-^i-rx v^ J^ /-'^\ /Hrlf- .w^v^ 1 ^ < kcy-. ..^ >t ^JLTé. '> .-i /^ '^ v-^.;^^"^ r ^'^-^ .^1^ ?*■ -<-^ :Wi \WrÇ^ - ;4 § ^ .^ ■ P^^ ^^_>^ r'^S^^ V- R^ .t' >, >• .-. ^Tjcr — . ■ t'' ^6T Nîï riCTKnsrA ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES t \ -il'' ^ DUPLICATA DE LA BIBLIOTKEQUS PU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GEI\ VEI«)U EJ^" Société générale d'imprimerie, 18, Pélisserie, Genève. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHÏSlûlS ET NATURELLES CENT TREIZIÈME ANNÉE QUATRIKilE PÉRIODE TOME VINGT-CINQUIÈME »<»'.• ...srr«^ GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLl'sSERIE, 18 PARIS LONDRES NEW-YORK H. LE SOUDIER DULAU&C» G. E. STECHERT 174-176, Boul.St-Germain 37, Soho Square 9, East 16»»» Street Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & C"% a Bale DUPLTCA -rv^âE LA B3LIOTHêQI]T // ./^'/?> o / <^ û% SUR LA COULFX'R ».-""^ DU' GLICOL ÊTHÏLÉMOEE ET DE LA GLÏCÉRIl PAR W. SPRING Il y a quelques années déjà', je me suis assuré que nombre de substances regardées alors comme incolores, possédaient, au contraire, une coloration spéciale, caractéristique. Il a suffi, pour cela, de les observer sous une épaisseur plus grande que celle qui se trouve ordinairement en usage dans les manipulations cou- rantes. L'histoire de ces substances rappelle donc celle de Veau qui ne dévoile non plus sa belle couleur bleue qu'à la condition d'être contemplée en masse. L'étude de la couleur des corps a un intérêt scientifi- que au même titre que celle de toute autre propriété de la matière, ne fut-ce que parce qu'elle dissipe l'erreur de jugement que l'on a involontairement commise quand on a fait des observations dans des conditions trop peu objectives. De plus, la connaissance de la couleur des corps peut faire saisir certaines relations intéressantes entre la composition, ou la structure moléculaire des ç^ ^ Sur la couleur des alcools comparée à la couleur de l'eau. ^^ Archives des se. phys. et nat., 1896, t. I, p. 434, et sur la couleur. "' — et le spectre lumineux de quelques corps organiques. Ibid., 1896, I t. II; p. 105. an 6 SUR LA COULEUR DU corps, et leurs propriétés optiques. A cet égard, je rap- pellerai que les alcools se sont montrés d'autant plus bleus sous grande épaisseur, que leur chaînon carboné était plus court. Leur analogie avec l'eau, démontrée déjà par leurs propriétés chimiques, trouve donc son expression aussi dans les propriétés physiques. L'al- cool méthyrupie CH3.OH, le plus voisin de l'eau, est le plus bleu, tandis que l'alcool amylique, C^U^^OU, a une nuance verte. Celle-ci provient de ce que les corps hydrocarbonés C„H^, ne sont pas incolores, mais d'autant plus jaunes bruns que le nombre d'atomes de carbone de leur molécule est plus grand'. Le jaune dû à la partie hydrocarbonée de la molécule d'alcool, s'associant avec le bleu propre au caractère eau, ou, d'une façon plus précise, au groupe OH, produit dans notre œil, la sensation du vert. La couleur d'un alcool répond donc à la structure de sa molécule. Ce point étant établi, j'ai cherché à savoir si le groupe CO était aussi de nature à modifier la couleur des substances hvdrocarbonées. Le résultat a été négatif; on peut le traduire en disant que le groupe CO n'est pas chromogène. Cette conclusion se trouve vérifiée par le fait que les acides organiques C„H,„0, ont fait voir la même couleur que les alcools ; le groupe CO n'a donc pas d'efïet plus marqué que le groupe- ment hydrocarboné lui-même. Enfin, il ne sera peut-être pas inutile de rappeler qu'au cours de ces recherches', j'ai pu constater que * Loc. cit., t. I. - Sur le spectre d'absorption de quelques corps organiques incolores. Archives, 1897, t. III, p. 437, GLYCOL ETHYLENIQL'E ET DE LA GLYCERINE. i les groupes hydrocarbonés tels que CH3, C^H^, sont décelables par l'analyse spectrale, quel que soit l'éther dans la composition duquel ils entrent. Ces groupes produisent, dans le spectre de la lumière qui a tra- versé les substances organiques passant pour incolores, des bandes d'absorption caractéristiques, dont la position est, à peu de chose prés, indépendante de la composition intégrale du corps. En un mot, l'analyse spectrale d'un éther simple, mixte ou composé permet de reconnaître les groupes alkyles qu'il contient, comme elle découvre instantanément certains éléments dans les matières minérales. Les recherches que je viens de rappeler sont restées inachevées par suite de la difficulté de se procurer les matières à utiliser, à la fois, en quantités suffisantes pour permettre une observation sous plusieurs mètres d'épaisseur et à un degré de pureté tel que leur cou- leur ne soit pas altérée. Je me trouve néanmoins en état, aujourd'hui, d'apporter un léger complément aux observations précédentes ; celui-ci touche la fjuestion de savoir si l'accumulation des groupes chromogènes, par exemple ; des groupes OH, dans une même molé- cule, exerce une influence sur l'intensité de la colora- tion du composé ? Cette question est intéressante parce que, suivant la réponse positive ou négative qu'elle recevra, on saura si l'origine de la couleur se trouve vraiment dans les parties constituant la molécule, ou Ijien dans la molécule elle-même considérée comme un enseiuble. A cet efTet, j'ai comparé la couleur du glycol, C^H^ rOH),, avec celle de l'alcool éthylique C^H^OH. Dans ces substances, le chaînon carboné a la même longueur 8' SUR LA COULKDR DU C, et les corps ne difTèrent, en somme, que parce que l'un d'eux est deux jois plus alcool que Vautre, si Ton peut s'exprimer de la sorte. Si le glycol est vraiment plus bleu que l'alcool, toutes autres conditions restant égales, le rôle de colorant joué par le groupe OH sera établi et l'on devra lui reconnaître une inlluence colli- galive. A l'occasion de cet examen, j'ai repris aussi, à titre de contrôle, les observations que j'avais faites antérieu- rement sur la glycérine €3115(011), \ La matière dont je m'étais servi dans mes premières observations m'a paru laisser à désirer dans sa transparence ; elle pou- vait donc avoir conduit à une conclusion erronée. A la vérité, la glycérine n'est pas tout à t'ait compa- rable avec le glycol et encore moins avec l'alcool, puisque sa molécule renferme un atome de carbone de plus, mais il est quand môme utile de l'examiner pour s'assurer si l'effet des trois groupes oxhydryles OH l'emporte, ou non, sur le cbainon carboné. L'examen des substances a eu lieu, comme dans mes observations antérieures, dans de longs tubes en verre envelo|)pés de papier noir et placés parallèle- ment pour faciliter les comparaisons. Comme il s'agis- sait surtout de vérifier l'etïet produit par les groupes OH, il fallait nécessairement prendre une disposition telle que la lumière traversât le même nombre de molécules de l'une et de l'autre substance avant de pénétrer dans l'œil de l'observateur. Pour cela, il suf- fit de donner aux tubes une longueur proportionnelle au volume moléculaire respectif des corps, c'est-à-dire 1 Loc. cit., 1896, t. II, pp. 106. CLYCOL ÉTHYLÉNIQUE ET DE LA GLYCÉRINE. 9 au quotient du poids moléculaire par la densité. Ainsi le tube rempli d'alcool doit, par exemple, avoir une longueur de o'^lo et le tube deglycol i'^Qô, les volu- mes moléculaires de ces substances étant respective- ment 57.0 et 49.6. Pour la glycérine, il faut, de m-ème, un tube de î^^o, comme on peut le calculer. Toutefois, ces dimensions théoriques ont dû être modifiées au cours des observations parce que l'expé- rience a montré l'impossibilité de préparer du glycoL ou de la glycérine, dans un état complètement sec, sans provoquer une altération de l^ur composition. Ce fait ayant une grande importance pour le pro- blème qui nous occupe, je crois devoir entrer dans quelques détails à son sujet. Je dois le glycol qui m'a servi, à l'obligeance de M. F. Schwerz, étudiant, qui a bien voulu préparer, prés de 1 \\ kg. de matière pure. Il sera permis, en remerciant encore ce travailleur, de rendre hommage à son habileté et à sa persévérance. Le produit, parfaitement limpide d'ailleurs, s'est montré jaunâtre et non bleu, dans le tube de 4°96. Pour m'assurer si cette couleur jaunâtre était essen- tielle ou peut-être accidentelle, j'ai abandonné le glycol à la lumière du jour pendant plusieurs mois, puis je l'ai examiné de nouveau : je l'ai trouvé plus foncé que d'abord. On doit conclure de là que le glycol pur s'altère lentement, comme une foule de substances organiques et qu'il se charge de matières brunes qui, à la vérité, ne se révèlent que sous une grande épais- seur de matière. Il est dés lors probable que le produit qui a été examiné d'abord était déjà en voie d'alté- ration. 1 0 SUR LA COULEUR DU J'ai essayé de le déharrasser de ses matières brunes en le soumettant à une nouvelle distillation dans le vide ; mais le résultat n'a pas répondu à mon attente. J'ai pensé alors pouvoir retenir les matières brunes par la filtration répélée sur du noir animal fraîchement cal- ciné. L'etTet produit a été désastreux ; leglycol, quoi- que d'apparence bien limpide sous faible épaisseur, était devenu presqu'opaque sur l'épaisseur de 4^96 à la suite de ce traitement. Je l'ai éclairé alors fortement après l'avoir relire du tube, suivant la méthode que j'ai pratiquée déjà Qu 1899 ', pour découvrir les par- celles ultramicroscopiques et il a été facile de constater, dans ces conditions, la présence de légions de particules de charbon: celles-ci, qui provenaient évidemment du noir animal, ne se laissaient retenir par aucun filtre. Les conditions étant telles, il fallait renoncer à la solution du problème posé. Me souvenant, cependant, de la facilité avec laquelle j'ai pu préparer, antérieu- rement, de Veau optiquement vide, par la simple filtration sur une couche épaisse de noir animal, j'ai pensé à m'assurer si la présence d'un peu d'eau dans le glycol ne rendrait pas la filtration sur le noir efficace. Une objection se dressait, à la vérité, devant cette manière de faire ; il était à craindre que l'addition de l'eau ne changeât la couleur propre du glycol ; mais j'ai pu m'assurer que cette crainte était vaine. En effet, après avoir ajouté à du glycol sec environ le cinquième ' Voir «la diffusion de la lumière par les solutions » et «Sur l'illumination de quelques verres ». Bull, de VAcad. de Belgique. 1899, p. 307 et 1900, p. 1014. Malgré la date de ces travaux» l'ultramicroscopie passe, aujourd'hui, comme due à Siedentopf et Zsigmondy, qui pourtant sont venus plus tard. CLYCOL ETHYLÉNIQUE ET DE LA GLYCERINE. 1 1 (Je son volume d'eau, soit, en poids, prés de 13 Vo» j® l'ai examiné dans le tube de 4"96. Sa nuance n'avait pas changé d'une manière visible, ' ce qui prouve que l'addition de Teau ne modifie pas la couleur. J'ai agité ensuite le liquide avec du noir animal récemment calciné, puis je l'ai filtré à plusieurs repri- ses au travers du noir. Cette fois, il est devenu bien limpide et il était bleu dans le tube de i^'Oô. Ceci mon- tre donc que la couleur jaune brune, \ue d'abord, était due à la présence accidentelle de matières étrangères que le noir animal retient, mais seulement en présence d'une certaine quantité d'eau. J'ajouterai que la glycérine se comporte comme le glycol vis-à-vis du noir animal. De la glycérine distillée récemment, dans le vide, avec le secours d'un courant de vapeur d'eau, puis desséchée autant que possible s'est montrée verdàtre sous grande épaisseur, ainsi que je l'avais déjà constaté en 1899 (loc. cit.). En la trai- tant par le noir animal, on Tassomôri^ ; mais si elle est additionnée d'eau, à raison de V5 environ de son volume, elle abandonne ses substances colorantes au noir ani- mal. J'ai tenu à m'assurer si l'alcool sec lui-même (C,H^OH) se comporte comme le glycol ou la glycérine. En fait, de l'alcool absolu, récemment distillé, qui était bleu sous une épaisseur de 5'°75 est devenu jaune sombre après 5 filtrations sur du noir animal ; il ne s'est clarifié, par filtration, qu'après avoir été mêlé d'eau ; alors sa couleur a reparu dans toute sa pureté. ' Il est à remarquer que la quantité d'eau mêlée au glycol équivalait à une épaisseur de 99 centimètres seulement et que sous cette épaisseur, la couleur de l'eau est à peine perceptible. \ 2 SUR LA COULEUR DU Cette question du rôle joué par l'eau dans l'absorp- tion des matières colorantes par le noir animal demande à être élucidée, mais pour ne pas nous écarter de notre sujet actuel, nous allons procéder à la comparaison de la couleur des liquides dont nous disposons. .Nous devons, tout d'abord, modifier les longueurs des tubes d'observation de manière à tenir compte de la proportion d'eau introduite dans le glycol et dans la glycérine. On remarquera d'abord que puisque le glycol ren- ferme le cinquième de son volume d'eau, on pourra assimiler le tube de 4'"96 à un tube de S^Q? rempli de glycol sec, qui serait suivi d'un tube de 0™99 rempli d'eau, car: 4.96 : 5 = 0.99. Cette remarque servira de base pour la construction du tube à alcool. Le volume moléculaire de la glycérine étant de 92 62 = 72.0, tandis que celui du glycol est -— 7 = 49.6, 4.27 ' ^ ^' 1.25 on connaîtra l'épaisseur de glycérine à comparer avec 3'"97 de glycol sec (voir plus haut) par la relation : 49.6 : 72.5 = 3.97 : x : d'où x = 5"80 or, la glycérine ayant été additionnée d'eau à raison de '/g de son volume, Tépaisseur o"'80 devra être aug- mentée de 5.80 : 5 = I'"l6, de sorte que la longueur totale du tube à glycérine chargée d'eau qui contiendra, en tout, autant de molécules de C,H^(0H)3 et de H,0 qu'un tube de 4™96, de glycol chargé de la même pro- portion d'eau sera, avec une approximation suffisante : o'^SO + n6=: 6"96. On calcule de même que le tube à alcool chargé d'eau, à comparer avec les précédents, devra mesurer 5'"60. CLYCOL ETHYLENIQUE ET DE LA GLYCERINE. 13 A côté de ces trois tubes j'en ai placé un quatrième, de 2'"87 de long destiné à recevoir de Veau pure, à iin de comparaison. Passons à présent, aux résultats des observations définitives. Nous pouvons les énoncer en forme de con- clusions de ces recherches. \° Dans les conditions réalisées, les quatre subs- tances : glycérine, glycol^ alcool et eau sont bleues. Bien qu'une mesure quantitative de l'intensité de la couleur bleue ns soit pas possible, pour le moment, surtout par suite de l'incertitude qui régne, malgré tout, au regard de Va pureté absolue des corps à comparer, on est frappé des faits suivants : 2' L'alcool et l'eau donnent la même impression de bleu. Le ton verdàtre que j'avais vu lors de mes pre- mières observations, en 1899, ne s'est pas manifesté cette fois. H est plus que probable qu'il devait son origine à une purification moins complète de l'alcool. 3° Le glycol et la glycérine sont d'un bleu plus foncé que l'alcool, ils laissent passer moins de lumière que l'alcool ou l'eau. Une estimation photométrique faite par l'interposition de lames de verre enfumé entre les tubes et l'œil, permet de dire que le glycol est moins transparent de moitié environ, que l'alcool. Ce résul- tat concorde avec le fait que la molécule de glycol contient deux fois autant de groupes OH que la molé- cule d'alcool. i*" La transparence de la glycérine ne diffère pa^ beaucoup de celle du glycol, de sorte que l'effet des groupes OH ne se marque pas d'une manière simple. Ceci peut être dû soit à un défaut de pureté de la glycé- rine employée, soit à cette circonstance que la molécule Il SUR LA COULEUR DU CLYCOL, ETC. de glycérine ét;iiil plus riche en carbone que celle du glycoL une comparaison immédiate n'est pas possible. En somme, il est établi (jue les corps carbonés qui renferment un ou plusieurs groupes OH ont, comme l'eau jMire, une couleur bleue. L'intensité de cette cou- leur étant en rapport avec le nombre de ces groupes OH contenus dans les molécules, si elle ne lui est pas directement proportionnelle, on doit regarder l'origine des phénomènes de coloration des substances ici repri- ses, comme en relation étroite avec la nature et le nombre des parties dont leurs molécules sont formées, plutôt qu'avec la nature de la molécule considérée dans son ensemble. Liège. Institut de Chimie générale. Novembre 1907. CHANGEMENTS DE LA COULEUR DU SULFURE DE CALCIUM SOUS L'ACTION DE LA LUMIÈRE PAR le prof. José Rodrigrnez MOUREIiO Membre de TAcadémie Royale des Sciences de Madrid. Au mois de décembre 1903, j'ai rendu compte du phénomène que j'avais observé sur un sulfure de cal- cium phosphorescent. Il s'agissait du fait d'acquérir une coloration violette aussitôt qu'il était soumis aux influencer de la lumière directe, sans insolation ; et il ne perdait pas, pour cela, sa qualité de devenir phos- phorescent, quoique avec une faible intensité, dans les mêmes conditions où le sont d'autres sulfures de cal- cium, et ceux de baryum, strontium et zinc. Depuis lors j'ai continué mes expériences sur le même objet, et j'ai réussi à préparer quelques corps, de composition analogue, doués du même caractère, en remarquant cependant certaines différences dans la manière de changer de couleur, qui peuvent être liées avec la phosphorescence et l'impressionabilité par rap- port à la lumière. Pour le moment, et en attendant 16 CHANGEMENTS DE LA COULEUR DU SULFURE d'avoir recueilli un ensemble de faits bien coordonnés suffisants pour établir des hypothèses sur la cause pro- bable du phénomène, ses changements et variations, je me borne à l'exposé de ce que j'ai observé, consi- dérant, en premier lieu, le procédé de préparation des sulfures de calcium qui changent de couleur sous Tin- lluence directe de la lumière. a) J'ai pris de la chaux vive ordinaire, en opérant toujours avec 100 grammes. Après avoir été réduite en fragments, elle fut placée dans un tube de porce- laine assez large, et soumise pendant trois heures, à la température du rouge vif, à l'action de la vapeur du soufre. Le produit de cette opération fut ensuite ren- fermé dans un flacon en verre, soigneusement clos, afin d'éviter des oxydations excessives. A la lumière diffuse du laboratoire, le sulfure ainsi obtenu est pres- que blanc, très peu grisâtre, il a la propriété d'être im- pressionable à un très haut degré, en présentant une phosphorescence marquée, d'une couleur violet très foncé, qu'il ne perd qu'après quelques heures, en la reprenant aussitôt qu'il est de nouveau soumis, pendant quelques instants, à une illumination intense. Ce sulfure offre le changement de couleur d'une ma- nière remarquable : aussitôt qu'il subit l'action de la lumière directe, sans sortir du flacon, sa surface prend une teinte rougeâtre, qui s'accentue rapidement avec des tons violets très marqués, qui pénètrent toute la masse au bout de très courts instants. Mis dans l'ob- scurité, ce corps prend, comme il a été dit, une intense phosphorescence, et exposé de nouveau à la lumière diffuse il présente la même coloration violacée qu'il avait prise au commencement, toujours avec des nuances DE CALCIUiM SOUS l' ACTION DE LA LUMIÈRE. 1 7 rougeàtres. Nous avions là un sulfure de calcium phos- phorescent et des plus impressionnable, et il nous fallait voir si cette qualité était liée, d'une manière quelconque , aux altérations de la couleur extérieure de la masse du corps. Pour cela, je réduisis le sulfure en poussière et je l'agitai longtemps au contact de l'air, afin de l'oxyder jusqu'à lui faire perdre tout-à-fait sa qualité lumines- cente. Au début des opérations, quand les fragments du corps n'étaient pas trop petits, il y avait encore de la phosphorescence dont l'intensité paraissait même augmentée à chaque excitation. Peu à peu, elle alla en diminuant jusqu'à s'éteindre tout-à-fait, et alors il ne restait plus au sulfure que le changement de sa cou- leur naturelle, dû aux altérations dont la cause m'est encore inconnue. Cette propriété de changer de couleur aussitôt qu'ils subissent l'action de la lumière, n'est pas commune a tous les sulfures de calcium, obtenus par l'action de la vapeur du soufre sur la chaux vive chauffée au rouge vif. J'en ai obtenu beaucoup qui ne jouissaient pas de cette propriété, tout en étant très luminescents. Il semble que l'état d'agrégation de la matière pre- mière employée joue ici un rôle prédominant. Si, aussi- tôt sorti du creuset, le produit est soumis pendant I 5 minutes environ à l'influence de l'air, il subit une oxy- dation superficielle d'autant plus forte qu'il est réduit en fragments plus petits et pulvérulents, ne présentant ni gros grains ni scories. b) Dans d'autres expériences, la matière première fut le carbonate de calcium obtenu en précipitant une solution de chlorure de calcium pur avec une autre de Archives, t. XXV. — Janvier 1908. 2 18 CHANGKMENTS DK LA COULEUR DU SULFURE carbonate de sodium aussi pur, ayant soin de ne pas laver à fond le précipité, niais tâchant, au contraire, qu'il garde du carbonate de sodium et du chlorure de sodium. Ce carbonate de calcium, incomplètement pu- rifié à dessein, fut calciné au rouge vif et la chaux ré- sultante hit mélangée avec du soufre (30 pour 100) et du sous nitrate de bismuth, dans la proportion de 0^',01 par 100, en j)rocédant après selon la méthode de Verneuil. Il se produisit ainsi un sulfure très phos- phorescent qui, de même que le précédent, devenait violet rougeâtre sous l'action de la lumière du jour, en montrant les mêmes phénomènes avec des caractères identiques ; et ce qu'il y a de plus étrange dans ce cas, c'est que si les matières premières sont de la chaux provenant de la calcination de coquillages ou de coques d'œuf, le sulfure, blanc ou faiblement grisâtre, très impressionnable à la lumière et doué d'une splendide phosphorescence, ne change point de couleur, et celle qu'il a quand on l'extrait des creusets ne varie guère. Avec de la chaux provenant du marbre blanc, on obtient parfois des produits luminescents de couleur blanche plus ou moins pure, qui ne s'altèrent point et ne prennent sous l'action de la lumière aucune colora- tion rougeâtre. D'autres fois on obtient des corps phos- phorescents à un degré plus ou moins fort, doués de la qualité que j'examine maintenant ; ce sont là les exceptions, et il faut le faire remarquer, parce que, ni dans le cas présent, ni dans aucun autre, ce n'est la loi que les sulfures de calcium aient à prendre des teintes rougeâtres ou violettes tout de suite après avoir été soumis à l'influence directe de la lumière. Je ferai remarquer aussi que certaines lumières, qui ont la faculté d'exciter, quoiqu'à un moindre degré, la phos- DE CALCIUM SOUS l'ACTION DE LA LUMIÈRE. 19 phorescence, peuvent néanmoins être impuissantes à produire les variations de couleur considérées ici ; et il est important de savoir cela quand il s'agit d'établir leurs relations avec l'impressionnabilité des sulfures de calcium par rapport à la phosphorescence, point dont l'éclaircissement comprend une bonne partie de la résolution du problème et en est une donnée impor- tante. D'abord, on vient d'établir que, pour ce qui se rap- porte aux variations de la couleur des sulfures de cal- cium, la lumière diffuse du jour suffit à elle seule, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir l'insolation, la- quelle préjudicie plus qu'elle ne favorise l'intensité de la nouvelle coloration acquise accidentellement par la masse du sulfure. c) En faisant des expériences avec de la craie, et en l'employant blanche, sèche et tout-à-fait exempte de fer, en la mélangeant avec du soufre et en chaufïant pendant quatre heures au rouge, j'obtins quantité de produits sulfurés, tous d'aspect terreux et de couleur blanc grisâtre ; aucun d'eux n'était doué de phos- phorescence, ni de sensibilité pour la lumière ; il y en avait qui devenaient faiblement luminescents après une longue influence directe des rayons lumineux, et la plupart d'entr'eux étaient tout-à-fait inertes et se mon- traient incapables de donner même la moindre trace de [)liophorescence. Cependant, dans les deux séries il s'est trouvé quelques échantillons remarquables par la rapi- dité et l'intensité du changement de couleur, faculté qu'ils gardent pendant longtemps, quoique la phospho- rescence, quel que soit son degré, soit tout-à-fait dis- parue ; seulement en prolongeant les oxydations, jus- qu'à destruction presquecompléle du sulfure, on obtient 20 CHANGEMENTS DE LA COULEUR DU SULFURE un produit qui ne change plus de couleur sous l'action de la lumière dilïuse. On observe donc, dans la propriété de changer de couleur, une persistance, d'autant plus remarquable que In phosphorescence du sulfure, pou- vant être entièrement détruite par la chaleur, les sul- fures qui possèdent cette propriété, la gardent cepen- dant encore. Le seul fait que j'aie reconnu jusqu'à présent comme coiLstant dans cet ordre de phénomènes est la couleur rougeàtre violette, dont le ton est toujours le même, l'intensité seule étant variable. Celui-là se montre net- tement défini tout de suite, et celle-ci atteint bientôt le maximum dans les conditions ordinaires, tout cela étant indépendant du degré de sensibilité et de l'inten- sité propre de la phosphorescence acquise. Les ex[)é- riences faites à ce propos ont démontré qu'il y a des sulfures très luminescents dont la couleur ne s'altère point ; que quelques-uns en changent peu et d'autres beaucoup en un instant ; qu'on en prépare plusieurs de faible sensibilité et de phosphorescence nullement brillante auxquels il advient de même et qu'il y en a aussi qui sont tout-à-fait inertes et dont la couleur change, en devenant d'un rouge violet très marqué, aussitôt qu'ils sont exposés un instant à la lumière : et cela montre comment, pour le moment du moins, il est impossible d'établir des règles déterminées quant à la marche du phénomène qui nous occupe. . d) On n'a jamais obtenu des sulfures de calcium, doués de la propriété considérée en décomposant par la chaleur du sulfite ou de l'hyposulfite calciques. La réduction du gypse ne les donne pas non plus, si on amploie le charbon dans la forme ordinaire. Mais si au carbonate de calcium ou à de la chaux vive soumis avec DE CALCIUM SOUS l'ACTION DE LA LUMIÈRE. 21 élévation de température à l'action de la vapeur de soufre, ou d'un courant de gaz sulfhydrique pur, très sec. on ajoute des substances minérales de différentes natures, pour qu'elles servent de matières actives, on est sûr d'obtenir dans plusieurs cas et avec quelques-unes d'entre elles, des sulfures qui changent de couleur avec une grande facilité. On a déjà indiqué le sous-nitrate de bismuth, et j'ajouterai maintenant le carbonate et le sulfate de manganèse, l'oxyde jaune d'uranium, le chlorure de thorium et le même sulfate de calcium, en prenant toujours la matière à l'état de poudre fine, et en leur ajoutant à dessein, des composés alcalins, d'or- dinaire du chlorure et du carbonate de sodium. Avec tous ces corps, jouant le rôle d'acliveurs, j'ai obtenu des sulfures de calcium phosphorescents à des degrés variés, selon leur impressionnabilité par rapport à la lumière ; avec tous aussi, j'ai eu des sulfures, blancs ou grisâtres, inaltérables, et des sulfuresdont la couleur, blanche ou grisâtre, devenait violette aussitôt qu'elle subissait l'influence des rayons lumineux. On reconnaît ainsi de nouveau, l'impossibilité d'établir des régies fixes quant au procédé à suivre pour produire l'effet de coloration qui fait Tobjel de cette note. La solution du problème demande de nouvelles et plus amples re- cherches. D'abord il semble que dans chaque cas particulier il doit y avoir une cause, que j'appellerai individuelle et qu'il faut chercher à déterminer. Premièrement nous avons à considérer la nature des matières premières calciques employées, car il est singulier que les sulfures de calcium seuls, jamais ceux de baryum ou de stron- tium, offrent le changement de couleur, et encore qu'ils ne le présentent pas tous, mais seulement quelques-uns. 22 CHANGEMKNTS DK LA COULEUR DU SULFURE et avec une certaine indépendance, à ce qu'il paraît, de la (jualité de la phosphorescence. Sur ce point, je liens à signaler ici quelques résultats qui semblent établir l'indépendance du phénomène du changement de couleur, de celui de la phosphorescence. e) Mon intention était d'arriver à obtenir des sul- fures de calcium, tout-à-fait dépourvus de phosphores- cence, mais soumis au changement de couleur sous l'in- lluence de la lumière. En partant de là, je choisis comme plus appropriés pour ce cas, les produits de l'action de la vapeur de soufre sur la chaux très pure ou le carbo- nate de calcium à la température du rouge, et j'opérai de la même manière sur des mélanges de ces deux corps avec du soufre, de façon à n'avoir ni des composés alcalins, ni des substances métalliques, qui puissent jouer le rôle des matières actives. C'est à dire qu'il s'agissait d'obtenir des sulfures de calcium aussi purs que possible et qui, pour cette raison même, ne fussent phosphorescents dans aucun cas. Je devais donc exa- miner soigneusement l'origine ou la provenance de la matière première, chaux vive ou carbonate de calcium. Pour obtenir la chaux, je me suis servi de la décom- position de l'acétate, de l'oxalate ou du nitrate de cal- cium par la chaleur, m'étant assuré à l'avance de sa pureté et ayant démontré que ces sels étaient tout-à-fait exempts de matières métalliques. Le carbonate était du Spath d'Islande incolore, réduit en poudre. En appli- quant les procédés indiqués, j'obtins des sulfures de calcium de pure couleur blanche et de structure grenue, qui n'étaient nullement luminescents et qui étaient ab- solument inertes pour la lumière, quoiqu'ils fussent soumis à son influence directe pendant quatre heures consécutives, et sous ce rapport, on peut bien efïec- DE CALCIUM SOUS l'aCTION DE LA LUMIÈRE. 23 tivement les donner comme types de substances inertes. Par contre, aussitôt qu'ils sont exposés aux radiations lumineuses intenses, leur couleur naturelle blanche, commence tout de suite à devenir rosée ; peu à peu le ton rougeâtre s'accentue et il prend bientôt la teinte violette caractéristique. Il en est de même quand on emploie la chaux pure ou le carbonate de calcium. Cependant tous les sulfures ainsi obtenus ne sont pas susceptibles du changement de couleur ; plusieurs d'entre-eux gardent leur blancheur sous l'intluence de la lumière, d'autres, par contre, se colorent avec la plus grande intensité en un instant. Je citerai même le cas d'un produit insensible pour la phosphorescence, qui s'est distingué par la facilité à'prendre une faible teinte rosée qu'il conserve ensuite longtemps, et qui ne reprend sa blancheur primitive qu'après être resté plusieurs jours dans un lieu sombre, privé de la lumière directe, sans que ses aptitudes pour d'autres expériences disparaissent ou deviennent plus faibles. Il était important d'étudier soigneusement de quelle manière se produisait, sous l'influence de la lumière directe seule, le changement de couleur du sulfure de calcium dans les cas sus-mentionnés. La masse n'en est pas toute entière alïectée au début. Ce n'est d'abord qu'une modification superficielle et limitée, différant en cela de la production de la luminescence qui. si elle commence de même à paraître sur la surface des sul- fures lorsqu'elle est actionnée directement par l'énergie lumineuse, pénétre ensuite peu à peu toute la masse du corps jusqu'à le rendre entièrement phosphorescent avec une intensité égale partout, grâce à la propriété que j'ai appelée ailleurs autoexcitation, qui se transmet de proche en proche dans l'intérieur des sulfures plios- 24 CHANGEMENTS DE LA COULEUR DU SULFURE phorescents. Un corps qui ne possède pas celte pro- priété et ne peut l'acquérir |)arcequ'il ne contient au- cune trace de matières actives est d'une blancheur sin- gulière, pulvérulant, doux au toucher et changeant de couleur à la lumière du jour ; le changement est re- marquable et subsiste à la surface qui se renouvelle par l'agitation du corps ; ensorle que de blanche qu'elle est à un nioment elle devient rosée ; mais pour que toute la masse présente des tons violels-rougeàtres uni- formes, il faut répéter l'opération plusieurs fois en ex- posant le corps tout entier à l'action directe de la lu- mière. Si, avant que l'effet soit complet, on place le sulfure dans un lieu moins éclairé et qu'on agite le flacon qui le contient, on y observe un mélange hété- rogène de particules blanches, non encore impres- sionnées par la lumière provenant de l'intérieur, et de particules colorées comme nous l'avons expliqué ci- dessus. Le changement de couleur de la masse entière provient donc des changements successifs de la surface. Sans cela, même en prolongeant indéfiniment l'action directe de la lumière, le phénomène ne se propagerait pas de l'extérieur à l'intérieur de la masse. Je conclus de là que chaque particule de sulfures phosphorescents ou non, mais doué de la propriété qui nous occupe ici doit, pour se colorer, être soumise individuellement et directement à l'action de la lumière. f) Quant à la cause de ce phénomène de coloration j'ai cru tout d'abord pouvoir l'attribuer àdesoxj^dalions superficielles partielles et limitées se produisant par l'action de la lumière au contact de l'air. Pour con- trôler celte explication, j'ai fait de nombreux essais en retirant les corps des creusets où ils avaient été obtenus, et en les plaçant, avec la plus grande célérité possible. DE CALCIUM SOUS l' ACTION DE LA LUMIÈRE. 26 dans des flacons ou dans des tubes préalablement rem- plis d'azote bien sec, bouchant les uns à la paraffine et fermant les autres à la lampe. A force de répéter les essais, je parvins à former une petite collection de sul- fures de calcium, les uns très phosphorescents, d'autres moins et plusieurs tout-à-lait inertes, lesquels, placés et conservés dans des atmosphères exemptes d'oxygène, changent de couleur en prenant des nuances très mar- quées violet-rougeàtres, aussitôt qu'ils sont exposés à l'influence de la lumière directe, sans insolation. Quoi- que les flacons et tubes doivent contenir encore de l'air, celui-ci étant bien enfermé et ne se renouvelant pas, les oxydations de la masse solide sont forcément très limitées et leur influence cesse aussitôt que l'oxygène de l'atmosphère des récipients est épuisé. Je suis loin de penser que ces oxydations soient tout- à-fait étrangères au phénomène que j'ai observé ; mais il est important de remarquer^ pour des recherches ul- térieures, que, si elles y interviennent dans une certaine mesure, elles n'en sont pas la seule cause. On ne doit pas admettre non plus que cette propriété de certains sulfures de calcium de changer de couleur dans la forme indiquée leur appartienne exclusivement, car d'autres substances l'ont aussi dans des conditions assez ana- logues, quoiqu'elles soient de nature et de composition très dilférentes et pas oxydables à l'air. Je conclus en dernier ressort, que le changement de couleur de nature s[)éciale que j'ai découvert dans les sulfures de calcium n'est pas l'effet de réactions chi- miques simples, telles qu'oxydations, mais démontre l'existence d'une acAion chimique directe de la lumière. Madrid. Laboratoire de chimie de l'Ecole supérieure des Arts et Industries, le 22 novembre 1907. LES RAYONS X ONT-ILS UNE ACTION SUR LES CORPS RADIOACTIFS PAR O.-E. OUYE, A. SCHIDLOF et 51. KEKNBAVM Les actions ionisantes qui provoquent la dissociation atomique (les rayons X en particulier) n'auraient-elles pas une influence appréciable sur les phénomènes de radioactivité ? En effet si les propriétés radioactives sont accompagnées de l'émission de brusques perturbations électromagnétiques, il est naturel de se demander si réciproquement l'action de perturbations analogues sur ces mêmes substances ne pourraient avoir une influence sur le mode ou la vitesse de désactivation. L'identité entre les phénomènes lumineux et les phénomènes électromagnétiques fait immédiatement songer à l'égalité des pouvoirs émissif et absorbant. Telle a été l'idée directrice des recherches qui suivent ; elle avait été exprimée antérieurement par l'un de nous' . Les substances qui ont été soumises à l'action des ' Voir Arch. des Se. phys. et nat. Séance de la Soc. de Phys. 7 juin 1906, t. XXII p. 299. LES RAYONS X ONT-ILS UNE ACTION, ETC. 27 rayons X ont été : le polonium, la radioactivité induite parle radium, un sel radifére et l'émanation du radium. A. Expériences sur le Polonium, Bien que le polonium (radiotellure) ne semble pas émettre de rayons -/, sa courte vie radioactive était un facteur, qui semblait le désigner en premier lieu à cette étude. Les expériences ont porté sur deux plaques de cuivre, revêtues simultanément d'un dépôt radioactif. Après avoir pendant plusieurs jours établi le rapport des radioactivités de ces deux plaques et constaté qu'il demeurait bien constant, l'une d'elle a été soumise à l'action des rayons X pendant 581 heures sur un total de 1325 heures (du 28 novembre 1905 au 22 janvier 1906). Le rapport des radioactivités a été mesuré à diverses reprises'. Le tableau suivant résume les expériences définitives faites sur le polonium et permet de se rendre compte de la précision des résultats. ^ Pour produire les rayons X, nous avons utilisé une bobine d'induction donnant 30 cm. d'étincelle, actionnée par une batterie d'accumulateurs de 16 volts au "moyen d'un interrupteur à tur- bine (A. E. G.). Les ampoules fournies par la maison Muller-Uri (Braunschweig) était autorégulatrices et ont fonctionné d'une façon très régulière pendant plusieurs centaines d'heures. La comparaison des activités se faisait au moyen d'un électro- mètre de Curie, complètement enfermé dans une cage de laiton ; on pouvait faire varier la sensibilité de l'instrument par l'adjonc- tion d'un grand condensateur à air à armatures de tôle (conden- sateur fermé). 28 LKS RAYONS X ONT-IIS l'NK ACTION Tableau I. « • ■ S • K Durée de l'expo- sition entre 2 déterminatione e t. K g. 2 § g c 08 .t; 0 C - fi. c H ». ^ C • "5 P • - hL •C «- II g o Ileii'Cf neiiies lleurei Heuiff Ti 1 28 nov . 101). mat. 1.090 8 déc. lOli.inal. 72 240 72 240 1.092 9 déc. 51). soir 15 31 87 271 1.104 1 1 liée. 10 11. mat. 41 87 312 1.095 19 déc. 5 11. soir 62 199 149 511 1.095 20 déc. 11 11. mat. 18 149 529 1.091 3 janv. 12 h. mal. 57 337 206 866 1.092 22 janv. 12 h. mat. 375 456 581 1322 1.100 22 janv. 3 11. soir 3 581 1325 1.097 Les variations du rapport^' des durées de décharge de l'électroscope nous paraissent rentrer dans la limite des erreurs d'expérience. On ne peut donc tirer de ces résultats aucune conclusion positive. B. Expériences sur la liadioaclwilé induite. On pourrrait objecter à cette première série d'expé- riences que le poloniuui n'émettant pas de rayons y est précisément insensible à Faction des rayons X qui présentent avec eux une certaine analogie. Une seconde série d'expériences a été alors effectuée sur la radio- activité induite par le radium ; cette radioactivité étant accompagnée de l'émission des rayons y. ' Ti représente la durée de décharge de l'échantillon soumis à l'action des rayons X. Ti celle de l'autre plaque. SUR LES CORPS RADIOACTIFS. 29 Deux rondelles de cuivre argenté poli ont été expo- sées simultanément et dans des conditions identiques à l'action de l'émanation du radium. Elles étaient dis- posées à rintérieur d'un récipient, dans lequel on déga- geait de l'émanation en versant un peu d'eau sur un sel de radium. Pour rendre l'activation plus intense, les deux rondelles étaient portées à un potentiel négatif. Bien que les deux rondelles fussent placées l'une à côté de l'autre, elles n'ont pas pris une activité ini- tiale identique. La cause de ce fait était due, comme nous avons pu nous en rendre compte dans d'aulres expériences, à une petite dissymétrie dans le champ électrostatique et à la présence d'un fil métallique dans le voisinage de l'une des rondelles. Les rondelles ainsi activées étaient portées alternati- vement dans l'électrométre et l'on comparait leurs acti- vités initiales. Puis l'une d'elle était exposée à l'action des rayons X. Une nouvelle comparaison devait mettre en évidence un changement, s'il s'était produit. Nous n'avons obtenu aucun changement appréciable comme le montre le tableau suivant : Tableau IL Expérience du W mars 1906, Rapport des actiritëi Temps écoulé depuis le commencement des deux rondelles des observations W \M\ Avant l'exposition à l'aclion des rayons X 65' 1 .239 Après une exposition de 20 ' 114' 1.244 Après une seconde exposition de 20' 30 LKS BAVONS X ONT-ILS UNK ACTION Expérience du 5/ mars J'JOO. Rapport des aotivitës Temps éooulé depuis le oommoncement des deux rondelles des observations I V 1.445 Avant rexposilion à l'action des rayons X 54' 1.467 Après une exposition de 20' 103' 1.468 Après une seconde exposition de 20' En résumé dans la limite des erreurs d'expérience, soit entre \/^ à 1 7o ^^^^ ^^s expériences sur le polo- nium et entre 1 et 2 ""/^ dans les expériences sur la radioactivité induite le rapport des activités est demeuré constant. Si donc les rayons X ont une action décomposante sur la substance radioactive, cette action est extrême- ment petite, inappréciable même dans les conditions de nos expériences. C. Expériences sur un sel radifère (Activité 4000), Nous avons voulu étudier aussi l'action que les rayons X peuvent exercer sur un sel radifère ou sur l'émanation occluse dans ce sel. Si les rayons X ont une action décomposante sur l'émanation occluse dans la poudre, il semble, qu'on aurait dû constater une diminution temporaire de la radioactivité, analogue à celle que l'on observe après le chauffage d'un sel radifère. Le tableau suivant résume ces expériences. Il montre qu'après \ 1 4 heures d'exposition aux rayons X (sur un total de 11 8 heures le rapport de la radioactivité de deux poudres radiféres est demeuré sensiblement constant. SUR LES CORPS RADIOACTIFS. 31 Tableau III. 1 b K • ® * •** e e ^î/ g-«P go oo - J-o s £ 1 ^ --s « 5 ^ •? ^ e * — -5^ —S tî"» *"* »•« ■*î H fle ^•- -S® ~ o^ a CE '«'• ««o = J; ■" - |x^ Ê- =« ^ &■« Heures Heures Heures Heures L 31 janv. 3 h. soir — — — — 0.987 2 fév. 121). mat. — — — — 1.007 6 fév. iOh.mal. _ _ _ _ /j.oio 43fév. lOh.raat. — — _ _ o.990 U fév. 10 h. mal. _ _ _ _ o.994 Moyenne de ~ observée dans ces 5 expériences : 0.998 15 fév. 10 h. mat. 22h. 2*2h. 22h. 22ti. 0.999 19 fév. lOh.mat. 92h. 96ii. 114h. 118h. 0.999 D. Expériences sur V émanation du y^adium. Enfin nous avons voulu compléter ces expériences en cherchant à agir directement sur l'émanation. A sup- poser même que les rayons X n'altèrent pas la vitesse de sa décomposition, l'émanation pouvant être assimilée à un gaz doit, semble-t-il, être ionisé. Cette action ionisante pourrait alors augmenter la mobilité de l'éma- nation dans un champ électrostatique et peut être faci- liter de ce fait l'activation des corps électrisés négative- ment et en contact avec elle Pour étudier l'effet des rayons X sur l'émanation nous avons adopté le dispositif suivant : Deux tubes de verre (figure I) AA fermés par des bouchons rodés, BB communiquent entre eux et avec une ampoule R conte- nant une petite quantité d'un sel de radium. Chacun des tubes A A renfermait deux rondelles de cuivre C^C, 32 LES RAYONS X ONT-ILS UNK ACTION formant comme les plateaux d'un condensateur. Les rondelles supérieures étaient portées par les tiges de platine T,T, traversant les bouclions et pouvant être maintenues à un potentiel négatif; les rondelles infé- lieures étaient généralement à la terre par l'intermé- diaire des fils T,l\ ainsi que la cage de plomb PPPP renfermant tout l'appareil. /o^n.tt.'»l rt0»ttt^^ fig. 1. Deux fenêtres FF permettaient à volonté de faire agir les rayons X sur l'un ou l'autre tube, sans frapper directement les rondelles de cuivre. L'expérience a été faite de la façon suivante : Les rondelles supérieures C,C^ furent portées à un potentiel négatif de \ 500 à 2000 volts. Pour dégager l'émanation on introduisait dans l'ampoule H 25 mgr. d'un sel radifére (activité 1000) qu'on chauffait au rouge. Pen- dant l'activation (d'une durée de 5 à 6 heures) on faisait agir les rayons X sur la portion de l'émanation SUR LES CORPS RADIOACTIFS. 33 contenue entre les rondelles de l'un des tubes A et on maintenait l'autre tube à l'abri de ces rayons. La comparaison des activités induites recueillies par les deux rondelles supérieures C^C^ n'a fourni aucune différence non seulement des lois de désactivation mais aussi des activités initiales. Pous arriver à ce résultat, il était nécessaire de rendre le champ électrostatique aussi symétrique que possible, les moindres dissymé- tries du champ produisant des différences des activités initiales assez considérables. Nous donnons plus loin les courbes de désactivation observées dans deux de nos expériences. Courbes N° I et N^ 2. Les courbes ^ fc 4 I j(ii. •î \ V V • Ht ^ V ^ ^ ** ^ V 1 .^ -^«^ & O 10 3.0 30 4,0 so 60 jo X TioTtJtif^ ■non e^/ooste to 90 -f«o no ■»to fournies par les deux rondelles se superposent complè- tement et l'on reconnaît d'après l'allure que la propor- tion des différents produits déposés est sensiblement la même pour les deux rondelles comparées. Archives, t. XXV. — Janvier 1908. 3 34 LES RAYONS X ONT-ILS UNE ACTION Il nous a semblé utile de contrôler la symétrie de notre dispositif par l'expérience suivante : L'activation des rondelles fut produite par simple diffusion de l'éma- nation en absence de tout champ électrostatique et des rayons X. Les activités obtenues dans ces conditions étaient beaucoup plus faibles (environ '/J de celles qui se déposaient sous l'influence du champ. Néanmoins e ïô S5 3e ^5 ^ 6o tM*n M tes les deux courbes de désactivation (courbes N'' 3) ont montré une allure identique. Quant aux activités ini- 3« tiO '~^ *ô ^ 70 90 460 eMinut'S SUR LES CORPS RADIOACTIFS. 35 tiales. elles sont un peu différentes, mais la différence n'est pas supérieure à 3 7o- On comprend que cette différence de 3 "/„, due à la dissymétrie de la diffusion soit complètement masquée lorsque le champ élec- trostatique agit et qu'alors les deux courbes se super- posent. Conclusions. Ces diverses expériences montrent que dans les limites de précision où nous avons opéré nous n'avons pu déceler aucune influence des rayons X, sur les subs- tances radioactives. Nous avons cru cependant bien faire de donner quelques détails sur ces recherches afin que l'on puisse se rendre compte des limites dans les- quelles ces conclusions sont acceptables ; peut-être des expériences plus précises ou de plus longue durée réussiraient-elles à déceler une action de ce genre. Nous -espérons revenir un jour sur cette question. Laboratoire de physique de l'Université de Genève. SUR LA RADIOACTIVITÉ DES EAUX DE LAVEY-LES-BAINS PAR Ed. SARASIN, €.-E. OFYE et J. MICHEIil Sur la demande de M. le D'Aug. Wartmanii, médecin de l'établissement des Bains de Lavey^ nous avons en- trepris avec le concours de M. Ch. Margot, préparateur au Laboratoire de Physique de l'Université de Genève, une étude sur la radioactivité des Eaux de Lavey. Dans ces recherches nous avons fait usage de la méthode d'Elster et Geitel modifiée et perfectionnée j)ar H. Mâche, St-Meyer, et von Sury. Comme on sait, cette méthode consiste en principe à faire barboter de l'air à travers l'eau qu'il s'agit d'étudier et à observer la vitesse de décharge d'un électroscope mis en présence de celte atmosphère plus ou moins chargée d'émanation radioactive. Quand au dispositif expérimental même, et au mode de corrections qu'il convient d'apporter aux expériences, nous avons suivi autant que possible ceux employés par M. von Sury dans sa thèse de doctorat « Uber die Radio- activitàt einiger schweizerischen Minéralquellen » \ En agissant ainsi nous avions l'avantage de rendre nos * (Freiburg, Gebrûder ï'ranière). SUR LA RADIOACTIVITÉ DES EAUX DE LAVEY. 37 résultats plus directement comparables à ceux déjà publiés par M. von Sury sur un certain nombre d'eaux suisses. Le détail de la méthode expérimentale ayant été décrit déjà par M. von Sury nous nous dispensons d'y revenir, renvoyant le lecteur à la publication précitée. Avant d'effectuer les mesures définitives dont les résultats figurent plus loin, nous avons tenu à étudier préalablement notre appareil, afin de nous assurer .qu'il fonctionnait normalement. Cette étude préliminaire, a absorbé avec des inter- mittences les trois premières semaines du mois de juin 1907. Elle nous a conduits à adopter toute une série de mesures de précaution dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer ici, mais destinées à assurer le bon fonctionnement de l'appareil. Nous avons eu la preuve de l'efficacité de ces mesures en effectuant quelques expériences préliminaires sur l'eau de la canalisation de la ville de Genève. Ces expériences nous ont servi en quelque sorte de « témoin », elles ont montré en particulier, ce qui était à prévoir, a priori, que l'eau de la canalisation était absolument dépourvue de radioactivité, en effet dans la limite des erreurs d'expérience, la vitesse de décharge de l'électroscope était exactement la mèuje avant et après barbotage de l'air à travers cette eau. Convaincus par ces expériences préliminaires que notre appareil fonctionnait bien normalement, nous avons alors procédé aux expériences définitives, en substituant à l'eau de la canalisation de l'eau prise à la source des bains de Lavey, eau qui nous a été expédiée avec les 38 SUR LA KADIOACTIVITÉ précaïUions nécessaires, par l'obligeante entremise de M. Pasche, directeur de l'établissement. Nous avons effectué alors cinfj analyses qui ont donné des résultats assez voisins et toujours du même ordre de grandeur. Dans ces expériences nous avons pour chaque analyse procédé de la façon suivante. En premier lieu, nous déterminions la vitesse de décharge de l'électroscope avant l'expérience, pour nous assurer que cette vitesse de décharge était normale. Puis nous mettions en circulation l'air à travers l'eau et observions le maximum de vitesse de décharge lequel se produisait deux ou trois heures après, comme l'ont trouvé d'ailleurs d'autres expérimentateurs. Nous interron) pions alors l'expérience, afin d'effectuer la correction due à l'influence de la radioactivité induite de la cloche. Enfin nous évaluions le résidu radioactif contenu dans le reste de l'appareil par une expérience effectuée après que la cloche eut perdu pratiquement sa radioac- tivité induite. Ces manipulations, qui correspondent dans leur ensemble aux expériences de M. von Sury, duraient environ une journée pour chaque analyse. Les résultats que nous donnons plus loin sont expri- més en unités de Mach, c'est à dire que la radioactivité est exprimée par le courant de décharge (unités élec- trostatiques CGS multipliées par 10'.) correspondant à l'émanation contenue dans un litre d'eau. Cette radioactivité est donnée par l'expression suivante : DES EAUX DE LAVEY-LES-BAINS. 39 dans laquelle V représente en volts la chute de potentiel de l'électroscope. Dans le but d'obtenir des résultats plus comparables nous avons observé cette chute toujours entre les mêmes limites. M représente la quantité d'eau en expérience 460 cm. cubes dans nos expériences. C est la capacité de l'électroscope et du cylindre disperseur, capacité que nous avons déterminée par une série d'expériences préalables. Dans toutes les expé- riences définitives, cette capacité était de 1 7,5 CGS. Enfin t représente la durée de la décharge de l'élec- troscope, lorsqu'on a effectué tous les calculs de correction relatifs à la radioactivité de l'atmosphère, radioactivité induite et résidus radioactifs dans l'appa- reil. La formule I exprime donc la radioactivité de Veau au moment de Fanalyse, c'est-à-dire au moment où on enlève la cloche pour faire les corrections. Si l'on veut tenir compte du fait que l'analyse ne peut être effectuée qu'un temps plus ou moins long après la prise de l'échantillon, il faudra pour obtenir la rrdioactivité initiale à la source, soit TRJ multiplier l'expression (I) par l'exponentielle e-^' dans laquelle e représente la base des log. nat. ; r le nombre de jours ou fraction de jours, qui séparent l'analyse de la prise de l'échantillon ; A la constante de désactivation. On aura donc : / V \ /1000\ c A T C'est cette radioactivité initiale R, qu'il importe de 40 SUR LA RADIOACTIVITÉ connaître, si les eaux sont utilisées à la source même ou peu de temps après leur sortie. Analyse n^ 4. L'eau a été captée à la source le 25 juin 1907, à 6 h. V du matin. Elle a été analysée le 25 juin 1907. à 6 h. 28 m. du soir. D'où t = \ jour D'autre part, on avait : V = 38, 5 volts M = 460 cm. cubes C = 17.5 A= 0,172 1 - = 0,00175 D'où R = 8.55 (I) Ro = 9,3 (II) Analyse n° 5. L'eau a été captée le 25 juin 1907, à 6 h. Va du matin. Elle a été analysée le 26 juin, à 2 h. 3 m. du soir. D'où T = 1,29 jours. D'autre part, on avait : V = 38,5 volts M = 460 cm. cubes C = 17,5 A = 0,172 - = 0,00173 D'où R = 8,45 (I) Ro==10,5 (II) Analyse n° 3. L'eau a été captée le 1" juillet 1907, à 6 h. du soir. Elle a été analysée le 2 juillet, à 2 h. du soir. D'où z =20 heures, soit 0,835 jours DES EAUX DE LAVEY-LES-BAINS. 44 D'autre part, on avait : V = 38,5 volts M = 460 cm. cubes C = 17,5 A = 0,172 1 - = 0,00169 D'où R = 8,27 (I) R„ = 9,5 (II) Analipe n° 4. L'eau a été captée à la source le l^"" juillet 1907, à 6 li. du soir. Elle a été analysée le 3 juillet, à 2 h. du soir. D'où T =44 heures, soit 1,83 jours. D'autre part, on avait : V = 38,5 volts M = 460 cm. cubes C = 17,5 A 0,172 1 7 0,00203 R ■ — 9,97 Ro — 13,6 D'où R = 9.9T (I) (II) A nalijse n° 5. L'eau a été captée à la source le 27 septembre 1907, à 2 h. du soir. Elle a été analvsée le 1«^ octobre, à 4 h. du soir. D'où T =98 heures = 4,08 D'autre pari, on avait : ^ V = 38,0 volts M = 460 cm. cubes C = 17,5 A = 0,172 - -= 0.00120 t D'où R = 5,9 (1) Rî= 11,9 (I) 4'i SUR LA RADIOACTIVITÉ On le voit, ces cinq analyses ont toutes donné des résultats du même ordre de grandeur. Les différences rentrent dans les limites d'erreurs d'expériences de la méthode ; nous adoptons donc la valeur moyenne soit : .VI 9,3 V 2 10,5 N« 3 0.5 i\« 4 13,6 V 5 11.9 Moyenne R^ = . . . 11,0 Bien que Tensemble de nos expériences nous ait montré que la radioactivité de l'eau de Lavey était une radioactivité temporaire due selon toute probabilité, à la présence de l'émanation du radium, nousavons voulu néanmoins nous assurer que cette eau n'entrainait pas avec elle une petite quantité de substance radioactive. A cet effet nous avons étudié des déchets provenant du raclage d'anciens tuyaux ayant servi de conduite à l'eau de Lavey ; ces déchets n'ont pas manifesté trace de radioactivité. II en a été de même des boues provenant du nettoyage des conduites à la fin de la saison. Conclusions Toutes les analyses que nous avons effectuées sur les eaux de Lavey (soit préliminaires, soit définitives) nous ont convaincus que ces eaux sont très nettement radioactives. La moyenne des cinq analyses définitives, résumées ci-dessus nous conduit à admettre le chiffre moven de DES EAUX DE LAVEY -LES-BAINS. 43 I 1 unités Mach. comme radioactivité initiale à la source; cette radioactivité étant vraisemblablement due à l'émanation du radium et diminuant par conséquent de moitié en 4 jours; l'analyse IN° 5 met clairement ce fait en évidence. D'autre part des expériences effec- tuées sur l'eau de Lavey six semaines après captation nous ont montré que la radioactivité avait pratiquement disparu. Enfin l'étude des déchets provenant d'ancien- nes canalisations et des boues retirées lors du netlovas^e des conduites ont démontré qu'il s'agit bien là d'une radioactivité temporaire, comme c'est le cas en général pour les eaux de source. Cette propriété bien connue de l'émanation du radium, de posséder une radioac- tivité temporaire a été comme on sait, invoquée pour expliquer la plus grande efficacité thérapeutique des eaux prises à la source. Si l'on compare l'eau de Lavey, aux eaux de sources suisses qui ont été analysées par M. von Sury, dans des conditions presque identiques à celles de nos expé- riences, on voit que sa radioactivité est du même ordre de grandeur que celle de l'eau de Dissentis (Source St Placidus) la plus radioactive de ces eaux. Le tableau ci-aprés, contenant les résultats de M. von Sury permet d'ailleurs cette comparaison. Tableau. Alvaneu 1.12 Andeer 0.51 Baden 14. Observations.. . . 0.58 à diverses sources 0.24 Bonn près Fribourg 0.29 Dissentis ( St-Placidus ^ 1 L37 Fideris 0.17 44 SUR LA RADIOACTIVITK DES EAUX DE LAVEY. Loin'che (Lorenz(iiielle^ . . . 0,26 Ragaz (Tamina) 0,33 Scinvarzenburg 0,16 Source Braiilère 0,72 iNous croyons bien faire de terminer cet expost' par une dernière remarque. On a dit souvent et avec raison que presque toutes les eaux de sources sont radioactives. Cette dénomination est justifiiée en effet, en ce sens qu'il est possible de déceler leur radioactivité par l'expérience. Mais on a parfois négligé d'ajouter que la réaction qui révèle cette curieuse propriété est peut-être la plus merveilleusement sensible de toute l'analyse, considérablement plus sensible même que l'analyse spectrale qui semblait jusqu'alors détenir le record. Il serait donc abusif d'appeler eaux radioactives des eaux qui ne manifestent cette propriété que d'une façon tout-à-fait secondaire. Tel est en effet le cas d'un grand nombre de sources, comme on pourra s'en convaincre par le tableau que nous avons cité. L'eau de Lavey, d'après l'étude que nous en avons faite ne rentre nullement dans cette catégorie; elle est au contraire nettement radioactive et doit être consi- dérée comme une des eaux les plus radioactives connues actuellement en Suisse. Genève. Laboratoire de physique de l'Université, le 15 octobre 1907. LES ENZYMES ET LA FACILTÉ GERMINATIVE DES GRAINES PAR le D' G. ALBO Privât docent de botanique à l'Université de Messine Les graines, à l'étal de repos, vivent lentement^ et utilisent, pour leurs manifestations vitales, l'énergie chimique accumulée dans leurs matériaux de réserve ; mais au bout d'un temps plus ou moins long, et alors même que leurs réserves existent encore, ces graines perdent leur faculté germinative. Les travaux de Gain*, Licopoli ', Giglioli *, Balland' et de beaucoup d'autres, ont montré que les graines perdent leur faculté germinative lorsqu'elles ont subi de profondes altérations dans leur structure et leur com- ^ G. Albo. La vita dei semi allô stato di riposo. Bull. Soc. bot. itai, 1907, Firenze. ' Gain. Sur les embryons du blé et de l'orge pharaoniques. C.B., 1900, t. 130, p. 1643. Sur le vieillissement de l'embryon des Gra- minées. C. R., 1901, t. 133, p. 1248: ^ Licopoli. Alcune sementi provenienti dagli scavi di Pompei. Bend. Accad.d. Scienze diNapoli, v. 29, 1890, p. 85. * Giglioli. Chimica agraria, Napoli, 1902, p. 337. s Balland. Sur la conservation des blés. C. B., 1895, t. 120, p. 1429. i() LKS KNZYMKS KT LA FACULTÉ position cliimi(iiit\ D'ordinaire, cependant, elles per- dent aussi cette laculté tout en n'ayant subi que des altérations assez légères pour échapper aux observa- tions les plus exactes, ou même sans en avoir éprouvé aucune. Les |)ages qui suivent ont pour but d'indiquer les causes ou au moins l'une des causes pour lesquelles les graines, en apparence normales quanta leur structure et à leur composition chimique, peuvent perdre toute possibilité de revenir à la vie. L'extraction des sub- stances actives existant dans les divers échantillons et la détermination de leur pouvoir diastasique ont été effectuées selon les indications fournies par Effront dans l'ouvrage cité ci-après. La détermination de la quantité de sucre produite par l'activité des enzymes a été faite au moyen du réactif de Fehiing et selon la méthode de Soxhiet (voir Fresenius Anal, quant. , 6"* édilion française, 'p. i08i). Les matériaux de réserve nutritive destinés à entre- tenir la vie ralentie des graines pendant leur période de repos, subissent nécessairement une profonde et lente transformation due à l'activité d'enzymes appro- priés. Que les graines renferment des enzymes, c'est là un faitconnu depuis très longtemps. Rirchhoff\dès 1814, avait observé que le gluten brun est capable de produire la transformation de l'amidon en sucre, et Dubrunfaut' a montré que le gluten et par conséquent aussi les grai- nes à l'état de repos contiennent une petite quantité de diastase. ' Kirchhoff, Formation du sucre dans les céréales. Journal de Pharmacie^ 1816, p. 250; Acad. de St-Pétershourg, 1814. ^ Dubrunfaut. Mém. sur la saccharification. Soc. d'agriculture de Paris, 1823. GERMINATIVE DES GRAINES. 47 Gorup-Besanez ' a obtenu, avec des graines de Vicia ^ de Sinum et de Cannabis, un extrait ayant la propriété de la diastase. Baranetzky 'a retiré de la diastase des graines de Plsum, Mirabilis, Aesculas. Van der Harst ' a obtenu le même résultat avec celles de Vicia Faba. Will et Krauch ' ont trouvé de la diastase dans les grai- nes en repos de Pinus, Mais, Hordeum, Cucurbita. Detmer" et Joliannsen' dans celles du froment. Brasse' dans les graines de Papaver, Ricinus, Helian- Ihm. Lintner et Eckhardt * dans celles de la grenade. Beaucoup d'autres auteurs se sont occupés de ce sujet, tels que EgorofT% Bourquelot et Herissen^\ ainsi que Wortman''. Ce dernier, qui a trouvé la diastase dans les graines de Linum, Cucurbita, Ricinus, Mais, Pisum, Lens, Phaseolus, Hordeum, Secale, Triticum ' Gorup-Besanez. Ber. chem. Ges., Bd. 7, 1874. ' Baranetzky. Die Stàrke umbildende Fermente. 1878. ^ Von der Harst. Biedermann Centr., p. 582, 1878. + Will et Krauch. Landw. Versuchstat., Bd. 23, p. 77, 1879. ^ Detmer. Pflanzenphysiol , Untersuch. iïber Fermentbildung, 1883. «5 Johannsen. Fermenter: Hvedekornet {Melîdeîelsen fra Bota- niska Forening; Kiôbenhavn N** 9, p. 206) in Jusf làbrech, 1886, Bd. I, p. 134. ' Brasse. Sur la présence del'amylase dans les feuilles. C R., t. 99, p. 878, 1884. ^ Lintner et Eckhardt. Journ. prakt. Chem. Bd. 41, 1890. Lintner. Uber dias diastatische Ferment des ungekeimten Wei- zens, Zeitschr. fur das gesam. Brautoesen'^" 22, p. 497, 1888. •• Egorof. Sur la diastase des graines crues. Journal de la Soc. Chim. et Phys. St-Pétersbourg, t. 25. '*> Bourquelot et Herissey. Sur la présence de séminase dans, les graines à albumen corné au repos. C. B., 1900, t 131, p. 903. " Wortmann. Uber den Nachweis, das Vorkommen und die Bedeutung des diastatischen Enzyms in den Pflanzen. Bot. Zçir tung, 1890, N" 37-41. 48 LES ENZYMES ET LA FACULTÉ et Àvena, n'attache, il est vrai, aucune importance au phénomène de la transformation de l'amidon en sucre, parce qu'il la considère comme un résultat de l'action directe du protoplasme sur le suc cellulaire. Mais Ef- front' rejette, au contraire, cette interprétation, et Pru- net', en étudiant les tubercules de la patate, arrive à des conclusions opposées. La bibliographie sommaire qui précède montre toute l'importance physiologique qu'ont pour les graines les enzymes qu'elles contiennent, importance que nos re- cherches tendent à confirmer. En effet, si on détermine le pouvoir diastasique de divers échantillons de graines soit à l'état de repos et possédant leur maximum de faculté germinalive, soit lorsqu'elles Tout plus ou moins, voire même entière- ment perdue, et si l'on détermine d'autre part le pou- voir germinatif d'échantillons semblables en calculant le pour cent des graines qui lèvent, on trouve que le même rapport numérique existe entre les enzymes et le pouvoir germinatif des graines. L'expérience a montré que l'activité diastasique des graines à l'état de repos est en général assez faible et qu'elle varie non seulement d'une espèce végétale à l'autre et avec l'âge des graines, mais aussi pour des graines de diverses provenances ou conservées dans des conditions différentes. En outre, malgré de légères discordances, on cons- tate facilement que les phénomènes en question suivent une marche régulière et il en ressort, avec une com- > Effront. Les enzymes, Paris, 1899, p. 122. 2 Prunet. Sur le mécanisme de la dissolution de Pamidon dans les plantes. C. B., 1892, t. 125, p. 751. GERMINATIVE DES GRAINES. 49 plète évidence, que le pouvoir diastasique des graines varie sensiblement de la manière suivante : Les graines normales, à pouvoir germinatif élevé, ont aussi un fort pouvoir diastasique. Lorsque le pou- voir germinatif est faible, ce qui se reconnaît à l'âge des graines, le pouvoir diastasique est aussi plus faible. Et dans les graines qui ont perdu la faculté de germer, alors même qu'elles n'ont encore subi aucune altéra- tion sensible dans leur structure et leur composition chimique, le pouvoir diastasique est diminué ou com- plètement annulé. En continuant ces recherches, j'ai pu constater que les graines qui ont un fort pouvoir germinatif le perdent complètement, ainsi que leur pouvoir diastasique. lors- qu'on les immerge pendant quelques heures dans de l'eau que l'on chauffe ensuite rapidement jusqu'à la température de 90°. Les graines desséchées graduellement à une tempé- rature ne dépassant pas 30° à 35° conservent intact leur pouvoir germinatif et la quantité de diastase qu'elles renferment est à peu prés la même qu'avant la dessica- lion, alors qu'elles ne contenaient que de 10 à 14 Vo d'eau. Les graines desséchées lentement et maintenues pendant quelques minutes aux températures extrêmes de 1 00° ou de — 1 3° conservent en grande partie leur pouvoir germinatif, ainsi qu'un pouvoir diastasique peu inférieur à celui des graines normales. Toutefois, il faut attacher ici moins d'importance à leur résistance propre qu'à ce que les températures extrêmes ne peu- Archives. t. XXV. — Janvier 1908. 4 50 LES ENZYMES ET LA FACULTÉ vent se communiquer à la totalité des graines vu la courte durée de l'expérience. Les graines maintenues pendant quelques heures dans de l'eau tiède, à la température de 25°. pré- sentent plutôt un léger accroissement de leur pouvoir diastasique. On constate alors que les premiers proces- sus de la germination sont d'autant plus accélérés et l'action diastasique rendue d'autant plus sensible que l'immersion des graines a duré plus longtemps. En général, et pour des graines normales, toute ma- nifestation vitale paraît être en corrélation avec l'acti- vité diastasique, de sorte que l'on ne peut supprimer celle-ci sans annuler celle-là. Ainsi donc, il arrive ordi- nairement que les agents externes influent dans le même sens sur le pouvoir germinatif des graines et sur les enzymes. En fait, lorsqu'ils sont en solution ou lors- qu'ils contiennent de l'eau, les enzymes sont plus sen- sibles à une élévation de température', tandis qu'ils supportent une température plus élevée s'ils ont été desséchés graduellement '. En outre, ils offrent une no- table résistance aux basses températures lorsqu'ils se trouvent en dehors de l'organisme '. Les mêmes phéno- * Au-dessus de 60*^, la plus grande partie des enzymes per- dent plus ou moins rapidement leur activité. La diastase en solu- tion aqueuse réchauffée au-dessus de 63° se trouve être notable- ment affaiblie. Bourquelot. Ç. R., 1887, t. 104, p. 576; Moritz et Glendirming. Journ. Chem, Soc, 1892, t. I, p. 689; Kjeldohl ed altri autori. in Czapek. Biochemie der Pflanzen, Bd. I, p, 345, 1905. ^ Les enzymes bien desséchés et portés à une température élevée présentent un affaiblissement sensible, mais leur activité n'est pas détruite. Hueppe. Chem. Centralbl., 1881, p. 745, et Bo- tan. Jahrb., 1881; Solkowsky. Br. Chem. Ges., 1881, vol. 14, p. 114. ' Krabbe trouve que les diastases ne sont pas encore détruites à — 3<» et — à 15^ Jahrh. Wissensch. Botan., 1890, t. 21, p. 61 ; GERMINATIVE DES GRAINES. 51 mènes se reproduisent à peu prés de la même manière en ce qui concerne le pouvoir germinatif de graines ravivées au moyen d'une quantité suffisante d'eau ou desséchées et soumises ensuite à des températures ex- trêmes'. L'action d'une lumière intense est également nuisible aux enzymes' et au pouvoir germinatif des graines'. Finalement, les stimulants chimiques agissent dans le même sens sur les graines et sur les enzymes, bien que, pour des raisons encore inconnues, certaines sub- stances chimiques excitent l'activité diastasique, tandis qu'elles dépriment l'activité germinative ou vice-versa. La bibliographie assez étendue qui accompagne cet écrit nous dispense de parler ici, malgré tout son inté- rêt, du nouveau travail de Effront sur ce même sujet, publié dans les comptes-rendus (t. 141,1 905, p. 626). En combinant ensemble les résultats de nos recher- ches et de tous les autres travaux que nous avons men- tionnés, nous nous résumerons brièvement en ces termes : Mûller-Turgau démontra que à 0° les diastases agissent sensible- ment. Landîv. Jahrb, 1885, t. 14, p. 795. 1 L'action de la température sur les graines est en rapport avec la quantité d'eau qu'elles contiennent. Boussingault. Chim. agwn. phys ^ 1864, t. 3; Hohnel. Jahrh. und Agrikuîtiire chem.^ 1877, p. 183; Kellermann. Ann. agr., t. 18, 1892, p. 132; Jodin. C. B., t. 129, p. 893, 1899. - Duclaux. Traité, t. 2, 1899, p. 221 ; Emmerling, Ber. Chem. Gesell, 1901, Bd, 34, III, p. 3811; Fernbach. Ann. Inst. Pasteur, 1899, t. III, p. 473. 3 L'action de la lumière sur les graines se manifeste en général par un retard de la germination et ensuite par la mort des em- bryons. E. Laurent. C. R., t. 135, p. 1295, 1902; Jodin. C. B., 1. 135, p, 443, 1902; Detmer. Vergîeichende Keimungs Physiologie, 1880, lena, p. 448-449. 52 LES ENZYMES, ETC. L'aptitude à germer est intimement liée au pouvoir diastasique des graines. L'action des enzymes consiste dans une excitation de l'énergie ciiimique se produisant lentement dans les graines à l'étal de repos et rapidement dans les graines en train de germer. Les graines qui ne contiennent pas d'enzymes et qui ne sont pas capables d'en produire ont perdu pour tou- jours toute faculté germinative, même si elles n'ont éprouvé aucune modification chimique ou structurale. f 0 OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAIM-IHAURICE PENDANT LES MOIS DE Juin, Juillet et Août 1907 (ÉTÉ 1907) OBSERVATIONS DIVERSES Juin 1907. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : le 23 à Savatan: les 13 et U à Dailly; les 1.2. 3, 11, 13, 14, 23 et 30 à l'Aiguille. Orages les 12, 28 et 29. Juillet 1907. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : les 1. 6 et 8 à Dailly : les 1, 2, 6 et 8 à l'Aiguille. Orages les 5, 24 et 30. Août 1907. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la jour- née : le 20 à Dailly ; les 7, 20 et 23 à l'Aiguille. Orages les 6, 7, 9, 10, 15 et 19. o Ci H p û X H 0 54 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 0) •e IH D GO © s u 3 o S3 rt b2 M^ "^ El 5 ^^ 1 1_ \^ t • • • (i a a — — irc • • • •ex>cc! s^tn ce • ■ • • • • ce «o • o 1— t 1-H •.H Q à II a a 'N o X ce -1" !» *o • • • • p< — ^ '» ">} r-i ~r . • • • O »o • • 00 ue lO ph o 35 o o • • • • 5 -^ o ^ o o • • • . Tf ce • Cl > o L 'S 1 z • a ' Oh • c â o lO '^ -ce • ^ • • • • d c/D — 1 3^i — 1 o • • — H Kt <>* là ce •1— (. ••••ÇI^H ^^^H. • • ' i^i Ci • >> 0) % 1 'S 1 '^ 1^ . à a • • • ^ -O 5^i • • • O O . . • —1 l>l ce ■S H q 5 es ■'£ e B C o a iî 050oo'^^c:iC-cooooooue-H^-Triot^70c;ce ce lO o X) oo lO iT, Hygromkï. s o «5 S / ajOiooce-— o•-CM-fce-rc:o^u:lO•oco^oce5^5^^a>'^iast^»o^ ->ooao«o»oxi05oo-(iOGoooooait-<^Keueoo3iOsict^OTfueGor' îh a r s o » 00 £- Thermomètre o a »• s «A ee ■o a >> i-H o '-•^ *-c jo t^ (>i t^ 00 o 2 ^ "^ "* "-^ î"* — ''^ ^ '^ "* '^ "^ ^ ♦^ '^'i ce Tf -^ <■£) p— t o o ce «o '-0 -f «vi f— ( i-H (-H l-H i-H — . i-H i ce a % \ «3 o r-i C- gC'-H^(N»0'>»Op-Hi-^t^c^^ox>(>i^f^'tir^ce>«3it- /-. tO tO K? 1— 1 00 O Ci oo flJ>-Hcec^GQce'X)C?icc--C'c;-^iC-0'!f"Ooooooiw05^ ce O 00 • 1^ to -+- ■+- p •a S o es C3 S c >» O a u œ ♦a 5 n •iH îx.l^rj«{— (>>r-ivT'lrt>'^lC'*:ri(>^'*iO^Ot^G^Otf5 ...... • Gi Le S « -o o -jC T' -o -o -o to to -o -r; co to --O 'X> o o •-£: to --o ;c o -r^ — 1 ^ S ^ Oi "^ •C --O • ^O lO lO to -o « -o -r; -,o i ^ f -^^ r «^ > a a (>i<-HOi— !ioos»ftos':r>o>àO^'-Hif; ©x)i^«ot-{^Oirtuer-àOOrfir-)o * le • O CiOiotoceceTj^cece'ce'sfice-**^ *i^-r)iOcoiOiO'-Cî-r— OïOOOOOOOOOOOOO ©ooooooooo tO t- t- o '7* î o o o o o • t- l^ «^ t^ f^ o •sion I np Bjnof 1 ^(>)ceTt«io^Of^X)CiOr-isvice-f"io--Of— X)CïO'-H(>* ce 22 S AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. M Kt MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1907 Pression atmospbériqne. Savatan Dailly 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. 8. Moyenne 7 h. m. 1 h. 8. 9h . 8. Moyenne mm. mm. mm. mm. mm. mm. mm. mm. ire décade. . . 703.3.3 702.91 703.69 703.31 657.69 657.64 6.57. .90 657.74 2me » ... 70^.99 705.54 706.10 705.88 660.49 660.41 660.71 660.54 3™* > ... Mois. . 705.82 705.17 705.99 705.66 660.64 660.53 660.82 660.67 705.05 704.54 705.26 704.95 659.61 659.53 659.81 659.65 Température • Savatan 7 h. m. 1 h. 8. 9 h, s. Moyenne Minhu. moyen Maxim, moyen 0 0 0 0 0 0 Ire décade. . . { 10.22 + i5 .24 + 13.52 + 12.99 + 9.8 + 18.2 2"'* » ... 13.22 17 .74 15.94 15.63 12.1 s 20.4 ^me » ... 14.76 18 30 15.14 16.07 12.2 t 20.4 Mois, + 12.73 + 17.09 + 14.87 + 14.90 + 11.4 + 19.7 l""' décade. . 2"'* » 3"" » Mois. + 7.82 10.67 11.87 + 11.65 14.40 15.06 + 9.91 12.03 12.10 Dailly + 9.79 12.37 13.01 + 5.5 8.2 8.0 4- 13.5 15.7 16.4 + 10.12 l 13.70 +11.35 +11.72 +7.2 +15-2 Fraction de saturation en ^/q 7h. n Savatan DaUly 1. 1 h. 6. 9 h. 8. Moyenne 7h.m. 1 h. s. 9 h. 8. Moyenne 1" décade. . . 2"* » 3"* * 80 84 90 60 66 94 68 68 87 69 73 90 82 84 71 75 67 69 73 69 74 77 70 Mois. . 85 74 74 78 80 71 71 74 irébnloslté. Lave y Savatan Dailly 7h.m. lh.8. 9h.8. MojeDoe 7h.m. lh.8. 9h, . 8. l0;(DD( 7 h. m. Ih.s. 9h.8. MoreoDe I" décade. . . .)me y, 6.3 6.1 6.1 4.9 6.7 4.5 49 5.6 5.4 6.0 5.2 57 6.3 5.7 5.0 6.1 6.8 6.8 0. 4. 5. 2 5.7 7 5.3 ,7 6.4 5.2 5.9 6.2 5.6 6.2 4.7 4.0 5.7 61 5.7 4.9 6.0 Mois.. 6.2 5.0 5.7 5.6 6.0 6.2 5.2 5.8 5.8 5.3 5.4 5.5 56 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 p « s OB ai S s s> -w a (S Su H Ui 5 eu O tic Il a • • • s s 1— ço . • 'M eo — < cvj • i^ o • • • • • • • • '• • • "^ ot '^ • ' • OB • l—t •• l-H .-H» • ' ' ^ • • 4) a * Il i \ fU « ^^ ..^^^H. •••P^'jOï a > (S it a * • ?i a OQO • '-Hio ' oi «'-or- (>>Tj<^^ • • -lo . oo ïd un • • ot O'i • a> • - —H <-- S « 1 .2f • a / .2 g ^-^ • •liïirîio-rf -s^ OiOGo • • «o^i • Oi «tO • 'C^l^OOi • i>i CO Oi ^ • • -ce •'-1 -U3 r- O B œ a? 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Dailly 1" décade. . . 2°« * S"» > ... 7 h. m. mm. 704.92 707.53 704.14 1 b. 8. 9 b. 8. mm. mm. 704.90 705.93 706.71 706.97 703.82 704.51 Moyenne 7 b. m. mm. mm. 705. 25 659.41 707.07 662.01 704.15 659.41 1 b. 8. 9 b. 8. mm. mm. 659.65 660.29 661.90 661. 85 659.46 659.90 Moyenne mm. 659 78 661.92 659.59 705.49 705.10 705.76 705.45 660.25 660.31 660.66 660.41 Température. Savatan 1" décade. . . 2'"« » 7 h. m. +12^06 11.75 16.05 1 h. s. +15**. 10 19.14 20.75 9 b. s. +13.12 16.72 18.15 Moyenne +13.43 15.87 18.32 Minim. moyen 0 + 9.7 11.4 14.6 Maxim, moyen +17'*.0 21. 7 23.4 Mois. . +13.38 +18.41 H6.06 +15.95 Dailly + 12.0 +20.8 P« décade. . . 2°" » 3°" * + 7.97 9.96 13.75 +11.71 15.23 16.85 + 9.01 12.17 13.87 + 9.56 12.45 14 83 + 5.3 7.7 11.4 fl2.6 16.6 20.7 Mois.. +10.66 +14.67 +11.73 +12.36 + 7.9 +16.1 Fraetion de saturation en % 7b.n 82 73 63 Sa- vatan Dailly 1" décade. . . 2"°* * S"* » I. 1 b. 6. 73 47 57 9 b.8. 71 49 39 Moyenne 73 56 60 7 b. m. 88 84 69 1 b. 8. 73 63 67 9 b. 8. Moyenne 76 79 68 71 70 69 Mois. . 78 Th. m. 7.3 1.3 4.6 63 Lavey lb.8. iihTT 3.2 3.6 2.8 0.1 3.4 4.0 63 68 80 Nébnlosité. Savatan Moienoe 7 b. m. lb.8. 9 b. s. ttojeooe 60 7.6 0.7 6.3 6 9 1.4 2.3 3.1 1.3 2.2 4.7 4.7 3.3 4.0 4.8 67 7 b. m. 7.3 1.1 4.2 71 Dailly 73 1" décade. . . 2- » ... 3"»' » lh.8. 9b. 8. 6.3 3.7 3.4 0.6 6.0 3.2 6.3 1.7 3.1 Mois . . 4.7 4.7 3.3 43 4.9 3.1 3.9 4.6 4.1 3.1 3.7 4.3 oS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIOUKS DE 1907 1 PlUIK KT NiîIGK (hauteur mesurée) || uille Neigo S o . , ^ S B coco •(N'^'» • • "Oir^ • '-r-- «o-ro/ r • «r-r— 'Ooo-H . . • a >^ • .(^o oocc • • • • • -^ <—i • •••99 •• t— 1 Cv bc . 1 o s a s cccvi -f^oo • • -p^Tj» • .-ocv» ^-1 m Xi t^ ce o • o o ^ '• • ' t* ^* '. I x o • • • • *• • • o c>j o ce <^i<^i• -H •••€© •• Ci sis eu ; a o , , , > i * / 2 w f 5 a a "-0 0 • 'lOiO • • •flS'MI • •àC'>i o '^^ • • • • o <^ • • Cj o • • . M ^H • • "X) o 'î^ • ÎC ue lO* Ci 1 « 1 a r » à iCi iCi • . o 00 • • • r» '^i o • o X a* co -r» X -f • X o "• • . « CO rJ I X o • • • '• • '• ■ * co o ^ •••.•,-H<-^»» •••W ........ ce ce Ci o B es « i^ '>> '>i Gv* ce ce ^ i^ o -f t- -o ->* r-M o »0 Ci iw o IC Cï r- 1 o -^ t^ c>i o o — < o o "O i-H S ) J ce 'î es rrr^CCG^iiO'^X— iiOX»OCei-HOiOOiOOàOOi(NOiOX>— lOCOG^OSàC^ ce 1 s O Œ ! 'i 1 N^ Fraction de saturation moyenne Savatan Daillj o c OOCiX'-H •-<^XXàO'>»CCàOlO{^^Cv>0>— i'^ '*5^a5000COOOXr-i— '^-CO {— o lO ^ 68 ^ X r^ "O o X t^ lO iO r^ 05 X lO iO «i r^ ro i- >- {-- -o '*' ce t- x x 1 X --0 o o x.o^ic Qt-sC pixocrs-^xceTrLexce(M'ioci^ai^'>io-tiC5*xi ue lo lo -r A ^ 05 'O -o ue --c -^ Ti m -o X -o ào »o X lO lO lO -o i.e -.o »o Tt< ?- -^ -o 0 c: i o s H e moyenne Dailly o ce lO «^ -- vi r>t i^ ^ Oi iO t^ c^i 'Ti oi '-< ,p« X ?> oi lO --O oi ce o o to (>i X -o X o _, T^* j^ ' W o «^' 'O X -^ lO --0 i^ X 'O « ci irj X* o x* oi o ^ ce* Tt< r^ x ici ce* t** H- -+- Ci Ci Températui Savatan O o'c>(^i^- ©ceooxiOOi-Ho-^i'-— < «(j^ccioceo-Hcoicc-jf-csoiC-Cii^ iC f-^ o* '^j lô ^ -f ?^ o o ci o o o ci pi -f t^ o ce ce* ce ce' ri«* -o -^ x o x* ^-* t-^ Ci • 1— ( -+- s :.. S o es -< moyenne Dailly ce a O— <'>j'5vi-Hoce-t>-f 5ce *Ci-^'>*'^^'*'î'— <-H^cececeoj5v tO lO '-O 'O » Xi •© ne CO -o '-O "^ '-O <^ tO "X* -o --o ;d co îo o «o •>o îo vo -r» X lO'-cr^-O'r'^xor^cef^ai p*r^ Mjoi-^x'iOt^ooî~-*oxxr^?^t^r-»c 0000000^0000 »^o ©00000— «^ooooooooo 0 £^ t •STon I np sjuof 1 <— ic^ceTTiO'Ot^xcio— ('>ice'^io-c<^xciO— ''^>ceTrlO-^t^xciO— « "1 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 59 MOYENNES DU MOIS D'AOUT 1907 Pression atmospbériqne. Savatan Dai iiy 9 h. m 6Ô1 662 662 l" décade. . . 2""* » 3»* » 7 h. m. mm. 706.68 707.64 708.18 1 h. 8. 9 h. 8. mm. mm. 706.27 706.48 706.96 707.68 707.68 707.74 Moyenne mm. 706.48 707.43 707.87 7 h. m. mm. 662.16 662.31 662.80 1 h. 8. mm. 661.89 662.15 662.54 s. Moyenne m. mm. .98 662.01 ..38 662.28 .72 662.68 Mois. . 707.52 706.99 707.32 707.28 662.43 Température. Savatan 662.20 662 .37 662.34 1" décade. . . 3"* » 7 h. m. +17^*02 14.94 13.53 1 h. s. +22 .'24 20.14 19.18 9 Ù. 8. +20*^38 17.76 16.53 Moyeuue +19.88 17.61 16. 41 MinJm. moyen +15.7 13.3 12.9 Maxim, moyen +25.4 22.4 21.3 Mois. . +15. 11 +20.48 +18.17 +17.92 Dailly +13.9 +23.0 1" décade. . 2'»« » 3"'« » +14.51 12.52 11.11 +19.36 16.81 15.44 +17.72 14.48 13.54 +17.20 14.61) 13.36 +11.9 9.8 8.3 +21.3 19.0 17.5 Mois +12.66 +17.15 +15.19 +14.99 + 9.9 +19.2 Fraetion de saturation en Vo Sa 7 h. m. 1 h. 8. vatan Dailly 9 h. s Moyenne 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. 8. Moyenne 2°* 3me décade. . . » ... » ... Mois. . 64 54 72 59 67 53 52 61 56 57 64 59 70 81 79 60 66 63 56 68 64 62 72 69 68 55 56 60 77 63 63 68 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly 7h.m. Ih.B. 9h.8. JI»ieDne 7h.m. Ih.B. 9 h. s. HoTeoDe Th. m. lh.8. 9h.8. loTCOte 1" 2°'* 3me décade. . . » ... » ... Mois. . 3.9 3.4 4.5 4.0 4.1 4.3 3.6 4.3 3.1 3.9 4.1 3.7 2.0 2.9 3.3 3.6 3.0 4.0 3.5 3.0 4.3 3.7 2.7 3.5 3.6 3.9 3.5 3.6 3.7 4.5 4.4 3.7 2.9 3.6 4.3 3.4 3.8 3.9 3.9 3.9 3.1 3.5 3.5 3.4 3.7 3.9 3.7 3.8 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE Séance du 30 octobre 0)07 . J. Larguier des Bancels. Solubilité de la gélatiae. — L. Palet. Dis- sociation des combinaisons de colorants acides et basiques par les substances adsorbantes. — P. Dutoit et M. Duboux. Dosage de l'acool dans les vins, M. J. Larguiek des Bancef.s expose le résultat de ses recherches sur les conditions de solubilité de la gélatine. 1° En présence de divers sels neutres, la gélatine se dissout dans l'eau à la température ordinaire (16°). 2*» Les divers sels neutres manifestent à l'égard de cette substance une puissance de dissolution très ditlerente. A concentrations égales, les sels des métaux bivalents exercent une action plus énergique que les sels des métaux monovalents; d'autre part, et pour un même métal, les azotates exercent, en général, une action plus énergique que les chlorures. Il faut ajouter que les sels de calcium exercent une action plus énergique que les sels corres- pondants des autres métaux bivalents. 3° En présence de divers électrolytes.et notamment de ceux que l'on vient d'indiquer, la gélatine se dissout dans les mélanges de certains non-électrolytes et d'eau, par exemple dans un mélange d'alcool et d'eau, ou d'acétone et d'eau. Toutes choses égales d'ailleurs, ces mélanges sont plus favorables à la dissolution de la gélatine que l'eau pure. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. 61 4^ La gélatine dissoute dans l'eau, ou dans des mélanges de non-électrolytes et d'eau, peut être aisément récu- pérée. Il suffit pour cela d'éliminer les sels introduits dans les liqueurs, soit par dialyse, soit par une série de préci- pitations à l'aide d'un excès d'alcool et d'acétone et de redissolutions dans l'eau. La gélatine obtenue dans ces conditions offre le carac- tère typique de ce corps. Elle se présente sous la forme de gel à la température ordinaire. M. L. Pelet communique ses recherches sur la disso- ciation des combinaisons de colorants basiques et arides. En précipitant un colorant basique par divers colorants acides, on obtient, dans des conditions convenablement choisies, des produits définis, que l'on peut considérer comme les combinaisons de la base colorante au résidu organique du colorant acide. Une molécule de jaune naphtol S ou de ponceau cristallisé se combine à 2 molécules de fuchsine, de bleu de méthy- lène ou de safranine. Ces produits sont très peu solubles dans l'eau. Si l'on ajoute à la solution aqueuse de ces produits des substances adsorbantes telles que la laine, le charbon animal, etc., on observe les phénomènes suivants : En solution neutre, l'adsorbant dissocie la combinai- son de colorants et fixe exclusivement l'élément basique, tandis que le résidu acide reste en solution. En solution alcaline, on observe les mêmes phénomènes, avec cette différence toutefois que, si la concentration de NaOH dépasse certaines limites, le colorant basique subit facilement des phénomènes de réduction. En solution acide, il y a également dissociation des combinaisons de colorants, mais l'adsorbant fixe l'élément acide, tandis que la solution reste colorée de la nuance du colorant basique. Ces faits s'interprètent de la manière suivante : en solu- tion neutre, l'adsorbant se charge négativement et par conséquent fixe le colorant positif. En bain alcalin, les 62 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. ious OH négatifs augmentent la charge de l'adsorbant: il y a toujours lixation du colorant basique. En solution acide les ions H positifs chargent positive- ment la laine, le charbon animal, etc. et dans ce cas le colorant négatif (acide) est adsorbé. Cette hypothèse permet, non seulement de comprendre beaucoup de phénomènes de l'industrie de la teinture, mais aussi d'expliquer le rôle et l'emploi du double colo- rant de Romanowky ou de Giemsa employé par les raicrographes et formé d'une combinaison d'éosine et de bleu de méthylène. Il en est de même pour les réactions cellulaires éosino- philes, neutrophiles, amphophiles et basophiles décrites par Ehrlich. La neutrophilie et l'amphophilie ne seraient que des cas particuliers de l'éosinophilie, et la théorie exposée ci-dessus permet de comprendre qu'il n'y a pas nécessairement une différence de constitution entre les substances cellulaires, noyaux et masse protoplasmique, mais que les diverses colorations sont dues bien plutôt à un revêtement d'ions H ou OH, qui donne aux subs- tances proléiques leur caractère positif ou négatif. MM. Paul DuTOiT et Marcel Duboux ont étudié un nou- veau procédé pour doser l'alcool dans les vins. Cette méthode est basée sur la mesure de la tempéra- ture critique de dissolution (T. C. D.) et peut être effec- tuée très rapidement. On mesure la température à laquelle le mélange eau-alcool-nitrobenzène, ou eau-alcool-aniline, se trouble. Ce procédé est plus sensible que celui qui repose sur la mesure des densités : on arrive à doser l'alcool dans le produit de la distillation du vin à 0.05 Vo près. A litre d'exemples, donnons quelques résultats d'analyse : Vins Lavaux 1884 par Alcool dosé le pionomètre par la T. C. D. 9.92 7o 9.92 o/o » 1898 10.24 10.30 » 1895 11.09 11.10 Genevois 1904 9.30 9.38 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. 63 Séance du 28 novembre. Th. Biéler. Dosage du soufre dans les polysulfures. — L. Pelet et C. Jess. Capillarité et adsorptioa. — P. B. Mojoin et L. Pelet. Adsorption de la safranine.de l'acide picrique et dujaune-naphtol S. — L. Pelet. Théorie colloïdale de la teinture. — P. Dutoit et H. Duperthuis. Conductibilités électriques des métaux. M. Th. Biéler-Chatelan fait une communication sur le dosage du >iOufre dans les polysulfures alcalins (foies de soufre). Ce dosage est compliqué par le fait que ces pro- duits n'ont pas une composition définie et qu'ils renferment, à côté des sulfures, des hyposulfites et des sulfates alcalins. Le titrage iodométrique pur et simple du soufre ne saurait donner des résultats précis et ne permet pas de calculer l'analyse. Quant à la détermination gravimétrique du soufre préci- pité par l'iode, après extraction par le sulfure de carbone (procédé de Mortreux), elle donne des résultats meilleurs, mais trop faibles. S'il s'agit de doser seulement le soufre des sulfures, le dosage gravimétrique de l'acide sulfurique à l'état de BaSO^, après oxydation au moyen du brome, n'est exact qu'à la condition d'éliminer préalablement les hyposulfites et les sulfates alcalins. A cet efl'et, il faut dissoudre le poly- sulfure.non pas dans l'eau, qui dissout ces sels, mais dans l'alcool (exempt d'acidité), qui les laisse intacts. L'alcool à 85° est préférable à l'alcool absolu, dont le pouvoir dissol- vant pour les polysulfures est trop faible. Il convient d'opérer rapidement pour éviter que la solu- tion alcoolique ne se trouble en laissant déposer un préci- pité alcalin jaunâtre. Ces manipulations étant longues et délicates, M. Bié- ler a imaginé un procédé tout aussi exact, mais plus rapide, qui ne nécessite pas l'élimination des hyposulfites et des sulfates, et permet par conséquent d'opérer en solu- tion aqueuse. Ce procédé consiste en principe à doser le soufre en le précipitant comme sulfure de cuivre, CuS, au 64 .SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. sein d'une solution titrée de sulfate de cuivre rendue ammoniacale. On peut procéder par voie purement volumétrique en mesurant le volume V de solution de polysulfure nécessaire pour précipiter tout le cuivre dans un volume W de solu- tion cupro-ammoniacale. On s'assure de la précipitation complète du cuivre par des essais k la touche avec le ferrocyanure de potassium comme indicateur. Le calcul de l'analyse est des plus simples, étant donné que 1 atome de cuivre correspond à 1 atome de soufre. Ce procédé volumétrique est assez exact, mais il exige une certaine habitude et n'est pas d'une précision rigoureuse. On obtient des résultats beaucoup plus sûrs en procé- dant comme suit : dans un volume W de la solution cupro-ammoniacale (dont on connaît la teneur totale en cuivre), on verse un volume rdela solution de polysulfure tel qu'il ne précipite qu'une partie du cuivre. Il ne reste plus qu'à doser gravimétriquement, par électrolyse, la quan- tité de cuivre non précipitée, pour obtenir, par différence, le poids du cuivre précipité comme sulfure. MM. L. Peleï et C. Jess ont cherché les relations qui existent entre l'ascension capillaire et Vadsorption. En plongeant des bandes de papier à fdtrer dans des solutions de matières colorantes de même teneur pendant 3 heures, on constate que les colorants acides, qui sont les moins adsorbés. s'élèvent beaucoup plus que les colorants basi- ques, et ces derniers davantage que les colorants directs. Dans des solutions du même colorant à des concentra- tions différentes, l'ascension est d'autant plus grande que la concentration est plus forte. Dans les solutions de colo- rants additionnées de sels, les résultats sont moins nets. La méthode de l'ascension capillaire ne donne pas des résultats très précis ; le phénomène est cependant en rela- tions étroites avecl'adsorption. MM. P. B. MojoiN et L. Pelet ont étudié Vadsorption de la safranine, de l'acide picrique et du jaune naphlol par dif- férentes substances. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. 65 Les résultats obtenus concordent avec les valeurs pré- cédemment trouvées pour d'autres colorants par Freund- lich et Losev et par Pelet et Grand, et satisfont à l'équa- tion X = pc« . En solution aqueuse à 17°. ils ont trouvé pour e et p les valeurs suivantes : Acide picrique — charbon de sang 0.25 138 » —laine 0.25 41.8 Jaune naphtol — charbon de sang 0.11 260 Safranine — charbon de sang 0.15 273.4 » —laine 0.15 24 » — silice précipitée et calcinée 0.15 22.3 » — terre d'infusoires 0.11 9.5 Les valeurs de e pour l'acide picrique sont également les ^mêmes que celles qui ont été trouvées par Walker, Appleyard et Freundiich. M. Pelet expose la théorie colloidale de la teinture. Les fibres adsorbent les colorants suivant les lois de l'adsorption et d'une façon analogue aux substances amor- phes à grande surface, telles que le charbon animal, la silice, l'alumine, les gels colloïdaux, etc. Cette adsorption suit les règles de la précipitation mutuelle des colloïdes de signes opposés. Les ions des électrolytes de signe contraire activent la précipitation des colorants, les ions de même signe la retardent, et cela d'autant plus que la valence est plus élevée. Les ions H et OH ont une action prépondérante. Les fibres adsorbent d'autant plus de colorant basique qu'elles sont plus char- gées négativement, et inversement. MM. P. DuTOiT et H. Dlperthuis font une communication sur les conductibilités électriques correspondantes des métaux. La notion des températures correspondantes dans les solides cristallisés a conduit Kourbatofï à comparer les conductibilités (électriques ou thermiques) des métaux à des mêmes fractions de la température de fusion. Les Archives, t. XXV. — Janvier 1908. 5 66 SOCIÉTÉ DK CHIMIE DE LAUSANNE. conductibilités correspondantes sont sensiblement égales pour tous les métaux sans points de transformation. MM. l*. Dutoit et H. Dupertluiis montrent que l'expres- sion 1 P 1 p /Tf— T\0.5 log C — log Cf = (^— y— ) (C conductibilité à la température absolue ;T Cf conduc- tibilité à la température de fusion Tf) représente le phénomène. En remplaçant la constante unique 0.5 par une valeur spécifique pour chaque métal, qui est comprise entre 0.3 et 0.5, on obtient une formule remarquablement exacte et permettant de faire des interpolations de 4 — 500 degrés, ce qui n'est pas possible avec les formules empiriques actuellement en usage. Séance du 42 décembre, J. Larguierdes Bancels. Mordançage. — Amann. Perméabilité rénale. — Pelet et Andersen. Influence des acides et des bases sur la teinture. M. J. Larguier des Bancels étudie les réactions de mo?*- dançage qui interviennent dans les opérations de la tein- ture. Il montre que la chimie des colloïdes fournit une interprétation générale de ces réactions et qu'elle donne ainsi le moyen de les classer rationnellement. M. J. Amann fait une communication sur un nouveau procédé d'eocploi-ation de la perméabilité rénale au moyen de la fluorescéine. L'emploi de ce colorant, usité depuis nom- bre d'années déjà pour les recherches hydrologiques, pré- sente sur celui du bleu de méthylène, employé jusqu'ici, des avantages assez sérieux. D'une part il parait diffuser au travers des tissus de l'organisme avec plus de facilité et de rapidité que le bleu de méthylène: d'autre part il peut être décelé à des dilu- tions beaucoup plus considérables que ce dernier, ce qui SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. 67 permet de l'employer à des doses beaucoup plus faibles. Enfin la fluorescéine ne présente pas l'inconvénient d'être réduite dans l'organisme, comme le bleu de méthylène, qui est facilement transformé en son leucodérivé incolore, que l'on doit soumettre à une oxydation afin de pouvoir le déceler dans l'urine. La fluorescéine s'emploie, prise à l'intérieur, à la dose de 2 à 5 milligrammes (en poudre ou en solution alcoo- lique). Elle apparaît déjà dans l'urine une demi-heure après l'ingestion. Son élimination totale exige de 12 à 16 heures. Il résulte des expériences préliminaires faites par M. Amann, que l'élimination de la fluorescéine par les reins présente les mêmes phénomènes que celle du bleu de méthylène. Suivant l'état de perméabilité ou d'imper- méabilité relatives du rein, cette élimination se poursuit suivant des modes caractéristiques. Les courbes d'élimination de la fluorescéine sont sem- blables à celles obtenues par différents expérimentateurs avec le bleu. L'évaluation des quantités de fluorescéine éliminées se fait assez facilement au moyen d'un fluoro- mètre dont M. Amann présente le modèle. MM. Pelet et Andersen présentent une étude sur Vac- Mon des acides et des bases siw la teinture. Les acides accélèrent la teinture des colorants acides et retardent celle des colorants basiques ; les bases agissent d'une façon inverse. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE UE GENÈVE Séance du 21 novembre J907. Amé Pictet. La formation des alcaloïdes dans les végétaux. — C. Sarasin. Géologie de la région du Chaniossaire. — L.-W. Collet- L'action des acides organiquos en géologie. — L. Duparc. Phéno- mènes de l'ouralitisation. M. le Prof. Amé Pictet rend compte de deux travaux exécutés dans son laboratoire, l'un par M. Auguste Rilliet, sur la transformation du pyrrol en bases pyridiques, l'autre par M. G. Court sur l'existence de bases pyrroli- ques dans les végétaux K Les résultats obtenus semblent vérifier l'hypothèse que M. Pictet a émises dans une pré- cédente séance pour expliquer la formation des alcaloïdes dans les plantes. M. le prof. Ch. Sarasin fait au nom de M. L. Collet et au sien une communication sur la Tectonique des Préalpes internes en général et la géologie du Chaniossaire en parti- culier. Il expose comment depuis ses dernières publications il a été amené, par ses observations personnelles dans le Chablais et par la lecture d'une série de travaux récents, à adopter à son tour la notion d'un chevauchement général des Préalpes sous la forme d'une nappe de charriage enra- ^ Le détail de ces recherches sera exposé dans deux articles qui paraîtront prochainement dans les Archives. SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 69 cinée au S. des Hautes Alpes calcaires. Mais il maintient que la zone des Cols ne fait pas partie avec la zone des Préalpes externes d'une nappe préalpine inférieure et que la zone du Niesen est complètement indépendante du Flysch des Pléiades et du Gurnigel. Pour MM. Sarasin et Collet la zone du Niesen représente un pli plongeant de Flysch entraîné sous la masse des Pré- alpes médianes et décollé de son soubassement normal, soit des formations crétaciques d'une nappe supérieure haut- alpine. Ce pli. en roulant ainsi au N. s'est renversé par dessus les formations de la zone des Cols, qui l'avaient d'abord recouvert, et qui se sont ainsi trouvées placées avec les têtes d'anticlinaux au S. et le bord radical, du reste supprimé par laminage, au N. Le Flysch duNiesen joue re- lativement à la zone des Cols proprement dites le même rôle que le pli des Diablerets par rapport au Néocomien à Céphalopodes de la vallée d'Enzeindaz. QuantauGhamossaire. MM. Sarasin et Collet ont constaté récemment que la brèche calcaire, qui forme toute la ré- gion culminante de ce petit massif, ne peut en aucune façon être raccordée directement, comme l'a fait Renevier, avec le Dogger de la zone des Cols. En réalité, la brèche du Cha- mossaire, absolument différente par son faciès du Dogger voisin, contient des Bélemnites liasiques et passe directe- ment par sa base au Trias. Elle appartient à un complexe supérieur, qui est en chevauchement sur presque toute sa largeur sur les formations jurassiques de la zone des Cols, tandis que vers l'W. elle recouvre le Flysch du Niesen-Or- monts. Elle ne ressemble à rien qui soit connu ailleurs dans la zone des Cols, et doit représenter un élément étranger à cette zone. Le Flysch, qui enveloppe dans la région des Ormonts les formations de la zone des Cols en une sorte de charnière fermée au NW., et qui recouvre ces formations d'un man- teau pour ainsi dire continu jusqu'au front des Hautes .Alpes, ne paraît pas avoir enveloppé de même (a brèche du Chamossaire, et là où il se superpose à celle-ci, entre Perche et les Chavonnes. ce recouvrement semble être dû 70 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE à une dislocation locale de moindre importance. Aussi les auteurs croient-ils pouvoir envisager la brèche du Cha- mossaire avec le Trias qui la porte, comme un lambeau d'une nappe préalpine supérieure à la zone des Cols et à celle du Niesen et, vu l'analogie des brèches en question avec celles du Chablais et delà Hornfluh, ils se demandent si le Chamossaire ne porte pas un lambeau isolé de la nappe de la Brèche. Dans ce cas il y aurait ici un laminage com- plet de la zone du Niesen et de la nappe des Préalpes mé- dianes, qui rappellerait ce qu'on constate par places dans le Chablais. Un exposé plus complet a paru dans le n° de décembre des Archives, M. le D*" LÉON W. Collet, Privât- Docent. fait une com- munication sur l'action des acides organiques en géologie. L'action dissolvante des acides organiques, bien que connue depuis 1879 grâce au mémoire d'Alexis A.Julien ^ ne paraît pas avoir été prise en considération par la plu- part des géologues et des géographes du continent qui attribuent faussement la dissolution des calcaires et des silicates à l'anhydride carbonique en dissolution dans les eaux météoriques. En Grande-Bretagne, plusieurs géo- logues, comme Irving^ Goodchild^ sir Archibald Geikie*, ont à plusieurs reprises attiré l'attention sur l'action dis- solvante des acides organiques. Récemment. MM. E. Chaix-Du Bois et A. Chaix^ étu- diant les lapiés de Carniole et du Steinernes Meer, arri- vèrent à la conclusion que les dolines sont dues « à l'ac- tion chimique de la végétation » et non simplement à une ' On the Geological Action of the Humus Acids. Proc. Amer. Assoc. Se. 1879. 2 Organic matter as a geological agent. Proc. Geol. Ass., vol. XII, 1892. 3 Geol. Mag., vol. XII, p. 464, 1890. * Text Book of Geology Fourth édition, p. 598. London, Mac-. millan, 1903. 5 Glohe. Mémoires. T. XLVI, 1907. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 7'1 pénétration des eaux météoriques, localisée par de petites fissures, comme l'admettent les auteurs autrichiens. Bien que MM. E. Chaix-Du Bois et A. Chaix ne nomment pas les acides qui opèrent cette dissolution, il est hors de doute qu'ils rentrent dans le groupe des acides humiques et créniques. Ces acides ont en effet une très forte action, non seulement sur les carbonates, mais encore sur les silicates. M. Collet cite le cas de glauconie en grains qui est fortement attaquée dans l'espace d'une nuit par une dis: solution d'acide citrique; les acides acétique et oxa- lique, ainsi que de l'eau chargée d'acide humique, atta- quent également ce silicate ferri- potassique hydraté. Murray et Irvine ^ ont remarqué que le manganèse était toujours plus abondant dans l'eau à la source des rivières drainant des tourbières, ce qui prouve une fois de plus l'action de l'acide humique sur les silicates. Ces silicates sont décomposés, comme l'a démontré Julien, sous forme de sels à radical acide complexe (silico-azo-humate. etc.). Dans les lacs, le fer et le manganèse sont solubles quand ils sont sous forme de silico-azo-humate ferreux et man- ganeux ; une oxydation vient-elle à se produire, le fer et le manganèse sont précipités sous forme d'oxydes (Fe'O^ et MnO-). Ce phénomène a permis à MM. Collet et Lee ^ d'expliquer l'absence de la glauconie dans les lacs. En effet, le dépôt des oxydes de fer et de manganèse est accompagné de la production d'acide silico-azo-humique soluble et incombinable avec les oxydes précipités. Les dépôts ocreux du Loch Ness (Ecosse), contenant du bioxyde de manganèse, sont une belle illustration de ce procédé. M. Collet fait remarquer, en outre, que certains ruis- ' On the manganèse oxides and manganèse nodules in marine deposits. Trans. Roy. Soc. Edin., vol. XXXVII, part. IV (n" 32), 1894. - Recherches sur la Glauconie. Proc. Roy. Soc. Edin., vol. XXVI» part. IV, p. 265, 1906. 72 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE seaux à pente très faible, drainant des tourbières en Ecosse, ont une section en 0 tronqué qui est due sans aucun doute à l'action dissolvante des acides organiques, l'action mécaniijue étant pour ainsi dire nulle. M. le prof. DuPAKC. — Sur les phénomènes de l'onralitisa' tion. — L'auteur a exposé récemment une théorie de l'ou- ralisalion des pyroxènes dans les gabbros du Cérébriansky qui dilfère sensiblement de celles qui ont été acceptées jusqu'ici pour expliquer ce genre de phénomène. Il admet que le magma primordial d'où est issu le gabbros en ques- tion, a d'abord, par suite d'une première cristallisation, donné naissance à du pyroxène. Puis avant la consolida- tion complète de la roche, alors que celle-ci était encore pâteuse et formée en quelque sorte de cristaux restés en présence de leur bain .générateur, un nouvel apport d'un caractère plus ou moins feldspathique est venu modifier la composition de ce dernier. Tandis que les feldspaths ont continué à cristalliser, le bain modifié a réagi sur les pyroxènes, en les enrichissant en alumine, les décalcifiant et y ajoutant des alcalis. L'ouralitisation est donc due à une épigénie magmatique profonde dans l'idée de l'auteur. Tout récemment, au cours d'une excursion faite sur la rivière Gussewa, affluent de l'Iss (Oural du Nord, district de Bisseuks), M. Duparc a trouvé une roche qui vient démontrer d'une manière complète sa théorie. Celle-ci est une plagiaplite qui traverse en filons minces les pyroxé- nites qui constituent la montagne de Gussewky Kamen. Ces filons sont en général constitués par du feldspath, auquel s'ajoute localement un peu d'amphibole. Il existe cepen- dant des variétés bréchiformes, qui renferment une multi- tude de débris anguleux de pyroxénite naissante. Or, il est aisé de constater que, sur la périphérie des fragments, le pyroxène, au contact du bain feldspathique formant la masse du filon, s'est entièrement transformé en horn- blende qui forme une bordure plus foncée et parfaitement nette. Partout où les enclaves de pyroxcénite présentaient quelque fissure, l'amphibole se développe le long de celle- ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 73 ci, et dessine la fissure elle-même par une ligne plus fon- cée au milieu de la pyroxénite plus claire : partout aussi où ces enclaves sont d'assez petite dimension pour avoir pu subir l'action métamorphosante du filon dans toute leur masse, elles sont entièrement transformées en amphibole. M. le prof. Duparc fait circuler, à la fin de sa communi- cation,, quelques spécimens des roches en question. Séance du Ô décembre. A. Bran et H. -F. Montagnier. Résultats obtenus aux Canaries dans l'étude des gaz des volcans. — Ed. Sarasin, C.-E. Guye et J. Mi- chel!. R.adioactivité des eaux de Lavey-les-Bains. — C. DuBois. Emploi du radium dans quelques malformations cutanées. M. Albert Brun présente en son nom et en celui de M. H. -F. Montagnier les résultats obtenus aux Canaries dans l'étude des gaz des volcans. Ces messieurs ont pensé que pour trancher la question de savoir si le caractère est anhydre et est oui ou non capable d'émettre par lui-même de l'eau, il fallait s'adres- ser à des volcans situés dans un climat tel que les eaux pluviales ou errantes fussent réduites à leur minimum et par cela éliminées de la question. Ils se sont donc rendus aux Canaries dont le climat sec et spécial répondait bien au desideratum. Les études ont porté sur le cractère à l'état de solfa- tare du Pico de Teyde 3719 m. d'altitude, dans l'île de Tenerife et sur les cratères du Timanfaya(Mte del Fuegoj dans l'ile de Lanzarote. Au Pico de Teyde, les gaz émis par la solfatare ont une température de 83", ils contiennent en moyenne 70 ^o de CO2; de l'oxygène et un excès de gaz inabsorbable. Les dosages de la vapeur d'eau ont montré que pendant le beau temps, le titre en eau diminuait pour augmenter après une chute de pluie ou un orage. Dans le premier cas, pour certaines fumerolles, le titre en eau était de 39.3 % et passait à 59.3 ^/o après l'orage: pour d'autres il 74 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE passait de 71 ^/o à 76 7o avec en plus charriage de brouil- lard d'eau. En temps ordinaire, aucune fumerolle n'est saturée. Ces résultats montrent la pauvreté en eau de cette sol- fatare et l'influence positive de Teau atmosphérique qui augmente mstantanément le titre en eau de la solfatare. Le Pico de Teyde reçoit même en été et grâce à son altitude, toujours un peu de pluie. Il existe des cavernes lacs dans sa masse (Gueva de Hielo et une autre caverne découverte par les auteurs au Chahorra). Le cône est donc humecté en permanence. Les résultats au Timanfaya furent excessivement nets. Ce volcan au milieu des immenses champs de lave de 1730-1736 s'élève à 500 mètres d'altitude seulement. Il est très chaud : toute la montagne est chaude, la tempé- rature est de 140° à 10 centimètres de la surface et de 360° à 60 centimètres de profondeur seulement. Les dosages d'eau montrent que le volcan n'émet pas d'eau. Il est anhydre. Les rapillis sont recouverts de croûtes salées et alcalines contenant du chlorure de magnésium, du carbonate de soude, du carbonate d'am- moniaque et des sulfates alcalins. Il n'y a aucune fumerolle aqueuse et presque pas de tubes fumerolliens. Le volcan est anhydre par la simple raison qu'il est formé dans une région géographique où les eaux pluviales ou errantes n'existent pas ; il est donc incapable d'émettre de l'eau par lui-même, quand bien même il émet encore du CO2 et de l'Az Hg. La démonstration de la sécheresse du cratère qui était le but du voyage est donc atteinte. M. le prof. C.-E. Guye rend compte des résultats de recherches effectuées en collaboration avec MM. Ed. Sara- siN et J. MiCHELi sur la radioactivité des eaux de Lavey les Bains. Cinq analyses effectuées dans le courant de l'été à diverses époques ont donné des résultats concordants. Elles ont montré en particulier que la radioactivité des ET d'histoire naturelle DE GENEVE. 10 eaux de Lavey est de même ordre de grandeur que celle de la source St Placidus à (Dissentis la plus radioactive des eaux suisses analysées par M. von Sury). Ces recher- ches ont été effectuées au laboratoire de physique de l'Université de Genève avec le concours de M. Ch. Margot, préparateur. M. le D'" Ch. DuBois. De l'emploi du radium dans les malformations cutanées appelées Naed. Les journaux scientifiques et politiques mêmes ont publié en ces dernières semaines, des articles tendant à établir que l'on avait trouvé dans l'emploi du radium le remède unique et souverain de ces malformations cutanées appe- lées Xaevi contre lesquelles la thérapeutique était restée impuissante. Il est à notre avis un peu prématuré de publier de telles affirmations, car tous ceux qui ont expé- rimenté pendant un temps suffisamment long savent que les résultats obtenus par le radium ne sont pas toujours définitifs, qu'ils sont extrêmement variables, et que des guérisons apparentes c'est-à-dire des surfaces complète- ment blanchies peuvent être remplacées après des mois par de nouvelles arborisations vasculaires. des télangiec- tasies qui sont souvent plus frappantes que le mal lui- même. C'est cette irrégularité dans les résultats obtenus qui nous a engagé à entreprendre des recherches sur les modifications que subissent les tissus normaux soumis à l'influence du radium. Voici, résumé en quelques mots, ce que nous avons cons- taté. Les applications faibles de 2 centigr. de bromure de radium en sel collé avec activité de 100.000. produisent une modification du tissu conjonctif sous-jacent qui se traduit par une prolifération des cellules fixes et des cel- lules endo-théliales des capillaires, les noyaux de ces cel- lules se multiplient et gonflent. C'est comme un retour à l'état embryonnaire sans que les cellules épithéliales sus- jacentes paraissent modifiées. Cet état dure plus ou moins longtemps suivant la quantité de radiations absorbées et 76 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE peut revenir à l'état normal. Mais il arrive un moment on la quantité de radiations ne produit plus seulement une modification des cellules conjonctives mais bien leur des- truction, leur fonte, cet état correspond aux applications fortes et prolongées. Les cellules épitliéliales de la couche basale sont alors aussi détruites et après un état inflam- matoire qui dure plus ou moins longtemps suivant les peaux, les tissus irradiés ne reviennent plus à l'état noi- mal mais sont remplacés par du tissu cicatriciel. Les naevi sont histologiquement formés par des dilata- tions vasculaires sous épidermiques s'étendant plus ou moins profondément dans le tissu conjonctif. Si l'on irra- die faiblement la région, la prolifération et le gonflement cellulaire peuvent obstruer les vaisseaux, anémier momen- tanément la région. Mais cette guérison ne sera qu'appa- rente puisque les vaisseaux peuvent reprendre leur cali- bre et qu'il peut même s'en former de nouveaux dans ce tissu embryonnaire. Si au contraire les irradiations sont fortes la cicatrice définitive empêchera le naevius de réap- paraître. Ces processus nous paraissent expliquer en partie du moins les variations dans les résultats obtenus. Sans oublier toutefois que beaucoup d'autres facteurs doivent entrer en ligne de compte: la qualité de la peau, l'activité du sel employé et surtout la quantité de sel employé pour chaque application. En résumé le radium donnerait de bons résultats dans dans les naevi, à condition de l'employer de façon à pro- duire des cicatrices consécutives à une radio-dermite qui n'a pas été jusqu'à l'ulcération puisque une dose exagérée de radiations peut produire des destructions avec ulcéra- tions profondes, très graves et se terminant par des cica- trices vicieuses. Nous croyons donc, qu'avant de livrer au public des résultats thérapeutiques qui paraissent merveilleux, il serait nécessaire de déterminer d'un façon absolument précise les conditions dans lesquelles il faut se mettre pour obtenir un résultat définitif sans danger pour le malade. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 77 Séance du 19 décembre. Warinsky. Hygromètre à acide sulfurique. — Warinsky et Tchei- choili. Action des sels sur les oxydations et les réductions. — Aug. de Candolle. Biologie des capsules monospermes. — L. Duparc. L'analyse des silicates. M. T. Warynski. Sur un hygromètre à acide sulfurique. Nous avons observé qu'un thermomètre plongé dans SO*H^ concentré et exposé ensuite à l'air, marquait un échappement très sensible, pouvant dépasser 20° et dû évidemment à la chaleur d'hydratation de 80*11^ par la vapeur atmosphérique. Nous nous sommes demandés s'il ne serait pas possible de baser un hygromètre sur ce principe, et à cet effet nous avons fait quelques mesures comparatives avec un hygro- mètre d'Alluard. Voici les résultats de quelques observations : hygrométriqae Echauffement du thermomètre 0.319 IP 0.375 12« 0.379 12» 0.383 12.4 0.444 13.1 0.447 13.1 0.445 13.1 0.449 13.6 0.530 14.3 0.552 14.4 0.553 14.5 0.557 14.9 0.573 150 0.560 15« 0.575 15.2 0.570 15.2 0.622 16.3 0.621 16.6 0.650 16.6 0.656 16.4 IH SOCIKTK DE PHYSIQUE Etat bygroraètiique Echaufffineiit du thennomètre 0.658 16.8 0.660 16.8 0.0642 16.7 0.656 17. 0.654 17. 0.681 20.2 0.680 20.9 0.688 20.5 0.730 21.1 Les échautTements ne sont point proportionnels aux rapports des tensions de vapeur. Cependant les deux variations vont dans le même sens et cela nous a déter- miné à entreprendre des recherches pour voir s'il était possible de construire un hygromètre sur ce principe. MM. T. Wauynski et P. Tcheichoili. Sur la réduction spontanée des solutions acides de permanganate de potassium en présence de sels métalliques. En étudiant la réduction spontanée de Mno*R en solu- tion sulfurique, en présence de divers sels, on a observé les faits suivants. A la lumière blanche, les sels ralentissent la réduction. Ainsi, au bout de 4 mois : en l'absence de sel, on obser- vait une réduction de 90.4 ^/o; en présence de SO*Cu, de 60.4 7o en présence de (SO^yCe^ de 75.6 7©. Pour les autres sels, les résultats observés ont oscillé entre ces deux chiffres. (On a expérimenté avec les sulfates de Zn, Cu, Ni, Al, Cd, Zr, La, Uro, Fe, Cl, Th, Di, Er, Vd.) A l'obscurité, il y a, par contre, légère accélération de la réduction. (Sur les sels précités, seuls ceux de Cu et Ni ont eu à l'obscurité une influence retardatrice). Ainsi, en l'absence de sels, au bout de quatre mois, la réduction était de 67.6 % ; en présence de divers sels, elle oscillait entre 69.1 7o et 77.4 7o. D'autre part, si on compare, pour un même sel, les réductions respectivement observées à la lumière et à l'obscurité, on constate pour tous, une plus grande action réductrice à l'obscurité qu'à la lumière. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 79 On a aussi opéré en lumière colorée, (non mono-chro- matique). En lumière orangée, sur 14 sels. 11 ont produit une action accélérante, 3 une action retardatrice. En lumière verte. 11 ont été retardateurs. 3 accélé- rateurs. En lumière bleue, 1 3 retardent la réduction, un seul (Di) l'accélère. Donc d'une façon générale, à la lumière orangée, ils se comportent à peu près comme à l'obscurité. En présence d'asbeste, même phénomène. Au bout, de 4 mois, en absence d'asbeste, les réductions observées à l'obscurité et à lumière étaient de 67.5 Vo et de 90.57o en présence d'abeste. elles étaient de 73 7o et de 69 7o. Pour Mno^ qui réduit si énergiquement le** solutions de MnO*K, on n'a point observé d'action photochimique sensible. M. Aug. DE Candolle parle de la biologie des capsules monospermes qui sont moins rares qu'on ne le suppose en général. On en rencontre, en effet, dans seize familles des Angiospermes. Elles constituent parfois des anomalies dans la famille à laquelle elles appartiennent, chez les Graminées, les Chénopodiacées, les Euphorbiacées, etc. Ailleurs elles forment des groupes d'une certaine impor- tance par le nombre et la variété des types qu'ils compren- nent. C'est ce qu'on observe dans les Rutacées et les Maranlancées. Elles jouent un rôle prépondérant chez les Lacistémacées, elles se présentent seules à l'exclusion de tout autre mode de fructification. Si l'on veut chercher à à expliquer la déhoscence des capsules monospermes, on peut d'abord grouper les cas connus en deux catégories suivant que le fruit monsperme est issu d'un ovaire unio- vule ou qu'il résulte de l'avortement d'un ou de plusieurs ovales. Dans ce dernier cas, on pourrait supposer que les capsules monospermes dérivent phylogénétiquement de capsules polyspermes, mais il n'en serait pas moins étonnant qu'elles n'eussent pas perdu an cours de l'évo- lution une faculté devenue inutile. 80 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE D'autre part, si l'on aborde les considérations biolo- giques, on reconnaît que, dans bon nombre de cas, la déliiscence du fruit monosperme peut avoir une incontes- table utilité pour la plante, comme dans certaines Laran- Ibacées et Rutacées. Dans d'autres cas, l'utilité est moins évidente, et elle parait tout-à-fait problématiijue dans l'importante famille des Mvrieticacées. En terminant. M. de Candolle fait quelques remarques au sujet des caractères inutiles des végétaux et sur le danger de certaines hypothèses biologiques qui ne repo- sent pas sur des observations certaines. M. le prof. Duparc présente une communication sur Vanalyse des silicates, d'après les résultats de ses recher- ches personnelles et de celles qu'il a fait entreprendre, depuis quelques années, à plusieurs de ses élèves. L'au- teur, après avoir préalablement vérifié que la plupart des silicates sont attaqués par l'acide chlorhydrique concentré dans une plus ou moins forte proportion, s'était demandé si la composition centésimale de la partie attaquée était identique à celle du silicate non attaqué lui-même, ce qui aurait, dans l'affirmative, réduit toute analyse de silicate à une attaque par l'acide chlorhydrique avec dosage sub- séquent de la partie solubilisée. Des essais entrepris avec M. Stéphanesco sur plusieurs silicates (grenat épidote feldspaths, etc.) ont démontré qu'il n'y avait pas identité entre la composition de la partie solubilisée et celle du silicate non attaqué, ce qui démontre péremptoirement l'impossibilité de pratiquer comme on l'avait pensé. M. Duparc a étudié ensuite toutes les méthodes de désa- grégation des silicates ; celle de Deville doit, à son avis, être écartée : celle de Jannasch avec l'anhydride borique est théoriquement parfaite, mais d'une application délicate, et ne désagrège qu'imparfaitement certains silicates. M. Duparc préfère encore présentement la désagrégation au carbonate de soude pour le dosage de la silice et de bases, puis une attaque distincte pour les alcalis. Pour la ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 81 désagrégation par le carbonate. M. Duparc a eu l'occasion de faire une série d'observations qui méritent d'être signa^ lées. Dans la désagrégation elle-même, il lui est fréquem- ment arrivé, avec certains silicates basiques riches en fer, de trouver dans le creuset un alliage de ferro-platine pro- duit sans doute par une réduction des oxydes du fer due aux gaz de la combustion. Rien ne signale tout d'abord ce phénomène ; après la désagrégation et la reprise de la masse par l'acide chlorhydrique, le creuset présentait absolument son aspect habituel, mais quand on le rougis- sait à la flamme pendant quelques minutes, il prenait à l'intérieur une teinte brune par suite de l'oxydation par- tielle du fer allié, et on pouvait constater qu'il avait consi- dérablement augmenté de poids. Un nettoyage au bisulfate fait disparaître cette teinte, mais une nouvelle calcinalion la reproduit et il fallait quelquefois calciner le creuset et le traiter ensuite au bisulfate quatre ou cinq fois de suite pour faire disparaître toute trace de fer. M. Duparc a pu éviter ce phénomène désagréable et inat- tendu, en désagrégeant dans un four à mouffle. L'auteur a ensuite cherché à se faire une idée de l'attaque du matériel dans lequel se faisait l'évaporation de la masse désagré- gée par l'acide chlohydrique. Il a expérimenté succes- sivement des capsules en porcelaine neuves et non atta- quées, et des capsules en verre d'Iéna de même contenance, en y évaporant un liquide ayant exactement la composition de la solution chlorhydrique de la masse désagrégée, et en opérant dans les mêmes conditions. 11 a trouvé que l'attaque était à peu près identique dans le verre d'Iéna et dans la porcelaine et se chiffrait à 0,15% de silicate; dans le matériel déjà attaqué, elle était par contre plus forte et pouvait atteindre 0,40 ^ o. M. Duparc a également fait une série d'essais dans le but d arriver à insolubiliser le plus rapidement et le plus complètement possible la silice du silicate. Ces essais ont montré qu'il suffit d'évaporer à sec une première fois la solution chlorhydrique contenant la silice et les bases, Archives, t. XXV. — Janvier 1908. 6 82 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE. puis (le porter deux heures la masse desséchée à 110°. La majeure partie de la silice est insolubilisée; celle-ci étant lavée et filtrée, il suffit de réévaporer le liquide dans les mêmes conditions une seconde fois, pour y retrouver géné- ralement de 0.6 à 1 % de la silice qu'on filtre sur un deu- xième filtre qui est incinéré ave le premier. Pour la précipitation des bases TiOa, AI3O3. FCgO,, CrjOg, PiOj, M. Duparc a expérimenté en détail les deux méthodes habituelles, celle par l'ammoniaque el la seconde par les acétates, recommandée surtout par les analystes américains dans le but de faire passer quantativement le manganèse avec la chaux et la magnésie. Ces essais lui ont montré que dans les meilleures conditions, il reste toujours de l'alumine en solution quand on sépare par l'acétate. Il préfère donc l'ammoniaque en présence du chlorure d'ammonium, malgré la séparation incomplète du manganèse. De nombreuses recherches ont été faites pour déterminer l'attaque des vases en verre et en porce- laine par l'ammoniaque au cours de la précipitation de ces bases; elles démontrent que celte attaque peut atteindre jusqu'à 0,4 ^/o parties du silicate; il convient donc d'opérer toujours en platine. Pour la séparation subséquente des bases, M. Duparc a également expérimenté toutes les méthodes en usage. Celle préconisée par les analystes américains a le défaut de ne pas être gravimétrique, celle préconisée par les analystes allemands et qui consiste à fondre les oxydes avec NaOH en creuset d'argent lui parait également défec- tueuse. M. Duparc a, en effet, fait entreprendre tout d'abord une série d'essais sur l'attaque des creusets d'argent par la potasse ou la soude en fusion, et constaté que cette attaque était assez forte ; il a fait ensuite procéder à des sépara- tions d'oxydes FesOs et AbOs mélangés en quantités con- nues, et constaté que la séparation n'était jamais complète; il a de plus vérifié que, par fusion avec la soude, il passe un peu de ritane en solution. M. Duparc a essayé de fondre ces oxydes avec du carbonate de soude pendant trois heures, en répétant deux fois l'opération. De nombreux ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 83 essais faits sous sa direction par M. Bornand et par d'au- tres de ses élèves lui ont permis de se convaincre que : 1. AI3O3 se dissolvait entièrement dans le carbonate de «oude fondu. 2. FejOg restait absolument inattaqué et qu'il ne se for- mait pas de ferrâtes. 3. CrjOg était complètement oxydé en chromate. 4. Si02 n'était pas attaqué d'une manière appréciable. 5. Des mélanges divers d'oxydes FesOs -j- AI2O3, pesés à l'avance, se laissaient séparer exactement par ce pro- céàé, sous réserve de certaines conditions expérimentales. M. Duparc sépare donc par fusion deux fois répétée FejOs, TiOa et ZrOj. de AI2O3 Vfi, CroOg et ces divers élé- ments les uns des autres par les méthodes usuelles. Quant aux alcalis. M. Duparc a également essayé les iiifférentes méthodes en cours. Celle de Smith, par attaque au carbonate de chaux et chlorure d'ammonium, présente etc. BuU. de la Soc. vaud. des se. nat., t. XLII, p. 113-123. 75. Jacob (Ch,\ Note sur la tectonique du massif crétacé situé au N. du GifTre (Haute Savoie). Bnll. carte géol. de Franee, i\« 108, t. XVI, il p., 1 carte et 1 pi. de profils. 76. KiLiAN (W.) et LoRY (P.). Sur l'existence de brèches cal- caires et polygéniques dans les montagnes situé au SE. du Mont-Blanc. ï. R. Acad. des se. Paris, 5 février 1906. et Ann. de l'Univ. de Grenoble, t. XXVIII, p. 193-195. 77. 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IX, p. 159-356. i05 OBSEUVATlOiNS MÉTÉOUOLOGIQUES FAITES À L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LK MOIS DE DECEMBRE 1907 Le 1*% quelques gouttes de pluie à 4 h. du soir. 2, pluie dans la nuit. 3, brouillard à 7 h. du matin; pluie depuis 4 h. du soir. 4, neiye sur toutes les montagnes environnantes; forte selée blanche le matin. b, pluie dans la nuit et à 10 h. du matin: léger verglas. 6, pluie dans la nuit et depuis 10 h. du matin. 7, légère gelée blanche le matin. 8, pluie pendant la plus grande partie de la journée. 9, pluie k 7 h. du soir. 11, pluie dans la nuit. 12, pluie k l h. et k 4 li. et depuis 10 h. du soir. 14, pluie dans la nuit et pendant la plus grande partie de la journée. 15, pluie dans la nuit, k 7 h. et k 10 h. du matin et k 1 h. du soir. 16, forte gelée blanche le matin. 17, gelée blanche le matin et le soir. les 18, 19, 20, 21, 23 et 24, fortes gelées blanches le matin, le 24, brouillard le matin. 25, brouillard pendant toute la journée. 26, pluie depuis 4 li. du soir; neige k 10 h. 27, brouillard le matin; pluie k K» h. et neige k 1 h. du soir: hauteur de la neii^e : 6 '"'. 28, pluie depuis 7 h. du soir. 29, brouillard k 10 h. du matin : pluie k 7 h. du soir. 30, brouillard jusqu'k 1 h. du soir. 31, neige k 4 h. du soir. Hantear totale de la iieigre : 6 '"^ en 2 Jour. Ahchives, l. XXV. — .fanvier 1908. 8 «Oc lO Ci 'O ce C'i Ti -O -I* a; 'i< o TT lO co — ' ce 1* — r: le tt lO eu " '>» • — ^ -^ flj 00 « - • Oi O) f— ( -o I— • fli X) »o •^ — . • 7D — ^ ^H ao (C— ti O r-( . -O Gv> 0^) o ■vo ~ ■ -o f» I- -z. • — » 'ta H O s ca o ri o r-H o o -r o os X) Oi Ci oi cr* a- lO f i-- co o •£> -o 5^ T o o o o o o o o o o o o o 1-- o o (^ -o o o o o -o — <- Tfi o lO VD o o o c- o o o o o o 'O o o o o I— I o Ci iO o o o x) o co o ?- >-( o o ^r> o co o o o O' o o o OOOi^OO«OOOOOiO'VDOOi>iOO^r^OO«^>OOC.OOOOO »- <- "ocT >. i- a a a o Cl •:>> '^J «- G^ 5^ Ci o Tf< co cr- -rf lO ;© ce ~. -f o '>^ -o ^ -^ -o -r- o cî^ •* ^ ^ "O Ci a)a' 00-Hi-HF-H»-'i—(?^0'—— (i—lrH»-HOÔO—'0 OOOO— il— IrHi— ( . 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">* '>j c^i c^^ ce ce 108 MOYENNES DE GENÈVE. — DÉCEMBRE 1907 €(»rr«ciloii pour réduire 1a pression niiuunpliérlque «le IWeiiève A In pennnteur uoriuAle : -\- ()""". 02- — Celte correction n'est pas a[)|)liqiiëe «Un;» les tableaux. Pression ntiiiospliérique : 700""" 4~ 1 h. in. 4 h. m. 7 h. ui. 10 h. m. 1 h. 8. 4 11. 8, 7 h. 8. 10 h. ». Muyeiiiies mm mm mm mm mm mm mm mm mm l"déc. 2452 2455 24.37 24.71 2348 23.09 23.48 23.90 2401 2* » 27.69 27.58 27.85 28.34 27.82 27.65 28.24 28.46 27-95 3» * 2632 26.02 25.88 26.20 25.17 24.96 2516 2537 25 64 Mois 2618 2605 2603 2641 2548 2523 2561 2589 25.86 Température • l"déc -f5.63 -1-5.07 +469 +6.11 +8.56 +7-29 +713 +6.71 +640 2' » 330 2.33 1.66 3.48 5-79 479 3 27 2.62 341 3» » 1.14 1.23 088 176 447 379 249 1-43 2.16 Mois +3-28 +2.82 +2.36 +3.72 +6.22 +5-24 +424 +3-52 +3-93 Frnetlon de saturntloii en %. l" décade 81 85 88 85 74 79 80 76 81 2' » 76 83 87 82 68 73 80 82 79 3* » 94 94 93 90 85 85 92 92 90 Mois 84 87 89 86 76 79 84 Dans ce mois l'air a été calme 392 fois sur 1000- NNE 33 ^ , „ Le rapport des vents ^ ^, = 0-48. ^ ^ SSW 69 84 84 Moyennes des 3 observations (7S IS 9».) mm Pression atmosphérique 725.80 Nébulosité 7.4 lili±_?_.. + 40.09 Température < ^ , , , ^ ^7+1+2X9.. ^ 30.99 4 Fraction de saturation 83 •/© Valeurs normales du mois poar les éléments météorologiques, d'après Plantamonr : Press, atmosphér.. (1836-1875) Nébulosité (1847-1875). Hauteur de pluie.. (1826-1875). Nombre de jours de pluie, (id.). Température moyenne . . . (id.). + Oo.SO Fraction de saturât. (1849-1875). 86 V« mm 727 . 96 8.3 51"". 0 9 109 Observations météorologiques faites dans le caiitou de Genève Résultats des observations pluviométriques Slalion CKI.KNY COM.II ClliHBKSV CIIITKHINR SVTI«N\ ITHINiZ CO)ll>KSlHtiou à Jiissv : 67^ 9- OBSEUVATIOlNS MÉTÉOKOLOiiKJUES FAITES AU GRAND SAINT -BERNARD PENDANT LK MOIS DE DÉCEMBRE 1907 Le l*^ fort vent, le 3, neige. du .5 au 9. neige: brouillard le 9. le 6, très fort vent. 7, très forte bise. 12, brouillard et très fort vent. du 13 au 15, neige: brouillard 1p 14 et le 15 : très forte bise le 15. les 27, 28 et 29 neige ; très fort vent le 27 et le 28 ; très forte bise le 29. h ^ a T «^ as S Ml »-:; cS CM W^ i* ,-^ u -C ;r— * o» a^ y. © ce lo X. ir: -f ai :yi O ^ ^ ce KO o ifî <— *» -t X) « -^ <- te "» co o 1^ 'O lO lO C/3 O ffi A O» O Î5 0 •y 0 û z aï s I H Z N m û z < a; 55 ^ I— lO -f o ce o o J- o 20 fl>i <>) O ">* o o o o o — o ce o CN Tj« es» (- X o o --H t- — ^ OiOOOOOiOOlOGMOOO^OOOOO— 'C-'!*'00'»»0 0000— 0 0'>>'^OCOOOOOOOOlOOO ->^ ->/ ^ — >/ ->; — ^ '>v --- — < c>i .— I 5^ r; '>^ i — ^ — ' — I — ' >— 1 — I — ^ — — '>/ ce. ce o^ 'T-i ■>* ■ •■ •• ••••■ ••■••• ••• • > '::? 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T + l + 9 '+Ï+ «\« 0 O 4 o 5. 71 - 5. 36 - 5 45 7.9V - 7.64 - 7.71 7.16 - 6.68 - 6.80 6. 95 6. 57 6.66 Dans ce mois l'air a été calme 0 fois sur !()()(). NE _ 57 ^W ~ 97~ Le rapp«^rl des vents 0.60. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. station Eau en millimètres Xeige en centimètres. M:iitigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Beniard mm 932 24'" "• mm 723 28''" mm 700 45cm mm 2035 196'"" SUR QUELQUES NOUVEAUX ALCALOÏDES VEGETAUX ^ ^ PAR Amé PICTET et e. COURT Les recherches qui ont été faites par M. A. Rotschy et par l'un de nous ^ sur les principes basiques du ta- bac ont montré que celui-ci renferme, à côté de la nico- tine, une série d'autres alcaloïdes. On les sépare en distillant l'extrait aqueux des feuilles en présence de soude caustique ; la nicotine passe avec les vapeurs d'eau, tandis que la nicotéine et la nicotelline restent dans la solution et en sont ensuite extraites par l'élher. La nicotine ainsi obtenue n'est cependant pas pure ; elle contient une petite quantité d'une base isomérique, la nicotimine, que l'on peut isoler en soumettant le mélange à la distillation fractionnée. En répétant cette dernière opération avec une quan- tité assez considérable de substance (plus d'un kilogr.), nous avons constaté que le mélange brut des alcaloïdes volatils est encore plus complexe qu'on ne l'avait d'abord supposé ; nous avons pu en retirer deux nouvelles ba- ses, ce qui porte à 6 le nombre des alcaloïdes du ta- bac qui ont été isolés jusqu'ici. » A. Pictet et A. Rotschy, Archives (i) 12. 209. Archives, t. XXV. — Février 1908. 9 H 4 SUR QUELQUES NOUVEAUX Ces deux nouveaux composés se distinguent par leur grande volatilité ; ils distillent déjà entre 80 et 90°, tandis que la nicotine et la nicotimine ne le fonl qu'au- dessus de 240°. Nous avons donc pu les extraire du mélange par une simple distillation fractionnée. Pour les séparer ensuite l'un de l'autre, nous avons utilisé la cristallisation de leurs sels d'or. Ainsi isolés, ces alcaloïdes se sont trouvés être iden- tiques à deux bases déjà préparées par voie de syn- thèse, la pyrrolidine, C^H^N et la IS-méthylpyrroline , C3H3N. Ces composés constituent les deux alcaloïdes végé- taux les plus simples, comme composition et comme structure, que l'on connaisse actuellement. Aussi leur existence dans les feuilles de tabac nous semble-t-elle venir à l'appui d'une hypothèse qui a été développée ici même par l'un de nous ' ; selon cette hypothèse, la ormation des alcaloïdes dans les plantes serait due à deux phénomènes successifs : 1° La décomposition des matériaux azotés complexes (albumines, nucléines, chlorophylle, etc.) qui forment la partie essentielle des tissus, décomposition qui don- nerait tout d'abord naissance à des produits basiques de constitution relativement simple ; 2" La complication de la molécule de ces produits par le fait de leur combinaison ou de leur condensa- tion avec d'autres substances coexistant dans le vé- gétal. On pourrait, croyons-nous, voir dans la pyrrolidine et la méthylpyrroline du tabac les premiers représen- 1 Archives (4) 19. 329. ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 115 tants de ces proio-alcalo'ides, produits directs de la dés- assimilation, doués d'une existence éphémère, et des- tinés à disparaître rapidement pour faire place à des alcaloïdes plus compliqués, dans le cas particulier à la nicotine et à ses congénères. Cette idée nous a engagés à rechercher si d'autres végétaux ne renfermaient pas également des bases sim- ples et facilement volatiles, dont la signification pour- rait être interprétée de la même manière. Nous nou$ sommes adressés, pour cette étude, soit à des plantes déjà connues pour être alcaloïdiféres, soit à des espèces chez lesquelles on n'a encore observé la présence d'au- cun alcaloïde. Nous avons examiné successivement : l*" Les fruits du poivre noir. 2° Les feuilles et les graines de la carotte cultivée. T Le persil. 4" Les feuilles de coca. Nos expériences n'ayant été faites jusqu'ici que sur une petite échelle, plusieurs de leurs résultats sont restés fort incomplets; mais ils ont tous été positifs, en ce sens que tous les végétaux que nous avons exa- minés nous ont fourni des bases facilement volatiles et de structure relativement simj»le ; quelques-unes ont pu être analysées et complètement caractérisées; pour d'autres, nous n'avons pu recueillir à leur sujet que quelques données moins précises sur leur nature chi- mique. Il va de soi que ces recherches devraient être reprises avec des quantités beaucouj) plus considéra- bles de substance et avec des moyens plus puissants que ceux dont on dispose dans un laboratoire univer- sitaire. Nous croyons cependant que le résultat général de notre étude peut présenter quelque intérêt au point 116 SUR QUKLQUES NOUVEAUX de vue de la chimie végétale, et qu'il tend à vérifier l'hypothèse énoncée plus haut. Dans l'extraction des bases volatiles, nous avons procédé comme suit : La matière première, préalable- ment séchée à 100° et réduite en poudre, a été d'abord laissée en contact, pendant un certain temps, avec une solution diluée de carbonate de soude. Nous avons choisi ce sel de préférence à un alcali caustique, afin de ne mettre en liberté que les bases se trouvant dans le végétal à l'état de sels, et de ne pas courir le risque de décomposer ou de saponifier des substances plus complexes. Puis nous avons soumis le mélange à la distillation avec les vapeurs d'eau. Nous avons obtenu ainsi des liqueurs alcalines renfermant, à côté d'une forte proportion d'ammoniaque, une certaine quantité de bases organiques. Ces dernières ont été isolées en neutralisant les solutions par l'acide chlorhydrique, en les évaporant à siccité et en séparant, dans le résidu, les chlorhydrates organiques du chlorure d'ammonium au moyen de l'alcool absolu. Dans les pages qui suivent, nous résumerons en pre- mier lieu les résultats de nos recherches sur le tabac, puis ceux que nous avons obtenus plus tard avec les autres végétaux. I. Alcaloïdes du tabac. 1230 gr. de nicotine brute, retirée des jus de tabac (Kentucky) de la maison Ormond à Vevey par distilla- tion avec la soude et soigneusement séchée sur la po- tasse, ont été soumis à la distillation fractionnée. Il se dégage d'abord une certaine quantité de bases gazeuses ALCALOIDES VEGETAUX. 117 (ammoniaque accompagnée probablement de mélhyl- amine), puis, à partir de 80', passe un liquide incolore, très volatil. Le thermomètre monte lentement à 120', puis la distillation s'arrête, pour reprendre plus tard. Il y a alors saut brusque du thermomètre à 240°, tem- pérature à laquelle commence à passer la nicotine. Le liquide distillant à 80-120° (dont le poids ne s'élevait qu'à 4 gr.) a été séché de nouveau, pendant plusieurs jours, sur la potasse, puis rectifié. Nous avons pu ainsi séparer deux fractions très nettes : r^ fraction, de 80 à 90° (environ 2 gr.). 2"*^ fraction, de 1 05 à 1 1 0° (environ 1 gr.). La première fraction a été seule examinée jusqu'ici. Elle constitue un liquide incolore, très mobile, possé- dant une odeur intense qui rappelle à la fois celle de la pipéridine et celle des aminés de la série grasse. Elle est miscible en toutes proportions à l'eau, à l'al- cool et à Téther. Sa solution aqueuse a une réaction fortement alcaline au tournesol et est optiquement inac- tive. L'analyse de cette fraction ' nous a conduits à des chiffres qui sont intermédiaires entre ceux qu'exigent les formules C^H.N et C.HgN. Il était donc probable que la fraction renfermait un mélange de deux bases répondant à ces formules. Nous avons cherché à les sé- parer à l'aide de leurs sels. Après quelques essais préliminaires, le chloraurate nous a paru, de tous les sels, être celui qui pourrait se prêter le mieux à cette opération. Nous avons alors * Pour le détail des analyses, voir G. Court: Sur quelques nou- veaux alcaloïdes végétaux. Thèse de Doctorat,. Genève 1907. 118 SUR quh:l(.)UEs nouvkaux dissous le mélange basique dans l'acide chlorhydrique, additionné la solution de chlorure d'or et soumis le pré- cipité à une série de cristallisations fractionnées dans l'eau liéde légèrement acidulée par l'acide chlorhy- drique. Nous sommes parvenus ainsi à isoler deux chlor- auratos de solubilités différentes, que nous avons pu identifier par leur analyse et par l'examen de leurs propriétés à deux sels déjà décrits : le sel le plus so- luble au chloraurale de pyrrolidine, obtenu par La- denburg' et par Gabriel', le sel le moins soluble au chloraurale de :\-mélh}jlpyrrolinc, préparé par Ciami- cian et Piccinini'. En décomposant ensuite chacun de ces sels par l'hydrogène sulfuré, nous avons régénéré les chlorhydrates et préparé à leur aide quelques au- tres sels, dont les caractères sont venus compléter l'identification des bases. Pyrrolidine, H2C — CH2 I 1 H2C CH2 \/- . N H Le sel d'or est assez soluble dans l'eau ; il se dépose par concentration de sa solution en paillettes jaune clair. Celles-ci, séchées à 100°, prennent une colora- tion rouge, qui disparaît par le refroidissement. Elles fondent à 206° en se décomposant et en dégageant des vapeurs qui colorent en rouge le bois de sapin humecté ^ Berichte 19. 782; 20. 442. 2215. 2 Berichte 24. 3234. 3 Berichte 30. 1790. ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 1 I 9 d'acide chlorhydrique. Leur analyse conduit à la for- mule C^HgN.HCl.AuCl,. Le chlorhydrate forme des cristaux déliquescents ; traité par le nitrite de soude, il fournit une nilrosa- mine huileuse qui, extraite par l'éther, donne la réac- tion de Liebermann. Le sel de platine est très soluble dans l'eau, mais fort peu dans l'alcool. Il cristallise dans ce dernier sol- vant en prisnies transparents de couleur jaune orangé, anhydres, et fusibles à 199° en se décomposant. L'ana- lyse leur assigne la formule (C,HgN.HCl),PtCl,. Les propriétés de ces sels concordent exactement avec celles que les auteurs précités ont observées chez les composés correspondants de la pyrrolidine de syn- thèse. N-Méthylpijrroline. HC=CH ; I Y CH3 Le sel d'or est moins soluble dans l'eau que celui de la pyrrolidine et se dépose avant lui dans la cristallisa- tion fractionnée, sous la forme d'aiguilles aplaties, d'un jaune plus vif, fusibles sans altération à 191-192°. Chauffé plus haut, il se décompose en dégageant des produits gazeux qui colorent le bois de sapin en rouge. L'analyse fournit des chiffres qui correspondent à la formule C.H3N.HCI.AUCI3. Le chlorhydrate est en cristaux déliquescents ; en le traitant par le nitrite de soude, nous n'avons obtenu, \ 20 SUR QUELQUES NOUVEAUX après extraction de la solution par l'éther, aucun ré- sidu qui donnât la réaction de Lieberinann. Le set de platine forme des aiguilles orangées, très solubles dans l'eau, beaucoup moins soluble dans l'alcool. Sa teneur en platine est celle qu'exige la formule (C^H^N.HCO.PtCI,. Le picrolonate cristallise dans l'eau chaude en beaux prismes jaunes, groupés en étoiles et fondant à 222° en se décomposant. L'analyse et les propriétés des sels d'or et de platine auraient suffi, d'après les indications de Ciamician\ à identifier notre base à la N-méthylpyrroline. Pour plus de sûreté nous avons préparé, par réduction du N-mé- thylpyrrol au moyen de la poudre de zinc et de l'acide chlorhydrique, suivant le procédé de Ciamician et Magnaghi', une petite quantité de mélhylpyrroline, et nous l'avons transformée en son picrolonate. Celui-ci nous a paru absolument identique au sel décrit plus haut, et a présenté le même point de fusion (221°). 11 résulte de ces observations que les jus de tabac que nous avons examinés renferment une petite quan- tité (environ 0,3 %\ du poids total des alcaloïdes) de bases très volatiles, parmi lesquelles nous avons pu isoler la pyrrolidine, C.HgN et la N-méthylpyrroline, CsHgN. C'est à la présence de ces bases que la nicotine brute doit son odeur ammoniacale et désagréable. Débarrassée de celles-ci par rectification, la nicotine ne possède à froid presque plus d'odeur. Afin de nous assurer que ces bases volatiles préexis- ' Berichte 16. 1541; 18. 725; 30. 1790. 2 Berichte 18. 725. ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 121 tent réellement dans le tabac, et qu'elles ne prennent pas naissance, pendant l'extraction des alcaloïdes, par décomposition de la nicotine sous l'influence des alcalis caustiques, nous avons fait l'expérience de contrôle suivante : 100 gr. de nicotine pure ont été chauffés à l'ébulli- tion, pendant sept heures, avec le même poids d'une solution de soude caustique à 20 \' ^. Les produits ba- siques ont été ensuite séparés, séchés sur la potasse et soumis à la rectification. Aucune goutte de liquide n'a passé avant 240°, et la base distillant à cette tempéra- ture possédait exactement le pouvoir rotatoire de la ni- cotine. Celle-ci n'avait donc subi aucune altération du fait de son ébullition prolongée avec la soude concen- trée. A plus forte raison n'en doit-elle point éprouver pendant l'opération, beaucoup plus courte, de ia dis- tillation des jus avec la soude diluée. H. Alcaloïde du poivre On regarde généra'ement la pipériiie, C^.H^glNO,, comme étant le seul alcaloïde des fruits du poivre noir (Hper nigrum L.). En 1889, Johnstone' annonça ce- pendant qu'il en avait retiré une autre base organique, qui s'y trouve en proportion beaucoup plus faible et as- sez variable suivant les échantillons (0,56 y^ en moyenne), et qui se distingue de la pipérine par sa vo- latilité avec les vapeurs d'eau. Johnstone en prépara le chloroplatinate et conclut de l'analyse de ce sel que la base ne pouvait être que la pipéridine. ' Chem. Neivs 58. 235. 122 SUR QUELQUKS NOUVEAUX Celte assertion fut contredite pins tard par Kayser \ qni prétendit n'avoir rencontré dans le poivre, comme base volatile, rpie de l'ammoniaqne. Nous avons repris cette recherche et sommes arrivés à un résultat qui confirme, dans une certaine mesure, l'observation de Johnstone. Dans l'échantillon de poivre que nous avons examiné (Singapore), nous avons pu constater la présence d'une très faible quantité (à peine 0,01 7o) d'une base organique volatile; mais nous avons trouvé que cette base, tout en se rapprochant beaucoup de la pipéridine par sa composition, ne lui est point identique. 3 kilogr. de poivre, traités comme il a été dit plus haut (distillation avec les vapeui^ d'eau en présence de carbonate de soude), nous ont fourni environ 0,3 gr. d'un chlorhydrate organique. Celui-ci est extrêmement hygroscopique; dissous dans l'alcool, il se dépose len- tement, par addition d'éther, en longues aiguilles inco- lores. Sa solution aqueuse se colore en rouge lorsqu'on la concentre au bain-marie. Additionnée de soude caustique, elle répand une odeur acre et pénétrante, qui est loin de ressembler à celle de la pipéridine et qui provoque, au bout d'un instant, des maux de tête. Chauffé avec la poudre de zinc, le chlorhydrate émet des vapeurs qui communiquent une coloration rouge très intense au bois de sapin. Ici, comme dans le cas précédent, c'est le sel d'or que nous avons choisi pour établir la composition de la base. Il se dépose en flocons cristallins lorsqu'on ajoute du chlorure d'or à la solution concentrée du * Zeitschr. fur ôff'entliche Chemie 10. 137. ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 123 chlorhydrate. En le faisant recristalliser dans l'eau très légèrement acidulée par l'acide chlorhydrique, on ob- tient de belles paillettes, ou aiguilles aplaties, de cou- leur jaune vif, assez solubles dans l'eau et fusibles à I 78° en se décomposant. Une nouvelle cristallisation fait monter le point de fusion à 182°, température qui reste constante après une troisième cristallisation. (Le point de fusion du chloraurate de pipéridine est situé à 204-206°). Le poids du sel d'or ainsi purifié ne s'élevait qu'à 0,4 gr. Une première partie de cette faible quantité de substance a été consacrée à l'analyse, laquelle a con- duit à la formule probable C.HgN.HCl.AuClj. Le reste du sel a été reconverti en chlorhvdrate au moven de l'hydrogène sulfuré et a servi à préparer les deux sels suivants. En ajoutant une solution aqueuse d'acide picrolo- nique à celle du chlorhydrate, nous avons obtenu le picrolonate sous la forme d'un précipité cristallin de couleur jaune pâle, fusible à 215-216° en se décompo- sant. Le point de fusion monle à 217° après une nou- velle cristallisation dans l'eau chaude. (Le picrolonate de pipéridine, préparé de la même manière, forme de longs filaments jaune clair, qui fondent à 248° en se décomposant.) La solution du chlorhydrate n'est pas précipitée par le chlorure de platine ; mais si l'on évapore le liquide et qu'on traite le résidu par l'alcool bouillant, celui-ci n'extrait que le chlorure de platine en excès et laisse un chloroplutinate insoluble qui, examiné au micros- cope, est formé de petits prismes transparents de cou- leur orangée. Ce sel fond à 203° et se décompose quel- 124 SUR QUELQUKS NOUVEAUX qiies degrés pins haut. Sa teneur en platine correspond à la fornmie (G,H,N.HCI)jPtCI^. Les produits volatils qui se dégagent dans sa calcination rougissent le bois de sapin. Ainsi que l'indiquent Wallach et Lehmann ^ et ainsi que nous l'avons constaté nous-mêmes, le chloroplati- nate de pipéridine se comporte d'une manière toute différente. Il se dissout facilement dans l'alcool bouil- lant et se dépose par refroidissement en belles aiguilles jaunes, qui contiennent une molécule d'alcool de cristal- lisation et qui fondent à 191° en se décomposant vio- lemment. La formation de ce sel est caractéristique et peut servir à déceler des traces de pipéridine. D'après ces quelques observations, la base volatile du poivre n'est pas la pipéridine. Les réactions de ses sels montrent qu'elle appartient à la série du pyrrol, leur analyse paraît en faire une méthylpyn^oline. Comme elle n'est pas identique à la N-méthylpyrro!ine, elle constitue probablement une des deux C-méthyl- pyrrolines que prévoit la théorie : HC = CH HC = C-CH3 H.,C CH-CH3 H,C CH, ^ ou N N H H Mais, ni l'une ni l'autre de ces bases n'étant connue, il ne nous est pas possible de trancher cette question. Nous avons, du reste, l'intention de préparer une plus grande quantité de l'alcaloïde volatil du poivre et d'en poursuivre l'étude. ' Annalen 287. 240. ALCALOÏDES VEGETAUX. 125 Il nous restait à démontrer que cet alcaloïde pré- existe dans le poivre, et qu'il n'est pas un produit de décomposition de la pipérine, lequel prendrait nais- sance au cours des opérations d'extraction. Gerhardt' a déjà observé, il est vrai, que la pipérine n'est pas dé- composée parles alcalis aqueux, même à l'ébullition. Nous avons tenu cependant à faire l'essai suivant : Nous avons fait bouillir pendant neuf heures au réfri- gérant à reflux 15 gr. de pipérine pure avec une solu- tion de 50 gr. de carbonate de soude dans un demi- litre d'eau, puis nous avons traité le mélange par la vapeur d'eau et reçu le produit de la distillation dans l'acide clilorhydrique. L'évaporation de ce dernier n'a laissé qu'un résidu solide presque imperceptible, en partie seulement soluble dans l'eau, et ne donnant au- cune odeur avec la soude, ni aucun précipité avec le chlorure d'or. Kl. Alcaloïdes des feuilles de carotte. 43 kilogr. de feuilles de carotte cultivée, préalable- ment desséchées à 100°, pulvérisées et passées au ta- mis pour éloigner les fragments de tiges, ont été distil- lés en présence de carbonate de soude. Les liqueurs alcalines ainsi obtenues ont été neutralisées par l'acide chlorhydrique et évaporées à siccité ; le résidu de chlorhydrates a été repris par une petite quantité d'eau, puis la solution sursaturée par la potasse solide et ex- traite par l'éther. Après avoir chassé ce dernier par * Husemann-Hilger, die Pflanzenstoffe, p. 489. I 26 SUR QUKLQUES NOUVEAUX distillation, nous avons obtenu un très faible résidu (en- viron I gr.) d'une base huileuse. iMais nous nous sommes aperçus que, dans cette der- nière opération, l'éther entraînait avec lui des produits basiques volatils. Pour récupérer ceux-ci, nous avons agité rétlier à plusieurs reprises avec de l'acide chlor- hvdrique dilué. En évaporant ensuite la solution acide, nous avons obtenu un assez fort résidu, formé en ma- jeure partie de chlorure d'ammonium, mais dont nous avons pu retirer, par extraction au moyen de l'alcool absolu, environ 2 gr. d'un chlorhydrate organique. Les feuilles de carotte renferment donc, en quantités extrêmement faibles, mais sensiblement égales, deux bases de volatilités différentes. Nous avons étudié sé- parément ces deux produits. Base facilement volatile. Le chlorhydrate est très soluble dans l'eau et dans l'alcool ; sa solution aqueuse se colore en rose lors- qu'on la concentre au bain-marie. Additionnée d'alcali, elle dégage une odeur très semblable à celle de la pipé- ridine. Le chlorure d'or y produit un précipité jaune, faci- lement soluble à chaud, et cristallisant par refroidisse- ment en belles aiguilles. Ce chloraurate fond à 203° en se décomposant et en donnant naissance à des produits volatils qui colorent en rouge le bois de sapin. La te- neur en or répond à la formule C.HgN.HCl.AuClj. La solution du chlorhydrate n'est pas précipitée par le chlorure de platine ; mais si l'on évapore la solution et qu'on reprenne le résidu par l'alcool, le chloroplati- ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 127 nale se dépose sous la forme de petits prismes jaune orangé, qui fondent vers 192° en se décomposant. Ces propriétés nous paraissent suffire à identifier la base avec la pyrrolidine. Base peu volatile. Soumise à la distillation, elle passe entre 240 et 250\ à l'état d'un liquide huileux et incolore, dont l'odeur rappelle beaucoup celle de la nicotine. Elle est facile- ment soluble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'étlier, et présente une réaction alcaline au tournesol. Nous donnons à ce nouvel alcaloïde le nom de dau- cine. La seule analyse que nous en ayons pu faire nous a donné des résultats qui conduisent très exactement à la formule C^^H^gîN\. En solution élhérée. la daucine est faiblement dex- tro^vre : c = 0,646; 1=1; a= + 0,0o°; [a] ^ = -f 7,74° Sa solution dans l'acide chlorhydrique est également dextrogyre. Concentrée au bain-marie, cette solution brunit légèrement, mais ne prend pas la coloration rosée caractéristique des bases pyrroliques. Elle laisse un résidu cristallisé en longues aiguilles groupées en étoiles. Chauffé avec la poudre de zinc, ce chlorhy- drate dégage des produits volatils qui ne colorent pas le bois de sapin humecté d'acide chlorhydrique. La solution du chlorhydrate est précipitée en jaune pâle par le phosphomolybdate d'ammoniaque et par Tacide picrolonique, et en brun par l'iodure de potas- sium ioduré, mais elle ne fournit aucun précipité avec \2S SUR QUELQUES NOUVEAUX les chlorures d'or, de mercure et de plaline, ni avec l'acide picrique, le bichromate de potassium, le ferri- cyanure de potassium et l'oxalate de soude. Le nitrite de soude y produit un précipité jaune, soluble dans l'éther et dans l'acide chlorhydrique, mais qui ne donne pas la réaction de Liebermann. La daucine présente certaines ressemblances avec la nicotine. Elle s'en rapproche par son odeur, son point d'ébullition, sa nature de base tertiaire et, jusqu'à un certain point, par sa composition. Elle s'en éloigne, en revanche, par la solubilité de la plupart de ses sels et par le fait que sa molécule ne semble pas renfermer le noyau du pyrrol. IV. Alcaloïde des graines de carotte. En distillant 500 sjr. de ^raines de carotte avec le carbonate de soude, nous avons obtenu une très petite quantité d'un chlorhydrate organique, bien cristallisé et moins hygroscopique que tous les précédents et qui, chauffé avec la poudre de zinc, donne la réaction rouge du bois de sapin d'une manière particulièrement in- tense. La solution de ce chlorhydrate, additionnée de chlorure d'or, fournit un précipité cristallin qui fond à 172-175" en se décomposant, Ces faits montrent que l'alcaloïde des graines de ca- rotte, tout en étant de nature pyrrolique comme la base volatile des feuilles, ne lui est pas identique. C'est la seule indication que nous puissions donner à son sujet. ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 1 29 V. Alcaloïde du persil. De 3 kilogr. de feuilles de persil, séchées à 100°, nous avons retiré une faible quantité d'un chlorliydrate mal cristallisé et de couleur brunâtre. Pour le purifier, nous l'avons redissous dans l'eau et additionné de quel- ques gouttes de clilorure niercurique. Le précipité qui se forme entraine la plus grande partie des impuretés. Après liltration et élimination de l'excès de mercure au moyen de l'hydrogène sulfuré, nous avons obtenu, par évaporation de la solution, un résidu presque incolore. Ce chlorhydrate donne, lorsqu'on le chauffe avec la poudre de zinc, la réaction du bois de sapin. Addi- tionné de soude caustique, il répand une odeur qui rap- pelle celle des aminés de la série grasse. Sa solution aqueuse n'est précipitée ni par le chlorure d'or, ni par celui de platine ; elle fournit avec l'acide picrolonique un précipité jaune, formé de fines aiguilles microsco- piques et fusible à 210°. VI. Alcaloïde des feuilles de coca. I oOO gr, de feuilles de coca nous ont fourni quel- ques centigrammes d'un chlorhydrate qui, purifié comme le précédent au moyen du chlorurure de mercure, a donné les réactions suivantes : Coloration rouge très intense du bois de sapin par distillation avec la poudre de zinc ; Odeur vireuse par addition de soude, à froid ; Précipité floconneux jaune avec l'acide picrolonique; Pas de précipité avec les chlorures d'or ou de pla- tine ; ÀKCUiVES, t. XXV. — Février 1908. 10 130 SUR QUELQUES NOUVEAUX Tas de [)i'écipilé, en solution atjueuse concentrée, avec l'acide piciiqne. La hase est, crovons-nous, dillÏTente de i'hvi'rine Cgll,,.\U, que Lieberniann ' a découverte dans cer- taines espèces de coca. L'iiygrine est, il est vrai, un peu volatile avec l'eau et donne la réaction du bois de sapin par décomj)Osition pyrogénée de ses sels, mais elle fournit avec l'acide picrique un précipité formé de jolies aiguilles jaunes, fusibles à 148'. Conclusions. Les essais que [lous venons de décrire montrent que les cinq végétaux que nous avons examinés (tabac, l)oivre. carotte, persil et coca) contiennent, dans leurs feuilles ou leurs fruits, à l'état de sels décomposables par le carbonate de soude, de faibles quantités de bases volatiles avec l'eau. iNous avons pu identifier quelques- uns de ces nouveaux alcaloïdes avec des composés déjà connus ; nous avons montré que les deux bases retirées du tabac sont la pyrrolidine et la N-méthyl'pyrroline et que l'une de celles qui se trouvent dans les feuilles de carotte constitue la 'pyrrolidine ; nous avons, en outre, rendu probable que l'alcaloïde volatil du poivre a la formule C^H^iN et représente une C-mélhylpyr- roline. Deux conséquences intéressantes nous paraissent ressortir de nos observations. La première repose sur le fait que, à l'exception de la daucine, toutes les bases que nous avons isolées donnent la réaction caractéris- tique du bois de sapin et renferment par conséquent ' Berichte 22. 679. ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. 131 dans leur molécule le noyau du pyrrol plus ou moins hydrogéné. Cette analogie de constitution chimique nous semble révéler une communauté d'origine, et indiquer que ces bases doivent être regardées comme les produits de décomposition d'une seule et même substance dans laquelle préexisterait le noyau pyrro- lique. Or. les travaux de M. Emile Fischer, ainsi que 4:eux de Kùster et de Nencki, ont montré que ce noyau fait partie intégrante de la molécule de deux catégories de substances abondamment répandues dans le régne végétal, les albumines et la chlorophylle. On pourrait donc voir dans l'une ou l'autre de ces substances la source d'où proviennent les bases en question. Il est probable que, dans la cldorophylle. le noyau du pyrrol est condensé avec un noyau aromatique ré- duit, de manière à former avec lui un groupement iso- indolique. Il paraît peu vraisemblable que ce gronpe- ment puisse subir aisément une scission qui donnerait naissance aux alcaloïdes simples que nous considérons. Dans les niatières albuminoïdes. au contraire, le noyau pvrrolique est entièrement hydrogéné, et uni au reste de la molécule par une seule liaison simple: sa sépara- tion semble donc devoir être plus facile. Entre la pro- Une, qui se forme d'une manière si nette et si cons- tante dans l'hydrolyse de toutes les albumines, et la pyrrolidine que nous avons retirée des feuilles de tabac et de carotte, la relation constitutionnelle est du reste trop étroite pour que l'on ne soit |)as conduit à assigner aux deux composés une même origine. . >Y)US croyons donc que ce sont les albumines végé- tales qui, dans leur désagrégation, engendrent les bases pyrroliques que nous avons isolées. Nous pensons, de 132 SUR QUELQUES NOUVEAUX ALCALOÏDES VÉGÉTAUX. plus, que ces bases (loivei)t èlre considérées connue le;r premiers représenlaïUs des prolo-alcaloldes destinés à donner naissance par diverses modifications ultérieures (mélhylation, condensations, élargissement de leur noyau) aux alcaloïdes plus complexes (nicotine, pipé- rine, cocaïne, daucine) que l'on rencontre à côté d'eux dans la plante. En second lieu, il nous paraît digne de remarque que cinq végétaux, appartenant à des familles diffé- rentes et choisis pour ainsi dire au hasard, se soient tous trouvés renfermer, bien qu'en proportion trés^ faible, des alcaloïdes volatils. On serait tenté d'en con- clure que la production de ces bases est un phénomène général, commun à toutes les plantes, et que si la plu- part d'entre elles n'ont pas été regardées jusqu'ici comme produisant des alcaloïdes, c'est qu'elles possè- dent les moyens voulus pour» détruii'e leurs déchets azo- tés, tandis que les autres doivent se borner à les rendre aussi inoffensifs et aussi peu gênants que possible en les transformant en produits plus compliqués, mais aussi moins toxiques ou moins facilement diffusibles, et en accumulant ceux-ci dans certaines cellules ou dans certains tissus spéciaux. Genève. Laboratoire de chimie organique de l'Université. NITRATION DE L'ÉTHER MÉTHYLIQUE de l'aciàe 3 • litro ■ i - diinétliylaffliilieiizflipe PAR Frédéric REVERDIN et A. DE LUC Dans un précédent mémoire sur l'acide 3-nitro-i- diméthvlamino-l-benzoïque ' l'un de nous a décrit quelques essais faits dans le but d'obtenir avec ce pro- duit un dérivé polynitré de l'acide diméthylaminoben- zoïque. La nitration, en présence d'acide acétique avait donné lieu principalement à la formation de produits de décomposition plus ou moins avancée et en opérant ^n présence d'acide sulfurique, nous avions cru obtenir en outre, un acide polynitré sur lequel nous nous étions proposé de revenir en même temps que nous nous réservions d'étudier la nitration de l'éther mélhylique de Tacide nitro-diméthylaminobenzoïque. Nous n'avons pas pu obtenir de nouveau l'acide po- lynitré. dont il avait été accessoirement question dans le mémoire cité, en quantité suffisante pour qu'il ait valu la peine de l'étudier de plus prés ; nous avons en Arch. des Se. phijs. et nat., 1907, t. XXIII, p. 458. 134 NITKATION DE i/kTHKK MKTIIVLKjUE DE L'aCIDE revanche (|ael(jues doutes sur la réalité de sa forma- tion, (|ue nous n'avions du reste considérée que comme aléatoire, étant donnés les résultats peu concluants de l'analyse et nous serions plutôt tentés de croire main- tenant que le composé décrit précédemment était cons- titué par un mélange. Nous avons encore essayé de nitrer l'acide nitro- dimétliylamino-benzoïque soit par le nitrate d'acétyle, en laissant monter la température jus(jirà -|- 35°, soit par l'acide nitrique seul de D = l. 52 en opérant à basse température. Dans le premier cas nous avons obtenu principale- ment de l'acide nitro-monométliylamiriobenzoïque pour lequel nous avons trouvé avec un thermomètre étalon, vérilié par la D. Reichsanstalt, le F. 303-305° au lieu de 288° indiqué par jNœlting et Demant qui ont décrit cet acide'. Dans le second cas, l'acide nitro-diméthvlaminoben- zoique n'a pas subi de transformation. Il résulte donc de ces essais et des précédents que, quelle (jue soit la méthode employée, il n'a pas été possible de nitrer davantage l'acide mononitro-dimé- Ihylaminobenzoïque, mais que dans les conditions indi- quées, il se décompose partiellement pour fournir le dérivé mononilré de l'acide monomélhylaminobenzoï- que ainsi que des dérivés plus ou moins nilrés de la mono et de la diméthylaniline. Nous avons alors examiné comment se comportait à la nitration l'éther méthylique de l'acide 3-nitro-4- 1 Berichte d. D. chem. Ges., 1904, t. 37, 1028. 3-NITRO-4-D1MÉTHYLAMINOBENZOÏQLE. I 3o diinélliylamino-l-benzoïque décrit précédemment par l'an de nous et Délétra '. .Nous l'avons soumis à l'aclion de l'acide nitrique soit en présence d'acide acétique ou d'acide sulfurique. soit seul et nous avons toujours obtenu des dérivés nitrés, non pas de l'acide diméthylaminobenzoïque, mais bien de l'acide monomélhylaminobenzoique : quel que soit le procédé employé il y a toujours pendant la nitration élimination d'un groupe méthyle lié à l'azote, mais en revanche le groupe COOCH' est pré- servé tandis que dans la nitration de l'acide lui-même il se forme, entr'autres, comme nous venons de le rappeler, par élimination du groupe COOH des dérivés de la mono et de la diméthvlaniline. I ) ISiiraiion en présence d'acide acétique. .Xous avons dissous o gr. de l'éther méthylique ci- dessus dans 20 ce. d'acide acétique, |>uis après avoir refroidi cette solution avec de l'eau froide, nous y avons introduit peu à peu 2occ. d'acide nitrique deD= l.o2, de manière que la température ne dépasse pas 20'^ et nous avons ensuite chaufïé lentement au bain-marie jusqu'à i'6'^ dans l'espace de o-IO minutes. Le produit de la réaction après avoir été coulé dans l'eau et filtré a été cristallisé dans l'alcool étendu, puis dans l'acide acétique dilué et enfin pour l'obtenir complètement pur dans un mélange de benzène et de ligroïne. Il se présente sous la forme de feuillets plus ou moins épais, jaune clair, F. 88° et correspond d'après les résultats de l'analyse et les recherches faites en vue d'établir sa ' Arch. des Se. phys. et nat., 1906, t. XXI, p. 617. 136 NITRATION DE l'ÉTHER MÉTHYLIQUR DK L'Ar.lDK coiislilulion à Vélher méthylique de i acide 3-5-dinilro- 4-niivosomélhylam\no- 1 -henzinque : xo'^ x<(^y>œocH3 xo- 0,1 iOO gr. Subst. 0.1965 CO^ 0,0390 H^O 0,1019 » » 18.4 ce. X (21°: 718 mm.) Calculé pour C^H^O'X* C = 38.03 Trouvé C = 38.28 7o H -- 2.82 H = 3.09 N = 19.72 N = 19.30 Ce produit qui donne d'une manière très nette la réaction de Liebermann pour les nitrosamines, est très soluble à froid dans l'acide acétique et le benzène, |)eu soluble à froid dans l'alcool, très soluble à chaud dans l'alcool pur ou étendu, dans l'acide acétique étendu, très peu soluble dans la ligroïne même bouil- lante ; il est insoluble dans l'eau et dans la solution de carbonate de soude. Sa solution alcoolique prend par addition de lessive de soude alcoolique une belle colo- ration rouge-violacé. Action des acide minéraux. Cet élher bouilli pendant une ou deux heures avec de l'acide chlorhydrique concentré ou étendu ou encore avec de l'acide sulfurique dilué en excès, est dénilrosé et en partie désélhérifié ; le produit de cette réaction est en effet partiellement soluble dans la solution de carbonate de soude. La solution lillrée précipitée par l'acide chlorhydrique fournit un acide qui après avoir été cristallisé dans l'alcool étendu est en belles aiguil- 3-N1TRO-4-DIMÉTHVLAMINOBENZOÏQUE. 1 37 les prismatiques, jaune citron, F. 223-224°, ne don- nant plus la réaction de Liebermann et se colorant en ronge brun avec la lessive de soude alcoolique. Ce nouveau composé constitue Vacide 3-o-dinilro- 4-monométhylamino-4-henzo'ique C'H*. COOH. NO'. -NO'. >H. CH' (1.3.5.4.) 0J046 gr. Subst. 0.1559 CO^ ; 0,0302H^O 0.1165 » » 18.4 ce. N (15\: 717 mm.) Calculé pour C»H'0\\3 C = 39.83 Trouvé C = 40.64 "/„ H = 2.90 H = 3.20 N = 17.42 N = 17.35 Cette substance est peu soluble à froid dans l'acide acétique et dans l'alcool, très soluble à cliaud, très peu soluble dans le benzène, insoluble dans la ligroïne; elle est un peu soluble dans l'eau bouillante qu'elle colore en jaune. La partie insoluble dans la solution de carbonate de soude, après avoir été purifiée par cristallisation dans l'alcool pur ou dilué, ne donne plus la réaction de Liebermann et se colore en rouge brun par la lessive de soude alcoolique ; elle est en belles paillettes jaune orangé F. 123-124^ et constitue VéOier métJiyliquc de r acide précédent. OA'l'ISgv. Subst. 0.1875 CO^ 0.0412 H^O .0,1068 » » 14.9 ce. N (14%- 717 mm.) Calculé pour C'H^O^V C = 42.35 Trouvé C = 41.63% H = 3.53 • H = 3.72 N = 16.47 N = 16.13 Cet éther est très soluble à froid dans l'acide acéti- que et dans le benzène, peu soluble à froid dans l'al- cool, très soluble à chaud dans ce dissolvant ainsi que 138 NITKATION I)K L KTHKK MKTIIYLIQUE DK L ACIDK dans l'alcool ét(3ii(lii, un peu soluble à chaud dans la li » 23.2 ce. N (19°; 723 mm.) 0.1099 » » 18.0 ce. X (,19°; 725 mm.) Calculé pour C^H'O^X* C = 36 Trouvé C = 36.32 «/, H= 2.66 H= 2 94 \ = 18.66 \ = 18.64; 18.35 Ce produit est, d'une manière générale, nn peu moins soluble dans les divers dissolvants que Téllier F. 88°; sa solution alcoolique est également colorée en un beau rouge violacé par l'addition de lessive de soude alcoolique. On trouve toujours dans les eaux de filtration du produit principal une petite quantité de l'acide 3-nitro- 4-monométhylamino-1-benzoïque, F. vers 303-305'. On le retire de la solution en la concentrant après l'avoir neutralisée, puis en reprenant le résidu dans l'eau et précipitant par l'acide chlorhydrique. Si, dans la nitration ci-dessus, on emploie de l'acide nitrique dépourvu de vapeurs nitreuses, il convient d'opérer à une température un peu plus élevée, soit de monter jusqu'à 80°. 3. Nilralion avec l'acide nitrique seul. a) En introduisant 4 gr. de Télher dans 16 ce. d'acide nitrique de D= 1.52 refroidi et maintenant la 1 i:? NITHATION l)K i/kTHEK MÉTHVLIQUE DH |/aC1DK lempéialiii'e «Mitre — 2 ei-\-i\ puis la laissant mon- ter en nn <|nai1 (Tlieure à 20° et coulant rapidement, car la réaction devient facilement assez vive, on obtient le même produit endant 24 heures à la température ordinaire la solution de l'éther dans l'acide de 0=1 ,2 ou en la chauffant pendant une demi-heure à la tempé- rature du bain-marie, on retrouve ensuite dans les deux cas, dans le produit de la réaction, de l'étlier non attaqué et de l'élhcr de r acide S-o-dinitro-d-mélhylni- trusamino- 1 -benzo'ique de F. 88'. Avec l'acide de D=l.4, on obtient en revanche cette même combinaison avec le rendement théorique, tout au moins en opérant sur de petites quantités (5 ou 10 gr.) et dans les conditions suivantes : on dissout l'éther en l'introduisant dans six parties en volume d'acide nitrique de D= 1,4 à la température de lo- is"; l'introduction étant terminée, la température du mélange commence à monter au bout de peu de temps, puis il y a dégagement abondant de vapeurs rutilantes et élévation de la température jusque vers 8o°, même si le ballon dans lequel on fait la nitralion est plongé dans l'eau glacée ou exposé à l'air froid ; la tempéra- ture baisse ensuite progressivement et la plus grande partie du produit de nitration de F. 88° se dépose sous 144 NITHATION I)K j/kTHER MFTHYLIQUK I)i{ l'aCIDK la forme cristalline. Ou liltre sur de la laine de verre et on retire encore de l'acide de lillralion, en le préci- pitant par l'eau, le reste du produit formé qu'une seuir cristallisation dans l'alcool purifie complètenrienl. Il nous reste à signaler que, dans une nilration de rélher mélhylique de l'acide 3-nitro-4-diméthylamino- l-benzoïque faite en introduisant l'acide nitrique de D^ 1 ,52 dans la solution sulfurique de cet éther et eri ne laissant monter la température que jusque vers 35- 40", il nous est arrivé d'obtenir Vélher mélhylique de Vacide 3-nilro-4-mono7nélhylamino- hbenzoïque CE\ coocH\ m\ ]nh(:h\ Cet éther cristallisé dans l'alcool à 50 Vo» P^Js dans un mélange de benzène et de ligroïne, est en petits cristaux prismatiques, jaune citron, F. 145°. 0.154*2 gr. Subst. 0.2924 CO^. 0.0655 H^O 0.1153 » » 14.4 ce. N (22°: 722 mm.) Calculé pour C^H^WN' C = 51.43 Trouvé C = 51.71 % H = 4.76 H = 4.72 N = 13.30 N =13.36 Cet éther est un peu soluble à froid dans l'acide acé- tique, Talcool, le benzène, très soluble à chaud, inso- luble dans la ligroïne ou très peu soluble même à chaud ; la lessive de soude introduite dans sa solution alcoolique ne provoque qu'une légère coloration jaune. La constitution de cet éther a été déterminée par les réactions suivantes : nous l'avons désélhérifié par ébul- lition avec l'acide chlorhydrique et nous avons obtenu un acide qui a été identifié avec l'acide 3-nitro-4-mono- méthylamino-1-benzoïque de F. vers 303-305° et d'au- 3-NITRO-4-DIMÉTHYLAM1NOBENZOÏQUE. 1 45 tre part nous avons transformé cet acide en éther mé- thylique qui s'est montré identique au composé ci- dessus décrit. La première action de l'acide nitrique dans la nitra- tion de l'éther méthyiique de l'acide 3-nitro-4-dimélhvI- aminobenzoïque a donc pour résultat d'éliminer un des deux groupes « méthyle » liés à l'azote, ce qui ex- plique pourquoi les dérivés obtenus sont toujours ceux de l'acide monométhylaminobenzoïque et non ceux de l'acide diméthylaminobenzoïque. Genève. Laboratoire de Chimie organique de l'Université. Décembre 1907. Archives, t. XXV. — Février 1908. 44 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA (TROlSfKMK l'ARTIF.) PAR Albert B R V N Licencié es Sciences à Genève avec la collaboration pour le travail sur le terrain DE H. -F. SIONTAONIER, F. R. O. S. (avec 2 figures dans le texte) L'introduction dans la science géologique d'une con- ception nouvelle du phénomène volcanique ne peut pas avoir lieu sans heurts et sans discussions. Ayant été amené par diverses recherches' à con- clure que le cratère en activité est anhydre, j'ai dit que les eaux qui parfois s'échappent du cône, comme phé- nomène prémonitoire, que les pluies qui parfois tom- bent avec les cendres étaient des eaux totalement étrangères au phénomène volcanique dans son essence. ^ Arch. des se. phys. et nat. A. Brun. Quelques recherches sur le volcanisme, t. XIX, n"5, p. 439, 1905, et t. XXII, n« 11, p. 425, 1906. A. Brun. Le Volcanisme. Le Globe, 1907, t. XLVI, Mémoires. QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME, ETC. 147 Ce théorème n'a pas été admis par tout le monde, M. (i. Mercalli' et M. A. Gautier s'y sont opposés'. Je regrette ipie mes contradicteurs n'aient pas répété mes expériences. L'absence de l'eau dans le cratère et la cheminée centrale n'est pas une vue théorir|ue, mais c'est la déduction fatale et irrémédiable d'expériences ' G. Mercalli. I Vulcani attivi délia terra. Milan, 1907, p. 397, etc. Giuseppe Mercalli. La Grande Eruzione Yesuviana dell'apr. 1906. Estratto dalla Rassegna Xazionale. Firenze, novemb. 1906, p. 19. Où ce savant vulcanologue dit de moi : « Eppure la mania di dire cose nuove è taie, che anche recen- temente il Prof. Brun (je ne suis pas professeur» ed altri hanno negata assolutamente la presenza del vapore acqueo. . . » Et plus loin, parlant de l'action de l'eau de mer : « Sia stata combattuta con osservazioni troppo superficiali da molti recenti Vulcanologi. » Je ne crois pas, pour ma part, que des recherches donnant lieu à une expédition du genre de celle relatée ici, puissent être taxées (inobservations superficielles. - Armand Gautier. Intervention réelle de l'eau dans les phé- nomènes éruptifs. Arc/i. des se. phys. et nat., tome XXIV, n° 11, p. 463, novembre 1907. Cet article est consacré entièrement à combattre mes conclu- sions. Je me réserve, si je le juge nécessaire, après la publication du présent mémoire, de répondre à mon honorable et savant con- tradicteur. Je ferai simplement observer, en attendant, que dans les blocs de la Somma, la présence du Périclase (MgO) sur lequel se base M. Gautier pour combattre une de mes conclusions, ne peut pas entrer en ligne de compte. Ce minéral se rencontre en très petits cristaux dans des calcaires métamorphiques qui n'ont rien à faire avec ce qui se passe dans le cratère à la température de volatili- sation des chlorures en question. Pour une discussion de ce genre, il est urgent de préciser le point considéré dans le temps et dans l'espace, aussi bien que la température. 1 48 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME et d'observations nombieuses efïectuées tant sur le ter- rain que dans le laboratoire. J'aurais pu répondre en détail à mes savants adver- saires, représenter encore mes expériences anciennes et réfuter point par point leurs idées. -Mais ce serait abuser du lecteur que lui dire à nou- veau ce qu'il connaît déjà. .Je préfère amener dans la discussion tout le poids d'analyses nouvelles, inédites, effectuées sur le terrain : analyses qui démontrent tou- jours plus l'anliydricité du cratère. En effet, alin d'appuyer énergiquement cette con- clusion, M. Montagnier et moi avons pensé devoir orga- niser une expédition pour doser directement la vapeur d'eau dans les gaz émanés par deux cratères encore chauds, et ce sont les résultats chimiques obtenus dans ce voyage qui font l'objet de cet article, auxquels j'ai ajouté quelques observations de morphologie qui peu- vent présenter de l'intérêt. CHAPITRE 1" Choix des volcaiNs des Canaries La vapeur d'eau étant amenée dans le cratère et dans l'intérieur du cône chaud seulement par les pluies et par les eaux telluriques errantes, il fallait, si nous^ voulions doser une vapeur d'eau supposée d'origine uniquement cratérienne, éliminer le plus possible le facteur tellurique et atmosphérique. Dans ce but, il fallait choisir des volcans situés dans un climat tel, que, soit les pluies, soit les eaux erran- tes, fussent réduites à leur minimum. Deux régions du AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA. 149 globe se prêtaient à cette recherche : le Pérou et les Canaries. iM. iMontagnier, qui avait déjà gravi le >Iisti, estimait que les délicats dosages en projet n'étaient guère possibles à Taltitude de 6000 métrés à laquelle il faudrait arriver au Pérou. D'autre part, l'éloignement rendait moins facile pour moi cette expédition. Nous nous arrêtâmes donc aux Canaries. Le climat des Canaries est très convenable pour notre but. Le Pic de Teyde, qui s'élève à 3710 mètres' et dont le cratère à l'état de solfatare occupe le sommet, est, il est vrai, couvert de neige en hiver ; mais en effectuant les travaux en août, nous étions dans la période sèche. Toute l'eau errante est infiltrée dans le sol et a peu prés disparue. Cependant, en été, le pic n'est pas tout à fait indemne de pluies; nous estimons que, pendant notre séjour, il a dû tombera peu près 6 à 8 millimètres d'eau sur la région dépassant 3000 mètres d'altitude. Cette quantité est inappréciable vis-à-vis de ce qui tombe dans d'autres régions. L'île de Ténériffe est en général très sèche et les sources y sont très rares et très faibles : les habitants, pour vivre, doivent collecter les pluies d'hiver dans de vastes citernes. Quant à l'île de Lanzarote, où se trouve le volcan du Timanfava'. les rensei^i^nements obtenus montrent qu'en général il y pleut une fois par an. .Nous nous trouvions sur le volcan à la mi-septembre 1907 et la ' 3716 m. selon d'autres auteurs, etc. Cette altitude sera dis- cutée en détail dans un travail géographique en préparation. Les Espagnols donnent 37G0 m., etc. * Appelé aussi Montana del Fuego. I 50 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME (ierniére pluie avait e\i lieu le 28 avril 1907 et avai( duré quatre heures. Il n'y a aucune source dans toute l'île. A Haria, à 35 kilomètres au nord-est du Timan- faya, on cite comme extraordinaire un puits qui a un peu d'eau. Tous les habitants vivent sur des citernes collectrices de l'unique pluie annuelle. Au point de vue qui nous occupe, les conditions sont donc excellentes à Lanzarote, les eaux atmosphériques ou errantes étant totalement éliminées. Et, fait très im- portant, le volcan qu'il s'agissait d'étudier est encore très chaud. Le bois, la paille s'entlamment dans le cra- tère et sur les lianes du cône. CHAPITRE II Mode opératoire Le but étant de doser Teau, il n'était pas possible d'utiliser les procédés d'analyse usités par Fouqué, St- Claire-Deville, Bunsen, etc. M. Fouqué se servait d'un aspirateur à l'eau, en verre, et enfermait les gaz dans des tubes scellés de suite au chalumeau. Le gaz était ipso facto humide. D'autre part, son procédé du ballon vide est bien précaire dans une longue expédition. Pour ce qui concerne mes recherches, je devais pou- voir travailler commodément loin ou près de la fume- rolle, suivant les circonstances. Il fallait aussi que le gaz ne fut en contact avec aucune eau étrangère. Je m'ar- rêtai aux modes opératoires suivants qui, sur le terrain. se sont montrés très pratiques. Récolte du gaz. Un long tuyau de plomb (1 0 mètres AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA. 151 environ) est terminé par un tube de cuivre ' qui plonge dans la fumerolle aussi profondément que possible. L'ouverture de la fumerolle est mastiquée avec une silice pâteuse très abondante dans le cratère du pic de Teyde. A l'autre extrémité du tube de plomb est fixée une pompe en caoutchouc aspirante et foulante P, ce qui permet d'avoir un courant continu de gaz pur que l'on peut diriger où l'on veut. Le gaz, par son trajet dans le tuyau de plomb qui agit comme réfrigérateur, a une température assez basse pour ne pas agir sur le caoutchouc (fig. /). Le gaz peut donc être vivement poussé en courant continu dans la chambre de l'hygro- mètre ou dans le tube à analyse placé sur le mercure (fig, /). Lorsque le gaz était très humide, l'eau se con- densait alors sur le trajet du tube ; j'intercalais un tlacon à deux tubulures (C) destiné à recevoir cette eau et le gaz, en partie déshydraté, pouvait se conduire sur le mercure. Dosage de l'eau. — Cas de la fumerolle humide. Le dosage de Teau s'efïectua soit par hygrométrie, soit par contraction. ' Le cuivre n'est employé que si la température est trop éle- vée pour le plomb. I 52 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME Un tube d'argent' contenant de l'eau dans laquelle plonge un bon thermomètre est placé dans la fume- rolle. Le tube d'argent porte deux boucles que l'on passe aux becs d'une longue pince qui sert de support comîuode pour amener l'appareil dans la fumerolle chaude. On lit la température à laquelle la rosée se forme sur le tube. Ce procédé est bon, sensible, et per- met beaucoup de lectures en peu de temps. 11 est assez sensible pour que l'on s'aperçoive facilement que des boulïées de gaz, possédant des titres en eau différents, sortent alternativement de la même fumerolle. Le procédé par contraction est plus commode et ser- vait à contrôler le précédent : j'opérais ainsi : un bon tube de verre d'iéna ouvert aux deux bouts, à parois épaisses, convenablement jaugé, est plongé dans la fumerolle — celle-ci est bien mastiquée afin d'obtenir un courant vif de gaz (c'était facile au Pico de Teyde où de nombreuses fumerolles soufflantes existent) (blow holes). Le gaz parcourt le tube un certain temps. On ferme celui-ci rapidement (au bouchon rodé ou avec le robi- net qui y est préalablement ajusté) et on le plonge dans le mercure. On laisse refroidir. Connaissant le vo- lume primitif, la température de la fumerolle, le volume restant et la température finale, ainsi que la pression de la vapeur d'eau à celte T finale, on a tous les élé- ments voulus pour calculer le Vo ^" ^^^ ^^^ E^^ ^^^ '^ fumerolle. > Il eût été préférable de prendre du platine pour éviter la sulfuration : cependant l'argent une fois bien sulfuré ne présente pas de difficultés dans l'appréciation du moment du point de rosée. AU PICO DE TEYDE ET AL' TIMANFAYA. 153 Cas de la fumerolle sèche. Ici le procédé par con- traction est en défaut, non pas par principe, mais sur le terrain, parce que l'on ne possède pas de moyens réfri- gérants suffisants pour être certain que le gaz à la température finale soit bien à son point de saturation en vapeur d'eau. Je procédai alors par riiygrométrie, en conduisant le gaz dans une chambre de verre fermée munie d'une tubulure d'arrivée et d'une tubulure de sortie de ç^az et dans laquelle, par une troisième ouverture, plongeait le tube de l'hygromètre H (fig. 2). Le refroidissement s'opérait par un barbotage d'air insufflé au moyen d'une pompe en caoutchouc, dans le chloroforme que contenait le tube d'argent'. Comme le gaz du volcan est toujours mêlé d'air, on prenait aussi le titre hygrométrique de l'air atmosi)hé- rique ambiant. • C'est donc une adaptation spéciale du procédé Regnault. 154 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANLSME CHAPITRE III Les résultats Pico de Teyde. — Le cône terminal du Teyde, le Sugar Loaf, est formé de roche andésitique en place, recouverte de ponces qui ont croulé en avalanche et comblé en partie le replat nommé la Rambleta. Cette Rambleta semble être la région d'un ancien cratère rempli par la formation du Sugar Loaf. A cette altitude se trouvent les premières fumerolles et quelques solfa- tares qui se distinguent de loin par leur apparence blanche argileuse. 11 s'y trouve peu de soufre. La température de la fumerolle dénommée le Narix, à la Rambleta n'est que 57°= baromètre H ::= 508,87 et son point de condensation 55°. Elle n'est donc pas même saturée de vapeur d'eau. Au fur et à mesure que l'on monte le Sugar Loaf, l'on découvre de plus en plus des fumerolles qui, lorsque le temps est beau depuis plusieurs jours, ne sont pas apparentes, mais qui le deviennent aussitôt qu'il a plu, la veille ou quelques heures auparavant. Nous avons pu fréquemment contrôler nos dosages par cette simple apparence du cône qui, vu depuis la Rambleta, montrait ses fumerolles comme autant de points nuageux disséminés sur ses pentes. Le cratère lui-même est peu profond. Les roches y sont presque totalement argilifiées et même attaquées jusqu'à l'état de silice libre ; l'état solfatarien est abso- lument net. Les fumerolles, réparties un peu partout dans le cratère, sont humides et en général sont souf- AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA. 1 55 fiantes. Le gaz s'échappe par de petits trous perforés dans une épaisse couche de pâte siliceuse, trous ayant quelques centimètres de diamètre (jusqu'à 5) et tapis- sés de jolis cristaux de soufre. La pâte, sorte de silice impure, est très acide; elle contient, outre le soufre, des sulfates acides d'alumine, de chaux, de soude, à peine de fer à l'état de protosel avec des traces de chlore et d'ammoniaque. De même qu'à l'extérieur du cône du Sugar Loaf, les fumerolles, lorsque le temps est beau et sec. ne sont presque pas apparentes, la vapeur d'eau se dis- solvant instantanément dans Tair très sec du sommet \ En hiver, les conditions atmosphériques étant plus froides et plus humides, et la montagne, couverte de neige, fournissant à l'évaporation des masses beau- coup plus considérables d'eau, le cratère est alors rem- pli de vapeurs. En août 1907, lors de notre séjour, les fumerolles se partageaient en deux classes : celles qui étaient presque saturées de vapeur d'eau et celles qui n'étaient pas du tout saturées. Pour les premières, la saturation était à peine atteinte — en opérant avec soin. Ton re- marquait que le véritable point de saturation était un peu en dessous de celui indiqué par la température du mélange gazeux qui s'échappait. Il n'était pas rare, dans la même fumerolle souf- flante, de constater de fortes variations d'humidité à ^ En effet, en août, le point de condensation mesuré à l'hygro- mètre oscillait entre — 1'^ et + 0», la pression barométrique moyenne H = 497-498 et la température de Pair -f- 15, l'atmos- phère est donc extra-sèche. 1 56 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME des moments très rapprochés l'un de l'autre, et tandis que la température et la composition du gaz privé de son eau ne présentaient que des variations très petites d'une fumerolle à l'autre dans l'ensemble du cratère, la teneur en vapeur d'eau au contraire, subissait de forts écarts d'un point à l'autre : écarts montrant ainsi que la production d'eau était influencée par des conditions locales et superficielles du cône et du cratère, alors que les gaz essentiellement volcaniques étaient soustraits à cette influence. Examinons la composition des gaz privés de leur eau (gaz desséchés). Fumerolle nord dite du campement T = 83' CO2 67.03 70.8 63.9 63.9 0 5.1 4.8 4.2 Gaz inabsorbables 24 31.3 31.9 Fumerolle md T - 83° COj 67.6 70.1 71.1 0 3.6 4.1 2 Gaz inabsorbables 28.8 55.8 26.9 Vovons maintenant la teneur en eau. Fumerolle du campement : Lors de la première expérience, le temps étant très beau depuis quelques jours, le titre en eau fut de 39,3 "/o (c'est-à-dire que le mélange gazeux contenait 39,3 d'eau et 60,7 des gaz ci-dessus). Pendant la nuit, il y eut une pluie qui dura peu, le titre monta le lendemain matin à 57 VV Enlin, le 22 août, il y eut le soir un orage qui four- nit, tant en pluie qu'en grésil, à peu prés 4 millimètr. d'eau ; le titre monta alors le lendemain à 59,3 "/„. AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA. 157 Fumerolle sud : Avant l'orage, le gaz n'était pas saturé ; la tempéra- ture étant 83°, le point de condensation était 81°. Le matin, après l'orage, les gaz sont saturés et le titre en eau passe à 76 7o ^^^^^ ^^^^ bouffées de brouil- lard charrié. L'aprés-midi du même jour, l'on trouve 75.1 71.8 71.7 73.5 69.5 Vo d'eau. Il y a donc retour à l'état normal moyen avec des oscillations. Fumerolles centrales nord, sous le sommet : Ces fumerolles se trouvant dans une région' fort mal commode de pentes raides, désagrégées, chaudes et molles, n'ont pas pu être étudiées à fond : j'ai seulement constaté que leur température était constante 83° et que leur point de saturation était à 81° à 81°, 5, donc elles étaient dans les mêmes conditions que les fume- rolles sud, c'est-à-dire pas tout à fait saturées. L'ensemble des fumerolles donne un ç^az à réaction faiblement acide (COJ n'ayant aucune odeur appré- ciable. Les réactions n'ont pas pu déceler SO^ ni H, S (excès de l'un ou de l'autre). Le soufre semblait trans- porté à l'état de poussière moléculaire. L'eau de con- densation était rendue opalescente par ce soufre en suspension. Le tuyau de plomb plongeant profondément dans la fumerolle était toujours sulfuré à la surface, ainsi que tube métallique de l'hygromètre. Le célèbre géologue français Cordier, il y a déjà un siècle, avait constaté la quasi absence du H, S'. ' Cordier. Journal de physique. Messidor an XL Paris 1803, t. 57, p. 55-65. 158 OUELQUKS RKCHERCHKS SUR LE VOLCANISME Température des fumerolles. J'ai observé, en août 1907, 83°. Celle leiiipéralure n'a pas varié pendant notre séjour et était la même pour l'ensemble des fu- merolles du cratère. Georges Glas', narrateur très consciencieux, dit que lors de son ascension en septembre 1761 , la tempéra- ture était suffisante pour carboniser le bois. Il faut noter qu'en I 705, il y eut une éruption à Guïmar et en 1 798 une autre au Clialiorra : la région était donc dans une phase. assez chaude. Je cite ici quelques températures observées au cra- tère par d'autres explorateurs' : Labillardière. en 'I79t 67° R. Humboldl, en 1799 75 (C ou R. ?) Cordier. en 1803 80 R. environ. Dumont dUrville en 1826 70° (milieu du Sugar Loaf). R. Wilde, en 1839 90° (??) Deville, en 184^! 84° C. Piazzi Smytli. en 1857 67° C. Fritsch, en 1862 74° à 86° C. . D. Verneau, en 1881 55° à 56° (??) Hans Meyer, en 1895 85°2/10 C. 1 Georges Glas. History of the Canary Islands. London 1764, p. 256. - C^" Labillardière. Relation du voyage à la recherche de La Péroase. an VII de la République. K. V. Fritsch et W. Reiss. Geol. Besch. der Insel Tenerife. Win- terthur 1868. Hans Meyer. Die Insel Tenerife. Leipzig 1896. Piazzi Smyth. Tenerife. An astronomer's experiment. London 1858. Verneau. 5 ans de séjour aux Canaries. Paris 1891. W. Marcet. Southern and Swiss Healths resorts. London 1883. Léopold de Buch. Description physique des Canaries. Paris 1836. Traduction de Boulanger. Ne donne aucune température. au pico de teyde et al timanfaya. 159 Discussion critique Pendant la durée de noire séjour. Téléinent le plus constant des lumerolles l'ut leur température 83'. Cet élément puise sa source dans une masse telle, qu'il est peu influencé par les variations atmosphériques. Ensuite la composition du gaz lui-même privé de l'eau semble assez stable. Cependant le vent violent qui régne à cette altitude exerce une pression sur la montaç^ne et s'infiltre de force dans les fissures et vient par conséquent altérer la régularité de composition des gaz volcaniques. La teneur en CO, est assez fixe autour de 70 ° ,, aussi bien dans les fumerolles nord que dans les fume- rolles sud. L'élément variable ici est la vapeur d'eau dont la teneur se change non seulement avec la position de la fumerolle dans le cratère, mais encore se trouve sous la dépendance immédiate des précipitations atmosphé- riques tombant sur le cône. On ne peut s'empêcher d'insister sur la pauvreté en eau de cette solfatare qui ne possède pas assez de ce corps pour pouvoir saturer constamment les gaz quelle émet ! De Lamanon dans Voyage de La Pérouse 1785-1788. Paris 1798. Dumont d'Urville. Voyage de PAstrolabe 182G-1829. Paris 1830. Berthelot en 1825, Ste-Claire-Deville en 1842, Lyell en 1854, ont aussi visité ce cratère. Le nombre des visiteurs s'en accroît du reste d'année en année, Ténériffe étant un relai sur une grande route mondiale de navigation. Une bibliographie plus complète à ce sujet est en préparation par M. Montagnier. 160 QUELQUKS RECHERCHKS SUR Lt VOLCANISME Ces différents points sont importants à considérer, et s'ils ne peuvent pas absolument trancher la question de l'absence ou de la présence de l'eau sensée émise par la cheminée (eau d'origine centrale), ils suffisent pour mettre en évidence le rôle positif des pluies et donnent une probabilité excessivement grande pour que l'eau des fumerolles ne soit qu'une eau tellurique ou atmos- phérique reévaporée. Mais les résultats au Timanfaya sont encore plus po- sitifs. Volcan de Timanjaya (Montana del Fuego-Lanza- rote). Lorsqu'aprés la traversée de l'immense champ de lave de 1730-1736 qui sépare le village de Yaiza des cônes du Timanfaya, nous arrivâmes sur la montagne, nous fûmes frappés de l'apparence d'absolue séche- resse des cinq cratères chauds de ce volcan. Les rapillis sont brûlants, le cône tout entier est chaud, aussi bien les pentes extérieures que les cratères eux-mêmes et cette chaleur, jointe à du celle du soleil du 29° L. N., était vraiment pénible à supporter. Le Timanfaya n'a pas un cratère unique, mais il est formé par une réunion de 7 à 8 cratères (dont 3 princi- paux) conjugués, dont les arêtes séparatives sont com- munes. Karl Sapper, en 1905, un des rares explora- teurs de cette région, en a dressé une bonne carte'. La masse est formée de petits rapillis de magma neuf datant de l'éruption de 1730-1736; depuis cette époque, le cratère n'a pas cessé d'être chaud. ' Karl Sapper. Beitràge zur Kenntnis von Palma und Lanza- rote. Petermann's Mitteilungen. B. 52, H. VII, 1906, Juli. Donne l'altitude de 525 m. AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA. 1 6 I Dans la région où la température est la plus élevée, au Lomo de Azufre, les rapillis de la surface sont agglo- mérés en croûte sous une épaisseur de 10 centimètres environ, ils sont rubéfiés. En dessous, cette croûte est recouverte d'une mince couche de protochlorure ferreux verdàtre : la température en ce point est de 140°. En s'approfondissant, l'on rencontre des rapillis noirs recou- verts d'une croûte blanche saline dont je parlerai plus loin. La température à la profondeur de 60 centimètres à peu prés, atteint déjà le point d'ébullition du mer- cure (360°). Il n'y a aucune apparence d'émanation gazeuse ni de vapeurs quelconques. Il n'y a pas de canal ou tubes fumerolliens comme l'on est accoutumé à en rencontrer ailleurs. L'ensemble de la masse de la montagne est chaud et exhale de partout ses gaz. Cependant, en deux points, il y a une sorte de tubes fumerolliens dénoncés par une accumulation plus grande de sels blancs, mais de là encore, il ne s'échappe rien d'apparent. Pour puiser les gaz. nous enfonçâmes aussi profon- dément que possible des tubes dans l'épaisseur des rapillis et procédâmes aux mesures. Celles-ci furent faites deux jours de suite, le malin et l'aprés-midi avec contrôle. Le procédé employé fut celui de la figure 2, c'est-à-dire par condensation ; les résultats furent cha- que fois absolument positifs. Le Timanfaya n'émet pas d'eau. Le gaz retiré des rapillis était de l'air atmosphérique contenant une trace de CO^ -\-\zE^; l'action faible- ment appréciable sur le tournesol était plutôt alcaline. Archives, t. XXV. — Février <908. 12 162 QUKLQUKS HECHKKCHES SUH LK VOLCANISME La condensation de la vapeur d'eau se faisait, pour cet air retiré du volcan, à la température de 16' C, tandis que la condensation pour l'air atmosphérique extérieur se faisait à 16°, 5. Nous avons clia(pie fois ob- tenu un peu plus de vapeur d'eau dans l'atmosphère que dans le gaz retiré du volcan ; celte différence, très petite, peut tenir à la méthode et au fait que la difficulté était très grande d'obtenir une condensation sous l'influence du rayonnement calorifique du terrain et de la température de l'air qui était de 32° à l'ombre d'une toile tendue \ Le résultat est donc positif. Les régions chaudes du Timanfaya n'émettent pas d'eau (septembre 1907). Le but du voyage était donc atteint. Dans une région terrestre où il ne pleut, pas et où il n'y a pas d'eaux tel- luriques, il n'existe pas non plus de fumerolle aqueuse. Le volcan est incapable par lui-même de fournir de Veau. Examinons les sels blancs formant des croûtes, re- couvrant les rapillis noirs. Ces sels, pour la portion soluble dans l'eau froide, sont formés par du carbonate d'ammoniaque, du car- bonate de soude, du sulfate de soude avec chaux, du chlorure de magnésium. Leur alcalinité est équivalente à 1 7^ "/o ^^ carbo- nate de soude anhydre. La portion insoluble est surtout formée par du car- bonate de magnésie. Il est facile de concevoir leur formation : au début, * Des thermomètres oubliés dans un sac montèrent à 68^ C. AU PICO DE TKYDE ET AU TIMANFAYA. '163 ces sels ont la composition ordinaire des chlorures et sulfates acides. Mais mes expériences montrent que le basalte du Timanfaya est pauvre en chlore ; et que les dernièi'es portions gazeuses qu'il émet, une fois le chlore épuisé, sont CO, et Az H3. Ces gaz secs agissent lentement sur les sels et les carbonalent peu à peu : c'est ainsi que se forment le carbonate de soude et le carbonate de magnésie que nous constatons'. Il y a ici une nouvelle confirmation de ce que je di- sais dans une précédente publication, savoir que le vol- can n'est pas capable d'émettre assez d'eau pour pou- voir décomposer son chlorure de magnésium (ou le mélange sulfate magnésien et chlorure de sodium)'. Remarquons encore que ces croûtes sont peu épais- ses, que la température est encore de 3(30° et que la dernière éruption a eu lieu en 1730-1736. Discussion critique Nous sommes ici en face d'un fait précis : un volcan encore chaud n'émet pas d'eau par la raison très sim- ple qu'il se trouve dans une région géographique où les pluies et les eaux telluriques sont absentes. Il ne me semble pas que ce résultat puisse prêter à la critique. La température de 360°, si prés de la sur- face, indique bien un état de chaleur permanente et l'existence de lave voisine. Nous sommes bien dans les conditions d'une cheminée éruptive. ' Comparez Fouqué. Etna : C. R., t. LX, LXI et LXII. Erup- tion de 1865. - A. Brun. Archives, novembre 1906. Le chlorure de sodium chauffé avec le carbonate d'ammoniaque se transforme lentement ■en carbonate de soude. \i)i QUELQUES RECHEKCHES SUR LE VOLCANISME Si les gaz retirés sont surtout de l'air atmosphérique, il faut noter cependant que chaque fois leur titre aqueux était plutôt un peu plus faible que celui de l'air am- biant ; donc nous avons à l'aire ici à un volcan anhydre qui n'est pas même capable d'augmenter un peu le titre en vapeur d'eau de l'atmosphère qui pénétre dans ses lapillis jusqu'à une certaine profondeur. CHAPITRE IV NOTICES MORPHOLOGIQUES ET REMARQUES DIVERSES IHc de Teyde. — Stries. Sur le versant ouest du Pic de Teyde et à la Rambleta à l'est, l'on observe que les coulées de lave ont creusé un lit profond de 3 à o métrés avec profil en U, ceci dans la roche ancienne en place. La moraine de la cou- lée est abandonnée sur le sommet des parois latérales du lit, et la coulée en s'avançant n'a laissé derrière elle (jue de la scorie meuble garnissant le fond de l'U. La masse principale de la lave émise s'est donc accumulée à la base du cône, où la pente est moins forte. Les parois de ce canon sont très nettement striées parallèlement au sens du mouvement. Les stries sont souvent très fortes. Il y a là une ana- logie frappante avec ce que l'on observe dans le lit fraîchement abandonné par un glacier, sauf les dimen- sions du lit. Le fait de l'abandon, en amont, d'une partie des scories de surface et de fond, et l'accumulation à la base de la pente, de la masse lavique, est un fait positif au Teyde. Je le rapproche de ce que j'ai pu remarquer AU PICO DE TEYDE ET AU TIMANFAYA. 165 à la coulée de 1906 au Vésuve. Pour cette dernière, les pentes moins raides rendent le phénomène moins ap- préciable, mais cependant encore assez net si l'on veut bien y prêter attention. Grand cirque des Canadas. Au centre des Canadas se dressent des rocs qui ont l'apparence des pics qui s'élèvent dans le milieu de quelques cirques cratériformes lunaires. Piazzi Smvth les avait nommés Lunar Rocks. Il nous a paru que ces rocs n'élaient que les restes du déman- tèlement de l'arête commune à deux cratères. Les ob- servations au Timanfava et au Tao nous montrent en etïet qu'une suite de cratères peuvent être tellement contigus que leur arête devient commune. Il semble aussi que l'immense cirque qui entoure le Pico de Teyde, allant de l'Izana aux Azulejos n'est que le reste de l'enveloppe commune à une suite de cratères (3 ou 6), jumelles et juxtaposés le long d'un grand arc. La région ouest ayant disparu soit par érosion, soit surtout par la nouvelle formation du Pico de Teyde et du Cha- horra (Pico Viejo). Gaz des laves Les laves des volcans des Canaries, tout comme celles dont j'ai déjà publié précédemment la nomen- clature, n'échappent pas à la loi générale qui est de fournir à la distillation (rouge) du (Az H^ Cl) et Az H,. Les laves nouvellement analysées sont celles prove- nant des points suivants : 1 66 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANLSME lie de Ténérife. Volcan de Guïmar, éniplion de 1715. Cliahorra, éruption de 1798. Cliahorra, date inconnue. Pico de Teyde, date inconnue (alta Vista et versant ouest). Obsidienne de Montana Blanca. Laves rejetées sur le sommet, très riches en hydrocarbures. Obsidienne de Montana Blanca, versant est, coulée in situ, idem. Obsidienne du Guajara, coulée in situ, près du sommet, intercalée dans des trachytes. Obsidienne du Pico de Teyde, Rambleta. Basalte de Garachico. coulée de 1706. Ile de Liwzarote Le Tiraanfava. coulées de 1730-1736 : a près de Yaiza. h. près de Castillo San José. c. près de Mosaga. ? Guidé par l'analogie, on serait tenté de penser que pour une « Punktiadung » le potentiel ^ est égal à -7^ , /'e étant la distance du point courant à la position efficace du point E, c'est-à-dire à la position que E a occupée à l'instant 1^=1 . Cela serait exact si le rapport des volumes Tg et T tendait vers I ; mais il tend vers —, k étant le facteur de Doppler 1 cos(ure) et l'on a, dans le cas d'une « Punkt- V ladung » nl'e iCVe 4 C'est donc la fonction -777- qui joue, dans la théorie rCVg, 4 des électrons, le rôle de la fonction — dans la théorie r de l'attraction newtonienne. On connaît plusieurs dé- monstrations des formules (7). Toutes ne sont pas éga- lement satisfaisantes. On pourrait citer celle qui est exposée dans le livre de M. Bucherer' (p. 82) et qui est certainement l'une des plus connues ; je signalerai encore la démonstration de M. M. Abraham (Théorie der Elektrizitdt, t. II, p. 84) ; mais l'une des plus belles ' Cette démonstration a été analysée récemment par M. de la Rive dans les n'^' du 15 août 1906, p. 114 et du 15 mai 1907, p. 434. DES RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 175 est celle que M. Lorenz a brièvement indiquée dans son article de V Encyclopédie (t. V 2, p. 186). La ques- tion a été reprise récemment, d'une part, par M. de la Rive dans une note publiée dans les Archives (15 septembre 1906) et, d'autre part, par M. SchidloffP/t?/- sikalisehe Zeilschrift, 8 Jahrgang, n" '13, p, 431). Des formules (7) jointes aux équations (5) et (6) il n'est pas difficile de déduire la solution du problème fondamental dans le cas d'une charge concentrée en un point. Cette solution a été donnée, pour la première fois, par M. M. Abraham (Cf. lococil., p. 92). Lorsque la charge est animée d'un mouvement uni- forme, le problème peut être résolu d'une manière plus directe, en observant que le champ est stationnaire par rapport à un système d'axes mobiles entraînés dans le mouvement uniforme de la charge. Les valeurs des vecteurs principaux fournies par cette méthode particulière sont identiques à celles qu'on déduit des formules (7). En réalité, le volume d'un électron, bien que très petit, n'est pas égal à 0. Appliquées à un électron, les formules (7) ne donnent que des résultats approchés, mais l'erreur diminue et tend vers 0, lorsque la dis- tance r augmente indéfiniment. Dans un travail récent (Archives, 15 mai 1907), M. de la Rive a cherché à tenir compte du mouvement de la charge électrique en évaluant la force par l'im- pulsion. Les expressions qu'il a obtenues pour les vec- teurs principaux différent sensiblement de celles qu'on déduit des formules (7). 11 n'y a coïncidence que dans le cas où la vitesse est dirigée vers le point courant P. J'ai pensé qu'il n'était pas sans intérêt d'examiner 176 SUR LA THÉORIE DES ÉLECTRONS A PROPOS (le plus près les expressions données par M. de la Rive. Une question se pose : que deviennent les équations fondamentales de Lorenz lorsqu'on substitue à e et 1^ les vecteurs de M. de la Rive? Avant de répondre à cette question, je crois utile de reprendre les formules (7) que j'essayerai d'établir en simplifiant et en modi- fiant légèrement le raisonnement dont Lorenz s'est servi dans son article sur les électrons (Encyclopédie, V2, p. 186). Je me bornerai, pour plus de clarté, au cas du mouvement uniforme, mais il serait facile de montrer que les formules restent vraies dans le cas gé- néral. ^'" I . — Formules de Liénard-WiecJwH. Pour établir les formules (7), il suffit de faire un changement de variables et de substituer au domaine Te le domaine T. Je supposerai la densité p constante, Désignons par x, y, z les coordonnées du point cou- rant P et soit t le moment où l'on évalue le potentiel (ou le temps actuel). Désignons par x^ y^ z^ les coor- données d'un point quelconque M du volume électrisé T à l'instant 0 et soit te le moment efficace. Soit encore u la vitesse que nous supposerons parallèle à l'axe des X. Au moment te le point M vient en Mg, ses coor- données deviennent a^e, ye, ^e- ^^ chaque point M du volume T correspond un point Mg et au volume réel T le volume efficace Tg. Or, le potentiel scalaire est donné, abstraction faite du facteur constant v\ par l'intégrale / T e Te DES RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 177 étendue à tous les éléments du volume Tg. Substituons maintenant aux variables x^ , y^, -e les variables x^, y^, z^. Notre intégrale devient /» Te D étant le jacobien des variables Xe, y^, z^ par rap- port aux variables x^, y^, z^ ; D = djxt dxo dXe dyo dXe dzo dlje dxo dye dyo dye dzo dZe dxo dZe dyo dZe dzo Or, on a ^ Xe = Xo —p Ute'; i/e = yo- ^e = -^Oj et le déterminant D se réduit à 1 +ît — ÛXq D'autre part, on a ou Te = V {t— te) 1(X — XeY = i)'{t— teY.^ ce qui donne, en différentiant par rapport à Xo, en dh dxo remplaçant -y-^ par sa valeur I -{- u-j^ et en obser- dxo vaut que k=^ ] — U X — Xe V dte dxo Te X — Xe vkr Archives, t. XXV. — Février 1908. 43 178 SUH LA THÉORIi; DKS KLKCTRONS A PKOPOS et, par consé(jneiit. -I d'où T Cette fonmile est vraie quel que soit le mouvement du volume T. Pour évaluer le potentiel scalaire, il suffit donc de diviser le volume T en éléments infini- ment petits dz (et cela d'une manière quelconque) et calculer la somme des produits des charges pdr par rrr, le rayon i\ étant la distance du point courant non à dr, mais à l'élément transformé, c'est-à-dire à la position que dx occupe à l'instant t^. Il en est de même du facteur h : c'est le facteur de Doppler relatif à la position efficace. On peut, du reste, exprimer les deux facteurs r^ et k en fonction des variables x^, y^, z^. Supposons maintenant que le volume T se rétrécisse de plus en plus pour s'évanouir en un point M. Si la charge totale tend vers une limite iinie q, le potentiel scalaire tendra vers ^, On pourrait l'établir rigoureu- 4 sèment en observant que la valeur de 777 en un point rCl'e, quelconque de T ne diffère de sa valeur en M que par une quantité z tendant vers 0 en même temps que T. Mais je crois inutile d'insister sur les détails de la dé- monstration. Le potentiel vecteur a s'obtient par un calcul ana- logue. DES KEGHKRCHES DE M. DE LA RIVE. • 179 y" '2. — Cas d'une surface en mouvemeuL Au lieu d'un volume électrisé T, on pourrait consi- dérer une surface électrisée S et supposer que cette surface se rétrécisse de plus en plus pour s'évanouir en un point M. Mais il se présente alors une particularité que je voudrais signaler. Soient p la densité superfi- cielle. Se la surface efficace. Le potentiel scalaire cp dû ,2 fp^e à S n'est pas donné par l'intégrale J re • ^^^^'^ subs- Se tituons au domaine efficace le domaine réel. Il est fa- cile de montrer, en considérant la surface comme la limite d'une couche, qu'on a <" ■> ' -fi.- S l'intégrale étant étendue à tous les éléments de la sur- face S. Et Ton voit que l'on retrouve la formule (8), avec cette différence qu'au lieu d'une intégrale de vo- lume on a une intégrale de surface. C'est donc l'inté- grale (8) et non celle de Poincaré-Lorenz qui joue, dans la théorie des électrons, le rôle de l'intégrale fondamentale. On peut déduire de la formule (9) l'expression •connue du potentiel '^ dans le cas d'une surface sphéri- que de densité constante p animée d'un mouvement de translation uniforme j)aralléle à l'axe des x. En dési- gnant pai- a le rayon de la s[)hère et par q sa charge, =4)11 tiouve iau R, + 1/K-, — //' 180. SUR LA THÉORIK DES ÉLKCTRONS A PROPOS H, et R, étant les distances du point courant I* au centre de la sphère relatives aux deux positions ex- trêmes et h la distance de P à la trajectoire du centre. Si, maintenant, on fait tendre le ravon a vers 0, les distances H, et U, tendent vers )\, le loy. tend vers 0, mais Ci> tend vers une lierne finie qui est ?— , et l'on re- tombe sur la formule (7). .\° 3. — Calcul des dérivées et formules auxiliaires. Les formules (7) sont vraies quel que soit le mouve- ment de la charge q. Il n'est pas difficile d'en déduire, à l'aide des relations (5) et (6), les vecteurs principaux e et ^. On pourrait de même calculer l'énergie électro- magnétique et le vecteur de Poynting (M, Abraham, loc. cit., t. II, § 13). Pour résoudre tous ces problèmes, il suffit de cal- culer les dérivées parlielles de kr^ par rapport à t, x. y, z, et comme k est une fonction des coordonnées efficaces et de r^, il suffira de calculer les dérivées par- tielles des coordonnées efficaces, du temps efficace t^ et du rayon efficace r^. Le nombre de toutes ces dérivées partielles est égal à 20 (cinq par rapport à chacune des variables indépendantes). Mais les dérivées par rapport à une même variable s'obtiennent simultanément. Je suppose, par exemple, que celte variable soit le temps t. On a d'abord, par définition, dXe dlje dZe DRS RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 181 On en tire, en appliquant la règle de la différenlia- tion des fonctions de fonctions, /iAx '^'^e dte dye dte dZe dte ^ ' dt ~ dt ' dt ~~ ^ dt ■ dt ~~ dt Nous avons ensuite la relation r = i'{t- te), r étant le rayon efficace/, pour simplifier, nous le dési- gnerons désormais par r. On en tire d7' { dte\ (M) -r -= v{\ —-77 - et l'oti voit que les dérivées des coordonnées efficaces et du ravon efficace s'expriment en fonction de -r-. ^ fit D'autre part, les coordonnées efficaces et le rayon sont liés par la relation r^- = (x - XeY 4- {y - HeY + (^~ - z7)' d'où, en dérivant par rapport à t, > /.-.N dr . .dxe , ,dye . .dze (H) ,•- = - (.r-x«) ^- Oj - y,, ^ -(-- - ^é)^ [\ suffit maintenant, pour avoir -j^, de remplacer les quatre dérivées de (12) par leurs valeurs (10) et (11). On trouve -7^ = 7; et, par conséquent, dre _ vLx (lye_ _ ^ flfe_uz dr _ _ ^ ^^ 'dt ~Y'' ir~i ' 17 ~T' jr-"^ k On procédera de la même manière à l'égard des dé- rivées partielles par rapport k x, y, z. On peut, du 182 SUR LA THÉORIK DKS ÉLRCTRONS A PROPOS reste, se dispenser de faire ces calculs, en observant que les dérivées par rapport a x, y, z sont liées aux dérivées par rapport à t par des relations linéaires. Or> a, en elïet, (Ite ces (?-.r) die dr cos(r.r)dr -— = -' -TT ; j- = ces (rx) — : d.r V dt dx ^ ^ v dt (li) dxe cos (r.r) dxe dx V dt Ces relations peuvent être établies directement. En partant des formules (13) il est facile d'obtenir les dérivées partielles de kr, de (p et de a. On trouve, par exemple, en posant s- = i -, d(k7') (?*• 1 , , dt k Œ (ï ro) étant le produit intérieur du rayon efficace et de l'accélération. On en déduit immédiatement les valeurs de e et :§ données par M. Abraham. Il importe de re- marquer que les dérivées partielles des potentiels re- tardés sont liées par des relations linéaires analogues à (14). On a, en effet, la relation dxp _^ qvvLx (jc^cos{rx) cos (ri?) (/cp dx k^r"^ ^*V 0 dt et celles qu'on en déduit en remplaçant x par y et par z. M. Schidlof a réussi à les établir directement. En négligeant les deux premiers termes, ces rela- tions se réduisent à celles dont Lorenz s'est servi dans len°18 de son Eleklronenlheorie (Eneyklopàdie, t. V). Je signalerai encore la relation \ 1 = r-2 1 = _L ^ A _ J -i_ il!^ ) ^ r ^ r kr' i k' ~^ k'c' ) ' DES RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 183 qui, dans le cas du mouvement uniforme, devient ^7 ^17mP~7 La fonction — ne vérifie pas non plus l'équation qui joue, dans la théorie des électrons, le rôle de l'équation de Laplace, car on a, quel que soit le mou- vement de la charge, Pour que le premier membre s'annulle, il faut et il suffit que A: = I , d'où cos (u x) = 0, à moins qu'on n'ait u = 0, Mais on a, en revanche, pour tout r ^ 0, 1 k?' puisque ^ est le potentiel scalaire dû à la charge q. On pourrait, du reste, l'établir directement. Voici, enfin, les relations qui nous seront particuliè- rement utiles dans l'étude du champ de M. de la Rive. On a d'abord, quel que soit le mouvement de la charge, dv dk dr dk \ \ ^ ) dif dz dz d]f \jkr i ^ ^ ^ ^M et les deux relations qu'on en déduit en remplaçant y par z, z par x, etc. I8i SUR LA THÉORIE DRS ÉLECTRONS A PROPOS Dans le cas du mouvement uniforme parallèle à l'axe des X, ces relations peuvent être établies à l'aide des formules de M. de la Rive (/. cit., p. 456). La pre- mière des relations (1 5) devient dy dz dz dy Il importe de remarquer que le premier membre de (16) est le déterminant fonctionnel ou le jacobien . ' de r et A: par rapport aux variables y et z. Ce déterminant étant nul, k est une fonction de r. En effet, on a h— . ^* / . ^ vr ' ' Xa étant l'abscisse du point chargé à l'instant t. Or, Xa ne dépend pas des coordonnées y et z. Nous aurons encore à faire usage de la relation ^"> fer ^- 1 v '"' (''^-^ - (^ - ^) "^ — y 'M et de celles qu'on en déduit en remplaçant xfdivy eiz. Dans le cas d'un mouvement uniforme parallèle à l'axe des x, ces relations deviennent . c/(r./i') d{r,k) ^i^ cos (ry) d(r,k) ^i^ cos (rz) (1 o ) — — = o .* —r; r = ; • "77 T ^^ -, d{x,t) d(y,t) ckr d{z,t) ckr Passons maintenant à l'étude du champ de M. de la Rive. N** 4. — Vecteurs de M. de la Hive. Au lieu de partir des potentiels retardés o? et a, M. de la Rive part des potentiels ^ et —, ce qui re- (19) DES RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 185 vient à faire abstraction du diviseur k. En les portant dans les équations (5) et ^6), il obtient deux vecteurs que j'appellerai e' et V • -^ï- de la Rive les divise par k. Si k était une constante, les vecteurs ainsi obtenus seraient identiques aux vecteurs e et ^ dérivant des potentiels retardés (p et a et on retomberait sur le champ électrique et magnétique dû à la ^ Punktiadung » q. Mais le diviseur k est une fonction de cos (rx) et il n'y a coïncidence que dans le cas où la vitesse de la charge est dirigée vers le point courant P. Désignons les vecteurs de M. de la Rive par (5 et §. On a, d'après ce qui précède, en faisant q= I k r k dl 1 u ^ = -r curl — k r d'où k dx k dt ■ ' k dy * ^* k dz H d^ Il d^ Voyons ce que deviennent les équations fondamen- tales lorsqu'on substitue à e et !^ les vecteurs de M. de la Rive. Prenons d'abord les équations (2) et (4). Le premier membre de l'équation (2) s'écrit Curl a -p ^\ dt Sa projection sur 1 axe des j? est donc —, r^. pnis- iiy dz ' que §j, = 0, ou \ dy dz dz dy J 186 SUR LA THÉORIE DES ÉLECTRONS A PROPOS elle est nulle en vertu de la relation (16). La projection sur l'axe des ^ est ' \ dx dz dz dx / "^ V ^1^ dt dt dz elle se réduit, en vertu des relations (15) et (18;, à UC CCS {l'Z^ la projection sur Taxe des z est de même égale à n^ cos irlj^ Pour que ces deux projections soient nulles, il faut et il suffit qu'on ait en même temps cos (ry) = 0, cos (rz) =: 0, ce qui exige cos (rx) = I . Par consé- quent, la seconde des équations londamentales n'est satisfaite que dans le cas où la vitesse est dirigée vers le point courant. L'équation (4) est toujours satisfaite. On a, en eiïet \ dz dy dij dz et cette expression est nulle en vertu de la relation ( 1 6). On en conclut ceci : puisque la divergence du vecteur § est nulle dans tout Tespace, le vecteur |) est le curl d'un autre vecteur : ^ = curl 2ô (Cf. Appell, Traité de Mécanique, t. 3, p. 20). Pour trouver le ou les vecteurs 2Ô (car il y en a une Infinité), il suffit de rappeler que dans le cas du mou- vement uniforme parallèle à Taxe des x, le facteur k DES RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 187 est une fonction de r et réciproquement. >'ous avons vu, en effet, qu'on a k ^ s (.r — Ja) Or il existe toujours une solution telle que ^y= 0, d'où dy - k dy et par conséquent J ^ dy Or — = . ce qui donne /• a X — Xa' V r\ dk _, f X — XaJ k dy ^ X — Xa Il est permis, du reste, de supposer 2B2= 0, puis- que ôa; = 0. L'un des vecteurs, dont le curi est égal à §, a donc pour projections 2Dx» 0, 0. Un calcul direct montre, en efïet, qu'on a bien ^ = curl 2B. Considérons maintenant les équations fondamentales (I) et (3). Si a, § était le champ dû à la « Punkt- ladung » q, on aurait, pour tout r > 0, (I) CurU-l^ = 0 r' dt (3) cliv e = 0 Aucune de ces équations n'est satisfaite. On trouve, en effet, que les projections du premier membre de (I ) sur les axes des y et des ^ sont toujours nulles. 188 SUR LA THKORIK DES ÉLECTRONS A PROPOS Mais la projection sur l'axe des x est égale à -j div g. r» Or div (J = rrA^' — s). On voit donc que les équations (1) et (3) ne sont satisfaites que dans le cas où /c' — s = 0, d'où la con- dition ces (rx) = - ( 1 — Vs) Nous avons vu, d'autre part, (pie l'équation (2) n'est satisfaite que dans le cas où ces (?\r) = 1 . Pour que les quatre équations fondamentales de Lorenz soient vérifiées en même temps, il faut qu'on ait d'où (i_!!y=,_i£, ce qui exige qu'on ait u = 0 ou II = V Si donc la vitesse u est différente de o, mais infé- rieure à V, les équations fondamentales ne sont satis- faites en aucun point de l'espace. Ce résultat ne doit pas nous surprendre, la solution de M. de la Rive' étant une solution approchée; mais 1 Cf. L. de la Rive, loco cit., p. 440. DES RECHERCHES DE M. DE LA RIVE. 189 j'ai pensé qu'il n'était pas inutile de l'établir par un calcul direct. Ce sont les formules (7) et les équations (5) et (6) qui fournissent la solution exacte dans le cas d'une charge concentrée en un point. En réalité, le volume de l'électron n'est pas égal à 0. Appliquée à un électron, la solution qu'on déduit des formules de Liénard-Wiechert est aussi une solution approchée, et Terreur n'est négligeable que pour des valeurs suffisamment grandes du rayon r. Il serait facile d'évaluer cette erreur dans le cas d'un électron sphé- rique animé d'un mouvement de translation uniforme, car on connaît les valeurs correspondantes des vecteurs principaux. Un problème analogue se pose pour la solution de M. de la Rive. Il ne serait pas sans intérêl de comparer les vecteurs (S et § au champ réel dû à un électron sphérique. Mais l'étude de ce problème sortirait du cadre de notre travail. COMPTE RENDU DES SftANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISK DES SCIENCES NATURELLES Séance du 6 norembre 4907, L. de la Rive. Théorie des isogones magnétiques. — Ed, Bugnion. Anatomie des hémiptères. — Perriraz. Constante cotylédonaire. — J. Amann. La circulation rénale. M. L. DE LA Rive expose la théorie des isogones magné- tiques telle qu'elle résulte de l'hypothèse d'un aimant central. Les isogones de 0 à 20 degrés, vont du pôle magnétique nord au pôle géographique sud, en coupant à angle droit le cercle Z Y et en faisant l'angle w (^angle de l'isogone) avec le cercle .r y ; les isogones de 20° à 90° et de 90° à 180° vont du pôle magnétique nord au pôle géographique nord. LMsogone d'angle V, angle des deux axes, a un ca- ractère spécial et joint les deux pôles magnétiques, et de plus est formée de deux branches qui se coupent. La com- paraison avec les isogones de l'Atlas magnétique de Gauss, montre que le point de l'intersection a bien la situation géographique voulue. Une autre comparaison est fournie par la propriété des isogones d'avoir pour projections sur le plan z y des el- lipses semblables entre elles qui sont très près d'être des cercles à cause de la petitesse de l'angle V. Comme conclusion, l'appro.ximationde l'aimant terrestre fournit des points de coïncidence lemarquables. SÉÂNCKS DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 191 M. Ed. Blgnion parle de l'Analomie des hémiptères avec dessins et coupes microscopiques à l'appui. M. Pehkihaz. Constante cotyb'donaire. — Si l'on appelle longueur d'un cotylédon la dimension qui se trouve dans le prolongement du pétiole et largeur celle qui lui est per- pendiculaire, il existe un rapport entre ces deux valeurs : rapport constant pour les plantes d'une même variété ou d'une même espèce. Il peut être appelé « constante coty- lédonaire >.'. Par l'étade biométrique de la variété de chou donnée dans les catalogues sous le nom de « Chou York petite var. Crot » : d'une variété de salade, d'un « persil frisé » et d'une station de « Stellaria média >-. on peut arriver comme résultat pratique à reconnaître la valeur probable d'une récolte par l'examen des semis dans leur période cotylédo- naire. Cette nouvelle donnée pourra rendre, espérons-le, quelques services à nos agriculteurs et horticulteurs. Pour les détails de mensuration, d'instruments et autres, voir les Mémoires. M. J. Amanx fait une communication sur ta circulation réanU. Il expose les ditîerentes méthodes proposées et esssayées pour juger si l'activité fonctionnelle du rein, cet organe si important pour la santé et la vie. est normale ou si elle est insuffisante. L'évaluation de la vitesse de la circulation rénale a été tentée par von Koranyi, au muyen du rapport entre la concentration moléculaire de l'urine (représentée par la dépression du point de congélation A et létaux des chlorures). M. Amann fait la critique de ce rapport et constate qu'il pourrait être perfectionné en remplaçant le taux des chlorures par celui des sels inor- ganiques en général. En effet, si même l'on accepte l'hypothèse des échanges équimoléculaires dans le rein, qui est à la base des déduc- tion théoriques de von Koranyi, il est difficile d'admettre qu'au niveau du glomérule les phosphates et sulfates alca- lins, par exemple, ne passent pas aussi bien que les chlo- rures. 192 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. On est amené par cette considération, au rapport —, où X est la conductibilité électrique, puisque celte dernière dépend surtout de la concentration des électrolytes. L'étude de ce rapport, déjà proposée par Burgarsky et par Rotli. mériterait d'être reprise et poursuivie. D'autre part, la concentration moléculaire mesurée par A, présente l'in- convénient majeur qu'elle n'est peu ou pas atîectée par les corps à poids moléculaire élevé qui ne se trouvent qu'en faible proportion dans l'urine. Or ces corps à grosses molécules sont précisément ceux qu'il importerait de déceler par l'analyse physico-chimique parce qu'ils échap- pent dans la règle à l'analyse chimique. M. Amann, après avoir fait un exposé succinct de l'état actuel de nos con- naissances sur les phénomènes physico-chimiques qui se passent dans le rein, propose de remplacer la mesure de la concentration moléculaire A par l'indice différentiel de réfraction (^différence entre l'indice de l'urine et celui de l'eau pure à la même température) qui dépend de la con- centration totale. Les principaux avantages obtenus par cette substitution sont : 1° Une plus grande exactitude: beaucoup plus de faci- lité et de rapidité. Le réfractomètre k immersion de la maison Zeiss donne facilement les indices avec 5 déci- males exactes : une seule goutte de liquide suffit pour cela. 2<> Une plus grande sensibilité. L'indice est affecté, en effet, par tous les corps en solu- tion, et l'élévation produite dépend non seulement du poids moléculaire, mais aussi de la structure de la molé- cule. Les corps à poids moléculaire élevé ont une action sur l'indice beaucoup plus considérable que sur le point de congélation. 3*^ La réfraction peut être mesurée à la température du corps (37°j, tandis que, par la congélation, les liquides physiologiques sont plus ou moins profondément altérés. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 193 M. Amann conclut en proposant comme moyen d'éva- luation de la vitesse de la circulation rénale le rapport r~ ou rr- (X conductibilité électrique, m matière minérale. on oit on indice différentiel de réfraction). La valeur de ce rapport s'élèoe lorsque la circulation devient plus rapide, li. s abaisse lorsqu'elle se ralentit. Il faudrait du reste se garder de tirer de ces indications des déductions trop absolues et trop étendues. Il est aussi peu raisonnable de tirer du fait que la circulation rénale est ralentie, l'indication qu'un des reins étant malade doit être enlevé, que si l'on concluait qu'il faut enlever le cœur parce que le pouls est ralenti ! La signification de l'abaissement d'un des rapports ci- dessus est simplement celui-ci. que le rein est surmené ou surchargé et qu'il importe de le décharger, soit par la diète, soit par le repos. Ces indications, dans les mains du médecin éclairé, sont fort utiles et ne doivent pas être négligées. M. Amann montre, par un certain nombre d'exemples tirés de son expérience personnelle, quels services ces recherches de chimie et de physico-chimie biologique sont susceptibles de rendre. Il est vrai qu'il est beaucoup plus commode de les met- tre purement et simplement au nombre des « tromperies et erreurs de la médecine moderne ! » Séance du centenaire dWgassiz, 9 novembre. M. Porchet. Louis Agassiz ; quelques souvenirs de sa jeunesse. — Henri Blanc. Louis Agassiz ; ses travaux en zoologie et paléonto- logie. — Paul-L. Mercanton. Louis Agassiz; ses travaux sur les glaciers. — M. de Tribolet. Louis Agassiz; son professorat à Neuchâtel. — Paul Dutoit et Duboux. Procédé nouveau pour déterminer l'alcool dans les liquides. — Pelet. L'absorption ei l'adsorption — Perriraz. Biologie de la fécondation des Bignonia radicans et grandiflora et Cobeâ scandens. — Maillefer. Biologie florale du genre Incarvillea. Le Centenaire d'Agassiz est célébré, sous la présidence de M. Porchet, président de la Société. Archives, t XXV. — Février 1908. 14 194 SÉANCES Dl-: LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. PoRCHET. président de la Société vaudoise des sciences naturelles : Louis Afjassiz; quelques soitvcmrs de sa jeunesse. M. Henri Blanc, professeur à l'Université : Louis Afjas- .s/.-; ses travaux en zoologie et paléontologie. M. Paul-L. Mercanton. professeur à l'Université. Louis Agassiz: ses travaux sur les glaciers. M. M. DE Thibolet, professeur à l'Académie de Neuchà- tel, membre honoraire : Louis Agassiz; son professorat à Neuchâtel. MM. Paul DuTOiT et Duboux présentent un procédé nouveau de dosage de l'alcool dans les liquides alcoo- liques. Cette méthode est basée sur l'appréciation des températures critiques de dissolution et sa précision atteint 0,05%. tes mêmes auteurs ont appliqué une méthode nouvelle pour doser l'acidité des vins, basée sur la variation de conductibilité pendant la neutralisation. Cette étude per- met d'apprécier dans le distillât du vin des acides autres (lue l'acide acétique, elle sera appliquée directement au vin. M. le prof. Pelet fait une communication sur Vabsorp- tionet l'adsorption. L'absorption comprend les phénomènes de répartition d'un gaz entre une atmosphère gazeuse et un liquide et la distribution d'un corps solide et liquide entre deux solvants ou un solvant et un liquide. Le coef- ficient de partage du corps considéré est. dans les cas X simples, représenté par la formule — = K ou iP désigne la quantité du corps absorbé par l'un des liquides ou le solide et c la concentration résiduelle du corps considéré dans l'atmosphère gazeuse ou le liquide (loi de Henry 1803 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 195 el loi de Berlhelol et Jungtleisch). Dans d'autres cas le corps absorbé se trouve dans un état moléculaire ditférent dans l'un des solvants et le coefficient de partagées! repré- senté par ./• — = K c« l'exposant e est toujours plus grand que un et en rapport avec la grandeur moléculaire du corps dissous dans le sol- vant considéré. L'adsorption est un phénomène d'ordre tout différent. il s'observe entre les corps dissous (et peut-être aussi les gaz) qui sont partiellement retenus et fixés par des corps en solutions colloïdales et par des substances solides, insolubles et amorphes possédant des propriétés caracté- ristiques de l'état colloidal. A titre d'exemple, citons l'acide acétique ou l'acide ben- zoïque retenus par le charbon animal et les matières colo- rantes fixées par les fibres. L'adsorption est aussi représentée par la formule -1 =K mais caractère essentiel distinguant l'adsorption de l'ab- sorption l'exposant e a toujours une valeur plus petite que i. Il est impossible d'admettre que la molécule du corps absorbé se soit scindée en plusieurs parties. Les corps adsorbants au contact de solutions convena- blement choisies s'électrisent tantôt positivement, tantôt négativement, et dans ces conditions adsorberont de pré- férence des corps dissous de signe contraire. M. Pelet distingue deux cas d'adsorption. Le premier ou adsorption éliminable s'observe entre les corps adsorbants et les solutions de cristalloïdes. Dans ce cas le corps adsorbé est simplement retenu, il peut être ultérieurement éliminé par des lavages à l'eau prolongés. L'exemple le plus typique est fourni par les sels employés comme 196 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. engrais fixés temporairement par le sol, mais qui sont enlevés pai- de longues pluies. Le deuxième cas. ou adsorptiou tinctorielle s'observe entre les corps adsorbants et les fausses solutions. Le col- loïde en fausse solution sera adsorbé et fixé sous la forme insoluble par le corps adsorbant et ne peut plus être éliminé par l'eau, mais peut être dissous par divers dissol- vants, tels que les solvants organiques ionisants ou même certaines solutions colloïdales (tannin dans le cas du bleu de méthylène fixé par le charbon). Parmi les exemples caractéristiques d'adsoiytion tinc- torielle, on peut citer la teinture, le tannage, lafillration des eaux d'égouts par le sol, etc. >L Pelet cite parmi les corps solide doués de propriétés adsorbantes, la silice, l'alumine, l'oxyde de fer, le charbon animal et une série de substances inorganiques dérivées d'éléments trivalents, quadrivalents ou polyvalents et dont les oxydes ou sulfures sont susceptibles de former des solutions colloïdales. Les corps dérivés d'éléments bivalents tels que CaCO% BaCO^ MgCO^ BaSO*, ne possèdent pas dans l'état ordi- naire de pouvoir adsorbant nettement marqué. On peut rapprocher des phénomènes d'adsorption. une foule de faits encore mal expliqués : dans l'analyse, le dosage constamment inexact et souvent critiqué du tannin par l'iode ou du tannin par la poudre de peau, en chimie organique, la formation de complexes iodés et soufrés des substances colorantes basiques et des alcaloïdes MHIId?, (M)^H^S.Sj7i. La présence du soufre dans la laine, ensuite d'études plus complètes, pourra probablemement être considérée comme un cas d'adsorption. En chimie biologique les cas d'adsorption se rencontre- ront aussi en grand nombre et, après l'école de Francfort (Bechhold), on peut rapprocher de l'adsorption les phéno- mènes caractéristiques présentés par les agglutinines et la sérothéraphie, il en serait de même du traitement de la maladie du sommeil (Koch, Nicolle) au moyen de cer- taines matières colorantes directes du groupe de la ben- zopurpurine. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 197 M. Perriraz. — Biologie de la fécondation des Bupionia radicans et grandiflora et Cobeâ scandens. Le Bignonia radicans croît au bord de notre lac. en pleine terre ; il porte des fleurs rouges, allongées en tube, pourvues de 4 étamines ; il y a didynamie. On remarque chez cette plante un mouvement très net des lèvres stigmatiques au moment de la fécondation. Il en est de même chez Bigno- nia grandiflora; chez ce dernier la fleur est plus ouverte et moins allongée ; elle présente des variations saison- nières dans sa coloration : chez nous cette bignonaciée ne porte pas de fruits. Le développement des étamines de Cobea scandens présente quelques particularités intéres- santes au point de vue biologique, de plus l'autoféconda- tion est impossible. Un pied de Cobea a donné des fleurs anormales, fait probablement dû à une action cryptoga- mique. (Voir aux Mémoires.) M. Maillefer. Sur la biologie florale du genre Incar- cillea. Les stigmates des Incarvillea sont formés de deux lames; si l'on exerce une pression sur une de ces lames en la i-epliant en arrière, la lame irritée vient, en environ 4 secondes, s'appliquer contre l'autre. Les étamines d'7/t- carcillea Delacayi sont pourvues d'un mécanisme curieux de dissémination des grains de pollen. Les loges ont la forme générale d'un cône dont la grande base serait du côté du connectif; la face du cône regardant en bas est renflée en une vésicule piriforme creusée en son centre d'une dépression. Un poil très rigide est inséré sur l'extré- mité distale du renflement. Ce dernier se continue en une carène formée par les deux lèvres de la fente du sac pol- linique. Si Ton exerce une pression sur le poil en allant du con- nectif vers l'extrémité de la loge, le poil fonctionne comme un levier et soulève la partie déprimée du renflement en même temps qu'il exerce une pression sur les lèvres de la fente qui s'écartent l'une de l'autre et sur le pollen qui vient en petite quantité entre les lèvres. Si la pression sur le poil cesse, la dépression se reforme brusquement en 198 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISK. comprimant lair à rinlérieur de la loge; cet air projette le pollen compris entre les lèvres de la fente jusqu'à 2 cm. de distance. Les connectifs des étamines sont munis d'un appendice qui entoure le style par derrière, donnant ainsi au système des quatres étamines la rigidité nécessaire. La fécondation croisée de /. Delacayi est donc assurée comme suit : Un insecte entrant chargé de pollen d'une autre Heur frotte de son dos contre la lame inférieure du stigmate, y dépose du pollen et immédiatement la lame se rabat contre l'autre. L'insecte fait ensuite fonctionner le mécanisme des anthères, arrive au nectaire situé autour de la base de l'ovaire et ressort saupoudré de pollen sans pouvoir en déposer à nouveau sur le stigmate, celui-ci res- tant fermé pendant 15 à 20 minutes. L'autofécondation est donc absolument impossible. Incaroitlea Olgae a de même des stigmates irritables. Les étamines présentent la même conformation que celles de /. Delacaiii ; mais elles ne sont pas liées au style. Le système des étamines ne présente pas la rigidité néces- saire au bon fonctionnement du mécanisme de soufflet. La plante s'y est prise autrement, La fente s'entr'ouvre à la maturité et l'insecte en passant reçoit sur son dos le pollen que les secousses de l'anthère qu'il provoque font tomber. La dépression soufflet, quoique très marquée, n'a donc pas de fonction. Séance du 4 décembre. Albert Brun. Les phéQOinèaes du volcanisme. — C. Strzyzowski. La cryoscopie et sa valeur chimique — Moreillon. Le rouge de>> sapins. M. Albert Brun, de Genève, expose ses recherches sur les phénomènes du volcanisme^. M. C. Strzyzowski parle de la cryoscopie et de m caleur chimique. Il est hors de doute que la cryoscopie. qui est essentiel- * Voir ci-dessus, p. 146. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 199 lemenl une méthode de laboratoire, a rendu à la médecine, au point de vue biologique, certains services. Grâce à cette méthode d'analyse, on a pu plus facilement aborder l'étude délicate de la concentration moléculaire des humeurs et des sécrétions et confronter ainsi à l'état de santé et de maladie les pressions osmotiques de ces différents li- quides. Outre qu'elle a fourni sur la fonction rénale des rensei- gnements intéressants, cette méthode a néanmoins permis de constater aussi que dans nombre de cas de physiologie pathologique, les processus vitaux sont d'un ordre beau- coup plus compliqué qu'on ne le croyait auparavant. (^Exemples : urémies, certaines néphrites, etc., etc.) Aussi, en clinique, les appréciations si optimistes for- mulées dés le début sur la grande utilité de la cryoscopie. ne se sont nullement justifiées dans la suite. Tous les cliniciens de marque sont d'accord pour recon- naître aujourd'hui que la cryoscopie présente de très nom- breuses lacunes ', et qu'en matière de clinique ses résultats ne doivent être utilisés qu'avec ta plus extrême prudence^. ' Ces lacunes sont : la précipitation fréquente des urates des urines concentrées : la dissociation électrolytique des sels inorga- niques en ions (une solution de 2 o/o d'urée (M = 60) produit un J = — 0.65', tandis que celle de 2 "/o de NaCl (M = 58..5) un J = — 1.2''; l'abaissement relativement faible du J pour des corps à poids moléculaire élevé; le grand écart entre le maximum et le minimum du J dans les limites physiologiques (= — 0.87^ à — 2.71°) — puis le fait de Pinconstance de la composition et eo ipso de la concentration urinaire, laquelle peut varier du jour au lendemain sous l'influence des causes endo- et exogènes très di- verses (excitations nerveuses, ingestion des boissons, effet du froid et du chaud, régimes, etc., etc.). Tous ces facteurs, en s'accumu- lant, deviennent facilement une source de sérieuses erreurs. - Consulter entre autres : « Lehrbuch der Klinischen Unter- suchungsmethoden und ihrer Anwendung auf die spezielle iirzt- liche Diagnostik » de MM. Eulenburg, Kolle et Weintraub, 1904, Tome I, p. 628 ; — « Lehrbuch der Klinischen Untersuchungs- Methoden » de M. Sahli, professeur de clinique médicale à la Fa- 200 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Quant à la plupart des autres méthodes pliysico-(diimi- ques, telles que la détermination de la conductibilité élec- trique et de l'indice de réfraction ^ ces méthodes sont cer- tainement très intéressantes au point de vue scientifique et philosophique pur. Mais leur valeur indiscutable au lit du malade reste encore à démontrer. Il est vrai qu'il est beaucoup plus commode de mettre ces procédés d'investigation purement et simplement au nombre des méthodes dont les indications, entre les mains du médecin-chimiste éclairé, sont fort utiles et. en aucun cas, ne doivent être négligées! Sapienti sat..A M. MoREiLLO, inspecteur forestier, parle du lioiiyc des mpim. Dans une note à l'Académie des sciences de Paris et reproduite par nos journaux. M. Bouvier mentionne des dégâts causés aux forêts de sapins blancs du Jura français, par un insecte ou un champignon parasitaire qui occa- sionne la mort de ceux-ci. Cette maladie, désignée par lui sous le nom de « Rouge des sapins», a causé un grand émoi. Deux forestiers suisses, MM. Fankhauser et Pillichody, de Kerne. prétendent que cette maladie du « rouge » n'est qu'une suite de la sécheresse des années précédentes et qu'il n'y a pas lieu de s'émouvoir autrement. culte de médecine à Berne, 1905, p. 583 et la « Klinische-Diag- nostik innerer Krankheiten » de Jaksch, professeur de clinique médicale à l'Université allemande de Prague, 1907, p. 343. ' Il n'est pas complètement inutile d'indiquer ici qu'antérieu- rement à M. le D"" J. Amann, d'autres chimistes ont utilisé le ré- fractomètre pour déterminer l'indice de réfraction de l'urine. Voir : A, Srubell : « Ueber eine neue Méthode der Urin- und Blut- untersuchung ». Deutsch. Arch. f. Klinische Medizin, 1900, Tome 69, p. 521-541. H. Malosse : « Sur quelques constantes phy- siques de l'urine ». Thèse de Montpellier, 1902. Guye et Bogdan : « Méthodes rapides pour l'analyse physico- chimique des liquides physiologiques ». Journal de Chimie phy- sique. Tome I, 1903, p. 379. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 201 M. Henrv. professeur à l'école forestière de Nancv. clans une note du 'iS octobre 1907 à l'Académie des sciences, mentionne que les sapins du Jura français sont attaqués par un champignon parasitaire, le Phoma nbietina de R. Hartig. ou plus exactement par Fusicoccum abietinuw Prilleux et Delacroix. Au commencement de novembre 1907. M. Moreillon re- çut de La Cure (Suisse) un ballot de branches de sapins blancs attaquées par ce champignon et. quelques jours plus tard, un envoi semblable du Brassus. La maladie a été observée jusqu'aux environs de Sainl-Cergues. M. Moreillon a eu l'occasion de faire les constatations suivantes lors d'une inspection locale dans les forêts et pâturages des environs de La Cure, à l'altitude d'environ 1200 m., sur un plateau calcaire, rocailleux, où il tombe par an 1577 mm. d'eau en 151 jours, qu'un certain nombre de sapins de tous âges, hauts de l à 20 m., avaient jus- qu'au 20 % de branches attaquées par ce champignon, principalement aux arbres des lisières exposées aux venls chauds et humides de l'ouest, que peu d'arbres étaient at- taqués au centre des peuplements et point aux expositions nord-est : quelques jeunes sapins avaient des tiges sèches à 2-3 m. au-dessus du sol ; pas remarqué de dégâts aux tiges et branches ayant moins de un mètre de haut. La maladie se manifeste sur les branches, rarement sur les tiges des sapins, dont elle fait périr le tiers antérieur. L'infection a lieu très probablement à la fin de l'hivei', au moment de la fonte des neiges par les vents chauds et hu- mides de l'ouest. Les couches superficielles du bois sont attaquées par le mycélium sur une longueur de 5 à 8 cm., ce (]ui provoque la formation de deux bourrelets caracté- ristiques aux extrémités de cette partie nécrosée. Les spores du champignon ont deux gutules. La maladie causera-t-elle la mort des sapins attaqués ? Très probablement pas, le 80 *^/o des branches restantes étant suffisant pour entretenir la vitalité des arbres atta- qués. Par contre, le développement des boslriches et par- ticulièrement celui du sapin blanc, le cryphalus piceœ Ratz, ^02 SÉANCES DK LA SOCIÉTÉ VAliDOlSE. est à redouter, car s'il venait à prendre une grande exten- sion il pourrait Olre la cause de la disparition du sapin Idanc. d'ici à un grand nombre d'années, c'est vrai, el compromettre ainsi le rajeunissement de l'épicéa et du sapin. Que faire pour arrêter, dans la mesure du possible, la propagation de cette maladie? Couper et brûler de suite les branches attaquées, afin de détruire sur place les champignons parasitaires et les bostriches. Assemblée (jénéralc du JS (lécenibre. Denis CnicUet. Recherches sur les Ustilayinées. — Mercanton . ()bservations-eu 1907 aux nivomètres d'Orny et del'Eiger.- Pelet. Théorie colloïdale de la teinture. — Perriraz. Bouteille servant, renversée, de bordure k un massif de lieurs et contenant une végé- tation exotique. — Bieler Fragment de bois de cerf. M. Denis Cruchet, pasteur à Montagny, expose ses re- cherches imjcolo(jiques dans la région qu'il habite, spécia- lement sur les (Jstilaginées. M. Mercanton expose, avec graphiques à l'appui, les résultats des observations faites en 1907 aux nicomètres d'Orny et de l'Eiger. Il a établi un nivomètre du même type au glacier des Diablerets (3000 m.), sur la route des touristes montant du Zanlleuron au sommet. Cette échelle, en traits rouges équidistants de 50 cm., est numérotée en chiffres régressifs de haut en bas à par- tir de 90. Les touristes sont invités à noter le numéro du trait émergeant immédiatement de la neige. M. Mercanton indique ensuite les premiers résultats des études de l'enneigement sur la route du Grand-St-Bernard, qu'il poursuit avec M. F. -A. Forel depuis trois hivers. D'Orsières à l'Hospice, une quinzaine de poteaux télégra- phiques équidistants de quelque 2 kilomètres sont munis d'une graduation métrique. Les postillons notent chaque l*^*" et Ib^e jours du mois la hauteur atteinte par la neige le SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 203 long du poteau. MM. Forel et Mercanton saisissent rocca- sion qui leur est offerte ici de remercier l'administration des postes et télégraphes de l'arrondissement pour leur collaboration obligeante. Les résultats de ces diverses études de l'enneigement sont consignés in extenso dans les « Rapports annuels sur les variations des glaciers suisses » par MM. Forel. Lu- geon et Muret (Annuaire du Club Alpin Suisse). M. Louis Pelet expose sa théorie coUo'idale de la tein- ture, puis il donne les résultats d'analyse chimique, obte- nus en collaboration avec M. Wild. de certains bronzes lacustres qui lui ont été confiés par M. Schexk. M. Pekhikaz fait circuler une bouteille de limonade, ser- vant, renversée, de bordure à un massif de lleurs et dans laquelle a cru. emprisonnée, une véfjétntion erotique. Enfin M. Bieler présente un assez grand fragment de bois de cerf, trouvé avec d'autres fragments dans une ca- verne du .Tura (Genollier). Cette caverne commence par un conduit presque vertical de 1 m. 80. puis elle s'étend horizontalement avec 6 m. environ de longueur. On peut supposer qu'elle élait le re- paire d'un ours qui y apportait ses provisions dans le temps où il y avait encore des cerfs dans la contrée. Le même membre présente un moulage de cornure de connochètes taurinus, sorte d'antilope (inou de l'Abyssinie. dont l'original, rapporté par M. A. de Lessert. est au Mu- sée agricole. Bien que. à première vue, cette cornure ressemble à celle d'un bovidé, elle en diJère en ce que la spire des cornes est comme celle des antilopes. Cet échantillon est destiné au Musée zoologique can- tonal. BIJLLETIIN SCIKNTiFlQUE PinsinlK 0. Manmlle. — Les décolvektes modehnes en physiquE; un vol. de 186 p. avec 32 fig. intei'calées dans le texte. Librairie scientiliqiie A. Hermann, Paris, 1908. Sous ce titre : Les découoerles modernes en phijsùjiie, tenr théorie et leur rôle dam l'hypothèse de la constitution élec- trique de la matière, M. Manville fait un exposé très clair, très concis et très suggestif des questions les plus ac- tuelles de la science contemporaine et des conclusions théoriques qui en découlent quant k l'essence même de la matière. Il nous suffira de donner les têtes de chapitre pour faire comprendre le plan du livre que nous annonçons ici et qui sont : les décharges électriques à travers les liquides, celles à travers les gaz, l'ionisation des gaz, l'électron, introduction à la théorie électronique de la matière, la radioactivité induite de la matière, la théorie électronique de la matière. « La mécanique d'hier », dit l'auteur en terminant, «. voulait expliquer les phénomènes physiques et, en par- « ticulier, les phénomènes électriques par la matière et « son mouvement. Ce but, elle ne l'a pas encore atteint. « Confiante en ses vues nouvelles, la mécanique d'au- « jourd'hui veut, au contraire, tout expliquer par l'élec- « tricité et son mouvement. » Il se borne à exposer les faits expérimentaux sans se prononcer entre les deux théories. CHIMIE. A. BlSTKZVCKI ET L. MaUHON. ANOMALIES DANS LA CONDEN- SATION DE l'acide BENZILIQLE AVEC LES HOMOLOGUES Dl BENZÈNE. {Her. der D. Chem. Ges., t. 40 (1907), p. 4060; Laboratoire de Chimie 1 de l'Université de Fribourg). Bislrzycki 8t Wehrbein ont montré précédemment que l'acide benzilique se condense facilement avec le toluène, CHIMIE. 205 en présence du tétrachlorure d'étain. pour donner de Vacide diijhemjl-p-tolijlacétiqiœ {Cm')2C{CmH:i{')C00E; la réac- tion est analogue avec le m-xylène, mais en revanche, en voulant opérer avec l'éthylbenzène. les auteurs ont cons- taté (ju'elle se passait différemment. Les expériences qu'ils ont faites à ce sujet et dont le dé- tail est consigné dans leur mémoire, leur permettent d'en tirer les conclusions suivantes : L'acide benzilique montie des tendances à la condensation très différentes envers le benzène et ses dérivés monoalkylés en présence de tétra- chlorure d'étain. Tandis qu'il fournit exclusivement (au- tant que cela peut être décelé) avec le benzène et le to- luène les acides acétiques triarylés, il ne réagit presque pas avec le cumène. mais dans ce cas il est transformé en acide diphénylacétique. Ce dernier prend naissance aussi, en même temps que des acides tertiaires, au moyen de l'éthylbenzène et du n-propylbenzène et dans ces deux cas la formation de l'acide diphénylacétique est favorisée, si l'on étend avec du benzène les produits mis en réaction. Fr. Fichier, J. Frœhuch et M. Jalon. Sur le I-méthyl- 2 AMINOPHÈXE-4-5-DnHIOL. CONTRIBUTION A LA CONNAIS- SANCE DES COLORANTS SULFINE-AZOÏQUES. (BeV. deS D. ChCiU. Ges., t. 40 (1907), p. 4420-4425. Bâle, Laboratoire I de l'Université.) En se basant sur la connaissance actuelle des colorants au soufre d'après les travaux de Friedlânder et Mauthmer, ainsi que de H. -A. Millier entre autres, les auteurs se sont proposé de préparer une matière colorante azoïque aussi simple que possible, renfermant deux groupes mercapta- taniques, pour l'étudier au point de vue de ses propriétés tinctoriales ; ils espéraient obtenir un effet particulière. ment favorable en introduisant les deux groupes ci-dessus en positions « ortho » . Ils ont donc piéparé en partant de l'acide 2-nitro-4-aminotolylsulfonique, par des transforma- 20H BLLLKTIN SCIENTlFloUK. lions successives, le ^ -nic'thul-^-dwinoiihhie-j-.'t-dithioi lequel renferme les groupes H S dans les positions voulues: CH' HS'\J SH En copulanl avec la |j naphlylamine le dérivé diazoïqiie de ce composé, les auteurs ont obtenu un colorant qui se dissout en rouge foncé dans le sulfure de sodium et qui se [i\e sur le colon non mordancé en un rouge solide au la- vage: ce colorant n'est toutefois solide ni à la lumière ni aux acides. Il n'en résulte pas moins que les deux groupes mercaptaniques en -^ orlho » ont conféré au dérivé azoïque étudié par les auteui's les caractères d'un colorant au soufre. H. HuPE ET E. BisoLT. Sur l'acide P-phénylcinnamioie (AC[DE p-p-DiFiiÉ.WLACRYLiQUE). (Bev. d. D. Clum. Ge»., t. iO, p. 4537 : Bàle, Laboratoire II de l'Université). L'acide ci-dessus, déjà connu, a été préparé par une nouvelle méthode qui consiste à additionner l'éther bro- macétique à la benzophénone en présence de zinc, ce qui donne Yéther cilnjlUine de l'acide ^-ory-^-phémjlhydrocin- namiqne: C6Hs>^t —1 « - -' 1 00 CO iC »o C) ^ — ta ï6 z »o •o -o e -i^ t: '» ^ ■» >< ^f -^ OOOOOOVDVDC)C:OO'C:OCO'»OOOOCO~OOOC?sri'>0'Z) ::= r O— OOOVOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO'-OOOi OOOOOOOiOOOOOOOOO-OOOOC-OOOOOOOïOlOO» OC0C:00 — :3iOC)OOOOOOOC>OOOC.OOOOOOOOOO o. g» ce (^ lO lO -o ^ >o o -^ cji -c c. vj I- x ce o (^ — f I- <—i irî ^-i ce — « r. <- ^ '>> © ^ Gs> to o Oï -f co o eo "^i ri Tf< T -ti -H o '-i ->> r-H — < -H -f ce *>< '^f G-J --^ -H 1- »o 10 »o 1— ( -H ce a; a> «D ai • • • • 0) 0) (j; m • • • !^ -^ ï5 y • -^ «^ 1^ «vr t- C/i (/j ^ Ci .— ( <>> <>* O CZJCO (/} f/J co a a ;^ï^aa ■GO a /^ ï^ Z C/5 a CO ^KTâm'JK/i^liW.^'Xl'Tu^^ m <^> aa c/2 ;^ /<; a z a ac» ZZZ7Dc^cO!/)a co ;/j çys Z cA> Z ^ tn (/:> (n (n ^ ^ ^ o-H-^-^r— (^^Oi— <'»oce'-H>-H aa . 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Les 3 et 8. très fort vent. Les 9, 10 et 11, neige: très fort vent le 11. Du 26 au 31, forte bise : neige le 27 et le 28. H > 3; < SI fi I H Z H < D Neige Hauteur (24 h.) • ~V ■<»*'» • -T<.J. 6 ■* ■< . . Ci ce '>* 1 1 i^ : : : : • : :2d^^ : : : ! : : : i ' : ! • : ! :- i^ • • II 0 ci :j. ->> 0 c 0 0 «- 0 0 70 0 0 0 0 - c ->> = r -r r 0 :r - 0 >> -. ce -X ...t 0 c. 1 1 .a aJOOOOOf^OOOOOOOOOG^OOf^OOOOOlOOOOOO Oi >>* 09  ^ O^ j ja t- 0 -^ 0000 if^ 000 000000 — -o — oocï^o—it- 00 00 • 1 ce ^ > c ri a S 0 a • r> — . ce — ' — — '>i X — ■>/ 'M 7-» — < — . — . — « — ^- — — . — . ,— — , ^^ _ 7., — -;v^ -j, -;>, -vj • •• • ••>«■ •• • > •» «^ «"^^ •'►►►►K- •••► '^ ••» ■*^ "V ■<* 'V^ Wi^ "V^ ''V ■** 'V 'V 1-^ É*^ rf«* M^ ■** •'-J^ "V"^ '"t"^ — »^ '^^ .-K» "V^ "V^ _-•* r -y -1 ^"» •'-> •-•* f-T «--^ 1 '^^ — ' '>* -^ —< -H <>i ce ">/ '^> et <>> -^ -H — ' ^^ — w ~< F-H r^ '>> -^ ,— . ,-H (>^ (>^ ce — < •» — < ■ri y3Zc»ZaiZ(/);/}ZZ:/ic/)c/:î/jc/j2Zc«ooZc/)Zy3a;ZZZZZKZ oji— ice— <'^<^*'^*ce — ^-5^(N^-^— <— icvii— i^H-H— « — ?g!— i^H'NcctN'XOiOi O) Z c^ Z c» Z Z y} Z Z ry) j/) cy:^ c/i j/3 Z Z Z r^ ^ r/} Z Z O) Z Z Z Z Z Z Z 1 1 Si 1 1 1 1 «ri-HCC-^— <-H'>»(>7'»(î>i— <;>i— H-H— «-«-H^-H-^T.».— (— --H-^^-^C^»ce-^S^>'>*'>i • ■ ■ •• •■•• •«• • •••• ^ ^ S^ a> -' -:> ^ a :=2 ?; bî ^^ 'i^ a :=: -^ ?: i^ ?: a ii ^ ^ a a g a g M /: z y: z y: Z Z y? y Z Z r^ y^ (/: r> z z Z y y y: z z /: Z Z z Z z z z 1 1 N B H «: . {^ vD ce »o QO c^ 0 0 0 lO 0 0 o> <^ — H ce Oi — « Ke »- ^ 0 0 ce lO ce 0 '^> 0 Oi -^ e • 1 1^ cv 0 ce -O ■-£> lO 00 '^> 31 •£> X) 0 -^ -^ — < — ■» 0 00 ei T^» — ' '>i — -^ O; ^ lO ■» oj ^ lO Le *o ' 0 — < 0 0 O: X © -r 0 — -T 0 0. — ' ce -jo te le ce 0 0 -f vc 0 lO 0 0 0 ue 1 -j; »- 0 0* — -r; x' 0 ft -^j — --c •-' 0 0 0 Oî 0 co «^ cï -^ 0 0 0 0 lO <;- ce to co "^ lO Le •:= -^ 0 -o Le — ^ ne -o —■ 0 «^ ^^ -o -r; j- -jr -^ 0 (^ t^ r- f^ '- -O lO ue »o ue RIQUE 500™ me Ecart ay. )B. la norm. ^^<^'^>ce'ce'^)^^ce (iBOioo503iOOCïX>t^ — — < ©rioc-f'rjoiiot^ oto • g -T '>j — 1 0 '■t" lO — — © -O <>> .0 *— Ci 0 Ci O; 0 X) !■- r; ■; cr. 0 0 0 -o 0 0 ce — ' ^111 H--l--H-t- 1 7 1 -(— +- -f- -4-+^ H- H- -H H — 1 — I--J--1--4--4- -(--l--t- 1 1 1 . ce O -^ '-O "O le O. O '* (N x» o — c; o o x <^ to o o (g^ t^ to -^ a ifi ^^ ><^ i~'^ ce • -f '-0 Pression atmosphe s î-^ X o* -i lO -ri ->> — * © uê ce r^ aô d — o* o' — C5 X — < :? ^ — • — ' o i;- -; ce r- co iC Le 'O -o --C -Tî --O ue «0 ic *o -jd -c i^ *— t^ r- «^ -.c -r (-- t» r^ / - r^ f^ '-o -.o t<^ to to 1 À .-^ifï — — 'ceceieocex)t^QOOiooo{^'>»o»'wx-f-H.-^oociOscer^ .Ci ef^CsOCeOOOO— <#-»f5t^Ô — — 1— ' — -hOX'N— '— ^'>>'-^OîO»-ceXX lO Le -rï -JD -o --O '-O lO i.e lO x> -^ j^ i^ ^- «^ <^ r- -o -o j^ f^ »-^ r^ t- i^ --o lO in ta un -H .a o (^ -o i «^ o -^ — ' lO -c ce — ' o Le ce *r) o -H — . :r. -^ — Ci X — 1 — o — o — 1 r^ <>> ce (^ -» ^ lO lO o 'O --O -r; *-D le le ic -iC *c o «^ »■- -o t^ *- -o -o r-" ^- t^ f- r- r- '-c :c iC lO .o ^ . o -f o ce X 'O Ci *o ce X ce ce X » ■>* 00 o o '>^ t - '^ X le X ce — ' ue oc >> <— X ice t- if^î^oo-f'0-t<-t>-^*£)'^o— ve -c r^ ->» Ci o — i ^H ^^ -w -H F-H ^H .-H ^H -H — T>> ->> o> '>/ ->> r> '>> ->> 'N T^ ce ce 1 ''^' QO O Ci M > < t as H Z H < (fi o o Z z •< a: -t! z o < X es -^ lO ce lTÎ o K- -* o OO o X o ce »0 o -^ {^ ce -jO T*» Ci lO K-:! oc -t" lO o ca X) o « C". ~ ~. ■■— vr ce X o Ci. o -/: -r; — ce ce ue -r i-- i^ t^ x o »o ic »o -o o Ci ce Oi go i lO i.-î ->> o '>» t^ »o o -c c; ce o X <# o ->> o o i« o ce cb o .e ■>> X o co -1- f- 0^ 'O X X 7' ce P-^ ce '~ -c X -* — «. — < — ce ice lO -c 'O '>> ce ce -r -v c -t* ? — f '>j X) s ■ — m c-a es — — c- ■>/ r. 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Moy enno. 7 h. lu. 1 1..8. 9 h. a. 7-I-1 + » • - ' + »+ ~\« • • • O • l" décade - 10.61 - 8.63 - 10.88 - 10.04 - 10.25 2' - 5.49 - 3.15 - 4.56 - 4.40 - 4.44 3« . — 6.85 - 4.60 - 7.28 6. 24 - 6.50 - 3.43 / .06 6.87 - 7.04 Dans <;e mois lair a été calme 0 fois sur 1000. NE 82 Le rapport des vents — -— = -— - = 1.32- Pluie et neige dans le Val d'Entremont. station Martigny-Ville Orsièves Bourg- St-Piene St-Bernard Eau en millimètres Xeig'e en centimètres.. . . mm 21-0 J2em mm 19-2 4cm mm 226 19e m mm 427 390™ NOTICE COMPLÉMENTAIRE SUR L'ORIGINE DES NUANCES VERTES DES EAUX DE LA NATURE PAR W. SPRING J'ai montré il y a quelques années ' que la disssolu- tion de sels de calciuui dans l'eau, en particulier celle du sulfate ou du carbonate acide, ne change en rien la couleur bleue, propre du liquide. L'origine des nuances vertes des eaux de la nature, ne doit donc pas être cherchée dans la présence des composés calci- ques, comme le fait M. d'Aufsess, dans son travail sur la coloration des lacs'. D'après mes expériences, les sels calciques blancs ne font virer au vert la couleur bleue de l'eau que s'ils forment une solution qui n'est pas optiquement vide. Alors, il y a diffraction de la lumière sur les fines particules suspendues dans le liquide et il se produit des tons jaunes ou bruns, plus ou moins foncés, suivant l'épaisseur du trouble, qui, par leur combinaison avec le bleu, engendrent diverses nuances de vert pour l'œil de l'observateur. Ce phénomène est ' Archives des Sciences phys. et nat., 1905, t. XX, p. 101, « Ibid., 1904, t. XVII, p. 198. Archives, t. XXV. — Mars 1908. 16 218 NOTICE COMPLÉMENTAIRE SUR LORIGINE DES évidemment indépendant de la couleur propre des sels dissous ainsi que de leur espèce chimique. J'ai fait voir, en outre, que la présence des sels cal- ciques dans l'eau, loin de modifier le bleu de l'eau, le protège, au contraire, contre les altérations provoquées par les substances colorées naturelles qui se rencon- trent le plus fréquemment. Elle détermine, en effet, l'élimination continue des combinaisons ferriques et des matières humiques à la présence desquelles sont dues nécessairement les couleurs foncées, jaunes ou brunes, des eaux naturelles. En résumé, à mon avis, les nuances qui différent du bleu, auraient une double cause. D'une part elles seraient la conséquence de la présence de matières colorées par elles-mêmes et d'autre part elles seraient dues à la présence, dans l'eau, d'un trouble d'une finesse telle que la diffraction lumineuse se produit. On sait que celle-ci n'a lieu que si les dimensions des particules du trouble sont de l'ordre de grandeur des ondes lumineuses. Il est bien entendu que la puissance relative de ces deux causes sera en rapport avec les circonstances locales : si elles manquent toutes deux, ou si au moins elles se trouvent fortement atténuées, la couleur bleue de l'eau apparaîtra avec plus ou moins de pureté. Bien que cette théorie, si simple, se trouve basée sur des observations et des expériences nombreuses, elle n'a pas eu la bonne fortune de rallier tous les savants. Ainsi, par exemple, le D' F. E. Bourcart, dans son beau travail sur les lacs alpins suisses' re- ^ Genève, chez Georg & Cie, 1906. NUANCES VERTES DES EAUX DE LA NATURE. 219 connaît comme seule cause des nuances vertes, la présence dans l'eau, de substances colorées, jaunes ou brunes, principalement des matières humiques. Il attribue à une « erreur d'expérience » la conclusion que j'ai tirée de mes recherches au regard du rôle joué par les troubles de l'eau. Il objecte que le trouble des liquides que j'ai manipulés n'a pas rendu l'eau verte à la suite d'un phénomène de diffraction, mais simple- ment parcequ'il était formé de matières organiques qu'il assimile, gratuitement, je dois le dire, à des matières humiques quant à leur couleur. Son objection se base sur ce que j'aurais observé que le résidu blanc de l'évaporation de l'eau renfermait des matières or- ganiques, puisque, pendant la calcination à laquelle je l'avais soumis, il a perdu pendant un instant, de sa blan- cheur. « C'est sans doute à ces dernières (aux matières « organiques), dit M. Bourcart, qu'il faut attribuer la « teinte verte des liqueurs mentionnées, d'autant plus « que l'auteur reconnaît lui-même l'extrême puissance « colorante des matières humiques ». Mon intention première avait été de montrer la mé- prise de M. Bourcart dès le moment où j'eus pris con- naissance de son travail et d'empêcher, de la sorte, qu'une erreur ne s'accréditât; mais j'ai cru cependant préférable d'examiner plus complètement la question et de contrôler, par des expériences nouvelles, la valeur de la proposition qui a suggéré, en somme, l'objection prérappelée. On s'en souvient, lorsque Soret et Hagenbach eurent fait voir que la lumière des lacs est polarisée, on a attribué tous les phénomènes de coloration des eaux à la diffraction. La raison du bleu de l'eau était '220 NOTICH COMPLÉMEiNTAIRK SUR l'oRIGINK DES ramenée à celle qui était admise alors pour le bleu du ciel. Les recherches que j'ai faites m'ont montré, alors, que l'on avait été trop loin et que la couleur bleue de l'eau, n'avait pas la diffraction pour origine ; celle-ci pouvait, tout au plus, donner des teintes jaunes ou brunes à la lumière transmise, teintes qui devaient coopérer avec celle des matières brunes naturelles à l'altération du bleu, voire à sa suppression. Plus récemment, M. d'Aufsess a étudié speclropho- tométriquement la couleur des lacs et il est arrivé à conclure « qu'on ne peut assimiler en aucun cas la couleiH' de l'eau à la couleur d'un milieu trouble^ ». La diffraclion est donc complètement remerciée et nous nous trouvons à l'opposite de l'explication première. J'ai tenu à m'assurer si, cette fois encore, on n'a pas trop versé dans l'absolu et si la vérité ne se trouve pas entre les solutions extrêmes. La réalisation des expériences projetées à ce propos, a tardé plus que je ne l'eusse voulu, pour des raisons étrangères à notre sujet et force me fût de remettre jusqu'à ce moment les observations que je désire présenter à M. Bourcart. en même temps que la relation des faits qui établissent que vraiment on ne peut dénier toute influence à la diffraction dans le phénomène de la coloration des eaux. M. Bourcart s'est mépris quand il a pensé que les matières organiques dont j'ai signalé la présence, lors de la calcination des sels calciques retirés de l'eau à la suite de l'évaporation, se trouvaient dans le liquide au moment de V observation de la couleur des solutions . ' Archives (loc. cit. p. 196). NUANCES VERTES DES EAUX DE LA NATURE. 221 J'avais formé des, sels de calcium, au sein d'eau opti- quement vide, à l'aide de cliaux résultant de la calci- nation, dans le moment même, de spath d'[slande. Il ne pouvait donc être question alors de matières orga- niques ; mais celles-ci se sont introduites dans l'eau après la constatation de la couleur, pendant les mani- pulations qui ont précédé et accompagné l'évaporation entreprise pour mettre à nu et pour reconnaître la nature du trouble de l'eau. On sait depuis longtemps qu'il n'est pas possible de transvaser de l'eau dans un air renfermant des matières organiques sans que celles- ci ne se trouvent en partie entraînées. Tvndall nous a déjà instruits à ce sujet. Les vestiges de matières orga- niques dont j'avais constaté la présence après lévapo- ration qui a duré près d'une journée entière, sont un accident postérieur au moment de l'observation et par conséquent sans influence sur celle-ci. Au surplus il a été établi par mes expériences, que le trouble ultrami- croscopique de l'eau ne pouvait être formé que de silice. Il y a plus. L'objection de M. Bourcart postule que la présence des matières organiques, dans l'eau, entraî- nerait toujours l'apparition d'une couleur brunâtre. Ceci est inexact. Une solution de sucre blanc, même concentrée, est d'un bleu plus accusé que l'eau pure ' ; il en est de même pour la plupart des corps orga- niques blancs. Seules, des substances de la nature des matières humiques sont en état d'altérer la couleur bleue de l'eau lorsqu'elles-mêmes se trouvent présen- ' Voir mes recherches sur la couleur de quelques corps orga- niques. Archives- des se. phys. et nat., 1896, t. I, p. 434; t. II. p. 1)5, et 1903, t. XXV, p. 5. 222 NOTICE COMPLÉMKNTAIRE SL'R l'ORIGINE DES tes en quantité infiniment petites. Il est évident qu'il ne s'agit de rien de semblable dans les matières orga- niques qu'un liquide peut enlever à l'air atmosphé- rique. Je crois donc ne pas devoir m'arrêter plus long- temps devant l'objection de M. Bourcart et je passe à l'examen de la conclusion de M. d'Aufsess, rappelée ci-dessus. Cette conclusion est tirée, en somme, de ce qu'il n'a pas été possible de constater, un rapport simple entre le degré de trouble dune eau et sa couleur. Telle eau est bleue bien que moins limpide qu'une autre qui est verte ; en outre, les observations spectrophotométri- ques montrent que la courbe exprimant l'absorption de la lumière par les liquides troubles pour chaque région du spectre, n'est superposable à celle d'aucune eau naturelle. Avant d'accepter la conclusion de M. d'Aufesess, il importe donc de s'assurer si les phénomènes de colo- ration, engendrés par la diffraction, sont en rapport simple avec l'état de trouble qu'on peut produire dans une eau. Si ce n'était pas le cas on devrait nécessaire- ment envisager la transparence d'une eau comme un facteur indépendant, dans une certaine mesure, de la couleur, c'est-à-dire ne pas s'attendre à rencontrer toujours la couleur bleue dans les eaux les plus lim- pides et les nuances vertes dans les eaux troubles. A cet effet, j'ai repris l'examen de la couleur de l'eau chargée d'un trouble ultramicroscopique etj'ai cherché les conditions dans lesquelles la lumière transmise donne le mieux les nuances verdâtres avec le bleu de l'eau. NUANCES VERTES DES EAUX DE LA NATURE. 223 Comme dans mes observations antérieures, j'ai opéré à l'aide de tubes de 6 métrés de long, placés parallèlement afin de faciliter les comparaisons. L'un des tubes était rempli, à demeure, d'eau pure optiquement vide ; sa couleur était bleue et devait servir de témoin. Pour m'assurer si les tons jaunes ou bruns dûs à la ditïraction sont en relation avec la transparence de l'eau, j'ai rempli un. autre tube d'eau additionnée de quelques centigrammes de silice ultra fine. Celle-ci avait été obtenue par la calcination de l'acide silicique précipité. Elle a été débarrassée de ses particules les plus grosses par lévigation. Je n'ai recueilli que les particules auxquelles il (allait prés d'une demi-journée pour tomber, dans l'eau, d'une hauteur de deux cen- timètres. Le trouble du liquide n'était pas visible dans les conditions ordinaires ; il a été néanmoins suffisant pour empêcher compléteujent le passage de la lumière par le tube de 6 métrés ; celui-ci paraissait donc contenir un liquide noir. Avec le temps, la silice suspendue dans l'eau se déposa peu à peu et la lumière put tra- verser le tube, mais les premières lueurs visibles n'ont été ni brunes, ni jaunes, ni même glauques ; elles ont été, dès l'abord, de la couleur bleue de l'eau, avec cette seule difïérence que l'intensité de la lumière était fortement diminuée. Cette expérience montre que les tons brunâtres dus à la diffraction ne se produisent pas dans chaque trouble, alors même que celui-ci est de grande finesse; elle montre aussi que la couleur bleue peut s'observer 224 NOTICE COMPLEMENTAIRE SUR l'oRIGINE DES dans une eau troublée au point de compromettre la transparence. En vue de m'assurer si l'espèce de trouble joue un rôle dans ce phénomène, j'ai répété cette expérience après avoir remplacé la silice par le trouble produit en mêlant une solution alcoolique de mastic avec de l'eau. Le titre de ce trouble était d'environ 3 centiçjr. de mastic par litre d'eau. A ce degré, l'eau a paru opa- que dans le tube de 6 m. Le repos, même prolongé, n'amenant aucun chan- gement, j'ai dilué le liquide de plus en plus, à l'aide d'eau pure et j'ai examiné successivement chaque di- lution. Les premières lueurs qui ont pu passer par le tube ont paru d'un brun extrêmement sombre ; puis elles ont passé par des tons de plus en plus clairs, mais dans aucun cas, pas même à l'origine, il n'a apparu une nuance verte exempte de bleu. On a pu constater du bleu verdâlre ou du vert bleuâtre, mais jamais la nuance verte, pure, bien connue, de certains lacs. J'ai varié les conditions de ces observations en ne mêlant plus le trouble de mastic avec l'eau pure, mais en superposant au tube contenant l'eau pure des cou- ches de trouble de mastic d'épaisseurs de plus en plus faibles, correspondant aux titres précédents. Les résultats ont été les mêmes. Il semble résulter de ces dernières observations que le trouble de mastic n'est pas tout à fait dans les con- ditions optiques des troubles de silice. Si, comme ce- lui-ci, le trouble de mastic assombrit surtout l'eau, il permet cependant à la diffraction de se faire et d'en- gendrer des tons en état de donner du vert avec le bleu de l'eau. NUANCES VERTES DES EAUX DE LA NATURE. 225 Il est possible qu'un trouble de mastic renferme des particules de deux ordres de grandeur, tandis que la silice que j'ai employée n'en renfermait que d'un or- dre, ensuite de la lévigation à laquelle elle avait été soumise. Pour vérifier l'influence de la grandeur des parti- cules sur la diffraction, j'ai préparé des solutions col- loïdales d'alumine et de silice, parfaitement privées de toutes particules visibles dans les conditions ordinaires, c'est-à-dire paraissant tout à fait transparentes. Ces solutions représentaient, certainement, des mi- lieux troubles dont les particules étaient d'une té- nuité extrême, mais cependant réelles, car on sait que ces solutions colloïdales sont loin d'être optiquement vides. Si on les éclaire au moyen d'un rayon de lu- mière intense, elles s'illuminent sur le passage de ce rayon en laissant voir une traînée estompée. L'homo- généité de celle-ci est une grande présomption en fa- veur de la similitude ou peut-être de V égalité des par- ticules en suspension. On peut donc s'attendre à des résultats plus simples. La solution colloïdale d'alumine a été préparée en dissolvant de l'hydrate absolument exempt de compo- sés ferriques dans du chlorure d'aluminium ' et en sou- mettant ensuite la solution à la dialyse, comme Graham l'a fait connaître, jusqu'à disparition presque complète de la réaction du chlore. L'acide silicique a été pré- ' Pour me procurer le chlorure d'aluminium exempt de fer et ensuite l'hydrate d'aluminium, j'ai traité une solution concentrée de chlorure déjà pur, par un courant d'acide chlorhydrique gazeux. Le chlorure d'aluminium se précipite tandis que le chlo- rure de fer est soluble dans l'acide chlorhydrique. 226 NOTICE COMPLÉMENTAIRK SUR l'ORIGINE DES paré de même, en soumettant à la dialyse une solu- tion de silicate de sodiurn additionnée d'acide chlorhy- drique. Cette préparation a duré prés de deux mois. Les solutions ont été finalement filtrées. Elles étaient absolument limpides à Tobservalion immédiate. La solution d'alumine titrait I gr. 37 par litre et la solu- tion d'acide silicique 0 gr. 72. Vidées dans les tubes de 6 m., ces solutions ont fait voir, l'une et l'autre, une couleur brun foncé, un peu rougeàtre. Le spectre de cette lumière était réduit à une lueur dans la région rouge : il y avait donc as- sombrissement général avec absorption complète des ondes courtes. J'ai alors dilué de plus en plus les deux liquides à l'aide d'eau optiquement vide. A mesure des progrès de la dilution, ont apparu, cette fois avec netteté, les mmnces jaunâtres, jaunes vertes, vertes, vert-bleuâtres et finalement les nuances bleues quand la dilution fut suffisamment grande. Les spectres correstpondant à ces diverses muances étaient de plus en plus lumineux et de plus en plus étendus vers la région des ondes courtes. Pour ces deux liquides, la transparence s'est donc montrée en relation simple avec les teintes vertes et bleues. Conclusions. Les observations précédentes font voir que les nuan- ces vertes peuvent se produire, dans l'eau, à la suite de la diffraction de la lumière sur les particules en sus- pension dans le liquide, et cela en dehors de la pré- sence de toute matière colorante, minérale ou orga- nique. NUAiNCES VERTES DES EAUX DE LA NATURE. 227 Il est aussi exagéré d'attribuer l'origine des nuances vertes des eaux, exclusivement, à la présence de ma- tières humiques ou de composés ferriqiies, que de la chercher dans la seule présence de sels calciques. Il est établi, en outre, qu'il n'y a pas nécessaire- ment de rapport simple entre la coloration due à la diffraction et le plus ou moins de transparence de l'eau. Suivant la nature physique du trouble, l'opacité d'un liquide s'efface graduellement, sans que les couleurs dues à la diffraction apparaissent, ou bien la transpa- rence parcourt, pour se rétablir, l'échelle des tons à û;rande longueur d'ondes. Entre ces cas extrêmes qui ont été réalisés dans les expériences précédentes, on conçoit tous les intermé- diaires possibles. Il n'est donc pas juste d'invoquer le défaut relatif de transparence de certaines eaux bleues naturelles, contre la théorie physique des nuances vertes ; il serait plus exact de dire que l'on observe dans les eaux naturelles précisément ce que les expé- riences de laboratoire nous ont montré et qu'il y a donc parallélisme complet entre l'enseignement des unes et des autres. Liège, Institut de chimie, février 1908. / BIOLOGIK DES CAPSULES MONOSPERMES PAR Aiij^ustin DE CANI>OLI..E Remarques préliminaires Si l'on peut affirmer que les fruits qui contiennent plusieurs graines sont en majorité capsulairesS on sait qu'il en est tout autrement des fruits monosper- mes. Ces derniers, en efïet, sont le plus souvent indé- hiscents. C'est alors le fruit lui-même qui se charge de la dissémination, et lorsqu'il est bien outillé à cet effet, on comprend que la déhiscence du péricarpe soit inutile et qu'elle puisse même être nuisible. Les fruits monospermes qui s'ouvrent à leur maturité et libèrent leur graine, bien qu'ils soient relativement rares, sont cependant assez nombreux pour qu'il nous ait paru intéressant de dresser la liste des principaux groupes où l'on en rencontre, afin d'essayer d'en indi- quer ensuite, pour chaque cas particulier, l'utilité bio- logique. On admettra d'emblée que cette utilité serait ' Dans cet article, le terme capsule est appliqué à tous les fruits qui s'ouvrent par leurs propres moyens avant le commencement de la germination, quelle que soit la consistance de leur péri- carpe. BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 229 nulle pour les capsules monospermes, si l'ouverture des fruits avait pour unique raison d'être d'assurer la distribution locale des graines, à seule fin d'empêcher qu'un plus ou moins grand nombre d'entre elles ne germent nécessairement sur un même point du sol. Mais si l'on songe aux autres conséquences de la déhis- cence des fruits, on reconnaît facilement les avantages qui peuvent en résulter pour la propagation et la dif- fusion des espèces, même lorsque celles-ci n'ont que des fruits monospermes. Lorsqu'un fruit demeure attaché à la plante mère longtemps après la complète maturité des graines qu'il renferme, il y a un intérêt évident à ce que celles-ci puissent s'échapper avant d'avoir perdu leur faculté fferminative. Puis, dans les cas où le fruit n'est doue lui-même d'aucun moyen de transport, la dissémina- tion au loin des graines sera plus ou moins efficace suivant que, au lieu de tomber passivement à terre, elles sont projetées au dehors au moment de l'ouver- ture du fruit, ou qu'elles sont elles-mêmes plus ou moins bien adaptées au transport à distance par les agents physiques tels que l'air, l'eau, etc., ou par les animaux. On voit par ce qui précède que la déhiscence du fruit peut avoir un effet utile, soit à la multiplication rapide, soit à la diffusion de Tespèce, même lorsqu'il ne renferme qu'une seule graine. Elle peut également avoir une utilité biologique dans les cas, rares en somme, où le fruit s'ouvre avant la maturité des grai- nes, celles-ci ayant peut-être besoin de séjourner à l'air libre pour achever leur développement'. Ajou- ' Voir A. P. de Çandolle, Physiologie végétale, p. 615. 230 HlOLOt-lK DES CAPSULES MONOSPKHMES. tons, enfin, le cas où le péricarpe serait tellement ciur et imperméable qu'il s'opposerait à la germination. Exposé des faits connus Ceci dit, je .vais passer en revue successivement les principaux groupes qui offrent des capsules mono- spermes, et rechei'clier dans quelle mesure celles-ci peuvent s'expliquer |)ar l'une ou l'autre des considé- rations qui précédent. Malheureusement, les plantes dont il s'agit étant pour la plupart exotiques, on doit, faute d'observations personnelles, s'en rapporter aux dires trop souvent incomplets d'observateurs dignes de foi. Tout d'abord, il ne saurait être question de fruits déhiscents chez les Gymnospermes, puisque leur péri- carpe est plus ou moins ouvert dés son origine. Passant aux Angiospermes, l'on rencontre des capsules mo- nospermes, soit chez les Monocotylédones, soit chez les Dicotylédones, dans chacune des familles dont rénumération va suivre, sauf l'avant-derniére. Graminées. On sait que, dans l'immense majorité, des Graminées, la graine demeure entourée, jusqu'au moment de la germination, d'un péricarpe membra- neux qui ne doit jamais être un obstacle à la dissémi- nation, soit que le fruit se détache seul à sa maturité, soit qu'il emporte avec lui une partie de Faxe de l'in- llorescence. On comprend donc bien que la graine demeure incluse dans le fruit, comme c'est d'ailleurs la régie chez les Graminées. Mais il y a à cela quel- ques exceptions qu'il est bon de signaler à l'attention des biologistes. BIOLOGIR DES CAPSULES MONOSPERMES. 231 Duval-Jouve' a décrit en détail ce qui se passe dans Crypsis schœno'ides pendant la maturation du fruit. Il résulte des observations et des expériences de ce bota- niste que, dans cette espèce, le péricarpe se gontle dans l'eau pour s'ouvrir ensuite à la façon d'une co- quille bivalve du côté opposé à l'embryon, et laisse sortir la ^rraine latéralement, celle-ci demeurant d'abord attachée à la base j)ar un funicule très court, très faible, et se brisant au moindre effort. Puis, à mesure que les épillets se contractent en séchant. la graine glisse vers le sommet desglumelles,où elle reste retenue par un enduit mucilagineux provenant du pé- ricarpe. En sorte que les panicules sont entourées de graines lisses et arrondies qui simulent l^s œufs lui- sants de certains insectes. Il est probable que d'autres espèces du genre Crypsis ou Heleochloa se comportent de la même manière. Enfin, on a décrit un développe- ment identique dans deux espèces du genre Sporobo- lus\ Malheureusement, les auteurs n'ayant pas suivi les graines dans la nature jusqu'au moment de leur germination, il est impossible de se prononcer sur le rôle biologique de ce qui constitue une curieuse ano- malie chez les Graminées. Centrolépidées. Les deux espèces du genre Juncella ' sont de petites herbes aquatiques annuelles de l'Aus- tralie méridionale et de la Tasmanie, dont les fleurs mâles et femelles sont réunies en grand nombre en un 1 Bull. Soc. hot. de France, XIII, p. 323. - Voir, Diival-Jouve, l. c, p. 324 et Nées, Geii. pi. flor. germ., fasc. XV (282). 3 Voir, J. D. Hooker, Flora Tasmaniae, p. 70 et pi. loO (sub nomine Trithuria) . 2:^2 BiOLO(;iK drs capsules monospkrmhs. capiliile. Le IViiil qui résulte du développement de l'ovaire uiiiovulé est une petite capsule monosperme, le plus souvent trigone, et s'ouvrant complètement de bas en haut par deux ou trois panneaux, (^omme il est articulé sur le pédicelle, ce fruit doit se détacher faci- lement. Dans Tétat actuel de nos connaissances, on ne peut pas se rendre compte de l'utilité de sa déhiscence. Dans les Brizula et les Aphlebia, qui sont de très pe- tites plantes terrestres, les fruits sont des utricules monospermes s'ouvrant par une fente longitudinale et dorsale, et disposés en épi distique. Leur déhiscence ne paraît pas avoir une utilité quelconque pour ces plantes. D'ailleurs, Hieronymus' a observé que la fente longitu- dinale est souvent trop petite pour laisser passer la graine qui demeure emprisonnée dans le péricarpe où elle finit par germer. Il y a plus. Dans certaines Cen- trolépidées annuelles', le fruit mûr est entouré par sa bractée, laquelle tombe en même temps que lui et peut alors servir d'appareil de dissémination, étant munie de poils au moyen desquels elle doit s'accro- cher au pelage des animaux qui passent. Marantacées. La tribu des Marantées compte toute une série d'espèces appartenant à plusieurs genres distincts, dont les fruits s'ouvrent, soit par deux ou trois valves (Ischnosiphon, Pleiotachya, Saranthe, Slromanthe, Ctenanthe, Myrosma), soit par une fente longitudinale ( Monotagma) . Ces fruits, qui sont secs et plus ou moins coriaces, renferment une seule graine elliptique ou oblongue et n'offrant rien de particulier, ' Beitràge zur Kenntuis der Centrolepidaceen, p. 79. - Hieronymus, in Engler u. Prantl, Pflanzenfamilien, II, 4, p. \4 . BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 233 sinon qu'elle est munie à sa base d'un arille en général peu apparent et qui, suivant Karl Scliumann \ provo- querait en se distendant la déhiscence du péricarpe. Cette hypothèse, assez plausible en soi, ne nous aide cependant pas à comprendre l'utilité biologique de la déhiscence. Plus intéressante à ce point de vue est l'hypothèse d'Eichler*, suivant laquelle dans le genre Ctenanthe, dont le fruit ne s'ouvre que d'une façon incomplète au sommet, la graine serait projetée au dehors par l'élasticité des prolongements de l'arille fonctionnant comme un ressort. Dans le Stromanthe TonckcU, suivant Fritz iMûller, ce rôle balistique de l'arille se réduit à bien peu de chose, puisque la graine reste prise entre les valves de la capsule jusqu'au moment où les oiseaux qui passent viennent la prendre pour l'emporter au loin. Cet auteur ajoute que le péricarpe, au lieu de tomber après le départ de la graine, se referme et se colore en rouge, en même temps que l'axe de l'inflorescence, afin de fonctionner comme appareil de réclame ^ Quelque intéressantes qu'elles puissent être, les données que l'on possède sur la dissémination chez les Marantées sont encore trop fragmentaires pour qu'on puisse se prononcer définitivement sur l'utilité de la déhiscence dans ce groupe. D'autre part, si l'on se place au point de vue de la phylogènie, il est vraisemblable d'admettre que ces * Voir, Das Pflanzenreich, IV, 48. Marantacese, p. 16. 2 Heitràge z. Morphologie u. Systematik der Marantaceen, p. 83. ^ Voir plus loin, p. 248. Archives, t. XXV. — Mars 1908. 17 234 blOLOGlb: DKS CAPSULES MONOSPKHMKS. capsules inonosperrnes, qui sont issues ontogénétique- nient d'ovaires uiiiloculaires uniovulés par avoviemenl de deux autres loges, descendent de capsules trilocu- laires loculicides et trispernies, analogues à celles qui caractérisent la tribu des Phrvniées. Mais si la déhis- cence était devenue inutile chez les Marantées, il serait étonnant que cette l'acuité se fût maintenue dans ce groupe pendant (]u'il subissait d'autres modifications profondes dans son organisation carpologique. Magnoliacées. Certaines Magnoliées^ offrent habi- tuellement des follicules monospermes. Mais cette mo- nospermie résulte de l'avortement d'un ovule qui doit pouvoir se développer dans certaines circonstances. En outre, les fruits en question se composant d'un grand nombre de carpelles, séparés il est vrai les uns des autres, mais insérés sur un axe ligneux dont ils ne se détachent pas à leur maturité, la déhiscence des follicules se justifie abondamment, soit par la persis- tance de Taxe qui les porte, soit par le fait qu'ils ne sont pas indépendants les uns des autres au point de vue de la dissémination. Ces considérations suffisent pour expliquer la déhiscence de ces capsules mono- spermes, sans qu'il y ait besoin de s'appuyer sur d'au- tres arguments, comme celui qu'on a voulu tirer de l'arille charnu qui recouvre les graines, et qui attire- rait d'autant mieux les oiseaux par sa vive couleur rouge que ces graines se balancent au bout d'un long fil élastique. Si l'on fait jouer ce rôle de réclame à l'arille, il faut alors expliquer pourquoi, dans la section Aromadendrum, où les carpelles sont indé- ' F. Hildebrand, Die Verbreitungsmittel der Pflanzen, p. 96. BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPER.MES. 235 liiscents, les graines sont néanmoins munies d'un arille coloré'. Lacistémacées. Cette famille ne comporte qu'un seul genre fLacistema) et 1 6 espèces de l'Amérique tropi- cale. Ce sont des arbustes ou de petits arbres. Leurs tleurs réunies en faisceaux d'épis à l'aisselle des feuilles ont un ovaire libre uniloculaire. à trois placentas parié- taux portant chacun I ou 2 ovules. Chaque épi ne porte généralement qu'un petit nombre de fruits, d'abord un peu charnus, mais qui sont à leur maturité des capsules loculicides, parfois trigones. Par suite de l'avortement des autres ovules, le fruit ne contient qu'une seule graine portant un tégument superficiel charnu et blanchâtre. Les graines n'offrant aucune « adaptation » évidente au transport à distance, il serait actuellement prématuré, faute de renseigne- ments, de hasarder une hypothèse quelconque sur le rôle biologique de la déhiscence des fruits des Lacis- témacées. Rutacées. D'après M. Engler', dans les groupes des Rutacées qui possèdent des carpelles peu concres- cents, ceux-ci peuvent finir par se séparer complètement n'étant plus même retenus par le stile qui disparaît après l'anthèse. Les fruits partiels tombent alors à terre, ou, ce qui est le cas de beaucoup le plus fré- quent, s'ouvrent pour laisser échapper les graines qu'ils renferment. Il arrive alors, dans la règle, que les graines sont projetées au dehors par l'élasticité de l'endocarpe. On s'explique ainsi pourquoi, lorsque les ^ Blume, FI. Javae, Magnol, p. 27. ^ Die natiuiichen Pflanzeufamilien, III, 4, p. 1U5. ^36 BI()LO(,iK DKS CAPSULES MONOSPKRMES. carpides sont nionospennes par avortenienl d'un ovule, comme dans les genres Pilocarpus, Horonia, Erioslcmoti, Phebalium, etc., il est peut-être avanta- geux pour la plante qu'ils ne perdent pas leur déliis- cence. Les choses se passent autrement chez les Xan- thoxylum et les Fagara qui ont des fruits partiels éga- lement déhiscents, mais où la graine reste suspendue en dehors de sa coque drupacée plus ou moins long- temps après l'ouverture de celle-ci. Peut-être ces graines ont-elles besoin de séjourner à l'air libre poui- achever leur maturation ? CoNNARACÉES. Cette famille, qui compte environ 150 espèces groupées en 16 genres, présente au point d(^ vue de la fructification une ressemblance avec les Lacis- témacées, puisqu'elle est caractérisée par le même affaiblissement de la fécondité. Dans la fleur, on ren- contre le plus souvent cinq carpelles libres renfermant chacun deux ovules. Mais, par suite d'avortements successifs, il arrive le plus souvent, d'une part, qu'un seul des carpelles poursuit son développement en cap- sule, et de l'autre, qu'on ne voit presque jamais plus d'une graine par capsule. On obtient ainsi, comme terme du développement, une capsule monosperme déhiscente par la suture ventrale, rarement par le dos. Etant donné le nombre et la variété des espèces, ré- pandues partout sous les tropiques, qui ofïrent ces particularités carpologiques, il ne suffit pas d'expliquer la déhiscence de leurs capsules monospermes par l'hy- pothèse d'une forme ancestrale mûrissant deux ovules ' . C'est pourquoi on a cherché une solution biologique du ' Voir plus loin p. 245. BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 237 problèiue. On a cru la trouver dans le t'ait que la graine est munie d'un arille parfois très apparent (Connarus), ou bien qu'elle est elle-même colorée {Cneslis). Si l'on ajoute à cela que le fruit finit par se recourber en arriére de manière à faire saillir la graine au dehors, celle-ci demeurant en place longtemps après l'ouverture du fruit, on comprend qu'on ' ait vu, là encore, des adaptations destinées à attirer les oiseaux qui se chargeraient de la dissémination. La chose est évidemment possible, mais l'on doit cepen- dant faire quelques réserves. Suivant M. Gilg lui-même, les fruits du genre Cnestis sont généralement pourvus d'un indûment compose de poils longs serrés et raides, qui couvre souvent les deux faces de la capsule et ne fait jamais défaut à l'intérieur de celle-ci. Ces poils, qui sont parfois urti- cants, pourraient avoir pour efïet d'éloigner les oiseaux qui viendraient s'emparer des graines. Ajoutons d'ail- leurs que les arilles des Connaracées contiennent une forte proportion de tanin qui ne serait peut-être pas du goût de tous les oiseaux frugivores. Pour ces ditTérentes raisons, et en l'absence d'observations précises, il est difficile de se prononcer sur le rôle qu'on attribue aux oiseaux dans la dissémination des Connaracées, et par- tant, sur Futilité biologique de la déhiscence des capsules monospermes dans cette famille. LÉGUMINEUSES. Les genres Spatholobus et Hulea possèdent des fruits remarquables. Ce sont des gousses dont toute la partie inférieure est vide et aplatie en ' Gilg, in Engl. u. Prantl, Pflanzenfam , III, 3, p. 63. 238 BIOLOGIE DKS CAPSULES MONOSPKRMKS. forme d'aile, mie graine unique étant logée clans uii coin[)arliment au soininot. Or, lesauieurs affirment que ce compartiment finit par s'ouvrir par deux valves. Si cela est bien exact, on en comprend d'autant moins la raison que la partie stérile de la gousse semble cons- tituer un appareil d'aviation'. Plusieurs espèces de Copaifera ont des capsules bivalves, qui sont monos- permes par avortement de plusieurs ovules, mais leur graine est revêtue d'un arille charnu et rouge vif, lequel peut fonctionner comme appareil de réclame pour les oiseaux. Enfin, dans le petit genre Leptodes- mia, l'ovaire lui-même est uniovulé, et le |)etit fruit monosperme à péricarpe membraneux auquel il donne naissance s'ouvre largement par deux valves. Il y a vraisemblablement d'autres groupes encore de Légu- mineuses qui possèdent des capsules monospermes et dont il serait intéressant d'étudier sur place le mode de dissémination. LoRANTHACÉES. Le fruit des Loranlhacées se présente le plus souvent sous l'apparence d'une baie mono- sperme. Celle-ci est presque toujours indéhiscente, de sorte que si- le fruit était livré à lui-même, il tomberait à terre et la graine serait perdue. La dissémination des Loranthacées serait donc rendue à peu près impossible sans l'intervention des oiseaux, qui mangent la pulpe du fruit, après en avoir extrait la graine dont ils se débarrassent sur les branches des arbres, où elle adhère par la substance visqueuse qui l'entoure. Dans cer- taines espèces, le travail des oiseaux est facilité par le fait qu'il suffit d'une très légère pression pour faire ' Voir Ridley dans Aimais of Botany^ XIX, p. 356. BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 239 sortir la graine'. M. Reinaud de Fonverd a signalé, dés 1846% un cas d'expulsion de la graine hors du fruit par ses propres moyens chez Arreutholobium Oxycedri, Il en donne la description suivante : « Le fruit se détache de la plante à son articulation avec le pédoncule et se trouve ainsi ouvert circulairement, suivant la largeur du torus. Cette déhiscence a lieu avec élasticité : la semence est chassée avec force par l'ouverture qui en résulte, à l'aide du liquide dans lequel elle se trouve et qui sert à lui communiquer la pression des parois du péricarpe. Je l'ai vue jetée par ce mécanisme à plus d'un métré au loin. » C'est à peu prés identique à ce qui se passe dans le genre Razoumofskya, suivant les observations toutes récentes de M. Mac Dougal'. L'utilité de la déhiscence de ces fruits monospermes ne saurait être niée puisqu'elle les rend indépendants, à l'égard de la dissémination, de la visite des oiseaux. Convolvulacées. Les fruits, dans cette famille, ne renferment jamais qu'un petit nombre de graines, bien qu'ils soient souvent capsulaires. Chez les Neur^opellis , ils ne contiennent qu'une seule graine ronde et glabre, l'ovaire ne mûrissant qu'un de ses quatre ovules, et ils s'ouvrent néanmoins par quatre valves'. Ce sont de petites capsules sphériques qui ont encore ceci de remarquable qu'elles se trouvent placées au milieu ' Voir Keeble, Observations on the Loranthaceae of Ceylon (Trans. Linn. Soc. Lond., V, 1896, p. 96). ■^ Ami. se. liât, bot., 3, VI, p 130. •'' Minnesota botanical studies, II, p. 160. ^ Cependant, M. HaUier a signalé récemment (Bulletin de l'her- bier Boissier, v. p. 374) une espèce africaine de Neuropeltis dont le fruit serait indéhiscent. 24(1 BIOLOC.IK DES CAPSULES MONOSPKRMES. d'une grande bractée concrescenle avec leur pédicelle. Peu apparente dans la fleur, mais se développant dé- niesuréuient après l'antliése de manière à atteindre jusqu'à 2 pouces de diamètre dans le fruit, cette brac- tée, délicatement membraneuse et de forme arrondie, semble être destinée à fonctionner comme appareil d'aviation. On aurait ainsi un fruit monosperme à la fois déhiscent et adapté au transport par le vent, bien qu'il doive être désavantageux pour un fruit anémo- chore de s'ouvrir, au risque de laisser échapper la graine qu'il contient, avant d'avoir pris son vol. (iHÉNOPODiÂCÉES. Toujours monosperme, le fruit des (Ihénopodiacées est régulièrement indéhiscent'. Mais les deux genres monotypes Acroglochin et Hablilzda l'ont exception à cet égard. Leurs ulricules s'ouvrent, en effet, par un couvercle, et l'on voit alors apparaître une petite graine noire luisante. Personne n'a tenté d'expliquer la déhiscence du fruit dans ces deux genres, mais c'est dans les Hablitzia qu'elle semble avoir le moins d'utilité, leurs fruits se prêtant dans une cer- taine mesure au transport par le vent, grâce au péri- gone persistant et étalé qui les entoure. A.MARANTACÉEs. Si l'ou excepte les Célosiées, le gy- nécée des Amarantacées est constitué par un ovaire uniloculaire et uniovulé. Le fruit qui en résulte est, pour la majorité des espèces, une sorte d'utricule in- déhiscent surmonté du stile persistant. L'unique graine qu'il contient est noire, brillante, de forme lenticulaire et à surface nue, ou rarement munie d'un arille. Les ^ Les Beta et les Apliaiiisma. qui ne s'ouvrent qu'au moment de la germination, ne sont pas proprement déhiscents. BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 241 cas ne sont pas rares cependant d'espèces dont les fruits s'ouvrent, soit de façon irrégulière comme cer- tains Amarantus et Acnida, soit par une fente circu- laire qui détermine la chute d'un opercule (Chamissoa, Allmania, etc.). L'utilité de cette dèhiscence n'appa- raît pas clairement; aussi a-t-elle donné lieu à des hypothèses diverses. Hildebrand admet que les graines de Chamissoa et d' Amarantus se prêtent au transport par le vent et que, d'ailleurs, les fruits eux-mêmes ne se détachent pas de l'axe lorsqu'ils sont mûrs. Ce second argument peut avoir de l'importance, mais on peut alléguer à rencontre de l'autre hypothèse, que le fruit entier entouré du périgone persistant se prêterait bien mieux que la graine isolée de celui-ci au trans- port par le vent. Pour Fritz Mùller, la dissémination des Chamissoa est due à l'intervention des oiseaux qui sont attirés par l'arille blanc de neige et sucré qui entoure leurs graines noires et luisantes. Le même au- teur ajoute, qu'au moment de la maturation des fruits, les inflorescences prennent une coloration rouge qui les rend visibles de loin \ Myristicacées'. Cette famille, qui compte plus de 200 espèces, est de beaucoup la plus importante au point de vue qui nous occupe. Son gynécée est carac- térisé par un ovaire libre uniovulé, qui se transforme en un fruit monosperme dont le péricarpe, plus ou moins charnu ou ligneux, s'ouvre tôt ou tard par deux valves. La graine ainsi mise à jour est entourée d'un 1 Voir plus loin, p. 248. ^ Voir. 0. Warburg, Monographie der Myristicaceen iNov. Act. Leop. LXVII) et J.-M. Janse, De la dèhiscence du fruit du muscadier (Ann. Jard. Buitenz. 2, I, p. 17). 242 BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. arille charnu qui la recouvre plus ou moins complète- ment. De dimensions très variées suivant les espèces, et pouvant mesurer jusqu'à 2 '/, cm. de large sur 5 cm. de long, elle a la forme ronde, elliptique ou ovale du fruit qui la contient. Les graines des Myristi- cacèes ne possèdent pas d'appareils d'aviation ni de natation. En revanche, elles sont recherchées par cer- tains oiseaux, attirés paraît-il par les couleurs vives de leur arille, et qui, suivant MM. VVarburg et Janse, jouent un certain rôle dans leur dissémination. Toute- fois, M. Warburg reconnaît que ce mode de dissémi- nation ne doit pas être bien efficace, les noix étant trop délicates, et souvent trop grosses, pour être trans- |)ortées à de grandes distances même par les plus grands oiseaux. Le même auteur' dit d'ailleurs qu'on ne trouve presque jamais un vrai muscadier dans la forêt, alors qu'il est cultivé depuis des siècles dans chaque village de l'archipel malais, en sorte que, tout au moins pour cette espèce, la dissémination par les oiseaux n'entre guère en ligne de compte. Ajoutons que, d'une façon générale, l'aire des espèces est très restreinte, ce qui résulte pour nous du fait que les fruits et les graines sont impropres au transport à distance, en sorte que leur diffusion ne se fait que de proche en proche. Bâillon suppose que le macis de la muscade concourt à la dissémination en facilitant la déhiscence du fruit. Mais si le rôle de l'arille se réduit à cela, on ne voit pas bien son utilité, puisque tout au moins chez les Myristica, la graine abandonnée à elle-même finit par tomber passivement à terre, et que le péricarpe ' 0. Warburg, /. c, p. 81. BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 243 qui l'entoure, étant moins dur que le leste de la graine, ne saurait offrir une résistance sérieuse à la germina- tion. De tout ce qui précède, il faut conclure que l'uti- lité biologique de la déhiscence du fruit chez les Myris- ticacées est pour le moins douteuse. On peut d'ailleurs se demander si cette déhiscence n'a pas des inconvé- nients pour certaines espèces, puisque les noix de Myristica fragrans perdent leur faculté germinative après avoir été exposées à l'air pendant peu de jours et que, d'autre part, on obtient de très bons résultats en semant des fruits entiers encore malmiirs au point que l'arille n'a pas encore pris sa coloration rouge'. Il pourrait donc y avoir intérêt à ce que le fruit tombât à terre avant de s'ouvrir. Plombaginées. Le fruit des Plombaginées est réelle- ment un achaine entouré par le calice persistant et par la corolle flétrie. 11 est souvent décrit comme déhis- cent, soit irrégulièrement, soit par fentes longitudi- nales correspondant avec les lignes de soudure des carpelles, soit enfin, notamment dans le genre Statice, par une sorte d'opercule qui se forme à la base des stiles. Je crois que M. Maury' a raison d'admettre (]ue la déhiscence des fruits des Plombaginées se fait seulement au moment de la germination. Le péricarpe se rompt à ce moment, sous la pression de la graine qui se gonfle, et sur les points qui offrent le moins de résistance. EuPHORBiACÉEs. Les deux petits genres australiens Pseudanthus et Stachystcmon ont, paraît-il, des fruits ' 0. Warburg, Die Muskatnuss, p. 403 - Ann. se. nat. bot. 7. IV, p. 79. 244 BIOLOGIK DES CAPSULES MONOSPERMES. capsulaires monosperines par avorteinent de plusieurs los^es et de tous les ovules sauf un seul. D'un autre côté, dans le genre Eremocarpus de rAmérique du Nord, l'ovaire est uuiloculaire uiiiovulé et le fruit qui en résulte est une capsule inonospernie s'ouvrant par deux valves. On ne peut rien affiiiner actuellement, faute de renseignements, sur le rôle de la déhiscence dans ces trois genres. Conclusions Il résulte de l'exposé des faits, que l'on rencontre des espèces à capsules monospermes dans I 4 familles au moins des Angiospermes. Elles constituent parfois des anomalies dans le groupe auquel elles appartien- nent, qu'il s'agisse de familles généralement caracté- risées par des fruits monospermes indéhiscents (Gra- minées, Chénopodiacées, Loranthacées) ou au con- traire, par des fruits polyspermes (Euphorbiacées, -Légumineuses, Convolvulacées). Ailleurs, comme chez les Rutacées et les xMarantacées, elles constituent des groupes d'une certaine importance parle nombre et la variété des types qu'ils comprennent. Elles jouent un rôle prépondérant chez les Lacistémacées et les Con- naracées. Enfin, dans les Myristicacées, elles se pré- sentent seules à l'exclusion de tout autre mode de fructification. On peut grouper tous les cas connus de plantes à capsules monospermes en deux catégories suivant que leur monospermie est nécessaire ou accidentelle. Elle est nécessaire lorsque le fruit monosperme dérive d'un ovaire uniovulé. Elle est accidentelle lorsqu'elle résulte BIOLOGIE DES CAPSULES MONOSPERMES. 245 de l'avortement d'un ou de plusieurs ovules contenus dans l'ovaire. Il est évident que ces deux catégories ne sont pas absolument comparables au point de vue bio- logique, attendu que, pour la seconde, on peut sup- poser que, dans certaines circonstances exceptionnel- lement favorables à la fructification, les capsules mûrissent plusieurs graines au lieu d'une seule. Ne pourrait-on pas, d'ailleurs, admettre que certaines de ces plantes ont eu anciennement des capsules poly- spermes et que celles-ci ne sont devennes monosper- mes qu'à la suite d'un changement dans les conditions ambiantes? Il serait intéressant, à ce point de vue, de rechercher si l'on n'arriverait pas à faire porter expé- rimentalement à des Lacistema, par exemple, des capsules polyspermes. J'ai déjà fait allusion, à propos des Marantées, à l'argument tiré de l'évolution et qui consiste à expli- quer les capsules monospermes en les faisant descen- dre de capsules polyspermes. Cet argument a l'avantage, ou l'inconvénient, d'être incontrôlable, et par consé- quent aussi difficile à réfuter qu'impossible à prouver. On peut cependant faire remarquer que dans plu- . sieurs groupes (Myristicacées, Chénopodiacées, Grami- nées) qui ne possèdent normalement rien que des fruits monospermes, on n'a aucune raison sérieuse h faire valoir en faveur d'une telle hypothèse, et que. même dans le cas contraire, on pourrait toujours se demander pourquoi, en devenant monospermes an cours de l'évolution, ces fruits n'ont pas perdu en même temps une faculté devenue inutile. Quant aux explications biologiques de la déhiscence des capsules monospermes, les données dont on dis- 240 BIOLO(;iK DKS CAPSULKS MONOSPKRMES. pose sont iii.illitMirciisement très incomplètes, mais elles pei'metleiit néanmoins d'atlirmer (pie, pour cer- tains groupes. I.i (léhiscence répond à un avantage certain ou probable, tandis (pie poui' d'autres elle parait n'avoir aucune utilité réelle. En ce qui concerne les premiers, on sait que la déhiscence peut être utile, soit à la maturation, soit à la dissémination des graines. Bien qu'on n'ait pas de données positives sur les avan- tages qu'elle peut avoir au point de vue de la matura- tion, il est néanmoins possible que ces avantages exis- tent lorsque les fruits s'ouvrent longtemps avant la maturité des graines, ou lorsque celles-ci restent suspendues pendant un certain temps en dehors du fi'uit, comme cela se voit dans les Magnoliées, les Xanthoxylées et les Macaranga. Les conséquences de la déhiscence par rapport à la dissémination peuvent être plus ou moins importantes, suivant que la graine ne fait que tomber passivement à terre, ou qu'elle est projetée par une action balistique au moment de l'ouverture du fruit, ou encore qu'elle est adaptée au transport à distance par les agents physiques ou par les animaux. Les Loranthacées offrent des exemples typiques de cette action balistique exer- . cée sur la graine au moment de la déhiscence du péricarpe. Il en est de même dans certaines Rutacées. D'autre part, il est intéressant de constater qu'on n'a pas signalé, dans les capsules monospermes, un seul cas de graine manifestement adaptée au trans- port par les agents physiques, ni de graine munie de poils ou de crochets lui permettant de se fixer au pe- lage des animaux. En revanche, les cas sont nombreux (Connaracées, Chamissoa, Myristicacées, etc.), où l'on BIOLOGIt DES CAPSULES MONOSPERMES. 247 a fait intervenir les oiseaux carpophages comme agents de dissémination. Sans vouloir nier le rôle des oiseaux dans la dissémination, il convient de se prémunir contre les exagérations à cet égard et de se gaider des hypothèses qui ne reposent pas sur des observations à la fois précises et suffisamment complètes. 11 n'est pas douteux, en effet, que certains oiseaux transpor- tent des noix de Myristicacées, malgré leur grosseur et leur poids, mais il ne semble pas prouvé qu'il en ré- sulte un avantage réel pour la dispersion des espèces. La déhiscence du fruit dans cette importante famille serait donc d'une utilité très contestable. Dans d'autres cas, on peut avancer que la déhiscence du péricarpe est absolument inutile, peut-être même nuisible. Tels sont les JSeuroipeUis d'Asie et Hahlitzia tamnoïdes, ainsi que certains Spatholobus et Butea. En effet, les fruits de toutes ces plantes étant adaptés au transport par le vent, ce serait un inconvénient pour eux si leur graine risquait de s'échapper avant qu'ils se soient détachés de leur pédoncule. On peut encore avoir des doutes sur l'utilité biologique de la déhiscence dans d'autres groupes (Lacistémacées, Graminées, Centro- lépidées), au sujet desquels il est impossible de se pro- noncer actuellement faute de renseis^nements suffisants. D'une façon générale, il est évident que les organes des plantes les mieux adaptées à leur milieu peuvent offrir des particularités indifférentes, dont elles pour- raient être privées sans aucun inconvénient pour elles. Il était bon de réagir à ce propos, comme l'ont fait récemment plusieurs botanistes', contre les exagéra- * F. A. F. C. Went, Ueber Zwecklosigkeit in der lebenden Natur {Biol Centralbl XXVIl, 9). —M. Treiib, Notice sur l'effet 2iH HIOLO(;iK DKS CAPSULES MONOSPERMKS. lions de ceux qui, se plaçant à un point de vue téléolo- gique, voient partout, et jusque dans des détails insi- gnifiants, des « adaptations » utiles aux organisuies. (^est ainsi qu'on a certainement exagéré l'importance biologique de la coloration de certains organes'. En ce qui concerne les fruits en particulier, il serait facile de multiplier les exeiiiples de fruits et de graines anémo- chores' qui sont plus ou moins colorés pendant leur maturation, bien que cela ne leur serve à rien puis- qu'ils sont adaptés au transport par le vent. Leur coloration est due sans doute à des causes de même ordre que celles qui font prendre aux feuilles leurs teintes d'automne, dont personne jusqu'ici, croyons- nous, n'a tenté de donner une explication biologique. Il faut donc attendre des observations certaines avant de conclure, en présence d'un fruit ou d'une graine colorée, à la dissémination par les animaux. protecteur assigné à l'acide cyanhydrique des plantes {Ann. jard. JBuitenz, 2, VI, p. 107). — F. Hildebrand, Ueber Aehnlich- keiten im Pflanzenreich. Leipzig 1902. — Le même, dans Ber. d. deutsch. bot. Qes. XXIII, p. 367. ' Môbiiis, Ueber nutzlose Eigenschaften und das Prinzip der Schônheit. Ber. d. deutsch. bot. Ges. XXIV, p. 5. — Hildebrand, l. c, p, 67. * C'est le cas des fruits de certains Rumex et de plusieurs Acer^ ainsi que d'un grand nombre de Diptérocarpacées. M. Hildebrand (l. c, p. 65) mentionne les graines colorées et anémochores de Penthorum sedoides. ETUDE COMPARATIVE DU PHYTOPLANCTON DES LACS DE L'ECOSSE ET DE LA SUISSE PAR Hann BACH MANN professeur à Lucerne Introduction L'Ecosse, par la richesse de ses lacs, se prête mieux qu'aucun autre pays à l'élude du plancton sous ses aspects les plus différents. Depuis plusieurs années, sous la direction de Sir John Murray et Laurence Pul- lar, une vaste étude orographique et physique des lacs a été entreprise et signalée dans les publications sui- vantes : (( Bathymetrical Survey of the Fresh-Water Lochs of Scotland. Under the direction of Sir John Murray and Laurence Pullar», dont il a paru douze livraisons jusqu'à la fin de 1905. C'est avec plaisir que j'acceptai en août 1905 une invitation de Sir John Murray et que je visitai, accom- pagné de son aimable assistant, James Murray, les lacs des Highlands qu'avait visités en 1 904 le D' Wesen- Archives. t. XXV. — Mars 1908. 18 250 KTUDK COMPAMATIVE DU PHYTOPLANCTON bcrg-Luiid et sur lesquels ce |)lanctologue danois avait fait un travail intitulé : « A comparative Study of Lakes ol" Scotland and Denrnark». En 1907, je communiquai aux Archives de l' Hydrobiologie les résultats de mes recherches et je vais essayer de les redonner ici sous une forme plus réduite. 1. Généralités sur les lacs étudiés Mon champ d'observation comprend les Lowlands et les Highlands. La plaine écossaise n'est pas un pays entièrement plat, elle est coupée de collines qui ont, comme par exemple Artus Seat 247 m. de haut et le Lomond, près de Fife, au pied duquel est situé à l'ouest le Loch Leven, 522 m. J'ai visité dans les Lowlands les lacs suivants : 1. Loch Duddingston. Petit étang au sud des galeries de basalte et des mines de char- bon d'Arthur Seat. 2. Loch Leven. Situé à l 06 m. au- dessus du niveau de la mer. Sa plus grande longueur est de 5,873 km., sa plus grande largeur de 4,183 km., sa profondeur maximale de 23,1 m. et sa sur- face de 13,827 km'. Je dirigeai plus spécialement mon attention sur les lacs des Highlands en visitant dans cette région : 1. Loch Earn. Ce lac, de forme allongée, s'étend comme un long bassin dans la direction est-ouest sur une longueur de 10,396 km., une largeur maximale de 1 ,287 km. seulement et une profondeur de 87,5 m. Ce lac offre un sujet parfait pour l'étude des seiches dont le professeur Chrystall a fait une profonde étude. Nous trouvâmes le plus excellent accueil dans la sta- tion d'étrangers de St-Fiilans. DES LACS DE L ECOSSE ET DE LA SUISSE. ^51 2. Loch Lornond. Au retour, nous visitâmes aussi au sud-ouest du Loch Earn le Locli Lornond, bassin dont la longueur (32,0 km.) s'étend dans la direction nord-sud et qui atteint une largeur maximale de I 1 km. Par son étendue, ce lac riche en îles, le plus joli de l'Ecosse, peut être comparé à celui de Neuchâtel. Sa profondeur atteint 235 m., il dépasse donc de 82 m. la profondeur maximale du lac de Neuchâtel. A 3 km. à peine du Loch Lornond aboutit un lac salé : le Loch Lonç(. 3. Lacs de la fosse calédonienne. Je vouai spécia- lement mon attention aux bassins étendus, situés dans le Great Glen, et réunis par le canal calédonien. Ce sont, du sud-ouest au nord-est : a) Loch Lochy, 28 m. au-dessus de la mer, a une longueur de 16 km. qui se rapproche de celle du lac de Thoune, et une largeur maximale d'à peine 2 km. Sa profondeur de 150 m., est passablement au-des- sous du niveau de la mer. b) Loch Oich. 32 m. au-dessus de la mer. Sa sur- face atteint la ligne de partage des eaux entre le bras de mer occidental du Loch Linnhe et le Morav Firth oriental. Il nous rappelle par sa longueur de 6 km. le lac Baldegg. c) Loch Ness. Situé seulement à 15,6 m. au-des- sous de la mer, ce bassin a une largeur maximale de 2,8 km., une longueur de 36,2 km. et une profondeur de 246,07 m. Les deux rives de ce lac sont bordées de collines qui, rapprochées les unes des autres et ron- gées par les flots, donnent au paysage un caractère original. Là se trouvent aussi des moraines à l'aspect sauvage et nu, d'épaisses forêts de pins qui se 252 ETUDK COMPARATIVE DU PHYTOPLANCTON mirent dans l'eau et des taches de bruyères qui éclai- rent de leurs toulïes brillantes le sombre paysage. A côté d'une luxuriante petite forêt vierge, on trouve la plaine aride entourée de collines et de montagnes façonnées |)ar le glacier, le tout formant une contrée solitaire et inhabitée. Il est certain que lorsque du haut d'une plateforme de rochers on contemple ces lacs étendus, on pourrait se croire quelques iiiilliers d'années en arriére dans l'histoire de la terre. 4. Loch Uanagan. D'une longueur de 0,8 km. et d'une profondeur de 13 m., cet étang est situé à une demi-heure au sud du fort Augustus. Il s'écoule dans le Loch Ness. Comme le Loch Duddingston, ce petit lac montre de manière admirable le sol qui avance, mettant ainsi un terme à l'existence des deux jolis lacs. 5. Loch Morar. Situé seidement à 9,3 m. au-des- sus de la mer, long de 18,795 km. avec une largeur maximale de 2,57 km., ce lac orienté de l'est à l'ouest et dont la pointe ouest est ornée d'îles, se trouve à un kilomètre de la mer. Sa profondeur de 310 m. est semblable à celle du lac de Genève. Couvertes d'im- pénétrables forêts vierges, ces îles donnent à ce lac solitaire un ravissant aspect. iMalheureusement le mauvais temps raccourcit notre promenade, nous fûmes forcés d'aborder dans la partie tranquille au nord-ouest. Si l'on veut comparer la population de deux con- trées différentes, il faut tout d'abord prendre en consi- dération les conditions d'existence dans lesquelles sont placés les organismes que l'on se propose d'étu- dier. Une comparaison des températures nous montre la grande différence dans les variations de tempéra- DES LACS DE L'ÉGOSSE ET DE LA SUISSE. 253 tare du climat des lacs écossais et de celui des lacs suisses situés dans l'Europe centrale. Nous trouvons là-bas une lente augmentation de température à partir de janvier, le mois d'hiver le plus froid, jusqu'au mi- lieu de juillet, le plus chaud. Il est rare qu'il y ait une différence de 3° entre les moyennes de ces deux mois. C'est pour cela que, malgré la température relative- ment élevée de janvier, le printemps reste froid. D'après les observations faites en Suisse, sur les mon- tagnes, le thermomètre se comporte différemment. Bien que là la température soit au milieu de janvier de plus de 4° inférieure à celle de l'Ecosse, elle atteint déjà en mai la température moyenne de juin en Ecosse. Ici comme là-bas, juillet est le mois le plus chaud, mais en Suisse la température est au milieu du mois de 4° plus élevée qu'en Ecosse. Cependant, par suite de l'affaiblissement rapide dans les stations suisses, les températures d'octobre sont les mêmes dans les deux pays. L'automne est re- lativement plus froid en Suisse qu'en Ecosse. Quant à la température des lacs, au point de vue des conditions de température auxquelles sont soumis les organismes y vivant, ce n'est pas seulement la moyenne du mois £) oâ S ai fr. ai u o Cryptomonas ovata Dinobruon culindricmn i . . — divergens — stipitatum 1 fr. ...pr. fr. pi', w. i . . fr. — — V. elongatum — caliciformis pr. ; vr . if' ' ' ' Mucilohriion Lauterhorni fr. pr. . ■ . Jlallomonas acaroïdes — ■ vroducta pr. pr. i . . vr . Synitra uvella 1 ' . i . . Uroalenci volvox 1 - . - d Peridinium cinctum 1 • i i . . i . . — Westii i . . — tabulatmn i . . Ceratinm hirundinella — cornutum fr. 1 d.. fr. fr. d.. i . . fr. pr i . . Osciîlaioria irriaua d — tenuis i . . pr. Andbcena Lemmermannii d d i . . fr. — flosaaucs fr. fr m • • — sviroides Cœlosphcerium Knetzingianum . . Clathrocystis œruginosa Chroococcus limneticus — minutiis fr'. ■pr. fr. fr. i . . • • • * . . fr. i . . pr. i . . • • • i . . . . . — turaidus pr. M.erisMOX)ediiiin eleoans i . Gompliosphœria Nœgeliana . . . . ' — îacustris — apponina ' 1 d.. d.. i . . fr. i . . • • • i . . i . . Microcystis flos aquœ 1 * * • 1 i . . i . . AsterioneUa gracilUma Gymatopleura elliptica \d.. pr. i . . pr. fr. fr. pr. • • ■ pr. d.. i . . Stephanodiscus astrœa Mélosira graniilata Fragilaria 1 1 . i . . • . i . . ... Svnedra acus pr. i . . i . i — nlna ; s: — delicatissima i i . . Siirirella biseriata i . . Tctbellaria flocculo^a [ \ pr. fr. fr . fr . fr . pr. pr. i . pr. i . . pr. pr. — fenestrata i — — var. asterio- nelloïdes Rhizosolenia eriensis v. uiorsa . . fr. ... ... ...fr. nr . fr . i . . pr. pr. pr. pr. i . . fr'. pr. Cyclotella comta 1 1 • • • • • • 1 . i . . i . . ^58 HTUDE CO.MPA HATIVE DU PHVTOPLAN'CTON d — dominant pr — pas rare fr — fréquent i — UoU Leven 1 Lomond a P4 Lochy u o Ness Hanagan u es o Cvclotella melosiroïdes i7 — Qîiadrijuncta i . . OocvsteUa natans •fr , Cœlastrum microporutn Botruococciis Braunii fr pr. pr. i . . fr. pr. pr. fr- pr. i . . fr. i . . i . . i . . i . . pr. i . . i . . fr. • • • pr. i . . Bictyosphœrimn pidcheUum .... Sphœrocystis Schrœteri JEudorina eîeaans . • . Pandorina movum i . . Pediastrum Eoruanum i . . i . . i . . — V. genuinum Scenedesmus caudatus i . . i . . Eaphidium Braunii v. lacustre. . Nevhvocvtiuni Aphardianum . . . i . . ■ • • . . . • • • i . . i . . i . . i . . i . . pr. — I unatum i . . fr ■ Gonium pectorale Chlamiidomonas inhcerens fr. vr . d d , — stipitata RichterieUa bothri/oides ïr • i . . Cosmarium hotrutis fr- fr. i . . i . . pr. — contractum Hvhcerozosma aranulatum i . . i . . i . i Cosiitocladiuin saxonicum i . . i . . i . . h'-' fr Spondylosium pulchrum Cloxterium acerosum 1 pr. i . . i . . i . . i . . i . . i . . — setaceum i . . i . . — aciculare . . . pi\ i . Staurastrum Arachne d — I unatum pr. i . . fr. fr pr. fr. fr. fr. i . . i . . i . . pr. — paradoxum — — V. îongipes — Tohopekaligense . . . d.. pr. — megacanthum v. sco- ticum Jr , vr — jaculiferum fr. fr. i . . vr. . . . d.. — araciJe — vseudoDeJaaicum . . c d. — brevisuinum i . . Euastrum verrucosum i . . Xanthidium antiîopcBum i . . i . . i . . pr. i . , — subhastiferum i . . G-onatozuaon monotcenium .... * . • i . . Arthrodesmus Incus i . . Micrasterias loaioillifera • — verrucosa • • • DES LACS DE L ECOSSE ET DE LA SUISSE 259 Nous comparâmes au plancton des lacs écossais celui des lacs suisses suivants : 1. Lac de Neuchàtel. 9. Lac de Langen. 9 » » Zurich. 10. » d'Emgstlen. 3. » » Zoug. 1 1. » de Davos. 4. » Lowerz. 12. » » Sils. 0. » » 13. » » St-Moritz. 6. » des IV-Cantons. 14. » » Ritom. 7. » Baldegg. 15. Shonenbodensee. 8. » » Lugano. m. ENUMÉRATION systématique DES ORGANISMES TROUVÉS DANS LES LACS SUISSES SUS-NOMMÉS FlageUatce Binohryon divergens. — sertularia. — stipitatum var. lacustris — cyïindricum — thyrsoideum — elongatum — sessile Dinobryon simpJex Mallomonas Hoesslii — producta — acaroides — Cryptomonas ovata Urogîena volvox Peridinea Ceratium hirundineUa — corniitum Peridmium cinctum — tabulât uni Peridinium apiculatum GUnodinium pusiUum Gymnodinium sp . Schizophyceœ Chroococciis minutus v. carneus Gomphospliœria lacustris — Nœgeliana Merismopedium elegans — glaucum Anahœna flos aqiiœ Clathrocystis œrugiuosa Cœlosphœrium Kuetzingianum Microcyst is pun c t if or m is — flos aquœ 260 ETUDK COMPARATIVE DU PIIVTOPLANCTON Oscillatoria riibescens — limosa — tenuis ^ — proliféra Nostoc paludosum Spiraîina major Phormidiuvt foveolarum lAnghya versicoîor BivuJaria nitida Diatomaceœ Cycloteila Bodanica — socialis — couda — — var. quadrijuncta — — var. nœlosiroides — operculata Asterionellci gracillima Fragilaria crotonensis — capucina — Harrisoni — mutabilis Tabellaria flocculosa — fenestrata Stephanodisciis Astrœa Cymatopleura elliptica — Solea — apiculata Melosira orichalcea — distans — varians — Rœseana Synedra idna var. longissima — Binderiana — crenulata — catenata — delicatissima — linearis Bhizosolenia longiseta Diatoma elongatum var. tenue Surirella biseriata — splendida Campylodiscus noricus Epithemia argus Pleurosigma attenuatum Nitschia sigmoidea Pinularia viridis Amphora ovalis Nitzschia linearis var. tenuis Meridion constrictum Gymbella lanceolata — Ehrenbergii — affinis — cœspitosum Navicula elliptica — cryptocephala — viridis — gracilis — viridula — imtula — Tabellaria — serians — affinis v. amphirhynchus — cuspidata — limosa — rhynchocephala E^icyonema cœspitosum GompJioiiema constrictum Himantidium gracile — grande Clilorophyceœ Stichoglœa oUvacea v. sphœrica Nephrocytium Aghardianiim Dactylococcus lacustris Oocystis lacustris — Nœgelii — solitaria Baphidium Braunii — fasciculatum — Chodati Pandorina morum DES LACS DE L ECOSSE ET DE LA SUISSE. 261 Eudorina elegans Botryococcus Braunii Sphœroçysiis Schrœteri Dictiosphœrium pidchellum — Ehrenhergii Çœlastrum pulchrum — reticulatum — sphœricHS Cœîastrum cam bricum Scenedesmus lacustris — acuminatus — acutus — quadricauda Pediastrum Boryanum JEremosphœria viridis Kirchneriella lunaris Crucigena rectangularis Polyedrium Chodati Canjugatœ Cosmarium Nordstedtii — Lundelii — Botrytis — scenedesmus — ohliquum — pusillum — linarium Starastrum avicida — gracile — lunatum — orhiciiîare — pileatum — oblongum — dejectum vsir. apicidatuju — furcigerum Starastrum poïymorphuvi var. suhgracile Cîosterium prœlongum — arcuatum — Brebissonii — Nordstedtii — bicurvatum Desmidium Aptogomim Hyaîotheca dissiliens Micrasterias truncata Docidium bacuîum Penium lamellosum Spirogyra Zygnema Mougeotia IV. Comparaison des planctons Si nous comparons le plancton provenant des Jacs écossais avec celui des lacs suisses indiqués et si nous consultons les publications parues au sujet des lacs de ces contrées, nous obtenons les résultats suivants : \ . Flagellatae Les genres vivants du plancton proprement dit, Mal- lomonas, Cryptomonas, Dinobryon sont représentés en Ecosse et en Suisse par les mêmes espèces. 2{')2 KTUDK COMPAHATIVE DU PIIYTOPLANCTON Cryplomoitas ovala semble ne m;m(|uer dans aucun lac. Intéressante bien qu'accidentelle est l'abondante production de Mallomonas producta dans les lacs «écossais et dans le lac Kouge, le seul qui parmi les plus grands lacs suisses possède une quantité remarquable de Desmidiacées. iJroglena volvox se développe de la même façon dans les deux pays, dans le loch Uanagan et le lac Lowerz. Dinobryon montre des formes aussi variées dans le plancton écossais que dans le plancton suisse. Les Flagellées passives sont, par contre, beau- coup plus répandues en Ecosse qu'en Suisse. 2. Peridineae Il n'existe aucune différence appréciable quant à la |)résence des Péridinées dans les lacs des deux con- trées. Ceralium hirundinella se montre cosmopolite et sujet à des variations. Je ne sais pas jusqu'à quel point les six espèces différentes de Peridiiiium des lacs de l'Ecosse sont représentées dans les lacs suisses. Au point de vue quantitatif, ce genre se place ici comme là-bas bien après Ceralium. 3. Schizophyceae Tanner dit dans sa monographie du Schônenboden- see : « Les lacs écossais sont très pauvres en Cyano- phycées ». On ne pourra pas, si Ton consulte la liste du plancton de West, prendre cette phrase dans son sens qualitatif. De même, au point de vue quantitatif, les Cyanophycées des lacs écossais ne sont pas en quantité moindre que celles des lacs suisses. Oscillato- ria ruhescens, qui forme la fleur d'eau de trois lacs suisses, n'a été observé jusqu'à .présent par West DES LACS DE l'ÉCOSSE ET DE LA SUISSE. 263 (ju'en petite quantité dans un seul lac écossais. Par contre, Oscillatorla irrigua dans le Loch Leven et Oscillatoria lenuis dans le Loch Calder sont si abon- dants qu'ils déterminent le caractère du plancton. Quand j'examinai Gomphosphaeria Naegeliana, il était non seulement la Cyanophvcée caractéristique et prédominante des lacs écossais, mais il formait là une fleur d'eau que ne dépasse pas en beauté celle formée sur les lacs suisses par le Clathrocystis aeru- ginosa. Jusqu'à présent, Gomphosphaeria Naegeliana n'a été observé en Suisse, en grande quantité (fleur d'eau), que dans le lac Rouge. Quant à Anahaena, il est aussi répandu dans les lacs écossais que dans les lacs suisses. Anahaena Lemmcrmanni était en aussi grande quantité dans le Loch hoohy (\vl Anahaena flos aquae l'est ordinairement dans les lacs suisses. L'apparition en masse d' Oscillatoria rubescens est et reste caractéristique dans trois lacs suisses : lac de Murten, lacBaldegg et lac de Zurich. L'extension géné- rale de Gomphosphaeria Naegeliana est particulière aux lacs écossais. En ce qui concerne la richesse en Cyanophycées, les deux territoires sont sur le même pied. 4. Dialomaceae Une différence bien tranchée existe entre les Dia- tomées des deux pays. En ce qui concerne les listes de plancton de West, elles offrent le même inconvénient que celles dressées par d'autres observateurs ; toutes les Diatomées contenues dans les échantillons sont nommées, mais sans indiquer si ces Diatomées sont ou non arrachées au rivage. West donne d'après les re- cherches générales sur le plancton proprement dit les Diatomées suivantes : 2G4 ÉTUDK COMPARATIVE DU PHYTOPLANCTON Tabellaria jenestrata et var. as- Eunotia pectinaîù terionelloîdes Navicula major — flocculofu Vanheurckia rhomboïdes var. FragUaria crotovensis Saxonica Asterionella formosa Surirella biseriata — gracillima — robusta et viir. spJendida D'après mes études sur le plancton, je serais tenté de tracer du plancton proprement dit les genres Eu- notia, JSavkula et Van Heurckia, Par contre, je dois certainement compter parmi le plancton caractéristique les genres Synedra, Melosira, Cyclolella et Rhizosole- nia comme West l'a déjà indiqué. West dit en parlant de Cyrnatopleura : « We hâve remarked the curions absence of Cymatopleura from the plankton of most of the Scottish lakes ; as this genus is commonly pré- sent in the plankton of shallower lakes ». Je n'ai trouvé Cymatopleura que dans le Loch Leven et le Loch Calder, tandis que ce genre existe dans presque tous les lacs suisses. Une différence beaucoup plus importante entre les lacs suisses et les lacs écossais est due à l'extension du genre Cyclotella. Les plus grands lacs suisses et des territoires voisins, le lac de Genève et celui de Cons- tance sont des lacs à Cyclotella. De même dans de nombreux petits lacs, le genre Cyclotella est repré- senté par des formes remarquables et de nombreuses variétés formant des colonies, tandis que dans les lacs écossais Cyclotella n'a pas d'importance et n'est repré- senté que par quelques formes qui dérivent proba- blement de la flore du rivage. Une plante très voisine, StepJianodiscus .4s^raea, trouvée dans de nombreux lacs suisses, ne manque pas dans les lacs écossais comme l'a prétendu Wesenberg. En 1905, je la trouvai peu DES LACS DE l'ÉCOSSE ET DE LA SUISSE. 265 répandue dans le Loch Leven tandis qu'en mars 1907 elle s'y trouvait en abondance. Cet exemple montre clairement combien il faut être prudent en tirant les conclusions, il faut savoir si dans une région telle par- tie du plancton manque ou si elle y est peu représen- tée. Le genre Fragilaria, particulièrement Fragilaria crotonensis, semble moins développé en Ecosse qu'en Suisse. Dans les lacs suisses, cette algue siliceuse dé- termine par son abondance le caractère du plancton tandis que dans les lacs écossais, elle n'a jamais été observée comme genre prédominant. Par contre, Tahellaria atteint dans les lacs écossais un développe- ment plus intense que dans les lacs suisses. Tahellaria flocculosa qne Schrôter a décrit comme tycholimnetisch (diatomée du sol) doit être considéré dans les lacs écossais comme type parmi les espèces du sol propre- ment dit. Il faudra encore s'assurer de la grande ex- tension et de Tapparition répétée de Tahellaria fenes- Irata var. astérionello'ides . Dans les lacs suisses, Bhizosolenia avec ses deux espèces Hh. eriensis et longiseta apparaît timidement. Dans les lacs écossais, Rhizosolenia eriensis \3ir. morsa est non seulement une algue siliceuse répandue, mais elle peut aussi atteindre un très grand développement comme l'ont montré, le 15 août 1905, les échantillons de plancton de l'extrémité du Loch Ness. Les lacs des deux pays ne sont pas très différents quant à Melosira. Dans les lacs écossais, Melosira n'est pas aussi rare qu'on a bien voulu le dire jusqu'à au- jourd'hui. Je ne fais allusion qu'aux échantillons de plancton du Loch Leven (III 1907) où prédomine Archives, t. XXV. — Mars 1908. 19 266 ÉTUUK COMFAHATIVK DU PFIYTOPLANC TON Melosira. il n'est cependant pas fréquent parmi les Diatomées du plancton. Il est peut-être un peu [)lus abondant dans les lacs suisses et forme dans le lac de Muzzano la partie principale du plancton. Si nous considérons dans les lacs suisses l'extension quantitative des diatomées, nous verrons que les lacs les plus grands et les plus [)rofonds sont assez riches en algues siliceuses. Comme la plupart des organismes du plancton, le développement des Diatomées diminue à mesure que l'altitude augmente. Seul Asterionella atteint dans les lacs de l'Engadine, à 1800 m., un développement respectable. N'est-ce qu'un hasard, ou y a-t-il des causes communes au fait qu'un lac suisse, le Schônenbodensee, situé à 1204 m., soit dépourvu des différents types de Diatomées du plancton, tandis que seul il possède une flore très riche en Desmidiées et qu'en Ecosse le profond Loch Morar, avec la profon- deur de 310 m., ne renferme presque aucun type des Diatomées du plancton? Cet exemple nous montre combien nous sommes loin de pouvoir diviser les lac3 en grands et petits d'après les caractères du plancton. 5. Chlorophyceae Parmi les Chlorophycées, les espèces cosmopolites Botryococcus Braunii et Sphaerocystis Schroeteri sont très répandues dans les lacs écossais. Dans ce domaine, ces lacs ne se placent pas après les lacs suisses. Botryo- coccus Braunii, par exemple, se reproduisit en telle quantité dans le Loch Lochy qu'il forma une fleur d'eau comme celle observée dans le lac de loua. Comme plancton fréquent, je rencontrai dans de nombreux lacs écossais le gracieux Dictyosphaerium pulchellum. DES LACS DE L ECOSSE ET DK LA SUISSE. 267 Une jolie apparition dans le Loch Leven fut celle iV Oocy Stella natans , qui n'avait été trouvé jusqu'ici dans aucun lac suisse. Conitne genres connus dans les lacs écossais et suisses, nous rencontrâmes Coelaslrum, Pediastrum, Eudorina. Pandorina, Gonium, Scene- desmus, Raphidium, NepJwocytium, etc. Je rencon- trai souvent dans les colonies cVAnabaena et de Goin- phosphaeria des lacs écossais Chlamydomonas inhae- rens que jusqu'ici je n'avais observé que dans le lac des Quatre-Cantons. Si je compare à mes recherches celles de West, je dois dire que la quantité de Chloro- phycées des deux contrées comparées est la même et qu'elle n'est pas petite. Des recherches faites sur du matériel frais permettront de noter encore certains points passés inaperçus. 6. Conjugatae. Desmidiaceae Le plancton de n'importe quel lac écossais nous montre que nous avons là des lacs particulièrement riches en Desmidiées et cette impression sera particu- lièrement nette si nous lisons les travaux de West. Vingt genres sont nommés dont quelques-uns repré- sentés par de nombreuses espèces. Dans un travail paru en 1905, sur 23 lacs écossais figurent Closterium avec 18 espèces, Euaslrum avec 11, Micrasterias avec 15. Cosmarium avec 30, Straurastrwn avec 64 espèces et variétés. Comparés à ces chiffres, ceux des lacs suisses montrent des lacs pauvres en Desmi- diées. Déjà West rend attentif au fait que toutes les espèces nommées ne doivent pas être considérées comme types du plancton. Cependant celles apparte- nant au plancton proprement dit atteignent encore le 268 ÉTUDE COMPARATIVE, ETC. chiffre de 45. Parmi ces espèces, il y en a quelques- unes que l'on trouve dans presque tous les lacs. La plus grande partie des Desniidiées du plancton sont caractéristiques par leur gelée. La grande variabilité des formes mériterait d'être soumise à des observa- tions serrées, particulièrement en ce qui concerne le dimorphisme dû aux saisons. Je dois, comme nouvelle découverte, ajouter au plancton pioprement dit des lacs écossais le Cosmocladium saxonicum représenté par de nombreux individus dans le Loch Earn. Une apparition aussi régulière des Desmidiées dans le plancton écossais montre, je dois aussi attirer l'at- tenlion sur ce fait, qu'elles en forment rarement la partie principale et s'y trouvent même souvent en petite quantité. Parmi les lacs suisses les plus grands, aucun ne peut être considéré comme possédant une quantité appréciable de Desmidiées, elles abondent par contre dans deux petits lacs suisses : dans le lac Rouge et le Schônenbodensee. Le premier en contient 5 espèces parmi lesquelles un Clostejnum indéterminé, espèce souvent prédominante. Le Schônenbodensee renferme le nombre respectable de 1 9 espèces que ne dépasse aucun lac écossais. (A suivre.) SUR QIELOLES POINTS DE LA THÉORIE d'une CHARGE PUNCTIFORME PAR A. SCHIDI.OF Le petit exposé qui va suivie résulte d'une étude commencée dans un but d'enseignement. >'ous nous sommes proposés de déduire et d'exposer d'une ma- nière aussi simple que possible certaines formules fon- damentales de la théorie des électrons. Espérant que notre travail présentera peut-être quelque intérêt au point de vue didactique, nous nous sommes décidés à publier les calculs suivants concernant la théorie rigoureuse de la charge punctiforme. 1 . Envisageons une charge e qui à un moment donné Iq (instant efficace) occupe un point E {x^ y^ z^) de l'espace (position etficace). Cette charge soit animée au moment ^o d'une vitesse u et d'une accélération j \ ' Nous représenterons dans la suite les vecteurs par des lettres gothiques et les quantités scalaires par des lettres romaines. Exception sera faite pour les projections des vecteurs, qui seront indiquées par les lettres gothiques correspondantes, munies des indices x, y, z, r. Par ex. : ua-, uy, u«, ur. ?70 SUR QUELQUES POINTS DE LA THÉORIE Si pour étuilier le cliainp à un moinent t on envisage les valeurs en un point ? (xy z) d'un potentiel scalaire cp et d'un potentiel vecteur a, ces deux quantités doi- vent satisfaire aux relations : 1 d^rn ^^ 1 (l'a 1 d(p (1 c) div a = -^ c dt Nous ne nous occupons pas de l'intégration de ces équations aux dérivées partielles. La solution dans le cas particulier, où la charge est concentrée en une portion infiniment petite (point) de l'espace, a été discutée dernièrenient par M. L. de la Rive'. Elle est donnée par les formules : ^2^) ?-4 (2^)»- e u rk c {%')k-^ "; ou : Nous représenterons par x (valeur absolue r) le rayon vecteur tracé de la position efficace E vers le point courant P. Le point P étant envisagé au moment t, on aura en désignant par c la vitesse de la lumière (3.) c{t — to) = r La charge de l'électron affecte une valeur finie, abordable à l'expérience. On ne peut donc pas envi- sager en toute rigueur un électron comme une charge punctiforme. ^ L. delà Rive. Arch. des se. phys. et nat., 1906, t. XXII, p. 117 et p. 209. Conf. aussi D. Mirimanoff. Arch. des se. phys. et nat., 1908, t. XXV, p. 176. d'une charge PUNCTIFORMjI. 271 Néanmoins les formules rigoureuses du champ de la charge puncliforme sont d'un grand intérêt. Ces for- mules relativement simples et d'une interprétation facile s'appliquent à toutes les questions de l'optique et même à la plupart des problèmes concernant le mouvement de l'électricité. Il faut naturellenient n'envisager que des distances r, grandes en comparaison avec le rayon a de l'électron, et exclure les changements brusques de la vitesse, par exemple ceux qui produisent les rayons Rœntgen'. Nous nous proposons de déduire les expressions complètes en fonction de r, u, i du vecteur électrique e et du vecteur magnétique ^. Ces quantités dérivent, comme on le sait, du potentiel scalaire et du potentiel vecteur, d'après les relations vectorielles suivantes : (4<î)c= grad '^ (4 ^ ) ^ = rot a relations contenant les dérivées, par rapport aux coor- données et par rapport au temps, des quantités cp et a. Le calcul de ces dérivées nous paraît gagner en simplicité, si, en abandonnant la méthode vectorielle, on se sert des coordonnées rectangulaires. 2. Avant tout nous voulons établir une relation auxiliaire : soit fnne fonction quelconque des variables X, y, z, Xq, yo, 2o et de t. Xq, y^, z^ sont des fonctions connues de la variable i^. Supposons qu'on varie les coordonnées x, y, z, du point courant P et en même temps la variable t d'une telle façon que la position efficace (a;,, y^, z^) du point E reste invariable. Nous ' Pour Pexpression mathématique précise de ces restrictions conf. par ex. : M. Abraham. Théorie (1er Elektrizitàt. II, p. 84. 2*2 SUR QUELQUES POINTS DE LA THÉORIE représenterons cette opération appliquée à la fonction /•par : ^. _§/._§/ 8x' ôj/' dz' tandis que ![[ !Ï.JL di' dy ' dz représentent les dérivées partielles dans leur signi- fication ordinaire. On aura : ùx dx dt dx et en vertu de la condition que le point E reste fixe : dt 1 dr ces (rx) dx c dx c Donc : / ^ _ ^/ ^^^ (^'■^) ^/ idx ~ 8x c dt ^ =. ^ _ ^^^ (^'^) El ^"^ M^ % c dt f d[ _ 8f cos (?'^) df dz dz c dt Les formules (5) peuvent servir au calcul des déri- vées par rapport k x, y, z de toutes les quantités qui interviennent dans les relations (4**) et (4*). En posant par exemple /*= Xo et en remarquant que : fe _ Bx " on trouve : dx^ cos {rx) (i,r« dx c dt d'une charge punctiforme. 273 Les dérivées partielles de x^, y^, ^o, ^, U;^» "^yy u^ calculées à l'aide des relations (5) se trouvent réunies dans une table à la tin de l'article. (Tableau 1). Quant au calcul des dérivées par rapport à la varia- ble i, on peut remarquer que : ' df__dldto ~dt ~ dto dt Et on a par exemple : dxo dux dto dto La valeur de ~ s'obtient facilement en dérivant par dt ' rapport a t la relation (3j qui fournit : dr ( ^ dto\ dr dto dr /, d dt \ d dt I dto dt Or on a : Donc dr (6.) ^ ==. ^ 1 dt i ur — k i - c De là, par exemple -— = — . —^ = -r-, etc. (Conl. tableau 1) dt k ' dt k ' ^ Appliquons finalement l'opération (o.") au potentiel scalaire cp. On a : d'^ 8f co> (r.r) d'^ dr ~ d.r c dt 274 SUR QUKLQUKS POINTS DE LA TIIKOHIK OÙ ' : dk X 09 d'^ dr d'^ dk e . / \ _!1 _ 1^ ^ df^i:r '^~dk~cï^~~TVi ^^^ ^'""^ ~~7k'd: et puisijue : , . Ux{r— J'o) + My {y — IJo) + Uz {Z — 2o) cr 011 trouve : dk Ux . Wr . . 1- = ^0'^ O'-') dr cr cr On obtient donc après qnelques réductions' : df _ e / \ I ''"« cos {rx) df Tx~~¥î? '''' ^'"'^ + ^^^ r~ "^ >ioiis mettrons cette relation, à laquelle il faut joindre deux formules analogues pour -7^ et -r^ , sous •' ^ ^ dy d:: forme vectorielle : ('■'»"■' '-^2+ s (7-) où r, représente un vecteur tracé dans la direction r, dont la valeur absolue est éi'ale à l'unité. Le potentiel vecteur est rattaché au potentiel sca- laire par : (8.) a = '^ ^ * Nous rappelons qu'en effectuant les dérivations — on consi- dère comme constants non seulement Xo<, 2/0, Zo, mais aussi U et par conséquent ux, uy, uz. ^ Cette formule, publiée par M. D. Mirimanoif {Archives des se. phys. et nat., 1908, t. XXV, p. 182), m'a été communiquée obli- geamment par l'auteur en août 1907. d'une charge punctiforme. 275 On aura donc (d'après une régie du calcul vecto- rieP): roi û = j rot u 4- l^grad z ^ | Mais rot u est nul dans le cas d'une charge puncti- forme. On a donc d'après (7.) D'une façon analogue' on trouve : div û = (— grad ce | 4- -^ divu \ c ° • / ' c Et puisque [d'après (o.)] on obtient en utilisant l'équation (7.)^ \ /da\ , ce /u^ Ur\ div a = ^ , ^ , , , c \atjr rk \c- c Mais on a (1*^) ,. 1 d^D dlv a = î- c dt ' Conf. par exemple Bucherer. Elemente der Vektor-Analysis. 2 Aufl. p. 102 (19.) 2 Conf. Bucherer. loc. cit. p. 101 (17.) /da \ 3 Nous représenterons par ( - la j)rojection du vecteur da — sur la direction r. dt 276 SUR OUELQUKS POINTS DE LA THÉORIE Don c : ^ '^ c (\ dtjr dl^ rkW cl Pour ramener les formules de c et de 1^ à une forme particulièrement simple, introduisons deux quantités auxiliaires formées d'une façon symétrique : ^ drp rp \ da , a On a alors rk (12.) grad ï^ = - r, (]> + -^ (13.) rot a = [or,] et on obtient finalement pour e et pour ^ les expres- sions : (15a) e = r,'|^ — » (1o6) ^ -= [tjr.j = [r»cl 3. Les formules (1o«) et (15^) auxquelles il faut joindre les relations (1 1'') et (1 1*) se prêtent à beau- coup d'applications. Dans ces formules, excessivement simples, n'interviennent que les dérivées par rapport à l des quantités a? et a. Les valeurs de ces dérivées s'obtiennent maintenant très facilement comme suit. On a d'abord d'après (8.) da u d's z (tu u ^'f (p . dt c dt ^ c dt c dt ck Donc : /da\ _ur^ _^ [dt r C dt ^ ck d'une charge punctiforme. 277 Retranchant cette dernière équation de l'équation (10.) on obtient : dt rk \ c J ck Donc : drp _ _e_ / _ ^\ , _^ i^ ^ ^^ dt " r'k'V' c J^ rk' c ^ ^ dt " r^k' c V"" c J'^ rk' c c "^ rk' c En posant pour abréger l'écriture : 6- = 1 — u* c^ on trouve pour X et pour t) les expressions : es ^ \ e ir u \ e i .2 ^ De là les équations suivantes pour e et pour ^ : e / -\ ^ (^ j_ '^^\ ^ ^ i (-18«) _ = (^t, — - j ^, (^- + 72J — -- f^- (18^) ^ [r,e] Dans le cas d'un mouvement uniforme, on a : i = ir = 0 Donc : / u\ es , ,, [u 1 es (19-) e^„_^^^ (19^) ^=[-,J-^. 278 SUR QUKLQUhS POINTS DE LA THÉORIK Le vecteur de Poyiiling 6 aura clans ce cas la va- It3UI' 1 e'6"- , 1 r^-2 / u 2 L'ensemble des formules (7) jusqu'à (18) est ré- sumé à la fin de Tarticle. (Tableau 2.) 4. La théorie de la charge punctiforme est utile surtout en optique. Mais les problèmes de l'optique permettent une simplification considérable des for- mules. D'abord on n'aura à envisager que des vitesses faibles vis-à-vis de celle de la lumière. On pourrait donc laisser de côté les termes d'ordre supérieur en " et - . Nous voulons toutefois, pour plus de gé- c c néralité, laisser subsister ces termes, ce qui peut être fait sans porter atteinte à la simplicité de l'exposé. Nous insisterons davantage sur le fait que les dis- tances r qui interviennent sont très grandes vis-à-vis des longueurs d'onde des vibrations lumineuses. Or, i en supprimant les termes d'ordre supérieur en - , on s VL né2flis[e - vis-à-vis des termes de l'ordre — et ® ^ r c — ,ce qui est admissible si r est suffisamment grand. On obtient de cette façon des formules d'une symétrie remarquable. * Dans les applications optiques, - sera proportionnel à - et j_ ^ .L , À désignant la longueur d'onde des yibrations lumi- neuses. d'une charge punctiforme. 279 En effet, les formules (7) à (14) deviennent alors : lda\ _^_Q \ dtjr dt On aura donc dans des points suffisamment éloignés de la position efficace E dd l'électron. _ iida d(p\ ^ \^ (^^\) Pi (da\ ' ~ "'cllt '^ T0~ ""c i~di'~''' \Tt)^ 7 \dt)p où p^ représente un vecteur perpendiculaire sur r, dont la valeur absolue est I. (-^j est la projection de -T- sur ce vecteur p^. On a de même : dt ~ c[dt''\ Dans la « zone de l'onde ' », comme l'on voit, e et ^ s'expriment à l'aide de la dérivée par rapport au temps du potentiel vecteur seul. Ces deux vecteurs sont perpendiculaires sur r, c'est-à-dire transversaux (d'après 18^ ils sont toujours perpendiculaires l'un sur l'autre) et on a : e — i) - ^ /da\ c\dt )p On trouve encore : \M - c^ \dt)p ri 'i\dt) fd-f \dt La dernière relation montre que le vecteur de Poyn- ting est parallèle au rayon vecteur. • 1 M. Abraham (loc. cit. p. 3 de cet article), p. 64. + ^'^^\dt 280 SUR OUELQUES POINTS DE LA THÉORIE Nous (ililiscrons enfin nos lornmles jjour démontrer un tlK'orènie donné par M. .M. Abraham dans son ex- cellent ouvrage : « Elektromagnetisrhe Théorie der Slrahhing'». C«3 Ihéoréme concerne l'application du principe de l)()p[)l(.'r daris la Ihéoi'ie électronique du rayonnement. On a d'après ce qui précède : 2 /daV Jp Donc Nous poserons pour abréger l'écriture : La quantité 6^ - Ur W représente l'énergie trans- portée par le rayonnement électromagnétique à tra- vers l'unité de surface d'une certaine sphère qui se meut avec la vitesse efficace u de l'électron, Cette sphère envisagée au moment t doit avoir comme cen- tre la position efficace de l'électron. Elle coïncidera alors avec l'onde émise par l'électron au moment to- Ur W est l'énergie transportée par convection à tra- vers l'unité de surface d'une sphère immobile. On peut calculer l'énergie rayonnée d'une autre manière, en supposant fixe la sphère qui entoure la position efficace de l'électron et en appliquant au mou- vement de l'électron le principe de Doppler. On trouve alors l'énergie rayonnée égale à : 1 M. Abraham (loc. cit.), p. 109. d'une charge punctiforme. 281 Les deux méthodes de calcul conduisent d'ailleurs au même résultat, comme le montre M. M. Abraham et comme l'on déduit facilement des formules ci-dessus exposées qui fournissent : c W = I S I (21.) ©r — Ur W = Sr fi — y) 5. Mais les formules précédentes ne sont pas rigou- reuses. Elles ne s'appliquent qu'à des points du champ très éloignés de la charge. Pour les applications en optique, elles sont toutefois en général suffisantes. D'autre part, les formules relatives à la charge punc- tiforme ne sont elles-mêmes que des relations appro- chées, car la charge punctiforme n'a pas une existence réelle au point de vue de la théorie des électrons. Nous voulons cependant examiner comment on doit modifier les conclusions précédentes, si l'on se base sur la théorie rigoureuse de la charge punctiforme. En premier lieu, on remarquera que le vecteur de Povntinej 6 est différent de zéro dans le cas d'un mou- vement uniforme. Il n'y a pourtant point de rayonne- ment d'énergie dans ce cas, mais seulement un trans- port d'énergie par convection. Quant à l'orientation du vecteur ©, elle n'est pas radiale comme dans la zone de l'onde, mais d'autre part la projection 6r est dif- férente de zéro, elle est égale à : in r*k* c^ Parcontre, la projection de 6 sur un rayon vecteur t', qui joint le point courant P avec la position actuelle Archives, t. XXV. — Mars 1908. 20 28? SLH (jUKKQUKS POINTS l)l I. \ TUKOKIK (position ociHipée ;ni moment i) de réleclron, est nulle. Mais le vecteur 6 ne représente guère, dans le cas du mouvement uniforme, l'énergie transportée par convection, comme on serait peut-être tenté de le croire, ('.ette dernière est exprimée par : OTT O A . il 9 ■=^^M - 2-+^cosMur)4-2^sinUuiy et comme l'on voit, l'expression (22.) diffère considé- rablement de (20.). Puisque, le mouvement étant uniforme, l'énergie est invariable à l'intérieur d'une surface, qui accom- pagne l'électron, on aura : jend'3= fw Un <*^ S S soit : div B = div (uW) Mais les deux vecteurs © et \xW ne sont pas identi- ques et ce n'est pas 6, c'est uW qui représente le flux de l'énergie transportée par le mouvement. Si 6 avait d'une façon générale la signification ri- goureuse du flux d'énergie, la formule (21.) devrait être exacte. Mais en réalité, cette formule n'est qu'ap- proximative, comme l'on constate facilement à Paide des relations du § 2. On tire (1 5^* ) et (1 5^ ) en faisant usage de (1 4.) [c^]r = t"^ — Mr ^ + \ir {^ — Dr) = D^?^ = t)* SJn' (br) d'une charge punctiforme. 283 Le vecteur e^ d'ailleurs n'est pas rigoureusement radial, et il a une composante dans une direction per- pendiculaire sur r, égale à : r 1 ^^ [cfljp = Dp 3 r'r- D'autre part, on obtient pour l'énergie transportée par convection dans la direction du rayon vecteur r : cH^ ». W = ■— Te' -L 62) = 211 bP2 4- — — TT On doit donc remplacer l'équation (21 . ) par la rela- tion rigoureuse : La différence entre ©,. - u,. W et 8r k n'est donc pas nulle. On pourrait se demander si le théorème (21.) ne devient pas rigoureux, lorsqu'on l'applique à une sur- face fermée. Mais en entourant le point efficace par une sphère et en étendant l'intégration à la surface de cette sphère, on trouve l'intégrale ev rd2_ différente de zéro, à moins qu'on fasse croître r vers infini. '2Hi SUR QUELQUES POINTS DE LA THÉORIE RÉSUMÉ DES FORMULES Tahlcan I. dvo _ cos i^/'j*) ux dijo cos (?'./') uy dzo co s i r.r) uz de c k ' dx c k ' doc c k dio _ cos {ry) ux dy^ cos (?•//) wy dz^ cos {ry) m du c k ' dy c k ' 'l'J c k dx. cos (rz) Ux di/o cos (rz) ^y dZ(, cos [VZ) Uz d: c * cos (/■/•) k ■ dz dr c k dz dr c k dr cos (ri)) cos (?-, • dx k Ux k • dz dz. k dio Uy u« dt k * dt dr dt k Ur k 5 dt k dt, dt ] Ur k c Tableau 5. u Û = 'C — ^ c grad 9 — - c dt ' 7-k \ c rot a — - c 'da 1 , 9 r u dt '' ^ rk c c dt e\ dljr ~ rk \c^ c J d'une charge punctiforme. 285 c dt "^ rk " ^ ' c dt^ ri- grad f =— r.']'- ^ rot a -= [t)V|] c = — D -h r,^^ : f) = [t)r,] = [r,e] [e()] = r, i'y — br'J.) + 0 (']> — Ur) "^ ~ ?''^A-=* ' c rk' c u \ e \ ' c c rk- c \ * cl rk^ \r c', c rk^ c COMPTK RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCH ATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du iS décembre i907 L. Isely. Solutions singulières des équations différentielles d'ordre supérieur. — Le même. Les épigraphes tumulaires des grands mathématiciens, — Le même. La généralisation de deux théo- rèmes de géométrie élémentaire. — A. Jaquerod. Les propriétés })hysiques des radiations des corps radioactifs. M. L. Isely revient sur la communication qu'il a pré- sentée en séance du i^"" novembre 1907 sur les solutions siftfjulières des équations différentielles d'ordre supérieur, dont le compte rendu demande à être rectifié et complété comme il suit : Dans la séance du 5 janvier 1906, ce professeur avait montré par de nombreux exemples comment l'emploi des dis criminants facilite la recherche des solutions singu- lières des équations du premier ordre. La même méthode est applicable au cas d'un ordre quelconque. Soit, en premier lieu, une équation différentielle ordi- naire du second ordre de la forme En l'assimilant à une équation algébrique par rapport à y", il suffira d'exprimer que celle-ci admet une racine double, ce qui se fait, comme on sait, en égalant son dis- criminant à zéro. On obtiendra ainsi la solution singu- lière, si elle existe, sous forme d'une équation diff"éren- SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE, ETC. 287 tielle du premier ordre, dont l'intégrale (jénérale, qui con- tient une constante arbitraire, sera la solution singulière linie de l'équation proposée. M. Isely donne deux exemples de cette méthode si simple et si élégante, dont l'un est emprunté à Lagrange (Mémoire sur les intégrales particulières des équations dif- férentielles); l'autre à Frenet (Recueil d'exercices sur le calcul infinitésimal). Le premier montre que l'équation différentielle du premier ordre, solution singulière de la proposée, peut admettre à son tour, outre une intégrale gé- nérale, une solution singulière finie qui ne satisfait pas nécessairement à l'équation primitive du second ordre. Le^ équations différentielles ordinaires du troisième ordre, ou d'un ordre plus élevé, se prêtent à des considé- rations analogues. En prenant pour inconnue la dérivée de l'ordre le plus élevé, l'évanouissement du discriminant de l'équation, considérée comme algébrique, conduit à une équation différentielle d'un ordre généralement inférieur d'une unité, dont l'intégrale générale est la solution sin- gulière sous forme finie de la proposée. L'exemple cité à l'appui, une équation du troisième ordre, fournit, traité comme il vient d'être dit, une solution singulière différen- tielle du second ordre qui, intégrée par les procédés con- nus, prend une forme finie à deux constantes arbitraires distinctes. L'interprétation jjéométrique de la méthode précédente réside dans la théorie des contacts d'ordre supérieur des courbes planes. Etendue aux systèmes d'équations différentielles et aux équations aux dérivées partielles d'ordre supérieur au premier, cette même méthode devient particulièrement intéressante et rend alors des services signalés. Preuve en est l'équation suivante, dont Poisson s'est occupé d'une façon toute spéciale (Journal de l'Ecole pobilecfi- nique) : '■' - -^'v \i' - ,-q-^j + [f - v^,) 'J = 0^ 288 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE en désignant; selon l'usage, par /; et (/ les dérivées par- "y tielles du premier ordre — . — et par r la dérivée par- tielle du second ordre ' — \. En exprimant que cette équa- tion. regardée comme nif/éhriquc, du second degré en r admet une racine double, on obtient immédiatement la solution singulière sous forme d'une équation du premier ordre à variables séparables. L'intégrale générale de cette dernière, (jui renferme une fonction arbitraire, z = (1 + .r) (p (y), est la solution singulière sous forme finie de l'équation proposée. La présente communication paraîtra in extenso dans le prochain Bulletin de la Société. M. IsELv complète ensuite ses recherches précédentes sur les épufraphes tumalaires des grands mathématiciens * en rappelant celle qui. sur son désir, fut gravée sur le tombeau du géomètre italien, le comte de Fagnano (168^2- 1766). Cette épigraphe consistait en une /em?ii6-mie. accom- pagnée de la devise latine Deo v^'itatis gloria, symbole parlant de la remarquable découverte qu'on lui doit : que l'intégrale qui exprime l'arc de cette courbe possède des propriétés analogues à celles de l'intégrale qui représente un arc de cercle. Il parvint ainsi tout d'abord à diviser en deux parties égales un des quadrants de cette ligne du 4me (^legié : puis, par induction, il fut amené à conclure que ce même quadrant pouvait algébriquement être divisé en n parties égales, pourvu que n fut de l'une des formes 2.2"i, 3.2"*, 5.2"*, m étant un nombre entier positif. « Questa è, dil-il; una nuova e singolare propriété délia mi a curva ^ » ' Voir le Bulletin de la Soc. neuch. des Se. 7iat., t. XXVII et XXXIV. 2 Cantor. Geschichte der Mathematik, 2™"» éd., t. III, p. 492. DES SCIENCES NATURELLES. 289 Enfin M. Iselv fait une communication sur la générali- sation de deux théorèmes de géométrie élémentaire. Le pre- mier de ces théorèmes s'énonce ordinairement dans les traités de géométrie plane de la façon suivante : « Par trois points, non en ligne droite, on peut faire passer une circonférence et on n'en peut faire passer qu'une. » La notion de l'infini enlève à cet énoncé son caractère restrictif. Comme le fait fort justement remarquer M. L. Maillard dans ses Eléments de géométrie, trop peu connus chez nous, si les trois points donnés sont en ligne droite, la circonférence qui passe par ces trois points se confond avec cette droite elle-même. L'illustre géomètre allemand Clebsch prête à cette conception de la droite, qui peut paraître hardie, la grande autorité de son nom. « Une ligne droite, dit-il dans ses Leçons sur la géométrie, forme, d'après notre définition du cercle, conjointement avec la droite de l'infini, un cercle (de rayon infiniment grand). » La géométrie analytique corrobore pleinement cette ma- nière de voir. La condition que les trois points considérés soient en ligne droite annule la partie binaire quadra- tique de l'équation canonique du cercle qui passe par ces trois points. L'équation restante, linéaire en x et en y, définit une ligne droite, celle qui contient les points en question, comme on s'en assure aisément. Il y a plus : tous les cercles d'un même plan passant par les deux points cycliques imaginaires ou les ombilics de ce plan, situés sur la droite de l'infini, celle-ci, caractérisée par l'équation en coordonnées homogènes ^ = o, fait aussi partie intégrante de cette variété de la circonférence. 11 convient donc de substituer à l'énoncé ci-dessus le suivant : « Par trois points distincts quelconques d'un plan, on peut toujours faire passer une circonférence et on n'en peut faire passer qu'une. » Dans l'espace à trois dimensions, les choses se passent exactement de même. A la proposition : « Par quatre points, non situés dans un même plan, on peut faire passer 21)0 SOCIÉTÉ NEUCHATKLOISE une sphère et on n'en peut faire passer (pi'iine ». il con- viendiail à l'avenir lie siibslitiier celle-ci. |iliis conforme a nos idées actuelles sur les èti-es géométriijues : « Par ijuatie points (listi)i,cts qnelconcjues de l'espace, on peut toujours faire passer une sphère et on n'en peut faire passer (ju'une. » Si ces (jualre points sont dans un même plan, ce dernier constitue, conjointement avec le plan de l'infini, la sphère qui passe par ces points (sphère de rayon infiniment grand). » M. le pi'of. A. Jaquehod résume les connaissances ac- tuelles sur le>i propriétés phijsiqaes des radiations des corps radioactifs. Des expériences illustrent ce savant exposé. Séance du 10 janvier 1908 L. Isely. Réponse k une objection faite au tracé d'une shère pas- sant par quatre points donaés. — 0. Billeter. Les t-ansforma- tioDs des éléments radioactifs. M. le prof. L. Isely présente une Réponse à une objec- tion faite an tracé d'ane sphère passant par quatre points donnés. Il s'agit du cas particulier où ces points sont les sommets d'un quadrangle inscrit à un cercle. Par ces points passent alors une infinité de sphères, formant ce qu'on est convenu d'appeler un faisceau de sphères, Mais cela n'altère en rien la proposition formulée dans la pré- cédente séance. Les points ne sont plus distincts, les coor- données de l'un d'eux dépendant de celles des trois au- tres. Il en serait de même dans le plan si, par exem- ple, l'un des trois points déterminant un cercle coïncidait avec l'un des deux autres. Ils deviendraient alors les points de hase de tout un faisceau de cercles. Ces faits offrent quelque analogie avec ce qui se passe dans le calcul infinitésimal, où l'intégrale d'une équation diffé- rentielle ordinaire d'ordre n, n'est regardée comme (jéné- rale que si elle contient hien n constantes arbitraires dis- tinctes. DES SCIENCES NATURELLES. 291 M. le prof. 0. Billeter fait ensuite une conférence sur les transformations des éléments radioactifs. Séance du 7 février. Spinner. Les floraisons d'arrière-automne et d'hiver. — Schardt. La baisse du lac des Brenets en 1906. M. Spinner, D^'ès se. résume ses observations sur les floraisons d'arrière-automne et d'hiver. Selon lui. il faut en distinguer cinq catégories : 1. Les floraisons continues (capucine, tomate, luzerne lupuline): ce sont celles des plantes dont le même pied fleurit sans interruption du commencement de la florai- son jusqu'aux gelées. C'est un cas assez rare dans nos ré- dons. tl. Les floraisons successives (Poa annua, Senecio nil- garis et viscosus, Sonchus sp., Erigeron canadensis. Stella- ria média, Cerastium spec. Anagallis arvensis, Lamium purpureum, Veronica sp., Bellis perennis, etc.). Ce phéno- mène est présenté par des végétaux dont le zéro spéci- fique est peu élevé et qui, pour cette raison, germent et croissent dès qu'il ne gèle plus et peuvent donc présente)- plusieurs générations en douze mois. 3. Les floraisons retardées. Ce cas particulier est très rare. L'auteur ne l'a observé d'une manière cei'taine que chez quelques Aesculus rubicunda. Ces marronniers à fleurs rouges sont souvent éprouvés au printemps par le mauvais temps. Les bourgeons les moins vigoureux sont tués ou obligés à une vie latente jusqu'au printemps sui- vant. Toutefois, si l'automne se prolonge, ils peuvent se développer alors déjà en feuilles et en fleurs d'aspect as- sez rabougri. 4. Les floraisons avancées. Ce sont les plus générales. Les Viola^ Primula. Fragario, Prunus, etc. fleurissent très tôt, déjà en décembre si la température le permet. 0. Les floraisons anormales (Nigella, Delphiniam, Chei- ranthus Cheiri, Calamintha acinos) sont celles qui se ma- i9'2 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE nifestent sur des tiges annuelles de plantes annuelles ou vivaces d'apparence desséchée après une longue interrup- tion d'avec la floraison normale. Les fleurs des quatre premières catégories ne présen- (ent guère de particularités. Celles de la cinquième classe ont en général des couleurs pâlies passant au vert, une taille réduite et une réduction des pièces florales. C'est ainsi que les carpelles d'un Nif/ella de jardin, d'abord de 5. tombèrent à 4, à 3. puis enfin à 2 par avortement des autres. Une coupe microscopique des pédoncules a mon- tré une pilosité plus forte, un plus grand développement du parencliyme cortical ciiloropliyllien et une réduction de la moelle. Le mois de décembre 1907 a été favorable à ces obser- vations, puisque pendant ce temps l'auteur a cueilli 60 es- pèces de fleurs, dont 14 Composées et seulement 5 xMono- colvlédones. Le 22 décembre, sur Tête de Ran, à 1400 m. d'altitude, il a été cueilli Cerastium arcense, Draba ai- zoides, Sesleria cœrulea, BeUis perennis. Alchemiila alpina, Gentiana verna. sur quelques aspérités dépourvues de neige. 11 est à remarquer que la plupart des végétaux qui pré- sentent de ces floraisons hors de saison sont des plantes qui en tirent profit dans la lutte pour l'existence. C'est ainsi que l'auteur a pu observer les progrès de Heilis pe- rennis sur le graminées avoisinantes grâce à ses floraisons successives, qui lui permettent d'étendre ses rosettes sur les plantes d'alentour. On sait déjà que certaines plantes annuelles chez nous deviennent vivaces dans les hautes montagnes ou aux hautes latitudes, mais le cas peut aussi se produire chez nous. L'auteur a observé des pieds de .^igetla et à'Ibens de jardin qui ont fleuri à travers deux ou trois ans, d'an- nuels devenant ainsi vivaces, grâce cette fois à la clé- mence des hivers. L'origine des végétaux joue aussi un grand rôle dans ces phénomènes. L'auteur a dans son jardin deux fram- boisiers (Hnbus Fdœus), l'un provenant d'un versant enso- DES SCIENCES NATURELLES. 293 leillé à 1000 m. d'allilucle, l'autre d'une gorge sombre à 600 m. Le premier fleurit plus tôt que le second, mais ne présente pas de floraison avancée, tandis que l'exemplaire des gorges de l'Areuse a couvert de fleurs et de fruits les rejets destinés à fructifier en 1908 seulement. Les fram- boises qui y ont été cueillies jusqu'au 20 décembre étaient formées de gros grains pâles, fades, à noyau de grandeur anormale. M. le prof. ScHARDT rapporte sur la baisse du lac des Bre- nets en 1906. Les magnifiques bassins du Doubs sont, en 1906. descendus à 0 m. 80 au-dessous du zéro du limni- mètre, présentant ainsi une dénivellation de 20 m. d'avec les plus hautes eaux connues. La masse d'eaux qui. en movenne. est de 6.000.000 m^ était tombé à 1 V2 million, concentrée dans les derniers bassins en amont de l;i chute. Le lac des Brenets n'est pas étanche. il participe au ré- gime général du Doubs, rivière qui présente de nombreu- ses pertes et de nombreuses sources régénératrices. Cette baisse extraordinaire a permis de fixer certains points. Ainsi, il a été prouvé que les sources qui jaillissent au pied de la source proviennent de fissures superficielles, tandis que les fissures plus profondes alimentent les gros- ses sources qui actionnent le Moulin de la Roche, sur France. De même, le régime des affluents de fond du lac a pu être étudié de près; il a été reconnu que la source de l'Arvoux est la plus importante; lors de la sécheresse, elle donnait autant d'eau que le Doubs lui-même. Celui-ci s'était creusé dans la vase un lit profond par place de plus de trois mètres. Enfin, la baisse a permis la confirmation complète de la théorie de M. Schardt, à savoir que le Saut du Doubs est dû à un barrage d'éboulement. C'est ainsi qu'est résolu définitivement un des problèmes les plus intéressants de la géologie neuchàteloise. COMPTE KENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 9 janmei' i908. F. Reverdin et A. de Luc. Nitratiou de l'éther méthylique de l'acide 3-nitro-4-diméthylamiQobenzoïque. M. Frédéric Revekdin communique le résultat de re- cherches faites en collaboration avec M. A. de Luc sur la nitration de l'élher méthylique de Vacide S-nitro-d-dùné- thylaminobenzoique. En nitrant cet éther, les auteurs ont obtenu des dérivés qui correspondent non plus à l'acide diméthylaminoben- zoïque, mais bien à l'acide monométhylaminobenzoïque; il se forme en effet, suivant les conditions de l'opération, un éther dinitro-nitrosaminé ou un éther dinitro-îiitr aminé de l'acide monométhylaminobenzoïque. On trouvera le détail de ces recherches, permettant de suivre la marche de cette nitration, dans le mémoire pu- blié dans les Arch.dc.s Se. phys. et nat.. t. XXV, p. 133. Séance générale annuelle du 23 janvier. M. A. Brun, président sortant de charge, donne lecture de son rapport sur l'activité de la Société en 1907. Ce rapport contient en outre deux biographies : celle de Lord Kelwin et celle de Marcelin Berthelot. SOCIÉTÉ IJE PHYSIQUE. ETC. 295 Séance du 0 l'écrier. L. Duparc et Kouropat-winska. De la stabilité et de la labilité chez les isomorphes. — L. Duparc, Roches éruptives du bassin de la rivière W'ai-'ram. — B.-P.-G. Hochreutiner. Observations sur la flore de Madagascar. — H. Ziegler. « Konstitution und Komple- mentàt der Elemente. » M. le prof. DuPAKC fait en son nom et au nom de M''« Koi - ROPATWiNSKA une communication sur la stabilité et la labi- lité chez les isomorphes. Les auteurs ont employé une mé- thode d'évaluation basée sur l'action des solutions alca- lines agissant comme dissolvants sur la calcite et l'arrago- nite. Les roches, préalablement analysées avec soin, étaient traitées pendant trois heures et à 60^ par des so- lutions de chlorures alcalins. Les expériences ont montré que l'attaque se fait toujours davantage sur l'arragonite que sur la calcite : c'est donc la dernière de ces roches qui représente la modification stable. Dans une deuxième communication. M. le prof. Duparc décrit un certain nombre de roches éruptices du bassin de la rivière Wagram ; le matériel de ce travail, récolté de- puis plusieurs années, a été peu à peu entièrement classé et analysé. M. B.-P.-G. HocHREUTiNEK communiquo quelques ob- servations sur la flore de Madagascar, faites au cours d'une étude d'ensemble sur deux collections envoyées au Con- servatoire botanique par MM. Guillot et Rusillon. Parlant d'abord de quelques types isolés, il signale le fait que Guillot a retrouvé trois plantes connues depuis longtemps, mais qui n'avaient guère été récoltées depuis et qui sont fort difficiles à rattacher à l'une des familles vé- gétales connues. Ce sont : Le Barbeuia madagascariensis, qu'on a rapporté aux Phytolaccacées, quoiqu'il ait des car- pelles soudés en un fruit biloculaire; le Spirospermwv pendidiflorum rapporté aux Menispermacées, quoiqu'il ait 296 SOCIÉTÉ DK PHYSIQUE neuf ciirpelles dans la (leur femelle; le Plectaneia Thouar- iH, ce genre singulier que tous ses caractères placent dans le groupe des Plumier duhrs à fruits apocarpés, mais qui en dilTèie par le caractère essentiel de cette tribu. Les Pirctaneia owi ^n elfet un fruit sec syncarpé;à ce titre même, ils sont plus ou moins isolés dans la famille des Aporijnées, dont les fruits sont généralement charnus (luand ils sont syncarpés. L'Ochrocarpas subsessiiifoUus. une nouvelle espèce, dé- couverte parmi les plantes de Guillot. est fort remarqua- ble,.parce que son diagramme peut être considéré comme inteiinédiaire entre celui des autres Ochrocarpus à verti- cilles dimères et celui de Garcinia à verticilles tétra- mères. VAthanasia Brownii, une nouvelle espèce aussi, mais récoltée par Husillon, est une Anthemidée typique. Cepen- dant elle a des anthères nettement caudiculées. Cette ob- servation a induit M. H. à faire des recherches sur d'au- tres Athanasia de l'Herbier de Kew et, chez plusieurs d'entre eux, il a constaté des anthères de même forme. Ce n'est pas une raison pour dilacérer ce genre, qui est si naturel et si compact, mais c'est une exception à ajou- ter à celles, si nombreuses déjà, qui émaillent la systé- matique des Composées. Enfin M. Hochreutiner dit quelques mots sur la géogra- phie botanique de Madagascar et montre qu'on y trouve la confirmation de la théorie de Engler, qui attribue aux climats humides et chauds la conservation des anciens types (vieux endémismes), et aux climats secs l'appari- tion de nouvelles formes (nouveaux endémismes). Il est caractéristique de voir que presque toutes les nouveautés découvertes dans la collection de Guillot, et provenant de la côte orientale, chaude et humide, sont des types très tranchés et parfois très remarquables à cause de carac- tères aberrants pour le genre et la famille. Par contre, les espèces nouvelles décrites sur les plantes de Rusillon. récoltées sur les hauts plateaux dans le centre de l'île, appartiennent à des genres très polymorphes. En outre. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 297 les affinités des espèces de la côte Est sont presque toutes avec rinsulinde et même le nord de l'Australie. Au con- traire, celles des espèces de Rusillon sont très souvent étroites avec le sud de l'Afrique. Le travail, dans son ensemble, paraîtra dans V Annuaire des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève. M. H. ZiEGLER offre à la Société sa dernière publica- tion : Konstitution und Komplementàt der Elemente et en donne le résumé. Séance du W février. Px.. Chodat. Migration des minéraux chez les végétaux. — Th. Tom- masina. Sur l'action exclusive des forces Maxwell -Bartoli dans la gravitation universelle. — L. Duparc, T. Warynski et Mdivani. Sur un dosage stannométrique des vanadatcs alcalins. — L. Duparc, T. AVarinski et Laska, Sur la stabilité à l'air des solu- tions denitrite de potassium. M. le prof. Chodat parle de la Migration des minéraux chez les végétaux; il s'est proposé avec plusieurs de ses élèves, d€ déterminer la quantité absolue d'une substance qui entre dans la plante pendant son développement, ainsi que de rechercher quelle est la loi de l'augmentation de poids. Des essais faits sur l'avoine ont montré que l'augmentation des matières minérales croît d'abord ré- gulièrement, puis diminue de 50 V» quelquefois quand la plante porte ses graines; ce phénomène est appelé par les auteurs « migration négative ». Avec les fruits et feuilles du prunier et avec les carottes, les résultats ont été assez différents. M. Th. ToMMASiNA donne lecture de la .\ote qu'il pré- sente Sur l'action exclusive des forces de Maxwell-Bartoli dans la gravitation universelle. La constatation expérimen- tale des pressions mécaniques, longitudinales et tangen- tielles, exercées par le rayonnement lumineux sur les corps, nous a révélé sa forme cinétique. Or, celle-ci nous Archives, t. XXV. — Mars 1908. 21 2\)H SOCIKTF'; l>K PHYSIQUE fournil le mécanisme vrai des radiations électromagné- liques, puiscju'elle nous donne la trajectoire de l'énergie dans le ravon élémentaire d'un faisceau de radiations. L'élément (jui vibre transversalement pour produire une poussée longitudinale doit parcourir non pas un orbite elliptique fermé, mais une ou plusieurs spires de solé- noïdes dans les radiations lumineuses ou ultra-spectrales, et un seul fragment de spire dans les radiations heitziennes. C'est le chemin que doit suivre l'énergie radiante, re présentée par la vitesse de déplacement de lacbai'ge élec- trique qui constitue un électron, dont la marche donne lieu ainsi aux pressions de MaxNvell-Bartoli, la longitudi- nale parallèle aux rayons et normale aux corps frappés, mesurée par Lebedelî en 1900 et par Nichols et Hull en 1901. et la tangentielle mesurée par Poynting en 1904. Il n'existe donc pas ce milieu sans résistance ni activité propre, qui pénètre les corps, remplit l'espace et que les radiations ne font que traverser en le modifiant momen- tanément, mais il v a. au contraire, un milieu incessam- ment actif que ces mêmes radiations constituent, puisque le rayonnement des innombrables soleils ne saurait ad- mettre aucune discontinuité dans sa transmission par rap- port au temps et à l'espace. Ce milieu intei'stellaire est homogène et isotrope à cause de l'entrecroisement des radiations, tout en étant constitué par un agglomérat de mécanismes énormément condensés, soit par le nombre immense d'éléments actifs en chaque millimètre cube, que l'on veuille considérer, soit par les trillions de vibra- lions par seconde qui s'y produisent. Or, comme la masse de chacun de ces éléments est électromagnétique, et comme les résultats des expériences de Kaufmann ont permis d'établir que la masse électromagnétique est fonc- tion de la vitesse et que pour une vitesse égale à celle de la lumière elle serait infinie, ce qui est précisément le cas ici, il en résulte que la résistance de l'éther est infinie au lieu d'être nulle, et que les astres, de même que les atomes des corps, ne se déplacent pas au travers de l'éther par leurs forces propres, mais sont déplacés par l'éther on par ce qui se passe dans l'éther et qui le constitue. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 299 C'est la généralisation du concept de Faraday et la confir- mation de celui de Maxwell, qui considérait déjà l'élher comme le réceptacle de toute l'énergie de Tunivers; et des vues intuitives de Lamé et de Hertz, qui pensaient que la connaissance de la constitution intime de l'éther expliquerait en même temps la gravitation universelle. C^tte conclusion expérimentale change évidemment la manière d'envisager les forces qui entrent en jeu dans le phénomène de la gravitation, les attractions n'intervien- nent plus aux grandes distances ni aux très petites, car les grands espaces vides n'existent pas et les petits sont remplis par les pressions électromagnéliijues qui s'exer- cent sans discontinuer, partout et toujours. C'est la découverte faite par Curie que l'atome de ra- dium émet continuellement de la chaleur et de l'électri- cité, qui nous a permis de pénétrer la constitution même de l'atome chimique pour y reconnaitre, dans ses modifi- cations intérieures, la première formation de l'énergie ra- diante des soleils. Ainsi l'électron, forme cinétique cons- tante électrostatique de l'éther. élément intégrant vibra- toire de toute radiation, entre également comme consti- tutif de la dynamique intra-atomique, où se trouve la source de tout ravonnement. Cette profonde vue synthétique, conséquence de la dé- couverte des rayons de Becquerel, met en évidence une loi fondamentale d'une admirable simplicité, qui montre que cette continuité mécanique active du milieu est le siège des phénomènes de l'électrostatique, où ce sont des pressions, et non des attractions et répulsions, qui dépla- cent les corps électrisés et est le siège de la gravitation, car ce sont les mêmes pressions qui la réalisent. Si on considère dans un tel milieu les astres qui n'émet- tent point de lumière propre, les planètes et leurs satel- lites, on doit reconnaître que l'action du rayonnement total des étoiles, pression unirerselle de radiation, produit évidemment sur eux le même effet que l'attraction newto- nienne, mais avec la différence que la vitesse de propaga- tion de l'action gravitante due aux forces de Maxwell- Bartoli, n'est pas supérieure, mais égale à la vitesse de la 300 SOCIKTÉ I)K PHYSIOUE liimièri'. D'juilie part, comme l'aclion giavilanle est ainsi, en dernière analyse, une modification dirigée de la pres- sion élastique constitutive du milieu, elle agit de façon immédiate sur chaque élément. Le rayonnement astral doit donc former ce milieu contenant toute l'énergie ainsi (jue toute l'ineitie. où l'action et la réaction doivent être parfaitement égales, et comme les seules manifestations énergétiqiiesijui s'yirouvent sont lesforces de Maxwell-Bar- toli, car nul autre mouvement n'y existe ni ne peut y exis- ter, le mécanisme est unique et la (jracitation uniterselh' est nécessairemoit fonction da rmjonneinent astral dectro- mafjnétique. L'anomalie entre la théorie ondulatoire de la lumière et celle des forces centrales se trouve ainsi éli- minée, car la question des forces à distance ne peut plus être posée, d'après ces conclusions, en physique. Conclu- sions que M. Tommasina résume ainsi : L'énergie rayon- nante est la seule force mécani(]ue qui existe: cette éner gie. dont la forme cinétique est révélée par les pressions de Maxwell-Bartoli, produit la gravitation universelle, constitue le milieu actif qui remplit l'espace sidéral et intia-atomique et par ses diverses modalités est l'essence dynamique des corps, l'origine de leurs propriétés et la cause mécanique des phénomènes. C'est la constatation expérimentale de l'unité absolue de l'énergie mécanique de l'univers. MM. L. DuPARC, T. Warvnski et Mdiva^^i. Sur un do- sage stannométrique des vanadates alcalins. — On a essayé s'il était possible de doser volumétriquement des solutions de vanadates alcalins au moyen de solutions titrées de SnCl* et on est arrivé à des résultats satisfaisants. On a opéré comme suit : on a fait agir directement SnCl^ sur des solutions de vanadates de K, acidulées de SO*IP. La liqueur devenait bleue, ce qui semblait indi- quer une réduction du vanadate en un sel de V^O*. et en effet, en calculant, d'après les quantités de SnCP em- ployées, le degré de réduction du vanadate, on est arrivé à des résultats très voisins du V^O*, Les solutions de SnCP étaient titrées par équivalence ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 301 avec une solution d'iode titrée elle-même par la méthode au bichromate. Les solutions de vanadate de K étaient obtenues en dis- solvant un poids exact de V'O^ dans KOH et en portant à un volume déterminé. V-0^ était obtenu par calcination de VO^\H* recristallisé deux fois. Comme indicateur, on s'est servi de MoO*(NH*)^ en so- lution aqueuse dont des gouttes étaient réparties sur une catelle et qui. en présence de SnCl^ donne une coloration bleue. L'indicateur s'est montré très sensible. Une goutte d'une solution à 0.003 % de SnCl'' donne une coloration nette. Des séries de déterminations ont donné des résultats très concordants entre eux. avec une approximation 0,2 à 0,3 % avec le chitîre théorique. Le procédé est très rapide et très pratique. La réduction s'effectue aussi bien en milieu sulfurique qu'en milieu chlorhydrique. Le dosage est plus exact avec des solutions diluées de SnCl-. On s'est servi de solutions de 2 à 3 -j- en SnCP. >L\L L. DuPARC, T. Warynski et Laska. Sur la stabilité à l'air des solutions de nitrite de potassium. — Des solu- tions diluées de Xo^C exposées à l'air pendant 6 semaines n'ont manifesté aucune trace ni d'oxvdation, ni de décom- position en milieu alcalin. On a opéré avec des solutions S/iO de NO-K avec des concentrations variables en KOH. En milieu neutre, dans le même temps, on a observé une faible perte en teneur de NOjK variant entre i 7o et 2 %. En présence de sels minéraux tels que : SrCl^ MgCl', KCl, NH*Cl, BaCl^ XiCl% CoCl.^, les solutions de XO^K ont montré le même degré de stabilité. Seuls, CuCl^ et CrCP se sont montrés actifs, mais ceci s'explique par l'état d'hydrolisation de ces sels, dont l'acide libre décompose énergiquement XO-K. Des essais par barbotage dans un rapide courant d'air n'ont, au bout de 5 jours, produit aucune modification de solutions de XO-K même très diluées (X/100)— , en pré- sence et en l'absence de sels minéraux. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE P. Gruneh. Die Wandlung in den Anschauungen ubek DAS Wesen der Elektrizit.et. Hambourg. Schlœsmann. 1908. Ce travail, issu des conférences que l'auteur a faites à Francfort-sur-Main et à Berne, s'adresse au public moins initié, en exposant les transformations qu'ont subies nos idées sur la nature de l'électricité, depuis l'origine jus- qu'à l'heure actuelle : La théorie de la première période est celle des fluides électriques (théorie des deux fluides ou du fluide unique). Partant de l'hypothèse des forces à distance de Newton, elle atteint son sommet théorique dans la loi éleclrodynamique de Weber. Mais à cette épo- que même nait une nouvelle théorie. Les vues profondes de Faraday, élevées en édifice théorique admirable par Maxwell, sont reçues d'abord avec méfiance. Leur triom- phe est d'autant plus éclatant, lorsque les expériences cé- lèbres de Hertz viennent les appuyer d'une façon com- plète, et la théorie électromagnétique de la lumière de- vient populaire de nos jours, grâce à la transmission télé- graphique des ondes électromagnétiques. Cependant nos idées sur la nature de l'électricité ont de nouveau changé dans les derniers vingt ans. La théorie des électrons, plus complète que la théorie électromagné- tique primitive, et surtojit plus apte à entrer dans le mé- canisme profond des phénomènes moléculaires, prend son origine dans certains résultats expérimentaux de Faraday. Elle doit son haut perfectionnement théorique surtout h M. Lorentz et sa vérification expérimentale définitive à CHIMIE. 303 M. Zeemann. L'étude des rayons cathodiques et des corps radioactifs a mis cette théorie au premier plan. Et malgré tout, cette nouvelle théorie, qui explique avec tant de succès les phénomènes les plus divers et les plus compliqués, n'est pas à l'abri de toute difficulté. Le principe de la relativité ne met-il pas en doute l'existence de l'éther. qui devient une pure fiction théorique ? D'autre part, la masse de l'électron se révèle comme purement électromagnétique, comme un effet du champ entraîné dans le mouvement de l'électron. Et peut-être en est-il de même de toute masse. Tout phénomène physique est peut- être un phénomène électrique. L'hypothèse de l'électron présente une fécondité sur- prenante, mais elle ne dit rien sur la nature de l'électri- cité. L'électricité, c'est-cà-dire le champ électromagné- tique, doit être envisagée comme un fait fondamental. A. SCH. CHIMIE. Emil Fischer. Guide de prépa rations organiques. Traduit d'après la septième édition allemande par H. Decker et G. Dunant. Paris, Gauthier-Villars, imp.-libr., 1907. L'enseignement pratique de la chimie organique de- mande que l'élève se familiarise avant tout avec les mé- thodes générales employées dans cette branche de la science; c'est pourquoi l'on exige du débutant, dans tous les laboratoires, qu'il consacre d'abord quelques mois à la préparation de produits courants, dont les procédés d'obtention sont relativement simples et exactement dé- terminés. C'est pendant l'exécution de ces préparations qu'il acquérera la dextérité manuelle et les qualités d'ob- servation qui lui sont indispensables pour ses travaux futurs. Aussi ne saurait-on apporter trop de soin à cette première partie de son instruction. La meilleure méthode pour arriver au résultat voulu consisterait évidemment dans l'enseignement direct et constant du professeur ou 304 BULLKTIN SCIKNTIFIQUE. de ses assistants; mais cette méthode ne peut être rigou- reusement suivie dans les grands laiioraloires, où l'étu- diant est forcément laissé parfois à lui-même et se trouve dans l'obligation de chercher ailleurs les indications dont il a besoin; de là. la nécessité de manuels spéciaux qui puissent lui venir en aide. Beaucoup de livres de ce genre ont été publiés, surtout en Allemagne; mais il faut reconnaître (ju'un petit nombre d'entre eux répondent vraiment au but qu'ils se proposent. Les exigences auxquelles doit satisfaire un bon guide de préparations sont, en etfet. multiples. Il doit avant tout être d'une clarté et d'une précision absolues, afin que l'étudiant ne soit pas rebuté dès le début par des insuccès. Le choix des manipulations et des exemples qu'il décrit doit être tel. qu'il permette de passer en revue, dans un temps relativement court, l'ensemble des réactions les plus importantes de la chimie organique. Toutes les opé- rations dangereuses, ainsi que celles qui utilisent des matières premières trop coûteuses, doivent être laisssées de côté. Enfin, un manuel de préparations ne doit ni être une simple collection de recettes, que l'élève suivrait machinalement sans se rendre compte de leur portée théorique, ni tomber dans le défaut contraire, (pii en ferait un traité trop touffu de chimie organique. Un des guides qui ont le mieux réussi à éviter ces divers écueils, et qui répondent le plus complètement à leur but, est certainement celui qu'a publié, en 1883, le professeur Emile Fischer, et qui vient d'atteindre sa sep- tième édition. Utilisé depuis un quart de siècle dans l'un des premiers laboratoires universitaires de l'Allemagne, et constamment tenu à la hauteur des progrès de la science, il doit au nom illustre de son auteur et aux ex- cellents résultats obtenus à son aide, d'être considéré comme un modèle du genre. Aussi doit-on savoir gré à MM. H. Decker et G. Dunant de l'avoir mis à la portée d'un plus grand nombre d'étudiants, en le traduisant en français. Ils l'ont fait avec le plus grand soin et une scru- puleuse exactitude; ils ont su conservrer au texte original CHIMIE. 305 toutes ses qualités fondamentales de précision et de clarté tout en le reproduisant sous une forme qui ne laisse rien à désirer au point de vue de la langue et de la termino- logie chimiques. Aussi ne doutons-nous pas que, grâce à eux, le traité de Fischer ne trouve, dans les pays de lan- gue française, le même succès qu'il a obtenu en Alle- magne. E. Grandmougin. J. R. Guisan et H. Fkeimann. Sm?- les dérivés disazoïques de l'acide saliciiliciue. (Berichte d. Deutsch. chem. Ges. t. 40, p. 3450; Zurich, Polytech- nicum). Les dérivés disazoïques de l'acide salicylique ayant été peu étudiés jusqu'ici au point de vue scientifique, les auteurs se sont occupés de ce sujet. En faisant réagir le chlorure de diazonium sur l'acide salicylique en présence de lessive de soude et abandonnant le mélange froid pen- dant 5 jours, il se forme Vacide dis-benzène-azo-salicylique aiguilles feutrées, brun rougeàtre, F 218°, dont la consti- Litution OPI C6H\\=N \ COOH X=XG«H^ a été déterminée en étudiant ses produits de scission. Il se forme eu outre dans cette réaction (l\iphénol-2.-4.- 6-trisazohenzéne. Les auteurs ont également étudié les dérivés correspon- dants de la série du toluène et décrivent pour le moment ceux de la série « ortho ». En faisant réagir le chlorure de p-nitrodiazonium sur l'acide benzène-azo-salicylique on obtient l'acide p-nitro- benzène-azo-salicylique et en outre par élimination du groupe carboxyle le phénol-disaîo-p-nitrohenzène. 306 BULLETIN SCIENTIFIQUE. GËOLOfilE H. SiMiioTii. Die I'endllationstheoiuk. Koinad Grelli- lein's Veilag. Leipzig. 1907. ijOi- pages. M. P. Heil)isch a émis, il y a six ans environ, sons le nom (le théorie de la pendiilalion, l'idée que la terre a dû subir un lent mouvement de rotation pendulaire autour d'un axe perpendicidaiie à l'axe de rotation diurne, dont les deux pôles seraient l'un à Sumatra, l'autre sur la côte occidentale de la Républiiiue de l'I^juateur. De la sorte, les pôles de la rotation diurne se seraient relativement déplacés en oscillations périodiques d'une grande ampleur suivant un grand cercle passant par l'Europe centrale, la Tunisie, la Guinée d'une part, par l'axe de l'Océan paci- fique d'autre part. M. Simroth a cherché la confirmation de cette manière de voir dans une étude approfondie de la répartition des organismes, soit à l'époque actuelle, soit pendant les pé- riodes plus anciennes, et des anomalies plus ou moins in- expliquées (|ue cette répartition comporte. Après avoir développé quelques considérations géné- rales d'ordre physiologique et biologique, l'auteur exa- mine successivement, au point de vue de leur distribu- tion, les Mollusques continentaux et marins, les Arthro- podes et les Vertébrés, énumérant d'innombrables détails qu'il est impossible de résumer ici. Il traite plus briève- ment des autres embranchements, pour consacrer ensuite un important chapitre à l'Iromme envisagé soit au point de vue ethnique, soit au point de vue de ses divers degrés de culture. Parmi les végétaux, l'auteur examine plus particulière- ment les Gymnospei'mes et les Angiospermes. Dans l'étude de chacun des grands groupes d'organismes considérés, il a constamment reconnu que la distribution des animaux et des plantes, conlinentaux ou marins, ne s'explique que par l'hypothèse de la pendulation. D'autre part, la pau- vreté des faunes permiennes et pléistocènes des forma- tions d'Europe, opposée à la lichesse des faunes jurassi- GÉOLOGIE. 307 ques et éocènes des mêmes régions provient, d'après M. Simrolh, du fait qu'aux époques permienne et pléïs- tocène l'Europe s'était rapprochée considérablement du pôle N, tandis qu'aux époques jurassique et éocène, elle se trouvait à une distance minimum de l'équateur. Ainsi le mouvement de rotation pendulaire de la terre semble avoir compris une phase paléozoïque. l'Europe se rappro- chant du pôle N, une phase mésozoïque, l'Europe se rap- prochant de l'équateur. une phase cénozoïque correspon- dant à la première et enfin une phase quaternaire. Malgré tous les arguments mis en avant par M. Simroth, cette manière de voir se heurte à une difficulté fondamentale., c'est que les oscillations du mouvement pendulaire qu'il suppose correspondraient à des durées de valeur très iné.trale. C. S. F. DE MONTESSUS DE BaLLORE. La SCIENCE SÉISMOLOGIQUE. 579 pages. 222 figures. 1907. Armand Collin. éditeur. Paris. Le comte de Montessus de Ballore. bien connu par ses nombreux travaux concernant les tremblements de terre du monde entier, vient de faire paraître un traité de séis- mologie, qui est appelé à rendre de signalés services. Ce nouvel ouvrage fait suite à une publication du même auteur que nous avons déjà analysée ici, intitulée « Les tremblements de terre (Géographie séismologique) » ; il a pour but d'exposer l'état actuel des méthodes employées dans l'étude des tremblements de terre et les progrès considérables qui ont été réalisés dans ce domaine pen- dant ces dernières années. Après une introduction, dans laquelle il insiste en par- ticulier sur la nécessité de tenir toujours compte des don- nées géologiques dans l'interprétation de chaque phéno- mène séismique, l'auteur fait un exposé historique détaillé du développement de la séismologie. Puis il aborde l'étude des macroséismes, qu'il envisage d'abord au point de vue de leur intensité, discutant toutes les :i08 BULLETIN SCIENTIFIQUE. éclielles d'intensité proposées successivement par Mallet, (le Rossi et Forel, Bassani, Mercalli, Davison, Omori et (^ancani, et faisant ressortir les avantages de l'échelle de Cancani, qui est à la fois précise et d'un emploi facile. A propos de la direction du mouvement séismique M. de Monlessus montre clairement l'incertitude des données fournies soit par l'observation directe, soit par les instruments et arrive à cette conclusion que la notion de direction se réduit en somme à une notion d'élonga- lion maximum du mouvement sur un point, élongation qui est dirigée d'une façon quelconque relativement k la ligne qui relie ce point au point de départ de l'ébranle- ment. La notion de l'épicentre et de l'hypocentre est disculée en détail et l'auteur développe l'idée que dans la plupart des cas il n'existe en réalité ni épicentre ni hypocentre localisés, mais que des compartiments entiers de l'écorce ont subi simultanément le même mouvement. Du reste les méthodes destinées à fixer l'épicentre et surtout l'hypo- centre sont peu précises sinon complètement inappli- cables. Après un court chapitre consacré à la fréquence séis- mique. M. de Montessus aborde la question des répliques de séismes; il montre que la façon dont les chocs princi- paux et secondaires sont répartis dans chaque cas parti- culier varie énormément et qu'il y a dans cette répartition un phénomène beaucoup plus complexe qu'on ne Ta admis généralement. Il étudie aussi en détail les bruits séismiques, soit ceux qui accompagnent les séismes per- ceptibles, soit ceux qui se produisent sans secousse sen- sible mais qui pourtant sont certainement aussi d'origine séismique. Du chapitre suivant, consacré aux séismes sous-marins et à leur repercussion à la surface de l'eau, il ressort sur- tout deux faits importants ; d'une part les séismes surve- nant en pleine mer ne provoquent à la surface que des trépidations peu importantes ; d'autre part les tremble- ments de terre qui atïectent les régions littorales peuvent produire au contraire d'énormes vagues, dont la propa- GÉOLOGIE. 309 galion est beaucoup plus rapide que celle des vagues de lempête la presque totalité des grandes vagues anormales ou tsunamis sont d'origine séismique. M. de Montessus discute longuement les diverses rela- tions supposées entre les phénomènes séismiques et dif- férents phénomènes météorologiques, géophysiques, as- tronomiques, etc.. il conclut à l'indépendance complète des macroséismes relativement à de longues durées déter- minées, aux saisons, aux variations de la température ou de la pression barométrique, aux heures du jour, aux phases de la lune ; il admet par contre qu'il peut y avoir une relation entre les tremblements de terre et les varia- lions de la ligne des pôles, en ce sens, que les deux phé- nomènes pourraient dans certains cas se rattacher tous deux à un même déplacement de masse en profondeur. Il considère aussi comme possible qu'il y ail réaction réciproque entre les mouvements séismiques d'une part, le magnétisme et l'état électrique locaux de l'autre, en insistant toutefois sur l'insuffisance des donnés réunies jusqu'ici dans ce domaine. Enfin il montre le peu de résultat qu'on a obtenu dans l'étude des relations entre les séismes et les coups de grisou. Dans une seconde parlie de son volume, M. de Mont- tessus traite des microséismes et des téléséismes. Après un chapitre consacré aux instruments séismographiques et un autre décrivant les diverses particularités des séis- mogrammes, cette partie de l'ouvrage contient une étude critique des observations faites sur la propagation des secousses, de laquelle il découle clairement que les séismes se propagent sous forme de trois ondes bien dis- tinctes : les ondes longitudinales et les ondes transver- sales qui se propagent en ligne à peu près droite du point ébranlé à chaque point d'observation et dont les vitesses croissent avec la distance, parce que plus celle-ci aug- mente, plus la ligne de choc passe profondément dans les zones plus denses de la terre, tout en conservant des valeurs qui ont entre elles un rapport de ^i ou de VV^; les ondes superficielles qui suivent à une faible profondeur la surface et dont la vitesse reste la même à toutes les :M 0 biilij:tin scikniitioue. distances, mais est inlliiencée par conli'epai les inégalités géologi()Mes du sol. Tandis (pie raiiteui' avait monli'é plus haut le caractère nettement géotecl.onicine i\e<> tremblements de terre tVancs.il constate au contraire (jue parmi les phénomènes niicroséismi(iues il existe des oscillations pulsatoires à lente [»ériode, dont l'origine est certainement exogène, en relation avec les forts gi-adienls harométriques et les vents violents. (]e génie de mouvements, non séismiques, est du reste encore fort mal connu. La troisième partie de la « Science séismologique » est consacrée aux mégaséismes ou séismes destructeurs. A ce propos M. de Montessus commence par décrire une série d'exemples de failles et de fissures qui sont nées pendant des tremblements de terre ; puis il parle des vagues à propagation lente, connues sous le nom d'ondes gravitiques, qui semblent ne se produire que dans les sols meubles et imprégnés d'eau, en sorte qu'on peut les considérer comme un contrecoup de l'ébranlement séis- mique dans un milieu non solide. Enfin la dernière partie du livre de M. de Montessus a un but directement pratique : elle montre dans toute une série de cas les points de maximum de dégâts et les con- ditions spéciales du relief ou de la constitution du sol qui ont pu intervenir; elle décrit les effets des séismes des- tructeurs sur les différents types de constructions et fait ressortir quelles sont d'une part les formes architecturales qu'il faut proscrire absolument dans les régions séis- miques, d'autre part celles qui se recommandent au con- traire par leur stabilité. Nous trouvons donc, dans l'ouvrage analysé ici, un ensemble très intéressant de faits et d'idées concernant les phénomènes séismiques: l'auteur a rendu compte très consciencieusement de la bibliographie des divers sujets, en exposant souvent longuement des opinions qu'il ne partageait pas lui-même. Nous regrettons seulement qu'à la fin de ses chapitres extrêmement touffus M. de Mon- tessus n'ait pas résumé en quelques lignes les conclusions qu'il croyait pouvoir tirer des nombreux faits énumérés. C. S. L[STE BIBLIOGRAPHIQUE (les Travaux de Chimie fails en Suisse 1907 Septembre 175. Bermann (iM, I. Recherches sur l'oxydalion des homologues du benzène et de l'azebenzène. Thèse. Genève (D'' Darier). 176. Breslauer (J.) und Pictet (Amé). Ueber einige Kon- densalionsprodukte des Forraaldelivds. Genf. Univ. -Lab. — Berichte 40. 3784. 177. Brunel i^RoberO. Contribution à l'étude des composés azo- nium hydroxylés. Thèse. Genève (D^ Kehrmann). 178. Castoro (Nicola). Sulla preparazione dell' argento colloi- dale. Zurigo. Lab. di chim. agraria del Politecn. — Gazz. chim. 37 ( l ) 391. 1 79 . EiCKELPASCH (Friedrich). Ueber methoxylirte Dioxychinone. Dissert. Basel (Prof. Fichter). 180. Feidel (^Herniann). Ueber Alkaliarsenigmolybdate. Dissert. Bern (Prof. Friedheim). 181 . 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MOIS DE FEVRIER 1908 Le l''^ légère chute de o-résil et de neige k 10 h. du matin. 2, légère chute de neige dans la soirée et forte bise. 3, forte bise le matin. 4, forte bise pendant la plus grande partie de la journée. 5, violente bise l'après-midi. 7, gelée blanche le matin. 8, gelée blanche le matin et brouillard . 9, gelée blanche le matin . 10, très forte bise l'après-midi. 12, gelée blanche le matin. 13, gelée blanche le matin. 14, gelée blanche le matin. 17, légère gelée blanche le matin : neige à 1 h. et pluie depuis 4 h. du soir. 18, pluie dans la nuit et pendant la plus grande pai'tie de la journée; fort vent. 19, neige sur le Salève : pluie depuis 7 h. du soir, 20, pluie dans la nuit, a 7 h. du matin et k 1 h. du soir. 23, pluie depuis 7 h. du soir. 24, pluie dans la nuit; neige et grésil dans l'après-midi. 25, neige k 7 h. et k 10 h. du matin, et k 10 h. du soir ; hauteur 4 cm. 2ô, pluie dans la nuit. 28, pluie le matin et depuis 7 h. du soir; très fort vent pendant toute la journée, Haateiir totale de la neige : 4 <="> tombés en 1 Jonr. Archives, t. XXV. — Mars 1908. '23 GO O G M > •s •^ /— «: -ri — « ^< CO • o o o X' W -< X) f^ »o ■^ lO lO X ce. — ' • ■ o ~. • ~ • • »^ r: i ^ o c « o ^- '^ — . x» o © C; >o r- r. c: c- — ' X -r — I ' i.*: 1 O) -î: « ic -r lO -f ce 1-- 1^ '" ' — f et 5vi — x co 00 y. 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I I I T I I -)--f- I I I I I I I -+- -H c; ac— •oixceio (^ '>* -^ Ci '>> Ci ce ce Le «Ti -H ^ -c •Oi-xxsj-ci^xxxi-r-ooxt^xx--0?^xxxf-x''" ce X ^ -c; r^ ce ce "-C -ri Le T' '?> tc ce {- Ci o X tc ce <>< X te te '>i lO o ue ce XI f^ to "O -o f^ X Cl X -o X X Cl X r^ -c o i^ X Cï X Le X Ci x {-- r- te r-- — -c 'T-j Le X 1 e ce X '-r o ce — « c; Ci — 'Ti ' ^ -?< X r- t^ Le — ' Ci i ;e lO te '>i >^ Le — Le T'» X o c; — « '>< '^ (- -^ ^ '>) ce o -» lO '>i lo ^> m< x X f^ X t^ t^ '^ Ci c Ci Ci ?- c C- T. c Y^ yi yj r^ c~. T. '^ c^ "e c. 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PreHSloii ntiiio.«|»liérl4|ii« : 700""" -\- 1 h. m. 4 h. III. 7 h. III. 10 h. m. 1 b. 8. 4 h. R. 7 h. 8. lO h. s. Moyeiiiiet mm m m mm mm mm mm mm mm mm l"déc. 32 ol 32.38 32.70 3224 3272 32.62 32.80 33.31 3283 2« * 3336 3303 3310 3338 32.66 3261 32.92 3304 3301 3« > 2i.80 24.28 2448 2517 24.39 23.82 2421 23 58 2437 Mois 30-41 30.10 30 29 3079 3018 2989 3023 3027 30.27 Teinpérnture. 0A« 6O600 • l"déc. —2.58 -3.41 -318 -1.31 +0.89 +1-20 -077 -1.62 -137 2« * +1.00 +032 +006 +3.09 +3.16 +3.30 +3 30 +1.77 +250 3* )» +4.23 +3.78 +3-36 +4.58 +6.34 +3.73 +4.82 +4.30 +4.68 Mois +0.77 +0.11 +003 +197 +4.03 +4.03 +2 37 +1.38 +184 l" décade 78 77 2« » 84 84 3« » 81 82 Mois 81 Fraction de sntiirntlon en ^/o- 84 80 72 86 78 67 82 73 69 70 77 79 77 69 79 86 79 71 73 77 76 81 84 77 70 Daus ce mois l'air a été calme 201 lois sur 1000. Le l'apport des veuts NNE _86_ 78 = 110. 70 73 81 77 Moyennes des 3 observations mm Pression atmosphérique 730.24 Nébulosité 6.2 7 + 1+9 _^i„y2 3 Température { 4 Fraction de saturation 78 Va Valeurs normales du mois ponr les éléments météorolog'iqaes, d'après Plantamour : Press, atmosphér.. (1836-1875) Nébulosité (1847-1875). Hauteur de pluie. . (1826-1875). Nombre de jours de pluie, (id.). Température moyenne . . . (id.). + 1".60 Fraction de saturât. (1849-1875) 82 % tnm 726.84 6.7 36°"". 5 8 325 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Slati» CKIISNÏ COLLII CH4IBKSÏ CHiTXLilNK SiTISSï ITUINiZ COMPIStÉKIS Hauteur dtau «D nin. 135.6 110 0 93.0 92.4 1.30. 3 108 8 58.3 SUtiM VIYRIIK 1 OBSIRTiTOIRE 1 MI.WXT ri'PLIXGI jum HinMorK Hjul«ur d>au (D Bm. 50.7 1 76.8 1 74.4 53.8 65.0 80.8 Insolatiou à Jussy : 87^ 7- OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT -BERNARD PENDANT L.B MOIS DE FÉVRIER 1908 Le 1*'', forte bise le matin et le soir; neige. 2, forte bise pendant tout le jour; neige. 3, forte bise et brouillard, les 5, 7, 8 et 9, très forte bise, le P, brouillard le soir. 16, neige et forte bise le soir. 18, neige. 19, brouillard et neige. 20, très forte bise et brouillard. 22, forte bise et brouillard. les 23, 24, 25 26, 28 et 29, neige. 24, 25 26, très forte bise et brouillard. 167.7 i 181 •s 1^ ^1^ . "^^ ^ - . » • '» • • ' -A) Oi ïCi 9) • 9i c% = •••••• • p— 'rg •— ' • • 1.-5 -^{^-t- •— ./^ O II ^<-(-c•^/— 'Cc:-rr;o7D-/:)C.'OOio*-<-oC)0— (o-r OOOOrtOOOOO— .0-0— i'>1«0C:000C:O0O05^0C> GC 0 Ci M > ^^ .*^ l-H ^H .-^ ^^ »-H ^^ ^M p— ( .— < i- 0).-^000000000— JO0'*~OO0(>ia'ÎOO0O0O 1 -- Le s 1 " e a c Q M Si î^ 'N 3^i — 1 r: — ' 7>^ T^^ >> >^ — < — 1 — ' -H — , — 1 ->j _ -j< co (^i — , ^ ce ce 7> ■>* -^/ — i:i a -À a a a a a a ii iv;' %; ^jj" ^* y r^;, U: ^:;;* :w^" ^ ^ a ^ a :=î a ce î^^ r> — 1 ce —< (. : '>) (>j — ( — ( .— 1 — . — ( Tvi (>i ,—( 3>< ce 5>i ov* (N — ( -^ *'>< — ce'-^a^j>i'>ifî^—i^-H^--i-H'î^.—i—' ;^ ^ jj] ;j^ ^ '^'' 'v> 'v^ 'v^ '^-i •%.■< '.,-■' "v '^"' ^ a f^ '■-'" '■'"' 'v^ '-■' 'v 'v 'v ^ '-"' '^ '►<■ '-"' ZZZZZZ^. 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Pression atinosphériqne : 500""" -\- FrActlon de satnratlon en % ■ 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. Moyenne 7 h. m. 1 h. b. 9 h. r. Moyenne mm nam mm mm 1- décade 62 79 6271 63-.% 0295 ?• » (10.85 6627 t»6.21 06. 11 3« =. 56 85 58.06 57-59 57.50 Moi? 58 59, 6'i 60 % 62 70 62 9î 83 92 89 62 01 62.49 62.55 62 35 67 67 75 70 Mois - 9.62 Température. Moyeimo. 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. s. 7 + 14-» • 7 + 1+ «X» o o o 0 • ir. décade - 12.85 9.91 - 11.87 - 11. 54 11.62 2* » - 6.33 3.71 6.42 - 5.48 5.72 3* » - 9.68 — 6.87 - 9.80 - 8.78 9.03 6.83 9.35 8. 60 - 8.79 Dans ce mois l'air a été calme 0 fois sur 1000- Le rapport des vents NE 144 10 = 14. 4. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. station Eau en millimètres Xeige en centimètres. . . . Martigny-Ville Orsières Bonrg-St-Pierre St-Bernard mm mm mm m m 87.8 665 776 167.7 32em 63-^ "^ 91om lai"- SUR LA DÉGRADATION DES ÉLÉMENTS' PAR Sir William RAMSAY (traduit sur le manuscrit anglais par Ph.-A. Guye.) La présente Revue a pour o[)jet de résumer les preuiiéres idées directrices dont il paraît raisonnable de s'inspirer si l'on veut essayer de réaliser la dégra- dation des éléments. En abordant aujourd'hui ce problème qui paraît se heurter aux résultats d'un siècle d'expérimentation, il est intéressant de cons- tater que la notion de corps simple indécomposable ne s'est produite que peu à peu dans la science avec l'absolutisme qu'on lui prête généralement. Lavoisier, dont les travaux et les idées ont si largement contribué à répandre cette notion, avait cependant expressément indiqué que les «éléments» ne sont que des corps « relativement simples ». Les hypothèses de Proust, sur l'unité de la matière, représentent une autre forme de cette conception. Ainsi que l'histoire des sciences en offre de nombreux exemples, les disciples ont été plus absolus et plus affirmatifs que les maîtres. ' Cet article est la reproduction de celui qui a paru il y a trois mois dans le Journal de chimie physique (t. V, p. 647), mais il a été revu en dernier lieu par l'auteur, qui y a fait quelques cor- rections et additions pour mise au point. Ahchives. t. XXV. — Avril 1908. 24 330 SUR LA DliGHA DATION DKS ÉLÉMENTS. I Tonte découverte scieiilitique, — on peut même dire tout progrès humain, — est subordonné à deux circonstances : la concenlralion d'une certaine quantité d'énergie dans un petit volume de l'espace et la possi- bilité de diriger cette énergie vers un but donné. Le sauvage qui a appris à se servir d'un arc et d'une tlèclie, a satisfait à ces deux conditions aussi l)ien que Sir H. Davy utilisant la [)ile pour décomposer la potasse caustique et en retirer le potassium. Les travaux de ces dernières années, sur les corps radioactifs, ont démontré que la plus grande partie de la chaleur dégagée spontanément par les sels de radium (80 à 100 petites calories, cal. gr. pour 1 gr. de radium, suivant Curie et d'autres auteurs) est due aux phénomènes qui se produisent dans les transfor- mations de l'émanation ; l'émanation provenant de 1 gr. de radium (soit 3,545 mm' en 3,86 jours pour 1 gr. de radium, d'après Cameron et Ramsay '), dégage spontanément 75 calories par heure (Rutherford). La chaleur dégagée pendant la vie d'un centimètre cube d'émanation, est ainsi de l'ordre de 7 millions de petites calories, tandis que celle provenant de la com- binaison de l'hydrogène et de l'oxygène contenus dans 1 cm.' de gaz tonnant, est de 3 petites calories seu- lement. A volume égal, les transformations de l'éma- nation se font donc avec un dégagement de chaleur 2 V, millions de fois plus grand que celui qui accom- 1 J. Chem. Soc, 1907, p. 1281. SUR LA DÉGRADATION DES ÉLÉMENTS. 331 pagne la formation d'eau à partir dn même volume de gaz tonnant. On dispose ainsi dans l'émanation d'une réserve d'énergie concentrée incomparablement plus grande que dans tout autre moyen connu jusqu'à présent. C'est ce qui m'a engagé à entreprendre, depuis 1905, les recherches dont les grandes lignes sont résumées dans cette Revue. Tel que nous avons posé le problème, la question revient à apprendre à diriger cette énorme concentration d'énergie. Pour la clarté du sujet il est nécessaire de rappeler d'abord quelques-unes des propriétés de l'émanation. Depuis les travaux de Rutherford et Miss Brooks', l'émanation doit être regardée comme un gaz de den- sité élevée, qui se forme constamment et spontané- ment à partir des sels de radium solides ou mieux, de leurs dissolutions dans l'eau. La propriété chimique la plus remarquable est sa transformation spontanée en hélium' et d'autres produits (Radium A, B, C, etc.), dont la vie est assez limitée et dont le dernier est supposé être identique au polonium. Un volume d'émanation donne trois volumes d'hélium. Comme gaz, l'émanation obéit à la loi de Boyle ; elle possède un spectre caractéristique ' ; elle est soluble dans certains dissolvants. Les expériences tentées pour déterminer sa densité n'ont pas encore donné des résultats très précis ; vu la petitesse des volumes d'émanation dont on peut disposer, on n'a opéré jusqu'à présent que par des mesures de vitesses de diffusion ; on a trouvé ainsi ' Trans. Boy. Soc. Canada, 1901. 2 Ramsay et Soddy, Proc. Boy. Soc , 1903, 72, 204, et 1904, 73, 346. ^ Ramsay et Collie, Ibid., 73,470. 332 SUR LA DÉGRADATION DKS KLEMKNTS. (jne réinaiialioii est environ 100 fois plus louide (jiie riiydrogène, de sorte que son poids moléculaire seiail voisin de 2i)0. Elle résiste à l'attaque de tous les agents cliiniiques ipii ont été essayés; comme l'ai'goi» et ses congénères, elle reste inaltérée lorsqu'elle est soumise soit à l'action prolongée du mélange de magnésium et de chaux, au rouge, soit à celle de l'étincelle électrique en présence d'un excès d'oxygène. Par cette inaptitude aux réactions, elle semble donc appartenir au groupe naturel de l'hélium dont elle se lapproche aussi par la nature de son spectre : Gaz nobles He Ne Ar Kr Xe ... Emanation (?) Poids atomiques 4 20 39,9 8L8 128 200à216,o(?) Dans ce cas son poids atomique se confondrait avec son poids moléculaire et la molécule serait monoato- mique. De fait, si l'on ajoute au poids atomique 1^8 du xénon, la différence moyenne 88,5 entre les cinq paires d'éléments parallèles de la classification pério- ilique (dont l'étain et le plomb fournissent un exemple), on voit qu'on devrait trouver dans la famille de l'hélinn), un élément de poids atomique 216,0 auquel corres[)ondent approximativement la densité de l'émanation et toutes ses propriétés connues. Ce gaz peut être condensé par refroidissement avec l'air liquide à — 185°', mais il possède encore à cette température une tension de vapeur appréciable. La constante de temps (c'est-à-dire la durée nécessaire pour qu'elle perde la moitié de sa radioacti- vité) est de 3,71 jours (Rulherford), 3,99 (Curie) et 3,86 (Sackur). 1 Rutherford et Soday, l'hiL Mag. 1903, VI, 5,61. SUR L\ DÉGRAD\TION DES ÉLÉMENTS. 333 ir La vie de Témanalion est assez éphémère ; au bout de trois semaines le dégagemtent spontané de chaleur c:sse d'être mesurable avec un dispositif thermomé- trique donnant le \\^^ de degré; les expériences exécutées dans mon laboratoire ont perFuis de le cons- tater nettement. Pendant cette transformation spon- tanée, l'énergie disponible dans l'émanation travaille en queli|ue sorte sur une partie de ce gaz lui-même; la plus grande partie émet des particules a d'abord, en se dégradant successivement en divers produits intermédiaires, le radium A, B. C, etc. ; pendant que ce rayonnement agit par son bombardement intense sur une fraction de l'émanation relativement petite en la transformant en hélium, le gaz le plus simple de la famille naturelle à laquelle appartient l'émanation. Cette production d'hélium s'observe aussi lorsqu'on met Témanation en présence d'oxygène ou d'hydrogène. En adoptant le chilïre 3 pour l'accroissement de volume observé lorsque ce changement de l'émanation en hélium s'accomplit, il est facile de voir que 100 vo- lumes de l'émanation, pesant environ 107, doivent fournir 300 volumes d'hélium pesant fi. Le pourcen- tage de l'émanation ainsi décomposé par ce bombar- dement serait donc 600/107, soit 0.6, tandis f|ue les 94.4 parties qui restent doivent être regardées comme source «le l'énergie qui effectue ce changement des 5. fi parties en hélium; les 94.4 parties se dégradent en en RdA, B, C, etc. Mettons maintenant de l'émanation en contact avec 334 SUR LA DÉGRADATION DKS ÉLÉMKNTS. l'eau et laissons réagir. 11 se produit un double phénomène : Le premier est la décom[)osition de l'eau en ses éléments, observée d'abord par Giesel ' pour les sels du radium même. D'expériences ultérieures, de celles en particulier que j'ai publiées récemment^ il résulte que cette décomposition donne un excès d'hydrogène par rapport aux proportions du gaz tonnant. Cet excès varie considérablement d'une expérience à l'autre et dépend, entre autres facteurs, delà durée. La moyenne de 9 déterminations relatives à la décomposition de l'eau par le bromure de radium, correspond à un excès moyen de 5, 5 \'\ d'hydrogène (maximum : 16 '/o '■> minimum : 3,65 Vo)- ^^^^ l'émanation agissant seule sur l'eau, l'excès d'hydrogène a varié de 3 à 1 4 '/a °/o- L'étude minutieuse des conditions de formation de cet hydrogène, contrôlées d'ailleurs de plusieurs manières, ne laisse pas de doute sur un point : c'est que l'excès d'hydrogène ne peut provenir que de l'eau. Il est maintenant presque certain que cet hydro- gène résulte de la formation simultanée du peroxyde d'hydrogène. En ajoutant comme réservoir à l'appareil qui contient les sels de radium dissous dans l'eau une assez grand ampoule, l'excès d'hydrogène s'est beau- coup amoindri : il n'atteint guère 0.5 7o ^^^ volume total du gaz tonnant. Nous avons essayé avec quelque succès de comparer l'excès d'hydrogène au peroxyde formé; la quantité minime de ce dernier a rendu les expériences très délicates; mais il y a une certaine ' Berichte. 1S02, 35, 360, et 1903. 36, 347. - J. Chem. Soc. 1907, 91, 933. SUR LA DÉGRADATION DES ÉLÉMENTS. 33 O correspondance qni semble démontrer que c'est le peroxyde qui est responsable pour l'excès d'hydrogène. Le second phénomène observé résulte de l'analyse spectrale des gaz produits au cours de ces dernières expériences : on ne trouve plus d'hélium qu'à l'état de traces, mais par contre, le néon est présent en quan- tité appréciable. En donnant donc à l'énergie disponible dans l'éma- nation un travail à effectuer, soit la décomposition d'une certaine quantité d'eau, une partie considérable de cette énergie est absorbée par ce travail, et la dégradation de l'émanation ne s'effectue plus jusqu'au dernier terme de la famille naturelle des gaz nobles, l'hélium ; elle s'arrête ii l'avant-dernier, le néon, de poids atomique 20. Considérons maintenant une expérience dans laquelle le travail demandé à l'énergie disponible dans l'émanation soit encore plus considérable : c'est le cas si on la met en présence de sels de cuivre en la dissol- vant dans une solution de nitrate de cuivre'. L'expérience conduit comme précédemment à une double constatation : Dans la solution du sel de cuivre, on trouve, non seulement du sodium, mais aussi du lithium. L'expé- rience répétée plusieurs fois, dans des appareils de verre ne contenant pas de lithium, a toujours donné les mêmes résultats ; les expériences à blanc n'ont pas non plus donné de lithium. Avec les sels de cuivre, le poids du résidu alcalin était le double de celui constaté ' Cameron et Ramsay, Chem. Soc. 1907, 1593, 2171. 336 SUR LA DÉGRADATION DES ÉLÉMENTS. dans une expérience à blanc avec le sel de cuivre, sans contact avec l'émanation'. D'autre part, dans les gaz, on ne trouve plus trace «riiélium, ou de néon, mais bien de l'argon. Ces phénomènes s'interprètent d'une façon analogue à ceux (jue nous relations tout à l'heure : L'énergie disponible dans l'émanation à laquelle on a donné plus de travail à faire, a dégradé le cuivre, jus- qu'au dernier terme, le lithium, de la famille natu- relle à laijuelle il appartient, en donnant vraisembla- blement comme produit intermédiaire, du sodium, deuxième terme de la même famille. Par suite de * Ces expériences sont certainement délicates ; par exemple, avec la solution de nitrate de cuivre, nous avons mis en contact 1,62™'»-^ d'émanation ; l'analyse des gaz recueillis a porté sur O,925°ra-Vcontenant: 0,032 NO; 0,009 N2 ; 0,184 H2 et 0,700 0*) ; c'est dans l'azote qu'on a nettement caractérisé l'argon par ses principales raies spectrales. D'autre part, la solution primitive de nitrate de cuivre, après addition d'hydrogène sulfuré, a été centrifugée dans un petit tube de silice ; la partie liquide a été séparée, additionnée des eaux de lavage de la partie solide et évaporée puis séchée à ISC ; le résidu pesait 4,ll™&i". Repris par l'acide nitrique, et après l'élimination d'une trace de cuivre qui avait échappé à la première précipitation, il a donné un résidu {l,61^sf^j présentant au spectroscope les raies caractéristique du sodium et du lithium; par comparaison avec un mélange de NaCl et LiCl, donnant le même aspect au spectroscope, on a pu évaluer approximativement la quantité totale de lithium à 0,0001 7™gi'. Les expériences servant de témoins ont été faites dans les mêmes conditions et n'ont donné qu'un faible résidu de NaCl, ne contenant pas de lithium. La quantité de lithium que nous avons obtenue paraît au premier abord très faible ; ou peut se rendre compte qu'elle n'est cependant pas négligeable si on la rapporte, non pas à 1,62 mm' d'émanation, mais à un volume de l'ordre de grandeur courant dans les préparations chimiques. Toutes proportions gardées, on aurait obtenu ITO^ng'' de lithium si Ton avait pu opérer avec 1,62 litre d'émanation. SUR L\ DÉGRADATION DES ELEMENTS. 337 cette plus grande consommation d'énergie, l'émanation elle-même n'a pas été dégradée de façon aussi complète que précédemment ; la dégradation s'est arrêtée au troisième terme, l'argon (de poids atomique 39,9), de la famille naturelle à laquelle appartient l'émana- tion. Une dernière observation enfin est à noter : dans les gaz qui se dégagent spontanément d'une solution acide de nitrate de thorium, on trouve de l'anhydride carbonique. Cette observation a déjà été faite quatre fois, et fera l'objet des recherches ultérieures. En remcir- quant que le carbone est le premier terme de la famille naturelle à laquelle appartient le thorium, on peut donc se demander si le carbone ne se forme pas par la dégradation du thorium aux dépens de la réserve d'énergie disponible dans cet élément radioactif. Ces quelques expériences qui ont exigé un labeur considérable et que nous nous réservons naturellement de poursuivre, semblent bien démontrer que l'on peut dorénavant « diriger » vers un but de haute portée rénerojie énorme «concentrée», dans l'émanation ou les éléments radioactifs ; ce but est la dégradation des éléments. Elles prouvent aussi que cette dégradation ne se fait pas d'une façon quelconque, au hasard, mais bien d'après des lois dont on peut dégager déjà les premiers rudiments. Il est cerlainement prématuré de les généraliser ; néanmoins, et sous celte réserve, il est utile de les formuler, ne fut-ce que pour mettre en lumière les points sur lesquels notre attention sera portée dans la suite de nos recherches : I. L'hélium et les particules a de l'émanation ne sont pas identiques. :^S8 SUR LA DÉGRADATION DES ÉLÉMENTS. IL L'Iiélium. qui se forme spontanément à partir • le rémaiialion, est le résultat de la dégradation, par le bombardement des particules oc, de la lourde molé- cule qui constitue l'émanation. m. La dégradation de l'émanation se fait par degrés en donnant vraisemblablenjent et successive- ment les divers termes de la famille naturelle d'élé- ments à Laquelle elle appartient : spontanément (ou en présence d'oxygène ou d'hydrogène) la dégradation est complète et se fait jusqu'à l'hélium, premier terme de cette famille ; en présence de molécules plus lourdes (eau), la dégradation de Lémanation s'arrête au second terme, le néon ; en présence de molécules encore plus lourdes et plus complexes (nitrate de cuivre), elle s'arrête au troisième terme, l'argon. IV. D'autre part, la dégradation d'un élément étranger, mise en présence de l'émanation, — phé- nomène qui absorbe une grande partie de l'énergie disponible dans cette dernière, — semble aussi devoir se faire par degrés, en donnant successivement les divers termes de la famille naturelle à laquelle il appartient, pour aboutir finalement au premier terme ; la formation du lithium (et probablement du sodium), à partir du cuivre, et celle du carbone à partir du thorium, en sont les premières démonstrations. Londres, University Collège, avril 1908. LA RADIOACTIVITE DES E^UX DU LEHEZ PAR José MVNOZ DEL. CASTILI^O^ Professeur à l'Université de Madrid. Le Rio Lerez coule au N. 0. de l'Espagne et déverse ses eaux dans l'Océan Atlantique. Le laboratoire de radioactivité de la Faculté des sciences de Madrid reçut, en octobre I 906, des échan- tillons d'eaux minérales prises aux sources Acenas et Monte Porreiro, qui sortent de la Villa Buenos Ajres, prés de Pontevedra (Galice), sur la rive gauche du Lerez. Nous avons examiné ces eaux au point de vue radioactifavec l'appareil d'Engler et Sieveking', et nous avons reconnu que leur radioactivité pouvait être pro- visoirement évaluée à 10.000 volts-heure-lilre. Ce résultat nous parut assez intéressant pour entreprendre une étude faite aux sources mêmes; nous pûmes la mener à bien grâce à l'obligeance du propriétaire. ' Extrait des Anales de la Sociedad Espanola de Fisica y Quimica, octobre et novembre 1907. ^ Voir le mémoire original de MM. Engler et Sieveking. Archives des Se. ph'js. et nat., 1905, t. XX, p. 159. 340 LA RADIOACTIVITÉ DES KAUX DU LKREZ. M. I). (lasiiniro Goinez, sur le terrain dinjuel nos reclierches ont eu lieu au cours de Tété 11)07. La composition cliiini(|ue des sources Acenas et Porreiro est sensiblement la même ; elles contiennent divers bicarbonates, du lluor et du lithium, etc.; la (|uanlité totale de matière dissoute est d'environ 2,5 gr. par litre : leur température est de I 4°. .Nous avons fait deux séries d'observations distinctes : dans la [)remiére d'ordre (juanlitatif, nous avons me- suré parallèlement et de façon identique la radioactivité de l'eau de l'Aceilas et celle du Monte Porreiro ; la seconde est une étude (jualitative de l'eau de la source Aceiias. I. Mesure quantiUUive de la radioactivité. Foiu^ la mesiu'e quantitative de la radioactivité des eaux en ((uestion, nous avons procédé comme suit : nous avons rempli, en prenant toutes les précautions possibles, un certain nombre de bouteilles à la source; nous avons mesuré d'abord la radioactivité de l'eau de suite après la mise en bouteille ; puis, pendant plu- sieurs jours de suite, nous avons mesuré chaque jour à la même heure la radioactivité du contenu d'une des bouteilles qui toutes avaient été remplies en même temps. L'observation faite aussitôt après la mise, en bouteille donne évidemment la valeur directe de la radioactivité initiale ; mais on peut aussi calculer celte valeur initiale à partir des valeurs observées subsé- fpiemment en appliquant la formule LA RADIOACTIVITÉ DES EAUX DU LEREZ. 341 On a ainsi une valeur indirecte de la radioactivité initiale. Le tableau suivant donne les résultats. T.'^LEAU I (Source Acenas). Temps pendant lequel l'eaa Acenas est restée en bouteille I minute \ jour 2 » . 3 4 o 6 » » » Activité observée Activité ini- t'ale ca' culée i 12050,44 11852.22 • • • • ( 12029,52 7608.39 9177 5960,46 8663 6344,46 11130 , 4630,78 9769 4071.29 10359 3296,40 10142 2936.07 i 10874 Moyenne de l'activité initiale observée 119 / / calculée 10026 >'ous adoptons comme valeur la plus probable de la radioactivité initiale de la source Acenas le chiffre de 10.026 volts-heure-litre, moyenne des valeurs calcu- lées. L'observation directe de la radioactivité initiale est difficile en raison de sa valeur considérable. Nous avions trouvé en 1906. pour la radioactivité des échantillons du Monte Porreiro qui nous avaient été soumis, 7.688 volts-heure-litre. Nous avions supposé que la radioactivité des deux sources devait être sensiblement la même, de même que leur température et leur composition chimique ; nous avons établi — pour le moment du moins — que la radioactivité de la source Monte Porreiro est de 8.000 volts-heure-litre environ. :\ i 2 LA RADIOACTIVITÉ DES KAUX DU LERKZ. TABMiAL II (Source Monte Porreiro). Temps pendant lequel l'eau do la source est restée en bouteille ] inimité îilasoucce Activité observée Activité ini- tiale calculée I jour. i » 3 » 4 » 0 » 6 >^ 7 » 7502,90 8297,73 8687,47 10571,75 6370,68 4839,10 4266,33 3675,04 3277,31 2580,11 2392.16 -Moyenne de l'aitivité initiale observé? 8764.9 7684.77 70.33,57 7484,78 7753,24 8339,21 7938,80 8859,62 / calculée 7870,50 Il résulte de nos observatioriS que ies eaux miné- rales du Lerez ont une radioactiv é pratique de 1 0.000 volts-heure-lilre. Ce sont, jusqà présent, les eaux les plus radioactives connues. En effet, la radioactivité de la source espagnole la j)lus radioactive (source Caldas de Besaya) est de 3.000 volts ; celle de la source la plus radioactive que nous connaissions en Europe (Grabenbâckerquelle) est de 6.200 volts. Nos observations démontrent ensuite une fois de plus que la radioactivité d'une eau est absolument in- dépendante de sa température : la température des eaux du Lerez est, comme nous l'avons dit, de 14°, celle des eaux radioactives de Santa Teresa de Avila de 9°, celle des eaux de Alameda de Guadarrama de 1 4°. La radioactivité des sources est donc indépendante de leur température. LA RADIOACTIVITÉ DES EALX DU LEREZ. 343 Nous avions étudié antérieurement à celles du Lerez les autres eaux minérales de la province de Pontf- vedra,et avions reconnu qu'elles sont toutes fortement radioactives, ce qui nous a fait supposer, déjà en 1906, qu'il y a dans cette région des gisements plus ou moins profonds de minéraux d'urane qui sont peut-être aussi importants que ceux de St-Joachimsthal. II. Elude qualitative de la source Acenas. Le Monte Porreiro ne se prêtant guère d'une part à des observations dans le genre de celles que nous allons rapporter, et les deux sources présentant d'au- tre part, entre elles, beaucoup d'analogie, nous avons borné notre étude qualitative à la source Acenas, en profitant des circonstances favorables à l'observation dans lesquelles elle se trouve. Cette source jaillit au fond d'un puits d'un mètre de profond environ ; nous y plaçâmes une caisse prisma- tique en zinc, de 15 à 20 cm. décote, qui constituait un récipient destiné à recevoir l'émanation, dont la lixation physique était faite ensuite selon le mode em- ployé au laboratoire. Pour cela, un fil de plomb, long de 2'"32, isolé, et relié au pôle négatif d'une petite machine de Wimshurst, fut disposé de telle sorte que l'émanation qui s'échappait de l'eau et qui se renouve- lait sans cesse venait se déposer à sa surface. L'activa- tion dura une heure. Le fil fut ensuite adapté à l'ap- pareil d'Elster et Geitel et la décharge observée comme suit : Tableau III. Temps pn min. 1 0 i 0 \ 30 i 1 45 60 75 90 105 120 135 Déch.envolt. 74,8 60.6 44.7 31,6 25,4 17.5 13.5 1 9,4 i,7i 0,0 344 LA RADIOACTIVITK DKS EAUX DU LEREZ. Four mieux conipreiulre la signification de ces chif- fres, il est |)référable de les coni|)arer à ceux qui ont été obtenus en activant le fil do plomb soit avec de l'émanation de radium, soit avec de l'ômanation d'ac- linium, et que nous empruntons à MM, Elsler et Geilel. Tabieat IV. Désactivation d'un ni de plomb activé Moment par réraanatioii de l'observation du radium de la source Acenas de l'actinium 0' 100 135,2 142,8 15 92.3 105,7 105,6 30 78 78 78 45 62,7 55J 57,7 GO 48,7 44.3 42,7 /o 36.9 30,5 31,5 90 27.0 23,5 23,3 100 20.3 * 16,i 17,2 1-20 14,8 13,4 12,8 135 — 9,6 Les résultats de cette comparaison sont tout à fait inattendus. On admet en efïet, en général, que c'est l'émanation du radium qui active les eaux minérales; or, il est facile de constater que, dans la limite des erreurs, la loi de désactivation du fil de plomb, sur lequel s'est déposée l'émanation de la source Acenas, est identique à celle de la désactivation de l'actinium et non à celle du radium. La figure \ donne le graphique du tableau IV : la ligne pleine figure la courbe de dé- sactivation du radium ; la ligne pointillée celle de l'ac- tinium, et les points a, a, a... figurent la désactivation de la source Acenas. LA RADIOACTIVITE DES EAUX DU LEREZ. 345 On voit que la concordance des courbes de l'acti- niiim et de la source Aceilas est parfaite, sauf pour la première observation où l'écart s'élève à 7,6 volts. Cet écart peut être dû à une erreur de lecture de 4,24 volts, facile à admettre pour la première observa- tion, ou à une autre cause qui serait encore à expliquer. Cependant, si I la courbe de dé- sactivationdel'ac- tinium concorde avec celle de la source Acenas , cela ne suffît pas encore pour défi- nir la substance radioactive conte- nue dans son eau: ilestnécessairede tenir compte bien exactement du temps d'extinc- tion de l'émana- tion. Voici à ce point de vue comment se comportent les trois éléments radioactifs les plus forts producteurs de l'émanation : Radium. L'extinction de l'émanation dure plusieurs jours; son intensité est réduite de moitié environ le quatrième jour.' La désactivation du fil de plomb peut se vérifier en un peu plus de deux heures, et le temps caractéristique est de 28 minutes. Archives, t. XXV. — Avril 1908. 25 34(3 LA KADIOACTIVITÉ DKS KAUX DU LKRKZ. Actiuium. L'éniaiialion s'éteint rci|)i(J(3ment ; son intensité est réduite de moitié en deux ou trois secon- des. Le plomb activé se désactive en un peu plus de deux heures, et le tenif)S caractéiislique est de 34 à 35 ou 40 minutes suivant les observateurs. Thorium. La désactivation s'opère assez lentement (I 7., à 2 jours) et le temps caractéristique est de 1 1 7^ heures. L'émanation s'éteint rapidement, son intensité étant réduite de moitié en I minute et 10 secondes. Dans le cas de la source Acenas, on se trouve en présence d'une substance radioactive dont l'émanation s'éteint en un grand nombre de jours, comme celle du radium, et pour laquelle la désactivation du fil de plomb est identique à celle de l'actinum ; on peut en conclure (ju'il s'agit d'un radio-actinium ou, si l'on veut, d'une substance radioactive nouvelle pour laquelle, si cette supposition se confirme, nous proposons le nom de Gallaicum ou Galaico', suivant l'exemple donné par Vinckler pour le Germanium ou Germanio et par M""^ Curie pour le Polonium ou Polonio. III. Résidus et leur examen. Nous avons deux classes de résidus : les uns ferru- gineux, qui se déposent spontanément et surtout sous l'action de l'air, les autres qui sont produits par l'éva- poration de l'eau minérale. * Boltwood signale pendant ce même mois d'octobre l'exis- tence d'un autre élément analogue au radium, pour lequel il propose le nom de lonium, qui donne des rayonnements a et /5, mais pas d'émanation, et possède des propriétés chimiques sem- blables à celles du thorium. LA RADIOACTIVITÉ DES EAUX DU LEREZ. 347 Voici le résultat des recherches faites avec l'appareil d'Elster et Geitel : a) Sédiment ferrugineux sec, qui se trouve déposé dans des bonbonnes de verre vides depuis sept mois : 513,2 volts-heure-l 00 grammes. b) Résidu obtenu par l'évaporation à sec de 20 litres d'eau Acenas (42,5 grammes), 5,2 volts-heure- 100 grammes. c) Résidu obtenu par l'évaporation à sec de 20 litres d'eau Monte Porreiro (31 grammes) : 12,3 volts- heure- 100 grammes. D'autre part, nous avons ajouté un litre d'eau à 2,1 grammes du résidu Acenas (quantité sensiblement égale à Vso ^^ ce que nous en possédons) ; à 1,5 gr. du résidu Monte Porreiro (à peu prés Voo également de ce que nous possédions) et à I gramme du dépôt ferrugineux sec mentionné ci-dessus. Les trois bou- teilles examinées au bout de 48 heures ont donné le résultat suivant au fontaktoscoped'EngleretSieveking : Bouteille d'Acenas 13,7 volts-heure-litre » Monte Porreiro 8,3 » » » » sédiment ferrugineux 166,8 » » » Il nous semble que l'on peut résumer comme suit la signification générale de ces résultats : les résidus con- tiennent une très petite quantité de substance radio- active fixe qui se trouve principalement associée au fer; la substance active qui fait des eaux du Lerez des eaux minérales remarquables est l'émanation en quantité extraordinaire. 348 LA RADIOACTIVITK DES KAUX DU LEHKZ. IV. Hypothèses possibles. Les hypothèses possibles que nous ne pouvons pas discuter actuellement au point où nous en sommes des recherches qui nous occupent, sont au nombre de trois : r II s'ai^it en réalité d'une nouvelle substance radio- active, le Galaico, définie provisoirement comme nous l'avons fait ci-dessus. 2° Il s'agit d'un produit de désintégration, dans le genre des nombreux produits qui ont préoccupé Halin, Rutherford et d'autres savants éminents ; parmi ces substances, dont l'existence est transitoire, un radio- actinium se fait tout spécialement remarquer. 3"* Les émanations du radium et de l'actinium exis- tent simultanément dans ces eaux. Quatre considérations militent en faveur de celte dernière hypothèse : a) Quand les minéraux uranifères sont soumis à un fractionnement chimique, la radioactivité se localise principalement dans le bismuth (polonium), dans le baryum {radium) et dans le fer (actinium). h) Si l'on compare à un fractionnement chimique les effets et réactions qui ont lieu dans les eaux miné- rales, quand elles se trouvent en contact souterrain avec des substances uranifères ou radioactives en géné- ral, on conçoit qu'il puisse se produire une localisation identique. c) Notre collègue, M. le professeur Casares, qui a fait l'analyse chimique de la source Acenas, y a cons- taté la présence du baryum quoique en quantité inap- LA RADIOACTIVITÉ DES EAUX DU LEREZ. 349 préciable à la balance ; c'est sans doute du baryum rad itère. d) Nous venons de montrer que le sédiment ferru- gineux'possède une radioactivité très appréciable ; il est peut-être actinifére. Nous avons l'espoir que notre prochain mémoire sur ce sujet contiendra des données décisives qui éclair- ciront les questions posées dans celui-ci. Conclusions r Les eaux du Lerez contiennent, dissoute en pro- portion très importante une émanation, simple ou com- plexe, dont les propriétés tiennent de celles du radium et de l'actinium. 2" Elles renferment également une substance radio- active fixe, reconnaissable à son activité appréciable, au bout de sept mois, dans les résidus ferrugineux. 3° Les principales applications thérapeutiques de la source Acefias devraient avoir lieu à la source même, pour que le liquide ne soit pas dénaturé par la perte d'émanation ou par la séparation du fer, véhicule {►resque unique des substances radioactives fixes qu'elle contient APPAREILS POUU DIFFUSION DANS LES MILIEUX SOLIDES PAR Micbel YÉOOVNOW Les espaces parcourus par les substances diiïusanles, étaient, dans mes expériences sur la diffusion des solu- tions dans la gélatine', déterminés habituellement par un réactif qui diffusait de haut en bas à la rencontre de la substance analysée. Ce procédé étant l'un des plus précis, en même temps le plus fatiguant, exige pen- dant un certain temps une observation ininterrompue ' pour la fixation précise du moment de la rencontre des substances (observation immédiate de la rencontre) vu que la plupart des solutions des substances sont incolores, ce laps de temps peut durer plusieurs heures. Les expériences préalables dans des couches minces de la gélatine de 5-10"'"' et dont la durée est de 2 à 6 heures ne pourraient être utiles que dans le cas où elles pourraient être aussi précises que celles qu'elles doivent seconder. ' Comptes rendus, 1906, t. CXLII, p. 954 et t. CXLIII, p. 882. APPAREILS POUR DIFFUSION, ETC. 331 I L'appareil que je décris ici est en quelque sorte .un appareil em^egistreur. Il élimine toutes les difficultés indiquées et rend la détermination des espaces h par- courus par la substance diffusante (et par conséquent la détermination des poids moléculaires d'après ma méthode) très facile et très exacte. Il présente un prisme plat, rectangulaire n'ayant pas de fond à la base (fîg. I), aux parois parralléles (XX 72) en verre tig. 1. :c f f t de glace, dont les dimensions à l'intérieur sont : longueur a de 6 à I 5 cm., largeur b de f; 4 à 6 cm. et protondeur e de u 0,5 à 1 ,5 cm. ' ^ Le col ou l'orifice g, qui peut être placé en différents endroits selon les besoins, donne passage à un tuyau f. On verse la gélatine (chauf- fée jusqu'à 30°-40°) de ma- nière que sa surface figée dépasse les bords XX de l'appareil ; il est préférable ^ d'introduire le tube f dans la gélatine après le figement de cette dernière, en y faisant un trou avec un tube en verre chaud. Lorsque l'appareil a pris la température du milieu environnant. la surface de la gélatine XX est aplanie au moyen / M. ' On peut se servir aussi des flacons en section ovale très allongée. 352 APPAHKILS POUR DIFFUSION (ruiie plaijiie de verre pri'ahleinent réchauffée à la hauteur des bords du récipient, après quoi on laisse refroidir la gélatine. Ou laissse une couche de gélatine épaisse de quelques millimètres dans le tube f, où on réliniine complètement en la faisant fondre à l'aide d'un tuyau en verre chaud et en l'aspirant à l'aide d'une pipette. On donne au vide 0 la forme sphérique. Ensuite on plonge l'appareil dans la solution A que l'on veut analyser à une profondeur de '/ , à 1 cm. : on enlève à l'aide d'un pinceau les bulles d'air qui s'atta- chent à la surface de la gélatine et l'on verse le réactif B dans le tube f. Cette disposition de l'appareil permet des expériences même avec des substances telles que H^S) etc. L'appareil est adapté aux expériences pou- vant durer de 4 à 6 jours ; on peut faire varier cette durée de quelques heures à plusieurs jours, en plon- geant plus ou moins profondément le tube f et en changeant le temps de l'introduction du réactif. Il est à noter que l'on obtient les résultats les plus précis avec des expériences, durant de 2 à 4 jours. Une plus longue durée ne garantit aucunement la précision à cause de la sensibilité limitée des réactifs. Il est clair d'après la description de l'appareil que la rencontre des substances A et B suit une certaine courbe et dure un certain temps, donnant la possibilité de prendre des h en temps voulu. On calcule les constantes a et c d'après les équa- tions' : ' D'après mes recherches la loi du mouvement des substances est la même dans les deux cas. Comptes rendus t. CXLII, p. 954, 23 avril 1906. DANS LES MILIEUX SOLIDES. 353 OÙ h et h' (espaces parcourus par la substance et le réactif) et les temps t et t' sont mesurés directement. Mais dans ces cas il est utile dans un but de contrôle, par exemple, de se servir de la courbe de la rencontre des substances. Comme dans ce cas c doit être déter- miné avec la même précision que a, il est nécessaire toutefois que rien n'altère le caractère de la difïusion du réactif ; dans ce but il faut plonger plus profondé- ment le tube / et le déplacer vers le milieu du réci- pient ; l'expérience demande que le réactif n'ait pas le temps de se répandre jusqu'aux parois latérales du récipient ce qui oblige de l'introduire plus tard ou d'élargir le récipient. Comme il est nécessaire que la concentration du réactif soit constante, il est commode de le faire passer par un canal pratiqué dans la géla- tine, ce à quoi servent deux orifices (0',0") disposés l'un en face de l'autre dans les parois de l'appareil. Il est évident que le mouvement de la substance A de la surface de la gélatine XZX dans le plan YOX appa- raîtra comme le mouvement de la droite XX parallèle- ment à elle-même (équation 2) ; quant au mouvement du réactif B de la surface 0, qu'elle soit sphérique ou cylindrique, il se traduira par l'agrandissement de la circonférence ayant le centre en 0 (équat. 3). Si y est l'espace /i ; i?o, le rayon de l'espace 0 ; ^, le temps - depuis le commencement de la difïusion eXd, la distance de 0 à XX, on obtient pour la substance l'équation (2) ,j = Y" et pour le réactif (3) ("rf-^/W ^r'^ = (ï^o-rcfr)^ 354 APPAREILS POUR DIFFUSION d'où on ohlienl : a) 1 = V (d-uY -r r' - »o a 1/ c C'est l'équation des sections coniques; le rapport — doit être constant pour tous les points de la courbe ; il est évident que si la diffusion de la substance et du réactif ne commencent pas simultanément, on doit mul- tiplier ce rapport par I / t La concentration du réactif, en général, doit être égale à celle de la substance ou lui être inférieure ; plus tard le réactif est introduit, plus elle doit lui être inférieure. On trace la courbe sur la paroi XX en en couvrant une certaine surface d'un vernis transparent, dégomme arabique, etc. \ L'espace 0 doit être également cir- conscrit avant l'introduction du réactif, autrement ses limites peuvent être perdues. Tels doivent être d'après la théorie les courbes de la rencontre, que ce soit la formation des dépôts ou de la coloration. Mais comme les substances agissent les unes sur les autres, et par conséquent l'espace occupé par l'une des substances est impénétrable (ou très peu pénétrable) à l'autre, la théorie n'est vraie que par rapport à une partie de la courbe, comprise entre deux tangentes, parallèles à l'axe y. Hors de ces limites l'une des substances doit se répandre en con- ' Pour la commodité de la détermination des coordonnés, on trace sur l'appareil les droites ?/' et x\ DANS LES MILIEUX SOLIDES. 355 tournant l'autre ; dans ce cas, comme mes recherches me l'ont montré, la constante de la diffusion a s'amoin- drit, quoique d'une manière insignifiante. En réalité ces limites doivent être quelque peu autres et ne peuvent être déterminées que par l'expérience, vu que les phénomènes se compliquent près de la surface de la rencontre, P par la formation des dépôts cris- tallins ou amorphes qui présentent des obstacles méca- niques à la diffusion et 2' par la formation de nouveaux corps \ à constantes inconnues et de processus secon- daires : de leur diffusion partant de la surface de leur rencontre. La rencontre de CuSo' et>'H' présente par exemple de beaux tableaux de ce genre lorsque la couche de Cu(OH)' très mince formée primitivement se dissout dans NH' en changeant la couleur en bleu foncé (bleu céleste) et commence à se répandre des deux côtés par diffusion. Toutes ces influences modifient la répartition de la concentration dans le champ de diffusion en raison de laquelle varient les vitesses et la direction du mouve- ment des molécules. Comme toutes ces influences com- mencent au moment de la rencontre des substances 1 Ce sont des combinaisons doubles conformément à la loi de Berthollet. C'est dans les intéressantes expériences de Graham sur le mélange des sels que l'on peut observer comment la diffu- sion a lieu dans de pareilles conditions : « la diffusion des métaux ne dépend en aucune sorte de Tacide auxquels ils peuvent être combinés ; les acides et les bases sont en combinaison indifférente dans les mélanges, c'est-à-dire qu'un mélange de KCl et de Xa-So* serait la même chose (à l'état de dissolution) qu'un mélange de NaCl et de K^So*. Ann. de chimie et de phys. t. LXV, p. 129— 207. 1862. Si la gélatine a sa part dans la réaction, les phénomènes se compliquent forcément davantage. 35() APPAREILS POUR DIFFUSION (point p), la question est ramenée à la déiiinilalion de l'espace dans lerpiei la courbe réelle coïncide avec la courbe théorique, en d'autre termes, à celle de la portion de l'angle oo dans laquelle les déterminations de h sont suffisamment précises. L'ex[)érience donne pour w 50° et plus. Ainsi on trouve par exemple pour a de CuSO'(V,N) : 14,,; 14,, ; 13, g ; 14,, (moyen 14,,) ; la rencontre a dui^é 2 y\ jours (réactif-ferrocyanure jaune). Pour a de fer- rocyanure de potassium (20 7o î 13-14° C), on a : 2 1 .8 '"•" (go = 74°) et 21 ,78 (a; = 1 40°;. Il est éofalement très commode de donner à la sur- face de la gélatine l'inclinaison CD (angle a). Dans ce cas la valeur de c dans le sens de l'axe des y est ^ cosa par conséquent nous avons pour l'équation du mouve- ment de la surface du réactif dans le plan YOX : c X^ t (5) u = kx + (/ — ^ ^ ' ' ces a C'est une droite se mouvant parallèlement à elle- même. De cette équation et de l'équation (2) nous obtenons pour le lieu de la rencontre : (6) y = -^- + -4— = kx + (/', ^ I a ces a ^ "^ ces a ~ fj cos a ce (jui est également une droite. Les résultats seront d'autant plus exacts, que l'angle a sera plus petit, car dans ce cas le développement du plan de la rencontre va plus vite et l'influence des causes susnommées est moindre. Si l'on verse un peu de réactif dans l'angle (3, cela peut tenir lieu de tube f. DANS LES MILIEUX SOLIDES. 3o7 II Pour observer la diffusion dans l'espace, variant proportionellement à ses deux dimensions linéaires on peut se servir d'angles plats, c'est-à-dire, d'appareils dans le genre de celui qui vient d'être décrit, mais se rétrécissant ou s'élargissant ; leurs bords inférieurs doivent avoir la forme d'un arc de cercle, dont le centre est au sommet de l'angle : l'arc doit être concave pour un récipient qui s'élargit (fig. 2, a; c-couvercle) et convexe pour un récipient qui se rétrécit (fig. 2, b). fig. 2. c'est du cône que l'on se sert pour les espaces va- riant proportionnellement à leurs trois dimensions 'linéaires ; pour la mesure des h on place le long de son axe une échelle (fig. 2, r/) faite d'une plaque mince en verre ayant la forme de l'angle égal à l'angle du cône. On donne la forme sphérique à la surface de la i:félatine à l'aide d'un verre de montre réchauffé. Les appareils que je décris dans le traité détaillé sur .3o8 APPARKILS l»OUR DIFFUSION la dilTiision servent également à la même destination, (lomnie dans les deux cas la substance diffuse à partir de la surface du layon I(, l'équation de son mouvement dans la section ijox est (7) if + X' = (Rztn V~) où le signe moins se rapporte au cas de la diffusion dans un espace se rétrécissant (fig. 2, b). De cette équation et de (3) on obtient ^o, c , / (dyY + .'■' - Hq ^ it (y t + ^^' — ^^ Si l'on pratique dans les vases qui s'élargissent de petits orifices, par exemple dans l'arc ayant de 2 à 3 """, on peut admettre R et Ro = 0 ; alors l'équation (8) présente des circonférences (c> ou «V'«r»S>^el^?e 0 ^ t «« ■*«^e\ *!*«** «e****» fat'. «®. »^_^ft.^a t" «^ «=5, '^ ^ If^/ Fig. V. Gomphosphaeria Xaegeliana (Ung.) Lemmerm du lochEarn. 4. Aspect des colonies. — 1 et 3, Colonies dissociées. — 2. Cellules entourées d'une gelée, devenues libres par pression. — Gelée contenant des bactéries. 368 ETUDE COMPARATIVE DU PHYTOPLANCTON Fig. VI Anabaena Lemmernianni Richt du loch Lochy. 1. Hétérocyste avec gelée. — ■>. Amas de spores. --3. Spores mises en liberté. 4. Division d'une spore. — 5. Aspect des colonies. Epiphyles Nulle part sur le plancton je n'ai trouvé d'aussi nombreux épiphytes que sur le phytoplancton des lacs écossais. Gomphosphaeria ISaegeliana particulièrement en portait souvent une grande quantité. Chlamydomo- nas inhaerens Bachm. et Chlamydomonas stipitata coloraient l'auréole gélifiée de cette plante d'un vert vif. Les calices transparents de Dinobryon calicifor- mis B. ou de Diplosigiopsis elegans B. entouraient les colonies de Cyanophycées. Un autre Gomphosphaeria DES LACS DE L ECOSSE ET DE LA SUISSE. 369 F'ig. VII, 1 — 15. Chlarnydomonas stipitata n. sp 1. Cellule avec chroraatophore en forme de cloche, pyrénoïde et petit style. — 2, 3. 4. Jeunes cellules provenant de zoospores. — 5, Cellule allongée avec chromatophore pariétal. — d, T. Cellules désorganisées (?). — S. Division longitudinale. — 9. Tortion des cellules en vue d'une division transversale probable. — lU. Division transversale. — 11. Zoo- spores formées. — 12. Zoospores mises en liberté. — 13. Zoospore restant dans la cellule-mère. — 14. A partir du stade 9. les cellules se sont arrondies. — 15. Zoospore. 16, 17. Hyalohvyon Lauterbomi var. mucicola Lemm. lo. Cellule isolée. — 17. Colonie. — IS. Dienohyron calicifovniis n. sp. — 19. Diplo- sigiopsis. elegans n. sp. — 2U. Stylochrysalis aurea Chodat mihi . — 21 , Division. 370 ÉTUDE COMPAHATIVE DU PHVTOPLANCTON en forme tle houle portait les calices caractéristiques de Hyalobryon Laulcrborni var. mucicola Lemm. Et presque partout les colonies étaient remplies de mil- liers de bactéries. VI. Extension verticale du phytoplancton Dans le Loch Ness et le Loch Locliy, on travailla aussi avec la pompe pour vérifier si ces lacs donnaient les mêmes résultats qu'on avait obtenus en 1900 dans le lac des Quatre-Cantons. Tous ces essais faits au moyen de la pompe dont je m'étais servi pour le lac des Quatre-Cantons, concordent sur les points sui- vants : 1. Le maximum du phytoplancton n'est pas à la surface, mais entre celle-ci et une profondeur de 3 métrés. 2. Les algues vertes ont été trouvées vivantes jus- qu'à une profondeur de 60 métrés. 3. Les organismes du plancton se comportent d'une manière très difïérente à mesure que la profondeur augmente. Ainsi, dans le Loch Lochy, les cellules de ISephrocytium rares à la surface étaient plus abon- dantes à 3 m. de profondeur. Parmi les Diatomées, Tabellaria fenestrata résistait mieux à une grande pro- fondeur que Tabellaria flocculosa. Le Loch Ness con- tenait trop peu de plancton pour fixer la zone inhabi- tée. Dans le Loch Lochy, à 59 métrés, le plancton était si réduit qu'on peut à peine parler de son existence à 100 mètres. Nous ne sommes cependant pas autorisés à considérer cette zone comme inhabitée. DES LACS DE LÉCOSSE ET DE LA SUISSE. ' 371 VII. PÉRIODICITÉ ANNUELLE DU PHYTOPLANCTON Malheureusement aucune observation suivie pendant plusieurs années n'a été faite sur les lacs écossais. De juin 1904 à mai 1905, je reçus chaque mois des échantillons de plancton du Loch Ness dont l'étude donna les résultats exposés dans la liste de ce travail. Malheureusement la quantité minime de plancton fait que le Loch >'ess n'est pas propice à l'étude de la périodicité, J'employai encore pour l'étude de ce sujet quelques échantillons de plancton récoltés par M.. James Murrav lui-même. Jusqu'à aujourd'hui on a placé le maximum de dé- veloppement des Diatomées dans les mois d'hiver. Le Loch Ness, en ce qui concerne Tabellaria, et le Loch Leven, en ce qui concerne Melosira, concordent sur ce point. Comme Schrôter l'a dit, Tabellaria peut aussi se développer abondamment pendant les mois d'été. Comme je l'ai montré en 1904, les Diatomées peuvent être très différentes suivant les lacs. Ainsi Asterionella atteignit son maximum en mai dans les lacs de Lugano et de Langen. en janvier dans celui de Zurich; tandis qu'en août il formait la partie principale du plancton du Loch Leven et qu'à la même époque il était très peu répandu dans le Loch Oich. En novembre 1904, Asteî'ionella était le genre prédominant du Loch Tay. Rhizosolenia, dont le plus grand développement est en août, montre combien chaque espèce a son déve- loppement propre. Le développement principal des Cya- nophycées a lieu à la fin de l'été et en automne. Sur ce point, les lacs écossais concordent avec les lacs suisses. 372 ÉTUDK COMPARATIVE, KTC. OsciUaloria rubescens des lacs suisses atteint son maxi- imini en janvier et à la même époque je trouvai Ana- baoïa formant une tleur d'eau sur le lac de Lugano. Dans les lacs écossais, Ceralium atteint son maximum en septembre. En août, il forme une fleur d'eau sur le Loch Bainagown. Dans les lacs suisses, le développe- ment principal de Ceralium a lieu de juillet à sep- tembre. Dans les lacs du nord de l'Italie, il abonde toute l'année et ne montre presque aucune périodicité. Dinobryon a une périodicité observée particulièrement de mai à août. Dans les lacs suisses, les espèces de Dinobryon atteignent leur maximum de mai à juillet. Je ne peux donner aucun renseignement sûr quant à la périodicité des Desmidiées. LES MÉSANGES GRISES EN SUISSE PAR Gustave de BURCî (Communiqué à la Section de zoologie de la Société helvétique des Sciences naturelles le 30 juillet 1907, à Fribourg.) On sait que Conrad de Baldenstein a le mérite d'avoir le premier, en 1827. dans VAlpina, attiré l'at- tention des ornithologistes sur les Mésanges grises trouvées aux Grisons, espèce différente des Mésanges grises ordinaires : la Bergmônchsmeise, ou « Nonnelte des montagnes». Après lui, Brelim s'en occupait en -1831, Selys-Longchamp en 1843, Bailly en 1852, Fatio-Beaumont en 1856, Brehm en 1856, de Salis en 1 863, V. Falio en \ 865, Prazak en 1 895, Kleinschmidt en '1897, de Tschusi en 1898, Hellmayr en 1900 et 1903 dans le Tierreich, Hartert en 1905 dans son ouvrage : Die Vôgel der palœarktischen Fauna. Quoique Bailly, 1852, ait noté le premier la diffé- rence de coloration et de nuance de la calotte de ces iMésanges et que Fatio, en 1865, appuyât encore spé- cialement sur cette différence, il s'écoula néanmoins quelques dizaines d'années jusqu'à ce que cette marque si importante fût appréciée dans toute sa valeur. Klein- 374 LES MÉSANGES GRISES EN SUISSE. sclimidt, enfin, prit comme guide cette calotte bru- nâtre — ou noir-bleuâtre, brillante — ou mate, et depuis on fait volontiers la distinction entre les Mé- sanges grises à calotte mate et celles à calotte brillante. Cela nous mènerait trop loin de citer ici toutes les sous-esj)éces des Mésanges grises mentionnées par Hartert, le dernier qui ait traité cette question. Je me borne à faire remarquer que Hartert avait à sa disposi- tion un matériel considérable provenant de la Suisse, et que moi-même je m'occupe, depuis des années, de cette question, en ma qualité de rédacteur de la 4'"* livraison du Catalogue des oiseaux de la Suisse, con- tenant les Mésanges ; j'ose assurer à mes colloborateurs du Catalogue que le retard dans la publication de cette livraison provenait, pour une bonne part, des Mésanges grises. I. Les MÉSANGES GRISES A CALOTTE BRILLANTE sout re- présentées en Suisse par : 1 . La Mésange grise commune (Parus palustris corn- munis Hartert), qui se trouve dans la partie septen- trionale de la Suisse, soit au nord des Alpes. D'ailleurs elle habite l'Allemagne et l'Autriche, à l'exception de la contrée rhénane et de la Prusse orientale. Elle s'élève jusqu'à 1 200 mètres, selon Fatio, jusqu'à 1 500 mètres et même plus haut, d'après mes observations. 2. A l'ouest, elle est remplacée, peu à peu, par la Mésange grise à bec long (Parus yalustris longirostris), qui habite la France, la Belgique, la Hollande et les contrées rhénanes. C'est de là que nous viennent pro- bablement les exemplaires qui visitent nos contrées pour y passer l'hiver. 3. Au sud des Alpes, la Mésange grise commune LES MÉSANGES GRISES EN SUISSE. 375 n'apparaît que rarement en passage et comme hôte d'hiver. L'espèce indigène de ces contrées est la Pa- lustris italicus Harlert, la Mésange grise italienne. qui est répandue depuis le Gothard jusqu'au sud de l'Italie. II. Parmi les Mésanges grises a calotte mate, il faut noter : 1 . La Mésange alpestre (Pai^us atricapillus montanus Hartert); elle se trouve dans les Alpes depuis I 100 ou 1300 m. s/m. jusqu'à 2300 à 2500 m. s/m. Hartert laisse tomber la forme ou race montagnarde, men- tionnée par Bailly et Fatio, Parus montanus alpestris Fatio, et cette modification est appréciable par divers motifs. Dans le Jura occidental, qui est également habité par la Mésange alpestre, elle ne se trouve guère au-dessus de 1300 mètres. Le Grenchenberg, au-des- sus de Granges (Soleure), est le point le plus oriental où elle soit constatée comme nicheuse. La Mésange alpestre habite toute la région alpine. 2. La Mésange rhénane des saules (Parus atri- capillus rJienanus Hartert) habite les contrées rhé- nanes, et elle n'est connue en Suisse que comme hôte d'hiver rare. Gomme l'espèce suivante, elle possède les signes des deux groupes principaux et les réunit, non seulement quant à leur répartition géographique, mais aussi par la couleur de sa robe. 3. La Mésange des saules de l'Europe centrale (Pa- rus atricapillus salicarius Hartert). Celle-ci, habitant les contrées boisées de l'Allemagne et de l'Autriche jusque vers I 000 mètres s/m., très semblable à la pré- cédente, ne s'est montrée que très rarement, jusqu'à présent, comme oiseau de passage, en automne, dans le plateau suisse. 376 LES MKSANGHS (iRISES EN SUISSE. Quant aux descriptions, je citerai Hartert : Die Vogel der palœarktischen Faima. Quant aux localités et aux dates, ainsi qu'aux passages, on trouvera les indica- tions nécessaires dans la livraison IV du Catalogue des oiseaux de la Suisse'. J'y ai consacré, aux Mésanges grises, les pages 466-514. J'ai eu spécialement en vue, par les lignes qui pré- cédent, de diriger l'attention des ornithologues suisses sur ces groupes si intéressants qui, plus que d'autres, offrent une image si typique de variabilité et d'adap- tation au climat et à la contrée, et de provoquer leur collaboration dans l'étude particulièrement compliquée de cette espèce. Mon petit travail ne doit être consi- déré que comme un aperçu provisoire du dit groupe. ' Catalogue des oiseaux de la Suisse de V. Fatio et Th. Stu- der, élaboré par ordre du Département fédéral de l'Intérieur (di- vision des forêts), par G. de Burg, livraison IV : Mésanges, avec deux cartes. Texte allemand 200 pages, texte français 230 pages. Berne. 1907. f r OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE PENDANT LES MOIS DE Septembre, Octobre et Novembre 1907 (AUTOMNE 1907) OBSERVATIONS DIVERSES Septembre 1907. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : les 13, 16, 17, 19 et 28 à Dailly; les 3, 13, 14, 16, 17, 18, 19 et 28 à l'Aiguille. Fœhn le 25 aux quatre stations et le 27 aux deux sta- tions inférieures. Octobre 1907. Brouillard. — I. Brouillard pendant une partie de la journée : les 17 et 26 à Savatan; les 1, 3, 5, 10, 15, 24, 25 et 28 à Dailly et à l'Aiguille. — II. Brouillard pendant tout le jour : les 17 et 26 à Dailly et à l'Aiguille. Fœhn les 13, 16 et dans la nuit du 18 au 19 aux quatre stations. Novembre t90T. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la jour- née : le 5 à Savatan; les 13, 21 et 24 à Dailly; les 13, 21, 22, 24 et 25 à l'Aiguille. Neige sur le sol : les 14, 25 et 26 cà Dailly; les 14, 15, 25 et 26 à l'Aiguille, Fœhn le 7 au soir et le 26 au matin aux deux stations inférieures. Archives, t. XXV. — Avril 1908. 27 378 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIOUES DE 1907 0) u a S a es Eh I S- |ï — r. — r. ^ I - —H i~ ce h •r =: l. O S — - ©9 f- ^ m ir. oe s -H J^ p* t- in lO lO ^r: —I c» 00 o lO O lO "* ^ '>^ — CI f^-0t^(N--0OC'OO-fC0-^OOt^l^(^'>^CCC:>Oi0i— lO-tiTfOçO— > w X -^ {^ GO /f 5 • - s c ] -r X --o oi (N> <>i -r lO o o co ^ ce -r -o r- o o x ir: -r :n» X/ —1 O rs ir: o 'O -r r- X X îO »0 {— f- iO tO X "-C lO Cîi os 00 Oi O O X O '-O Oi -^o iTî ^ t< -^ X tc iC - O 3 — o 'S X r- 00 '-o -^ »o f— to »o r- to àO {-- 00 j— t^ X (^ ft X i^ oc ^- f- -^ «*•<*{-. o o <- sz >» ^ c 'k 5 5 « c »" H a c3 ?» O 5sj iTS 'T' -O -O iO |> 05 X -^ CO ce O Oi O flj ce lO ~. -jD <^ tO O^i t^ '^ {— -O »0 1^ i-e'Oces>>'^-ooo «r^r^r-t^iO^cew 0J9^>— lO^i-^oiceT'tcooo^oi'^ o c o a •i a O u ce 3 < .2 n es •♦a > I ce ce flv< tr5-rjL.ecïO'-H ci— «xcTiCJiXOsxxocri-H-H^^xxr^-^i— i *o— lO oooiOc-'^-HP*-HOoooooooo-^^H 000000*000 '^i >i oce'^t^--D'*x:>> «ueoi0^i^^5^ixce'-i(>iot-î- — cej^Oi l^-ro *-0 "3 Q c _cr:àOas'T'Ketiece •ce'r'*ce'>icecor>>ce'*iio-t<5vio»i>ics--r'-^ S»oic -0 lO lo lo 'O 'O '>o --0 * --0 --O 'O -0 0 «0 -0 0 0 to -o '-O 'O 0 0 ift lie lO o o lO 0 '-C "O 0 -r -o -^ --0 « -o '-0 -c 0 -o --O '-0 '-O 'O -.o to 0 to 0 -o '^ to 0 « -jt 0 -0 '9I0UI np sjuof ^H s^ ce -^ ue -^ £— X -i o — I ^i^i ce — i.e -c '.-^ X ~. o ^ cs« ce — L.e --t: [^ X r. '>> ■>< 3s« 5>^ ->< ^ îsi :^< 3^^ '>i AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 379 1" décade. 3™* » MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1907 7 h. m. mm. 707.82 709. i7 704.21 Pression atmosphérique. Savatan 1 h. 8. mm. 707.70 709.. 37 704.06 9 h. 8. mm. 708.08 709. 8i 704.08 Moyeune mm. 707.87 709.59 704.12 7 h. m. mm. 662.04 663.51 658.91 Dailly 1 h. 8. mm. 662.23 663.40 658.72 9 h. 8. mm. 663.15 663.92 658.60 Moyenne mm. 662.47 663.61 658.74 Mois.. 707.20 707.04 707.33 707.19 661.48 661.45 661.89 661-61 l" décade. Mois, 7 h. m. 11. 48 13.08 Teinpératare. Savatan +12.75 1 h. 8. +18.^6 16.12 15- 86 9 h. s. + 16° 44 13.42 15.70 Moyenne +16^9 13.67 14.88 Minim. moyen +12''. 5 11.0 11.4 +16.81 +15.19 +14.92 +11.7 Maxim, moyen +20.8 17. 2 19.0 +19.0 1" décade. . 2™« » 3""* » Mois. +12.58 9.39 10.92 +10.96 +15.53 13. 08 15.21 +14.00 11.21 12. 52 Dailly +14.04 11.23 12.88 + 9.1 7.3 8.6 +14.61 +12.58 +12.71 +8.3 +17.9 15.6 17.6 +17.0 Fraction de sataration en % Savatan Ds liiiy 9 h. 8. M 7 h. m. 1 h. s. 9 h. 8. Moyenne 7 h. m Ih. 8. oyenne P* décade. . . 2"* » 3- » 73 84 66 66 68 69 68 76 64 69 76 66 74 88 69 65 77 53 74 83 61 71 83 61 Mois . . 74 68 69 70 77 65 73 72 UTébnloslté. Lavey Savatan Dailly 7 h. m. lh.8. 9h.8. ÏDjenne 7h.m. lh.8. 9 h. s. HojeDoe 7h.m. "Th. 8. QhTsT ÏOTeoae 1" décade. . . •^ ^ ... 3.3 6.1 4.4 3.7 3.2 6.4 4.8 4.7 4.3 3.4 5.8 4.5 3.2 4.0 5.3 4.8 3.4 5.3 3.3 3.5 3.5 4.5 2.7 3.8 3.2 7.1 3.1 4.6 1.8 5.0 4.1 4.1 31 3.2 5.4 3.4 Mois . . 4.6 4.9 4.1 4.5 4.0 4.7 3.2 3.9 4.5 4.6 3.0 4.0 380 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 o iû i\ Z \B 1 .^' (N • 70 »^ '-^ « -' 'N > Oi • <>i 04 T^i • ^ |cc S\ tUD -< Ci Q lî S 3 t- 00 ce ©ce o C: C; • ^ O O O -«f -t< Ci <» O t^ O iC • • • ■ 2 00 f- o o ko •-0 « 3i > a 'S /l (» • co . co co . • os -o • • • • • • • • ■ • • l^ • o o • . lO o o i«: -6 o 00 '>> f -JD -H O --é ■M! r\ o 'S > 1^ S r> -00 ..-HO • lO ic ce • • • ■ r- ce I— ' '>i -ri c^ rj © • -r àO -f O ^ O t^ ~ ce » --O O O lO lie --O t- O ce -jd te '^ ce cr> o o oo o i>i -r» 3*^ liC' o S I s -3 o .5 S f o lO X) 5>j r^ i^ <-^ -j^ Ci lO ce »o -* *-o -r^ iO o ue uo -c ic ce '^ 05 o o o o T^j o — ' -^ ue lO '^^oooo>o^^^ce■^■-o•JD•oc:•r'avlOcccelOaiOooot^|-H o (>i I «^. :? -S «s S 1~ ■>i ce '>i — < Ci Ci t" '^ Ci ce O ■» y; '>j tc ri O lo «c o oo i— i — c. oooociOioot^r-iOCi-^-^cer-r^ceo-o M-^ce^f-^ —H 3 — O le 1.'; -<" , •>} o o o lO X -C ! *^ ir fa CiX)-?"ce'>*f^C5ue'OX)too '0(N5vi'*--oaoi5iox)oof^Tv>-X) *-^40 0icec <— r- *'• r- a* i— lO i^ ^ t- lO o w t^ i-' »o Ci lO ^ »o to 'O '-O Ci Ci © Ci oc -o vo *j: c o >> o E -'s — o. =- s o cef^c^ce-^eoi— iOi-^<>iiO |>p— i -; r^ <-^ t^ -o -^ ce -^ oo -^ « — ( >— ( — « w ^ o Ci -^ 'i' '-O lo « eî o -o ce ^ svi ce -o lO -r) a > X)ceoo-C(>i^Hf— Ci {(j-O'-oce-^t^-Hceue^Hi— (or-f^ eO'^'^S'Jiie ~CiO<^i<^ice'^Jlcece »'>iCice"OCi(>Jce(>i>«(N!Oi"i5io JO-oxiooci ^^ ^^ ^^ ^^ ^^ _^ ^.rf _^ ^rf ^i^ ^.^ ^^ ^^ ^^ ^^ ^-^ X H se ce 3 S » o a s es >> tct^r-ior^oce^ce^ee ^ ce x lo l>!NX)Ocet-ceci{^Cit^»005O'^f-- ■■O 1-' ■-H câ a a ^ lO o ce f^ 00 le (>i cvi Ci ce ue lO lô lO lO ic in ue L.e iie *o tO tO 'C '-C ^ tO «i? "O 'J? tô *-0 55 00 '^> Ci • lO >o '^ « -o -o -o "8 r^ 5^i 00 o o o t^ lO -^ o îN o 00 cr.- -o ^ -t" »n àO to -o --O lO lo lie le »o ic -r -f le © -o -o -o to -o îo -r» -D -^ o -n o -o -o --c a ■*» a > co Xi*-0{^ce-^f-r-t^»ieo ^lOi—CiOi p*Ci00>— <-^7'j»oo>r-a;ce-ociioo'>i • •■••••■•■••■•• • •>••.■•••••-«.. 5 -f o -f 'O 'C "-O -r ">> -^ i^ Ci '^' ce 'O ce • CiOOOOOOOOCiOiCiCiCiO © -o ^ r^ i— )-- j- t^ r^ f- lo --O co --0 o i^ 0'>iiOOiO-<*>-Hr^t^iO ©Cicer^io OOCiOOOOOiOiO PMOOCiCi Bioni np einof --H'>ice'^icor^coci 1— |(^ice■^lC'-0{— X)CiOi— <'>j!ce'<^irî-oi~-oocio AUX FORTIFICATIONS DE SALNT-MAURICE. 381 MOYENNES DU MOIS. D'OCTOBRE 1907 1" décade. 2"" » Mois Pression atmosphérique. Savatan 7 h. m. 1 h. 8, 9 h. s. Moyenne 7 h. m. mm. mm. mm. mm mm. 700.71 700.78 702.13 701.21 654.48 701.32 700.98 701-83 701.38 654.76 70J.66 700.53 701-10 700-76 654.14 Dailly 1 h. 8. miu. 654.52 655.08 654- 24 9 h. 8. mm. 000. /O 655 • 40 654.63 Moyenne mm. 654 91 655.08 654.34 700.89 700. 75 701.67 701.10 654.45 654.60 655.24 654. 76 Températnre. Savatan 1 " décade . . . 2"'« » S"* » 7 h. m. +10^18 10.26 7.53 1 h. s. +13%4 13.82 10.09 9 h. s. flî.OO 12.04 8.45 Moyenne +11-47 12-04 8-69 Minim. moyen 0 + 9.2 7.9 6.6 Maxim, m +14.8 15-4 11.5 Mois. . + 9.26 +12.31 HO. 43 +10-67 Dailly + 7.9 +14.0 i '^ décade , . . 2"'« * 3"'" » f 7.03 8.04 5.34 + 9-89 11-07 7.99 + 7.85 9.06 6.11 + 8.26 9.39 6.48 + 4.9 45 2.9 fil. 5 13.7 8.8 Mois. . + 6.75 + 9.60 + 7-62 + 7.99 + 4.1 +11.3 l""* décade. . 2"'« » Mois. 7 h. m. 84 65 81 // Fraction de saturation en % Savatan y h. 8. Moyenne 7 h. m. 1 h. 8 68 61 77 69 73 56 81 70 75 60 80 85 56 82 Dailly 1 h. 8- 9 h. 8. 86 82 >2 74 56 74 72 55 75 71 Moyt'nne 84 PO 77 72 F* décade, 3me Mois 7 h. m 92 6.9 6.4 Lavey lh.8. 9 h. s. Hojeoiie 7.6 6.7 7.8 5.4 58 6.0 6.5 5.8 6.3 Nébulosité. Savatan 7 h. m. lh,8. 9 h. 8. 7-5 6.4 4.4 6.3 6.8 6.6 6.5 3.6 5.4 6.5 6.1 6.7 6.9 6.5 4 Dailly loTeDae 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. 6 1 8.1 8.0 4.0 5.5 5.2 5-1 4.0 6.3 6.5 59 5.8 6.0 6.6 6.3 46 6.7 4-8 5.8 382 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 i 1 o -« « a . 3 3 aille Ncigo 5 : : : : : : : : : : : .^ : : : : : : : : : i'^' :'.'.'.'. ''. • •■..• ••• •.•••-• iC. bc J a a ■^^^--- .--.'^^■ I— ( •M c-^ 5 * * P / .S X , ' 1 •0 1 a I » ic • ^ • • • • • • • • ^ • ce • • • • ri .SP * 1 ic • i a o > J • a g / 60 • S 5 /.S a '.'.'.'.'.'.'.'.'.'.'. 4 :^, '.'.'.'.'.'.'.'.'.'. J. '. ^ '.'.'.'. o j - -r o o o o o — 1 "O * — f t- o-, o 'lO '^> i* o -H — 1 -^ f^ r- <- vD ce ^^ ce •>* -H ->/ — ( o 70 o 00 Jv^ ^ *- i~- ^ X) o i- -r» TT -r — ' — ce ic /- *.- iC X' —< <- ce 5^ o -c lî -c r; o o -r- o (T^i ^ oo ce o o> -.5 u-e ce — 1 ce o — < x) Ci vD -r- c. ce c. ce — -^ -c 10 ^ 2 3 C o 'O (^ ce -c Oi * "* Gi {^ o Ci '-- — r ic: (^ —> -r ~r- i2 ifi l* c- c; 00 - w rp lO lie lO ^ i- x> ^ -c o X —< i^^ Cï 0> ire Xi ic *- i.e -f ce ce e W o f- * X (^ -r; — o co .xi o X) X ce o — 1 --O X) -o — ' x: <■- "T -*i ce {^ r- -H -c ^ -o -^ © X) te -c i^ t^ lO -c Ci -c lO le r^ 70 f- -c -r; X) f^ -r- *— o f- »o -x> j^ j- Si: i i /i 1 « O irs 70 70 ^ » "* -^ —> o © c. o ce xj 1-- ce t^ f— xj ci ci flj X5 r-' x' 70 r^ Ci i— '.- ce o ce — i 5^ c-î ce' ce ^ çi —,—,—' ^" -c r^ •^' lO -H -f- 1 1 1 1 1 H- -f- x; C5 ire -+- Teinpératnj Savatan O — X e ^ Cï ce lO 70 1— 1 »o ce ^o 1— 1 ce "^ 'T ^ lO -C 1— ( -r Ke iC w i- 0 0 f - ce »- -HO >0{-'OiOGOf^CiociX)t^->*iTfice^cc(>icc(>> — — ' «ojcocitc^'ce -f- -»- i o < » 1 ^ X) lO 0 a Ci-fSixexiCiCiXj'oci-ricexi— ( W^oo-^CiCiOiieioio-fi.tex!'— t-r* lO »o c »o lO Kt ir: i.e ire ire lO »o lO te «c -c •■£> to 0 ire ire ire ire ire ire lO »re j.o •0 -e -e --0 » te '-0 -o '-c 0 'O -c -c -c: te -c « -o to -i tC' -0 te te te te '-O te te te to te i s ■SI-** 2 f * '-' \ eô ^ CZ5 à ce -c: © 70 0 7j 0 T te Ci ce lo ^ 0 p* oc tj -e — . ci ire ire — ' c. te -r c. ire ce c "* Ci ^ iO if: --O ^ f^i ^^ iTi Ci ïTt c^. © X) t^ 00 Ci te f^ ic (>< ce (N 0 ^ lO 00 X) OCi «OOOOOOOOGiOO «i<00 0 000000000000 t— e © <— t^ 1^ r- r~ r^ r- *^ te t^ r^ l* r^ r- j^ r-- ^- t^ r- t^ ^- t^ i-- 1-- t^ i^ ^^ 0 1 •Bioxn np s.mof -- e'^ ce rr ire -e t^ X) c- c; — 1 -M ce T iTt -e f- GO Ci 0 — ' '^> ce '5' ire te ^^ X; c c; V ^ kUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 383 IVIOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1907 Pression Savatan atmospbérlqae. Dailly 1" décade. . . 2"'« » ■S™* » 7 h. m. mm. 703.17 706.89 704.41 1 h. 8. 9 h. 8. mm. mm. 702.77 703.21 706.30 706.86 704.61 704.93 Moyenne mm. 703.03 706.75 704.66 7 h. m. mm. 637.18 639.66 637.40 1 h. 8. 9 h. 8. mm. mm. 636.94 637.39 639.48 639.43 637.. 36 637.63 Moyenne mm. 6.37.17 639.33 637.46 Mois.. 704.82 704.63 703.01 704.82 658.08 657.93 658.16 658.06 Tempéiatnre. Savatan I" décade. . . 0 m t -i 7 h. m. 0 + 7.42 3.40 3.12 1 h. 8. fil. "20 6.94 4.34 9 h. 8. Moyenne + 9J2 + 9.23 4.72 5.02 3.54 367 MinJm. moyen 0 + 0.0 2.8 1.4 Maxim, moyen 0 +12.4 7.3 5.7 Mois, . + 4.63 + 7.29 2.23 1.16 + 7.49 + 5.79 + 5.98 Dailly + 3.2 + 8.5 l"^* décade. . 2™« » +10.39 o.o.J 3.49 + 8.39 + 8.69 2.81 3.53 1.96 2.20 + 5.0 - 0.5 - 2.4 +11.4 6.2 3.2 Mois, + 3.37 + 6.47 + 4.39 + 4.81 + 0.7 + 7.6 1" décade. 2™* » 3™* » Moi^ 69 Fraction de saturation en 0/ 0 Savatan 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. s. Moyenne 7 h. m. 67 70 70 69 44 73 61 7o 70 72 67 73 69 70 67 68 Dailly 1 b. s. 9 h. s. 42 44 57 72 64 62 71 69 61 34 59 Moyenne 43 67 64 58 Nébulosité. 1'* décade, •?raï 3™« Lavey 7 h. m. lh.8. 9 h. 8. Mojenne 7 h. m. 6.1 4.8 5.9 5.6 6.7 0.5 5.1 4.3 5.0 4.8 5.0 5.6 5.6 5.4 4.3 Savatan 1 h. 8. 9 h. 8. Hoteone 5.9 5.1 5.5 5.0 4.8 45 5.9 50 4.7 Dailly 9h.8. HotfDDt 7h.m. lh.8 5.7 4.0 2.5 4.8 5.2 3.7 46 5.7 4.7 3.3 4.6 Mois.. 5.5 5.2 5.3 5.3 3.3 3.5 4.8 5.2 42 5.4 48 3.2 4.5 COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DE LA ^ ^ SOCIETE SUISSE DE CHIMIE tenue à Soleure le 29 février 1908. Présidents : M. le prof. H. Rupe (Bâle). » A. TscHiRCH (Berne). Secrétaire : M. le prof. Fr. Fichtek (Bâle). A. Tschirch. Conférence sur la chimie et la physiologie des sécrétions végétales. — St. von Kostanecki. Contribution à l'étude de la brésiline et de la catéchine. — L. Pelet. Les teintures multiples. -- P. Dutoit. Chaliurs de dissociation électrolytique de quelques sels. — A. Brun. Les hydrocarbures des volcans. — A. Werner. Théorie des colorants pour mordants. — F. Kehrmann. Colorants du groupe de l'acridine. A. Tschirch (Berne). Conférence sur la chimie et la phy- siologie des sécrétions végétales. Les chimistes ont assez généralement négligé jusqu'ici l'étude des produits de sécrétion des plantes, et particu- lièrement celle des résines. Cela vient, sans nul doute, de ce qu'ils ont trop souvent rencontré dans leurs re- cherches, comme sous-produits gênants et désagréables, des substances de nature résineuse. Il ne faut pas oublier cependant que l'on peut retirer de certaines résines végé- tales des corps parfaitement définis et bien cristallisés (p. ex. l'amyrine, le benzorésinol, l'euphorbone. les acides abiétique. pimarique et élémi(|ue) ; on ne saurait méconnaître, d'autre part, le rôle que les premiers travaux sur les résines ont joué dans le développement de la chi- SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 385 mie organique, en provoquant la découverte de composés tels que le benzène, le toluène, le styrolène, le gaiacol. les acides succinique, benzoïque, férulique, paracouma- rique. etc. Le conférencier rappelle qu'il s'occupe depuis 21 ans des sécrétions végétales. Il débuta par des recherches de physiologie botanique, qui le conduisirent à la découverte de la couche résinogène, dans laquelle s'élaborent les ré- sines, ainsi qu'à l'établissement des lois qui président à cette élaboration. Il reconnut que les cellules de celte couche ne sécrètent pas la résine toute formée, mais seulement des substances résinogènes ; que. chez toutes les plantes qui possèdent des réservoirs à résine, ainsi que chez quelques-unes qui n'en ont pas. il se forme, à la suite d'une blessure du végétal, tout un nouveau système com- pliqué de vaisseaux secondaires : que la résine sécrétée sert de baume à la blessure, qu'elle n'est donc pas un simple produit de déchet, mais qu'on doit lui attribuer une utilité et un rôle biologiques. Et l'on pourrait en dire autant des huiles essentielles. Les premiers travaux publiés sur le sujet ne constituaient pas, malgré l'importance de quelques-uns d'entre eux, une chimie des résines ; celle-ci restait à créer; il s'agissais d'étudier un nombre aussi grand que possible de résinet de diverses catégories et d'appliquer à cette étude une méthode uniforme. C'est ce qu'ont fait l'auteur et ses élèves à partir de l'année 1890. Leurs travaux remplissent au- jourd'hui sept gros volumes, et il est permis d'en tirer quelques conclusions générales qui peuvent servir de base à une chimie physiologifjue des sécrétions végétales. Dans le grand nombre de composés définis qu'il a isolés, M. Tschirch distingue les six types suivants : 1** les résinotannols, qui sont des alcools ayant certains rapports avec les tannins, et qui appartiennent indubita- blement à la série aromatique, ainsi que le prouve leur transformation quantitative en acide picriipie par l'action de l'acide nitrique. 2^ les résinols. autre groupe d'alcools bien cristallisés. 1^86 SOCIÉTÉ SUISSK DE CHIMIK. Ilésinols et résinolannols se rencontrent dans les résines, soit à l'état libre, soit étliériliés par des acides (|ui ren- trent dans le groupe des acides benzoïinie et salicylique ou dans celui de l'acide cinnaniiijue (onihelliférone, acides féruli(|ue. paracouniaririue, caféiipie). L'existence de ces étiiers permet d'élahlir un parallèle entre les résines et les graisses. 3° les acides résiniqncs, (jui doivent, au moins en pai'tie (acides abiétique, pimarique, etcX être regardés comme dérivant d'un rétène fortement hydrogéné. Ces acides ne possèdent qu'une ou deux liaisons doubles et appar- tiennent à la série bydroaromatique. i° les résènes, corps inditîérents, encore incomplète- ment étudiés, et qui sont probablement des oxypolyter- pènes. 50 les lactorétines, parmi lesquelles figurent le caout- chouc et la gutta-percha; ce sont des hydrocarbures déri- vant probablement de l'aldéhyde lévulique. e*' les aliphalorétines, résines dans lesquelles se trou- vent des composés de la série grasse (acides succinique et aleuritique, dérivés de l'acide citrique), ou des gluco- sides des acides de la même série (comme p. ex. les glu- corétines des résines des Convolvulacées). En partant des acides succinique et pyrotartrique, et en passant par les acides p-isopropylglutarique, terpénilique et térébique, on arrive aux acides résiniques des Conifères, lesquels apparaissent dès lors comme provenant en der- nier ressort des hydrates de carbone: ils montrent, d'autre part, des relations avec la phytostérine, laquelle, vu son existence constante dans le plasma, doit jouer un grand rôle dans la chimie physiologique de la cellule végétale. Les résines (jui dérivent du rétène présentent des rap- ports avec les terpènes ; d'autres avec les tannoïdes. En tous cas, les résines ne constituent pas une classe homo- gène, mais sont des mélanges de substances très diverses. Parmi les matières secondaires qui accompagnent les résines, il faut placer en première ligne les hénricellulose.s. SOCIETE SUISSE DE CHIMIE. 387 Celles-ci proviennent aussi de la couche résinogène; on les trouve surtout dans les plantes chez lesquelles cette couche est tendre et s'écoule lorsqu'on sectionne l'organe ; elles se rencontrent, par exemple, dans les gommes- résines des Ombellifères. et cela toujours à côté d'enzymes. On peut se demander si ces enzymes ne jouent pas un rôle dans la farmation des résines, et, vu les réactions du pyrrol et du furfurol qu'elles fournissent toujours simulta- nément, si elles ne constituent pas un terme intermédiaire entre les albumines et les hémicelluloses. St. von Kostanecki (Berne). Contributions à l'élude de la hrésiline et de la catéchine. L'auteur a montré récemment, en collaboration avec MM. Lampe et Marschalk, que les chlorures des acides aromatiques réagissent en présence du chlorure d'alumi- nium sur le coumarane et le chromane. Il a admis que. dans cette réaction, l'entrée du radical acide a lieu dans la position para par rapport à l'oxygène du noyau oxygéné. Pour appuyer cette interprétation sur un argument d'ana- logie, il a étudié l'action du chlorure de benzoyle sur le xanthène : le benzoïjLranthène ainsi obtenu peut être trans- formé par l'acide nitrique en une benzoylxanthone. Or celle-ci est identique à celle qui prend naissance par con- densation de la p-oxybenzophénone avec l'acide salicy- lique : CO CeHs.CO^^ HOOCXX CcHa.CO -l- La synthèse de l'éther tétraméthylique de la catéchine CH3O CH,0' -CHOH- CH3O exigerait l'obtention préalable du 3. 5-diméthoxy couma- rane (I). Or la préparation de ce corps présente des difli- 2H,0 388 SOCIETE SUISSE DE CHIMIE. cultes. [I serait plus aisé d'arriver à son homologue, le 3.o-(Jiniétlioxy-2-mélliylcoum;irane (II), vu que Lang a obtenu l'acide 3.5-dioxy-2-métliylcoumarili(iue en parlant de la [ililoroglucine et de l'étlier chloracétylacétiiiue. OCH, OCH, CH. CH, CH. 0 CH - CH3 CH, 0 I. IL Mais ici aussi il faudrait se servir de matériaux assez coûteux. C'es.t pour cette raison que l'auteur a préféré faire au préalable quelques essais dans la série plus accessible de la résorcine. Il a préparé comme suit le ù-métlio.ci/-2-niétlnjlcoumarane et son dérivé vératrique : L'étlier 5-oxy-2-méthylcoumarilique (III), déjà décrit par Hanlzsch, est d'abord préparé par l'action de l'étlier chloracétylacétique sur la résorcine, puis méthylé au moyen du sulfate de métbyle, ce qui le convertit en élher 5-méthoxy-2-métliylcoumarilique (IV). Hol^ C-CH3 C - COOCoH. CH,0 '2^^i 0 m. C-CH3 C-COOC.,H, Par saponification de ce dernier éther et élimination du carboxyle. on obtient la 5-métlioxy-2-métliylcoumarone (V). et par réduction subséquente le 5-méthoxy-2-métbyl- coumarane (VI) : CHsOk^ 0 V. C-CH, CH qCH - CH, CH30\/k^CH, 0 VI. SOCIETE SUISSE DE CHIMIE. 389 Lorsqu'on fait agir sur ce dernier composé le chlorure (Je vératryle, il se forme le 4-vératr\i-o-méthoxy-2-méthyl- coumarane : CH3O -CO - CHao'xy CH3O dont le produit de réduction CH-CH3 CH, CH. CHOH CH30\y CH3O est fort voisin, par sa constitution, de l'étlier tétraméthv- lique de la catéchine. Le composé V a, de plus, une certaine importance au point de vue de la constitution de la brésiline. Il donne en effet, avec l'acide sulfurique concentré, la même réac- tion colorée que le trvnéthoxiihrasane CH. obtenu par Kostanecki et Lloyd à partir de la brésiline, ce qui vient confirmer la formule attribuée à ce composé. M. L. Pelet (Lausanne) explique comment les acides et les bases agissent en teinture, et montre au moyen des tein- tures multiples, avec échantillons à l'appui, comment on peut comprendre les remontages. On distingue ainsi trois cas de remontage : |o remontages par des colorants acides seuls, employés successivement. 2o remontages par des colorants basiques seuls. 3** remontages en bains de colorants basiques et acides alternatifs. 3\H) SOCIÉTÉ SUISSE DK ClilMIK. r. Diroii (Lausanne). Chalrurs de (lisnociahon éleclrolf/- ùifue des sels. — Des reclierclies entreprises depuis quel- (]ues années au laboratoire de chimie pliysicpie de l'Uni- versité de J.ausanne. et (|ui ont fait le sujet de diverses thèses de doctoi'at. ont montré (jue la loi de dilution d'Oslwald représente la dissociation des sels binaires dans un très grand nombre de dissolvants organi(|ues et inor- gani(]ues. C'est en particulier le cas dans la pyridine à partir de la dilution v = 4000 (Ollikcr), dans les alcools propyliqiie. isobutyli(|ue et isoamylique à partir de v = 1000 (Gafinaux), dans les cétones (Levier, NicoUier), dans l'anhydride sulfureux liquide à partir de v = 8000 (Gyr). Se basant sur ces résultats M. Duperthids a déterminé les constantes de dissociation de quelques sels dans quatre alcools, l'acétone et la pyridine. depuis la température de 0** jusqu'à celle de 80^. 11 a calculé la chaleur de dissocia- tion à partir de ces constantes, et calculé que. pour un même sel, cette chaleur est très ditïerente d'un dissolvant à l'autre; elle varie entre 0 et — 16000 calories. Ces résultats contredisent absolument ceux qui ont été publiés récemment par Walden ; ils ne peuvent être inter- prétés autrement que par l'hypothèse de combinaisons des ions avec les molécules du dissolvant. M. Albert Brun (Genève) rappelle ses expériences et ses travaux démontrant que les cratères des volcans en action sont totalement anhydres. Il a pu en donner la preuve directe au Teyde et au Timanfaya. Se basant là-dessus, il montre l'importance que prennent les réactions anhydres pour expliquer la formation de di- verses substances qui se trouvent dans les volcans. L'auteur étudie l'action du chlorure d'ammonium sur divers carbures métalliques. Il montre que la réaction de Salvadori, convenablement appliquée, donne de l'acéty- lène accompagné d'un pétrole brun fluorescent. Avec le carbure d'aluminium on obtient du méthane et de l'hydro- gène. Avec celui de fer. des traces de carbures fétides et SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 391 (le raétlume. mélangés d'une sorte de paraffine etaccom- pagnés de beaucoup d'hydrogène. Sur les sulfures métalliques, le chlorure d'ammonium en milieu anhydre donne déjà à 360° du soufre libre plus ou moins mélangé d'hydrogène sulfuré. Le soufre libre augmente de quantité avec la température. Ces recherches continuent. A. Werner (Ziirich). Théorie des colorants tirant sur mordants. — Les composés métalliques de l'acélylacétone ont une stabilité remarquable. Si l'on cherche à se faire une idée de leur constitution, par exemple de celle du composé platinique. on arrive à la formule suivante, dans laquelle la cétone sature à la fois les valences principales et les valences secondaires du platine: 0 = C - CH 3 CH 1/ - C — CH3 Ln second exemple est fourni par le composé cuivrique du glycocolle, que sa couleur bleu foncé doit faire ranger à côté des sels ammoniacaux complexes du même métal : CO 0 — -- " ^^ -- ^ ^ ^ NH, - CH3 Beaucoup d'autres composés semblables ont été obser- vés par Dilthey. Ley.Tschugaeff. On pourrait leur donner le nom de sels complexes internes. On ne saurait méconnaître l'analogie de ces sels avec les composés que forment les colorants avec les métaux des mordants. Cette analogie apparaît si l'on considère, soit le changement de couleur du mordant, soit la grande stabilité des teintures vis-à-vis des réactifs usuels, soit enfin l'insolubilité de ces teintures dans l'eau. On arrive ainsi à cette nouvelle définition des colorants pour mor- dants : 302 SOCIETE SUISSE DE CHIMIE. Les colorants tirant sur mordants sont des corps capables de former des sels en saturant aussi bien les valences accessoires (jue les valences principales des métaux. Plusieurs faits confirment cette théorie. L'auteur a re- connu (jue les p-dicétones sont de bons colorants pour mordants; ainsi la benzoylacétopliénone tire sur mordant de fer. Il en est de même des monoximes des a-dicétones (p. ex. l'a-benzile-monoxime), des aminoximes (oxaldi- aminoxime), des acides liydroxamiques, de la benzoïne du phénylglyoxal, etc. Les nuances ainsi obtenues ne sont pas très vives, mais cela n'a rien qui puisse surprendre, étant donné qu'il s'agit de substances qui à l'état libre sont incolores. M. F. Kehrmann (Mulhouse) a étudié avec M'^*^ A. Stépa- NOFF l'action de l'acide benzoïque et du chlorure de zinc sur la henzoyl-p-aminodiphény lamine. 11 a obtenu les quatre composés suivants : \° 3-Amino-phénylacridine â*' Son dérivé benzoylé S'' 3-Oxyphénylacridine i*' Un dérivé acridinique à poids moléculaire élevé, dont la composition centésimale semble être la même que celle du composé 1. En traitant la 3-oxyphénylacridine par le sulfate de méthyle, les auteurs l'ont transformée dans les sels du 3-oxy-phényl-N-méthyIacridinium (I). La base libre cris- tallise dans l'eau en aiguilles hydratées rouge-violet, qui deviennent bleues à lOO» en se convertissant en une phé- nolbétaïne de la formule II. c CfiHj SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 393 Les communications suivantes étaient encore inscrites à l'ordre du jour : 0. Billeter (Neuchàtel) : Sur un nouveau principe du dosage de l'acide carbonique de l'air. Ed. Schâr (Strassburg) : Ueber javaniscbes Gala-Gala- und sumatranisches Ambalac-Harz. Fr. Fichter (Basel) : Ueber Ringschlûsse und Ring- sprengungen. H. Rupe (Basel): Ueber Semicarbazidsemicarbazone. Ueber Phtalamidon. Elles n'ont pu être faites, faute de temps. Archives, t. XXV. — Avril 1908. 28 COxMPTE RENDU DES SÉANCES DE LÀ SOCIÉTÉ VAUnOlSK DES SCIENCES NATURELLES Séance du 8 janvier 4908. Frédéric Jaccard. Fossile nouveau, Chœtetes Lugeoui. — Charles Bûhrer. Température moyenue journalière de Montreux. — S. Bieler. Influence d'un changement de régime alimentaire . M. Frédéric Jaccard présente un fossile nouveau, le Chœtetes Lugeoni, du Gault de la Plaine-Morte (Wild- strubel). M. Charles Buhrer développe un graphique représen- tant, jour par jour, la température moyenne journalière de Montreux, d'après les 25 dernières années d'observations réffulières. •o' M. le D'" S. Bieler raconte les diverses phases d'expé- riences entreprises par M. le D"^ Houssay. de 1900 à 1906. pour étudier L'influence d'un changement de régime alimen- taire prolongé pendant plusieurs générations sur des familles de poules. On sait que la poule est granivore et son appareil diges- tif est disposé pour utiliser les matières végétales, mais elle prend aussi avec avidité la viande, et M. Houssay s'est demandé quelles seraient les conséquences d'un changement de régime complet. C'est ce qui fut essayé sur un coq et deux poules et leurs descendants, qui furent nourris de bonne viande pendant six générations, tandis que deux poules et un coq, gardés comme témoins, furent nourris de grains. SÉANCKS DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 395 Les conclusions des études sont d'abord ; augmentation de la croissance des jeune animaux, ampleur du corps et plus grande facilité de la mue. Les production épidermi- ques s'accentuent et les tarses tendent à se garnir de plumes. La production d'acide urique est très accentuée dès le début de l'expérience. La ponte est augmentée quant au nombre des œufs, leur grosseur aussi est augmentée, mais ils ont un goût fort et, peu h peu. à la grosseur se joint la production d'œufs à deux jaunes et à coquille mince^ inféconds. Les poules ont de la tendance à manger leurs œufs. La graisse des poules est plus ferme que chez les poules ordinaires. Dans les générations suivantes, les poulets qui naissent des quelques œufs restés féconds sont plus déli- cats que chez les animaux nourris au grain ; la mortalité est plus grande. Les poules n'ayant pas à bêcher la terre pour y trouver leur nourriture, le bec tend à devenir crochu, et les on- gles qui ne grattent pas le terrain deviennent aigus. Le gésier perd sa musculature et sa muqueuse s'amincit. Enfin, dans les dernières générations, on constate une dégénérescence, soit par infécondité, soit par délicatesse des tissus. Les coqs sont moins combatifs et moins en- clins à cocher les poules. En somme, l'expérience a montré que, malgré la faci- lité avec laquelle la poule accepte la viande, elle est gra- nivore et qu'on ne peut pas la soumettre cà un régime ex- clusivement Carnivore. Séance du 22 janvier. D"" F. Porchet. Statistique analytique des vins suisses de 1906. — F. Jaccard. Brachiopodes trouvés dans les carrières de Saint- Triphon — Di^Narbel. Colonie de rats à Ouchy. — Th. Bieler- Chatelau. Pomme de terre germée. M. le D"" F. Porchet remet à la bibliothèque de la So- ciété un exemplaire de la Statistique analytique des vins 396 SÉANCES DE LA SOCIETE VAUDOISE. suisses de 1900. Elle porte, pour celte Vil* année, sur un total de 716 échantillons contre 514 pour les vins de 190.'); sur ce nombre, les vins vaudois sont représentés par 151 échantillons (117 en 1905)'. C'est une nouvelle preuve que l'empressement mis parles correspondants à envoyer des échantillons aux laboratoires chargés de les analyser dépend avant tout de la qualité du vin. Dans les mau- vaises années, on laisse volontiers les foimulaires sans réponse. En recherchant le maximum d'alcool constaté dans chaijue canton vilicole, on trouve des cliilTres (jui oscillent entre 8.9 7o et 14,2 % (Valais), indiquant donc une (jua- lilé généralement bonne. Il y a cependant plusieurs ré- gions viticoles qui ont fourni en 1906 des vins présentant comme minimum d'alcool 5.9, 5,2 et même 4,8 %. Pour les vins vaudois, la moyenne du % d'alcool calculée pour chaque région est remarquablement régulière et élevée, puisque pour les vignobles du bord du lac et de la plaine du Rhône, elle oscille entre 10,2 et 11,6%; les vignobles du centre et du nord du canton ont une movenne de 10 et 10,1 % d'alcool. On a rarement constaté, dans le vignoble vaudois, une semblable homogénéité dans la qualité. Le maximum d'alcool constaté dans les résultats d'ana- lyse des 151 échantillons de vins vaudois est de 12,9 7o, le minimum 8,7 ^o- Mais ce qui, au point de vue analytique, rend les vins de 1906 particulièrement intéressants, c'est leur très faible acidité. Dans l'ensemble des vignobles suisses, elle oscille entre 3,1 et 12,0 grammes par litre, maximum relativement peu élevé, comparé à ceux de 15 et même 16 grammes cons- tatés en 1905 dans des vins de la Suisse allemande au moment du premier soutirage. Dans les vins vaudois de ' Pour les vins vaudois, les analyses ont été effectuées au labo- ratoire de la Station viticole, avec la collaboration de M. F. Ré- gis, assistant, sauf 10 échantillons de la région de Vevey ana- lysés par M. G. Rey, chimiste de cette ville. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 397 1906. l'acidité moyenne par région a oscillé entre 4.7 (La- vaax) et 5,8 (Arnex-Orbe). J.e peu de dilïérence que l'on constate sous ce rapport entre les vins des bords du lac et ceux des petits vignobles est aussi remarquable que la faible acidité des uns et des autres. Les vins de 1906, grâce à leur acidité excessivement faible, constituent un type qui n'avait pas encore été cons- taté dans les sept années de la statistique des vins suisses. C'est la démonstration de l'utilité qu'il y a de poursuivre pendant quelques années encore cette œuvre, si on veut qu'elle donne tout ce qu'on en attend. M. F. Jaccard présente quelques Biacinopodes trouces dam les carrières de St-Triplwn (carrières près de la gare de St-Triphon). Au-dessus des calcaires compacts employés comme pierre de taille (on distingue de bas en haut, suivant les carriers : le banc du bassin, le banc raide, le banc à deux pieds, le banc à trois pieds), on aperçoit ce que les carriers appellent le « mauvais banc ». calcaire plus ou moins grumeleux, noir, plaqueté et dans lequel on trouve une coucbe remplie de Brachiopodes. E. Renevier a signalé déjà la présence de ces Brachio- podes dans les calcaires de St-Triphon; déterminés par M. Haas, ils reçurent le nom de Terebratida Ueneneri- Haas. Les calcaires de St-Triplion étaient alors considérés comme liasiques (Hettangien). A la suite de sa découverte de gyroporelles dans les calcaires qui affleurent près du village de St-Triphon, M. Lugeon plaça les calcaires dans le Trias (Hauptdolomit). M. Haug a cherché à montrer leur identité avec le Muschelkalk des Alpes françaises. (Bull. Soc. rawL se, vol. XXXV, p. 126.) M. Jaccard, en triant les Brachiopodes récoltés, s'aper- çut que l'on pouvait distinguer deux espèces nettement distinctes. L'une, dont la hauteur ne dépasse pas de beaucoup la largeur, h valve dorsale moins bombée que la valve ven- 398 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. traie présente, selon M. Jaccard. tous les caractères de Cruratula carintlnaca Jiothpt. sp. On peut même distin- guer des variétés : Cruratula carintlnaca liothpl. sp.. var. Beyricliii Bittu. Cruratula carintlnaca Hofhpl. sp,, var. pscudofaucensis Philippi . La seconde espèce est plus allongée. Sa hauteur dépasse d'un (juart à peu près sa largeur. Elle resterait le type de Terebratula lienevieri-Haas. En tous cas, elle se distingue absolument des Cruratula susmentionnées. Elle a quelque analogie au point de vue de la forme extérieure avec Te- rebratula prœpunctata Bittner. Cruratula carinthiaca est connue dans le Fùreder Kalk (couches de Wengen), dans les bancs inférieurs à Mega- lodus (schistes à la limite des couches de Raibl et de Fo- rer dans les couches de St-Cassian et couches de Raibl de la Lom hardie. Cruratula carinthiaca. var. Beyrichii est citée dans le Rôtelslein et Sandling (Carnien inférieur). M. Philipp le cite dans les couches qu'il attribue au Ladinien. dans la région de Predazzo. Les calcaires à Brachiapodes de St-Ti'iphon semblent donc bien appartenir au Trias moyen, à la partie supé- rieure du Ladinien. M. Jaccard signale au-dessus du banc à Cruratula ca- rinthiaca un banc de calcaii'e plus compact dans lequel il a trouvé à l'état de traces plus ou moins déterminables des restes d'Ostrea, de Pecten, de Polypiers et des En- crinus. Ce banc atteindrait une trentaine de mètres d'épais- seur. Il serait surmonté, près du village de St-Triphon. par les calcaires à Gyroporelles. Les calcaires à Gyroporelles de St-Triphon sont iden- tiques à ceux de Muras à Plex. prés du Chable-Croix. Ce sont les mêmes que l'on trouve dans la région du Mont- d'Or. du Rubli-Gummfluh, des Spielgerten, dans le mas- sif du Gyswiler-Stock, dans la région des Klippes d'iberh. M. Jaccard se range à l'avis des géologues qui. comme Ed. Quereau, E. Hugi, enfin F. Frech (1903, Letheageog- SÉANXES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 399 nostica), considèrent les calcaires à Gyroporelles (Diplo- pora aandataj comme faisant partie du Wettersteinkalk. Il rappelle que dans la région Rubli-Gummfluh et du Mont-d'Or. il a constaté les niveaux suivants de haut en bas : 7. Calcaires dolomitiques supérieurs, 6. Calcaires à GyroporelleS; 5. Calcaires noirs, 4. Calcaires vermiculés. 3. Calcaires dolomitiques, 2. Cornieule. 1. Gypse. Si donc les calcaires à Gyroporelles sont à placer dans la partie moyenne et supérieure du Trias moyen, les X"» 1 à 5 de la coupe précédente qui leurs sont inférieurs, doivent nécessairement représenter le Trias moyen infé- rieur, ou Muschelkalk inférieur. Or, M. Ed. Quereau cite à la Zweckenalp (région dT- berg), parmi les terrains appartenant aux Préalpes. des calcaires gris, jaunis par la patine du temps, en partie bleus-noirs, avec des vermiculalions, avec souvent des parties dolomitisées jaunâtres. Il a trouvé dans ces cal- caires des fossiles du Muschelkalk inférieur. Ces calcaires correspondent au N*» 4 de notre précé- dente coupe. M. Hock signale dans le Muschelkalk du Plessurge- birge, des calcaires en bancs épais, sur la surface des- quels se remarquent des bourrelets vermiformes. Si donc nous pouvons ranger les calcaires vermiculés dans le Muschelkalk, les calcaires dolomitiques, la cor- nieule et le gypse qui leur sont inférieurs, ne peuvent re- présenter le Hauptdolomit comme on l'a considéré jus- qu'à présent. D'autre part, les calcaires dolomitiques passent souvent dans les Préalpes insensiblement au Rhétien. M. Jaccard rappelle qu'au-dessus des calcaires <à Gyroporelles nous retrouvons au Rocher Plat (région Rubli-Gummfluh) un niveau supérieur de calcaires dolomitiques. Il semble donc que l'on pourrait distinguer deux ni- veaux de calcaires dolomitiques, dont l'un, immédiate- ment supérieure à la cornieule et au gypse, représente- rait le Muschelkalk et dont l'autre, supérieur aux cal- caires à Gyroporelles, serait à ranger dans le Hauptdo- lomit. 400 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. le D' Nakbel parle d'une Colonie de rats à Oacfii/. Il signale le fait que si la promenade le long du lac, à l'em- bouchure de la Chamberonne. a perdu beaucoup de son cliarme depuis que la civilisation et le progrès en ont abattu les aulnes et comblé les marais pour y mettre les i-uclons de la ville, elle n'a pas perdu tout intérêt. En efl'et. ces ruclons. tas d'immondices variés, sont maintenant habités par des milliers de rats qui présen- tent plusieurs particulaiités intéressantes. Parmi les légions de rongeurs (]ui y pullulent, on peut constater que les deux espèces ennemies, le Mus rattus et le Mus déciimanus y vivent en bonne harmonie. On voit sortir fraternellement du même tuyau de cheminée ou de la même bonbonne le rat noir et le surmulot. Le surmulot, signalé pour la première fois à Ouchy vers 1836, a rapidement éliminé à Lausanne le rat noir, qui ne se trouve plus guère que dans les campagnes ou aux alen- tours de la ville. 11 est intéressant de voir que ces deux espèces, qui se font en général une guerre acharnée, vivent en paix dans les ruclons de la ville, où chaque jour de nombreux chars leur apportent des provisions en abondance. Les femelles, cependant, craignent probablement de voir leur progéniture dévorée par les mâles, car le D"" Nar- bel a pris, dans les buissons environnants les ruclons, de nombreuses mères portantes ou allaitant, et jamais de mâles. Elles s'écartent donc du gros de la troupe pour mettre bas. Les exemplaires que M. Narbel a pu se procurer lui ont paru représenter toutes les variétés décrites de Mus rat- tus (Alb. Magn.), Mus alexandrinus (Jeoffroy), etc. Plus le Mus decumanus, qui y est de beaucoup le plus fréquent. M. BouGEAUD a souvent essayé d'élever ensemble le rat noir et le surmulot, et ceux-ci, quoique toujours abon- damment nourris, se sont toujours livrés à des batailles qui finissaient par la mort du plus faible. Il voudrait que l'on fit des recherches sur le sang des rats des ruclons de la ville au point de vue de la présence du trypanosome. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ YAUDOISE. 401 M. Th. Bieler-Châtela.n présente une pomme de terre ijermée (oubliée longtemps dans une cave), dont les ger- mes portent de petits tubercules aériens pourvus d'yeux et apparamment capables de se reproduire. Ce phéno- mène n'est ni nouveau ni extraordinaire, mais il présente de l'intérêt au point de vue suivant : Au dire de M. Foex, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture de Mexico, il y aurait cà la Sierra-Madre, dans les Andes mexicaines, deux montagnes voisines qui se comportent très différemment sous le rapport de la tu- bérisation des pommes de terre. Sur l'une, la plante par- mentière est incapable de produire des tubercules, tandis que sur l'autre elle en forme facilement. Comment expliquer ces différences ? Dans le premier cas, on pourrait admettre l'existence d'une variété sans tubercules, créée peut-être par des con- ditions défavorables du soL De leur côté, les Indiens de la région, sagaces obser- vateurs, attribuent la formation des tubercules à une ma- ladie. C'est aussi plus ou moins l'opinion de quelques bo- tanistes, qui croient qu'elle est due à l'intervention de parasites. Mais celle-ci demande encore à être prouvée et c'est précisément une question à l'étude maintenant. On trouverait peut-être plus facilement des preuves pour ou contre en observant la formation des tubercules aériens plutôt que celles des tubercules souterrains. Le mode d'observation des premiers est en effet plus facile à observer et il met hors de cause l'influence possible du sol lui-même. Séance du 5 février H. Dufoiir. Présentation du Mémoire de M. Cliappiiis sur la déter- mination du volume du kilogramme d'eau. — Charles Linder. CoQgrès international de zoologie en 1907 à Boston. — Bngnion et Popoff. Les glandes cirières des Fulgorelles. M. H. DuFOLK. M. P. Chappuis, membre honoraire du Bureau international des poids et mesures, adresse à la 402 SÉANCES DE LA SOCIETE VAUDOISE. Sociélé un exemplaire du grand mémoire qu'il vient de publier sur la Détermination du volume du kilojjramme d'eau. M. H. Dufour, en présentant ce travail de notre savant membre honoraire, expose les principes des méthodes et mesures employées et la nécessité dans laquelle on se trouvait de rattacher par une mesure directe de volume faite avec les étalons métriiiues. la détermination du vo- lume occupé par la masse d'un kilogramme d'eau. La masse du kilogramme est en elîet, d'après les décisions prises par la commission du Bureau des poids et mesures, égale à la masse d'un kilogramme de platine existant an- térieurement et pris comme unité de masse. Il résulte de nombreuses mesures faites par M. Chap- puis que la masse de ce kilogramme-étalon est équivalente à celle d'un volume d'eau à 4°. prise sous pression de 760 cm., de I'i'»'000026. Cette valeur combinée avec celles trouvées par M. Guil- laume, qui a employé des cylindres métalliques au lieu de cubes de verre, et avec celles de MM. Macé de Lépinay, Benoît et Buisson, qui ont utilisé des cubes de quartz, donne pour le volume du kilogramme d'eau dans les con- ditions normales l'i'^^OOOOâS, la probabilité de l'essai ne dépasse pas 1 ou deux unités de la sixième décimale. Le beau travail que vient de faire M. P. Chappuis s'ajoute à ceux, non moins précis et non moins impor- tant, qu'il a faits précédemment au Bureau international des poids et mesures. M. Charles Linder entretient l'assemblée du Congrès internoAionai de zooologie en 1907, à Boston, auquel il re- présenta la Société vaudoise des sciences naturelles. Puis MM. Ed. BuGNiON et Popoff présentent un travail sur les Glandes civières des Fulgorelles, avec accompagne- ment de préparations, de dessins et de coupes microsco- piques. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 4(1 3 Séance du 49 février. H. Rœssinger. Les grands ravins de la Côte. — Perriraz. Fonction- nement des stomates. — D'' F. Porchet. La presqu'île de Qiiiberon. Le secrétaire lit une communication de M. G. Rœs- singer, sur les grands rai:ins de La Côte. Les bassins de réception torrentiels du haut de La Côte augmentent régulièrement d'étendue quand on passe des deux ravins de Mont-Dessus, les plus orientaux, aux deux ravins de Chàtel, puis à celui d'Es-Vaux. le plus grand de tous. Ensuite vient le ravin de Vuillebrandaz, encore assez développé, qui termine au sud-ouest la série des grands bassins. Ces variations d'étendue sont en rapport direct avec l'altitude de la ligne faite de La Côte, qui borde d'assez près les ravins en amont. En effet, la ligne de partage des eaux monte doucement, avec des alternatives de haut et de bas, depuis la région située en arrière des ravins de Mont-Dessus jusqu'au voisinage du point le plus septen- trional du bassin d'Es-Vaux, où elle culmine à Tallitude 897. Après quoi elle redescend assez rapidement derrière le ravin de Vuillebrandaz. Coïncidence remarquable, vis- à-vis du point culminant, de l'autre côté de la vallée morte de Prévondavaux et à l'est de Marchissv. une colline plus haute que les territoires situés même assez loin au nord-est et au sud-ouest, élève son sommet exac- tement à la même altitude 897 (voyez la feuille « Gimel » de l'atlas Siegfried). Le thalweg du ravin d'Es-Vaux et ces deux cotes identiques sont à peu près en ligne droite. Ainsi la lifjne transversale suivant laquelle l'érosion a le plus fortement entaillé le haut de La Côte se pivlonge m amont par les plus hautes altitudes de la région. Les etfels de l'érosion diminuent de part et d'autre de cette ligne en même temps que l'altitude du faite de La Côte. Ces faits semblent réguliers et cependant, envisagés à un autre point de vue, ils paraissent très naturels. En 404 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. combliiiil piii' la pensée les grands ravins, on anive à se repi'ésenter la surface du terrain telle qu'elle a dû être dans le haut de La Côte avant le creusement des bassins. Et l'on se rend compte alors (jue le ravin d'Es-Vaux s'est ouvert suivant la ligne de plus grande pente, passant par le point le plus élevé de la surface reconstituée. Il a donc pris naissance sur la ligne où l'érosion était maximale à cause de la plus grande masse et de la plus grande hauteui- de chute des eaux de ruissellement. M. Pekkiuaz pai'le du Fonctionnement des stomates. Les stomates sont des appareils qui règlent les échanges gazeux dans les végétaux supérieurs. Les dilïe- rences de forme et de structure sont très grandes, suivant les plantes qui donnent les préparations ; mais ils possèdent tous deux cellules de bordure et beaucoup sont pourvues d'un cei'tain nombre de cellules annexes. On remarque sur la cellule épidermique dans beaucoup de plantes des stries parallèles ou perpendiculaires k l'ouverture stomatique. Les zones d'épaississement gros- sissent avec la turgescence des cellules de bordure. Quand le stomate ne fonctionne pas, on ne les distingue pas. Les cellules épidermiques sont très diiïérentes de formes, suivant les plantes examinées et ce fait doit être en corrélation avec le fonctionnement de l'organe. On peut classer ces formations sous les rubriques : I. Cellules linéaires avec strialions très proéminentes. il. Cellules ondulées avec tries ou parallèles ou perpendiculaires aux parois des cellules de bordure. III. Cellules avec nodosités et stries. IV. Cellules avec parois pourvues de nodosités en forme d'anses. V. Cellules avec épaississements épidermiques. Dans ces deux dernières catégories les stries sont en général très fixes et très nombreuses et disposées d'une façon quelconque. La forme et la grandeur du s tomate et des cellules épidermiques varient avec l'endroit de la plante sur lequel la préparation a été prise. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 405 D'autre part, il est possible de considérer ces diffé- rentes formations comme des avertisseurs destinés à pro- voquer la turgescence qui fera fonctionner l'ouverture stomatique. M. le D*" F. PoRCHET donne quelques renseignements sur la presquUe de Qniberon. Au moyen d'une série de projections, il expli(jue la formation des falaises granuli- tiques de la côte occidentale — côte sauvage — ainsi que l'origine des grottes et des roches percées qu'on y rencontre. En opposition, il décrit la côte orientale — baie de Quiberon — sablonneuse et sans escarpement, baignée par une mer toujours calme. Après avoir présenté les types caractéristiques de la faune et de la dore des divers habitats de cette côte si variée, M. Porchet donne quelques renseignements sur l'intérieur de la presqu'île. sur les monuments néolithiques (menhirs, dolmens) qu'on y rencontre et termine son exposé en décrivant sommai- rement les industries marines que l'on peut étudier <à Quiberon ou à proximité de cette presqu'île : la pèche (pré- paration de conserves de sardine), l'industrie ostréicole, l'extraction de l'iode des varechs et enfin les marais salants de Carnac. Séance du â mars Moreillon. Planches tigurant 5 espèces de pcissons du pays. — F. -A. Forel. Même sujet. — Le même. Etude sur les Mouettes rieuses. — Le même. Un couteau de chasse du type ancien. — Le même. Pavé naturel. — P.-L. Mercanton. Avalanches pou- dreuses ou « areins ». — Le même Variations à longues périodes des glaciers. — Maurice Lugeon. Là zone des cols et la géologie du Chamossaire. M. xMoHEiLLON. inspecteui' forestier, présente 5 planches, peintes à l'aquarelle, figurante espèces de poissons du pays : fera, anguille, spirlin, loche et goujon, achetées vers 1830 et données à son grand-père, le colonel Quinclet. Malheu- reusement, ces planches ne sont ni signées, ni datées; 40() SÉANCES DK LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. comme elles ont une réelle valeur artistique, leur posses- seur serait heureux de savoir s'il existe quelque part une collection de peintures semblables, qui lui permettrait peut-être de retrouver le nom de l'auteur et l'époque à laquelle ces planches ont été faites. M. F. -A. FouEL a étudié les planches de M. Moreillon et y a reconnu l'œuvre de M"* Etiennette-Christine-Pernette Jurine. née en 1776. morte en 1812, la tille aînée et la collaboratrice du professeur D*" Louis Jurine, de l'Aca- démie de Genève. Jurine a publié entre autres plusieurs mémoires sur les Hyménoptères, iSOl d 1817; VHistoire des Monocles, 1820 ; VHistoire abrégée du tac Léman, 1825, dont toutes les illustrations sont dues au crayon et au pin- ceau de M^^e Jurine. Les planches du dernier ouvrage cité, gravées par M. P. Escuyer, sont faites d'après d'autres dessins que les aquarelles de M. Moreillon. L'écriture de ces aquarelles est de Louis Jurine. M. FoREL continue ses Etudes sur les Mouettes rieuses. 11 cite la capture, faite à Lyon le 27 janvier 1908. d'une Mouette ayant à la patte une bague marquée le 4 juillet 1907. à la station ornithologique de Rossitten en Cour- lande: elle est analogue à celle qui a été tuée à Ouchy le 25 octobre 1906. marquée à Rossitten le 4 juillet 1905. Aussi bien les Mouettes de Lvon. comme celles du Léman, proviennent de migrations du nord. Pour celle de Lyon, le fait est intéressant : il prouve que quelques-unes au moins des Mouettes du Rhône et de la Saône viennent de plus loin que les marais des Dombes, où l'on connaît des nichées de ces oiseaux. M. Forel surveille depuis plusieurs années une Mouette à albinisme partiel (couvertures alaires blanchesj qu'il a vue revenir à Morges le 29 juillet 1904, le 10 août 1906, le 10 août 1907; il a pu la suivre pendant tous les mois de l'hiver actuel, ce qui prouve ainsi que ces oiseaux savent séjourner longtemps dans la localité qu'ils ont choisie. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 407 M. FoREL montre un couteau de chasse du type ancien datant de deux ou trois siècles, trouvé en décembre 1907, à 100 mètres du rivage, à 5 mètres de fond, dans les filets tendus dans le lac par M. F. Scimeiler. maître-pèclieur à Bursinel. Il le rapproche d'une épée du XVP siècle, re- cueillie dans des conditions analogues par M. Yersin. maître-pêcheur à Saint-Prex. par 60 mètres de fond, en août 1901. Ces trouvailles prouvent combien l'alluvionne- menî du lac est peu actif, puisqu'il n'a pas pu enterrer et recouvrir entièrement des armes qui reposaient à la sur- face du sol depuis si longtemps. On peut mettre ces faits à côté de ceux des débris antiques des palaffites qui, dans nombre de stations, n'ont pas été enfouis sous le sable. Dans la région littorale de notre lac. le dépôt de l'alluvion est donc peu considérable, pour certaines loca- lités du moins. M. FoiŒL décrit un paré naturel décrit en novembre 1907 dans la gravière de Boiron, près Morges; il est à la limite inférieure des couches horizontales qui recouvrent les couches inclinées de la terrasse littérale immergée, déposée lorsque le Léman avait son niveau de 8 mètres supérieur au niveau actuel. Ce pavé, qui ressemble à s'y méprendre à un pavé artificiel, formé de galets juxtaposés de la grosseur d'une tète d'enfant, est très semblable à celui de la grève immergée du littoral, que nous connais- sons le plus d'une localité près de Morges. M. P.-L. Mercanton, à propos de la récente catastrophe de Gœppenstein, expose quelques idées personnelles sur mode et l'intensité de l'action destructive des avalanches poudreuses ou « areins ». Cette action est exercée princi- palement par le coup de vent, << l'oure », comme disent les montagnards, de l'arein. D'après les eiïets produits, on peut considérer ce coup de vent comme étant la plu- part du temps tourbillonnaire; un tore d'air plus ou moins chargé de neige peut se former au-devant de l'arein, à la façon des tores de fumée qui s'échappent des canons à i08 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. grêle, et progressent alors devant l'avalanclie jusqu'au moment où (luehjue obstacle, en modifiant la répartition des vitesses de l'air tourbillonnant, en déchaîne à son grand dam, la i)uissance. Comme illustration de sa ma- nière de voir, M. Mercanton fait circuler un croquis, figu- rant d'après nature la zone de dévastation d'un arein des- cendu en 1904 des pentes du Mounta-Cavouère et dont l'oure, franchissant la Lizerne, est venu faucher, suivant une zone annulaire très nettement dessinée au flanc de la montagne, la forêt de la live opposée. M. Mehcanton fait ensuite un exposé d'ensemble des dé- veloppements mathématiques par lesquels MM. de Marchi. Reid et Finsterwalder ont essayé de représenter la marche des variations â longues période>i des glaciers, dans les cas les plus divers. De tous ces essais théoriques, le plus complet et le plus fécond en promesses est le dernier en date, celui de M. Finsterwalder. Il s'en faut cependant (}ue la synthèse des allures du glacier en période de régime variable soit parfaite et, jusqu'à présent, ces études font surtout res- sortir l'impérieuse nécessité d'observations suivies et ap- profondies des phénomènes glaciaires au-dessus de la ligne des neiges pérennelles. M. Maurice Lugeon présente, par les soins de M. F. Jac- card, à propos de la note de MM. Sarasin et Collet sur La zone des cols et la géologie du Chamossaire, la communi- cation ci-après : Après avoir combattu par plusieurs travaux la théorie des nappes de recouvrement appliquée aux Préalpes ro- mandes, en se basant sur des faits observés par eux. MM. Sarasin et Collet, dans une note récente, abandon- nent leur hypothèse et acceptent l'idée des charriages venant de l'intérieur de la chaîne. Mais non satisfaits de la théorie que j'ai donnée antérieurement sur l'ordre de succession et sur la géométrie des nappes préalpines, mes SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 409 deux confrères présentent une explication nouvelle que je regrette très sincèrement de ne pas pouvoir accepter. Ils supposent que la zone du \iesen. étant probable- ment la couverlure tertiaire de la nappe du Wildhorn, a culbuté dans sa marche vers le nord la zone interne, de telle sorte que celle-ci ne serait nullement liée directe- ment à sa racine, racine que je place au sud de la chaîne du Wildhorn. dans les environs de Sierre et Sion. On sait que cette découverte de la racine de la zone interne a fait rallier cà la théorie des nappes la plupart de ses adver- saires. L'assimilation de ce « Flysch du Niesen » à la couver- ture de la nappe du Wildhorn ne peut se soutenir strati- graphiquement et tectoniquement. Le tertiaire de cette nappe se termine par des schistes à Globigérines. supé- rieurs au niveau à Nummulites intermedia-Fichteli. Or. des terrains secondaires existent dans ce Flysch du Nie- sen. Xous avons. M. Jaccard et moi, indépendamment l'un de l'autre, récolté des bélemnites dans les arêtes de la chaîne du Chaussy, et Rœssinger a signalé des Inoce- ramus dans les conglomérats d'Aigremont. En plus, M. Schardt a trouvé à l'Arbenhorn (au sud des Spilgeerten) un exemplaire très complet d'Inocernmus. On ne saurait admettre qu'un terrain à bélemnites et à Inoceramus soit plus leune que le Nummulitique tout à fait supérieur. C'est cependant à cette conclusion jcertainement involon- taire qu'arrivent nos deux confrères. Aussi leur hypothèse ne saurait se soutenir. Les Xummulites trouvées dans le Flysch du Niesen me paraissent du reste, pour quelques- unes d'entre elles, appartenir à des formes bartoniennes, soit d'un niveau plus bas que celui qui termine la série tertiaire de la nappe du Wildhorn. On ne saurait également faire venir le Flysch du Niesen de la nappe la plus supérieure, soit celle du Wildstrubel, parce que le Nummulitiijue y existe directement en repos normal sur le crétacique vaseux. Faire provenir la zone du Niesen de la nappe du Wild- Ahchives, t. XXV. — Avril 1908. 29 4 I 0 SÉANCES DE LA SOCIETE VAUDOISE. horn serait abaiulonner la notion de l'emboitement des charnières, qui fut la plus fertile pour la compréhension de la mécanique des nappes de recouvrement. Car la zone du Flysch du Niesen repose par l'intermédiaire de la zone des cols sur celte nappe du Wildhorn. Celle-ci, en eiïet, pénètre profondément sous les Préalpes, en tous cas jus- qu'à la Lenk. En transgressant cette notion, MM. Sarasin et Collet ont assimilé entre elles des unités tectoniques absolument indépendantes, ainsi que le démontrent les fossiles. La nappe du Wildhorn et celle du Wildstrubel ne pou- vant avoir donné naissance à la zone du Niesen, celle-ci doit être réintégrée, quant à son origine, dans les régions plus internes de la chaîne, ainsi que je l'avais indiqué. MM. Sarasin et Collet donnent également une explication nouvelle de la tectonique de la zone interne, basée sur la découverte par eux d'un anticlinal déjeté vers le sud, au Metschhorn, près de la Lenk. Il s'agit pour moi d'un repli de pli monoclinal en cascade, fait du reste bien connu et que montre par exemple M. Haug dans son traité de géo- logie (fig. 78). Les terrains qui constituent la zone interne sont, du moins pour les écailles inférieures, les mêmes que ceux qui forment la nappe du Wildstrubel, que j'estime être la racine de ces parties les plus basses de ces écailles de cette zone interne. Or, les restes de ces écailles inférieures existent dans tous les synclinaux de la nappe du Wild- horn, sans exception, aussi bien sur les hautes Alpes cal- caires que dans la zone interne, ainsi que l'a si bien mon- tré M. Rœssinger. C'est ainsi que, à la Plaine Morte, le Néocomien à Cépha- lopodes existe. J'estime que la lame écrasée de crétacique signalée par MM. Sarasin et Collet à Cretex et à la Chaux d'en Haut, et qui se prolonge entre la Layaz et Préser- man, dans les flancs du Creux de Champ, qui se retrouve sporadique dans les environs de Lauenen, représente la sortie, au nord des nappes Diablerets-Wildhorn, de la fa- meuse écaille à Néocomien à Céphalopodes des Alpes vau- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 41 1 doises. Par cette sortie se faisait la jonction de cette écaille avec la nappe du Wildstrubel, qui forme sa racine. Les recherches de MM. Sarasin et Collet nous permet- tent d'élucider ainsi une question restée jusqu'ici sans ré- ponse, à savoir comment l'écaille de Néocomien h Cépha- lopodes rejoignait sa racine. On ne saurait donc enraciner cette écaille du côté méridional, comme M. Haug l'a sup- posé il y a quelque temps. Ainsi les recherches nouvelles, au lieu d'infirmer ma manière de voir, ne font que la contirmer. Si donc les recherches de mes deux confrères appor- tent d'intéressants faits nouveaux et jettent un peu de clarté dans la stratigraphie du Chamossaire. qui n'avait pas été étudiée à nouveau depuis Renevier, j'estime que leurs déductions théoriques ne sont pas toutes absolument conformes à la construction de la chaîne. Je maintiens, en conséquence, jusqu'à ce jour ma manière de voir sans rien y changer. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE Karl Wehivicke. Die Isoliekmittel deh Elektrotechnik. Elektroteclinik in Einzeldarstellungeii, Heft 10, Braiin- schweig, Friedr. Vieweg u. Sohn. 1908. Nous avons eu déjà à maintes reprises l'occasion de si- gnaler la nouvelle série de monographies que la maison Vieweg et fils, de Brunswick, édite sous la direction de M. Benischke et sous le titre Elektrotecknik in Einzeh darstellung. Le dixième volume de cette collection est consacré aux substances isolantes et aux procédés d'isolement pour cou- rants de haute tension. Avec le développement si rapide de l'électrotechnique et l'emploi de plus en plus répandu des courants à haute tension pour le transport de la force destinée à actionner les moteurs électriques des modèles les plus divers, la connaissance des substances isolantes naturelles et artifi- cielles s'impose toujours davantage. A côté des isolants naturels ou connus bien avant leur application dans le domaine de l'électricité, tels que le bois, le marbre, les résines et les cires, ou la porcelaine, le verre, la paraffine, le caoutchouc, l'ardoise, etc., l'in- dustrie fabrique un grand nombre de substances nou- velles répondant aux exigences les plus variées de la tech- nique moderne. Ces exigences sont la résistance opposée au passage de la décharge, un minimum d'hygroscopicité, la résistance à la chaleur ou au feu, une longue durée, la solidité, la constante diélectrique, etc. PHYSIQUE. 4 I 3 L'ouvrage que nous signalons passe en revue ces ditîé- rentes propriétés que doivent présenter de bonnes ma- tières isolantes, et les moyens de les contrôler. Il décrit ensuite les innombrables produits artificiels livrés par lindustrie moderne, avec leurs avantages et leurs modes d'emploi et les applications qu'on peut en faire pour les dilîerents systèmes d'isolateurs. Outre les renseignements fournis aux ingénieurs élec- triciens; ce livre en contient de très utiles aussi pour le physicien et le constructeur d'instruments de mesures électriques. Xous le recommandons à leur sérieuse atten- tion. A. Pflaum. Lehrbuch dek Fhysik von O.-D. IChwolson. traduit du russe en allemand. T. IV. Braunschweig, F. Vieweg u. Sohn, 1908. Xous avons déjà rendu compte des premiers volume> de cette belle publication. La première partie du tome IV. que nous venons de recevoir, est à la hauteur de ses de- vanciers. Il se compose de 916 pages avec 336 figures dans le texte. L'apparition du tome IV de l'ouvrage ori- ginal en russe a été relardée par les soins que M. Ghwol- son a du donner auparavant à une deuxième édition des trois volumes antérieurs, qu'il fut entraîné à augmenter et à remanier considérablement pour les mettre au ni- veau des dernières découveites de la science. Ce retard lui a permis de réaliser cette deinière mise au point pour la suite que nous annonçons ici. Il y traite : i" du champ électrique constant, de ses propriétés, de ses sources, de son action (action du milieu remplaçant l'action à dis- tance) sur les corps qui s'y trouvent: puis 2° du champ magnétique constant, de ses sources (aimant ou courant électrique), des phénomènes connexes, thermiques, mé- caniques, chimiijues (électrolyse), thermo-électriques, en- fin de l'excitation de l'état magnétique dans les corps. La dernière partie de l'ouvrage, qui paraîtra nous l'espérons sans trop tarder, concernera le passage de l'électricité à 414 BULLETIN SCIENTIFIQUE. travers les gaz. les nouveaux rayons, la radioactivité, en un mot un tahleau d'ensemble de cette nouvelle brandie de la pliysique. Ce remarquable ouvrage constitue un ré- pertoire de la plus haute valeur. P. GkUNEH. UeBER die VeHWEKTUNG von ThEOKIEN UNO Hypothesen im PHYSiKALiscHEN Untekkicht. Leipzig, ïeubner, 1908. Dans l'enseignement élémentaire d'une science, faut-il insister sur les difficultés d'ordre philosopliifiue que pré- sente l'établissement des bases de la science? Tout physi- cien sait que l'énoncé du plus simple fait expérimental est imbu de notions théoriques et hypothétiques. Mais faut-il attirer l'attention des élèves dès le début sur ces questions délicates et parfois troublantes? M. Gruner le pense et il expose les idées qu'il voudrait savoir transmises à l'élève dans tout enseignement de physique. La science expérimentale ignore le fond des phéno- mènes naturels, mais elle se propose la représentation de la réalité par une image aussi parfaite que possible, ren- trant dans les cadres de l'espace, du temps et de la cau- salité, moules immuables de notre intelligence. Le but de la physique sera donc une descriptioyi des phénomènes dans le sens de Kirchhoff. Partant des notions fondamen- tales de la substance (matière, éther) et de la force (image anthropomorphe d'une cause inconnue), la physique ne pourra jamais renoncer complètement à la tendance de ramener les phénomènes naturels aux lois de la méca- nique. La méthode de la physique est l'empirisme : observa- tion et expérience. La théorie doit guider les recherches expérimentales et en classer les résultats. On peut distin- guer la théorie pure, logiquement correcte et par consé- quent infaillible, de la théorie générale, qui est l'enchaîne- ment logique d'un ensemble de données empiriques. L'énoncé d'une loi de physique est forcément hypothé- tique. L'application de la loi conduit à des abstractions CHIMIE. 44 5 qui sonl des images plus ou moins dissemblables des phé- nomènes naturels, et c'est seulement à ces objets abstraits (jue s'applique la théorie pure, valable en tant que ses conséquences s'accordent avec les résultats expérimen- taux. En montrant ainsi aux élèves les bases théoriques et hypothétiques de toute connaissance, on formera leur ju- gement et leur sens critique, utiles pour tous, indispen- sables pour ceux qui se destinent aux recherches scien- tifiques. A. SCH. CHIMIE. R. NiETZKi et V. Becker. Contribution a la connaissance DES MATIÈRES COLORANTES OXAZINIQL'ES ( Bevichte cl. Deutsch. chem. Ges. : t. 40. p. 3397; Bàle, Laboratoire de l'Université). Les auteurs de ce mémoire ont étudié la matière colo- rante qui se forme au moyen du diamino-naphtol en chauffant la solution alcoolique de son chlorhydrate en présence d'acétate de soude et d'air. Ce colorant bleu, qui est peu soluble. prend naissance en vertu de l'équation suivante : ^ 0 -^ + 2H20 + NH^ \0/ ^^"^NH i I 0 BULLKTIN SCIENTIFIQUE. Il constitue un diani inonaphtoxa^one et représente le Bleu Nil le plus simple de la série du naphtalène. Il teint le coton mordancé au tanin, mais son peu de solu- bilité en rend l'emploi difficile. En substituant au diami- nonaphtol ci-dessus \\tc'uh(iiaminonaphloisuljoido • ^ co • • • -r (N C^ • • • jq : • • • • • « 43.7 59 • -r — ( • • • »o • ■ c^ ce 't X c; • • • 1^ <^j j^ • • • w E • ç(-0 • • --f • -^-CviCC — lO • • -ooo • • 2 1 1 «Oc -Si?! 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Pression atuiosphérlque : 700'"'" -f~ 1 h. m. 4 h. m. 7 h. m. 10 h. 111. 1 h. 8. 4 h. 8. 7 h. 8. 10 h. 8. Moyennes mm mm mm mm mm mm mm mm mm l"déc. 23.90 23.81 23.95 24.59 24. 10 23.55 2401 2462 2406 2» > 23.86 23.51 2355 2373 23.30 22.85 23.36 2382 23.50 30 * 27.89 27.9o 28.28 28.59 27.83 27.27 27.76 2813 2796 Mois 23.30 25 18 2534 25.73 2516 2464 2513 2561 2526 Température. • 00 OOOOO o 1-déc. + 2.61 + 1-67 + 1.35 + 5.05 + 7.33 4- 7.32 -h 5-36 -f- 3-81 + 4-31 2' > 121 015 - 012 243 434 492 3 58 246 2 37 3' » 5.14 4.67 + 4.60 7.57 9.70 10.28 7-78 6-31 7-01 Mois + 3.05 + 2.24 4- 2.03 + 5.10 -h 7.21 + 7.59 -f 564 + 4.26 + 4.64 1" décade 73 2" » 77 3* » 82 Mois 78 Fraetion de saturation en %. 78 76 61 52 52 62 85 83 74 58 56 65 86 85 71 59 53 73 83 82 68 56 54 67 Dans ce mois l'air a été calme 86 fois sur 1000. Le rapport des vents NXE _87_ 71 = 123. 75 66 72 71 79 73 75 70 Moyennes des 3 observations (7S IS 9") mm Pression atmosphérique 725.34 Nébulosité 6.7 1±1±±.. +40.63 Température { ^74-1 + 2X9 _|_ 4„^^ 4 Fraction de saturation 71 Vo Valeurs normales dn mois pour les éléments météorologriqaes, d'après Plantamour : Press, atmosphér.. (1836-1875). Nébulosité (1847-1875). Hauteur de pluie.. (1826-1875). Nombre de jours de pluie, (id.). Température moyenne . . . (id.). -|~ 4". 60 Fraction de saturât. (1849-1875) 75% mm 725.03 6.1 47""» . 3 10 421 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques SlalitB Glll.IC.NY COLLII CIIIHBÉSY CHlTELilNK SiTISNï âthin-àz coarisiÈKis HiBlear i'taa en aim. 56.6 46.9 43.8 31 9 52 6 47.2 55.4 StatiM TIVRIIR OBSIRTiTOIRR C«L06NY Pl'PLlXSI JD«Ï niRViNCR Hauteur d'eau en mm. 54.5 43.7 40.4 38.2 55. 9 459 Insolation à Jussy : lOB^-l / e OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT -BERNARD PKNDANT L,K MOIS DE MARS 1908 Le !•', éclairs au sud de 7 h. 40 m. à 8 h. du soir. 4, très fort vent. 6, très fort vent et neige. 7, neige. 8, tremblement de terre à 10 h. 10 m. du soir, durée 2 min. ; ressenti aussi à Aoste. 9, très fort vent et neige. 10, forte bise et neige. les 11, 12, 13, 19, 20 et 21, forte bise, brouillard et neige. les lô, 22, 23, 25 et 28, brouillard, les 27 et 31, brouillard et neige. les 30 et 31, forte bise. ;-■ 4? 3 ^ teC 5-« a? 3 -« ^S eâ »] a^ u ^_ a • v ja =-= J^' C a — !>* O {^ r- -^ ce f^i 00 ko '-l c. cji ifi a ^ O'i •ô t— ^ ^ ri o .-H '^ m »^ t- Ci ce ■M C/3 O n I— ( — H — ^ ^^ r-4 p— ( r—l O o o x» o .-H o o o o o o o o iC O 1— 1 o r— < o o o ■—1 1— 1 o c^i o -ri o -H lO - »o o r- 1 (N o (N Ci 1— ( ■— 1 o o -:»< CO O .—4 -H '>> w—l lO r- o p— ( o ao o î^j —1 1— < ■o o o F— ( .— < o 1— < -H 0'*'o-T'ooooioooo-^ooooooooo-o-^-^oooot.:f •o "cT c ce a a o a z > — ' '^^ — ">/ — ce — I » rc '^> ">< r< — < c^i '>i '>> '?» — < '^> (>i — I — I ^> '^> — . — I — I — ( r-( -tvj -^^ (î^-^p— ^cori'^<•^i•^J— ii7v>f>i(>j^>c05^?>J-^<î^— <^^i— '— t— '-^^co c/)c«Zc/5c»V2c»Z c/3ZZZZZa};/}c/;Z73a)c/:r/)ZZZ;/^co;/s;/}ZZ : Zcz)y}c/)a)a5c/}Zî/5Z ZZZZc/}c/);/;c^t/)(/:'fAicy:iZZZZ;/)y}ZZZ G^ i? ^ ^' :^ 5^ ^ ^ ?î ^ ^ :£: a a ^" ^ ^ b: :^* ::i: ^ ^ ?s ^ ^' a ^ii ^ ^ :ii M a ^y; (/} Z 'jo c/o c^ O} (/; ry} ry) z Z Z Z y; co t/; Z 2 >:<:■ -y) y) c/) Z Z Z ^X' (/) Z Z Z '^- "» -^ g — '■C Ci ce X) o '■C ^ o 0'^ilCGO— lîMiCii— 100 -o X -Tl o ce rn -rr •^ o 00 Ti Ci — ' ce te lO lO o o -* 'i" — < 'O O tO --0 o lO '-O îo i^ X) Ci o oo r- 5vi lO oo -~0 'O lO lO iO »0 lO «o »0 iC lO lO lO ^ 1— 1 1— ( '■O '6 ■à --0 E 6 M Ci co o tO 1— ( o lO ooces^-^G^^iooo X '+' Ci àO o ^ lO Gv> o ^ o ^ co « O co r> tO o ue '^ ^o -o Gc 00 i^ — ti Gv* 'Ni lO co toiOioioioioueiriioioicio X) r- 1— 1 •-0 —* 1— 1 •o '■O 'C ^o in — < O'^ooifior-cNor^i— (çoo&3^Cii(ecocO'«*-^CiGvij^'<+> — oce'>iofO'>iiieiOi^r-x>Ci'X)iieo*'+t-oCiCiOi— >(N-^'0»-j:^ce ^ lO lo -o -o -o •o -o 'C^ lO iO tO ue àO iO lo lO to le lO -^ ic lO -jd '-jd -o o -o « '-o --o Ci Ci s 50.8 53.4 X) —1 lO -Ci ce o ■■O -H ■o — lOf-oce•ûtOOG^^- ■oolC«o^^oox)Ooo'r -C> tJD lO lO lO lO lO -o lO lO 'O Tf lO «ri lO 00 liO lO iO 61.1 58.7 o * • ce ce X • -5 -* Ci •O £ E 00 X) ^ ue x; X Ci Ci -^i t- X3 'X '-< 'TQ o cesvioceG^iOiOr-j-Ci o --O to -o 'jd to lO irt Ke lO — ( -o ue Ci 00 àO lO iC iCi -* c. ce 3^i ce -H 'T) ce t- o o Ci lO lO lO te -o lO ce o o to •e> lO 5>i O •e -e ^' tO --0 te Ê Tl o co • C50scooor-(N»o»o^ooîo«3cocoo«oa^oox) (^ —H lO • X lO • i-H • H X -H ce X c-j ce o ^H -r lO -^ x> te X X X 'e 5vi ce lO Ci o i-- >— ( -ri — < -^ )C te to rf rt- lO lO lO te "O -e te te ue ue lo o lO lO o lO i/ï lo i^e ic te lo --e -e te te te te to te X X Ci Ci -e o Ci" lO ^H (>i ce -^ lO -e t^ X Ci o -^ '>> ce 'T irt "e> f^ X o -^ <>> ce -^ iiO te (^ X Ci o -^ T-i (?i '>i O'I O) >» T^ Oi Oi >i CO CO FRACTION DK SATURATION KN % »4 ai GO C^ X «^ Ci 00 o C5 --O C; -i Ci X X 1^ :^ Ci o; Ci n ~. 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X 5| — < o* ce -r u- -a t- X c o ^ (>> ce 'T ue ^o r- x cj o ^ ot ce 't o -^ ^- x Ci o — • ^H ^^ «— 1 r-( 1— ( 1— 1 1— 1 ^H ,— ( 1— « r>i o< c>i (>< ov^ o^ G>i (>i f>^ oi ce ce 454 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — MARS 1908 Oorre«tlon ponr réduire In pression atiiios|»iiéri4|iie «lu Ornnd Saint- Bernard à la pesanteur normale : — 0""".22. — Cette correction n'est pas appliquée dans lei tableaux. Pression atinospliérique : 500""" -|~ Fraction de saturation en ^/, 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. Moyenne 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. Moyenne U' décade 57.96 58.60 59.12 58-56 2« » 56.09 56.59 56.98 56.55 3e » 62. 75 63.06 63.20 63.00 Mois 5906 59.54 59.88 5949 75 85 88 71 80 77 78 80 92 83 84 75 82 86 81 Température. U» décade 2* » 3« . Mois 7 h. m. 12.00 13.41 8.53 1 h. s. 8.*12 9.84 4.45 11.22 — 7.37 Moyenne. 9 h. s. 7 + 1 + 9 • 7+1+ 8 \, o O • 11.02 - 10 38 — 10.54 12.03 - 11.76 - 11.83 7.25 - 6.74 6.87 10.01 - 9.53 - 9.65 Dans ce mois l'air a été calme 0 fois sur 1000 NE 63 Le rapport des vents SW 93 0.68. Pluie et neige dans le Val d'Eutremout. station Martigny-Ville Orsières Boiirg-St-Piene St-Bernard Eau en millimètres Neige en centimètres.. . . mm 45.9 mm 42.8 gcm mm 566 65°"» mm 1430 158°"' PHÉNOMÈNES ODORIFIQUES PRODUITS PAR LE CHOC PAR Jules PICCARD et Angnste PICCABD. Communication expérimentale à la Société des Sciences naturelles de Bâle. séance du 18 décembre 1907. Les phénomènes que nous nous sommes proposé d'étudier s'observent sur toutes les pierres dures qui supportent d'être violemment entrechoquées sans se briser ou s'effriter ; c'est particulièrement le cas des cailloux de quartz blanc compact qui, originaires des Alpes centrales, ont été transportés par les glaciers et les rivières, déposés dans les moraines et les ter- rains d'alluvion, repris et roulés par les eaux et qu'on trouve aujourd'hui dans le lit et sur le bord des ruis- seaux, dans les graviéres et parmi les cailloutis des routes. Ce sont les pierres les plus saines qui ont sup- porté ce traitement et qui se prêtent le mieux à l'ex- périence. Les enfants collectionnent volontiers ces pierres blanches et, le soir venu, dans le coin le plus obscur, derrière le poêle ou la porte d'une armoire, ils les entrechoquent et s'étonnent de la lueur qu'elles pro- duisent, ainsi que de l'odeur qu'elles répandent. La lueur est assez vive pour permettre de distinguer net- Ahchives. t. XXV. — Mai 1908. 31 426 PHÉNOMÈNES ODORIFIQUES lement les objets environnants. L'odeur est tout à fait caractéristique, mais difficile à définii' vu le manque de terminologie dans ce domaine. Pour les uns elle rappelle le phosphore, d'autres parlent de soufre. Il ne serait pas exclu de supposer une réaction chimique entre les éléments de l'atmosphère sous une influence électrique et la formation de gaz nitreux ou d'ozone. Moissan a démontré que l'odeur désagréable que dégage une sorte de spath-fluor lorsqu'on le pulvé- rise, provient de l'ozone produit par une réaction entre l'humidité de l'air et le fluor indu mécanique- ment dans le minéral. Il est vrai que le quartz ne saurait contenir de fluor libre. Plus exactement on pourrait comparer cette odeur du quartz entrecho- qué à celle de la laine surchaufïée ou de la corne brûlée. Les géologues, les physiciens, les chimistes auxquels nous nous sommes adressés, connaissaient très bien l'odeur en question, mais n'ont pu nous en donner l'explication. Des nombreuses observations et expériences aux- quelles nous nous sommes livrés sur les cailloux de quartz, le cristal de roche, l'agate, le silex, le granit, l'émeri, le corindon et autres minéraux d'une grande dureté, il résulte sans aucun doute que Vodeur qu'ils émettent au choc, est due à la volatilisation et à la décomposition par la chaleur, de traces de matières organiques, grasses et azotées, qui se trouvent quasi immanquablement à leur surface. Tout d'abord, on peut constater que, si l'on brise un caillou de quartz pur avec des précautions qui excluent absolument tout contact avec des corps orga- niques extérieurs, le choc des parties intérieures ne produit pas d'odeur. PRODUITS PAR LE CHOC. 427 Les matières organiques superficielles qui produi- sent l'odeur au choc peuvent provenir soit de pous- sières atmosphériques — nous avons observé le phé- nomène après une chute de pierres dans la haute montagne — soit de lichens, mousses ou algues, de la terre ou de la vase dans laquelle les pierres ont sé- journé ; mais surtout des mains avec lesquelles les pierres sont entrées en un contact, si court et super- ficiel fût-il. En effet, le plus souvent, pour les net- tover, on les a frottées entre les mains ou sur une manche d'habit ; pour les transporter on les a glissées dans un sac ou une poche de pantalon ; pour les battre on les saisit fortement; on les tourne et retourne. Or, la plus minime quantité de matière organique, d'épi- derme ou de sécrétion cutanée, suffit pour être reconnue au choc par l'odorat. Cette réaction est d'une sensibi- lité et d'une ténacité vraiment incrovables; loin d'aller ens'afïaiblissant, elle tend plutôt à s'accentuer avec l'u- sage, ce qui se comprend quand on en connaît la cause. Pour débarrasser les pierres de cette propriété, il faut des moyens énergiques. Il ne suffit pas toujours de les laver à la soude caustique en les frottant avec une brosse métallique. Il faut les chauffer au rouge sombre dans un four à moufle ou, plus simplement, les cuire une demi-heure avec la solution d'acide chromo-sul- furique bien connue pour son pouvoir comburant des matières organiques. Mais, on ne saurait trop insister sur la nécessité absolue de ne les saisir, après les avoir lavées et séchées dans la capsule même où on les a cuites, qu'avec des gants de toile fraîchement lavés : un seul attouchement avec les doigts ou la paume de la main, suffit à leur rendre pour un temps indéterminé leur capacité odorifique. Si Ton considère 428 PHÉNOMÈNES ODORIFIQUES que, dans le choc de deux pierres rugueuses, il n'y a jamais que des surfaces extrêmement petites qui entrent en contact et sont surchauffées pendant un temps infiniment court, on doit reconnaître que l'odo- rat surpasse en sensibilité la plupart des réactions chimiques et les balances les plus délicates. Voici une autre expérience qui vient à l'appui des précédentes. A travers un fil de platine tendu et qu'on n'a pas craint de toucher avec les doigts, on dirige un courant électrique réglé par des résistances de façon à ce que la température ne s'élève que graduellement; vers 200 à 300° l'odeur caractéristique des pierres entrechoquées se manifeste distinctement pour cesser totalement au rouge sombre. Si, après le refroidisse- ment on passe le fil entre les doigts et qu'on rétablisse le courant, l'odeur se dégage de nouveau. Pourtant, la surface du fil mise en contact avec la peau est unie et bien petite ; la quantité de matière organique qui a pu y adhérer est bien minime. Cela a néanmoins suffi. Au lieu d'expérimenter sur un fil de platine chauffé par le courant électrique, on peut le faire sur un mor- ceau d'épongé de platine ou de cette mousse d'or qu'on emploie à l'obturation des dents. Si l'on en roule une boule entre les doigts et que, au moyen de fines pincettes on la chauffe au-dessus d'une petite flamme inodore par elle-même, on constate le dégage- ment d'une vapeur à l'odeur de corne brûlée. Si le dentiste pétrit son amalgame dans le creux de la main, il est facile de constater que le mercure forme par émulsion sèche avec les sécrétions grasses de l'épi- derme, une poudre grise qui empêche l'adhérence entre le métal et les parois de la cavité dentaire. De PRODUITS PAR LE CHOC. 429 même, les chirurgiens n'ont que trop souvent l'occa- sion de constater que, malgré un lavage soigné des mains, celles-ci peuvent encore contaminer les instru- ments d'opération et le matériel de pansement. Enfin, si l'on touche avec le doigt, aussi légèrement qu'on voudra, une glace polie, on est sûr de reconnaître la marque de l'attouchement en exposant la glace en biais à la réflexion de la lumière. Pom' en revenir au quartz et boucler le cercle des expériences, il reste à prouver que le choc de deux cailloux suffît réellement à produire l'élévation de température nécessaire à des réactions de même ordre thermique que la décomposition des matières orga- niques. Voici ce qui écarte tous les doutes. Si l'on a frotté deux pierres de quartz rendues préalablement inodores par la cuisson à l'acide chromique, avec un mélange d'arsenic et d'acétate de soude fondu, ou bien d'arsenic et de carbone, on constate au choc des deux surfaces, l'odeur caractéristique du cacodyle ou de l'ail, réactions qui exigent au moins 300°. De même, le sucre produit l'odeur de caramel et le soufre celle d'acide sulfureux. xMais, au point de vue quanti- tatif, il ne serait pas juste de citer à ce propos la détonation des explosifs par le choc, parce que, dans ce dernier cas, il ne s'agit que du déclanchement de réactions qui se continuent d'elles-mêmes. Il résulte de ce qui précède que l'odeur spéciale produite par le choc des cailloux de quartz est due a la volatilisation et à la décomposition par la chaleur, de matières organiques adhérant à leur surface, parti- culièrement de celles qui proviennent de l'attouche- ment avec les mains. LES RELATIONS DE LA mmU ET DE LADSORPTIOPI PAR JL. PEL.ET-JOLIVET. Les phénomènes de teinture très employés dans l'industrie et en micrographie ont été l'objet de nom- breuses recherches au cours de ces vingt dernières années. Le plus grand nombre des chimistes se sont en général ralliés à la théorie chimique dans laquelle on admet que les matières colorantes se combinent chimiquement aux fibres. Dans cette hypothèse, on considère la laine comme un amido-acide dont les groupes NH, fixeraient les colorants acides, tandis que les matières colorantes basiques se combineraient aux groupes COOH \ Il existe toutefois de nombreux faits que la théorie chimique n'explique pas, c'est pourquoi plusieurs chi- mistes ont énoncé des théories purement physiques qui assimilent la teinture à un phénomène d'adhésion superficielle (Georgievicz ') ou à une solution solide (0. N. Witt% Sisley'). ' Berl. Ber., 21, 1556, 1888. 2 Mitth. Gewerbe Muséum, Wien, 1894, 215. 3 Lehnes Fàrbezeitung, 1890-91, 1-4. '^ Mevue Mat. col, Paris, 1902, p. 89. LES RELATIONS DE LA TEINTURE, ETC. 431 Dans le présent article, nous n'avons pas l'intention d'exposer les preuves ou les raisons d'analogie avan- cées par les auteurs de ces théories pour étayer leurs hypothèses, le lecteur trouvera dans l'ouvrage récent de Schwalbe' un exposé bibliographique très complet des nombreux travaux dont l'étude théorique de la teinture fut l'objet jusqu'en juin 1907. Hàtons-nous d'ajouter que les phénomènes de teinture sont très complexes et que le plus souvent, en l'absence de toute méthode de recherches quantitatives, on a dû, jusqu'il y a peu d'années, se contenter d'essais pure- ment qualitatifs. Depuis peu de temps, grâce aux recherches chimico-physiques dans le domaine des colloïdes, on possède un fil conducteur qui permet d'étudier la teinture d'une façon suivie et nous dési- rons exposer dans cet article une partie des résultats déjà obtenus. En effet, la teinture est en relation étroite avec l'ad- sorption, l'électrisation de contact et les précipitations colloïdales. Pour l'instant, nous n'exposerons que les relations de la teinture et de l'adsorption et nous sui- vrons le plan suivant ; Indications bibliographiques des travaux antérieurs s'occupant de cette question. Résumé de nos connaissances sur l'adsorption et distinction de l'absorption. Méthodes de recherches. L'adsorption tinctorielle. >'ous devons toutefois remarquer que, pour le mo- ment du moins, il nous paraît impossible d'établir une * Xeuere Fârbentheorien, Enke, Stuttgart, 1907. 432 LES RELATIONS théorie de la teinture susceptible d'expliquer et de comprendre tous les faits s'y rapportant; nous nous contentons d'exposer des faits étudiés dans les cas les plus simples de la teinture, plus spécialement de la teinture directe de la laine. De 1892 à 1905, Georgiewicz ' a publié une série de travaux dans lesquels il reprenait la théorie phy- sique de la teinture autrefois exposée par W. Crum', et, par des recherches intéressantes, a montré : 1" Que les matières colorantes basiques peuvent teindre les substances inertes, pulvérisées, telles que le verre, la porcelaine. 2® Que la fixation des matières colorantes par une quantité fixe de textile varie avec la concentration du bain de teinture. La répartition du colorant entre le bain et le textile peut être exprimée par la formule V'c - — = constante s où c désigne la quantité de colorant restant dans le bain de teinture et s la quantité retenue par le textile. Bien que les résultats lussent encore peu nombreux et souvent peu précis, vu l'emploi du colorimétre et Tabsence de tout autre moyen de contrôle, ils ten- daient à démontrer que la quantité de colorant fixé n'est pas proportionnelle à la quantité de textile em- ployée, ce qui aurait dû être le cas si la teinture est un phénomène chimique. ' Blitth. Geiverbe Muséum, Wien, 1894, 215. 2 Bull Mulhouse, IQU, M, d8b. - DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 433 En '190o, W. Biltz', plaçant des gels colloïdaux d'alumine ou d'oxyde de fer ou des fibres textiles, coton, soie, laine, dans des solutions colloïdales d'ar- gent, de bleu de molybdène, etc., ou des solutions de benzopurpurine, a montré que les gels comme les fibres retenaient une partie de la solution colorante et des différentes solutions colloïdales. Cette étude a démontré l'analogie entre les fibres et les gels colloïdaux d'une part et les fausses solutions et les solutions de benzopurpurine de l'autre, il est vrai que Preuner avait constaté précédemment que la benzopurpurine formait des fausses solutions. Représentant graphiquement les résultats de ses recherches, W. Biltz portait sur l'axe des x les con- centrations primitives des solutions et en ordonnées les quantités retenues par les fibres et les gels, il ob- tenait ainsi une série de courbes de même allure con- caves du côté de l'axe des x. En décembre 1906, H. Freundlich' a publié une étude très importante où il expose ses recherches sur l'adsorption de diverses solutions de cristalloïdes par le charbon de sang. En mai 1907, Freundlich et Losev^ démontrent que les matières colorantes sont adsorbées par le char- bon de sang comme par les fibres, et trois mois plus tard, en août 1907, Pelet et Grand * font connaître le résultat de leurs travaux dans le même domaine. Ces derniers confirmèrent l'analooie entre les fibres tex- 'O' > Berl. Berichte. 1905, 38, 2963. - Z.phy-i. chein.^ décembre 1906. 3 Z. phys. rhem.^ mai 1907. '► Koîloïd Zeitschrift, août 1907. 434 LES RELATIONS tiles et les diverses variétés de charbon animal et mon- trent que les matières colorantes sont également adsorbées d'une façon identique par les substances minérales, argile, silice, alumine. Absorption et adsorption. Le mot d'absorption, très fréquemment employé par les physiciens et les chi- mistes, peut facilement prêter à confusion, nous croyons utile de spécifier le sens du mot et de le dis- tinguer de l'adsorption. L'absorption comprend les cas de fixation de gaz par des liquides et de répartition de liquides ou de solides entre deux liquides. Nous citons les exemples suivants : Soit une cloche contenant un vase d'eau pure, l'atmosphère de la cloche est formée d'anhydride car- bonique. Le gaz se dissout dans l'eau, au bout d'un certain temps le système est en équilibre, CO' ne varie plus entre le liquide et l'atmosphère gazeuse. La quan- tité dissoute varie proportionnellement à la pression gazeuse et en représentant par x la quantité dissoute à la pression p, on trouve la relation — = k P où k est une constante. Cette valeur - dépend de la nature du gaz, de la nature du liquide et de la tempé- rature. Cette loi de Henry s'applique aux gaz inertes dans leurs solvants, mais pour les gaz qui se combinent à l'eau comme HCI, SO^, NH3, etc., la loi de Henry ne s'applique plus, car des phénomènes moléculaires secondaires interviennent. Berthelot et Jungfleisch ont montré que le coefficient de partage d'un corps soluble DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 435 entre deux liquides non miscibles est aussi constant. C'est entre autres le cas de l'acide succinique dans l'eau et l'éther. En faisant varier les concentrations, le rapport —reste constant. Il existe un grand nombre de corps qui ne suivent pas la loi de Berthelot et de Jungfleisch. Ce sont : r Les corps qui réagissent avec l'un des solvants. 2° Les corps n'existant pas dans le même état dans l'un des solvants, tels les électrolytes. Mais Nernst, en étudiant le cas des électrolvtes, a montré que dans le solvant dissociant, il convenait de tenir compte seulement des molécules non dissociées et que dans ce cas le rapport était constant. Il existe enfin un dernier cas d'adsorption, c'est celui où le corps dissous se partage entre les deux sol- vants, mais en tenant compte qu'il possède dans les deux liquides un état moléculaire différent. Ce cas est représenté par la répartition de l'acide benzoïque dans le benzène et dans l'eau qui s'exprime par la formule : X c^ = Tî où X désigne la concentration de l'acide benzoïque dans le benzène et c la concentration dans l'eau. L'acide acétique dissous dans le benzène et l'eau suit la même loi. Dans l'un et l'autre cas, l'acide considéré possède un poids moléculaire double dans le solvant organique que dans l'eau. On désigne au contraire par adsorption le phéno- mène par lequel un corps dissous ou un liquide (peut- être même un gaz) est retenu par un corps solide, tel que le charbon animal. Freundlich, qui a étudié ce 436 LES RELATIONS pliéiioinène d'une façon complète, a trouvé, par exemple, pour des mêmes quantités de charbon de sang placées dans des solutions d'acide acétique à dif- férentes concentrations, les valeurs suivantes : Concentrations Quantité d'acide acétique expiimùee en inilUnioles absorbé oxpriiuée en parera' uiillimoles par p^r. de charbon C X 0.0181 0.467 0.0309 0.624 0.0618 0.801 0.1259 i.n 0.2677 1.55 0.4711 «2.04 0.8817 2.48 2.7850 3.76 Si l'on cherche les relations entre les valeurs ci- dessus, on trouve' : il = s ou e = 0.425 et S = 2.606 ce ^ ^ Le caractère spécifique de l'adsorption et sa diffé- rence avec l'absorption paraît être que l'exposant e est constamment fractionnaire, tandis qu'il est > 1 dans l'absorption proprement dite. Freundiich a étudié ce phénomène d'adsorption pom^ le charbon et une série de substances inorga- niques et organiques dissoutes dans différents solvants et dans le cas général de l'adsorption, a constaté que le phénomène est réversible, c'est-à-dire qu'en ajoutant de l'eau au bain une certaine quantité de corps adsorbé repasse en solution et le charbon ne retient 1 Dans la formule de l'adsorption, Freundiich emploie comme exposant 1/p; pour plus de commodité, j'ai remplacé 1/p par e. DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 437 que la quantité correspondante à la nouvelle concen- tration. Enfin, les corps fixés, pour la plupart des cris- talloïdes, une fois que l'adsorbant est séparé de la solution, peuvent être éliminés en totalité ou en pres- que totalité par de longs lavages à l'eau. L'adsorption est faible pour les sels inorganiques, moyenne pour les acides aliphatiques, ainsi que pour les acides aromatiques qui contiennent SO''OH; elle est au contraire très forte pour les acides aromatiques. Les valeurs de e dans la formule x =(^ c^ obtenues par Freundlich, pour une série de cristal loïdes orga- niques et inorganiques sont toutes comprises entre 0,425 (acide acétique) et 0,23 (acide picrique). Nous devons maintenant examiner l'application de l'adsorption au cas des matières colorantes. En plaçant en contact à la température ordinaire un même volume de solutions de matières colorantes à différentes concentrations et ajoutant à chaque solution une quantité constante de substance absorbante, une partie du colorant dissous est retenue par l'adsorbant. En dosant le colorant restant en solution, on détermine la quantité adsorbée. La détermination du colorant non adsorbé peut se faire de différentes façons, soit par dosage colorimé- trique au moyen du colorimétre et du spectrophoto- métre, soit par titration du colorant par un réducteur puissant tel que le chlorure de titane dont l'emploi a été préconisé par Knecht \ ou par précipitation du colorant utilisé par un colorant de signe inverse conve- nablement choisi \ ' Journal Soc. Dijers and colorist, 1905, p. 111. - Pelet et Garuti. Bull. Soc. vaudoise se. nat., 1907, p. 1. 438 LES RKLATIONS Nous ne pouvons discuter ici ces différentes mé- thodes ; chacune a été l'objet de nombreuses critiques et il serait indispensable qu'une lois on en lit une étude systématique. Une longue expérience m'a permis de constater que remploi du colorimélre seul peut entraîner à de gros- sières errt'urs , en effet, quelques matières colorantes ne présentent pas la même teinte avant qu'après l'ad- sorption, rendant ainsi toute comparaison impossible. Cette modification de la teinte peut provenir entre autres du fait que le sel colorant est dissocié et que les produits de dissociation sont inégalement absorbés. Le spectrophotomètre employé par Freundlich donne des résultats bien meilleurs que le colorimétre ; il n'est toutefois pas exempt d'erreurs, nous citons comme exemple les résultats de Freundlich et Losev trouvés pour le violet cristallisé, résultats d'ailleurs mis de côté par ces auteurs. JNous avons au contraire étudié l'adsorption du violet cristallisé en le dosant avec l'écarlate de crocéine et nous avons obtenu des résul- tats concordants. Toutefois, la méthode de dosage volumétrique est loin d'être parfaite, l'exactitude laisse beaucoup à désirer et, dans bien des cas, elle ne con- vient pas ou donne des résultats faux. W. Biltz, dans l'adsorption de la benzopurpurine, a obtenu de bons résultats en dosant cette substance au colorimétre, tandis que nous avons essayé de la doser par le violet cristallisé et nous n'y sommes pas parvenu. Il est à remarquer que le violet cristallisé permet de titrer avec exactitude les solutions de benzopurpurine dans les conditions ordinaires, mais après contact avec un adsorbant le dosage est impossible et la cause nous échappe encore. DE LA TEINTL'RE ET DE l'aDSORPTION. 139 Ces quelques considérations permettront au lecteur de se rendre compte des difficultés opératoires en présence desquelles on se trouve, elles sont d'ailleurs telles que c'est à ces diflicultés d'une part et à la com- plexité des phénomènes de la teinture d'autre part qu'on doit que des études systématiques n'ont pas été entre- prises jusqu'ici. Dans tous nos essais, nous avons procédé, sauf indi- cation contraire, de la manière suivante. Le corps ad- sorbant textile, charbon ou poudre minérale, est placé dans des solutions de matières colorantes à diverses concentrations. Le flacon soigneusement fermé est fré- quemment agité et le dosage du colorant restant est exécuté au bout de 5 jours. Le dosage de la matière colorante a été le plus souvent opéré par dosages volu- métriques et dans quelques cas contrôlé par le colori- métre. Voici pour le bleu de méthylène et la silice précipitée pure lavée, puis calcinée, les résultats de la série d'adsorption. Bain 200 cm\ 5 jours à 17°, I gr. silice calcinée. Concentration du bain Coucentratiou da bain ^ *•*■ a v.i avant l'adsorption après l'adsoiption , yuantite ae Dieu mingi-. bleu de méthylène mmgr. bleu de méthylène ^^ méthylène en mmgr C X 1 00 52 48 200 133 67 400 322 78 600 518 82 800 718 82 iOOO 912 88 En appliquant la formule a; = |3 c« on trouve i3== 37 e = 0 , 1 4 . Aces valeurs correspondent les valeurs de x 440 LES RELATIONS calculées lliéoriiiuement de 45, 64, 73, 83, 88 et 93 mmgr. au lieu de 48, 67, 78, 8^, 82 et 88 nimgr. trouvées pour les difïérentes concentrations. Nous résumons dans les tableaux ci-dessous les va- leurs connues jusqu'à présent, celles concernant le bleu de méthylène et le ponceau cristallisé sont extraites de la dissertation de M. L. Grand', les autres ont été exécutées depuis au laboratoire. Dans le tableau suivant, m désigne la quantité d'ad- sorbant employée en gr. et v le volume du bain en cm I . Bleu de méthylène. Essais à la température ordinaire 17' ConcentiationB des solutions de bleu de méthylène 0.5 1 2 3 4 5 p. leOO adsorbé en mi lligr. : X z^ 49.2 90.9 ] 136.3 157.5 166.7 175.8 48 67 78 S2, U 88 28.8 31 33 34 34.9 34.9 24.2 25.7 27.3 31.8 30.3 32.6 2.6 7.9 14.9 20.1 23.3 23.8 4.25 8.54 14.7 19.9 21 9 •22.7 100 146 183 » 199 214 36 38 42.4 » 45 » m V Silice précipitée pure .... 2 100 Silice précipitée calcinée . 1 200 Terre d'iufusoires 2 lUO Kaolin blanc hydraté 2 100 Alumine hydratée 2 100 Oxyde de fer hydraté, ... 2 100 Charbon animal 2 200 Laine 1 200 Les dosages du bleu de méthylène restant en solu- tion ont été exécutés avec le ponceau cristallisé. 2. Safranine. Mêmes conditions que précédemment. Concentrations. 0.5 1 1.0 2 2.5 37oo Adsorbé en mmgr. Charbon de sang . 0.5 100 50 98 146 184 215 231 Laine 1 100 38.6 43 47 51 53 57 Silice calcinée ... 2 100 42.4 69 74 78 82 87 Terre d'infusoires 2 100 27 31 32 33 33.5 34 m V ^ Dissertation. Laborat. de chimie industr., décembre 1907. DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 441 l'orangé II. La safranine a été dosée par le jaune napthol S et 3. Ponceau cristallisé. 0.5 m V 0/ /oo 26 7 °.' Concentrations. 1 2 34 Adsorbé en mmgr. Laine 2 gr 200 ^.3 3.9 6.6 11.6 21.1 Concentrations. ^« 1 2.5 3.5 5 Adsorbé en mmgr. Charbon animal 2 gr. 200 115 128 146 148 160 Le dosage du ponceau s'effectue le mieux par le bleu de méthylène. 4. Jaune naphlol. 00 m V Concentrations. 0.5 1 2 2.5 3 4Voo Adsorbé en mmgr. Charb.de sang 0.5 gr. 200 cm. 100 180 229 240 247 260 Le jaune naphtol a été titré par le bleu de méthy- lène. 5. Acide picrique. m V 00 ConcentratiOQs. 0.5 1 15 2 2.5 3 7, Adsorbé en mmgr. Charbon de sang 0.25 100 50 92.4 108 116 124 129 L'acide picrique est également titré par le bleu de méthylène. Violet cristallisé. m V Laine 1 gr. 200 cm^ Silice calcin. 2gr. 100 » Charb. de sg. 0.25 100 » Amidon 2gr. 100 » Coton 2 gr. 1 00 » Coton engallé 2gr. 100 » 1 40 100 24 11 12 Concentrations. 2 3 Adsorbé en mmgr. 4 5 7, 00 47 195 36 4 14 15 38.7 45 50 261 38 18 21 49 54 302 39 19 58 41 21 Archives, t. XXV. — Mai 1908. 53 56 32 442 LES RELATIONS Le violet cristallisé a été dosé par l'écarlate de cro- céine. 7. Carmin d'indigo (Indigo disulfojiate de sodium). VI V Concentrât ions. 1 2 3 4 0 Adsorbé en mmgr . 13 19 23 27 30 55 62 70 72 73 00 Laine 2gr. 100 cm^ Charb. de sg. 0.25 100 cm^ Le carmin d'indigo a été dosé par le permanganate de potassium. Si nous déterminons les valeurs de jS et e de la for- mule x = ^c^ pour les séries d'absorption ci-dessus, nous trouvons : Matière colorante. Substance adsorbante. Q e Bleu de méthylène Silice précipitée 37 0.14 » » calcinée 37 0.14 » Terre d'infasoires. .. 9.47 0.11 » Kaolin 7.75 0.12 » Alumine 5 0.15 » Oxyde de fer hydraté 5 0.15 » Charbon animal 45.5 0.12 » Laine 21 0.12 Safranine Charbon de sang 273 0.15 » Laine 24 0.15 » Silice calcinée 22.3 0.15 » Terre d'infusoires. . . 9.5 0.11 Ponceau cristallisé. Charbon animal 27.9 0.15 Jaune naphtol Charbon de sang 260 0.11 Acide picrique. ., . » » 138 0.25 Violet cristallisé. . . Laine 22 0.15 » Silice calcinée 75 0.15 » Charbon de sang. .. . 66 0.15 » Amidon 14 0 . 32 » Coton 1.6 0.3 » Coton engallé 8.3 0.2 Carmin d'indigo. . . Laine 0.7 0.5 » Charbon de sang 60 0.15 DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 443 Nous devons remarquer que les colorants basiques, bleu de méthylène, safranine, violet cristallisé, sont seuls susceptibles d'être adsorbés, outre le charbon, la laine et la soie, par le coton, la silice, le coton engallé, l'amidon, le kaolin, Talumine, l'oxyde de fer. Les co- lorants acides, ponceau cristallisé, jaune naphtol, acide picrique, carmin d'indigo, ne sont adsorbés que par la laine, la soie et les diverses variétés de charbon animal. Il est intéressant de comparer les valeurs de |3 et e que nous avons obtenues à celles trouvées par Freund- lich et Losev. Valeurs de ^ et e extraites de Freundlich et Losev ' . P e Ponceau cristallisé. Charbon de sang 236 0.15 Bleu patenté Laine 25.5 0.159 » Charbon de sang.. . 236 0.15 » Soie 10.9 0.163 Fuchsine nouvelle. Charbon de sang. . . 9.06 0.186 » Soie 33.7 0.125 » Coton 5.83 0.253 Acide picrique .... Charbon de sang. . . — 0.24 Acide picrique .... Charbon de sang. . . — 0.23 (Solut. alcoolique) Dans son étude théorique de l'adsorption, Freund- lich a déduit que la température n'avait qu'une in- fluence minime sur l'adsorption, nous avons, en colla- boration avec L. Grand, montré expérimentalement que cette influence était assez considérable. Voici quelques-uns des résultats que nous avons obte- nus à la température constante de 80° pendant 5 jours. ^ Dans ce tableau, toutes les valeurs se rapportent à des solu- tions de matières colorantes dans Teau distillée, sauf la dernière, acide picrique en solution alcoolique. 444 LES RELATIONS 2. Bleu de méthylène. Essais à 85° m V Silice précipitée pure 1 200 Silice précipitée calcinée . 1 200 Terre d'infusoires . 2 100 Charbon animal. . 2 200 Laine 1 200 Concentrations 0.5 1 2 3 4 5 X adflorbè en mmgr. 87 147 192 232 245 266 85 142 194 , 233 253 273 31.5 40 . 5 55.9 62.3 70.6 73 100 193 261 27U 276 265 38 56 59 74 77 86 2. Ponceau. Essais à 85°. Concentrations. 0.5 1 2 3 4 5°/o, Adsorbé en mmgr. Laine... 2 gr. 200 cm^ 7.1 iO.6 26 28 36 39 Concentrations. 2.0 5 /oo Adsorbé en mmgr. Charbon animal 2 gr. 200 cm' 211 263 Si nous calculons les valeurs de (3 et e correspon- dant à ces derniers résultats, nous obtenons : Matière colorante adsorbante. ^ Bleu de méthvlène Charbon animal 28.3 » Silice précipitée .... 40 » » calculée 40 » Terre d'infusoires. . . 6.11 e 0.255 0.3 0.3 0.3 Les résultats que nous avons obtenus peuvent être représentés graphiquement, en portant en ordonnées les quantités de colorant adsorbé et en abcisses les concentrations, on obtient une série de courbes con- caves du côté de l'axe des x, ainsi que le représente la DE LA TEINTURE ET DE L ADSORPTION. 445 figure suivante (fig. I) qui exprime les valeurs de la silice non calcinée à 17° et à 8o\ •250 150 100 fig. 1. — Concentrations. Silice non calcinée de bleu de méthylène. Avant d'examiner la signification des résultats obte- nus, nous devons faire quelques remarques. 1^ Dans tous nos essais, la quantité de substance adsorbante employée représente la substance supposée sèche, c'est-à-dire que dans chaque cas nous avons pesé la quantité indiquée, plus la quantité d'eau hy- groscopique. L'eau liygroscopique, suivant la nature de la substance, est dosée de 85° (laine) à I 10° (char- bon). Cette quantité d'eau varie d'un corps adsorbant à l'autre. 446 LES RELATIONS Elle est de 31 7o dans le charbon de sang. 11.96 » le charbon animal. 9.15 » la laine. 15.13 » la silice précipitée. L'eau hygrosco[)i(iue varie d'ailleurs très facilement pour le même produit, non seulement par les condi- tions atmosphériques, mais suivant les traitements préalables que le corps a subi. 2° Le mode de préparation du produit a aussi une influence sur le pouvoir adsorbant. Nous ne choisissons pas nos exemples parmi les différentes variétés de charbon animal du commerce qui, suivant leur nature, se comportent toutes diversement ; mais citons le cas des silices précipitées du verre soluble par l'acide chlorhydrique qui, sans qu'il y eut de différence ap- préciable dans le mode de préparation, présentaient des différences dans l'adsorption. Dans toutes ces re- cherches, il est essentiel d'employer toujours le même produit. 3° Les plus légères traces d'impuretés dans le pro- duit adsorbant jouent un rôle considérable et, suivant les cas, empêchent ou favorisent l'adsorption. Comme exemple, nous citerons l'alumine hydratée et l'oxyde de fer hydraté employés dans l'adsorption du bleu de méthylène. Ces substances de nature basique ne semblaient pas devoir adsorber un colorant basique tel que le bleu de méthylène. Ces oxydes, obtenus par précipitation avec NH,, ont été soigneusement lavés jusqu'à disparition complète d'ammoniaque dans la solution. Ils paraissaient donc parfaitement purs et c'est dans ces conditions que nous les avons utilisés. DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 447 Ultérieurement, nous nous sommes aperçus que ces oxydes n'absorbaient le bleu de méthylène que grâce à leur caractère négatif dû à un revêtement formé de traces d'ammoniaque absorbée et énergiquement rete- nue. D'après Freundlich, l'adsorption des matières colo- rantes comme l'adsorption ordinaire est un phénomène réversible, en ajoutant de l'eau à un bain d'adsorption, on trouve que la quantité de colorant adsorbé corres- pond au dernier volume employé et non au volume primitif, une partie du colorant repasse donc en solu- tion. Il nous reste maintenant à examiner les caractères distinctifs de l'adsorption des matières colorantes que nous désignons plus spécialement sous le titre d'ad- sorption tinctorielle. Nous éviterons d'ailleurs toute hypothèse, les con- naissances que nous possédons dans ce domaine étant très restreintes et exigeant encore de nombreux com- pléments expérimentaux et des vérifications. r Dans son premier travail sur l'adsorption, Freundlich a établi la valeur de e pour de nombreuses substances inorganiques et organiques de nature cris- talloïde et a constamment trouvé que les valeurs de e variaient entre 0,25 (ac. picrique) et 0,34 (ac. acé- tique). Dans l'adsorption tinctorielle, soit l'étude de Freund- lich et Losev, soit celle de Pelet et Grand, soit les nou- veaux résultats obtenus démontrent constamment (\uee — considéré à la température ordinaire — prend tou- jours une valeur inférieure à 0,25. Chose digne de remarque dans tous les cas où nous avons à faire à des 448 LES RELATIONS teiiitiii'es (lii'ectes, faibles ou peu solides, nous trou- vons que e prend une valeur élevée. Exemples : Carmin d'indigo et laine .... 0.5 Violet cristallisé et coton. ... 0.3 Fuchsine et colon 0.253 Acide picrique et laine 0.25 Au contraire, toutes les fois que nous avons à faire à un cas fournissant une teinture relativement plus solide, la valeur de e s'abaisse, ainsi que le montre le résultat obtenu par les colorants basiques ou acides avec la laine et la soie. Même dans le cas du coton engallé, le violet cristallisé donne le même résultat. 2° Bien que les résultats que nous avons trouvés ne puissent être considérés que comme une première approximation, nous devons aussi remarquer que la valeur de j3 est d'autant plus élevée que le corps est doue de propriétés adsorbantes plus considérables, au contraire pour la même matière colorante, ainsi que Freundiich l'a déjà remarqué, e varie peu et dans la plupart des cas (charbons, silice, laine), e presque constant ne semble pas être influencé par la nature de l'absorbant. 3° Si nous considérons un corps adsorbant à sa sortie du bain et que nous le soumettions à des lavages prolongés à l'eau distillée, nous constatons une diffé- rence essentielle du moins assez grande entre le cas de l'adsorption ordinaii'e et Tadsorption tinctorielle. Dans le cas de l'adsorption ordinaire, l'eau par des lavages répétés élimine complètement ou presque complètement le corps adsorbé. En réalité, ainsi que cela a été constaté plusieurs fois, cette élimination totale de l'adsorbé est très difficile et il en reste tou- DE LA TEINTURE ET DE l'aDSORPTION. 449 jours des traces formant un revêtement tenace et sus- ceptible de jouer un rôle considérable. Dans l'adsorption tinctorielle, au contraire, la quan- tité du corps adsorbé (matière colorante) susceptible d'être éliminé par des lavages prolongés à l'eau distil- lée est toujours restreinte et, bien que jusqu'à présent aucune mesure n'ait pu être exécutée, la quantité qui dégorge est toujours très faible par rapport à celle qui reste fixée et qui représente la teinture proprement dite. Un des partisans de la théorie chimique de la tein- ture' qui tient à admettre les faits révélés par l'ad- sorption explique que la quantité qui dégorge, comme la quantité totale adsorbée, augmentent avec la con- centration, mais que la quantité fixée restant après lavages doit être proportionnelle au poids de l'adsor- bant, c'est-à-dire constante pour toutes les concen- trations. Nous ne pouvons pas admettre cette manière de voir; il suffît, pour s'assurer de tout ce qu'il y a d'erroné dans cette proposition, de teindre une même quantité de laine dans des bains de concentrations dif- férentes ; après teinture, puis lavages à l'eau et même savonnages, on distingue des différences de teinte sen- sibles à l'œil le moins exercé. Nous considérons donc que la quantité de matière dégorgeable et la quantité fixée à l'état insoluble (tein- ture) se trouve en relation directe et augmentent progressivement l'une et l'autre avec la concentration, sans toutefois être directement proportionnelles à cette dernière. Nous pouvons représenter graphiquement comme suit (voir fig. 2) : La courbe AB représente les valeurs * W. Suida. Zeita. fur Farben industrie, nov. 1907. 450 LES RELATIONS de la courbe d'absorption déterminées par les dosages. La courbe (supposée) A'B' délimiterait les quantités de colorants dégorgeables et celle restant comme teinture. h' A D tig. 2. La surface A'B'CD représenterait donc la teinture aux différentes concentrations'. Pour compléter ce résumé, je dois rappeler un fait très important observé par Freundlich. Si nous consi- dérons une molécule de matière colorante basique que l'on utilise constamment à l'état de sel et que nous pouvons représenter par R HCl où R désigne la base colorante complexe, rosaniline dans le cas de la fuch- sine, diméthyltliionine pour le bleu de méthylène, etc.; en présence de l'adsorbant, charbon, laine, etc., il y a dissociation de la molécule du sel colorant et adsorp- tion de la base, tandis que HCl reste dans le bain. 1 Cette surface AB'CD varie d'ailleurs d'un corps adsorbant à l'autre et jusqu'à présent n'a pas été déterminée; elle est plus grande pour le charbon et la laine que pour la terre d'infu- soire et le quartz pulvérisé. DE LA TELNTCRE ET DE l'aDSORPTION. 451 Les matières colorantes acides employées en tein- ture comme sels de sodium, d'après Freundlich et Losev et Gnehm et Rôtheli, ne sont pas dissociées, mais absorbées telles quelles par le charbon ou le textile. L'explication de ces faits, ainsi d'ailleurs que de nombreux points dans ce domaine^ nous échap- pent. En terminant, nous devons faire remarquer que le principal résultat des diverses études sur l'adsorption démontre que la teinture ne peut plus être considérée comme une combinaison chimique entre le textile et la matière colorante. Nous avons constaté que la quan- tité de matière colorante varie avec la concentration, augmente avec la température et dépend aussi de la nature des impuretés qui sont contenues dans la sub- stance adsorbante. Tous ces faits ne peuvent s'accor- der dans la conception d'une combinaison chimique définie dans laquelle les constituants sont en yroipor- tion constante. En résumé, la teinture directe est un phénomène d'adsorption ; ce qui exclut l'hypothèse d'une combi- naison chimique, au sens ordinaire du mot, entre le colorant et la fibre. La propriété des textiles de fixer les matières colo- rantes s'étend à d'autres substances minérales : char- bon animal et, dans certaines conditions, silice, alu- mine, etc. L'adsorption est représentée par la fonction x = ^c^ où X exprime la quantité absorbée par gramme de substance adsorbante, c la concentration après adsorp- tion ; |3 et e sont des constantes. Les valeurs de e 452 LKS RELATIONS DE LA TEINTURK, ETC. sont moins élevées dans le cas des teinture que dans l'adsorption proprement dite. A des températures plus élevées, e prend des valeurs relativement plus élevées. La valeur (3 est plus élevée pour les corps doués de propriétés adsorbantes considérables. La quantité de colorant tixé est en relation directe avec la quantité adsorbée. L'adsorptien tinctorielle diffère de Tadsorp- tion ordinaire par la quantité plus grande de substance adsorbée restant fixée sous forme insoluble. Dans les teintures peu solides, e prend une valeur plus grande que dans les teintures relativement plus solides. Lausanne, avril 1908. DIFFÉIIEIE DE POTENTIEL ET STABILITÉ DE ENTRE MÉTAUX PAR C.-E. OU TE et A. BROX Introduction. L'importance croissante que prend l'emploi des arcs vollaïques entre métaux, dans les réactions gazeuses en général et dans la production des vapeurs nitreu- ses en particulier, nous a engagés à étudier expéri- mentalement et de plus prés qu'on ne l'a fait jusqu'ici, les facteurs qui agissent sur la différence de potentiel et la stabilité de l'arc alternatif entre métaux. De nombreux travaux ont été effectués déjà en vue d'établir la relation qui unit la différence de potentiel, l'intensité et la longueur de l'arc alternatif entre élec- trodes métalliques. Malheureusement, les conditions dans lesquelles l'arc est produit sont généralement mal définies; aussi y a-t-il, particulièrement pour les arcs longs et peu intenses, presque autant de résultats numériques différents que d'expérimentateurs. 454 DIFFÉRENCE I)K POTENTIEL ET STABILITÉ Nous avons donc, jugé utile de reprendre une série d'expériences méthodiques sur l'arc alternatif de faible intensité, dans des conditions plus précises et mieux définies qu'on ne l'a fait jusqu'ici, en cherchant à bien mettre en évidence le rôle de chacun des facteurs qui influent sur la différence de potentiel mesurée aux électrodes. Cette étude a fait ressortir le rôle fondamental que joue dans ces mesures le plus ou moins grand degré de stabilité de l'arc. Dans les arcs longs et peu intenses (pour lesquels la somme des chutes anodique et ca- thodique a peu d'importance), il semble même que la différence de potentiel lui soit intimement liée, de sorte que toute cause qui tend à diminuer cette stabilité pro- voque corrélativement une augmentation de la diffé- rence de potentiel mesurée. . Pour bien mettre ce fait en lumière, rappelons que les études sur l'arc alternatif au moyen des oscillo- graphes ont montré qu'il faut, à chaque alternance, considérer deux phases : la phase d'allumage et la phase d'extinction de l'arc; de sorte que, si l'on re- présente simultanément les courbes de la différence de potentiel en circuit ouvert [s], de la différence de po- tentiel aux électrodes \e\ et de l'intensité i du courant, on a approximativement la fig. 1 . = £ différence de potentiel en circuit ouvert. e » » » aux électrodes. -.-.-. i intensité du courant. Prenons comme instant zéro le moment où la diffé- rence de potentiel [(f.e.m.) en circuit ouvert] passe par zéro. Nous voyons que les deux courbes e et e commencent par se confondre ; la tension va donc ra- DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 455 pidement en augmentant jusqu'au mouient où elle de- vient suffisante pour déterminer l'allumage de l'arc par une petite étincelle, jaillissant vraisemblablement entre les électrodes d'autant plus facilement que celles-ci sont portées à une température plus élevée. A partir de cet instant l'arc est allumé : l'intensité du courant augmente alors très rapidement, en même temps que la différence de potentiel e va en dimi- nuant. En l'absence de données expérimentales directes, nous pouvons admettre que cette différence de poten- tiel est, à chaque instant, représentée par la formule ' c-[-dl e = a -\- bl -[- i [Formule de M'"^ Ayrton] ^ Dans un travail récemment publié, M. C.-E. Guye et W^^ Ze- brikof montrent en effet que la différence de potentiel aux bornes d'un arc à courant continu entre électrodes métalliques peut être exprimée par des formules analogues à celle donnée par M™® Ayr- ton pour l'arc entre charbons. Il paraît donc naturel, si l'on veut se représenter l'allure générale des phénomènes dans un arc d'intensité variable, de supposer dans une première approxima- tion cette différence de potentiel régie a chaque instant par la formule de M™^ Ayrton. La différence de potentiel mesurée se composerait alors de 3 phases. Depuis l'instant o à l'instant ô (extinction), e correspond ap- proximativement à la f. e. m. périodique en circuit ouvert, soit e = £i sin {càt -{■- ai) -\- e^ sin {2 cot -\- a2) -f- ... = ç? [t) T De l'instant ô à l'instant -- ô' (allumage). c-^ dl e = a -\-'bl -\- : — / T T De l'instant - - ô' à l'instant - (extinction). e = Cl sin (û>t -j- «O + £* sin (2 ai -j- ai) -\- = cp (t) 456 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ dans laquelle ah c d sont des constantes qui dépen- dent de la nature des électrodes, de la nature et de la pression du milieu gazeux, / la longueur de l'arc et i l'intensité instantanée. Le courant, après avoir passé par un maximum, di- minue; en même temps, la tension monte aux bornes des électrodes et la self-induction du circuit tend à s'opposer à la variation d'intensité et à prolonger ainsi la période d'allumage. On conçoit donc aisément que toutes les causes qui tendent à diminuer la durée de la période d'extinction, ont pour effet de rendre moindre l'importance des élé- vations de potentiel qui se produisent au moment de l'extinction et, par conséquent, de diminuer la diffé- rence de potentiel mesurée à l'électrométre, puisque cet instrument nous fournit la valeur 17' E = l ,' e'dt Nous nous sommes donc attachés, dans nos expé- riences, à réduire autant que possible la période d'ex- tinction ; et le moyen le plus efficace, pour atteindre ce D'autre part, le voltmètre ou l'électrométre nous donne E=l/-;|'r = [/ ^-|j[Vw ^^ + r(T j^a4-6z + ^-^y^^+ Tt [(p {t)]^dt 0 ° ^ _T-^' 2 Pour voir si l'expérience correspond à cette interprétation, il faudrait naturellement connaître i en fonction de t, c'est-à-dire la courbe de l'intensité, telle qu'elle est donnée par un oscillo- graphe. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 457 but, est de disposer d'une réserve de tension aussi grande que possiijle. Dans nos expériences, la /. e. m. en circuit ouvert atteignait, comme on le verra plus loin, environ 20,000 volts efficaces, tandis que la différence de po- tentiel efficace aux bornes de l'arc n'était que de oOO volts environ. Dans ces conditions et si l'on se reporte à la fig. 1 , les courbes de s et de e s'élèvent presque verticalement aux environs du point o, et la durée de la période d'extinction devient presque négligeable. / fi^. 1. C'est grâce à ce dispositif que nous avons réalisé des conditions expérimentales plus simples et que le phé- nomène si complexe de l'arc alternatif de faible inten- sité a pu être interprété beaucoup plus aisément. Archives, t. XXV. — Mai 1908. 33 458 DlFFÉKtNCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ liidépcndaiinneiit de la réserve disponible de ten- sion, (jui constitue le l'acteur principal j)our l'éduire la durée des extinctions, d'autres facteurs viennent agir, l)our prolonger ou raccourcir cette durée, qui se ma- nifeste par une variation de tension. Nous les avons étudiées successivement ; ce sont surtout : la distance des électrodes ; la pression et la composition de l'at- mosphère gazeuse; l'intensité du courant; le refroi- dissement plus ou moins facile des électrodes (lequel dépend de leur forme et de la façon de les fixer); enfin, dans une certaine mesure, la nature de la substance des électrodes. L'étude de ces diverses influences nous a permis de faire des séries d'expériences dans des conditions très comparables ; c'est-à-dire à période d'extinction pres- que négligeable. Ces expériences nous paraissent jeter un jour intéressant sur le mécanisme du fonctionne- ment de l'arc alternatif en général, et de l'arc de faible intensité et de grande longueur en particulier. Elles nous ont montré combien le phénomène est complexe et combien les données numériques publiées jusqu'ici ont une signification relative dépendant des circons- tances particulières des expériences. Dans l'exposé qui va suivre, nous donnons la des- cription du dispositif que nous avons utilisé, la manière de procéder, et enfin les résultats obtenus. I. Description du dispositif. §â er Le dispositif général de nos expériences est repré- senté fm. 2. En voici le détail : Nous avons utilisé le courant alternatif transformé DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 459 delà ville de Genève (47-50 périodes par seconde). La transformation était etïectuée au moyen d'une bo- bine d'induction de Carpentier. Un rhéostat à lampes L, intercalé dans le primaire P, permettait un réglage Légende L lampes P prjmciire S secondaire 1 ampèremètres C commutateur E électromètre T tube à décharges D ma.chine à diviser Ri i: 110 vojfs L X Jf XX X MX \ t s mm PO LineLs M K /^ manomètte P' pompe ^ f flacons desséchants P"P" {ils de platine D tj fig. 2. 460 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ convenahie du courant secondaire, dont l'intensité était mesurée au moyen d'un ampère-mètre tliermique V de Hartmann et Braun (^0,2 ampère maximum). La différence de potentiel aux bornes des électrodes était indiquée par un électromètre E de Blondiot et Curie. iNous dirons plus loin quelques mots de sa gra- duation. Les déviations étaient observées par la mé- thode de Poggendorf (miroir, lunette, échelle). L'arc jaillissait entre des électrodes métalliques. Ces électrodes, de forme cylindrique et terminées par un cône, avaient un diamètre de 5 mm. et une longueur totale de 15 mm. Elles étaient fixées à l'extrémité de tiges de laiton ; la mobilité de l'une de celles-ci, tenue dans un système de deux tubes télescopiques pourvus d'une crémaillère, permettait de régler la distance des électrodes (fig. 3); grâce à une machine à diviser D et à la sensibilité du réglage de l'appareil, cette distance pouvait être déterminée à \\^^ de mm. prés. Les dif- férentes pièces du porte-électrodes étaient vissées sur deux plaques d'ébonite, rendues solidaires par trois baguettes de verre, dont une seulement est visible sur la figure (3). Deux petits balais récoltaient le cou- rant et l'amenaient aux électrodes. Dans la suite, et afin d'obtenir pour chaque métal une température voi- sine de celle de son point de fusion, nous avons dû fixer les électrodes sur des lames de mica (fig. 6) ; des ailettes métalliques permettaient alors la dissipation du surplus de la chaleur, empêchant ainsi la fusion. Le porte-étincelles était placé dans une enceinte fer- mée T. Elle était constituée par un large tube de verre pourvu d'une tubulure latérale R (fig. 2) et traversé de deux fils de platine P"P" amenant le courant aux balais des électrodes. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 461 Après plusieurs essais nous nous sommes arrêtés, comme fermeture, à une plaque de verre parfaitement BéJêLiS ^ Zljontte Ehonite fig. 3. 462 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ rodée plane et s'ap|)li(|iiant contre le rebord d'une douille de laiton, mastiquée à Téprouvetle par de la cire à cacheter. Dans ces conditions, la fermeture est excellente. La tubulure était en communication par un robinet à deux voies R', d'une part avec la pompe P', d'autre part avec l'atmosphère extérieure F ; sur cette dernière branche était placée une série de tubes dessé- chants. Pour faire le vide, nous nous somme servis tout d'abord d'une pompe à mercure, que nous avons ensuite remplacée par une pompe rotative à un seul corps de Blanchi, donnant, dans les meilleures condi- tions, un vide poussé à 1,5 cm., bien suffisant pour nos expériences. Entre la pompe et l'éprouvette, et séparée de celle-ci par un robinet R, était un mano- mètre à mercure M ; une régie, fixée sur une cré- maillère, permettait da lecture des pressions à ^^mm, près. § 2. Graduation de V électromètre. L'électromètre dont nous nous sommes servis est du type de Blondlot et Curie. Les déviations de l'équi- page mobile sont unies aux potentiels par la relation a = k (V,-V,) (V3-V,) Vi et V2 = pot- des deux moitiés de l'aiguille. V3 et V4 = » » du plateau. Mais avec la méthode idiostatique que nous avons utilisée, cette relation devient en unissant les 2 moitiés de l'aiguille respectivement aux 2 plateaux, ou a. = k\' en posant DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 463 .Nous avons gradué réleclromélre de la façon sui- vante. Dans le circuit secondaire d'une bobine fonction- nant comme transformateur, nous avons intercalé sept groupes de lampes disposées en série ; ces groupes avaient des résistances croissantes. L'intensité était maintenue constante. L'électrométre, mis successive- ment aux bornes de ces 7 groupes, indique 7 dévia- tions différentes. Comme les lampes sont dépourvues de self, on peut écrire a = A; ^^R^ a, = k ¥^\ d'où R, ^ / «2 «' «/ t Ra- R r a. ce qui fournit les di- verses résistances en fonction de l'une d'entre elles, donc immédiatement les valeurs relatives de v.,v, V,. Donnant à R^ la valeur arbitraire 300 et à /c la valeur I , nous avons déter- miné 7 points, don- nant l'allure de la courbe de l'électro- métre. Cette courbe expérimentale était bien, comme le veut la théorie, une parabole. ^s ^ - E/e ctron tè^re B/anû 'fa et Curj / 9 J r lin / \ / 7 / / ■ 2^vi / 1 1 r ■ ^ .1 1 1 / 1 ! 1 / 1 iSa / 1 ; ! 1 1 / / / lie f6o ija lia f9o Uo i/o UaJça.V fig. 4. 464 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ Pour le démontrer, nous avons construit la courbe (fîg. 4), en j)renant comme abcisses les log. des po- tentiels calculés, et comme ordonnées les log. des déviations correspondantes ; la ligne figurative est une droite. Afin d'obtenir la valeur absolue des potentiels, aux bornes d'une même résistance, nous avons comparé l'électrométre à différents voltmètres thermiques et nous avons obtenu la valeur k = 0,00087407. Donc a = 0,0008741 Y^ est l'équation de la courbe parabolique de l'électro- métre. § 3. Façon de procéder. Notre premier soin était d'établir une distance dé- terminée entre les pointes des électrodes. Pour cela, les électrodes étant bien centrées, nous placions le porte-étincelles sur la machine à diviser. La mobilité de l'une des électrodes permettait de modifier la distance, jusqu'à ce que la moyenne de 3 mesures successives ait donné la distance voulue à '/^^^ de mm. prés. Alors le tout était porté dans le tube enceinte T, de façon à mettre en contact les balais et les fils de pla- tine traversant la paroi de l'enceinte. Puis nous fer- mions le tube au moyen de la plaque de verre rodée, convenablement graissée. Ces deux dernières manipulations sont les seules qui puissent modifier la distance, par le fait de petites secousses communiquées à tout l'appareil. Les ayant donc exécutées, nous placions sur le plateau de la ma- chine à diviser une lunette et refaisions, à travers la DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 465 paroi cylindrique de l'éproiivette, la mesure de la dis- tance. Si une différence appréciable de lecture se ma- nifestait, nous ressortions le porte-étincelles pour ré- tablir la distance exacte sur la machine à diviser. La précision avec laquelle la distance entre les élec- trodes est déterminée a sa raison d'être. Nous avons pu nous convaincre en effet, dans les expériences ulté- rieures, alors que les électrodes étaient fixées sur des plaques de mica, qu'il ne se produisait aucune varia- tion appréciable de la distance, même quand la tempé- rature des électrodes était très élevée. La distance étant déterminée, nous poussions le vide dans l'appareil aussi loin que le permettait la pompe. Puis, très len- tement, nous laissions rentrer l'air dans le tube, en le faisant passer préalablement dans les flacons dessé- chants. Nous faisions le vide une seconde fois et ne laissions alors rentrer d'air sec que ce qu'il fallait pour obtenir la pression voulue. Nous fermions tous les robi- nets, isolant le manomètre à la fois de la pompe et de i'éprouvette. Diminuant ainsi le nombre possible des rentrées d'air, nous pouvions, s'il s'en produisait, rapidement trouver le point défectueux. Après une expérience, si la distance n'avait pas varié (ce que pouvions constater à l'observation par la lu- nette), on pouvait procéder immédiatement à une se- conde. Dans ce cas, nous expulsions du tu})e tout d'abord les vapeurs jaunes de peroxyde d'azote formé, puis laissions rentrer l'air sec sur lequel nous refai- sions le vide, pour rétablir enfin la pression voulue. Les conditions de dislance et de pression étant fixées, nous faisions jaillir l'arc. Le tableau de lampes et l'observation de l'ampèremètre secondaire permet- 466 DIFFÉRE>XE T)K POTKNTIKL ET STABILITÉ talent de donner une intensité déterminée et de la maintenir. Puis nous mettions réiectromètre aux bor- nes des électrodes. Sa lecture était le plus souvent très aisée, grâce aux conditions de stabilité de l'arc que nous étions arrivés à obtenir. L'équipage mobile, après quelques oscillations rapidement amorties, prenait une position d'équilibre remarquablement stable. La jus- tesse des considérations exposées dans l'introduction sur la stabilité de l'arc, nous a été ainsi maintes fois prouvée ; en effet, il nous a suffi parfois de modifier tant soit peu les données de l'expérience, par exemple la distance, l'intensité ou la température des électro- des, pour qu'aussitôt les oscillations désordonnées de l'équipage mobile de l'électrométre indiquassent l'insta- bilité de l'arc. IL Expériences préliminaires. Nous avons reconnu que la tension aux bornes d'un arc jaillissant entre deux électrodes, dans une enceinte fermée, ne dépend pas seulement de l'intensité, mais aussi des facteurs suivants : i° La durée de l'expérience, facteur intimement lié à la composition de l'atmosphère dans le tube. 2"" La pression dans l'enceinte. 3° La température des électrodes. 4° La bobine et la réserve de tension qu'elle com- porte. Les quelques expériences préliminaires que nous avons faites pour nous rendre compte de Tinfluence de ces différents facteurs, nous ont aidés à fixer leur im- portance et, par les simplifications apportées, nous ont DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 467 permis d'étudier plus facilement les fonctions qui unis- sent le potentiel aux cinq variables que nous avons dé- finitivement considérées. § i". Influence de la durée, MM. C.-E. Guye et B. Monasch ont trouvé dans l'air et l'azote, pour un même métal et une même pression, des voltages différents, plus faibles dans le deuxième cas que dans le premier. Cette différence était alors exclusivement due à la nature de l'atmosphère dans la- quelle jaillit l'arc. Il était donc nécessaire de savoir si la variation qui se produit dans la composition de l'at- mosphère de l'enceinte (formation de peroxyde d'azote) n'amenait pas un changement de la différence de po- tentiel. En outre, les électrodes s'oxydent parfois et la présence, à leur surface, d'une couche de nature et de conductibilité différentes, pouvait produire aussi des modifications dans la valeur de la chute de potentiel nécesssaire au maintien de l'arc, ses conditions de sta- bilité se trouvant par exemple modifiées. Nous avons expérimenté avec deux métaux, le pla- tine et le magnésium, aussi différents qujl est possible au point de vue de l'oxydation. Avec l'un et l'autre de ces métaux, nous avons fait jaillir l'arc dans l'air, sous deux pressions différentes, l'une élevée, l'autre basse. Pour mettre en évidence l'influence de la durée de l'expérience sur la composition de l'atmosphère du tube, l'arc était interrompu après deux minutes de fonctionnement, deux mesures étant distantes de deux minutes, le tube restant séparé de l'air extérieur. 468 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ Voici les résultats : Expériences avec le platine ^ ( H = 62 cm. I. Pression élevée I = 0,07 amp. { d = i mm. 1 " expérience V =:^ 61 o volts. 2« » après 2 minutes. . . V = 600 » 3^ » » . . V = 595 » ( H = 27.8 cm. II. Pression basse I = 0,07 amp. ( (/ = 4 mm. i -^ expérience V = 51 2 volts. 2« » V = 510 » 3® » V = 51 1 » 4« » V = 512 » Expériences avec le magnésium, (H= 61,9 cm. I. Pression élevée j I = 0,07 amp. ( rf = 4 mm. I'^^ expérience V = 394 volts. 2« » V = 411 » 3« » V = 420 » 4® » V = 41 5 » 5« » V = 420 » Les pointes s'émoussent et se couvrent d'oxyde. H = 27.6 me. II. Pression basse {I = 0.07 amp. 6? = 4 mm. ^ Les symboles que nous emploierons dans la suite sont : H pour la pression. I » l'intensité du courant. V » la différence de potentiel. d » la distance des électrodes. DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 469 1"^^ expérience V = 272 volts. 2« » V = 280 » 3^ » V = 277 » 4« » V = 272 » 5« » V = 272 » Les pointes s'émoussent à peine et ont peu d'oxyde. Les résultats de ces expériences peuvent se résumer comme suit. Avec le platine, qui n'est pas oxydable, la différence de potentiel est pratiquement indépen- dante de la durée de l'expérience ; on peut donc en conclure que les modifications produites dans la com- position de l'atmosphère gazeuse sont insuffisantes pour agir sur la différence de potentiel. Avec le magnésium, nous avons formation d'oxvde sur les électrodes, aux dépens de l'oxygène de l'air empiisonné ; cette oxydation est surtout marquée dans l'expérience avec pression élevée et l'augmentation du potentiel paraît surtout manifeste au début de l'expé- rience. L'interprétation qui nous paraît la plus vrai- semblable est d'admettre que la présence de l'oxyde a diminué quelque peu la stabilité de l'arc : la quatrième série, oii les voltages d'abord plus faibles augmentent ensuite pour diminuer de nouveau, semble à l'appui de cette manière de voir. § 2. Influence de la pression. Nos expériences ont porté sur le cuivre, l'argent et le platine. Les électrodes étaient fixées à l'extrémité de tiges de laiton tenues dans le porte-étincelles. 470 DIFFKRENCE DE POTENTIEL ET STAHILITE Electrodes de cuivre. 1 = 0.082 amp. d = i mm. I = 0.06 amp. r/= 4 mm. 1=0,018 amp. d = 4 mm. H = 73 cm. V= 518.5 11 = 42,5 cm. V= 536 environ H = 17,25 V= 455,1 = 62 =517,4 = 29,5 =481,9 = 13,5 =442,3 = 35 = 468,7 = 20,5 =451,9 = 11,25 =419,7 = 23 = 439,8 = 15 =425,2 = 10 =421,1 = 13,5 =384,2 = 11,5 =407,3 = 7,75 =405,9 = 8 = 329,7 = 7,5 =384,2 = 6,5 =399,8 =6 = 343,3 = 6,5 =370,5 = 5,3 = 406,9 = 4,5 =348,3 = 4 =385.6 = 5,25 = 407,3 =3 = 354,8 = 2,5 =393 = = 1,1 410,1 Courbe n" I Fig. 5 Courbe n° II Fig. 5 Courbe n« III Fig. 5 ^ 51 / i / 2 f / J / / J / /  r ^ i J >/ / f y" A 'f- > /' / ^y y ^y y Jt ^ ^ 7^ y y' / t)?" ^ y^ ^ j^ y r 9 3 ^ ■ _^ ^ / ^ i K J <^ ^ <^ ^ ■\ V \ X \ ^ * X \ \ Ten sjons va io ko So kOQ So 5oo fig. 5. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 471 Pendant ces expériences, les électrodes se couvrent d'oxyde noir. 11 importe de remarquer dès maintenant que les trois courbes obtenues au moven des données de ces trois séries présentent un point singulier très nettement marqué, correspondant vraisemblablement à un chan- gement dans le régime de la décharge. Nous revien- drons plus loin sur cette question, à l'occcasion d'ex- périences faites dans de meilleures conditions. Electrodes d'argent. I — 0.082 amp. d — 3 mm. I — 0.082 d 3 mm. H - 18.0 cm. V = 446 H- 2.4 cm V — 4oU au moins - 15.1 - 440 - 4 - 431 - 12.7 - 433 6,7 - 417 - 10.5 = 427 - 9,1 - 422 — 7 - 403 - 12.2 - 429 - 3.2 - 408 Fig. — lo.o - 19 5bi9. — 440 - 447 Ces deux séries d'expériences comportent donc même intensité et même distance. Mais dans l'une (la première), les déterminations sont prises dans l'ordre des pressions décroissantes, tandis que dans la seconde les pressions allaient en croissant d'une détermina- tion à la suivante. Les deux courbes figuratives se su- perposent assez bien, sauf au voisinage du point singu- lier, dont nous constatons la présence avec l'argent comme avec le cuivre. 472 DIFFERENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ 40C tig, 5 bii j. Elecl rodes de platine. I - 0.0825 d — 3.05 mm. H - 49.2 cm ■ V — 527 - 30 = 470 - 21.7 - 446 - 12.7 - 413 - 10.2 - 406 — 5,3 - 401 - 4.3 • - 401 - 2.1 - - 423 - 1,3 - 453 Fig. 5K Nous observons aussi avec le platine le point singu- lier que présentent les expériences faites avec le cuivre et l'argent, et ce point, difficile à déterminer, se pro- DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 473 duit, on le voit, pour les différents métaux, à des pres- sions sinon égales, du moins voisines. Il nous paraît qu'au moment où la courbe présente son point de re- broussement, l'arc lui-même se transforme. Pour des pressions suffisamment élevées, il y a toujours entre les deux électrodes, sinon le trait brillant de l'arc, du moins une lueur continue et homogène, allant d'une électrode à l'autre. Pour les pressions de plus en plus basses, c'est-à-dire au voisinage et après le point sin- gulier, nous avons constaté dans la lueur une rupture, une scission, la partageant en deux demi-arcs tenant à chacune des électrodes. Ainsi donc, mieux que par la vue, la modification qui se produit dans l'arc est dé- celée par une augmentation du potentiel aux bornes. {A suivre.) Genève. Laboratoire de physique de l'Université. Archives, t. XXV. — Mai 1908. 3i SUR L'ACIDE 0XY-4-DI1TR0-3-5-BENZ0IP PAR Frédéric RETERDIN Vacide oxy-4-dinitro-3-5-ben^o'ique C'H*(COOH) (!NO')(NO')OH a été préparé par Salkowski', ainsi que plus tard par Jackson et Ittner^ en partant de l'acide chrysanisique ou amino-4-dinitro-3-o-benzoïque ; mais Barth' s'était occupé auparavant de la nitration de l'acide p-oxybenzoïque et de son éther éthylique, il en avait décrit, quoique superficiellement, des dérivés nitrés. Salkowski, après avoir répété l'expérience de Barth, a émis des doutes sur l'identité de son acide dinitré et de celui de cet auteur, en sorte qu'on lit dans le Handhuch der org. Chemie de Beilstein, S""^ édition, p. 1 539, ligne 5 en haut, après la description de l'acide oxy-4-dinitro-3-5-benzoïque et de ses dérivés, que « Vacide obtenu par nitration directe de V acide p-oxy- henzoïque doit être différent (?) de Vacide ci-dessus » . ^ A7in. der Chemie, t. 163, 1872, p. 50. ^ Amer. Journal, t. 19, 1897, p. 18. « Zeitsch. fur Chemie, 1866, p. 647. SUR l'acide OXY-4-DINITRO-3-5-BENZOÏQUE. 475 Ayant ea à m'occuper de l'acide dinitré en question, il ni'a paru utile, pour supprimer le doute émis au sujet du dérivé obtenu par nitration directe, de répéter le travail de Barth. En dissolvant, comme l'indique cet auteur, l'acide p-oxybenzoïque dans l'acide nitrique de D = 1.4 en excès (soit pour 3 grammes d'acide p-oxybenzoïque 25 ce. d'acide nitrique), chauffé modérément au bain- marie, on remarque qu'il y a déjà vers 30-40° et à chaque introduction, un léger dégagement de gaz (CO') et qu'il faut chauffer jusque vers 75° pour obtenir une dissolution complète. La solution abandonnée pendant quelques heures laisse déposer un produit constitué par un mélange qui commence à se ramollir, après une cristallisation dans l'alcool, vers \ 20° pour fondre complètement à une température beaucoup plus élevée. En traitant ce mélange par le benzène bouillant, on peut facilement le séparer en trois composés connus et qui ont été identifiés, soit : Vacide oxy-d-dinitro- 3-5-henzo'ique qui se forme principalement et qui est insoluble dans le benzène chaud, Vacide oxy-4-mono- 7iitro3-henzoïque , qui se forme en petite quantité seulement et se dépose de la solution benzénique par le refroidissement et enfin le dinitro-2-4-phénol, que l'on retrouve en plus grande quantité après avoir dis- tillé le benzène. En répétant la nitration directe de l'acide p-oxyben- zoïque d'après les indications de Barth, Salkowski avait obtenu, mais en trop petite quantité pour pouvoir l'analyser, un produit de F. 140° donnant un éther éthylique de F. 58°, tandis que l'acide oxy-4-dinitro- 3-5-benzoïque fond à 245° et son éther à 87°; c'est 476 SUR l'acide oxy-4-dinitro-3-5-benzoïque. cette observation qui a donné lieu au (?) du Handbuch de Beilstein, mais d'après l'expérience dont je viens de rendre compte, il est probable que Barth, ainsi que Salkowski, ont eu entre les mains un mélange, ce qui ex[)lique le F. très bas trouvé par ce dernier auteur ; il faut ajouter qu'à l'époque à laquelle ces travaux ont été faits, l'acide p-oxybenzoïque était un produit moins accessible qu'aujourd'bui et peut-être moins pur. L'acide dinitré qui se forme par nitration directe de l'acide p-oxybenzoïque n'est donc pas différent de celui qui avait été préparé en partant de l'acide chrysani- sique et la phrase du Handbuch de Beilstein doit être corrigée. Il était du reste à prévoir que c'est bien l'acide di- nitré de la constitution indiquée ci-dessus qui devait prendre naissance par nitration directe, car Griess' avait déjà obtenu par l'action de l'acide nitrique étendu sur l'acide p-oxybenzoïque Vacide oxy-4-mononitro- 3-benzoïque, F. 185° et Thieme', en nitrant l'éther éthylique, avait préparé Véther mononitré correspon- dant, F. 69° qui, par nitration subséquente, lui avait fourni Vélher éthylique de Vacide oxy-4'dinitro-3-5- henzoïque F. 87° C^H^COOC'H^NO^NO^OH. J'ai constaté moi-même que l'on obtient directement ce dernier en nitrant l'éther éthylique de l'acide oxy- benzoïque avec de l'acide nitrique de D= 1 .52 entre +10° et +'20°. Le dérivé dinitré de l'éther méthylique qui se forme ^ Deutsche Chem. Ges., t. 20, 1887, p. 408. 2 Journ. f.pralc. Chemie (2), t. 43, 1891, p. 453. SUR l'acide 0Xy-4-DINITR0-3-5-BENZOÏQUE. 477 dans les mêmes conditions et qui, à ma connaissance, n'a pas été décrit, est en aiguilles prismatiques complè- tement blanches F. 1 1 5-1 1 6° ; il est facilement sapo- nifié par ébullition avec une solution de carbonate de soude pour donner l'acide dinitré correspondant. Les éthers méthylique et éthylique de l'acide p-oxy- benzoïque qui ont été utilisés pour ces recherches ont été préparés en chauffant au bain-marie, pendant 1 à 2 heures, cet acide avec un léger excès des alcools cor- respondants et la quantité théorique d'acide sulfurique ; ils se forment dans ces conditions avec le rendement presque théorique. Pour ce qui concerne l'acide oxy-4-dinitro-3-5-ben- zoïque lui-même, j'ajouterai qu'on l'obtient avec un rendement de 80 \:\ de la théorie en dissolvant l'acide p-oxybenzoïque dans 5 parties en volume d'acide sul- furique conc. et en introduisant dans cette solution maintenue dans de la glace 5 parties d'un mélange à 50 "/, d'acide nitrique de D= 1.52 et d'acide sulfu- rique conc; la température monte à 70° environ et la réaction est accompagnée d'un léger dégagement ga- zeux (CO'). Le dérivé diaminé correspondant C^H'.COOH.NH'. NH\OH préparé par réduction avec l'étain et l'acide chlorhydrique ou avec l'hydrosulfîte de soude est en paillettes brunes, F. 205', facilement oxydables. 0,1501 gr. subst. ont donné 22,2 ce. N (18°; 726 mm.). Calculé pour ^/H'0^^^ N = 16.66 \\. Trouvé N = 16.22. La solution chlorhydrique de ce composé est colorée 478 SUR l'acide oxy-4-dinitro-3-5-benzoïque. en brun par addition de perchlorure de fer ou de bi- chromate de potasse ; son chlorhydrate est en jolies aiguilles blanches qui fondent en se décomposant vers 260" et qui sont très facilement solubles dans l'eau; son sulfate, moins facilement soluble, est aussi en belles aiguilles blanches, prismatiques. Genève. Laboratoire de Chimie organique de l'Université. t r OBSERVATIONS NIETEOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAMICE PENDANT LES MOIS DE Décembre 1907, janvier et février 1908. (HIVER 1908) OBSERVATIONS DIVERSES Décembre 1907. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : les 6 et 29 à Savatan; les 6. 8 et 26 à Dailly; les 6, 1, W, 27 et 29 à l'Aiguille. Neige sur le sol : les 7 et 14 à Lavey; le 7, du 14 au 24 et le 29 à Savatan; du 4 au 7 et du 13 au 31 à Dailly; du 4 au 31 à l'Aiguille. Janvier 1908. Brouillard. — I. Brouillard pendant une partie de la journée : les 1 8 et 23 à Lavey ; les 2, 1 9, 20 et 23 à Savatan ; les 1. 11 et 29 à Dailly; le 10 l'Aiguille. — II. Brouillard pendant tout le jour ; le 2 à Dailly et à l'Aiguille. Neige sur le sol : du 9 au 27 à Lavey; du 8 au 31 k Savatan: du 1 au 22 et du 29 au 31 à Dailly: tout le mois à l'Aiguille. Février 1908. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la jour- née : les 16, 24 et 25 ta l'Aiguille. Neige sur le sol ; du 1 au 10, du 24 au 26 et le 29 à Lavey; tout le mois à Savatan: du 1 au 11 et du 17 au 29 à Dailly: tout le mois à l'Aiguille. 480 OBSERVATIONS MÉTEOROLOGIQUKS DE 1908 1-4 0) bp 'S r- S lO • t- "O '3 Tt< {e'*o*os^'>}oo500i r^ m • r- -^ ^ •(NTti(M©CsJCvi(>i?ot--^rt< CO •COOiCOO^HOOiOOOOO (>i • CO CO X) 1"^ 0} •♦* > ci 60 'S CO CO s UO'^Olô(?^ «rHt— (>iCO.O c:ï 'CoascNWr-^ •0(>îcoTi<ào -H • CO CO > 03 • •-I G^ •(>*>— i'X)C(ià0(>ir''*050>o "* • o 5vi O «COOOS^^O^O^îO ^ • Tt< I— ( oooop-oO'+ior-iOGot-iOOOOooococo— icocoiootooooi— 105 -H»O0SO00O(^O'-Ot0f— f--»0 0>COOOOO-^i— t-HC0^CX.X)OO(>iC0 •o r— I \.Ti :j5 r™< I— < I— I 1—1 p— ( i-H I— ( ^ •ta B •;: ^ l s '^ o s 2^ \- fK -.H 5 O I CT iotoiOio-Hoa>oooio^-cocoocox)t-^(N'Oooot^a5(X)iO"^c/3oa5::i -tH-jT't— Of-^O0iCr*'O'O£^-«'C0'X)0i|--(Nei-^CCC0»0rtHTtiu':>t-ï^i0Of^C0 co-^cO'^r^cO'— oMoor-(-^F-HcoGvi-^oor-io « H •W o PS as a C3 o o a » o «eirtcoco-^os'^oasf— cvj3v>'— iG^cocoiO'H--o(>»coco''ri(>it- 5^ WlOS^'-^'^O'-^OiCO'^CO— <^OC^W^p-Hr-iGviCOTfTti-'*OnHO^O'-<0 ■+- -4- 1 -I--K 1 -f- -H- 1 1 1 1 I -»- -4-1 H — h- 1 1 1 -+- ce +» os > CO (Nioaioo(>ioccoaj i>ioa>f^t^cop— lOi iocoo^ooaia*coococoiox)'ii'-0->*OTfC0p-HO •lO-^'^(>iCOp— iO3^iOO(>iO G^i -t- -4-ll-f- -f-l-J--4-l-f- a: a a o s a PC p -< ® ce Q oooi-^t^y)— |'-(lOooc5«o(^i^ *-hco or^c^osi^r-ooso-HCN— i— t a cn>oo-^(>jaiooKO<>icO'-f ta CO TjiG^oc^O'*!— icocsas'^îOio MàOi— ( ^OiiCr^oooQ-^icoo^i— rHco^o r- *-o f^ o o o C5 o r- j^ ço f^ to îc '~— 'O r^ t^ (^ *-o '^ !C o o ^ CO t^ 1^ l>r-r-{^f--i^{--r'î--t00«0''0f^'0 Oi o BTora np Binof ^^ !>/ CO -^ uO o l^ X) 05 o (»co-fic0i— ((>»c0'^»O'Of^cca-. o^H r-(^^^^r-(r-(^(3vi(>>(>JGViOi'>iOi(>iMOiCOCO AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 481 MOYENNES DU MOIS DE DÉCEMBRE 1907 Pression atmospbériqae. 1" décade. 3""* > Savatan 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. s. Moyenne mm. mm. mm. mm. 701.45 700.62 700.91 700-99 704.20 704.06 70i.89 704.38 702.47 701.90 701.82 702.06 Dailly 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. s. Moyenne mm. min. mm. mm. 654.10 653.13 653.76 653.66 656.67 656.75 657.52 656.98 655.21 655.05 654-73 655.00 Mois.. 702.70 702.18 702.52 702.47 655-32 65i.98 655.32 6.55.21 Température. Mois. Savatan 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. Moyenne Minim. moyen Maxim, moven 0 0 0 0 0 0 l" décade, . . 1 2.86 + 4.68 + 3.48 + 3.67 + 1.0 + 6.2 2'°« » 0.56 3.56 1.46 1.86 - 0.9 4-1 S™» » 1.53 3 33 2.04 2.30 + 0.2 4.3 + 1.65 + 3.84 + 2.30 + 2.60 + 0.1 + 4.9 1" décade. , 2"« » S™' « Mois, + 1.22 - 0.70 + 0.65 + 0.40 + 3.94 1.84 2.64 + 2.82 - 0.53 + 0.86 Dailly 2.66 0.20 1.38 - 2.6 - 3.6 - 0.7 f 2.80 + 1.05 + 1.42 - 2-2 + 5-8 2.8 3-4 { 4.0 Fraction de saturation en % Savatan Dailly 7 h. m, 1 h. 6. 9 h, 8. Moyenne 7 h. m Ih. s. 9 h. 8. Moyenne 2me 3"« décade . . . » ... » ... Mois. . 78 70 68 71 55 65 77 63 76 75 75 63 68 70 64 74 49 54 74 64 64 74 61 61 72 63 72 69 69 59 67 65 DTébulosité. Lavey Savatan Dailly 7 h. m. lh,8. 9h,s. Uo'eDoe 7 h, m. lh.8. 9 h. 8. Moienne 7 h. m. lh,8, 9h.8, lojeDoe ire 2'°* 3me décade. , . » ... » ... Mois. , 7.3 4.0 5.8 7.2 7.7 3.3 3.4 63 5.6 7.4 3.6 5-9 7.2 6-3 5.3 6.2 4.1 3.7 3.8 3.9 4.4 5.7 4.9 5.0 7.9 41 5.5 6.4 5.0 4.7 4.1 6.0 4.0 6.4 4.3 5.2 5.7 5.6 5-6 5.6 5.2 5.3 4.7 5.0 5.8 5.7 4.4 0.3 482 OBSERVATIONS MKTÉOROLOGKJUKS DK 1908. 9 • • • B : : : " ... • • • • iCi oi et • • • • -^ p^ • ; • • »o -H • • l-H • • • bc < Pi a ... • • • • CO C5 00 M C?i -K , . 'X> B s : : : . .■..'•"!..!!..! O t" O «K • • S) bc S 3 es il" ce co ^ c^ ei «^ to O ir: o ^ H > a bD z 5^) 'a Cvj © -c oo 1- t^ !>i © -f O j Six,' ^ 1 CL ^ M -^ '!*" c; o ivO <» lO O X o o o o cccsoocoooooo-^o o-rooo o G^ o ir: css o -^ ooooooiooooioc-ooooàOoe^àCTticcoor-i^cs-O'^'-f'W o oorcc^ior-oo~cooooooccr^C5 0'0'»ooo»^ooaiii*'-i ict '"". ■•^ (n / f^ O ce -r (^ ers <(>iiC00OCi CO -t ^ ">< p^ ce r- Ci o lO '-O •-£) 00 t- o -f co ^- o o <>< Çï(>< eiCCCOOOCOCO(>iOJCOJ-lOi^Or- o in 2: 2^ t» c C s 0 >&. ^ S r re 3 " '>iOco-Hfjo<*co»oooooo^^r^h-'0 0'^ocrcoasccr-oor~--Hoooco csoocoo'-oec-oxoiGO'woo'-oiO'^iiOîooocsc/jasoiOîOt^Cioor^-^ œ >^ f- 2 -ta s a: cs H H s Eh ai Q o <î^ o t^ -^ ce '>* c^ iC ce ai » ^- ce àO -^ to çg X) ce Ci f - «o r- os o Oj ce Ci lO o -— ce^cecvice— lOcNio t»Ttiococece»o «iOOO'>iG^'^ce(Nt"»o<— ci C/3 H ce — <>< ce ce' -j:5 «•> ^ »o ^ jç ce ce ^ go ce- ce jo cr. -^ ce ce ^ ce ^ 00 « ^o -r» -^, 0 1- 1 1 1 1 1 1 -4- 1 1 1 1 1 1 1 1 H — 1- 1 1 1 1 1 1 1 1 -4- H- ' 1 ce 0 s c >. o p >5 "^ - - ~r 0 0 Ci — M -^ 0 ce in ce lO Ci 1— ( X 0 Ci ue c^ Ci O) ce e -^ 30 h- ce lO t'- ^H q ^H — w ïO G^ ÇC r^ >s ^H 0 f>> G^ »rt lO >T< »ie ■>*' (>> -r) lO •D "^ >o •r) f ce iC Ci -=1< lO ai c8 S lO lO lO lO '-0 «O »ft ■* '«I le 0 -0 •-0 '■O 'O •0 '-0 •0 tD '-C « îû tO 0 -0 «0 -r> --0 » «0 -0 •r> to «0 -£5 0 ce 11 X) t- O-l IC ic »c co 0 ^ r- r- ^ .^ r— t (>i ■«*• ce ic 0 t^ 00 0 f^ iCCit^OiÇOCCCiOO -^ < 03 eô !3 Ci O) ^e le ^ '^ 1 ce ^»^. « Ci -- •-^ ^j >N* ce 0^ ^) ^^ 0 3 ce * (N •"^ /N*s ^ 0 1— 1 'O ^ ce f^ Ci cô \ en a w • 0 0 0 ^H —H 0 Ci 0) Ci <^^ --H ^-4 ^^ ^H 1— < ^^ r-^ .-^ ^H ■M ^H 1-.^ ^^ r— 1 -— < 0 Ci 0 f — > W (^ *^ f- r- »^ r^ '-0 c "^ r^ T^ <- (- r- 1^ (^ lr- »— < - <^ t» <— 1- £^ r- i- I- 0 r- f^ t^ •gioin np Bjnof — 1 '>< ce -^ lO "^' (^ X Ci o — Gvce— "ne'Of^xciO— '(xce-fiotor-oooio--^ — ^^r-c^^^i— I— i(>iC>i3^^G>j'>i3.jCv^(>)G^(>icece AUX FORTIFICATIONS DE SALNT-MAURICE. 483 MOYENNES DU MOIS DE JANVIER 1908 1" décade. . 2°'« » 3™* » Moi s. . Pression atmospbériqae. Savatan 7 h. m. 1 h. 8. 9 h, s. Moyenne mm. mm. mm. mm 701.83 702.01 702.82 702-22 711.42 711.36 711.92 711.57 709.39 708.79 708.53 708.90 Dailly 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. s. Moyenne mm. mm. mm. mm. 633.84 654.06 654.34 654 08 663.48 663.43 663. 85 663.59 661.70 661. 35 661.10 661.38 707.60 707 44 707.78 707.61 659.73 659.67 659.81 659.74 Températare. Mois, Savatan i" décade. . , 2°« » 3"* » 7 h. m. - 2!'98 - 3.88 - 1.91 1 h. s. 0 - 1.32 - 2.54 + 0.13 9 h. 8. - 2.96 - 3.15 - 0.49 Moyenne - 2.42 - 3.19 - 0.76 Minim. moyen 0 - 4.3 - 5.4 - 3.2 Maxim, moyen 0 - 0.4 - 01 + 1.8 Mois. . - 2.89 - 1.20 - 2.15 - 2.08 Dailly - 4.3 + 0.5 l" décade. . . S"»* » - 2.88 + 0.26 + 0.02 - 0.95 + 3.68 { 2.94 - 3.47 + 1.10 + 0.96 - 2.43 + 1.68 + 1 31 - 6.5 - 29 - 3.2 0 0 + 5.1 + 4.0 - 0.84 + 1.92 - 0.42 + 0.22 - 4.2 + 3.1 I'« décade. . 2™* » 3"'* » Mois. 7h. m. 79 72 86 '9 Fraction de saturation en % Savatan 1 h. 8. 80 72 76 76 y h. 8. 85 75 83 Moyenne 81 73 82 82 7 h. m. 56 40 59 79 Dailly 1 h. s" 9 h. 8. 51 62 33 41 55 34 47 52 Moyenne o6 38 56 50 Nébulosité. 1" décade. 2"« » 3'"e » Mois Lavey 7h. m.lh.s. 9 h. 8. HoieoDc 6.0 6.1 6.0 6.2 4.0 2.6 33 33 6.4 6.3 6.3 6.3 Savatan 7 h. m. lh.8. 9 h. 8. Uojenoe 31 34 3.0 2.2 3.8 43 3.8 1.7 4.7 0.4 2.0 4.4 D.O 3.0 0.4 5.3 4.1 3.9 40 4.0 Dailly 71i.m. Ih.B. 9 h. s. MojeBne 3.8 3.4 32 3.3 1.9 0.9 1.1 1.3 3.6 3.1 2.2 3.0 3.8 3.1 28 3.3 484 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1908 Pl.UIK KT Neige (hauteur mesurée) | •pH —H \l — < -1" ce "O »» ^^ f^ • • T -^ »!< Os ^-^ v:^ i^ OC (i rs» •,•*, ............ -^ ^^-^ J^ -^ »-^ 1 - -w^ ^^, AA ï'» •r\ 1^» _^ 1-^ a a 33 5 1 o Ci i ... S, a a — ' "O '^i -jd -r »jO — > (>« "^ f^ »^ M "^ f^ Oi t^ 0'^i '*fo'NiOoo-^'»pîiu'5o»^iO •—< -H^^ ,.^r-lÇl r^ -r d cS > l "3 1 '^ • a ri la ' ' • -C: ^ •—( • c> en w • — ' • ••••••••••■•■ •■ •••• • Oi o ! / 2 1 ^ • 3 ce • i.e >> > 1 ^ o X) <0 (H • * '-O - •,. •••■••• •• • / -2 r 'B 1 Oi Ci •• . —1 —, . ^t Nérulositk moyenne 1 = OO-HOCO-rOOO^— <0— cO^>XCriOOO000iG0OOOOQ0Ci'0 r— II— ( ^-1 —^ ^-^ ,— Ir-Hi— II— ( lO Oi • le T -r 1 -ï c.2 — o *= S. 2 g o o g 1 -^ s 1^ o Ci o »o -7^ 00 -o o ^ (- -^ lO -w ^ vo ce -p o --C) 'O cv* c?i o os — 1 00 GO c- o r- xocot^-0{^ce''<*'r^a)iocv>©ifX)t^ior^CïC5a5oo-r>ooa"*a>r^aot^ ce t- ce 1 2/j o Thermomkthe Température moyenne / >^ 1 '~' 1 "H O 1 •-oio es'X)coor-ccoico(No ©cc-*x)— <— i-ticotc-T-oiocvis^s^— CC^ 0'^'><— lOO'M'CO— iCCiCCrHO'^ Savatan O III 1 1 1 1 -f--+- II-»- -H 1 1 -I--4- 1 JUromktre Hauteur moyenne 1 • Savatan 2 •o Ir- t ~ ^ -f 7-i © -4; -o VD Ci Ci uO C^ CO o o r^ ^ X) o »^ ce -+< o CO '>i -jD ^ Ci —1 ce ce Ci -r l> ce — 1 — 1 -r< -H — ' 'îs? -ri o '.^ o o ^ t-^ -o ce f^ co -rj ce o ® CiOOOO— 1 pN— i-H— 1^— (— ■— 1— <— lOOOOOOOCiCiOOCi 2 ■o o •Brom np gtnof 1 r-^ 'Ni ce -^ lO -o (^ oo Ci o — 1 ^> ce TP lO -o <^ oo Oi o — ' ^> co -^ lO -o t^ X) Ci 22 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 485 MOYENNES DU KIOIS DE FÉVRIER 1908 Prestsion atmospliériqne. Savatan Moyenne Dailly 7 h. m. 1 h. 8. 9 h. 8. 7 h. m. l h. s. y h. 6. Moyenne mm. mm. mm. mm. mm. mm . mm . mm. l""' décade, . . 708.65 708.46 709.34 708.82 6.59.98 660.36 660.87 6Ô0.4G 2'"' » 709.09 708.97 709.24 709.10 661.63 661.05 661.78 661.69 S™* » 700.57 700.75 700.47 700.60 654.05 653.89 653.44 653.79 Mois.. 706.30 706.24 706.55 706-36 6.58. 71 658.79 658.88 658.79 Température. Mois. Savatan 7 h. m. 1 h. s. W Û, 8. 1" décade, . . -> ni e , 3'"« * + 0.20 + 0.91 0 - 1.24 t 2.86 + 3.02 0 - 3.16 + 2.36 + 1.00 Moyenne Minim. moyen Maxim, moyen 0 0 0 -3.16 -5.6 -0.2 + 1.81 - 0.8 + 4.6 + 1.65 - 0.3 + 4.8 - 1.40 + 1.50 + 0.03 + 0.04 - 2.3 f 3.0 Dailly l"^* décade, . 3™* * - 5.94 + 0.15 - 0.96 - 2.17 + 3. .35 t 0.50 - 5.(Jo f 1.15 - 1.91 - 4.39 + 1.55 - 0.79 - 8.8 - 2.7 - 4.2 Mois.. -2.30 + 0.56 - 1.94 - 1.23 - o- - 10 + 4.8 + 2.2 + 2.0 Fraction de sataration en ^ 1" décade. S"* » Mois. . 7 h. m, 68 71 87 75 Savatan 1 h. s. 9 h. 8. 63 67 69 77 69 72 83 73 Dailly Moyenne 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. Moyenne 66 73 65 79 72 71 61 58 70 63 82 87 76 87 84 73 73 66 73 P* décade, 2me 3me » » Mois . Nébulosité. Lavey Savatan Dailly 7 h. m. lh,8. 9 h. 8. HtjeDDe 7h.m. lh.8. 9h.8. Mojeont 7h.m. lh.8, 9h.8. loTenne 4.0 6.0 9.9 1.6 1.5 5.6 4.2 8.6 8.2 2.4 5.3 8.9 4.2 5.7 9.8 2.3 3.3 6.6 5.2 8.8 8.4 3.3 5 8 9.0 3.5 6.0 9.7 2.5 3.8 5.8 53 8.8 8.4 33 5.7 9.0 6.5 51 4.5 5.4 6.4 0.8 5.6 5.9 6.3 5.6 5.8 5.9 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 5 mars. F, -A. Forel. Planches peintes pour l'ouvi'age de Jurine sur les poissons du lac Léman. — Bugnion. Les glandes cirières des insectes. — L. Dupai'c et ses élèves. Oxydation des sulfites à l'air. — Duparc. Roches dn Joubrechkine Kamen. — F. -A. Forel. Action des variations météorologiques sur la grandeur des glaciers. M. F. -A. Forel présente cinq planches peintes repré- sentant six espèces de poissons du lac Léman et qui ont du être exécutées sous la direction du professeur Louis Jurine (voir ci-dessus, pp. 405-406). M. E. BuGNioiN fait une communication sur les Glandes ciinères de Flata (Phromnia) marginella, Fulgorelle porte- laine des Indes et de Ceylan. La propriété de sécréter des flocons de cire se ren- contre, comme on sait, chez plusieurs Homoptères. La Psylle de l'aulne, le Puceron lanigère du pommier, le Chermes de l'orme, la Dorthesia de l'ortie, sont, parmi les espèces européennes, des insectes connus de tous. C'est toutefois chez les larves de certaines Fulgorelles exotiques, appartenant à la famille des Flatides, que la faculté de former des « panaches » de cire atteint son plus haut degré. Le produit commercial vendu sous le nom de « cire blanche de Chine » n'est autre, d'après Busmeister, que la substance sécrétée par Flata pallida 01. (nigricornis SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 487 Fab.. limbata Doriova La larve, qui est chargée de la matière cotonneuse, vit sur une Euphorbiacée, la Stillingia ou Croton setifera. La cire restant attachée aux feuilles (avec les dépouilles larvaires) après l'éclosion de l'in- secte parfait, il suffit pour l'obtenir de récolter celles-ci et de les exposer à la chaleur ; jetée ensuite dans l'eau froide, cette substance se prend en plaques blanches. L'avantage de ce procédé est que l'on peut recueillir la cire sans détruire l'insecte qui la produit '. La Fulgorelle porte-laine qui fait l'objet de cette notice a été capturée le 26 janvier 1907, au cours d'une excur- sion à Gimgatenagap (Ceylan), sur la Salacia reticulata (Hippocratiacée). L'étude des glandes cirières a été faite sur des exemplaires conservés dans l'alcool. La partie du tégument destinée à porter le panache de cire forme une espèce de disque divisé en 20 plaques disposées sur quatre rangs, 2 à droite et 2 à gauche, des orifices anal et génital. Il y a 16 plaques péri-anales plus grandes et 4 plus petites, triangulaires, placées au-dessus. Le nombre des plaques répond au nombre des rubans dont le panache est formé. Observées au microscope, les 16 grandes plaques offrent des pores serrés et nombreux, plusieurs centaines sur chacune), larges de 5 à 7 {j., disposés sans ordre, ressor- tant dans la cuticule jaunâtre comme des points transpa- rents à contours polygonaux. Les pores des 4 petites pla- ques, plus distants les uns des autres, sont entourés cha- cun d'un cercle clair (diam. 15 jj.) orné de fines stries ra- diaires. Chaque cercle est limité par un bord chitineux très net, régulièrement arrondi. Disposées en rangées ré- gulières, ces pores sont au nombre de 135 environ dans l'amas supérieur externe et de 82 sur l'amas supérieur interne. Outre les plaques groupées autour de l'anus, la larve de ' Voy. Burmeister, Handb. der Entom., 1835, t. II, p. 163. — Il ressort toutefois des indication de Schaedler, Technologie der Fette und Oele, Leipzig, 1892, que la cire de Chine proviendrait surtout du Coccus cerifems Fab., espèce à femelle aptère, vivant sur le Traxinus chinensis. 488 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE F. marginella olïre encore quelques glandes cirières éparses sur d'autres parties du corps. Il faut signaler entre autres trois petites plaques rondes à pores serrés, situées sur la partie latérale du 6"« serment abdominal, deux pla(]ues de même aspect sur la partie latérale du o""' et une ou deux, très petites, sur le bord du 4"°^ L'as- pect de l'abdomen, examiné de côté, permet de supposer que les rangées péri-anales externe et interne représen- tent les segments 7 et 8. dont une partie seulement (celle qui porte les plaques) serait visible à l'extérieur. Il y a, en elïet, une analogie évidente entre la position des ran- gées péri-anales et celle des plaques plus petites situées sur le bord des 6™% o""^ et 4""* segments. L'étude anato- mique justifie celte manière de voir. On constate sur l'ab- domen étalé que les deux rangées externes répondent au 7"'^ segment et que les deux rangées internes représen- tent le 8"e anneau modifié. Mentionnons enfin de nom- breux pores isolés, visibles ça et là dans l'épaisseur des téguments, particulièrement nombreux près des bords postérieurs des segments dorsaux. La présence de cellules cirières disséminées rend compte de l'apparition des flo- cons laineux sur diverses parties du corps. Histologie des grandes plaques. L'étude des coupes mon- tre que chaque plaque répond à un groupe de cellules al- longées (hauteur 50 |j.) constituant la « glande cirière » et que la plaque elle-même est formée d'une cuticule épaisse (15[i) traversée par des stries verticales. On voit encore en dessous de la cuticule un grand nombre de petits noyaux arrondis (cellules sous-cuticulaires). colorés en violet foncé. Dérivées d'une différenciation de l'épiderme, les cellules cirières offrent une cavité allongée (cavité de sécrétion) et en dessous de celle-ci une partie un peu ren- flée, renfermant le noyau. L'emploi d'un grossissement plus fort a permis de constater que les stries verticales ne sont pas des canalicules, mais répondent au contraire aux lamelles chitineuses qui limitent les pores. Les pores sont les espaces clairs compris entre les stries. On voit de plus : 1*» que chaque pore surmonte une cellule unique; 2° que ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 489 le pore offre à sa base un collet rétréci; large de 2 V2 [jl, la chitine l'enserrant à ce niveau dans un épaississement en forme d'anneau. La partie profonde de la cuticule ap- paraît sur les coupes obliques comme une lame jaune per- cée de trous ronds à contours très accusés. Ces trous ré- pondent aux collets des pores. Histologie des petites plaques. La structure des petites plaques diffère de celle des grandes en ce que les cellules sont disposées en groupes de forme conique, proémi- nents dans l'épaisseur de la cuticule. Les pores répondant chacun à un groupe cellulaire et non plus à une cellule unique, ces orifices sont naturellement plus espacés. Le cercle clair qui entoure le pore est une formation cuticu- laire ornée de fines stries radiaires. Les stries sont au nombre de 70 à 80 dans chaque cercle. La glande sous- jacente comprend trois espèces de cellules: l^des cel- lules cirières. semblables à celles des grandes plaques ; 2° des cellules moins élevées, dont une à l'intérieur de chaque cône (cellule centrale), renflée en forme de bou- teille, chacune avec un noyau arrondi ; 3^ de petits élé- ments épidermiques destinés peut-être à fournir des cel- lules de remplacement. Les cellules sous-cuticulaires à petit noyau foncé paraissent en revanche manquer entiè- rement dans les glandes à pores espacés. La cellule cen- trale, dont la fonction est difficile à préciser, représente peut-être un élément tactile semblable à ceux que l'on ob- serve à la base des poils chez plusieurs insectes: son usage, dans le cas particulier, serait d'avertir l'animal lorsque le panache est touché. Une étude plus complète de ces organes paraîtra dans le Bull, de la Soc. vaud. des Se. nat., vol. XLIII, n'' 161. MM. L. DuPARC et T. Warynski présentent une commu- nication sur l'oxydation du sulfate ferreux à l'air. Les auteurs ont exécuté une série d'expériences sur la vitesse d'oxydation du sulfate ferreux à l'air et sont arrivés aux conclusions suivantes : 1*» En milieu acide (en solution sulfurique), cette oxyda- Archives, t. XXy. — Mai 1908. 35 490 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE tion est relativement très lente. Ainsi, à la lumière, une solution I normale de SO*Fe contenant til.lo % de SO^H^ s'est oxydée en 4 mois de 18.66 %. A l'obscurité, l'oxydation a été sensiblement la même, notamment de 17.66 Vo. 2" L'oxydation est d'autant plus rapide que la solution est plus diluée. Ainsi, au bout de 4 mois, on a observé les oxydations suivantes : 4 Solution de SO*Fe » » 10 5 JÔ 6.66 N 18.66 T N 16. 5% i 14.92 Vo » ^N 13.42 7o 3° En milieu neutre, l'oxydation semble un peu plus rapide. Ainsi, en 38 jours, une solution neutre s'étant oxydée de 6.28 Vo, en milieu acide, pour la même con- centration de SO^Fe, l'oxydation a été de 5.83 Vo. 4* La présence de sels de Cu active notablement ce procès d'oxydation. Ainsi, en 4 mois, en % d'oxydation, on a eu : 4 Solution de SO*Fe -— N 18.66% 1 0 6 Mol , ^ ^, » + — — - de CuCl 30.75 Vo 5 Solution de SO*Fe — - N 16. 5 % 10 '^ + -^Mol. CuCP29.16 7o 10 6.66 Solution de SO*Fe 4^ N 14.92 o/^ » + ^ Mol. CuCP 24.33% ^ 10 Solution de SO*Fe 9 N 13.42 o/c 10 ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 491 ^•^ Mol. CuCP 23.23 °/o 10 L'action catalysante de CuCP auo^mente avec la concen tration en ion Cii. Ainsi, en 44 jours, on a observé : Solution de SO^Fe témoin : 7.08 % d'oxydation » + ^^CuCP 9.930/0 '9 ' » + ^^ CuCl^ 9.07 0/0 » » = Mol. CuCF 6.25 Vo 9.000 Ainsi. Cu, à l'état de traces, semble produire une action retardatrice. Cette activité de Cii se manifeste aussi bien en solution neutre qu'en solution acide. Elle est paralysée par une concentration croissante d'acide. Ainsi, en 40 jours, en a eu : Sol. témoin de SO*Fe contenant 2-1 «/o SO^H^ : i.lSVod'oxyd. » +SO*Cu — 21%S0*H- 19.12 » +SO*Cu + 27 Vo » 16.92 » » + .33^0 » i6.o4 » » + 39 Vo » i3.11 Des essais comparatifs avec CuCl^ et SO*Cu indiquent une un peu plus forte activité pour CuCl-. 5^ D'autres sels ont également influé catalytiquement sur la vitesse d'oxvdation de SO^Fe. Ainsi, les mêmes solutions de SO*Fe contenant respec- . Mol. , .. iivciiiciiL uc uivcis scia i jiii uuiiiic ica ie:5Uiicii» vants au bout de 25 jours : Sol. de SO*Fe témoin : 6.29 ° 0 d'oxvdation » -1- B^O^ 4.69 Vo » + (SOO'Al^ 4.31 Vo » -r (NO^j^cO 5.03 ^/o » - HgCP 5.26 Vo 492 SOCIÉTÉ DK PHYSIQUE Sol. de -f NH'Cl 5.34 «/„ » + LiCl 5.47 7o » + SO*Cd 5.42 °;o » + SO*Zn 6.18 7o » + S0*K2 6.33 Vo » -1- NO'K 7.93 7o » + -^'iCl' 8.62 °/o » + SO*Cu 13.57 Vo Il est à noter l'action retardatrice du nitrate de Cu com- parée à l'action accélératrice de XiCl^. Le sel de Cu s'est montré le plus actif. MM. L. DuPARC, T. Warynski et Toavtkiewicz. Sur l'ac- tion de quelques catalysants sur l'oxydation à l'air du sul- fite de Na. — Des expériences avec les sulfates de Vd et de Zr ont montré que ces sels manifestent une forte action retardatrice sur la vitesse d'oxydation des solutions de SO^\a^ Ainsi, en 48 heures, on a observé : Solut. de SO^Xa^ N/50 89 % d'oxydation. Id. + suif. de.Vd M/20. 000 1 4,97 % d'oxydation. Id. + suif, de Zr M/50. 000 48,3 7o d'oxydation. La lumière influe sur le phénomène. Ainsi, en 48 heures : SO^Xa^ N/50 4- suif, de Vd à la lumière : 1 4,97 ^/o d'oxy- dation. SO^\a=^ .N750 -f suif, de Vd à l'obscurité : 24,5.0 Vo d'oxy- dation. Ainsi, en solutions pas trop diluées de SO^\a% la lu- mière stimule le pouvoir retardateur du sulfate de Vd. En solutions très diluées de SO^Na^ (N/100), le phénomène 'inverse a lieu; la lumière produit une accélération d'oxy- dation. Des phénomènes analogues ont été observés pour Le sulfite seul en solution très diluée s'oxyde un peu plus vite à la lumière qu'à l'obscurité. Les sels de Cu. dont l'action accélératrice a été étudiée par divers auteurs, sont extraordinairement actifs. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 493 Ainsi, des bouteilles en verre avant contenu des solu- tions N/20.000 de SO*Cu et soigneusement lavées, ont, par les traces de Cu qu'elles contenaient encore, très fortement accéléré l'oxydation de SO^Xa^ (de 10% en 24 heures). MM. L. Dlparc. t. Warynski et A. Nazmy. Action des solutions de iodure de potassium sur les carbonates alcalino- îcrreux. On a étudié l'action de KJ sur CO^Ca, CO^Sr, CO^Ba, réaction réversible répondant à l'équation : CO'R — 2 KJ :J: RJ^ + CO^R^ On a observé les phénomènes suivants : 1° A une même température et pour une concentration de 10 "/o en KJ, les plus attaqués sont les carbonates les plus lourds. Cependant, si on calcule l'attaque en Mol-gr, il apparaît que celle-ci a lieu le plus fortement pour CO^Sr et le moins pour CO^Ba. Si on étudie le phénomène à des températures crois- santes de 15° à 100", la variation pour cet intervalle d'at- taque exprimée en «/o des poids respectifs d'attaque pour la température de 15°, s^exprime par les chitfres suivants : 0 CO^Ca : 15.4 «/ CO^Ba : 22 Vo CO\Sr : 45.2 % 2o Pour des concentrations croissantes de KJ (en opé- rant aune même température), les plus fortes variations dans l'attaque se font observer pour CO^Sr. L'attaque di- minue faiblement pour CO^Ca, augmente notablement pour CO\Sr et CO'Ba. Ainsi, pour un intervalle de concentrations : 0.05 % à 20 °/o de KJ, on a observé les variations suivantes : CO^Ca : — 3.8 % CO^^r : -f 90.5 Vo CO'Ba: + 55.4 Vo 494 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Pour de très faibles concentrations en KJ, c'est CO^Ca qui est le plus attaqué et CO^Ba le moins. Pour de fortes concentrations, c'est CO\Sr qui est le plus attaqué. Pour une durée d'attaque très longue (93 jours), celle-ci semble indépendante de la concentration. 3° Des essais en fonction du temps ont montré que pour GO^Ca, la courbe d'attaque devient très rapidement assymptotique. Pour CO^Ba et CO^Sr, le processus pro- gresse régulièrement avec le temps. M. le professeur L. Dlparc parle ensuite des roches du Jouhrechliine Kamen, où l'on rencontre un minéral formé de pyroxène avec magnétite et anortite; cette roche a l'apparence de la magnétite pure, ce qui a conduit à bien des mécomptes, car on croyait à un gisement de fer très important, tandis qu'en réalité c'est un gabbro criblé de magnétite. M. F. -A. FoREL présente une communication sur les rapports entre les fais météorologiques et les variations de grandeurs des glaciers. Il dispose actuellement de 80 ans des observations de Genève, sans interruption et dans les mêmes conditions. Dans les chutes d'eau on reconnaît une variation cycli- que de longue périodicité : déficit d'eau de 1826 à 1842 excès » » 1843 à 1856 déficit » » 1857 à 1878 excès » » 1879 à 1906 Il ne serait pas prudent de transporter, sans autre, ces chiffres des faits de la pluviométrie de la plaine suisse à la région des hauts névés. Sur les sommets des Alpes les variations des chutes de neige ne sont pas nécessairement synchrones de celles des chutes d'eau à Genève. Mais les allures de ces variations doivent être analogues et nous pouvons attribuer au facteur de l'alimentation des glaciers les mêmes faits de longue périodicité que nous reconnais- sons aux pluies de la plaine. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 495 D'autre part ce qu'on appelle le retard de la période dans les variations glaciaires, à savoir le temps qui s'écoule entre la chute anormale de neige sur le névé et sa réaction dans la longueur du glacier est de durée très considérable, et nous ne savons comment l'évaluer. Il nous est donc impossible de rapprocher utilement les variations reconnues dans les chutes de pluie de pluie de Genève et les variations actuelles de la grandeur des glaciers des Alpes. Nous constatons seulement, et cela est déjà fort important, l'analogie dans les allures des deux phénomènes, l'un et l'autre de longue pério- dicité. Dans les variations de la température estivale à Genève, nous retrouvons des faits de même ordre. Il y en a eu dans les trois mois d'été, de juin à août, les variations générales suivantes : Excès de chaleur de Déficit » » Excès » » Déficit » » Excès 9 B 1826 à 1838 1836 à 1837 1838 à 1879 1880 a 1884 1883 à 1906 Les variations de la température de Genève peuvent légitimement être attribuées à la région des glaciers. Il y a donc eu dans les 80 dernières années des variations analogues dans l'action de la chaleur sur les glaciers, un excès d'ablation depuis 1858 jusqu'à l'époque actuelle, interrompu dans les années 1880 et suivante par une courte phase de faible ablation. Cela semble correspondre suffisamment à ce que nous connaissons dans les glaciers des Alpes, qui depuis cinquante ans sont, dans leur géné- ralité, en phase de décrue, tandis que quelques-uns, une centaine peu-être sur deux mille, ont montré, vers les années 1880 à 1890, une petite poussée en avant. Si nous calculons la différence moyenne de la tempé- rature estivale entre les phases d'excès et celle de déficit de chaleur, nous trouvons une valeur de 0.73*', qui cor- respondrait à un déplacement de 140 m. dans l'altitude des isothermes. Cne telle variation dans l'altitude des 496 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE isothermes est évidemment de même ordre que la varia- tion que nous constatons dans l'altitude de l'extrémité verticale des glaciers, entre leur état de maximum et de minimum. Il semble donc convenable d'attribuer plus d'impor- tance que nous ne l'avons fait jusqu'à présent dans nos théories sur les variations des glaciers, aux phénomènes de longue périodicité de la température estivale. Séance du i9 mars. Léon-W. Collet. Les lacs d'Ecosse. — J. Pidoux. Aspect de l'an- neau de Saturne en 1907. — Sarasin et Collet. Tectonique des Préalpes internes. M. le D"" Léon-W. Collet, privat-docent, présente un compte rendu des résultats acquis par le Service des Lacs d'Ecosse (Scottish Lake Survey. Pullar Trust) dont il a été un des collaborateurs adjoints en 1905 et 1906. En 1897 et 1898 Sir John Murray et Fréd. Pullar entre- prirent le lever de la carte bathymétrique des principaux lacs d'Ecosse. La mort de Fréd. Pullar, dans un accident de patinage le 15 février 1901, arrêta tout travail. Quelques mois après ce triste événement M. Laurence Pullar offrit à Sir John Murray la somme nécessaire pour mener ce travail à bonne fin. M. Pullar proposa d'adjoin- dre au lever de la carte bathymétrique ,des éludes physi- ques et biologiques. Le Service des J.acs d'Ecosse était fondé sous le nom de « Scottish Lake Survey. Pullar Trust. » La carte bathymétrique. 554 lacs ont été étudiés au point de vue bathymétrique. En janvier 1908 la carte de 213 d'entre les plus importants était publiée. Le reste comprenant les lacs de moindre importance se publiera en 1908. La carte bathymétrique à l'échelle de 1 :21 1 20 est accom- pagnée d'une description dans laquelle on a toujours donné : la surface (en square miles) du bassin de drainage du lac, ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 497 la surface (square miles) du lac, la surface (en acres) entre les isobathes et leur rapport à la surface totale, le volume du lac (en million cubic feet), la profondeur moyenne (en feet) calculée d'après le volume, etc.. Le nombre des coups de sonde a été au total d'environ 53.000, variant de 10 dans des lagots des Highlands à 2200 dans le loch Lohmond, 1400 dans le loch Nés, 1200 dans le loch Marée et 1100 dans le loch Morar, le plus profond (329 mètres). La température. Le loch Xess, le Léman de l'Ecosse, fut spécialement étudié au point de vue thermique. Des observations, au nombre de 12.000, faites chaque jour de juillet à décembre en 1903 et 1904 et janvier à juin en 1904 et 1905 on peut déduire les faits suivants : 1^ La plus grande quantité de chaleur se rencontre dans le loch Ness au mois de septembre. 2" Les températures de fond les plus basses ont été trouvées en avril et les plus hautes au milieu de novem- bre, soit trois mois après, que le lac, dans les couches supérieures, a donné des signes de refroidissement. 3** Lorsqu'on automne la Sprungschicht (Discontinuity Layer des anglais) est bien marquée, des oscillations se produisent dans la couche inférieure d'eau froide, oscil- lations que les écossais ont apppelées « Seiches de temt pérature ». La géologie. La description géologique de la plupar- des bassins de drainage est due à la plume autorisée des célèbres géologues écossais MM. les D""' Peach et Horne. De belles cartes géologiques, à l'échelle d'environ 1:125.000; accompagnent plusieurs descriptions origi- nales qui donnent une grande valeur aux publications du Service des Lacs. Parmi ces descriptions les plus inté- ressantes, pour les géologues alpins, sont sans contredit celles traitant de la côte N.-W., la région des grands recouvrements d'Ecosse. Les Seiches. La plus belle contribution à l'étude des Seiches est certainement fournie par le « Lake Survey » d'Ecosse. Les instruments ont été améliorés et de nou- 498 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE. veaux ont été construits. La théorie hydrodynamique des Seiches a fait l'objet d'une remarquable étude due à la sagacité du prof. Chrystal de l'Université d'Edimbourg et de ses élèves parmi lesquels il faut citer M. Wedderburn. La biologie. Seul le plankton a été étudié dans les lacs d'Ecosse. Il ressort des tableaux de M. James Murray que le plankton d'Ecosse dilïère de celui du plateau central européen par une richesse extraordinaire en espèces de Desmides. Un fait intéressant est la présence d'un élé- ment arctique dans les crustacés planktoniques. M.James Murray pense que la prédominance des Desmides est due a une question de climat tandis que MM. West y voient une conséquence de la richesse de l'eau en acides humi- ques et de la pauvreté en carbonate de chaux. M. J. PiDOUx donne quelques détails sur Vaspect de l'an- neau de Saturne en 4907, Comme pour la Terre, l'axe de rotation de Saturne conserve son parallélisme durant la révolution de la planète dans son orbite: il en est de même du plan de l'anneau qui garde une inclinaison constante sur le plan de l'orbite et par conséquent aussi sur l'écliptique. L'aspect de Saturne entouré de son an- neau est donc en continuel changement. A mesure que le plan de l'anneau se rapproche de la Terre et du Soleil, nous le voyons de plus en plus de pro- fil et. l'anneau se réduit à un simple trait au moment même du passage. Puis, nous voyons l'autre face de l'an- neau, l'ellipse s'élargit peu à peu pour atteindre son ouver- ture maximum après 7 années et demie; à partir de là, l'ovale se rétrécit, et finit par se réduire à un simple trait. 15 ans après le précédent passage. Pendant les 15 années suivantes, la même phase se répète pour l'autre face de l'anneau. En 1892, nous avons commencé à voir la face nord éclairée par le soleil; l'anneau est allé s'élargissant jus- qu'en 1900, entourant le disque de la planète d'une ellipse dont le petit-axe était sensiblement la moitié du grand. En 1907, a eu lieu la nouvelle disparition de l'anneau et le commencement de l'éclairage de la face sud. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 499 Mais la terre tourne autour du soleil beaucoup plus vite — en I an au lieu de 30 — et beaucoup plus près — un dixième de la distance — que Saturne, de sorte qu'elle rencontre le plan de l'anneau 2 et même 3 fois, pendant que celui-ci traverse l'orbite de la terre. Ainsi en 1907; le 17 avril, première disparition de l'an- neau pour la terre: ce phénomène fut inobservable à cause de la trop grande proximité du soleil. Le 26 juillet, le soleil rencontre le plan, de l'anneau et n'éclaire ce dernier que par la tranche. Le trait ainsi formé n'est visible que pour les plus grands instruments qui existent ; pour tous les autres, le trait est invisible ce qui explique le terme de disparition. Le 4 octobre, la terre traverse de nouveau le plan, voit l'anneau depuis dessus pendant que le soleil l'éclairé en dessous, et cela jusqu'au 8 janvier 1908 où pour la troisième fois la terre a traversé le plan de l'anneau. Depuis cette date, pour la terre comme pour le soleil, la face sud de l'an- neau devient de plus en plus visible. La disparition du trait lumineux, dernier vestige de l'anneau, n'est pas uniforme; il reste de chaque côté du disque, 2 ganglions lumineux disposés symétriquement. L'un correspond à la partie la plus lumineuse de l'anneau vue de profil, cela est naturel, mais l'autre correspond au contraire à l'anneau sombre intérieur, ce qui est bien surprenant. En outre, l'anneau est resté visible, alors que la terre le voyait sur une face tandis que le soleil éclairait la face opposée: il en résulte ainsi que cet anneau est transpa- rent, quoique formé de matières solides et concrètes. Ces faits ont été déjà remarqués dans les passages précédents, confirmés dans ce dernier. Enfin, les grands instruments américains ont permis de reconnaître que l'ombre de l'anneau sur le disque de la planète était plus foncée au centre que sur les bords • cela permet de supposer que la matière qui constitue l'anneau n'est pas comprise entre deux plans bien déterminés. Disons en terminant que l'épaisseur de cet anneau, assez faible pour 500 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE n'être visible (jue dans les plus forts instruments, atteint 120 à loO kilomètres M. (]h. Sakasin présente au nom de M. L. Collet et au sien la comauinication suivante concernant la tectonique des Préalpes internes, léplique à une publication récente de M. Maurice Lugeon : Dans une communication antérieure^ nous nous sommes ralliés d'une façon générale à la notion développée par MM. H. Schardt et M. Lugeon. de l'origine lointaine des Préalpes; mais, au lieu d'envisager la zone des cols et celle des grès du Xiesen comme faisant partie d'une nappe préalpine inférieure, qui reparaîtrait plus au Nord dans les Préalpes externes, nous avons cherché à démontrer que les grès du Niesen forment la tête plongeante d'un pli tertiaire détaché du pli couché du Wildhorn et que le développement de ce pli a amené le rebroussement com- plet de la nappe formant la zone des cols, en sorte que celle-ci se trouve, malgré son origine méridionale, avec la tête au S. et le bord radical au \.. en contact avec celui de la zone des Spielgerten. M. Lugeon 2 vient de contester la possibitité de cette manière de voir en se hasant surtout sur le fait que, des Belemnites et des Inoceramus ayant été trouvés dans l'intérieur de la zone du Xiesen, celle-ci ne peut pas être tertiaire. Il y a dans ce raisonnement mie interprétation pour le moins osée de faits connus depuis plusieurs an- nées : nous savons aussi bien que M. Lugeon qu'on peut trou- ver dans la zone du Niesen des Belemnites et de mauvais fossiles de Lamellibranches qu'on a cru devoir détermi- ner comme Inoceramus. mais nous savons aussi que les grès du Niesen- Ormonts contiennent à profusion des Nummulites, des Orthophragmina, des Lithothamnium, aussi avons-nous indiqué que le pli plongeant du Niesen, que nous supposons, doit être profondément digité et 1 Archives, T. XXIV, 1907. ^ C. B. Soc. vaud des Se. nat. Séance du 4 mars 1908. {Archives, avril 1908, t. XXV, p. 40S). ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 501 comporter un enchevêtrement compliqué de Tertiaire et de Secondaire : nous admettons fort bien qu'outre les écailles mésozoïques qui pénètrent de bas en haut dans le Flysch du \iesen. il peut y en avoir d'autres qui pénètrent dans le Flysch de haut en bas; la présence de Belemnites dans cette zone complexe n'a donc rien de contraire à notre manière de voir et se concilie parfaitement avec l'idée de l'âge tertiaire de la masse principale de cette zone. Du reste nous remarquons à ce propos que M. Lugeon attri- bue encore au Flysch les grès des Ormonts. prolongement de ceux du Xiesen, dans le programme des excursions du Congrès international de Géogriiphie qui vient de paraître. Tandis que M. Lugeon indique comme dernier terme de la série tertiaire du pli du Wildhorn des schistes à Globigérines (Bartonien supérieur ou Fongrien inférieur). nous connaissons, en particulier dans la cliaîne du Lohner. des grès polygéniques qui se superposent à ces schistes et qui ressemblent absolument aux grès du Niesen. Quant à la présence au-dessus du pli du Wildhorn d'une nappe formée des mêmes terrains qui constituent d'autre part la zone des cols, elle n'infirme en aucune façon notre interprétation tectonique des Préalpes in- ternes ; elle prouve simplement que la nappe des cols se continue depuis sa ligne de rebroussement très loin au S. entre les plis à faciès helvétiques et la nappe des Pré- alpes médianes. Séance du 2 awil. Bugnion. Pièces buccales des hémiptères. — Tommasina. Mécanisme qui produit la gravitation universelle. M. le Prof. E. Bugnion fait une communication sur les Pièces buccales des Hémiptères. Destinés à la succion, ces organes comprennent : 1. Le labre {\QyvQ supérieure), étroit et allongé, appendu au clypeus; 2. La première paire de stylets (st. externes) ; 3. La deuxième paire de stylets (st. internes); 502 SOCIÉTÉ I)K PHYSIQUE 4. I.e rostre (lèvre inférieure modifiée), géiiéi'alement composé de (jiiatre segments iirliculés; 5. Un tenlorium cliitineiix jouant le rôle de support. Les genres qui ont fait l'objet de cette étude sont : l{}ni- phùjaster. Graphosotna, Tessaratoma, Syromastes, Pyrrho- coris el Fulgora. Un trait qui frappe tout d'altord sur une tête préparée avec les pièces buccales en place, c'est que les parties basales des stylets sont placées très profondément à l'in- térieur. J'ai sous les yeux une tête de Rapfiid aster moniée au baume (après éclaircissement préalable par KOH), dans laquelle les stylets internes, attacbés parleurs leviers aux angles postérieurs du support, atteignent en arrière le bord du trou occipital. Les stylets externes, quoique moins enfoncés, remontent jusqu'au niveau des yeux. Chez les larves, les invaginations épidermiques (cornues) destinées à former les stylets de remplacement, sont si profondé- ment enfoncées qu'elles reculent parfois jusqu'à l'intérieur du thorax ^ Cette disposition des pièces buccales est une conséquence du genre de mouvement qui leur est propre. Les mâchoires des insectes broyeurs se mouvant dans le sens latéral, ces organes peuvent s'articuler sur le bord antérieur de la tête, lors même que leurs muscles sont logés à l'intérieur. Chez les suceurs, au contraire, le va- et-vient s'effectuant dans le sens antéropostérieur, la par- tie du stylet sur laquelle s'insèrent les muscles doit néces- sairement s'enfoncer à l'intérieur de la tête, pour que les actions des pro et rétracteurs puissent régulièrement al- terner. Il faut en outre des dispositions spéciales desti- nées cà transformer les déplacements des stylets en mou- vements exactement longitudinaux. Ces mécanismes com- prennent : le système de leviers, les cannelures et les glissières L Leviers, Le stylet interne est attaché au support par ^ Cette observation a été faite par P. Mayer sur de jeunes larves de Pyrrhocoris apterus {Archiv f. Anat. u. Phys., 1875, p. 335). ET d'hISTOIRK naturelle DE GENÈVE. 503 une j3ièce rigide, coudée, articulée sur l'angle posléro- supérieur de ce dernier. Les avantages de cette disposi- tion sont : 1° de limiter l'amplitude du mouvement, celle- ci étant déterminée avec une précision parfaite par la lon- gueur et par le forme du levier; ^^ d'assurer au stylet un point d'appui solide dans l'acte de forer (au moment où le protracteur se contracte; 3° d'augmentei- les points d'ap- plication des muscles et la puissance de leurs actions. — Le stylet externe est muni d'une pièce à trois branches, deux courtes et une longue, faisant l'office d'un levier. L'une des branches courtes, inclinée en dehors, s'articule sur la paroi latérale de la tète (point d'appui), l'autre diri- gée en arrière, s'attache à la pièce basale du stylet. La branche longue tournée en avant et en dedans donne attache aux muscles pro- et rétracteurs qui, produisant un effet de bascule, font pivoter le levier sur son point d'app. Ces observations ont été faites sur une tête de Baph. (jvisea. Le stylet interne du Graphoaoma linetaum possède un levier coudé, semblable à celui de l'espèce précédente. Chez Syromastes, la pièce correspondante est grêle, allon- gée et courbée en arc. Le stylet interne du Fulgora macu- lata est muni également d'une tige coudée, articulée sur l'angle postéro-externe du support chitineux. Chez ces trois derniers genres, un levier attenant au stylet externe n'a, en revanche, pas été observé. IL Cannebwes. Les stylets externes et internes sont pourvus, chez tous les Hémiptères étudiés, de cannelures et de crêtes rectil ignés qui, courant d'un bout à l'autre et s'adaptant exactement les unes aux autres, permettent les mouvements longitudinaux (va-et-vient), tout en s'oppo- sant absolument à un déplacement latéral. C'est grâce à cette coaptation parfaite que les canaux de succion et d'excrétion, compris entre les stylets internes, sont ca- pables de fonctionner. III. Glissières. Le labre et le rostre sont tous deux creu- sés de rainures (jui reçoivent les stylets (partie extracé- phalique) et servent tout à la fois cà les protéger, à. les maintenir en place et à diriger leur pointe sur les endroits 504 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE à inciser. Le rostre, qui a des muscles releveurs et abais- seurs. est pourvu à son extrémité de poils tactiles. Trois autres glissières sont placées à l'intérieur de la tête. La première est constituée par un petit anneau appendu au sommet du clypeus. à l'endroit où les stylets sortent de la tête en formant un coude. Cet anneau, partiellement mem- braneux cliez Graphosoma, est renforcé dans sa partie infé- rieure par deux plaques chitineuses jouant le rôle d'une poulie. En arrière de l'anneau les stylets, déjà séparés par paires, glissent sous les bords du cl/peus dilatés en ailerons. C'est la 2^"^ glissière. Les ailerons, étroitement appliqués sur la convexité des stylets, empêchent le dé- placement de ces organes du côté d'en haut'. La S'^e glis- sière, située en arrière des ailerons, est formée par la partie antérieure du support. Le support (tentorium) comprend deux lames chiti- neuses qui, prenant appui en arrière, sur le bord infé- rieur du trou occipital, se portent obliquement en avant et en haut, puis soudées en une pièce unique, s'attachent par leurs expansions aux deux bords du clypeus. Les usa- ges principaux de cet appareil sont : 1° de soutenir le pharynx et d'assurer la continuité de cet organe avec le canal de succion ; 2« de supporter la pompe salivaire ; 3° de donner attache au muscle rétracteur du piston (as- pirateur) ; 4° de supporter les lames basâtes des stylets et, pour le stylet interne, la pièce servant de levier. — Les glissières (3°^^ paire) se trouvent sur la partie antérieure, à droite et à gauche de la ligne médiane, en dessous d'une petite épine. On remarque en outre deux membranes triangulaires qui, tendues du bord supérieur du support aux lames basâtes, ont pour mission de supporter les sty- lets et de maintenir dens les limites convenables l'ampli- tude des mouvements. La baguette coudée qui s'attache au bord postérieur de cette membrane parait destinée à assurer une tension constante au cours du déplacement qu'elle doit subir. M. Th. ToMMASiNA présente une deuxième Note sur le mécanisme qui produit la gravitation ou sur la physique de la gravitation universelle. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 505 Le problème de la cause mécanique du mouvement des astres avait été posé dès le début de la science. Kepler avait émis l'hypothèse que les mouvements pla- nétaires étaient l'elîet de certaines émanations astrales très subtiles, mais matérielles et rayonnantes dans l'espace. Descartes avait imaginé les grands tourbillons concen- triques de matière subtile. Huygens et Leibnitz admirent la nécessité d'une action due à de la matière en mouve- ment analogue à celle qu'avaient prévue Léonard de Vinci et Galilée pour expliquer le rayonnement lumineux. La rivalité entre Newton et Hooke empêcha peut-être le premier de se prononcer plus franchement sur la pres- sion de la matière éthérée comme cause mécanique de la gravitation des astres. En etîet, Newton aurait très bien pu dire que dans sa loi les choses se passent comme si les astres étaient poussés les uns vers les autres par la matière rayonnante, qu'il admettait pour les phénomènes de l'optique dans son hypothèse de l'émission, au lieu de dire, comme si les astres s'attiraient réciproquement, avec la restriction qu'une telle action à distance était absurde. Restriction qui fut oubliée par ses successeurs, exception faite des deux célèbres mathématiciens bàlois Jean Ber- noulli et Euler. Après l'introduction en physique de la théorie ondula- toire de la lumière remplaçant celle de l'émission, chan- gement dû, surtout, aux travaux deFresnel et de Thomas Young, plusieurs hypothèses furent présentées sur la cause de la gravitation, toutes basées sur l'intervention de l'éther véhicule de la lumière. Mais l'on n'avait alors aucune donnée expérimentale permettant d'établir une notion scientifique sur le mécanisme constitutif de l'éther, car celui de la transmission de la lumière était purement symbolique et basé sur le schéma abstrait des surfaces d'onde sphériques dans un fluide continu, non atomique, donc une entité irréelle, ayant des propriétés qualitatives pas dilîérentes des vertus occultes des scolastiques, bien que présentés, à la moderne, sous forme de liaisons cor- roborées par des élégantes équations analytiques. Archives, t. XXV. — Mai 1908. 63 50G SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE D'accord avec Faraday, qui voulait des mécanismes vrais comme base des théories physicjues. dans mes pré- cédentes publications j'avais serré de plus en plus près le [)roblème juscju'à présenter la solution actuelle comme la seule plausible et strictement logique. Mais, c'était là, toujours, une simple liypotlièse, tandis qu'il n'en est plus ainsi, dans la solution théorique que j'ai présentée dans ma Note du -20 février. En prenant comme point de départ un choix de résultats expérimentaux, tous parfaitement établis et acceptés par la science comme des faits acquis, j'en ai tiré par induction directe toutes mes conclusions. €e n'est donc qu'un travail d'interprétation d'expériences, étudiant les unes pour arriver à comprendre exactement toute la portée des autres, qu'il m'a fallu faire, pour éta- blir, uniquement d'après ces données expérimentales, le mécanisme vrai qui doit produire le phénomène de la gravitation universelle et pour pouvoir le présenter comme une constatation. En prévoyant l'objection qu'il n'y ait pas là une véritable constatation, mais une simple hypothèse, bien que basée sur des faits, confirmée par d'autres, et en opposition avec aucun fait et aucune loi, tout en n'acceptant-nullement cette manière de voir pour ce qui regarde les constatations de mécanismes nécessai- rement hypothétiques, je vais démontrer que même comme hypothèse, la mienne possède les caractères requis pour remplacer celle que, par simple commodité et faute de mieux, la science maintient encore. Je commence par éliminer l'hypothèse actuelle de l'at- traction ou action à distance à l'aide des quatre proposi- tions suivantes : \° La gravitation universelle est nn phé- nomène physique ; 2*» Tout phénomène physique ne peut être produit que par un mécanisme réel ; 3° L'action à dis- tance n'est pas un mécanisme ; 4° Donc l'action à distance ne peut pas produire la gravitation universelle. Si les pré- misses de ce syllogisme sont accordées la conclusion est forcée. Donc l'hypothèse actuelle doit être éliminée, parce que philosophiquement et scientifiquement insou- tenable. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 507 J'examine maintenant le problème qui reste à résoudre et je pose ce nouveau syllogisme : Nos connaissances actuelles nous permettent de reconnaître et d'étudier dans Vespace un seul mécanisme irai qui le rem'p lit complètement et qui est celui qui transmet les radiations. — Aucun fait ne nous fournit une notion quelconque pour en concevoir un autre. — Aucune de nos connaissances ne s'oppose à ce que la qrai'itation univei'selle soit fonction d'un tel mécanisme. — Donc, comme à la gravitation universelle il faut absolument un mécanisme, et que celui des radiations est le seul que nous connaissons, nous devons le lui attribuer, d'autant plus que les pressions Maxwell- liartoli de ce mécanisme sont constatables et mesurables. Je fais observer, ici, que la valeur des mesures faites sur la pression de la lumière, (qui est celle d'un rayonnement spécial, superposé aux autres multiples, très pénétrants et de diverses com- plexités, coexistant toujours ensemble), n'a rien à voir avec la valeur des forces Maxwell-Bartoli qui produisent la gravitation soit atomique soit astrale ou universelle. Rien ne nous autorise à supposer dans l'espace des mé- canismes inconnus, donc une semblable supposition pure- ment gratuite, ne peut pas même être formulée et pré- sentée comme une hypothèse, et si elle l'était, n'étant ni appuyée ni confirmée par aucun fait, ne serait pas admis- sible en science. Donc cette hypothèse n'aurait aucune valeur contre une théorie qui est tirée directement des faits d'expérience, est d'accord avec les lois connues, et a, en outre, le grand mérite de faire disparaître de la physique cette anomalie, qui n'a que trop duré, entre l'étude de la gravitation et celle de la propagation de la lumière. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE Séance du ^6 janvier i908 p. Dutoit et Duperthuis. Conductibilités limites et viscosité. — Th. Bieler-Chatelan. Diinorphisme du soufre. — L. Pelet.Thio-indigo. MM. Dutoit et Duperthuis entretiennent la Société des relations qui existent entre les conductibilités limites et la ciscosité. Contrairement à l'opinion de Walden,les auteurs démontrent que leurs recherches les ont amenés aux ré- sultats suivants : Le produit de la conductibilité limite par la viscosité varie : 1° D'un dissolvant à l'autre. 2" Chez un même dissolvant, avec la nature de l'élec- trolyte et la température. Ces conclusions résultent de l'étude des conductibilités limites de quelques sels, entre 0° et 80°, dans différents alcools, la pyridine et l'aniline. M. Th. Bieler-Chatelan décrit un cas. peu connu semble-t-il, de dimorphisme du soufre. Les polysulfures alcalins (foies de soufre) en solution alcoolique laissent déposer du soufre qui cristallise sous deux formes différentes : d'abord en longues lamelles monocliniques, brillantes, presque incolores ou faiblement jaunâtres, puis, a la longue, en octaèdres or thorhom biques d'un jaune franc comme le soufre natif, qui recouvrent par- SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE LAUSANNE. 509 fois les lamelles monocliniques. Ces dernières sonl(comme les octaèdres du reste) rapidement et entièrement solubles dans le sulfure de carbone. D'abord transparentes, elles deviennent peu à peu opaques, par suite d'une condensa- tion moléculaire, qui se manifeste aussi par l'augmentation de la réfringence (relief plus accentué). Leur éclat argenté laisse supposer qu'elles constituent une variété analogue au soufre monoclinique dit nacré, obtenu par M. Gernez en faisant diffuser l'une dans l'autre des solutions d'iiypo- sulfite de soude et de bisulfate de potasse. C'est une ques- tion à résoudre par de nouvelles recherches. M. Pelet présente des échantillons de rouge et écarlate thio-indigo, et décrit les propriétés, ainsi que les modes de préparation, de ces colorants, qui dérivent d'un nouveau novau cyclique sulfuré. Séance du 13 février. L. Pelet et Wild. Analyse de bronzes lacustres. — P. Dutoit. Sys- tématique des solutions colloïdales. — L. Pelet. Teintures suc- cessives. MM. Pelet et Wild ont analysé un certain nombre de bronzes de l'époque lacustre et ont trouvé les teneurs sui- vantes en cuivre, étain et plomb. Cu Sn P6 Bronze k la station des roseaux à Morges. 7o 7o 7o .V 1. 90.06 10.06 Echanti ons provenant de a station de Copcelettes. iV 2. 88.09 11.91 0.4 No 3. 85.94 9.74 4.60 N° 4. 84.85 9.96 5.32 N« 0. 79.95 9.45 9.93 Echantil ons provenant de a station de Ciidrek. i\o 6. 92.49 6.89 0.41 N« 7. 86.52 12.57 1.12 ironze de Saint-Tri phon (Yaud). Xo 8. 89.32 9..38 1.11 510 SOCIÉTÉ DE CHIMIE UE LAUSANNE. Le n** 1 date de l'époque la plus ancienne et le n** 8 de l'époque la plus rapprochée de l'âge du fer. M. L. Dlitoit expose une systématique des solutions col- loidales. C'est un essai de classification basé sur la nature de la dilïerence de potentiel entre les micelles et le liquide interrnicellaire. M. L. Pelet montre que l'on peut fixer successivement plusieurs colorants de même nature sur le même textile. Ces teintures successives ne prendront naturellement que lorsque la charge du textile sera de signe contraire à celle du colorant. Pour obtenir ce résultat, il suffira de plonger la fibre, à la sortie du bain, dans un acide ou dans une base faible, de manière à charger positivement ou négati- vement le textile par les ions H ou OH, et à lui donner le signe convenable pour fixer ou ne pas fixer le colorant considéré. De cette façon on peut, au gré de l'opérateur, obtenir des efiets variés. On distinguera suivant le cas : les remontages acides, soit l'application successive de colo- rants acides seuls, les remontages basiques, obtenus au moyen de colorants basiques seuls, et les remontages neu- tres, obtenus par application alternative des uns et des autres. Séance du 4^ mars. L. Pelet. Ultramicroscope et matières colorantes en solution. M. Pelet montre un appareil ultramicroscopique et exa- mine un certain nombre de solutions colloïdales caracté- ristiques. De Vexamen ultramicroscopique de solutions de matières colorantes, M. Pelet tire en résumé les conclusions et la classification suivantes : 1. Matières colorantes du groupe des phtaléines, fluo- rescentes, mais ne présentant pas de micelles à l'ultrami- croscope, exemple les rhodamines, éosines, érythro- sines, etc. SOCIÉTÉ DE CHIMIK DK LAUSANNE. 511 2. Solutions de matières colorantes dans lesquelles on ne discerne aucune micelle : acide picrique. fuchsine acide et vert malachite. 3. Solutions de matières colorantes dans lesquelles on discerne des micelles en petit nombre, exemples: 1. Colo- rants acides : jaune naphtol, ponceau cristallisé, vert acide, érioglaucine A, écarlate de Biebrich et vert lumière S. F. bleuâtre. 2. Colorants basiques : chrysoïdine, vésuvine. sa- franine et auramine. 4. Solutions de matières colorantes existant très nette- ment à l'état colloïdal et contenant un grand nombre de particules micellaires, exemples: 1. Colorants acides: bleu alcalin, violet acide, rouge chromazone. bleu solide R, roccelline et orange II. 2. Colorants directs pour coton : rouge Congo, benzopurpurine, noir violet, rouge d'oxa- mine, orange pyraraine, jaune soleil, bleu indigo. 3. Colo- rants basiques : fuchsine et violet cristallisé. COMPTE IlENDU DES SËÂNCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du iâ novembre 4907 . A. Brun. Recherches sur le volcanisme. — E. Ferrario et H. Vinay. Action de l'oxyde de carbone sur les composés organo-magnésiens. M. A. Brun communique la suite de ses recherches sur le volcanisme^. Accompagné de M. H. -F. Montagnier, il s'est rendu sur le pic de Teyde et sur le Timanfaya (Ca- naries) pour faire des dosages d'eau dans les cratères qui s'y trouvent en activité. Ses observations ont pleinement confirmé ses prévisions. Elles ont montré que. sur le pic de Teyde, la teneur en vapeur d'eau des solfatares du cra- tère supérieur est en relation directe avec les oscillations des précipitations atmosphériques. Dans le cratère du Ti- manfaya, les gaz du volcan se sont montrés complètement anhydres. Ce dernier volcan n'émet que lentement des traces de chlorure d'ammonium et d'anhydride carbo- nique. La surface des rapillis a une température de 140°; à une profondeur de 40-50 cm., cette température s'élève déjà à 360'. M. E. Ferraiuo a poursuivi, avec M. H. Vinay, l'étude de Vaction de l'oxyde de carbone sur divers composés organo- magnésiens^. Les auteurs ont préparé de cette manière le p-tritolylcarbinol et les trois trianisylcarbinols (o, m et p). 1 Archives 22. 304. ^ Archives 24, 420. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 513 Ils ont constaté que l'oxyde de carbone agit aussi sur les organomagnésiens de la série grasse, mais que les rende- ments ne dépassent alors pas 60 %. Séance du J3 décembre. L. Pelet. Théorie colloïdale de la teinture. — E. Ferrario. Action du sodium sur les composés organo-maguésiens. — E, Ferrario et H. Vinay. Action de l'éther bromacétique sur la beuzophénone. — E. Laubé. Condensation de Tanthraquinone avec les aminés aro- matiques. — E. Laubé et C. Kônig. Condensation de l'anthraqui- tione avec la p-naphtylène-diamine. M. le prof. L. Pelet (Lausanne) fait un exposé de sa théorie colloïdale de la teinture, laquelle peut se résumer comme suit : La fibre textile fixe les matières colorantes selon les lois de l'adsorption. et d'une façon analogue aux autres subs- tances adsorbantes. telles que le charbon animal, la si- lice, etc. Les substances adsorbantes chargées négativement fixent en plus grande quantité les colorants positifs et vice-versa. La charge peut être augmentée par l'addition d'ions de signe contraire, et diminuée par l'addition d'ions de même signe. Les ions H et OH ont une influence prépondérante; l'action des autres ions suit la loi de la valence. La neutrophilie et l'amphophilie. observées par Ehiiich chez les cellules animales, doivent être considérées comme des cas particuliers de l'éosinophilie. Les éléments cellulaires basophiles et éosinophiles ne difl'èrent entre eux que parla nature de la charge, laquelle peut être modifiée par des traitements convenables (ac- tion des acides, des bases ou des sels). M. E. Ferkauio parle de V action du sodium sur les com- posés organomagnésiens. Elle consiste à éliminer d'abord l'halogène, ce qui conduit à la formation de corps qui pos- 5 I i SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. sèdent probablement la formule lî-Mg-Mg-R'. mais (}ui sont fort peu stables et se décomposent en magnésium et composés K-R' ^déi'ivés du bipliényle). Si, après avoir fait agir le sodium, on traite le produit par l'iode, on obtient des substances huileuses qui cristallisent au bout de quelques jours. M. Ferrario se réserve l'étude plus approfondie de cette réaction. M. Fehkahk) ajoute qu'il a étudié, avec M. H. Vinay, ïaction de l'étker bromacétiqae sur la henzopJiénone en pré- sence de magnésium. Il a obtenu le même éllier (3-oxy-p- pliénylliydrocinnamique que M. Rupea préparé récemment au moyen d'une réaction semblable, mais en employant le zinc au lieu du magnésium. Avec ce dernier métal, les rendements sont un peu meilleurs et le produit plus pur; il fond dès l'abord à 87°. Par le même procédé, les auteurs ont préparé l'acide j3-oxy-|3-pliénylhydrocinnamique. fu- sible à 213", et l'acide (3-j3-diphénylacrylique. fusible à 160-161\ M. E. Lal'bé expose la suite de ses recherches sur les produits de condensation de l'ant/iraquinone avec les aminés aromatiques *. La dianthraquinonyl-p-phénylène-diamine teint le coton en rouge-violet en présence des hydrosul- fites alcalins. La l-p-bromanilido-2-méthylanthraquinone cristallise dans l'acide acétique en petites aiguilles écar- tâtes, fusibles à 190°. La 1-di-p-méthylanthraquinolyl-p- phénylène-diamine se dépose dans le toluène sous la forme d'une poudre noire, qui fond à 279° et teint le coton en lilas en présence des hydrosulfites. M. E. Laubé décrit encore quelques produits de conden- sation de l'oiyanthraquinone et de lap-naphtylène-diamine. qu'il a préparés en collaboration avec M. C. Kômg. Archives 24. 424. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 515 Séance du J6 janmei' 4908. F. Reverdin et A. de Luc. Nitration du 3-iiiiro-4diinéthyIamino- benzoate de méihyle. — A. Bach. Mode d'action de la tyrosinase. — E. Khotinsky et B. Seregenkotï'. Composés organiques du si- licium. M. F. Reverdin communique les résultats de recher- ches, faites avec la collaboration de M. A. de Luc, sur la nitration du S-nitro-Â-diméthijlamino-1-benzoate de mé- thyle. Il se forme, suivant les conditions de l'opération, le 3,o-dinitro-4-méthylnitrosamino-1 benzoate de méthyle (point de fusion 88°). ou le dérivé nitraminé correspondant (point de fusion 126''). La constitution de ces nouveaux composés a été déterminée en les transformant dans l'acide 3.o-dinitro-4-o.\y-l-benzoïque déjà connu. Les au- teurs ont étudié l'action des acides, des alcalis et du phé- nol sur ces produits, et, d'une manière générale, le pro- cessus de leur formation. M. A. Bach entrelient la Société du mode d'action de la tyrosinase. Lorsqu'on agite les solutions de tyrosinase avec le carbonate de magnésie ou qu'on les précipite par l'al- cool méthylique, on obtient des produits qui n'oxydent la tyrosine que très lentement, mais qui provoquent la for- mation caractéristique de mélamine. au bout d'un temps relativement court, dès qu'ils se trouvent en présence de peroxyde d'hydrogène. Celte réaction a été poursuivie quantitativement par titrage du produit noir de l'oxydation au moyen d'une solution de permanganate 0,002-normale, en présence d'acide sulfurique, jusqu'à décoloration. Dans des conditions encore mal déterminées, la solution de tvro- sinase subit une modification qui lui fait perdre presque en- tièrement sa faculté d'oxyder la tyrosine : par addition de peroxyde d'hydrogène, celte faculté lui est rendue. La ty- rosine n'est attaquée ni par le peroxyde d'hydrogène seul, ni par le mélange de peroxyde et de peroxydase ordi- naire. On doit conclure de ces faits que, comme l'oxydase 516 SOCIETE DE CHIMIE DE GENEVE. ordinaire, la lyrosinase est formée d'une peroxydase spé- cifique et d'une ojcygénase qui peut être remplacée par le peroxyde d'hydrogène. Par la même méthode (titrage au permanganate), M. Bach a déterminé l'influence des ferments et de la con- centration du substratum sur la vitesse de réaction de la tyrosinase. 11 a trouvé que la tyrosinase, au moins dans les stades moyens de la réaction, agit indubitablement selon la loi des masses. Les divergences que l'on observe dans les stades initiaux et finaux s'expliquent par le fait que la réaction a lieu plus lentement aux faibles concentra- tions qu'aux fortes, et qu'à ces dernières l'action du fer- ment est plus vite épuisée qu'aux premières; d'où il ré- sulte que ce ne sont que les stades moyens de la réaction, pendant lesquels le ferment se trouve en pleine activité, qui sont comparables entre eux. M. E. Khotinskv a étudié, avec M. B. Seregenkoff. l'action de quelques composés organomagnésiens sur Véther orthosilicique. On obtient divers produits, selon les conditions de l'expérience. L'un d'eux n'est ni fusible ni volatil, se dissout dans l'éther et possède la formule CtgHigSijO^; il est probablement identique à une subs- tance déjà décrite par Polis. En faisant agir 4 mol. CgHjMgBr sur 1 mol. 81(003115)4, on n'obtient que des pro- duits mal définis et difficiles à purifier. Avec 1 mol. CgHjMgBr et \ mol. Si(OC2H8)4, il se forme le corps C6H5.Si(OC2H,)3, déjà préparé par Ladenburg. En rempla- çant le bromobenzène par l'a-bromonaphtaline, les au- teurs ont obtenu deux composés nouveaux : C.oH^SiO.OH, point de fusion 239° et C,oH7.Si(OC2H5)3, point d'ébullition 293-295°. Ici encore, la réaction a lieu beaucoup plus régulière- ment si on prend C,oH,MgBr etSi(OC2H5)4 en proportions équimoléculaires. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 517 Séance du iS février. E. Ferrario et L.-F.Weber. Condensation de l'anhydride naphtaliqiie avec le diméthyl-m-aminophénol. Action du nitrate d'acétyle sur l'acénaphtène. Dérivés chlorés de l'acénaphtène. Bromure d'acé- uaphtyl-magnésium. — A. Kaufmann et R. Radosevic. Action de l'acide sulfurique sur l'acétyldiphénylamine. M. E. Ferrario résume divers essais qu'il a effectués en collaboration avec M. L.-F. Weber : \° Condensation de l'anhydride naphtaliqtie avec le dimé- thijl-m-aminophénol. En présence de chlorure d'alumi- nium, il se forme un composé que l'on peut purifier par cristallisation dans l'acide acétique, la pyridine. le nitro- benzène ou l'acétone ; son point de fusion est situé au- dessus de 320° et sa coloration ne diffère pas sensiblement de celle de la rbodamine ordinaire. 2*^ Action du nitrate d'acétyle sur l'acénaphtène. L'acé- naphtène est attaqué très vivement par le nitrate d'acétyle. Si l'on prend les deux substances en proportions équimo- léculaires, on obtient le 4-nitro-acénaphtène décrit par Graebe. Si le nitrate d'acétyle est en excès, il se forme presque exclusivement le 4.o-dinitro-acénaphtène. La réac- tion est moins violente lorsqu'on opère en solution dans le chloroforme, le tétrachlorure de carbone ou l'anhvdride acétique, mais les produits sont les mêmes. En rempla- çant le nitrate d'acétyle par celui de benzoyle, on arrive à des résultats moins satisfaisants et la manipulation est plus difficile. 30 Préparation du 4-chloro-acénaphtène au moyen du chlorure de sulfnryle. Lorsqu'on ajoute du chlorure de sulfuryle à une solution d'acénaphtène dans le chloro- forme, il y a un vif dégagement de SOj et de HCI. On chauffe une demi-heure, on neutralise par le carbonate de soude, puis on chasse le chloroforme par distillation. Le résidu est ensuite rectifié: il passe à 300° et se solidilie par refroidissement; en le faisant recristalliser dans l'al- cool, on obtient des paillettes incolores, fusibles à 65°. Le 518 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENEVE. picrate fond à 128°. Par oxydation au moyen du mélange chromiijue. le cliloro-acénaphtène foui-nit l'acide 4-cliloro- nai)lilali(]ue, fusible à 207°. 4" Préparation du bromure iracénaphtijl-uiaijnésium. Il se forme par l'action du magnésium sur la solution éthérée du bromo-acénaphtcne. Traité par l'anhydride carboni- que, il donne l'acide 4-acénaplitoïque. Celui-ci se décom- pose déjà à 100° et n'est pas identique à l'acide acénaph- toïque de Gattermann. MM. A. Kaufmann et R. Radosevic ont étudié V action de l'acide sulfurique sur lacétytdiphény lamine. Ils ont obtenu, suivant la température et la concentration de l'acide, les quatre composés suivants : 1. La mésométhylacridine. 2. Un corps C.^HiiN, fusible à 248°. 3. Une dioxyméthylacridine. 4. Un acide tétrasulfonique de la méthylacridine. A. P. BULLETIN SCILNTiFIQLL PHYSIQUE DC GLOBE Léon-W. Collet. Les dépots marins. Encyclopédie scienti- fique du /)'■ Toulouse; Bibliothèque d'océanographie phy- sique de J. Richard : 1 vol. in-12 de 326 p. avec 35 fig. dans le texte et une carte hors texte; Paris, 1908, Octave Doin, édit. L'excellente maison Oct. Doin à Paris vient d'entre- prendre, sous la direction du D'' Toulouse, la publication d'une encyclopédie scientifique de langue française, dont on mesurera l'importance à ce fait qu'elle sera divisée en 40 sections ou bibliothèques correspondant aux différents compartiments des sciences et qu'elle comprendra un millier de volumes. Nous tenons à signaler tout de suite à nos lecteurs un des premiers numéros de cette longue série qui vient de paraître en un élégant petit volume dû à la plume très compétente de notre collaborateur et ami le D"" Léon Collet. Il a été écrit sous l'inspiration de sir John Murray, le vrai fondateur de l'océanographie, à l'école duquel l'auteur a travaillé pendant 2 ans et donne bien par conséquent le summum de nos connaissances les plus récentes dans cette science toute jeune encore. C'est à ce titre là tout spécialement que ce nouveau traité se recommande. Il se divise comme suit : P^ partie, les différents fonds marins, A. Classification, récolte, étude; B. Dépôts litto- raux ;C. Dépôts terrigènes ; D. Dépôts pélagiques. — IP partie, formations d'origine chimique dans les dépôts marins. — IIP partie, formations d'origine volcanique et cosmique. — IV^ partie, formations coralligènes. — V* par- tie, quelques formations intéressantes des sédiments an- ciens. 520 BULLETIN SCIENTIFIQUE. W. LoKiiTiNE. Phénomènes DE la congélation des rivières, CAl'SESDE LA FORMATION DE LA GLACE INTÉRIEURE FLUVIALE, St-Pétersboiirg, 1907. Imprimerie Russo-française, éd. Dans le petit opuscule M. W. Lokhtine étudie les causes d'un mode spécial de formation de glace dans certaines rivières et dans certaines parties de leur cours à l'exclu- sion d'autres. Il s'agit de glace spongieuse et poreuse de couleur jaunâtre et imbibée d'eau, sorte d'agglomération de sable de glace impur, imprégné de débris minéraux ou végétaux entraînés par la rivière. Cette glace friable apparaît parfois en morceaux à la surface de l'eau et se montre plus généralement dans l'eau même sous l'aspect d'amoncellements, collés aux pierres ou autres objets plongés dans le fil du courant ou sur le fond et surtout sous la couche déglace superficielle où ces amas atteignent des dimensions énormes et composent quelquefois la masse principale du volume entier des barrages de glace. Cette glace friable contenant beaucoup de débris parais- sant provenir du fond, l'opinion généralement répandue était quelle se formait sur le sol de la rivière, de \k le nom de glace de fond qui lui avait été donné. Revenant à une explication donnée par Gay-Lussac de ce phénomène l'auteur conclut d'un ensemble d'expé- riences exécutées avec beaucoup de soins que les parcelles de glace qui constituent cette alluvion se forment au contraire exclusivement à la surface, au contact de l'air froid, quoique plus légère que l'eau, sont ensuite entraînées dans la profondeur par le mouvement de tourbillonnement de celle-ci et se collant entre elles, ou cà des impuretés de natures diverses flottant dans le tleuve forment sur les surfaces solides qu'elles rencontrent ce dépôt de limon glaciaire qui peut atteindre des épaisseurs considérables. 5-21 OBSElUATIOi^S MKTÉOUOI.OGIUUES FAITES A L'OBSICRVATOIUE D 1^ GENÈVE PKNI>AN'|- I-K MOIS D'AVRIL 1908 l.e l'^ forte pluie dans la nuit et jusqu'à 10 h. du matin. 2, pluie dans la nuit. 3, gelée blanche le matin : pluie a 9 h. du soir. 5, pluie dans la nuit et à 9 h. du soir; neige sur le Salève. 6, pluie et neige dans la nuit: pluie jusqu'à 4 li. du soir. 7, très forte bise pendant la journée. 8, pluie à 4 h. et à 7 h. du soir. 9, forte bise pendant la journée. 17, pluie depuis 5 h. Yg du soir. 18, pluie pendant la plus grande partie de la journée. 19, neige le matin et au commencement de l'après-midi. 21, pluie dans la nuit: forte bise le matin. 22, gelée blanche le matin. 24, pluie dans la nuit et pendant la plus grande partie de la journée. Violent vent l'après-midi. 25, pluie dans la nuit; à 1 h. et à 7 h. du soir; orage à 6 h. 3U m. 26, pluie et neige dans la uuit. 27, pluie à 7 h. du matin. 28, pluie dans la nuit et depuis 10 h. du soir. Archives, t. XXV. — .Mai 1908. 37 5 ? — • • -r '-o t- • ce : • • • : • * f^ - ■M • • -r - ^-^ CO • • • • • • • • • • • • • • • a • • • • • • • • • • • • • • , f>i • • «' •-O ^ • t- • • • , • , , • lO ^ co !>• , . -^ OD <>^ f» , lO • . t! • • • • • • • • • • ■ • ■ • • • • • ■ > • • • . E • •'" - . «- .' ^ • • • • • • "-" ■>l o ■^ • * »* O ■>i o» o - C3 ." *• CD c/: I ■— O 03 • O* ce . ce r< • >< -N» ce ta y^ --i -c -c a. 3v . j.e i- -n — > — . . • .e x ce < - © • le • "Ti c • —" <- T. 'C -^ —■ 1^ t^ ■>>"/: . — < -- /- 1Z. 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COHI'RSIKKIIv lliulfur i'uu en mm. 79.7 1 71.7 70. i 6i.2 66.2 56 2 62.0 'ilalitu VIVItIRK OBSIRTITOIRR î COl.nSNY l'ri-LIXSI! Jli«T HKRUtNrS Haulfur d nu en mn. 71.5 : i 70 0 73.1 85. 2 78.7 Insolation k Jiissy : 162^ 5 OBSEKVATIONS MÉTÉOKOLOGIOUES FAITES Al GRAND SAINT-BERNARD PKNUANT l.K MOIS D'AVRIL 1908 Le 1", violente bise, brouillard et neige. 3, brouilkird. les 5, 6 et V», très forte bise, brouillard et neige, les 7, 8 et 11. brouillard. le 14. neige et fort vent. les 15, 16 et 18, brouillard, fort vent et neige, le l'.K forte bise et brouillard. 20, neige. 21, violente bise. 23, très fort vent. les 24 et 25, très fort vent ei neige. les 27 et 29, forte bise, brouillard et neigp. le 30, très forte bise. bi3 teur h.) as s -* sr; c3 (N w- >- ,— . 3 • iiJS 7LS 1- a - ■» (.: >j — ' c^ • co -f lO ^^ 0> QO • lO -r oj -» • '^ M l* O «^ ■T) (>> oo •o »- -/3 o as 7> > < û t aî A H Z M Û z 0 *• I a J > Oi 3 I — sa — I j3 ^ f -H O lO (O ce o XJ X) "O o iC lO ~^ (^ X) o o o C' o o lO o Oi o o t - f- -^ «^ ^H O-HO^OOOOOOCOOOOOOOOOOC^^OOOOOa^O— <^H o f- iC — < o lO o -f "O -f — < o 1-- o o o o o o o -r o VD o o c») o ">> Tt' oxjo'» r^O'-fiOooO'XJiocoooooooooooo "^o^oo a a > rri r-^ _i -H r>/ ^^ 'T^ ^^ O^ '^/ — < — < -H ^i (>j ^> 'T/ — ' ^^ ^> TO ^^ '>> CO 'W ^^ ^/ '^' ^' ">' Oi _i _( ^H Oi S^J (>< o> Oi <>* -H(?^(>j'T')'ri'-HîO'>icooi-}'>i'"<'— <'^><^i<^<(^i z ;^ z /?; z z c/2 /^ z ?!; z c« vo c/) (/) '75 c/? 73 /5 ï<; v^ c/) (/> c» c/) '/) co c« z 2 ZZZZZZZZZZZc«c/)c/5i/5c»7Dr/)ZZZc«c^c»coZZ-/)ZZ -^ -» Oi co 5>^ (NG^i(>i'-<'-*'>i'>*5^CC 5^ CO-^(Î^COCO-H'>i'-H'>*Ce a :3q a a a i^ a a a a a js: a ^ î^ b: ?; ^ :i^ M a 'j^' i? f? 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Pr«NMioii atiiiON|»liéri<|iie : 5UO""" -\- Fra«t.l»ii «le Maturation eu "/^ 7 11. 111, 1 11. 8. 9 h. s. Moyenne 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. Moyenne mm mm mm mm 1" déca.le r)7.98 58.37 59.15 58-50 2« » 58.30 58.31 58-26 58-29 3* . 59 36 60 51 61.48 60.44 Moi. 58 55 59.06 59.63 59. 08 88 75 95 86 9o 87 95 92 91 68 82 80 91 76 91 86 h. m. Mois 7-60 Température. 1 )l. 8 9 h. 8. Moyenne. 7 + 1 + 9 3-83 - 7-11 - 6.18 7+1+2 N6 s 4 o 0 0 o 0 l'^' décade — 8.92 - 4.53 - 8. 13 - 7 19 7.43 2« » — 5.98 - 3.65 - 6.84 - 5.49 - 5-83 3' » — 7.89 -- 3.32 - 6.37 - 5.86 599 6-41 Dans ce mois l'air a été calme Q fois sur 1000- NE 98 Le rapport des vents SW 72 136. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. station Majtig-ny- Ville Orsièies Boiirg-St-Piene St-Beinard Eau en millimètres Neige en centimètres.. . , mm 36 9 ()em mm 291 Qcm mm 325 Jgcm mm 90.8 76cm CHALEUR SPÉCIFIQUE ET Ciai niolécilaire fles siistaices ferrofflainétipes PAR Pierre WEISS et Paal-N. BFCK I L'hypothèse du champ moléculaire rend compte d'une manière frappante des propriétés magnétiques des corps à diverses températures, de celles des cris- taux ferromagnétiques et d'un certain nombre de particularités de la courbe d'aimantation des métaux isotropes en apparence'. Les quantités d'énergie mises en jeu par l'aimanta- tion et la désaimantation des substances ferromagné- tiques accompagnant les variations de températures sont, par suite de l'énormité des champs moléculaires, du même ordre de grandeur que celles qui sont néces- saires à réchauffement des corps. On sait, d'autre part, depuis les expériences fondamentales de Pionchon', que les chaleurs spécifiques des métaux magnétiques 1 J. de Phys., 4e série, t. VI, p. 661 ; 1907. - Pionchon, Ann, Chim. Phys., 6« série, t. XI, p. 33; 1887. Akchives, t. XXV. — Juin 1908. 38 530 CHALKUR SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE présentent des anomalies. Le but du présent travail est de montrer que ces anomalies correspondent quan- titativement aux variations de l'énergie magnétique. I. — Partie magnétique. L'énergie mutuelle d'un certain nombre d'aimants de moment magnétique invariable p est : 1 E = — - X{jlH cos a,. H étant le champ dans lequel est placé l'un d'entre eux et provenant de tous les autres, et « l'angle de H avec fjL. Lorsque cette somme est étendue à tous les aimants élémentaires contenus dans 1 centimètre cube, H devient le champ moléculaire H^ et l'intensité d'ai- mentation I est la somme géométrique des moments magnétiques (x. L'énergie d'aimantation par unité de volume est donc : 1 E = — — IHm. ou encore, puisque le champ moléculaire est relié à l'intensité d'aimantation I par H„; = NI, où N est un coefficient constant : E = — 1 NP. Cette énergie est négative ; il faudra donc fournir de l'énergie pour désaimanter. Or I décroît d'une manière continue quand la température s'élève du zéro absolu à la température 0 de disparition du ferro- DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 531 magnétisme spontané. La quantité totale de chaleur absorbée par le phénomène magnétique dans l'unité de masse du corps, entre la température où l'intensité d'aimantation est I et la température 6l, est donc : _ 1 X,, _ 1 H^.I 2 D 2J D ' où 2 est l'équivalent mécanique de la calorie, et D la densité. Et il s'ajoute à la chaleur spécifique un terme magnétique : 1 NM^ """^ ~ 2J • D ÏÏ* L'intensité d'aimantation I étant connue en fonction de la température, il suffit de déterminer le coeffi- cient N. Rappelons, à cet effet, que l'on appelle constante de Curie le produit du coefficient d'aiman- tation spécifique */ d'un corps paramagnétique par la température absolue T. Le coefficient ;)^, lui-même, est la susceptibilité divisée par la densité. La constante de Curie C est liée à la constante N par la formule ' : C . N . D = e. Or les trois substances étudiées ne sont pas toutes connues à l'état paramagnétique (état du fer y), mais la constante de Curie dont la connaissance est néces- saire, peut encore se déduire du coefficient d'aimanta- tion spécifique •/ à l'état de ferromagnétisme sollicité par le champ extérieur (état |3). En effet ' : y' (^T — 6) = C. > Loc. cit., p. 686. 532 CHALKUR SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE Pour ce qui est du terme -^ , la théorie fondée sur le champ moléculaire qui donne la variation de I en fonction de la température est d'accord, exacte- ment, avec les résultats de l'expérience pour la niagnétite. Pour le fer et le nickel, les résultats expérimentaux ont seulement la même physionomie générale. Réservant pour une publication ultérieure la discussion, pour chaque substance, du degré d'ap- proximation de la théorie, dans la région «, nous nous servirons ici des valeurs expérimentales de I. Pour le fer, nous les emprunterons à Pierre Curie ; pour le nickel et la magnétite, nous aurons recours aux expé- riences nouvelles faites par l'un de nous. Ces expé- riences ne sont pas encore définitives, mais elles sont déjà plus précises que les mesures thermiques aux- quelles il s'agit de les comparer. Nous déduirons de ces expériences les quantités de chaleur q^, nécessaires pour la désaimantation depuis les diverses températures auxquelles l'intensité d'aimantation a été observée jusqu'à G, et ensuite la valeur moyenne —j-^ du terme magnétique de la chaleur spécifique correspondant aux intervalles de températures entre deux mesures successives. Ces intervalles étant suffisamment petits, on aura ainsi une image assez approchée du terme magnétique de la chaleur spécifique vraie. Fer. — On a, d'après les expériences de Curie, des valeurs quelque peu divergentes de la constante de Curie. J'adopte une valeur moyenne C = 0,034 \ ^ Loc. cit., p. 685 et suiv.,il a été donné par erreur pour toutes les constantes de Curie, tant expérimentales que calculées, une DKS SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 533 La température 6» est 756' + 273° et D = 7,86, d'où : 756' __ 273= X = 0,034 . 7,86= et le champ moléculaire, pour l'intensité d'aimantation trouvée par Curie égale à 216,3 X 7,86 = 1,700 à la température ordinaire : Um-r M = 6 530 000 gauss. L'énergie de désaimantation par unité de masse est : { X 6 530 000X21 6,3 = 70,6 X 1 0' ergs. et En adjoignant à ce nombre ceux de la deuxième colonne du tableau I, empruntés au tablean XII de Curie', on a calculé la troisième et la quatrième colonne du tableau I. Tableau I. - - Fer, - c. G. S. qm cal. Aq_m At dans l'intervalle 216.3 16.8 207. o lo.o O.OOo 20^-275*^ 189.6' 12.9 0.013 275'^-477'' 164.0 9.7 0.026 477^-601'' 127.0 5,8 0 045 601«-688'^ 100.7 3,6 0.068 688"-720'> 64.0 1.5 0.108 720^-740" 50. 1 0.9 0.136 470■-744^6 t" 20° 275° 477° 601° 688" 720° 740o 744°.6 753*» 0 par exti-apolalion valeur dix fois trop faible. Les conclusions n'en sont pas altérées, sauf pour la valeur numérique du champ moléculaire, dix fois trop grande. 1 P. Curie, Ann. Chim. Phys., 7^ série, t. V. p. 239; 1895. 534 CHALEUR SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE Donc, cà la tem[)ératiire ordinaire, la chaleur spéci- fique n'est altérée par le phénomène magnétique que de 1 : 20 de sa valeur, tandis que dans le voisinage de 0 l'appoint magnétique est de 0,136; ce terme disparaît brusquement à 0\ Tout se passera donc comme si la chaleur spécifique était supérieure à ce qu'elle est pour une substance non magnétique, et plus rapidement croissante, pour subir ensuite une discontinuité brusque de — 0,136 la ramenant à la valeur normale à la température 0. Nous sommes conduits, par cette discussion, à la conception d'un phénomène thermique nettement différent de la chaleur de fusion. Tant que les phéno- mènes thermiques ne sont pas serrés de très près, les deux genres de transformation ne sont pas aisés à distinguer. Les courbes de M. Osmond', représentant l'inverse de la vitesse de refroidissement en fonction de la température, se prêtent très bien à la découverte des transformations, mais elles peuvent s'interpréter aussi bien dans l'hypothèse d'une chaleur latente absorbée à une température déterminée que dans celle d'une diminution brusque de la chaleur spécifi- que. Nickel. — Les expériences de Curie se rapportent seulement à l'état p. On peut en déduire la tempéra- 1 ture 6i en remarquant que — varie proportionnellement avec T — 0, et l'on trouve, au moyen des nombres du tableau XV de Curie, 0 = 376° + 273°. De ce même tableau on déduit : / -= 13,0 X 10« à T = 800° -f- 273, 1 Mémorial de V Artillerie de la Marine, 1888. DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 535 d'où : c = /'(T — 6) = 0,00574; X= ^ ^ ^ = 1-2700. ex D en admettant, pour la densité, D = 8,8. Le champ moléculaire à la température ordinaire, où I = 500, est : XI = 6 350 000 gauss, et, par suite, la quantité de chaleur à fournir pour la désaimantation entre la température ordinaire et la température h : qm = 4,3 cal. Le tableau II a été établi avec ce nombre et nos nouvelles mesures de I (V, colonne 2). Tableau II. — Xickel. P (unité arbitr.) qm caL At dans l'intervalle 22«.9 260.75 4.3 ■ •■ •■ 100° 235.5 3.89 0.005 22o,9-100o 187'> 195.0 3.22 0.008 lOOo -1870 247- 152.6 2.52 o:oi2 1870 _247o 2910 110.7 1^82 0,016 2i7o -291° 3360 58.15 0,96 0.019 29 lo -336o 3580.O 26.7 0.44 0.023 3360 .3580.5 369°: 5 9.9 0.165 0,025 .3580.5-3690.5 376o 0 par extrapolation Magnétite. — Les expériences de Curie commen- cent, pour la magnétite comme pour le nickel, à la région (5. On en déduit (tableau XIX de Curie) : e = 536° + 273V et à T = 600^ + 273% -/ = 73,2 x 1 0-e, d'où : C = y'(T — 6) = 0,00468; 536 CHALEUK SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE en admettant, pour la densité, D := 5,2. L'intensité d'aimantation à saturation à la température ordinaire étant I = 430 : NI = 14 300 000gauss. Pour tous les échantillons de magnétite que l'un de nous a examinés, 6» était voisin de 588° -j- 273"; l'identité avec la matière étudiée par Curie est donc douteuse, mais une nouvelle série de mesures dans la région fi nous a donné : NI = 14 600 000 gauss, qui concorde d'une manière inespérée avec la valeur tirée des expériences de Curie. On en déduit : qm = 14,4 cal. Le tableau III a été établi avec ce nombre et nos nouvelles mesures de 1 (P, colonne 2). Tableau III. — Magnétite. t V (unité arbitr.) Om cal. cm — — r- dans Tiatervalle 14.4 1-2.6 0.0-21 lo«.2-100<' 10.7 0:022 lOOo -187",3 8.8 0.02:2 1870.3-269^ 7.0 0.022 269« -353" 0.1 0.023 353« -436,5 3.7 0.026 436^5-488'>.7 2.9 0.032 488^7-513^4 2.1 0.035 513^4-536^5 1.2 0.036 536«.5-562'> 1.0 0.039 562-^ -567'^ 0,8 0.040 567« -572<' 0,56 0,048 5720 .5770 0 par extrapolation 15«.2 479.2 100°' 418.8 1870.3 354.8 2690 ' 294.2 3530 233,5 4360.5 168.5 4880.7 J23.5 513°;4 97.5 5360.5 70.5 562«> 39:8 5670 33:3 5720 26:6 5770 18:6 5880 0 d; DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 537 II. — Partie thermique. C'est l'apparition d'un coude brusque dans la courbe des chaleurs spécifiques moyennes entre 17' et î' de la magnétite et, par conséquent, d'une discontinuité dans les chaleurs spécifiques vraies, qui a suggéré l'évaluation magnétique de cette discontinuité. Pour contrôler, au moyen d'expériences calorimé- triques, les résultats magnétiques que nous avons exposés ci-dessus, il est nécessaire que, dans le voisi- nage de la perte du ferromagnétisme spontané, les expériences soient suffisamment rapprochées pour fixer le détail du phénomène. Parmi les expériences antérieures à ce travail' sur la chaleur spécifique des métaux magnétiques aux diverses températures, celles de Pionchon sur le fer sont seules assez complètes. Celles de Pionchon sur le nickel et le cobalt, celles de Tilden sur le nickel donnent trop peu de points dans le voisinage de la température 0 ; celles de Harker sur le fer, assez exactes sans doute dans l'ensemble, pré- sentent des erreurs accidentelles assez grandes pour rendre impossible la détermination des chaleurs spéci- fiques pour de petits intervalles. Malheureusement l'échelle des températures de Pionchon est dilTérente de celle de nos expériences magnétiques et thermiques dans lesquelles les couples thermoélectriques ont été étalonnés avec les points fixes de Holborn et Dav. Nous avons donc fait une m ' Pionchon. Ann. Chim. Phys., 6« série, t. XI. p. 33; (Fer. Nickel, Cobalt): — Tilden, Phil. Trans., A. t. CCI. p. 37; 1903 {N'ckeh; — Harker. Phil.Mag., 6« série, t. X, p. 430; 1905 (Fer). 538 CHALEUR SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE étude calorimétrique nouvelle du fer, du nickel et de la magnétite. Pour utiliser néanmoins les expériences si soignées de Pioiichon, nous avons apporté à ses températures une correction fondée sur la comparaison des chaleurs totales entre 0' et t\ pour le fer dans ses expériences et dans les nôtres. Avec le degré d'approximation inhérent à ce genre d'opérations, on peut admettre que les échelles sont identiques jusqu'à 256°, qu'ensuite, entre 256° et 750°, la correction à ajouter est proportionnelle à l'excès de la température sur 256° et atteint 48° à 750°. A partir de cette tem- pérature, la correction est constante; elle concorde avec l'écart entre le point de fusion de l'argent de Pionchon (907°) et celui de .1. Violle (954°) et de Holborn et Day (955°). Cette correction, linéaire dans l'intervalle qui com- prend la transformation magnétique, réduit donc dans un rapport constant toutes les chaleurs spécifiques de cet intervalle, et comporte par conséquent un minimum d'arbitraire. Tableau IV. Fei' (Pionchon). ' (Piouchon) t" corrigé q cal ' At dans l'intervalle 98°, 3 98°.3 11.1 0.1128 0 - 98°.3 308°. 2 313°'.9 37:82 0.1239 98°.3 - 313°.9 49i°.6 olo°:2 66,97 0:i448 313°.9 - 515°.2 p.^ «"k «J 0 K? 563°:4 74,67 0:i597 515°. 2 - 563°.4 .^76°:? 608°.6 82.49 0;i730 5r)3°:4 - 608°;6 607° 641 °.8 88:46 0:i798 608°.6 - 641°.8 618°.3 6o4°.3 90.71 0:i8l4 641°:8 - 654°.3 636^4 674°: 1 94.40 0.1864 654°:3 - 674°. i 647°: 3 686°. o 96.84 0.2042 674°; 1 - 686°.5 655°. 2 694°: 7 98.54 0.1965 686°. 05- 694°. 7 666°.6 707\'2o 101.26 0.2167 694°:7 - 707°.25 684°. 2 726%.56 106: 10 0.2322 707°.25- 726°.55 DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 539 Jq É'' (Pionchon) f' corrigé (j; cal ^~~7f dans l'intervalle 698°.6 74-2'.3o 110.33 0.2677 726°.5o- 74^.35 710°:6 7oo°:5 114.37 0.3072 742°.3o- 7oo%o 730^2 777 .05 119.90 0.2482 7oo°.o - 777\0o 785°.3 833°. 3 132.11 0.2170 777^0o- 833^.3 80r.4 849\4 135.99 0.2410 833\3 - 849".4 832M 880M 142.70 0.2184 849'.4 - 880M 9o(r.3 1004\3 169.16 0.2132 880M -1004\3 1006M 1054°.! 180.51 0.2280 lOOr.3 -1054M 1056.45* 1104%45 186.695 0.1228 1054M -110r,45 1083:7 113l°.7 192.54 0.2146 li04".45-113r.7 1115°:8* 1163\8 198.80 0.1638 1131^7 -1163'. 8 I125\5 il73''.5 200,61 0.1866 1163°,8 -1173\5 li58\3 1206%3 206,51 0.1798 1173=,5 -1206%3 * Moyenne de deux mesures faites à des températures très voisines. Expériences calorimétriques nouvelles*. — Calori- mètre et four électrique. — La disposition des appareils est représentée dans la fig. 1. >ous nous sommes servis du modèle ordinaire de calorimètre à eau avec enceinte à température constante. Suivant la quantité de chaleur à mesurer, il contenait des quantités d'eau variant de 1^^,3 à 2 kilogrammes, de sorte que l'élé- vation de température restât comprise entre 1° et 3°. Les températures du calorimètre ont été mesurées au moyen d'un thermomètre Beckmann B, dont l'échelle embrassait un intervalle de 6°, divisés en cen- tièmes de degré. Ce thermomètre a été comparé avec soin à un thermomètre de même espèce muni d'un certificat de l'Institut physico-technique de Charlot- tenburg. Les corrections ainsi déterminées ont une marche régulière et n'ont pas dépassé un petit nombre ' Les expériences calorimétriques ont toutes été faites par M. Paul-N. Beck. 540 CHALEUR SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE (Je millièmes de degré. La lige du thermomètre a été protégée par un carton d'amiante A contre le rayonne- ment du four électrique, et l'on assurait, au moyen d'un deuxième thermomètre placé dans le voisinage, de l'invariabilité de sa température. tiy. 1 La correction de refroidissement du calorimètre a été faite en observant la marche du thermomètre B avant et après l'opération. Elle a toujours été très faible, la durée de l'échange de chaleur n'était que de une minute environ pour le nickel et la magnétite. DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 54 I Pour le fer elle a été, au début, de deux minutes et a atteint à la fin six minutes, lorsque, à la suite des chauffages répétés, l'enveloppe de platine se fut gon- llée par un dégagement de gaz à l'intérieur. Le four électrique est composé d'une carcasse en tôle de nickel >\ de 2 millimétrés d'épaisseur, qui a pour but d'uniformiser la température grâce à la bonne conductibilité du métal ; le nickel a été choisi à cause de son inaltérabilité. Le four est fermé à sa partie supérieure par un double fond. Le tube de nickel est recouvert d'une lame de mica sur laquelle est enroulé bifilairement, en deux couches, un fil de nickel/" de I millimétré, recouvert d'une tresse d'amiante. La résistance électrique est à froid de 1 ,2 oj. La protection thermique est complétée par une couche de magnésie en poudre maintenue par le vase poreux de pile P et du carton d'amiante. La mesure des températures se faisait au moyen d'un couple thermoélectrique platine-platine rhodié C, de 0"™, 6, placé au contact du corps F. Les lectures étaient faites sur un millivoitmétre de Siemens et Halske portant, en outre, une graduation de 0° à 1,000°. Cet instrument a été étalonné au moyen des points fixes suivants : Ebullilionde l'eau. Fusion de l'étain ^3T Ebullit. du benzophénone. 303° (Déterminé sur le même échantillon, à la même pression barométrique, avec un thermomètre à mercure étalonné). Fusion du plomb 327° zinc 419° Ebullilion du soufre 442' à lapress.de 730 millirn. Fusion de l'antimoine ... 630° Ebullition du zinc 9i3° àlapress. de724millim. (D. Berthelot.) 542 CHALKUR SPÉCIFIQUE ET CHAMP MOLECULAIRE La correction a atteint une valeur maxima de 230 niiciDvolts, c'est-à-dire environ 23'. Elle était propor- tionnelle à la (|uantité à mesurer, ce qui indique que la divergence provenait surtout d'une résistance du couple plus grande que celle pour laquelle l'instru- ment avait été construit. Le tableau suivant montre l'efficacité de la chemise métallique pour uniformiser la température du four. Distance du bas du four Couran t de chauffage en centimètres 2,-2H arap. 3.1 am. 3,7 amp. 4,7 amp 13 9^.5 195° 370° 487° 12 97° 199° 377° 499" 11 98" 202° 383° 507'* 10 99° 205° 387° 513' 9 100° 207° 389° 517° 8 100°,5 207° 390° SIS'' 7 100%5 207° 390° 518° 6 100\5 207° 389° 515° 5 99° 206° 38(r 508° 4 97°,o 202° 38!° 495° 3 9o°.5 198° 372° 481° 2 93° 192° 361° 466° 1 89° 180° 347° 466° La température a été trouvée constante dans l'étendue d'une section horizontale. Les masses employées sont : Corps Enveloppes 25^^92 fer 7&r,36 platine 3is^25 nickel Se^TI argent 24&r,73 magnétite 4ê^%31 — La correction de l'eflet de l'enveloppe a une impor- tance relative assez faible à cause de la petitesse de la chaleur spécifique du platine et à cause de la petitesse des masses d'argent. Elle a été faite, pour le platine, DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 543 avec les nombres de M. J. Violle', et pour l'argent avec ceux de M. Pionchon {loc. cit.). Le cylindre de fer très doux de Kohlsva (Suéde)' était contenu dans une enveloppe de platine de O'""',^ d'épaisseur et fermée par un couvercle embouti et soudé. Le nickel, en petits morceaux d'environ 0^"'',5 chacun, provenait de la décomposition du nickel-car- bonyle sur une paroi chaude ; il ne contenait donc aucune impureté métallique. La magnétite était en plusieurs fragments provenant d'un même grand cristal de Brozzo, remarquablement hom.ogéne, étudié autre- fois magnétiquement \ Ces deux dernières substances étaient empaquetées dans une feuille d'argent de 0"",1 . On s'est aperçu dès les premières expériences qu'il était nécessaire, pour obtenir des résultats concor- dants, de prolonger la période de chauffage à tempé- rature exactement constante. Elle a duré de trois quarts d'heure à une heure et demie. Le four électrique rayonnait une quantité de chaleur si faible que l'on a pu, sans inconvénient, le laisser en place, à une petite distance au-dessus du calorimètre, pendant toute la durée des opérations. L'introduction du corps se faisait en ouvrant le volet V du calorimètre et en brûlant au moyen du courant électrique le fil fin de platine au moyen duquel la substance était suspendue aux fils de nickel S. Le corps a ainsi, au moment ou il quitte le four, une vitesse appréciable. La déperdition dans le trajet entre le four ' J. VioUe, C. R., t. LXXXV, p. 543; 1877. - Analyse d'un fer de même origine et de même espèce : C 0.09 ; P 0.021; Si 0.04: Mn 0.06; S 0.009 pour cent. ' J. de Phjs., 3e série, t. Y, p. 435; 1896. 544 CHALEUR SPECIFIQUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE et le calorimètre est donc réduite au minimum. De même la perte de chaleur par évaporation au moment où le corps traverse la surface est insensible. Le corps est reçu dans un petit panier en fil de cuivre qui sert, avec le corps lui-même, d'agitateur. Tableau V. — Fei' (W, et B.). t ql cal. Jq M dans rintervalle 17° 1,72 0,1012 0° - 17° 202°, 7 23,41 0,1168 17° -202°,7 299° 35,86 0,1293 202°, 7-299° 339°,7 41,27 0,1329 299° -339°, 7 396°, 7 49,31 0,1411 339°,7-396°.7 453° 57,52 0,1458 396°, 7-453° 510° 66,15 0.1514 453° -510° 553°, 7 73,06 0,1581 510° -5530,7 598° 80,84 0,1756 553°, 7-598° 038°, 7 87,93 0,1771 598° -638°. 7 • 691° 99,04 0,2124 638°, 7-691° 711° 103.41 0,2185 691° -711° 726°. 7 106,91 0,2227 711° -726°, 7 741° 110,44 0,2469 726°,7-741° 753° 114,20 0,3136 741° -753° 777°,7 116,41 0,2280 753° -777°,7 806° 126,05 0,2179 777°, 7-806° 823°,7 130,04 0,2366 806° -823^7 844°,3 134,78 0,2206 823°,7-844°,3 873°. 7 142 15 0.2503 844°. 3-873°. 7 Les résultats de ce tableau sont des moyennes de trois expériences faites à des températures très voi- sines. On remarquera que les valeurs maxima des chaleurs spécifiques des tableaux IV et V, 0,3072 et 0,3136, sont presque identiques et se rencontrent à la même DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 545 température. Nous représentons dans la fig. 2, pour les températures de part et d'autre de 6i, les chaleurs spécifiques moyennes ~ correspondant aux divers in- tervalles de température /\^t par des lignes horizon- Fer 600? 800' Fji, i taies, de sorte que l'aire de la ligne brisée représente les quantités de chaleur. Cette représentation mani- feste avec une sensibilité extrême et les particularités du phénomène et les erreurs d'expérience. La ligne brisée ponctuée se rapporte aux expé- riences de Pionchon, celle en traits pleins aux nôtres. La courbe est le tracé approximatif de la marche des chaleurs spécifiques vraies. Dans la même figure, nous avons porté en bas le terme magnétique Crn du ta- bleau I. On a donc : Archives, t. XXV. — Juin 1908. 39 546 CHALEUR SPKCIFIOUE ET CHAMP MOLÉCULAIRE magnétiquement calorimétriquornent e = 753 -^- 273° 6 '^ 758 ~ 273^ cl = i)AM cl ~ 0J12 ISirkel. — Les résultats de nos mesures sur le nickel sont consignés dans le tableau VI, (jui contient des moyennes de cinij expériences à des températures très voisines. Tableau VI. — Mckel. t 2o cal. dans l'intervalle 17° 1,66 0,0977 0° - 17° 123%7 13,55 0,1124 170 -1930 7 197%7 22,49 0.1195 123°.7-197°.7 247°. 7 29,07 0,1316 197°,7-247°,7 295« 35,44 0,1343 2470,8-295'^ 318%3 38,69 0,1457 295° -318°,3 350° 43,31 0,1457 318°,3-350° 361° 44.95 0,1491 350« -361° 375°,6 47,18 0,1527 361° -375°,6 400« 50.25 0,1259 375°,6-400° 423°, 2 53.26 0,1297 400° -423°,2 445°, 4 56.07 0,1261 423°,2-445°,4 474°,8 59,86 0,1290 445°.4-474°.8 500°, 2 63,24 0,1330 474°,8-500°,2 545°,8 69,24 0,1315 550°,2-545°,8 599°,2 76,32 0,1326 545°,8-599°,2 648°,4 82,93 0,1344 599°,2-648°,4 705°,2 90,83 0,1351 648°,4-705°,2 751°.6 97,91 0,1526 705»,2-751°,6 799°,6 104,85 0,1445 751^6-799°.6 La fig. 3 représente de la même manière ces expé- riences sur le nickel. On trouve : magnétiquement calorimétriquement 6 - 376 4- 273° 0 ~ 376 ; 273 .0 - 0.025 cl - 0.027 DES SUBSTANCES FERROMAGNÉTIQUES. 547 Magnéllte. — Les résultats de nos mesures sur la chaleur spécifique de la magnétite sont consignés dans le tableau VII, qui contient des moyennes de cinq expériences à des températures très voisines. 200; 300° Fk;. 3. ♦OO" ■L'-rn ■■ 1 ^^^ "^ 1 ^ ^ _.,---^ ' ! n.i no*; I ! ! 1 ! r n- _J I r i r- 1 ! 1 i S00° Mainéfife 4P0? Fin. 4. 548 CHALEUR SPÉCIFIQUE, ETC. Tableau Ml. — Miujnt 'ûte. t qI cal. M dans Tintervallc 17° 2,77 0,1047 0° - 17° 100°, 8 16,84 0,1079 17° -100°,8 198° 33,02 0,1831 100°, 8- 198°' 304°,4 55,90 0,2003 198° -304°, 4 394°,7 75,68 0,2184 304°,4-394°,7 490° 100,24 0,2424 394°, 7-490° 540°, 1 111,59 0,2573 496° -540°. 1 580°,2 122,80 0,2740 540%l-580°,2 593°, 2 125,50 0,2213 580°,2-593«,2 020°,2 132,02 0,2380 593°.2-020^2 a47°,6 138,47 0.2313 020°,2-047°,0 703%6 151,94 0,2405 047°,0-703°,0 725°,0 157,42 0,2493 703°,6-725°,0 748°.2 103,21 0,2501 725°,0-748°,2 791°,8 175,17 0,2743 74S°,2-791\8 La fig. 4 représente de la même manière les expé- riences sur la magnétite. On a : magnétiquement caloiimétriqnement 6 = 588 + 273° 6 ~ 580 + 273° cl = 0,048 cl^ rx. 0,050 En résumé, pour le fer, le nickel et la magnétite, la température à laquelle se manifeste une discontinuité de la chaleur spécifique vraie coïncide avec celle de la perte du ferromagnétisme spontané, et la grandeur de cette discontinuité concorde avec celle que Ton calcule à partir des propriétés magnétiques, en s'appuyani sur l'hypothèse du champ moléculaire. Laboratoire de physique de l'Ecole Polytechnique de Zurich, janvier 1908. DIFFÉHEIE DE POTENTIEL Eï STABILITÉ DE EXTRE MÉTAUX PAR C.-E. GUYE et A. BRON (Suite et finK) § 3. Influence de la température des électrodes. Après avoir effectué ces expériences, nous nous sommes aperçus que le dégagement de chaleur est tel que, sous l'effet de la dilatation des tiges de laiton porte-électrodes, la dislance entre les pointes de ces dernières peut varier de I à 2 mm. Cependant, les ex- périences précédentes étant faites à courant constant dans une même série, les considérations qui précédent conservent leur valeur. L'erreur doit être surtout ap- préciable lorsqu'on passe d'une intensité à une autre et les séries à intensités différentes cessent d'être com- parables. Nous avons alors échangé le laiton contre l'invar. Mais la température était au-dessus de celle pour laquelle le coefficient de l'invar est si faible. Nous avons alors adopté des porte-électrodes de mica qui nous ont donné des résultats excellents et débar- * Voir Archives, t. XXV, mai 1908, p. 453. 550 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ rassés de toute erreur sur la distance des pointes des électrodes. Leur forme était celle représentée fig. 6. (iràce à ce dispositif, les dilatations ont été rendues in- appréciables à tous les régimes. Mais alors la chaleur n'ayant plus pour se dissiper que le rayonnement correspondant à la surface même de l'électrode, put se concentrer suffisamment dans celles-ci pour les porter au rouge (électrodes de pla- tine), ou même les fondre (électrodes d'or). C'est dans ces conditions que nous avons pu nous rendre compte de l'importance prépondérante de la température des électrodes sur la stabilité de l'arc. Pour bien nous rendre compte de cette influence, considérons une première série de mesures efi'ectuées avec des électrodes de platine fixées sur les lames de mica. d étant 4 mm. et H 30 cm., nous avons pour I — 0.04 amp. V - 585 ~ 0,05 » - 547 — 0.06 » - 527 - 0,07 » - 518 — 0.08 » -514 Les électrodes sont alors rouge blanc ; Tare a la forme d'un trait brillant dont les points d'attache sont remarquablement immobiles; l'électrométre, après quelques oscillations, s'arrête dans une position de presque absolue stabilité. Prenons maintenant des électrodes d'argent et pla- çons-nous dans d'identiques conditions de distance, de pression, d'intensité. iMais alors, les électrodes fon- dront ! Fixons donc sur elles une masse de cuivre « un refroidisseur » qui, grâce à sa capacité calorifique et à DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 551 raugmentation de rayonnement qu'apporte sa surface, diminuera la température de l'ensemble. Les électrodes d'argent restent alors sombres; l'arc est moins stable, parfois composé de plusieurs filaments lumineux aux points d'attache mobiles sur le cône des électrodes ; l'équipage de l'électrométre est souvent en mouvement. Cette instabilité est plus grande avec les intensités faibles (autre raison de l'instabilité de l'arc). Voici nos résultats, la valeur des potentiels étant une moyenne : pour I = 0,04 V = 659 = 0,05 = 572 = 0,06 = 547 = 0,07 = 531 = 0,08 = 523 Fixons maintenant aux électrodes de platine des « refroidisseurs » et reprenons les expériences dans des conditions de température analogues à celles de l'Ag (électrodes sombres). Nous aurons, avec les mêmes caractères d'instabilité, des potentiels maintenant su- périeurs, à la fois à ceux obtenus pour l'Ag sombre et pour le Pt rouge. En effet, pour I = 0,06 V = 637 I = 0,07 V = 583 I = 0,08 V = 545 On voit donc par ces mesures comparatives toute l'importance de la température sur la stabilité et, cor- rélativement, sur la différence de potentiel aux bornes de l'arc. Nous avons voulu nous en rendre compte d'une fa- çon plus complète par les expériences suivantes. Pour une même intensité, une même pression et 552 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ une même distance, mais avec des « refroidisseurs » différents, nous avons observé les potentiels. Nos « refroidisseurs » étaient des masses de cuivre de surface et de volumes croissants, abaissant ainsi la température assez régulièrement parleur masse et leur surface. Soient d — 4 mm. et H = 40 cm. Pour I - 0.08 I - 0.09 I - 0,1 temp. élevée V - 540 V - 536 V = 528 refroidissement j — 547 - 537 - 529 de plus en plus - 556 - 542 - 534 grand ) - 558 - 547 - 540 temp. basse - 558 = 548 - 540 Soient (/ 4 mm. et H- 60 cm. Pour I -= 0,08 I := 0,09 I - 0.1 temp. élevée V - 575 V — 562 V = 552 — 580 - 568 - 553 - 585 = 571 - 556 - 601 — 583 - 566 temp. basse = 626 - 601 — 587 Pour d — 6 mm. et H = 60 cm. I - 0.08 I - 0.09 1 - 0.1 temp. élevée V - 703 V — 673 y - 656 - 710 - 685 - 659 - 718 - 691 - 672 - 722 - 696 - 683 temp. basse - 742 = 714 - 695 Les résultats sont évidemment loin de présenter une grande régularité et les séries ne sont point compa- rables entre elles ; ceci provient de l'imperfection de DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 553 nos « refroidisseurs », simples masses de cuivre qu'il était impossible de serrer sur les électrodes toujours de la même façon. Mais du moins sommes-nous certains de l'ascendance du potentiel quand on passe d'une électrode prés de son point de fusion à des électrodes de plus en plus froides. D'autre part, il importe de remarquer qu'au fur et à mesure que l'action refroidissante diminue les po- sentiels semblent tendre vers une limite. Ceci est surtout observable pour les fortes intensités donnant un plus grand dégagement de chaleur que les faibles, alors que nos « refroidisseurs » restaient les mêmes pour toutes les intensités. Nous nous sommes demandé si, pour d'autres mé- taux, le potentiel serait d'autant plus petit que les électrodes auraient une température plus voisine de leur point de fusion. C'est ce que nous avons étudié dans un des chapitres suivants. § 4. Influence de la bobine. L'étude préliminaire que nous avons résumée pré- cédemment sur la stabilité de l'arc comporte, comme facteur essentiel, la tension disponible en circuit ou- vert. Plus cette tension est élevée, plus la courbe re- présentative de la/, e. m. s'élève rapidem8nt, et plus courtes sont les périodes d'extinction. (Voir introduc- tion.) Nous avons, avec le platine, fait quelques expé- riences avec deux bobines d'induction utilisées comme transformateurs. Voici les résultais, concordant avec nos prévisions. 554 DIFFERENCE DE POTENTIEL ET STABILITE (/ = = 4 mm. I - 0,04 r« boliine V - 645 rouges 2« bobine V - 655 ék'tro(.soiiib. rouges V = 553 rouges H = 40 cm. 1 =_- 0,05 I I = 0,06 1=0,007 V = 590 V = 573 V = 553 rouges rouges V = 593 V = 574 presque sombr. [ un peu ronges La deuxième bobine avait une réserve de tension inférieure. Avec la première, les électrodes étaient rouges pour toutes les intensités consignées ci-dessus. Avec la se- conde, par contre, les électrodes passent du sombre au rouge pour les mêmes intensités croissantes et les ré- sultats sont d'autant plus concordants entre les deux séries que les températures sont plus élevées. Remarque. Ces expériences préliminaires (à part celles sur l'influence de la température et sur l'influence de la bobine, II, § 3 et § 4) ont été faites, les électrodes étant assujetties à l'extrémité de tiges supports en laiton. Dans ces conditions, les divers métaux restaient som- bres et nous savons maintenant que, de ce fait, les potentiels sont supérieurs à ce qu'ils seraient, les élec- trodes étant portées au rouge. En outre, les distances des électrodes se sont sans doute modifiées sous l'effet de la dilatation des tiges supports, ce qui a pour efïet d'introduire une erreur surtout sensible quand on passe d'une intensité à une autre, comme nous l'avons fait remarquer page 549. De ces premières expériences, il ne nous faut donc retenir que les indications générales, sans attribuer trop d'importance aux valeurs numériques absolues obtenues pour les différences de potentiel. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. *^ tj »j 000 C'est ainsi orientés que nous nous sommes livrés à une étude complète de l'arc alternatif à faible intensité jaillissant entre électrodes de platine. Cette étude est relatée dans le chapitre suivant. III. Etude de l'arc entre électrodes de platine. Nous avons essavé, dans cette étude sur l'arc alter- natif jaillissant entre électrodes de platine, d'établir les relations qui unissent la tension aux bornes de l'arc et les quatre variables : distance des électrodes, intensité du courant, pression du gaz, refroidissement. Dans ce but, nous fixions les électrodes de platine sur les plaques de mica (fig. 6) et procédions, pour la détermination de la distance et de la pression, comme nous l'avons dit (I, § 3). A tiûe Je cuivre électrode, mica . D /// conducteur amenant le courant. £ goupilles. lie:. 6. Puis, pour une même pression, nous faisions jaillir l'arc, l'intensité étant 0,04 amp., puis 0,05, jusqu'à 0,08 amp., avec successivement les distances I mm., 2 mm., 3 mm 6 mm. Nous avons fait ces di- verses expériences avec les pressions 20 cm., 30 cm., jusqu'à 60 cm. et 71 cm. de mercure. Nous avons ainsi trouvé les valeurs de la tension, consignées dans les tableaux suivants : î; " i? 006 (/ 9i 3f 4ni[n oinin 6 III 111 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ Pression = H = 20 cm. (/ I - 0.04 0,05 0.06 0,07 0.08 1 mil] 433 415 402 392 390 2 m III 470 4.i6 434 424 415 3niiii 487 473 462 449 442 4 m m 518 489 480 468 466 5lll!ll 548 528 506 500 494 6 m m 594 566 543 538 528 Pression = H = 30 cm. 1=0,04 484 523 544 585 611 650 0.05 434 477 514 547 593 640 0.06 420 467 496 527 580 621 0.07 411 446 ^i85 518 572 614 0.08 408 438 471 014 560 597 Pression = = H = 40 cm. d 1-0.04 0,05 0,06 0,07 0,08 lin in 534 457 434 422 416 2niin led. imposs. 508 483 470 461 3[n[n 603 546 524 511 498 4inui 645 590 573 553 552 5inin 690 639 620 604 591 6iiiin 724 681 662 652 642 DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. Pression = H = 50 cm. 557 (/ 1= 0.04 0,05 0,06 0,07 0,08 iniQi lect. iniposs. 460 439 4i9 426 2iiiui » 524 492 485 474 Smiii » 573 546 529 522 4 mm 678 626 600 582 566 5I11ID 693 663 640 626 6fflDl 762 721 700 679 Pression = H = 60 cm. à 1 — 0.04 0,05 0,06 0.07 0,08 Iniui Ddi d'etiDCflles daos l'êleclromélre 472 447 433 426 2!!III1 » 534 512 494 485 3lllQl 688* 598 1^ -^f /-» 0/0 \3 \» f\ OOD o4o 4Qiin 738 670 638 612 594 5lDIIl 748 705 682 656 6inni 741 714 Pression = H = 71 cm. d 1-0.04 0,05 0,06 0,07 0,08 1 1)1111 1 Duxd'étiDce. 495 461 446 434 2inin » 564 529 514 496 3IDII1 » 627 599 572 560 4!iiin 713 678 644 611 5IDH1 760 714 690 6 m m 766? 55S DIFFÉRENCE DE POTENTIEL ET STABILITÉ Les valeurs (jui figurent dans les six tableaux pré- cédents n'offrent pas toutes de bonnes garanties de coinparabililé. En effet, nos expériences préliminaires nous ont révélé (jue la différence de potentiel semble diminuer au fur et à mesure que le métal s'approche de son point de fusion. Or, si nous avons cherché à nous placer dans cette condition de température des électrodes, nous n'y sommes pas toujours parvenus, surtout avec des arcs de très faible intensité. Ainsi, pour l'intensité 0,04, les voltages sont certainement trop élevés et vraisemblablement influencés par la pé- riode d'extinction; du reste, les graphiques mettent bien ce fait en évidence. Notre appareil ne nous per- mettait pas d'expérimenter avec des intensités supé- rieures à 0,1 ampère, ce qui aurait atténué cette in- fluence. Cependant, ces résultats numériques permettent assez bien de marquer l'allure générale de la différence de potentiel en fonction de la distance, de la pression, de l'intensité et du degré plus ou moins élevé de tem- pérature des électrodes. § 1 . Tension aux électrodes en fonction de la dislance. Cette fonction a été étudiée expérimentalement pour divers métaux, à la pression atmosphérique, par plu- sieurs physiciens'. MM. C.-E. Guye et B.Monascli ont montré en parti- culier que toujours la tension est proportionnelle à la distance des électrodes, dans une certaine zone de fonctionnement normal ; ils ont en outre caractérisé, ^ En particulier par MM. C.-E. Guye et B. Monasch (Eclairage électrique 28-11, 14-III, 4-IV 1903). DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 559 dans le fonctionnement de l'arc, une zone critique et une d'instabilité. Nos recherches ont confirmé ces résultats, en éten- dant la loi de proportionnalité à la distance pour des pressions inférieures à la pression atmosphérique. Cette proportionnalité est particulièrement visible aux environs de la pression 60 cm. Il importe de remarquer que, pour les pressions in- férieures (20 cm. jusqu'à 40 cm.), nous avons obtenu, même pour l'intensité 0,04 ampère, des potentiels stables. Pour les pressions élevées, par contre, nous n'avons pu les obtenir. Ou bien des étincelles jaillis- saient à l'intérieur de l'électrométre, ou bien les oscil- lations de celui-ci étaient désordonnées, preuve visible d'extinctions momentanées. Les figures 7 ci-aprés sont la représentation gra- phique des tableaux de mesures précédentes. fi"" 7 II 560 DIFFÉRKNCE DE POTENllKL ET STABILITÉ €oû tùû VI § 2. Tension aux électrodes, fonction de la pression. Nous avons relaté, dans nos expériences prélimi- naires, les résultats auxquels nous sommes arrivés avec des électrodes de cuivre, de platine et d'argent. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 561 Ces expériences avaient décelé pour les pressions basses un point singulier caractéristique (pages 471 et 472). Mais les électrodes étant alors à une tempé- rature encore assez éloignée de celle du point de fusion par suite de leur mode de fixage, les potentiels étaient certainement trop élevés. C'est sans doute la raison de la convexité vers le bas que présentent les courbes (fig. 5 et 5^'') de nos expériences préliminaires : la sta- bilité étant moindre aux pressions élevées qu'aux pres- sions plus basses. Dans les expériences que nous relatons ici, la tem- pérature des électrodes était suffisante pour assurer la stabilité limite et les courbes représentant la différence de potentiel en fonction de la pression se réduisent sensiblement à des droites jusqu'au point singulier, comme on peut le voir par la fig. 8, obtenue au moyen des résultats qui suivent. (/ 4 mm. (/ _ 3 mm. d — 3 mm. d - 6 mm. I — 0.06amp. I = 0,1 amp. I — 0.13amp. I — 0,08 amp. H V H V H V H V 40 cm. 573 42,1 466 40 642 30 527 31,3 442 30 597 20 480 21 420 21,9 418 20 528 15 453 17,9 413 12 396 15 496 12 440 14,8 406 8,8 391 12 470 9 426 11,7 400 *7,8 387 9 456 6 410 8,5 392 5,8 390 6 430 5 406 *5,5 387 4,6 394 *5 422 U 399 4.1 390 > 3,7 397 4 424 3 405 3,1 392 2,1 395 3 428 Minimum du voltage. Archives, t. XXV. — Juin 1908. 40 562 DIFFÉRENCE DE POTKNTIKL ET STABILITÉ La fig. 8 montrent les droites obtenues au moyen de ces coordonnées. Elles présentent toutes le point singulier que nos expériences préliminaires avaient 2f § / ' / i '1 1 1 1 ' 1 ' ^ 1 i 1 1 / / \ \ , / «^ / 1 lu » Q 1/ 1 1 i ' i ! 1 ^1 1 / \ ' / ■ f t j ^ ! i 1 i, r fr i 1 1 ^) y / 1 l i r 1 AT / / f 1 1 ( lî 1 f // / r i y 1 / 7 1 ! / à J ri i / / 1 / ' / f \> ^ in i r / \<{. ^ y } 1 / ^^ r / 1 xj / / y \ // / Z' y \ Vi / A ^ 1 5 ^ u^ / i^ ^ \\ \ V \ M / ^ \ \ 1 1 •1' n. ' \ 1 j 1 \ 1 1 1 1 Te^s/c^.s ] kAn q o iK >o 1 D u J i< 0 H o t D s o • c ^* fig. 8, DR l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 563 déjà mis en évidence, mais alors les variations du po- tentiel en fonction de la pression sont linéaires. Pour déterminer la position exacte et les lois de ce minimum, il conviendrait de faire de plus nombreuses expériences, en faisant varier la distance et l'intensité du courant. Toutefois, d'après les courbes, il se produit dans nos expériences pour des pressions comprises entre 4 et 8 cm. de mercure. § 3. Tension aux électrodes, fonction de Vintemité. \|tne A.yrton a montré que, pour l'arc électrique à courant continu jaillissant entre électrodes de charbon, la tension peut être exprimée en (onction de l'intensité par des expressions de la forme c-\- dl e = a f- bl H -. — i a b c d étant des constantes. Le phénomène de l'arc alternatif entre métaux est trop complexe pour que l'on puisse s'attendre à ce qu'il soit représenté par la formule de M"^ Ayrton, avec mêmes coefficients. Cependant on remarquera que l'allure générale est la même (fig. 9) ; peut-être la cause doit-elle être cherchée dans le fait que, lorsque la ré- serve de tension est très grande, l'intensité atteint très rapidement une valeur élevée qu'elle conserve ensuite pendant la majeure partie de la demi-période pour s'annuler ensuite brusquement au moment du change- ment d'alternance. L'intensité aurait ainsi une valeur sensiblement constante pendant une grande partie de la période. Seule une recherche à l'oscillographe nous renseignerait à ce sujet. 504 DIFFERENCE DE POTENTIEL ET STABILITE § 4. Tension aux électrodes, fonction du refj^oidis- sement. Nos résultats, consignés dans nos expériences pré- liminaires, ne sont pas susceptibles d'une représenta- tion graphique, puisque nous ne connaissions pas les valeurs numériques des températures. Nous nous sommes bornés, en effet, à faire des ex- périences à température d'électrodes croissante et avons alors constaté que la différence de potentiel tend vers une limite inférieure correspondant à ce que l'on pourrait appeler les conditions d'extrême stabilité. IV. Différence de potentiel EN FONCTION DE LA NATURE DES ÉLECTRODES. Dans ces expériences nous avons cherché, par un réglage convenable de la température des électrodes. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. 565 à produire les arcs dans les conditions « d'extrême sta- bilité » et cela en amenant la température des élec- trodes jusqu'au voisinage de leur point de fusion. Dans ce but, nous avons construit toute une série de « refroidisseurs », c'est-à-dire de petites masses métalliques munies d'ailettes de cuivre plus ou moins longues. Ces petites masses étaient fixées sur les élec- trodes dans le voisinage immédiat des points où jaillit l'arc. Nous cherchions alors par tâtonnements et pour une intensité donnée de courant, avec quel refroidis- seur l'extrémité de l'électrode commençait à entrer en fusion. Puis nous faisions l'expérience en adaptant un « refroidisseur » un peu plus énergique, de manière à empêcher cette fusion. Dans ces conditions, l'expé- rience était faite au voisinage du point de fusion du métal, mais un peu en-dessous ; on n'avait pas ainsi à craindre une fusion partielle qui aurait modifié la dis- tance au cours d'une expérience. Les métaux à point de fusion bas et qui, par consé- quent, restent toujours sombres ont nécessité les plus longs tâtonnements. Les résultats de ces expériences, effectués dans les conditions d'extrême stabilité, sont consignés dans un tableau inséré à la fin du présent mémoire (Conclusions). L'arc jaillissant dans d'excellentes conditions de sta- bilité, nous avons pu très facilement déterminer les tensions, sauf pour le nickel, l'aluminium, le cadmium et le zinc. Pour ces métaux, l'électrométre oscillait entre les limites que nous indiquons. Cette instabilité provient vraisemblablement, dans le cas du nickel (métal peu fusible), du fait que nous n'avons pas atteint tout à fait la température d'extrême 566 DIFFÉRENCK DE POTENTIEL ET STABILITÉ Stabilité. Pour les métaux tels (jue raUnniniuiii, le cad- niiuin et le zinc, il semble que l'on puisse invoquer la présence d'une couche d'oxyde qui se faisait instanta- nément aux extrémités d'où partait l'arc. Pour le ma- gnésium, cependant très oxydable, nous n'avons pas remarqué la présence d'une telle couche ; les extrémi- tés des électrodes paraissaient au contraire décapées, en même temps que l'arc était remarquablement stable, . Quoi qu'il en soit, si nous jetons un coup d'œil d'en- semble sur le tableau qui précède, nous voyons que, pour tous les métaux peu volatils, c'est-à-dire peu susceptibles de dégager d'abondantes vapeurs sur le trajet de l'arc, la différence de potentiel, à quelques pour cent près, est la même, quelle que soit la matière des électrodes. Pour les métaux plus volatils de la se- conde série, cette différence de potentiel est passable- ment inférieure. Ces faits paraissent d'ailleurs tout à fait conformes au mécanisme même de l'arc, tel qu'on tend toujours plus à l'envisager actuellement. En efïet, si d'une part il est nécessaire que la cathode (et dans le cas particu- lier du courant alternatif, les deux électrodes), soit portée à l'incandescence, de façon à émettre les élec- trons nécessaires au maintien de l'arc, c'est le milieu gazeux, ionisé par leur choc, qui intervient principale- ment dans la différence de potentiel totale observée aux électrodes ; la valeur des chutes anodique et ca- thodique étant peu importante dans les arcs longs et ^ Dans nos expériences préliminaires, nous n'avons par remar- qué ce fait; il est vrai que nous n'étions pas alors dans les condi- tions d'extrême stabilité. DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 567 peu intenses. Avec les métaux peu volatils, ce milieu est le même ; il n'est donc pas surprenant que cette différence de potentiel demeure indépendante de la matière des électrodes. Au contraire, si le milieu est chargé d'abondantes vapeurs métalliques, il est aisé de comprendre que la ionisation s'effectue sur un mé- lange d'air et de vapeurs, c'est-à-dire dans des condi- tions différentes et variables d'un métal à l'autre. Cette indépendance de la différence de potentiel dans le cas où Tare se produit entre métaux peu volatils et dans les conditions d'extrême stabilité, paraît contre- dire à première vue des expériences antérieures entre- prises par l'un. de nous en collaboration avec M. Mo- nasch (éclairage électrique 28-11, I4-[II, 4-lV 1903). Dans ces expériences, en opérant sous la pression atmosphérique, à distance et intensité constantes, les différences de potentiel se sont montrées très variables d'un métal à l'autre et (à l'exception du cadmium) d'autant plus élevées que les poids atomiques sont eux- mêmes plus élevés. Toutefois, comme le firent alors remarquer les auteurs, les différences étaient trop pe- tites et les expériences trop peu nombreuses pour que l'on puisse établir avec certitude une relation. Les expériences que nous avons effectuées mainte- nant nous ont montré que les différences observées alors doivent être attribuées au fait que la durée de la période d'extinction ne doit pas être la même, toutes conditions égales, pour les différents métaux. La varia- tion du potentiel, lorsqu'on passe d'un métal à un autre, est donc reliée à la durée plus ou moins grande de la période d'extinction se terminant par la petite étincelle disruptive qui, à chaque alternance, déter- 568 DIFFERENCK DK POTENTIEL ET STABILITÉ mine rallumage. 11 n'est pas sans intérêt de rappro- cher ces faits de l'observation faite par MM. Schiister et Henisalek, qui ont montré que dans la décharge dis- ru[)tive, le spectre des électrodes se retrouve sur toute la longueur de l'étincelle : qu'en outre, la matière des électrodes se meut avec une vitesse d'autant plus con- sidérable que le poids atomique des métaux est plus petit, cette vitesse étant de l'ordre du demi-kilomètre à la seconde. Voir aux conclusions le tableau des expériences de MM. C.-E. Guye et Monacsh et l'explication que l'on peut invoquer. V. Expériences dans l'azote. Si nous examinons le tableau page 574 (note), nous voyons que le cuivre a une tension un peu plus élevée que les autres métaux de la même série. Nous avons pensé que la couche d'oxyde formée à la surface de l'électrode pouvait être la cause perturbatrice (soit par augmentation des chutes anodique et cathodique, soit par une augmentation très petite de la période d'ex- tinction). Nous avons alors répété les expériences dans une atmosphère d'azote, préparée selon le procédé classique, air sec circulant sur la tournure de cuivre chaufïée et absorption de l'acide carbonique de l'air par la potasse caustique. Pour rendre la comparaison possible, nous avons d'abord expérimenté avec le platine et trouvé des ten- sions consignées dans le tableau ci-après ; la représen- tation graphique est donnée fig. 8. La tension reste proportionnelle à la pression, et le point singulier déjà constaté dans l'air v est encore manifeste. DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 569 H = I - 0:1 amp. (1 - 3 mm. Expériences dans Tazote Expériences dans l'air 427 mm. \ — 4oo H - 427 V - 468 214 =- 409 - 213 - 418 109 - 387 - 107 — 394 98 - 385 - 96 — 392 78 - 382 — 77 — 3S9 56 - 385 *- 57 - 386 37 - 388 - 36 — 39i Puis nous avons expérimenté sur ie cuivre avec 1 = 0,1 ampère, d = 3 mm. et H = 42 cm., c'est- à-dire les conditions du chapitre précédent: nous avons eu, comme moyenne de nos expériences, V = 466 Bien entendu, les électrodes étaient alors dépour- vues d'oxyde noir, mais couvertes d'un léger dépôt rouge. Si nous tenons compte qu'il faut une moindre ten- sion pour faire jaillir l'arc dans l'azote que dans le cuivre, le nombre ci-dessus fait bien rentrer le cuivre dans la comparaison précédente entre tous les métaux. En effet : Air i ?t 468 Cu X )c Azote ■ \ Pf 455 / Cu 466 ce qui donne pour le cuivre dans l'air le voltage calculé 479 très voisin des chiffres du tableau de la page 574 et en particulier de celui de l'Ag. Ces expérieaces dans l'Az. ont été conduites de la même façon que les précédentes dans l'air. Donc, nos électrodes étaient fixées sur leurs ailettes de mica et, 570 DIFFÉRtNCK DK POTENTIEL ET STABILITÉ pour le cuivre, des « refroidisseurs » convenables per- mettaient de les porter au rouge. Pour le platine, nous faisions jaillir l'arc alternative- ment dans l'azote et l'air. Conclusions. La plupart des expériences au moyen desquelles on a cherché à établir une relation entre la différence de potentiel, la longueur et l'intensité de l'arc alternatif entre métaux, ont conduit à des résultats discordants. La raison de ces divergences doit être recherchée dans la complexité même du phénomène et la difficulté de définir exactement les conditions particulières d'une expérience, surtout s'il s'agit d'arcs longs et de faible intensité. L'étude que nous avons entreprise nous a montré que cette complexité résulte en grande partie de l'im- portance plus ou moins considérable que prend, dans l'arc alternatif, la période d'extinction par rapport à celle d'allumage ; en d'autres mots, la différence de potentiel mesurée dépend en grande partie du degré de stabilité de l'arc ; à tel point que toute cause (pres- sion, refroidissement, courant d'air, diminution de la self-induction ou de la résistance du circuit) qui tend à diminuer cette stabilité, c'est-à-dire à prolonger la du- rée d'extinction, se traduit immédiatement, comme il est facile de s'en rendre compte (voir introduction), par une augmentation simultanée de la différence de potentiel aux électrodes. Le même défaut de stabilité peut entacher d'erreur les expériences sur l'arc à courant continu, par suite d'extinctions momentanées. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. Dj\ En disposant d'une énorme réserve de tension à cir- cuit ouvert (20,000 volts environ dans nos expérien- ces) et en utilisant des électrodes à une température voisine de leur point de fusion, la période d'extinction devient négligeable et, malgré la complexité du phé- nomène, qui résulte de l'emploi d'un courant alter- natif, les résultats deviennent d'une interprétation aisée et tout à fait conformes aux idées actuelles sur le mé- canisme de l'arc. Nous avons en effet constaté, en nous plaçant dans les conditions « d'extrême stabilité », que la différence de potentiel tend vers une limite inférieure, approxi- mativement la même, quelle que soit la nature du mé- tal des électrodes, à la condition que ce métal soit peu volatil. X la pression de 40 cm. de mercure, nous avons obtenu, pour la distance 3 mm. et l'intensité 0,1 am- père, les différences de potentiel limites, toutes d'ap- proximativement 470 volts, et ne différant entre elles que de quelques pour cent (voir page 574, tableau ci- après) ? une partie des différences s'expliquant d'ail- leurs par les considérations développées chap. IV. Par contre, les métaux qui dégagent d'abondantes vapeurs métalliques donnent une différence de poten- tiel plus petite, toutes conditions égales. On voit donc que, dans le cas des arcs longs et peu intenses et à la condition que les vapeurs émises par les électrodes ne modilient pas sensiblement la compo- sition de l'atmosphère gazeuse à travers laquelle jaillit l'arc, la différence de potentiel est sensiblement, toutes conditions égales, indépendante de la substance dont sont faites les électrodes. 572 DIFFÉRENCE DH POTtNTlKL ET STABILITÉ Ce résultat paraît conforme aux idées actuelles sur le mécanisme de l'arc, en ce sens que, si l'émission d'électrons projetés par la cathode incandescente pa- raît nécessaire pour le maintieii de l'arc, c'est néan- moins le milieu atmosphérique ionisé qui sert de véhi- cule au courant et qui, dans le cas des arcs longs et peu intenses, constitue le terme principal de la diffé- rencs de potentiel mesurée, l'ensemble des chutes ano- dique et cathodique étant relativement peu important. Dans le cas oii les vapeurs métalliques dégagées sont assez abondantes pour modifier la composition de l'atmosphère gazeuse entre les électrodes, la différence de potentiel est alors plus petite que dans l'air, la ionisation ne s'effectuant vraisemblablement pas d'une façon analogue dans l'air atmosphérique ou dans l'air mélangé à d'abondantes vapeurs métalliques. Cette étude a confirmé également la relation établie déjà par plusieurs auteurs, suivant laquelle, dans la zone normale de fonctionnement, la différence de po- tentiel, est, toutes conditions égales, unie linéairement à la longueur de l'arc (C.-E. Guye et B. Monasch. Elle a mis en évidence un autre fait digne de re- marque. Si, en se plaçant dans les conditions d'extrême sta- bilité, on diminue la pression du gaz tout en mainte- nant constantes l'intensité et la longueur de l'arc, on voit que la différence de potentiel diminue linéaire- ment en même temps que la pression, jusqu'à un point à partir duquel cette différence de potentiel recom- mence à croître à peu près linéairement avec la raré- faction. Pour les arcs longs et peu intenses, comme on l'avait remarqué déjà pour les arcs plus intenses, la DE l'arc alternatif ENTRE MÉTAUX. 573 différence de potentiel en fonction de la pression passe donc par un minimum. Avec des électrodes de platine distantes de 3, 4, 6 mm. et un courant de 0,06, 0,08, 0,1, 0,13 am- père, ce point de transformation a été observé entre les pressions 4 et 8 cm. de mercure. Avec des électrodes de cuivre et d'argent, nous avons obtenu le même phénomène pour des pressions du même ordre de grandeur. Nous l'avons observé éga- lement dans les expériences efïectuées dans l'azote avec des électrodes de platine. Il semble donc qu'en diminuant progressivement la pression, le nombre des molécules gazeuses placées entre les électrodes devienne insuffisant pour que la ionisation puisse s'etïectuer normalement, et qu'il est alors nécessaire d'augmenter la différence de potentiel si l'on veut maintenir le même courant. Nous terminons ces conclusions par une dernière re- marque. Dans des expériences antérieures efïectuées par l'un de nous en collaboration avec M. B. Monasch. nous avons trouvé, en opérant dans des conditions aussi identiques que possible, mais non voisines de ce que nous avons appelé les conditions d'extrême stabilité, que les différences de potentiel sont variables d'un mé- tal à l'autre et sensiblement d'autant plus élevées, toutes conditions égales, que le poids atomique est plus élevé. Nous croyons aujourd'hui pouvoir donner l'ex- plication de ce phénomène, en ce sens que la durée de la période d'extinction dépend directement ou indi- rectement de la nature de la substance et que la petite décharge disruptive qui, à chaque alternance, déter- 574 DIFFERFNCK DE POTENTIEL ET STABILITE mine ralliiinage de l'arc, est plus ou moins retardée suivant la nature du métal. Il n'est pas sans intérêt de rapprocher ce fait du résultat obtenu parMM. Schuster et Hemsalek, qui ont montré que dans rétincelle, on retrouve sui* toute sa longueur le spectre de la matière des électrodes, et que celle-ci se meut avec une vitesse d'autant plus grande que le poids atomique de la ma- tière est plus faible ; ces vitesses étant de l'ordre du demi-kilomètre à la seconde. Pour bien mettre en évidence ce fait, nous donnons ci-après le tableau résumant, d'une part nos expé- riences actuelles effectuées dans la condition d'extrême stabilité et, d'autre part, les expériences antérieures que nous venons de rappeler. H = 40 cm. d = 3 mm. I = 0.1 amp. s» es X Platine.. . Or Paladium Argent.. . Cuivre. . . Nickel. . . Fer Aluminium.. Cadmium . . . Zinc = [ Magnésium.. Point de fusion 1779 i063 1585 961 1064 1484 1600 657 320 415 environ 500 Tension 472 473 468 477 479* 472-485 477 455-500 340-360 285-295 242 * Chiffre corrigé voir page 569 ; la valeur trouvée directement dans l'air était 502 volts. DE L ARC ALTERNATIF ENTRE METAUX. o7o Expériences de MM. C.-E. Guye et B. Monasch. Poids atomiques. c 1^ 24 Fe Ni 58.6 Cu 63,2 A^ Cd Pt Au 00.9 107,7 111,5 194,3 196,7 Tensi ons aux électrod es (volts) rf = 3 uiiii 590 650 660 480 770 = 0 » 770 825 830 650 920 = 7 » 960 1010 1000 810 1000 rf= 3 » 500 650 650 690 710 550 830 1 «• = 0 » 640 700 850 850 870 900 725 1000 = 7 » 890 1050 1050 1070 1100 890 1150 d = 3 » 600 690 740 780 790 730 ■= 0 » 820 910 050 980 990 900 = 7 » 1040 1130 1170 1180 1210 1080 790 950 880 1070 1270 / / 1 = 0.05 70 \ 1= 0,04 1070 i 1320 i 1= 0,03 \ Les différences de potentiel observées nous parais- sent donc intimement liées à la durée plus ou moins grande de la période d'extinction. Il reste à expliquer pourquoi ces différences de potentiel croissent progres- sivement avec le poids atomique du métal électrode (abstraction faite du cadmium qui émet d'abondantes vapeurs métalliques). Deux explications nous paraissent dignes d'être mentionnées. La première consiste à admettre que les électrons émis par la cathode incandescente doivent prendre une vitesse d'autant plus grande que la vapeur métallique adjacente qu'ils ont à ioniser à un poids atomique plus élevé. La période d'allumage se trouve alors retardée jusqu'à ce que le potentiel qui est néces- saire à l'allumage ait été atteint. Une seconde explication, la plus simple et peut être la plus probable pourrait être recherchée dans la loi 576 DIFFÉRENCE DE POTENTIEL, EtC. (.le Dulong et Petit. Les chaleurs spécifiques étant inversement proportionnelles aux poids atomiques, il en résulte que, si les conditions de refroidissement sont à peu près les mêmes', l'abaissement de température à chaque extinction sera d'autant plus grand que le métal électrode a un poids atomique plus élevé ; le réallumage de l'arc nécessitera alors, toutes conditions égales, un potentiel plus élevé. En d'autres mots la période d'extinction sera prolongée. ^ Ces conditions paraissent avoir été assez bien remplies dans les expériences citées. Les électrodes, très petites, étaient suc- cessivement fixées aux extrémités de deux tiges de cuivre toujours les mêmes. D'ailleurs le refroidissement par rayonnement doit peu varier d'un métal à l'autre et semble-t-il doit dépasser en importance à ces hautes températures celui par conductibilité (Loi de Stephan approximativement). LES VARIATIONS PÊRIODIOUES DES GLACIERS XII'-^ RAPPORT, 1906 \ de la Commission internationale des glaciers, RESUME PAR F.-A. FOREIi Le douziéûie rapport de la Commission internationale des glaciers, rédigé par M. le D'" Ed. Briickner, pro- fesseur de géographie à l'Université de Vienne, et par M. E. Muret, inspecteur en chef des forêts, à Lausanne, vient de paraître'. Il est rempli de faits récoltés par les divers membres de la Commission, MM. Ed. Briick- ner, devienne, 0. Marinelli, de Florence, Ch. Rabot, de Paris, P. -A. Oyen, de Christiania, F. Svenonius, de Stockholm, J. de Schokalsky, de St-Pétersbourg, H. -F. Reid, de Baltimore, G. et W.-S. Vaux, de Washington, D. Freshfield, de Londres, E. Muret et F.-A. Forel, de Lausanne : ils y ont résumé les travaux individuels de cinquante observateurs dévoués auxquels nous adres- sons nos remerciements reconnaissants. ' Voir le résumé du XI* Rapport, Archives, XXIII, p. 36. Ge- nève, 1907. 2 Zeitschrift fur GJetscherkunde, II. 161. Berlin, 1908. Archives, t. XXV. — Juin 1908. 41 578 LES VAIUATIONS PKHIOIHOUES (^e XIP rapport de la Commission renferme de nom- hrciix détails sur l'œuvre générale, qui se dévelop[)e fort heureusement. (Chaque année nos comptes rendus gagnent en intérêt ; les explorations de régions jusipf à présent négligées, les mesures [)récises des glaciers connus se midtiplient : les rapports régionaux arrivent à présenter de mieux en mieux des vues générales sur l'ensemble des phénomènes. Cette année, nous signale- rons en particulier les rapports sur les Alpes orientales et sur les glaciers de France, qui déduisent très claire- ment des observations individuelles les allures des va- riations glaciaires pour la chaîne de montagnes tout entière. Nous renvoyons le spécialiste qui aurait besoin de plus de détails aux rapports originaux des Annales de glaciologie, qui renferment eux-mêmes une bibliogra- phie très complète des observations sur le terrain, per- mettant une recherche des sources. Pour les lecteurs des Archives, qui réclament plutôt une vue d'ensemble sur le phénomène mondial des variations périodiques des glaciers, j'abrégerai autant que possible et je cher- cherai à généraliser. EUROPE Alpes de l'Europe centrale. Alpes suisses. Les glaciers suisses sont en décrue, ou à l'état stationnaire en stade de minimum \ Quelques glaciers, qui l'année dernière étaient signa- ' Voir F. -A. Forel et E. Muret. XXV^ rapport. Jahrhuch des schw. Alpencluhs, XLII, 273. Berne. 1907. DES GLACIERS. " 579 lés comme étant en crue douteuse, ou probable, ont recommencé à décroître ; quelques autres ont montré cette année un léger allongement. Ces petites varia- tions, sans persistance, caractérisent l'état stationnaire cà la fin de la phase de décrue ; elles doivent être sur- veillées avec soin, car elles peuvent être l'indice d'une crue qui va commencer, et elles serviront à préciser la date du début de la phase nouvelle. Mais elles ne méri- riteront d'être signalées que lorsque la crue sera con- firmée par plusieurs mesures consécutives, et qu'elle aura pris le caractère de certitude. 90 glaciers suisses sont actuellement surveillés par les agents forestiers cantonaux, sous la direction de rinspecteur fédéral des forêts; 63 ont été mesurés en 1906. Alpes orientales, 30 glaciers tyroliens ont été mesu- rés dans l'été de 1906 par les soins de divers membres des clubs alpins allemand et autrichien. 26 étaient en décrue, 3 étaient stationnaires, un seul en crue. Ont terminé leur phase de crue les glaciers suivants : Gaisberg, Spiegel, Rofenkar, Mittelkar, Taufkar des Alpes de l'Oetzthal. Il semble que la petite crue par- tielle que j'ai appelée « crue de la fin du XIX® siècle », qui avait d'abord apparu dans les Alpes du iMont-Blanc et de la Suisse occidentale et s'était propagée successi- vement vers l'Est, se termine ou est terminée aussi pour les Alpes du Tyrol. Parmi les glaciers mesurés, un seul, le Grosselend- kees, dans le massif de l'Ankogel, a montré des faits d'allongement (1,8 m. de 1904 à 1906). Alpes italiennes. De nombreux repères ont été posés devant le front des glaciers du Piémont, de la Lom- 580 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES hardie, de la Vénélie. Qwelques glaciers ont été mesu- rés d'après d'anciens repères. Aucun glacier n'est si- gnalé comme étant en crue. Beaucoup d'entre eux sont ou stationnaires, ou en décrue évidente et constatée. Les glaciers italiens sont dans leur généralité en j)hase de décrue. Alpes Irançaises. Sous l'impulsion du Ministère de l'Agriculture, de la Société des touristes du Dauphiné et de la Commission des glaciers de la Société de géo- graphie de Paris, que préside le prince Roland Bona- parte, les études sur les glaciers prennent en France une activité réjouissante. Il résulte des travaux récents résumés dans le rap- port de M. Rahot que tous les glaciers des Alpes de la Savoie, de la Maurienne, de la Tarentaise et du Dau- phiné sont actuellement en décrue ou stationnaires. Un assez grand nombre de petits glaciers marqués sur les cartes ont totalement disparu. La réduction de la gla- ciation est extrême. Ainsi M. D. Martin signale depuis 1870 la disparition de 2 glaciers et de M névés sur la chaîne entre le Val Jouffrev et le Val Gaudemar, et de 14 sur les massifs du Grand et du Petit-Chaillot, Il apparaît cependant quelques symptômes qui si- gnaleraient peut-être une crue prochaine ; quoiqu'en- core peu marqués, ils doivent être notés attentivement. Le glacier des Bossons montrait déjà en 1905 quelques indices d'allongement; en 1906, ils se sont accentués; il y a eu avancement de 16 m. sur le flanc droit du glacier, tandis que le centre et le flanc gauche re- culaient encore ; puis il y a gonflement sur quelques- uns des profils de pierres posées par les observateurs en travers du glacier. C'est encore bien peu certain,. DES GLACIERS. 581 mais comme le glacier des Bossons est l'un des plus sensibles de nos glaciers, au point de vue des varia- tions de longueur, qu'il a été le premier en 1875 à montrer l'allongement de la crue de fin du XIX^ siècle, il y a lieu de le surveiller avec soin. Peut-être va-t-il se remetten crue nouvelle. D'autre part, on signale quelques indices de gonflement dans les profils supé- rieurs du glacier d'Argentiére et une accélération no- table de la vitesse d'écoulement dans le glacier des Sources de l'Arve. Pyrénées. Tous les çflaciers mesurés ou observés en 1906 étaient en décrue. Quelques petits glaciers ont disparu. Ainsi le glacier ouest du Pic d'Enfer, marqué sur la carte en 1867, n'existe plus. Les précipitations nei- geuses de l'année ont été abondantes; on signale dans quelques glaciers un gonflement des parties supé- rieures. Alpes Scandinaves. Les glaciers de Norvège sont pour le moment des plus intéressants, en ce qu'ils montrent des signes de crue manifeste; aussi nous allons entrer dans plus de détails que pour les autres pays où la décrue générale continue à régner. L'année dernière, M. Oyen signalait onze glaciers en crue plus ou moins forte, sur 33 glaciers surveillés, soit plus du tiers; cette année, sur 21 glaciers me- surés, il y en a aussi I 1 qui ont donné des marques d'allongement : c'est plus de la moitié. Mais cependant 582 LES VARIATIONS PÉRIODIOUES la crue n'est pas certaine pour tous, car je reconnais, pour (pielijues-uns d'entre eux, des changements dans Je signe de l'allongement d'une année à l'autre; il y aurait pour eux l'état stationnaire en slade de mini- mum, dans lequel on voit se manifester de petites va- riations dans un sens ou dans Tautre, d'une année à l'autre. Dans le Folgefon le Bondhusbrae, et dans le Josle- dal les Mjôlkevolds, Briksdal et Aabrokkebra^ ont donné, dans les deux années 1905 et 1906, des me- sures concordantes d'un rapide allongement de 5 à 30 m. et plus par an. Le Bondhus était déjà en crue en 1903, le Briksdal en 1904; les deux autres ont commencé à s'allonger seulement en 1906. Pour ces glaciers, nous pouvons les considérer comme étant en crue confirmée et certaine. Dans le Jotunheim, il y a plus d'hésitation ou de di- vergences : 6 glaciers ont montré dans les deux années des valeurs de décrue : Bings, Skagastols, Gjertvas, Sandelv, Stor et Heilstugubrse. 2 glaciers seulement ont montré dans les deux années des valeurs conformes de crue, Midtmaradals et Vetlebrae ; le premier est en crue mesurée depuis 1903. 3 glaciers qui étaient en crue en 1905 sont signalés comme étant en raccour- cissement en 1902 : Slyggedals, Heimre lllaa et Stor- juvbrce. 5 glaciers en décrue en 1905 se sont allongés en 1906 : S. Illa, Stygge, Sveljenaas, Tveraa etGlitter- brae. Pour les 8 glaciers de ces deux dernières caté- gories, la crue est pour le moins douteuse. Quoiqu'il en soit, il y a dans ces glaciers des Alpes norvégiennes une tendance manifeste à une phase de crue; elle est encore partielle. Comment va-t-elle se DES GLACIERS. 583 développer? Combien de temps diirera-t-elle ? Va-t-elle se généraliser aussi dans les glaciers de Jotunheim? C'est ce que nous apprendront les recherches ulté- rieures auxquelles notre confrère M. P. -A. Oyen pré- side. Nous le félicitons des résultats déjà obtenus. En présence de cette crue des glaciers norvégiens, il serait bien désirable d'obtenir une surveillance des glaciers suédois. Nous savons que nos amis de Stock- holm cherchent à s'organiser. C'est en effet presque la seule région du globe où, actuellement, on puisse reconnaître une semblable ac- tivité des glaciers. A ce point de vue, les glaciers de la Norvège du Sud sont les plus intéressants. ASIE Dans les provinces asiatiques de l'empire russe, la Société impériale de géographie a fait faire, par les agents de la Commission des glaciers, des recherches et des mesurages intéressants pour nos études. Des re- pères ont été posés devant le front des glaciers ; quel- ques-uns ont été visités à nouveau. Plusieurs glaciers inconnus ont été découverts. Pour quelques glaciers, les naturalistes délégués ont cherché à déterminer le sens de leur variation d'après des observations sur l'as- pect du front glaciaire, sur la situation relative des mo- raines, ou d'après les dires des montagnards. Nous renvoyons pour les détails au rapport de M. de Scho- kalski et nous chercherons seulement à en tirer les dé- ductions générales. BOUKHARA. Dans la chaîne de Pierre-le-Grand, deux glaciers, 584 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Tovarbeck et Boour-Aliiialz ont été mesurés de 1904 à 1906; ils sont en décrue. D'après les observations de 1905, le Pirïakh, sur le versant sud de la chaîne, était en crue très marquée. Thiane-Chane Plusieurs glaciers nouveaux sont signalés et décrits. Parmi les glaciers connus, deux sont indiqués comme étant en crue probable, l'Aksou et le Taluguen ; les au- tres ou stationnaires ou en décrue. Altaï D'après la position des moraines dans la chaîne des Mous-taou, M. Sedelnikov concluait en 1903 que tous le glaciers y étaient en décrue. — En résumé, des documents nombreux et fort inté- ressants au point de vue géographique rassemblés dans ce rapport sur la Russie d'Asie, il n'apparaît nulle part la preuve d'une crue évidente et générale des gla- ciers. Himalaya Le Service de géologie de l'Inde a ordonné des me- sures pour qu'une surveillance scientifique des glaciers de l'Himalaya soit organisée et suivie à l'avenir. Nous en recevrons les résultats avec intérêt. AMÉRIQUE DU NORD Alpes de St-Elie. Baie de Yakutat. Les glaciers montrent des allures très mouvementées. Tandis qu'aucun changement n'est DES GLACIERS. 585 signalé dans Hayden, Lucia, Tiirner et Hiibbardgl., M. Tarr décrit en 1906 un état extraordinaire de cre- vassementde Marvine, Atrevida, Seward et Malaspinagl. Le Hsenke, petit glacier au nord du Turner, s'avance dans la mer et s'est allongé de près de I \/, km.; la langue méridionale du Malaspinagl. est également en crue. Baie des glaciers. De 1892 à 1906, d'après les me- sures de MM. Wright, les glaciers, tous en décrue, se sont raccourcis de valeurs considérables : Carroll, Rendu, Reid, Geikiegl. de 1 \\ km.; Hugli Miller et Charpentiergl. de 2 km.; Johns Hopkinsgl. de 3 km.; Grand-Pacificgl. de 6 km.; Muir de 10 km. D'après les auteurs des rapports, ces changements seraient dus au grand tremblement de terre de septembre 1899, qui a amené, entre autres, des modifications locales de niveau du sol s'élevant jusqu'à 12 m. Baie de Lituya. Tandis que la décrue est si considé- rable dans la baie des glaciers, c'est la crue qui semble dominer dans la baie de Lituya, qui n'en est distante que de 50 km. plus à l'Est. Malheureusement les gla- ciers y sont anonymes : un peu de nomenclature faci- literait la compréhension des faits. Le glacier entrant dans l'angle nord-est de la baie s'est allongé d'un kilo- mètre depuis 1894 ; le glacier du centre et celui du nord-ouest sont moins changés, quoique ce dernier paraisse être en crue légère. Cela n'est pas encore bien décisif. Montagnes Rocheuses. Dans la partie méridionale, sur territoire des Etats- Unis, les glaciers observés sont tous en décrue, sauf le petit glacier de Hallet, qui s'allonge légèrement. 586 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Dans TAIberla et la Colombie britannique, les gla- ciers des « Canadian Rockies » sont en phase de dé- crue, et cela depuis fort longtemps. Autrefois Tlllecil- lewaet et l'Asulkan conlluaient ensemble; aujourd'hui ils sont deux glaciers séparés ; autrefois le bassin du lac Louise était rempli par le Victoriagl., qui en est actuel- lement distant de plus de 2 Vj l^'ii. 6 glaciers mesurés ou surveillés dans les sept dernières années sont en dé- crue plus ou moins marquée. Résumé, J'essaierai, comme l'année dernière, de donner en tableau d'ensemble les variations des glaciers des di- verses régions dont nous avons des rapports en les groupant de mon mieux en glaciers en crue, station- naires ou en décrue. Je signale par le mot gén. les pays où les rapports indiquent une tendance générale, sans spécifier les observations précises. Crue Stationnaires Décrue Europe Alpes suisses 9 — 54 Alpes autrichiennes i 3 26 Alpes italiennes — — gén. Alpes françaises 1 — 1.6 Pyrénées — 3 gén. Alpes Scandinaves 11 — 9 Asie Boukharie 1 — 2 Thiane-Chane 2 2 2 Altaï — — gén. Amérique Alpes de St-Elie 3 — gén. Montagnes rocheuses Etats-Unis 1 — gén. Montagnes rocheuses Canada — — 6 DES GLACIERS. 58 7 Il résulte des rapports de Tannée 1906 que : r La très grande généralité des glaciers du globe dont nous avons des nouvelles sont en phase de dé- crue, ou à l'état stationnaire en stade de minimum. ^'^ Dans les glaciers en stade de minimum, station- naires par conséquent, devraient rentrer probablement beaucoup de ceux qui sont indiqués comme étant en phase de décrue, et même plusieurs de ceux où l'on a reconnu un petit allongement. De ces derniers, la pous- sée en avant n'est souvent que temporaire, due à quel- que événement local ou à des faits météorologiques transitoires. Le glacier est en état d'hésitation : la dé- crue est arrêtée, la crue n'a pas encore commencé sérieusement. Mais il est difficile de faire le diaçrnostic entre cet état indécis du stade stationnaire et le dé- but de la phase de crue; les observations ultérieures permettront seules d'en juger. 3° Plusieurs glaciers des Alpes Scandinaves sont en phase de crue bien caractérisée. D'après les glaciers surveillés, la crue serait générale dans le Folgefon et le Jostedal ; elle serait seulement partielle dans le Jotun- heim. 4° Les glaciers de la baie de Lituya, dans les Alpes de St-Elie, chaîne côtiére de l'Alaska méridional, sont indiqués comme étant en crue manifeste. Attendons des observations plus complètes pour l'enregistrer dé- finitivement. o"* Il semble que, pour les glaciers tyroliens, la crue de fin du XIX* siècle soit terminée. Nous le vérifierons l'année prochaine. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAINT -MAURICE pendant l'année 1907 RÉSUMÉ ANNUEL PAR R. GAUTIER Directeur de l'observatoire de Genève ET H. nUAIME I. Introduction. [1 n'y a rien eu de changé en 1907 à l'organisation lies stations météorologi(|Lies des fortifications de Saint- Maurice. Elles sont toujours au nombre de quatre : Lavey -village, Savatan, Dailly et V Aiguille, les deux du milieu étant seules des stations complètes. Nous renvoyons donc à ce que nous en disions dans les ré- sumés des années précédentes. Nous rappelons seule- ment que, cette année encore, le baromètre de la sta- tion de Dailly est resté à l'intendance du fort, à 15 mètres au-dessus de son ancien emplacement, au bureau de tir. Pour ne pas rompre l'homogénéité des valeurs de la pression atmosphérique avec celles des OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 589 années antérieures, une correction uniforme de-]- p".2 a été ajoutée à toutes les hauteurs barométriques ob- servées en 1907, comme à celles des trois années précédent es età celles de la deuxième moitié de 1 903. Le service des observations continue à être confié aux sous-officiers des forts. >'ous leur exprimons ici nos remerciements pour la manière dont ils s'acquittent de leur tâche. >'ous sommes heureux aussi de profiter de cette occasion pour exprimer notre reconnaissance à M. le colonel Dietler, chef du bureau des fortifications, et à xMM. les officiers placés sous ses ordres, pour la manière dont le service météorologique a marché en 1907. La forme de la publication des observations men- suelles est restée la même que de 1903 à 1906. Elles sont groupées par saisons. La forme du résumé annuel a aussi été maintenue, et nous avons partout calculé les résultats et les moyennes \)0[ir Vannée civile, comme pour Vannée météorologique, quoique le détail des observations de décembre 1907 ne soit pas donné ici. Les tableaux de ce résumé annuel sont les mêmes que ceux du précédent. Ils portent sur les cinq élé- ments météorologiques observés aux forts de Saint- Maurice : la température, la pression atmosphérique, V humidité de Vair, la nébulosité, puis la pluie et la neige. Il s'y ajoute, comme pour les cinq dernières années, quelques petits tableaux supplémentaires rela- tifs au brouillard, à la persistance de la neige sur le sol, aux orages et aux cas de fœhn. Les éléments sur lesquels sont basés ces tableaux se trouvent, pour la plupart, dans les tableaux mensuels publiés d'abord, et il suffira de les accompagner de quelques brèves explications. 590 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 II. Température. Les tableaux I et // fournissent, pour les deux sta- tions de Savatan et de Daillv : 1° les valeurs movennes des températures des différentes périodes(inois, saisons, année) pour les trois époques diurnes d'observation ; 2° les températures moyennes des mêmes périodes, calculées, comme dans les publications du Bureau cen- tral météorologique suisse', sur deux formules diffé- rentes : a) en prenant la moyenne arithmétique des trois températures moyennes diurnes, b) en attribuant un poids double à l'observation de 9 heures du soir ; ce sont ces dernières moyennes que nous avons employées plus loin; S'' les valeurs moyennes, pour les mêmes périodes, des températures minima et maxima. L'année 1906 avait été une année chaude à Savatan et à Dailly, comme à Genève. L'année 1907 est plutôt froide, comme à Genève, mais il ne s'agit ici que de Vannée météorologique, car Vannée civile est à peu près normale. Il y a en effet une différence considé- rable entre les températures moyennes des mois de décembre 1906 et 1907 : 6°.0 pour Savatan et 5°. 8 pour Dailly. Grâce au froid de l'hiver, l'opposition entre les saisons extrêmes est plus forte qu'en 1 905 et en 1 906. V amplitude annuelle, correspondant aux mois extrêmes est, à Savatan, de 21°. 5 entre décembre 1906 et août 1907 (année météorologique) et de 21°. 2 entre février et août (année civile). A Dailly elle est de 19°. 5 et de 18°. 9 pour les mêmes mois. ^ Annalen der schweiz. meteoroJogischen Zentralanstalt. AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 591 I. TEMPÉRATURE. SAVATAN, 190- Tempérât, moyenne 7 h. m 1 h. s. 9 h. s. T-t-i+ÎT 7+r+2x9 Période Dec. 1906.1 Janv. 1907 Février . . . Mars Avril Mai Juin Juillet .... Août Septembre. Octobre . . . Novembre. Décembre . Hiver Printemps. Eté Automne.. Année met. .Année civ. - 4.23 - 2.63 -4.66 + 0.42 3. 86 10.43 12.73 13.38 15.11 12.75 9.26 4.65 + 1.65 5.98 6.48 0 - 2.43 - 0.96, - 1.74 + 5 I2I 9.19 15.84' 17.09 1 18.41 i 20.48' 16.81 12.31 7.49 + 3.84 - 3.81 - 1.71 + 4.92 +10.06 î 13.75 18.68' 8.89 12.21 9.86 10.40: . 3.62 -1.69 - 3.13; ■ 2.95 6.02 12.72 14.87 16.06 18. 15. 10. 5. 17 19 43 79 + 2.30 7.87 8.38 - 3.42 -1.76 - 3.18 + 2.83 6.36, 13.00 14.90 15.95 17.92 14.92 10.67' 5.98 + 2.60 - 2.81 - 2.78 + 7.2d|; -}- 7.41 16.38 16.27 10.47 10.52 7.91 8.42 0 0 3.47 - 5.3 ■ 1.74 - 4.8 • 3.17 - 5.6 • 2.86 - 0.6 6.27 + 2.9 12.93 9.1 11 14.89 15.98 17.98 14.99 10.61, 5.93, + 2.. 52 + 0.1 UJQiiDum MainDJi mo'eD mo.'?3 0 - 0.9 -I- 1.0 - 0.1 + 7 10 18 19 20.8 23.0 19.0 14.0 8.5 f 4.9 ,4 12.0 13.9 11.7 7.9 3.2 - 2.79 - 5.2 0.0 + 7.37:+ 3.8 +12.1 16.30! 12.4 21.2 10.51 7.6 13.9 7.90| 8.41 4.7' 5.2 11.9 12.3 U. TEMPÉRATURE. DAILLY, 19UT Périodk 7 h. m. Tempérât, moyenne 1 h. S. 9 h. s. 7+^1^7+1+2x9 ïloimum Maiimam moieD m»'ea Dec. 1906. - 5.36 - 3.00 Janv. 1907 - 3.26 - 0.60 Février . . . - 5.33 - 1.77 Mars - 1.40 + 2.40 Avril + 1.29 4.80 Mai 7.81 11.49 Juin 10.12 13.70 Juillet. . . 10.66 14.67 Août 12.66 17.15 Septembre 10.96 14.61 Octobre ... 6.75 9.60 Novembre. 3.57 6.47 Décembre . + 0.40 + 2.80 Hiver Printemps Eté Automne. Année met. Année civ. - 4.63 + 2.58 11.16 7.09 4.09 4.58 - 1.79 + 6.25 15.19 10.22, I 7.51' 8.00 0 - 4.77 - 2.33!j - 4.11 + 0.46 2.18' 9.46ii 11.35 11.75 15.19 12.58 7.62 4.39 + 1.05: - 3.73'î + 4.06 12.78 8.19 5 37 5.86 - 4.38 - 2.07 - 3.74| +0.49; 2.76, 9.59 1 11.72 12.36 14.99 12.71 7.99 4.81 + 1.42 - 3.38 + 4.29 13.04 8.50 5.66 6.15! - 4.48 - 2.13 - 3.83 + 0.48 2 9. 11. 61 56 63 !+ 12.21 15.04 12.68; 7.90 4.71, + 0 8.5 6.7 7.8 3.9| + 0.9 5.2 7.2 7.9 9.9 8.3 4.1 0.7 0 1.1 1.1 0.3 4.1 6.2 13.8 15.2 16.1 19.2 17.0 11.3 7.6 + 1.33 - 2.2 + 4.0 - 3.47 + 4.24 12.98 8.42 5.59 6.08 - 7.7:- 0.1 + 0.11+ 8.0 8.4 16.9 4.4 12.0 1.3 1.9! 9.2 9.7 592 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 En comparant les températures des deux stations dans le courant de l'année, on trouve, comme toujours, une décroissance variable avec lallitude suivant les saisons et les mois. Elle est donnée dans le petit tableau suivant. La différence de hauteur des thermomètres est de 574 métrés. Saison. Décroissauce de la température. Absolue. Pour 100 m. Hiver 0°68 0°12 Printemps 3.13 0.55 Elé 3.32 0.58 Automne 2.09 0.36 La décroissance est, comme toujours, plus faible en hiver; elle est minimum en janvier : 0°.39, soit 0°.07 par 1 00 mètres. — La décroissance maximum est au mois de juillet, où elle est de 3°. 77, ou de 0°.66 par 100 mètres. Les cas dHnversion de la température entre les deux stations sont indiqués dans le petit tableau suivant. Ils sont relevés sur les tableaux des températures diurnes des différents mois : Jours d'inversion de la température. Décembre 1906 9 jours Janvier 1907 14 » Février » 10 » Mars » 3 » Septembre » 1 jour Octobre » 1 » Novembre » 8 » Décembre » 7 » Année météorol. 46 jours Année civile 44 jours Les cas d'inversion de la température se sont pré- sentés un peu en toute saison en 1907, sauf d'avril à AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 593 III. Classement des températures diurnes. SAVATAN, 1907. Période Dec. 1906 Janv.1907 Février Mars . . Avril . . Mai . . . Juin. . • Juillet . Août . . Sept . . . Octobre Nov . . . Dec . . . An. met An. civ. Nombre de jours dont la température est comprise entre 0 0 0 + 5 +10-1-15+20 et et ' et 0 0 0 0 0 15 - 10 - 5 0 + 5 et et et et et 10 - 0 0 + 5 '+10 1 10 14 6 4 20 6 1 1 8 13 6 — — — 0 18 8 — 13 13 — — 3 3 2 1 — 15 1 13 11 4 24 3 2 22 52 67 53 1 12 42 85 56 4 14 12 12 9 16 17 4 88 88 Jour le plus froid 8 16 16 12 13 1 66 66 -10.9 le 29 - 9. Pie 23 -0.61e 3 -13.3 le 12 + 1.3 le 29 0.6 1e 1 9.8 1e 3 9.0 1e 2 11.6 le 16 9.9 le 17 5.3 le 27 + 1.3 le 24 - 1.5 le 17 15 -10.91e 29déc. 1906 15 -10.6 le 3 féT. 1907 9 10 Jour le plus chaud + 3.8 5.2 2.9 9.5 14.7 20.7 19.5 21.9 25.0 18.7 16.2 15.0 6.7 le 5 le 2 le 19 le 31 le 26 le 12 le 2S le 29 le 5 le le le le 8 13 3 9 +25. Ole 5 août. IV. Classement des Températures diurnes. DAILLY, 1907. Sombre de jours dont la températu re est comprise entre Jour le plus froid Jour le plus chaud Période 0 -15 0 -10 0 - 5 0 0 0 + 5 0 ;+10 0 0 +15 +20 et et et et et 1 et et et -10 1 - 5 14 0 13 + 5 3 + 10 +15 +20 + 25 Dec. 1906 -10.3 le 29 + 2.6 le 5 Janv.1907 5 19 6 1 — - 9.8 le 23 7.5 1e 2 Février . . 2 5 16 5 -11.2 1e 5 2.7 le 27 Mars . . 2 12 15 2 — - 8.5 le 12 6.4 le 31 Avril . . — 6 16 8 — - 3.9 le 29 10.0 le 25 Mai . . . .. 3 3 6 16 3 -1.9 1e 1 17.8 le 25 Juin. . . ^— 10 14 6 + 5.5 le 3 16.7 1e 9 Juillet . "^» — — 9 14 8 5.7 le 2 18.6 le 29 Août . . — 4 10 14 3 8.1 le 16 23.5 le 5 Sept. . — — 4 20 6 6.8 1e 17 17.2 le 8 Octobre — — ^— 5 15 11 + 1.7 1e 26 12.7 les 12, 22 Nov . . . — 5 9 16 — — - 2.0 le 22 9.9 1e 4 Dec... — 11 18 2 — — — - 3.4 le 16 5.6 le 1 An. met. 3 26 74 62 75 85 37 3 -11.21e 5 fév. +23.5 le 5 août. An. civ . a 2 12 72 77 ! 77 85 37 3 id. id. Archives, t. XXV. — Juin 1908. 42 594 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGKJUES DE 1907 V. TEMPÉRATfJRES EXTRÊMES. SAVATAN, 1907. Période Minimum absola Date o Dec. 1906 -12.6 le 29 Janvier 1907.. -13.8 le 23 Février -12.6 les 4 et 5 Mars - 7.8 le 12 Avril - 1.0 le 28 Mai - 0.6 le 2 Juin 4-6.8 les 3 et 4 Juillet 6.0 le 3 Août 8.4 le 22 Septembre ... 8.0 le 17 Octobre •}■ 3.2 le 27 Novembre.... - 2.4 le 23 Décembre. ... - 4.6 le 17 Aunée met... -13 8 le 23janv Année civile.. id. Maximum absolu Nombre de joura Date MiDimun au-dessous deO* laiitDuni au -dessous deO' 18 10 13 o -}■ 5.0 les 5 et 6 28 11.8 le 2 30 6.8 les 19 et 20 26 15.2 le 31 18 20 . 4 le 25 3 27.6 le 25 2 25.0 le 20 — 28.4 le 29 — 32.4 le 5 — 24.4 le 8 20.6 le 13 — 15.0 le 2 3 9.2 le 9 14 +32.4 le5août. 110 41 id. 96 23 VI. Températures extrêmes. DAILLY, 1907. Période Dec. 1906.. . Janvier 1907. Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre . . Octobre Novembre. . . Décembre. . . Année met . . Année civile. Minimum T^, absolu Ui -14.6 le 31 -14.8 le 23 -15.5 le 5 -14.0 le 12 - 5.5 le 29 - 5.0 le 2 + 2.2 le 3 1.5 le 3 4.2 le 22 + 3.1 le 5 - 1.0 le 27 - 6.7 le 23 - 7.0 le 17 id. Maximum j^ absolu Nombre Mioioiuai au-dessous de jours MaiiiDuai au-dessous deO» deO' 0 + 6.1 le 5 31 21 11.8 le 2 31 9 9.0 le 27 28 11 10.5 le 30 28 4 15.5 le 25 22 1 23.8 le 25 6 22.0 le 20 — 23.3 le 29 — 29.0 le 5 — — 22.2 les 8 et 9 — 18.8 le 16 2 — 13.8 le 4 15 9.5 le 1 24 1 129.0 le 5 août 163 46 id. 156 26 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 595 août. Le nombre maximum tombe en janvier. Le total est un peu supérieur à celui de 1906 pour l'année météorologique et très supérieur pour l'année civile. Les tableaux 111 et IV fournissent, pour les deux stations, le classement des jours de chaque mois et de l'année d'après leurs températures moyennes, ces températures étant groupées entre des limites variant de 5 en 5 degrés, de — I 5° à -|-25° pour les deux stations. Ils indiquent en même temps, pour les diffé- rents mois et pour l'année, les jours les plus froids et les plus chauds. Les tableaux V et VI donnent les températures extrêmes observées à Savatan et à Dailly, ainsi que les indications sur les nombres de jours où le minimum ou le maximum sont restés au-dessous de zéro, ce qui fournit les totaux de jours de gel et de jours de non- dégel. Toutes ces indications ne peuvent être prises sur les tableaux mensuels publiés précédemment, mais elles ont été relevées sur les feuilles d'observations originales et sur les feuilles de réduction conservées à l'observatoire de Genève. D'après ces deux tableaux, l'amplitude extrême de la température est de 46°. 2 à Savatan et de 44°. 5 à Dailly. III. Pression atmosphérique» Rappelons tout d'abord que, à partir du 1" décembre 1903, les corrections des baromètres de Savatan et de Dailly ont été modifiées d'après les comparaisons faites le 7 octobre 1903. Elles sont actuellement de -J- P'^.oe pour Savatan et de + 0™".70 pour Dailly. Les tableaux VU et VIII donnent, pour Savatan et I 596 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 pour Dailly, les valeurs moyennes de la pression atmo- sphérique pour les mois, les saisons et l'année météo- rologique et civile. Ces valeurs moyennes sont les moyennes arithmétiques des pressions moyennes des mêmes périodes, prises aux trois époques des observa- tions diurnes. Les colonnes suivantes des tableaux fournissent les différences entre ces movennes des trois observations diurnes et la moyenne générale de la période. On ne peut naturellement pas, au moyen de ces trois données, déduire la courbe de- la variation diurne de la pression atmosphérique, mais on peut cependant constater une différence assez sensible dans l'allure des oscillations diurnes des deux baromètres placés à des altitudes différant de 564'". 75 \ Si l'on suit la variation annuelle de la pression atmosphérique par les valeurs des pressions moyennes des mois, on constate, aux deux stations, une pression maximum très marquée en janvier 1907, maximum principal pour Savatan ; puis, après un minimum secon- daire en février et un maximum secondaire en mars, le minimum principal en avril, suivi d'un troisième maximum en août, maximum principal pour Dailly; enfin un minimum secondaire en octobre. Les tableaux IX et X reproduisent, pour les deux stations, les valeurs extrêmes de la pression atmosphé- rique, relevées sur les tableaux conservés à l'observa- toire de Genève et contenant toutes les valeurs de la pression mesurée trois fois par jour et réduite à zéro. ^ Voir la remarque au début de l'Introduction. AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 597 VII. Pression atmosphérique. S A VAX AN, 1907. Période Décembre 190G Janvier 1907 Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Hiver Printemps Eté Automne Année météorologique Année civile Pression moyenne mm. 7U2.15 709.75 702.91 707.56 698.10 703.13 704.95 705.45 707.28 707.19 701.10 704.82 702.47 705 . 00 702.98 705.90 704.34 704.55 704.58 7 h. m. + + + min. 0.19 0.02 0.10 0.24 0.01 0.12 0.10 0.04 + 0.24 -1- O.Ol - 0.21 0.00 + 0.23 + 0.10 + 0.11 + 0.13 - 0.07 -I- 0.07 + 0.07 1 h. s. mm. - 0.41 - 0.17 - 0.42 - 0.35 - 0.19 - 0.17 - 0.41 - 0.35 - 0.28 - 0.15 - 0.35 - 0.19 - 0.28 - 0.33 - 0.23 - 0.35 - 0.23 - 0.29 - 0.27 + 9 h. s. mm. + 0.22 + 0.15 + 0.32 0.11 0.20 + 0.05 + 0.31 + 0.31 + 0.04 + 0.14 -f- 0.56 ■}• 0.19 + 0.05 + 0,23 + 0.12 f 0.22 + 0.30 + 0.22 + 0.20 YIIL Pression atmosphérique. DAILLY, 1907. Période Décembre 1906 Janvier 1907 Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Hiver Printemps Eté Automne Année météorologique Année civile Pression 7 h. m. 1 h. s. 9 h. s. moyenne mm. mm. mm. mm. 654.32 + 0.30 - 0.25 - 0.05 661.41 + 0.06 - 0.06 0.00 654.30 + 0.09 - 0.30 + 0.21 660.11 - 0.02 - 0.04 + 0.06 651.95 - 0.15 + 0.02 + 0.13 657 . 55 + 0.02 - 0.09 + 0.07 659.65 - 0.04 - 0.12 + 0.16 660.41 - 0.16 - 0.09 + 0.25 662.34 + 0.10 - 0.13 + 0.03 661.61 - 0.12 - 0.16 + 0.28 654.76 - 0.32 - 0.16 + 0.48 658 . 06 + 0.03 - 0.13 + 0.10 655.21 + 0.12 - 0.23 + 0.11 656.76 + 0.15 - 0.19 + 0.04 656.59 - 0.04 _ 0.04 + 0.08 660.81 - 0.03 - 0.12 + 0.15 658 . 1 1 - 0.14 - 0.15 + 0.29 658.07 - 0.02 - 0.12 + 0.14 658.15 - 0.03 - 0.12 + 0.15 598 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 IX. Pressions extrêmes. SAVATAN, 1907. Période Minimum Maximum Amplitude mm "irn mm Décembre 1906 (385.5 le 27 711.9 le 21 26.4 Janvier 1907 693.0 le 30 719.1 le 18 26.1 Février 690. 1 le 13 712.0 le 28 21.9 Mars 698.1 le 11 714.0 le 22 15.9 Avril 686.4 1e 4 711.9 le 23 25.5 Mai 697.2 le 19 707.8 1e 9 10.6 Juin 697.9 le 30 709.1 le 23 11.2 Juillet 697.4 1e 1 711.1 le 11 13.7 Août 701.6 le 15 711.8 le 21 lu. 2 Septembre 698.0 le 28 713.2 1e 9 15.2 Octobre 686.6 le 16 711.8 le 11 25.2 Novembre 696.6 1e 3 710.5 le 15 13.9 Décembre 688.2 le 14 715.0 le 17 26.8 Année météorologique. 685.5 le 27 déc. 06 719. 1 le 18 janv. 33.6 Année civile 686.41e 4 avril 07 id. 32.7 X. Pressions extrêmes. DAILLY, 1907. Période Minimum Maximum Amplitude mm mm mm Décembre 1906 638.3 le 27 663.7 1e 3 25.4 Janvier 1907 646.5 le 30 668.5 le 18 22.0 Février 642.3 le 13 663.9 le 27 21.6 Mars 651.8 le 11 665.8 le 22 14.0 Avril 641.0 1e 4 665.7 le 23 24.7 Mai 650.7 le 19 660.8 le 11 lO.l Juin 653.11e 1 663.5 le 23 10.4 Juillet 652.9 1e 1 664.8 le 11 11.9 Août 658.0 le 15 666.4 le 13 8.4 Septembre 653.6 le 28 667.0 1e 9 13.4 Octobre 643.3 le 16 664.5 le 11 21.2 Novembre 651.2 1e 3 663.1 le 15 11.9 Décembre 641.8 le 14 666.9 le 17 25.1 Année météorologique. 638.3 le 27 déc. 06 668.5 le 18 janv. 30.2 Année civile 641.0 1e 4 avril 07 id. 27.5 IV. Humidité de Vaii\ Les tableaux XI et XII fournissent, pour Savatan et Dailly et pour les treize mois, les saisons et l'année : d'abord les valeurs moyennes de la fraction de satura- tion aux heures des trois observations diurnes, puis la valeur de la fraction de saturation moyenne, enfin les AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 599 XI. Fraction de saturation en 7o- SAVATAN, 1907. Période 7 h. m. 1 h. s. Dec. 1906.. 76 72 Janv. 1907. 77 70 Février.... 73 65 Mars 69 59 Avril 83 64 Mai 76 69 Juin 85 74 Juillet 78 63 Août 6S 55 Septembre. 74 68 Octobre ... 77 69 Novembre . 69 68 Décembre . 72 63 Hiver 75 69 Printemps. 76 64 Eté 77 64 Automne. . 73 68 Année met. 75 66 Année civ. 75 66 0 t. . .Moyen- MM-- 76 iO 75 64 74 72 74 63 56 69 70 71 72 76 70 65 70 70 70 75 74 71 64 74 72 78 68 60 70 72 69 69 73 70 68 71 71 70 28 31 34 27 29 27 40 42 32 30 23 23 35 28 27 32 23 23 23 Maxim. Fj^équence absolu "''^^^^^ ^' 1^ 100 14 fois 100 8 » 100 4 . 100 4 » 100 22 . 100 24 . 100 20 » 100 16 » 100 1 » 99 100 7 . lUO 5 a 100 15 » saturation 0.151 0.086 0.048 0.043 U.244 0.258 0.222 0.172 O.Oll 0.000 0.075 0.056 0.161 100 26 fois 0.096 100 50 » 0.181 100 37 » 0.134 100 12 » 0.044 100 125 fois 0.114 100 126 » 0.115 XII. Fraction de saturation en ° o- DAILLY, 1907. Période 7 h. m. 1 h. s. 9h. s. Moyen» Dec. 1906.. 79 68 78 75 Janv. 1907. 78 70 77 75 Février.... 78 68 74 73 Mars 74 64 71 70 Avril 84 72 78 78 Mai 74 70 70 71 Juin 80 71 71 74 Juillet 80 67 71 73 Août 77 63 63 68 Septembre. 77 65 73 72 Octobre ... 74 72 71 72 Novembre . 61 54 59 58 Décembre . 69 59 67 65 Hiver 78 69 76 75 Printemps. 78 68 73 73 Eté 79 67 68 71 Automne.. 71 64 68 67 Année met. 76 67 71 72 Année civ. 76 66 70 71 Minim. absolu 25 22 32 22 36 22 30 37 20 31 25 23 22 •)•> 22 20 23 20 20 Maxim, absoln 100 27 foi 100 38 100 28 100 18 100 34 100 22 100 21 100 14 100 7 100 17 100 33 100 11 lOO 22 100 93 fo 100 74 100 42 100 61 Fréquence relative de la saturation 0.290 0.409 0.333 0.194 0.378 0.237 0.233 .151 ,075 ,189 ,355 0.122 0.237 u. 0. 0. 0. 0.344 0.268 0.152 0.223 100 270 fois 0.247 100 265 » 0.242 600 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 iiiininia et les maxima absolus; lorsque le maximum correspond à la saturation complète, le nombre des cas de saturation est indiqué. Une dernière colonne fournit, par symétrie avec les tableaux analogues des résumés pour Genève et le Grand Saint-Bernard, la fréquence relative de la saturation. Cette année encore, la fraction de saturation moyenne annuelle est à peu près la même aux deux stations, mais son allure n'est pas la même au cours des saisons. Elle est maximum en hiver, mais tandis que le mini- mum est en été à Savatan, il est en automne à Dailly. Le mois le plus humide est juin à Savatan, avril à Dailly; le mois le plus sec est août à Savatan, novembre à Dailly. 11 n'y a nulle part de minimum très bas. Quant aux cas de saturation ils sont à peu près en même nombre à Dailly que l'année précédente ; à Savatan, il y en a beaucoup plus que pendant l'année sèche 1906. V. Nébulosité. Dans le tableau XIII, la nébulosité ou Vétat du ciel aux trois stations où il est observé est indiqué de deux manières différentes : 1° par les nombres de jours clairs, peu nuageux, très nuageux et couverts, ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de la nébulosité diurne comprises entre les limites : 0.0 et 2.5, 2.5 et 5.0, 5.0 et 7.5, 7.5 et 10.0; 2*^ parla valeur moyenne de la nébulosité de chaque période, ces valeurs moyennes étant d'ailleurs déduites des valeurs de la nébulosité des différents jours, fournies dans les tableaux mensuels. AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAUEICE. 601 Il y a, celte année, une assez bonne concordance générale pour la nébulosité entre les trois stations : avril a été partout le mois le plus nébuleux, sauf à Lavey où il est un peu dépassé par le mois d'octobre ; I i é 1 *= "^ ï Oi lO Ci cv irt a; ifl co X) o 00 »!:: co x t lO xi ~. - • <4 2 2 I X -^ o - i>- I o S S ^ '>* *^ "O i^ï -< o 00 ce (>* O «fî '>i ,— »>> — I i^ — < o t^ ( £ aj si G I o i 3 ^ — — r: (- f^ Ss^-^-O-O-^'-iOt-t^CsiOiOXiOt- tôt-— > — — '^ — I X "^ i— '>i — C-. ~ o 05 n3 Q = :2J s '"' - " ^ f^ - » "^ -^ -- ^ '>* = o lO v:; o o o su « 2 lo o -ï' f to ifî o ^ ce ce o lO lo ue o -r o o i-e 5 1=1 ^:^>-~f-î3::i^oce^oof-o o o^ x os --o-t- > \ 2 2*" ^ =i= '>*cet^C:t- rs— (^o -< --0 ■"- - -^ ^H — H — . " '^J 'NJ '■^ a «3 I ,r S 'N! '>i ce oo "» (S = ^ Le X f^ -o Oi ue »o Ci 30 {- X o -r o o 5^ o -^^ — 2=:.— (>iÀÎ>'' S — S Cvi > S>i 00 X Xî I -u — = 05 c; X) >» O X) te ce C'. àO i- ce tc 73 i, >, -r le ce TT tc »n lO "* ce T ?o O iTS 'O lO «o ue — — rr L.e -^ ue ».e o > 1.3 t. ce O te X -r r; ce X *o te ce ■>> '>* S j3 = — ' T" '^i -c i-e '>i ce î>>. ce O X (5^ -O Ci — < r- — * X '— ■r^ ce '^> ce — — f- ce X o X ce >>* '>* iTÎ o " = tfi 5™ '^xx'^r-cexx — -^f^-Ciio -o 2 M> ce Ci'»ce— '{— 'oce-^ocet— X ^■2 •o -r t— o — <>> ■^ -r O O X ~- ce -Ti ce 5>< o d H C O ■a P4 'o'-r 'J - > ■- "î: --^ a = ^ s -S r r r- — . V ~ ' a O) ^ .0 ^ -E 3 = CD 602 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 août a été le plus clair, sauf à Lavey où il est encore dépassé par février. Le tableau XIV donne la statistique des jours de brouillard aux trois stations. Les nombres qui figurent au tableau comprennent les jours où le brouillard a été noté pendant une partie de la journée ou pendant tout le jour. Ce dernier cas est rare; il n'a été constaté, en 1907, que quatre fois à Dailly et à l'Aiguille. Si l'on compare les quatre stations entre elles, on trouve que le nombre des cas de brouillard est nul à Lavey au fond de la vallée et augmente avec la hauteur. Le nombre est maximum à l'Aiguille, ce qui ne doit pas étonner, vu que très souvent le sommet du territoire des forts est enveloppé de nuages. Au reste, il y a eu, en 1907 comme en 1906, sensiblement moins de jours de brouillard aux quatre stations qu'en 1905. XIV. Nombre de jours de brouillard en 1907. Période Lavey Savatan Dailly Aiguille Décembre 1P06 0 1 1 9 Janvier 1907 0 14 7 Février 0 3 2 4 Mars 0 1 2 3 Avril 0 3 4 16 Mai 0 0 0 3 Juin 0 12 8 Juillet 0 0 3 4 Août 0 0 1 3 Septembre 0 0 5 8 Octobre 0 2 10 10 Novembre 0 1 3 5 Décembre 0 2 3 5 Année météorologique... 0 13 37 80 Année civile 0 14 39 76 VI. Pluie et neige. Le tahleauXV contient le relevé de tout ce qui con- cerne les précipitations atmosphériques dans leur AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 603 XV. Précipitations atmosphériques dans l'année 1907 . Nombre de jour 8 Hauteur d'eau tombée en mm. de précipitations Période Lafe* Safatao Daillj ihjuille Lare? SauUD Daill< Ai(|uill« mm. mm. mm. mm. Dec. 1906... 129.8 138.4 175.8 156.7 13 15 17 17 Janv. 1907.. 65.6 70.0 90.6 95.1 10 12 13 13 Février 40.3 32.9 46.2 43.2 5 8 8 9 Mars 67.7 71.9 75.1 75.0 9 10 12 12 Avril 97.7 89.6 103.7 94.6 13 14 18 18 Mai 60.2 65.1 107.8 116.9 14 16 18 18 Juin 130.9 135.2 158.1 142.0 15 13 15 15 Juillet 61.9 71.8 90.8 87.5 11 11 12 12 Août 93.3 95.5 109.6 91.5 12 10 13 12 Septembre... 36.3 37.2 52.5 59.8 8 8 7 8 Octobre 117.4 124.7 139.6 146.3 13 14 16 16 Novembre... 10.2 11.9 16.8 13.7 4 3 4 4 Décembre... 97.5 101.6 124.8 106.5 15 14 15 15 Hiver 235.7 241.3 312.6 295.0 28 35 38 39 Printemps.. 225.6 226.6 286.6 286.5 36 40 48 48 Eté 286.1 302.5 358.5 321.0 38 34 40 39 Automne 163.9 173.8 208.9 219.8 25 25 27 28 Année met. . 911.3 944.2 1166.6 1122.3 127 134 153 154 Année civile. 879.0 907.4 1115.6 1072.1 129 133 151 152 ensemble : hauteur d'eau tombée et nombre de jours de précipitations, d'après les chiffres des tableaux men- suels. L'année 1906 avait été une année sèche à St- Maurice, comme à Genève ; l'année 1905 avait été une année très humide, surtout à St-Maurice ; 1907 est un peu moins humide que 1 905, mais c'est une des années les plus humide après celle-là pour toute la période décennale de 1898 à 1907. 'A Genève,Tannée 1907 a été plutôt humide, avec 876 millimètres d'eau, mais on ne peut pas la qualifier d'année très humide. Au Grand Saint-Bernard, nous constatons au contraire une chute d'eau très forte, presque aussi forte qu'en 1905, 1710 millimètres. Il y a donc augmentation relative des chutes d'eau à mesure que l'on monte plus haut. 1)04 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1907 Si Ton néglige, |)Oiir les quatre stations de Saint- Maurice, ainsi que pour Genève et le Grand Saint-Ber- nard, les jours où il est tombé moins d'un millimétré d'eau, on trouve pour les nombres de jours de pluie les chiffres suivants : station Genève Lavey Savatan Dailly Aiguille St-Beinaid Altitude (406"") (430"") (GTl") (1250-) (1446") (2476») Année météorol. 104 111 113 122 125 U3 Année civile 108 110 112 118 121 138 Pour le nombre des jours de pluie, nous trouvons donc aussi une augmentation graduelle à mesure que l'on s'élève, et cela correspond aux chiffres de la quan- tité d'eau. Si l'on examine les hauteurs de pluie par mois et par saisons, on constate d'abord que ce sont les mois de décembre 1906 et de juin 1907 qui ont été les plus humides, et le mois de novembre le plus sec. On voit aussi que c'est l'été qui a été le plus pluvieux, et l'automne le moins. Si l'on compare maintenant les quatre stations des forts de Saint-Maurice entre elles, au point de vue de la hauteur d'eau recueillie, on trouve, comme toujours, le maximum à Dailly et une quantité croissante avec l'altitude. A l'Aiguille, la quantité d'eau est encore un peu moindre qu'à Dailly, probablement à cause du vent qui souffle plus fort à cette altitude sur l'arête assez étroite de la montagne, mais la différence avec Dailly est faible cette année. Le tableau XVI donne les totaux des hauteurs de neige mesurées aux quatre stations, ainsi que les nom- bres de jours de neige. Comme il est naturel, la quan- tité de neige croît régulièrement avec la hauteur. En 1907, la neige a fait sa dernière apparition en mai à Dailly et à l'Aiguille. Elle a reparu aux deux stations AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 605 supérieures en novembre et à Savatan en décembre. A Lavey, il a neigé dés le mois de décembre, mais on n'a pu mesurer de nouveau une quantité appréciable qu'en janvier !908. XVI. Neige dans l'année 1907. Hauteur de neige en centimètres Nombre de jours de neige Période Larej SautaD Oaill; Aigullie Lave; Savatao baillj Aiguille cm. cm, cm. cm. Dec. 1P06.... 74 112 152 233 9 13 16 16 Janv. 1907... 34 61 130 155 5 8 1] 12 Février 8 35 59 55 3 8 8 8 Mars 3 12 63 85 2 5 7 S Avril — 2 59 118 — 1 12 15 Mai — — 816— — 3 4 Novembre ... — — 2 5 — — 2 2 Décembre ... — 13 76 93 — 49 9 Année met... 119 222 473 667 19 35 59 65 Année civile.. 45 123 397 527 10 26 52 58 Enfin, si l'on lait le relevé du temps pendant lequel la neige a séjourné sur le sol, on trouve les chiffres contenus dans le tableau XVII. Dans l'hiver 1906- 1907, la neige a persisté sans interruption du 2 dé- cembre au 4 mai à l'Aiguille, du 2 décembre au 31 mars à Dailly, du 6 décembre au 20 mars à Sava- tan, et du 10 décembre au 12 février à Lavev. XVII. Nombre de jours où la neige a persisté sur LE SOL EN 1907. Lavey Savatan Dailly Aiguille Décembre 1906 23 29 30 30 Janvier 1907 31 31 31 31 Février 20 28 28 28 Mars 2 20 " 31 31 Avril — — 11 3u Mai — — 5 7 Novembre — — 3 4 Décembre — 13 23 28 Année météorologique... 76 108 139 161 Année civile 53 92 132 159 606 OKSKRVATIONS MKTÉOROLOGIQUES DE 1907. Le nombre des orages constatés aux forts de Saint- Maurice est donné dans le petit tableau suivant; il comprend tous ceux qui ont été notés à l'une ou à l'autre des quatre stations. Il y en a le même nombre qu'en 1906. Oraffes en 4907 , Mai 2 Juillet 3 Juin 3 Août 6 Année (météorologique ou civile) 44 Les observations du fœhn ont continué en 1907 aux quatre stations. Les indications des observateurs cor- respondent à des coups de vent violents venant du sud et accompagnés d'une hausse de la température et d'une diminution de la valeur de la fraction de satura- tion. Nous les avons classés par mois et par stations, et les chiffres sont donnés au tableau suivant : ISomhre de jours de fœhn en 4907, Mois Lavey Savatan DaiUy Aiguille Décembre 1906 2 2 Janvier 1907 2 2 1 \ Février — — Mars 1 1 Avril 1 Septembre 2 2 1 1 Octobre 3 3 3 3 Novembre 2 2 Décembre Année météorol. 12 13 5 5 » civile 10 11 5 5 Les nombres de ce tableau sont inférieurs à ceux des années antérieures, spécialement pour les deux stations supérieures. Le maximum de fréquence est toujours en hiver et en automne. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 46 avril 4908. Tommasina. Mécanisme du rayonuement. — A. Brun. Cristallisation du quartz. M. Th. ToMMASiNA lit une Note, sur le mécanisme du rayonnement, qu'il présente comme troisième Note, sur la physique de la gradtation unicerselle. « La science possédait, depuis Newton, la loi de la gra- vitation, mais elle n'avait aucune connaissance de la mécanique de cette action qui est fondamentale pour l'existence de l'univers. Il n'est donc pas nécessaire d'in- sister pour démontrer l'importance et la nécessité de poursuivre des recherches afin de fournir aux traités de physique les matériaux pour le chapitre qui leur manque encore, sur ce phénomène universel et primaire, substra- tum qui coexiste inséparablement en chaque phénomène, de la nature, que cette science étudie. Sous le nom générique de rayonnement l'on comprend l'ensemble de toutes les radiations, c'est-à-dire le méca- nisme identique pour toutes, qui produit les radiations électromagnétiques que l'on distingue, par ordre décrois- sant de longueurs d'onde, en : ondes hertziennes, chaleur rayonnante, lumière visible, lumière invisible, ou rayons ultraviolets, puis rayons de Rôntgen et rayons y de Bec- querel ou de radioactivité. Quant aux rayons anodiques, rayons-canal, rayons cathodiques, rayons a. et ^ de radio- 608 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE acticité. ils ont comme origine le mécanisme du rayon- nement, mais multiple et dilTéremment combiné en cha- cun d'eux, et cette dilTérence de complexité, donc, de forme cinétique, en fait des entités distinctes avec des propriétés spéciales, permettant de les reconnaître et de les séparer pour en faire l'étude expérimentale et en re- chercher les utiles applications. L'on voit donc que le mécanisme du rayonnement cons- titue le point de départ pour acquérir la connaissance intime, c'est-à-dire pour avoir l'explication physique, de toutes ces catégories de phénomènes. Or la physique actuelle, qui possède une optique très riche en faits par- faitement étudiés que l'on peut croire définitivement établis, qui possède une théorie ondulatoire et électro- magnétique des radiations, désormais admise sans oppo- sitions, n'a aucune connaissance, je dirai officielle, sur le mécanisme vrai du rayonnement. Ce mécanisme qu'ont décrit, plus ou moins clairement, quelques théoriciens, n'a pas reçu encore la forme qui imposera son introduc- tion dans la Science. Dans ma Note du 20 février, j'ai affirmé que ta constatation expérimentale des pressions mécaniques, longitudinales et tangentieUes. exercées par le rayonnement lumineux sur les corps ^ nous a révélé sa forme cinétique, je vais en donner l'explication. La théorie électromagnétique des radiations est basée sur les modifications que subit un champ électromagné- tique par la présence d'une charge électrique en mouve- ment, aussi le rayonnement est électromagnétique parce que ce qui vibre transversalement en lui est une charge électrique. C'est là le fait essentiel. Sans entrer dans la question de sa nature, sans décider si elle est un centre de lignes de force convergentes ou divergentes, c'est-à- dire si elle est un électron négatif ou un électron positif, nous nous bornerons à l'indiquer par un simple point, un point matériel, car il a une masse fonction de sa vitesse, proportionnellement à laquelle il exerce des pous- sées, ou pressions mécaniques, contre tout ce qui vient à se placer sur son chemin. Ce chemin est sa trajectoire, ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 609 et, comme dans le rayon la charge vibre transversale- ment, cette trajectoire doit se trouver toute sur un plan tangentiel de la surface d'onde spliérique et pratique- ment sur celle-ci. Cette trajectoire, qui est le parcours de la vibration ou oscillation, a comme formes limites, la ligne droite et le cercle, et comme formes intermédiaires des ellipses qui pourront même subir des déformations quelconques, dues à l'entrecroisement des propagations simultanées. Supposons une orbite circulaire, parce qu'elle donne plus clairement la vision du phénomène, et exami- nons comment peuvent se produire les pressions Max- well-Bartoli, pressions réelles ayant été constatées expé- rimentalement et mesurées. Il est évident qu'il n'existe qu'une seule modification cinétique apte à produire ces pressions normales entre elles, c'est la trajectoire solénoïdale. En effet, si la vibra- tion s'effectue continuellement sur le même plan trans- versal, il y a production de forces tangentielles, mais non pas des longitudinales parallèles au rayon. Si nous rem- plaçons le point matériel par ce mécanisme inconnu que nous appelons électron, alors on pourrait supposer que par simple frottement avec son contigu l'électron produise la pression longitudinale, mais comme il y aurait néces- sairement un retard entre les transmissions successives par frottement d'un électron au suivant, la trajectoire de la pression longitudinale serait toujours également solé- noïdale. La pression longitudinale parcourt un solénoïde dont le diamètre invariable est celui de la masse transversale de l'électron, ou, ce qui revient au même, de sa sphère d'action, et il représente l'amplitude de l'oscillation ou vibration transversale de cette charge électrique élé- mentaire. C'est cette dernière considération qui m'a amené à conclure en faveur de l'existence d'un certain nombre de spires au lieu du simple frottement produit par une tra- jectoire fixe sur un plan invariable, même dans le cas réel de l'électron. Conclusion qui a, en outre, l'avantage de Archives, t. XXV. — Juin 1908. 43 610 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE fournir par le nombre des spires la modification cinétique, suffisante pour expliquer le passage insensible, sans arrêt, soit dans la gamme spectrale entre les rayons visibles colorés, soit entre toutes les autres catégories de radia- tions. » M. Tommasina déclare avoir ainsi clairement démontré que la forme solénoïdale de la trajectoire de la pression mécanique longitudinale du rayon, pression Maxwell- Bartoli. est un complément nécessaire aux théories ac- tuellement admises, complément qui est, en outre, très utile par la connaissance qu'il apporte sur le mécanisme du milieu actif qui remplit l'espace, dont l'activité semble être la source unique de tous les phénomènes. M. Albert Brun fait une communication sur la cristal- lisation du quartz. Il montre que dans un système volcanique anhydre, la tridymile et le quartz peuvent cristalliser simplement sous l'influence des vapeurs de chlorures qui s'échappent de la cheminée éruplive. ou qui imprègnent le magma. comme c'est la règle générale. C'est très probablement sous l'influence des quelques millièmes de chlorure qu'elle contient, que l'obsidienne de Lipari doit de cristalliser à une basse température (51 0°)^ L'auteur a reproduit avec la plus grande facilité le quartz et la tridymite par un procédé expérimental exces- sivement simple. En exposant des masses de silice fon- due aux vapeurs des chlorures volcaniques, c'est-à-dire à un mélange de vapeurs de KCl — NaCl, à l'abri de l'air, à la pression ordinaire, il se forme par transformation de ce verre, du quartz. La masse se transforme intégralement en cristaux. Le quartz ainsi obtenu est fibrillaire, en fibres à allongement positif et ayant la biréfringence et les direc- tions d'extinction voulues. Au début, les fibres très fines sont, ou parallèlement 1 Voir Archives t. XXIIL juillet 1907, page 97. Cristallisation de l'obsidienne de Lipari. ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 611 accolées, ou associées en sphérolites à croix noire ; elles finissent bientôt par fournir un cristal homogène; on voit fort bien en arrêtant la cristallisation à temps, que les cristaux de quartz, en formation, pénétrent comme des aiguilles, dans l'intérieur de la masse vitreuse du verre de silice. La température nécessaire à celte cristallisation est voisine de (700° à 750°), la durée de l'opération n'est que de 40 heures seulement. En la prolongeant, les petits cristaux à peu près paral- lèles, se réunissent pour en former de plus grands, dont les dimensions croissent continuellement : En quelques jours (3 ou 4) le cristal optiquement homogène a déjà 3 millimètres de longueur. L'expérience effectuée aux températures convenables, ne fournit pas de silicate. La silice ne perd pas de poids. Si l'on opère au delà de 800^ (sans atteindre i 000°) avec la poudre de silice amorphe, on obtient en 11 heures des cristaux hexagonaux de tridymite. M. Brun rappelle une expérience ancienne de Margot- tel qui, en maintenant de la silice précipitée, dans du chlorure de lithium en fusion avait obtenu le quartz, mais seulement au bout d'un temps très long. Tandis que l'ex- périence faite avec la vapeur des chlorures volcaniques sur un verre de silice, amène la cristallisation en un temps très court. Ceci montre une fois de plus la complète inutilité de l'eau comme agent de cristallisation des roches acides. L'hypothèse de la présence de l'eau comme minéralisa- teur du quartz, nécessite l'introduction d'une seconde hypothèse : celle de la pression: que l'on imagine souvent d'une grandeur considérable. Il semble que Ton cherche à compliquer à plaisir un phénomène très simple, et qui ne nécessite aucune con- dition autre, que celle d'amener à une température conve- nable, précisément les éléments mêmes qui constituent le magma de la roche éruptive anhydre. ()15 SOCIÉTÉ DE PHYSIOUK Séance du 7 mai. Tli. Tommasina. Démonstration de l'existence d'électrons non dépla- çables et de leur rôle dans le mécanisme réel des lignes de force de Faraday. — Le même. Sur un curieux phénomène d'accroisse- ment de la lumière réfléchie par un corps blanc sous l'action de la chaleur obscure. — Emile Yung, Les effets anatomiques d'une alimentation exclusivement végétale sur l'intestin. — A. Sprecher. Développement du suçoir de l'embryon chez quelques Graminées. — C.-E. Guye et A. Rron. Différence de potentiel et stabilité de l'arc alternatif entre métaux. M. Th. ToM.MASiNA. — Démonstration de l'existence d'élec- trons non déplaçahles et de leur rôle dans le mécanisme réel des lignes de force de Faraday. l.orsqu'une notion fondamentale, comme celle tirée d'après les résultats des expériences de Kaufmann, que la masse de l'électron est fonction de sa vitesse est admise, on doit l'introduire partout où la masse électromagnétique d'une charge élémentaire joue un rôle, soit dans l'expli- cation d'un phénomène, soit dans une loi. soit dans une simple définition. Les conclusions de ma Note du 20 février sont basées, en grande partie, sur cette nouvelle notion; j'y reviens dans celle-ci pour montrer toute l'étendue qu'il faut lui donner en physique théorique et les importantes conséquences que l'on peut en déduire. L'on sait que le mouvement d'un électron n'est pas un phénomène que l'on puisse considérerisolément. L'électron n'est pas quelque chose qui se déplace par ses propres forces, et les champs électriques qui lui sont extérieurs n'interviennent pas simplement pour modifier sa marche ou pour en être modifiés, comme le pensent erronément quelques mathématiciens, mais ils constituent la vraie action qui meut l'électron, lequel, au contraire, réagit contre elle et la modifie, aussi sa direction et sa vitesse sont la résultante de plusieurs actions et réactions simul- tanées et consécutives. Voilà une complexité de méca- nismes réels qu'il faut tâcher de connaître, car si la masse ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 613 de l'éleclron, c'est-à-dire son inertie, est fonction de sa vitesse, par le principe de l'égalité de l'action et de la réaction, doivent exister forcément d'autres masses fonc- tions de vitesses autour de lui. celles, au moins, contre lesquelles il réagit. Il nous faut donc admettre que ces masses actives qui agissent extérieurement à l'électron mobile sont d'autres électrons. Dans ce cas, comme un champ électri(jue est constitué par ses lignes de force et par rien d'autre, ces lignes seront les trajectoires des énergies transmises par les électrons extérieurs, trajec- toires qui atteignent toutes l'électron déplacable. dont la marche a lieu dans la direction de la résultante. Cette manière claire et exacte d'envisager le phénomène permet d'établir Vexistence d'électrons fixes autour de chaque électron mobile, et de voir comment celui-ci est négatif tan- dis que les fixes sont positifs. Nous savons, en effet, que les lignes de force des champs extérieurs convergent vers l'électron déplacable; celui-ci est donc négatif, car entre l'action extérieure et sa propre réaction, c'est lui qui cède. Aussi on peut dire que l'électron néfjatif constitue un centre vers lequel est dirigé le surplus d'énergie qui sert à produire son déplacement. Au contraire, lorsqu'autour d'un centre les lignes de force sont divergentes, c'est-à-dire lorsque l'énergie des champs extérieurs est plus faible que la réaction de l'électron, de façon que le surplus d'énergie ragonne de l'électron, celui-ci est positif et non déplacable hors de sa sphère d'action, au lieu d'être mobile il est moteur, parce que vibrant sur place il transmet toute entière l'énergie qu'il reçoit. Ce sont donc des électrons positifs qui doivent constituer le milieu actif électromagné- tique. Ce que j'avais déjà annoncé dans le Mémoire que j'ai lu au Congrès de 1905 à Lièges L'éther du physicien ' Th. Tommasina. Sur la théorie cinétique de l'électron qui doit servir de base à la théorie électronique des radiations. — Comptes RENDUS du l*'" Congrès international pour l'étude de la Radiologie et de l'Ionisation, à Liège, en 1905. pp. 12 à 22. Bruxelles, im- primerie L. Severeyns. 6 I 4 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE est le mécanisme du rayonnement, on ne reconnaît rien (Vautre dans t'espace. L'on admet, depuis Faraday, (jue les lignes de force contiguës d'un champ se repoussent réciproquement. l*our expliquer cette action par la nouvelle théorie, il suffit de considérer chaque ligne de force, non pas comme la trajectoire d'un seul électron, mais comme un aligne- ment d'électrons qui ne vibrent que dans leur propre sphère d'action, ce qui est précisément le cas des élec- trons positifs non déplaçables. Ceux-ci transmettent ainsi successivement l'un à l'autre l'énergie cinétique, dont la composante longitudinale, par la direction de la propaga- tion, indique la convergence des lignes de force et consé- quemment le signe négatif de l'électron déplacé. Quant aux composantes transversales, elles produisent les pous- sées qui tendent à écarter les unes des autres les lignes de force contiguës. Ce sont donc des forces identiques aux pressio7is Maxvell-Barloli du mécanisme du rayonnement qui jouent un rôle essentiel dans la dynamique intra-atomique. D'après ce qui précède, il semble que ce qui distingue les deux catégories d'électrons 71 est pas une nature différente, mais leur fonction^ qui fait qu'un électron est positif parce que. étant lié en chaînon de ligne de force^ il agit comme transmet- teur d'énergie^ tandis qu'il est négatif lorsque n'ayant point cette fonction il devient libre, c'est-à-dire déplaçable. Cette théorie, qui tient compte de tous les faits en les interprétant avec grande précision au point de vue physique et non purement mathématiqiie, comme il a été fait jusqu'ici, conduit à des conclusions qui peuvent préparer de grandes découvertes. M. Th. ToMMASiNA. — Sur un curieux phénomène d'ac- croissement de la lumière, réfléchie par un corps blanc^ sous l'action de la chaleur obscure. Les expériences et les études de Kirchhof, puis de Boltzmann, de W. Wien et de Lummer pour déterminer la valeur de la fonction du rayonnement, ont fait faire des observations sur un corps capable d'absorber tous les ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 615 rayons, appelé corps noir. L'on a constaté en cette occa- sion que réchauffemenl semble être favorable à l'émission de rayons à petite longueur d'onde, et c'est cette influence de la température que ces savants ont surtout utilisée dans leurs recherches. J'ai eu l'occasion d'observer plusieurs fois un phéno- mène que je désire signaler tout en faisant des réserves, non pas sur son existence réelle qui paraît certaine, mais sur sa nouveauté, n'ayant pas eu assez de temps dispo- nible pour toutes les recherches bibliographiques néces- saires. Donc, si ce n'est pas une découverte, ce sera une confirmation, indépendante et fortuite, qui peut ne pas être inutile. Voici comment on doit disposer les choses pour obser- ver facilement le phénomène : Il faut étendre sur une table le corps blanc, un morceau de toile ou une nappe blanche et préparer un récipient métallique très chaud, mais encore loin de la chaleur rouge. On fait ensuite l'ob- scurité, pas complète, comme je l'expliquerai après, puis on place sur la toile blanche le récipient chaud, on le laisse immobile pendant quelques secondes, on l'ôte rapi- dement. La place qu'il occupait apparaît franchement délimitée comme une empreinte et elle semble lumineuse, et disparaît assez lentement. On ne peut l'attribuer à une illusion d'optique due au remplacement rapide d'un objet obscur par le blanc qu'il recouvrait, parce qu'on peut opérer avec une lumière si faible que l'objet chauffeur se confond avec le blanc qui l'entoure même lorsque ce der- nier a une grande étendue, et surtout, ce qui est décisif, parce que dans les mêmes conditions de lumière on ne voit rien si Ton opère avec le même récipient froid ou pas suffisamment chaud. Dans les expériences que j'ai faites, j'ai constaté que ce qui se passe dans ce phénomène est très ditîérent de ce qui a lieu dans les autres connus, qu'on classifie en phy- sique sous le titre de phosphorescence par l'action de la chaleur. En effet, cette dernière catégorie de phénomènes est 0 I 6 SOCIÉTÉ DK PHYSIQUE observable d'autant plus facilement que l'on opère dans une obscurité profonde, particulièrement dans le cas de corps (jui ne sont doués qu'à un faible degré de cette pro- priété. Dans une telle obscurité, le phénomène que je viens de signalei- ne peut s'observer et je pense même qu'il ne se produit pas, car il ne se manifeste que lorsque le local est illuminé par une lumière dilîuse mais très faible. Il ne faut pas non plus, pourtant, que la lumière qui filtre au travers des volets vienne à frapper l'objet directement; la condition la plus favorable semble être celle oi) il est illuminé très faiblement par la lumière di/Juse et réfléchie par un plafond blanc. Je ne crois pas qu'il y ait là une confirmation du fait cité que l'échaulfement favorise l'émission de rayons à petite longueur d'onde. Je pense qu'on a tout simplement un renforcement de la lumière blanche que le corps blanc réfléchit, même lorsque l'œil ne la voit pas encore. Ce renforcement serait-il dû à une transformation directe d'une partie de la vibration calorifique obscure^en lumière, ou est-il dû, au contraire, à ce que les molécules superfi- cielles de r objet réfléchisseut davantage de la lumière blanclie diffuse par une espèce de miroitement multiple quelles acquièrent sous l'action du fort accroissement instantané de leur vibration calorique ? Cette dernière conclusion m'est dictée par le fait observé que la luminescence se voit mieux et franchement tranchée, si le corps chauffeur est laissé immobile et pour un temps très court, de façon que réchauffement n'ait pas le temps de se propager. En tous cas, je ne fais que poser le problème, cela engagera à poursuivre l'étude de ce phénomène de visibilité renforcée par une chaleur obscure suffisamment élevée. Car s'il y avait là une augmentation, de la lumière réfléchie par chaque molécule superficielle, due au nombre plus grand ou à la rapidité de ses mouvements, ce serait la pénétra- tion de nos recherches expérimentales jusqu'au contact des formes moléculaires. M. le prof. Emile Yung présente un résumé des expé- riences poursuivies pendant deux ans dans son labora- ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 617 toire par M. Pierre Revilliod. en vue de déterminer les effets anatondques d'une alimentation exclusivement \:é(jétale ou exclusivement animale sur l'intestin. M. Revilliod a opéré sur le rat blanc, animal normalement omnivore. Des lots de rats furent nourris uni(iuement de viande de cheval, d'autres de carottes, pommes de teire et salades, d'autres de lait. Toutes les observations ont été faites comparativement sur les sujets soumis aux expériences et sur des individus de l'espèce Mus rattus et de la variété albinos capturés à l'état de nature, en tenant compte de l'âge, de la taille et du sexe. Voici les principaux résul- tats : l'' Le rapport de la longueur de l'intestin à la longueur du corps, chez les adultes et sans distinction de sexe, est en moyenne de 6 : I . ^^ Les femelles ont l'intestin relativement plus long que les mâles. Moyenne de 20 9 = 6,20. Moyenne de 25cr=-o,77. 3*» L'âge est le fadeur qui agit le plus sur le rapport intestinal. Les variations de celui-ci pendant la croissance s'expriment par une courbe à un sommet. Le rapport étant de 4,17 à la naissance, il s'élève rapidement pour atteindre 6,49 à l'âge d'un mois, puis s'abaisse lentement pour atteindre la moyenne normale de 6. au bout du troisième mois après la naissance. 4° La forme des villosilés intestinales varie également au cours de la croissance. Chez le nouveau-né, elles sont cylindriques, puis elles deviennent plates, hautes et étroites durant la période de lactation et, pendant le deuxième mois, elles revêtent peu à peu une forme apla- tie plus large, semi-lunaire à bord supérieur festonné. 0*^ L'action du régime végétal sur l'intestin est avant tout d'ordre mécanique. Elle se manifeste par un léger allon- gement de l'intestin grêle et un allongement plus accentué du gros intestin et du cœcum. ô'^ Le régime carné produit au contraire un allongement excessif de l'intestin grêle portant principalement sur la région digestive de celui-ci, autrement dit sur le duodé- 618 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE. num supérieur: et une réduction notable du gros intestin et du cœcum. Il ne peut donc pas être question d'une action mécanique de la nourriture carnée. 7° La longueur de l'intestin grêle des rats carnivores est la résultante des rapports existant entre la nature chi- mique de la viande de cheval et les propriétés chimiques de la muqueuse intestinale. 8° Le lait est un aliment idéal, ses éléments chimiques sont facilement digérés et absorbés par la muqueuse intes- tinale. Son action mécanique est nulle. Aussi, la réaction du tube digestif consiste-t-elle dans une réduction tant de son diamètre que de sa longueur, réduction portant sur toutes ses parties. Les villosités conservent dans ce cas une forme analogue à celle des villosités chez les jeunes individus pendant la période de lactation. Elles n'augmentent pas la surface intestinale, mais sont adap- tées à une absorption énergique et rapide. 9" L'intestin court des carnivores dans la série des Vertébrés paraît être le résultat d'une lente adaptation fonctionnelle à la digestion et à l'absorption d'une nourri- ture purement carnée. Le plus grand développement du même appareil chez les herbivores serait au contraire le résultat de l'action mécanique permanente des résidus insolubles de la nourriture végétale. M. C. de Candolle communique la note suivante de M. A. Spuecher sur le dételoppement du suçoir de l'em- bryon chez quelques d'aminées. Dans un travail présenté en 1904 à la Faculté des sciences de l'Université de Genève pour le concours du prix Davy, j'ai étudié les modifications du noyau dans la caryopse du Zea Mays pendant la germination. Poursuivant mes recherches dans la même direction, mais sur des graines non sélectionnées, j'ai rencontré un fait nouveau que je désire faire connaître avant la publication du travail que je prépare. . Sachs, au cours de son étude sur la germination des Graminées, écrit en 1862 ce qui suit: «Les membranes ET d'histoire naturelle DE GENÈVE. 619 « cellulaires et le contenu du parenchyme du suçoir ne « subissent pas de modification appréciable pendant tout « le temps de la germination. Le suçoir tout entier est « déjà constitué sous sa forme définitive dans l'embryon « en repos qui ne subit aucun développement ultérieur ; il « ne se produit ni multiplication cellulaire ni allongement « des cellules déjà existantes. Le suçoir est le seul organe « de l'embryon qui soit entièrement terminé tandis que « les autres se développent. » Les affirmations de Sachs sont devenues classiques, et à ma connaissance personne ne les a contredites jusqu'ici. Or ce qu'il pose en fait dans le fragment cité ci-dessus est erroné dans certains cas. Les membranes cellulaires et le contenu du parenchyme du suçoir subissent des modifica- tions appréciables pendant la germination ; je me propose de publier ceci tout au long ultérieurement. Le suçoir. loin d'être constitué sous une forme définitive dans l'em- bryon en repos, subit, j'ai pu m'en convaincre sur quelques espèces du genre Ai'ena. un développement très considé- rable. J'ai ensemencé à plusieurs reprises de VAvena elatior dans des conditions différentes : dans une terre lourde, une terre légère, du sable, et sur du papier filtre stérilisé. La terre lourde ne convenant pas à VAmna elatior ]Q l'ai laissée de côté. Les autres substrala m'ont donné des résultats plus ou moins satisfaisants. Après quelques jours de germination le suçoir a atteint déjà la longueur de la caryopse. Le suçoir dans son ensemble, et les cellules de l'épithélium de celui-ci s'allongent simultanément. L'allon- gement des cellules épithéliales est plus considérable vers le sommet ce qui lui donne l'aspect d'un pinceau. Le suçoir traverse l'endosperme immédiatement en dedans de la couche à aleurone — mais sans la détériorer — et il ariive bientôt au sommet de la caryopse où sa pointe se recourbe du côté opposé. Sur tout le parcours du suçoir l'albumen est digéré et s'il en reste encore des parties non absorbées le suçoir se contourne de manière à les atteindre ce qui fait qu'à la fin de la digestion de l'albumen 620 SOCIÉTÉ 1)K PHYSIQUK, ETC. nous avons les formes de suroir les plus singulières, tordues, contournées, revenant sur elle-mOmes en forme de boucle, (lela prouve d'une manière 1res claire quel rôle le suçoir joue dans la digestion de. l'albumen. On ne comprendrait guère ce développement de toute une masse de glandes digestives si c'était la couclie à aleurone qui intervenait la première dans la fabrication des ferments. Il me semble que la coucbe à aleurone a plutôt pour fonction de protéger l'albumen contre l'envahissement des bactéries et des champignons. En elTet. si on enlève l'albumen après quelques jours de germination et en met- tant les plantules avec leur suçoir sur de la pâte stérilisée, les suçoirs commencent immédiatement k soulïrir des bactéries que l'on a introduites avec eux. J'ai fait toutes espèces d'expériences avec des embryons détachés de leur albumen, et je me réserve de les publier <à une date ultérieure. L'Avena sterilis qui possède une très grande caryopse montre le développement du suçoir d'une manière parti- culièrement belle. Si la caryopse mesure ici \ cm nous pouvons avoir après 15 jours de germination des suçoirs contournés de 12 mm et plus de longueur. D'autres espèces du genre Amna présentent le même phénomène ce qui rapproche ce genre d'autres monocotylées notam- ment des Palmiers chez qui la partie intraséminale du cotylédon grossit beaucoup et finit par remplir la semence. L'idée que le suçoir des Graminées est un organe définitivement constitué dès la formation de l'embryon doit donc être complètement abandonnée, et le dévelop- pement ultérieur de cette partie du cotylédon montre d'une façon évidente le rôle physiologique qu'elle joue dans la vie de la plantule. MM. C.-E. GuYE et A. Bron communiquent les résultats d'un travail exécuté au laboratoire de physique de l'Uni- versité sur la (lillerence de potentiel et stabilité de l'arc alternatif entre métaux (voir ci-dessus, p. 453 et 549). BULLETIN SCIENTIFIQUE J.'J. Thomson. Die Korpuskllartheohie der Materie. Tebersetzung von G. Siebert. Die Wissenschaft. Heft 25, Braunscliweig. F. Vieweg u. Solin, 1908. C'est une série de conférences données à la Rovale Ins- tion par M. J.-J. Thomson en 1906, dont l'éditeur bien connu, M. VieNveg, publie une excellente traduction. En exposant la théorie des corpuscules, l'auteur a trouvé dans ses propres travaux une bonne partie du sujet et c'est pourquoi, pour s'initier à cette question complexe et qui touche à tant de points importants de la physique, on ne saurait mieux faire que de relire le conférencier. Le mode d'exposition se ressent de la nécessité de se mettre à la portée de l'auditoire, et c'est ainsi qu'une comparaison très suggestive avec un corps en mouvement plongé dans l'eau fait saisir sans difficulté pourquoi la charge électrique du corpuscule donne lieu à une énergie spéciale qui est l'origine de la masse électrique. Drude a montré que la théorie corpusculaire donne une valeur satisfaisante pour le rapport des pouvoirs conducteurs respectifs électrique et thermique, et Lorentz qu'elle explique le rayonnement à grandes longueurs d'onde des corps chauds. L'auteur a modifié la première théorie en assimilant le rôle des cor- puscules à ce qu'on supposait se passer dans l'électrolyse. suivant la théorie de Grotthus. Le corpuscule n'est plus dans un état de liberté stable analogue à celle d'un gaz, mais chemine seulement d'un des pôles du double élé- ment à l'autre, et les résultats du calcul analytique don- nent un accord satisfaisant pour le rapport des pouvoirs conducteurs avec l'observation, tandis (ju'une objection relative à la chaleur spécifi(iue ne subsiste pas. Le chapitre sixième est le plus original et nouveau et 622 BULLETIN SCIENTIFIQUE. expose la consiiiution de l'atome supposé formé d'une sphère pleine d'électricité positive, et d'un nombre fini de corpuscules négatifs disséminés dans la spliôre. Le pro- blème de statiiiue est de trouver les arrangements stables en admettant la loi du carré des distances. Ce n'est donc pas. comme le fait remarquer l'auteur, une solution méta- physique, puisqu'on a recours à une action non expliquée, mais une hypothèse qui peut conduire à des analogies avec les propriétés chimiques de l'atome. Il réussit, en effet, à établir un rapprochement entre les condi- tions de stabilité de ces arrangements, formés d'un grand nombre de particules négatives, supposées dans un plan et distribuées sur deux ou trois cercles concentriques, lorsqu'une ou plusieurs de ces charges négatives sont attirées par un atome voisin, ce qui donne lieu à une sur- charge positive, ou valence positive, et les valences de certains gaz, qui sont différentes suivant qu'ils forment l'élément positif et négatif d'une combinaison, fait observé par Abegg. Signalons dans cet ordre de considérations, l'attraction de saturation de l'atome. Sur le nombre de corpuscules contenus dans l'atome, trois méthodes, dont la première est basée sur la trans- formation de l'énergie du faisceau cathodique en celle de rayons Rœntgen, s'accordent pour faire admettre que ce nombre est petit, 20 pour l'air. L'auteur s'appuie sur des considérations analogues à des perturbations dues à des actions de deux masses inégales, pour combattre l'ob- jection contre la petitesse de ce nombre, fondée sur le nombre des raies du spectre d'une substance. Signalons encore, outre les données connues sur les mesures relatives au rapport e/m des électrons, au pre- mier chapitre, une analyse du mouvement de rotation des corpuscules dans l'effet Zeeman. Il serait difficile de réu- nir, dans un in-octavo de 160 pages, un ensemble plus complet des vues nouvelles sur la constitution de la ma- tière. L. R. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE (les Travaux de Chimie faits en Suisse 1908 «lanvier 304. BiELECKi (Jean). Ueber Mesitylentrialdehyd (1,3,5-Tri- methylalbenzol). 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Yg k lO h. du matin. 21, rosée le matin. 22, faible rosée le matin ; pluies de courte durée dans l'après-midi ; forte pluie et vent depuis 8 h. du soir. 23, pluie pendant toute la journée ; gros flocons de neige k 9 h. du matin ; la neige descend jusqu'au pied du Salève. 24, pluie pendant la plus grande partie de la journée. 25, pluie dans la nuit. 27, très forte bise pendant toute la journée. 28, très forte bise pendant toute la journée ; la dernière tache de neige a disparu sur le Salève. 29, pluie de 3 h. y, h 5 h, du soir. 30, pluie dans la nuit. Archives, t. XXV. — Mai 1908. 44 ^H -r '-C -t» '>i c»» ce — -f ce co © '» I- o» ao -r -jo -• 'O -J< (N f- »0 O 00 — ' ^' '^> ~ •— y- "» —' ~ — r. — ' -" • ~ -• O' t» y. c )~ (- • ce — r. î* ~; r. 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X c c X — '- '>> X Ci o ce -r '^^ ce o ..e c: j- Ci c — < -T* a --C T^) \c: K- X ce iC m X X Ci Ci Ci gj Ci Ci oo X X Ci Ci Ci 1 e o Z z a oic ©ci-rj— <-T«rsxooociC;'T''7')ce ce ce en î'î " "^ ''"^ f ''^ "^ ^ " "^ '^"^ ^'^ -'^ '^'^ o lO lo < • X es — ce -f le »- T T T 1 T 1 -+- ^^T T 1 T 1 -H 1 i i o ce lO r-^ — « ■>> '>^ lO c X o o f^ --C lie "O 1 o ^- «o Ci Ci 09 '>i ^ »^'î o <» lie — < -o ro -o -o -^ «:> flj Ci -o te I-- -e t^ {^ -o •3 O cex-c — O'i' — -rcef-cioxr-cecef^ ure lO ue lO -c *^ x <- ^e — < i.e "-c r- 'C »o '-o ice i- -o ce X o -o lO -o lo -o c -c c o '^ i^ f- i.e X Ci X -e i- -c r^ X 1- X X ice <- f- (^ -r i^e ->> ce -H vc X -^ i.e ce lO -- ce ce -f ce lO -r ue -o f^ ce — f ce -^ '-O ce ce »c ce T <- ce -- * - Oi ce Ci — ' C OO CO -H -o f-- Ci t-« 1^ f^ (^ t^ X) f-- Ci i - -o iO -o "C X X --C '^ "C {-^ '-C X ?^ Ci Ci X -c; f— '— ?- x <— lO i • C; — ce "~ o ">« iC. le le iie ce ^^ -r vc 'C iC "C c îi X X w i.e ■- c -c ic {^ c ue ir; 7'> 1 ® X - -c -c - <- '-O X -rJ -c: «o Tt- Ci r- '>> — ' o — ' >^ X 7>> 7^* — ' ^H — « Tv> •>/ 3vi 7^ — ^ ^^ '>> 7>i •?» -4- ce * le --0 ce f^ t-^ c c X Ci Ke c ue ">/ N '^> ev^ T>< '^/ ->< — t — 1 — 1 (» <» [ \ \ 1 < s. âl s )C '?i 00 ce X O T-i X X w O X O lO -^ lO '>i o -t" 00 '^> oj ati ^ — »o to <>* t-- ce Ci • -t- "^ ic -o X o ce o X r- x ce ic '^i T. x a» — < t- -H —'—'—' -. — — ^ —.—'>«'>><- p« ce — — < — ( o f^ 'O o — ^ _H — — ^ -H se = '^ 1" {— '>> le X -c; — c p* f- Ci ue f^ 3 o -^ '.- o j^ c; -r ^ i.e -T -^ © te t- i — r ce -f {^ -"TO-^t— çe'>>X{^— '^-■0(N'+' X'^iO--C-r ©oiO-^rri-ei^^G^o • 1— * -f- *>» o. • — T* -r (- X ce o — < * - © X -o 7^ o -+ co -H -t--f--l--1- H-H h H— 4- -+--+- -J— 1- -l--+--H-f- -t« -o -r -.c — ao t^ o OJ! -^ o <>i o -^ -J--I-H 1—4- 1 1 1 -4--+--+- 1 1 -r- iO jt o --D o -* ce o o es o '^ (?J| iL-e o oi àO X — r^-rcxcece^ p^Ci— ''>iooi»-jr o • • ^ ce <- /- r. ce — ->> X o c. x -* -mi 'c; lO ce O »>> X 'M! O a Jrt — < X "^ --^ O -O ■* Ci 'O X o c ig, f— ce T'i ue Ci '>* ■» T) -c X vj Ci >^ ^ ire '^^ lie -f ce -^ ce f^ -t- -!-• j, t -» o ce — ' »o ce -H -r -o — lO -f f- ">> ^e '^J C tt X C àO lie lie C -C e-) ce -^ X c -+- ce le X Ci Ci ->> — 1 ce c; o c. X c- ce X ">> lO -+- X X X e>> c -r -o rp ce 'T — ' o -?< *-- -f- çj O -t" ->» -.C X -f lo ce — ' -o T>» f^ c Ci -r -o -^) Ci -e ce -^ o 'f lie i^ c^ t^ Ci f^ Tt< X ! -•- ire -r» -t" co T^i -o -T« ce irt "* c>> -^ ce -r o X '-o ^- -^ ->/ -H ■>< _ ^^ _ >j '^/ ->> T^j — — 1 T^i ^H -^ -1- c o* -^ ->> o ce r- r- X -e X ce «o o>* <>* e>> r» Tv» 3>j ^ _,___-,__ ->) — i'>joo?Oirt»0'0(M'i'»CîOir5'-^'>if— oeet— -tcao"■0{^^Hr-l^- ->> r- Ci o ce 'T i.T -^ te Ci ce •r' f^ lO ••O Oi -^ ce ^^ ccrot^iier — j*-îiOOiio -Ni ' 1 '^ -t- -«- .- — • ■>< ce -r 1* -c i- X Ci c; — ' '>^ ce — i.e -c (- X C- c — ' ">> ce — i.e te r^ x c o — — c — 1 T^i (^i 7^1 oi TJ 7>< Ci "Ti '^i cvj ce ce 632 MOYENNES DE GENÈVE. — WAI 1908 Correotlou pour réduire If» pression ntiuoapiiérique de dieuêve h In pesnnteur normale : -|- 0""".02. — Celte correctiou n'e.st pas a[)pliquée dans Ias tableaux. Pression Atmosphérique : 700'"'" |- 1 h. in. i h. m. 7 h. m. 10 b. m. 1 h. 8. l h. 8. 7 h. 8. 10 h, 8. Moyennes mm mm mm mm mm mm mm mm mm l"déc. 27 69 27.59 27.82 27.68 26.80 26.16 2626 27.14 27. 14 2* » 30.16 3024 30.46 30.76 3006 2949 29.92 30.62 3021 3« » 28.85 28.79 2898 29.02 28.67 28-18 28.43 28.92 28.73 Mois 28.90 28.87 29.08 29.14 28.51 27.95 28.21 28.89 28.70 Tempériktare. l"déc. -1-11.83 -ft0.05 -hl2.44 4-16.40 4-1911 4-20.55 4-17 86 4-15 41 4-15 46 2» * 1380 12.09 1422 1701 1962 2050 17. 71 1592 1636 3* » 1060 9.79 11. 62 14.15 1611 1625 1452 1206 1314 Mois 4-12.03 4-10-62 4-1272 4-1580 4-18-21 4-19.01 4-1663 -+-14.40 4-14-92 Fraetion de saturation en %. 1" décade 76 80 76 59 49 45 53 2« » 70 76 70 58 47 47 62 3« >» 86 87 80 66 59 58 67 65 63 65 62 78 73 Mois 78 81 75 61 52 50 61 70 66 Dans ce mois l'air a été calme 177 'ois sur 1000. NNE 88 Le rapport des vents - = = 1 4Q. SSW 59 Moyennes des S observations (7S Ih, 9»») mm Pression atmosphérique 728.79 Nébulosité 5.6 lili±l_.. 4-15'. HO 3 Température < P ^74-14-2X9.. +150.22 4 Fraction de saturation 65 % Valears normales dn mois ponr les éléments météorologiqaes, d'après Plantamonr : mtn Press, atmosphér.. (I83d-1875) 725.24 Nébulosité (1847-1875). 5.8 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 79"". 2 Nombre de jours de pluie, (id.). 12 Température moyenne . . . (id.). 4-l'^''-^^ Fraction de saturât. (1849-1875) 70 Ve 633 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques SfaliOB CKI,I«NY COI.I.II ciuMim CHITKI.UNK S4TI8NÏ iTHRXi/ GOiriSIKIIIS lljNitur d>au en ■«. 119.1 105.3 110.8 lOil 94.8 94. 0 88.0 SUti«a VRVKIRR OBSIRYtTOIRK MLOCNY PUrilNGI JUISK HRIlMiXTI Hauteur iti» en mn. 96.4 104. 0 103.0 9o.l 95.5 111 1 Insolation k Jussy : 220h-2. OBSEHVATIO.NS \1ÉTÉOI\OLO(UOUES FAITES AU GRAND S A I N T - B E R N A R D PENDANT LE MOIS DE MAI 1908 Le 6, neige et brouillard. 12, brouillard le matin, vent violent l'après-midi 13, très fort vent l'après-midi. 14, brouillard le matin. 21, orages lointains dans la soirée, 22, très fort vent et pluie. 23, forte bise, pluie et neige. 24, neige le matin, 26, brouillard l'après-midi. 27, brouillard le matin et le soir. 28, brouillard le soir. 29, fort vent le matin ; neige pendant la plus grande partie de la journée 30, brouillard le soir. O H % û b; H N m û .22 Sja "» lO C f c^ — N X X os X -^ ^ lO • • r. — .c>cc-^l-oo-^cc(^^'^^o3XO•.coc■cc— *-*'ooO'^(^»'^~oiC o — "^'COOOO '^i '><'>* OOl-'OOOOt-O arOOOOOOOOCit" lO '^» o I?: ce f-- o o — < -f ce «ri o c- X ri X -H ■>> ce o o r. '>> o — ">> ~ Cï r; oc>05v>Keoo— <îNT>>»oc>~oriC!O00— looo— <'^)Or^oo'^> _j ce a a o fi a* ^ J Z ' Sa > ■ • ••••■•• •• '• ••• -;i :^' iq> is: a a a ^ ^ ^ ?î 1^ ^ j^ ^" a ^ ^ '^* ^ ';^ '-:=i &5 a H a a ^ ï^ ^ Z z Z c» c» ;^ ;< Z (» :/) 72 cr^ -y: c» xZZa^T^Z^/^T^ZiZZZZZcoTryv '^>(N'^>'N'^>'^i^H-Hl— ii--<^H^co'>i— '— •— <'^^'— «-H-^îocc— '(N^^ — »-^(>»>" 'V %-"> •V ^ ^ f^ Z Z r. X y: Z Z z g^ y: t: x r. x x z z y: Z -y: y: y. z Z z Z z Z i ^ r»."^ ''•'^ "-'' "-"• ^-^^ <* w^' •«•^ 0t^ 0^ 0^^ ''-^ w0^ f^ '-^ r*^ w* z z z /) i/2 y) Z Z y) y: o) yj y^ 75 y; yD z r/D yj z y: y; .n y^. /l /^. ^ /^^ n y. y: + e Eâ O» OC -Et) S Ou o O c« Eâ OS eu £| o — o . Me s ■ «o 1^ . .e X le Ci Ci — 1 (^ cr le -r i ^ X ce X - :^ -. fs - ce — y. - z '-' -c ue iC X -^ cr. cr- «- lO -f c — ' o •o -o to -o --c f- e- 1- ~ -o -o — 1 ce ue r» -o -r •o o tO «^ /- {^ l> f— (^ "» i- X •o ive X c — ' C; -o — ' 5^ ■C: 'O i- t^ -C -o *- t- .oo -o o —j »o r> '^i '^ o ~ 1^ lO o a- »o o ->> o - IH — I — !--(--+--< h -(--H — I — H -I — h •C 09 — ' — ' en; X X O O -O -^ M ce '>^ -f )e o — ' -f '^ s- I I -<- -4-H h I -t— +- _.<^->i— .t^rix«-c>ce<> -o ce — < -o ~ o c:' o oo »o — " rs — < -r «S lO ce — < -c ^ — ' f^ o ^^ "C -f -i •» ._-^ -_^ -^ -^ v^ -r; -r; ^C {^ 1^ <^ '-O '-C "O 'O C^ >^ t» (^ ^^ ' - ~ «C '-O 'O C^ f^ '-O "C "-0 t^ s g <-• • •o -c •CJ T (^ ce X -r ^^ -r X •c •>* — < .c {- — < i.e ■>< -f o {— «o 00 art Ci •r» lO o G^ r^- X i.e ce ce Ci o c; o o I-- "O -o -o -c (^ i-' f^ «^ -o -c VC — ' >> »C J- -o -jC <— t- f^ t^ Tj< ce o ne c; -t" j- o o r^ (- t- -o -o --O to j- f^ -^ lO -H -rj . • o rj ce -^ (N -o -f o T^» ce lO f^ ->* X o 5^ »n o o X ce ce j- < - i.e — 1 ce l^ T^i i- J- S Ci Ci r 1- — ( -O O O O O X •O -C -c o i^ i- <- ( - -c ne ce c. ^ -t' »^ -c -o -c i- '_- r- ,, ,, /^ -o -c vC -^ t- t- iC -f c- 'V -o -^ ■- l— r o X ce lO ce 1^ ce X '^i --H Ci î^i o — 1 o ^ -o — 1 Cio— 'Ciceirtîvi^x o -^ Cj 00 a • ■ • a c X Cw ( H ~ — *• X O O Ci C '-C T>/ OC O ce s 11" -r T>* •■- c;^/ Si ^i? ;j> :^ -i^» cr^ «^ — ' rc 'O '-C 'Ci '-C 'O -^ "C r^ {^ "-C -^ -O O "jc f~ t— <— /-- i^ r- '-O 'O lo "c 'jc <^ -o *o o r- X X •o Ci X •r» X X 00 _i — I T») ce -p lO --O t^ X Ci o ^ '>i ce '^ lO -.o t- x c.« o — i '>> ce -f< ^e vd t^ x ,-. o < 2 t < o o Z Z -t; 00 Z O Et. os •r; •^j X O O O O O 1.^ O 'î" O c; O X -O -jO O r- vD -r O O O -r O O O X O f X r. w o ^ ~ 3 o irt i- Ci o o o c r^.. oo Ci Oi c; — - o o Cl X o o cr r. o js i ~ ■» ">? — ■>/ X 1.": it h» vr o o X — -o rt <- o x r. -c -r: o ■>> -r '>/ c; o -c o ^^ rc -r r: — — -r art et jn :-; irt «- -jt -r c »rt et -r '>/->> —■ x x -c ce -c -c -r f- ri -t< Moyenne 3 Obs. -^> '>> X -r ~ X o -r; iM — 1 r^ -5 — ' »^- Ci f~ o ce -- ri X o o -o '>> irt t^ '>> — ' ^ vo .rt (^ — r« i- f- X r» -^ ^ irt -r r. ri r. x x -r '- ;d .rt -o o c; x -o x x (^ ri ^' -o ^ i- ^ ~ O r. X r: X o r. r> ■>* '^ X ^> X '>< ■>> irt o X o irt o Ci — < ce o o X o o lO X X — r- o r; o -r -r o x Ci ri ri ri ri t- f- x irt f- o ri ri t- o o r. ri o -c ce X ^^ T^o-Tirtor^r-f-^o-?"/— o-ti'»'>>r-Oi— xct'rooc^ri-fi— » X X O rf '>» -^ -r» r^ X X O -^ "3^ Irt ce X -t* -D O O to ce O O -t< »rt X O ce f- urt -o »^ o Oi r> -t< Irt irt Ci r- o ri X irt x irt x x o ^ c- -r» r- o r- ci es f— Ci i i ^.' i 1 S J "S es — X -O X -r; O X -r O O O O '>* O r> O O 'N e^j ae t^ T>M- x o ■>i -jt '>> -o irt -t< X rs •o -+- ® -r t-' o "^ t-- Irt* ce X — ce Oi r — r -r irt' irt r- — ' -r «j! — -r -^ o -o irt -o -« o o -ô -1- H- 1 -1- H- 1 -H -+- Ecart avec la .,. . normale Munmum -r r — -f Irt T>./ X "O O O -P r -r rfi -r T' O 'O —" Irt O O -r O ''"^ O O -r —< e-/ O ® c- w — ">< ">* ce ce '>^ ce -p irt ce o o — 1 o — ' ">> irt -r >o -^ t^ ao f^ o o ■>* -t ce o l-l--+-lll-t- H-IIH- -4-III III o 1 'i'i -O X Irt ce —. ce ce c « ç» ce -r x ce — < ■?>> o irt '» -r» x r- ^ x c>i ^ ce -r> -r; -o ce 00 <>* ■+- * >< -r -c -o irt — H o :e -r; 96 « -r ^ — ' ->> — < 7>^ Irt (^ T -o r; -?* » — 1 o o — -r ce* — 1 -l--t--l-H--+- -t- 1 -+--f--f-H--l- -H-l- -f--+--t--K -+--4- -1— 1- 1 1 1 1 1 1 1 1 H- et ai £ co -M s A v.j ->< «^ irt -r 'T ri r- ce o '» -f r. •» x x o r. » -r irt ce — > t* rs x o r> ce cvi <>* o ce Irt irt -t" o o '^> -o X oc -r '-' '>i '» — t ce irt « irt r^ t>* ce ^ o ^h ->> r; o? — -r -»- -H 1 -4--f- -+- 1 1 -4- -4- 1 1 -H -p X -ri -f- -r-t<-rxc:;-fC'-f'>>x-»'-o-r)-r>-t<'X-f-rooo'-ocex'»-foCi'-i"^i-o • o '>> -ri ce ce » es» o co -o t^ «^ -r — < -^ irt o o -h — < '>j o -^ 1-4- -l-ll-»- -t-l-H H-lll -l--f- 1 1 1 -+- u 3 « .— 1 O '>> ce irt O -f O O irt -r irt ço ri O -H O -^ c- X •--; X, -f» ri -r •■c ri ri "N X -O 5^ art -f- c "c r. r. -r ce ->* "r r. o c irt o* ->» -p ce o x ce ce r; 'nj '5" — -r ce -f ce — ■ o i.; -+- ^ "^ '~'~-HII-+--4-ll-+- OB 5 ->< ce -r -- -o -r o f^ "r» te -o o -p o o irt -c '>> •» irt o -p ce »rt ce "^ ■r^ r- ce -ri irt ' o — i ce ce ce o ce -^ -t< Irt f — p — < -h t^ ->> o ce o irt -o '>* ^^ 'O -r — ' o o ce o» '>» IH- -l-ll-t- -l-ll-K-»-ll-(- o -4- 3 o. X — > c* ce -r irt -o t- X r. o — < ':>> ce -p irt -c <— x r. o — < c^> ce -p irt -jD f^ x Ci o ^ _ ^^ ^^ ,^ ^^ ^^ __( _ ^^ __ -v/ T>/ f^j '>/ o* T>* c»* o ">/ fx ce ce 636 MOVENNES DU GRAND SAINT-BERNARD, MAI 1908 Correotioii pour rétliilre In |»r«««ioii f«tiiio«|»liérl«|iie «lu arniid Mnlut» BeriiArd A In peNnnteiir iioriiinle ; - 0""".22. — Cette correction n'e.st, pas appliquée dans les tableaux. PrenNloii ntino«i|»liériqii« : 500'"'" |- Frntttioii «le «ntiirnlloii eu ^/, 7 h. in. 1 11. 8. 9 h. s. MoyeiiiiP 7 h. m. 1 h. s. 9 li. s. Moyenne l- .iéca.le 67.25 67.86 68-13 67.75 2' » 7050 70.92 71. 31 7092 3< . 67 21 67.47 67.56 67.41 Moi- 6828 68. 71 68.97 6865 69 54 75 66 81 70 84 78 87 74 90 84 79 66 83 76 Teinpérntnre. 7 h. m. o l" décade 4- 1.78 2« . 4- 3.36 3« » — 0.20 1 h. 8. 9 h, 8. 7 + 1 + 9 • Moyenne. 7 + 1 + «X6 A -h 6°50 6.86 2.52 -h 2.°62 -h 3.02 - 0.29 + 3 63 4.41 0.68 -f 3.38 4.06 044 Mois 4-1.60 4- 5-21 + 1-72 4- 284 4" 2.5 Dans ce mois l'air a été calme 0 fois sur 1000- Le rapport des vents NE 85 = 0.66. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. station Maitigny-Ville Orsières Bonrg-St-Pierre St-Bernard Eau en millimètres Neige en centimètres.. . . mm 6i.O ()om mm 68.2 7om mm 88.7 26°'" mm 139.9 ggom BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME VINGT-CINQUIÈME {4°^« PÉRIODE) 1908. — X«^ 1 à 6. Pages Sur la couleur du glycol éthylénique et de la glycérine, par W. Spring 5 Changements de la couleur du sulfure de cal- cium sous l'action de la lumière, par le prof. José Rodrigue^ Mourelo 15 Les rayons X ont-ils une action sur les corps radioactifs, par C.-E. Guye, A. Schidlof et M. Kernbaum 26 Sur la radioactivité des eaux de Lavey-les-Bains, par Ed. Sarasin, C.-E. Guye et F.-J. Micheli. 36 Les enzymes et la faculté germinative des graines, par le D^ G. Albo 45 Observations météorologiques faites aux fortifica- tions de Saint-Maurice pendant les mois de juin, juillet et août 1 907 53 Sur quelques nouveaux alcaloïdes végétaux, par Amé Pictel et G. Court 113 Nitration de l'éther métliylique de l'acide 3-nitro- 4-diméthylaminobenzoïque, par Frédéric Me- verdin et .4. de Luc 133 Akchives, t. XXV. — Juin 1908. 45 638 TABLE DKS MATIKRES. Pagog Quelques recherches sur le volcanisme au Fico de Teyde et au Timonfaya, par Albert Brun. . I 4() Sur la théorie des électrons à propos des recher- ches de M. de la Rive, par D. Mirimano/f. . Mi Notice com[)léinentaire sur l'origine des nuances vertes des eaux de la nature, par W. Spriny. 217 Biologiedes capsules monospermes, pdiV Augustin de Candolle 228 Etude comparative du IMiytoplanclon des lacs de l'Ecosse et de la Suisse, par Ham Bachmann 249 Idem (suite et fin) 360 Sur quelques points de la théorie d'une charge punctiforme, par A. Schidlof 269 Sur la dégradation des éléments, par William Hamsay 329 La radioactivité des eaux du Lerez, par José Munoz del Castillo 339 Appareils pour diffusion dans les milieux solides, par Michel Yégounoiv 350 Les Mésanges grises en Suisse, par Gustave de Burg 373 Observations météorologiques faites aux fortifi- cations de Saint-Maurice pendant les mois de septembre, octobre et novembre 1 907 377 Phénomènes odorifiques produits par le choc, par Jules Piccard et Auguste Piccard. ..... 425 Les relations de la teinture et de l'adsorption, par L. Pelet-Jolivet 430 Différence de potentiel et stabilité de l'arc alter- natif entre métaux, par C.-E. Guye et i. Bron 453 Idem (suite et fin) 549 TABLE DES MATIÈRES. 639 Pages Sur l'acide oxy-4-dinitro-3-o-benzoïque, par Frédéric Heverdin 474 Observations météorologiques faites aux fortifi- cations de Saint-Maurice pendant les mois de décembre 1907, janvier et février 1908.... 479 Chaleur spécifique et champ moléculaire des substances ferromagnétiques, par Pierre Weiss et Paul-L. Beck 529 Les variations périodiques des glaciers, XIlM^ap- port, 1906, de la Commission internationale des glaciers, résumé par F. -A. Forel 577 Observations météorologiques faites aux fortifi- cations de Saint-Maurice pendant l'année 1907, résumé annuel, par R. Gautier et H, Duaime Compte rendu des séances de la Société neuchâteloise des sciences naturelles. Séance du i*"" noverahre 1907 . — L. Isely. Les solutions sin- gulières des équations dilîérentielles d'ordre supérieur.. . . 84 Séance du 15 novembre. — Klaje. Recherches sur les nitro celluloses 85 Séance du 19 novernhre. — Fuhrmaiin. Distribution géo- graphique des Cestodes des oiseaux. — Béraneck. Poumons d'un lièvre atteint de pseudo-tuberculose 86 Séance du 13 décembre. — L. Isely. Solutions singulières des équations différentielles d'ordre supérieur. — Le même. La généralisation de deux théorèmes de géométrie élémentaire. — A. Jaquerod. Lès propriétés physiques des radiations des corps radioactifs 'Z^à Séance du 10 janvier 1908. — L. Isely. Réponse à une objection faite au tracé d'une sphère passant par quatre points donnés. — 0. Billeter. Les f^n'^irormations des éléments radioactifs, 290 Séance du 7 février. — Spinner. Les floraisons d'arrière- automne et d'hiver. — Schardt. La baisse du lac des Bre- nets en 1906 291 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Séance du 16 octobre 1907 . — Galli-Valério. Impressions du Congrès de Berlin. — Perriraz. Astrantia. — C. Rces- 640 TABLE DES MATIÈRES. Pages singer. Fossiles erratiques dans la région de la Cote. — S. Bieler. Crâne de gazai. Grappe de gamay de juillet.. . . 88 Séance du 6 novembre. — L. de la Rive. Théorie des iso- gones magnétiques. -- El. Bugnion. Anatomie des hémi- ptères.— Perriraz. Constante cotylédonaire, — J. Amann. La circulation rénale 190 Séance du centenaire d'Agassiz, 9 novembre — M. Porchet. Louis Agassiz: quelques souvenirs de sa jeunesse. — Henri Blanc. Louis Agassiz; ses travaux en zoologie et paléon- tologie.— Paul-L. Mercanton. Louis Agassiz; ses travaux sur les glaciers — M. de Tribolet Louis Agassiz; son professorat k Neuchâtel. — Paul Dutoit et Duboux. Procédé nouveau pour déterminer l'alcool dans les liquides. — Pelet L'absorption ei l'adsorption — Perriraz. Bio- logie de la fécondation des Bignonia radicans et grandiflora et Cobeâ scandens. — Maillefer. Biologie florale du genre Incarvillea 193 Séance du 4 décembre. — Albert Brun. Les phénomènes du volcanisme. — C. Strzyzowski. La cryoscopie et sa valeur chimique — Moreillon. Le l'ouge des sapins 198^ Assemblée générale du 18 décembre. — Denis Cruchet. Recherches sur les Ustilaginées. — Mercanton. Observa- tions en 1907 aux nivomètres d'Orny et de l'Eiger — - Pelet. Théorie colloïdale de la teinture. — Perriraz. Bouteille servant, renversée, de bordure à un massif de fleurs et contenant une végétation exotique. — Bieler. Fragment de bois de cerf 202 Séance du 8 janvier 1908. — Frédéric Jaccard. Fossile nouveau, Chîetetes Lugeoni. — Charles BUhrer. Tempé- rature moyenne journalière de Montreux. — S. Bieler. Influence d'un changement de régime alimentaire 394 SJance du 22 janvier — D*" F. Porchet. Statistique analy- tique des vins suisses de 1905. — F. Jaccard. Brachio- podes trouvés dans les carrières de Saint-Triphon — D''Narbel. Colonie de rats à Ouchy. — Th. Bieler-Cha- telan. Pomme de terre germée 395 Séance du 5 février. — H. Dufour. Présentation du Mémoire de M. Chappuis sur la détermination du volume du kilo- gramme d'eau. — Charles Linder. Congrès international de zoologie en 1907 k Boston. — Bugnion et Popofï. Les glandes cirières des Fulgorelles . . 401 Séance du 19 février. — H. Rœssinger. Les grands ravins de la Côte. — Perriraz. Fonctionnement des stomates. — D"" F. Porchet. La presqu'île de Quiberon 403 Séance du 4 mars. — Moreillon. Planches figurant 5 espèces de poissons du pays. — F. -A. Forel. Même sujet. — Le même. Etude sur les Mouettes rieuses. — Le même. Un couteau de chasse du type ancien. — Le même. Pavé naturel. — P.-L. Mercanton. Avalanches poudreuses ou « areins ». — Le même Variations à longues périodes des glaciers. — Maurice Lugeon. Là zone des cols et la géologie du Chamossaire 405 TABLE DES MATIÈRES. 641 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Pages Séance du 30 novembre 1907 . — Ame Fictet. La formation des alcaloïdes dans les végétaux. — Ch. Sarasia. Géolog-ie de la région dn Chamossaire. — L. \V. CoUei. L'action des acides organiques en géologie. — L. Duparc. Phéno- mènes de l'ouralitisation 68 Séance du 5 dë-embre. — A. Brun et H. -F. Montagnier. Résultats obtenus aux Canaries dans l'étude des gaz des volcans. — Ed. Sarasin, C-E. Guye et F. Miclieli. Pv.adio- activité des eaux de Lavey-les-Bains. — C.DuBois. Emploi du radium dans quelques malformations cutanées 73 Séance du 19 décembre. -- Warinsky. Hygromètre à acide sulfuriqne. — Warinsky et Tcheichoili. Action des sels sur les oxydations et les réductions. — Aug. de CandoUe. Biologie des capsules monospermes. — L. Duparc. L'ana- lyse des silicates 77 Séance du 9 janvier 1908. — F. Pv,everdin et A. de Luc. Nitration de l'étlier méthylique de l'acide 3-uitro-4-dimé- thylaminobenzoïque 294 Séance du 6 février. — L. Duparc et Kouropatwinski. De la stabilité chez les isomorphes. — L Duparc. Roches érup- tives du bassin de la rivière Wagram. — B.-P.-H. Hoch- reutiner. Observations sur la flore de Madagascar. — H. Ziegler. « Konstitution und Komplementât der Ele- mente » 295 Séamce du 20 février. — R. C'iodat. Migration des minéraux chez les végétaux. — Th. Tommasina. Sur l'action exclu- sive des forces Maxwell Bartoli dans la gravitation univer- selle.— L. Duparc, T. Warinski et Mdivani. Sur un dosage stannométrique des vanadates alcalins. — L. Duparc, T. Warinsky et Laska. Sur la stabilité à l'air des solutions de nitrate de potassium 297 Séance du 5 mars. — F. -A. Forel. Planches peintes pour l'ouvrage de Jurine sur les poissons du lac Léman. — Bugnion. Les glandes des insectes. — L. Duparc et T. Warynski. Oxydation des sulfites à l'air. — L. Duparc, T. Warynski et Towtkiewicz. Sur l'action de quelques cata- lysants sur l'oxydation à l'air du sulfite de Na. — Duparc, T. Warynski et A. Nazmy. Action des solutions de iodure de potassium suri. s carbonates alcalino-terreux. — Duparc. Roches du Joubrechkine Kamen. — F .-A. Forel. Action des variations météorologiques sur la grandeur des glaciers. . 486 Séance du 19 mars. — W. Collet. Les lacs d'Ecosse. — J. Pidoux. Aspect de l'anneau de Saturne 1907. — Ch. Sa- rasin et Collet, Tectonique des Préalpes internes 496 Séance du 2 avril. — Bugnion. Pièces buccales des hémy- ptères. — Tommasina. Mécanisme qui produit la gravitation universelle 50l Séance du 16 avril. — Tommasina. Mécanisme du rayon- nement. — A. Brun. Cristallisation du quartz 607 Siance du 7 mai. — Tu . Tommasina. Démonstration de l'exis- tence d'électrons non déplaçables et de leur rôle dans le 642 TABLE 1>ES MATIÈRES. Page s luécanisme réel des lignes de force de Faraday. — Le même. Sur un iMirieiix pliénomène d'a(;<;ruissement de la lumière réfléchie par un corps blanc sous Taction de la chaleur obscure. — Emile Yung. Les ertets anatomiques d'une alimentation exclusivement végétale sur l'intestin. — A. Sprécher. Développement du suçoir de l'embryon chez quelques Graminées. — C.-E. Guye et A. Brou. Dirtérence de potentiel et stabilité de l'arc alternatif entre métaux. . . 612 Société de chimie de Lausanne. Séance du 20 octobre 1907 . — J. Larguier des Bancels. Solubilité de la gélatine. — L. Pelet. Dissociation des com- binaisons de coloi'ants acides el basiques par les substances adsorbautes. — P. Dutoit et M. Duboux. Dosage de l'acool dans les vins 60 Séance du 28 novembre. — Tli. Biéler. Dosage du soufre dans les polysulfures. — L. Pelet et C. Jess. Capillarité et adsorption. — P. B. Mojoin et L. Pelet. Adsorption de la safranine.de l'acide picrique et du jaune-naphtol S. — L. Pelet. Théorie colloïdale de la teinture. — P. Dutoit et H. Duperthuis. Conductibilités électriques des métaux.. 63 Séance du 12 décembre. — J. Larguierdes Bancels. Mordan- çage. — Amanu. Perméabilité rénale. — Pelet et Andersen. Influence des acides et des bases sur la teinture QQ Séance du 16 janvier 1908. — P. Dutoit et Duperthuis. Conductibilités limites et viscosité. — Th Bieler-Chatelan. Dimorphisme du soufre. — L. Pelet. Thio-indigo 508 Séance du 13 février. — L. Pelet et Wild. Analyse de bronzes lacustres. — P. Dutoit. Systématique de solutions colloï- dales. — L. Pelet. Teintures successives 509 Séance du 12 mars. — L. Pelet. Ultramicroscope et matières colorantes en solution 510 Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 14 novembre 1907. — A. Brun. Recherches sur le volcanisme. — E. Ferrario et H. Vinay Aciion de l'oxyde de carbone sur les composés organo-magnésiens.. 512 Séance du 13 décembre. — L. Pelet. Théorie colloïdale de la teinture. — E. Ferrario. Action du sodium sur les com- posés organo magnésiens. — E. Ferrario et H, Vinay. Action de l'éther bromacétique sur la benzophénone. — E. Laubé. Condensation de l'anthraquinoue avec les aminés aromatiques. — E. Laubé et C. Konig. Condensation de l'anthraquinoue avec la p-naphtylène-diamine 512 Séance du 16 janvier 1908. — F. Reverdin et A. de Luc. Nitration du 3-nitro-4-diméthylamino-benzoate de méthyle. — A. Bach. Mode d'action de la tyrosinase, — E. Khotinsky et B. Serehenkofï. Composés organiques du silicium 515 Séance du 13 février. — E. Ferrario et L.-F Weber. Con- densation de l'anhydride naphtalique avec le diméthyl-m- TABLE DES MATIÈRES. 643 Pages aminophéa(>l. Action du niti-ate d'acéiyle sur racénaphtène. Dérivés chlorés de racéuaphtène. Bi'omure d'acénaphtyl- magaésium. — A. Kautimana et R. Radosevic. ActioQ de l'acide siiFurique sur racéthyldiphéuylamiae 517 Société suisse de chimie. A. ïschirch. Conférence sur la cliiaiie et la physiologie des sécrétions végétales. — St. von Ivostanecki. Contribution à l'étude de la l)résilii)e et de la catéchine. — L. Pelet. Les teintures multiples. - P. Dutoit. Chaljurs de disso- ciation électrolytique de quelques sels. — A. Brun. Les hydrocarbures des volcans. — A. Werner. Théorie des colorants pour mordants. — F. Kehrmann. Colorants du groupe de Tacridine 384 BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1908. ... 91 PHYSIQUE H. Bonasse. Cours de physique 91 E. Goklstein. Doubles spectres de raies des éléments chimiques 92 O.Moncille. Les découvertes modernes en physique 204 P. Gruner. Transformation des idées sur la nature de l'électricité .302 Karl Wernirke. Les isolants dans l'électrotechnique 412 A. Pflanm.. Traité de physique de O.-D. Chwolson. 413 P. Gruner. Place à donner dans l'enseignement de la physique aux théories et hypotht'ses 414 J.-J. Thomson. La théorie corpusculaire de la matière 621 PHYSIQUE DU GLOBE Léon-W. Collet. Les dépôts marins 519 W. Lokhtine. Phénomènes de la congélation de.^ rivières, causes de la formation de la glace inté- rieure fluviale 520 CHIMIE .4. Bistrzycky e\ L. Ma nron. AnomdiVie s dans la con- densation de l'acide benziliijue avec les homolo- gues du benzène 204 044 TABLE DES MATIÈRES. Pages Fr. Fichfrr. I. I- rœh lich ei M. Jalon. Sur \e \ -méihyl- 2-aminopliène-4-5-clilhiol. Contribiilion à la con- naissance (les coloranis sullines-azoïques 205 H.Rupé ef K. Basait. Sur l'acide p-pliénylcinnamique (acide p-p-diphénylacrylique) 206 Fr. Fichier et H. Probst. Contribution à la connais- sance du méthyl cliindolanol 207 A. Bailand et D. Luiset. Le chimiste Z. Houssin . . . 307 Emile Fischer. Guide de préparations organiques. . 303 E. Grandmouijin, J.-U. Gtiison et H. Freimann. Sur les dérivés diazoïques de l'acide salycilique 306 R. \ietz et U. Becker. Contribution à la connaissance des matières colorantes oxaziniques 415 St. von Kostanecki. Nouvelles synthèses dans le groupe de la flavone 416 GÉOLOGIE H. Simroth. Théorie de la pendulation 306 F. de Montessus de Ballore. La science séismique.. . 307 Liste bibliographique des travaux de chimie faits en Suisse 31 1 Idem 623 Liste bibliographique des travaux concernant la Géologie de la Suisse 94 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. Observations météorologiques pendant le mois de décembre 1907 105 Observations météorologiques pendant le mois de janvier 1908 209 Observations météorologiques pendant le mois de février 1908 321 Observations météorologiques pendant le mois de mars 1908 417 Observations météorologiques pendant le mois d'avril 1908 521 Observations météorologiques pendant le mois de mai 1908 629 y New York Botanical Garden Librar 3 51 85 00258 9578 V>v . ■^.--r-<"'^ K^t- 'yv-^ ^•■^^^ ; ^ •■ H-^ / >^ r V 1| ■ ri-. ^1^,.