TRS À POPULIQUE C6 NH NAONHA RASNID HG HACINVLON TUTOLVAEIENOO aa HADdXHLOTITHIA V'I 4 VLVOITdNG # Te ñ 43 ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES GÉRET Sp DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE GENEVÆ VENDU EN 1922 0Z ET SCHUCHARPT. — IMPRIMERIE RAMB | | ne EYE. GEN BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYNIQUES ET NATERELLES NOUVELLE PÉRIODE TOME SOIXANTE - DEUXIÈME TR — ; Si Ep y ee LUI En . Lire É , PT | Méé # La GA RUN À ti À 2#24 ï # GENEVE LS BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 LAUSANNE PARIS GEORGES BRIDEL SANDOZ et FISCHRACHER Place de la Louve, 1 Rue de Seine, 33 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a BALE DUELIC:'ASTS LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 LA AUG 7 - 1923 REVUE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS DE PHYSIOLOGIE VÉGETALE EN 1877 par M. Mare MICHELI. S 1. Forces moléculaires dans les cellules : mouvement de l'eau : transpiration, etc. Liste des mémoires analysés: Bœux, Jos. Mouvement de l’eau dans les plantes qui transpirent. — Bœnm, J. Absorption d’eau et de sels de chaux par les feuilles. — BurGersrenx. Influence des agents extérieurs sur la transpira- tion. — Caruez. Absorption d’eau par les feuilles. — Corxu, Max. Cheminement du plasma au travers de membranes vivantes non perforées. — Cornu, Max. Causes qui déterminent la mise en liberté des corps agiles chez les végétaux inférieurs. — Drruer, W. Contributions à la théorie de Ja force ascensionnelle des racines. — Horvarn, Q. Études relatives à la force ascensionnelle des racines. — Kraus, C. Relations entre la turgescence et la croissance. — Prerrer, W. Recherches sur la diosmose. — Prirzer, E. Rapidité du courant d’eau dans les plantes. — Prrra, Ad. Expériences sur la pression dans les tiges. — Saons, Jul. La porosité du bois. — Vesque, Jul. Recherches sur l’absorption de l’eau par les racines dans ses rapports avec la transpiration. — Vesque. Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure du bois.—Verss, H. px. iecherches sur les causes mécaniques de l’allongement des cellules. M. le docteur Pfeffer ", professeur de botanique à Bâle. a publié, sous le titre de « Osmotische Untersuchungen, Studien zur Zellmechanik, » un volume important que son étendue même ne permet pas d'analyser ici en détail. ! «y. Pfeffer, Osmotisc'ie Untersuchungen, Studien zur Zell- mechanik. Leipzig, 1877, 236 p. ARCHIVES, t. LXI. — Avril 1878. Ï 6 PRINCIPALES PUBLICATIONS Dans une première partie, l’auteur rapporte ses recher- ches et ses expériences d'ordre purement physique sur les phénomènes de la diosmose dans les cellules artifi- cielles. Dans la seconde partie, il applique aux végétaux les données précédemment établies, et montre que c’est le protoplasme, et particulièrement la membrane plasmique qui joue, dans la diffusion, le rôle le plus important, et non point la membrane cellulaire. Une série de cha- pitres sont successivement consacrés à l'étude de la mem- brane plasmique et de sa structure moléculaire, à la dios- mose à travers cette membrane, aux pressions dans - l’intérieur des cellules. L'auteur passe ensuite en revue les différents faits de végétation qui dépendent de l'état intérieur des cellules: ce sont d’abord les phénomènes d'irritabilité et de mouvement: les idées qu'a admises à leur sujet M. Pfeffer (théorie du mouvement basée sur le déplacement d'une certaine quantité de liquide) dans ses travaux antérieurs, recoivent de ces observations un nouvel appui en même temps qu'une plus grande préci- sion dans le rôle respectif du protoplasme et des imem- branes. L'héliotropisme et le géotropisme considérés en- suite, se relient plutôt à l’état moléculaire des membranes cellulosiques. Le mouvement de l’eau à travers les cellules (force ascensionnelle des racines) reconnait également comme cause primitive l’action osmotique de la mem- brane plasmique ; la constitution de cette membrane, sa résistance plus ou moins grande au passage des sub- stances dissoutes, sont les principaux facteurs auxquels, dans l'état imparfait de nos connaissances, on peut faire appel pour expliquer le mouvement de l'eau. Les lois générales de la diosmose sont du reste exposées à | par M. Pleffer à la fin de son volume dans les termes M gs DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 7 suivants : Un corps dissous ne pénètre à l'intérieur du protoplasme que s’il peut traverser une couche périphé- rique, la membrane plasmique qui se forme partout où le protoplasme est en contact avec un autre liquide aqueux. Un corps qui, par diosmose, à traversé la membrane plasmique, se répand dans l'intérieur du protoplasme et dans la séve cellulaire, à moins qu’une circonstance spé- ciale, telle qu'une réaction chimique ne le fixe en un point particulier. Les hautes pressions qui règnent dans les cellules végé- tales dérivent de l'action osmotique des substances dis- soutes, dans la membrane plasmique : ici comme dans les cellules artificielles, ce sont les cristalloides qui jouent le plus grand rôle. Le protoplasme est aussi séparé de la séve cellulaire par une membrane plasmique; pour l'étude de la dif- fusion, la cellule est done comparable à un système com- posé de deux cellules d’inégale grandeur, emboîtées l’une dans l'autre. M. le professeur Hugo de Vries', continuant ses études antérieures sur la théorie de la croissance, a publié cette année un mémoire étendu sur les causes mécaniques de l'allongement des cellules. Partisan de la théorie de crois- sance de M. Sachs, M. de Vries s’est spécialement attaché à l'étude de la turgescence, et pour se rendre compte de l'importance de cette propriété des tissus, 11 a employé une méthode qui permet de la supprimer complétement. Cette méthode, fondée sur l'emploi de solutions salines avides d'eau, est basée sur le fait que la résistance de filtration des parois cellulaires (qui seule rend la turgescence possi- ® Hugo de Vries, Untersuchungen über die mechanischen Ur- sachen der Zellstreckung. Leipzig, 1877 (Engelmann), 120 p. re) PRINCIPALES PUBLICATIONS ble) est une propriété de la couche protoplasmique, et non pas de la membrane cellulosique. Cette dernière est absolu- ment perméable pour des sels dissouts employés dans ces expériences; le protoplasme, au contraire, leur oppose une grande résistance. La solution saline pénètre done à tra- vers la membrane cellulosique, attire l’eau contenue dans le protoplasme: celui-ci, par son élasticité propre, se con- (racte en se séparant de la membrane: la turgescence est détruite, et la membrane, primitivement distendue, se raccourcit dans une certaine mesure, variant de 5 à 40 pour cent en général. Les sels qui ont donné les meilleurs résultats sont le salpêtre et le sel de cuisine, employés à une concentration de 10 pour cent. Les rameaux plongés dans la solution (entiers s'ils sont minces, partagés longitudinalement s'ils sont trop épais) arrivent, après une immersion de deux ou trois heures, à une longueur invariable. Les tissus sont alors complétement mous et détendus; le résultat est analogue à celui qu'on obtient sur les rameaux dessé- chés à l'air (phénomène déjà étudié par M. de Vries) mais beaucoup plus complet. Les rameaux ne sont, du reste, point tués par l'expérience, mais peuvent redevenir tur- gescents par la suite. Armé de ce moyen d'investigation, M. de Vries à fait une foule d'expériences, dont les résultats généraux con- cordent avec ceux qu'il avait obtenus dans un travail an- térieur (Études sur l’extensibilité des membranes cellu- laires dans les « Arbeiten des botan. Instituts Würzburg » cahier IV, analysé dans les Archives, tome LI, février 1875), et contribuent à confirmer les vues théoriques de M. Sachs sur la croissance. La zone dans laquelle les cellules sont turgescentes coïncide avec celle qui est en DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTAL". {) voie d’allongement. En d’autres termes, lorsqu'une cel- lule à atteint sa longueur définitive, l’équilibre s'établit entre l'élasticité des membranes et l’extensibilité du pro- toplasma. Le long d’un rameau qui s’allonge, la turgescence est également répartie suivant les lois de la croissance, c'est-à-dire qu'elle atteint son maximum en un certain point, pour aller en diminuant au-dessus et au-dessous. Dans l'étude de la turgescence et de son rôle dans l'ac- eroissement des cellules, trois points particuliers doivent, d’après M. Carl Kraus', fixer l'attention d’une manière spéciale: 1° Les pressions exercées dans une cellule isolée, subissent des modifications dans un ensemble de cellules: 2° Lorsque deux organes sont liés ensemble, les phénomè- nes de croissances de l’un ne peuvent pas être compris, si l'on ne considère pas l'autre en même temps: 3° La tur- “escence peut, suivant son intensité, exercer sur un même organe et toutes choses égales d’ailleurs, des actions très- différentes, produire même des phénomènes de croissance opposés. Après avoir établi ces trois propositions, M. Kraus poursuit leur démonstration en passant en revue différents cas de croissance, de courbures dans des conditions exté- rieures (humidité, lumière, etc.) variables. Je ne puis entrer 1c1 dans le détail de ces raisonnements qui m'’en- traineraient trop loin. M. W. Detmer*, privat-docent à [éna, a publié, sur Ja force ascensionnelle des racines, des études qui, sans pré- senter de théorie nouvelle sur un phénomène encore mal expliqué, jettent cependant un jour nouveau sur bien des * C. Kraus, Ueber einige Beziehungen des Turgors zu den Wachsthumserscheinungen. Flora, 1877, n° 1, 2. ? W. Detmer, Beitrige zur Theorie des Wur eldrucks. (Summit. physiol. Abhandl. von Preyer, 1, 8. Heft.) il jh nil uw NA PARENTS [0 PRINCIPALES PUBLICATIONS points de détail, Les causes de la force ascensionnelle sont toujours pour M. Detmer ce qu'elles étaient pour Hofmeister, pour M. Sachs, ete. la diffusion, Fendosmose et le degré de résistance des membranes cellulaires à une pression du dedans au dehors. L'auteur à répété en les variant de diverses manières les expériences classiques sur ce sujet faites au moyen d'une cellule artificielle fermée d'un côté par une vessie animale, et de l'autre par du papier parchemin. Les agents extérieurs qui agis- sent sur l'écoulement de la séve sont en première ligne là température qui, en s’élevant, accentue singulièrement le phénomène. Au moyen d'un appareil ingénieux, per- mettant de maintenir la température à un même degré pendant assez longtemps, l’auteur à pu fixer entre 25 et 27° le maximum favorable au phénomène qui, d'un autre côté, ne devient guère sensible qu'entre 7° et 9° (sur ce point, les observations sont moins précises). À côté des oscillations thermométriques, la quantité d'eau qui car- cule dans le sol, la proportion des sels qu'elle Gent en dissolution, agissent aussi directement sur Factivité de l'écoulement de la séve. Comme ses prédécesseurs, M. Detmer à également re- connu une diminution graduelle de la force ascensionnelle à mesure que la végétation avance, que les feuilles se dé- veloppent, de telle façon qu'en été, bien loin d'exercer une pression, les racines absorbent plutôt l'eau mise à leur portée. Enfin l'existence d’une périodicité dans l'af- flux de séve indépendante de toute circonstance exté- rieure, découverte par Hofmeister à été de nouveau con- statée par M. Detmer. Elle n'existe pas chez les plantes très-jeunes à tissus délicats, non plus que chez celles qui sont étiolées, et paraît se lier d’une façon très-intime avec DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. li la tension des tissus et les phénomènes généraux (le croissance, soumis tous deux à une périodicité bien mar- quée. | Dans son mémoire sur le même sujet, M. À. Horvath” s’est principalement attaché à étudier les conditions de la circulation de l’eau dans le bois, soit de la tige, soit des racines. De la force ascensionnelle des racines, il n'est question dans ce mémoire que d’une manière indirecte. De l’ensemble des expériences et des observations très- nombreuses qu'il à faites pendant environ deux ans, M. Horvath conclut que le bois à travers lequel a circulé pen- dant un certain temps un courant d’eau perd peu à peu la faculté de le laisser passer. Le débit quotidien d'un rameau, qu'il soit coupé ou attenant à la tige, diminue oraduellement et finit par s'arrêter tout à fait au bout d’une quinzaine de jours d'expériences. Il semblerait, dit l'auteur, que les parois des vaisseaux sont composées d’une substance à la fois poreuse et spongieuse ; à mesure qu'elles absorbent du liquide, les parties spongieuses se dilatent, les pores capillaires diminuent de diametre, jus- qu'au moment où la saturation étant complète et le pas- sage complétement fermé, l'eau cesse de circuler. On peu reproduire un phénomène analogue en remplissant un tube en U de morceaux de gélatine, de gomme, etc., des- séchée, et en y faisant passer de l’eau sous une certaine pression. Elle commencera par passer sans difficulté entre les fragments solides, mais à mesure que ceux-ci se dila- teront, le mouvement deviendra plus difficile et finira par + s’interrompre tout à fait. Appliquant ces faits à la plante vivante, M. Horvath pense qu'ils suffisent pour expliquer ! Horvath, Beiträge zur Lehre über die Wurzelkrait. Stras- bourg, 1877. A PRINCIPALES PUBLICATIONS l'affaiblissement graduel de la force ascensionnelle des ra- cines ; ce n'est pas celle-ci qui diminue, c’est la perméa- bilité du bois pour l'eau qui la traverse. M. A. Pitra ‘, professeur à Charcow, à publié un mé- moire fort important sur le mouvement de l’eau dans les tiges et sur les pressions dont celles-ci sont le théâtre. La thèse fondamentale qu'il cherche à établir est l'existence d'une pression dans la tige indépendante de la force ascen- sionnelle des racines, et concourant aussi bien que celle- c1 à la répartition de l'eau jusqu'aux plus hautes branches, pression dont l'existence n'avait pas été positivement re- connue jusqu'à aujourd'hui. Ses premières expériences organisées sur un {type assez nouveau Consistaient à plon- ser dans Peau des rameaux feuillés munis à leur extré- imité inférieure d'un tube vertical. L'eau absorbée par les feuilles (ce mode d'absorption n’a pas toujours été re- connu) pénètre dans le rameau et soumise à une pres- sion intérieure s'élève jusqu'à une certaine hauteur dans le tube vertical. Ce premier point établi, beaucoup d’expé- riences comparatives ont été faites montrant que cette pression très-sensible dans le bois est très-faible dans les organes végétatits, qu'elle varie suivant les saisons et est plus facile à provoquer vers le printemps. Des comparai- sons établies entre fa force ascensionnelle de la racine, et la pression intérieure de la tige sur des plantes coupées au niveau du sol ont été souvent à l'avantage de la seconde. M. Pitra considère donc le phénomène des pleurs comme résultant de l'effet combiné de la force ascensionnelle de la racine et des pressions intérieures qui règnent dans la 1 Prof. A. Pitra, Versuche über die Druckkraft der Stamm- organe bei den Erscheinungen des Blutens und Thränens der Pflan- zen. Jahrb. von Pringsh., XT, p. 436. DE PiIYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 13 plante, ces deux causes étant du reste tout à fait du même ordre et devant être désignées sous le même nom. Elles sont toujours en lutte avec [a transpiration, et suivant l'intensité de celle-ci, l'eau renfermée dans les tissus est soumise à une pression positive ou au contraire ceux-C1 n'étant plus turgescents, absorbent. e La dernière partie du mémoire de M. Pitra résume toutes ces observations et esquisse à grands traits les pha- ses de la circulation de l’eau. Le rôle de la tension des tissus ne peut pas être encore nettement défini, bien qu'il existe très-probablement. L’imbibition des membranes, les phénomènes d’endosmose d’une cellule à l’autre sont les principales causes de l’ascension. L'auteur explique comment, en tenant compte du contenu des cellules, des points dans lesquels l’eau rencontre moins de résistance. des épaississements des parois, elc., on arrive à compren- dre de quelle manière l'eau remplit tout le végétal et ne ressort pas ou presque pas par les racines. M. le prof. Sachs ‘ a publié les résultats d’une série d'expériences sur la porosité du bois, qui feront plus tard le sujet d’un travail étendu. Nous ne ferons que mention- ner brièvement les points divers sur lesquels il a succes- sivement porté son attention : 1° Les ponctuations du bois des conifères ont été considérées par quelques auteurs comme ouvertes d’une cellule à l’autre, par d’autres comme fermées. C’est cette dernière opinion que partage M. Sachs après une expérience dans laquelle une émulsion de ci- nabre à été arrêtée dans les tissus ligneux, l’eau seule tra- * versant jusqu'en bas. 2° Lorsque le bois est parfaitement frais, l’eau parfaitement pure, la résistance de filtration 1 Jul. Sachs, Ueber die Pecrositit des Holzes. Sep.-Abdruck aus den Verhandl. der phys.-med. Geszllsch. N. KF., XI. Bd. 14 PRINCIPALES PUBLICATIONS des tissus est très-faible, et la plus petite différence de pression suffit pour déplacer du liquide. Ces expériences sont importantes pour expliquer les mouvements de l’eau pendant la transpiration. 3° L'auteur indique le moyen de calculer (connaissant le poids spécifique du bois see) la quantité d'air que renferme un fragment de tige li- gneuse. [la aussi refait et vérifié les expériences de M. de Hôhnel montrant que dans les vaisseaux Pair est souvent raréfié et peut même, dans certains cas, n'offrir qu'une fraction de la pression atmosphérique. M. de Hôhnel avait agi en faisant pénétrer du mercure dans les tiges: M. Sachs a employé une solution de lithium dont 1l mesure l'ascension au moyen du spectroscope. Il importe de ne pas confondre ces mouvements brusques avec lascension normale de l’eau. 4° Les expériences basées sur la péné- {ration d'un liquide coloré dans le bois ne donnent pas toujours des résultats positifs. M. Sachs cite des cas dans lesquels certaines couches de tissus ne retiennent pas le principe colorant qui se fixe dans d'autres couches voisi- nes. 2° [l est bien prouvé que le mouvement ascensionnel de l'eau se fait souvent exclusivement dans les paroïs, le vide intérieur des cellules n'en contenant pas trace. La rapidité de pénétration de Feau dans les parois (Gimbibi- tion) est fort différente suivant que celles-ci sont sèches ou déjà humides. Ce fait prouve clairement que limbibi- tion n'a rien de commun avec la capillarité ; l'eau qui pé- nètre dans les membranes cellulaires sèches n’y trouve pas les canaux ouverts, elle doit déplacer les molécules resserrées les unes contre les autres et pénétrer entre elles, de là la lenteur de son mouvement. Ces vues théoriques permettent d'expliquer la manière dont se comportent les tissus spongieux tels que ceux des laminaires par exemple, DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 15 lorsqu'ils sont désséchés et plongés dans l'eau, l'alcool, etc. M. Sachs trouve plus exact de comparer ces phénomènes à la dissociation des molécules qui accompagne la dissolu- tion d'un liquide dans l'eau qu'à la capillarité d'un corps poreux. À propos des travaux de M. Glaznow sur la réparti- tion de l'eau dans les tiges Higneuses (analysés dans Ar- chives 1877, t. LVIE, p. 260), M. Vesque’ à étudié les conditions diverses dans lesquelles le bois peut se pré- senter relativement à l’eau qui le parcourt. D'après la formule de Poiseuille sur l'écoulement des liquides à tra- vers les tubes capillaires, 1l trouve que la quantité d’eau écoulée à travers un vaisseau sera proportionnelle à la somme de la poussée des racines et de la succion pro- duite par l’évaporation, proportionnelle à la quatrième puissance du diamètre du vaisseau et inversement pro- portionnelle à sa longueur. En général le diamètre des vaisseaux est tel qu'ils ne permettent que la circulation d'une quantité d'eau voisine de celle que la plante éva- pore dans le même temps et dans des circonstances ordi- naires. D'autre part, le rapport entre la quantité d'eau qui peut s'écouler à travers le corps ligneux à une pres- sion donnée et la quantité d'eau que peuvent renfermer les cavités du bois oscille pour la même espèce dans des limites assez étroites et représente la réserve respiratoire. Plus la différence entre ces deux quantités sera petite, moins la plante supportera la sécheresse : plus au con- traire la différence sera grande, plus la plante sera xéro- “Phyle. En continuant la discussion des formules de Poi- seuille, M. Vesque arrive à établir que la quantité d’eau * J. Vesque, Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure du bois. Ann. Sc. Nat. 1877. III, p. 359. 16 PRINCIPALES PUBLICATIONS qui s'écoule à travers un système de vaisseaux dont les sections couvrent exactement un millimètre carré, est in- férieure à une quantité proportionnelle à la poussée des racines augmentée de la succion produite par l'évapora- tion, inversement proportionnelle à la longueur de la tige, inversement proportionnelle au nombre des vaisseaux qu'on peut dessiner dans un millimètre carré. D'après ces données, une plante, pour pouvoir résister à la sé- cheresse, devra réaliser une des trois conditions sui- vantes : a) Avoir la poussée des racines et l'évaporation fai- ble (type des plantes grasses, actées) : b) Avoir une tige très-longue (plantes sarmenteuses, grimpantes, lianes) : c) Avoir beaucoup de vaisseaux d'un faible diamètre (plantes basses, très-xérophyles, type des éricacées). M. Vesque a, suivant ces idées, étudié la structure de nombréuses plantes, construit un tableau, dans lequel il donne pour chaque espèce, le nombre des vaisseaux par millimètre carré, la somme des sections des vaisseaux en centièmes de millimètres carrés, la section moyenne de chaque vaisseau et enfin le nombre de vaisseaux qu'il faut pour former un millimètre carré. Ce dernier chiffre est le plus important et donne immédiatement l'idée de la ré- serve transpiratoire. Revenant aux recherches de M. Glaz- now, M.Vesque montre en terminant que les arbres dont le bois est plus humide que l'écorce (xérophlocés) sont ceux dont la réserve transpiratoire ne s’épuise Jamais : les arbres dont le bois est plus sec que l'écorce (hygrophlocés). sont ceux dont la réserve respiratoire ne dépasse pas une certaine limite ; la troisième catégorie enfin (amæboxylés) renferme les arbres dont la réserve transpiratoire très- DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 17 srande s’épuise à de certaines époques, de là oscillations dans les rapports entre le bois et l'écorce. Les diverses questions relatives à la transpiration des végétaux, aux lois physiques qui la régissent, etc., conti- nuent à attirer d'une manière spéciale l'attention des physiologistes. Déjà l’année dernière nous avons signalé plusieurs travaux sur ce sujet et entre autres le mémoire deM. Wiesner qui montre que l’action de la lumière sur la transpiration repose sur la transformation du rayon lumineux en rayon calorifique par la chlorophylle. Cet im- portant travail a été mis à la portée des lecteurs français par une traduction dans les Annales des Sciences natu- relles, tome IV, p. 145. Dans ce même journal M. J. Vesque * a publié une série d'observations sur les rapports entre la température de l'air, la transpiration et l’absorp- tion de l’eau par les racines. D’après les résultats fournis par les expériences de l’auteur, il importe de distinguer dans l’action de la chaleur deux choses différentes : l'effet de chaque température prise en elle-même et considérée comme stationnaire, et les oscillations du thermomètre qui exercent une influence particulière. Un échauflement rapide produit une diminution dans l'absorption, tandis qu’au contraire un abaissement de température l’accélère ; ces modifications portent naturellement sur l'absorption normale correspondant à chaque degré thermométrique. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps que l'équilibre s'établit et que #action normale d’une température élevée se fait sentir. Cette loi a été vérifiée aussi bien dans l'air saturé d'humidité (dans lequel les absorptions sont natu- 1 Jules Vesque, Sur l'absorption de l’eau par les racines dans ses rapports avec la transpiration. Ann. Sc. nat., 6m série, t. IV, p. 89. ARCHIVES, t. LXIL. — Avril 1878. 2 LEUR Ti 7, CT di des Lire 18 PRINCIPALES PUBLICATIONS rellement très-faibles) que dans l’air sec. M. Vesque pense qu’elle peut s'expliquer par les changements de volume des gaz contenus dans les tissus de la plante, qui au mo- ment d’une oscillation thermométrique favorisent ou gê- nent l'entrée de l’eau. Dans une seconde série d'expériences M. Vesque a étu- dié l’action de la température de l'atmosphère indépen- damment des oscillations. Dans une atmosphère non satu- rée, l'absorption de l’eau par les racines n’est pas propor- tionnelle à la température des feuilles. A basse tempéra- ture, elle n’augmente que faiblement à mesure que le thermomètre s'élève, mais à un certain degré fixe pour chaque plante elle augmente rapidement jusqu’à un maxi- mum à partir duquel elle devient stationnaire pour dimi- nuer bientôt lorsque la plante commence à souffrir de la chaleur trop forte. Lorsqu’au contraire les feuilles bai- onent dans une atmosphère saturée obscure et à l'abri des rayonnements calorifiques, l'absorption de l’eau par les racines est indépendante de leur température; elle est très-variable, inconstante et particulièrement sensible aux oscillations thermométriques. Les rayons calorifiques obscurs dont l'importance avait été déjà signalée par M. Wiesner agissent d’une manière énergique sur la trans- piration dans l’air saturé, et produisent sur l’absorption le même effet qu'une élévation de température, les feuilles étant dans l'air sec. M. le professeur Bæhm* a exposé ses vues sur les con- ditions physiques de l'ascension de l’eau dans les plantes qui transpirent. Sa théorie est en opposition avec l'opi- nion de beaucoup de physiologistes qui admettent que 1 Jos. Bœhm, Die Wasserbewegung in transpirirenden Pflanzen. Landw. Vers.-Stat., 1877, XX, 357. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 19 l'ascension de l’eau se fait par l’action combinée de l’en- dosmose et de l’imbibition dans les parois elles-mêmes ou par une couche liquide très-mince adhérente aux parois. Il pense au contraire que les cellules tout entières jouent un rôle dans le phénomène et que la transpiration est une fonction de l’élasticité des parois et des pressions gazeuses qui règnent dans l'intérieur de la plante. Nous ne pou- vons pas nous étendre longuement sur ce mémoire tout à fait théorique et dont l'analyse détaillée nous entrainerait trop loin. Je ne ferai que signaler le mémoire de M. Burgerstein relatif à l'influence des agents extérieurs sur la transpi- ration”. [Il consiste principalement en une revue des tra- vaux faits sur le rôle de la lumière, de la chaleur et l’hu- midité de l’air, des secousses éprouvées par la plante, des qualités physiques et chimiques du sol, etc., sur la trans- piration. Les recherches originales de l’auteur sur l'action des différentes solutions salines ont été analysées dans la Revue de 4876 (Archives, t. LVIIL, p. 287). Nous avons également déjà donné dans le même travail (Archives, t. LVUL, p. 259) les principaux résultats des recherches de M. Pfitzer sur la rapidité du mouvement de l'eau dans les tiges. Nous n’avons done pas à nous étendre aujourd’hui sur le mémoire complet* que nous avons sous les yeux. Il renferme le compte rendu détaillé des deux méthodes employées : relèvement par l’eau ab- sorbée des feuilles fanées, et circulation dans les tissus d’une solution de sels de lithium retrouvés ensuite par l’a- 1 A, Burgerstein, Ueber den Einfluss äusserer Bedingungen auf die Transpiration der Pflanzen. Jahresber. des Obergymn. in Wien, 1876. ? E. Pftzer, Ueber die Geschwindigkeit der Wasserstrômung in der Pflanze. Pringsh. Jahrbücher, XI, p. 177. ne 20 PRINCIPALES PUBLICATIONS nalyse spectrale. De nombreuses expériences ont été faites par ces deux voies. En terminant, l’auteur recommande encore l'emploi des solutions d’indigo carmin qui colorent les tissus en bleu, n’ont aucun effet fâcheux et donnent à l'observation directe de bons résultats. MM. Caruel et A. Mori‘ ont, par des pesées exactes, montré une absorption d’eau par les feuilles de di- verses plantes, lorsque le vase étant bien sec, on sub- mergeait les feuilles. Les mêmes observateurs ont réussi en employant les mêmes méthodes, à constater une lé- gère augmentation de poids due à l’absorption de la rosée. M. le professeur Bœhm * a démontré expérimentale- ment le même phénomène en rendant à des feuilles fa- nées leur turgescence par simple immersion. Lorsqu'on expérimente sur les feuilles opposées, on peut même en- tretenir la fraicheur de l’une d'elles en plongeant sa voi- sine dans l’eau ou remplaçant l’eau par une solution cal- caire. M. Bœhm a fait ainsi pénétrer dans la plante des sels de chaux et réveillé de cette façon la végétation lan- cuissante de jeunes plantes de haricots qui se dévelop- paient dans l’eau distillée. Dans les études relatives aux migrations des principes nutritifs à travers les tissus végétaux, une des questions les moins éclaircies est celle qui a rapport au protoplasme. C’est cependant, ainsi que le fait remarquer M. Max. Cornu *, un point d’une grande importance, par rapport 1 P. Caruel et A. Mori, Esperimenti sull’ assorbimento dell’ ac- qua per le foglie. Nuov. Giorn. Bot., IX, 2, p. 147. 2 Jos. Bœhm, Uber die Aufnahme von Wasser und Kalksalzen durch die Blätter. Bot. Zeit., 1877, n° 7, p. 112 et Landw. Vers.- Stat., 1877, XX, p. 51. 8 Max. Cornu, Sur le cheminement du plasma au travers des membranes vivantes non perforées. Comptes rendus, 1877, 15 janv., vol. LXXXIV, p. 133. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 21 au développement des cellules et surtout à la fécondation. S'il était prouvé que le protoplasme peut sous l'influence de la nutrition se dissoudre pour passer d’une cellule à l'autre, bien des phénomènes seraient en voie d’être expliqués. M. Cornu esquisse le développement des ma- croconidies d’un champignon du genre Nectria (Mucédi- née) ; d’après ses observations, la conidie formée de 5 ou 6 articles, produit à une de ses extrémités un mamelon (macroconidie) qui se renfle, prend la forme sphérique et s'isole par une cloison. Il se remplit petit à petit d’un contenu dense et granuleux; en même temps le plasma de la conidie primitive devient de plus en plus clair; il se creuse de vacuoles et finalement il ne reste plus de la spore primitive qu'une membrane vide et flasque. L'auteur de cette note pense donc que le plasma a traversé pour se rendre dans la macroconidie, les quatre ou cinq cloisons de la conidie primitive, cloisons qui restent jusqu’au bout parfaitement intactes sans se résorber ni se perforer. Ce fait à acquis, au point de vue théorique, une grande im- portance. Les causes directes de la déhiscence des anthéridies, sporanges, etc., n’ont Jamais été indiquées d’une manière pleinement satisfaisante. M. Thuret et d’autres observa- teurs avaient remarqué que cette déhiscence se produit en général le matin, d'autant plus vite que le soleil est plus vif, et qu'elle peut être retardée par un temps sombre. Mais cela peut tenir à des causes bien diverses. M. Max. Cornu” a donné de ce phénomène une explication fort ingénieuse. [l attribue la mise en liberté des corpuscules 1 Max Cornu, Causes qui déterminent la mise en liberté des corps agiles chez les végétaux inférieurs. Comptes Rendus, 1877, 5 nov., v. LXXXV, p. 860. PONT LE 29 PRINCIPALES PUBLICATIONS agiles à l'énergie que leur donne l’absorption de l’oxygène ; c'est par suite d’une activité propre du protoplasma dé- pourvu de membrane et malgré cela capable d'utiliser l'oxygène, que la paroi est perforée. Ainsi s’explique l’ou- verture brusque des anthéridies et des sporanges dans différents cas : sous l'influence des rayons solaires qui amènent un dégagement d'oxygène dans les cellules à chlorophylle et lorsqu'on change l’eau d’une culture en vase clos dans laquelle l'oxygène a été employé par la respiration. Ainsi s'explique aussi l'influence de la cha- leur qui de même qu'elle accélère les courants proto- plasmiques active les mouvements des zoospores et facilite leur sortie. $ 2. Phénomènes généraux de croissance. Liste des mémoires analysés. AskEexAsy, E. La période annuelle des bourgeons. — BarAnxeTzky. Périodicité dans l’allongement des entre-nœuds. — Bœnm, Jos. Re- lations entre le développement des racines et la grandeur des feuilles: — Caxpoice, C. pe. Observations sur l’enroulement des vrilles. — Kxy. Déplacement vertical des bourgeons axillaires. — Kxy. Iné- galité dans l’épaississement des rameaux et des racines. — Kxvy. Dédoublement artificiel des faisceaux ligneux dans les tiges dicoty- lédones. — Kraus, C. Direction des rameaux non verticaux. — Lerrces. Bilatéralité du prothallium des fougères. — Mürrer, N. C. Développement de la couronne feuillée des arbres. — Persexe, K. Chan:ements de forme des racines dans la terre et dans l’eau. — Resa, T. Périodicité dans le développement des racines. — Ro- Dier, E. Mouvements spontanés du Ceratophyllum demersum. — STEBLER, F.-G. Recherches sur la croissance des feuilles. — Vies, I. pe. Épinastie longitudinale. M. E. Askenasy' a poursuivi pendant trois ans, dans le jardin botanique d’Heidelberg, une série de recherches sur la période annuelle des bourgeons, dont les résultats ? E. Askenasy, Ueber die jäbrliche Periode der Knospen. Bot. Zeit., 1877, n° 50-52. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. FL: fort intéressants sont consignés dans les derniers numé- ros de la Botanische Zeitung de 1877. L'auteur a choisi des boutons à fleurs du cerisier qui ont l'avantage de fleurir avant le complet épanouissement des feuilles et chez lesquels les résultats ne sont donc pas modifiés par l'assimilation de la nouvelle période de végétation. Pour avoir des moyennes exactes, 1l a toujours pris au moins cent bourgeons à la fois et a procédé par des pesées de bourgeons frais et desséchés et par mensurations des diffé- rentes parties de la fleur. Des tabelles ainsi établies, il ré- sulte que le développement du bourgeon depuis sa pre- mière apparition à l’aisselle de la jeune feuille jusqu'à l’épanouissement de la fleur se divise en trois phases bien caractérisées : 4° Une phase de développement lent et graduel pendant les mois d’été et jusqu’à la fin d'octobre. 2° Une phase de repos durant trois mois environ de no- vembre à janvier. 3° Une phase de développement tres- actif qui va toujours en s’accélérant pour atteindre son maximum dans les derniers jours avant l’épanouisse- ment. Ce mode de développement (vérifié aussi par des re- cherches sur l'augmentation en poids de la matière sèche) correspond tout à fait à la grande période de croissance si- gnalée par M. Sachs, seulement ici la branche descendante de la courbe limitée aux derniers moments avant l’épa- nouissement est très-courte. M. Askenasy a porté spécia- lement son attention sur le rôle de la température dans ces phénomènes et il n’a pas pu constater d'influence marquée pendant les deux premières périodes. Quelles qu'’aient été les conditions climatériques de l'été, le poids et la longueur des bourgeons étaient les mêmes à l'entrée de l’automne, et quant à la seconde période, le froid est ke. e Li LE ag état rs SET A EE ETS a 24 PRINCIPALES PUBLICATIONS bien plus vif lorsqu'elle prend fin (février) qu’à son début. Il en est tout autrement de la troisième phase, la tem- pérature agit très-directement sur l’époque de l’épanouis- sement des fleurs. On s’en assure aisément en comparant les dates de plusieurs années successives; sur une seule année, les oscillations thermométriques ne suffisent pas pour interrompre le mouvement énergique de la grande période de croissance. Enfin l’auteur a fait quelques expériences sur l’accélé- ration du développement des bourgeons obtenue en les soumettant à une température élevée pendant les mois d'hiver. Les résultats constatés, très-variables suivant la période de l'hiver à laquelle l'expérience commence, dé- montrent clairement l'existence d’un travail dans l'inté- rieur de la plante pendant la période du repos. Des bour- geons mis en serre à Ja fin d'octobre ne se développent pas; ceux mis le 44 décembre s’épanouissent en 27 jours et le 4% janvier en 44 jours. Tous offraient cependant les mêmes dimensions et le même aspect extérieur. Il est pro- bable que ce travail consiste en modifications chimiques qui préparent les principes nutritifs (amidon, etc.) à leurs transformations ultérieures; peut-être une substance ana- logue à la diastase fait-elle son apparition sur les tissus. Enfin dans une dernière partie consacrée à l'influence du climat sur la végétation des arbres, l’auteur s'élève contre Ja méthode des sommes de température appliquée aux recherches de cet ordre et préconise un système d'expérience directe qui ne nous paraît pas fait pour donner des résultats beaucoup plus satisfaisants, Dans une note préliminaire peu développée, M. Ba- ranetzky * a exposé les résultats de ses recherches sur la 1 J. Baranetzky, Die selbständige tägliche Periodicität im Län- genwachsthum der Internodien. Bot. Zeit., 1877, n° 40. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 25 périodicité de l'allongement des entre-nœuds. Les obser- vations faites jusqu'à présent sur ce sujet, en particulier par M. Sachs, avaient laissé planer une certaine incerti- tude sur l’action de la lumière dans ce phénomène. De ses recherches faites sur la Gessneria tubiflora, M. Ba- ranetzky conclut que la périodicité n’est pas liée à l’action directe el immédiate de la lumière, mais que celle-ci joue un rôle médiat et indirect dont la nature ne peut être en- core exactement indiquée. L'auteur pense que peut-être il rentre dans l’ordre des faits d’irritabilité. Dans sa thèse inaugurale, M. Perseke” a examiné les différentes modifications que subissent les racines suivant le milieu dans lequel elles se développent, modifications qui atteignent soit leur forme extérieure, soit les diffé- rentes couches de tissus dont elles sont formées. De ces recherches plutôt morphologiques, ressort au point de vue physiologique, la difficulté de l'adaptation de la racine à des conditions d'existence différentes de celles au milieu desquelles elle s’est développée. C’est ainsi que des racines développées dans l'air saturé de vapeur ou dans le sol, périssent lorsqu'on les transporte dans l’eau, à cause de l'excès de liquide qu'elles absorbent. Les racines qui, au contraire, ont cru dans l’eau, et dont l’organisation inté- rieure est destinée à lutter contre l’excès d'humidité, ne peuvent vivre dans le sol. Les mêmes lois et les mêmes différences peuvent être constatées dans la comparaison des racines de plantes terrestres et aquatiques. M. F. Resa” a observé dans la croissance des racines une périodicité qui ne coïncide pas avec la périodicité du 1 K. Perseke, Ueber die Formveränderung der Wurzel in Erde und Wasser. Leipzig, 1877. ? F. Resa, Ueber die Periode der Wurzelbildung. Inaugural- dissertation, Bonn, 1877. # : A Le À 26 PRINCIPALES PUBLICATIONS développement des organes aériens. Chez les arbres à feuilles caduques observés, il y a en automne, après la fin de la période de végétation, un développement particu- ler des racines qui se continue plus ou moins longtemps et n'est que ralenti, mais pas interrompu par l'hiver. Chez les conifères, au contraire, les mois d'hiver sépa- rent nettement la croissance automnale de la croissance printanière. Cette périodicité ne dépend pas exclusivement des eir- constances atmosphériques, mais offre plutôt les carac- tères d’une qualité inhérente à la plante elle-même. Des expériences directes faites soit dans des solutions salines diverses, soit en enlevant une partie des radicelles ont permis à M. Bœhm de constater la relation directe qui existe entre le développement des racines, la lon- gueur de la tige et la grandeur des feuilles; résultat qui est du reste conforme à toutes les lois générales de la nu- trition des plantes. M. F.-G. Stebler * a étudié en grands détails le mode de croissance des feuilles monocotylédones et dicotylédones (Allium Cepa, Secale cereale, Triticum vulgare, Cucurbita melanosperma). I a donné lui-même le résumé suivant de ses recherches : 1° De même que les autres parties du végétal, la feuille s'accroît d’abord lentement, puis plus vite jusqu’à son maximum, puis elle se ralentit jusqu’au point d'arrêt (grande période). 2° La croissance des feuilles linéaires des plantes mo- 1 Jos. Bœhm, Beziehung zwischen Wurzelentwickelung und Blattgrôüsse. Bot. Zeit., 1877, n° 3. ? F.-G. Stebler, Untersuchungen über das Blattwachsthum. Pringsh. Jahrb., XI, p. 47. ARE CH E- DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 27 nocotylédones est basipète. C’est le sommet qui atteint le premier ses dimensions définitives auxquelles n’arrive qu’en dernière ligne la zone basilaire. C’est cette dernière qui en tout s’allonge le plus, mais le maximum d'activité à un moment donné change constamment de niveau et chemine du sommet vers la base. Chaque zone consi- dérée individuellement à, comme la feuille entière, une grande période de croissance. 3° Les feuilles monocotylédones exposées à lalter- nance du jour et de la nuit, présentent en outre une pé- riode journalière de croissance : l’activité du phénomène chemine parallèlement avec l’intensité lumineuse, aug- mente et diminue avec elle. Le maximum de croissance coïncide avec les heures les plus claires du jour et le mi- nimum tombe un peu avant le lever du soleil. 4° La cause de cette périodicité doit être cherchée dans l'assimilation. La croissance s’accélère lorsque celle-ci augmente, et se ralentit lorsqu'elle diminue. 9° La même périodicité se manifeste chez les feuilles étiolées, maintenues dans une obscurité constante; ici c’est un fait d’hérédité. 6° Chez les feuilles de plantes dicotylédones, la pé- riode quotidienne se modifie quelque peu : au maximum qui correspond aux heures de la matinée succède un ra- lentissement graduel, qui se prolonge jusqu’au lendemain matin au lever du jour, la croissance s'accélère rapidement et ne tarde pas à atteindre de nouveau son maximum. Dans les jours où la lumière est faible, celui-ci n’arrive que plus tard. 7° Le maximum de croissance des feuilles dicotylédo- nes est encore dû à l'assimilation; le ralentissement qui Jui succède est un effet de la lumière. gr ee (usée Et SRE 28 PRINCIPALES PUBLICATIONS 8° D'après les recherches de M. Sachs, la période jour- nalière des entre-nœuds est la même que celle des feuilles dicotylédones. 90 Quant à la comparaison avec la période des racines on n’en peut encore rien dire. Dans son traité général de morphologie végétale, Hofmeister attribue à la pesanteur seule les inégalités d’épaississement entre les deux côtés des tiges ligneuses, ou, en d’autres termes, l’excentricité de la moelle. M. le professeur Kny” a passé en revue toutes les circonstances qui peuvent agir sur ce phénomène et qui montrent d’un côté que la pesanteur ne peut pas être seule en cause dans ce cas, et d’un autre côté que les rameaux feuillés sont un sujet d’études peu favorables comparés aux racines. Voici, brièvement résumées, les causes d’inégalité de croissance dans les rameaux obliques ou horizontaux qu'énumère M. Kny. 4° L'action de la lumière, de la chaleur solaire, du rayonnement nocturne, de l'humidité etc., très-difié- rente à la face supérieure, et inférieure d’un rameau. 2° L'action indirecte des mêmes agents, modifiée par la position du rameau ou de l'arbre lui-même dans un terrain découvert, ombragé, plat, ete. ; leur effet également indirect sur la pression que les couches extérieures exercent sur le cambium. L'importance de ce dernier point ressort des travaux récents de M. Hugo de Vries. 3° La répartition des feuilles qui fournissent d'éléments plastiques, les portions et rameaux les plus voisines, et 1 Prof. Kny, Dickenwachsthum des Holzkürpers an beblätterten Sprossen und Wurzeln; seine Abhängigkeit von Schwerkraît, Druck, etc. Sitzber. der naturf. Gesellsch. Berlin, 20 nov. 1877; Bot. Zeit., 1877, n° 26-29. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 29 leur insertion avant les plus éloignées. 4° Les torsions naturelles que beaucoup de rameaux exécutent, pendant leur développement, autour de leur axe. 5° L'organisation bilatérale, beaucoup plus commune dans les rameaux que ne l’ont cru plusieurs observateurs. Le même auteur ‘, en étudiant la position des bour- geons axillaires sur les rameaux latéraux de différents ar- bres, a vu que souvent ils ne restent pas exactement en face de l’aisselle de la feuille protectrice, mais se déjettent plus ou moins dans la direction du zénith. Ce phénomène avait été déjà étudié par Hofmeister qui l’attribuait uni- quement à l’action de la pesanteur, sous l'influence de laquelle la face supérieure des organes s’épaississait davan- tage. M. Kny ne partage pas cette manière de voir et pense encore avoir affaire ici à une organisation bilaté- rale à peu près indépendante de la pesanteur. Le même auteur * a signalé dans les tiges de diverses plantes dicotylédones, la production de faisceaux Egneux secondaires obtenue au moyen de blessures infligées aux Jeunes entre-nœuds au-dessous du point de végétation. Le développement du rameau se poursuit dans des conditions normales ; autour de la blessure se produit un cambium se reliant des deux côtés au cambium des faisceaux de l'entre-nœud et produisant à l’intérieur des éléments li- gneux, à l'extérieur des éléments corticaux. Cette brève communication n'est qu'une introduction à un travail 1 Prof. Kny, Zenithwärts gerichtete Verschiebung der Achsel- knospen an den Seitenzweigen mehrerer Holzgewächse und die Be- ziehung dieser Erscheinung zur Schwerkraft. Sitzber. der Gesellsch. naturf. Berlin, 16. Juli 1876; Bot. Zeit., 1877, N° 7. ? Prof. Kny, Künstliche Verdoppelung des Leitbündel-Kreises im Stamme der Dicotyledonen. Sitzungsber. der Gesellsch. naturf. Freunde zu Berlin, 29 Juli 1877. PR PR PER CT ES 30 PRINCIPALES PUBLICATIONS plus étendu sur l'effet des substances étrangères intro- duites dans Îles tissus. Je ne mentionnerai qu'en passant, et pour être complet, la discussion qui s’est élevée entre MM. Carl Kraus * et Hugo de Vries* sur la question de la bilatéralité des ra- meaux. Le premier de ces auteurs cherche à établir que dans tous les cas l'humidité, la lumière, etc., suffisent pour expliquer la direction des rameaux; le second main- tient ce qu’il a montré dans un mémoire inséré dans les « Arbeiten des bot. Ins. Würzburg, » c’est que certains phénomènes d’épinastie et d’hyponastie sont tout à fait indépendants des circonstances externes, et reposent sur LÉ rt des causes internes. Les organes bilatéraux sont donc bilatéraux, non-seulement au point de vue morpholo- gique, mais aussi au point de vue physiologique. Le dernier volume des « Recherches botaniques, » de M. J.-N.-C. Müller” renferme des recherches sur le dévelop- pement de la couronne des arbres forestiers, morphologie générale des rameaux, avortements réguliers d’une partie d’entre eux; rôle de la lumière, de la pesanteur dans le développement du bois, mouvements de l’eau dans la cou- ronne feuillée des arbres. M. Cas. de Candolle ‘ a étudié ici même les conditions diverses d’enroulement des vrilles à hélices alternantes. Il a montré que leur structure anatomique les obligeait à s'en- rouler sur leur face inférieure; toutes ont d’ailleurs la 1 Carl Kraus, Ursachen der Wachsthumrichtung nicht verti- kaler Sprosse. Flora, 1877, N° 17. ? Hugo de Vries, Longitudinale Epinastie. Flora, 1877, N° 25. 3 N. C. Müller, Botanische Untersuchungen; VI. Beiträge zur Entwickelung der Baumkrone. Heïdelberg, 1877, 150 p. # C. de Candolle, Observations sur l’enroulement des vrilles. Ar- chives, LVIIT, 5. " LT DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 91 faculté de s’enrouler dans un sens uniforme lorsque leurs extrémités sont libres, et le sens de cette spire unique peut varier; il est toujours de gauche à droite (chez la bryone, sujet principal de ses recherches) lorsque la vrille est fixée à la plante, mais il peut être aussi de droite à gauche lorsque la vrille vient à être isolée; rien dans la structure de l'organe ne s'oppose à ce changement. Ceci posé, l'alternance des hélices chez les vrilles fixées aux deux extrémités s'explique aisément par les motifs d’un ordre purement mécanique. Un enroulement uniforme sur la face inférieure concave amènerait forcément la tor- sion et finalement la rupture des tissus. On peut s'en assurer aisément en essayant d'enrouler un ruban fixé aux deux extrémités autour d’une baguette. M. Leitgeb * a fait connaitre une expérience qui semble montrer que la bilatéralité des prothallium de fougères est entièrement due à l'influence de la lumière. Les poils adiculaires et les organes reproducteurs se développent toujours à la face inférieure du prothallium ; mais si lon organise l'éclairage de manière à ce que le prothallium croisse verticalement, on peut, en éclairant alternative- ment les deux faces, provoquer le développement des or- ganes reproducteurs tantôt d’un côté, tantôt de l’autre; ils sont toujours sur la face la moins éclairée. M. E. Rodier * a signalé sur le Ceratophyllum demer- sum des mouvements alternatifs et réguliers de flexion et de redressement qui n'avaient été jusqu’à présent remar- qués par aucun observateur. D’après M. Rodier, les jeunes * H. Leiïtgeb, Ueber Bilateralität der Prothallien. Flora, 1877, N° 11. ? E. Rodier, Mouvements spontanés et réguliers du Ceratophyl- lum demersum. Comptes Rendus, 30 avril 1871, LXXXIV, p. 961. À È cas nt he 0 dt D MORSIRAREN 2 PRINCIPALES PUBLICATIONS rameaux verticaux au sein du liquide qui les environne se recourbent dans leur partie supérieure pendant quel- ques heures, puis se redressent pour se recourber bien- tôt en sens inverse, la durée totale d’une évolution étant d'environ 26 heures. Le mouvement de flexion che- mine le long du rameau de haut en bas, en s’amoindris- sant à mesure qu'il approche d’entre-nœuds plus âgés, tandis que le mouvement de redressement chemine de bas en haut. Ces mouvements ne paraissent nullement in- fluencés par la lumière. M. Rodier signale également sur les rameaux de Ceratophyllum, un mouvement de torsion, sur lequel toutefois il ne peut pas encore donner de détails. $ 3. fnfluence de la lumière et de la température sur la végétalion. Liste des mémoires analysés. Brerecp, O. Rôle de la lumière dans le développement des cham- pignons. — Brerrexconr et Bœum. La température des arbres en relation avec les circonstances extérieures. — Jusr, L. Action de températures élevées sur la capacité des graines à germer. — Kxy. Mesure de la profondeur à laquelle la lumière pénètre dans l’eau de mer. — Lerrees, H. Influence de la lumière sur la germination des spores d’hépatiques. — Rauwexnorr. Causes des formes ano- males des plantes étiolées. — Trwirrazerr, C. Décomposition de l’acide carbonique dans le spectre solaire par les parties vertes des végétaux. M. Rauwenhoff * a présenté à l’Académie royale d’Am- sterdam un travail important sur les causes des change- ments de forme des plantes étiolées. En voici les conclu- sions telles qu’elles ont été reproduites dans la Botanische Zeitung : 1° L’allongement anomal des tiges élevées dans l'obscurité dérive, ainsi que l’a établi M. Kraus, d’une 1 Rauwenhoff, Ursachen der abnormen Formen im Dunkeln wachsender Pflanzen. Bot. Zeit., 1877, N° 16. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 9 eroissance exagérée de la moelle combinée avec un déve- loppement incomplet des éléments fibro-vasculaires. L'auteur l’a vérifié par les mesures directes sur beaucoup de plantes. Mais ce facteur n’est pas seul en jeu: il faut encore faire intervenir l’action directe du parenchyme (grundsewebe) jeune, puisque les tiges creuses s’allongent aussi, ainsi que l'écorce. Le développement anomal du parenchyme peut aussi dans certains cas provoquer un épaississement de la tige. Le rapport qu'a indiqué M. Fa- mintzin entre la longueur de la tige et celle de la racine n'est pas réel. [Il n'existe que dans les jours qui suivent la sermination lorsque le corps hypocotylé et la racine pri- mordiale, puisent ensemble dans le même réservoir Îles principes nutritifs. La position verticale des tiges étiolées doit ètre consi- dérée comme dérivant d'un géotropisme négatif qui n'est pas contrarié par l'héliotropisme, un des facteurs les plus importants de la direction que prennent les parties vertes des plantes, et qui, au contraire est facilité par le peu d’épaississement des cellules. Les changements qu'éprouvent les feuilles de grami- nées, d’autres plantes qui dans l’obscurité s’allongent en devenant plus étroites, de même que ceux des pétioles sont comparables à ceux de la tige tant pour la direction que pour le faible développement des faisceaux vasceu- laires. Quant aux feuilles de plantes dicotylédones qui restent en général très-petites dans l'obscurité, les diffé- rentes théories émises à ce sujet par MM. Kraus, Batalin ne sont pas suffisantes. Les feuilles ne peuvent pas pour sortir du bourgeon se nourrir elles-mêmes par leur assi- milation propre. Il ne faut pas comparer les feuilles étio- lées à celles qui viennent de sortir du bourgeon; elles ARCHIVES, t. LXE. — Avril 1878. 3 ALAN sf Ë 1 .+ LORIE GERS DOTE 34 PRINCIPALES PUBLICATIONS sont plus grandes, leurs tissus sont altérés, le parenchyme spongieux en particulier est anomal ou manque tout à fait. L'arrêt de développement de ces feuilles ne peut pas, d’après l’auteur, être expliqué d'une manière tout à fait satisfaisante : c’est un phénomène pathologique qui dé- rive en partie de l'assimilation insuffisante, en partie d'actions chimiques et physiques mal connues qui agissent sur la croissance. C’est à ces actions qu'il faut attribuer la mort fréquente dans l'obscurité des cotylédons encore pleins de principes nutritifs. Un des meilleurs moyens de les définir serait une série de recherches comparatives chimiques et physiologiques sur les plantes étiolées vertes. M. Leitgeb' a esquissé comme suit le rôle de la lu- mière dans la germination des spores d’hépatiques. Cet acte se subdivise en deux parties distinctes : le spore émet d'abord un tube germinatif d’une certaine longueur, puis à lextrémité de celui-ci se développe un corps cellulaire de forme discoïdale. La germination ne s'effectue que sous l'influence d’une lumière suffisamment intense. Le degré nécessaire au tube germinatif n’est pas suffisant pour le corps cellulaire et dans ce cas, le tube s’allonge anoma- lement, puis périt. Il se dirige toujours du côté de la Iu- mière et le disque cellulaire se développe perpendiculaire- ment à la direction des rayons incidents. Celui-ci n'a au- cune bilatéralité et c’est uniquement la lumière qui dé- cide quel côté deviendra la face supérieure de la jeune plante. - M. Brefeld * a communiqué à la Société des naturalistes 1 H. Leitgeb, Keimung der Lebermoossporen in ihrer Beziehung zum Lichte. Sitzber. der k. Akad. der Wissensch. Wien. LXXIV, 1876. octobre. et Bot. Zeit., 1877, 22. 2 O. Brefeld, Bedeutung des Lichtes für die Entwickelung der Pilze. Bot. Zeit. 1877, N° 24 et 95. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 39 de Berlin, des recherches nouvelles sur le rôle de la lu- mière dans la végétation des champignons. Ses expérien- ces tendent à montrer que bien qu’influencés à divers de- rés, Ces végétaux ne peuvent pas parcourir le cycle entier de leur développement normal lorsqu'ils sont soustraits à l'influence des rayons lumineux. Dans les cultures artifi- cielles de Philobolus microsporus dans l'obscurité, le ré- ceptacle fructifère apparaît normalement, mais le pédicelle seul s’allonge démesurément (atteignant 8-10 pouces au lieu d’un demi-pouce), le sporange ne se développe pas et la plante périt sans avoir fructifié. Chez le Coprinus stercorarius les choses se passent un peu différemment. Les sclérotes qui se forment iei entre le mycélium propre- ment dit et l'organe fructifère, se développent dans l’obs- curité: mais de nouveau le pédicelle s’allonge d’une ma- nière anomale, et le chapeau avorte. De nouvelles géné- rations de réceptacles fructifères prennent naissance à la base des premiers, puis subissent le même sort. Quelque- fois de nouvelles sclérotes se développent à leur tour. Chez le Coprinuse phemerus enfin, le chapeau se développe mais ne produit pas de spores. M. Timiriazeff * a reproduit dans une note communi- quée à l’Académie des sciences de Paris le résultat de ses recherches sur la décomposition de l’acide carbonique par le spectre solaire, tel qu’il l'avait déjà exposé dans le bul- letin du Congrès botanique de Florence. Nous n'avons donc pas à revenir sur ces recherches que nous avons ana- lysées l’an dernier * (Voyez Archives, t. LV, p. 270). 1 C. Timiriazeff, Décomposition de l’acide carbonique dans le spectre solaire par les parties vertes des végétaux. Comptes Rendus, LXXXIV, p. 1236 (27 mai 1877). ? Un travail étendu du même auteur sur ce sujet a paru dans les Ann. de Chimie et Physique. Novembre, 1877. | 4 3 o 36 PRINCIPALES PUBLICATIONS M. le prof. Kay‘ a indiqué à la Société des natura- listes de Berlin, deux méthodes pour l'étude de la profon- deur à laquelle les rayons lumineux pénètrent dans l'eau de la mer. L'une repose sur l'emploi d'une boîte à plaque de verre et à couvercle mobile renfermant du papier pho- tographique et un tube rempli d'eau dans lequel se trouve une plante aquatique verte en pleine végétation et des quantités connues d'acide carbonique et d'oxygène. La boîte est descendue à la profondeur voulue et laissée ou- verte un certain temps. Le changement de couleur du pa- pier photographique et la quantité d'acide carbonique dé- composé montrent si ce sont les rayons les plus ou les moins réfrangibles qui pénètrent le plus profondément. L'autre méthode consiste à mettre dans la boite une lampe électrique, à la plonger à une certaine profondeur et à étudier au moyen du spectroscope les rayons lumineux qui arrivent à la surface. M. le D'T. Breitenlohner * a présenté à l’Académie des sciences de Vienne, un travail fait en collaboration avec M. Bœhm sur la température des arbres, dont voici le ré- sumé. La température intérieure d'un arbre est, pendant la transpiration, l'expression combinée de celles du sol et de l'air, la première pénétrant longitudinalement et la se- conde transversalement. C'est la séve ascendante qui amène dans le végétal la température du sol et lorsque celle-ci s'abaisse, l'arbre se refroidit. Cette influence de la température du sol moins grande à mesure qu'on s'élève 1‘ Kny, Methoden zur Messung der Tiefe bis zu welcher Licht- strahlen verschiedener Intensitit und Brechbarkeit in das Meer- wasser eindringen. Sep.-Abdr. aus Sifzungsber. d. Gesellsch natur- forsch. Freunde zu Berlin, 16 Oct. 1877. ? Breitenlobhnér und Jos. Bœhm, Die Baumtemperatur in iurer Abhängigkeit von äusseren Einfiüssen. Bot. Zeil., 1877, N° 26. ‘A DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 31 le long de l'arbre ou qu'on s'approche de sa périphérie est aussi modifiée par la chaleur solaire qui pénètre trans- versalement et qui se fait sentir avec d'autant plus d’é- nergie que le tronc est plus mince. En résumé la partie inférieure de la plante est placée tout à fait dans la dé- pendance de la température du sol qui se faitsentir jusque dans les branches. Lorsque fx transpiration est nulle et par conséquent l'ascension de la séve arrêtée, c’est la température de l'air qui règle celle de l'arbre tout entier. M. le D' Just ‘ a fait sur l'influence de températures élevées sur la faculté germinative des graines de nombreu- ses expériences dont les résultats généraux ne s'écartent pas des données connues par les travaux antérieurs. Les graines d'orge et d'avoine employées dans ces recherches étaient placées d'abord dans un thermostat où elles subis- sient pendant un temps plus ou moins long l'influence l’une certaine température dans Pair sec, saturé de va- peur d'eau, dans l’eau, etc. Elles étaient ensuite trans- portées dans les appareils à germination de Nobbe où elles se développaient dans des conditions normales. L’avoine est plus résistante que l'orge, mais on ne peut pas pour chaque espèce fixer un maximum absolu; l’individualité des graines entraine des oscillations. D'une manière géné- rale, ainsi que cela est déjà connu, les graines supportent d'autant mieux une température élevée qu’elles sont plus sèches. Gorgées d'eau, elles ne résistent pas beaucoup mieux que les tiges, les feuilles, ete. Par conséquent ce sont les graines plongées dans l’eau qui ont supporté le moins bien les hautes températures, ensuite celles qui 1 Dr L. Just. Einwirkung hôherer Temperaturen auf die Erhal- tung der Keimfähigkeit der Samen. — Cohn's Beiträge zur Biologie der Pflanzen, vol. LE, cahier 5, p. 511. A 1 A Le PERL EN PEN ANR Pa TO ORS NE R TTER VE 2 > 4 = 38 PRINCIPALES PUBLICATIONS étaient dans l'air saturé, et enfin celles qui étaient dans l'air sec et qui surtout avaient été desséchées auparavant artificiellement. Parmi ces dernières, 36 °/, des graines d’a- voine exposées pendant 3 heures à une température de 1922° C., germèrent encore. L'effet fàächeux des tempéra- tures élevées se faitsentir, en résumé, dans les points sui- vants : le commencement de la germination est retardé : la durée absolue de la germination (jusqu'au moment où la dernière graine lève encore) de même que sa durée moyenne est allongée : le maximum de graines germant à la fois se manifeste toujours plus tard et moins claire- ment: enfin la proportion des graines qui germent di- minue. $ 4. Plantes insectivores. Liste des mémoires analysés. Barazix, À. Mécanique des mouvements des plantes insectivores. — Darwix, Francis. Expériences sur les plantes insectivores. — Darwix, Francis. Production de filaments protoplasmiques sur les poils glanduleux des feuilles de Dipsacus sylve:tris. — Kramer, C. Des plantes insectivores. — Pexzié, O. Recherches sur le Droso- phyllum lusitanicum. — Prerrere, W. La nutrition des plantes in- sectivores, — Vixer, S.-H. Le ferment digestif des Nepenthes. Dans le mémoire fort intéressant qu'il a consacré aux plantes insectivores, M. W. Pleffer” s’est uniquement oc- cupé du côté théorique de la question de leur nutrition. La digestion et l'absorption d'insectes par les feuilles constitue-t-elle un cas spécial et exceptionnel dans le règne végétal ? Cette question a déjà été résolue négativement par différents auteurs et entre autres par M. Sachs. M. Pfeffer ? Dr W. Pfeffer, Ueber fleischfressende Pflanzen und über die Erpähraung durch Aufnahme organischer Stoffe überhaupt. Separ.- Abdr. aus Land. Jahrbücher, von Thiel u. Nathusins, 1877. | DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 39 l’a reprise sous toutes ses faces et cherche à montrer l'im- portance qu'il faut accorder dans cette étude aux cas de végétaux vivant entièrement ou partiellement de matières organisées: champignons parasites, phanérogames sapro- phytes, phanérogames parasites avec ou sans chlorophylle. Toutes ces plantes forment une série dont un terme extrême est fourni par les champignons qui sont complé- tement dépourvus de la faculté de créer de la matiere or- vanique, et l’autre par les parasites à chlorophylle qui comme certaines espèces de la famille des Rhinantacées, possèdent tous les organes nécessaires, feuilles, racines, etc. pour mener une vie indépendante, et qui malgré cela dé- veloppent des suçoirs qui pénètrent dans les tissus d'au- tres plantes. Le cas des plantes insectivores est tout à fait analogue et pour elles la capture des insectes serait un mode de nutrition non pas indispensable, mais facultatif. Voici, du reste, les derniers mots du mémoire de M. Pfef- fer qui peuvent être regardés comme sa conclusion géné- rale : « Le mode d'absorption des matières organiques par les végétaux est loin d’être expliqué dans tous ses dé- tails: néanmoins nous pouvons dans une foule de cas constater l'existence d’une action exercée par la plante absorbante sur les matières organiques pour les rendre solubles. Ce n’est que chez les plantes insectivores qu'on peut rapporter avec certitude ce phénomène à la sécré- tion d’un ferment, d'un acide; tout porte à croire cepen- dant que les cas analogues sont nombreux. Si nous n’en- visageons que le but de la capture des insectes, et que nous pensions en même temps aux champignons qui vi- vent de matières animales, l'absorption de substances or- saniques par les plantes carnivores ne nous frappera plus que comme un €as spécial dans une loi générale. Des Pad 40 PRINCIPALES PUBLICATIONS longtemps on sait que des matières incorporées dans l'or- ganisme animal, peuvent passer directement dans l’orga- nisme végétal (champignons. plantes saprophytes). Ce fait ne dérange pas l'équilibre général établi sur le globe, d'apres lequel la production de la matière organique dé- pend entièrement de l’action de la lumière sur l'acide car- bonique et sur l'eau dans les plantes vertes: une parti- cule organisée peut fort bien faire alternativement partie intégrante d'un corps animal et d’un corps végétal, avant de retomber dans le monde inorganité et de rentrer à nouveau dans le eycle vital, » Dans une conférence tenue à Zurich en décembre 1876, M. le prof. Kramer ‘ à passé en revue tous les travaux relatifs aux plantes insectivores, il a exposé toutes les rai- sons qui militent en faveur de la nutrition animale des plantes, et a pesé tous les arguments qu'on peut citer contre elle”. Il conclut en ces termes qui nous paraissent résumer l’état actuel de la question d’une manière satis- faisante : « D'après tout ce qui précède, chacun recon- paitra que nous sommes loin, bien loin de pouvoir aflir- mer d'une manière positive, la nécessité ou même l'uti- Hté pour les plantes de la digestion des insectes. Les tra- vaux de ces dernières années, en particulier ceux de M. Dar- win, nous ont beaucoupappris sur la faculté remarquable que possèdent certaines plantes de retenir, de faire périr, de dissoudre, même dans certains cas d'absorber de petits aNimaux : quant à la question théorique nous en sommes ® C. Kramer, Uiber die insectenfressenden Pfanzen. Zurich, 1577. ? M. Kramer à omis, dans sa revue des publications sur ce sujet, le mémoire de M. C. de Candolle sur Ja Dionæa qui. au point de vue de l'utilité de ce mode de nutrition. concluait comme lui. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. A à peu près au même point qu'en 1769 lorsque Ellis écri- vait : « L'organisation de la Dionæa porte à croire que la nature à eu peut-être quelques vues relatives à la nu- trition de la plante dans l'organisation de ses feuilles. » Aussi longtemps que les expériences de culture compara- tive n'auront pas démontré d'une facon absolue le profit que retirent les plantes insestivores de la digestion des ma- tières animales, la question n'aura pas fait un vrai pas en avant. » Depuis la publication de ce mémoire, des expériences comparatives paraissant assez concluantes ont été faites par M. Francis Darwin‘ qui à cherché à prouver lauti- lité que tirent les Drosera de leur diète animale. Il a opéré sur 200 plantes à la fois: 1 les disposait dans des sou- coupes et dans chacune il nourrissait avec de petits mor- ceaux de viande la moitié des plantes: cet essai, poursuit pendant les mois de juillet et août 1877, a donné des ré- sultats intéressants : les plantes nourries artificiellement étaient plus fortes et plus vertes, mais surtout, ainsi que le montrera le tableau ci-dessous, elles ont créé bien plus de matière organique. Au moment cle la maturité des graines, une moitié des plantes a été arrachée et soumise à l'examen : les autres ont été mises à part et leur végétation de cette année (1878) montrera l'influence de la diète animale sur les matériaux de réserve. Voici le tableau comparatif publié par l’auteur, le chiffre 100 représentant toujours les plan- tes affamées (celles qui n’ont pas reçu de nourriture ani- male) : ! Francis Darwin. Insectivorous plants. Nalure, 17 January 1578, Le. othit oS« she af ER ARE d'u Éd Eat Lee 42 PRINCIPALES PUBLICATIONS Rapport entre les poids des plantes sans les tiges florales 400: 14285 Nombre des tiges florales 100 : 164,9 Somme de la hauteur des tiges florales 100 : 159,9 Poids total des tiges florales 100 : 231,9 Nombre de capsules 100 : 194,4 Nombre moyen des graines par capsule 100 : 122,7 Poids moyen de chaque graine 100 : 157,3 Nombre total des graines produites 100 : 241,5 Poids total des graines produites 100 ::920% Le trait le plus remarquable de ce tableau c’est l’avan- lage gagné par les plantes nourries artificiellement dans tout ce qui tient à la floraison et la production des graines. C'est un point qui n'avait jusqu’à présent été, que Je sa- che, touché par personne. La suite des expériences de M. Darwin sera attendue avec impatience par lous ceux qui s'intéressent à ces questions. M. A. Batalin‘ à publié, dans la Flora, une longue série d'observations et de recherches sur les causes mé- caniques des mouvements chez les feuilles de plantes in- sectivores et principalement des Drosera et des Dionæa. Les explications qu’on peut donner de ces phénomènes comme de la plupart des phénomènes d'irritabilité dans le règne végétal sont encore loin de reposer sur une base parfaitement solide : l'hypothèse y joue encore un grand rôle. D’après les observations de M. Batalin la courbure des feuilles qui nous occupent ici est accompagnée d’un raccourcissement de la face supérieure et d’un allonge- ment de la face inférieure. Ce dernier est en partie per- manent et se retrouve lorsqu'après l'irritation la feuille a * A. Batalin, Mechanik der Bewezungen der insektenfressenden Pflanzen. Flora, 1877, Nos 3-10. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 43 repris sa position de repos. M. Batalin explique ce fait par l'extension que subit le côté convexe dans le mouvement de flexion des feuilles : les molécules sont ainsi écartées et si le mouvement est assez lent pour que de nouvelles mo- lécules puissent s’intercaler 1] y aura croissance positive. De là vient que ce phénomène est beaucoup moins visible chez les Dionæa, chez lesquelles le mouvement est bien plus rapide que chez les Drosera. Au point de vue de la transmission de l'irritabilité, M. Batalin pense que ce sont principalement les faisceaux fibro-vasculaires qui en sont chargés : le parenchyme n'est pas complétement privé de cette propriété mais la trans- mission se fait plus vite et plus directement par les fais- ceaux. En cela, M. Batalin s’écarte des vues émises par M. Darwin et se rapproche des hypothèses de M. Ziegler (Comptes rendus, 1874, LXXVIIE 1447). Quant à la cause mécanique des mouvements, consi- dérée en elle-même, nous ne pouvons la définir avec pré- cision. M. Batalin pense qu'il existe des différences im- portantes dans l'irritabilté des plantes insectivores et celles de Mimosa, Oxalis, etc. Si chez ces dernières le dé- placement d'eau peut être admis comme une explication suffisante, il n'en est pas ainsi chez les premières. Il faut probablement faire entrer aussi en ligne de compte une contraction (raccourcissement) active des cellules de la face supérieure. M. Otto Penzig' à consacré sa thèse de docteur à une étude complète du Drosophyllum lusitanicum Link, plante de la famille des Droséracées. La plus grande partie de ce tra- vail est occupée par des recherches anatomiques sur tous { O. Penzig, Untersuchungen über Drosophyllum lusitanicum, Link. Breslau, 1877. 14 PRINCIPALES PUBLICATIONS les organes de la plante. Deux points méritent d'être rele- vés: les racines ont, contrairement à ce qu’on observe chez beaucoup de Droséracées, un assez grand développement, et leurs tissus renferment de l'inuline dont la présence n’a été jusqu'à présent constatée que chez les composées et chez les familles voisines. Quant aux feuilles, c'est surtout leur face inférieure qui est intéressante et qui possède des tentacules portées sur un pédicille allongé, de structure analogue à celles des Drosera, et de petites glandes ses- siles. D'après les expériences faites par lauteur, qui se rapprochent beaucoup de celles que cite M. Darwin dans ses Plantes insectivores, les tentacules ne sont pas irrita- bles comme celles des Drosera, mais retiennent les petits insectes au moyen de leur sécrétion fortement gluante. Cette sécrétion ne possède qu'à un très-faible degré la fa- eulté de dissoudre les substances organiques: cette fonction est dévolue aux glandes sessiles qui, lorsqu'elles sont 1rri- iées sécrétent un liquide doué de propriétés digestives énergiques, L'auteur n'a pas fait d'expériences compara- tives sur l'utilité pour la plante de l'absorption de sub- stances azotées: il admet cependant dans «es thèses géné- rales que cette question n'est point résolue d'une manière satisfaisante. Les feuilles opposées du Dipsacus sylvestris forment. comme chacun le sait, une sorte de godet renfermant or- dinairement de Feau pluviale, dans laquelle viennent se nover des insectes. M. Francis Darwin", en recherchant les traces de l'absorption de ce liquide chargé de matières azotées, a observé un phénomène fort extraordinaire, Sur ÿ Francis Darwin. On the protrusion of protoplasmic filaments from the glandular bairs 03 the leaves of Dipsacus sylrestris. Quur- terly Journal of microscop. science. X VIT, 245. (e® | DE PHYSIOLOGIE VEGÉTALE. 1 les petites glandes qui sont éparses à la face supérieure des feuilles, il a vu de petits filaments pouvant atteindre jusqu'à un demi-millimètre de longueur, toujours attachés à la cellule terminale de la glande. Ces organismes, par leur. apparence, leurs mouvements, l’action qu'ont sur eux les réactifs, offrent tous les caractères d’une substance protoplasmique servant à animer une forte proportion de résine. D’après ses observations, M. Darwin pense pou- voir affirmer que ce ne sont pas-des organismes parasites, comme on aurait pu le croire au premier coup d'œil, mais une production normale du trichome glanduleux de là feuille. Primitivement leur fonction devait être liée dans une certaine mesure avec la sécrétion des glandes, mais plus tard ils ont concouru directement à la nutrition de la plante. Is peuvent absorber des matières azotées: pendant la première année de la vie de la plante, lorsqu'il n°v à encore qu'une rosette de feuilles radiales, ils absorbent probablement l’'ammoniaque contenu dans l'eau de pluie et la rosée: pendant la seconde année, ils s'adressent aux restes d'insectes décomposés dans l’eau des feuilles. M. Darwin pense enfin qu'il existe un rapport encore tout à fait obseur entre la production de ces filaments et le phé- nomène d’agrégation observé dans les glandes du Dro- sera . Dans ses recherches sur le suc digestif du Nepenthes. M. Vines” a obtenu des résultats en tous points sembla- ! Dans un mémoire postérieur que nous recevons au moment de mettre sous presse, M. Darwin compare les flaments du Dipsacus à ceux qu’a décrits en 1853 le prof. Hoffmann sur l’Agaricus mus- caricus, et n’émet pas de nouvelles conclusions sur leur rôle (Quar- terly Journal of microscopical science, XVIII, 73). * S.-H. Vines, On the digestive ferment of Nepenthes. Journ. of Linn. Soc., N° S7, vol. XV, p.427. } Er CA PONT OR 5 k 1e NU NT AR CUT OO EMA NE TERRE" ME en le plaine | 4 EN à 46 PRINCIPALES PUBLICATIONS bles à ceux de M. Gorup Besanez relativement à l'exis- tence d’un ferment analogue à la pepsine. D’autres expé- riences ont conduit de plus M. Vines à l'idée que ce fer- ment n'est pas libre dans la glande de l’urne, mais associé à un principe peut-être albuminoïde. Cette combinaison doit être détruite par l’action d'un acide, de la chaleur, etc. avant que le ferment puisse agir avec toute son activité. Cette théorie est la même que celle de M. Heidenhain qui pense que dans l’estomac des animaux, les glandes ne sécrètent pas directement le ferment, mais une combi- naison neutre qu'il appelle Zymogène et qui doit être dé- truite afin que le ferment puisse agir. # DER > 5. A RECHERCHES FAITES DANS LE LABORATOIRE DE PHYSIOLOGIE DE GENÈVE VIN Sur les neris dits arrestateurs Par M. le professeur SCHIFF. 2. L'Irritation négative (Suite). L'expérience que nous avons mise à la tête de cette exposition sur l'irritation négative, et qui prouve qu'un courant ascendant d’une certaine énergie, entrant dans le éronc nerveux, peut, au moment de sa fermeture, em- pêcher la contraction musculaire excitée dans le même moment par un courant ascendant entrant dans son muscle, n’est peut-être qu'un cas isolé d'une série Impor- tante de faits. Si nous regardons toute irritation galvanique du nerf (c'est-à-dire tout ce qui se passe dans la partie périphéri- que d'un nerf au moment de la fermeture ou de l’ouver- ture d’un courant constant) comme un mouvement molécu- laire dont la forme varie selon les différences dans la nature et dans la direction de la cause irritante, 1l devient très- probable que deux oscillations galvaniques qui agissent simultanément sur deux points très-rapprochés du même nerf, ne donnent pas simplement la somme de l'action LRU LUE OUPS AP MS ER #S RECHERCHES FAITES DANS LE LABORATOIRE rilante des deux oscillations, mais qu'elles doivent ou se renforcer où se diminuer, s'anéantir même réciproque- ment relativement à leur action sur le muscle. L'effet dé- pendrait de là forme du mouvement combiné, qui résulte des deux impulsions différentes, Ce mouvement résultant pourrail être où plus où moins propre à exciter le muscle que les deux mouvements quile produisent, ou tout à fait mcapable de produire une contraction musculaire. On voit que la combinaison de deux fermetures, de deux ruptu- res, de la fermeture et de la rupture de courants de direc- uon et d'intensité variable, nous promettait une source léconde d'irritations négatives salvaniques dans les nerfs moteurs. I y a à peu près dix ans que j'ai fait construire le premier appareil pour exécuter ces expériences compli- quées, Cette machine, dont la partie essentielle a été décrite dans le Journal de biologie de Voit et Pettenkofer, 1872, p. 74, avait l'inconvénient d'être très-volumineuse, et de donner aux métaux conducteurs une très-crande étendue. Elle favorisait donc les irritations unipolares, qui se mon- traitent même avec des courants très-faibles, avec des cou- rants continus produits quelquefois par un seul élément Daniell de dimensions minimes, Je devais done, avant de m'en servir, fare de longues études sur les courants uni- polaires et sur les moyens de les éviter, études dans les- quelles j'ai été en partie secondé par le D'Fochs, de Co- logne, qui travaillait alors dans mon laboratoire. Nos résultats sont consignés dans le Giornale di scienze naturali de Palerme, vol. VITE, 1872, et en grande partie dans le Journal de biologie de Munich, de la même année. Je ne reproduirai pas ii la description de cet instrument qui me permettail de faire agir sur le nerf, simultanément Lie Ca da ch DE PHYSIOLOGIE DE GENÈVE. 19 ou successivement, après un intervalle très-court et dé- terminable, deux fermetures, ou la fermeture et l’ouver- ture de deux courants aussi parfaitement isolés l’un de l'autre que me le permettait l'application de ces courants sur différents points du même conducteur humide. Deux rhéostats permettaient d'augmenter ou de diminuer, iso- lément, l'intensité du courant de chaque pile. Le nerf et la patte préparée de la grenouille se trou- vaient généralement dans un réservoir, contenant de l'air saturé de vapeur d’eau ; ajoutons que, pour contrôler l'isolement des deux courants, chaque expérience impor- tante fut répétée dans l'air ordinaire du laboratoire. A exception des premières expériences, dans lesquelles les conducteurs qui touchaient le nerf étaient simplement en zinc amalgamé, on s’est servi ordinairement d’électro- des impolarisables, Ces expériences m'avaient déjà donné des résultats assez remarquables, lorsque M. Valentin publia (Archives de Pfluger, VIE, 1873, p. #58) des recherches sur ce qu'il appelle les interférences des irritations électriques et qui contiennent des études sur linfluence que la fermeture d'un courant exerce sur l'effet physiologique de la ferme- ture d’un autre. Ce travail, que je connaissais déjà en srande partie, parce que l’auteur avait eu l’obligeance de me prêter son manuserit peu de temps avant sa publica- tion, contient une série de faits que nous devons rapporter à l'irritation négative. Ces faits auraient pu suffire pour le but que nous nous proposons dans ce mémoire, c'est-à-dire, pour prouver que même dans les nerfs moteurs spinaux, dans le sciati- que de la grenouille, certaines irritations électriques, qui, dans les conditions ordinaires, provoquent des mouve- ARCHIVES, !, LXIL — Avril 1878. % SPA OR 0 RECHERCHES FAITES DANS LE LABORATOIRE ments, peuvent supprimer les mouvements, qui sont simul- tanément excités par une autre irrilation électrique du même nerf. Nous ne voulons qu’établir le principe, l’exis- tence du fait et son indépendance des autres faits déjà établis dans la science, et quoique avant et depuis la pu- blication du mémoire de M. Valentin, nous ayons repro- duit ce fait avec beaucoup d'autres modifications et sous beaucoup d'autres conditions que celles dans lesquelles M. Valentin a voulu se placer, il ne nous a pas encore été possible de trouver le lien commun, la théorie générale, qui réunit les différents phénomènes, qui nous sont offerts par l’irritation négative des nerfs moteurs. L'énumération des différentes combinaisons d'irritations électriques qui peuvent produire une irritation négative, n'aurait quelque intérêt spécial que si l’on pouvait en dé- duire une loi générale. Mais comment trouver cette loi sans Connaître exactement la loi selon laquelle les cou- rants galvaniques excilent les nerfs. Cette loi des con- tractions galvaniques ne parait-elle pas s’embrouiller de plus en plus à mesure que les observateurs les plus dis- tingués depuis Galvani et Ritter jusqu’à nos jours en font l'objet de leurs recherches assidues. J'aurais donc pu, sous le point de vue qui nous oc- cupe, me contenter de m'en rapporter aux observations de M. Valentin. Il a indiqué les formes sous lesquelles on voit le plus communément l'irritation négative quand on se sert exclusivement de la fermeture de deux courants, si ces courants sont d’une énergie et d’une densité à peu près égales. En évitant généralement de varier beaucoup la force et le trajet intrapolaire du courant supérieur, en excluant de ses recherches les combinaisons avec l’irrita- tion à la rupture des courants, il s’est privé de l’occasion + DE PHYSIOLOGIE DE GENÈVE. Di de voir encore beaucoup d’autres exemples intéressants de l'irritation négative, et de ce qu'il a cru devoir regar- der comme une interférence des irritations. Mais le point capital sur lequel je dois insister ici, consiste dans la dif- férence de nos méthodes. Le peu que j'ai dit de la mienne suffit pour démon- trer qu'elle diffère essentiellement et sous tous les rap- ports de celle dont s’est servi généralement le physiolo- oiste de Berne. Il ne s’agit pas là de décider laquelle est la meilleure ou la plus simple ou la plus sûre, car nous sommes partis de différents points de vue, nous nous som- mes proposé des questions différentes et ce n'est que par suite de ce que j’appellerais un heureux hasard, qu'une partie de nos expériences se rencontrent sur le même champ. Mais ce qui parie hautement en faveur des observations de M. Valentin, c'est que, malgré la diffé- rence fondamentale de nos méthodes, j'ai pu retrouver à peu près les mêmes faits qu'il a décrits, et pour ce qui concerne les courants faibles, la fréquence relative des variations à été à peu près la même dans ses expériences dans les miennes. La méthode que j'ai indiquée basée sur l'emploi de l'instrument décrit dans le Journal de biologie (1872), n’est pas la seule qui m'a servi dans mes recherches. Puisque la longueur des conducteurs favorisait les con- tractions unipolaires, auxquelles les grenouilles de la Tos- cane sont très-disposées, j'ai fait construire encore d'au- tres formes plus compendieuses de machines, qui peuvent servir comme interrupteurs différentiels, et qui permet- tent encore mieux de mesurer l'intervalle entre les deux irritations, si on ne veut pas leur donner avec une simul- tanéité absolue. Dans ces machines on ne produit direc- ere j 24 "CH - SR RES Engin 7 As "as D RECHERCHES FAITES DANS LE LABORATOIRE tement que des ruptures de courants, mais on comprend que ces ruptures peuvent être facilement transformées en fermetures pour le nerf qui offre une très-grande résis- lance, tandis que le contact métallique qu'on ouvre peut avoir une résistance à peu près nulle. Les irritations négatives que l’on produit dans le nerf au moyen de deux courants peuvent être divisées en deux catégories. Les irritations négatives réciproques sont celles dans lesquelles chacun des deux courants appliqués 1s0- lément avec la même force et sur le même point du nerf produit une contraction musculaire, tandis que si on pro- duit les deux irritations simultanément, ou à de très-courts intervalles (jusqu’à un trois centième de seconde en moyenne) les deux contractions sont supprimées. Voilà un exemple de forme qui à été rencontrée le plus sou- vent dans les expériences de Valentin, et qui dans les miennes s’est montré le plus souvent au commencement des expériences, tandis qu'avec Îles préparations un peu fatiguées elle a été moins fréquente. On appliquait sur la partieinférieure du nerf un courant ascendant tres- modéré (distance des électrodes impolarisables, 47%), Trois à quatre millimètres plus haut on appliquait au nerf un courant descendant à peu près de la même force, ou même un peu plus faible. Le courant inférieur donnait une contraclion d'à peu près 11"%, le courant supérieur donnait à la fermeture à peu près 9": les deux courants fermés simultanément laissaient les muscles en repos. Il y a des cas dans lesquels les deux courants fermés de la manière indiquée, ne donnent pas zéro, mais lais- sent encore une trés-faible contraction et on réussit quel- quefois à faire disparaitre ce reste de contraction en aug- mentant un peu la force d’un des deux courants. DE PHYSIOLOGIE DE GENÈVE. D3 La disposition inverse, c'est-à-dire le courant descen- dant périphérique, le courant ascendant plus central vers le bout coupé dn nerf, peut très-souvent produire une irritation négative jusqu'à zéro, mais seulement à condi- tion qu'on augmente de plus en plus la force et le trajet intrapolaire du courant supérieur, Îl est très-rare que lir- ritation négative se montre dans ce cas sans une diffé- rence très-prononcée dans la force des deux courants. La rupture du courant descendant réunie à la fermeture d'un autre courant descendant plus faible et plus péri- phérique peut dans quelques cas rares se compenser à zéro pour le muscle gastro-cnémien, tandis que les mus- cles des doigts donnent encore des mouvements, qui cependant n'ont pas la même physionomie que les con- tractions des doigts produites par chacun de ces con- rants isolément, Dans des préparations galvanoscopiques qui ont été conservées et irritées depuis quelque temps dans l'air humide, 1l arrive assez souvent que deux courants ascen- dants, dont chacun isolé donne une contraction à la fer- meture, restent sans effet quand ils sont fermés simultané- ment: mais je n'ai pas encore assez étudié les conditions dans lesquelles une telle combinaison déprime, et celles dans lesquelles elle exalte l’action irritative. Jusqu'ici une dépression ne s’estofferte dans cette com- binaison que quand les réactions physiologiques des deux trajets du nerf montraient une certaine différence quali- lative, qui s’est prononcée non pas à la fermeture mais à la rupture du courant ascendant. Cette rupture donnait une contraction dans le trajet supérieur qui manquait dans le trajet inférieur. Cette différence laisse supposer que même la fermeture, malgré les contractions qu’elle pro- ra : ; : PNEUS SP ON RON EE Pire D4 RECHERCHES FAITES DANS LE LABORATOIRE duit dans les deux trajets, ne les altère pas d’une ma- nière tout à fait identique. Nous devons ranger aussi dans cette série une autre expérience, qui doit être faite avec une pile très-forte com- posée de nombreux éléments (nous avons pris jusqu à quarante des plus petits Daniell), en employant une ré- sistance très-puissante (nous avons pris jusqu'à huit mè- tres d’une solution de sulfate de cuivre d’un diamètre de trois millimètres) et en se servant des électrodes métalliques. Pour avoir une polarisation qui ne puisse pas inverser le courant primitif, nous avons pris du zinc amalgamé. On choisit une grenouille galvanoscopi- que qui donne la troisième période de la règle des con- tractions, ou qui à déjà donné depuis quelque temps les contractions de la seconde période. Une des électrodes, il vaut mieux en général que ce soit la positive, a la forme d’un V ou est bifurquée ; on la pose sur le nerf et on met l’autre électrode entre les deux branches. Or si l'on varie Sa position, en ouvrant et fermant le courant, on trouvera presque toujours en tàtonnant, une position de l’électrode simple dans laquelle la fermeture du courant ne donne pas de contraction du muscle. Ce point se trouve sénéralement tout près de la bifurcation inférieure, et quand on s’en approche, on voit déjà les contractions de- venir de plus en plus faibles. Lorsque le nerf, qui ne peut pas être mis dans une chambre humide, s'altère très- vite, ce point « neutre » change souvent de position, et quand il ne réussit pas à le suivre, les contractions re- viennent à la fermeture. Jusqu'ici nous avons parlé de l'irritation négative ré- ciproque. I faut en distinguer lirritation négative simple. Elle consiste dans la combinaison d’une oscillation élec- DE PHYSIOLOGIE DE GENÈVE. 99 trique qui ne donne plus de contraction du muscle avec une oscillation qui en provoque un raccourcissement. Nous disons une oscillation qui ne donne plus de con- traction, car nous tenons à exclure les oscillations chez lesquelles la contraction fait défaut, parce que le nerf se trouve encore dans la première période de la règle des contractions, et qui en donnent dès que le nerf entre dans la seconde période ou dès que la force du courant est convenablement augmentée. Il faut donc attendre jusqu'à ce que la seconde période soit passée, c'est-à-dire jus- qu'à ce que le nerf ne produise plus des contractions à l'ouverture et à la fermeture des deux courants, mais que l’un des courants, — généralement l’ascendant, — ne réponde qu'à l'ouverture, et l’autre, — géné- ralement le descendant,— à la fermeture. Le courant qui produit la contraction est placé à la partie la plus périphé- rique du nerf, l’oscillation qui ne produit plus de contrac- tion occupe la partie centrale. Si cette oscillation, comme on le prétend assez souvent, x'agissait plus sur le nerf, il n'y aurait aucune raison pour supposer que dans le mo- ment où les deux oscillations entrent simultanément, la contraction correspondant au courant inférieur dut être affaiblie ou détruite. Cependant un tel affaiblissement ou le repos complet du muscle apparait dans beaucoup de ces expériences. Mais l’irritation négative, provenant du courant supérieur, n’est pas toujours complète; elle man- que même dans beaucoup de cas. On n'a qu'à augmen- ter convenablement et en tàtonnant la force et l'étendue du courant supérieur, pour la voir apparaître dans beau- coup de ces expériences. Nous n’hésitons pas à dire qu’elle se montre probablement toujours lorsque la par- tie centrale du nerf ne meurt pas trop vite et avant qu'il 26 RECHERCHES FAITES DANS LE LABORATOIRE ait été possible de trouver la force convenable du courant. Malheureusement en tale, les grenouilles galvano- scopiques, malgré l'emploi des électrodes impolarisables et de la chambre humide, ne résistent pas à beaucoup de manipulations. On sait que les nerfs ne parcourent pas les modifica- tions cadavériques simultanément dans toute leur lon- gueur, et que la partie centrale se trouve déjà assez sou- vent dans la troisième période, pendant qu'un court trajet voisin du muscle montre encore la seconde et même la première période. C’est dans ces conditions que nous avons trouvé que le même courant ascendant, qui aurait donné encore une contraction de fermeture en agissant seulement sur la partie inférieure, ne donne rien ou seu- lement une contraction de rupture quand le pôle né- gatif est transporté plus haut vers la partie centrale. Dans ces expériences, 1l faut prendre le courant assez faible : la partie périphérique doit être courte et l'on doit, en par- tant du point d'indifférence, transporter en. haut le pôle négatif jusqu à ce que la longueur de la partie centrale suffise pour contre-balancer l'effet de l'irritation de la par- üe périphérique. Tout le nerf peut être placé sur une bande de papier à filtrer humecté avec de l’eau salée à Demi Dans les mêmes conditions, le courant descendant peut cesser de produire la contraction d'ouverture, bien qu'une partie inférieure du nerf qu’il parcourt se trouve encore dans la seconde période, et que le même courant eût dé- terminé une contraction énergique de rupture S'il n'eüt pas parcouru simultanément la partie centrale du nerf ou s'il eût compris seulement un #rès-petit trajet de cette partie centrale. Î Qt DE PHYSIOLOGIE DE GENÈVE. e On peut donc démontrer dans ces cas lexistence d'une irritation négative avec un seul et même courant, qui parcourt différents trajets du nerf, présentant des différences dans leur réaction physiologique, Dans les nerfs qui dans la troisième période montrent l'inverse de la règle de Marianini, cette expérience se présente sous une forme très-singulière, que nous décrirons plus bas. Mais enfin il est bien temps de nous demander si la longue série de faits que nous venons d'indiquer et que nous pourrions encore considérablement augmenter, au lieu d'établir un nouveau principe, le principe de lirri- tation négative, ne pourrait pas s'expliquer par les règles déjà généralement reconnues dans la physiologie de Ta fibre nerveuse, Sans doute il ne faut pas un grand effort d'esprit pour expliquer une grande partie de ces faits, parce que l’on appelle en Allemagne les lois de Pflüger. D'autres faits pourraient s'y soumettre si on voulait ajouter à ces lois quelques petites modifications comme règlement de tran- sition. Mais il y a dans nos observations plusieurs points qui sont évidemment incapables d'être Soumis aux règles de Pflüger et d’être expliqués par l'électrotonus. Une différence principale entre les phénomènes de l'irritation négative par deux courants et la diminution de l'exeitabilité par l'électrotonus, consiste en ce que la dé- pression par l’électrotonus, comme nous l'avons déjà in- diqué plus haut, a besoin de quelque temps pour © dégagée par l'ensemble du circuit dans le‘même temps, car J50=:°(R + R,)1, par conséquent : 0 = 0 EN = 0 (142 Mais la force électromotrice Æ de la pile étant, en vertu de la loi de Ohm, égale à : (RL R,), on a J5Q — à Et, d’où : ass JEQ 9 Ê . LP. JQ ; ki, à" = 2 c'est-à-dire = = (1 — R ) De cette manière, en n'ayant à faire d'autre mesure ET CALORIMÉTRIQUES. 67 directe de résistance que celle de R, on obtient Æ en unités absolues de force électromotrice, pourvu, bien en- tendu, que 2 soit exprimé en unités absolues de courant. Si ensuite, par un des autres procédés usités pour ce genre de mesure, on détermine la valeur de la même force électromotrice en rapportant toujours 7 à l'unité absolue de courant, mais en rapportant la résistance à l'unité Sie- mens, on obtient pour cette force la valeur €, qui n’est plus en unités absolues. Alors il est clair que le rapport E “ des résultats numériques de ces deux mesures expri- mera précisément la valeur de l'unité Siemens en unités absolues. En prenant pour J la valeur qui correspond à la moyenne 428,59 entre 428,15 et 428,95, M. Weber est arrivé aux résultats suivants, comprenant ceux relatifs aux forces électromatrices elles-mêmes : L Élém. Bunsen, avec acide sulf, étendn Æ == 1.8885 volt. = — 0,9536 ohm. IL » | ) y 1,9150 »- ». 09552 » HT Elém. Daniel ) » _1,4286 » » 0,9526 » IV ) Ù TS T7 55 09579 Ÿ , avee sulfate de zime » 4,095% » » 0.9565 » (NB. 1 volt vaut 10° unités absolues de force électro- motrice dans le système centimètre— gramme —seconde. ou 10 ** unités absolues dans le système millimètre — milligramme — seconde.) ë E La moyenne de ces 5 valeurs de — donne : e { uS. —= 0,9550 ohm, valeur qui est précisément la moyenne entre celles qui ont été obtenues par les deux autres méthodes. C’est elle À “1 En CANNES 2 > Dés GS MESURES ÉLECTRO-MAGNÉTIQUES, ETC. nds que M. Weber propose comme conclusion de ses rer ee cherches | = M. Favre avait trouvé pour les quantités de chaleur qui se dégagent dans les circuits des piles de Daniell et de ss Grove, pour un même poids de zine dissous, des nom- re bres dont le rapport diffère de celui des forces électro- motrices de ces piles, résultat qui est inconciliable avec la = loi de Faraday. M. Weber l'explique par les causes d’er- reurs inhérentes à l'emploi du calorimètre à mercure dont M. Favre s'était servi. VS PF Ur 7a A ua BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. D' Ropozrxe Wozr. ASTRON. MITTHEILUNGEN. Communications astronomiques, n° 44. M. le professeur Wolf, directeur de l'Observatoire de Zurich, a continué, sous le titre ci-dessus, la publication de ses divers travaux dans le Journal périodique in 8° de la Société zuricoise des sciences naturelles. Je vais présenter ici une rapide analyse du dernier de ces fascicules, conte- nant principalement une nouvelle détermination de la hau- teur du pôle ou de la latitude de Zurich. Cette détermination a été effectuée au moyen d’un grand nombre d'observations de distances zénilales méridiennes faites avec le cercle-méridien de cet observatoire, construit par Kern, dont la lunette à 54 lignes d'ouverture, 6 pieds de longueur focale, et dont le cercle vertical a dix-huit pouces de diamètre ‘. Ces observations ont commencé au printemps de 1874, et ont été faites sur 62 étoiles du Nautical Almanac, dont la distance au zénith de Zurich, lors de leur passage au méri- dien, est moindre de 60°. M. Wolf en a observé, en outre, 14, dont la distance au zénith dépasse 60°, dans le but de déterminer l'effet de la réfraction locale. Il a continué ses ! Voyez ma Notice sur l'observatoire de Zurich, insérée dans le n° de novembre 1866 des Archives. ie dre it Re, Le rs, | FÉTRSOTE î 70 BULLETIN SCIENTIFIQUE. observations jusqu'à ce qu'il en ait obtenu 160 séries, dont une moitié effectuées dans la position normale de la lunette, et l’autre moitié en y échangeant les positions de l’oculaire et de l’objectif. Il a observé en tout 1369 distances zénitales, dont 1158 pour la détermination de la latitude et 211 pour celle de la réfraction. Je ne puis guère entrer ici dans tout le détail des diverses corrections que M. Wolf applique à ses observations, pour en déduire finalement l'élément cherché. Elles sont relatives à une légère flexion de la lunette, à la détermination du point de nadir au moyen d'observations faites avec un horizon ar- üficiel de mercure, au calcul des réfractions en prenant pour base les tables de Bessel, etc. L’auteur présente suc- cessivement dans # tableaux tout le détail de ces opérations, et il a recours à des équations de condition et à des approxi- mations successives, pour obtenir les valeurs les plus exactes des corrections et de la latitude de l'observatoire de Zurich, en adoptant les déclinaisons apparentes d'étoiles du Nautieal Almanac. M trouve ainsi cette latitude de 47°2239", 991 +0”, 004. M. Wolf a inséré dans le même fascicule de ses Communi- cations astronomiques, le résultat pour la détermination de la longitude de Zurich, des opérations télégraphiques qui ont élé effectuées en 1872, entre cet observatoire et les stations du Pfænder et du Gäbris, par lui et par MM. Oppolzer et Plantamour. La différence de longitude en temps, entre Zurich et Pfænder, ainsi obtenue est de 453", 69. Or la longitude de Pfænder à l’est d2 Paris, conclue de celle de Vienne, est de 2945", 44. La différence de ces deux valeurs donne pour la longitude de l’observatoire de Zurich 2451°,75. La liaison télégraphique de cet observatoire avec celui de Neuchâtel avait déjà donné, à 16 centièmes de seconde près, la méme valeur pour sa longitude. Nerf rte FORMS ASTRONOMIE. 71 M. Wolf annonce de plus, dans son n° 44, s'être occupé de la théorie des étoiles doubles, et avoir trouvé une nouvelle méthode pour déterminer les éléments de leurs orbites ellip- tiques, en partie par voie graphique et en partie par le calcul. IL 'espère améliorer encore cette méthode, et se borne pour le moment à rapporter les valeurs qu’il en à obtenues pour les éléments de l'orbite de l’étoile double £ de la grande Ourse, savoir un demi-grand axe de 2”,625, une excentricité de 0,581, une durée de révolution de 60,72 années, etc. Je ne dois pas omettre de citer, en passant, deux autres publications récentes de M. Wolf. L'une est une Histoire de l'astronomie en langue alle- mande, qui a paru à Munich en 1877. L'autre est un mémoire de 15 pages in-4°, Sur la période commune à la fréquence des taches solaires et à la variation de la déclinaison magnétique, inséré, en français, à la fin du tome 435 du Recueil des Mé- moires de la Société astronomique de Londres. C’est un résumé très-substantiel des longues recherches de M. Wolf sur le même sujet. Alfred GAUTIER. P.-S. M. Wolf a publié, en janvier 1878, le 45% n° de ses Mittheilungen. est principalement relatif à des manuscrits de catalogues d'étoiles et de traités d'astronomie pratique de Christophore Rothmann, attaché comme mathématicien, vers la fin du 16% siècle, au Landgrave de Hesse Guillaume IV. M. Wolf en doit la communication à M. Bernardi, bibliothé- caire à Cassel, et il en donne une analyse détaillée. Ce nou- veau fascicule est terminé par la continuation d'un catalogue des instruments, appareils et documents divers appartenant à l'Observatoire de Zurich, et dont le nombre s'élève déjà à 210. 1 1O BULLETIN SCIENTIFIQUE. H. WiLp.— ANNALEN etc. ANNALES DE L'OBSERVATOIRE PHYSIQUE CENTRAL pour l’année 1876. 1 vol. in-folio. Saint-Péters- bourg, 1877. Le volume dont nous venons de rapporter le titre, écrit à la fois en allemand et en russe, contient les résultats de la septième année d'observations météorologiques et magnéti- ques effectuées dans l'observatoire physique central de Pé- tersbourg, d’abord sous la direction de M. Kupffer, puis, après sa mort, sous celle de M. le professeur Wild de Berne, qui avait institué et dirigé déjà, pendant quelques années, dans cette dernière ville, un système analogue d'observations météorologiques. Dans ce système, outre les instruments ordinaires qu’on observe à Pétersbourg 3 fois par jour, à 7 h. du matin, 1 h. et 9 h. du soir, on en a d’autres, liés à des appareils enregis- treurs, qui permettent de déterminer pour chaque heure du jour et de la nuit les éléments météorologiques, et d’en avoir oraphiquement l'indication. Le volume commence par une introduction d’une vingtaine de pages, dans laquelle M. Wild entre dans le détail des divers instruments météorologiques et magnétiques, de leur comparaison entre eux, et des petites corrections à faire aux observations. Viennent ensuite les registres, heure par heure, des observations, de leurs valeurs maxèma et minima et de leurs moyennes. Nous devons nous borner à citer quel- ques-uns des résultats, des résumés obtenus en 1876, pour donner une idée du climat de Pétershourg. La moyenne annuelle de la température en 1876, résultant des indications du Thermographe Hasler, est de + 2°,88 cen- tigrades ; celle du mois le plus froid, décembre, a été de —15°,68; celle du plus chaud, juin, de18°,58. Le maximum y L MPGIES ASTRONOMIE. 79 de l’année a été de + 31°, 4 en juin, et le minimum. extra- ordinairement froid, de — 37°,8 en décembre. La hauteur moyenne annuelle en millimètres du Barogra- phe Hasler a été de 1597-20: la plus élevée mensuelle. en janvier, de 766, 81: la moins élevée, en mars de 190, 59: le maximum annuel de hauteur en janvier 787, 8 le minimum Ù en mars de 729, 9. L’humidité relative annuelle indiquée par l'Hygrographe Hasler a été de 81°, 5: celle du mois le plus humide (janv.) de 926: » le plus sec (juin) de 63, 9. Le maximum de 100 à été atteint dans 6 des mois du com- mencement et de la fin de l’année. Le minimum a été de 28 et de 27 en mai et juin. D’après les indications de l'Anémographe Adie, ce sont les vents du sud et de l'ouest qui sont les plus fréquents. En désignant par O0 un temps clair et par 10 un ciel entiè- rement couvert, la moyenne nébulosité de l’année, de 6 h. du matin à 40 h. du soir, a été comprise, suivant les heures, entre 7,2 à 9 h. du matin et 5,7 à 40 h. du soir. Le volume ne contient pas de données relatives aux chutes de pluie et de neige. Il a été fait des observations de la température du sol à diverses profondeurs, depuis la surface jusqu’à 3 mètres. En voici les résumés annuels : Température minimum du sol — 3°, 49 du sol au soleil + 19, 14 à-9,-.02 + 6,38 à 1, 52 + 6,18 à 0, 81 | + 5,44 à 0, 43 + 4,27 à 0, 0 — 3, 29 Les observations magnétiques ont élé instituées avec le “3 14 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Magnétométre Adie, et elles sont aussi données d’heure en heure. Nous n’en rapporterons ici que les valeurs moyennes annuelles. Celle de la déclinaison occidentale a été de 1° 24’, 86 La moyenne de l’inclinaison » 70 46, 12 Celle de l’intensité totale, estimée en unités de Gauss, a été de 4,9750. AG PHYSIQUE. SCHNEEBELI. — L’APPLICATION DU TÉLÉPHONE DANS LES COURS. (Société neuchâteloise des Sciences naturelles.) a) La démonstration de quelques propriétés des courants d'induction. Le téléphone sert dans mes lecons pour la démonstration de quelques phénomènes des courants induits de la manière suivante : Le courant d’une pile de deux ou trois éléments de Daniell est interrompu et rétabli par un diapason électrique et passe ensuite dans une petite bobine. On approche de celle-ci une seconde bobine dans laquelle se produiront alors des courants d’induction plus ou moins forts à mesure qu’on approche ou éloigne les deux bobines ou que l’on y fait glisser un noyau de fer doux. En général, on se sert des effets physiologiques pour dé- montrer à un auditoire les variations des intensités des cou- rants induits. On peut maintenant employer avec avantage le téléphone, en y faisant passer les courants d’induction. Il sort du téléphone un son, dont l'intensité varie suivant l’in- tensité des courants induits. ee CN | Li L 2 PHYSIQUE. b) Les voyelles et consonnes artificielles. Pour démontrer la fonction de la voix, on peul se servir avec avantage du téléphone. Comme dans l’expérience précédente, on fait passer les courants induits, produits par un diapason électrique, dans le téléphone. Le son du téléphone, comme on peut le prévoir, est l’octave de celui du diapason. Dans notre expérience. J'avais choisi un diapason qui donne sol diéze, avec 200 vi- ‘ brations simples. Le son qui sort du téléphone est très-pur et peut être entendu par un grand auditoire. En appliquant la main sur l’embouchure du téléphone, et en variant la forme du creux de la main en ouvrant plus ou moins la fente entre le pouce et l’index, on peut facilement produire les voyelles ou, 0, «. Il n°y a pas de doute qu’on arrivera de celte manière à reproduire toutes les voyelles, en choisissant les formes con- venables pour la cavité buccale. Avec une petite caisse en carton munie d’une ouverture et d’un cylindre qui S’v in- troduit, j’ai réussi, en lPappliquant sur le téléphone, à pro- duire les mêmes voyelles. Les consonnes étant, en ce qui concerne leur production, de nature tout à fait différente, peuvent être imilées pourtant de la même manière. Les consonnes sont produites par le mouvement des organes qui renferment la cavité buccale, tandis que les voyelles sont obtenues par leur forme stalion- naire. Lorsqu'on frappe avec le creux de la main d’une manière répélée sur le téléphone, on peut facilement distinguer la consonne Ÿ. En agitant doucement la main sur le téléphone, on remarque la consonne ®. J'espère pouvoir entretenir bientôt la Société de résultats plus étendus. Lt Z É : 76 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Du Bois-REYMOND. — SUR LE TÉLÉPHONE. Supplément à une communication précédente. (Archèr für Physiologie. 1877. p. 582.) Le 30 novembre dernier je fis part à la Société de Physio- iogie de Berlin de quelques remarques sur le téléphone, destinées à mettre en lumière de la facon la plus simple la théorie de cet instrument!. Je montrait comment les oscilla- tions du potentiel magnétique, proportionnelles aux vibra- tions pendulaires de Pair devant le téléphone À, devaient avoir pour conséquence la production d’un mouvement vibratoire à peu prés proportionnel dans l'air derrière le téléphone B. Il est certain, cependant, que les choses se passent en réalité d’une manière plus compliquée. Si je dus alors me contenter de ce premier degré d’approximation, cela tenait à ce que je ne disposais pas d’une figure expli- calive, sans laquelle il m'eût été impossible d'être clair tout en traitant la question avec plus de rigueur. La: vibration élémentaire de l’air dans le cas d’un mouve- ment périodique composé n’a pas simplement pour expres- Sion : D SIN L. ainsi que je l'ai admis pour abréger, maïs: x = À. Sin [2 r mt + B] A et B étant des constantes dépendant de la lettre 2». Celle- ci prend elle-même successivement les valeurs », 2n,3n.... qui indiquent les nombres de périodes simples par seconde. Il en résulte la relation : P — const. À. sin [2 + mt + B| el 4 P = TRE const. À. + m. cos [2 r mt + B] ® Vo. Arrhires, janv. 1878. PHYSIQUE. TL Cette dernière équation montre que. par suite de Ja trans- formation des oscillations sinusoïdes en ondes électriques cosinusoides, non-seulement les différences de phases s’entremélent les unes aux aulres, mais qu'en outre lampli- tude des ondes électriques cesse d’être proportionnelle aux variations du potentiel et qu’elle augmente même avec la valeur de ». En général, l'intensité des tons partiels d’un son décroit rapidement avec l’ordre croissant des harmoniques, ce qui revient à dire que À est une fonclion de >» qui diminue rapi- dement à mesure que son argument augmente. Par exemple il est de fait que la septième harmonique d’une corde ne peut presque plus èlre percue par Poreille. F est vrai, pour- tant, que toute harmonique peut être accidentellement ren- forcée par la présence d’un résonnateur approprié, ainsi que cela à lieu pour les sons des voyelles dont le timbre est dû à cette circonstance. Dans la figure ci-derrière la ligne brisée a b c de représente la loi suivant laquelle l'intensité des tons partiels d’un cer- tain son diminue avec leur ordre croissant. Les nombres inscrits au - dessous cle l'axe des abscisses ne désignent pas l’ordre même de ces tons, mais les valeurs successives de la SE mn 5 fraction 7, pour chacun d'eux. Ces nombres sont donc supérieurs d’une unité aux numéros d'ordre, Admettons maintenant qu'au second de ces Lons partiels, désigné par 3, corresponde une résonnance, en vertu de laquelle linten- sité, au lieu d'être c’, se trouve être élevée jusqu’à c. La ligne & b cd e pourra ainsi être regardée comme la carac- téristique du son, puisque celui-ci doit son timbre à la hau- teur relative des ordonnées dont les sommets se trouvent sur celte ligne. Proposons-nous, maintenant, de rechercher ce que devien- dront les ordonnées depuis [27 à [10] e après la transformation des sinusoïdes en cosinusoides. Pour plus de simplicité nous supposerons que l'ordonnée de cosinusoïde correspondant à 75 BULLETIN SCIENTIFIQUE. l’'ordonnée de siusoïde du ton fondamental et pour laquelle nm — h. soit précisément égale à celle-ci. Ces deux ordon- NE nées ne sont pas représentées dans la figure. Celles des cosinusoides qui suivent s'ob- hennent en mul- lipliant pour cha- cune d'elles l’or- donnée de la si- nusoide corres- pondante par le | MES rapport —. On ñ trouve de la sorte 218 =2X RE 1314 —=3 X [3] c etc. Ainsi Ss’ob- tient la ligne bri- sée ponctuée 25 yI CNE qui mon- lre la loi suivant laquelle lPampli- tude des cosinu- soides correspon- dant aux sinusoi- des des tons par- liels varie avec l'ordre de ces tons. On voit que, bien que les in- tensités relatives soient allérées. la forme générale de la caractéristique de- meure cependant la même, et qu'en particulier le renforce- PA É EL ee Fua L'. Lies "He Ï 1 ( ‘ Pie, PAR je OT "24007 Ed ET ï Vu AÙ CHIMIE. 79 ment du deuxième ton partiel est suffisant pour assurer la conservation du timbre primitif du son. La forme en apparence irrégulière de la nouvelle caracté- ristique, l’angle concave vers l’une des abscisses en € et aussi l'angle convexe en >, sont dus à ce que le décroissement de À et l'accroissement de #» sont inverses l’un de l’autre et à ce que en vertu de la loi de la caractéristique primitive adoptée arbitrairement (en l’absence de données expérimen- tales) pour le décroissement de À, il arrive que ces deux facteurs prédominent alternativement l’un sur l'autre. Lors- que la courbure de la caractéristique primitive est peu accentuée, la portion concave de la nouvelle caractéristique peut présenter une saillie marquée du côté des abscisses en £ tandis que la convexité en ; se dessine de plus en plus à mesure que l'intensité des tons partiels d'ordre supérieur diminue. Il est incontestable qu'il doit en résulter une altération du timbre: mais personne ne soutiendra cependant que la théorie du téléphone, telle que je viens de l’exposer, impli- que une modification du timbre plus marquée que celles qui s’observe dans la pratique. CHIMIE A.-G. ECKSTRAND. SUR UN TRINITRONAPHTOL. (Berichte d. d. ch. Ges. XI, 161, Zurich.) Ce chimiste a réussi à obtenir un dérivé trinitré du naph- tol, en chauffant ce corps pendant plusieurs heures à 40°- 50° avec un mélange d’acide nitrique fumant et d’acide ordinaire concentré. Cristallisé de l’acide acétique glacial, le trinitronaphtol se présente sous forme de petits cristaux, feuilles ou prismes, d’un jaune clair, fusibles à 176°: il est APN y £ ? A Fo I FEAT PS S Pa ne des de Labs à HUE X dre PCT D MONA S0 BULLETIN SCIENTIFIQUE. monobasique, comme l'indique la formule C,,H, (NO, ), OH. Les sels cristallisent facilement, ils sont solubles dans l’alcool, chauffés ils détonnent. Le corps nitré réduit par l’étain et l’a- cide chlorhydrique donne un sel double, et en précipitant l’étain on obtient, par évaporation, le chlorhydrate de la base sous forme d’aiguilles qui se colorent en rouge à l'air. ainsi que par l’addition de chlorure de fer. G. ZETTER. DÉRIVÉS CHLORÉS ET BROMÉS DU PHENANTHRÈNE. (Berichte XI, 164, Zurich.) Le chlore sec agit déjà à froid sur le phenanthrène seul, ou même dissout dans l’acide acétique glacial ; M. Zetter a isolé le tétrachlorure du dichlorphenanthrène C,,H, C1,. CI, ce sont des cristaux ayant la forme de lances très-solubles dans l'alcool, fusible à 145° et perdant facilement 2 atomes de clilore. A côté de cet hexachlorure, on peut encore isoler le mono- et le bichlorphenanthrène, qui sont des corps peu stables et non cristallisables. Le tetrachlorpheuanthrène s’obtient au moyen du per- chlorure d’antimoine, ce sont des aiguilles courtes peu solu- bles dans l'alcool, bien dans l’éther, fusibles à 171°-172°, sublimables. Le tri et le pentachlorphenanthrène n'ont pas pu être ob- tenus. L’hexachlorphenanthrène C,, H, Cl, forme des aiguil- les fusibles à 250°. L'octochlorphenanthrène fond vers 270°- 280°. Le dernier produit de chloruration est le perchlorbenzol. En faisant agir du brome de différentes manières sur le phenanthrène, Zetter a obtenu : 1° Deux dérivés bibromés isomères, l’un fusible à 146°- 148° forme des aiguilles, l’autre fusible à 158° forme des tables. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. S1 2° Le tribromphenanthrène déjà connu, fusible à 125°- 126°. 3° Le letrabromphenanthrène qui sublime en aiguilles fondant à 183°-185°. 4° L’hexabromphenanthrène fusible à 245°, et enfin 9° L’hephtabromphenanthrène fusible au-dessus de 270°. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. J. Banrois. RECHERCHES SUR L’EMBRYOLOGIE DES BRYOZOAIRES. In-4°, avec XVI pl. Lille, 1877. L'embryogénie des Br'ozoaires a toujours été l’une des plus arriérées. D’après les descriptions jusqu'ici données, le développement de leurs différents groupes semblait devoir se rapporter à plusieurs types distincts: les importantes recher- -ches de M. Barroiïs l'ont amené, au contraire, à n’en recon- naître qu'un seul, et à tout ramener à la marche générale découverte par Grant en 1827, et qui consiste dans (rois grandes périodes : 1° Formation d’une larve aux dépens de l'œuf, 2° Destruction de l'organisme larvaire pour former un stade composé d’une couche externe renfermant dans son intérieur un amas graissenx. 5° Formalion de l’adulte aux dépens de ce stade de développement rétrograde. Ce type fondamental d’embryvogénie a été interprété par Nitsche de la manière suivante : f° La structure de la larve est plus ou moins complexe, mais les différents organes qu'elle peut acquérir ne sont que des résultats d'adaptation el n'ont aucune valeur dans la marche générale du déve- loppement: la larve se compose essentiellement d’un simple sac appelé cystède, qui représente la forme primitive du groupe des Bryozoaires. 2° L'état du développement rétro- grade corespond à la perte de ces caractères adaptatifs acquis pendant l’état larvaire et à un retour à l’état de cystide, aux ARCHIVES, {. LXII, — Avril 1878. (ÿ 892 BULLETIN SCIENTIFIQUE. dépens duquel continue ensuite le reste du développement: tout l’état larvaire et l’état suivant de rétrogradation ne sont que des perturbations du développement normal, qui con- siste surtout: 1° dans la formation directe d’un cystide, 2 dans la formation du polypide à son intérieur. M. Barrois a pensé qu'avant de considérer les caractères des larves comme ne résultant que de l'adaptation, il était né- cessaire de les étudier tous avec le plus grand soin, de les comparer dans les divers groupes et de n’admettre comme adaptatifs que ceux dont l’inconstance serait bien reconnue : de là une longue série d’études sur les formes larvaires des Bryozoaires, études qui constituent la partie essentielle de son grand travail, et qui sont éclairées par de nombreuses el très-belles figures. IT à été conduit ainsi à ramener toutes les formes larvaires des Bryozoaires à un type unique qu'il re- garde comme étant la forme primitive du groupe, et qui dif- fère beaucoup du simple cystide regardé par Nitsche comme constituant cette forme primitive. Les différentes assertions de M. Barrois reposent aussi bien sur l'étude des larves à l’état complet que sur leur mode de formation à partir de l’œuf. Nous ne pouvons pas suivre l’auteur dans les détails et nous nous contenterons de donner ici les résultats de ses recherches tels qu'il les expose dans ses conclusions. La forme primitive des Bryozoaires se compose d’une peau (exoderme), et d’un tube digestif (endoderme) relié à la première par une masse musculaire qui occupe le pôle opposé à la bouche: la peau est divisée en deux faces oppo- sées, séparée l’une de l’autre par une couronne ciliaire; la première de ces faces, appelée face orale, est la moins volu- mineuse ; elle porte la bouche et est susceptible de se ré- tracter de manière à former une espèce de vestibule ; la seconde, appelée face aborale, est plus volumineuse, elle peut se refermer en forme de sphincter au-dessus de la couronne et de la face orale, de manière à former toute la peau externe. De cette forme primitive dérivent directement trois formes UN. ZO0OLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. 89 principales: celles des Entoproctes, des Cyclostomes et des Escharines. 1° Celle des Entoproctes en dérive simplement par la for- mation d'organes appendiculaires, le premier situé sur la face orale, les deux autres sur la face aborale. % Celle des Cyclostomes en dérive par un accroissement spécial de la couronne ciliaire, qui perd ses cils et se déve- loppe en une espèce de manteau qui s’accroit en arrière el vient recouvrir toute la face aborale. 3° Celle des Escharines, qui en dérive d'abord par une division de la face aborale en deux parties distinctes, dont la postérieure se transforme en organe adhésif (ventouse), ensuite par un retrait de toute celle face en dedans de la couronne, de manière à donner à la larve une forme discoïde. De cette dernière forme dérivent à leur tour des formes secondaires encore plus compliquées et qui constituent l’en- semble des larves des groupes des Chilostomes et des Cyclos- tomes. Ces formes dérivées sont au nombre de quatre: celles des Cellularines, des Vésiculaires, de l’Alcvonidium, et le Cyphonautes. Les Cellularines forment la modification la moins com- plexe; elles dérivent directement du type des Escharines par une simple extension des cellules de la couronne, quis’allon- gent de manière à recouvrir le corps tout entier ; elles sont reliées aux Escharines par les formes intermédiaires des Molliés, des Cellépores et des Discopores. Les trois autres modifications du type des Escharines ré- sultent toutes d’un phénomène précurseur commun, qui consiste en ce que le phénomène du retrait de la face orale en dedans de la couronne, au lieu de se faire seulement à l’éclosion, se manifeste (sans doute par une abréviation du développement) dès les premiers temps de l’embryogénie, et mème avant la formation de l’organe adhésif (ventouse). Chez les Vésiculaires, on voit ce phénomène de retrait s’exagérer au point de faire rentrer toute la face aborale en dedans de la couronne, qui s’allonge et finit par recouvrir le 84 BULLETIN SCIENTIFIQUE. corps tout entier, de même que chez les Cellularines: seu- lement nous voyons que cetle extension de la couronne n’est plus due, comme dans le premier cas, à un simple accrois- sement de cellules de la couronne, mais surtout à une exa- gération du processus de retrait. ce qui fait que les cel- lules de la couronne, au lieu d’être moulées à la surface du corps et d’en suivre tous les contours comme dans les Cellularines, forment plutôt ici une enveloppe rigide, à cha- que extrémité de laquelle font saillie ce qui reste des faces orale el aborale. L’Alcyonidium et le Cyphonautes résultent tous deux de la disparition de la ventouse comme partie distincte el de la suppression de la division de la face aborale en deux par- ties: il ne subsiste plus qu’une volumineuse masse ar- rondie (masse aborale) légèrement enfoncée en dedans de la couronne ; la seule différence qui existe entre les deux types provient simplement du mode de disparition de celte ventouse. Chez l’Alcvonidium, il \ a un accroissement exa- géré de la ventouse qui fait que celle-ci finit par envahir toute la face aborale et par se confondre avec elle: on voit donc, à un moment donné de l’embrvogénie, la masse aborale tout entière se transformer en ventouse. Chez le Cypho- naules il va une réduction de plus en plus forte de la ven- touse jusqu’à disparition complète de celle-ci ; la masse abo- rale devient dès lors libre de suivre un développement d’une nature spéciale, et c’est ce qui donne lieu à la formation des deux valves chitineuses qui forment la coquille du Cypho- nautes. Le Cyphonautes du Membranipore est relié au type des Escharines par le Cyphonautes de la Flustrella et la larve de l’Eucratée. Le tableau suivant donné par M. Barrois, résume loutes les relalions des différentes forines larvaires entre elles. ET: PART NO TEE Fatin LS EL REA ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉUNTOLOGIE. 39 ENTOPROCTES Cellulsrines | Mollia » Cellepora Vésiculaires Forme primilivet ESCHARINES | Alcyonidium Eucratea Flustrella CYCLOSTOMES Cyphonautes Nous voyons, qu’au lieu de ne consisler qu'en un simple sac, conformément à la théorie du Cystide, la forme primi- live des Bryozoaires est un organisme complexe, à trois feuil- lets embrvonnaires, et d’ane organisation équivalente à celle de l'adulte. M. Barrois s'appuie sur la ressemblance que pré- sentent certaines larves avec la forme adulte (Pédicellaire), de même que sur la propriété constante de la face orale de se rétracter en vestibule, pour admettre que le tube digestif, la face orale et la face aborale des larves sont respectivement homologues au tube digestif, à la gaine tentaculaire et à lendocyste de l’adulte : tous les organes essentiels sont déjà formés dans la larve.-et il n°v a plus besoin, pour passer à l'adulte, que d’une simple métamorphose. Reste à expli- quer la période de développement rétrograde. M. Barrois admet qu’elle résulte simplement d’une abréviation de la métamorphose analogue à celle qui produit la métamorphose complète des insectes : les processus de transformation de chaque organe en particulier faisant place à un processus plus rapide de dégénérescence générale suivi d’une période de néoformation. L'auteur termine en indiquant les résultats qui découlent de ses recherches au point de vue des affinités du groupe des Br'ozoaires. Parmi tous les rapprochements tentés jusqu’ici, deux seulement peuvent se confirmer par l’embryogénie : 1° Les Rotifères possèdent la même division générale du corps que la forme primitive des Brvozoaires (faces orale et aborale séparées par la couronne) et présentent de plus des ressemblances frappantes avec certaines larves de Bryo- zoaires (Entoprocte). 2° Les Brachiopodes, bien que possé- L'un x, Dh 86 BULLETIN SCENTIFIQUE. dant, dans leur état larvaire, une division du corps complé- tement différente, semblent cependant pouvoir, par dispari- tion de la couronne cilaire etextension du segment thoraci- que en manteau, reprendre dans certains types une structure qui permet de les comparer aux larves de Bryozaires etsurtout à celles dont la couronne s'étale aussi en manteau (Cyclos- tomes); leur segment caudal représente alors la face abo- rale; le segment céphalique la face orale, et le segment tho- racique la couronne. Il est encore bien difficile, tant qu’on n'a pas sur l'embryogénie des Rotifères des données com- plètes, de déterminer lequel de ces rapprochements est le plus sérieux ; M. Barrois cependant parait plutôt disposé à admettre une affinité réelle avec les Rotfères, et à ne voir qu'un simple parallélisme avec les Brachiopodes. BOTANIQUE. GOMES (B. BaRros). NOTICE SUR LES ARBRES FORESTIERS DU PorruGaL. (Journal de Sciencias, etc., 1878.) Cet article, rédigé en français, dans le Journal des Sciences de Lisbonne, est un résumé intéressant, avec carte coloriée, de la distribution des dix espèces ligneuses les plus impor- tantes du Portugal. Le pays se divise, à ce point de vue, en trois régions. Le Pin maritime (Pinus Pinaster Sol.) et le Pin Pignon(P. Pinea) dominent sur la côte, depuis le nord jusqu’à embouchure du Tage. Les chênes à feuilles caduques(Quercus Robur et Q. Toza) caractérisent la partie montagneuse à Pest de la précédente. Enfin les chênes à feuilles persistantes (Q. Ilex où vense et Q. Suber ou liége) dominent dans tout le midi. Le Quercus lusitanicu est moins abondant. Le chà- taignier (Castanea) dans quelques districts du nord et du centre, et le caroubier {Ceratonia) à l'extrémité méridionale. TRS SES BOTANIQUE. 87 offrent ceci de particulier d’avoir été souvent plantés ou se- més, bien que ce soient des espèces indigènes. Les Portugais sont moins disposés que les Espagnols, les Arabes ou les Grecs, à détruire les arbres. Il paraît même que la planta- tion d'oliviers, liéges et caroubiers est entrée, depuis long- temps, dans la pratique agricole du pays. D' ERNST. VARGAS CONSIDERADO COMO BOTANICO. Broch. in-4°. Caracas, déc. 1877. Le Dr José-Maria Vargas est connu pour avoir communiqué des plantes intéressantes à quelques botanistes européens. en particulier à Augustin-Pvramus de Candolle, qui les à décrites dans le Prodromus. Ce savant américain, après avoir professé la botanique à Caracas. avait été nommé Président de la république de Vénézuela, et en celte qualité il a rendu de grands services, qui ne sont pas oubliés dans le pays. Ses restes viennent d’être transportés solennellement au Panthéon national, el, à cette occasion, M. le D' Ernst à publié une notice dans laquelle il énumère ses titres au point de vue botanique. Il donne plusieurs lettres que de Candolle et quelques-uns de ses amis lui avaient écrites, et termine par la description d'un genre nouveau de Marcgra- viacée dédié à Vargas {Vargasia), celui de la famille des Composées proposé dans le Prodromus n'étant pas admis par MM. Bentham et Hooker. Le Vargasia Ernst compte deux espèces. Masrers (D°). MorPuoLoGy or Tue PrimuLacez. (Trans. of the Linn. soc. Second ser. V. I, 1877.) Dans ce mémoire de seize pages, accompagné de trois planches, l’auteur expose et interprète, avec une lucidité très- remarquable, les faits les plus importants de monstruosités SS BULLETIN SCIENTIFIQUE observés dans les Primulacées, par lui ou par d’autres bota- nistes. C’est un sujet dans lequel il était difficile d’être bref, clair et prudent en ce qui concerne les déductions, mais l’auteur de la Vegetable teratology à donné souvent la preuve qu’il possède ces qualités. La virescence, les partitions et les dou- blements des parties externes de la fleur des Primulacées ont été souvent décrites: quelques points seulement méri- taient une attention spéciale. Ainsiles doublements, en deux lames superposées, sont très-fréquents dans les monstruosités et les étamines ordinaires des Primula sont devant les lobes de la corolle. La plupart des auteurs ont vu le lobe se déve- lopper après l’étamine, mais M. Masters doute que ce soit toujours le cas, du moins dans les fleurs du Lysimachia num- mularia. Les lobes pétaloïdes qui se forment en grand nombre dans les monstruosités de primevères à fleurs doubles portent souvent des ovules sur leurs bords, ou sur la nervure cen- trale, où sur un doublement du côté intérieur cle ces organes. On a, dans ce cas, un acheminement à des placentas centraux. Cependant le placenta central, au milieu d'une cavité ova- rienne et au-dessous d’un stvle, existe dans ces fleurs mons- trueuses, et d’ailleurs le rapprochement des feuilles qui por- tent accidentellement des ovules sur la face intérieure don- nerait un ovaire à placentas pariétaux. M. Masters reconnait donc, dans son résumé, que les Primulacées ont bien un pla- centa central, prolongation de l'axe. Il remarque, il est vrai, non sans raison, que la distinction de l'axe et des feuilles est plus d'apparence et d'utilité pour Les descriptions que de diver- sité fondamentale. Effectivement ce sont des ramifications du tissu de la plante. On les distingue à cause (le leurs positions et de leurs formes, ordinairement différentes, mais par leur nature foncièrement homogène on doit s’attendre à des res- semblances et à des états intermédiaires. Alph. DC. ET | 59 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE MOIS DE MARS 1878. Le 5, faible gelée blanche le matin, minimum + 1°,2. 10, gelée blanche le matin. 13, à 6 h. du soir, giboulée de neige, par une forte bise. 14, forte bise tout le jour. 15, la bise commence à souffler avec force à 2 h. après midi et dure jusqu’au 17 au soir; elle a été très-forte dans la soirée du 16 et dans la nuit du 16 au 17. 18, à 6h. matin quelques flocons de neige. 19, à 8 h. matin, faible chute de neige. t9 a forte bise tout le jour. 22, gelée blanche le matin. 24, faible chute de neige à 6 h. matin. 25, neige le matin de bonne heure jusqu'à 8 h.; à 4 h. après midi fort coup de tonnerre pendant une bourrasque de neige et de vent du SO. ; à 73/, heures éclairs au NO. La hauteur de la neige tombée à différentes reprises dans la journée est de 53mm, 26, neige dans la nuit et le matin, hauteur 27mm, La neige tombée ces deux jours avait déjà disparu dans la plaine le 26 au soir. 29, de 61/, à 7 h. du soir, éclairs au SO. ÂRCHIVES, t. LXII. — Avril 1878. 7 FX < £ È 4 s Le : : + 7 * 3 FI EST. NES © 90 Sr ARE TBE F , = 2 Re 4 | A £ È _ + 18 | Le à ; Fr Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. RE RO MAXIMUM. MINIMUM. ma im Le 2à 4h. après midi...... 728,51 : 10: h. matins. .2740,50 8 à 4 h. après midi...... 721,00 10 matin 227 .57181,02 10 à 4h. après midi...... 728,00 LORS SOPE CRE STORE | 13 à 4 h. après midi. 1 to a © (=) SENSOID Le 22 (HZ 0 15 à 4 h. après midi.. 1 [) Lo 19 on Ath soin.<. TS ES ID 19 à 4h. après midi...... 728,67 6 hrssoi ets 2e: 192,09 23 à 2h. après midi 1 pm a ee] [en] 10h sotr: Soir... ...... SR 1e D hr Some cieux loi:08 Ca de 6h! soir :.% 28000 D hSsoir: 2 -872.::4718-00 Limnimètre D D ‘o. ojqurirva ‘OSS £ O[AULIA = - NAS © e OS SN D # = A? 20 — — | - "ARUIOU *du9) PI994b 1180 SUQUU NP ” 6 =. en — _ _ = e ce 2 209 19 © 2 eHOOGNEGN . = 8c'0I£ ‘NN 6 ANN|' D AEN | Ne ‘OS O[QUIICA [ll — te) 88‘0 |G G l IS F JN8/)| JU9A | 1 “ANNE O[AUIAICA ||” | O[AUTIVA 18 ‘OSS RSS & ‘OS "OS “NN N “INN "ANN & I: & ‘NN | DR L € O[QUIICA | PP”: OS € ‘OSS 01 ‘OS | suite Ë ‘IN |" J lee N —1UOp | IN" O[QUIIBA ||” O[AUTIBA | 7 Nomb. d'n. | LE “urtu "U 46 Sa] ‘P *qu10) nt | 8BTAU NOBIM] 066 000 0CG O00T 0007 0GG OLG 018 006 OLS 096 008 OR 068 068 000} 078 016 076 OC OLL 008 018 0Z6 006 OLS 068 086 08€ 008 007 06G OVY OYY 086 09€ O€S OLY OLL OLS 069 00Z 099 009 OGY 099 09 OLG O8Y 097 009 OYE 0GG O£G OT9 OFSG 099 “UUXETU | “UTIUTN 0€ — | L69 6G61+ | 7GG 06 —| LE9 08 + | 608 LG + | 88 CS + |-:087 Gr + | YeL GIF — | 619 LI — | SL 0 — |. OUL til + | gg 18 892 8 +! 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"9JJQWO0JP ms ON © 20 © = Où © — Jours du mois. 02 MOYENNES DU MOIS DE MARS 1878. 6h. m. LT NT MT EEE AP à d Sh.m. 10h. m. Midi. ALERTE 4 h.s. 6h. s. 8 h.s. 10 h.s. Baromètre. mm mm mm m mm um mm mm mm {re décade 732,70 733,21 733,30 733,06 732,25 731,98 732,29 732,68 732,68 de » 13462 739202 732920: 734,94 : 751,35 731,91 731,52, 731,90 73201 3e » 119,41 - 719,53 719,28 718,63 717,713 717,68 718,11 718,64 718,91 Mois 19764:-127,91: 197,97 : 127,58 126,81 : 726,66 197,017 721,45 012400 Température. 0 0 0 0 0 0 (D lredécade+ 4,81 + 5,72 Æ 8,18 10,48 +10,61 + 9,93 + 9,14 de » + 0,56 + 1,44 + 2,75 + 4,19 + 4,95 — 4,72 + 3,65 DOC 1,04 42,47 463 À 5,47 4687 +5,83: 491 0 0 + A0 LENTSS 4°2,93 42,03 + 3,82 + 2,49 L 4,90 + 3,91 Mois + 210 + 349 + 5,17 + 6,67 + 7,46 + 6,80 + 5,87 Tension de la vapeur. mm mm min vin nm min mm mn un {re décade 5,58 8,04 d,19 »,81 5,67 0,88 9,71 5,69 »,02 2e » 4,03 3,98 4,10 3,97 4,29 4,36 4,45 4,29 4,43 3° » 4,41 4,40 4,38 4,42 4,08 4,18 4,30 4,18 4,44 Mois 4,67 4,67 4,73 4,72 4,66 4,179 4,81 4,70 4,81 Fraction de saturation enr millièmes. re décade 857 812 70% 608 987 636 657 691 731 2e » 830 765 1k7 640 663 678 741 745 818 3e » 895 792 675 654 9299 618 672 715 805 Mois 862 790 698 734 099 643 683 717 786 Therm. min. Therm.max. Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre, du Ciel. du Rhône. ou de neige. 0 0 0 mm cn L'e décade + 3,93 +12,26 0,62 —+ 7,02 6,8 102,5 de » — 0,49 + 5,74 0,59 + 6,09 1,3 105,0 3 » — 0,45 + 8,13 0,68 + 6,12 15,0 100,4 Mois + 0,95 + 8,69 0,63 + 6,39 23,1 102,6 Dans ce mois, l’air a été calme 0,4 fois sur 100. - Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,38 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 39,3 O. et son intensité est égale à 13,74 sur 100. RTE VÉREEAC US HA ART , 93 TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE MARS 1878. Le {°r, brouillard une partie de la journée. Le 9, brouillard le matin et le soir. 6, brouillard le matin, forte bise. Aer 26 31 brouillard et neige tout le jour, forte bise. brouillard tout le jour, très-forte bise. brouillard le matin, forte bise. brouillard presque tout le jour, forte bise. , brouillard tout le jour; neige par intervalles, qui n'a pas pu être recueillie à cause de la violence de la bise. brouillard tout le jour, très-forte bise. brouillard le matin et le soir, forte bise. brouillard le matin. brouillard tout le jour, forte bise. brouillard presque tout le jour, forte bise. brouillard tout le jour, forte bise. , neige tout le jour; très-fort vent du SO. jusqu'à 2 h., depuis 3 h. forte bise ; une grande partie de la neige tombée a été emportée par le vent. brouillard jusqu’à 4 h. du soir, forte bise. neige le matin et le soir. brouillard tout le jour, très-forte bise. neige et brouillard tout le jour. brouillard le matin, neige le soir, fort vent du SO. neige tout le jour, fort vent du SO. le matin. ; brouillard tout le jour, forte bise. La neige marquée pour ce jour est tombée dans la nuit du 30 au 31. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. nm nm d'POML SOIR. 20 1... de 569,33 Lért2 a7l6"h. Soir e:.5 vie 567,26 AAOPRAMAUN".. 264 à 274,93 7:46. h. matini.s...... 561,46 URL SG Rte LL. 964,05 8 à 10 h. soir...... an Me 258,84 ARORIL SOIT : 2 2. ide . 967,26 13 à 4 h. après midi. ....... 556,43 AOF Sd. Se... 360,95 15 à 2h. après midi...... 558,38 AO Son aus he ie. 962,46 19 à 2 h. après midi . /... 560,83 A AOL SOA ECS 066,19 Q4a: 8h. MARNE esse de 548,07 AAC NE SON NS rire Nate 960,44 30 à 2 h. après midi....... 044,28 LE LR AE PA PUDEUR 951,44 D}: \i- > Cr HET RE I A e 0. lan = : = È == nm res Ê Baromètre. Température C. Pluie ou neige. AJ : DS RS CE NOR Rent Æ Hauteur | Écart avec Moyenne cart avec la Hauteur Eau Ê ‘ muyenne =. Pur Ps ca a RAT Minimum, | Maximum. ||, A pie RAUEe Minimum” |Maximum* no Does RE RS dominant. Eu | millim millim. millim. | millim. 0 0 0 0 millim. millim, | 4 | 568,99 | + 9,30 | 568,80 | 569,33 | + 0,34 | + 8,57 | — 1,4 | + 2,0 | ..... | ..... | .... |NE 4 | 0,86 | 92 | 567,63 | + 7,95 | 567,26 | 568,25 | + 1,14 | + 9,31 | — 1,0 | + 4,8 | ..... ES Me NE. QE EU 3 || 569,91 | 10,23 | 567,99 | 572,24 | — 9,97 | + 5,84 | — 3,2 | — 0,2 | ..... RATE sd NE. 1.1] 0,53 4 | 574,31 | 14,64 | 573,79 | 574,53 | Æ+ 0,78 | + 8,83 | — 1,4 | + 4.0 ARE Muus ÈS NE. 4 | 0,24 5 || 572,62 | +12,95 ! 571,64 | 573,72 | — 0,39 | + 7,60 | — 2,4 | + 1,8 SARA EE ASS NE. 1 | 0,06 6 || 568,22 | + 8,56 | 565,97 | 570,52 | — 5,04 | + 2,88 | — 6,7 | — 3,2 ME es a NE. 2%) 0641 7 | 562.92 | + 3,26 | 561,46 | 564,05 | — 6,25 | Æ 1,60 | — 6,4 | — 4,6 180 12,0 es NE. Z 4001 8 | 559,68 | + 0,02 | 558,84 | 561,00 | — 6,68 | + 1,15 | — 7,5 | — 5,1 Sen ER so. NE. 11 00 9 | 561,81 | + 2,14 | 560,04 | 562,98 | — 10,11 | — 2,40 | —11,4 | — 7,1 En ra RS A NE. 2 | 0,39 | 10 | 562,90 | + 3,23 | 562,58 | 563,27 | — 3,68 | + 3,96 | — 7,2 | + 0,5 RS LEE A NE. 1 | 0,29 41 |! 566,10 | + 6,42 | 564,59 | 567,26 || — 7,72 | —- 0,16 | — 8,4 | — 5,8 Tr are Faut NE. 2 | 0,91 12 || 563,69 | + 4,00 | 562,46 | 564,90 | — 7,04 | Æ 0,44 | — 7,6 | — 5,4 AN ditotte Seti NE. 2 | 1,00 13 | 558,20 | — 1,50 | 556,43 , 561,22 | —13,28 | — 5,88 | —16,9 | —10,6 RÉTS: A Dites NE, 3 | 1,00 14 || 560,24 | Æ 0,53 | 559,24 | 560,95 | 16,47 | — 9,15 | —18,2 | —14,6 Made CPE re NE, 2 | 0,68 45 || 558,80 | — 0,93 | 558,38 | 599,15 | —15,71 | — 8,48 | —18,5 | —12,9 no FAURE. a NE. 1 | 0,43 16 || 560,36 | + 0,61 | 559,64 | 561,04 | —15,64 | — 8,50 | —17,4 | —13,0 FER D Se D VE NE. 1 | 0,14 17 | 561,25 | Æ 1,48 | 560,34 | 562,33 | —16,68 | — 9,63 | —18,6 | —15,0 ANSE A 0 LA NE. SO ET 18 || 562,20 | + 2,41 | 561,85 | 562,46 | —12,22 | — 5,26 | —14,0 | — 9,2 SANS LUE cé NE. 9 | 4,00 49 || 561,42 | + 1,60 | 560,83 | 562,95 || — 7,63 | — 0,76 | — 9,2 | — 5,4 ira Sie AR NE. 2 | 0,82 20 | 564,82 | + 4,97 | 563,22 | 566,19 || — 6,54 | + 0,23 | — 7,5 | —- 4,2 ARTE si à :: NE. 2 | 0,99 21 || 565,88 | + 5,50 | 565,07 | 565,73 || —- 4,02 | Æ 2,65 | — 8,0 | — 0,7 NOR BEA RUE NE. 4 | 0,00 22 | 561,14 | + 1,23 | 559,42 | 563,03 || — 2,73 | + 3,84 | — 6,0 | + 2,0 A #2 Gien SEP NE, 1 | 0,00 | 23 || 591,87 | — 8,07 | 550,08 | 554,49 | — 8,06 | — 1,59 | —14,0 | — 3,7 200 14.0 x variable 0,98 24 || 548,66 | —11,32 | 548,07 | 549,98 | —16,53 | —10,16 | —17,4 | —15,0 er Ha hs NE. 2 | 0,63 25 | 549,82 | —10,20 | 548.90 | 550,97 | —13,64 | — 7,38 | —15, —10,i 40 2,9 os NE. 1 | 0,64 26 | 556,63 | — 3,43 | 553,28 | 560,44 | —16,01 | — 9,85 | —17,1 | —14,3 MT PART PRE NE. 3:00 97 |:559,91 | — 0,79 | 559,04 | 559,65 | — 7,88 | — 1,83 | —16,1 | — 2: den: Cor Ée rs PS SO, 1 | 0,53 ONCE DE 4,64 | 534,37 856,661 :9.091 1729 07 EL 58 0 d0 3,0 PS SO. 2 | 098, 29 || 548,58 | —11,62 | 546,18 | 551,53 | — 7,66 | — 1,83 | — 8,4 | — 6,7 PRIE ET 1 NS SU, 2 | 1,00 | 30 || 545,60 | —14,65 | 544,28 | 546,67 | — 8,18 | — 2,46 | —10,3 | — 6,0 220 14,6 Sa SO. 2 | 1,90 31 || 549,57 | —10,73 | 547,45 | 551,44 | —19,89 | — 7,29 | 14,8 } —10,1 90 6,2 LR NE. 2 |- 0,99 evée des températures observées de 6 h. matin à 10 h, soir. 95 MOYENNES DU MOIS DE MARS 1878. 6h.m. 8h m. 10h. m. Midi. 2h: 4 h.s. 6 h.s. Sh.s. 10-h.Ss. Baromètre. mm nm mm mm mm mm mm min mm {re décade 566,81 566,9 966,94 567,02 566,92 566,85 566,96 066,98 567,12 2e » 561,51 561,62 561,68 561,68 561,57 56158 561,84 62,08 262,17 3e » 554,10 554,04 554,06 555,92 553,59 003,60 553,61 553,81 293,92 Mois 560,59 560,64 560,68 560,65 560,46 560,44 560,57 560,73 560,80 Température, 0 0 0 0 Ÿ 0 0 0 (D irédécade— 4,11 — 3,53 — 9,13 — 4,30 — 1,50 — 1,91 — 3,93 — 3,61 — 353 2e y» —12,85 —12,00 —10,62 — 9,96 — 9,89 —10,46 —11,88 —12,42 —1290 NE 02 9,92 — 8,37 — 7,50 — 7,47 — 8,11 — 9,72 —10,37 1086 MOSS 056 2 853 — 7,08 — 6920 — 6,33: 6,97 — 859. 885.2 94 Min. observé. Max. observé. Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur dela du ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm {re décade — 4,86 — 0,81 0,51 12,0 180 de y —13,59 — 9,61 0,71 = = ze p —12,65 — 6,84 0,70 40,7 600 Mois —10,44 — 5,19 0,64 52,7 780 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 5,51 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son in- tensité est égale à 116,5 sur 100. 5 t NEA MT 4 Lie Les Ve 4 x ++ : s A re SÉRIE TELE" PR POP Lee AP j Hat | EE VU E DES PRINCIPALES PUBLICATIONS DE PHYSIOLOGIE VEGÉTALE EN 1877 par M. Marc MICHELI. (Suite!) $ ». La chlorophylle, sa constitution; son rôle dans l'assimilation : respiration. Liste des mémoires analysés. Barraécemy, A. Respiration des plantes aquatiques. — Bæœuxw, Jos. Décoloration des feuilles vertes au soleil. — Bæœxm, Jos. Pro- duction d’oxygène dans les rameaux verts plongés'dans l’eau bouillie. — Denéran et Vesque. Recherches sur l’absorption et l’émission de gaz par les racines. — Frémy, E. Recherches chimiques sur la matière verte des feuilles. — Gonrewsxr, E. Le produit de l’assi- milation des Musacées est-il de l’huile ou de l’amidon ? — Haper- LANDT, G. Développement des grains de chlorophylle dans les coty- lédons de haricot. — Horze, H.-G. Produits de l’assimilation du Strelitzia Reginæ. — Kraus, C. Production de chlorophylle dans l’obscurité. — Lrvace, À. Recherches sur la nature des gaz con- tenus dans les fruits. — Macacxo, H. Action de la lumière solaire sur la vigne. — Macacxo, H. Recherches sur les fonctions des feuilles de la vigne. — Mer, E. Recherches sur la coloration des feuilles en automne. — Mer, E. Influence des champignons para- sites sur la production de matière amylacée dans les feuilles. — Mercer. Fonctions des feuilles dans les phénomènes d’échanges ga- zeux. — Micoscx, Carl. Multiplication des grains de chlorophylle par division. — Morz, J.-W. Origine du carbone des plantes. — 1 Pour la première partie, voir Archives d'avril, p. 5. ARCHIVES, t. LXIT. — Mai 1878. 8 4 1 (4 c 3 0 Lu? 98 PRINCIPALES PUBLICATIONS Mor&ex, Aug. L’assimilation pendant la germination du cresson.— Wisxer, Jul. Origine de la chlorophylle. — Wresxer, Jul. L’étio- line et la chlorophylle dans les pommes de terre. M. Wiesner ‘ a publié sur l’origine de la chlorophylle un travail étendu dont voici le résumé formulé par l’au- teur lui-même : 1. La chlorophylle dérive de l’étioline (xanthophylle). 9. Ces deux substances sont des combinaisons ferrugi- neuses dans lesquelles l’analyse ne retrouve pas directe- ment le fer. 3. L’exhalation d'acide carbonique par les plantes étiolées est plus considérable dans l’obscurité qu'à une lumière suffisante pour amener la production de chlorophylle, mais insuffisante pour provoquer l’élimi- nation d'oxygène. Ce fait rend vraisemblable une partici- pation directe de l'acide carbonique à la production de chlo- rophylle sous l'influence des rayons lumineux. #. Quant à la lumière, son activité dans ce phénomène commence entre les lignes a et B du spectre. À partir de ce point, tous lesrayons (peut-être même les ultra-violets) y participent. Les rayons rouges extrêmes et les rayons calorifiques obscurs ne paraissent pas posséder les facultés nécessaires à la production de la chlorophylle. 5. Cependant ils peuvent jouer le rôle de « rayons continuateurs » (Becquerel), c’est-à-dire qu'ils peuvent continuer une action com- mencée sous l'influence de rayons plus actifs qu'eux. 6. Dans la production de la chlorophylle à la lumière, 1l se passe un fait d'induction photo-chimique : la chlorophylle n'apparaît pas immédiatement après le commencement de l’action lumineuse, et réciproquement celle-ci se fait encore sentir pendant un certain temps dans l'obscurité. 1 J. Wiesner, Die Entstehung des Chlorophylls in der Pflanze. Vienne, 1877 et Bot. Zeit., 1877, p. 372. PAM 7 A a RAA L'TF +. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 99 7. Le pouvoir de la lumière sur le principe colorant est le même chez toutes les plantes examinées, et si le ver- dissement exige dans certains cas un éclairage beaucoup plus intense, cela tient à des particularités d'organisation de la plante elle-même. 8. Sous l'influence d’une lumière constante, la rapidité de la production de chlorophylle dépend de la température. Au-dessus d’un certain degré (o inférieur), le phénomène s’accélère jusqu’à un certain degré (maximum), puis diminue de nouveau jusqu’à un autre degré (0 supérieur). L'examen spectroscopique de la chlorophylle à permis de constater que le principe co- lorant se développe dans des limites de température bien plus larges qu'on ne croyait. Dans les germes étiolés, la chlorophylle dérive de létio- line; mais dans les plantes normales, il est aussi prouvé par de nombreuses observations qu'elle a son origine dans la xanthophylle. Ces corps renferment donc tous deux les matériaux nécessaires à la production de la cou- leur verte. Mais d’où dérive l’étioline ? Évidemment la source primitive en est dans les matériaux de réserve accumulés dans la graine. Parmi ces matériaux, l’amidon, les hydrates de carbone jouent un rôle prépondérant : cela est, du moins, probable, puisque dans les germes issus de graines oléagineuses l’étioline commence à paraitre en même temps que l’amidon. Ces observations nous conduisent donc au résultat in- téressant que la chlorophylle dérive en dernier ressort de l’amidon, avec l’étioline et la xanthophylle comme ter- mes intermédiaires. Nous pouvons admettre qu'une partie de l’amidon produit dans le grain de chlorophylle sous l'influence de la lumière se transforme (surtout dans l'obscurité) en xanthophylle ; à son tour, ce corps donne, 100 PRINCIPALES PUBLICATIONS d’après ce que nous avons vu chez les germes, sous l’in- fluence des rayons lumineux, naissance à la chlorophylle. Au premier coup d'œil, ce rôle de l’amidon qui sert à la fois de reconstituant au grain de chlorophylle et qui est produit par lui semble un non-sens. Pour l'expliquer, il faut réfléchir que la chlorophylle et le grain de chloro- phylle sont deux choses différentes. La chlorophylle d’un jeune grain se développe aux dépens des matériaux de réserve; Ce grain, une fois verdi, produit de l’amidon dont une partie sert à produire de la chlorophylle pour le grain lui-même ou pour un autre. M. Sachsse a expliqué le fait que la chlorophylie, pro- duit dérivé des hydrates de carbone, est en même temps nécessaire à leur production, en nous disant que la chlo- rophylle elle-même est le premier produit de l’assimila- tion : l’amidon en dérive ensuite, par une série de réduc- tions et de transformations. Dans cette théorie, la chloro- phylle est la substance mère de l’amidon qui à son tour peut par oxydation reproduire de la chlorophylle. Je ne veux pas attaquer ici le bien fondé de cette théorie, qui explique d’une manière satisfaisante bien des phénomènes; pour en bien apprécier la valeur, il ne faut cependant pas perdre de vue que la genèse de lamidon dérivant de la chlorophylle n’est pas prouvée. La théorie de M. Sachsse n’est, du reste, pas la seule que nous puissions adopter. J'estime que la double relation de l’amidon et de la chlorophylle (production de la se- conde aux dépens du premier ; formation du premier au sein de la seconde) est expliquée d’une manière satisfai- sante par l'hypothèse de M. Baeyer sur le rôle de Ja chlo- rophylle dans l’assimilation. Pendant la germination, l’étio- line se développe aux dépens de l’amidon, puis devient DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 101 chlorophylle sous l'influence de la lumière. La chloro- phylle, à son tour, avec l’aide des rayons lumineux dé- compose l’acide carbonique et produit un hydrate de car- bone. Une partie de celui-ci est oxydé, devient de la xanthophylle et ainsi la reproduction de matière verte né- cessaire au grain de chlorophylle est assurée. La destruc- tion constante de chlorophylle à la lumière et dans l’ob- scurité rend cette régénération indispensable. Une des deux théories que nous venons d'exposer est- elle exacte, ou devront-elles toutes deux faire place à une troisième; c’est ce que l’avenir nous apprendra. En tous cas, les idées auxquelles M. Sachsse et moi sommes arri- vés, chacun de notre côté, sur la double relation de l’a- midon et de la chlorophylle, n’ont pas été sans porter quelques fruits au point de vue de la connaissance géné- rale de lassimilation. M. Frémy ‘a continué ses recherches commencées de- puis longtemps sur la constitution de la chlorophylle:; il pense être arrivé à une conclusion positive sur la nature si discutée de ce corps. L'auteur rappelle d’abord ses an- ciens travaux sur le même sujet, travaux à la suite des- quels il avait admis l'existence de deux principes colo- rants, la phylloxanthine jaune et l'acide phyllocyanique vert bleu. Après avoir cru à une combinaison entre ces deux principes, M. Frémy a admis qu'ils n'étaient que mélangés, il a recherché en dernier lieu, sous quelle forme l'acide phyllocyanique se présentait dans les feuilles, isolé Ou associé à une base. La présence presque constante de la potasse dans les solutions alcooliques de chlorophylle suggéra l’idée que la matière verte des végétaux pour- ! E. Frémy, Recherches chimiques sur la matière verte des feuil- les. Comptes rendus, LXXXIV, p. 983. ER ES QAR A D PREND 7 4 EN PE RE FE TS 102 PRINCIPALES PUBLICATIONS rait bien être du phyllocyanate de potasse. Pour confir- mer cette hypothèse, M. Frémy traita du phyllocyanate de baryte (préparé par le mélange de solution alcoolique de chlorophylle avec de l’eau de baryte) avec du sulfate de potasse en présence de l'alcool. Une double décomposi- tion se produisitet l’on obtint du sulfate de baryte insolu- ble et une liqueur d’un beau vert renfermant du phyllo- cyanate de potasse. Cette liqueur présente toutes les pro- priétés de la solution normale de chlorophylle (décompo- sition par les acides, précipitation par la baryte, la chaux, etc., bandes d'absorption au spectre) et M. Frémy n’hé- site pas à considérer la question comme tranchée et à ad- mettre que les feuilles renferment un mélange de phyllo- xanthine et de phyllocyanate de potasse. Ce dernier sel est soluble dans l’eau; la matière verte des feuilles ne l’est pas, mais cette anomalie apparente peut s'expliquer par l’affinité capillaire du tissu organique qui retient la com- binaison. Le même phénomène s’est produit sur des tis- sus de lin et de coton colorés en vert au moyen de la so- lution de phyllocyanate. M. E. Mer‘ a continué ses études antérieures sur la chute des feuilles, les feuilles hivernales, etc., en passant en revue les principes colorants qui font leur apparition en automne et en hiver. Comme M. Haberlandt (Archives, 1877, LVIIL, p. 365), M. Mer examine successivement les pigments jaunes, bruns et verts. Il pense que ces phé- nomènes divers de coloration proviennent d'oxydations plus ou moins énergiques favorisées par un certain état maladif des tissus. « Cet état peut être engendré par des ? E. Mer, Recherches sur les causes des colorations diverses qui apparaissent dans les feuilles en automne et en hiver. Bull. Soc. bot. de France, 1877, XXIV, 105. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 103 influences de différents ordres, parmi lesquelles figure l’abaissement de la température au-dessous d'une cer- taine limite, ainsi que la lumière qui dans certains cas peut produire une trop grande évaporation. Ce dernier agent cependant paraît avoir une action directe et pré- pondérante sur la formation du pigment rouge. » Ces conclusions diffèrent en quelques points de celles de M. Haberlandt qui regardait la lumière comme l'agent principal de la décoloration jaune, et le froid comme l’au- teur de l'apparition du pigment brun. Dans ses premiers travaux sur la chlorophylle et sur lamidon qu’elle renferme, H. v. Mohl admettait que tantôt le grain de chlorophylle se forme autour de gra- nules d’amidon préexistantes, tantôt qu'au contraire, l’amidon nait au sein de la chlorophylle. Depuis lors, cette seconde manière de voir a beaucoup gagné de terrain, en particulier depuis les travaux classiques de M. Sachs sur la matière. Cet éminent observateur à démontré le premier quels sont les vrais rapports en- tre la chlorophylle et l’amidon, et il a admis que tout grain de chlorophylle est antérieur à l’amidon qu'il ren- ferme, et que les cas qui semblent faire exception à cette règle sont des cas anormaux (fausse chlorophylle dans les pousses de pomme de terre, etc.). M. G. Haber- landt * en étudiant la germination du Phaseolus vulgaris à observé des faits qui ne s'accordent pas avec cette loi. Dans certaines cellules sous-épidermiques du cotylédon on voit apparaitre de petits granules d’amidon, groupés ? G. Haberlandt, Ueber die Entstehung der Chlorophyllkürner in den Keïmblättern von Phaseolus vulgaris. Botan. Zeit. 1877, 923, 24, + \ FRET C Le RS es AT UE DA TT PEN SEUL La De ni à 104 PRINCIPALES PUBLICATIONS en forme de müre (comme ceux de la chlorophylle) ; au- tour d'eux se développe une couche jaune d’abord, pis verte, si bien qu'au bout de quelques jours on a un grain de chlorophylle d'apparence normale, L’amidon qu'il ren- ferme se dissout peu à peu; le grain lui-même se divise et même dans quelques cas assimile et régénère son ami- don. Cette observation fort intéressante n’est pas absolu- ment isolée, et M. Haberlandt cite quelques autres cas analogues. On ne peut donc plus affirmer d’une facon parfaitement absolue que tout amidon renfermé dans un grain de chlorophylle soit formé sur place. Mais en po- sant cette conclusion, l’auteur réserve formellement le côté physiologique de la question, et déclare n’infirmer en rien le rôle de la chlorophylle tel que la défini M. Sachs. Les cas exceptionnels qu'il a mentionnés, ont un grand intérêt au point de vue de la genèse de la chlo- rophylle, de ses rapports avec l’amidon tels qu'ils ressor- tent des travaux de MM. Wiesner, Sachsse, ete., mais ils n’atteignent pas la nutrition elle-même; les grains de chlorophylle formés dans les cotylédons encore gorgés de principes nutritifs ne peuvent pas rendre grand service à la plante par leur assimilation. M. le prof. Wiesner * à constaté que les pommes de terre renferment toujours une certaine quantité d’étioline dont les qualités caractéristiques sont faciles à constater au moyen d'un extrait alcoolique ou éthéré. Ce principe colorant, peu abondant pendant la période de repos, aug- mente rapidement lorsque la température est suffisam- ment élevée pour favoriser le réveil de la végétation. 1 J. Wiesner, Vorkommen und Entstehung von Etiolin und Chlorophyll in der Kartoffel. Oest. Bot. Zeit. 1877, I, p. 7. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 105 Exposées à la lumière, les pommes de terre verdissent lentement à la lumière diffuse, plus vite et plus profondé- ment aux rayons du soleil. Cette couleur verte présente tous les traits caractéristiques de la chlorophylle qui se trouve répartie sous trois formes différentes, en principe colorant amorphe qui pénètre tout le protoplasme, en faux grains de chlorophylle autour des grains de fécule, en vrais grains de chlorophylle. Peut-être ces derniers peuvent-ils être rapprochés de ceux qu’a décrits M. Ha- berlandt dans les cotylédons de Phaseolus. Les observations faites jusqu'à présent ont toujours montré les grains de chlorophylle se partageant par étranglement graduel. M. Mikosch' assistant au labora- toire physiologique de Vienne, a observé dans les racines aériennes d’'Harhwegia comosa, un mode de partage qui se rapproche de celui qu’a décrit M. Strassburger pour les nuclei. La matière colorante du grain de chlorophylle s’accumule aux deux pôles laissant au milieu une bande incolore de protoplasme. Cette bande s’élargit toujours plus, les nouveaux grains s’éloignant toujours plus l’un de l’autre jusqu’au moment où ils sont tout à fait séparés. M. Carl Kraus * cite une série d'expériences dans les- quelles il a réussi à produire de la chlorophylle normale dans” l'obscurité. La première méthode indiquée repose sur l'emploi de l'alcool méthylique; l'explication théori- que de ce phénomène a été donnée précédemment par M. Kraus (Archives, juillet 1876, p. 254). Des résultats très-nets ont été obtenus en mettant des germes de plu- 1 Carl Mikosch, Vermehrung der Chlorophyllkürner durch Thei- lung. Oest. Bot. Zeit. 1877, 2, p. 41. ? Carl Kraus, Ueber künstliche Chlorophyllerzeugung in lebenden Pflanzen bei Lichtabschluss. Landw. Vers. Stat. 1577, XX, 415. CARPE VDS 7 Ce ? 2 106 PRINCIPALES PUBLICATIONS sieurs espèces de plantes dans l'obscurité en présence de vapeurs d'alcool méthylique, par différentes méthodes dans le détail desquelles il est inutile d'entrer ici. Les jeunes plantes ont verdi d’une manière très-claire, puis ont fini par périr, les vapeurs altérant peu à peu leurs racines. Dans d’autres expériences M. Kraus a vu un ver- dissement marqué chez les organes dont l'allongement était sêné par un obstacle matériel. Ce phénomène qui ne se reproduit pas toujours avec régularité ne peut pas être expliqué d’une façon tout à fait satisfaisante. Des recher- ches chimiques approfondies sur les tissus en question pourront seules le faire. M. Boehm * remarque très-justement que si nous pos- sédons des données nombreuses sur les limites de tempé- ratures favorables à la végétation, nous n'avons en re- vanche presque pas de renseignements analogues sur la lumière. Ÿ a-t-il un maximum favorable au delà duquel les fonctions des cellules ne s’exécutent plus aussi bien ? L'existence de plantes aimant l'ombre et d’autres aimant le soleil peut s'expliquer par d’autres points de vue. Deux expériences ont été faites par l’auteur de cette note, et toutes deux semblent montrer qu'une lumière trop in- tense est souvent nuisible. Dans l’une, des graines de Phaseolus multiflorus germèrent sous une cloche dont une moitié était légèrement ombrée et l’autre en plein soleil. Des précautions étaient prises pour que la température restät modérée et à peu près la même des deux côtés. Les feuilles primordiales des plantes qui croissaient au soleil étaient d'un vert très-pàle et très-imparfaitement ! Jos. Bæœxx, Verfärbung grüner Blätter in intensivem Sonnen- lichte. Landw. Vers. Stat. 1877, XX, 463. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 107 développées, tandis que les autres les dépassaient à tous égards. Dans l’autre expérience des feuilles primordiales bien développées de Phaseolus furent placées dans l’eau au soleil, dans différentes positions et avec des précautions inutiles à détailler. Les résultats furent très-clairs. Une lumière trop intense fit d’abord pâlir les feuilles, puis les brunit en leur donnant un éclat métallique et en dé- truisant tout à fait la chorophylle, La face inférieure des feuilles est plus délicate que la face supérieure. Dans une étude sur les fonctions des feuilles de la vi- gne, M. Macagno ‘ a trouvé dans ces organes des quan- tités notables de matières analogues à l’amidon ou à la dextrine, du glycose et de l'acide tartrique sous forme de crème de tartre., En comparant les analyses de feuilles, de rameaux et de grappes arrivées à différents degrés de maturité, l’auteur est amené à considérer les feuilles ‘comme le laboratoire de production de glycose et les ra- meaux verts comme les conducteurs de cet élément du moûl. M. Macagno pense en conséquence que le pincement du sommet des pampres est souvent pratiqué sur une trop grande échelle, et quelques expériences comparatives lui ont montré les souches non pincées produire, à poids égal de grappes, un moût plus abondant et plus riche en sucre que leurs voisines pincées. Dans une autre étude sur ce sujet, le même auteur * a comparé les effets de la lumière plus ou moins intense et de la température sur la production du glycose. Un ! H. Macagno, Recherches sur les fonctions des feuilles de la vigne. Comptes rendus, 1877, LXXXV, p. 763. ? H. Macagno, Action de la lumière solaire avec des degrés va- riables d’intensité sur la vigne. Comptes rendus, 1877, LXXXV, p. 810. der. ni) > de 5 Te 108 PRINCIPALES PUBLICATIONS certain nombre de souches ont été recouvertes d'une toile noire, d’autres d’une toile blanche, d’autres ont été lais- sées à l’air libre. La température était naturellement beau- coup plus élevée dans la première catégorie (moyenne générale du 20 avril au 20 juillet : 33°,90; 27°,53 ; 21°,13), mais la végétation y était beaucoup moins active. À l'analyse, on n’a pas trouvé de glycose sous la toile noire, tandis qu'il y en avait 8,602 gr. par kilogr. de pampre sous la toile blanche et 12,601 à l'air libre. Les autres éléments produits ou assimilés étaient égale- ment moins abondants sous la toile noire, à lexception d’une partie de la potasse (celle qui n'était pas sous forme de crême de tartre). Enfin la quantité de branches produites étant À sous la toile noire, était 8 sous la blan- che et 10 à l’air libre. M. E. Mer ‘ a examiné l'effet des champignons para- sites sur la production de l’amidon dans la chlorophylle et de ses observations encore peu nombreuses, il a tiré les conclusions suivantes : Les champignons produisent dans les tissus un état maladif qui a pour résultat d’alté- rer la chlorophylle et de ralentir par là, puis d’arrêter complétement la production d’amidon. Cet effet peut se faire sentir à une distance plus ou moins grande du foyer d’envahissement. Lorsque, pour constituer leur fructifica- ion les parasites ont besoin de matériaux nutritifs et plastiques, ils attirent de l’amidon qui s’accumule à leur portée en quantité plus ou moins considérable. C’est ce qui à lieu, du reste, normalement dans tous les jeunes tissus en voie de développement, de même que dans ceux * E. Mer, Influence des champignons parasites sur la produc- tion de la matière amylacée dans les feuilles. Bullet. Soc. bot. de France, 1877, XXIV, p. 125. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 109 qui sont le siége d'hypertrophies locales sous l'influence de causes diverses, de la piqüre d'insectes, par exemple, ainsi qu’on l’observe parfois dans les galles. Un travail publié en 1873 dans la Botanische Zeitung par M. Briosi, établissait que chez les Musacées, le pro- duit de l'assimilation n’est pas de l’amidon, mais une substance grasse. M. Godlewski' combat aujourd’hui cette manière de voir, soit par la voie eudiométrique, soit par l'observation directe. En effet, si le produit de l’assi- milation est une huile, il y a plus d'oxygène éliminé que d'acide carbonique décomposé; par conséquent le volume de gaz ambiant, qui ne change pas avec les plantes qui produisent de l’amidon, devrait augmenter avec les Mu- sacées : c’est ce que l’expérience n’a pas vérifié. En outre, par l'observation directe, M. Godlewski a reconnu chez dif- férentes espèces de Musa et de Strelitzia la présence d’a- midon dans les grains de chlorophylle. Il faut seulement opérer par un beau soleil et une température élevée; les résultats seront encore plus nets si l'atmosphère renferme un peu plus d'acide carbonique que d'habitude. Quant à l’huile découverte par M. Briosi, c’est probablement plu- tôt un produit de dégénérescence. M. Holle * qui s’est occupé du même sujet est arrivé à des résultats différents. Pas plus que M. Godlewski, il ne considère l'huile comme produit direct de l’assimila- tion, mais pas plus que M. Briosi, il n’a réussi à voir de l’'amidon dans les feuilles de Strelitzia. Pour lui, c’est un corps réduisant l’oxyde de cuivre (probablement du gly- 1 Em. Godlewski, Ist das Assimilationsprodukt der Musaceen Oel oder Stärke ? Flora, 1877, n° 14, p. 215. ? H.-G. Holle, Ueber die Assimilationsthätigkeit von Strelitzia. Reginæ. Flora, 1877, n°° 8, 10, 11 et 12, \ 4 ü 4 % AE, 72 Ÿ,.:,và À | | % 1254 ee 110 PRINCIPALES PUBLICATIONS cose) qui est formé dans les grains de chlorophylle. Ce glycose ne tarde pas à subir des modifications et c’est probablement à ses dépens que se forme l'huile renfer- mée dans les cellules. La respiration n’est peut-être pas étrangère à ce phénomène, et c'est ainsi que serait em- ployé l'oxygène qui doit être éliminé pour transformer le olycose en matière grasse. Dans une longue série d'expériences, M. August Mor- gen * a passé en revue toutes les phases de l’assimilation chez les jeunes plantes de cresson. Par la précision de ses méthodes, il a contribué à établir sur une base tou- jours plus solide, la théorie de l’assimilation telle qu’elle a été formulée par M. Sachs, soutenue par MM. Kraus, Pfeffer, etc. Dans un premier chapitre l’auteur établit que lamidon est produit dans les feuilles sous l'influence des rayons lumineux, et seulement lorsque l'atmosphère am- biante renferme de l'acide carbonique. De plus, cette pro- duction d’amidon est accompagnée d'une augmentation dans le poids de ia matière sèche. Le second chapitre con- sacré à l'influence des rayons diversement colorés, vérifie l’action prépondérante de la partie la plus éclairante du spectre par opposition aux rayons très-réfrangibles. L’aug- mentation de la matière sèche est proportionnelle à l’in- tensité de la décomposition de l'acide carbonique dans | chaque rayon. Enfin dans Je troisième chapitre l’auteur “M s'attache à l'influence de l'intensité de la lumière; en | l'absence d’une méthode photométrique exacte, il a opéré | en plaçant près d’une fenêtre au plein midi une série de vases qui s’éloignaient toujours plus de la source lumi- ba PET * Aug. Morgen, Ueber den Assimilationsprocess in der keimen- den Kresse. Bot. Zeit. 1877, n°° 35-37. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 111 neuse. L'activité de l'assimilation avait son maximum dans la plante la plus voisine de la fenêtre; elle diminuait rapidement à mesure qu'on s’en éloignait, Une augmen- tation de distance d’un demi-mèêtre et même moins pro- duisait déjà un effet sensible. L’allongement anormal des tiges augmentait dans la même proportion, et en même temps les racines se développaient toujours moins. Cet antagonisme entre les tiges et les racines dans les plantes étiolées avait dejà été signalé. Enfin comme remarque générale, l’auteur signale le rôle que joue dans ces phé- nomènes la saison de l’année dans laquelle l'expérience a lieu. M. J. W. Moll’ a fait dans le laboratoire du professeur Sachs à Würzburg quelques recherches sur l’origine du carbone dans les végétaux. Ce travail dont le résultat gé- néral est d’exclure complétement l'acide carbonique du sol de la production d’amidon dans les feuilles peut se résumer dans les termes suivants : L’acide carbonique fourni en excès à une partie quelconque de la plante, sou- terraine ou aérienne, ne peut pas être utilisé pour la pro- duction d’amidon par une feuille ou partie de feuille de la même plante placée dans une espace ne contenant pas d'acide carbonique. Cela est vrai d’une même feuille dont une moitié peut être baignée dans de l'air con- tenant 5 ‘/, d'acide carbonique, sans que l’autre moitié produise d'amidon. De même l'acide carbonique fourni en excès à une partie quelconque du végétal, n’accélère pas d'une manière appréciable la production d'amidon dans les autres parties de la même plante laissées à l'air libre. 1 J.-W. Moll, Sur l’origine du carbone des. plantes. Archives Néerlandaises, t. XII. — Landw. Jahrb. von Thiel und Nathusius, VI, 1877, p. 327. 4 112 PRINCIPALES PUBLICATIONS Par conséquent l'acide carbonique répandu dans le sol ne peut exercer aucune action ni sur la production ni sur l’accélération de production de l’amidon dans les feuilles. J. Bæœhm * a fait les observations suivantes sur le dé- gagement d'oxygène qui se produit lorsqu'on place des rameaux verts dans de l’eau préalablement portée à l’é- bullition. 1° Lorsque les rameaux sont placés dans une atmos- phère limitée renfermant de l'oxygène, à l'abri de la lu- mière, il se produit d’abord une diminution du volume gazeux, mais plus tard, avant cependant que tout l’oxy- gène ait été employé, le volume augmente. 2° Cette diminution de volume observée ne provient pas, comme lors de la germination des graines oléagi- neuses, d’une assimilation d'oxygène, mais de l’absorp- tion de l'acide carbonique formé par la respiration nor- male. * 3° Siles rameaux sont placés dans de l’acide carbo- nique pur, il se produit d’abord une diminution de vo- lume, contrairement aux assertions de de Saussure, mais plus tard le volume augmente par suite de la respiration. 4° L’absorption de l'acide carbonique n’est pas exclu- sivement causée par le liquide cellulaire, car elle a aussi lieu par des rameaux séchés à 100”. 9° Lorsqu'on expose au soleil des pousses vertes de Ligustrum vulgare, elles développent beaucoup plus d'oxygène que n’en comporte le volume de l’air dans le- quel l'expérience se fait. Cet oxygène provient de l'acide carbonique expiré, d’ailleurs le dégagement de gaz va en 1 Jos. Bœhm, Ueber die Entwickelung von Sauerstoff aus grünen Zweigen unter ausgekochtem Wasser im Sonnenlichte, Zaebig's Ann. Bd. 185, 248. Mae LS. Bras DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 113 diminuant et s'arrête au bout de trois ou quatre jours, quoique les tiges soient encore fraiches. M. Merget' s’est occupé de la question du rôle des stomates dans les échanges gazeux entre les plantes et l'atmosphère. Il a fait quelques expériences en employant des gaz tels que les vapeurs mercurielles dont l’action est délétère pour le protoplasma et en appliquant sur cer- taines parties de la feuille un enduit préservateur. Le ré- sultat de tous ces essais à été de montrer que c’est bien par les stomates que, soit à l'entrée soit à la sortie, s’ef- fectue le passage des gaz. M. A. Barthélemy * a communiqué dans les termes suivants, à l’Académie des sciences de Paris, les résultats d'expériences nouvelles sur la respiration des plantes aquatiques : « Îl semble que les plantes aquatiques dans leur milieu naturel et à l’état normal, ne rejettent pas de gaz, même au soleil, pas plus que les animaux aquatiques et que les dégagements qu’on a observés jusqu'ici sont provoqués par l'expérience et dus à l'atmosphère gazeuse intérieure. Pour nous, le véritable acte respiratoire dans les plantes aquatiques consiste dans l’absorption de l'air en dissolution dans l’eau, probablement par les racines qui sont gorgées de gaz contenant de 30 à 36 pour cent d'oxygène. Cet air remplit les cavités de la plante, de sorte qne l'oxygène est absorbé par la plante ou diffusé dans le liquide extérieur, et la proportion d’azote est d'autant plus grande que la circulation de cet air a été moins ? A. Merget, Sur les fonctions des feuilles dans les phénomènes d’échanges gazeux entre les plantes et l’atmosphère; rôle des sto- mates. Comptes rendus, 1877, LXXIV, 376. ? A. Barthélemy, Respiration des plantes aquatiques. Comptes rendus, 1877, LXXXV, p. 1055. ARCHIVES, t. LXII — Mai 1878. 9 11% PRINCIPALES PUBLICATIONS active. Quant à la respiration chlorophyllienne ou cuticu- laire, on ne peut la constater que par l’étude des échanges de substances gazeuses dissoutes, entre la surface verte et le liquide ambiant. C’est là une question difficile qui demande encore de nouvelles études. » MM. Dehérain et Vesque ‘ ont examiné les relations des racines avec l'atmosphère qui les environne, en faisant végéter dans des flacons préparés à cet effet, des jeunes plants de différents arbustes, tels que lierre, Veronica speciosa, etc. Les résultats auxquels ils sont arrivés montrent que comme les autres parties du végétal, la ra- cine respire, c’est-à-dire qu'elle absorbe loxygène de l'air et émet de l'acide carbonique ; toutefois chez elle l'énergie de cette fonction est faible, et l’écart entre l’oxy- gène absorbé et l'acide carbonique dégagé notable, si bien que les racines font un vide partiel dans le vase où elles séjournent. Ces mêmes expériences ont aussi démontré que l’oxygène est nécessaire à tous les organes végétaux et qu'il ne suffit pas pour qu’une plante vive que sa partie aérienne soit plongée dans l'air; lorsque les racines sont confinées dans une atmosphère privée d’oxygène la plante ne tarde pas à périr. Enfin, la racine dégage aussi de l’acide carbonique dans une atmosphère privée d’oxy- gène, d'où l’on peut conclure que l’acide carbonique émis ne provient pas d'une oxydation superficielle de quelques organes en décomposition, mais bien d’un phé- nomène régulier de circulation des gaz dans la plante. Le gaz renfermé dans les fruits charnus avant leur maturité offre, d'après les recherches de plusieurs ob- ! P. Dehérain et J. Vesque, Recherches sur l’absorption et l’é- mission des gaz par les racines. Comptes rendus, 1877, LXXXIV, p- 959, et Ann. des Sc. nat., II, p. 327. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 115 servateurs, une composition sensiblement différente de celle de l'air atmosphérique, une proportion d'acide car- bonique beaucoup plus considérable. Toutes les métho- des employées étaient fondées sur l'éclatement des fruits sous le mercure, ou leur écrasément préalable. La facilité avec laquelle les pulpes végétales s’oxydent infirmait, dans une certaine mesure, les résultats obtenus. Pour écarter cette cause d'erreur, M. Livache © a opéré en faisant sortir les gaz du fruit parfaitement sain, au moyen de l'alcool absolu. Dans ces conditions le gaz dégagé est un mélange d'oxygène et d'azote dans les proportions de l'air et ne renferme pas d'acide carbonique. Lorsqu'on opère de la même manière, mais avec les fruits écrasés depuis une ou deux heures, la proportion d'acide carbo- nique est toujours considérable et finit même par sup- planter entièrement l'oxygène. £’auteur en conclut donc que les gaz renfermés dans un fruit bien sain ne different en rien de l'air atmosphérique. Lorsqu'au contraire, il y a déchirure ou lésion quelconque, il s'établit au sein de la pulpe une véritable fermentation avec production abon- dante d’acide carbonique. $ 6. Chimie végétale ; nutrition ; germination. Liste des mémoires analysés. Bœxm, J. Absorption d’acide carbonique par les parois cellulai- res. — Cauncx, A.-H. Observations de chimie végétale. — Coren- WiINDER €t Conramine. Recherches sur ‘l’acide phosphorique des terres arables. — Denéran, P.-P. Nouvelles recherches sur la germination. — Denérain, P.-P. Cultures du champ d’expériences ? Ach. Livache, Recherches sur la nature des gaz contenus dans les tissus des fruits. Comptes rendus, 1877, LXXXV, 229. (4 TER SET VIP dé ro Man ées he, 116 PRINCIPALES PUBLICATIONS de Grignon. — Durix. Transformation du sucre cristallisable. — Éwerv. Influence de l’âge sur la composition des feuilles.— Ewmer- zinG, A. Réactions chimiques dans les plantes. — Fricne et Grax- peau. Recherches chimiques sur la composition des feuilles du pin d'Autriche. — Frémy et Denéranx. Recherches sur les betteraves à sucre. — Granpeau et Bourox. Étude chimique du gui. — Hager- LANDT, G. Protection des graines en germination. — Harz, C.-0. La sperguline, nouveau corps fluorescent. — Horrmaxx, H. Sécré- tion mielleuse des feuilles. — Hæœnaxer, H. von. La xylophiline et la coniférine. — Jonix, V. Recherches sur la glycogénèse végétale. — Kraus, G. L’inuline en dehors des composées.— Mare, G. Va- leur physiologique des principes nutritifs dans la graine de Phaseo- lus. — Müxnrz, A. Fixation du tannin dans les tissus végétaux. — Nozge et Hzæxreix. Résistance des graines à la germination. — Portes, L. Asparagine des Amygdalées, son rôle physiologique. — Porres, L. Recherches sur les amandes amères. — Prmueux, E. Sur la coloration en vert du bois mort. — Scanerzcer. Diffusion des matières colorantes végétales. — Scanerzcer. Observations sur le Phytolacca decandra. — Scaurz, E. Procédés naturels de fixa- tion de l’azote atmosphérique. — Scauzze et Bargrerr. Produits de décomposition de l’albumine dans la germination des courges. — ScHuzze, E. et Uricu. Principes azotés de la betterave. — Tanrer et Virrrers. Matière sucrée retirée des feuilles de noyer. — Vax Trecaex, Ph. Sur la digestion de l’albumen. M. L. Portes * se reportant à ses communications pré- cédentes sur la présence de l’asparagine dans les aman- des douces avant leur germination *, constate qu'il a dès lors trouvé cette substance dans les amandes aqueuses chez lesquelles l'embryon n’est pas encore visible, dans les graines jeunes d’abricot, de prune, de-cerise, dans les inflorescences non épanouies du poirier. À la suite de ces observations, il s’est élevé dans l'esprit de leur auteur des doutes sur le rôle de forme transitoire des principes albuminoïdes attribué à l’asparagine dans la 1 L. Portes, De l’asparagine des amygdalées ; hypothèse sur son rôle physiologique. Comptes rendus, 1877, LXXXIV, 1407. ? Revue de 1876. Archives, LVIII, p. 385. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 117 germination, [l a remarqué que l’asparagine ne se ren- contre que dans les tissus dans lesquels un grand nom- bre de cellules sont en voie de formation qu'il s'agisse de graines en pleine germination, de graines en voie de développement ou de bourgeons. Reprenant ensuite une hypothèse indiquée par M. Sachs dans son traité de phy- siologie, hypothèse d'après laquelle « la cellulose pro- viendrait d’une scission des molécules albuminoïdes du protoplasme, » M. Portes se demande si ce n'est pas de ce côté qu'il faut chercher la solution du problème et si le corps qui nous occupe ne provient pas d’une scission de l’albumine en cellulose et asparagine, que la composi- tion chimique de ces différentes substances permet de considérer comme possible. Si dans ces conditions la pro- portion d’asparagine n'augmente pas continuellement dans les tissus à mesure que le nombre des cellules aug- mente, cela viendrait de ce que cette genèse de la cellu- lose est essentiellement transitoire, que la vie à son maxi- mum d'intensité peut seule amener cette scission des matières albuminoïdes et qu'à un moment donné l’albu- mine ne se dédoublant plus, les cellules déjà formées ont exclusivement recours pour leur accroissement aux hy- drates de carbone en réserve dans les sucs du végétal. Le même auteur’, dans le laboratoire de l’École supé- rieure de pharmacie à Paris, a examiné dans de nom- breuses analyses la distribution de l’amygdaline et de l'émulsine dans les amandes amères. C’est un sujet encore peu connu et qui renferme bien des points obscurs. M. Portes a montré 1° que les amandes amères diffèrent toujours par leur composition des amandes douces; ! Portes, Recherches sur les amandes amères. Comptes rendus, 1877, LXXXV, p. 81. 118 PRINCIPALES PUBLICATIONS 2° qu’elles contiennent toujours de l’amygdaline dans leur jeunesse; 3° que l'embryon (qui apparait assez tard) renferme seul de l’émulsine ; que l’amygdaline, dont l’ori- gine est inconnue, se localise dans les téguments de la graine qu’elle abandonne ensuite peu à peu pour péné- trer dans les cotylédons par la radicule. MM. Schulze et Barbieri ‘ ont recherché dans les jeunes plantes de courge quelle est la forme transitoire que re- vêt l’albumine dans ses migrations à travers les tissus entre le moment où elle quitte la réserve de la graine et le moment où elle est employée dans les tissus en voie de formation. Ce rôle est dévolu en général aux combinaisons du groupe des amides; M. Pfeffer a montré entre autres la place que tient à ce point de vue l’asparagine dans beaucoup de plantes. Dans la courge MM. Schulze et Barbieri n’ont trouvé que des traces d’as- paragine, mais en revanche une proportion notable de glutamine, principe analogue et qui peut jouer tout à fait le même rôle. Je ne m'étendrai pas davantage sur ce tra- vail dont les développements sont purement chimiques. La question du mode de fixation de l’azote de l’atmos- phère en combinaisons accessibles aux plantes a souvent préoccupé les physiologistes depuis qu'il a été démontré qu'aucun végétal ne pouvait fixer dans ses tissus l'azote libre. Elle n’a pas encore reçu de solution satisfaisante, et cela ressort une fois de plus de la conclusion d'un mé- moire consacré à ce sujet par M. C. Schulze* : « Si nous ? Schulze et Barbieri, Ueber Eiweisszersetzung in Kürbiskeim- lingen. Landw. Jahrb. v. Thiel und Nathusius, 1877, p. 681. ? C. Schulze, Ueber die Processe durch welche in der Natur freier Stickstoff in Stickstoffverbindungen übergeführt wird. Kriti- sches Referat. Landw. Jahrb. v. Thiel und Nathusius. 1877, VI, p. 695. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 119 jetons un coup d'œil général sur l’ensemble de la ques- tion, nous reconnaîtrons que nous manquons de données précises sur les moyens employés dans la nature pour maintenir au même niveau la réserve de principes azotés. Le seul procédé positif de transformation de l'azote libre en combinaisons azotées, c’est l’oxydation de l’azote atmos- phérique à la suite de décharges électriques ; mais cette réaction ne parait pouvoir donner naissance qu'à des quantités insignifiantes d'acide nitrique. Peut-être le fait de la combinaison de l’oxygène et de l'azote libre occa- sionnée par des phénomènes d’oxydation d’autres corps joue-t-il un rôle plus important. Peut-être, d’ailleurs, la nature possède-t-elle pour arriver au but cherché d’au- tres moyens qui échappent à nos procédés d'investiga- tion. » MM. Schulze et Urich ‘ ont étudié les corps azotés de la betterave: ils résument ainsi leur travail : La gluta- mine, asparagine et betaine lors de la sortie des racines passent dans les pousses et servent à leur croissance, ce sont donc les principaux aliments de réserve dans la plante, les principes albumineux passent beaucoup moins rapidement. Quant aux nitrates, il n'y en a qu'une très- faible quantité qui diffuse et serve ensuite à la production de substances azotées (Voir Archives, t. LVIIE, p. 102 et 344). M. A. Emmerling ? cherche à connaître les réactions chi- miques qui permettent aux racines de la plante de dissou- dre et de transformer certains éléments insolubles du sol. 1 Schulze, E. et Urich, Ueber die Stickstoffbestandtheïle der Futterrübe. Landw. Vers. Stat. 1877, XX, Hefte 3 und 4. ? Emmerling, A. Zur Kenntniss Pflanzenchemischer Vorgänge. Ber. deutsch. Chem. Ges. X, 650. he AE #3 ; # 120 PRINCIPALES PUBLICATIONS À cet égard il a remarqué que la présence de petites quantités d'acide nitrique où d’un nitrate augmentaient énormément le pouvoir dissolvant de dissolution faible d’acide oxalique pour le calcaire. M. Emmerling continue à étudier à ce point de vue les différents acides organiques ainsi que les principaux éléments terreux servant à la nu- trition de plantes, en particulier le phosphate de chaux. M. Durin ‘ a observé dans les solutions de sucre de canne provenant des betteraves une transformation parti- culière à la suite de laquelle le sucre cristallisable dispa- rait et fait place à de la cellulose età du glycose; cette réac- tion se fait par déboublement de deux molécules de sucre donnant naissance à une molécule de cellulose et une de glycose. La cellulose se présente tantôt sous la forme de grumeaux insolubles, tantôt sous la forme d'un précipité amorphe mélangé à l’eau. Il n’y a entre ces deux corps qu’une différence physique ; au point de vue chimique ils sont identiques. Ce phénomène a tous les caractères d’une fermentation diastasique, et M. Durin a trouvé en effet que la diastase végétale en était l’agent le plus actif. De plus la cellulose en grumeaux a la pro- priété de provoquer, lorsqu'on la transporte dans la li- queur fraiche les mêmes transformations, et de dissocier le sucre de canne en cellulose et glycose. Les sels de chaux exercent en outre une influence très-favorable et en leur présence la proportion de cellulose en grumeaux est toujours beaucoup plus considérable, par opposition à la cellulose amorphe. Appliquant ensuite ces résultats aux phénomènes de ? Durin, Sur la transformation du sucre cristallisable en produits cellulosiques et sur le rôle probable du sucre dans la végétation. Ann. Sc. nat. 1877, III, p. 266. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 121 végétation, M. Durin montre par une série d’exemples que les plantes saccharifères (cannes à sucre, agave, graines de caroubier, etc.) renfermant toutes des ferments diastasiques, utilisent le sucre de canne pour la produc- tion de cellulose avec résidu de glycose dans les tissus. D’autres expériences ont montré que la fermentation cel- lulosique du sucre de canne pouvait être obtenue directe- ment par divers organes végétaux ; seulement la réaction est difficile à observer nettement à cause de la composi- tion complexe des tissus végétaux et des fermentations secondaires qui sont provoquées en même temps. Ici en- core, le rôle des sels de chaux (carbonates) a été très-favo- rable et a permis d'obtenir de bons résultats là où en leur absence on n’avait rien de net, Cette action particulière de la chaux peut être rapprochée da rôle que lui fait jouer M. Bæœhm dans la constitution du squelette cellu- laire. Enfin M. Durin termine son mémoire par des compa- raisons entre la cellulose qu'il obtient dans ses expérien- ces et celle de certaines plantes inférieures qui, comme les Nostochinées, ont toujours leurs cellules entourées d’une gelée, Dans une note sur la glycogénèse végétale, M. Jodin ‘ pose les conclusions suivantes : Tous les végétaux supé- rieurs renferment des matières sucrées (saccharose et su- cre interverti) en proportions variables dans leurs diffé- rents organes. En général ce sont les feuilles qui fournis- sent le résultat le plus faible, sans que cela puisse être invoqué comme une preuve contre la production directe du sucre par ces organes. D'autre part la présence con- 1 V. Jodin, Recherches sur la glycogénèse végétale. Comptes rendus, 1877, LXXXV, p. 717. 199 PRINCIPALES PUBLICATIONS stante de certains sucres dans les champignons paraît prou- ver manifestement l’indépendance de la fonction glycogé- nique et de la fonction chlorophyllienne; ces deux fonc- tions se trouveraient pour ainsi dire juxtaposées dans la feuille verte, sans entretenir entre elles, une relation de causalité immédiate. L'auteur pense done qu'il serait utile d'étudier les influences qui font varier le taux sac- charimétrique des feuilles; de rechercher, en particulier quelle est la nature du rapport qui peut exister entre ces variations et l'exercice de la fonction chlorophyllienne, Îl serait aussi désirable d'examiner si quelque autre prin- cipe immédiat possède seul ou partage avec le sucre une relation définie avec la fonction chlorophyllienne: MM. Tanret et Villiers * ont décrit une matière sucrée qu'ils ont retirée des feuilles du noyer et nommée nucite. Cette substance qui est cristallisable offre la même com- position que l’inosite (sucre retiré de la chair muscu- laire, des haricots verts et de quelques autres végétaux), mais en diffère par quelques propriétés et entre autres par sa densité, Elle est cristallisable, ne réduit pas la li- queur de Fehling et n’est pas fermentescible, du moins dans les conditions ordinaires, avec la levure de bière. M. Hoffmann *, professeur à Giessen, signale un cas de sécrétion directe de séve sucrée par les feuilles d’une plante de Camellia d'apparence parfaitement saine sans l'intervention d’aucun insecte. MM. Frémy et P.-P. Dehérain * ont entrepris sur les 1 Tanret et Villiers, Sur une matière sucrée retirée des feuilles de noyer. Comptes rendus, 1877, LXXXIV, 398. ? H. Hoffmann, Ueber Honigthau. Landw. Vers. Stat. 1877, XX, p.61. # Frémy et Dehérain, Recherches sur les betteraves à sucre. Extrait des Ann. agronomiques. I, n°: 2 et 6. ANR TS DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 1923 betteraves à sucre une série de recherches tant au point de vue physiologique qu'au point de vue économique ; parmi les résultats obtenus, ceux qui ont une portée gé- nérale et un intérêt purement scientifique peuvent se ré- sumer dans les trois points suivants: 1° Absence d'influence de la nature du sol; quel qu’il soit les betteraves qui re- çcoivent des engrais renfermant en quantité suffisante de l'azote, de l'acide phosphorique, de la chaux et de la po- tasse peuvent s’y développer normalement. 2° Un excès d'azote, tout en augmentant le poids brut de la récolte, agit d’une manière défavorable sur la production du su- cre et tend, au contraire, à augmenter la richesse de la racine en matières albumineuses, Ce point est bien établi par de nombreuses expériences et ressortait déjà des recherches d’observateurs antérieurs. 3° Influence mar- quée de la race, influence qui persiste à travers les diffé- rentes méthodes de culture, les différents engrais em- ployés, etc. ; par conséquent, importance du soin à appor- ter dans la sélection des graines. On a commencé depuis deux ans déjà, dans la station agronomique de Grignon, une série d'expériences dans le genre de celles qui se poursuivent depuis longtemps en Angleterre, au domaine de Rothamstead par MM. Laws et Gilbert. M. Dehérain ‘ a rendu compte des deux pre- mières années d’expérimentation. Les points qu’on se pro- pose d'examiner plus spécialement sont les suivants : 1° In- fluence physique et chimique de l’humus de la terre ara- ble; 2° Influence qu’exerce sur l'abondance de la récolte la nature et la composition des engrais répandus; 3° [n- fluence du mode d'épandage des engrais ; 4° Influence de 1 P.-P. Dehérain, Cultures du champ d’expériences de Grignon. Années 1875 et 1876. 7 SAN" x ve 1924 PRINCIPALES PUBLICATIONS la composition, de l’abondance et du mode d'épandage des engrais sur la composition des plantes récoltées; 9° Modifications que subissent les plantes quand elles sont soumises pendant une longue suite de générations aux mêmes procédés de culture. Si la plupart de ces ques- tions visent plutôt la pratique agricole, elles ne sont pas cependant sans présenter un grand intérêt au point de vue purement scientifique. Mais leur solution demande des recherches de longue haleine et au bout de deux ans d'expérience, il n’est pas possible de rien affirmer de bien précis d'autant plus que les conditions climatologiques de l’année 1875 ont fait manquer plusieurs cultures. En résumé, d’après les résultats consignés dans les deux pre- miers rapports, on peut dire que l’humus de la terre arable agit surtout sur l’eau retenue dans le sol, son im- portance sera donc surtout grande dans les années de sé- cheresse, et c’est dans ces années-là qu'on reconnaîtra un grand avantage du famier de ferme sur les engrais chi- miques. Quant à la composition des récoltes, les analyses ont porté surtout sur les pommes de terre el sur l’avoine, et la nature de l’engrais employé n'a pas eu d'influence bien marquée sur la composition des tubercules ou des graines. L’azotate de soude a fourni des tubercules un peu moins nombreux mais un peu plus riches en fécule que les engrais ammoniacaux ou le fumier de ferme. Mais ces différences sont minimes. MM. Corenwinder et Contamine * ont comparé l’ac- üon sur la végétation de l’acide phosphorique répandu dans tous les sols fertiles, avec celle de l'acide renfermé ! B. Corenwinder et G. Contamine, Recherches sur l’acide phos- phorique des terres arables. Comptes rendus, 1877, LXXX V, p. 501. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 125 dans les engrais (superphosphates). Ils ont trouvé qu’à proportion infiniment plus faible ce dernier a une action beaucoup plus énergique. En d’autres termes l’état mo- léculaire de cette substance est d’une grande importance au point de vue de la facilité qu'ont les plantes à l’ab- sorber. MM. Fliche et Grandeau ‘ ont donné l’année dernière un travail analytique sur la composition des feuilles cadu- ques; ils ont étendu aujourd'hui leurs recherches aux feuilles persistantes du pin noir d'Autriche. Les résultats obtenus sont en général concordants et voici le résumé qu'en donnent les auteurs. Depuis l’époque de l'épanouissement des bourgeons jusqu’au moment de leur chute, les feuilles persistantes des conifères s’enrichissent en substance sèche. Elles per- dent une partie de leur azote qui est résorbé, mais la pro- portion des cendres s’accroit. Parmi les parties consti- tuantes de celles-ci, lacide phosphorique, l'acide sulfurique et la potasse diminuent, tandis que la chaux, le fer et la silice augmentent. Pas de loi générale pour la magnésie et la soude. L’assimilation très-active chez ces feuilles pendant la première année, se ralentit beau- coup au début de la seconde pour cesser ensuite à peu près complétement. Les feuilles doivent jouer alors un rôle fort analogue à celui des tissus de réserve des axes aériens et souterrains. La nature chimique du sol a une influence considéra- ble sur le taux des cendres, ainsi que sur leur composi- tion, mais dans une moindre mesure lorsque les arbres 1 Fliche et Grandeau, Recherches chimiques sur la composition? des feuilles du pin noir d’Autriche, Ann. Chim. et Phys. 1877 XI, p. 224. 126 PRINCIPALES PUBLICATIONS sont en bon état de végétation. Ces feuilles persistantes se comportent à peu près comme les feuilles caduques des angiospermes. Cependant elles sont toujours un peu plus sèches, moins riches en azote, au moins pendant leur période active, et beaucoup plus pauvres en cendres, la composition centésimale de celles-ci présentant en outre quelques différences. Au point de vue pratique on peut encore conclure de ces recherches, que l'enlèvement des feuilles mortes est nuisible à la fertilité du sol, aussi bien dans les bois de conifères que dans les autres. En outre les conifères sont supérieurs à tous autres arbres pour le boisement des sols pauvres et le pin d'Autriche mérite la préférence lorsqu'il s’agit de boiser des terrains calcaires sous un climat qui permet seulement l’emploi des pins parmi les conifères. M. Émery a contesté une partie des résultats obte- nus par MM. Fliche et Grandeau (Archives, 1877, LVIIE, p. 382) dans leurs travaux d'analyse de 1876. Tandis qne ces observateurs ont admis que la proportion d’eau décroîft constamment depuis la naissance de la feuille, jusqu'à sa chate, M. Émery maintient qu’elle augmente pendant une certaine période, atteint un maximum, puis décroit jusqu’à la mort de l'organe. Ce physiologiste an- nonce du reste des travaux étendus sur ce sujet. M. H. Grandeau et A. Bouton? ont étudié la compo- sition chimique du gui et publié une première note sur les relations qui existent entre les principes minéraux du ' Émery, Influence de l’âge sur la composition des feuilles. Bull. Soc. bot. de France, 1876, XXIII, p. 391. ? H. Grandeau et Bouton, Étude chimique du gui. Comptes rendus, 1877, vol. LXXXIV, p. 129. VE DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 127 parasite et ceux des essences sur lesquelles il croit. Les analyses ont porté sur le peuplier, le robinier et le sapin, les chiffres qu’elles fournissent montrent que d’un côté la composition des cendres du gui diffère essentiellement de celle des essences sur lesquelles il croît, mais que, d’un autre côté, elle varie d’une essence à l’autre. En général, le gui semble vivre sur l'arbre qui le porte, comme une plante dans le sol; comme celle-ci, il puise ses principes nutritifs dans les parties jeunes et gorgées de sucs, et, en général, il renferme beaucoup plus de potasse et d'acide phosphorique que larbre qui l'hé- berge. - L'inuline dont la présence à été depuis longtemps con- statée dans la famille des Composées a été signalée depuis lors dans quelques groupes voisins (Campanulacées, Lo- béliacées, Goodéniacées, Stylidiées). M. Kraus’ a vérifié le fait, et signalé une nouvelle réaction qui permet d’ob- server promptement et sur place les sphéro-cristaux caractéristiques de l'inuline dans les cellules où ils se forment. Il suffit pour cela d'immerger les préparations microscopiques dans la glycérine ; on ne tarde pas à voir les cristaux se former. Ce moyen d'investigation a per- mis de reconnaitre la présence de l’inuline (souvent asso- ciée à du sucre) dans différents organes aériens (tiges, feuilles, etc.) où on ne la soupçonnait pas. Les réactions chimiques de l’inuline extraite des Campanulacées, Lobé- liacées, etc., sont exactement les mêmes que celles des Composées. Cette substance se rapproche de lamylo- dextrine décrite par M. Nägeli, mais différentes réactions suffisent cependant pour l'en distinguer. ? G. Kraus, Das Inulin-Vorkommen ausserhalb der Compositen. Bot. Zeit., 1877, n° 21. a * P n Q A, t > 2 ub) W : d'A L * RSR INETINE VO, CAS 128 PRINCIPALES PUBLICATIONS M. le D' Harz' a découvert dans les téguments de la sraine de Spergula la présence d’un corps très-soluble dans l'alcool, remarquable par sa fluorescence, qu’il a nommé sperguline. La solution incolore ou verdâtre à la lumière transmise paraît à la lumière réfléchie colorée d'un bleu foncé très-intense. La composition peut être approximativement exprimée par la formule C, H, O.- L'analyse spectrale n'indique pas de relation avec la chlorophylle; il y a une légère absorption dans le jaune, et absorption complète des rayons bleus, indigo, violets. Ce sont ces derniers rayons qui provoquent la fluores- cence. La sperguline ne se rencontre que dans la couche externe (épiderme) de la graine, et dans nulle autre partie de la plante. Elle fait partie de la membrane cellulaire et dérive probablement de la cellulose. M. Fr. von Hühnel” à présenté à l’Académie des Sciences de Vienne le résultat de recherches histo-chi- miques sur deux combinaisons répandues dans certains végétaux, la xylophiline et la coniférine. C’est du premier de ces corps que dérive la coloration violette de beaucoup de membranes sous l'influence de l'acide chlorhydrique : la xylophiline soluble dans l’eau et l'alcool se rencontre en effet chez un très-grand nombre de plantes ligneuses et aussi chez quelques plantes herbacées, mais seulement dans le contenu des cellules. Traitée par lacide chlorhy- drique, elle donne naissance à une combinaison faiblement colorée en violet; celle-ci à son tour est absorbée en grande quantité par les membranes lignifiées et s’y accu- 1 C.-0. Harz, Ueber die Entstehung und Eigenschaften des Sper- gulins eines neuen Fluorescenten. Bot. Zeit., 1877, n° 31 et 32. ? Fr. von Hôühnel, Histochemische Untersuchung über Xylophilin und Coniferin. Bot. Zeit., 1877, n° 49, p. 785. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 129 mule en leur communiquant une coloration intense. Cette propriété est assez caractéristique pour que l'extrait de xylophiline puisse servir de réactif pour reconnaitre la lignine, Une fois absorbée par une membrane, la xylo- philine y est retenue avec une grande énergie et n’en peut être séparée que difficilement par les meilleurs dis- solvants. — La coniférine à son tour ne se rencontre que dans les membranes ligneuses, chez tous les conifères et chez un très-grand nombre d’autres arbres. Peut-être accompagne-t-elle toujours la lignine bien qu'en faible proportion. M. le prof. Schnetzler *, de Lausanne, a étudié l’action des solutions de borax sur la diffusion des matières colo- rantes végétales. Il à observé que lorsqu'on plonge les organes végétaux dans une solution saturée, les matières colorantes liquides diffusent rapidement dans le liquide ambiant. Les matières colorantes granuleuses, au contraire, ne diffusent pas ou ne le font qu’au bout d’un temps fort long. On peut ainsi séparer facilement ces deux classes de principes colorants, et reconnaître dans bien des cas la présence d’un pigment masqué par une séve colorée, comme par exemple dans le cas des feuilles rouges dont la chlorophylle est invisible. Le même observateur a étudié le développement et la répartition du principe colorant rouge du Phytolacca de- candra * et reconnu que la genèse de ce principe est liée à l’activité assimilatrice des feuilles; lorsqu'on supprime ? J.-B. Schnetzler, Observations sur la diffusion des matières co- lorantes végétales. Archives des Sciences phys. et nat., 1877, LX, p. 388. ? J.-B. Schnetzler, Observations sur le Phytolacca decandra. Bull. Soc. Vaudoise Sc. nat., XV, 78, p. 60. ARCHIVES, t. LXII. — Mai 1878. 10 né AL ae. CR CL EAU TL à + OR 227 El rs PENE. ÉRNIEE PERS ; | We LE z. SÉPREVE È ; 130 PRINCIPALES PUBLICATIONS une partie de celles-ci,la coloration des fruits se fait très- ; imparfaitement; ce phénomène est également lié à la présence de l'acide oxalique, représenté par les cristaux ' d'oxalate de chaux toujours abondants dans les cellules voisines des cellules colorées. L'auteur rapproche cette è observation des recherches de M. Carl Kraus (Neues Re- L pertorium für Pharmacie, Bd. xx) sur la coloration rouge automnale des feuilles qui serait produite par l’acide oxyphénique. M. Prillieux' a fait part à la Société botanique de France de ses observations sur la coloration verte que présentent certains bois morts (chênes, hêtres, etc.). Ce phénomène se présente dans le bois qui est atteint de pourriture blanche, et il est dû à un champignon du groupe des Peziza (Chlorosplenium æruginosum) qui se développe dans le bois en partie désorganisé. Ce para- site est lui-même d’un beau vert et sécrète probable- ment le principe colorant qui pénètre les membranes cel- lulaires voisines. Ce principe est très-résistant aux aci- des ; ilest décoloré par les alcalis; il ne se dissout bien que dans le chloroforme. Sa solution est d'un vert bleuà- tre et passablement fluorescente. L’analyse spectrale dé- note la présence de deux bandes d'absorption, une dans le rouge et l’autre dans l’orangé-jaune. En somme toutes | ces propriétés sont fort différentes de celles de la chloro- phylle. | Des observations récentes de M. Müntz* il ressort avec évidence que les tissus végétaux fortement azotés 1 E. Prillieux, Sur la coloration en vert du bois mort. Bull. Soc. bot. de France, 1877, XXIV, p. 167. ? A. Müntz, Sur la fixation du tannin par les tissus végétaux. Comptes rendus, 1877, LXXXIV, 955. D MNT DES mt TT TE Eee MS à AE CE + " > “ # vf LA à. REDE AR = 7 DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 131 sont, comme les tissus animaux, doués de la propriété de fixer le tannin, de l’emmagasiner dans leur sein sous forme insoluble. Du mycélium de Pennicilium développé sous forme d’une peau épaisse et plongé dans une solu- tion de tannin additionnée de chloroforme (pour suspendre les manifestations vitales), a absorbé en dix-huit jours 60,2 pour cent de son poids de tannin, c’est-à-dire pres- que autant que la peau des animaux. Cette propriété n’est pas exclusivement réservée aux cryplogames, mais est propre àtousles tissus fortement azotés, par exemple, des grains de haricots ont en trois mois absorbé 17,2 pour cent de leur poids de tannin. De ses recherches de chimie végétale, M. Church ‘ extrait les trois points suivants : 1° Le principe colorant du Coleus Verschaffeltit répandu dans l’épiderme et le parenchyme à la formule C,,H,,0, ou un multiple; cette substance à laquelle l’auteur donne le nom de coléine est probablement la même qui colore en rouge, pourpre, violet, etc., beaucoup de fleurs et de fruits ; 2° Les cen- dres des fleurs de frêne sont remarquables par la grande proportion qu'elles contiennent des éléments les plus im- portants de la nutrition végétale (chaux, potasse, phos- phore). Des observations antérieures sur d’autres espèces avaient donné des résultats analogues; 3° Les parties blanches des feuilles panachées (Acer Nequndo) se distin- guent des parties vertes par leur plus grande richesse en eau, par une proportion de potasse et de phosphore plus considérable, et par une proportion de chaux moindre. Ces caractères tendent à les rapprocher des feuilles jeunes. * A.-H. Church, Some contributions to plants chemistry. Jour- nal of botany, 1877, p. 364 (décembre). 132 PRINCIPALES PUBLICATIONS M. Bœhm ‘ a montré que, lorsque l’acide carbonique est absorbé par les cellules des plantes grasses, ce n’est- pas seulement dans le contenu liquide des cellules qu’il se répand ; il s’accumule aussi dans les parois cellulaires, et cela avec d'autant plus d'énergie que le rameau est plus complétement desséché. Les Archives (1875, tome LIT) ont rendu compte des recherches de MM. Dehérain et Landrin sur les échanges de gaz entre la graine et l'atmosphère pendant la germi- nation. À la suite de critiques soulevées par ce mémoire, M. Dehérain * a repris le même sujet d’études; ses ré- sultats publiés dans les Annales agronomiques confirment ceux qu'il avait précédemment annoncés. Il a trouvé en somme que les gaz pénètrent dans les graines dès le commencement de la germination, l'oxygène aussi bien que l'azote. Souvent l'oxygène seul diminue, tandis que l'azote ambiant augmente de volume, augmentation due à l’azote confiné qui existe dans les graines normales ets’en dégage pendant la germination. La condensation de gaz dans les graines est forcément accompagnée d’un déga- sement de chaleur qui favorise l’action de l'oxygène at- mosphérique et peut-être la détermine. Dans une même espèce, les graines les plus grosses et les plus pesantes sont-elles les mieux préparées à donner prompiement des plantes robustes ? Doit-on admettre, en outre, que certains éléments minéraux (la chaux, par exemple, d'après M. Bæhm) se rencontrent dans les graines en quantité insuffisante ; qu’en d’autres termes, pour uti- 1 Prof. Bœhm, Ueber Absorption von Kohlensäure durch die vegetabilische Zellwand. Bot. Zeit., 1878, n° 2. 2? P.-P. Dehérain, Nouvelles recherches sur la germination. Ann. agronom., n° 2, p. 229. DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 133 liser tous les éléments accumulés dans les cotylédons, 1l faille l'intervention d'éléments minéraux puisés au de- hors? Teiles sont les questions que M. Marek‘ a cher- ché à résoudre par trois séries d'expériences faites sur les graines de Phaseolus vulgaris. Dans la première série, des graines de différentes grosseurs prises sur des plantes voisines étaient cultivées dans différentes conditions d'humidité, d'éclairage, etc. Dans la seconde série, des graines de composition chimique variée, étaient cultivées côte à côte; l’auteur les avait obte- nues en les récoltant sur des terrains fumés fortement les uns au phosphore, les autres à la chaux, les autres à l'azote. Enfin la troisième série, servant de contrôle aux autres, montrait l'effet des sels de phosphore, de chaux, et d'azote offerts à la jeune plante en solution. La pre- mière série d'expériences a montré d'une manière très- nette que les graines les plus pesantes sont les meil- leures à semer, que plus la provision des principes accu- mulés est grosse, mieux les jeunes plantes réussissent. De la seconde série on peut conclure que les plantes qui se sont développées dès le début avec le plus de vigueur et qui ont atteint la plus grande hauteur de tige sont celles dont les graines renfermaient une forte proportion d'acide phosphorique et de chaux. Le plus grand nombre de feuilles et d’inflorescences semble lié à l’action de l’a- cide phosphorique seul. Enfin une forte proportion d’a- zote dans la graine ne paraît utile que lorsqu'elle est accompagnée d’une également forte proportion d’acide phosphorique. Ces expériences indiquent donc l'acide phosphorique comme l’un des meilleurs engrais à em- 1 Gustav Marek, Ueber den physiologischen Werth der Reserve- stoffe in den Samen von Phaseolus vulgaris. Halle, 1877, 32 pages. % j î orne st RUES, (ab... © SR | « de LS ni Sr lle NÉ RC St S\ 134 PRINCIPALES PUBLICATIONS ployer pour activer la végétation. Enfin les expériences comparatives de la troisième série ont également tourné au profit de l’acide phosphorique qui a été l’élément mi- néral dont l'influence était le plus favorable à la produc- tion de matière organique. L’azote et la chaux ont pro- duit de moins bons résultats. L'auteur dit en manière de conclusion : L'influence de l’ensemble des principes accumulés dans la graine est plus favorable que celle des éléments isolés qui ont été exa- minés. La meilleure manière d’obtenir de fortes plantes sera toujours de semer de belles graines; ce sont elles qui donnent la plus forte impuision au développement de la jeune plante; l’intercalation de principes minéraux comme l'acide phosphorique dans la graine peut être utile mais d’une manière secondaire etn’entre pasen com- paraison avec l’action du poids total des principes accu- mulés. M. van Tieghem ‘ a étudié la manière dont l’albumen des graines est digéré et pénètre dans l’intérieur de la jeune plante. Ce phénomène peut être réalisé de deux manières: ou bien le contenu de l’albumen se dissout lui- même par sa force végétative propre et les cotylédons de l'embryon n’ont plus qu’à l’absorber, ou bien ses tissus sont complétement passifs et le cotylédon doit le dissoudre, le digérer avant de l’absorber. Le premier de ces cas s’est trouvé réalisé pour les albumens charnus ou oléagi- neux tels que celui du ricin, le second pour les albumens amylacés (belle de nuit) ou cellulosiques (datte). Les expé- riences ont été faites suivant deux méthodes qui ont donné des résultats absolument concordants. Les albumens ont ? Ph. van Tieghem, Sur la digestion de l’albumen. Comptes rendus, 1877, LXXXIV, 578. LR DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 135 été séparés du cotylédon et placés dans des conditions fa- vorables à la germination; celui du ricin à seul subi des modifications; il a grossi, le contenu des ses cellules s’est dissout en partie; l’amidon y a fait son apparition; ila absorbé de l'oxygène et émis de l’acide carbonique. D'a- près la seconde méthode, les graines ont germé dans des conditions normales et l’on a recherché si la dissolution de l’albumen procédait du centre à la circonférence, c’est- à-dire à partir du cotylédon, ou bien si le phénomène ‘s’opérait dans toutes les cellules à la fois, avec une légère avance en faveur de celles de la périphérie, à cause de la pénétration plus rapide de l’eau. Conformément aux ré- sultats obtenus d’après la première méthode, le second cas s’est réalisé pour le ricin, le premier pour la belle de nuit et le dattier. Dans tout semis, fait même dans des conditions favora- bles, les graines ne lèvent jamais toutes en mêmetemps; quelques-unes ne donnent aucun résultat et pourrissent; d’autres restent un temps souvent fort long sans montrer aucun symptôme de gonflement, puis sans que les condi- tions extérieures semblent être modifiées, commencent à germer les unes après les autres. C’est ainsi que dans une expérience de MM. Nobbe et H. Hænlein', après 10 jours de séjour dans du papier buvard imbibé d’eau, 65 graines de trèfle étaient encore dures; un quart d’entre elles germa encore dans les imtervalles suivants : Nombre de jours écoulés : 12 14 63 75 79 167 188 209 247 292 Graines germées : KE l ATS AAN BNARRENLESES Ainsi des graines purent résister 292 jours à des cir- 1 T. Nobbe et H. Hænlein, Die Resistenz von Samen gegen de äusseren Factoren der Keimung. Landw. Vers. Stat., 1877, XX, D: 71 ERA LÉ Me, ur = #E nn LL Lies 436 PRINCIPALES FUBLICATIONS constances favorables à la germination, pour se mettre au bout de ce temps subitement en végétation. Des expé- riences semblables faites sur différentes espèces ont donné des résultats analogues; certaines graines de Robinia pseudo-acacia germèrent même encore après 1012 jours passés dans le papier buvard imbibé d’eau. L'examen anatomique des enveloppes de la graine montre que c'est la couche cellulaire extérieure et sur- tout la cuticule qui est le siége de la résistance à la pé- nétration de l’eau. Mais les différences individuelles entre les graines ne sont point expliquées. Les auteurs pensent que des circonstances encore indéterminées doivent agir sur certaines graines pendant la période de maturation pour leur donner cet extraordinaire pouvoir de résis- tance aux agents qui favorisent en général la germina- tion. La jeune plante au moment où sa germination s’ef- fectue est exposée à des dangers de différents ordres et ce n’est que difficilement qu’elle peut parcourir sans ac- cidents les premières phases de son existence, arriver au moment où, munie de feuilles et de racines suffisantes, elle peut vivre d’une vie propre et indépendante. M. G. Haberlandt * a passé en revue tous les détails d’organi- sation qui tendent à protéger la jeune plante et il a réuni les résultats de ses observations dans un mémoire inté- ressant. Je ne puis indiquer ici que les têtes de cha- pitre ; une analyse détaillée d’un ouvrage de cette na- ture m’entrainerait trop loin. L'auteur examine d’abord le rôle du testa qui conserve la vitalité de la graine, la soustrait pendant la germination à l'inconvénient des va- 1 G. Haberlandt, Die Schutzeinrichtungen in der Entwickelung der Keimpflanze. Vienne, 1877 (Gerold), 99 pages. À PERTE DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 137 riations trop brusques de l'humidité ambiante, etc., puis celui des principes nutritifs accumulés dans la graine qui quelquefois sont plus abondants qu'il ne faut pour amener la production des premières feuilles ou racines, mais qui peuvent continuer à nourrir la Jeune plante si les circon- stances extérieures sont défavorables.Comme éléments de protection contre l'influence du climat, on peut citer la germination effectuée de préférence dans une certaine saison, le degré de température, d'humidité, etc., qui lui sont le plus favorables. Enfin dans les deux derniers cha- pitres M. Haberlandt examine la protection matérielle ap- portée à la jeune plante par la gaîne du cotylédon (Gra- minées), quelquefois par les bractées, ou plus souventpar la nutation du bourgeon terminal, grace à laquelle ce ne sont pas les parties les plus jeunes qui sont appelées à déplacer les particules du sol, et enfin le rôle des cotylé- dons qui, dans bien des cas, après avoir épuisé leur pro- vision de principes nutritifs, fonctionnent comme feuilles assimilantes. $ 7. Travaux divers : fécondation, organismes inférieurs, fermentations. Liste des mémoires analysés. Frrz, A. Fermentation de la glycérine. — Frrz, A. De la fer- mentation alcoolique. — Gaxox, U. Sur l’inversion et la fermenta- tion alcoolique du sucre de canne par les moisissures. — Hax- sTEIN. Parthénogénèse du Caelebogyne ilicifolia. — Kerxer, A. Parthénogénèse chez une angiosperme. — Lecnanrrier et BEeLLAmYy. Action des vapeurs toxiques et antiseptiques sur la fermentation des fruits. — Münrz, A. Recherches sur la fermentation alcoolique intracellulaire des végétaux. — Mreexax, Th. Notes diverses sur la fécondation. — Vax Tiecnem, Ph. Le Bacillus amylobacter et son rôle dans la putréfaction des tissus végétaux. is À de Sel VER à :\ HR APErs 138 PRINCIPALES PUBLICATIONS M. A. Kerner ‘ a communiqué à l’Académie des scien- ces de Vienne ses observations sur l’Antennaria alpina, espèce originaire des régions arctiques. Un certain nom- bre de pieds femelles sont cultivés dans le jardin botani- que d’Innsbruck, et sans aucune fécondation visible, ils produisent des graines dont plusieurs ont donné des plantes parfaitement normales et semblables au parent. M. Kerner n'hésite pas à voir là un cas de parthénogénèse bien caractérisé, d'autant plus que dans son pays d'ori- sine cette plante ne se rencontre guère que sous la forme femelle (un seul auteur signale un pied mâle trouvé une fois), et qu'il en est de même de tous les échantillons d'herbier. Cette observation intéressante demande à être répétée et complétée, en l’étendant à d’autres espèces d’Antennaria. M. le prof. Hanstein * a publié le résultat des recher- ches qu'il a faites, il y a quelques années déjà avec M. le prof. AI. Braun sur la reproduction du Caelebogyne illici- folia. Les observations poursuivies dans le jardin de Ber- lin ont semblé démontrer nettement la parthénogénèse de cette plante. L'individu soumis à l’examen ne portait ni anthères, ni cellules polliniques, et cependant presque toutes les fleurs portèrent des fruits en apparence mûrs, dont la moitié environ contenait des graines. Il n’était pas question d'apport de pollen du dehors dont on ne vit nulle part aucune trace. Après avoir ainsi établi le fait de la parthénogénèse pour le Caelebogyne, M. Hanstein examine au point de 1 À. Kerner, Parthenogenesis einer angiospermen Pflanze. Sitzungsb. d. k. Acad. Wiss. Wien, LXXIV, 1876. ? J. Hanstein, Die Parthenogenesis der Caelebogyne ilicifolia. Botan. Abhand., TIX, 2. EF SOUSSE TT NT RL l'OL ANT POP PE DU LES hu DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 139 vue théorique ce mode de reproduction, en le comparant avec les autres modes usités dans le règne végétal. Il estime que la parthénogénèse ne constitue point une im- possibilité : la fécondation lui paraît dériver d’une habi- tude prise et transmise par hérédité plutôt que d’une loi primordiale du règne organique. L'ovule qui, exception- nellement, produit un embryon sans l'intervention du pol- len, ne lui paraît pas s’écarter davantage de ses fonctions naturelles que la feuille, le fragment de racine em- ployé au bouturage. Un botaniste américain, M. Th. Meehan ‘, partisan dé- cidé de l’autofécondation des fleurs,a publié dans les Mé- moires de l’Académie de Philadelphie une série de notes destinées à démontrer ses vues. Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de ces recherches dont quelques-unes ont vu leurs résultats contestés par M. Asa Gray. Citons seulement deux observations d’une portée plus générale. M. Meehan remarque que les corolles à tube étroit fermé à la gorge par des poils plus ou moins raides (Browallia, Verbena) sont remarquablement favorables à l’autofécon- dation, la trompe des insectes chargée du pollen étranger devant nécessairement le déposer contre cette barrière avant d'arriver au stigmate. L'auteur indique encore la fermeture de certaines corolles pendant la nuit comme un phénomène favorable à ses vues. En effet, si la fleur n'a pas été visitée par des insectes pendant la journée, les pé- tales en se redressant rapprochent les étamines du stig- mate, ou si les anthères sont déjà vidées, transportent eux- mêmes le pollen dont leur surface est couverte. M. Mee- 1 Th. Meehan, Notes sur la fécondation des fleurs. Proc. Acad. of Philadelphia, 1877, I, 13, 84; II, 108, 110, 142; III, 194, 202. tri Vi d'ne M "OR «à, LT NES ESS Er 140 PRINCIPALES PUBLICATIONS han a observé des faits de cette nature, sur le Claytonia virginica et sur différentes espèces de renoncules. Des recherches instituées par MM. Lechartier et Bel- lamy d’une part et par M. Gayon‘ d’autre part, ilsuit que la fermentation spontanée des fruits accompagnée de pro- duction d'acide carbonique est arrêtée par l’action des vapeurs toxiques ou antiseptiques. Les expériences ont porté sur des pommes qui en 49 jours dans des condi- ions normales produisaient jusqu’à 404 centimètres cu- bes de gaz. L’acide phénique, le cyanure de potassium, le chloroforme et l’éther suspendaient entièrement le phé- nomène. Sous l'influence du campbre et du sulfure de carbone, il se manifestait encore, bien qu'avec une inten- sité beaucoup moindre. M. Gayon* a signalé quelques faits nouveaux relatifs à l’action des moisissures sur les solutions sucrées. Il a montré d’abord que si certaines moisissures telles que le Penicillium glaucum, le Sterigmatocystis nigra ont la pro- priété de transformer le sucre de canne en sucre inter- verti, cette propriété n’est cependant pas générale ; d’au- tres organismes analogues, Mucor mucedo, Mucor circi- nelloides, Mucor spinosus, le laissent parfaitement in- tact. D'autre part, ces mêmes moisissures obligées de vivre sans oxygène libre dans du moût de bière ou dans du moût de raisin y donnent naissance à de véritables cellules de ferment par le eloisonnement très-actif de leur mycélium. Dans les solutions de glucose ou de lévulose, ! Lechartier et Bellamy, Action des vapeurs toxiques et antisep- tiques sur Ja fermentation des fruits. Comptes rendus, 1877, LXXXIV, p. 1035. U. Gayon, même sujet. Zbid., p. 1036. ? U. Gayon, Sur l’inversion et sur la fermentation alcoolique du sucre de canne par les moisissures. Comptes rendus, 1878, LXXX VI, 52. UOTE CT Ÿ DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 141 la fermentation alcoolique s’établit comme avec le moût de bière; elle est nul]e au contraire dans les solutions de sucre de canne. Cela vient de ce que celui-ci n’est pas in- terverti et ne peut pas l'être par l’action des ferments de Mucor. C’est donc une démonstration directe du fait, que le sucre de canne n’est pas fermentescible, mais doit être interverti avant de produire de l'alcool. M. Müntz' a refait les expériences de MM. de Luca, Lecbartier et Bellamy, etc., sur la fermentation alcoolique intra-cellulaire des végétaux supérieurs. Pour donner plus de poids aux résultats obtenus, il a expérimenté directe- ment sur des plantes vivantes enfermées dans de grandes cloches remplies d'azote, pendant un temps variant de douze à quarante-huit heures.Il à toujours trouvé à l'issue de l'expérience des quantités très-notables d'alcool dans les tissus, et à ainsi apporté une nouvelle confirmation à la théorie de M. Pasteur, d’après laquelle toute cellule vivante est apte en l'absence d'oxygène à fonctionner comme les cellules des champignons en produisant une véritable fermentation alcoolique. M. van Tieghem” a exposé à la société botanique de France le résultat de ses recherches sur le Bacillus amy- lobacter, organisme qui se rencontre dans tous les tissus végétaux en décomposition. Il se distingue des autres espèces de même genre, par la présence de l’amidon qui pendant une certaine période (avant la formation des spores) remplit ses cellules. Il ne se rencontre que dans les tissus qui subissent une véritable putréfaction (disso- 1 A. Müntz, Recherches sur la fermentation alcoolique intracel- lulaire des végétaux. Comptes rendus, 1878, LXXXVI, 49. ? Ph. van Tieghem, Sur ie Bacillus amylobacter et son rôle dans la putréfaction des tissus végétaux. Bull. Soc. bot. de France, XXIV, p. 128. L “ L'O Lao) SE ra £ … - + DÉRÉTET fu IT. TE. T4 NPD DIN ET LU ST" ATEN IDE TE PRO T TNEN ICRA NAN, OUT SA PT OUR RFA CRT CU DE Ne ARR ad hr, De gs s 1 FR : di mou LE. - 442 PRINCIPALES PUBLICATIONS DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. ciation et destruction totale des cellules) et non pas dans ceux qui ne sont soumis qu'à une macération (altérations produites dans les cellules par l’action dissolvante de l’eau et le manque d'air), et M. van Tieghem le regarde comme le véritable agent de la putréfaction végétale ; l’a- midon qu'il renferme se lie probablement à la destruc- tion des membranes cellulosiques. Comme la plupart des organismes de cet ordre, il ne se développe normalement et n'agit sur les tissus, qu'en dehors du contact de l'air. M. A. Fitz' a publié plusieurs travaux sur certains phénomènes de fermentation. Nous mentionnons tout à | fait brièvement ces études conduites surtout au point de vue chimique. L'auteur a constaté une fermentation de la glycérine en présence du carbonate de chaux provo- quée par un Schizomycète et il en a étudié les produits assez complexes (acide carbonique, hydrogène, alcool bu- tylique, acide butyrique, etc.). Dans une autre note, M. Fitz indique que le Mucor racemosuscroissant dans une solution de sucre de lait ne provoque pas la fermentation à moins que celui-ci ne fût interverti; c'est le même phénomène qu’a décrit M. Gayon. Dans un troisième tra- vail, l’auteur revient encore sur la fermentation de la gly- cérine, analyse les produits de celle de la mannite (alcool éthylique, alcool butylique, etc.), et montre que la dex- trine fournit plus d'alcool que lamidon. 1 A. Fitz, Ueber die Gährung des Glycerins. Ber. deutsch. ch:m. Ges., IX, 1348. — Ueber alcoolische Gährung. Zbid., p. 1352. Ueber Schizomyceten Gährungen (Glycerin, Mannit, Stärke, Dextrin). Ibid., X, 276. LV FEUILLAISON DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON PAR Alph. DE CANDOLLE La feuillaison est la sortie des feuilles ; la défeuillaison, leur chute naturelle; l’effeuillaison, leur enlèvement arti- ficiel *. Je me suis proposé d'examiner, d’après certains docu- ments connus, et aussi par la voie tantôt de l’observation et tantôt de l'expérience, s’il existe des rapports entre ces trois faits ou phénomènes. [. FEUILLAISON ET DÉFEUILLAISON. 1° En comparant les espèces. Lorsqu'on se demande si les espèces ligneuses qui se feuillent les premières au printemps sont les premières défeuillées en automne, ou si inversement elles sont les der- nières, l'attention se porte volontiers sur quelques arbres 1 Le mot defeuillaison qui n’est pas dans le nouveau Dictionnaire de l'Académie, se trouve dans plusieurs autres (Bescherelle, Littré). Quetelet a pris le terme effeuillaison dans le sens de chute des feuilles, mais ce n’est pas le vrai sens (voir Littré, Dict.). On a toujours dit effeuiller la vigne, pour enlever les feuilles, comme on dit les arbres se feuillent ou se défeuillent. J’ai admis pour les trois substantifs les sens qui correspondent à ceux des verbes. RE ONE eee CONTE un vi A La on A dog >: à St) MER + 1 TELE RCD 144 FEUILLAISON cultivés, remarquables par la date précoce ou tardive des phénomènes. Ainsi on pensera tout de suite aux Robinia pseudo-Acacia, Calalpa et Gleditschia, qui se feuillent tard et perdent vite leurs feuilles, ou peut-être au noise- tier, au Cratæqgus oxyacantha, aux poiriers, qui se feuil- lent de bonne heure et se défeuillent assez tard. Ces aperçus, reposant sur la mémoire, aidée quelquefois du désir de prouver une assertion, ne peuvent pas servir de preuve. Il serait trop facile de trouver des exemples con- tradictoires. Le seul moyen vraiment scientifique est d'examiner les tableaux de la feuillaison et de la défeuil- laison d’un grand nombre d’espèces, observées sans idée préconçue, dans une même localité, par exemple ceux de Quetelet, pour Bruxelles. Les faits y sont constatés, mais on n'en à pas tiré jusqu’à présent les conséquences qu’on peut en déduire pour les époques relatives dont nous par- lons. Je prendrai le résumé de quatre années (1841-44) donné par Quetelet dans son volume sur le Climat de la Belgique (in-4°, 1846, pages 109-112). Les observa- tions portent sur un nombre assez considérable d'espèces; dans un pays où l'hiver n’est ni précoce ni vigoureux, ce qui les rend préférables aux observations de Vienne, Upsal, St-Pétersbourg et autres villes du nord ou de l’intérieur du continent. En Belgique les feuilles tombent, pour ainsi dire, de vieillesse, tandis que dans ces autres localités elles sont atteintes subitement en automne par des gelées, qui surviennent à des époques assez irrégulié- res. Probablement à Bruxelles, comme on l’a remarqué ailleurs, les feuilles durent moins après un été sec qu'après un été humide, mais en prenant des moyennes de quatre ans cette cause d'erreur est fortement diminuée. DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 145 Il y a sur les tableaux 38 espèces ou variétés notables observées quant aux deux phénomènes de la feuillaison et de la défeuillaison. Je relèverai dans leur ordre les feuillaisons les plus précoces ou les plus tardives, et les défeuillaisons également les plus précoces ou les plus tardives. A. Feuilluisons précoces. Spiræa sorbifolia 16 févr. Ribes Grossularia 10 mars. Sambucus nigra 15 > Syringa vulgaris 18 >» Philadelphus coronarius 19 » Ribes rubrum ) Salix babylonica | 20 ? Lonicera Sympho- ricarpos Jp + Syringa persica Pyrus spectahilis Amygdalus persica 23 Pyrus spuria - Corylus Avellana | an C. Feuillaisons tardives. Populus alba | » fastigiata 9 avril. Ulmus campestris Rhus Typhinum 14 Acer pseudo-Platanus 19 » Vitis vinifera 21 Robinia pseudo-Acacia 199 * > VISCOSa \ Quercus Robur 24 Morus alba 25 » Juglans regia 26 > Fraxinus nigra 21: 2 Gleditschia ferox 1 nai. B. Défeuillaisons précoces. Robinia Caragana Berberis vulgaris Æsculus macrostachya } pa LE? Spiræa sorbifolia \ Spiræa salicifolia 18 , Syringa vulgaris alba } 90 | Fraxinus argentea MR : Gleditschia ferox 99 |: Prunus spinosa £ | Acer Negundo Corylus Avellana Cytisus Laburnum < 25 | Vilis vinifera Amygdalus persica Juglans regia | Prunus Cerasus (2 var.) | Tilia parvifolia D. Défeuillaisons tardives. | Pyrus communis » Malus 4 n > spuria Rbhus Typhinum | Pyrus spectabilis D Prunus armeniaca Robinia pseudo-Acacia Sambucus nigra | Morus alba Glycine sinensis 11 13 4 oct. 153 > » » OV , A | Les mêmes noms se retrouvent rarement dans deux ARCHIVES, t. LXII — Mai 1878. 11 SORT MR ENT UN TN LE TAN CCD ERP ERONER + è F4 ' S F 446 FEUILLAISON des divisions de ce tableau, d'où il est permis d’inférer qu'il n’y à pas de rapport habituel entre les feuillaisons et les défeuillaisons. Cette absence de rapport est plus évidente dans certaines catégories que dans d’autres. Par exemple, si l’on compare À et B, c’est-à-dire les feuillaisons et défeuillaisons les plus précoces, on voit que sur 13 espèces de À, deux seulement (Spiræa sorbifolia et Syringa vulgaris) se retrouvent parmi les 13 espèces de B. Il est donc assez rare qu'une même espèce se feuille de bonne heure et se défeuille aussi de bonne heure. Une feuillaison précoce fait augurer une défeuillaison plutôt tardive. Il ne faudrait pourtant pas compter sur ce rapport comme habituel, car si l’on compare À et D, c'est-à-dire les feuillaisons précoces avec les défeuillaisons les plus tardives, on trouve quatre espèces communes à ces deux catégories : Sambucus nigra, Pyrus spectabilis, Pyrus spuria, Amygdalus persica. Les observations de Quetelet ne portaient que sur des espèces à feuilles ca- duques, par conséquent pour l’ensemble du règne végé- tal, qui comprend beaucoup d'espèces à feuilles persis- tantes, la proportion des espèces à feuillaison précoce et défeuillaison tardive est nécessairement plus forte que dans les tableaux. En comparant C et B, on ne trouve que deux espèces ayant la feuillaison tardive et la défeuillaison précoce (Juglans regia et Gleditschia ferox). Ainsi la probabilité est évidemment pour une défeuillaison tardive quand la feuillaison est elle-même tardive. Enfin si l’on compare les espèces à feuillaison tardive avec celles à défeuillaison tardive (C et D), on remarque quatre espèces communes, savoir : Æhus Typhinum, Robinia pseudo-Acacia, Morus alba et Vitis vinifera. Ainsi PE de à 7, DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 147 le quart des espèces à feuillaison tardives est aussi à dé- feuillaison tardive, proportion semblable à celle tirée de A et D. Nous remarquons dans tous ces cas des proportions inférieures à ‘/,, par conséquent on ne peut pas fonder sur l’époque de la feuillaison d’une espèce à feuilles cadu- ques une probabilité relativement à sa défeuillaison, ou vice-versà. Îl serait même plus vrai de dire que la proba- bilité est de 2 à 6 contre un pour une absence de conne- xité entre les deux phénomènes *. A priori cette absence de rapport se comprend assez bien une fois qu’il s’agit d’espèces différentes, car la chute des feuilles dépend surtout de l’état des cellules du pétiole en automne et sous ce point de vue les espèces ont cha- cune leur qualité particulière, indépendante des faits du printemps. Le climat combiné avec cette nature propre du pétiole de chaque espèce est une cause de différences. Dans un pays à climat extrême, comme les États-Unis orientaux, le Japon, la Chine, la Perse, etc., une plante ligneuse ne peut guère subsister à moins de se feuiller tard et de se défeuiller de bonne heure. Si quelques individus varient dans le sens de se feuiller plus tôt ou de se défeuiller plus tard que les autres, ils doivent souffrir et même périr, €e qui ramène l'espèce à la moyenne possible sous les conditions du climat. On peut expliquer ainsi la courte période pendant laquelle sont feuillés les Catalpa et Glediüschia, originaires des États-Unis, le Paulownia, } J'ai comparé de la même manière les observations de Quetelet, à Bruxelles, en 1860, et celles de Fritsch, à Vienne, en 1857 (Phäno- log. Beobacht., etc., in-4°). Les espèces sont en partie différentes, mais les conclusions à en tirer sont les mêmes. 148 FEUILLAISON originaire du Japon, et le Juglans regia, d'Arménie. Le Robinia pseudo-Acacia, natif du nord-est des Etats-Unis et le Glycine sinensis, de Chine, sont indiqués, il est vrai, dans les tableaux comme se défeuillant tard, mais c’est en Belgique, sous un climat occidental, et il se pourrait bien que dans leurs pays d’origine la défeuillaison soit amenée ordinairement plus vite par des gelées en automne. L'effet dominant du climat se fait apercevoir d’une autre manière dans les tableaux de Quételet. L’or- dre dans lequel se feuillent ou se défeuillent les espèces n’est pas exactement le même chaque année. Il y a des différences trop nombreuses pour qu'on puisse les attribuer à des erreurs d'observation. Cela tient sans doute à ce que certains degrés de tempé- rature nécessaires à une espèce pour que ses bourgeons végètent n'arrivent pas semblablement chaque année. Telle espèce peut se trouver en retard parce qu'elle n’a pas eu, une certaine année, assez de chaleur au-dessus de — 5° qui lui est nécessaire, tandis qu’une autre espèce pouvait végéter à des températures plus basses. La défeuil- laison doit varier aussi en raison des sécheresses d'été, ou des premiers froids d'automne, qui affectent plus une espèce qu'une autre et ne sont pas semblables chaque année. Les mêmes causes expliquent pourquoi l’ordre de la feuillaison ou de la défeuillaison n’est pas identique, pour les mêmes espèces, dans des pays différents. Ceci nous conduit à une question plus nouvelle, qui est de savoir comment se comportent les phénomènes de feuillaison et défeuillaison pour des individus de même espèce, dans la même localité et la même année. L’orga- nisation du pétiole semble devoir être pareille dans les arbres d’une même espèce, d’où l’on pourrait inférer que DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 149 la chute des feuilles doit arriver toujours après un laps de temps déterminé, Nous allons voir qu'il n’en est pas ainsi dans la plupart des cas. 2° En comparant les individus de la même espèce. Dans plusieurs espèces, comme le marronnier, le hêtre, l’orme, etc., on voit des arbres voisins, plantés en même temps, soumis à ce qu'il semble aux mêmes conditions extérieures, ne pas se feuiller ni se défeuiller simultanément. Ces faits d’idiosynchrasie, pour employer l'expression admise, sont constants. Îls se représentent, pour deux arbres rapprochés, toujours de la même manière, d'année en année, même quand les différences d'époque de feuillaison ou défeuillaison se réduisent à deux ou trois Jours seulement‘. Les individus qui se feuillent les premiers se défeuil- lent-ils aussi les premiers ? ou inversément ? Je ne vois pas dans les livres de physiologie qu'on ait jamais examiné cette question. Pour le marronnier (Æsculus Hippocastanum), espèce où la diversité est très-grande d’un individu à l’autre, voici quelques faits. M. Alfred Le Fort, ancien juge, possède dans la cour de sa maison de campagne, à Frontenex, canton de Ge- pève, trois vieux marronniers. Il a constaté que les pre- miers défeuillés en automne sont les derniers feuillés au printemps suivant. Ainsi : Le {1° novembre 1875, le n° 1 est à peu près entiè- ? Voir mon tableau de deux marronniers de la Treille, à Genève, observés pendant près de 60 ans. Archives des sc. phys. et nat. de juin 1876, t. LVI, p. 73. 150 FEUILLAISON rement défeuillé ; le 2 a les feuilles complétement jau- nes, mais non tombées; le 3 a des feuilles commençant à jaunir, Le 10 novembre, les n° 1 et 2 étaient entièrement dé- feuillés; le 3, à moitié, avec un certain nombre de feuilles jaunes. Le 20 mars 1876, voici l’ordre d'évolution : N° 1. Bourgeons encore fermés. 2. Déjà des feuilles d’un pouce. 3. Le plus feuillé. Des feuilles de deux pouces environ. M. Le Fort ajoute : « c’est conforme à la marche ob- servée depuis bien des années. » Entre les deux marronniers de la Treille, à Genève, dont la feuillaison a été notée pendant 57 et 68 ans (Ar- chives, juin 1876), il se trouve un troisième marronnier qui conservait ses feuilles plus tard, d’une manière évi- dente,en 1876. Au printemps suivant il s’est feuillé deux jours environ plus tard. Un marronnier célèbre pour sa feuillaison hâtive est celui appelé du Vingt mars, au jardin des Tuileries *. Me trouvant à Paris le 12 octobre 1876 j'ai voulu voir s’il était plus ou moins défeuillé que les autres marronniers de la même promenade. Il avait un peu plus de feuilles que son voisin, au midi, et que plusieurs autres marronniers des Tuileries. M. Henri Vilmorin a eu l’obligeance de revoir ce marronnier dans l’automne de 1877 et voici ce qu’il 1 Il est situé à l’angle S.-E. d’un rectangle gazonné entouré d’une grille, qui est à l'entrée de l'allée principale, à droite quand on va de l’ancien palais vers la place de la Concorde, près de la statue d’une nymphe en course. Cet arbre ne donne pas de fruits ou du moins en donne rarement, d’après ce que m'a dit un des surveillants du jardin, ancien militaire bon observateur. DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 151 m’en aécrit. «Le marronnier du 20 mars a près de lui deux autres marronniers plus jeunes et qui perdent leurs feuil- les plus tôt que lui. 1l y en a, au contraire, deux autres placés à peu près symétriquement avec lui par rapport au petit parterre entouré d'une grille, qui au 15 octobre étaient plus verts et plus garnis de feuilles que l'arbre du 20 mars. Comparé à l’ensemble des marronniers des Tui- leries ce dernier doit être considéré comme gardant ses feuilles plus longtemps que la moyenne des arbres de la même espèce. » Ceci est un détail à côté des nombreuses observations que M. H. Vilmorin a bien voulu faire, sur ma demande, dans sa propriété de Verrières. Elles ont porté sur trois espèces. Voici ce qui concerne les marronniers. Trente-quatre arbres âgés de 150 ans, disposés en plantation régulière, ont présenté ceci de particulier dans l'automne de 1876 : | Les n°% 7, 9 et 20 ont perdu très-vite leurs feuilles; ils étaient défeuillés entièrement le 5 novembre. Les n'® 6, 12 et 33 étaient défeuillés dès le 10 au matin, mais ce. jour-là une gelée de — 6° est survenue, qui a fait tom- ber subitement les feuilles de tous les autres individus, de manière que les plus tardifs à se défeuiller naturellement n'ont pas pu être déterminés. Laissant de côté le 33, qui a été influencé par le fait d’une calture dans son voisinage *, M. Vilmorin a noté au printemps suivant: 1 « On sait, m’écrit M. Vilmorin, que la végétation des arbres se prolonge plus longtemps dans un sol remué et travaillé que dans un sol inculte et il peut être intéressant de rapporter à ce propos une observation faite aux Barres, chez mon grand-père. Deux champs étaient séparés par un chemin bordé de peupliers d'Italie formant avenue. Une certaine année, l'un des deux champs étant labouré et 159 FEUILLAISON Les n° 5, 9, 10 et 22 déjà bien feuillés du 15 au 20 avril, et bientôt après les 2, 7, 20, 21, 23, 26, 27, 98, 34. Venaient ensuite 3, 4, 6, 8, 12, 13, 15, 95, 30, 31, bien verts au 25 avril, qu’on peut considérer comme étant dans la moyenne. Enfin les 11, 17, 19 et surtout 14, 16, 18, 24, 29, 32, qui n'ont été complétement verts que dans les pre- miers jours de mai. On voit que sur les trois arbres très-prompts à perdre leurs feuilles, l’un (9) s’est montré également très-prompt à les reprendre ; les deux autres (7 et 20) l'ont été moins quoique cependant ils aient été assez hâtifs. Dans l'automne de 14877, M. Vilmorin a pu constater mieux la défeuillaison, parce que la chute a été moins soudaine sous l'influence d’une saison différente. Il a classé ces marronniers comme suit : Perdant très-vite leurs feuilles: 6, 7, 9. » moins vite » 4, 8, 10,12, 16785, 20:22: Dans la moyenne : 3, 11, 14, 15, 19, 21, 25, 27, 30. Plus'tard::5;923,:26, 28:31 32: Très-tard : 2, 24, 29, 34. Les arbres qui s'étaient défeuillés le plus vite en 1876 fumé à l'automne tandis que l’autre restait sans culture, on remarqua que tous les peupliers plantés sur le bord du champ cultivé conser- vaient leurs feuilles vertes plusieurs semaines après ceux de l’autre côté, et il devint bien évident que les façons données au sol en étaient cause quand on vit, l’année suivante, le champ situé de l’autre côté de l'avenue étant cultivé à son tour et le premier laissé en friche, le même phénomène se produire en sens inverse, c’est-à-dire la rangée d'arbres, qui s'était dépouillée la première l’année précédente con- server à son tour les feuilles longtemps après l’autre. » DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 153 se retrouvent en 1877 dans la même catégorie, avec de légères différences quant à l’ordre. Cette constance des phénomènes reconnue il est intéressant de voir que six des arbres les premiers feuillés au printemps sont tardifs à se défeuiller en automne (5, 2, 23, 26, 28, 34), tandis que cinq autres (9, 10, 22, 7, 20) sont précoces au printemps et prompts aussi à perdre leurs feuilles en automne, comme les deux marronniers observés chez M. Le Fort. Si l’on s'attache surtout aux individus extrêmes dans un sens ou dans l’autre, on remarque chez M. Vilmorin : n° 9 très-précoce et très-vite défeuillé ; 24 et 29 très- tardifs à se feuiller et très-tardifs aussi à se défeuiller. En définitive les deux phénomènes ne paraissent pas avoir une relation régulière. Tel marronnier très-hâtif au prin- temps peut ou garder longtemps ses feuilles en automne, ou les perdre plus vite que les autres. Ce sont des faits propres à chaque individu, sans connexion apparente. M. Vilmorin a observé aussi plusieurs tilleuls à large feuille (Tilia platyphylla) qui se trouvent chez lui dans une avenue et dans un rond faisant suite à l'avenue. Les individus de l'avenue les plus hâtifs au printemps de 1877, ont été trois arbres qui, en automne, avaient été reconnus comme tardifs à se défeuiller. Dans le rond, deux arbres, suivis de près par deux autres, ont été hâtifs au printemps; or, des deux premiers, l’un avait été tardif à perdre ses feuilles et l’autre encore plus tardif, et les deux suivants avaient été dans la moyenne pour la défeuillaison. Nous savons déjà que l’ordre des phénomènes est sem- blable d'année en année pour les mêmes arbres. Cepen- dant, comme la défeuillaison de ces tilleuls a été notée en 1877 aussi exactement que l'année précédente, il est 154 FEUILLAISON bon de remarquer que sur les 7 arbres précoces pour la feuillaison six ont été, en 1877, tardifs à se défeuiller, et un a été dans la moyenne. Ainsi, dans la majorité des cas, la précocité des tilleuls au printemps a été unie à une défeuillaison tardive en automne. Ces arbres, un peu exceptionnels dans leur es- pèce, se rapprochaient ainsi de la condition d'arbres toujours verts. Enfin, M. Vilmorin m’a communiqué des observations sur une haie de 14 pieds de charme (Carpinus Belulus), disposés en ligne. Voici leur défeuillaison dans deux au- tomnes et leur feuillaison dans le printemps intermé- diaire. Défeuillaison Feuillaison Défeuillaison en 1876 en 1877 en 1877 Très-hâtive nos 1, 4, 9. 5,7,12. } Hâtive CAS ARE EAN 2.46, 9, 2548 Moyenne DAS: AA 5:24 ARSOL 4: 5544: Tardive 10. 6,13,:14; 10: 15: Très-tardive 1,8. 19e 126. On voit, comme d'ordinaire, une grande ressemblance dans l’ordre de la défeuillaison des divers pieds d'année en année. Des cinq arbres à défeuillaison très-hâtive ou hâtive 2 ont la défeuillaison plus ou moins tardive, 2 l’ont moyenne et À hâtive. Les deux arbres à défeuillaison très-tardive ont une feuillaison l’un hâtive, l’autre moyenne. Ainsi pour les charmes, comme pour les marronniers, les phé- nomènes sont en désaccord. Chacun d'eux parait propre à chaque individu, sans qu'on puisse découvrir un effet de la défeuillaison sur la feuillaison ou réciproquement. Le pied n° 7, qui s’est montré extrême dans les deux sens, n’est resté dépouillé que du # décembre au 25 avril DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 155 tandis que le n° 1, déjà dépouillé au 25 novembre, n’était pas encore vert au 1°" mai. Il existe autour de la plaine de Plainpalais, à Genève, trois ormes qui se défeuillent plus tard que les autres. Le n° 4, grand arbre, près d'un établissement d’orphelines, était couvert de feuilles vertes, le 13 nov. 1875, tandis que les autres étaient défeuillés depuis 8 à 10 jours. Le printemps suivant et en 1878 j'ai constaté qu'il s’est feuillé après les autres. Le n° 2, dans l'allée qui va direc- tement de Genève à Carouge en face de l’ancien n° 12, rue des Terrassiers, et le n° 3, devant la Mairie, à l’angle du côté de l'octroi, se sont défeuillés après la plupart des autres ormes voisins. Le printemps suivant ils ont été un peu plus hâtifs, et au printemps de 1878, le premier était dans la moyenne, le second un peu hâtif. En résumé, sur les quatre espèces observées, le mar- ronnier, le charme et l’orme n’ont présenté aucun rapport régulier entre les deux phénomènes, mais dans le tilleul ce sont les individus précoces à se feuiller qui, le plus souvent, se défeuillent le plus tard. Dans toutes ces observations les conditions extérieures étaient semblables pour les arbres de la même espèce. Par conséquent lorsque la chute des feuilles n’est pas en rapport avec la précocité il faut croire que l’organisa- tion intérieure du pétiole n’est pas identique dans les pieds de la même espèce. Évidemment si tel marronnier, par exemple, se feuille quinze jours plus tôt que ses voi- sins, la maturité des cellules de ses pétioles devrait amener plus tôt une rupture. Cela n'arrive pas ainsi — donc il y a une diversité d'organisation, malgré la ressemblance ex- térieure des feuilles. À cet égard, comme pour beaucoup d’autres, les individus dont nous composons les espèces D FLE EUR PNR RE ONE ET ET 156 FEUILLAISON sont assez semblables pour qu'il y ait presque les mêmes formes et une fécondation possible, sans qu’ils soient identiques. IL. EFFEUILLAISON. L’effeuillaison des müriers, qui se pratiqne sur une si grande échelle, est connue pour affaiblir les branches ou l'arbre tout entier, de même que l’enlèvement de plusieurs feuilles d’une betterave diminue la production du sucre, mais la précocité des bourgeons du mürier suivant qu'il a été effeuillé ou non effeuillé n’a probablement jamais été constatée. D'ailleurs l'opération se fait si tôt dans la saison qu'elle n’a peut-être aucune conséquence pour les bour- geons de l’année suivante. La destruction des feuilles, en été, par une grande sécheresse ou par la grêle détermine, chez les marronniers et plusieurs autres arbres, un dé- veloppement anticipé des bourgeons et une seconde flo- raison qu'on signale souvent dans le public. La perte des feuilles agit peut-être d’une autre manière quand l’épo- que en est plus tardive. J'ai donc voulu savoir jusqu’à quel point l’effeuillaison d’un arbre ou d’une branche en au- tomne, avant la chute naturelle des feuilles, avance ou retarde la feuillaison suivante. Il est impossible de deviner quel doit être. le résultat. Sans doute à la suite de l’effeuillaison le bois est moins bien nourri, ce qui paraît une cause de faiblesse et de retard au printemps. D'un autre côté la circulation des sucs s'arrête et il semble que ce repos anticipé pourrait permettre un classement dans les cellules et une modi- fication des sucs favorables peut-être au développe- 157 ment ultérieur du printemps. L'expérience seule devait décider. Une haie de charmilles (Carpinus Betulus) plantée chez moi, près de Genève, avait en 1875, environ 60 centimètres de hauteur et végétait d’une manière très- uniforme, les pieds étant bien enracinés depuis deux ans. Cette haie était composée d’un double rang. J'ai pris celui du côté ouest pour faire les expériences suivantes. Les 3% et 6m pieds ont été complétement effeuillés le 3 octobre 1875. Les 9e et 12% l'ont été aussi, com- plétement, le 17 octobre, et les 15° et 18e, le 31 octo- bre. Les autres pieds ont été laissés dans les intervalles comme termes de comparaison. Leurs feuilles ont jauni vers le 7 novembre, assez uniformément, mais elles sont tombées successivement et lentement, les pousses plus récentes restant le plus longtemps feuillées. Le printemps suivant voici quelle a été la feuillaison, notée seulement le 16 avril et le 5 mai, à cause des faibles différences d’un jour à l’autre. DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON,. Nes Feuillaison le 16 avril 4 Encore nulle. 9 » & Feuilles sortant du bourgeon. 4 Bien feuillés. 6) » 6 Feuilles sortant du bourgeon. Rae > un peu plus. 8 » » » M 3 » du bourgeon. 10 » » » 11 » » » 12 Aucune feuillaison. 13 Déjà presque feuillé. 14 Aucune feuillaison. 15 » » Feuillaison le 2 mai Complète. » En retard sur les voisins. Complète. » En retard sur les voisins. Complète. » En retard sur les voisins. Complète. )] En retard sur les voisins. Complète. » En retard sur les voisins. TP + L 4 * PIN RP T en re! TO A 158 FEUILLAISON N°5 Feuillaison le 16 avril Feuillaison le 2 mai 16 Feuilles sortant du bourgeon. Complète. 1 7 » » » » 18 » » » En retard sur les voisins. 19 Feuilles sortant un peu plus. Complète. Ainsi, au début de la feuillaison, les différences étaient peu sensibles, mais le 2 mai tous les pieds qui avaient été effeuillés en automne se sont trouvés en retard. Ils avaient seulement quelques feuilles, moins nombreuses et moins étalées que les autres. À première vue on ne pouvait pas en douter. Les pieds effeuillés de 15 en 15 jours se présentaient à peu près de même relativement à leurs voisins non effeuillés. Quant à des indications plus précises des degrés de la feuillaison, je n'ai pas su en découvrir, les bourgeons s’ouvrant peu à peu. D'ailleurs la température accélère plus où moins l’évolution et elle varie continuellement, de sorte qu’en estimant un retard à un jour, à deux jours, etc., on emploierait des unités dissemblables, qui n'auraient pas de précision. M. Charles Martins, directeur du jardin botanique de Montpellier, a eu l’obligeance de faire quelques expé- riences analogues aux miennes, sur d’autres espèces. Îl a fait effeuiller le 11 octobre 1875, un Melia Azedarach isolé ; Le 13 octobre des Gleditschia triacanihos d'une haïe, sur l’espace d’un mètre; d’autres Glediütschia d'une haie moins ombragée ; et enfin, le 20 octobre, un mètre de longueur d’une haie de Ligustrum japonicum, arbuste toujours vert. Le printemps suivant, le Melia et les Gleditschia effeuil- lés ont été un peu en retard pour la. feuillaison, mais si peu qu’il fallait être averti pour s’en apercevoir (lettre du 9 juillet 1876). Dans une lettre subséquente (26 jan- DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 159 vier 1878), M. Martins s'exprime ainsi: « [l y a eu retard, mais de combien c'est ce que je ne saurais déterminer. Retard de quelques jours, voilà ce que j'ai observé sur les trois végétaux expérimentés. » Après des résultats aussi concordants sur quatre es- pèces, très-différentes, on ne peut pas douter que l’ef- feuillaison en automne n'ait pour conséquence de retarder un peu la feuillaison du printemps suivant. En 1875 et 1876, on ne connaissait pas encore les observations de M. Askenasy sur la croissance des bour- geons pendant l'hiver (Bot. Zeitung, déc. 1877). I est probable, d’après ce travail intéressant, que l'effeuillai- son en automne entrave la croissance subséquente des bourgeons et devient ainsi la cause du retard. D'un autre côté, il est assez singulier que les individus tardifs à se défeuiller, dans leur espèce, ne soient pas toujours Îles plus avancés au printemps. La chute des feuilles quand elle est accélérée, comme cela arrive quelquefois, par des vents impétueux ou des froids précoces en automne, doit aussi avoir pour consé- quence un retard dans la feuillaison suivante. Il est pro- bable également que les espèces les plus exposées à une effeuillaison par des causes naturelles doivent être tar- dives au printemps, quoique dans les tableaux ci-dessus il n’ait pas élé possible de constater une liaison régulière entre les deux phénomènes. J'ai voulu savoir quel effet peut produire l’effeuillaison d’une ou plusieurs branches d’un arbre, les autres étant laissées intactes. Sur un beau pied de hêtre pourpre (Fagus sylvatica purpurea), qui existe chez moi, j'ai effeuillé complétement une branche, le 3 octobre 1875, et une autre le 17 du LES ‘à ln CD de PR ES Me De RO TE DT I 160 FEUILLAISON même mois. Elles ont été marquées avec des laines de deux couleurs. L'arbre s’est défeuillé le 12 novembre. Le 5 mai suivant, époque où il s’est feuillé, je n’ai pu voir aucune différence entre les branches effeuillées et non ef- feuillées. Même résultat sur trois branches d’un Juglans regia præparturiens, effeuillées le 3 octobre. Les autres bran- ches ont perdu leurs feuilles du 31 octobre au 5 novem- bre. Le printemps suivant je n'ai vu aucune différence dans l’évolution des bourgeons appartenant aux rameaux effeuillés et non effeuillés. Sur un noyer ordinaire (Juglans regia) j'ai effeuillé trois branches de trois côtés de l’arbre, une le 3 octobre 1875 et les deux autres le 17, en les marquant convena- blement. L'arbre s’est défeuillé du 31 octobre au 7 no- vembre. Le 20 mai de l’année suivante les feuilles des branches effeuillées étaient en retard, d’une ou deux par bourgeon. Sur un tulipier (Liriodendron tulipifera) j'ai effeuillé le 3 octobre 1875 une branche du côté sud, et le 17 une autre branche du même côté, en les marquant avec des laines. Les feuilles enlevées étaient vertes sur la première branche et un peu jaunies sur la seconde. L'arbre a com- mencé de se défeuiller le 7 novembre. Le 24 avril de l’année suivante, ses feuilles commencaient à sortir, une à une, des bourgeons. Les bourgeons des branches qui avaient été effeuillées étaient en retard d’une feuille sur les autres des rameaux non effeuillés. Le 22 octobre 1876 j'ai refait l'expérience sur un cytise Aubour (Cytisus Laburnum) formé de plusieurs branches, de 2 mètres environ de hauteur, qui s'élèvent d’une ancienne souche. Huit branches du côté est ont été DÉFEUILLAISON, EFFEUILLAISON. 161 complétement effeuillées et marquées; les autres, un peu plus nombreuses et laissées intactes, étaient au milieu de la touffe et des côtés nord et sud-ouest, un peu moins acces- sibles aux rayons du soleil. Le printemps suivant je n’ai pu voir aucune différence dans l’évolution. En définitive l’effeuillaison d’une branche, en automne, a produit deux fois un retard dans la feuillaison suivante, mais elle n’a produit aucun effet dans les trois autres cas. Ici, il est vrai, les espèces ou variétés étaient différentes. II. PERSISTANCE DE FEUILLES DESSÉCHÉES. J'ai chez moi un groupe de jeunes hêtres (Fagus syl- vatica) pris chez le même pépiniériste et plantés dans le même sol, à la même exposition. Quelques-uns, parmi les autres, conservent assez tard au printemps les feuilles desséchées de l’année précédente. J’ai constaté, dans deux années, qu'ils poussent leurs nouvelles feuilles régulière- ment plus tard. Il y a 8 à 10 jours de différence. Les chênes conservent souvent de vieilles feuilles des- séchées jusqu'au printemps, mais sur les arbres nom- breux qui m’entourent je n'ai pas réussi à constater des faits analogues au précédent. La feuillaison de l'espèce est plus uniforme et la chute des vieilles feuilles y est si variable ou si graduelle, que l'observation en est difficile. IV. RÉSUMÉ. Les résultats, négatifs ou positifs, de mes recherches sont les suivants : ARCHIVES, t. LXII. — Mai 1878. 12 he nm taie rte Le. to LP. La DEN nd : 162 FEUILLAISON, DÉFEUILLAISON, ETC. 1. En comparant un grand nombre d'espèces ligneuses à feuilles caduques on ne peut découvrir aucun rapport direct et régulier, entre les époques de feuillaison et de défeuillaison. 2. Chez les espèces où les phénomènes de feuillaison et défeuillaison diffèrent sensiblement d’individu à individu, dans la même localité et sous les mêmes influences, on trouve quelquefois (tilleul) que les individus les plus hâtifs au printemps sont les plus tardifs en automne, mais dans d’autres espèces (marronnier, orme, charme) il n’y a pas de rapport régulier et habituel entre ces deux phé- nomènes, d’où il faut conclure que malgré la ressem- blance extérieure, l'organisation interne de la feuille n’est pas identique dans les individus de ces espèces. 3. Lorsqu'un individu diffère des autres de la même espèce au point de vue des époques de feuillaison et dé- feuillaison, cette qualité se montre constamment, d'année en année. 4, L’effeuillaison totale d’une plante ligneuse, en au- tomne, cause un retard dans l’évolution subséquente des feuilles au printemps. 9. L'effeuillaison d’une branche, en automne, peut pro- duire ou ne pas produire le même effet, selon les espèces, ou en raison d’autres circonstances qui sont encore incon- nues. 6. La persistance de feuiiles desséchées jusqu’au prin- temps concorde dans certains pieds de hêtre avec un re- tard dans la feuillaison subséquente. | ÉTAT LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE EN 1877 AVEC SEPT CARTES M. le Dr V. FATIO! Il est très-difficile, pour ne pas dire impossible, d’ana- lyser un ouvrage qui n’est d’un bout à l’autre qu'une chaîne non interrompue d'observations et de conclusions forcément reliées ettoujours dépendant les unes des autres. En se plaçant à la fois à un point de vue impartial et en face de l'intérêt général, l’auteur semble avoir cher- ché surtout à bien établir les importances comparées des rôles de l’insecte et de l’homme dans la diffusion du fléau, l’immense gravité des conséquences actuelles et futures de la maladie de la vigne et la nécessité d’une intervention immédiate et concertée des autorités en tous pays. Suivant la marche du programme questionnaire qu'il avait été chargé d'élaborer, et se basant tout particulière- ment sur les réponses fournies, après müre délibération, par le Congrès international de Lausanne, le D' Fatio a franchement abordé toutes les faces de la question et a * Rapport sur le Congrès phylloxérique international réuni à Lau- sanne, du 6 au 18 août 1877, gr. in-8° de 123 pages, avec sept car- tes en deux couleurs. Genève, février 1878. PUES TS TES AM EN EEE RTE EES 164 LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. d'emblée établi, dans son sujet, trois côtés différents bien que nécessairement et intimement unis : la science, la pra- tique et l'administration. De la lecture de ce travail substantiel il ressort avec évidence: que le commerce est le principal agent de diffusion du fléau, que le parasite sort la plupart du temps victorieux des combats isolés qu’on lui livre dans chaque nouvelle contrée envahie, et que l’ignorance, l’im- prévoyance ou l'indifférence prêtent constamment main forte à l'ennemi. Un grand nombre de sujets intéressants sont successi- vement traités, qui tous sont également propres à ouvrir les yeux des viticulteurs sur la réalité du malheur qui les menace, à détruire des illusions fàcheuses et à démontrer l'inutilité des efforts de l'initiative privée, en face de l’in- térêt général toujours plus compromis. Après avoir constaté l'importation du phylloxéra d’Amé- rique en Europe et suivi, en divers pays, les progrès tou- jours croissants du mal, depuis une quinzaine d'années, M. Fatio établit nettement le degré d'importance qu'il faut attacher au fléau, tant au point de vue humanitaire qu'eu égard au côté pour ainsi dire pécumiaire de la ques- tion. Par des faits historiques incontestables, par des sta- tistiques riches en chiffres instructifs et par des cartes phylloxériques des États attaqués et menacés, l’auteur montre à tous d’une manière frappante, presque pal- pable, soit l’état actuel du terrible envahissement, soit la nécessité absolue d’une déclaration de guerre immédiate et générale à l’insecte qui semble menacer d’une ruine complète toutes les vignes du continent. Les cartes en deux couleurs qui accompagnent ce mé- LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. 165 moire suffiraient à elles seules à faire trembler les plus incrédules. L'Allemagne, lAutriche-Hongrie, la France, le Portu- gal et la Suisse sont représentées avec des taches et des noms en rouge, partout où le phylloxéra a été jusqu'ici constaté. L'Espagne et l'Italie sont aussi figurées avec les points à l'étranger qui menacent leurs frontières. La der- nière carte est consacrée à l'Europe et montre, dans son ensemble, l’aire géographique actuelle du parasite sur le continent. Si l’on fait abstraction de la Belgique, de la Hollande, des iles Britanniques, du Danemark, de la Suède et de la Norwége qui ne portent pas de vignobles, il n’y _a plus en Europe que la Serbie, la Roumanie, la Russie, la Turquie d'Europe, la Grèce, l'Italie et l'Espagne dans lesquelles la présence du fléau n'ait point encore été constatée; encore ces deux derniers pays sont-ils mainte- nant, nous l'avons dit, très-immédiatement menacés par les foyers phylloxériques français de Drappo, près de Nice, et de Prades, dans les Pyrénées orientales. La vigne figure actuellement, dans l’ensemble des huit pays représentés au Congrès de Lausanne *, pour une su- perficie totale d'environ 6,721,736 hectares, produisant 133,026,383 hectolitres de vin et donnant une somme annuelle de 3,194,539,250 fr. Le fléau occupait déjà, dans l’été de 1877, 658,000 hectares, au moins, dans les mêmes pays, et rien n’an- nonce une chance quelconque de ralentissement dans les progrès, hélas toujonrs croissants, de cette affreuse ma- ladie. La France est de beaucoup ja plus souffrante ; mais les ? L'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, l'Espagne, la France, l'Italie, le Portugal et la Suisse. 166 LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. foyers phylloxériques en d’autres pays ont aussi leur importance, car, très-souvent dans des établissements vi- ticoles destinés au trafic, ils constituent, pour les voisins et jusqu’à de grandes distances, une source constante de danger imminent. M. Fatio assurant qu'il n’y a pas de vigne indigène, si belle ou si bien cultivée soit-elle, qui puisse résister au phylloxéra, on se demande avec angoisse ce que devien- draient, si le malheur les atteignait, tant de populations qui ne vivent que par la vigne et qui souvent habitent des contrées où la nature même du sol semble refuser tout autre culture rémunérative. En lisant les chapitres IT et IV, qui traitent d’une manière comparative de la diffusion du fléau par les voies. commerciales ou humaines et par les voies naturelles ou de l’insecte, on ne peut guère se défendre de partager l’opinion de l’auteur et de faire appel à une intervention sévère des autorités pour protéger, autant que possible, contre des apports dangereux, tant les vignobles encore imtacts dans les pays déjà attaqués, que les contrées viti- coles des États jusqu'ici épargnés. Il faut distinguer entre la lutte dans les vignobles con- quis par le parasite et la défense aux frontières, quelles qu'elles soient, contre l’importation de celui-ci. Bien que l’auteur semble s’attacher de préférence à ce dernier côté de la question qui a été malheureusement trop négligé jusqu'ici, il n’en consacre pas moins quatre chapitres de son ouvrage à la question des traitements et des époques les plus propices à l'application de ceux-ci, au plan d’une campagne générale et à la reconstitution des vignobles détruits. L'influence des conditions de milieu sur le développe- LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. 167 ment de la maladie, l’arrachage des vignes, les remèdes divers, toxiques et autres, et l'opportunité de l'usage des vignes américaines font le sujet de bien des pages inté- ressantes et pleines de considérations nouvelles. Enfin, les derniers chapitres du travail que nous avons sous les yeux sont consacrés surtout à des questions. d'administration, d'organisation, de législation et de con- tribution aux frais d’une lutte générale. Le but principal de l’auteur semble avoir été de dé- truire une foule de chimères dangereuses, de pousser à de nouvelles recherches scientifiques et pratiques, en vue d’une lutte plus efficace dans les pays conquis et de bien établir, comme il le dit lui-même, que, si l’on ne peut point encore légiférer contre l’insecte, il faut au moins imposer des lois sévères à l’homme le plus puissant auxiliaire du parasite. En terminant cette analyse forcément très-succinte et incomplète d’un ouvrage que nous voudrions voir entre les mains de tout homme intéressé de près ou de loin à la viticulture, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de reproduire textuellement le résumé que l’auteur donne lui-même, à la fin de son travail, comme conclusion générale des études contenues dans ses douze chapitres : «L. Le parasite de la vigne (Phylloxera vastatric) est arrivé par le commerce d'Amérique en Europe et, main- tenant : « Les vignes indigènes les plus prospères, dans ce der- nier continent, sont tout aussi vite attaquées et succom- bent tout aussi bien que les vignes plus chétives ou moins bien cultivées. « IL. Le fléau compromet et menace, en divers pays, de 168 LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. très-graves intérêts, tant pécuniaires qu'humanitaires, et peut avoir ainsi Les plus tristes conséquences. « IL. La terrible maladie est transportée beaucoup plus vite et plus loin par l’homme que par l’insecte seul, soit par le commerce, soit par divers moyens artificiels plus ou moins inconscients. « Toutes les vignes, en tous pays, sont plus ou moins me- nacées par les apports commerciaux. « IV. Le Phylloxéra peut se transporter de lui-même, soit par voie aérienne et assez loin les vents aidant, soit à beaucoup plus courte distance par les racines et le sol. « Les conditions de milieu peuvent cependant influer plus ou moins sur le développement des diverses formes de l'espèce et, par là peut-être, sur l'importance de la maladie en divers lieux. « V. L'époque la plus propice pour combattre le parasite sera toujours celle de son premier établissement et le moment de l’année où la végétation aérienne ne porte point de germes dangereux. « Si la plante devait trop souffrir de certains traitements estivaux, il faudrait toujours que des opérations hiver- nales sur un point fussent faites, à la fois, contre les racines dans le sol et contre le bois à l’air libre. « VI. L’arrachage ne peut être appliqué que comme mesure de précaution, dans des cas particuliers et dans des limites assez restreintes. « La plupart des procédés de traitement jusqu'ici préco- nisés paraissent insuffisants. « Le meilleur remède toxique souterrain sera celui qui possédera au plus haut degré des propriétés de diffusion rapide et de persistance dans son action mortelle. « VIL Il importe de procéder aussi rapidement que LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. 169 possible à une détermination exacte de tous les points attaqués en divers pays. « Il faut exercer une surveillance constante, tant sur les vignobles que sur les établissements destinés au com- merce et leurs envois. « Il serait très-utile de répandre partout l'instruction aux divers points de vue de l’insecte et de ses migrations, des caractères de la maladie, des dangers des transports artificiels et des connaissances ampélographiques. « Les propriétaires et les vignerons devraient être tenus de déciarer toujours et immédiatement tout état de souf- france de leurs vignes. « VII. Les régions intactes doivent s'abstenir d'intro- duire chez elles des plants de provenance étrangère. € Il faut désinfecter complétement un sol phylloxéré, ou le laisser longtemps en jachère et sous surveillance, avant que d'y replanter de la vigne. « La reconstitution par les vignes américaines sera tou- jours sujette à caution, aussi longtemps que l’on ne saura pas d’une manière indubitable : à) si nos vignes indigènes ne doivent pas leur faiblesse actuelle à l’action prolongée d'une culture artificielle et exigeante; b) si les vignes exotiques, plus jeunes ou plus sauvages, ne perdront pas peu à peu, sous l'influence de la culture, la densité des tissus qui semble faire leur résistance. « IX. Il est à désirer que chaque État viticole possède une commission supérieure du Phylloxéra, des comités locaux et des agents, en nombre suffisant, très-experts dans la matière et munis de tout ce qui pourrait faciliter, soit leurs perquisitions, soit l'établissement de leurs rap- ports immédiats et constants avec les commissions. « X. Les divers produits de la vigne (à l’exception du D. ” +. CN v Ep LOUE TOP CN IT RES Tan + l FREE TA TER 170 LA QUESTION PHYLLOXÉRIQUE EN EUROPE. vin et des pepins) ainsi que tous les corps de diverses natures ayant été en contact avec la vigne ou dans le voi- sinage immédiat de celle-ci, peuvent être plus ou moins suspects ou dangereux. « Les transports nécessaires à la culture devraient être réglementés dans les localités contaminées. « ILimporte de faire promptement de sérieuses recher- ches, en vue de trouver un procédé de désinfection capa- ble de détruire toujours complétement tous les germes dangereux sur les produits suspects dans le commerce, sans jamais nuire aux plantes à conserver. Tout objet saisi en contrebande devrait être brûlé. « Il serait très-utile d'afficher partout, dansles contrées viticoles, des règlements sévères sur les transports et des pénalités y applicables. € XI. La lutte n’est plus possible sans la puissante inter- vention des autorités. « IlLsemble juste que l'État prenne à sa charge une par- tie des frais nécessités par des opérations ordonnées dans un intérêt général, soit en vue de l'utilité publique. « Des assurances mutuelles, dans les régions viticoles, pourraient aussi apporter dans les dépenses leur contin- gent de ressources pécuniaires. « XIL Ilestindispensable que les divers États, attaqués et menacés, s’engagent, non-seulement à lutter contre l'importation et l'exportation; mais encore à se tenir mu- tuellement au courant de toute nouvelle découverte sus- ceptible de compromettre leurs intérêts. NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR LE PÈRE SECCHI L’astronomie à fait de grandes pertes en 1877 et au commencement de 1878. L'année dernière a vu dispa- raître successivement de ce monde, en Allemagne, Charles Bremiker, Édouard Heis et Charles de Littrow, ainsi que Jean Santini, à Padoue, à l’âge de 91 ans, et Urbain Le Verrier, à Paris, à 66 ans. C’est en février 1878 qu’est mort à Rome le Père Angelo Secchi, à peine àgé de 60 ans. D'intéressantes notices nécrologiques sur les cinq premiers de ces astronomes (dont la plus développée est celle sur le célèbre Le Verrier), ont déjà paru dans le dernier Rapport annuel du Conseil de la Société astronomique de Londres (Monthly Notices, n° de février 1878). Je vais présenter ici un extrait de celle sur le Père Secchi, récem- ment publiée en italien par MM. Stanislas Ferrari, astro- nome adjoint et François Marchetti, attaché aussi à l’ob- servatoire du Collége romain. J'y ferai seulement quelques additions. Angelo Secchi était né le 29 juin 1818 à Reggio, petite ville de l'Émilie, et y avait été élevé dans les écoles du collége des Pères jésuites. Il entra à 15 ans dans cette Compagnie, puis au Collége romain, en se distinguant, soit dans les belles-lettres, soit dans les mathématiques et la physique, de manière à devenir bientôt répétiteur en diverses parties des études. IL commença en 1844 ses études théologiques. Lors de la révolution de 1847, il m . "- A N\- Er et nue DR ET Pa 6 179 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR LE PÈRE SECCHI. fut obligé de s’exiler en Angleterre, au collége de Stony- burst, où il fut ordonné prêtre. Il passa de là en Améri- que, et y enseigna les mathématiques élémentaires au collége de Georgetown. C’est là qu’il commença à cul- tiver spécialement l’astronomie, sous la direction du Père Curley. | La mort à Londres, en 1848, à 43 ans, du Père François de Vico, qui avait été directeur de l'observatoire et professeur d'astronomie au Collége romain, amena la nomination du Père Secchi pour lui succéder dans ces fonctions, qu'il a dès ,ors dignement remplies jusqu’à sa mort, surtout en ce qui concerne l'observatoire, Il a réussi à en fonder, en 1852, sur l’église de Saint- Ignace, un nouveau, dans lequel ont été, entre autres, suc- cessivement établis, une excellente lunette de Merz, de 9 pouces d'ouverture, montée en équatorial, et une pendule sidérale de Dent, dons du Père Paul Rosa, astronome ad- joint, enlevé jeune à la science; puis, en 1855, un système d'instruments de magnétisme terrestre, accordés à l’ob- servatoire par le pape Pie IX. L'établissement a été pourvu aussi de tous les instruments météorologiques générale- ment employés. Le P. Secchi a déployé dès lors une activité remar- quable dans ses travaux d'astronomie et de physique terrestre. Je ne pourrais nullement en faire ici une expo- sition complète, et je dois renvoyer, sous ce rapport, aux analyses détaillées de quelques-uns de ces travaux que j'ai publiées dans la Bibliothèque Universelle et dans ses Archives scientifiques *. Les principales recherches astro- 1 Voyez Bibl. Univ., avril 1857; Archives, août 1864, juillet 1865, novembre 1874 et décembre 1875 ; l’avant-dernière Notice étant re- lative à un travail de Paul Rosa. NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR LE PÈRE SECCHIL. ia: nomiques faites dans l’observatoire du Collége romain par son directeur ont été relatives aux étoiles doubles, aux nébuleuses, aux comèêtes, au soleil, à sa température, à ses taches et à ses protubérances ; enfin à l'application de la photographie et du spectroscope à l’étude des divers corps célestes. Il a été observer, en Espagne et en Sicile, les deux éclipses totales de soleil de 1860 et de 1870. Le P. Secchi a publié ses premiers travaux astronomi- ques dans un Recueil de mémoires de son observatoire, qui a paru à Rome, de 1851 à 4856, en 3 vol. in-4°. Il a dès lors communiqué la plupart de ses recherches à diverses sociétés savantes italiennes, ainsi qu'à l’Académie des sciences de Paris, où elles ont paru dans les Comptes rendus. Il s’est joint, en 1871 ,à une association d’astrono- mes italiens occupés d'observations spectroscopiques, qui ont obtenu du gouvernement les fonds nécessaires pour publier dans le format in-4°, à Palerme, par les soins du professeur P. Tacchini, un Recueil ayant pour titre: Mémoires des Spectroscopistes italiens, accompagné d’un grand nombre de planches. Cette publication, qui a lieu par livraisons, est déjà arrivée à son 7" volume, et ce sont les travaux exécutés journellement dans les observa- toires de Palerme et du Collége romain, surtout en ce qui concerne le soleil, qui en forment la partie principale. Quant à la météorologie et au magnétisme terrestre, le P. Secchi a commencé en mars 1862, avec l’aide finan- cière du prince Baldassare Boncompagni, la publication mensuelle, dans le formatin-4°, de son Bullettino meteo- rologico, contenant non-seulement les observations jour- nalières, météorologiques et magnétiques, très-complètes, faites au Collége romain, avec résumés mensuels et an- nuels, mais aussi les observations de ce genre faites dans J LA 174 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR LE PÈRE SECCHI. plusieurs localités des environs de Rome, divers articles scientifiques et des observations de taches du soleil. Ce Recueil est arrivé à son 16% volume, et le P. Ferrari, adjoint du P. Secchi, y a coopéré surtout dans les derniers temps. La grande Exposition universelle de Paris, en 1867, procura au P. Secchi une occasion favorable d'y faire connaître son Météorographe, enregistreur, par son propre jeu, de divers éléments météorologiques au lieu où il est placé, qui lui a valu une médaille d’or, et la croix d’offi- cier de la Légion d'honneur, dont l'empereur Napoléon INT lui conféra la décoration de sa propre main. En reve- nant de l'Exposition, il passa quelques jours à Genève, et y reçut l'accueil empressé qui lui était dû. Cet astronome a été occasionnellement chargé de divers emplois publics scientifiques, tels que la mesure d’une base trigonométrique sur la voie Appienne en 1854 et 1855; il a fait partie, en 1872, de la Commission inter- nationale du mètre réunie à Paris; il était associé aux principales sociétés savantes de l’Europe. Ses derniers ouvrages ont été : une seconde édition, publiée en français à Paris, en 2 vol. in-4°, illustrés d’un grand nombre de planches très-soignées, de son Traité sur le soleil, et une publication italienne sur les étoiles que je ne connais pas encore. Sa vue avait souffert depuis quelque temps ; il a suc- combé à une longue et douloureuse maladie d'estomac, qu'il a supportée avec une résignation chrétienne. Le Père Ferrari dit que, dans ses derniers jours ici-bas, 1l se com- plaisait à déclarer hautement qu'il s'était attaché à mon- trer, dans toute sa vie, que la science et la piété peuvent très-bien s’allier. Alfred GAUTIER. BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. Rev. RogerT Main. RESULTS, etc. RÉSULTATS DES OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES ET MÉTÉOROLOGIQUES , faites à Oxford en 1875, à l'observatoire de Radcliffe !. Le volume dont je viens de rapporter le titre est le 35°° d’un Recueil annuel important de documents, résultant des travaux scientifiques exécutés dans l’observatoire créé à Oxford, vers 1772, avec les fonds légués à l’Université par Le D' John Radcliffe, et dirigé successivement par Hornsby, Robertson, Johnson, et par M. Main, ce dernier ayant été précédemment 1° adjoint de l’observatoire royal de Green- wich ?. Le volume commence par une introduction de 60 pages, fort détaillée, sur les instruments, sur la réduction des obser- vations astronomiques, et sur la comparaison d’une partie d’entre elles avec celles de Greenwich. Viennent ensuite les observations d’ascensions droites et de distances polaires d'étoiles en 1875, effectuées avec le Cercle méridien actuel de l'observatoire, acquis de M. Carrington en 1861. Cette partie du volume est terminée par un catalogue des positions moyennes de 1192 étoiles observées dans l’année et réduites 1 Le présent article est terminé par quelques détails relatifs au nouvel Observatoire de l'Université d'Oxford. ? J'ai publié, dès 1824, dans la Bibliothèque universelle, une Notice sur l'Observatoire d'Oxford ; et j'ai eu l'occasion d’en reparler dès lors, dans d’autres Notices, qui ont paru dans les Archives en 1855, 1859, 1861 et 1871, M RS 176 BULLETIN SCIENTIFIQUE. au 4* janvier. On prépare les éléments d’un nouveau grand catalogue d'étoiles, qui sera réduit à l’année 1866. M. Main rapporte encore les observations des diamètres et des positions du soleil, de la lune et des grandes planètes, faites en 1875 avec le cercle méridien, ainsi que leur compa- raison avec les mêmes éléments dans le Nautical Almanac. Il passe ensuite aux observations faites avec lPhéliomètre. Elles se composent: 1° de mesures de distance et d’angle de position de très-nombreux groupes d'étoiles doubles ; 2° de quelques mesures de diamètres de planètes, particulièrement de ceux de Jupiter, pour déterminer son ellipticité, et des mesures du diamètre de l’anneau extérieur de Saturne ; 3° d'observations et de dessins de taches du soleil en 1874 et 1875. C’est pour la première fois que sont gravés dans le texte ces dessins, dus à M. F. Bellamy, l’un des astronomes adjoints de l'observatoire, et qui mettent en évidence plu- sieurs particularités intéressantes des taches. Cette seule partie relative aux taches du soleil occupe 48 pages du volume; 4° d'observations d’occultations d'étoiles par la lune, de leur réduction, et d'observations de phénomènes relatifs aux satellites de Jupiter. La partie météorologique des résultats des observations de 1875 à Oxford occupe une centaine de pages à la fin du volume, et commence par une introduction détaillée relative aux instruments et aux procédés d’observations et de correc- tions. Outre un très-grand nombre d’instruments ordinaires, de construction très-soignée, placés en diverses parties de lobservatoire, on y a établi depuis quelques années, trois instruments photographiques (Barographe, Thermographe et Hygrographe) fournis par M. Adie de Londres, qui permet- tent d’enregistrer des observations de 2 en 2 heures, et d’en contrôler les résultats, au moyen d’un certain nombre d’ob- servations comparalives faites avec les instruments ordinaires. Il y a aussi un Anémographe placé à 110 pieds de hauteur sur ASTRONOMIE, 177 une tour, où se trouve encore un Hyétographe, ou Pluvio- mètre enregistreur, et un Électrographe. Les observations comparatives de deux thermomètres placés à 105 pieds et à 5 pieds au-dessus du sol, ont donné des moyennes identiques pour les 3 mois de janvier, novem- bre et décembre, et une supériorité moyenne de près d’un degré de Fahrenheït dans l'élévation du thermomètre placé près du sol en mai, juin et juillet. Il a été fait aussi des obser- vations comparatives à ces deux hauteurs de thermomètres à boule sèche et à boule mouillée. Les résultats obtenus depuis 1859 relativement à la direc- tion annuelle du vent, confirment l'existence signalée par M. Baxendell d’une connexion entre les variations de cette direction et celles des taches du soleil. Ne pouvant entrer ici dans l’exposé complet de tous les points traités dans le résumé relatif aux éléments météoro- logiques, je me bornerai à citer les valeurs moyennes de quelques-uns de ces éléments, résultant d’une vingtaine d’années d’observations. Celles du Barographe de 1855 à 1875 (21 ans) donnent pour la hauteur moyenne de la colonne barométrique à Oxford, réduite à la température de la glace fondante, en pouces anglais : 29 p. 726 et en millimètres 755"" 0, la cuvette du baromètre étant à 110 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer. La plus grande hauteur annuelle en pouces anglais a été de 29 p., 785 en 1858 et la plus petite de 29 p., 572 en 1872, La température moyenne annuelle résultant des mêmes 21 années d'indications du thermographe en degrés Fahren- heit est de 49°,32 soit de 9°,62 centigrades. Elle est de 92,34 à Genève, d’après 50 ans d’observations. ARCHIVES, t. LXIT, — Mai 1878. 13 LR) à 178 BULLETIN SCIENTIFIQUE. La valeur annuelle maximum a été, en 1868, de 51°,43 minimum » en 1835, de 47,13 La moyenne annuelle de 21 années d'indications de l'Hy- grographe a été de 46° ,46 sa valeur maximum, en 1857, » 47,95 » minimum, en 1860, ) 44,83. La quantité moyenne annuelle de pluie résultant des 25 années 1851 à 1875, en pouces anglais, a été de 25 p. 775, soit en millimètres de 654"",68. (Elle est de 8,5"* 95 à Ge- nève.) Le maximum annuel a été, en 1852, de 40 p. 416. Le minimum » » 1870. de 17,564. La courte analyse précédente me paraît suffire pour montrer l'intelligente et laborieuse activité qui règne à l'observatoire de Radcliffe, Le nombre des adjoints y est de 3; le premier est M. John Lucas, qui a, entre autres fonctions, la partie météorologique des observations. Outre l’ancien observatoire à Oxford dont je viens de parler, il en existe, depuis peu d'années, un nouveau, sur le- quel je dois dire quelques mots, d’après les mentions qui en sont faites annuellement dans les Monthly Notices de la Société astronomique de Londres, à partir du n° de décembre 1873. M. Pritchard, après son élection comme professeur savi- lien d'astronomie à Oxford, a exposé aux autorités univer- sitaires, en mars 1873, l'importance, soit pour son enseigne- ment, soit pour des recherches originales d’astronomie physique, d'établir un nouvel observatoire, muni d’instru- ments de grande dimension. On lui a accordé 2500 Liv. st. pour l’achat d’une grande lunette achromatique de 12 !/, pouces anglais d'ouverture, et la construction d’un bâtiment convenable pour l’y placer. Peu de temps après, M. Warren De la Rue, ne pouvant plus, par le fait de l’altération de sa vue, continuer ses observalions à Cranford, à fait don au ASTRONOMIE. 179 nouvel observatoire de son célèbre télescope à réflexion, et de la plus grande partie de ses autres instruments. Ce beau don a engagé l'Université à augmenter considérablement sa première allocation de fonds, pour compléter l'établissement, Il a été placé dans le pare acquis par l’Université, et M. Main a cordialement encouragé la nouvelle institution, destinée spécialement aux parties les plus récentes de l’astronomie physique. | C’est à l’habile artiste Grubb de Dublin qu'a été confiée la construction de l'Équatorial portant la grande lunette achro- matique. Elle a environ 176 pouces anglais de longueur focale, elle est pourvue d’un mouvement d’horlogerie, de plusieurs micromètres et spectroscopes, ainsi que de lunettes subsidtaires, et le cercle de déclinaison de l’équatorial a 30 pouces de diamètre. Cet instrument a été établi au haut d’une tour à dôme tournant. A l’autre extrémité du bâtiment se trouve une autre tour plus petite, et l’intervalle, d'environ 40 pieds de long, est occupé par d’autres instruments, dont l’un est un des télescopes à réflexion, de 13 pouces d’ouver- ture, de M. De La Rue, monté en facon d’Altazimuth. Des instruments de moindre dimension sont destinés à l’instruc- tion des étudiants, qui ont aussi une salle de cours et une bi- bliothèque adjacentes. La construction de l’observatoire a été achevée vers la fin de 1875. Les premières observations qui y ont été faites sont relatives à 6 des satellites de Saturne. Plus de 500 photo- graphies de la lune ont été prises avec le télescope à réflexion de M. De La Rue, et pourront être utilisées pour la détermination de la nutation, ou de l’inégalité de la libration de l’axe de la lune, en y appliquant le superbe instrument de mesure de cet astronome, placé dans la petite tourelle et complété par M. Simms. 200 étoiles doubles ont été mesurées dans la première année avec le grand équatorial, et quelques orbites ont été calculées, par une méthode graphique; com- binée avec une autre proposée par;Savary. Quelques obser- vations ont été faites du satellite extérieur de Mars, et une dat and, 2 32e r “ 180 BULLETIN SCIENTIFIQUE. du satellite intérieur, à ce que l’on croit. Une nouvelle forme de micromètre a été heureusement construite pour la grande lunette de Grubb ; elle permet de mesurer dans’son champ, des intervalles d'au moins 20 minutes de degré, à la préci- sion d’un dixième de seconde, et à toute espèce de grossisse- ment que la lunette peut supporter. Cinq des comètes de l’année 1877 ont été observées, et des éphémérides en ont été calculées et publiées, d’après des éléments résultant des observations d'Oxford. Le nouvel observatoire possède deux adjoints, MM. Plum- mer et Jenkins, ainsi qu'un habile mécanicien M. Mullis. Le premier volume des observations doit paraître incessamment. Alfred GAUTIER. CHIMIE Fr. LANDOLPH. DE L'ACTION DU FLUORURE DE BORE SUR LES MATIÈRES ORGANIQUES. Université de Genève. I. Camphre. Un équivalent de camphre se combine avec un équivalent de fluorure de Bore en formant une combi- naison cristalline dont le point de fusion est voisin de 70 degrés. Ce produit se décompose par la distillation et à l'air humide avec régénération de camphre. En chauffant le cam- phre fluoboré en vase clos pendant 24 heures on obtient: a) du cymène ordinaire, b) des polymères du cymène bouillant entre 310 degrés et 320 degrés, c) de l’hexylène bouillant entre 80 degrés et 90 degrés, d) un carbure répon- dant à la formule C, H,, et qui bout entre 120 et 130 degrés. Les gaz qui prennent naissance dans celte réaction sont formés par de l’oxyde de carbone et un mélange d’éthylène et de propylène. Ces résultats conduisent à la formule sui- vante pour le camphre : \ CH, C, H, H, CI CH. On voit dès lors la possibilité de la synthèse du camphre en prenant pour point de départ l’hexvlène. CHIMIE. 181 I. Anéthol. La molécule de celte essence est dédoublée par l’action du fluorure de Bore lorsqu'on fait passer un courant prolongé de ce gaz à travers l’anéthol porté à son point d’ébullition. Les produits de dédoublement sont l’anéthol d’un côté et le composé C,,H,, 0 d’un autre côté. Ce dernier bout entre 225 et 2928 degrés et il ne se congèle nullement dans un mélange réfrigérant à — 35 degrés. L’odeur de ce produit est vive et pénétrante et rappelle un peu l’odeur du camphre. Dans cette réaction il se forme en outre du fluorhydrate de fluorure de Bore, dont la composition est exprimée par la formule BH, .HFL. Ce composé distille vers 130 degrés etil se décompose instantanément à l’air humide en acide borique et en acide fluorhydrique. Ces résultats, joints à ceux que j'ai déjà obtenus, tant au moyen des agents oxydants que des agents réducteurs, nous démontrent que la formation de l’anéthol doit être le résul- lat de la combinaison de l’aldéhyde acécampholique C,, H,,0 avec l'alcool anisique C, H,, O,, d’après l’équation suivante: C2 Hi60 + CG Hi, 0, = Co Hs Où + Ho HI. Aldéhyde benzylique. Un équivalent de cette aldéhyde se combine, comme le camphre, avec un équivalent de B H, en formant un composé cristallisant sous forme de lamelles blanches et brillantes, Cette combinaison se volatilise sans décomposition ; exposée à l’air elle se décompose rapidement en ses générateurs. En chauffant l’aldéhyde benzylique fluoboré à 250 degrés pendant 24 heures on obtient comme produit principal, à côté d’une certaine quantité de charbon et d’acide borique, de l’acide benzoïque parfaitement pur. Le gaz formé dans cette réaction est un mélange d’oxyde de carbone, d’acétylène avec un peu d’acide carbonique. IV. Ethylène. L’éthylène et le fluorure de Bore ne se com- binent ensemble que lorsque le mélange des deux gaz est exposé à l’action directe de la lumière et lorsque la tempé- rature de l’air ambiant est au-dessous de 30 degrés. RAC TE DA pe À 189 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Le produit liquide formé dans ces conditions distille de 124 à 195 degrés; sa densité à 23° est égale à 1,0478. Il se volatilise facilement à l’air, en répandant des famées blanches et une odeur éthérée des plus pénétrantes et des plus agréables. La composition de ce produit correspond à la formule C, H,, BH,, et sa formation doit être exprimée par l'équation suivante : C, H, + BH, = C, H,, BH, + HH. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE ZURICH. — 3 décembre 1877, 21 janvier et 18 février 1878. (Berichte, XI, 518.) M. Merz a réussi à fondre, au moyen du gaz oxydrique, de l’alumine placée dans un creuset de platine entouré d’eau. On pourrait remplacer le creuset de platine par un vase en fer, l’eau par du zinc fondu et arriver ainsi à fondre des quantités considérables de matière si l’on a seulement un appareil à gaz oxydrique assez puissant. Ou bien l’on pour- rait se servir d’un creuset en charbon maintenu dans une atmosphère d’azote et imprégné d’alumine ou de silice. E. Schulze parle de la décomposition de l’albumine dans les plantes qui germent. Il semblerait que les produits de dé- composition devraient toujours aller en augmentant et qu’on devrait pouvoir les identifier tous plus ou moins, tandis que ce n'esi pas le cas, et que dans certaines plantes on trouve de la levaine, tyrosine, glutamine, dans d’autres de l’aspara- sine, et cela en quantités très-variables; cela proviendrait, suivant Schulze, de ce que, suivant les plantes, certains de ces produits de décomposition de la graine serviraient rapi- dement dans les pousses à reformer des principes albuminoï- des et disparaîtraient presque au fur et à mesure de leur formation. Cependant l’asparagine n’est employée que len- tement par les jeunes pousses de Lupin. C. Græbe parle de l’état de l’industrie de l’alizarine. Lunge fait part de son travail sur les points d’ébullition CHIMIE. 183 de l'acide sulfurique (voir plus haut) et discute les avantages des deux méthodes de Mond et de Schaffner dans le traite- ment par l'acide chlorhydrique des eaux-mères provenant des fabriques de soude. Il dit que dans la pratique, par le procédé de Schaffner, il ne se produit jamais d’acide trithio- nique, et que cet acide ne se produit que lorsque de l’acide sulfureux est longtemps en contact avec de lhyposulfite. Græbe présente à la société une nouvelle matière colorante, le bleu d'alizarine, découvert par Brunck et obtenu par l’ac- tion de la glycérine et de l'acide sulfurique sur l’alizarine et la nitroalizarine. Les nuances obtenues avec les étoffes mor- dancées au fer et au ferrocyanure de potasse ressemblent beaucoup à celles de l’indigo. Les couleurs sont solides, la matière colorante forme des aiguilles d’un violet brun fusible à 270°, presque insoluble dans l’eau, peu dans la benzine, l'alcool, et renferme de l’azote. M. Græbe fait des recherches pour connaître la constitution de ce corps. V. Meyer et J. ZUBLIN. — SUR LES DÉRIVÉS NITROSÉS DE LA SÉRIE GRASSE. (Berichte de Berlin, XI, p. 320.) Les auteurs obtiennent, par l’action de l'acide nitreux sur l’éther acélylacétique, un acide huileux qui cristallise à la longue et qui, redissous dans le chloroforme, cristallise en prismes durs avant l'éclat du verre et parfaitement incolores. Son point de fusion est à 52° -54° centigrade, et il se dé- compose à la distillation; sa constitution paraît être la sui- vante : 48 rh 1138 Ê £ * 184 BULLETIN SCIENTIFIQUE. On le prépare en dissolvant l’éther acétylacétique CSH1°0* dans une molécule de lessive de potasse. On ajoute une molécule de nitrite de potasse et de l’acide sulfurique étendu en ayant soin de ne pas élever la température. On rend en- suite la dissolution alcaline; on extrait, par l’éther, l’éther acétylacétique non décomposé, puis acidifiant de nouveau, on extrait par l’éther l'acide formé que l’on fait recristalliser dans le chloroforme. En traitant de la même manière l'éther méthylacétylacé- tique CTH'? 0°, on obtient la nétrosométhylacétone, ayant la constitution suivante : CH Ce composé cristallise d’une dissolution aqueuse bouillante en petites feuilles nacrées ; dissous dans l’éther, l'alcool ou le chloroforme, il cristallise en prismes. Il fond à 74° et bout sans décomposition à 185-186”. Sa densité de vapeur a été déterminée et trouvée égale à 3,51 (calcul 3,49), ce qui était intéressant, parce que ce corps est le seul connu jusqu'alors qui ne fut pas décomposé par l’ébullition, et renfermät le groupe AZO combiné directement à un atôme de carbone. La nitrosoëéthylacétone C5 H° 0? A% fond à 53°-55°, et se prépare d’une manière analogue; elle se décompose par- tiellement à l’ébullition. Ces dérivés nitrosés se dissolvent dans les alcalis avec une couleur jaune, et donnent, avec le phénol et l’acide sulfuri- que, une couleur rouge. 185 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE Mois D'AVRIL 1878. Le 1er, gelée blanche le matin, quelques flocons de neige à 10 h. du matin; pluie l’après-midi et le soir, par un très-fort vent du SO. 2, faible pluie à différentes reprises, fort vent du SO. 7, forte rosée le matin. 10, brouillard de 6 à 9 h. du matin. 11, brouillard à 8 h. du matin. 14, forte rosée le matin. 15, rosée le matin. 21, pluie sans interruption depuis le 20 à 6 h. du soir au 22 à 10 h. du matin, pendant 40 heures, 28, forte rosée le matin. 29, forte rosée le matin; à 8 h. du matin halo solaire. 30, à 10 h. soir, éclairs au SO. et au NO; à 11 !/, h., éclairs et tonnerres avec une forte averse. ARCHIVES, L. LXIT. — Mai 1878. 1 Æ LP tie Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. | matin . matin . matin ... MAXIMUM. matin .......... 796,81 SC T28.80 MINIMUM. mm ; Le 4er à 2 h. après midi... 710,24 eee. 188,90 5 9 18 20 24 à 6 h. matin... “ à 6h. matin .. à Gh. matin... à mit SES 46: h: soir. ….. 722,26 ss 728,05 18,82 LETTRE 22 19 = _ — ie imnimètre à Dh. 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OSF 197 + | Y92 | GL‘0— | 8ç'r "CIITEUL | *ULITITUU “Won À - "a[PUIOU « 3 cure un | MOLOU À sage || MOBUN | 1189 AU 1169 ‘A0N PACS PS RTE ERA TT eBtau notmyq||SaU QTfEu vo uoryeanyes ap "19214||"deA €] 9p HoISUA], ‘SLSY 'TTUAV — ‘HAHNAHE pert | 99° g'or+ |eL'e + — | CS'CGL .89r+ | 86 + geo +] cerr+ SL‘ +] 69'90L S'Gr+ | 0e + |rr0 —| 3001 Ie + | cc'8cL PR R NL HIT —|6e6 + | #60 + | gL'esL LOS | 82 + 1700 +186 07H 08% — | 8c‘0cL Ge FL +100 +) 0701 | 192 — | FT LIL L'OH | FL +1 —| 87e +206 — | 0811 S'or+ 80 +|cs0 —| 686 +| 99 — | r0'8rz Vert | 8e + [ir r —|cg'e er Pa | y0'CCL 88 +169 FILS —|169 +) 6r'e — | er'rgL | VIH GS + 1|1S0 +166 6 + | La — | c£'08L 8'SIH SG + lo1'o —|#c'6e + | 220 + | z6‘7cL S'er+ | re + 1660 +|s8r'or+ | £0Tr — | ce'ecz Gr | 76 + IG +) rer) re0 + | 06‘F7EL 6Cr+ | L'6 + cg" +] 91'r1+ | e13 | ST'LEL O9 Fe + [re +] 167 | 18's + | 7e ‘06e 68H SG + eg 0 +968 + | £o'e —Æ | cç'6cL L'or | £'e + 1810 —|9L'L + | pre + | c9'LSL Ge | 08 + 1100 +] 988 + | 070 + | 06‘7&L Cert | L'9 + |08r +116 +! sc'0 + 10'SGL C6 +0 + 1880 —|61Lz +| F0 + | 0 SEL 68 +0 + rer —| 60e + | 861 — | 09SSL 9GI+ Se +160 +]|576"2 + so — | 9FFCL 661+ 186 +100 +|çg8'L + | oz + | e8'952 G'er+ ce + eco +108 + | og'e + | e8'LcL L'ev+ |8'8 +196 +|796 + | 1S'0 + | 00 CL I | SL HITS +] 6 + | 810 + | 9762 9'r+ | 0€ + [OUT +| ces + | er r + |79'ScL 08 +106 + ILE —| 087 + | 982 — | 99'97ZL JL HIVI —Ics'e —|863 +|3£'ar— | 16'GIL 0 0 0 0 | *UIf[Uu “UUTTTEUT D sainau #8 || 9IPWIOU | ‘y +8 *UIXEN | ‘UWIUIN EI 9948 sa Inajney ej sop ‘Aou 1194 QUUYÂAONL | 90,6 71894) JNOINEH TT, © || *7) oan7e19du9 x, "120184 ON 4 20 © = 0 CD Jours du mois. 138 MOYENNES DU MOIS D'AVRIL 1878. 6h.m. Sh.m. 10h.m. Midi. 3h.s. 4h.s. 6h.s. 8h.s. 10 h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mr mm mm tre décade 723,17 723,56 723,68 123,19 722,55 722,45 722,57 723,19 723,46 . 28 - >» 126,12 726,30 726,38 725,99 725,57 725,14 725,23 725,74 725,82 3° p 721,84 722,00 722,16 721,92 721,87 721,78 721,78 722,925. 72222 Mois 723,71 723,95 72407 723,70 723,33 723,12 723,20 723,73 723,83 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 lredécade+ 4,62 + 5,95 6,80 + 8,25 + 9,77 + 9,51 + 8,87 + 8,06 + 7,46 2% » + 7,02 + 9,16 +10,76 +12,10 412,79 +13,03 +11,60 +10,12 + 9,08 3e » 7,84 + 9,20 +10,68 +11,86 12,43 +12,63 11,66 10,06 + 9,01 Mois -E 6,49 + 8,10 + 9,42 +10,74 +11,66 411,72 +10,71 + 9,41 + 8,52 Tension de la vapeur. mm nim mm min mm mm mm mm {re décade 5,50 5,63 D,08 5,46 5,72 6,00 5,97 6,04 »,89 CE | 6,36 6,59 6,35 6,68 6,77 6,74 6,72 6,79 6,84 te y 7,40 7,44 7,45 7,11 7,15 7,91 7,95 7,15 7,13 Mois 6,42 6,56 6,46 6,42 6,95 6,75 6,75 6,86 6,81 Fraction de saturation en millièmes. {re décade 855 795 745 665 639 687 709 758 763 2e » 858 775 673 640 613 602 660 737 795 3e » 933 859 786 639 675 699 749 837 902 Mois 882 810 735 665 642 663 706 777 820 Therm. min. Therm.max. Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre. du Ciel, du Rhône. ou de neige. 0 0 0 mm cm 1re décade + 4,02 +11,03 0,7% + 6,55 37,9 107,0 DT, » + 6,05 +14,60 0,62 “+ 8,33 18,2 128,7 %æ + 6,82 413,90 0,83 + 7,26 65,1 142,7 Mois + 5,63 +13,18 0,73 + 7,37 121,2 126,1 Dans ce mois, l’air a été calme 2,2 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,68 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 310,2 O. et son intensité est égale à 30,0 sur 100. LAS ii RE Le 189 TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE MOIS D'AVRIL 1878. ler, neige et brouillard depuis midi. 2, neige et brouillard tout le jour, forte bise, 3, brouillard le matin, neige le soir. 4, neige pendant tout le jour, mais peu abondante. 5, neige et brouillard une partie de la journée. 9, neige et brouillard une grande partie de la journée. 10, brouillard une grande partie de la journée. 11, neige et brouillard. id. 16, brouillard le matin, neige le soir. 17, neige et brouillard une grande partie de la journée. 20, neige et brouillard tout le jour, fort vent du SO. 21, neige tout le jour, ainsi que dans la nuit du 20 au 21 ; très-forte bise. 22, neige le matin, clair le soir. 23, neige tout le jour, très-fort vent du SO. 24, neige jusqu’à 6 h. du soir, très-fort vent du SO. 25, clair le matin, neige le soir. 26, neige et brouillard une grande partie de la journée. 27, neige dans la nuit du 26 au 27, marquée le 27 ; brouillard tout le jour par une forte bise. 29, neige depuis 6 h. du soir, 30, neige dans la nuit et le matin, brouillard le soir. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. mm mm Le er: @ he Some ER ES 049,16 Dh So. ee 564,66 9 a2"6 hi matin, LT 259,26 10 8 h,/5S01r 54 4. SL SRE 562,61 12 à 2 h. après midi....... 560,05 LH RE D TT EMPIRE SAR 569,00 18828 mn ee 599 91 LE AE re CAPE TORRES 563,78 21 à 6h, matin. .,.... ; 556,45 PAR SU SO ET eu Ne + 960,40 24 à 2h. après midi ..... 554,89 And 0h: Mans: b06.02 SAINT-BERNARD. — AVRIL 1878. E Baromètre. Température C. Pluie ou neige. V LS —————————pp EE ——_——_— | ent AU = Hauteur | Écart avec Moyenne |Écart avec la! Hauteur Eau : enne = [agde | étant | minimum. eximm) ds. émane nina Masimun | da opbégtans) donnes, | CORAN | di millim. millim. millim. | millim. 0 0 0 0 millim. millim. 1 | 549,64 | —10,71 | 549,16 | 550,86 1 — 9,55 | — 4,07 | —14,7 | — 5,2 100 9,2 8 SO. 1 || 0,86. o | 552,09 | — 8,31 | 549,66 | 554,57 || — 9,37 | — 4,01 | —10,5 | — 6,4 500 36.4 10 NE. 2 || 4,00 3 || 860,96 | + 0,50 | 557,86 | 562,61 | — 5,25 | — 0,01 | — 9,9 | + 1,0 180 12,2 6 NE. 1 | 0,66. 4 || 562,52 | + 2,00 | 562 34 | 562,75 || — 3,14 | + 1,998 | — 4,7 | + 0,4 50 7,8 14 SO. 1 | 1,00 | 5 || 562,53 | + 1,95 | 562,00 | 563,83 || — 2,24 | + 2,75 | — 4,7 | + 1,7 90 6,4 4 NO. 1 |091| 6 | 864,01 | + 3,37 | 563,33 | 564,66 | — 2,71 | + 2,45 | — 5,8 | + 0,2 | ..... Eu Re NT 4 | 4,10 | 7 | 563,88 | + 3,17 | 563,65 | 564,13 | — 0,03 | + 4,71 | — 3,3 | + 4,4 | ..... RER D ONE 1 | 0,08. 8 | 561,56 | 0,78 | 560,87 | 562,34 | — 1,08 | + 3,53 | — 6,8 | + 3,2 | ..... rue EX IdeNt. 1 | 0,34. 9 | 559,70 | — 1,15 | 559,26 | 560,61 | — 4,63 | — 0,15 | — 5,0 | — 2,0 80 7,4 7 SO. 4 | 0,91, 10 | 861,91 | + 0,99 | 560,94 | 562,61 | + 0,17 | + 4,59 | — 3,3 | + 9,4 | ..... ses se NE. 1 || 0,71 11 | 561,87 | + 0,88 | 561,57 | 562,16 | — 2,12 | + 2,10 | — 3,6 | + 2,7 70 4,8 5 NE. 1 || 0,88 | 12 || 560,48 | — 0,58 | 560,05 | 561,13 | —- 5,02 | — 0,93 | — 7,6 | + 0,8 80 6,4 8 NE. 1 || 0,92. 13 | 563,84 | + 2,70 | 562,04 | 565,58 | — 3,44 | + 0,52 | — 7,7 | + 0,3 | .... AR A NE. 1 | 0,10 | 14 | 567,19 | + 5,97 | 565,83 | 568,50 | + 0,15 | + 3,98 | — 5,7 | + 9,8 | ..... ,| -.... ee NE. 1 || 0,00 15 || 568,51 | Æ 7,21 | 568,08 | 569,00 | + 1,99 | + 5,68 | — 2,8 | + 6,7 | ..... ES e PA NE. 1 || 0,32 16 | 564,82 | + 3,44 | 563,91 | 566,08 | — 0,41 3,14 | — 2,0 | + 2,3 60 5,0 SO. 1 || 0,98 47 | 564,45 | — 0,01 | 561,02 | 561,93 || — 1,81 T 1,60 | — 5,4 | + 3,7 60 ! 4,0 6 NE. 1 || 0,98 18 || 560,54 | — 1,00 | 559,91 | 561,53 | — 1,96 | + 1,31 | — 5,4 | + 301 ..... pt ds sem |) NE 1 1 0,44 | 19 || 569,71 | + 1,09 | 561,57 | 563,78 | + 0,65 | + 3,78 | — 3,1 | + 8,0 | ..... | ..... ASE NE. 1 || 0,62 90 || 560,39 | — 1,32 | 558,45 | 562,64 | — 2,11 | + 0,88 | — 2,7 0, 100 14,6 10 SO. 2 |[ 1,090, 94 | 557,21 | — 4,59 | 556,45 | 558,56 | — 5,55 | — 2,70 | — 5,8 | — 4,2 300 25,4 14 NE. 2 | 0,89) 99 || 559,84 | — 2,05 | 558,88 | 560,40 | — 1,56 | + 1,15 | — 5,7 | + 2,0 60 4,8 4 SO. 1 10,54. 93 || 557,68 | — 4,30 | 556,95 | 558,56 | — 2,55 | + 0,02 | — 2,5 | — 1,0 180 12,3 18 SO. 3 [1,00 94 || 555,22 | — 6,85 | 554,89 | 555,45 | — 3,74 | — 1,31 | — 4,4 | — 1,8 100 8,6 10 SO. 3 | 0,90 | 95 || 556,07 | — 6,09 | 555,56 | 556,85 | — 1,54 | + 0,75 | — 6,2 | + 2,4 90 9,0 7 NE. 4 || 0,56 96 || 558,64 | — 3,61 | 557,02 | 559,92 | — 1,92 | — 0,22 | — 3,6 | + 1,8 80 6,2 4 NE. 1 | 1,00 | 97 || 562,08 | — 0,26 | 560,14 | 564,08 | — 3,24 | — 1,25 | — 4,8 0, 70 6,6 |. 4 AT IPN APRES 98 || 565,64 | + 3,21 | 564,35 | 566,52 | — 0,12 | + 1,73 | — 5,1 | + 4,8 | ..... REA 3 SO. 4 | 0,16 29 | 566,32 | + 3,80 | 565,04 | 566,92 || + 0,42 | Æ 2,13 | — 2,2 | + 4,0 80 8,2 7 SO. 4 || 0,78 30 || 563,08 | + 0,46 | 562,93 | 563,35 || + 2,57 | + 4,14 | — 0,8 | + 6,5 70 8,0 6 SO. 4 || 0,81 pige EPL EAN QUE) 6 EN | pe RSR TEEN CON ne PES * Ces colonnes renferment la plus basse et la plus élevée des températures observées de 6 h. matin à 40 b. soir. DR I EE 191 MOYENNES DU MOIS D'AVRIL 1878. 6h.m. Sh.m. 10h.m. Midi. 2h.s. Sh.:5 » GS: 8h.s. 140h.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm rm tre décade 559,18 559,40 559,75 559,83 559,91 560,69 560,22 560,39 560,53 2e » 563,18 563,16 563,29 563,30 563,14 56309 563,16 563,28 563,38 3e » 599,67 559,77 559,99 560,15 560,24 560,30 560,44 560,69 560,73 Mois 560,67 560,78 561,01 561,09 561,10 561,16 561,27 561,45 561,55 Température. 0 0 0 0 0 0 0 La) [a] tre décade— 6,76 — 3,22 — 1,61 — 0,64 — 0,54 — 1,80 — 3,62 — 4,60 — 4,51 2e » — 3,84 — 1,68 + 0,13 Æ 1,99 + 2,29 + 1,30 — 0,86 — 2,65 — 92,77 3e » — 3,94 — 213 + 0,42 + 1,02 + 0,95 + 0,43 — 0,73 — 2,24 — 9,50 Mois — 4,85 — 2,34 — 0,35 .L 0,79 R 0,90 — 0,02 — 1,74 — 3,16 — 3,26 Min. observé. Max. observé Clarté Horse Eau de pluie Hauteur dela du ciel. ou de neige. neige tomhée. ( ( mm min {re décade — 6,87 + 0,27 0,66 79,4 960 2 » — 4,60 + 3,33 0,62 34,8 370 3e -» — 41! + 1,45 0 76 89,1 1030 Mois — 5,19 + 1,68 0,68 203,3 2360 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,81 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° O., et son in- tensité est égale à 13,3 sur 100, f LI V4 ph 426 | RE LR) 24 de hi Et EXPÉRIENCES EREETS DES PEFOULEMENTS OÙ ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE : M. Alph. FAVRE Professeur à l’Académie de Genève. Sir James Hall publia en 1843 les résultats d’expé- riences qui sont restées célèbres *. Il cherchait à découvrir la cause qui avait contourné et plissé les couches des ter- rains de sédiments. {1 réussit à imiter en partie leur structure en empilant sur une table des morceaux d’étoffes, de laine, de coton ou de toile, chargeant d’un poids leur surface supérieure et les comprimant latérale- ment. Il avait également réussi par un moyen semblable à donner à des couches d'argile des formes contournées 1 En commençant cette notice je tiens à signaler les beaux travaux que M. Daubrée a publiés dernièrement dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences (séances des 25 mars, 8 et 15 avril 1878). Ce savant décrit des expériences nombreuses et variées ayant pour but de reproduire les formes des montagnes et d'étudier la cause probable des ploiements et des contournements observés à la surface du globe. Il s’est donc occupé avant moi de ce sujet, mais mes expé- riences diffèrent des siennes sur quelques points; elles étaient faites et cette notice était rédigée lorsque j'ai eu connaissance des travaux de ce savant. Voir sur mes expériences les Comptes rendus de l’Aca- démie des sciences du 25 avril 1878. ? On the vertical position and convolutions of certain strata, etc. Transactions of the royal Society of Edinburgh, t. VII, 1813. — Par extrait. Biblioth. Britannique (de Genève) sciences et arts, 1814, t. 55, p. 390. ARCHIVES, t. LXII, — Juin 1878. 15 À HE 194 EFFETS DES REFOULEMENTS qui avaient beaucoup d’analogie avec celles de certaines couches observées en Écosse. « Il nous reste encore à « considérer, disait-il, comment à été produite cette pous- « sée horizontale. On peut, je pense, l’admettre comme «une conséquence naturelle de l'hypothèse du D' Hut- « ton, d’après laquelle nos continents sont sortis du fond « des mers et se sont élevés à leurs positions actuelles par « l’action interne de cette même chaleur dont on trouve « les manifestations extérieures dans les volcans. » Ce genre d'expériences est tout à. fait motivé par suite des idées théoriques qui, depuis des époques plus ou moins anciennes, ont été introduites dans l’histoire de la terre. On peut classer sous trois chefs toutes les théories de la formation des montagnes : celle du soulèvement, celle de l’affaissement et celle du refoulement ou écrasement latéral. « L'idée du soulèvement des montagnes se perd dans la « nuit des temps, dit Élie de Beaumont... L'ancre d'Ovide, « quiremonte, paraît-il, jusqu'à Pythagore, serait aussi an- « cienne dans la science que le carré de l'hypoténuse *. » Si à une certaine époque cette idée peut avoir eu du succès, elle est assez délaissée maintenant pour que Je ne m'en OoCCupe pas. La théorie de la formation des montagnes par affais- sement a eu, si je ne me trompe, J.-A. Deluc pour pre- mier représentant. Elle est assez compliquée. Ce savant y revient fréquemment dans ses ouvrages. C’est dans la phrase suivante qu’il me semble exposer ses idées de la manière la plus concise. En parlant des chaînes de mon- tagnes, qui, d’après de Saussure, sont formées de couchés ! Notice sur les systèmes de montagnes, p. 1325, note. OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE 195 appuyées les unes contre les autres « tout comme elles « s'appuient contre les substances primordiales, » il ajoute : « et il n’est pas moins évident, que ce doit être par des « ruptures de toute la masse des couches, dans ces lieux « qui forment aujourd'hui le centre de ces chaînes, par « les affaissements latéraux des masses ainsi divisées, que « les couches auparavant inférieures, se trouvent les plus « élevées et redressées vers ces centres”... » L'idée de refoulement fut énoncée en 1795 par H.-B. de Saussure. « Ce fait, » dit-il, en parlant de la structure des montagnes voisines de Grindelwald, « ce fait fournit « un bel exemple des refoulements, que je regarde comme « la cause générale du redressement des couches originai- « rement horizontales ( Voyages, $ 1677). » On lit plus Join : « Ce grand phénomène s'explique, comme j'espère « le faire voir dans la théorie, par le refoulement qui a « redressé ces couches, originairement horizontales » Voyages, $ 1996). Il ajoute encore : « En effet, si on « suppose que c'est, ou par refoulement, comme je le « pense, ou par rupture de la coûte de l’ancienne terre, « comme le croit M. De Luc, que ces couches, horizon- « tales dans l’origine, sont devenues verticales... » ( Voyages, $ 1999). On trouve encore la phrase suivante dans une lettre inédite * de de Saussure à De la Métherie, datée du 6 juil- let 1795, au sujet de la Théorie de la Terre, publiée en 1791 par le savant français : « J’observerai seulement que le « système que vous avez exposé dans le IIIe volume sous * Lettres sur l'hist. physiq. de la terre, adressées à Blumenbach, 1798, p. 70. ? Cette lettre appartient à M. Th. Necker qui a bien voulu me la communiquer. qe IN E 196 EFFETS DES REFOULEMENTS «le nom de système de Saussure, n’est point une suite « d'opinions müries et adoptées avec réflexion et matu- « rité. J’ai présenté ces idées comme un rêve ou comme « une suite d'images que le spectacle des montagnes visi- « bles de la cime du Cramont pouvait réveiller dans la «tête d’un géologue. Car je pense comme vous que « l'explosion des fluides élastiques n'a point pu soulever « et encore moins soutenir dans un état de soulèvement « des masses telles que le M.-B.” et ses alentours. Je « liens beaucoup plus à l'idée d’un refoulement. Mais « tout cela est trop long pour une lettre, je développerai « mes idées dans la suite de mon ouvrage. » On trouve en effet, en parcourant les Alpes, une foule de localités dans lesquelles on croit voir l’empreinte de refoulements latéraux *. Cette lettre présente de l'intérêt en établissant nette- ment que l’idée de refoulement était bien celle que de Saussure adoptait vers la fin de sa laborieuse carrière ; elle fait également connaître ce que de Saussure lui- même pensait de l'élan poétique dont il avait été saisi au sommet du Cramont. L'expression d’écrasement latéral, dont Élie de Beau- mont s’est servi, fait naître la même idée que le mot refoulement. « Il paraît exister, à dit l'illustre savant, « beaucoup de rapports entre les résultats nécessaires de « l’écrasement latéral et les phénomènes que de Saussure « entendait désigner par le mot refoulement, dont il s’est « servi dans les derniers aperçus théoriques consignés « dans ses Voyages”. » 1 Mont-Blanc. s 2 A. Favre, Recherches, $ 407, 356, 541 et surtout 597. 3 Notice sur les systèmes de montagnes, p. 1318. ART < RE € OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 197 Il est intéressant de constater que, déjà en 1644, Des- cartes semble avoir entrevu la cause des dislocations du sol retrouvée par ces géologues modernes. « Or, dit-il, « yayant plusieurs fentes dans le corps E (la figure jointe à cette explication représente le corps E comme étant une couche de la surface de la terre) lesquelles « s’augmentoient de plus en plus, elles sont enfin deve- « nues si grandes qu'il n’a pu se soutenir plus longtemps « par la liaison de ces parties, et que la voûte qu’il com- « posoit se crevant tout d’un coup, sa pesanteur l’a fait « tomber en grandes pièces sur la superficie du corps C « (autre couche de la terre inférieure à E) ; mais parce « que cette superficie n’était pas assez large pour recevoir « toutes les pièces de ce corps en la même situation qu'elles « avolent été auparavant, il a fallu que quelques-unes « soient tombées de côté et se soient appuyées les unes « contre les autres® » (La figure 2, pl. VIT représente les dislocations du sol). Ces trois systèmes qui font provenir les montagnes de forces qui poussent les grandes masses minérales de bas en haut, de haut en bas ou latéralement, ne sont pas si éloignées les unes des autres qu’on pourrait le croire au premier abord. Je pense qu'on ne peut refuser aux sa- vants qui ont admis le système des soulèvements comme modification principale de la surface du globe, d’avoir aussi admis la formation de dépressions comme modifica- tion secondaire. Il semble également impossible que les ss _géologues qui ont soutenu le système des affaissements ! Œuvres de Descartes. Paris 1824, t. IT, p. 366, $ 42. — Mon attention a été attirée sur ce sujet par la note que M. Daubrée a in- sérée à la page 33 de son Rapport sur les progrès de la géologie expe- rimentale. Paris 1867. * HR PTE) EN ERPPeu D ENV PE " , ART E 198 EFFETS DES REFOULEMENTS comme modification principale n'aient pas admis l’ex- haussement comme modification secondaire. Enfin, dans le système du refoulement ou de l’écrasement latéral, il y a un affaissement général de la surface de la terre, puis- qu'il y a diminution dans la longueur du rayon de notre globe, et cependant il en résulte des exhaussements du sol au milieu de cette dépression générale. La cause du refoulement ou écrasement latéral tient au refroidissément de la terre. Il est, en effet, bien pro- bable que notre globe est dans la période où, d’après Élie de Beaumont, « le refroidissement moyen annuel de « la masse surpasse celui de la surface et la surpasse de € plus en plus”. » Il doit en résulter que les couches ex- térieures du globe, tendant toujours à s’appuyer sur les parties intérieures, se rident, se plissent, se disloquent, se dépriment sur certains points et s’exhaussent sur d’autres. Les expériences que j'ai faites à l'atelier de la Société genevoise pour la fabrication des instruments de phy- sique avec l’obligeant concours de son directeur, M. Th. Turrettini, ressemblent beaucoup à celles de sir James Hall. Elles en diffèrent cependant d’une manière notable sur deux points : 1° Le célèbre Écossais faisait reposer la matière qu'il voulait comprimer sur un corps qui ne se Comprimait point, tandis que j'ai placé la couche d'argile, employée dans ces expériences, sur une plaque de caoutchoue, for- tement étirée, à laquelle je la faisais adhérer autant que possible*, puis je laissais le caoutchouc revenir à sa di- Comptes rendus de l’Académie des sciences, 1844, XIX, 1327. ? Dans quelques expériences des clous ont été plantés en quinconce sur Je caoutchouc; ils n'étaient pas complétement enfoncés et ils em- pêchaient le glissement de la glaise sur le caoutchouc. PP REA TT OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 199 mension primitive. Par sa contraction, le caoutchouc agissait d’une manière égale, sur tous les points de la partie inférieure de l'argile et plus ou moins sur toute la masse, dans le sens du refoulement ou de l’écrasement latéral. 20 Hall comprimait par un poids la surface supé- rieure du corps qu'il voulait plisser, ce qui empêchait toute déformation de s’y produire, tandis qu'en laissant cette surface libre j’y ai vu apparaître, pendant l’expé- rience des formes qui sont semblables à celles qu’on peut observer dans divers pays de collines et de montagnes. La disposition de l'instrument est très-simple : une plaque de caoutchouc de 16 millimètres d'épaisseur, de 12 centimètres de largeur et de 40 centimètres de lon- sueur était étirée, dans la plupart des expériences, à une longueur de 60 centimètres. On la couvrait d’une cou- che de terre glaise” à l’état pâteux, dont l'épaisseur a varié, suivant les expériences, de 25 à 60 millimètres. On voit par les dimensions indiquées ci-dessus que la pression diminuait la longueur de la bande d’argile d’un tiers. Cette pression a été exercée sur certaines monta- gnes de Savoie. Par exemple la coupe que j'ai donnée des montagnes situées entre la Pointe-Percée et les envi- rons de Bonneville * laisse voir que les couches plissées et contournées qui sont figurées entre Dessy et le Col du Grand-Bornand couvrent une longueur qui est les deux tiers de celle qu’elles possédaient avant la compression. Ces montagnes ont donc subi, comme la terre glaise, une 1 Terre de Bresse employée à Genève pour vernir la poterie com- mune. ? Bullet. Soc. géologique de France, 1875, t. III, pl. xx. — A. Favre, Recherches géologiques. Atlas, pl. 1x. L' 14 "#8" 2 Ce NN ESA 4 Fi MATE RARES TPS EN En at mr 200 EFFETS DES REFOULEMENTS compression indiquée par le rapport de 60 à 40. Or, il y a des régions qui sont infiniment plus contour- nées encore; les plis s’y rapprochent plus de la verticale et sont plus serrés les uns contre les autres ; ils donnent l’idée que la compression s’est exercée sur eux d’une manière beaucoup plus forte que je ne viens de l’indi- quer. Ces contournements s’observent dans presque tous les points de la croûte terrestre, car si dans certaines ré- gions la surface paraît formée de couches non contour- nées, on en trouve souvent au-dessous d'elles qui portent les traces de la compression. La surface de la terre a donc été beaucoup plus étendue que maintenant et le rayon du globe a subi, à travers les différentes pério- des de l’histoire de la terre, un immense raccourcisse- ment. Je reviens à mes expériences. Aux extrémités de la bande d'argile se trouvaient des pièces de bois ou appuis, fixés sur le caoutchouc et qui l’accompagnaient dans son mouvement de retrait. L’argile se trouvait ainsi compri- mée à la fois par son adhérence au caoutchouc et par la pression latérale des appuis. Par l'influence du caoutchouc seul, sans la présence des appuis, il ne se forme que des rides très-faibles à la surface d’une plaque de glaise de 3 à 4 centimètres d'épaisseur, et si les appuis compriment seuls la terre glaise posée sur une matière qui ne se com- prime pas (une planche bien lisse et huilée), la terre glaise ne se ride guère dans le voisinage du centre de sa surface; elle augmente quelque peu d'épaisseur et il se fait des bourrelets de terre contre les appuis. Les couches qui semblent diviser les masses d’argile et qui sont représentées dans les figures ne sont pas réel- LE Er) +, = OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 201 lement des couches, mais simplement des traits horizon- taux à la surface de l'argile. Voici les résultats de quelques expériences : PI. I, fig. 1°. Longueur de la bande d'argile, 62 centi- mètres, comprimée jusqu'à 45 centimètres. — Épais- seur de l’argile avant la compression, environ 35 milli- mètres; après, l'épaisseur, au point le plus haut, est de 63 millimètres. Par la compression, les couches horizontales ont été fortement contournées, disjointes en certains endroits de manière à ce qu'il s’est formé des fissures horizontales semblables à des cavernes, surtout au point a. On remar- que un grand nombre de fentes ou failles plus ou moins verticales. Le mouvement le plus curieux a été en b: il à formé une montagne dont la pente est douce du côté droit (sauf une aspérité c). Le flanc gauche de la monta- gne est abrupt, et formé par des couches verticales. Les couches du corps principal de la montagne sont presque horizontales et un peu courbées vers le bas, à leur jonction avec les couches verticales. Cette coupe rappelle celle du mont Salève, près de Ge- nève, surtout si on supprime le monticule c. Cette mon- tagne présente en effet un escarpement au N.-0. et une pente douce au S.-E. On y voit en plusieurs points des couches plus rapprochées de la verticale que celles de Ja 1 Toutes les figures, sauf la première, ont été photographiées d’a- près l'argile puis copiées avec beaucoup d’exactitude. 24e CR dt _ A Ÿ k 202 EFFETS DES REFOULEMENTS coupe que j'ai donnée ‘. On y voit même, comme dans la figure ci-jointe, que les couches du corps de la monta- gne sont courbées vers le bas, à leur jonction avec les couches verticales. Dans l'expérience, ni les couches verticales, n1 les cou- ches horizontales n’ont supporté aucune érosion, tandis qu'il n’en a pas été de même dans la nature. Ceci est la cause principale pour laquelle aucune dislocation obtenue au moyen de la glaise ne ressemble exactement à celles que nous voyons maintenant dans les montagnes. On remarque dans cette figure, comme dans plusieurs de celles qui suivent que les couches inférieures sont beaucoup moins contournées que les supérieures. Il PI. I, fig. 2. Longueur de la bande d’argile, 60 cen- timètres, comprimée à 40. — Épaisseur avant la com- pression, # centimètres, dont 35 millimètres d'argile grise et > millimètres d'argile rouge, plus consistante que la grise, à la partie supérieure; après la compression, l'épaisseur au point culminant est de 55 millimètres. Les collines et les vallons formés à la surface sont dus aux contournements des couches très-visibles sur la face latérale. Au centre se voit un grand pli a très-saillant avec une cassure longitudinale ; à droite et à gauche sont des voûtes déjetées en sens inverses. Les lettres b, c, d, e, f, g;, h désignent certaines formes de montagnes ou de vallées qui ne sont pas les mêmes sur les deux côtés de la bande d'argile. En effet, la fig. 3, pl. [, représente le 1 A. Favre, Recherches géologiques, etc. Allas, pl. 11. — Bull. Soc. géologique de France, 1875, t. IE, pl. Xxv. OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 203 côté opposé à celui dessiné dans la figure précédente et les mêmes lettres se correspondent sur les deux côtés. On voit donc que le pli b de la figure 2 a pour prolongement la plaine D de la fig. 3,que la plaine k de la fig. 2 a pour prolongement la montagne X de la fig. 3, etc. On observe dans la fig. 3 plusieurs disjonctions de couches, l’une d'elle en ? est produite par l’affaissement de la couche inférieure. Les formes obtenues dans cette expérience se trouvent dans la plupart des chaînes de mon- tagnes, aussi bien dans les Appalaches que dans le Jura et dans les Alpes. IT PI. IE, fig. 4. Longueur de la bande d'argile, 60 cen- timètres, comprimée à 40 centimètres. — Épaisseur avant la compression, 4 centimètres ; après, la plus grande aspérité atteint 65 millimètres. On remarque des contournements semblables à ceux de la figure précédente, entre autres une voûte a très- nettement formée, qui ne présente qu'une très-faible cas- sure. Elle est semblable à la voûte de Cluse, vallée de l’Arve *. De distance en distance se voient des tranches ver- ticales (b, c, d, e, f, q) sur lesquelles la compression sem- ble avoir agi d’une façon particulièrement énergique et qu'on pourrait appeller « zones de refoulement; » les couches y sont écrasées d’une manière exceptionnelle, souvent séparées les unes des autres. La fig. 5 de la pl. IT représente le côté opposé à celui 1 A. Favre, Recherches géologiques. Atlas, pl. XnI, RENE À ACER ER ETUI EM, an", Pr En Eu 204 EFFETS DES REFOULEMENTS de la fig. 4. Les mêmes lettres sont répétées des deux côtés. La grande voûte droite a, fig. # correspond à deux voûtes a a, fig. 5. La zone de refoulement b, fig. 4, qui est puissante et dont les couches sont disjointes, correspond en b, fig. 5 à une faille oblique. La zone de refoulement c, fig. #, n’a pas traversé jus- qu'en €, fig. 5, tandis que la zone d, fig. 4 est beaucoup plus considérable en d, fig. 5 où elle est triple. La zone e, fig. # est à peine visible en e, fig. 5. La zone /, qui est très-fortement accentuée fig. 4, où elle montre plusieurs disjonctions de couches ou cavernes est moins nettement marquée en /, fig. 5, quoiqu'on y voie aussi plusieurs de ces disjonctions. Enfin la zone g, qui est oblique fig. 4, se montre également forte en g, fig. », mais plus verticale. IV Les fig. 6, pl. IL et 7, pl. IL représentent les deux côtés de la même bande d’argile. Chaque lettre indique une forme dont le prolongement est indiqué du côté op- posé par la même lettre. Longueur de la bande d'argile, 60 centimètres, compri- mée à 40 centimètres. Couche d'argile grise de 20 à 25 millimètres de hauteur, recouverte d’une couche de 5 mil- limèêtres de terre argileuse rouge plus solide ; hauteur to- tale, 25 à 30 millimètres. Après la compression, la hau- teur du point culminant est de 62 millimètres. Les formes prises par l'argile dans cette expérience sont très-variées : a, fig. 6 indique une grande voûte presque droite et brisée au sommet. La disjonction des couches a formé OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 205 une grande et profonde caverne ayant à peu près la forme de celle qui s’est produite en e, fig. 7. Toutes deux sont triangulaires et ressemblent à celle que James Hall a re- présentée pl. IE du mémoire cité et à celle que l’exploita- tion du charbon a créée au Petit-Bornand, en Savoie”. La même voûte a, fig. 6 est, en a, fig. 7, déjetée et brisée de côté et sans caverne. Les parois du vallon b, fig. 6 sont fort inclinées et ce vallon n’est plus en b fig. 7 qu’une fissure dont les pa- rois sont verticales et même surplombent. La voûte c, fig. 6 est droite et presque pas rompue, tandis qu'en 6, fig. 7 elle est déjetée et rompue. Le vallon d, fig. 6 est tèrs-resserré au milieu de la bande d'argile, et il se change en plaine en d, fig. 7. La voûte e, fig. 6, droite et presque pas rompue, corres- pond en partie à la plaine d et en partie aussi auplie, fig. 7. Ce dernier est oblique à la direction de la voûte. Le vallon f, fig. 6 et 7, est assez uniforme de l’une de ses extrémités à l’autre, La voûte 9, fig. 6, est déjetée en sens opposé de son prolongement en g, fig. 7. La voûte À, fig. 6, qui est basse et déjetée, et la voûte ?, fig. 6, qui est fortement rompue et dont les couches sont verticales, ont toutes deux pour prolongement la voûte surbaissée h-1, fig. 7. La plaine k, fig. 6 se prolonge en forme de voûte en k, fig. 7, et le pli /, fig. 6, déjeté en sens contraire de k, ne se montre pas en /, fig. 7. Les ondulations, les plis, leurs cassures, les vallées de ces deux figures sont remarquables, et ce relief rappelle 1 A. Favre, ibid., pl. x. rh 4] L ER OS SR A 17 Fr, We ENS 1 SA NK 206 EFFETS DES REFOULEMENTS. les traits généraux d’un grand nombre de montagnes, comme je lai dit en parlant de la fig. 2, pl. [. N PI. I, fig. 8. Longueur de la bande d'argile, 60 cen- timètres, comprimée à 40 centimètres, formée d’une cou- che d’argile grise de # centimètres, recouverte d’une cou- che de terre rouge plus solide, de 5 millimètres d’épais- seur; après la compression, le point culminant est à un peu plus de 10 centimètres. J'ai cherché à représenter (si on ose se servir de ce mot lorsqu'on imite sur une échelle aussi petite les grands phénomènes de la nature) ce qui devrait arriver lorsque la compression terrestre s’exercerait sur des cou- ches horizontales encore humides déposées dans le fond d'une mer où se trouveraient deux montagnes déjà soli- difiées. À cet effet, j'ai placé sur le caoutchouc et sous l’argile deux demi-cylindres de bois, a etb, de 35 milli- mètres environ de rayon, à 20 centimètres des extrémi- tés de la bande d’argile et à cette même distance l’un de l’autre. Avant la compression, la surface de l'argile et les couches étaient complétement horizontales. _ La compression a donné naissance, au sommet du demi-cylindre a, à une vallée c, formée par un contour- nement des couches à droite et par un monticule d à gauche. Or, je ne crois pas qu'on ait jamais pensé à assi- : gner à aucune vallée une origine de cette nature. Sur l’autre demi-cylindre b il s’est produit un énorme exhaussement qui a porté le sol jusqu’en e, avec une rupture telle que la lèvre de gauche, f-g, a subi un ren- OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 207 versement complet en tournant, comme sur une char- nière, autour de la ligne horizontale qui passe par le point k. Il en résulte que les quatre couches supérieures de l'argile désignées par les chiffres 1, 2, 3, # étant dans une position normale avant la compression, se trou- vent, après celle-ci, arrangées de manière à fournir la succession représentée par l’arrangement suivant des Emhres: 1,20, 4:43; 9%41, 12;3;4;"en faisantda coupe de ce terrain par une ligne tirée x en y. Si la lèvre de gauche disparaissait, on aurait alors étre les points x et z la coupe 1, 2, 3, 4,5, 4,2; 3, 4, 9, Des sections analogues à celles-ci, présentant des inter- vertissements dans l’ordre des couches sont connues des géologues. VI PI. IL, fig. 9. Longueur de la bande d'argile, 58 centimètres, comprimée à 38. — Avant la compression. on y voyait les deux divisions qu'on y voit encore; celle de droite était longue de 33 centimètres, et épaisse de 29 millimètres en « et de 35 millimètres en b; la divi- sion de gauche était longue de 25 centimètres, l'épaisseur en était de 65 millimètres, une pente douce reliait la partie c à la partie 0. Après la compression, la hauteur moyenne de a b est de 45 et celle de c de 75 milli- mètres. Toutes les couches étaient tracées horizontalement. Dans cette expérience, j'ai cherché à imiter l'effet du refoulement à la limite d’une montagne et de la plaine. Comme je l'ai dit, la hauteur de la montagne c s’est nota- FE OT PC S PRADA cas 7 208 EFFETS DES REFOULEMENTS blement augmentée, les cinq ou six couches supérieures se sont avancées du côté de la plaine, elles ont empiété sur elle; celle-ci a cependant offert une résistance assez grande pour que les couches de la montagne se soient fortement infléchies vers le bas. De cette lutte entre la plaine et la montagne il est résulté un bourrelet d qui est la première colline au pied de la hauteur. Il en est en- core résulté que les couches de la plaine ont subi une ap- parence de dépression au contact de la montagne par suite de la voûte qui s’est formée en Ÿ; elles plongent sous la montagne. Ceci ressemble à ce qui se voit sou- vent dans les Alpes à la jonction de la première chaîne calcaire et des collines de mollasse ; en effet les couches de cette dernière roche semblent plonger sous celles des hauteurs voisines. Par suite de la compression il s’est formé plusieurs rangées de collines dans la plaine entre b et a. VII Longueur de la bande d'argile, 45 centimètres, com- primée à 25 centimètres. Épaisseur de l'argile avant la compression 9,9 à 6 centimètres ; après, 8 au maximum. Par suite de l'épaisseur plus grande de l'argile, l'effet du retrait du caoutchouc sur la masse entière est moin- dre. Les appuis des extrémités de la glaise prennent rela- tivement une grande influence. Il se fait, aux deux extré- mités, des voûtes qui atteignent 8 centimètres d’élévation, et les plis qui sont au centre atteignent à peine 7 centi- mètres. On voit des disjonctions ou cavernes entres les couches. OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 209 Le résultat de cette expérience peut être rapproché de ce qu’on a nommé un soulèvement continental. VIII Dans une expérience faite avec une bande d'argile disposée et comprimée de la même manière que la pré- cédente, il s’est produit un décollement entre le caout- chouc et l'argile, le centre de la bande s’est peu à peu soulevé en forme de voûte, l’une des extrémités est restée horizontale. Au centre de la partie supérieure de la voûte il s’est ouvert une grande crevasse en forme de V perpen- diculaire à la longueur de la bande, tandis qu'il s’en for- mait en même temps une autre en forme d'A entre la partie horizontale de l'argile et la partie qui se soulevait. La première des crevasses est semblable à plusieurs de celles qui se sont produites au sommet des voûtes dans les expé- riences précédentes, la seconde rappelle ce que dit L. de Buch* de la grande faille sur laquelle s’établissent les cheminées volcaniques, « alors, dit-il, on observe géné- « ralement à côté et dans la même direction, une chaîne « de montagnes primitives, dont la base semble indiquer « la situation des volcans. » IX Enfin j'ai essayé, mais sans obtenir de résultats satis- faisants, d'opérer sur une plaque de caoutchouc de 66 centimètres de diamètre qu’on étirait en y produisant 1 Description des iles Canaries. Paris 1836, p. 324. ARCHIVES, t. LXII. — Juin 1878. , 16 db es 210 EFFETS DES REFOULEMENTS un bombement. Elle devenait ainsi une portion de sphère de #1 centimètres de rayon. Dans diverses expérien- ces on a placé, à la surface de cette portion de globe, des couches d'argile dont l'épaisseur a varié de 35 à 2 millimètres; puis on a laissé revenir peu à peu le caout- chouc à l’état de surface plane. Après ce mouvement, je n’ai pu trouver aucun changement régulier à la surface de l’argile. Ces expériences avaient pour but d’imiter la pression que les couches de la terre ont dû subir en tous sens par suite de la diminution du rayon terrestre. Les formes affectées par l'argile dans les expériences précédentes dépendent de plusieurs circonstances : du plus ou moins grand degré de compression, de la vitesse de cette compression, de l'épaisseur de l'argile, de l’état plus ou moins plastique de cette substance, de la solidité plus où moins grande des différentes couches, etc. Il est souvent difficile de se rendre compte des causes qui pro- duisent la variété des formes. Pourquoi les deux côtés d’une même bande d’argile qui parait homogène présen- tent-ils, après la compression, des formes différentes ? En d’autres termes pourquoi les accidents du sol figu- rés à la surface supérieure des bandes d’argile ont-ils, en général, une si petite étendue, comme je l'ai montré, en particulier dans le paragraphe IV ? Il est évident que ce peu de continuité tient à des causes qu’on ne peut ni pré- voir ni apprécier dans ces expériences. N'’en est-il pas de même dans la nature? Pourquoi la chaîne des Alpes n’est- elle pas une vraie chaîne, mais une succession de massifs OU ÉCRASEMENTS LATÉRAUX EN GÉOLOGIE. 211 souvent obliques les uns par rapport aux autres? Pour- quoi dans le Jura voit-on des chainons qui ont pour prolongement des plaines ou des vallons ? Toujours est-il que les formes et structures obtenues dans ces expérien- ces ont une ressemblance incroyable avec celles qu'on trouve à la surface du globe. Mais il faut reconnaître que bon nombre de ces dernières n’ont pas été reproduites par ces refoulements artificiels. Il semble probable que, par des compressions plus puis- santes et diversement employées, on pourrait obtenir en- core des structures très-différentes. Mais je n'ai pas cru devoir multiplier ces expériences pensant que les formes variées qui en ont été le résultat mettent suffisamment en évidence les effets des refoulements. Le RARES Le Ut 4 . 7 jte À : =. (A PSE VE 4 pt DE LA CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS ET SES VARIATIONS SUIVANT LA TEMPÉRATURE PAR M. Eilhard WIEDEMANN ! (Note communiquée par lauteur.) Dans un travail antérieur *, j’ai décrit un nouvel ap- pareil servant à mesurer la chaleur spécifique des gaz. Après avoir apporté à cet appareil les modifications nécessaires, je l’ai employé pour mesurer les chaleurs spécifiques des vapeurs à différentes températures, afin d'examiner s’il n’existe pas une relation entre les varia- tions de la chaleur spécifique des vapeurs suivant la tem- pérature et celles de la chaleur spécifique des liquides correspondants. À part quelques recherches de M. Winkelmann dont nous parlerons plus bas, on ne possède sur ce sujet que les observations de Regnault. Dans les expériences de ce dernier, la chaleur absorbée par le calorimètre se composait essentiellement de trois parties: 1° de la chaleur qu’abandonne la vapeur en se refroidissant jusqu’à son point de condensation ; 2° de la 1 Ueber die specifische Wärme der Dämpfe und ihre Aenderungen mit der Temperatur (Extrait des Annales Wied., octobre 1877). 2 Archives, 1874, t. LI, p. 73. CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS. 213 chaleur latente de vaporisation: 3° de la chaleur qu’aban- donne le liquide depuis sa formation jusqu’à ce qu'il ait la température du calorimètre. En observant alors l'élévation de température du calo- rimètre correspondant à deux valeurs initiales, différentes, de la température de la vapeur, on obtient la chaleur spécifique moyenne de la vapeur entre ces deux tempé- ratures. La chaleur spécifique de la vapeur ne représentant qu'une petite fraction des nombres observés, il s'ensuit qu’une petite erreur dans l'évaluation de ceux-ci doit in- fluencer fortement les résultats. Mais cette méthode a encore un inconvénient : Chaque mesure ne donnant que la valeur moyenne de la chaleur spécifique entre les deux températures initiales, et celles-ci devant avoir pour chaque expérience des va- leurs aussi différentes que possible, 1l est clair que l’on ne pourra déterminer aisément les variations de la chaleur spécifique d’une vapeur suivant la température. J'ai évité ces deux inconvénients en opérant à de fai- bles pressions et en choisissant pour température ini- tiale du calorimètre une température assez élevée pour qu'aucune condensation ne püût avoir lieu. De cette façon l'élévation de température observée au calorimètre est due uniquement au refroidissement de la vapeur. L'appareil employé dans ces expériences présente cinq parties principales. I. Un récipient en laiton destiné à contenir le liquide que l’on veut réduire en vapeur. . IE. Un bain de paraffine. IT. Un calorimètre déjà décrit dans le premier tra- vail. Là 1 g à NO 6 2 re * 214 CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS. IV. Un condensateur. V. Un aspirateur (Arzberger’sche Wasserpumpe). Le fond du récipient présente de fortes cannelures afin d'offrir une plus grande surface de contact à l’eau du bain qui l’entoure ; en sorte que la chaleur absorbée par la formation de la vapeur est restituée presque aussitôt par conductibilité. À ce récipient est soudé un tube dont le robinet établit ou interrompt à volonté le passage de la vapeur au bain de paraffine. La vapeur acquiert en traversant celui-ci la température voulue et passe dans le calorimètre. Après y avoir abandonné une partie de sa chaleur, elle arrive par un second robinet dans le condensateur. Celui-ci se compose d’un serpentin que l’on entoure de glace et à l’extrémité inférieure duquel est soudée une sphère creuse destinée à recevoir le liquide condensé. Un manomètre placé entre le condensateur et le calo- rimètre sert à mesurer la pression; enfin un tube muni d’un robinet conduit la vapeur non condensée dans une série de flacons contenant de l’acide sulfurique où elle est complétement absorbée. Voici comment on procède dans chaque expérience : Après avoir fermé le robinet placé entre le condensa- teur et le calorimètre, on fait marcher la pompe. Le récipient contenant le liquide sur la vapeur duquel on veut opérer est pesé avec soin, puis placé dans le bain qui doit entretenir sa température à peu près constante ; il est en même temps relié au tube conduisant dans le bain de paraffine; mais pendant ces opérations le robinet du récipient reste fermé. On ouvre alors le 2° robinet de manière à faire le vide dans le calorimètre et le serpentin du bain de paraffine ; CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS. 215 on observe la température du calorimètre pendant cinq ou dix minutes, puis à un moment donné on ouvre lentement le 4° robinet en observant de nouveau le thermomètre ; enfin après un certain laps de temps on referme le 1® robinet en observant toujours la température du calori- mètre, d’abord de demi-minute en demi-minute, puis de minute en minute. Avant d'ouvrir le 1° robinet et immédiatement après l'avoir fermé on a eu soin d'observer la température du bain de paraffine. D’après M. Regnault nous pouvons représenter la quantité Q de chaleur qu'il faut communiquer à un gaz pour élever sa température de 0° à &° par la formule : Q=ct+ai si l’on désigne par €, la chaleur spécifique à 0° et par 2 & la variation de celle-ci pour un degré, quantité que l’on déduit immédiatement de l'expérience. La chaleur spécifique absolue à 4° est alors de En multipliant la chaleur spécifique absolue d’un gaz par sa densité par rapport à l’air, nous obtiendrons l’équa- tion, DC art dans laquelle c' £ représente la chaleur spécifique relative dugaz. Le tableau suivant contient les valeurs de la chaleur spécifique absolue des différentes vapeurs entre les tem- pératures initiales £, et £.. ns PPS PRO ENRES CHALEUR SPECIFIQUE DES VAPEURS. 216 Températures pus Valeurs moyennes de e entre les initiales CHALEURS SPECIFIQUES températures t’ et t” ae A" UE ; d'après d'après }) | bi | 2 Ê £ è : È Wiedemaun Regnault ; : Chlorof 117,5 | 26,9 | 0,1471 | 0,1418 | 0,1445 | 0,1432 | 0,1427 | 0,1453 orol0rme ....| 1898 | 28,3 | 0,1512 | 0,1501 | 0,1476 | 0,1486 | 0,1499 | 0,1456 || 0,1573 | 0,1567 | 117 | 228 B d'éthytel 1164 | 27,9 | 0,1591 | 0,16:9 | 0,1518 | 0,1598 | ...... | ...... FOQUTe ŒUPE) 189,5 | 29,5 || 0,1738 | 0,1757 | 0,1736 | 0,1744 | ...... | ...... || 0,1841 | 0,1896 | 77,7 11965 Dopai 115,1 | 34,1 || 0,2997 1 0,2936 | 0,2958 | 0,3044 | 0,2941 | 0,2976 EnZIne.......+ | 1795 | 85,2 | 0,3353 | 0,:290 | 0,3364 | 0,3294 | 0,3322 | ...... || 0,8946 | 0,8754 | 116 | 218 LPRE | 110,1 | 26,2 || 0,3476 | 0,3120 | 0,3501 | 0,3434 | 0,3540 | 0,3434 ia 179,3 | 27,3 | 0,3811 | 0,3718 | 0,3683 | 0,3739 | 0,3733 | 0,3764 || 0,3946 | 0,4125 | 129 | 233 fn ; || 113,4 | 32,9 0,3330 | 0,3421 | 0,3100 | 0,33 4 | 0,3334 | 0,3368 Éther acétique..| 1688 | 345 || 03650 | 03733 | 0,3651 | 03760 | 0,3715 | 03738 || 0,4190 115 | 219 | | fie Il 111,0 | 25,4 || 0,4278 | 0,4285 | 0,4256 | 0,4279 | 0,4309 | 0,4322 °°°") 188,8 | 26,8 || 0,4585 | 0,4593 | 0,4640 | 0,4683 | 0,4625 | 0,4589 || 0,4943 | CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS. 217 Résultats. Nous avons réuni dans le tableau ci-après les valeurs de ©, et de « que j'ai obtenues pour un certain nombre de vapeurs et celles qui se déduisent des observations de Regnault sur la vapeur du sulfure de carbone. J'ai mis en regard les valeurs de c, et de & des liqui- des correspondants. Ces dernières valeurs sont tirées des observations de Regnault, à l'exception de celles qui se rapportent à la benzine dont la chaleur spécifique a été mesurée par M. Schuller *. Nous ne croyons pas que l’on ait déterminé & pour le bromure d’éthyle : | VAPEUR | LIQUIDE : Co C | « | 0 Chloroforme. ...... 0,1341 0,0000677 0,23235 | 0,000050716 | Sulfure de carbone. .|| 0,1315 | 0,0000963 | 0,22523 | 0,000081515 Bromure d’éthyle. . .|| 0,1354 | 0,1:001780 | ....... | ........... Bihan 2e Eu e. 0,3725 | 0,0004268 | 0,52901 | 0,0002958 Acetone. , :...:.2. 0,2984 | 0,0003869 | 0,5064 0,0003965 Ether acétique..... 0,2738 | 0,0004350 | 0,52741 | 0,0005232 Benzine. 21. ee 0,2237 | 0,0005114 | 0,37980 | 0,0007200 En comparant pour plusieurs substances les chaleurs spécifiques des vapeurs avec celles des liquides, nous re- marquons d’abord qu'à une valeur élevée pour €, d’un certain liquide correspond aussi une grande valeur pour & de la vapeur de ce même liquide. Les variations des chaleurs spécifiques des liquides et celles des vapeurs de ces mêmes liquides sont des quan- tités de même ordre. Si le liquide a une chaleur spécifique variant peu sui- 1 Ann. de Pogg. Ergbd. V, p. 127. “, " MAT R ee, d'd ds,. n° V K 218 CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS. vant la température, la chaleur spécifique de la vapeur présentera la même propriété. Ce parallélisme qui existe entre les chaleurs spécifiques d'un liquide et celles de sa vapeur, résultant de l'égalité des variations de la chaleur spécifique pour les deux états, semble indiquer que ces variations sont l'effet d’un travail intramoléculaire. M. Winkelmann * a exposé dernièrement une méthode indirecte pour la mesure de la chaleur spécifique des gaz. Voici quel en est le principe : D’après M. Maxwell les coefficients de conductibilité étant K, et A, pour les températures O et t; si l’on dési- gne par » et ». les coefficients de frottement et par c, et C. les chaleurs spécifiques du gaz à volume constant aux températures 0 et t, on a LÉ M ee K, = Aer A%o Co (1 + æ t) et par conséquent : K: Ct K. = # (1 + a t). Admettons que « ait la même valeur pour tous les gaz et choisissons en un pour lequel, comme pour l'air, c' soit égal à €. Nous déterminerons + d’après les variations de la conductibilité suivant la température, puis connaissant K, : £ K, pour plusieurs gaz nous pourrons calculer al M. Winkelmann s’est servi de la formule : K, = Cc, (1 + Bt) dans laquelle C est une constante qui dépend seulement de la nature du gaz et GB un Coefficient de conductibilité que l’on suppose commun à tous les gaz. * Ann. de Poyqg. CLIX, p. 177. CHALEUR SPÉCIFIQUE DES VAPEURS. 219 Les observations de M. Winkelmann sur Pair et l’hy- drogène donnent en effet des valeurs de + très-rappro- chées de 8 ainsi que l’exigeait la théorie de M. Maxwell; mais d’après les expériences de MM. Obermayer, Puluj et d’après les miennes propres & varierait suivant la na- ture du gaz et suivant la température. Il est donc peu probable que B ait la même valeur pour tous les gaz. On pourrait, il est vrai, déterminer les valeurs de B pour chaque gaz séparément et en déduire la valeur de C #76 —, mais les gaz polyatomiques ont une constitution trop Co complexe et sont encore trop peu étudiés pour que l’on puisse admettre sans autre preuve que à = £. Il ne rentrait pas dans le plan de mon travail de faire une critique de la méthode de M. Winkelmann pour la mesure de la conductibilité calorifique des gaz. Je rappelle seulement ici le fait observé par M. Tyndall ‘ que le mouvement des nuages actiniques a lieu dans les gaz raréfiés lorsqu'on en élève la température en un point. Ces mouvements indiqueraient donc l'existence de divers courants qui pourraient influencer les résultats de M. Winkelmann. 1 Tyndall, Die Wärme betrachtet als eine Art der Bewegung. Deutsche Ausgabe, 3 Aufl. 1877, p. 684. ANALYSES DES DES EAUX DE L’ARVE ET DU RHONE Par M. L LOSSIER Au commencement de cette année, la Commission nommée pour l'examen au point de vue hygénique des eaux de l'Arve, me chargea de procéder aux analyses ri- goureuses de ces eaux et de celles du Rhône. Ce travail devant servir de base au choix de l’eau po- table destinée à l'alimentation future de notre ville, avait une importance capitale, non-seulement pour le présent, mais aussi et surtout pour l'avenir; aussi était-il néces- saire qu'il fût fait avec toute la précision dont la chimie moderne est capable, Dans ce but je me suis d’abord entouré de tous les renseignements et indications qui ont été publiés ces der- nières années par les savants les plus compétents sur cette matière. Les principaux auteurs que j'ai consultés, sont : R. Frésénius, professeur à Wiesbaden. Traité d'analyse quantitative, 6 édition. D' E. Reichardt, professeur à Tena. Guide pour l’analyse de l’eau. Professeur Fleck, à Dresde. Annuaire de la station chimique pour l’hygiène publi- que à Dresde, années 72-76. RAM ee du PTE AU ANALYSES DES EAUX DE L’ARVE, ETC. 291 F. Fischer, à Hannover. L'eau potable et sa composition. L. Grandeau, professeur à Nancy. Analyse des matières agricoles. J. Lefort, méd. de l'Académie de médecine. Traité de chimie hydrologique. Bunsen, professeur à Heidelberg. Méthodes gazométriques. Dinglers, Journal polytechnique. En outre, je dois rendre hommage à mon habile colla- borateur M. Albert Sauer, ancien élève de Frésénius qui, par son exactitude consciencieuse et son remarquable talent de manipulation, m'a été d’un grand secours. Les échantillons étaient de 20 litres et furent pris à différentes époques. Le 10 Janvier : Eau d’Arve naturelle. Eau d’Arve fournie par la machine hydraulique de Vessy. 20 Janvier : Eau d’une fosse d’essai creusée près de l’Arve (au Bout-du-Monde). 30 Janvier : Eau du Rhône prise au réservoir compres- seur de la Machine hydraulique. 19 Avril : Eau du Rhône à sa sortie du lac (Jetée des Pàäquis). 30 Mai : Eau de l’Arve naturelle. Eau d’une source découverte en creusant les fosses d'essai. Eau de la fosse n° 3. Eau de la machine hydraulique de Vessy. 31 Mai : Eau du Rhône prise à la Jetée. Idem prise à la machine hydraulique. 222 = ANALYSES DES EAUX 31 Mai : Eau du Rhône prise en dessous de la ville, en face des moulins de Sous-terre. Je notai la température de l’eau et de l’air ambiant, la pression barométrique et, pour le Rhône, la hauteur du limnimètre. Dosage des gaz. La première opération à laquelle je devais procéder immédiatement était la détermination des gaz dissous dans l'eau. Après avoir examiné les diverses méthodes con- nues, je m'arrêtai à la méthode de Bunsen, à laquelle j’ap- portai de légères modifications, qui m'ont semblé en rendre l’application plus sûre. Cette méthode, telle que je l’ai employée, consiste à remplir entièrement de l’eau à analyser et sans laisser de bulles d'air, un ballon de demi-litre, fermé avec un bouchon de caoutchouc traversé lui-même par un tuyau de verre. Ce dernier est relié au moyen d’un tube de caoutchouc muni d'une pince à une boule en verre à deux tubulures opposées l’une à l’autre. La seconde tubulure communique avec un seul tube long de 0",30 environ et large de 0,02, que j’appelle- rai : récipient. Le récipient est fermé des 2 côtés au moyen de pinces à caoutchouc. Le ballon est rempli d’eau et fermé, puis on met en- viron 30 c. d’eau ordinaire dans la boule qui le surmonte et on ouvre les communications, 1° entre la boule et le récipient; 2° entre celui-ci et l’air extérieur. Puis on fait bouillir l’eau de la boule pendant environ 10 minutes. On peut alors être certain que cette boule et le récipient DE L'ARVE ET DU RHONE. 293 sont entièrement privés d'air et ne contiennent plus que de la vapeur d’eau. On arrête l’ébullition et simultané- ment on ferme l'ouverture supérieure du récipient. Par la condensation de la vapeur d’eau, le vide se fait dans l'appareil, on ouvre alors le caoutchouc qui relie la boule au ballon plein d’eau. Ce liquide, par l'effet du vide, abandonne déjà quelques bulles de gaz. On le chauffe doucement avec une lampe à gaz et on entretient l’ébulli- tion en élevant graduellement la température jusqu’à 90° pendant environ 3 heures de temps. Une température supérieure à 90° risquerait de produire une pression inverse et de faire sauter l'appareil. Au bout de 3 heures, on peut être certain que tous les gaz dissous dans l’eau, sauf pourtant une partie de l'acide carbonique, sont montés dans le récipient. On chauffe alors le ballon un peu plus fort, pour que de grosses bulles de vapeur en se formant fassent monter l’eau jusqu’à l'entrée du récipient, et à ce moment on ferme ce dernier et on l’enlève. Pour mesurer le gaz on introduit le tube récipient dans la cuve à mercure, et on fait passer son contenu dans un eudiomêtre. Après le refroidissement complet, il se condense tou- jours une certaine quantité d'eau, qui redissout un peu de gaz, dont on tient compte par le caleul. On se débarrasse de cette eau qui gênerait dans les opérations ultérieures, au moyen de boulettes de papier buvard qu’on imbibe d’eau bouillie et privée d’air et qu'on serre sous le mercure pour en exprimer autant que possible le liquide. On les fait passer alors dans l’eu- diomètre où elles se saturent d'eau et on les retire au moyen d'un fil &e platine, der 224 ANALYSES DES EAUX Le volume exact du gaz se prend en faisant plonger l’eudiomètre dans le mercure, jusqu’à ce que le niveau soit le même à l'extérieur et à l’intérieur. On fait la réduction en tenant compte de la tempéra- ture, de la tension de la vapeur d’eau et de la hauteur barométrique du moment. Pour enlever l'acide carbonique, on introduit dans l’eu- diomêtre, au moyen d'un long fil de platine, une petite boule de potasse caustique qu’on y laisse séjourner quel- ques heures, puis on fait entrer quelques centimètres cu- bes de gaz détonnant (oxygène et hydrogène) préparé à la pile, on en détermine l'explosion au moyen d’une étincelle électrique et on observe si le volume du gaz pri- mitif a changé. Le gaz détonant ajouté à naturellement disparu. Comme on sait que le gaz à analyser contient dans tous les cas de l'oxygène, si, après explosion, le volume total primitif avait diminué, on en déduirait la présence d’une certaine quantité d'hydrogène facile à calculer. Après cette opération on introduit quelques centimè- tres cubes d'hydrogène pur (préparé à la pile), on fait de nouveau détonner puis on observe la diminution de volume. Si cette diminution correspond exactement à l’é- quivalent en oxygène de la quantité d'hydrogène ajouté, il peut encore rester de l’oxygène libre et il faut répéter l'opération. On essaie, au moyen d’une boule de potasse, s’il ne s’est pas, pendant ces explosions, reformé un peu d'acide carbonique qui indiquerait la présence de gaz des ma- rais, après quoi on calcule la quantité d'hydrogène qui doit rester et par différence l'azote. J'ai aussi déterminé l'oxygène en le faisant absorber DE L'ARVE ET DU RHONE. 295 par des boulettes de papier imbibées d’acide pyrogalli- que, mais les résultats étaient moins réguliers que par l'explosion. Ïl va sans dire que pour chaque notation de volume il faut faire les corrections relatives à la température, pres- sion, etc. J'ai répété ces opérations plusieurs fois sur chaque eau, et toujours obtenu une coïncidence remarquable entre les résultats pour l’azote et l'oxygène. L’acide carbonique n’a pu être déterminé ainsi, parce que, quoi qu’on fasse el malgré une ébullition prolongée, il en reste toujours une certaine quantité à l’état de bi- carbonate dans l’eau. Pour déterminer la quantité totale d'acide carbonique, j'ajoutais à l’eau un peu de chlorure de calcium, puis je chauffais à 80° environ, pour hâter la précipitation du carbonate de chaux. Dans ce sel séparé par filtration, je dosais par les méthodes ordinaires l'acide carbonique combiné. L’acide carbonique libre a été titré par la méthode Pettenkofer avec de l’eau de baryte. Je crois inutile de décrire ici les méthodes employées pour la détermination de la silice, chaux, magnésie, soude, acide sulfurique et chlore. Ces méthodes qui sont à peu près les mêmes dans tous les laboratoires donnent, lorsqu'elles sont conduites avec soin, des résultats d’une grande exactitude, et cela sans présenter dans leur appli- cation des difficultés particulières. Il n’en est pas de même des composés azotés, nitrites, nitrates et sels ammoniacaux. ARCHIVES, t. LXII — Juin 1878. 17 | A LA TO CES ee 296 ANALYSES DES EAUX Dosage de l'acide nitrique. Pour les acides nitrique et nitreux (que d’ailleurs je n’ai pas cru nécessaire de séparer l’un de l’autre) j'ai essayé la méthode d'Harcourt, qui consiste à transformer, au moyen de l'hydrogène naissant les acides cités plus haut en ammoniaque. Soit que par elle-même cette méthode présente des causes d'erreur, soit que peut-être Je ne l’aie pas em- ployée avec toutes les précautions nécessaires, elle ne m'a pas donné de résultats concordants et j’ai dû y renoncer”. Le procédé de Frésénius par lequel on détermine l’a- cide nitrique, en faisant agir celui-ci sur un sel de pro- toxyde de fer, m'a donné par contre d'excellents résul- tais ?. Dosage de lammoniaque. L’ammoniaque dont la détermination est de la plus grande importance pour l'appréciation d’une eau potable, se trouve dans les eaux du Rhône et de l’Arve en quan- tités excessivement faibles, aussi ce dosage nécessitait-il les plus grandes précautions. Je prenais à cet effet 5 ou 6 litres d’eau auxquels j’a- joutais un peu d’acide sulfurique pour Gxer l’ammoniaque. Après quoi Je faisais évaporer le tout dans une cornue ! Je trouve dans la dernière édition allemande de l Analyse quan- litative de R. Frésénius, vol. I, page 525, que plusieurs chimistes ont déjà rejeté cette méthode comme défectueuse. Frésénius lui- même dit qu'il a obtenu d’assez bons résultats, mais qu’il ne peut ce- pendant pas garantir qu’elle soit bonne dans tous les cas. ? L'opération doit se faire, pour être exacte, dans une atmosphère d'acide carbonique, entièrement privée d’air et d'oxygène, et l’on dose le peroxyde de fer formé, au moyen d’une solution titrée de protochlorure d’étain. DE L'ARVE ET DU RHONE. 297 fermée (pour éviter tout accès de l'air extérieur) jusqu’à un faible résidu liquide. J'ajoutais alors à ce dernier une certaine quantité de soude caustique destinée à chasser l’ammoniaque de ses sels, je portais le mélange à l’ébullition et recueillais les produits de la distillation (préalablement condensés dans un réfrigérant de Liebig) dans un appareil à boules Will et Warrentrapp contenant de l’eau acidulée d’acide chlor- hydrique. Je déterminais enfin le chlorhydrate d’ammoniaque formé dans cet appareil, en le précipitant et le pesant à l’état de chlorure ammoniaco-platinique, Matières organiques. Ces matières n’ont malheureusement pas, jusqu’à pré- sent, été suffisamment étudiées ; il n’existe même pas de méthode pour en déterminer la quantité exacte. Aussi les procédés employés pour s’en rendre quelque peu compte, varient considérablement suivant les auteurs, et reposent tous, plus ou moins, sur des hypothèses. Il ne peut donc être question ici d’un dosage exact. Le professeur Fleck, de Dresde, admettait, il y a quelques années, que les substances organiques, provenant de dé- compositions antérieures, et pouvant avoir une influence pernicieuse sur la santé, réduisaient à l’état métallique l'argent contenu dans une solution alcaline, etc., que les eaux potables pouvaient de cette façon être comparées entre elles suivant la quantité d'argent précipité dans cette opération. Ïl a plus tard lui-même reconnu que cette hypothèse n’était pas exacte. La méthode la plus généralement employée, bien 298 ANALYSES DES EAUX qu’elle soit loin de donner des résultats même satisfai- sants, est celle de Kubel, qui consiste à déterminer la quan- tité de substances organiques oxydables par la quantité de permanganate de potasse qu’elles peuvent décolorer. C’est le procédé que j'ai employé et cela de la façon sui- vante : J’ajoute à ‘/, litre de l’eau à essayer 5° d’acide sulfurique et 10 d’une solution titrée de permanganate de potasse contenant ‘/,,, d'équivalent (soit gr. 0,3162) de ce sel par litre. Je porte le tout à l’ébullition, que j'entretiens pendant 10 minutes, temps nécessaire pour être certain que toutes les substances oxydables ont subi l'influence du permanganate, puis j'ajoute 20° d’une dissolution titrée d’acide oxalique et je titre l'excès de cette dernière solution par le permanganate. Kubel admet que 1 milligr. de permanganate repré- sente 5 milligr. de substance organique. C’est sur ces bases que j'ai calculé la quantité de substances organi- ques indiquée dans le tableau, mais je le répète, cect n'est pas une détermination exacte et si, à mon grand regret, je suis obligé de la donner ainsi, c’est bien faute de mieux. < Pour la recherche des substances rares, j’ai soumis les résidus d’évaporation des eaux à l’analyse spectrale, qui m'a indiqué la présence de la strontiane dans l’eau d’Arve. Cependant je n’ai pas réussi à isoler ce corps. Je dois ajouter que toutes ces opérations ont été faites au moins deux fois et qu'aucun résultat n’a été inscrit, sans avoir été contrôlé. Calcul des analyses. L'analyse ne donne pas les sels dissous dans l’eau, mais seulement les éléments de ces sels, c’est-à-dire les DE L'ARVE ET DU RHONE. 299 bases et les acides. Il faut donc, au moyen du calcul, as- sembler les quantités équivalentes de bases et d'acides pour en faire des sels. Ce calcul des analyses est à mon avis inutile, car Jjus- qu’à présent nos connaissances ne nous permettent pas de déterminer d’une façon positive la manière dont les bases et les acides se combinent, la question des affinités chimiques étant encore loin d’être résolue. Je préférerais donc indiquer les résultats directs de l'analyse dont je suis sûr, que de les présenter sous forme de combinaisons, dont je ne suis pas sûr du tout. Cependant comme c’est un usage généralement ré- pandu, j'ai fait deux tableaux, l’un représentant les ré- sultats directs de l’analyse et l’autre les sels calculés d’a- près les principes fixés par Frésénius. Les résultats obtenus ainsi diffèrent passablement de ceux qui ont été publiés par d’autres auteurs, notamment par Ste-Claire-Deville. Ce chimiste indique en particulier la présence de l’alu- mine dans l’eau du Rhône. Or, ni moi, ni M. Sauer, nous n’avons pu en découvrir. Nous avons même, comme contre-épreuve, ajouté à l’eau du Rhône, une quantité de sulfate d’alumine équivalant au poids indiqué par De- ville, et trouvé au bout de 3 jours que l’alumine s'était enlièrement séparée. Quant au groupement des sels, après avoir cherché assez longtemps de quelle façon on pourrait s’en rendre compte, j'ai réussi à faire quelques expériences dont les résultats, bien qu’ils ne soient pas à l’abri de toute objec- tion, éclaircissent cependant la question dans une cer- taine mesure et ont confirmé le mode de groupement de Frésénius. 230 ANALYSES DES EAUX Dans ces essais, j’ai cherché à reconnaitre les sels, tels qu'ils se trouvent dans l’eau par la forme de leurs cristallisations. Ce procédé a été déjà indiqué et pratiqué par plu- sieurs chimistes, en particulier Fischer et Reichardt. Ce dernier recommande de faire évaporer à chaud ou à froid, une goutte d’eau sur un porte-objet et d’exami- ner le résidu au microscope. Ce mode d’agir présente le grave inconvénient que les dépôts et cristallisations se su- perposent et se nuisent mutuellement. Pour éviter autant que possible cette superposition des cristaux, j'ai fait évaporer l’eau en grande quantité, 200°° dans un verre à précipité de forme haute. C'était de l’eau du Rhône prise aux conduites d’eau de la ville, et parfaitement limpide. Cette évaporation ne s’est pas faite à chaud, mais à la température ordinaire, en l’activant par la présence d’une grande quantité de chlorure de calcium sec et par une diminution de pression. L’évaporation entièrement terminée (ce qui dura 16 jours), je coupai le verre du haut en bas en bandes, que je portai sous le microscope, et pus ainsi, avec un gros- sissement moyen, examiner les cristallisations et recon- naître facilement les différents sels ainsi que l'ordre dans lequel ils s'étaient séparés de la dissolution. Les cristallisations étaient d’une netteté parfaite et suf- fisamment distinctes les unes des autres pour qu'on puisse, sans trop de difficultés, faire agir les réactifs sur quelques-unes d’entre elles et contrôler ainsi les indica- tions données par la forme des cristaux. Le carbonate de chaux s’est tout d’abord précipité en petits rhomboëdres qui ne se sont fixés qu'en faible quan- DE L'ARVE ET DU RHONE. 231 tité contre les parois du verre, la plus grande partie s'é- tant déposée au fond. On reconnaît facilement dans l’ordre de leur solubilité, le sulfate de chaux, le carbonate de magnésie, le chlorure de sodium et le sulfate de soude. Je n’ai pu constater nulle part la présence de cristaux ressemblant au sulfate de magnésie, indiqué aussi par Ste- Claire-Deviile. Résidu d'évaporation. Si dans le tableau donnant les résultats de l’analyse, on compare la somme des sels avec le résidu obtenu par évaporation, on trouvera toujours ce dernier un peu plus faible. Cette différence s’explique très-bien, par le fait que pendant la dessiccation du résidu il se produit des trans- formations et substitutions qui entraînent toujours la perte d’une petite quantité de substances volatiles. Cette quan- tité ne peut pas se déterminer d'une manière exacte, parce qu’elle est essentiellement variable. Tantôt c'est le car- bonate de magnésie qui se transforme en partie en carbo- nate basique, tantôt ce sont les substances organiques qui sont plus ou moins volatiles, peut-être y a-t-il encore d’autres causes. En somme le poids du résidu sec ne peut être considéré comme une donnée exacte, et na pour cette raison qu’une importance secondaire. Degré hydrotimétrique. Ce degré a été déterminé par la méthode de Boutron et Boudet avec une dissolution alcoolique de savon. Si le degré hydrotimétrique doit servir de point de 232 ANALYSES DES EAUX comparaison pour la dureté de l’eau, c’est-à-dire pour la quantité de sels incrustants en dissolution, il a besoin d’une correction relative à l'acide carbonique libre. Ce dernier en effet, bien que gazeux, décompose le savon, ce qui fait paraître beaucoup plus dure qu’elle n’est réellement, une eau très-chargée d'acide carbonique. J'ai représenté ce titre hydrotimétrique corrigé, au- dessous du titre directement obtenu. Examen microscopique. La recherche des organismes infiniment petits qui se trouvent toujours dans les eaux, même les plus pures, sera d’une importance majeure pour l'appréciation d’une eau potable. J'ai pensé que mon travail devait, pour être complet, comprendre aussi ce genre d'observations. J'ai pour cela examiné pendant 2 mois, à peu près jour- nellement, l’eau du Rhône, au microscope. La plupart de ces observations n’ont donné aucun résultat, c’est-à-dire que la goutte d’eau portée sous le microscope ne conte- nait rien qui fut digne de remarque. À trois reprises j'ai trouvé de gros infusoires et quelquefois des grains de fécule et de petites diatomées. Le résidu des 200% d’eau évaporée à froid, dont j’ai parlé plus haut, contenait un assez grand nombre de dia- tomées appartenant toutes au genre des cyclotelles, puis quelques spicules d’éponge et enfin un certain nombre de corpuscules ronds et piriformes qui ne sont probable- ment que des grains de fécule. Ils étaient, du reste, en partie incrustés dans les sels cristallisés et par cela même assez difficiles à reconnaitre. DE L'ARVE ET DU RHONE. SOS Remarques. Les eaux qui ont servi aux analyses ont été prises dans différentes saisons, comme l’indiquent les dates, et les différences sensibles qu’on observe dans les résultats sont une conséquence naturelle des variations de la tem- pérature, du débit de l’eau, de la quantité plus ou moins grande d’eau de pluie tombée durant les quelques jours qui ont précédé la prise d’échantillon, etc. Le chiffre indiqué à la fin du premier tableau pour les substances organiques de l’eau du Rhône prise à la ma- chine hydraulique, provient d’une détermination spé- ciale de ces substances, sur un échantillon d’eau pris à la machine en même temps que l'échantillon destiné à l'analyse complète était pris vers la jetée. L'eau N° XII (puisée par la pompe à vapeur) se compose, comme il est facile de le voir en comparant les analyses IX et XIE, de parties à peu près égales d’eau d’Arve et d’eau de source 96 eau d’Arve sur 94 eau de source. Ce rapport n’est cependant pas rigoureusement le même pour chaque substance. Ceci n’a rien qui doive surprendre, car l’eau d’Arve qui se trouve dans le mé- lange N° XIIT est filtrée, et si l'influence de la filtration n'est pas bien considérable, elle existe cependant et on s’en rend compte en calculant d’après les analyses XIT et XIIT ce que doit être l’eau d’Arve quand elle arrive à travers les sables et graviers dans la fosse. Ce sont les résultats de ce calcul qui se trouvent dans la colonne XI. 294 ANALYSES DES EAUX Sables d'Arve. La nature des terrains de filtration pouvant avoir une influence marquée sur la composition de l’eau filtrée, j'ai dû faire aussi quelques analyses des graviers et terrains du bord de l’Arve. Je reçus d’abord deux échantillons, l’un d’un petit gra- vier qui forme les couches moyennes des fosses creusées au Bout-du-Monde, et l’autre d’une terre arable se trou- vant à côté de la fosse 6. Plus tard, je reçus un nouvel échantillon de gravier provenant de la fosse 3. Les trois analyses n’ont pas été faites toutes de la même façon. Les deux premières substances ont été complétement désagrégées pour l’analyse, la 3%, par contre, a été sim- plement attaquée à l'acide chlorhydrique froid, et la partie insoluble seulement indiquée sous ce titre. En outre, les deux premières analyses ayant été faites avant l'examen spectroscopique des eaux, j'ignorais en- core la présence de la strontiane, c’est pourquoi elle ne se trouve indiquée que dans la 3° analyse. Un fait assez curieux a été observé sur du sable pris dans la fosse N° 4. M. Süskind avait remarqué que ce sable présentait au toucher une certaine viscosité. Je le traitai d'abord par l’eau bouillante qui, filtrée et évaporée laissait un résidu jaune. Celui-ci, composé de sels potassiques et d'une matière organique carburée, chauffé au rouge répandait une odeur de tartre brûlé. Le même sable traité de nouveau par l'alcool froid lui DE L’ARVE ET DU RHONE. 235 abandonna également une petite quantité d’une matière organique qui se carbonisait au feu, en donnant une odeur particulière, analogue à celle du caoutchouc brûlé. L’eau dont étaient humectés les grains de sable fut en outre examinée au microscope, à un fort grossissement, et j'ai pu voir alors distinctement parmi les plus petits grains de sable, une grande quantité de cellules d'algues agolomérées, parmi lesquelles se mouvaient des vibrions et bactéries de la plus petite espèce et dont les plus longs ne dépassaient pas 4 millièmes de millimètre. Genève, le 30 Juin 1876. Analyse du gravier pris le 7 juin dans la fosse 8 du Bout-du-Monde. DR EE ee à 24,034 SHRONHANe PE RC ur re AFS 0,573 DRE MB ER EU RE ice «he 0,456 Protoxyde-de AE 55: ue. 0,932 DDRM A AIT RS 0,806 Acide phosphorique ....... ex ee 10082 Acidé carbonique . . :.......... 19,752 RAS care ele <" 0,214 Substances organiques.......... 0,451 RAR COMDINERE PRESSE ER 0,321 Résidu insoluble dans l'acide chlo- rhydrique froid. . .....:.. Rs 100,350 236 ANALYSES DES EAUX Analyses comparatives des eaux de l'Arve et du Rhône. I IT II Rhône | Rhône à à Eau Eau Rhône | Rhône prise à la prise à la Jetée : Machine Jetée Ru A hydraulique avr mai y q 30 janv. 31 mai Températ. | Températ. | Températ. | Températ. de l’air+3,8|de l’airt7,°2 del’air20,°5|del’air 200,5 de l’eau+6,6 | de l’eau+9°7 |de l’eau 9°,5|de l’eau 100 Barom. 729|Barom. 732|Barom. 729 | Barom. 729, Limni® 123! Limn. PAS 169,5 | Limn. 169,5 Gaz dissous (cent. eubes par litre) réduits à 15° et 760mm Rés r CON ReL Pe 10.38 9.28 4.98 5.62 | ENTRE SRE RE RE 17.16 17.74 13.71 13.67 | Acide carbonique libre ..... 4.61 0.09 12.51 12.06 | Fotalides gaz. 257 62. | 32.15 | 37.75 31.20 | 31.35 Substances solides en dissolution dans un litre d'eau (grammes) 0.001731 | 0.001895 | Chlor. de sodium et de potass.| 0.002299 | 0.001813 | Sulfate de soude... ....... ‘| 0.013723 | 0.004763 | 9.021613 | 0.024721 | | Sulfate de chaux........... | 0.051238 | 0.059411 | 0.042338 | 0.041697 Nitrate de chaux. ......... 0.000548 | 0.002449 | 0.000698 | 0.000364 | Carbonate de chaux. .......| 0.066102 | 0.064108 | 0.083757 | 0.084833 | Carbonate de magnésie ..... 0.019674 | 0.022474 | 0.023421 | 0.022701 | PIERRE sise | 0.004000 | 0.003900 | 0.001800 | 0.002200 Matières organiques........ | 0.014929 | 0.014530 | 0.007462 | 0.008658 TRES ET | 0.172513 | 0.173448 | 0.182880 | 0.187069 | Résidu pesé............. «ll 0.168800 | 0.167600 | 0.179700 | 0.183700 | Résultats directs de l'Analyse SANS PEER || 0.004000 | 0.003900 | 0.001800 | 0.002200 | DHAREERES LS re messe | 0.058400 | 0.051200 | 0.064600 | 0.064800 | Magnégie. iii, ie | 0.009369 | 0.010702 | 0.013153 | 0.010810 | Soude et traces de potasse. . .|| 0.007211 | 0.003041 | 0.010354 | 0.011798 | Acide sulfurique .......... || 0.037871 | 0.037631 | 0.037116 | 0.038455 | LU ÉINE re AR Re 0.001395 | 0.001100 | 0.001050 | 0.001150 | Acide nitrique et nitreux....|| 0.000361 | 0.0016!13 | 0.000460 | 0.000240 Acide carbonique (combiné) #.| 0.078806 | 0.080064 | 0.098242 | 0.098234 | id. id. (libre)..... 0.008597 | 0.018168 | 0.023336 | 0.022500 | | Matières organiques........ 0.01492) | 0.014530 | 0.007462 | 0.008658 | Ammoniaque ............. 0.000065 0 0 traces | (9) 0 | | Degré hydrotimétrique...... 17 5 19 19 19.5 | Id. de l’eau débarrassée | | | d'acide carbonique. ........ 13.5 14.5 14.5 15 * Les chitfres de cette série donnent l'acide carbonique combiné à l’état de bicar- bonates, c’est-à-dire en quantité double de celui qui est compris dans les carbonates de chaux et de magnésie, indiqués plus haut. Le UE ER d'acide carbonique DE L'ARVE ET DU RHONE. 237 Analyses comparatives des eaux de l'Arve et du Rhône. | V Rhône Jonction 31 mai VI Arve Eau tranchées | du Bout-du- Monde Températ. | 20 janvier de l’air20°,5| Températ. VII Arve Eau (prise dans les|prise dans le| lit de la rivière à Vessy 10 janvier id. | | VIII Arve Eau prise à la Machine de Vessy | hydraulique | 10 janvicr | » l’eau 10°,5 | de l'air+ 3,8| Températur* de l'air + 40 Barom. 729 |de l’eau+2,5 de l’eau+40 Limn.169,5|Barom. 739/Baromètre..| 731,8 | | Gaz dissous (cent. enbes par litre) réduits à 15° et 760" APOLP Ps SL res os se sd Lee Substances solides en dissolution dans un litre d'eau (grammes) 3.83 14.81 14.42 33.06 9.28 17.74 0.09 27.11 | 10.41 18.68 26.34 55.43 Degré hydrotimétrique . .... Id. de l'eau débarrassée 19.5 | Chlor. de sodium et de potass.|| 0.002222 | 0.007253 | 0.006923 | Sulfate de soude ,......... 0.031297 | 0.003198 | 0.002199 Sulfate de chaux.......... 0.031312 | 0.034469 | 0.085544 Nitrate de chaux..... P 0.000273 | 0.001828 | 0.001606 Carbonate de chaux........ 0.090015 | 0.170185 | 0.113045 Carbonate de magnésie. ....|| 0.020206 | 0.027810 | 0.021340 LR Te | 0.001200 | 0.005000 | 0.005000 Matières organiques.......,.|| 0.011196 | 0.018213 | 0.022692 : Re ns DT ES 0.187721 | 0.268256 | 0.258249 Hoaidu pesé... .: 0e: | 0.184200 | 0.267800 | 0.249500 Résultats directs de l'Analyse DARR R ARM N eocste 0.001200 | 0.005000 | 0.005000 CRE DA ef sense se 0.063400 | 0.110750 | 0.100350 MINE SNA NET 0.009622 | 0.013243 | 0.010162 Soude et traces de potasse...|| 0.014840 | 0.005241 | 0.001587 Acide sulfurique .......... 0.036051 | 0.022077 | 0.051502 LIEU TRE ER OT ....1l 0.001350 | 0.004400 | 0.004200 Acide nitrique et nitreux....|[| 0.000180 | 0.001206 | 0.001058 Acide carbonique (combiné)*.|| 0.100390 | 0.179148 | 0.121818 id. id. (libre)... ..|] 0.026900 | 0.000171 | 0.049091 Matières organiques........ 0.011196 | 0.018213 | 0.022692 ADADIDAQUE - à Dee. » o 6e ot 0.000019 ! 0.000084 ! 0.000045 0.006923 0.001840 0.084799 0.000821 0.113405 0.020475 0.003800 0.017914 0.249977 0.248150 0.003860 0.098300 0.009750 0.004461 0.050918 0.004200 0.000541 0.121244 0.039378 0.017914 0.000046 30.5 . 7 : L 238 ANALYSES DES EAUX Analyses comparatives des eux de l'Arie et du Rhône. | ee | | CE I PE Gaz dissous (cent. enbes par litre) réduits à 15° roles une Oxygène ....... . Acide carb. libre. [Fotal des gaz. «| Shine solides en dissolution dans un litre d'eau (grammes) ChI. de sod. et pot. Sulfate de soude. Sulfate de chaux.|| Nitrate de chaux.|| Carbon. de chaux. Carbon. de magn. | DiHGR. 5 +65 2 | Arve | Eau naturelle! 30 mai Températ. de l'air 150,2 de l’eau 11 Barom. 729 4.14 14.24 5.29 ET, 0.002222 | 0.016030 0.015691 0.000592 0.089327 0.01922 0.001800 0.024483 1 0.169366 | 0.168750 X Arve Machine de Vessy 30 mai Températ. idel’air 15°,2 de l’eau 11° 729} calculée Barom. 6.28 13.83 6.27 26.38 | 0.002222 0.015588 0.016005 0.000537 | 0.087487 0.019320 0.001600 0.022094 0.164953 0.164600 XI Arve Eau filtrée dans la Fosse 2 Analyse 4,19 135.57 5.11 22.87 | 0.002222 0.017498 0.017323 | 0.000607 | | | 0.089378 0.019975 0.002400 | 0.022082 | 0.171485 0.163450 Résultats directs de l'Analyse 0.002400 | 0.057400 | LATE ER RSR | 0.001800 DTA RASE 0.056700 Magnésie. ...... | 0.009153 Soude et tr. de pot. | 0.008315 Acide sulfurique. || 0.018120 CHdre | 0.001350 Acide nit. et nitr.|| 0.000390 Ac. carb. (comb.)*| 0.098716 lid. id. (libre). .| 0.009850 Matières organiq.|| 0.024483 Ammoniaque. . traces Strontiane … . traces Degré hydrotim. . 18 Id. de l’eau dé- barrassée d’ac. c. 13.5 0.001600 0.055800 0.009200 0.007981 0.018197 0.001350 0.000420 0.097570 0.011720 0.022094 traces traces 17.5 15 0.009512 0.008815 0.020060 : 0.001350 0.000 100 0.099580 0.009510 | 0.022082 | | | XII XIII Source | Fosse 2 du Pompe Bout-du-Monde à vapeur 30 mai | 30 mai Températ. | Températ. | de l'air 15°2 de l'air 15°2 de l’eau 9°3 de l’eau 9°3 Barom. 729|Barom. 723 et 7GUmm 7.37 5.78 +9: 14.63 3:11 4.11 26.19 | 14.52 0.002222 | 0.002222 0.036324 | 0.026911 0.022161 | 0.019742 0.001943 | 0.001275 0.207878 | 0.148628 0.038715 | 0.029360 0.001200 | 0.001800 0.020602 | 0.021348 | 0.331075 | 0.251286 0.330950 | 0.247200 0.001200 | 0.002400 0.126200 | 0.057400 0.018450 | 0.009512 0.017035 | 0.008815 0.033500 | 0.020060- 0.001350 | 0.001350 0.001280 | 0.000400 0.223520 | 0.099580 0.005700 | 0.009510 0.020602 | 0.022082 0.000076 0 38 27:5 FT 20 DE L'ARVE ET DU RHONE. 239 Analyses comparatives des eaux de l'Arve et du Rhône Sa sl GRAVIER TERRE ARABLE DU DU BORD DE L’ARVE|BORD DE L'ARVE 19 avril 19 avril | Re SE «ete nt ile Sale | 51.126 57.809 Alumine et acide phosphorique........... | 5 006 6.321 AS PE in 2 Je vois ve des da me | 0.840 3.070 AU AMEL 2 » se ne eee à see Go nr 28 19.582 12.759 Ro re seen e dau pie 1.961 2.098 PAIE UE Se 52 20 Me see ae de 2 | 0.209 0.416 RC DORIQUE Sade. use ve cata les 16.050 9.490 Potasse ef soude (traces)................ | 2.960 3.820 | Matière organique eau et perte........... | 2.266 4.217 | 100.000 100.000 Analyses partielles | JR 2 DD CS NS AE EE I 2 R R S [| . » à (Pompe Gandillon| Fosse 5 Fosse 6 19 avril Température de l'air 70,6 id. de l’eau d’Arve 925 | | id, des eaux du puits 89,7 | | Résidu d’évaporation.......... 0.3167 0.3693 0.2406 CN ENS en. siieiie ie bot nate 0.0930 0.0910 0.1066 Acide sulfurique. ............. 0.0341 0.025353 0.033 | Matières organiques........... 0.0241 0.0702 0.0240 | ( Eaux du Rhône prises devant la Machine hydraulique.......... 21 avril | MatôreScOrpanIQUes: 554, deu ie es res sorcose 0.016421 | ME ne eve tee die SU dE à ed die à traces appréciables. | Fe Genève, le 3 mai 1877. L. LossiER. RÉSUMÉ DE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA FONCTION RESPIRATOIRE A DIVERSES ALTITUDES PAR M. le Dr W. MARCET ! (Lu à la Société Royale de Londres, 19 mars 1878) Ces recherches ont été entreprises dans le but d'étudier la mamière dont s’accomplit la fonction respiratoire de l’homme à différentes altitudes et dans les diverses cir- constances qui peuvent se présenter pendant les excursions alpestres. Ce travail qui m’a occupé pendant les trois der- nières saisons d'été, a été exécuté aux stations suivantes : 1° Le village d’Yvoire, situé au bord du lac de Genève, à 1230 pieds au-dessus du niveau de la mer. 2° L’hospice du Grand St-Bernard, à 8115 pieds d’é- lévation. 3° L'hôtel du Riffel (Zermatt), à 8428 pieds. 4° La cabane du col de St-Théodule, à 10899 pieds. 9° Le sommet du Breithorn (chaîne du Mont-Rose), à 13685 pieds. ? L'article que nous donnons ici est une traduction abrégée du mémoire. FONCTION RESPIRATOIRE A DIVERSES ALTITUDES. 241 Un intéressant mémoire de M. Mermod sur l'effet phy- siologique dû à la diminution de pression atmosphérique, a déjà paru dans le Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles (en Septembre 1877). L'auteur de ce travail avait choisi pour lieux d'observation, d’une part la ville de Strasbourg dont l’altitude est de 124 mètres, et d'autre part une localité du nom de Ste-Croix, située à 1100 mètres au-dessus de la mer. Ses expériences, dont 39 se rapportent à la première de ces stations et 32 à la seconde, l'avaient amené à constater que les quantités tant absolues que relatives d'acide carbonique exhalé par les poumons augmentent avec l’altitude du lieu d’obser- vation, tandis que la fréquence respiratoire soit la rapidité de l’acte respiratoire reste sensiblement la même. Mes propres résultats s'accordent en général avec ceux de M. Mermod, sauf, toutefois, en ce qui concerne la fré- quence respiratoire; mais 1l est à remarquer que nous n'avons pas opéré dans des circonstances absolument semblables. Tandis que M. Mermod résidait pendant deux ou trois mois de suite dans chaque station, je ne séjour- nais guère moi-même à chacune des miennes que le temps nécessaire aux expériences, à l'exception cependant d’Y- voire, où je réside habituellement pendant les mois d'été. Jé me suis transporté à trois reprises différentes au sommet du Breithorn avec mes instruments, et lors des deux dernières ascensions je suis resté sur le sommet pendant plus de cinq heures consécutives. En 1875, j'ai fait un premier séjour de huit Jours au St-Théodule et pendant l'été dernier j'y ai de nouveau passé trois jours dont un consacré à l’ascension du Breit- horn. Enfin j'ai résidé pendant trois jours au Grand St- Bernard et le même temps au Riffel. ARCHIVES, t. LXII. — Juin 1878. 18 249 FONCTION RESPIRATOIRE Le nombre total de mes expériences s'élève à cent-onze, se rapportant soit à la quantité d'acide carbonique exhalé, soit au volume d’air émis à chaque expiration, soit enfin au nombre d’expirations effectuées dans un temps donné. J'ai adopté pour le dosage de l’acide carbonique un procédé basé sur la méthode bien connue de Pettenkofer. Toutefois il a fallu modifier quelque peu le mode habituel d'application de cette méthode, afin de l'adapter aux air- constances spéciales dans lesquelles il s’agissait de l’em- ployer. L'air à analyser est préalablement expiré des poumons dans un sac en caoutchouc épais, au moyen d'un appa- reil qui sera décrit ci-après. On fait ensuite passer cet air dans un long tube de verre de la capacité de 1 */, hitre (voyez la figure) fixé sur un trépied et fermé aux deux bouts par des bouchons en caoutchouc munis de tubulu- res à robinets. Le transvasage s’opère par voie d’aspira- tion, en remplissant d’abord le grand tube d'eau salée presquesaturée’ que l’on fait écouler par l’orifice inférieur après avoir fixé le col du sac sur l’une des tubulures de l’orifice supérieur du tube. Ce dernier, dont la capacité est connue, se remplit ainsi d’un volume déterminé d’air. En ayant soin de refroidir convenablement le sac avant d'effectuer le transvasage, on est assuré que l'air aspiré dans le tube est à la même température que celui du sac. Lorsque cette première opération est terminée, on enlève le sac et on le remplace par un petit ballon en caoutchouc qui s'adapte à la même tubulure et qui sert, ainsi qu’on va le voir, de réservoir de dérivation, soit de diverticulum. 1 L'emploi de l’eau salée avait pour but d'éviter l'absorption de l'acide carbonique pendant l'aspiration. J'ai constaté par la suite que l'on peut aussi sans inconvénient faire usage d’eau distillée. A DIVERSES ALTITUDES. 1O 43 Il s’agit, en eflet, d'introduire dans le tube cent centimè- tres cubes d’une solution normale de baryte, contenue EXPLICATION DE LA FIGURE A Sac en caoutchouc fonctionnant comme diverticulum. B Pipette débitant 100 cent. cubes de liqueur de Baryte. + } Tube à analyser l’air, d’une capacité de 1,5 litre a, 244 FONCTION RESPIRATOIRE dans une pipette fixée au bouchon supérieur du tube et que l’on peut faire couler à volonté en ouvrant un robi- net. Ce liquide, en tombant dans le tube, y déplace né- cessairement une certaine quantité d’air dont la pression gônerait l'écoulement sans la présence du diverticulum dont on ouvre à ce moment le robinet de communication. Dès que les cent centimètres de liqueur de baryte ont passé dans le tube, on referme le robinet du diverticulum. On enlève ensuite le tube du trépied et on l’agite en le retournant à plusieurs reprises, afin d'activer l'absorption de l’acide carbonique, puis on rétablit la communication avec le diverticulum que l’on comprime fortement en l’en- roulant sur lui-même, de manière à chasser dans le tube tout l’air qu'il renferme. Cela fait, on referme de nouveau le robinet du diverticulum et l’on agite encore le tube pour opérer la complète absorption de tout l'acide car- bonique. Il ne reste plus ensuite qu’à recueillir dans un flacon tout ou partie du liquide laiteux résultant de cette absorption et destiné à être analysé plus tard au moyen d’une liqueur titrée d'acide oxalique. Quant à l'air issu des poumons, je le recueillais en res- pirant dans le sac au travers d’un masque ori-nasal que j'appliquais hermétiquement contre ma figure. Ce masque est muni de deux tubulures armées de soupapes dont le jeu permet l’entrée de l'air extérieur pendant l'inspira- tion et son refoulement dans le sac à chaque expiration. La respiration est un peu ralentie et rendue un peu plus profonde par la présence de ce masque, mais comme il a été employé dans toutes mes expériences, celles-ci n’en sont pas moins comparables sous le point de vue de la fréquence respiratoire. 1O ps] Qt A DIVERSES ALTITUDES. RÉSULTATS 1° Influence de la nourriture sur la quantité d'acide carbonique expirée à diverses altitudes. Le fait que la nourriture augmente la quantité d'acide carbonique expiré est bien connu. C’est du reste ce qui ressort clairement du tableau suivant dans lequel j'ai ins- crit les quantités d’acide carbonique expirées par minute, mesurées d'heure en heure après un repas, à une altitude moyenne de 10292 pieds. Temps | Altitude | 2 £ | Température | Altitude | 3 £ | Température écoulé done | moy |'T.2 | moyenne | moy” 52 | moyenne | le repas 10292 pieds ES de l'air 1230 pieds | £ £ del'air | co® expiré | £ 5 | co? expiré 23 | pa: minute A2 par min‘ CE SP SE DE ED D 2 D SEE SN PE EN ER EE deOàlh. | 0,478 5 | 51%7F. | 9,434: | 6-| 56°:F | » 1»25 | 0,455 16::1::489;1 | 0,447 | 4 | 579 |» 2»3 » | 0,436 | 11 | 46°,9 0,413 |11| 58° | » 354» | 0,440 GA TAGT 0,392 | 6 | 58°,6 | » 4» 6 » | 0,431 | 8 | 469,2 | 0,396 | 4 | 60°,3 | | | | | | Ainsi dans les expériences faites sur les montagnes, à des hauteurs différentes, dont la moyenne était de 10292 pieds, le maximum de la quantité d'acide carbonique ex- piré a lieu dans la première heure qui suit le repas et le minimum entre la quatrième et la sixième heure. Il se manifeste une légère recrudescence d'acide carbonique exhalé pendant la quatrième heure, mais cette légère aug- mentation qui ne s’élève qu'à 4 mgs tient probablement à une Cause indépendante de la nourriture. DER SENTIER TN 216 FOXCTION RESPIRATOIRE Aux stations inférieures dont l'altitude moyenne était de 4230 pieds, le maximum a lieu deux heures après le repas. On remarque ésalement une augmentation de 4 mgs entre la quatrième et la sixième heure après le repas, augmentation qu'il faut probablement aussi attribuer à une cause indépendante de la nourriture. Ce tableau montre certainement que l'ingestion de la nourriture augmente temporairement la quantité d'acide carbonique expiré, fait qui a déjà été bien établi par les expériences d'Édouard Smith ‘. Je trouve comme lui que le maximum de la quantité d'acide carbonique expiré a lieu pendant les deux premières heures après le repas. 20 Quantité d'acide carbonique expiré et fréquence respiratoire à diverses altitudes. Afin de neutraliser cette influence de la nourriture, je répétais mes expériences à différents moments de chaque journée entre les deux principaux repas. Il n’y à donc nullement à craindre que la nourriture prise ait eu un effet appréciable sur les résultats de mes recherches relatives à l'influence de l'altitude sur la respiration. Je dois ajouter cependant que j'ai pris, en somme, moins de nourriture aux deux stations les plus élevées (col de St-Théodule et sommet du Breithorn) que dans les autres localités. Le tableau qui suit contient les moyennes des expé- riences que j'ai faites aux cinq dernières stations, étant ASSIS. 1 Phil. Trans. 1859, DIVERSES ALTITUDES. (92) (e2) di CE a TR ce e Ds DEP VE = BB ® EE > © Le pa œ Aer Bus 2 CEE CSS e Da exe D te 24 PE à (92: MS DS SR Taux E Pression — me : S © Où = © atmosphérique = ii O0 © ©2 . DEEE ® 2 Altitude OMIS RO CO 00 © O1 © © ©t Température ct 7 co TD © + moyenne A D ue pendant les expériences _ RER Nombre ES SES des expériences SOS © © É Poids de CO?2 = = À > E pi ES ER © E Se Hero ie par minute Vol. de CO? SO SO00c0-# Es : STE TR Tr expiré par minute sal ni © ND D réduit à 760mi! OO & © I ©&œ© ©? è et o° €: Vol. d’air expiré O & BB EE © RS ro par minute À = DR 7 © 6 réduit à 760"! et O° c. CO ? pour 100 = CE & © > e RATS ie d'air expiré en vol. fe EE Fréquence D © r ND = ; ae ER RES de la respiration par minute RARE Fe Vol. de l’air expiré EÉONSISrS'S Lot NÉE ou par expiration, CR PR réduit 247 2 248 FONCTION RESPIRATOIRE 3° Influence de la température sur la quantité d'acide carbonique expiré. Les seules stations dans lesquelles j'ai pu faire un nom- bre d'expériences suffisant pour permettre d'apprécier l'influence de la température de l’air ambiant sur la quan- tité d'acide carbonique expiré, sont celles d’Yvoire, du Riffel et du St-Théodule. J’ai groupé ensemble les chiffres indiquant les quantités d'acide carbonique expiré à ces trois stations sous diverses températures. Ces expériences ont été faites sans tenir compte du temps écoulé depuis le repas et voici les résultats qu’elles ont donnés. ; Nomb STATIONS Température | CO? expiré om re moyenne des expériences 7 ( 515F,. 0,416 15 MVC sus sac ae 659,2 0,406 15 Rs \ 489.7 0,491 10 arel rt ee ee ) 579,2 0,418 10 | St-Théodule . ...... ee Ee 7 | On voit que pour chaque altitude la quantité d’acide carbonique expiré augmente à mesure que la température ambiante s’abaisse. Cet effet de l’abaissement de tempé- rature s’est surtout fait sentir au Riffel, ce qui doit être attribué à ce que le temps a été mauvais pendant une de mes journées d'expériences à cette station. La pluie tom- bait en effet abondamment sur le sac dans lequel je respi- rais, assis en plein air et exposé à un vent froid et per- çant. = rnb kygt LS ., 2 See D. LS A DIVERSES ALTITUDES. 249 40 Effet combiné de la température et de l'altitude sur la quantité d'acide carbonique expiré. Si nous portons maintenant notre attention sur l'effet combiné de la température et de l'altitude avec la quantité d'acide carbonique expiré, le tableau suivant jettera quel- que jour sur cette question en montrant la différence de la température moyenne, de l’acide carbonique expiré et de l'altitude entre Yvoire et chacune des quatre autres stations. y : Différence d'acide Différence | Drférense-de-tempérainee. carbon. expiré. d'altitude. St-Bernard . . . — 14°,1 —+ 0,046 grm. 6885 pieds EMHOlS es 5 "15,4 + 0,036 » 7198 » | St-Théodule . * . — 18°,6 + 0,032 » 9669 » Breithorn . . . . — 22°,9 + 0,073 » 12455 » | Le signe — placé devant chaque nombre indiquant une différence de température, exprime que la tempéra- ture de la station correspondante était, au moment des expériences, inférieure de ce nombre de degrés à la tem- pérature moyenne d’Yvoire. Le signe qui précède les chiffres indiquant les quantités d’acide carbonique expiré, exprime de même que ces quantités surpassaient du nom- bre correspondant la quantité expirée en moyenne à Yvoire. En consultant ce tableau, on voit qu'il y a dans chacune des stations élevées plus d'acide carbonique ex- piré qu’à Yvoire et que l’excès d'acide carbonique expiré au Breithorn est plus du double de l’excès correspondant au St-Théodule, à peu près le double de celui qui corres- 250 FONCTION RESPIRATOIRE pond au Riffel et un peu moins du double de l’excès con- staté au St-Bernard. Il est impossible d'admettre que ce grand excès relatif d'acide carbonique expiré au Breithorn soit entièrement dû à l’air froid de cette station et il est naturel de croire à l’existence d’une autre cause augmentant la production de l’acide carbonique dans le corps à mesure que l’on s’é- lève. En réfléchissant à ce qui se passe pendant une as- cension, On remarquera que l’évaporation par la peau et par les poumons augmente à mesure que l’on s’élève, bien que la température ambiante s’abaisse en même temps. Il se produit ainsi une cause de refroidissement du corps qui est indépendante de la température de l'air. Or, le corps ne peut évidemment réagir contre cette cause de refroidissement que par une combustion plus active, se traduisant par une augmentation de la quantité d'acide carbonique. Dans les expériences de M. Mermod, la tem- pérature de l'air était la même aux deux stations et le froid produit par l'augmentation de l’évaporation explique probablement l'excès d'acide carbonique expiré à la plus élevée de ces deux stations. Les considérations qui précèdent m'ont donc conduit à la conclusion que la quantité d'acide carbonique expiré augmente à mesure que l’on s'élève au-dessus du niveau de la mer et que cette augmentation est due à deux causes différentes, à savoir : 1° l’abaissement de la température ambiante et 2° le refroidissement du corps résultant de ce que l’évaporation de la peau et des poumons s'accroît à mesure que la pression atmosphérique diminue. En ré- sumé, le corps développe plus d’acide carbonique afin de compenser l'influence du froid résultant des deux circon- stances que je viens de signaler. Si donc en faisant une A DIVERSES ALTITUDES. 251 ascension nous trouvions à la station supérieure la même température qu'à la station inférieure, il ne s’en produirait pas moins une augmentation de la quantité d'acide car- bonique expiré, à cause de la plus grande évaporation soit cutanée soit pulmonaire. Quant au volume de l’air respiré à diverses altitudes, il est à remarquer que bien que les pressions barométri- ques fussent très-différentes et que par suite les volumes d'air respirés variassent sans cesse, ces volumes réduits à O° et à la pression de 760 mill., se sont trouvés être à peu près sinon tout à fait les mêmes. L'augmentation d’a- cide carbonique expiré aux stations élevées est, en fait, accompagnée d’une diminution du volume d'air expiré réduit à 0° et à 760 mill. Ce résultat s’accorde avec celui qu'a obtenu M. Mermod. Il se rapporte, dans mes expé- riences, à des altitudes plus considérables accompagnées de différences de température entre les stations, tandis que la température de l’air était à peu près la même dans les stations choisies par M. Mermod. La quantité d'acide carbonique expiré étant plus grande aux stations plus élevées qu’aux stations inférieures, tan- dis que l'inverse a lieu pour le volume de l’air respiré (réduit), on doit s’attendre à ce que la proportion d'acide carbonique expiré soit plus forte dans les stations les plus élevées. Or nous trouvons précisément que dans les hautes stations la moyenne de l’acide carbonique atteint #,9 pour cent dans l’air expiré, tandis qu'elle est seulement de 4,1 pour cent à la station la plus basse. 9° Effet de l'altitude sur la fréquence respiratoire. Des observations comparatives faites avec et sans le masque m'ont prouvé que je respirais un peu plus lente- 2592 FONCTION RESPIRATOIRE ment et un peu plus profondément à travers cet appareil qu’à l'air libre. Cela explique le petit nombre d’expirations par minute que j'ai constatées dans toutes mes expérien- ces. Mes observations sur la fréquence respiratoire n’en sont cependant pas moins concluantes, puisque j'ai tou- jours fait usage du masque, soit en étant assis soit en mar- chant. Or, j'ai trouvé qu'il y a augmentation de la fré- quence respiratoire lorsqu'on s’élève de 8115 à 13685 pieds, tandis que je n’ai constaté aucune différence sous ce rapport entre les altitudes de 1230 et de 8115 pieds. Cet accroissement de la fréquence respiratoire qui se ma- nifeste entre les stations du St-Bernard et du Breithorn, n’est du reste pas régulièrement proportionnel à l’aug- mentation de l'altitude au-dessus de 8115 pieds, ainsi qu'on s’en apercevra en consultant le tableau qui précède. Il est donc probable que la différence d'altitude n'en est pas la cause unique. On sait qu’en ce qui concerne les stations basses, mes résultats concordent avec ceux de M. Mermod qui n’a constaté aucune différence dans la fréquence respiratoire entre les altitudes de 406 et 3609 pieds. Mais je ne sau- rais en conclure avec lui qu’il en est encore de même aux grandes altitudes. 6° Expériences faites en marchant horizontalement ou en montant. Dans chacune de ces expériences j'avais soin de mar- cher pendant quelques minutes avant de commencer à recueillir l'air expiré. Elles sont moins nombreuses que celles que j’ai faites en restant assis et elles sont moins satisfaisantes à cause de la grande difficulté que j'éprou- A DIVERSES ALTITUDES. PAT vais à régulariser le travail musculaire tout en marchant et en montant. Les résultats auxquels ces expériences m'ont conduit, sont résumés dans le tableau suivant : - Be. |S2E | ass | US [SENS ae Bu Hed,-.Ee #4 Eos e 4 [ds |2%2| 888 [82845 5) S a AE ER E (SQT ® | ee: a 1 TT GR. LITRES Yvoire. Marche 2,249 25.84 5,42 à 1 4,4 7 horizontale. St-Bernard. | Marche 2,457 24,77 5,35 » 5,0 5 horizontale. Ascension | 3,156 32,45 6,86 » 4,9 8 rapide. Ascension | 2,120 19,72 4,82 » 5,4 2 lente. St-Théodule. | Marche 1,919 22,06 4,32 » 4,4 > horizontale. Ascension | 2,972 24,97 6,69 » 6,1 < rapide. Breithorn. Marche 1,886 19,48 3,87 » 5,0 3 | horizontale. | LRO NI PP D D UE CRC ESS Ils semblent montrer qu’à partir d’une certaine altitude la marche horizontale a pour conséquence une diminution de la quantité d’acide carbonique ainsi que de l’air expiré. Les stations d’Yvoire et du Grand St-Bernard ont fourni, en effet, l’une et l’autre les mêmes résultats: mais dès que l’altitude du St-Théodule a été atteinte (10899 ps), il s’est manifesté, pendant la marche horizontale, une di- minution de l’acide carbonique dont la quantité expirée s’est abaissée à 1,919 grms de 2,249 et 2,457 qu'elle était à Yvoire et au Grand St-Bernard respectivement. Cette diminution s’est accrue encore au sommet du Breit- horn où la quantité d'acide carbonique expirée n’est plus AD NA 2e | ) Le VAT D APR EL ENTE 254 FONCTION RESPIRATOIRE que de 1,886 et en même temps le volume de l'air expiré par minute s’abaisse de 24,77 litres à 19,48 litres. Mais les expériences de cette dernière série ne sont pas assez nombreuses pour autoriser autre chose que des conclu- sions générales. Enfin celles qui se rapportent à la mar- che en montant donnent lieu aux mêmes remarques. El- les montrent certainement qu’une ascension rapide aug- mente la quantité d'acide carbonique expiré. = ré. PS BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE. P. GLAN. UEBER DEN EINFLUSS DER DICHTIGKEIT EINES KÔRPERS AUF DIE MENGE DES VON IHM ABSORBIRTEN LICHTES. DE L’IN- FLUENCE DE LA DENSITÉ D'UN CORPS SUR SON POUVOIR ABSOR- BANT. (Extrait des Ann. de Wied. Janvier 1878.) Bien que cette question ait été objet de nombreuses ex- périences, on n’a pu encore déduire une loi des résultats obtenus. En effet quelques observations semblent indiquer que la densité d’un corps influe sur son pouvoir absorbant, tandis que d’autres semblent prouver le contraire. M. Glan a donc jugé nécessaire de faire quelques nouvelles observations sur ce sujet: IL s’est servi à cet effet de son photomètre, dont il a déjà fait la description dans un travail antérieur . Ce photomètre se compose essentiellement d’un collima- teur, d'un prisme biréfringent, d’un nicol, d’un prisme à vision directe et d’une lunette. En éclairant chacune des moitiés de la fente du collimateur par l’une des deux sources de lumière, on obtient en vertu de la disposition de l’appareil deux spectres superposés, dont l'intensité relative dépend de l’angle compris entre le plan de polarisation du nicol et la section principale du prisme biréfringent. On peut donc déterminer l’intensité re- lative de quelle partie que ce soit des deux spectres. Afin de donner à ses observations toute l’exactitude néces- saire, M. Glan n’a comparé entre eux que les rayons homo- gènes pour lesquels le coefficient d'absorption variait rapide- ment suivant l’épaisseur de la couche du liquide absorbant. 1 Ann. de Wied. Juillet 1871. 256 BULLETIN SCIENTIFIQUE. En effet, si le pouvoir absorbant d’un corps doit varier avec sa densité, il est probable que cette variation s’observera tout d’abord sur ces rayons-là. L'appareil de M. Glan était disposé comme suit : La flamme d’une lampe à pétrole étant placée au foyer d’une lentille, les rayons parallèles émergeant de celle-ci tombaient sur un premier miroir qui leur donnait une direc- tion verticale. Immédiatement au-dessus du miroir, on avait placé un vase de forme cubique, à parois planes, servant à contenir le li- quide absorbant. Les rayons lumineux, après avoir traversé le liquide qui remplissait le vase étaient réfléchis par un second miroir et éclairaient la moitié inférieure de la fente du photomètre. L'autre moitié était éclairée par les rayons de la lampe que réfléchissait un prisme rectangulaire placé à quelque distance. Avant chaque expérience, on s’assurait de l’horizontalité de la glace qui formait le fond du vase; on versait dans celui- ci une solution concentrée de la substance dont on voulait mesurer le pouvoir absorbant; puis, au moyen d’une pipette, on étendait par-dessus ce liquide une couche du liquide dis- solvant, opération qui demande quelques précautions. Avant de placer le vase entre les deux miroirs, on déter- minait la position « qu’il fallait donner au nicol pour obtenir une intensité égale des deux spectres dans la couleur dont on voulait déterminer le coefficient d'absorption ; puis on fai- sait la même opération après avoir placé le vase contenant ces deux liquides superposés; le nicol avait alors la position a’. Cela fait, on enlevait de nouveau le vase et répétait la pre- mière observation qui donnait «, ; enfin, après avoir obtenu le mélange des deux liquides, on replaçait le vase et l’on dé- terminait encore la position +,’ du nicol pour laquelle l’inten- sité de la couleur en question était égale dans les deux spectres. | Les quantités à & a «, sont des angles comptés à partir de la position © du nicol, par laquelle le spectre supérieur Fa QE 0 RE PHYSIQUE, 257 disparaît. On a alors pour coefficients d’extinction de la lu- mière, à son passage à travers les deux liquides superposés : (9° a’ Be IE œ à son passage à travers le mélange: t{? a tQ® Chacun de ces coefficients d'extinction est le produit de deux facteurs. Le premier dépend de labsorption de la glace formant le fond du vase et des réflexions aux surfaces du verre et du liquide. En désignant les deux facteurs dans le premier cas par r et a et dans le second cas par r, et 4, on aura: K= T0 HR =r "a K K, a = —— di, = = r F, Les quantités r et r, varient suivant le liquide absorbant et sont faciles à déterminer. Quant aux valeurs K et K, dé- duites de l’expérience, nous devons les soumettre à une nou- velle correction. La quantité de substance absorbante traversée par les rayons lumineux serait la même dans les deux cas, si la sur- face du liquide était en tous ses points parallèle à la glace formant le fond du vase. Il n’en est pas ainsi à cause de la capillarité, en vertu de laquelle une partie du liquide est sou- levée par les parois du vase. I faudra donc dans les deux répartir le liquide soulevé sur toute la surface et ajouter à l'absorption observée, celle pro- duite par cette nouvelle couche. Les observations de M. Glan démontrent clairement que si la densité d’un corps a une influence sur son pouvoir absor- bant, cette influence est trés-faible et change de signe suivant les substances. Ainsi pour le sulfate de cuivre qui absorbe plus fortement ARCHIVES, t. LXII. — Juin 1878. 19 < V'F'A 1! RER OL RAR 27 258 BULLETIN SCIENTIFIQUE. les rayons rouges que les rayons bleus, le pouvoir absorbant du mélange est moindre que celui des deux liquides super- posés ; tandis que pour les substances qui absorbent plus faiblement les rayons rouges que les rayons bleus, M. Glan a observé le phénomène contraire. Les différences du pouvoir absorbant dans les deux cas sont du reste du même ordre de grandeur que les erreurs d'observation. Voici les moyennes de quelques observations : Dans ce tableau À indique en millionièmes de millimètre la longueur des ondes lumineuses dont on a déterminé l'ab- sorption; a est le coefficient d'absorption des liquides super- posés, a” celui des liquides mélangés; V indique la concen- tration du mélange par une fraction, dont le numérateur re- présente le volume de la solution concentrée etle dénomina- teur celui du liquide dissolvant formant la couche supérieure. Sulfate de cuivre. À | a | 4 | a-a/ V | ETUDE RS RÉ HR CRE Re 674 0,077 0,073 + 0,004 1/7 659 0,155 0,150 + 0,005 » 626 0,336 0,330 + 0,006 1}; 557 0,449 0,441 0,008 1/3 » 0,510 0,507 + 0,003 1/; 525 0,822 0,819 + 0,005 1/3 » 0,848 0,854 — 0,006 1/7 Bichromate de potasse. 557 0,859 0,869 — 0,010 1/3 » 0,844 0,845 RES 0,001 1/11 529 0,076 0,080 — 0,004 1/; Solution de iode dans l'alcool. 657 0,627 0,638 — 0,011 1/7 527 0,168 0,183 2 00 » » 0,158 0,168 — 0,010 » » | 0,090 0,093 | — 0,003 | » Solution de iode dans le sulfure de carbone. 657 0,090 jOBo LE E A A OOT 0,0074 0,0077 — 0,003 2 ae SE et Bu — CHIMIE. 259 CHIMIE. V. Meyer et Jul. ZüÜBLIN. COMBINAISONS NITROSÉES DE LA SÉRIE GRASSE. (Berichte d. d. chem. Ges. XI, p. 692. Zurich.) Les auteurs avaient déjà indiqué! qu'ils obtenaient la nitrosométhylacétone en faisant agir l'acide nitreux sur l’éther méthylacétylacétique dissous dans un excès de potasse aqueuse (environ 3 molécules); si l’on dissout dans une molécule de potasse dans l'alcool, puis qu’on ajoute de l’eau et fait passer acide nitreux, on obtient l’éther de l’acide nitrosopropioni- que, et enfin on obtient l'acide nitrosopionique en traitant de la même manière mais en laissant reposer pendant quel- ques jours après l’action de l’acide nitreux et après avoir de nouveau rendu la dissolution alcaline. L’éther nitrosopropionique CH, — CH (A, 0) — COOC, H, forme de longs prismes transparents qu’on fait recristalliser d’éther, il fond vers 94° et bout à 233° (corr.) il est acide, ses dissolutions alcalines sont incolores et il ne donne point de réaction colorée comme la nitrosokétone avec le phénol et l’acide sulfurique concentré, il est soluble dans l’eau, la potasse aqueuse le saponifie et donne l’acide nitrosopropioni- que qui forme de petits grains cristallins qui se décomposent subitement vers 177°, très-solubles dans l’eau, l’alcool, peu dans l’éther; cet acide décompose les carbonates; Le sel d’ar- gent est une poudre insoluble dans l’eau. Les auteurs ont encore préparé la nitrosodiméthylkétone au moyen de l’éther nitrosoacétylacétique suivant la réac- tion. H De COCHE, 4,0 7 NX COCHE, elle cristallise sous forme de feuilles ou de prismes solubles dans l’eau et l’éther, elle est volatile avec les vapeurs d’eau, elle a une réaction acide, sa dissolution dans les alcalis a une * Archives, t. LXIT, 183. LE, 0 = (0, CHOE + CH, — C0 — CHA,0 260 BULLETIN SCIENTIFIQUE. couleur jaune intense, elle n’est pas distillable sans décom- position tandis que son homologue supérieur bout sans dé- composition à 185°-186°. E. Scauzze et J. BARBIERI. — ACIDE ASPARTIQUE ET TYROSINE DANS LES GERMES DE COURGES. (Berichte, XI, 710. Zurich.) Schulze et Barbieri ont déjà montré que les germes de la courge renfermaient de l’acide glutamique; ils ont mainte- nant réussi à isoler aussi un peu d’acide aspartique qui se trouve dans la plante à l’état d’asparagine, et de la tyrosine. Il semble par conséquent que l’albumine se décompose dans la plante comme sous l'influence des acides en dehors des organismes vivants. G. LUNGE. — SUR LES POINTS D’ÉBULLITION D’ACIDES SULFURIQUES DE DIVERSES CONCENTRATIONS. ( Berichte de Berlin, XI, p. 370.) L'auteur a déterminé avec soin les points d’ébullition de l'acide sulfurique à différents degrés de concentration, depuis l'acide à 95,3°/, jusqu’à l'acide à 8,5 °/, seulement. Au moyen de ses observations il a construit une courbe qui permet ensuite de déterminer le point d’ébullition d’un acide d’un degré de concentration quelconque. L’acide à 98,5 °/, dont le point d’ébullition 338° a été déterminé autrefois par M. Marignac, rentre exactement dans la courbe déterminée. G. LUNGE. — DÉTERMINATION DES ACIDES NITREUX ET NITRIQUES. (Berichte, XI, 434, Zurich.) Ce travail n’est qu’une discussion sur les meilleures mé- thodes de dosage de ces acides, et contient en outre la des- cription d’un appareil plus commode que celui de Davis. (Chemical News, XXX VIT, 45). OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 97. 98, 29, 31, FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR PENDANT LE MOIS DE MAI 1878. rosée le matin. rosée le matin ; de midi à 3 h. halo solaire. rosée le matin. id. id. rosée le matin ; le soir à 10 h. éclairs à l'horizon Est. de 101/, à 1017, du matin, éclairs et tonnerres à l'Ouest ; l'orage passe le long du Jura. forte rosée le matin. id. à 45/, h. du matin violent coup de vent du SO. ; à 2 h. matin forte pluie avec éclairs et tonnerres. forte rosée le matin. rosée le matin. id. éclairs et tonnerres de 5 h. à 7 h. du soir; pluie très-abondante depuis 2 h. après midi jusqu’au lendemain matin à 8 h., pendant ces 18 heures il est tombé 45mm,7. L’'Arve a débordé le 25. rosée le matin. de 31}, à 41}, h. après midi, tonnerres à l'Ouest. il a neigé dans la nuit sur le sommet des Voirons et sur le Jura. rosée le matin. ARCHIVES, L. LXIIT. — Juin 1878. 20 à à 262 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. mm She MAR CNE ETS R 727,47 S:hmaunr.. 6.10. 724,36 Dh imatinEe- e--cbaee 133,60 LOT matin esse. 127,93 She imatin- 4 EU 127,36 A ISOI SE er CR 729,66 à à a à MINIMUM. mm 8h. matin’... 2080 721,00 40, h. soi; " "eee 719,07 4 h. après midi... .. 719,82 S'h; Soir. . 2-20 725,27 2 h. après midi .:. 718,92 2 h. après midi..:... 720,16 4 h. après midi...... 122,12 ètre à 11 h. imnim L 9€ — 10071090 EF °N GS 1|0‘0}r Gg — 106 | LEO] NAS ERA 6€ —|g6 | 28018 "OSS 9 ES Cr — 168 |£6 0! 21aeueaA G | L'OI LY —1|#Y8 |9701r ‘“ANNl'"'|"": FORT Ts IG‘0 Lane 6 | 9 —|g'e |780)r ‘OSSI | 8'e8 VY —|r8 |[66016 ‘OSS 91 g'ec 0‘ —|9trrl69ols ‘osslo [17 8" —|L'6 | 80'0|r MN 2e | EN ge —|88 |9r016. ‘O|'‘''|''". detre | 69017 ‘OsS" | "*: eos al a | cL‘O I 16 .. 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LIT + ISZZL 60‘E1+. 910 + | 95'982 | 6L'9r+. LOT + | SY'LeL 09'61+ 677 + | 07084) 0S'06+ | 67€ + | SI'TEL GL'O1+ ! SVL + | 08‘£L GO'LI + 60% + | 99681 IL'LI | 890 — | S8‘YSL OS'Er+ | 776 — | FO0'ECL | OL'YF+ | SE — | OF'GEL 18'81+ : 09 — | 6L'‘06L CGT ISE — | 70 CL YSYI+ | LS'T — | F7'CCL 99"G++ 00 — | 9C 68 86I+ | 08€ — | GY'ICL SG YI+ | COS — | £T'0FL GO‘CI + S6'E — | 9FIGL YO0'9r+ | SO + | SC SCL 60H | #8 + | 061982 GET | 09° À + | c9'90L Sn — | GS yeL J'ELE | BU — | LS'IGL 0 + ae “UUFf{Uu “UPTTUt S91n94 #3 || 9[PUIOU ‘1 Y& Sop Anajnet 8j |san “fou QJUUAAO [2046 HI | INOINEH DD D Sn. 2 | ‘Joe ON 9 “4 29 © = 00 Je 0€ Jours du mois. 20% MOYENNES DU MOIS DE MAI 1878. 6 Li. m. 8h.m. 10h. m. Midi. hs: 4 h.s. 6 h.Ss. 8 h.s. 10 h.s. Baromètre. mm mn mm mm mm dim mro mm min ire décade 723,74 793,86 723,79 723,42 723,09 722,77 122,66 323,15 723,41 de » 126,96 726,99 726,64 726,36 725,94 725,74 725,178 126,22 726,51 3e » 195,16 725,928 725,11 724,74 724,13 724,06 724,18 724,68 725,01 Mois 192598 725,37 725,18 724,84 724,38 724,19 724,21 724,68 724,98 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 lredécade+-10,99 413,60 15,10 16,48 +17,77 +-16,82 +16,01 +14,30 +13,34 2e y» 412,80 415,87 +18,57 +920,19 421,12 21,10 419,29 +17,81 + 15,61 3e » L 9,80 +12,31 14,36 +15,85 16,96 +15,72 14,69 12,39 +11,32 Mois -H11,16 413,87 15,96 417,45 18,57 17,81 +16,60 14,75 +13,36 Tension de la vapeur. mm nm mm min mm mm mm mm Ji 111 {re décade 8,48 9,03 8,60 8,49 8,30 12 8,26 8,81 8,94 2e » 9,20 9,1 9,68 9,48 9,09 8,96 9,02 9,08 9,39 3e » 7,44 1,83 7,32 7,22 7,14 7,27 1:39 8,08 8,19 Mois 8,94 8,6 8,00 8,36 8,14 8,09 8,18 8,64 8,82 Fraction de saturation en millièmes. l'e décade 865 776 674 607 Do 978 619 729 788 2e » 839 716 615 592 902 488 546 600 704 3e » 816 699 999 938 498 D90 095 748 811 Mois 839 129 628 269 17 39 087 694 769 Therm. min. Therm.max, Clarté moy. Température Eau de pluie Limnimètre. du Ciel, du Rhône. ou de neige. 0 0 0 mm cm Lre décade + 9,71 +18,65 0,56 + 8,92 37,8 155,6 2 » 410,88 +92,71 0,53 +10,51 21,9 166,1 3% » Te 418,36 0,59 + 9,26 87,8 183,4 Mois + 9,40 +19,85 0,56 + 9,52 147,9 168,8 Dans ce mois, l'air a été calme 0,7 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,56 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est $S. 540,4 ©. et son intensité est égale à 34,5 sur 100. DES TN 7 Le ET mn pou 4 10 18 22 27 30 1O A TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE MOIS DE MAI 1878. neige et brouillard presque tout le jour ; la neige fondait à mesure qu'elle tombait et n’a pas pu être mesurée. neige dans la nuit et le matin de bonne heure : brouillard le soir. brouillard le soir. brouillard presque tout le jour, fort vent du SO. brouillard intense tout le jour. neige dans la nuit et le matin de bonne heure ; brouillard le reste du Jour. brouillard le matin et le soir. neige le matin, brouillard le reste de la journée ; la neige fondait en tombant et n’a pas pu être mesurée. brouillard le matin. brouillard le soir. brouillard le matin. id. brouillard le soir. brouillard une grande partie du jour. la neige commence à tomber le soir, par un fort vent de SO., et dure toute la nuit ; elle fondait à mesure et n'a pas pu être mesurée, l’eau est marquée pour le 24. brouillard le soir, fort vent de SO. neige et brouillard tout le jour et la nuit suivante ; l’eau tombée pendant la nuit est marquée au 26. brouillard et neige presque tout le jour. neige le soir. neige dans la nuit. brouillard une partie de la journée. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. mm mu Le 1er à 4 h. après midi....... 961,03 ARiMib Soiree: .. 507,91 8: © 6h; matin #40 D08 84 AD SO es, + 505,39 42 a MIE. sr: ts CES 261,04 RMC RES SORTE TN te 973,90 22:à «61h, matin... 102,94 ADR Sant EU 964,95 25: à midi. 5, 5 2 TAN HAINE “ie DA .. 069,21 28 à 4h. après midi . .... 599,76 a A40-h;/soirs 0 su side F'OOOU 7 | | p sinof "SIoun | = x 2 © © OO I Où Or À C0 RO | 563,82 SAIN T-BERNARD. — MAI 1578. A Hauteur moy. des 2% heures. millim. 561,52 562,73 565,86 567,35 566,65 562,87 560,76 560,12 562,84 864,95 565,95 561,77 562,27 564,05 566,61 569,33 573,04 573,55 571,49 566,99 562,88 563,73 563,85 561,83 558,55 563,49 564,53 560,65 363,58 365,70 Baromètre. Ecart avec la hauteur normale. Minimum. millim. 1,20 0,09 2,94 4,33 3,04 0,33 2,54 3,28 0,66 1,35 2,26 2,02 1,62 0,06 2,52 d,15 8,76 DAT 7,01 2,42 1,78 1,03 1,01 3,12 6,49 1,64 0,70 4,67 1,83 0,20 1,77 LL EEE EEE TIRE willim. 563,03 561,57 565,00 566,90 069,77 962,39 560,40 558,84 061,73 564,32 564.65 561,04 061,74 563.02 565,46 67,82 572,10 573,29 570,63 565,59 56282 562.35 563,11 061,14 597,83 562,25 565,21 399,76 Maximum. LS millin. 562,16 564,81 200,90 567,91 067,60 563,77 562,82 562,92 365,14 367,64 570,99 573,61 573,90 572,95 568,28 563,11 564,95 564,63 362,54 539,94 564,73 563,24 561,28 560,84 566,07 565,03 561,27 561,52 564,25 565,39 565,28 Température C. Moyenne des 24 heures. 0 1 LT Os © > CS en ©: Go Où Go & À Le EUR + Ecart avec la! température Minimum” normale. | | Il (Ù 3,17 | 015: 2,10 | 5,36 4,41 0,33 1,10 4,24 1,56 4,62 3,29 1,14 171 2,12 3,71 3,39 6,14 7,20 ),31 4,63 2,32 3,08 0,76 1,40 4,05 2,43 3,23 DURE IR A EE EEE EE El 0 0,0 1,6 1,4 1,0 1,9 0,5 0,6 2.0 0,4 1,9 0,9 0,9 0,4 1,6 2 à Ad SHARE S = 0 o - OGC C©E& II ” . - - s Fer Maximum * Le 9 LS 19 à Œ I " 4 Pluie ou neige. ee PL RE D De SL PE ET Clarté Hauteur Eau : < : | dela |lombéedans| heures, | dOMINAN, || Gia,. millim. millim. | A 8,2 2 ie BC 1 | 1,00 T0 91,6 *… NE. 2 || 0,79 SE VRE © ARCS à LE NE. il 0,42 RTS tas se NE. l 0,20 RE re = SO. 2 | 0, 44 ARE Se 50, 2 || 0,98 Re odes ut SO. 1 1,00 100 192,4 re NE. 1 0,87 AS FRE AE NE. 1 0,02 Er Et EG HÈÉ SO. 1 0,18 ER re SO. 1 0,92 LR 10,4 M SO: 1 1,00 SAS AS dé ne NE. 1 0,62 SRE Le SO. 1 0,46 NP ha A SE SO. l 0,44 TEE NOR Sn NE. 1 0,37 Ce SE Sen SO. 1 | 0,01 step L'RTE SN DU: 1 0,32 RS EE se SES SO. 4-1 1079 ET AR EE %. SO, 1 0,30 FER or NE. 1 0,89 PACE SES st NE. Il 0,13 TARA ARC as SO. 2 || 0,71 ACTES 4,3 ANS SO. 2 +] 0,90 180 40,0 ee NE. 4 || 0,96 LATE 11,5 + SO. 1 0,24 Se Se SE re SO. 1 || 0,89 60 10,0 APE NE. 1 || 0,98 40 8.6 és NE. 1 || 0,70 20 >,4 re NE. 1 || 0,51 UC SAR Sn DS SO. 1 || 0,92 ch À 267 MOYENNES DU MOIS DE MAI 1878. 6h.m. Sh.m. 1Â0h.m. Midi. 2h.s. #h.s. 6h.s. 8h.s. 410h.s Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm ire décade 563,29 563,38 596351 563,60 563,59 563,57 563,70 563,91 564,08 Dee y 567,18 567,31 567,41 567,42 567,40 567,43 567,55 567,69 267,79 S CS) 062,64 562,81 563,07 563,18 563,05 562,97 563,09 563,22 563,20 Mois 964,31 564,45 564,62 564,69 564,63 564,60 564,73 564,89 564,96 Température. {re décade— 0,08 + 1,21 Æ 3,23 + 4,07 + 472 + 439 Æ 9 53 + 103 + 0,54 2% » + 258 + 4,40 + 6,20 + 7,57 + 7,93 + 7,02 + 5,28 + 3,33 + 3,93 ze » 1,92 — 0,20 + 1,42 + 2,30 + DT + 224 + 0A3 — 068 — 123 Mois “+ 0,13 + 1,74 + 3,54 4,57 + 5,04 + 4,45 + 2,67 1,17 0,79 Min. observé. Max. observé Clarté moine Eau de pluie Hauteur dela du ciel. Ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm ire décade — 0,50 + 5,09 0,59 26,2 170 2e » + 2,08 + 8,50 0,52 10,4 = ge p — 2,93 + 3,25 0 78 79,8 300 Mois — 0,53 + 5,54 0,61 116,4 470 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,75 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° O., et son in- tensité est égale à 16,8 sur 100. 1 fe ER LT Ts Lili de AMEN Archives des Sciences Plays et ral Juin 1878. E IX] PLT e € 1 ! ûl | en sue = D Archives des .ctnat. Juir 1870. t EX SR : x : PEN e BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME LXIL (NOUVELLE PÉRIODE) 1878. — N°° 244 à 2A6. Revue des principales publications de physiologie végétale en 1877, par M. Marc Micheli. . .. enr (Site CU) di SR RCE Ne Recherches faites dans le laboratoire de physiologie de Genève VIII Sur les nerfs dits arresta- teurs. 2. L'irritation négative (suite), par M TE DTOIOSSEnE SCOR ER EN PT ae Mesures électro-magnétiques et calorimétriques, par LL ÈS o RS DE 1 7 RE LR D Re Feuillaison, défeuillaison, effeuillaison, par M. A/ph. CON RE ES CE RE à are ne DO ALU État de la question phylloxerique en Europe en 1877, avec 7 cartes, par M. le D' V. Fatio.. Pages 163 270 TABLE DES MATIÈRES. Pages Notice nécrologique sur le Père Secchi, par M. NE AUOT AE EU NOT dat. Or RE 171 Expériences sur les effets de refoulements et écra- sements latéraux en géologie, par M. Alph. KGDTe SLR SONORE, ON NE ETE TE EL AUTE 193 De la chaleur spécifique des vapeurs et ses varia- tions suivant la température, par M. Eïlhard Hédemanns CES ET ia UE DR 212 Analyses des eaux de lArve et du Rhône, par MEL LOSIOR SAIS RTS MR ER 220 Résumé des recherches expérimentales sur la fonc- tion respiratoire à diverses altitudes, par M. le DM Marcel ER OLA ES CRETE 240 BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE. Pages D" Rodolphe Wolf. Communications astronomiques... 69 H. Wild. Annales de l'Observatoire physique central de Saint-Pétersbourg pour l’année 1876......... 72 Rev. Robert Main. Résultats des observations astrono- miques et météorologiques faites à Oxford en 1875, à PObseryatoire de Radcliffe... ete 175 PHYSIQUE. Schneebeli. L'application du téléphone dans les cours... 74 Du Bois-Reymond. Sur le téléphone................ 76 P. Glan. De l'influence de la densité d’un corps sur Son-Douvoir-aDSOTDARL 7 UE RE Lies Ge hate a 299 TABLE DES MATIÈRES. CHIMIE. A.-G. Eckstrand. Sur un trinitronaphtal ........... G. Zetter. Dérivés chlorés et bromés du phénanthrène. Fr. Landolph. De l’action du fluorure de Bore sur les MAUÈPES OFTANIQUES. ne 0e ue mes sac AFEMAPALT Société de Chimie de Zurich. Rapports divers........ : V, Meyer et J. Züblin. Sur les dérivés nitrosés de la SAT RTS SE Are USE ON de US MER Meyer et J. Züblin. CH eqRs roues de la série grasse. 4 REA FALL ESS . Schulze et J. Bu dde aspartique et tyrosine dans les sermes de:courges. 3e une. G. Lunge. Sur les points d ébulition d’ ane Salt ques de diverses conceniralions..... EE APE ie Le méme. Détermination des acides nitreux et * l- .ques....... CR 2 | .. 2:40, 216 c'e t'e-02, 756 ".0 G'Æsdia ee ZOOLOGIE. J. Barrois. Recherches sur l’embryologie des Bryo- ROM OS LS Los dan ace Sedo NL VER fi BOTANIQUE. Gomes (B. Barros). Notice sur les arbres forestiers du Portugal$is PR RE eee à LÉUES BNERT AARUEVNRSE D' Ernst. AR considéré comme botaniste........ D" Masters. Morphologie des Primulacées........... 259 81 279 TABLE DES MATIÈRES. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. Observations météorologiques pendant le mois de mars 19780 US RE MEN te PE are Observations a. pendant le mois dan ESFO NAT. éaate" Re DRE COR : New ŸY Î LT 95185 00274 2987 ce Ex a Rn HN ie DA NE AE