PRO SCIENT/, $ ——/"SAL 10 SCIENT/Z UT EEK POPULIQUE e a % ‘ Æh Ve di RL Ed A | DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GENE | VENDU EN 1922 F j6 0 ARCHIVES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES X] / { VEL € 8 Pod 2 Vye- (e) + ge « \ Q a LS L. G a, =, AT Te e \ Fr +1 TT _/ : : 3 DE Le D J pe , 2 om ROTANIQUE DE GENEVE RH vd NDU EN 1924 AE NAT) Pal ÿ He uccesseur de Ch. Eggimar isserie, Genève. | imprimerie, S 18, Pél 14 G=| 3 + : { 7 . œ =. # ; ol Fa cs L \ 2 s so n c + ‘s ù _" #% Le g +, £ En ” à cd ë 5 > @ “ Es L : à e £ : pe oO ' + LÉ Ls Libé ©. TE nm E L 4 ' Er gs : 3 ET. | ë, É BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT HUITIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME QUINZIÈME LIBRARY REW Yonx BAT AMEL a 7 ” : VRITQIRE RARE OUEE € 4 E —© — RIT — ANNE © : EE. | LU pi G e CR ER ur æ é AT << E" M À 2 da | Te GS À UN CU 6 = h nl L AT GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, JE LAUSANNE PARIS G. BRIDEL ET ci° G. MASSON Place de la Louve, 4 Boulevard St-Germain 120 Dépôt pour ALLEMAGNE, GEORG & Ci, À Baze 1903 L fe LP 7 2 AUG 7 - 1923 ÉGALITÉ DES VITESSES DE PROPAGATION DES RAYONS X 2 LIRRARY ET DE LA LUMIÈRE DANS L'AIR mew vues L'S PAM cs PAR R. BLONDLOT Professeur à l’Université de Nancy Communiqué à la Section de physique de la Société helvétique des Sciences naturelles, réunie à Genève le 9 septembre 1902 INTRODUCTION La détermination de la vitesse avec laquelle les rayons X se propagent est un problème d’une impor- tance capitale ; de la valeur de cette vitesse résulte en effet la réponse à cette question : les rayons X sont-ils une variété des radiations spectrales, ou bien sont-ils nn phénomène d’une tout autre nature ? Aussi, dès que la merveilleuse découverte du profes- seur Rôntgen fut connue du monde savant, des expé- riences furent tentées, diverses méthodes furent pro- posées dans le but de déterminer cette vitesse. Aucune de ces tentatives ne semble avoir abouti, et il me parait inutile de les rappeler ici. M’étant moi-même attaché à poursuivre la solution 6 VITESSE DE PROPAGATION de ce difficile problème, après de nombreux essais dans différentes directions, tous restés infructueux malgré un travail de plusieurs années, je me décidai à laisser provisoirement de côté la recherche de la valeur exacte de la vitesse des rayons X, et à essayer d’abord de résoudre cette question plus vague : la vitesse de pro- pagation des rayons X est-elle ou non comparable à celle de la lumière ? Lorsque l’on se demande comment l'étude de la vitesse des rayons X pourrait être abordée, l’idée sui- vante se présente d’abord : essayer d'adapter à ces rayons les méthodes classiques pour déterminer la vitesse de la lumière. On reconnaît toutefois d'emblée que les méthodes de Fizeau et de Foucault ne peuvent en aucune façon s'appliquer aux rayons X, puisque ceux-ci ne se réfléchissent pas. Il existe une autre méthode, la plus ancienne en date, la méthode astro- nomique fondée sur les inégalités des périodes des éclipses des Satellites de Jupiter, grâce à laquelle Rümer parvint en 1675 à la première détermination de la vitesse de la lumière. Dans celle-ci, on n'utilise pas la réflexion des rayons, mais uniquement leur propagation rectiligne, et, par conséquent, l’empêche- ment absolu qui s'oppose à l'adaptation des deux autres ne se présente pas ici. Seulement, c’est de la lumière que les Satellites de Jupiter nous envoient, et nous n’en recevons pas de rayons X : l’empêchement a changé de nature, mais n’est pas moins absolu. Je fus alors conduit à me poser cette question : ne serait-il pas possible d’imiter en petit le phénomène astronomique étudié par Rômer, en remplaçant cette: fois la lumière par des rayons X? ne pourrait-on DES RAYONS X DANS L'AIR. 7 réduire les grandeurs qui entrent dans ce phénomène dans une proportien telle qu’il devint réalisable dans une expérience de laboratoire ? La difficulté n’est pas de réduire les longueurs, mais de réduire les temps, autrement dit, de pouvoir opérer sur des durées extrêmement petites. Il me parut que l'emploi des oscillations électriques en fournissait le moyen. Dans la méthode de Rômer, l'intervalle de temps mesuré était le temps employé par la lumière pour traverser l'orbite terrestre, autrement dit, pour franchir environ 300 millions de kilomètres ; ce temps est d'environ 32 min. 52 sec. = 1972 sec. D'autre part, il est aisé de produire des oscillations électriques dont la période est de l’ordre du de seconde, 1 300.000.000 et, à l’aide de ces oscillations, on peut apprécier des durées du même ordre de grandeur. On pouvait donc réduire les 300.000.000 de kilomètres parcourus dans la méthode de Rümer dans le rapport de 1 300.000.000 1 1972 7 594.600.000.000 la distance ainsi réduite devient environ 52 centimètres. Il semblait donc possible de réaliser l’expérience sur une table. Encouragé par cette constatation et guidé par des considérations du même ordre, je fus amené à com- biner l’expérience suivante. DESCRIPTION DES EXPÉRIENCES. Des pôles B et B' d’une bobine d’induction (fig. 1) partent deux fils aboutissant aux électrodes H et H’ 8 VITESSE DE PROPAGATION d’un tube focus. Avant d’atteindre le tube, ces fils, tendus horizontalement et parallèlement l’un à l’autre, sont fixés respectivement aux deux moitiés d’un excita- teur de Hertz formé de deux cylindres de laiton, A et A", de 0,8 em. de diamèêtre et de 6 em. de longueur, assujettis horizontalement dans la paroi d’un flacon contenant de l’huile de vaseline ; au-dessous de ce flacon (non représenté sur la figure }est disposé un réso- nateur formé d’une boucle de fil de cuivre DD'C (on a représenté le résonateur à côté de l’excitateur, mais, en réalité, sa partie rectiligne DD' est placée au-dessous même de AA"). La coupure C du résonateur est du côté A' A’ B' H A B Fig. 1. ) du tube focus, de façon à en recevoir les rayons X ; elle est protégée contre toute autre radiation par des écrans en papier noirci et par une lame d'aluminium. En réglant convenablement la distance explosive de l’excitateur dans l’huile, on parvient à faire fonctionner simultanément le tube focus et l’excitateur. Voici alors ce qui se passe : à chaque courant de rupture de la bobine d’induction, la différence de potentiel entre H et H' atteint une valeur suffisante pour que le tube fonctionne ; puis, cette différence de potentiel conti- nuant à croître, l’étincelle éclate à l’excitateur : le tube, privé subitement d’alimentation s'éteint, tandis DÉS RAYONS X DANS L'AIR. 9 que la décharge oscillatoire de l’excitateur se poursuit. et s’achève. | Supposons d’abord que l’on ait disposé le tube tout près de l’excitateur, les fils AH et AH étant aussi courts que possible (11 cm.). Portons en abscisses (fig. 2) les temps, comptés à partir du moment où l’étincelle éclate dans l'huile, et en ordonnées les différences de potentiel entre À et A’; nous avons ainsi, comme on sait, une sinusoïde rapidement amortie MNPQ... Une Fig. 2. fois l'appareil réglé, le potentiel nécessaire pour faire fonctionner le tube n’est inférieur que de peu au poten- tiel explosif de l’excitateur : il suffit, en effet, de dimi- nuer très peu la distance explosive de celui-ci pour que la décharge ne traverse plus le tube, mais passe entièrement par l’excitateur. Cette particularité à ici une importance capitale : il en résulte que le tube s'éteint dès que le potentiel a diminué un peu au début de la décharge oscillante, et, par suite, au bout d’un temps inférieur au quart de la période de l’excitateur : 10 VITESSE DE PROPAGATION . la courbe représentative de l’intensité des rayons X est donc formée d’une portion presque horizontale RS, antérieure à la décharge de l’excitateur, suivie d’une portion brusquement descendante SU. | La longueur d'onde de l’excitateur ayant été trouvée égale à 114 cm... 114 sa période est TS I00 sec., et par conséquent, OÙ est de beaucoup inférieur à sh sec | de p Coup 3 CAO S< à EC: Construisons la courbe ayant pour ordonnées la valeur de la force électrique produite à la coupure du résonateur par la décharge de l’excitateur. L’ordonnée de cette courbe est nulle tant que toute la décharge passe par le tube focus, par conséquent jusqu’à l’ori- gine des temps sur le diagramme; elle n’atteint une valeur notable qu'à une époque où l’excitateur est déjà en partie déchargé, et le maximum de cette force électrique n’a lieu que lorsque l’excitateur. s’est re- chargé en sens contraire, c’est-à-dire au bout d’une demi-période, durée représentée par l’abscisse OZ. Il suit de là que, quand le résonateur commence à osciller, les rayons X sont déjà éteints : par consé- quent, il ne peut y avoir d’action du tube sur l’étincelle secondaire ‘. C’est ce que l’expérience vérifie, car si l’on interpose une lame de plomb ou de verre entre le tube et la coupure, de manière à intercepter les rayons X, l’étincelle ne change pas d’aspect. Laissant le tube focus à la même place, remplaçons les fils courts AH, A'H' par des fils de 25 em., repliés 1 V., sur cette action, R. Blondlot, Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 1559. DES RAYONS X DANS L’AIR. 11 sans coudes brusques ; cet allongement des fils, en retardant l’extinction des rayons X du temps que les ondes hertziennes emploient pour parcourir (25 — 11) em. — 14 em., va avoir pour effet de retarder d'autant la disparition des rayons X à la cou- pure et de laisser ainsi à ces rayons le temps d'agir sur l’étincelle : c’est en effet ce que l’on constate, car l’interposition d’une lame de plomb rend l’étincelle manifestement moins éclatante. Cette action des rayons X augmente si lon augmente la longueur des fils de transmission AH et A'H': pour des longueurs de 33 cm., de 80 cm., Le 130 cm., elle est de plus en plus mar- quée. Ces expériences montrent que, dans mon appareil, les rayons X s’éteignent dès que la décharge électrique a cessé dans le tube. En effet, dans l’expérience avec les fils très courts (11 cm.), on n’a constaté aucune action, tandis qu’il a suffi de les allonger de 14 cm. pour obtenir une action visible ; si, par conséquent, il existe une prolongation de l’émission des rayons X, ou encore une prolongation de leur action à la coupure après leur cessation, leur somme est très petite vis-à- vis de Li ec ‘ 3x 10 °°° : M. A. Moffat a constaté que, si un tube à rayon X est excité par une machine à influence et par l’intermédiaire d’une étincelle pee la durée d’émission des rayons X ne peut dépasser LS 566 de seconde ( Proceedings of the Royal Society of Edim- burgh, 9 janvier 1899, p. 430-438). — M. he a trouvé que la durée d'émission des rayons X est inférieure à de seconde, «< et bien moindre que ne le feraient croire les expériences réali- sées de prime abord ». (Bulletin de la Société française de Phy- 12 VITESSE DE PROPAGATION Prenons des fils de transmission repliés, que nous laisserons d’une longueur invariable, 0,50 m. par exemple, puis éloignons peu à peu le tube de la cou- pure : en vertu de cet éloignement, les rayons X éprou- vent un retard égal au temps qu’ils mettent à franchir la distance du tube à la coupure ; leur disparition à la coupure est retardée d'autant, et, si leur vitesse est comparable à celle des ondes hertziennes, l'effet de l’éloignement du tube va être analogue à celui d’un allongement des fils, c’est-à-dire une amélioration dans la coïncidence de l’époque où la force électrique existe à la coupure avec l’époque où les rayons X y sont pré- sents, et, par suite, une augmentation de l’action de ces rayons sur l’étincelle. On est ainsi amené à cette prévision paradoxale : le tube devrait agir plus de loin que de prês. À ma grande surprise, cette expérience réussit complètement : l'éclat de l’étincelle augmente à mesure que l’on éloigne le tube, c’est un fait certain et constant; l’augmentation est bien due aux rayons X, car, si l’on place un petit disque de plomb ou de verre contre la lame d’aluminium interposée entre la cou- pure et le tube, l’étincelle devient aussitôt plus faible et demeure invariable, quelle que soit la distance du tube. Ce fait surprenant est une première vérification de la supposition dont nous sommes partis, à savoir sique, 1901 ; 2e fascicule, p. 117.) Un échange de vues sur ce sujet a eu lieu entre MM. Brunhes et Colardeau, à la séance de la Société de Physique du 15 mars 1901 : le désaccord entre les résul- tats obtenus par ces deux physiciens tient à ce que les conditions de leurs expériences ne sont pas les mêmes. — Si l’on applique à mon appareil la méthode du disque tournant de M. Brunhes, l'émission des rayons X y apparaît comme instantanée, DES RAYONS X DANS L'AIR. 43 que la vitesse de propagation des rayons X est compa- rable à celle des ondes hertziennes. J'interromps momentanément la description de mes expériences pour montrer combien ce qui précède est analogue à ce qui se passe dans le phénomène astrono- mique sur lequel est fondée la découverte de Rômer. Soient T et T’ les positions de la terre sur son orbite lorsque Jupiter J est respectivement en opposition et en conjonction avec le soleil. Supposons que l’un des satellites de Jupiter vienne de s’éclipser : un premier observateur placé en T' verra encore ce Satellite pen- dant le temps que la lumière emploie à franchir la distance J T; un second observateur placé en T' conti- nuera à voir le satellite pendant le temps que la lumière emploie à franchir la distance JT', et ainsi, après que le satellite aura disparu pour l'observateur le plus rapproché, l'observateur le plus éloigné contmuera à le voir pendant le temps que la lumière emploie à franchir l'orbite terrestre, c’est-à-dire pendant 32 min, je ill | [nt L in 52 sec. Pendant cet intervalle de temps, l’avantage est donc à l’observateur le plus éloigné. Je reviens à mes expériences. NE à Fig. 8. 14 VITESSE DE PROPAGATION Prenons des fils de transmission d’une plus grande longueur, de 80 em. par exemple. Quand on éloignera le tube, il arrivera, pour une certaine distance, que les rayons X posséderont à la coupure leur pleine in- tensité pendant tout le temps que la force électrique à la coupure conserve une valeur notable (fig. 3) : Peffi- cacité des rayons X sera alors aussi grande que le permet leur intensité. Si l’on continue à éloigner le tube, on n’améliorera plus la coïncidence entre la présence des rayons X et celle de la force électrique à la coupure, et l’on perdra de plus en plus comme intensité des rayons X ; par conséquent, leur action aura passé par un maximum. C’est ce que l’on constate effectivement : l’étincelle passe par un maximum lorsque le tube est à environ 53 cm. de la coupure. Ce maximum est bien dû aux rayons X, car il disparaît par l’interposition d’un petit disque de plomb ou de verre‘. Ainsi, la supposition que la vitesse des rayons X et celle des ondes hertziennes seraient de même ordre de grandeur nous à conduits à prévoir l’existence d’un maximum; cette prévision s’est trouvée vérifiée par l'expérience. Comme, d’ailleurs, il paraît impossible d'expliquer autrement ce phénomène paradoxal, on est amené à conclure que la vitesse de propagation des rayons X est bien du mème ordre de grandeur que celle ! On à représenté la portion RS’ de la courbe figurant l’inten- sité des rayons X par une droite horizontale ; en réalité, les ordonnées de cette courbe vont en croissant de R vers S’. Cet accroissement, bien que probablemont très lent, contribue à la décroissance de l’étincelle quand on éloigne le tube; cet effet, sans doute très faible, ne peut qu’accentuer le minimum. VITESSE DE PROPAGATION DES RAYONS X. T4 BIS Appareil de M. Blondlot. La photographie ci-dessus présente une vue d'ensemble de l'appareil; toutefois, afin d’en rendre visibles toutes les parties, on a, avant de prendre la photographie, supprimé tous les écrans en papier où en aluminium entourant la coupure et le tube focus, ainsi que la loupe servant à observer la petite étincelle, ARCHIVES, t. XV. — Janvier 1903 { \1 RL, | DES RAYONS X DANS L'AIR. 45 des ondes hertziennes. Nous allons voir comment l'étude de ce maximum m'a fourni le moyen de déterminer le rapport des deux vitesses. Reprenons notre appareil, les fils de transmission ayant une longueur de 80 em. ; comme nous l’avons vu, l’étincelle du résonateur présente un maximum d'éclat lorsque le tube est à 53 cm. de la coupure. Nous lais- serons de côté l’analyse théorique du phénomène pour ne retenir que le fait observé, admettant seulement, ce qui est indubitable, que le maximum est dû à ce qu’il y à une distance du tube pour laquelle les rayons X illauminent la coupure pendant l'existence de la force électrique à cette coupure avec plus d'intensité que pour les autres distances. Nous désignerons par V ces et V cent. sec. sec pectives des ondes hertziennes et des rayons X. Après avoir déterminé la position du tube donnant le maximum d’étincelle, allongeons les fils de transmis- sion de + centimètres : la cessation des rayons X à la eA Y pour rétablir la coïncidence des temps et retrouver le maximum, diminuer la distance du tube à la coupure les vitesses de propagation res- coupure est ainsi retardée de —-sec. ; il faudra donc, d’une longueur 8 telle que = = Qi: L'expérience donne , et par cela même, en vertu de l’égalité précédente + Des déterminations extrêmement nombreuses, dans lesquelles on a fait varier + dans des limites aussi éten- dues que cela était possible, ont donné invariablement 16 VITESSE DE PROPAGATION B = x; d’où il résulte que V — V au degré d’approxi- mation que comporte la détermination de la position du tube qui rend l’étincelle maximum. Le tableau ci-dessous contient les résultats d’une série d'expériences : la première colonne donne Îles valeurs de + ; la seconde les valeurs correspondantes de B déterminées par mon aide M. Virtz; la troisième les valeurs de 6 déterminées par moi; la quatrième les moyennes des valeurs précédentes de 8. Chacun des nombres de la seconde et de la troisième colonne est la moyenne de cinq mesures. _R 2 TWirtz Blondlot Moyenne — _ 71 — 6,5 — 9,9 — 6,2 + 9 —+— 8.9 + 10,5 + 9,7 LL 42,5 LL 12,6 + 12 L 42,3 + 45 LL 48,5 JL ASS ICE LL 98 94,5 INSEE + 30 30 31,0 LE 80,5 + 40 + 39,6 ILE 39/2 es __ 25 + 93.9: LAON On voit que les nombres de la quatrième colonne différent assez peu des nombres correspondants de la première pour que les différences puissent être attri- buées à l'impossibilité de déterminer d’une manière très précise la position du tube qui rend létincelle maximum. La série des expériences, au nombre de 80, résumées dans le tableau précédent, donne le résultat définitif suivant : en remplaçant & et B par les moyen- v 161,7 nes de leurs valeurs, on trouve — —= . D’autres , V 163,5 138 146 439 VAE 0 séries d’expériences ont donné Ces DES RAYONS X DANS L'AIR. 17 quotients sont très voisins de l’unité : les mesures iso- lées présentent parfois des écarts assez notables, comme on peut le voir sur le tableau ci-dessus, mais l'influence de ces écarts a toujours disparu dans les moyennes d’un grand nombre de déterminations. Jai vérifié que les valeurs de 8 sont indépendantes de la srandeur et de la forme du résonateur, et aussi du tube employé ; par exemple les nombres de la der- nière ligne du tableau ci-dessus ont été obtenus à l’aide d’un résonateur dont le fil avait une longueur double de celui qui avait servi aux autres déterminations. Voici maintenant un autre genre d'expériences : dans celles-ci, on compense encore le temps que les rayons X emploient pour franchir un certain espace par le temps que les ondes électromagnétiques emploient pour parcourir une certaine longueur de fil; mais ici ce ne sont plus les fils de transmission que l’on allonge ou raccourcit, c’est le fil du résonateur. Les extrémités du résonateur étant écartées l’une de l’autre d’environ 0 em. 3, on leur soude respectivement les deux fils d’une petite ligne de transmission ; à l'extrémité de cette ligne est adapté le micromêtre à étincelles, la nouvelle coupure étant ramenée à la position de l’an- cienne en repliant la petite ligne sur elle-même. L’ac- tion de l’excitateur sur le résonateur y produit une onde hertzienne qui doit parcourir une certaine longueur de fil pour aboutir à la coupure et y produire l’étincelle. Si donc on a allongé chaque moitié du résonateur de & Re Lt ; (7 centimètres, l’étincelle est retardée de y Sec: et, pour obtenir le maximum d'’étincelle, il faudra que la dis- tance du tube à la coupure soit augmentée d’un nom- ARCHIVES. t XV. — Janvier 41903. 9 18 VITESSE DE PROPAGATION 18 l bre b de centimêtres, tel que = — La valeur TY : b observée de Ce donne celle de LR Le tableau ci-joint donne les moyennes des résul- tats obtenus dans un très grand nombre d’expériences : b (22 12,5 9,1 19,5 13 13 10,3 17 16,4 23 93 94 94,2 25 25,3 Si l’on remplace «a et b par les sommes des nombres " des deux colonnes, on trouve L'S 0,94. Cette valeur s'accorde suffisamment avec les résultats de la première méthode, qui semble d’ailleurs plus précise parce que le retard des ondes hertziennes y est mieux défini. L'ensemble des résultats expérimentaux obtenus, tant par l’une que par l’autre méthode, peut se résu- mer ainsi : si à la longueur des fils de transmission on ajoute la distance du tube à la coupure qui donne le maximum d'étincelle. et que l’on en retranche, s'il y a lieu, la longueur de la petite ligne ajoutée au résona- teur, on obtient la longueur constante de 133 cm. Remarquons que, dans l’une comme dans Pautre des LA \ y CS obtenu sans que l’on ait besoin de connaître le détail des phénomènes : ce sont des méthodes de substitution, analogues à la méthodes décrites, le rapport DES RAYONS X DANS L'AIR. 19 méthode de Borda pour les pesées. [l peut toutefois y avoir une complication : d'après la théorie exposée plus haut, la position du tube qui donne le maximum d’étincelle est plus rapprochée de la coupure que si l'intensité des rayons X ne décroissait pas avec la dis- tance ; la décroissance de l’intensité suffit en effet pour rendre décroissante une action qui sans cela ne croi- trait que très lentement avec la distance. Ce rappro- chement est plus grand pour les petites distances que pour les grandes parce que la décroissance de linten- sité est pius rapide pour les petites distances. L’aug- mentation de b ou de B produite par cette cause ne peut être calculée, mais la concordance finale de tous les résultats indique qu’elle ne surpasse pas les erreurs d'expérience. Résumons tout ce qui précède : En supposant a priori l’égalité des vitesses de pro- pagation des rayons X et des ondes hertziennes, on a été conduit à prévoir que le renforcement produit par le tube sur l’étincelle devait passer par un maximum pour une certaine distance du tube. L'expérience à confirmé cette prévision. La même supposition a permis de calculer d’avance les déplacements que la position du tube correspondant à ce maximum devait éprouver, soit par l’allongement des fils de transmission, soit par l’an- nexion d’une petite ligne au résonateur : on devait en effet, pouvoir compenser le temps que les ondes élec- triques emploient pour parcourir une certaine longueur de fil par le temps que les rayons X emploient pour franchir une distance égale. Cette compensation s’est produite en réalité : des deux méthodes employées, 20 VITESSE DE PROPAGATION l’une a donné pour le rapport des vitesses 0,97 ‘, l’au- ire 0,93. — D'autre part, il paraît impossible de trou- ver une autre explication du maximum de l’étincelle, des déplacements de la position correspondante du tube, et des autres particularités de ces phénomènes. L'ensemble de tous ces faits conduit donc à cette con- clusion : La vitesse de propagation des rayons X est égale à celle des ondes hertziennes ou de la lumière dans l'air. OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES COMPLÉMENTAIRES [. Il faut, pour que l’éclat de l’étincelle soit maximum qu'il s'écoule entre le début de la décharge de l’exci- tateur et l’extinction du tube focus un temps égal à = sec. Comme la longueur d’onde de l’excitateur est égale à 114 cm., cet intervalle de temps correspond à un peu plus de 3 élongations de l’excitateur. D’après la théorie que j'ai développée au début de ce travail, cela conduit à admettre que les trois premières élonga- tions ont seules une amplitude notable. Il est intéres- sant de constater que cette conséquence est bien d’ac- cord avec ce que l’on sait de l’amortissement dans les excitateurs. Il. Lorsque l’on rapproche progressivement le tube focus de la coupure, à partir de la position qui donne le maximum d’étincelle jusqu’au tube lui-même, on voit l'éclat de l’étincelle diminuer, passer par un minimum, 1 Après une correction relative au revêtement isolant des fils de transmission. DES RAYONS X DANS L'AIR. 91 puis finalement augrenter. L’explication paraît être la suivante : quand le tube est très voisin de la coupure, celle-ci recoit les rayons X extrêmement intenses, et alors la diminution de concordance dans le temps est compensée et au delà par l’intensité des radiations; de là une recrudescence d’action quand le tube est tout près et la production d’un minimum pour une distance un peu plus grande. Je me suis assuré que cette expli- cation est mathématiquement possible ; cet examen se fait aisément en portant en ordonnées les logarithmes des fonctions à étudier. III. Afin d'éviter les aigrettes, les fils de transmis- sion étaient recouverts de gutta-percha et engainés dans des tubes de caoutchouc. Pour reconnaître si ce revêtement ne diminuait pas notablement la vitesse de propagation des ondes électriques le long des fils, j'ai comparé par une méthode d’interférences la vitesse de propagation de ces ondes le long de fils ainsi revêtus et le long de fils nus. La différence de ces vitesses s’est montrée presque inappréciable. et, en tout cas, la per- tubation qui en résulte ne peut causer une erreur rela- tive de = sur les résultats définitifs. Je vais encore décrire quelques expériences qui, tout en étant seulement qualitatives, ont cependant un certain intérêt comme variantes, et dont les résultats, prévus grâce à la théorie que j'ai exposée précédem- ment, en apportent une nouvelle confirmation. 4° Les fils de transmission étant engainés dans des tubes de caoutchouc à vide, on les a rapprochés et liés ensemble sur une longueur de 40 em. ; la vitesse de la propagation des ondes devait être diminuée, puisqu'elle 22 VITESSE DE PROPAGATION avait lieu principalement dans le caoutchouc : la posi- tion du tube donnant le maximum s’est, en effet, rap- prochée de 11 em. ou 12 cm. 2° Un condensateur formé de deux feuilles de clinquant d'environ 100 cm”. de surface, séparées par une lame d’ébonite de 0 em. 8 d’épaisseur, fut placé en dériva- tion sur la ligne de transmission; cette fois le retard devait être encore plus grand, et, en effet, on constata que le maximum avait disparu et que l’étincelle dimi- nuait constamment d'éclat à mesure que l’on éloignait le tube. 3° Les fils de transmission, longs primitivement de 80 cm., ayant été allongés de 57 cm., longueur supé- rieure de 4 cm. à la distance de la coupure à la position du tube qui donne le maximum dans le cas de fils de 80 cm., on constata que l’étincelle diminuait constam- ment lorsque l’on éloignait le tube. 4° La longueur totale des fils étant réduite à 64 cm. l'étincelle augmentait au contraire au fur et à mesure que l’on éloignait le tube, à partir de la position don- nant le minimum, jusqu’à ce que les fils fussent tendus. Même résultat avec des fils plus courts. 5° Si l’on donne aux deux fils de transmission des longueurs inégales, l’expérience montre que la dis- tance du tube correspondant au maximum d’étincelle est la même que si les deux fils avaient la longueur du plus court. Cela s'explique aisément, car dès que la décharge de l’excitateur est parvenue à lune des élec- trodes du tube par le fil le plus court, le tube s’éteint presque aussi subitement que si les deux fils avaient la même longueur et que la décharge fût parvenue aux deux électrodes. DES RAYONS X DANS L'AIR. 25 Toutes ces observations sont bien conformes aux prévisions. VITESSE DES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS DE RAYONS X. Les rayons X sont, comme on sait, plus ou moins pénétrants selon qu'ils sont émis par des tubes où le vide est plus ou moins avancé. Je me suis proposé de rechercher si ces différentes variétés de rayons X se propagent dans Pair avec la même vitesse. Ayant pris d’abord un tube très mou, donnant sur l'écran une ombre de la main où l’on ne pouvait aucu- nement distinguer les os, je déterminai par la méthode que j'ai décrite dans le présent travail le rapport de la vitesse des rayons X émis par ce tube à celles des ondes électriques ; l’allongement donné aux fils de trans- mission étant de 30 centimètres, ce rapport fut trouvé : . 341,2 sie égal à a — 1,04. Antérieurement, avec un tube de dureté moyenne, dont les rayons, non seulement faisaient voir les os dans l’ombre de la main, mais même traversaient tant soit peu ces os, j'avais, en donnant aux fils de transmission les mêmes lon- gueurs, obtenu pour le rapport des vitesses le nombre 30,6 30 rayons X une plaque d'aluminium épaisse de 2 em. : à peine pouvait-on apercevoir sur l’écran une faible fluo- rescence, et, de cette façon, il ne passait certainement que des rayons extrêmement pénétrants. L'action sur l’étincelle était très faible, mais encore visible, et je parvins à déterminer, sans beaucoup de précision tou- — 1,02. J'interposai ensuite sur le trajet des 24 VITESSE DE PROPAGATION tefois, la position du tube correspondant au minimum d’étincelles pour une longueur des fils de transmission égale à 110 em. : la distance du tube à la coupure était alors environ 23 cm. 7. Sans l’interposition de l’alumi- nium, elle était de 21 cm. 3. Avet le plus dur de tous les tubes pouvant fonction- ner dans mon appareil sans donner d’étincelles latéra- les, tube dont les rayons traversaient manifestement les os de la main, j’ai obtenu la distance 22,3. Toutes ces observations montrent que, au degré d’approxima- tion des mesures, les vitesses de propagation des rayons émis par tous mes tubes sont les mêmes. Déjà d’après mes expériences antérieures, on pou- vait s'attendre à cette égalité de vitesse des différentes variétés des rayons X : dans ces expériences en effet, J'avais employé un tube de dureté moyenne, émettant par conséquent des rayons X de pénétrations diverses; il est clair que si ces rayons avaient des vitesses diffé- rentes, il n’y aurait pas eu de maximum d’étincelle, puisque, chacune des radiations tendant à en faire naître un à une distance différente, la superposition n’eût donné qu’un résultat confus. VITESSE DES RAYONS X DANS DIFFÉRENTS MILIEUX. L'absence de réfraction des rayons X indique que leur vitesse est indépendante des milieux où ils se pro- pagent. Il m'a néanmoins paru intéressant de compa- rer directement ces vitesses. Pour cela, ayant donné aux fils de transmission une longueur arbitraire mais constante, J'ai déterminé la position du tube corres- pondant au minimum d’étincelle ; puis, après avoir e DES RAYONS X DANS L'AIR. 25 interposé entre le tube et l’étincelle la substance dans laquelle je voulais étudier la propagation, je répétais la détermination. Toujours la position du tube s’est retrouvée la même, aux erreurs d'expérience prés. Voici quelques valeurs de la distance du tube (de dureté moyenne), correspondant au maximum d’étincelle. Propagation à travers : e] 5 D : }C UT SE RES dre né ce 21,3 Un bloc de tube Fe 6 cm. 20 Un bloc de paraffine de 5 em. . . . 24,3 Une colonne d'essence de térébenthine 6cm.5 22.4 Une colonne de vaseline de 6 cm. 5 24.7 Avec le plus dur de mes tubes, la distance corres- pondant au minimum, 22 em. 3, resta exactement Îa même après l’interposition d’un bloc de paraffine épais de 9 cm. 5. La conclusion définitive est que, dans les limites des conditions et des erreurs des expériences décrites, la vitesse de propagation des différentes variétés des rayons X dans les différents milieux est égale à celle de la lumière dans l'air. En terminant l’exposé de ces recherches sur la vi- tesse de propagation des rayons X, j'adresse mes remerciements à M. Virtz, mécanicien à la Faculté des Sciences de Naney, qui a répété avec le plus grand soin toutes les expériences et, en particulier, les déter- minations si délicates des distances du tube qui don- nent à l’étincelle le maximum d'éclat". 1 On trouvera à la fin du présent mémoire une série d’indica- tions relatives à l’exécution de ces expériences ; j'espère qu’elles pourront épargner aux personnes désireuses de les répéter les tâtonnements après lesquels seulement j’ai pu obtenir des résul- tats bien visibles et certains. 26 VITESSE DE PROPAGATION CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES. Il résulte immédiatement de l’égalité des vitesses de propagation des rayons X et de la lumière dans l'air, que les rayons X doivent être rapprochés des radia- tions spectrales. Des hypothèses qui ont été émises rela- tivement à leur nature, deux seulement peuvent sub- sister : 1” celle qui les considère comme des radiations de très petites longueurs d’onde ; 2° la théorie propo- sée par E. Wiechert' et par Sir Georges Stokes”, et dont voici le principe : les rayons Rüntgen consistent en une succession de pulsations indépendantes partant des points où les molécules projetées de la cathode ren- contrent l’anticathode, et commençant à l’instant même de cette rencontre ; ces pulsations sont transversales et se propagent dans l’éther comme les vibrations de la lumière et avec la même vitesse. Ce qui distingue les rayons Rôntgen des radiations spectrales, c’est qu'ils consistent, non en vibrations continues de l’éther, mais en pulsations isolées extrêmement brèves produisant chacun une onde solitaire. Sir George Stokes a déve- loppé cette théorie dans une Conférence à la « Manches- ter litterary and philosophical Society * ». De cette conférence J'extrais le passage suivant : « Supposons qu’une pluie de molécules tombe sur l’anticathode et que, après avoir duré quelque temps, elle cesse brus- ? Abh. der phys.-ækon. Gesellschaft zu Künigsberg et Wied Ann. Bd 59, 1896. 2 Proceedings of the Cambridge phil. Soc., t. 1X, 1896, p. 215. # Memoirs and Proceedings of the Manchester lit. and philoso- phical Society, t. XLI, 1897. DES RAYONS X DANS L'AIR. 27 quement. Suivant les vues que je viens d’exposer sur la nature des rayons Rüntgen, ces rayons commencent à prendre naîssance en même temps que la pluie de mo- lécules, continuent à se produire tant que celle-ci dure et cessent en même temps qu'elle ». Comme, d’autre part, les rayons cathodiques ont la même durée que le courant qui traverse le tube de Urookes, PART forment eux-mêmes un segment de ce courant, il s’en- suit que les rayons X doivent s’éteindre dés que la décharge a cessé dans la tube. Or, c’est précisément ce que J'ai constaté. Dans la même conférence, Sir George Stokes a mon- tré que son hypothèse fournit l’explication des proprié- tés caractéristiques des rayons X : absence de réflexion et de réfraction, etc. M. A. Sommerfeld a fondé sur cette hypothèse une théorie de la diffraction des rayons X qui rend compte des curieuses expériences de MM. Haga et Wind rela- tives à cette diffraction ‘. Enfin, en partant des mêmes déc, le professeur J.-J, Thomson à relié théoriquement les rayons catho- diques et les rayons Rôüntgen * En résumé, l’hypothèse de E. Wiechert et Sir George Sitokes rend compte de tous les faits connus jusqu’à présent. APPENDICE INDICATIONS POUR L'EXÉCUTION DES EXPÉRIENCES. La bobine d’induction que j'ai employée était munie d’un interrupteur de Foucault dont le mercure était ! Zeitschrift für Math. u. Physik, Bd. 46, 190E, p. 11. ? Phil. Mag., t. XLV, 1898, p. 172. 28 VITESSE DE PROPAGATION constamment lavé par un courant d’eau de la Moselle fourni par les conduites de la ville. On obtint ainsi une grande régularité de fonctionnement. Cette bobine, longue de 36 cm., était alimentée par des accumula- teurs, dont on a fait varier le nombre de 4 à 9 sans que le fonctionnement de l’appareil se fût modifié. Le tube focus est porté par un support monté sur des galets et pouvant se mouvoir entre deux lattes en bois. Les fils de transmission allant de lexcitateur au tube sont soutenus à environ 10 cm. en avant de l’excita teur par deux montants en ébonite, de façon que dans cette portion de leur trajet, voisine du résonateur, leur situation par rapport à celui-ci demeure invariable quand on déplace le tube ; entre les montants on a fixé une lame mince d’aluminium et des écrans en papier noirci protègent de tous côtés l’étincelle contre toute ‘ radiation étrangère aux rayons X. Le tube est lui-même complètement enveloppé de papier noir afin d'arrêter toute lumière qui pourrait gêner l’observateur. Les deux cylindres de laiton formant lexcitateur peuvent glisser à frottement dur dans des bouchons de caoutchouc qui ferment deux ouvertures percées dans le flacon contenant l’huile de vaseline. On règle la dis- tance explosive de façon que l’étincelle passe et qu’en même temps le tube donne des rayons X. Avec certains tubes, il faut pour cela que l’anticathode soit isolée de la cathode ; avec d’autres, cela n’est pas nécessaire. Le résonateur a la forme représentée sur la fig. 1 ; les deux extrémités voisines de la coupure sont fixées aux deux branches d’une grande pince en bois que l'on peut rapprocher ou écarter à l’aide d’une vis micrométrique : de cette façon, on peut régler avec une DES RAYONS X DANS L'AIR. 29 grande délicatesse la distance explosive que létincelle du résonateur doit franchir. C’est de ce réglage que dé- pend la netteté des variations d’éclat de l’étincelle et, en particulier, celle du maximum. Pour l’effectuer, après avoir obtenu par tâtonnement la petite étincelle, je diminue d’abord la distance explosive jusqu’à ce que l’étincelle disparaisse, puis j’écarte peu à peu les bran- ches de la pince en tournant très lentement la vis, de façon à obtenir une étincelle très petite mais nettement visible. C’est ce mode de réglage qui m’a permis d’obte- nir rapidement la plus grande netteté. Il est commode d'observer l’étincelle à Paide d’une grosse loupe fixée à un support. On regarde avec les deux yeux sans chercher à mettre au point ni à accom- moder : l’étincelle apparaît alors comme un petit disque lumineux dont on examine les variations d'éclat en pre- nant bien garde de tenir la tète absolument immobile, tandis que d’une main l’on déplace le tube. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS PAR Ch. SARASIN (Avec la planche I.) Ayant été chargé par le Comité de la Société géolo- gique suisse d'organiser l’excursion qui devait suivre la réunion de la Société, à Genève, en septembre der- nier, j'ai entrepris pendant l'été l'exploration détaillée d’une région que j'avais déjà eu l’occasion de parcourir à diverses reprises et qui comprend : 1° les hautes chaînes calcaires entre la vallée du Borne, la vallée de l’Arve et le synelinal du Reposoir; 2° la klippe des Annes; 3° la région du col des Aravis et de Flumet. L’excursion de la Société géologique n'ayant pas eu lieu, par suite de circonstances indépendantes de ma volonté, je voudrais exposer par ces quelques lignes à mes collègues les points principaux de stratigraphie ou de tectonique que j'avais espéré leur montrer sur place l'été dernier. Avant de commencer la partie descriptive de cette petite note, je tiens à rendre ici un juste hommage à celui qui a contribué pour une large part à éclaireir la QUELQUES OBSERVATIONS, ETC. 31 géologie de la région des Bornes et des Annes, je veux parler de Maillard, ce savant enlevé si jeune à la science, dont j'ai pu constater à chaque pas le talent d'observation et la scrupuleuse conscience. 1° Coupe de la vallée des Bornes, de Saint-Pierre de Rumilly au Pelit-Bornand (voir profil 1). — Le premier affleurement que l’on rencontre en montant de Saint-Pierre de Rumilly au Petit-Bornand se trouve avant le pont des gorges du Borne; la roche est un calcaire urgonien gris clair en gros banc plongeant vers le NW; nous avons affaire ici au flanc N de l’anticlinal de Dessy; vers l’W cette voûte disparaît sous les for- mations quaternaires; vers le NE, au contraire, l’Ur- gonien forme de beaux affleurements et est exploité sur différents points. Au bord de la route, immédiate- ment après le pont sur le Borne, se voit un grand affleurement d'Urgonien en bancs plongeant vers le NW, sur lequel s'appuie la moraine latérale du ;lacier de lArve, remplie de blocs de protogine. En remon- tant la route entaillée dans le rocher Urgonien, il est facile de voir les bancs de celui-ci prendre un plonge- ment de plus en plus faible, s’incurver en voûte et plonger finalement vers le SE. Dans une grande car- rière, qui se trouve à côté de la route, à 300 m. à peine du pont, le flanc SE de Panticlinal de Dessy est mis à Jour sur une grande surface ; au-dessus des cal- caires gris en gros bancs, apparaissent ici quelques couches de grès grisätres, associés à des calcaires mar- neux à Orbitolines, qui paraissent devoir représenter l’Aptien inférieur. Vers l’amont, la route pénêtre en- suite dans les schistes feuilletés du Flysch inférieur, puis dans les grès du Macigno ou Flysch supérieur. Il 32 QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION existe done ici, entre l’Urgonien et le Flysch, une lacune stratigraphique qui correspond au Crétacique moyen et supérieur et à l'Eocène et qui frappe d’autant plus que, à une petite distance de là, autour des ro- chers de Leschaux, la série paraît être entièrement représentée. L'anticlinal que nous venons de décrire est coupé par le Borne, qui s’y est creusé un chenal étroit aux parois abruptes; or, si l’on examine le cours depuis l’amont, on constate que, avant de s’engager dans cette orge, il est brusquement dévié à droite; d'autre part, sur la rive gauche, le plateau du Credo est formé par un puissant revêtement de formations quaterpaires; de l’ensemble de ces faits, il nous est permis de con- clure que nous nous trouvons ici en présence d’un tronçon épigénétique de formation récente. Le synclinal de Flysch qui suit vers le S l’anticlinal de Dessy est nettement déjeté et son flanc méridional -est partiellement laminé par l’Urgonien de lPanticlinal d'Andey. L'on peut s’en convaincre facilement en examinant le contact qui est très net; en outre, il est facile de constater que le Macigno du cœur du synclinal est séparé par une épaisseur beaucoup plus grande de Flysch schisteux de l’Urgonien du N que de l’Urgo- pien du S. La seconde voûte que traverse la route du Petit- Bornand correspond à l’anticlinal d'Andey; elle prend des proportions beaucoup plus importantes que la précédente et s'ouvre jusqu’à l’Hauterivien. Le flanc N est formé par les couches verticales, ou même faiblement renversées, du calcaire gris à Requienia Ammonia. Sous l’Urgonien, l'Hauterivien est formé en DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 33 grande partie par des alternances de calcaire noir et de marnes schisteuses, et se termine à la base par un banc puissant de calcaire noir très dur, qui forme le cœur de la voûte. Le contact entre l’Hauterivien et l’Urgonien du jambage S est marqué par de petites dislocations secondaires qui se manifestent de la façon suivante : sur l’Hauterivien s'appuient des lames min- ces formées alternativement d’'Hauterivien et d'Urgo- nien, puis une vraie brèche de dislocation, constituée de débris des roches de ces deux étages; ensuite vient un banc compact d'Urgonien, qui est surmonté par une zone de grès verts très décomposés à la surface, que j'avais cru d’abord pouvoir identifier avec le Gault; mais ces grès différent du Gault de la région par leur ciment beaucoup moins dur et par leur teinte beau- coup plus claire; en outre, la présence du Gault dans cette situation serait difficile à expliquer ; aussi je considère actuellement cette zone de sables verts comme un remplissage sidérolithique par un bolus glauconieux d’une fente ouverte dans l’Urgonien. Au- dessus de cette bande de grès probablement sidérolithi- que, on trouve la série à peu près complète de l’Urgo- nien, qui forme une majestueuse paroi depuis sur le Scex, où elle se relie au jambage N du même pli en une voüte fermée, jusqu’au fond de la gorge du Borne, où elle se replie en synclinal. Ce synclinal d’Urgonien rempli de Flysch, qui se poursuit vers l’E jusqu’à la vallée de l’Arve qu'il atteint à Vougy, sépare dans la vallée du Borne l’anticlinal d’Andey de celui du Brezon. La série urgonienne s’y prête bien à une classification stratigraphique et peut se subdiviser comme suit : a) calcaire gris clair à ARCHIVES, 1. XV. — Janvier 1903. 3 34 QUELQUES ORSERVATIONS SUR LA RÉGION requienies, b) calcaire brunâtre à polypiers, c) calcai- res oolithiques gris avec bancs de grès siliceux blancs ou jaunâtres. Après avoir traversé une zone étroite de Flysch schisteux, la route du Petit-Bornand rentre dans une barre puissante d’Urgonien, dont les couches sont redressées et même renversées sur le Flysch du côté N et qui délimite la grande zone anticlinale de Ja Pointe d’'Andey et des Rochers de Leschaux. Cette vaste voûte dont le cœur se trouve au-dessous de Saxiad est limitée au S par le synclinal de Cenise qui atteint la vallée à plus de deux kilomètres en amont du Petit-Bornand : sa surface est festonnée et se divise en deux anticli- naux, celui du Brezon ou de la Pointe d’Andey et celui des Rochers de Leschaux, séparés par le synclinal de Solaison-Saxonnet. L’anticlinal du Brezon, qui s'ouvre jusqu’à l’Hauterivien, est nettement déjeté vers le NW ; le synclinal de Solaison est intéressant par la présence ici, pour la première fois, du Gault et du Crétacique supérieur entre l’Urgonien et le Flysch; les Rochers de Leschaux forment une voüte assez régulière d’Ur- gonien, flanquée de part et d’autre de grès verts albiens, de calcaires supracrétaciques, de Nummulitique et de Flysch ; quant au synclinal de Cenise, il descend profondément sur le flanc de la vallée et présente vers son fond des sinuosités secondaires bien visibles. La route du Petit-Bornand, après avoir franchi la paroi d’Urgonien du flanc NW de l’anticlinal du Brezon, pénètre dans l’Hauterivien, Ce niveau est facile à re- connaître par sa teinte foncée et par ses alternances : de bancs calcaires et de lits marneux ; il renferme, en outre, en divers points des fossiles ; à une centaine de DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 39 mêtres au-dessus de la route, nous avons récolté en abondance des Toxaster complanatus et des Ostrea Couloni. Au-dessous de lHauterivien, le Valangien se distingue par son faciès de marnes grises qui deviennent feuilletées à la base. Les affleurements y sont très rares et pour bien juger des caractères lithologiques de cet étage, il faut suivre le Borne, qui y a creusé par pla- ces de profondes tranchées. Le Valangien est particuliè- rement bien mis à découvert vers le pont qui, de Ter- mine, conduit sur la rive gauche. De là, en longeant le cours d’eau vers l’amont, on traverse d’abord une zone de marnes schisteuses sans fossiles, probablement infra- valangiennes, qui plongent vers le NW, puis on arrive bientôt sur un complexe de calcaires noirs en bancs minces, à grain très fin et à cassure esquilleuse qui représentent ici la partie supérieure du Jurassique. Ces calcaires sont três pauvres en fossiles ; on n’en à cité Jusqu'ici que des Aptychus; nous yavons découvert un échantillon mal conservé d’Hoplites, qui paraît appartenir au type d'Hoplites Eudoxus. Le Malm des- sine une voûte à faible courbure et plonge vers le SE sous le Valangien au-dessous du Petit-Bornand. 2° Les Rochers de Leschaux et le Mont Saxonnet (voir fig. 2 et 3). — En montant du Petit-Bornand vers Cenise, on commence par traverser un grand cône d'éboulement formé essentiellement d’Urgonien et descendu du flanc SW des Rochers de Leschaux. Le premier affleurement de roche en place que l’on ren- contre est formé par une barre puissante d’Urgonien, qui correspond au flanc méridional de l’anticlinal de Leschaux et qui plonge fortement vers le SE. Après avoir traversé ce massif calcaire, le sentier s'engage 36 QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION dans une combe albienne, bordée au N par les surfa- ces de couches de l’Urgonien, au S par les tranches de couches des calcaires supracrétaciques. Cette petite combe se poursuit jusque bien au delà des chalets de Cenise et, quoique les affleurements soient rares et incomplets, il est facile de se rendre compte qu’elle correspond à une zone de grès verts foncés ou noirs, associés à des argiles noires qui représentent l’Albien. Au-dessus de Cenise, dans la direction du plateau des Bourgets, le profil du versant SE des Rochers de Leschaux est particulièrement net et permet d’étu- dier en détail la succession des formations crétaciques et tertiaires. On y reconnait les termes suivants 1° calcaire à requienies, qui forme la masse principale de l’Urgonien; 2° alternances de calcaires blancs ooli- thiques et de grès siliceux, blancs ou jaunâtres, qui représentent probablement déjà la base de PAptien : 3° des grès verdâtres tendres dans lesquels nous avons découvert plusieurs échantillons d’Ostrea aquila ; 4° des argiles schisteuses, foncées sans fossile, que je considère comme Albien inférieur; 5° des grès verts très durs, remplis par places de fossiles parmi lesquels les espèces les plus fréquentes sont : Rynch. sulcala, Ter. Dutemplei, Inoceramus sulcatus, Inoc.concentricus, Pleurotomaria regina, Aporrhaïs Orbignyana. Des- moceras Beudanti, Puzosia latidorsata, Acanthoc. Mil- leli ; 6° calcaire gris très clair, du Crétacique supérieur, à grain três fin, à cassure esquilleuse, en banes minces, qui ne renferment pas de fossiles, mais sont remplis de silex très caractéristiques; 7° calcaire brunâtre com pact et rempli de petites nummulites à la base, deve- nant marneux à la partie supérieure et passant ainsi progressivement à 8° schistes du Flysch inférieur. DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 31 Sur le plateau des Bourgets, deux failles à faible rejet coupent transversalement l’antielinal de Leschaux (voir fig. 2), faisant butter le Gaalt contre l’Urgonien ; la lèvre affaissée est dans les deux cas la lèvre occi- dentale, et il semble qu'il y ait ici un phénomène de rupture en relation avec l’abaissement très rapide de l’axe de l’anticlinal vers la vallée de l’Arve; par le fait que l’axe descend toujours plus rapidement du côté de l'E, il est incurvé en arc de cercle et des tensions ont dû forcément se produire dans les parties voisines de la surface, qui ont provoqué des fractures transversales et des déplacements. Je comparerai les failles du pla- teau des Bourgets aux ruptures qui se produisent du côté convexe d’une baguette insuffisamment flexible que l’on plie trop fortement. Du reste, l’anticlinal de Leschaux présente d’autres dislocations, qu’on peut étudier en descendant du pla- teau des Bourgets et du mont Saxonnet sur Brezon ou sur Saxonnet (voir fig. 3). Du côté N, l’Urgonien, qui forme les beaux lapiez de Leschaux, s’incurve brus- quement en genou, de façon à prendre un plongement presque vertical; contre lui s’appuie le Gault, puis le Flysch. Celui-ci forme un palier très visible et une zone de pâturages avec plusieurs chalets en travers de la pente boisée de la montagne ; il dessine un synclinal faiblement déjeté et est supporté par les calcaires à silex du Crétacique supérieur plongeant vers le SE. Ces derniers forment, au-dessous du Flysch, un second zenou brusque, et un peu plus bas on les voit plonger fortement vers le NW, sous une nouvelle zone de Flysch, qui forme un deuxième palier de pâturage. Vers le bord externe de cette bande d'herbe peu incli- 38 QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION née réapparaissent sous le Flyseh le calcaire nummuli- tique, les calcaires à silex et le Gault, qui plongent vers le SW. Le Gault est supporté par l’Urgonien, dont les bancs trés disloqués, marquent une nouvelle inflexion anticlinale très brusque, pour plonger finalement vers le NW, sous le synclinal de Flysch de Brezon. Maillard a déjà dressé un profil du versant N des Rochers de Leschaux, qui correspond dans les grandes lignes à celui que je viens de décrire ; s’il diffère dans les détails et en particulier dans la forme des genoux qui deviennent ici des sortes de flexures, c’est que la coupe de Maillard a été prise plus à l’W, à Malatrait, où les plissements secondaires ont pris plus d’impor- tance encore. 3° La chaîne Vergys-Rocher de Cluses. — La chaîne des Vergys est formée par un grand anticlinal déjeté, dont le flanc N est sensiblement vertical ou un peu ren- versé par place; l’axe du pli s’abaisse visiblement vers le NE; tandis qu’au Pic de Jalouvre l’Urgonien s'élève jusqu’à plus de 2300 m., il n’atteint plus l'altitude de 1500 m. au N de Romme, et de l’autre côté de la vallée de l’Arve, il disparaît sous le Flysch entre 1000 et 1100 m. En montant de Cluse par Nancy et la Frasse vers Romme (fig. 4), on peut voir une bonne coupe à tra- vers cet anticlinal près de son extrémité orientale. Dans Cluse même, et au bas de la route qui monte à Nancy affleure lUrgonien en gros bancs de calcaire blanc à requienies, qui plongent presque verticalement vers le SE; cet Urgonien est, d’autre part, traversé par une succession de plans de glissement inclinés de 45° à peu près vers le SE, qui donnent naissance à un cli- ‘ DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 39 vage intense de la roche et trompent à première vue sur le véritable plongement. La route forme ensuite plusieurs lacets dans l’Hauterivien, puis, remontant vers le NW, elle rentre dans l’Urgonien du jambage N à l'endroit où celui-ci est coudé brusquement en genou pour se relier à la voûte qui se ferme au-dessus de Nancy. De là, jusque près du hameau de la Frasse, on suit l’'Hauterivien ; avant d’arriver à cette dernière localité, on retrouve l’Urgonien, affleurant en bancs presque horizontaux avec un faible plongement vers le SE: dans le village même affleure le Gault et au-des- sus de lui on traverse successivement le Crétacique supérieur, le Nummulitique et le Flysch. Le sentier de Romme suit ensuite, jusqu’au haut du col, un syncli- nal de Flysch, qui représente la fin du synclinal du Reposoir, et est chevauché vers le SE par l’Urgonien. Une coupe analogue à celle que nous venons de décrire se montre dans la vallée transversale du Foron, entre Scionzier et Pralong. Sur le flanc N de la chaine, au contact de l’Urgonien et du Flysch, on voit ce der- nier présenter un plongement très irrégulier ; il est évident qu’il y a eu ici chevauchement de l’Urgonien sur le Flysch et plissottement du second sous le pre- mier. Le flanc S de la chaîne des Vergys est formé depuis la cluse du Foron jusqu'au col d’Auferrand par une série très uniforme, comprenant l’Urgonien, le Gault, le Crétacique supérieur et le Nummulitique, qui plonge régulièrement vers le SE. Par contre, en se rappro- chant du Grand-Bornand, on constate tout un réseau de fractures, qui ont complètement détruit la régula- rité de ce versant de montagne. Maillard a déjà donné 40 QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION une description générale des failles qui disloquent cette région de la chaîne. Une grande fracture transversale, dirigée du village même du Grand-Bornand au SE, à l'extrémité des Rochers de Forcle au NW, fait butter le Nummulitique et le Flysch du côté S contre une paroi urgonienne qui supporte du Gault, du Crétacique supé- rieur et du Nummulitique. Plus au N la vallée s’élargit brusquement vers l’W par la formation d’un grand cirque de pâturages, compris entre la pointe de Maise, les Rochers de Forcle et les hauteurs de Bois Bercher, et dont l’origine est due à un effondrement local. Après avoir suivi le pied de la pente boisée de Bois Bercher, on arrive au Planay, sur un petit affleurement de calcaire gris, presque blanc, rempli de nummulites et renfermant, d'autre part, à profusion, une grosse huître à coquille trés épaisse, de forme subcirculaire avec deux valves fortement bombées, qui paraît se rapprocher beaucoup de Ostrea gigantica Brander et de Ostrea latissima Desh; ce calcaire nummulitique plonge vers le SE. En remontant au-dessus des chalets de Planay. dans le bois, on rencontre successivement le Crétacique supérieur à silex, puis les grès verts et les argiles du Gault, puis l’Urgonien qui forme arête. Les affleurements de ces différents terrains sont assez mal repairés ici sur la carte; l’Urgonien est prolongé trop bas vers l'E et l'extension du Gault est énormé- ment exagérée aux dépens du Crétacique supérieur et surtout du Nammulitique, qui forme toute la partie infé- rieure de la pente boisée au-dessus de Planay. Cette série concordante, qui plonge vers le SE, est interrompue brusquement au N par une faille dirigée WSW-ENE, qui fait butter l’Urgonien contre le Nummu- DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 41 litique; c’est la faille S du petit bassin d’effondrement de la Place; celui-ci est délimité à l’W par une fracture longitudinale qui suit le versant oriental des Rochers de Forele, et au N par une troisième faille qui, avec une direction EW, coupe le flanc méridional de l’Aiguille de Maise. Tout autour de ce cirque affleure l’Urgonien ou même l’Hauterivien (col de Maise) ; dans l’intérieur on ne trouve que du Flysch et du calcaire nummuliti- que. Ces derniers offrent du reste des ondulations lon- Bois Bercher Aiguille de Maise S N gitudinales et même une faille à faible rejet qui sont indiquées dans le profil ci-joint. L’Aiguille de Maise est encore coupée sur son versant oriental par une faille longitudinale qui, passant avec une direction SW-NE au-dessus des gisements classiques de la Gondinière, met en contact le Crétacique supé- rieur et l’Urgonien. ,° Klippe des Annes et de Lachat moi ff 5, 0et 7).— La klippe des Annes, formée essentiellement de Trias et de Lias, est entourée de toute part par le Flysch du grand synclinal du Reposoir. Le Flysch plonge d’une facon générale sous les formations beau- 42 QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION coup plus anciennes de la klippe qui le recouvrent tantôt en une série normale, tantôt par un jambage renversé et laminé. Si, après avoir suivi pendant un peu plus de deux kilomètres le chemin qui, de Pralong, conduit au col d’Auferrand, on remonte le flanc droit de la vallée dans la direction de la pointe d’Almet, on peut relever dans un petit ravin à l'W des chalets de la Touvière le profil suivant : 1° A la base des schistes marneux du Flysch, qui plongent vers le SE. 20 Une couche peu épaisse et énergiquement lami- née de calcaire gris à grain fin du Crétacique supé- rieur. 4° Un complexe de grès et de conglomérats que Maillard considérait comme triasiques, mais qui sont incontestablement tertiaires, car ils contiennent de nombreux galets d’Urgonien et de Crétacique supé- rieur. 5° Une mince couche d’argiles schisteuses (proba- blement du Trias inférieur). 5° Des calcaires noirs en bancs. alternant avec des lits marneux de l’Infralias. Au-dessus de ces affleurements la roche en place dis- paraît sous un petit éboulement, puis on rencontre, près d’une cascade du torrent, une zone étroite d’argiles rouges du Trias supérieur plongeant très fortement vers le S et supportant le Rhétien et le Lias. Celui-ci est représenté par un calcaire compart, gris, en bancs minces, avec d'assez nombreuses sections de Belemni- tes, qui ne se prêtent malheureusement pas à une détermination précise. DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 43 Plus haut encore le Lias dessine un synclinal déjeté vers le N, qui est bien visible à distance et sur lequel se superpose la série liasique du sommet de la chaîne. De l’autre côté du massif d’Almet, dans les environs des chalets des Annes, il est facile d'établir les rela- tions qui existent entre le Flysch et les formations qui lui sont superposées. En montant de Sommier dessous par le raccourci qui conduit aux Annes, on traverse d’abord une puissante assise de grès moucheté de Ma- cigno plongeant vers le N, sur lesquels reposent des ‘schistes marneux du Flysch inférieur ; et cette zone de grès peut se suivre fort loin vers l'E, sur le flanc de la pointe d’Almet où elle donne lieu à un ressaut bien marqué. Sur le Flysch schisteux chevauchent les schis- tes noirs très feuilletés du Trias inférieur, que Maillard désigne sous le nom d’argilites et qui sont recouverts par les cornieules. Celles-ci, qui affleurent au milieu des chalets des Annes, forment une zone facile à retrou- ver au-dessus des grès mouchetés sur le flanc oriental de la Pointe d’Almet. Au-dessus des chalets on rencon- tre des argiles rouges du Trias supérieur, puis le Rhé- tien formé par un banc dolomitique à la base et par des lumachelles alternant avec des bancs de calcaire gréseux et des lits marneux. Le Lias, qui débute par un complexe de calcaires noirs à silex et est formé en grande partie par un calcaire gris à grain fin, en bancs peu épais, se recourbe nettement pour plonger finale- ment sous l’arête d’Almet vers le S. Si, des Annes, on se dirige vers Maroly, on voit au col le Rhétien et les argiles rouges du Trias supérieur du massif rouge d’Almet plonger presque verticalement, avec une direction EW; le Trias s'appuie contre une 44% QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION nouvelle couche de Rhétien intensément disloquée, qui, au contact avec le premier, paraît plonger verti- calement, mais qui, à une petite distance, s’incurve de façon à former une zone sensiblement horizontale au sommet de l’arête de Maroly et à plonger faiblement vers le NW. M. Lugeon ayant cherché, lors de la réu- nion de la Société géologique suisse à Genève, à expli- quer le contact entre le Trias et le Rhétien au col de Maroly par une faille verticale coupant des couches peu inclinées, je suis retourné sur les lieux et j'ai été abso- lument confirmé dans ma première manière de voir, c’est qu'il y a ici, non une véritable faille, mais un chevauchement du Trias d’Almet sur un genou du Rhé- tien appartenant à la Klippe de Lachat. \ \ à SA LES \ Maroly dessous 1 S Æhclieit. Fig. 2. Un peu plus loin, au-dessus de Maroly dessous, un nouveau profil vient à l’appui de cette interprétation : DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 45 au niveau des chalets affleure le Lias, qui plonge fai- blement vers le NW ; au-dessus les pentes sont couver- tes sur une certaine hauteur d’éboulis, qui cachent complètement la roche en place, puis on arrive à un banc de dolomie rhétienne, plongeant vers le N ei surmonté par une couche de cornieule qui dessine un genou bien net; au-dessus de la cornicnle affleurent les argiles rouges et le Rhétien avec un plongement très fort vers le S. On ne peut s'expliquer l’affleure- mené de Rhétien sous la cornieule qu’en le considérant comme un reste du flanc laminé d’un pli faille, et ce flanc laminé correspond au plan de chevauchement du col de Maroly. Maillard a donné une description et un profil détaillé du versant N de la Pointe de Lachat auxquels je n’ai pas grand’chose à ajouter ; je dois pourtant faire remar- quer que, malgré plusieurs recherches, je n’ai trouvé nulle part le Flysch en transgression sur les formations triasiques et jurassique de la klippe, tel que l'indique Maillard; il doit y avoir eu ici erreur de sa part; par contre, près de la Duche, il y a discordance frappante entre le Trias et le Flysch. 5° Chaîne de la Pointe Percée et des Aravis (voir fig. 4, 5, 6 et 8). — Nous avons vu, dans un précé- dent paragraphe, que, auS de la Frasse, vers son extrémité NE, la chaine des Aravis chevauche sur le synelinal du Reposoir, l’Urgonien vertical ou même renversé entrant en contact direct avec le Flysch. Vers le SW le synclinal du Reposoir s’élargit et, sur le flanc de la chaîne, se superposent en série normale, plon- geant au NW, l’Urgonien, le Gault, le Crétacique supe- rieur et le Nummulitique avec des faciès absolument 46 QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA RÉGION semblables à ceux que nous avons trouvés dans les chaînes des Vergys et de Leschaux.Plus loin encore, sur les flancs de la Pointe d’Areu, l’'Urgonien dessine un syn- clinal secondaire bien net, qui est rempli par du Gault, du Crétacique supérieur et du Nummulitique; puis les couches reprennent un plongement faible vers la vallée du Foron qui estici isoclinale et se creuse dans l’Urgo- nien. Au-dessous de Sommier dessous, le long du che- min, on suit des affleurements de grès verts albiens très fossilifères avec Holaster laevis, Rhynchonella sul- cata, Hoplites regularis, Acanthoceras mamillare, Ha- miles altenuatus, etc., etc. Dans la région de la Pointe Percée et du col des Annes les formations crétaciques sont couvertes par un épais manteau de Flysch, épargné par l'érosion, au milieu duquel pointe un complexe puissant de grès mouchetés. Au S du massif d’Almet un chainon se détache du pied NW de la chaîne des Aravis; cet anticlinal se marque tout d’abord par l'apparition d’une masse con- sidérable d’Urgonien au milieu du Flysch au S du Plan, puis il donne naissance à la montagne de la Clusaz, qui représente une belle voûte urgonienne avec cœur hauterivien, coupée transversalement par le torrent du Nom. La carte géologique France (feuille d'Annecy) indique cette voûte comme formée essentiellement d’Urgonien contre Jequel s’appuierait sur les deux ver- sants le Flysch. En réalité, la lacune stratigraphique n’est pas aussi complète, et J'ai constaté la présence sur l’Urgonien des deux flancs de la chaîne d’un cal- caire gris clair, presque blanc, qui renferme en grande abondance des Nummulites et dans lequel j'ai retrouvé DES VERGYS, DES ANNES ET DES ARAVIS. 47 la même grosse huître Ostrea af. gigantica qui carac- térise le Nummulitique de Planay. Par contre, je n'ai pas trouvé de traces de Crétacique supérieur ou de Gault entre le Nummulitique et l’Urgonien; et ces deux der- nières formations, considérées seulement à une petite distance, différent si peu l’une de l’autre qu’elles ont facilement pu être confondues. Un peu en aval de la Clusaz, la route est taillée dans une paroi de rocher, dans laquelle on peut voir nettement la superposition des calcaires nummulitiques à grosses huîtres sur les calcaires urgoniens à Requienia Ammonia. En outre, vers la sortie E du village un éboulement important, dù à un glissement des couches du flanc S de l’anti- clinal, est formé essentiellement de calcaire nummuli- tique. Au $ de la Clusaz, la route du col des Aravis traverse un large synclinal de Flysch schisteux et de Macigno, puis elle coupe successivement la série complète du Nummulitique, du Crétacique supérieur, du Gault, de l’Urgonien de l’Hauterivien et du Valangien. Tout ce complexe puissant, plongeant vers le NW, forme le versant N de la chaîne des Aravis: le Valangien, qui, par la nature très délittable de ses marnes, forme des pâturages pauvres en affleurements, se trouve au col même. Au-dessus de l’auberge des Aravis, du côté du SW, un décrochement de l’Urgonien et du Néocomien a donné lieu, sur les flancs du Rocher de l’Etale, au profil indiqué à la figure 8. En descendant du col des Aravis à la Giettaz on traverse la série normale du Jurassique supérieur, plongeant faiblement vers le NW, qui se décompose comme suit : 1° calcaires compacts, gris bleuàtres, en 48 QUELQUES OBSERVATIONS, ETC. bancs minces, qui représentent le Portlandien, le Kim- meridgien et probablement le Séquanien; 2° marnes schisteuses noires qui correspondent à l’Oxfordien et au Callovien. Le Dogger affleure dans les environs de la Giettaz, sous forme d’alternances de bancs calcaires minces et de marnes schisteuses. Un peu au-dessous du village la route s'engage dans le Lias en couches presque hori- zontales, qu’elle suit jusque près de l’entrée de Flumet. Ce Lias est composé de schistes marneux foncés, qui deviennent ardoisiers à la base (exploitation d’ardoises avant d'arriver à Flumet) et danslesquels s’intercalent, surtout dans la partie médiane, des zones calcaires. A Flumet affleure le Trias, qui débute à la base par un complexe de grès quartzitiques et de conglomérats granitiques sur lequel reposent des cornieules. Les quartzites, presque horizontaux, reposent en discor- dance des plus marquée sur les schistes cristallins et le Houiller, qui, redressés presque verticalement, montrent une direction SW-NE. Le Houiller, pincé en synclinaux étroits dans les micachistes, prend la forme de grès schisteux, rouges, intensément dynamoméla- morphisés. De beaux contacts entre le Trias et les roches sous-jacentes s’observent dans les environs im- médiats de Flumet et en particulier sur la route qui, de cette localité, conduit à Mégève. Genève, le 26 novembre 1902. ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUEN ALLIAGEN DE CURE ET D'ALUMINIUN PAR W. LOUGUININE et A. SCHUKAREFF (Deuxième mémoire) (Avec les planches II et II.) La détermination de l'effet thermique accompagnant là formation des alliages de cuivre et d'aluminium pré- sente de grandes difficultés. Aucun des réactifs employés jusqu'à présent dans ce genre de recherches ne peut servir dans ce cas, car ils sont sans action sur l’un ou l’autre de ces deux métaux. Il est facile de s’en con- vaincre en passant en revue les substances généralement employées dans ce genre d'expériences. En effet : l'acide chlorhydrique agit sur l’aluminium, mais ne produit aucun effet sur le cuivre; le mélange d’acide nitrique et d’anhydride chromique, que nous avons indiqué dans notre premier mémoire, agit bien sur le cuivre, mais non sur l’aluminium ; enfin le réactif dont s’est servi en dernier lieu Baker (Philosophical Transactions, série À, vol. 196, pp. 529-546) dans son étude thermique des alliages de cuivre et de zinc (Fe*Cl° + une certaine ARCHIVES, t. XV. — Janvier 1903. 4 50 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES quantité de NH'CI) ne peut être employé dans le cas qui nous intéreise, comme nous nous en SOMMES assu- rés par des expériences spéciales. Il se produit lors de son action sur l'aluminium une réaction secondaire accompagnée d’un dégagement d'hydrogène. C’est grâce au conseil que Berthelot a donné à l’un. de nous que nous avons pu résoudre, si ce n’est com- plètement, du moins en partie, le problème que nous nous étions posé. Il y a quelques années de cela, Ber- thelot a indiqué à l’un de nous comme réactif pouvant servir à l’étude thermique des alliages de cuivre et d'aluminium une solution de brome dans une solution concentrée de bromure de potassium, et en effet, grâce à ce conseil, nous avons pu faire l’étude thermochi- mique de quelques-uns de ces alliages. Notre travail était terminé quand nous avons eu con- naissance du mémoire de Hereschkowitsch(Beitrag zur Kenntniss der Metallegierungen. Zeitschrift für Physt- kalische Chemie, 27 Band) qui, sous son titre assez général n'avait d’abord pas attiré notre attention. Dans la deuxième partie de son mémoire, Hereschkowitsch a donné une étude thermochimique de plusieurs alliages et se sert également comme réactif d’une solution de brome dans une solution aqueuse de bromure de potas- sium; il a employé ce réactif grâce à un conseil qu’Oswald lui a donné. Les recherches de Hereschko- witsch n’ont pas porté sur les alliages qui ont fait le sujet de notre étude et ont été exécutées à l’aide d’une solution de brome d’une composition différente de celle que nous avons employée. La solution à laquelle nous nous som- mes arrêtés, après quelques tàtonnements, avait la com- position suivante ; 605 de KBr sec ont été dissous dans DE CUIVRE ET D ALUMINIUM. 51 1008 de H°0, la densité de cette solution — 1,345 à 19° et correspond à peu prés à celle d’une solution saturée. Il a été dissous dans 100% de cette solution 40% de Br pur et sec (distillé avec un thermomètre); la ‘densité de cette solution — 1,551 et sa chaleur spéci- fique, que nous avons déterminée vers 20° — 0,5086; cette solution correspond à peu prés à la composition suivante : 2 parties de H°O, 1 partie de KBr et un peu plus d’une partie de Br. Elle ne dégageait presque pas de vapeurs de brome. La solution employée par Heresch- kowitsch était composée de 2 parties de H°0, 1 partie de KBr et deux parties de Br. Elle contenait par conséquent une plus grande proportion de brome et dégageait probablement des vapeurs de cette sub- stance. La chaleur spécifique de cette solution vers 20—0,4550: Nous nous sommes arrêtés à la composition de la solution de brome donnée plus haut, comme étant ap- plicable au cuivre qui, à l’état de grande division, s’y dissout complètement en se transformant en CuBr* ab- solument soluble, et à l’aluminium contenu dans les alliages que nous avons étudiés, sur lesquels elle agit d’une manière vive mais pas trop tempêtueuse. Nous nous sommes bientôt aperçus que notre réac- tif n’était pas applicable à tous les alliages de cuivre et d'aluminium, mais seulement à ceux ne contenant pas plus de 50 °/, d'aluminium ; pour les alliages contenant une plus grande proportion de ce métal, la réaction principale est accompagnée d’une réaction secondaire qui peut se produire d’après l’une des équations sui- vantes : 1) Al 9Br + H°0 = AI(OH)Br' + H 2) Al Br 2H°0 — AI(OH)’Br + 2H 52 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES Il y a dégagement d'hydrogène; dans ces cas par conséquent notre solution de brome ne pouvait être employée. | Toutes les tentatives que nous avons faites pour trouver un réactif applicable aux alliages plus riches en aluminium n’ont jusqu’à présent pas abouti, et nous nous voyons obligés de nous limiter dans ce mémoire à Pétude thermique de ceux qui contiennent moins de 50 */, d'aluminium, sur lesquels le brome agit sans qu'il se produise de réaction secondaire, et dans les- quels par conséquent il n’y à pas de dégagement d’hy- drogène, ou dégagement tellement faible qu'il peut être négligé. Nos recherches ont porté sur les alliages suivants : 1) Cu'Al. 2) Cu’Al. 3) Cu’Al. k) CuAl. 5) Cu’AÏ$. 6) CuAl?. Pour l’alliage suivant, CuAl*, notre réactif ne peut plus servir, car il y a dégagement très appréciable d'hydrogène, dégagement qui est encore plus abondant pour l’alliage CuAl'. Notre insuccès dans l’étude de l’alliage CuAl° est d'autant plus regrettable que cette substance a été obtenue par nous sous forme de magni- fiques cristaux, en aiguilles longues parfois de deux centimètres, et présente par conséquent l’aspect d’une substance définie. Malgré l’insuccès de nos recherches thermiques sur cet alliage, nous en donnons plus loin la description et l'indication de quelques-unes de ses propriétés physiques. DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 53 Nous nous sommes servis dans nos expériences de lappareil décrit dans notre premier mémoire (4r- chives des Sciences physiques et naturelles de Genève, 15 janvier 4902), en y faisant quelques moditica- tions rendues nécessaires par le caractère des alliages étudiés et du réactif employé. Nous nous sommes servis du même calorimêtre muni de son agitateur hélicoïdal et contenant à peu près 800 gr. d’eau. Dans ce calo- rimêtre plongeait la chambre en platine qui avait déjà servi dans nos premières recherches: dans les recher- ches actuelles, cette chambre contenait, non pas l’alliage, mais 50 cc. de la solution de brome, dont la composi- tion, la densité et la chaleur spécifique ont été indi- quées plus haut‘. L'orifice supérieur de la chambre en platine était fermé par un bouchon en caoutchouc tra- . versé par une éprouvette en verre A représentée sur le dessin (voir la PI IT). Cette éprouvette se terminait par une partie conique B ouverte par en bas, mais pouvant être fermée à l’aide d’un bouchon en verre € qui y était soigneusement rodé. À ce bouchon était soudée une tige en verre D qui permet de le retirer à l’intérieur de l’éprouvette et de dégager ainsi son ouverture inférieure. L’alliage réduit en poudre a été introduit en quantité exacte- ment pesée dans l’espace resté libre entre la tige cen- trale et les parois de l’éprouvette. Cette tige, ainsi que le bouchon rodé étaient traversés par un canal d'à peu près À millimètre de diamètre, dans lequel était ! Cette disposition a été adoptée vu la nécessité d’avoir un excès de réactif pour rendre plus rapide la dissolution des alliages, surtout de ceux contenant beaucoup de cuivre. 54 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES placé un gros fil de platine E terminé au-dessous de l’éprouvette par les ailettes F d’un petit agitateur éga- lement en platine, destiné à mélanger le liquide con- tenu dans la chambre de platine et faciliter ainsi la dissolution de l’alliage qui y tombe lors de l'ouverture de l’orifice inférieur de l’éprouvette; on faisait agir l’agitateur à la main avant chaque lecture du thermo- mètre plongé dans le calorimètre, par conséquent à des intervalles de temps égaux. Durant la période initiale et une partie de la période principale de lex- périence, la partie inférieure de l’éprouvette se trou- vait placée un peu au-dessus du liquide occupant la chambre. Au commencement de la période principale de l’ex- _périence, on retire le bouchon rodé dans interieur de l’éprouvette, l’alliage tombe dans le réactif, après quoi on commence à faire agir le petit agitateur pour activer l’action du liquide sur le métal. Cette opération était indispensable, surtout pour les alliages contenant beau- coup de cuivre, car sans l'emploi du petit agitateur, l’expérience se prolongeait très longtemps (25 à 30 minutes) et la correction pour le refroidissement du calorimètre devenait considérable. Pour être absolu- ment assuré que tout l’alliage pris pour l’expérience avait été dissous, on abaissait, vers la fin de la période principale, l’éprouvette, de maniére à ce que sa partie inférieure plongeât dans le liquide qui, en y péné- trant, achevait de dissoudre les dernières parcelles d’alliage qui avaient pu rester attachées à la paroi de l’éprouvette et avaient échappé à la réaction. L’expé- rience elle-même a été exécutée d’après la méthode décrite dans notre premier mémoire. p DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 29 Il n’a été fait aucune innovation dans la préparation des alliages. On commençait par fondre dans un creu- set le métal le moins fusible, c’est-à-dire le cuivre, et on y ajoutait l'aluminium pris en petits morceaux de la grosseur d’une noisette, les deux métaux étaient pris en proportion correspondant à la composition molécu- laire de l’alliage qu’on désirait obtenir. Si, à l'analyse il se trouvait un excès de l’un des deux métaux, on refondait l’alliage et on y ajoutait le métal manquant. Le mélange liquide était brassé à l’aide d’une tige de porcelaine et versé sur du sable sec. Les alliages con- tenant 50 °/, d'aluminium et plus, étaient préparés en fondant au four Perrot l’aluminium et en jetant dans le métal liquide le cuivre-pris en petits morceaux solides. Nous nous sommes servis pour la préparation de nos alliages des métaux les plus purs que nous avons pu obtenir; c’était du cuivre électrolytique qui, à l’ana- lyse, s’est trouvé être absolument pur, et de lalumi- nium contenant 0,5 ‘/, de fer et des traces de subs- tance insoluble dans les acides. Nous avons fait l’ana- lyse des alliages étudiés, en déterminant par titration le cuivre qu’ils contenaient, l’aluminium a été trouvé par différence. Nous nous sommes servis pour la déter- mination du cuivre de la méthode Volhard (précipi- tation du cuivre par le rhodanate d'ammonium en pré- sence de l’acide sulfureux et titration du liquide, préa- lablement séparé par filtration du dépôt formé, à l’aide du nitrate d’argent). DONNÉES EXPÉRIMENTALES. A. Chaleur de formation du CuBr* dissous. Le cuivre employé pour ces expériences a été réduit 56 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES en poudre extrêmement fine à l’aide d’une lime, puis au moyen d'un aimant on en a retiré les parcelles de fer pouvant provenir de la lime. La poudre ainsi ob- tenue a été passée d’abord par un tamis métallique très serré, puis à travers une toile extrêmement fine et résistante ; ainsi séparée des grains plus gros, elle avait la consistance d’une poudre impalpable; ce n’est que dans ces conditions et en prenant un très grand excès de réactif, que nous avons pu obtenir la dissolution assez rapide de tout le métal employé. Nous avons obtenu pour 1 gr. de cuivre dissous un dégagement de chaleur de : 591,1 cal. | 593,8 Moyenne — 592.7 cal. 593,2 L'expérience extrême en diffère de 0,27 °/,. Pour 63 gr., c’est-à-dire le poids atomique en gram- mes du cuivre, nous trouvons un dégagement de 599,7 xX63.—= 37340, 4 cal. Nous avons déterminé la chaleur de dissolution du brome dans le bromure de potassium (suivant la com- position du réactif qui a été indiqué plus haut) et avons trouvé pour un gramme de brome dissous un dégage- met de : 13,06 cal. 13,73 Moyenne — 13,39 La moyenne diffère des expériences de 2,5 "/,, ce qui, vu la petite quantité de chaleur mesurée, est encore satisfaisant. La chaleur de dissolution pour 2 X 80 gr. de brome (poids de 2 atomes de Br. en grammes) — 2144 cal. DE CUIVRE ET D’ALUMINIUM. 57 Pour obtenir à l’aide de ces nombres la chaleur de formation du CuBr*, en partant de Cu métallique et du brome liquide, mais non dissous dans la solution dont nous nous servons, le sel CuBr* étant dissous dans la solution, il faut ajouter à la chaleur de formation trou- vée, c’est-à-dire 37340,1 cal. la chaleur de dissolu- tion de 2 X 80 gr, de brome dans notre réactif, soit 2144 cal. En effet nous savons que la chaleur dégagée dans une réaction ne dépend que de l’état initial et final, et non de la manière dont s'effectue le passage de l’un à l’autre. Dans notre cas l’état initial est Cu + Br° liquide, mais non dissous dans le réactif; l’état final, le sel CuBr* dissous dans le réactif. Le pas- sage de l’un à l’autre peut se faire de deux manières différentes : a) action de Br liquide, mais non dissous dans le réactif, sur Cu métallique et dissolution du CuBr* formé dans ce dernier, c’est la valeur cherchée Q, difficilement accessible à l’expérience directe. b) Dissolution de Br dans le réactif, ce qui cor- respond à un dégagement de g calories, puis action de cette solution de brome sur le cuivre métallique avec formation de CuBr* dissous dans le réactif, c’est la valeur que nous avons déterminée, soit Q' la chaleur dégagée dans ces conditions. L'état initial et final étant les mêmes, nous avons q + Q — Q. c.q.f.d. et Q — 37340 + 2144 — 39484 cal. Ce nombre est voisin de celui donné par Thomsen (40900 cal.). La différence entre notre nombre et le sien peut être attribuée à ce que le premier se rapporte à CuBr* dissous dans l’eau, et le notre à une dissolution dans notre réactif (Br dans une soiution 58 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES aqueuse de KBr). Pour avoir des nombres tout à fait comparables, il eût fallu connaître les deux chaleurs de dissolution de CuBr*. B. Chaleur de formation de AlBr'. La détermination de la chaleur de formation de cette substance ne peut être faite directement, vu les réac- tions secondaires qui accompagnent l’action du brome (dissous dans une solution de KBr) sur l'aluminium. Pour arriver à déterminer cette valeur, Berthelot a employé deux procédés indirects que nous citerons plus loin. De notre côté, nous avons fait cette détermination de la manière suivante. Nous avons trouvé : 1) La chaleur de dissolution de Al dans une solution aqueuse de HBr en nous servant pour cela de la méthode indiquée dans notre premier mémoire. 2) La chaleur de dissolution de AlBr° anhydre dans notre. solution aqueuse de HBr. 1) Chaleur de dissolution de Al dans un acide ayant la composition HBr + 8,5 HO (densité — 1,383 à 18°). Il a été trouvé pour 1 gr. d'aluminium : 1) 4549,8 2) 4540,7 } Moyenne — 4531,4 3) 4503,7 dont l'expérience extrême diffère de 0,53 °/,. Pour 27 gr. (poids atomique en grammes de l’aluminium), la chaleur sera égale à 112347,8 cal. En ajoutant à ce nombre la chaleur absorbée par la vaporisation de l’eau qui, à la température ordinaire, sature la quan- tité d'hydrogène dégagée, chaleur qui, d’après Thom- DE CUIVRE ET D’ALUMINIUM. 59 sen, est égale à 342 cal. (Thermochemische Untersu- chungen, vol. IIT, pages 228-239) on obtient la valeur 112690 calories. 2) Chaleur de dissolution de AlBr' anhydre (le sel a été analysé et trouvé très pur) dans un acide de la composition HBr + 8,5 HO, Nous avons trouvé pour 1 gr. de sel dissous un dégagement de : 1) 299,63 cal. 2) 297.14 Moyenne — 298,02 cal. 3) 297,30 dont l’expérience extrême diffère de 0,54 °/,. Ce qui nous donne pour une molécule de AlBr° en grammes 79.571 cal. .Calculons à partir de ces nombres la chaleur de for- mation de AlBr° solide. Nous avons trouvé la chaleur de formation de AlBr° en partant de Al métallique et de l'acide HBr + 8,5 H°O, dans le cas où le sel reste dissous dans l’excès de l'acide — 112690 cal. par gramme-molécule. Si notre sel, après sa formation, ne s’était pas dissous, sa Chaleur de formation eût été moindre; il eut fallu retrancher du nombre trouvé la chaleur de dissolution de ce sel dans l’excès de notre acide, nombre que nous avons trouvé égal à 79571 cal. par gramme-moléeule, et la chaleur de formation de AlBr° solide en partant de Al métallique et de l’acide HBr + 8,5 H°0 serait — 112690 — 79571 = 33119 cal. Si notre sel AlBr° eut été formé en partant non pas de l’aluminium métallique et de HBr aqueux, mais de lPaluminium et du brome pur, le dégagement de chaleur eût été plus grand, et dans ce cas il aurait fallu ajouter la chaleur absorbée par la décomposition de 60 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES HBr aqueux en 3 X 8,5 H°0,3H et 3Br. Berthelot a trouvé pour la chaleur de formation de HBr + H°0 (chaleur qui est évidemment l'inverse de la chaleur de décomposition de ce corps) 28600 cal. La chaleur de dilution de notre acide HBr + 8,5 H°0 jusqu’à lo (c’est-à-dire jusqu’à un état tel qu'une nouvelle adjonction d’eau ne produit plus d’effet ther- mique) a été déterminé par nous à l’aide d'expériences spéciales et trouvée égale pour 1 gr. d'acide : 1) 5,382 ) 493; ç Moyenne — 5,168 cal. Un gramme de notre acide contient 0,006 partics d’une molécule de HBr en grammes, ce qui correspond plus exactement à la composition HBr + 8,55 H°O. Nous avons déterminé ce nombre par titration de notre acide. Si un gramme contenant0.006 mol. de HBrdégage à la dissolution 5.168 cal., la quantité d’acide contenant 9.168 0.006 culer la chaleur de formation de notre acide en partant de 8,55 H°0 liquide, H gazeux et de Br liquide, nous devons diminuer le nombre donné par Berthelot de la valeur de la chaleur de dissolution de notre acide jus- qu'à l'infini, que nous avons trouvé égale à 861 cal. Nous trouvons ainsi : 28600 — 861 — 27739 cal. et pour 3 molécules de HBr. 3 X 27739 —83217 cal., nombre qui représente la chaleur de décomposition de 3 molécules de notre acide en 3 X 8,55 H°0 — 25,6 H°0, 3H gazeux et 3 Br liquide. En ajoutant ce nombre à celui que nous avons trouvé pour l’action de l’acide bromhydrique sur | mol. de HBr doit dégager — 861.4 cal. Pour cal- DE CUIVRE ET D ALUMINIUM. 61 aluminium métallique, nous obtenons la valeur sui- vante : 331419 + 83217 — 116336. Ce nombre représente la chaleur de formation de AlBr° anhydre en partant de Al métallique et de 3 Br liquide. Ce nombre peut être comparé à ceux que Ber- thelot a trouvés pour la même réaction en employant deux méthodes différentes : a) Action de 3KBr sur AICI avec formation de 3KCI + AlBr° (Comptes rendus, 1881, p. 787). La chaleur de formation de AlBr° a été trouvée dans ces expériences égale à 419700 calories. Malheureuse- ment la chaleur dégagée dans cette réaction est très faible, le calcul compliqué et les nombres obtenus varient beaucoup. b) Action de NH° sur AlBr° qui a donné pour la chaleur de formation de AlBr° : 121950 calories. Dans ce cas Berthelot lui-même ne répond pas de la pureté du sel AlBr' dont il disposait (Thomsen-Thermoche- mische Untersuchungen, vol. 3, p. 240). Nous pren- drons pour la chaleur de formation de AlBr', d’après Berthelot la moyenne des deux nombres trouvés par lui dans ces deux réactions soit 120825 calories. Ce nombre ne différe pas beaucoup de celui que nous avons obtenu, d'autant plus qu’il faut prendre en considération la différence des méthodes employées, les calculs nombreux, etc. Pour déduire de notre nombre la chaleur de dissolu- tion de l'aluminium métallique dans notre réactif (brome dissous dans une solution aqueuse de KBr), en admettant qu’il ne se produise aucune réaction secon- daire, il est indispensable de connaître : a) la chaleur de dissolution du brome dans notre solution aqueuse de 62 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES KBr; b) la chaleur de dissolution de AlBr° dans notre réactif. Les expériences qui se rapportent à &) ont été citées plus haut, nous avons trouvé que la dissolution de trois atomes de brome dans notre réactif était accompagnée d’un dégagement de 13,39 X 3 X 80 93936 Cal! Pour déterminer la chaleur de dissolution de AlBr° b) nous avons opéré de la manière suivante : Nous fai- sions tomber une quantité exactement pesée de AlBr* très pur dans la chambre de platine contenant le réactif; immédiatement après quoi on la fermait à l’aide d’un bouchon en caoutchouc. Il $’est toujours produit dans ces expériences, quelques moments après l’introduction du sel AlBr', une assez forte explosion, mais jamais il n’y a eu de projection de liquide hors de la chambre. Ces expériences nous ont donné pour 4 gr. de AlBr° employé : 1) 321,8 cal. 2) 332,4 Moyenne — 336,4 cal, 3) 336,7 dont l’expérience extrême diffère de 0,90 ‘/,. Ce qui, pour 276 gr. (molécule en gramme de AlBr°) donne 89071 calories. Nous avons trouvé plus haut que la chaleur de for- mation du sel anhydre AlBr°, en partant de l’alumi- nium métallique, du brome liquide, mais non dissous dans le réactif, était égal à 116336 calories. Si le brome avait été dissous dans notre réactif la chaleur de formation de AIBr° eut été moindre, il eut fallu retran- cher la chaleur de dissolution du brome dans notre réactif. Si dans les mêmes conditions le produit de la réaction du brome dissous, c’est-à-dire AIBr° eût 616. DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 63 également dissous dans notre réactif, la chaleur dégagée eût été augmentée de la valeur de sa chaleur de disso- lution dans le dissolvant. Ainsi la chaleur de formation de AlBr° en partant de l'aluminium métallique, du brome dissous dans la solution de KBr et du sel dissous dans notre réactif, est donnée par le calcul suivant : 116336 — 3213,6 + 89071 — 202193 calories". Ce qui donne pour | gr. de Al: 202193 : 27 — 7489 calories. En appliquant les mêmes calculs à la moyenne des deux nombres trouvés par Berthelot (c’est-à-dire 1! La raison en est la suivante : En partant de l’état initial Al métallique et brome dissous dans notre solution, pour arriver à l’état final AlBrs solide, on peut suivre deux voies différentes. a) On fait agir la dissolution de brome dans notre dissolvant sur Al métallique avec formation du sel solide; chaleur dégagée — X. b) On sépare d’abord le brome de la dissolution (dans la solu- tion de KBr), ce qui correspond à l’absorption de g cal : (— avec signe contraire à la chaleur de dissolution du brome, donc —à —q), et on fait agir ce brome liquide mais non dissous sur l’Al métal- lique avec formation de AlBrs solide — dégagement de Q cal : Dans cette seconde manière d'opérer il y a par conséquent un dégagement de chaleur — Q cal : et une absorbtion de q cal : donc en tout un effet thermique de Q — q cal : Comme dans les ma- nières d’opérer a) et b), les états initial et final sont les mêmes, nous avons : Le 4 Si nous voulons déterminer l’effet thermique correspondant au sel dissous, la quantité de chaleur doit être angmentée de la cha- leur de dissoluiion du sel, Q’ et la chaleur dégagée dans ces con- ditions y = X + Q’ — Q — q + Q:. Dans nos expériences : Q — 116336 cal : q:— 3213,6 cal : Q' — 89071 cal : D'où y — 116336 — 3213,6 + 89071 — 202193 cal : 64 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES 120825 cal.), on obtient : 120825 — 3213,6 + 89071 — 206683 cal, et pour 1 gr. de Al: 206683 : 27 — 7655 calories. Les deux nombres, celui obtenu par nous, et celui tiré des données de Berthelot, ne diffèrent du reste que d’à peu près 2 "/, ce qui, vu le grand nombre de déterminations qui ont été nécessaires pour les obtenir est encore admissible. Dans les calculs de nos expériences, nous emploie- rons pour la chaleur de transformation de 4 gr. de Al en AlBr° le nombre que nous avons trouvé (7489 cal.), ainsi que celui tiré des expériences de Berthelot (7655 cal.). Pour la chaleur de formation du CuBr”, nous nous arrêterons au Bmombre tiré de nos expé- riences. La méthode employée pour le calcul des chaleurs de formation des alliages à été exposée dans notre pre- mier mémoire (Archives des sciences physiques et natu- relles de Genève, 15 janvier 1901). La chaleur de formation de l’alliage est égale à Q — Q' où Q est la chaleur dégagée dans l’action du réactif (brome dissous dans une solution aqueuse de KBr dans les proportions données plus haut) sur les métaux, pris en quantité correspondant à la composition de l’alliage étudié, et Q la chaleur dégagée dans l’action du même réactif sur l’alliage étudié. C. Etude thermique de l’alliage Cu’ Al. Cet alliage a été préparé en jetant de petits mor- ceaux d'aluminium dans le cuivre fondu, dont on prend un excès d’à peu près 1 ‘/, pour couvrir les pertes DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 65 provenant de l’oxydation du cuivre lors de la prépara- tion de l’alliage. Cet alliage a une couleur jaune or, il est dur, mais pas cassant, homogène, pas cristallisé, et ressemble beaucoup à la substance connue dans le commerce sous le nom de bronze d'aluminium. Son analyse a donné : Mit —S6;1);: :] b) Cu=.87,0 , | Moyenne — 86,85 °/, 10 Nombre exigé par la théorie pour l’alliage Cu’Al; Ou == 81,6 :/.. La composition de l’alliage que nous avons étudié est par conséquent voisine de la formule Cu’Al. L’alu- minium par différence — 13,15 "/, (0,5 °/, de cette quantité sont, d’après l’analyse de l'aluminium employé, du fer; cette petite quantité est du reste négligeable dans les déterminations du genre de celles qui font le sujet de ce mémoire, et nous pouvons admettre que toute cette quantité est de l’aluminium). Chaleur dégagée dans la réaction pour 1 gr. d’al- liage : 1) 4371,7 cal. 2) 1374,9 | ; 3) 1380,9 Moyenne — 1376 — Q 4) 1376,6 L'expérience extrême en diffère de 0,35 °/,. 1 gr. d’alliage contient 0,8685 gr. de Cu 0.14345 gr. de Al La chaleur dégagée dans l’action du réactif sur 4 gr. de Cu a été trouvée égale à 592,7 cal. et pour 0,8685 : 0,8685 gr. x 592,7 cal. = 514,7 cal. ARCHIVES, t. XV. — Janvier 1903. 5 66 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES La chaleur dégagée dans l’action du réactif sur 0,1315 gr. de Al calculée en partant du nombre trouvé par nous (7489 cal.) est égale à : 0,1385 gr. x 7489 = 984,8 cal Q = 514,7 + 984,8 — 1490,5 cal. d’où Q - Q’=1499,5 - 1376 = + 123.5 cal. En introduisant dans le calcul le nombre tiré des expériences de Berthelot (7655 cal.), nous trouvons : Q = 514,7 + 1006,6 = 1521,3 cal. et Q-Q-1521,3 - 1376 = 145,3 cal. Cet alliage est par conséquent formé avec dégage- ment de chaleur, comme l’indiquent les deux nombres que nous avons obtenus. Dans les deux cas la valeur de la chaleur de formation de cet alliage est de beau- coup supérieure à l’erreur que l’on peut admettre dans ce genre de recherches; d’après nos données elle représente à peu près 8,2 °/, de Q et 8,97 °/, de Q'et d’après les données tirées des expériences de Berthe- lot, 9.5 °/, de la valeur de Q et 10,5 */, de Q'. On peut par conséquent admettre que cet alliage est formé avec un dégagement appréciable de chaleur. D. Etude thermique dé l’alliage Cu’ Al. Préparé comme alliage précédent; il a l'aspect d’un bronze brun, beaucoup plus foncé que l’alliage précédent; il est extrêmement cassant, se laisse pulvé- riser au mortier, et n’est pas cristallin. L'analyse a donné Cu — 82,6 °/,. Théorie : 82,35 °/,; AI par différence = 17,4 °/,. DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 67 La densité rapportée à l’eau à 20° —, 6,856; cha- leur spécifique entre 100° et 30° à été trouvée — 1) 0.0951 2) 0,0940 } Moyenne — 0,0950 3) 0,0949 . Chaleur dégagée dans la réaction pour un gramme de substance 1) 1658,98 cal. 2) 1655,50 Moyenne — Q" — 1654,8 cal. 3) 1649,90 dont l'expérience extrême diffère de 0,29 °/,. a) Q calculé à l’aide des nombres tirés de nos expé- riences est fourni par l'équation suivante : Q = 0,826 x 592,7 + 0,174 x 7489 = 489,6 +1303,1 = 1792,7 Q-Q-1792,7-1654,8=+137,9 cal. b) Calculé à l’aide de la valeur tirée des expériences de Berthelot Q est égal à : Q =489,6 + 1332—1821,6 cal. Q-0'=1824,6 - 1654,8 =+ 166,8 cal. Comme on le voit, cet alliage est formé avec un dégagement de chaleur un peu plus grand que l’alliage précédent. La quantité de chaleur dégagée est égale- ment dans ce cas de beaucoup supérieure à la valeur possible des erreurs de ces expériences. D’après le calcul fait en partant des nombres tirés de nos expé- riences, la chaleur dégagée est égale à 7,6 */, de Q et 8,4 °|, de Q'. La chaleur de formation du même alliage représente 8,1 ‘/, de la valeur de Q et de 10,7 °/, de la valeur de Q' obtenues à l’aide des nombres tirés des expériences de Berthelot. Les quantités de chaleur dégagées dans la formation 68 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES de deux alliages Cu'Al et Cu*Al sont assez rapprochées lune de l’autre, néanmoins la seconde étant plus grande, nous pouvons admettre que c’est plutôt l’al- liage Cu’Al qui correspond à une substance de compo- sition définie. E. Etude de l’alliage Cu'AF. IL est préparé comme les précédents et est aussi facile à réduire en poudre que l’alliage Cu*Al. La déter- mination de Cu a donné Cu — 78,2 ‘},, théorie 77,18; Al par différence — 21 ,8"°/.. Chaleur dégagée dans la réaction : 1) 2025.2 cal. 2022,9 Moyenne = 2025,1 cal. — Q” 2027,3 L'expérience extrême en diffère de 0,1 °/,. La valeur de Q a été trouvée : a) en introduisant dans le calcul le nombre que nous avons obtenu : Q = 0,782 x 592,7 + 0,218x7489- 463,5 +1632,6-2096, 1 cal. Q- Q'=2096.1 — 2028,1 74 cal. b) en faisant le calcul à l’aide des nombres tirés des expériences de Berthelot, nous trouvons : Q=0,782x 592,74 0,218x 7655 = 463,5+1668,8=-2132,3 cal. Q-0'=2132,3 - 2025,1 =+107,2 cal. Dans les deux cas nous voyons que l’alliage Cu*’Al° est formé avec un dégagement de chaleur. Cette quan- tité de chaleur forme à peu près 3,39 ‘/, de Q et 3,5 ‘/, de Q’ en prenant la valeur tirée du calcul a) et DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 69 à peu près 5,03 ‘/, de Q et 5,29 */, de Q' des valeurs trouvées dans le calcul b), valeurs supérieures aux erreurs de ces expériences. Néanmoins la chaleur déga- gée dans la formation de cet alliage est notablement moindre que celle qui correspond à la formation des deux alliages déjà étudiés. F. Etude de l'alliage CuAl. Cet alliage a été préparé comme le précédent. La détermination du cuivre a donné : Cu — 70 ”/,, nombre identique à celui correspondant à la formule CuAl; AI par différence — 30 ‘/,. Chaleur dégagée dans la réaction : 1) 2641,5 cal. | 2) 2653,6 Moyenne — 2640,8 — Q' 3) 2627,3 | L'expérience extrême en diffère de 0,5°/,. a) Q calculé en partant du nombre que nous avons trouvé : 592,7 x 0,700 + 7489 x 0,30 = 414,9 + 2246,7 mes ,6 cal. Q - Q = 2664,6 - 2640,8 = + 20.8 cal. b) En nous servant du nombre tiré des expériences de Berthelot : Q=4414.9 + 2299,5=2714 Q-Q'=-2714,0 - 2640,8 — 473.2 cal. Ces valeurs trouvées pour la chaleur de formation de CuAl sont beaucoup plus faibles que celles correspon- dant aux alliages précédents. Leur valeur représente pour a) 0,78 ‘/, de Q et 0,78 ‘/, de Q'. Le calcul pour b) donne 2,58 ‘/, de Q et 2,65 ”/, de Q'. 70 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES Il peut y avoir, dans ce cas, incertitude sur la valeur de la chaleur dégagée dans la formation de cet alliage et cela en dehors de celle provenant de l’introduction dans le calcul des deux nombres différents (7489 et 7665). Dans tous les cas elle est trop faible pour que nous puissions admettre que cet alliage représente une combinaison définie. G. Etude d’un alliage de composition voisine de Cu’ Al. Même mode de préparation que pour l’alliage pré- cédent, couleur grise, se laisse facilement réduire en poudre. La détermination de Cu a donné : Cu=— 59,4 °/,: théorie pour la formule Cu*Al — 60,8 °/, AI (par dif- férence) = 40,6 ‘/,. Il a été dégagé dans l’action de notre réactif sur cet alliage : 1) 3357,3 2) 3331,0 } Moyenne = 3343,6 cal. = Q” 3) 3342,4 L'expérience extrême en diffère de 0,3 ‘/,. Valeur de Q: a) En introduisant dans le calcul le nombre trouvé par nous : — 0,594 x 592,7 + 0,406 x 7489 = 352+ 3040,5=3392,5 cal. Q-0'=3392,5 - 3343,6 = 48,9 cal. b) En nous servant du nombre tiré des expériences de Berthelot : Q = 0,594 x 592,7 4 0,406 x 7655 — 3524 3107,9=3459,9 cal, Q-Q'=3459,9 - 3343,6 =116,3 cal. DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 71 Ces valeurs trouvées pour Q — Q forment d’après le caleul a) 1,49 */, de Q et 1,52 °/, de Q'. D’après le calcul b) elles représenteraient à peu près 3,42 °}, de Q et 3,54 */, de Q'. Il se peut que la formation de cet alliage soit accompagnée d’un léger dégagement de chaleur, du reste insignifiant par rapport aux valeurs de Q et Q', ce qui ne permet pas d'affirmer qu'il y a dans ce cas formation d’un alliage de composition dé- finie. H. Etude de l’alliage CuAl. Préparé comme lalliage précédent avec lequel il a beaucoup d’analogie comme aspect extérieur. L'analyse a donné Cu — 55,8 ‘/,; théorie pour la formule CuAl — 55,55 °/.. Al par différence — 44,2 "/,. Lors de l’action de notre réactif sur cet alliage, il se produisit un très faible dégagement d'hydrogène, du reste absolument insignifiant, à peine deux ou trois bulles de gaz. La réaction a donné : 1) 3707,5 cal. 2) 3703,9 Moyenne — 3698 cal. — Q” 3) 3682,6 Ç L'expérience extrême en diffère de 0,43 °/,. Valeurs trouvées pour Q. a) En introduisant dans le calcul les nombres que nous avons trouvés : Q=0,558 x 592,7 + 0,442 x 7489 = 330,7 + 3310.1 = 3640,8 Q -Q"=3640,8 - 3698=-57,2 cal. 1 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES b) En prenant la valeur tirée des expériences de Berthelot : Q = 0,558 x 592,74 0,449x7655=3713,17 cal. Q-Q'=3743,7 - 3698—+ 15,7 cal. Ces deux nombres trouvés pour Q — Q' indiquent que dans ce cas il n’y a pas de dégagement de chaleur, que peut-être même il se produit une légère absorption de chaleur. Du reste, on trouve que par rapport aux résultats du calcul a), Q —Q" représente — 1,57 °/, deQet—1,55"/, de Q'et pour le calcul b) + 0,42 e de Qetun Rene de + 0,42 °/, de Q. Vu ces faibles valeurs trouvées pour Q — Q il est impossible de donner la valeur de la chaleur de forma- tion de cet alliage; on ne peut qu’affirmer que si elle existe, elle est extrêmement faible et que nous nous trouvons en présence, non d’une substance définie, mais d’un mélange des deux métaux. Nous avons dû nous contenter de l’étude thermique de ces six alliages, vu que dans l’action de notre réactif sur l’alliage CuAl° il s’est produit un très vif dégage- ment d'hydrogène correspondant à une des réactions secondaires indiquées au commencement de ce mé- moire. En récapitulant les résultats obtenus pour les cha- leurs de formation des alliages étudiés, nous avons établi 2 colonnes dont l’une, A représente les valeurs obtenues pour les chaleurs de formation des alliages en introduisant dans le calcul le nombre que nous avons trouvé pour la chaleur de formation de AlBr°' et la DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 173 colonne B les nombres obtenus en la remplaçant par celle tirée des recherches de Berthelot. A B CuSAl 123,5 145,3 Cu*Al 137.9 466.8 Cu‘A 71.0 . 407.2 CuAl 20,8 73,2 CuAË 489 416.3 CuAË — 57,2 15,7 Comme on le voit, les nombres des deux colonnes suivent le même ordre, seulement ceux de la colonne B sont supérieurs à ceux que nous avons obtenus. Les différences entre les deux séries de nombres varient suivant les alliages de 22 à 72 calories à peu près. Nous avons également représenté les résultats de nos expériences par deux courbes, dont la courbe A repré- sente les résultats de nos expériences, et la courbe B ceux obtenus en introduisant dans les calculs les résul- tats tirés des recherches de Berthelot {voir PI, TT). D'après les indications des deux colonnes et des courbes, c’est l’alliage Cu’Al qui paraît être formé avec le plus grand dégagement de chaleur. Les cha- leurs de formation des alliages qui suivent vont en diminuant, sauf celui correspondant à la formule Cu*Al° qui parait formé avec un faible dégagemment de cha- leur; il faut observer néanmoins que la quantité de chaleur dégagée dans ce cas ne correspond qu’à 3,5 ?/, et 5,29 */, des quantités de chaleur dont il représente la différence, et que par conséquent il est difficile d’en garantir l'exactitude, d'autant plus que l’alliage suivant CuAl” est formé soit avec un très faible dégagement, soit même avec absorption de chaleur. C’est donc l’al- 74 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES liage Cu’Al que nous pouvons regarder comme corres- pondant probablement à une substance de composition définie et non pas à un mélange. Etude de l’alliage CuAl. Cet alliage a été préparé d’une manière différente de celle indiquée plus haut. Nous avons d’abord fait fondre l'aluminium dans un creuset chauffé au four Perrot et jeté petit à petit dans le métal fondu, le cuivre pris en morceaux massifs de la grosseur d’une petite noisette, on a brassé le métal à l’aide d’une tige en porcelaine. Les deux métaux ont été pris en propor- tion correspondante à la composition de lalliage CuAl” et pesés sur une balance indiquant les centigrammes ; il a été pris à peu près ‘/, °/, de cuivre en excès pour compenser les pertes par oxydation; si à l’analyse on trouvait que l’alliage contenait trop peu de l’un des deux métaux, on le refondait en y ajoutant la quantité de métal manquant, comme il à été indiqué plus haut. Le métal fondu a été versé sur du sable sec; au refroi- dissement il s’est trouvé composé de magnifiques cris- taux blanc argent. Pour obtenir les plus beaux cris- taux, nous avons eu recours au procédé suivant : Après avoir versé sur le sable l’alliage fondu, on a suivi atten- tivement sa: solidification, en le mettant en contact avec les bouts de deux pinces métalliques. Au moment où la solidification commence à se produire, nous avons étiré la masse à l’aide de ces pinces, en la séparant en plusieurs morceaux ; c’est surtout aux surfaces de sépa- ration des pièces étirées que l’on trouve les plus beaux cristaux. Ces cristaux ont la forme d’aiguilles lon- DE CUIVRE ET D'ALUMINIUM. 75 gues parfois de 41,5 et même de 2 centimêtres, du reste toute la masse n’est composée que de cristaux. Leur épaisseur est trop faible et leurs surfaces finales trop mal formées pour qu'il fût possible d'en déter- miner la forme cristalline. Leur couleur est blanc argent, ils ne se ternissent que très lentement; des cristaux préparés il y a plus d’un an ont gardé l'aspect qu’ils avaient primitivement. L'analyse de ces cristaux a donné pour Cu, 43,6 ‘/,, nombre correspondant à la formule CuAl°, — 43,75 ‘/, Al par différence — 56,4 °{.. Malheureusement nous ne sommes pas parvenus à déterminer la chaleur de formation de ce magnifique alliage; dans l’action de notre réactif, il s’est produit, comme nous l’avons déjà dit, une réaction secondaire et pour 1 gr. de substance nous avons trouvé un déga- gement d’à peu près 37 cc. d'hydrogène qui correspond à 8 ou 11 ’/, de l’aluminium participant à l’une des deux réactions secondaires que nous avons indiquées au commencement de ce mémoire. Derniérement il a paru dans les Berichte der deu- ischen chemischen Gesellschaft (1901, p. 2733) un mémoire de Brunck : « Ueber einige cristallinische Verbindungen des Aluminiums » dans lequel l’auteur décrit un alliage cristallisé d'aluminium et de cuivre dont la composition correspond à la formule Cu'Al. En effet l'analyse a donné pour cette substance : Cu — 50,98 °/, AL — 49,02 La théorie exige Cu — 51,0 °/, et AI = 48,95 °/, Cet alliage a été obtenu en cristaux (longues aiguilles) 76 ÉTUDE THERMIQUE DE QUELQUES ALLIAGES en laissant refroidir le contenu du creuset et écouler, après un certain refroidissement la partie restée liquide. Les cristaux se déposent le long des paroïs du creuset, Cet alliage est très difficilement soluble dans HCI dilué. Il est décomposable dans l’eau régale. Nous avons obtenu les mêmes cristaux par le procédé déjà employé pour l’alliage CuAl° auquel il ressemble beau- coup extérieurement, malgré la grande différence de composition des deux alliages(pour CuAl° :Cu=43,75°/,. pour Cu'A° : Cu — 51,0 */,). Malheureusement nous n'avons pas pu en déterminer la chaleur de formation. Lors de l’action de notre réactif il s’est égalemem pro- duit un notable dégagement d’hydrogène. Nous avons tenu à préciser les différences qu'il pourrait y avoir entre ces deux alliages en détermi- nant leur densité et leur chaleur spécifique. La densité de l’alliage CuAl° à été trouvée — 4,042 comparée à l’eau prise à 20°, D’après Brunck la den- sité de son alliage — 4,118 (réduit). La détermination de la chaleur spécifique de CuAl° a donné (étuve mobile c. sp. prise entre 100 et 20° à peu prés) : 1) 0,1592 ) 2) 04581 Moyenne — 0,1586 La détermination de la chaleur spécifique de l’alliage Cu‘Al° également prise à l’étuve mobile entre 100 et 20° a donné : 1) 0,4504 2) 0,4502 ; Moyenne — 0,1502 3) 0,502 L'analyse de l’échantillon qui a servi à déterminer DE CUIYRE ET D’ALUMINIUM. a la densité et la chaleur spécifique de l’alliage CuAl° à donné : Cu — 43,8 ‘°/,; théorie — 43,75 °/,. Il est par conséquent très pur. L'analyse de l’échantillon qui a servi à déterminer la densité et la chaleur spécifique de l’alliage Cu'Al à donné : Cu — 51,3 ‘/, ; la théorie exige 54 ”/,. Nous voyons que malgré la grande ressemblance extérieure des deux alliages ils différent par leurs pro- priétés physiques. La différence entre les chaleurs spécifiques est surtout considérable, ce qui était à prévoir, vu que l’alliage Cu‘Al° contient plus de cuivre et moins d'aluminium que CuAl° et que la chaleur spé- cifique de l’aluminium est plus de deux fois supérieure à celle du cuivre. Nous croyons par conséquent pouvoir admettre, sans l’affirmer d’une manière positive, que les deux alliages sont différents et que le cuivre et l’alu- minium forment deux alliages cristallisés dont la com- position correspond à Cu‘Al" et CuAl'. Pour pouvoir être affirmatif à ce sujet, il eût fallu avoir déterminé la chaleur de formation de ces deux alliages, ou du moins leur température de fusion. N'ayant fait ni l’un ni l’autre, nous devons nous contenter, comme fait positif, de reconnaitre l’existence de deux alliages de cuivre et d'aluminium, cristallisés l’un et l’autre, trés res- semblants comme aspect extérieur et correspondaut aux formules CuAl, et Cu,Al.. SUR LES INDICES DE RÉFRACTION DES MÉLANGES LIQUIDES PAR Edm. VAN AUBEL A. Leduc a présenté récemment à l’Académie des Sciences de Paris un mémoire sur la conservation de l’énergie réfractive dans les mélanges d’alcool et d’eau (Comptes rendus, séance du 17 mars 1902, p. 645). D’après ce physicien, l’énergie réfractive des consti- tuants se conserve dans le mélange, alors même qu’il se produit une contraction du volume et un dégagement de chaleur importants, en sorte que l’indice de réfrac- tion N d’un mélange peut être exprimé par la relation (N—1)U—=m(n—1)u+(i—m)(n —1)u. (41) Dans cette équation, m représente la masse d'alcool pour (4 — m) d’eau; w, w' et U désignent les volumes spécifiques de l’alcool, de l’eau et du mélange à la même température ; enfin n, n'et N sont leurs indices de réfraction à cette même température. Pour le mélange d’eau et d’alcool qui présente un maximum de l'indice de réfraction, A. Leduc a constaté que la relation pré- cédente se vérifie ; il admet que les erreurs des expé- riences peuvent affecter de deux unités la quatrième décimale de l'indice de réfraction calculé. Des formules différentes de la relation (1) ont été SUR LES INDICES DE RÉFKACTION, ETC. 19 proposées par plusieurs physiciens, notamment C. Pul- frich, L. Buchkremer, F. Schütt, etc. Il paraît donc utile de s'assurer si l’énergie réfrac- tive se conserve dans les mélanges autres que celui dont A. Leduc s’est occupé. J'ai examiné, à cette fin, les mélanges suivants : 1° D’acétone et d’eau, en utilisant les résultats de Paul Drude (Zeitschrift für physikalische Chemie, vol. 23, 1897, page 313). 2° D'aniline et d'alcool éthylique, dont les densités et les indices de réfraction ont été déterminés par W. Johst (Landolt et Bürnstein, Physikalisch-chemische Tabellen, 2° édition, 1895, p. 442). On sait que les mélanges d’eau et d’acétone se for- ment avec contraction du volume et donnent lieu à un maximum d'indice de réfraction (Edm. van Aubel, Journal de Physique, 3° série, tome #4, 1895, et P. Drude, loco citato). Dans les tableaux suivants, nous avons transcrit dans la première colonne la composition centésimale, en poids; la deuxième colonne renferme l'indice de réfrac- tion du mélange, calculé d’après la formule (1) et pour la raie D, tandis que la dernière colonne contient les indices observés pour cette même raie et à la même température. Mélanges d'acétone et d’eau. En acétone pour cent N» calculés No mesurés 25 1,3516 1,3513 50 1,3635 . 1,3637 66,9 1,3672 1,3671 80,2 1,3667 1,3568 89,9 1,36467 1,3648 94,9 1,36334 1,3629 80 SUR LES INDICES DE RÉFRACTION L'écart entre les valeurs mesurées et calculées est souvent trés faible, mais atteint quatre unités de la qua- trième décimale, avec le mélange contenant 94,9 pour cent d’acétone. Mélanges d'aniline et d'alcool éthylique. En aniline pour cent Nn calculés No mesurés 29,463 1,42094 1,49178 38,641 1,44068 1,44095 99,815 1,47934 1,47886 714,719 1,51681 1,514596 719,242 1.53526 1,53445 L'indice calculé diffère de l’indice mesuré de plus de huit unités de la quatrième décimale pour les mé- langes renfermant 71,719 et 79,242 pour cent d’ani- line. D'autre part, F. Schütt (Zeitschrift für physikalische Chemie, vol. 9, 1892, p. 352) a mesuré les pouvoirs n— 1 d de ses mélanges avec le bromure d’éthylène. Appli- quant la formule (1) aux divers mélanges, il a calculé les valeurs correspondantes de la même constante phy- sique pour le bromure d’éthylène. Les valeurs ainsi obtenues différent considérablement entre elles et s’écartent beaucoup du résultat, qui est fourni par la mesure directe de la réfraction spécifique du bromure d’éthylène. Enfin, V. S. M. van der Willigen (4rchives du Musée Teyler, volume 2, page 204, 1869) a déterminé les indices de réfraction et les densités à 23°,0 de l’eau et des mélanges d’eau et d’alcool éthylique. A laide de _réfringents spécifiques de l'alcool propylique et DES MÉLANGES LIQUIDES. 81 ses résultats et de la relation (1), calculons la va- — 1 à ; | leur de — T pour l'alcool éthylique, nous trouvons : n—1 successivement : a = 0,45733 pour le mélange à 38.8 °/, d'alcool éthylique. 0,45676 PATER EVE » 0,45719 » à 86,8 » 0,45744 » à 98,9 » Ces nombres sont loin d’être concordants entre eux. , n—1 4 A l’aide de deux valeurs obtenues pour Às q Savoir 0,45733 et 0,45676, calculons l'indice de réfraction de l’alcool éthylique en adoptant le nombre 0,78690 pour la densité de ce liquide à 23° (Landolt et Bürn- tein, Tabellen, 2° édition, page 223). Les deux résul- tats de l’indice de réfraction, que l’on trouve ainsi, dif- fèrent de 4,5 unités de la quatrième décimale. Il ne paraît pas nécessaire d'examiner encore d’au- tres mélanges, pour établir que l’énergie réfractive AL d langes liquides. 1 | : A8 , ne se conserve pas, en général, dans les mé- ARCHIVES, t. XV. — Janvier 1903. 6 SUR LE MODE DE FORMATION DES RAYONS CATHODIQUES ET DES RAYONS DE RŒNTGEN' PAR Thomas TOMMASINA Communiqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève dans sa séance du 7 août 1902. L'étude de la production unipolaire des rayons X avait permis à M. Jules Semenov” de constater que « l’'anticathode n'émet de rayons que si elle porte une charge électrique et que, reliée au sol, elle n'engendre presque pas de rayons. » Etant donnée l'importance théorique de ce fait, jai voulu essayer si, par quelques modifications expérimentales, il me serait possible de l’établir nettement. Le tube focus bianodique dont je me suis servi est très puissant et donne avec le dispositif ordinaire la vision nette du squelette à plusieurs mêtres de distance si on se place dans le champ de dispersion du miroir ! Comptes rendus de l’ Acad. des Sc. de Paris, séance du 11 août 1902. ? Sur la nature des rayons X. OC. R.,t. CXXXIIL, p.217, 1901. MODE DE FORMATION, ETC. 83 plan anticathodique, mais on l’entrevoit encore faible- ment de tous les points de la salle, même derrière l’anticathode. C’est un tube sphérique à trois appen- dices, deux opposés axialement contenant, l’un le miroir plan anodique et l’autre le miroir concave cathodique, le troisième qui est à côté de l’anode est “uni d’une longue tige qui a permis de placer le miroir plan anticathodique au centre du tube, sur la ligne axiale des deux électrodes, en regard de la cathode, avec une inclinaison de 45 degrés. Par ce dispositif, la fluorescence du tube est nettement délimitée par le plan du miroir anticathodique qui le divise en deux parties égales, l’une faiblement éclairée et Pautre très fortement. Dans le but d'éviter tout effet de self-induction et pour arrêter, comme d'habitude, l’extracourant de fermeture, J'ai mis en communication le pôle positif de la bobine d’induction avec de l’eau distillée. À 4,5 cm. au-dessus de l’eau était placée l’extrémité d’un fil métallique relié à la cathode du tube focus. Le pôle négatif de la bobine étant isolé, l’anode et Panticathode du tube étaient reliées entre elles et avec le sol par les conduites du gaz et de l’eau. Le fil partant du pôle positif de la bobine était rapproché du pôle négatif de facon à permettre une décharge entre eux lorsque la résistance du tube était trop grande, constituant en outre un court circuit par effluve à aigrettes, lequel annulait l’action entre le secondaire de la bobine et le sol. À peine l'intensité du courant était-elle suffisante pour produire des décharges disraptives entre l’eau et le fil suspendu, que le tube commençait à manifester 8% MODE DE FORMATION DES RAYONS CATHODIQUES une légère fluorescence distribuée un peu partout à sa surface, mais irréguliérement. En augmentant le cou- rant, on arrivait à l'intensité voulue pour que l’action du miroir anticathodique pût devenir prépondérante, alors la moitié opposée du tube acquérait une plus grande luminosité, et l’on pouvait observer la modifi- cation produite sur le faisceau cathodique par l’action du déplacement d’un champ magnétique. Les rayons X étaient suffisamment intenses pour permettre de dis- tinguer nettement des objets métalliques dans une enve- loppe en cuir placée derrière l’écran fluorescent. Ce résultat démontrant à l’évidence l'obtention des deux types de rayons avec l’anticathode reliée au sol et par flux anodique, il était naturel d’éliminer les deux électrodes qui ne semblaient point nécessaires à la production du phénomène. N'ayant pas à ma disposition un bon tube unipolaire, j'ai pu obtenir un résultat également démonstratif au moyen d’un tube bipolaire commun de forme conique. Dans ce genre de tubes, comme l’on sait, la cathode est placée au sommet du cône, tandis que l’anode très petite et sans miroir est dans une appendice latéral du tube, de façon qu’elle ne gêne aucunement le passage des radiations cathodiques qui vont produire la tache de fluorescence sur la base du cône. J’ai pensé que l’anode isolée, à cause de sa surface métallique très petite, ne pouvait donner lieu qu’a une action minime, laquelle ne saurait empêcher la constatation un phéno- mène. En effet, avec le même dispositif que précédem- ment, la cathode étant reliée au pôle positif de la bobine par l'intermédiaire de la décharge sur l’eau, l’anode du tube et le pôle négatif de la bobine étant ET DES RAYONS DE RŒNTGEN. 85 isolés, la fluorescence se produisit sur tout le tube allant en progressant d’intensité vers la base du cône sur laquelle se formait la tache de maximum de lumi- nosité. J'ai pu alors constater comme précédemment les effets produits par les rayons cathodiques et par les rayons de Rüntgen. Le résultat obtenu par ce dernier dispositif montre que la transformation du flux électrique anodique peut avoir lieu par des réflexions multiples contre les parois intérieures du tube, comme on l'avait constaté par le dispositif bipolaire usuel. Ainsi lon peut établir les conclusions suivantes : 1. La réflexion diffuse du flux anodique seul est suffisante pour donner naissance aux rayons cathodi- ques et aux rayons de Rüntgen. 2. Le phénomène a lieu même avec l’anticathode reliée au sol. 3. La réflexion multiple par les parois d'un tube à “ide, au degré voulu de raréfaction, suffit pour pro- duire la transformation partielle du flux anodique en rayons cathodiques et en rayons de Rünigen. Ces conclusions sont en parfait accord avec la déduc- tion qu’on peut tirer du fait connu, de l’existence de la tache d’oxydation dans la partie centrale du miroir concave des tubes focus usagés. En effet la position de celte tache démontre d’une manière irréfutable que l’agent qui produit les rayons cathodiques ne peut pas être émis par la cathode, et qu’il doit lui arriver d’une source qui se trouve dans le tube même, donc de l’anode. Ainsi cet agent doit être dans le flux anodique. Que la réflexion joue un grand rôle, sinon le rôle capital, dans la transformation du flux électrique en . 86 MODE DE FORMATION DES RAYONS CATHODIQUES radiations, était déjà démontré par le fait que les rayons cathodiques et les rayons X sont beaucoup plus intenses lorsqu'ils sont formé dans un tube focus muni d’anti- cathode que lorsqu'ils émanent directement de la cathode d’un tube simple. D'après les conclusions précédentes, l’on peut envi- sager le mode de formation de ces rayons de la ma- nière suivante : Le flux électrique qui part de l’anode pour se pro- pager dans l’air raréfié du tube, suit les lignes de force, formant lui-même ses propres conducteurs, qui Consis- tent en alignements polarisés de matière radiante, comme cela a lieu dans la production du fantôme élec- trique par les poudres conductrices dans les liquides diélectriques, où l’on observe des projections ou jets de particules. Ce flux étant oscillant, donne lieu à une rapide des- truction périodiques des contacts, laquelle produit des vibrations qui deviennent visibles sous forme de lumi- nescence. Dans le champ, ces alignements vont embras- ser de tous les côtés le miroir cathodique, mais leur faisceau plus dense frappe la face concave en regard, laquelle se réchauffe davantage où les points d'arrivée sont plus nombreux. Cet échauffement augmente la raréfaction à proximité de la surface cathodique et donne lieu à l’espace obscur de Hittorf, ce qui explique l'accroissement de cet espace de nature interférentielle lorsque laction est plus intense. k Ce serait dans ces conditions et ensuite de la modi- fication mécanique de l’absorption partielle et de la réflexion diffuse que la transformation semblerait avoir lieu. ET DES RAYONS DE RŒNTGEN. 87 Ceci admis, l’on peut appliquer à cette catégorie de phénomènes les lois sur la propagation du flux de déplacement ou de polarisation dans un milieu diélec- trique, ainsi les équations de Maxwell. Comme les dé- placements infiniment petits d’un corps parfaitement élastique suivent les mêmes lois, l’on passe par linter- médiaire du flux de déplacement uniforme aux vibra- tions, et l’on peut établir une liaison mécanique entre le flux électrique et les radiations. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 2 juillet 4902. D' R. Reiss. Destruction de l’image latente, — Dr P, Mercanton. La mesure de la fréquence. — Th. Bieler. Considérations sur les terrasses du Léman. — E. Chuard et F. Porchet. Action des sels de cuivre sur les végétaux. — S. Bieler. Anciens fers de chevaux. Machoire à 4 canines. M. le D' R. Reiss. L'anfluence de sels de métaux sur l’image latente de la plaque photographique. L'auteur a démontré dans un travail antérieur, que l’image latente de la plaque photographique est détruite par une solution de bichlorure de mercure. La plaque peut ensuite resservir pour une seconde exposition avec une sensibilité considé- rablement amoindrie. Il semblait intéressant d'étudier l’action des solutions d’autres sels de métaux sur l’image latente et l’auteur a trouvé les résultats suivants : 4° Une solution de suifate de cuivre détruit l’image latente de la plaque photographique après dix minutes d'action. La plaque peut resservir pour une seconde expo- sition, mais l’image de la seconde exposition est toujours plus ou moins voilée. La plaqne a beaucoup perdu de sen- sibilité, toutefois pas autant qu'avec le traitement au bichlorure de mercure. 2° Une solution de nitrate d’urane à 1 ‘ affaiblit très sensiblement, après dix minutes d'action, l’image latente. La destruction de l’image latente est complète après SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 89 30-40 minutes d'action. Une plaque ainsi traitée peut ser- vir pour une seconde pose avec une forte diminution de sensibilité. L'image de la seconde exposition vient assez vigoureuse au développement, sans pourtant atteindre la vigueur des clichés traités au sublimé. 3° Une solution de sulfate de fer à 10 ‘ n'a pas une influence appréciable sur l’image latente de la plaque pho- tographique. | M. Paul-L. MERCANTON, ingénieur, décrit un procédé employé par lui (4900) à la détermination graphique de la fréquence des variations périodiques d'un courant. Un électro-aimant parcouru par le courant agit sur une rondelle de fer doux fixée à la membrane d'un appareil inscripteur du son de Schneebeli. Sous l'influence des variations d'intensité du courant, le style léger appuyé sur la membrane subit des déplace- ments latéraux périodiques dont un cylindre recouvert de noir de fumée reçoit la trace. Ce cylindre est mu à la main et un électro-diapason enregistre simultanément cent vibrations doubles par seconde. L'inscription faite, on n’a plus qu'à la fixer à l’alcool, détacher la bande de papier noircie, et comparer les tracés. Cette méthode convient tout particulièrement à l'étude des interrupteurs lents jusqu'à cent interruptions à la seconde. Elle convient aussi à la mesure des fréquences indus- trielles des courants alternatifs. En ce cas le style décrit une sinuosité par chaque alternance. Au delà de cent périodes par seconde, l'inertie de l'ap- pareil de Schneebeli devient trop grande et les vibrations propres du style interfèrent avec celles dues au courant lui-même. L'auteur fait circuler de nombreux diagrammes relalifs à divers interrupteurs et à des courants alternatifs. M. Théodore BrÉLER. Le Léman et le lac de Neuchâtel ont-ils été soudés autrefois, aux temps post-glaciaires, de manière à former un bassin unique ? 30 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. C'est l'hypothèse de Morlot, basée sur l'examen des nombreuses terrasses d’alluvion à structure de delta occu- pant divers niveaux autour du Léman. Celui-ci, plus haut de 80 m., aurait au S.-W., atteint le Fort-de-l’Ecluse, tan- dis qu’au N. il communiquait avec le lac de Neuchâtel agrandi par le seuil d'Entreroches. Alphonse Favre, puis Brückner mirent en doute cette hypothèse, ce dernier pour des considérations hydrogra- phiques. Ce bassin unique ne pouvait posséder qu’un émis- saire. vraisemblablement au N. L'écoulement par le N. aurait toujours dû excéder l’écoulement au SW etactuelle- ment les deux lacs devraient appartenir au même bassin hydrographique, ce qui est contraire à la réalité. Cette séduisante spéculation, plutôt spécieuse, faute de données absolument certaines sur le creusement de la cluse du Vuaches dans tous ses détails et les mouvements du sol qui ont pu se produire au temps post-glaciaire n’ex- clut pas la possibilité d’une réunion temporaire des deux lacs. Il fallait pour cela des preuves de fait péremptoires. Or, M. Biéler les à trouvées près de Lausanne. A Mon- triond-le-Crêt et à Chamblandes, deux gravières ouvertes dans des terrasses de 45 m. et #3 m. ont montré une structure exactement inverse de celle des terrasses fran- chement lémaniques, soit une inclinaison des strates de gravier S.-N. (ou lac-terre) au lieu de l’inclinaison habi- tuelle N.-S (ou terre-lac). Ce fait témoigne d’un alluvion- nement émanant du glacier lui-même qui occupait encore à ce niveau le bassin du Haut-Lac. Donc les plus hautes terrasses franchement lémaniques n’excèdent pas 30 m.et le Léman, en tant que nappe continue, n’a guère pu dé- passer ce niveau. Sa réunion, même temporaire, avec le lac de Neuchâtel est donc définitivement classée comme impossible. Les terrasses supérieures à 30 m. ont été déposées dans des lacs de barrage latéraux au glacier, soit par des allu- vions glaciaires (Montriond, Chamblandes) soit par des alluvions terriennes (Veveyse, Thonon) soit même par les deux actions combinées. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 91 Les terrasses supérieures de Thonon accusent francke- ment cette genèse : 1° par l'inclusion de gros blocs erra- tiques, 2° par des inégalités de surface, 3° par la configu- ration de la région au S. jusqu’au pied de la montagne. C’est un complexe de crêts de gravier à stratification anti- clinale séparés par des combes assez profondes ou reliées par des terrasses. Leurs caractères ressemblent à ceux des Kames de l'Ecosse décrits par J. Geikie et l’ensemble représente assez bien une série de gradins descendant jusqu'aux terrasses de Thonon, donnant l'impression d’un alluvionnement graduel par la Drance au bord du glacier en retraite. Toute cette partie de la carte géologique XVI révisée, marquée en moraines et en terrasses lacustres, serait à refaire. M. Biéler se propose de revenir prochai- nement avec plus de détails sur ces crêts qu’on trouve aussi au pied du Jura méridional, surtout au débouché des vallées et de montrer en quoi ils différent des kames clas- siques. MM. E. Cauarp etF. PORCHET, poursuivant leurs recher- ches sur l’action des sels de cuivre sur les végétaux, mon- trent qu’en introduisant de petites quantités de sels cupri- ques dans des rameaux de groseillers on produit une accélération des phénomènes de maturation des fruits identique à celle obtenue par l’application de bouillie bor- delaise sur les feuilles. Si on augmente la quantité de cui- vre introduite dans l’organisme végétal on constate l’appa- rition de l’action toxique de ce métal. Les auteurs résument les résultats de leurs nouvelles recherches dans les con- clusions suivantes : 1° Le fait de la maturation plus hâtive des fruits des arbustes sulfatés doit être attribué à une activité plus grande de l’ensemble des cellules de l'organisme et non à une excitation s’exerçant uniquement sur la fonction chlo- rophyllienne. 2° Cette excilation est un degré d'intoxication. M. BIELER, prof., présente deux échantillons de fers de 92 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. chevaux antiques (appartenant au Musée agricole), dont on à trouvé un certain nombre dans les marais de Niédens . dernièrement assainis. Ces fers sont de petites dimension, ils correspondent à une race de chevaux de petite taille. Les clous sont de deux modèles, d’âges assez différents. Les uns ont la tête carrée et les autres plus anciens, pro- bablement très anciens, ont la tête allongée, comme une clé de violon. Mais il est difficile d'attribuer un âge même approximatif à ces deux formes, et ilest utile d'enregistrer ces objets pour avoir un jour ou l’autre un repère chrono- logique. M. le prof. F.-A. Forel a déposé au Musée d’antiquités un fer trouvé sur le champ de bataille de Fraubrunnen, où les Anglais d'Enguerrand de Coucy, les Gugler, avaient été battus par les bergers en 1375. Ce fer de M. Forel est bien plus grand que ceux de Niédens et on peut supposer qu'il aurait appartenu à un cheval anglais. Les clous ont été carrés et les étampures ne sont pas dans une rainure longitudinale comme dans les autres fers. Le même membre présente encore une mâchoire infé- rieure de porc qui offre la particularité très rare de deux crocs ou canines de chaque côté. M. Bieler n’a pas trouvé la mention d’une telle anomalie chez le porc ni dans l’ouvrage de Cornevin sur la dentition des animaux domestiques, ni dans le livre de Bateson (Matérial for the Study of variation, 1894). Il est intéres- sant aussi d'enregistrer cet exemplaire qui appartient au Musée agricole. Séance du 22 octobre. Dr E. Bugnon. Tube digestif de Xylocopa. — D' L. Pelet. Limites de combustibilité. — S. Bieler. Ornithorynque. — F. Cornu. Polypore. — F.-A. Forel. Sable du Sahara. M. le prof. D' E. BuGNon expose le résultat de ses recherches sur l'intestin du Xylocopa, de l'abeille et du SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 93 frelon et fait circuler plusieurs planches coloriées relati- ves à l’histologie de ces insectes. Un résumé de ce travail paraîtra dans le compte-rendu de la Société helvétique des Sciences naturelles (Section de zoologie). MM. PELET et Joint présentent les conclusions de leurs études sur les limites de combustibilité et la combustion dans les mélanges gazeux. Un résumé de ce travail a paru dans le compte rendu de la Société helvétique (Section de chimie). M. S. BIELER, professeur, montre un exemplaire d’orni- thorynque reçu dernièrement de la Nouvelle-Galles du Sud pour le musée de l'Ecole d'agriculture. Cet exemplaire mesure 45 centimètres. Les grands vont jusqu’à 50 c. M. F. Cornu présente un exemplaire de polypore ayant complètement enrobé une touffe d'herbe. M. F.-A. Forez montre à la Société un échantillon de poussière impalpable recueillie le 2 août 1902, à Monthey (Valais), par M. A. Contat, ingénieur-chimiste. C’est un sable éolien qui présente tous les caractères du sable du Sahara, tel qu'il tombe fréquemment, apporté par les vents, en Sicile et en Italie, tel qu’il est tombé en particu- lier le 10 mars 4904 et jours suivants en Sicile, Italie, Tyrol et Danemark. Des rapports verbaux et écrits (mais non accompagnés d'échantillons) ont signalé, le ? août et les jours suivants, la chute de sable impalpable, couleur brique-jaunâtre-orangée, à Aigle (M. Piguet-Pellone), à Morges (M! Muret), sur les neiges du col de Géant (D'F. Reverdin), sur les neiges du col de l’Alphabet (M. P. Laufer). COMPTE RENDU DES SEANCES SOCIÈTE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 20 novembre 1902. Ed. Béraneck. Traitement de la tuberculose. — 3, Briquet. Sur le genre Pachypleurum. M. BÉRANECK dépose sous pli cacheté sa méthode de trai- tement de la tuberculose. Après plusieurs années de recher- ches, M. Béraneck a préparé une tuberculine qui s'emploie comme toutes ses congénères en injections hypodermi- ques. Dans un avenir qu’il espère rapproché, M. Béraneck fera connaitre sa méthode, ainsi que les travaux et expé- riences de laboratoire sur lesquels elle se base. Pour le moment, il ne veut que prendre date et parlera exclusive- ment de l’application de sa tuberculine à la tuberculose humaine. Les premiers essais sur l'homme datent de jan- vier 4900 et ont été faits tout d’abord dans le canton de Neuchâtel, puis à Leysin. M. Béraneck les passera sous silence, car à cetle époque. il n’était pas encore arrivé à la formule définitive de sa tuberculine. Cette formule une fois établie, le traitement a été appliqué principalement : à Davos-Dorf, au Sanatorium international que dirige M. le D' Humbert, et dans le canton de Neuchâtel, à l'Hospice de Perreux. | Depuis le mois de mars 1901 jusqu'à maintenant, 62 malades ont été traités par cette tuberculine tant dans les établissements sus-mentionnés que dans la chentèle parti- culière. Ce laps de temps, soit 20 mois environ, est insuf- SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 95 fisant pour établir une statistique ayant une valeur scien- tifique tout à fait probante. Cependant, il nous fournit des données précieuses touchant le mode d'emploi de la tuber- culine et l’action qu’elle exerce aussi bien sur l’état géné- ral que sur l’état local des malades. Il ressort des expé- riences faites que cette tuberculine est inoffensive à con- dition d’acclimater graduellement le malade à son effet et qu’elle ne détermine ni généralisation, ni aggravation de la tuberculose, même lorsqu'elle se montre impuissante à enrayer la marche de la maladie. On parvient facilement à faire supporter pendant des mois des injections quoti- diennes de fortes concentrations de tuberculine, et cela sans aucun inconvénient. | Au début du traitement, les injections produisent rare- ment une réaction locale, mais déterminent souvent une réaction générale. Celle-ci se traduit par une ascension thermique d'amplitude variable qui s'accompagne de las- situde, de petits frissons, d’inappétence et parfois de vomissements. Ces phénomènes connexes de l’ascension thermique s’amendent au bout de quinze jours à trois semaines et ne nécessitent nullement la suspension du traitement. Il suffit pour les enrayer de diminuer pendant quelques jours les doses injectées et d’acclimater très gra- duellement le malade au médicament. Quant à l’ascen- sion thermique, elle est plus tenace et finit elle aussi par disparaître. M. Béraneck fait circuler les courbes de tem- pérature de quelques malades, courbes qui illustrent avec netteté l’acclimatement des tuberculeux à l'effet de la tuberculine. La tuberculine de Koch produit une double action : 1° une action congestive sur le processus tuberculeux local, très manifeste chez les lupiques ; 2° une action géné- rale dépendant de la susceptibilité plus ou moins grande des centres nerveux à l’égard des toxines injectées. Avec la tuberculine de M. Béraneck, l’action congestive ou locale est réduite au minimum. C’est à cette particularité que cette tuberculine doit son innocaité. Son emploi ne favorise pas l’apparition d'hémoptysies et les expecto- 96 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE rations ne deviennent jamais sanguinolentes sous l'in- fluence des injections. Pour se convaincre que la tuber- culine de M. Béraneck ne détermine pas d’action conges- tive, il suffit de traiter des cas de lupus. On constatera alors qu'il peut se produire une ascension thermique allant jusqu’à près de 40° sans que le lupus ne manifeste aucune réaction inflammatoire. L'ascension thermique est ici essentiellement d’origine nerveuse. La méthode de traitement par la tuberculine de M. Bé- raneck est applicable aussi bien aux cas fébriles qu'aux cas afébriles. Chez les malades fébriles, la température s’atténue et finit par tomber après un traitement de plus ou moins longue durée, si la tuberculose est favorable- ment influencée par les injections. Ces dernières ont aussi comme effet d'activer les sécrétions broncho-pulmonaires. Pendant un certain temps, les expectorations augmentent en quantité, puis diminuent à mesure que les lésions locales s’atténuent. Il en est de même de la toux. Des 62 cas traités par la tuberculine de M. Béraneck, 4 seulement n'avaient pas de bacilles de Koch dans leurs expectorations. Chez les 58 bacillifères, l'analyse bactério- logique des sputa a été faite régulièrement. Les analyses montrent une diminution progressive des bacilles de Koch aboulissant à leur complète disparition. Le terrain indivi- duel joue ici un grand rôle. Chez quelques malades la disparition des bacilles s'obtient après quelques semaines de traitement et peut même précéder le relèvement de l’état général. Chez d’autres malades, cette disparition ne se produit qu'après un ou deux ans de traitement, malgré le relèvement considérable de l’état général et l’atténua- tion notable des signes locaux. A ce point de vue les 58 bacillifères se répartissent comme suit : chez 14 d’entre eux, soit le 24 ‘, les bacilles de Koch ont complètement disparu; chez 22 d’entre eux encore en traitement, soit le 38 ‘Jo. la diminution des bacilles est notable; enfin chez les 22 autres, soit le 38 ‘, dont plusieurs encore en traitement, le nombre des bacilles est resté stationnaire. Sous l’action de la tuberculine les signes locaux diminuent ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 97 d'intensité et finissent par disparaitre, tandis que l’état général se remonte. Ces trois facteurs : a) diminution des bacilles, b) atténuation des signes locaux, c) remonte de l’état général, doivent marcher de pair pour qu’on soit en droit d'affirmer l’action curative d’une médication anti- tuberculeuse. Or, cette triple action s’est manifestée dans le 62 °/, des cas traités, ce qui est très encourageant, d'autant plus que le total des cas comprenait 42 tubercu- leux au premier degré, 36 au deuxième et 414 au troisième degré. En terminant, M. Béraneck insiste sur la nécessité de continuer le traitement pendant un an et même deux ans pour en obtenir le maximum d'effet curatif. M. J. BRIQUET présente à la Société le résultat de ses recherches sur la carpologie des Ligusticum et en particulier le groupe des Pachypleurum. Le fruit des Ombellifères est décrit d’une façon incomplète et en partie contradictoire par les divers auteurs qui s’en sont occupés. et leur place dans la classification est fort controversée. M. Briquet montre que plusieurs erreurs dans les des- criptions proviennent de ce que l’on a négligé de spécifier le niveau du fruit auquel les coupes étaient faites. Ses analyses ne laissent aucun doute sur l’affinité très étroite des vrais Ligusticum et des Pachypleurum. Ces derniers rentrent dans le genre Ligusticum à titre de sous-genre, caractérisé par la ténuité des bandelettes. Tous les Ligus- hicum présentent des méricarpes plus ou moins comprimés par le dos dans leur région équatoriale. Un mémoire complet de l’auteur paraîtra prochaine- ment ailleurs sur cette question épineuse de la systéma- tique des Ombellifères. Séance du 4 décembre. A. Bach. Le tétroxyde d'hydrogène. Action des oxydants sur les peroxydes. — Arnold Pictet. Influence des changements de nour- riture sur les chenilles, M. A. Bacu présente quelques observations au sujet de ARCHIVES, t. XV. — Janvier 1903. 1 . 98 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE la note publiée dernièrement par MM. Bæyer et Villiger! sur l'acide «ozonique ». Il rappelle ses recherches per- sonnelles sur le tétroxyde d’hydrogène* et fait ressortir que l'acide ozonique O:H: de MM. Bæyer et Villiger n’est autre chose que le tétroxyde d'hydrogène H:04 dont il a indiqué il y a cinq ans les propriétés fondamentales. M. Bach communique en outre la suite d’un travail relatif à l’action des oxydants et en particulier du perman- ganate de potasse sur les peroxydes. Dans l’action du per- manganate de potasse en solution aqueuse et acidulée sur le peroxyde d'hydrogène, chaque atome d'oxygène dispo- nible du permanganate s’unit à l'oxygène actif d’une molé- cule de peroxyde pour fournir une molécule d'oxygène libre. Le rapport Oxygène permanganique : Oxygène per- oxyde est donc égal à 4 : 4. En titrant par le permanganate de potasse en solution sulfurique le produit de l’action de l'acide sulfurique concentré sur le persulfate de potasse, M. Bach a constaté que la quantité d'oxygène dégagée était d’un tiers supérieure à celle que la quantité de per- manganate employée aurait pu dégager avec une solution aqueuse de peroxyde d'hydrogène contenant la même proportion d'oxygène actif. Le même produit titré au moyen d'acide chromique en solution sulfurique à donné les mêmes résultats numériques que le peroxyde d'hydro- gène. De ces expériences, l’auteur tire la conclusion que le rapport Orygène permanganique : Oxygène peroxyde varie suivant que la réaction a lieu en solution aqueuse ou en solution sulfurique. Dans le premier cas, il est de 4 : 4, dans le second, de 3 : 5. M. Arnold Picrer parle de l’Influence des changements de nourriture sur les chenilles et sur la formation du sexe de leurs papillons. Après avoir expliqué brièvement en quoi consiste la variabilité des papillons provenant de chenilles élevées ? Berichte d. d. chem. Ges., t. 35, p. 3038 [1902]. ? Comptes Rendus, 1897, p. 951; Archives, 1900, juillet. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 99 avec d'autres nourritures que celles qu’elles consomment en liberté, et montré les papillons issus de ces élevages, et qui ont donné lieu à la communication qu'il a faite à la , FE—#120;. CHIMIE. 109 R. LORENZ. L'ÉLECTROLYSE DES SELS FONDUS (Z. f. Elektroch., 7, 153-641, 4/7, Zurich). HANs RupE et Max RONUS. SUR L’ACIDE CINÉOLIQUE (Ber. Dtsch. chem. Ges., 34, 2191-2206, 20/7 [19/6], Bâle). L’acide cinénique obtenu en chauffant sous pression l'acide cinéolique avec de l’eau, se transforme, sous l’in- fluence de l’acide bromhydrique, en acide bromo-?-métho- éthylol-5-hexanique : CH, CH, MT —C(CH,), CH “NCOOH HO0C/ Acide cinéolique %., CH, CH, CH,—C2/0—C(CH,), CH NH HO Acide cinénique AN En CH. He CH, CH Suis X de En Acide bromométhoéthylolhexanique Par l’action de l'eau et des alcalis aqueux, ce dernier est converti en un dioxyacide, l'acide cinogéniqne CH, ————CH CH,—CHC (HÔ)CH), 6 CH OH H00C LISTE BIBLIOGRAPHIQUE des Travaux de Chimie faits en Suisse 1902 Octobre. ABDERHALDEN (Emil). Weitere Beiträge zur Frage nach der Einwirkung des Hühenklimas auf die Zusammensetzung des Blutes. Basel. — Zeitschr. Biol. 43. 443. 4. Anor (E.). Œuvres complètes de J.-C. Galissard de Mari- gnac. 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Inst. der Univ. — Archiv der Pharm. 240. 584. 20; 26, 28, 29, A0, JL, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE 1902 pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. pluie dans la nuit et à 10 h. du matin: arc-en-ciel à 8 h.; quelques averses dans la journée: fort vent jusqu'à 10 h. du matin. pluie dans la nuit, à 1 h. et à 4 h. du soir: légère gelée blanche le matin; nouvelle neige sur le Salève. neige à 10 h. du matin et à 7 h. du soir; forte bise depuis 4 h. du soir. forte bise à 10 h. du matin et à 4 h. du soir; brouillard élevé. forte bise à 7 h. du matin : brouillard élevé. brouillard élevé. neige dans la nuit: hauteur : Oem,5; brouillard élevé. brouillard élevé. brouillard élevé. , brouillard élevé jusqu'à 7 h. du soir; brouillard enveloppant ensuite. givre le matin; brouillard enveloppant jusqu'à 4 h. du soir; halo et couronne lunaire. brouillard enveloppant pendant tout le jour. brouillard enveloppant jusqu'à 10 h. du matin; verglas le matin. . brouillard élevé le matin: brouillard enveloppant de 10 h. du matin à 1 h. du soir ; pluie dans l'après-midi. forte gelée blanche le matin: verglas; brouillard enveloppant à 10 h. du matin. pluie dans la nuit. pluie dans la nuit, à 1 h., à 4 h. et à 9 h. du soir; arc-en-ciel à 11 h.: fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du soir. pluie dans la nuit et à 4 h. du soir; nouvelle neige sur les montagnes environ- nantes: elle descend à 700 m. sur le Jura. pluie dans la nuit et depuis 9 h. du soir. pluie dans la nuit et à Ÿ h. matin. forte bise pendant la journée. brouillard élevé le soir. . gelée blanche le matin ; brouillard élevé le soir. brouillard élevé jusqu'à 1 h. du soir; brouillard enveloppant ensuite. pluie à 4h du soir. brouillard élevé le soir. légère gelée blanche le matin : fort vent à 4 h. du soir. pluie dans la nuit jusqu’à 1 h. du soir: pluie et neige à midi, très forte gelée blanche le matin: légère chute de grésil dans la nuit. Hauteur totale de la neige : 0°".,5. tombée en un jour. RemarQuEe. Depuis le 1e" décembre 1902, les observations de la pression atmos- phérique se font à un nouveau baromètre de M. Fuess portant le n° 1492/57: c’est un baromètre à cuvette, à échelle réduite en laiton. ARCHIVES. t. XV. — Janvier 1902. 8 OT h NA mi I S (o S ê 6 | *uul a [SOA p| ‘U Fa | d1QUOX | NOJNEFT TE , 41014 -08UI,P o91n(] 46] SLTSOTNE SN Q A CS = 1 AO CH LA Or © DOS C oc Li-:- AOUt ‘JA IN ON 4 2 A 1Hapkre) Er] . re 2 ON _— MN 4 ON * ASSIT _— ‘I GOGI Nm — CY1 juuururo | Ù ‘AtA|T "AVA/IT *{BA||0 aUuTRA |() aUfU0 0 ANNII IST MS 0 T :MSS ‘4 A °N “ANNIT ‘NN “1840 *aA/0 D) "N "“AUAÏT MSM "ABAT *A8A||() AM “HS ES ‘AVAÏT MSA *10All0 IS :MSSIT ‘MSS *LeAl|() ‘Asa|l0 “NI “AXAIT “HNIT “ANNI “ANNII ‘HNNIT ‘ANN Q "HN “HN "ANA “IN CAN vi "GINN "AN "ANN à HUANEA r' l [ l ] ri MS HN # ‘- LG “ IO — HAN: Ge" 1+ 18° 68 |00°0€ CF'6& |G8" ‘MS|0 ST6 678 OT] G'el- | ge'pt | 9'er le‘ le "MSI MSSIC'II 8°6 | ES'2T-) 2OL | O'OT | C'OI | & MSAMIT "MSSI6 Fe RTI || ce's — IG°LT | 6G'ET £'OT € ‘MSSI0 "SIC'ES POI ++ 1968 | r'92 local 9 *MSIT - MTS 8e +! 60°9€ | ze rec | 2 "MSSIT "ASSIS LE GR'8 +! 609€ || o'ag | o'c lo "SIA "Sic GE 9C'OT+ ei G' EC sc'oc E oe O0 "MSIS"0P 0 66| 62rrf | es | 96 | 2'6 | NE Fr” S'L6 || 89 "OH + 1e ge | gag | s'2e | 0 8° 9-86 || 18°9 + Le're | 9'9g | r-re | 0 D 086 GR +! Ir'eg || pag | c'ec € & 96026 ||-C8"9 +: ere lo’ Po'rg | 9 L'98 6 66|| 19°9 +1 ar re le ce lorce G F'98 | EE 280 +) gare | a'eg | o°ce | » L'16 | C'0611.90 "6 +! €0'2€ |[l'e°2e loose | 0 9"Lg 6 + 86°98 | F'2e | F'oc | I c'9g T.j-60° GG: || e9e |°L'c-t & L'8£ + Mér'Le Rage Eg'1e | 6 10 "MSF9 10! To Q9L'pE PL'OEN PS" yE | 6 0 ‘HS|:'e€ + vois || 9'eg | p'te | 2 ‘HIT. ‘HSIS'08 + RIT OS EL 08-1EL1"6É Le "“HANNII HN C'0g TEA Sa LITE 0e Er" a RCUR “l'e"ce ML 00 EGP | T'eE Fe “AN O1" “HNNO "CE mL PO ROSE pe D Q ONU 2 HANIIO "La | 2101089" Lpr08 & 2 NN IS MANN IT 82 | 698 T| RE Le | Tee 15592 | 1 HANNIT "ANNEF'28 | T'98 | = 11001082) Fier 98 F ç “ANHIT'MSS FC'08 | 0'Fe | »'MOGGe lo don F6 MN IT.= IST Pl 9 "ES | — | 6P 6e | S“ge |Y'e2 b3 ASS |& MSSET' Ce) &°06 | “68198 11-6"08 |L6CE he "SIT. MSSES' 28 | 2'6I — Rele ll eUR 1611 4082) ‘uw | "ui "uit ‘ut | “ur A uT "4 L dla te | al |ouue£om ni F ue Ÿ | L2 — DECEMBRE 1902 GENEVE i- Limn mètre. mm, 164 | Ecart avec la normale | | COnOIAIT CN 1O Tempér. du Rhône Midi ] in. | Max. Br: T2 2300 . ODODNDNR AN AH TRIO TD ( q © MN 1 10 HIHI IR+<++++ Ecart av. la norm. Ott te = Di TN Obs. oyenne on. | : FRACTION DE SATURATION EN 0/0 1b. 2 3 : “ 3 | Maux. - 1.33! + 2 | Ecart avec : la el Min. + 0.2S | 8 Observ. r TEMPÉRATURE 9 h. | Moyenne + 0.84) + 1.09 116 MOYENNES DE GENÈVE. — DÉCEMBRE 1902 Correction pour réduire La pression atmosphérique de Genève à la pesanteur normale : + Ümm.(2. — Cette correction n’est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 700" + dhtm. 24h. m0 Th-m.60101h-m 00h 4 h.s. th SATO.Se Moyenne dre déc. 24.53 | 24.56 24.80 25.46 21.93 25.02 925.45 25:70 25.06 2 » 3479 3162 3:60 35.00 33.98 33.81 3466 35.03 34.56 3e » 30.33 30.11 3043 30.46 99.44 29.04 99.48 99.45 29.80) Mois 29.90 29.78 29.85 30.31 2945 2998 929.85 30.04 99.81 Température. im déc 0.76 — 0.6 — 0.86 — QE L 0.38 ‘017 209 ME Del 2e» + 081 + 0.3 + 0.36 + 0.95 + 216 EL 2.A + 243 AT +13 ge» 4 1.56 + 125 4 149 + 2.65 4 4.90 + 3.70 + 235 FLAG + 24 Mois + 0.37 Æ 0.34 Æ 0.27 + 110 + 2.59 Æ 1.97 + 1.22 + 0.67 + 1.09 Fraction de saturation en (/, l'e décade. 88 87 87 84 79 82 80 86 8 7e » 90 93 92 90 86 88 88 89 90 3e » 87 89 89 80 71 75 83 83 82 Mois 88 90 89 Dh) 79 81 86 86 85 Dans ce mois l’air a été calme 398 fois sur 1000. NNE 58 Le rapport des vents Sn Cr MT LA La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 49°.24 K. Son intensité est écale à 19.1 sur 100. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7, 1r, 92) éléments météorologiques, d’après À : mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 729.77 mm NSHULOBLESS- suc di uen 8.9 Press. atmosphér.. (1836-1875) 727.96 | TH1+9., 4 10.23. Nébulosité.. ...…. (1847-1875). 8.3 Se ARE PIER 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 51.0 THIH2X9 . + lo.14 Nombre de jours de pluie. (id.). 9 ENT Température moyenne ... (id.). + 0°.83 Fraction de saturation........ 85% Fraction de saturat. (1849-1875) 86 1/0 117 Observations météorologiques faites dans le cantou de Genève Résultats des observations pluviométriques | | 1 | ER NOT Se ee % Stations | CÉLIGNY | COLLEX | CHAUBET | CHATRIAINE | SATIGNY | ATHENAZ | CONPRNIÈRE | | | ! | Hauteur d'eau | 33 { : en mm. > 0 13.1 | 37.3 | 38.0 | 46.5 | 27.5] ? | ] | Slatious | VEYRIER | OBSERYATOIRE | COLUG\\ | PUPLINGE JUXSY HERMANCE Hauleur d'eau | 99. 9 | 37 . 0 en BD, | | 30.7 | 27.8 | 928.5 | Durée totale de l'insolation à Jussy : 28h. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE 1902 brouillard à 1 h. du soir. 2, fort vent le matin: forte bise le soir: neise à 9 h. du soir. 4, forte bise l’après-midi : neige. 5, très forte bise le matin; fort vent l'après-midi: brouillard le matin. 6, fort vent à 7 h. du matin et à L h. du soir. 7, forte bise à 7 h. et à 1 h.: très fort vent à 9 h. du soir: neige. 8 au 11, très fort vent. 12 de saturation 10 °/, à 4 h. du soir. 13, forte bise le soir. 14, forte bise le matin. 15, fort vent le matin ; bise et brouillard le soir. 16, très forte bise le matin et le soir. 17 au 22, très l'orte bise: 17, neige le soir: 21, neige le matin. 23, forte bise le matin. 26. très ‘orte bise. 27, très forte bise le matin. . très fort vent à 7 h. du matin et à 1 h. du soir: violente bise à 9 h. du soir; très fort vent le matin et à 1 h. du soir: grande sécheresse de J'air : fraction 28, grande sécheresse de l'air : fraction de saturation 30/, à 5 h. du matin et 4 0%, à 9 h. du soir. matin. 30, fort vent le matin; très forte bise le soir : neige. 31, très forte bise le matin. }, fort vent; grande sécheresse de l'air : fraction de saturation 12%, à 4 h. du Il { O'LOT | r'28 S°F ler 8°y ln | | | | | 1F°0 + 6L°29 les-zo lag'a FS'e9 | SIN 14 ru € 0 | 0 |or le ‘ant ‘ant ‘ang ‘ant 0€ | 0°9r | G'IT - | S'6r || c'e | L'6r | 697 À 1€, O'FS | g'0€ OT OT | OT | OT "alé HN °MS2 ‘MST S'6r | ser | ‘5x - L'or | 6'Cp | 0'9r | L'Sr | 06) SSSR L 0119 |5 |è ‘MS ‘MSI2 ‘MSIT “MS 0°I9 | 0°0S | £°9 — | T'ES | 9'ec | F'CC | S'LC L 6e | 237" 9 y he è 1°) er "ABAÏT “MSIT- “ANIT ‘ANT 619 | G'89 | c'e + | 6 69 | S'I9 | 2°F9 | S'CO | 8, D'OR F O0 | | OT 8 ‘ANIT ‘ANIT- ‘ANS ‘ANT L'69 |-0°L9 | 9°L + | T° 69 | L'89 | F°69 | T'69 À LE | UT Ses G 9 |+ |+5 À ‘ONF ‘AN ‘ANIr ‘ANl 8'69 | G'99 | 9°G + | T'19 || 9°99 | L'99 | T'89 Loc | we a 0 0 |:9 | O0 ÀtT ‘MSIT- ‘MSIE ‘MSIT ‘MSI 8°0L | G'69 | L°8 +|8e"04 |-2"02 | 0'0L | F'OL | ce) de 4 M 0 0 | |0 ÎT ‘MSIT ‘MSIT ‘MSIT ‘MS O'IL | £°0L | ee + | 4202 | L'OL | L'OL | SOL L're| CA 2 CS D () 040 xf°0 "JBAÏT “MSIT ‘ANS ‘ANT 9°0L | &°69 | r'e + | 6'69 | S'OL | F°69 6°69 | £e dt SPA ÿ 0 |tT |Otle ‘ane ‘Na ‘“HNIe NI 269 | 6°r9 | 0'G + | 999 | L'e9 | £'99 6° F9 | 22 O 91 |2'Il 6 OT le | O1] ‘ane ‘ang ‘ane ‘AN] 0'G9 | F'e9 | a'a + | 869 || S'e9 | 969 | 0°F9 | Te RES tn OT 01016 | ‘ane ‘ane ‘ane ‘al L'co | c'p9 | c'e + | 1°C9 | L'r9 | 1'o | c'co | 08 1 0°6 0°9 OT OT | OT | OT Fr ‘ANE ‘HN ‘HONG AN] & F9 | 0'09 || 0'Q 9°19 | 8°89 | 0°09 F'I9 | 6 O'8T | O'FI 6 OT | - OT ÎS ‘AN|S ‘ane ‘ane “an g'o2 | g'a9 | L'r + | c'99 | 8°29 | 6° 99 | T'69 À ST Le: M ÈS OT OT |6 |O1ÏS ‘ANS. “AN? ‘AN? ‘ANT FE | 9°69 | G'8 + | G'OL | S'IL | 9°OL | 869 | LI DE F- 9 L |& |ot le “ane ‘“aNItT ‘aNlg ‘an r'69 | 699 || T°9 + | L'19 | 1°69 | T'L9 | 0°L9 OT SÉrESE € CE “alle. 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"msi *MSI 669 | 8°19 | 6° I: + | L'E9 || 6°G9 | £°69 | 9°€9 L'ANT ARTE En € g_|@ |pr |e ‘Aslr-‘asle ‘msg ‘MS| G'19 | g°26:) 16 — | L'8G | 709 | 086 | 928 | 6 es Se L L_|S |8 |s ‘se "MSIE "MSI ‘MST 8'LS | 6°9 | 0°G — | 899 || p'LS |-p' 96 | 996 LS 0° 9°T 2 AS ME: -ealle- -MSl2 . ‘ANIS “HN FL | 0'9C | r'a - | L'9c | r°96 | 2°9c | p'LC EL? | . . ... 0 I 0 0 * JPA I ‘AN 2 °MS A MS P°/cG 6° 9 O°F a CG | QE 6° 9 20 9 Fe: 4 QT at ‘aelz MSI2 ‘MSI ‘ANT G'LG | 8°ce | 0°G -— | 6°9S || £'2G | L°9G | 9'9C EL C l'rè OT 0] DT. |SOT 12, ‘HNIS -'HN|S. ANI|I: °ENT'6 10 | CRC 10602110 "08 | 8°re | 0'9c | 2'LS Fr FL ass Le POP “JeAÏT “AN|8 ‘MSIT ‘MST G'66 | L'LE | L'6 — | 2'8e | e'sc | 0'8S | £'8S | € Re 0 9 NOR “Jealg -‘ANlè."MSIS ‘MSI 266 | 2'8G | Se — | 9'8c |S8's6 | c'8G | 86 | à LS CTIÈQRS ! L= | 01 6 ‘qeale ‘ANlg ‘MSle ‘MSI 6'8c | 2°8G | re — | G'8c | 9°8G | F'8G | S'SCÏT ‘wo ‘uw “wi ‘um | “uw “wi *wuuu “uw “uw | | : . : ‘xt ‘ur *UIOU ® ‘8 PE À , as Cure sunoñogg | 4 6 A | La Lie rmoq| Le 43 Le TN AE -AP Re er | 16 | LE] + - nus 4510 | ‘id HLISOTNAAN INT A + mu00S ANDIHHHASONLY NOISSHHq anot | EEE SO0O6T AUHANAOMO — AUVNHMAH-LNIVS AŒNVHP ‘ar | 86 09 | | Co O0T C6 | | L6 001 | 2T | | 86 g2 8 || G O0T De || 0€ OO Da | Q6 F. 86 8T | Sè | 6€ 02 | LG | GC US | true | C6 Ge | OF 06 06 || | CG c6 Ge || | £6 CG es | | 06 oûT 06 || || O6 | O0T O0T | | Q0T O0T ps | O0T O0 08 || | OT el ëG 71 el: SE | er 20 OL OT || 19 SF Ge || | $g | O$ AL | Puf: 16 SOL (606 SO 2006 | e6 Pros | | F9 | 19 DO 0 | 18 S6 |. C7 | T9 OQT «| ES | C6 O0T | ce | |:.68..4| RE ER SP RER ET | "UN | Sous | 16 NA NOILVHNLYS 4 Em — NOILIVHAH s'9r- Qu@ = ei RER I RCE Salt | 29 TT £ C'eT— DE el 20 © VI || ESRI g'RTS | eÜl- 0€ | 9'O1- “An dE net de DUR 6 + | =86- 6è (FOSE EL EE NS D ee EU ES OÙ + 29%" 1-8 Fm ee 2e TH ENST GE | E 9'Hehoie Pie CRE Ve ne UE De Fr + po - | 02 Ras GCnr gr + te EN à de CS D Det ce ré tn L'E + FR Pi | ges 66 #7 "09 = Fè | 08 — D'PFSNRE rR|IERRE CS 62-41 (#8 Ne ie RAS PR AE pres moe Dicr 0:6 — L'ASN URe IRESUÉOZ de + do è gr 9 JR CRE Ne TIGE AN RP Es LE JO lle Ce HT) SORTE 66 + -ke9 011 CI ue BR le V9 + VIE 07 BE ie Pl FO + OST CUS Fa Lies PO T rdes LT 1 ot UE: À es aT- D = Il 59°C = l'OS | S'II= O1 20 ee DO Co ee NS EC GERS RENTE AR RE AS | d'en ViLT RE ee RE et RM ee PR ete | quce tres FA: D rire | DRE af is 0° — HS UE £I GE tes l'I + go 19e CO + Ep o = el 0'9 = (HE SO AS een en EN FDA CAE IT gi Ge PR PAINTS SSPURE 99 =] gr 9-= D'ORIENT a DEPL= os C'at- || S'II- Dale AMREAIAE A à en 1 2 et PEN Del de 0e Le MER ol (Een OST || qi SOL. Pétrole L 662 OC ACER ES IT | De 7 TT 66 — CU ) ŒUE SP eUete-Ule20 61e Cl ASOUUIS 11 QUI Or M ls LS a" RTE IS ES ji À L'Ytn es D SN tE F Das A SHORATE 1} De Con Qp. = re à lost (a REG | Gael F0 + HAS 6:06 TJ ESS QC & Li. ÉD) -— 676) 7 BE GORE CET EN PES I 0 | (9 | (e] | 0 Co] | (o] | 0 UINULIX ET | UUUTTULN | el re | us | Satneou 6 | 91n0 JL S9In94 } Fe HYNLVUHANAT, MR &GO6G T AH OH ŒUVNUHAH LNIVS AŒNVHI9 120 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — DÉCEMBRE 1902 Correction pour réduire la pression atmosphérique du Grand Saint- Bernard à la pesanteur normale : appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 500%" + — 0.22. — Ceite correction n’est pas Fraction de saturation en ‘/, 7 h. m. 1 h.s. 9 h.s. Moyenne Th.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne lee décade 58.04 57.84 58.49 58.14 87 80 79 2e » 67.17 66.90 67.12 67.06 70 72 82 74 Be, » 63.26 62.80 62.85 62.96 62 6 D7 62 Mois 62.84 62.52 62.82 62.73 73 72 72 72 Température. Moyenne, 7h. m. 1h.s. 9 hs. PER P. IR TERRE Ke 8 4 lre décade — 9.79 Te — 10.24 — 9.33 — 9 56 2e » — 7.02 — 5.81 — 6.9 — 6.59 — 26.07 3e » — 7.55 — 5.69 — 7.10 — 6:78 — 6.86 Mois — 8.10 — 6.46 — 8.06 — 7.54 — 17:67 Dans ce mois l'air a été calme (.0 fois sur 4000. MPSRRUE LUN | EM Le rapport des vents NC one Fu 1.43. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E. Son intensité est égale à 37.63 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. - — - = Station | Martigny-Ville | Orsières | Bourg-St-Pierre | St-Bernard | Eau en millimètres, .... | 38 9 11.9 41.9 87.4 Neige en centimètres... Dem 33cm A9em 107em Qa=A AVS PTT. égende à Bysch schis eux | 1 Crenulitig ue rétacique supérieur | | laut | ryonten Autog.d. Chagpuëis, Lausanne. (A Sarasir. — Hegion des Bornes, des Arutes et des Aravis (Savoie ) Archives des Sciences phys.et nat. Pic de Jalourre ; Tite ui d'Auferrant NW. SE Pointe Percée Pointe d'Almet 1 ARochers de Leschaux Fig.1. S! Pierre it de Prumilly 14 Pointe d'Atnvé Profil transversal des Chaïnes au NE. de la Vallée du Borne. Flatcau des Bourgets ENE. Fig. 4. 1/2 NW. SE. 7 5 SOT400E Route Scionxier- (use Mag land ! 2 * M! Saxonnet Rocher de l'tule < n Chaine À'Almet Synclinal de Brexon 1903.—'T.XV.- PI. 1. Lééende. bouts Grès du Macigno Ælysch schisteux Minmulitique Crélacique supérieur Gautt Cryonien Hauterivien Vrlangten Jurassique supérieur Lias Rhétien Argiles rouges ériasiques Grnieules Argililes du trias inf” Arch. des Se. phys. et nat.,t. XV. PPT ee. di. be Te ee AE ES | Li , RÉ De HS Ge sg Ent di FAR CE : + AS TEE x . à CR ] À 1 NE + Fa : : Et À Archives des Sciences physiques et naturelles, janvier 1908. me 2 s PI. IL. —- r — E — — — (a ue | fs 5 à es | : £ —— - = L —- =1l E Î nil | À ë : EE 4 | à te == afe ni l 2 - = ” | + À — RSA | I in le y | | | | | — Bb ! Le us t" — LEE | 7 | Muxansee — Étude thermique de quelq vre ét d'aluminium. À É + ‘ , ES lt 7 rs 3} , a" DR « x | PER Ua 4 | ds ln fe RE mé" ACTION DE L'ACIDE NITREUX et de L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE PAR Amé PICTET et G.-H. KRAMERS ! Au cours d’un travail sur les alcaloïdes de l’opium, nous avons fait sur l’un d’entre eux, la papavérine, les deux observations suivantes : I. ACTION DE L’ACIDE NITREUX SUR LA PAPAVÉRINE. Lorsqu'on ajoute du nitrite de soude à une solution aqueuse de chlorhydrate de papavérine, il se forme un abondant précipité ; celui-ci est un mélange de deux corps, que l’on peut facilement séparer en redissolvant le dépôt dans l'acide chlorhydrique dilué et en ajou- tant de la soude en excès. On obtient un dépôt cristal- lin, qui n’est autre chose que de la papavérine régé- nérée, tandis qu'un autre composé reste en solution : on peut l’isoler en faisant passer dans la liqueur alca- line un courant d’acide carbonique ; il se dépose alors ! Extrait de la thèse de M. Kramers : Sur quelques alcaloïdes de l’opium. Genève 1901. ARCHIVES, t. XV. — Février 1903. 9 122 ACTION DE L'’ACIDE NITREUX ET DE en flocons presque blancs. Purifié par cristallisation dans l’alcool dilué, il forme de belles paillettes inco- lores, dont le point de fusion est situé à 235-236°. L’examen des propriétés de ce corps nous a montré son identité avec la papavéraldoxime, que M. Gold- schmiedt' a obtenue en faisant agir l’hydroxylamine sur la papavéraldine, et qui a été étudiée depuis lors par M. Hirsch*. Nous avons, en particulier, constaté l’existence des deux modifications 4 et B, observées par M. Hirsch, dont l’une fond à 235-236° et l’autre à 252°. En décomposant notre produit par lPacide chlorhy- drique bouillant, nous avons obtenu un corps qui est identique avec la papavéraldine, ainsi que cela résulte de son examen comparatif avec un échantillon de cette dernière substance, que nous avons préparé d’après les indications de M. Goldschmiedt * en oxydant la papavé- rine au moyen du permanganate de potasse. L'action de l’acide nitreux sur la papavérine a donc lieu, dans les conditions de notre expérience, selon l'équation suivante : CH,0 CH,0 CH,0 N CH,0 N | | CH, +ON.0H- C = N.OH + H,0 | | Re Qu OCH, OCH, Papavérine Papavéraldoxime | Monatshefte, ‘7, 489. 2 Ibid., 16, 830. * Monatshefte, 6, 956. L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE. 123 Cette réaction constitue un procédé de préparation de la papavéraldoxime et de la papavéraldine qui nous semble plus commode et plus rapide que celui de M. Goldschmiedt. Malheureusement les rendements sont faibles. Nous avons essayé de les améliorer en fai- sant agir sur la papavérine, soit le nitrite d’amyle, soit les vapeurs nitreuses produites par l’action de l'acide nitrique sur l’acide arsénieux. Ce dernier moyen nous a seul fourni un résultat positif, quoique différent de celui que nous attendions. Lorsqu'on fait arriver les vapeurs nitreuses dans une solution chloroformique du chlorhydrate de papavé- rine, maintenue à l’ébullition, il se forme bientôt un laires. Ce corps est peu soluble dans l’eau froide ; il se dissout assez facilement dans l’eau bouillante et se dé- pose, par refroidissement, en superbes prismes jaune paille, qui fondent à 179° en se décomposant. Le ren- dement est de 65 ‘/, de la papavérine employée. L'analyse conduit à la formule C,,H,,N,0, : Analyse : 0,1441 gr. subst. — 0,3034 gr. CO, — 0,0646 gr. H,0 0,4730 gr. subst. — 16,2 cm.® N à 725 mm. et 24° Trouvé Calculé Gone 57,42 0], 51,83 °/, HR 2 &,98 5,06 FREE 10,04 10,12 Ce corps est la nitrile peu soluble d’une base C,,H,,N,0,. Sa solution aqueuse, additionnée de soude, fournit un abondant précipité de la base libre, tandis que la solution renferme du nitrite de soude. Recris- tallisée à deux reprises dans l’alcool ou le benzène 124 ACTION DE L’ACIDE NITREUX ET DE avec adjonction de charbon animal, la base forme de longues aiguilles soyeuses d’un blanc éclatant, qui se colorent lentement à la lumière en vert, et qui entrent en fusion à 181,5°. Analyse : 0,1458 gr. subst. — 0,2774 gr. CO, — 0,0570 gr. H,0 0,1582 gr. subst. — 10.6 cm.° N à 727 mm. et 21° Trouvé Calculé pour C2H:0N:0; CRE 65,33 °/, 65,22 °,, | à MEUAES 5,47 5,46 Niki 7,52 7,61 La base ainsi obtenue est donc un isomére de la papavéraldoxime. Elle S'en distingue par son insolu- bilité dans les alcalis ; elle ne renferme par conséquent pas le groupe bivalent NOH, mais le groupe mono- valent NO ; c’est une nitrosopapavérine, C,,H,,NO (NO). Elle ne donne pas la réaction de Liebermann; le groupe NO est donc lié à l’un des atomes de carbone. On peut regarder comme probable que c’est à celui du noyau diméthoxybenzylique qui se trouve en para par rapport à l’un des méthoxyles. Sels de nitrosopapavérine : Outre le nitrite, décrit plus haut, nous avons préparé les sels suivants : Le chlorhydrate cristallise par refroidissement de sa solution dans l’eau chaude en larges aiguilles, fusibles à 181° en se décomposant. Le nitrate, obtenu d’une manière semblable, forme des paillettes hexagonales qui fondent à 183° en déga- geant des gaz. Le picrale prend naissance lorsqu'on dissout la base à chaud dans une solution alcoolique d’acide picrique. Par refroidissement il se dépose de petites aiguilles L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE. AÂ25 jaunes transparentes, réunies en houppes, et fusibles vers 420°. Le chloroplatinate forme un précipité floconneux jaune, très peu soluble dans l’eau bouillante. Il com- mence à noircir à 226° et fond à 235° en se décom- posant. Analyse : 0,3716 gr. subst. — 0,0640 gr. PL. Trouvé Calculé pour (C20H:0N:0;.HCI)2 PtCl Rae. 16,95 %, 16,98 :°/, II. ACTION DE L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE. . M. Goldschmiedt' a montré que la papavérine ren- ferme 4 groupes méthoxyle; en la chauffant avec de l'acide iodhydrique, il l’a transformée en une base de formule C,,H,N(OH),, à laquelle il a donné le nom de papavéroline. La papavérine constitue donc la tétra- méthylpapavéroline, C,,H,N(OCH,),. Nous nous sommes demandé sil serait possible d’ob- tenir, par élimination d’une partie seulement des groupes méthyle, des corps intermédiaires entre les deux précédents et possédant à la fois des hydroxyles et des méthoxyles. La préparation de ces corps pou- vait avoir quelque intérêt à cause des rapports qu'ils devaient présenter avec certains alcaloïdes de l’opium, en particulier avec la laudanine. Celle-ci renferme, en effet, 3 méthoxyles et un hydroxyle. L'un de nous à montré que, si l'on transforme ce dernier groupe en un quatrième méthoxyle (ce qui peut se faire soit par l’action de l’iodure de méthyle et de la potasse, soit ! Monatshefte, 6, 967. 126 ACTION DE L’ACIDE NITREUX ET DE par celle du diazométhane), on obtient une base de formule C,,H,,NO,, fusible à 115°, et que celle-ci est identique à la n-méthyltétrahydropapavérine (lau- danosine racémique)' que l’on peut préparer d’autre part en réduisant l’iodométhylate de papavérine *. On pouvait donc espérer qu’en enlevant un seul groupe méthyle à la papavérine et en réduisant l’iodo- méthylate du produit, on parviendrait à réaliser une synthèse partielle de la laudanine. Pour éliminer ce groupe, nous avons d’abord essayé de remplacer, dans l’expérience de M. Goldschmiedt, l'acide iodhydrique par l'acide chlorhydrique, et nous avons chauffé à l’ébullition pendant 9 heures la papa- vérine avec un grand excès d'acide chlorhydrique con- centré. Le produit de la réaction se sépare par refroi- dissement en deux couches; l’inférieure est constituée par un chlorhydrate gommeux, peu soluble dans l’acide chlorhydrique. On lisole par décantation et on le décompose par le carbonate de soude ; on obtient ainsi un corps blanc, insoluble dans les carbonates alcalins, mais soluble dans les alcalis caustiques et dans les acides. Cette nouvelle base se dissout facilement dans l'alcool ; elle est peu soluble dans l’éther et insoluble dans léther de pétrole. Elle donne avec le chlorure ? Cette observation a été présentée à la Société de Chimie de Genève le 6 juillet 1899 {voir Archives, 8, 304 et Chemiker-Zei- tung, 28, 601). Sans avoir connaissance de ce fait, M. Hesse a préparé de son côté la laudanosine racémique en traitant la lau- danine par l’iodure de méthyle et la potasse. Il a communiqué ce résultat au Verein deutscher Chemiker dans sa séance du 14 décembre 1900 et a publié le détail de ses expériences dans le Journal für praktische Chemie (6%, 42) le 10 décembre 1901. 2? Pictet et Athanasesco. Archives, 11, 113. L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE. 127 ferrique une coloration vert-jauntre, et réduit la solu- tion ammoniacale d'argent avec formation d’un miroir. Malheureusement elle est trop oxydable pour pou- voir être analysée à l’état libre ; elle devient très vite verte et résineuse à l’air. Pour fixer sa composition nous avons du nous borner à en préparer deux sels, le picrale et le chloroplatinate et à soumettre ceux-ci à l’analyse. Les chiffres obtenus montrent que la sub- stance est une diméthylpapavéroline de formule C,,H,N(OCH, ),(OH),. Sa facile oxydabilité résulte pro- bablement de la position ortho des deux hydroxyles. Le picrale cristallise dans l’eau chaude en aiguilles jaunes, fusibles à 104°. Il est assez soluble dans l’eau froide, facilement soluble à froid dans l’alcool et à chaud dans le benzène et dans le chloroforme. Analyse : 0,1792 gr. subst. — 0,3510 gr. CO, — 0.,0644 gr. H,0 Calculé pour Trouvé Ci8H17NO4.CsH:(NO:):0OH PNR A L'ANPE 53,33 Hs Ci 3,71 Le sel de platine forme un précipité blanc amorphe 0,2189 gr. subst. — 0,0418 gr. Pt Calculé pour Trouvé (CisHi7NO4.HCI): PtCl PL: 20:UM0 40 04 18,89 °,, On voit d’après ce qui précède que l’action de l’acide chlorhydrique en excès sur la papavérine est encore trop forte et conduit à l'élimination de 2 groupes mé- thyle. Pour n’en enlever qu’un, il nous a semblé que le meilleur moyen serait de ne faire réagir sur la papa- 128 ACTION DE L'ACIDE NITREUX ET DE vérine qu'une seule molécule d’acide chlorhydrique. Nous avons réalisé cette condition de la manière la plus simple en chauffant le chlorhydrate de papavérine. A une température élevée ce sel se décompose nettement selon l’équation suivante : CiH,N(OCH,),HCI = C,,H,N(OCH,) (OH) + CH,CI et se transforme en triméthylpapavéroline libre et en chlorure de méthyle qui se dégage. 30 gr. de chlorhydrate de papavérine, soigneuse- ment desséché, sont chauffés graduellement dans un bain de paraffine. Dès 170° le sel commence à fondre, et bientôt après se décompose en dégageant des gaz combustibles ayant l’odeur du chlorure de méthyle. Aprés avoir maintenu la température à 195-200° pen- dant une vingtaine de minutes, on laisse refroidir ; le produit, qui constitue une masse vitreuse brun clair, est pulvérisé et redissous dans de l’acide chlorhydrique dilué. A cette solution on ajoute de la soude caustique en excès, qui précipite un peu de papavérine non atta- quée et qui dissout la triméthylpapavéroline. On filtre et on fait passer dans le liquide un courant d’acide car- bonique. La triméthylpapavéroline se sépare alors sous la forme d’un précipité blanc. Rendement : 40-60 ?}, de la quantité théorique, suivant les opérations. La triméthylpapavéroline, purifiée par cristallisation dans- l’alcool bouillant, forme de petites tables, qui se décomposent à 240° sans entrer en fusion. Elle est peu soluble dans l’alcool froid et le chloroforme, pres- que insoluble dans le benzène, la ligroïne et l’éther. Elle ne donne pas de coloration avec l’acide sulfurique concentré, ni avec l'acide sulfurique renfermant une L’ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE. 129 trace de chlorure de fer, mais en revanche une belle coloration rouge avec le réactif de Mandelin (solution de vanadate d’ammoniaque dans l'acide sulfurique concentré). Analyse : I. 0,4596 gr. subst. — 0,4068 gr. CO, — 0,0884 gr. H,0 IT. 0,2166 gr. subst. — 0,5546 gr. CO, — 0,1208 gr. H,0 IT. 0,3000 gr. subst. — 12,2 cm.° N à 735 mm. et 27° Trouvé Calculé pour I Il III Ci9H19NO4 Geses 69,64-971,60,83 04, —- 70,45 ‘/ He 025 6.19 — 9,89 1, — — k.33 4.31 Sels de triméthylpapavéroline. Le chlorhydrate cristallise dans l’eau chaude en gros prismes, plus ou moins fortement colorés en jaune ver- dâtre. Il est très soluble dans l'alcool. Il renferme de l’eau de cristallisation, dont il perd déjà une partie à l'air en devenant jaune-brun. A l’état hydraté il fond à 65°; aprés dessication à 140% il fond à 192. Le chloroplatinate forme un précipité floconneux jaune orangé. Il est très peu soluble dans l’eau bouil- lante, ainsi que dans l'acide chlorhydrique dilué. Il ne contient pas d’eau. de cristallisation et fond à 231° en se décomposant. Analyse : 0,2044 gr. subst. — 0,0376 gr. Pt Calculé pour Trouvé (Ci9H19NO4.HCI):PtCla Pt... 48,39 % 18,39 0, Le chloromercurate se précipite lorsqu'on ajoute du sublimé à la solution aqueuse chaude du chlorhydrate. 130 ACTION DE L'ACIDE NITREUX ET DE Recristallisé dans l’eau bouillante, il forme de petites aiguilles blanches qui renferment de l’eau de cristalli- sation. Le sel anhydre fond vers 155° en se décom- posant, Le picrate se prépare en dissolvant la base à chaud dans une solution alcoolique saturée d’acide picrique. Par refroidissement il se dépose sous la forme de petites tables jaunes, quadrangulaires et transparentes, fusibles à 206,5°. Le sel de soude est facilement soluble dans leau, mais peu soluble dans un excès de soude caustique. Son point de fusion n’est pas net; il fond lentement entre 160 et 175°. L’iodométhylate prend naissance lorsqu'on chauffe la base à 120-125°, en tube fermé, avec de l’iodure de méthyle et de l'alcool méthylique. Il forme des tétraëdres fusibles à 63-64° et renfermant de l’eau de cristallisation. Il se dissout facilement dans l’eau chaude et dans l’alcool, beaucoup moins dans le chloroforme. Il est presque insoluble dans le benzène et dans l’éther de pétrole, complètement insoluble dans l’éther. Le chlorométhylate, préparé en agitant avec du chlorure d’argent la solution aqueuse chaude de liodo- méthylate, cristallise par évaporation lente de la dite solution en tétraëdres incolores, fusibles à 70-74°. Ainsi que nous lPavons dit plus haut, nous espérions, en réduisant ce chlorométhylate au moyen de l’étain et de l’acide chlorhydrique, obtenir la laudanine, par une réaction semblable à celle qui avait permis à MM. Pictet et Athanasesco de préparer la laudanosine racémique en partant du chlorométhylate de papavérine. L’expé- rience n’a pas confirmé cette prévision ; en procédant L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR LA PAPAVÉRINE. 1431 exactement comme dans l’opération précédente, nous avons obtenu une base qui présente, il est vrai, cer- taines analogies avec la laudanine naturelle, mais qui ne lui est cependant pas identique, et en constitue pro- bablement un isomère ; nous la nommons provisoire- ment isolaudanine. Le tableau suivant fera voir les principales différences qui existent entre les deux COrPS : Laudanine Isolaudanine Point de fusion..... AA 166° 167 3,1 AITENEN lÉRPENENRPRET soluble soluble Carbonates alcalins....... insoluble insoluble Chlorure ferrique......... coloration verte coloration verte Acide sulfurique concentré. pas de coloration pas de coloration Acide sulfurique additionné d'une trace de cblorure ferrique. . . .. LA ME ER color. rose violacé coloration blen foncé Réactif de Frühde......... coloration rose coloration bleue ne AO tt per » » DMANTAND 3 2. color, jaune verdätre color. jaune verdâtre Au point de vue de sa constitution, l’isolaudanine diffère évidemment de la laudanine par la position de son hydroxyle ; le méthoxyle de la papavérine qui est attaqué par l'acide chlorhydrique n’occupe pas, dans la molécule, la même place que l’hydrexyle de la lauda- nine. ÉTUDE EXPÉRIMENTALE SUR LA FORME ET SUR LE POIDS DES GOUTTEN NTATIQUES ET DYNANIQUES PAR Ph.-A. GUYE et F.-Louis PERROT (Avec la planche IV.) INTRODUCTION Dans le mémoire que nous avons publié il y a deux ans‘ sur l'emploi du compte-gouttes pour la me- sure des tensions superficielles, nous n'’étions pas par- venus à élucider complètement la relation qui peut exister entre les poids des gouttes de différents liquides et leurs tensions superficielles. Nous avions cru cepen- dant pouvoir rendre utilisable la formule classique Perry grâce à l’adjonction de deux termes correctifs. L'un de ces termes dépendait du nombre n de gouttes fourni par un certain volume de liquide, constant pour tous 1 Archives, t. XI, p. 225 et p. 345 (1901). SUR LA FORME ET SUR LE POIDS, ETC. 133 les corps, l’autre de la durée de formation + d’une goutte. Ces deux corrections nous permirent de trouver, au moyen du poids des gouttes, des valeurs y des ten- sions superficielles très voisines de celles que l’on avait trouvées, sur les mêmes échantillons, par la méthode des ascensions capillaires telle que lont pratiquée MM. Ramsay et Schields ", à condition toutelois que le nombre n' et la durée +’ du liquide considéré fussent compris entre certaines limites à partir du nombre n et de la durée + correspondant au liquide choisi comme hiquide type. Depuis lors, dans le même laboratoire”, une nou- velle série de corps a été soumise aux deux méthodes (gouttes et ascensions) et en appliquant notre formule de correction, nous avons constaté que si pour la plu- part des corps les valeurs y coïncident entre les deux méthodes, pour d’autres elles différent notablement. Nous préférons suspendre toute conclusion à ce sujet jusqu'au moment où nous serons en possession des résultats d’autres travaux connexes qui se poursuivent actuellement. Au reste, nous avons pu nous convaincre en cher- chant à approfondir la relation entre la ténsion super- ficielle et le poids des gouttes, que le problème est des plus complexes et que des propriétés encore peu con- nues des liquides doivent jouer un rôle important dont ne tient d’ailleurs aucun compte la formule classique P — 2rry, même avec les corrections jusqu'ici pro- posées par divers auteurs. 1 Zeitschrift für Physikal. Chemie, t. XIT, 433 (1893). 2 J. Bolle. Contribution à l’étude des mesures de tensions su- perficielles. Thèse, Genève, 1902. 434 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS En présence de ces obscurités de la théorie, nous avons, dans le présent article, surtout comme but d'apporter une collection de documents descriptifs et | numériques dont on pourra se servir plus tard pour des conclusions théoriques, conjointement avec les données assez nombreuses, relatives aux poids des gouttes, que l’on trouve dans notre premier travail. Un fait certain ressort néanmoins dores et déjà soit de nos recherches antérieures, soit de celles de divers auteurs’, àsavoir que les effets dynamiques dus à l’écou- lement du liquide par le tube ont une influence consi- dérable sur le poids de la goutte. Il serait donc tout à fait illusoire de bâtir une formule générale reliant le poids de la goutte à telles ou telles propriétés du liquide si l’on ne s’est pas mis à l’abri des effets dyna- miques lors de l’évaluation du poids. Il faudra donc, dans les pesées, n’opérer que sur des gouttes de formation très lente, pour lesquelles l'effet de vitesse est pratiquement nul et utiliser des méthodes telles que celles dont nous nous sommes servis dans les 3%° et 4% séries de notre premier tra- vail. Remarquons en passant que, si la méthode pro- posée dans notre 2"* série nous a conduits pour toute une suite de corps”, au maintien provisoire de la for- ! On peut ajouter à la liste des auteurs que nous avons cités dans notre précédent mémoire, M. Geo-F. Payne comme ayant fait des expériences démontrant qu’un même volume d’un même liquide peut fournir un nombre très variable de gouttes, suivant les conditions expérimentales. Merk’s report, vol. 6, p. 401 (1897). Cité par le Bulletin of Llyods library, Cincinnati, 1902, n° 4. (References to capillarity.) ? Dernièrement M. le D' J. Amann se basant sur nos conclu- sions et sur celles de M. Forch a proposé de se servir de compte- DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 135 mule classique, c'était là un succès purement empiri- que dû au fait que, chez ces liquides, les effets dyna- miques se trouvaient contrebalancés par d’autres effets, qu’on peut à juste titre admettre, sans pouvoir les définir exactement : nous voulons parler des questions de rigidité et de cohésion du liquide. Avant de rejeter comme inutilisables dans l’établisse- ment futur d’une relation destinée à remplacer l’an- cienne formule classique les données tirées de gouttes de formation rapide, nous croyons nécessaire de décrire ces dernières avec quelques détails, quand ce ne serait que pour prouver une fois pour toutes le caractère variable de leur forme et de leur poids. Voici done quel est le plan du nouveau mémoire que nous publions maintenant : Dans une première partie on trouvera d’abord l’étude détaillée des formes successives qu’'affecte un liquide s’écoulant avec une vitesse décroissante, depuis la veine jusqu'au moment où les gouttes deviennent semblables à celles dont les durées de formation sont très lentes. Ces formes une fois définies, nous passerons aux données numériques concernant les poids que prennent successivement les gouttes à partir du moment où la veine est remplacée par des gouttes bien séparées jus- qu’à celui où la durée de formation de celles-ci devient assez longue pour maintenir leur poids sensiblement constant. Nous chercherons à la fin de la première partie à en dégager les faits principaux. gouttes pour l’analyse rapide des urines. (Voir : Bulletin. Soc. Faudoise. XXX VIII, p. 131,et Archives, t. XIV, p. 70. 1902). 136 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS Dans la seconde partie nous compléterons les don- nées numériques de poids, déjà fournies par les séries 3e et 4% de notre premier travail, en faisant l'étude des formes des gouttes de formation lente, dés leur naissance jusqu'au moment où elles se détachent en chute libre. Pour éviter la répétition de longues périphrases, désormais nous appellerons les gouttes étudiées dans la première partie : goulles dynamiques, et celles étudiées dans la seconde partie : goulles statiques ‘. 1 Dans ce mémoire nous appliquons le terme de gouttes aux petites masses de liquide qui pendent et se détachent dans l'air sous un tube cylindrique. (Dans nos expériences le diamètre exté- rieur du tube n’a pas dépassé 7 mm.). Par conséquent tous les développements que nous donnerons au sujet des gouttes ne s’ap- pliquent pas, ipso facto, à plusieurs formes de liquides auxquelles on donne habituellement le même nom de gouttes. Parmi celles-ci nous rappelons notamment les suivantes : 1° Une petite masse ou globule de liquide posée sur un support inférieur, et qui offre des profils plus ou moins elliptiques : ce genre de formes a fourni matière à divers travaux relatifs aux tensions superficielles. 2° Une petite masse liquide séparée de tout support solide et qui . se meut dans un gaz ou dans un liquide : (ex. : les gouttes de pluie pendant leur chute). La masse pourrait aussi rester immo- bile (expérience de la goutte d'huile dans le liquide de Plateau). 3° Une petite masse liquide suspendue à un support supérieur non constitué par un tube : C’est ainsi que Frankenheim * se servit d’un vase à fond plat percé d’un petit orifice. Le liquide sortait par ce dernier et s’éta- lait sur la surface extérieure du fond, disposant pour support d'une surface pratiquement illimitée. Guthrie ** faisait arriver le liquide sur la surface de boules polies ou mates. Le liquide s’ac- cumulait au pôle inférieur de la boule, y formant une goutte. * Frankenheim. Lehre der Cohäsion Breslau (1835), p. 95-96. ** Proceedings Royal Soc., vol. XIII, p. 144 (1864). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 137 Ie PARTIE GOUTTES DYNAMIQUES CHAPITRE PREMIER. Formes Décrivons maintenant les formes que prend un liquide lorsqu'on le fait écouler plus ou moins rapidement par un tube d’un diamètre extérieur compris dans les limites fixées plus haut, soit par exemple de 3"".17, percé d’un canal capillaire assez fin pour ne pas laisser passer beaucoup de liquide à la fois". Pour réaliser un écoulement de moins en moins rapide, il suffit que le tube serve d’ajutage à un réser- Hagen *** et d’autres encore, se sont servis tantôt de tubes, tantôt aussi de disques minces soudés à l’extrémité inférieure de tiges. Le support était ainsi limité à la surface du disque, l’accès du liquide n’ayant pas, dans ce cas, lieu par le centre mais par les bords du disque, les conditions sont différentes par rapport aux tubes au point de vue de l’effet dynamique. On pourrait imaginer une foule d’autres formes de supports qui toutes auraient une influence sur le volume maximum que les gouttes pourraient acquérir avant de tomber. 1 Nous rappelons ici que les recherches de Lebaigue (Journal de Pharm. t. VII, p. 81, 1868), confirmées par les résultats d’au- tres auteurs, ont prouvé que l'influence du rapport entre les diamètres intérieur et extérieur des tubes est nulle sur le poids des gouttes. Lord Rayleigh (Philos. Magazine, 5° s., t. XLVIIL, p. 321 1899) a constaté cependant qu’à partir d’un diamètre extérieur plus grand que 10 mm. le diamètre de l’orifice peut influer sur ce poids. #** _Pogg. Ann., t. CXLIII, p. 1 et p. 169 (1846). ARCHIVES, t. XV. — Février 1903. 10 138 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS voir qui se vide peu à peu. Pour pouvoir mesurer à la fois la hauteur verticale H de la colonne de liquide au- dessus de l’orifice et le volume écoulé dans l’unité de temps, le réservoir sera avantageusement constitué par une longue burette volumétrique à l’extrémité infé- rieure de laquelle on fixe par un bouchon le tube à écoulement, avec son axe bien vertical. La burette étant remplie d’eau ou de benzène jus- qu’à une hauteur H, suffisante et variable suivant les tubes, au-dessus de lorifice à écoulement, voici com- ment se présente à l’œille phénomène (voir p. 140 bis). Le liquide s’écoule d’abord sous la forme d’un filet rectiligne qui occupe constamment la même position dans le prolongement de l’axe vertical du tube à écou- lement (fig. 9). Une petite. quantité de liquide est retenue en dehors du tube sous la section droite de l’'orifice : elle y forme un petit cône, allongé dans le sens du filet. Ce cône grossit peu à peu et prend gra- duellement une forme moins allongée, qui se rapproche de celle d’un globule hémisphérique au pôle inférieur duquel serait suspendu le filet. Lorsque le globule a acquis un certain volume, le filet commence à s’agiter à la facon d’un fouet, prenant même des directions trés obliques par rapport à l’axe du tube à l’instant où le globule va se détacher (fig. 10). Aussitôt ce dernier tombé, le filet reprend son allure rectiligne, qu’il per- dra de nouveau avant le détachement d’un nouveau globule. Il n’y à pas cessation appréciable du filet pen- dant la chute du globule : ce dernier semble traversé par le filet et donne l’impression d’un grain percé qui glisserait le long d’un fil. A mesure que le niveau baisse dans la burette, le DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 139 filet perd de sa rigidité apparente et le globule prend plus d'importance en ce sens que le liquide subissant un moindre entrainement au sortir du tube, s’étale autour de l’orifice et grimpe même autour des parois extérieures du tube. La figure du liquide ressemble dès lors à un chapelet à grains serrés autour duquel glisse de temps en temps un grain ou goutte de volume plus grand. Ces gouttes ne tombent pas à intervalles régu- liers et n’interrompent d’abord pas sensiblement la suc- cession des globules du chapelet. Mais bientôt leurs chutes se rapprochent et le chapelet est rompu : on observe durant cette nouvelle phase une alternance irrégulière de fragments de chapelets et de goulles à queue (fig. 11), sur lesquelles nous allons revenir. Le liquide accumulé autour de l’orifice ne tombe pas tout entier : une partie en reste en arrière au moment du détachement d’un: autre partie et remonte brusque- ment autour des parois du tube, comme un ressort subitement lâché. Lorsque le niveau baisse encore dans la burette le phénomène se régularise peu à peu, en ce sens que l’on ne remarque plus trace de chapelet mais uniquement des grosses gouttes isolées. La forme de ces gouttes est intéressante (fig. 11). Elles sont accompagnées, à leur partie inférieure, d’un pro- longement caudiforme qui est évidemment engendré par l’action du courant vertical du liquide. Ce dernier, qui arrive du canal capillaire avec une certaine vitesse, pro- duit dans le sens de sa direction an refoulement dans la masse de la goutte. La membrane élastique dont celle-ci est comme enveloppée se trouve alors plus ou moins distendue, en forme de queue, vis-à-vis de l’ori- 140 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS fice, mais l’énergie cinétique du liquide affluant ne suffit pas à la percer". Plus tard, le niveau dans la burette ayant encore baissé, l’ascension Cu liquide sur les parois extérieures du tube diminue, la queue se raccourcit et se réduit à un simple mamelon, très net, au pôle inférieur de la goutte (fig. 12,13). Enfin, la pression devient trop faible pour produire ie moindre refoulement et toute trace de ma- melon disparaît (fig. 14). Les gouttes présentent bien- tôt dés leur naissance la forme régulièrement bombée qu'elles conserveront dès lors à peu près sans change- ment (fig. 15). Il est important de remarquer que la position de la goutte et son allure ne sont pas les mêmes lorsqu'il s’agit de tubes.effilés que lorsque le tube a un diamé- tre supérieur à 2,5 ou 3°" environ. Dans le cas des tubes effilés, le liquide sort d’abord en un jet très court faisant une légère saillie dans la direction de l’axe, puis il remonte pour former la goutte en se massant tout autour des parois extérieures du tube (fig. 16). La goutte grossit et au bout d’un certain temps elle se met à glisser autour du tube, puis s’en détache (fig. 1 et 18). On peut surtout observer la chose lorsque le ? La queue n’existe bien marquée que tant qu’une portion no- table de la goutte entoure encore les parois extérieures du tube. Lorsque l’instant de la chute approche et que la pesanteur en- traîne la totalité du liquide sorti de l’orifice sous la section droite de ce dernier, la queue se trouve comme noyée dans la masse liquide. Bien que la persistance des impressions rétiniennes rende difficile la vision exacte des contours de la goutte pendant son glissement, nous inclinons à croire qu’à l’instant de son détache- ment elle est allongée dans le bas mais sans présenter une protubérance aussi marquée que tout à l’heure. 140 BIS JES. Eu STATIQUES ET DYNAMIQLU S GOUTTES + : DE PTN Ê à $ } dede nn, D ‘(AI 'Id A0) S 39 Z sonbrqdeisoqewouts Sopurq Sop Soyo1[9 So[ ANS JI0S ‘JUOWYYIOATP JI0S SOYAIISAO SOULIOF SO[ JUOSIOUIUAS So1n5y So!) "SHADIMVNAG SHLLAON XAV SHAILVIAH SHNÜILVNAHOS SHHNII IT nn | - a men) DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 141 niveau est bas dans le réservoir, car la durée de forma- tion est trés lente, le jet aussi ne fait plus qu’une très légère saillie sous la section droite. Nous avons pu observer, pour des durées de formation de 43”, que la goutte restait immobile autour des parois du tube pen- dant 11”,5 tout en grossissant peu à peu. Au bout de ce temps relativement long elle se mettait en mouve- ment et il s’écoulait encore 1,5 avant qu’elle eut en entier franchi le plan de la section droite et se fut déta- chée en chute libre. Lorsqu'il s’agit d’un tube de 2°" avec des gouttes de la même durée de formation (13) le liquide est déjà au bout de 4” accumulé sous la section droite et il n’en reste qu’une couche infiniment mince au bord des pa- rois verticales du tube. Le grossissement de la goutte à lieu durant 9" sous la section droite jusqu'au moment de la chute. En résumé, pour des durées de formation croissantes, l’ascension momentanée du liquide con- tre les parois extérieures du tube cesse beaucoup plus vite avec les tubes cylindriques d’un diamètre supérieur à 2° qu'avec les tubes effilés *. Le processus que nous venons de décrire à été cons- taté maintes fois par nous à l’œil nu et à la loupe en opérant avec l’eau. Avec le benzène le processus est 1 On peut à ce propos remarquer en passant que le graissage des parois extérieures du tube, recommandé par certains auteurs dans le but de régulariser le phénomène de légouttement en obligeant le liquide à n’avoir comme périmètre d'attache que la section droite du tube, doit avoir une influence d’autant plus grande sur le poids des gouttes que le diamètre du tube est plus petit. Le graissage doit devenir indifférent quand le diamètre dé- passe 3 à 4m». Cette question demanderait à être élucidée, les anciens auteurs étant en désaccord. 1492 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS analogue dans ses grandes lignes. Toutefois, avec les tubes un peu gros, l’appendice caudiforme conserve plus longtemps une tendance à se détacher séparément avant la goutte, ce qui fait que la phase pendant laquelle les fragments du chapelet alternent avec des gouttes, dure plus longtemps que dans le cas de l’eau. Les valeurs absolues des hauteurs H auxquelles corres- pondent pour un même tube les diverses phases sont naturellement aussi changées, la densité et la tension superficielle de l’eau et du benzène étant trés diffé- rentes. La rapidité des mouvements du liquide dans les pre- mières phases de l’écoulement à partir de la veine étant assez grande, on pourrait craindre que dans la description des détails du phénomêne nous ayons pu être parfois victimes d'illusions rétiniennes. Aussi, pour nous en bien préserver et pour avoir en mains des documents graphiques d’un caractère imper- sonnel, nous avons eu recours à l’enregistrement pho- tographique. On sait que ce genre de procédé a donné déjà des résultats très intéressants entre les mains de MM. Ph. Lenard', Th. Lullin* et Ch. Lansiaux”. Nous nous sommes donc adressés à la maison À. et L. Lumiére à Lyon, qui a bien voulu prendre des ch- chés cinématographiques de nos expériences. Nous ne saurions trop remercier ici MM. Lumiére et leur assis- 1 Wied. Ann. T. XXX, p. 209 (1887). 2 Archives. T. II, p. 201 (1896). 3 Revue Suisse de Photographie, 7%° année, p. 86, (1895). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 143 tant M. Perrigot de leur extrême complaisance dans cette occasion. Grâce à eux nous avons eu deux bandes de clichés dont l’analyse détaillée sera faite plus bas. De ces bandes (dont l’une ne comptait pas moins de #17 figures) nous avons fait d’abord une étude détaillée à la loupe; puis nous avons projeté les négatifs sur un écran pour les examiner agrandis et en tirer des épreuves posi- tives sur un papier sensible approprié. Nous avons enfin détaché des bandes quelques-unes des figures les plus caractéristiques et en avons fait faire la reproduction phototypique. Ce travail de repro- duction a présenté d’assez grandes difficultés et n’a pas donné un résultat bien satisfaisant. Aussi notre planche a-t-elle à notre point de vue plutôt la valeur d’une pièce de conviction que celle d’un objet d’étade directe. Le matériel d'étude était à chercher dans les néga- tifs eux-mêmes, qui présentaient un degré de netteté bien supérieur, de même que les épreuves positives agrandies sur papier photographique qu’on pouvait en obtenir. Une montre-chronographe placée dans le voisinage du tube à écoulement était photographiée avec ce der- nier, ce qui donnait le temps correspondant à chaque figure ou cliché. L'intérêt qui peut se rattacher à la connaissance de ces temps se trouve malheureusement beaucoup dimi- nué par le fait que, durant la pose, le déroulement de la bande sensibilisée derrière l’objectif semble n’avoir pas toujours eu lieu avec une vitesse constante. En tout cas des difficultés expérimentales ont nécessité de fréquents arrêts, que dénote la présence de clichés surexposés 144 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS auxquels correspondent naturellement des sauts brus- ques de l'aiguille da chronographe. Les temps n’ont donc d'intérêt comparatif que lorsqu'ils se rapportent à une suite continue et pas trop étendue de clichés. Sur la planche IV, les figures qui se rapportent à des clichés successifs sont reliées par des crochets. Les figures en dehors des crochets sont la reproduction de clichés choisis isolément dans le cours de la bande. Nous allons faire l’analyse descriptive détaillée des deux bandes (8 et 7) relatives aux gouttes dynamiques ‘. DESCRIPTION DE LA BANDE N° 8. (Voir planche IV, série 8, fig. a à g). (Eau.) — Cette bande montre les formes d’écoule- ment les plus voisines de la veine simple pour un tube à écoulement légèrement conique, diamétre extérieur : 1°°,43. On y voit d’abord se dérouler un assez grand nombre de clichés où l’on n’observe qu’une simple veine très nette et d'apparence rigide. Ensuite il y a eu une interruption dans le déroulement de la bande pendant la pose, dénotée par une figure surexposée, que nous prendrons pour origine dans la numérotation des cli- chés. Après ce cliché O nous noterons comme clichés les plus caractéristiques : Le 3° cliché : veine droite, avec petit globule à la ! Pour éviter des erreurs,nous conserverons aux bandes et aux tubes les numéros mêmes qu’ils portent sur nos cahiers d’obser- vations. Les remarques qui précèdent (pp. 143-144) se rapportent aussi aux bandes 1 à 11, relatives aux gouttes statiques (pp. 171- 177). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 145 base. Le chronographe indique le chiffre 13",8 pour ce cliché ; c’est la fig. a de la série 8, reproduite planche IV. Le 26" cliché : encore une veine avec globule un peu plus gros; chronographe à 15”,3 (fig. 8 b ). Le 27° presque identique (fig. 8 c). Le 28° présente une veine assez agitée, dont la di- rection n’est plus verticale (fig. 8 d). Le 29°, veine très agitée, comme un fouet suspendu sous la goutte ; chronographe à 15”,5 (fig. 8 e). Le 30° coïncide avec la chute (ou détachement) de la goutte (fig. 8 f, temps 15”,6). Dans le 31° cliché on retrouve une veine droite et rigide, sans qu'il y ait encore de nouveau globule formé à l'extrémité du tube (fig. 8 g). La suite de la bande montre la répétition du même processus. C’est au 61° cliché que la veine très agitée réapparait. La nouvelle goutte tombe au 62° (temps : 17,6) et le 63° présente la veine simple sans appa- rence de globule à sa base. Plus loin une nouvelle agi- tation de la veine au 90° eliché (temps 19,7) suivie de la chute de la 3° goutte au 91° cliché (temps : 198) La seconde goutte était donc séparée de la première par un intervalle de 2”,0; la troisième était séparée de la seconde par 2”,2, vu que, le niveau ayant baissé, la durée de formation devient un peu plus longue. DESCRIPTION DE LA BANDE N° 7 (Voir planche IV, série 7, fig. a à vw). (Eau.) — Le tube était le même que pour la bande N° 8. Les clichés se succèdent dans l’ordre suivant : 4° Vingt-cinq clichés où l’on voit le filet liquide avec 146 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS un petit globule à sa base; le 26° cliché est surexposé, ce qui indique un arrêt. 2° Après cet arrêt viennent soixante et un clichés où le filet est accompagné d’un globule déjà plus gros. La fig. a (PI, IV, série 7) est fournie par le premier de ces 61 clichés. 3° A la fin de ces 61 clichés il y a un nouvel arrêt auquel correspond un saut de l'aiguille du chronogra- phe. Ce cliché surexposé nous a servi d’origine dans l’énumération qui suit : Temps Au 39 cliché une goutte tombe le long de la veine 64”,0 » 19 , :». : Ta gouitersuivantertombe 207 63”,2 » 94° »’ cliché surexposé ; interruplion.. » 95 » reprise d’une série, au temps." 82”,8 » 97° » une goutte tombe à travers la veine. 83,0 » 103° » une goutte tombe à travers la veine. 83”,2 » 105° » chapelet (fig. b, série 7).......... 83”,3 » 113° » unegouttetombe àtraverslechapelet — » 119 » longue queue sous la goutte, avec chapetets..: 77 OR REERES - ire » 120° » longne queue sous la goariekle avec chapelets :. «us: Melat tree —— », .422°: » chute d'une goutte Re Rs 84”,1 »:.433°; 042 ) Dr... PCR OO CPE 84”,8 » 439 » interruption, cliché surexposé..... — Entre le 140° au temps 90",3 et le 176° au temps 92",6, on voit se dérouler plusieurs fois la suite des formes représentées (fig. 7,c, d,e, f, g) dans laquelle on remarque une alternance de BxRERes gouttes et de fragments de chapelets. Entre le 177° et le 227° clichés, soit entre deux clichés surexposés, on observe une succession de chutes de gouttes, les clichés entre les chutes indiquent fréquem- DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 147 ment un mamelon prononcé. Exemple : clichés 191° à 195° (fig. 7, h, 1, 7, k. D. Avec le 228° cliché, après une interruption dans le déroulement, commence une suite de gouttes de forma- tion plus lente. On peut mieux se rendre compte que la goutte se forme autour des parois du tube et que le liquide affluant fait saillie d’abord sous l’orifice en un jet très court. C’est le cas dans le 236° cliché (fig. 7, m). Au cliché suivant la goutte étant un peu descendue sous la section droite, on ne voit plus trace de jet (fig. n). Cette suite s'arrête au 263° cliché (temps 106”,4). Du 264° au 325° cliché se manifeste une longue suite de gouttes ayant une forme très arrondie dès leur nais- sance jusqu’à leur chute, sans aucune trace de jet ni de mamelon à aucun moment de leur formation. On à reproduit les elichés 314° à 317° (fig. 7,5, {, u,v). Eaofin du 325° au 417° et dernier cliché on a noté 7 chutes de gouttes sphéroïdales que nous n’avons pas représentées. Il y avait entre autres : Temps Une chute au 337€ cliché 14”,0 » 39941 >» 15”.0 » 844,» 15".8 » 393° .. » 16”,7 » 414° >» 17”,4 Les gouttes dans cette dernière suite ont donc une durée de formation d’environ 0,8. Ce ne sont pas encore des gouttes de formation lente, mais leur forme est déjà très voisine de celle qu’auraient ces dernières. 148 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS CHAPITRE DEUXIÈME Poids M. Rosset" a déjà fait quelques mesures relatives aux poids des gouttes dynamiques ; nous y reviendrons plus loin. Ses observations n’ayant porté que sur une ou deux pipettes et sur trois tubes dont les dimensions ne sont pas indiquées, nous avons jugé nécessaire d’en étudier un plus grand nombre, de diamètres extérieurs connus, en faisant varier aussi parfois le diamètre inté- rieur d’un même tube. Nos expériences ont été faites non seulement avec l’eau mais aussi avec le benzène *. Les divers tubes à écoulement étaient ajustés, au moyen d’un bouchon, à l'extrémité inférieure d’une longue burette volumétrique pouvant être remplie jus- qu'à une bauteur H — 1500 mm. Cette hauteur H est la distance verticale entre l’orifice d'écoulement et le niveau du liquide dans la burette. La gradaation de la burette en centimètres cubes permet la mesure des volumes écoulés. En effet, au lieu de peser les gouttes comme le fai- sait M. Rosset, nous comptions les nombres n des gouttes fournies par l’écoulement de portions égales prélevées successivement tout le long de la burette à mesure que celle-ci se vidait. Pour l’eau chaque por- tion était de 2 cc. Pour le benzène elle était de 4 cc., ce volume fournissant des nombres de gouttes n assez ! Bulletin Soc. Chim. de Paris, t. XXIIL. p. 245 (1900). * Voir notre note préliminaire à la Soc. de Physique et d'histoire naturelle de Genève. Archives, T. XIII, p. 80 (1902). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 149 grands, les gouttes étant beaucoup plus petites qu'avec l’eau. La durée d'écoulement { de chaque portion, mesurée au chronographe, était aussi notée. En divisant cette durée par le nombre n de la portion correspondante, on avait r, durée moyenne de formation d’une goutte dans cette portion. On mesurait encore avec une règle la distance H comprise entre l’orifice d'écoulement et le trait de jauge séparant les deux centimètres, autre- ment dit le niveau au milieu de la portion considérée, ce qui donnait la hauteur H moyenne pour cette même portion. La précision sur { et H était assez grande. Sur n les erreurs pouvaient atteindre 4 ou rarement 2 ‘/,. Nous commencions à compter les nombres n dès que le cha- pelet était remplacé par des gouttes à queue se succé- dant régulièrement. Avec quelque habitude on parvient à compter des gouttes se succédant à 0”,22 d'intervalle. On y arrive assez facilement en prenant les deux pré- cautions suivantes : 1° en recevant les gouttes sur le fond incliné d’un vase en métal, de facon à leur faire rendre un son qui facilite leur dénombrement ; 2° en ne comptant que les unités de un à dix et en retenant les dizaines mentalement, ce qui évite l’emploi de nom- bre trop longs tels que soixante-dix-huit, quatre-vingt- dix-neuf, etc. La burette est protégée par un tube de verre épais formant manchon; ce tube dépasse la longueur de la burette jusqu'à 10 centimètres au-dessous de lorifice d'écoulement. On est ainsi à l’abri des courants d’air et les gouttes se forment dans un espace saturé de la vapeur du liquide. 450 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS Nous avons opéré avec 10 tubes différents dont voici les dimensions et les caractères : N° du tube Diam. extér. mm À 2.80 tube cylindrique 2 ».20 tube section rodée, canal très fin. 3 (a.b,c,) 3.95 » » canal moins fin. (Ce tube fut successivement coupé à trois longueurs &, b. c). k 1.43 tube étiré, légèrement conique. d 3.80 tube cylindrique, canal très fin. e 1.20 tube légèrement conique, section rodée. ‘ik 0.80 tube étiré, un peu conique, canal pas très fin. d qG° 3.17 tube cylindrique, section rodée. 1 4.05 tube étiré, un peu conique. 8 ? tube filiforme obtenu par étirement. Lorsque la valeur moyenne des nombres n de gout- tes par 2cc. est trop faible on constate moins facile- ment leur variation avec la hauteur H, aussi nous som- mes-nous surtout attachés à l’étude de légouttement par des tubes de diamètres inférieurs à £ mm., fournis- sant des nombres n un peu élevés. Nous restons ainsi dans le cas des pipettes el comptes gouttes les plus usuels. Il faut remarquer que la distance verticaie H ne peut: pas donner une mesure exacte de la pression hydros- tatique efficace à l’orifice, car l’action de la pression hydrostatique est modifiée par le frottement à travers: ! Ce tube g est celui qui nous avait servi pour les détermina- tions de poids dans les 3e et 4me séries de notre premier mémoire. (Archives, loc. cit.) DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 151 le canal capillaire du tube à écoulement avant qu'elle: se fasse sentir sur la goutte. On pourra donc obtenir les durées de formation très différentes avec un même tube et pour une même hauteur H en faisant varier la résistance de frottement, par exemple en employant des longueurs diverses d’un même tube à écoulement, ou en en rétrécissant le canal capillaire au moyen d’une paille on fil de verre étiré. On peut aussi diminuer l'efficacité de la pression hydrostatique brute en entravant la rentrée de l'air par le haut de la burette. Dans ce but, on y adapte un ro- binet qui s'ouvre dans l’air par un canal étroit dans lequel on peut enfoncer plus ou moins profondément un til de verre. L’écoulement du liquide peut être ainsi réglé et la pression efficace changée à volonté, et avec elle la durée de formation des gouttes, le tube à écoulement restant pourtant le même. Le détail numérique de nos expériences est donné dans les tableaux qui suivent. Sous la colonne H sont marquées les distances verli- cales comprises entre l’orifice d'écoulement et le niveau supérieur du liquide dans la burette. Sous n sont les nombres des gouttes fournies par des portions égales de liquide, aux distances H correspon- dantes. Sous { sont les durées d'écoulement de chacune de ces portions successives. Sousr—t{ : n sont les durées de formation moyennes d’une goutte provenant de la portion correspondante. Aux données numériques nous joindrons parfois des 152 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS détails touchant les formes du liquide correspondant aux hauteurs H; ceci afin d'établir quelque corrélation entre la variation des poids (ou nombres) et celle des formes des gouttes. Les tableaux I-XIV sont relatifs à des expériences faites avec l’eau : TABLEAU I Tube 1. Température de l’eau : 400,5. H ñ t T Formes du liquide par 2 cc. 1000 — — — Chapelet, accompagné de gont- tes plus grosses. 950 — — — Chapelet brisé dont les frag- ments tombent avecles gouttes 919 57 25” 0.44 Mamelon très long, caudiforme. 883 56 24 Mamelon très long. Skk 57 26 0.43 » » 817 517 — » » 08:59 2597 0.49 » » 162 52 — Mamelon déjà plus court. 731 52:29 » » 745 51 31 0.56 6870: 50: 31 0.62 658 51 33.9 — 647 50 32.5 0.65 545 46 39.2 0.86 Mamelon très court. 508 45: 40.5 0.90 käk 45 47.5 1.06 Plus trace de mamelon, surface inférieure de la goutte ovoide sans aucune protubérance. 326 #4 67 1871: 43,:412.942 08 159 42 5 129 3.03 » » 122 ME A7 3.97 114 44 206 4.64 48 4k 300 6.8 DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 153 TABLEAU II Encore le tube 1. Son canal était rétréci par un fil de verre. Température 12°.8. H ñn t T 977 45 71 1.58 780 44 74 758 43.5 85 4.95 642 44 90 2.05 470 43 155 3.60 250 43.5 180 78 k4 718 16.3 TABLEAU III Tube 2. H ñ t = (par 3 cc.') à u 624 39 61 1.56 657 40 99 2.47 694 39 120 3.07 389 40 206 5.00 TABLEAU IV Tube 3 (a). Température 12°,0. H ñn t T par 2 ce F : 315 39 14 0.36 270 39 18 236 32 26.5 0.83 162 31 38.9 1.24 125 39 95 32 A4 3.56 Tube 3 (b). C’est le 3 (a) raccourci du ‘/s de sa longueur environ, ce qui augmente la vitesse d'écoulement en dimi- nuant le frottement. H ñn t c 195 39 16 0.45 159 ES. 19.5 122 32 26.5 0.83 83 31 57 33 120 3.64 1! Pour cette série seule on a dû compter sur 3 cc. les nombres n, le tube 2 ayant un diamètre assez fort. ARCHIVES. t. XV. — Février 1903. "M 154 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS Tube 3 (c). C’est le 3 (b) coupé encore plus court : H ñ t 53 208 42 11.5 0.27 162 38 14.5 116 39 19.5 0.56 76 32 28.5 0,88 48 33 47 1.42 La veine commence à vibrer vers H — 360, elle s’agite en fouettant vers 280 et se brise vers 250 en chapelet. Tube 3 (c). Deux autres séries : H ñn t 3 H ñn t T 242 42.5 14.5 0.34 268 50 14 0.28 203 39 18.0 232 45 15.5 167 35 20.5 0.55 194 37 18 0.49 132 34 26.5 156 34 22 105 34 33.5 4.00 148 35 28 0.80 66 33 52.5 102 83 32.5 0.98 317 33.5 102.0 3.04 TABLEAU V Tube d. Température 10°,2. H ñ t T > Qi 831 47 49.5 0.42 349.0 194 45.5 20.5 758 42.5 21 0.51 719 40.5 24 683 39.5 23 0.58 396.1 645 39.9 24.5 931 36 29 495 34 31 0.94 458 34 34.9 1.00 458.0 421 34 38.5 1.43 340 32 48 1.50 302 33 99 1.66 901.3 238 32 69 2.16 164 32 136 4.25 109 32 229 7.15 119.3 DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. TABLEAU VI Tube q. Température 19°,0. H ñn 400 53 310 51 362 50 324 46 287 44 240 41 202 40 156 40 82 40 53 40 x TABLEAU VII Tube g. Température 13°,5. H n t 362 44 29 333 49 30.5 305 41 3.9 278 41 s4:9 231 39.5 41 222 40 47 193 39.5 52.9 156 39 64.5 124 39 84 76 39 A41 38 39: 9 330 TABLEAU VIII Tube 4. Débit ralenti par un fil de verre enfoncé dans toute la longueur du canal. Température : 19°,0. H 1330 1225 ñn 39 39 QD COMD—œ>—>—>©02©© t 112 129 BR © = © O0 © © = © TC EH 238.9 Un peu d’eau suintait par un joint, ce qui rend probable que n — 40 plutôt que 39. 156 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS Cette expérience comparée à l’avant-dernière série, montre que pour des durées { de même ordre, le même tube rétréci dans son diamètre intérieur fournit les mêmes nombres de gouttes, quand même les hauteurs H sont jus- qu'à 23 fois plus grandes. Car on avait eu dans le tableau VI : H ñn t 82 40 100 53 40 165 et maintenant, dans le tableau VIII, à la même tempéra- ture : 1330 40 112 12925 39 129 TABLEAU IX Tube #. Température 10°.5. 1'e série 9me série H ñn t T H ñn t T 164 73 9 0.32 154: / "CU 135 63 927 0.43 126 64 — 106 67 34 0.51 99 66 — 79 70 LD 0.65 71 71 53 14 )1 72 151 1.07 43 13 89 1:29 ge série 4e série 172 11 22 0.29 137 63 26 0.41 145 66 DO 0.38 135 62 26.67 0; 417 65 31.5 0.48 127 62.5 — 88 66 40 0.61 99 66 34) 0:53 62 70 51 0.81 18 70 29-95 140:69 Le chapelet succédant à la veine commence à être tra- versé par de grosses gouttes dès H = 230. Il se rompt vers H — 190, donnant alors des gouttes grosses alternant irrégulièrement avec des petites ou des fragments de cha- pelet. Puis, vers H = 170, les grosses gouttes s’espacent régulièrement et portent chacune une queue à leur extré- mité inférieure, cette queue devient de plus en plus courte, puis n’est qu'un mamelon, qui disparait enfin à son tour: DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 457 TABLEAU X Tube e. Température 48°.5. H ñn t 188 80 19 179 74 19 152 70,5 22.5 130 70 24 123 71 27 95 73 34 68 73.5 50 38 118859 90 28 1855 123 Vers H — 195" environ commencaient à tomber des gouttes régulièrement espacés. TABLEAU XI Tube f. Température de l’eau 40°.2 273 84: 42 244 75 45 217 74 50.5 179 71 99 170 70.5 99.9 161 70 64 133 72 79.5 104 73 105 95 74 123.5 58 74.5 270 34 14.5 1396 Vers H = 310, grosses gouttes alternant irrégulièrement avec des fragments de chapelet. Vers H — 287, grosses gouttes régulièrement espacées. TABLEAU XII Tube 7. Etiré, un peu conique, faible diam. intérieur, rétréci encore par un fil de verre enfoncé à refus; petit filtre en toile attaché au-dessus pour éviter des obstructions 158 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS accidentelles. Le tout constituait un frottement considé- rable. Température 49° (?) H ñ t 5 r XH 903 111 23 0.20 180.6 — 104 23 840 99 24.5 810 94 25 0.27 218.7 781 94 26 765 94 27 735 94 28.5 704 92 29.5 0.32 225.9 650 93 32.5 045 93 39 417 91.5 91 342 94.5 65 303 95 73 266 95 84 0.88 233.08 209 94 105 152 98.5 150 1.52 231.04 123 104.5 192 1.89 232.47 7% 103.0 345 3.30 244.20 TABLEAU XIII Tube 7. Autre série, le lendemain, après avoir démonté le capillaire pour le nettoyage, et avoir changé un peu les conditions du frottement à l’intérieur du canal. H ñn t 1300 106 23.5 1220 99 26 1160 93 — 1045 94 30 1010 93 31 175 102 632 97 104 945 Entre H — 1010 et H — 740, on a trouvé des n variant entre 93 et 95. DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 159 TABLEAU XIV Tube 8. Température 10°.5 H ñ t 5 95 25 g 95 32 ë 97 36.5 E 99 44 5 99 51 3 99 60 É 105 89 SE 103 105 Les tableaux suivants sont relatifs au benzéne : TABLEAU XV Tube qg. (n est compté sur 4 cc. pour le benzène). Température 17°. dre série 9me serie H ñn F T H ñn t 189 - 66 17 0.26 204 70 15 163 60 18.5 183 65 17 147 54 20.5 163 59 18.5 127 50 23 142 54 21.5 116 48 26 191 49 24.5 95 47 30 100 48 29 81 48 31 80 47 35.5 65 46 44 59 46 48 49 46 56 31 46 134 9 37 46 75 1.6 Au-dessus de H — 255, filet à veine droite ; vers 260, cha- pelet ; vers 200, rupture du chapelet par de grosses gouttes dont la queue se segmente et s’égrène tandis que la base de la goutte reste adhérente au tube. A 189, le liquide grimpe davantage autour des parois ; dès 210, la base des gouttes tombe aussi et elles se succèdent à intervalles réguliers. Vers 60 on ne voit plus de liquide autour des parois. | 460 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS TABLEAU XVI Benzène. — Tube 1. Débit ralenti par la superposition d’un autre tube. Température 46°. 1'e série Qmc série H n t H n t 276 48 30 534 46 40 257 47 90.9 483 46 74 204 47 45 452 46 1725 189 47 65 178 48 144 162 46 205 147 46 245 TABLEAU XVII Benzène. Tube 1. 1r° série 9me série H n Ë H n t 336 80 19.5 321 79 91 316 11 20.5 295 73 23 295 71 22 274 69 24 274 70 24 253 63 26 253 62 95 212 56 30 233 57 27 192 54 33 212 56 30.5 129 HA 48 192 54 33 47 52 138 171 53 91-D 150 62.5 42 129 52 48 108 52 sv 88 52 70 47 52 140 Au début, veine rigide ; vers H — 404, veine très agitée, Grosses gouttes à queue à 350; régulièrement espacees dès 344; jusque vers 260 c’est la partie inférieure seule- ment de la goutte qui se détache avec la queue, laissant suspendue une forte portion de la goutte (ménisque très fort). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 4161 TABLEAU XVIII Benzène. Tube f. Température 19°. 17° série 9me serie H n t H ñn U 118 105 SU 199 10% 32.5 1143 95 39.9 114 93 36 88 94 40 98 90 39.9 13 96 48 S3 93 47 57 97 60 67 95 57 49 100 81 52 99 75 39 102 105 Simple veine jusqu'à H — 176, puis gouttes le long de la veine, dès 176; elles deviennent réguliérement espacées à partir de 450 environ. gue série H n t = 150 107 33 0.drurs 434 93 35 119 92 37 0.4 114 94 46 88 96.5 54 68 98 (CITES 47 103 107 1.0 4e série On a ralenti considérablement le débit du tube f par obstruction, et trouvé : H n t T 149 132 330 Jun 94 132 440 3-9 Ces chiffres montrent que le nombre n peut être rendu notablement plus élevé qu'il ne l'était à la fin de la 3e série pour H — 47. Comme il ne varie plus entre H = 4119 et H — 94,il est probable que 132 est le maximum pour n. TABLEAU XIX En vue des conclusions sur les gouttes dynamiques nous avons refait un assez grand nombre de pesées de 162 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS gouttes de durées de formation moyennes. Ces pesées fournissent un élément de transition entre les gouttes dynamiques et les gouttes statiques. Les liquides em- ployés furent le bromure d’éthylène et le benzène, fort différents l’un de l’autre au point de vue de leurs cons- tantes physico-chimiques. Pour le bromure d’éthylène nous avons pesé chaque fois 6 gouttes dont une com- plète et cinq tombées (voir page 364 de notre mémoire de 1901, Loc. cit.), pour le benzène 5 gouttes dont une complète et quatre tombées. Le tube employé était le tube g. Bromure d’éthylène. 1"e série Tempérgture Durée de formation Poids de 6 gouttes 22.17 3.4 0.1505 22.6 4.0 0.1497 22.6 6.5 0.1459 22.9 6.7 0.1454 22.7 20.0 0.1453 22.7 23.0 0.1467 ame s/rie 22.6 4.5 0.1504 23.0 5.0 0.1500 22.3 5.0 0.151419 29.1 5.1 [0.1543] 22.5 6.0 0.1469 22,6 1.0 0.1464 22.5 8.0 0.1467 21.8 14.5 0.1476 21.6 15.0 0.475 jme série Température Durée Poids de 6 gouttes 20.6 5.3 0.1499 20.2 19 0.1447 20.2 98 0.1474 20.5 107 0.1453 DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 163 Benzène. Température Durée Poids de 5 gouttes 21.8 6 0.0998 24.5 12 0.0970 24.0 17 0.0975 20.5 40 0.0962 20.5 92 0.0949 20.0 96 0.0952 20.3 129 0 .0959 On constate dans ces séries qu'abstraction faite des variations accidentelles causées par la difficulté des pesées et par les légères différences de température, les poids décroissent très sensiblement à mesure que la durée de formation + d’une goutte augmente. CONCLUSIONS RELATIVES AUX GOUTTES DYNAMIQUES L'étude des tableaux précédents conduit aux consta- tations que voici : 1° Lorsqu'il s’agit de tubes cylindriques dont le diamètre extérieur (mesuré dans le plan de lorifice) est inférieur à 2 mm. environ, le nombre n décroit d’abord très rapidement à partir d’une distance H où la veine liquide, après quelques perturbations, fait place à une succession régulière de gouttes distinctes, jusqu’à une autre distance pour laquelle n est mini- mum. Le niveau supérieur continuant à baisser, le nombre n recommence à augmenter, d'abord assez rapidement, puis reste stationnaire dans les limites de précision des expériences. 2° Si le tube est légèrement conique, le minimum est encore plus nettement accentué. 3° Avec des tubes cylindriques de diamètres supé- 164 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS rieurs à 2? mm. on n'a Jamais constaté de minimum sur n. Ce nombre décroit d’abord très rapidement, puis plus lentement, et semble enfin rester stationnaire, avec de légères oscillations, de l’ordre des erreurs d'observation. 4° Cependant si l’on se reporte aux résultats obte- nus par la pesée de gouttes de durées de formation moyennes, issues de tubes de cette dernière catégorie, on verra que les poids continuent à diminuer graduel- lement, quoique légèrement, pour des durées de for- mation + plus longues que celles auxquelles nous avons dû nous arrêter dans les expériences où nous comp- tions les nombres ». Cela résulte soit de notre tableau XIX, soit des chiffres obtenus par divers auteurs. Il faut en conclure que la constance du nombre n après la période décroissante, dans les tableaux VI par exemple, n’est qu'apparente. Si l'on avait opéré sur des portions de liquide plus grandes que 2 cc. donnant par conséquent des nombres n plus élevés, ou si l’on avait pu compter des nombres n fractionnaires, on au- rait trouvé l'indice d’un maximum, mais d’un maximum beaucoup moins accusé que celui qu’on observe dans les tubes de petits diamètres. 5° On peut donc dire que d’une façon générale la courbe des poids en fonction des durées de formation présente un maximum à partir duquel la décroissance est d’autant plus brusque que le diamèêtre extérieur du tube est plus faible. Après s’être abaissée, la courbe se termine très sensiblement par une parallèle à l'axe des durées, de telle façon que le poids peut être consi- DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 165 déré comme pratiquement constant à partir d'une durée de formation suffisamment longue, cette durée pouvant varier de 15 à 45" suivant les liquides. 6° Si, conservant le même tube capiilaire, on dimi- nue le débit soit en y introduisant une courte paille de verre, soit en entravant la rentrée de l'air dans la partie supérieure de la burette, les diverses hauteurs H ne correspondent plus aux mêmes n qu'auparavant tandis que les mêmes { ramènent toujours les mêmes n. Ainsi les tableaux XV et XVI' montrent qu'avec un tube on a obtenu à H ñn t T 37 mn 16 75" 1:63 et avec le mêmé tube, en diminuant son débit : 483 mm 16 74" 1,61 Le minimum sur n sera donc caractérisé par une valeur fixe de t, plutôt que par H, qui vurie suivant les résistances de frottement ou de pression atmosphérique. 7° Il était intéressant de comparer les résultats 0b- tenus par M. Rosset avec les chiffres de nos tableaux. a) Ceux-ci confirment tout à fuit l'existence d'un maximum dans les poids des gouttes. Ayant compté les nombres nous trouvons naturellement des minima où M. Rosset trouvait des maxima”. 1 Voir aussi la remarque faite au tableau VIIL. ? Lebaïgue avait trouvé que l’augmentation de la hauteur du liquide dans un tube diminuait le poids des gouttes. (Journal de pharmacie et de chimie. T. VIL, p. 89, 1868). Il serait aisé de dé- montrer que cette constatation qui semblait paradoxale à côté des résultat de Hagen et de Guthrie, s'explique par l'existence du maximum. 166 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS b) M. Rosset avait énoncé que le produit de la durée d’égouttement par la pression correspondante était sensiblement constant, mais d’après ses propres chiffres on pouvait déjà voir que le degré d’approximation de cette loi était très grossier. Nous avons calculé dans nos tableaux V, VII et XII les produits (H X +) et l’on voit que le produit de la durée par la pression s’accroit considérablement à mesure que la pression diminue. Mais comme il est difficile de connaître la pression réelle (H-h) efficace à la sortie de l’orifice, indépendamment de la fraction h de la colonne de liquide employée à vainere les résis- tances de frottement à travers le canal capillaire, nous ne pouvons pas attacher grande importance à la vérifi- cation de la constance du produit (H'X +), d'autant plus que, même en employant un vase de Mariotte comme le faisait M. Rosset, on n’est pas entièrement à l'abri des erreurs sur H dues aux frottements. En effet, comme nous l'avons vu plus haut (p. 165) on peut obtenir des durées très différentes avec la même pres- sion brute H, si l’on fait varier le frottement au-dessus de l’orifice. 8° La comparaison des tableaux VI et VII montre que, toutes choses égales d’ailleurs, une élévation de température augmente la vitesse d'écoulement et dimi- nue la durée de formation. A des mêmes valeurs de H correspondent des valeurs de n qui sont plus fortes lorsque la température est de 19° que lorsqu'elle est de 13,5. Autrement dit : à pressions apparentes égales, le poids de la goutte diminue quand la température augmente. — DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 167 Frankenheim avait déjà fait la même remarque ", lorsqu'il écrivait que l'influence de l’élévation de tem- pérature sur le poids dépendait de la vitesse d’écoule- ment, et que d’insignifiante qu’elle était d’abord pour un écoulement très lent, elle se faisait d'autant plus sentir que l’écoulement devenait plus rapide. Or, nos tableaux VI et VIT montrent bien aussi que l’influence de la température devient de plus en plus forte à me- sure que H croit et que la durée de formation se trouve être plus courte. 9° Pour des vitesses d'écoulement décroissantes, le liquide, à partir du moment où la veine se résout en gouttes jusqu’à celui où le poids de la goutte ne varie plus, présente une succession de formes caractéristi- ques que nous avons décrites en détail. Il est à remar- quer que la goutte varie de poids d’une manière très sensible tant que se produit une queue ou un mamelon à sa partie inférieure et que la variation de poids devient de moins en moins apparente à mesure que les déformations causées par l'effet dynamique sur la membrane superficielle de la goutte en formation de- viennent moins visibles. 10° Nous avons pu constater que les formes et les poids suivent une allure très semblable dans le cas de l’eau comme dans le cas de benzène, malgré la dissem- blance de ces deux liquides à d’autres égards. Nous réservons cependant la possibilité de l’existence d’au- tres formes pour tels liquides que nous n’avons pas étudiés. A propos de la similitude de formes de gouttes ! Frankenheim. Die Lehre der Cohäsion. Breslau 1835, p. 99. 168 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS de liquides différents, rappelons que Dupré ‘ admettait que l’on peut obtenir des gouttes de formes semblables avec deux liquides différents, à condition de faire varier légèrement le diamêtre du tube employé suivant la densité et la tension superficielle du liquide. Mais M. Worthington * à fait remarquer que même en faisant varier le diamètre d’une façon appropriée on n’arrive- rait jamais à obtenir la similitude complète, parceque pour des liquides différents, les dimensions du ménisque qui reste attaché au tube après la chute ne sont pas toujours proportionnelles aux autres dimensions de la goutte. L'identité de formes des gouttes de benzène et d’eau ne pourra donc pas être absolue, à plus forte raison s’il $’agit toujours du même tube et de gouttes dynamiques. La première partie que nous terminons ici nous semble avoir apporté quelques documents nouveaux pour. l’histoire de l’écoulement des liquides par les tubes capillaires, et avoir précisé d’autres points jus- qu'ici insuffisamment établis. De ces résultats d'ordre descriptif ou documen- taire nous pouvons dégager une conséquence pour la théorie : Les effets dynamiques qui se produisent sur le liquide à la sortie du tube à écoulement ont sur le poids des gouttes une influence si marquée que toute théorie de l'égouttement sera insuffisante si elle ne tient pas compte de l'effet dynamique. La loi de Tale sous sa forme Aie Pre ne saurait donc être générale. ‘ Ann. Chim. et Phys., 4 sér., t. IX, p, 345 (1866). ? Proceedings Royal Society London. T. 32, p 365, note (1881). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 169 Dans une seconde partie nous allons chercher ce qu'il advient quand on s’en tient uniquement aux goulles statiques, c’est-à-dire lorsqu'on supprime tout effet dynamique d'écoulement. Ilm PARTIE GOUTTES STATIQUES CHAPITRE PREMIER Formes. Les figures publiées par M. Lenard se rapportent à peu prés toutes aux formes qu’ont les gouttes après leur détachement. Une seule d’entre elles représente une goutte encore suspendue à l'extrémité d’un ligament très pointu, rappelant la pointe d’un crayon. Les photographies de M. Lansiaux sont analogues à celles de M. Lenard. Malheureusement un très petit nombre en sont reproduites dans la Revue suisse de photographie", et les figures n’en sont pas des plus nettes. M. Worthington* a donné des profils de gouttes sus- pendues sous des tubes de divers diamètres, profils obtenus en projetant la silhouette même des gouttes sur un écran afin de l'agrandir et de pouvoir en tracer les contours avec un crayon. Mais l’auteur déclare n'avoir jamais pu obtenir de tracé correspondant au 1 Loc. cit. — M. Lansiaux avait envoyé pour un concours de photographie instantanée un nombre plus grand de figures, parmi lesquelles la Revue a fait un choix. 2? Proceedings Royal Society London. T. 32, p. 362 (1881). ARCHIVES, t XV. — Février 1903. 19 170 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS moment où le détachement va se produire, à cause de la rapidité des changements de formes du liquide. D'une phrase que M. Worthington a écrite dans une note ultérieure‘, il résulterait que cet auteur n’a pas trouvé dans la photographie des gouttes plus de préci- sion que dans le simple tracé de leurs contours sur un écran. Les clichés cinématographiques que nous devons à MM. Lumière paraissent donc remplir un deside- ratum en ce sens qu'ils fournissent des images de la goulle statique dans les phases successives qui pré- cédent son détachement, On y voit aussi quelles formes présente le liquide à l’instant où la goutte se détache et enfin les images de celle-ci durant les premiers ins- tants de sa chute libre. Les gouttes cinématographiées se formaient à l’extré- mité d’un tube cylindrique dont le diamètre extérieur était de 3"%17 (le tube g qui, dans notre 1% mémoire, a servi à nos 3° et 4° séries). Ce tube était alimenté par un entonnoir capillaire à trés faible débit afin d’assurer une longue durée de formation (voir notre mémoire loc. cit., p. 363). Le tout était placé dans une caisse vitrée dont l’intérieur était saturé des vapeurs du liquide employé. Un éclairage électrique avait l’avantage de donner contre les surfaces du liquide de petites images réfléchies de la lampe. Ces images accusent par des points blancs sur les photographies l'existence des courbures diverses de la goutte. Ces « réflexes » ont été utilisés déjà par M. Lenard* pour caractériser les * Phailosophical Magazine. T. 19, p. 46 (1885). # Wied Ann. T. XXX, p. 222 (1837). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 171 phases des vibrations d’une goutte pendant sa chute. Nous allons donner analyse détaillée des bandes cinématographiques relatives aux gouttes de formation lente. La planche IV reproduit en phototypie les cli- chés les plus caractéristiques de chaque bande. Les figures réuniés par des crochets sont tirées de clichés qui se succèdent immédiatement sur la bande. Ceux qui sont en dehors des crochets ont été choisis isolé- ment en divers points de la bande. DESCRIPTION DES BANDES. Bande I. — Benzène. Température 22°. Sur cette bande on observe quatre chutes de gouttes. La première au temps 2”9, la deuxième au temps 9”2, la troisième au temps 15"8, la quatrième au temps 22"5. La durée moyenne de formation d’une goutte était donc de 6”,5 environ. Il y a 167 clichés entre la première et la deuxième chute, 174 entre la deuxième et la troisième et 181 entre la troisième etla quatrième. L’intervalle de temps moyen qui sépare deux clichés est donc de 0”,37 en- YIron. Ce n’est qu’au 32° cliché avant celui où l’on voit la chute, que se manifeste l'existence de deux réflexes accolés. Dans les clichés antérieurs, on ne voit qu’un seul réflexe de plus en plus allongé. Au 5° cliché avant la chute, on voit deux réflexes formant un « huit de chiffre. » Ce n’est qu'au 3° cliché avant la chute que les deux réflexes se séparent complètement. Nous avons fait agrandir un certain nombre de cli- 172 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS chéstirés de cette bande n° 1 pour bien montrer les réflexes. Ils figurent er tête de la planche et en voici le détail : Fig. 4 a, est le 6e cliché avant celui où la goutte se détache. b, est le 5° (réflexes « en huit de chiffre »). c, estle4me » » d, est le 3° (2 réflexes séparés). e, est le 2e. f. est le premier avant le détachement. g, représente la goutte à l'instant du détachement. h, la goutte a déjà parcouru un court espace en chute libre, on aperçoit sa trace allongée au bas de la figure. i, figure isolée, montrant la forme de la goutte au 63e cliché après la chute. j et k, deux clichés relatifs à la 2e des quatre chutes (la forme j est le stade qui précède la forme g, et k équivaut à peu près à ). Les deux dernières chutes n’ont pas présenté de formes plus caractéristiques. Les agrandissements n'ayant pas fourni des contours aussi nets que les négatifs primitifs ou que leur projection directe sur papier sensibilisé, nous nous sommes dispensés d'agrandir les autres bandes. Bande 2. — Benzène. Tempér. 30°. Voici les clichés qui sont reproduits : # Fig. 2, a Le 76° avant la chute temps 15.6 b 50°: » » 17.0 C 25h » » 18.2 d 8° » » » 19.3 e DD » » 19.5 [ 2m: » » 19.7 q der y » » 19:8 h représente la chute » 20.0 l 4er après la chute » 1102042 Le déroulement pendant la pose n’était pas très rapide, aussi dans la fig. h l’image de la goutte est allongée dans le sens vertical, celle-ci s'étant déplacée pendant la pose. DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 173 Sur le cliché même, on voyait aussi une petite goutte- lette résultant de la rupture du ligament. Ce n’est qu'à partir de la 9e figure avant la chute que l’on distingue deux réflexes séparés. Les clichés précédents montrent des réflexes uniques, de moins en moins allongés à mesure qu’on s’écarte du 9 cliché. La même bande offre des clichés relatifs à une autre chute; les contours de la nouvelle goutte se superposent exactement à ceux de la première, aussi n’avons-nous pas jugé nécessaire de la reproduire. D'après M. Perrigot, les gouttes avaient une durée de formation de #1”,4. Bande 4. — Benzène. Durée de formation des gouttes : 41,4. Sur toute l'étendue de la bande, on ne trouve aucune chute de goutte. Clichés très nets, réflexes très bien mar- qués. On a reproduit six clichés grâce auxquels on peut se rendre compte de l'accroissement graduel du volume de la goutte. Fig. 4. a Le 7e à partir du commencement de la bande, temps 45.0 b 15° » » » 48.7 C 130° » » ) 5146 d 155° » » » 5e a e. 175€ » » ) 54.0 Î 200€ » » » 54.8 Bande 5, — Benzène. Tempér. : 36°. Cette bande renferme les clichés de deux chutes de gouttes précédées chacune d’une longue suite de clichés sur lesquels on voit la goutte se former très lentement. Pour donner une idée du grossissement de la goutte, on a reproduit le 175e cliché compté avant la chute (fig. m) : le 94e (fig. !), temps 37”,7 ; le 75e (fig. k), temps 38”,7; le 54e (fig. j), temps 39”,9; le 35e (fig. +), temps 40”,7; le 410 (fig. h), temps 41”, 8. 174 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS On remarque que l’allongement de la goutte est très peu sensible entre le 1758 et le 10° cliché avant la chute. Le réflexe s’allonge cependant graduellement puis se sépare en deux. Si l’on remontait au-delà du 475° cliché, on en compterait encore de nombreux avant d'approcher d’une chute précédente qui, du reste, n'existe pas sur la bande. Il y a, représentés avant le 10° cliché, les clichés sui- vants qui sont les plus caractéristiques : Le 3° avant la chute, fig. g, temps 42”.2 duo) » fig. f. der où » fig. e. Le détachement de la goutte se voit sur la fig. d, temps 42,3. Cette figure est malheureusement très pâle. Puis viennent trois derniers clichés représentés, savoir : Le {°° qui suit la chute, fig. c. ge » » fig. b. 3° ) D. AUBCME En continuant le déroulement de la bande on rencontre une chute subséquente, offrant exactement les mêmes apparences que la première, aussi ne l’avons-nous pas fait reproduire. Durée de formation. 51”. Bande 6. — Aniline. Tempér. : 34°, On a reproduit : Fig. 6, h. .75° cliché avant une chute. Temps = “ g, 54e » » » 22.0 f,: 20 » » » 23.7 CADET: » » D) 24.9 1 Se: ) » » 24.6 CITE » » » 24.7 b, ce cliché repr. la goutte se détach. 24.8 a, Aer cliché après la chute 24.9 , 15° cliché après la chute 25.6 Sur cette bande sont photographiées deux chutes avec une interruption de déroulement entre deux. Le déroulement était assez rapide, on voit certaines images doublées. Durée de formation : 49,3. DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 175 Bande 3. — Benzêne. Déroulement pas très rapide pendant la pose. Cette bande donnait des images ressemblant à celles de la bande 1. Sur certains clichés pris à l’instant du détache- ment, on voyait la gouttelelte secondaire engendrée par le ligament. Aucun cliché n’en a été reproduit. Durée de formation : 53”. Bande 9. — Benzène. Tempér. : 27°. Sont reproduits les clichés suivants : Fig. 9, a Le 250e avant une chute. Temps 14.4 b 200° ) » 46.2 € 150° » » 48.0 d 103e D) » 48.9 e 54e » ) 51.5 [ 2 » » — 4 1. » » — h Représente une chute au temps 53.2 l 1er après cette chute — Cette bande, d'un déroulement rapide pendant la pose, a fourni des images très intéressantes . Grâce à la trépi- dation du cinématographe, il y a eu deux poses superpo- sées sur le même cliché à un intervalle de temps extrè- mement court durant lequel la goutte détachée a parcouru une distance de quelques millimètres. Aussi sur la figure h, on voit cette goutte dans les deux phases de sa vibration elliptique. Dans la position supérieure, l’axe de l’ellipsoïde est horizontal. dans l’inférieur il est vertical. Le même fait se reproduit sur les clichés de deux autres chutes prises sur la même bande, aux fig. 7, 4 et L. Sur l'on voit la goutte encore suspendue à un fil, puis la même déta- chée, légèrement au dessous. Les trépidations du cinéma- tographe n'avaient pas assez d'amplitude pour fausser les proportions des gouttes dans les clichés concernant leur grossissement et leur allongement. Il y avait plutôt super- 176 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS position de deux images décalées l’une par rapport à l’autre, mais faciles à distinguer *. Durée de formation 48”. Bande 10.— Benzène. Tempér. : 27°. On a reproduit les clichés voisins de deux chutes : Fig. 10,a 3e cliché avant une chute Temps. 62.2 b 2e » » » — "ARE Leo » » » — d détachement de la goutte Lo e__ {er cliché après la chute = 2me . » 62.4 Fig.10, y 3e cliché avant une autre chute. 40.8 h 4er » » — ï La goutte est presque détachée. — j 4e cliché aprés la chute. — AR » » 41.0 Déroulement extrêmement rapide, images doublées presque partout. Durée de formation : 48”. Bande 11. — Aniline. Tempér. moyenne : 25. Pendant la pose le cinématographe marchait à une allure très rapide, d’où des vibrations, non pas dans la goutte mais dans la bande, et superposition de deux images ‘sur presque tous les clichés. Aussi n’avons-nous conservé pour la reproduction que les figures voisines de trois chutes de gouttes, La bande ne renfermait pas moins de 850 clichés, avec de fréquentes interruptions dans le dé- roulement, ce qui fait que les temps au chronographe sont inutiles à noter. ! Au sujet du doublement de l’image sur le même cliché, M. Perrigot nous a écrit: « Le doublement des images provient du déplacement de la bande pendant la photographie ainsi que du déplacement de l’appareil.. On obtient ainsi deux images qui sont décalées l’une par rapport à l’autre soit en hauteur soit en largeur, mais ce sont toujours deux photographies prises à des temps différents mais très rapprochés, et le décalage est le même pour tous les différents points d’une même vue photographique ». DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 177 Nous avons reproduit les clichés de trois chutes avec les clichés immédiatement! voisins : fig. 44, à, b, c, d, fig. M4. e, [, 9. h. et fig. 14. à, 7, k, L. Durée de formation : 34”,7. Ça et là, dans cette bande, on peut saisir des formes inté- ressantes de gouttes allongées, prêtes à se détacher et l'on peut remarquer que dans les clichés doublés où l'on voit sur une des images la goutte déjà détachée, l'autre image montre un ligament encore assez épais quoique allongé. Ce liganent épais se retrouve aussi parfois avec le benzène, mais avec l’aniline nous n'avons point trouvé de cliché où la gontte eût la forme en fine pointe de crayon. En projetant certains clichés de nos bandes (en par- ticulier de la bande n° 1), nous avons pu fixer sur pa- pier sensibilisé leurs images positives agrandies. Nous avons choisi une série de 8 de ces épreuves qui carac- térisent les formes successives que prend le liquide au sortir du tube cylindrique g, de 3""17, et qui se retrouvent plusieurs fois sur presque toutes les bandes. Nous avons calqué les contours de la goutte sur les épreuves et les avons reproduits en les alignant sur un cliché en zincotypie. (Voir page 178 bis). Malgré leur apparence schématique, les figures 4 à 8 sont donc bien conformes à la réalité. La figure 6 est relative à l’aniline, toutes les autres au benzène. La fig. 8 a été obtenue en complétant l’un par l’autre deux clichés relatifs à une même phase. Les clichés des figures 3, 4, 5, 7 et 8 se succé- daient immédiatement l’un à l’autre tandis que entre la fig. 2? et la fig. 3 il y avait 27 clichés sur l’une des bandes, et entre la fig. 4 et la fig. 2 environ 50 clichés. Il se passe donc un temps relativement très long (le temps du déroulement d’environ 4110 clichés) à partir de la chute de la goutte précédente jusqu’à ce que le 178 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS liquide atteigne le volume et la forme qu'il a dans la fig. 2. À partir du moment où cette forme est acquise, une double courbure va se manifester clairement par la séparation en deux réflexes du réflexe unique allongé. Le réflexe supérieur dénote l’existence d’un volume de révolution à peu près tronc-conique, qui est appliqué contre la section droite du tube. Le réflexe inférieur caractérise la portion de goutte renflée en sac qui se détachera plus tard. Dès après la séparation des ré- flexes, le liquide va s’étranglant rapidement entre la portion en tronc de cône et la portion en sac; les deux portions se raccordent par des surfaces de révolutions assez gracieuses (fig. 5). En même temps l’ensemble de la goutte s’allonge en s’avançant de haut en bas et pré- sente la forme en « pointe de crayon » déjà donnée par M. Lenard', immédiatement après laquelle a lieu la rupture du ligament. Cette rupture doit s'effectuer en deux points, car le ligament se résout en une goutte- lette; la masse principale tombe en vibrant elliptique- mert comme si le liquide s’était rompu à la façon d’un resssort, et une dernière portion se retire contre la section du tube, où elle prend la forme d’un ménisque convexe. Dans le mémoire auquel nous avons fait allusion plus haut (p.169) M. Worthington a essayé d'indiquer par un trait court placé sous l’image de la goutte, la profondeur maxima que l'extrémité inférieure de celle-ci atteint à l'instant où la rupture a lieu. Il remarque que cette profondeur varie très peu avec les tubes, et lon voit ! On trouvera les profils des figures de Lenard reproduites dans Archives, T. XI. planche IV (1901). TE CS EP ES 178 BIS DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. PRE Ro “(LLT Œ AOA) SHNÔILVES S4LLAO AG SHAdIHAVHYOLVKANIO STIHOU DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 179 sur ses figures (pl. VIE, loc. cit.) que le trait court est placé très peu au-dessous du profil ombré qui corres- pond à la forme limite de stabilité de la goutte. Re- marquons que notre fig. 3 (p. 178 bis) ressemble très exactement à la fig. ombrée d’un tube de 0.448. Si l’on tient compte de la proportion entre les figures de la planche de M. Worthington et les nôtres, il en résul- terait que la rupture devrait se faire lorsque la goutte aurait acquis une longueur intermédiaire entre celle qu’elle à sur nos fig. 3 et 4; tandis que nos photogra- phies montrent indubitablement que la goutte avance encore vers le bas, jusqu’à acquérir la longueur qu'elle a dans notre figure 7, où elle va se détacher. D’après le trait court de M. Worthington, le quo- tient du diamètre du tube (4""48), par la profondeur maxima serait de 0,71, tandis que nos photographies montrent que ce rapport est de 0,43, le tube étant de 6 FC ! Les illusions rétiniennes empêchent sans doute de fixer exac- tement sur un écran, par un trait, la position du pôle inférieur de la goutte à l’instant de son détachement. Il en résulte que la constance approximative de cette position pour tous les tubes signalée par M. Worthington, ne peut être admise qu'avec réserves. On peut remarquer en outre que la position assi- gnée par M. Worthington à la goutte au moment de la rup- ture exclut la possibilité d’un étranglement quelque peu pro- noncé, car elle ne laisserait pas place dans le sens vertical pour un ligament un peu long. D’après ses figures, l’auteur se trouve- rait donc forcé d'admettre que la rupture s’effectue suivant un véritable cercle de gorge dont le diamètre ne serait pas très infé- rieur à celui du tube. En outre il dit (p. 369) que « la séparation de la goutte est attri- buable au fait que la surface devient instable pour de petites oscillations, bien plutôt qu’au fait que la cohésion soit à pro- prement parler vaincue par la force de gravité ; le clivage de la 180 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS CHAPITRE DEUXIÈME Poids. Pour ce qui concerne les poids des goulles slati- ques, nous renvoyous le lecteur à notre premier mé- moire dans lequel nous avons étudié leurs poids par quatre méthodes différentes. Le seul point sur lequel il est utile d’insister ici con- cerne l'influence de l'air sur la tension superficielle ; de nombreux auteurs ont prétendu et prétendent en- core que la simple dissolution de l'air dans le liquide, et notamment dans le voisinage de la surface, peut modifier considérablement la tension superficielle ; mème dans le cas où il n’y aurait pas d’air dissous dans le liquide, le seul fait que l’air ambiant, bien que saturé de vapeur du liquide, constitue un milieu différent goutte est analogue au clivage de l’onduloïde étudié par M. Pla- teau ». Ce terme de clivage appliqué au mode de détachement de la goutte, semble exclure de la pensée de l’auteur des formes en pointe de crayon comme celles fixées péremptoirement par les photographies de MM. Lenard, Lansiaux et Lumière. M. Wor- thington considérerait donc que la rupture a lieu suivant un plan circonscrit par les points où la tension capillaire de la sur- face se trouve rompue par l’action de petites oscillations. Ces oscillations provoqueraient comme une déchirure de la couche superficielle, parce qu’en ces points la tension passe par zéro et devient négative. M. Worthington a bien soin de faire observer toutefois, qu’il n’y à pas là une solution de continuité dans le liquide, qui puisse influer sur la séparation de la goutte, et qu’il n’y à aucune raison de supposer que la petite pression négative observée à la base de la goutte (vers le cercle de gorge) représente une limite de la cohésion, laquelle, dit-il, est probablement très grande (p. 369). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 181 de la vapeur saturée dans le vide, à été invoqué comme une cause suffisante pour fausser les mesures de tensions superficielles effectuées dans l'air. Dans ces conditions et s’il en était réellement ainsi, on pour- rait faire à nos mesures sur le poids des gouttes cette objection : qu’étant effectuées dans l’air, il n’y a pas lieu de s’étonner que les valeurs des tensions superti- cielles qu’on peut en déduire ne concordent qu'impar- faitement avec celles fournies par les mesures d’ascen- sions capillaires dans le vide avec le dispositif de MM. Ramsay et Schields. Nous croyons donc intéressant de signaler dès maintenant un fait nouveau constaté à la suite de recherches entreprises dans ce laboratoire par l’un de nous en collaboration avec M. Renard’, à savoir que Si l’on excepte les cas où l’action chimique de Pair est indubitable (hygroscopicité, oxydation, etc.), les me- sures d’ascensions capillaires dans le vide et dans Pair donnent des résultats qui concordent entre eux avec une précision égale à celle que l’on observe entre Îles mesures d’ascensions capillaires dans le vide effectuées par des observateurs différents ou par un même obser- vateur sur des échantillons différents. Les observations, assez nombreuses, qui justifient cette constatation seront publiées ultérieurement in extenso. Mais dès maintenant on peut en conclure que l’objection formulée plus haut ne tient pas devant l’ex- périence, et que par conséquent le désaccord observé entre les tensions superficielles mesurées par ascensions ! Comptes rendus Société de physique et d’histoire naturelle de Genève, séance du 8 janvier 1903 (Archives). Tome XV (1903). 482 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS capillaires dans le vide et celles calculées par le poids des gouttes statiques est certainement dû à une autre cause qu’à la dissolution d’air à la surface du liquide. Cette conclusion est d'autant plus justifiée que dans nos expériences antérieures sur le poids des gouttes statiques, celles-ci se formaient dans l'air, en vase clos contenant lui-même du liquide, par conséquent dans une atmosphère saturée de vapeurs du corps étudié. Or, c’est précisément dans les mêmes conditions qu'ont été effectuées les mesures d’ascensions capillaires dans l'air, encore inédites, auxquelles nous nous reportons. CONCLUSIONS Comme nous le disions au début de ce mémoire, nous tenons à nous borner pour le moment à la des- cription des faits observés par nous dans leurs détails et à la comparaison tout objective de quelques-uns d’entre eux avec les résultats d’autres auteurs. Toute- fois, au cours de nos recherches, sont venues à notre connaissance les expériences de MM. Leduc et Sacer- dote sur la cohésion des liquides'. Elles ne pouvaient passer inaperçues à cause de leur apparence para- doxale et des conséquences importantes qu’en tiraient leurs auteurs quant à l’ordre de grandeur de la force de cohésion, qui doit être d’après eux plusieurs milliers de fois plus élevée chez les liquides qu’on ne le croyait jus- qu'ici. Aussi plusieurs auteurs n’ont-ils pas tardé à con- tester sinon les faits signalés par MM. Leduc et Sacerdote, 1 Journal de Physique, 4° série. T. I, p. 364 (1902). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 183 du moins l'interprétation qu'ils en ont donnée‘. Comme ces deux savants ont aussi abordé un point de la théorie des gouttes * à propos de leurs résultats sur la cohésion, nous avons adressé nous-mêmes deux notes à l'Académie des Sciences auxquelles nous renvoyons le lecteur *. Elles résument notre conviction actuelle sur le sujet, basée à la fois sur les diverses expériences que nous publions dans le présent mémoire et sur nos re- cherches antérieures, comme aussi sur l’étude appro- fondie que nous avions faite de nombreux travaux anciens, trop négligés aujourd’hui.* Malheureusement la question se révéle de plus en plus complexe lorsque, quittant les approximations plus ou moins grossières qui avaient donné créance à la loi de Tate, on veut tenter d'établir la relation qui existe entre le poids exact de la goutte d’une part et la tension superficielle et autres constantes d’autre part. La plus grande prudence s'impose avant une con- clusion définitive tant que certaines questions connexes ne sont pas éclaircies. Le rôle de la cohésion à laquelle nous sommes toujours portés‘ à attribuer une impor- tance, sinon très grande, du moins suffisante pour expliquer la non conformité des poids observés avec ceux calculés au moyen des formules classiques de- mande à être élucidé. Il faudra attendre en par- ticulier que de nouvelles recherches expérimentales soient faites sur la rigidité des liquides, sur leur * Voir en particulier Journal de Physique. T. I, p. 716 (1902). ? C. R. T. CXXXWV, p. 95 (1902). * C. R. T. CXXXV, pp. 458 et 621 (1902). Voir aussi Archives. T. XIV, p. 699 (1902). * Archives. T. XI, pp. 385 et 588 (1901). 184 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS élasticité, et sur les autres propriétés caractérisant l’existence de forces d'attraction entre les molécules dans l’intérieur de la masse liquide indépendamment de ce qui peut se passer dans la couche superficielle el son voisinage immédiat. N’est-il pas bien difficile d'admettre logiquement que lorsqu'une masse de liquide se trouve soumise à un effort de traction qui en modifie la forme et en produit l’allongement, des for- ces superficielles puissent seules entrer en jeu ?Il nous paraît bien plutôt que les molécules doivent se dépla- cer les unes par raphort aux autres dans l’intérieur de la masse et qu'avant et pendant la rupture les forces de cohésion doivent intervenir, contribuant à déterminer aussi bien le volume maximum que la goutte complète pourra avoir acquis avant la rupture, que le volume de la portion qui se détachera ‘. Comme résultats généraux, nous pouvons conclure qu'au point de vue des formes nos figures font ressortir une certaine analogie entre le mode de délachement de la goutte, précédé d’un étranglement et d'un étirement, et la rupture des fils métalliques soumis à un effort continu de traction. Le fil, comme on le sait, diminue de diamètre sur une certaine longueur où lallonge- ment s’accentue tout à coup, avant que la rupture ait lieu sur un ou plusieurs points de la partie ainsi 1 Lebaigue exprimait une idée analogue lorsqu'il écrivait : « L'effet de la capillarité est de former la goutte.et de la retenir, mais une fois l’action capillaire épuisée, la pesanteur l’emporte sur celle-ci et la goutte s’allonge en colonne cylindrique qui ne tarde pas à se rompre. Dans cette deuxième phase de l’écoule- ment de la goutte, la cohésion résiste à la pesanteur et la rupture de la veine liquide est la limite de cette résistance. » Journal de pharmacie et de chimie, t. VII, p. 87, 1868. DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 185 amincie (phénomène de striction). La goutte ne se coupe en tout cas pas suivant un plan limité par un cercle dont le diamètre serait voisin de celui du tube. Le cercle de gorge est une fiction théorique qui. à notre avis, doit être définitivement abandonnée. En effet, à supposer qu'on considère comme cercle de gorge le cercle qui correspond à la première mani- festation d’une double courbure dans le liquide sus- pendu sous le tube (réflexe en huit de chiffre, pl. IV, fig. 4, b), il faut remarquer qu’à partir de ce premier étranglement du liquide jusqu’au détachement complet de la goutte il y aura une infinité d’autres cercles de sorge allant en décroissant jusqu’à zéro. Le poids de la goutte tombée ne correspondra pas à celui du volume de liquide qui existait sous le premier des cercles car pen- dant la durée de l’étranglement une certaine quantité de liquide aura le temps de passer de la portion supé- rieure à la portion inférieure de la masse suspendue. Quant à ce passage du liquide à travers la partie étranglée, M. J.-B. Hannay à insisté tout particulière- ment sur son importance, dans une note dont nous n’avons eu connaissance qu'au moment de mettre sous presse ‘. A la suite d'expériences qu'il a faites sur la durée d'existence de la partie étranglée, surtout dans le cas où la goutte d’eau se forme et s'écoule dans de l’huile, l’auteur conclut en ces termes : « Le poids d’une goutte d’eau normale ou infiniment lente est déterminé par sa tension superficielle ; tandis que dans l’égouttement en pratique ce poids est modifié par la vitesse d'écoulement, par la pesanteur, la viscosité du 1 Proceed. Roy. Soc. Edinburgh, 1895, p. 437. ARCHIVES, L. XV. — Février 1903. 13 186 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS milieu ambiant et par la vitesse de la chute, toutes choses qui affectent la durée d’existence de la partie étranglée (the life-time of the closing neck). » M. Hannay estime d’ailleurs que la cohésion n’inter- vient en aucune façon pour déterminer le poids de la goutte. En tout cas, soit qu'il y ait afflux, à travers l’étran- glement, d’un supplément de liquide emprunté au ré- servoir, soit qu'il y ait seulement répartition, par étire- ment, du liquide entre le ménisque et la portion qui tombera, cette dernière a dans la fig. 4, g (PI. IV)un volume plus fort que celui de la portion comprise sous le plan des premiers cercles de gorge dans les fig. 4,b,c. Si donc nous avons essayé il y a deux ans de cal- culer les diamêtres à du cercle de gorge au moyen du poids P et de la tension superficielle y, nous ne pouvons plus aujourd’hui attribuer une valeur réelle à ces diamétres à". Du reste, notre calcul n’avait d'autre but que de montrer que même dans l'hypothèse de la formule de Tate, le diamètre du prétendu cercle devrait varier d’un liquide à un autre pour un même tube. Quant à la première des lois énoncées par Tate en ces termes : « toutes choses égales d’ailleurs, le poids d’une goutte liquide est proportionnel au diamétre du tube sous lequel elle se forme », MM. Leduc et Sacer- dote ont montré qu’elle ne se trouve à peu près con- forme aux observations qu'entre certaines limites du diamètre des tubes. En général, plus le diamètre 2r est grand, plus le quotient P : 2r, qui d’après les con- clusions de Tate devrait être constant, diminue (P étant ! Archives. T. XI, p. 380 (1901). DES GOUTTES STATIQUES ET DYNAMIQUES. 187 le poids de la goutte {ombée). Hagen, Guthrie et Traube avaient déjà fait cette remarque ; il est facile de cons- tater qu’elle ressortirait aussi des chiffres d’un tableau donné par Lebaigue pour les poids de gouttes d’eau tombées de tubes de diamêtres croissants. On pourrait conserver un doute sur les résultats des anciens auteurs et sur ceux de MM. Leduc et Sacerdote par le fait qu'il n’est pas dit qu’ils aient opéré avec des durées de formation suffisamment longues pour avoir été à l'abri des phénomènes dynamiques. Mais dans Île tableau que l’on trouve dans la note de Lord Rayleigh”, qui a pesé des gouttes statiques (durée de 50"), on peut constater que le quotient P : 2r diminue d’abord à mesure que le diamètre extérieur des tubes augmente. Lorsque le diamètre devient égal à 0.354 inches (9 mm.) P : 2r passe par un minimum, puis augmente peu à peu pour des diamêtres croissants. A défaut d'observations faites par nous-mêmes, nous pouvons donc conclure d’après l’ensemble des résultats d'un grand nombre d’auteurs, que la loi de proportio- nalité des poids des gouttes aux diamètres des tubes n'est pas plus généralement justifiée que celle de la proportionalité des poids aux tensions superficielles. En résumé on peut dire que les observations publiées dans ce mémoire et dans notre précédent montrent que les lois de Tate ne sont pas des lois générales et que, même dans le cas des goulles statiques, elles ne repré- sentent qu'une première approximalion. 1 Philos. Magazine. T. XLVIII, p. 324 (1899). 188 SUR LA FORME ET SUR LE POIDS, ETC. . ERRATA Dans le mémoire de MM. Guye et Perrot, Archives, t. XI, 1901 : Page 233, ligne 13 à partir du bas, au lieu de demi-sphère, lisez : segment sphérique. Page 236, l’avant-dernier paragraphe est à modifier comme suit : Un second mémoire de Guthrie est consacré à l’étude des poids des gouttes d’un liquide formées dans le sein d’un autre liquide et à celle des bulles... Pages 240-243. Ce qui est attribué au second mémoire de M. Duclaux est relatif au premier et vice-versa. Page 244, ligne 7 à partir du haut, au lieu de 158, lisez 518. N. B. La bibliographie parue en tête du dit mémoire se trouve être complétée par diverses citations qui viennent d’être faites au cours des pages qui précèdent. Genève, Laboratoire de Chimie physique de l’Université. 1902. ÉTUDE SUR LA Morphologie et la Biologie de la feuille CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUN É: Comportant un examen spécial des faits de dissymétrie et des conclusions systématiques PAR John BRIQUET J. INTRODUCTION Des recherches récentes, exécutées sur les formes de l’Heracleum Sphondylium particulières aux Alpes et à l’Europe méridionale, ont attiré notre attention sur les intéressantes variations morphologiques des feuilles dans cette Ombellifére. Ces modifications morphologiques ont été utilisées par les floristes pour caractériser des variétés, envisa- gées par plusieurs comme des espèces distinctes. II semble donc qu’elles devraient être bien connues. Ce n’est pourtant pas le cas ; et on peut dire, d’une façon générale, que les descriptions existantes sont tout à fait insuffisantes pour donner une idée précise de la mor- 190 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE phologie foliaire chez l’Heracleum Sphondylium. Or, il est impossible de faire une systématique rationnelle de ce groupe sans être parfaitement au clair sur la morphologie de la feuille, laquelle en constitue la base presque exclusive. La littérature purement morphologique ne fournit pas non plus les données auxquelles on pourrait s’at- tendre. Irmisch ", Wydler *, Rossmann *, A. Bitter ‘, ne mentionnent pas l’Heracleum Sphondylium au point de vue foliaire, ou bien s’en tiennent à ce sujet à des généralités sans intérêt. Seul Fermond * à consacré plusieurs pages à notre espèce; mais, ainsi qu’il arrive presque toujours pour cet auteur, les faits, relatés en petit nombre et d’une façon incomplète, sont noyés dans une profusion de données spéculatives qui en rend l'intelligence difficile. Fermond s’est d’ailleurs borné à analyser un seul cas concret, alors que l'A. Sphondylium présente une grande variété de for- mes foliaires. Avant de passer à l’exposé de nos recherches mor- phologiques, nous croyons utile de donner un tableau synoptique des variétés de l’H, Sphondylium que nous ? Jrmisch, in Botanische Zeitung VIII, p.128 et 129 (1850). ? Wydler, in Flora XL, p. 209 et suiv. (1853) et XLIII, p. 437 (1860). 3 Rossmann, Beitrag zur Kenntniss der Spreitenformen bei den Umbelliferen (Abhandl. d. naturf. Gesellsch. zu Halle, vol. VIII, 1864). ‘ Bitter, Vergleichend-morphologische Untersuchungen über die Blattformen der Renunculaceen und Umbelliferen (Flora LXXX VIII p. 281, 1897). 5 Fermond, Etudes comparées des feuilles dans les trois em- branchements végétaux, p. 11-15. Paris 1864. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 191 avons étudiées, de façon à ce que l’emploi des noms que nous serons appelés à faire ne donne lieu à aucune ambiguité. Tableau synoptique des variétés de l’Heracleum Sphondylium utilisées pour cette étude. I. Feuilles basilaires pinnatiséquées (au moins en partie), à 5-7 (-9) segments. 1. Segments larges, à lobes ovés-oblongs, brièvement acuminés au sommet. A. Feuilles densément velues-veloutées à la face infé- rieure, parfois presque blanches-tomenteuses : var. granatense Briq *. B. Feuilles faiblement pubescentes et d’un vert pâle à la face inférieure: var latifolium Mert. et Koch *. 2. Segments étroits, à lobes oblongs-lancéolés ou oblongs, longuement atténués-acuminés au som- met: var. stenophyllum Gaud *. II. Feuilles basilaires palmatiséquées, à 3 segments. 4. Segments larges, à lobes ovés-oblongs, brièvement acuminés au sommet. A. Feuilles densément PE PAU R EE à la face infé- rieure. parfois presque blanches-tomenteuses ; seg- ment terminal faiblement cordé ou atténué à la base : var. setosum. Briq. #. B. Feuilles faiblement pubescentes à la face infé- ? Synonymes : A. granaiense Boïss. ; H. setosum f granatense Rouy et Camus. ? Synonyme : À. FO a latilobatum Neiïlr. # Synonymes : À. elegans AÏl. (non Jacq.); H. angustifolium vill. (non Jacq.); 4. Sphondylium B angustifolium Mert. et Koch; H. Sphondylium B elegans DC. (non H. elegans Jacq.) ; H. steno- phyllum Jord. ; H. flavescens Bert. (non Bess.). * Synonymes : /1. setosum Lap.; H. Sphondylium et trifoliatum Noul.; H. Panaces Bert. p.p. (non L.); H. setosum a genuinum Rouy et Camus. 192 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE rieure (sauf sur les nervures où les poils sont plus longs et plus denses), d’un vert pâle ; segment ter- minal tronqué-cordé ou cordé à la base : var. mon- tanum Schleich *. | 2. Segments étroits, à lobes oblongs-lancéolés, ou lan- céolés, longuement atténués-acuminés au sommet : var. archifrons Briq. IT. MORPHOLOGIE COMPARÉE DES FEUILLES CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM. 1. Différenciation générale des feuilles basilaires. — Il est indispensable pour l'étude des Heracleum d’avoir sous les yeux des échantillons possédant toutes leurs feuilles basilaires, qui seules présentent au com- plet les caractères morphologiques de l’espèce ou de la variété. Chez toutes les formes d’Heracleum, le raccord entre les feuilles basilaires et le bas de la tige aérienne s'opère par l’intermédiaire d’une large gäîne qui em- brasse presqu’entièrement la tige. La gaîne se rétrécit subitement pour laisser émerger un pétiole robuste, concave à la partie supérieure, atteignant souvent el dépassant même parfois la longueur du limbe tout entier. 4 La limite entre le pétiole et le limbe est déterminée par la première ramification. Au-delà de cette ramifi- cation le pétiole se poursuit sous forme de rachis qui aboutit, dans le prolongement du pétiole, à un seg- ment terminal. L’axe du rachis se ramifie latéralement ! Synonymes : Æ. montanum Schleich.; 1. asperum Mert. et Koch p.p. (non Marsch.-Bieb.); Hintermedium Gaud. ; H. Pana- ces DC. (non L.); Sphondylium Branca y latifolium .Caruel. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 193 en rachis secondaires (« pétiolules » des ouvrages des- criptifs ‘) qui portent les segments latéraux. Les rachis latéraux sont accouplés perpendiculairement au plan de symétrie de la feuille et opposés l’un à l’autre dans chaque couple. Tandis que les rachis primaires et les rachissecondaires offrent une organisation semblable à celle du pétiole, les segments ont une organisation laminale, avec un système compliqué de nervures sou- tenant la trame du parenchyme. Bien que présentant une différenciation parfaitement nette en rachis et segments, les feuilles de l’Heracleum Sphondylium ne sont jamais composées. La différen- ciation n’est, en effet, pas poussée jusqu’à la formation de vraies articulations. C’est donc à tort que divers auteurs ont qualifié ces segments de folioles *. L’organogénie de la feuille ne présente pas de carac- tères bien spéciaux par rapport aux faits constatés 1 Il existe un terme spécial pour désigner les < pétiolules » ou rachis secondaires portant des segments. Bischoff les a appelés des anses (ansæ). Mais cette expression ne parait guère avoir été employée. Voy. Bischoff, Handbuch der botanischen Terminologie und Systemkunde I, 208. Nürnberg 1833. ? On sait que Wretschko (Botanische Zeitung XXII, n°40 et 41, ann. 1864) a cru pouvoir affirmer que les feuilles des Ombellifères étaient construites sur le type composé penné. Mais si, dans cer- tains cas, la différenciation est poussée jusqu’à la constitution de folioles articulées, il n’en est pas moins vrai que dans la grande majorité des espèces, la différenciation s’arrête à la constitution de segments non articulés. Nous ne pouvons donc qu’approuver M. Drude qui dit à ce propos : « Die Beschreibungen... sollen sich au das Thatsächliche halten, damit die Charakteristik nicht der Schärfe entbehre, und sollten demnach zwischen unvollständi- ger Fiedertheilung (production de segments) und Fiederblättchen (folioles) unterscheiden » (Drude dans Engler und Prantl, Die natürlichen Pflanzenfamilien vol. III, 8, p. 73, ann. 18971. 194 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE jusqu'ici dans la plupart des Ombellifères ". Le mame- lon axillaire se différencie rapidement en une petite écaille dont le sommet reste désormais inactif. L’acti- vité génétique se localise alors sur les marges de l’écaille qui produit dans un ordre acropétal les mame- lons initiaux des lobes. Ces mamelons semblent naître à la face supérieure des marges, illusion dûe à la forte concavité de l’écaille et au fait que les mamelons sont eux-mêmes plus ou moins recourbés vers la face supé- rieure. Le même processus se répète pour chacun des segments envisagé isolément. Le sommet devient inac- tif, tandis que les marges donnent naissance à des mamelons de 3% ordre, qui apparaissent et se déve- loppent dans un ordre acropétal. Ces mamelons de 3% ordre deviennent des lobes. Enfin, les lobes pro- duisant eux-mêmes des mamelons de 4° ordre sur leurs marges, dans un ordre acropétal, il y a formation de dents. Le résultat final de ce développement est une feuille comportant des segments latéraux et un segment ter- minal ; les segments sont lobés ; les lobes sont dentés. Les « pétiolules », les pétioles et la gaine sont des formations tardives par rapport au développement des segments des lobes et des dents. Quant aux « entre- nœuds » formés sur le rachis primaire par les ramifi- cations successives, ils possèdent un accroissement intercalaire localisé immédiatement au-dessus des points 1 Voy. à ce sujet : Wretschko, Zur Entwicklungsgeschichte des Umbelliferen-Blattes (Botanische Zeitung XXII, p. 305-309 et 313-315, pl. 12, ann. 1864) ; Gœbel, Vergleichende Entwicklungs- geschichte der Pflanzenorgane (dans Schenk, Handbuch der Bota- nik III, 1 p. 225 et 227. Breslau 1884). CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIÜM L. 195 de ramification. Le pétiole lui-même possède une zone d’accroissement intercalaire située immédiatement au- dessus de sa base. L’apparence présentée par les feuilles dépend en premiére ligne du nombre des segments latéraux. S'il n’y a qu’une paire de segments latéraux, la feuille sera ternée-palmatiséquée; s’il y a plus d’une paire, elle deviendra pinnatiséquée. Envisageons successivement ces deux cas. 2. Feuilles basilaires pinnaliséquées. — Ces feuilles sont caractéristiques pour les var. latifolium, grana- tense et stenophyllum. Le nombre des segments varie sensiblement avec le développement des individus. Rarement le nombre des paires de segments latéraux atteint 4, plus souvent 3, plus fréquemment encore 2. La nombre total des segments est donc le plus souvent de 5 (fig. 1). La longeur des « entrenœuds » du rachis principal est en rapport avec le développement des segments et de leurs lobes. Plus les segments sont grands, plus aussi les « entrenœuds » s’allongent. La longueur minima des «entrenœuds » est en général telle que les lobes de deux paires de segments superposées arrivent en contact les uns avec les autres, mais sans se couvrir ou en se couvrant fort peu. La longueur des « pétiolules » suit des règles très précises. Le « pétiolule » du lobe terminal est toujours de beaucoup le plus long quand le lobe terminal est cordé à la base. Sa valeur morphologique est d’ailleurs dans ce cas toute autre que celle des pétiolules laté- raux. Il représente en fait l'extrémité du rachis prin- cipal : c’est là un point sur lequel nous reviendrons 196 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE plus loin. Les « pétiolules » des segments latéraux attei- gnent leur longueur maximale dans la paire de segments la plus inférieure et sont de plus en plus courts dans les paires suivantes. La longueur absolue varie d’ail- leurs beaucoup d’un individu à l’autre. On trouve ça et là des individus de toutes les variétés dont tous les pétiolules sont extrêmement courts. 3. Feuilles basilaires palmatiséquées. — Caracté- ristiques pour les variétés setosum, monlanum et arc- hfrons, ces feuilles ne se distinguent des précédentes que par la réduction à une seule des paires de segments latéraux. Toutes les données précédentes des feuilles pinnatiséquées, s'appliquent aux feuilles ternées-palma- tiséquées (fig. 3, 4 et 5). 4. Morphologie des segments latéraux. — Les seg- ments latéraux sont pinnatilobés, à lobes diminuant d'importance de la base au sommet du segment. La profondeur des sinus qui séparent les lobes entre eux suit la même loi : elle diminue de la base au sommet du segment. Dans les segments latéraux bien développés, surtout dans la paire la plus inférieure des feuilles basilaires, il y a formation de lobes secondaires suivant le mode penné. De même que les lobes primaires sont de moins en moins marqués sur les segments d’une même feuille en allant de bas en haut, de même aussi les lobes secon- daires sont de moins en moins accentués sur les lobes primaires d’un même segment, en allant de bas en haut. En outre, tous les lobes des segments latéraux, tant primaires que secondaires, sont dentés. Les variations dans la forme des segments, celle des lobes primaires et secondaires, ainsi que des dents, sont CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 197 très considérables. On peut distinguer à ce point de vue deux types extrèmes, reliés d’ailleurs par des degrés intermédiaires : le type platyphylle et le type sténophylle. Le type platyphylle est représenté par les var. granalense, latifolium (feuilles pinnatiséquées), selosum et montanum (feuilles ternées-palmatisé- quées). Le type sténophylle est représenté par les var. slenophyllum (feuilles pinnatiséquées) et arctifrons (feuilles ternées-palmatiséquées). Dans le type platyphylle (fig. 1, 3, 4, 5 et 8) les segments sont ovés ou ovés-oblongs dans leur pourtour, arrondis ou presque cordés à la base. Les lobes de premier et de second ordre sont ovés-oblongs. Tous Fig. 1. Heracleum Sphondylium var. latifolium ; feuille pinnatiséquée à 5 segments; seginents latéraux à dissymétrie homogène basiscope. sont + brièvement acuminés au sommet. La serrature consisté en créneaux ou en dents à côtés convexes, souvent obtuses au sommet, ou ayant l'apparence d’un triangle sphérique. La profondeur des sinus n’est con- sidérable qu'entre les lobes de premier ordre les plus inférieurs : elle atteint là le quart inférieur de la dis- 198 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE tance qui sépare les marges de la nervure médiane du segment. Les sinus suivants sont beaucoup moins pro- fonds, de sorte que les lobes confluent en une large limbe peu découpé. L'impression d’ampleur est encore exagérée par l’étroitesse des sinus. Celle-ci est parfois tellement grande que les lobes se recouvrent latérale- ment par leur base. Tout autre est l’apparence du type sténophylle (fig. 2, 3 et 7). Ici, les segments sont ovés-lancéolés dans leur pourtour, ou bien, quand les lobes primaires sont très développés, le pourtour devient triangulaire à sommet lancéolé. Tous les lobes sont étroits, oblongs- lancéolés ou lancéolés, acuminés au sommet. La serra- Fig. 2. Heracleum Sphondylium var, stenophyllum ; feuille pinnatiséquée à 5 segments; segments latéraux à dissymétrie homogène basiscope. ture consiste en dents robustes, très aiguës ou même acuminées au sommet, parfois un peu érigées, bien moins serrées que dans le type platyphylle. La profon- deur des sinus est bien plus considérable que dans le type précédent. Elle dépasse normalement le quart CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 199 inférieur de la distance qui sépare le sommet des lobes de la nervure médiane, et de beaucoup. Dans les lobes inférieurs, il arrive même qu’elle atteint la nervure médiane : les segments sont alors pinnatiséqués à la base. A l'inverse de ce qui se passe dans le type précé- dent, les sinus sont très larges de sorte que les seg- -nents ne sont guêre en contact les uns avec les autres que par l'extrémité des lobes de premier ordre et jamais par leur base. 5. Dissymétrie des segments latéraux. — Un point très important dans la morphologie des segments laté- raux, c’est leur dissymétrie. Les lobes de premier et de second ordre d’un seg- ment latéral sont placés semblablement et en alter- nance sur les marges du segment. Mais la rangée des lobes acroscopes ‘ présente toujours des différences par rapport à la rangée des lobes basiscopes *. Les deux rangées ne sont comparables ni pour les dimensions des lobes, ni pour la longueur et le calibre des nervu- res, ni pour la profondeur des sinus. Et comme l'intensité d'expression de ces caractères morphologiques porte tantôt sur le côté du segment qui regarde le sommet de la feuille, tantôt sur le côté qui en regarde la base, ! De äxoov sommet, et oxoméo je regarde; lobes qui regardent vers le sommet de la feuille. ? De Paois base, et okoméo, je regarde; lobes qui regardent vers la base de la feuille. Les considérations qui ont présidé à la composition de ces ter- mes sont analogues à celles qui ont dicté à M. Schumann l’emploi des mots axoscope et phylloscope dans la morphologie florale. (Schumann, Neue Untersuchungen über den Blüthenanschluss. Leipzig 1890). 200 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE il y a lieu de distinguer entre une dissymétrie acros- cope el une dissymétrie basiscope ‘. La dissymétrie basiscope est de beaucoup la plus fréquente. Dans la var. granatense, la paire inférieure de seg- ments latéraux des feuilles pinnatiséquées (à 5 seg- ments) ont les lobes acroscopes deux fois plus petits que les lobes basiscopes:; la base des sinus qui les séparent est un peu plus éloignée de la nervure médiane que pour les sinus des lobes basiscopes. Dans la paire de segments latéraux supérieurs, les lobes dis- paraissent parfois complétement ou se réduisent à une ondulation peu marquée des marges, tandis que les lobes basiscopes (au nombre de 2 à 3) sont parfaite- ment développés. La var. lahifolium (fig. 1) se comporte d’une façon semblable : les lobes basiscopes sont beaucoup plus développés que les acroscopes, au point que, dans la paire supérieure les lobes acroscopes tendent parfois à disparaître complètement. ‘ Cette nomenclature est indispensable pour éviter la répétition de périphrases telles que celle employée par M. Gœbel : « Si l’on appelle la moitié d’une foliole tournée du côté du sommet de la feuille la moitié supérieure, c’est ordinairement la moitié infé- rieure qui est la plus grande, rarement la supérieure » (Gœbel, Organographie der Pflanzen I, p. 106. Jena 1898). — L'emploi des termes « supérieur » et < inférieur » doit être évité en parlant des lobes d’un segment, à cause des confusions qui peuvent facile- ment se produire entre le sommet de la feuille et le sommet du segment : un lobe peut être inférieur par rapport au sommet du segment dont il dépend, et supérieur par rapport au sommet de la feuille. Nous n’employons ici les termes inférieur et supérieur que pour désigner l’ordre des segments ou lobes de bas en haut, abstraction faite des questions de symétrie. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 201 Pour les variétés se{osum et montanum, il y a en général une différence entre les feuilles basilaires et les feuilles caulinaires au point de vue de l’inten- sité de la dissymétrie basiscope. Les feuilles basilaires Fig. 3. Heracleum Sphondylium var. montanum feuille basilaire palmatiséauée (à 3 segments); segments latéraux à dissymétrie basiscope. (ternées-palmatiséquées) ont des segments latéraux (fig. 3) à lobes basiscopes 2-3 fois plus grands que les acroscopes, à nervure médiane beaucoup plus volumi- neuse. Le lobe basiscope le plus inférieur présente une formation de lobes de deuxième ordre très marqué ; ceux-ci sont eux-mêmes dissymétriques |! Au contraire le lobe acroscope le plus inférieur présente à peine sur son côté inférieur 1 ou ? lobulesréduits. Les feuilles caulinaires présentent souvent une dissymétrie exa- gérée (fig. 4), les lobes basiscopes se développant très nettement, tandis que les acroscopes se réduisent à une simple ondulation des marges, laquelle disparait parfois complétement. Mais il y a à ce point de vue de ARCHIVES, t. XV. — Février 1903. 14 202 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE grandes variations d’un individu à l’autre. Il n’est pas rare de trouver dans ces variétés des feuilles cauli- naires à lobes acroscopes des segments latéraux déve- Fig. 4. Heracleum Sphondylium var. montanum ; feuille supérieure palmatiséquée (à 3 segments); segments latéraux à dissymétrie basiscope, poussée jusqu'à la disparition des lobes acroscopes (disposition pédalée). loppés, quoique plus faiblement que les basiscopes. Et d'autre part, on rencontre de temps en temps une feuille basilaire à segments latéraux dont les lobes acroscopes sont presque nuls ou nuls. Dans les feuilles du type sténophylle, la dissymétrie basiscope est encore plus marquée. C’est ainsi, par exemple, que les feuilles basilaires (pinnatiséquées) de la var. stenophyllum (fig. 2) ont des lobes basiscopes plus allongés et plus écartés que les lobes acroscopes. La différence est surtout marquée pour la paire de lobes la plus inférieure. Dans cette paire, le lobe basis- cope peut atteindre jusqu’à quatre fois la longueur du CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 203 lobe acroscope ; il est lui-même très fortement dissy- métrique, tandis que le lobe acroscope est presque symétrique. Le sinus acroscope n’atteint pas la nervure médiane, tandis qu’elle l’atteint presque et peut même dans certains cas l’atteindre pour le sinus inférieur basiscope. Comme les sinus inférieurs sont très larges, il en résulte que les lobes inférieurs sont séparés des suivants par un rachis ailé du côté acroscope, aptère ou presque aptère du côté basiscope. Des faits en tous points semblables se reproduisent dans la var. arctifrons. La dissymétrie basiscope est ici Fig, 5. Heracleum Sphondylium var. arctifrons; feuille basilaire palmatiséquée (à 3 segments) ; segments latéraux à dissymétrie basiscope. souvent très exagérée par l’énorme développement des lobes de deuxième ordre chez les lobes inférieurs basis- copes des segments latéraux (fig. 5). Nous arrivons à la dissvmétrie acroscope, moins fré- 20% MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE quente que la précédente, mais cependant facile à constater sur divers individus. Nous l’avons constatée jusqu'à présent dans les variétés latifolium, stenophyl- Lum et arctifrons. Nous avons sous les yeux des feuilles palmatiséquées (fig. 6) et pinnatiséquées de la var. latifolium dans lesquelles les segments latéraux présentent une dissy- Fig. 6. Heraclum Sphondylium var. latifolium; feuille basilaire palmatiséquée (à 3 segments); segments latéraux à dissymétrie acroscope. métrie acroscope très marquée. Les segments et les lobes sont largement ovés-subarrondis. Or, la paire de segments inférieurs à des lobes basilaires acroscopes au moins deux fois plus grands que les basiscopes ; leur nervure médiane est deux fois plus longue et plus robuste ; ils offrent une formation dissymétrique de lobes de deuxième ordre que n’ont pas les lobes basis- copes. Dans un cas, les lobes basiscopes sont réduits à une simple ondulation des marges où ont même dis- paru. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 205 Plusieurs échantillons des var. stenophyllum et arc- tifrons nous ont présenté des cas analogues. La dispo- sition des lobes de premier et de second ordre, ainsi que des sinus est exactement inverse de celle décrite ci-dessus pour les feuilles à segments dont la symétrie est basiscope. Dans tout ce qui précède, nous n'avons eu à faire qu'avec des feuilles dont tous les segments étaient uniformément soumis à une dissymétrie acroscope ou basiscope. C’est ce que l’on peut appeler une dissymé- trie homogène. Mais il existe une dissymétrie hété- rogène. Dans celle-ci, une même feuille porte à la fois des paires de segments à dissymétrie acroscope et à dissymétrie basiscope. Nous ne croyons pas que cette dissymétrie hétérogène ait été signalée jusqu'à présent au moins dans les feuilles non composées ‘. En voici quelques exemples : C’est d’abord une feuille basilaire pinnatiséquée (à 5 segments), empruntée à une rosette de la var. latifolium dont les feuilles sont en partie pinnatiséquées, en partie ternées-palmatiséquées et offrent les unes une dissymétrie acroscope, les autres une dissymétrie basis- cope des segments latéraux. La paire de segments inférieurs présente une dissymétrie acroscope très mar- quée. Le côté basiscope des segments possède trois lobes faibles, séparés par des sinus profonds de 1 et 0,5 cm. Le diamètre du côté basiscope atteint 2,5 cm. 1 M. Gœbel a signalé l’existence sur une même feuille com- posée (Mimosa sensitiva) de paires de folioles symétriques et dissy- métriques sur la même feuille. Mais c’est là une feuille composée d'organisation très différente. (Voy. Gæœbel, Organographie der Pflanzen I, p. 108, fig. 74. Jena 1898). 206 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE Le côté acroscope des segments possède 2 à 3 grands lobes séparés par des sinus profonds de 3,5, de 2 et de 1,5 cm. ; son grand diamètre atteint 5 cm. La paire de segments supérieurs présente une dissymétrie basis- cope trés marquée. Le côté basiscope des segments possède 3 lobes développés séparés par des sinus pro- fonds de 2 et 1 cm. Le diamètre du côté basiscope atteint 4 cm. Le côté acroscope n’a plus que des lobes indiqués par une faible ondulation de la marge du limbe ; son grand diamètre atteint 2,5 cm. Un second exemple très caractéristique nous est Fig. 7. Heracleum Sphondylium var. stenophyllum; feuille pinnatiséquée à 5 seg- ments; dissymétrie hétérogène; les segments latéraux inférieurs à dissymètrie acroscope, les supérieurs à dissymétrie basiscope. fourni par une” feuille caulinaire inférieure typique de la var. stenophyllum (fig. 7). Cette feuille est pinnati- séquée à 5 segments. La paire inférieure a une dissy- métrie acroscope. Cette dissymétrie est surtout mar- quée lorsqu'on compare entre eux dans chaque segment les deux lobes les plus inférieurs. Le lobe acroscope CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 207 est lui-même très dissymétrique (inégalement bipar- tit !), long de 9 cm., tandis que le lobe basiscope est presque symétrique (non bipartit) et long de 5 cm. La paire supérieure de segments possède au contraire une dissymétrie basiscope. Cette dissymétrie se mani- feste lorsqu'on compare de nouveau entre eux, dans chaque segment, les deux lobes basiscope et acroscope. Sur le côté basiscope, il y a un lobe isolé, très rappro- ché de l’axe du rachis, long de 5,5-7 cm., très dissy- métrique ; le lobe suivant a une nervure médiane longue de 6,3 em. Sur le côté acroscope, le lobe rap- Fig. 8. Heracleum Sphondylium var. latifolium ; feuille basilaire pinnatiséquée à 5 segments; segments inférieurs à dissymétrie basiscope, les supérieurs à dissymétrie acroscope poussée jusqu'à la disparition des lobes basiscopes (dis- position pédalée). proché du rachis manque; le premier lobe que l’on rencontre a une nervure médiane longue de 5 cm. Enfin, voici une feuille basilaire de la var. latifolium (fig. 8) dans laquelle la paire de segments inférieurs 208 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE présente une dissymétrie basiscope très marquée ; les lobes du côté basiscope atteignent le double de la hau- teur de ceux du côté acroscope. La paire de segments supérieure possède au contraire une dissymétrie inverse. Tandis que les lobes acroscopes sont très développés, les lobes basiscopes sont réduits à une simple ondulation des marges. En résumé, la dissymétrie des segments foliaires latéraux chez l’H. Sphondylium se présente sous les catégories suivantes : A. Dissymétrie homogène. 4. Tous les segments latéraux à dissymétrie acroscope. 2. Tous les segments latéraux à dissymétrie basi- scope. (Cas le plus fréquent.) B. Dissymétrie hétérogène. 3. Paire inférieure de segments à dissymétrie acro- scope ; paire supérieure à dissymétrie basiscope. k. Paire inférieure de segments à dissymétrie |basi-: scope ; paire supérieure à dissymétrie acroscope. Nous avons étudié un échantillon dans lequel les trois premiers de ces cas étaient simultanément réalisés sur les différentes feuille du même individu. 6. Morphologie du segment terminal. — Le seg- ment terminal est palmatilobé ou palmatiséqué, à trois lobes de premier ordre et à trois nervures principales palmées, divergeant dès la base même du segment qui : est presque toujours tronquée-cordée ou cordée. Les deux lobes latéraux sont organisés exactement sur le type des segments latéraux et présentent les mêmes caractères (lobes et nervures latérales alternes, dissymétrie presque toujours basiscope). Seulement ils sont reliés avec le lobe médian par une large plage de contact. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 209 A son tour, le lobe médian est palmatilobé à trois lobes de deuxième ordre, à trois nervures divergentes au même point. Les lobes latéraux sont lobulés, à lobules et nervures alternes, à dissymétrie basiscope. Enfin, le même phénomène peut se reproduire au troisième ou au quatrième degré dans le lobe médian de deuxième ordre. Le segment terminal est en réalité pinnatipartite ou pinnatilobé ; l'apparence palmée provient du grand développement de la paire inférieure des lobes. Les lobes latéraux du segment terminal sont homologues des segments latéraux. Ils sont opposés et ont des ner- vures opposées, tandis que leurs lobules sont alternes et sont desservis par des nervures latérales alternes. Ce n’est qu'au sommet du segment terminal que les nervures insérées sur la médiane deviennent alternes. En d’autres termes, le segment terminal est formé par la confluence ‘ d’une pièce terminale et de plusieurs paires de segments latéraux. ; Ce résultat déduit de l’étude des rapports des lobes et lobules entre eux, ainsi que de leur nervation, est pleinement confirmé par les variations morphologiques du segment terminal dans les diverses formes de l Hera- cleum Sphondylium. Nous possédons, en effet, tous les passages entre les segments terminaux à lobes séparés par des sinus qui n’atteignent pas le ‘/, de la distance séparant le sommet des lobes de la nervure médiane, et ceux dans lesquels ces mêmes sinus arri- 1 Il va sans dire que ce terme de confluence n’a aucune signi- fication organogénique; il signifie simplement que des organes homologues, qui sont séparés ailleurs, se présentent ici réunis. 210 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE vent jusqu’au voisinage de la nervure médiane, ou à cette nervure même. Dans ce dernier cas, on peut hésiter sur le nombre des paires de segments que l’on doit attribuer à la feuille. Les « pétiolules » des der- niers segments latéraux sont alors nuls ou très courts, ainsi que ceux du segment terminal. En outre, le lobe ou segment terminal, au lieu d’être cordé à la base, devient arrondi-atténué à la base. On comprend maintenant pourquoi nous avons déclaré plus haut (p. 195) que le « pétiolule » du seg- ment terminal n’est pas homologue du « pétiolule » des segments latéraux : c’est évidemment un entre- nœud du rachis terminé par des segments confluents. Les mêmes différences d'organisation signalées dans les types sténophylle et platyphylle pour les segments latéraux se retrouvent dans le segment terminal. Les dessins joints à ce mémoire nous dispensent d'entrer dans de plus longs détails à ce sujet. 7. Variations morphologiques dûes au miveau. — Dans tout ce qui précède nous avons essentiellement envisagé la morphologie des feuilles basilaires. Si l’on s’adresse aux feuilles caulinaires, on est amené à cons- tater des différences notables, qui se reproduisent parallélement dans toutes les variétés. Les gaines s’allongent considérablement ; le pétiole se raccourcit, ainsi que les « entrenœuds » du rachis. Les dimensions des segments diminuent progressive- ment du bas en haut de la tige. Il en est de même du nombre des segments qui de 7, descend à 5, puis à 3. Enfin, dans les feuilles les plus supérieures, il n’y à habituellement plus qu'un limbe palmatipartite ou palmatilobé par confluence des 3 segments culminaux. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 211 En outre, chez les variétés selosum, montanum et arctifrons, les premières feuilles basilaires des jeunes rosettes qui ont toujours tous leurs segments confluents en un limbe unique plus ou moins lobé persistent pen- dant l’anthèse. Des feuilles basilaires persistantes de cette forme se rencontrent aussi dans les autres varié- tés, mais avec moins de constance. Ces faits montrent combien il importe, pour juger correctement des caractères morphologiques de la feuille chez les Heracleum, d’avoir la série complète des feuilles le long des tiges. 8. Biologie des caractères d’indument. — On a vu, par la table synoptique des variétés placées en tête de cet article, que deux races de l’H. Sphondylium (les var. granalense et selosum) étaient caractérisées par des feuilles densément et mollement velues, parfois pres- que tomenteuses en dessous. Cette abondance de poils de la page foliaire sur laquelle sont localisés presque exclusivement les stomates constitue évidemment un appareil protecteur contre une transpiration exagérée. Il est intéressant de constater que la distribution géo- vraphique des deux races en question concorde avec l'interprétation du rôle physiologique de leur indument. La var. granalense est, en effet, spéciale aux provinces espagnoles de Grenade et de Castille; tandis que la var. selosum se trouve dans les Pyrénées et sur le versant méditerranéen des Alpes italiennes et autri- chiennes : toutes deux manquent dans l’Enrope moyenne et septentrionale. Un fait beaucoup plus intéressant, et qui paraît être passé inaperçu de nos prédécesseurs, consiste dans la présence, sur les feuilles adultes, d’un anneau barbu 219 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE (poils raides, denses et longs), placé immédiatement au-dessous des points de ramification des rachis et à la base de la gaine. Aux ramifications du rachis, Panneau barbu est plus ou moins interrompu sur la face ventrale, canaliculée, du rachis et du pétiole ; il l’est aussi sur la face dorsale, mais à un moindre degré. Sur la face ventrale, cette interruption pour- rait, semble-t-il, être envisagée comme une des nom- breuses adaptations foliaires à la plnie. Elle laisse, en effet, le passage libre à l'écoulement de l’eau qui tombe sur le limbe en temps de pluie et qui dégoutte dans la gouttière du pétiole pour aller s’accumuler dans la gaîne. Mais cette relation ne rend pas compte de l'interruption plus ou moins nette de l’anneau barbu sur la face dorsale. L’invraisemblance de cette inter- prétation devient évidente quand on étudie l’anneau barbu des gaines, qui est extrêmement développé. . On voit cet anneau suivre fidélement la ligne de contact extérieure de la gaine avec la tige; il entoure donc complétement le nœud, sauf sur l’espace très étroit, parfois nul, qui sépare les deux lèvres opposées de la gaine. Il suffit d'observer en temps de pluie le ruissel- lement de l’ean sur les grandes feuilles et les puis- santes tiges de l’Heracleum Sphondylium pour com-"° prendre que l’étroite interraption de l'anneau barbu des gaînes est presque toujours insuffisant pour per- mettre l’écoulement de l’eau. D'ailleurs, même si l’espace était suffisant, cela ne rendrait pas compte du développement énorme de l’indument sur tous les autres points. La vraie signification biologique de cette curieuse hypertrophie locale de l’indument doit être cherchée CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 213 dans un besoin de protection locale particulière contre les excès de transpiration. Alors que la croissance des entrenœuds caulinaires est terminée, que le pétiole et les articles du rachis ont presque entièrement perdu leur faculté d’allonge- ment, la croissance intercalaire se localise à la base des segments et à la base de la gaîne. Or ces zones de croissance intercalaire tardive sont précisément celles qui sont protégées par les anneaux barbus ci-dessus mentionnés. Sous la couche d’air emprisonnée par ces touffes de poils, tous les éléments conservent long- temps leur faculté de division, la lignification et la sclé- rification des parois est restreinte au minimum, les protoplastes sont gorgés de suc cellulaire : d’où lutililé d’une protection spéciale, devenue moins importante pour les autres parties du pétiole, du rachis et des segments. (À suivre.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 5 novembre 1902. D'H. Faes. Mélanges entomologiques. — D' L. Pelet. Dosage volumé- trique de la fuchsine. —F.-A. Forel. Feux crépusculaires. — D" P. Mercanton. Levers de soleil. —— D' M. Lugeon. Poussière volca- nique. — D' P. Jaccard. Sarracenia purpurea. M. le D' H. F4ES présente une feuille de zinc provenant de la toiture d'un hôtel de Lausanne et perforée par les Sirex. Il donne à ce propos des détails intéressants sur la biologie de ces Hyménoptères et rappelle combien l’on a discuté cette question de la perforation des métaux. Etaient-ce les larves ou les insectes parfaits qui causaient les dégâts, et si c'étaient les insectes parfaits, de quelle façon procédaient-ils? Il rappelle les belles recherches anatomiques de Léon Dufour sur les Hyménoptères de la famille des Urocérates et cite quelques autres insectes s’attaquant aussi aux métaux. M. le D' Faes expose ensuite les dégâts considérables causés dans les vergers par certaines espèces de scolyti- des ; il fait circuler des branches d'arbres fruitiers atta- quées par le Scolytus pruni et le Bostrichus dispar, deux espèces qui procèdent tout différemment dans la façon de creuser leurs galeries. L'auteur de cette communication, qui s’est fort occupé de la question au point de vue agri- cole, tant dans le canton de Vaud que dans celui du Valais insiste sur le fait que ces deux scolytides attaquent aussi SEANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 245 bien les arbres jeunes et très vigoureux que les arbres anémiés et malades. Il donne des détails sur la ponte curieuse du Scolyte du thuya {Phloeosinus thuyae), étudiée par M. le D' Edouard Bugnion, et indique enfin les remè- des préventifs et directs les plus efficaces contre ces rava- geurs. M. le D'H. Faes termine son exposé en citant un cas nouveau de parasitisme, observé dansles Alpes du Valais. Il a découvert une mouche Tachina qui pondait ses œufs sur, un myriopode, le Julus alemannicus var. simplex ; il décrit les particularités anatomiques de la larve et montre - avec quelle intelligence, ou quel merveilleux instinct, le diptère procède dans sa ponte. Le Julus alemannicus pos- sède une épaisse carapace calcaire, un corps lisse et arrondi, des segments admirablement emboités les uns dans les autres; c’est pourquoi, alors que nous voyons les Tachines pondre à n'importe quelle place sur le corps ten- dre des chenilles, l'espèce en question pose toujours ses œufs sur la tête ou le premier segment du Myriopode. La raison en est simple : la tête du Myriopode étant souvent appelée à se mouvoir, son insertion avec le corps est un point faible, et les larves de la Tachine, une fois écloses. en profitent pour pénétrer dans le corps de leur hôte. M. le D' L. PELET, professeur, présente une méthode de dosage volumétrique de la fuchsine au moyen d’une solution titrée de nitrite de potassium en solution faiblement acide. La fin de la réaction se reconnait grâce à la présence d’un léger excès de fuchsine par la faible coloration rose produite sur du papier à filtrer dans un essai à la touche. Les résultats obtenus par le dosage ne variaient que de 3-4 mmgr. sur une quantité de 0,5 à 2 gr. L'équation de la réaction est définie et se passe entre 2 molécules de fuchsine et 3 molécules d'acide nitreux ; il ne se forme cependant pas d'acide rosolique ainsi qu’on eùt pu le supposer. Dans la première partie de la réaction, il se forme du chlorure de diazopararosaniline OH — C |||[C$HS N N CI}; 216 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ce produit une fois formé se copule à une nouvelle molé- cule de fuchsine pour former OH — C = [C$HS NN — NH — CH} — C —OH la diazoamidopararosaniline. En ajoutant du carbonate de sodium à la solution du diazoamido dérivé, on isole un produit brun insoluble qui est probablement le diazoamido lui-même. Ce composé dont l'étude n’est pas terminée est insoluble dans les acides. Si on laisse reposer la solution du diazoamido, il se produit une décomposition lente et formation d’une molé- cule d'acide rosolique et d’une molécule de fuchsine. Si au contraire on chauffe directement la solution, il y a formation rapide d'acide rosolique, d’après la réaction bien connue de E. et O. Fischer. M. F.-A. FoREL décrit les grandes apparitions de feux crépusculaires anormaux observés les 28, 29 et 30 octo- bre à Morge et Lausanne. Durant le cours de l’été, depuis le commencement de juillet, spécialement les 6, 7, 8, 9, 41 juillet, 3, 15 à 22 août, 13, 24 octobre, M. Forel a déjà constaté des phénomènes extraordinaires : une demi- beure après le coucher du soleil, après que le ciel du cou- chant s'était lentement obscurci, il surgissait une seconde illumination caractérisée par un nimbe périhélique jaune- verdâtre d’abord, d’un éclàt lumineux étrange, puis orange, quelquefois approchant du rouge ; autour du nimbe jaunâtre un halo pourpre-lilas de quelque 50° de rayon, large, à contours mal définis. Mais jamais ces feux de cré- puscule n'avaient approché, même de loin, de la teinte rouge cramoisi des grandes illuminations de l'hiver de 1883-1884 que nous avons attribuées aux cendres volca- niques de l’éruption de Krakatoa. (Voyez Bull. S. V. S. N. XX, P. V. VIL 19 décembre 1883). Enfin, dans les trois dernières journées, il y a eu repro- duction des splendides illuminations du type krakatoesque. Le 28 octobre, M. Forel les a vues à la fin du spectacle, à SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 217 travers les trous de voile des nuages (à 6 h. 45, temps du l’Europe centrale) ; le 28 octobre, le coucher apparent de soleil ayant eu lieu à 5 h. 18 soir, la seconde illumination a duré de 5 h. 50 à 6h. 55 avec un éclat incomparable ; le 30 octobre, un voile de brouillard couvrait le ciel de Morges, mais ces nuées avaient des couleurs d'incendie. M. Forel peut comparer ces tons et teintes avec ceux d’un excellent tableau de Hosch qui avait représenté les feux crépusculaires de décembre 1883, et il déclare l’analogie, ou mieux la similitude, complète. Dans les deux cas, le fond du ciel formant second Se était éclairé par un pourpre orangé, rouge et cramoisi, tandis que les nuages, dans un premier plan, apparaissent comme des taches brunes et grises. Il y a cependant une différence capitale entre les phé- nomènes crépusculaires de l’été de 1902 et ceux de 1883. Ces derniers ont duré dans chaque station durant des semaines et des mois; en Suisse du 25 novembre 1883 au milieu de janvier 1884. Dans l’été actuel, au contraire, ils sont d'apparition rapide et ne durent que trois ou quatre jours de suite pour réapparaitre plus tard quelques semai- nes après, et de nouveau pendant quelques jours seule- ment. On pourrait interpréter ces faits en supposant qu’en 1883 les poussières volcaniques lancées dans la haute atmosphère y formaient un anneau continu autour de la terre, tandis que cette année 1902, elles sont concentrées en nuages discrets et isolés les uns des autres. En terminant, M. Forel signal l'apparition possible d'un cercle de Bishop, large couronne cuivrée autour du soleil analogue à celle qui, en 1884 et 1885, a suivi la grande éruption de Krakatoa. On la voyait lorque le soleil était masqué par un écran, cime de montagne ou nuage; elle était surlout apparente dans les hautes altitudes. La recherche de ce phénomène est recommandée aux alpi- nistes dans leurs excursions d’hiver, aux observateurs des stations de montagne, Säntis, Naye, Saint-Bernard, aux habitants des villages alpins et jurassiens dans des jour- nées favorables. ARCHIVES, t. XV. — Février 1903. 15 218 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. Paul-L. MERCANTON complète l’exposé de M. Forel par le compte-rendu des observations du phénomène, qu'il a faites de Lausanne avant le lever du soleil les 4 et 5 novembre. # novembre 7 h. H. C. Ciel absolument dé- gagé de brume sauf sur Morges et sur Genève et le Jura. A l’orient, la silhouette des Alpes vaudoises se détache sur un fond brillant formant une plage couleur fleur de pêcher intense, atteignant presque le zénith, se dégradant sur ses bords en orange et jaune clair et paraissant avoir comme centre le point où le soleil se lèvera. D'après un témoin oculaire le phénomène était déjà visible à 6 h. 45, quoique moins caractérisé. À 7 h. 10, la nuance devient plus claire tirant sur l'or pâle. 7 h. 45, teinte or très pâle. À ce moment les brumes de l'occident se teintent en rose pâle, un peu de « mor- genroth » persiste sur le contour des Alpes vaudoises. Le soleil se lève à 7 h. 40 sur Famelon. 5 novembre, même point d'observation. Le ciel est couvert sauf à VE. où apparaît la silhouette des Alpes vaudoises sur un fond rougeoiant et au-dessus des pans de ciel couleur d’or jaune. 6 h. 45, la teinte devient fleur de pêcher intense partout et très vive. Les moutonnements inférieurs des nuages se teintent en rose 6. h. 55, l’horizon s’embrume et l’observation devient impossible. Lever du soleil comme la veille. Le soir quelques gouttes de pluie. Le phénomène avait été observé par d’autres personnes le 3 et le # de Lausanne et de Vevey. Le #4, la réillumination ne le cédait en rien en beauté et en intensité à celle du mercredi soir 29 octobre. M. Mercanton fait circuler ensuite des photographies et de beaux exemplaires de bombes:volcaniques provenant des volcans éteints d'Auvergne. M. le D' M. LucEeon fait circuler un certain nombre d'échantillons de poussière volcanique de la Martinique. M. Paul JACCARD présente quelques pieds de Sarracema purpurea dans divers états de développement et contenant SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 219 dans la partie inférieure de leurs tubes une quantité con- sidérable de débris d'insectes complètement décomposés. Cette intéressante espèce provient de graines originaires des U. S. qui furent semées par M. F. Cornu, de Corsier, dans une des tourbières des Préalpes vaudoises. Elle y est maintenant complètement acclimatée. Séance du 19 novembre . Amstein, Valeurs d’une intégrale définie, — D' G. Rüssinger et S. Jénkins. Géologie de la vallée de la Lenk. — H. Dufour. Verres de vitre et éclairage. M. AmsTEIN recherche les valeurs d’une intégrale définie (Voir Bull. Soc. vaudoise des Sc. nat., décembre 1902). MM. Georges RæssiNGeR et Stuart JENKINS ont exploré cet été la Zone des Cols (bord sud des Préalpes) dans la val- lée de la Lenk. Parmi les terrains reconnus, les suivants présentent surtout de l'intérêt : 19 Des schistes et calcaires à céphalopodes que leur superposition au Malm fait sans doute néocomiens et qui contiennent aussi des bancs de calcaire spathique foncé, avec éponges siliceuses (pied de l’'Ammertengrat). 2% Des calcaires, à curieux organismes de silex, qui affleurent au Metschstand et dont les échantillons présen- tés ont été reconnus par M. Lugeon pour les couches de Wang ! Fait inattendu, la brèche polygénique, dite du Niesen, a offert dans son ciment une Bélemnite très nette (rema- niée ?) (torrent d'Unter-Flôsch). Le Flysch du Niesen sem- ble du reste passer ici au Lias supérieur ! La Zone des Cols présente en plusieurs points des plis. Au Bettelberg on constate un anticlinal avec un noyau de grès et calcaires du Lias inférieur, superposé à des schis- tes à Posidonomyes. Ce noyau a sa charnière convexe vers le S-S-E. 220 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Un synclinal qui affecte les terrains du Trias au Dogger présente au flanc S-W du Metschstand, près du point 2109 (carte Siegfried), une charnière dont l’intersection avec le terrain est concave à l’W. M. Rœssinger a ensuite attiré l’attention sur la portée théorique de ces observations. Le Néocomien à Céphalopodes de la Lenk est intermé- diaire au Néocomien littoral des Hautes-Alpes et au Néo- comien pélagique des Préalpes. Avec les couches de Wang it indique donc très nettement une relation entre ces deux dernières grandes Zones géologiques. Si l’âge secondaire du Flysch du Niesen venait à être démontré péremptoirement, ce fait aurait évidemment, des conséquences importantes. Quant aux dislocations de la Lenk elles sont si compliquées qu'il convient d’être pru- dent et d'attendre de plus amples recherches avant d’abor- der leur explication générale. M. Henri Durour donne un résumé des expériences photométriques qu'il a faites sur l’action de vitres diverses sur l’éclawrage des chambres. Les verres étudiés étaient les verres luxfer, diamant, dépoli, cathédrale, etc. Les me- sures photométriques ont déterminé quelle était l’intensité relative de la lumière pénétrant dans une chambre par une fenêtre dépourvue de vitres ou garnie des divers ver- res. L'expérience montre que les verres diamant et luxfer font pénétrer dans la chambre une quantité de lumière plus grande que celle qui entrerait s’il n’y avait pas de verre ; ce fait en apparence paradoxal provient de ce que ces verres transforment les directions des rayons qui tom- bent sur eux et entre autres dirigent horizontalement dans la salle des rayons très obliques venant latéralemeat de haut en bas; l’accroissement de luminosité peut être de 1,6 à 1.8 comparé à l’éclairement produit en l’absence de vitres, qui est pris comme unité. | L'effet favorable de ces verres est d'autant plus grand qu’on s'éloigne davantage de la fenêtre c’est-à-dire qu'ils font pénétrer de la lumière dans la profondeur de la cham- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 291 bre; l'effet des verres est plus grand par un ciel nuageux ou à demi couvert que par un ciel pur, la luminosité du ciel bleu au zénith n'étant pas très élevée. Séance du 3 décembre. H. Blanc. Présentations. — G. Martinet. Selection du trèfle. — D'J. Amann. Nouvelle application de la photographie. — F.-A. Forel. Bois fossiles. — M. Vautier-Dufour. Téléphotographie. M. le prof. H. BLanc fait circuler une collection d'insec- tes indigènes et exotiques présentant de très beaux cas de mimétisme, ainsi qu'une série de modèles en cire, exécu- tés par M. P. Murisier, représentant le cœur et ses vais- seaux dans la série des vertébrés. M. Marnner, chef de l'Etablissement fédéral d'essais et de contrôle des semences à Lausanne, expose les résul- tats qu’il a obtenus avec ses essais de sélection et de fécon- dation du trèfle*. Cherchant à améliorer le trèfle cultivé ordinaire par voie de sélection en vue d'obtenir une variété productive et résistante, il a soumis les plantes de choix à un égre- nage méthodique. Il a constaté que la nuance plus ou moins foncée des grains de trèfle ne dépend pas du degré de maturation, comme on l’admet, mais que chaque plante fournit des grains d’une coloration uniforme et caractéris- tique.Il fallait reproduire ces plantes d'élite et vérifier si elles transmettaient bien leurs divers caractères de pro- ductivité et de coloration des grains. Sur 560 pieds de trèfle provenant de graines de plantes d'élite, plantés en 4900, on en conserva 21 seulement pour la sélection ; les autres furent détruits. Mais pour éviter le métissage par les bourdons avec le pollen de plantes étran- gères et de moindre valeur agricole, il a fallu, au mo- 1! Avant la sélection, les générations sont bisannuelles; pour gagner du temps, les grains de la sélection sont semés l’automne pour pouvoir trier et récolter la graine l’année suivante. 229 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ment de l'épanouissement des fleurs, isoler les 21 plantes sélectionnées au moyen d’une coiffe d’un tissu lâche. Une élimination rigoureuse des pieds ne possédant pas les ca- ractères de la plante-mère, devait supprimer, comme dans l'exemple ci-après, tous les cas d’atavisme provenant de mélissages antérieurs et amener une épuration et une fixa- tion complètes de la variété. Schéma d'un cas de sélection du trèfle. Q ef Q ef \ 1898 . Re en XV] RE (e) PSE QUI ; Fécondation libre. 1900 . cree « REP | | / | CAT AE RCE ST A) Pet De PU é NOD 4 Nr LE . 1904 PU TU que à | Séetior ME RE Plantes protégées # — —, | et fécondées arti- 4905 J° Je à | ficiellement avec | LS == leur propre pollen 1906 J5 J — plantes à grains jaunes. V — plante à grains violets. — plante métisse à grains jaune-violacé. — plante éliminée dans la sélection. Jv Jv De. Q — organe femelle de la fleur ou pistil. ' — organe mâle de la fleur ou pollen. J X V — plante à grains jaunes fécondée par le pollen d’une plante à grains violets. J? — plante à grains jaunes fécondée par son propre pollen J° — plante fille de la précédente, fécondée par son propre pollen. J‘ — plante fille de la précédente, fécondée par son propre pollen. J5 — plante souche de la sorte à grains jaunes bien épurée et bien fixée. Les petits chiffres 2, 3, 4, 5 et 6, placés en exposants, expri- ment l'influence ou l’énergie cumulative ou potentielle de la qua- lité recherchée (ici grains jaunes) dans les diverses générations, (5) SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 29 M. Martinet pensait pouvoir opérer la fécondation des plantes coiffées au moyen de bourdons qu'on aurait, au préalable, débarrassés du pollen qu'ils portaient et qu'on aurait introduit sous les coiffes, quitte à détruire encore, pour plus de garantie, les premières fleurs visitées. Tous les essais furent infructueux ; les bourdons introduits cher- chaient à passer au travers des mailles du tissu sans vou- loir butiner les fleurs. Force fut donc d’avoir recours à la fécondation artifi- cielle au moyen du pinceau. On put d’abord constater le développement normal de l’ovule chez quelques fleurs fécondées ainsi. Le travail long et minutieux de féconda- tion au pinceau fut alors pratiqué sur chacune des plantes. à trois ou quatre reprises, au fur et à mesure de l’épa- nouissement des capitules. Un pinceau était réservé pour chacune des 21 plantes. Comme comparaison, on avait laissé trois plantes voisines non sélectionnées libres à la visite des bourdons, et deux autres plantes furent coiffées et lais- sées telles sans fécondation aucune. A la récolte, on constata un nombre de 7730 graines en moyenne sur les plantes libres, de 90 sur les plantes iso- lées et fécondées au pinceau et de 12 graines en moyenne sur les plantes protégées et sans fécondation. La féconda- tion artificielle au pinceau avec le pollen de la même plante est donc peu efficace. Cette faible réussite peut être attri- buée en premier lieu à l’inhabileté de l'opérateur qui ne peut agir d’une manière ni aussi délicate, ni aussi oppor- tune que les visites répétées d’un insecte spécialement conformé. Il est possible, en outre, que le pollen de la même fleur ou de la même plante soit moins actif que le pollen étranger. Les graines obtenues sur ces diverses plantes ont per- mis de vérifier les conditions d'hérédité du trèfle en ce qui concerne la nuance des grains. Des 26 plantes étudiées, 23 ont donné des grains d'une coloration semblable à la plante-mère, et 3 seulement ont produit des grains d’une nuance différente. Ces trois dernières plantes représentent les cas d’atavisme résultant de croisements antérieurs par du pollen de plantes à grains d’autre nuance. 224 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. On peut donc admettre que la nuance des grains chez le trèfle est héréditaire si l’on prend les précautions vou- lues pour éviter tout croisement. Reste à voir si les autres caractères et spécialement la productivité se reproduisent aussi fidèlement. Dans le cas affirmatif, rien n’empêche d'espérer la création d’une ou plusieurs variétés méritan- tes de trèfle, que la coloration caractéristique et uniforme des grains permettrait de reconnaitre au premier coup d'œil. Le fait que les plantes protégées et non fécondées ont cependant donné des graines, est en contradiction avec un essai de Darwin avec le trèfle cultivé. Il est à constater que Darwin a obtenu des grains dans les mêmes condi- tions avec le trèfle blanc. Dans uotre expérience, la protection a été insuffisante contre la visite d’autres insectes et avant d'admettre l’au- tofécondation même faible chez le trèfle, des essais nou- veaux et plus serrés sont nécessaires. M. le Dr Amann fait une communication sur une nouvelle apphecation de la photographie. Il s’agit de l'emploi de la plaque ou du papier photogra- phique, au moyen d’un appareil ad hoc, dans la Calorimè- trie et la Diaphanométrie. La méthode élaborée par l’auteur consiste à mesurer le noircissement de la plaque ou du papier sensible produit par la lumière après son passage au travers de deux cu- ves de forme prismatique-triangulaire identiques ; l’une remplie de liquide à doser, l’autre d’une solution type. Le problème de l'identification des intensités de la coloration, très difficile à résoudre dans le cas où les deux solutions présentent des différences de nuances, est ramené à la comparaison de la seule et unique teinte foncée, obtenue sur la plaque ou le papier photographique, ce qui élimine l'influence perturbatrice des différences de nuances. Le procédé diaphanométrique correspondant consiste à comparer de la même manière des liquides troubles, tenant en suspension les précipités à doser. L’absorption SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 225 des rayons chimiques est, dans ce cas, toutes autres cho- ses égales d’ailleurs, proportionnelle à la masse du corps qui produit le trouble. La méthode est susceptible de nombreuses applications en chimie physiologique, telles que : dosage de l’hé- moglobine du sang (appareil de Gærtner), des albumi- noïdes, etc., etc. M. le D: Reiss donne la démonstration photographique de l'absorption des rayons lumineux par les corps foncés. M. F.-A. FOREL fait circuler de très beaux échantillons de bois fossile, trouvés dans les environs de Chambéry. Enfin la Société a la bonne fortune de pouvoir admirer quelques superbes photographies par M. Vautier-Dufour, obtenues avec son téléphot perfectionné. M. Forel attire spécialement l'attention des membres sur une photogra- phie de mirage, prise depuis Villeneuve. Séance du I7 décembre D: S. Bieler. Présentation d'objets zoologiques divers. — P. Galli- Valerio et Me Rochaz. Anopheles et malaria en Valais. — D' Machon. Pierres à mortier de la République Argentine. M. S. BIELER, directeur présente à la Société divers échantillons zoologiques appartenant au musée agricole. 1° Un dessin. en couleur, de l’'Okapi qui se trouve au musée colonial de Tervueren, près de Bruxelles. L'okapi se distingue par deux cornes comme celles de la girafe, couvertes de peau et de poils. L’encolure et le garrot sont moins développés que dans la girafe. La chair de l’okapi est, parait-il, très appréciée par les indigènes de la partie du Congo belge (N.-E.) où se trou- vent les troupes de ce gibier et on aurait lieu de craindre que des chasses destructives ne fassent disparaitre cet ani- mal à peine découvert, aussi le gouvernement du Congo a-t-il interdit de tuer l’okapi, sauf pour les études d’his- toire naturelle. 226 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 20 Un crâne de veau hydrocéphale dont le tour est de 13 centimètres. 3° Un crâne de veau avec prognathisme très accentué. Les os naseaux sont fort peu développés. Cette anomalie n’est pas fréquente chez nous et comme elle ne constitue pas une qualité avantageuse pour la vie de l'animal on ne cherche pas à la développer. — Au contraire, dans l’Amé- rique méridionale, elle parait beaucoup plus fréquente et la proportion des animaux niatos est assez accentuée, comme le confirme du reste M. le D' Machon. 4° Un crâne de mouton de la petite race de Alpes grison- nes, dite de Nalps. Rütimeyer a distingué parmi les restes d’ossements des palafittes la présence de crânes d’un mou- ton de petite taille qu’il a désigné sous le nom de ovis pa- lustris, caractérisé par les chevilles osseuses des cornes, minces et écartées à la base. Plus tard, Rütimeyer a constaté que la petite race de moutons des Alpes grisonnes qui se trouve au Heïizenberg présente le même caractère et serait probablement pa- rente ou descendante de l’ovis palustnis, et il l’a appelée Race de Nalps du nom de l’alpe où il a découvert cette petite race dont M. Bieler montre un échantillon à la Société. : Un crâne de mouton de Tripoli qui se trouve au Musée agricole présente des caractères assez analogues et il sem- blerait qu’il y ait parenté. M. B. GALLI-VALÉRIO et Mme Rocnaz. La distribution des anopheles dans le canton du Valais en relation avec des an- aiens foyers de malaria. Les auteurs exposent les renseignements de Lombard sur les anciens foyers de malaria du Valais et y ajoutent les résultats d’une enquête faite par eux auprès des méde- cins du Valais. [ls donnent ensuite une description de la distribution des marécages du Bouveret à Brigue et expo- sent le résultat de leurs recherches sur les anopheles qu'ils ont trouvés (A. maculipennis et A. bifurcatus) par- tout, jusqu’à 4052 m., à Champéry. De l’enquête des auteurs SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 297 il résulte que la malaria aurait disparu du Valais depuis dix ans environ. Peut-être y a-t-il encore quelques cas lar- vés. Les causes de la disparition sont probablement : dimi- nution des marécages et par conséquent diminution des anopheles, traitement par la quinine, améliorations hygié- niques. Quant à la possibilité que ces foyers puissent ren- tirer en activité, les auteurs ne peuvent pas se prononçer d’une façon absolue, mais par comparaison avec des cas analogues observés en Italie, il ne le croient pas. M. le D' Macnon. Les pierres à mortier de la République Argentine. Lors même que personne ne doute plus aujourd’hui de l’origine asiatique des diverses races indigènes du conti- nent américain, toutes les nouvelles découvertes qui vien- nent confirmer cette théorie n’en sont que plus intéres- santes. Dans leurs longues migrations du nord au sud, les pre- miers habitants de l'Amérique ont semé sur leur passage non seulement des débris de leur industrie, des ustensiles et des armes pareilles à celles dont usaient leurs ancêtres des hauts plateaux de l'Asie, mais ils ont laissé aussi d’autres traces plus évidentes de leur passage, des preu- ves plus convaincantes encore de leur lointaine origine. Parmi ces dernières, nous avons les « pierres » dites « à écuelles », que l’on retrouve dans toute l'Amérique et qui rappellent beaucoup celles de l’Europe qui ont été si bien décrites par le prof. Edouard Desor dans un petit opuscule que ce regretté savant publia en 4878 *. Lorsque les écuelles sont profondes, elles méritent le nom de « mortiers ». Au Brésil et dans la République Argentine, on a signalé la présence de « pierres à mortiers », remarquables non seulement par le nombre des excavations et leur disposi- tion symétrique, mais aussi par l’uniformité de leurs dimensions. 1 Les Pierres à écuelles, par E. Desor, Genève, 1878. 228 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Er 1895, pendant un court séjour que M. Machon fit dans les montagnes de Cordoba, dans la République Ar- gentine, il eut la chance de découvrir à Capilla del Monte, au milieu des broussailles et à l'intersection de deux petites rivières, une de ces pierres remarquables dont il présente la photographie. Il s’agit ici d'un bloc de granit de 4 m. 90 de longueur sur 4 m. 50 de largeur, à moitié enfoui dans le sol. Sur sa face supérieure on voit, creusés perpendiculairement, six mortiers dont la matière oscille entre 20 et 21 centi- mètres et la profondeur entre 22 et 27 centimètres. Les habitants de la contrée, interrogés à ce sujet, ont affirmé qu'ils connaissaient d’autres pierres analogues. mais ils n’ont rien su dire relativement à leur origine, si ce n’est qu'elles étaient certainement l’œuvre d’Indiens qui avaient vécu à une époque très reculée. Mais ce qui ajoute à l'importance de cette trouvaille, c’est que dans son voisinage immédiat, sur une superficie de rochers dénudés de plus de 450 mètres carrés, l’auteur a décou- vert, creusés dans le granit, vingt-huit mortiers, la plu- part présentant une profondeur égale à ceux cités plus haut, tandis que d’autres sont à moitié forés et d’autres à peine ébauchés — mais tous présentant le même diamètre Par leur vue d'ensemble, leur disposition en séries plus ou moins symétriques elles rappellent d’une manière frap- pante les rochers garnis d’écuelles de Chandeshwar dans les montagnes de Kamaon, dans l’Inde anglaise, qui ont été si bien décrites par M. Rivett-Carnac:. Dans les environs de la pierre et des rochers à mortiers de Capilla de Monte, M. le D' Machon a trouvé également quelques fragments d'anciennes poteries et des traces de feu, dans des sortes de grottes creusées par l’action éro- sive des eaux et les intempéries dans d'énormes blocs erratiques de granit de consistance variable. ! Rivett-Carnac. On some ancient sculpturings on roks in Ka- maon, similar to those found on monoliths and roks in Europe, 1877. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 229 Il est plus que probable que, de même que dans le Vieux Monde, les pierres à mortiers comme les pierres à écuel- les ont joué un certain rôle dans les cérémonies religieu- ses des premiers habitants de l'Amérique. L'auteur signale en terminant le fait que parmi les objets préhistoriques qu'il a rapportés de Patagonie en 14892 exis- tent plusieurs pilons en pierre, très bien travaillés et dont les dimensions correspondent à celles des mortiers qu'il vient de décrire. M. le D' H. FAES présente un nid de la Mégachile du rosier. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENEVE Séance du 13 Novembre 1902. F. Ullmann et H. Bleier. Préparation de dérivés de l’o-aminoben- zophénone et de la fluorénone. — A. Bach. L’acide ozonique. Action de l'acide chromique sur le réactif de Caro. — C. Græbe, Thévenaz et Kneeland. Condensation de l’anhydride phtalique avec les dérivés halogénés du benzène. M. F. ULLMANN décrit une nouvelle méthode générale de préparation de dérivés de l’o-aminobenzophénone, qu’il a étudiée en collaboration avec M. H. BLEIER. Le point de départ est l’acide anthranilique (I); en le traitant par le p-sulfochlorure de toluène on obtient d'abord l'acide toluène-p-sulfoanthranilique (IT), que l’on convertit au moyen du pentachlorure de phosphore dans son chlorure (HIT). Celui-ci est ensuite dissous dans le benzène et la solution additionnée de chlorure d'aluminium, ce qui four- nit la toluène-p-sulfoaminobenzophénone (IV). Il ne reste plus qu’à saponifier cette dernière en la chauffant avec de l'acide sulfurique pour obtenir l’o-aminobenzophénone (V), fusible à 405°. Ces réactions successives sont exprimées par les formules suivantes : COOH (1) COOH CYR (9) 7 GLENESO CH, À IL. AOC CO.C,H 7 GENRE SO CH, NE SO CRE IL. IV. _CO.C,H ne GENE 5 ve SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 231 En remplaçant le benzène par le toluène, la naphtaline ou l'anisol, on obtient les cétones correspondantes. La réaction est particulièrement nette avec l’anisol ; elle con- duit à la 2-amino-#'-méthoxybenzophénone (VI), qui fond à 76°. Celle-ci fournit par diazotation et ébullition avec l’eau la 3-méthoxyfluorénone (VII) fusible à 99°, que l'on peut transformer en 3-oxyfluorénone (VIIL) en la chauffant avec du chlorure d'aluminium : So tent ns — NE OCH, pes se Nu JOÛH, =) GOT —< OH VIIT. La 3-oxyfluorénone est jaune et se dissout en rouge orangé dans les alcalis. Les auteurs se proposent de préparer des dérivés semblables avec les dioxybenzènes et les naphtols, et d'étudier leurs propriétés tinctoriales. M. A. Bacu fait remarquer que l'acide ozonique de MM. Baeyer et Villiger n’est autre chose que le iétroxyde d'hydrogène dont il a cherché à démontrer expérimentale- ment l'existence *. M. Bacu rend ensuite compte d'expériences relatives à l'action de l'acide chromique sur le réachf de Caro. Tandis que cette action est nulle lorsque le réactif est dilué avec de la glace, elle devient très énergique lorsque les deux substances sont mises en contact sans l'intermédiaire d’un dissolvant; il y a alors formation de sulfate de chrome et dégagement d'oxygène. Le réactif de Caro se comporte donc avec l’acide chromique à peu près comme avec l'acide permanganique *. Cependant, tandis que dans ce dernier Archives, 4, 93; 10, 287. 2 Archives, 10. 287. 232 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. cas il se dégage une quantité d'oxygène supérieure à celle qui correspond à l’acide permanganique, on recueille, avec l’acide chromique, un volume d’oxygène exactement con- forme au rapport: CrOs : H,0, = 1 : 2. M. Bach pense que la réaction entre le peroxyde et l'acide permanganique a lieu autrement en solution sulfu- rique qu’en solution aqueuse. Il admet dans ce dernier cas, entre l’oxygène permanganique et l'oxygène du peroxyde. le rapport 4 : 4, et dans le premier cas le rapport 3 : 5. M. le prof. GRÆBE a fait effectuer par deux de ses élèves des essais en vue de la préparation d'acides o-benzoylben- zoïiques substitués. M. THÉVENAZ, en cherchant à condenser l’anhydride phtalique avec les trois dichlorobenzènes au moyen du chlorure d'aluminium, n’a obtenu que des résul- tats négatifs. Ce fait est curieux, étant donné que l’on peu inversement condenser sans difficulté le benzène avec les anbydrides dichlorophtalique et tétrachlorophtalique. Afin d'expliquer cette anomalie M. KNEELAND à examiné au même point de vue les dérivés monohalogénés du ben- zène. Il a constaté que le bromobenzène ne fournit point d'acide benzoylbenzoïque bromé. et que le chlorobenzène ne donne que très peu d'acide benzoylbenzoïque chloré. En revanche, le fluorobenzène lui a fourni d’assez gran- des quantités d’acide benzoylbenzoïque fluoré, qu'il a pu convertir ensuite en fluoranthraquinone. Il résulte de ces expériences que le poids atomique de l’halogène a une grande influence sur la facilité avec laquelle les benzènes halogénés se condensent avec l’anhy- dride phtalique. Séance du 15 Janvier 1903. C. Græbe. Constitution de l’acide ellagique. — C. Græbe et E. Martz. Synthèse de l'acide syringique. — A. Pictet, A. Geleznoff et H. Friedmann. Anhydrides mixtes organominéraux, — A. Pictet et P. Genequand. Tétranitrométhane. — F. Ullmann et A. Münz- huber. Tétraphénylméthane. — F. Reverdin et P. Crépieux. Déri- vés de la diphénylamine et des phényltolylamines. M. le prof. GR#BE parle de la constitution de l'acide SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 333 ellagique, qui doit être exprimée, selon lui, par la for- mule CO —— 0 1 | |_OH 00. HO | | O———C0 Celle-ci rend bien compte de toutes les propriétés chimiques de l’acide en question, ainsi que de sa forma- tion par oxydation de l'acide gallique. Le fait qu’il fournit du fluorène lorsqu'on le distille sur la poudre de zinc n’est point en contradiction avec cette formule, car il résulte d'une observation de l’auteur que la biphényle-méthylolide, CO —— 0 Noa Me donne aussi cet hydrocarbure dans les mêmes condi- tions. M. GRÆBE annonce ensuite qu'il a réalisé, en collabo- ration avec M. E. Marrz, la synthèse de l'acide syrin- qique OH CH,0f NOCH, COOH IL a obtenu ce composé en chauffant l'acide triméthylgal- lique en tubes fermés à 100° avec de l'acide chlorhy- drique concentré. M. le prof. Amé Picrer a observé que les acides sulfu- rique, pyrophosphorique et borique peuvent former avec l'acide acétique des anhydrides mixtes, comparables à l’acide diacétylnitrique dont il a parlé dans une précédente ARCHIVES, L. XV. — Février 1903, 16 231 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. séance ‘. Il a étudié ces corps avec Mi A, GELEZNOFF et M. H. FRIEDMANN. L'anhydride sulfurique se combine avec une molécule d'acide acétique pour former l'acide acétylsulfurique, SO, (OH) (OCOCH,), dont l'existence avait déjà été soup- connée par M. Franchimont. L'anhydride phosphorique se dissout dans l'acide acé- tique glacial en donnant l'acide dacétylpyrophosphorique o001 | 89 è + LR 16 €9 OÛT. | 8°P +=] 20 — P89"T 2 | 06 T || c'O + | & a+. IE | OGFI ARE 96 pG L'PSIEPS 96 FC 96 0"! 0° 7 | FS..0," | 60 SLR are) La" 0 | 0€ SSPT 00 | S'F C8 SC [T- FL PS 8G Ga pa L &'T = |FO8"E € | 9C'z Pa nm k) 8€ 68 OCFI e 0 © 9'F 96 | Fr les | PL. FAt QE CF 26% É0SC la 08 =.]#08 8 2 | 10'E (2 O°TI 82 LEFT UT del 10) ACTE" |" SL 8 | 20 |*16 | 06, | 9'8- Ft19"E dE) 91 1 À | 90 + Fos Le CCFT UE er Pi). DB: EC Ales £e LG 8G cé |0'9 L'h= IR 08 0 $ |-0T: 0 = CO = 9 "em 98 OOCT Reese: &1 Do !|. 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Pression atmosphérique : 700%" + 1hm. 40.m 7h. m0 10h m.-/1hs. 4bh.s. f'h:8. 10/hs. Moyenne Lre déc. 26:10 26.05 26.18 26.91 25.81 25.66 925.84 26.10 26.08 2e » 28.78 28.171 928.8k 29.63 29.10 29.62. 30.31 30-44 29.44 3e» 36.45 36.01 ‘36.17 36.76 39:79 … 85:39 00 70000 306.00 Mois 30.53 30.46 30.58 31.28 30.41 30.37 30.81 31.02 30.68 Température. lee déc. + 334 + 2.08 + 2.96 + 4.53 + 8.40 + 6.87 + 5.32 + 170 © + 287 2e » — 1.81 — 2.04 — 1.94 — 41.44 — 0.35 — 0.97 — 41.87 — 2.32 : — 1.55 lre décade 86 2e » 91 De » 92 Mois 90 91 Fraction de saturation en ‘/;. 81 89 69 yb) 84 87 82 83 84 87 91 89 65 67 81 89 83 72 75 8% #9 85 Dans ce mois l’air a été calme 478 fois sur 4000. Le rapport des vents NNE RTE Ai 32 = 2.00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 33°.74 EF. Son intensité est ésale à 16.51 sur 100. Moyennes des 3 observations (2, 1n, 9") Pression atmosphérique... .... MébuloMté® 2h eme Température J'EN J Fraction de saturation ….s.... mm 130.64 6.7 Valeurs normales du mois pour les éléments météorologiques, d’après Plantamour : mm Press. atmosphér.. (1836-1875) 727.37 Nébulosité., ..... (1847-1875). m9 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 482.8 Nombre de jours de pluie. (id.). 10 Température moyenne .., (id.). — 0.08 Fraction de saturat. (1849-1875). 86 %/0 245 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques | | | | FE Station GET | COLLT | CHANT | GHATRIAINE | SATIGNY | ATHENAZ | GOMPNIER _ 22. FRRSROS NE | | eee ra | | | | | Fr 2e | 55.9 | 38.2 | 39.8 | 36.7 43.0 | 32.0 | ? ENTRE 2 | Dane d ma rs Satin | VEYRIER OBSERVATOIRE | GLOGNY | PUPLINGE | JUNY | HMANCE ITR RSR LORIE Re || este me ne] | 1 1! | | Re) 5.06 | 52.2 | 40.6 | 36.2 | 37.7 | 39.9 : | | Durée totale de l'insolation à Jussy : 74h.5. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE JANVIER 1903 Le 2. fort vent à 1 h. et neige à 9 h. du soir. 3. forte bise pendant tout le jour; neige. 5, forte bise le matin; neige. 6 , fort vent le soir: grande sécheresse de l'air, 10 9/, à 11 h. du matin. 1 au 10, très fort vent pendant tout le jour. 11, neige. 12, très forte bise et neige. 13 et 14, neige. 16, grande sécheresse de l'air, l’hygromètre indique 0 ©}, à 4 h. du soir. 17 au 21, très fort vent. 24, très forte bise: neige. Du 29, à 10 h. du soir, au 30, à midi, grande sécheresse de l'air, 12 °/, à 10 h. du soir, 10 0/, à 7 h. et à 11 h. du matin. | £'r9 |92' F9 Las «" ( 0" Lol ‘J8Alz “MSI “ANT "ANT L°69 | T'C9 _ 6°9 Æ p'129 || L'e9 | 9°19 | 6°89 Pier pans 0 0, | Of | @:Ît. SINITE- ANIO “EN T. “ANT. 1'2L | 008 FLO + FLE NS OL PEN OUTL eS 2: I 0 Fo |a°le ‘ant ‘aNle ‘ane ‘ant c'er | F 02 |L8'OT + F&TL JOT'ELT PTE | 8/01 we ... n 0 où 10 *ArA|IT AN 0 “MSIO “MSI-C'2L | c'en IETLOI + | L'OLE ||0"02 OUR EL ins do ( Os LOS Es “malt MST “ANIO “ANT TEL | O‘FE | or + | 82 |'ETL | L'FL | G'rL LUE nu 0 0 [0 |0 ÎT ‘ant ‘ANT ANIT ‘an se | 0‘ep | L'ET + | L'EL 6 FL | 9°6L | Gel +; pis I q | 2t | 0 2 ‘anITé ‘ANS ‘ANS ‘ANT FIL | 6°29 | S'S + | 269 | S'oL | 2:69 | 089 € è'F F 1 ot | one .‘aNet NI ‘ane “AN| 129 | S'E9 (ESF + | 0°G9. | S'99 | 959 | "8 69 RES Er F LEFT “ealèl “ANIT ‘ANle “MSÏ t'e9 | 029 | L'E À | c'e9 | L'ag | r'e9 | €'e9 ee ES 0 0 ot Lo ÊtT ‘alt ‘aNÎT ‘ana ‘anl 8:79 | 0‘€0 |-0'e À lego | g'69 | 969 | S°79 LE PR (L QÙ=T 0710 “male vante °Msz ‘AMST 809 | 0‘r9 | T'F + | 6:79 | 9°c9 | L'FA | £°9 rs fi £ e lolo Le msle ‘age ‘amsle ‘sl 0799 | o°ro | 0e + | 6°c9 | 6°co | 6°co | #°99 ie a £ z letlr Le “use ask :msir ‘MS c'19 | c'o9 | T9 + | 019 || 6°99 | 1°19 | 0°L9 Es "4" F a Lila le ‘asle! 'mgle ‘asie ‘asl 089 | 0°co | Le + | 9:99 | L49 LOL | 6" 09 CPR. ES 2 (0 o [Lo |o.le ‘amslel asie ‘MSsIe "AS! 6°c9 | 679: |67 + | 6'c9 || 6"c9 | SC, T'S9 2e Er 0 o botlo r ‘aslri'AMSe ‘MSIE : Ms! 2 co | 9591.66 + | 6 F9 | G'F9 | L°C9 | 8°F9 F-SIR EX 2 & z lc lo Le “augle ‘MSle “Msit ‘AN! 679 | c'eg | 6° + | 6G'69 | L'F9 | T'F9 | L'e9 L | 14 I eo 0 0 “reallz MST “ANIT ‘ANT 0‘10 | g°9g | L'e = | S°8C | 2°09 | 6°LC | L'9S Se 86 6 01 16116 “at! 'MSIe "MSI2 ‘ANT TS vos T'éam20120.|l c'e ETS l'E" TS ra 8° 08 6 |ZL |onR|0Ele ‘ANT! ‘ANT 'ANIS ‘ANI F6 0 | 6 — | #IS | 9°1S | L'0S | 6 TS GT O'eT OT = | OT | ON | 6. ÎT ‘MST! MSIT ‘MS}& ‘MST 0°8S tee gg —|gece | Os Page | 21e KE “fe 6; |oTpe| 01e "MSI 'MSE MSS [MS] 8,29 | 688 | 90 2 9°09 42:68 |-9°09°| 1:29 LE - OT O1 ON! 01 lg "MSslet MSIS “MSIS "MSI L'69 Fe LT Sn) 609 0 g9 | 9 29 | &°€9 dass pe e 9 OT | 9 z2 “MSIE -maolz ‘MSsle “AS c'r9 À Qu 0°‘F9 || &'r9 0°r9 S°£9 TRES à = > oÛtr Le -melz -usle ‘usir ‘sl 8'eo | g'ag | ST + | 0769 | 9° £9 | L'29 | 829 RARES ( Dit 70 ED “deal: MSIO ‘MSIT. ‘ANT N°29 0: F9 | ar + | Fc | 979 | 6°co | 699 02 0'e2 G o |#ilorfr ‘ani ‘aNit ‘ane ‘anl 2:29 | c'99 | 1e F|0'19 | c'19 | 8 99/8799 £ | 0°& 9 G Lil 92 8T * MSIT F°AMS * MSÎIT" "MSI c'29 à 99 || F°S.-+ | L°99 |] 1°29 F°99")-çG"99 ze 2508 L 8 |F |6 |e ‘ane ‘ane ‘anle ‘an| 0°99 | a'pa | LE + ? ‘co "609 | 679 |.6°P9 re ‘se ! DEL | G ‘AB IT ‘MSIè “MSII ‘ANT 9:69 &" 6G | 9°0 + ) 19 | P'£9 | 6 19 | S'09 ie +. (l 1:04! 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Moyenne Th.m. 1h.s8. 9h.s. Moyeune ire décade 63.09 63.08 63.66 63.26 10 75 14. % 2e » 60.82 61.09 61.41 61.11 66 59 67 64 3e » 68-46 68.48 68.76 68.57 46 47 46 46 Mois 64.26 64.35 64.75 64.45 60 60 63 61 Température. Moyenno, 7 b. m. 1Ah-150 9h80 NÉE IE s 161 XX ? 3 4 Indécäde — 64& © — BOT 559 CO 2e » — 42.143 __ — 10.04 — 12.05 — 11.4 — 11.57 3° » — 7.16 — 4.60 — 7.35 — 6.37 — 6.61 Mois — 8.4h — 6.44 — 8.27 —1,7.179 — 7.86 Dans ce mois l'air a été calme 65 fois sur 1000: rar Se 18 rapport des vents ee — PIPARE D79: La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W. Son intensité est égale à 26.88 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Mitigny-Ville Orsières Boure-St-Pierre | St-Bernard | | mm mm mm mm Eau en millimètres ..... 29.6 | 24.2 RP) 103.2 Neige en centimètres... {em 13cm AOeu Aide i Ph bns mena, nain ee . 7 l der be # ‘ di ] LE Pr (l A. DENT ANA | } ii \ A7 Archives des Sciences phys. et nat. T. XV (Février 1903) TETE TETETE a b c d e PE IHM b î b Î £ La TE d c b des, | a F k 1 || m n || s t u v | b c 6 NE f £ b as n : k 1 | d c b a SE II LES APPLICATIONS DEN ACIER AU MICHEL par Ch.-Éd. GUILLAUME Directeur-adjoint du Bureau international des Poids et Mesures. Dans un précédent mémoire” consacré à la descrip- tions des singulières propriétés des aciers au nickel, j'ai fait une fapide allusion aux applications que leur anomalie de dilatation permettait dès le début d’espé- rer. Ces prévisions se sont entièrement réalisées, avec plus ou moins d’extension suivant les besoins de la science ou de l’industrie, et ont à leur tour conduit à des résultats scientifiques sur lesquels il me paraît inté- ressant de revenir. Les applications dont il s’agit ici ont pour point de départ soit la très faible dilatation de ces alliages, soit la possibilité d'obtenir une dilatation qui, sans être fai- ble est déterminée d’avance, soit enfin la forme de la fonction de dilatation pour un alliage particulier, c’est- à-dire la valeur relative des coefficients du terme liné- aire et du terme quadratique dans la formule qui ex- prime la dilatabilité pour un intervalle de tempéra- ture étendu. Une anomalie semblable à celle de la dila- 1 Ch.-Éd. Guillaume. Recherches sur le nickel et ses alliages, Archives, 4e série, t. 5, p. 255, 1898. ARCHIVES, &. XV. — Mars 1903. 18 250 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. tation affecte les lois régissant les propriétés élastiques de ces alliages; cette anomalie est due aux mêmes cau- ses que la précédente, comme je me propose de le montrer prochainement; elle aussi peut donner lieu à d’intéressants emplois. Pour rendre ces applications plus facilement intelli- gibles, il me paraît utile de rappeler quelles sont les propriétés dont il sera fait usage, en ajoutant, à une rapide esquisse de celles qui ont déjà été décrites, quelques indications sur les faits qui sont venus s’y ajouter dans ces dernières années. PREMIÈRE PARTIE PROPRIÉTÉS DES ACIERS AU NICKEL RÉVERSIBLES CHAPITRE PREMIER NOTIONS GÉNÉRALES Les alliages de fer et de nickel qui contiennent plus de 26 ‘/, de ce dernier métal en même temps que de petites quantités de carbone, de silicium et de manga- nèse, possèdent, au moins en première approximation et aux températures ordinaires, des propriétés réversi- bles, en ce sens que, lorsqu'on les ramène à une tem- pérature déterminée après leur avoir fait parcourir un cycle quelconque de températures, ils reprennent sen- siblement les mêmes propriétés. Ce fait que j'avais cru pouvoir énoncer sans restric- tion, doit cependant être rectifié sur un point. Lors- qu’on refroidit graduellement un alliage d’une teneur APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 251 comprise entre 26 et 31 °/, de nickel environ, on voit, comme pour tous les réversibles, son magnétisme appa- raître à une certaine température, fonction de la te- neur, et s’accroitre graduellement à mesure que la température s’abaisse. Si le refroidissement n’a pas été poussé très loin, l’alliage repasse, lorsqu’on le réchauffe, par les mêmes états qu’au refroidissement. Mais si la température a été très fortement abaissée et d’autant plus que l’alliage est plus riche en nickel, il prend des propriétés qu'il ne perd plus qu’à une température élevée. En d’autres termes, les transformations sont réversibles entre certaines limites de température, et irréversibles lorsque ces limites sont dépassées. Ces faits, découverts par M. L. Dumas”, l'ont conduit à montrer par de très nombreuses expériences que les deux courbes de transformation, réversible et irréver- sible, se coupent et se prolongent de chaque côté de leur point d’intersection, mettant ainsi en évidence deux transformations apparemment indépendantes, que M. Dumas avait attribuées d’abord aux modifications individuelles du fer et du nickel *. Pour provoquer la transformation irréversible dans un alliage à 31 */, de nickel, M. Dumas a été obligé de recourir au refroidissement par l’air liquide, et d’ai- der la transformation par une trempe et un marte- ! L. Dumas. Sur la position des points de transformation ma- gnétique des aciers au nickel. C. R., t. CXXIX, p. 42, 1899. ? La théorie très séduisante de M. Dumas expliquait avec une extrême simplicité les transformations magnétiques des allia- ges, mais s’est montrée insuffisante dans l'interprétation des variation de volume qu’éprouvent les alliages réversibles sous Vaction des changements de la température. 252 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. lage'. Au delà, la transformation existe sans doute, mais n’a pas encore pu être produite par le refroidisse- ment’. Cette remarque était nécessaire pour qu'il soit bien enteudu que, lorsqu'on parlera d’alliages réversibles, on comprendra des alliages d’une teneur en nickel supé- rieure à 26 °/,, dans les limites où leurs transforma- bions restent une fonction bien définie de la: tempé- ralure. Comme les premiers alliages peu dilatables qui nous occuperont surtout contiennent environ 36 ‘/, de nic- kel, leur température de transformation irréversible est certainement beaucoup plus basse que celle à laquelle se produit l’ébullition de l’air liquide, et nous n’aurons pas à envisager en pratique la possibilité de cette trans- formation Il est utile de rappeler aussi que les aciers-nickels prennent un beau poli et se prêtent à d’admirables tra- cés ; ils sont suffisamment élastiques, après un simple laminage qui les écrouit fortement, pour: permettre de faire des ressorts passables bien que sensiblement infé- rieurs à ceux d’acier trempé et revenu; la limite élas- ? L. Dumas. Recherches sur les aciers au nickel à hautes te- neurs, p. 85. (Paris, Dunod, 1902). Cet ouvrage, consacré surtout à étude des propriétés magnétiques et mécaniques des aciers au nickel et de quelques autres alliages, contient une foule de don- nées particulièrement précieuses pour les métallurgistes, mais aussi d’un grand intérêt pour les physiciens. ? J'ai étudié ultérieurement les variations de volume de ces alliages avant et après leur transformation; les résultats obtenus dans ces recherches sont importants en vue de l’établissement de la théorie des aciers au nickel, et je me propose d’y revenir à une autre occasion. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 253 tique diminue lorsqu’augmente la teneur en nickel. La résistance à l’oxydation varie dans le même sens, et, dans les barres bien polies, est suffisante à partir de 36 ‘/ environ, pour qu’on puisse sans crainte les laisser séjourner pendant des heures, ou même des journées, dans l’eau aux températures ordinaires. Les alliages réversibles se travaillent bien au tour, à la raboteuse, à la lime ou à la fraise, à la condition que l'outil soit robuste et attaque lentement; le meulage est avantageux surtout pour l’écroutage. En général, un travail à trop grande vitesse fait agir les alliages à la facon d’une meule, et produit une usure extrème- ment rapide des outils d’acier. CHAPITRE II ANOMALIE DE DILATATION Description générale du phénomène. — Ainsi que je l’ai indiqué dans mon premier mémoire, la dilata- tion des divers alliages réversibles traverse des phases distinctes que l’on peut caractériser comme suit : 4° A des températures généralement élevées, les alliages sont non magnétiques; leur dilatation est alors considérable, de l’ordre de celle du laiton, c’est-à-dire de 18 millionièmes environ par degré (dilatation liné- aire) pour les alliages à teneur relativement faible en nickel, et s’abaisse lorsque la teneur en nickel aug- mente ; 2° À une température plus basse, le magnétisme ap- paraît et, en même temps, la dilatabilité diminue rapidement; dans cette phase, les variations de lon- gueur sont exprimées par une fonction dont les termes 254 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. élevés sont relativement importants et par conséquent sont représentées par une courbe à forte concavité su- périeure ; 3° À une certaine distance au-dessous de la tempé- rature du début de la transformation magnétique, la dilatabilité prend une valeur à peu prés fixe, en ce sens que la variation de longueur est alors représentée par une fonction quadratique dont le second terme est très peu important ; tel est le cas de l’invar dans la région où sa faible dilatation le rend particuliérement pré- cieux ; 4° La température s’abaissant encore, la conrbe tra- verse un point d’inflexion et prend une concavité infé- rieure plus ou moins accusée ; dans cette région, la fonction exprimant la dilatation possède un terme qua- dratique négatif; cette particularité conduit à d’inté- ressantes applications ; 5° Enfin cette dernière courbe se raccorde, après une nouvelle inflexion, avec une courbe quimarque la fin de l’anomalie et qui, comme toutes les courbes de dilata- tions normales, possède une faible concavité supé- rieure. Ces cinq phases, dont le développement s'étend sur un intervalle de température de plus de 400: degrés, n’ont pas pu être caractérisées jusqu'ici sur un même alliage ; mais le déplacement, dans l’échelle des tem- pératures, du début de la transformation correspondant à une augmentation progressive de la quantité de nic- kel, m'a permis de suivre avec une précision suffisante et sur un intervalle de plus de 200 degrés, telle ou telle partie de la courbe complète, et même en général deux APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 255 ou trois phases distinctes, par l'étude de la dilatation d’un alliage déterminé ‘. La courbe complète représentée par la fig. 4, indi- que, en exagérant les courbures, les cinq phases succes- sivement ascendantes par les segments AB, BC, CD, DE, EF. Les deux portions extrêmes sont normales ; Panomalie commence au point B et se termine au point E. Fig. 1. Dans la région AB, la dilatation est celle d’un mé- lange de fer et de nickel magnétiques; la phase EF correspond à un mélange de fer et de nickel non ma- gnétiques; la phase CD indique la plus grande rapidité ? M. Charpy a mesuré il est vrai la dilatation de quelques aciers au nickel dans un intervalle de température très étendu, mais ses, températures de repère sont trop éloignées pour que les cour bes puissent être déduites avec sûreté de ses mesures dont, au sur- plus, la précision n’a pas été très grande jusqu'ici. D’après, une communication personnelle, M. Charpy se prépare à répéter ses mesures dans des conditions plus parfaites. 256 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. du passage de l’état non magnétique à l’état magnéti- que. L’inclinaison de cette portion de courbe dépend de la proportion de nickel que contient l’alliage. Valeurs numériques. — Si l’on trace maintenant, en fonction de la teneur, les courbes des dilatabilités vraies au voisinage des températures ordinaires, fig: 2, les plus intéressantes pour la pratique, on voit, ainsi que je l’ai précédemment montré, qu’elles partent de la valeur 18.10 environ, pour les alliages à 25 °/, de nickel (région E F), atteint vers 30 */, une valeur moyenne égale à 5.10 (DE), passe à 36 ‘/, par un minimum voisin de 4.10—*(CD), et remonte de ma- nière à entrer peu après dans la région BC, qu’elle ne quitte que vers 50 ‘/,, alors que la dilatation moyenne se rapproche de 10.107. a précédentes expériences n’avaient pas dépassé °/, de nickel. J’ai pu opérer depuis lors sur des nn à plus haute teneur, qui m’ont permis de tracer la courbe complète des dilatations des réversibles. Voici quelques uns des résultats obtenus aux fortes teneurs ‘ Nickel °/, , Dilatations dans l’échelle normale Formule complète? Vraie à 20° 58.7 (9,904 — 0.00067 4) 10— 9,874.10—* 50,7 (9.824 0.002436) — 9,92 — 53,2 (40,145 + 0.000318) — 140.057 — 10,3 (44.980 0.,00387 6) — 12.045 — ’ Les recherches dont il est question ici ont été faites, comme les précédentes, avec la coopération de la Société de Commentry- Fourchambault et Decazeville, dont le bienveillant intérêt m'a été d’un grand secours. 2 Voir note p. 261. Les dilatations vraies à 20° données dans la dernière colonne rétablissent la régularité de la courbe de dila- tation en fonction de la teneur. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. V5 7 Pour les courbes des dilatations vraies à des tempé- ratures plus élevées, le minimum se trouve déplacé vers la droite du diagramme, c’est-à-dire vers les for- tes teneurs en nickel. comme il résulte immédiatement de la variation avec la teneur du coefficient du terme quadratique. Les deux courbes de la fig. 2 représentent des dila- tations vraies des aciers nickels réversibles en fonction de la teneur à 0° et 50°. La droite pointillée montre que la dilatation suit pratiquement la loi des mélan- ges à la température ordinaire, jusqu’à 30 1 environ de fer à partir du nickel pur. J'ai indiqué précédemment comme minimum de la dilatation 0,877.10*. Les expériences ultérieures ont montré que ce résultat est exceptionnel, et qu’en géné- ral pour des coulées contenant des quantités normales de carbone et de manganèse facilitant le forgeage, on 258 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. ne devra pas compter sur des dilatations sensiblement inférieures à 1,2 ou même 4,5.107°. On n'arrive sû- rement au-dessous de cette limite qu'avec des alliages contenant très peu de manganèse, ce qui n’est pasisans inconvénients au point de vue métallurgique. Cepen- dant, avec des opérations particulièrement réussies, et: en soumettant l’alliage à une série de préparations par- ticulières, on peut arriver à abaisser encore la-dilata- tion et à se rapprocher du zéro où même à le dépasser. Mais ces procédés ne sont applicables qu’à de petites quantités d’alliage et on n’atteint que très exceptionnel- lement ce résultat. En accumulant dans un échantillon déterminé tou- tes les conditions d’abaissement de la dilatation, on a pu réaliser la valeur : x = (— 0,552 0,00377 6) 40—$, cette formule représentant le coefficient de la dilatation moyenne, résultant d'expériences faites entre 0° et 38°. Ce résultat est porté dans la fig. 3 (courbe A), avec quelques autres, sur lesquels je reviendrai dans un instant. En dosant au contraire soigneusement les conditions d’abaissement partiel de la dilatation, on a pu obtenir quelques centaines de mètres d’un fil dont la dilatabi- iité (comprise comme ci-dessus) est donnée par la for- mule : 4 = (—- 0,028 — 0,00232 6) 10—S Il est intéressant de mettre. en regard les valeurs de la dilatation de ce fil et d’une barre de platine de même longueur ; le tableau ci-après ainsi que les courbes de la fig. 3 (courbe Bet platine) montreront ainsi, mieux APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 259 encore que la comparaison des formules complètes, à quelle perfection l’obtention industrielle des alliages peu dilatables est déjà parvenue. Temp. Dilatations pour 1 mètre à partir de 0° Platine Fil ge pe 10° 88,6 + 0,05 200 177,6 — 0,36 30° 266,9 — 1,26 1 | DAT È © F4 ee (ou en C PDO SEAT Cr Ace ele: TZ Te CS LL LL A D mm D # ont Pure ï Le fil de 1 ,7"* de diamètre dontils’agit ici, avaitété pré- paré spécialement, en vue des appareils de géodésie dont 260 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. il sera question plus loin; ces fils qui servent d’étalons dans la mesure rapide des bases, sont employés sur le terrain sous une traction normale de 10 Kg.; c’est donc sous cette même traction qu’il convenait de déter- miner l’échantillon prélevé sur la bobine, afin de n’avoir pas à tenir compte de la variation de son module d’élas- ticité avec la température. Voici comment j'y suis par- venu : J'ai fait pratiquer sur une forte barre rectangulaire en invar ‘, une gorge longitudinale destinée à servir de logement au fil. Celui-ci, dont les deux extrémités avaient été taraudées, s’engageait dans deux boutons plats dont l’un s’appuyait directement sur une extré- mité de la règle, tandis que l’autre était séparé de l'extrémité correspondante par un fort ressort à bou- din en acier. On avait fixé sur le fil deux petites pla- ques d’invar portant des traits à la distance de 1 mètre et dont le logement avait été ménagé par les entailles faites dans la règle. Pour assurer au ressort une tension de 40 kg., on a d’abord suspendu à l’extrémité opposée du fil un poids de cette valeur, puis on a remonté doucement le bou- ton inférieur jusqu’au contact de la règle; on a alors enlevé le poids dont l’effet a été dès ce moment rem- placé par la tension du ressort. L’élévation de la température diminuant le module d’élasticité de l’acier, l'effort exercé sur le fil serait sensiblement variable avec la température si l’on n’as- surait une compensation partielle de cet effet par la 1 Diminutif d’invariable; nom proposé par M. le Prof. Thury pour les alliages très peu diatablés de fer. et de nickel et. géné- ralement adopté aujourd’hui. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 261 dilatation de la barre, choisie de manière à ce qu’elle soit un peu supérieure à celle que la préparation du fil permet de prévoir approximativement. Le ressort étant légèrement plus écrasé aux températures élevées qu'aux températures basses, la diminution du module est en grande partie annulée ou même un peu surcompensée si l’écart des dilatations est trop fort. Le fil étant ainsi préparé, on détermine sa dilatation au moyen du comparateur exactement comme celle d’une règle, et avec une approximation qui, lorsque le fil et le ressort sont parfaitement libres, est à peu près du même ordre. Homogénéilé de l'alliage. — L’'uniformité de la dila- tation dans une même coulée est assez grande. J'en don- nerai comme exemple la dilatation de deux régles-éta- lons de 1 mètre, en invar, construites par la Société Genevoise et prises dans la même coulée d’alliage. Les expériences, régulièrement espacées entre 0° et 38° environ, ont conduit, pour ces deux barres, aux for- mules" : a —=(1,075--0,00180 6 10—5 et (1,145 —0,00052 6) 10—5 d’où se déduisent les allongements suivants par mêtre à partir de 0°: * On remarquera que la détermination du coefficient du deuxiè- me terme, dans un intervalle de température restreint, présente de très grandes difficultés, ce qui explique la différence apparem- ment considérable entre les coefficients du terme en 6? dans les formules ci-dessus; mais il s'établit entre les deux coefficients d’une même formule une sorte de compensation qui fait ressortir les valeurs de la dilatation avec une précision beaucoup plus grande que l'incertitude règnant sur le second coefficient pourrait le faire supposer. Le tableau des valeurs données par les deux formules en est un exemple bien net. 262 APPLICATIONS DES ACIERS ‘AU NICKEL. Température Allongements EE VA VA 10. 10,9 11,4 20 22,2 99,7 30 33,9 33.9 Ces résultats, dont les divergences n’excèdent pas sensiblement la somme des erreurs possibles des obser- vations, sont portés dans le diagramme fig. 3, courbes D. CHAPITRE III VARIATIONS PASSAGÈRES ET PERMANENTES Changements de longueur à des températures varia- bles. — On se souvient qu’une barre de l’alliage le moins dilatable amenée brusquement d’une tem- pérature déterminée à une température différente, ne prend pas immédiatement la longueur définitive correspondant à cette dernière température. Lorsque l’écart de température est dans le sens ascendant, le mouvement qui se produit après le premier instant est dans le sens d’un raccourcissement, et inversement. La durée de la variation est toujours plus considérable pour un abaissement que pour une élévation de la température, la température finale étant supposée la même. Dans les deux cas cette vitesse augmente aussi très rapidement avec la température. Ainsi, tandis que le raccourcissement à 100° faisant suite à un long re- pos aux températures ordinaires, est complet au bout d’une demi-heure, il exigera plusieurs journées pour s'effectuer à 40°. La différence entre les longueurs que l’on trouve- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 263 rait à diverses températures pour une barre mesurée immédiatement après l'établissement de chaque tem- pérature, ou cette même barre ayant atteint son état définitif à chaque température, est exprimé par la for- mule : ae — 0,00325 6° ÿ étant la température comptée à partir du zéro ordi- naire. On voit qu'aux températures basses, les varia- tions sont insensibles. Cette formule correspond aux alliages très peu dilata- bles et pour l'intervalle de 0° à 100”. Si la teneur en nickel augmente, l’écart entre les états extrêmes de l’alliage diminue pour devenir absolument insensible pour les alliages contenant environ 45 "/, de nickel. On voit que, dans les limites pratiques de variation de la température dans les laboratoires, la différence des di- latations pour une variation infiniment rapide ou une variation infiniment lente de la température, est de l'or- dre de 4 à 2 y par mêtre. En adoptant, pour le calcul, une marche moyenne, on maintiendra les incertitudes au-dessous du millionième ; et, si l’on connait approxi- mativement les températures auxquelles la règle a été exposée dans les derniers jours, on pourra calculer à tout instant les dilatations en serrant encore la vérité de plus près. En première approximation, on saura si la variation de température se rapproche des conditions qui correspondent à la marche très lente ou très rapide, et on adoptera, par exemple, comme correction, les valeurs données par une formule dans laquelle le coef- ficient numérique sera égal au quart ou aux trois quarts du paramètre indiqué ci-dessus. On sera sûr alors de 264 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. ne pas commettre d’erreur supérieure au quart de la quantité totale donnée par la formule. Changements séculaires. — Les variations de lon- gueur sous la simple influence du temps, soit pour des barres neuves c’est-à-dire étudiées après le forgeage à chaud, soit pour des barres préalablement étuvées * à partir de 100° par exemple, avec un abaissement gra- duel de la température, ont été suivies pendant plu- sieurs années. Pour la pratique des instruments de précision, les variations des barres bien étuvées sont seules intéressantes, puisque ce traitement est de na- ture à en réduire l’amplitude au minimum. J'ai donné dans mon premier mémoire les résultats obtenus par l’étude de la variation de longueur d’une règle d’abord étuvée de 150° à 40°, puis abandonnée à la température ambiante pendant une année. Les mesures ont été poursuivies pendant plus de cinq ans. La figure 4 représente les valeurs obtenues. La courbe pointillée inférieure indique les variations de la température dans le laboratoire où cette barre était conservée ; la deuxième courbe ondulée, tracée autour de la courbe générale inférieure, relie entre eux les résultats des observations directes-faites toujours à 1! Dans mon premier mémoire, j'avais désigné par le mot usuel « recuit » la chauffe prolongée à des températures relativement peu élevées; la confusion du double emploi de cette expression qui désigne généralement pour les métallurgistes une chauffe à une température élevée, m’a engagé à proposer pour l’opération dont il est question ici, le mot d’ « étuvage » adopté aujourd’hui par la plupart des physiciens qui se sont occupés de cette question. L’ex- pression « vieillissement », devenue aussi usuelle depuis quelque temps, doit être entendue dans le sens d’une action produite par l’étuvage. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 265 15°; la courbe d’interpolation, d’allure exponentielle, a été tracée de maniëére à relier le mieux possible les 100 090 jours Fig. 4. ARCHIVES, t. XV. — Mars 1903. 19 266 APPLICATIONS DES : ACIERS AU NICKEL. points trouvés après l'exposition aux températures les plus basses. On voit immédiatement que les écarts entre les points isolés et la courbe suivent une marche systé- matique exactement parallèle à la marche de la tem- pérature. Ces écarts sont entièrement expliqués par le fait que la règle, mesurée il est vrai toujours à la même température, s'était trouvée exposée, dans les jours précédant la mesure, à des températures dont le cycle annuel était assez étendu. La formule donnée plus haut rende compte exactement de la grandeur de ces écarts. Si l’on en fait abstraction, c’est-à-dire si l’on suppose que la barre eût au moment de chaque mesure atteint son équilibre parfait à 15°, on trouve que les variations sont respectivement de 6, 2#, 1#, dans chacune des trois premières années, et deviennent peu appréciables dans les années suivantes. | On en conclura que, après l’étuvage complet et la première année de repos, on pourra se borner à déter- miner au début l’équation de l’étalon une fois par an, si l’on veut être certain de connaître sa longueur à moins d’un millionième prés. L’utilité de cet étuvage ressort bien de la comparai- son des deux courbes du diagramme figure #, dont la plus élevée a èté obtenue par la mesure des variations subies au cours de plusieurs années par une règle non étuvée. Alliages à forte teneur en nickel. — À mesure que l’on augmente la teneur en nickel, la stabilité s'accroît en fonction du temps comme en fonction de la tempé- rature, ainsi qu'il vient d’être dit. Lorsqu'on atteint 45 °/, par exemple, la permanence est assez grande APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 267 pour qu’une barre mesurée immédiatement après son forgeage au rouge, n'éprouye, par un étuvage pro- longé à 400°, que des variations très faibles suivies de changements bientôt inappréciables dans un repos pro- lougé aux températures ordinaires. J'en donnerai ci-après un exemple extrait du dos- sier de l'étude d’une barre contenant 44,2 °/, de nic- kel, et dont la dilatation est exprimée par la formule : a — (8,584 — 0,00348 6) 10—5 Date Traitement Variation par rapport à la longueur initiale U. 26 novembre 1897 — 0,0 val. initiale, 27 » » 5 heures à 100° — 2,0 29 » » 31 > » — 9,0 2 décembre » 66 » » — 2.6 24 janvier 14898 53 jours temp. am. — 2.3 12 avril 1899 496 » » — 2,6 1-0, à 1900 856 » » — 2,9 26 octobre 1902 1788 » » — 2,9 On voit que, dans un espace de cinq années, cette barre, ayant subi un étuvage extrêmement sommaire, ne semble pas avoir varié d’une quantité appréciable ; les observations relatées ici ont été assez rapides, en effet, et étaient uniquement destinées à reconnaître les grands traits du phénomène ; l’erreur de chaque obser- vation individuelle peut très bien, dans ces conditions, avoir atteint et même légèrement dépassé un tiers du micron, alors qu’une variation appréciable de la barre n'aurait pu être mise nettement en évidence que par des observations d’un ordre de précision sensiblement supérieur. Il est certain d’ailleurs que, si des mesures ultérieu- 268 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL: res plus précises révélaient des changements mesura- bles, produits par la simple action du temps, on les rendrait inappréciables dans des barres semblables, par un étuvage rationnel. On remarquera que les variations sont de signe in- verse pour l’invar et pour l’alliage à 44 */,, comme je l’avais déjà fait observer dans mon premier mémoire. J'ai trouvé récemment que les variations négatives augmentent un peu lorsque croit la teneur en nickel, mais sans devenir jamais très considérables. Le maximum de stabilité semble être réalisé pour un alliage contenant environ #3 ‘|, de nickel. Une barre d’acier à 43,6 ‘/, de nickel, dont la dilatation est donnée par : a = (7,992— 0.002736) 105, a été trouvée, après un étuvage très complet d’une durée de trois mois, de 0#,7 plus courte qu’au mo- ment des premiëres mesures. Les alliages de cetté catégorie sont beauconp plus stables que la plupart des alliages usuels, laitons, bron- zes ou bronzes blancs, ou que les aciers ordinaires au carbone, sans même parler des aciers prenant sponta- nément une trempe partielle, et dont l'instabilité est extrême. | Variation de la dilatation. On pouvait craindre que les trés faibles dilatations de l’invar fussent affectées par l’étuvage ou par la seule action du temps ; la question m’a été souvent posée et j'ai entrepris d’y répondre par les expériences que je vais résumer. 1° Une barre cylindrique de 12"" de diamètre lami- née au rouge, a été mesurée une première fois en mars APPLICATIONS DES ACIERS AU. NICKEL. 269 et avril 4902 ; la formule de dilatation trouvée à cette époque était : a = (0,998 —0,00455) 10—$. Cette barre, soumise du milieu d'avril au milieu de juillet de la même année à un étuvage aussi complet que possible entre 100° et 30°, a été abandonnée à la température ambiante jusqu’au mois de novembre, où une nouvelle détermination de la dilatation a donné : ‘a = (1.023 —0,00024) 10—$. Les allongements calculés par ces deux formules et portés au diagramme fig. 3 (courbes C et C’) sont indi- qués ci après : Température Allongement pour 1 m. à partir de (° Première série Deuxième série pr ls 100 9,8 10.2 20° 19.3 20.4 30° 28.5 30.5 On voit done qu’un long étuvage d’une barre sor- tant de la forge, relève sa dilatation d’une façon appré- ciable mais encore trés faible. Le changement produit dans la tige en question par un étuvage complet est inférieur à la centième partie de l’écart entre la dilatation de cette barre et celle du platine. CE 2° Une règle rectangulaire de 22°" de côté, a été d’abord étuvée à 100° pendant 66 heures; la mesure de sa dilatation, faite en décembre 1897, a donné : a — (1,241 1 0,001430) 10° L'étuvage de cette. règle a été repris en novembre 270 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 1898 et a consisté en une exposition d’une durée de 739 heures à 60° suivie, au commencement de 1899, d’un étuvage à 40° et à 25° d’une durée de près de trois mois. La mesure de la dilatation, faite en février 1900, c’est-à-dire après un an de repos, a donné : == (1,357 — 0,004256)10—$ 3° Une autre barre de mêmes dimensions, trempée à partir du rouge cerise, puis étuvée pendant 55 heu- res à 100° et pendant 189 heures à 60°, a été mesu- rée en février 1898 ; on a trouvé : a = (1,308 —0,00063 8) 10—° L’étuvage a été poursuivi pendant une durée totale de 648 heures à 60° et de 856 heures à 40°, et suivi d’un repos à la température ambiante jusqu’en février 1900. Les mesures faites à cette époque ont donné : a— (4,430 — 0,00195 6) 40—5 Avant la deuxième détermination de la dilatation, on avait raboté les barres pour leur donner la section en H, mettant à découvert le plan des fibres neutres. Aux quatre formules ci-dessus correspondent les allongements contenus dans le tableau suivant : Température Allongement pour 1 m. à partir de 0° Règle n° 1 Règle n° 2 ‘4 Fo Le fe 10° 12,6 13,4 13,0 414.1 20° 25.4 26.6 25,9 27,8 30° 38,5 39,6 38,7 414 La dilatation a encore varié dans le même sens que pour la règle précédente, mais pour la première des barres ci-dessus, le changement est à peine apprécia- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 271 ble. Il est un peu plus fort, il est vrai, pour la seconde barre, ce qui peut être dû au fait que cette dernière avait subi la trempe, dont l’effet est, comme je lai indiqué autrefois, d’abaisser la dilatation de linvar. Si l’on ajoute, à l’action du deuxième étuvage, celle du rabotage par lequel la moitié environ de la matière des barres avait été enlevée, on reconnaîtra que les résul- tats reproduits ici, loin de nous faire craindre des varia- tions de la dilatabilité de lPinvar dans le cours du temps, sont de nature à nous rassurer à la fois sur l’homogénéité de l’alliage et sur la permanence de sa dilatabilité, au moins à partir dn moment où, l’étuvage étant terminé, la barre n’est plus soumise qu'aux varia- tions ordinaires de la température ambiante. J’ajouterai que la dilatation de diverses barres chauffées pendant longtemps à 200°, comparée à celle de barres prélevées sur les mêmes coulées, s’est toujours trouvée plus fortement remontée que dans les exemples cités plus haut.Mais comme aucune de ces barres n’a été étudiée avant et après l’étuvage, et comme, de plus, cette dernière opération, pratiquée dans des usines, n’a jamais été faite dans des conditions qui me fussent suffisamment connues, je m’abstiens d’en tirer aucune conclusion métrologique. L’étuvage partant de 100° assurant une stabilité aussi parfaite des barres que les propriétés de l’invar permettent de l’espérer, on devra en général éviter de les exposer pendant un temps prolongé à des températures sensiblement plus élevées, si l’on ne veut pas relever leur dilatation. 270 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL, CHAPITRE III ANOMALIE D'ELASTICITÉ Marche des recherches. — L'étude des propriétés élastiques d’un alliage comprend essentiellement la détermination de la valeur absolue du module d’élas- ticité, et la mesure de sa variation en fonction de la température. | En général, et si l’on veut profiter de toute l’exacti- tude dont ces deux parties de la mesure sont suscepti- bles, on n’opérera pas dans les deux cas sur un même échantillon. En effet, la première des deux détermina- tions exige la connaissance assez exacte de la valeur relative des dimensions, ce qui conduit, dans les expé- riences de flexion par exemple, à l'emploi d’une barre de forte section. Mais, si l’on voulait faire servir la même. barre au second problème, on rencontrerait de sérieuses difficultés à établir l’uniformité de la tempé- rature, d'autant plus nécessaire que ses différences, sur les faces opposées de la règle, produisent des déformations qui sont loin d’être négligeables. Pour cette deuxième partie de la mesure, on opérera donc sur un échantillon de dimensions réduites, dont on n’aura qu'à mesurer une fonction des déformations à diverses températures, sans avoir à s’inquiêter ni de la valeur absolue de ces déformations, ni de sa relation avec les dimensions réelles de la pièce flexible soumise à l’étude. C’est précisément cette marche qui a été suivie dans les expériences dont je vais donner une rapide esquisse. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL: 273 Valeur absolue du miodule d’élasticité des aciers au nickel. — Les expériences relatives à la valeur abso- lue du module, faites depuis l’époque de mes premières publications, ont confirmé les conclusions déjà tirées tout en me permettant de les étendre. Ainsi l’étude d’une barre contenant 70 °/, de nickel a montré que le module de cet alliage est égal à 19,8 tounes par mm. La courbe restée autrefois indécise pour toute la por- tion comprise entre 50 et 100 ‘/, de Ni a pu ainsi être tracée avec sécurité. On a confirmé aussi qu'une addition de chrome élève le module, au moins jusqu’à 50 ‘/, de nickel (limite des expériences); mais l’effet va sans doute en s’atté- nuant pour des teneurs plus élevée, car il est insensi- ble pour le nickel pur. L'effet de l’écrouissage étudié seulement pour l'in- var, est d'élever un peu le module ; ainsi, tandis que la moyenne trouvée pour 13 échantillons d’invar non écrouis avait douné 14,9. des expériences faites sur une tige de 12"" fortement écrouie par un: étirage à froid, ont donné en moyenne 15,4 tonnes par mm°. J'ai précédemment fait ressortir l'effet produit sur les alliages irréversibles par la transformation qui s’ef- fectue aux températures basses ; une barre d’un alliage contenant 24 ‘/, de nickel avait, à l’état non magnéti- tique, un module égal à 19,3 tonnes par mm”, tandis qu'après un refroidissement à — 60”, le module s'était abaissé à 17,4. Cet abaissement est d'autant plus re- marquable qu'il est accompagné d’un recul considéra- ble de la limite élastique ; ainsi, tandis que, dans l’alliage non magnétique, de petites déformations laissent un ré- sidu permanent, l’alliage rendu magnétique par le re- 274 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. froidissement peut être amené à une élasticité voisine de celle de l’acier trempé et revenu. Cet ensemble de résultats trouvés à la fin de 1896 et au commencement de 1897, auraient permis de pré- voir quels doivent être les changements des alliages réversibles par l’effet de la température si, à cette épo- que, la théorie des aciers au nickel avait été établie comme elle l’est aujourd’hui; mais en l’absence d’une théorie suffisamment précise, Pexpérience seule pouvait renseigner sur celte dernière question, comme Je le montrerai au paragraphe suivant. Les travaux d’une commission d’éminents physiciens et métallurgistes constituée en Allemagne en vue d’étu- dier les aciers au nickel, avaient conduit, un peu avant l’époque de mes premières publications, à tracer une courbe des modules en fonction de la teneur, caracté- risée par un abaissement notable du module entre les points extrêmes correspondant au fer et au nickel, avec un minimum peu éloigné de la teneur correspondant au minimum de la dilatation. La plus faible valeur trouvée par la commission alle- mande est de 12 tonnes par mm°. Je n’ai jamais trouvé de valeur aussi basse, et d’ailleurs la courbe de la com- mission est, dans toute son étendue, au-dessous de la mienne. Indépendamment d’une différence dans les méthodes de recherches, cet écart systématique me semble devoir s'expliquer par le fait que la Commis- sion, désirant opérer avec des alliages aussi purs que possible d’un mélange étranger, n’avaient introduit dans leur fabrication que les quantités de Mn, de C, de Si,etc, rigoureusement nécessaires à leur traitement mé- tallurgique. Or il est à présumer que ces .corps auxi- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 275 liaires se trouvaient dans les alliages en quantités trop faibles pour supprimer complètement les craquelures, qui diminuent nécessairement la cohésion et provo- quent un abaissement apparent du module. L’anomalie du module, positive vers 25 °/,, néga- tive entre 30 et 40 °/,, trouvée dans mes premières expériences et que la commission allemande n’avait pas signalée, a été confirmée par les recherches ultérieures et son existence a été rattachée à l'allure particulière de’ la variation du module avec la température dont je vais parler. Je dirai seulement que le début de l’ano- malie positive se relie aux changements accompagnant la transformation des alliages irréversibles. En réalité, on devrait pouvoir trouver pour ceux-ci une infinité de courbes représentatives du module en fonction de la teneur, toutes ces courbes étant contenues entre deux courbes limites, dont l’une se raccorde à celle des alliages réversibles non magnétiques, tandis que l’au- tre coupe, par extrapolation, les points limitant l’anoma- lie négative. On n’a pu marquer quelques points de la première de ces courbes qu’en introduisant dans Îles alliages des quantités de Cr et de C suffisantes pour les rendre non magnétiques à la température ordinaire ; mais cette manière de procéder n’est pas sans laisser quelques doutes sur les résultats obtenus, en raison de l’action individuelle des corps étrangers. Tandis que d’excellentes expériences ont été faites en vue de déterminer les variations de volume du fer pur et surtout ses changements magnétiques au voisi- nage de sa température de transformation, il ne semble pas que la recherche des variations correspondantes du module ait été même ébauchée; le voisinage immédiat 276 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. des déformations permanentes rendrait cette recherche très difficile, tandis que les changements du volume sous la seule action de la. température apporteraient aux résultats bruts des corrections beaucoup. plus con- sidérables que la quantité cherchée, qui deviendrait par le fait très incertaine. Les expériences faites, sur les aciers-nickels permettent néanmoins d'affirmer avec une certitude à peu près complête que le module d’élasti- cité du fer, qui diminue comme on sait lorsque la tem- pérature s'élève, éprouve au contraire une augmenta- tion rapide dans le passage ascendant par: la-région de transformation entre le fer G-et le fer y. Variations du module d’élasticité des aciers. au nickel en fonction de la température. — Le 14 maï 1897, M. le professeur Thury annonça, dans une con- férence faite à la Classe d'horlogerie de la Société des Arts de Genève, le fait singulier qu’un acier à 36 ’/, de nickel éprouve, par le fait d’une élévation de la température. une augmentation de son module d’élas- ticité. Le jour précédent, M. Paul Perret alors régleur à la Chaux-de-Fonds m'avait communiqué personnel- lement le même fait, constaté par lui.en étudiant la marche d’une montre munie d’un spiral d’un alliage à 35 */, de nickel dont je lui avais fourni un: échantil- lon. L'importance de ce résultat qui permettait de soupçonner l’existence d’alliages à variation. nulle, n'avait échappé ni à M. Thury ni à M. Perret, et ce dernier me proposa de prendre la direction scientifique de ses recherches dont il assumait, en raison dela me- thode particulière adoptée, la plus grande partie. du travail matériel, tandis que le concours de la Société de Commentry-Fonrchambault pour la partie métallur- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 277 gique nous était assuré comme pour mes propres re- cherches. Le succès rencontré dans la comparaison des varia- tions magnétiques des aciers au nickel et de leurs chan- gements de volume, me conduisit à penser que leurs variations d’élasticité étaient liées aussi aux transforma- tion magnétiques, et que les alliages à faible varia- tion devraient être recherchés parmi ceux pour les- quels le commencement ou la fin de la transformation s'opère au voisinage de la température ambiante. D'ailleurs la découverte de M. Perret et de M. Thurvy, rapprochée du changement irréversible rappelé au pa- ragraphe précédent, ne laissait guère de doutes sur l'exactitude de cette déduction que des expériences directes vinrent rapidement confirmer. Les résultats fournis immédiatement par l'examen des marches d’une montre à diverses températures, contiennent à la fois l’effet de la dilatation du balancier et du spiral, et de la variation d’élasticité de ce der- nier; d’autres actions interviennent aussi, mais elles sont de moindre importance et d’ailleurs mal connues. La durée d’oscillation d’un balancier monté sur an ressort spiral est + Men par : L étant la longueur du spiral, M son moment élasti- que, I le moment d'inertie du balancier. M est posé ici en abrégé pour ‘/,ehE,oùeet h désignent l'épaisseur et la hauteur du spiral, E le module d’élas- ticité du métal qui le constitue. 278 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Soient T,, Te les marches de la montre aux tempéra- tures 0 et 6, à et u les coefticients de dilatation du spi- ral et du balancier, x le coefficient de la variation thermique de E ; soient en outre &, b, les coefficients du binôme représentant les marches de la montre. Eu égard à la petitesse des variations thermiques dont il s’agit ici, On pourra poser, avec une exactitude au moins égale à celle des observations : Ro gate gone ob Les binômes représentés par À et s sont supposés connus, et comme a et b résultent de la marche de la montre, » se déduira de l'égalité ci-dessus, sous forme d’un binôme. | La première partie de cette équation montre immé- diatement que, contrairement à une opinion très répan- due, la dilatation du spiral produit au chaud une avance de la montre, mais À et { sont petits par rapport à », dont l’action est prépondérante. Dans la combinaison fréquente d’un spiral d’acier avec un balancier de lai- ton, la somme algébrique des effets des deux dilatations est sensiblement nulle et l’action de : subsiste presque seule ". Les résultats immédiats des observations faites au moyen d’un chronomètre réglé sur le temps moyen, sont exprimés en secondes par 24 heures ; je désigne- rai par a’ et b' les coefficients dans ces unités ; ils doi- vent être divisés par 86400 pour représenter des coef- ficients & et b de variation tels qu’on les envisage or- ? Ch.-Éd. Guillaume. Une erreur accréditée au sujet du spiral, Journal suisse d’horlogerie, t. XX VII, p. 253, 1908, APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 279 dinairement, et changés de signe si, dans l’établisse- ment de l'équation de la montre, on a affecté l'avance du signe posilif. Dans les expériences qui vont être rapportées, il en est pour lesquelles on s’est seulement attaché à déter- miner une valeur moyenne de la variation des marches entre deux températures éloignées; ces expériences se rapportent toutes à des valeurs considérables de » moyen et telles en particulier que la courbure, assez faible dans ces régions, est presque négligeable par rapport à la variation moyenne. En d’autres termes, pour ces alliages, b est petit par rapport à a. Au con- traire, aux valeurs faibles de 7 moyen correspond le plus souvent une courbure notable et, pour les alliages correspondants, les plus importants dans la recherche qui nous occupe, on s’est attaché à déterminer la forme de la fonction par des observations faites à un certain nombre de températures. A l’exception de quelques mesures de contrôle des- tinées surtout à vérifier la théorie, les observations que je vais rapporter ont été faites avec des montres dans lesquelles le spiral avait été monté sur un balancier de laiton. On a admis pour ce dernier, d’après une mesure exécutée au Bureau international sur une barre ayant une composition analogue, pour la valeur des deux coefficients «, et 8, du binôme représenté par y : A —= 18,595. 105 B; = 0,00715, 40“. Les coefficients «, et 6, du binôme représenté par À seront indiqués à propos de chaque spiral, d’après mes mesures sur des barres prises dans la même coulée. Voici maintenant les plus importants parmi les résul- tats trouvés : 280 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL: 1° Alliage NC4, 22 °/, Ni + 3 Cr non magnétique. Variation moyenne a — — 16,3 secondes (retard) par degré et par 24 heures. As — 18,310 pu, — 18,8. 10-4 a — 489. 10-5, b—0 d’où : n = — 0,000394 Des expériences de flexion ont donné: E— 19,67; la formule complète pour cet alliage sera donc : E, — 19,67 (4 — 394. 40-° 6) _20 Alliage à 26,2 °/, de nickel, très peu magnétique. Les expériences faites entre — 15° et + 30° et intro- duites dans une formule quadratique dont les coeffi- cients ont été calculés par la méthode des moindres carrés ont donné : a —— 2,094 D — — 0,039 d'autre part : a — 13,103. 406, 8, — 0,0218: 10°" En effectuant les calculs comme il a été dit plus haut et en tenant compte de la détermination directe du mo- dule, on trouve la formule complète : pile 18,58[1 —_(51,6 6 0,95 8°) 10-«] Le maximum du module résultant de cette formule, se produit à — 26°,6. | 3° Alliage à 27 ,9 */, de nickel peu magnétique. 1" série. Expériences faites entre — 1°et + 55°. a =—+5,152 b' —— 0,077 a, —11,288.10— B, — 0,0289.10—* APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 281 Comme précédemment : Ei— 18,°06 [1 + (426,66 —1 .856°).10—| 6 max. — + 33°,0. 2e série d'expériences entre les mèmes limites de température : a — 3,635 bi — 0,067 Ey —18,°06 [1 + (87,50 — 1,55 9*).10— |] g'maxs= 917 4° Alliage à 30,4 ‘/, de nickel, magnétique. Variation moyenne «a — + 15,8 secondes. hye == 4,13. 40—S el Es — 15,96 (1 + 389.105 6) 5° Alliage à 35,0 ‘/, de nickel, très magnétique. Marche moyenne a — + 18,6 secondes. As — 1,540.10—6 Ey = 15,04 (4 + 464.106) 6° Alliage à 44,5 ‘/, de nickel, très magnétique. Les expériences ont été faites entre 0° et 40°, avec une seule observation intermédiaire à 20°. La courbure est donc médiocrement déterminée. a — —2,394 b' — + 0,026 a — 8,458. 10—5 B, — —-0,00182.10—° Ey — 16,40 [! —_ (43,6 6 — 0,62 6°) 10] 6 min. — + 35°,2. L'inspection des résultats ci-dessus, reportés pour faciliter la comparaison dans la figure 5, montre que le coefficient » passe rapidemént d’une valeur fortement ARCHIVES, t. XV. — Mars 1903. 20 282 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. — 19000 Fig. 5. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 283 négative à une valeur positive, à mesure qu’apparait le magnétisme, et diminue ensuite lorsque la teneur con- tinue à augmenter. La température de variation nulle de l’élasticité n’est pas très éloignée du début de la transformation magnétique et semble s’en trouver à une distance à peu près constante. Ainsi une formule précé- demment établie place à — 17 le début du ferro-ma- gnétisme dans l’alliage à 26,2 °/,, et à + 40° dans l’alliage à 27,9 */,. Le point dé variation nulle pour ces deux alliages est donc à 10 degrés au-dessous de la première apparition nette du magnétisme. Bien qu’il n’y ait pas lieu d’attacher beaucoup d’im- portance à la concordance parfaite des écarts donnés par les expériences ci-dessus, susceptibles de détermi- ner la position du maximum au plus à quelques degrés près, nous admettrons néanmoins comme démontré que l’inversion dans le sens du changement du module d’élasticité avec la température, est intimement liée aux variations magnétiques des aciers-nickels, c’est-à-dire par le fait, à toutes les transformations de ces alliages. On remarquera enfin que la convexité des courbes re- présentatives du module est tournée vers le haut dans les alliages contenant environ 28 ‘/, de nickel, et vers le bas dans lalliage à 44 °],". Généralisant, comme nous l'avons fait pour les dila- tations, nous admettrons donc comme infiniment pro- bable que les aciers-nickels non magnétiques possèdent un coefficient de variation négatif qui change rapide- ment de signe dans les premières parties de la trans- ! Certaines expériences ont donné toutefois des résultats de sens contraire dans cette région, mais ces derniers, qui sont en désaccord avec la théorie, doivent être considérés comme anor- maux. 284 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. formation magnétique et, après un nouveau change- ment dans le sens de la variation, rédevient plus lente- ment négatif lorsque cette transformation est près d’être terminée. La courbe complète de la variation du mo- dule en fonction de la températuré, aurait donc une allure analogue à celle qui est indiquée dans la fig. 6. La double flèche indique la réversibilité du phéno- mêne. 2E ps Fig. 6. La connexion entre les variations magnétiques et l’élasticité ressort aussi de la comparaison d’une expé- rience faite par M: Perret à ma demande, avec un résultat obtenu autrefois par M: Dumont: un spiral d’un alliage de 44 ‘/, très écroui, donne par exemple une marche nulle de la montre aux diverses tempéra- tures; récuit, il donnera de l’avance’au chäud ; of, ce même alliage fortement écroui accuse des variations magrétiques moindres que lorsqu'il est recuit. Une comparaison s'impose entre l’allure des courbes de dilatation et celle des courbes d’élasticité. Dans les APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 285 alliages non magnétiques, le coefficient quadratique de la dilatation est faiblement positif ; mais, aussitôt qu’ap- parait le magnétisme, ce coefficient s’exagère et dépasse de beaucoup celui de tous les: métaux connus; puis il s’annule pour les alliages les moins dilatables, devient négatif etne reprend sa valeur positive normale qu’au- delà de 45 °/,. Les expériences sur l’élasticité sont encore trop peu étendues et trop peu. précises pour qu’on puisse tracer un diagramme complet des variations du module ; ce- pendant nous en savons assez pour pouvoir indiquer, par les courbes de la fig. 7 l'allure générale du phé- nomèêne. Dans le diagramme, les teneurs en nickel sont portées en abscisses, les valeurs vraies de x en ordon- nées. La courbe À correspond à 0°, la courbe B se rapporte à une température plus élevée. La position des points d’intersection de ces deux courbes est encore hypothétique, mais leur existence n’en est pas moins certaine. Vers les fortes teneurs, non portées au diagramme, 286 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL.. le tracé s’infléchit de nouveau pour atteindre, sans doute par une branche à peu près horizontale, le point correspondant au nickel. Dans cette région, la courbe B passe de nouveau au-dessous de A. Si nous changeons, dans le dernier diagramme, le signe des ordonnées des courbes de manière à consti- tuer leur image par rapport à une parallèle à l’axe des abscisses, nous reconnaissons immédiatement, surtout en les complétant du côté des fortes teneurs en nickel, une similitude presque parfaite entre le diagramme ainsi obtenu et celui qui a été précédemment donné pour les dilatations vraies en fonction de la teneur. Le point le plus bas des deux groupes de courbes se trouve dans la même région, la superposition s’effectue dans le même ordre et les valeurs des termes quadratiques sont ou faibles ou importantes pour les mêmes teneurs Je me bornerai pour le moment à signaler cette ana- logie, indice certain d’une communauté d’origine dans les anomalies de dilatation et de changement du mo- dule, sans entrer dans de plus minutieux détails, pour l'étude desquels les données expérimentales font défaut. Mais si incomplètes que soient encore les expérien- ces qui viennent d’être décrites, elles n’en ont pas moins mis hors de doute l'existence de deux groupes d’alliages dont l’élasticité est constante aux températu- res ordinaires et, par une généralisation certaine, celle d’une anomalie élastique limitée pour chaque alliage à une région déterminée de l’échelle des températures, anomalie qui s’achève dans un minimum et un maxi- mum du module, en dehors desquels l’alliage reprend des propriétés élastiques normales. (A suivre.) LES GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL PAR Louis DUPARC professeur à l’Université de Genève. $ 1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE DES GISEMENTS, ET TOPOGRAPHIE DES RÉGIONS. Les gisements productifs de l’Oural sont en majorité situés entre le 58° et 60° de latitude Nord, et toujours cantonnés à une faible distance de la ligne de partage des eaux européennes et asiatiques, sur les deux ver- sants de la grande chaîne. Les principaux centres se trouvent dans le district de Nijni Tagil, puis plus au Nord, dans ceux de Bissersk et de Goroblagodat, ces trois districts fournissent la presque totalité du platine exploité annuellement dans l’Oural, principalement les deux derniers. On connaît cependant plusieurs points situés an Nord comme au Sud de ces districts, sur lesquels la présence du platine a été constatée sur cer- taines rivières, et où il est même exploité actuellement avec succés. Tel est le cas par exemple pour les gise- ments situés au Nord de Bissersk, sur la Pawdinskaya et la Rastesskaya Datcha, que l’auteur a eu l’occasion d'étudier. Le platine a été rencontré plus au Nord encore, dans la région du Deneskin-Kamen et dans le 288 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. voisinage de Bogoslowsk ; au Sud de Tagil on l’a signalé également dans les alluvions de certaines rivières des environs de Miass. Les montagnes sur Îles flancs desquelles les rivières platinifères prennent, leur source, sont, rarement éle- vées, leur altitude ne dépasse guère 800 mètres et. se tient généralement fort au-dessous de cette limite. Ces montagnes forment souvent la ligne de partage elle- même, d'autrefois elles viennent un peu à l'Est ou à l'Ouest de celle-ci. Leur forme topographique est assez peu variée, ce sont des arêtes plus ou moins étendues ou encore des espèces de dômes assez irréguliers, qui s'élèvent un peu au-dessus d’une région plus basse qui les environne. Ces arêtes appelées « Ouwal » dans le pays, sont presque toujours recouvertes de forêts de conifères, la couche de terre végétale et d’humus qui recouvre la roche en place est d'épaisseur variable, elle peut atteindre plusieurs mêtres en certains endroits. Ça et là, dans la forêt et surtout sur les crêtes, on trouve quelques affleurements qui peuvent renseigner sur la nature pétrographique de la roche sous-jacente. Les rivières platinifères considérées au point de vue de la longueur de leur cours et du volume des eaux qu’elles roulent, sont assez différentes. Les unes ont un cours trés réduit, qui au total ne mesure pas plus de 2 à 6 kilomètres (les deux Sosnowka par exemple), les autres sont beaucoup plus considérables et repré- sentent des affluents importants de plusieurs grandes rivières qui coulent sur les deux versants de l’Oural (comme la rivière Iss, la Wyja, la petite Koswa, etc.). Près de leur source, les rivières platinifères débu- tent généralement par quelques ruisselets au cours GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 289 assez rapide, qui se réunissent bientôt au point où la pente diminue, pour former une artère principale. Ces petites sources sont à peine indiquées dans la topogra- phie par des sillons plus ou moins accusés qu’on appelle « Log » dans le pays. Quelquefois cependant les rivières s’amorcent dans des gorges assez profondé- ment encaissées, dont les parois rocheuses et nues sont même très abruptes. Le lit des cours d’eau actuels est presque toujours creusé dans des alluvions qui recou- vrent sous une épaisseur parfois considérable un ancien thalweg généralement beaucoup plus large, dont la formation et le remblayage consécutif, marquent une période d’activité beaucoup plus grande daps la circu- lation des eaux superficielles. Ces anciennes alluvions sont généralement recouvertes de limon et de terre végétale, ou encore d’une épaisse couche de tourbe ; elles forment le soubassement d’une zone marécageuse qui avoisine toujours le lit des cours d’eau actuels sur presque toute leur longueur, et qui, lorsque l’ancien thalweg est assez large, s'étend souvent sur une assez grande distance de part et d’autre des deux rives. S 2. ROCHES PLATINIFÈRES, ET GÎTES PRIMAIRES DU PLATINE. Un coup d'œil jeté sur la carte géologique de l’Ou- ral, montre que les rivières qui renferment du platine dans leurs alluvions, sont comprises en tout ou partie dans la grande zone de roches éruptives basiques voi- sine de la ligne de partage, qui se poursuit presque sans discontinuité d’un bout à l’autre de la chaine. De nombreuses recherches ont été faites ces dernières années dans le but de déterminer celles de ces roches 290 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. qui paraissent liées au platine, et pour découvrir le cas échéant les gites primaires de ce métal. M. le Prof. Inostranzeff' a étudié et décrit le seul gisement primaire connu, trouvé dans le district de Tagil, M. le Prof. Zaetzeff * a étudié en détail les roches des alluvions des rivières platiniféres des districts de Bis- sersk et de Goroblagodat, et a été conduit à la suite de ces recherches à considérer un certain nombre de roches comme étant platinifères. Je me suis de mon côté livré à des recherches analogues sur les rivières platinifères qui descendent de la montagne du Koswinsky ou de ses contreforts. Il résulte de ces différents tra- vaux que, jusqu’à ce jour, le platine paraît seulement lié aux espèces pétrographiques suivantes : Péridotites : Elles sont de types variés, et compren- nent principalement des olivinites et des roches à pyroxène (péridotites à diallage) avec les variétés ser- pentinisées qui en dérivent. Ces différentes roches comportent souvent des amas de chrômite primaire dans lesquels le platine semble de préférence se loca- liser, bien qu’il se rencontre également, mais plus rarement, dans la roche même. La présence du platine dans les péridotites est incontestable et résulte non seulement du fait que les alluvions de même que le bedrock de certaines rivières platinifères eu sont exclu- sivement formés, mais encore de celui que le métal précieux en a été directement extrait soit par un ! Prof. Inostranzeff. Gisement primaire de platine dans l’Oural, Mittheilungen der Naturforschenden Gesellschaft, St. Petersburg, Vol. XX VIII. 2 Prof. Zaetzeff. Les gisements platinifères de l’Oural, Mémoires de l'Université de Tomsk, vol. XIV. GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 291 broyage approprié avec lavage consécutif, soit par un traitement chimique. Gabbros-diorites (et probablement aussi gabbros à olivine passant aux péridotites). Le Prof. Zaetzeff cite la présence du platine dans des roches de cette nature provenant de la laverie d’Awrorinsky. Un galet de ces mêmes roches qui figurait jadis dans la collection du musée de Tagil, a été soumis au broyage et après le lavage de la poudre obtenue, les schlichs renfermaient du platine. Gneiss syéniliques (sans doute syénites hyperbasi- ques dynamo-métamorphosées). Quelques sables plati- nifères riches du district de Bissersk appartiennent à des rivières qui sont exclusivement encaissées dans des roches de cette nature, lesquelles forment également les Ouwals du voisinage. J'ignore si la présence du métal a été constatée directement dans ces roches par le broyage, mais d’après les observations de M. Zaetzeff il parait en être ainsi. Porphyriles (diabase, augite et ouralite porphyrites). La présence du platine dans les porphyrites à été vonstatée par Engelhardt'. Bien que M. Zaetzeff ne soit Pas parvenu à trouver celui-ci dans ces roches, il estime ceendant que les porphyrites sont réellement plati- niftres, et base son opinion sur les deux faits suivants : EH premier lieu, sur un caillou provenant de la laveñe de Blagowetschenk, on a constaté paraît-il la présace de petits grains de platine. En second lieu, certaites rivières du district de Goroblagodat qui ren- Engehardt. Les gisements d’or et de platine de l’Oural . Riga, 1825 292 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. ferment du platine dans leurs alluvions, sont en rela- tions étroites avec les porphyrites, tandis que les roches à olivine font complétement défant dans le voisinage. De toute façon, il est absolument certain. que les péridotites sont de beaucoup les roches auxquelles le platine se trouve le plus fréquemment asssocié, c’est d’ailleurs dans celles-ci que le seul gisement primaire décrit a été découvert. Ce dernier, qui se trouve dans le district de Tagil, a été rencontré au Mont Solowieff dans une crevure d’érosion profonde appelée Kroutoi- Log. Là, dans une roche encaissante formée par de l'olivinite, on a trouvé un nid de fer chromé, mêlé à un peu d’olivine serpentinisée, de dolomie, et d’opale. En certains endroits, on distinguait dans l’intérieur du fer chromé des petits grains brillants de platine, visibles à l'œil nu. Une analyse faite sur une autre portion du même fer chromé dans lequel on ne voyait pas de platine, a cependant révélé la présence de celui-ci à raison de 151 grammes par lonne. Ce gise- ment, d’aprés les informations que j'ai recueillies à Tagil, auraient été découvert par un ouvrier de la lave- rie d’Awrorinsky. $ 3. (GÎTES SECONDAIRES ET ALLUVIONS PLATINIFÈRES Les gisements exploités dans l’Oural sont toupurs secondaires, et consistent en alluvions plus ou noins riches qui ne sont pas contemporaines, mais quirem- plissent un ancien thalweg occupé en partie seuement par le cours d’eau actuel qui s’est creusé son it dans leur sein. Ces alluvions couvertes sont en tout as d’àge post-tertiaire, comme le prouvent la présenc: de mo- GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 293 laires de mammouth et autres ossements, trouvés parmi les galets et les sables de celles-ci. Les alluvions con- temporaines ne renferment en effet que peu ou point de platine, et n’ont à ma connaissance du moins, jamais fait l’objet d’une exploitation. La disposition que présentent les divers dépôts qui forment les alluvions, leur puissance et leur étendue, la succession qu’on observe dans les différentes forma- tions, varient sans doute beaucoup d’un lieu à un autre, mais on peut cependant donner un schéma général qui s’applique dans la plupart des cas. Au-dessous d’une couche de terre végétale d'épaisseur variable, on trouve une couche d’argile plus ou moins sableuse, de couleur brune vers le haut et gris bleuté à la base, formant ce qu’on appelle le « tourf ». A cette formation succède dans la règle une couche de gravier à galets plus ou moins gros et roulés, appelée « retschnik » ; celle-ci est tou- jours stérile, elle peut cependant contenir des traces de platine. Sous le retschnik vient l’alluvion platinifére proprement dite, qui repose sur la roche en place qui en forme donc le soubassement. Celle-ci est fréquem- ment altérée au contact de l’alluvion, même assez profondément, elle est morcelée, et les fragments an- guleux qui s’en détachent se mêlent aux galets de Pal- luvion platinifére. L'ancien lit formé par la roche en place devient de la sorte rugueux et accidenté, il pré- sente des érosions locales, qui donnent naissance à des petites excavations. Le schéma indiqué peut se modifier comme suit : 1° Sous la terre végétale on rencontre souvent une couche de tourbe plus ou moins épaisse. Cette disposi- tion qui est raré sur les petits cours d’eau où la pente 294 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. est rapide, est au contraire assez fréquente sur les rivières plus considérables, surtout à une assez grande distance de leur source (rivière Iss, Wyja, petite Koswa, etc. ). 2° Entre l’argile et le retschnik, on trouve quelque- fois une couche plus ou moins épaisse de sable sans galets appelée « sewoun ». 3° L'une des couches indiquées peut manquer com- plètement,le retschnik par exemple, lalluvion platini- fère se trouve alors directement sous l’argile bleue ou sous la tourbe. 4° L’alluvion platinifère peut former deux zones dis- tinctes, séparées par une couche de stérile; d’autre- fois elle peut affecter la forme d’un conglomérat. 5° Le retschnik peut renfermer des lentilles de sable voir même des nids d'argile bleue compacte. Le matériel pétrographique qui compose les allu- vions, renferme principalement des roches basiques variées, fréquemment mêlées à des roches cristallophy- liennes ou sédimentaires (schistes chloriteux, quart- zites, calcaires dévoniens, etc.). Ce matériel est parfois différent dans la couche stérile et dans celle productive, cette différence se traduit alors par une variation de teinte entre le retschnik et l’alluvion platinifère. Cette dernière peut aussi affecter divers caractères ; dans certains cas, elle est formée de sable et de galets en proportion variable ; dans d’autres, elle devient très argileuse, de couleur verdätre ou brun rougeûtre, les galets y sont alors reliés par une masse argilo-sableuse qui adhère fortement, ce qui rend le lavage difficile. L’épaisseur de ces différents dépôts est des plus va- riables. La couche d’argile qui surmonte le retschnik GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 295 oscille entre 0,50 m. et 5 à 6 mètres, elle atteint dans certains cas jusqu’à 20 m. d'épaisseur. La tourbe, quand elle se rencontre, forme une couche dont l’épais- seur va depuis 0,70 m. jusqu’à 2 à 3 m., elle atteint exceptionnellement jusqu’à 6 m. sur certains gisements de la rivière Iss. L’épaisseur du retscknik varie aussi beaucoup, elle mesure généralement de 0,80 à 2,50 m. mais peut également devenir plus considérable (par exemple à Kitlim ou elle atteint 5 m). Quant à l’alluvion platinifère, elle subit les mêmes fluctuations. Son épais- seur peut tomber jusqu’à 0,15 et 0,20 m., elle peut par contre atteindre Jusqu'à 3 m. ce qui est excep- tionnel (Laverie de Jegoro-Kankrin, Tagil). L’épaisseur la plus habituelle est de 0,80 à 1,50 m., cette épais- seur peut d’ailleurs varier sensiblement sur les différen- tes régions d’un même cours d’eau. Le platine est toujours accompagné dans les allu- vions par le fer chromé ou la magnétite, qui restent avec lui dans les schlichs ; dans certains cas on l’a rencontré aussi avec le cinabre, voire même avec le diamant. Le cinabre existe sans doute en gisements primaires dans les calcaires coupés par le lit de certaines rivières, car il est à remarquer que ce minéral n’a été rencontré que dans les alluvions qui renferment des galets calcaires, et d’autre part la présence du cinabre dans des forma- tions dévoniennes de l’Oural parfaitement exemptes de platine, a déjà été signalée depuis longtemps. Quant au diamant, il a certainement été rencontré dans les allu- vions, lié à des faciés serpentineux de péridotites, mais il paraît être excessivement rare. L’or se trouve aussi très fréquemment avec le platine, dans certains sables il dépassait même quantativement ce dernier, et faisait 296 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. alors le principal objet de l’exploitation. Son origine n’est pas douteuse, dans certains cas il a été amené exclusivement par des affluents latéraux qui étaient aurifères, et provient alors de filons de quartz déman- telés, ou de roches acides diverses ; dans d’autres il se rencontrait à l’origine associé au platine dans la même roche basique mère, dans ce dernier cas sa proportion dans le total des deux métaux est généralement nota- blement inférieure à celle du platine (souvent 2 à 5 °/, du total des deux métaux). $ 4. DISTRIBUTION DU PLATINE DANS LES ALLUVIONS, TENEUR DE CELLES-CI. Le platine trouvé dans les sables, affecte la forme de petites pépites, de grains, ou de paillettes brillantes, qui sont d’autant plus petités qu’on les récolte plus en aval du point ou affleurent les roches qui formaient sans doute le gisement primaire. Cependant sur les très petits cours d’eau, dans les vallées sèches, comme aussi dans la région des sources des rivières plus im- portantes, le platine est fréquemment anguleux et sou- vent complètement noir. Dans ce dernier cas, il est recouvert d’une croûte plus où moins épaisse de fer chromé qui peut masquer complétement le métal; il m'est arrivé en effet de voir certains schlichs qui parais- saient formés en majorité de fragments anguleux et plus ou moins volumineux de chrômite, lesquels n’étaient en réalité que des grains où pépites de platine encore recouverts de leur croûte de fer chromé. Le décapage du platine noir doit se faire assez rapidement, car après avoir roulé avec les galets sur un parcours de # à 5 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 297 kilomètres il est déjà en partie décortiqué. Ainsi sur la rivière Sosnowka-Koswinsky, à trois ou quatre kilo- mètres de son embouchure dans la rivière Tilaï, le pla- tine est encore en partie noirâtre et anguleux, en aval il devient sensiblement plus blanc, et près de l’embou- chure il était paraît-il complètement décortiqué. J'ai attaqué au bisulfate de potasse une pépite de platine enveloppée de fer chromé, de façon à la débarrasser complètement de son enveloppe sans altérer sa forme. Le platine, au contact immédiat du fer chromé, parais- sait spongieux et avoir formé une association par péné- tration intime avec lui; dans l’intérieur le métal était parfaitement compact. La grosseur du platine à roulage égal, varie beau- coup selon le gisement, et dépend de l’état initial sous lequel il se trouvait dans la roche mère. Certaines allu- vions ne renferment que du platine fin même dans les régions voisines des sources ; d’autres par contre con- tiennent du platine plutôt grossier, voire même des pé- pites assez volumineuses; les placers de Tagil parais- sent avoir été exceptionnellement favorisés à cetégard, on y a rencontré certaines pépites dont le poids dépas- sait 10 kilogrammes. De grosses pépites ont été éga- lement trouvées sur certaines laveries de la rivière Iss ou de ses affluents, sur le territoire de Bissersk (pro- priétés du comte Schouwaloff). La distribution du platine dans l’alluvion dépend de plusieurs facteurs qui sont : la forme du lit, la présence d’affluents latéraux platinifères ou non, le contact ré- pété de roches différentes le long de l’ancien lit, etc. Le platine s’accumule généralement dans les parties les plus basses de l’alluvion platinifère et la teneur croit ARCHIVES, t. XV. — Mars 4903. 21 298 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. régulièrement de haut en bas; d’autres fois cependant celle-ci reste à peu près constante sur une certaine épaisseur et augmente brusquement dans les couches les plus profondes (à Kitlim par exemple, l’alluvion platinifère mesure 2 m. environ, mais elle est excessi- vement pauvre, tout le platine se concentre à la base dans une couche de 0,20 c.). Lorsque la roche en place qui supporte l’alluvion est très altérée et mor- celée, il n’est pas rare de voir le platine descendre dans les interstices et s’y accumuler, il est de la sorte tou- ‘jours nécessaire d’enlever une certaine épaisseur de cette roche en place décomposée, et de soumettre le tout au lavage, car le platine peut dans certains cas passer presque entièrement dans le bedrock. Lorsque le lit présente localement des excavations en forme de poche, le platine s’y accumule volontiers, les graviers contenus dans certaines de ces poches ont été parfois d’une richesse surprenante. Quand il existe deux cou- ches platinifères séparées par du stérile, c’est plutôt la supérieure à faciès sableux qui paraît être la plus riche, la couche inférieure argileuse est d'habitude plus pau- vre ; l’inverse cependant peut aussi se rencontrer. M. le prof. Zaetzeff signale en effet un certain nombre de laveries où l’on peut constater l’un ou l’autre de ces deux phénomènes. En thèse générale, lorsqu'il n’y a pas d’affluents la- téraux, la teneur moyenne des alluvions décroit de l’amont vers l’aval ; souvent les alluvions de la partie supérieure du cours des rivières platinifères sont cepen- dant très pauvres, cela tient à la rapidité de la pente en cet endroit, car on voit apparaîre immédiatement le platine là où il y a diminution brusque et sensible de GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 3299 celle-ci. Comme l’ancien lit d’un cours d’eau ne corres- pond presque jamais avec le lit actuel, il en résulte que ce n’est que bien rarement que l’alluvion la plus riche se trouve directement sous le lit contemporain, en général l’axe dé l’ancien Thalweg est rejeté à une dis- tance souvent considérable à droite où à gauche, c’est souvent suivant cet axe que les alluvions sont le plus riches. L'action des affluents latéraux est également très manifeste, ils contribuent selon les cas à augmen- ter où à diminuer la tenéur de l’alluvion de la rivière dans laquelle ils se jettent, et cela d’une manière très sensible. Tel affluent qui, vu la rapidité de son cours, n’est que très peu platinifère, a cependant contribué à enrichir les alluvions de la riviére qui le reçoit, en aval de son confluent. Lorsque le long du cours d’une rivière platinifére il existe des contacts répétés de ro- ches de différente nature, on observe souvent que c’est au contact de deux formations que les alluvions sont le plus riches. Dans certaines parties du lit des rivières platinifères du district de Tagil et de Goroblagodat, for- mées par des calcaires, il n’est pas rare de voir le pla- tine descendre très profondément dans l’intérieur du bedrock, toujours fortement fissuré et crevassé (quel- quéfois jusqu’à 4 à 5 mêtres). La teneur des alluvions platinifères est évidemment très variable et il est difficile d’établir une moyenne qui soit réellement l’expression de la réalité. Cette te- peur s’est d’ailleurs presque toujours régulièrement abaissée sur un même gisement depuis le commence- ment de son exploitation, et ce par le fait que l’on a généralement travaillé au début les parties les plus ri- ches, surtout à l’époque où la valeur du platine était 300 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. peu considérable. Il en résulte que la plupart des lave- ries travaillent en ce moment des alluvions relative- ment pauvres. Certains sables platinifères se sont dis- tingués par une richesse vraiment exceptionnelle (pla- cers de Tagil, placers du comte Schouwaloff sur la rivière Iss). A Tagil, certaines alluvions ont donné jus- qu'à 100 et 110 grammes de platine par tonne; ce fait est cependant tout-à-fait exceptionnel, la teneur des sables dans cette localité s’est dans une période assez récente, abaissée de 9 grammes, à 2,8 et 3 grammes, puis à 2,5 gr. Sur la rivière Iss et sur la Wyja, les teneurs varient de 5 à 7 gr. jusqu’à 2-3 gr.; sur les rivières Sosnowka, la teneur moyenne est de 2,5 pv, sur la rivière Kitlim l’alluvion est très pauvre, et titre en moyenne 4,7 gr. par tonne. La composition chimique du platine est également très variable. Le métal est dans la plupart des cas, accompagné d’osmiure d’iridium, de palladium, quel- quefois de rhodium, il renferme très souvent aussi de l’or, puis un peu de cuivre et surtout du fer. Dans ce dernier cas, il devient noir et magnétique (platines de Nijni-Tagil, etc.). Le platine d’une partie des gisements de la rivière Iss (comte Schouwaloff, société française, etc.) est en général blanc et riche, il tient en moyenne 85 à 88 ‘/, de Pt., le platine de la petite Koswa est tout-à-fait analogue comme aspect et comme teneur, il renferme de plus un peu d’or. Le platine de Tagil est généralement beaucoup plus pauvre et titre de 70 à 76 */, de Pt, il renferme toujours une forte proportion de fer, le platine des deux rivières Sosnowka se com- porte de même, c’est également un platine noir muni de son enveloppe de fer chromé et d’une teneur plutôt basse (68 à 75 ‘/, de Pt. GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 301 Nous donnerons ici quelques analyses complètes fai- tes sur des pépites de platine de l’Oural, qui montreront les variations dans la composition chimique. I Pt. 83.07 E j'a 41:94 Rh - 0.50 Pd 0.29 Os — Ru —— JU0ù 1.80 AU — Fe 10.79 Cu 1.30 Mn — Insoluble — Sable — Perie — 99.72 Analyses. IT III 82.46 81.34 "AA 2.42 .3 2.14 0.23 0.30 11.23 11.48 64 1.43 1.38 0.57 0.50 0.52 100.00 100.00 IV V 16.22 86.50 traces AS 2.50 1.15 1.87 4.10 = 1.08 17.30 8.32 0.36 0.45 0.50 — 1.25 Fee 100.00 100.00 I — Platine de Nijni Tagil. G. Osann. Poggendorf. An- nales XIV 1829, p. 156. Idem Idem Minchin Idem IV — Platine de Goroblagodat Idem Idem Berzelius Küng. Vet. Acad. Hand. Stockholm 1828, p. 143. (A suivre.) SUR QUELQUES DÉRIVÉS DE LA DIPHÉNYLAMINE ET DES TOLYLPHÉNYLAMINES PAR Frédéric REVERDIN et Pierre CRÉPIEUX Nos recherches dans le domaine des matières colo- rantes nous ont conduits à préparer quelques dérivés de la diphénylamine et des tolylphénylamines ; ces combinaisons, à l'exception de l’o et de la p-tolyl-0" p' dinitrophénylamines, n’ayant pas encore été décrites, à notre connaissance du moins, le but de ces lignes est de combler quelques lacunes dé la bibliographie chi- mique sur ce sujet. Orthotolyl-2" 4 dinitrophénylamine : C‘H4.CH°.NH.C‘H"(NO*}: (2) (2° #7) Ce composé déjà décrit par Leymann ‘ et par Mutte- let”, a été préparé en chauffant au bain d'huile pen- dant une heure à 200° un mélange de 11 gr. d’o- toluidine, 20 gr. de chlordinitrobenzène et 10 gr. d’acétate de soude fondu. Le produit de la réaction, ! Berichte t. 15, p. 1236 et dissertation inaugurale. 2 Ann. Chim. et Phys.t. 14, p. 391-432. QUELQUES DÉRIVÉS, ETC. 303 aprés avoir. été traité par l’eau additionnée. d’acide chlorhydrique, lavé et: séché, a été cristallisé dans un mélange d’acétone et d’alcool: (4 partie d’acétone et 3 à 4 parties d'alcool). Il se dépose sous la forme de prismes jaune-citron, F. = 129. Les auteurs ci-dessus lui ont attribué le point de fusion de 101-102 et le décrivent, l’un comme un com- posé cristallisant en aiguilles rouge-brun, l’autre comme étant de couleur jaune-orange. Il faut supposer qu’ils ont eu entre les mains un produit incomplétement pu- rifié. Nous avons remarqué que cette substance se pré- sente sous deux modifications fondant à la même tem- pérature. L'une est en prismes jaune-citron, l’autre en aiguilles orange, cette dernière passant à la modifica- tion Jaune-citron lorsqu'on la chauffe. Nous n’avons pas déterminé exactement les conditions dans lesquelles se forme la modification orange, mais c’est spéciale- ment par cristallisation lente dans beaucoup d’alcool ou dans un mélange d’alcool et de chloroforme que nous l’avons observée ; les cristaux orange se déposent en général après les cristaux jaune-citron, que l’on obtient le plus facilement. L’o-tolyidinitrophénylamine est très soluble dans l’acétone, le chloroforme, le benzëne et l’acide acétique, un peu soluble dans l’éther, difficilement soluble dans la ligroïne, assez soluble dans l’alcool bouillant. 0.1674 gr. Sbst. 23.2 ccm. N (14°, 729 mm.) C#HMO!N5 Calculé : N 15.38 Trouvé : N 15.64 En chauffant pendant une heure au bain marie le produit de condensation ci-dessus avec 4 parties d’a- cide nitrique de D — 1.2, nous avons obtenu, dans des 304 QUELQUES DÉRIVÉS DE LA DIPHÉNYLAMINE conditions qu'il resterait à préciser exactement, une une ortho-tolylidinitrophénylamine mono ou dinitrée. Le dérivé mononitré se dépose dans un mélange d’acétone et d’alcool sous la forme de petits cristaux prismatiques jaune-brun F — 158; il est très soluble dans l’acétone, le chloroforme, le benzène et l’acide acétique, peu soluble dans l’éther, très peu soluble dans la ligroïne ; il se dissout à chaud dans lalcool. | 0.1554 gr. Sbst. 25.1 cem. N (16°, 124 mm.) C'SHTOSN* Calculé : N 17.61 Trouvé : N 17.93 Le dérivé dinitré cristallise en jolis prismes jaunes dans un mélange d'alcool et d’acétone ; il est soluble dans l’acide acétique, l’acétone, le chloroforme, un peu soluble à chaud dans le benzène, l'alcool éthylique ou méthylique, insoluble dans l’éther, la ligroïne, le sul- fure de carbone et l’eau. F— 190. 0.2300 gr. Sbst. 40,3 ccm. N (22°, 736 mm.) CISH'OSNS. Calculé : N 19.28 Trouvé : N 19.20 Nous avons encore condensé l’-o-toluidine avec. le chlorure de picryle et avons obtenu une orthotolyl- 246" trinitrophénylamine C‘H£.CH*. NH. CSH*(NO°)s (4) - (2746) Ce produit cristallise dans le mélange d'alcool et d’acétone en magnifiques prismes rouge-orange, bril- lants, F — 164. Il est très soluble dans l’acétone, le chloroforme, le benzène et l’acide acétique, peu soluble dans l’éther, très peu soluble dans la ligroïne, soluble à chaud dans l'alcool, peu soluble à froid. 0.4269 gr. Sbst. 20 cem. N (15°, 731 mm.) : C'SHYOSN4 Calculé : N 17.61 Trouvé : N 417.74 ET DES TOLYLPHÉNYLAMINES. 305 Métatolyl-2 4! dinitrophénylamine CSH4, CH°NH. CSH*(NO° > (3) (274) Préparé comme le dérivé ortho correspondant, il cristallise dans un mélange d’acétone et d’alcool sous la forme de très petites aiguilles, réunies en houppes, de couleur rouge-ocre, F — 164”. Il est très soluble dans l’acétone, le chloroforme et le benzëne, assez soluble dans l’éther, très peu soluble dans l’acide acétique chaud, modérément dans l’alcool chaud. 0.1558 gr. Sbst. 22 cem N (18°, 728 mm.) C'SHMO!NS Calculé : N 15.38 Trouvé : N 15.60 En essayant de nitrer ce produit, nous avons obtenu un dérivé que nous n’avons pu faire cristalliser dans aucun des véhicules usuels ; nous n’avons donc pu en fixer le point de fusion ni en faire l’analyse. Paratolyl-2' %' dinitrophénylamine CSH{CH*NHCEH'(NO?): (4) (274) Ce produit déjà connu (aiguilles rouges, F — 137) a été préparé par nous pour en faire le dérivé nitré ; en opérant dans les conditions indiquées ci-dessus,nous avons obtenu, après cristallisation dans l’alcool, un com- posé F — 219", cristallisant en aiguilles volumineuses jaune-brun et correspondant à un tétranitro-p-tolyl- ! Nous avons trouvé pour ce produit. après des purifications répétées, un point de fusion 134-1350, inférieur à celui qui est indiqué dans la bibliographie. 306 QUELQUES DÉRIVÉS DE LA :DIPHÉNYLAMINE phénylamine; il possède les mêmes caractères de solu- bilité que les dérivés nitrés précédemment décrits. 0.1338 gr. Sbst 23.4 cem. N (46°, 727 mm.) C#H°OSN® Calculé . N 19,28 Trouvé: N 419.49 Le dérivé acétylé de la p-tolyl-2" 4 dinitraphényl- amine, que nous avons préparé par l’action de lanby- dride acétique en présence de quelques gouttes d'acide sulfurique concentré, cristallise en prismes incolores, F— 141-142". Il est très soluble dans la plupart des dissolvants, peu soluble dans l’éther et dans le sulfure de carbone, insoluble dans la ligroine 0.1613 gr. Sbst. 19.4 cem. N (46°, 724 mm.) CISHSOSNS Calculé : N 13.33 Trouvé: N,43,35 Orthochlor-2' 4'-dinitrodiphénylamine. CSH{CINH . CSH#(NO?}: (2) (2° #) Préparée en partant de l’o- chloraniline, elle cristal- lise dans le mélange d’acétone et d’alcool en longues aiguilles jaune d’or, F — 148-149". Elle est très solu- ble dans l’acétone, le chloroforme, le benzène et l'acide acétique, un peu soluble dans l’éther, très peu dans la ligroïne ; l'alcool la dissout assez facilement à chaud pour l’abandonner ensuite par le refroidissement. 0.4406.gr. Sbst. 18 com. N (16°, 731 mm.) C''HSON'CI Calculé : N44.31 Trouvé : N 14.34 Ce prodnit, nitré dans les conditions habituelles, fournit une chlortrinitrodiphénylamine cristallisant dans l’acétone diluée en petits prismes jaunes, F — 165- 166° et possédant les mêmes solubilités que les précé- 4 ET DES TOLYLPHÉNYLAMINES. 307 dents. La constitution de ce dérivé à été établie comme étant celle d’une 2 chlor 4.29 4° trinitrodiphénylamine CSHSCL. NO?. NHCSH*(NO*), (2) (4) (274) car on obtient ce même composé, identifié par toutes ses propriétés, par chloruration de la 4.2'4" trinitrodi- phénylamine, en milieu acétique et au moyen du chlo- rate de soude et de l’acide chlorhydrique. Cette der- nière F — 187-188 (Austen' 181”) avait été préparée elle-même par fusion du chlordinitrobenzène et de la p-nitraniline en présence d’acétate de soude. 0.1326 gr. Sbst. 20.9 ccm. N (25°, 733 mm.) CH'OSNCI Calculé : N 16.54 Trouvé : N 16.93 Métachlor-2' 4 dinitrodiphénylamine CSHCINH . CSHS(NO? >: (3) (27 #) Elle cristallise dans l’acétone additionnée d’eau ou d'alcool en agrégats d’aiguilles feutrées, jaune-orange, — 182-183. Elle est très soluble dans l’acide acétique cristalli- sable, l’acétone, le benzène. le chloroforme, assez soluble dans le sulfure de carbone, très peu soluble dans l’alcool et l’éther, insoluble dans la ligroïne. 0.1874 gr. Sbst. 24.6 cem. N (21°, 732 mm.) C'HSO{N*CI Calculé : N 14.31 Trouvé : N 14.39 Elle fournit par nitration une chlortrinitrodiphényl- amine que nous n’avons. cependant pu, faute de © * Berichte, t. 7, p. 1250 (1874). 308 QUELQUES DÉRIVÉS DE LA DIPHÉNYLAMINE substance, obtenir à l’état complètement pur comme l'indique l’analyse ; le point de fusion le plus élevé a été 209”. Ce dérivé se présente sous la forme d’un corps jaune à cristallisation confuse, très soluble dans l'acide acétique cristallisable, l’acétone, le benzène. le chloroforme, peu soluble dans le sulfure de carbone, l’alcool et l’éther, insoluble dans le ligroïne. 0.1816 gr. Sbst. 27.6 ccm. N (24°, 730 mm.) C'H'OSN:CI Calculé : N 16.54 Trouvé : N 16.35 Parachlor-2' 4 dinitrodiphénylamine CSH{CINH . CSH*(NO*}>: (#) (274) Elle est en petites aiguilles rouge-orange, F — 165, très soluble dans l’acétone, le chloroforme et le ben- zène, assez soluble dans l’éther, presque insoluble dans la ligroïne ; l’acide acétique et lalcool la dissol- vent à chaud puis l’abandonnent par refroidissement. 0.141412 gr. Sbst. 18.4 cem. N (18°, 731 mm.) C'HSOSN#CI Calculé : N 14.31 Trouvé : N,14.47 Elle fournit par nitration une p-chlortetranitrodi- phénylamine, laquelle cristallise dans le mélange d’acé- tone et d’alcool en prismes jaune-ambre, F — 182- 183 et présente les mêmes caractères de solubilité que le dérivé nitré précédent. 0.1449 gr. Sbst. 24.1 cem. N (18°, 728 mm.) C'*H°OSN®CI Calculé : N 18.25 Trouvé : N 18,38 2.4 dichlor-2' 4' dinitrodiphénylamine. C‘H'CENH.C‘H(NO*)2 (2.4) (24) Préparée en partant de la 2-4 dichloraniline, elle ET DES TOLYLPHÉNYLAMINES. 309 cristallise dans l’acétone étendue en longues aiguilles jaunes, F — 166 ; elle est très soluble dans l'acide acétique cristallisable, l’acétone, le benzène, le chloro- forme et le sulfure de carbone, peu soluble dans Pal- cool, l’éther et la ligroine. 0.1250 gr. Sbst. 15.5 cem. N (29°, 731 mm.) C'HTOSN#CE Calculé : N 12.80 Trouvé : N 13.00 Ce dérivé fournit par nitration une dichlortetranitro- diphénylamine, qui cristallise dans l’acétone étendue en groë prismes jaune-soufre, F— 198", possédant les mêmes caractères de solubilité que les autres dérivés nitrés décrits. 0.4177 gr. Sbst. 18.7 ccm. N (26°, 732 mm.) C'2HSOSN*CI® Calculé : N 16.75 Trouvé : N 16.95 Nous avons encore condensé le chlordinitrobenzène avec les acides o-toluidine-p-sulfonique et p-toluidine- o-sulfonique, ainsi qu'avec leurs amides, et avons obtenu les dérivés suivants qui, à notre connaissance, n'ont pas encore été décrits : 2-4! dinitrophényl-4-tolylamine-3-sulfonate de soude. C°H°.CHSSOSNaNH. C'H'(NO®), (4) (3) (274) Ce dérivé a été préparé en fondant ensemble l’acide p-toluidine-o sulfonique, le chlordinitrobenzène et l’acé- tate de soude pendant 1 ‘/, heure à 150-160 et fai- sant cristalliser dans l’eau; on obtient ainsi de longs prismes rouges solubles dans l’eau et dans l'alcool. 0.2110 gr. Sbst. 24.8 cem. N (23°, 734 mm.) C'H!OTNESNa Calculé : N 11.20 Trouvé : N 11.93 Le dérivé correspondant de l'acide o-toluidine-p- 310 QUELQUES DÉRIVÉS, ETC. sulfonique présente les mêmes caractères que le pré- cédent, sauf qu’il est de couleur plus jaune. 0.1435 gr. Sbst. 14.6 com. N (19°, 726 mm.) C'#H10OTNESNa Calculé : N 11.20 Trouvé : N 41.16 En partant des sulfamides correspondantes, nous avons obtenu la 4-méthyl 3-sulfamide 2 4 dinitrodi- phénylamine CSHSCH*SO®NH?NHCH*(NO*}> (#) (3) (274) qui est en jolis cristaux prismatiques jaunes, F —255 . Ce composé est soluble dans l’acétone chaude, très peu soluble dans le benzène à chaud, l’alcool, l’acide acéti- que, le chloroforme, insoluble dans la ligroïne et l’eau. Il se dissout dans les alcalis avec une couleur rouge foncé et est précipité de cette solution par les acides. 0.2382 gr. Sbst. 34 ccm. N (15°, 725 mm.) CEH2OSN:S Calculé : N 15.91 Trouvé: N 415.94 La 2 méthyl-5 sulfamide-% 4° dinitrodiphénylamine CSHSCH*SO?NH°NH CSH*(NO*}2 (2) (5) (274) cristallise en longs prismes jaune clair, F — 209’. Elle est facilement soluble dans l’acétone. soluble dans l'alcool à chaud, dans l’acide acétique cristallisable, difficilement soluble dans le chloroforme et le benzène, insoluble dans la ligroïne et dans l’eau. Elle se dissout, comme son isomère, en rouge foncé dans les alcalis et est précipitée de cette solution par les acides. 0.1720 gr. Sbst. 25.3 cem. N (22, 730 mm.) C'#HPOSNES Calculé : N 15.9. ‘ Trouvé : N 15.99 En terminant, nous tenons à remercier ici M. le D° G. Dürr pour son aimable collaboration à une partie des ces recherches. | ÉTUDE SUR LA Morphologie et la Biologie de la feuille CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. Comportant un examen spécial des faits de dissymétrie et des conclusions systématiques PAR John BRIQUET (Suite et fin!.) III. CONCLUSIONS. 1. Considérations sur les faits de dissymétrie foharre. — On sait que la dissymétrie des segments foliaires latéraux, ou des folioles dans les feuilles composées, ‘était déjà bien connue de A. P. de Candolle *. Cepen- dant, pour cet auteur, la dissymétrie des pièces laté- rales était toujours basiscope. Depuis lors, on a signalé dans diverses familles, quelques exceptions à cette règle *. Les feuilles d’Heracleum Sphondylium à dissy- ! Voir Archives, février 1903, p. 189. 2 A. P. de Candolle, Organographie végétale I, p. 345-348. Paris 1827. 3 Voy. à ce sujet : Gœbel, Organographie der Pflanzen I, p.106. Jena 1898. 312 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE métrie acroscope des segments latéraux sont un nouvel exemple à ajouter aux autres. Les causes efficientes de cette dissymétrie nous sont absolument inconnues. A. P. de Candolle, partant de de l’idée que « ce sont toujours les côtés extérieurs qui se développent davantage », en concluait que la dissymétrie est dûe à ce que le côté intérieur est gêné dans son développement ‘. Mais cette explication, d’ailleurs très vague, ne peut rendre compte des faits de dissymétrie acroscope, dans lesquels c’est précisé- ment le côté «intérieur » qui est favorisé. N.-J.-C. Mül- ler a défendu la même idée en disant que dans les folioles dissymétriques des feuilles composées, il y a des « Hemmungen in der Blattfläche », c’est pourquoi « die Innenflächen sind verkümmert, bezogen auf ihre Aussenseiten * ». Plus tard, on abandonna les considé- rations purement mécaniques, pour recourir à l’action des causes extérieures. Hofmeister crut pouvoir expli- quer la dissymétrie par l’action unilatérale de la pesan- teur au cours de l’éclosion des bourgeons ‘. Cette théorie a été battue en brèche par M. Gœbel qui déclare avoir toujours vu la dissymétrie préexister dans les bourgeons, alors que les jeunes feuilles occupent des positions variables par rapport à l'horizon ‘. Nos recherches confirment entièrement ces données en ce qui concerne l’Heracleum. La dissymétrie se manifeste ! A. P. de Candolle, op. cit. p. 346. 2 N.-J.-C. Müller, Handbuch der allgemeinen Botanik II, p. 403. Heidelberg 1880. 3 Hofmeister, Allgemeine Morphologie der Gewächse, p. 592, Leipzig 1868. 4 Gœbel, op. cit., p. 106. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 313 dès le début par un développement exagéré d’un des côtés longtemps avant l’éclosion des bourgeons. On ne peut donc faire intervenir la pesanteur comme cause efficiente. H. Spencer‘ et M. Gæœbel” ont cité des exemples dans lesquels la lumière favorisait tantôt le côté acroscope, tantôt le côté basiscope des segments. Dans un mémoire récent, M. Nordhausen * a montré le rôle souvent considérable joué par la lumière et la pesanteur dans la production de la dissymétrie pour des feuilles de rameaux plagiotropes. La dissymétrie est souvent induite par la senle action de ces deux facteurs sur le bourgeon avant son éclosion. A côté de cela, l’auteur montre le rôle très grand joué par les causes intérieures échappant à l’expérimentation phy- sique. En: ce qui concerne l’Heracleum Sphondylium, il ne peut s’agir de phénomènes d’induction de dissymétrie par des causes extérieures, quoique les rachis ramifiés de la feuille porteurs de segments puissent, au point de vue physiologique, être comparés à un rameau folié plagiotrope. Nous avons eneffet montré plus haut qu’il existait quatre groupements différents de caractères de dissymétrie, que trois d’entre eux pouvaient coexister sur un même individu, enfin que la même feuille portait dans le cas de dissymétrie hétérogène, des paires de segments à dissymétrie opposée. Ce polymorphisme ! Herbert Spencer, Principles of biology II, p. 138-140. Lon- don 1867. ? Gœbel, op. cit., p. 107. 8 Nordhausen, Untersuchungen über Asymmetrie von Laubblät- tern hôherer Pflanzen, nebst Bemerkungen zur Anisophyllie (Pringsheim’s Jahrb. f. wiss. Bot. XXXVII, p. 12-54, 1901). ARCHIVES, t. XV. — Mars 1903. 22 314% MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE exclut tout phénomène d’induction de la part d’agents extérieurs ; car, dans le cas contraire, la dissymétrie devrait présenter les mêmes caractères dans tous les segments d’une même feuille. Si les causes efficientes de la dissymétrie Fr seg- ments latéraux chez les Heracleum sont entourées d’une obscurité complète, il n’en va guère mieux pour les « causes téléologiques », c’est-à-dire pour les raisons biologiques qui pourraient motiver la production de la dissymétrie, abstraction faite des causes efficientes inconnues. M. Gœbel à cité quelques exemples fort élégants dans lesquels la dissymétrie se concilie avec une utili- sation rationnelle de l’espace au point de vue de léclai- rage (feuilles à segments latéraux pourvus d’une dissy- métrie basiscope chez le Chelidonium majus L.)' Qu'en est-il dans l’Heracleum Sphondylium ? Herbert Spencer, a, par une coïncidence précieuse, précisément pris l’Heracleum Sphondylium comme exemple d’une dissymétrie des segments produisant des effets biologiques heureux *. Il montre qu’un déve- loppement symétrique des segments aurait pour consé- quence un recouvrement des paires de segments les uns par les autres, ce qui diminuerait l’intensité de la photosynthèse, d’où la justification physiologique de la dissymétrie. Il est certain que bus les feuilles à segments pour- vus d’une dissymétrie basiscope homogène, l’utilisation de l’espace quant à l’éclairage est aussi rationnelle que ! Goebel, op. cit., p. 107 et 108, fig. 78. 2 Herbert Spencer, op. cit., p. 138-140, fig. 211. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 315 possible. Mais la façon même dont cette utilisation s'opère dans les diverses formes étudiées de l’Hera- cleum Sphondylium, enlève aux faits de dissymétrie toute raison d’être au point de vue biologique. L'analyse de quelques cas concrets démontrera faci- lement la vérité de ce qui précède. 1° Feuille basilaire exceptionnellement ternée-pal- matiséquée de la var. latifolium. Segments latéraux à dissymétrie acroscope très marquée. Grand demi- diamètre des segments latéraux ‘ 6-6,5 cm. Hauteur des auricules du segment terminal 2,5 em. Angle de ramification du rachis 80°. Longueur du « pétiolule » 10 cm. Les marges des trois segments ne se touchent pas. 2° Feuille basilaire pinnatiséquée à 5 segments de la var. latifolium. Segments latéraux inférieurs à dissy- métrie acroscope très marquée. Grand demi-diamèêtre des dits segments 4,6 em. Hauteur des auricules des segments latéraux supérieurs 2 cm. Angle de ramifica- tion inférieur du rachis 50°. Longueur de l” «entre- nœud » du rachis 7 cm. Les marges des deux paires de segments latéraux se touchent à peine. Segments latéraux supérieurs à dissymétrie basiscope très marquée. Petit demi-diamètre des dits segments 2,5 cm. Pas d’auricules au segment terminal. Angle de ramification supérieure du rachis 60°. Longueur du « pétiolule » 2 em. Les marges des trois segments terminaux ne se touchent pas. Dans les segments à dissymétrie acroscope, le grand demi- diamètre du segment est acroscope, le petit demi-diamètre est basiscope. C’est l’inverse qui a lieu dans les segments à dissymé- trie basiscope. 316 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE 3° Feuille basilaire pinnatiséquée à 5 segments de la. var. latifolium. Segments latéraux inférieurs à dissy- métrie basiscope très marquée. Petit demi-diamètre des dits segments 3 cm. Hauteur des auricules des segments supérieurs 1,5 cm. Angle de ramification inférieure du rachis 70°. Longueur de |” « entrenœud », du rachis 5 cm. Les marges. des, deux paires de segments laté- raux ne se touchent pas. Segments latéraux supérieurs à dissymétrie hits cope très marquée. Petit demi-diamètre des dits seg- ments 2-2, 3 cm. Hauteur des auricules du. segment terminal 4 cm. Angle de ramification supérieure du rachis 75°. Longueur du « pétiolule » 3,2 em. Les marges des trois segments supérieurs se touchent fai- blement par leurs bords. . 4° Feuille basilaire ternée-palmatiséquée de la var. montanum. Segments latéraux à dissymétrie basiscope trés marquée. Petit demi-diamètre des segments laté- raux 5 cm. Hauteur des auricules du segment terminal 3 em. Angle de ramification du rachis 85°. Longueur du « pétiolule » 9 em. Les marges des segments ne se touchent nulle part. 5°. Feuille caulinaire inférieure ternée-palmatiséquée dela var. arctifrons. Segments latéraux à dissymétrie basiscope très marquée. Petit demi-diamèêtre des seg- ments latéraux 6-7 cm. Segment terminal tronqué. Angle de ramification du rachis 53°. Longeur du «pétiolule » 8 cm. Les lobes acroscopes des segments, latéraux sont recouverts à l’extrémité par les lobes basiscopes du’ segment terminal. 6° Feuille basilaire pinnatiséquée (à 5 segments) de la var. slenophyllum. Segments latéraux inférieurs! à CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 317 dissymétrie acroscope très marqué. Grand demi-diamé- tre des dits segments 9 cm. Angle de ramification infé- rieure du rachis 90°. Longueur de l «entrenœud » du rachis 7 em. Les plus longs lobes acroscopes de ce segment sont légèrement recouverts au sommet par les lobes basiscopes du segment suivant.” LS Segments latéraux supérieurs à dissymétrie basiscope très marquée. Petit demi-diamètre des dits segments 3 cm. Segment terminal tronqué à la base. Angle de ramification supérieure du rachis 45°. Longueur du « pétiolule » 4 em. Les lobes acroscopes les plus longs sont légèrement recouverts à l’extrémité par les lobes basiscopes du segment terminal. Il résulte de ces exemples, choisis au hasard parmi de nombreux autres, que quelle que soit la forme de la dissymétrie (acroscope ‘ou basiscope), que la dissy- métrie’ soit homogène ou hétérogène dans la même feuille, la disposition est telle que les segments ne se recouvrent pas ou se recouvrent le moins possible les uns les autres. Ce résultat biolügique repose entière- ment sur le mécanisme de l’allongement des’ « pétio- lules » et des « entrenœuds » du rachis, ainsi que sur l’ouverture des angles de ramification du rachis. La longueur de ces organes varie d’une plante à l’autre : elle tend partout a être telle que les segments et leurs lobes soient suffisamment écartés les: uns des autres pour ne pas se gèner matuellement". | à ne: faut, naturellement s'adresser à des feuilles entièrement dévéloppées pour juger correctement ‘ l'organisation au point de vue biologique. Il arrive en effet: fréquemment que, au cours du développement, la croissance en surface des segments et de leurs lobes est si intense que la croissance intercalaire du rachis reste considérablement en arrière, Il se produit alors des recouvre- ments partiels, mais ceux-ci ne sont que temporaires. 318 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE Faisons maintenant un retour sur la théorie d’Her- bert Spencer. Si l’on voulait, avec ce célèbre philoso- phe, justifier au point de vue biologique la dissymétrie basiscope homogène des segments latéraux, en disant qu'à défaut de cette dissymétrie les segments se gêne- raient mutuellement, on pourrait, fort des constatations qui précèdent, repousser cette conclusion. Et l’on pour- rait répondre avec plus de vraisemblance que ce recou- vrement serait facilement et certainement évité par un simple allongement des pétiolules et des « entre- nœuds » du rachis. C’est en effet ainsi que dans l’Hera- cleum Sphondylium, tous les inconvénients possibles provenant des diverses dispositions morphologiques de la feuille sont corrigés. Nous sommes donc aussi peu avancés en ce qui con- cerne les raisons biologiques des faits de dissymétrie, qu’en ce qui regarde leurs causes efficientes. Il ne reste plus qu’à les envisager comme des « variantes d’orga- nisation ». Nous savons que, dans beaucoup de cas, celte expression ne sert qu’à voiler l’ignorance du cher- cheur. Mais ici, si l’on tient compte de la variabilité des formes de l’Heracleum Sphondylium, de la pré- sence des dissymétries tantôt acroscope, tantôt. basis- cope sur des individus d’ailleurs identiques de la. même variété — bien plus — sur le même individu ou dans la même feuille, on conviendra que cette solution s’im- pose fatalement à l'esprit. Les caractères de dissymé- trie des segments foliaires de l’Heracleum Sphondylhium sont donc, pour nous, dùs uniquement. à des -causes internes siégeant dans l’idioplasma; üls ne sont pas dûs à l’action de causes extérieures : ils sont actuelle- ment sans raison d'êlre au point de vue biologique. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 319 Dans l’état actuel de nos connaissances, il nous paraît impossible de: préciser la nature des forces inté- rieures qui agissent pour produire la dissymétrie. Nous ne voyons pas bien ce que l’on a gagné en désignant sous les noms d’exotrophie et d'endotrophie l’ensemble des causes inconnues qui provoquent la dissymétrie tantôt du côté externe, tantôt du côté interne d’un organe ‘, puisque l’auteur de ces désignations semble avoir abandonné lexplication physiologique qu'il y rattachait, et qui étaittirée de différences dans la nutri- tion des parties dissymétriques. Quant à admettre avec M. Noll’, même avec les restrictions qu'a apporté M. Nordhausen *, que la dissymétrie puisse être « l’ex- pression d’une faculté spéciale de l'organisme pour la perception de la forme de son propre corps », nous avouons ne savoir actuellement trouver dans cette expression, quoique l’auteur s’en défende, autre chose qu’un ingénieux anthropomorphisme. Cette explication fût-elle vraie, qu’elle serait encore inapplicable aux plantes à dissymétrie polymorphe comme l’est l’Hera- cleum Sphondylium. 2. Conclusions systématiques. — Le point de départ de cette étude nous à été fourni par des recherches d'ordre systématique sur les races ou variétés dont la réunion constitue l’Heracleum Sphondylium. Revenons maintenant aux problèmes systématiques dont la solu- 1 Wiesner, Vorlaüfige Mittheilung über die Erscheinung der Exotrophie (Ber. der deutsch. bot. resellsch. X, 1892). ? Noll, Ueber die Kôrperform als Ursache von formativen und Orientirungsreizen (Sitzungsber. der Niederrhein. Gesellsch. für Natur- und Heilkunde zu Bonn 1900, p. 1-6). | 3 Nordhausen, op. cit.,p. 51. 320 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE tion découle tout naturellement de ce qui précède. Les caractères qui ont été utilisés pour la distinetion des variétés, regardées à tort comme des espèces distinctes, sont les suivants : feuilles pinnatiséquées et palma- tiséquées ; platyphyllie et sténophyllie ; intensité de l’indument; intensité de la dissymétrie des segments latéraux. Examinons successivement la signification de ces caractères. | Passage des feuilles pinnatiséquées aux feuilles ter- nées-palmatiséquées. — On attribue généralement des feuilles pinnatiséquées à 5 segments et plus aux var. granatense, latifolium et stenophyllum, tandis que les var. montanum, selosum et archifrons posséderaient des feuilles palmatiséquées à trois segments. Il convient d’abord de remarquer que chez les varié- tés granatense, latifolium et stenophyllum, on trouve ça et là des feuilles (même basilaires!) ternées-palma- tiséquées mêlées aux feuilles « normales » pinnatisé- quées. On est donc obligé, ou bien de restreindre l'application des termes montanum, setosum et arcli- frons aux seuls échantillons dont toutes les feuilles ont trois segments — ou bien de rattacher les échantillons à feuilles mixtes à l’un ou l’autre des deux groupes d’après la prédominance numérique d’une des formes de feuilles sur l’autre. | Mais il se présente encore une autre difficulté. Nous avons insisté plus haut (p. 209) sur ce fait que les sinus séparant les lobes du segment terminal sont de profondeur variable. Il y a là une source d’hésitation continuelle. Si, dans une feuille palmatiséquée les sinus du segment terminal atteignent la nervure médiane, on peut rester dans le doute sur l'attribution de l’échan- CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 321 tillon à un des deux groupes. On peut en effet envi- sager les feuilles comme ternées-palmatiséquées à segment terminal trés divisé, ou bien comme pinna- tiséquées à segmenis terminaux sessiles. En réalité, ces échantillons n’appartiennent nettement ni à l’un, ni à l’autre des deux groupes. Ils sont les anneaux d’une série continue de formes intermédiaires dont les repré- sentants ne sont pas rares dans les vallées des Alpes occidentales et dans le Jura. _Ilne saurait donc être question de séparer spécifi- quement les formes à feuilles pinnatiséquées de celles à feuilles ternées-palmatiséquées, Platyphyllie et sténophyllie. — Si différentes que soient au premier abord les formes platyphylles des formes sténophylles, il est cependant impossible de les considérer comme appartenant à des espêces distinctes. Les transitions sont en effet si nombreuses entre les deux types, qu’elles se sont presque imposées à l’at- tion des botanistes. Nous avons étudié en Suisse et dans les Alpes maritimes des formes de passage entre les variétés latifolium et stenophyllum ; dans les Alpes Maritimes et en Savoie des formes de passage entre les variétés montanum et archfrons. D'ailleurs, la différenciation en formes sténophylles et platyphylles à l’intérieur de la même espèce est un phénomène très répandu chez les Ombellifères (par exemple dans les genres Laserpitium, Peucedanum, Angelica, Bupleurum, etc.). Cette constatation doit à elle seule, en l’absence d’autres caractères morpholo- giques, rendre prudent dans l'interprétation pee tique des formes sténophylles. Intensité de l'indument. — C’est sur l'intensité de 322 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE LA FEUILLE l’indument que sont basés les Heracleum granalense Boiss. et H. seltosum Lap., dont les feuilles sont par- fois presque blanches-tomateuses en dessous. Mais les cas « atypiques » à ce point de vue sont si nombreux que ces distinctions ne peuvent être maintenues, autre- ment que pour des variétés. Nous connaissons tels échantillons de la var. granatense (par exemple plu- sieurs de ceux distribués par Bourgeau dans ses Plantes d'Espagne, année 1851, sous le n° 1195) que l’on rattache à cette variété essentiellement à cause de leur provenance espagnole ! Récoltés dans l’Europe centrale, personne n’hésiterait à les classer dans la variété lati- folium comme forme un peu velue ‘. Il en est de même pour la variété setosum qui passe par tous les intermé- diaires possibles à la var. montanum. Intensité de la dissymétrie des segments latéraux. — Il s’agit ici de caractères nouveaux introduits en 1901 dans la systématique du genre Heracleum par MM. Rouy et Camus”. Ces auteurs distinguent deux «espèces» à feuilles ternées-palmatiséquées, dont l’une (H. montanum) aurait les segments latéraux pédalés, l’autre (H. setosum) aurait des segments latéraux non ! Certains auteurs tendent à abuser de la « méthode morpho- logico-géographique ». Si les renseignements tirés de l’aire géo- graphique d’une variété ou d’une espèce sont de précieux auxi- liaires dans l’étude des affinités et des origines phylogénétiques probables, ils ne doivent cependant pas faire passer sous silence des caractères morphologiques essentiels, sous prétexte que les individus qui les présentent sont situés en dehors de l’aire spéci- fique arrêtée par l’auteur. Ce système commode simplifie les pro- blèmes phylogénétiques, mais a le grave inconvénient de torturer les faits. * Rouy et Camus, Flore de France, VII, p. 381 et 382. Paris 1901. CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 323 pédalés. Les descriptions précisent les sens de ces ter- mes. Dans l’'H. montanum, les segments latéraux seraient indivis du côté interne (acroscope) et partits du côté externe (basiscope). Dans l'A. selosum, les segments latéraux seraient pinnatilobés du côté inté- rieur (acroscope) et pinnatipartits du côté extérieur (basiscope). En d’autres termes, la dissymétrie basis- cope qui caractérise ces deux plantes * est poussée chez l’une jusqu’à la disparition des lobes acroscopes, tandis que chez l’autre les lobes acroscopes sont seule- ment plus petits que les lobes basiscopes. Nous comprenons três bien que l’on ait pu établir des distinctions semblables sur quelques échantillons, surtout si ces échantillons sont incomplets. Mais ce qui est certain, c’est qu’elles ne répondent pas aux résul- tats d’une étude basée sur d’abondants matériaux, et surtout d’une étude sur le terrain. Les botanistes qui ont étudié la var. montanum dans ses localités classiques du Jura (Reculet, Dôle), auront peine à la reconnaitre dans la description que MM. Rouy et Camus donnent de leur Heracleum mon- tanum *. Dans la var. montanum, on voit de temps en temps des individus chez lesquels la dissymétrie basi- scope des segments latéraux est poussée jusqu’à la pres- 1 Les auteurs qui mentionnent la différence d’intensité de la dissymétrie chez leurs Heracleum montanum et H. setosum, sont muets sur la dissymétrie de leur Heracleum Sphondylium. Voy. Rouy et Camus, op. cit., p. 379. ? Nous laissons ici de côté les autres caractères attribués par les auteurs à leur Heracleum montanum. Ces caractères, en partie étrangers au véritable Æ, montanum Schleich., seront discutés dans le volume IV de la Flore des Alpes maritimes actuellement à J'impression. ‘324 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DE: LA FEUILLE -que disparition des segments acroscopes, mais Ce. Cas n’est pas toujours réalisé sur toutes les feuilles. Nous avons sous les yeux de beaux échantillons typiques, récoltés au. Reculet et à la Dôle, dans lesquels une ou deux feuilles caulinaires sont nettement pédalées- palmatiséquées (au sens de MM. Rouy et Camus), tandis que dans les-basilaires les segments latéraux présentent des lobes acroscopes très développés. ‘D’autres. échan- tillons, croissant pêle-mêle avec les précédents, nous ont offert des feuilles à segments latéraux tous pourvus de lobes acroscopes. Nous venons d'étudier en Savoie (août 1902), la: var. monianum sur. des centaines d'échantillons, la plupart d’entre eux nous ont offert des rosettes dont les feuilles initiales ont tous leurs segments Confluents, mais il n'y..avait. presque pas deux individus exactement semblables au point de vue de l'intensité de la dissymétrie. Il existe tous les pas- sages depuis les lobes acroscopes nuls jusqu'aux lobes acroscopes très développés et souvent: les différentes formes se. présentent sur les diverses feuilles d’un même. individu. Il faudrait d'ailleur. se. fs de. groire que la dissy- métrie poussée jusqu’à la disparition des lobes acros- copes soit spéciale à certaines feuilles de la var. mon- lanum. Nous avons trouvé des feuilles semblables dans les variétés latifolium, stenophyllum. et arctifrons. Enfin, pour donner une idée de là valeur de ces carac- téres, nous insérons ici l'analyse sommaire | . d'une roselle: appartenant. à l’Heracleum Sphondylium :C0M- pe de k feuilies ”. Cette nr te ‘en: fournissant la RES eg AMEL L Echäntillon veut dans les prés près dés sétitiféts de à Roja, col de Tende (Alp. marit. italiennes) par Bastreri lé 10 sep: tembre 1892 (herb. Burnat). CHEZ L'HERACLEUM SPHONDYLIUM L. 325 mesure du polymorphisme individuel, résume dans un cas. concret tout ce qui précède. | _ 1” feuille. Ternée-palmatiséquée, les segments laté- raux à dissymétrie acroscope ‘très accentuée ; lobes basiscopes deux fois ‘plus petits que les acroscopes. 2% feuille. Ternée-palmatiséquée, les segments laté- raux à dissymétrie basiscope très marquée ; lobes acros- copes à peine reconnaissables (feuille pédalée-palmati- séquée de MM. Rouy et Camus). | 3% feuille. Féuille ternée-palmatiséquée où pinna- tiséquée à 5 segments ; le segment terminal étant irré- guliérement. divisé, le lobe médian isolé et « pétiolulé» , : on peut rapporter cette feuille indifféremment au type palmé ou penné (voy. plus haut p. 209); la paire inférieure de segments latéraux à une dissymétrie acroscope, à lobes basiscopes cependant trés nets. 4% feuille. Feuille pinnatiséquée à 5 segments normaux, à dissymétrie des segments latéraux basis- copes. Sur ces 4 feuilles, la quatrième présente des carac- tères de l’A. Sphondylium, la seconde de l’H. mon- tanum, la première de l’H. setosum, la troisième a des caractères ambigus entre les H. selosum et Sphon- dylium . Nous pensons, après cela, que les observateurs tra- vaillant sur des matériaux assez étendus, surtout ceux qui voudront bien vérifier sur le terrain les faits énu- mérés dans ce mémoire, renonceront aux distinctions spécifiques forcément artificielles dont nous venons de faire la critique. Forme de la dissymétrie des segments latéraux. — Cette forme (hétérogène, homogène acroscope ou homo- 326 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE, ETC. gène basiscope) pouvant varier sur le même individu, il est évident qu’elle ne saurait fournir des caractères variétaux, et encore moins des caractères spécifiques. Nous les mentionnons ici pour éviter que quelque bota- niste ne vienne utiliser au point de vue systématique les caractères de dissymétrie que nous avons décou- verts et décrits dans ce mémoire. Conclusions phylogénéliques. — Nous tenons en terminant à attirer l’attention sur un phénomène dont nous avons parlé à plusieurs reprises dans des travaux antérieurs : celui des variations parallèles. Dans les deux groupes à feuilles pinnati- et palmatiséquées se présentent des variétés parallèles correspondantes. On peut les grouper ainsi : Type pinnatiséqué | Type palmatiséqué Variation platyphylle glabrescente var. lalifolium | var. monlanum Variation platyphylle veloutée var. granatense | var. selosum Variation sténophylle var. stenophyllum | var. arctifrons. On voit donc que dans l’Heracleum Sphondylium , comme dans tant d’autres espèces polymorphes, les races ne présentent pas des caractères quelconques, mais que la variabilité est orientée dans certaines direc- tions bien définies par le parallélisme des variations. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICGATIONS DE SAINT-MAURICE PENDANT LES MOIS DE Août, Septembre, Octobre et Novembre 1902. OBSERVATIONS DIVERSES Août 1902. Brouillard. — I Brouillard pendant une parte de la Journée : les 25 et 26 à Savatan., les 13, 17, 25 et 26 à Dailly. les 4, 3, 14 et 25 à l’Aiguille. — II Brouillard pendant tout le jour : le 26 à l’Aiguille. Fœhn le 7 à Lavey et Savatan, le 19 à Lavey. Orages les 1 et 2, dans la nuit du 7 au 8, le 8 et le 20. Éclairs le 29 au N-W. Septembre 19027. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la sournée : les 12, 13, 25 et 29 à Daillv, les 4, 5, 42, 43,14, 19, 284, 95, 29 et 30 à l'Aiguille. Fœhn le # au soir et dans la nuit du 40 au 41 à Savatan. Orages le 5, dans la nuit du 41 au 12 et le 12. (La suite après les tableaux.) a RCE 7e ù y RTS 8 6 SEE" TENUE | ES 0'S 6°GUt | WF ON [LS 600 |66°%04 RE | SRE: À es ALU a Et LAS [NN 4 D SH | S'099 | 6°COL FE RE SRE RS NS TC AE On CM VI Drm CCC] . LE] Fa : 2 . .. £'7 £'G 07 G'CT G'LT £°96G9 7° 0024 66 ee Pgo ee ep de le ge | 0 Los À Für À go. Face | 1304 |@ 4 PO ES rt fee eg. |600 EP do ot reel l'or 0 A0" "te 0 "| 180 0'0Y 0'O0I 66 6‘ 07 9'€T 7969 | F'I0Z 196 "eee" +. 20 0 ET (14 L'6 0 OF L'6 8 À! cr 7869 | 6 COL SG .. . .... ... FE ; s: ... L'0 0'£ £'c S SI F8} £'° 669 G°£04 UrA a ... | .... . .. ... ... is . CRC] £'0 £'0 0:0 £'£} L'GI © 199 904 ec e .... . LE ... CRU LEE] . . . ... ... ç°£e 0'£ LG S'Y} FO} £°c09 6 L0Z co Cd .…... ..…... 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XV. — Mars 1903. 2 - Doc D'=-hrion DE 490 iéss .— + La : en OS mm oo OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES :Ssmes . NON © =o 330 | | | | | OSI9N | oInIq RE HD RS. Atrreq — —_—_—_—_—___—__— ———— (oginsotu anoyneq) e$teu je emjq 2S10N | oinfq EE D. ueyeAes © . = Le} (=) © . — SONO LLO TIME O DS SO IS 0 0 © — SMS ES. 0 00 OC 00 6120 20 00 DO 10 1 ML I0 © D SH MIE < 20 < GO 20 90 «© 9 eh 09 mi ©) © © 00 CP 20 LO ES OÙ OÙ ES 20 29 ml mu 29 LD 20 mc ah . . . . . . . . L'OMPI DOI DR OS MIDOMEMIRERERSNSSME CS . . . —— ed ed ed . . 20 © A O Où GIE O0 EN 20 69 > 99 20 D ei En 09 D ES LD GI 29 DE LD GNU 4 OO ED Dù DD Ex 29 Ex =ù 00 > 00 > 20 À [=] — a — ——_—— I, ©" "7" euuoou o1netodume 9ISO[NTIN a1}Q OUT, 6° 169 M LLAUL ueJeAts | Area ouueout ine7ntH A1} HOIe GO6I AHHOLIO), = GNU EN H 20 © > 00 Où *‘Sl0U np srnor| AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. PIÉTEr Ve is || 9% 96 66 [crée+t |8g'e+ [OS [66104 [vo . 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Moyenne 7 h. m. 1h.s. 9 h.s. = de mm. mm. m mm. nm. mm. mm. 704.70 704.30 704.64 704.55 659.82 659.47 639.72 639. 67 70% 24 704.36 70%.67 704.42 659.16 659.48 659.52 659.39 704.16 703.76 703.98 703.93 659.08 659.14 659.05 659.09 704.36 704.09 704.42 70%.29 659.34 659.36 659.42 659.37 Température. ANS Savatan 7h. LE 1h.s. 9 h.s. RS Minim. Poe © PR moyen 0 0 +14. 65 +18.89 17.18 Hé. 91 H3.4 RUE 3 13.70 17.64 15 d4 15.63 11. 9 20.5 14.09 17.65 … 16.02 15.92 13.0 : 20.1 14.15 18.05 16.21 16.1% 12.8 20.6 EMA gun MR ETES L 11.53 +14.99 413.43 413.32 : +10.2 17.4 10.35 13.99 13.37 12.42 8.6 16.7 11.22 11.88 13.14 13.08 10.2 1722 11.0% 14.49 13.31 12.94 1 1 MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1902 ” Pression atmosphérique. SRE Savatan Dailly 7 b. m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 7 b. m. l'hese 9h.s. Moyenne min. mm. min mm. min. mm. mm. mm. 705.78 705.68 705.52 705.66 660.56 660.71 660.75 660.67 704.75 704.66 705.55 704 99 659.06 659.22 659.82 659.37 705.50 704.67 704.69 704.96 659.48 659.01 658.96 659.15 705.34 705.01. 705.25 705.20 659.70 659.65 659.85 659.73 Température. Savatan Én. ee 1 Fe 8. 91h. 8. Moyenne Minim. moyen Ex moyen 0 0 0 (FER +14.06 +18. ‘90 #16.90 +16.62 +13.3 +21: 2 10.04 14.20 12.04 12.09 94 16.1 0:38 44.70... 11.76 11:99 9.0 16.0 11.15 15.93 13.57 13.55 10.5 1727 am Daily _ H2.03 +16.37 +4.40 Hé: 27 HO.8 ‘+8.3 7.39 10.12 8.84 8.78 9:7 12:39 7.96 11.64 8.28 9.06 6.3 12.1 8.90 12,71 10.51 10.71 7.6 11.2 lre décade... ème » gme » Mois... Jre décade... ?me » gme » Mois... lre décade.… ?2me » gme » Mois., l'e décade... 2me » La] pue » Mois... lre décade... 2me » me » Mois.. le décade... 2me » 3me » Mois... AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 333 MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1902 Pression atmosphérique. 2 Savatan sa Dailly Th.m 1h.s ‘9h.s. Moyenne Th.m 1h.s. 9h.s. Moyenne mm. mm mm mm- mu m mm mm. 699.63 699.64 700.01 699.76 653.48 653.85 654.04 653.79 704.14 703.66 704.39 704.06 657.58 657.59 657.63 657.60 706.79 706.45 706.97 706.73 659.53 659.22 659.61 659.45 103.62 703.35 703.89 703.62 656.95 656.96 657.17 657.03 Température. An Savatan 5 7 bh. m. 1h.s 9 h.s. Moyenne Minim. moyen Maxim. moyen () 0 ) 0 0 0 + 7.46 +10.08 + 9.18 + 8.91 + 6.4 +12.4 7.34 10.62 8.62 8.86 6.7 12.5 4.18 8.09 5-47 5:01 y | 9.1 6.26 9.59 7.68 7.83 d.6 11.3 SARA Dailly AI + 4. + 7.97 + 6.24 + 6.26 +.3.1 + 9-3 L.69 8.08 2.99 6.11 3.Ù 9.6 2.39 6.33 3.10 3-92 1.0 7.8 3.95 7.29 k.91 D.38 2.9 8.9 MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1902 Pression atmosphérique. LE Mo: Savatan Re Dailly $ 7Th.m 1 h. 8. 9h.s. Moyenne 7h. mm. 1h.s 9h.s. Moyenne mm. mm. mm nm. mm. mm mm. mm. 703.65 703.07 703.43 703.38 656.99 656.55 657.03 656.86 704.32 704.15 704.46 704.31 656.74 656.71 656.82 656.76 698.37 697.65 698.27 698.10 651.64 651.18 651.44 651.42 702.11 701.62 702.06 701.93 655.12 654.81 635.10 655.01 Température. . Savatan A: 7h.m 1h.s. 9h.s. Moyenne Minim.moyen Maxim moyen 0 0 9 0 0 Co) + 3.62 + 8.80 + 6.70 + 6.37 + 3.0 410.3 0.6% 2.50 1.36 1.50 - 0.3 L.5 1.70 L.34 2.54 2.86 - 0.2 D.1 + 1.99 + 5.21 FAO + 3.58 + 0.8 + 6.6 Dailly LA + 3.09 + 7.2) + 4.43 + 5.10 + 1.5 + 9.0 -0AI 2.10 — 0.16 0.51 - 2.3 3.9 - 0.90 2.27 + 0.87 0.75 - 2.5 3.6 + 0.79 + 3.86 + 1.71 + 2.12 244 + 5.5 334 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1902. OBSERVATIONS DIVERSES (suite) Octobre 1902. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : les 6, 29, 30 et 31 à Dailly, les 2, 6, 12, 13, 15, 22, 23, 26, 27, 98 et 31 à l'Aiguille. Neige sur le sol le 4 à Daïlly, les 1.18 et 23 à l’Aiguille. Fœhn les 4, 8 et 9 à Lavey et à Savatan. Éclairs le 14 au N-W. Novembre 1902. Brouillard. — I Brouillard pendant une partie de la journée : les 7 et 12 à Savatan, les 45, 16, 19, 20 et 27 à Dailly, les 4, 2, 10, 47, 18, 20, 26 et 27 à l’Aiguille. — IL Brouillard pendant tout le jour : le 17 à Dailly. Neige sur le sol du 20 au 25 à Lavey, du 20 au 22 à Savatan, le 40 et du 20 au 24 à Dailly, du 40 au 12, du 18 au 25 et du 27 au 30 à l’Aiguille. Fœhn les 8, 28 et 30 à Lavey et à Savatan. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance lu 9 mai 1902. O. Billeter fils. De l'action du cyanate d’argent sur les chlorures d’aryles (2me partie). — S. de Perrot. L'influence de la correction des eaux du Jura sur le niveau du lac de Neuchâtel. M. O. BiLLETER fils. De l’action du cyanate d'argent sur les chlorures d’aryles. En continuant des recherches qui ont déjà été l’objet d’un rapport précédent’, l’auteur arrive aux résultats suivants : Le cyanate de benzoyle a pu être séparé du benzonitrile par cristallisation dans l’éther absolu, dans un mélange réfrigérant et se présente sous forme d’un corps solide fondant à 25°,5 bouillant sans décomposition à 202°,5 204° et excessivement sensible à l'humidité. La réaction du sulfochlorure de benzène sur le cyanate d'argent donne naissance, à côté du cyanate de benzène- sulfonyle à un solide, cristallisant en longs cristaux cubi- ques, déliquescents, mais insolubles dans l’eau à l’état de pureté, fondant à 92°, et qui ne sont autres que l’anhy- dride benzène sulfonique (CH: SO2}20. La véritable nature do ce corps avait été longtemps méconnue. en suite d’une descrisption erronée qui en avait été faite par Abrahall (J. of the chem. Soc. XXVI, 606). Les analyses et la déter- Arch. des Sc. phys. et nat. 1901, t. XII, 190. 336 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE mination du poids moléculaire de ce corps ne laissent plus aucun doute sur la véritable nature de cet anhydride. Les cyanates de radicaux acides réagissent avec les amines, alcools, phénols et amides, comme les isocyanates alkyliques et avec beaucoup plus d'énergie en produisant des dérivés de l’urée et de l’uréthane. Ils se condensent en outre avec les hydrocarbures aromatiques comme l’iso- cyanate de phényle en présence de chlorure d'aluminium. M. S. DE PERROT. ingénieur, fait une communication sur l'influence de la correction des eaux du Jura sur le niveau du lac de Neuchâtel. I résulte de cette étude que la correc- tion des eaux du Jura n’a nullement rendu le niveau du lac plus constant qu'il n’était auparavant; ses variations ont même augmenté. Séance du 23 mai. S. de Perrot. Les limnimètres du lac de Neuchâtel. — A. Spabr. Des thiocyanates d'aryles et de leur action sur l'acide thioacétique et le sulthydrate d’éthyle. Du thiocyanate d’acétyle M. S. p£ PERROT, ingénieur, présente un rapport sur les limnimètres du lac de Neuchâtel. M. A. Spagr. Des thiocyanates d'aryles et de leur action sur l'acide thioacétique et le sulfhydrate d'éthyle, et du thiocyanate d'acétyle. Les thiocyanates d’aryles peuvent être préparés : soit par l’action du chlorure de cyanogère sur les mercaptides de plomb, soit par la transformation d’un sel diazoïque, au moyen du thiocyanate cuivreux?. Cette dernière mé- thode est recommandée par les ouvrages de chimie. Une étude complète de ces deux méthodes a prouvé, au con- traire, que la première est bien supérieure. Le procédé 1 Ber. der deutschen Chem. Ges. VII, 1758. 2 Ber. XXII, 738 et 769. DES SCIENCES NATURELLES. 937 par diazotation donne des produits moins purs, et avec un rendement de 27 ‘/ environ, tandis que la réaction entre les mercaptides de plomb et de chlorure de cyanogène est très nette ; à côté de 90 à 98 ° de thiocyanate, il se forme une petite quantité de bisulfure, lequel est éliminé par une seule distillation. Par cette méthode, j'ai préparé avec beaucoup de succès : 1° Le thiocyanate de phényle, déjà décrit par M. Billeter. Ce corps ne se transforme pas-en son isomère, le phénylsé- névol, même sous l’action de la chaleur. 2° Le thiocyanate d'orthotolyle est un liquide incolore. mobile, possédant l’odeur caractéristique des thiocyanates. A la pression de 40 mm. il bout à 470°, 2 et à la pression de 717 mm. de 242°,8 à 243°.4. Densité à 15° — 1,1266. 3° Le thiocyanate de paratolyle. Liquide mobile, incolore, intense et agréable. P. E. à 41 mm. = 1.1196. 4e Le thiocuanate de parachlorophényle C;H, CISCN. Corps solide se présentant à l’état de belles aiguilles blan- ches, d’un éclat soyeux; soluble dans l'alcool, l’éther, le benzène. P. E. 31°,8. 3° Le thiocyanate de parabromophényle C,H,BrSCN. Corps solide blanc, belles aiguilles, soluble dans l'alcool, l’é- ther. le benzène. P. F. 50°,2. 6° Le tMocyanate de paranitrophényle C;H, NO, SCN. Corps solide, légèrement jaunâtre, soluble dans l'alcool et l'éther. P. F- 124°,2. Comme lethioacétate d’éthyle *, le thiocyanate de phé- nyle forme, avec l'acide thioacétique, un produit d’addi- tion de la formule, «- que nous avons appelé acide acétylimino-phényl-carbon- dithicique., C’est un corps solide, cristallisant dans l'alcool ou l’éther en belles aiguilles jaunes P. F. 146°,4-146°.6. - 4 Ber.XV,11987: 338 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE Le thiocyanate de paratolyte a donné un produit absolu- ment semblable, l'acide acétyliminocrésylcarbondithioïque. Si, dans l’acide acétyliminophénylcarbondithioïque, on remplace par du sodium l'hydrogène du groupe SH, on obtient des tables très hygroscopique, lesquelles se dé- composent, par la chaleur, en thiocyanate de sodium et thioacétate de phényle : SNa C,H,0 N= € mNCSNa + C,H,OSC,H, NSCHS 6 Ce dernier est un liquide incolore P. E. 220-221°. Densité à 45° — 1,127. L'acide lui-même se décompose de 3 manières : {° En thiophénol et en acétylthiocarbimide 78H f CH,ON = #(C,HON =.C=.S + 0CH,SH SSCHE L'acétylthiocarbimide, se décompose, à son tour, en sul- fure de carbone et en une substance brune, non cristalli- sable, qu’on peut considérer comme un polymère où un produit de transformation de la diacétylcyanamide. CHON = C=S C,H,ON 2° En thioacétate de phényle et acide thiocyanique SH C,H,ON = ne # NCSH + C,H;OSC,H, SC,H, 3° En thioacétate de phényle et en acide thioacétique SA se. C,H,ON = qu se C,H,0SH -+- C,H,SCN Le 2° et le 3° sont très secondaires. Action du sulfhydrate d’éthyle sur le thiocyanate de phé- DES SCIENCES NATURELLES. 339 nyle. On s'attendait à la formation d’un produit d'addition, où à un mélange en équilibre des deux sulfhydrates et des deux thiocyanates. La réaction est toute différente, les radicaux C,H,S-, C,H,S- s'unissent, deux à deux, et for- ment les bisulfures d’éthyle ; de phényle, et d’éthylephé- nyle. Le radical cyanogène du thiocyanate s’unit à Fhydro- géne du mercaptan pour former l'acide cyanhydrique, lequel se décompose, en plus grande partie, en produisant de l’hydrogène, de l’amoniaque et une masse noire char- bonneuse. M. SPpaxk parle ensuite du thiocyanate d'acétyle. Le corps qui résulte de l’action du thiocyanate de plomb sur le chlorure d’acétyle étant le sénévol, M. Billeter a sup- posé qu'on obtiendrait le thiocyanate d’acétyle en traitant le thioacétate de plomb par le chlorure de cyanogène. C,H,0Spb + CICN ——> C,H,OSCN + Clpb Il se forme, par l'action de ces deux corps, du sulfure de cyanogène et une partie liquide, formée de deux combi- naisons ayant des points d'ébullition voisins, l’un est l’acé- tylsénévol, l’autre le thiocyanate d’acétyle, Il est impossible de séparer ce dernier, car la distillation des fractions supérieures donne toujours une quantité de plus en plus grande du liquide inférieur; le thiocyanate se transforme au fur et à mesure de la distillation en acétylsénévol. Séance du 6 juin Ed. Cornaz. Petites notices botaniques. — G. Ritter. Sur la dispari- tion des falaises de la rive sud du lac de Neuchâtel. — F. Tripet. Découverte de l'Asperula arvensis près de Chambrelien. Sous le titre de Petites notices botaniques, M. le D' Ed. CorNaz communique quatre notes intitulées : 1° Tige fistuleuse ou tige creuse? tendant à démontrer par l'exemple de Trifolium hybridum (L) et du Telegans (Savi), ainsi que par celui de l’Aronicum Clusii (Koch) et de l'A. glaciale (Rchb), que ces caractères distinctifs dis- paraissant avec la déssication, doivent être accompagnés 340 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE d’autres toujours faciles à constater, soit le nombre des nervures et dentelures des feuilles chez ceux-là, et la na- ture des poils du bord des feuilles chez ceux-ci, dont le premier seul présente de longs poils blanchâtres tordus. 2° Feuilles de trèfle à 4, 5 et même 6 folioles, provenant du Trifolium repens (L) et lui ayant été envoyés aux nom- bres respectifs de 26, 12 et 4, par M. R. Godet. docteur- médecin de Préfargier. En les présentant à la Société, l’auteur fait remarquer particulièrement deux paires de folioles opposées, séparées des deux terminales par une prolongation du pétiole, ce qui représente l’aspect d'une feuille composée paripennée. LA 3° Anomales florales chez les Carex. Nos deux Carex dioiques peuvent très excepticnnellement être androgynes. En revanche, parmi les Carex à plusieurs épillets, on peut ne trouver qu'un épillet terminal unisexuel ou androgyne : les épillets terminaux de ce groupe peuvent également fournir cinq anomalies au point de vue de la position réci- proque des fleurs de chaque sexe ; des faits analogues peu- vent exister sur les épillets latéraux ; en outre les épillets féminins inférieurs peuvent se détacher près de la racine: ils peuvent être très distants les uns des autres: enfin les épillets peuvent être séparés en deux axes ou seulement munis d’épillets secondaires, etc. L'intérêt de ces faits tératologiques, c'est que plusieurs d’entre eux sont nor- maux dans telle ou telle autre espèce. 4° Trois Lichens à rechercher autour de Neuchâtel. I s’agit du Lecidea testacea (Ach), qui était abondant en 1842 au haut des rochers néocomiens de Bellevaux surplombant les Fahys, et des Lecanora friabilis var. fulgens (Schær), et le crassa var. lentigera (Schær), qui se trouvaient à la même époque sur les rochers déclives au S.-E. de la colline du Mail, et qui toutes trois ont disparu aujourd’hui. La diffé- rence de couleur entre leurs thalles et leurs surthalles ou apothécies est bien propre à les signaler à l’attention. M. G. Rirrer, ingénieur, fait une communication à la Sociélé sur la disparition progressive des falaises molassi- DES SCIENCES NATURELLES. 341 ques de la rive sud du lac de Neuchâtel, depuis l’abaissement des eaux par les travaux de la correction dite des Eaux du Jura. M. Ritter rappelle l’étude faite par lui en 1890 sur le grand lac quaternaire, occupant en longueur la plaine suisse de Soleure au Mormont et en largeur, la vallée de la Broie et les grands marais ainsi que la vallée de l’Orbe et de la Thièle. Le comblement de ce grand bassin aujourd’hui réduit aux trois lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat. fut effectué non seulement par les apports fluviaux de l’Aar et des ri- vières qui s’y déversaient, mais encore et surtout, par l'érosion des masses molassiques centrales représentées aujourd’hui par Jolimont, le Vuillv et le plateau de Por- talban, Chevroux, Estavayer. Les vagues du grand lac affouillèrent sans doute éner- giquement ces masses peu résistantes et les profils de de l'Ile de St-Pierre, de la côte nord de Jolimont et du Vuilly attestent l'intensité de ces anciennes érosions, à cette époque, les escarpements dus à cette action des va- gues, devaient apparaître abrupts comme la falaise actuelle de Portalban et de Chevroux. Une fois les bases des monts de Vuilly et de Jolimont mises à l’abri de l’action des va- gues du grand lac, par le comblement des plaines depuis le Landeron à Thièle et de la Sauge à Cudrefin, les maté- riaux d’érosions produits par les agents atmosphériques s’accumulèrent au pied de ces escarpements, et leur reboi- sement put s'effectuer dans la mesure de ce qu’il est aujourd’hui. Pour la partie du lac de Neuchâtel, Cudrefin-Yverdon, les eaux du grand lac quaternaire comme celles du lac de Neuchâtel jusqu’en 1882, baignaient partout le pied des escarpements molassiques de cette région et les matériaux d’érosion, étaient lors des hautes eaux et des forts vents, emportés et s’en allaient combler, les rives du lac de Neuchâtel, de la Sauge à la Thièle, ou étaient même em- portés par la Thièle,pour servir au comblement du lac de Bienne entre le Landeron et Cerlier. 342 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE L’Abbaye de St-Jean fut fondée au XIm° siècle et bâtie au bord du lac de Bienne, preuve que depuis cette époque le lac s’est comblé sur un kilomètre de longueur, grâce aux apports de la Thièle, fournis par l'érosion des falaises de Portablan comme aussi par celle de la colline quaternaire de Marin. Aujourd'hui l'abaissement des eaux des lacs du Jura a mis lin à l'action érosive des vagues contre les falaises, les eaux ne baignant plus le pied de celles-ci ; d'immenses étendues de terrain autrefois immergé et formant le banc qu'on appelait le blanc fond, sont aujourd’hui à sec et de vérita- bles forêts de saules et d’aulnes et autres bois y croissent et prospèrent magnifiquement, ces forêts nouvelles protè gent le bord de ce blanc fond contre de nouvelles érosions par les vagues. De vastes étendues sont envahies aussi par les roseaux, qui empêchent également les vagues d’agir sur les parties les plus basses de cette étendue parfois encore sous l’eau. En sorte qu'il en résulte dit M. Ritter, comme pour le Vuilly et Jolimont la disparition des escarpements abrupts des falaises, qui font alors place à des amas d’éboulis de matériaux, dus à l'action des agents atmosphériques, et qui restent en place, faute comme avant 1882 de leur en- lèvement continuel par les vagues du lac. La coloration des escarpements molassiques par les rayons du soleil couchant est un des plus beaux spectacles qu'il est donné aux admirateurs des phénomènes de la nature de voir à Neuchâtel, surtout lorsque les Alpes sont visibles. Cette admirable ceinture dorée est malheureusement en voie de disparaître aujourd’hui, et d'ici un demi siècle, il en restera à peine quelque traces affirme M. Ritter. Cet ingénieur termine sa communication en manifestant l'espoir que quelques peintres favoriseront nos musées de quelques œuvres d’art, rappelant ce qui sera sous peu un phénomène de la nature entièrement disparu et in- connu à nos après venants. Il est utile que la Société des sciences naturelles fasse mention dans ses annales de la DES SCIENCES NATURELLES. 343 disparition d’un semblable phénomène et de la communi- calion faite sur ce sujet. . M. F. Triper. prof. fait une petite communicalion bota- nique sur la découverte de l'Asperula arvensis (L) au-dessous de la yare de Chambrelien. Cette plante, qui est très fré- quente dans le bassin du Danube et pas rare dans le can- ton de Schatfhouse, n’a été signalée qu’une seule fois dans celui de Neuchâtel, par Léo Lesquereux, qui l'avait trou- vée entre Fenin et Engollon. | Assemblée générale du 26 juin à Boudry. F. Tripet. Quelques lettres inédites de Léo Lesquereux. L'Erysimum strictum. — H. Schardt et Aug. Dubois. La carte géologique des gorges de l'Areuse. —- F. Borel. Le développement de la fabrique de câbles de Cortaillod. — H. Schardt. Communications diverses. M. F. TRipeT, prof. donne lecture de quelques lettres inédites de Léo Lesquereux au pharmacien Chapuis de ‘Boudry. M. TRIPET annonce en outre qu'au cours d’une excursion botanique le 29 juin il a été retrouvé l'Erysimum strictum FI. der Wetterau au fond du Creux du Van. M. SCHARDT présente en son nom et celui de M. Auguste DuBois, la carte Géologique de la région des Gorges de l’Areuse qu’ils viennent de terminer. Cette carte a déjà paru dans le volume descriptif que la Société des Gorges de l’Areuse a publié dernièrement. L'’échelle est de 4 : 15,000, ce qui a permis d’y figurer plus de détails et des subdivisions stratigraphiques plus nombreuses que sur les cartes au 4 : 100,000 ou 14 : 50,000. M. Schardt dé- crit la succession des terrains qui constituent cette région. Les terrains jurassiques exceptés, que met à découvert la grande route de Rochefort au Val de Travers, nos connais- sances sur la stratigraphie de cette partie du canton de Neuchâtel étaient jusqu'ici assez rudimentaires. Cepen- dant on y trouve des niveaux fossilifères très riches, dès le Bajocien à l’Albien. Même le Tertiaire est fossilifère par places. La répartition et les relations des terrains glaciai- 344 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE res avec le travail de l'érosion de la vallée offrent plus d’un intérêt. Il y a à signaler deux dérivations du cours de l’Areuse, après le comblement glaciaire du sillon d’éro- sion primitif. Des glaciers locaux ont persisté sur les flancs des chaines encadrant la vallée, après le retrait du glacier du Rhône. La tectonique fort simple en apparence n'est pas sans faits inattendus. Les vues se sont bien modifiées depuis qu’Aug. de Montmollin représentait la région entre le Solmont et la montagne de Boudry comme une voûte en- trouverte. On sait aujourd’hui que ce sont deux anticli- naux, séparés par un synclinal écrasé, contenant du Crétacique et même de l’Aquitanien. Le flanc S-E de la vallée est compliqué par un pli faille important, mettant en contact le Séquanien et même l’Argovien avec le Néo- comien et le Tertiaire. Au N-W de Rochefort un pli faille avec rejet inverse sur le versant N-W du synclinal se substitue au premier. Une description détaillée de cetle région paraîtra sous peu. M. F. Borez lit une notice historique sur le développe- ment de la fabrique de câbles électriques de Cortaillod. M. ScxarpT signale entre la Vue des Alpes (Col des Lo- ges) et les Convers l'existence d’un pli faille, ayant con- duit à l’oblitération de la Dalle nacrée et de l’Argovien. Le Séquanien inférieur vient toucher directement à la grande Oolite. Ce qui a eu pour résultat que le crêt que forme la grande Oolite au-dessus des marnes vésuliennes a été pris pour celui de la Dalle nacrée, tandis que le Bajo- cien supérieur à polypiers du Crêt Meuron a été pris pour le sommet de la grande Oolite (calcaire roux marneux du Turcil). Ce contact anormal est absolument évident lorsqu'on examine la paroi au-dessous du Pré Raguel. Le Bajocien est ici en contact direct avec l’Argovien et peut être même avec le Séquanien inférieur. Ce pli faille doit avoir été rencontré par la percée du tunnel des Loges, mais il est possible qu'il n’ait pas été remarqué. M. SCHARDT signale encore une série de faits concer- DES SCIENCES NATURELLES. 345 nant la Géologie du Val de Travers et du Vallon des Verriè- res. Une moraine d’un petit glacier jurassien près des Verrières. Coupe du Valangien et de l’Urgonien sur Couvet et du Néocomien des Verrières. Il annonce en outre la découverte inattendue d’un important ph faille sur le flanc N-W de la chaîne de la Tête de Rang. Cet accident suit le fond de la Combe des Cugnets et fait affleurer là, au contact avec le Séquanien, le Lias supérieur. C’est le point le plus élevé (1150 m.) qu’ait atteint ce terrain dans notre Jura. C’est aussi le second affleurement seulement des masses liasiques après celui des Convers découvert par Gressly. Séance du 13 novembre. R. Weber. Mesure du coefficient de conductibilité calorifique des liquides. — H. Spinner. Sur la disposition du parenchyme vert dans les feuilles de Carex. M. R. WEBER, prof., décrit une méthode de meswre du coefficient de conductibilité calorifique des liquides. (Voir Compte Rendu de la séance de la section de physique à la session de 1902 de la Société helvétique des sciences naturelles, Archives, 1902, t. XIV, p. 372.) M. H. SPINNER, professeur fait une communication sur la disposition du parenchyme vert dans les feuilles de Care. Le parenchyme vert n’est point disposé au hasard dans les feuilles, mais bien de manière à remplir le mieux possible ses fonctions spéciales. Si l’on range les Carex en six classes, suivant la plus ou moins grande humidité du terrain qu’ils habitent et que l’on recherche la disposi- tion du parenchyme foliaire dans ces divers groupes, on fera des observations frappantes qui peuvent se résumer dans la loi suivante : « Dans les feuilles des Carex des en- droits secs, le parenchyme vert se trouve surtout à la face supérieure, chez les Carex des lieux humides, il se rencontre surtout ou même exclusivement à la face inférieure. On ob- serve toutes les gradations intermédiaires. » Les Carex des endroits secs, C. præcox, C. gynobasis, C. verna, C. digitata, C. humilis, sont aussi ceux qui fleu- ARCHIVES, t XV. — Mars 1903. 24 346 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE rissent le plus tôt au printemps. Il est dès lors tout natu- re! que leur parenchyme vert se place à la face supérieure des feuilles, afin de profiter le plus possible des rayons d'un soleil point encore très chaud. Au contraire, les espèces des localités très humides, C. riparia, C.rostrata, C.vesicaria, C. pseudocyperus, fleurissant plus tard, possé- dant de longues et larges feuilles sont dans une situation plus favorable, aussi leur appareil de photosynthèse est-il relativement moins développé. Parfois même il semble craindre une insolation trop forte ; dans ce cas la face su- périeure est munie de parenchyme incolore gorgé d’eau et faisant l'office d'écran absorbant. D’autres espèces telles que C. pendula. C. pilosa, GC. frigida, habitant des lieux ombragés ou plus ou moins neutres quant à l’humidité, n'ont aucun avantage à avoir leur parenchyme vert plus développé en dessus qu’en dessous et l’ont en effet assez également épais sur les deux faces. Séance du 4 décembre. G. Tripet. Le bois-dentelle. — G. Borel, La conjonctivite des pla- tanes. Cécités dues aux courants électriques. Cataracte électrique. M.F. TRiPEr, professeur, présente un rameau de La- getta lintearia, Lam., ou Bois-dentelle, qui lui a été rap- porté d'Angleterre par M. le D: Stauffer. Cette plante, qui appartient à la famille des Thyméléacées, est originaire des Antilles ; c’est un petit arbre à rameaux alternes, dont le liber, formé de plusieurs couches, est réticulé, et qui, macéré et comprimé, donne une sorte d’étoffe imitant le tulle, dont on fabrique des manchettes, des cols, des cocar- des, des nattes, etc. M. le D' Georges BorEL, oculiste à Neuchâtel, à parlé de dangers presque inconnus et pouvant amener des troubles oculaires graves. La conjoncthivite des platanes est due, tout comme la bron- chite des platanes, à une poussière spéciale qui provient de la face inférieure des feuilles qu'elle protège contre le froid, mais dont l'effet sur les muqueuses humaines est DES SCIENCES NATURELLES. 347 extrêmement irritant. Cette poussière est formée d’ai- guilles armées de pointes très aiguës qui s’implantent soli- dement dans les tissus. Les ouvriers qui taillent les platanes sont sujets à des accidents douloureux, et les promeneurs qui séjournent longtemps sous ces ombrages trompeurs s’en repentent. A Nice, la municipalité a dû, pour cette même cause, arra- cher les platanes de toutes ses promenades. La conjonc- tivite des platanes a été, chez des ouvriers soignés par le D: Borel, longue à guérir, surtout à cause de l'infection secondaire provoquée par les frottements avec les mains ; la démangeaison et la saleté réunies causaient des eczé- mas dont la cause ne fut révélée que par le microscope. Chaque année, au même travail, les mêmes ouvriers étaient atteints de cette conjonctivite des platanes. Dans une communication plus étendue, le D' G. Borel signale un danger plus grave sousletitre: Cécités dues aux courants électriques. On a remarqué à Paris que, sous l'in- fluence de la fonte artificielle de la neige par l’épandage de sel de cuisine, les étangs salés ainsi formés pouvaient devenir des réservoir électriques et causer des accidents mortels aux chevaux qui les traversent. L’électricité s'échappe des conduites qui sillonnent nos villes et les plus dangereuses de ces pertes d'électricité peuvent pro- venir de courts-circuits. De même qu'un homme frappé par la foudre peut per- dre la vue par des lésions oculaires, de même un conduc- teur de tram ou un simple voyageur peut perdre la vue au moment où il s’y attend le moins. La production de cata- ractes subites chez des foudroyés qui échappent à la mort estrare, mais connue par plusieurs exemples. Un oculiste parisien et, avant lui, le professeur Panas" * Du pronostic des troubles visuels d’origine électrique, par le D° F. Terrier, Archives d’ophtalmologie, Paris, novembre 1902. F. Terrier. De l’ophtalmie électrique, Archives d’ophtalmologie, p. 1, 1888. Prof. Panas. Avablyopie et amaurose par décharge électrique, Archives d’ophtalmologie, octobre 1902. 348 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE, ETC. qui vient d'être enlevé par la mort à la Faculté de méde- cine de Paris, viennent de signaler dans des revues d’oph- talmologie, une cinquantaine de cas d’accidents oculaires dus à des court-circuits survenus dans le Métropolitain parisien surtout. Ce sont de préférence les wattmen qui sont les victimes de ces accidents. Le type de ces accidents est celui du conducteur qui reçoit à 30 ou 50 centimètres de distance une décharge électrique qui brûle à peine ses sourcils. L’interrupteur placé au-dessus de la tête du watt- man lance une étincelle : l'employé ne reçoit pas de choc. n’est, dit Panas, pas traversé par le courant et cependant, le lendemain, la vue baisse, les yeux deviennent doulou- reux et un bon nombre de ces victimes perdent une nota- ble partie de leur vue, et plusieurs cas qui semblaient légers d’abord, sont devenus aveugles par suite d’inflam- mation de la rétine et du nerf optique; il existe des cas d’atrophie du nerf optique dus à ces décharges électriques accidentelles, atrophie grave qu'aucun traitement n’a pu arrêter. Il existe ordinairement une photophobies consécutive intense et des maux de tête violents précédant l’affaiblis- sement de la vue; celle-ci baisse progressivement pour devenir nulle chez une assez forte proportion des sinistrés. Les lésions sont profondes et souvent extérieurement nulles, et on a accusé plusieurs sinistrés de simuler. tant le status oculaire était d’abord insignifiant; les lésions graves peuvent ne survenir que des mois après l'accident. Le danger est d'autant plus grand que l’étincelle a passé près de l'œil. Le D” Borel cite le cas d’un ouvrier du Val-de-Travers qui a reçu une décharge électrique dans une usine d’éclai- rage et qui fut atteint de cataracte de suite après; cet ou- vrier a dû être amputé de plusieurs orteils et a été à moi- tié scalpé par le courant. L’extraction de la cataracte a donné une vue excellente, le courant électrique, par un heureux hasard, n’avait pas atteint les tissus profonds, rétine ou nerf optique. Cette forme de cataracte électrique doit être due à une électrolyse du tissu cristallinien. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 8 janvier 1903. Th. Tommasina. Notions fondamentales pour la théorie mécanique de l'électricité. — C.-E. Guye et B. Monasch. L'arc de faible intensité entre électrodes métalliques. — E. Penard. Observations sur les héliozoaires. — C. Sarasin. La région des Bornes et des Annes. — R. Chodat et Adjaroff, Culture des algues. — Ph.-A. Guye et Homphry (Mie). Mesures d’ascensions capillaires. — Ph.-A. Guye et Renard. Mesures d’ascensions capillaires dans l'air. - M. TommasiNaA fait une lecture relative à quelques no- tions physiques fondamentales pour la théorie mécanique de l'électricité. M. le prof, C.-E. GUYE communique les résultats défini- tifs d’un travail entrepris en collaboration avec M. B. Mo- NASCH sur le fonctionnement de l'arc de très faible intensité jaillissant entre électrodes métalliques. Les expériences ont été effectuées d’une façon aussi comparative que possible sur les corps suivants : C. Mg, "Cd, Fe, Ni Cu, Ag, Pt. Au. Parmi les divers résultats qui découlent de cette étude. M. Guye mentionne particulièrement le suivant : Il résulte de l’ensemble des expériences que la tension nécessaire pour maintenir un arc de longueur et d’inten- sité données, est d'autant plus grande que le poids atomi- que du métal des électrodes est plus élevé. 350 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Pour l'intensité la plus faible (0,03), le seul métal qui ait fait exception à cette règle est le Cd; mais, indépendam- ment de la difficulté d'obtenir ce métal à l'état de pureté absolue, il est à remarquer que ce corps est extrêmement volatil et oxydable. M. Guye se propose de rechercher si en diminuant ‘encore l'intensité et en expérimentant dans une atmosphère dépourvue d'oxygène: cette exception cesserait ou s’atté- nuerait. Il semble en effet résulter des expériences effec- tuées jusqu'ici, que plus le courant est faible, c’est-à-dire plus la volatilisation par action directe de la chaleur est petite, mieux celte relation se vérifierait. Sans entrer dans des considérations théoriques détail- lées pour expliquer cette relation, qu’il serait prématuré de généraliser, attendu qu’elle n’a été vérifiée que sur huit corps, M. Guye fait remarquer néanmoins qu’en diminuant suffisamment le courant, de façon à réduire la volatilisation des électrodes par la chaleur, on diminue partiellement la conductibilité qui peut en résulter. Il semble alors que la tension nécessaire pour arracher dans l’unité de temps un même nombre d’atomes métalli- ques (même intensité de courant) est d'autant plus grande que le poids de ces atomes est plus élevé. M. Guye croit qu’à ce point de vue, l’étude des ares de très faible intensité est très digne d'intérêt et peut nous révéler certains caractères atomiques de la décharge électrique. Les tableaux suivants résument les résultats ARS trois intensités de courant et pour les distances de 3, 70m, On remarques qu’ en passant de 1 ‘intensité 0,05 à 0.03, la place qu'occupe le Cd tend à se rapprocher de la posi- tion assignée par la règle énoncée. POIDS ATOMIQUES 6 Lx. [Fe | Ni Cu | Ag | oà Pt | Au 11. sr | 24.3 | 55. 88 sf 68. 1 or. 66111. 5 1948 3 196.7 ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 304 TENSIONS AUX ÉLECTRODES |:.C | Mg! Fe Ni | Cu | Ag ca | Pt | Au | dépit) luiss 590! 650! 660! 480) 770. Fi d' .L11/1 12) 770) 825) 830) 650! 920, 950| 1— 0.05 Fe «122.1 960 1010 1000! 80/1000. | | ÿ d — 3l....! 50 | 650! 650! 690! 710! 550! 830 890] d — 5| 640) 700! 850! 850! 870) 900! 725 1000 1070! 1 — 0.04 d — 7|....| 890/1050/1050/1070 1100! 890 1150. La a — 3l....| 600! 690! 740! 780) 790) 730 Le : d — 5,....| 820) 910) 950) Y80, 990, 900! 1320) 1 — 0.03 4 = 7|....|1040,1130/1170|1180 1210/1080! |... | M. PENARD présente quelques remarques sur certains phénomènes qu'il a observés chez deux Héliozoaires, et qui sembleraient montrer de la part de ces organismes inférieurs une intention adaptée à un but. Bien qu’une étude prolongée des Protozoaires amène à la conclusion que ces êtres ont droit à une part, si petite soit-elle, de ce que l’on est convenu d'appeler chez les animaux supérieurs facultés psychiques, il est extraordinairement rare d’ob- server des actes spéciaux exceptionnels, qui seraient de nature à faire particulièrement ressortir ces facultés cons- cientes. Au mois de décembre dernier, on trouvait dans les environs de Genève entr’autres héliozoaires, l’Acanthocys- his turfacea extrêmement abondant, puis l’Heterophrys myriapoda beaucoup plus rare. La première de ces espé- ces, de forte Laille, est revêtue d’une armature serrée d’abord de grandes aiguilles siliceuses droites; tubulaires, élargies en tête de clou à leur base et terminées à leur extrémité par une fourchette courte, puis ensuite d’aiguilles beaucoup plus courtes et plus fines mais à grande fourche, intercalées entre les premières. La seconde espèce, l’He- terophris myriapoda, est recouverte d’une épaisse enve- loppe de mucilage plns ou moins rempli de poussières 392 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE infiniment ténues, et cette enveloppe est traversée de myriades d’aiguilles extraordinairement fines, difficiles à distinguer et de nature siliceuse également. Or, sur huit Hetorophrys rencontrés, trois présentaient la structure suivante : C’étaient des Heterophrys parfaite- ment caractérisés, avec mucilage, pousisères et aiguilles normales; mais en outre on y remarquait une armature, alors peu serrée, d’aiguilles d'Acanthocystis turfacea. Ces aiguilles absolument typiques étaient implantées par leur base dans la couche externe du mucilage et rayonnaient de là vers tous les points de l’espace avec une disposition réciproque assez régulière. Après avoir montré qu'il ne pouvait y avoir là ni une espèce spéciale ni un cas d'hybridité, M. Penard arrive à la conclusion que les Heterophrys en question s'étaient emparés des aiguilles d’Acanthocystis, prises sans doute sur des squelettes vides comme on en voyait en grand nombre. et avaient par leur moyen renforcé d’une ma- nière très efficace l'enveloppe protectrice qu'elles possé- daient déjà. Bien qu'il puisse y avoir chez l’Heterophrys myriapoda une tendance à capturer les aiguilles apparte- nant à d’autres héliozoaires, on ne peut pas considérer ce phénomène comme habituel et normal dans la vie de l’in- dividu, car ces dernières années M. Penard a rencontré cette espèce en quantités considérables sans jamais y constater les mêmes faits. Toujours est-il que la capture de ces éléments étrangers et surtout leur arrangement régu- lier tout autour du corps, sont des faits de nature à mon- trer que l’animal semble se rendre compte de ce qu'il fait et agir en vue d’un but prévu. M. le prof. Charles SarasiN rend compte des excursions qu’il a faites pendant l’été 1902 dans la région des Bornes et des Annes (Haute-Savoie). Il expose d’abord la tectoni- que des chaines comprises entre le Borne, l’Arve et le syn- clinal du Reposoir; cette région est formée de cinq anticli- naux successifs. tous déjetés vers le N et présentant tous un abaissement rapide de leur axe vers la vallée de l'Arve. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 409 Un système de failles transversales qui coupent l’anticlinal des rochers de Leschaux est évidemment la conséquence directe de cet abaissement. Passant à la klippe des Annes, M. Sarasin donne une série de profils de la zone de contact entre le Trias et le Lias de la klippe et le Flysch sous-jacent, et examine en particulier la tectonique des environs des Annes et de Maroly. IL discute l'hypothèse d’après laquelle la klippe en question serait un lambeau d’une grande nappe de charriage, qui comprendrait d'autre part l’ensemble des Préalpes romandes; il croit qu'on pourrait expliquer la structure particulière de ce massif en admettant qu'il au- rait racine en profondeur et qu'il correspondrait à un ancien bombement anticlinal dont la direction aurait été oblique par rapport aux plis alpins et qui aurait été ainsi écrasé obliquement entre les chaines des Vergys et des Aravis lors de leur surrection. Pour plus de détails, voir Archives, numéro de janvier 1903 ou Eclogæ geologicæ helveticæ, t. VIE, fasc. 4. M. le prof. CHopaT présente une communication relative aux conditions de nutrition de quelques alques en culture pure. Ces résultats ont été obtenus à la suite de cultures faites par l’auteur de la communication ou, sur ses indica- tions, par un de ses élèves M. ADJARGFE. | | D'une manière générale, dans toutes les cultures, l’addi- tion du sucre, glycose ou saccharose, accélère beaucoup la rapidité de croissance. On peut donc par ce procédé de culture intensive, multiplier excessivement ces microor- ganismes. Le sucre finit cependant par avoir un effet nocif et cette surnutrition est souvent accompagnée d’une dégé- nérescence des cellules. Ceci avait déjà été observé au cours d’une étude faite sur le Scenedesmus Sacutus. Les sucres les plus assimilables (glycose) accélèrent au début, mais finissent à la longue par être plus nocifs (Scenedes- mus) que les moins assimilables (galactose). IL n'est pas permis de tirer de cette constatation la conclusion que les algues auxquelles ‘convient le sucre ont une tendance au parasitisme. 394 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Dans une série de cultures faites avec les gonides de Solorina crocea (lichen), le peptone ou l’asparagine ne se sont pas trouvés constituer une meilleure source d’azote que le nitrate de potassium. Si l’on supprime le sucre, le peptone à lui seul ne peut accélérer la rapidité de erois- sance au même degré que le ferait une combinaison d'un azote minéral et du sucre. On ne saurait donc parler d’al- gues à peptone dans ce cas. D'ailleurs plusieurs de ces algues et en particulier certains Stichococcus, le Scene- desmus aëutus, etc., sont sensibles à la peptone et refusent de se développer sur des milieux solides qui contiennent plus de ‘2-1 ° de cette substance. Plusieurs de ces algues ont la faculté de sécréter des ferments protéolytiques et par conséquent de liquéfier la gélatine. Tandis que les gonidies de Solorina ou de Pelti- gera, les Dictyosphærium, les Chlorella n'attaquent pas ce milieu, le Stichococcus baccilaris, le Scenedesmus acutus et une espèce non encore décrite de Cystococcus liquéfient avec vigueur cette gelée. Le Stichococcus étudié était parti- culièrement intéressant à cause de la variation du pouvoir peptonisant. Cultivé à la lumière sur gélatine glycosée, il ne produit pas ‘de protéolyse, tandis que dans l’obscu- rité, sur le même milieu, la liquiéfaction a lieu. Au con- traire, sur gélatine non glycosée la liquéfaction a lieu tant à la lumière que dans l’obscurité. On peut tirer la conclu- sion qu’une forte nutrition dans les conditions normales pour l’algue, c’est-à-dire la lumière, dispense l’algue de dissoudre la gélatine. La liquéfaction est de beaucoup plus forte si le milieu ne contient pas de glycose. Par consé- quent l’obscurité et le défaut de nutrition hydrocarbonée favorisent la sécrétion de l’enzyme chez cette algue. De nombreuses cultures faites sur gélatine et sur agar, additionnés de diverses substances nutritives ou organi- ques, ont toutes montré que la lumière favorise toutes ces algues et que le saprophytisme de ces algues est toujours accompagné d’une diminution de la récolte totale quand on la compare à ce qu’elle est dans la lumière en présence de la même proportion d’hydrate de carbone. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 399 Cette communication était accompagnée de l’exhibition de cultures pures réalisées par l’auteur du travail. Vu l'heure avancée, M. le prof. Ph.-A. GUYE se borne à déposer sur le bureau deux notes relatives à des travaux entrepris dans son laboratoire et dont il rendra compte dans une séance ultérieure. Le premier effectué en colla- boration avec M'le Hompary, concerne des mesures d'as- censions capillaires sur des dérivés amyliques et maliques qui ont fourni comme cœæfficient de température des valeurs comprises entre 3 et 4. Le second, en collaboration avec M. RENARD, conduit à ce résultat que contrairement à l'opi- nion admise jusqu'à présent, les mesures d'ascension capillaire peuvent être effectuées dans l'air avec la même précision que dans le vide, ce qui simplifie considérable- ment le mode opératoire. Séance du 22 janvier Ph.-A. Guye. Rapport présidentiel pour 1902. — Th. Tommasina. Champ tournant électromagnétique. M. le prof. Ph.-A. GUYE, président sortant de charge, donne lecture de son rapport sur l'activité de la Société pendant l’année 1902. Ce rapport contient les biographies de M. M. Micheli, membre ordinaire, et de MM. A. Cornu, Ch. Dufour, A. Falsan, H. Faye, W. Kühne, B. Wartmann, membres honoraires décédés. M. TommasiNa communique la constatation d’un champ tournant électromagnétique produit par une modification hélicoïdale des stratifications dans un tube à air raréfié, de même que l'observation du mouvement pulsatoire syn- chrone avec celui du trembleur de la bobine d’induction, et de la forme sphérique, du point brillant d'émission ano- dique. Il a constaté en outre une projection de particules qui frappent la cathode et produisent de petites étincelles, tandis qu'aucune projection de cette nature n’a lieu sur l’anode. ; BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. E. ADOR. JEAN-CHARLES GALISSARD DE MARIGNAC. Œuvres complètes, publiées hors série sous les auspices de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève. 2 vol. in-k° de 701 et 839 pages. Prix : fr. 30. Genève. Paris, Berlin, 1902-1903. L'œuvre de Marignac disséminée dans des périodiques variés dont plusieurs aujourd'hui, du moins en ce qui con- cerne les années anciennes, ne sont pas très répandus, était souvent d’un accès difficile; la plupart des détermi- nations de constantes dues à cet habile expérimentateur ont bien été reproduites dans de nombreux recueils, où elles sont citées parmi les plus sûres, mais lorsqu'il s’agis- sait de recourir aux mémoires originaux les recherches étaient souvent difficiles. C’est pour combler cette lacune que M. Ador a entrepris la publication des œuvres de Marignac dont le tome second et dernier vient de paraitre. Ces deux superbes volumes ont été édités avec un soin minutieux; ils fournissent en particulier les renseigne- ments les plus précis au sujet de la bibliographie des mémoires originaux dont la pagination est reproduite en marge; les fautes d'impression ou erreurs qui avaient pu se glisser dans quelques-uns de ces mémoires, et qui avaient fait l’objet de corrections manuscrites, de la main même de Marignac, sur sa collection de tirages à part, ont été soigneusement indiquées: toutes les planches et figures ont été reproduites avec la plus grande exactitude. Les CHIMIE. 5 br très nombreux articles de critique scientifique que Mari- gnac a fait paraitre, au cours de sa belle carrière, dans les Archives des Sciences physiques et naturelles ont été réimprimés; et ce n’est certes pas là une des parties les moins intéressantes. Bref, les Œuvres de Marignac, telles qu’elles nous apparaissent dans ces deux volumes, consti- tuent à l’avenir la source la plus sûre et la meilleure pour retrouver ses innombrables données d'observation, fruit d’un infatigable labeur. En parcourant cet admirable travail, en feuilletant ces 1500 pages toutes remplies de résultats numériques d’ex- périences à la valeur desquelles les contemporains et les modernes ont d’ailleurs rendu pleine justice en les repro- duisant et en continuant à les reproduire dans la plupart des recueils de constantes, on reste émerveillé par la puis- sance de travail de Marignac, par son habileté à obtenir des résultats exacts au moyen de procédés simples, par son sens précis de la cause d'erreur. C’est certainement grâce à ces dons rarement réunis à un tel degré chez un expérimentateur, et dont il restera certainement un admi- rable modèle, que Marignac laisse une œuvre aussi remar- quable et aussi durable. Ce n’est évidemment pas ici le lieu de donner une ana- lyse de cette succession ininterrompue de beaux travaux ; on en trouvera d’ailleurs une critique détaillée dans la belle biographie de Marignac, due à la plume si compé- tente de M. E. Ador, insérée en tête du premier volume. Nous devons cependant dire qu'en revoyant tous ces mémoires et toutes ces notes critiques qui touchent aux métalloïdes, aux métaux et aux terres rares, à la chimie organique, à la cristallographie, aux lois et théories géné- rales, à la mécanique et à la physique, à là minéralogie, aux poids atomiques, à la thermochimie, à la stoechio- métrie physico-chimique, en les voyant surtout réunis et formant cet ensemble magistral, jamais l’œuvre de Mari- gnac ne nous est apparue aussi imposante, aussi belle et aussi complète. Ph.-A. GUYE. 398 BULLETIN SCIENTIFIQUE. G. LUNGE. SUR LE PROCÉDÉ DE PARR POUR LA DÉTERMINA- TION DE LA VALEUR CALORIFIQUE DES MATIÈRES COMBUS- TIBLES (Z. F. Angew. Ch., 14, 793-800, 6/8, Zurich). D'après les expériences de l’auteur, la méthode de Parr (Journ. amer. chem. Soc., 22, 646; C. 1900. IT, 1050) est aussi simple que sûre, et s'exécute en 30 à 40 minutes. On peut remplacer le fil de cuivre par un morceau de fil de fer, long de 10 mm. et large de 2,5 mm. Parr a utilisé son procédé pour l’examen des charbons américains tendres et bitumineux. L'auteur établit qu’il est également applicable, dans certaines conditions, au lignite, ainsi qu'aux houilles européennes et à l’anthracite présen- tant une valeur calorifique supérieure à 7500 calories. A. ROSSEL et A. LANDRISET. ANALYSE DE L'ACÉTYLÈNE BRUT ET PURIFICATION DE CE GAZ POUR L'ÉCLAIRAGE (Mon. scient. [4], 15, IT. 569-76, Soleure et Genève). Ce travail ne contient rien de particulièrement nouveau relativement à la précédente communication des auteurs (Z. f. Angew. Ch., 1904, 77 ; C. 1904, I. 597). Ceux-ci esti- ment que le gaz acétylène employé pour l'éclairage public ne doit être produit que par introduction du carbure dans l’eau, et débarrassé dans l’appareil à dégagement même de l’'ammoniaque, de l'acide sulfhydrique, des combinai- sons thioniques et de l'hydrogène phosphoré, conformé- ment à la méthode qu’ils ont indiquée. A. WERNER et C. HERTY. CONTRIBUTIONS A LA CONSTITUTION DES COMBINAISONS INORGANIQUES (Z. physik. Ch. 38, 331-52, 17/9, Zurich). Les auteurs réfutent les arguments de Petersen (Z. phy- sik. Ch., 22, &10; C. 97. I, 1089) contre la méthode em- _ployée par Werner pour la détermination du type salin à l’aide de la conductibilité moléculaire. CHIMIE. 399 P. ScHWARZ. SUR LES SOLUTIONS D'ASTÉROL (Pharm. Centr., H., 42, 527-28, 29-8, Bâle). La préparation des solutions d’astérol d’une teneur de 0,4 à 2 °/, s'effectue en traitant cette substance par l’eau bouillante et en filtrant la liqueur obtenue. Les solutions plus concentrées, de 8 °/, par exemple, se font en chauf- fant 8 gr. d'astérol et 6 gr. d'acide borique avec 70 gr. d’eau, en ajoutant 25 gr. d’ammoniaque à 20 °/, et en ramenant le volume à 100 ce après filtration. Elles sont stables pendant un temps assez considérable, si l’on a soin de.les conserver à l'abri de la lumière. A. TSCHIRCH et L. VAN ITALLIE. SUR LE STYRAX ORIENTAL (Arch. der Pharm.. 239, 506-32, 17/9, Berne). ‘A. TSCHIRCH et L. VAN ÎTALLIE. SUR LE STYRAX AMÉRICAIN (Arch. der Pharm., 239, 532-47, 17/9, Berne). A. TSCHIRCH et E. KETO. SUR LES RÉSINES DU BAUME DE COPAHU (Arch. der Pharm., 239. 548-60, 17/9. Berne). Parmi les différentes substances retirées par les auteurs de deux espèces de copahu, il faut particulièrement signa- ler l'acide illurique C:0H250:, F — 128-129°, l'acide B-mé- tacopaique, d'une composition oscillant entre Ci: Hi16O> et CisH24103, l'acide paracopaïque, F 145-148°, l’acide homo- paracopaique, F — 110-114”. A. WERNER et J. KUNZ. SUR LES PHÉNANTHRYLAMINES (Ber. Ditsch. chem. Ges., 34, 2524-28, 28/9 [12/7], Zurich). En chauffant le 3-phénanthrol avec le chlorure de cal- cium ammoniacal, il se forme la 3-phénanthrylamine C1Hs,NH2. Cette combinaison s'obtient avec un meilleur rendement lorsqu'on traite le phénol en question par 360 BULLETIN SCIENTIFIQUE. l’'ammoniaque aqueux et le chlorhydrate d'ammoniaque à 200-220°. | Le 3-phénanthrylamine existe sous deux modifications : la modification &, cristallisant dans la ligroïne en feuillets nacrés F — 143°, la modification f, se présentant à l’état de cristaux laineux F — 87,5°. Sous l'influence de l’anhy- dride acétique, les deux modifications fournissent la même 3-acétaminophénanthrène C:4H:2NH - COCB: cristallisant dans le xylène en feuillets F = 200-204°. La 2-acetaminophénanthrène, qui se forme comme une isomère, est convertie, par l’action de l’acide chlorhydri- que à chaud, en 2-phénanthrylamine C::H11N, F — 85°. S. KOSTANECKI, L. PAUL et J. TAMBOR. SYNTHÈSE DE LA 3-OXYCHROMONE (Ber. Dtsch. chem..Ges.. 34, 2475-79, 28/9 [10/7], Berne). L’éther éthylique de l’acide 4-éthoxy-2-oxybenzoylpyru- vique (C:H:0)(HO)CcHs - CO - CH2.C0 - COOC:H: s’ob- tient en traitant la résacétophénonemonoéthylique par l’éther oxalique en présence de sodium. Il cristallise en prismes F — 99-100°. Si on le soumet à l’action de l’alcool et de l'acide chlorhydrique concentré a l’ébullition, on le transforme en acide 3-éthoxychromone-£-carbonique, qui se présente à l’état d’aiguilles prismatiques groupées en rosettes. Chauffée à 234°, cette dernière combinaison se convertit, par dégagement de CO: en 3-éthoxychromone, F — 120-121 °. (0) | (0) OC ue ne H N/ CH Je CO CO Acide 3-éthoxychromone-f-carbonique 3-éthoxychromone Enfin, sous l'influence de l'acide iodhydrique bouillant, cet éther se saponifie en fournissant la f3-oxychromone C:Hs0s, cristallisant dans l’eau en petites aiguilles fusibles à 218°. CHIMIE. 361 A. CLASSEN et H. CLOEREN. AUSGEWÆHLTE METHODEN DER ANALYTISCHEN CHEMIE. Braunschweig, Vieweg u. Sohn, éditeurs. Le nouvel ouvrage que le prof. Classen vient de publier, s'adresse principalement aux chimistes professionnels et aux techniciens. Il est conçu sur un plan nouveau. et l’ex- périence que possède l’auteur en malière d'analyse donne à ce volume une valeur toute particulière. Le professeur Classen à abordé l'étude des divers pro- blèmes de l’analyse minérale dans toute sa généralité, et traite non seulement les dosages des éléments usuels, mais encore ceux des éléments réputés rares, qui cependant deviennent de jour en jour plus employés dans les arts et l’industrie. L'auteur examine séparément chaque métal, et après avoir indiqué ses réactions qualititalives, il passe en revue les principales méthodes de dosages qui sont em- ployées, en faisant toutefois parmi celles-ci une sélection toujours heureuse. Puis avec chaque élément il donne les méthodes d'analyse des principaux composés naturels ou artificiels dans lesquels entre ce dernier. Minerais, allia- ges, produits des industries les plus diverses, etc.. sont passés en revue dans leurs chapitres respectifs; les mé- thodes choisies pourles analyses sont toujours élégantes el précises, et la gravimétrie, la volumétrie, l’électrolyse, la colorimétrie et l'analyse par voie séche sont tour à tour mises à contribution. Souvent pour une même substance, l’auteur donne plusieurs méthodes analytiques différentes, mais toutes éprouvées. Nous ajouterons que les nombreu- ses illustrations contenues dans l’ouvrage du professeur Classen sont soignées et contribuent à faire bien compren- dre l'emploi de certains appareils compliqués, très usuels cependant dans l'analyse moderne. En somme cet ouvrage résume pour ainsi dire toutes nos connaissances actuelles sur l'analyse minérale: il trouve une place toute désignée dans la bibliothéque de tous les chimistes professionnels. L. Duparc, prof. ARCHIVES, &. XV. — Mars 1903. 25 362 BULLETIN SCIENTIFIQUE. BIOLOGIE J. ANGLAS.— LES PHÉNOMÈNES DES MÉTAMORPHOSES INTERNES. (Scientia, déc. 1902. Série biologique, n° 47.) C'est un exposé du processus histologique de la méta- morphose ou du métabolisme qui résulte de la destruction d’un organe et de l’utilisation des matériaux de dégéné- rescence pour la construction d'organes nouveaux ou le développement d'organes existants. Donnons comme exem- ple de ce phénomène la disparition des branchies exter- nes des batraciens ou la nymphose des lépidoptères. C'est le processus histologique intime du phénomène qui fait l'objet de cette intéressante exposition scientifique et dont les détails ne se prêtent guère à une analyse succincte. Prof. Ad. D'ESPiNE. C. LEVADITI. — LE LEUCOCYTE ET SES GRANULATIONS. (Scientia, oct. 1902. Série biologique, n°5 45 et 16.) Les granulations des leucocytes, mises en lumière par la méthode de coloration d’Ebrlich, ont pris une grande importance dans l'hématologie clinique. M. Levaditi. élève d'Ebrlich, a étudié avec l’autorité que lui donnent des recherches personnelles, l’histoire des granulations leucocytaires, qui éclaire d’un nouveau jour la cytogénie des leucocytes et leur rôle en pathologie. C'est un exposé clair et très complet d’une question très actuelle, l’héma- tologie normale et pathologique. Prof. Ad. D'ESPINE. | VOTRE LISTE BIBLIOGRAPHIQUE des Travaux de Chimie faits en Suisse 1902 Décembre. 919 bis. BacH (A.). Tétroxyde d'oxygène et acide ozonique. Genève. 092, 209 132 Archives des se. phys. et nat. 14. 630. . BAMBERGER (Eug.). Ueber die Oxydation des Aethylamins. Zürich. Anal.-chem, Lab, des Polytechn.— Ber. 35. 4293. . BAMBERGER (Eug.) und SELIGMAN (Rich.). 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" , ei pd mm © © ® = © ot À 28, 369 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAÏTES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE PENDANT LE MOIS DE FÉVRIER 1903 très forte gelée blanche le matin: pluie à l'h. et à 4 h. du soir; nouvelle neige sur le Salève. , pluie dans la nuit, à 4 b. età 7 h. du soir; légère chute de neige dans la nuit. très forte bise pendant toute la journée. ‘ légère gelée blanche le matin. très forte gelée blanche le matin et le soir. très forte gelée blanche le matin ; léger givre ; brouillard pendant tout le jour. brouillard pendant tout le jour; givre le matin. , brouillard jusqu'à 10 h. du matin et à 10 h. du soir; givre le matin. très forte gelée blanche le matin. forte gelée blanche le matin ; couronne lunaire. . très forte gelée blanche le matin; brouillard le matin jusqu’à 4 h. du soir et depuis 9 h. du soir: forte rosée le soir. brouillard le matin et le soir. celée blanche le matin: forte bise à 1 h. et à 4 h. du soir. forte selée blanche le matin. forte gelée blanche le matin ; quelques gouttes de pluie à 6 h. 30 m. forte bise depuis 4 h. du soir. 19, 20, 21, forte gelée blanche le matin. légère averse à 9 h. 30 m. du matin. , forte gelée blanche le matin ; brouillard à 10 h. du matin. , pluie à 10 h. du matin, à 1 h. et à 7 h. du soir: fort vent de 10 h. du matin à 1 bh. du soir. . pluie dans la nuit; forte gelée blanche le matin: fort vent dans l'après-midi ; nouvelle neige sur les montagnes environnantes. pluie à 10 h. du matin et à L h. du soir: fort vent à 4 h. du soir; orage à 5 h. 30 m., du soir. ARCHIVES. t. XV. — Mars 1903. | 26 ne nes (AE 1] P'S|,0°G| 0"G! L'GP 68"9 | | | 208 +} 16°r6 llcace loc're [roce sin 6'G ED 6 | OT) OT, 9'ot 8 MSSIt 'MSsSsit "AMSSII 'Mesle' te |g'o2 || co'a +| pe'2e F'I6 | G'98 | 6'98 À ge PRIT EE Al 8 PE ME. 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NNE 67 Le rapport des vents SEN 4 — 1.31. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 9°.39 E. Son intensité est égale à 8.8 sur 400. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2, 1r, 90) éléments météorologiques, d’après s mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 734.96 mm MÉDUILOSILE LR TELE Lee 0.28 Press. atmosphér.. (1836-1875) 726.84 TT. +3,04 . Nébulosité. ……, (1847-1875). 6.7 Éodipérature 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 36.5 TH1+2X9 … + 30,06 Nombre de jours dé pluie. (id). 8 4 Température moyenne .., (1d.). + 1°.60 Fraction de saturation........ 78%, Fraction de saturat. (1849-1875) 82 % 3173 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques | Station CELIGNY COLLEX CHAMBESY | CHATELAINE | SATIGNY F ATHENAZ COMPESIÈRES , à | PE. 28.0) 305 | OS | JT | 7 35.0 | 39.0 2 IST CA PRE, | Lx | | Slalion YEYRIRR | OBSERVATUOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUSSY | HERMANCE | | ne MESSE ER ennui ne D Lngaux i | | || | | | | | | | Res RON | 32.1 | 28.2 | 920.8 | 29.2 | 35.9 - | | | | | Durée totale de l'insolation à Jussy : 131 h.9. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE FÉVRIER 1903 1, fort vent pendant tout le jour: neige le soir. 2, fort vent à 1 h. et bise à 9 h. du soir: neige l'après-midi. 3, forte bise et neige le matin ; brouillard à Ê He 4, forte bise à 1 h. 6, fort vent le soir. 9, très forte bise l'après-midi. 10, grande sécheresse de l'air: 5%, à 5 h. du soir. ET; Es » » _» 1° à 11 h. du matin: forte bise à 1 h. du soir. AS » » » 1°%àù 11 h. du matin; forte bise le soir. 13, forte bise le matin. 14, forte bise le soir. 15 et 16, très forte bise, neige. 15, grande sécheresse de l'air: 7 ©/, à 3 h. du matin. 20, » » » » 390), à 6 h. du matin; forte bise à 1 h. du soir. 21, » » » » 719%%%,à9h. du matin; forte bise à 1 h. du soir. 22, bise l'après-midi. 23, quelques gouttes de pluie à 9 h. du matin: fort vent. 24, très forte bise; neige. Du 25 au 28, fort vent ; neige le 28. | FF | & CF tu La 4 SEA 5 : jo RL û à M Ra à à * SEE 2 à € 9°F F Il RR =". k û 7e DA Hs : br x ; : Pre R . à CRE ER # à Nr A. ; [ee : . 8 (OS L L L L'9 8 mn Mas)" die 1 ae 2 û L ER E: 06 . FRE Æ.: ; f ie pa : À ‘del rs : à lue : . DNA. 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Q 1 1, | | LG'S + |IS'S9 | il | | | | - g°po. | L'e9 ||°6°€: +4 | 9:69 | 8°£9 | 169 0°69 | 899 | F'8 + | 189 L'L9 | £'89 1°69 | 6°99 || T'& + |-8°19 || 6'89 | S'L9 G'e9 | c'29 || ER. + | r'89 || 2°89 | a°89 089 | G°F9 || Go + | 6°99 | L'29 | F'99 S'aL | 099 62e | F9. 16"G9 | 1'29 DS m'a MUR HSE) Aa | 701 0'64 | 6°91 ||S'sr + | 0'SZ || T'2L | L'eL QLL" | 92 OT + (RTE GLS ULL p'LL | 0'QL |'OI.+ | S'o1. 26722 001 GEL | & 12 l'oet + | e'ez | ar | 921 GPTL | S'99 |G'6 + | F'69 “IPT'IL 1869 69 "10200: |ILG TE +. | 62T9 £°69:| 7'19 0°29 09 | I'T + | L'19 | L'09 | ‘19 8‘F9 | 0'89 | 9°'€ + | 9°€a- || 9'e9 | 8°69 0°L9 | 6'P9 | 6'S + | 6°G9 || T'S9 | 6°c9 022 | 0°89 |"S6. +.| 9°69 L'S9 | £°69 exo. | Q°e2 | LPI + | SPL IN S'EL | CPL O'LL | 0'QL || L'@I + | 8'SL- || 8°94 | L'SL OùSL | O°PL || S'PI + | F'FL S'PL | C'FL C7 CT ES 7 ce ET TON 7 &'aL | L'69 | S'OT + | L'OL | G'1L | p'0L G'OL | £°69 | L'6 +! 0024 |-9°69 | 6°69 012 | 0°02 | ?°01 + | LOL 21602 | 8/02 9"02 | 699 | T'6 + | 769 || S'OL | 6°69 0'29 | 0"6g | 1'e + | g'e9 | 9°99 | 6"29 0'SG | 0°6F | S'4 — | r'S9 | 9°'LG | GTS LNAOB FORMAT IE OT) 2 0780 L'PG | r'69 *‘uiu “ui | “ui “ui | “ui “ui OŒHHVNUH ‘XUN | ‘UN AHAVUPDONVE HMH-LNIVS ONVUHS9 IF0° 69 ler so (9:80 0°Fr9 G°S89 0°19 S'19 6°p9 L'O0L G°PL CG SL S'9L C'CL 9°IL £°19 6°09 1:19 G'F9 1° 99 P I2 0'9L 0°GL O'FL L46L 8 °69 £"0! 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Aime ut 1t1+:XA 8 4 er déende” 2. 6.79, = 381) — GAS ge » — 5.57 — 2.97 — 6.05 — L.86 — 5.16 8e » — 4.81 — 1249 — 4:40 — 3.90 — L.02 Mois — b.79 — 3.15 — 9-00 — L.8) —, 15.03 Dans ce mois l'air a été calme 83 fois sur 1000. NE 80 ær t des vents —— = — À 54. Le rapport des vent sw 52 1.54 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4ÿ° E. Son intensité est évale à 33.3 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station Martigny-Villo | Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard on mn CR 2 EE Rs Eau en millimètres .....l Neige en centimètres... | mm 96 9 26.2 Dem mm 18.8 [HAL mm 25.9 gen mm 45.2 lycm LES GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL PAR Louis DUPARC professeur à l’Université de Genève. (Suite et fin1.) $ 5. DESCRIPTION DES PRINCIPAUX GISEMENTS DE L'OURAL. I. Gisements du district du Tagil. Ceux-ci ont été découverts en 1825 sur la rivière Wissym, et ont été travaillés depuis cette époque avec des péripéties diverses. Les rivières platiniféres au nom- bre de 4, prennent leur source sur la ligne de partage ou dans son voisinage immédiat, principalement sur les flanes du Mont Solowieff. La ligne de partage elle-même est formée par une série de petites montagnes appe- lées Bielaïa, Poperetschnaïa, Ossynowaïa, etc. Celles-ci sont constituées par des gabbros et gabbros-diorites, à l'Ouest desquels viennent les péridotites, diallagites et serpentines du Mont Solowieff. Ces péridotites sont sui- vies toujours à l’Ouest par une zone de gneiss syéniti- ques, qui fait place à des calcaires dévoniens dévelop- pés dans le voisinage du lac de Wisymo-Schaïtansk. Les rivières platinifères principales sont en majorité ! Voir Archives, mars 1903, p. 287. ARCHIVES, t. XV. — Avril 1903. 27 378 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. situées sur le versant occidental, et se nomment Martjan, Wisym et Sisym sur le versant européen, et Tschausch sur le versant asiatique. La rivière Martjan coule d’abord du Nord au Sud, et recoit dans cette pre- miére partie de son cours de nombreux affluents droits qui tous proviennent du Mont Solowieff, à partir de son confluent avec la Warlamycha elle coule sensiblement vers le Sud-Ouest et se jette dans la rivière Schaïtanka. La rivière Wisym formée par la réunion de la Wisym avec la Souchoïi-Wisym, prend sa sourceau Mont Solo- wieff, coule d’abord presque de l’Est à l'Ouest jusqu’en aval de Sacharowka, de là elle se dirige du Nord vers -le Sud puis tourne vers le Sud-Ouest et se jette dans la Meshewaja-Utka. La rivière Sisym qui prend sa source au Sud-Ouest du Mont Solowieff, coule d’abord du Nord vers le Sud-, puis prend une direction moyenne qui est presque Est-Ouest et se jette dans le lac Schaï- tansk. La rivière Tschausch enfin, prend sa source sur le flanc oriental de la ligne de partage au Nord-Est du Mont Solowieff, elle coule d’abord du Sud au Nord, puis de là au Nord-Est, elle appartient au systéme du fleuve Tagil. La superficie occupée par la totalité des gisements dépasse 160 kilomètres carrés ; les sables platinifères se rencontrent sur toute la longueur du cours supérieur de la rivière Wisym, sur divers points du cours de la rivière Martjan principalement dans la partie orientée Nord-Sud ainsi que sur ses affluents latéraux droits ; sur la rivière Sisym de son embouchure à deux ou trois verstes en amont; sur la rivière Tschauch enfin, dans la région des sources, puis en aval de son con- fluent avec la rivière Zotika. A l'exception de la rivière GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 319 Sisym, les cours d’eau platinifères sont riches dans les régions encaissées par les roches péridotiques, à Carte géologique des gisements platinifères de Tagil, d’après le prof. Zaetzeff. leur source ils ne sont souvent que de faibles ruisselets qui coulent sur d’anciennes alluvions parfois très puis- 380 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. santes. La disposition affectée par le stérile et le pro- ductif est très variable sur les différentes rivières, comme aussi sur une seule et même rivière en divers points de son cours ; nous citerons ici quelques exemples destinés à montrer ces variations. N° 14. Argile brun rougeûtre parfois Dieu: SERRE : à 1. — de 20 à 40m. RéISCRBIE. ES a Nan 0 — de 0.80 — 3.50 m. Alluvion platinifère ........... — de 4 m. — 1.20 m. No 2, Terre végétale et argile (tourf). = de ? à 14 m. Alluvion platinifère ........... — 1.40 m. N° 3 Argile bleuâtre.. :24..:...:44728 — À m. environ. HASCANIR ES ie ns Tee — 2.10 m. Alluvion platinifère. .......... — 1 m. environ. N° 4. Terrain superficiel (tourf)...... = A1 48m Alluvion platinifère. .......... — 1 à 41.10 m. Le N° 4 — laverie Awrorinsky sur la rivière Martjan. Le N° 2 — laverie sur la rivière Martjan près de War- lamicha. Le N° 3 — laverie de Verkh-Josiphowsky. Le N° 4 — laverie de Pawlowsky dans la partie supé- rieure de la rivière Tschauch. On a travaillé aussi à Tagil les alluvions d’un certain nombre de vallées sèches situées sur les flancs du Mont Solowieff. Ces alluvions ont été parfois exceptionnelle- ment riches en pépites. A Tagil, le nombre des laveries est actuellement de six, mais d’après les renseigne- ments qui m'ont été donnés là-bas, une seule d’entre GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 381 elles, celle d’'Awrorinsky, travaille en régie concurrem- ment d’ailleurs avec des « starately ». Les autres lave- ries sont exclusivement travaillées par ces derniers, qui retraitent d'habitude d’anciennes alluvions très riches déjà lavées antérieurement. Ils y retrouvent paraît-il une quantité notable de platine; ainsi à Awrorinsky, la direction me disait que les résidus de sables qui titraient 7,5 gr. par tonne, abandonnés pendant cinq ans à la surface du sol et soumis ensuite à un lavage nouveau, donnaient en moyenne de 4,20 à 1,30 gr. par tonne, ce lavage pouvait être répété de nouveau à cinq ans d'intervalle. Pour expliquer ce phénomène on suppo- sait que, par altération, les tailings mettaient en liberté du platine enfermé dans les roches du cailloutis ; je ne pense pas que cette explication soit satisfaisante, et j'estime qu’il faut attribuer ce platine en grande partie à un lavage défectueux. Tagil a été pendant longtemps le centre de produc- tion principal du platine ; de 1825 à 14895, la produc- tion totale a été d’après M. Zaetzeff de 5514,5 pouds environ, soit à peu prés 88 tonnes; la statistique de 1895 à 1899 me manque, mais de 14899 à 4902 la production a été de 5 tonnes environ. On voit donc que, depuis l’époque de leur découverte, les placers de Tagil ont livré à peu près 98 tonnes de platine. IT. Les gisements des districts de Bissersk et Goroblagodat. Ceux-ci sont situés plus au Nord, et sont répartis exclusivement sur le versant oriental de l’Oural. Ils ont été étudiés d’une manière très détaillée par le prof. 382 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. Zaetzeff® auquel nous emprunterons en grande païtie ce qui suit ; nous n'avons pas vu en effet les gisements en question, et les quelques données que nous possédons : en dehors de celles puisées dans l’ouvrage du Prof. Laetzeff, nous ont été communiquées par des collègues qui ont visité les placers de la rivière Iss, puis aussi par d'anciens directeurs de laveries. Les deux rivières platinifères s’appellent Iss et Wyja; elles possèdent de nombreux affluents latéraux dont les alluvions sont en partie productives, et se jettent dans la Toura laquelle est également platinifère mais à une faible distance en aval des confluents. La contrée qui forme le bassin de ces deux rivières présente les carac- tères généraux décrits dans la partie introductive , le Katschkanar au Sud (886 m.), et le Mont Sarannaja au Nord-Est (656 m.) sont les points les plus élevés, situés, le premier sur le district de Bissersk, le second sur celui dé Goroblagodat. Parmi les autres points cul- minants, on peut citer aussi la montagne Rebro au. Nord-Ouest du Katschkanar. Au point de vue géologique, le Katschkanar et le Sarannaja forment deux massifs de roches basiques (péridotites, serpentines, diallagites, gabbros à olivines), séparés par une large et puissante bande de gneiss à: pyroxêne qui finit vers l’Est dans le voisinage d’une ligne qui passerait par le confluent de la rivière Klioutschi dans l’'Iss, et de la rivière Mokraja dans la Wyja. Un troisième petit massif de roche péridotique entouré par le gneiss à pyroxène, se trouve un peu à l’Ouest du Katschkanar et forme le Weressowksy-Bor. ! Prof. Zaetzeff, loc. cit. GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 383 Vers l’Est, les gneiss à pyroxène sont suivis d’une puis- sante zone de porphyrites, qui présentent des enclaves de calcaires dévoniens; la première commence a deux verstes en amont de l'embouchure de la rivière Iss, et suit le cours de celle-ci sur une quinzaine de kilomètres environ ; la seconde va de l’embouchure de la Wyja jusqu’à 6 à 8 kilomètres en amont ; sa largeur maxima est de 4 kilomètres. La rivière Iss prend sa source sur la ligne de partage et coule tout d’abord à peu près du Nord vers le Sud, puis elle change rapidement de direction, et abstraction faite de ses nombreux méandres,elle coule en moyenne de l’Ouest vers l’Est. Sur le territoire de Bissersk, son orientation est à peu près Sud-Ouest Nord-Est, à la hauteur du Katschkanar elle coude brusquement et se dirige du Nord-Ouest vers le Sud-Est, dès ce moment son cours passe sur le district de Goroblagodat. En certains endroits, la rivière est encaissée entre des -« Ouwals » assez élevés (laverie de Wosnessensky), la vallée subit de la sorte une série d’élargissements et de rétrécissements. À partir de l'embouchure des rivières Bélaja et Jourawlik, la vallée de l’Iss s’élargit définiti- vement, les arêtes s’écartent et diminuent de hauteur. Les principaux affluents se trouvent sur les deux rives et sont de l’amont vers l’aval sur la rive droite: la petite Sheelesenka, la Kossja, la Krioutchkowka, la Schoumicha, la Klioutschy, la Phedina, la Pestschenka, la Zemlianoï-Mostik, etc. ; sur la rive gauche la Prosto- kischenka, la grande et la petite Pokap, la Labaska,la Kroutenkaïa, la Gawrinka, l’Ossokina, la Kislaja, la Jourawlik, etc. La rivière Wyja, comme l’Iss, prend sa source sur la 384 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. ligne de partage, un peu plus au Sud ; elle provient du district de Goroblagodat et coule en moyenne de l'Ouest vers l’Est. De sa source à l'embouchure de la Mokraja, le cours est dirigé Sud-Ouest Nord-Est, à partir de là il devient Nord-Ouest Sud-Est puis presque Est-Ouest dans le voisinage de l’embouchure. Les abords de la rivière Wyja sont très marécageux, ses affluents princi- paux sont sur la rive droite : la Rozalewka, la grande Medwiedka, la petite Medwiedka, etc. sur la rive gau- che : la petite et la grande Goussewka, la Mokraja, la Balabanka et la Buschuewka. La disposition de l’al- luvion platinifère sur les deux rivières principales et sur leurs affluents latéraux est également fort variable, la tourbe se rencontre ici fréquemment sous la terre végé- tale. Voici quelques profils extraits de l'ouvrage du Prof. Zaetzeff. No 14. TOUTDE: 282788 ee ee à eu US — 0.20 bis 0.35 m. ArgHe'brüne cl: 0 ft Su OR — 0.7 —1.45 m. Rétschnik-sansuustilrniasecs — 0.7 — 1.45 m. Alluvion platinifère ........... = 0.7— 1,45 m. Nota Argile brune: #40 x his = 0.7 — 1.5 m. Retschnikh sal tisser —,2,.40m Alluvion platinifère........... — 1,50 m. N°3, Argile jaune brunâtre. ........ — 1.50 — 6.40 m. DOC RNRR on Re L — 1 — 1,20 m. Alluvion platinifère. .......... = 0.40 — 1.50 m. N° 4. | ÉODEDP PP C EE 2:05 20 00 — 1.50 — 5 m. Argile grise ou rougeâtre ...... — 0.35 — 0.55 m. RetéChniKU ARNO. 2217. — 2.920 m. Alluvion platinifère ........... = 1.20 — 1.50 m. GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 385 N° 5. ROM LT SE da ete ee 20 tie ae — 1.30 m. 11 {5 LUI) CHERE Lutte . — 41.90 m. Alluvion platinifère. .......... — 1.80 m. Noub Argile brun rouge, bleue à la base — 0.70. Retschnik .….myf.aruyie.sl aus. — 0.70 —1,50 m. Alluvion platinifère argileuse... — 1.50 — 2.40 m. Er Platine - 2 o 2 4 6 KilomeB:s dll A Le (| =—| Feridonite l Gabbre, | KE Gavbredierri | MENT re a = a | | PE “ll £ Syenite Gnei 1 FE BUS c DE G Devonsen moyed: FE EE —| ps ) | | | | set à | qu _ VAS Nijne EM Turinsk. Ÿ Îl s Carte des gisements platinifères des districts de Bissersk et Goroblagodat, d’après le prof. Zaetzeff. Nour. Tourne re ANT ED) — 1,20 — 1.60 m. Retschnilo tu soutenu ré — 0.70 — 1.60 m. Alluvion platinifère ........... — 1.00 — 1.50 m. 386 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. Nos 4 et2 — placers supérieurs et inférieurs de Oust- Kossinsky sur l’Iss. Le platine y est parfois couvert d'une couche d’ocre, pépites jusqu’à 4 gr. | Ne 3 sur la rivière Iss en amont de Nijni-Issowskoï. N° 4 placers de Labaska. N° 5 placers Alexandrowsky sur la rivière Iss. N° 6 laverie de Walerianowsky sur la rivière Wyja. N° 7 placers de Poltawa sur la rivière Wyja. Le nombre de points travaillés ou en travail sur l’Iss la Wyja et leurs affluents, sont considérables. Sur PIss, dans le district de Gloroblagodat, la rivière est travail- lée sur la totalité de son cours, et l’on compte en moyenne une soixantaine de laveries sur l’Iss et une centaine sur la Wyja. La production annuelle des dis- tricts de Bissersk et Goroblagodat jadis bien inférieure à celle de Tagil, la dépasse aujourd’hui de beaucoup. Les laveries du district de Bissersk sont situées sur la propriété du comte Schouwaloff; la réserve des sables à exploiter est ici plus considérable que sur le territoire du Gloroblagodat, le long de la rivière Iss même. D’a- près M. Zaetzeff cela tient à ce qu’à l’origine, on a sur- tout travaillé sur les affluents de l’Iss et de la Kossja dont les sables étaient particulièrement riches. Aujour- d’hui les grands centres d’exploitation se trouvent dans le district de Goroblagodat sur la rivière Iss et ses affluents principaux (rivière Pokap). On travaille en régie ou à la tâche, et il existe en outre de très nom- breuses exploitations faites par les starately. Il convient de remarquer qu'ici comme à Tagil, la teneur moyenne. des sables s’est considérablement abaissée. En 1887 on travaillait dans le district de Goroblagodat des sables dont la teneur moyenne était de 8 gr. environ par: tonne, elle est aujourd’hui en moyenne inférieure à GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 387 2,8 gr. Dans le district de Bissersk, pendant la même période, le titre est tombé de 12 à 16 par tonne, à 3 gr. Sur La rivière Wyja les principales exploitations se trouvent sur la grande Goussewka, sur la Buschuewka, sur la Wyja elle-même près de son confluent avec la précédente, puis sur les affluents de la rive droite de celle-ci, au-dessous de la laverie de Wuskich; on à travaillé jadis aussi sur la Mokraja. HT. Les gisements platinifères qui dépendent du Kosvinsky. Ces gisemements sont situés plus au Nord que ceux dont il vient d’être question ; la montagne du Kosvinsky est assez élevée et atteint 1500 mètres environ ; elle forme en partie la ligne de partage des eaux européen- nes et asiatiques, et présente la disposition en môle isolé, visible de fort loin, muni sur son flanc occidental d’une série de contreforts constitués par des ouwals boisés appelés Malinky-ouwal, Pharkowsky-ouwal, et Sosnowsky-ouwal. Vers le Nord, une crête rocheuse. étroite appelée Katéchersky, le sépare d’une longue chaîne du nom de Tilai ; vers l’Est une grande vallée boisée le sépare également d’une autre chaîne appelée Kalpak-Soukogorsky, située sur le district de Nicolaï- Pawdinsk. Au point de vue géologique, le Kosvinsky forme une boutonnière de péridotites à diallage et de péridotites, qui perce au milieu de gabbros variés (gab- bros à olivine, gabbros ouralitisés, gabbros diorites), Ces mêmes péridotites et pyroxénites forment en partie la chaîne du Tilaï. Vers l'Ouest, les gabbros et pérido- 388 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. tites sont suivis par une zone continue de diabases, flanquéeelle-mêème par des schistes chloriteux variés. Les rivières platinifères qui descendent du Kosvinsky sont au nombre de quatre, trois sont situées sur le versant européen à savoir les deux Sosnowka et la petite Koswa ; une coule sur le versant asiatique ; la rivière Kitlim. La grande Sosnowka prend sa source sur un col situé entre deux arêtes dont celle de l’Est est le Pharkowsky- ouwal, elle coule en moyenne du Sud-Est vers le Nord- Ouest, la longueur totale de son cours est de 5 kilomé- mètres, elle reçoit plusieurs petits tributaires qui descendent du Sosnowsky-Ouwal et se jettent dans la rivière Tilaï. La petite Kosva prend sa source au flanc Sud-Est du Kosvinsky, son cours est beaucoup plus considérable (15 à 18 kilomètres) elle coule en moyenne du Nord-Est vers le Sud-Ouest et reçoit quel- ques petits affluents latéraux (notamment la rivière Berezowka sur la rive gauche). Toute la région du cours de la petite Koswa est très marécageuse. La petite Sosnowka descend du Sosnowsky-Ouwal lui-même, et coule presque de l'Est vers l’Ouest, son cours très réduit est de 4 à 2 kilomètres au plus. La rivière Kitlim enfin, formée de la réunion de plusieurs sources qui proviennent soit du flanc Est ou Nord-Est du Kosvinsky, soit de la vallée située entre cette montagne et le Katéchersky, coule à peu près de l’Ouest vers l'Est; la longueur de son cours est également assez considé- rable. La disposition des différentes alluvions platinifères est là encore des plus variables ; nous donnerons ici quel- ques profils destinés à en donner une idée. GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 389 z ] À] 22 | Re _ — S a ne RE — 8 E Lu Platine Gabbrosälivine Scnistes crislallins Diabase Carte des gisements platinifères du Kosvinsky, par le prof. L. Duparc. 390 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. LE Le Terre-vépélale es, sn... — 0.65 m. ROOMS Tr ere its — 0.60 m. Alluvion platinifère........... = 1.920 m. N° 2 Terre végétale 2. 5. us == 0.09 18. ROISCOMR sac EE es re de re —0, 90m. Alluvion platinifère ........... —= "(60m N° 3 ROAPDÉNE RER EEE Re — 0.80 à 4.20 m. RESORTS EUR PSE — 1,50 — 2.30 m. Alluvion platinifère. .......... — 0.80 — 1.20 m. N° 4. Terre végétale. ie a sais — 0.30 m. HO ISCHMIS ES RE EE TRS NS — 5.00 m. Alluvion platimiières teste — 2.00 — 2.10. N° 4 — laverie de la grande Sosnowka : l’alluvion pla- tinifère est verdâtre souvent très argileuse. Elle contient des cailloux de gabbros, pyroxénites, péridotites, dia- bases, etc. Le platine est noir et anguleux. N° 2 — laverie de la petite Sosnowka. L’alluvion plati- nifère est également argileuse et renferme des cailloux de diabases, de pyroxénites et de péridotites, le platine est anguleux et noir. N° 3 — ancienne laverie sur la petite Koswa, le platine est blaric et très roulé. N° 4 — laverie de Kitlim. Le platine est toujours peu roulé. Sur la petite et la grande Sosnowka ainsi que sur l’affluent latéral de cette dernière, les travaux d’ex- ploitation se font exclusivement en régie et aussi à la tâche; le lavage est très simple et se fait à la main. GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 391 Les placers de la petite Koswa sont exclusivement tra- vaillés par les starately qui ont complétement abimé le gisement. Les placers de la rivière Kitlim ont été tra- vaillés sur 2 kilomètres environ, le lavage est ici mé- canique et la force motrice qui est hydraulique sert à la mise en mouvement de l’appareil de lavage, comme aussi à la traction des wagonnets. $ 6. MÉTHODES D'EXTRACTION EMPLOYÉES DANS L'OURAL: Les gisements platinifères de l’Oural sont exploités soit par des ouvriers non salariés appelés « starately » soit par leurs propriétaires au concessionnaires respec- tifs. Les starately travaillent pour leur propre compte, sur des terrains qui leur ont été préalablement assi- gnés par le propriétaire ; ils vendent ensuite leur platine à ce dernier moyennant un prix convenu. Ce mode de travail qui ne devrait s'appliquer qu’à des alluvions pauvres, à été parfois pratiqué sur des gisements riches qui ont été de la sorte complétement estropiés ; les starately, en effet, par suite de la facilité avec laquelle ils se déplacent, ne travaillent que les parties les plus riches des gisements. Leur manière d’opérer est très primitive : après quelques prospections préalables, ils attaquent l’alluvion par des tranchées ou par des puits, et la lavent sur des petits sluices très portatifs et géné- ralement assez courts. Dés que la teneur s’abaisse, ils plient bagage et vont s'établir ailleurs. Ils travaillent d'habitude en société de trois ou quatre personnes, quelquefois davantage, actuellement on leur abandonne volontiers certains gisements trop pauvres pour permet- ire un autre traitement. 392 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. Les exploitations rationnelles se font en régie ou à la tâche. Le traitement des alluvions platinifères est fort simple ; la région qui doit entrer en exploitation immédiate est tout d’abord soigneusement prospectée par: des batteries de puits disposées convenablement; puis la teneur moyenne ayant été établie, on découvre alors l’alluvion productive sur une assez grande étendue en enlevant tout le stérile. Ce travail se fait généralement en hiver, soit parce qu’à cette saison la main d'œuvre est souvent meilleur marché, soit aussi parce que les communications sont plus faciles, ou encore parce que le sol étant gelé, l’eau incommode moins pendant le fonçage des puits de prospection. Dans certaines régions, la nature des alluvions a permis le travail à la drague, mais c’est là un fait plutôt rare, cet instrument a d’ail- leurs quelquelois donné lieu à des insuccès. Lorsque l'épaisseur du stérile est trop considérable, on atteint l’alluvion productive par des puits emboisés, ou encore après avoir creusé une grande tranchée dans lalluvion stérile et productive, on attaque cette dernière sous le stérile par des galeries appropriées (laverie de Kitlim par exemple). Dans l’Oural, on lave les sables platini- fères pendant 4 à 5 mois de printemps et d’été, dans certaines localités le manque ou la diminution de l’eau pendant une partie de la belle saison réduit encore cette période d’activité. On travaille généralement nuit et jour, et selon les localités les équipes se rechangent toutes les 8 ou 12 heures. Les appareils employés pour le lavage des sables platinifères sont assez primitifs, le système adopté varie d’ailleurs avec la nature de lal- luvion, la durée probable du gisement, et la cherté de la main-d'œuvre. Souvent le lavage se fait entièrement GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 393 à la main, ce cas se présente surtout pour les petits gisements de courte durée, ou encore pour certains placers dont l’alluvion est relativement fine mais dont le traitement demande beaucoup d’eau. Le dispositif le plus simple consiste en un sluice qui mesure 10 à 42 mètres de long pour 0.80 de large environ, au haut duquel on précipite directement l’alluvion après triage du matériel trop gros par une grille. Cette alluvion est acheminée le long du sluice par une équipe d’ouvriers disposés de part et d’autre de celui-ci, et munis de pel- les. L’alluvion en partie lavée, arrive sur une plaque d'acier. horizontale percée de trous et disposée à l’ex- trémité du sluice ; elle y est là soumise à un brassage final énergique au contact de l’eau. Cette eau surchar- gée de sable et de débris, passe par les trous de la plaque, et tombe sur un second seluice plus court placé immédiatement au-dessous, tandis que le cailloutis lavé est repoussé latéralement sur la plaque et chargé sur des wagonnets. Le sluice est nettoyé à la brosse tou- tes les 12 heures, le lavage final se fait sur un petit appareil ad-hoc. À Tagil on emploie un autre dispositif dit « sluice américain » qui donne à ce qu’il paraît un meilleur rendement. La disposition adoptée est ici en échelle; lPalluvion triée par une grille, circule tout d’abord dans un sluice long et étroit, muni sur le fond de # plaques d’acier percées de trous. Sous chacune de ces plaques on a disposé un petit sluice transversal, dont l’extrémité postérieure s’engage dans un dernier sluice également long et étroit, parallèle au premier, qui sert de canal de décharge. La sortie du cailloutis lavé se fait à l'extrémité du premier sluice, tandis que l’eau chargée de sable passe à travers les grilles, tombe ARCHIVES, t. XV. — Avril 1903. 28 394 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. sur les sluices latéraux et sort par le canal de décharge après avoir abandonné son platine pendant le trajet. Sur les grandes laveries (Awrorinsky par exemple), puis certaines laveries sur les rivières Iss et Wyja) on a adopté le lavage mécanique. Le type de l’appareil em- ployé varie d’un lieu à un autre, mais il reste toujours banal. La force motrice est fournie soit par la vapeur (la tourbe quand elle forme une partie du stérile, est alors souvent employée comme moyen de chauffage), soit par l’eau après barrage préalable d’un ruisseau voisin. Le lavage mécanique et le lavage à la main peu- vent exister d’ailleurs concurremment sur le même pla- cer ; c’est le cas par exemple pour la laverie d’Awro- rinsky ; là, d'aprés les renseignements qui m'ont été communiqués, le lavoir mécanique traite environ de 190 à 200 tonnes d’alluvion par 24 heures, les lavoirs à la main en ont traité de 200 à 250. S 7. CONDITIONS ÉCONOMIQUES DE LA PRODUCTION. Le prix de revient du platine est assez différent selon la localité considérée, les variations qu’il affecte se comprennent d’ailleurs par la multiplicité des condi- tions qui peuvent l’influencer. Tout d’abord certains gisement platinifères sont parfois très éloignés des cen- tres habités, et les voies de communication sont rares ou mauvaises, ce qui rend les moyens de ravitaillement difficiles. Puis la population est clairsemée, les villages rares, et les habitants sont plus souvent chasseurs que travailleurs. La population ouvrière des laveries est en partie autochtone, mais en majorité importée de la Russie, notamment de la région de la Volga et de la Kama, voire même de la Sibérie. Les ouvriers viennent au printemps et repartent en automne, beaucoup se GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 395 fixent cependant sur les placers et y restent pendant plusieurs années ; ces ouvriers sont indifféremment des russes, des tartares, ou encore des baschkirs, mais plus rarement cependant. Les administrations des différentes exploitations cherchent d’ailleurs à donner à la population ouvrière la plus grande fixité possible, elles ont créé des magasins de denrées et de produits divers, qui vendent presque à prix coûtant aux ouvriers, les aliments et les objets de première nécessité. Le bois est généralement gratuit, de sorte que l’ouvrier peut aisément et à peu de frais construire sa maison. Malgré cela sur les gisements éloignés, il est parfois difficile de trouver des travailleurs, et c’est là un obs- tacle avec lequel il faudra compter pour certaines exploitations. Le prix de la main d'œuvre varie, il est surtout fonction de l'éloignement et de la difficulté des communications, il est d’ailleurs différent en hiver et en été, généralement inférieur dans le premier cas. Le salaire habituel de l’ouvrier oscille entre 40 kopecks (4 fr. environ) et 1-1.20 rouble (fr. 2.65 à fr. 3.10). Ce dernier prix est payé seulement aux bons ouvriers notamment à ceux qui foncent les puits, et savent laver. Ces prix peuvent paraître exorbitants si on les com- pare aux salaires de certains baschkirs qui travaillent sur les placers aurifères de lOural du Sud, mais les conditions sont ici bien différentes; depuis quelques années d’ailleurs les salaires tendent à monter d’une façon continue. Souvent le travail est donné à la tâche, c’est généralement le cas pour les puits de prospection, et pour la découverte de l’alluvion productive pendant l'hiver. Les puits se paient à raison de leur profon- deur suivant un tarif établi, progressif avec celle-ci ; 396 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. l’enlèvement du stérile se paye d'habitude à la sagène cubique (8 mêtres cube environ). Les plus grands écarts dans le prix de revient du platine peuvent se rencontrer et ceci sur un seul et inême gisement. Ces écarts proviennent de la manière de travailler et de la façon de conduire le personnel. La conduite des ouvriers notamment n’est pas toujours facile et demande une profonde connaissance des cou- tumes du pays, ainsi que du caractère des gens. Ceci explique les nombreux insuccès éprouvés par des étrangers qui ignoraient ces coutumes, et qui pensaient qu'on pouvait appliquer à l’Oural la manière de faire habituelle aux pays occidentaux. Le prix de revient sur un même gisement, à souvent augmenté depuis l’époque de la première mise en exploitation. Ce faits’explique non seulement par l’élévation du salaire, mais surtout parce que au début, on a généralement travaillé les parties les plus riches. Aujourd’hui, sur bon nombre d’exploita- tions, on traite des alluvions ‘considérées jadis comme ne pouvant être rémunératrices, le prix actuel élevé du platine en est seul la cause. Je donnerai ici quelques chiffres destinés à montrer quel est le prix de revient du pouds de platine (46 kilogs) sur quelques placers. A Tagil, le prix de revient du pouds de platine oscille entre 8.000 et 9.000 roubles; c’est là un prix moyen du travail à la tâche ou en régie. Sur la rivière Iss, les prix de revient sur les gisements appartenant au comte Schouwaloff oscillent entre 8.000 roubles pour le travail à tâcheron et 11.000 roubles pour celui en régie, sur ceux de la société française ils varient de 9.500 à 12.000 roubles. Sur les gisements des riviéresSosnowka Koswinsky, qui appartiennent au prince Abamelek- GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 397 Lazarew, le prix de revient a oscillé entre 6.500 et 7.500 roubles. $S 8. DONNÉES STATISTIQUES ET AVENIR. Nous donnerons dans le tableau suivant la statistique de la production de l’Oural, des années 1879 à 1904 inclusivement, le chiffre pour 1902 n'étant pas encore définitivement connu. Tableau de la production et des prix du platine de 14879 à 1901. Le poud — 16.38 kilog. Le rouble — fr. 2.65. Total représenté Année. Poids en pouds. Prix du poud. en roubles. 1879 138 2.800 386.400 1880 179.75 3.000 539.250 1881 182.25 3.100 564.975 1882 249.25 3.400 847.450 1883 215.83 3.900 155.410 1884 215.60 &.000 546.400 1885 158.33 4.100 159.150 1886 265.50 k.200 1.076.700 1887 269.10 4.600 1.234.860 1888 165.90 5.900 912.450 1889 160.90 7.300 4.174.570 1890 173.65 12.000 2.083.800 1891 258.60 6.000 1.551.600 1892 279.15 6.000 1.674.900 1893 311.03 7.000 2.177.910 1894 300 7.200 2.160.000 1895 240 7.200 1.728.000 1896 300 8.900 2.670.000 1897 340 9.500 3.230.000 1898 365 9.800 3.971.000 1899 364 12.850 4.677.400 1900 311 15.000 4.665.000 1901 386 15.500 5.983.000 En 1901 le prix du platine est même arrivé à 16.500 rou- bles le poud. 398 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. Le tableau précédent montre que de 4879 à 1904, la production totale de l’Oural a été de 5826 pouds de platine en chiffre rond, soit 95 tonnes environ. La production n’a jamais été plus grande qu’en 1901 (sauf 1902 selon toute vraisemblance), et ce, bien que la teneur moyenne des alluvions soit considérablement inférieure à ce qu'elle était jadis. Cette production est d’ailleurs liée au prix du platine lequel à son tour dépend de la demande, or, les prix, abstraction faite de l’année 1900, ont monté d’une manière continue. De 1879 à 1899, le prix a augmenté de 270. 7 °/, de 1891 à 1901, cette augmentation a été de 258 °/,. L'augmentation totale des années 1879 à 1904 com- porte de 553,5 °/,. Le tableau qui suit, fait pour les années 1 899 à 1901, montre la manière dont se répartit actuellement cette production ; nous y avons ajouté la production probable pour 1902. Décomposition de la production totale de 1899 à 1902. 1899 1900 1901 1902 (probable. ) kil. kil. kil. kil. Compagnie française du platine (Iss, Wyja)... 1488.9 1135.05 2231.8 2604 Comte Schouwaloff (Iss) 18444 1512.53 1625.4 1605 Les héritiers Démidoff (Paille 2) 108 1323.8 1251.6 1228.5 1310 Société par actions « le Plafness & ...: 2. 858.3 584.6 573.3: 494 Prince Abamelek-Laza- remet À... 19.8 100.2 142.3 114 M. Treouchoff. ........ 80.54 134.8 — — Total de 29 petits pro- Driélairess &dhbisescereréis 284.9 468.9 — — GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. 399 Parmi les 29 propriétaires qui représentent 368.9 kil. deux ou trois seulement produisent de 1 à 2 pouds, la plupart extrayent moins d’un poud. Ces chiffres montrent que la plus grande production se fait actuellement dans le district de Bissersk (comte Schouwaloff) et dans celui de Goroblagodat (société française) ; Tagil en effet, est en pleine décadence ; tandis qu’en 1901 la production de la société française et du comte Schouwaloff réunies représentaient le 61°/, du total, Tagil n’entrait dans celle-ci que pour le FRE Ce qui a été dit du prix de revient du platine montre qu'avec les cours des années 1891 à 1895, la plupart des gisements de l’Oural ne seraient actuellement plus exploitables. En admettant par conséquent que la demande n’augmente pas, il n’est guère vraisemblable de voir revenir des prix inférieurs à ceux d'aujourd'hui, et il ne faut pas oublier que pour maintenir le taux de la production actuelle, vu l’appauvrissement graduel des alluvions, il faut mettre en travail des surfaces beaucoup plus considérables, ce qui fait toujours aug- menter le prix de revient. La durée des gisements de l'oural n’est d’ailleurs pas illimitée tant s’en faut; plusieurs d’entre eux sont complètement épuisés; d’autres le seront à bref délai, d'ici à trois ou quatre ans au plus; et comme pour le moment, l’Oural fournit près de 95 ‘/, du platine total livré annuellement à la consommation; une diminution sensible dans sa production se ferait vivement sentir dans certaines industries pour lesquelles ce métal devient de plus en plus indispensable. Genève, Laboratoire de minéralogie de l’Université. 400 GISEMENTS PLATINIFÈRES DE L'OURAL. Liste bibliographique des ouvrages relatifs aux gisements platinifères de l'Oural. 1826, Erpmaxx. Contribution à l’étude de la Russie, part. II, p. 132. 1828, Lusarsxy. Le platine de l’Oural. Mining Journal, Lon- dres. Vol. VIII, p. 158. 1828, Lusarsxy. Mines de platine du district de Tagil. Mining Journal, vol. XI, p. 125. 1829, Encezxarr. Les gisements d’or et de platine de l’Oural- Riga puis Mining Journal, part. IIT, vol. 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Mémoi- res de l’Université de Tomsk, vol. XIV, Publié aux frais de Bour. dakoff et fils. 1898, Becx, Les excursions du VII° Congrès géologique dans lOural. Zeitschrift fur prakt. géologie, p. 24. 1898, Kuwz. Un voyage en Russie et aux Monts Ourals. Jouwr- nal Franklin, Inst. p. 193 et 264. 1899, PurrinGron. Les gisements platinifères de la Toura Trans. Am. Inst. Min. Eng. Vol. XXIX, p. 8. 1902, Kewr, Relations géologiques et distribution du platine et des métaux qui l’accompagnent. Bull. of th. U. S. Geol. Survey. 1902, Duparc et Pearce. Recherches géologiques et pétrogra- phiques sur lOural du Nord. Mém. de la Soc. de physique de Genève. LES APPLICATIONS. DES ACIERS AU MICHEL par Ch.-Éd. GUILLAUME Directeur-adjoint du Bureau international des Poids et Mesures. (Suite!) DEUXIÈME PARTIE ÉTALONS DE LONGUEUR CHAPITRE V CONDITIONS QUE DOIVENT REMPLIR LES ÉTALONS DE DIVERS GENRES. Etalons de laboratoire. — Les alliages à très faible dilatation semblent particuliérement appropriés à la confection des étalons de longueur, pour lesquels ils suppriment, ou tout au moins atténuent très fortement la cause la plus fréquente des erreurs des mesures. Cependant leur usage n’est pas sans limites. Les variations de ces alliages dans le cours du temps, bien que très petites, sont encore trop considérables pour que, dans l’état actuel de la métrologie, il soit possible de les appliquer à la confection des étalons de premier 1 Voir Archives, mars 1903, p. 249. 404 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. ordre. Dans ces derniers, le degré de stabilité doit être illimité, et tel, dans la pratique actuelle, que l’on soit assuré d’une permanence de l’ordre du dix-millio- nième de la longueur pour un intervalle de temps très étendu. C’est une permanence au moins de cet ordre qui semble avoir été atteinte dans les étalons de platine iridié, dont la constance ne pourra être vérifiée dans le cours des années que par des déterminations répétées, en fonction de ces étalons, de la longueur d’onde de quelques radiations particulièrement homogènes. Mais, dans tous les cas où une permanence de lor- dre du micron est suffisante, ou toutes les fois que la longueur de l’étalon pourra être rapportée, à des inter- valles de temps plus ou moins éloignés, à des étalons prototypes, l’inconvénient résultant de l’instabilité de l’alliage disparaît presque complétement. Il reparaîtra seulement, dans une mesure plus ou moins gênante, lorsque les étalons devront être sou- mis à des températures relativement élevées, 50° par exemple, auquel cas les incertitudes pourront être de 3 ou 4 microns par mêtre (voir p. 262); mais ce sont là des conditions très exceptionnelles. Si les limites de stabilité qui viennent d’être indi- quées peuvent paraître insuffisantes, on aura recours avantageusement à des alliages d’une teneur en nickel de 43 à 45 °/, qui possèdent, par rapport à d’autres métaux ou alliages usuels, l’avantage d’une dilatabilité encore faible, inférieure ou au plus égale à celle du platine, d’une grande résistance à l’oxydation, et de la possibilité de supporter des tracés parmi les plus beaux que l’on puisse réaliser. En faisant abstraction des étalons fondamentaux, APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 405 pour lesquels un prix même très élevé n'intervient que comme un facteur secondaire, et dans lesquels toutes les conditions les plus parfaites de stabilité, de dureté, de résistance aux agents chimiques doivent être réunies, je crois qu’actuellement on ne pourra guère hésiter qu'entre des étalons de l’alliage le moins dilatable, ou de ce dernier alliage. Le choix de l’un ou de l’autre dépendra soit de la possibilité de mesurer assez exac- tement les températures, soit de vérifier de temps à autre la longueur de-l’étalon, en supposant qu’une exactitude au moins égale au millionième soit néces- saire. D’autres propriétes que la stabilité pourront conduire à préférer des alliages à haute teneur aux alliages les moins dilatables; une dilatation trés faible n’est pas toujours, en effet, la meilleure des conditions auxquelles un étalon doive satisfaire. Dans bien des cas, une règle est destinée à un travail particulier, dans lequel elle est employée à déterminer des longueurs repérées sur un corps choisi pour certaines de ses pro- priétés. Si l’étalon et la pièce à mesurer possèdent des dilatabilités très voisines, une mesure précise de la température deviendra superflue, et on n'aura à s’oc- cuper que d'assurer l’égalité de température entre les deux pièces, c’est-à-dire à les enfermer dans une en- veloppe commune. À diverses reprises dans ces dernières années, le problème s’est posé de déterminer les réseaux sur verre employés dans la mesure de la position des astres sur les clichés du catalogue et de la carte du ciel. Un alliage convenablement choisi, d’une teneur comprise entre 43 et 45 ‘/,, possédant une dilatation voisine 406 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. de celle du verre, ne présentait plus alors que des avantages, et c’est en général à cette solution que se sont arrêtés, sur le préavis du Bureau international, les astronomes qui se sont occupés de cette question ‘. Dans le même ordre d’idées, on trouvera, dans la série des aciers au nickel, des dilatations égales à celles de la plupart des corps connus, à l’exception des mé- taux très dilatables, ou de certains cristaux (comme le béryl) possédant une dilatation fortement négative dans une direction déterminée. " La plus importante peut-être parmi les applications de cette nature qui puissent être faites, concerne les étalons en usage dans les ateliers, pour la détermina- tion des dimensions de pièces d’acier. Ce métal étant très oxydable, les règles divisées qui en sont faites ne tardent pas à se détériorer et à être mises ainsi hors d'usage par un empâtement progressif des traits. Les alliages d’une teneur comprise entre 55 et 60 °/, de nickel possèdent des dilatations égales à celles de tous les aciers usuels, sans partager leur défaut de résistance à l’action de l’humidité. Il est peu pratique, en revanche, de construire des étalons d’acier-nickel dont la dilatation soit supérieure à celle du nickel lui-même. Ces alliages n’existent que dans la région comprise entre 25 et 29 ‘/, de nickel; la plupart sont doués d’une instabilité assez grande, et leur binôme de dilatation est affecté d’un terme qua- dratique important, qui fait varier rapidement la dila- 1 L'observatoire du Cap (dirigé par sir D. Gill) et celui de Leyde (M. Backhuysen) ainsi que le laboratoire de physique de Groningue (M. Haga) possèdent des étalons construits dans ce but et étudiés au Bureau international. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 407 tabilité en fonction de la température. Enfin, comme la dilatation est aussi une fonction très sensible de la teneur, on ne peut réaliser que difficilement dans cette région des alliages à dilatation prescrite. Pour toutes ces raisons, d’autres alliages de nickel tels que les bronzes blancs (nickel et cuivre), fourni- ront dans ce cas une solution plus avantageuse du pro- blème . Au maximum de la dilatation, cependant, c’est-à- dire pour un alliage à 25 ‘/, de nickel contenant des proportions de chrome et de carbone suffisantes pour empêcher la transformation irréversible, on retrouve à la fois une meilleure stabilité et une dépendance très limitée de la teneur ; possédant une dilatation voisine de celle du laiton, cet alliage présente sur ce dernier l'avantage d’une beaucoup plus grande rigidité. Les cas où il pourra être utilisé. pour la construction d’étalons auxiliaires sont il est vrai très peu nombreux ; j'en indiquerai, en revanche, un usage métrologique avantageux dans la quatrième partie de ce travail. Etalons de dilatation. — Un étalon auxiliaire est nécessaire soit dans la détermination absolue, soit dans la mesure relative d’une dilatation. Dans le premier cas, la règle étudiée et l’étalon auxiliaire sont placés dans deux auges différentes, et, tandis que le premier est porté, dans un bain liquide, à des températures diverses, le second est maintenu à une température aussi constante que possible. Dans toutes les mesures de la dilatation par la mé- ! Ch.-Éd. Guillaume. Recherches sur le nickel et ses alliages, Archives, t. V, p. 255, 1898. 408 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. thode absolue faites jusqu'ici et où, dans les cas les plus favorables, l’étalon auxiliaire était en platineiridié, la mesure de la température de celui-ci était aussi im- portante en général que celle de la règle étudiée ; elle exigeait donc les mêmes précautions, à cela près tou- tefois que la deuxième auge étant généralement main- tenue à une température peu éloignée de celle du laboratoire, la conserve plus facilement. Or, grâce à la faible dilatation de l’invar on pourra, dans des cas analogues, tolérer des incertitudes beau- coup plus grandes qu’autrefois dans la mesure de la température de la deuxième auge ; et même, dans l’em- ploi d’un invar exceptionnellement réussi (voir p. 258 et fig. 3) en être presque complétement dispensé. Cette simplification est importante, car dans un travail aussi pénible que celui de la mesure d’une dilatation, la surveillance continue d’une deuxième auge impose à l'observateur un surcroît de fatigue avec lequel il faut compter. Les changements de longueur qu’éprouve une règle d’invar bien étuvée, dans le temps de la mesure d’une dilatation, sont tout à fait inappréciables, et le seul inconvénient que peut présenter une telle règle résul- tera de son oxydabilité qui, quoique faible, pourra se manifester par une attaque du bord des traits après un séjour prolongé dans l’eau. Mais on peut éviter cet inconvénient par des incrustations de platine ou de nic- kel, ou simplement en laissant la règle dans l’air, en- fermée dans une auge bien isolée. Une règle d’invar ne conviendra qu’exceptionnelle- ment comme étalon auxiliaire dans le cas d’une déter- mination relative, précisément parce qu’elle se trouve APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 409 à la limite extrême de la dilatation des corps étudiés jusqu'ici. Dans une telle détermination, il est en effet avantageux de réduire autant que possible les longueurs à mesurer, c’est-à-dire la différence, variable avec la température, des deux règles simultanément chauffées ou refroidies. L'idéal est donc de posséder une série graduée d’étalons de dilatation permettant d'associer toujours à la règle étudiée une barre de dilatation très voisine, ce qui dispense en outre d’une mesure très rigoureuse de la température. Mais c’est là une condi- tion exceptionnelle, et un laboratoire qui ne pourrait posséder qu’un seul étalon de dilatation devrait le choisir à variation moyenne, c’est-à-dire, à défaut de platine iridié, en acier au nickel à haute teneur. 1 Dans la détermination d’une dilatation relative à l’aide du dilatomètre de Fizeau, c’est le trépied qui est l’étalon de dilata- tion. Les principes qui viennent d’être formulés s’appliquent aussi à ces mesures, et il est certain, par exemple, que M. Tutton (Proc. Roy. Soc., t. LXIII, p. 208, 1898) en compensant la dilata- tion du trépied de manière à l’annuler sensiblement, n’a apporté à la méthode qu’un perfectionnement illusoire. La différence de dilatation entre l’échantillon étudié et le tré- pied est mesurée il est vrai avec une exactitude relative d'autant plus élevée qu’elle est plus grande ; mais il n’en est pas de même de la dilatation absolue de l’échantillon, qui est en définitive la quantité cherchée, et dont la différence par rapport à celle du trépied est d’autant plus facile à mesurer qu’elle est plus faible. La compensation approximative de la dilatation du trépied ne dispense pas de la mesure du petit résidu non compensé; et, dans l'emploi pratique de l’instrument, on ne peut que perdre en pré- cision à ce qu'un grand nombre de franges passent devant le repère. La stabilité parfaite qui est exigée du trépied entraîne comme condition de construction le maximum possible de simplicité ; Or un système compensateur ne peut que diminuer la stabilité par l’adjonction d’un certain nombre de joints d’autant plus dange- ARCHIVES, Lt. XV. — Avril 4903. 29 410 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Un étalon d’invar ne reprendrait tout son avantage dans ces mesures que pour déterminer de l’invar, opération fréquente aujourd’hui dans les laboratoires d’essais par le fait des demandes de plus en plus nom- breuses d’étude des tiges de pendule. Les précautions à prendre au sujet de la température sont alors rédui- tes à leur minimum, car il n’est nécessaire ni de con- naître très exactement la valeur vraie de la tempéra- ture, ni de réaliser les conditions extrêmement parfaites de son égalité entre les deux règles, qui constituent l’une des grosses difficultés dans la comparaison d’éta- lons de moyenne ou forte dilatation. Etalons géodésiques. — En aucun cas peut-être, les avantages qui résultent de l’emploi de l’invar pour la construction des étalons de longueur ne sont aussi sen- reux qu’ils sont établis entre des métaux de dilatabilité très dif- férente. Pour quelques-unes des raisons indiquées ci-dessus, on se gar- dera tout aussi bien de construire un trépied en invar; en revan- che, un acier-nickel à 43 ou 45 ‘/ conviendra bien à la construc- tion d’un trépied destiné à des expériences faites à des tempéra- tures dont la plus élevée restera assez éloignée de la région de transformation rapide de ces alliages, avec lesquels il semble dan- gereux, par exemple, de dépasser beaucoup 200°. Assurément un trépied en platine iridié, comme celui que M. Benoît à fait cons- truire pour le Bureau international, ou en quartz comme celui de l’Institut physico-technique de Charlottenbourg, sont encore bien préférables, mais leur prix est incomparablement plus élevé. Dans ce dernier, le support du plan supérieur est constitué par un an- neau de quartz évidé, de manière à le faire porter seulement par trois saillies. Ce dispositif semble irréprochable au point de vue métrologique. Cependant on peut craindre dans l’emploi de l’ap- pareil quelques difficultés pratiques résultant de la nécessité qu’il impose de tailler les échantillons très exactement aux dimensions et avec l’inclinaison relative des faces opposées qu’exige la pro- duction de franges ni trop serrées ni trop étalées. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 411 sibles que dans la géodésie. La difficulté de la mesure des températures sur le terrain a toujours été considé- rée comme le principal obstacle à l’exactitude de la détermination des bases, alors que, d’autre part, une faible instabilité d’une règle, dont on peut toujours déterminer la valeur avec précision au commencement et à la fin d’une campagne géodésique de quelques mois, n’introduirait dans les résultats aucune erreur appréciable, à la condition toutefois que cette instabi- lité se traduise par une variation continue en fonction du temps, et non par une série de sauts brusques. Depuis un peu plus d’un siècle et jusqu’à nos jours, deux systèmes d’étalons se sont partagé tour à tour la faveur des géodésiens sans que l’on ait pu démontrer d’une facon bien certaine la supériorité de l’un des deux sur l’autre. L'un est le système monométallique, l’autre le système bimétallique imaginé par Borda et Lavoisier. Les étalons monométalliques sont généralement en fer ou en acier, parfois d’une seule pièce, plus souvent, à tort d’ailleurs, constitués par deux lames réunies par des équerres et formant un T droit ou renversé. Dans certaines mesures de bases, notamment aux Etats-Unis, ces étalons sont noyés-dans de la glace râpée ; ils sont plus souvent accompagnés de thermo- mètres appliqués directement contre leur surface. Leur longueur normale est de 4 mètres, et, pour éviter des flexions gênantes, on leur donne une assez forte section, ce qui les rend peu maniables. Les étalons bimétalliques, dont les plus parfaits ont été construits par les frères Brunner à Paris, se com- posent d’un support en fer dont la section est un T ren- 412 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. versé B (fig. 8) et qui est muni à sa partie supérieure d'une série de rouleaux sur lesquels reposent une règle de platine, ou de platine iridié P, et une règle de laiton L superposées et à une petite distance l’une de l’autre ‘. Près de chaque extrémité, la règle de platine est munie d’une fenêtre dans laquelle vient affleurer une pièce fixée à la règle de laiton et qui, portant une divi- sion en regard de celle qui est tracée sur la première, permet de déterminer à chaque instant la différence de J DH EEE Fig. 8. longueur des deux rêgles, d’où leur température sup- posée la même et, par conséquent, la longueur de la règle de platine qui s’en déduit immédiatement. _Ces étalons ont aussi 4 mêtres de longueur, et pour éviter un poids exagéré comme aussi pour limiter la 1 Dans les quatre règles construites sur les indications de Borda et Lavoisier et qui existent encore à l’Observatoire de Paris, les bandes peu épaisses de platine et de laiton constituant par leur ensemble chacun des étalons, sont directement superposées et portées par une forte poutre de bois. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 413 dépense déjà considérable de platine, on donne une section assez faible aux deux règles. Indépendamment de leur prix toujours très élevé, ces étalons présentent quelques défauts évidents. La différente disposition des règles de laiton et de platine dont l’une protège l’autre, rend souvent douteuse l’hy- pothèse d’une température égale sur laquelle repose tout le calcul des longueurs. Les étalons sont, de plus, exposés à tous les contacts maladroits, l’ensemble est lourd, et une attention soutenue d’un personnel très exercé peut seule mettre cet appareil compliqué et délicat à l'abri d'accidents susceptibles de modifier la longueur des règles. Les nombreux frottements sur les rouleaux dont les axes peuvent être bientôt durcis par la poussière, produisent aussi bien souvent des retards de dilatation aisément mesurables. Ces étalons ont cependant donné dans plusieurs ser- vices géodésiques des résultats précis, mais au prix d’assez grosses difficultés. La complication à laquelle on s’est résigné dans l’ap- pareil principal de mesure des bases, son prix élevé, les précautions minutieuses qu'impose sa manœuvre, montrent mieux que tout raisonnement la difficulté attri- buée par les géodésiens à la mesure des températures, et les sacrifices que l’on a cru nécessaire de s'imposer pour la rendre praticable. Mesures par des fils tendus. — Dans ces dernières années, un nouveau système de mesure des bases à pris une grande extension. Imaginé par M. Jäderin, professeur à l’Ecole polytechnique de Stockholm, il consiste à substituer aux étalons rigides que l’on avait toujours jugé nécessaires, des fils tendus sous un effort 414 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. constant et auquel on attribue toujours la même lon- gueur sauf la correction de température. Les fils portent, à chaque extrémité une réglette divi- sée sur le bord et que l’on amène au contact d’un repère constitué par une croisée de traits marqués à la partie supérieure d’un goujon de métal porté par un trépied. Lisant simultanément, à l’œil nu ou en s'ai- dant d’une loupe, la position de deux repères succes- sifs par rapport aux divisions des réglettes correspon- dantes, on détermine la distance de ces repères. Les avantages de ce système sont multiples. Le ma- tériel est peu encombrant, peu coûteux, et les mesures sont rendues très rapides par le fait de la longueur relativement grande que l’on peut donner aux fils et de la précision moindre exigée à chaque portée. M. Jäderin a adopté comme longueur normale 24 mêtres, multi- ple commode de la longueur des règles géodésiques, mais il utilise aussi, dans les terrains coupés par de for- tes dépressions, des fils d’une longueur double, triple ou quadruple. Dans le système primitif, la tension est obtenue par des dynamomètres, que deux hommes aménent au point voulu en s’aidant d’un bâton appuyé contre le sol. Le diamètre normal des fils est de 1,65 et la ten- sion de 40 kg. Leur avantage par rapport à des rubans, est d’être beaucoup moins sensibles à l’action du vent, de telle sorte que les mesures ne sont pas rendues trop difficiles même par une brise fraiche. Au moyeu des fils, on détermine la position d’une série de repères alignés, dont le premier et le dernier marquent les termes de la base. Jusqu'à ces derniers temps, M. Jäderin avait tou- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 415 jours préconisé un système bimétallique mis en œuvre à l’aide de deux fils, respectivement en acier et en laiton, que l’on amenait successivement sur les repères de chaque portée. C’est aussi comme système bimétal- lique qu’il a été presque exclusivement employé au début par les géodésiens nombreux qui en ont fait usage. A première vue, le système Jäderin inspire des craintes sérieuses soit pour la précision des mesures, soit pour la conservation de la longueur des fils, que l’on transporte enroulés et qu’on ne déroule que sur le terrain. Nous verrons cependant que, sous sa forme actuelle, le système des fils donne des résultats beau- coup plus précis qu’on eût pu le supposer. Erreurs des systèmes monométallique et bimétallique. — Il convient de dire encore quelques mots du principe même des mesures par des étalons bimétalliques qu’un diagramme trés simple (fig. 9) fera comprendre immé- diatement. 416 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Prenons pour abscisses les longueurs, pour ordon- nées les dilatations, et considérons deux étalons A et B ayant, à une certaine température de repère, le zéro vulgaire par exemple, une longueur identique. C’est à cette température que l’on ramène toujours, par le cal- cul, la longueur de l’étalon principal. A une température différente de zéro, et supposée la même pour les deux étalons, ils atteindront des lon- gueurs telles que leurs extrémités seront en «& et b. Pour connaître la longueur de l’étalon principal, dé- duite de la différence des abscisses de « et b, on sup- posera ces points réunis par une droite que l’on prolon- gera jusqu’à sa rencontre avec l'axe des abscisses. Si la température des étalons est la même et si leur différence de longueur a été mesurée sans erreur, la dilatation étant, pour simplifier, supposée uniforme, cette droite devra passer par l’origine, et l’abscisse vraie de & s’en déduira immédiatement, alors que l’ex- périence n’avait donné que la différence des abscisses de & et de b; on connaîtra ainsi la longueur de la règle qui devra être adoptée dans chaque portée pour le calcul de la base. Mais supposons que nous ayons COMMIS Sur & OU Sur b de petites erreurs indépendantes, Aa, Ab, amenant les points mesurés en a’ et b'; alors l’extrapolation Jjus- qu'à l’axe des abscisses donnera, sur l’estimation de la section de la base dans laquelle on se trouve, les erreurs Oo’ et Oo”, dont les valeurs sont À'8 = Ag 1. Ac "AND On —— dj Xp — A æ, ét æ, étant les coefficients de dilatation des deux étalons. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 417 Si les étalons présentent entre eux un écart de tem- pérature, il en résultera, sur la mesure, une erreur ES AO, L étant la longueur totale ini- : L œ égale à / 7 tiale des deux étalons. Il est intéressant de déterminer les valeurs numéri- ques que prennent, dans la pratique, les erreurs dont nous venons de trouver les expressions. Nous suppo- serons que l’étalon le plus dilatable soit en laiton, celui de tous les métaux employés en métrologie dont la dilatation est la plus forte, et nous poserons a, — 18.107, puis nous ferons varier &, à partir d’une valeur nulle. Nous tracerons alors deux courbes, À et B (fig.10),qui représentent les valeurs relatives des erreurs résultant, pour la section mesurée de la base, d’une même erreur numérique, positive pour l’étalon À, né- gative pour B. Enfin, nous tracerons une troisième courbe 0, correspondant aux erreurs dues à la diffé- rence de température des deux règles. Pour rendre cette dernière courbe directement com- parable aux deux autres, il est nécessaire d’attribuer aux erreurs commises sur les longueurs et à l’écart des températures, des valeurs numériques déterminées. Nous adopterons, comme échelles des courbes, celles qui correspondent à des erreurs respectives de 1 mil- lionième (ou de 4# pour des étalons de 4 mètres) et de 0,1 degré pour les températures. Ces erreurs sont sans doute à la limite de petitesse de ce qu’on peut espérer obtenir dans les conditions ordinaires des me- sures de bases, et introduisent, dans le résultat final, des erreurs du même ordre de grandeur, dans les appareils bimétalliques employés jusqu'ici. 418 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Les trois courbes débutent par une section presque horizontale, sur laquelle nous reviendrons dans un ins- tant; puis, à mesure qu'augmente la dilatabilité de 0 5 10 15 Fig. 10. l’étalon principal, les erreurs augmentent de plus en plus rapidement, au point de devenir inadmissibles APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 419 dans un système qui serait composé, par exemple, d’une règle de laiton et d’une règle de nickel, pour laquelle z, serait égal à 12,6 millionièmes. Les erreurs dues à la température s'élèvent plus rapidement; dans les hypothèses de notre calcul, elles dépassent immédiatement celles qui sont dues aux me- sures de la règle fortement dilatable et atteignent, entre la dilatation du platine et celle du fer, les erreurs qu’en- traînent les lectures de la règle principale. Dans la région du nickel, elles deviennent aussi inadmissibles. Dans le système platine-laiton, les erreurs que nous avons supposées apporteraient, dans le résultat final de la mesure, des inexactitudes respectivement égales à 74,6, 34,6 et 64,5, soit de 174,7 si elles agissaient toutes dans le même sens. Dans le cas du nickel asso- cié au laiton, les erreurs seraient de 134,1, 94,1 et 164,4, ou 384,6 pour les trois erreurs réunies. On voit l’avantage très grand que présente, dans l’emploi du système bimétallique, l’abaissement de la dilatation de l’un des étalons jusqu'aux plus faibles valeurs possibles, et le gain considérable sur la valeur finale qui résulte d’une diminution même peu impor- tante de ce coefficient dans la région de la dilatation des métaux usuels. On comprend, par conséquent, l’in- térêt réel auquel Borda et Lavoisier ont sacrifié, lors- qu'ils ont constitué un système bimétallique platine- laiton, à une époque où le traitement du premier de ces métaux présentait des difficultés presque insurmon- tables. Dans le système monométallique, les erreurs de mesure de la règle, qui n’interviennent plus pour fausser les conclusions concernant la température, se 420 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. reportent seules sur le résultat. Quant aux erreurs commises dans l’estimation de la température de la règle unique, elles sont simplement proportionnelles à sa dilatation. Dans le diagramme, et pour la même hypothèse d’une erreur d’un dixième de degré, elles sont représentées par la droite M. Pour le platine et le nickel isolés, nous aurions, dans les mêmes hypothèses que précédemment, des erreurs finales égales à 44 — 34,4 — 7u,k, et à &u + 54,0 — 94,0, erreurs trés inférieures à celles qu’entraîne le système bimétallique dans l'emploi des mêmes métaux. La faveur que ce dernier avait conservée jusqu’à ces derniers temps parmi les géodésiens s’explique par des” causes diverses. Pour une part, peut-être importante, elle doit être considérée comme un héritage d’une époque où le thermomètre à mercure était un instru- ment peu digne de confiance, et où son usage devait être prohibé partout où il était possible de lui substi- tuer un autre système de mesure des températures. Pour le reste, il est intéressant de noter que les me- sures comparatives modernes qui ont contribué à forti- fier cette opinion, ont été faites avec des instruments qui ne pouvaient pas être considérés comme pratique- ment équivalents, les appareils bi-métalliques employés dans ces mesures étant certainement d’une construc- tion supérieure à celle des appareils monométalliques. Enfin, tandis qu’il était facile d'assurer un peu de pro- tection aux deux lames constituant les appareils bimé- talliques en usage, en les couvrant simplement, comme on l’a fait au Service géographique de lParmée fran- çaise, d’un léger cadre de bois tendu de flanelle, il APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 421 était pour ainsi dire impossible de garantir d’une façon efficace la lourde et volumineuse règle de fer consti- tuant l’étalon monométallique. Il en résulte que, si l’on pouvait admettre jusqu’à un certain point l’égalité de température des règles de platine et de laiton, cette égalité était beaucoup moins bien assurée entre la règle de fer et les thermomètres à mercure qui lui étaient accolés. Ces quelques indications nous montrent que le juge- ment porté sur les mérites relatifs des appareils mono- métalliques et bimétalliques ne serait probablement pas sans appel, même si l’on restait limité aux seuls métaux connus encore récemment; une construction judicieuse de l’appareil monométallique, et, avant tout, une bonne protection au point de vue de la tempéra- ture, réformeraient peut-être les conclusions que les expériences datant déjà de quelques années ont conduit à formuler sur la précision dont il est susceptible. Les alliages peu dilatables ayant apporté aux mesu- res un élément nouveau, il convient d'examiner les conditions d’emploi du système bimétallique tel qu’on pourrait le construire aujourd’hui. Le diagramme nous montre tout d’abord que l'erreur finale du résultat est presque rigoureusement égale à celle que l’on commet sur le pointé de la règle peu dilatable, alors que l'erreur de la règle fortement dila- table disparaît à peu près complétement, aussi long- temps que la dilatation de l’étalon principal reste voi- sine de celle de l’invar de qualité moyenne. Il en est de même de l’erreur due à l'inégalité de température des deux règles. Si donc on se proposait de conserver le système bimétallique tout en lui appliquant un des 499 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. nouveaux alliages, on tirerait probablement de ce sys- tème le maximum de précision auquel il puisse pré- tendre‘. Mais il ne faut pas oublier que le système bimétallique présente de multiples inconvénients, sur- tout en raison de la complication, du poids des étalons et de la délicatesse du réglage, ainsi que des précautions particulières que nécessite la manipulation des appa- reils. Maloré la supériorité considérable que présenterait l'emploi des nouveaux alliages dans un système bimé- tallique copié sur les anciens, on se gardera d’y recou- rir s’il est admis que les températures peuvent être déterminées avec une précision suffisante pour que leur incertitude n’introduise pas, dans le résultat final, une erreur sensible s’ajoutant à celle du pointé. Or, supposons, comme précédemment, que cette dernière erreur soit de l’ordre du millionième pour chaque por- tée; pour que l'erreur de température lui devienne comparable, il faut qu’elle atteigne un demi-degré pour une règle d’invar de qualité très médiocre et un degré pour une règle d’un invar particulièrement bien réussi”. Si donc on arrive à un aménagement des étalons mono- 1 Ainsi, pour 41 — 1.10—6, les trois erreurs caractérisées précé- demment sont : 44,2, OU,2 et OU,4; l’erreur commise sur l’étalon principal n’est donc augmentée que de ‘/; de sa valeur par l’ad- dition des trois erreurs, tandis que, dans l’association platine-lai- ton, elle est plus que quadruplée dans les mêmes conditions. ? Je ne parle pas ici des plus faibles dilatabilités réalisées, si voisines de zéro, que les mesures les plus délicates permettent à peine de les mettre en évidence. De tels résultats ont été obtenus seulement sur de petites quantités d’alliages et non point sur de fortes barres telles qu’elles sont employées dans les règles géodé- siques robustes. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 423 métalliques, tel que, dans les conditions ordinaires du travail en plein air, on soit certain de pouvoir déter- miner leur température avec une approximation d’un demi-degré, le dernier avantage que l’étalon bimétai- lique paraissait posséder encore sur la règle unique sera largement dépassé par celle-ci, et le système bimé- tallique sera définitivement condamné. C’est donc sur l’étalon monométallique que nous allons maintenant concentrer toute notre attention. “Conditions que doit remplir un étalon monométal- ligue. — Il nous reste à étudier les conditions aux- quelles devra satisfaire un étalon monométallique pour permettre d'atteindre toute la précision dont les mesures géodésiques sont actuellement susceptibles. Un étalon géodésique, dont les flexions ne pourront en aucun cas dépasser une limite assez basse sans qu'il cesse d’être facilement maniable, devra être cons- truit de telle sorte que la matière y soit répartie le mieux possible au point de vue de la rigidité. S'il est tracé sur le plan des fibres neutres, la distance de ses traits limitatifs deviendra, entre certaines limites, indé- pendante de son mode de support, et des petites flexions fortuites auxquelles il pourrait être exposé‘; 1 Il convient de se rendre un compte bien exact des causes de variation de la distance des traits terminaux d’un étalon par le fait des flexions dues à l’action de la pesanteur. D'une part, chaque section normale de la règle effectue, dans la règle fléchie par la pesanteur, une rotation d’un petit angle autour d’une droite horizontale passant par le centre de gravité de la section, à l’exception toutefois d’un nombre fini de sections, dépendant du nombre et de la position des points de support; lorsque la règle est placée sur deux supports, les sections droites verticales sont, au maximum, au nombre de trois. Si la règle 494 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. en particulier, il sera indifférent de s’en servir chargé ou non de son niveau, et si, par hasard, il subissait, dans la mesure, un contact accidentel, sa longueur ne serait pas sensiblement modifiée. Les conditions relatives à la température imposent l’obligation d’envelopper complètement la règle. En même temps, elle sera mise à l’abri de la poussière, possède une section uniforme, et si les rouleaux sont placés symétriquement par rapport à son centre, la section centrale est verticale, ainsi que deux autres sections situées en dehors de Pintervalle des rouleaux, si la règle se prolonge suffisamment vers l’extérieur. Ces deux dernières sections droites étant paral- lèles, la fibre qui réunit deux de leurs points homologues n’est pas déformée, et leur distance, comptée sur cette fibre, est la même que si la règle n’était soumise à aucun effort fléchissant. Pour toute autre section, cette distance varie avec la distance au plan neutre. D’autre part, la projection sur l’horizontale de la portion de la fibre neutre joignant les deux sections considérées produit néces- sairement un raccourcissement apparent de la règle, dépendant des angles que ses divers éléments forment avec l’horizontale. Ce raccourcissement est inévitable, mais le calcul montre qu’il est absolument inappréciable avec les règles courtes de forte section. En revanche, lorsqu'un étalon possède une longueur un peu grande, avec une section pratiquement admissible, le raccourcis- sement apparent peut devenir considérable si les points de sup- port s’éloignent sensiblement des points de flexion minima. Les variations de longueur dues à ces deux causes distinctes suivent une allure bien différente. Pour deux points situés par exemple au-dessus de l’axe neutre, la distance comptée le long de cet axe curviligne, va constamment en diminuant lorsque les supports s’éloignent. Au contraire, la projection horizontale de cette dernière distance passe par un maximum pour une position des supports telles que la flexion soit minima. Pour une règle tracée dans le plan des fibres neutres, on pourra déplacer sans inconvénient les supports d’une petite quantité autour de ces points. On devra, en pratique, se tenir d’autant plus près de ces derniers que la règle sera plus longue. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 495 dont l’enlèvement oblige à de fréquents nettoyages des surfaces, et expose au danger permanent d’abîmer les traits de repère. Enfin, cette enveloppe protégera la règle d’un contact maladroit, de la malveillance, avec laquelle il faut parfois compter, ou de la simple curio- sité, dont les effets sont quelquefois aussi désastreux. Entre la règle et son enveloppe, la matière devra être judicieusement répartie. Au sujet de cette réparti- tion, deux opinions opposées sont encore en présence. Suivant la première, qui est surtout celle de quelques mécaniciens, la meilleure solution consiste à donner au support-enveloppe toute la rigidité possible, et à poser la rêgle sur une série de rouleaux nivelés. La plupart des métrologistes pensent, au contraire, qu’il convient de donner à l’étalon la plus grande liberté possible, en le portant par deux points seulement, auxquels aucune des délicates conditions de réglage du premier système ne sera imposée, et sur lesquels l’éta- lon prendra sa position normale, sans aucune contrainte. On sera conduit assurément à alourdir considérable- ment l’étalon, mais tout le poids que l’on s’impose de ce côté est amplement gagné par l’allégement qui en résulte sur l’enveloppe. A celle-ci, on n’imposera qu’une rigidité suffisante pour l’empêcher de venir en contact avec la règle, c’est-à-dire que, au lieu d’être conduit à exiger, pour une série de ses points, un alignement exact au-dessous du dixième de millimètre, on pourra admettre des flexions dépassant deux à trois milli- mètres. Dans le premier cas, le support fait partie de l’éta- lon, et en est inséparable ; l’étalon n’est défini que sur son support nivelé, et, si on l’en isole, il cesse de ARCHIVES. t. XV. — Avril 1903. 30 426 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. représenter avec précision la longueur qui lui est attri- buée. Dans le second, au contraire, l’étalon est complet par lui-même; il peut être enlevé de son support, et placé seul dans un comparateur pour sa mesure ; il peut aussi au besoin être séparé de son enveloppe métalli- que, et garanti seulement par un emballage léger si, comme cela peut se produire en campagne, on à quelque passage difficile à lui faire franchir avant d’ar- river sur le terrain de la base, et si l’on est obligé d’alléger les charges des porteurs. C’est de cette série de considérations que les cons- tructeurs auront à tenir compte dans l'établissement de tout nouvel étalon géodésique, au moins aussi long- temps que les méthodes actuelles de mesure des bases seront employées. CHAPITRE VI DESCRIPTION D'UN NOUVEL ÉTALON GÉODÉSIQUE. Les recherches sur les étalons destinés à la mesure des bases, commencées au Bureau international des Poids et Mesures en 1884, ont été poursuivies, par intermittences, depuis cette époque, suivant les besoins des services géodésiques des divers Etats, mais sans avoir jamais été complètement perdues de vue. Dirigées par M. Benoît, qui a bien voulu m’y associer dès le début, elles nous ont conduits à rassembler peu à peu des do- cuments nombreux sur les mérites respectifs des divers systèmes, et à nous former une idée assez nette des conditions que doit remplir en pratique un étalon géo- désique. Nous avions consigné déjà, dans quelques APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 497 notes restées inédites, les avant-projets élaborés en tenant compte de nos expériences, lorsque, d’une part, la découverte des alliages peu dilatables vint donner à nos préoccupations une tournure nouvelle, tandis que, d'autre part, M. le général Bassot, directeur du Service géographique de l’Armée française, en nous confiant la mission de faire construire, pour son Service, un étalon conforme à nos projets, vint en précipiter l’exécution. Pour cette construction, M. le général Bassot nous laissa la plus entière liberté, insistant seulement sur les conditions de légèreté auxquelles devait satisfaire l’étalon, en raison des grands travaux en projet, et notamment de la mesure de l’arc de méridien dans la République de l’Équateur, en même temps que des bases algérièénnes. Ce premier étalon a pu être présenté à la troisième Conférence générale des Poids et Mesures en octobre 1901, et a provoqué la demande de plu- sieurs autres étalons, dont trois viennent d’être achevés pour le Mexique, le Japon et la Russie. Tous ces étalons ont été établis par la coopération de la Société de Commentry-Fourchambault, qui à fourni les barres ébauchées, et de la Société genevoise pour la construction d’instruments de physique, à laquelle à été confié leur achèvement, ainsi que la confection de leurs accessoires. Je vais donner une description rapide de ces étalons, qui sont construits sur le même modéle, et qui sont en invar, à l’exception de celui du Japon, pour lequel lacondition de stabilité a été préférée à une trés faible dilatation, et qui a été fait avec un alliage de 43 ‘/, de nickel. Le programme imposé à notre projet est celui dont 128 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. je viens de donner l’esquisse ; il me reste à dire com- ment il a été mis à exécution”. La règle est en invar, à section en H, dont les cotes sont indiquées à la figure 11. Ses constantes sont les suivantes : Aire U6 LA SÉCHON . 72" 0e "IE 799 mm° Moment d'inertie vertical . . . . . . 110513 mm‘ | » horizontal . . . . 123283 » Masse totale, pour la densité 8,1 et DONC ÆDS CAL. re te SUR 26,2 kg. Flécne DNdiMa. : . "127 NO 0,63 mm. Cette flèche se rapporte à une règle dont le module d’élasticité possède la valeur relativement faible de 45 tonnes : mm. . La règle est enfermée dans une caisse en alliage d'aluminium, dont le couvercle est vissé et assujetti par des serrures. Elle est soutenue, sur le fond de la ! Voir J.-René Benoît et Ch.-Éd. Guillaume. Nouveaux appareils pour la mesure des bases géodésiques (Travaux et Mémoires du Bureau international, t. XII). APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 429 boîte, par deux points, l’un constitué par un rouleau, l’autre formé d’une pièce en dos d'âne, sur laquelle l’étalon repose par deux pieds qui lui sont fixés. De la sorte, même si, par suite d'un mauvais calage, la boîte était tordue autour de son axe longitudinal, la règle reposerait toujours sur deux droites parallèles sans eflorts de torsion. Pour réduire au minimum l'effort que la boîte sup- porte, elle est munie de semelles et de poignées au niveau des points par lesquels elle soutient l’étalon. Dans les mesures, elle repose sur ses semelles; pour les transports sur la base, elle est suspendue aux poi- gnées. Dans tous les cas, le seul effort qu’elle ait à supporter est celui qui résulte de son propre poids, sans réaction aucune de l’étalon. Aux extrémités, la boîte peut s'ouvrir par le rabat- tement d’une petite portion du couvercle, assujettie, au repos, par une serrure. Le couvercle porte aussi, de mètre en mêtre, des ouvertures fermées par des guichets, puis des fentes couvertes par des glaces pour la lecture des thermomètres, enfin deux fentes trans- versales pour l’introduction des pieds du niveau, qui reposent directement sur l’étalon. Les thermomèêtres sont descendus le plus bas pos- sible dans le creux de la règle. Le réservoir est enfermé dans un bloc d'aluminium remplissant presque complé- tement la cavité supérieure, sur une longueur de 5 cm environ; les lectures de la température sont faites à l’aide de loupes fixées au couvercle. Le tracé de la règle, pratiqué sur le plan des fibres neutres, se compose d’un seul trait pour chaque mètre intermédiaire, tandis que les mêtres extrêmes sont 430 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. « marqués par onze traits, formant tous les dixièmes du premier millimêtre, et d’un autre millimètre faisant . Suite à la longueur de 4 mêtres; en d’autres termes, le trait O et le trait 4 sont suivis chacun de dix traits espacés d’un dixième de millimêtre. Cette disposition a pour but de simplifier l’usage de la règle en campagne, où deux systèmes de lecture de la position du trait extrême ont été tour à tour employés jusqu'ici. Dans l’un de ces systèmes, on amène la règle au voisinage du point qu’elle doit occuper dans le mi- eroscope d’arrière, et on place le microscope d’avant de telle sorte que le trait de repère soit au voisinage du milieu du champ. On détermine ensuite, aux deux extrémités, les positions exactes des traits à l’aide du micromètre. Dans l’autre système, on amène la règle, par l’arrière, à un repère fixe, marqué dans le champ du microscope par un fil; puis on règle la position du microscope placé à l’avant en repérant son fil fixe sur le deuxième trait terminal de la règle. Ce système de lectures ne s'applique naturellement qu’à l’étalon mo- nométallique, puisque la détermination au moyen de l’étalon bimétallique exige la mesure de la position de deux traits à chaque extrémité. Chacun de ces deux systèmes de lecture présente des avantages et des inconvénients. Le premier exige que l’on touche, pendant les mesures, au micromêtre porté par le microscope, qui constitue, à un moment donné, le seul repère fixe que l’on possède ; et comme, dans des installations volantes, la stabilité de celui-ci n’est pas très grande, on peut craindre qu’il en résulte des déplacements dans des limites appréciables. Les lec- tures au micromètre sont, de plus, toujours assez lon- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 431 gues, et nécessitent l’écriture de chiffres nombreux, ce qui augmente les chances d’erreurs. Le second système est simple et rapide; mais comme la coïncidence est obtenue seulement par le déplace- ment micrométrique d’un appareil très lourd, il est difficile de la rendre parfaite, et surtout d'assurer à l’ensemble une bonne assise après le mouvement que l’on vient de faire subir à la règle ou au microscope, et qui peut être fréquemment suivi soit d’un retour en arrière, soit d’un mouvement supplémentaire du der- nier déplacement. Nous avons donc pensé que, si l’on pouvait unir la simplicité de la coïncidence à la sûreté du pointé mi- crométrique, on pourrait gagner en rapidité et en pré- cision dans les mesures sur le terrain. Le système que nous avons adopté consiste à déterminer, par la simple estimation, la position du fil de repère du microscope par rapport à la division en dixièmes de millimètre portée par la règle. Une expérience très longue a enseigné qu'un observateur habile, muni de bons ins- truments, arrive à fractionner un intervalle de gran- deur convenable, par simple estimation, avec une pré- cision telle que l’erreur moyenne du pointé est de l’ordre du cinquantième ou même du centième de l'intervalle, et que les erreurs maxima ne dépassent que très exceptionnellement le trentième. Si même, en mettant tout au pire, on considérait cette dernière erreur comme une moyenne et non comme un maximum, on la reconnaîtrait encore comme peu dangereuse, puisque, dans chaque portée, elle serait de l’ordre des plus petites erreurs commises dans les triangulations. Mais de telles erreurs de lec- 432 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. ture sont fortuites, et, dans une série d'opérations semblables, s’additionnent seulement par la loi des racines carrées. Donc, au bout de 400 portées, com- prenant 200 lectures, l’erreur totale serait probable- ment égale à 14 ou 15 fois l’erreur moyenne d’un pointé, c’est-à-dire qu’elle serait de l’ordre de ‘/,, de millimètre, ou de ‘/,,,,, en valeur relative, quantité absolument négligeable. Le calcul estimatif qui précède suppose qu'aucune erreur constante n’a été commise dans la suite des portées, c’est-à-dire que l’équation personnelle des observateurs est nulle; on raménera les mesures à cette condition par l'échange périodique des observa- teurs, au bout d’un nombre déterminé de portées. Dans cet échange, il est essentiel, pour éviter les erreurs d'écriture, que les habitudes des observateurs ne soient pas modifiées; c’est la raison essentielle pour laquelle nous avons adopté, pour les deux divisions, une dispo- sition identique. (A suivre.) SUR UN INTERRUPTEUR DE COURANT PAR INDUCTION PAR Kr. BIRKELAND NOTE PRÉLIMINAIRE Le moyen habituellement employé pour supprimer un courant consiste à couper le circuit. Cette rupture est accompagnée d’une étincelle plus ou moins violente suivant l'intensité et la tension du courant interrompu. On peut y remédier de diverses façons en permettant au courant, au moment de sa rupture, de traverser des résistances non inductives de plus en plus grandes. La méthode la plus simple pour éviter la détériora- tion des interrupteurs doit être, en théorie, de subdi- viser le courant et d'opérer simultanément la rupture des diverses fractions. Le conducteur principal sera divisé, par exemple, en m branches disposées en géné- ratrices équidistantes sur un cylindre ; chaque branche possédant n interrupteurs semblables, soit au total, mn interrupteurs, tous fonctionnant simultanément. Pratiquement, cette simultanéité est impossible à obtenir; le courant rompu dans une branche ira aug- menter celui des autres et il pourra arriver que tout le 434 SUR UN INTERRUPTEUR DE COURANT courant finisse par passer dans une seule branche, ce qui annule l’effet de la subdivision. Pour y remédier, Elihu Thomson ajoute à chaque branche une bobine de self-induction considérable. L'auteur a trouvé une méthode pour couper brus- quement un courant de m ampêres et » volts avec un nombre d’interrupteurs plus petit que mn si on doit avoir à chaque coupure 4 volt et 1 ampére. Il introduit pour cela dans le circuit un système for- tement inductif produisant une force contre électromo- trice très supérieure à celle du courant principal sup- posée de n volts. Il est même possible d’amener cette force électromotrice à une valeur telle, qu’elle pourra annuler le courant principal au moment de sa rupture. Soit à le courant (en ampères) à rompre, E la force contre électromotrice et £ le temps pendant lequel elle peut agir, on aura dans ce cas . E R nn 2e A 0 EE SEE À ( e } 10 L R étant la résistance, L le coefficient de self-induc- tion du circuit. On peut imaginer plusieurs dispositions qui permet- tent d'obtenir le résultat voulu. Le système inducteur peut consister par exemple en une bobine creuse C de grande dimension placée à côté d’un large noyau de fer I. Ce noyau peut être entouré de quelques tours de fil juste suffisants pour l’aimanter à l’aide d’un courant convenable; mais ce n’est pas tou- jours nécessaire. Le noyau est disposé de façon à pouvoir glisser le long de la barre AB lorsqu'il est attiré par la bobine C. « PAR INDUCTION. 435 En temps ordinaire le courant principal de m am- pères et n volts, passe dans la dérivation a b de qui est pratiquement sans résistance. Au moment de la rupture, le conducteur principal est coupé en b, de manière que tout le courant est forcé de passer dans la bobine que l’on suppose avoir une faible résistance par rapport à celle du reste du circuit. Le noyau I se précipite dans la bobine, produi- Fig. 1. sant une force électromotrice d’induction et par consé- quent un courant qui peut, par un choix convenable des dimensions de l’appareil, être à peu près égal, mais de sens contraire au courant primitif de » am- pères. L’intensité totale se trouve ainsi rapprochée de zéro, et l’on peut couper définitivement le circuit sans étincelle dangereuse. La construction du levier de rupture est facile, on le voit sur la figure 1. Dans la position où il est figuré, 436 SUR UN INTERRUPTEUR DE «COURANT le courant passe par a b de. En le levant, on force tout le courant à passer dans la bobine C en même temps qu’on dégage un crochet f, ce qui rend libre le noyau. Il peut pénétrer dans la bobine de manière qu’arrivé en ? le courant soit nul, à ce moment il presse, en con- tinuant sa route, le ressort k et coupe en À le circuit sans qu'il y ait production d’étincelle. Le noyau est ensuite ramené dans sa position primitive par l’action du ressort plus faible g. Voici un autre procédé inductif qui est plus pratique. Un grand anneau de fer lamellé est d’abord recou- vert de couches de fils constituant le circuit primaire. On place en dehors de ce circuit un grand nombre de segments formés de bobines secondaires séparées comme l'indique la figure 2 en 2a. On peut aussi cons- tituer le circuit primaire en segments, il faut alors que les segments secondaires alternent avec ceux du pri- maire comme on le voit en 2b. Fig. 2. Chaque segment secondaire est muni d’un contact et l’ensemble de ces contacts est monté en anneau sur le pourtour d’un disque d’ébonite. A l’aide de ces con- tacts, tous les segments secondaires peuvent être réunis à la source de courant et comme conséquence l’anneau de fer prend une aimantation de sens déterminé. PAR INDUCTION. 437 La plaque d’ébonite peut être soulevée droit en haut de manière à couper simultanément tous les contacts. Au centre du disque d’ébonite se trouve aussi un contact principal permettant de fermer le circuit pri- maire et qui permet d'ouvrir le circuit primaire pres- que au même moment où le circuit secondaire est rompu lui-même. La bobine primaire est enroulée de manière à produire une aimantation du noyau en sens contraire de celle produite par les bobines secondaires et on doit supposer que la force magnétisante du cou- rant primaire est égale à celle du secondaire. Il en résulte que lorsque les deux circuits sont parcourus simultanément par des courants, le noyau n’est pas aimanté et la self-induction du système est minime. On doit donner à chaque bobine secondaire des dimensions telles que chacun des contacts, qui doivent être nombreux, n’ait pas à supporter à la rupture, plus de 40 ampères à une tension de 10 volts et si possible moins encore. La rupture du circuit secondaire se fait alors très rapidement. Examinons maintenant comment cette sorte de trans- formateur va servir à éteindre l’étincelle de rupture et empêcher la formation d’un arc. Le courant principal passe normalement en dehors de l’appareil, le circuit primaire étant en dérivation sur lui comme dans le premier appareil décrit. En coupant le circuit principal et en fermant simul- tanément le circuit secondaire, on permet le passage du courant principal dans la bobine primaire; pendant ce temps, le noyau ne se trouve pas aimanté comme nous l'avons expliqué. Les courants peuvent ainsi arriver très rapidement à leur valeur maxima et dès qu'ils l'ont 438 SUR UN INTERRUPTEUR DE COURANT atteinte, ils sont rapidement interrompus de manière que la rupture des circuits secondaires se produise un temps très court avant celle du circuit primaire. Par suite des nombreux contacts, le courant secon- daire a une tendance à une brusque rupture. Il en résulte que le courant primaire peut alors aimanter le noyau, produisant ainsi une force contre-électromotrice qui tend à l'arrêter, tandis que l’extra-courant du secondaire se trouve dirigé dans le même sens que le courant secondaire qui disparaît. De cette façon l’énergie du courant primaire à la rupture est transmise par induction aux nombreux points de contact du secondaire, y produisant un phé- nomêne lumineux mais sans danger pour les contacts. Pour produire ces résultats, il est indispensable que le noyau du transformateur soit en fer doux en forme d’anneau lamellé, sans coupure et de dimensions suffi- santes. Après avoir reçu l’aimantation due au courant primaire, il la conserve entiérement comme magné- tisme rémanent. Il faut donc qu’à la rupture suivante les deux courants primaire et secondaire aient chacun changé de sens. Au lieu d'employer un commutateur, il est préférable de s'arranger pour que le courant secondaire ait une action magnétique un peu plus forte que celle du primaire de manière que le noyau soit aimanté dans le sens que produirait ce courant secon- daire si les courants avaient le temps de prendre leur valeur définitive. Nous allons maintenant expliquer, en nous aidant de la fig. 3, comment il est possible d’exécuter en une fois les diverses manœuvres dont nous avons expliqué l'utilité. PAR INDUCTION. 439 Au moment où on lève le levier bc le courant est forcé de passer seulement dans le circuit primaire. Si le secondaire est fermé un instant avant la rupture en b' du circuit principal, l'induction facilite alors le pas- sage du courant du conducteur ae à la bobine primaire surtout si le courant secondaire prédomine sur le pri- maire. Pendant que le levier bc s'élève, les courants primaires et secondaires ont le temps d’atteindre leur maximum, après quoi ils sont rompus brusquement par CAL Fig. 3. l'action d’un ressort qui soulève la plaque d’ébonite E, portant les contacts secondaires. L’élévation du levier bc force la plaque d’ébonite à descendre d’abord malgré le ressort g, et un instant avant que le levier quitte le contact en b', tous les con- tacts f et h du disque d’ébonite sont fermés. Un méca- nisme indiqué sur la figure permet ensuite au ressort d’agir et de soulever le disque en rompant les contacts, 440 SUR UN INTERRUPTEUR DE COURANT mais seulement après que les courants primaire et secondaire ont eu le temps de croître ; f représente ce contact du primaire et hkh les nombreux contacts du secondaire. Cet appareil peut fonctionner aussi avec des courants alternatifs, il est seulement nécessaire que les courants aient la même phase dans les deux circuits. La télégraphie sans fils peut profiter de cette inven- tion, car il est désirable pour elle d'obtenir le maxi- mum possible de l'énergie des oscillations électriques. L'auteur a d’abord essayé d’obtenir des résultats en employant un oscillateur de Hertz avec de très grosses boules, comme capacités, et une bobine de Ruhmkorff, mais sans réussir à obtenir des vibrations vigoureuses. Cela tient probablement à ce que la bobine de Ruhm- korff employée n’avait pas le temps d’élever assez vite le potentiel des boules. L'emploi de l'interrupteur qui vient d’être décrit permettrait à un inducteur spécia- lement construit de charger très rapidement de grandes capacités. L’inducteur devrait avoir un circuit secon- daire relativement court et gros et le primaire, d’une grande longueur, devrait être capable d’absorber des courants intenses de plusieurs centaines d’ampères, avec une tension de plusieurs centaines de volts. On pourrait ainsi avoir une tension suffisante aux bornes du secondaire et la période d’oscillation de l’in- ducteur étant très courte, on pourrait obtenir la charge de grandes capacités aussi facilement que l’on obtient celle de petites boules avec une bobine d’induction ordinaire. La figure 4 montre comment on combinerait l’inter- rupteur décrit ci-dessus avec un inducteur approprié. PAR INDUCTION. 441 Les courants sont interrompus uniquement par le mouvement de la plaque d’ébonite déjà décrite et qu'un moteur fait monter et descendre plusieurs fois par seconde. Ce moteur peut servir, si cela est nécessaire, à provoquer ia commutation dans les circuits primaire et secondaire avant que le courant les parcoure. : La bobine secondaire de l'interrupteur est disposée Ligne aérienne Fig. 4, de façon que les courants des deux circuits primaire et secondaire arrivent à leur maximum le plus rapidement possible. Pour cela il faut tenir compte non seulement du primaire de l’interrupteur, mais aussi de celui de la bobine d’induction employée. Un interrupteur rapide du genre de celui décrit ARCHIVES, t. XV. — Avril 4903. 31 442 SUR UN INTERRUPTEUR DE COURANT, ETC. n’exige pas un contact de rupture pour le circuit pri- maire. Ce dernier, peut être continu, ce qui conduit à la suppression du contact f au centre de la plaque d’é- bonite E. On peut le faire lorsque l'interrupteur à induction permet de réduire le courant presque à zéro un instant après celui où le circuit secondaire est ouvert aux nombreux contacts h. Avec des interrupteurs très rapides, on peut emplover soit des courants continus, soit des courants alternatifs. Dans ce dernier cas la période du mouvement de bas en haut de la plaque d’ébonite doit être double de celle du courant alternatif. Le circuit secondaire doit être fermé lorsque la force électromotrice passe par zéro, et la rupture devrait se faire quand les intensités du courant sont maxima. On peut aussi, au lieu d'employer un interrupteur séparé de la bobine d’induction, combiner les deux en un seul appareil. Il faut pour cela remplacer le secon- daire de la bobine par un troisième enroulement sur le transformateur utilisé dans l'interruption. Cet enroule- ment se fait dans deux régions opposées de l’anneau, de manière que les pôles à haute tension soient direc- tement opposés l’un à l’autre. Les deux moitiés peu- vent être accouplées en parallèle. Au moment de la rupture aux contacts h, le courant primaire aimante fortement l’anneau de fer, et l’on à une force électro- motrice très élevée dans ce troisième enroulement. L'auteur, occupé actuellement à des essais, espère pouvoir donner plus tard quelques détails complémen- taires. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 8 janvier 1903. F. Béguin. L’intestin et la digestion chez les reptiles. — P. Godet. L'outarde barbue. M. F. BÉGuIN. L'intestin et la digestion chez les reptiles. La muqueuse intestinale des reptiles n’a donné lieu jus- qu'ici qu'à un nombre relativement restreint de travaux. Et pourtant, si l’on veut savoir comment le tube intestinal d’un Mammifère, par exemple, a pu dériver de celui d’un Poisson ou d’un Amphibien, il importe d’avoir des con- naissances très détaillées sur l'appareil digestif de toutes les classes de Vertébrés. On sait que la muqueuse œsophagienne des Vertébrés inférieurs est en général recouverte par un épithélium cihié, tandis que chez les Mammifères, l’épithélium est stratifié, pavimenteur. Comment l’un des épithéliums peut- il dériver de l’autre? L'examen des parois de l’œsophage des Reptiles nous permet de répondre en partie à cette question, en nous présentant toute une série de stades intermédiaires. Chez les Sauriens, l’épithélium œsopha- gien comprend surtout des cellules cylindriques ciliées auxquelles se mélangent des éléments caliciformes moins nombreux. Chez les Ophidiens, les deux sortes de cellules coexistent encore, mais les éléments caliciformes sont en grande prédominance sur les éléments ciliés qui tendent à disparaitre. Chez Emys europæa, l’épithélium se com- plique en ce qu’il devient. dans une partie de l’œsophage, 444 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE cylindrique stratifié; le strate superficiel est absolument semblable à la couche épithéliale qu’on trouve dans l’æso- phage des Ophidiens. Enfin chez Testudo græca l'épithé- lium est encore stratifié ; dans toute la région antérieure, les cellules sont pavimenteuses comme chez les Mammi- fères; dans une seconde région, elles sont cylindriques, quoique constituant encore plusieurs strates, et l’assise superficielle est alors composée de cellules muqueuses. Pour la muqueuse stomacale, nous trouvons une grada- tion analogue. Rappelons que dans les glandes gastriques des Poissons, il existe souvent une seule sorte de cellules ; c'est un état primitif. Dans les glandes des Mammifères on trouve en revanche deux sortes d'éléments : les cellules bordantes et les cellules principales; les premières sont mélangées aux secondes dans la plus grande partie du tube glandulaire. Chez les Sauriens les glandes sont essentiellement cons- tituées par de petites cellules granuleuses qu’on appelle cellules du fond et qui paraissent correspondre aux cel- lules bordantes des Mammifères. La plupart de ces Sau- riens présentent dans la partie externe du tube glandu- laire une seconde sorte d'éléments. Ce sont les cellules du col; elles sont hyalines, d'aspect muqueux; on les trouve en général mal caractérisées et peu nombreuses. Les Ophidiens présentent aussi les deux sortes d’élé- ments, mais, chez eux, les cellules du col sont nombreuses et hautement différenciées. Enfin chez Emys europæa, comme chez Testudo græca, les éléments du col ne sont plus localisés au débouché des glandes ; ils descendent vers la profondeur et se mélangent aux cellules granu- leuses du fond. Ces faits permettent de supposer que les cellules du col sont homologues aux cellules principales des Mammifères. Remarquons en terminant que l'échelle de complication graduelle établie chez les Reptiles, à propos de la mu- queuse æ@sophagienne est absolument analogue à celle que nous donne l'étude de l’estomac. Dans les deux cas, on a, en allant du plus simple au plus complexe, la gradation DES SCIENCES NATURELLES. 445 suivante : 4° Sauriens, 2 Ophidiens, 3° Chéloniens. Ajou- tons que toutes les deux fois Anguis fragilis (Orvet) s’est montré intermédiaire entre les Sauriens et les Ophidiens *. M. P. GopET, prof., signale l'acquisition par le Musée d'histoire naturelle d’une Outarde barbue (Otis tarda), électrocutée à Cressier par la conduite à haute tension de Hagneck. C’est la seconde fois que cette espèce est signalée dans le canton de Neuchâtel. Un premier individu avait été tué par M. le capitaiue Vonga dans les prés d’Areuse, il y a environ 70 ans. Séance du 23 janvier. J. de Perregaux. Une récente publication du Bureau topographique fédéral, — H. Schardt. La géologie du massif du Simplon. M. J. DE PERREGAUX fait un résumé d’une récente publi- cation du Bureau topographique fédéral (« Untersuchung der Hôhenverhältnisse der Schweiz im Auschluss an den Meereshorizont ». Im Auftrag der Abteilung für Landesto- pographie des Militärsdepartements bearbeitet von D' J. Hilfiker, ingenieur. Verlag der Abteilung für Landestopo- graphie). Depuis 4864, la Commission géodésique suisse à fait exécuter le nivellement de précision de la Suisse, ce nivel- lement peut être considéré comme achevé, il a été ratta- ché aux nivellements des pays voisins. M. Hilfiker a étudié d’une manière très approfondie la valeur de. ces divers nivellements et la possibilité de les ramener tous au même zéro; mais il reconnait qu’il y a peu de probabilité d'arriver jamais à une entente inter- nationale à ce sujet, en conséquence il propose de fixer définitivement la hauteur du repère de la Pierre-à-Niton à Genève, point initial de notre nivellement fédéral, à 373"6. 4 * Voir pour plus de détails : Revue suisse de zoologie, tome 10, 1902. 44.6 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE Notre réseau hypsométrique se raccorderait ainsi aux nivellements des pays voisins à quelques millimètres ou centimètres près. M. H. ScHaRDT, prof., fait une communication sur la géologie du massif du Simplon. Il rappelle au début que le projet de percement d’un tunnel de chemin de fer à tra- vers cette montagne est des plus anciens. Les tracés pro- posés et étudiés successivement sont nombreux. Le plus ancien date de 1859, presque de l’époque de l'établisse- ment des premiers chemins de fer en Suisse. La géologie de cette région a naturellement été étudiée avec d’autant plus de soin que la connaissance des terrains constitutifs du massif devait paraitre indispensable en vue de l’exécu- tion d’un tunnel. Toutefois, ainsi que cela ressort des divers profils géologiques construits depuis lors, les géo- logues ne sont guère tombés d'accord, et en fin de compte le profil définitif ne ressemblera guère aux divers profils proposés avant la mise en œuvre du percement du grand tunnel. Cela provient de la complication extrême de la structure géologique du Simplon. Au tunnel du Gothard, on a eu affaire à des couches fortement redressées; le profil géologique du Mont-Blanc se présente avec ce même caractère, aussi les divers profils géologiques proposés pour ces deux massifs ne diffèrent guère les uns des autres quant à leurs traits généraux. Le profil géologique défi- nitif du Gothard a révélé, à peu de chose près, ce que l’on supposait d'avance. Au Simplon, au contraire, on est en présence de cou- ches peu inclinées qui dessinent dans leur ensemble une courbure ressemblant à une voûte gigantesque. De plus, les relations d'âge entre les différentes formations sont difficiles à établir, et de ce chef la disposition des couches dans la profondeur de la montagne ne peut guère être fixée d'avance. Ces deux difficultés, tant stratigraphiques et pétrographiques que tectoniques, ont eu pour résultat que les nombreux profils géologiques que nous possédons DES SCIENCES NATURELLES. 447 divergent énormément les uns des autres à ces deux points de vue à la fois. Après avoir énuméré les groupes de terrains qui parti- cipent à l’architecture du massif du Simplon — schistes lustrés (jurassique), anhydrite et dolomite (trias), mica- schistes variés avec schistes amphiboliques, puis les gneiss schisteux et lités, avec leur équivalent le gneiss massif d’Antigorio — M. Schardt montre, à l’aide d’une série de profils, comment les divers géologues ont interprété la structure du massif du Simplon, depuis Studer et Gerlach (1853 et 59) jusqu’à l’année d'ouverture des travaux du percement. Depuis lors les vues se sont modifiées sensiblement, tant ensuite de nouvelles recherches faites sur le terrain, que par les travaux même du tunnel qui ont fait recon- naître certains faits qui ne concordent pas avec les suppo- sitions précédentes. C’est en première ligne le gneiss d’Antigorio que cela concerne. Cette masse fut de tout temps considérée comme formant, avec une assise de micaschiste sous-jacente, le centre du massif autour duquel les autres terrains parais- saient se mouler en enveloppes concentriques. Déjà Gerlach avait reconnu que le jambage N de cette voûte de gneiss d’Antigorio n'avait pas d’assise en profondeur et que ce gneiss semblait former une nappe reposant sur des micaschistes calcarifères. Dès 1893, M. Schardt est arrivé à la persuasion que les micaschistes inférieurs à ce gneiss sont sous une forme des plus métamorphiques l'équivalent des schistes lustrés. La situation en recouvrement ou chevauchement de cette masse de gneiss ancien sur un terrain plus ancien est conséquemment évidente. Cette même hypothèse pourrait aussi s'appliquer aux autres zones de gneiss, comprises entre la vallée du Rhône et la masse de gneiss d’Antigorio. Cette supposition est devenue pour M. Schardt une certitude depuis plus de deux ans, et les travaux de percement n’ont fait jusqu'ici qu’apporter des preuves nouvelles. Ainsi les gneiss du Simplon, loin de former un massif central, ne constituent qu’une succes- 448 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE, ETC. sion d’écailles ou plis de gneiss, jetés sur des couches plus récentes. Cette hypothèse a été appuyée dernière- ment par M. Lugeon. Elle est par contre en opposition fla- grante avec un profil construit récemment par M. Schmidt, professeur à Bâle, qui place un noyau de gneiss au centre du massif. Séance du 6 février. R. Weber, Les sources de lumière modernes. M. R. WEBER, prof., fait une communication, avec dé- monstrations, sur Les sources de lumière modernes. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 7 janvier 1903 Aug. Forel. Faune myrmécologique des noyers. — J. Amann. Nouveau réfractomètre. — F.-A. Forel. Feux crépusculaires. M. Auguste FOREL parle de la faune myrmécologique des noyers du canton de Vaud. {Bulletin Société vaudoise La sciences naturelles, mars 1903). M. le D' Amanx présente à la société le nouveau réfrac- tomètre à immersion de la maison Zeiss, à Iena. La détermination des indices de réfraction des liquides se fait au moyen de cet appareil, aussi rapidement et aussi simplement que celle de la température par le thermomè- tre, ou de la densité par l’aréomètre. Une disposition spéciale permet d'employer au besoin une seule goutte de liquide. L’exactitude obtenue est très grande; l'instrument donne l'indice avec cinq décimales exactes. M. Amann montre quels services ce réfractomètre peut rendre dans les laboratoires de chimie, pour la prépara- tion des liqueurs titrées, pour le dosage des liquides alcooliques, du sucre etc., etc. [Il expose une méthode spéciale qu’il a élaborée et qui permet de déterminer rapi- dement et très exactement, au moyen du réfractomètre, le degré de concentration des liquides de l'organisme, celle du sang en particulier. Cette dernière détermination est, on le sait, du plus 450 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. haut intérêt pour la physiologie et la pathologie : elle se fait très rapidement par la méthode de M. Amann, qui ne nécessite qu’une seule gouttelette de sang qu’il est tou- jours facile de se procurer. Les résultats obtenus offrent une exactitude supérieure à ceux fournis par la cryoscopie ou le poids spécifique. M. Amann montre par quelques exemples toute l'impor- tance que peuvent avoir ces recherches pour éclairer le diagnostic dans certains cas pathologiques. M. F.-A. Forez signale la réapparition des feux crépus- culaires. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 5 février 1903. Th. Tommasina. L'éther-électricité et la constante électrostatique de gravitation. — A. Brun. Glaciers du Spitzberg. — KR. Chodat et A. Bach. Sur les ferments oxydants. M. Th. TommasiNa donne lecture d’un travail sur l’éther- électricité et la constante électrostatique de gravnitation, ou aperçu d'une théorie électronique des radiations et de la gra- “itation universelle. L'auteur considère le phénomène radiant comme seule source et forme primaire de l'énergie et l’état de contrainte du milieu éthéré comme nécessaire pour la propagation des radiations. Tous les corps seraient impondérables s'ils se trouvaient dans le vide absolu, aussi ne peut-il exister qu'un seul corps impondérable lequel doit par son action produire la pondérabilité de tous les autres corps. L'état de contrainte ou tension de l’éther est donc la constante absolue de la gravitation. L'auteur envisage l’éther comme le réceptacle de l’éner- gie universelle et les corps pondérables comme des assem- blages très variés de modifications des degrés de liberté des particules de l’éther. Le phénomène radiant ondula- toire électromagnétique étant primaire les autres phéno- mènes n’en sont que des modifications partielles, consé- quemment l’état de contrainte de l’éther n’est autre qu'une tension électrostatique, il s’en suit que la constante abso- lue de la gravitation universelle est une constante élec- trostatique. 452 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Les précédentes déductions sont aussi basées sur l’exis- tence établie d'une pression longitudinale de radiation laquelle a permis à l’auteur de donner une explication mécanique du mode de transmission de l’énergie radiante, considérant comme élément électromagnétique, ou élec- tron, non pas la masse même de la particule d’éther, mais sa trajectoire et son énergie. La masse de l’électron n'est qu'apparente et sa vitesse de déplacement est égale à celle de la lumière. l’électron n'étant en réalité qu'un mode de mouvement qui se déplace sans aucun transport de matière. Ce mécanisme permet d’entrevoir l’origine des deux for- ces, électrique et magnétique, réciproquement dans la pression de gravitation et dans la pression de radiation, ainsi que la nature électromagnétique des radiations. L'auteur conclut que, d’après cette théorie, l’éther-électri- cité est la forme primaire de la matière et de l'énergie. Les résultats théoriques résumés dans ce travail sont tirés di- rectement de l'application, à la théorie électromagnétique de la lumière, des deux principes suivants : 4° Aucune action à distance n’est admissible. 2° Aucune force attractive ou répulsive ne peut être inhé- rente à la matière inerte. L'intervention d’un milieu dans lequel toute transmis- sion d'énergie se fait par chocs est donc nécessaire pour expliquer tous les phénomènes physico-chimiques. M. A. BruN présente des photographies de glaciers du Spitzberq observés en 1902. Il attire particuliérement l'attention sur une vue d’un glacier de Magdalena Bay, qui présente une section à la mer, parallèle au sens de son écoulement. Les couches de glace sont relevées à leur extrémité, comme si elles éprouvaient une résistance à leur avance- ment, ce qui amène une formation de moraine engagée encore dans la glace. D'autres photographies montrent des canyons de petites rivières et des rivages surélevés d'anciens niveaux de mer. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 453 M. CHopaT communique en son nom et à celui de M. A. Baca les résultats de leurs nouvelles recherches relatives aux ferments oxydants ‘. Les auteurs ont continué à étudier l’action de la peroxydase sur divers produits organiques (peroxydes) et ont trouvé que dans tous les cas ce ferment active les peroxydes organiques en ce qui concerne le bleuissement de l’émulsion de gaïac ou la production de gallopurpurine aux dépens du pyrogallol. La peroxydase elle-même n'a pas, quand elle est isolée, d'action oxydante. Le résultat contraire annoncé par Læw ne peut provenir que du fait qu'il aurait employé des réactifs déjà vieillis, par conséquent peroxydés. En employant l’'émulsion frai- che de gaïac ou de pyrogallol pur la peroxydase se mon- tre à elle seule inactive. Tenant compte du fait que l’eau oxygénée ne peut à elle seule bleuir l’émulsion de gaïac et du fait que les oxydases dont les auteurs ont montré dans leurs précédentes re- cherches la nature de peroxydes, sont capables d'opérer cette oxydation et d’autres encore que ne sait effectuer le peroxyde d'hydrogène, les auteurs ont émis l'hypothèse que les oxydases des auteurs sont des mélanges de deux ferments. L'un analogue au peroxyde d'hydrogène serait le peroxyde organique, ils lui donnent le nom d’oxygé- nase; l’autre dont il serait difficile de débarrasser l’oxygé- nase qui l’entraine plus ou moins lorsqu'on la précipite, serait une peroxydase ayant comme effet d'activer l’action de l’oxygénase de la même manière que la peroxydase préparée précédemment par MM. Chodat et Bach active le peroxyde d'hydrogène. C’est en partant de cette idée que les auteurs sont arri- vés à dédoubler l’oxydase du Lactarius vellereus et de Rus- sula fætens. par précipitation fractionnée, en deux fer- ments, l’un facilement précipité par l'alcool à 40 °/, l’au- tre assez soluble dans l’alcool aqueux. Par cette méthode ils sont arrivés à obtenir une oxygénase qui ne donne avec l’émulsion de gaïac fraîchement préparée qu’une 1 Voir Ber. d. chem. Gesellschft. 35, 2466, 3943 (1902). 454 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE réaction minime après un temps prolongé (20 minutes). Si on réunit les deux ferments inactifs par eux-mêmes la réaction est énergique et instantanée. Lorsqu'on prépare l’oxydase par précipitation par l'al- cool une partie de la peroxydase reste dans les liqueurs alcooliques ; une faible partie est entraînée par l’oxygé- nase à laguelle elle confère le pouvoir d’oxyder directe- ment et énergiquement. C’est cette oxydase déjà appauvrie en peroxydase que les auteurs avaient réussi à activer par l’addition d'une dose nouvelle de peroxydase *. La peroxydase obtenue par dédoublement de l’oxydase de Lactarius et de Russula est différente de celle, très ré- pandue dans les végétaux, qui active extraordinairement le peroxyde d'hydrogène et la plupart sinon tous les peroxy- des. En effet, cette peroxydase que les auteurs appellent provisoirement P. B est spécifique pour l’oxygénase et est sans action nette sur le peroxyde d'hydrogène. Les recherches quantitatives dans lesquelles on mesu- rait le volume d'oxygène absorbé dans l'oxydation du py- rogallol en solution aqueuse (A gr.) et l’acide carbonique dégagé sont venues confirmer d’une manière indiscutable les théories et les expériences qualitatives des auteurs. Dans un première série d'expériences on a utilisé une oxydase appauvrie en peroxydase par dialyse (la peroxy- dase dialysant plus vite que l’oxygénase) que l’on a activé par la peroxydase retirée du raifort. Les deux autres séries ont été faites à partir de l’oxygé- nase, la dernière extraite de résidu d’oxydases déjà dé- pourvues en apparence de fonctions oxydantes. Ces vxygénases ont été expérimentées seules et activées par la peroxydase du raifort et enfin par leur propre pe- roxydase (peroxydase f). Voici le résultats de quelques expériences, toutes ont été concluantes. * Voir Archives 1902. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 455 1 gr. Pyrogallol Oxygéne CO: absorbé dégagé I Oxyadse Lactarius seule Ah cc. 5,4 cc. IT Peroxydase de Raïfort seule 0,6 0,2 III Oxydase et Peroxydase 19.1 T7 IV Peroxydase de Raïfort 0,5 0,1 V Peroxydase de Lactarius f 0,2 0,0 VI Oxygénase I seule 3.4 1,1 VII OxygénaseletPeroxydasedeRaifort 9,9 5,9 VIII Oxygénase I et Peroxydase 8 14,0 6,8 IX Oxygénase IT seule 1,2 0.4 - X. Oxygénase II et Peroxydase Raifort | 12,4 3,6 XI. Oxygénase et Peroxydase 8 15.8 5,1 Par conséquent le pouvoir oxydant de l’oxygénase peut être considéré comme très faible ; il est fortement activé par la peroxydase et plus encore par la peroxydase B, son activateur spécifique (13 fois). Les auteurs communiquent en outre le résultat de leurs premières recherches sur la localisation des ferments oxydants. Ils ont réussi à mettre en évidence l’oxydase dans les cellules vivantes de pomme de terre par le py- rogallol. Les leucites qui entourent le noyau des cellules subcorticales se colorent en jaune vif et puis en rouge orange (gallopurpurine) par ce réactif, Cette réaction à lieu même quand les leucites ont déjà donné naissance à des grains d’amidon. On peut de même mettre en évidence cette localisation en employant les topinambours et les tubercules de Stachys tubifera. Dans cette dernière espèce c’est surtout l’épi- derme et l'endoderme qui montrent clairement cette élé- gante réaction. Les cellules peuvent être plasmolysées normalement après la réaction. C’est sans doute pour la première fois que l’on peut localiser un ferment dans une portion définie de la cellule. 456 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Séance du 19 février. E. Yung. Effets anatomiques de l’inanition. -- F. Pearce. Des courbes obscures. Au cours d'expériences sur la digestion des poissons, M. le prof. E. Yuxc fut conduit à mesurer la longueur de l'intestin chez de nombreux Leuciseus rutilus, Esox lucius et Lota vulgaris, et remarqua que l'intestin est relative- ment plus court au printemps qu’en automne. Il observa dans la suite le même fait chez Rana esculenta, et R. tem- poraria. Sur un lot de grenouilles de même taille mesurées au mois d'avril, l'intestin fut trouvé en moyenne 2,8 fois plus long que le corps, tandis qu’au mois d'octobre, chez des grenouilles de même taille encore que les premières, ce rapport s’éleva à 3,28. On peut attribuer ce fait à l’inanition que subissent pois- sons et grenouilles durant la période hivernale, car si l’on soumet ces animaux à un jeûne beaucoup plus prolongé. de huit à quatorze mois, par exemple, le raccourcissement de l'intestin s’accentue toujours plus jusqu’à atteindre /e de sa longueur initiale. En essayant de se rendre compte du mécanisme du phénomène, M. Yung s’est convaincu par l’examen comparatif des éléments de l’épithélium, des glandes gastriques, du foie et du muscle gastrocnémien chez des individus nourris et inanitiés, que la diminution des organes chez ces derniers n’était pas accompagnée de la disparition des éléments cellulaires que l’état d’inani- tion empêcherait de se reproduire, mais de l’amaigrisse- ment sur place de chacun de ces éléments. On trouve par exemple le nombre normal de cellules gastriques dans les glandes de l'estomac d’un brochet qui n’a pas mangé depuis une année ; seulement ces cellules ont considérablement diminué de taille. Les modifications morphologiques cons- tatées chez un organisme qui meurt d’inanition ne pour- raient donc recevoir une juste interprétation qu’à la con- dition de savoir au préalable les modifications qui s’ac- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 457 complissent dans les dernières cellules de ses tissus. M. Yung décrit ces modifications dans la cellule épithéliale et la cellule gastrique; à côté de particularités propres à chacune d'elles, elles présentent des caractères généraux à l’état d’inanition avancée. Ainsi leur cytoplasma est tou- jours beaucoup plus atteint que leur nucléoplasma. Consé- quence : elles diminuent surtout par leur corps cellulaire alors que le noyau devient énorme par rapport à celui-ci, Le réseau protoplasmique du corps est détruit, les granu- lations diverses se dissolvent. Pour mieux suivre les phé- nomènes intracellulaires consécutifs à l’inanition, M. Yung s'estadressé à des celluleslibresnotammentàdesinfusoires. Il expose successivement les dégradations constatées chez Paramecium dans l’ectoplasma, l’endoplasma, et les macro- nucléus etmicronucléus, insistant sur le fait que ce dernier au lieu de diminuer de volume quand l’inanition le gagne, augmente au contraire, se déforme etcommence àse diviser en s’écartant progressivement du macronucléus. M. Yung n’a jamais assisté à une division micronucléaire complète. Mais il résulte de l’ensemble des détails qu’il a observés, que c’est le plasma micronucléaire qui, chez les infusoi- res, représente au plus haut degré le nucléoplasma des cellules des tissus et que, conservateur de l'espèce cellu- laire, il la défend encore quand le protoplasma du corps de la cellule a déjà succombé. M. PEARCE, présente une communication sur les phéno- mènes en lumière convergente. En lumière monochromatique, une lame cristalline, d’une substance biréfringente, placée sur la platine du mi- croscope à lumière convergente, donne aux nicols’ croisés deux systèmes de courbes obscures. Les unes appelées cour- bes isochromatiques ne se déforment pas par la rotation de la platine et sont remplacées par des courbes irisées si l’on éclaire l'appareil avec de la lumière blanche. Les autres qui font l’objet de la présente note, subissent généralement une déformation en tournant la lame et restent obscures quelle que soit la nature de la source lumineuse employée, ARCHIVES, t. XV. — Avril 4903. a L£28 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE nous leur donnerons le nom de courbes obscures ; celles-ci peuvent être définies comme le lieu des point où émergent de la lame les rayons correspondants aux vibrations qui ont traversé le cristal tout en restant polarisées perpendi- culairement à la section principale du polariseur. Le pro- blème consiste donc dans la recherche du lieu des droites OD et OD’ perpendiculaires aux sections elliptiques de l’el- lipsoïde optique du cristal dont les axes sont contenus dans les sections principales des 2 nicols. L'équation de l'ellipsoïde direct du cristal ramené à 3 axes rectangulaires ryz coïncidants respectivement avec les sections princi- pales du polariseur, de l’analyseur et la normale à la lame parallèle à l’axe optique du microscope est de la forme. (1) Az? Byt + C3? Day Eyz + Fzx = dans laquelle les coefficients des variables dépendent de la longueur des axes principaux de l’ellipsoïde, de leur posi- tion relativement aux lignes d'extinction de la lame et de l'orientation de celles-ci par rapport à la section du polari- seur. De cette équation on tire par un calcul simple les rela- lions suivantes : D cos 5 — E sin æ Fe ti D — - © qi he (A — C) sin 2e + F cos 2v D cos © — F sin B —C) sin 29° +E cos 26° (3) td d — { qui sont les relations auxquelles doivent satisfaire, OD et OD' pour que les axes des ellipses découpées par les plans normaux soient contenus respectivement dans les sections principales du polariseur et de l’analyseur d — angle de OD avec le plan zx, # — angle de la projection de OD dans ce plan avec z. d’ — angle de OD' avec le plan zy et w — angle de la projection de OD' sur zy avec z. Dans le cas où la section est normale à l’un des axes principaux ces relations se simplifient car E=0 etF—0 ET D'HISTOIRE NATURELLE DÉ GENÈVE. 459 et deviennent en passant des coordonnées polaires aux coordonnées rectangulaires : (4) xy — Rr° = Rz*. (5) ay — R'y? = R'z°. dans lesquelles : sin 26 Le QE LPO PE 5 5 DENT Here (6) 21 cos? 6 + . - D Eu sin 26 - ui ï E 3! HS (7) = » Sin b “a î 5 PONTS 6 est l’angle que fait une des lignes d’extinction avec la section principale du polariseur. a b c sont les axes principaux de l’ellipsoïde des vitesses. Les équations 4 et 5 sont celles de deux cônes, ayant leurs sommets à l’origine des axes xyz si0 est différent de O ; ces cônes se réduisent à deux plans passant par zx et zy si 0 = O. Les courbes obscures s’obtiennent facilement par l’inter- section de ces deux surfaces par un plan normal à z. Dans le cas d’une section normale à n4 *, les relations 6 et 7 deviennent : sin 26 ; sin 26 R Ta EF: R —= 2] cos: 6 + er | 2 [sin 6 + a | tang? V tang? V V = angle d’un des axes optiques avec la normale à la plaque. 6 — angle de la trace du plan des axes optique avec celle du polariseur. Les deux cônes définis par 4 et 5 se coupent sur les deux 1 Les notations ng nm y» désignent les 3 indices de réfraction, maximum moyen et minimum du cristal. 460 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE axes optiques et déterminent dans un plan normal à z la formation de deux hyperboles de paramètres variant avec 6, si 6 — O les deux hyperboles deviennent deux droites parallèles à æ et y. L'’axe réel des hyperboles tombe tou- jours dans les quadrants où se projettent les axes optiques. Pour les sections normales à n, on obtient des résultats semblables à ceux indiqués par la section perpendiculaire nr, les formules 6 et 7 devenant : nee É sin 26 AP TPE CU sin 20 r 2 [cos 6 - ang V eve) 2[sn 8 + — Ne 14 ee | dans lesquelles 6 est l'angle de la trace du plan des axes avec la section principale du polariseur, V’ l'angle de l’un des axes optiques avec la normale à la section. Section normale à Nm : sin 28 nf 2 Ng — Nm 2 cos? 6 — 2 M MR r Ng — y R' — sin 20 4 ; Ng) — Nm” D. sin? (6) TETT 9 TT USE Mg — My a A Le terme 2 “# _ dépend de l'angle des axes opti- Ng® — Np” ques ; pour un cristal négatif, sa valeur est comprise entre O et 1 tandis que pour un cristal positif entre 1 et 2; si 8 est l’angle que fait de ligne d'extinction n, avec la section du polariseur, les équations : ay — 2 R = R2 2y — ÿ R° = R':° répresentent également deux cônes dont la section par un plan normal à z donne deux hyperboles, mais comme R et R’ sont des signe contraires, l’une H, a ses sommets dans les quadrants ou tombe la bissectrice de l’angle aiguë des axes optiques, et l’autre H' dans ceux ou se trouve la nor- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 461 male optique. La discussion de l’équation montre que l’axe réel de H devient infini pour une relation 6 de la platine supérieure à 45° et celui de H’ pour une rotation 6 < 45 si V OT OT | O1 | OT 5: AN ‘AN ANIF ‘ANT 0'F | 9"68 || go +|-9"09 L'6S | T'TMl 16 | L L'8 9 RP 10 “TBAÏT ‘HNIS MSIT . ‘ANT 0:89 | Q F9 | 99 + -6'99 1°L9 | 6°L9 E 08 "G + | 1:69. ||*6:c9 | 0°C9 £'F9 ST ne SL 9 0|S8 |.01 | ‘ANIT. ‘AN ‘“HNIeS ‘ANT 6:69 | g'e +! 129 | G°£9 | 0°89 | 8° 09 À LT (a | G'6 8 L-|8 | 8 IT ‘MSIT ‘MSIT "MS|S+ MS 2809 a'0 - | c'60 || 6:69 | 2°66 kg6e Por F [.c°8 OT OT | OT | OT I£ ‘MSIE ‘MSIE "MSI MSI 029 Le'T +] 219 |FL'09 | a'T9:| L' CT FX À à è pi 410. [22 MSIE MSI. "MSIE MSI 069 D O'ER+) Le |F9e9 |‘6"29*| L' FI un TÉ I Da. 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E 994 6 II- I [a] Le] Le) o Le) [e] (o) | EE nm *XUI “UN | dE | 7 6 “ot | 42 | œnouxem | umumuy | = RER Ann | soon 6 eIn9Y T | S9InoU } Slot | &S0 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — MARS 1903 Correction pour réduire Ia pression atmosphérique du Grand Saint- Bernard à la pesanteur normale : — ()"".99. — Cette correction n’est pas appliquée dans les tableaux. | Pression atmosphérique : 500" + Fraction de saturation en UF 7 b. m. {'h}$;: FRS Moyenne 7'h.:mie Et RS CRE: Moyenne Lee décade 60.72 60.78 61.22 60.91 8 66 73) 15 Re » 62.94 63.29 64.12 63.46 73 62 82 72 3e » 66.86 66.66 66.93 66.82 7 66 87 -76 Mois 63.62 63.68 64.15 63.83 78 65 81 75 Température. ’ ï Moyenne, 7h. m. l'h.s. hs The s MR 8 4 ladécade 08 _ 2 87. 97) OR 2e » 4, 8-82 — . k.29 te la dt + 2 0.82 =} 6.95 3e »1 4 — 1 4.96 +1 4 02: : 1 1 3.38 —: 2.99 — 3.08 Mois — 7.86 — 3.61 — 6.70 — 6.06 —\ 6.22 Dans ce mois l’air à été calme 22 fois sur 4000. NE 81 Le rapport des vents ee — 82. — ().99. La direction de la résultante de tous-les.vents observés est $. 45° W. Son intensité est égale à 4.08 sur 400. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. | E | Station | Mutigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard | | | RE RER TS SX Ts To | mm mm mm mm - Eau en millimètres ..... 70.6 53.6 40.5 131.8 Néige en centimètres... | 12cm 38cm D9em 1 19om | Fr ag" QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES PAR Henri VEILLON Selon l’opinion de la plupart des physiciens moder- nes, on doit envisager les phénomènes électriques comme des modifications s’opérant dans les diélectri- ques. Les ingénieuses conceptions de Faraday et de Maxwell, fortes de l’appui considérable des célèbres expériences de Hertz, devinrent la base des théories actuelles qui sont à la fois si merveilleusement hardies et si étrangères aux notions classiques de l’action à distance. On ne tarda pas à entrevoir la possibilité d’une explication des phénomènes électriques par les procédés familiers à l’optique. Séduit par laccord prodigieux que Fresnel et ses continuateurs parvinrent à établir pour la lumière entre les faits et la théorie, on s’attaqua de toute part et avec passion aux problèmes que faisaient surgir à chaque pas les idées nouvelles. Plusieurs découvertes et inventions sont dues à cette puissante impulsion, et il en est déjà qui sont sorties du ARCHIVES, t. XV. — Mai 1903. 34 k82 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES cabinet du savant pour entrer dans la vie pratique. Avec une confiance sans cesse grandissante on recher- cha des analogies entre les phénomènes électriques et plusieurs physiciens considèrent peut-être dès aujour- d’hui la partie comme gagnée. Quoiqu'il en soit, la nouveauté relative des tenta- tives faites dans le but d’établir avec une évidence absolue ces analogies nous semble suffisante pour écarter toute idée de présomption vis-à-vis de savants distingués et d’expérimentateurs habiles si nous repre- nons quelques-unes de ces expériences pour les sou- mettre à un nouveau contrôle indépendamment de toute idée préconçue et de tout résultat déjà acquis. C’est dans ce sens que nous désirons qu’on envisage les quelques expériences qui vont suivre. Elles méritent qu'on s'y arrête en raison de leur importance fonda- mentale pour la théorie des oscillations électriques. I. Transversalité des ondes électriques. Une des questions les plus importantes dans la recherche de ces analogies est celle qui vise la nature des oscillations. En partant des équations de Maxwell, et en supposant l’excitateur des ondes électriques situé à très grande distance d’un élément d’une surface d'onde, on arrive à ce qu’on nomme les équations des rayons électriques. Celles-ci à leur tour permettent d'établir que la composante de la force suivant la direc- tion même du rayon est nulle, et que ce ne sont que les composantes normales au rayon qui entrent en jeu. En d’autres termes, la théorie prévoit la transversalité des radiations électromagnétiques. Hertz soumit ce SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 483 résultat très important à l’expérience au moyen de son résonateur circulaire. Depuis ces travaux mémorables, toute une série d’autres appareils explorateurs du champ électromagnétique furent inventés, et l’outillage du physicien en a été augmenté au point que M. Righi, dans un mémoire fort intéressant présenté au Congrès international de Physique à Paris, ne compte pas moins de vingt méthodes y relatives’. Quelques-unes n’ont pour but que de révéler simplement l’existence des ondes en un point du champ, tandis que d’autres per- mettent de mesurer l’énergie recueillie par l’organe sensible. Les instruments permettant de pareilles me- sures sont évidemment les plus importants, mais ils présentent malheureusement pour la plupart l’incon- vénient d’être très délicats à manier et difficiles à sous- iraire aux influences étrangères. Dans le choix d’une méthode de mesure il faudra donc se laisser guider par le point de vue de la facilité du maniement aussi bien que par celui de la sensibilité de l'organe récepteur. Le cohéreur nous parut remplir ces deux conditions. Il est vrai que dans l'origine on ne lui a demandé que d’être un simple appareil révélateur, et dans la plupart des travaux auxquels il a servi on ne le rencontre que comme tel; son jeu capricieux paraît l’exclure d’un dispostitif pour mesures précises. Lorsqu'on s’est tou- tefois familiarisé avec lui, on reconnaît que son incons- tance peut être sensiblement réduite, sinon évitée com- plètement, en observant de certaines précautions, et qu’il peut rendre des services appréciables pour une * A. Righi. Les ondes hertziennes. Congrès international de physique, rapports, t. IT, p. 301. 484 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES première approximation. Les expériences suivantes relatives à la transversalité des ondes électriques furent exécutées avec cet instrument. Le cohéreur qui nous parut le plus approprié se composait d’un tube en verre de 7 cm. de long sur 1 cm. de diamètre, fermé à ces deux bouts par des bouchons de liège, et remplis de tournure de cuivre, pas trop fine, additionnée d’un petit peu de nickel. Deux tiges de cuivre de 3 mm. d'épaisseur pénétraient à travers les bouchons dans l’intérieur du tube, et leurs extrémités en regard se trouvaient à environ 4,5 cm. de distance l’une de l’autre. Ces électrodes avaient une longueur telle que les deux extrémités extérieures étaient distantes d’environ 40 cm. l’une de l’autre. Un tube de laiton à paroi épaisse, aussi long que le tube en verre, était glissé sur ce dernier et formait ainsi un écran métallique destiné à soustraire le cohéreur pro- prement dit à l’action des ondes en ne laissant agir celles-ci directement que sur les électrodes. Chaque électrode portait enfin un petit godet à mercure, ce qui permettait d’intercaler le cohéreur dans un circuit après l’action des ondes électriques et sans aucune secousse. Ce circuit formait une dérivation d’un circuit principal composé lui-même d’une pile sèche fermée sur une résistance de 400 ohms. La dérivation com- prenait, outre le cohéreur, encore un galvanomètre, et se trouvait établie de telle manière que la force électromotrice appliquée aux électrodes du cohéreur était de 0,1 volt. La sensibilité du galvanomètre était réglée de façon à ce que le dernier trait de l’échelle aurait dû se présenter dans la lunette d'observation si la résistance du cohéreur était tombée exactement à SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 485 zéro. Par une expérience préalable avec un rhéostat substitué au cohéreur, on avait construit une échelle ad hoc permettant la lecture immédiate des résistances. Quelques premiers essais nous firent voir que le cohéreur devenait apte à fournir des mesures lorsque sa sensibilité était réglée de telle façon que la résis- tance, pratiquement infinie au début, ne tombât pas en dessous de 40 ohms et ne restàt pas supérieure à 70 ohms quand l'énergie recueillie par le cohéreur était la plus grande possible. En enfonçant plus ou moins les électrodes et en modifiant la quantité de tournure de cuivre dans le tube, cela s’obtenait aisément. Après ce réglage, des mesures répétées dans des conditions apparemment identiques présentaient toujours des écarts qu’il était impossible de faire disparaître, mais qui étaient cependant suffisamment réduits pour four- nir dés moyennes sûres et utiles à condition de faire dans chaque cas un nombre considérable d'expériences. L’oscillateur était formé de deux tiges de laiton de 40 cm. chacune et mesurant 1 cm. d’épaisseur. Ces tiges étaient disposées sur une même ligne droite et leurs extrémités en regard portaient des boules de laiton de 2 em. de diamètre, munie chacune d’une calotte en platine. Immédiatement en arrière des boules venaient se fixer deux fils conduisant aux bornes d’une bobine d’induction. Cette dernière était ou bien une bobine grand modéle de Carpentier ou bien une bobine de Klingelfuss à noyau de fer fermé. Nous ne laisse- rons pas échapper cette occasion de remercier de notre mieux M. Klingelfuss pour l’empressement qu'il a bien voulu mettre à nous prêter un de ses excellents appa- reils, si distingués par leur grand rendement. 486 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES Oscillateur et cohéreur se trouvaient à 1,5 m. au- dessus du sol et distants de 4 m. l’un de l’autre. La puissance de l’action dépend beaucoup du nombre des étincelles employées lorsqu'on ne fait jaillir celles-ci qu’une à une, ou bien de la durée du jet lorsqu’on fait fonctionner la bobine avec un interrupteur Deprez. C’est pourquoi nous fimes différentes séries d’expé- riences. Dans la première on faisait chaque fois jaillir trois étincelles successives en rompant le courant pri- maire à la main, après cela on observait la résistance du cohéreur. Dans la seconde série, on faisait jouer trois fois de suite l’interrupteur Deprez pendant une demi-seconde avant d’observer la résistance à laquelle tombait le cohéreur. Les deux modes produisirent des résultats quantitativement différents mais absolument concordants pour le caractère des phénomènes. Le problème qui se posait était de mesurer l’action produite pour toutes les positions relatives que le cohé- reur et l’oscillateur pouvaient affecter. Soit dans la fig. 4 en A le milieu de l’oscillateur et en B le milieu du cohéreur. Soient ©, et ©, les angles compris entre leurs directions respectives et la ligne fondamentale reliant les milieux. Désignons enfin par : l’angle dièdre des plans que AB détermine d’une part avec l’axe du cohéreur et d’autre part avec l’axe de SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 487 loscillateur. Toutes les positions possibles s’épuisent en faisant varier :, ©,, @, de zéro à r. Nous nous sommes bornés à donner à ces trois angles les valeurs : 0° 45° 90° 135° c’est-à-dire de sauter de quart en quart de tour. La dernière valeur de 180° était superflue, puisqu'elle reproduit simplement la position initiale de 0°. En combinant ces quatre valeurs pour chacun des trois “angles, on obtient 64 positions possibles, mais, comme il ne s’agit dans notre problème que d’orientations relatives de deux droites qui ne sont pas des vecteurs, ces positions se réduisent à 20 géométriquement dis- tinctes. On s’en assure aisément à l’aide d’un modèle confectionné avec des aiguilles à tricoter et des bou- chons de liège, et permettant de faire varier les angles. Après avoir ainsi éliminé les positions superilues, il reste les suivantes, dont chacune est désignée par une lettre : € 6, 9, £ 0, O, OT PUR À RS ANS TOME LE - 15 0B 90 M 90 C 135 N 55 0 D 90 45 O 5 E 90 P 90 F daue véb 20 050 135 G 90 R ep on TAN TAN 55 ÎT 90 T 90 K 1 C5 43% Ù Pour faciliter l'aperçu de toutes ces positions qui doivent être soumises à l’expérience, nous faisons sui- 488 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES vre la figure 2 dans laquelle l’oscillateur est sensé être à gauche et le cohéreur à droite. On y voit en outre que l’axe de ce dernier peut toujours se placer horizon- Être 00 ÉTÉ FFT Re Lx Fig. 2. SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 489 talement, ce qui est une condition indispensable pour obtenir de la constance dans les expériences. Ces expériences furent répétées plusieurs fois avec trente mesures pour chacune des positions, et le résul- tat eut toujours le même caractère. Le tableau suivant donne une de ces séries; les valeurs sont indiquées en ohms. A B C D E co co co co 190 F G h I K 71 139 oO 87 34 L M N O0 P 310 144 L30 165 97 Q S {i U co cc co co 250 L'action atteint son maximum dans la position K, c’est-à-dire lorsque les axes de l’oscillateur et du cohé- reur sont parallèles entre eux et perpendiculaires à la base. Nous dirons alors que l’oscillateur et le cohéreur se trouvent dans leurs positions principales. Dans neuf positions l’action est nulle, et dans les dix qui restent elle a certaines valeurs intermédiaires. Si maintenant la loi de la transversalité des oscillations est exacte, il faut que l’action soit proportionnelle au produit des cosinus des angles que l’oscillateur et le cohéreur for- ment avec la direction de leurs positions respectives. Or nous ne connaissons pas la relation fonctionnelle qui relie la diminution de résistance d’un cohéreur à la grandeur de l’action. C’est pourquoi nous en sommes réduits à nous contenter de constater si les résistances observées vont décroissant lorsque le produit des cosi- 490 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES nus augmente, et si dans les positions où ce produit est le même, les résistances sont égales. Il faudra enfin que pour des positions où le produit est zéro, la résis- tance soit infinie. Groupées à ce point de vue, nos expériences se résument dans le tableau suivant : Position Produit des cosinus Résistance K 1 34 ohms F 71 ohms I 0,7 87/5 P C1+ 9 E 190 » G 139 » M 0,5 A4k O 165 » E 310 » N 0.4 490 » U 301 » ABC DHQ 0 tous RST En tenant compte des imperfections du cohéreur, qui subsistent malgré toutes les précautions, et qui en compliquent l’emploi pour des mesures, les valeurs contenues dans ce tableau peuvent être déclarées con- formes aux exigences de la théorie et en particulier à la loi des cosinus. On conviendra même que cette mé- thode fournit des résultats aussi sûrs que celle du réso- nateur dans laquelle on mesure les forces par la lon- gueur et la fréquence des petites étincelles. Nous nous permettrons donc de considérer les nombres ci-dessus comme une nouvelle preuve de la transversalité des oscillations électromagnétiques. SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 491 IT. Effet d'un réseau sur les ondes électriques. Une autre expérience très importante pour la théo- rie, et à laquelle le procédé du cohéreur s'applique également avec succès, est celle où l’on place sur le passage des rayons électromagnétiqués un réseau de fils métalliques. L’étude du phénomène fut entreprise il y a déjà une douzaine d’années par MM. Rubens et Ritter au moyen du bolomêtre‘. Nous avons repris ces expériences en y appliquant le cohéreur et en les éten- dant encore aux différents cas où le plan du réseau n’est plus perpendiculaire à la direction des rayons. Nous nous servimes de deux petits miroirs parabo- liques de Hertz tournés l’un contre l’autre, avec leurs axes parallèles horizontaux et situés à 1,5 m. au-dessus du sol. La distance entre les axes des miroirs était de 4 m. Dans l’un se trouvait l’oscillateur, dans l’autre le cohéreur ; ces deux organes se trouvaient donc dans la position K du paragraphe précédent. Les miroirs en zinc avaient 57 cm. de longueur d’axe, 40 cm. d’ouver- ture et 4 cm. de foyer. Le réseau était fait de fils de cuivre parallèles de 4,5 mm. d'épaisseur, montés avec des intervalles de 4,5 cm. sur un cadre de bois, et avait 80 em. dans les deux sens. Son centre restait toujours situé sur le milieu de la base, donc à 2? m. de l’axe de chaque miroir. La figure 3 donne un aperçu des diffé- rentes orientations dont le réseau est susceptible. Elle ne contient que les orientations extrêmes sans les posi- ! Rubens u. Ritter. Ueber das Verhalten von Drahtgittern gegen elektrische Schwingungen, Wied. Ann., t. XL, p. 55, 1899. 492 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMÉNTALES tions intermédiaires qui en sont distantes de chaque fois 45°. , Dans ces dessins on imagine l’œil de l’observateur au milieu du cohéreur et visant l’étincelle; cette ligne (base) est perpendiculaire au papier dans le centre de chaque figure. Les boules de l’oscillateur sont figurées par deux cercles. Dans A et B le plan du réseau est normal à la base, dans les autres il passe par la base. Dans C et F les fils du réseau sont normaux à la base, dans Det E ils lui sont parallèles. En dehors de ces six positions principales, les six positions intermédiaires furent également soumises à l’expérience. Dans chaque orientation on fit cent mesures qui donnèrent en ohms les moyennes suivantes : Positions Positions principales intermédiaires A HET 0 20e 12 LIVRES | 229 BEC 'IMAUREO 198 131386 Gas nl por ie rt 71 LAS PROS RÉ RE 75 BOL URGENT 264 Hat stidiadbtes FE 463 LE RAT AE € | On voit que les prévisions de la théorie de la pola- risation des ondes électromagnétiques se justifient dans toutes les positions à l'exception de F qui devrait n’offrir aucun obstacle à la propagation. Ceci est un cas où l’analogie avec les rayons lumineux fait défaut, ainsi SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 493 que MM. Hagenbach-Bischoff et Zehnder lont déjà reconnu dans leur étude des phénomènes de Hertz”. Ce défaut d’analogie va du reste se retrouver dans les expériences suivantes qui nous donneront lieu de le discuter. = id C2 Fig. 3. IL. Intérférences d'ondes directes et d'ondes réfléchies par une paroi métallique. La recherche d’analogies entre les phénomènes élec- triques et optiques conduisit forcément à l’étude des interférences. On a en particulier tenté de reproduire l'expérience des miroirs de Fresnel et sa modification, due à Lloyd, qui n’exige qu’un seul miroir. La disposi- tion de celle-ci est fort simple, et cela nous fit espérer ‘ Hagenbach u. Zehnder. Die Natur der Funken bei den Hertz’'schen elektrischen Schwingungen, Wied. Ann. t. XLIIT, p. 619, 1891. 49% QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES de pouvoir y appliquer avec succès la méthode employée jusqu'ici. M. Righi est à notre connaissance le premier qui ait fait cette expérience dans le but indiqué; elle se trouve décrite dans son ouvrage bien connu sur L'Optique des oscillations électriques. Pour la repro- duire, nous nous sommes tenus le plus possible aux prescriptions de ce savant en ce qui concerne la produc- tion des ondes. Nous construisimes selon ses indica- tions un oscillateur composé de deux sphères pleines en laiton, de 3,75 cm. de diamètre, enchassées dans des bagues isolantes et susceptibles d’être plus ou moins rapprochées l’une de l’autre. Deux étincelles latérales, beaucoup plus longues que la distance explosive centrale, servent à la charge. Un pareil oscillateur doit fournir, selon M. Righi, des ondes de 10,6 cm. de longueur. L’axe de l’oscillateur, c'est- à-dire la droite reliant les centres des deux grosses sphères et suivant laquelle jaillissent aussi les trois étincelles, était constamment parallèle à l’axe du cohé- reur, et l’on eut toujours soin de faire en sorte que ce ne soit que l’étincelle courte du milieu qui produise un effet sur le cohéreur, tandis que les deux longues étin- celles latérales restent sans action. A cet effet on sup- primait pour un instant l’étincelle centrale en interca- lant un coin métallique entre les grosses sphères et en allongeant les étincelles latérales jusqu'à ce que le cohéreur devint insensible à leur action. Il fallait quel- quefois aussi réduire la sensibilité du cohéreur. Cela fait, on retirait le coin métallique et l’on réglait l’étin- celle de manière à obtenir le plus grand effet possible. La réflexion s’opérait sur une paroi en zinc de 2 m. sur 1 m., placée horizontalement, le côté long dirigé SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 495 suivant la base. L'axe du cohéreur et celui de l’oscilla- teur se trouvaient donc parallèles au plan de réflexion, et ce dernier pouvait se déplacer parallèlement à lui- même. Soit dans la figure 4 en A l’oscillateur et en B le récepteur ayant leurs axes perpendiculaires au papier, et soit T la feuille de zinc également normale au papier. Fig. 4. En désignant par d la distance AB, et par À la dis- tance de la base au plan réflecteur la différence géomé- trique entre les chemins d’un rayon direct et d’un autre brisé par réflexion sera : A=Yyÿ d+#h--d d’où : h — 1 y A' + 2dA Cette formule permet de calculer les valeurs de h pour lesquelles l’action interférentielle doit présenter des maxima et des minima. Dans ce calcul, il faut observer que la théorie prévoit à la réflexion la perte d’une demi-longueur d’onde ; on aura : Maxima pour A =; 85 Dot Minima pour À = À 21 3x... En admettant maintenant que l’on ait } — 10,6 cm. 496 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES on aura, la distance d étant dans nos expédiée x 400 cm., les valeurs suivantes : Maxima pour h — 33 57 74 88 4101... Minima pour h— 471 68 81 94... Dans l’exécution de ces expériences, nous avons fait croître k de 10 en 10 cm. Bien que nous les ayons répétées à plusieurs reprises, nous ne pümes pas observer le phénomène d’interférence attendu. Toutes les tentatives aboutirent à des résultats concordants dont la série suivante le type. Les distances k sont indiquées en cm. et les résistances en ohms. Sans la feuille Avec la feuille h Résistance 224 0 953 10 1360 20 754 30 370 40 290 50 170 60 131 10 98 80 133 90 134 100 230 La figure 5 donne une représentation graphique du phénomène. | La droite horizontale à la hauteur 224 représente l’action qui a lieu lorsque la feuille de zinc est enlevée et qu’il n’y a donc que l’action directe. Au début, h — 0, la feuille de zinc intercepte ou absorbe forte- ment les rayons. Pour hk — 10 cette absorption est encore plus considérable, mais de là elle décroît jusqu’à ce que l’on arrive à h — 40, distance à laquelle l’ac- SUR LES OSCILEATIONS ÉLECTRIQUES. 497 tion avec ou sans feuille métallique est la même. La feuille se comporte comme si elle n’existait pas. En augmentant encore la distance, on observe maintenant un renforcement de l’action jusqu’à environ À — 70 où l’on se trouve en présence d’un maximum. Enfin, lors- que h croît encore, ce renforcement va en diminuant pour disparaître entièrement aux environs de À — 100, distance à laquelle la paroi métallique a perdu toute 1400 1200 efficacité. Au delà elle reste parfaitement neutre. Il est évident que cette courbe n'offre pas les signes caracté- ristiques qu’elle devrait présenter si l’on se trouvait en présence d’un phénomène analogue à celui de l’expé- rience de Lloyd. Si l’on se reporte en effet aux dis- tances h, pour lesquelles on a calculé plus haut que devraient avoir lieu les maxima et les minima, la courbe devrait (abstraction faite pour le moment du ARCHIVES, t. XV. — Mai 1903. 39 198 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES singulier affaiblissement pour h — 0) dès son commen- cement tendre vers un renforcement et non vers un affaiblissement, c’est-à-dire qu’elle devrait descendre et non monter. Les maxima et les minima devant enfin se succéder toujours plus rapidement à mesure que À augmente, les points d’intersection de la courbe et de la droite 224 devraient tendre à se succéder dans des intervalles allant en décroissant. En d’autres termes, la courbe ne filerait pas aussi aplatie en faisant l’im- pression qu’elle s'approche asymptotiquement de la droite 224. Ce résultat, qui ne répond pas aux exigences de la théorie, donne lieu à deux suppositions. Ou bien la méthode du cohéreur se révèle impuissante dans le cas qui nous occupe, ou bien les analogies entre l’op- tique et les ondes électromagnétiques offrent encore des lacunes dans certains cas. L'étude de ces cas excep- tionnels acquerrait par là une importance très grande. Sans vouloir trancher définitivement la question, ce que l’on ne saurait tenter avant d’avoir répété l’expé- rience avec d’autres appareils de mesures, tels que le bolomètre, par exemple, nous penchons vers la con- clusion que l’on ne peut pas encore se déclarer con- vaincu d’une analogie complète et susceptible d’être reconnue jusque dans les derniers retranchements. Ce qui nous y convie, c’est que la méthode du cohéreur nous a fourni dans les deux premiers problèmes des résultats qui concordent parfaitement avec ceux qu'ont obtenus des expérimentateurs habiles opérant par d’autres méthodes. Cela nous semble parler en faveur du procédé employé ici, et c’est pourquoi nous nous permettons de soupçonner que dans notre problème l’analogie fasse tout à fait défaut. SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 499 Il reste maintenant à tenter une explication du résultat de cette expérience. En se plaçant au point de vue de l’ancienne théorie de l’action à distance, on peut argumenter de la manière suivante. L’oscillateur est le centre d’un rayonnement d'énergie, et lorsque la feuille de zinc est encore tout à fait écartée, l’effet pro- duit sur le récepteur est dû à un certain cône, parfai- tement déterminé, de ces rayons d’énergie. Si mainte- nant la feuille métallique vient occuper une des positions de l’expérience, nous pourrons l’imaginer décomposée en bandes élémentaires parallèles à l’axe de l’oscillateur et devenant le siège de courants induits. Cette induction se fera aux frais également d’un certain cône, parfaitement déterminé, de rayons d'énergie, et sera forcément accompagnée d’une absorption d’éner- gie. A leur tour les bandes élémentaires de la feuille auront la faculté d'agir par induction sur le récepteur. Nous appellerons ceci l’action secondaire, tandis que nous désignerons par action primaire celle qui a lieu directement sans l'intervention de la feuille. Ceci posé, amenons la feuille à À — 0. Elle puisera son énergie directement dans le cône primaire de rayon- nement et l’action primaire s’en trouvera déjà fortement réduite. Les courants induits dans la feuille ne pour- ront naître que dans quelques bandes voisines de l’oscillateur, les autres n’étant pas « vues » par celui- ci. L'action secondaire que ces courants devraient pro- voquer n’aura pas lieu, puisque ces courants à leur tour ne sont pas « vus » du récepteur. L'action totale reste donc très fortement amoindrie. Reculons la feuille jusqu’à h — 10. Elle absorbera toujours de l’énergie du cône primaire, mais à bien 500 QUELQUES EXPÉRIENCES FONDAMENTALES plus forte dose que tout à l’heure, car toutes les bandes élémentaires sont maintenant « vues » par l’oscillateur et chacune reçoit ses courants induits. Il résulte de ce surcroît d'absorption que l’affaiblissement de l’action primaire, qui s'était déjà fait remarquer si fortement dans la position précédente, s’accentue encore. L'action secondaire se produit, mais elle est encore impuissante à compenser ce nouvel affaiblissement. L'action totale subira par conséquent une nouvelle réduction par rap- port au cas précédent, et ceci explique que la courbe se soit élevée. Allons à k — 20. La feuille commence à sortir du cône d'action primaire et à emprunter ses courants induits à un autre cône d'énergie. L'action primaire, bien qu’encore affaiblie, se met à recroître et la secon- daire lui vient en aide, ce qui fait que l’action totale est en phase de croissance. Nous arrivons à À — 40. La feuille puise encore en partie de l’énergie du cône primaire, et l’action pri- maire n’a pas encore reconquis sa plénitude. L'action secondaire, par contre, qui puise en partie son énergie dans un nouveau cône, est juste suffisante pour remon- ter l’effet total à la hauteur de celui qui se produit directement quand la feuille est tout à fait écartée. C’est pourquoi l’on voit la courbe traverser ici la ligne horizontale représentant cette valeur. Faisons À — 50. La feuille prend encore un peu du cône primaire et affaiblit encore quelque peu l'action primaire. A cela vient s’ajouter l’action secondaire encore fort sensible et due à un cône de rayons d’éner- gie qui n’a plus que très peu de rayons communs avec le cône primaire. L'action totale devient donc supé- rieure à ce qu’elle serait sans la feuille métallique. SUR LES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 501 Vers h — 70 l’action secondaire est arrivée à son maximum et la primaire est également revenue à sa plénitude, en sorte que l’action totale se trouve encore augmentée depuis la position précédente. La courbe vient d'atteindre son point le plus bas. En reculant encore davantage notre feuille, nous ne changeons maintenant plus rien à l’action primaire, qui conserve sa force entière. L'action secondaire, par contre, diminue en raison de l'éloignement jusqu’à ce qu’elle échappe complétement à notre observation. La courbe va donc se rapprocher asymptotiquement de la ligne horizontale 224. Telle est l'explication que l’on peut donner du sin- gulier résultat de l'expérience. Signalons encore une modification de notre expé- rience qui justifie la décomposition de la feuille métal- lique en bandes élémentaires à laquelle notre interpré- tation a recours. Si l’on remplace la feuille par le réseau, il n’y a rien de changé dans le résultat, à con- dition d'orienter les fils dans la direction des bandes élémentaires, mais si l’on tourne le réseau dans son propre plan jusqu’à ce que les fils deviennent parallèles à la base, il perd toute efficacité. Pour terminer, nous ajouterons que la feuille ou le réseau restaient parfai- tement neutres lorsqu'on dirigeait l’axe du cohéreur et celui de l’oscillateur perpendiculairement à leur plan. MÉTHODES RAPIDES POUR L’ANALYSE Physico-Chimique des Liquides Physiologiques PAR Ph.-A. GUXYE et St. BOGDAN. (Avec la planche V.) Quelques travaux récents’ ayant attiré l'attention sur l’application de méthodes physico-chimiques à l’étude des liquides physiologiques, nous croyons utile de faire connaître les premiers résultats de recherches entreprises dans un but analogue. Frappés en effet de la sensibilité de certaines de ces: méthodes pour décéler des différences d’état chimique qui échappent complètement à l'analyse par les procé- dés usuels, nous avons pensé que dans plusieurs cas, l’examen physico-chimique était de nature à rendre de réels services, d'autant plus que quelques unes des constantes ainsi mesurées, telles par exemple la con- ductibilité et l’abaissement cryoscopique, permettent de juger de l’état de ionisation des corps en solution et de leur aptitude à entrer en réaction chimique. L'application des méthodes physico-chimiques à l’ana- 1 Dongier et Lesage. Comptes rendus, t. CXXX, 10 mars 1902, p. 612. et Comptes rendus, t. CXXX, 14 avril 1902, p. 834. J.-H. Long. J. Am. Chem. Soc., 1902, p. 996. Russel-Burton Opitz. J. Am. Physiol., 1902, p. 243. MÉTHODES RAPIDES, ETC. 503 lyse des liquides physiologiques présente cependant pour la pratique courante quelques difficultés. Les unes proviennent du fait qu'on ne dispose pas toujours de quantités de liquides suffisantes, d’autres demandent un temps trop long pour être exécutées utilement. Nous avons donc pensé que pour appliquer ces mé- thodes d’une manière plus générale, il était nécessaire de les adapter d’abord au but proposé en les rendant : 1° rapides et 2° susceptibles d’être employées avec de petites quantités de liquides. Nous présentons dans cette note les observations fai- tes à ce double point de vue sur diverses méthodes physico-chimiques et leur application à l’analyse des urines. I. Adaptation des méthodes physico-chimiques. Pour quelques unes d’entre elles ces conditions sont assez faciles à réaliser avec les appareils courants des laboratoires de chimie physique. C’est le cas, par exemple, de la mesure des indices de réfraction. Nous avons reconnu qu'avec le réfractomètre à liquide, système Pulfrich ‘, construction C. Zeiss, Jena, il suffit d’une couche de liquide de 0,45 mm. d'épaisseur (3-5 gouttes) pour faire des mesures exactes. - I n’y a pas non plus de difficultés pour les mesures polarimétriques qui peuvent être faites avec exactitude dans des tubes de très faible contenance (tube de 1 em. de longueur). Cependant dans ce cas, il y aurait encore à chercher quelque chose de mieux. * Journal de physique, 2e série, t. VI, p. 243. 504 MÉTHODES RAPIDES POUR L'ANALYSE Nous avons reconnu également que.les mesures de coefficients de viscosité par la méthode de M. Ostwald, sous la forme où elle a déjà été pratiquée dans ce labo- ratoire ‘, remplissent également les conditions deman- dées; il suffit en effet, pour ces mesures, d’un volume de liquide de 3 cm‘ environ. La difficulté que présente quelquefois l’application de ces viscosimètres aux liqui- des physiologiques réside dans le fait que les capillaires ordinairement employés, sont trés étroits, de sorte que le passage de certains liquides physiologiques, visqueux de leur nature, devient très lent et parfois même irréalisable. C’est le cas, par exemple, des urines filantes. Nous avons fait construire dans ce cas un appareil avec capillaire plus large. La détermination de la cons- tante de l'appareil ne peut plus se faire alors avec une exactitude suffisante au moyen du benzène, dont l’écou- lement est beaucoup trop rapide (11 secondes pour 3 cm° dans les appareils employés par nous). Ce liquide type est avantageusement remplacé par l'alcool amylique, dont le coefficient de viscosité est plus grand. Des expériences comparatives faites sur des viscosi- mètres à tube capillaire large ou étroit, ont donné des résulats absolument concordants. Voici quelques-unes de nos observations à ce sujet : Viscosimètre ordinaire Viscosimètre à large capillaire n 22°.3 — 0.4321 n 22°.3 — 0.4318 n 18° — 0.0511 n.18° ..=—=Y20:0510 n 18 — 0.01834 n 18° —="0:01553 Les divers échantilons d’alcool amylique n’ayant pas ! Guye et Friederich. Bull. Soc. chim., 3, XIX, 1898, p. 184. PHYSICO-CHIMIQUE DES LIQUIDES PHYSIOLOGIQUES. 505 toujours la même composition chimique, il est néces- saire de déterminer préalablement la viscosité de ce liquide, par rapport au benzène, dans un viscosimètre ordinaire. Pour les mesures des conductibilités électriques, nous avons remplacé les cuves électrolytiques ordinaires par des récipients de très faible contenance (1 em°). En sui- vant la méthode de Kohlrausch ‘ basée sur le principe du pont de Wheatstone et en opérant dans les condi- tions habituelles, nous avons obtenus de bons résultats en donnant à la cuve électrolytique, renfermant le liquide à étudier, la forme d’un simple tube cylindrique de 5-6 em. de longueur avec 3 mm. de diamètre (PI. V, fig. 4). Aux deux extrémités sont placées les deux électrodes de surface circulaire qui communiquent avec l'extérieur au moyen de deux fils de platine soudés dans le verre. Les fils sont isolés extérieurement à l’aide d’un enduit de verre. Une tubulure latérale sert à rem- plir la cuve et à y adapter le thermomètre ; ce dernier est généralement superflu en raison de la petite quan- tité de liquide employé (1 cm’), qui prend très rapide- ment la température du bain ou thermostat dans lequel est plongé le tube-cuve pour les mesures. Pour déterminer la précision des mesures faites avec cette nouvelle forme de cuve, nous avons effectué une série de déterminations comparatives sur des solutions de chlorure de potassium ‘/,, N et sur quelques urines. Les mesures de conductibilité ont présenté la même précision qu'avec les cuves ordinairement employées, dont la capacité est de 20 à 100 cm”. : Kohlrauschund Holborn, Leitvermügen der Electrolyte., 1900. 506 MÉTHODES RAPIDES POUR L'ANALYSE Voici à titre d'exemple, quelques résultats à l’appui de cette conclusion : Grande cuve Petite cuve 55 eu capacité 1 cm* capacité Solut. 1/10 N,KCI 180 — 0.011189 x18°— 0.011185 %x18° = d’après Kohlrausch 0.01119. Urine. . . . Ms? — 0.01660 18° — 0.016561 Urine. . . . is —0.02391 %18° = 0.0239 Urine. .' . . %is® —0.02238 #18° — 0.02232 Une autre constante à laquelle on attribue à juste titre une grande importance, est l’abaissement cryoscopique Les méthodes usuelles nécessitent l'emploi d’au moins 8-10 cm° de liquide. Pour pouvoir multiplier les mesu- res sur divers liquides physiologiques, plutôt rares et notamment sur le sérum humain, qu’il est difficile de se procurer en grandes quantités, surtout pour des expériences répétées, nous avons modifié un des der- niers dispositifs imaginés par Raoult de façon à pouvoir opérer sur 1 à 4 !/, cm° de liquide. Tout l’appareil (PJ. V, fig. 1)est porté sur un socle sur lequel est posé un support, portant à sa partie supérieure le dispositif agitateur. Le refroidisseur est constitué par un vase cylindrique en verre (A) à paroi épaisse, de 100 cm° de capacité, fixé au support. Il est muni. d’un bouchon percé de trois trous pour livrer passage à l’éprouvette cryoscopique (B) et aux deux tubes Det E; en aspirant par le tube D l’air desséché préalablement en G, on produit l’évaporation de l’éther destiné à re- froidir l’éprouvette cryoscopique. Comme liquide refroidisseur nous avons préféré l’éther au sulfure de carbone qu’employait Raoult à cause de l’absence d’odeur désagréable et de la par- PHYSICO-CHIMIQUE DES LIQUIDES PHYSIOLOGIQUES. 507 faite transparence qui permet d'observer ce qui se passe dans la partie immergée de l’éprouvette cryos- copique. Un thermomètre ordinaire (T') plonge direc- tement dans l’éther. L’éprouvette cryoscopique a reçu une forme spéciale (fig. 2). Elle se compose de deux parties cylindriques l’une supérieure, plus large a 5 cm. de longueur et 4.5 cm. de diamètre, l’autre inférieure et continuant la première, constitue un petit réservoir d’une capa- cité de 4.5 cm° environ. C’est dans la partie inférieure qu’on introduit le liquide à étudier ; ce réservoir d’un diamètre de 6 mm. est soudé concentriquement de ma- nière à ménager une bordure plane sur laquelle repose une rondelle en ébonite (R) ; cette rondelle munie d’un trou au centre, laisse libre passage au thermomètre cryoscopique. Son but est de maintenir le thermomètre dans une position centrée de façon à éviter que celui-ci ne vienne frotter les parois. L’éprouvette cryoscopique est entourée d’un tube en verre (C) qui épouse sa forme et crée autour d'elle une enveloppe d’air ayant pour but d’assurer un refroidissement uniforme et régulier du liquide en expérience. Le thermomètre cryosco- pique (T) de la maison Baudin à Paris est gradué de —"5% à — 15°; il est divisé en ‘/,, de degrés et permet d'apprécier le ‘/,,, de degré, le réservoir a 9 mm. de longueur et 4.5 mm. de diamètre. Les divi- sions sont équicalibres ; pour assurer la bonne marche de la colonne mercurielle, on a introduit un gaz inerte dans la partie supérieure du tube thermométrique. Il convient de mentionner enfin que c’est le thermomètre cryoscopique lui-même qui fonctionne comme agita- teur. Dans ce but il est relié à l’aide d’un tube en 508 MÉTHODES RAPIDES POUR L'ANALYSE caoutchouc (PI. V, &, fig. 3) à une baguette métallique faisant partie du dispositif d’agitation ; celui-ci est mis en mouvement par un petit moteur de laboratoire. On donne ainsi au thermomètre un mouvement circulaire et rapide de va et vient autour de son axe permettant de suivre cependant la colonne mercurielle avec une petite lunette. Les mesures comparatives avec un appareil usuel comportant l’emploi de 30 em* de liquide sont concor- dantes. Les écarts dépassent rarement le ‘/,,, de degré c'est-à-dire la limite de précision des lectures thermo- métriques. Voici comme contrôle quelques observations de points de congélation : Substance D Egtiisionogen scotinat aa 0 0h — 0°,06 Solution de Na CI dilué . . — 0°.09 — 0°.09 Solution de Na CI conc. . . — 0°.38 — 0°.37 Urisent 560600 % HIDE STI — 1°,08 Uripe.. tres mat tr vu dé36 — 1°.37 0 NP AR a RE ee — 1,26 [I. Application à l'analyse des urines. Nos premières mesures sont relatives à l’analyse physico-chimique des urines. Mais ilest évident que les méthodes qui viennent d’être décrites sont applicables à tout autre liquide physiologique. L'analyse d’une urine comprend alors les dosages chi- miques usuels (Na CI, P,0,, urée, totalité des matières élaborées et densité) et les mesures des constantes phy- sico-chimiques suivantes : 4° la conductibilité électri- PHYSICO-CHIMIQUE DES LIQUIDES PHYSIOLOGIQUES. 509 que ; 2° l’abaissement cryoscopique ; 3° le cæfficient de viscosité et 4° l’indice de réfraction. Nous avons en outre noté la quantité d’urine émise en 24 heures et la réaction. Voici à titre d'exemple les résultats d’une de ces analyses complètes. Dosages usuels Na CI P2 Os Urée Mat. élab. Densité à 18° 9/00 11.70 2.13 13.90 28.10 1.0174 Constantes physico-chimiques Condactibilité spé- Abaissement Cæficient de cifique à 18° cryvuscopique de viscosité à 1$° 0.01937 — 1°.39 6.0113 1.3397 ns Avec un peu de pratique, l’analyse complète chi- mique et physico-chimique d’une urine peut facilement se faire en une Journée. Ces données d'observation peuvent servir à calculer divers cœæfficients numériques ayant un sens physico- chimique précis. Pour le moment nous nous bornerons à indiquer ici ceux qui se déduisent tout naturellement par des considérations analogues à celles développées par M. Bouchard au sujet des constantes cryoscopiques. Dans le tableau suivant nous avons indiqué pour l’urine mentionnée plus haut la conductibilité trouvée expérimentalement, la conductibilité spécifique d’une solution de chlorure de sodium à la même concentra- tion en Na CI que l’urine examinée, la conductibilité spécifique attribuable, par différence, aux matières élaborées et la conductibilité spécifique par unité de matières élaborées sur ‘/, ainsi que les mêmes valeurs 1 Comptes rendus, t. CXXVIIT, 1899, p. 64. 510 MÉTHODES RAPIDES POUR L'ANALYSE pour les autres constantee physico-chimiques détermi- nées. Pourilofihe ‘Pour Na CI Poar mat. Pouruuitésur‘/v Conductibilité spéci- élaborées de mat. élab. fique # 18° . . 0.019374 0.01754 0.00183 0.00065 Abaissement cryos- copique : …..: -— 1.39. = 0. GHSS NP 0°.26 Cæfficient de visco- sité 918 . . . 0.011286 0.010755 0.000531 0.000188 Indice de réfraction - C'AOR Le RER EE D Fi 1.3352 0.0045 0.00160 Ces chiffres se rapportent à une urine à peu près normale ; dans un mémoire ultérieur seront consignés les résultats d'observations plus nombreuses faites à ce sujet. Pour mettre en évidence les altérations que peuvent produire les cas pathologiques, nous transcrivons ci-après les résultats fournis par une urine pathologique. (Urine tuberculeuse de la clinique du prof. D' Bard). Dosayes usuels Na CI P: Os Urée Mat. élab. Densité à 18° 0/00 5.44 0.28 7.02 9.32 1.0100 Constantes physico-chimiques Conductibilité spé- Abaissement Cæfficient de Indice de réfrac- cifique z 18° cryoscopique viscosité 18° tion n,, 18° 0.009297 — 0.39 0.01089 1.383355 Eléments physico-chimiques (calculés comme précédemment) Pour l'urine Pour NaGl Pourmat. Pourunitésur°/ Conductibilité spéci- élaborées de mat. élab. fique # 18° . . 0.009297 O0.00385 0.00544 0.00583 Abaïissement cryos- copique . . . —0°.39 -:0°822 - 0°.067 ‘0°/072:; Cœæfficient de visco- sité 7 189. . . (0.01089 0.010614 0.000279 0.0003 Indice de réfraction ni AS ITEMS MEN MR SD E 1.3341 0.0014 0.0015 PHYSICO-CHIMIQUE DES LIQUIDES PHYSIOLOGIQUES. 511 La comparaison de ces chiffres avec les précédents fait ressortir des différences assez considérables entre l'urine normale et l'urine pathologique. Nous nous bor- nerons à attirer l'attention sur les éléments suivants. Différences Pour urine Pour urine Tprute Pour mat, Pour unité sur Conductibilité spéci- normale pathologique élaborées mat. élaboré fique à 18° . . (0.01937 0.00929 O0.1008 + 0.00361 + 0.003518 Abaissement cryos- copique . . . —1°.39 -0°.39 - 1°.0 + 0°.673 - 0°.19 Coefficient de visco- . BAUER IR Sr M OC DITS 0.0109 0.0004 - 0.000252 + 0.0001 Indice de réfraction no LOT AUUTEr E3397 1.3355 0.0042 - 0.0031 - 0.0001 Si l’on se reporte au tableau précédent donnant les éléments physico-chimiques de lurine normale on constate par exemple que : 1° La conductibilité spécifique pour les matières élaborées, qui était de 0.004183 dans l’urine normale, augmente dans l’urine pathologique de 0.003641 soit d'environ 200 °/,. 2° L’abaissement, normalement de —0°,74 angmente de — 0°,67, soit de 90 ‘/.. 3° Le coefficient de viscosité, normalement de 0,000531, diminue de 0,000252, soit de 47 °/,. 4° L'indice de réfraction, normalement de 0,0045, diminue de 0,0031, soit de 68 °,. Le même calcul comparatif, effectué sur l’unité °/, de matières élaborées, indique les variations suivantes entre l’urine normale et Purine pathologique prise comme exemple : Pour la conductibilité spécifique. . . . 896 °/, Pour l’abaissement cryoscopique. . . . 27°, PORTA UE ADD Pour l'indice de réfraction . . . . . . LE 512 MÉTHODES RAPIDES POUR L'ANALYSE Ces exemples suffiront pour démontrer, croyons-nous, que les méthodes physico-chimiques sont susceptibles de fournir des éléments d'appréciation intéressants et nouveaux dans l’examen des liquides physiologiques et en particulier des éléments qui échappent à l’analyse usuelle et paraissent à première vue d’une très grande sensibilité. Nous pensons également que ces constantes permet- tent de suivre d’une façon plus certaine les altérations que subissent avec le temps les liquides physiologiques. C’est ainsi, par exemple, que la conductibilité d’une urine conservée dans un vase ouvert a été trouvée : % 180 — 0.01449 après l’émission » 0.01477 12 heures après l’émission » 0.01526 42 heures » L'analyse chimique dans les mêmes conditions n’accu- sait pas de variations sensibles. Cette augmentation de conductibilité résulte sans doute de la décomposition des non électrolytes en électrolytes. L'exemple suivant est relatif à une urine conservée en vase fermé (dans la cuve électrolytique servant aux mesures). x 180 — 0.01845 après l’émission » 0.01901 24 heures après l’émission » 0.02109 48 heures » Même dans ce cas l’augmentation de conductibilité, qui est de 14 °/,, est encore considérable et révèle des transformations chimiques qui échapperaient aux mé- thodes usuelles de l’analyse. Ces résultats rapprochés des précédents, nous amè- nent donc à conclure que les méthodes physico-chimi- PHYSICO-CHIMIQUE DES LIQUIDES PHYSIOLOGIQUES. 95143 ques, pratiquées sous les formes simplifiées exposées dans les pages qui précédent, donnent néanmoins une exactitude plus que suffisante pour accuser des varia- tions importantes dans les propriétés des liquides physiologiques, que l’on aurait grand peine à déceler autrement ; que ces variations étant dues à des trans- formations chimiques des constituants de ces liquides physiologiques, il paraît y avoir un réel intérêt à les étudier de plus près, surtout dans les cas pathologiques. Des recherches dans cette direction ont été entreprises par l’un de nous dont les résultats seront publiés pro- chainement. ARCHIVES. t. XV. — Mai 1903. 36 LES APPLICATIONS DEN ACIERN AU NICKEL par Ch.-Éd. GUILLAUME Directeur-adjoint du Bureau international des Poids et Mesures. (Suite1.) CHAPITRE VII ETUDE DES FILS DESTINÉS À LA MESURE DES BASES Préparation et ajustage des fils ; programme des travaux. — Les premiers essais de mesures par des fils d’invar ont été faits à peu près simultanément au Bureau international, par le Service géographique de l’armée française, et par la Commission suédo-russe du Spitzberg, sur l'initiative de M. Jäderin. Dès le début de ces recherches, commencées en 1898, les dispositions furent prises au Bureau interna- tional pour que les fils pussent être amenés à une suf- fisante stabilité par des étuvages systématiques, plus indispensables encore pour des alliages soumis à un travail mécanique à froid que pour des barres simple- ment forgées à chaud. Une chaudière cylindrique en tôle galvanisée, dont 1 Voir Archives, mars 1903, p. 249; avril, p. 408. . APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 515 les fonds, traversés au centre par un tube de fer, dé- bordent largement le pourtour, constitue une sorte de bobine de 50 cm. de diamètre, sur laquelle le fil est enroulé en tours bien jointifs, en couches séparées par du papier épais, et finalement entouré de bourre d’a- miante ; la chaudière est remplie d’eau que l’on main- tient en ébullition pendant quatre ou cinq Jours: la température est ensuite abaissée progressivement Jus- que vers 40°, en trois ou quatre semaines. Enfin, on expose encore, pendant deux ou trois semaines ou davantage si possible, le fil à une température comprise entre 25° et 35°. On peut, en une seule opération, étuver plus d’un kilomètre de fil. Dans les fils construits jusqu’à ces derniers temps sur les indications de M. Jäderin, comme aussi dans ceux que nous avons, M. Benoît et moi, fait exécuter au début, les réglettes terminales étaient en laiton argenté ou nickelé. Mais il est facile de voir que, si l’on arrive à abaisser jusqu'aux extrêmes limites la dilata- tion de l’invar, le seul fait de l’adjonction de réglettes de 10 à 15 cm de laiton peut modifier de plus de moitié la dilatation moyenne du fil tout équipé. Il nous a donc semblé utile de substituer aux réglettes primitives des réglettes d’invar à section triangulaire, forées et entièrement façonnées en partant d’une barre laminée ; cette substitution nous semblait d’autant plus indiquée que les réglettes terminales, souvent te- nues à la main par les observateurs, possèdent une température sans cesse variable, et dont la détermina- tion est impossible. La dureté de l’invar, beaucoup plus grande que celle du laiton, est une garantie de la conservation des traits qui, dans les fils du premier 516 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL, modèle s’effacent souvent sur le bord de la réglette, dans des campagnes géodésiques de longue durée. Le façonnage d’une réglette est assurément beaucoup plus difficile et plus coûteux pour l’invar que pour le laiton; mais la différence de prix est encore insignifiante dans le coût d’un matériel géodésique complet, et a fortiori dans les dépenses d’une campagne de mesures. Nous en étions restés à des travaux préliminaires de cet ordre, lorsque, dans sa conférence de 1900, l’As- sociation géodésique internationale décida, sur la pro- position de M. le général Bassot, faisant suite à la lec- ture d’un rapport de M. Backlund, de demander au Comité international des Poids et Mesures d'inscrire l’étude des procédés de mesure par les fils au pro- gramme des travaux du Bureau. C’est alors seulement que nous eûmes, M. Benoît et moi, l’occasion d’entre- prendre des recherches systématiques sur les diverses questions que soulèvent ces études. Il s'agissait essentiellement de reconnaître, par des” recherches de laboratoire, quel est l’ordre de précision que permettent d'atteindre les fils d’invar, quel est leur degré de permanence lorsqu'ils sont seulement soumis à des tensions normales, ou quelles sont leurs varia- tions sous l’action de tensions accidentellement anorma- les, enfin, quelle peut être l’action d’un enroulage ou d’un déroulage fait dans les meilleures conditions. A ce programme venait s'ajouter celui de l’emploi pratique des fils sur le terrain, et l’étude des appareils acces- soires de mesure des bases géodésiques. Dès le printemps 1901, les installations que je vais sommairement décrire permirent d'entreprendre des mesures, qui, depuis cette époque, se sont poursuivies APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 517 régulièrement. Comme elles sont délicates, que les questions à résoudre sont multiples, que chacune d’elles nécessite non seulement des mesures nombreuses, mais aussi le concours du temps pour l’examen des change- ments à longue période, nous ne pouvons pas encore les considérer toutes comme parfaitement élucidées. Je ne donnerai donc, d’après une publication déjà men- tionnée', que les résultats qui semblent définitivement acquis, tout en indiquant le sens dans lequel les autres questions paraissent devoir être finalement résolues. Il est toutefois utile d'établir encore quelques prin- cipes théoriques relatifs aux mesures faites au moyen de fils tendus. Théorie des erreurs dans le cas des mesures par les fils. — Les seules variations importantes que puisse subir une barre rigide sont celles qui résultent des changements de sa température ; les modifications de sa longueur dues à des efforts fléchissants où à des compressions variables sont généralement très petites et presque toujours négligeables. Mais il n’en est pas de même dans le cas d’un fil, où la déformation élasti- que, provoquée par la tension qui lui est nécessaire- ment donnée, produit de notables modifications de sa longueur, et où, en raison de la flèche sensible que prend le fil, la distance de ses points extrêmes diffère d’une quantité appréciable de sa longueur réelle. Par le fait immédiat de l'effort, le fil se trouve allongé, tandis que sa courbure oblige à définir, par son moyen, 1 J.-R. Benoît et Ch.-Éd. Guillaume. Nouveaux appareils, etc. Voir aussi les Procès-verbaux des séances du Comité international des Poids et Mesures, session de 1903 (sous presse). 18 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. une longueur inférieure à ses propres dimensions au moment de la mesure. Si le fil était employé, dans les mesures faites sur le terrain, dans des conditions identiques à celles de sa détermination, il serait sans intérêt de connaitre la grandeur des écarts, de signe inverse, qui viennent d’être mentionnés. Mais, d’une part, les tensions peu- vent différer légèrement d’une opération à l’autre, etil est important de connaître l'influence de telles varia- tions sur la longueur définie par le fil. D'autre part, tandis que le fil est généralement déterminé entre deux points situés sur la même horizontale, on l’emploie, sur le terrain, en suivant les ondulations du sol, c’est- à-dire avec une pente moyenne appréciable. Il est naturellement important de savoir si, dans ces condi- tions variables, on peut admettre que la chainette for- mée par le fil diffère d’une quantité constante de la distance rectiligne de ses extrémités, au moins dans les limites des pentes que l’on rencontre dans la pratique, et de la précision que comportent ces mesures. Je vais traiter ces divers problèmes sous leur forme la plus élémentaire. | Par le fait de la traction à laguelle il est soumis, le fil subit un allongement élastique, donné par ay: ohfe Es f étant la force appliquée au fil, de section « et de mo- dule d’élasticité E. Dans les fils actuellement en usage, ag — 2,2 mm’, et, pour l’invar, E— 15000 kg: mm'; l 3300 f étant égal à 10 kg, on aura : Al — ou APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 519 7,27 mm pour { — 24 m. Al étant proportionnel à L aussi bien qu’à f, l'extension sera double pour un fil de 48 metc., tandis qu’un écart Af de la valeur normale : sl à de f produira une erreur égale à NE soit à 0,073 pour 24 m et pour un écart de 100 grammes. Il est aisé de donner une valeur au moins appro- chée des erreurs dues aux variations de la forme que prend le fil sous l’action combinée de l’inclinaison va- riable des sections de la base et des écarts de la tension normale. Considérons le problème sous la forme simple d’un fil suffisamment tendu pour que la chaînette qu’il cons- titue puisse être assimilée à une parabole, ce qui revient à négliger, dans le développement de l'équation rigou- reuse, tous les termes supérieurs au premier. Nous pourrons donc écrire l’équation du fil : (4) y == ax}, l’origine des coordonnées étant prise au sommet de la parabole. La légitimité pratique de la simplification des formu- les résulte immédiatement de la connaissance de la valeur numérique de &. Pour les fils de 24 m dans les conditions normales, la flèche est de 0",144 ; si donc nous adoptons comme. unité de longueur le mètre, a deviendra égal à 0,001. Le terme suivant de l’équation de la chainette est _. ax" ; pour æ — 192, il est égal à 48.107 du premier ; il n'intervient donc que pour 74 environ dans l'expression de la fléche. Considérons le fil dans la position A B (fig. 12), me- 520 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. surant la distance de deux points placés à des niveaux différents, y, et y, et aux distances horizontales x, et z, de l’origine. Posons x, — x, —= L. La longueur de l’arc A B est donnée par : m1 z1 (2) if MON ANFEERT SE 221 L21 Fig. 12. Développons le radical en nous arrêtant au terme en z°; nous aurons, en intégrant : (3) L= m8 + an a? (rs? — z,?). Cette équation nous donne, dans tous les cas, l’écart entre la longueur du fil et sa projection horizontale. Cherchons maintenant quelle est, en fonction des abscisses des points extrêmes, la longueur de la corde AB — ;, faisant un angle 4 avec l'horizontale, et cal- culons sa différence par rapport à L. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 521 On a d’abord : (4) = Dr q L YA + a?(x, + »,) COS 1 — L £ —- KT a? (T4 de r)°| les termes supérieurs étant négligés comme précédem- ment. Combinant les expressions (3) et (4), on trouve facilement : A ) up His | (5) LR Ë a Cette équation nous montre que, au degré d’appro- ximation du calcul, la différence entre la longueur du fil et sa corde ne dépend pas de la valeur absolue des abscisses, mais uniquement de leur différence. Or, si nous posons L— 2%, nous trouvons | — à —2"",304. Donc, à moins de considérer des pentes inadmissibles en pratique, et pour lesquelles L deviendrait très dif- férent de À, on peut envisager { — À comme invariable. Il en résulte immédiatement une indication très pré- cieuse pour les mesures. Cette différence étant prati- quement constante, on en conclut qu’à une quantité du second ordre près, il n’y a pas à se préoccuper de la forme réelle que prend le fil, et que, pour pouvoir cal- culer la vraie valeur de sa projection sur l’horizontale, il suffit de connaître l’inclinaison de la droite qui joint ses extrémités. Une deuxième approximation du calcul nous donnera bientôt la valeur des quantités négligées. Considérons maintenant l’effet d’une variation de l'effort tenseur. Le paramêtre & étant inversement proportionnel à f, on aura, £ étant un facteur de pro- portionnalité : 1 529 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. et L'étant constant, 4, k = > ALPAr A =, TE A/ Ecrivant la dernière équation sous la forme : Ra |: = gite 22 (6) AX a > on calculera facilement la valeur de la-correction cher- chée. Nous pouvons maintenant rassembler en un tableau les valeurs numériques auxquelles conduisent les for- mules qui viennent d’être établies. Loug. naturelle Ecarts de la valeur naturelle sous Variations du fil la charge de 10 kg. pour Af= 0,1 kg. A TE Elasticité Courbure Somme Elasticité Courbure Somme m. mm. mm. mm. mm. mm. mm. 24 7,27 - 2,30 + 4,97 0,07 0.05 0,12 48 14,54 - 18,43 - 3,89 015 0,37 0,50 12 21,81 - 62,21 - 40.40 0,22 41,24 41,46 96 29.08 - 117,50 — 88,42 0,29 2,49 2,78 La considération de ces nombres est instructive ; elle nous montre que, tandis qu'une erreur de 100 gram- mes, qu'il est facile de commettre sur la tension don- née au fil ne modifie sa longueur apparente que de Ow“,1 pour 24 m, l'erreur augmente rapidement lors- qu’on allonge le fil. Aussi, arrive-t-on facilement avec un fil très long à des erreurs inadmissibles, pour peu que l’on s’écarte de la tension normale. Il est certain, par exemple, qu’un fil de 48 m est nettement inférieur à un fil de 24 m, au point de vue de la précision relative qu’il permet d'obtenir ; on ne devra donc s’écarter de la longueur normale adoptée APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 523 par M. Jäderin, que lorsque les conditions de terrain l’exigeront impérieusement. Les erreurs de la tension peuvent heureusement être rendues fortuites si les appareils sont convena- blement étalonnés, et s’élimineront par la répétition des observations ; mais il devra être entendu que, pour opérer suffisamment cette élimination, on devra faire, dans chaque portée, des observations d’autant plus nombreuses que le fil est plus long. Il n’est pas nécessaire d’insister sur les variations de tension dues au poids du fil dans les pentes, mais il est intéressant d'examiner la grandeur des erreurs qui pourront provenir des variations de la pesanteur d’un point à un autre du globe. Ici, deux cas peuvent se présenter : ou bien la ten- sion est obtenue par un dynanomètre, et les variations de g n’interviennent que pour déterminer le poids cou- rant du fil, d’où sa flèche ; ou bien la tension est pro- duite par des poids, et la flèche devient indépendante de g ; la tension n'intervient alers que pour la défor- mation élastique. Prenons, comme exemple, les valeurs extrêmes de g dans les points du globe où des mesures de bases ont été faites, c’est-à-dire au Spitzhberg et dans la Républi- que de l’Equateur. Le rapport de g en ces deux régions est un peu in- térieur à 1,006. Dans l’emploi des dynamomètres, un fil de 24 mètres se raccourcira apparemment de 0°*,03 en passant de l’Equateur au Spitzherg, tandis que, si l’on se sert de poids pour obtenir la tension, il s’allongera réellement de 0"",04, grandeurs dont il y a lieu de tenir compte dans le calcul d'ensemble de la va- 524 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. leur d’une base. Pour un fil de 48 m ces nombres de- viennent 0"",22 et 0"",09. Il est naturellement indifférent, pour la comparaison des résultats obtenus en deux points du globe, que les mesures y aient été faites avec un même fil ou avec des fils différents étalonnés au même endroit; les résultats ne deviennent, de toutes façons, rigoureusement com- parables que par l’application d’une des deux correc- tions ci-dessus. | Ces rapides indications suffiront pour établir les prin- cipes sur lesquels reposent les mesures par les fils. Pour un calcul rigoureux, on ajoutera à l’équation (5) un deuxième terme du développement des équations (2) et (4), après avoir introduit dans la première, le deuxième terme du développement de l’équation de la chaînette. Ce nouveau calcul donne, pour le terme de cor- rection, la valeur : 2 1 COM=e EG - 204 CT Cette différence additionnelle étant positive, la quantité cherchée L devra être diminuée de sa valeur. Pour un fil de 24 m et pour une pente de 5 °/,, cette correction n’est que de 0"",03, mais pour une pente de 40 ‘/,, elle atteint déjà 0"",44. Etude des fils au laboratoire. — A l’époque où le programme de l’étude des fils venait d’être élaboré, le Comité international des Poids et Mésures décida que d'importantes modifications seraient faites au bâtiment d'observation du Bureau. M. Benoît profita de ces tra- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 529 vaux pour faire évacuer, dans le sous-sol, un espace compris entre deux murs de fondation très épais et déjà anciens, et l’aménager pour ces études". Cet espace désigné sur la coupe (fig. 13) par A, est large de 2 mé- tres. On le creusa à la profondeur de 2"",20 au-des- sous du plancher du couloir qui le surmonte, on bétonna le sol et on rejointales murs ; puis M. Benoît fixa, con- tre le mur intérieur, au moyen de solides boulons pris SK La. + = | M. 4 F1 RE _ à ppays: (di DD n Fig. 13. dans le ciment, des repères constitués par des embases de bronze portant chacune un trait vertical tracé sur une plaque de nickel. Sept repères, parfaitement ali- gnés dans tous les sens, et placés à des distances res- ! J.-R. Benoît. Rapport présenté au Comité international de Poids et Mesures. (Procès-verbaux des séances du Comité, session de 1901, 2e série, t. I, p. 36 et 61; 1902.) 526 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. pectives de 4 mètres, constituérent ainsi une base de 24 mètres de longueur, entre les traits extrêmes. Des poulies furent fixées au mur à une petite dis- tance des derniers repères, de manière à permettre la tension des fils par des poids convenables. Les repères occupent la partie moyenne du couloir, isolée des extrémités par des portes, qui laissent de chaque côté un espace protecteur. Grâce à cette organi- sation, la température du couloir est remarquablement constante dans le cours d’une journée, et la cause la plus importante de variation de la température est due certainement à la présence des observateurs dans le sous-sol. La variation annuelle est aussi trés faible ; ainsi, l'amplitude totale de l’oscillation de la tempéra- ture a été de 8 degrés seulement dans la dernière an- née, bien que nous eussions désiré, pour le contrôle de dilatation des fils, obtenir une variation plus étendue, et, dans ce but particulier, comme aussi pour dessécher le sous-sol, procédé, en hiver comme en été, à des aérages fréquents. Au début, nous ne pensions pas pouvoir nous fier à la constance de la longueur du mur, pendant plus de quelques heures ; aussi, dans notre première idée, il ne devait servir que comme une longueur de repère commode pour la comparaison des fils entre eux, dans une même série d'opérations ; nous verrons cependant dans la suite qu’on en peut tirer un meilleur parti. La détermination de la longueur d’un fil par rapport à la base murale est toujours faite de la manière sui- vante : Le fil étant fixé, par ses extrémités, à deux cor- des passant sur des poulies et chargées de 10 kg., deux observateurs placés en face des repères extrêmes, sai- APPLIGATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 597 sissent les réglettes et mettent leur arête en contact avec celle de la plaque portant le trait de repère; ils lisent alors simultanément, et à l’œil nu, la position du repère par rapport à la division; puis, déplaçant arbi- trairement le fil de quelques millimètres chaque fois, ils font successivement cinq ou dix lectures, dans des régions différentes des réglettes, échangent leurs places et recommencent. Les lectures sont faites au dixième et exceptionnellement au vingtième de millimêtre. En relevant les observations sur un long espace de temps, et en comparant par exemple les écarts entre les différences déterminées aux mêmes jours pour des fils semblables, on trouve très exceptionnellement des erreurs atteignant le dixième de millimètre, dans la moyenne de dix lectures ; le plus souvent, les écarts sont inférieurs au vingtième de millimétre. Si donc on rencontre deux valeurs d’un fil qui, séparées par une manipulation dont on veut connaître l'effet, différent d’une quantité voisine de 0®",1, on ne pourra pas en conclure encore, d’une façon certaine, qu’une variation se soit réellement produite dans sa longueur ; comme aussi, une concordance de l’ordre du centième de mil- limêtre ne signifiera pas qu'aucune variation d’un ordre supérieur n'ait pu s'effectuer. Dans l’un ou l’autre cas, on ne pourra conclure à un changement certain ou à la permanence probable que par des opérations souvent répétées dans des conditions semblables, et dont la moyenne discorde, par exemple, d’une quantité supé- rieure au vingtième de millimêtre, ou concorde dans les limites de 1 ou 2 centiémes. Il semble, en eftet, que, par un grand nombre d'observations répétées dans des conditions aussi identiques que possible, on puisse 528 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. arriver à garantir, pour ces conditions particulières, la valeur d’un fil avec une exactitude de l’ordre indiqué ci-dessus. La plupart des observations ont été faites par M. Be- noît et moi; cependant, pour nous assurer un contrôle, nous nous sommes associé, pour certaines opérations, M. L. Maudet ou M. A. Tarrade qui ont aussi rem- placé l’un ou l’autre de nous pendant nos absences du Bureau. Les avantäges que présentent les fils d’invar sur tous les autres aa point de vue de la dilatation thermi- que les imposaient tout naturellement comme but pre- mier de nos études. Cependant comme, à l’époque où nous les entreprimes, quelques géodésiens étaient res- tés attachés au système bimétallique, il nous parut d'autant plus indiqué de soumettre d’autres alliages aux mêmes recherches que, par la comparaison faite entre des fils possédant des propriétés aussi différentes que possible, on devait nécessairement arriver à quelques résultats permettant des conclusions intéressantes pour leur stabilité. Au printemps 1901, nous ajustimes donc deux fils de 24 mètres de chacun des alliages suivants : Invar, x — 0,616.10—"; alliage à 49 */, de nickel ax —8,823.107"*; alliage NC4 à 22 */, de nickel et 3 °/, de chrome, & — 18,635.10—*. Un an plus tard, une deuxième série de fils semblables, mais d’une construction plus soignée vint doubler la premiére. Dans la suite, un grand nombre de fils, tous en invar, ont été construits soit pour nos études, soit pour les tra- vaux de divers services géodésiques, qui nous en ont confié la détermination; les études faites sur ces fils APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 529 nous ont permis de généraliser beaucoup les conclu- sions de nos premières mesures. Les trois alliages adoptés pour nos études prélimi- naires possèdent, non seulement pour leur dilatation, mais aussi à d’autres points de vue, des propriétés très différentes. Ainsi l’invar a, comme nous l’avons vu, une tendance à s’allonger légèrement dans le cours du temps (p. 254) ; l’alliage à 49 °/, est très stable, tandis que le NC4 se contracte plutôt faiblement. Ce dernier alliage est très élastique, l’invar l’est moins, et le troisième alliage est relativement doux. Pour ces diverses raisons, nous pouvions penser que les change- ments dans le cours du temps devraient se manifester nettement par des variations relatives faciles à constater. Les observations organisées uniquement dans le but de se faire une idée approximative de la précision des mesures et de la permanence des fils, ont montré aussi entre les deux groupes de fils d’invar et d’alliage à forte dilatation, une concordance de .longue durée tout- à-fait remarquable, tandis que les fils de lalliage à moyenne dilatation se sont légèrement raccourcis. La raison n’en a pas été difficile à découvrir; ces fils ayant été faits avec un alliage possédant à l’état naturel une grande stabilité, on avait Jugé qu’un étuvage sommaire pourrait suffire, alors que les autres avaient été vieillis autant que possible. Or, S'il est vrai que le premier alliage, lorsqu'il a été traité seulement à chaud, ne montre plus que des va- riations inappréciables dans le cours du temps (p. 267) il n’en est plus de même lorsqu'il a été soumis à un étirage à froid, comme je l’ai constaté directement sur des barres traitées mécaniquement ; les tensions inté- ARCHIVES, t. XV. — Maï1903. 37 530 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. rieures sont alors accusées, et ne disparaissent que par un étuvage assez long. Les fils de cet alliage faisant partie du second groupe ont été, naturellement, étuvés très complètement. Un autre résultat important des mesures devint évi- dent au bout de quelques mois. Portant en regard, les températures du mur déterminées au moyen de six thermomètres logés dans son épaisseur, et la différence pour chaque jour d'observation, entre la valeur de la base et la longueur moyenne des six fils, primitivement ramenés à une température fixe, nous avons trouvé que les deux courbes, tracées à une échelle convenable, sont approximativement superposables. La conclusion la plus probable que l’on puisse tirer de ce fait est que le mur portant les repères se dilate et se contracte, sous l’action des variations de la tempé- rature, à peu près comme le ferait un bloc de matière homogène. La permanence avec le temps n’est, assuré- ment, pas aussi grande que dans le cas d’un étalon métallique, mais elle est parfaitement suffisante pour que, dans un intervalle de plusieurs semaines, la dis- tance des repères extrêmes puisse être calculée à quel- ques centièmes de millimètre près, en partant seule- ment de sa valeur initiale et de sa température. Les variations à température ascendante et descen- dante sont exactement symétriques. Ainsi, du 44 juin jusqu’au 49 juillet 1902, dates auxquelles la tempéra- ture a passé par un minimum et un maximum relatifs de 12°,42 et de 15°,79, l’allongement du mur a été de 0"*,51 ; du 6 septembre, jour d’un nouveau maxi- mum de 45°,68, jusqu’au 15 novembre, date où la température était de 41°,23, et à partir de laquelle les APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 531 fils de la deuxième série ont été soumis à des épreuves de déformation, la base S’est contractée de 0"",65. On déduit de ces deux groupes d'observations, les va- riations respectives de 64,3 et de 64,1 par degré et par mêtre. En repassant, le 26 octobre, sensiblement par la même température que le 7 juin, on a retrouvé, pour Le mur, la même longueur à moins de 0"",02 prés. Il résulte de cette remarquable stabilité du mur une grande simplification dans la détermination pratique des fils au moyen de la base murale ; la valeur du mur, dont la température est déterminée par des thermomé- tres enfermés dans son épaisseur, peut être en effet calculée en toute sécurité dans l'intervalle des compa- raisons hebdomadaires de sa longueur avec la série des fils appartenant au Bureau. Pour des intervalles de temps plus étendus, c’est la moyenne de ces fils, ré- duits à la même température, qui sert de longueur de référence, et, enfin, à des époques éloignées, la mesure directe de la distance des repères deux à deux au moyen d’une règle géodésique de 4 mèêtres en invar fournit une valeur très sûre de la base. Nous avons déjà fait deux déterminations semblables à un an de distance. Pendant cette période, qui a débuté très peu après. la pose des embases de bronze, l'intervalle des repères extrêmes a augmenté de 0,2 mm, c’est-à dire de un peu moins de 1/100000. Les premières mesures nous ayant montré en outre que des fils des trois alliages, bien préparés, conser- vent sensiblement leur longueur dans le cours du temps, nous avons pu passer à une étude plus détaillée des fils d’invar, auxquels nous avons pu d'autant plus restrein- dre nos recherches que, depuis le début de nos travaux, es 532 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. le système bimétallique avait été presque complétement abandonné par les géodésiens. Action d’une tension prolongée ou anormale sur les fils d’invar. — S'il s’agit uniquement de déterminer l’action qu’exerce, sur un fil d’invar maintenu recti- ligne, l'effet prolongé de la tension normale de 10 kg, la mesure, faite au comparateur, d’un fil tendu sur une barre au moyen d’un ressort peut renseigner assez complétement. Voici un exemple de mesures exécutées dans ces conditions : Un fil de 1°°,65 de diamètre, tréfilé en juin 4902, et monté sur un support après un étuvage sommaire, à été mesuré au comparateur du 10 au 46 juillet 1902, à six températures comprises entre 0°,8 et 37,7. Au cours de ces mesures le.fil s’est allongé de 14,8. Resté sous sa tension, et seulement exposé aux va- riations de la température ambiante, le fil fut trouvé, le 2% octobre, de 54,0 plus long qu’à la fin des mesu- res de dilatation. Or, si nous nous reportons au diagramme fig. 4, nous voyons que, dans les trois premiers mois qui sui- vent sa fabrication, une barre d’invar non étuvée s’al- longe de 44 environ. Si l’on admet que les deux cas soient assimilables, on en conclura que l'effet de la ten- sion appliquée au fil a été d'augmenter sa longueur d’une quantité grossièrement évaluée à 14; ou plus généralement que, dans les limites de la précision que fournissent les fils, il n’y a pas à redouter l’effet de la tension normale appliquée dans les mesures. D’autres observations conduisent à la même conclu- sion ; au cours des mesures, qui embrassent déjà un intervalle de deux ans, nous avons généralement laissé APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 533 l’un des fils sur la base, soumis pendant sept jours con- sécutifs à la tension normale; pendant une longue pé- riode, le même fil revenait une semaine sur deux sous tension, et, dans la semaine intermédiaire, restait suspendu à deux crochets le maintenant déployé, mais sans tension appréciable. Dans ces conditions, l’inspec- tion minutieuse des résultats individuels, comme aussi la comparaison des moyennes ne montre aucun écart systématique entre les observations succédant à une semaine de tension et les autres mesures. Ce point étant bien établi, il était intéressant d’exa- miner jusqu'où la tension devait être poussée pour pro- duire des déformations appréciables ou même des déformations dangereuses. C’est ainsi que, opérant sur des fils neufs, nous n’avons pas pu déceler de variations sous une charge prolongée de 20 kg. Sous 30 kg, de faibles déformations semblent probabies, mais elles dé- passent peu la limite des erreurs des observations. Sous 40 kg, des allongements de l’ordre de 1/500000 ne paraissent pas douteux. Enfin, sous 50 kg et plus encore sous 60 kg, les déformations sont bien mani- festes, atteignant au total environ 1/60000 à 1/80000 de la longueur du fil. En première approximation, il est indifférent, pour la grandeur de la déformation finale, qu’elle ait été obtenue par une série de charges croissantes, ou seulement par la charge maxima. D’ail- leurs, pour chaque poids appliqué au fil, la longueur de celui-ci augmente lentement jusqu’à une valeur limite, à laquelle il semble se fixer. Pour une charge conti- nue de 60 kg, le mouvement reste appréciable pendant trois ou quatre jours, après lesquels il cesse d’être net- tement mesurable. 534 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Abandonné sous une charge nulle, un fil ayant atteint son équilibre sous 60 kg tend à se raccourcir et à revenir vers sa valeur initiale. Donc, au moins dans les conditions où nous avons opéré, les déformations sont eu grande partie de nature passagère. Des détermina- tions répétées pourront seules nous montrer si une par- tie de la déformation est de nature permanente. Si tel était le cas, on pourrait attribuer ce changement dura- ble soit à l'effacement de petites courbures qui auraient été imprimées au fil dans les manipulations de son ajus- tage, soit à l’écrouissage par traction des portions peu étendues fortement chauffées pour le soudage des réglettes. La conclusion pratique à laquelle conduisent ces expériences est qu'un fil de bonne qualité, soumis pen- dant un temps prolongé à une charge de 60 kg n’éprouve pas de déformations dangereuses, suscepti- bles de justifier la crainte de le voir s’allonger indéfini- ment, ou de se rompre sous la charge. Et comme, d’autre part, cette tension exagérée peut avoir pour effet d'annuler l’action ultérieure d’efforts normaux répétés, ou d’efforts que le fil pourrait accidentellement subir par une fausse manœuvre, on pourra juger utile de soumettre les fils neufs à cette charge maxima. Si un fil présentait quelque défaut caché, il céderait proba- blement sous la charge, ou serait tellement déformé qu'il s’éliminerait de lui-même avant le commencement des mesures. Si, au contraire, la charge a été bien sup- portée, le fil pourra être considéré comme bon ; toute- fois, sa détermination définitive ne pourra être faite que quelques semaines après l'épreuve à la traction, de manière à ce que la partie passagère de la déforma- tion ait eu le temps de disparaître. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 535 Ces mesures conduisent aussi à quelques conclusions théoriques intéressantes. Un effort susceptible de pro- duire une déformation élastique du fil égale à 1/550 de sa longueur laisse une déformation résiduelle passagère de l’ordre de 1/100000 ou de 1/220 environ de la déformation élastique ; la déformation résiduelle corres- pond à un nouvel équilibre de l’alliage, stable sous la traction, mais qui devient instable aussitôt que l'effort mécanique cesse d’agir et tend à se détruire pour faire place à un nouvel équilibre stable’. Or la succession des équilibres est une fonction bien définie de l'effort, comme elle est ane fonction de la température, lorsque cette dernière est variable. Nous ne savons pas encore s’il existe, pour les aciers-nickels, une relation entre ces deux fonctions et quelle peut être leur dépendance. Mais des expériences faites autrefois sur des verres par M. Weidmann, comparées aux résultats obtenus par Pernet sur le cristal et par moi-même sur le verre dur ont montré que, pour les corps vitreux, les fonctions thermiques et élastiques ont une allure analogue, linéaire ou plus ou moins parabolique à la fois pour les deux ordres de phénomènes. Si nous admettons qu’une relation analogue existe pour les aciers-nickels, on en conclura que les résidus élastiques doivent augmenter rapidement avec la charge, puisque l'expérience à montré (p. 263) qu'il en est ainsi pour les résidus thermiques. Si nous pouvions adopter pour les premiers la forme purement quadratique comme pour ceux-ci, on en conclurait que les déformations résiduelles qui 1 Ch.-Éd. Guillaume. Les déformations passagères des solides. (Congrès de Physique de 1900, t. I, p. 432.) 536 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. se produisent sous la charge de 10 kg sont égales à 1/36 de celles qui ont été observées sous la charge de 60 kg et sont, pour un fil de 24 m, d’un ordre de grandeur inférieur au centième de millimètre, quantité tout à fait inappréciable dans les mesures faites sur les fils. On s’expliquerait aisément ainsi les résultats néga- tifs de nos observations sous 10 et 20 kg, et on serait d’autant plus rassuré sur l’action même très prolongée de ces efforts, à la condition, bien entendu, que la pos- sibilité de déformations permanentes par écrouissage ait été éliminée par lapplication préalable d'efforts beaucoup plus considérables. Enroulage du fil. — La nécessité d’enrouler le fil sur lui-même pour le transporter semble, à première vue, enlever presque toute sa valeur à sa détermina- tion précise dans un observatoire, pour s’en servir ensuite en campagne. L'opinion exprimée autrefois par M. Jäderin sur ce point est que, pour des opérations importantes, il est nécessaire de déterminer la valeur du fil sur le terrain même de la base, en se servant d’une courte -base auxiliaire, mesurée au moyen d’une règle. La longueur du fil étant connue, on part immédiatement sans l’en- rouler, et on revient périodiquement vérifier sa valeur sur la base type. C’est ainsi, en particulier que l’expé- dition suédo-russe a opéré récemment au Spitzberg, et c’est cette méthode que nous avions toujours, M. Be- noît et moi, jugée indispensable avant les expériences que je vais rapporter. Il est nécessaire de se rendre compte tout d’abord des conditions dans lesquelles un fil doit être enroulé. Lors de sa fabrication, le fil a été placé sur une bobine APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 597 de grand diamètre, qui l’a contourné en hélice, en lui donnant, par une déformation permanente au sortir de la filière, la forme naturelle d’un ressort à boudin, dont le diamêtre est compris entre 0,5 met 4 m. Le res- sort étant ramassé sur lui-même, si l’on tire l’une de ses extrémités dans le sens de son axe, chaque tour se détachera successivement et s’allongera de plus en plus, jusqu’à se rectifier complètement, si la traction est suffisante, à la condition que l’extrémité libre du fil puisse tourner sur elle-même sans être entravée en aucune façon. En pratique, le déroulage doit être fait par trois opérateurs trés exercés, dont les rôles sont les suivants: Le premier tient d’une main la torche de fil, et, de l’autre, aide au déroulement des tours successifs ; le second reprend chaque tour, en opposant une certaine résistance, de manière à ce que la tension se produise graduellement, et soit plus forte du côté de l’extré- mité libre que du côté de la torche; le troisième s’éloi- gne lentement en ligne droite, en emportant l’extrémité du fil, fixée à un mousqueton formé de deux parties susceptibles de tourner très librement l’une par rapport à l’autre. Pour l’enroulage, les opérateurs reprennent les mê- mes positions. Celui du milieu prend chaque tour du fil à mesure qu'il se forme et le tend au premier, qui rêgle son diamètre, et rassemble les tours successifs dans ses deux mains placées à deux points diamétraux de la torche. D'une manière générale, chacun des opérateurs doit veiller à ne jamais imposer au fil une forme qu’il nait . pas une tendance à prendre naturellement ; et, grâce à 538 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. cette précaution, la limite élastique semble n'être jamais dépassée dans un fil de bonne qualité bien éeroui. Nos expériences relatives à l’enroulage et au dérou- lage sont encore peu nombreuses et n’ont pas un carac- tère systématique. Mais comme aucune d'elles n’a per- mis de soupçonner la moindre variation dans les fils, à moins cependant de succéder aux fortes tensions dont je viens de parler, nous pouvons admettre, au moins à titre provisoire, que l’enroulage pratiqué avec les pré- cautions indiquées ci-dessus n’entraîne aucune défor- mation. Voici quelques exemples des résultats obtenus jus- qu'ici. Du 9 au 16 novembre 1901, un fil de 24 m employé pour des mesures sur le terrain, est enroulé et déroulé trois fois; du 16 au 23, le fil était resté sous la tension de 10 kg. On trouve pour sa longueur rapportée à la moyenne des fils en service : mm. Le 9'novembre. :" 222 Le 16 » ETIGUT UMR Le 23 » ARTE Le 11 juillet 1902, deux fils de 24 m sont déter- minés le matin, et employés pendant toute la journée sur le terrain ; au cours des opérations, ils sont enrou- lés et déroulés chacun trois fois. Les résultats sont les suivants : Fil n° 1, — Base Fil n° 2. — Base Le matin... ., —%"%,46 — Qnm 87 Le:s0iri...1.. . —):gmiT — 9mm 87 La concordance entre ces dernières mesures est trop parfaite pour r’être pas due en partie au hasard ; ce- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 539 pendant, on n’échappera pas à la conclusion que les trois enroulages de chacun des fils et leur emploi sur le terrain pendant toute une journée ne les à pas modi- fiés d’une quantité appréciable. Il est inutile de multiplier les exemples, qui ne feraient que confirmer, avec plus ou moins de préci- sion les conclusions tirées de ceux qui viennent d’être rapportés ; mais je tiens à insister encore sur le fait que la conservation du fil dans l’enroulage est assurée seu- lement lorsqu'on se conforme rigoureusement au pré- cepte de ne Jamais lui imposer une forme qu'il ne tende pas à prendre naturellement; les enroulages forcés, et toutes les manipulations imposant au fil une contrainte ont donné lieu à des changements de longueur, attei- gnant facilement 0,2 ou 0,3 mm pour 24 mètres. Les changements ont même dépassé ces limites dans les conditions suivantes : Un fil, soumis à une traction permanente de 60 kg, a été passé, dans toute sa lon- gueur, dans les mâchoires d’un étau garni de papier, de manière à subir un allongement de 3 mm, puis il a été soumis à une série d’enroulages et de déroulages dans lesquels il a subi un forcement. Le fil s’Lst alors raccourci graduellement, de manière à perdre les deux tiers de l'allongement qu’il avait éprouvé. De telles manipulations sont évidemment excessives, et bien propres à produire des variations de la longueur du fil; le fait qu’elle: sont restées dans des limites étroites et que, après une déformation que l’on aurait pu croire définitivement acquise, le fil est revenu presque à sa longueur primitive est de nature à nous rassurer complètement au sujet de la tendance qu'il possède à conserver cette longueur toutes les fois qu'il 540 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. n'aura pas été traité brutalement, et même à y revenir lorsque, par l'effet d’une contrainte excessive, il s’en est un peu écarté. Les résultats des expériences de traction nous four- nissent quelques données intéressantes sur la grandeur des déformations résiduelles que peut produire l’en- roulage. Considérons un fil du diamètre usuel, ayant pris la forme normale d’un ressort à boudin de 4 m de dia- mètre. Si nous l’enroulons sur un cercle de 50 cm de diamètre, la déformation des fibres extrêmes sera de 1/600 environ, et la même déformation pour les fibres les plus tendues se reproduira en sens inverse si le fil est rectifié. Ces déformations correspondent à peu près à une charge de 60 kg, et nous savons que cette charge agissant pendant longtemps, produit des déformations passagéres. Ces déformations deviendront sensibles sur ja longueur du fil si une contrainte de même valeur absolue mais de sens contraire (extension ou compres- sion) produit des changements passagers de valeur dif- férente. Mais si ces changements ont la même valeur numérique et s’établissent ou disparaissent avec la même vitesse, on ne devra apercevoir aucune modifi- cation dans la longueur du fil. Le résultat négatif des mesures faites pour constater l'effet de l’enroulage serait de nature à montrer qu’il en est bien ainsi. Cependant, il ne faut pas oublier, d’a- bord, que le calcul ne se rapporte ici qu’aux fibres les plus déformées, et que la majorité des éléments de volume de l’alliage sont soumis dans l’enroulage et le déroulage à une contrainte moindre ; en second lieu, APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 541 nous avons vu que la déformation par l'effort apparent ‘ de 60 kg n’atteint sa limite qu’au bout de plusieurs jours, et qu'il en est forcément de même dans l’enrou- lage ; il conviendrait donc de vérifier nos conclusions lorsque les fils auraient été soumis à une contrainte de très longue durée. Conclusions de l'étude des fils au laboratoire. — Les expériences qui viennent d’être rapportées et les conséquences qui semblent devoir s’en déduire devront être encore contrôlées par des recherches poursuivies systématiquement pendant plusieurs années. Mais lesré- sultats déjà acquis semblent démontrer, au moins à titre provisoire, que des fils d’invar bien étuvés et manipulés en suivant une technique rigoureuse possèdent une stabilité assez grande pour que, dans le cours d’une campagne géodésique, leurs variations ne dépassent pas les limites des erreurs inhérentes aux mesures auxquel- les ils servent. Et, si l’on remarque que, dans l’emploi d’un alliage particulièrement réussi, une incertitude de 30 degrés dans la mesure de la température entraine une erreur du même ordre que celle qui résulte d’une incertitude de un dixième de degré dans l’emploi du système bimétallique acier-laiton, on n’hésitera pas à abandonner ce dernier, pour adopter exclusivement le fil d’invar, dont l’emploi simplifie considérablement la méthode, en augmentant sa précision dans une mesure inespérée. ! Cet effort directement mesuré n’est en effet qu’une moyenne sur toute la section du fil; mais il est aisé de voir que le métal situé près de la surface du fil du côté interne de la courbe est soumis à une tension à peu près double, si le diamètre naturel d’enroulage est de 1 mètre. 542 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. La possibilité démontrée de l’enroulage et du dérou- lage, sans modification appréciable de la longueur du fil, achève de donner à la méthode toute la simplicité dont elle est susceptible. Assurément, le fait de n’avoir à mesurer qu’une très courte base pour la vérification des fils sur le terrain constituait déjà une grande sim- plification ; mais si même cette.mesure peut être ren- due superflue, il en résultera surtout un très notable allégement dans le matériel que doit emporter une expédition et dont la régle de 4 mêtres avec ses acces- soires constituent les colis les plus lourds et les plus encombrants. En conclura-t-on qu’il suffise de partir en campagne avec un seul fil? Ce serait assurément commettre une singulière imprudence. D'abord, les expériences queje viens de rapporter sont encore trop récentes et trop peu nombreuses pour qu’on puisse affirmer avec certitude que des enroulages souvent répétés, le fait pour un fil ‘de rester longtemps enroulé et un emploi continu en campagne sous tous les climats ne viendront pas en modifier les conclusions; puis, dans les opérations sur le terrain, avec les difficultés des journées pluvieuses ou de grand soleil, lorsqu'il faut, de plus, compter avec la fatigue que peuvent occasionner le vent ou la poussière et la lassitude des opérations sans cesse réitérées, on peut craindre que l'attention se relâche, que les mouvements perdent de leur sécurité ; à ce mo- ment, l'intégrité du fil est à la merci d’une maladresse toujours possible, et, si elie se produit de manière à donner aux opérateurs quelques doutes sur la conser- vation de l’étalon, il est nécessaire qu'ils puissent, sans retard, procéder à une vérification au moyen d’autres fils restés intacts. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 543 On peut même recommander de faire une telle véri- fication à de fréquents intervalles, par exemple chaque matin avant le commencement du travail. Et comme, en cas de discordance entre deux fils, les observateurs pourront se trouver dans l’embarras, il semble néces- saire qu'ils puissent rapporter le fil en service à la moyenne de plusieurs autres fils. Dans les pays où un remplacement est facile, deux ou trois fils de contrôle pourront suffire, tandis que, dans les contrées lointai- nes et d'accès difficile, une mission devra partir avec un minimum de six fils, dont un de service, deux au moins de‘contrôle permanent et trois de réserve, soit pour le remplacement des fils devenus douteux, soit pour la vérification, à intervalles éloignés, des fils de contrôle. On remarquera que ces six fils pourront être embal- lés, de préférence dans deux boîtes distinctes, pesant chacune moins de 10 kg, et dont les plus grandes di- mensions n’excèdent pas 60 cm. L'intégrité du point de départ des mesures semble ainsi devoir être garantie, sinon avec une sécurité abso- lue aussi grande que par une règle étalon très bien construite, au moins avec une certitude qui suffit aux exigences de la géodésie actuelle. Ces conclusions sembleraient, à première vue, en entraîner une autre, qui serait l’inutilité des règles de 4 mètres telles qu’elles ont été précédemment décrites. Ce serait sans doute aller un peu vite en besogne. D'abord, il se peut que de nouvelles études modifient dans un sens défavorable les indications données par celles que je viens de rapporter. Ensuite, je n’ai parlé, en ce qui concerne la permanence des fils, que d’une 044 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. durée de quelques mois, et de lointaines campagnes géodésiques peuvent s’étendre sur un espace de temps beaucoup plus prolongé; de plus, on peut désirer obtenir, pour des bases de premier ordre, une préci- sion plus grande que celle que peuvent donner les fils ; enfin indépendamment des installations du Bureau international, il est désirable que les grands services géodésiques possèdent tous les moyens de contrôle des fils dont ils font usage, et des bases d’essai sur les-. quelles ils les repèrent. Pour toutes ces raisons, on devra considérer au moins pour le moment, les régles rigides comme des auxiliaires nécessaires des mesures géodésiques. (A suivre.) QUELQUES CHIFFRES RELATIFS AUX SAINTS DE GLACE PAR Raoul GAUTIER Directeur de l'Observatoire. ET Henri DUAIME ! Emile Plantamour dit à propos de cette question dans ses « Nouvelles études sur le climat de Genève » parues en 1876 (p. 58): « Le retour à peu près cons- tant de froids exceptionnels du 10 au 12 mai°, à l’époque où l’on place les saints de glace, n’est con- firmé en aucune façon par les observations faites à Genève; si l’on trouve pour quelques années, et même plusieurs années consécutives, un abaissement anomal de la température à cette époque, il s’en trouve d’autres ! Les principales conclusions de cette étude ont été communi- quées par M. Duaime à la quatre-vingt cinquième session de la Société helvétique des Sciences naturelles à Genève en septem- bre 1902. Voir Archives, XIV, p. 384. 2 On compte plus généralement comme « saints de glace » les 11, 12 et 13 mai. ARCHIVES, t. XV. — Mai 1903. 38 546 QUELQUES CHIFFRES RELATIFS où la même époque est signalée par une élévation tout aussi anomale, et dans une moyenne de 50 années ces écarts, en moins et en plus, se compensent presque complètement. » Ces conclusions pour le mois de mai sont déduites par Plantamour de l’étude des températures moyennes des pentades, groupes de cinq jours consécutifs, pour la période de 4826 à 1875. Nous reproduisons dans le tableau suivant les chiffres moyens des températures des pentades de mai, par lustres, tels que les donne Températures moyennes des pentades de Mai. Période Mai 1826-30 31-35 36-40 41-45 46-50 54-55 56-60 61-65 66-70 71-75 76-80 81-85 86-90 94-95 96-00 1826-50 1851-75 1876-1900 1826-1875 1826-1900 1-5 11.88 12.74 12.04 12.67 10.44 6-10 42. 14. 12. 10. 12. ni 9: 10. 13. 14. 11. 9.< 11. 12. 11- 13. 14. 19. 42. 13. -33 A1 12. .84 14. .k4 13 11 14. 12. 12 … e 14. .34 .64 .63 .22 15 26 49 23 21 00 12 40 29 39 02 14 .63 .90 16-20 14.37 14.24 10.79 14.95 42.27 12.17 43.73 14.71 14.59 12.67 12.85 13.17 14.30 15.03 12.85 12.72 13.59 13.24 AUX SAINTS DE GLACE. 947 Plantamour et nous y Joignons les chiffres analogues des cinq lustres suivants correspondant aux 25 années subséquentes, de 1876 à 1900, L'examen de ce tableau confirme absolument, dans le détail comme dans les résultats moyens, les conclusions de Plantamour que nous avons rappelées en commençant : La marche ascen- sionnelle de la température moyenne des pentades de mai est presque constante et l’adjonction des 25 der- nières années améliore plutôt la régularité de la courbe ascendante de la température. Mais le fait d'envisager les températures moyennes de périodes de cinq jours ou même simplement de jours permet-il de bien mettre en relief le rôle attribué par l'opinion publique aux saints de glace ? Les retours de froid se manifestent bien parfois par un abaissement général de la température, mais l’effet nuisible sur la végétation est surtout produit par des gelées tardives. Or la gelée du matin n’arrive guère que par un temps clair, et celui-ci peut amener ensuite une température assez élevée au milieu du jour suivant, de sorte que la température moyenne de ce jour atteindra un chiffre assez élevé. La température moyenne pourra donc ne pas signifier grand'chose, et mieux vaut, en ce qui concerne les saints de glace, envisager la question à un autre point de vue, en prenant en considération les températures minima, soit des jours présumés criti- ques, soit des jours qui les précèdent ou les suivent immédiatement. C’est dans cette direction que l'étude de la question des saints de glace à été faite durant ces dernières années par quelques savants dont nous avons mainte- nant à résumer brièvement les travaux. 548 QUELQUES CHIFFRES RELATIFS A la fin d’une étude sur les gelées précoces et tar- dives " d’après les observations faites à 16 stations fo- restières de 4878 à 1894, M. le prof. D' Müttrich con- statait que le nombre des cas de gel était sensiblement plus grand du 10 au 43 mai que pour les jours qui pré- cédent ou suivent cette période. M. le prof. W. von Bezold démontra ensuite *, sur la base du travail de M. Müttrich, que la fréquence du gel à cette époque ressortait encore plus nettement si l’on réunissait les Jours de mai en groupes de trois jours, ou triades et si l’on tenait compte en outre de l’aug- mentation régulière normale de la température au mois de mai. Dans un travail beaucoup plus étendu, M. V. Kremser * a examiné en 1900 la question sous toutes ses faces : Après avoir résumé les résultats trouvés par MM. Müt- trich et von Bezold, il les a comparés à ce que l’on peut constater dans des conditions d’observation autres que celles en usage dans les stations forestières : soit par des thermomètres placés plus près du sol, soit par les thermomètres à minimum des stations météorologiques ordinaires. M. Kremser trouve que, pour la même période de 1878 à 1894, les résultats de MM. Müttrich et von Be- zold sont confirmés par ceux des stations suivantes : Marggrabowa (température sur le sol et température de 1 Ueber Spät- und Frühfrôste. Zeitschrift für Forst und Jagd- wesen, Avril 1898. ? Bemerkungen zu der Abhandlung des Herrn Müttrich. Meteo- rologische Zeitschrift, 1899, p. 114. 3 Beiträge zur Frage der Kälterückfälle im Mai. Meteorolo- gische Zeitschrift, 1900, p. 209. AUX SAINTS DE GLACE. 549 l'air), Klaussen et Berlin (température de l'air). Par- tout, pour cette période, la triade du 41 au 13 mai présente un minimum moyen inférieur à celui des jours qui précèdent et de ceux qui suivent, ainsi qu'un plus grand nombre de jours de gel ou de jours où le mini- mum est resté au-dessous de 2° ou de 4° centigrades. M. Kremser a examiné ensuite, pour les stations de Klaussen et de Berlin, si cette conclusion, vraie pour une certaine période de 17 ans, restait vraie pour une période plus longue. Ici le résultat de son étude a été négatif : En prenant en considération une période de 50 années, de 1848 à 1898, l’anomalie, constatée clai- rement pour la période de 1878 à 1894, disparaît com- plètement et M. Kremser termine cette partie de son intéressant travail par la conclusion suivante : « Un cer- tain danger de gelée existe d’une façon indiscutable au mois de mai. Mais en ce qui concerne les saints de glace, pourvu que l’on fasse entrer en ligne de compte une période suffisamment longue, ils ne se manifestent pas comme spécialement dangereux. Le risque de gelée diminue au contraire régulièrement du commencement à la fin du mois de mai. » Il nous à paru intéressant, par le fait de la situation géographiquement différente de Genève de vérifier ces diverses conclusions sur la longue série de nos obser- vations genevoises. Nous avons réuni à cet effet les tem- pératures minima de tous les jours de la fin d’avril jus- qu’à la fin de mai. Nous avons, comme MM. von Bezold et Kremser, groupé ces jours trois par trois en friades et nous avons apprécié les températures minima des deux façons adoptées avant nous : a) par le nombre des jours 550 QUELQUES CHIFFRES RELATIFS d’une triade où le minimum avait été égal ou inférieur à l’une des températures de 0°, % ou 4°; b) par la valeur du minimum moyen de la triade. Nous avons calculé d’abord les chiffres pour la pé- riode de 1878 à 1894 et trouvé les résultats consignés au tableau suivant : 1878-1894 Nombres de minima Mn Avril-Mai < 09 < 29 Se moyen Le} 29- 1 0 4 10 6.5 2- 4 0 2 10 6.9 o- 7 0 2 7 6.8 8-10 0 4 8 6.6 11-43 0 1 8 Lyd 14-16 0 1 8 7.6 17-19 1 1 7 8.4 20-22 0 1 à) 8.7 23-25 0 2 3 9.2 Les gelées proprement dites sont réduites à une durant cette période et il faut plutôt envisager les cas de températures inférieures à 2° ou à 4’, ou les minima _ moyens. On ne retrouve pas alors, comme pour les sta- tions de la Prusse, un retour de froid pour la triade du 11 au 13 mai. Ce sont les triades précédentes, surtout, celle du 8 au 40, qui offrent ce caractère de refroidisse- ment relatif, quoique à un degré peu marqué. Nous avons ensuite étendu notre étude, sur les mêmes bases, en avant jusqu’en 1902, en arrière jusqu'en . 1826, époque à laquelle on a commencé à faire des observations du minimum dans les mêmes conditions où on les fait encore. Pour la période antérieure à AUX SAINTS DE GLACE. 591 1826, il n’y avait pas de thermomètre à minimum, mais on faisait une observation le matin au lever du soleil, laquelle peut, en quelque sorte, être substituée à lin- dication du minimum. Ces observations se sont faites de décembre 4798 à la fin de 4821 à l’ancien jardin bota- nique, à une distance de 400 m. de l'emplacement de la station météorologique de l’observatoire et à un niveau de 11 mètres au-dessous. De 1822 à 1825 les observations ont été prises à une altitude encore inférieure, au nouveau jardin botanique, et il n'y a pas possibilité d’en tenir compte dans une étude comme celle-ci qui exige des périodes un peu longues. Les observations faites de 1799 à 1821 au lever du soleil ne fournissent donc pas les minima de tempéra- ture et ne peuvent pas être comparées aux lectures de températures minima faites de 1826 à 1902 ; mais elles sont au moins comparables entre elles. Ces tempéra- tures sont forcément aussi plus élevées, en moyenne, que les minima et nous avons, à cause de cela, tenu compte aussi: des cas où la température au lever du soleil était inférieure ou égale à 6°. Pour cette période il y a par suite une colonne de plus au tableau suivant: ce tableau a été établi pour quatre périodes comptant chacune environ ou exactement un quart de siècle et comprenant les années: de 1799 à 1821, de 1826 à 1850, de 1851 à 1875 et de 1876 à 1902. En examinant ces séries de chiffres, on constate tout d’abord, pour la dernière qui concorde à peu de chose prés avec la période de 1878 à 1894 déjà considérée, qu’on trouve seulement une indication de refroidisse- ment relatif entre la triade du 5 au 7 et celle du 8 au 10 mai. Si l’on y ajoute les chiffres de la troisième 552 QUELQUES CHIFFRES RELATIFS série, on trouve alors pour le dernier demi-siècle un résultat général concordant tout à fait avec ce que M. Kremser avait trouvé pour la période de 1848 à 1898 à Klaussen et à Berlin : Les températures minima moyennes croissent régulièrement pendant le mois de mai. 1799-1821 | . Nombres de températures au lever du soleil Temp. moyenne Awvril-Mai << DOTE 2 0 EAN < 60 au lever du soleil 29- 1 2 6 13 28 1.2 2- 4 0 À 8 20 8.3 5- 7 0 k 6 12 8.8 8-10 0 1 3 1 9.4 11-13 0 1 1 M 9.0 14-16 0 1 2 12 9,2 17-19 2 4 7 10 0 20-22 0 0 0 I 11: 23-25 0  3 4 11.0 1826-1850 L Nombres de minima NE Avril-Mai < 00 < 20 < 4° moyen 29- ! à 9 20 5" 2- k 3 A1 A4 6.8 5- 7 À 3 13 6.8 8-10 0 { 10 7.2 11-13 2 9 15 6.8 14-16 1 9) 3 8.1 17-19 0 2 10 y ie | 20-22 0 2 6 8.5 23-25 0 2 k 8.9 *AUX SAINTS DE GLACE. 599 1851-1875 Nombres de minima j'ÉRE nacre Avril-Mai < 00 <« 90 <49 moyen 0 29- 1 ? 7 91 5.8 2- 4 1 8 19 6.2 5 7 6 11 17 6.7 8-10 1 3 19 Fit 11-43 0 0 4 8.1 14-16 0 0 6 8.2 17-19 0 3 41 8.5 20-22 0 a 8 8.1 23-25 1 4 5 9.3 : 1876-1902 29- 1 0 4 15 6.5 2- 4 0 k 15 6.6 5- 7 1 3 13 6.5 8-10 0 4 12 6.6 11-13 0 E- 11 TEA, 14-16 0 { 15 da 17-19 1 3 9 8.0 20-22 0 2 9 8.3 23-25 0 2 4 9.2 Mais dans les deux périodes antérieures, nous trou- vons en revanche que la triade du 41 au 43 mai ressort comme froide aux deux points de vue considérés, et cela d’une façon particulièrement nette pour la période de 1826 à 1850. Il y a donc eu à Genève pendant le deuxième quart du XIX"° siècle, comme en Prusse pour le dernier quart, un refroidissement nocturne bien ca- ractérisé au moment des saints de glace. On trouve pour cette triade 9 cas de minimum au-dessous de 2, 554 QUELQUES CHIFFRES RELATIFS comme pour la triade du 29 avril au 4% mai, et le minimum moyen s’abaisse à 6°.8, soit à 0°.4 au-dessous de celui de la triade précédente et à 1°.3 au-dessous de celui de la triade suivante. Des constatations analogues, quoique moins caractéristiques peuvent être faites pour les températures au lever du soleil de la période pré- cédente. Il a suffi de cette coïncidence, probablement fortuite. d’un refroidissement sensible de la tempéra- ture minimum à cette époque du mois de mai pendant un certain nombre d’années, pour avoir ancré dans beaucoup d’esprits la croyance au rôle joué par les saints de glace. Il s'agissait ensuite de voir, comme M." Kremser l’a fait pour Klaussen et Berlin sur des périodes de 10 ans, si le refroidissement vers le moment des saints de glace se reproduit avec une certaine périodicité. Nous avons groupé pour cette étude les années du XIX"®° siècle de cinq en cinq, par lustres, et comme les nombres de cas de températures basses devenaient alors trop faibles, nous nous sommes contentés de calculer les tempéra- tures moyennes pour chaque triade. Les résultats de ce calcul sont donnés dans le tableau de la page 555, con- tenant deux séries de chiffres : la première fournissant les températures moyennes au lever du soleil de 4801 à 1820, la deuxième les minima moyens de 1826 à 1900. Au bas du tableau on trouve également les valeurs moyennes des minima groupées pour les trois séries de 25 ans et pour la période entière de 75 ans. AUX SAINTS DE GLACE. 559 Températures moyennes où minima moyens par lustres. Avril-Mai 29-1 2-4 5-7 8-10 11-13 14-16 17-19 20-22 23-25 Température moyenne au lever du soleil 1801-03 8.7 40.2 99 412 83 6.6 6.7 10.2 41.3 06-10 6.0 7.1 8.4 8.0 9.8 A1.& 12.7 41.9 12.2 HAS Tl0iS 0 Bouira 9.2 6: RD 140.9 9. 16-20 6.1 1.0 1.6. 8.4 8.6 85 9.8 41.7 41.2 DÉPRPARNREULeS CHE SIREN QUUS CRITRCARI pr le Minimum moyen 1896830: | 4:90: 5.5 6:30 61617:5 8.2 SA 94 9.3 31-35 5.5 71.5 712 S8.& 9.2 9.4 8.8 40.8 40.1 DOME Dor6 cd Got die. 2150 D dB 6-9 MER 68 89 86 6.6 5.7 19% 79. 6.9 8.8 36-30 5.4 5.41 7.5 6.9 716 8.6 8.0 8.6 9.7 (RÉ Lou BG date 10 Né TE. Mb 09 6-60 50 59.58 16, 85. JB. 87 9.41.. 9.3 61-65 6.0 6.8 7.9 9.6 8.4 99 93 8.9 9:3 66-70 7.1 6.5 7.9 9.8 98 97 87 9.8 8.6 11-15 5.9 6.9 6.4 6.6 6.2 7.0 8.2 74 10.2 1168060 59 TA ER QE TO RE TES 80 81-85 5.9 71.4 70 6.7 6.3 6.9 7.1 8.9 9.0 86-90 7.6 6,6 6.3 71.8 T4 713 95 871 9.3 94-98: 6:41 06071.6.8 7.00 uk 85725 1 .Qu&e 40.0 96,08 10 ES Gb 4 dio6.8h Gina coBu@ns 99 1826-1850 3.4 6.8 6.8 7.2 6.8 SA 7.71 85 8.9 1851-4875 5.8 6.2 6.7 7.1 81 892 835 841 93 1816-1900 6.7 6.6 6.7 6.7 719 713 SA 85 9. 1826-1900%-620 800604 à: 670 HDonn ok cui :9 ve SLA iBuEet 9.4 556 QUELQUES CHIFFRES RELATIFS On trouve ici un certain nombre de périodes pour lesquelles un refroidissement plus ou moins accentué se manifeste, soit pour la triade des saints de glace, soit pour les deux triades voisines. Voici la liste de ces lustres par ordre chronologique : Mai 8-10 11-13 14-16 1806-1810 1811-1815 1801-1805 | 1846-1850 1836-1840 * 1816-1820 [1851-1855 1841-1845 1851-1855 1876-1880 1861-1865 | 1856-1860 1871-1875 1876-1880 1881-1885 1886-1890 Pour aucune de ces triades nous ne constatons une périodicité régulière et nous trouverions des exemples analogues de refroidissement relatif aux autres moments du mois de mai. On trouverait également pour ces trois triades des périodes de réchauffement relatif comme, par exemple, celles de 1816-20, 1831-35, 1851-55, 1856-60, 1876-80, pour la triade du 44 au 13 mai. Nous pouvons donc conclure à peu près comme l’a fait M. Kremser : Au cours du XIX"° siècle, il s’est présenté pour un certain nombre de lustres des abais- sements relatifs du minimum de la température pour certains moments du mois de mai, mais cela sans aucune régularité. Dans l’ensemble des observations, cet ! Dans la première note consacrée à ce sujet, dans les Archives (XIV, p. 384), il s’est glissé une faute d'impression, p. 386 à la fin: La série d'années la plus remarquable pour la période de refroi- dissement correspondant aux saints de glace n’est pas la série de 1830 à 1843, mais celle de 1836 à 1848. AUX SAINTS DE GLACE. Do abaissement ne s’est pas produit plus souvent aux jours dits « saints de glace » qu'aux autres, Et dans la moyenne générale des 75 dernières année du siècle, le minimum moyen a pris des valeurs régulièrement crois- santes du commencement à la fin du mois de mai. Pour terminer, il ne sera pas superflu de donner quelques indications sur la date de la dernière gelée à glace du printemps d’après Plantamour et d’après les observations faites de 1876 à 1902 : Durant cette pé- riode de 77 ans, la dernière gelée à glace est survenue 13 fois en mars, 50 fois en avril et 14 fois en mai. La date moyenne de cette dernière gelée, à Genève, cor- respond au 16 avril; la date la moins avancée qui ait été constatée est le 20 mars, en 1848 ; la date la plus tardive est le 25 mai, en 1867. Une seule fois, la der- nière gelée est tombée sur un des prétendus saints de glace, le 12 mai 1837. ETUDE DES SEICHES AU JAPON LES SEICHES DES LACS BIWA ET HAKONE PAR S. NAKAMURA ét Y. YOSHIDA. Reproduit de Tokyo Sugaku-buturigakkwai Hokoko, n° 15. Les observations des « seiches » dans les lacs japo- nais ont été commencées en 1901 par le Comité des recherches sur les tremblements de terre, à la de- mande du professeur Nagaoka. Le présent rapport préliminaire a trait aux observations faites par nous pendant les vacances d’été de l’année dernière, sur les lacs Biwa et Hakone. Le premier de ces lacs a été choisi comme étant le plus grand de notre pays, il à plus de 60 kilométres de long et 17 de diamètre dans sa partie la plus large. Le second, quoique très petit, a été choisi à cause de sa forme qui paraissait particu- liérement adaptée aux observations de ce phénomène. En 1891, le prof. Burton, en observant des galets qui étaient régulièrement couverts et découverts par l’eau, remarqua sur ce dernier des « seiches » ayant une période de 55 secondes. L'instrament que nous employions était le limnimêtre ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. 559 transportable Sarasin tel qu’il est décriten détail par Ebert dans l« Instramentenkunde.» Nous pensions qu’il serait désirable de faire des observations simultanées dans deux endroits différents, et nous construisimes dans ce but un limnimètre d'un modéle plus simple. Dans la figure ci-jointe A, est une tige creuse triangulaire en laiton, longue d’un mêtre, qui est maintenue verticale et se meut librement entre deux séries de trois rouleaux R et R' fixés aux deux bouts d’un tube directeur cylindri- que D. B est une tige de cuivre de 1406 cm de long et un demi centimètre de rayon. À sa partie inférieure, un flotteur F formé par une feuille de zinc, est fixé par T, sa partie supérieure est enfilée dans l’espace vide de A, et quand sa longueur est convenable elle est fixée à 560 ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. A par T. P est une plume attachée à A et dirigée nor- malement vers la face du cylindre enregistreur C. La position de P peut être modifiée par une pièce mobile E et sa pression contre le cylindre est réglée au moyen d’un ressort S. Avant de commencer des observations régulières nous cherchâmes à comparer notre nouveau limnimé- tre avec celui de Sarasin, à Imazu, une de nos stations sur le lac Biwa, mais nous vimes bientôt que quoi qu'ils fussent essayés exactement dans les mêmes conditions, ils ne donnaient pas les mêmes résultats. Quand nous eûmes modifié son instrument en fixant la plume direc- tement à la tige verticale, comme dans le nôtre, et en maintenant sa partie enregistratrice dans une position verticale, les deux courbes devinrent semblables. Nous employàmes son appareil sous cette forme et dans cette position modifiées. Les observations sur le lac Biwa furent commencées le 30 juillet et continuées jusqu'au 23 août (observa- teurs : H. Nagaoka, S. Nakamura et Y. Yoshida) et nous allâmes au lac Hakone, où nous travaillâmes du 28. août au 4 septembre (observateurs : H. Nagaoka, K. Honda, A. Kuwaki et Y. Yoshida), puis nous retour- nämes au lac Biwa pour y reprendre notre travail du 6 septembre au dernier jour de ce mois (observateurs : K. Honda, A. Kuwaki et Y. Yoshida). A. Hakone, nous Lous occupàmes, quand le temps le permettait, à faire des sondages du lac qui nous permirent ensuite de comparer les périodes observées avec les valeurs cal- culées d’après cette base. Nous regrettons vivement que des sondages n’aient pas été faits dans le lac Biwa par suite de manque de moyens. ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. 561 Les périodes observées à nos stations du lac Biwa sont résumées dans le tableau suivant. La première colonne donne pour chaque station les périodes obser- vées en minutes, et dans la seconde colonne le nombre d’oscillations qui ont servi à calculer les périodes don- nées dans la première colonne. Imazu. Shiotsu. Otsu. 63.37% 9139.25m 1 1231.06® | 44 39.145 STE 9 1293.91 9 30.14 1258135.242 2 1205.60 4 27.15 L30.48 35 124.00 8 291.97 4197.31 9 | 72.94 26 18.07 41120.39 7 | 65.50 2 9.41 136917.94 9 | 30.27 27 8.46 1250 _ 25.68 33 6.47 28 abs 23.99 28 5.14 20 91.13 18 4.50. | 40122:92" | 26 | 989 | 40 11.62 97 8 5 | 95 Wan: Katsuno. 7.08 A1 1 À ù A : 69 . 59m 5 Seta ee 16.46 8 | 69.43m.| 19 Chomeiji. |14.65 13 | 39.34 29 _ 9.145 53 ve | . Okinoshima. 9.76m | 20 7.61 8 5.61 | 18 Hikone. Nagahama. 163.507 2! 31.04m 1134 41.26 k| 30.86 1169 30.26 1115) 24.85 36 25.29 1167! 22.83 714 92.18 . 1241! 17.33 46 18.38 49! 14.36 37 16.54 85! 14.73 115 13.60 36| 9.48 6 10.33 dl 6.71 | 5 : A Katada. Chikubushima. —— | 72.60" 8 61.12m 5| 32.10 41 30.71 10! 40.70 40 14.05 | 16 Les périodes observées à Hakone sont : I D Hakone. Umijiri 13.36m 104 28 102 | 4.54 | 3.40 Hotokega- saki. au 6.57! 70 3421451 Hyakkan. 15.41m F ARCHIVES, t XV. — Mai 1903. Takogawa. 6.75" 13 Motohakone| Moy. Ü 15.38m 16.74 39! 6.76 4.82 4.63 562 ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. Suivant la formule généralement adoptée de Mérian, la période fondamentale est donnée par : cu V 9h où L est la longueur et À la profondeur du lac. Mais comme les lacs n’ont pas une profondeur uniforme, il nous faut prendre une profondeur moyenne en em- ployant cette formule. Et comme il y a plusieurs ma- nières d'estimer cette profondeur moyenne, nous obte- nons plusieurs valeurs différentes de T. En tirant une ligne courbe le long de la ligne mé- diane du lac, sa longueur est égale à 6570 mètres, qu’on divise en 64 segments équidistants, puis on fait des sections transversales et on les marque sur papier quadrillé. Nous avons ainsi 63 sections avec deux sec- tions terminales d’une aire zéro. Les aires d de ces sec- tions sont déterminées par un planimètre et divisées par les longueurs transversales correspondantes de la surface libre et on obtient ainsi les profondeurs moyen- nes À de ces sections. (1) Quand la profondeur moyenne h,, est calculée par _ 5h m 64 Tr h nous trouvons que h, — 2460,3 cm. de sorte que Vh. = 49.59 L — 6570000" T = 44.10" (2) Quand on caleule la moyenne de la racine carrée de h par ETUDE DES SEICHES AU JAPON. 563 on trouve que (VR )n = 48.55 T = 4£.4ir et (3) Quand h est marquée sur un papier quadrillé et hA calculé au planimètre on trouve que Tu = 4944 T,=1#.29% (4) Quand Y h est marqué et que sa valeur moyenne, trouvée au planimètre est (y h ), 8.60 T1." ce qui donne (5) Le volume total et la surface totale du lac sont mesurés au planimêtre, et la profondeur moyenne obtenue en divisant le volume total par la surface se trouve être him — 2668." ln 51.65 T = 13.51" (6) Si l'est la distance entre deux sections consé- cutives et h' et h" les profondeurs moyennes à ces deux sections, la valeur moyenne de y h entreces sections sera (4h =] VT dr Admettons maintenant que la profondeur À ou un 564 ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. point x quelconque entre ces deux sections, soit don- née par | LE NES 3 alors nous avons pe 9 (h"3 Le h'2) (y h D FE 3 (h”—= h") Calculant T par la formule 21 3 ( h—h h, — h; LV or NIET REENS L oùl— et h, h, h..... sont les profondeurs moyennes de plusieurs sections, nous trouvons que‘ | T = 415.75" (7) En supposant toujours que k — h' + S D s x nous voyons que LENS | fe rr TV ( et en calculant T par la formule dar. 9x | TU — me JV a Vgh { 21. 2 I ( 1 WAR TVR VER EVER nous trouvons que T =; 16.32 m. Ainsi nous voyons que la plus longue de nos périodes observées à Hakone concorde presque avec les valeurs calculées pour l’oscillation fondamentale. Si nous réflé- #85 ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. 565 chissons à l'irrégularité de la forme du lac nous som- mes étonnés de l'accord si approximatif entre les valeurs observées et les valeurs calculées. Le fait que la plus longue période observée, de 45,4 correspond à l’oscillation fondamentale du lac Hakone peut être démontré par la comparaison des moments de hautes eaux aux deux stations terminales, Hakone et Umijiri. Le tableau suivant donne un exem- ple de cette comparaison. Umijiri. Hakone. Diff. 15% 8.7 15% 1.3 1.4 24.8 17.0 1128 39.2 31.7 7.5 54.9 75.2 CT 10% 10.6 16% 41.2 9.4 25.6 17.2 8.4 8.31 Ce tableau montre clairement que ces deux stations sont dans des phases exactement opposées par rapport à l’ondulation de la période 15.4. Le fait que nous ne retrouvons pas cette période à Hotokegasaki et à Takogawa, qui sont deux stations intermédiaires doit être interprété dans le sens que ces points sont des nœuds pour cette oscillation. En comparant les moments de hautes eaux pour la vague de la période 6.8" nous voyons également que Hakone et Hotokegasaki sont dans des phases opposées tandis que Motohakone et Hakone sont dans la même et que Takogawa et Hakone sont de nouveau dans des phases opposées. Cette année nous avons transporté notre instrument 566 ÉTUDE DES SEICHES AU JAPON. dans la baie de Osaka afin de constater l'existence des vagues fixes dans la baie. Nos observations n’ont pas encore été poussées assez loin pour que nous puissions en tirer des conclusions précises mais il est presque certain que la baie a ses oscillations propres. Nous avons fait aussi des observations relatives aux seiches dans les lacs Hamana, Kawaguchi et Yamanaka mais dans ces lacs le phénomène est tout à fait insignifiant. Les relevés sur ces points et d’autres importants dont nous ne parlons pas ici, seront donnés dans le rapport du comité des recherches sur les tremblements de terre. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 21 janvier 1903. Dr A Schenk. Crânes de Chamblandes. — A, Borgeaud. Détermina- tion de l’origine des viandes par les sérums précipitants. — Dr L. Pellet. Sur les inextinguibles. M. le D' A. Scmenk fait une communication sur les sque- lettes préhistoriques de Chamblandes au point de vue anthropologique. (Bulletin Société vaudoise des sciences na- turelles, septembre 1902 et mars 1903). M. A. BorGEAUD, directeur des abattoirs de Lausanne, communique les résultats de ses recherches sur l'emploi des sérums précipitants pour la détermination de l’origine des viandes. Lorsqu'on inocule à un animal d'expérience, un lapin par exemple, du sang défibriné d’une autre espèce, le che- val, et qu'on répête ces inoculations tous les deux jours pendant un certain temps, le sérum du lapin acquiert la propriété spécifique de troubler puis de produire un pré- cipité au sein des solutions de sang de cheval, tandis qu’il est indifférent vis-à-vis des solutions de sang d’autres espèces, telle que le bœuf, le mouton, le chien, le rat, etc. D'une façon générale, on peut dire que le sérum d’une espèce A préparée par des injections de sang d’une espèce B a la propriété spécifique de précipiter les solutions de sang de l'espèce B, mais seulement celles-là. On donne à ce sérum le nom de sérum précipitant. Ces faits, connus 568 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. depuis les travaux de Belfanti et Carbone et surtout de Bordet et d’autres travaux parus en 1898, n’ont guère été utilisés pratiquement que depuis l’année dernière. Uhlenhut a démontré qu’au moyen de cette réaction, on pouvait dé- terminer l’origine de traces de sang rencontrées sur des habits, des meubles, des planchers, etc. L'idée de recher- cher si elle était applicable à la détermination de l’origine des viandes devait naturellement se présenter à l'esprit et quelques recherches ont déjà été faites en Allemagne, en particulier par Less et par Nütel. M. Borgeaud a fait de très nombreuses expériences pour se rendre compte si la réaction est utilisable pour déceler la présence de la viande de cheval. Auparavant, il fallait s'assurer toutefois si le sérum d'animaux non préparés possédait quelquefois des propriétés précipitantes. Dans plus de cent expérien- ces exécutées en faisant agir successivement du sérum de cheval, bœuf, mouton, porc, chien, lapin, sur ces extraits de viande des mêmes espèces, il s’est assuré que ces extraits n'étaient pas précipités. Il en est tout autrement si l’on emploie le sérum d’un animal préparé par des injections de sang de cheval; celui-ci (sérum lapin-cheval) provoque presque instanta- nément, dans les extraits de sang ou de viande du cheval, un trouble qui se transforme bientôt en un véritable pré- cipité. La réaction est surtout nette si l’on fait glisser le sérum le long des parois de l’éprouvette de façon à ce qu'il ne se mélange pas avec l'extrait. Au point de contact des deux liquides, il se forme un trouble caractéristique. La réaction se produit déjà à froid, mais il est préférable toutefois de placer les tubes dans le bain-marie 30°. Le sérum lapin-cheval laisse clairs les extraits de viande de bœuf, porc, mouton, lapin, rat. Ce n’est pas du reste seulement avec les extraits de sang ou de viande de cheval que la réaction se produit. M. Bor- geaud a démontré que les extraits de foie, rate, poumon, graisse de cheval sont précipités. On pouvait admettre que c'est grâce au contenu en sang de ces tissus que la réaction se produit. Mais les extraits faits avec la corne du sabot SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 569 de cheval sont également précipités et dans deux cas des extraits préparés avec des poils l'ont aussi été. Ces extraits doivent être préparés à froid dans la solu- tion physiologique de chlorure de natrium à 7 °/o dans la proportion de un gramme de viande pour 200 de solution physiologique. On laisse macérer quelques heures puis on filtre à travers un triple filtre de papier. Il est indispensa- ble que les solutions soient très claires. Il est indispensa- ble aussi de toujours garder des tubes témoins à côté des tubes auxquels on a ajouté le sérum. Le sérum lapin-cheval garde ses propriétés précipitantes même lorsqu'il est chauffé à 65°-80°, soit jusqu’au moment où il se gélatinise. D'autre part, ont peut chauffer les extraits de tissus jusqu’à 70° et ils sont encore précipités. Cette méthode peut parfaitement être utilisée pour l’ana- lyse de saucisses non cuites. Il faut seulement se mettre en garde contre certaines causes d'erreurs ; par exemple, la présence de graisses rances suffit quelquefois pour pro- duire un trouble lorsqu'on chauffe les extraits préparés avec des saucisses, mais comme il se produit également dans les tubes témoins, il suffit de recommencer l’opéra- tion après avoir chauffé l’extrait de saucisse jusqu à envi- ron 50° pendant dix minutes; on obtient alors un extrait qui pe précipite plus à moins que la saucisse contienne de la viande de cheval. Appliquée à l'analyse d'environ cin- quante échantillons de diverses saucisses, la réaction a permis de déceler dans cinq d’entre elles la présence de cheval. Cette question des sérums soulève du reste quan- tité de problèmes qui rendent nécessaire une étude plus complète de ces corps et de leur analogie avec les sérums hémolytiques. M. Borgeaud poursuivra ses recherches. M. le prof. PELET résume ses conclusions en ce qui concerne l’emploi des calorifères à feu continu ou inextin- quibles. Après avoir défini ces appareils, il donne les nor- mes servant à apprécier leur valeur pratique et termine en indiquant les valeurs obtenues par l’examen d’un cer- tain nombre de types d'appareils. 39% 570 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Séance du 4 février F. Corboz. Flore d'Aclens. — F.-A. Forel. Les glaciers vont-ils disparaître ? — D' Machon. Acridiens de l'Argentine. M. F. CorBoz. Contributions à la Flore d'Aclens. Ensuite de ses dernières recherches et dela détermina- tion d'espèces récoltées depuis quelques années déjà, par le moyen de deux ouvrages spéciaux — les Maladies des plantes agricoles, de M. Prilleux, Paris, 4895. et le Hifsbuch für das Sammeln parasitscher Pilze, du D' Lindau, Berlin, 4901 — l’auteur présente une nouvelle liste d’'es- pèces à ajouter à celles qui ont déjà paru depuis 1887 à 1900 à diverses reprises. Ce sont en majeure partie les Cryptogames qui ont re- tenu son attention, car tandis que les Phanérogames sont seulement au nombre de 10, les premières comptent 75 espèces, surtout des maladies des plantes cultivées.En ajou- tant ces 85 espèces nouvelles aux anciennes, on arrive au total de 917 Phanérogames et 879 Cryptogames, soit en tout 1796 espèces, pour un territoire exploré comprenant environ # kilomètres carrés de superficie, à une altitude moyenne de 460 mètres. C’est déjà considérable et cepen- dant les Crytogames surtout sont loin d’être toutes décou- vertes, leur nombre dépasserait certainement de beaucoup celui des Phanérogames, si l’on ponvait arriver à les con- naître toutes. M. F.-A. FOREL étudie la question posée récemment par M. le professeur Kilian, de Grenoble, qui lui a donné une réponse positive : les glaciers vont-ils disparaître? Se basant sur les observations modernes et anciennes des glaciers qui n’exigent pas des conclusions dans le sens d’une diminution continue des surfaces enneigées, sur les notions théoriques de la variation des glaciers, sur les études classiques de la variation de climat, (Louis Dufour, 1870, Ed. Brückner, 1890), se basant surtout sur le fait que depuis l’époque antéhistorique des palifitteurs, la faune et la flore n’ont pas sensiblement varié, ce qui im- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 571 plique une constance générale du climat, M. Forel ne voit pas de raisons suffisantes pour admettre la disparition prochaine des glaciers : il croit au contraire qu'à la phase actuelle de décrue succèdera plus ou moins prochaine- ment une nouvelle phase de crue. Dans cet ordre de faits, M. Forel signale une tendance à l'allongement qui se serait manifestée dans l’année 1902 chez quelques glaciers des Alpes valaisannes, vaudoises et bernoises. M. le D' Macon fait circuler une photographie prise à Rosario (République Argentine) et représentant une nuée de sauterelles en train de passer au-dessus du fleuve Parana, qui à cet endroit présente une largeur de près de &0 kilomètres. M. Machon montre ensuite un exemplaire d’une espèce de sauterelle, heureusement rare, et prove- nant de la province de Saï Luau (Rép. Argentine). Cet acridien, Tropidacris cristata L. a été décrit pour la pre- mière fois en 1748 par Linné et se rencontre au Brésil, au Paraguay et dans le Chaco. Il à fait quelquefois son appa- rition dans les provinces andines de Mendoza, de San Juan et de Catamarca. Cette sauterelle géante atteint une lon- gueur de 10 à 42 ‘/: cm.tandis que la sauterelle commune de la Rép. Argentine {Stauronotus masoceanus) ne mesure généralement que #4 em. et le criquet d'Algérie {locusta viridisima) 5 cm. Sa couleur est marron foncé, tandis que celle de l'espèce commune est vert émeraude avec une ligne roussâtre sur le corselet. Le Tropidacris cristata est excessivement vorace et lors- qu'il voyage sous forme de petites nuées, là où il s'arrête il détruit en un clin d’œil toute la végétation. Les habitants de ces régions disent qu'il est fréquem- ment attaqué par un parasite, qui pénétrant dans le corps de l'animal entre la tête et Le corselet, l’évide petit à petit. Si cela est véridique ce serait le même phénomène que M. le prof. A. Forel a observé dans la Colombie chez une espèce de fourmis dont il a parlé dans l’une des précéden- tes séances de la Société vaudoise des sciences naturelles. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE La SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENEVE Séance du 12 février 1903. H. Decker et B. Solonina. Colorants dérivant du nitrosophénol. — H. Decker et H. Engler. Aminoquinolones et oxyquinolones. — F. Ullmann et F. Mauthner. Oxydation des orthodiamines. — C. Nourrisson. Electrodes en graphite artificiel. M. H. DECKER a préparé. en collaboration avec M. B. So- LONINA, le colorant thymolique de Liebermann d’après le procédé de l’auteur. Il l’a obtenu à l’état pur et cristallisé en le réduisant et en le soumettant ensuite à l'oxydation. L'analyse de ce corps, ainsi que sa transformation en dé- rivés acétylés et éthylés de constitution connue, ne laissent aucun doute sur sa structure, qui en fait un indophénol (thymoquinone-thymolimide). Dans une seconde communication, M. DECKER donne les résultats d’un travail qu'il a fait avec M. H. ENGLer sur les aminoquinolones et les oxyquinolones. La préparation de ces corps à partir des iodométhylates correspondants pré- sente de grandes difficultés, mais on peut les obtenir aisé- ment par une voie détournée, en passant par les dérivés nitrés et méthoxylés. Ce sont des substances incolores et très solubles dansl’eau. Les oxyquinolones donnent des sels alcalins jaunes. La 6-oxyméthylquinolone cristallise avec une molécule d’eau et fond à 226-227° ; elle est certaine- ment différente du produit que l’on obtient en faisant réa- gir la potasse sur l’iodométhylate de 6-oxyquinoline. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 578" M. F. ULLMANN s’est occupé avec M. F. MAUTHNER de l'oxydation des orthodiamines en solution acide par les sels ferriques. Le produit varie suivant l'acidité du milieu; si celle-ciest aussi faible que possible, l’o- -phénylène- -diamine, par exemple, donne la diaminophénazine Te connue, 0 KN/ ABY..1 En présence d’une grande quantité d'acide il se forme l’'amino-oxyphénazine Cette dernière réagit avec les orthodiamines en donnant les homofluorindines correspondantes. Chauffée sous pres- sion avec les acides, elle fournit la 2.3-dioxyphénazine déjà connue. Les auteurs ont soumis à la même oxydation quelques dérivés de l’o-phénylène-diamine. Avec le dérivé chloré C,H,CI(NH, NE, (#) ils ont obtenu un mélange des deux phénazines “AE Ro Avec l'acide G,H,.COOH()NH, (NH, & ils n’ont vu se former par contre que l'acide amino-oxyphénazine- carbonique. Celui-ci, condensé avecl’o-phénylène-diamine, fournit l’acide homofluorindine-carbonique, qui se dissout en rouge dans les alcalis et en bleu dans l’acide sulfurique concentré. M. C. NourrissoN présente un échantillon d’électrode en graphite artificiel de l’Acheson Company, Niagara Falls. et donne quelques détails sur la fabrication, la pureté et la résistance de ce produit. “57 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. Séance du 12 mars. C. Graebe et E. Martz. Synthèses de l’aldéhyde syringique et de l’acide sinapique. — A. Pictet et A. Rotschy. Dédoublement de la nico- tine inactive, — F. Ullmann et C. Baezner. Naphtacridines. M. le prof. GRAEBE annonce qu'il a réalisé, en collabo- ration avec M. E. MaRTz, la synthèse de l’aldéhyde syrin- gique (IT) et de l'acide sinapique (IL), en partant de l’éther Re du y (1) : OH CH, ro CH, x pen. CH, FC ie CH-CH-COOH TEL Le premier de ces corps a été transformé dans le second par le procédé général de Reimer, et celui-ci dans le troi- sième au moyen de la réaction de Perkin. M. A. Rorscxy décrit les essais qu’il a faits avec M. le prof. A. Picrer en vue du dédoublement de la nicotine inac- tive. Celle-ci a été préparée, comme il a été dit dans une précédente séance!, en chauffant pendant 42 h. à 200-220° la solution aqueuse du sulfate de nicotine naturelle. Pour en retirer les deux modifications optiquement actives, on a cherché à la combiner à divers acides actifs (quinique, tétracétylquinique, camphorique, bromocamphre-sulfoni- que, tartrique, dibenzoyltartrique, etc.). Malheureusement la plupart des sels ainsi obtenus se sont trouvés être des substances sirupeuses et incristallisables, et par conséquent inutilisables dans le cas particulier. Seul le tartrate a per- mis d'arriver à un résultat positif, bien qu’encore incom- plet. Lorsqu'on dissout la nicotine inactive dans un excès ! Archives (4) X, 293. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 575 d’acide tartrique, il se forme un mélange de tartrates de la formule C,,H,,N,.2C,H,0,.2H,0. Par cristallisations répé- tées de ce produit dans l’alcool éthéré, les auteurs sont parvenus à isoler deux fractions, l’une moins soluble, pos- sédant un pouvoir rotatoire de + 24,7°, l’autre plus soluble possédant celui de + 12,9°. Décomposé par un alcali, le premier sel a fourni une base lévogyre (- 36,8°) et le se- cond une base dextrogyre (+ 10,25°). M. C. BAEZNER, expose les résultats de recherches qu'il a faites à l’instigation de M. F. ULLMANN sur la préparation de dérivés de l’acridine à partir de l’alcool o-aminobenzyli- que. En fondant cet alcool avec le G-naphtol, il a obtenu la naphtacridine : RE On peut remplacer dans cette réaction l’alcool amino- benzylique par le chlorure, le sulfocyanure ou le sulfure d’o-nitrobenzyle, ainsi que par l'alcool o-nitrobenzylique, en présence d'agents réducteurs. On peut, d'autre part, remplacer le B-naphtol par la 8-naphtylamine, la phényl-8-naphtylamine, ou d’autres dé- rivés de la naphtaline. La dioxynaphtaline 2.7 a donné une oxynaphtacridine qui se dissout en jaune orangé dans les alcalis et qui forme des sels stables avec les acides. De même l'acide naphtolsulfonique 2.7. a fourni un acide naphtacridine-sulfonique. Aa: PHYSIQUE AUGUSTO RIGHI E BERNARDO DESSAU. LA TELEGRAPHIA SENZA FILO, Bologna ditta Nicola Zanichelli, 4903. Ce volume qui vient de paraître en deux éditions !, l’une italienne et l’autre allemande, contient l'historique complet de la télégraphie par ondes hertziennes avec les notions scientifiques nécessaires et suffisantes pour que le lecteur possédant une culture générale puisse s’en faire une idée claire et correcte. La tâche n’était pas facile, mais per- sonne n’était mieux indiqué que le prof. Righi pour l’ac- complir, ses nombreuses expériences sur les ondes bertziennes, réunies dans le volume L'ottica delle oscilla- ziomi elettriche qu’il fit paraître en 1897 et dont les Archives avaient publié alors un résumé fait par l’auteur même?, ont non seulement aidé à établir leur nature et la corréla- tion trés étroite avec la lumière, mais fourni certainement au jeune Marconi les notions qu’il fallait pour qu'il pût entrevoir la possibilité de la télégraphie sans fil, car l’on sait que Marconi était alors élève du prof. Righi. Le volume comprend quatre parties. De la première par- tie intitulée « Les phénomènes électriques » les quatre chapitres sont : Le champ électrique ; Les courants électri- ques constants ; Le champ magnétique ; L'état variable du courant.— La deuxième partie « Les ondes électromagné- tiques » contient trois chapitres : Les oscillations électri- ques ; Les ondes électriques ; Les radioconducteurs. — La troisième partie « La télégraphie sans fil » en quatre cha-. ! Editions de Nicola Zanichelli à Bologne et de Wieweg & Sohn à Brunswick. * Archives, novembre 1897, t. IV, pp. 401 à 450. CHIMIE. 571 pitres : Télégraphie par conduction, par influence électro- statique et par induction ; La télégraphie avec les ondes électriques ; Les appareils de la télégraphie sans fil entre deux stations ; La télégraphie sans fil multiple et syntoni- que. — Enfin la quatrième partie « Télégraphie sans fil par les radiations lumineuses et ultraviolettes » en deux cha- pitres : Télégraphie sans fil par les radiations ultraviolettes ; Reproduction à distance de sons au moyen de la lumière. Le volume est complété par un appendice sur les récentes expériences à très grande distance. À cause de la collaboration du D" B. Dessau assistant du Prof. Righi, tous les chapitres portent la signature de l’au- teur, ainsi celui sur les radioconducteurs et les quatre de la troisième partie sont signés par M. Dessau de même que l’appendice, tous les autres le sont par Righi. La bibliogra- phie du volume est très riche, ce qui est pour rendre bien des services à ceux qui désirent connaitre les mémoires originaux. Th. T. CHIMIE DER STICKSTOFF UND SEINE WICHTIGSTEN VERBINDUNGEN, pal Léopold SPiecEL, Brunswick, 14903. L’azote est sans contredit celui de tous les éléments dont les combinaisons possèdent la plus grande diversité de caractères et présentent l'intérêt le plus général. En effet, à quelque spécialité que le chimiste appartienne, qu'il soit théoricien ou technicien, qu'il étudie les corps organiques ou les corps minéraux, ou qu'il se livre à des recherches de chimie biologique, partout il verra les composés azotés jouer un rôle prépondérant et tenir le premier rang parmi les substances dont il aura à s'occuper. Mais précisément à cause de cette multiplicité d’aspects et de fonctions, les combinaisons de l’azote, à l'inverse par exemple de celles du carbone, n’ont jamais constitué jusqu'ici dans les divers systèmes de classification des corps, un groupe naturel et homogène. Celui qui veut en faire une étude complète ou 578 BULLETIN SCIENTIFIQUE. en prendre une vue d'ensemble, devra aller puiser ses ren- seignements dans presque tous les chapitres d’un traité de de chimie générale, souvent même dans des ouvrages spé- Caux. Ce sont ces données éparses que M. le D' Spiegel, privat- docent à l’Université de Berlin, s’est donné pour tâche de rassembler, et qu'il vient de publier en un fort volume de plus de 900 pages, constituant une monographie des plus intéressantes. Le point de vue nouveau auquel il s’est placé met en pleine lumière les relations qui existent entre les types si variés des composés de l’azote, ainsi que le rôle fonctionnel que cet élément joue dans les molécules dont il fait partie. Certains chapitres, et particulièrement ceux qui traitent des combinaisons inorganiques, constitueront une source précieuse de documents; on y trouvera, exposés avec beaucoup de clarté et accompagnés de très nombreuses notes bibliographiques, les renseignements les plus com- plets sur tous les corps préparés jusqu’à ce jour. On ne peut en dire autant des chapitres consacrés aux combi- naisons organiques. Ceux-ci sont volontairement écourtés et remplacés le plus souvent par des tableaux. Doit-on faire un reproche à l’auteur de n'avoir pas été plus complet dans cette partie de son œuvre? S'il avait voulu l'être, il aurait dû reproduire presque en entier un traité de chimie organique ; les dimensions de son livre en eussent été considérablement augmentées, sans profit bien évident pour le lecteur. Il a préféré laisser quelque peu dans l'ombre ce côté de son sujet et nous croyons qu'il a été en cela sagement inspiré. Malgré cette inégalité voulue, l'ouvrage de M. Spiegel rendra de grands services à tous ceux qui auront à étudier d'un peu plus près la classe importante des composés azotés et formera un complément utile aux nombreux traités de chimie générale. As CHIMIE. 579 SUR LA SIGNIFICATION PHYSIOLOGIQUE DE LA NICOTINE DANS LES PLANTES DE TABAC, par M. G. ALBO. Jardin botanique de Palerme (Botanisches Litteraturblatt, 1903; n° 6). Dans un article sur la signification physiologique de la colchicine dans les différentes espèces de Colchicum, publié ici même il y a deux ans, M. le D' Albo était arrivé à cette conclusion, que la colchicine n’est pas une matière de rebut ou un déchet de l’activité protoplasmique, mais une sub- stance azotée qui, comme les autres substances nutritives de réserve, concourt aux phénomènes de nutrition et de formation de la plante. Poursuivant ses expériences sur un autre végétal, le tabac, et sur un autre alcaloïde, la nicotine, il en conclut de même aujourd’hui, que cette dernière substance prend part, directement ou indirectement, aux phénomènes nutri- tifs de la plante de tabac. M. Albo a constaté que les graines du tabac ne contien- nent pas de nicotine, mais qu’on y trouve à sa place une substance soluble dans l'alcool, qui donne avec l'acide sul- furique, le vanadate d’ammoniaque et le séléniate de soude des réactions semblables à celles de la solanine. Ce fait devient fort intéressant lorsqn’on le rapproche d’une an- cienne observation de Kletzinsky, qui dit avoir obtenu de la nicotine en réduisant la solanine au moyen de l’amal- game de sodium. Quoi qu’il en soit, cette substance disparaît pendant la germination, est employée à la nutrition des bourgeons et ne se trouve plus dans les plantes développées. D’autre part, la quantité totale de nicotine varie avec les conditions dans lesquelles la plante est élevée. Si, en par- ticulier, on coupe les sommets d’une plante pour en em- pêcher la floraison, on trouve que la quantité de nicotine devient presque triple de ce qu’elle serait sans cela. M. Albo attribue ce fait à une migration de la nicotine dans les graines, où elle se transformerail en une autre sub- stance, plus élaborée et plus efficace comme substance de réserve ; celle-ci serait la solanine ou du moins un alca- loïde très voisin. AVE 580 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Revue des travaux faits en Suisse. O. KULKA. LES ÉTHERS TRIALCOYLIQUES DE L'OXYHYDRO- QUINONE (Chemiker-Zeitung, 27, 407. Berne). On obtient directement le sel de soude de l’oxyhydro- quinone en chauffant le triacétate avec du sodium dissous dans l'alcool méthylique. Ce sel, traité par l’iodure ou le sulfate de méthyle, fournit l’éther triméthylique de l’oxyhydroquinone, qui bout à 247° sous la pression ordi- naire. Le bromure d’éthyle donne de la même manière l’éther triéthylique (point de fusion 34°). EuG. BAMBERGER ET RICH. SELIGMANN. OXYDATION DE L'ALDÉHYDE-AMMONIAQUE (Berichte, 36, 817. Zürich). Comme suite à leurs recherches sur l'oxydation des amines, les auteurs ont étudié l’action du réactif de Caro sur l’ammoniaque. Supposant qu'il pourrait se former de cette manière le nitroxyle, NOH, ils ont ajouté dès l’abord au mélange oxydant de l’aldéhyde acétique, pour fixer le nitroxyle à l’état d'acide acéthydroxamique. Ils ont, en effet, obtenu une certaine quantité de cet acide. Ce fait ne constitue cependant pas une preuve décisive de la forma- tion du nitroxyle, car l'acide acéthydroxamique pourrait tout aussi bien être un produit d’oxydation dé l’aldéhyde- ammoniaque qui prendrait naissance à partir de ses deux constituants : CB: . CH : NH + 20 = CH:. COH : NOH Cette interprétation est confirmée par l'observation que l’aldéhyde-ammoniaque, traitée directement par l'acide de Caro, fournit de l’acide acéthydroxamique. 581 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAÏiTES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE PENDANT LE MOIS D'AVRIL 1903 Le 1er, gelée blanche le matin. A 2, rosée le matin ; pluie depuis 7 h. du soir. , pluie dans la nuit et à 7 h. du matin; nouvelle neige sur le Salève; forte bise à 7 h. du soir. 4, forte rosée le matin; pluie depuis 9 h. du soir. 5, pluie à 7 h. du matin. , gelée blanche le matin; forte bise à 1 h. et à 4 h. du soir; halo solaire. , gelée blanche le matin ; fort vent à 1 h. du soir; halo solaire; couronne lunaire. . fort vent dans la nuit; forte bise à 10 h. du matin et à 1 h. du soir; nouvelle neige sur les montagnes environnantes: légères chutes de neige dans l'après-midi; pluie à 10 h. du matin et depuis 10 h. du soir. , pluie dans la nuit; légères averses dans l’après-midi; forte bise depuis 4 h, du soir ; nouvelle neige sur le Salève. , très forte bise pendant tout le jour. 11, très forte bise le matin jusqu’à 7 h. du soir. , forte bise à 10 h. du matin. ,; gelée blanche le matin. , pluie de 10 h. 30 m. à 7 h. du soir; neige dans l’après-midi ; forte bise de 4 h. à 7h, du soir. ,; très forte bise pendant tout le jour ; quelques flocons de neige. S, forte bise à 10 h. du matin. ,; chute de neige dans la nuit. te. . très forte gelée blanche le matin. 21, forte gelée blanche le matin; halo solaire. 22, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. , pluie dans la nuit jusqu’à 10 h, du matin et depuis 4 h. du soir; fort: vent à 7 h. du matin et à 1 h. du soir. 2 , pluie dans la nuit; quelques gouttes de pluie et grésil à midi 30 m. 25, fort vent à 1 h. du soir. 26, gelée blanche le matin. , pluie à 10 h. du matin et à 1 h du. soir: fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du: soir. 28, faible pluie dans la nuit; fort vent à 10 h. du matin. 29, pluie dans la nuit jusqu’à 1 h. du soir. | 1 , pluie dans la nuit, à 6 h. et depuis 10 h. du soir ; 5, SES neive sur-lés mbn- | tagnes environnantes. MÉST ARCHIVES. t. XV. — Mai 1903. . en 40 ELLE ss | so rot sol sel co ref so] | | | | | | ser-] re Jouez locee leo-ez [son SE eau UE 7 SR 2" “er À2: . RAÏO NIT ©NIO ‘NIS'eè|L'LT| 88° -| 6008 | 6°2t | s°61 | 91e À 0e > Lo #2 7” # F . ide "‘aual) ‘HIT MSSIO ‘NÎS'ee|2 6] ser -| cc-0e | 6° 1e p'08 | &'61 | 62 nie or | ge Lr 9 | 6 l'OIT O'8T [T'AMSSIO ‘Sir 'MSSII ‘MSelr'ea|e 02| gaz -| 9c're 9°08 | o'ee | s'ea | 8e 1 90 16 |r lot lor | cor |r -msslo SIT 'MSSIT , NIS'08 8 91] 6F°9 -| ze'er | 0°08 | 8 8T | O’LI | Le De Por de "lo dot 6 9e “mal0 ST, CNIT MSJL'T 081] 90° -| 2L'61 | 081 | L'61 12 | 98 MO O0 TE Ke C:) 1 C6 SIT NT'MSSIT MSI2 "MSSIT "MSSI 9728 | 9'61| LL'E —| 86°08 | 9°2a g°1e | 908 | ca ll ocohr lt | € le 0'£T “ealg SIT MNNIT 'MSS] G'6T | 6:61] 9 8 —| 9197 | 0'6T LOT | act | re 9 [6 L--":E or |or | or | or l cit | :msslt ‘anale ‘mssle ass S'6T|09 | Sevr-| F£'6 | F'eT L'OT | FL lea FAO OST 6 OT LOT | O1 POE2 229 “A0 NIT, ‘NID “ANIO'8L|S'L | 8S'I-| 60°01 88 | 86 | S'It | 2e RQ OO LE SES OC 1 6. 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OT | "9'TI | “AIT NIT'MNNIT MSSI8"08 | F'o8 | 19°6 {| o1°82 L'08 | 08e | € NET om ure e-2|lDT. 22 Le 69 |T'MSSIT "MSI 'MSSIO "MSIO'TE | 868 | 66°C + 60°08 | T'08.| F'08 | 8’ Me rond lot.| ae : It. ‘NN ANNT PNIT 'AS|S'68| 022 | 0c'0 +| 10°c2 | 6°2a 0°Ge | ÿ LOS SE 90: OT | 107 4-6 -|-0L 0" “IRAÏT MSST ANNIT ‘MSIF'Fè|0'02| 682 - 69" 12 g'Te 608 | 6 FOR CR re UE "OT 0 pp D = NII NI N|0 SI6:08| 872) 12h + pL'8e || 9°ca | 883 [6 = = © D HN C N<0> C à plusieurs températures {, pour des teneurs moléculaires nombreuses €, et €, de sel et de soude; il semble, à première vue, qu’on devrait chercher à les représenter par une fonction qui, pour être générale, sera de la forme LEA L (CL Cat) Mais pratiquement, le problème se simplifie consi- dérablement si l’on tient compte des conditions dans lesquelles travaillent les électrolyseurs à diaphragmes, appareils de laboratoire et appareils industriels. En effet, presque tous fonctionnent ou à température constante ou dans des limites de températures peu étendues ; on est ainsi amené à ne pas considérer la température comme une variable indépendante. Cette première restriction faite, on remarque que les liquides cathodiques sont ou maintenus saturés de chlorure de sodium (ou à concentration constante de sel), ou, partant d’une concentration initiale donnée, s'appauvrissent peu à peu en sel au fur et à mesure que se produit la soude caustique. Dans le premier cas cela revient à considérer €, comme une constante et la formule ci-dessus se réduit à r = f(@) Dans le second cas il y a une relation nécessaire entre €, etc, puisque pour chaque molécule NaOH pro- duite, une molécule NaCI disparaît, dont une partie dans le compartiment cathodique et une partie dans le compartiment anodique ; en d’autres termes, r n’est encore fonction que de €,, de sorte que la relation con- serve la forme Re f (C2) 620 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR En résumé, dans les deux seuls cas à envisager dans la pratique, le rendement instantané du courantr, n’est fonction que d’une seule variable indépendante, la con- centration €, en soude; nous pourrons donc désigner celle-ci simplement par c; et les seules fonctions que nous aurons à envisager pour représenter ce rendement seront de la forme générale r = f() (&) Remarques. — Avant d'aller plus loin, il convient de noter que dans la pratique la migration du chlorure de sodium, du compartiment cathodique au comparti- ment anodique, et le transport en sens inverse de chlo- rure de sodium par endosmose électrique se compen- sent sinon totalement, du moins en grande partie ; enfin l’endosmose électrique, même très faible suffit à contre- balancer en grande partie, et souvent même totalement, le passage de la soude du compartiment cathodique au compartiment anodique par diffusion. Ces diverses causes de perturbations peuvent être généralement con- sidérées comme peu importantes dans les conditions ordinaires ; nous les regarderons donc d’abord comme négligeables, sauf à préciser plus tard la grandeur des erreurs ainsi commises, et la manière d'en tenir compte. Formes analytiques de la relation r = f (c). — D’après ce qui précède le rendement instantané du courant n’est fonction que de la concentration € en soude, fonction qui se présentera sous deux formes dif- férentes, répondant aux deux cas suivants : 1° Le liquide cathodique est maintenu à concentra- L'ÉLHCTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 621 tion constante de chlorure de sodium‘ le rendement du courant sera exprimé par la relation Le à à Co) (5) 29 À partir d’une concentration initiale donnée, le liquide cathodique n’est pas alimenté en chlorure de sodium, il s’appauvrit en sel au fur et à mesure qu'il se charge en soude; le rendement du courant sera alors donné par Fr ke (6) (6) Lorsqu'il s’agit de donner une forme concrète aux fonctions /, et f,, on doit non seulement trouver des re- lations qui représentent avec une exactitude suffisante les valeurs r, ou r,, déduites de l’expérience ; il faut encore qu’elles se prêtent sans trop de difficultés aux opérations analytiques (intégrations, etc.), qui seront développées au cours de ce travail. Après divers tàätonnements, et sans considérer la question comme épuisée, nous avons constaté que dans le cas du chlorure de sodium, on pouvait donner à la relation (5) la forme suivante : 1 METÉ # et à la relation (6) la forme : M. == L bi TT ge L'étude des variations numériques des paramètres de ! Ce résultat est généralement obtenu en mettant le liquide cathodique en contact avec un excès de sel solide; avec une agi- tation suffisante on peut assurer ainsi la saturation presque com- plète en sel ou tout au moins une saturation constante. ARCHIVES, t. XV. — Juin 1903. 43 622 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES, ETC. ces deux équations fera l’objet d’un mémoire ultérieur. Nous nous bornerons à signaler ici que les valeurs de a sont peu influencées par des variations de concentration en sel d’une vingtaine de grammes, ou par des varia- tions de température d’une vingtaine de degrés. On peut aussi remplacer (7) par une relation de la forme r=1— at mais elle est moins commode pour les intégrations ulté- rieures. Dans la suite de ce mémoire nous ne considérerons que la forme de la relation (7); nous reviendrons sur la relation (7**), au cours de travaux en préparation ayant pour but la vérification expérimentale des for- mules développées dans les pages qui suivent. (A suivre.) LES APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL par Ch.-Éd. GUILLAUME Directeur-adjoint du Bureau international des Poids et Mesures. (Suitei.) CHAPITRE VIII EMPLOI PRATIQUE DES FILS DANS LA MESURE DES BASES Mesures sur le terrain. — Après quelques essais entrepris avec des appareils imités de ceux que M. Jäderin a imaginés, nous avons reconnu qu’on pou- vait leur apporter certaines modifications ayant pour effet d’augmenter la précision des mesures en campagne sans en diminuer la rapidité. Ces modifications, qui ne s'étaient pas imposées aussi longtemps qu’on avait été limité au système bimétallique, devenaient utiles dès que, par l'emploi des fils d’invar, la certitude des me- sures s’est trouvée sensiblement améliorée. Pour comprendre le but de ces perfectionnements, il est tout d’abord nécessaire de connaître les appareils ori- ginaux de M. Jäderin, ainsi que la pratique de la méthode dont une rapide esquisse a été donnée plus haut. Les repères mobiles qu'emploie le savant géodésien suédois sont constitués par deux bras superposés, réunis 1 Voir Archives, mars 1903, p. 249; avril, p. 403; mai, p. 514. 624 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. par un joint sphérique, et dont le premier est relié au trépied par une articulation de même nature. Ces deux articulations permettent de donner instantanément au repère des déplacements dépassant un décimêtre, sans avoir à agir sur le pied, et de ramener en même temps le goujon portant la croisée des traits en position ver- ticale. Le nivellement est fait à l’aide d’une lunette à niveau, portée par un pied spécial, et servant à lire les divisions tracées sur des mires que l’on pose directe- ment sur les repéres. Quant à la détermination du point du sol placé verticalement au-dessous de la croi- sée des traits du repère, opération qui doit être exé- cutée à tout arrêt prolongé des mesures, elle est faite à l’aide d’un théodolite que l’on place successivement dans la direction de la base et dans la direction perpen- diculaire, et au moyen du cercle vertical duquel on descend sur le sol le point de repère au départ ou à l’arrivée. Enfin, comme il a été dit précédemment, les fils sont tendus au moyen de dynamomètres sur les- quels agissent deux aides qui se placent dans la ligne de la base, en de hors de la portée que l’on mesure. La fonction de ces deux aides est fort difficile à rem- plir et le succès de l’opération dépend, dans une large mesure, de la perfection avec laquelle ils y parviennent; : ils ont, en effet, tout en faisant un effort considérable, à surveiller constamment le dynamomètre pour main- tenir son aiguille sur le trait marquant la traction nor- male de 10 kg; ils ont, de plus, à assurer au fil la plus grande immobilité possible pendant le. temps nécessaire à l’observation; enfin ils doivent s’efforcer d'amener la réglette au contact du repère, par un ali- gnement dans tous les sens, de telle sorte que l’obser- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 625 vateur n'ait qu’un effort insignifiant à exercer sur elle pour mettre son arête en coïncidence exacte avec la croisée des traits. Or, si l’on considère que les deux aides agissent l’un sur l’autre par l'intermédiaire du fil, que tout mouvement ou toute irrégularité dans l’ef- fort exercé par l’un rend inutile la tenue parfaite de l’autre, on comprendra que la manœuvre des dynamo- mètres est des plus délicates, et qu’elle nécessite, de la part du personnel généralement subalterne qui en est chargé, une grande vigueur, une attention soutenue et une préparation parfaite. M. Jäderin mentionne, dans une de ses premières publications, la substitution de poids tenseurs aux dyna- momètres, mais indique qu'il y a renoncé à cause des complications qui en résultent pour le matériel à trans- porter sur la base. Après nous être assurés des difficul- tés auxquelles donne lieu l’emploi des dynamomètres, nous ayons pensé pouvoir résoudre la question de la tension par les poids, d’une manière qui nous semble parfaitement satisfaisante. Une forte perche (fig. 14), munie d’une chape en 626 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. bronze et de deux poignées, sert de support à la poulie sur laquelle passe la corde supportant le poids tenseur. L'un des brins étant horizontal, l’autre vertical, la résultante des deux efforts agissant sur la corde est in- clinée de 45° sur l'horizon, et il suffit de donner cette inclinaison à la perche pour que la résultante n’exerce sur elle aucun effort latéral. L’aide peut, dès lors, la maintenir en place aisément, et, comme les petits déplacements autour de la position d'équilibre ne font intervenir que des efforts extrêmement minimes, il peut amener la réglette à l’alignement, quelle que soit, en pratique, la hauteur des pieds, sans avoir à dépasser les efforts que l’on peut faire en conservant une stabilité parfaite. En somme on demande à l’aide simplement d'amener la réglette à l'alignement, au moment où ses muscles sont dans un repos presque complet. Lorsque, dans l'intervalle des portées, il transporte un poids de 10 kilogramnes sur une longueur de 24 mêtres, on ne lui demande, en revanche, aucune espèce d'attention. Le système des poids présente un autre avantage très appréciable. Les observateurs étant complètement indépendants des aides en ce qui concerne la position des réglettes dans le sens de la base, peuvent les dé- placer à volonté sans avoir aucun commandement à donner, simplement en faisant glisser la corde sur la poulie ; ils peuvent ainsi répéter les lectures tranquille- ment, autant qu’ils le veulent, en déplaçant chaque fois la réglette de quelques millimètres, de façon à éliminer les erreurs fortuites des mesures et l’action variable du frottement des poulies. Le pied portant le repère a été aussi considérable- ment modifié, après une étude de détail faite avec la coopération de M. Carpentier. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 627 La tête du nouveau repère (fig. 15) se compose d’un cylindre creux de métal, surmonté d’une cuvette munie, à sa périphérie, de trois vis de réglage, et dans laquelle se meut une tablette qui fait corps avec le gou- jon vertical portant les traits dont la croisée constitue le repère. Ce goujon sert de support à un fil à plomb, dont le point de suspension est à une très petite distance du sommet, verticalement au-dessous de la croisée, et qui permet de pointer sur le sol la position du repère. Un autre fil à plomb placé latéralement sert à vérifier la verticalité du pied. La différence de hauteur entre les pieds successifs est mesurée à l’aide d’un niveau Goulier, dont la pièce principale est un pendule monté sur deux couteaux rec- tangulaires et qui porte un système optique consistant en une division vue au moyen d’une loupe, et dont cha- que intervalle correspond à un centième de la tangente égale à l’unité. Cette division, aperçue par l’observa- teur en même temps que l’objet visé, lequel consiste en 628 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. une barrette horizontale portée par le niveau suivant, donne ainsi en centièmes l’inclinaison de la droite qui réunit les zéros de ces deux instruments. M. Jäderin avait déjà essayé d'employer un clysimé- tre pour la mesure des pentes, mais estime que les indications d'un tel instrument sont trop peu exactes pour les réductions à l’horizon lorsque les pentes de- viennent un peu fortes. Cela est vrai, au moins en apparence ; mais nous verrons que, en réalité, et grâce à un artifice, le niveau Goulier donne une précision comparable à celle des autres éléments de la mesure. On la rendrait plus grande à l’aide d’un appareil plus parfait au point de vue optique, et que nous étudions en ce moment. Pour les mesures, on emploie un nombre de trépieds aussi grand que possible, eu égard au matériel que l’on peut transporter sur la base. Avec trois trépieds, on peut déjà faire des mesures; mais on ne commen- cera à travailler commodément qu'avec cinq ou six trépieds, et, pour tirer de la méthode de M. Jäderin tous les avantages de rapidité qu’elle donne, onse ser- vira si possible, de huit ou dix trépieds. Le personnel employé à la mesure se divise en deux équipes dont les fonctions sont les suivantes : La première équipe pose les trépieds, en les alignant sur une mire lointaine et en les plaçant à la distance convenable à l’aide d’un gabarit constitué par un câble toronné. Dans le sens transversal, elle s’efforce de placer le repère à une fraction de centimêtre près, tandis que, dans le sens de la base, un écart de 2 ou 3 cm est parfaitement acceptable. Cette équipe se compose d’un chars et de deux APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. -.629 auxiliaires. Le chef se place à l’arrière et tient l’une des extrémités du gabarit, qu'il tend à l’aide d’un bâton. L’auxiliaire n° 4 place les trépieds, le n° 2 tend le gabarit à l'avant. L’alignement est observé au moyen d’une petite lunette de Galilée, que le chef emporte avec lui, et qu’il place sur le goujon de repère. Le pla- cement du trépied est fait par approximations succes- sives, en alignement et distance ; mais, pour arriver le plus rapidement possible à la position convenable, il est nécessaire que tout le personnel soit exercé de ma- nière à ce que, simplement en comptant les pas et en s’alignant par l’arrière sur les pieds déjà placés, on arrive sans tàtonnements à poser le pied sur le sol très près de la position qu’il doit finalement occuper. Une équique bien exercée doit pouvoir placer un pied en une minute environ. L'équipe aura à sa disposition un ou deux porteurs qui raméneront en avant les pieds devenus inutiles à la partie arrière de la base. La deuxième équipe est chargée de toutes les obser- vations. Elle place d’abord un trépied sur le point de départ, repéré dans le sol par une croisée de traits. On se sert, dans ce but, des vis de réglage de la partie supérieure du pied, et on s'assure que celui-ci est bien vertical, alors que, le long de la base, des inclinai- sons sensibles peuvent être tolérées. On s’aide d’une petite lunette pour observer la pointe du grand fil à plomb. Lorsque le pied est placé approximativement, la première équipe peut commencer son travail, tandis que la seconde termine son ajustage. Pour les mesures, la deuxième équipe se compose d’un chef qui marche à l’avant, d’un deuxième obser- 630 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. vateur, de deux auxiliaires portant les poids et d’un secrétaire. Le chef et le deuxième observateur devront échanger leurs places à intervalles réguliers, de manière à éliminer l'erreur personnelle des lectures. | La disposition des équipes est indiquée par la fig. 16. D € Ô ‘on RQ (, ENS B A LOœ "OC Fig. 16. 8 pieds (H, pied supplémentaire). A. chef de la deuxième équipe. B. second observateur. CC, porteurs. D, secrétaire. E, chef de la première équipe. F, auxiliaire plaçant le pied. G, auxiliaire tendant le gabarit. L'équipe étant en place, le chef procède au nivelle- ment, en tournant le niveau Goulier d’abord vers l’ar- rière, puis vers l’avant. Ce aivellement étant fait, on ne touchera plus au trépied. Le chef appelle alors l’at- tention de toute l’équipe en commandant : Distance ; et, les réglettes terminales des fils étant amenées en coïncidence avec la croisée, le chef annonce : Prêt. Au même moment, le deuxième observateur indique sa lecture au secrétaire, le chef fait de même, puis, le fil ayant été déplacé de quelques millimètres dans le sens longitudinal, on fait une nouvelle lecture, et ainsi de suite. L'observation terminée, les deux observateurs APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 631 reprennent en main le fil, tandis que, sur un comman- dement du chef d’équipe, les porteurs fixent les poids aux perches. L'équipe part alors au commandement de : En avant ; les observateurs portant le fil élevé au-dessus de leurs têtes et modérément tendu, passent à droite tandis que les porteurs, suivant la gauche de la base, vont reprendre leur position pour la nouvelle portée. Calcul de la base. — La réduction à l'horizon, pour chaque portée, fait intervenir le cosinus de l’angle x mesuré au niveau Goulier. L'erreur de réduction, sur chaque portée de longueur À sera donc égale à À SinæAa, Aa étant l’erreur commise dans la mesure de l’angle. Or le niveau Goulier permet à un observateur exercé et doué d’une très bonne vue d'estimer le vingtième de division du niveau, et de ne Jamais com- mettre d’erreur supérieure au dixième, c’est-à-dire à 1/1000 dans la valeur absolue des pentes. Si celles-ci atteignent par exemple 5 °/,, cas assez fréquent en campagne, on pourra être exposé à des erreurs qui atteindront à la limite 1/50000, valeur bien supérieure aux erreurs que donne l’emploi correct du fil. Mais on peut, grâce à un artifice très simple, éviter sans diffi- culté des erreurs aussi considérables. La mesure de la base étant terminée, on procède à son nivellement indépendant, avec les appareils ordi- naires, en se limitant à la détermination des positions des repères les plus voisins des maxima et minima rela- tifs. Considérons maintenant une section plus ou moins étendue de la base, pour laquelle le nivellement direct a donné la pente moyenne & entre ses deux points extrêmes; le nivellement au niveau Goulier a donné les 632 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. angles z,, «,, etc. voisins de +, et que nous désigne- rons par a He,, ae, .....æ ea. On fera une première rectification en corrigeant de quantités égales les angles mesurés, de manière à ce que les nouveaux angles &',,œ,....., Subtitués aux anciens, satisfassent à la condition :. 1, NE à + æ, TU er à + as) 0%, ou que les écarts calculés <’ substitués aux < donnent : be mé CC 1 er La réduction à l’horizon pour chaque section de lon- gueur L sera faite à l’aide des équations. L = Xcos (x + e') et pour la section entière : EL, = cos a Eh cos e’,— siniæ ZX sine Les &’ étant très petits et leur somme étant nulle on aura, avec une approximation de deuxième ordre, les L étant sensiblement égaux : Z L, — cos a X,À, cos €”: L’angle + étant supposé mesuré avec une erreur négligeable, l'erreur due à la réduction à l'horizon sera exprimée pour chaque section, par n n Z, AL = cos a ZX sin e”Ae”, LI Li t 4 a désignant l'erreur de chacun des angles déjà rectifiés. Les très petits angles < sont ainsi substitués aux & daps la formule des erreurs. Supposons, par exemple, que les nivellement directs APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 633 aient été faits pour des sections de la base à l’intérieur desquelles les pentes individuelles ne différent pas de la moyenne de plus de 1 °/,, condition facile à réaliser. FERA Supposons en outre Aë égal, en moyenne à nd quan- tité certainement supérieure à l'erreur des angles recti- fiés, pour un observateur exercé. L'erreur dans cha- que section de la base sera, au maximum, égale à 1 100000 constantes dans la mesure des pentes ; l'erreur due à la réduction à l’horizon serait donc, dans ces condi- tions, de l’ordre du millionième, au bout de cent por- tées. On voit donc que l’emploi du niveau Goulier, contrôlé par des nivellements directs, limités aux points où se produisent de brusques changements dans les pentes, conduit à des résaltats d’une exactitude parfai- tement suffisante. On peut se demander toutefois quelle est la simplifi- cation apportée à la méthode par l'emploi du clysimé- tre, puisque cet instrument ne donne une exactitude acceptable, dans les pentes un peu fortes, qu’à la con- dition d’être contrôlé par un nivellement direct. Il est facile de montrer quel en est l’intérêt pratique. Le nivellement précis de la position de chaque tré- pied, par une lunette à niveau et des mires, nécessite le transport sur le terrain de la base d’un instrument supplémentaire, ainsi que de plusieurs lattes, et exige un personnel spécial chargé de ces observations, en plus des observateurs et auxiliaires occupés aux me- sures proprement dites. Ce nivellement intervenant soit pendant la pose des trépieds, soit au moment des me- ; or la condition Se’ — 0 élimine les erreurs 634 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. sures de longueur, entrave par moments l’une ou l’autre des opérations et produit fatalement des retards, si- gnalés par tous ceux qui ont employé la méthode des repères. Un nivellement de précision indépendant a, au con- traire, l’avantage de pouvoir être fait lorsque la mesure de la base est achevée, avec une partie du même per- sonnel, et par un cheminement quelconque, qui n’est plus lié à la position des trépieds, sauf pour les maxima et les minima ; ce nivellement peut en outre marcher par portées aussi longues que le permettent les pentes, ou aussi, courtes que l’exige dans les fortes déclivités, la longueur des lattes. J’ajouterai que, si l’on n’est pas trop limité par le prix du matériel, il est commode de posséder autant de niveaux que de trépieds ; mais, en toutes circonstances, trois niveaux placés sur les repères entre lesquels on mesure et sur le repère situé immédiatement à l’avant suffisent pour que l’opération ne soit jamais arrêtée. Expériences en campagne. — Au sujet des résultats des mesures réellement effectuées avec des fils d’invar sur le terrain, je serai forcément bref. Les mesures d’un caractère pratique faites au Bureau international ont été jusqu'ici peu nombreuses, en raison de l’insuffi- sance numérique du personnel du Bureau, bien qu’une base ait été installée dans les allées du Parc de Saint- Cloud par les soins de M. Benoît, en vue de mettre nos appareils à l’épreuve, d’en enseigner le maniement aux géodésiens qui voudraient s’en servir, et de nous per- mettre de nous rendre compte à la fois de la rapidité et de la précision de la méthode ainsi que de la perma- nence des bases limitées par des termes enfoncés dans le terrain. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 635 Tout ce que nous pouvons dire de ces mesures est qu’elles se font avec la plus grande facilité, et avec une vitesse de marche qui, avec un personnel exercé com- posé de neuf ou dix observateurs et auxiliaires, est de 500 mètres à l’heure environ, le temps du répérage sur le terrain étant mis à part; par mesure de pru- dence, il est bon de faire ce répérage au moins à chaque kilomètre, et même dans certaines circonstances, pour des intervalles plus rapprochés. Quant à la précision des mesures, elle nous paraît être de l’ordre de 1/500000 ; mais ce chiffre repose sur un trop petit nombre d'expériences pour pouvoir être définitivement admis. Les fils d’invar ont été soumis à une épreuve pratique très sérieuse par l’expédition suédo-russe au Spitzherg, dont les deux groupes, suédois et russe, ont mesuré des bases avec un plein succès, en se servant de fils livrés en 1898 par les aciéries d’Imphy. Dés l’automne 1899, M. Jäderin voulut bien me donner de précieux renseignements sur les résultats obtenus, dans une lettre qu’il m’adressa le 143 septem- bre de Treurenberg-Bay, par 7955 de latitude nord. Cette lettre fut écrite la veille du départ du dernier bateau rentrant en Europe avec une partie de la mis- sion, tandis que quelques uns de ses membres demeu- raient au Spitzhberg afin de pouvoir commencer les travaux au printemps 1900, avant que la mer, libre de glace, permît aux bâtiments d'aborder les hautes latitudes. M. Jäderin me disait dans cette lettre : « J'ai maintenant le plaisir de vous informer que nos mesures de bases faites cet été ont bien réussi. Nous 636 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. avons mesuré à l'aller et au retour, une base de 10024 mètres. Nous n'avons pu faire jusqu'ici qu'un calcul provisoire, qui nous a donné, entre les deux me- sures, une divergence de 49 millimètres. Dans le calcul nous n'avons pas tenu compte de la dilatation que nous ne connaissons pas et que nous avons supposée nulle ». M. Jäderin ajoute dans sa lettre que les fils ont été déterminés chaque jour, sur une courte base de véri- fication, mesurée elle-même au moyen d’une règle de 4 mêtres; les résultats numériques dont il accompa- gne cette indication montrent que, pour dix détermina- tions ainsi faites, les écarts sont toujours restés dans les centièmes de millimètre. Cette bonne impression remportée par la mission suédoise au sujet des fils d’invar est corroborée par un résumé donné par M. Backlund des travaux de la mis- sion russe, dans le rapport sur les travaux de l’Obser- vatoire de Poulkova pendant l’année 4901. Il est dit, dans ce rapport, que les fils n’ont laissé apercevoir, dans les limites des températures rencontrées pendant les mesures, aucune dilatation appréciable, et que leur détermination faite avant et après la mesure de la base ne permet pas d'admettre qu'ils aient varié d’une quan- tité accessible à l’observation. A cette indication, j’ajouterai une remarque que m'a communiquée verbalement M. Rubin, membre de l’ex- pédition suédoise ; c’est que les fils restés invariables avaient tous été étuvés en suivant la technique que j'ai indiquée ; au contraire, un fil qui n’avait pas été étuvé a varié sensiblement. Il n’est pas inutile d’ajouter que cette nécessité d’étuver les fils n’est pas propre à l’invar. Ainsi, un fil APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 637 d'acier ordinaire, mesuré au Bureau international en 1899, 1901 et 1902 et employé en campagne dans l'intervalle de ces déterminations, s’est raccourci de 7 mm au total en suivant une marche régulière pen- dant ces trois années. Il est certain qu'un étuvage rationnel aurait fait disparaître par avance les tensions dont l’atténuation lente a produit la contraction obser- vée. D’après ce que nous savons sur les variations len- tes de l’invar, je crois pouvoir affirmer qu’un fil non étuvé de cet alliage n’éprouverait pas, à beaucoup prés, les changements observés dans ce fil d’acier. On peut espérer posséder, dans un avenir prochain, de nombreux documents sur la tenue des fils d’invar en campagne ; en effet, le Service géographique de l’Ar- mée française en a muni les expéditions géodésiques envoyées au Tonkin, dans l’Indo-Chine, à l’Equateur ; le Service hydrographique de la marine française s’en est servi à Madagascar ; les Services géographiques de Roumanie, de Serbie, de la Colonie du Cap en sont pourvus, et l’Institut géodésique prussien en possède une série, ainsi que la Chambre centrale des Poids et Mesures de Saint-Pétersbourg. Grâce à cet ensemble de travaux, poursuivis dans les conditions les plus diverses et les plus indépendan- tes sous tous les climats, nous saurons dans peu d’an- nées, si l’introduction du fil d’invar dans les mesures géodésiques réalise le progrès que l’on est en droit d’en espérer aujourd’hui. Coup d'œil sur l'avenir des mesures géodésiques. — Les nouvelles méthodes rapides et précises de mesure des bases font entrevoir, pour un avenir peu éloigné, une évolution des procédés généraux de la géodésie. ARCHIVES, t. XV. — Juin 4903. L4 638 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. En effet, la détermination d’une longueur de repère sur le terrain ayant été, jusqu’à ces dernières années, une opération longue et difficile dès que l’on voulait obte- nir une suffisante exactitude, on en était venu à limiter au strict minimum le nombre des bases d’une triangu- lation, et à appuyer finalement toute la géodésie d’un grand pays sur deux ou trois longueurs de quelques kilomètres mesurées directement. C’est ainsi, par exem- ple, que la géodésie française est entièrement fondée sur les trois bases de Perpignan, de Cassel près de Dunkerque, et de Juvisy près de Paris. La grande diffi- culté des mesures de bases, comparée à celle des angles, justifiait d’ailleurs pleinement cette manière de pro- céder. Mais il n’en est plus ainsi aujourd’hui. La mesure d'une base occupe une dizaine d’hommes pendant quel- ques jours ; le terrain peut, sans trop d’inconvénients, être accidenté ou couvert de cultures peu élevées; il peut être coupé par des ravins, des fossés, des rivières de peu de largeur sans que les opérations en soient rendues moins sûres ou plus compliquées, et finalement la précision des mesures est très satisfaisante. Assurément, les déterminations par les règles et les microscopes comportent une précision plus grande, et la comparaison directe de la précision absolue n’est pas à l’avantage des fils. Mais la question ne se pose pas sous cette forme ; il ne s’agit pas, en effet, de savoir si la base est mesurée avec plus ou moins de précision, mais bien si l’ensemble de la triangulation est plus ou moins exact. Or, dans un triangle de la meilleure forme, une erreur d’une seconde dans la mesure d’un angle équivaut, en nombres ronds, à 1/200000 en valeur + APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 639 relative, et les premiers triangles partant d’une base courte ont une forme qui est loin d’être la plus avantageuse. Il est donc nécessaire que la mesure des angles soit faite avec une erreur probable d’une petite fraction de seconde pour être relativement plus parfaite que la mesure des bases par les fils. On en conelut qu’il pourra être très avantageux de s'assurer, après un petit nombre de triangles, le raecor- dement à une base directement mesurée; on verra ainsi l’avenir des mesures géodésiques dans une direc- tion très différente de celle qui a été suivie Jusqu'ici, et qui consistera à chercher, dans chaque pays, tous les terrains permettant la mesure d’une base de quelques kilomètres de longueur, dont les termes soient faciles à rattacher par des triangles à des signaux éloignés bien visibles, de manière à ce que la chaîne des grands tri- angles vienne, à intervalles rapprochés, se raccorder à des longueurs directement mesurées. L'ensemble du réseau aura ainsi une beaucoup plus grande solidité et une valeur à peu près égale en tous ses points, sans augmentation du labeur et par conséquent des frais à consacrer à l’ensemble de ces mesures. (A suivre.) SUR LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES ET LES CÔTES A VAGUES SISMIQUES PAR F. de MONTESSUS de BALLORE (Avec la planche VI.) Dans un mémoire très récent, et à juste titre fort remarqué, Seismological observations and earth phy- sics. Geographical journal, jan. 1903, un des sismo- logues des plus autorisés, J. Milne, vient, par une mé- thode indirecte très curieuse, de déterminer à la surface du globe douze régions, dont émaneraient les principaux tremblements de terre liés aux mouvements généraux de l'écorce terrestre. Cinq d’entre elles sont uniquement océaniques, six sont situées sur terre et sur mer, une seule est exclusivement continentale. Les nombres 16 et 8 représentent approximativement leurs surfaces maritimes et terrestres, proportion notable- ment inférieure à celles des surfaces immergées et émer- gées, ce qui reviendrait à dire que les continents sont relativement moins stables que les océans. C’est cette détermination de régions océaniques instables, non soupçonnées jusqu'à présent, qui a le plus attiré l’atten- LES RÉGIONS OCÉANIQUES, ETC. 641 tion du monde savant, car elles sont peu accessibles à observation directe. En raison même du chemin très détourné suivi par Milne, et malgré l'autorité incontestée autant que méri- tée dont il jouit, on ne saurait cependant accepter sans plus ses résultats, et c’est à leur confrontation avec ceux de l’observation qu’on nous permettra de nous livrer après avoir brièvement rappelé la méthode suivie par lui. John Milne commence par distinguer en macroséismes et en microséismes les tremblements de terre suivant que, s'étendant à toute la surface terrestre, aussi bien qu’à son noyau, on les perçoit directement dans un voisinage plus ou moins éloigné de leur origine et ins- trumentablement dans les observatoires sismologiques les plus éloignés, ou suivant que, conservant un carac- tère local, ils ne se propagent qu’à la surface terrestre et ne sont pas enregistrés au loin. Les premiers résul- teraient des grands mouvements de l'écorce. dont le processus, s’il n’est pas continu, est du moins de toutes les époques, les seconds d’actions géologiques toutes locales. Cette distinction est peut-être factice, car si leur différenciation réside en la présence ou en l’absence des frémissements préliminaires qu’accusent les sismo- grammes, on est en droit de supposer qu’il ne s’agit là que d’une question de degré et non d’une véritable différence de nature intime. En tout cas il est parfaite- ment possible, si les frémissements sont exclusivement inhérents au passage des ondes sismiques au travers du noyau interne, que les séismes locaux manquent sim- plement de l'intensité nécessaire pour cette traversée et se limitent à la propagation par la surface. Rien ne 642 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES dit non plus que dans vingt ans peut-être, avec des instruments beaucoup plus sensibles encore que ceux dont on se sert actuellement, et quand on aura pu éliminer l’influence du mouvement du support de Pap- pareil mis en vibration par les secousses, on ne pourra enregistrer, dans un observatoire bien outillé, tous les séismes petits ou grands ressentis à la surface du globe. Il y a plus, il est toujours dangereux et souverainement gênant pour les adeptes d’une science de voir ex abrupto changer le sens des termes qu’ils emploient depuis longtemps, les mots de macroséismes et de microséismes s’entendant jusqu’à présent des chocs perceptibles à l’homme ou aux seuls instruments. Quoiqu'il en soit, il résulte des études inaugurées par J. Milne au Japon, dés 1883, et de ses imitateurs et continuateurs d'Europe, en particulier d’A. Belar à Laibach, que l’examen d’un sismogramme, peut con- duire à une estimation approchée de la distance à laquelle s’est produit le séisme qui à actionné les appa- reils; indiquer, par exemple, s’il viendrait de son antipode. On a vu, et ce fut pour la première fois, le tremblement de l’Inde NE du 12 juin 4897 mettre en mouvement les sismographes du monde entier et ses vibrations revenir à leur point de départ après leur convergence autour de l’antipode. Un sismogramme complet présente trois genres dis- tincts d’ondulations. 1° des frémissements préliminaires décelant de très courtes oscillations inférieures au mil- limêtre et d’une période variant de 0”,1 à 5",2°; des vibrations de plus d'amplitude et de plus longue durée. 3° de grandes ondulations d’une période de 15 à 20”. On admet généralement que les premières résultent de ET LES CÔTES À VAGUES SISMIQUES. 643 la propagation du mouvement sismique au travers de toute la masse terrestre avec une vitesse énorme de quelques 40 km, à la seconde, et que les autres cor- respondent aux mouvements horizontaux et verticaux de l’écorce terrestre et avec des vitesses respectives de 5 km. et de 2 ‘/, à 3 km. à la seconde. L’intervalle de temps écoulé entre l'inscription au sismographe de ces diverses vibrations permettra de calculer la distance à l’épicentre inconnu. Que plusieurs observatoires se livrent au même calcul pour un même tremblement de terre lointain, et son épicentre pourra être localisé par ses coordonnées géographiques, sans qu’on ait besoin d’en avoir d’autres renseignements. Cette méthode est assurément très ingénieuse, mais de quel degré d’approximation est-elle susceptible, c’est ce qu’il importe d'examiner? Pour nous en faire une idée, prenons par exemple le tremblement déjà cité du 42 juin 1897, il n’eut pas d’épicentre véritable, mais présenta une surface épicentrale en forme de triangle curviligne dont la base s’étendait sur une ligne ESE de Rangpur au delà de Sylhet, plus de 338 km., et sa hauteur de 160 km. par-dessus la vallée du Brah- mapoutre et la pénéplaine de l’Assam jusqu’au pied de l'Himalaya oriental. Le mouvement géologique a vrai- semblablement affecté toute cette aire immense. On doit admettre que dans ce cas les erreurs de la méthode auraient atteint les énormes dimensions de ce triangle épicentral. Autrement dit, si ce séisme n'avait été connu que par les sismogrammes d'Europe, on aurait pu se tromper de ces longueurs sur la position de l’épicentre. dont on aurait eronnément fait un point. Ce n’est pas tout, si la vitesse de propagation des 644 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES vibrations de la première espèce paraît à peu près cons- tante parce qu’elles traversent un milieu homogène, le noyau central, devant lequel la croûte externe est négli- geable par ses faibles dimensions relatives, il n’en va pas de même des vibrations des deuxième et troisième espèces qui se propagent au travers de l’écorce hétéro- gène et irrégulière. Leurs vitesses de propagation seront très variables, impossibles même à prévoir, et de fait les meilleures évaluations différent considéra- blement entre elles, les nombres mentionnés plus haut n'étant que des indications sur leur ordre moyen de grandeur. Il faut aussi de toute nécessité que les sismo- grammes résultent d’un même type de sismographe, condition probablement réalisée dans les recherches de J. Milne, du moins le supposons-nous. Il est done pru- dent de considérer comme entachées d’erreurs nota- bles les déterminations de distances faites jusqu’à présent par cette méthode, et nous ne croyons pas que dans l’état actuel de la sismologie, on puisse aller plus loin que d’y voir une simple indication par estime de la région probable du globe où le séisme s’est produit. C’est beaucoup et peu tout à la fois. Ceci posé, voici comment Milne a utilisé cette mé- thode, plus ingénieuse que réellement exacte. Il a pris les 208 séismes des trois années 1899 à 1901, dont les sismogrammes, enregistrés principalement dans les 38 stations anglaises munies de son sismographe, pré- sentaient les trois genres de vibrations et lui permet- taient de leur appliquer de plusieurs stations les calculs dont le principe vient d’être exposé. Il a trouvé que leurs épicentres se groupaient en 12 régions, comme nous l’avons dit au début. Nous allons les étudier en ET LES CÔTES À VAGUES SISMIQUES. 645 détail en les comparant aux régions instables du voisi- nage. Ce sera d'autant plus facile que, tombant en ma- jorité sur des espaces océaniques, nous pourrons nous appuyer sur le grand travail de E. Rudolph Ueber sub- marine Erdbeben und Eruptionen et sur notre propre description sismique du globe, maintenant terminée. Cette comparaison peut être faite actuellement avec une exactitude très satisfaisante. Il est vrai qu'on ne possède pas encore, et il s’en faut, la valeur chiffrée de la sismicité de toutes les parties du globe, mais on peut dire qu’au moins sur terre, on a une idée très appro- chée de son plus ou moins d'importance partout. Quant à ce qui concerne les océans, on est, il faut bien l’avouer, un peu plus éloigné de ce résultat, mais la navigation moderne esttellement développée et Rudolph a dépouillé ou fait dépouiller tant de journaux de bord qu'on possède une indication véritablement suffisante des espaces océaniques instables. En outre les vagues sismiques donnent aussi de précieux renseignements, quand elles viennent frapper les mêmes rivages. Ceux qui y sont exposés ne sont pas quelconques, et abstrac- tion faite des grands séismes dont les vagues traversent par exemple tout le pacifique et frappent les côtes opposées aux points où ils se sont produits, ils sont situés soit au bord de surfaces océaniques présumées instables par les secousses sous-marines que les navi- gateurs y ont plus ou moins souvent éprouvées, soit au bord même de régions terrestres instables. Ces vagues sont donc d’origine tantôt marine, tantôt terrestre, et le même rivage peut être exposé aux uves et aux autres. | En résumé la sismicité de toutes les parties du globe 646 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES doit être considérée comme très approximativement connue, même dans les cas les plus défavorables. On ne doit peut-être même pas en excepter les régions polaires, pour lesquelles on ne connaît aucun séisme, car il serait bien étonnant que leurs nombreux explo- rateurs n’y aient jamais signalé de tremblements de terre, s’il ne s'agissait pas de territoires parfaitement stables. On peut objecter toutefois qu’enserrés dans la banquise ou le pack, les observateurs auraient presque fatalement confondu les secousses sismiques avec les dangereux mouvements de la glace. Passons, en laissant un prudent point d'interrogation. Nous allons rapidement examiner les douze régions à macroséismes déterminées par J. Milne, dans le sens qu’il attache à ce mot, et les comparer avec les résul- tats de l’observation directe, tout en observant que le savant sismologue n’ayant opéré que sur les trois années 1899 à 1901, on ne saurait lui attribuer la prétention d’avoir fait un travail définitif, nouveau motif pour n’accepter ses résultats que sous bénéfice d'inventaire. Région À, ou de l'Alaska. 25 macroséismes. C’est un ovale allongé, comme d’ailleurs tous les autres, et dont le grand axe, à peu près NW à SE, s’étend du 37° parallèle à la racine de la presqu'’ile d’Alaska. La courbure de l’ancienne Amérique russe et de la Colombie britannique l’embrasse et il est tangent à l’archipel de George III. L’isobathe de 8000", après avoir longé la trainée des Aléoutes, s'éloigne du littoral continental et se retourne vers le SE de facon à mordre sur le SW de l’ovale, qui se trouve ainsi presque en ET LES CÔTES À VAGUES SISMIQUES. 647 entier sur le talus de 13,000" de dénivellation du som- met du Saint-Elie au fond du Pacifique. On est donc là dans des conditions éminemment favorables à l’insta- bilité. Cependant l'observation ne confirme pas entiè- rement cette indication. Les Aléoutes sont stables et la presqu’ile d’Alaska l’est presque autant, malgré la pré- sence de leurs volcans. On peut cependant signaler le tremblement du 10 septembre 1899 à Yakuta et le changement de relief de l’île Kanak, comprise dans le nord de l’ovale. Le seul point où des observations bien suivies aient été faites est Sitka, où l’observatoire mé- téorologique russe a signalé 3 secousses en 1843, 2 en 1861 et 14 de 1880 à 1881. Ces chiffres ne donnent pas l'impression d’une très grande instabilité, et certai- nement la courbe qui s’étend de l’extrémité des Aléoutes à l'archipel de la Reine Charlotte ne comptera proba- blement jamais parmi les régions très instables du globe, quand même les observations sismiques viendraient à y prendre un grand développement. Il en va autrement plus au SE. On connait les désas- tres de l’archipel de la Reine Charlotte du 24 février 1890 et du 26 septembre 1899. Mais tandis que l’ovale de J. Milne quitte le littoral en s’en éloignant à partir du cap Mendocino, c’est à ce moment que l’instabilité devient considérable, et cela d’autant plus qu’on marche vers le sud, jusqu’à San Diégo. Au point de vue des secousses sous-marines, 1l est juste de dire qu’on en connaît d’assez nombreuses dans les parages et au large du cap Mendocino, c’est-à-dire dans le sud de l’ovale, mais plus aucune dans le reste de son aire, tandis qu’elles reparaissent nombreuses en dehors de lui, entre les 18% et 37" paralléles et les 648 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES 122% et 142% méridiens. Les vagues sismiques sévis- sent dans les Aléoutes les plus voisines de l'Alaska, îles Ounalachka et Ounimak, sur la côte occidentale de la presqu'île Tschuktschem autour du cap Vancouver et la côte orientale de l’île de Nuniwock, enfin dans le nord de l’archipel Sitka. Les tremblements de terre du Japon poussent leurs vagues sismiques jusqu’à San Francisco et réciproquement. Holden a profité de cette traversée du Pacifique pour en déduire par un calcul très ingénieux la profondeur moyenne de cet océan, et l'accord avec l'observation a été fort satisfaisant. En résumé, l’ovale de l'Alaska ne coïncide pas par son quadrant SW avec des régions très instables. Région B, ou de la Cordillère. 14 macroséismes. Son grand axe est notablement plus incliné que celui de la précédente et se présente à peu près parallèle- ment à l’arête générale de la Cordillère centre-améri- caine entre les 80% et 125% méridiens. Rasant l’extré- mité sud de la vieille Californie, il mord sur le littoral mexicain du cap Corrientes à Port Sacrificios et revient toucher la côte au cap Mata Palo au débouché du Golfe Dulce. L’ovale embrasse bien, il est vrai, des territoires extrêmement instables, Costarica, Nicaragua, Salvador, Guatémala SW, puis les régions sismiques du Mexique entre l’isthme de Tehuantepec, la fosse du Chapalà et le plateau de l’Anahuac, et dont la sismicité s’atténue progressivement vers le nord, mais comprend en bien plus grande proportion des surfaces où les séismes sont plutôt rares, Honduras oriental, Belize, Tamauli- ET LES CÔTES A VAGUES SISMIQUES. 649 pas, désert de Mapimi, vieille Californie, et d’autres enfin où ils sont tout à fait inconnus, Veragua, Mos- quitie, Peten et Yucatan. L’intervalle des ovales A et B correspond à la Californie méridionale dont l'instabilité est très grande. Le golfe du Mexique, malgré des fonds de 2000” et quoique dominé par le massif mexicain, n’a fourni aucun séisme sous-marin, et le Pacifique un seul au large des îles Revilla Gigedo. Des vagues sismiques n’ont été signalées que sur les côtes d’Acapulco, Guaté- mala et Costarica, toutes régions instables. Comme d'autre part le Nicaragua et le Salvador, ce dernier surtout d’une sismicité considérable, n’en ont point présenté jusqu'ici, on est en droit de supposer par con- traste que celles des côtes précitées ont une origine sous-marine. Par sa proximité du littoral, l'axe de l’ovale coïncide presque avec l’isobathe de 4000. Là donc encore l’existence du raide talus sous-marin ne coexiste que partiellement avec les régions instables émergées et immergées. Région C, ou des Antilles. 16 macroséismes. L’axe de l’ovale suit à peu près le 20° parallêle ; son aire englobe le Vénézuela littoral, les petites et les grandes Antilles, toutes régions très instables, à l'exception du centre et de l’ouest de Cuba, mais aussi les régions absolument stables de la Mosquitie, du Hon- duras, du Yucatan nord, de la Floride et des Bahamas, dont les trois premières lui sont communes avec l’ovale précédent et à ce titre devraient être doublement le siège de tremblements de terre. La Georgie et les Caro- 650 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES lines, célèbres par le tremblement de Charleston en 1886, sont en dehors, et aussi en dehors de lovale le plus voisin où de l'Atlantique NW, dont on parlera plus loin. De nombreux séismes sous-marins sont connus pour la mer Caraïbe et l’océan Atlantique à l’est de l'arc des petites Antilles, mais cette dernière région océanique instable s’étend largement au dehors de l’ovale, tant à l’est qu’au nord vers les Bermudes et les côtes de la Georgie et des Carolines. Les côtes du Venezuela et des Antilles sont sujettes aux vagues sismiques. Région D, ou des Andes. 12 macroséismes. L’axe, presque nord-sud, de l’ovale s'étend sur 44 degrés de latitude, de Puerto Montt au fond de la baie chilienne d’Ancud à la baie équatorienne d’Ancon et coupe la côte péruvienne au cap Caballos, là où elle se retourne brusquement au SE. Sur cette énorme lon- gueur, la région D coïncide bien avec les régions sismi- ques tristement célèbres de l’Ecuador à Guayaquil, du Pérou central et méridional et du Chili de Coquimbo à Concepcion, mais aussi avec les territoires parfaitement stables du désert d’Atacama, du Pérou septentrional et de l’Ecuador au nord du cap San Lorenzo, en dépit des quelques séismes d’Esmeraldas. D'autre part, l’iso- bathe de 000% quitte le littoral vers le 36"° parallèle, c’est-à-dire bien avant l’extrémité sud de l’ovale, extré- mité qui dépasse beaucoup aussi la région instable du Chili. Par contre, l’Atacama stable correspond à un espace où l’isobathe de 4000® s'éloigne de la côte en passant entre les abîmes dits de Bartholomew et de ET LES CÔTES A VAGUES SISMIQUES. 651 Richard. Là comme précédemment, les grandes diffé- rences de relief et les fortes sismicités ne vont pas tou- jours exactement de pair, et c’est un point de vue sur lequel nous aurons à revenir. Les vagues sismiques désolent cette zône jusqu’au 10" parallèle sud et jusqu’à Talcahuano et c’est au large de cette zône, jusqu’au 107% méridien que des tremblements sous-marins ont été signalés en nombre assez notable. En résumé, les régions A, B et D jalonnent le grand axe sismique des Andes, et la région C se trouve à hau- teur de son intersection avec l’autre axe sismique du globe qui passe par les Alpes et la Méditerranée, l’Hi- malaya, l’Insulinde, les Antilles. _ Région E, ou japonaise. 29 macroséismes. De toutes les régions de Milne, c’est assurément celle qui est en plus exacte coïncidence avec les territoires instables qu’elle englobe. L’ovale serait presque symé- trique de celui de lAlaska, s’il n’était un peu plus méridional. Son axe NE-SW longe la limite orientale du fond de l’abime de 8000", dit de Tuscarora, qui côtoie de très près les Kouriles et le Nippon. L’ovale écorne la pointe sud du Kamtchatka, dont la fréquence annuelle n’a été que de 4,00 de 1841 à 1854, seule période connue d'observations suivies, puis il embrasse les Kouriles stables, en dépit de leurs volcans, l’ex- trème ouest de l’île d’Yeso dont la presqu’ile occiden- tale de Nemuro est d’une extrême instabilité, tout l’est enfin du Nippon jusqu’au célèbre Fusi-Yama, et où les tremblements de terre sévissent à l’état endémique. Mais il laisse en dehors de lui la plus grande partie du 652 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES Nippon et les îles sud-occidentales japonaises, où l’in- stabilité est par endroits tout aussi grande, témoin les provinces de Mino et d’Owari, théâtre du désastreux tremblement du 28 octobre 1891. L'intérêt de cette région sismique océanique réside principalement en ce que Milne a montré, par l’étude des surfaces ébranlées sur terre par les 8331 séismes de son catalogue japonais de 1885 à 1892, qu'un nombre très notable d’entre eux ont leur épicentre en mer et à une distance non très éloignée, soit donc sur le talus occidental de l’abîme de Tuscarora. On doit présumer qu’une étude semblable donnerait le même résultat pour beaucoup des régions sismiques situées sur le bord des mers à talus descendant rapide- ment à de grandes profondeurs. Mais par contre cet abîme s’étend loin au nord le long des Kouriles et du Kamtchatka, sans avoir suffi pour y causer une insta- bilité remarquable. Il est toutefois étrange que les navigateurs n’aient jusqu'ici signalé aucun séisme sous-marin dans les parages dont il s’agit, mais seulement des éruptions sous-marines dans l'archipel Bonin et ses dépendances. De formidables vagues sismiques ont bien des fois désolé le littoral oriental du Nippon, le long des deux tiers des Kouriles (avec une origine volcanique connue), sur les côtes du Kamtchatka, aux iles Pribilow et du Commandeur, et sur celles de l’ouest de Kiushiu et du NE de Formose, c’est-à-dire bien au delà de l’ovale, tant au nord qu’au sud. Région F, ou de Java. A macroséismes. Cette énorme région, la plus vaste de celles déter- ET LES CÔTES À VAGUES SISMIQUES. 653 minées par Milne, a son axe très peu incliné sur l’équa- teur, qu'il ne dépasse pas de plus de 10 degrés au nord et au sud, en s'étendant sur 95 degrés entre les 85"° et 180% méridiens, soit plus du quart de l’équateur. Elle englobe toute l’Insulinde et ses îles instables, quoi- que à des degrés divers. Andaman et Nicobar, Sumatra occidental, Java, Moluques, Philippines, Nouvelle Gui- née et dépendances orientales, mais aussi des terri- toires à rares tremblements de terre, Malacca, Bornéo, archipels à l’est de Sumatra et presqu'île d’York en Australie, et d’autres enfin où, comme dans l’Indo- Chine et le Nord de l’Australie à l’ouest du 140°%° mé- ridien, ils sont complétement inconnus. Les vagues sismiques se montrent en de nombreux points, comme l’indique la carte. Les tremblements sous-marins se montrent en assez grand nombre à l’ouest de Sumatra, c’est-à-dire sur le talus de 4000" du socle qui la supporte et jusqu’au détroit de la Sonde seulement. Région G, ou de Maurice. 17 macroséismes. L’axe de l’ovale, incliné sur le méridien du même angle ou à peu près que celui du précédent sur l’équa- teur, s'étend des parages de Bombay au 30"* parallèle sud en englobant dans l’ovale le sud-ouest de l’Indous- tan et Ceylan et en frôlant le nord de Madagascar, dont l’Imérina, sa partie instable, lui échappe. Il suit done le socle linéaire qui, par les hauts fonds d’Angria et les archipels des Maldives et des Laquedives, s’en va supporter les îles volcaniques de Maurice et de la Réu- nion. Malheureusement ces terres sont extrèmement ARCHIVES, t. XV. — Juin 4903. 45 654 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES stables, et si l’on y connaît quelques rares séismes sous-marins, aucune vague sismique n’y à Jamais été observée. Région H, ou de l'Atlantique NE. 22 macroséismes. L'ovale a son axe presque dirigé suivant le méridien et s'étend du tropique du Cancer au 58° parallèle. Presque tangent aux côtes occidentales de l'Irlande, du Portugal et du Maroc méridional, il englobe les Açores et tout au plus Madère, mais ni les îles du Cap Vert, ni les Canaries, tous archipels assez instables. I] comprend certainement l’épicentre du grand tremble- ment de terre de Lisbonne du 1% novembre 1755, et celui de quelques autres séismes portugais, pays que l’on doit considérer comme dans les mêmes conditions que le Japon, quant à l’origine sous-marine d’une pro- portion notable des secousses qui l’agitent. Il n’avoi- sine que deux régions continentales à tremblements de terre, le Portugal et le Maroc. Si l’on se reporte à notre monographie des océans sismiques (Archives. avril 1901), l’on s’étonnera que cette région de Milne ait toute sa partie septentrionale, plus des deux tiers de sa surface, sur une région de l'Atlantique où, malgré une navigation des plus intenses, on n’a jamais signalé de tremblements sous-marins, tandis qu'il devrait s’étendre jusqu’à l'équateur, en touchant l’Afrique et l'Amérique du sud, parages à fré- quents séismes. Ne devrait-il pas aussi embrasser la région de Daussy de part et d'autre de l’équateur (4° N. et S.; du 18"° au 32% méridien) entre les abimes de Krech et de Dizard, où les séismes sont si 5 Qt ET LES CÔTES À VAGUES SISMIQUES. 6 fréquents que, fait unique, on a pu en calculer la sis- micité. Région I, ou de l'Atlantique NW. 3 macroséismes. Ce petit ovale dont l’axe, à peu près NE-SW, s’étend entre les 38% et 50% parallèles, touche à l’est de Terre-Neuve, en renfermant le banc du même nom dont la disposition physique suffirait à nous faire pré- voir la stabilité, si nous n’en avions encore un plus sûr garant en l’absence complète de tremblements sous- marins dans ces parages de l’Atlantique et en leur ex- trême rareté à Terre-Neuve même. Le très petit nombre de macroséismes qui en seraient émanés suffit à en montrer le peu d'importance, et Milne lui-même ne lui consacre aucun texte, double remarque à étendre à la région suivante. Région J, ou de l'Atlantique nord. 3 macroséismes. L’ovale a son axe à peu près parallèle à celui du précédent, et il s'étend à l’intérieur du triangle Islande, Spitzberg et archipel des Loffoten, en touchant Jean Mayen, pour laquelle on connait trois séismes. Aucun tremblement sous-marin n’a jamais été signalé dans ces parages, et si l'Islande est assez stable, malgré l’acti- vité et le développement de son appareil volcanique, les tremblements de terre, relativement fréquents aux Loffoten, n'y ont jamais causé de désastres. Ils sem- blent inconnus au Spitzberg. 656 LES RÉGIONS OCÉANIQUES INSTABLES Région K, ou alpine, balkanique, caucasienne et hymalayenne. 14 macroséismes. L’axe de l’ovale, parallèle à celui de Java, mais plus au nord, s’étend de la Bosnie au Sikkim. S'il renferme un des ensembles instables les plus continus et les mieux définis de la surface du globe, on doit s'étonner qu’il laisse en dehors de lui les Alpes occidentales avec la Carniole, si souvent éprouvée, l’Italie toute entière, la Grêce, l’Assam et la Birmanie. Il est d’ailleurs non moins étrange que, dans les années considérées de 1899 à 1901, seulement 14 des nombreux tremble- ments de terre importants qui s’y sont fait sentir se soient enregistrés au loin comme macroséismes dans les conditions indiquées plus haut. Région L, ou antarctique. 2 macroséismes. S’étendant sur l’abîime de Ross dans l’extrême-sud de l’Atlantique et de l’océan Indien, on ne sera pas surpris d’un aveu de complète ignorance sur le plus ou moins de fréquence qu’y peuvent atteindre les tremble- ments sous-marins. Les hivernages de de Gerlache et de Borchgrewinck sur les bords de la masse continentale antaretique n’ont pas fait signaler de tremblements de terre. Notons toutefois que les icebergs passent pour avoir été quelquefois prématurément détachés des ban- quises par des séismes, sans qu'aucune observation ne vienne étayer cette conjecture lancée à propos du trem- blement chilien de 1835. Les régions H, I, J, L appartiennent à l’Atlantique, ET LES CÔTES À VAGUES SISMIQUES. 657 océan remarquable par la rareté des vagues sismiques. Seules d’après Rudolph, les Açores, les îles du Cap Vert et Sainte-Hélène, toutes iles à volcans actifs ou éteints, en ont subi, ainsi que la côte sud-africaine entre le Cap et Wallfisch-Bay. Nous eroyons qu’on y doit ajouter Pextrémité de la Cornouaille anglaise. Quoi qu'il en soit, la rareté de ces manifestations se concilie diffici- lement avec l’existence de ces quatre ovales. En résumé, plusieurs des régions océaniques insta- bles de Milne avoisinent bien les zones instables con- nues, mais la coïncidence rentre clairement dans l’orére d’approximation qu’on pouvait attendre de la méthode. Quant à l’instabilité qu’elles déceleraient dans les aires marines elles-mêmes, il semble bien qu’on doive, au moins jusqu’à nouvel ordre, la considérer comme très hypothétique. Mais il se présente une difficulté plus grave, car ce serait déjà un remarquable résultat que d’être tombé par un calcul appliqué aux sismogrammes aussi prés qu’on l’a vu des zones sismiques instables, c’est que de nombreuses et très importantes régions à tremblements de terre n'auraient donné lieu, de 1899 à 1904, à aucun macroséisme capable d’actionner les ‘sismogra- phes lointains, alors qu’il serait facile de citer pendant cette période de nombreux séismes graves. Ces régions dont l’inactivité étonne sont les Alpes occidentales, l'Italie, la Méditerranée occidentale avec les côtes espa- gnoles et barbaresques, la côte orientale de l'Australie, là Nouvelle Zélande, les archipels de Samoa et des Sandwich, la Baïkalie, sans compter beaucoup d’au- tres restées en dehors des ovalés les plus rapprochés et qu’on a mentionnés précédemment. Par contre, il est 658 LES RÉGIONS OCÉANIQUES. INSTABLES juste de reconnaître qu'aucun ovale n’est tombé sur les grandes zones stables comme le Canada, la Russie, la Sibérie, l’Arabie, l’Afrique et l’'Amazonie. Toutefois, rien n'empêche d’espérer que la méthode ne puisse être perfectionnée et qu'alors elle permette en particulier de nous faire connaître les régions océa- niques instables plus exactement qu’elles ne le sont encore et supplée ainsi à l’insuffisance et à la pauvreté réelles des informations tirées des journaux de bord et qu’elle nous permette aussi de distinguer si les vagues sismiques de telle ou telle côte proviennent de secousses marines ou terrestres. Au point de vue géologique, le mémoire de Milne amène d’autres observations. Il a eu bien soin de mon- trer que les plus importants de ses ovales tombent sur les raides talus océaniques, surtout ceux surmontés de hautes chaînes de montagnes, à pentes raides elles aussi, ou bien jalonnent les grandes lignes de relief émergées ou immergées, accidents linéaires du relief terrestre dont les mouvements orogéniques du passé continuent à se perpétuer et à se manifester tant par des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, des ruptures de cäbles sous-marins, etc., que-par de brusques et notables dénivellations dans un sens ou dans l’autre, positif ou négatif suivant la terminologie de Suess. Ce sont précisément ces conséquences gran- dioses qui ont tant attiré l’attention du monde savant sur le mémoire dont nous nous occupons ici. Mais si le moi est souvent haïssable, on nous permettra cepen- dant de rappeler que dès 1895, à l’Académie des sciences de Paris (t. CXX, p. 1183)et dans les Archives (Relations entre le relief et la sismicité, août) l’influence ET LES CÔTES A VAGUES SISMIQUES. 659 sismogénique du relief et sa signification géologique étaient nettement exprimées. Nous disions notamment ici même : « ..,le travail actuellement présenté met au « jour une intime corrélation entre les tremblements « de terre et les principales lignes de corrugation de « l'écorce terrestre, chaînes de montagnes ou grandes « profondeurs de l’océan. » Nous annoncions enfin que l'énoncé de ces lois peut se mettre sous la forme sui- vante : « Les régions sismiques instables accompagnent les « grandes lignes de corrugation de l’écorce terrestre, « c’est-à-dire ses principaux traits de relief émergé ou « immergé. » Nous nous gardions d’ailleurs d’énoncer la récipro- que, à savoir que ces traits de relief fussent partout et fatalement accompagnés de régions instables, et l’étude détaillée du mémoire de Milne montre combien cette prudence était justifiée. Restriction plus importante encore, nous insistions sur la relativité des lois de détail, et rien n’est venu y contredire depuis. Si le relief ou plutôt les différences de relief jouent un rôle considérable dans la manifestation des phénomènes sismiques, si elles décélent en général les régions où l'écorce terrestre a joué le plus récemment, puisque les influences destructives n’ont pas encore eu le temps de les effacer, si enfin elles correspondent fréquemment aux régions qui jouent encore, il n’en est pas moins vrai qu’en certaines parties de ces zones à pentes im- portantes, tout mouvement orogénique est mort ou même qu'il n’y tremble plus. Et précisément les grands tremblements de terre sont là où ils se produisent le critérium de la persistance des grands mouvements de 660 LES RÉGIONS OCÉANIQUES, ETC. déformation de l’écorce terrestre. En un mot les zônes de Milne sont plus générales que ne le comporte réel- lement le phénomène et les différences de relief cons- tituent seulement une condition favorable, presque nécessaire, mais point toujours suffisante à l’existence des régions à forte sismicité actuelle. Il est toutefois très remarquable que le savant sismo- logue anglais ait pu redécouvrir l’influence du relief par des considérations d’un ordre tout différent que celles de notre méthode directe d’observation, et cela suffit à la confirmer et, en lui donnant un caractère de certitude, à l’affranchir des critiques qu’elle a subies avant d’avoir reçu la consécration de sa haute autorité. Abbeville, le 4° mai 1903. La carte est la reproduction, autorisée aimablement par M. J. Milne lui-même, de celle de son mémoire. Les côtes à vagues sismiques ont été indiquées d’après la carte de E. Rudolph accompagnant son mémoire (Ueber submarine Erdbeben und Eruptionen. Beiträge zur Geophysik, Band I, 1887). NOTE RELATIVE A LA RÉGION B. Un fait récent, depuis peu arrivé à notre connaissance : la vague vraisemblablement d’origine sismique observée le 21 février 1902 sur les côtes du Salvador, est de nature à mitiger un peu ce que nous disions à la fin de ce paragraphe. LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DEN GLACIERN VIlIne RAPPORT, 1902 rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers PAR D" S. FINSTERWALDER Professeur à l'École polytechnique de Munich Président de la Commission ET E. MURET Inspecteur des Forêts à Lausanne Secrétaire de la Commission. A. ALPES DE L'EUROPE CENTRALE I. ALPES SUISSES (MM. F.-A. Forel à Morges et E. Muret à Lausanne) Des 95 glaciers qui sont actuellement sous la surveil- lance des agents forestiers suisses, 78 ont été mesurés directement, ou tout au moins visités, dans l’année 1902. La très grande majorité est en décrué, et nous pouvons admettre qu’il en est de même pour les 680 autres glaciers suisses (et non les 68, comme une faute d'impression nous l’a fait dire dans notre rapport de l’année dernière) qui ne sont pas spécialement obser- vés. La décrue est done générale; il y à cependant eu 662 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES cette année une légère tendance à l’accroissement de quelques glaciers. Cette crue partielle se confirmera- t-elle et sera-t-elle le début d’une phase nouvelle? nous le saurons plus tard. | | Le petit glacier de Boveyre en Valais qui, jusqu'à l’année dernière, depuis 40 ans et plus, était en état de crue manifeste, a cessé cette année de s’accroître et son front s’est retiré en arrière de-la position de l’année dernière. Nous avons dit que cette crue excep- tionnelle, qui étonnait au milieu des allures générales des glaciers suisses, était due à un accident local, une avalanche d’un glacier suspendu qui avait extraordinai- rement, et sur un point seulement, épaissi le corps du glacier principal. Quelques glaciers présentent cette année des indices d’allongement plus ou moins marqué. Tout d’abord l’ensemble des glaciers des Alpes vaudoises sur lesquels nous allons revenir; puis, dans la vallée du Rhône, le Kallwasser, déjà en allongement l’année dernière; dans le bassin de l’Aar, le Stein, le Blümlisalp, le Wild- horngletscher; dans celle de la Reuss le Kehlefirn et l’Erstfeld. Pour les Alpes vaudoises, partie sud-occidentale de la chaîne des Alpes bernoises, les glaciers, tous situés sur le versant nord-occidental ou nord sont tous, ceux du moins qui sont surveillés par les forestiers, en allon- gement cette année, Zanfleuron, Paneyrossaz, les deux Plans-névés, les Martinets, le Dard, le. Scex- rouge, le Prapioz; ces trois derniers étaient déjà signalés l’année dernière comme étant en crue. Il y à là quelque chose de général, dont nous ne reconnai- trons la signification que plus tard. DES GLACIERS. 663 Voici le tableau des variations des glaciers des Alpes suisses, suivant le type adopté dans les rapports précé- dents ; nous ne citons comme étant en crue ou décrue certaines que ceux qui depuis trois ans au moins ont montré les mêmes allures. Ceux qui depuis un an ou deux ans ont changé de sens dans leur variation, sont indiqués aux colonnes de crue ou décrue probables, comme nous les appelions jusqu’à présent, douteuses, comme nous préférons les nommer. Les deux colonnes crue ou décrue probable ou douteuse pourraient se joindre à la colonne des stationnaires, où l’on n’a pas constaté de changement, et être appelés glaciers à allures actuellement indécises. Nombre de glaciers. di 0 hi Sax arté 1897 LL ..8:,.0: 40,36 ,45,,,79 1898 De Door x 1 EE RE 1899 1 SJ — AJ ÉE 20% 1900 1 6 — 1% 61 11 93 1901 1 — — 13 68 12 94 1902 — 13 12 5 48 17 95 1902 Bassin du Rhône — 10 4% 0 18 8 40 — — de l’Aar — 3 5 3 !| 1 43 — — de la Reuss — — 1 2 5 141 9 — — de la Linth Den —. — , 9 à _— — du Rhin © — — — 145 — 15 — — de l’Inn _ — — — 4 — — — de l’Adda _—— — — % —. 9 — — du Tessin — — 9 — 3 5 10 664 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES IT. ALPES ORIENTALES. (M. S. Finsterwalder, à Munich.) Pour le groupe de l’Ortler, nous n’avons cette fois que quelques renseignements concernant le versant sud. Là, la Vedretta Careser a reculé de 3"50 et la Vedretta la Mare de 11"; la Vedretta Rossa, en revanche, a fait une légère poussée en avant de 350, un peu douteuse au reste. À Grâce à M, le D° Magnus Fritzsch, nous avons pour la première fois quelques renseignements sur l’état des glaciers dans le groupe de la Silvretta. Le Jamthalfer- ner, le Fermuntferner et le Klostertalerferner sont en phase de décrue — à ce qu’il semble, ininterrompue, — depuis le dernier maximum qui a eu lieu vers 1850- 1860. Le recul a été pour ces trois glaciers de 500, 550 et 400" en tout. Nous avons les résultats de plusieurs mensurations dans le groupe de l’Oetzthal. Le Vernagtferner, où on pouvait encore enregistrer l’année dernière une crue de 50" et une remarquable accélération de la vitesse d'écoulement qui, de 210" s'était élevée à 240", a subitement ralenti son allure qui n’atteint plus aujour- d’hui, suivant les données de MM. les D’ Blümcke et H. Hess, que le tiers de ce qu’elle était auparavant et cela sur tous les points de la langue du glacier. Il a cependant avancé encore de 20" et présente des ren- flements à sa partie inférieure. Son voisin, le Guslar- ferner, est stationnaire depuis plusieurs années. Les mêmes naturalistes ont cherché à déterminer l’épaisseur de glace du Hintereisferner; leurs efforts DES GLACIERS. 665 ont été couronnés de succès en ce sens qu'à 1860" de l'extrémité de la langue, le forage a atteint la semelle du glacier à 152",8 de profondeur. Ce glacier est dans une phase de décrue continue qui est pour ces derniers 8 ans de 94" soit 11"8 par an. La vitesse d’écoule- ment a subi aussi une réduction de 25-30 ?/,. D’après nos recherches personnelles, le Hochjoch- ferner, qui est voisin, ne s’est retiré que de 1" seule- ment; il s’est en revanche affaissé de plusieurs mêtres. Le Diemferner mérite une attention spéciale. D’après nos recherches personnelles, il a avancé depuis 1893 de 144", dont 30" environ pour les deux dernières années. Sa forme a subi en même temps des modifica- tions considérables et, dans la région supérieure, ses bords se sont relevés, au point d'atteindre presque le niveau des anciennes moraines. La section de Breslau du Club Alpin nous à commu- niqué, cette année encore, de nombreuses mesures prises depuis différents repêres; en outre, un de ses membres, M. le D' M. Scholtz, a fait un résumé très intéressant des mesures prises depuis 1891. Nous voyons là que le Rofenkarferner s’est retiré de 26", le Niederjochferner de 48"; le Martellferner de 16"; le Spiegelferner de 8"50 : le Rotmoosferner de 6"50 ; le Langtalerferner de 18*50. Le Geissbergferner, aupa- ravant en crue, a décru de 72. Durant les trois années 1899-1902, M. le D' Fritzsch a constaté la décrue des glaciers suivants : Lungtauferer- ferner, 21%; Taschachferner, 23"; Gepatschferner, 90. Le Sechsegertenferner aussi, est en phase de forte décrue ininterrompue. Le Weissseeferner qui en 1899 avançait encore de 7°, a décru depuis de 27”. 666 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Du groupe du Stubaï, nous n’avons d’autre rensei- gnement que celui résultant des observations de M. le D' Rudel, qui a mesuré l’extrémité de doppbeo te et a constaté une décrue persistante. De nombreuses nouvelles nous sont parvenues du groupe du Tauern. M. le D° Forster a trouvé dans les Alpes du Zillerthal, le glacier de Schwarzenstein dans une phase de décrue, mais ralentie, puisque le recul n’a été que de 2" cette année, au lieu de 9" durant l’année précédente. Le glacier de Horn a cessé d’avan- cer et s’est retiré même de 4", tandis que le glacier de Waxegg, au contraire, a avancé de 14" en moyenne et de 38° même sur un point. Dans la région du Venediger, on n’a constaté que des reculs, qui s'élèvent suivant M. le D’ Fritsch, à 8" pour le Reinbachkees; à 17" pour le Krimmlerkees, qui l’année dernière encore était en phase de crue; à 8" pour l’Untersulzhbachkees ; à 9*50 pour le Mullwitz- kees; à 8"4 pour le Dorferkees; à 8® pour le Maurer- kees ; à 2"30 pour le Simonykees et à 36 gi l'Um- ballkees. D’après le même observateur, nous avons dans le groupe du Glockner, le Grauekees et le Küdnitzkees en décrue de 11"58 et 7", tandis que le Pasterze est en somme stationnaire, d’après les mesures prises par M. le D’ Angerer. Dans le groupe du Sonnblick, M. le D' Machacek a constaté pour le Goldbergkees un recul de 20" en deux ans, et durant le même laps de temps des reculs de 5” et de 15" pour le petit Fleisskees et le Wourtenkees. Le Krummelkees, qui avait en 1899-1901 fait une poussée en avant de 7”, est dès lors stationnaire. DES GLACIERS. 667 Dans le groupe de l’Ankogl, suivant les observations de M. le D' Angerer, le Hochalmkees et le petit Elend- kees sont en phase de décrue ralentie ; ils se sont reti- rés de 5" et 8", au lieu de 45" et 14" comme les années précédentes. En revanche, le grand Elendkees a compensé la petite décrue de l’année dernière par une faible crue durant cette année. Il ressort de la récapitulation qui précède, que la phase de décrue a été plus accentuée encore cette année que les années précédentes. Néanmoins, toutes les exceptions n’ont pas disparu, preuve en soient les crues bien marquées du Diemferner et du glacier de Waxegg. Nous devons en outre mentionner le fait qu’un des plus grands glaciers des Alpes orientales, le Gepatsch- ferner, dont le bassin d’alimentation est très étendu par rapport aux dimensions de la langue, est en décrue continue depuis 1886, année où ont été commencés les mesurages exacts; il n’y a pas même de diminution à signaler dans la valeur du recul annuel. Bibliographie. H. Hess. « Der Schuttinhalt von Innenmoränen. » Pe- termans Geogr. Mittheilungen. 1903. Heft IT. H. Hess. « Zur Mechanik der Gletschervorstüsse. » Id. 1902. Heft V. A. Blümcke et H. Hess. « Einiges ueber den Vernagt- ferner. » Mittheilg. des D. u. Oe. A. V. 1902. S. 216. A. Blümcke et H. Hess. « Tiefbohrungen auf den Hin- tereisferner. » Id. 1902. S. 254. 668 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES E. Rudel. « Gletscherbeobachtungen im Adamello und Ortlergebiete. » Id., 1902. S. 265. S. Finsterwalder. « Der Diemferner. » Id., 1902. S. 244. F, Machacek. « Gletscherbeobachtungen in der Sonn- blickgruppe. » Id, 1902. S. 281. M. Scholiz. « Die Gletscherbeobachtungen der Sektion Breslau. » Festschrift zum 25. Jubiläum der Sektion. Breslau 1902 (Selbstverlag). III. ALPES ITALIENNES. (M. le Prof. Porro, à Gênes.) 1. Vedretta della Marmolada. — M. le Prof, Olinto Marinelli a placé là des repères et a fait sur ce glacier, le plus étendu des Alpes du Trentin et du Vénitin, des relevés photographiques et des mesures de hauteur. L’extrémité inférieure de ce glacier est à l’altitude de 2416"; on ne dispose malheureusement pas de don- nées suffisantes pour déterminer l’état actuel d’avance- ment ou de recul du front. La région supérieure du glacier montre des signes certains de décrue, mais un accroissement postérieur à 1883 a été rendu évident ensuite de l’obstruction de la grotte-refuge creusée à l'altitude de 3045" par le Club Alpin Italien; l'entrée de cette grotte en effet, a été obstruée par la glace de 1884 à 1900 et en a été de nouveau débarrassée en 19014. Il n’est pas possible d'établir déjà maintenant quel rapport il y a entre cette accumulation des neiges dans les régions supérieures et les variations de longueur de la partie inférieure; on peut cependant conclure d’un caleul d'altitude fait antérieurement, que la partie infé- DES GLACIÉRS. 669 rieure du glacier a considérablement reculé durant ces quarante dernières années. M. Marinelli a constaté, en outre que la couche de glace qui recouvre le sommet de la Marmolada, à jus- qu’à 19 m. d'épaisseur au niveau du signal trigonomé- trique de premier ordre, ancré dans la roche en place, à l’altitude de 3342. 2. Glacier du Cristal. — M. Marinelli a constaté sur ce glacier une petite décrue de 0"50 au repère a et de 3°75 au repère b. 3. Glaciers du Sorapiss. — M. Marinelli a constaté sur le glacier central une décrue de 0"50 au signal A et sur le glacier oriental une décrue de 015 au re- père 3. 4. Glaciers du Kellerwand. — La neige qui recou- vrait encore les rochers au mois d’août 1902, a empè- ché M. Marinelli de retrouver les repères; en septem- bre, M. Michel Gontani a constaté sur le premier repère une décrue de 3" pour ces deux dernières années (1900-1902). M. Marinelli n’a pas eu le loisir de visiter d’autres glaciers repérés par lui, mais il croit à un recul général. M. Luigi Marson, professeur à Mantoue, a procédé en 1902 à des observations de contrôle, sur les champs de neige du Cavallo; il à constaté là une augmentation considérable dans l’épaisseur de la couche de neige. M. Giotto Dainelli n’a malheureusement pas pu mettre à exécution son programme d'observations sur les glaciers du Mont-Rose, soit à cause de l’état de sa santé, soit à cause de la neige tombée durant l'hiver et le printemps, et qui recouvrait encore le front des ARCHIVES, t. XV. — Juin 1903. 46 670 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES glaciers de Bors et de Indren. Les petits lacs des Salati entre le Stolenberg et le Corno del Camoscio étaient gelés sur presque toute leur étendue; tous les cols et plusieurs cirques étaient occupés par des petits champs de neige qui, cette année sans doute, ont été perma- nents. Il n’y avait que le glacier du Lys (Gressoney), dont le front füt à découvert, et M. Dainelli y a cons- taté un recul de 25 m., un changement considérable de forme, ainsi que le dépôt de nouvelles collines mo- rainiques. De l’ensemble des observations ci-dessus, on peut conclure que pour les glaciers italiens, en 1902 : 1. Le recul général a continué. 2. L’enneigement a été considérable. Bibliographie. Dainelli (Giotto). — « Alcune osservassioni sui ghiac- ciai del versanti italiano del Monte Rosa. » Bolletino del C, À. I. 1902. VXXX5. N. 68. Marson (Luigi). — « Nevai di circo et traccie carsiche e glaciali nel grouppo del Cavallo. » Bolletino della Soc. Geograph. Ital. Fasc. 1, 1903, Porro (Francesco). — « Ricerche preliminari sopra i ghiacciai italiani del Monte Bianco (Campagna del 1897). » Bolletino del Soc. Geogr. Ital. Fasc. X, XI, 1902. Porro (Francesco). — « Elementi di Geografia fisica. Fisica terrestre e Meteorologia. » Torino. G.-B. Pa- ravia et C. 1902. (Le chapitre VII s’occupe des glaciers.) | DES GLACIERS. 671 I. ALPES FRANÇAISES IV. ALPES FRANÇAISES ET PYRÉNÉES. (M. le Prof. Kilian, à Grenoble.) Les observations faites pendant l’année 1902 com- prennent les résultats d’une campagne faite par M. P. Girardin pour le compte de la Commission française des glaciers, ainsi que quelques renseignements dus à MM. Durègne et Vallot. La Société des Touristes du Dauphiné reprendra en 1903 ses observations systéma- tiques. Voici le résumé des diverses constatations faites sur les glaciers français en 1902. A. Masse Du MONT-BLANC. Glacier des Bossons et Mer de Glace. Ce glacier a beaucoup diminué et la Mer de Glace, stationnaire depuis longtemps, a beaucoup reculé cette année, d’après M. J. Vallot. B. MAURIENNE. (Observ. de M. P. Girardin.) a) cho repérés. Glacier du Vallonnet (24 et 29 août.) La présence de moraines frontales en formation et l'examen de la plus rapprochée du glacier semblent indiquer une poussée du glacier cette année; mais sur 672 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES la droite, des effondrements sont l’indice d’une dimi- nution de la glace, donc il y a lieu de considérer ce glacier comme stationnaire. Des repères portant la date 1902 ont été placés; aucun des anciens n’a été re- trouvé. Glacier du Vallonnet supérieur. La langue droite de ce glacier présente seule des chutes de glace, qui avaient formé cette année un névé sur le front du glacier très incliné qui est à gauche du Vallonnet inférieur. Il y aura grand intérêt à suivre ce névé. L’examen des deux langues formant le glacier indique un retrait rapide. Glacier des Evettes (25 août). Les Evettes représentent le type du glacier de vallée; son front est largement étalé et remplit toute la largeur du vallon avec une tendance au retrait sur la partie droite. De nos observations, contrôlées d’ailleurs par l'examen des repères du prince R. Bonaparte placés en 1892, il résulte que ce glacier est demeuré station- naire. Glacier des Sources de l’Arc (26-28 août). Ce glacier, très propre, présente une langue unique, étroite et amincie, son front est en biseau et sa pente de 30 à 35°. Il est en recul évident pour le moment; ce recul, beaucoup plus rapide il y a quelques années, a ralenti depuis 4893. Ce glacier est celui de la région qui a le plus reculé; son retrait s’effectuant d’abord sur DES GLACIERS. 673 des roches très inclinées, puis dans un couloir étroit, est le plus facile à suivre. Son tracé actuel diffère beau- coup de celui indiqué sur la carte (1873). Il descen- dait alors à l’altitude 2188 où il a laissé une admirable moraine. Son altitude actuelle étant d'environ 2500”, il a reculé en hauteur de 300" et en longueur de 1250" depuis cette date. Glacier du Mulinet. D’après J.-B. Culet et Blanc, le glacier aurait avancé en 4894-95 ; en 96 il aurait atteint le bord de l’es- carpement, et les chutes de glace s’accumulant au pied faisaient croire à la formation d’un nouveau glacier. Le passage était alors impossible entre le glacier et le bord de l’escarpement, après avoir été complètement libre de glace. Aujourd’hui le passage existe à nouveau et il n’y a nulle part de chute de glace. Le glacier est donc en décrue. Glacier du Grand Méan. Il y a peu d'indices du mouvement de ce glacier; s’il y a recul, il se produit ou se produira en retard sur le Mulinet. Pas plus que sur ce dernier, on n’a retrouvé de repère. Quatre nouveaux, avec la date 1902, ont été établis. Glacier d’Arnès (7 et 8 septembre). Ce glacier paraît être en recul rapide. Un repère retrouvé à droite du torrent ne portait ni date ni ini- tiales, avec la distance 50%. Or le glacier se trouve 674 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES actuellement à 170", donc 120" de recul. Deux repè- res ont été placés, un à droite, l’autre à gauche du torrent. Glacier du Baounet (7 et 8 septembre). Aucun ancien repère n’a été retrouvé, mais l’aspect du glacier paraît témoigner d’un recul rapide; à moins d’un changement dans le régime atmosphérique, toute la partie pendante sur les roches est appelée à dispa- raître dans un an ou deux. Il y a donc grand intérêt à suivre ce recul; deux repères ont d’ailleurs été placés à cet effet. b) Glaciers non repérés. Glacier des roches. Ce glacier se retire très vite sur les escarpements qui dominent Bonneval. Aujourd’hui, il affleure à peine au-dessus de la crête, tandis que le guide J.-B. Culet l’a vu au niveau de la corniche située au-dessous. Glacier du Montet. Les deux pointes saillantes marquées à l’est sur la carte d'état-major n’existent pour ainsi dire plus. On a pris des vues photographiques de ce glacier. Glacier de derrière les lacs. Ainsi dénommé dans le pays. Le nom de lac Carré qu’on veut lui donner a été déjà employé pour désigner un glacier du versant italien. Ce glacier n’atteint plus DES GLACIERS, 675 - le sommet de l’escarpement rocheux, ainsi que cela est indiqué sur la carte ; il a donc reculé. Glaciers de Levanna. Ces deux glaciers presque réduits à rien aujourd’hui sont difficiles à distinguer sous la neige. Le glacier d’Entre deux risses tend à se diviser en deux. Ceux de Solliettes, du Roc des Pignes, de Char- bonnel, sont entièrement sous la neige. Il semblerait que celui du Roc des Pignes ait avancé cette année. C. GRANDES ROUSSES. (Observations de M. P. Girardin.) a) Glaciers repérés. Glacier des Quirlies (24, 25 et 26 septembre.) Ce glacier est en recul très faible depuis 1892-1893. Ce mouvement est le mieux marqué à l’extrémité gau- che par une série de moraines concentriques, à élé- ments sableux et espacées de 5 en 5 mêtres ou de 10 en 40. Vers le milieu, ces moraines sont à peine indi- vidualisées, et vers l’extrémité droite, toute moraine debout a été déblayée et les matériaux sont dispersés. L'examen des repères placés par E. Pic en 1899 donne une idée assez nette du mouvement de ce glacier. Le repère de gauche indique un recul de 31", celui mar- qué R, un recul de 30%, R, un recul de 15"50, R, a été perdu, enfin R, marque un recul de 19" et le repère placé à droite a été perdu; le glacier est donc en recul sensible et d'autant plus faible qu’on s’avance vers l'extrémité droite. 676 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Glacier du Grand Sablat (24, 25 et 26 septembre). Le glacier, aujourd’hui très réduit, s’est retiré vers le sommet du vallon, laissant à découvert un fond de glacier très incliné, encombré de matériaux moraini- ques. Il est encore en recul et le retrait doit continuer, vu la faible épaisseur de la glace. Les repères placés par E. Pic en 1899 sont à leur place. Celui de droite marque un recul de 27", le sui- vant un recul de 22"50, R, un recul de 42%, R, un recul de 50"; enfin le repère de gauche un retrait de 91". D. OIsans a) Glacier repéré. Glacier de la Selle (28 septembre). Ce glacier est peut-être celui qui a le plus reculé de la région. Il y a trente ans, Maximin Gaspard l’a vu à la moraine très bien marquée qui est à 600-800" en avant du front actuel. Les glaciers latéraux de gauche, ses affluents, se sont séparés un à un et pendent aujour- d’hui très haut au-dessus du vallon. b) Glaciers non repérés. (Avec renseignements de M. Tairraz, directeur du Châlet, hôtel de la Bérarde, des guides Gaspard et J.-B. Rodier.) Glacier des Elançons. Comme celui de la Selle, ce glacier a beaucoup reculé et continue à reculer à vue d’œil. Il aurait DES GLACIERS. GTA. reculé de 100" dans les 15 dernières années (?) Au- jourd’hui les deux glaciers dont la réunion constituait les Etançons sont complètement séparés; celui de droite — glacier du Pavé — avance cette année, tan- dis que celui de gauche — glacier de la Brèche — est en recul, d’après Gaspard père. Glacier de la Bonne-Pierre. Tandis que l’extrémité du glacier demeure à peu près stationnaire, la partie moyenne s’affaisse (J.-B. Rodier). D’après ce guide, le glacier aurait même des tendances à avancer; de gros blocs portant les repères 1899 ont été renversés par la poussée de la glace. En tout cas, on peut le considérer comme stationnaire. Glacier des Sellettes et de la Muande. Le guide Gaspard pense que ce premier glacier avance tandis que le dernier est en recul. II. PYRÉNÉES D’après M. Durègne, la petite crue de la fin du XIX”° siècle a affecté le glacier de Vignemale ; elle y a déter- miné un gonflement notable sans amener, il est vrai, un allongement de la langue terminale. On voit que l’ensemble des appareils glaciaires est en décrue accentuée (15 sur 20 glaciers mis en obser- vation); le nombre des glaciers stationnaires est très restreint (4 sur 20 glaciers observés); enfin les cas de gonflement et de crue (3 sur 20) sont très douteux ; nulle part on n’a constaté d’allongement réel du gla- cier, correspondant à la période 1901-1902. (À suivre.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 18 février 1903. D: H. Fæs. L'acide prussique comme insecticide. — B. Galli-Valerio. Biologie des Culex. — D' Machon. Grypotherium domesticum. M. le D' Henri Fæs, après avoir exposé le grand déve- loppement pris par l’entomologie agricole dans ces der- nières années. présente le résultat de ses recherches sur l’action de l'acide prussique gazeux dans la lutte contre les insectes. La méthode, découverte aux États-Unis d'Amé- rique, consiste à décomposer le cyanure de potassium par l’acide sulfurique et à dégager ainsi de l’acide prussique gazeux, qui se montre très efficace contre les insectes parasites des plantes. Ces fumigations sont actuellement fort employées dans l'Amérique du Nord, aux États-Unis comme au Canada, dans les Colonies anglaises, en Angle- terre, etc. On traite à l’acide prussique les jeunes plantes de pépinières, les arbres fruitiers de toutes espèces; en outre le gaz peut être employé pour débarrasser les mou- lins, les wagons de chemins de fer, les tramways, les bateaux, des insectes qui les envahissent si souvent. Des indications détaillées sont données sur la fumigation des arbres en pleine campagne, sur les chambres fumigatoires installées au Canada. Les recherches de M. Fæs ont surtout porté sur l'emploi du gaz en question dansiles serres, où les fumigations rendent de grands services en détruisant en particulier SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 679 les cochenilles, qui sont comme l’on sait le pire fléau des cultures sous verre. Une série d'expériences ont été exé- cutées dans les serres de l’Institut agricole au Champ de l'Air, avec des doses variant de 2 à 5,25 gr. de cyanure de potassium par mètre cube. D’après les résultats fort satisfaisants obtenus, on peut recommander 4,25 gr. de cyanure par mètre cube; la quantité de gaz dégagée ainsi suffit pour exterminer les parasites et les plantes résistent très convenablement à la fumigation. Outre la destruction des insectes nuisibles, il y a en effet un autre facteur essentiel à envisager dans la fumigation à l’acide prussique gazeux, savoir la résistance offerte au gaz par les plantes cultivées sous verre. Les serres du Champ de l’Air conte- naient un nombre relativement élevé de plantes diverses, et c’est après des essais répétés que la dose de 4,25 gr. de cyanure par mètre cube a été adoptée comme la meilleure. Quelques animaux, chats, souris, cobayes, merles, sala- mandres, grenouilles, poissons, mouches et guêpes, ont été introduits dans les serres pendant les fumigations. Les animaux à sang chaud ont péri rapidement, mais les sala- mandres présentèrent une remarquable résistance aux vapeurs toxiques. Quant aux insectes. ils se sont compor- tés d’une façon assez différente : les mouches et les guêpes succombèrent plus vite, les pucerons et les cochenilles plus tard. Suivant les observations faites et les résultats obtenus, M. le D' Fæs pense que l’acide prussique gazeux est appelé à rendre de réels services aux horticulteurs, mais il faudra prendre toujours de sérieuses précautions pendant le trai- tement, à cause de la nature si dangereuse de ce gaz. (Voir Bull. S. V.S. N., mars 1903. M. Bruno GALLI-VALERIO rend compte de quelques tra- vaux relatifs aux moustiques. Les uns se rapportent aux recherches faites à la New-Jersey par Smith sur Culex sollicitans, etc.; les autres à ceux des médecins américains sur la prophylaxie de la fièvre jaune à Cuba; et enfin d’autres se rapportent à des publications faites par M. Galli- 680 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Valerio, avec Me J. Rochaz, sur la biologie des Culicidés, dans Centralblatt fir Bakteriologie et dans les actes de la Société italienne pour les études sur la malaria. M. le D' Macuonx fait don à la bibliothèque de la Société d’une brochure relative au mammifère mystérieux de la Patagonie — El mamifero misterioso della Patagonia — Grypotherium domesticum — par MM. Rodolfo Hauthal, Santiago, Roth et Robert Lehmann-Nitsche, du musée de la Plata, 1899. On se rappelle qu’il y a quelques années, beaucoup de journaux scientifiques d'Europe ont parlé de l'existence vraisemblable d'un grand quadrupède, dernier reste d’une faune disparue, et que l’on aurait retrouvé en Patagonie. Toutes les conjectures étaient basées sur le fait que plu- sieurs voyageurs avaient rapporté, d’une immense grotte située à l'extrémité australe de l’Amérique du Sud, sur la côte du Pacifique, des fragments de peau relativement fraiche et encore pourvue de poils provenant d’un animal gigantesque inconnu. On vit alors jusqu’à un lord anglais. sir Cavendish, qui s’intéressa dans les déserts patagoniens à la recherche de l’animal mystérieux. Il est aujourd’hui avéré que ce mammifère, le Grypo- therium domesticum, n’existe plus à l’état vivant, mais qu'il était contemporain de l’homme des cavernes, qui savait s’en emparer, le gardait en captivité, le nourrissait de végétaux divers et mangeait sa chair. Dans la caverne du fiord Ultima esperanza, M. Hauthal a retrouvé les restes de plusieurs de ces animaux, dont les crânes montraient qu'ils avaient été assommés à coups de pierres. Les fragments de peau qui ont donné lieu à la légende de l’existence actuelle de ce mégathéride, qui était grand comme un rhinocéros, sont aussi bien conser- vés que ces peaux de mammouth retrouvées dans les glaces sibériennes. M. Hauthal a rapporté également quantité d’excréments du dit animal — qui brülent avec la plus grande facilité. Dans la même grotte se trouvaient aussi des ossements SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 681 appartenant à toute une série d'animaux inconnus, entre autres un cheval fossile, puis un grand félin, le « Jemish Listaï », dont les Indiens parlent dans leurs légendes. C'est très probablement à cet animal qu'est dû le nom du Nahuel-Luapi (Lac du Tigre). Enfin, au milieu de tous ces ossements, des restes humains, des traces de feu et des débris de l’industrie des premiers habitants du continent américain. Séance du 4 mars. M. Lugeon. Géologie des Carpathes. — F.-A. Forel, Poussièrés vol caniques. — C. Dusserre et Th. Bieler. Pouvoir absorbant des sols arables. — P. Perrivaz. Monstruosités végétales. M. Maurice LuGEon fait une communication sur la géo- logie des Carpathes, en particulier sur les régions de la Grande Tatra et des klippes piénines. La Tatra étudiée par M. Uhlig serait formée dans son bord marginal nord par des plis poussés vers l’intérieur dé la chaine, c’est-à-dire vers le sud. M. Lugeon, en se basant sur les travaux de M. Uhlig, et en comparant la chaîne des Carpathes avec les Alpes, arrive à une conclu- sion contraire. Il voit dans les trois plis principaux paral- lèles et superposés, qui forment le front de la Tatra, des têtes anticlinales plongeantes, de grands plis couchés vers le nord. Le pli qui forme la partie interne, dite région hauttatrique, contient en particulier un noyau de granit enveloppé par le contournement d’une charnière frontale jurassique. Ainsi, dans la haute vallée de la Sucka-woda, M. Lugeon trouve une preuve péremptoire en faveur de sa manière de voir. On sait, d'autre part, par l'exposé magistral de M. Suess, que les Carpathes débordent sur la Plate-forme russe et les Sudètes. Il y a donc une analogie complète entre les Carpathes et les Alpes. On peut se demander alors si la célèbre zone des Klip- pes, dont l’origine a été très discutée, n’est pas formée 682 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. aussi par des nappes de recouvrement. Comparant cette zone avec la chaîne qui s'étend du Sentis au lac de Thoune, M. Lugeon croit trouver un certain nombre de preuves en faveur de la théorie des nappes. La zone des Klippes serait formée par les têtes anticlinales, très disloquées, remon- tant vers la surface, de grandes nappes de recouvrement noyées dans la zone du Flysch qui borde au nord la Tatra. Ces nappes, sans qu'on puisse l’assurer, sont peut-être en relation immédiate avec celles de la Tatra. | Un mémoire détaillé paraîtra dans le Bulletin de la Société (vol. XXXIX, mars 1903). M. F.-A. ForEL. Sur les poussières éoliennes du 22 février 1903. Le phénomène a présenté trois manifestations simultanées : a) Une élévation anormale de la température aérienne constatée partout dans l’Europe centrale et occidentale. A Lausanne, cette journée du 22 février a eu une tempéra- ture moyenne supérieure à 40°, tandis que normalement la date de la première journée tiède du printemps est le 26 mars. Partout on a décrit cette journée comme ayant eu fühnwetter. b) Un nuage poussiéreux, sec, de couleur jaunâtre ou rougeâtre, éteignant les rayons du soleil, desséchant, don- nant l’impression d’étouffement, d’odeur soufrée d'après certains témoins, qui sont du reste formellement démentis par d’autres. , c) Une chute de poussières qui s’attachaient aux solides (aux aiguilles de sapin dans le Jura), en les salissant d’une couche boueuse qui pouvait atteindre jusqu’à demi-milli- mètre d'épaisseur. Cette boue est formée par une pous- sière minérale, très subtile, impalpable, de couleur sau- mon (couleur brique pilée, couleur terra-cotta des Italiens). Les grains mesurent de 4 à 10 ou 20 millièmes de milli- mêtre de diamètre. Ils sont formés essentiellement de calcite et de quartz, de limonite et d’hématite, et de toutes espèces de minéraux, puis de débris organiques, de diato- mées, etc. Ce ne sont pas des poussières volcaniques ; on SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 683 peut les désigner sous le nom de poussières discoti- ques. Le phénomène a été observé en Suisse, entre autres : à Clarens (Bührer), à Château-d'Œx (M! G.), à Vallorbe (Glardon), à la Vallée de Joux (S. Aubert), à Sainte-Croix (O0. Campiche, Rittener, L.-Ph. Mermod), aux Verrières (M F.), au Locle (A. Borel-Courvoisier), à Couvet (T. Chopard), à Travers (E. Béguin), à Boudry (X.), à Chau- mont sur Neuchâtel (divers), à Evilard (Müller), à Bienne (Christen), à Courtelary (Geiser), à Mailleray, près Ta- vannes, à Boniswyl et à Rothrist, Argovie, à Fehraltorf, Zurich, à Heiden, à Rorschach. En dehors de la Suisse, dans toute l'Allemagne du Sud et de l'Ouest, de la Haute- Autriche et la Silésie, jusqu'au Rhin et en Hollande; en France, à Paris (Cellérier) et au Hâvre (Wanner), dans le” sud-ouest de l’Angleterre et dans le Pays de Galles. D’après la carte météorologique des 241 et 22 février, la poussière a été apportée par un vent du sud et du sud-ouest. En résumé, c’est un sable éolien, de caractère banal, d'origine campagnarde ou désertique, de provenance pro- bable d’Espagne, du Maroc ou du Sahara occidental. MM. C. Dusserre et Th. Biecer. Recherches sur le pou- voir absorbant des terres arables. Les terres arables jouis- sent de la propriété de fixer, c’est-à-dire d’insolubiliser certains composants des engrais. Tel est le cas, par exemple, de l'acide phosphorique soluble dans l’eau, du superphosphate qui, incorporé au sol, y redevient inso- luble au bout de peu de temps: au contact du carbonate et de l’humate de chaux, de l’oxyde de fer et de l’alumine que la terre contient toujours en certaine abondance, cet acide phosphorique forme des combinaisons insolubles (phosphate tricalcique, phosphate de fer ou d’alumine). Il en est de même pour les sels potassiques (chlorure, sulfate ou carbonate), les sels ammoniacaux (sulfate) employés fréquemment comme engrais des terres. La potasse, l’am- moniaque prennent la place de la magnésie, de la chaux, des silicates déjà allérés que le sol renferme toujours et 684 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. deviennent insolubles; la magnésie et surtout la chaux du silicate s'unissent à l’acide du sel ajouté. Si l'on a incor- poré par exemple au sol du chlorure de potassium, la potasse de celui-ci entrera donc en combinaison peu soluble avec les silicates du sol et il se formera du chlo- rure de calcium ; ce dernier sel, nuisible à la végétation, est éliminé par les eaux de drainagé. Les nitrates, par contre, ne sont pas fixés par le sol et se trouvent à l état dissous dans l’eau qui l’imprègne. MM. C. Dusserre et Th. Bieler ont procédé à quelques essais de laboratoire pour déterminer à quelle profondeur pourrait atteindre de l’acide phosphorique, de la potasse sous forme soluble répandus à la surface d’un sol, cela pour des terres de natures différentes. La terre, tamisée et bien mélangée, a été disposée par des couches séparées par des rondelles de papier à filtrer, puis arrosée avec une solution de titre déterminé de phos- phate monocalcique (extrait de superphosphate) où de chlorure de potassium; elle a été lavée ensuite par une quantité suffisante d’eau pure, pour entrainer tous les composés non fixés par le sol. Une ouverture à la partie inférieure du bocal permettait de recueillir l’eau d’écou- lement. L'analyse chimique des diverses couches à permis de déterminer quelles étaient les quantités d'acide phos- phorique, de potasse, insolubilisées et retenues par la terre. Ces essais ont montré que, dans les terres ordinaires (terre argilo-sablonneuse de la molasse grise, terre argilo- calcaire, riche en oxyde de fer, de la molasse rouge de Vevey), l'acide phosphorique et la potasse ajoutés sous forme soluble ne pénétraient qu'à une faible profondeur dans le sol; ils sont absorbés et insolubilisés par la terre, en quantité d'autant plus forte que la solution est plus concentrée. La couche supérieure en a donc retenu le plus et la proportion est allée en décroissant jusqu’à la VII: couche, soit à une profondeur de 40:44 cm:; à partir de ce point, la solution est si étendue que la terre n’est plus à même d'en absorber; la petite quantité d'acide SÉANCES DE LA SOCIETÉ VAUDOISE. 685 phosphorique ou de potasse encore contenue se retrouve dans l’eau de drainage. | La terre tourbeuse de nos marais ne possède pas un pouvoir absorbant aussi considérable; l’acide phospho- rique et la potasse solubles pénètrent à une plus grande profondeur (environ 20 cm. dans les expériences), le pou- voir absorbant de chaque couche étant moindre, par suite des faibles proportions de chaux, d’oxydes de fer et d’alumine, de silicates susceptibles d'entrer en combi- naison. L’acide phosphorique se combine surtout à l’oxyde de fer et à l’alumine, en proportion moindre avec la chaux, alors même que la terre contient une notable proportion de carbonate de chaux. Les phosphates de fer et d’alumine sont moins facilement attaquables par les dissolvants du sol que le phosphate de chaux. Ces essais confirment le fait que les fertilisants solubles comme l'acide phosphorique, la potasse, l'ammoniaque, répandus simplement à la surface du sol, ne sont entraînés par l’eau de pluie qu’à une faible profondeur; la terre s’en empare, les transforme en peu de temps en composés insolubles et les retient donc à la surface. Si l’on veut incorporer ces fertilisants à toute la couche arable, il faut les mélanger et les enfouir par le labour. Cela du moins pour les terres de composition normale. Ayant eu à examiner un hybride d’Amygdalus communis et persica de provenance valaisanne, M. P. PERRIRAZ a pu constater les caractères suivants : La nervure principale foliaire est rouge comme dans le pêcher; la feuille, un peu plus allongée, présente sur ses bords des dents dont les sinus sont plus accentués et pourvus des caractères des deux espèces précitées. Le noyau, au lieu de posséder les sinuosités caractéristiques de l’Amygdalus persica, ne se trouvait sillonné que par des fissures peu profondes. Au point de vue anatomique, cet hybride présente les caractères intermédiaires des deux espèces-mères. C’est ARCHIVES. t XV. — Juin 1903. 47 686 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ainsi que le tissu fibro-vasculaire du pétiole tient le milieu quant au nombre et à la grosseur des faisceaux. La cuti- cule épidermique offre une forme de passage dans le bom- bement des cellules. Serait-ce peut-être un fait à l'appui des nouvelles théories? C'est ce que des expériences et recherches futures montreront. Dans différentes excursions botaniques, M. Perriraz a recueilli des monstruosités quelque peu intéressantes. A part des fasciations de Prunus spinosa L., Cheiranthus Cheirii L., Brunella grandiflora Jacq., Stachys annua L., se trouvent assez fréquemment des diaphyses de Daucus Carotta L. Chez les graminées, l’auteur a pu constater un développement anormal de l’axe floral, qui devient axe principal et porte des fleurs complètes en nombre plus ou moins grand; cela s’est trouvé chez l’Anthoxanthum odo- ratum L., Lolium perenne L., Lolium multiflorum Gaud. Un Dactyhis glomerata L. possédait une transformation complète de l’arrangement de la panicule qui, au lieu d’être lobée et unilatérale, était quelconque, de nombreux épillets formaient une variété vivipara. Les variétés vivipara s'observent assez souvent chez les Trifohium repens L., Plantago lanceolata L., dans la Suisse occidentale. Quel- quefois aussi, on a ramification de la hampe à une certaine distance du sommet, par exemple chez Reseda luteola L.. Listera ovata R. Br,, Tofielda glacialis Gaud., Plantago maor L. Plusieurs de ces cas tératologiques étaient dus à des formations spongiques. Parmi les cryptogames, l’Aspidium Filix Mas. Sw. a été recueilli dans sa variété Cristatum, et l'Asplenium septen- trionale Hoff., au lieu de posséder des feuilles à deux ou quatre divisions linéaires et incisées au sommet, montrait des segments irréguliers en nombre variable et souvent non sporifères. | COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 19 mars 1903. H. Dufour. Absorption atmosphérique exceptionnelle de la radiation solaire, — J. Briquet. Du genre Sempervivum. M. le Prof. Raoul GAUTIER communique la note suivante au nom de M. le Prof. Henri DUFOUR : | __ Les observations de l'intensité du rayonnement solaire pendant les premiers mois de 1903 montrent une diminu- tion sensible de la valeur thermique de la radiation solaire. Les mesures ont été faites au moyen de l’actinomètre de M. Croya, par les mêmes observateurs et dans les mêmes conditions que celles que nous poursuivons depuis 1896, c'est-à-dire à Clarens par M. Bührer et à Lausanne par moi-même, entre 41 h. et 4 h. temps vrai. On constate ordinairement dans la seconde partie de l’hiver et au prin- temps un accroissement notable de l'intensité de la radia- tion qui à son minimum en décembre, c’est ce que montre le tableau suivant, qui n'indique que le rayonnement de l'hiver, d'octobre à mars : | Mois 1896 1897 1898 1599 1900 1901 1902: 1903 Oet. : 0.89 0.82 0.83 0.89 0.88 — 0.84 — Na (98 0,29 076 082 RS (85 Des 40 80. 0070, 0:09, 20.7 0.75. 0.64, — Janv. 0,82 0.74 0.79 0.79 0.84 0.76 0.68 Fév. 0.88 0.87 0.87 0.82 0.84 0.86 0.71 Mars 0.92 0.87 0.89 0.90 0.94 0.86 0.70 688 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Ces chiffres expriment des calories gramme degré mi- nute par centimètre carré, On voit que l'accroissement habituel qui se produit en janvier, février et mars est à peine sensible cette année et très inférieur à celui des années précédentes. A partir de décembre, l’insolation est exceptionnellement faible, ce fait résulte encore mieux de la comparaison des moyennes des années précédentes avec les chiffres de cette année : Moyennes 1895-1902 1902-1903 Différence Déc. 0.78 0.64 0.14 Janv, 0,79 0.68 0.11 Fév. 0.86 0.71 0.15 Mars 0.89 0.70 0.19 Les observations de décembre sont trop peu nombreuses pour que seules elles permettent de conclure à un fait général, mais l’ensemble des observations des trois mois et demi ne paraît pas laisser de doute sur le fait d’une absorption particulièrement forte de la radiation solaire. Faut-il en chercher la cause dans la présence de poussières flottant dans l’air et projelées dans l’atmosphère par les éruptions violentes et répétées de la Montagne Pelée à la Martinique? On sait que plusieurs météorologistes ont cherché dans ce fait l'explication des colorations particu- lièrement belles observées cet hiver à plusieurs reprises dans les pays les plus divers et qui se sont succédées depuis le mois d'octobre 1902. Ces colorations rappelant par plu- sieurs caractères celles de l’hiver 1883-84 qui ont succédé, après plusieurs mois, à l’éruption du Krakatoa, dans le détroit de la Sonde, on leur a naturellement attribué une origine analogue. Avant de conclure, il faudrait savoir si cette diminution de l'intensité du rayonnement solaire a été observée ailleurs, ou si d’autres phénomènes permet- tent de diagnostiquer une opacité anormale de l’atmo- sphère. Les observatoires astronomiques pourront peut- être indiquer si une diminution de visibilité de certaines étoiles a été observée cette année comme en 41883, il sera ET D'HISTOIRE NATURELLE DÉ GENÈVE 689 intéressant de suivre dans ce cas la diminution de l’opa- cité observée qui pourra être également constatée par les observations actinométriques. M. J. BRIQUET communique à la Société le résultat de ses recherches microscopiques sur les différentes formes de poils et de glandes des Joubarbes {Sempervivum). Ces organes, qui n’ont été décrits que superficiellement jus- qu’à présent, fournissent d'excellents caractères pour dis- tinguer entre eux les principaux groupes de ce genre cri- tique. Les recherches de M. Briquet feront l’objet d’un mémoire publié prochainement dans le Bulletin de l'Her- bier Bossier. Séance du 9 avril. B-P.-G. Hochreutiner. Plante toxigne du Sud-Oranais. — L. Du- parc. Granit porphire de Troïtsk. Action des sels alcalins sur les car- bonates. — K. Birkeland. Sur l'aurore boréale. Sur une plante toxique du Sud-Oranais. — Lorsque j'é- tais à Aïn Sefra, on m'avait souvent parlé d'une plante croissant sur les rochers de Mograr et appelée par les Arabes « Oum-Hallons », Ce végétal était fort redouté des indigènes parce qu'il empoisonne les chameaux. Je pus enfin m'en procurer quelques exemplaires par l’intermé- diaire du capitaine Dessigny, chef du bureau arabe d’Aïn- Sefra. C'est un Composée du groupe des Inulinées et ap- partenant au genre Perralderia. On connaissait déjà deux espèces de ce genre ; l’une le P. coronopifoha habite le S. E. de l’Algérie, et diffère com- plètement de la plante dont nous parlons, l’autre le P. pur- purasien, au contraire, lui ressemble, et habite le Maroc méridional !. * Il lui ressemble intérieurement au point que la plante de Bonnet et Maury de Mograr, citée par Rattaudier sous le nom de P. purpurascens est très probablement notre espèce. Il faudrait voir le spécimen de Bonnet pour l’affirmer. 690 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Nous n'avons aucun renseignement au sujet de la toxi- cité de deux espèces précitées, mais il est un fait évident c’est que toutes trois sont des plantes aromatiques et ré- pandant une odeur assez forte. Le Perralderia de Mograr que nous avons dédié au Cap. Dessigny diffère cependant du Perralderia du Maroc par des caractères très impor- tants et qui en font une espèce spéciale bien différente des deux autres et non un terme de passage comme la position géographique pourrait le faire croire. Les caractères sont à part le port qui ressemble à celui du Perralderia pur: purascens, — l’indument des bractées involucrales, cilié dans un cas et glanduleux dans l’autre et l’indument des tiges très fourni dans un cas, très rare dans l’autre. Il nous à paru intéressant d'appeler l'attention de la société sur cette plante nouvelle, à cause de ses proprié- tés toxiques. Elle doit renfermer probablement un alca- loïde très actif mais d’une nature spéciale puisqu'il em- poisonne facilement le chameau, tandis qu'il parait être sans effet sur les autres herbivores. Ce dernier renseigne- ment donné sous toutes réserves, car je le tiens des indi- gènes, et je n'ai pas fait d'expérience à ce sujet. Cette plante était très connue dans la région, et y crois- sait en abondance ; je crois donc qu’un chimiste où un toxicologiste qui s’y intéresserait pourrait facilement s’en procurer. ay rl M. le professeur Duparc communique les résultats des recherches pétrographiques effectuées par lui sur le granit- porphyre de Troitsk et ses contacts. L'auteur dans une note précédente, a montré que ce granit considéré comme dé- vonien par les géologues russes, ne l’était pas en réalité; mais était plus ancien, et que par conséquent le minerai de fer, développé dans des schistes d'âge indétérminé par lintrusion de ce granit, était lui-même anté-dévonien. Le granit-porphyre de Troïtsk présente toutes les variétés possibles entre un granit à grain fin, pauvre en quartz, et un granit-porphyre nettement à deux temps, avec phéno: cristaux de grande dimension et une pâte aphanitique à ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 691 structure microgranitique, toujours entièrement cristalline. Les minéraux constitutifs en sont : l’apatite, le zireon, le sphène, la magnétite toujours exceptionnellement abon- dante, le mica noir plutôt rare et complètement chloritisé les oligoclases acides, l’Orthose à filonnets d’albite et l’Anor- those, puis le quartz. L'Orthose présente certaines variétés curieuses, dont la bissectrice est nettement n,, fait observé déjà antérieurement par l’auteur sur des orthoses prove- nant d’autres roches. La structure est toujours franche- ment granitique, le quartz rare, moule les autres éléments souvent bordés d’une auréole de micropegmatite. Le passage aux variétés porphyriques se fait par des types chez lesquels les cristaux diminuent de taille, tandis que par contre certains d’entre eux s’exagèrent et passent au rang de phénocristaux. Ces roches renferment de 55 à 65 °/ de silice et sont relativement riches en oxydes de fer (de 3 à 5°). Les alcalis y oscillent entre 7 à 40 °/o ; la potasse y prédomine lègèrement sur la soude, ou vice versa. Les Hornfels, qui entrent en contact avec le granit sont assez variés. En principe, ce sont des cornéennes formées par des lamelles microscopiques d’un élément micacé moins biréfringent que le mica noir, et agrégées en tissus serré. Plus la roche est métamorphosée, plus les lamelles grandissent, deviennent colorées, polychroïques et biréfrin- gentes. En même temps on yrencontre parfois de gros cris- taux de tourmaline, des feldspaths isolés, voire même du quartz. La calcite peut être très abondante dans certaines de ces cornéennes:; elles sont alors plus compactes, moins schisteuses, et ont même sur le terrain un aspect un peu différent des précédentes. Les passages des cornéennes compactes et schisteuses aux variétés micacées avec développement de grands la- melles de biotite sont nombreux et variés, la roche peut alors devenir extrêmement cristalline de par ce fait. Les contacts des cornéennes avec le granit sont intéres- sants. Il y en a deux espèces ; l’un se fait par imprégna- tion, l’autre par empâtement. Le premier cas s’observe principalement lorsque le granit-porphyre touche des ro: 692 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ches très riches en calcite. Il se forme alors des variétés très dures et compactes, constituées par l’association de la calcite, du quartz en petits grains, de petits cristaux d’albite et d'éléments ferrugineux ; le tout réuni à quelques lamel- les de mica noir. Le second cas se présente au contact du granit-porphyre avec les variétés schisteuses. La roche se transforme alors en un agrégat de grandes et larges lamel- les de biotite, dont le centre est très coloré polychroïque et biréfringent. tandis que la périphérie est incolore et moins biréfringente ; ces lamelles sont reliées par des plages localisées d’orthose qui les empâte fréquemment. Les variétés les plus feldspathiques se trouvent au contact immédiat; à quelques mètres de celui-ci, les feldspaths deviennent rares, puis disparaissent complètement pour faire place à des variétés purement micacées à larges la- melles, qui passent par transition aux hornfels plus com- pacts et micro-cristallins. La plupart de ces hornfels renferment de nombreux cristaux et agrégats cristallins de magnétite, et il est aisé de suivre le passage graduel du hornfels au minerai. Ce dernier est formé par des cristaux agrégés en plages qui se touchent directement en isolant entre elles des cryptes occupées soit par du mica, soit par du quartz. Les hornfels sont traversés par des filons d’une roche aplitique qui présente la compostition minéralogique du granit, mais est beaucoup plus acide (9 °/ de silice). M. le prof. L. Duparc a fait entreprendre à plusieurs de ses élèves une série de recherches sur l’action des solu- hons des sels alcalins et alcalino-terreux sur les carbo- nates, phosphates, sulfates et chlorures insolubles. Il com- munique dans une note préliminaire les premiers résultats obtenus avec M. Goguélia, en faisant agir les chlorures alcalins en solution, sur les carbonates insolubles de la formule RCO,. Les solutions employées varient de :/2 °/o à la saturation leur action a été étudiée au triple point de vue de la con- centration, du temps et de la température. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 693 A froid, soit à la température ordinaire, les carbonates en question sont très peu attaqués par des solutions à 410 °,,, 20 ‘/, et saturés de NaCl et KCI, ils le sont d’une façon notable par les solutions de NH,CI de concentration correspondante. A chaud, il en est tout différemment et la solubilité de BaCOs SrCO: CaCOs etc. par double décomposition suivie d’un équilibre chimique devient relativement considéra- ble. Cette solubilité varie d’un carbonate à l’autre, mais reste constante pour un même carbonate, lorsqu'on fait agir la solution pendant des temps égaux. Le facteur temps paraït agir lui-même très différemment selon qu'il s’agit de NaCI ou KC]; avec le premier état l’équilibre parait être atteint beaucoup plus rapidement qu'avec le second. Nous donnerons ici à titre d'exemple, quelques résultats obtenus pour BaCOs avec des solutions de KCI et NaCI. Solution 410 ° NaCl = 0,305 BaCOï solubilitéen 71h. » » MAR eh » 22 h. Solution NaCl poids moléculaire — 0,244 BaCO: solubilité en 7 h. » NaCI 20 0/0 —0,341 » » 1; » NaClsaturée — 0,352 » » 1-02 » 20 ‘Jo KCI AE » JD. » saturée —=10 20 » » 7 b. » poids moléc. = 0,35 » » 4h: » » — 0,60 » » 22 h. » 40 ° de KO =, 0,4% » » th. » » — 0,449 » » 2h > » = 0:96 » » 44h » » — 0,64 » » 88 h Lorsqu'on fait réagir des solutions de NH4CI sur BaCO,, celui-ci se dissout rapidement, avec dégagement de NH:, puis de carbonate d’ammoniaque qui cristallise dans le réfrigérant et au bout d’un certain temps la solution ne renferme plus que du chlorure de Baryum. Les carbonates de calcium et strontium semblent se comporter de même, 694 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE mais les temps nécessaires pour effectuer la réaction à concentration égale sont différents !. Cette note n’est qu'une communication préliminaire, les expériences se continuent et les résultats seront publiés ultérieurement. M. Kr. BIRKELAND, membre honoraire de la Société, expose ses vues sur la théorie de l'aurore boréale. Ce travail paraitra plus tard in extenso dans les Archives. Séance du 16 avril. A. Pictet. Dédoublement de la nicotine inactive. M. le professeur Amé Picter rend compte de recherches qu’il a faites en collaboration avec M. le D' Arnold Rotscay sur la nicotine inactive et son dédoublement. Lorsqu'on chauffe, en vase clos, à une température voisine de 200”, la solution aqueuse d’un sel de nicotine (de préférence le sulfate). le pouvoir rotatoire de celle-ci diminue progres- sivement et finit, au bout de 40 heures environ de chauffe, par devenir nul. La solution renferme alors la micotine inactive (combinaison ou mélange équimoléculaire des deux modifications lévogyre et dextrogyre), que l’on peut mettre en liberté par addition d’alcali. Les propriétés de la nouvelle base sont absolument identiques à celles de la nicotine naturelle, à l'exception, bien entendu, du pouvoir rotatoire. Pour en retirer les deux modifications optiquement ac- tives, MM. Pictet et Rotschy se sont adressés à la méthode déjà plusieurs fois utilisée avec succès pour le dédouble- ! L’action du facteur temps est très remarquable; aïnsi, avec une solution 10 ‘/, de KCI, à l’instant même où commence l’ébul: lition il s’est déjà solubilisé 0,343 de BaCO:, tandis qu'après 88 heures, où l’état d'équilibre n’est pas encore atteint, il s’est solubilisé 0,64 de BaCO: seulement, Cette rapidité de la solibilis sation à l’origine est remarquable. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 695 ment d’alcaloïdes racémiques, c’est-à-dire à la combinai- son de la base avec un acide actif, suivie dé la cristallisa- tion fractionnée du mélange des sels ainsi obtenus; mais ils ont rencontré, dans le cas particulier, une difficulté spéciale dans le fait que la plupart des sels de nicotine sont incristallisables. Toute une série d'acides actifs (qui- nique, tétracétylquinique, camphorique, bromo-camphre- sulfonique, etc) ne leur ont fourni que des sels sirupeux et par conséquent inutilisables. Seul l'acide tartrique à permis d’arriver à un résultat positif. Lorsqu'on fait agir cel acide sur la nicotine inac- tive, dans la proportion de 2 mol. du premier pour une de la seconde, il se forme un mélange de tartrates bien cristallisés, de la formule C,,H,,N,. 2 C,H,0,: 2 H,0. Par cristallisation fractionnée de ce produit dans un mélange d'alcool et d’éther, les auteurs ont pu isoler un sel moins soluble, possédant le pouvoir rotatoire de 21°,7; et un sel plus soluble, possédant celui de + 12°,9: Décomposé par un alcali, le premier sel a fourni une base lévogyre (— 36°, 8) et le second une base dextrogyre (+ 10°, 25). Les trois modifications optiques de la nicotine, prévues par la théorie, ont ainsi été préparées, et obtenues par synthèse complète à partir des éléments. Séance du 7 mai. P.-A. Guye. Fonctionnement des électrolyseurs à diaphragmes. ss Duparc et J. Barth, Dosage colorimétrique du fer dans le sang. M. P.-A. Guye communique un travail sur la théorie du fonctionnement des électrolyseurs à diaphragmes et son application à l’électrolyse du chlorure de sodium ; il si- gnale les résultats d'expériences industrielles qui viennent confirmer d’une façon très satisfaisante les conclusions pra- tiques qui se déduisent de cette théorie. M. J. Barrx présente les premiers résultats d’un travail entrepris sous la direction de M. le professeur DupaRrC; 696 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE sur le dosage colorimétrique du fer et les méthodes colo- rimétriques en général. Jusqu'à présent le travail a porté sur la critique de l’ap- pareil de Jolles, employé à l'Hôpital de Genève, pour doser cliniquement le fer dans le sang. Cet appareil est basé sur ce principe : les concentrations de deux couches colorées sont en raison inverse des épaisseurs sous lesquelles on les observe. — Il est composé, en résumé, de deux petits tubes, dans lesquels on réfléchit de la lumière ; l’un est destiné à recevoir une solution dont l’épaisseur ne variera pas ; dans l’autre, au contraire. qui est muni d’un robinet l'épaisseur de la couche peut diminuer à volonté. De nombreuses expérience ont permis de constater que ce principe était faux et que avec la solution colorée de sulfocyanate de fer. par exemple, 4° la hauteur de la co- lonne variable était toujours moindre que ne l'indique le principe, 2° l'erreur augmente avec la différence de hau- teur des deux couches. Ainsi, quand, d’après le principe, on devrait trouver 42, nous trouvons 11 56 pour 9, on trouve 8,42 pour 6, on a 5,19 et enfin pour 3 on trouve 2,07. Ces résultats se sont trouvés être d'accord avec ceux obtenus par M. Riban, lorsqu'il critiqua la méthode de M. Lapicque et le colorimèêtre de Duboscq. Mais, tandis que M. Riban attribue ces erreurs à la dis- sociation, nous pensons arriver à démontrer qu'elles pro- viennent de l'absorption. En effet,en opérant avec une solution colorée de salicylate de fer, on obtient également des résultats différents de ceux que l’on devrait avoir en appliquant le principe de la proportionnalité ; mais l’er- reur, celte fois, va en sens inverse {de celle trouvée avec le sulfocyanate. Pour cela. nous basant sur le fait que les erreurs étaient dues sans doute aux hauteurs différentes du liquide dans les deux tubes, nous avons fait construire un appareil basé sur ce principe : regarder les deux couches de liquide sous une même épaisseur et faire varier l’intensité de colo- ration en concentrant plus ou moins le liquide. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 697 . Une cuve en laiton noirci est divisée en deux parties par une cloison également en laiton noirci ; les deux extrémités sont fermées par des lamelles de verre, maintenues par des lames métalliques, qui sont elles-mêmes fixées par des tiges à vis; dans les lames métalliques sont ménagées deux petites fenêtres ; Le tout est enfermé dans une boîte noircie intérieurement et percée également de deux petites ouvertures. On a donc ainsi deux cuves de 10 mm. de largeur et de 100 mm. de longueur : dans l’une on met la solution type; dans l’autre la solution à analyser ; puis on ajoute de l’eau dans la solution type, jusqu'à ce que les colorations vues à travers les deux cuves soient identiques. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE OssiAN ASCHAN. DIE KONSTITUTION DES KAMPHERS UND SEINER WICHTIGSTEN DERIVATE. Brunswick. F. Vieweget fils. Les monographies sur des sujets de chimie organique sont toujours les bienvenues ; elles permettent seules à celui qui veut se tenir au courant des progrès accomplis dans cette branche de la science, d'acquérir une vue d’en- semble sur les chapitres qui ne font pas l’objet de son étude spéciale. Celle que nous présente aujourd’hui M. Aschan sera particulièrement utile. Elle résume les travaux extrême- ment nombreux qui ont été faits ces dernières années sur le camphre. Peu de questions ont été plus discutées que celle de la constitution de ce corps, et il n’est point facile de s'orienter au milieu de toutes les recherches expéri- mentales et de toutes les considérations théoriques qu’elle a fait naître. Aussi l'exposé de M. Aschan, qui est clair et complet tout en restant dans les limites d’une brochure d'une centaine de pages, recevra-t-il certainement le meilleur accueil de tous ceux qui s'occupent de chimie organique théorique. Revue des travaux faits en Suisse. FR. HUPFER. L'INFLUENCE DE L'ACIDE QUINIQUE SUR LA FOR- MATION DES ACIDES URIQUE ET HIPPURIQUE. (Zeitschrift für physiologische Chemie, 37, 302. Bâle). Suivant une théorie qui remonte à Wæhler, la produc- tion des acides urique et hippurique suivrait dans l’orga- CHIMIE. 699 nisme une marche parallèle, de sorte que ces deux acides pourraient se remplacer réciproquement. MM. Weiss, Blu- menthal et Lewin ayant cru trouver dans l’acide quinique une substance qui favorise la formation de l’acide hippu- rique aux dépens de celle de l'acide urique, ont fondé sur cette supposition une méthode nouvelle de traitement de la goutte. M. Hupfer montre par de nombreuses expé- riences qu’il n’existe en réalité aucun antagonisme entre les acides urique et hippurique, ce qui enlève toute valeur thérapeutique à l'emploi de l’acide quinique. - H. DECKkER et H. ENGLER. SUR QUELQUES COMPOSÉS DE L'AMMONIUM (Berichte, 86, 1169. Genève). Préparation de nouvelles quinolones, d’après la méthode de M. Decker, qui consiste à oxyder les iodométhylates des quinolines par le ferricyanure de potassium en solution alcaline. La 6-aminométhylquinolone forme des cristaux fusibles à 165”, volatils avec l’eau et doués de propriétés basiques. La 6-éthoxyméthylquinolone fond à-116° et ressemble beaucoup à la précédente. La 6-oxyméthylquinolone contient une molécule d’eau de cristallisation : elle fond après dessiccation à 228° et se dissout facilement en jaune dans les alcalis. La 6-méthoxyéthylquinolone constitue une huile jaune clair. | La 8-oxyméthylquinolone sublime en paillettes blanches, fusibles à 286°. C. RüsT. DÉTERMINATION DU TITRE DES SOLUTIONS DE PER- MANGANATE AU MOYEN DES OXALATES (Zeitschrift für anal. Chemie. AA. 606. Genève). L'auteur recommande l’oxalate de manganèse comme substance propre à déterminer ce titre. On le prépare en 700 BULLETIN SCIENTIFIQUE. traitant le carbonate de manganèse par une solution aqueuse bouillante d'acide oxalique. On le lave à l’eau, d’abord par décantation, puis après filtration à la trompe. Séché à l'air ou sur l’acide sulfurique, il a la composition MnC20: + 2H20, est très stable et n’attire pas l'humidité de l'air. K. DZIEWONSKI. SYNTHÈSE D'UN NOUVEL HYDROCARBURE ARO- MATIQUE, LE TRINAPHTYLÈNE-BENZÈNE OU DÉCACYCLÈNE. (Bulletin de la Soc. chimique 29. 374. Fribourg). En chauffant l'acénaphtène avec du soufre à la tempéra- ture de 205°, on obtient un hydrocarbure de la formule CH, et un composé sulfuré de la formule C,,H,,S. L'au- teur regarde le premier de ces corps comme un produit de la condensation de trois molécules d’acénaphtène, avec départ des quatre atomes d'hydrogène des ‘groupes CH. Ce produit renferme 10 chaînes fermées, d’où le nom de décacyclène qu'il lui donne. F. ULLMANN ET A. MüÜNZHUBER. SUR LA PRÉPARATION DU TÉTRAPHÉNYLMÉTHANE (Berichte, 36. 404. Genève). Par condensation du triphénylcarbinol avec l’aniline il se forme l’aminotétraphénylméthane (paillettes fusibles à 256°). En diazotant celui-ci et en faisant bouillir avec de l'alcool, on obtient le tétraphénylméthane. Ce dernier cris- tallise en longues aiguilles ; il fond à 282° et distille sans décomposition à 431°. Le ler, 30, 31; 101 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAÎTES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE e PENDANT LE MOIS DE MAI 1903 pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin et depuis 10 h. du soir; neige sur le Salève. , pluie dans la nuit et à 7 h; du matin. orage de 4 h. 30 m. à 6 h. 15 m.; forte averse, grésil et quelques grélons; pluie à 9 h. du soir; forte grêle sur le coteau de Pregny-Chambésy. très fort vent le matin; forte averse à 4 h. 15 m.; arc-en-ciel; halo lunaire. forte rosée le matin ; éclairs au NN W. à 8 h. 30 m. pluie dans la nuit; halo solaire à 1 h. 30 m. pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin, et quelques averses dans l’après- midi. très forte rosée le matin; orage à 3 h.età 3 h. 50 m.; pluie et grêle; pluie et fort vent à 9 h. du soir. pluie dans la nuit et à 9 h. du soir; orage à 6 h. 50 m. du soir. pluie dans la nuit; nouvelle neige sur le Môle et le Jura; halo solaire à 3 h, pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin et à 1 h. du soir. forte rosée le matin. très forte rosée le matin. forte rosée le matin; pluie à 2 h. 30 m. et à 4h. du soir. pluie dans la nuit, très fort vent de 1 h. à 7 h. du soir; pluie de 4 h. à 9 h:. du soir, pluie dans la nuit; nouvelle neige sur le Jura et le Môle: halo solaire à 2 h. 30 m. rosée le matin. , forte rosée le matin. . forte rosée le matin. forte rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir; éclairs dans la soirée; la der- nière tache de neige a disparu sur le Salève. orage à 4 h. 30 m.; pluie depuis 7 h. du soir. pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. forte rosée le matin: pluie à 6 h. et à 9 h, du soir; éclairs au NNE. dans la soirée. forte bise à 4 h. et très fort vent à 10 h. du soir; éclairs au SW. dans la soirée. pluie dans la nuit, à 7h. et à 10 h. du soir; orage à minuit; éclairs dans la soirée. ARCHIVES. t. XV. — Juin 1903: 4 &9 | 9'IS 6° SE £ L'a c'e & 0°€ E'2 LRO EE 0°6 DUR Foro er L'£I l'8 ..….…. nie NTI IAE 0900 D AL M. un M Cd st : c'el Rens se Oo IT _." ne LS S'II HSE. ‘II £ 9°Yr .…... EN G'L [LT 6 0 6'9 OA PRE G'II cr ol RTE 0‘OI I 60 F'I Fa &' à c'8 & 0°£ SL 9 & L oc e ce Mure LE [A2 C'F è g°€ FOI Pr | F2 Kc'o | & O'8T LS'F | & QT G'8 FAIT E Pen lt 1-7 CA lent Sainou,p| ‘4 Fa oiqmox | moque À UOTE RE mn. = -OSuT,p 41914 agim(] “40 | TS | 86°C) P'r| 6'€ É RS ME del rite 9 OI | 8 il Sms] 6 9 OT L OT | S 9 g I £ T A I 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 (Q 0 0 |0 T 0 T 1h & 0 0 I T 0 I T OT OL" OT MOT G OT | à re Æ.\r QE | 170 I I Ï 0 2 0 y I 8 L OMAN de, |" oN | %e ler 8 OX |-AuIS OT 9 OT IS |0 627 ||" OT | OI 8 OT 086 l'a. SARL | Ln | One L g On IEOT | 9 [OI F IL I | I | 0 Su ie OT |SPI not OT | OI ‘8409 | ALISOTOHHN 10 *O Le) er "es, à HH © II 10 H HG 10 GÙ DO 10 + Fi A) è Tir ‘JPA T “HNN 1 ‘HNN *AVA T'AMSS "IVA * ARA F °MSS °N "MSS| MSS! 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Û : : 9IRUIIOU Y[| *AI98 à À É HAUT L OUOU ND URI anor 704% MOYENNES DE GENÈVE. — MAI 1903 Correction pour réduire la pression atmosphérique de Genève à la vesanteur normale : + Ümm.02. — Cette correction n’est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 700mm + d'h.m. 4h.m. / 7h.m 10hm. 1h:s. 4h. 8. 7h.s8. 10h.s. Moyenne dre déc. 19.89 49.60 20.17 20.28 19:40 18.82 19.42 20.43 19.75 2e » 27.11 27.64 27.91 27.75 27.18 26.79 96.96 27.86 27.47 Be » 27.00 27.11 27.38 27.06 26.31 25,29 : 25.67, 26-29 26.53 Mois 2494 21:86 25.23 25.09 2436 23.69 24.07 24.9, 24.65 Température. Lee déc. 8.35 + 6.80 + 8.22 HA1.13 13.65 HA2.68 11.3 + 9.87 HAO 2e» + 8A3 + 6.88 - 8.09 HA2AS HAR64 JAR8% LAZ.ES 110.85 HAUT 3e » 13.48 411.63 44.85 17.78 20.70 421.76 419.05 446.30 +169 Mois 410.20 + 8.54 40:82 4143.93 416.47 416.59 HAUGG H12.27 +12.091 Fraction de saturation en ‘/,. lre décade 82 90 85 71 d6 60 74 79 75 Fou» à 1601 86 75 8 ll ] DB 70 6% De), + 7 182 87 79 60 50 18 60 74 67 Mois 81 88 79 63 50 o1 6% 74 69 Dans ce mois l’air a été calme 247 fois sur 4000. L 7 " NNE 92 70 e rapport des vents —— = —— — 4.7(). PP SEEN — 154 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 22°.85 W. Son intensité est égale à 26.4 sur 100. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2», 1», 91) éléments météorologiques, d’après | 0m Plantamour : Pression atmosphérique... .. . 724.78 mm DODoREté «505252 es en ga dé 4.5 Press. atmosphér.. (1836-1875) 725.24 THIH9,, 4ig.37 Nébulosité., 2... (1847-1875). 5.8 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 79.2 Re 1 2 AA 4130.23 Nombre de jours de pluie. (id.). 12 44 4 Température moyenne... (id.). +13°.20 Fraction de saturation. ....... 67% Fraction de saturat.(1849-18751. 70 % Température 705 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques > | . Station CRLIGNY COLLEX CHAMBESY spl NATIGNY ATHENAZ | COMPESIERRS | llauteur d'eau 69.9 64.5 81.0 70.9 | 68.5 | 53.0 73.5 en mm, Satiou VEYRIER OBSBRYATOIRE | COLOGNY PUPLINGE JUXSY HERMANCE Hausar eu 70.4 81.6 86 8 81.5 717.6 77: Durée totale de l'insolation à Jussy : 235h.7. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE MAI 1903 Le 1°", fort vent le matin; forte bise et neige le soir. 2, forte bise; neige le matin. 3, 4,15 et 6, très fort vent ; neige. Tet 8, fort vent le matin; neige. 9, fort vent le soir; neige. 11 et 12, fort vent et neige. 14, brouillard le matin. 15, neige le soir. 16, brouillard le matin. 17, neige le soir. 18, neige le matin. 27. fort vent, brouillard et neige. 28, 29 et 30, fort vent. 31, pluie. PET O HO OmMOL- 4 @ 1 “wo (4 F8) inoqueH ÉNTEN 10 PSS Sn 10 10S 16°802 1, 02e es FI (‘4 F8) AnaYNUH QU £OG6GT IVINX — ee Îles ur lie | | | ko 0 - Br'ro Les-eo loe”eo 21 Je |oe [es | ‘wir :melr ‘anle ms] 8'go | g'20 | ere - geo | g'a0 | 9°20 y lo |£ lo le -mslr ‘asie ‘amslz ‘usl 079 | 0:69 | Gt - geo | 860 | 8'60 gt er |9 lo le ‘ask use ‘amsle ms c'e | 869 | L'0 - g-co | 8°F9 | TF0 8, Fr lorlorle msle -msit ‘asle ‘ms 809 | 0°co | Fo + F-99 | L°c0 | L'& ot or |or|othe ‘use ‘use ‘msir ‘As] 2:79 | G'60 | TT c°po | 0'FO | L'E at Nr tr Ve [TO “ant ‘air ‘anir. ‘an| 0:80 | g°r0 | cr 4 g"co | 1:99 | L'10 1l le Lo Lo ft “ant ‘anit ‘anlt ‘anl c'o | 680 | 6r + F-69 | 802 | T'0L o! 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Pression atmosphérique : 500%" + Fraction de saturation en ‘/, 7 h. m. 1h.s. 9 h.s. Moyenne Th.m. 1bh.s. 9h.s. Moyenne ire décade 537.81 558.85 359.42 558.69 90 9 96 88 2e » D63.93 564.33 564.78 504.30 81 45 87 71 3e »….. 507-741 567.96 568.02 567.90 77 53 88 73 Mois 563.30 563.85 564 14 563.76 83 59 90 77 Température. Moyenne, 7 b. m. 1h.s8. 9 b.s. RL Lis o pautrin . 8 4 lrdécade — 3.20 — 0147 — 2% 207 oi 2e » — 3.58 + 1.78 — 2.70 — 4,51 æ 41.81 dt. | ms 13.10 + 7.03 + 3:63 + 4:59 + 4.38 Mois — 1.09 + 3:01 — 0.50 + 0:47 k 0.23 : | Dans ce mois l'air a été calme () fois sur 1000. . Ésraniobd eee CUIR e lr'appor SENS sy La direction de la résultante de tous les vents observés est $S. 45° W. Son intensité est égale à 51.6 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Martigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard mm mm mm Eau en millimètres ..... | 310 65.2 | 68.1 Neige en centimètres... | Ocm | gem | 63cm Archives des Sciences physiques a naturelles, Juin 1903 .Tome XY. nus | \ GRŒ NLAND rte Abi Ta PUB | Abîme bimé de | sine A < 2 | = || | Na 5 | onmpiel” | d | 3 | Challenger | Abîme de sine seller re F = == ee = ÆSKrech 1 Abîme de | © Macleer = me de Krümmelk ù: leBarthofo ” Tropique au 1 l ri > e | Abîme def, a 6 ï \| | avergel Abîme d'Hsdckel - IR Légende c FES ILignes de relief. EE Abimes oceaniques ER C6: 5 vagues sismiques BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME QUINZIÈME (4e PÉRIODE) 1903.— Nes 1 à 6. Égalité des vitesses de propagation des rayons X et de la lumière dans l’air, par R. Blondlot.. Quelques observations sur la région des Vergys, des Annes et des Aravis, par Ch. Sarasin (avec RtplanehetE PAT EUR MON eut Étude thermique de quelques alliages de cuivre et d'aluminium, par W. Louguinine et À.Schu- kareff (avec les planches IT et III)......... Sur les indices de réfraction des mélanges li- quides, par Edm. van Aubel............. Sur le mode de formation des rayons cathodiques et des rayons de Rœntgen, par Th. Tomma- Action de l’acide nitreux et de l’acide chlorhy- drique sur la papavérine, par Amé Pictet et GER KRATRÈRS = UD MAT ES UE LENQN ZOL Étude expérimentale sur la forme et sur le poids des gouttes statiques et dynamiques, par Ph.-A. .Guye et F.-Louis Perrot (avec la planche AV) 26 4. COQUE 45 20H00 28 ARCHIVES, t. XV. — Juin 4903. Pages 30 49 121 710 TABLE DES MATIÈRES. Étude sur la morphologie et la biologie de la feuille chez l’Heracleum sphondylium L., comportant un examen spécial des faits de dissymétrie et des conclusions systématiques, par John Briquel.. 7.2." 0R0RRReRERS Idem (suite et:hin) à 2.15... @4008 : 2. Les applications des aciers au nickel, par Ch.-Ed. Guillaume 225. 0222250 SOS Idem (suite)... "4856 Re Idem (suite). 4000 TIR Idem (suite) 220723. ALIEN Les gisements platinifères de l’Oural, par Louis Idem (suite.et fi) aot155-56 au 21000 Sar quelques dérivés de la diphénylamine et des tolylphénylamines, par Frédéric Reverdin et Pierre: Crépleucisitle 24e let Re Observations météorologiques faites aux fortifica- tions de Saint-Maurice pendant les mois d’août, septembre, octobre et novembre 1902, par R. Gautier... Ms GONNA Pr Sur un interrupteur de courant par induction, par Kr: Birkelandr. . sautent 21402800 Quelques expériences fondamentales sur les oscil- lations électriques, par Henri Veillon...... Méthodes rapides pour l'analyse physico-chi- miques des liquides physiologiques: par Ph.-4. GuyéetoSti Bogdan:::ct.ri ue attadmaiue Quelques chiffres relatifs aux saints de glace, par Raoul Gautier et Henri Duaime ........:. Étude des seiches au Japon. Les seiches des lacs Pages 199 311 249 403 514 623 287 377 302 327 433 481 502 545 TABLE DES MATIÈRES. ee Biwa et Hakone, par S. Nakamura et ete dos dns muse Les anhydrides organo-minéraux, par Amé Piclel. Etudes physico-chimiques sur l’électrolyse des chlorures alcalins. Premier mémoire : Théorie élémentaire des électrolyseurs à diaphragmes, par Philippe-A. Guye................:. | Sur les régions océaniques instables et les côtes à vagues sismiques, par F. de Montessus de Ballore (avec la planche VI) ............. Les variations périodiques des glaciers, VIIL®* rapport, 1902, rédigé au nom de la Commis- sion internationale des glaciers, par le D° S. Finslerwalder.et E. Murel............ 612 640 Compte rendu des séances de la Société neuchâteloise des sciences naturelles. Séance du 9 mai 1902. — O. Billeter fils. De l’action du cyanate d'argent sur les chlorures d’aryles (2me partie). — S. de Perrot. L'influence de la correction des eaux du Jura sur le niveau du lac de Neuchâtel........,.,......,..... Séance du 23 mai. — S. de Perrot. Les limnimètres du lac de Neuchâtel. — A. Spahr. Des thiocyanates d’aryles et de leur action sur l’acide thioacétique et le sulthydrate d’éthyle. Du thiocyandte d'acétylerss. fr. 4e. ecmdenag ge Séance du 6 juin. — Ed. Cornaz. Petites notices botaniques. — G. Ritter. Sur la disparition des falaises de la rive sud du lac de Neuchâtel. — F. Tripet. Découverte de l’Aspe- rula arvensis près de Chambrelien...,.......,......... Assemblée générale du 16 juin, à Boudry. — F. Tripet. Quelques lettres inédites de Léo Lesquereux. L’Erysimum strictum. — H. Schardt et Aug. Dubois. La carte géolo- gique des gorges de l’Areuse. —- F. Borel. Le développe- ment de la fabrique de câbles de Cortaillod. — H. Schardt. Communications ‘diverses. se - 2, 5, eoccsia see de ose Séance du 13 novembre. — R. Weber. Mesure du coefficient de conductibilité calorifique des liquides. — H. Spinner. Sur la disposition du parenchyme vert dans les feuilles de CAPE tt de RE AS SET aid Rae totge eine Lans Séance du 4 décembre. — G. Tripet. Le bois-dentelle. — G. Borel, La conjonctivite des platanes. Cécités dues aux courants électriques. Cataracte électrique ............... 236 339 343 345 346 712 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 8 janvier 1903. — F. Béguin. L'intestin et la digestion chez les reptiles. — P. Godet. L'’outarde barbue. Séance du 23 janvier. — J. de Perregaux. Une récente publication du Bureau topographique fédéral.—H.Schardt. La géologie du massif du Simplon...................... Séance du 6 février. — R. Weber. Les sources de lumière modernes hell tee 2cedtOntE de ee 448 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Séance du 2 juillet 1902. — D" R. Reiïss. Destruction de l'image latente, — D°P, Mercanton. La mesure de la fréquence. — Th. Bieler, Considérations sur les terrasses du Léman. — E. Chuard et F. Porchet. Action des sels de cuivre sur les végétaux. — S. Bieler. Anciens fers de chevaux. Machoire à 4 canines........................: Séance du 22 octobre. — D' E. Bugnon. Tube digestif de Xylocopa. — D' L. Pelet. Limites de combustibilité. — S. Bieler. Ornithorynque. — F. Cornu. Polypore. — F.-A. Forel. Sable du’Sdhara.: ;.- Mt ete retro Séance du 5 novembre. — Dr H.Faes. Mélanges entomologi- ques. — D' L. Pelet. Dosage volumétrique de la fuchsine. — F.-A. Forel. Feux crépusculaires. — D' P. Mercanton. Levers de soleil, — D' M. Lugeon. Poussière volcanique. — D" P. Jaccard. Sarracenia purpurea................ Séance du 19 novembre.— Amstein. Valeurs d’une intégrale définie. — D' G. Rüssinger et S. Jenkins. Géologie de la vallée de la Lenk. — H. Dufour. Verres de vitre et éclairage. Séance du 3 décembre. — H. Blanc. Présentations. — G. Martinet. Selection du trèfle. — Dr J. Amann. Nouvelle application de la photographie. — F.-A. Forel. Bois fos- siles. — M. Vautier-Dufour. Téléphotographie........... Séance du 17 décembre.— D'S. Bieler. Présentation d'objets zoologiques divers. — P. Galli-Valerio et Mr° Rochaz. Anopheles et malaria en Valais. — D' Machon. Pierres à mortier de la République Argentine .................... Séance du 9 janvier 1903. — Aug. Forel. Faune myrméco- logique des noyers. — J. Amann. Nouveau réfractomètre. — F.-A. Forel. Feux crépusculaires..,.,.,.......,... Séance du 21 janvier. — Dr A. Schenk. Crânes de Étnde blandes. — A. Borgeaud. Détermination de l'origine des viandes par les sérums précipitants. — D' L. Pelet. Sur les inextinguibles sien La ART TIMES Séance du 4 février. — F. Corboz. Flore d’Aclens. — F, Fr Forel. Les glaciers vont-ils disparaître? — D' Machon. Acridiens de l'Argentine, :.1....,.1412Vtua10. SUERNNER Séance du 18 février.— D" H. Fæs. L'acide prussique comme insecticide. — B. Galli-Valério. Biologie des Culex. — D Machon. Grypotherium domesticum,....,... “ASE PRE Séance du 4 mars. — M. Lugeon. Géologie des Carpathes. 88 214 219 221 225 449 467 570 678 TABLE DES MATIÈRES. — F.-A. Forel. Poussières volcaniques. —C. Dusserre et Th. Bieler. Pouvoir absorbant des sols arables. — P. Perrivaz. Donstnosrtés vénétales is JA A se eo suce s à 713 Pages 681 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 20 novembre 1902, — Ed. Béraneck. Traitement de la tuberculose. — J. Briquet. Sur le genre Pachy- pleurum see. és SUR MRE LAURE Te LE PORTE ER Séance du 4 décembre. — A. Bach. Le tétroxyde d’hydro- gène. Action des oxydants sur les peroxydes. — Arnold Pictet. Influence des changements de nourriture sur les OT pe ON Re t ET CE OE SO PR UE CE CNE Séance du 18 décembre. — L. Duparc et Mrazec. Gisement D RE ERA de mn mama dns 2 see à genre 8 Séance du 8 janvier 1903. — Th. Tommasina. Notions fon damentales pour la théorie mécanique de l'électricité. — C.-E. Guye et B. Monasch. L'arc de faible intensité entre électrodes métalliques. — E. Penard. Observations sur les héliozoaires. — C. Sarasin. La région des Bornes et des Annes. — R. Chodat et Adjaroff. Culture des algues. — Ph.-A.Guye et Homphry (Mie). Mesures d’ascensions capil- laires. — Ph.-A. Guye et Renard. Mesures d’ascensions FLE EEE 5 0 EU 2 EN ce VI PARTAGE Le ge ATEN ES A ANNEES Séance du 22 janvier. — Ph.-A. Guye. Rapport présidentiel pour 1902. — Th. Tommasina. Champ tournant électro- magnétique. :-. à à mojeim se » ete MODO C Un LIL IC PILE Séance du 5 février. — Th. Tommasina. L'éther-électricité et la constante électrostatique de gravitation. — A. Brun. Glaciers du Spitzberg. — R. Chodat et A. Bach. Sur les FT PO OA D EU SE CO OR PR EE TC te Séance du 19 février. — E. Yung. Effets anatomiques de l’inanition. — F. Pearce. Des courbes obscures.,......... Séance du 5 mars. — Ch.-Eug. Guye et B. Herzfeld. Histé- résis aux fréquences élevées. — M. Bedot. Recherches sur la Bathephysa Grimaldii. — Amé Pictet. Action des acides minéraux sur l’acide acétique. — L. Duparc et E. Bourcart. Composition des eaux des lacs de montagne. — Ch.-Eug. Guyÿe. Appareil pour démontrer le mouvement ondulatoire. Séance du 19 mars. —H. Dufour. Absorption atmosphérique exceptionnelle de la radiation solaire. — J. Briquet. Du FENTE DCRRGEELTDIR.: Nid énme/ te ete de AE - Séance du 2 avril. — B.-P..G. Hochreutiner. Plante toxique du Sud-Oranais. — L. Duparc. Granit porphire du Troïtsk. Action des sels alcalins sur les carbonates. — K. Birkeland. Du l'an boredlen J0 Se SR Preuve = Séance du 16 avril. — Amé Pictet. Dédoublement de la Macimo clans. 7.1 2005220 SR Lx, à DÉRCE DEA ot Séance du 7 mai. — Ph.-A. Guye. Fonctionnement des élec- trolyseurs diaphragmes. — L. Duparc et J. Barth. Dosage colorimétrique du fer dans le sang..................... 94 97 101 349 358 451 456 461 687 714 TABLE DES MATIÈRES. Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 13 novembre 1902. — F. Ullmann et H. Bleier. Préparation de dérivés de l’o-aminobenzophénone et de la fluorénone. — A, Bach. L'acide ozonique, Action de l’acide chromique sur le réactif de Caro. — C. Græbe, Thévenaz et Kneeland. Condensation de: l’anhydride phtalique avec les dérivés halogénés du benzène.................... if Séance du 15 janvier 1903. — C. Græbe. Constitution de l'acide ellagique. — C. Græbe et E. Martz. Synthèse de l'acide syringique. — A. Pictet, A. Geleznoff et H. Fried- mann. Anhydrides mixtes organominéraux. — A. Pictet et P. Genequand. Tétranitrométhane. -— F. Ullmann et A. Münzhuber. Tétraphénylmétbane. — K. Reverdin et P. Crépieux. Dérivés de la diphénylamine et des phényltoly- JAMES LE see meme one dns e nes as M MERE ETES Séance du 12 février, —H. Decker et B. Solonina. Colorants dérivant du nitrosophénol. — H. Decker et H. Engler. Aminoquinolones et oxyquinolones. — G. Ullmann et F.Mauthner. Oxydation des orthodiamines.— C. Nourrisson, Électrodes en graphite artificiel..................:..... Séance du 12 mars. — C. Græbe et E. Martz. Synthèses de l’aldéhyde syringique et de l’acide sinapique. — A. Pictet et A. Rotschy. Dédoublement de la nicotine inactive. — F. Ullmann et C. Baezner. Naphtacridines.....,......... BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE. A. Wolfer. Publication de l'Observatoire du Poly- technicum fédéral de Zurich ............. par PHYSIQUE Edm. van Aubel. Sur la magnétostriction dans le bisDintli 4)... sougirane 4h-40h dl « 650 MAR ARR Aloïs Lanner. Physique.......:...,,1.441. 4240 S Leo Kænigsberger. Hermann von Helmholtz. . O0. D. Chwolson. Traité de physique............. August Kundt. Traité de physique expérimentale . Augusto re gi et Bernardo Dessau. La télégraphie Sans Ml sc 4 422: Apr ie cod n 06 AT SEE CHIMIE L. Asher et H. Jackson. Sur la formation de l'acide Jacüque, dans 18 "Sang. 4e"... STE Pages 230 232 972 574 103 104 107 236 238 472 976 108 TABLE DES MATIÈRES. F. Fichter et H. Schiess. Sur les éthers benzylacéto- nedicarboniques........:..:.:........ ...... R. Lorens. L'électrolyse dés sels fondus .......... Hans Rupe et Mar Ronus. Sur l'acide cinéolique .…. R. Thomas-Mamert et A. Striobel. Condensation de l’éther cétipique avec les orthodiamines........ G. Auerbach. Sur l’électrolyse de l’iodure et du chlorure de plomb relativement à l'emploi de la loi de Faraday et à la théorie de l’électrolyse des RE DS DE dE user W. Karo. Sur les propriétés de l'urine après l’inges- tion de l'essence de santal.…......,ts......s. A. Schmid et E. Philippe. Analyse des pâtes alimen- pures à Dase d'œufs 22e sisnnmymuelsa Le vite A. Schmid et E. Rüttimann. Essais relatifs à l'examen des pâtes d’après Halenke et Müslinger......... R. Hôüber. Sur la résorption intestinale ........ +87 E. Ador. Jean-Charles Galissard de Marignac ..... G. Lunge. Sur le procédé de Parr pour la détermi- nation de la valeur calorifique des matières com- ER RS ee RE A. Rossel et A. Landriset. Analyse de l’acétylène brut et purification de ce gaz pour l'éclairage ..… 4. Werner et C. Herty. Contributions à la constitu- tion des combinaisons inorganiques...... TTC P. Schwarz. Sur les solutions d'astérol .........., A. Tschirsch et L. van Itallie. Sur le styrax oriental. A. Tschirchet L. van Itallie. Sur le styrax américain. 4. Tschirch et E. Keto. Sur les résines du baume de copain JD SI SEEN SHUO0MNGINAOS TAN. 220172 A. Werner et J. Kunz. Sur.les phénanthrylamines. S. Kostanecki, L. Paul et J. Tambor. Synthèse de la 3- -oxychromone . NRA Es Au e NUS TA A. Classen et H. Cloeren. Méthode choisie de chimie AU NQUE: Jouer dencre cents ces unes D00 Léopold Spiegel. L'azote et ses principales combi- RE UE) à AR ee 2 8e DAABE Soe o e G. Albo. Sur la signification physiologique de la nicotine dans les plantes de tabac ............. 0. Kulña. Les éthers trialcoyliques de l’oxydroqui- DUT RE RER ER EM EEE * SSSR EE ENRUE Eug. Bamberger et Rich. Seligmann. Oxydation de l'aldéhyde-ammoniaque ...................... Ossian Aschan. La constitution du camphre et de ses DORA AÉRINESEE MRELE. n ode roane Fr. Hupper. L'influence de l'acide quinique sur la formation des acides urique et hippurique ...... 715 Pages 108 109 109 239 716 TABLE DES MATIÈRES. Pages H. Decker et H. Engler. Sur quelques composés de l'aAMMONIUN 2% » 4208 06 Ra ee CNRS 699 C. Rüst. Détermination du titre des solutions de permanganate au moyen des oxalates .......... 699 K. Dziewonski. Synthèse d’un nouvel hydrocarbure aromatique, le trinaphtylène-benzène ou décacy- clének sin sub t al » AUE 6 RCE CR SRE 700 F. Ullmann et A. Münzhuber. Sur la préparation du tétraphénylmétane "5... 64 124 NORRIS 700 BIOLOGIE C. Anglas. Les phénomènes des métamorphoses internes. 17. LE 0 SO ONE PANNE 362 C. Levaditi. Le leucocyte et ses granulations ...... 362 Liste bibliographique des travaux de chimie faits en Suisse : : : 2 MEL ONE 110 Tdem (suite). 140.0 SE ORNE OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de décembre 1902....%113130mc ALI PR NE 113 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de janvier. 4903.44 12.81 516. nette na ES 241 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de février 4903: 6 44 Ssustsés nat 402 GROS : 8179 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de mars 4908412 RMNr AIRE PÉNNPREENNS 473 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois d'avril 4903... cose ce OMR 581 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de MALAMOS . 2. esse rs tin SEE 704 (il Il il Î IL ill AL.