£ SSS SE RSS : SRE LE RE à Se = : SRE TS Ro SSSR DRE BP : - Q ” : “ U 4 . 4 l U F À | : : % » É “ . \ Y ° è h 4 © h sx D À se [4 x % - ‘ u F ; î Y d 2 * ç 1 y “. : _ 4 + L HE à ; | 4 ; } L ; + _: A : ; à É | CR N D, hr rl DD PRO SCIENT, Herr EL 1891 LIBRARY FS 7 re er a” \ “R W-Gibson- {avi 2345 Em — mt / ‘ DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEC MAUR: DU CONSERVATC 125 BOTAFIQUE DE GENE 5 VIIDU EI 1929 ARCHIVES DES © SCIENCES PHYSIQUES ET. NATURELLES c° DAPeTiie 2 0 DUPLICATA DE LA-BIBLICTE ES. DU CONSERVATIC 221D BOTAIIQUE. DE GENEVE VENDU EN 1922 Société générale d'imprimerie, successeur de Ch. Eggimann & Cie, 18, Pélisserie, Genève. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT HUITIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME SEIZIÈME LISt4RY REW VON BUT ANIC 4 L LAN AS CIRE GARDEN 4 E Ra tn ET SAP RRRIES n \ Ge Gi Von NE tue $ ad Lis 7% \ » AUTRE AC Je RANTAU ET GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. PARIS LONDRES NEW-YORK H. LE SOUDIER DULEAU & C° G. E. STECHERT 174-176, Boul. St-Germain 37, Soho Square 9, East 16 th Street Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & C*, À BALE 1903 ol NME ARE. . Vera. miel 167 Fe ete FR fr 5e 4 » LIRARAaART MEW VURK LES MARS DÉCHARGES OSCILLATOIRES A. BATTELLI et L. MAGRI de l’Université de Pise. DESCRIPTION GÉNÉRALE DE LA MÉTHODE. 8 Les nombreuses recherches exécutées Jusqu'à pré- sent, soit théoriques, soit expérimentales, ne résolvent pas complétement le problème des décharges oscil- lantes qui est compliqué de circonstances très variées ; par exemple, la façon de se comporter du diélectrique compris entre les armatures du condensateur, la pré- sence de l’étincelle et la variabilité de sa résistance dans les divers instants de la décharge, les dispersions éventuelles, l’inégale répartition de la décharge dans la section du conducteur, etc. ; circonstances dont on n’a pas tenu compte, ou qui n’ont été étudiées qu’iso- lément, soit dans les recherches théoriques, soit dans celles expérimentales. La distribution de l'énergie disponible dans les "> diverses portions du circuit de décharge n’a pas non ‘ Extrait par les auteurs de l’article publié par eux dans les t— Memorie della R. Acc. d. Scienze di Torino, série II, vol 51, CO pp.339-410. ce 6 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. plus été étudiée systématiquement et en rapport avec la période d’oscillation. C’est pour cela que nous nous sommes proposé d'étudier systématiquement le phéno- méne, en réunissant dans une même disposition expé- rimentale des appareils qui nous permissent de mesurer la période d’oscillation, l'énergie disponible au com- mencement de la décharge, la quantité d'électricité effectivement déchargée et l’énergie dissipée sous forme de chaleur dans les différentes parties du cireuit. A. Mesure de la période d'oscillation. Les expériences exécutées pour vérifier la formule de Thomson qui, pour la période T d’oscillation dans un circuit de la capacité C de la résistance R «et de l’auto-induction L, donne la valeur 2T / A R? V LC VNIES ont été faites par deux méthodes différentes ; d’abord en photographiant l’étincelle ainsi que Feddersen ‘ l’a indiqué pour le premier, ensuite en déterminant la courbe représentant la variation du courant de charge ou de décharge d’un condensateur en fonction du temps. Avec la première méthode, en dehors des expé- riences de Feddersen' et de Lorenz*, des mesures soigneuses ont été exécutées plus récemment par Trowbrige et Sabine * et par Lodge et Glazebrook * TL 1 Pogg. Ann. 103, p. 69, 1858; 108, p. 497, 1859; 113, p. 437, 1861, 116, p. 132, 1862. ? Wied. Ann. 7, 171, 1879. 3 Phil. Mag. 30, 323, 1890. i Cambr. Phil. Trans., 18, p. 136, 1899. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 7 avec un condensateur à air, ensuite par Miesler ‘ avec des bouteilles de Leyde; et dans toutes ces expé- riences, la formule de Thomson a été suffisamment vérifiée. Parmi les recherches les plus soigneuses exécutées avec la deuxième méthode, il faut noter celles de Hiecke *, de Wulf *, de Tallquist ‘, de Seiler ‘ et de Webster ‘, qui se servirent d’interrupteurs spéciaux, soit à pendule, soit à chute de poids ; avec cette méthode également l'exactitude de la formule de Thomson a été à peu près verifiée par les résultats des expériences. Mais les travaux ci-dessus mentionnés sont incom- plets à deux points de vue ; ou bien ils se rapportent à un seul cas particulier — et ils ne peuvent servir à une vérification complète de la théorie — ou bien ils ne sont pas assez soigneusement faits. Il était donc bon d'entreprendre, sur une question de cette importance, de nouvelles et plus complètes re- cherches. De ces deux méthodes la seconde, qui n’introduit pas d’étincelles dans le circuit, est celle qui s'approche le plus des conditions théoriques qui servent à établir la formule à vérifier ; mais, en dehors des difficultés que présente la mesure exacte du temps et de son inappli- cabilité à des mesures de périodes très petites, elle ne se rapporte pas aux cas qui ont une plus grande impor- 1 Wien. Ber., 99, II à, p. 579, 1890. 2 Wien. Ber., 96, II a, p. 134, 1887. * Wien. Ber., 105, II a, p. 667, 1896. # Wied. Ann., 60, p. 248, 1897. 5 Wied. Ann., 61, p. 30, 1897. 5 Phys. Rews., 6,p. 297, 1898. 8 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. tance pratique et dans lesquels létincelle se présente précisément elle aussi dans le circuit. Nous avons donc choisi, pour nos recherches, la méthode de la photographie de l’étincelle avec un mi- roir tournant qui, manié avec soin, donne des mesures très exactes de périodes inférieures au millionniéme de seconde. B. Méthode et appareils employés dans nos expériences pour la mesure expérimentale de T. Nous étant décidés pour la méthode de la photogra- phie de l’étincelle, nous avons fait usage d’un miroir plan mis en mouvement par une turbine spéciale cons- truite à cet effet par le mécanicien de l’Institut et re- présentée par la figure 1. Cette turbine, dans ses par- ties essentielles est pareille à celle de Foucault, elle en diffère en ce qu’elle peut porter deux axes et, par con- séquent, deux miroirs tournants. Dans les recherches qui font l’objet de cette étude LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 9 nous ne nous sommes toutefois servis que d’un seul miroir. Pour mettre cette turbine en mouvement nous avons employé un jet d’air comprimé à 6 atmosphéres, fourni par un grand réservoir. Pour mesurer la vitesse de rotation de la turbine, un léger crin fixé sur son axe A laissait à chaque tour une empreinte sur un cylindre de laiton recouvert de papier fumé ; un diapason électro-magnétique, dont la 10 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES, période avait été exactement reconnue, y traçait égale- ment sa courbe, Un mouvement d’horlogerie permettait au moment voulu de faire accomplir un seul tour au cylindre avec une vitesse suffisamment constante. La figure 2 représente l’ensemble de la turbine, du cylindre tournant et du diapason. Aux colonnes de la turbine on avait assuré deux solides barrots de fer sur lesquels venait se fixer le chassis portant la plaque sensible de 3 X 12 cm. L’étincelle que l’on devait photographier se produi- sait en À dans une grande caisse en bois qui empêchait l’irradiation lumineuse et la lumière de ces étincelles, Fig. 3. passant par le trou O, arrivait à l’objectif, qu'on pou- vait manier avec un obturateur pneumatique. Si le miroir tournant S se trouvait dans la position opportune, l’image formée par L venait se réfléchir sur la plaque sensible F. Voici comment on procédait aux expériences : Quand on avait la certitude que le mouvement de la turbine était uniforme et suffisamment rapide, on fai- sait produire la décharge entre les sphères du spinthé- LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 11 romêtre et, dès que l’on apercevait sur la plaque sen- sible l’image réfléchie par le miroir, on fermait l’obturateur et on mettait en mouvement le cylindre tournant sur lequel l’axe de la turbine et la pointe du diapason marquaient leurs graphiques. Il ne restait ensuite qu'à développer et fixer la plaque suivant les procédés habituels. On prenait généralement six ou sept clichés par chaque période d’oscillation et par chaque distance explosive. La détermination des distances entre les images des différentes petites étincelles élémentaires constituant la décharge se faisait moyennant un comparateur Fro- ment, dont le curseur, lu avec un oculaire muni de réticule, permettait de mesurer le centième de milli- mètre. De ces mesures, réduites opportunément à l'arc de cercle et de la mesure de la vitesse de rotation du miroir, on pouvait facilement déduire la valeur de la période T d’oscillation de la décharge. Or, si l’on veut comparer la valeur expérimentale avec celle théorique que la formule de Thomson donne pour cette méthode, il est nécessaire d'obtenir avec exactitude les valeurs de la capacité, de l’auto-induc- tion et de la résistance du circuit de décharge. Nous les avons mesurés de la façon que nous allons exposer. C. Capacité. Résistance. Auto-induction du circuit. Condensaleurs. Afin d'éliminer les inconvénients dus à la pénétration de la décharge il fallait se servir de condensateurs à 12 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. air que nous avons expressément construits pour ces recherches. Les condensateurs dont nous nous sommes servis sont au nombre de deux, et chaque condensateur est formé de 70 plaques de verre à faces planes, des di- mensions de 70 X 35, d'épaisseur variant de 7 à 10 mm., chaque plaque est recouverte de feuille d’étain des deux côtés jusqu’à quelques centimètres des bords. Chaque plaque est isolée de l’autre par des petits prismes en verre, choisis avec soin, de dimensions égales et appuyés sur les bords non recouverts d’étain. La distance moyenne entre les armatures est d'environ 7 centimètres. La capacité de ces condensateurs fut mesurée avec un grand soin, soit par la méthode du galvanomètre balistique en comparaison avec un échantillon de la maison Latimer Clark, Mubhirhead, déjà étudié par M. le Prof. Roiti', soit par la méthode du pont pro- posée par J.-J. Thomson *. Les valeurs obtenues avec les deux méthodes sont très concordantes entre elles; nous avons choisi les valeurs obtenues par la méthode du pont, ayant une plus grande confiance dans leur exactitude. Ce sont les suivantes : U. E.(C.G.S.) Microfaradays Pourle condensateur N° 4 7178 0.007976 » » N° 2 7096 0.007885 Pour les deux en quantité 14175 0.014575 Pour les deux en série... 3568 0.003965 1_N. Cim. (3), 21, p. 137, 1887. ? Phil. Trans. of the R. Soc. part., 3, p. 707, 1888. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 13 D. Résistance du circuit mélallique et de l’élincelle. Dans ces premières recherches la valeur de la résis- tance des circuits dont nous nous servions était négli- geable pour le calcul de la période d’oscillation selon la formule de Thomson. Mais, au contraire, la connais- sance de la valeur exacte de la résistance opposée par les parties métalliques aux décharges oscillatoires nous était indispensable comme élément de comparaison, afin d’en déduire Ja résistance effective de l’étincelle. Nous avons fait cette comparaison en mesurant la quantité de chaleur qu'une même décharge développait soit dans chaque partie métallique, soit dans l’étincelle ; à cet effet nous nous sommes servis de calorimètres spéciaux. Calorimèlres à circuil métallique. Ceux qui nous servirent pour la mesure de l’énergie développée dans les parties métalliques du circuit avaient la forme indiquée dans la figure 4. Le fil rectiligne ou la spirale à tra- vers lesquels se déchargeait le con- densateur se terminaient par deux bouts de fil de platine soudés au feu aux deux extrémités d’un tube de verre. A ce tube était uni, en position verticale, le tube capillaire calibré C, Fig. 4. 1% LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES, convenablement divisé et soudé dans la partie infé- rieure à un tube plus large auquel était uni le robi- net R; le petit réservoir de mercure M était uni à ce der- nier, au moyen d’un tube de caoutchouc. Tout le tube T, l’intérieur du tube sur lequel était entouré la spirale et partie du tube capillaire C étaient remplis de toluol. Le mercure arrivait à au moins un centimètre au-dessus du robinet R, ce qui permettait de régler la hauteur du toluol dans le tube capillaire C et d'empêcher que celui-ci s’échappat du robinet R. Autour du calori- mètre ainsi formé on plaça un manchon en verre afin de régulariser l’échange de chaleur avec l’ambiant. Les spirales étaient enroulées sur des tubes en verre à parois minces, afin de pouvoir les fixer dans les calori- mètres. Nous reportons ici les données relatives aux cinq calorimètres dont nous nous servimes dans nos expé- riences. Calorimètre avec spirale. Nombre 1 2 3 Nombre de spires ..... se 220.25 423 102 Longueur de la spirale en cm.. 36.8 69 15. Diam. extérieur de la spirale 1.521 1.78 1.64 Calorimètre avec fil rectiligne. Nombre 4 5 Longueur du fil en cm. 100 147 Calorimètre à étincelle. Il était constitué (fig. 5) par deux récipients ovoides R, R, l’un dans l’autre, dans l’intervalle desquels on avait mis du toluol qui occupait également l’intérieur LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. | du tube capillaire T. Ce dernier, d’autre part, commu- niquait, par le moyen d’un tube muni de robinet et d’un tuyau de caoutchouc avec un réservoir P conte- nant du mercure. En élevant ou en abaissant P, on pouvait varier la hauteur du mercure dans le tube et celle du toluol dans le tube T. Le récipient extérieur R avait été entouré d’une suffisante couche de drap de laine; et le tout, placé dans une boîte en bois C, pouvait coulisser, par le moyen du bras NO sur lequel il se trouvait fixé le long du bras A; on pouvait ainsi le porter à des hauteurs différentes. Avec cette disposition on pouvait librement faire produire dans l’air l’étincelle quand on devait en pren- 16 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. dre la photographie et on pouvait la déterminer en R' pendant les mesures calorimétriques. On obtenait une bonne fermeture des deux ouver- tures a a’ du récipient calorimétrique R, en revêtant avec des tubes de caoutchouc les bras en laiton D, D' du spintéromètre dans l’espace proche de l'interruption où l’étincelle se produisait. Ce système de fermeture permettait de mettre en place avec toute facilité et promptitude le calorimètre au moment voulu, c’est-à- dire quand on voulait exécuter la mesure de la chaleur développée dans l’étincelle. Avec cette forme de calorimèêtres on évite les incon- vénients düs aux effets explosifs et électrostatiques de l’étincelle et ceux qui, dans les calorimètres à air, peuvent dériver des actions capillaires. Etalonnage des calorimètres. Pour obtenir en mesure absolue l’énergie développée dans ces calorimètres, nous en avons fait l’étalonnage en faisant passer, pendant un temps déterminé, un courant d'intensité connue tant dans les calorimètres à fil métallique, dont on connaissait la résistance, que dans ceux à étincelle dans lesquels les extrémités du spintéromètre étaient reliées au moyen d’une petite spirale de constantant d’une résistance connue. Les lectures des colonnes liquides se faisaient avec la lunette et toujours la nuit. Pour chaque calorimètre, le nombre de calories correspondant à une division du tube capillaire était donné par la moyenne des moyennes de trois séries d'expériences. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 17 Les valeurs ainsi trouvées sont les suivantes : Calorimètres N° 1 2 3 4 à étincelle 0.0668 0.0876 0.0871 0.0399 0.0429 Résistance des parties métalliques et sa dépendance de la nature de la décharge. On sait que pour les fils métalliques tirés en ligne droite, la résistance R pour courants alternatifs, pour de très grandes valeurs de la fréquence peut prendre, selon Lord Rayleigh" la valeur R' = raR 72 ue (o] si a est le diamètre, la résistance spécifique, u la per- méabilité magnétique, R la résistance du fil pour cou- rants continus et n la fréquence du courant. Mais, pour un circuit roulé en spirale, cette formule n’est pas applicable et, dans l’absence d’une étude théorique de la question, nous avons exécuté des expé- riences comparatives entre la résistance opposée par une spirale et celle qu’un fil tiré en ligne droite oppo- sait à la même décharge. Ceci s’est fait en déterminant le développement de la chaleur dans deux portions successives d’un même circuit formé de deux fils de cuivre du même diamètre dont l’un tendu en ligne droite et l’autre roulé en spi- rale ; d’abord quand ils sont parcourus par un courant continu, ensuite lorsqu'ils le sont par une décharge oscillante. A cet effet nous nous sommes servis des calorimètres 1 à 5 déjà décrits. 1 Phil. Mag. (5), 21, p. 381, 1886. ARCHIVES, t. XVI. — Juillet 14903. 2 18 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. Avec un calcul très simple des déviations observées dans les deux cas, on peut déduire le rapport mi entre la résistance d’un fil roulé en spirale et celle du même fil tendu en ligne droite pour des décharges de la période employée. Ayant reconnu par des expériences préliminaires, que les indications de nos calorimètres ne sont influen- cées ni par les effets de la viscosité diélectrique éven- tuelle du diélectrique dans lequel sont plongés les fils métalliques, ni par une différence de vitesse avec laquelle se produise l'échange de chaleur avec l’am- biant dans le cas de courants continus ou de courants instantanés, nous avons toujours trouvé que la résis- tance effective d’une spirale (rapport entre l'énergie calorifique développée dans celle-ci et le carré moyen de l'intensité du courant) est, pour les décharges électriques, plus grande que celle que présenterait le même fil s’il était tendu en ligne droite. Le barème suivant montre la dépendance que nous avons trouvée entre ce rapport “ et la période T d’os- cillation Lruôut DC A0 6.820760 A0 T6 28 ER p A 1.96 2.15 2.1 Avec d’autres spirales ayant les spires plus ou moins rapprochées, nous avons reconnu ensuite que la résis- tance va toujours en croissant pour chaque spirale avec la fréquence et avec la diminution de la distance entre les spires. Tout ceci fait supposer que, tandis que pour un LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 19 conducteur rectiligne le courant ne passe que par une mince couche superficielle, ce même courant est localisé dans un espace encore plus étroit lorsque le conduc- teur est roulé en spirale; ceci est à prévoir si l’on considère les effets d’induction mutuelle entre les diffé- rentes portions du circuit. Une telle localisation doit influer sur la valeur du coefficient d’auto-induction du circuit; mais l’on peut facilement comprendre — et les expériences faites à cet effet nous l’ont confirmé — qu'une telle influence est insignifiante par rapport à celles notées pour la résistance. De tout ceci il résulte que la valeur exacte de la résistance de nos spirales, pour une période donnée, s’obtiendra en multipliant la valeur de la résistance que présente à cette même période le fil tendu en.ligne droite par le rapport Fe que nous avons déterminé 1 expérimentalement de la façon indiquée précédemment. Auto-induction. De même pour l’auto-induction l’étude théorique re- relative aux courants alternatifs n’a été faite que pour quelques formes spéciales de circuits plans, et l’on manque de calculs se rapportant à des circuits roulés en spirale pour lesquels on ne peut appliquer ni la méthode de Maxwell de la moyenne distance géomé- trique ‘, ni les procédés de Lord Rayleigh ?, ni ceux dérivant de la théorie des décharges oscillantes ainsi qu’elle a été exposée par Stefan *. ! Wied. Ann. 53, p. 928, 1894. © Phil. Mag., 21, p. 381, 1886. 3 Wied. Ann., 41, p. 400 et 421, 1890. 20 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. Voulant pouvoir également évaluer cet élément avec la précision nécessaire dans les expériences se rappor- tant à la mesure de la période, nous avons fait usage des circuits suivants, pour lesquels on connaît la valeur théorique de l’auto-induction. a) Carré de fil de cuivre : rayon de la section du fil 0,04 cm. ; longueur du côté l — 398,6 cm. b) Cercles de fil de cuivre ; cercle n° 1 : rayon de la section du fil 0,226 cm., diamètre du cercle 201 em. ; cercle n° 2 : rayon de la section du fil 0.226 cm., diamètre du cercle 57,2 cm. Les fils formant ces circuits étaient tendus sur des chassis de bois expressément construits et ils étaient tenus éloignés le plus possible des masses conductrices, des parois de la chambre et du plafond. Or, selon Lord Rayleigh (L c.), l’auto-induction L’ d’un circuit plan de longueur et de résistance ohmique R pour courants de haute fréquence, peut se mettre sous la forme : l PUR | OS PARLEZ DE A" LS ; ( 7 où L, est l’auto-induction du même circuit pour des courants continus. Pour les différents circuits indiqués ci-dessus, la valeur de L, peut se déduire par des opérations algé- briques faciles d’une formule de Mascart ‘, par laquelle on trouve, pour un carré dont le périmétre est L pr À (log, . — | 9103). Ÿ / ! Electr. et Magn., vol. I, p. 630 de la 2e édition. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 21 pour un cercle de rayon 4, 84 E 1 == kTa log, cn 1.13) r étant le rayon du fil. Wien‘ a reconnu que les valeurs de L, calculées avec ces formules concordent à moins de 0,1 */, avec celles qu'il a obtenues par de soigneuses mesures ; on peut donc les retenir dignes de toute confiance. Substituées dans la (1), ces valeurs nous permettent de calculer l’auto-induction que les circuits ci-dessus ont pour chacune des périodes des décharges dont nous avions photographié l’étincelle. On obtient de cette façon les valeurs suivantes : Pour le carré de fil de cuivre : T — 0.00000425 0.00000303 Er=07 79900 27.329 cm. Pour le cercle n° 1 : T — 0.00000235 0.00000167 0.00000120 L' — 7.829 cm. 7.824 cm. 7.810 cm. Pour le cercle n° 2 T — 0.0000007 L' —' 1.768 cm. | En plus de ces circuits plans, nous nous sommes aussi servis de deux spirales pour la mesure de la période; l’une A, était entourée sur l’ébonite, avait 485 spires de fil de cuivre de 0,08 cm.; l’autre B, avait .283 spires distribuées sur 85 cm. autour d’un cylindre de marbre long de 98 cm. et du diamétre de 23,821 cm.; le fil de cuivre avait 1,435 mm. d’épais- seur. ! Wied. Ann. 53, p. 928, 1894. Ÿ Le LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. Pour ces spirales nous avons trouvé avec la méthode de Nernst les valeurs suivantes : Spirale A Spirale B L” —= 57.230 L' 4.546.000 L'on doit ajouter à ces valeurs, celles se référant aux portions de circuit qui servent à établir les commu- nications entre le condensateur et le spinthéromètre. De ces réophores, formés ou de tubes de cuivre jaune ou de rubans de cuivre, l’on a avec les formules de Wien ({. c.) les valeurs suivantes : Pour les tubes de laiton : Longueur 90 cm. 80 cm. 71 cm. L'—= 762.265 24-1000 Pour le ruban : Longueur 20 cm. L' — 103 » Dans les expériences qui nous ont servi à déterminer la résistance de l’étincelle et dont nous avons utilisé les résultats pour comparer l’énergie disponible dans la décharge avec celle qui se manifeste dans les différentes portions du circuit, nous nous sommes servis, avons- nous dit, de circuits roulés en spirale : dans ces expé- riences également nous avons photographié l’étincelle. Si l’on veut comparer les valeurs de la période d’os- cillation obtenues expérimentalement par ces étincelles avec les valeurs théoriques correspondantes, il faut connaître l’auto-induction de ces spirales dont les dimensions sont indiquées ci-dessus. En l’absence de formules théoriques pour le calcul exact de ces auto-inductions il ne nous restait qu’à en LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 23 faire la comparaison avec celui de circuits théorique- ment calculables. Pour cette comparaison nous nous sommes servis de Pexcitateur différentiel de Nernst que nous avons légé- rement modifié en ce sens que, pour obtenir l’équilibre dans l’excitateur nous maintenions les deux capacités de comparaison constantes et nous faisions varier une des deux auto-inductions. Nous avons trouvé avec cette méthode, pour les coefficients de nos circuits, les valeurs suivantes : Circuit Auto-induction Spirale 1 29.470 » 2 14.140 » 3 17.460 Fil 4 3.669 Les tubes et les rubans de cuivre qui établissaient les communications, sont également compris dans ces valeurs. (A suivre.) SUR LA POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE DU. QUARTZ: PAR Arnold BOREL (Avec la planche I.) Introduction. On sait que la polarisation rotatoire magnétique a été observée, pour la premiére fois, en 1845, par Faraday*. Après avoir reconnu que les corps transpa- rents isotropes placés dans un champ magnétique ac- quièrent la propriété de faire tourner le plan de polari- sation d’un rayon qui les traverse, Faraday a abordé au même point de vue l’étude des cristaux transparents. Il à reconnu l’existence de cette propriété chez un 1 Un extrait de ce travail, qui a paru dans les Comptes rendus de l’Académie de Paris, 1899, CXX VIII, contient quelques fautes d'impression. En particulier, la constante de Verdet pour la raie Cdis y est donnée comme égale à 0.10725, au lieu de 0.10925. Quelques corrections que l’on trouvera plus loin ont du reste modifié légèrement les résultats définitifs. ? Faraday. Archives, 1846, I, 70, 395. SUR LA POLARISATION ROTATOIRE, ETC. 25 certain nombre de cristaux cubiques, la fluorine, le sel gemme, l’alun. Les cristaux biréfringents lui ont tous donné des résultats négatifs. Cependant E. Becquerel”, dans ses recherches sur la polarisation rotatoire magné- tique, trouva que le quartz, la tourmaline, le beryl manifestaient ce phénomène, mais à un beaucoup plus faible degré. Les travaux de Wertheim”, Lüdtge”, Ber- tin‘, sur le même sujet, vinrent confirmer ces faits. Ces auteurs se bornérent à constater cette propriété, mais sans en faire une étude quantitative. L'étude complète de la rotation magnétique fut entreprise par M. Joubin* sur le sel gemme, et par M. Chauvin sur le spath d’Islande. Ce sont les deux seuls mémoires complets se rapportant à cette intéres- sante propriété des cristaux. Il me semble donc utile d’en donner un bref aperçu. M. Joubin fut amené à ses recherches par suite des divergences que présentent les formules de dispersion proposées par différents auteurs pour relier le pouvoir rotatoire magnétique à la longueur d'onde. D’après ceux-ci, seule la vitesse de propagation des vibrations traversant le corps soumis à l'influence d’un champ magnétique est affectée, et ceci par analogie avec ce qui se passe pour le quartz dans la théorie de Fresnel. Mais la période de la vibration peut tout aussi bien être modifiée dans un champ magnétique. 1 E. Becquerel. Ann. de Chim., 1846, XVII, 445. 2 Wertheim. C. R., 1851, XXXII, 289. 3 Lüdtge. Pogg. Ann., 1869, CXXX VII, 281. 4 Bertin. Ann. de Chim., 1848, XXIIL. 16. 5 Joubin. Journ. de Phys., 1889, VIII, 53. 5 Chauvin. Journ. de Phys., 1890, IX, ». 26 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE M. Joubin attribue à l’omission dans les formules de dispersion des termes représentant cette dernière hypo- thèse, le désaccord constant entre les formules propo- sées et les expériences. Il admet que la vitesse et la période de la vibration changent simultanément. La formule qu'il préconise a été donnée par M. Mascart dans son cours du Collège de France. M. Joubin appliqua tout d’abord cette for- mule aux expériences de divers observateurs et trouva qu’elle les représentait plus exactement que les autres formules, puis il commença de nouvelles expériences, parmi lesquelles celles sur le sel gemme qui lui permi- rent de prolonger les observations dans l’ultra-violet jusqu’à Cd,,. Les résultats obtenus en introduisant les valeurs des expériences dans cette formule lui permet- tent de dire qu’elle semble rigoureusement vérifiée jusqu'aux limites extrêmes de l’ultra-violet. Dans ses recherches expérimentales, M. Joubin s’est attaché à éliminer le plus possible toutes les causes d’erreur, et principalement la variation du champ magnétique dans le cours d’une série d'observations. L'appareil magnétique était un électroaimant à larges pièces polaires de fer doux. Le courant était pris aux bornes d’une batterie d’accumulateurs donnant un courant suffisamment constant. M. Joubin a mesuré le champ magnétique en fonction du courant d’excitation et de la distance des pièces polaires. Etant données ces valeurs, il connaissait la grandeur du champ à un mo- ment quelconque. Pour la partie visible du spectre, la valeur du champ n’avait pas besoin d’être mesurée. Se basant sur le pouvoir rotatoire magnétique du sulfure de carbone, MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 27 qui a été parfaitement étudié, M. Joubin prit ce der- nier comme terme de comparaison. Au cours d’une expérience, il plaçait alternativement un tube rempli de ce liquide, puis le canon de sel. Le sulfare de carbone absorbant les radiations les plus réfrangibles ne peut être utilisé dans lultra-violet. La lecture de l’ampéremètre et la mesure de la distance des plaques polaires donnaient la valeur du champ. Pour la partie visible les observations se faisaient directement, tandis que dans l’ultra-violet il employait la méthode photographique au gélatino-bromure d’ar- _ gent, excessivement sensible, mais très longue, car il faut opérer par tàtonnements successifs . Les recherches ont porté sur une très grande étendue du spectre, soit de Cd, à Cd,,; et dans toute cette région du spectre la concordance entre la théorie et l’expérience a été très complète, ce qui semble confir- mer le point de vue de M. Joubin. Le travail de M. Chauvin sur un cristal biréfringent, le spath d'Islande, est plus restreint et plus spécialisé. Ses recherches ne portent que sur la raie D, mais il a étudié la rotation du plan de polarisation sur les rayons qui traversent le cristal, non seulement suivant l’axe principal, mais aussi suivant différentes directions plus ou moins inclinées par rapport à l’axe. Une autre partie de son travail porte sur l’analyse des modifications que produit le champ magnétique sur la nature de la lumière qui se propage dans le cristal. Cette dernière partie se rapportant à un autre ordre d'idées, je n’en parlerai pas. M. Chauvin a employé la méthode du polarimètre à pénombre. L'appareil magnétique, actionné par une 28 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE machine Edison, était un électroaimant muni de petites pièces polaires coniques. Le cristal était porté par un théodolite qui permet- tait de le mouvoir autour d’un axe horizontal et autour d'un axe vertical. Ces mouvements étaient mesurés sur les deux cercles divisés du théodolite. L’inclinaison sur l’axe principal du rayon traversant le cristal s’esti- mait ainsi très exactement. | M. Chauvin a trouvé : Que les rotations sont égales au signe prés pour les deux sens du courant; que la rotation sous l’action d’un champ magnétique parallèle au rayon est maximum suivant l’axe principal, et qu'à droite et à gauche de cette position, pour un même sens du courant, les rotations passent par des valeurs alternativement de sens contraires, et deviennent nulles pour une série de directions symétriques par rapport à l'axe. Les résultats peuvent se traduire par une sinusoïde d'amplitude maximale suivant la direction de l'axe principal et allant en diminuant en même temps que l’inclinaison augmente. Ainsi qu’il a été dit, Becquerel a observé la polari- sation rotatoire magnétique du quartz, mais sans l’étu- dier. Les autres propriétés optiques de ce cristal biré- fringent, savoir ses indices de réfraction et sa polarisa- tion rotatoire naturelle, étant connues avec une trés grande approximation, il m’a paru intéressant de com- bler cette lacune. C’est ce que je me suis proposé de faire dans ce travail. Limite des recherches. Afin de suivre la marche du phénomène au point de MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 29 vue de la dispersion, J'ai réparti les observations dans la plus grande partie du spectre, soit de Cd, à Cd,,, et en choisissant comme raies intermédiaires celles dont l’étude se fait avec le plus de facilité. Les résultats ainsi obtenus inspireront plus de confiance et pourront servir de repère pour l'étude ultérieure d’autres radia- tions. J'ai étudié l'influence de la température sur le pou- voir rotatoire magnétique en opérant d’abord à une température voisine de 20°, puis à une température de 96 donnée par de la vapeur d’eau bouillante. Jai ainsi pu établir une relation entre la variation du pouvoir rotatoire magnétique et la température. Les valeurs du champ magnétique ont oscillé entre 1050 et 1420 unités C. G.S. II Choix des quartz ; leur mesure; vérification de taille. Le pouvoir rotatoire magnétique du quartz étant très faible, j'ai cherché à rendre la rotation aussi grande que possible en employant une longueur suffi- sante de quartz. La polarisation rotatoire naturelle du quartz complique alors les mesures et les rend moins précises ; il a paru préférable de la faire disparaître en utilisant le procédé déjà décrit par Faraday et employé par E. Becquerel, qui consiste à réunir bout à bout deux canons de quartz perpendiculaires à l’axe, d’égale épaisseur et de rotations contraires, en sorte que celles-ci se compensent exactement. On n’observe plus, avec ce système placé dans un champ magnétique, que la rotation due au champ. 30 SUR LA POLARISATION HOTATOIRE Les quartz étudiés ont été mis à ma disposition par M. le professeur Charles Soret, qui n’a cessé de m’aider de ses conseils et de son expérience pendant toute la durée de ce travail. Qu'il me soit permis de lui en exprimer ici toute ma reconnaissance. Un de ces quartz présentait un grand intérêt pour ces expériences, c’est celui qui a servi à MM. J.-L. Soret et Sarasin pour la détermination du pouvoir rota- toire naturel du quartz sous la désignation du numéro #. Ce même canon a été employé par MM. C. Soret et C.-E. Guye pour la même détermination, mais à basse température. Le second canon a sensiblement les mêmes dimen- sions, la taille en est un peu moins soignée, mais elle l’est suffisamment pour n’apporter aucune erreur pro- venant de ce fait dans les résultats. La longueur des quartz a été mesurée par le procédé de M. Mascart. Le cristal à mesurer est disposé sur le chariot d’une machine à diviser, entre deux pointes d’aiguilles très fines. Un microscope fixe est placé de façon à ce que le réticule bissecte l’espace très petit compris entre la pointe de l’aiguille et son image réflé- chie; on note la position correspondante de la vis, puis on déplace le chariot jusqu’à ce que le réticule bissecte de nouveau l’espace entre la pointe de l’autre aiguille et son image. Le déplacement du chariot donne l'épaisseur du cristal. La longueur du canon numéro 4 a été trouvée de 59"*,37542 contre 59°°,37547 donnée par MM. So- ret et Sarasin. Pour l’autre quartz, j'ai obtenu 59%",37550. Cha- cune de ces valeurs est le résultat d’une série de vingt observations. Le n° 4 a été mesuré à 12”, l’autre à 16°. MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 31 Quant à la taille, les cristaux doivent remplir les deux conditions suivantes : Etre taillés perpendiculairement à l’axe optique. Avoir leurs faces terminales parallèles entre elles. La première condition a été vérifiée par l’observa- tion des anneaux colorés en lumière convergente. La seconde en fixant le cristal à la place du prisme sur un spectroscope, perpendiculairement à la lunette d'observation réglée pour l’infini. On l’éclairait avec un oculaire à glace inclinée, et on observait si les images du réticule réfléchies par les deux faces terminales coïncidaient entre elles et avec le réticule. A l’examen le n° 4 a donné un angle de 40" entre ses faces et l’autre canon un angle de 56”. Les erreurs introduites dans le calcul des résultats définitifs par cette imperfection de taille, sont de l’ordre des erreurs d'observations. III Les méthodes polarimétriques ont varié suivant les radiations observées. Avant d'aborder leur description, je parlerai de l'appareil magnétique, de la disposition des quartz et de leur réglage, ces différents organes restant fixes et sans changement dans le cours de toutes les expériences. Appareil magnétique. L'appareil magnétique était une bobine dans l’axe de laquelle se disposaient les canons de quartz. Ce procédé a été indiqué par Wiedemann*. Il a l’avantage de donner un champ uniforme de grande étendue. * Wiedemann. Ann. de Ch. et Phys., 1852, XXXIV, 121. 52 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE L'appareil utilisé pour ce travail a été construit spé- cialement (PI. VIF, fig. 1). C’est un grand solénoïde dont la partie enroulée G mesure #0 cm. de longueur et le diamètre extérieur 23 cm. L’axe, formé d’un tube de laiton À, de 7 cm. de diamètre intérieur, recevait les quartz avec leurs accessoires. Le solénoïde est composé d’un double enroulement de fil de cuivre de même longueur et de même section (3 mm°). Les enroulements pouvaient ainsi être mis en série ou en quantité. Avec ce dernier procédé, je pouvais employer une plus grande intensité sans craindre un échauffement excessif de la bobine. Afin d’éviter une trop grande diffusion des lignes de force à l’extérieur de la bobine, celle-ci a été munie de for ts barreaux de fer F, parallèles à son axe. Dans le tube A était introduit un manchon B à double paroi, parfaitement étanche, formé de deux tubes con- centriques de laiton, et communiquant avec l’extérieur par deux tubulures T, qui permettaient d'obtenir une circulation continue de liquide ou de vapeur, suivant les conditions à remplir pour les expériences. Ce tube était supporté à chaque extrémité par trois vis E et pouvait, grâce à elles, prendre une inclinaison quelconque pour le réglage des quartz. Dans ce man- chon était placé le tube C destiné à recevoir les quartz. Ce tube, en laiton également, se divisait en son milieu suivant D, afin de permettre l'introduction des canons dans les chambres Q'Q. La longueur de chacune d’elles est de 67", À côté des chambres, le diamètre du tube est réduit de manière à former diaphragme. Ce tube entre à frottement doux dans le manchon B. MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 5 Hs: Leur seul plan de contact est suivant I où existe un petit bourrelet circulaire sur le tube C, ce qui permet de Pincliner à volonté dans un sens quelconque par l'intermédiaire des vis de réglage H se contrariant, placées à chaque extrémité du tube B, deux d’un côté et six de l’autre; ces dernières servent à immobiliser le tube contenant les quartz une fois le réglage terminé. £ntourés sur toute leur étendue par le manchon B, les quartz pouvaient être amenés à une température quel- conque et uniforme permettant d'observer les variations du pouvoir rotatoire avec la température. La bobine étant difficile à manier, vu son poids, a été calée solidement sur un fort chevalet supporté par une plateforme munie de quatre vis calantes servant à son réglage. Celui-ci a été fait une fois pour toutes. Il consista à faire coïncider l’axe du solénoïde avec la direction du râäyon lumineux. Pour cela on plaça l'axe de la bobine dans un plan horizontal, puis on disposa les divers appareils optiques dans le même plan et sui- vant le même axe. La première partie de ce réglage se fit facile- ment au moyen d'un cathétomètre soigneusement réglé. Il suffit alors de viser alternativement les deux extrémités de la bobine et de travailler sur les deux vis calantes de la plateforme jusqu’à ce que l’axe coïn- cidàt de chaque côté avec la croisée du réticule de la lunette d'observation. Ensuite on plaça les appareils optiques en réglant leur hauteur d’après celle de la croix du réticule. Pour que l’axe de ces appareils coïncidàt avec celui de la bobine, j’opérai comme suit : Un três petit diaphragme était placé à chaque extré- ARCHIVES, t. XVI. — Juillet 1903. 3 34 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE mité du tube central de la bobine et déterminait son axe idéal. Ensuite, de chaque côté de la bobine et à une assez grande distance pour permettre de disposer toutes les pièces nécessaires aux observations, était installée une lunette d'observation munie d’un réticule et réglée à l'infini. Ces lunettes étaient placées de manière que l’image du réticule de l’une d’elles coïncidàt avec le réticule de l’autre. La position du rayon lumineux était ainsi déterminée par la ligne dé visée passant par les inter- sections des réticules. En fixant les pièces optiques il me suffisait de veiller à ce que les réticules ne fussent pas dépointés pour être certain qu'aucune erreur n’était à craindre. Réglage des quartz. Ce réglage demandait des soins tout particuliers, car il devait être effectué d’une manière trés exacte. Il comportait deux opérations distinctes : La première, indépendante de la bobine, consistait à placer les quartz dans le tube de laiton, en sorte que leurs faces terminales fussent normales à l’axe de ce tube. Le tube central était dévissé et chaque quartz intro- duit dans sa gaîne. On avait soin auparavant de fixer un diaphragme de papier noir contre les parois O de la chambre, pour éliminer toute réflexion accidentelle contre le métal. Le canon était maintenu en place au moyen de coins de liège L (fig. II). Je disposais d’un second tube de MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 3 laiton T solidement fixé dans une pince P et, dans ce tube, la partie étroite du tube C pénétrait à frottement doux. On pouvait ainsi faire tourner ce tube autour de son axe. Avec une lunette à réticule R je visais sur le quartz l’image réfléchie d’une flamme S placée à une certaine distance. En faisant tourner le tube contenant le quartz, cette image réfléchie devait rester immobile. On arrivait à ce résultat en enfonçant plus ou moins les coins de liège L. Les deux quartz ainsi réglés, je vissais les deux par- ties du tube et j'introduisais le tout dans le manchon à double paroi déjà placé dans le solénoïide. J’effectuais alors le second réglage, qui consistait à placer les faces terminales des quartz normalement à Paxe de la bobine. Sur la direction du rayon lumineux, donné comme il a été dit plus haut, je disposais une lunette munie d’un oculaire à glace inclinée, que j'éclairais au moyen d’une bougie. J’observais l’image réfléchie du réticule sur le quartz en faisant tourner le tube qui le contenait. En agissant sur les diverses vis de réglage on arrivait à faire coincider le réticule avec son image, quelle que fût la position du quartz. Cette position déterminée, on ffxait solidement le tube en serrant toutes les vis. Ces réglages ont été répétés à plusieurs reprises pendant le cours de ce travail. Mesure du champ magnétique. Avant de procéder aux expériences pour rechercher la grandeur de la constante de Verdet, j'ai institué un dispositif me permettant de connaître immédiatement la valeur du champ magnétique. 36 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE Je disposais d’un courant de 30 ampéres sous 120 volts fourni par une génératrice actionnée par un mo- teur électrique. Le circuit traversait un ampéremèêtre, un rhéostat permettant de faire varier l'intensité du courant, un commutateur avec lequel le sens du courant pouvait être changé à volonté, et enfin un interrupteur. En outre deux ou trois lampes à incandescence étaient dérivées et servaient à faciliter la lecture soit des tem- pératures, soit des rotations. De plus, une dérivation conduisait le courant à une assez grande distance de la bobine, aux bornes d’un galvanomètre à miroir Deprez d’Arsonval, qui était ainsi en dehors de l'influence du champ magnétique. L'index lumineux était envoyé sur une échelle placée à trois mêtres de distance. Une différence d’un ampèêre était accusée par un déplacement de 40 em. de l’index sur l’échelle. Je me suis basé sur le pouvoir rotatoire magnétique du sulfure de carbone, qui est bien connu, pour déterminer les valeurs du champ magnétique cor- respondant aux divisions de l’échelle. Ce liquide était enfermé dans un tube de sacchari- mètre de 20 cm. de longueur et fermé par des lames. de verre. Une série d'expériences préliminaires faites avec le tube vide ont donné la correction à apporter par suite de la présence de ces lames. Le tube était ensuite rempli de sulfure de carbone. Les méthodes polarimétriques employées pour ces mesures sont celles de Laurent et de Lummer sur lesquelles je reviendrai plus tard. J’opérais en lumière jaune, c’est-à-dire que je mesurais la rotation R du plan de polarisation de Ja: lumière correspondant à la raie D. La constante de MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 37 Verdet du sulfure de carbone pour cette radiation est 0,043 à 0° C à un centième près, c’est la moyenne des résultats de divers observateurs. Pour réduire à la température d'observation, la for- mule de M. Bichat donne ce — ©, (1 — 0,00104t — 0,00004 4€) De la formule donnant la constante de Verdet, je tirais la valeur du champ ph cl Les divisions de l’échelle ont été contrôlées à plusieurs reprises. La longueur des quartz était de 12%, tandis que le tube de sulfure de carbone qui m’a servi à établir la valeur du champ magnétique avait 20%. Le champ de la bobine n’étant pas tout à fait homogène et la pré- sence de barres de fer en rendant le calcul difficile, il pouvait y avoir une correction à apporter de ce chef. Pour lever cette incertitude, j’ai comparé la rotation magnétique du sulfure de carbone dans un tube de 20° avec celle donnée par un tube de 13° rempli du même liquide. La comparaison des rotations m’a permis de constater l’uniformité du champ dans la région utilisée. Dans les corrections de la rotation de sulfure de car- bone, je n’ai pas fait intervenir celle provenant des réflexions multiples dont il sera parlé plus loin au cha- pitre V. Mon but étant de déterminer la valeur du champ, je devais en effet me placer autant que possible 1 Bichat. Ann. Ecole norm., 1873, 292. 338 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE dans les mêmes conditions que les observateurs dont j'ai utilisé les résultats, et qui ne paraissent pas avoir tenu compte de cette correction, d’ailleurs peu impor- tante. Production et mesure des lempératures. Pour avoir une température constante pendant la durée des expériences, je faisais circuler dans le tube à double paroi soit un courant d’eau, soit, pour les mesures effectuées aux environs de 100”, un courant de vapeur d’eau. L’eau était prise à la canalisation de la ville et ame- née depuis le robinet par des tuyaux de caoutchouc. Deux thermomètres, placés dans des tubes de verre où passait le courant d’eau, l’un à l'entrée, l’autre à la sortie du manchon à double paroi, donnaient la tempé- rature de l’eau. Un troisième thermomètre était à côté des quartz. La moyenne des lectures de ces trois ther- momètres était prise pour la température d'expérience. Auparavant ces thermomètres avaient éfé soigneuse- ment comparés entre eux. Dans les expériences avec la vapeur d’eau, les ther- momètres se disposaient de la même facon. L'appareil générateur était un ballon de verre à double tubulure, rempli d’eau, chauffé au moyen d’un bec de Bunsen. La vapeur, au sortir du manchon, se condensait dans un réfrigérant à courant d’eau et retombait dans le flacon. Avant de commencer une série d'observations, je laissais passer le courant d’eau ou de vapeur pendant deux à trois heures, de façon que les trois thermomé- MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 39 tres ne variassent plus dans leurs indications depuis une heure au moins. À ce moment je pouvais admettre avec une grande probabilité que les quartz avaient atteint cette température dans toute leur masse. Marche générale d'une expérience. La température d'observation obtenue, je fermais le circuit de la bobine. En tournant le polariseur ou l’analyseur, j'amenais le champ lumineux à la position caractéristique choisie, variable suivant la méthode adoptée, fixant avec précision la position du plan de polarisation qui détermine ce que j'ai appelé le zéro de l’appareil. Puis les lectures suivantes étaient faites : grandeur du champ magnétique, température et rotation. La même mesure était répétée en renversant le sens du courant et en amenant le champ à la même valeur au moyen du rhéostat. Ces observations étaient recommencées une dizaine de fois pour chaque sens du courant et pour la même valeur du champ. La moyenne des lectures ainsi obtenues était introduite dans la formule donnant la constante de Verdet. La demi-différence entre la moyenne des lectures correspondant à un sens du courant et celle obtenue dans l’autre sens donnait la rotation. Je laissais passer le courant le moins longtemps possible dans la bobine, afin de ne pas trop l’échauffer, parce que la résistance augmentant, il devenait difficile de maintenir invariable l'intensité du champ. Toutes les mesures se faisaient en chambre noire. 40 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE Les recherches ayant porté sur des radiations qui se répartissaient dans une grande étendue du spectre, du rouge à l’extrême ultra-violet, je n'ai pu utiliser une méthode polarimétrique unique convenant à l’étude de ces diverses radiations. J’ai eu recours à l’emploi de dispositifs variés, me basant dans leur choix sur la sen- sibilité maximale obtenue avec l'intensité de la radiation étudiée. Sources lumineuses. Pour la raie D, l'emploi d’un brûleur de Terquem avec du bromure de sodium donnait une flamme jaune très intense. On obtenait une lumiére jaune parfaite- ment homogène en faisant traverser au faisceau lumi- neux une lame de bichromate de potasse et une cuve de verre remplie d’une solution de ce sel. Pour les autres raies, tant dans la partie visible du spectre que dans la partie invisible, j'ai eu recours à l’étincelle produite entre deux électrodes de cadmium. Cette étincelle, très riche en radiations ultra-violettes, possède en outre une intensité lumineuse suffisante pour permettre les observations dans la partie visible. Le porte-étincelle était celui imaginé par MM. J.-L. Soret et Sarasin'. Il se compose essentiellement d’une plaque d’ébonite percée d’un trou circulaire servant de diaphragme, et que l’on peut à volonté réduire au moyen de deux petits volets. Les tiges de cadmium sont ajustées derrière cette ouverture, l’une au-dessus de l’autre. Une vis permet le déplacement d’une des 1 J.-L. Soret et E. Sarasin. Arch. des Sc. phys. et nat., 1882, VIII, 5. MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 41 pointes de cadmium, servant ainsi à régler létincelle et à compenser l’usure du métal. Les deux électrodes de cadmium sont reliées au circuit induit d’une grande bobine d’induction dont le cireuit primaire est traversé par le courant d’une batterie de dix accumulateurs. L’interrupteur employé est du type Margot”, basé sur l'attraction mutuelle des courants parallèles dans un solénoïde. Cet appareil, dont les oscillations sont très rapides et très régulières, permet d'obtenir une étincelle presque continue, ce qui assure une grande exactitude dans les observations, tout en fatiguant beaucoup moins l'observateur. L’étincelle d’induction était réduite à 2 ou 3 mm. par l’emploi de quatre bouteilles de Leyde en quantité, placées dans le circuit secondaire. Ainsi obtenue, l’étincelle était très brillante, condition impor- tante pour faciliter les observations avec les méthodes choisies. Pour la détermination du pouvoir rotatoire magné- tique du quartz pour la raie D, l'emploi de deux mé- thodes polarimétriques m’a paru préférable. Il y avait ainsi un contrôle qui permettait d'étudier avec une très grande sûreté le phénomène pour cette radiation, et de donner des résultats qui semblent être particuliérement exacts. Ces deux procédés sont ceux de Laurent” et de Lum- mer” qui ont déjà servi, comme je l’ai dit plus haut, à la détermination du champ magnétique du solénoïde. ! Margot. Arch. des Sc. phys. et nat., 1897, III, 554. ? Laurent. Journ. de phys., 1874, III, 183; 1879, VIII, 164. # Lummer. Zeitschr. f. Inst., 1895, XV, 293. 42 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE Méthode de Laurent. Cette méthode à pénombre est basée sur l’emploi, comme partie sensible, d’un diaphragme dont une moitié est vide et l’autre recouverte par une lame de quartz ou de gypse parallèle à l'axe et d'épaisseur telle qu'elle introduit un retard d’une demi-onde dans la marche des rayons qui la traversent. Ces lames sont construites généralement pour correspondre à l’emploi de la raie D. C’est une de celles-ci dont j'ai fait usage. Comme toute méthode polarimétrique, celle de Lau- rent exige l'emploi d’un polariseur et d’un analyseur. Le polariseur provenait, ainsi que la partie sensible, d’un saccharimèêtre de Laurent. L’analyseur, monté sur un banc d'optique, était un prisme de Foucault porté par un cercle gradué tournant devant un vernier fixe qui donnait la minute et était éclairé par une lampe à incandescence allumée seule- ment pour les lectures. La lunette d'observation portée par le même banc d'optique était une lunette astrono- mique à réticule. Je déterminais la position du polariseur et de la partie sensible au moyen des deux lunettes qui don- naient la direction du rayon lumineux. La lunette d’ob- servation était placée sur le banc d'optique et réglée de manière que la croisée de son réticule coincidât avec celle de la lunette installée derrière le polariseur, en astreignant le rayon lumineux à passer au travers des deux diaphragmes situés de chaque côté de la bobine. L’analyseur était réglé de façon que sa rotation laissàt l’image immobile. Toutes ces conditions remplies donnaient la coïnci- MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 43 dence entre l’axe géométrique des appareils, la direc- tion du rayon lumineux et celle du champ magnétique. La sensibilité maximale dépend de l’angle des sec- tions principales du polariseur et de la lame demi-onde. Elle s'obtient expérimentalement au moyen d’un levier qui permet de faire tourner la lame. Cet angle doit être petit, mais suffisant pour que le champ soit encore visible à égalité des teintes. Le zéro de l'appareil adopté pour ces mesures est légalité des deux moitiès du champ; la moindre rota- _ tion de l’analyseur fait passer l’une des plages à l’obscur et l’autre au clair. Je ne reviendrai pas sur le mode d'observation qui a déjà été indiqué. Mélhode de Lummer. Cette méthode (fig. 3), à pénombre comme la pré- cédente, est basée sur les différences de propriété de la lumière polarisée, réfléchie par une surface de verre et par une surface métallique. La partie sensible est un prisme de verre P' à réflexion totale, dont la face hypothénuse a été argentée sur toute sa superficie. On a ensuite avec la machine à diviser enlevé l'argent sur une bande de 3 mm. de large, nor- malement aux arêtes verticales du prisme. Ce prisme est placé sur un goniomètre et soigneusement réglé au moyen d’un oculaire de Gauss à réticule muni d’une glace inclinée. Sur le goniomètre et à la place du collimateur est fixé le polariseur P, dont l’axe est perpendiculaire à celui de la bobine. Le faisceau lumineux provenant du brûleur de Terquem S, traverse une fente F réglable à 44 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE volonté, puis est rendu parallèle avant de pénétrer dans le polariseur par une lentille C. L’analyseur A et la lunette d'observation L sont les mêmes que ceux employés dans la méthode précédente et sont disposés de la même facon. Au sortir du polariseur, le rayon incident pénètre dans le prisme P', et est réfléchi sur la face argentée dans la direction de Panalyseur. La lunette d’observa- tion est mise au point sur la face argentée du prisme. La section principale du polariseur est placée paral- lèlement aux arêtes verticales du prisme. Dans cette position la réflexion a lieu également sur les plages argentées et non argentées, le champ est uniforme. Si l’on tourne très légèrement le polariseur, l’égalité des plages ne subsiste plus. On observe alors un champ lumineux provenant de la réflexion métallique, tra- versé par une bande d’éclairement différent provenant de la réflexion totale sur la plaque non argentée. Les plans de polarisation ont tourné symétriquement par rapport au plan vertical. Si l’angle de la section principale du polariseur avec le plan vertical est très petit, on peut considérer que la lumière réfléchie est restée polarisée rectilignement, le petit axe de l’ellipse étant négligeable par rapport au grand axe. En tournant l’analyseur de 360° on observe quatre positions, symétriques deux à deux, pour lesquelles l’éclairement du champ est uniforme, c’est-à-dire est maximum Où Minimum. La position d'extinction s’observant beaucoup plus aisément, elle a été choisie pour le zéro de la méthode. Les valeurs obtenues avec les méthodes de Laurent MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 45 et de Lummer se superposent exactement, ce qui auto- rise à admettre comme très exacte la valeur de la rotation magnétique pour la raie D. La méthode de Lummer s'applique également à l'étude des diverses radiations visibles du spectre, mais elle demande une grande intensité lumineuse que ne possèdent pas les raies données par l’étincelle du cad- mium. J'ai dû choisir un autre procédé expérimental. Méthode de Wild'. Cette méthode a été adoptée comme très sensible, quoique les observations soient rendues assez pénibles par suite de la persistance des impressions rétiniennes. Pour supprimer cette cause d'erreur, les observations se faisaient aussi rapidement que possible, afin que la rétine n’eût pas le temps de s’habituer aux stries sillon- nant le spectre. On arrive ainsi à rendre cette méthode très précise. | La partie sensible du polaristrobomètre de Wild est, comme on sait, un polariscope de Savart. C’est un sys- tème composé de deux lames de quartz, taillées à 45° de l’axe et croisées. Cette pièce est placée devant Pana- lyseur fixe, dont la section principale est parallèle à la bissectrice des sections principales des quartz. Si l’on fait tomber sur ce dispositif un faisceau con- vergent de lumière blanche polarisée, et que l’on observe avec un spectroscope, on aperçoit un spectre sillonné de franges parallèles à la section principale de l’analyseur, que l’on peut faire disparaître en tournant ! Wild. Ueber ein neues Polaristrobometer. Bern, 1865. 46 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE le polariseur. C’est cette position qui a été choisie pour le zéro de la méthode. Les différentes pièces que comportait ce procédé étaient les suivantes : Le porte-étincelle déjà décrit, puis une lentille de quartz à court foyer éclairant une fente qui sert de source lumineuse et qui envoie le faisceau de rayons sur le polariseur. Ce polariseur, gros prisme de Fou- cault dont les faces sont normales à la direction du rayon, est monté sur un banc d'optique, et fixé à un cercle gradué donnant la minute. Il avait été construit spécialement pour les recherches de MM. J.-L. Soret et Sarasin', particuliérement pour l'extrême ultra-vio- let. Pour que lobservateur placé devant la lunette d'observation pût manier ce polariseur, une poulie était fixée à côté du cercle gradué, une corde passait dans la gorge de cette poulie et dans celle d’une seconde poulie que l’observateur commandait au moyen d’une longue tige de bois. On pouvait ainsi, sans aucun déran- gement, changer à volonté le plan de polarisation pour obtenir l’extinction de la bande étudiée. Le tube des quartz portait à chacune de ses extrémités un diaphragme circulaire de 8 mm. de diamètre. A sa sortie le rayon était repris par une lentille de verre qui le renvoyait sur la fente d’un collimateur, et de là sur l’analyseur et le polariscope. L’analyseur était le Foucault déjà em- ployé dans l’étude de la raie D. L'appareil de dispersion était formé par les prismes et la lunette d’un spectroscope à vision directe de Hoff- ! Soret et Sarasin. Sur la polarisation rotatoire du quartz, Arch. des Sc. phys. et nat., 1882, VIII, 111. MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 47 mann. La lunette d'observation étant réglée de manière à avoir une image nette du spectre; une petite fente placée au foyer de l’oculaire permettait de limiter la région dans laquelle on voulait opérer: cette précaution était prise pour ne pas être influencé par les franges voisines. Afin que la bande en observation fût toujours au centre du champ, malgré sa position excentrique dans le spectre, la lunette se déplaçait dans le plan horizontal en tournant autour de son point d’attache. Mesures dans l'ultra-violet. Les mesures dans cette partie du spectre ne pou- vaient naturellement se faire avec les méthodes ci-des- sus. J'ai donc eu recours à un autre procédé en em- ployant la méthode donnée par J.-L. Soret'. Elle est basée sur la propriété que possèdent les corps fluo- rescents de rendre visibles les raies ultra-violettes. Pour cela l’oculaire ordinaire est remplacé par un ocu- laire fluorescent, petite cuve à lames parallèles, rem- plie dans ce cas d’esculine. Le verre absorbant les radiations ultra-violettes doit être remplacé par du quartz transparent pour ces radiations. Les nicols ordi- naires à lame de baume de Canada interceptent les rayons à partir de Cd,,. Il faut donc employer un pola- riseur à lame d’air. | J'avais à ma disposition, comme je l’ai dit plus haut, le polariseur ayant servi à MM. Soret et Sarasin. Ses faces terminales sont perpendiculaires à la direction du 1 J.-L. Soret. Archives, 1876, LVII, 319. LS SUR LA POLARISATION ROTATOIRE faisceau lumineux. Ce prisme a été construit de manière à permettre l’observation de la raie Cd,,, la dernière que laisse passer le spath d'Islande. Un diaphragme était placé entre le porte-étincelle et ce polariseur. Il servait à rendre les rayons parallèles. Dans le même but se trouvaient comme précédemment deux dia- phragmes circulaires à chaque extrémité du tube porte- quartz. Le diaphragme du polariseur était éclairé par le faisceau lumineux qui provenait de l’étincelle après avoir traversé une lentille de concentration à court foyer en quartz. L’étincelle est placée à son foyer principal. On a donc une image de celle-ci à grande distance, avec une intensité suffisante pour l’étude dans lultra-violet. Après avoir traversé les quartz et leurs diaphragmes, le rayon tombe sur l’analyseur qui sert en même temps d'appareil de dispersion. C’est un prisme de spath d'Islande placé sur le chariot d’un grand goniomètre, permettant de le régler de manière que ses arêtes soient exactement dans le plan vertical. Sur ce gonio- mètre est fixée la lunette d'observation avec l’oculaire fluorescent. On place l’analyseur au minimum de déviation pour la radiation étudiée, choisie dans le spectre extraordi- naire. Les différentes raies de ce spectre apparaissent comme une suite d'images de l’étincelle. On peut les faire apparaître ou disparaître à volonté en tournant le polariseur. Celui-ci est commandé par l'observateur, ainsi qu’il à été dit à propos de la méthode de Wild. Pour savoir sur quelle radiation j’opérais, je mesurais son indice de réfraction. Les tables de Landolt me ren- MAGNETIQUE DU QUARTZ. 49 seignaient immédiatement sur la raie du spectre extra- ordinaire observée. Les observations, à cause du peu d'intensité du champ, sont assez difficiles ; il n’est pas possible d’esti- mer le moment exact où l’extinction de la raie lumi- neuse se produit: on peut parfaitement faire une erreur de quelques degrés. Aussi pour réduire cette erreur, fait-on deux lectures, une à la disparition et l’autre à la réapparition de la bande. La moyenne de ces deux lectures donne la position réelle d'extinction. (A suivre.) ARCHIVES, t. XVI. — Juillet 4903. 4 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALEN PAR C. DE CANDOLLE LES BOURGEONS ADVENTIFS ENDOGÈNES Les bourgeons adventifs sont ceux qui naissent accidentellement en des points indéterminés du corps de la plante ou sur des parties de celle-ci qui n’en pro- duisent pas normalement. Leur disposition est donc irrégulière, c’est-à-dire sans rapport avec celle des feuilles et des rameaux ordinaires. Il ne faut pas les confondre avec certains bourgeons axillaires dont l’évo- lution retardée n’a lieu que longtemps après la chute des feuilles à l’aisseile desquelles ils ont pris naissance et que l’on appelle, pour cette raison, des bourgeons dormanits. Les bourgeons adventifs se rencontrent très souvent sur les troncs ou sur les branches des arbres et plus rarement sur les tiges herbacées. Beaucoup de plantes en produisent aussi sur leurs racines, sur leurs feuilles. QUESTIONS DE MORPHOLOGIE, ETC. 51 Il s’en forme même parfois à l’intérieur des graines, où ils constituent des embryons adventifs. Je m'occuperai ici seulement de ceux qui se produi- sent sur le tronc et sur les branches des arbres et des arbustes. Ils sont toujours d’origine endogène, prenant naissance dans le tissu situé autour du cambium. L’as- sise cellulaire dans laquelle débute la formation de ces bourgeons n’a encore été déterminée, avec une com- plète précision, que chez un petit nombre de dicotylé- dones où elle s’est trouvée être le péricycle, et tout porte à croire qu'il en est de même chez les autres plantes de cette classe. Les pousses issues des bourgeons adventifs présen- tent toujours, au début, les caractères végétatifs de la plantuie de même espèce. Aussi ne sont-elles jamais tout à fait semblables à celles des bourgeons axillaires de l’arbre adulte. Dans certains cas elles en différent même d’une manière frappante. Cette propriété des pousses adventives mérite d’être examinée de près et c'est ce que je me propose de faire dans les pages qui suivent. Je commencerai par rappeler que toute plante débute, dans son développement, par la production de phyl- lomes appartenant aux types les plus simples, tels que les cotylédons et les écailles basilaires qui leur succé- dent sur la tige primaire de beaucoup d’espêces. Puis viennent les vraies feuilles dont les dimensions et sou- vent aussi le degré de complication augmentent de l’une à l’autre, plus ou moins rapidement ; jusqu’à ce que soit atteint le type des feuilles définitives caracté- risant l’espèce à laquelle elles appartiennent. On peut donc dire que chaque plante présente, au cours de son 22 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE évolution individuelle, une hétérophyllie plus ou moins variée. Il se produit quelquefois en même temps des changements dans la forme et la structure des axes successifs. Enfin la phyllotaxie même des feuilles peut aussi changer et ce sont alors les feuilles inférieures. qui présentent les arrangements les plus condensés. Les diverses phases de l’évolution individuelle se succèdent ordinairement assez vite, de sorte que beau- coup de plantes acquièrent déjà sur leur tige primaire. leurs feuilles les plus complètes. Dans ce cas, celles-ci différent peu de celles qui naissent plus tard sur le végétal adulte. Elles s’en distinguent pourtant presque toujours encore par une certaine apparence juvénile tenant à des caractères, il est vrai difficiles à préciser, tels que de légères différences de forme, de consis- tance ou de coloris. Cette même apparence juvénile se retrouve alors chez les pousses adventives de la plante adulte. Il y a aussi des espèces chez lesquelles la jeune: plante a des feuilles très semblables, quant à la forme et les dimensions, à celles de la plante adulte, mais ayant une structure interne plus simple. Or les pre- mières feuilles des pousses adventives présentent tou- jours également cette même simplicité de structure interne. Enfin il y a des espèces dont l’évolution indi- viduelle est très lente et chez lesquelles les organes végétatifs de la jeune plante, notamment ses feuilles, ont un aspect juvénile si prononcé qu'ils différent entiè- rement de ceux de la plante adulte. Ceci peut d’ailleurs se manifester de deux manières. Le plus souvent les feuilles les plus développées de la jeune plante, celles. que j'’appellerai dorénavant les feuilles juvéniles, sont. de forme et de structure interne plus simples que les ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 53 feuilles naissant plus tard sur la plante adulte. Mais il y a aussi des espèces chez lesquelles c’est au contraire la plante adulte qui présente les organes végétatifs les moins compliqués, ce qui se voit, par exemple, chez les Acacia à phyllodes. Eh bien, dans l’un et l’autre cas, les pousses adventives de la plante adulte ont tou- jours, au commencement, des feuilles de la forme juvénile. Cette propriété générale des pousses adventives a été longtemps méconnue. Schacht me parait être le premier qui en ait fait mention. On trouve dans son Traité un court passage où il en parle à propos du Pin des Canaries". Cependant bien d’autres arbres, et des plus communs en Europe, fournissent des exemples encore plus frappants de ce phénomène. Aussi est-il singulier qu’il n’en soit question ni dans la Morphologie de Hofmeister, ni surtout dans le mémoire d'Alexandre Braun sur l’Individu végélal. Ce trait caractéristique des pousses adventives est de même entièrement passé sous silence dans les traités modernes. Et pourtant un éminent botaniste italien, feu G.-A. Pasquale l'avait, il y a déjà longtemps, signalé tout spécialement à l'attention des morphologistes. Voici comment il s’ex- ! Handbuch, v. 2, p. 11. Voici la traduction du passage en question : « Tandis que nos sapins ne produisent jamais de bour- geons adventifs, beaucoup de ceux d'Amérique sont remarquables par la facilité avec laquelle ils en émettent. Et même chez le beau Pin des Canaries ( Abies Canariensis), lorsque les branches ont été enlevées, il arrive que le tronc se couvre de jeunes rameaux qui ont, comme les plantules des sapins ordinaires, de longues feuilles à l’aisselle desquelles naissent plus tard trois aiguilles dans une gaîne. » 54 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE prime à ce sujet dans son mémoire sur lhétérophyllie * qui à paru à Naples en 1867. « Au cours de toutes ces générations de bourgeons et de pousses qui se succèdent indéfiniment sur la plante arborescente, on ne reverrait plus les formes de l’état jeune s’il ne se produisait pas, en des points. indéterminés de l’axe, une autre sorte de bourgeons. qui ressemblent beaucoup à la jeune plante et qui repro- duisent sa forme et même Île coloris de celle-ci. Ce sont les bourgeons adventifs qui, chez les pins, se voient volontiers sur le tronc et même sur les branches. Ces bourgeons adventifs renferment la nouvelle pousse qui répéte la forme primitive de la jeune plante, en tout ce qu’elle a produit au-dessus de ses cotylédons.. » « Il résulte de ceci que toutes les fois que l’on trouve des rameaux juvéniles avec leurs feuilles spéciales sur un arbre adulte ou de grande taille où même vieux, cela tient à la formation accidentelle de bourgeons adventifs. Et ce phénomène, dont la cause réside dans le végétal, peut aussi être produit à volonté par les moyens qui servent ordinairement à provoquer la for- mation des bourgeons adventits, tels que la taille et tout autre gêne apportée au libre développement du tronc ou des rameaux. De sorte que si l’on veut voir se reproduire les formes juvéniles sur un arbre adulte, on n’a qu'à lui faire pousser des bourgeons adventifs. Des cas semblables à ceux que j'ai cités se voient chez les Schinus, Eucalyptus, Pinus, etc. » Plus loin, l’au- teur ajoute. cette remarque, sur laquelle j'aurai à re- venir : « Dans les très petits bourgeons adventifs de ‘ Sulla Eterofilla, p. 22. ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 55 l’Æseulus Hippocastanum se trouvent des feuilles à trois folioles, c’est-à-dire de forme plus simple que chez la plantule résultant de la germination, » Ces citations du mémoire de Pasquale montrent avec quelle pénétration, avec quelle netteté d'expression, ce savant avait reconnu et indiqué la nature spéciale des bourgeons adventifs et précisé le rang qu'ils occu- pent dans le développement ontogénique de la plante. Son mémoire n’est pas moins remarquable et instructif par la manière rationnelle dont il y traite de ce que l'on a appelé improprement la métamorphose végétale. Lorsque, me basant sur l’étude de la structure interne des feuilles, j'ai moi-même considéré, plus tard, cette prétendue métamorphose comme un fait d’hétéro- phyllie due à l’inégal développement des phyllomes', j'ignorais encore que cette même idée se trouvait déjà exprimée dans le mémoire de Pasquale. L’exactitude de cette manière de voir est aujourd’hui prouvée grâce aux observations et aux expériences de M. Gœbel. En effet, par une ingénieuse application de la taille, non plus seulement aux axes végétatifs, mais aussi à leurs organes appendiculaires, il a réussi à provoquer un surcroît de développement chez des phyllomes qui, d’après leur position sur la plante, auraient dû con- server l’état rudimentaire d’écailles de bourgeons, et à leur faire prendre la forme de vraies feuilles”. Pour en revenir au mémoire de Pasquale, il est vraiment regrettable que cet écrit magistral n’ait pas ! Mémoires Soc. Phys. et Hist. nat. Gen.,t. XXVI, 2, 1879, p. 453; vol. cent. 1890, p. 30. * Beiträge zur Morphologie und Physiologie des Blattes. Botan. Zeit. 1880, p. 808. . 6 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE fixé l'attention des botanistes contemporains. On‘peut même dire qu’il a passé presque inaperçu, car le résumé par trop sommaire qui en a été fait dans le Bulletin de la Société botanique de France” ne donne vraiment pas l’idée de sa valeur réelle. Depuis lors, il semble n'avoir plus été remarqué par personne, sauf pourtant par M. Gœbel*, qui le cite à propos d’un cas spécial d’hé- térophyllie. À mon grand regret, ce mémoire m'était encore in- connu lorsque je fis, il y a quelques années, ma première communication sur les bourgeons adventifs”. Les faits que j’exposai alors n'étaient, je dois le reconnaître aujour- d’hui, que la confirmation des vues émises précédem- ment par le savant italien. Il en est de même des obser- vations analogues faites par M. Bayley Balfour, lors de son séjour à l’île Rodriguez. Ayant été particulièrement frappé de la réapparition des formes juvéniles sur les pousses adventives de certains arbustes, il lui consacre les lignes suivantes de l'introduction à sa flore de cette île‘. « Le trait de variabilité le plus saillant dans la végétation de l’île, et il mérite de fixer l’attention, consiste dans la diversité de forme et de port que pré- sentent les feuilles de certaines espèces aux différentes périodes de l’accroissement de la plante. Cette varia- tion se rencontre presque uniquement chez les arbres ou les arbustes, à l’exception cependant d’une compo- sée de petite taille, l’Abrotanella. Chez les espèces douées de cet hétéromorphisme, la jeune plante pro- 1 T. XIV, 1867, p. 153. ? Organographie der Pflanzen, p. 145. 3 Archives des sc. phys. et nat. t. VIII, 1899. Botany of Rodriguez, 1879, p. 20. + ur ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 5 g duit des feuilles ayant comme un degré de développe- ment moindre que celui des feuilles de la plante adulte, et du moment que celle-ci a atteint cette période de son accroissement, elle ne produit plus que des feuilles de la forme adulte. Mais s’il naît des pousses adven- tives à la base du tronc ou même plus haut au-dessous des premières branches, les feuilles de ces pousses ont toujours la forme juvénile et non la forme adulte. En outre, si de jeunes pousses naissent des tronçons d’ar- bres mutilés ou taillés, celles-ci portent aussi, comme c'était à prévoir, des feuilles de la forme juvénile. Un point intéressant à élucider serait de savoir si des pousses naissant d’une branche traitée de la même manière auraient des feuilles juvéniles ou des feuilles adultes, et jusqu’à quel point il se produirait ainsi des variations dans le foliage. Il me semble qu’il y a là un champ d'observations et d'expériences intéressantes de nature à fixer l’attention de ceux qui auront l’occasion de se livrer à des recherches de ce genre. » L'auteur énumèére ensuite Jusqu'à dix-sept espèces de Rodriguez chez lesquelles il a contaté une hétérophyllie très marquée. Ainsi M. Balfour avait parfaitement reconnu le trait distinctif des pousses adventives, et c’est fächeux qu’il se soit contenté de le signaler incidemment dans un ouvrage de floristique où il avait toute chance d’être perdu pour les morphologistes. Si M. Balfour avait lui- même poursuivi l’étude de la question, il n'aurait pas tardé à trouver, tout à sa portée, de nombreux exem- ples de faits semblables à ceux qu'il avait si bien obser- vés dans l’île Rodriguez. C’est ce qui m’est arrivé à maintes reprises pendant ces nernières années et je 58 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE vais passer sucessivement en revue les espèces qui ont fait l’objet de mes observations. Eucalyptus globulus. — On sait que le tronc de cet arbre produit fréquemment des pousses adventives dont les rameaux et les feuilles ont la forme juvénile si caractérisée chez cette espèce. Le fait est connu depuis longtemps. On à vu plus haut qu’il n’avait pas échappé à Pasquale. M. Briosi' en a, plus récemment, cité un exemple remarquable par la grande hauteur à laquelle une pousse adventive à feuilles juvéniles s'était produite sur l’un de ces arbres. J'ai eu moi-même l’occasion d'observer beaucoup de cas semblables pendant un séjour à Cannes, en 1899. Il n’est pas rare de rencontrer des Eucalyptus dont on a supprimé des branches, ou qui en ont perdu par suite d'accidents, et sur lesquels des pousses adventives se sont produites autour des cicatrices. Or j’ai.invaria- blement constaté que les premiers rameaux de ces pousses ainsi que leurs feuilles, ont toujours la forme et la structure juvéniles, quelle que soit d’ailleurs la partie de l'arbre qui leur ait donné naissance. Je vis aussi à Cannes beaucoup d’Eucalyptus déjà fort âgés, que l’on avait entièrement dépouillés de toutes leurs branches et dont le tronc ainsi mutilé portait, à son sommet, une abondante touffe de rameaux adventifs présentant tous les caractères juvéniles. Ayant écrit à ce sujet au regretté Naudin, alors directeur de la villa Thuret et qui avait fait, comme on sait, une étude spéciale des 1 G.-A. Briosi. Intorno alla anatomia delle foglie dell Euca- lyptus globulus Labill. Milano, 1891, p. 3. ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 59 Eucalyptus, je reçus de lui la réponse suivante qu’on ne lira pas, je le crois, sans intérêt. « Je suis heureux de pouvoir confirmer votre obser- vation sur l’Eucalyptus globulus. « Toutes les fois que cet arbre est coupé par le pied, il repousse une abondante cépée qui est entièrement revenue à l’état juvénile : grandes feuilles opposées ses- siles ou à peu près, grises blanchâtres et dont l’odeur balsamique est pénétrante, toutes différentes, en un mot, des feuilles de l'arbre adulte, qui sont alternes, falquées, pétiolées, sans pulvérulence blanchâtre et peu ou point odorantes, à moins d’être froissées entre les doigts. Et remarquez bien que ce n’est pas seulement à la base de l'arbre coupé que cette transformation se produit, c’est à toutes les hauteurs du tronc, quand on le coupe. Même le simple enlèvement d’une branche un peu grosse est le point de départ d’une poussée de rameaux retournés à la forme juvénile. « J'ai observé la même chose sur l’Eucalyptus vimi- nalis, qui est très biforme. Les amputations y font naître des bouquets de rameaux de figure juvénile. Il me parait probable qu’on observerait les mêmes modifica- tions sur tous-les Eucalyptus bien biformes. Elles seraient moins évidentes sur les uniformes. € Je crois avoir vu aussi quelques changements d'apparence semblables, ou approchant, sur d’autres arbres. » Noyer (Juglans regia L.). — On sait que les très jeunes noyers ont des feuilles à folioles dentelées, tan- dis qu’à partir de la cinquième ou sixième année, toutes les feuilles de ces arbres ont des folioles à bords 60 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE entiers’. Ces feuilles juvéniles à folioles dentelées ont, comme celles de l’arbre adulte, la structure interne compliquée par la présence dans le rachis d’un système ligneux intracortical, structure qui se retrouve d’ail- leurs chez toutes les Juglandées*. Elles ont sensible- ment aussi les mêmes dimensions que celles de l'arbre adulte, dont elles différent cependant par leurs folioles dentelées d’un vert plus vif et d’une consistance plus membraneuse. Lorsque de jeunes noyers à folioles dentelées ont été émondés, il leur arrive souvent de produire l’année suivante des feuilles dont les pétiolules inférieurs por- tent à leur base une ou même deux folioles surnumé- raires qui sont comme les autres à bords dentelés, c'est-à-dire de la forme juvénile. La nervure médiane de chacune de ces folioles surnuméraires correspond à une courte ramification latérale du système ligneux intracortical du rachis, système ligneux qui d'ordinaire ne répond à aucune formation externe. La présence de ces folioles est déjà fort intéressante comme constituant une monstruosité taninomique progressive. Elle ne l’est pas moins sous le rapport de leur dentelure qui prouve que ce caractère juvénile est une propriété inhérente à l’ensemble des tissus de la feuille, puis- qu’elle se manifeste même chez leurs expansions acci- dentelles. Les noyers produisent spontanément des pousses ! C. de Candolle. Mémoire sur la famille des Juglandées, Annales des sc. nat., sér. 4. t. XVIII, p. 13. ? C. de Candolle. Théorie de la feuille, Archives des sc. #hys. et nt. Genève, t. XXXII, 1868, et Mémoire sur l’anatomie com- parée, etc. Mém. Soc. phys., t. XXVI, 2. ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 61 adventives sur leur tronc et leurs branches de tout ordre. Il est, en outre, très facile d’en provoquer la formation par la taille des rameaux. Dans tous les cas, et quelle que soit la position qu’elles occupent sur l'arbre, ces pousses adventives n’ont jamais, pendant leurs premières années, que des feuilles à folioles dentelées semblables aux feuilles juvéniles de l’es- pèce. J'ai rencontré, au cours de mes recherches, plusieurs cas particulièrement intéressants à divers points de vue. Il m'est arrivé, par exemple, de trouver plusieurs fois sur un très vieux noyer des pousses adventives, nées vers l’extrémité d’une branche de quatrième ramifica- tion et longue d’environ quatre mètres, qui avaient toutes leurs feuilles de la forme juvénile, Il en a été de même des pousses adventives qui s'étaient formées en très grande abondance à la région supérieure d’un autre grand noyer complétement émondé l’automne précédent. Ces faits montrent que l’âge de l'arbre et de ses branches n’exerce pas d’influence sur le mode de développement de ses pousses adventives. Depuis quelques années j’observe un noyer que j'ai fait rabattre complètement chaque automne depuis l’année 1900. A cette époque, il avait déjà acquis ses feuilles définitives à folioles entières, bien qu’il n’eût pas encore fleuri. Dès lors, il n’a cessé de produire chaque printemps de nombreuses pousses adventives, dont toutes les feuilles ont des folioles dentelées d'aspect et de consistance juvéniles. Ces pousses sont très vigou- reuses et plusieurs de leurs feuilles ont présenté de curieux cas tératologiques. L'un d'eux notamment, qui s’est produit à deux reprises, a déjà fait, de ma 62 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE part, l’objet d'une notice spéciale’. Il consistait en ce que le rachis de la feuille portait sur sa face supérieure une foliole surnuméraire insérée bien au milieu de cette face, à égale distance des deux folioles latérales de la seconde paire au-dessus de la base de la feuille. Cette foliole surnuméraire avait, comme les autres, un bord dentelé et le corps ligneux de sa nervure cen- trale était un prolongement direct des faisceaux médians du système intracortical du rachis. Si l’on rapproche cette monstruosité de celle dont il a été question tout à l’heure, on voit que les pousses adventives du noyer adulte et la jeune plante de cette espèce se ressemblent jusque dens leurs anomalies tératologiques. Chène (Quercus Robur L.). — Mes observations se rapportent uniquement à la variété de chêne dont les feuilles définitives ont la base cordée ou obtuse. Au-dessus des cotylédons qui sont charnus, hypo- peltés et elliptiques, la tige primaire de la plantule est munie d’écailles alternes lancéolées et membraneuses. Vient ensuite une série plus ou moins nombreuse de feuilles dont la forme et les dimensions s’accroissent graduellement de l’une à l’autre, de bas en haut le long de la tige primaire. Cette série commence ordinai- rement par une ou deux petites feuilles sessiles, entié- res, oblongues-obovées et à base pointue. Elles sont suivies de plusieurs autres encore sessiles ou très brié- vement pétiolées, dont le bord est plus ou moins den- telé, le nombre des dents allant en augmentant de bas en haut sur la tige. Enfin viennent les feuilles de la ! Gardeners-Chronicle, vol. XXIX, p. 319. ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 63 forme définitive qui sont pétiolées et à base cordée ou en tout cas obtuse. Les feuilles à contour entier ou peu dentelé et à base pointue sont une forme juvénile. En effet, elles ne se reproduisent plus sur les pousses axillaires de l'arbre ; sauf accidentellement sur celles qui ont souffert d'intempéries pendant les premières phases de leur développement'. En revanche ces feuilles juvéniles se retrouvent toujours, en plus ou moine grand nombre, dans la région inférieure des pousses adventives nées spontanément ou par l'effet de l’émondage, soit sur le tronc, soit sur les branches des chênes. Pachira cyathophora Casar. — Le retour des pousses adventives à la forme juvénile m'a été aussi indiqué par M. Prain chez cette malvacée arborescente origi- naire du Brésil et cultivée dans le Jardin de Calcutta. A l’état adulte elle a de grandes feuilles de forme digitée à cinq ou six folioles, tandis que ses jeunes pieds ont des feuilles beaucoup plus petites, simples et ovales. Or les feuilles de cette forme juvénile réapparaissent telles quelles sur les jeunes pousses adventives de l'arbre adulte, comme j'ai pu le voir sur les échantillons qui m'ont été envoyés de Calcutta. Lierre (Hedera Helix L.). — Cette plante est une de celles qui présentent le plus grand contraste entre l’état juvénile et l’état adulte. En effet elle vit d’abord, pen- dant un temps très long et qui peut durer des années, 1 Voir Franz Krasan. Ueber regressive Formerscheinungen bei Quercus sessiliflora, Sitzungsberichte d. K. Akadem. Wiss. 1 Abth., 1887. 64 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE sous forme de liane rampante ou grimpante. Durant cette première période, elle ne porte que des feuilles arrondies et lobées dont le pétiole renferme un sys- tème ligneux en arc ouvert du côté supérieur et com- posé de faisceaux distincts. Ce sont les feuilles juvéniles de l’espèce. Plus tard le lierre adulte pousse des rameaux florifères qui sont dressés et portent des feuilles lan- céolées entières, à pétioles pourvus d’un système ligneux en anneau continu. Or on voit souvent sur de trés vieilles tiges de lierre déjà munies de rameaux flori- fères, des bourgeons adventifs se développant en pous- ses retombantes dont toutes les feuilles ont la même forme et la même structure interne que celles de la première période. Je n’ai pas encore eu l’occasion d'observer, moi- même, des bourgeons adventifs issus des rameaux flo- rifères. Mais le fait que voici ne me permet pas de douter qu’ils ne se développent aussi sous la forme juvénile. On sait que ces rameaux peuvent être bouturés et qu'ils se développent alors en arbustes désignés par les horticulteurs sous le nom de variété arborea. Ces arbustes ne sont nullement une variété au sens scien- tifique du terme, vu que leurs graines reproduisent toujours la forme rampante ordinaire, comme M. Hugo de Vries a soin de le faire remarquer dans son ouvrage sur la mutation des espèces', où se trouve une figure représentant l’un d’eux. Or il ajoute que les rameaux de ce lierre arborescent donnent parfois naissance à des pousses rampantes et la figure montre justement que ces pousses ont des feuilles de la forme juvénile. ! Die Mutationstheorie, 1, p. 32, fig. 8. ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 65 Marronnier (Æsculus Hippocastanum L.). — Les deux premières feuilles qui, chez cette espèce, succé- dent sans transition aux cotylédons, ont déjà les mêmes dimensions et la même forme que toutes celles qui nais- sent ensuite sur la tige primaire, ainsi que sur l’arbre adulte. Mais elles en diffèrent cependant par un carac- tère de structure interne. La nervure médiane de leurs folioles est, en effet, toujours dépourvue de faisceaux intramédullaires, tandis qu’elle en contient invariable- ment chez toutes les autres feuilles, y compris celles de la première paire sur les rameaux axillaires. D’autre part on constate la même absence de faisceaux intra- médullaires dans la nervure médiane des deux pre- mières feuilles des pousses adventives nées sur une partie quelconque de l’arbre adulte. Chez le marronnier les premières feuilles des pousses adventives sont ordinairement moins développées que celles de la plantule. Ainsi que l'avait remarqué Pas- quale, elles n’ont quelquefois que trois folioles. Cette réduction des feuilles est même encore plus considérable à la base des pousses adventives qui surgissent en très grand nombre et en rangs serrés tout autour de lazone cambiale d’un tronc de marronnier coupé. Cela pro- vient sans doute de ce que ces pousses se gênent mu- tuellement. Charme (Carpinus Betulus L.). — Chez cette espèce les deux premières feuilles au-dessus des coty- lédons présentent aussi un caractère juvénile dans leur structure interne. Il consiste en ce qu’elles sont dépour- vues des faisceaux intracorticaux qui se trouvent dans le pétiole et la nervure médiane de toutes les autres ARCHIVES, 1. XVI. — Juillet 4903. 5 66 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE feuilles de l'arbre. Or ces faisceaux manquent aussi dans les premières feuilles des pousses adventives et ils font même souvent encore défaut jusque dans leur sixième feuille. Ces pousses conservent donc le carac- tère juvénile plus longtemps que la tige primaire. C’est ce qui arrive surtout chez celles qui proviennent des branches souterraines partant de la base du tronc. Les bourgeons adventifs de toutes les espèces dont il vient d’être question sont d’origine endogène. Je dois ajouter qu'ils sont tous munis d’écailles au moment où ils arrivent au jour. Ceci paraît être un caractère géné- ral des bourgeons endogênes. Il se retrouve même chez des espèces qui, telles que les Pterocarya, ont des bour- geons axillaires dépourvus d’écailles, ainsi que chez celles dont la plantule n’a pas d’écailles basilaires, comme dans le cas du marronnier. On ne trouve jamais, à la base des pousses adven- tives, de phyllomes semblables aux cotylédons de la plante. Ceux-ci sont une forme exclusivement propre aux embryons, et les pousses adventives ne reproduisent donc que les phases de l’évolution individuelle qui sont postérieures à la naissance des cotylédons. Sous ce rapport elles constituent une formation intermédiaire entre les embryons qui sont, comme elles, d’origine endogène et les axes végétatifs exogènes de la plante. L'ensemble des faits que je viens d’exposer et qui se rapportent à des espèces de familles très différentes, démontre que le retour à la forme juvénile est un caractère constant des pousses adventives aériennes, c’est-à-dire nées sur les troncs ou les branches des ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 67 arbres. Je n'ai pas encore examiné moi-même, à ce point de vue, celles qui sortent des racines. Les pousses radicales et celles issues des rhizomes, ont fait dernièrement l’objet des recherches approfon- dies de M. Marcel Dubard', qui les a étudiées chez un très grand nombre de plantes, tant ligneuses qu’'herba- cées. Il s’est livré, pour chaque espêce, à une étude comparative de ces pousses, non seulement sous le rapport de leur développement, mais aussi sous celui de leurs caractères morphologiques et anatomiques. Sauf quelques cas ‘exceptionnels, qui se rencontrent chez des plantes herbacées. elles sont d’origine endo- gène, comme les pousses adventives aériennes”. Mais leur développement ultérieur diffère forcément plus ou moins de celui de ces dernières, à cause de la facilité qu'elles ont à s’enraciner elles-mêmes dans le sol. Elles ne se trouvent donc pas dans des conditions identiques à celles qui régissent les pousses adventives aériennes, et leur développement présente des phases plus compliquées qui sont analysées d’une manière très intéressante dans le mémoire de M. Dubard. Néanmoins il ressort de ces recherches que les pousses adventives radicales présentent toujours aussi un caractère juvé- nile relativement aux ramifications aériennes normales. En outre, leurs premiers organes sont, dans la plupart des cas, moins différenciés que ceux de la plantule; de sorte que celle-ci représente souvent une phase de | Annales des sciences naturelles, sér. 8, t. XVII, 1903. ? Le premier développement des pousses adventives radicales avait déjà été élucidé par Irmisch (Botanische Zeitung, 1857) et par M. W. Beiïjerinck (Naturh. Verhandl. d. kon. Akad. d. Wetensch. Amsterdam, XXV, 1886). 68 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE végétation d'ordre supérieur à celui des pousses radi- cales. On à vu d’ailleurs, à propos du marronnier et du charme, que les pousses adventives aériennes peuvent aussi produire des feuilles moins développées que celles. de la plantule, ou conserver le caractère juvénile plus. longtemps qu'elle. De plus, comme je lai fait remar- quer précédemment, les bourgeons adventifs du tronc et des branches sont munis d’écailles, alors même que la tige primaire de la plante en est dépourvue. Ainsi les pousses adventives aériennes peuvent fort bien être, au début, moins développées que la plantule dont elles. arrivent cependant toujours à reproduire les formes. juvéniles. Le caractère juvénile des pousses adventives rentre dans la loi du développement individuel de la plante et il fait partie de l’ensemble des caractères normaux de chaque espèce. Il ne faut donc pas le considérer comme un cas de variabilité régressive de l'espèce, et il n’y a pas lieu de lui attribuer, ainsi qu’on l’a fait quelquefois, l'importance d’une indication phylogénétique. Ce qui constituerait une anomalie, une variation de l'espèce, ce serait l'apparition des formes adultes sur: une jeune pousse adventive ; ou bien celle de formes. juvéniles sur une des pousses ordinaires de la plante adulte. De semblables anomalies présenteront évidem- ment le plus grand intérêt toutes les fois qu’elles seront bien constatées. Mais il faudra, dans chaque cas de ce genre, avoir soin de s’assurer que l’on n’a pas à faire à une pousse adventive déjà âgée ou à une pousse d'apparence adventive, mais provenant en réalité d’un bourgeon dormant. En ce qui concerne les noyers, espèce dont je me suis plus spécialement occupé, il ne m'est encore jamais arrivé de voir apparaître des. ET DE BIOLOGIE VÉGÉTALES. 69 folioles à bords dentelées sur les pousses ordinaires de l'arbre adulte, ni celles à bords entiers sur la tige pri- maire ou sur ses premières ramifications. Je suis bien convaincu que presque tous les cas de régression morphologique observés chez les organes végétatifs de plantes adultes, doivent être attribués à la production de pousses adventives. Toutelois il faut reconnaître que les influences externes qui agissent sur une plante peuvent aussi amener accidentellement le mème résultat. Ainsi, comme Je l’ai rappelé tout à l’heure à propos du chêne, des intempéries éprouvées par de jeunes pousses d’origine normale, peuvent avoir pour effet de les empêcher d'atteindre leur complet développement et de leur faire conserver la forme juvénile, lorsque celle-ci est plus simple que la forme adulte, ce qui est le cas le plus ordinaire. Il ne faut pas non plus oublier les remarquables expériences dans lesquelles M. Gœbel' est parvenu à provoquer artifi- ciellement le retour aux formes juvéniles, chez certaines espèces. Il à constaté, par exemple, qu'une plante de Campanula rotundifolia soumise à un éclairement insuf- fisant, ce qui doit évidemment la débiliter, se remet à produire dans sa région supérieure, les feuilles à limbe arrondi et à long pétiole, caractéristiques de sa première phase de plus faible intensité végétative. Dans une autre expérience, c’est en transportant dans une atmosphère humide une plante d’Acacia verticillata qu’il a réussi à lui faire reproduire sur ses rameaux supérieurs déjà munis de phyllodes, des feuilles juvéniles de la forme pinnée. Cela tenait sans doute à ce que le développement ! Ueber Jugendformen von Pflanzen und deren Kün:tliche Wiederholung. Stitzungsber. d. Math.-phys. Cl. d. K. B. Akad. der Wiss. zu München, 1896. 70 QUESTIONS DE MORPHOLOGIE, ETC. de ces dernières exige un apport d’eau plus considé- rable que celui qui règne d'habitude dans la partie supérieure de la plante. La comparaison des pousses adventives endogènes avec les ramifications exogènes de la même plante est fort intéressante au point de vue biologique. En effet, ces dernières étant différentes les unes des autres, et la nature de chacune d'elles dépendant de sa position sur le végétal, il semblerait, au premier abord, que leurs pousses endogènes dussent aussi différer entre elles selon la région d’où elles émanent. Au lieu de cela, on constate qu’elles sont toutes de même nature et qu’elles évoluent de la même manière, en répétant la série des complications structurales de la plante, depuis la phase cotylédonnaire. Toutefois, ce contraste entre les deux sortes de pousses cesse d’étonner, si l’on réfléchit que la formation des pousses adventives n’est qu’une con- séquence de la propriété générale en vertu de laquelle toutes les parties d’un végétal peuvent reproduire celui-ci, lorsqu'elles sont placées dans des conditions favorables et tant qu'elles renferment encore des tissus capables de développement. Il est vrai que les pousses adventives issues du corps intact de la plante ne sont pas des individus complets, puisqu'elles n’ont pas de racines. On pourrait même les comparer, sous ce rap- port, à ce que sont les greffes d’une plante sur elle- même. Mais cela résulte de ce que ces pousses endo- gènes naissent presque sur le trajet direct des aliments, de sorte que leur développement ne nécessite pas la formation de racines spéciales, comme celui des bou- tures et des pousses adventives d'organes séparés de la plante. IN OLE SUR LE QUATERNAIRE DU SEELAND PAR le D" B. ÆBERHARDT de Bienne. Région du lac de Bienne. — Sur la route de Bienne à Brügg, peu après la sortie du village de Madretsch, se trouvent de très belles sablières exploitées pour la ville de Bienne. La première est au niveau de la route, qui doit être, sur ce point, à la cote de 440 m. La sablière, quoique ayant 10 m. de haut environ, présente sur toute sa hauteur une alternance de sable fin, de couches plus argileuses et de lits de petits cail- loux roulés pisiformes. La stratification est irrégulière, les bancs étant en forme de lentilles concaves-convexes ; les galets forment une nappe à peu près continue vers la moitié de la sablière. Ces derniers appartiennent, pour la plupart, au Malm supérieur (portlandien et kimméridien) ; je n’en ai trouvé aucun appartenant au dogger ; les galets du crétacique jurassien sont très rares; par contre, on rencontre une certaine quantité de calcaire noir. Je n'ai rien trouvé qui rappelât le gla- ciaire erralique du Rhône. 72 NOTE SUR LE QUATERNAIRE Les couches sableuses très dévoloppées, contiennent environ 30-35 ‘/, de matériaux non attaquables par HCI; ce sont surtout des grains de quartz et d’autres éléments silicatés provenant de la molasse. Les couches plus argileuses, tout en présentant à peu près la même composition, sont un peu plus riches en mica. En observant la sablière, on remarque à droite un petit lambeau de terrain dissemblable, recouvrant toute la série des sables. 71 contient une quantité de blocs polis et éraillés et ne peut appartenir qu'a la mo- raine profonde de la dernière glaciation. Quelques pas plus loin, dans deux autres sablières, on peut constater la même superposition sur les sables déjà mentionnés de la moraine profonde, avec ses blocs polis et striés empâtés dans un lehm provenant de la trituration de la molasse. Les galets appartiennent à la serpentine, aux schistes chloriteux du Valais, au Ver- rucano, au gabbro, au calcaire noir, à la molasse grise, au calcaire crétacique jaune et au calcaire blanc du Malm du Jura ; ce sont donc les roches caractéristiques de la moraine profonde du glacier du Rhône. Puis- sance 1-2 m. Quelques mètres plus bas, de l’autre côté de la voie ferrée, sortent plusieurs sources assez fortes, qui ali- mentent d’eau une tourbière et provoquent la présence d’une couche imperméable, molasse ou moraine pro- fonde d’une phase antérieure du glacier. Les couches sableuses jouent ici sûrement le rôle de collecteur. Malgré l'absence de débris organiques, je crois pou- voir considérer ces sables comme étant d’origine lacus- tre. Ils n'ont pu être amenés ni par la branche occi- DU SEELAND. 19 dentale du Rhône glaciaire, à cause de l’absence de matériaux caractéristiques valaisans, ni par la Thièle, vu la rareté des éléments du crétacique Jurassien; la Suze est le seul cours d’eau qui aurait pu les déposer, mais la nature fine des matériaux parle contre cette hypothèse. Il est difficile de déterminer l’étendue du bassin lacus- tre de Bienne, mais on peut admettre qu'il recevait pro- bablement déjà la décharge du vallon de Saint-Imier ou celui de Péry, à une époque cependant où le dogger n’était pas encore à découvert. Il devait en outre rece- voir beaucoup de ruisseaux de la région molassique avoisinante. Son niveau devait être supérieur à 450 m., la tête de la sablière appartenant encore aux dépôts lacustres. La localité méritait d’être citée puisque, par elle, on arrive à l’idée d’un lac de Bienne antérieur à la dernière extension des glaciers. Terrasse de Sutz. — Un autre dépôt important pour l’histoire du lac de Bienne se trouve sur la rive droite du lac. De Nidau à Sutz la rive est basse, à deux mé- tres au plus au-dessus de la surface actuelle des eaux, et il est facile de constater qu’une bonne partie des prés tourbeux d’Ipsach ont été gagnés sur le lac à la suite de la correction des eaux du Jura. Or, brusque- ment, un peu avant Suiz, le sol se relève d'environ 20 m. et, à partir de là, la route Nidau-Täuffelen suit une terrasse de 1 km environ de longueur sur 500 m. de largeur maximale, sur laquelle sont construits les vil- lages de Suiz et Gerolfingen. Cette terrasse, dans laquelle de grandes sabliéres sont en pleine exploitation, cesse vers Lathrigen, et le le Î 4 NOTE SUR LE QUATERNAIRE lac en s’élargissant, butte contre la colline molassique du Jensberg. Les matériaux des sablières sont sûrement d’origine fluviale, à voir la régularité des strates litées horizontalement ; en outre ils doivent venir de l’ouest", vu la grande quantité de galets du crétacique Jurassien qui, avec les cailloux du Malm, forment ici à peu près la moitié de la masse des alluvions. Ils n’ont pu être amenés du sud, puisque tout le long du lac, le Jens- berg et la colline de Brüttelen forment une ligne de faîte qui dépasse d’au moins 50 m. le niveau de la terrasse en question; ils ne présentent d’ailleurs nulle part les caractères d’un dépôt de delta. Ces aliuvions ont donc dü être amenées par la Thiêle et par la rivière quicoulait autrefois dans la vallée morte de Vinelz, au sud du Jo- limont, rivière que l’on suppose être la Menthoue du lac de Neuchâtel”. La formation du lac doit donc être postérieure au dépôt de ces alluvions et leur âge de- vient par suite intéressant à déterminer. Or, dans l’une des sablières, on remarque à la surface un dépôt de un à deux mêtres de moraine de fond avec galets polis, striés et blocs anguleux de la moraine superficielle (gneiss d’Arolla); c’est elle qui probablement se conti- nue pour former ensuite le fond du lac. Elle a laissé sur la rive un grand nombre de blocs erratiques valaisans. Le dépôt de ces alluvions est donc antérieur à la der- ! On sait que le crétacique s’arrête, dans la chaine du Jura, à la hauteur de Bienne, ce qui écarte la supposition d’un cours d’eau venant de l’est. ? Les deux vallées de la Thièle et de la Menthoue couraient autrefois parallèlement beaucoup plus loin avant de se rencontrer, et il est probable que la colline sous-lacustre de la Motte, du lac de Neuchâtel ainsi que le Jolimont et l’île de Saint-Pierre, for- maient autrefois la ligne de partage des deux vallées. DU SEELAND. 79 nière glaciation. On rencontre en outre dans une des sablières, à la base des alluvions et engagés sous ces dernières, de gros blocs valaisans reposant sur le ter- tiaire, tandis que les alluvions elles-mêmes contiennent à peine quelques rares roches caractéristiques valai- sannes, une euphotide, une éclogite par-ei par-là, en compagnie de calcaires tertiaires à planorbes et lim- nées. Le seuil tertiaire sur lequel reposent la moraine de fond et les alluvions., se trouve ici à une altitude d’en- viron 440 m., soit à 10 m. au-dessus du niveau actuel des eaux du lac. Je crois donc que, sans vouloir pour le moment remonter plus en arrière dans l’histoire gla- ciaire de la région, on pourrait admettre les phases suivantes : a) Creusement des vallées de la Thièle et de la Menthoue, jusqu'à une profondeur d’environ 440 m., ces deux vallées se rencontrant à l’angle de l’île de Saint-Pierre. b) Dépôt de la moraine de fond inférieure aux allu- vions de Sutz, qui doit appartenir à l’avant-dernière glaciation. c) Comblement des deux vallées par des alluvions jusqu’à une hauteur correspondant à la surface de la terrasse de Sulz. d) Nouvelle phase d'affouillement des deux rivières, qui entament la terrasse et la molasse sous-jacente, et n’en laissent subsister que le lambeau de Sutz. e) Dernière grande crue du glacier du Rhône, qui recouvre tout le pays de ses cailloux et de sa boue gla- claire. Je ne veux pas pour le moment déterminer si la formation du bassin du lac de Bienne est antérieure à 76 NOTE SUR LE QUATERNAIRE la dernière glaciation et si elle est due, comme le sup- pose M. Schardt”, à l’affaissement à l’époque méso-gla- ciaire du sol sous la charge des Préalpes, ou bien si le bassin s’est formé seulement après le retrait définitif du glacier, et si ce dernier a été un facteur important de sa création. Il est deux faits cependant que je crois pouvoir con- sidérer comme acquis : 1° Une nappe d’eau probable- ment peu étendue, dans laquelle se sont déposés les sables de Brügg, existait déja avant le dépôt de la moraine de fond néoglaciaire. 2° La création du lac de Bienne est postérieure à la terrasse de Sutz. Vallées de la Broye et de l’Aar. Fräschels. — La plaine du Grand Marais est ici limitée du côté du SE, par des collines molassiques de 550 m., qui la sépa- rent des vallées de l’Aar et de la Sarine. Contre ces collines s'appuie une étroite terrasse dans laquelle ont été creusées plusieurs sablières, ainsi à la ciblerie de Kerzers, au sud de Fräschels, à Bargen. La plus inté- ressante et la plus instructive est celle de Fräschels, qui présente à la base des alluvions anciennes litées horizontalement, avec petites lentilles de sable. Les matériaux que l’on rencontre ici sont surtout des cal- caires alpins gris, noirs, rouges, une roche bréchi- forme du Flysch, avec quelques roches cristallines (quartzites et roche porphyroïde rouge de la nagel- fluh); aucune de ces roches ne trahit une origine valaisanne; il faut donc considérer ces alluvions comme amenées par la Broye. Ces dépôts sont non seu- 1 Schardt. Note préliminaire sur l’origine des lacs du pied du Jura suisse (Eclogæ, vol. V, n° 4, p. 258.) DU SEELAND. 17 lement recouverts par une couche de 2-3 m. de mo- raine de fond sableuse, avec galets striés, mais on peut démontrer ici que l'érosion qui a entamé la terrasse est antérieure au dépôt de la moraine de fond néo-gla- ciaire. En effet, à l’extrémité ouest de la sablière, on voit parfaitement la ligne de contact entre les alluvions et la moraine de fond descendre obliquement vers la base de la terrasse, suivant un angle de 45°. Le même fait s’observe dans une sablière à l’ouest de Walperswyl, dans la sablière à l’est de Siselen ainsi que dans l’une des sablières de Madretsch. La présence d'’alluvions amenées par la Broye en aval du lac de Morat, à si peu de distance de ce der- nier, permet, je pense, d'établir l’âge de ce lac d’une facon assez sûre. 1l est certain, en effet, que ces allu- vions n'auraient pu arriver en cel endroit si un lac avait existé dans la vallée de la Broye en amont de Fräschels, ou du moins ce lac aurait-il été comblé lors du dépôt en question. Aussi, peut-on dire, je crois, avec assez de certitude, que lors de la dernière incursion du glacier du Rhône dans la vallée de la Broye, incursion qui avait été précédée par une phase d’érosion suffi- sante pour entamer la molasse, il ne se trouvait pas de lac dans la région de Morat. Selon toute probabilité, c'est en partie à l’action du glacier qu'il faut attribuer là création du lac de Morat ainsi que ceux de Bienne et Neuchâtel. Après le dépôt des alluvions de Fräschels, la Broye a creusé son lit jusqu’à une profondeur incon- nue, puis le glacier de la dernière période glaciaire est arrivé, remplacant le modelage fluvial par le modelage glaciaire, et laissant après lui le lac. Les alluvions de l’Aar et de la Sarine, en recouvrant transversalement 78 NOTE SUR LE QUATERNAIRE la vallée de la Broye, ont encore coopéré à hausser le niveau du lac. Je ne crois donc pas pouvoir admettre l'hypothèse de M. Schardt sur la formation des bassins lacustres du pied du Jura. En effet, cette hypothèse place la création de ces lacs dans la période mésogla- claire, alors que les constatations faites prouvent que le lac de Morat est postérieur au retrait du dernier gla- cier, où qu'il a tout au plus précédé immédiatement l'arrivée de ce dernier. D'autre part, l’inclinaison régu- liére des alluvions anciennes de la vallée de la Broye montre qu'il n’a pas pu se produire non plus d’affais- sement après le dernier retrait des glaciers. Walpersuwyl. — Dans la région d’Aarberg, la vallée de la Broye est parcourue par une colline haute d’en- viron 30 m., sur laquelle sont construits les villages de Treiten, Finsterhennen, Siselen, Walperswyl et Bühl. La colline, large de 100 à 400 m. et longue d'environ 7 km., est sans doute le prolongement de l’arête qui divise le lac de Morat en deux bassins parallèles. Elle faisait probablement partie de la ligne de faîte qui, avant la dernière glaciation, séparait la vallée de la Broye de celle de la petite Glane'. Plusieurs sablières ont été ouvertes dans le flanc sud de cette colline, soit dans le village de Walperswyl ou non loin de celui-ci, soit à l’est du village de Bühl], soit aux environs de Sise- len, Finsterhennen, Treiten, Müntschemier. Le pied de la colline laisse voir ici comme à Fräschels, la molasse à 10 m. environ au-dessus du niveau de la plaine for- ‘ Les deux rivières qui autrefois se rencontraient à Bühl], se jettent maintenant dans le lac de Morat, à peu de distance l’une de l’autre. DU SEELAND. 79 mée par les alluvions récentes de l’Aar. A la surface de la molasse, soit à une altitude de 460 m. environ, se trouvent des alluvions semblables à celles de Frà- schels, qui ont été amenées ici par la Broye et non par le Rhône néoglaciaire, comme le montre la rareté des roches valaisannes”. Ainsi, lors du dépôt de ces alluvions, le glacier du Rhône s'élait retiré assez en arrière pour ne plus pou- voir recouvrir de ses alluvions même la partie supé- rieure des vallées de la Broye et de la Thièle. On pour- rait donc parler ici de période interglaciaire ou, du moins, de période de grand recul pour le glacier du Rhône. Toute la colline est recouverte par la moraine de fond de la dernière période glaciaire. Les sablières de Lyss et de Studen, près Briügg, sont aussi creusées dans la terrasse de 480 m. Les matériaux qui entrent dans la composition des alluvions, sont les mêmes que ceux déja nommés pour les sablières de Fräschels, Walperswyl, Bübl, avec, en plus, quelques galets du crétacique et du Malm du Jura associés à quelques très rares galets valaisans (euphotide, éclogite) provenant probablement de la moraine sous-jacente. En effet, sous 20 m. d’alluvions environ, on trouve dans la princi- pale sablière ouverte sur le flanc nord de la colline près Lyss, la moraine à blocs typiques du glacier du Rhône de l’avant-dernière glaciation, avec cailloux polis et striés, d’euphotide, de serpentine et gros blocs polis d’éclogite, de gneiss oculaire, de brèche du Flysch, de ! On y rencontre par-ci par-là une éclogite, une euphotide, un galet de granit des Alpes bernoiïses, etc., amenés là par lévigation de la moraine profonde sous-jacente du Rhône, visible seulement à Lyss. 80 NOTE SUR LE QUATERNAIRE granit, etc. Cette moraine, assez peu épaisse, repose sur les têtes de couches de la molasse d’eau douce infé- rieure, plongeant ici de 40° environ vers le SE et for- mant le flanc sud de l’anticlinal molassique qui précède le Jura. Ainsi donc, avant qu'arrivât dans la région le puissant glacier de l'avant-dernière période glaciaire, la Broye el la Sarine avaient passé par une longue phase d'érosion creusant la vallée jusqu'à une profon- deur de 460 m. environ et rasant dans la région de Lyss l’anticlinal dont l’axe occupait à peu près la place qu’occupe la vieille Aar actuelle. Cet ancien niveau de la vallée peut être observé en quantité d’endroits dans la région : dans une sablière ouverte dans le Jensberg, au N de Worben, dans la sablière de Studen, dans celles de Bühl, de Fräschels, etc., ainsi que dans celles de Sutz, au bord du lac de Bienne. Les alluvions présentent des traces d’érosion dans la sablière sud, de Lyss, et sont recouvertes par 1-2 m. de moraine de fond néoglaciaire, qui contient surtout les matériaux des alluvions sous-jacentes avec quelques rares galets valaisans empâtés dans de la boue glaciaire fortement oxydée. Un peu plus à l’est, au sud du vil- lage de Busswyl, se trouvent des sabliéres où allu- vions et moraine de fond supérieure sont bien à découvert. Büttenberg. — Le Büttenberg est cette colline qui, suivant le pied du Jura de Mett, près Bienne, à Leng- nau, près Granges, séparait autrefois la vallée de la Thièle de la vallée de l’Aar, quand la Thièle, au lieu de couler par le synclinal molassique entre Büttenberg et Jensberg, suivait le pied immédiat du Jura jusqu’à Granges. La colline est formée par les couches de la DU SEELAND. 81 molasse à plongement sud-est, parallèles aux strates de la chaîne du lac. Or, au sommet de la colline, soit à une altitude de 550 m., à 120 m. au-dessus du fond de la vallée, au lieu appelé Bartholomeushof, sur le front nord, est ouverte une sablière. Les matériaux sont les galets de la nagelfluh du pied des Alpes, des calcaires alpins gris, noirs, des brèches du Flysch, des roches cristalli- nes ‘, avec de rares blocs et quelques galets provenant du Jura (crétacique, malm) généralement assez gros et peu arrondis. Il ne peut guère être question ici de la moraine du glacier du Rhône, car les roches du Valais font complètement défaut. Ce sont donc probablement des alluvions amenés par la Broye, ia Sarine et l’Aar, alors que ces rivières coulaient à cette altitude. Elles sont visibles sur une hauteur de 10 m. et sont recou- vertes par la moraine profonde du glacier du Rhône. Le dépôt de ces alluvions est sûrement, vu la place qu’elles occupent au sommet de la colline, antérieur au travail érosif qui a créé la vallée de 460 m., car si l’on admet- tait qu’elles soient postérieures à ce travail d’érosion, done de même âge que celles de Lyss, elles auraient atteint une épaisseur égale à la différence de niveau, soit 100 m.*. Or ce n’est pas probable, et d’ailleurs les matériaux qui les forment ne sont pas tout à fait sem- blables. Arch. — La route qui de Granges se rend à Arch, ! Ce sont surtout les diverses variétés de granit de la vallée de Gastern, ou les granits et gneiss de la région du Grimsel. ? Altitude du seuil molassique sur lequel repose la moraine de fond mésoglaciaire de Lyss : 460 m.; altitude de la surface des alluvions en question : 559 m. ARCHIVES, t. XVI. — Juillet 14903. 6 82 NOTE SUR LE QUATERNAIRE au pied nord de la colline du Bucheggberg, traverse la plaine d’alluvions récentes de l’Aar sur une longueur de 3 kilomètres. Le village d’Arch est lui-même en partie bâti sur une terrasse de 30 m. de hauteur, dont la base est molassique, comme j'ai pu l’oberver. On a de nouveau probablement ici le fond de l’ancienne val- lée. Je n'ai pu découvrir d’alluvions à sa surface. Par contre, un peu plus haut, au sud-ouest du village, sur la route qui conduit à Gossliwyl, on rencontre deux grandes sablières appartenant à l'Etat de Soleure. Les matériaux sont les mêmes que ceux indiqués pour la sablière du sommet du Büttenberg; on n’y trouve ni euphotide, ni éclogite, ni gneiss d’Arolla, donc au- cune des roches caractéristiques du Valais; mais bien des calcaires alpins, des galets de la nagelfluh, des granits des vallées bernoises et quelques trés rares galets du Jura. Les alluvions sont visibles sur une hau- teur de 10-12 m., et se trouvent au même niveau que les précédentes, soit à une altitude d'environ 530 m. On ne peut observer dans les sablières mêmes le ter- rain sur lequel reposent les alluvions, mais deux ou trois mètres plus bas, dans le chemin qui y conduit, on voit pointer la marne tertiaire. En outre, un peu à l’est du village, au-dessus de la terrasse molassique de 450 m., on remarque un talus à pente rapide, caillou- teuse, qui est probablement le rebord sud de la vallée telle qu’elle fut autrefois creusée par la riviére. Celle-ci, après avoir déposé les alluvions dont il vient d’être question, se creusa un chenal au travers et, attaquant la molasse sous-jacente, creusa la vallée jusqu’à l’alti- tude de 460 m. En effet, au-dessous du talus à pente rapide, suit une région à pente plus douce, molassique, DU SEELAND. 83 qui aboutit à la terrasse sur laquelle est bâti le village. Le talus à pente rapide, correspondant à la coupe des alluvions, se retrouve à divers endroits, en amont et en aval d’Arch. Un fait à constater, et qui l’a déjà été pour la ter- rasse inférieure‘, c’est que les alluvions du Büttenberg et celles d’Arch n’ont pu être déposées par le fleuve descendant du bras rhénan du glacier du Rhône et en- core moins par de Rhône lui-même. Si donc ces allu- ‘vions sont d’origine glaciaire, le glacier qui les a dépo- sées devait s’être retiré bien loin du côté des Alpes, puisque celui du Rhône était assez réduit pour ne pas pénétrer dans le haut des vallées de la Broye et de la Thièle. En outre, ces alluvions se trouvant à 70 m. au-dessus de la moraine de fond de l’avant-dernière glaciation, visible dans l’une des sablières de Lyss, elles sont sûrement plus anciennes. On peut donc sans crainte de se tromper, je crois, parler ici d’alluvions fluviales et les considérer avec les érosions qui ont suivi leur dépôt, comme des preuves suffisantes d’un retrait de longue durée du glacier du Rhône de la région. Les alluvions d’Arch forment tout le bord nord de la colline du Bucheggberg et constituent avec la moraine de fond qui les recouvre, la terrasse qui se trouve à une altitude de 530 à 550 m. Plus au sud, le Buchegg- berg s'élève encore, mais on trouve dès lors toujours la molasse sous une couche plus ou moins épaisse de moraine de fond. *Il est vrai d'ajouter que les alluvions de La Côte, que je con- sidère comme étant du même âge, ne contiennent ni éclogite, ni gneiss d’Arola, etc., par contre : sérpentine, poudingue du verru- ) | | | an | ‘ut “UIOU LU, | ‘8 | | RES ne ne uotyeT Von pat 6 Jr EnL Éoe DEA ERA ee An RAT Mavuouvg | ‘AB Rs Ho ue] Em 6 | ARE S UE SION FER. -OSUI,D RE I I — ————————— “a — —* — — np 41914 GEL 4LISOIN AN LNH À + wmu0OZ HAIdIHAHASONLY NOISSAq SO6T NINAL — HAN Ares el] | = T 5 . lo: r QC” NU ï L | 6e | 92 er-oet lesott | OUT | TT'CTt SL'FTY |Leett |sc'ett | son POLE Ga GT ET I L L | 6€ | F | Lx | Rte 43 l | f | rep) (GR Rate . 9°0 CO) SAT & Iè 08 sDÉ+ SLT |. ce 29 RG DRE UE ARE An ed: 99 | 061 | 68 LOT 60 Li 80 € ce lO8 | S'ET | OS'F Le 0 pit le CRE) A TER AT OL pémeri es) tr0 06e | 601 | 1e | OOFI 4 0$ a 0! 0°CcZ O'RT F9°0 09: 81 022 O9 0% z90T L'OEB'et) 88 | 27 2e 6°re L8S0T 2) 20 0466" LE ot |apt | ce COET ‘ES Pet) eg | où . 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Moyenne dre déc. 23.50 923.19 23.43 23.36 23.08 22.67 23.02 23.72 23.25 2 » 22.92 2242 2269 2248 22.91 21.86 ?2.40 22.%6 22.47 3e » 29.36 29.28 29.63 29.48 29.26 29.36 29.60 30.26 29.53 Mois 23.26 92196 923.25 9511 9278 2.63 925.01 95.65 95.08 Température. lrdée 1342 412.00 H13.41 445.99 +17.73 417.67 416.32 41444 415.08 2e» A1AS 40.30 12.21 1598 1747 169% ik 4245 14371 ge» 1343 AL7k 1513 1820 19.60 19.09 18.55 15.93 16.53 Mois +42. 18 EETR 35 HE 58 6. 39 +18. 27 +48. 20 446. mn +14. 114 7 M Fraction de saturation en ‘/, lre décade 81 82 75 68 60 63 70 77 72 2e » 82 85 78 67 59 Do 65 82 12 3° » 79 86 77 65 59 57 6% 76 70 Mois 81 84 76 66 59 59 67 78 71 Dans ce mois l’air a été calme 298 fois sur 1000. NE Le rapport des vents . = — — 3.0. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 11°.12 E. Son intensité est égale à 41.4 sur 100. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2», 1n, 9e) éléments météorologiques, d’après me Plantamour : Pression atmosphérique... .... 725.18 mm N'ÉRUIOE ITEM eee eue 6.6 Press. atmosphér.. (1836-1875) 721.19 DA 9 | 15.54 ‘Nébulobité) 2 (1847-1875). 5.4 Fe 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 76.0 ÿ THERE XI 7 4150.35 Nombre de jours de pluie. (id.). 11 4 Température moyenne .., (id.). +16°.81 Fraction de saturation. ....... 70%% Fraction de saturat. (1849-1875) 70 % 125 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Station CELIGNY COLLEX CIAMBESY crane MTIGNY | ATHENAZ | courestines mms | * | . æ Be Ne) 1027 | 93.8 | 78,5 |:.83.07) 69.0, 85 | _ Slation FEYRIER OBSERYATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUSSY | HERMANCE | | | | | | | TT 87 | 73.3 839 | 72.8 | 65.8 | 71.9 : | | | | l {l l Durée totale de l'insolation à Jussy : 149n.9. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE JUIN 1903 Le 1°, fort vent et pluie dans l'après-midi. 3, pluie. 4, pluie. 6, forte bise. 7, forte bise l'après midi. 8 et 9, très fort vent. 10, pluie. 11, pluie. 12, neige dans l'après-midi. 13, pluie. 14, neige dans l’après-midi. 15 et 16, fort vent; pluie et neige. 17, fort vent. 18 et 19, très fort vent ; pluie. 20, pluie. 21 et 22, forte bise. 30, pluie. D | OT 6'891 c'9 Le” 0‘9 IT: | | 61 -e1co |ec'co |66°F9 ESETE NT 6 | | | | | ES PET L OT 084! S It: INR : ANIT. ENIT 8'2L | 6-01.) 8°6 + | 9°r2 || T'TL |-T:14 | 0€ SE. *S# 0 0 Lot | 0:13 ‘ANR ‘ane ENL C'6L | 1°eL | se + | 082 || L'2L |-F'eL:| 0 EL À 6e ss] PS 0 d of! CET “ANT “ON|S ‘“ŒNIT O°FA | S'eL | 8e + |o°ez | L'eL | r'eL | 9 eë | LS g () 0 th|0® T TENÎI c'ANle "NII DES en OR Éc el 9 d'en CSL "0 Le VE He F DA = DE. 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Moyenne mm mm mm mm re décade 63.57 63.71 64.19 63.82 91 80 96 89 7 » 61.92 61.96 62.27 62.05 84 07 92 81 ge » 69.07 69.29 70.10 69.49 74 53 91 73 Mois 64.85 64.99 65.52 65.12 83 67 93 81 Température. Moyenne, 7 h. 10. 1 h.s8. 9 h. 8. 4 RS “1 9 ; LR OL 3 4 o o 0 o o in décade à 4,8% RC) + 1.79 + 29 + 2.30 ee » 0.14 2.91 0.30 1.12 0.91 3° » L.32 8 40 &. 1% D.03 5.26 Mois À, 9.41 L 8.07 + 2.05 + 3.03 H 2.82 Dans ce mois l'air a été calme () fois sur 1000. NE 7 Le rapport des vents . — ù — (0:86: La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W. Son intensité est évale à 14.4 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. - —= = 25 Gi —- LT RER = Station Miwutigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard mm mm mm | mm Eau en millimètres. .... 29.3 43.6 70.5 | 168.9 Neige en centimètres... Ocm Ocm Ocm 10m PE PE PPID LT IPS EL T ZE n f 00082 000000960008. 0000000000 LPELLL PL LI LILI TITTILILILILILITITEILLITLILLTIIIILIZT LT LT] PRE LEP LILI IT LILI TL LL VISIBILITÉ ET MESURE DE PARTICULEN ULTRAMICRONCOPIQUEN AVEC APPLICATION SPÉCIALE AUX VERRES ROUGES D'OR PAR H. SIEDENTOPF et R. ZSIGMONDY ! Les discussions théoriques sur le rendement de nos microscopes d’après les méthodes d’Abbe et de Helm- holtz n’ont porté en général que sur le pouvoir réduc- teur des objectifs en admettant que des éléments de structure ne peuvent être perçus comme limite extrème que jusqu'à la grosseur de ‘/, m (x étant le millième de millimètre). Cette question de la visibilité des dernières particules de la matière est de la plus haute importance. Il n'importe pas seulement d’ap- prendre par la recherche microscopique qu’un corps à étudier possède une structure, mais surtout d'établir en quoi celle-ci consiste. Le moyen de mettre en évi- dence des structures plus fines que celles correspon- 1 Annalen der Physik, 1903, X, pp. 1 à 39. Résumé par les auteurs. ARCHIVES, t. XVI. — Août 4903. 10 130 VISIBILITÉ ET MESURE dant aux limites ci-dessus est donné par la diffraction de la lumière sur les particules élémentaires qui les cons- tituent. La représentation de la structure n’est pas toutefois la seule question qui se pose dans les études micros- copiques. Il peut se trouver beaucoup de cas où il suffit de constater qu’il y a une structure déterminée, autre- ment dit une discontinuité. De même que les observa- tions astronomiques ne se bornent pas aux détails des planètes, mais tendent à rendre visible un nombre tou- jours plus grand d’étoiles fixes de très faible éclat. Le verre rouge d’or (Goldrubinglas) constitue pour. l'étude microscopique un champ analogue à ce qu'est le ciel étoilé pour l’étude astronomique. Les verres d’or ne sont pas les seuls milieux propices pour de sem- blables investigations, — quoiqu'’ils soient en une cer- taine mesure des modèles du genre — mais on peut considérer aussi comme tels des milieux solides ou liquides, troubles ou colloïdes sous la réserve que les particules qui y sont suspendues ou s’y trouvent en dissolution colloïdale présentent entre elles un inter- valle moyen qui ne soit pas plus petit qu’une demi- longueur d’onde de la lumière. Si nous admettons en outre que les dimensions des particules elles-mêmes sont en tous sens plus petites qu'une demi-longueur d'onde, il est clair que leurs images microscopiques ne pourront être que l’eflet de la diffraction. Pour abréger nous appellerons ultramicroscopiques les particules rentrant dans ces dernières conditions, c’est-à-dire dont l'observation microscopique ne peut révéler ni les détails ni la structure. DE PARTICULES ULTRAMICROSCOPIQUES. 131 On pourrait nous objecter ici que la réalisation de semblables images de diffraction ne permet pas de caractériser suffisamment ces particules et considérer d'emblée l’effort que nous avons fait dans ce sens comme de nulle valeur. Nous estimons cependant avoir établi par nos expériences sur le verre d’or qu’il ne s'agissait pas seulement pour nous de constater la répartition discontinue de l’or dans un verre, mais que nous avons obtenu avec ces images d’autres marques de leur indi- vidualité, telles que couleur, ordonnance, polarisation, clarté (dans les milieux liquides nature du mouvement), qui dans beaucoup de cas permettront de les caracté- riser scientifiquement avec une netteté suffisante. L'étude microscopique de tels corps au point de vue de leurs particules ultramicroscopiques est impossible par les procédés ordinaires. Ainsi les verres d’or colo- rés, dans lesquels nous avons pu reconnaitre les degrés de division les plus divers de l’or, ne laissaient aper- cevoir avec les moyens ordinaires, même avec l’éclai- rage à champ obscur, aucune trace de trouble, mais paraissaient homogènes. On aurait pu cependant s’at- tendre à trouver chez eux des indices d’hétérogénéité, puisque les verres d’or en lames minces devraient se comporter comme des préparations de bactéries. Nous avons donc imaginé une nouvelle méthode qui permet de soumeltre autant que possible à l'observation directe les particules d’or. Le point délicat de l’expérience réside dans le dispo- sitif pour l’éclairement, lequel diffère notablement des procédés ordinaires. En général les particules à révéler optiquement n'arrivent pas à être elles-mêmes lumi- neuses ou du moins pas suffisamment. On est donc 132 VISIBILITÉ ET MESURE amené d'emblée à employer une source de lumière exceptionnellement intense, telle que la lampe à arc ou la lumière solaire directe. Les particules deviennent alors visibles par le cône lumineux qui s’en échappe par diffraction. Mais l’inten- sité des rayons éclairants est beaucoup plus grande que celle des rayons diffractés. Pour rendre visibles par diffraction de petites particules, il est essentiel d’or- donner l'éclairage de telle sorte qu'aucun des rayons qui le produisent ne se retrouve plus dans le cône des rayons diffractés employés pour rendre visible l’objet étudié. Le dispositif nécessaire à cet effet revienarait en principe à l'éclairage à fond sombre. Mais avec l'emploi de la lumière à arc ou du soleil, l’arrangement ordinaire pour celui-ci laisse passer une proportion si considérable de lumière réfléchie par les nombreuses faces lenticulaires du condenseur et de lobjectif du microscope qu'en fait le principe du champ obscur devient absolument illusoire. Si le dispositif est tel que l’axe du cône d’éclaire- ment soit perpendiculaire à l’axe du cône de diffraction et que les dimensions de ces deux cônes soient telles qu'ils ne se pénètrent pas, les réflexions qui peuvent encore se produire dans le condenseur restent de nul effet sur l'objectif et il est impossible qu'aucun des rayons servant à l'éclairage pé- nètre directement dans ce dernier (voir fig. 4). De là découle la méthode qui n’est qu’une extension Oëetif de itrosconpe j Condenseur À Fig. 1. DE PARTICULES ULTRAMICROSCOPIQUES. 133 de celle dénommée éclairage à champ obscur ; elle rend possible pour l'éclairage l’emploi des sources de lumière les plus vives. On peut se placer à un autre point de vue pour mieux définir ce procédé. On sait que les poussières qui flottent librement dans un espace fermé devien- nent nettement visibles aussitôt qu'un faisceau de lumière solaire pénêtre par une fente dans la chambre noire pour un observateur regardant perpendiculaire- ment au faisceau. Si l’on renforce l'éclat du faisceau lumineux et les moyens d'investigation par lemploi d’un condenseur et d’un microscope comme ils sont disposés dans la fig. 1, on a dans ses grands traits la méthode que nous venons d’esquisser. La visibilité des particules ultramicroscopiques dans cette disposition est produite par les images de diffrac- tion polarisée et soumise d’ailleurs aux mêmes condi- tions que celle des étoiles fixes par le télescope. Le succès de ce procédé fait comprendre pourquoi le procédé ordinaire du champ obscur n’est pas capable de mettre en évidence les particules isolées de métal dans le verre d’or". Les objectifs ne donnent une image nette que d’une couche mince. Avec la méthode ordi- naire d'éclairage, outre la tranche mince mise au point, il en est une infinité d’autres, tant au-dessus qu’au-des- sous, qui sont également éclairées et sont autant de plans de diffusion dans le champ du microscope. La lumière qui en émane voilerait donc complètement les ? La méthode microscopique ordinaire avec éclairage par trans- parence qui voilerait complètement la lumière directe est d’em- blée inapplicable ici. 134 VISIBILITÉ ET MESURE images de diffraction qu’il s’agit pour nous d’observer. Nous ne reprendrons pas ici la description détaillée des appareils qui nous ont permis de réaliser ces con- ditions, puisqu'elle a été donnée ailleurs". La limite jusqu’à laquelle cette méthode permettra d’aller pour la mise en évidence des particules ultrami- croscopiques est déterminée par la limite approximative de la sensibilité de l'œil. Dans les circonstances les plus favorables qui puis- sent se réaliser dans la pratique, cette limite peut être fixée à environ 40 millionièmes de millimêtre carré, ! 4 k correspondant à un cercle d'environ —— mm. de 1000000 rayon. Il suit de là que même avec l'éclairage le plus puis- sant, il ne sera pas possible de rendre directement visible à l’œil humain des discontinuités de milieu de l’ordre de grandeur attribué aux molécules (environ 0,6 uu). Même si l’on réussissait, par un procédé quel- conque, à donner un éclat intense à chaque molécule, il faudrait que l’intensité spécifique de celui-ci dépas- sàt notablement celui de la lumière solaire, ce qu’il ne paraît pas possible de réaliser. Nos vues sur la visibilité de particules ultramicros- copiques, de même que la limite théorique indiquée plus haut, se sont trouvé confirmées par l’évaluation expérimentale de la grandeur des particules d’or qui entrent en jeu. Pour donner une idée approchée de la méthode” que L, Loc. Ci, PAT 9. 2 On trouvera de plus amples détails sur cette méthode et les causes d’erreur qui peuvent l’affecter ainsi que les résultats qu’elle a donnés dans notre mémoire, loc. cit., p. 16-29. DE PARTICULES ULTRAMICROSCOPIQUES. 135 nous avons employée pour la mesure des grandeurs dont il s’agit ici, nous nous bornerons à donner l’exem- ple suivant : un verre d’or contient dans un millimètre cube 80 millionièmes de milligramme d’or. Comme nous avons pu nous en persuader en comptant les particules ultramicroscopiques, il y a dans un milli- mètre cube de verre d’or plusieurs milliards de parti- cules d’or. Si nous admettons 1 4 comme valeur de l’intervalle moyen entre elles, il y aurait dans un mil- limêtre cube 1.000.000.000 particules et une parti- cule aurait alors un poids de : 80 1 000 000 4 000 000 000 Les plus petites particules d’or, que nous ne pouvions voir il est vrai qu'avec la plus grande peine et avec l'éclairage le plus intense à la lumière solaire, avaient ainsi une masse de moins de 107 mgr. Ce qui cons- titue bien les poids les plus faibles qui aient pu jusqu'ici être évalués directement. Comme comparaison, prenons le poids de 0,14 X 10% mgr. pour le sodium (Kirchhoff et Bunsen) et T X 107% mgr. pour l'hydrogène (Emich) donné par l'analyse spectrale; puis 2,2 X° 10° mgr. mercupton (Fischer et Penzoldt) et 107" mgr. iodolorme (Ber- thelot) par l’odorat; enfin 3 X 107Tmgr, soude caus- tique (Emich) par voie chimique. Du poids des particules d’or on peut facilement dé- duire leurs dimensions linéaires, si on admet qu’elles aient une forme cubique et que leur poids spécifique soit le même que celui de l’or métallique. Nous avons obtenu de la sorte dans trois échantillons différents de verre d’or A, B et C, comme limites supérieures les dimensions suivantes : milligramme 136 VISIBILITÉ ET MESURE A) 4-7 uu (1 uu — 1 millionième de millimètre). B) 10-15 Lu, C) 20-30 uu. Des verres d’or détériorés, peu ou pas colorés, qui étaient plus ou moins troubles, contenaient des parti- cules de 130-170 ou même de 490-800 yy de dia- mètre. Par la fixation de ces données nous avons prouvé que le microscope peut de fait être employé pour l’ob- servation de corpuscules beaucoup plus petits qu’on ne l’admet généralement et qu’on peut, par l’usage de cet excellent instrument d’optique étendre les no- tions que nous possédons sur le degré de division de la matière bien au delà de ce qu’avait donné jusqu'ici l'observation microscopique ordinaire ou les méthodes physico-chimiques. Les résultats remarquables que nous a donnés l’étude du verre d’or pourraient entraîner à une certaine exa- gération quant à la portée de notre méthode pour la mise en évidence des particules ultramicroscopiques, exagération contre laquelle nous voudrions tout de suite prémunir le lecteur. Nous spécifierons bien tout d’abord que notre mé- thode ne peut donner aucune indication sur la forme et la constitution des particules. Quelle que soit leur forme, on n'obtiendra jamais qu’une petite facette comme image de diffraction. Ce n’est que lorsque les particules seront de telle sorte qu’une de leurs dimensions dépasse une demi-longueur d’onde qu’on pourra les percevoir comme des bàtonnets, des fils ou des facettes ellipti- ques. Mais les facettes de diffraction rondes des parti- cules de différentes natures présentent suivant leur DE PARTICULES ULTRAMICROSCOPIQUES. 137 grandeur et la coloration un éclat et une couleur très différents. Nous ferons remarquer encore que si nous avons réussi spécialement avec l’or et l'argent à mettre en évidence de si petites particules, cela tient à ce que l’indice de réfraction de ces métaux précieux diffère extraordinairement de celui du milieu qui les renferme. Pour les oxydes, les corps organiques dans des disso- lutions colloidales de silice, d’alumine, de blanc d'œuf, etc., notre méthode refusera beaucoup plus vite ses services parce que l'indice de réfraction de ces corps est beaucoup plus rapproché de celui du milieu (eau). Des liquides de cette nature peuvent contenir des particules beaucoup plus petites que celles renfermées dans des dissolutions colloïdales comme le verre d’or et être tout aussi claires. Dans ces cas-là notre méthode ne peut servir qu'à donner une idée approximative sur l’ordre de grandeur des particules qui entrent en jeu. Il est vrai qu'avec des verres d’or et de l’or colloïdal du degré de division le plus fin notre méthode devient insuffisante, mais cela seulement pour un ordre de gran- deur voisin ou égal de celui des molécules. En revanche il n’est pas impossible qu’on arrive à mettre en évidence les molécules de corps fluorescents en tant qu'il s'agirait de corps à grandes molécules et d’une fluorescence trés intense. Dans des circonstances favorables nous avons pu met- tre en évidence 5 X 101 mgr. de fluorescéine, ainsi des quantités de substance encore plus petites que dans le verre d’or. Mais avec les dissolutions de fluorescéine le cône lumineux n’était pas réductible, et se mon- 138 YISIBILITÉ ET MESURE, ETC. trait homogène‘. De l’aescorcéine que M. C. Lieber- mann avait mise très aimablement à notre disposition, perdit malheureusement sa fluorescence au degré de dilution très avancé auquel il fallait l’amener pour l'expérience. Il serait du plus grand intérêt d'examiner dans quelle mesure notre nouvelle méthode d’éclairement s’appli- querait avec avantage à l’étude des cellules, des tis- sus, etc. Nous devons reconnaître que dans l’état actuel de notre méthode elle ne peut pas donner de résultat. Mais il est permis d'espérer qu'avec le développement du microscope et l’emploi des sources de lumière plus intenses on pourra réaliser des progrès importants dans cette direction aussi. Il est en outre très probable que de petits êtres vivants, par exemple des Bactéries, qui ont échappé jusqu'ici à nos observations deviendront visibles par notre procédé. Il est réservé à des études subséquentes de vaincre les obstacles qui s'opposent encore à ce qu'ils puissent être identifiés. Les recherches dont nous venons de rendre compte ont été singulièrement facilitées par les précieux moyens que nous à fournis la maison Zeiss de Iena à laquelle nous adressons ici nos meilleurs remerciements. ! Parfois on y percevait des sortes de nuages, peut-être comme indication de l’hétérogénéité de la distribution des molécules fluo- rescentes. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES PAR A. BATTELLI et L. MAGRI de l’Université de Pise. (Suite et fin!.) RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX Disposition et conduite générale des expériences Avant de rapporter les résultats de ces expérien- ces, disons un mot sur la disposition d'ensemble des appareils. Une électrode de la machine électrique est en com- munication avec le sol et l’autre est réunie à une des armatures du condensateur par le moyen d’un bâton de bois. Le calorimétre à spirale métallique et celui à étin- celle sont en série dans le circuit de décharge. Quand on n’exécutait pas de mesures calorimétri- ? Voir Archives, juillet 1903, t. XVI, p. 5. 140 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. ques, le carré ou lecercle qui constituaient le circuit mé- tallique étaient à la place des calorimêtres métalliques et l’étincelle se produisait dans l’air. Quand au con- traire l’on exécutait aussi ces mesures, l’on prenait d’abord trois ou quatre photographies de décharges, ensuite, après avoir introduit le spinthéromètre à étin- celles dans le calorimètre et en faisant de nouveau pro- duire les décharges, l’on procédait à la lecture simultanée du calorimêtre à spirale métallique, du calorimètre à étincelle et de l’électromètre. Après chaque série de ces lectures, l’on mesurait la décharge restante avec un galvanomètre balistique convenablement protégé des actions électrostatiques. Souvent, aprés avoir terminé ces lectures, l’on répétait les photographies de l’étincelle. Résultats généraux des expériences Des valeurs des différents éléments déterminés de la facon déjà indiquée nous avons ensuite calculé les résultats finaux de nos expériences, résultats qui sont compris dans les tableaux I à XI. Dans les sept premiers tableaux sont rapportés les résultats de mesures contemporaines de la période d’os- cillation, de la quantité de chaleur développée dans les différentes portions du circuit et du potentiel de dé- charge. Les tableaux VIIT à XI se rapportent exclusivement à la période d’oscillation. Les valeurs L+ contenues dans les tableaux sont celles mesurées avec la méthode Nernst ou celles calculées comme nous l’avons dit ; celles R'+ représentent la résistance du calorimètre 141 r LES DECHARGES OSCILLATOIRES. _ 67000000 | | | 1€700000‘0 1260 86€ 0 | S8IT'0 9680 0 6860 0 £GT'0 | 698 6 86700000 0 GT€ 0 60€0 | 92800 | 6290 0 6060 0 ED | EE EL 66700000 0 9880 | IZe‘0 09%0 0 | 8960 0 | 86000 | RS L 82F00000'0 = °L "W9 CLIPI = 9 ŒUO,SOT = 2,4 | | oLr6e = #7 | (a98JIns 9 SAN9JESUIPUO9I) FN 2AU40D) ‘II AVAIAVL __€Z900000"0 | | | LL9000000 | EE 6680 | SO | 100 | 2%é0‘0 6610 LO°LE € 68900000 0 | GE 0 666.0 | 8800 | IL00 . | 99100 De Ta 4 19900000 0 | FI£‘0 €66 0 | GK0'0 | ZL980 0 | 8000 7. = | } GL900000'0 = PL "W9 CLIFI = 9 WUO QL'T = EH OFT9FL = IT | (998Jins U9 SANAJESUIPUOI) & A] 2HUL0707) ‘I AVAIAVL gi di ts | HE te SN De (en d'A ue | . SL — s , ; | oaAïso[dxe D il 0! 7 se 1x [MOI of sup sup te oSUH99p | L 29411NSQUI 9POLIYCT 9[[P9u19,] 9pP m0 "231e009p onbeuo ,d ooddot Ai n + Es | SoUBISI(] JOUCYSISOH -0A9P INerego ep pruend |. ° S | nn mens me — = — r DECHARGES OSCILLATOIRES. LES 142 LY800000‘0 18000000 8160 G16000000 GGR‘0 61800000:0 C08‘0 LI800000‘0 E&L'0 61600000 ‘0 199:0 81-00000‘0 CLC‘0 C1200000 0 = 2L &0£00000 0 1CG'0 G0600000 0 É 30000000 | | | %0£00000'0 CES FO£00C00'0 = °L uyO ue SI D Lo — L 0 AM L 29ANSAU 2POHP | [fou 1 2P 2OUPISISOY 16680 | 8#80:0 | 9%60:0 80€0'0 8Y80'0 L'yy G OSFEO | GE90 0 | LIY00 G1&0'0 48100 J£'8£ % YS8Y 0 | 800 0 | GEO 0 9910°0 C0 0 S Ye do LS6% 0 | 8660 0 | 6060 0 68000 LYE0 0 6 LG 6 L86€ 0 | 1660 0 | 8SF0 0 69000 A 7 GT 69%€ 0 | G610 0 | 8600 0 7c00'0 = = } *U9 8906 — 9 wUO GT — TA OLF68 — TT (9PLISL9 U9 SAN9JPSUIPUOI) f oÀ] AUQUUO]DT) "AI AVATIAVE | LS6£ 0 | 8690 0 | 6570 0 G6L10:0 7900 LG [ L066 0 | 86%0 0 | SIE00 | 6610 0 a GI LELE O | 1660 0 19100 | 09000 nr EE ( | DUO GTS) | WUO SET — TA OLF68 = LT (} oN 1N9/USU9PUOI) F oN ALJOUUO]D) ‘III OV | enbipiejou | ÉNÉPLUEEN] | heh ie Mt ze 99) | ‘Ù Æ LD Lynouro 2[ SUP suep gere ned |; 5 re 2A1SO[dxo 10 cl pen subeuo ,d eoddolr AD Se rn 90UBJST(] -0A9p ano[eu9 op 91muend OSCILLATOIRES. a DECHARGES LES 68£:0 8660 | 2610 | L6800 | ZG£0‘0 860 £6'LG 60€ 0 9980 | ZL80‘0 | 02900 | 36600 %60°0 ERA 61£‘0 %8£ 0 | SO0S0‘0 | L9E0'0 0Y10‘0 8G0'0 - O'LE UINnUUPDI 9p S2POAUI9]H 66£ 0 68E 0 | FIG O0 | &L80 0 6£60°0= À “OET 0 HG LE 19£:0 L£% 0 | 6160°0 | 0%90'0 08800 : 660‘0 LEE L6£'0 9680 | 19600 | 60700 6GI0O | ZGO‘0 8£'ST umapaur p 29 auuymd op S0POU199]4 ‘TIA OVA4TAV, 1680000000 | | 8880000000 | HE | L9F6 | LSLO‘O |! G6£0 0 | SISO‘0 £880'0 00‘Y% 80000000 | ££6 0 | Sr | 92600 | 8100 | Y660 0 &090:0 C9'LE 8180000000 | 80€ 0 | 0006 | Y2%00 | SEI0O | 96600 | 79700 LIURXS 3680000000 | 0680 | 9ISST | %E60‘0 | 8800 0 | 99100 GLé0‘O | Sr‘ Y€8000000 0 | 6860 | £LST | 18100 | £9000 | SFF0'0 = | L180000000 : O8T‘0 | ELP- F-08000! -E700'0 | 8700 02 + = — Se 8C1000000'0 = ?L ‘U 89CE — 9 WUOQ FOTO =: LA 699€ = LT (9PLISVI U9 SANIESUBPUOI) ÿ oN 24J9U1107D) ‘IA OYAI4VL 0L100000‘0 | | 69F00000‘0 GY8'0 08L‘0 | 6%80 0 | LLH00 | LEO 09800 y 0L100000‘0 9800 96L‘0 | 61900 | 660‘0 Y980/0 8790 0 | LS'8E 8917000000 660 9110 | 16700 | 68600 L080‘0 6060 0 LES YL100000‘0 3960 6890 | 96800 | 9LF0 0 06100 80£0'0 10'L8 0L100000 0 : L&G'0 L£9 0 | £0S0 0 | 810‘ 62000 hé = 89100000" 0 €6%'0 G66'0 | 81100 | YL00 0 %y00'‘0 n = GOTO00000 = °L WU S9CE = 9 uUO Les 0 = VA O9FLI = YT (apuosvo ue sinaesuapu09) £ oN 2472010709 "A AYAIAV NO 20 20 144 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. métallique déduite de la formule de Rayleigh, multi- pliée par le rapport 2. de la résistance de l’unité de longueur du fil roulé en spirale à celui du même fil tendu en ligne droite. Nous avons aussi placé dans les tableaux I à VII les valeurs de l'énergie disponible dans chaque décharge, et la somme Q, + Q, de la chaleur développée dans tout le circuit, quantités qui nous serviront pour l’étude sur la distribution de l'énergie que nous ferons ensuite. Ces valeurs théoriques de la période ne sont toute- tefois pas très sûres, en raison de l'incertitude où l’on se trouve sur la valeur de L pour les spirales ; nous ne pouvons donc leur attribuer qu’une importance relative d'autant plus qu’elles ont été presque toutes obtenues avec des électrodes de platine-iridium avec lesquelles l’étincelle est, comme nous verrons ensuite, beaucoup moins régulière que celle obtenue avec des électrodes de cadmium. Les résultats indiqués dans les tableaux VII à XI sont au contraire d’une toute autre importance. Elles ont rapport aux expériences faites avec des circuits dont l’auto-induction pour chacune des périodes, qui se déduisait des mesures exécutées sur les photographies des étincelles, pouvait se calculer d’une façon exacte; c’est sur celles-ci que nous appelons plus particulière- ment l’attention. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 145 TABLEAU VIII. Circuit formé par un carré en fil de cuivre de cm. 398,6 de côte œ Autoinduction totale du circuit pour T —0,00000425 cm. 28918. Cap. du condensateur 14175 cm. Capacité du circuit 97 cm. Valeur de T TT 0,000004254 Valeur expérimentale. 0,000004214 0,000004204 4304 4302 4244 4177 4226 4262 4202 4279 4202 4291 4266 4240 4277 4226 4185 4209 4210 4213 4196 4252 Valeur moy. T — 0,000004235 É Autoinduction totale du circuit pour T—0,00000301 cm. 28852. Cap. du condensateur 7178 em. Capacité du circuit 97 em. Valeur de D 2% 7 VCL = 0,000003034 Valeur expérimentale. 0,000002994 3016 2979 3006 3019 2980 3036 3020 Valeur moy. T — 0,000003006 TABLEAU IX. Circuit formé par un cercle en fil de cuivre de cm. 201 de diamètre. (e à Autoinduction totale du circuit pour T = 0,00000237, 9261 cm. Cap. du condens. C — 14175 cm. T = 7 LC = 0,00000240 L . Distance explosive 2,5 mm. Valeur expérimentale. É Autoinduction totale du circuit pour T — 0,000001679, 256 cm. Cap. du condens. C — 7178 cm. T — - VLC = 0,000001707 Distance explosive 2,5 cm; Valeur expérimentale. 0,000002334 2348 2389 2358 2370 2371 2378 2408 2405 Valeur moy. T — 0,000002337 0,000001655 0,000001655 1693 1658 1660 1654 1648 1693 1685 1689 1692 1668 1679 1671 1677 Valeur noy. T — 0,000001672 ARCHIVES, t. XVI. — Août 1903. 11 146 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. TABLEAU IX (suite). Ÿ Autoinduction totale du circuit pour T — 0,00000120, 9242 cm. Cap. du condens. C — 3568 cm. Tes = 420 = 0,000001201 Distance explosive 2,5 mm. Valeur expérimentale. Ô Antoinduction totale du cireuit pour T = 0.00000120, 9242 cm. Cap. du condens. C — 3568 cm. SRE T = “2 LC = 0,000001201 Distance explosive 5 mm. Valeur expérimentale, 0,000001162 0,000001199 1160 1230 1196 1224 1193 1922 1173 1922 1166 1198 1209 1175 Valeur moy. T — 0,000001195 TABLEAU IX (fin). € Electrodes de platine-iridium Autoinduction totale du circuit pour T = 0,00000237, 9261 cm. Cap. du RE C = 14175 cm. T = “© LC — 0,00000240 Dans explosive 2,5 mm. Valeur expérimentale. 0,000002395 0,000002270 2412 2480 2369 2489 2497 2426 2454 2476 2338 2386 2282 2186 Valeur moy, T — 0,00000239 0.000001213 0,000001190 1205 1197 1209 1202 1220 1221 1232 1182 1205 1210 1194 1224 Valeur moy. T = 0,000001207 TABLEAU X. Circuit formé par un petit cercle en fil de cuivre de cm. 57,3 de diamètre. Autoinduction du circuit pour T = 0,00000074. 2993 cm. Cap. du condensateur 3568 em. T — 2 VLC = 0,000000684 Distance explosive 2 mm. * Valeur expérimentale. 0,000007431 0,000007422 1263 7103 7411 7625 7565 7493 7567 7442 7560 7414 Valeur moy. T = 0.000000744 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 147 TABLEAU XI. Grande spirale B. ait B Autoinduct. de la grande spirale Autoind. de la petite spirale 4546000 cm. et des réofores, 57797 cm. Cap. du cond. C — 14175 cm. Cap. du cond. ÇC = 14175 cm. T= 2 VLC = 0,00005317 T= 2 VTC = 0,000005995 Distance explosive 2 mm. Distance explosive 2 mm. Valeur expérimentale. Valeur expérimentale. 0,0000540% 0,00005444 | 0.000006201 5374 5380 | 0993 9339 5403 | 6067 9363 5303 | 5923 5417 9347 | 605% 5434 5296 | 6093 Valeur moy, T — 0,00005376 | 5995 9970 Valeur moy. T — 0.000006034 Petite spirale. 1 Autoinduct. de la petite spirale et des réofores, 57797 em. Cap. du condens. C = 3568 cm. dr der: SE. = rs VLC = 0,000003008 Distance explosive 2 mm. Valeur expérimentale. 0.000002986 0,00000303% 3037 998 3011 2904 3173 (?) 3039 3032 3036 3053 + 3001 3011 3042 3022 3021 Valeur moy, T = 0,00000302% 148 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. Discussion des résullats Pour juger l'importance que l’on doit attribuer à l’accord remarquable que l’on constate entre les deux valeurs (observées et calculées) de la période T, il est nécessaire de rendre compte de la précision que nous avons atteinte dans la détermination des valeurs élémen- taires qui se rapportent à cette mesure. | Mesure expérimentale de la période Il sera bon d'examiner brièvement ce qu’il résulte de l’observation du grand nombre de photographies que nous avons obtenues. Il résulte tout d’abord de l’examen que les étincelles. élémentaires ne jaillissent pas toutes du même point de l’électrode, surtout quand on décharge une grande quantité d'électricité. Ce déplacement des étincelles composant la décharge influe notablement sur l'exactitude que l’on peut atteindre dans la mesure expérimentale de la période d’oscillation. Cette exactitude, en effet, ne dépend pas seulement de la constance de la vitesse de rotation du miroir et du degré de précision avec lequel on peut mesurer cette vitesse même au moment où l’on prend la photogra- phie ; elle dépend aussi de la précision avec laquelle on peut déterminer la distance entre les images photogra- phiques de deux petites étincelles élémentaires consé- cutives. Or, si celles-ci se déplacent sur les électrodes, la distance mesurée ne correspond pas à celle réelle. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 149 Nous avons cependant éliminé, au moins en grande partie, cet inconvénient dans nos mesures, parce que des nombreuses photographies que nous avons faites pour chaque cas et pour chaque distance explosive nous n’avons utilisé que celles dans lesquelles les images des étincelles étaient très nettes et régulièrement distri- buées. De plus, dans l'évaluation de la valeur moyenne des distances entre deux étincelles élémentaires consécuti- ves, nous ne tenions jamais compte ni des premières, ni des dernières étincelles et l’on déduisait la période effective de la distance moyenne entre les petites étin- celles restantes, toujours très nombreuses. La valeur indiquée pour la période expérimentale était ensuite la moyenne de celle que l’on déduisait de la moyenne de nombreuses photographies pour chaque cas et pour chaque distance explosive. La concordance de ces valeurs était remarquable. Afin de pouvoir en juger nous avons reporté dans les tableaux VIII à XI toutes les valeurs qui ont servi à la dé- termination expérimentale d’auto-induction bien connue. Des mesures faites à des jours différents, dans les mêmes conditions expérimentales ont toujours donné des nombres parfaitement concordants. Il faut donc en conclure que dans les valeurs de la période que nous avons mesurée, valeurs reportées dans les tableaux précédents, une grande exactitude a été atteinte. Valeur adoptée pour la capacité du condensateur Les soins que nous avons employés dans la mesure absolue de la capacité du condensateur et la concor- 150 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. dance de la valeur ainsi obtenue avec celle résultante de la comparaison avec l'échantillon que nous a remis M. le prof. Roiïti, nous autorisent à certifier que la va- leur que nous avons adoptée est digne de toute con- fiance. Comme la résistance totale du cireuit, compris l’étin- celle, ainsi que nous verrons par la suite, est négli- 7 | Pr geable en rapport à EC (la formule réduite de Thom- son peut donc être applicable) du grand accord que l’on a aussi dans ce cas entre la période calculée et celle observée, on peut déduire que la valeur em- ployée pour la capacité de notre condensateur et dé- duite des mesures exécutées avec des décharges lentes et à bas potentiels vaut effectivement aussi pour les décharges oscillatoires et pour les potentiels employés dans nos expériences. Il n’y a donc pas à craindre que pour de grandes distances explosives la charge se ré- pande sur les rebords du condensateur. de façon à ce que la capacité soit différente de celle obtenue par des mesures exécutées avec de petites charges. Quant à l’objection, soulevée à propos des expériences de Hertz, que la capacité pour les décharges rapidement oscil- lantes puisse différer de celle pour décharges lentes, les calculs de Drude‘ appliqués à notre condensateur démontrent que ce fait ne nécessite aucune correction aux résultats que nous avons obtenus. L'on peut en outre retenir cette concordance comme une preuve que l’hystérésis diélectrique de l’air est réellement négligeable pour les périodes des décharges que nous avons photographiées. ! Physik des Aethers p. 459. LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 151 Valeur de la résistanee et de l’auto-induction Les méthodes calorimèêtriques employées par nous sont, à notre avis, les plus sûres pour établir une com- paraison entre les résistances que présentent deux cir- cuits différents aux décharges oscillatoires. Pour cela, ayant calculé avec la formule de lord Rayleigh la résis- tance de quelques conducteurs rectilignes avec lesqueis nous avons comparé la résistance de nos spirales nous pouvons dire avoir réussi à trouver en mesure absolue ces mêmes résistances avec l’approximation dont ces mesures calométriques sont susceptibles. Il n’y a pas lieu de tenir compte dans nos expérien- ces de l'influence qu’exerce, selon Barton‘ l’amor- tissement des oscillations sur la résistance des conduc- teurs, car les valeurs calculées avec la formule de Barton ne différent que du un pour cent au plus de celle que fournit la formule de Rayleigh. D'ailleurs des expériences directes de Cardani * faites avec des décharges des condensateurs, démontrent expérimentalement que, dans les limites des erreurs de ces mesures, l’on peut admettre que la résistance d’un fil rectiligne pour ces décharges a en réalité la valeur que lui attribue la formule de lord Rayleigh. Quant à l’auto-induction, tandis que la valeur de L adoptée pour les spirales dans les recherches exécu- tées jusqu'ici sur les décharges oscillantes a toujours été ou celle calculée avec les formules qui servent pour les courants continus, ou celle trouvée expérimentalement 1 Phil. Mag. (5), 47, p. 433, 1899. 2 Nuovo Cim. (4), 7, p. 229, 1898. 152 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRÉS. avec ces courants, nos auto-inductions, au contraire, ont été ou directement calculées avec les corrections nécessaires relatives à la fréquence des décharges, ou déterminées expérimentalement avec des courants de haute fréquence par comparaison avec les auto-induc- tions déjà calculées. Même pour l’auto-induction dans notre cas, la diffé- rence entre la valeur donnée par Rayleigh et celle donnée par Barton, en tenant compte de l’amortisse- ment, est tout à fait insignifiante. Résistance de l’étincelle. Nos expériences nous donnaient aussi le moyen de déterminer la résistance de l’étincelle qui constitue actuellement un des principaux problèmes ayant trait à la décharge électrique ; ce que nous avons fait en mesurant le travail total dépensé dans l’étincelle et en le comparant avec celui qui se dépensait dans le même temps dans la partie métallique, dont la résistance R'r, pour les oscillations de la fréquence mesurée chaque fois, se calculait de la façon déjà indiquée. Dans les tableaux mentionnés ci-dessus, dans la colonne 84, la valeur de R+ de où Q, est la chaleur 2 développée dans l’étincelle et Q, celle dégagée dans la spirale métallique, sert à nous donner l’indication de la résistance moyenne r de l’étincelle. Quoique ces va- leurs de R soient peut-être un peu moindres que ce qu’elles sont en réalité à cause de la dispersion de la cha- leur qui peut se manifester le long des bras métalliques du spintéromètre, toutefois nos expériences nous per- mettent de conclure que la résistance de l’étincelle a LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 153 été le plus souvent inférieure à celle de la partie métal- lique et certainement toujours inférieure à un ohm. Les mesures que nous avons exécutées, sauf la réserve ci-dessus indiquée, donneraient comme résistance moyenne des étincelles de 4 à 5"" des valeurs com- prises entre 0.18 et 0.92 ohm. De plus la valeur du rapport _ croit assez len- tement avec l'augmentation de la longueur de l’étin- celle, ce qui peut s'expliquer soit en admettant que la plus grande partie de la résistance se produise au pas- sage de l’électrode à l’air, soit qu’en augmentant la lon- gueur on augmente aussi la section de l’étincelle. L'accord remarquable entre la valeur calculée de la période d’oscilation et celle donnée par nos expérien- ces est une preuve de l’exiguité de la valeur de la résis- tance effective de l’étincelle. Nous avons aussi mesuré en même temps l'énergie thermique qui se présente dans les différentes parties du circuit et nous avons mis en comparaison la somme de ces énergies avec l’énergie totale disponible dans la décharge. Nous avons obtenu la valeur du potentiel auquel la décharge commençait avec un électromêtre hydrostati- que Righi expressément modifié en vue de rendre le mouvement de l’aiguille presque parfaitement apériodi- que, de façon à nous permettre de suivre de rapides variations de potentiel. Cet électrométre a été étalonnné avec un bon élec- tromètre absolu à balance de Lord Kelvin, construit dans ce but. Nous avons réussi à rendre le potentiel de décharge 154 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. assez constant en introduisant dans l’intérieur du calo- rimètre à étincelles un peu de substance radioactive. Pour pouvoir connaître avec exactitude la portion d'énergie qui intervient réellement dans la décharge, nous déterminàmes aussi, avec un galvanomètre expres- sément construit de façon que l'aiguille fut protégée contre toute action électrostatique, la valeur de la charge résiduelle; mais celle-ci fat constamment négli- geable, c’est-à-dire toujours inférieure au centième de la charge initiale. Energie disponible et sa répartition dans le circuit de décharge. Le travail dépensé pour conférer le potentiel V au condensateur de capacité C représenterait l’énergie effectivement disponible et devait donc se retrouver dans la décharge, si aucune partie n’en était dissipée dans le diélectrique, en dehors du circuit métallique et de l’étincelle. Cette dissipation de l’énergie peut atteindre des va- leurs sensibles dans les condensateurs à diélectrique solide, mais, dans nos recherches l’inconvénient était rendu inappréciable par l’usage des condensateurs à air ou, du moins, il était certainement: d’un ordre inférieur aux erreurs inévitables dans les mesures calorimé- triques. De même en appliquant à nos expériences les calculs de Drude (L. €., p. 369), nous avons trouvé tout à fait négligeable cette portion d'énergie qui s’irradie par ondes électro-magnétiques. Que la somme des énergies dépensées en dehors LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 155 du circuit métallique soit négligeable (dans les limites de précision que nous avons atteintes dans les mesures exécutées du potentiel de décharge et sur la chaleur développée dans l’étincelle) résulte de nos expériences mêmes, de celles rapportées aux tableaux I à VII. L'on voit par l’examen de ces tableaux que presque toute l’énergie se retrouve sous forme calorifique dans ces deux portions de circuit. Nous ne pouvons par contre nous passer d'observer que l'incertitude sur la valeur exacte de V (due à la grande variabilité de la longueur effective des étincelles) et le fait que le calorimêtre à étincelle ne donne pas la mesure très exacte de toute la chaleur développée dans l’étincelle même ; que ces faits, disons-nous, enlévent un peu de la valeur de notre comparaison. D'ailleurs, plus que la mesure absolue de l'énergie totale il était intéressant dans ces premières recherches d'étudier sa répartition entre l’étincelle et une portion métallique de résistance connue et ceci nous avons pu l’établir avec une exactitude suffisante. Conclusions. De l'examen de ces résultats il nous semble pouvoir conclure : 1° La période d’oscillation concorde dans les limites des erreurs expérimentales, avec la valeur théorique donnée par la formule de Thomson. L'accord moins parfait que l’on a dans le cas de périodes très brèves (environ 7 X 10°) dépend de ce que l’on ne peut met- tre en ligne de calcul dans ces cas l’auto-induction du circuit. 156 LES DÉCHARGES OSCILLATOIRES. 2° La résistance de l’étincelle pour des décharges peu amorties, dues à des quantités très grandes d’élec- tricité, comme celles données par nos condensateurs, et pour des distances comprises entre À et 5 mm., est très faible (inférieure à un ohm). A parité des autres con- ditions elle croit moins rapidement que la longueur de l’étincelle. 3° La résistance d’un fil plié en spirale est, pour les décharges oscillatoires, beaucoup plus grande que celle qu'offrirait le mème fil tendu en ligne droite et croit avec l’augmentation de la fréquence et avec le rappro- chement des spires. 4° La somme des énergies calorifiques dépensées par la décharge dans l’étincelle et dans le circuit, con- corde assez bien avec la valeur de l'énergie possédée par le condensateur. 5° Avec les électrodes de cadmium, les étincelles sont beaucoup plus régulières que celles obtenues avec des électrodes de platine ou de platino-iridium. 6° Les valeurs que l’on obtient pour la résistance de l’étincelle et pour l’énergie dépensée dans l’étincelle même sont, dans les conditions qne nous avons em- ployées, approximativement égales pour des électrodes de platino-iridium et de cadmium. SUR LA POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE RAOUL IOUIARET 7 PAR Arnold BOREL (Suite et fin1.) IV Calcul des expériences. Les expériences, conduites comme il a été dit plus haut, fournissent les valeurs nécessaires au calcul de la constante de Verdet*. Celle-ci est donnée en minutes pour une longueur de substance active d’un centimètre, placée dans un champ magnétique d’une unité C GS. Elle s'obtient par la formule bien connue (02 ee La dilatation du quartz étant très faible, il n’a pas été nécessaire de réduire sa longueur pour les mesures effectuées à la température ordinaire, les températures des diverses expériences ne variant que d’une dizaine de degrés. En admettant la formule de dilatation de M. Be- noît”, O) — , = L, (1 + 0.0000071 £ + 0.0000000085 1°, 1 Voir Archives, juillet 1903, t. XVI, p. 24. ? Verdet. Ann. de Ch. et Phys., 1863, LXIX, 415. * Benoît. Poids et Mesures, 1888, VI, 190. 158 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE on trouve pour la longueur totale du quartz à 10, 11°,8748, et à 20°, 11°,8757. Cette différence: est évidemment négligeable vis-à-vis des erreurs dans la mesure des rotations et du champ magnétique. Pour les mesures effectuées à 96°, les calculs ont été faits avec la longueur, très voisine d’ailleurs, L,. — 11,8830 qui résulte de la même formule. L’exemple suivant donnera la marche générale d’un calcul. J'ai choisi une série d'observations faites sur la raie D à 14°, avec un champ magnétique de 1122 unité C GS. Premier sens du courant Second sens du courant 117.18 109°,52° 117°,20" 109°,45 ALT TT. 109°,50 1477.22 109°,54" 117°,17° 109°,50' Moyenne 417°,18’,8 109°,50",2 La rotation simple est : _ T,286 9 = 3°,44",3 (e 2 qui, divisée par la longueur du quartz et par l'intensité du champ magnétique, donne la constante de Verdet à 14°: 3°,44",3 11,875 X 112 laisse oO — Pour chaque raie il a été fait de 15 à 60 mesures semblables, dont les résultats sont rassemblés dans les tableaux suivants : MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 159 TABLEAU I Constantes de Verdet w obtenues à la température t. Raie Cd,. t [o) l o t o 22° | 0,013850 | 22° | 0,043857 | 21 0,013848 20 60 » 89 DIE 60 » 47 » 28 22 46 22 | 73 Da d Fr » 32 » 54 21 452 » 55 » 52 » 39 » 51 » 30 » 67 » 42 Moyenne 0,013853 à la température moyenne de 216. Champ magnétique moyen 1216,8 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 3°20'16. Raie D. l w t o t ro) 22° ,1 | 0.016830 | 24°,2 | 0,016869 | 25° 0,016855 22,2 938 | 24 822 | 25,6 842 23,3 923 » 849 » 857 23.8 716 » 900 |! 25 875 » 818 » 813 » 8306 » 818 | 23,2 883 | 25,3 814 * 24 908 | 25 840 | 25.6 837 23,9 793 || 25.2 861 » 829 24 802 | 25.8 870 » 839 25 829 | 24 822 | 24,3 821 25,3 858 » 808 » 866 23,5 876 » 839 » 829 23,6 878 » 832 » 809 23,8 818 » 845 | » 832 23,9 805 |, 24,5 870 » 349 24 813 | 24.7 825 » tete » 876 | 24,8 830 » 160 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE Moyenne 0,016843 à la température moyenne de 24°4. Champ magnétique moyen 1194,3 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 3 58',87. Raie Cd,. l o l o t ra) 23° | 0,02284 | 22° | 0.022882 | 20° | 0,022827 860 » 860 » 820 » » 853 » 872 » 851 20 871 20 862 » 853 » 864 » 859 23 848 » 832 » 837 » 841 » 857 » 829 » 852 pe 870 » 899 » 860 Moyenne 0,022854 à la température moyenne de 21°3. Champ magnétique moyen de 1257,4 CGS. corres- pondant à une rotation moyenne de 5 41,25. Raie Cd,. Re s u w U w QUE wo 20° | 0.026065 21° | 0,026064 22° | 0,026086 » 50 » 20 » 41 » 92 » 36 » 59 » 56 » 82 » 41 » 57 » 31 20,5 55 22 66 22 d1 » 27 » 42 » 53 » 76 » 30 » 70 » 65 Moyenne 0,026056 à la température moyenne de 2125. Champ magnétique moyen 1231,7 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 6°21',09. MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. t ra) 2 862 » 812 » 843 » 833 » 867 5 2 864 » 863 » 878 » 757 » 780 » 827 24 852 » 8) » 810 » 869 » 838 22°8 | 0.027842 9 Raie Cd, 161 » 21 » [Q) 0,027826 893 872 895 848 863 840 835 851 874 862 894 8926 882 848 895 931 21° 0,027854 » 866 » 854 » 871 » 816 » 810 22 845 SH 855 » 865 » 882 » 837 21 854 » 839 » 852 » 874 » 837 Moyenne 0,027854 à la température moyenne de 22°6. Champ magnétique moyen 1262,2 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 657,49. Raie Cd, l ra) l w l n) 26° 0,046793 26° 0,046781 25: 0,046785 » 781 23 793 » 785 » 1173 » 779 » 783 » 783 » 773 27 765 » 763 » 779 22.2 7838 Moyenne 0,046780 à une température moyenne de 24°8. Champ magnétique moyen 1228 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 11°22',17. ARCHIVES, t XVI. — Août 1903. 12 162 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE Raie Cd, t o t o l ro) 24° | 0,109273 | 26° | 0,109252 | 27° 1 0,109245 26 260 | - » 262 | 23 259 » 251 23 242 | 25 242 23 270 | 26 263 | 23 243 25 241 22,2 247 | 25 255 Moyenne 0,109253 à une température moyenne de 247. Champ magnétique moyen 1238,7 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 26 47',07. Raie Cd,, t wo l o t w 26° | 0,160121 | 24° | 0.160504 | 25° | 0,160329 9 » 238 | 23 300 » 341 » 321 » 361 » 347 » 390 » 347 | 22,2 361 » 342 » 320 | 27 399 Moyenne 0,160327 à une température moyenne de DE. Champ magnétique moyen 1260,3 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 39°59',48. TABLEAU II Constantes de Verdet w obtenues à la température de 96° Raie Cd, w w re) (o) (o) ————— | | ——_—_—___—_——— | —————————— | ——— 0,013998 | 0,013955 | 0.013987 | 0,013987 | 0.015934 955 958 946 953 960 940 962 978 972 952 994 988 946 994 972 962 942 952 968 967 MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 163 Moyenne 0,013964. Champ magnétique moyen 1227,2 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 3°23',63. Raie D [O] o o o | o 0.017262 ! 0.016969 ! 0.016992 | 0.016983 | 0,017006 7378 7055 6995 7006 7012 7313 6942 6993 | 6954 6989 6830 : 6939 7009 ; 6985 | 7001 6840 6929 6999 6985 | 7009 6846 7005 6997 | 7007 | 7007 Moyenne 0,017008. Champ magnétique moyen 1130,4 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 3°41',42. Raie Cd, | —_—.....——…—…—…—…—_— | ———_— À — | ————— 0,028029 | 0.028027 | 0,028064% | 0,028061 | 0,028069 87 D2 90 34 56 46 37 48 60 49 60 64 48 61 56 74 | 63 48 61 42 Moyenne 0,028055. Champ magnétique moyen 1250,5 CGS. correspon- dant à une rotation moyenne de 6 56',89. V Correction pour les réflexions successives. Une cause d’erreur dans la lecture des angles pro- vient des réflexions successives que subit le rayon inci- 164 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE dent en traversant les quartz. Ce rayon donne naissance: à une série de vibrations d’intensités décroissantes sui- vant le nombre de réflexions, et qui ont subi des rota- tions proportionnelles à ces nombres. L’analyseur reçoit ainsi un certain nombre de rayons transmis qui sortent polarisés dans des azimuts différents. L’extinction totale du champ n’est plus possible, on observe un minimum. d'intensité. Ce minimum ne correspond pas à la rota- tion magnétique, il donne une rotation un peu plus. élevée. Proposons-nous de chercher l'angle des sections. principales de l’analyseur et du polariseur correspon- dant à ce minimum. Lorsque le champ n’est pas excité, toutes les vibra- tions partielles restent polarisées dans un même plan, leurs divers trajets étant formés, soit d’épaisseurs égales de quartz de rotations contraires, soit d'épaisseurs- quelconques parcourues en sens contraires dans un même quartz. Si p est alors l’angle des sections prin- cipales du polariseur et de l’analyseur, l'intensité de la vibration transmise par celui-ci est proportionnelle à COS’p. Excitons maintenant le champ et calculons l’inten- sité et la rotation des divers rayons qui tombent sur l’analyseur. Soient y l’indice de réfraction ordinaire du quartz. par? u +1 ] le coefficient de réflexion, et m° — 1 — n° le coeffi- cient de transmission pour un rayon tombant normale- ment sur une des faces terminales ; soit encore à la ro- tation magnétique subie par une vibration qui à traversé: une fois l’épaisseur totale des deux quartz. pour la radiation que l’on considère; n° — ( MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 165 Nous aurons, en prenant égale à 1 l'intensité du rayon incident : { rayon transmis directement, dont l'intensité est m°, qui a tourné de &, et qui donne dans l’analyseur une inten- sité m° cos? (p— x); 4 rayon réfléchi deux fois dans De qui sépare les quartz et qui donne n‘m* cos? (p — x); 2 rayons réfléchis deux fois dans un même quartz et don- nant chacun n‘m° cos? (p — 24); 2 rayons réfléchis une fois sur la face interne de l’un des quartz et une fois sur la face externe de l’autre, don- nant chacun n#mt? cos? (p — 24) ; 4 rayon réfléchi sur les faces extèrnes des deux quartz, donnant n‘m' cos° (p — 34). Le coefficient n° étant très petit (0,04 environ), aous pouvons négliger les rayons transmis après un plus grand nombre de réflexions, et nous trouvons que l'intensité totale de la lumière transmise par l’analyseur est, en supprimant le facteur m*, commun à tous les termes : I=(4+n*) cos’ (p-4)+2(14+m#)ntcos"(p-2a)+n°m$ cos? (p-32) L’observateur donne à l’analyseur la position p, qui rend [I minimum. On a donc entre p et & la relation di (A+n*)sin2(p-4)+2n(4+m*)sin2(p-2a)ntm°sin 2(p-32)=0 ou encore 2n'(1+m) sin 24 +ntm°sin 4x L+n*+2nt (tm) cos?2+ntm°cos #4. tang 2(p-«) On voit que si le champ magnétique est nul, « — 0 et tg2p — O0; la solution qui donne le minimum est 166 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE p — 90°. Si le champ existe, mais s’il n’y avait pas de réflexions multiples n — 0 tang 2(p — a) = 0 d’où l’on tire p = 90 +a et x = p — 90° Comme il y a des réflexions tang %(p — a) = f(x). Mais ce second membre est très petit, de sorte que p — à reste voisin de 90°. Pour tirer & de cette équation transcendante, il faut procéder par approximation, en substituant dans le second membre la valeur approchée &, — p — 90° que l’on aurait s’il n’y avait pas de réflexions. Le premier membre prend une valeur déterminée d’où l’on peut tirer une nouvelle valeur approchée ,. Pour s'assurer de l’approximation, surtout dans l’ultra- violet, où les rotations sont assez considérables, on substitue cette nouvelle valeur +, dans le second mem- bre; on obtient une nouvelle valeur «, du premier membre, et on continue ainsi jusqu'à ce que les valeurs approchées successives ne varient plus. La correction — A, à apporter aux constantes de Verdet w observées s'obtient par la formule (0 Pme À BCE qu MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 167 TABLEAU TITI Raïes & observé — À, w corrigé Cd; 0,01385 0,00016 0,01369 D 0,01684 0,00018 0,01666 Cd, 0,02285 0,00026 0,02259 Cd, 0,02606 0,00030 0,02576 Cd 0,02789 0,00032 0,02733 Cd, 0,04678 0,00055 0,04623 Cds 0,10925 0,00121 0,1080% Cd, 0,16033 0.00146 0,15887 Cd, 0,01396 0,00016 0,01380 D 0,01701 0,00018 0,01683 Cd, 0,02806 0,00032 0,02774 Les trois dernières lignes de ce tableau se rappor- tent à la température de 96°. Correction pour le pouvoir rotatoire magnétique de l'air. Une cause d'erreur qui tend à augmenter la rotation provient de la colonne d’air, soumise à l'influence du champ magnétique, qui est traversée par le rayon lumi- neux, et dont l’effet s’ajoute à celui du quartz. Le pouvoir rotatoire magnétique de l’air est connu par les recherches de M. Siertsema' mais seulement pour le spectre visible et pour la température ordinaire. Ses résultats sont résumés dans la formule 192,5 0,241 2 1 2 males pour l’air à la température de 13°2 et à la pression de 100 kilogrammes, Q est exprimé en minutes et À en millièmes de millimètres. Q 105 — ! Siertsema. Communications du Laboratoire de physique de Leyde. Supp. n° 1, 1900, 50. 168 SUR LA POLARISATION ROTATOIRE J'ai ramené par le calcul la rotation magnétique de l'air aux conditions de mes expériences, en supposant que les rotations sont proportionnelles aux densités. J'ai ainsi calculé les valeurs de la constante de Verdet Q de l'air pour les différentes raies du spectre visible, à 20° et 96°, et à la pression moyenne du laboratoire 728", On trouve Raïes O0 O6 Cd, 0,0000046 0,0000036 * D 0,0000053 Cd, 0,0000069 (ot MAL 0,0000079 Cd, 0,0000083 0,0000066 * Cd, 0,0000146 * : Cd, 0,0000334 * Cd, 0,0000507 * La correction qui en résulte pour mes mesures est assez douteuse soit parce que les chiffres ci-dessus sont obtenus en partie par extrapolation, soit parce que la longueur de la colonne d’air qui influe est mal déter- minée. Toutefois cette correction étant très petite, il me suffit de la calculer approximativement, et on peut admettre sans grande erreur que l’effet est équivalent à celui d’une colonne d’air ayant 2,5 fois la longueur des quartz et soumise au même champ magnétique que ceux-ci. La correction s’obtiendra donc en multipliant par 2,5 les constantes de Verdet de l’air, ce qui donne : 1 Les chiffres marqués d’un astérisque sont obtenus par extra- polation. MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 169 TABLEAU IV | EE EE AE EE SES CORARORIRIEE CRRERERS : 1 : rrectron PA Raies CRUE &9p Corrigé Ses 06 £ Wog COrrIgé Cd, | 0,00001 | 0.01368 | 0.00001 | 0.01379 D 000001 | 0.016635 | 0.00001 | 00,1682 Cd, | 000002 | 0.02257 Cd, | 0,00002 | 0.02374 Cd, | 0.00002 | 0.027531 | 0.00002 | 0.02772 Cd, || 0.0000% | 0.04619 Cd,, | 0.00008 | 0,10796 Cd,, | 0.00013 | 0.15874 Il est clair que ces corrections rentrent complétement dans les limites des erreurs d'expérience. VI Influence de la température et résultats définitifs. Les recherches sur l’influence de la température ont porté sur trois raies Cd,, D et Cd,, parcourant ainsi l’étendue presque complète du spectre visible, et, dans ces limites, leurs résultats, comme le montre le tableau ci-dessous, sont représentés d’une manière satisfaisante par la formule unique o, = &,,[1 + 0.00014 (1 — 20) | TABLEAU V Rotation à 96° ns “on | &29 mm — | Différence observée calculée | Cd, | 643,87 | 0.01368 | 0,01379 | 0.01379 | | D ‘| 589.20 | 001664 | 0:01682 | 001678 | + 0,00004 Cd, | 467,83 | 0,02750 | 0,02772 | 0,02773 | — 0,00001 170 __ SUR LA POLARISATION ROTATOIRE Les quantités w,, calculées d’après cette formule pour les différentes raies, représentent les constantes de Ver- det réduites à la température uniforme de 20°. Les corrections ainsi apportées aux valeurs obtenues direc- tement à des températures diverses peu éloignées de 20°, sont très faibles et se confondent avec les erreurs expérimentales. Nous admettrons sous toutes réserves que, au moins pour cette petite correction, la formule ci-dessus est encore applicable dans l’ultra-violet. Les résultats définitifs du présent travail sont résumés dans le tableau suivant qui donne, pour huit raies des spectres visible et ultra-violet, les constantes de Verdet du quartz, exprimées en minutes pour un centimêtre de longueur, et pour un champ magnétique d’une unité CGS. à la température de 20° C. TABLEAU VI Raïes Longueurs d’onde| Const. de Verdet Cd, 643,87 0,01368 D 989,20 0,01664 Cd, 508,60 0.02257 Cd, 480.01 0.025374 Cd, 467,83 0,02750 cd, 360,93 004617 “Ch, 9287.90 010790 Cd, 219.39 013866 Ces résultats ne s’écartent pas beaucoup de la for- mule de dispersion de M. H. Becquerel* wo À = p° (u? — 1). En prenant les indices de réfraction du quartz donnés ! H. Becquerel. Ann. de ch. et phys. 1877, XII, 5. _ MAGNÉTIQUE DU QUARTZ. 171 par M. Sarasin pour les raies du cadmium, et en calcu- lant la constante k d’après la rotation relative à la raie D, cette formule donne en effet TABLEAU VII Raiïes o calculé Ps Cd, 0,01384 _ 0,00016 CE 0,0166% Adopté Cd, 002263 _ 0,00008 Cd, 0,02558 — 0,00016 Cd, 0,02701 — 0,00051 Cd, 0.04741 —+ 0,00124 Cd, 0,10677 — 000113 Cd, 013702 — 0,00164 Les écarts les plus considérables sont dans l’ultra- violet, ils ne dépassent pas 2,75 ‘/,, mais paraissent cependant supérieurs aux erreurs expérimentales. LES APPLICATIONS DEN ACIERS AU MICHEL par Ch.-Éd. GUILLAUME Directeur-adjoint du Bureau international des Poids et Mesures. (Suitel.) TROISIÈME PARTIE APPLICATIONS CHRONOMÉTRIQUES Les applications des aciers au nickel à la correction des instruments destinés à la mesure précise du temps sont de trois ordres distincts ; les premières et les plus évidentes ont trait à la construction du pendule des horloges ; d’autres se rapportent au balancier des chro- nomètres ; les dernières, enfin, concernent le spiral. Je traiterai séparément ces trois genres d'applications. CHAPITRE IX CONSTRUCTION D'UN PENDULE A TIGE D’ACIER AU NICKEL Diverses formes de pendules à tige d’invar. — Trois modes de construction d’un pendule compensé à tige d’invar ont été successivement proposés. Le premier 1 Voir Archives, mars 1903, p. 249; avril, p. 403; mai, p. 514; juin, p. 628. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 173 en date, que j'ai présenté au Comité international des Poids et Mesures en avril 1897, consiste simplement à utiliser la dilatation ascendante de la lentille pour re- monter le centre d’oscillation d’autant qu'il est abaïissé par la dilatation de la tige (fig. 17 a). Si cette dernière est, par exemple, de l’ordre du millionième par degré, la compensation sera obtenue par une lentille en laiton ou même en fonte dont les dimensions n'auront rien d’exagéré. Le deuxième dispositif (fig. 17b) a été décrit par Fig. 17 a. Fig. 17 b. M. le Prof. M. Thury, et réalisé dans les ateliers de la Société genevoise. Dans ce pendule, la lentille est échancrée jusque dans son milieu‘ et repose sur une pièce extensible, portée elle-même par l’écrou de ré- glage. 1 M. Thury a remplacé récemment la lentille par l’ensemble de deux cylindres verticaux, situés de part et d’autre de la tige et réunis par des entretoises. (Voir Journal Suisse d’horlogerie, Tome XX VII, p. 285, mars 1903). Je reviendrai plus loin sur ce dispositif. 474 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Enfin, dans le pendule qu’il a breveté en Allemagne, M. Riefler a modifié le système de M. Thury, en rem- placant la pièce extensible par un ensemble de deux cylindres superposés, de métaux différents, dont les longueurs individuelles sont ajustées de manière à constituer un ensemble ayant une dilatation totale de- terminée, mais dont la longueur totale est toujours la même, au moins entre des limites données de dilata- tion de l’invar. Le premier système est apparemment le plus simple ; cependant, il se prête moins bien que les deux autres à des retouches, à moins que, ainsi que je l’avais indi- qué dès le début, on donne à la lentille ou tout au moins à sa portion comprise entre son centre et l’écrou de réglage, des dimensions probablement un peu fai- bles, et qu’on ajuste la compensation par des cales. Le fait d’échancrer la lentille jusqu’en son centre étant in- différent, on voit que ce système ne diffère pas en prin- cipe de celui de M. Riefler. Comme il est avantageux de diminuer autant que possible le nombre des pièces amovibles du pendule, on aura encore recours à ce premier système pour les pen- dules construits individuellement pour les horloges de haute précision, et pour lesquels on renonce volontiers au bénéfice de la fabrication en série. A l’autre extrême, c’est-à-dire pour les horloges de la dernière qualité à laquelle on applique encore la compensation, on adoptera le même système à cause de la simplicité de son exécution ; mais alors, loin de calculer chaque lentille, ou même d’adapter chaque lot de lentilles à la dilatation d’un lot déterminé de tiges, on ajustera une fois pour toutes la fabrication sur la APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 175 dilatation moyenne de l’invar dont on se sert, et on ne tiendra pas compte des écarts dans les dilatations des divers lots de tiges. Nous verrons dans un instant quelles sont les erreurs qui peuvent résulter de cette manière d'opérer. Les deux autres systèmes Ss’appliqueront particulie- rement bien aux pendules des qualités intermédiaires, ou même à la première qualité, si l’écrou ou les cylin- dres supplémentaires peuvent être ajustés au point de ne donner aucune crainte relativement à leur mobilité. Les variations de marche d’une horloge ne dépen- dant pas seulement de la dilatation de la tige du pen- dule, mais aussi des ressorts de suspension, de l’action de l’air, et même de l’échappement et des rouages, on ne pourra guère espérer arriver du premier coup et sans retouches à une compensation parfaite, et on sera généralement remis, pour le dernier réglage, à l’obser- vation de l’horloge elle-même. Si, cependant, pour un type donné d'horloge, l’en- semble de ces corrections a pu être déterminé empiri- quement, on pourra se servir de la correction ainsi trou- vée pour toutes les horloges de même construction; et, si l’on veut pouvoir arriver sans retouches à une com- pensation aussi parfaite que possible, on déterminera la dilatation de chaque tige isolément, au moyen d’un comparateur. Il ne faut pas oublier, toutefois, que cette opération est longue et difficile, et que, s’il s’agit d’une construction industrielle, on la trouvera généralement trop coûteuse. Il en est autrement si l’on ne se propose pas d’arriver d'emblée à la plus haute perfection possible dans la com- pensation. Mesexpériencesayant montré que la dilatation 176 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. de diverses tiges prises dans une même coulée et trai- tées d’une façon identique, au double point de vue mé- canique et thermique, ne diffèrent pas en général au- delà de 04,1 par degré et par mêtre, la compensation pourra être réalisée avec une approximation de 0,004 sec. par Jour et par degré pour toutes les tiges prises dans une coulée de laquelle une seule tige a été étudiée avec soif. Comme une forte coulée d’invar peut donner plus de cent tiges des diamètres courants, la question se trouve complétement transformée au point de vue des applications industrielles. Cette solution s’applique à des horloges très précises, presque exactement réglées d'emblée, mais que des observations poursuivies pendant quelques années per- mettront sans doute d'améliorer empiriquement encore un peu. Si, enfin, on règle la compensation une fois pour toutes sur la dilatation de l’invar de qualité moyenne, les écarts entre les divers lots de tiges pourront alors atteindre 04,5 par degré et par mètre, et les écarts de marche des horloges 0,02 sec. par degré et par jour. Cette solution qui admet les lentilles uniformes est encore très bonne pour des horloges assez précises dans leur construction pour marcher dans les limites d’une fraction de seconde par jour. Cette construction est extrêmement peu coûteuse, les lentilles étant faites en série, sans pièces auxiliaires ; et la seule différence, par rapport au pendule le plus vulgaire, consiste dans la différence de prix entre la tige d’invar et la tige de fer, d’acier ou de bois géné- ralement employée. Ce qui a été dit précédemment sur les variations avec APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 177 le temps suffira pour se faire une idée exacte du petit déréglage des horloges, susceptible de se produire dans le cours des années, et qu’il sera très facile de rectifier par une retouche insignifiante à l’écrou de réglage ou aux masses additionnelles. Enfin, les expériences de traction faites sur les fils sont de nature à rassurer pleinement sur la possibilité de variations dues à la charge que supporte la tige du pendule. Nous avons vu en effet (p. 532), que les fils d’invar peuvent être soumis à des tractions dépassant certainement 40 kg par mm° sans montrer de change- ments permanents appréciables. Or la charge à laquelle est soumise la tige d’un pendule dépasse rarement une centaine de grammes par millimètre carré et n’atteint que dans des pendules à tige beaucoup trop mince la centième partie de la charge pour laquelle les premières déformations permanentes des fils ont été aperçues. Calcul d'un pendule compensé. — Le calcul rigou- reux des éléments d’un pendule compensé est labo- rieux ; mais on peut arriver très simplement à un résultat assez exact pour la pratique, en procédant par deux approximations, dont la première donne la valeur brute de la longueur de la tige et de la pièce compen- satrice, et dont la seconde consiste à partir de cette valeur approximative pour en déduire une petite cor- rection additionnelle. Dans le premier calcul, il sera indifférent de supposer soit que la pièce compensatrice fasse partie de la lentille, soit qu’elle consiste en un cylindre indépendant. Nous n’aurons à considérer la dilatation de la lentille en elle-même que pour une petite correction finale, dans laquelle on fera intervenir la variation de son moment d'inertie. Ce dernier étant ARCHIVES, t. XVI. — Août 1903. 13 178 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. trés petit comparé au moment d'inertie total du sys- tème autour de l’axe d’oscillation, on n’en tiendra pas compte dans le calcul de la longueur de la tige, qui nous intéresse seulement pour la détermination de la pièce compensatrice. La longueur que l’on calcule est trés voisine de la longueur vraie, et celle-ci est réglée empiriquement au moyen de l’écrou, le pendule étant achevé. Supposons donc la lentille ramassée en son centre de gravité, et posons L la distance de ce point à l’axe de suspension, / la longueur comprise entre ce point et l'extrémité de la tige, À la longueur de la pièce com- pensatrice, æ,, «, les coefficients de dilatation de cette pièce et de la tige ; nous aurons d’abord, en négligeant la masse de la tige, j (41) L'+\)u =\a d'où \ — obus Lo Y étant une valeur provisoire de à, L'une valeur de L calculée, par exemple, comme pour le pendule simple. En possession de 2}, nous pourrons immédiatement fixer / par des raisons de construction, en tenant compte de la longueur de l’écrou. Le pendule à seconde, que nous prendre pour type, est défini par la condition (2) :W/S as let S désignant respectivement le moment d'inertie et le moment statique du pendule complet. Introduisant dans cette relation les valeurs de ces quantités et développant, on trouve, pour déterminer Len seconde approximation, 97° GB) g[L + 0) + 2AL] = — [A + + 341] _ APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 179 A désignant le rapport, toujours plus grand que l’unité, de la masse de la lentille à celle de la tige. Si l’on a à résoudre numériquement cette équation un grand nombre de fois, il convient de la mettre sous une forme pratique pour le calcul, en substituant à L l’expression 100 —H 3, où à est toujours trés petit. Pour g — 981, toutes les grandeurs étant exprimées dans le système C. G. S., on trouve @&) 3 — 988 — 3,64 — 1,021 — 0,020/? 1,0 LE 6,07A — 0,04! Si g a une valeur sensiblement différente de celle qui a été admise, on corrigera L proportionnellement à l’écart relatif des deux valeurs. On peut maintenant recalculer X par la premiére formule, dans laquelle L' sera remplacé par L. La condition vraie de la compensation est la suivante : \ be Ha AL po: @) MATRA ES TT RON TN bre C étant indépendant de la température. Cette condi- tion peut être écrite I (6). Nes e Faisant varier chacun des termes de l’équation d’une quantité correspondante aux dilatations qui se produi- sent sur un intervalle de 4 degré, on aura, pour déter- miner la seule inconnue }, l'équation : 7) L (E <- lo, —+ 3AL(Lo, —— UA +, À) 227 C \ 3 (L+ las + 2A (La, + Xos — À) ; Mais nous connaissons déjà la valeur }, très voisine de ?.; nous pourrons donc poser À =} +e, 180 APPLICATIONS DES ‘ACIERS AU NICKEL. et simplifier l’équation par la relation Lo, + l'a, — N'a = 0; posant on aura finalement & (L+ I} —3AL(B—IX ) ns) D Ter d’où NRC DA EN) EE 30] @) Ut SABLE ONE D On voit, d'aprés l’équation (5), que C n’est pas très. différent de L. Le principe même du pendule compensé: impose une valeur B beaucoup plus grande que l'unité ; aucun dés facteurs du dénominateur ci-dessus n’est donc voisin de zéro, de telle sorte qu’on pourra, dans le calcul numérique, se limiter à un petit nombre de décimales pour toutes les grandeurs intervenant dans la formule, sans jamais commettre sur e d'erreur affectant. le résultat d’une façon appréciable. Il faut maintenant tenir compte de la suspension que, pour simplifier, nous avons négligée jusqu'ici. Soient &, sa dilatation moyenne, s sa longueur, comptée depuis l’axe d’oscillation jusqu’à l'endroit où la tige commence à se dilater librement. Posons. &, — a, —= y; ON aura, Comme première approxima- tion de la longueur additionnelle de la pièce compen- satrice annulant l'effet de la suspension, (10) À MEUTTRERS on calculera une seconde approximation en introdui- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 181 sant, dans l'équation (5), l'expression de la dilatation de la suspension et de la partie additionnelle de la pièce compensatrice dans les termes rélatifs à la len- tille, et la première seulement dans les termes ayant rapport à la tige. Ecrivant la condition de constance de la durée d’oscillation, et résolvant par rapport à 2,, on trouve M agp feed) le terme correctif dépasse rarement 0,05 eu pratique. J’ajouterai une seule remarque concernant la sus- pension : la grande différence de dilatabilité de l’invar et des métaux usuels produit nécessairement des ten- sions dans les pièces où cet alliage est enserré dans un métal ordinaire ou inversement. Dans les grands écarts de température, ces efforts peuvent dépasser ceux du serrage et donner lieu à des déplacements permanents. Le cas peut se présenter lorsque la tige d’invar d’un pendule est engagée, à son extrémité su- périeure, dans une douille de. laiton où elle est serrée et goupillée, et qui porte les crochets de suspension. Pour éviter les variations de cette nature, M. Riefler forme les crochets par fraisage aux dépens de la tige elle-même, à laquelle il donne, dans le pendule à se- conde, un diamètre de 14% mm. C’est peut-être à l’inobservance de cette précaution que l’on doit certains sauts brusques constatés dans la marche de quelques horloges munies du nouveau pendule. Il reste à indiquer l’expression de la correction rela- tive à l’augmentation du moment d'inertie de la lentille, due à sa dilatation propre, variation indépendante de l'action de la pièce compensatrice. Il faut par consé- 182 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. quent distinguer, ce que nous n’avons pas eu à faire Jus- qu'ici, entre la dilatation de cette dernière et celle de la pièce produisant son mouvement de bas en haut. Je désignerai maintenant par , le coefficient de dila- tation de la lentille. Soient L le rayon de giration de la lentille, x la quantité dont nous devons augmenter la pièce compensatrice pour tenir compte de la variation dont nous nous occupons. Le moment d'inertie de la lentille qui, à la tempé- rature de départ, est égal à M,° prend, après une va- riation de la température égale à A9, la valeur (41) J + AJ = Mo (1 + 0, A6), dont la variation est sensiblement égale à 2M£°x,A6. D'autre part, le moment d'inertie de l’ensemble éprouve, par une ascension correspondante de la len- tille, due à la dilatation de la partie additionnelle x de la pièce compensatrice, une variation exprimée par — 2MLte,A9. Enfin le moment statique varie à son tour de — Mxx, A8. Si donc nous désignons, comme précédemment, par Let Sle moment d'inertie et le moment statique du pendule complet, quantités dont la compensation déjà faite a rendu le quotient constant à la petite correction actuelle près, nous aurons, pour la durée d’oscillation du pendule, l’expression modifiée S — Mxra, A8 remarquant que les termes additionnels sous le radical sont très petits comparés à [et S, nous pourrons écrire la condition d’invariabilité : (13) TO = (pfa, — Laa,) + RE = 0, APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 183 d’où l’on tire : (44) Tres Tapi Or comme est toujours très voisin de L, on L pourra généralement, au degré d’approximation au- quel il est nécessaire de connaitre x, écrire : 2 9 _%4 p A4" : £ (0 BAUME = | Nous avons ainsi, dans les relations (1), une valeur approximative de la longueur compensatrice, que nous corrigerons ensuite par les équations (9), donnant une deuxième approximation de x, par (10) ou (10'), qui tiennent compte de la suspension, et par (14) et (14'), qui font intervenir la variation du moment d'inertie de la lentille. Enfin (4) permet de calculer rigoureusement la longueur vraie du pendule. Exemple numérique. — Il est intéressant de con- naître l’ordre de grandeur des quantités dont ces di- verses formules permettront de calculer la valeur ‘. Supposons, par exemple, que nous nous proposions de déterminer les éléments d’un pendule à lentille autocompensatrice en fonte, de dilatation 41,2. 107, alors que la dilatation de la tige est 0,865. 107". Supposons le rapport de la masse de la lentille à celle de la tige égal à 14,5. 1 Le calcul est beaucoup facilité par l’emploi des tableaux numériques publiés par le Journal suisse d’horlogerie (t. XXIV et XXV passim). Voir aussi :. Ch.-Éd. Guircaume. Le pendule en acier au nickel (Administration du Journal suisse d’horlogerie, Genève 1902). 184 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. La formule (1) donne, en posant L — 100. \' = 8.39 cm. Admettons, pour tenir compte des dimensions de l’écrou, L — 11,5 cm ; on trouve, par (4). Ô = —+ 0,36 cm. g étant supposé égal à 9841 cm : sec. La formule (9) nous donne, 8 étant égal à 12,95: e = 0,16:cm. Dans notre projet, la suspension est constituée, par exemple, par un ressort d’acier de 0,5 cm pincé dans une pièce de laiton de 3 cm, dont les dilatations sont respectivement de 10,5 et18,45. 10°. La relation(10') donnera k — 5,23 CM. Enfin, supposons que la lentille projetée soit cons- tituée par un cylindre de 46 cm de hauteur et 8 cm de diamètre. Le carré de son rayon de giration autour d’un axe passant par son centre de gravité et coupant à angle droit son axe de figure est 25,3 cm°. On tirera de (14) : æ = 0,54;crm! Dans les conditions supposées, nous aurions donc : L — 100,36 cm. N—He-+h, +zx— 14,99 cm. Ce résultat est incompatible avec notre projet, puisque la longueur trouvée pour la partie compen- satrice de la lentille, située en entier au-dessous de son centre de gravité, dépasse sensiblement la moitié de sa hauteur. Nous aurons donc à modifier nos plans, Fr APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 185 soit en allongeant le cylindre de fonte, (ce qui nous obligerait à recalculer æ) soit en diminuant l'effet de la suspension, soit enfin en séparant le cylindre de l’écrou par une pièce compensatrice additionnelle. Supposons que cette solution soit seule adoptée ; nous pourrons encore remplacer les 6,29 cm excédents par 3,82 cm de laiton, ou pratiquer dans le cylindre une cavité de grandeur convenable dans laquelle on logera tout ou partie de la pièce compensatrice. Cet exemple nous montre avec quelle facilité le pro- blème sera pratiquement résolu par un dispositif au- quel le constructeur peut imposer une série de condi- tions arbitraires, la longueur de la pièce compensatrice se déduisant immédiatement de ces conditions. Considérations d'ordre pratique. — Les avantages du pendule à tige d’acier-nickel sur le pendule com- pensé à mercure sont nombreux et évidents. J'ai déjà signaié, dans mon premier mémoire, la possibilité que donne l’invar, par un choix judicieux de sa teneur, de fournir une compensation complète, par une compensation individuelle de chacun des deux termes de la formule de dilatation. J’insisterai moins aujourd’hui qu’autrefois sur cette possibilité, d’ordre plutôt théorique que pratique, surtout en raison de la difficulté précédemment indiquée de séparer, par la mesure directe, les deux termes de la formule, et de l'incertitude dont le terme quadratique reste tou- jours affecté. Mais il nous suffit de savoir que ce deuxième terme est toujours très petit et que l'erreur secondaire qu'il peut introduire dans la compensa- tion est, en toutes circonstances, moins important que celui qu'impose au pendule à compensation mer- curielle, une tige d’acier ordinaire. 186 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Il me semble, au contraire, qu’on doit attribuer une plus grande importance pratique au fait, déjà signalé, des moindres pertubations dues aux différences de la température du haut en bas de la cage de l'horloge. En effet, le calcul de la compensation suppose l’uniformité de la température, qui n’est jamais rigoureuse, et qui, dans certaines conditions, peut être mal remplie. Les erreurs provenant de cette mauvaise répartition seront naturellement affaiblies, par l’emploi de l’invar, dans la proportion de la dilatation de l’acier ordinaire à l'acier nickel de la tige du pendule. Les résultats pré- cédemment donnés nous montrent que, dans des con- ditions exceptionnelles, ces erreurs peuvent être même rigoureusement annulées. On peut rapprocher, des écarts de la température à un moment donné, ses variations dans le cours du temps. Le calcul suppose encore ici que la tige et la lentille ou la pièce compensatrice suivent simultané- ment les variations de la température ambiante, et c’est pour satisfaire le mieux possible à cette condition qu’on a proposé de mettre la tige, dans son entier, en contact aussi complet que possible avec l’air ambiant en substituant à la lentille entourant la tige de toutes parts, deux cylindres réunis par des traverses, et situés de partet d'autre de la tige”. Je crois que, dans ce cas, on a cherché un peu loin l'élimination des erreurs ; en effet, ou l’horloge est sou- mise à des variations rapides de la température, et marche médiocrement pour bien des raisons indépen- dantes du pendule ; ou elle est convenablement installée, VOTE ND T9: APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 187 et se trouve, par le fait, soustraite aux changements ra- pides, de telle sorte que la mise en équilibre est prati- quement simultanée. De toutes façons, il ne s’agit jamais que de très petites quantités. Il est important de noter les avantages résultant, pour le pendule à tige d’invar, comparé au système à mercure, du fait que le premier est entièrement consti- tué par des pièces solides. Ces avantages du nouveau pendule deviennent parti- culièrement sensibles pour le transport des horloges de précision. Il est certainement dangereux, sinon impos- sible, de confier aux moyens de transport ordinaires un pendule à mercure, sans courir le risque très sérieux de le dérégler complétement. De nombreuses goutte- lettes liquides peuvent, en effet, rester attachées aux parties supérieures du vase, tandis que des bulles d’air se collent aux parois et modifient la position du centre de gravité de la masse mercurielle. On évite, il est vrai, ces inconvénients, en transportant le mercure à part, et en l’introduisant dans l'instrument lorsque celui-ci est arrivé à destination. Mais cette manipulation exige une certaine habileté pour être convenablement faite. Le nouveau pendule est, au contraire, si robuste et si facilement transportable qu’il n’est même pas néces- saire de l’enlever de sa suspension lorsqu'on veut dé- placer l'horloge. Je citerai, à l’appui de cette affirma- tion, le fait suivant : l’année dernière, M. F. Blumbach, membre de la Chambre centrale des Poids et Mesures de l’Empire russe, entreprit un voyage en vue de com- parer les valeurs de l'intensité de la pesanteur en diver- ses stations importantes. L’horloge dont il se servait était un régulateur de Strasser et Rohde, muni d’un 188 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. pendule à tige d’invar construit par Riefler. Lorsque M. Blumbach vint, avec ses appareils, au Bureau inter- national, l’horloge était enfermée, toute montée, dans une caisse, le pendule étant simplement maintenu en place par de fortes cales de bois. Aussitôt déballée, l'horloge fut suspendue au mur et le pendule libéré. Rien n'avait été déréglé et M. Blumbach put m'affir- mer, en s'appuyant sur les expériences déjà faites à St-Pétersbourg, à Potsdam et à l’Observatoire de Paris, que trés peu d’heures après son installation, l'horloge devait avoir repris sa marche parfaitement régulière. Limites d'emploi du pendule à tige d’acier-nickel. — On peut se demander quelle est la catégorie d’horlo- ges auxquelles une compensation plus ou moins par- faite pourra encore s'appliquer raisonnablement. Il est facile de voir que, dans l'emploi d’un pendule non com- pensé à tige d’acier, les variations de la marche attei- gnent près d’une minute par semaine lorsque la tem- pérature moyenne varie d’une vingtaine de degrés, quantité qui est souvent dépassée par les horloges des clochers ou des gares. On en conclura que toutes les horloges construites de manière à être susceptibles de marcher avec une précision égale à l’écart qui vient d’être indiqué, pourront bénéficier de la compensation. Les horloges de villes, celles des chemins de fer et de toutes les entreprises de transport sont généralement dans ce cas. Quant aux horloges d'appartement, on n’a pas con- sidéré généralement jusqu'ici comme nécessaire de leur assurer une marche très parfaite ; il est entendu en effet que, chaque fois qu’on les remonte, on s’as- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 189 sure qu'elles sont d’accord avec les horloges de ville, et on les remet à l’heure au besoin. Mais, depuis quelques années, l'horloge électrique indépendante est d’un usage de plus en plus fréquent. Susceptible de marcher pendant des années sans qu’on ait à s’en occuper, elle ré- pond bien, en effet, à l’une des exigences de la vie moderne, et pour cette raison, se répandra de plus en plus. Mais de telles horloges ne sont vraiment pratiques que si elles possèdent une régularité de marche satis- faisante, puisque, n’ayant plus l’occasion de les remon- ter, on ne songe plus à vérifier leur état. Dans ces con- ditions, le pendule à tige d’invar le plus ordinaire, c’est-à-dire fabriqué sans que l’on se soit enquis de la qualité de l’alliage employé, assure, dans les plus man- vaises conditions, une régularité de marche de 2 à 3 secondes par semaine à toutes les températures qui sont pratiquement atteintes. Ces avantages du pendule à tige d’invar n’ont pas manqué de frapper plusieurs fabricants d’horloges parmi les plus importants, et la substitution du nouveau : pendule à l’ancien est un fait accompli dans un certain nombre de fabriques. La lenteur avec laquelle cette substitution s’est opérée au début s'explique par la crainte de la nouveauté qui caractérise certaines indus- tries, par la méfiance que devait assez légitimement inspirer un alliage privé de la propriété de se dilater, et auquel on devait être forcément tenter d’attribuer quelque défaut rendant stérile cet avantage. J’ajouterai à ces raisons le fait d’un antagonisme entre les besoins de la consommation et les possibilités de la production, celle-ci étant tenue, par ses procédés, à travailler sur des quantités importantes de métal, 190 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. celle-là, surtout dans la période des essais, procédant par unités isolées sur des modèles existants. et exigeant par conséquent des formes et des dimensions prescrites à l’avance. Il existe aujourd’hui un nombre assez grand d’horlo- ges munies d'un pendule à tige d’invar et possédant une marche remarquable pour qu’on puisse considérer la période des essais comme terminée ; il a donc été pos- sible d'établir un certain nombre de normes auxquelles les horlogers se rallient, et qui permettent d'aborder la fabrication en quantités suffisantes pour que les usines métallurgiques puissent l’entreprendre. C’est dans ces conditions que les aciéries d’Imphy, de la Société de Commentry-Fourchambault, ont pu constituer des stocks de tiges étuvées et dont la dilatation est assez bien connue pour permettre de satisfaire promptement aux besoins de l’horlogerie à tous les degrés. (A suivre.) LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX PAR Amé PICTET (Suite |) CHAPITRE III ACTION DE L'ACIDE ACÉTONITRIQUE SUR LES ALCOOLS (M. E.-I. Klein) Alcool éthylique. — Nous avons fait un mélange d’acide acétonitrique et d'alcool éthylique dans la pro- portion d’une molécule du premier pour deux du second; fous avons fait bouillir ce mélange pendant une demi- beure au réfrigérant ascendant, puis nous l’avons sou- mis à la distillation fractionnée. Il se dédouble nette- ment en deux fractions : la première, qui passe à 76-77, est de l’acétate d'éthyle (rendement théorique); la se- conde, qui bout entre 110 et 123°, est de l’acide nitri- que hydraté. Il ne se forme pas de nitrate d’éthyle ; la réaction à lieu exclusivement selon l’équation suivante : (CH,C00),N(OH), +2 C,H,OH = 2 CH,COOC,H, + N(OH),. En effectuant l’opération avec un excès d’alcool, on 1 Voir Archives, XV, p. 589. 192 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. arrive au même résultat. La première fraction est un mélange d’éther acétique avec l’alcool en excès, sans trace d’éther nitrique, la seconde fraction est de l'acide nitrique hydraté. Alcool isobutylique. — En procédant de la même manière, on obtient comme produits principaux de l’acide nitrique et de l’acétate d’isobutyle (point d’ébul- lition 116-118"), ce dernier avec un rendement de 88 °/, de la théorie. Le déficit de 42 ‘/, est dû à une légère oxydation qui fournit, d’une part des substances à point d’ébullition élevé, que nous n'avons pas étu- diées et de l’autre une petite quantité de nitrite d’iso- butyle, qui passe vers 70. Alcool isoamylique. — Mêmes résultats. En partant de 50 gr. d’alcool et de 52 gr. d'acide acétonitrique, nous avons obtenu : 10 gr. de nitrite d’amyle, passant à 98° 22 gr. d'acide nitrique » 100-120". 62 gr. d’acétate d’amyle, » 135-138° (ren- dement 85 ‘/,), 3 gr. d’un résidu constitué par des produits d’oxy- dation. En résumé, l’action de l’acide acétonitrique sur les alcools réside essentiellement en une éthérification de lalcool par l'acide acétique, avec mise en liberté d’acide orthonitrique. Les alcools se comportent donc, vis-à-vis de l’acide acétonitrique, comme l’eau. Ils le décomposent, séparent les radicaux des deux acides constituants et s'unissent à eux de telle manière que l’hydrogène de l’alcool se combine au reste de l’acide orthonitrique, et le radical de l’alcool à celui de l’acide acétique. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 193 Dans aucun cas nous n'avons observé la réaction inverse, avec formation d’un éther nitrique et d'acide acétique libre. Ce fait, qui se retrouve pour d’autres anhydrides organo-minéraux, nous semble de nature à élucider le mécanisme de l’éthérification des alcools par les acides organiques en présence des acides minéraux forts (sul- furique, chlorhydrique, etc.). Il est probable que, dans tons ces cas, il y a d’abord formation d’un anhydride mixte par combinaison de l'acide minéral avec l’acide organique, puis que cet anhydride réagit ensuite sur l'alcool, de la même manière que l'acide acétonitrique. CHAPITRE IV ACTION DE L’ACIDE ACÉTONITRIQUE SUR L’ANHYDRIDE ACÉTIQUE (M. P. Genequand.) On pouvait s'attendre à ce que l’anhydride acétique réagit sur l’acide acétonitrique, soit en introduisant dans sa molécule de nouveaux groupes acétyle, soit: en le convertissant par déshydratation dans l'acide NO(OH) (OCOCH, ),. L'expérience nous a conduit à un troisième résultat, de sorte qu’il faut admettre que, si l’une des deux réactions ci-dessus se produit en pre- mier lieu, elle est immédiatement suivie d’une autre, qui attaque plus profondément la molécule. Cette réaction étant des plus violentes, il est néces- saire de refroidir fortement l’acide acétonitrique et d’y laisser couler lentement la quantité équimoléculaire d'anhydride acétique. Abandonné ensuite à lui-même, le mélange se réchauffe peu à peu et entre bientôt en ARCHIVES, t. XVI. — Août 1903. 1% 194 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. ébullition, tandis qu’il se dégage d’abondantes vapeurs rouges. Cette effervescence une fois calmée, on chauffe encore quelques minutes au réfrigérant ascendant, puis on distille. Le liquide passe tout entier entre 115 et 120; il ne renferme donc plus ni acide acétonitrique, ni anhydride acétique ; c’est de l’acide acélique tenant en dissolution une petite quantité d’un autre corps. Il se trouble, en effet, par addition d’eau et laisse déposer des gouttelettes huileuses, qui se rassemblent rapide- ment au fond du récipient, formant une couche inso- luble jaune-clair. Celle-ci est séparée, lavée avec du carbonate de soude, séchée sur du chlorure de calcium et enfin rectifiée. On obtient ainsi un liquide incolore, bouillant sans décomposition à 126° et se solidifiant en une masse cristalline lorsqu'on le refroidit à + 13°. L'analyse montre que ce corps est le tétranitromé- thane C(NO, ),. I. 0,2146 gr. subst.; 0,0502 gr. CO, ; 0,0031 gr. H,0 IT. 0,4768 : » k4,k cmce N à 15 et 737%m III. 0,2066 » 51.5 cmc N à 11° et 731,5 Trouvé Calculé pour I Il III CN:08 Cn,6.38.7/ — 6,12 0°}, H 0.14 — 0,00 N — 28,58, 28,65 ‘/, 28,56 On ne connaissait jusqu'ici qu'un seul mode de for- mation du tétranitrométhane, c’est celui qui a été indi- qué, il y a une quarantaine d'années, par Schischkoff”. Ce chimiste avait obtenu de petites quantités de ce com- posé au moyen d’une série de réactions assez compli- quées à partir du fulminate de mercure. La courte 1 Jaebig s Annalen, 119. 248 (1861). LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 195 description qu'il en donne s’applique exactement à notre produit, et nous n’avons que peu de chose à y ajouter. D’après nos observations, le tétranitrométhane est insoluble dans l’eau, les acides et les alcalis, mais il se dissout en toutes proportions dans les solvants organiques. Sa densité est 1,650 à 13°, son indice de réfraction n, — 1,43985 à 17. Le mécanisme de sa formation par réaction de l’acide acétonitrique sur l’anhydride acétique est assez difficile à établir, car cette réaction est si vive qu'il ne saurait être question d'isoler des produits intermédiaires. La manière la plus simple de l’interpréter serait de lex- primer par l'équation suivante : 4 (CH,CO0), N(OH), + 4(CH,CO),0 =15CH,COOH + CO, +C(NO, ),. Il est probable qu’il se forme en premier lieu de V’acide trinitroacétique, C(NO, ),COOH, que celui-ci se dé- double en anhydride carbonique et nitroforme, CH(NO, ), et qu'enfin ce dernier se nitre encore en donnant le tétranitrométhane. “Il fant noter cependant qu’une petite partie seule- ment de la substance réagit dans le sens indiqué, et que le rendement en tétranitrométhane ne dépasse en aucun cas le 10 ‘/, de celui qui se calcule d’après l’équation ci-dessus. La plus grande partie de l’acide acétique est complètement brûlée, ainsi qu’on peut en juger par énorme quantité de vapeurs rouges qui se dégagent, et qui sont mélangées, ainsi que nous l'avons constaté, à une forte proportion d’anhydride carbonique. Nous avons vainement cherché à augmenter le rendement en tétranitrométhane, soit en opérant à d’autres tempéra- tures, soit en modifiant les quantités respectives des deux substances mises en présence. Nous n'avons pu 196 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. que nous convaincre que les proportions les plus favo- rables sont encore celles de notre première expérience, soit une molécule d’acide acétonitrique pour une d’an- hydride acétique. Nous croyons cependant que, malgré ce faible ren- dement, la réaction que nous venons de décrire cons- titue un procédé commode et rapide pour obtenir le tétranitrométhane, que l’on ne pouvait guère songer à préparer en quantités un peu notables par la voie com- pliquée que Schischkoff a suivie. CHAPITRE V ACTION DE L'ACIDE ACÉTONITRIQUE SUR QUELQUES COMPOSÉS AROMATIQUES (M. E.-I. Klein.) lodobenzène. — Il était intéressant de rechercher si l’acide acétonitrique agirait sur l’iodobenzène, C,H,I, en le nitrant, ou en le transformant par oxydation en iodosobenzène C,H..10 ou en iodylobenzère C,H..10,, ainsi que le font, par exemple, le réactif de Caro et le chlorure de chaux. 10 gr. d’iodobenzène (1 mol.) et 17 gr. d’acide acétonitrique (2 mol.) sont chauffés pendant deux heures à l’ébullition. Par refroidissement, il se dépose de longues aiguilles qui, après cristallisation dans lal- cool, fondent à 171-172; elles constituent le p-nitro- iodobenzène'. Le rendement s’élève au 97 °/, de la théorie. Dans les eaux-mêres nous avons trouvé une trés faible quantité d’o-nitroiodobenzène* fusible à 49°. 1 Kekulé, Liebigs Annalen, 137, 168. ? Kôrner, Gazetta chim. italiana, 1874, 305. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINERAUX. 197 L’acide acétonitrique agit donc sur l’iodobenzène comme l'acide nitrique lui-même, en le nitrant et non en l’oxydant. Nitrobenzène. — Il n’est pas attaqué par lacide acétonitrique, même après six heures d’ébullition. Aniline. — En faisant bouillir pendant trois heures, on n'obtient que des produits d’oxydation incristallisa- bles et fortement colorés en bleu. On va voir que, dans des conditions spéciales, l’aniline fournit un composé mieux défini. Quinoléine. — Nous nous sommes servis pour cet essai d’un échantillon de quinoléine de synthèse (Chi- nolin puriss. synthet.) provenant de la maison E. Merck à Darmstadt. Nous avons additionné 5 gr. de ce produit de 14 gr. d’acide acétonitrique, ce qui corres- pond à une mol. de quinoléine pour deux d’acide, et nous avons fait bouillir ce mélange au réfrigérant ascen- dant pendant 5 heures. Le liquide, de verdâtre qu'il était au début, devient jaune, puis brun. On le laisse refroidir, puis on le verse dans dix fois son volume d’eau. Il se forme immédiatement un précipité volumi- neux, d'un beau jaune. Celui-ci, recristallisé dans l’eau chaude, se transforme en aiguilles jaune pâle, fusibles à 201, facilement solubles dans l'alcool et dans le benzène. L'analyse de ce corps nous a donné les résul- tats suivants : I. 0,1566 gr. subst. - 0,2897 gr. CO, - 0,0443 gr. H,0 Il. 0,1538 gr. subst. 21,5 eme N à 20° et 740%" Trouvé Calculé pour I II Ci5HioN 0: C: 200-409 — 00,270}, H: #14 —— 2.80 NL 15.64 15.63 198 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINERAUX. Ce corps est le picrale de quinoléine. Chauffé avec une solution de carbonate de soude, il fournit de la quinoléine, qui distille avec les vapeurs d’eau, tandis que la solution alcaline donne ensuite, par addition d’acide chlorhydrique, un précipité d’acide picrique. C’est donc ce dernier acide qui forme le produit de la réaction de l’acide acétonitrique sur la quinoléine. Ce résultat nous a beaucoup surpris, car tous les essais d’oxydation de cette base ont conduit jusqu'ici à des dérivés de la pyridine et jamais à des dérivés du ben- zène, montrant ainsi que le noyau pyridique de la qui- noléine résiste mieux à la rupture que le noyau aro- matique. Dans le cas présent, ce serait le contraire qui se serait produit. Aussi nous sommes-nous demandé si l'acide picrique, qui se forme du reste en quantité rela- tivement faible, résultait bien réellement d’une trans- formation de la quinoléine elle-même, ou s’il ne pro- viendrait pas plutôt d’une impureté que contiendrait le produit commercial. Pour élucider ce point, nous avons fait les essais suivants : 1. Nous avons soumis à l’action de l’acide acétoni- trique, dans des conditions identiques aux précédentes, un autre échantillon de quinoléine, provenant aussi de la maison Merck, mais constituant cette fois la quino- léine du goudron {Chinolin puriss. aus Theer). 2. Nous avons préparé une certaine quantité de qui- naldine («-méthylquinoléine) d’après le procédé syn- thétique de Dœbner et von Miller‘, qui consiste, comme ! Berichte, 16, 2465. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 199 on sait, à chauffer l’aniline avec la paraldéhyde et l'acide chlorhydrique. Après avoir purifié cette base selon les indications des auteurs, nous l’avons traitée par l’acide acétonitrique bouillant. Dans le premier cas, nous avons obtenu de nouveau du picrate de quinoléine, et dans le second un autre corps que nous avons pu identifier par son point de fusion (191) et par ses autres propriétés au picrale de quinaldine. Ces deux essais semblaient démontrer que c’est bien le noyau aromatique de la quinoléine et de la quinal- dine qui, par oxydation et nitration, fournit l'acide picrique obtenu dans les deux cas. Les essais suivants nous ont prouvé cependant qu’il n’en est rien et que c’est l’autre explication qui doit être adoptée. 3. Dans le traitement de la quinoléine par l'acide acétonitrique, une petite partie seulement, avons-nous dit (environ un dixième) est convertie en picrate. Lors- qu’en à séparé celui-ci par précipitation au moyen de l’eau, la quinoléine non attaquée reste en solution à l’état de nitrate. On peut la récupérer par addition d’alcali. Nous avons ainsi retiré la base dans nos deux premières expériences, faites avec la quinoléine syn- thétique et avec celle du goudron. Or, ayant voulu utiliser cette quinoléine ainsi régénérée pour la prépa- ration d’une nouvelle quantité de picrate, nous n'en avons pas obtenu la moindre trace. Ce fait prouve nécessairement que l'acide picrique ne provient point de la quinoléine elle-même, mais d’une impureté que tous les échantillons renferment et qui est entièrement éliminée par un premier traitement à l’acide acétoni- trique. 200 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. Or quelle est l’impureté que l’on peut a priori sup- poser exister à la fois dans la quinoléine synthétique, dans celle du goudron et dans la quinaldine ? La subs- tance à laquelle on songe en tout premier lieu est l’'aniline. C’est elle, en effet, qui sert de point de départ pour la préparation de la quinoléine et de la quinaldine de synthèse; elle se trouve aussi, comme on le sait, dans le goudron. Les essais suivants montrent que c’est bien à la présence de cette base que sont dus les résultats que nous avons obtenus. 4. Nous avons soumis la quinoléine du goudron, et celle de synthèse, à la distillation fractionnée. Nous en avons retiré, dans les deux cas, une fraction, peu con- sidérable il est vrai, passant au-dessous de 200°. Nous avons additionné cette fraction d’anhydride acétique, ce qui a donné lieu à un fort dégagement de chaleur. Le produit, distillé, a passé vers 280° sous la forme d’une huile épaisse, qui s’est solidifiée au contact d’un cristal d’acétanilide. Recristallisée dans l’eau ou dans l’éther de pétrole, la substance s’est montrée en tous points identique à l’acétanilide. 5. Nous avons pris la quinoléine de synthèse, régé- nérée du premier traitement par l’acide acétonitrique et ne donnant plus d’acide picrique par un second traitement. Nous l’avons additionnée de 5 */, d’aniline et nous avons fait bouillir le mélange avec l’acide acé- tonitrique. Nous avons obtenu de nouveau le picrate de quinoléine, en quantité à peu près égale à celle que nous avait fournie la quinoléine brute. Nous concluons de ces diverses expériences : 1° Que la quinoléine pure n’est pas attaquée à l’ébullition par l’acide acétonitrique. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 201 2° Qu'en revanche l’aniline est transformée par cet agent en acide picrique lorsque la réaction a lieu en présence de quinoléine ou de quinaldine. Il faut attri- buer à ces dernières bases une action prédisposante ou admettre qu’elles soustraient l'acide picrique à une transformation ultérieure en formant avec lui un sel qui résiste à l’action de l’acide acétonitrique. Acétanilide. — Elle est attaquée violemment par l’acide acétonitrique. Lorsqu'on verse le produit sur de la glace, il se précipite un corps brun-rouge, que l’on recristallise dans l’acide acétique et qui fond alors à 207-208° ; c’est l’acétyl-p-nitraniline'. La solution aqueuse séparée par filtration de ce pré- cipité est agitée avec du chloroforme. Elle lui cède une substance qui, après évaporation du dissolvant et recris- tallisation dans l’eau, fond à 78° et constitue l’acétyl-o- nitraniline*. La quantité du dérivé para est environ dix fois plus forte que celle du dérivé ortho. Acélyldiphénylamine. — 38 gr. de ce composé sont mélangés à 35 gr. d’acide acétonitrique et le tout chauffé à l’ébullition pendant une heure. Le produit, qui est devenu huileux, est dissous à chaud dans l’acide acétique. Il se dépose par refroidissement de beaux cristaux incolores, fusibles à 197°, tandis qu’une autre substance reste dans les eaux-mèêres; l’addition d’eau la précipite sous la forme d’une poudre cristalline jaune qui fond à 178. 1! Grethen, Berichte, 9, 775. ? Beilstein et Kurbatow, Liebig's Annalen, 197, 83. 202 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. L'analyse de ce dernier corps montre que c’est une tétranitrodiphénylamine. I. 0,1597 gr. subst. 0,2456 gr. CO, ; 0,0316 gr. HO IT. 0,1539 » 28,5 eme N à 24,5° et 730, Trouvé Calculé pour I IL Ci2H:N;:0s C ,41,98,97 — 41,26 °/, H 2,19 — 2.01 N — 49,87 °}, 20,05 Son point de fusion l’identifie avec le dérivé di-or- thopara LTD NH" ÿNo, NO, NO, que Hager' a obtenu en traitant par la potasse lo-p- dinitrodiphényluréthane. Quant au premier corps (point de fusion 197°), son analyse conduit à la formule C,,H,N,0,, qui est celle du dérivé acétylé du précédent. 0,1532 g. subst. ; 0,239 g. CO, ; 0.0340 g. H,0 Trouvé Calculé pour C;H:N:0o (E: 42,56 °/, 42,96 °/, H 2,48 2,30 L'action de l’acide acétonitrique sur l’acétyldiphé- nylamine consiste donc en une nitration, accompagnée de la saponification d’une partie de la substance. Phénol. — L'action de l’acide acétonitrique sur le phénol est si vive, même si l’on prend les deux corps dans la proportion équimoléculaire, qu’on doit la mo- dérer en refroidissant très fortement. Le produit est un ! Berichte, 17, 2629. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 203 mélange d’ortho et de para-nitrophénol, comme dans la nitration par l’acide nitrique. La quantité du dérivé ortho semble cependant un peu plus grande ; elle forme le 50 °/, du phénol mis en œuvre. Paranitrophénol. — L'action est également trés vive et doit être modérée par le refroidissement. Le produit cristallise immédiatement et constitue l’o-p-dinitrophé- nol fusible à 114°, sans mélange d'aucun isomére. Le rendement est théorique. Para-aminophénol. — Nous pensions obtenir de la quinone, ou peut-être une nitroquinone. On va voir que l’oxydation va d'emblée plus loin. La réaction étant trés violente, nous avons cherché à la modérer en diluant avec du chloroforme. 4 gr. d’aminophénol ont été mis en suspension dans 50 gr. de chloroforme et additionnés de 47 gr. d’acide acétonitrique. La réac- tion a lieu sans qu'il y ait besoin de chauffer et se ma- nifeste par un dégagement régulier de gaz. Lorsque celui-ci a cessé, nous concentrons fortement la solution. Il se dépose bientôt des cristaux que leurs propriétés caractérisent comme étant de l’acide oralique. Nous n'avons pas trouvé d’autres produits. Diacétyl-p-aminophénol, CHEN ACOCR y — Pré- F, Si à paré suivant les indications de Ladenburg' en chauffant le p-aminophénol avec l’anhydride acétique, ce com- posé ne s’est pas montré plus résistant que le précédent à l’action de l'acide acétonitrique, et n’a fourni comme lui que de l’acide oxalique. Hydroquinone. — Suspendue dans une grande ! Berichte, 9, 1528. 204 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. quantité de chloroforme, l’hydroquinone réagit vive- ment à froid avec l'acide acétonitrique, et entre en solution. Le liquide, évaporé à siccité, laisse un résidu de quinone pure. Diacétylhydroquinone. — 2 gr. de ce composé, préparé en faisant réagir le chlorure d’acétyle sur une solution d’hydroquinone dans la pyridine, sont chauffés au bain-marie avec 10 gr. d'acide acétonitrique. Une fois la réaction terminée, la solution est évaporée à sec; le résidu est de l’acide oxalique. Aldéhyde benzoïque. — Elle n’est pas attaquée à froid par l'acide acétonitrique. A la température du bain-marie elle est transformée en acide benzoïque ; il ne se forme pas d’aldéhyde ou d’acide nitrobenzoïque. Acide phtalique. — L’acide phtalique se dissout à chaud dans l'acide acétonitrique et ne cristallise plus par refroidissement. Si l’on évapore la solution au bain- marie, on obtient de l’anhydride phtalique. L’acide acétonitrique agit donc ici comme déshydratant. L’anhydride phtalique lui-même n'est pas attaqué par l'acide acétonitrique, même après une longue ébul- lition. Triphénylméthane. — 5 gr. de ce corps sont mis en suspension dans du chloroforme et additionnés de 3 gr. d'acide acétonitrique, ce qui provoque leur dissolution. Par concentration il se dépose des prismes brillants qui fondent à 159° et présentent tous les caractères du triphénylcarbinol. Anthracène. — 7 gr. d’anthracène sont chauffés pendant deux heures au bain-marie avec un excès d'acide acétonitrique, puis le produit est versé dans l’eau froide. Il se forme un précipité orangé; celui-ci LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 205 est un mélange de deux substances, que l’on peut sépa- rer par cristallisation fractionnée dans l’acide acétique glacial. La moins soluble est l’«-nitroanthraquinone de Rümer' (p. de f. 218-220), la plus soluble est la dinitroanthraquinone de Bôttger et Petersen” (p. de f. 256). L’anthracène est donc à la fois nitré et oxydé et l’on obtient les deux mêmes dérivés que par l’action de l'acide nitrique sur l’anthraquinone en présence d’acide sulfurique. Phénanthrène. — En procédant de même, nous n'avons obtenu que de la phénanthrène-quinone, sans mélange de dérivés nitrés. CHAPITRE VI ACTION DE L’ACIDE ACÉTONITRIQUE SUR LES NAPHTOLS ET LES NAPHTOQUINONES (M. R. de Krijanowski) On sait que l’acide nitrique, même lorsqu'il agit à basse température, transforme directement les naph- tols en dérivés dinitrés, et que l’on n’a jamais pu obte- nir par ce moyen les dérivés mononitrés. Nous avons constaté que les mononitronaphtols prennent facilement naissance lorsqu'on remplace l'acide nitrique par l’acide acétonitrique. Le groupe NO, vient occuper la position voisine de l’hydroxyle, et il ne se forme pas d’isomères. Avec l’-naphtol il se produit cependant par oxydation une petite quantité d’z-naphtoquinone. 1 Berichte, 15, 1787. ? Laebig's Annalen, 160, 147. 206 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINERAUX. a-Naphtol. — Refroidi par un mélange de glace et de sel, l’x-naphtol réagit encore très vivement avec la quantité équimoléculaire d’acide acétonitrique. On obtient un produit goudronneux que l’on purifie par distillation avec les vapeurs d’eau; il passe une sub- tance solide jaune qui, par cristallisation dans l’alcool, se convertit en fines aiguilles fusibles à 128°. Analyse : I. 0,2225g. subst.- 0,5199 g. CO, - 0,0764 g. H,0 II. 0,2084 » 414,5 cmc N à 25° et 732mm Trouvé Calculé pour I CioH NO: C 63,73 = 63.49 07, H 3,82 — 3,10 N — 1,43 ©, 7,41 Les propriétés de ce corps lidentifient avec le mitro- naphiol 2-1 OH obtenu par Fuchs' en oxydant le nitroso-.-naphtol et par Liebermann* en nitrant l’acétyl-&-naphtylamine et en faisant bouillir le produit avec la soude. Son acélate présente le point de fusion 118° indiqué par Grand- mougin et Michel*. L’e-naphtoquinone, qui se forme en très petite quan- tité à côté du nitronaphtol, peut être extraite par l'acide acétique ou la ligroïne bouillante du résidu de la distillation aux vapeurs d’eau, et a été caractérisée par son point de fusion (125°) et ses autres propriétés. Berichte, S, 629. ? Annalen, 183, 246. 3 Berichte, 25, 972. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 207 B-Naphtol. — Traité de la même manière, il fournit par distillation avec l’eau un corps qui cristallise dans l’alcool en paillettes jaune rougeûtre. Ce corps fond à 103° et constitue le nitronaphtol 1.2. NO, as Il est identique à celui que Stenhouse et Groves”, ainsi que Liebermann et Jacobson* ont préparé par oxyda- tion du nitroso-B-naphtol et par nitration de l’acétyl-B- naphtylamine. Analyse : L. 01874 g. sbst.- 0,4377 g. CO, - 0,0665 g. H,0 IL. 0,2942 » -20 cmce N à 24° et 723nm Trouvé Calculé pour I IT CioHN 00: C 63.70 °/, — 63,49 °/, H 3.94 — 3,70 N — 1,40 °/, 7,41 Son éther éthylique, préparé au moyen de l’iodure d’éthyle et de la potasse, cristallise dans l’acide acéti- que en aiguilles jaunes possédant le point de fusion 103-104 indiqué par Wittkampf*. Les éthers méthyliques des naphtols donnent aussi à froid avec l’acide acétonitrique des dérivés mononitrés. Le groupe NO, entre dans la même position que chez les naphtols. ! Annalen, 189, 151. ? Annalen. 211, 46. 8 Berichte, 17, 394. 208 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. L’a-naphtolate de méthyle fournit de longues aiguilles brun-marron fusibles à 80°. Analyse: I. 0,2192 g. sbst-0,5233 g. CO, - 0,0871 g. H,0 IL. 0,2807 oo» -18,4 cmc N à 21° et 724mm Trouvé Calculé pour I Il CioHs.0CH,.NO2 C: 1 69-1007 — 65,02 °/, H k,12 — 4,43 N — TO 6,90 On obtient le même corps en méthylant le nitro- naphtol 2.1 par la potasse et l’iodure de méthyle, ce qui fixe sa constitution (formule 1). Le B-naphtolate de méthyle donne avec l’acide acé- tonitrique des paillettes jaunes qui fondent à 126. Analyse: [. 0,4503 g. sbst. - 0,3589 g. CO, — 0,0637 g. H,0 IL.,.0,3339 » -21.1 cmc N à 20° et 731mm Trouvé Calculé pour I Il CioH:.0CH:.NO: C 465,120/° — 65,02 °/, H &k,T1 — 4,43 N — 6.97 °/0 6,90 Le même dérivé prend naissance par l’action de la potasse et de l’iodure de méthyle sur le nitronaphtol 1.2; cela montre que sa constitution répond à la for- mule II : OCH, NO, I Il «-Naphtoquinone. — Elle n’est pas attaquée à froid par l’acide acétonitrique, mais la réaction a lieu dès que l’on chauffe légèrement; elle donne naissance à de LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 209 l’acide phtalique, accompagné d’une notable quantité d'une oxynaphtoquinone. Celle-ci cristallise dans le chloroforme en prismes rouges, et dans l’alcool en aiguilles de même couleur ; elle fond à 154° et présente toutes les autres propriétés et toutes les réactions de la juglone (oxynaphtoquinone 1.4.5), retirée par Vogel et Reischauer‘ du brou de noix et étudiée depuis lors par Mylius, Bernthsen et d’autres. Il ne se forme pas, dans cette réaction, de dérivés nitrés. B-Naphtoquinone. — Elle ne fournit, en revanche, avec l’acide acétonitrique, que la nitronaphtoquinone 1.2.3 (point de fusion 158"), identique à celle que l’on obtient par laction de l’acide nitrique (Stenhouse et Groves*). Analyse : 0,1731 gr. subst. - 11,2 cmce N à 47° et 728", Trouvé \ 1,45 °/, N Calculé pour C,,H,;NO, 6,90 D’après les essais qui viennent d’être relatés, on voit que les propriétés chimiques de l'acide acétoni- trique se rapprochent beaucoup de celles de l’acide nitrique lui-même; elles s’en distinguent cependant dans plusieurs cas par une différence d'intensité. On peut les résumer comme suit : Action oxydante énergique. Action nitrante faible. En cela l'acide acétonitrique est comparable, non ! Jahresbericht, 1856, 693. * Annalen, 194, 203. ARCHIVES, t. XVI, — Août 1903. 15 240 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. point à l’acide nitrique concentré HNO,, mais à l’acide nitrique dilué, autrement dit à l’acide orthonitrique N(OH), dont il constitue le dérivé diacétylé. L’acide acétonitrique oxyde l’hydroquinone, l’aldé- hyde benzoïque, le triphénylméthane, le phénanthrène, le-naphtoquinone. Il brûle complétement et transforme en acide oxalique le p-aminophénol et son dérivé diacé- tylé, la diacétylhydroquinone, etc. | Il nitre en revanche d’autres composés aromatiques (iodobenzène, phénol, nitrophénol, acétanilide, acétyl- diphénylamine, B-naphtoquinone, &- et f5-naphtol). Mais il n’introduit jamais, même à l’ébullition, qu’ur seul groupe NO, dans le noyau benzénique, et il montre une tendance marquée à donner naissance à une forte proportion de dérivés ortho. D’autre part, il est sans action sur plusieurs composés que l'acide nitrique atta- que dans les mêmes conditions, tels que le nitroben- zène, les acides benzoïque et phtalique, la phénan- thrène-quinone. C’est donc un agent de nitration faible. On pourra l’employer toutes les fois que l'acide nitrique serait trop énergique. C’est du reste ce que l’on fait déjà depuis longtemps lorsqu'on utilise le procédé bien connu de la nitration en solution acétique. Il n’y à aucun doute, en effet, que, dans cette opération, l'acide nitrique s’unit en premier lieu à lacide acé- tique pour former l'acide acétonitrique, et que c’est celui-ci qui réagit ensuite sur la substance dissoute. Un autre avantage que l'acide acétonitrique présente sur l’acide nitrique résulte du fait qu’il dissout plus aisément les substances organiques; le contact est ainsi rendu plus parfait et la réaction (oxydation ou nitra- tion) s’en trouve facilitée. LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. 241 Rappelons encore que dans certains cas (anthracène, aniline), l’acide acétonitrique agit à la fois comme aitrant et oxydant, que dans d’antres (acide phtalique) il exerce une action déshydratante et qu’enfin il réagit sur les alcools par l'intermédiaire de ses groupes acé- tyle, en les transformant en éthers acétiques. L'étude de ces actions multiples sera du reste pour- suivie. CHAPITRE VII L’ACIDE PROPIONITRIQUE (M. P. Genequand) L’acide propionique donne avec l’acide nitrique un produit d’addition tout à fait analogue à l'acide acéto- nitrique et que nous appelons acide propionitrique. On l’isole facilement à l’état de pureté, comme son homo- logue inférieur, par distillation fractionnée du mélange. C’est un liquide incolore, possédant à 16° une densité de 41,114; il bout à 140-141° sous la pression de 31"2 et à 53-54° sous celle de 1 77°. Son analyse conduit à la formule (C,H,.C00), N(0H), I. 0,2320 gr. subst. - 0,2956 gr. CO, - 0,137 gr. H,0 II. 0,3344 » - 20,2 cmc N à 20° et 733,57" Trouvé Calculé pour II CéH3NO> C 34,75 °/, — 34,12 °/ H 6.57 6,16 N 6,66 0}, 6,64 Nous avons cherché à obtenir des dérivés semblables 212 LES ANHYDRIDES ORGANO-MINÉRAUX. avec les autres acides organiques de la même série, mais nous ne sommes pas arrivés à des résultats aussi nets. L’acide formique est violemment attaqué, même à froid, par l’acide nitrique, et se décompose entière- ment. Il semble aussi peu capable de donner un anhy- dride mixte qu’un anhydride simple. L’acide butyrique normal paraît bien former une: combinaison avec l’acide nitrique, car, en distillant une première fois le mélange, on obtient une fraction prin- cipale bouillant à 150-155°. Mais ce produit ne peut pas être purifié par de nouvelles distillations fraction- nées, vu qu'il tend de plus en plus à se dissocier sous. l’action de la chaleur. En même temps chaque opéra- tion laisse un résidu formé de produits d’oxydation. Pour l’acide valérianique, les circonstances sont. encore plus défavorables. La combinaison, si elle se forme, ne résiste pas à la distillation et se dédouble: entièrement en ses deux constituants. (A suivre.) NOTE SUR LE QUATERNAIRE DU SEELAND PAR le D' B. ÆBERHARDT de Bienne. (Suite et fin!.) FORMATION DES VALLÉES. Si maintenant on passe à la discussion des faits, voici je crois ce qu'après cette étude, il serait possible d’avan- cer sur l’histoire quaternaire de la région. À la fin des temps tertiaires, toute la région étudiée devait former un plateau incliné, se continuant vers le sud jusqu’au pied des Alpes”. Ce plateau était-il déjà limité du côté nord par le Jura? Je le crois, puisque la présence de calcaire d’eau douce du miocène (œnin- gien du Locle, de Rainson, de Court, etc.) dans Îles vallons jurassiens. calcaires que l’on ne trouve pas dé- veloppé au même degré sur le plateau, prouve que 1 Voir Archives, juillet 1903, t. XVI, p. 71. 2? Brückner. Archives, 1902. Compte rendu des travaux présen- tés à la 85° session, Genève. 214 NOTE SUR LE QUATERNAIRE vers la fin de la période tertiaire, la partie de pays cor-- respondant au Jura devait être plus élevée que celle qui se trouvait au sud. On trouve aussi dans le vallon de Tramelan, tout au haut de la série tertiaire, des galets qui sont certainement d’origine fluviale et provien- nent exclusivement de couches affleurant dans les en- virons ; le dépôt de ces graviers est antérieur au soulé-- vement définitif du Jura, car ils reposent en concor- dance de stratification sur les couches en fond de bateau du fond du vallon. Cependant le Jura, à cette époque, élait sûrement moins élevé que de nos jours. La preuve s’en trouve dans la rareté des éléments. jurassiens dans les alluvions du sommet du Büttenberg à moins d’un kilomêtre de la chaîne‘. 1} est en effet singulier qu'à un endroit où actuellemeat s’écoulent les eaux de la Thièle, de la Reuse, du Seyon, de la Suze, donc d’une grande partie du Jura, on trouve des alluvions formées de 99 */, de matériaux alpins, si bien qu’on en vient à conclure qu’à l’époque où se déposaient les alluvions du Büttenberg, ces cours d’eau n’existaient pas ou étaient beaucoup moins importants. que de nos jours, ou qu'ils s’écoulaient dans d’autres. directions par suite d’une topographie différente. C’est dans ce plateau molassique que des rivières ve- nues des Alpes se sont creusé un chenal jusqu'à la profondeur de 700 m. Ces eaux ont dû passablement divaguer à la surface du plateau primitif, à voir ce. qu'il en reste dans la région: effectivement, seul le- ! On aurait donc ainsi au pied du Jura actuel, et cela de Ge- nève à Aarau, trois régions de dépôts fluviaux ne contenant pas ou presque pas de galets du Jura: ce seraient ceux de La Côte, Büttenberg-Arch et Hasenberg près Aarau. DU SEELAND. 215 sommet du Frienisberg doit avoir appartenu au plateau initial. Sur ces entrefaites se déposent des alluvions, dont celles de Meikirch ne seraient qu'un reste. Il est diffi- cile de dire actuellement si ces alluvions sont glaciaires, c’est-à-dire si elles provenaient d’un glacier ayant son front dans le voisinage, ou si, à cette époque, les gla- ciers occupaient une position semblable à celle qu'ils occupent dans la période actuelle, tout au haut des vallées, ou même s'ils n’existaient pas. Peut-être que, plus tard, quand l'exploitation de la sablière de Meikirch sera plus avancée, il sera possible d'établir l’origine des blocs que l’on trouve à la base d'une facon plus catégorique, et alors seulement la question pourra être résolue avec assez de certitude. Je crois que, sans beaucoup se tromper, on peut considérer les alluvions de Meikirch comme alluvions des plateaux (ältere Deckenschotter). Survint une nouvelle période érosive des rivières et celle qui coulait dans la vallée de lAar se creusa un chenal au travers des alluvions, puis de la molasse, jusqu’à une altitude de 530 m. C’est sur ce nouveau plateau molassique que se déposent les alluvions dont celles du Büttenberg et d’Arch sont les restes. Ces allu- vions provenant des vallées des Alpes bernoises, il faut admettre : 1° Que lPAar passait par là à cette époque ; 2° que si ces alluvions sont fluvio-glaciaires, les glaciers qui étaient à leur origine devaient être peu étendus, puis- que celui du Rhône ne sortait pas du Valais’; 3° que Ces alluvions ayant précédé immédiatement l’avant-dernière. grande extension des glaciers, sont du même âge que celles de 216 NOTE SUR LE QUATERNAIRE les lacs de Brienz et de Thoune n’existaient pas ou avaient été comblés, puisque l’Aar amenait des cailloux des Alpes bernoises jusque dans la région de Bienne; 4° que le Jura n’était pas soulevé comme il l’est actuel- lement ou que les. conditions hydrographiques étaient autres, puisque ces alluvions sont très pauvres en galets du Jura. Ces alluvions ayant précédé le dépôt de la moraine de fond de l’avant-dernière glaciation de Lyss, on ne peut les synchroniser avec les hautes terrasses (Hoch- terrassenschoiter) de la région des moraines externes, d'autant moins qu’elles en sont séparées par toute la période érosive qui a suivi leur dépôt. Elles correspon- draient donc, pour l’âge, aux jeunes alluvions des pla- teaux (Jüngere Deckenschotter)‘. En outre elles n’ont pas, comme on pourrait le croire, précédé immédiate- ment l’arrivée du glacier de l’avant-dernière période, puisqu'elles ne sont pas de même nature que les maté- riaux de la moraine de fond mésoglaciaire de Lyss. La position des alluvions du Büttenberg et d’Arch, en avant du Frienisberg, prouve que toute la région au pied du Jura dans les environs de Bienne était déjà par- courue par l’Aar, qui devait s'être creusé là une vallée à l'altitude de 530 m. environ, buttant contre le Jura * et dominée par les collines du Bucheggberg et du Frienisberg de 50-250 m. La Côte, donc, le glacier du Rhône n’atteignait pas Nyon à cette époque. 1 Elles sont pour moi synchroniques des alluvions du Hasem- berg, près Aarau, que M. Mühlberg rattache aux hautes terrasses Ecloge, vol. VII, n° 3, p. 173. ? On ne peut en dire autant de celles qui ont précédé, les dé- pôts faisant défaut. 19 DU SEELAND. 217 Survintune troisième période érosive des cours d'eau de la région, qui égala presque en durée la précédente, à-en juger par la tranchée opérée dans la molasse; en effet, après avoir traversé 15 m. d’alluvions, les rivié- res surent encore se creuser un chenal jusqu’à une alti- tude de 460 m. On retrouve ce fond de vallée‘ de Mo- rat à Arch, de sorte qu’à cette époque les vallées étaient à peu près ce qu’elles sont aujourd’hui, avec cette diffé- rence qu’elles étaient un peu moins profondes. Ce seuil se retrouvant dans la vallée du‘lac de Bienne et élant surmonté par des alluvions en grande partie jurassien- nes, on peut en conclure que la Thièle était créée défi- nitivement el le Jura soulevé. Le glacier de l’avant-dernière période glaciaire arriva, sur ces entrefaites déposer sa moraine de fond sur toute la région et en adoucir le relief. Cette mo- raine de fond est surtout bien visible à Lyss. Après le retrait du glacier arrive une nouvelle pé- riode d’alluvionnement des vallées de la Thièle, de la Broie et de la Sarine, qui créent la terrasse bien visible de Fräschels à Studen dans la vallée actuelle Broye- Aar, ainsi que celle de Sutz dans la vallée de la Thièle. Ces alluvions sont certainement plus jeunes que la mo- 1 On ne saurait parler, pour le seuil de 460 m. pas plus que pour celui de 530 m., de terrasses de dénudation conformes aux couches de la molasse, comme M. Brückner croit pouvoir le faire pour les terrasses des bords du lac de Zurich, traitées par M. Æppli. Effectivement, l’un comme l’autre se poursuivent, tan- tôt sur les têtes de couches inclinées de la molasse d’eau douce inférieure, marneuse (Sutz, Lyss) ou gréseuse (Studen, Safneren, Arch. Büttenberg), tantôt sur des strates horizontales. Les inéga- lités que l’on remarque dans le seuil de 469 m., ont probable- ment pour cause l’érosion glaciaire qui à suivi. 218 NOTE SUR LE QUATERNAIRE raine de fond mésoglaciaire sur laquelle elles reposent. Mais comme entre leur dépôt et l’arrivée du dernier glacier se place une période érosive relativement lon- gue, il est plus naturel de les relier à la période méso- glaciaire et d’en faire des alluvions des hautes terrasses (Hochterrassenschotter). Puis survint'une nouvelle et dernière periode érosive des rivières, la 4", et ces dernières, après avoir tra- versé les alluvions, creusérent la molasse jusqu’à une profondeur que je ne puis apprécier car le fond de ces vallées est recouvert par les alluvions récentes ou des masses tourbeuses qui ne permettent pas d’apercevoir le seuil molassique sur lequel elles reposent. Une dernière fois le glacier vint recouvrir de sa mo- raine de fond tout le pays, puis les alluvions fluvio- glaciaires du retrait suivies des alluvions fluviales de la période actuelle remplirent à nouveau les vallées jus- qu'à la hauteur où nous les rencontrons. Le dépôt de ces alluvions ayant suivi immédiatement le retrait du glacier, je crois qu'on peut leur CR le terme d’allavions des basses terrasses {Niederterrassen- schotter). Ce qui vient d’être dit s'applique plus spécialement aux vallées de la Thièle et Broye-Aar. Au sud du Bucheggberg se trouve la vallée du Lim- pach, qui, entre Schünenberg (493 m.) et Kralhigen (465 m.), forme dans la molasse une entaille de 15 kilom. de longueur sur 160 m. environ de profon- deur et 1,5 kilom. de largeur, et dont le travail de creusement ne peut guère être attribué au mince filet d’eau qui suit actuellement son fond. Les rares sablières ouvertes sur le flanc sud de la vallée, beaucoup moins DU SEELAND. 219 abrupt que le flanc nord, laissent voir, comme c’est le cas à Eichholz, la moraine de fond avec rares galets valaisans et jurassiens, mais nulle part les puissantes alluvions de la vallée de l’Aar. On peut donc admettre, sans crainte de se tromper beaucoup, que la vallée creusée dans la molasse ne présente qu’un simple col- matage de moraine de fond. Commeil est impossible de la lier par la pensée avec la vallée de Schüpfen ‘, plus élevée de 50 m. et ayant une orientation toute diffé- rente, je crois qu'il est plus plausible de la considérer comme un ancien chenal de la Sarine, à l’époque où ce cours d’eau n’avait pas encore coupé l’anticlinal molassique dont le Jensberg et la colline de Büren forment le flanc nord. Le fait est d'autant plus probable qu'aux environs d’Oftiswyl, à une altitude de 510 m., on ne voit plus pointer la molasse et, qu’au contraire, on rencontre par-ci par-là, aux environs de ce village, des sablières qui malheusement ne vont pas jusqu’à la molasse, mais laissent voir de grands matériaux valai- sans (moraine de fond) et de plus petits, identiques à ceux des environs de Lyss. Je suppose que la Sarine, augmentée de la Broye à l’époque où elle coulait sur le seuil de 460 mètres, n’avait pas encore percé l’anticlinal molassique de la région et s’en allait par la vallée du Limpach rejoindre VAar qui, à cette époque coulait par la dépression de l’'Urtenen. Plus tard, le glacier de la période mésogla- ciaire vint déposer sa moraine de fond sur la vallée et probablement changer le cours de la Sarine. Celle-ci, ! L. Rutimeyer, dans son ouvrage: Ueber Thal und Seebildung, p. 71, en fait un ancien chenal de l’Aar. 2920 NOTE SUR LE QUATERNAIRE d’ailleurs, avant de couler dans la direction Büsswyl- Büren, a dû passer par Diesbach-Oberwyl au sud de la colline de Büren. La vallée de Schüpfen, beaucoup trop importante pour qu’on puisse admettre qu'elle soit due au travail érosif du Lyssbach et de l’Urtenen, a aussi donné lieu à discussion. Rütimeyer y faisait couler l’Aar, et, après avoir examiné la contrée, je pencherais volontiers pour cette hypothèse. On trouve dans la région de München- buchsee, non loin des deux hameaux de Diesswyl et Wiggiswyl, sous la moraine, des matériaux que je serais assez porté à considérer comme le prolongement vers le sud des alluvions du Büttenberg; comme elles, ils proviennent des Alpes bernoises. Il est vrai que les ma- tériaux sont plus grossiers etassez mal lités. Comme ils se trouvent à 20-25 m. plus haut que les dépôt d’Arch, il serait assez logique d’admettre qu’à cette époque l’Aar coulait dans la direction Berne-Bienne, par Schüpfen. Plus tard elle se creusa un lit plus profond et, traversant les alluvions puis la molasse, creusa la vallée de Schüpfen telle qu’elle existe actuellement. Le glacier, en exagérant son travail érosif en certains en- droits, a dû donner naissance aux lacs qui remplissent encore ou ont rempli la vallée. ÂGE DU CREUSEMENT DES VALLÉES DE LA RÉGION. Quantité de géologues' qui se sont occupés de la formation des vallées du pied des Alpes, ont cru devoir ! Heim, Alpine Randseen, p. 75 et suiv. dans Vierteljahrschrift der natur forschende gesellschaft in Zürich, 1894. Æbppli, Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz. XXXIV Lieferung. | F.-A. Forel. Le Léman. vol. I. Théorie du Léman. DU SEELAND. 291 placer leur ereusement immédiatement après le dépôt des alluvions des plateaux (Deckenshotter). Or, en me basant sur les faits observés dans la région du Seeland, je ne crois pas qu’il soit possible d'admettre cette théorie pour les vallées de la région. En effet, le dépôt si caractéristique du sommet du Büttenberg se trouve à 555 m. d'altitude, soit à 120 m'. au-dessus du niveau de la vallée actuelle et, si l’on compte une moyenne de 20 m. de profondeur pour les alluvions récentes, & 140 m. au-dessus du seuil molassique des vallées de la Thièle et de l’Aar. On peut admettre pour le dépôt de ces matériaux au sommet de la colline, une époque postérieure à celle de l’érosion de la vallée, mais alors un seul agent aura été capable de porter à 140 m. au- dessus du fond de la vallée des matériaux de cette nature : c’est le glacier. Or le glacier qui a passé par la région est le glacier du Rhône, tandis que les maté- riaux en question proviennent des Alpes bernoises et je ne sache pas que jamais le glacier de l’Aar ait atteint le Jura. D'ailleurs le dépôt n’a nullement les caractères d’un dépôt morainique. Il ne peut pas non plus être question d’alluvions échappées des bords du glacier, ni de galets déposés dans un lac de barrage glaciaire, toujours pour la même raison. Cetle formation ne peut donc correspondre qu'à des alluvions de l’Aar, et dès lors l'érosion qui a créé la colline leur est postérieure. Les mêmes arguments peuvent être formulés à l’égard des alluvions de la colline Müntschemier-Trei- ten-Finsterhennen-Siselen-Walperswyl-Bühl, et l’éro- sion qui a créé cette ligne de hauteurs est aussi posté- 1 Altitude de la vallée actuelle de l’Aar dans la région : 435 m. 2929 NOTE SUR LE QUATERNAIRE rieure au dépôt des alluvions. Les vallées de la région n'auraient donc pas été creusées jusqu'au seuil molas- sique actuel (seuil caché sous les alluvions modernes) à la suite du dépôt des alluvions des plateaux, et cela dans une seule période, mais elles auraient été créées à la suile d'érosions successives suivies constamment par une phase d'alluvionnement des rivières. L’érosion de la molasse aura probablement commencé dès l’émer- sion de la région, c’est-à-dire dès le commencement des temps pliocènes. Pour terminer, je ferai remarquer que la région étu- diée se prête mienx que toute autre à une étude de la question, par le fait qu’elle appartient à la fois aux bassins fluviaux de l’Aar, de la Sarine, de la Thièle, et au bassin glaciaire du Rhône, tous bassins aux roches bien caractéristiques. DÉPLACEMENTS DE COURS D'EAU L'arrivée du glacier dans la région, laissant, à la suite de son retrait, sa moraine de fond, a dü bien sou- vent modifier le système hydrographique du pays. et ce que le glacier de l’avant-dernière période a fait pour la vallée du Limpach, le glacier de la dernière période a dû le faire dans une aussi large mesure. Ainsi la Broye et la petite Glane, avant cet événement géolo- gique, ne se rencontraient pas comme actuellement en aval du lac de Morat, mais couraient parallèlement jusqu’en aval de Bühl, près Lyss, séparées qu'elles étaient par la colline Finsterhennen-Siselen- Walpers- wyl-Bühl. | La Thièle, au lieu de suivre le synclinal molassique DU SEELAND. 293 par Nidau, Brügg, Orpond, comme c'était le cas avant sa correction, coulait au pied du Jura jusqu’à Longeau, pour rejoindre l’Aar à l'extrémité orientale de la col- line de Büttenberg. La Menthoue, au lieu de se jeter à la Thièle à l’ex- trémité supérieure du lac de Neuchâtel comme actuel- lement, arrivait à la Thièle à l’angle est de l’île de St-Pierre. AGE ET ORIGINE DES LACS DE NEUCHATEL, DE BIENNE, ET DE MORAT. Je crois pouvoir affirmer sans crainte de me trom-. per beaucoup, que la création de ces lacs tels qu'ils existent actuellement, est postérieure à l'érosion qui a précédé la dernière période glaciaire. En effet, comme je l’ai fait remarquer brécédem- ment, s’il en était autrement, il serait impossible d’ex- pliquer l'existence d’alluvions fluviales immédiatement en aval de ceux de Morat et de Bienne, comme elles existent à Sutz dans la vallée de la Thiéle, et à Avenche, Morat, Fräschels, Walperswyl, etc., dans la vallée de la Broye. Je le répète, les alluvions auraient dû com- bler ces lacs s'ils avaient existé avant de pouvoir se déposer où elles se trouvent. On ne pourrait d’ailleurs admettre ici, comme on l’a fait pour celles de La Côte au bord du Leman, qu’elles ont été déposées par un torrent découlant du glacier, qui remplissait la dépres- sion des lacs et se serait arrêté dans la région, quitte à reprendre ensuite sa marche en avant et à les recou- vrir de sa moraine de fond ; en effet, les alluvions de Fraschels sont d’origine fluviale et ne rappellent nulle- 224 NOTE SUR LE QUATERNAIRE ment par leurs matériaux les alluvions flusio-glaciai- res du Rhône. D'ailleurs l'érosion subie par ces allu- vions avant le dépôt de la moraine de fond qui les recouvre parle contre cette hypothèse. Aussi Je crois pouvoir affirmer que les trois lacs de Bienne, Morat et Neuchâtel n’existent tels que nos cartes les donnent actuellement, que depuis le retrait du dernier grand glacier. Qu'il ait existé des lacs auparavant dans la région, je le crois sans peine, et j'en cite pour exemple les dépôts des sablières de Madretsch, près Bienne, qui sont sûrement d’origine lacustre mais dont les maté- riaux ont été déposés dans un petit lac antérieur à la dernière extension des glaciers, comme le prouvent l'érosion qui les a entamés et la moraine qui les recou- vre. L'ancien lac de Soleure d’ Alphonse Favre date pro- bablement de la même époque, puisque les têtes de couches de ses strates inclinées se trouvent à l’altitude de m. 453,5 alors que celle des sablières de Madretsch se trouvent à 450 m. Le delta de l’Areuse près Boudry appartient probablement à la même période, car, comme les dépôts de Soleure et Madretsch, il est recou- vert par la moraine de fond de la dernière période. Je crois donc que l’on peut admettre avec assez de cer- titude que chaque période glaciaire a provoqué la for- mation d’un certain nombre de lacs qui ont élé ensuile comblés durant la phase d'alluvionnement des rivières, qui a suivi’. Ces lacs n’occupaient pas nécessairement la même position géographique dans la vallée et 1 Les lacs actuels se trouveraient maintenant dans la phase de remplissage. DU SEELAND. 29% n'avaient pas la même étendue ni le même niveau que les lacs actuels. Quant à l’origine des lacs en question, voici ce que j'en puis dire. Dès que le Jura fut suffisamment sou- levé, c’est-à-dire probablement à la suite du dépôt de la terrasse, Büttenberg-Arch, la Thièle, la Menthoue, la petite Glane et la Broye creusérent leurs vallées parallèlement dans la molasse du pied de cette chaîne. Elles créèrent ainsi le double cadre dans lequel allaient se créer les lacs de Neuchâtel et Bienne ainsi que celui de Morat. Cependant, ce n’est qu'après le dépôt des alluvions de la terrasse de 460 m. (Hochterrassen- shotter) que les rivières se mirent à creuser les quatre vallées où devaient reposer les lacs en question; puis arriva je glacier qui probablement ajouta son action érosive à celle de la rivière. M. F.-A. Forel a dernié- rement attribué l’origine des lacs au cône’ d’alluvions d’une rivière venant se jeter obliquement dans la vallée et faire ainsi refluer l’eau du cours principal pour créer en amont un lac. Il cite en particulier l’Arve, qui aurait coupé la vallée du Rhône et aurait créé le Léman et lAar, qui aurait coupé les vallées de la Broye et de la Thièle, pour créer les lacs de Morat, Bienne et Neu- châtel. Mais il est évident que d’autres causes sont intervenues dans la formation des bassins lacustres, puisque tandis que le fond du Léman s’abaisse jusqu’au niveau de 65 m., la molasse affleure dans le lit du Rhône, à La Plaine, en aval de Genève, à 345 m., et que le seuil de la gorge de Bellegarde se trouve à environ 320 m. L'hypothèse de l’affaissement du massif alpin qui permet d'expliquer la différence d’altitude entre le fond et le seuil des lacs subalpins, ne s'applique pas ARCHIVES, L. XVI. — Août. 14903 16 226 NOTE SUR LE QUATERNAIRE directement aux lacs de Neuchâtel, de Bienne et de Morat. Le lac de Neuchâtel, avec une profondeur de 150 mètres et un niveau de 432 m., a son fond à 282 m., tandis que la trouée de l’Aar près de Turgi est à 330 mètres, 27 mêtres plus bas que le fond du lac de Bienne. Pour expliquer ces caractères topographiques, il faut admettre ou bien une érosion sous glaciaire ayant approfondi les vallées, ou bien un exhaussement du seuil de P’Aar près de Turgi, ou bien un affaisse- ment des bassins des lacs. C’est à celte dernière hypothèse que se rattache M. Schardt” qui admet un affaissement de la région par suite de la création des Préalpes du Chablais. Mais ou- tre que plusieurs géologues alpins tendent à faire pré- valoir la théorie du charriage pour tout le pied nord des Alpes centrales, Je n’ai remarqué nulle part daf- faissement dans la région des lacs, et les alluvions de la vallée de la Broye, antérieures à la formation des lacs actuels, suivent partout la pente de la vallée*. D'ailleurs, l’hypothèse de M. Schardt place cet affaisse- ment pendant la période mésoglaciaire, alors que, comme je l’ai déjà dit, les lacs n’ont dû se former qu'après l’extension du dernier glacier, donc, au com- mencement de la période actuelle. Je crois qu'il faut plutôt, pour expliquer la genèse des lacs du pied du Jura, admettre les trois facteurs principaux suivants : 1° Erosion fluviale qui crée la fissure primordiale où * Schardt, Note préliminaire sur l’origine des lacs du pied du Jura suisse (Eclogæ, vol. V, n° 4, p. 258). ? On retrouve les alluvions en question dans les sablières de Morat, Faoug, Avenche. DU SEELAND. 297 plus tard reposeront les lacs ; 2° Erosion glaciaire qui approfondit certains endroits de la vallée ; 3° mouve- ments de terrains dans le voisinage des bassins lacustres en question, soit négatifs pour la région du bassin mê- me ou la région d’amont, soit positifs en aval du bassin. L’époque du soulèvement définitif du Jura pouvant être fixée entre le dépôt des jeunesalluvions des plateaux de La Côte (Vaud), Büttenberg et Arch (Seeland), Hasen- berg (près Aarau) et la période actuelle, on peut par- faitement admettre pour les lacs de Bienne, Neuchâtel et Morat, comme pour le Léman, une origine en rela- tion avec ce phénomène tectonique. Ce serait, dans le cas particulier, le soulèvement définitif du Jura, exhaussant le seuil de Turgi ainsi que les seuils jurassi- ques silués plus en amont dans la vallée actuelle de l’Aar. 4° Les cônes d’alluvions de l’Arve pour le lac Léman, de l’Aar pour ceux de Neuchâtel, Bienne et Morat, peuvent avoir aussi Joué un rôle, mais un rôle plutôt secondaire pour le Léman, un peu plus impor- tant pour celui de Morat. Du RHONE RHÉNAN Rütimeyer” et après lui M. Lugeon*, ont parlé d’un Rhône rhénan, Rütimeyer, sans spécifier de date, le fait arriver au Rhin par la vallée actuelle de la Venoge, la cluse d'Entreroche, le lac de Neuchâtel, tandis que M. Lugeon, à l’époque pliocène, le fait s’écouler par la vallée morte d’Attalens sur Vevey (altitude 730 m.), 1 L. Rütimeyer, Uebcr Thal und Seebildung, .p 54. ? M. Lugeon, Extrait des Archives des Sciences physiques et na- turelles, quatrième période, t. III, février 1897. 228 NOTE SUR LE QUATERNAIRE DU SEELAND. et l’emplacement de la vallée de la Broye, alors que le lac dé Morat n’existait pas, donc à une période où læ vallée était moins profonde que de nos jours. Or, je ferai observer que pas plus à Meikirch (680 m.) qu’au sommet du Büttenberg ou à Arch (530 m.), dans la vallée actuelle de la Broye que dans celle de la Thiële, dans les alluvions gîtées par 460-440 m., on ne ren- contre de roches permettant cette supposition. L’hypo- thèse de Rütimeyer tombe donc presque nécessaire- ment; si le Rhône a jamais coulé par la vallée actuelle. des lacs de Neuchâtel-Bienne, il n’a pu le faire que pendant une période d’érosion, puisque les alluvions. de la région de Bienne ne contiennent point de roches du Valais, ou en contiennent si peu que toute idée d'y voir un travail du Rhône doit être écartée. L'hypothèse de M. Lugeon, faisant remonter le phé- nomèêne en question à une époque plus reculée, a pour elle plus de probabilité, le cours d’une rivière étant nécessairement plus difficile à établir au fur et à mesure que l’on recule dans le temps; elle a cependant contre: elle, comme celle de Rütimeyer, tous les dépôt d’allu- vions à moi connus de la région du Seeland. Bienne, avril 4903. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 20 février 1903. Dr J. Jacot-Guillarmod. Résultats scientifiques de son expédition dans l'Himalaya et le Karakorum. M. ie D' J. Jacor-GuiLLARMmoD communique quelques résultats scientifiques qu'il a rapportés de son’ expédition 4e l’année dernière au massif du K? (Dapsang, mont God- wing Austen Chogori). Cetle expédition à passé 67 jours sur le glacier de Baltoro et a atteint l'altitude de 6800 m. Le voyage ayant un but sportif, le côté scientifique a dû passer à l'arrière-plan, néanmoins les alpinistes ont pu ob- server nombre de faits intéressants. Les expériences des aréonautes tendraient à faire croire que l’homme ne peut pas atteindre impunément des alti- tudes de 8 à 9000 m. La diminution rapide de la pression atmosphérique amêne des désordres graves; dans une ascension à pied, par contre, on ne s'élève que lentement, Ex aQUEX moUeR HOTEL nn MeG APE oi En guenruo | "6 | AT EE D PRE De ae | ro 6 | Le Le SION D. ES LIRE RS" 2 mm ————— “© np SAT SEK ALISOTAAAN EN À + wwu(Oz HAdIHBHASONLY NOISSAHq anof -POGT LATIN — HAHNA9 £OGT LAUNIINLC — MAN fl | {| f SECT | GS'I - Logo | bi 60) ÈeT | £ç LL [co'rat |60°€1+ || 68°0 - QC'Ta+ |20°914 LUN GFCT a A CT) PU | &p 8 = "00e )||E20 &p EL TL 0e TS ELTE MESTIER 0‘6T ; 9'FT e| LeST LS 189"FRM LS 20 & + DÉMMIIRLCS F9 Le AÀ-0'02" |: 0'£E || 692 St GOT AN OP 8FCT Lap =$ 86 PI IL 06 | ge (ES 0 TL GG | 19 | F'Se | a'eT | 26°0 + Pres. |"8"G 6 | LOT 066 ne SOS | PEL" vo 0 89 | gc 9 LA UOTE L'or Ro Fge “not 1e L6CT Ent eee CTI C6 | Ep ot Loan y Co L'Ie L'Eielll ROULE SET AM AI SIULE OT Pme JEsu "T0 LT+ C9. 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Pression natmosphérique : 700%" finement TL TOR M ON TITRE: 4 h. 8. 7h: 5. CHOSE Moyenne ire déc. 29.86 29.77 29.98 29.88 29.34 2888 29:23 29:80 29.59 2 » 25.65 25-371 2549 25.63 25.93 24.85 5.01 25:64 29.33 de» 260 27.42: 977% (27.62: 27.591 27.46 227.37 © 2708 27.55 Mois 97.70 21.32 927.74 27.71 27.31 96.97 27.21 27.80 27.50 Température. ledéc.+15.37 +14.17 +16.38 +19.03 +-21.51 +-22.14 +19.67 +17.21 : +18.18 2°» 16.46 15.07 16.97 20.10 2346 22.76 20.86 18:16 19.23 3° » 13.74 1295 14.82 18.30 19.87 19.64 17.56 15-05 16.49 Mois +15.14 +14.03 +-16.02 +19.12 +-21.56 +21.45 +19.41 446.75 +17-92 Eraction de saturation en ‘/,. l'e décade 81 8 73 60 9 47 60 72 66 2° » 82 87 8) 67 J4 57 6% 77 71 3e » 84 85 79 62 )6 d6 68 78 71 Mois 82 86 47 65 D3 D4 64 76 69 Dans ce mois l'air a été calme 249 fois sur 1000. NNE 79 Le rapport des vents —— = —— — SSW 67 La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 43°.7 W. Son intensité est écale à 13.7 sur 100. Moyennes des 3 observations (ar, 1, 9") mm Pression atmosphérique... .... 727.03 NÉMOSITO rer nee -tale 200 210 ré C VA ER pen IF Pa 3 empérature FA ile DEYT IELF2XS 8e 11 4 Fraction de saturation........ 67% Valeurs normales du mois pour les éléments météorologiques, d’après Plantamoar : nm Press. atmosphér.. (1836-1875) 721.69 Nébulosité,, ..... (1847-1875). 4.4 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 70".8 Nombre de jours de pluie. (1d.). 9 Température moyenne .., {id.). +18°.81 Fraction de saturat. (1849-1875) 68% te Où Co Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Station | CELIGNY COLLEX CHAMBENY | CHATHAINE | NATIGNY ATHENAZ | COM VRSIERES CEA E— Éare a | 137.9 | 137 6 | 113.0 | 120.5 | LS.0 | 100.5 | 124.0 Matiou | VEYIUER - OBXERVATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUSY | HRRMANCE | | | | | mens | | | | | | | | | prets | 6.3 | 102% | 96.7 |1u48 | 113.9 | 116.5 | | ] | Durée totale de l'insolation à Jussy : 225h.8. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE JUILLET 1903 Le 1+', fort vent à 1 h. du soir. 4, forte bise l'après-midi. 6, pluie le matin. 7,8 et 9, très forte bise pendant tout le jour. 13, pluie à 9 h. du soir. 18 et 19, fort vent; 23, fort vent pendant la Jonrnée. pluie le 19, à 1 h. du soir. 26, à 7 h. du matin, grande sécheresse de l'air ; fraction de saturation : 17 °/. Le S, dégel complet du lac. €OGET LH'ITTIINA AQUHVNYHAH-LNIVTS. | RS A L'e Ir LR pre | | | èg 0. = |91'89 |7'89 III" 89 |86" 19 SUN ji 9 OT |F |+ |2 ‘ank ‘ane ‘anle ‘ant so | &'co | a — | L'o9 | a*eg | 9°09 | s°eo | te se of e or | 8. |L Le ‘MS ‘anNIr ‘MSle ‘AS 2'co | c‘r9 | or - | 8'r9 || 1°c9 | 6°59 | 9°59 | 0€ LE UE EE G g lo |12: 16 ‘Male ‘Msle “MSIz "MS! 0:89 | 0°99 | 8°Tr + T'29 | 209 | "29 | er19 Lez se 9 g |g 19 ÊT ‘anNIr ‘aNle ‘ant ‘al 2'69 | 8°89 | 2°0 + |o°69 | 6°89-| z'6b | 6°e9 | ge PRE 8 8 |e |ior |è ‘aNle ‘ane ‘Ne ‘an| 8:89 | 699 | a°1 | 219 |.9"80 | 9°10 | 8°99 | La LS 9 OT 8 40 ÎT "MST CHNIT ‘Mgr ‘Mol 2:89 | c'29 | G0=A) 629 | Lt197| T'é | 619 Po pe I T | 20 ÊT ‘ant ‘ANIT-‘aNItT ‘Nos | 8°90 | &°r — | c'19 || 0:89 | c'29 | 6°99 À ce LA “S OT OT | 01 | OT 8 “aNle ‘“HNIe ‘“ONIT ‘EN p°19 | 1'9 | 0°e -— | 8°co | 1'19 | 8°c0 | +'59 | ra nr PDO OT ot | oT |t01 le ‘use “Mslazrmésle “Msl c'19 | z'e9 | 273 = 1Ne:99n/ctco | 6:99 | 7-19 lez l'E I & |O |:0 ÀT ‘ANÎT ‘NIT ‘ANIT ‘HN 002 | 2°89 | 0°0 L'89 ‘|| 6‘89 | 0'69 | £'89 | a CERN EE 81 rot |» | 0112 ‘aNle ‘anNle ‘anIT ‘AN 004 | 1'89 | 9°0 + | £'69 || 0:04 | 869 | 1°89 | te ie 8 OT [O1 |T ‘AN ‘ANT ‘ANIT ‘an 0°69 | 2°90 | z°t + | G'19 | L'89 | 9°19 | à°99 | 0& Fees OT | O1 | Ot | OT Le “MSIr °MSle ‘MSIg ‘AS 299 | 1'99 | g'& + | r°99 | 9:99 | e°99.| z°99 | 67 TU OT ot | 01 | 01 le msle ‘asile ‘MSIa ‘AMSl G'99 | r'eo | c'z + | 199 | 90 |41°99 | 9°co ler se” 6: {or |z |ot ls ‘use ‘AMse ‘MSI? ‘MS 089 | c'ao | 3'a + | e°o9 | g°co | s°c9 | 219 | ZI RTE 6: 01 |9 |01 ASlz ‘MSI ‘MSle "MS 0°02 | 1'89 | c'o + | r'eg || 3°89 | 1°69 | 6:69 LOT + SAC Re en lz “MSI "MSle ‘MS #'01-\ G'89 lat + | L'69 | 2:01 | L2°69 | s'69 ler à Ce Et en à JT “ANS ANIè ‘HN 6892) 199 | FT - | 1'29 | L'89.| 6°99 | 2'99 | yT Es ie cf) gt 207 ee IT “HNIT © 'ANIT “ANT 299€) 6:99 | 02 — | 799 || 9199 |=«c"99 |'Et99 er + ‘ip DEA 112840 IT *MS/2" MSIT “ANT OIL | 8°19 | 60 +.| 2°69 | 089 | 6 89 | 6:0L PAT D - DS | 0 | Te IT "ANIT= "AN LE CENT FIL L'69 | S'e. + | 9°0L || r'14 | LOL | 869! 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S'il a été mal fait, ou si les lames ont été traitées avec brutalité, la montre aura des marches très différentes aux positions, ou bien le balancier se déformera lentement dans le cours du temps, produisant un changement graduel de la marche. Il en résulte que, si l’on ne veut pas admettre un écart de prix qui permette de traiter le balancier d’une façon rationnelle, il vaut mieux conserver un balancier n'ayant que les apparences d’être compensateur, que de chercher à lui donner réellement une fonction qu'il remplit mal. On comprend donc que si l’on pouvait, par un ehoix convenable de la matière dont est fait le spiral, réduire dans une forte proportion les variations de son élasti- cité en fonction de la température, on pourrait amélio- rer considérablement la marche des montres dont le prix interdit l'application du système compensateur, ou même de celles dans lesquelles le balancier ne peut pas être fait avec des soins suffisants. C’est ce pro- blème que nous nous étions posé, M. Perret et moi, et qui se trouve en partie résolu par les recherches que j'ai précédemment exposées. Un coup d’œæil jeté sur les figures 5 et 7 (p. 282 et 285) nous montrera immédiatement tout le parti que l’on peut tirer de l'emploi des aciers-nickels pour la solution de ce problème. Si, partant des alliages non magnétiques d’une teneur voisine de 25 ‘/,, nous allons vers les fortes teneurs, nous voyons le coefficient de variation du module pas- ser d’une valeur fortement négative à une valeur posi- tive élevée, puis redescendre vers une valeur négative; APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 295 on peut donc trouver deux catégories d’alliages suscep- tibles de résoudre la question. La méthode même employée dans l’étude de ces curieuses propriétés dispense d’autres explications d’or- dre théorique; et, au point de vue pratique, il suffira de faire remarquer que, le deuxième coefficient de la formule de variation étant important dans les alliages contenant environ 28 ‘/, de nickel, les spiraux faits avec cet alliage, tout en étant susceptibles d'annuler en moyenne l’action de la température sur la marche des montres, imposeront une erreur secondaire impor- tante. Pour les alliages de la seconde catégorie, et qui, pour une teneur de 45 ‘/, environ, donneraient la deuxième solution, ils seraient beaucoup plus avanta- geux à ce dernier point de vue. Mais, lorsqu'ils ont été portés aux températures qu’exige la fabrication des spi- raux, leur limite élastique se trouve considérablement abaissée, de telle sorte que les spiraux deviennent peu maniables. Cet abaissement de la limite élastique semble avoir très peu d'influence sur les marches, ear les flexions de la lame d’un spiral oscillant sont assez faibles pour que la limite soit loin d’être atteinte. Mais c’est plutôt dans les manipulations qu'impose la mise en place du spiral qu’une insuffisante élasticité pourra être nuisible. Or, si l’on déforme le spiral, l’isochronisme des oscillations et la marche aux positions s’en ressentent immédiate- ment. Plusieurs chronomètres ont cependant été réglés avec des spiraux de cette catégorie, et ont donné des marches très satisfaisantes; ce résultat est dû, sans aucun doute, à la grande habileté mise par M. Paul 296 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Perret au service de ces études, mais je ne crois pas que de tels spiraux seraient facilement acceptés par les régleurs. En revanche, les spiraux de la première caté- gorie ont rapidement conquis la faveur des horlogers travaillant dans des qualités de montres auxquelles ils s'appliquent. Malheureusement, outre l’erreur secondaire impor- tante de ces spiraux, la rapidité de variation du coeffi- cient moyen pour les teneurs voisines de celle qui rem- plit le mieux la condition cherchée laissera apparaître, par des différences dans les marches, les plus petits défauts d’homogénéité de l’alliage. On n’essaiera donc pas, au moins pour le moment, d'utiliser les spiraux d’acier-nickel dans la chronométrie, etil conviendra de limiter leur emploi à l'horlogerie courante qui est pour eux un domaine de choix. Ici, deux résultats également satisfaisants pourront être atteints : des montres à bas prix, que l’on munissait d’un balancier compensateur de manière à obtenir sinon une compensation parfaite, au moins une réduction importante de l’action des tempé- ratures, pourront être munies du nouveau spiral et conserveront des marches au moins aussi bonnes, avec une réduction de prix qui, dans l’état actuel de l’indus- trie horlogère, pourra être envisagée comme sensible ; d'autre part, la faible différence de prix entre les spi- raux d'acier et les spiraux d’acier-nickel permettra d'obtenir une compensation approchée pour des mon- tres qui, Jusqu'ici, ne pouvaient pas supporter l’aug- mentation de prix imposée par l’emploi d’un balancier compensateur. Etant donné que, entre 0° et 30° une montre ordinaire varie de 5 à 6 minutes en 24 heures, on devra considérer l'emploi d’un spiral d’acier-nickel APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 297 comme ur réel progrès, mème s’il laisse subsister une erreur de l’ordre d’une demi-minute dans le même in- tervalle de température; et c’est à un résultat de cet ordre qu’on doit pouvoir arriver couramment, en Choi- sissant au besoin le métal du balancier de manière à ce qu'il corrige le mieux possible l’erreur moyenne des spiraux issus d’une même coulée. A ces avantages obtenus dans le réglage, s'ajoute cette condition de plus en plus recherchée de la très faible sensibilité au champ magnétique des nouveaux spiraux et de tôus les balanciers que l’on sera pratique- ment conduit à leur associer. RÉSUMÉ Il me paraît utile de jeter un coup d’œil d'ensemble sur les progrès que l’emploi des aciers-nickels a permis de réaliser dans lhorlogerie et la chronométrie. Par l’application des alliages peu dilatables à la cons- truction des pendules compensés, on peut obtenir, dans les horloges de premier ordre, des marches plus parfaites que par les systèmes usuels de compensation. Les dispositions particulières du nouveau pendule ren- dent ces horloges facilement transportables sans qu’au- cune de leurs pièces en soit préalablement enlevée. Pour ces horloges, les petites variations de l’invar dans le cours du temps sont sans importance, puisque les marches sont vérifiées à intervalles plus ou moins régu- liers par des observations astronomiques. Dans un au- tre domaine, la simplicité de la compensation et la très minime augmentation de prix qu’elle impose permettra de l’appliquer à toutes les horloges qu'il est intéressant, 298 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. par le fait de leur marche dejà suffisante, de mettre à l'abri des variations dues à la température. Telles sont, en particulier, les horloges civiles électriques qui, en raison de leur rémontage automatique donnant ra- rement l’occasion d’une remise à l'heure, doivent con- server leur marche pendant un temps prolongé. L’anomalie d’élasticité des aciers au nickel apporte aussi au réglage des montres un élément nouveau et important. Grâce à la faible variation du module de ces alliages par un phénomène de compensation interne intimement lié aux transformations magnétiques, cer- tains aciers au nickel conservent une élasticité à peu prés constante aux températures ordinaires. L'emploi de ces aciers dans la construction du spiral améliorera sensiblement la marche des montres susceptibles, par le fait de leur construction, de donner une régularité de marche comprise entre 10 secondes et une minute par jour. L'horlogerie moyenne, comprenant les montres dont la marche se maintient à quelques secondes près par jour (5 à 10), ne semble pas devoir bénéficier beaucoup, au moins pour le moment, de l’emploi des aciers au nickel. Mais un grand progrès se retrouve dans le chro- nomêtre de haute précision susceptible de marcher, en raison de son mécanisme très parfait, avec une régularité de l’ordre de 1 ou 2 secondes par jour, et où les sys- tèmes ordinaires de compensation apportent des erreurs plus fortes. L'emploi, dans le balancier compensateur, d’un acier-nickel dont la dilatation vraie va en dimi- nuant à mesure de l’élévation de la température, à permis d'annuler définitivement l'erreur de la compen- sation, tout en assurant une conservation remarquable des marches dans le cours du temps. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 299 Ces trois progrès, il est intéressant de le rappeler, sont dus au fait que les aciers au nickel réversibles tra- versent une longue région de transformation où les anomalies s'accumulent. Le premier est fondé sur des phénomènes qui se produisent au plein de la transfor- mation ; le deuxième sur ceux de son début; le troi- sième enfin est rendu possible grâce à la région de passage entre lanomalie et les phénomènes normaux, lorsque là transformation est près d’être achevée. Toutes les phases de l’anomalie sont ainsi utilisées pour le perfectionnement des divers instruments destinés à la mesure du temps. (A suivre.) LES LACS DU TYPE POLAIRE ET LES CONDITIONS DE LEUR EXISTENCE PAR A. WOEIKOF Quand M. Forel établissait ses trois types thermi- ques des lacs d’eau douce, il ne pensait certes pas que le plus grand lac d’eau douce de l’ancien monde, le Baïkal, situé entre les latitudes de 51 ‘/,-55° ‘/, N. fût un lac du type polaire. Il pensait sans doute, comme tous ceux qui adoptérent sa classification, que ce type ne devait se trouver que dans des latitudes très éle- vées, et au milieu des glaciers. C’est en 1896 seule- ment que des sondages thermiques nous apprirent la température très basse de la masse des eaux du Baïkal. (Le travail de M. Drijenko sur le Baïkal a été publié dans les Zswestia de la Société géographique de Russie en 4897.) Ces sondages faits en été donnèrent partout des températures au-dessous de 4° dans la région péla- gique, et des températures supérieures à 4° jusqu'à quelques dizaines de mêtres, avec stratification directe, dans les golfes du lac. C’est la contre-partie de ce que LES LACS DU TYPE POLAIRE, ETC. 301 M. Forel a trouvé dans le Léman en hiver (tempéra- ture égale de haut en bas et supérieure à 4° dans la région pélagique, stratification inverse et température inférieure à 4° dans le Petit-Lac près de Genève). Il y a cependant une chose à considérer, c’est l’ex- trême exiguité de l’amplitude thermométrique des lacs du type polaire (0° à 4°) en comparaison de l'amplitude des lacs du type tropical. Les mesures thermiques des dernières années ont éclairé les conditions dans lesquelles se trouvent les lacs du type des latitudes moyennes (lacs du type tem- péré de Forel) qui s’approchent un peu du type polaire et nous donnent en même temps la possibilité de voir dans quelles conditions peut exister un lac du type polaire. Pour la partie nord-ouest du plus grand lac de l'Europe, le Ladoga (60 à 62° lat. nord) et pour d'Enare (69 lat. N.) dans la Laponie, au delà du cercte polaire, M. Forel a donné ici même une étude fort intéressante. En 1901, le regretté Ignatow a fait une étude du lac Teletzky dans l’Altaï*, qui ressemble beau- coup au lac des Quatre-Cantons (sa surface est à peu près double, sa profondeur une fois et demi celle du lac suisse) par son étroitesse, sa profondeur et l’escarpe- ment de ses bords. Jusqu'au commencement de juillet, la zone pélagique avait une température inférieure à 4° et même, le 17 juillet, dans une partie moins profonde, la couche de saut (Sprungschicht) était entre 1 et 2 m. 1 Etude thermique des lacs du Nord de l’Europe. Arch. Sc. phys., 1901. ? Iswestia de Soc. géographique, 1982, fasc. 2. 302 LES LACS DU TYPE POLAIRE D'après les renseignements pris par Ignatow, la partie NW, peu profonde, gèle seule régulièrement, le reste du lac ne se couvre de glace que rarement, et les vents très forts d’amont { Verkhovka) en sont la cause; ils bri- sent la glace qui s’était formée pendant les cours inter- valles de calme et amoncellent des amas de glace (torossi) sur les bords. Les rares années où le lac gèle entièrement sont celles où plusieurs jours de calme favorisent la formation d’une couche assez épaisse de glace qui dure jusqu’en avril. La partie NW du Ladoga ne gêèle qu’en janvier, et quelquelois elle ne gêle pas entièrement. Quand un lac ne gèle pas ou gêle très tard, dans des climats à hiver long et froid, la perte de chaleur en calories est énorme, ‘en regard de ce qui se passe pour un lac qui gèle entièrement, toutes choses égales d’ailleurs. . La raison de cette différence est fort simple : quand un lac gèle entièrement, la glace et surtout la neige qui la couvre empêchent la perte de chaleur de l’eau par rayonnement et modèrent beaucoup la perte par conduction. Ce n’est que quand elles fondent que neige et glace refroidissent l’eau. Quand un lac ne gèle pas entièrement, en raison des vents forts qui soufflent au- dessus de la surface, il se forme souvent plus de glace que quand le gel est entier, mais cette glace, en partie rejetée sur les bords, ne protège pas l’eau contre le refroidissement par rayonnement et au contact de l’air, mais elle contribue au refroidissement de l’eau au printemps et en été tout comme une couche de glace non interrompue. La neige qui tombe sur leau du lac contribue immédiatement à son refroidissement, au lieu ET LES CONDITIONS DE LEUR EXISTENCE. 303 de commencer par la protéger contre celui-ci comme la neige qui tombe sur la glace. Le Baïkal, beaucoup plus grand que le Teletzky, lui ressemble par sa profon- deur, l’escarpement de ses bords et les vents très forts qui empêchent la formation d'une couche non inter- rompue de glace jusqu’en janvier, c'est-à-dire jusqu’à une saison où la température de l’air, jusqu’à une cer- taine distance du lac est de — 21° à — 28°. Nous avons donc, dans ce cas, un très grand refroidissement de l’eau par la radiation et les vents. C’est une des causes qui expliquent l’existence d’un lac du type polaire à une latitude si peu élevée et à une hauteur au-dessus du niveau de la mer à peu près égale à celle des grands lacs de la Suisse‘. Il y a encore une remarque à faire. Le Teletzky et le Baïkal sont situés dans des climats à régime anticy- clonique d'octobre à mars. Les vents devraient donc y être faibles. Pourquoi sont-ils forts? La température relativement élevée au-dessus de ces lacs, tant qu'ils ne sont pas gelés, et la température beaucoup plus basse de l'air environnant expliquent ce résultat. La densité moins grande de l’air au-dessus du lac cause une élévation des surfaces d’égale pression et un appel de l'air ambiant dans les couches inférieures. Les vents des bords du Baïkal pendant l’automne et l'hiver, ont un caractère très prononcé de bora, c’est-à-dire d’une rupture d'équilibre dans le sens vertical. Ces vents soufflent des vallées sur le lac et ont des directions dif- La température de l’air sur les rives du lac est beaucoup plus haute grâce à l'influence de l’eau à 0". V. Meteorologische Zeitschrift, 1900, p. 28. 304 LES LACS DU TYPE POLAIRE férentes suivant l'orientation des rives. Il en est autre- ment au Teletzky. Son étroitesse en comparaison de sa longueur, l’existence d’une seule vallée large, celle de son affluent principal, le Tehulychman, venant du sud, et la coïncidence de l'orientation de cette vallée et de la partie principale du lac avec la normale aux iso- bares de la saison froide donne des vents d’amont très forts et très prépondérants". Je rappellerai que j'ai depuis longtemps appelé l’attention sur le grand refroidissement de l’eau mesuré en calories dans les climats où il se forme peu de glace*, J'ai comparé sous ce rapport les latitudes élevées des mers profondes de l’hémisphère sud, qui sont soumises à des vents plus forts que les mers moins profondes et plus entourées de terre des latitudes septentrionales, où les glaces et les neiges qui tombent dessus proté- gent l’eau contre la perte de chaleur. C’est par les océans du sud, ai-je conclu, que se fait la grande perte de chaleur qui donne à la colonne d’eau des mers tro- picales une température moyenne d'à peu près 4 et aux grandes profondeurs une température inférieure de La comparaison des lacs très profonds des climats froids, lacs soumis à des vents forts et ne gelant que tardivement ou ne gelant pas entièrement, avec des lacs moins profonds où il se forme vite une couche en- tière de glace nous donne une juxtaposition du même ! On sait qu’il en est de même sur les rives NE de l’Adriatique et de la Mer Noire. ? Etude sur la température des eaux et les variations de la température du globe, Arch. Sc. phys., 1835, et Klimæ der Erde Jena, 1887. ET LES CONDITIONS DE LEUR EXISTENCE. 305 genre, les lacs profonds ressemblent aux océans des hautes altitudes australes et les lacs peu profonds aux mers méditerranées des hautes latitudes boréales. Le grand refroidissement de Peau d'octobre à jan- vier n’est pas la seule cause qui explique l'existence d’un lac du type polaire à une latitude de 51-55". Une autre est la grande profondeur du lac. Les parties peu profondes des lacs favorisent l’échauffement de toute l’eau tant que la stratification est inverse, c’est-à-dire pour le Teletzky et le Ladoga jusqu’au milieu de juillet, car alors l’eau réchauffée non seulement atteint le fond, mais glisse le long des talus depuis les petites jusqu'aux grandes profondeurs. C’est la contre-partie de ce qui a été constaté par M. Forel pour le Léman en automne et en hiver. Un lac en stratification inverse qui a de grandes éten- dues peu profondes s’échauffe assez vite, car l’accrois- sement de Ja température est proportionnel non à la masse des eaux, mais à leur surface qui est échauffée par les rayons du soleil. Dans le Baïkal, la masse des eaux est très grande en comparaison de la surface, car on sait que ce lac est très profond dans presque toute son étendue, et les rayons du soleil ont relativement peu de prise sur ce lac, pour la raison ci-dessus, comme encore à cause de la grande nébulosité et des brouillards fréquents de la période estivale‘. L’Enare, au contraire, un lac relati- vement peu profond, situé au delà du cercle polaire, non seulement n'appartient pas au type polaire, mais ? Voyez Temperatur und Bewülkung am Baïikal. Meteorolo- gische Zeitschrift, 1900, p. 28. ARCHIVES, L. XVI. — Septembre 1903. 22 306 LES LACS DU TYPE POLAIRE ses eaux se sont trouvées plus chaudes que les mêmes profondeurs du Ladoga en Juillet et août. Nous ne con- naissons que la profondeur maximum du lac, qui est de 90 m. Ilest probable que la plus grande partie est beaucoup moins profonde. Il se refroidit très vite d’août en novembre, se couvre de glace dans ce dernier mois et après ce temps le refroidissement doit être très lent. La petite profondeur de la plus grande partie du lac favorise l’insolation, tandis que l’étendue considérable donne prise au vent, enfin les affluents donnent beau- coup d’eau relativement chaude. Tout cela explique l’échauffement rapide du lac à la fin du printemps et en été. Y a-t-il de grands lacs du type polaire en outre du Baïkal? J’en doute. Il est fort probable que les lacs d’une étendue considérable qui se trouvent dans le gouvernement d’Arkhangel ressemblent à l’Enare. Reste le Canada. Il paraît que les lacs au nord de ceux du Saint-Laurent ne sont pas profonds, bien moins pro- fonds pour la plupart que l’Enare. Ceci favoriserait une formation rapide de glace, et ainsi la protection contre le refroidissement que donne une couche de glace avec la neige qui tombe dessus et la grande surface favori- serait l’insolation au printemps et en été. Il est donc probable ‘ que les lacs du Canada au N. du lac Supé- rieur, même le grand lac aux Ours sont du type des lacs des latitudes moyennes. Les lacs du type polaire, autres que le Baïkal, sont petits et se trouvent dans les conditions suivantes : 1. Lacs de glaciers proprement dits, c’est-à-dire inclus 1 Les lacs Supérieur, Michigan, Huren, Erié et Ontario. ET LES CONDITIONS DE LEUR EXISTENCE. 307 dans la glace. 2. Lacs près de glaciers et recevant beaucoup d’eau de la fonte de la glace. Comme cet apport d’eau augmente avec l’insolation et la chute des pluies, il y a, dans ce cas, un mécanisme qui s’op- pose au réchauffement de l’eau au-dessus de 4°. 3. Lacs de trés hautes latitudes au voisinage des océans. On sait que dans ces pays le soleil n'apparait que pour peu de temps, en été, étant généralement caché par des nuages et des brouillards. Dans ces conditions, des lacs du type polaire existent certainement. J'ai montré que la profondeur des lacs dans les cli- mats froids favorise la formation du type polaire, et que les lacs peu profonds, au contraire, appartiennent au type des latitudes moyennes. N'y aurait-il pas une relation du même genre dans les climats de la zone tempérée chaude ? c’est-à-dire que les lacs peu profonds pourraient appartenir au type des latitudes moyennes, tandis que les lacs plus pro- fonds seraient du type tropical. Cela est plus que pro- bable. Je crois que des lacs de très peu de profondeur pourraient se refroidir au-dessous de 4° même dans les environs de Naples, pendant un hiver très froid, surtout si l’eau est exposée à des vents forts et froids. J'ai touché ici la question d’un changement de type dans certaines années. M. Forel m'a précédé ici, il admet que le Léman même pourrait, après une succes- sion d’hivers froids, se trouver quelque temps un lac du type des latitudes moyennes. A plus forte raison est-ce possible pour des lacs moins profonds, surtout avec la variabilité des éléments météorologiques d’année en année dans les latitudes polaires et subpolaires? La température de l'air est 308 LES LACS DU TYPE POLAIRE basse en hiver dans ces régions pendant des périodes anticycloniques, c’est-à-dire des calmes avec ciel clair. Quant à l’eau des lacs, la neige et la glace la protègent suffisamment contre le rayonnement ; ce seraient plutôt des temps cycloniques avec vents forts qui contribue- raient au refroidissement en retardant la congélation entière, en brisant la glace en automne et au commen- cement de l'hiver, et en enlevant la neige de la surface du lac quand il est entiérement gelé ensuite. Quant à l’échauffement de la période estivale, il faut considé- rer, hors l’insolation, l'influence de l’eau des tribu- taires. Si le bassin du lac est grand en comparaison de sa surface, et si de plus le lac est peu profond, un été pluvieux pourrait contribuer bien plus à échauffer l’eau du lac qu’un été ensoleillé. On sait que la température des rivières est généra- lement supérieure à la température de l’air, et celle-ci est supérieure à 40° en juillet dans toutes les latitudes boréales, hors des montagnes et des régions côtières de l’océan Arctique et de quelques mers. La combinaison la plus favorable à un accroissement rapide de la tem- pérature des lacs serait celle de beaucoup de jours de soleil avec des averses', la moins favorable, celle qui règne sur les côtes de l’océan Arctique et des mers por- tant beaucoup de glace jusqu’à la fin de l’été — des nuages bas et des brouillards avec peu de pluie. Il se pourrait bien que la succession «un été nua- geux et pauvre en pluie à une saison froide venteuse fit passer des lacs du type des latitudes moyennes au type 1 Mers d’Okhotsk, de Behring, de Kara, baie d'Hudson. ET LES CONDITIONS DE LEUR EXISTENCE. 309 polaire, et vice-versa une saison froide calme suivie d’un été ensoleillé et riche en pluies chaudes les ferait passer du polaire au type des latitudes moyennes”. Je conclus ainsi : R 1. Les lacs profonds sont favorables à la formation du type polaire dans les climats froids et du type tro- pical dans des climats plus chauds. 2. Les lacs peu profonds sont favorables à la forma- tion du type des latitudes moyennes. 3. A égalité de climat, on peut avoir des lacs pro- fonds du type polaire ou tropical et des lacs peu pro- fonds du type des latitudes moyennes. 4. A l’exception du Baïkal, il n’existe probablement pas de grands lacs du type polaire, au moins de lacs qui appartiennent constamment à ce type. 5. Les autres lacs qui appartiennent constamment au type polaire se trouvent seulement au voisinage de glaciers ou au voisinage des mers arctiques. ! Car nous aurions ainsi une grande insolation et un apport considérable d'eaux chaudes. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAINT -MAURICE pendant l’année 1902 RÉSUMÉ ANNUEL PAR R. GAUTIER Directeur de l'observatoire de Genève ET H. DUAIME I. Introduction. Les remarques que nous pourrions faire à propos des observations météorologiques faites aux fortifica- tions de St-Maurice se trouvent déjà presque toutes consignées dans les résumés consacrés aux observa- tions des quatre années précédentes. Il n’a rien été changé aux quatre stations de Lavey-village, Savatan, Dailly et l’Aiguille, ni aux instruments qui y sont instal- lés. Le service des observations est toujours confié aux sous-officiers des forts. Nous ne pouvons qu’exprimer de nouveau notre reconnaissance à M. le lieutenant- colonel Dietler et à MM. les officiers placés sous ses ordres pour la manière dont le service météorologique OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, ETC. 311 a marché en 1902. Grâce à leur bonne volonté, ce service a été étendu à l’observation du brouillard, du fœhn, et des orages. Si la forme de la publication des observations men- suelles a un peu changé, celle du résumé annuel reste la même. Nous avons partout calculé les résultats pour l’année civile comme pour l’année météorologique, quoi- que le détail des observations de décembre 1902 n'ait pas encore paru. Les tableaux de ce résumé sont les mêmes que précé- demment et ils ne portent que sur les quatre éléments météorologiques observés aux fortifications de St-Mau- rice : la fempérature, la pression atmosphérique, la nébulosité et la pluie et la neige. Il s’y ajoute seulement cette année quelques petits tableaux supplémentaires relatifs au brouillard, à la persistance de la neige sur le sol, aux orages et aux cas de fœhn. A partir de l’année prochaine il y aura quelques tableaux nouveaux consacrés à l’humidilé, des hygromètres ayant été installés au mois de décembre 1902 aux stations de Savatan et de Dailly. Nous accompagnerons seulement les tableaux de quelques explications. Les éléments sur lesquels sont basés les chiffres moyens qu’ils contiennent se trouvent d’ailleurs pour la plupart dans les tableaux mensuels publiés antérieurement. IT. Température. Les tableaux I et 11 fournissent, pour les deux sta- tions de Savatan et de Dailly : 4° Les valeurs moyennes des températures des différentes périodes (mois, sai- 312 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 4902 I. TEMPÉRATURE. SAVATAN, 1902 Températ.moyenne Périone |‘h.m.| 1h.s. | 9h.s. || 7+149 |7+1+2x9 pe: ras eg | 3 4 [e] | Le) Le [eo] (e] (o) 0 Déc. 1901.| — 0.74! + 2.09! + 0.9%4| + 0.50! + 0.44|- 1.8/4 3.9 Janv. 1902! - 0.37 1.85) + 0.50! 0.66 0.621- 1.7| 3.4 Février ...| - 0.77 1.61! - 0.49 0.22 0.11!- 1.8! 3.1 Mars ..... +214). 5.74| + 4.94 L&.07 k.14|4 1.5, 8.2 Avril 7.541 12.51] 10.29] 40.11! 10.16! 7.0! 44.9 Me: ce 6.04! 10.25 7.91 8.06 8.02] 5.0], 12.3 Mn Te 11.84] 17.37| 14.91| 44.71! 14.76| 10.3! 19:5 Juillet....| 14.80) 20.66! 18.48] 17.98| 18.10] 13.8! 93.9 NOÉ. 18.15, 18.05] 16.24| 16.14! 16.17] 12.8! 20.6 Septembre.| 41.45) 15.93! 13.57] 13.551 13.551 10.5) 47.7 Octobre . … 6.26, 9.55 7.68 7.83 7.79! 5.6! 11.3 Novembre.| + 41.99! 5.21! + 3.53|| + 3.58! + 3.574 0.8! 6.6 Décembre .| - 1.06! + 0.75] - 0.50! - 0.27| - 0.331- 2.3/+ 2.4 Hiver..... | — 0.62! + 1.83] + 0.20 | + 0.47] + 0.40|- 1.8/4 3.2 Printemps.| + 5.20] 9.47] 7.48] 7.38] 7.4A\+ 4.5] 11.8 Btéageé.lie 13.61! 18.711 16.56|| 16.29, 16.36! 12.3! 21.4 Automne.. 6.46! 30.22 8.25 8.31 8.3 d.6| 41.9 Année mét.| + 6.20) +10.10! + 8.17|| + 8.16! + 8.17/4 5.2,412.4 Année civ.l + 6.17| 440.00! + 8.10] + 8.09! + 8.091+ 5.1/+12.0 II. TEMPÉRATURE. DAILLY, 1902 Températ. moyenne Pémone |7h.m.|1h.s. | 9h.s. | 14179 7e)" | ann 3 4 o 0 o o 0 0 o Déc. 1901.! — 2.37| + 0.2! - 1.51|| - 4.92! —- 1.991/- 4.4|+ 4.9 Janv. 1902, - 0.51| + 2.38| + 0.22] + 0.70! +0.58|- 3.1| 2.7 Février ...| — 2,56| - 0.471 — 2.37|| —- 1.80! - 41.941- 4.5! 1.4 Mars..... - 0.02! + 3.27! + 1.55] + 41.60! + 1.591 1.9! 5.3 Avril... + 5-73 9.41 6.85 7: 2a 7.44]4 4.0! 411.4 MA... 2.39 D-01 Lk.29 &.08| 4.431 4:3! 7.5 Jinasssr à 8.81] 12.301 30.99] 10.70] 10.77| 7.2] 14.3 Juillet. ..| 412.60! 147.02! 14.75] 14.791 14.78] 10.7! 19.2 Août... .| 1411.04] 14.491 13.31| 12.94) 143.04] 9.7| 474 Septembre 8.90! 12.71] 10.51| 10.7 10.66 7.6! 14.2 Octobre … 3.95 7.29, 4.91 9.38| D.26|+ 2.5] 8.9 Novembre.| + 0.79 3.86| + 1.71 + 2.42! + 2.02/- 41.4, 5.5 Décembre.| - 4 64] + 0.24] — 1.14] - 0.84| - 0.92}- 4.5/4 1.8 Hiver... | - 4.79) + 0.75) - 1.48) - 0.74| - 0.8|- & ol: 2.0 Printemps | + 2.73] 5.88| + 4.20] + 4.27) + 4.954 4.9) 7.9 Hé, | 40.841 14.63| 13.04] 12.83) 12.89] 9.2) 46.9 Automne. L.54 7 95, 5.70 6.06! 5.971] 3.0! 9:5 Année mét.| + 4.11! + 7.33! + 5.48|| + 5.64| + 5.601+ 2.24|+ 9.1 Année civ.| + 4.171 + 7.341 + 5.511 + 5.671 + 5.63] 2.4l+ 9.4 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 313 sons, année) pour les trois époques diurnes d’obser- vation; 2° les températures moyennes des mêmes périodes calculées, comme dans les publications du Bureau central météorologique suisse‘, sur deux for- mules différentes : a) en prenant la moyenne arithmé- tique des trois températures moyennes diurnes, b) en attribuant un poids double à l’observation de 9 heures du soir; ce sont ces dernières moyennes que nous avons employées plus loin; 3° les valeurs moyennes, pour les mêmes périodes, des températures minima et maxima. L'année météorologique 1902 à eu, à Genève, une température absolument normale ; au Grand St-Bernard, elle a été trop chaude de moins d’un dixième de degré. Les températures moyennes de l’année 14902 à Savatan et à Dailly doivent donc se rapprocher beaucvuup, plus encore que celles de l’année 1901, des vraies tempéra- tures moyennes à ces deux stations ; et nous pouvons provisoirement conclure que la température moyenne de l’année a comme valeurs très probables : 8°.2 à Sa- vatan et 5°.6 à Dailly. L'année civile a presque la même température que l’année météorologique. Elle est un peu plus froide que celle-ci à Savatan, un peu plus chaude à Dailly, les deux mois de décembre 1901 et 1902 ayant présenté des températures relatives différentes aux deux stations. Les températures moyennes mensuelles extrêmes sont : la plus basse, celle de février aux deux stations’, ? Annalen der schweizerischen meteorologischen Centralanstalt. ? Pour l’année civile c’est décembre 1902 qui à été le mois le plus froid à Savatan, ce qui porte l’amplitude à 18°.3 pour cette station. 314 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 19092 la plus élevée celle de juillet, aux deux stations égale- ment. C’est la même chose qu’en 1901, et le froid s’est de nouveau manifesté avec plus de persistance à la fin de l’hiver. L’amplitude totale est moindre qu’en 1901 ; elle est de 18°.0 à Savatan et de 16°.7 à Dailly. Si l’on suit la variation annuelle de la température d’après la température moyenne des mois, on est im- médiatement frappé du fait qu'avril a été sensiblement plus chaud que mai, de 2°.1 à Savatan et de 3°.0 à Dailly. A Genève, avril a été plus chaud que la nor- male (de + 2°.3), mais surtout mai a été sensiblement plus froid que ia moyenne (de — 3.2). Il en a été évidemment de même aux forts de Saint-Maurice. En comparant les températures des deux stations dans le courant de l’année, on trouve, comme toujours, une décroissance variable avec l'altitude suivant les saisons et les mois. La différence de hauteur des ther- momèêtres est de 563 m. L'hiver donne une décroissance de 1°.25, soit 0°.22 pour 100 mètres, avec une décroissance minimum de 0°.04 en janvier, soit moins de 0.01 pour 100 m. Le printemps accuse une diminution de température de 3.16, soit 0.56 pour 100 m. L'été fournit, entre les saisons, la décroissance la plus forte, 3°.47, soit 0°.62 pour 100 m., avec la décroissance maximum en Juin, 3.99, soit 0°.71 pour 100 m. L'automne donne 2°.33, soit 0°.41 pour 100 m. ; l’année météorologique, 2°.57 soit 0°.46 pour 100 m. et l’année civile, 2°.46, soit 0°.44 pour 100 m. Les cas d’inversion de la température entre les deux stations sont indiqués dans le petit tableau suivant re- levé sur les tableaux des températures diurnes des dif- férents mois : AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 319 Jours d’inversion de la température. Décembre 19014 6 jours Juin 1902 O0 jours Janvier 1902 414 » Juillet » À » Février » 2 > Août » 0 » Mars » Lei Septembre » 2 » Avril » 2 » Octobre » 2.5 Mai » 0 » Novembre » 8 » Décembre » 140 » Année méléorol. 38 jours Année civile 42 jours Cette anomalie s’est présentée le plus souvent en janvier, puis en décembre 1902, mais ce qui est carac- téristique de l’année 1902, c’est qu’il y a eu des cas d’inversion dans 10 mois sur 13. Au reste, pour l’an- née météorologique, le nombre des cas est le même qu’en 1901 ; il est sensiblement plus fort pour l’année civile, 42 au lieu de 31. Les tableaux IIT et IV fournissent, pour les deux stations, le classement des jours de chaque mois et de l’année d’après leur température moyenne, ces températures étant groupées entre des limites variant de 5 en 5 degrés, de — 10° à 30° pour Savatan et de — 15° à + 25° pour Dailly. Ils indiquent en même temps, pour les différents mois et pour l’année, les jours les plus froids et les plus chauds. Les fableaux V et VI donnent les températures extrèmes observées à Savatan et à Dailly ainsi que les indications sur les nombres de jours où le minimum ou le maximum sont restés au-dessous de zéro, ce qui fournit les totaux de jours de gel et de jours de non- dégel. Toutes ces indications ne peuvent être prises sur les tableaux mensuels publiés précédemment, mais elles 316 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 4902 IIL. CLASSEMENT DES TEMPÉRATURES DIURNES. SAVATAN, 1902. PÉRIODE Déc. 1901 Jan v.1902 Février. . Mars AOÛ Lee SEDE, 7. Octobre . Nova An. mét. An. Civ.. SE Et Lee Nombre de jours dont la température est comprise entre 0 o o 0 +15 +10 Là et | et | et let + 5 |+10 4151420 AS MI | — 15 31 —| — Am k— | —| — 19 | 411 1| — 4 | 14 | 14) 1 8 | 16 3| — HAS NC, — | — 7| 45 —- il 8| 19 — 5 sous a LES te & | 24 6| — 43 | 11 1 15 1 | —| — 029185 110741N53 89 | 86 1 74! 53 GITE es e LD OR he Wine ne =oviwvuenksiztwip LTÉE see ES 4 Jour le plus chaud e 21 = œ bn ©t = ne en ed jt dos je D. ®O © © © © © © (WE) ee le 2 tér. 4902} +26.1 le 7 juil. » IV. CLassEMENT pes TEMPÉRATURES DiurNES. DAILLY, 1902. PÉRIODE Déc. 1901 Janv.1909 Février.. Mars ee Août.... An. mét. An. civ.. M RE EE «s Mrahiots El EX I Fe | Nombre de jours dont la température est comprise entre o (e] (e) o - | 0 +5 |H0 et et | et |et 0 |+5+10-H45 21 9 1 | — 13 | 10 6 |: — 17 CR 10 | 148 E JA EEE — D 29 3 — | 17 2 — & | 10 — | — L — | — n — 21 — | 16 | 143 3 | 46 9 |, — 12 | 14 int = 70 1105 | 86 | 63 61 |110 | 86 St NE UEUNTENT | El-Æe IS Rte TEE = SI KO O7 D GO RO He RO GO C0 Cororomeruuets lllœææssllllll l = 4 5) ë 9 3 2 .8 2.9 0 0 2 4 0 9 Lo Le] DI- 8.5 1e 44 tér. 1902] +29 DI-11.0 1e 5 a6e. 4902 ro Le) Jour Oo F20] le plus froid [le plus chaud le 44 juillet AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 317 V. TEMPÉRATURES EXTRÈMES. SAVATAN, 1902. Nombre de jours PÉRIODE Hp Date FREE a Date ina "Hériaun de 0° de 0° Décemb.1901. - 5.2 le7 +11.8 le 13 27 2 Janvier 14902. - 5.0 le 16 8.87 lé 5 25 9 Février...... Hate? 9.0 le 27 20 5) Marsenee tr — 1.2 le 2% 16.6 le 20 8 _ AVR 0.0 jle8 91.4, Le 15 == == Mate es 21072 1Je7 23.4 le 28 1 — June. 5.2 le 16 28:6# ler _ _ Juillet en. GhUNcIes 120122 039, 2100 0 — — Août 7.& le13 29.4 Jle19 == — Septembre... 5.0 les 29et30 24.6 le 4 — — Octobre ..... +920 les 25et27 19.2 Je9 _ 22 Novembre ... — 6.4 le 21 17,2/r04le)6 10 9 Décembre ... —- 9.2 le5 10.0 le 18 24 7 Année mét...-— 7.2 le 2 fév. 1902 + 33.2 le 8 juillet 91 Al Fa — 9,2 le 5 déc. 1902 Année civile. » » 88 16 VI. TEMPÉRATURES EXTRÈMES. DAILLY, 1902. Nombre de jours SE Minimum aximum a : MR 2- ae OT Bean Pete 10) Me de 4° de 0° Décemb.1901. -— 7.8 le 12 +9.4 le31 29 10 Janvier 1902. — 8.8 leswwæea 11.0 les 1 et 4 24 Le Février...... 10,4% le 16 120 MIer20 28 7 Marsan. .: — 6.0 le 25 19.5 dle19 26 — Avril ARR : —- 1.9 les 16.9 led 4 — Mar. 1 ler 18.3 le 29 15 1 Juin rer. +41.0 le 16 23.3 le 28 — — Tee L&.A Jlell FTP ride CE — — AOÛRAMMAE 3.9 le 12 26.6 le 19 — — Septembre... +0.5 le®9 22.3 le3 — — Octobre YÉUE — 1,1 Je 18 16.4 Jle9 7 _ Novembre ... —-10.6 le 21 14.0 le6 19 5 Décembre... 19.6 le 5 8.4s1]e47 28 8 Année mét... —10.6 le 21 nov. 02 427.7 le 14 juillet. 152 27 Année civile. -12.6 le 5 déc. 02 » Ù 151 25 318 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1902 ont été relevées sur les feuilles d'observation originales et les feuilles de réduction conservées à l'observatoire de Genêve. D’après ces tableaux, l'amplitude extrême est de 40°.4 à Savatan et de 38°.3 à Dailly. II. Pression atmosphérique. Les tableaux VIT et VIII donnent d’abord, pour Savatan et pour Dailly, les valeurs moyennes de la pression atmosphérique pour les mois, les saisons et l’année météorologique et civile. Ces valeurs moyennes sont les moyennes arithmétiques des pressions moyen- nes des mêmes périodes, prises aux trois époques des observations diurnes. Les colonnes suivantes des ta- bleaux fournissent les différences entre ces moyennes des trois observations diurnes et la moyenne générale de la période‘. On ne peut naturellement, au moyen de ces trois données, déduire la courbe de la variation diurne de la pression atmosphérique, mais on peut cependant constater une différence assez sensible dans l'allure des oscillations diurnes des deux baromètres placés à des altitudes différant de 564.75. La variation annuelle de la pression atmosphérique ne se ressemble guère d’une année l’autre. En 1902, on constate aux deux stations deux minima presque égaux, en décembre 1904 et en février 4902, séparés par un maximum très marqué, qui est le maximum L 2 ! Nous avons mis entre parenthèses les chiffres des mois de janvier et février pour Daiïlly, parce qu’ils ne reposent pas sur l’ensemble des observations de ces deux mois, celles-ci ayant été interrompues du 26 fanvier au 11 février, à cause de réparations exécutées dans le bureau de tir, où se trouve le baromètre. _ AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 319 VII. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. SAVATAN, 1902. PÉRIODE Décembre 1901.... Janvier 1902....... hégricre!:esicuss 1: 2 PPHPUCRR BEniPMps . .-..... a it, Année météorolog.. Année civile....... PéRrIODE Décembre 1901.... Janvier 4902 ...... É :.i D 12.21 Septembre......... Otanre 2.1... (11 | (is SEP TE CRE Printemps......... Eté Année météorolog.. orne 7h.m. 11h.s. 9h.s mm, mm. mm. mm. 698.59 — 0.24 - 0.143 1 0.37 707.92 10.02 -0.31 + 0.29 698.19 — 0.0ù - 0.21 + 0.26 701.77 - 0.20 - 0.10 + 0.30 700.74 + 0.14% — 0.27 + 0.13 702.37 + 0.04 - 0.20 + 0.16 702.58 + 0.13 - 0.27 + 0.14 705.45 + 0.20 - 0.26 + 0.06 704.29 + 0.07 — 0.20 + 0.13 705.20 + 0.14% — 0.19 + 0.05 703.62 0.00 - 0.27 + 0.27 701.93 + 0.18 — 0.31 + 0.13 708.42. 4048 :1-10:29 1 HO AE 701.68 -— 0.09 - 0.22 + 0.31 701.63 - 0.01 - 0.19 + 0.20 704.43 +043 02% LO.AM 703.59 + 0.11 — 0.26 + 0.15 702.76 + 0.04% - 0.23 + 0.19 203 O7 ee 0:26. € 0 17 VII. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. DAILLY, 1902. re 2 7 bh. m. 1 h.s. 9h.s. mm. mm. mm, mm, 651.52 — 0.25 — 0.09 + 0.34 660.26 +(0.20) -(0.07) -(0.13) 681.14 -(0.19) +(0.08) +(0.11) 685.41 0.26 +0.04 ‘+022 655.06 - 0.145 -.0.143 + 0.28 636.40 -0.12 - 0.04 1 0.46 657.59 - 0.12 — 0.15 + 0.27 660.68 : 20.05. —.0.12. + O:47 659.37 — 0.03 - 0.02 + 0.05 659.73 - 0.03 - 0.08 + 0.11 687.03 -0.08 . -0.07 + 0.15 655.01 + 0.11 — 0.20 + 0.09 657.71 + 0.07 - 0.27 + 0.20 "654,41 (0.08) -(0.03) +(0.11) 655.53 — 0.17 — 0.05 + 0.22 659.22 — 0.07 — 0.09 + 0.16 657.25 0.00 0.42 : : 0.49 656.61 — 0.08 - 0.07 + 0.15 657.14 - 0.05 - 0.09 + 0.14 Année civile....... 320 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1902 principal de Savatan. Puis la pression croit presque régulièrement jusqu’à un deuxième maximum en Juillet qui est le maximum principal de Dailly. Cela accuse d’une façon très nette l’effet de la différence d’altitude sur la pression aux deux stations : A Savatan le maxi- mum de janvier est de 2°®.,5 supérieur à celui de juil- let; à Dailly c’est celui de juillet qui est de 0"®.4 plus élevé que celui de janvier. On trouve deux petites oscillations intermédiaires fournissant des minima secon- daires à peine sensibles en avril et en août, puis vient enfin un minimum secondaire plus marqué en novem- bre, suivi d’un dernier maximum en décembre 1902. La différence moyenne annuelle de la pression entre les deux stations est de 46"*,15. Si l’on tient compte des valeurs moyennes annuelles : 1° de la pression, 702,76 et 656.61 ; 2° de la température 8°.17 et 5.60 ; et que l’on adopte 0.75 pour la fraction de saturation moyenne aux deux stations, les tables hypso- IX. PRESssIONS EXTRÈMES. SAVATAN, 1902. PÉRIODE Minimum Maximum Amplitude Décembre 1901 ....... 683.5 le 22 712.3 leslet7 28.8 Janvier 1902:......... 689.1 le 25 719.9 le 15 30.8 HEVER AN RER AUS 690.5 le 9 704.9 lesuetx 14.4 Marek +...fh. (pe. 691.6 le 21 708.4 le 17 16.8 AWCIL TE. 5 EUR ee ee 694.4 le 27 709.4 le 21 15.0 MALE de LUN AE en 694.5 le 19 712.7 le 25 18.2 Jénb..&. :. SOL 4. 6.2 695.8 le 9 709.3 le 23 13.5 JHNIGE +. : HER A 698.5 le 20 710.9 le 28 12.4 ABLE chien 699.3 le 29 708.4 le 22 9.1 BEpIRIHBTE 2... 0% 695.1 le 30 710.9 le 20 15.8 adnne..AvNu, Mie. 4 696.5 le 11 741.9 le 25 15.4 Novembre: v2:0. 3,24 689.4 le 29 708.7 le 14 19.3 Décembre 227.7... 686.6 le 30 714.9 le 24 28.3 Année météorologique. 683.5 le 22 déc. 719.9 le 15 jan- 36.4 1904 vier 14902 Ange : CIVILE, 44e - 2. - 686.6 le 30 déc. ) 33.9 1902 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 321 X. PrEssioNs EXTRÊMES. DAILLY, 1902. PÉRIODE Minimum Maximum Amplitude Décembre 1901 ....... 638.5 le 22 664.7 le 31 26.2 Janvier 4902. +41413.:. 643.1 le 25 670.8 le 16 97e 7 BÉVRORA ER Eee OL. 645.0 le 9 658.1 le 21 13.1 Mans NI TEMA LIU: 641.8 le 21 660.9 les wetar 16.1 PNR Ame DE. à 649.5 le 28 663.3 le 20 13.8 NPC M 648.6 le 19 666.0 le 25 47.4 De Pre moe = 650.7 le 9 664.9 le 29 14.9 TRIER RE, Di 7 653.4 le 21 664.7 le 5 11.3 DORE EEE 654.0 le 29 662.6 le 22 8.6 RE... 649.8 le 30 664.1 le 20 14.3 DORE RE or. 651.0 le 1 664.1 le 25 13.1 DÉMEMTE 214. 2 22e 644.8 le 26 661.3 le 14 16.5 DÉCEMDIE ELES,. ...... 640.5 le 30 666.6 le 24 26.1 Année météorologique.. 638.5 le 22 déc. 670.8 le 16 jan- 32.3 1901 vier 4902 Année civile.......... 640.5 le 30 déc. » 30.3 1902 métriques de Plantamour donnent, pour la différence d'altitude entre Savatan et Dailly, 559.8, valeur qui diffère de 5" de celle qui résulte du nivellement. Les tableaux IX et X reproduisent, pour les deux stations, les valeurs extrêmes de la pression atmosphé- rique, relevées sur les tableaux conservés à l’observa- toire de Genève et contenant toutes les valeurs de la pression mesurée trois fois par jour et réduite à zéro. IV. Nébulosité. Dans le tableau XI, la nébulosité ou l’état du ciel aux trois stations où il est observé est indiqué de deux manières différentes : 4° par le nombre des jours clairs, peu nuageux, très nuageux et couverts, ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de la nébulosité diurne comprise entre les limites : 0.0 et 2.9, 2.5 et 5.0, 5.0 et 7.5, 7.5 et 10.0 ; 2° par la va- leur moyenne de la nébulosité de chaque période, ces ARCHIVES, L. XVI. — Septembre 1903. 23 GIQUES DE 19092 # # OBSERVATIONS METEOROLO Gt GI valeurs moyennes étant d’ailleurs déduites des valeurs v de la nébulosité des différents jours, fournies dans les tableaux mensuels. » Le mois le moins nébuleux a été juillet aux trois sta- tions. Les mois les plus nébuleux ont été février, mai GG 6GI 69 &9 GG GGI F9 cg T9Q: T5 2 Gi ET G°Y 062 ET 879" -66% 66: SI F9 60F2 "6 0 OHOMATT GE 60 6 1 2 (5 nf) Car STID 6: 6 | 28 © 9e OT C LAN F6 26 É)mentt) 1e RTE 16 16 69 API O0E + Ge4 0 OI Z CT MOD Gr S9 SCI ECe À me le 36 99 6-98 9 ‘ouu94ou ‘8104 ‘Senu ‘Jenu 9118 -n09 s917 nod IT 9 8T L *BATULO -O[Nq9N SIMmof SInof sIn0f simofp A'TTIVA {Te IT 9 GT &I 2 6 IT 2 LA! 8 = > 10 © L= OO “auuofou ‘s1194 ‘Seau ‘#enu guise ATEN -009 Sy] nad 90 ‘AN oQuuy LOT ‘PU oguuy GG ‘‘ouwmomny Fe AN ca ‘ sduaqunaq GG ‘JAI L ‘214999 L ‘9Iqu9AON ÿ ‘‘’°9140%920 FI ‘91quodog 8 ‘‘‘"""J00oV FT °° prmrf GT ‘"""-umf G "te 9 ‘‘‘:*IHAY BL "SIN G ‘‘'JOHA9N GI ‘GOG6TI ‘AUEF 8 ‘IOGI ‘99€ "SAIUIO ‘HAOINAY sinof sinof SINOf Ssanof *GO6I ‘149 na LVL IX AAV'T AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 323 et octobre, mais tandis que le plus nébuleux est mai à Lavey et à Dailly, le chiffre de la nébulosité est le plus élevé à Savatan en octobre. Au reste, si l'on com- pare les trois stations entre elles, on trouve de nouveau en 4902, quoiqu’à un moindre degré que précédem- ment, que c’est à Savatan que la nébulosité semble être la plus faible pour l’année, comme pour la majo- rité des mois. Le tableau XII donné la statistique des Jours de brouillard aux trois stations. Les nombres qui figurent au tableau comprennent les jours où le brouillard a été constaté pendant une partie de la journée ou pendant toute la journée. Ce dernier cas est rare ; il a été cons- taté seulement quatre fois à Dailly et à l’Aiguille. Si l’on compare les stations entre elles, on trouve que le nombre des cas de brouillard est rare à Lavey au fond de la vallée et augmente avec la hauteur. Le nombre est maximum à l’Aiguille, ce qui ne doit pas étonner, vu que très souvent le sommet du territoire des forts est enveloppé de nuages. XII. NOMBRE DE JOURS DE BROUILLARD EN 1902. Lavey Savatan Dailly Aiguille Décembre 14904 ........ 0 1 6 8 ovier11909 :......:. “4 0 5} 6 REITGNSRRERS 1 3 à! 12 MERS: SRE 0 2 2 11 LNUILT EP ENRERRERREES 0 2 7 10 ME Le ce 0 0 B) 12 MID me ne 0 0 3 jl LES 0 0 0 3! LEUR 8 Der RSR 0 2 5 5) mepiembre. 2... 11..... 0 0 4 10 DICIONEES SC M: LE . 0 0 L 11 Novembre. #4. . #1... 0 2 6 8 Décembre. LE... 0 6 L 13 Année météorologique .. 3 12 d0 103 Année civile SE) — 1 CN QO 3 © (e2) 324 OBSERVATIONS MÉTÉUROLOGIQUES DE 1902 V. Pluie et neige. Le tableau XIIT contient le relevé de tout ce qui concerne les précipitations atmosphériques, hauteur d’eau tombée et nombre de jours de précipitations, d’après les tableaux mensuels. L’année 1902 a présenté un caractère de grande humidité, plus marqué encore qu’en 1901 à Genève, moins accusé au Grand Saint-Bernard. Voici, au reste, à titre de comparaison, les chiffres constatés : 1902 Genève mm Grand St-Bernsrd mm Année météorol. 1065.4 en 165 jours 1473.0 en 144 jours Année civile 1044.7 » 163 » 1365.7 » 409 » Si l’on néglige, pour les quatre stations de St-Mau- XIII. PRÉCIPITATIONS ATMOSPHÉRIQUES DANS L'ANNÉE 1902, Hauteur d’eau tombée en mm. a —— Nombre de jours de précipitations A — Larey Savalan bailly Aiquille PÉRIODE Laïey Saratan Dailly Aiguille mm. mm. mm. mm, Déc. 4901" 73-7168 "00676058 fi 11 9° 141 #1 NAME) NON LAS MES GNU 7 9 9 9 Février... 97.2 92.2 90.2 63.6 19) ASTM 11 Mars... 126.6 121.9 104.1 106.2 148 48 16 17 AVR. GARCIA OT LES PT 167 145,46 14 Mais: 125.0 120.7 118.6 411.0 ASC STI 14 Ta. LA RESTE Den AE M De 1115 4ù Juillet .... 120.9 136.8 445.4 115.1 13" 04500 1# AOÛ... 195.4 435.2 138.1 420.53 AL OMS SN 7 16 Septembre. 72.4 78.4 84.7 79.9 49: °AtomMS 1? Octobre. ..79.0 78.6 89.0: 80.0 1515 UC 1] Novembre. 32.5 32.1 31.1 24.9 8 fl 7 7 Décembre. 64.5 65.8 68.3 73.0 43° A4 44 14 Hiver... 20290.7. 212.61 211.5" 180.6 30 "31 me 31 Printemps. 313.7 304.5 296.9 294.9 52... 48: 0 46 45 REPOS - 297.9 323.0 341.1 300.6 42 43 °MK6 LB) Automne.. 183.9 189.1 204.8 184.8 35:33 MOD 37 Année mét. 1016.2 1029.2 1054.3 960.9 159 155 161 158 Année civ .1007.0 1027.0 1054.8 980.5 161 160 164 161 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 325 rice ainsi que pour Genève et le Grand Saint-Bernard, les jours où il est tombé moins de 4"" d’eau, on trouve : Genève Lavey Savatan Dailly Aiguille St-Bernard Altitude (406") (440) (671) (1244) (1446) (2475) Année météorol. 429 1425 195 129 1927 114 Année civile 430 130 130 130 128 109 Si l’on compare ensuite les quatre stations entre elles, on trouve, comme antérieurement, que le total des précipitations augmente de Lavey à Daïlly. Quant à l’Aiguille, le total est un peu inférieur, mais il l'est relativement moins depuis que le pluviomètre a été déplacé et est mieux abrité. Cependant le vent qui règne à cette hauteur, plus qu'aux altitudes inférieures, diminue forcément la quantité d’eau que l'instrument peut recueillir. Le tableau XIV donne les totaux des hauteurs de neige mesurées aux quatre stations, ainsi que les nom- bres de jours de neige. Cette année, le total de Dailly XIV. NEIGE DANS L'ANNÉE 1902. Hauteur de neige en centimètres Nombre de jours de neige PÉRIODE +2 Saratan Dailly Aiguilie Cas "Suis Ru CADRE cm. cm. em. cm. Déc. 1901. 4 22 Lu 36 2 5 8 10 Janv.1902. 19 39 6% 57 4 5 7 7 Février ... 43 71924922 98 5 8 11 10 Mars. … — 19 87 84 — 4 10 12 Avril — — — — — — — — Ma iga:t — — 25 39 — - 6 9 HUM: 1e. — — — I — — — 1 Septembre. — — I 5) — — l 1 Cotopre 7 - — 3 — _ — 2 Novembre. 8 13 15 22 2 2 3 k Décembre. 10 27 66 65 2 6 9 10 Année mét. 74 172 358 34 15 24 46 56 Année civ. 80 177 380 370 13 25 47 56 326 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1902 est un peu supérieur à celui de l’Aiguille, mais c’est à la station la plus élevée que l’on a, comme c’est natu- rel, constaté le plus grand nombre de jours de neige. En 1902, comme en 1901, la neige a encore fait une apparition en juin à l’Aiguille. Elle à reparu en septembre aux deux stations supérieures et en novem- bre aux deux stations inférieures. Enfin, si l’on fait le relevé du temps pendant lequel la neige a séjourné sur le sol on trouve les chiffres con- tenus dans le {ableau XV. XV. NOMBRE DE JOURS OU LA NEIGE A PERSISTÉ SUR LE SOL EN 1902. Lavey Savatan Daïlly Aiguille Décembre 4901 ........ 9 9 31 31 TnMendIU2e 7 7 16 31 Février, ik CHROME S 18 18710 28 28 Nr aeriec tre 2 3 1 31 Vu LR Trenet — — — 7 MAICLE 29 .GUUT LE CRE … _— 25 Gras 10 IE PME Re ENS _— == == 1 Lio Te M teen ans _— _ { 3 Novembre 4... 6 3 6 15 Décembre... WIOreer 11 6 97 29 Année méléorologique .. 42 40 119 157 Année CINE enr 44 37 115 155 Il en résulte que la neige a persisté sur le sol à Dailly du 26 janvier au 31 mars, et à l’Aiguille du 14 novembre 1904 au 7 avril 1902. Aux deux stations inférieures il n’y a pas eu de persistance durant un mois entier. Le nombre des orages constatés aux forts de Saint- Maurice est donné dans le petit tableau suivant ; il com- prend tous ceux qui ont été notés à l’une ou à l’autre des quatre stations : AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. A Orages en 1902. Juin 5 Août 5 Juillet 9 Septembre 3 Année (météorologique ou civile) 22 Un de ces orages a été accompagné de grêle, le 10 juillet, à Savatan. Sur notre demande, les observateurs des différentes stations ont noté tous les cas de fœhn qui ont pu y être constatés. Pour cette année, où il n’y avait pas en- core d’hygromêtres aux deux stations principales, ces indications correspondent à des coups de vent violents venant du sud et accompagnés d’une hausse de la tem- pérature. Il se peut qu'ils ne soient pas tous des cas de fœhn caractéristiques. Si l’on en fait le relevé d’après les « observations diverses » qui accompagnent les observations météorologiques des différents mois, on trouve les totaux suivants qui sont valables pour l’année météorologique et l’année civile : Nombre de jours de fæhn. Lavey Savatan Daiïlly Aiguille Année 1902 22 20 3 1 Le nombre est naturellement beaucoup plus grand pour les deux stations inférieures. Quand à la distri- bution dans l’année, on en trouve dans tous les mois à Lavey et à Savatan, avec des maxima en mai et juin, puis en octobre et novembre. Il se peut bien, comme nous le faisions remarquer plus haut, que tous ne soient pas de véritables cas de fœhn. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 23 avril 1903. E. Le Grand Roy. Résolution graphique de l'équation de Kepler, d’après Radau. Sur les diamètres conjugués des coniques. — F. Béguin. Sur les transformations qui s’opèrent dans l'intestin pendant la digestion. M. Le GRAND Roy expose une méthode ingénieuse due à M. Radau, pour trouver sans calcul une solution appro- chée de l'équation de Kepler u — e sin u — M, dans la- quelle M désigne l’anomalie moyenne d’une planète, w son anomalie excentrique, e son excentricité. Il considère cette équation comme celle d’une droite, l’abscisse étant représentée par l’excentricité, l’ordonnée par l’anomalie moyenne, tandis que l’anomalie excentrique serait un paramètre variable. En faisant varier ce dernier angle de quantités égales, par exemple de 40° en 40°, de 0° jusqu'à 360°,ilest facile de déterminer les droites correspondantes en prenant pour chacune e = 0 ete = 1, ce qui, en dési- gnant par w l’anomalie excentrique, donne dans le premier cas M — , êt dans le second M — w — sin w. Une fois le graphique construit, il est aisé d'obtenir, pour des valeurs données de e et de M, la valeur approchée de . Sur les diamètres conjuqués des coniques. M. LE GRAND Roy montre que les propriétés de ces diamètres se dédui- sent sans difficulté, et par des transformations tout élé- SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE, ETC. 329 mentaires, de l’équation générale des coniques, et fait voir, par exemple, qu'on peut prouver aisément que l'aire du parallélogramme construit sur deux demi-diamètres con- jugués est constante. L’équation d’une conique, rapportée à son centre, est de la forme A x° + 2B xy + CyLM=— 0. Si on la rapporte à deux diamètres conjugués faisant avec l'axe des x les angles 6 et 6" (correspondant aux directions conjuguées ayant pour coefficients angulaires m' et m), l'équation devient A+2Bm Cm°\ , . , A +92Bm' + Cm'° 2 ) x'? sin” 6 + oies i pr sin? 6’ + | M sin? © = 0 (w désigne l’angle des anciens axes). En faisant successivement y — 0 et x — 0, on a pour carrés des longueurs des demi-diamètres bob us - Mn sin? © | © (A + 2Bm + Cm) sin* 6 | RE - Mm° sin? w | 7 7 (A + 2Bm + Cm) sin° 6 L'aire du parallélogramme qui a ces demi-diamètres pour côtés est Mmnm' sin? w sin (8° - @) RE (001) ES eue Ep Ant Es N Es PAU ÿ ( “sin 6sin6"(A +2Bm+Cm*)(A+2Bm'+ Cm?) On prouve aisément qu’elle est indépendante de m» et de m', et par suite de 6 et de 6’. En effet, si des égalités sing b sin 6 sin (@-6) on tire les expressions de sin @, sin 6’, sin (— 6'6), et qu'on les substitue dans l'expression précédente, elle de- vient M sin w (m°- m) v (A + 2Bm + Cm?) (A +2Bm'+ Cm) z'y sin (8 - 6) — 330 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE Si en outre, on remarqne que pour deux directions con- juguées, on a la relation À + B (m—+ m’) + Cmm — 0, l'expression sous le radical peut s’écrire (A +2Bon + Cm?) (A +2Bm'+Cm'?) - [A +B(m+ m')+ Cm |, ce qui, réductions faites, devient (AC — B°) (nv — m)°. L’aire du parallélogramme devient ainsi M sin w d'ANCEIRE expression indépendante de la position des axes. Les autres propriétés se démontrent de manière analo- gue. M. F. BÉGUIN. Sur les tranformations qui s'opèrent dans l'intestin pendant la digestion. — Ces études ont été faites sur les muqueuses digestives du Crapaud des joncs (Bufo calamita) et du Lézard des murailles (Lacerta stirpium). Les cellules de l’épithélium stomacal sont, comme on le sait, cylindriques ou cylindro-coniques. Leur contenu est divisé en deux portions : une portion supérieure remplie de matières muqueuses et une portion inférieure ou pro- toplasmique dans laquelle se trouve un noyau ovoide. Chez l'animal à jeun, la portion supérieure ou muqueuse acquiert un très fort développement, tandis que la portion proto- plasmique est relativement petite. Chez l'animal en diges- tion au contraire, c’est la portion protoplasmique qui prend la prédominance et la masse muqueuse devient souvent rudimentaire. Il est à remarquer en outre que les éléments épithéliaux de l’estomac sont en général plus petits chez les individus tués pendant la digestion que chez les exem- plaires à jeun. On comprend, en effet, que les cellules se détruisant en grand nombre pendant la sécrétion, elles doivent être remplacées par des éléments plus jeunes, c'est-à-dire plus petits. Dans l’épithélium de l'intestin moyen, on trouve aussi des différences importantes. On sait que, chez tous les DES SCIENCES NATURELLES. 3931 Vertébrés, cet épithélium est composé de cellules cylindri- ques, mélangées à des cellules muqueuses caliciformes. Les premières qui sont toujours en majorité, ont leur extrémité distale pourvue d’un plateau strié transver- salement. Dans la muqueuse fixée et durcie pendant l'absorption des aliments, le protoplasme des éléments cylindriques s’accumule surtout immédiatement au-dessous du plateau distal, où il forme une masse de densité maxi- male. Dans les cellules des animaux tués pendant le jeüne, le protoplasme granuleux est'à peu près régulièrement dis- tribué partout. En outre — caractère important — les éléments calici- formes sont plus nombreux chez les animaux inanitiés que chez ceux qui ont été soumis à une forte digestion. Il sem- ble que, pendant le passage du chyme, les cellules mu- queuses se vident pour se transformer en cellules cylindri- ques protoplasmiques. Pendant le jeûne, les masses mu- queuses se régénéreraient et la proportion des éléments caliciformes irait en augmentant. Ajoutons que les noyaux, eux aussi, subissent des mo- difications suivant l’état physiologique de l'animal. Ces modifications qui sont surtout remarquables dans l’épithé- lium de l'intestin moyen, montrent, une fois de plus, que le noyau joue un rôle important dans la sécrétion. Les caractères histologiques de presque toutes les par- ties de la muqueuse digestive sont en rapport direct avec l'état de l'animal au moment de sa mort. C’est en partie à cela que sont dues les descriptions contradictoires qu’on rencontre trop souvent. Séance du $ mai. O. Fuhrmann. Introduction en Europe d'un silure d'Amérique. L'omble-chevalier des zones profondes. — H. Spinner. Parasitisme et nouvelles espèces botaniques. M. O. FuHRMANN, prof., parle de l'introduction d'un si- lure d'Amérique, Amiurus nebulosus (Catfish), dont il mon- 332 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE tre deux spécimens vivants. Ce poisson est très différent de notre siluris gladis. La valeur de ce poisson recom- mandant son introduction et son élevage réside dans des mœurs pacifiques, sa grande résistance, la facilité de son élevage et la délicatesse de sa chair. Les essais d'élevage de ce poisson, nouveau pour la Suisse, se font dans les étangs du Peyroou à Boudry, près Neuchâtel. M. FuaRManx parle de l’omble-chevalier des zones profon- des, Salvelinus salvelinus Var. profundus qui se pêche très fréquemment dans les filets de grands fonds du lac de Neuchâtel. Ce poisson a une longueur de 12 à 16 centimè- ires, jamais plus ; vivant dans les grandes profondeurs, il se nourrit d'animaux qui vivent dans la vase. Si nous comparons la grande fréquence ‘de ce petit poisson, qu'on pêche presque pendant toute l’année, avec la rareté de l’omble-chevalier ordinaire de 30 centimètres et plus que les pêcheurs prennent presque uniquement à l’époque de la fraie, nous sommes amenés à considérer ces deux poissons comme étant des variétés différentes. Du reste nous trouvons des caractères extérieurs qui permettent de distinguer les deux formes. Ce qui nous trappe tout d’abord, c’est le museau tout-à-fait obtus avec une mâchoire supérieure dépassant un peu, sur tout son pourtour, la mâchoire inférieure. La bouche est donc subterminale. Les rapports de la longueur de la tête avec celle du corps sont de : 4 : 4,2-4,6; chez les jeunes ombles ordinaires, au maximum 4 : 3,9-4,3 (chez l'adulte de 1 : 3,35). Les yeux sont très grands, en comparaison avec la longueur de la tête, la proportion est de 1 : 3,2-3,5 tan- dis qu’elle est de 4 : 8 chez l’adulte et de 4 : 4,2 chez l’om- ble jeune. En même temps nous voyons l’œil plus rappro- ché de l'extrémité antérieure du museau. Les caractères principaux pour la tête sont donc la conformation du mu- seau et des mâchoires et la grandeur de l'œil. Sur le corps nous avons comme caractères distinetifs la position des nageoires. La nageoire anale naït non dans le milieu, mais en arrière du milieu de la dorsale et en DES SCIENCES NATURELLES. 333 même temps on remarque que l’extrémité distale de cette nageoire se rapproche beaucoup plus de l’anus que chez les jeunes ombles chevaliers ordinaires. L'espace varie chez ces dernières selon Fatio entre */s et ?/, ou */ de la lon- gueur de la nageoire ventrale, ici c’est moins que la moitié ; j'ai même des exemplaires où cette distance est de 1/, et {/ de la longueur de la nageoire. Jamais les nageoires pecto- rales renversées ne sont, comme chez l’omble ordinaire. en avant du bord antérieur de l'œil, mais au contraire elles atteignent en général juste le milieu de l’œil. La coloration de l’animal est terne et sans tache. Les femelles müres de 16 centimètres de longueur possèdent jusqu'à 450 œufs d'un diamètre de 3 millimètres. La conclusion à laquelle nous arrivons, est que nous avons à faire à une variété, une forme particulière de l’omble-chevalier, adaptée à la vie dans les grands fonds de notre lac, variété qui n’atteint qu’une taille de 16 centi- mètres au maximum. Ce résultat devrait être contrôlé et précisé par un matériel frais et pêché aux différentes époques de l’année, permettant de déterminer exactement l’époque de la fraie et la taille minimale à laquelle cette omble présente des œufs mûrs. M. H. Srinner. Parasitisme et nouvelles espèces botaniques — De plusieurs côtés les théories darwiniennes sont atta- quées. Ce sont des botanistes qui ont porté les plus rudes coups au transformisme. Hugo de Vries a introduit une nouvelle conception de l’évolution des espèces. Selon lui les caractères nouveaux apparaissent subitement et com- plètement, car seulement alors ils ont de l'utilité. C’est la théorie de la mutation, expérimentée et démontrée pas de Vries sur Oenothera Lamarkiana. Ceci étant adopté, il reste à trouver la cause détermi- nante de ces apparitions subites de nouveaux caractères, et cette cause à été cherchée dans le parasitisme. Nous avons pour notre part examiné des exemplaires monstrueux d’'Anemone nemorosa dont les fleurs avaient tous leurs verticilles transformées en organes foliacés par 334 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE régression. Examinant ces feuilles au microscope nous y avons trouvé d’une manière certaine le thalle d’un parasite champignon. Nous admettons que de telles actions parasitaires peu- vent fort bien se produire dans les organes de la vie végé- tative et que les déformations subies étant de quelque utilité deviennent héréditaires. Séance du 22 mai. L. Arndt. Observations météorologiques de 1902. — O. Fuhrmann. L'évolution des Ténias et en particulier de la larve des Ichtyoténias — P. Godet. Une espèce vivante du genre Pleurotomaria. — H. Schardt. Une rectification à la carte géologique des gorges de l’Areuse. M. le D' ArNpT, directeur de l'Observatoire, présente les observations météorologiques de l'année 1902 faites à l'Observatoire et donne un résumé des moyennes de cette année. La température moyenne de l’année 1902 est de 8°,7, un peu inférieure à la moyenne générale qui est de 9°. Le mini- mum était de — 8°,1 et le maximum de 32°,8, ce qui donne une amplitude annuelle de 41°. La température moyenne du sol à une profondeur d’un mètre était de 40°,5 ; l’ampli- tude annuelle de cette température était de 8° seulement, car la température la plus basse à cette profondeur était de 6°,6 (février) et le maximum de 44°,6 (septembre). La moyenne de la pression atmosphérique ne diffère pas de la moyenne générale qui est de 719"%,6. L'eau tombée sous forme de pluie ou de neige s'élève à 917%», chiffre qui est de 27"% inférieur à la moyenne des 39 dernières années. L'héliographe qui enregistre la durée édinsokéo nous a accusé la visibilité du soleil en 4902 pendant 1350 heu- res 30 minutes. Aux mois de novembre et de décembre, on a noté 47 jours de brouillard pendant lesquels les montagnes jouis- saient d’un temps radieux. DES SCIENCES NATURELLES. 399 Le maximum de pluie est tombé au mois d'août, savoir 164 ww, tandis que le mois de juin, qui est en général le mois le plus pluvieux, était très sec en 1902. Les vents dominants sont la bise et le vent du sud-ouest qui ont à peu près le même chiffre de fréquence. La bise prédominait de beaucoup aux mois de février et de no- vembre, par contre, les mois de mars, de mai et de dé- cembre étaient sous le régime du vent du sud-ouest. Le maximum de la fréquence du joran eut lieu aux mois de juillet et d'août. Quant au nombre des orages qui ont éclaté dans notre contrée, on en a noté 44 parmi lesquels l'orage du ? août fut le plus violent et a donné 60" de pluie. M. O. FuaRMANN. prof. parle de l’évolution des Tenias et en particulier de la larve des Ichtyoténias. C'est chez les Ténias des poissons téléostéens d’eau douce que nous trouvons la larve de Ténia la plus primitive et la plus simple. Chez tous les Ténias, en particulier ceux des vertébrés supérieurs, les larves possèdent des organes appendicu- laires, vésicules ou queues de formes et de tailles très variées (Cysticerque, Cysticercoïde, Echinocoque, etc.) Même les Ténias des poissons les plus anciens, les séla- ciens, possèdent une larve qui, en arrière du cou, montre un renflement, plein, il est vrai, portant dans certains cas, un petit appendice caudal. Les ténias adultes de ces larves sont certainement les plus primitifs au point de vue ana- tomique ; mais la morphologie de leur scolex est très va- riée et souvent fort complexe, ce qui nous montre qu'ils sont encore bien loin de la base de l’arbre généalogique du grand groupe des cestodes à quatre ventouses. Bien plus simples comme structure du scolex et tout aussi primitifs comme anatomie, sont les Ichtyoténias (Protenocephalus) des Téléostées d’eau douce. Leur ana- tomie et leur morphologie sont d’une grande uniformité. La même espèce peut habiter des poissons fort diffé- rents. Ces caractères sont en opposition avec ce que nous 336 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE trouvons chez les cestodes des animaux supérieurs. Tout cela nous semble indiquer que nous avons, dans ce genre, à faire à un groupe. fort primitif. La structure de la larve que nous avons trouvée plusieurs fois ne contredit point cette idée. Etant donné que beaucoup de Téléostéens habités par des Proteocéphalus sont des poissons ne se nourrissant que d’invertébrés aquatiques, c’est dans des vers, crusta- cés ou mollusques qu'il faut chercher la larve de nos Ichtyotérias {P. ocellata, P. longicollis, P. filicollis, P. to- rulosa). Les larves trouvées dans le foie de Salmonides et de Percides, par Linstow, von Siebold et Zschokke, doivent être certainement considérées comme des larves égarées, s'étant trompées d'hôtes et ayant pris alors un aspect par- ticulier. J'ai irouvé dans le parenchyme de Planaria lactea une larve libre qui est sans doute celle d’un Proteocephalus (Ichtyotænia). Mais cette larve doit également habiter d’autres animaux. Nous avons, l'hiver passé, élevé de jeunes palées en les nourrissant exclusivement avec le plankton du lac. Je constatai alors que quelques-unes montraient un filament blanc qui leur pendait par l’anus. Etudiés de près, ces filaments se trouvèrent être des Ichtyotænia. Les larves de ces Cestodes doivent donc habiter fort probablement l'une ou l’autre espèce de copépodes pélagiques du plankton. La structure de cette larve est fort primitive, ce n’est au fond qu’une oncosphère légèrement grossie, possédant, au pôle opposé à la couronne de crochets embryonnaires, quatre petites ventouses. L'animal a une longueur d’un quart à un tiers de millimètre et une largeur de 0,06. La larve ne possède pas trace d’organe sexuel; une fois passée d’une manière passive dans l’hôte définitif elle n’a qu'à croître, formant ainsi la strobila sans avoir rejeté une partie de l’organisme embryonnaire, comme cela se fait chez les autres larves des Ténias. C’est donc une larve DES SCIENCES NATURELLES. 331 plérocercoïde semblable à celle des Botheriocephalides. Nous avons trouvé ce printemps dans le tube digestif de bondelles et de palées, en très grande quantité, de jeunes larves de Proteocephalus qui venaient d’être mangées ; à côté d'elles. de très jeunes Ténias de la même espèce. L'organisation simple et primitive de la larve et de l'animal sexué, leur indifférence vis-à-vis de l’hôte inter- médiaire et l’hôte définitif, qui peuvent appartenir à des espèces très différentes, nous font croire que nous avons affaire à des Cestodes primitifs. Cela d’autant plus que ce sont non seulement nos téléostéens, poissons d’un âge géologique peu considérable, mais aussi les Sélaciens, qui peuvent héberger des Ténias de ce genre et qui sont connus sous le nom de Norvegicus Tetrabothrius, de Spinax niger. M. P. Goper fait voir à la Société une coquille très rare encore et qu'il vient d'acquérir pour le musée d'histoire naturelle, grâce à la générosité de M. Prince-Junod, à Neuchâtel. C’est une des espèces vivantes du genre Pleu- rotomaria, genre dont jusqu'il y a quelques années on ne connaissait que des espèces fossiles, le Pleurotomaria Beyrichi Hilg., pêché dans les profondeurs de la mer du Japon. L’exemplaire est complet, très bien conservé sur- tout au point de vue de la couleur. Il a été acquis de MM. Sowerby et Fulton, naturalistes à Londres. M. H. Scxarpt donne quelques détails sur une disloca- tion vraiment étrange qu'il a pu constater avec M. Auguste Dubois entre le Furcil et Brot-dessous et qui, insoupçon- née jusqu'ici, a nécessité une rectification à la carte géolo- gique récemment publiée par eux (Eclogæ geol. helv., MOVE n° 5). Il s’agit d’un pli-faille dans le sens d’un chevauchement ayant poussé le flanc SE de l’anticlinal de la chaine de Solmont-La Tourne contre l’anticlinal lui-même, par suite d’une rupture sur le milieu de ce flanc. Cet accident dé- bute près du Furcil par un chevauchement du calcaire ARCHIVES, t. XVI. — Septembre 1903. 24 338 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE, ETC. roux et de la grande Oolite sur les marnes du Furcil, ac- cident bien visible, mais qui ne paraissait pas avoir une grande envergure. Mais l’exploration des travaux souter- rains pour l'extraction de la pierre à ciment, a prouvé que dans la direction de Brot-dessous, les couches du Furcil sont nettement recouvertes par la grande Oolite. Or il est possible même de s'assurer que cette plaque de grande Oolithe s'élève de plus en plus dans cette direction et forme au NE du village de Brot-dessous un coteau boisé appelé Chante Merle. Elle recouvre ici visiblement, appli- qués contre leur tranche, non seulement les marnes du Furcil, mais encore la dalle nacrée, le Sponjitien, l’Argo- vien réduit, et arrive à proximité du Séquanien. Le rejet est de plusieurs centaines de mètres. Le mécanisme de ce contact anormal parait être moins un chevauchement actif du flanc recouvrant que plutôt un affaissement de l’anti- clinal, sous lequel, pendant le surgissement de celui-ci, il y avait tendance à la formation d’une cavité. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 22 avril 1903. L. Maillard. Formule barométrique de Laplace. — Dr Bugnion. Cas de miméthisme. — D" Pelet. Tirage des cheminées. — Dr S. Au- bert, La bruyère en sol calcaire. — D' H. Dufour. Colorations cré- pusculaires et aurorales. M. MaiLLarp étudie la formule barométrique de Laplace. La formule de Halley (1) 1 C log D (où C — 18,4) 2 donne en kilomètres la différence d’altitude de deux lieux, - connaissant les hauteurs barométriques A1 et h:2. Dans la formule de Laplace, (I) Z = 18,336 (1 + ax) Log (où & — 0,004). 2 r est la moyenne des températures r, et r, des stations. Résolues par rapport à logh:, ces formules permettent de calculer la pression barométrique à la station supérieure connaissant h,, Z, x, et r,. Or, en faisant 1 — 760mm, r, = 0°, et donnant à x, les valeurs des températures four- nies par les ascensions des ballons sondes, on trouve que pour Z>5 km. le facteur, À + ax modifie le terme prin- cipal de (ID) tellement que cette formule ne peut plus être appliquée avec sécurité. À cause de ce facteur, les valeurs 340 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. des pressions sont beaucoup trop faibles en regard de la hauteur de l'atmosphère; les valeurs tirées de (1) parais- sent elles-mêmes insuffisantes. D’autres faits tendent à montrer que la formule (ID est moins exacte que (1) à mesure que la température s’abaisse. Ainsi, en analysant les résultats de l’ascension d’un ballon- sonde lancé à Trappes, on constate, entre les altitudes calculées et les altitudes obtenues par visées directes, des différences qui, jusqu'à 8 km, conservent un caractère accidentel, pour progresser systématiquement ensuite el atteindre 1128 m. sur 43500 m. Soient Z les altitudes ob- servées, 21, Z+, Z3 les altitudes calculées par (D), (ID et par (IT) Z — 18,588 log a : h, A, =2—77,, À, = 2— %, A, = 2—7,. On trouve À: : somme des écarts 8447 m.; moyenne des écarts 402 m. 2; A: : somme des écarts 1660 m.; moyenne des écarts 19 m5 A: : somme des écarts 9 m.; moyenne des écarts 0 m. #. Si l’on compare seulement les valeurs correspondant à Z > 8 km. 5, on a pour A: : somme des écarts 7678 m.; moyenne des écarts 853 M. ; A: : somme des écarts 1052 m.; moyenne des écarts 117 m. As : somme des écarts 31 m.; moyenne des écarts 3 M. 4. (ID) donne incontestablement les meilleures estimations. On sait que MM. Berthelot, Paulsen, Sykera, ont signalé la remarquable coïncidence des lignes dans les spectres de l'aurore boréale et du crypton. M. Ramsay a établi que la ligne verte du erypton reste visible sous une pression he =. 0mm,000035. Les formules donnent (1) Z = 135 km ; (ID) Z— 4107, JE, O1km, - SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 341 suivant que x: — — 400°, — 150°, — 250°. La première de ces valeurs est déjà trop faible; toutefois elle corres- pond « assez bien » aux observations. Pour obtenir Z = 200 km, il faudrait prendre € — 27,3. Il serait fort utile que l’ingénieuse méthode de M. Ram- say fût étendue à d’autres gaz de l’atmosphère ; cette étude fournirait des indications importantes sur les pressions à de grandes hauteurs, et permettrait de contrôler les for- mules barométriques. Dans l'exposé de Laplace, le facteur 4 + à x est intro- duit par un procédé empirique; + n'est pas considéré comme fonction de Z, mais comme une constante éga- Ti Ta 9 équilibre statique de l'atmosphère; or, l'équation d’équi- libre lée à . La formule est basée sur l'hypothèse d’un exige que pour z — & on ait, quel que soit +, une pression constante. Laplace suppose expressément que « les inté- grales ne s'étendent qu'à un intervalle peu considérable relativement à la hauteur entière de l’atmosphère » ; cette réserve faite, il considère wn volume d'air invariable à zéro de température, et il admet que chaque degré d'accrois- sement dans sa température accroît également sa force élas- tique ou sa pression. Mais si la masse de l'atmosphère est invariable (à très peu près), en est-il de même de son volume ? Puis la théorie qui convient au régime des gaz parfaits en vases clos, a-t-on le droit de l’appliquer sans autre à l’atmosphère entière? Si oui, la hauteur baromé- trique varierait systématiquement dans le même sens que les températures locales, ce qui est contraire aux observa- tions météorologiques. En résumé, la formule (I) donnera des valeurs suffisam- ment exactes, à la condition que A1 et h: représentent des moyennes de pressions normales pour les deux lieux con- sidérés. Certains indices donnent à penser que dans la 342 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. haute atmosphère les pressions sont sensiblement plus fortes qui si la température était uniforme. Pour fixer ce point important, il serait bien à désirer que. lors des as- censions de ballons-sondes, les mesures barométriques fussent, autant que possible, accompagnées de mesures tri- gonomètriques. La comparaison permettra de calculer, dans chaque cas particulier la valeur de C; si C doit être considéré comme un paramètre variable avec x, la for- mule deviendra h, Z = c (A —- fr) log ue c et 8 étant deux constantes à déterminer par des séries d'observations. Le prof. E. BUGNION présente une photographie se rap- portant à un cas intéressant de miméthisme. Il s’agit de la Blepharis mendica Fab. (Orthopthère, fam. des Mantides), observée à Biskra en Algérie, sur la Thy- melia maicrophylla (Passerina), le 45 janvier 1903. Un deuxième exemplaire à été trouvé sur la même plante au mois de février. La Thymelia qui a de petites feuilles charnues en forme d’écailles, offre, quand elle commence à se dessécher, un mélange de parties vertes et de parties blanches ; il y a un piqueté blanchâtre au milieu du vert. Les fleurs, jaunâtres, minuscules, sont déjà tombées à ce moment-là. La Blepharis est exactement du même vert, avec de pe- tites taches blanches; sa coloration est donc exactement semblable. L’insecte porte en outre sur les bords de l’abdo- men ainsi que sur les cuisses médianes et postérieures, des expansions foliacées qui rappellent exactement les petites feuilles de la Thymelia. Enfin, la forme générale et l’atti- tude de cette Mante ressemblent si parfaitement aux ra- meaux de Thymelia à demi-desséchés, que, lorsque l’in- secte est posé sur celle-ci, une personne non prévenue à beaucoup de peine à le découvrir. Et pourtant l'individu observé, bien qu'encore à l’état de SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 343 larve, ne mesurait pas moins de # ‘/, cent. de longueur sans compter les pattes. Le miméthisme entre l’insecte et la plante étant ainsi bien établi et avéré, on peut admettre que la Blepharis est adaptée à la Thymelia microphylla au point de vue de la forme et de la couleur, et que, guidée par son instinct, elle se pose sur cette plante à l'exclusion de toutes les au- tres. C’est là, en effet, que dérobée aux regards de ses ennemis, la Blepharis peut en toute sécurité attendre, pendant de longues heures, les mouches, papillons, etc., dont elle fait sa proie. M. Bugnion doit la détermination de cette Mante à M. Henri de Saussure, de Genève, et celle du buisson qu’elle affectionne à Lord Watsingham, botaniste anglais, qui séjournait à Biskra à la même époque. M. le D: L. PELET, entretient la Société de ses recher- ches sur le tirage des cheminées. M. Sam. AuBerr signale à la vallée de Joux, une prairie présentant: une intéressante association d'espèces réputées calcifuges et calcicoles. A la Bruyère (Calluna vulgaris) qui est l’espèce prépondérante, se joignent: Succisa pra- tensis, Vaccinum uliginosum, Trollius europæus, puis : Alchimilla alpina, Rubus saxatilis, Sanguisorba dictyo- carpa, elc. Le’ sol £une terre jaune-brune presque glaiseuse, de 50 cm de profondeur, contient 83.2 ° de silice libre à l’état cristallin, 0,113 ° de carbonate de chaux : le sous- sol, formé d’un cailloutis marneux et de roches désagré- gées, renferme 29 °/, de cette même substance dans la terre fine. La roche compacte sous-jacente est un calcaire trésfsiliceux. La bruyère, qui apparaît en de très nombreux pieds fleurissant et fructifiant de facon absolument normale, est une espèce réputée calcifuge par presque tous les auteurs. La prairie étudiée nous montre cette plante croissant dans un sol qui contient une notable proportion de calcaire et, 344 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ce qui plus est, dans la compagnie d'espèces qui, à la vallée de Joux, tout au moins, sont fidèles aux terres très calcai- res, séches et exposées au soleil. La végétation de cette prairie ne s'explique ni par l'in- fluence physique ni par l'influence chimique du terrain. Elle nous fait voir que les théories générales ne se véri- fient pas dans leur application à des surfaces restreintes. Cette végétation est, sans aucun doute, la résultante des divers facteurs qui ont leur origine dans la station, mais nous nous trouvons dans l'impossibilité de l’expliquer par l'influence prépondérante des uns ou des autres, ou de dé- terminer la part afférente à chacun. M. Henri Durour donne les renseignements suivants au sujet des colorations crépusculaires et aurorales de l'hiver que nous venons de traverser. Ces lueurs crépusculaires, toujours intenses en hiver, ont eu, certains jours, un éclat particulier ; les observa- tions faites au Säntis, à Zurich, à Berne, à Lausanne, à Morges, au Puy-de-Dôme et à Clermont-Ferrand, permet- tent de fixer comme journées exceptionnelles par l’inten- sité des colorations observées soit le soir, soit le matin, les dates suivantes : ; Le 29 octobre : Lausanne, Morges, Puy-de-Dôme. Du 411 au 417 novembre : Säntis, Lausanne, Morges 12-14, Puy-de-Dôme 13 (aurore). Du 22 au 24 décembre : Lausanne, Zurich, Berne. Du 6 au 8 janvier : Lausanne, Zurich. Du 21 au 31 janvier : Puy-de-Dôme, 25-26 ; Zurich, 26-27 ; Berne, 27; Lausanne, 27. Du 3 au 6 février : Puy-de-Dôme, 5 et 6 ; Zurich, 3, 4, 5; Lausanne, 3, 4, 5. Le 11 février : Puy-de-Dôme, Zurich, Lausanne. Les observations du Puy-de-Dôme et de Clermont ont été faites par MM. B. Brunhes, professeur de physique à Clermont, et David, observateur au Puy-de-Dôme ; celles de Zurich, par MM. J. Maurer, directeur adjoint au bureau central de météorologie, et Bommer, au Säntis; celles de SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 345 Berne, par M. Gruner ; celles de Morges, par M. F.-A. Fo- rel ; celles de Lausanne par M. Dufour. Il est intéressant d'examiner la situation météorologique générale de l’Europe occidentale pendant la période des lueurs crépusculaires et aurorales. Le caractère commun de toutes ces journées à belles colorations. est qu'un régime de hautes pressions régnait sur le centre et sur l’ouest de l'Europe. accompagnées d’une variation thermique assez rapide des Alpes à la mer. En étudiant les cartes synoptiques des journées parti- culièrement càractéristiques, on trouve les résultats sui- vants? : 1° Le 29 octobre: Hautes pressions sur l’Europe cen- trale, centre 771 sur Neufahrwasser, Lausanne 762, Iles- Britanniques et ouest de la France 760, vent variable, ciel clair à l’ouest. Si l'on étudie la variation de température de l’est à l’ouest, on trouve Lausanne, Berne, Bâle 5°, Clermont 4°, Rochefort 10°. Si nous désignons par gradient thermométrique la variation de la température pour 4° d’arc de méridien, c’est-à-dire 111 km, on trouve que la dis- tance Clermont-Rochefort jusqu’à 48 km en mer étant de 333 km, et la chute de température de 6°, le gradient ther- mométrique est de 2°. La température au large du golfe de Gascogne atteignait, à la longitude des îles Scilly, 13°. Le lendemain, 30 octobre, un brouillard général occupait les côtes et la température avait baissé à Rochefort à 5°. Les pressions élevées s'établissaient à l’ouest. 2° Le 143 novembre : Lueur aurorale trés vive au Puy-de- Dôme, vue du Mont-Blanc, puis brouillard dès 7 h. 30. Au Säntis, coloration dès # h. 35 du soir, maximum de la couleur pourpre de 5 h. 20 à 5 h. 30, disparait à 6 h. 20. Pression 770 à Genève et Lausanne, centre de hautes pressions sur Bamberg 775. Le gradient thermométrique entre Clermont (5° ) et Rochefort (10°), est 1°,7. Les 22 et 23 décembre : A Zurich coloration exception- * Consulter en outre les observations de MM. Forel et Mer- canton. Comptes rendus Soc. vaud. Sc. nat., 5 novembre 1902. 346 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. nelle, commence à # h. 55 (coucher du soleil à 4 h. 39), accroissement rapide de la teinte rose jusqu'à 5 h. 40, maximum de la première teinte pourpre à 5 h. 14, dispa- rition à 5 h. 20; à 5 h. 36 commence la seconde colora- tion qui dure jusqu’à 6 h., éclairant vivement les murs et la surface du lac. (M. Maurer.) Au Puy-de-Dôme, brouillard, givre tout le jour. A Berne maximum eñtre 5 h. 10 et 5 h. 45, disparition à 5 h, 20 (M. Gruner); l'observateur ne signale pas de seconde coloration. Les hautes pressions s'étendent surtout sur l’ouest de l'Europe. Paris 774, îles Scilly 774. La température varie de 5° à Genève à 7° à Clermont et à 9° à Rochefort; le gradient thermique est de 0°,8 de Genève à Rochefort; la température baisse rapidement à l’est, elle est de 4° à Berne et 2° à Zurich. Le 23 décembre au matin, le régime des hautes pressions est semblable à celui des 43 novem- bre et 29 octobre, le gradient est de 1° entre Clermont et Rochefort, les températures ont baissé à l’ouest sur la terre ferme, tandis qu’au large sur le golfe de Gascogne, la température est de + 5°. 4° Les 25, 26 et 27 janvier : Les hautes pressions règnent sur les Alpes et sur la France, Berne 778, Brest 770, vents forts d'ouest et sud-ouest sur les Iles-Britanniques, la température est — 3° à Genève, — 1° à Clermont, + 5° à Rochefort et 40° au large, le gradient thermique Cler- mont-Rochefort est 2° et Genève-Rochefort 4°,1. Les 26 el 27 janvier, à Zurich, la première coloration a son maximum à 5 b. 45 et disparait à 5 h. 56; le 27, la se- conde coloration apparait à 6 h. 15 et disparait à 6 h. 30; ce soir là, des teintes violettes particulièrement intenses se sont étendues du sud-ouest au nord et même à l’est. Mêmes observations à Berne; au Puy-de-Dôme à 6 h.. vives lueurs crépusculaires, le 28, lueur aurorale depuis 6 h. m. ; le 27, le Mont-Blanc était visible du Puy-de-Dôme toute la journée. Le 5 février: Le centre de pression est sur les Alpes, ainsi qu'une zone de froid, Zurich — 5°, Lausanne — #”, SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 347 Clermont — 4°, Rochefort + 3°, le gradient thermométri- que est de 2°,3 entre Clermont et Rochefort. Le$ colora- tions observées à Zurich et à Berne sont belles; elles sont très vives au Puy-de-Dôme où elles durent jusqu’à 6 h. 30 (heure de Paris), le lendemain, lueur aurorale vive. 6° Le 14 février : Coloration particulièrement intense à Zurich, centre de hautes pressions comme le 5 sur Îles Alpes 780. Zurich + 1°, Genève + 2°. Courant du SW sur l'Angleterre; le 42 février au matin Zurich — 3°, Genève — 9°, Clermont — 3°, Rochefort + 4°, gradient thermo- métrique 2°,3 comme le 5. Aucun des observateurs n’a signalé cette année, comme en 1883, le cercle de Bishop; on a remarqué par les belles journées du printemps, que le soleil était ordinairement entouré d’un voile blanchâtre et que rarement le ciel a présenté les intensités de bleu qu’on observe ordinaire- ment en mars et avril. Si l’on tient compte de l’ensemble des faits observés, accroissement de l’absorption des radiations solaires et colorations exceptionnelles, on ne peut s'empêcher de supposer que des poussières cosmiques du volcan des An- tilles entrainées dans l'atmosphère par les grands courants du SW au NE ont joué un rôle en facilitant la condensation partielle et incomplète de la vapeur d’eau venant des ré- gions chaudes de l'Atlantique et pénétrant dans les zones froides et à hautes pressions qui ont souvent régné sur l’Europe pendant cet hiver. M. le D' J. Amanx expose la première partie d’un travail sur la formation des corps aromatiques dans l'organisme. Cette communication fait partie d’une monographie qui sera publiée in extenso. Séance du 6 mai. F.-A. Forel. Pluie de chenilles. — z,. Maillard. Constitution physique de l’atmosphère, M. F.-A. FOREL. En analogie avec la soi-disant pluie de chenilles observée à la Sagne le 2 mars de cette année, et 348 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. décrite dans la séance du 18 mars par M. le D'H. Fæs, comme étant due à la sortie du sol de larves de télépho- res, M. le D' Samuel Aubert, du Solliat, vallée de Joux, a recueilli dans la matinée du 31 mars des larves apparais- sant sur la neige. Derrière-la-Côte, près du Sentier. Leur nombre était considérable, jusqu’à 45 ou 20 par pied carré dans les parties où cette pluie de chenilles avait été la plus serrée. Sur une longueur du pays de 2 km. environ; dans une région où le sol est formé de tourbières. D’après une détermination de M. le prof. D' Ed. Bugnion, ces larves appartiennent probablement à la Ragonycha fulva, de la tribu des Téléphorides. Elles vivent dans la mousse; elles sont sorties cette année plus tôt que de coutume par suite de la douceur extraordinaire des mois de février et de mars, et elles auront cherché à traverser la neige tombée le 30 mars pour aller chasser les pucerons et autres menus insectes dont elles font leur nourriture. M. L. MaïrLaRD parle de la constitution physique de l'at- mosphère. Le fait capital mis en évidence par les ascensions des ballons-sonde, est un énorme décroissement de la tempé- rature à des altitudes relativement faibles. La valeur du gradient thermique atteint (dès 8-12 km.) celle qui mesure le refroidissement par détente adiabatique, soit — 0°,98 ou — 1° pour 100 m. Avec une diminution continue, le « zéro absolu » serait atteint à 38 km. Il est dès lors indi- qué de supposer que le décroissement d’abord rapide, se ralentit quand la température du milieu se rapproche de — 2713". La formule 273 p @) PT 760 T (p densité de l'air ; p pression en millimètres ; T tempéra- ture absolue) est visiblement insuffisante quand p etT sont simultanément voisins de zéro. A une altitude z, on a T = (2); d'autre part, p = {(T) — à (z), et l'on peut construire des fonctions # et à de manière à satisfaire aux SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 349 données du problème. Mais avant d'établir la formule qui convient au régime de l'atmosphère, il faudra connaitre les variations que subit, à de grandes hauteurs, la constitu- tion physique de l’air. A ce point de vue, outre les expé- ditions des ballons-sondes, certaines expériences de labo- ratoire paraissent nécessaires ; on y étudierait l'état des gaz, de l’air en particulier, lorsque la pression diminue avec la température. Cesréservesfaites, en considérant (I)commeune première approximation, on trouve que, grâce au refroidissement, la densité de l'air n’est nullement négligeable jusqu'à 80 km (pe = 0,1). Les calculs indiquent même que, après avoir diminué jusqu’à 30-50 km, la densité augmenterait jusque vers 75 km (p — 0,21). L'air des strates plus denses tendrait à descendre et à se dilater, l’air des strates sous-jacentes à s'élever et à se condenser, et ces mouvements pro- duiraient des courants verticaux ou des tourbillons. Par delà, la détente se continue et la densité ‘décroit régu- lièrement. En somme, la variation de £ en fonction de z serait représentée par une courbe assez analogue à celles proposées par MM. Sarrau et Van der Waals (relations entre la pression et le volume dans les gaz réels). Les faits suivants semblent être d'accord avec les résul- tats du calcul. L'altitude qui correspond à la plus forte inversion de p n’est pas quelconque. C’est celle qu’on obtient en calculant la hauteur de l’atmosphère d'après la durée du crépuscule, alors que l’on devrait trouver un nombre au moins quatre ou cinq fois plus grand. A quoi tient cette différence ? On pourrait penser que les rayons lumineux, traversant (z > 80 km) la région isotherme de l'atmosphère, y sont peu réfléchis et que les rayons réfléchis sont, pour la plus grande part, absorbés par les couches inférieures relative- ment beaucoup plus denses. Les lueurs crépusculaires de 1883 (éruption du Kraka- toa) durèrent plus d’une année ; Charles Dufour et Helm- holtz, calculant la hauteur extrême des particules proje- tées dans l’atmosphère, trouvèrent 70-74 km et 65 km. Il 350 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. est difficile de comprendre que ces particules aient pu se maintenir dans un milieu très rare; une densité plus forte et les doubles courants verticaux expliquent le phé- nomène et sa durée. Lord Ramsay a signalé la présence du crypton dans l'atmosphère, à plus de 100 km; quelle que soit la cause de l’existence de ce gaz lourd à de telles hauteurs, il n’y saurait demeurer si la densité de l'air n’y conservait des valeurs appréciables. Les étoiles filantes apparaissent entre 110 et 150 km, parfois au-delà de 200 km, pour disparaître à une hauteur moyenne de 80 km. Aux points d'apparition, l’air doit être encore suffisamment dense pour que le frottement porte les météores à l’état d’incandescence. Quant à la dispari- tion, on pourrait croire que le frottement contre des cou- ches d’air agitées et relativement denses active en ces régions la combustion des étoiles filantes. La théorie chimique de la couleur de l'air suppose des densités assez fortes sur une grande épaisseur, et la théo- rie optique ne peut guère expliquer, dans l'hypothèse d’un équilibre statique de la haute atmosphère, la présence permanente de particules, même extrêmement petites << 345 de millimètres, lord Raleigh. Si l’état de l'atmosphère se rapproche de celui qui ré- sulte des calculs, la théorie des réfractions astronomiques subira quelques modifications ; la trajectoire d’un rayon lumineux présenterait une partie sensiblement rectiligne ou même concave vers le zénith. Nous nous réservons de revenir Sur ce point. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE V. AGAFONOFF. — SUR L'ABSORPTION DE LA LUMIÈRE PAR LES CRISTAUX ET SUR LE POLYCHROISME DANS LA PARTIE ULTRA- VIOLETTE DU SPECTRE. Mémoires de la Société minéralogi- que de Saint-Pétersbourg, t. 39, 1902. M. Agafonoff donne dans ce mémoire (publié en russe et suivi d’un résumé en français) l'exposé complet de ses recherches, faites en partie au laboratoire de physique de l'Université de Genève, recherches dont les premiers résultats ont été insérés dans les Archives, 1896, t. IT, p. 349, et ont fait l’objet de deux notes dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, 1896, t. 123, p: 490 ; 4897, t. 125, p. 87. Dans sa première publication, l’auteur avait signalé une inversion remarquable entre les spectres ordinaire et extraordinaire dans la tourmaline, le premier étant ab- sorbé dans sa partie visible et transmis en partie dans l’'ultraviolet, tandis que l'inverse a lieu pour le second. L’acide hémimellitique avait présenté la même particula- rité. Bientôt après l'impression de son travail, M. Agafo- noff a remarqué que l’inversion du spectre d'absorption n’a pas lieu en réalité, et ne s’est produite sur ses clichés que par suite d’une disposition défavorable de l’appareil. Pour l'étude de la partie très réfrangible du spectre, le spectroscope portait en effet une lentille achromatique de quartz et spath-fluor, placée entre le cristal absorbant et le prisme de Rochon analyseur. 392 BULLETIN SCIENTIFIQUE. On sait que dans la méthode de Broch on fait passer le rayon au travers d'un polariseur, d’un corps actif et d’un analyseur, puis d’un prisme donnant un spectre. Dans ce spectre se produisent des bandes d’extinction formées de régions alternativement claires et obscures qui se chan- gent les unes dans les autres lorsqu'on tourne de 90° le polariseur ou l’analyseur. On peut remplacer l’analyseur par un prisme de Rochon qui agit comme deux analyseurs juxtaposés à 90°, et qui donne deux spectres dans lesquels les régions claires et sombres sont par conséquent alter- nées. Or, dans l'appareil de M. Agafonoff, il y avait ledit prisme de Rochon et une lentille de quartz, non compen- sée pour la rotation, jouant le rôle de corps actif. Pour que les franges alternées se produisent, il suffit que la lumière incidente soit polarisée, et c’est ce qui a lieu si le cristal placé devant la lentille est polychroïque. Ainsi une lame de tourmaline parallèle à l’axe absorbe un des rayons et agit comme un polariseur. Ce fait ne se présente pas lorsque la lame est simplement absorbante, également pour les deux rayons : il n’y a plus de polarisation de la lumière incidente et par suite plus de franges. Cette disposition de l'appareil ne permet donc pas d’étu- dier le spectre d'absorption d’un cristal polychroïque, mais elle permet très bien, moyennant quelques précautions évidentes, de reconnaître l'existence ou l’absence du poly- chroïsme et se prête commodément à l'observation de toutes les régions du spectre. M. Agafonoff a donc conti- nué ses recherches avec cet appareil qui suffisait pour le but très général qu'il avait en vue. Il a du reste contrôlé ses observations pour les régions médiocrement réfran- gibles, jusqu’à Cd,,, en employant des lentilles ordinaires. Le nombre total des substances examinées s'élève à 198; le tableau que nous donnons ci-après en complète la liste contenue dans le mémoire de 1896. (') Les raies affaiblies sont entre parenthèses. ARCHIVES; t. XVI. — Sentembre 1903. PHYSIQUE. Substances étudiées. + pa Sulfate de potassium K2S04 3.6 Nitrate de sodium NaNO: d.9 Nitrate de baryum Ba(NOs)2 1 Nitrate de strontium Sr (NOs): 2.2 Nitrate de mercure HgNO: 0.85 Acétate de cuivre et potassium CuK (C:H:302)s + aq 3 Formiate de strontium Sr(CO:H), 3.75 Sucre de cannes C12H22 011 9.7 Mannite CeHs(HO)s \ 1.4 Isodulcite CeH1406- 5.2 Malate d’ammoniaque C:H4(NH1)}205 2.2 Sulfate d’'hydrazine 0.8 Bornéo! CioH1s0 1 Acide quinique CrHi206 2.36 Acide phénylglycol carbonique CH . CH(OH).CO:H. — Ac. cinnamique CsH5 CH — CH.COOH 1.3-3.1 Acide nitranisique CsH:NO: 1.6 Salol C6H:(0H)CO.OCsH: 2.4 Chlorobenzile CsHs . CIC: . CO. CeHs 0.9 ‘Vanilliné CsHs . CHs0 .HO .CHO 1 Résorcine CsH4(OH)2 2.8 Cholestrophane Cs03:N2 (CH: )2 0.3 Asparagine CO.HO.CH.NH:.CEH. CORBRN 3 Benzile CeHs CO . CO. CsHs 1 Benzophénone (CeHs }: CO 1.6 Barytine 6 Célestine 2.5 Sel gemme 1-55,5 Sylvine 1.27 Fluorine jaune (Cumberland) 13: 1b » verte » 15.35 Transmis jusqu'aux raies ! 26 18 12 12 11 12 18 25,26 (28,24) (25,26) (19,20) (12,13) (12) (19,20) (5,6) 6 25,26 26 26 25, (26) 14 (9,10) 393 Observations. Bande d’absorption en- tre 11 et 18. Le rouge est absorbé. Tout le spectre est af- faibli. Polychroïq. ent. 9 et 10. Polychroïque ent. 6et8. 25 394 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Substances étudiées. Fluorine verte (Cumberland) >» > » » (Suisse) Aragonite (Bilin) | à la bissectrice aiguë Azurite (Altaiï) Rutile Brookite brune, |_ à la bissect. aiguë Anatase Quartz Quartz améthyste, fortement colorée Quartz améthyste Cassitérite (Bohême) Corindon bleuâtre (Ceylan) » saphir bleu (Ceylan) » saphir bleu foncé (Ceylan) » rubis rose (Ceylan) » rubis violet-rouge (Ceylan) Zircon brun verdâtre Zircon brun verdâtre (Ceylan) Zircon brun jaunâtre (Sibérie) Béryl aigue-marine (Brésil) Béryl jaune (Sibérie) Adulaire incolore (Ceylan) | à la bis- sectrice aiguë. Adulaire incolore (St-Gothard) | à la bissectrice aiguë. Sanidine incolore (Eifel) | à la bis- sectrice aiguë. + “3 aa. Observations. 10 (12) 17 RIT) 3 (25,26) 2.4 26 1-55 — Les raies bleues et bleu- violettes sont seules transmises. 0.3 3 Polychroique dans le, vert. 0.45 6,(7) Le violet est affaibli. 0.6 7 | 5.5 26 5.9 15 4 (23,24) 0.72 6 4.25 (13) 2.6 (13,14) 1.6 (13) Faiblement polychroi- que dans le rouge, vert et bleu. 2.2 (11) Le vert est affaibli, le violet extrême et l’ul- tra-violet jusqu’à 9 sont presque inter- ceptés. 5.16". 5.3 (7) Faible polychroisme dans le bleu. 2.4 (8,9) 1.85 (8,5) 4.15 12 3.15 (11,12) 1.45 (15,16) 1.5-3.97 (15,16) 3.15 13,(14) _ PHYSIQUE. Substances étudiées, Sanidine incolore (Eifel) |_ à la bis- sectrice aiguë. Topaze incolore (Ceylan) | à la bis- sectrice aiguë. Topaze brun jaunâtre (Brésil) | à la bissectrice aiguë. Idocrase verte Idocrase hétéromérite verte (Oural) Mica biotite brunâtre (Canada) Mica moscovite vert (Catanba) jaune doré brun bronzé Clinochlore verte (Achmatovsk, Oural) Diopside gris verdâtre |_ à la bissec- trice aiguë Epidote verte, | aiguë » >» » > : à la bissectrice Epidote verte | à l’axe vertical Epidote verte, lame parallèle à (001) Epidote brune, lame parallèle à l’axe vertical Apophyllite incolore (Poonah) (Tyrol) » - partie jaunâtre de la - lame précédente Phénacite incolore (Oural) Axinite violet rosâtre (Oisans), lame 1 à la bissectrice aiguë > > Axinite violet rosâtre (Oisans), lame |_ à l’un des axes Grenat rose Epaisseur en mm. 3.4 1.7 2.75 3.5 399 Transmis jusqu'aux Observations. raies (1) 13,(14) 26 (17) 8 Tout le spectre est af- faibli. 9 8 (4) (15,19) 10,(11) 9 12 11 (6) Le rouge et l’orangé sont interceptés. 4 (5) Polychroique dans tout le spectre. 4(5) Idem. Polychroïsme plus faible. Polychroïque dans tout 4 (5) le spectre. (25,26) (25,26) (13,17) (25,26) Polychroïque dans tout (11) le spectre, surtout dans ultra violet. Idem. Polychroisme plus 11 fort que dans le pré- cédent. (10) Beaucoup de bandes d'absorption entre l’o- rangé et le jaune, dans le vert et le bleu, et entre 8 et 9. 356 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ne Transmis Substances étudiées AS nus Brucite incolore (Texas) 3 (12) ? Andalousite vert grisâtre, lame paral- lèle à l’un des axes 1.752109 Andalousite rose-brunâtre, lame | à Pun des axes 9. 1000 Cordierite violette (Finlande), lame _l_ à la bissectrice aiguë L:27 0112) Cordiérite violet grisâtre (Haddam), lame |_ à la bissection aiguë 1.6 12 Cordierite violet bleuâtre, lame paral- lèle à l’un des axes 2.4 — Cordiérite violette, lame | à la bis- sectrice aiguë 4.2 10 Tourmaline brun verdâtre (Brésil), lame | à l’axe 1.15 4 Tourmaline verte {Brésil), lame | à l’axe 1.65 3 Tourmaline rose (Brésil), lame | à l'axe 1.10 (12,13) Tourmaline vert brunâtre (Ceylan), lame! parallèle à l’axe — (11) Tourmaline verte (Brésil), lame pa- ralièle à l’axe — (11) Tourmaline vert brunâtre (Brésil) lame parallèle à l’axe 0.75 (10) Observations. Polychroïque dans tout le spectre, sauf le rouge. Idem. Raies vertes et bleues seules transmises, po- lychroisme dans la même région. Polychroique dans tout le spectre. Rouge, vert et transmis. | Rouge intercepté,orange et vert transmis. bleu Spectre ordinaire absor- bé sauf, le rouge, ‘le jaune et la première raie verte qui sont seulement très affai- blis. Spectre extraor- dinaire transmis jus- qu’à la raie 9 inclu- sivement. Polychroisme complet excepté dans le vert. Polychroisme assez fort, dans le spectre ordi- naire, le bleu, le vio- let et l’ultra-violet sont presque complè- ment absorbés, le rou- ge, le jaune et le vert sont affaiblis. PHYSIQUE. Substances étudiées. Fu pti Tourmaline verte (Brésil) 0.85 » brune (Schwartzenstein), lame parallèle à l’axe 0.65 Tourmaline brun rosâtre (Schwart- zenstein), lame parallèle à l’axe — Tourmaline bleue (Schwartzenstein), lame parallèle à l’axe +0 Tourmaline légèr. rosâtre (Schwart- zenstein), lame parallèle à l’axe 1 Tourmaline légèrement rosâtre ! à l'axe 2.5 Sphène verdâtre (Tyrol), lame ! à la bissectrice aigue 0.9 Vivianite (Cornouailles) 4.4 Monazite (CeLa.Di): (PO: — Uranite 0.3-0.4 Chalcolite Le Parisite, presque incolore 23.5 0 CO; ; 42.5 Ceo; q. DisO3 , 8.6 La2Os; 10,1 CaF3 ; 2.8 CaO, 2.2 CeF. — Mélinophane (Norvège) 0.95 Mellite (Thuringe) 1.05 Ambre jaune 6.4 Transmis jusqu'aux raies (1) (1) (11) (10) 12 17 (17) (10) 11 357 Observations. Peu de différence entre les deux spectres. Polychroisme faible dans la partie visible, beau- coup plus fort dans l’ultra-violet. Rouge presque tout in- tercepté, bande d’ab- sorption dans le vert. Pas de polychroisme. Bandes d'absorption en- tre le jaune et le vert. Le vert est seul transm. * Bande d’absorption entre le jaune et le vert et dans le bleu et violet. La longueur du spectre d'absorption est caractéristique pour chaque substance chimique donnée, et reste inva- riable lorsqu'on amincit la lame absorbante à partir d’une certaine épaisseur maximale déterminée pour chaque sub- stance. L'auteur appelle cette épaisseur l'épaisseur critique et le spectre correspondant le spectre typique. Ce spectre nous montre que la substance ne transmet pas les rayons au-dessous d’une certaine longueur d'onde déterminée. Pour les milieux cristallins de transparence moyenne (la plupart des minéraux), l'épaisseur critique 398 BULLETIN SCIENTIFIQUE. varie dans les limites de 4 à 3 mm.; pour les milieux les plus transparents (la plupart des sulfates et quelques car- bonates), elle est de 3 à 10 mm.. ou même quelques cen- timètres pour certaius d’entre eux; pour les milieux de faible transparence (la plupart des composés organiques), elle s'exprime en dixièmes de millimètres. Une fois l'épaisseur critique dépassée, le changement caractéristique du spectre commence avec l’augmentation de l'épaisseur; les raies spectrales appartenant aux ondes les plus courtes disparaissent graduellement, et peu à peu le spectre se raccourcit dans sa partie ultraviolette. L'absorption dépend principalement de la molécule chi- mique, et les molécules compliquées sont plus absorbantes que les molécules plus simples. L'auteur observe que, en thèse générale, les substances qui ont une forte absorption cristallisent plus ou moins mal; ainsi parmi les substances organiques, celles qui donnent de grands cristaux bien formés (tartrates, acide citrique, sucres) et sont en quel- que sorte des exceptions par cette propriété, sont aussi des exceptions pour la transparence, car elles transmet- tent la plus grande partie des rayons ultraviolets. La présence du fer et du cuivre diminue en général la transparence des sulfates. Ainsi le sulfate double d’alumi- minium et rubidium transmet tout le spectre, tandis que celui de cuivre et rubidium ne transmet que jusqu’à la raie 48; le sulfate double de zinc et ammonium jusqu’à 25 et celui de fer et ammonium jusqu’à 18. Les sulfates dont nous venons de parler ainsi que les chromates étudiés antérieurement nous montrent que les bases ont une influence sur la faculté absorbante de la combinaison chimique; mais le rôle principal appartient néanmoins aux acides qui déterminent d'une part le carac- tère général de l'absorption et de l’autre la structure chi- mique et cristallographique du composé. Les cristaux des azotates donnent aussi un exemple très net du rôle de l’acide dans l’absorption. Tous les azotates examinés transmettent les rayons jusqu’à la raie 41. Pour les sels de baryum, de strontium, d'aluminium, de nickel PHYSIQUE. 399 et de mercure, le spectre ne va pas plus loin; pour les azotates de potassium et de sodium, il présente une bande d'absorption après la raie 41 et se prolonge ensuite jusqu'à la raie 18. Les cristaux polychroïques sont rares; dans la plupart des substances les deux spectres ordinaire et extraordi- naire sont identiques et indépendants de l'orientation de la lame. L'auteur en tire la conclusion, contestable à notre avis, que le polychroïsme doit être attribué soit à une structure chimique rendue hétérogène par la présence d'éléments isomorphes dans une matière fondamentale, soit à l'intrusion dans le cristal d’une matière colorante étrangère. CS. E. RUTHERFORD et F. SODDY — CONDENSATIONS DES ÉMANATIONS RADIOACTIVES (Phil. Mag. mai 4903). MM. Rutherford et Soddy ont montré dans un autre mé- moire que l’émanation radioactive du thorium ne subit pas de changement en passant à travers un tube de platine chauffé à blanc ou à travers un tube refroidi à la tempéra- ture de l’acide carbonique solide. Ils ont étudié maintenant les émanations du radium et du thorium à la température de l’air liquide. Les émanations transportées par un cou- rant d'oxygène ou d'hydrogène, traversaient une spirale de cuivre plongée dans l'air liquide, fonctionnant elle- même comme son propre thermomètre en en déterminant la résistance électrique. Les expériences avec le radium sont beaucoup plus simples que celles avec le thorium, car l’activité du radium ne diminue pas d’une manière appréciable pendant le temps nécessaire à une série complète d'observations. L'émanation du radium est condensée à la température de l'air liquide, et il n’y a plus trace de radioactivité se ma- nifestant par la décharge d’un électromètre. Puis l’émana- tion volatilise brusquement vers — 153° dans un courant de gaz continu, et vers — 150° dans une atmosphère tran- quille. 360 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Pour le thorium, des déterminations analogues sont rendues difficiles à cause de la rapidité avec laquelle cet élément perd son activité; on est obligé d'employer des courants de gaz plus rapides. Son émanation commence à se condenser vers — 4202. Mais la détermination de la température à laquelle l’éma- nation condensée commence à volatiliser n’est pas acces- sible à l'expérience précisément à cause de la déperdition rapide de sa radioactivité. Toutefois, dans tous les essais qui ont été faits, une certaine quantité d'émanation a échappé à la condensation à des températures bien infé- rieures à celle où la condensation commence. Il est pro- bable que — 120° représentent la vraie température de volatilisation et de condensation. Pour le radium, au con- traire, il n’y a pas de différence sensible entre la tempéra- ture de condensation et la température de volatilisation, et l'émanation toute entière est condensée à une tempéra- ture très peu inférieure au point de volatilisation. Cette différente manière de.se comporter du radium et du thorium peut être expliquée par le fait que le nombre des particules d’émanation pour un effet égal est probable- ment des milliers de fois plus considérable dans l’émana- tion du radium que dans celle du thorium. Ces émanations possèdent les propriétés des matières gazeuses, tout au moins pour ce qui concerne la condensa- tion et la volatilisation. Les auteurs considèrent que ces propriétés de conden- sation des émanations radioactives, jointes aux proprietés de diffusion reconnues précédemment, prouvent que ces émanations sont dues à de la matière à l’état gazeux. Le ler, 361 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE PENDANT LE MOIS D’AOÛUT.1903 très forte rosée le matin. très forte rosée le matin; fort vent à 4 h. et à 7 h. du soir; pluie à 6 h. 30 m. et arc-en-ciel. fort vent à 10 h. et à 1 h. du soir; pluie à 4 h. du soir. très forte rosée le matin. forte rosée le matin. forte rosée le matin ; léger halo lunaire à 9 h. du soir. rosée le matin ; éclairs depuis 7 h. du soir à l’W. et au NE. pluie dans la nuit et jusqu’à 10 h. du matin; fort vent à 7 h. du matin età 4h. du soir. très forte rosée le matin. forte rosée le matin; fort vent à 1 h. du soir ; orages à 5 h. 25 m., à 6 h. 30 m., è 9 h. 50 m, et depuis 10 h. 30 m. du soir; pluie à 7 h. et à 10 h. du soir. très forte rosée le matin. pluie dans la nuit, le matin, à 1 h. et à 7 h. du soir; orage à 4 h. 40 m. au NW. et à 5 h. sur la ville. fort vent à 1 h. du soir; pluie de 3 h. 15 m. à 4 h. du soir. pluie à 10 h. du matin; fort vent de 1 h. à 7 h. du soir. fort vent de 1 h. à 4 h. et depuis 9 h. du soir ; violent vent à 10 h. du soir. pluie dans la nuit et pendant la journée jusqu'à 9 h. du soir; arc-en-ciel à +h.145-m. très forte rosée le matin ; fort vent de 1 h. à 4 h. du soir. forte rosée le matin: fort vent à 4 h. du soir; éclairs au NW. à 9 h. du soir. orage à 9 h du matin; pluie à 10 h. du matin et à 7 h. du soir; fort vent à 1 h. du soir. pluie dans la nuit: couronne solaire à 2 h.; fort vent à 4 h, du soir. pluie à 1 h. et à 4 h. du soir. très forte rosée le matin; forte bise à 1 h. et à 4 h. du soir. forte rosée le matin, très forte rosée le matin ; halo lunaire à 8 h. , très forte rosée le matin; fort vent de 10 h. à 4h. ; léger halo solaire à 1 h. 15 m. quelques gouttes de pluie à 7 h. du matin. très forte rosée le matin. ARCHIVES, t. XV. — Septembre 1903. 26 SET | 6092) °F | 0°F| 0°F) Fr] 069 | | | es"0 +] 6p°8a 19°82 rase |FL'se | sion .. IUT 0 |0 [0 |0 À ee tr - “Nr ‘ir ‘Nio ‘Slr'æ |r'rel] e0°p +1 te1e | 12e | té Li& TE Don CUIR ae 04 6 8 6 DE ENNTE NI ESNIT SRE |c'O | 06e +] or°te | c'e | r'te | 1e À 0e FN STONE Semi | Gr SL. 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Pression atmosphérique : 700"m +- db dh.me éh-an 1ON-ime/1ih:s; 4h.s. 7h. MOTORS: Moyenne ire déc. 99.39 29.34 29.51 29.51 28.86 28.36 28.31 29.22 29.06 2e |» 27.05 26.79 26.82 27.02 26.54 25.88 26.17 26.80 26.64 8e » 29.86 29.58 929.78 29.91 29.23 28.88 29.62 30.41 29.66 Mois 98.81 928.60 28.74 28.85 28.24 27.74 98.09 28.86 28.49 Température. 1e déc. 416.31 44441 4146.98 20.71 423.94 424.44 21.01 418.25 +H19.51 2° » 14.70 143.29 14.60 18.03 20.20 20.75 18.34 15.92 16.98 3° » 13.97 42.51 1428 19.09 22.01 22.62 19.25 16.26 17.48 Mois +-44.96 +143.37 415.25 +19.27 +-22.05 +22.60 +-19.53 +16.79 +-17.97 Fraction de saturation en ‘/;. lre décade 76 84 77 62 49 50 62 70 66 2° » 83 88 84 73 D9 29 69 80 74 3° » 87 92 85 67 D4 d2 69 77 73 Mois 82 88 83 67 D4 DA 67 76 71 Dans ce mois l’air a été calme 249 fois sur 4000. NNE 0) Le r td ts — e rapport des vents Se 113 = — 0.4. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 40°.1 W. Son intensité est égale à 40.6 sur 100. Moyennes des 3 observations (, 1, 91) Pression atmosphérique... .... 728.55 NépPHlosé nr Mere reree 4.1 Le TS: 00 Températur 4 empérature MUR me Da © LP EE 4 Fraction de saturation........ 70% Valeurs normales du mois pour les éléments météorologiques, d’après Plantamour : mm Press. atmosphér.. (1836-1875) 721.66 Nébulosité., ..... (1847-1875). 4.7 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 80"®.4 Nombre de jours de pluie. (id.). 10 Température moyenne ... (id.). +17°.91 Fraction de saturat. (1849-1875). 71% 365 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques | : Station CÉLIGNY COLLEX CUAMBÉSY | CHATELAINE | SATIGNY ATHENAZ | COMPESIÈRES | | tuteur den | 133.9 | 451.6 | 128.5 125.8 | 117.5 M1.5 | 116.0 Slalion YEYRIER | OBSERYATOIRE | COLOGNY PUPLINGE JUSY HERMANCE | | | feu! 8h06 | 135.9 | 110.1 | 125.9 | 125.4 | 136.9 | Durée totale de l'insolation à Jussy : 244h.3. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS D’AOUT 1903 Le 2, pluie le soir. 10, pluie dans la jonrnée. 11, grande sécheresse de l'air, 4 0/, à 7 h. du matin. 14, très fort vent et pluie. 15, très fort vent et pluie. 16, très forte bise. 17, pluie. 19, très fort vent, pluie et neige. 23, très fort vent, pluie. 25, pluie. 30, très forte bise. £ ‘F'SII &'r les Fr lé" SET + [8169 |LO'OL I8L°69 isr:69 | so 4 0 0 |o |.0 ÎT ‘anNIT ‘ANT ‘ani ‘an 0‘ez | g'ez | se. + |-o"s4 || y [271 | o'ez l're AE A e 6 |p |101 18 ‘ANIT ‘HNIE ‘AN(S ‘ANT 6°8L | S'OL || 0‘. + | S'EL || S'eL | 8'OL | L'OL À 08 TS ( g LS UE “AUÉNZ “HNS "MSIT “ANT OL la" iL || F'e EF] L'E APTE NS STL'IN6S A HR 0 Œ TS 10. MS ‘ONIT ‘ANS ANIT NT) 0e | S'il | T° | F'EL PET LEE | SoLtIsee FR + à ( 0 dinstlo FC ASIE MEN It mise ‘Malo 0er | 1'œ | à JPPez |SS'ELI ol re + se re 0. 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Q a © |] —© TT —— —— — ne np | IN | M HLISO'INAUN LNH À + wuw00G HAOIHAHASONLY NOISSHU anor LOGE LNOV — AQUVNUMH-LNIVS ANVUHI9 AOUT 1903 GRAND SAINT-BERNARD FRACTION DE SATURATION EN Co DHOSTOOOCOCDOOMOSOOMOSOCOMmSOCHS Di SOrDDOSSOSHDOSSOMDOSHSSHS 4 Ai 4 A A A 4 A 4 A 4 4 : eu Lè £ DDSOLE NON SA M D 10 — ON D 10 © 10 0 5 CO CD FH 109 CU =H CD CO 10 CO CO 10 10 10 10 =# GR 10 —# = © D __— L 2 = Lé Z = — as = £ à 22 NIODAUO0ENET- MN BE ON OÙ D 10 10 10 A D 10 © 10 10 #1 HO H © où RQ OEM OI0 OI D eg OO Où D [- 19 D = © © © L- D ON D HD D © | = 4° o DOS GA EH AO D OO DO © © NS À HOIS 10 © © MO 101010 | ® OO SD KO D ON © © D ND OS S SI DS 10 D DS © S ©'r- DE D DO | a er —4 A A mi A _— + 4 _ SOHONANDOO!O D TAN © AN 10 D m1 410 © © OH 10 € © & | Æ RCORPRE PAG EAN 16 00 CRDI E CheO F0 ONE SÉEREAES NUE MES | © Lors | < EN OC T!I- +10 © © 10 TH ON TH CN HE 10 NN © Ds D CN D © 10 D DO H ec? O0 t=O CO OIOOI-D HO OC DiE- CT D D © 1-10 © OO + HAN | Fr E= nl — ee 4 TEMPÉRATURE El =) £ NONI- @ N10 HD I-DOIODSDMNOOMOHAANDOAE=OO| À HT HS S Si0nmNnHSNMmAOnNHMmOrENOSnArOmNHko+#k| — æ me ae Se me ae me EE D Cu | di 4 4 Er = = = mi +| + | l#4 = | # SHOT TOBDHOO-OU-OHODODMOmANnOmVLOOLD| S [LE | mco+kmmnonDTNEOOOnOm MN OINHHMSAMELT-INOI | + PE 1 + IH I + | + 2 = 82 3 > à [10 OM SONDE HOMO BMENONOCOMMOSNMHEADI-ON| 2 HMS 2 Mi0i0 HS C0 C0 iQ GQù 9 CO 41 00 0 QÙ QD 4 1 Gù 4 tt 0 EN 10 4 7 = sie Se es os se SDS SE (es) es £ = ES ROSES HOMOI NID CON HD DOMMOS DLMMMmRO DS | Sal nero Nm ODDDDENSNI-MNMDE-OHMI=DMI- | Fr = A 1 4 4 4 2 — + | + a 2 [æ) = NO 10 ON DO ND 1 OM ON NN © © 1-00 NN D D D IN DIPVOSOTDE | 4 HOHMHOOSD ONE DIE=OOMNI- MID T-E- HO HHOMmME-D| td pd nd pd a + É +++ +| + Fu r 3 4 10 4 ON 10 HO D mi O NN D OA 1 A © ht HN D CO id 4 LS 56 Sas umo or po Oo HS HR QT 00 #0 © #0 Sin © | À F4 Lun a LES IH ++ RE ee 368. MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — AOUT 1903 Correction pour réduire la pression atmosphérique du Grand Saint- Bernard à la pesanteur normale : — (m.22. — Cette correction n’est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 500"m Fraction de saturation en ‘/, 7 h. m. 1h.s. 9 h.s. Moyenne Th.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne lre décade 70.40 70.51 70.86 70.59 73 51 76 67 FA » 67.18 67.58 67.70 67.48 69 69 81 13 3e » 70.75 71.1 71.52 71.13 72 66 89 76 Mois 69.48 69.78 70.07 69.78 72 62 82 72 Température. Moyenne, 7 h. m. 1h.s. 9 h. 8. FPS Leur La 3 4 lmidécade 6.70 A8 ‘(4 833 “ls GT NE) 2e » 4.22 7.46 L.68 5.45 5.26 3° » 6.1% 9.78 7.06 7.66 7.51 Mois + 5.70 + 9.71 + 6.70 + 7.37 + 7.20 Dans ce mois l’air a été calme ( fois sur 1000. Ler t des rer — (0.86 e rapport des vents Son "69 — Ü.60. La direction de la résultante de tous les vents observés est $S. 45° W. Son intensité est égale à 30.3 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station Martigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard Eau en millimètres ..... 93.9 75.4 90.8 118.4 Neige en centimètres... Ocm 7 en Dem gem HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION GÉOMÉTRIQUE VITE TET EE PAR René de SAUSSURE Communiqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève dans sa séance du 1°r octobre 1903. On peut considérer l’espace comme un champ géo- métrique à trois dimensions, c’est-à-dire comme un champ continu, homogëne, indéfini et rigide, soumis aux lois de la géométrie à trois dimensions; on peut aussi considérer le temps comme un champ géométrique à une dimension, c’est-à-dire comme un champ con- tinu, homogène, indéfini et rigide, soumis aux lois de la géométrie à une dimension. Rien ne S’oppose à ce que l’on considère l’éther des physiciens comme un champ géométrique à deux dimensions (indépendant de l’espace et du temps), c’est-à-dire comme un champ continu, homogène, indéfini et rigide, soumis aux lois de la géométrie à deux dimensions ‘. ! Cette hypothèse n’est relative qu’à la constitution géomé- trique de l’éther, et ne permet pas de rien inférer quant à sa nature même; pas plus que la géométrie à trois dimensions ne permet d’inférer quelque chose sur la nature de l’espace. ARCHIVES, t. XVI. — Octobre 1903. 9) 310 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION (I est bien entendu que les deux dimensions suppo- sées de l’éther ne sont pas des dimensions spatiales, puisque l’éther est indépendant de l’espace. En outre, les deux dimensions ou les deux variables dont dépend l’éther sont identiques entre elles, de même que les trois dimensions dont dépend l’espace sont identiques entre elles ; c’est cette identité dans toutes les dimen- sions qui justifie le nom de champ géométrique et qui fait qu'un champ à n dimensions reste soumis aux lois de la géométrie à n dimensions alors même que ce champ n’est plus un champ spatial.) Les trois champs fondamentaux (temps, éther, espace) correspondent aux trois grandeurs fondamentales de la mécanique rationnelle (durée, force, volume), et de même qu'une durée est une certaine quantité de temps, de même une force sera une cerlaine quantité d'éther, et un volume une certaine quantité d'espace. Les trois champs fondamentaux. sont indépendants les uns des autres, c’est-à-dire qu’on ne peut mesurer une grandeur d’un champ fondamental au moyen de grandeurs des autres champs fondamentaux, ou encore, on ne peut mesurer des forces avec des secondes ni des durées avec des grammes ou des mètres cubes”. (Le 1 On peut remarquer ici que la ligne droite ou l’espace à une dimension n’est pas le champ à une dimension, pas plus qu’un plan n’est le champ à deux dimensions, car les mètres et les mètres carrés sont exprimables en mètres cubes. En outre, la nature d’un champ change complètement avec le nombre de ses dimensions. S’il existe un champ à quatre dimensions, ce champ n’est certainement plus de l’espace. On peut aussi dire qu’une ligne droite a trois dimensions, dont deux sont nulles, tandis que le temps n’a qu’une dimension. De même, un plan a trois dimensions, dont une est nulle, tandis que l’éther n’a que deux dimensions. GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 371 gramme est considéré dans tout ce qui suit comme l'unité de force, et non pas comme l'unité de masse.) Les trois champs fondamentaux, quoique indépen- dants les uns des autres, et formant chacun un tout en lui-même, se pénètrent les uns les autres. Ainsi un instant dé existe partout dans l’espace; un élément de volume do existe éternellement, c’est-à-dire qu’il existe partout dans le champ du temps. On doit donc admettre que l’éther pénètre l’espace, non pas comme un fluide, mais comme le temps (l’éther n’offrira donc pas plus de résistance au mouvement des corps matériels dans l’espace que n’en offre le temps). Tout élément d’éther dE existe partout et éternellement. Lorsqu'un phénomène mécanique met en jeu les trois grandeurs fondamentales (durée, force, volume), on dit que le phénomène est dynamique. Mais on peut, dans un phénomène dynamique, ne considérer que deux des grandeurs fondamentales mises en jeu et faire abstraction de la troisième. Si l’on fait abstraction du temps, on dit que le phénomène est sta- tique ; Si l’on fait abstraction de la force, le phénomène est cinématique. Il n'existe pas de nom spécial pour les phénomènes où l’on fait abstraction de l’espace. Nous poserons les principes suivants : I. Principe de la relativité des phénomènes. Du mo- ment que les trois champs géométriques fondamentaux sont traités symétriquement, on doit admettre la même relativité dans les phénomènes statiques (ou phéno- mênes de contrainte) que dans les phénomènes ciné- Mmatiques (ou phénomènes de mouvement). [l. Principe d'homogénéité. Toutes les équations de la mécanique doivent être homogènes en comptant une D HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION durée comme égale à 1, une force comme égale à 2 et un volume comme égal à 3. En outre, une grandeur à # dimensions d’un champ géométrique ne peut être alliée qu'à une grandeur à n dimensions d’un autre champ, pour produire un phénomène. Ainsi, une durée dt (grandeur à une dimension) ne peut être alliée dans l’espace qu'à une longueur d! (ce qui donne une vitesse linéaire V — ou à un angle dièdre dÿ (ce qui donne une vitesse an- oulaire wo — ao PE F dt qe dant à un tour complet). De même une force ou élément d’éther dE ayant deux dimensions, ne pourra être alliée dans l’espace qu’à une surface dS (ce qui donne une pression superficielle T étant la durée correspon- =) ou à un angle solide d@ (ce qui donnera une pression angulaire IT — mi tt F désignant la dO 4 ” F force correspondant à langle solide total 47). C'est pourquoi on dit : une vitesse de tant de métres par se- conde, tandis qu'on dit : une pression de tant de grammes par mêtre carré. Relations fondamentales. Si dl est un arc de cercie correspondant à un angle au centre d8, on a dl = R dB, R étant le rayon du cercle, ou en divisant par df : e in dE c'est-à-dire : V = oR dt dt relation fondamentale entre la vitesse linéaire et la vi- tesse angulaire. (La vitesse V produite par w est tangente à l'élément dl et dirigée dans le sens du mouvement.) Si dS est un élément de sphère correspondant à un GÉOMETRIQUE DE L'ÉTHER. 313 angle solide d@, on a dS — R° d@, R étant le rayon de la sphère ; où en divisant par dF : dF 4 A dF dS R? d0@ c'est-à-dire : II ni Sa relation fondamentale entre la pression superficielle et la pression angulaire. (La pression P, produite par IT, est normale à l’élément dS et dirigée dans le sens de la contrainte. ) Mouvement d'une ligne. Sien chaque pointM,M',M".…. d'une ligne de l’espace on trace un élément de droite dl, et que tous ces éléments dl, dl', dl" soient alliés à un seul élément de temps dé, c’est-à-dire si tous les points de la ligne se meuvent simultanément. on dit que la ligne est en état de mouvement, et si tous les éléments d{ sont tangents à la ligne, on dit que la ligne se meut sur elle-même (ligne de flux). Contrainte d'une ligne. Si en chaque point M, MM”... d’une ligne de l’espace on trace un élément de plan dS, et si tous ces éléments dS, dS'. dS”... sont alliés à un seul élément d’éther (ou de force) dF, on dira que la ligne est en état de contrainte, et si tous les élé- ments dS sont normaux à la ligne, on dira que la ligne est contrainte sur elle-même (ligne de pression ou tube de force)‘. Mouvement sur une ligne. Considérons une ligne courbe quelconque L et représentons le temps par une * L'expression ligne de force est incorrecte, car la force dF agit dans l'élément dS, c’est-à-dire dans la section du tube de force; au contraire, la pression est tangente à la ligne contrainte. 314 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION ligne droite T. Si les éléments dl de la courbe L corres- pondent un à un aux éléments dé de la droite T, on aura æ = p(t) yESEy (0) z = (1) æ, y, z étant les coordonnées d’un point de la courbe L et { l’abscisse qui détermine la position du point corres- pondant sur la droite T. Ces équations représentent un mouvement sur la courbe L. Comme on à : di = y di + dy? + de, la vitesse à l’époque { sera : / (5 dp \° (x Y Le ( db ) ER dt ( dt ) DL Contrainte sur une surface. Considérons une surface courbe quelconque $S et représentons l’éther par un plan F. Si les éléments dS de la surfaceS corresponde nt un à un aux éléments dE du plan F, on aura : — ® (u.v) y = y (u,®) z — Ÿ (u, v) æ, y ,z étant les coordonnées d’un point de la surfaces, tandis que « et sont les coordonnées qui déterminent la position de l’élément correspondant dE dans Île plan F. Ces équations représentent une contrainte sur la surface S. Comme on à : Eire La de d'y dé dy de [ S — : ë 38 À É c du dd dv dS = y A?+ B°+-C*? du do (en posant du do dv du a) et que dF — du dv, on à : dE I SUN VAT BC? La surface $S est appelée surface de niveau ou surface équipotentielle. GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 315 Des formes fondamentales. Uhacun des trois champs géométriques fondamentaux est supposé continu, homo- gène, identique à lui-même en toutes ses parties et dans tous les sens, infini suivant toutes ses dimensions et enfin rigide. Dans le cas de l’espace, la rigidité s'exprime en disant qu’un corps (ou une figure) est rigide lorsque la distance de ses différents points demeure invariable, ou, si l’on veut, lorsque ce corps ou cette figure ne se déforme ni sous l'influence d’un mouvement, ni sous lPinfluence d’une contrainte statique. Lorsqu'une forme rigide peut se déplacer en restant en coïncidence avec elle-même, on dira que cette forme est fondamentale au point de vue cinématique. Ainsi la ligne droite et un angle dièdre égal à 27 sont les formes fondamentales, l’une de translation, l’autre de rotation ; en effet, la ligne droite, par exemple, peut se mouvoir sur elle-même sans se déformer, c’est-à-dire que tous ses points peuvent posséder simultanément des vitesses égales et parallèles (v = _ sans que sa rigidité en soit affectée. Ou encore un même élément de temps dé peut être allié à tous les éléments dl d’une droite sans que cette droite supposée rigide tende à être disloquée, ce qui n’aurait pas lieu pour une courbe quelconque. De mème, en statique, le plan et l'angle solide 4x autour d’un point O seront des formes fondamentales, c'est-à-dire qu’un plan rigide, par exemple, peut pos- séder en tous ses points des pressions normales, égales } tangentes à la droite, LF ES et parallèles ( == 7) sans que les différentes parties de ce plan tendent à être séparées. Ou encore un 3106 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION même élément d’éther dF peut être allié à tous les éléments dS d’un plan, sans que ce plan supposé rigide tende à être disloqué (ce qui n'aurait pas lieu avec les éléments dS d’une surface quelconque). Relativité des mouvements et des contraintes. Si une droite rigide glisse sur elle-même avec une vitesse dl Fr | SEL c’est-à-dire si tous ses points possèdent des $ vitesses tangentielles égales, tout se passe comme si cette droite restait immobile et comme s’il existait en chaque point de l’espace une vitesse égale, parallèle à la premiére, mais de sens contraire (relativité de la translation). Ceci revient à dire que si un élément de temps dt se manifeste positivement sur les éléments dl d’une droite, il se manifeste négativement sur tous les éléments de l’espace parallèles à dl. De même, si un plan est contraint sur lui-même, c’est-à-dire si tous ses points possèdent des pressions normales égales P — e tout se passe comme si ce Li plan n’était pas contraint et comme s'il existait en tous les points de l’espace une pression égale et paral- lèle — P. de sens contraire. Ceci revient à dire que si un élément dF d’éther se manifeste positivement sur tous les éléments dS d’un plan, il se manifeste négati- vement sur tous les éléments de l’espace parallèles à dS. On voit que les phénomènes de contrainte attribués à l'électricité ou au magnétisme ne sont que la manifes- tation de l’éther dans l’espace (comme le mouvement pur n’est que la manifestation du temps dans l’espace). Lorsque la contrainte s'exerce sur un plan, on dit que ce plan posséde une densité superficielle (proportionnelle à dF PE . et qu'il produit un champ électrostatique [ne GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 377 dans tout l’espace ; mais ce champ électrostatique ne fait qu’exprimer le principe de l'égalité de l’action su- perficielle et de la réaction superficielle ou le principe de la relativité de la contrainte superficielle. Si une droite rigide tourne sur elle-même avec une vitesse angulaire w, tout se passe comme si cette droite ne tournait pas et que tout l'angle 2x autour de cette droite tournàt en sens contraire avec une vitesse égale-w ; ou encore tout se passe comme s’il existait en chaque point de l’espace une vitesse linéaire — V —=— % R, normale au plan déterminé par ce point et l’axe de la rotation. C’est le principe de la relativité du mouvement angulaire. De même si un point O est contraint par une pression angulaire II, tout se passe comme si ce point O n’était pas contraint et comme s’il existait dans tout l’angle solide 47 autour du point O une pression angulaire — I1 égale et opposée, c’est-à-dire dirigée vers le point O; ou encore tout se passe comme s'il existait en chaque point de l’espace une pression superficielle 22 180 R° donnée plus haut entre la pression superficielle et la pression angulaire). On voit qu’une pression angulaire 11 est ce qu'on appelle une masse statique (magnétique ou électrique). On à donc par définition 1 — M. Comme la réaction angulaire — 11 donne en chaque — I] R° on dit que les masses s’allirent ou se repoussent en raison inverse du carré de la distance. Mais cette loi dirigée vers le point O (d’après la relation point de l’espace une pression superficielle —P — 318 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION n’est que l'expression du principe d'égalité entre l’ac- tion angulaire et la réaction angulaire ou du principe de la relativité de la contrainte angulaire . te dE F Par définition, la pression angulaire I = —= — UE Ê de kr et puisqu'une masse M n’est pas autre chose que II, on F : ; ; a: M — ——. Telle est l'expression de la masse statique T en fonction de la force, et cette relation est la même que l’équation relative au flux de force à travers une surface. Le flux de force dE à travers une surface dS n’est que la quantité d’éther (ou de force) alliée à cette surface. Remarque. Une sphère électrisée de rayon R est équivalente à une masse statique M placée en son centre, puisqu’une pression angulaire I en un point O nt RE be. snipeial she NT (nl est équivalente à une pression superficielle P — TRS sur une sphère de rayon R. La masse statique M ou pression angulaire II - EE : LE 1 est égale A F étant la force ou quantité d’éther T alliée à l'angle 47. Donc la masse correspondant à l'unité de surface de la sphère de rayon R est TRS ou Cette masse est la densité superficielle à 167°R°° sur la sphère de rayon R, lorsqu'on considère lélec- tricité comme une couche de matière répandue sur une F surface; on a donc à — TRE 1 La loi de Coulomb apparaît ainsi non plus comme une loi em- pirique, mais comme l’expression d’un principe mécanique. GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 319 formule connue. Or, l'électricité, c’est la pression P elle-même, et il n’y a pas lieu d'introduire des masses ou des densités électriques. La formule 47rd — P veut dire simplement que si l’on tient à considérer Pélectri- cité comme une matière, il faut lui attribuer une densité P ET L’équivalence entre une sphère électrisée et une masse statique (ou entre une pression superficielle P et une pression angulaire I — PR*) est analogue à l’équivalence entre une vitesse linéaire V et une vitesse superficielle à — tp] R du mouvement angulaire s'applique aussi bien à un cylindre de rayon R qu’à une droite mathématique. Si ce cylindre tourne sur son axe, tout se passe comme s’il ne tournait pas, et que tout l’espace tournât en sens contraire ; tout point à l’intérieur du cylindre a alors une vitesse nulle, et tout point extérieur une vitesse — = — wkR. De même pour la sphère électrisee, en tout point intérieur la pression superficielle sera nulle, à wi R? Comparaison entre les mouvements el les contraintes. Il résulte de ce qui précède que les vitesses linéaires correspondent aux pressions superficielles, et les vi- tesses angulaires aux pressions angulaires (ou masses). Tout mouvement infiniment petit d’un corps rigide peut être obtenu d’une infinité de manières différentes par une double rotation autour de deux droites (dites droites conjugées). Si l’on choisit l’une des deux droites à l'infini, une des rotations devient une translation, et le mouvement résultant est un mouvement hélicoïdal. angulaire w — —-. En effet, le principe de la reiativité et en tout point extérieur elle sera = 380 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION De même toute contrainte infiniment petite d’un corps rigide pourra être obtenue d’une infinité de manières différentes par une double pression angulaire, c’est-à- dire par deux masses ou pôles statiques. Si lon choisit un des pôles à l'infini, une des pressions angu- laires devient une pression superficielle, et l’on peut dire que la contrainte superficielle la plus générale est celle produite par une pression angulaire TI et une pression superficielle P. En effet, en chaque point de l’espace, la pression superficielle sera la résultante de la pression constante — P, due à P, et de la pres- . . — I 2 s : Sion — 2 due à Het dirigée vers O. On obtient bien ainsi les mêmes lignes de pression qu'avec deux pôles magnétiques, dont l’un est à l'infini. Une pression superficielle combinée avec uñe pres- sion angulaire est au fond ce qu’on appelle une force appliquée à une masse statique. Conclusion. Dans tout ce qui précède, il n’est pas encore question de matière. On peut dire seulement que tous les phénomènes dynamiques (électro-magné- tiques) sont des combinaisons de grandeurs des trois champs fondamentaux (temps, éther, espace) et que le nombre de ces combinaisons est limité par la loi @e l’homogénéité. La conception des champs géométriques à n dimen- sions (champs dont la nature dépend du nombre des dimensions) conduit ainsi à une géométrie qu’on peut appeler métagéométrie, par opposition à la pangéomé- trie (où l’on suppose que le nombre des dimensions n’altère pas la nature d’un champ et où lon traite tout champ à n dimensions comme un champ spatial). GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 381 APPENDICE Pour obtenir tous les phénomènes de la statique (indé- pendants de la matière), il faut combiner toutes les gran- deurs du champ géométrique de l’éther avec les grandeurs correspondantes de l’espace. Si l’on représente graphique- ment l’éther par un plan, on doit admettre que l’éther contient trois sortes de grandeurs, puisqu'un plan contient des aires, des longueurs et des angles plans. Nous avons dit que toute grandeur superlicielle F dans l’éther est une force (exprimable en grammes). Un élement de force dF allié à un élément de surface dS est une pression super- ficelle P — _. un élément de force dF allié à un angle solide d@ est une pression angulaire (ou masse statique) dF F M — 7, : de kr De même toute grandeur linéaire / dans l’éther sera une racine de force (f — VE), c'est-à-dire une force électromo- trice (ou une différence de potentiel) exprimable en racine de grammes, c’est-à-dire en volts. Un élément linéaire de force df, ayant une seule dimension, pourra être allié dans l'espace soit à un élément de longueur d{, soit à un élé- ment d'angle dièdre d8. Si un élément de force linéaire d/ est allié à un élément de longueur d{, il en résultera une tr ic Fe Eu d pression linéaire ou mieux tension linéaire p — “ repré- sentée par un vecteur tangent à l'élément d/. Si un élé- ment de force linéaire df est allié à un angle dièdre dB, il df en résultera une tension angulaire & — ve = d@ 27 la force électromotrice correspondant à l'angle dièdre total 27; on représentera la pression angulaire @ par un vecteur porté par l’arête du dièdre 27. , [étant * L’équation & — est analogue à l'équation M — rai 382 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION Relation entre les tensions p et &. Soit D une droite sup- Î 6) Ai | df : portant une tension angulaire & — se = et soit M un point de l’espace situé à la distance,R de la droite D. Soit MM’ — 4! un élément de longueur normal au plan MD, on a : dl — R d6. dû étant l'angle dièdre correspondant à l'élément MM’: ou en divisant par df : df 1 d{ c’est-à-dire : Ainsi, une tension angulaire &@ supportée par une droite D est équivalente en chaque point M de l’espace à une tension linéaire p, qui varie en raison inverse de la distance et qui est normale au plan MD. Appliquons le principe de la relativité des contraintes : Si un élément linéaire d’éther df est allié à tous les élé- ments d! d’une droite D, c'est-à-dire si cette droite D sup- df dl tangente à la droite (ou encore si sur chaque élément d/ de la droite D se trouve une force électromotrice d/), tout se passe comme si la droite D ne supportait pas de tension et comme si chaque élément de l’espace égal et parallèle =ddf dl de sens contraire. Tel est le phénomène de l'induction électrostatique ou des courants de déplacement ; mais l’ex- pression : courant de déplacement est impropre, puisqu'il n'y a ni courant ni déplacement. Siun élément linéaire d’éther df est allié à tous les angles dièdres élémentaires d6, que l’on peut concevoir autour d’une droite D. c'est-à-dire si la droite D supporte df f (dt Ter si la droite D ne supportait pas de tension angulaire & et comme si tout l’espace supportait une tension angulaire égale et de sens contraire — &. Or, cette tension angu- porte en chacun de ses points une tension linéaire p = à l'élément d! supportait une tension linéaire — p = une tension angulaire & — tout se passe comme GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 383 laire — @ est équivalente en chaque point M de l’espace az) à RUS donnée plus haut) perpendiculaire au plan MD. Tel est le phénomène de l'induction magnétostatique induction qui varie en raison inverse de la distance. Si une droite D supporte à la fois une tension linéaire tangentielle p et une tension angulaire &, tout se passera comme si la droite D ne supportait ni la tension p ni la tension @ et comme si l’espace tout entier supportait une contrainte inverse. Cette contrainte inverse sera équiva- lente en chaque point M de l’espace à une tension linéaire qui sera la résultante de la tension constante — p parallèle à Det due à p (tension électrostatique) et de la tension NT perpendiculaire au plan MD et due à — &@ (tension magnétostatique). En construisant les lignes de tension tangentes à cette tension résultante, on obtiendra les lignes les plus générales d’induction statique (électroma- gnétique) !. à une tension linéaire — p == (d'après la formule 4 ef : ; Le dF Ainsi, de même qu'une pression superficielle P — IS est une pression électrique et qu’une presion angulaire dE LE RS RUE mu df une tension linéaire p — _ est une tension électrique et | CARE: une tension angulaire @ — “HE Oo est une tension ma- (22 AT gnétique. La pression angulaire Il est équivalente à une est une masse magnétique, de même . RTS pression superficielle P — nt dirigée vers le centre de pression angulaire, et la tension angulaire @ est équi- valente à une tension linéaire p — ER” normale au plan méridien de la tension angulaire. ? Ces lignes sont des hélices dont le pas est proportionnel au carré de la distance R; et ces hélices représentent les lignes les plus générales de tension, c’est-à-dire la contrainte la plus gé- nérale d’un espace en état de tension. 384 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION Dimensions des unités électrostatiques. Lorsqu'on prend comme unités fondamentales de la mécanique les unités C. G. S., le centimètre est considéré comme une lon- gueur L, le gramme comme une masse (dynamique) M et la seconde comme une durée S. Le gramme considéré comme force F a alors comme dimension (eur) et le volt ou force électromotrice E à pour dimension : Le] Dé] Tr] c'est-à-dire que Fe] - fr ou, si l'on veut : les volts sont exprimables en racines de gramme (lorsqu'on considère le gramme comme une force), de même qu'un pied est exprimable en mètres. En effet, l’éther ayant deux dimensions, contient deux sortes de grandeurs : une grandeur linéaire f, qui s'exprime en volts, et une grandeur superficielle F, qui s'exprime en grammes : mais il serait préférable de remplacer le volt par la racine du gramme. Les unités fondamentales sont donc : la seconde pour le temps; la racine du gramme et le gramme pour l’éther ; le mètre, le mêtre carré et le mètre cube pour l’espace. A côté de ces unités, on a adopté d’autres unités qui ne sont plus des unités simples mais des unités dérivées cor- respondant à des concepts tout à fait arbitraires. Ainsi, une quantité d'électricité statique Q à pour dimensions : Fo] = C3] Po] Er] = [1] c’est-à-dire que si un élément linéaire d’éther d/ est allié à un élément de longueur d{, le produit df. dl est la quan- tité d'électricité supposée distribuée sur l'élément d{. En effet : dl. df = di dy F = dQ GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 385 La capacité d’un élément di est égale à dl, c’est-à-dire que la dimension de la capacité est : Fe] pr Comme dQ — df.dl, on à aussi dQ df c'est-à-dire que la capacité égale la quantité d'électricité dQ divisée par la force électromotrice (ou différence de poten- tiel) df. Le travail électromoteur est par définition égal au pro- duit QE, c'est-à-dire : (df. dl) X df ou dl df?, ou encore dl dF, c'est donc bien le produit d’une force par une lon- gueur. L'intensité à d'un courant en électrostatique a pour di- mension : INSCRITS c'est une racine de force multipliée par une vitesse, notion qui implique le temps T et qui, par conséquent, doit être exclue de la statique. La mesure d’un courant dit électro- dl — Gi M a statique est sa tension p — T(pour les courants linéaires) (. ou & — HOT l ts laires). Cett nn, (pour les courants angulaires). Cette mesure est indépendante du temps; elle est exprimée en volts par mètres ou en volts par degrés. Enfin, la résistance électrostatique a pour dimension fer] Lu] La résistance doit donc aussi être exclue de la statique. Il existe encore d’autres phénomènes statiques que ceux que nous avons considérés jusqu'ici, car l’éther étant com- parable à un plan, contient trois sortes de grandeurs : les ARCHIVES, t. XVI. — Octobre 1903. 28 3806 HYPOTHÈSE SUR LA CONSTITUTION volts correspondant aux mètres, les grammes correspon- dant aux mètres carrés et une grandeur angulaire qui correspondra aux degrés. Cette dernière grandeur, que nous n'avons pas encore interprêtée et qui a une dimen- sion, pourra être alliée dans l’espace, soit à des longueurs, soit à des angles dièdres. Une fois la statique ainsi com- plétée, il sera possible d'aborder les phénomènes dynami- ques, qui sont plus compliqués, puisqu'ils mettent en jeu simultanément les trois champs fondamentaux. Exemple de phénomène dynamique. Soit dt un élément de temps, df un élément linéaire d’éther et d! un élément de longueur. Ces trois éléments ayant chacun une dimension, peuvent être alliés, et le phénomène résultant de l’union de ces trois grandeurs est un courant électrodynamique. On a identiquement : df gl df dl A SOIN Te At ou bien : df. dl M" df dioiie RE a) L'expression df. dl est la quantité d'électricité dQ supposée distribuée sur l’élément d/. Donc dfdl dQ A6 AR Mau | i étant l'intensité du courant. La quantité d/ est une force à PU 4 électromotrice E, et la quantité 0 est l'inverse d’une vi- tesse, c'est-à-dire une résistance r. On a donc Cette équation est la loi de Ohm appliquée, non à un fil conducteur, mais à une ligne de l’espace. La résistance R est donc la résistance de l’espace, ou le rapport entre GÉOMÉTRIQUE DE L'ÉTHER. 387 l'unité de temps et l’unité de longueur, rapport qui est l'inverse d’une vitesse (vitesse de la lumière). Il est toutefois plus rationnel de remplacer la notion de quantité d'électricité (dQ — df. dl), qui ne correspond à aucune réalité physique, par là quantité d’éther (ou force électromotrice) df. L'intensité d'un courant est alors me- surée par le rapport I — . et comme T - . É on à: Ur == 7 c'est-à-dire que l'intensité égale la tension divisée par la résistance. Deuxième exemple. La loi de Joule WA" 1 qui donne l’expression de l'énergie W d’un courant, peut s’'écrire, en conservant les notations précédentes : dt”/40"\ dé f.df.dl\* dR . dl = “7 (5) dt = 7 (TE) di équation dans laquelle dF représente une force. Or, cette équation est une identité si l’on admet que dF — d/?, c’est- à-dire si l’on admet qu’il existe dans l’éther deux sortes de grandeurs (ou deux sortes de forces) dont l’une est le carré de l’autre. En résumé, les unités fondamentales de la mécanique sont : Pour le temps : la seconde (unité de durée). Pour l’éther : la racine du gramme (unité de force élec- tromotrice) ; le gramme (unité de force); et une grandeur angulaire non encore in- terprétée. Pour l'espace : le mètre (unité de longueur); le mètre carré (unité d’aire); le mètre cube (unité de volume) ; le degré (unité d’angle dièdre); le degré carré (unité d'angle solide). SUR UNE PROPRIÉTÉ DE . L'ELLIPSOIDE D'ÉLASTICITÉ RELATIVE AUX FORCES ÉLASTIQUES TANGENTIELLES PAR L. DE LA RIVE Pour obtenir l'élément plan sur lequel s’exerce une force élastique représentée en grandeur et en direction par un rayon vecteur de l’ellipsoïde des forces élastiques dont les axes sont a, b, €, il faut considérer le rayon vecteur ayant cette même direction dans l’ellipsoïde dont les axes sont ya, y b, y ce, et mener le plan tangent au point déterminé par ce vecteur. La projection - du rayon vecteur sur ce plan est la composante tangen- tielle de la forcé élastique considérée, et le problème dont on donne ici la solution est de déterminer quelle est la direction du rayon vecteur pour laquelle la com- posante tangentielle est maxima. Les coordonnées rectangulaires X, Y, Z correspondent aux axes @, b, €; un plan parallèle au plan tangent SUR UNE PROPRIÉTÉ, ETC. 389 indiqué ci-dessus passant par l’origine à pour équa- tion : Titi YU y ( us : € Introduisant les coordonnées polaires g =rsinbcose y —=rsinbsing 2 —7cos les cosinus de la normale N au plan tangent avec les axes sont sin à CUS @ a , Sin ®cos"o l sin? à sin*œ ë cos? d | a? b? c? et sin à sin d : COS @ b ; C ns FD TA DES] en désignant par D le radical. D'autre part, on obtient le cosinus de l'angle de la normale N avec le rayon vecteur R par le produit.des cosinus respectifs des angles avec les axes, d’où sin? d COS? © sin? d cos? cos? cos. NR — HÉDnr à | . Et _—. 7 D Le rayon vecteur R' de l’ellipsoïde des forces est : 4 1 RTE TE Le carré de la projection est donc : Re" R: R'? l cos" xR | — R'? — 390 SUR UNE PROPRIÉTÉ DE L'ELLIPSOÏIDE D'ÉLASTICITÉ Pour obtenir les valeurs de 4 et de +, donnant le maximum, il faut égaler à O les dérivées premières de cette expression par rapport à 4 et à ©. Les facteurs communs R et R’, qui ne peuvent devenir ni nuls ni infinis, peuvent être supprimés. Il en résulte les deux équations : Ê cos®p sin? { PL 2| | cos®o sin’ ® —| LU (sin #cosé | aus lüvgbet à æ][R SsfeRaoû À] LT anvosmamener à . 1 I Ir ds ( I (2) Sinpeosgain*é] [-L + 4, pe peef- +1] O Les trois solutions : @ = y — O et à — . | UE 2 p = 2 donnent les trois sommets, c’est-à-dire les minima. Le facteur qui dans l'équation (2) multiplie le facteur sin COs æ sin° Y, lorsqu'on l’égale à O et qu’on intro- duit ce résultat dans (1), donne lieu à une impossibilité. Par conséquent (2) se réduit à sin ® COs @ sin? à — O JE ER : T d’où les deux solutions © = 0 , » — * La première donne pour (1) 2R': 2ac R2 ü JEch A R° — qui se met sous la forme après réduction, : . (c? — a?) a? A a re reve ton donnant : (c? - a?) H (ci+ a?) Here 2° RELATIVE AUX FORCES ÉLASTIQUES TANGENTIELLES 39 Des deux solutions impliquées par cette expression 2 (3) Lg 9 = où (gd = + est seule reelle. En portant la valeur (3) de tg 4, qui correspond à un maximum, dans celle du cosinus de l’angle de R avec l’axe des Z, qui est : (4) il Y =, on trouve V à Cet angle est done de 45°. Cette même valeur (3), portée dans l’expression du carré de la projection, a — c} : ; donne _— Par conséquent la valeur maxima cherchée est : (5) H . : T . . La seconde solution fournie par $ — —-s’obtientim- médiatement en remplaçant & par b, et la valeur cor- respondante pour la projection est b—c 4 1 2 En supposant &« > b > c, le maximum est donné par la première solution; les conditions du maximum sont : Le rayon vecteur de l'ellipsoïde est dans la section principale du plus grand et du plus petit axe, et la 392 SUR UNE PROPRIÉTÉ, ETC. tangente de son angle avec l’un des axes est égale au rapport inverse des deux axes. La normale au plan tan- gent est à 45, et la valeur de la projection ou de la force élastique tangentielle est la demi-difiérence des deux axes. Nous avons supposé que les trois forces élastiques principales sont de même signe. Lorsqu’au contraire deux des forces sont d’un signe et la troisième de signe contraire, la surface à laqueile les éléments plans sont tangents devient l’ensemble de deux hyperbo- loïdes conjugués. Les calculs qui précèdent s'appliquent à ce cas, et il suffit de changer le signe de l’axe, qui est de signe contraire aux deux autres. Les formules (3) et (4) restent les mêmes, mais (5) devient a+ c = c’est-à-dire que la valeur de la force tangentielle maxima est beaucoup plus considérable, puisqu'elle est égale à la demi-somme des axes, au lieu de la demi- différence. Il est à remarquer que la force tangentielle qu'on obtient lorsque le rayon vecteur est parallèle à une gé- nératrice du cône asymptote à une valeur inférieure à la composante tangentielle maxima. On la trouve en portant dans R° sin* NR la valeur que prend tg 4 pour les asymptotes de l’hyperbole dont ya et y « sont les ; : : TR : Œ deux axes, c’est-à-dire ph: au lieu de _-_. La valeur C C qui en résulte pour la projection est ac, qui est a + c rs moindre que ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR L'ÉLECTROLYE DEN CHLORURE ALCALIN (1 Mémoire). Théorie élémentaire des Electrolyseurs à diaphragmes PAR Philippe-A. GUYE (Suite 1.) CHAPITRE II PRODUCTION EN SOUDE D'UN ÉLECTROLYSEUR A DIAPHRAGME Divers modes de fonctionnement d’un électrolyseur à diaphragme. — Une des caractéristiques les plus frap- pantes des électrolyseurs à diaphragmes, appliqués à la production de la soude, réside dans ce fait que pour une même quantité d'énergie électrique absorbée par un de ces appareils, la quantité de soude obtenue dé- pend du mode de fonctionnement choisi. Précisons donc les principaux modes de fonctionne- ment d’un électrolyseur à diaphragme. Le premier consiste à charger en une seule fois ? Voir Archives, juin 1903, t. V, p. 612. 394 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR l'appareil au moyen d’une solution de sel généralement saturée, à mettre l’électrolyse en marche, et à la pous- ser jusqu’à ce que la solution cathodique ait une teneur donnée en alcali; on soutire à ce moment la solution cathodique pour la remplacer par une solution fraiche. Ce mode de fonctionnement que nous appellerons «mar- che par cuvée» peut être pratiqué soit avec une solution de chlorure initiale qui s’appauvrit peu à peu en sel dans le compartiment cathodique à mesure que la soude caustique se forme, soit en maintenant à peu prés con-. stante pendant toute l’opération, la concentration en sel, par exemple, par addition de sel solide en excès. Dans le second mode de fonctionnement, que nous désignerons sous le nom de « marche en régime, » le compartiment cathodique est constamment alimenté par une solution de sel, généralement concentrée, intro- duite soit à intervalles fixes (par exemple toutes les heures), soit par un afflux régulier convenablement ré- glé ; par un trop plein, un volume égal de solution de soude salée s’écoule d’une façon intermittente dans le premier cas, d’une manière régulière et continue dans le second. L'alimentation du compartiment cathodique est directe si la solution fraiche est introduite directement dans ce compartiment ; elle est indirecte si elle péné- tre d’abord dans le compartiment anodique pour passer de là, à travers le diaphragme, dans le compartiment cathodique. Pour une même dépense d'énergie électrique, on n’obtient pas les mêmes quantités de soude à la même concentration par la « marche par cuvée » et par la « marche en régime. » Abstraction faite du temps em- L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 395 ployé pour la vidange de l’appareil, il est évident que la première est plus avantageuse que la seconde au point de vue de l’utilisation de l’énergie électrique. Néanmoins, on n’a pas encore donné les relations nu- mériques qui les caractérisent et permettent de les com- parer utilement. Nous allons chercher à les établir. Formule de la marche par cuvée. — Le problème se pose en fait comme suit : Dans le compartiment cathodique et dans le compar- himent anodique d’un électrolyseur à diaphragme on introduit une solution de chlorure de sodium ; le vo- lume de la solution cathodique est de Y litres. On fait passer le courant. On demande la concentration en soude (NaOH) de la solution cathodique après le pas- sage d'une quantité d'électricité égale à mF, sou m X 96540 coulombs. Nous supposerons que la soude formée dans le com- partiment cathodique se mélange très rapidement au liquide cathodique, de telle sorte que la composition de celui-ci puisse être regardée comme constamment homogène. A un instant donné, la concentration en soude est de cM.gr./ L NaOH. Dans le temps infiniment petit qui suit, la quantité d'électricité qui passe est égale à dF. A la concentration c le rendement est donné par la rela- tion r — f (c). La quantité totale de soude produite par le passage de dF est égale à r dF Mol.gr NaOH. Il en résulte une augmentation de de la concentration moléculaire en NaOH et Vde de la quantité totale de soude dans le compartiment cathodique. On à ainsi la relation fonda- mentale FE "NV de 396 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR ou, remplaçant r par sa valeur f (ec), et séparant les variables de de dE :=V — — V — 8 tan «RO © Cette équation différentielle intégrée, entre les limites o à m pour F, et o à c pour €, devient [a =" as TS (o) ou en désignant par o (c) la valeur de ÊE m =VX y (c) (40) Telle est la formule générale qui donne le résultat cherché. Si l’on attribue à r la forme de la relation (7), on aura bo fav f à + ad (14) et par intégration LS LE É 0 = ait ési (1 + ac) * +— Constante (12) ou, en passant à l'intégrale définie, entre les limites ci-dessus, NV ME Hate 1 (13) Cette expression donne directement le nombre de F nécessaire pour amener la concentration cathodique à c M.gr./L NaOH. Si l’on veut calculer au contraire, la concentration cathodique € (en M.gr./L NaOH), à laquelle on arrive L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 397 en faisant passer dans l’appareil une quantité d’électri- cité égale à m EF, il suffit de poser. 4ma son ! pour tirer de l’équation (13), la nouvelle relation 4 pa Que (14) qui donne le résultat cherché. Enfin la production totale P de l’électrolyseur est exprimée par la formule P — Ve (15) dans laquelle c est donné par la relation (14). Si l’on donne le courant par son ampérage à et si l’on désigne par { la durée en heures d’une opération par cuvée, le nombre m entrant dans la formule (13) sera exprimé par la relation 1X IX 3600 —= == 7 ] m 96540 0,03729 at Cette formule (13) deviendra alors 0.037290 = LE | ( F1 | 1 3bis , vaopatthor 49": ubilol ) ou LASREN EN 4 4 nr — 26,82; — (1 + ac) ra 1) (13 eu ul JU à La quantité 0,03729 sera désignée sous le nom de caractéristique de la marche par cuvée. De là résulte : 1° Pour des solutions électrolysées de concentration iniliale identique, tous les électrolyseurs 398 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR à diaphragmes dont la caractéristique de marche par cuvée est la même, donnent des solutions sodiques de même concentralion finale, et 2° toutes choses égales d'ailleurs, toutes les opérations par cuvée effectuées dans un même électrolyseur, et pour lesquelles le pro- duit it reste constant, donnent des solutions sodiques de même concentration finale. Enfin la relation (13 “) peut s’écrire 3 À 13 ou en posant À — le +a0 — | | je à (26,82 + A (13auter) A des temps £,, £,, {,... 1,, la concentration prendra des valeurs €,, €,, C,... ©, et l’aire A, des valeurs AÀ,, AA MAE A De là résulte 3° que les temps t,, t, …t, se calcule- ront aisément en introduisant dans la relation (13 %**) les valeurs de À correspondant aux concentrations c,, ce, ...0,; les facteurs en parenthèses sont des constantes pour une électrolyse donnée. Inversement, les concentrations oblenues après t heures de marche seront données en calculant la valeur de À à l’aide du premier membre de la relation (13 **) el en cherchant la valeur correspondante de c. Représentation graphique. — Il est utile d'indiquer la signification graphique des résultats précédents. Si nous traçons une première courbe (fig. 4) repré- de sentant l’équation (4), soit r — f(c) l'intégrale Vies + 1.00 L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 399 représentera l'aire comprise entre les axes des coor- données et une nouvelle ds our - par la fig. 2 et dont l'équation sera— — 4 (c) — ne 5 Si l’on devait ss here r par une expression moins simple que la relation (7) (ce qui peut être nécessaire pour des cas plus complexes que celui de l’électrolyse des chlorures alcalins), on a donc, dans la méthode graphique, un moyen de résoudre le problème de la « marche par cuvée » dans n'importe quel cas. Il suf- 1 = | 00 Fig. 1. Fig..,2. fira de tracer la courbe donnant r en fonction de €, puis - "4 : celle des valeurs inverses, soit Y'A en fonction de € et de faire les mesures d’aires nécessaires à l’aide d’un planimètre ‘ pour trouver ainsi les valeurs numériques de & (c) entrant dans la relation-(10): m = Vo(c) (10) * Les planimètres de la maison Amsler-Laffon à Schaffhouse, sont à recommander dans ce but, (ar) 400 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR On construira un tableau donnant pour des valeurs de c croissantes, les valeurs de + (c) correspondantes, tableau qui permettra toujours de trouver la valeur que prend m pour une valeur donnée de € ou vice-versa. En effet la relation (10) fournira directement la va- leur de m correspondant à une valeur de c donnée ; s’il s’agit au contraire de trouver la valeur de € corres- pondant à une valeur de m donnée, on mettra la rela- tion (10) sous la forme y — ? (0) (16) et calculant la valeur numérique du premier membre, soit de © (c) on cherchera dans le tableau la valeur de c correspondant à cette valeur numérique. Cas particulier. — Si la solution à électrolyser con- tient de la soude à la concentration de €, M.sr./L, avant l’électrolyse par cuvée, celle-ci l’aménera à une concentration finale €,, qui sera donnée par la relation suivante, déduite de la relation (13) en intégrant le second membre entre les limites c, et e, = 93.1 Mort 4 : pv] EG) ? — 50 + a) À] ou, en désignant par à l'intensité du courant, par £ la durée de l'opération et pour abréger, par A, et A, les Du LE S valeurs de Tr (1 + ac) 3 pour les concentrations 6,-etc, É 0,03729 FT TASER (17) La concentration en soude étant connue, A, sera cal- L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 401 culable numériquement, de sorte que l’équation (17) pourra se mettre sous la forme . | A, — 0.,03729 + yo) (ATH) Connaissant la valeur numérique du 1% membre, c’est-à-dire la valeur de A,, on cherchera la concentra- tion correspondant à cette valeur de A. Rendement moyen du courant pour une opération par cuvée. — Si l’on se reporte à la figure 1 représen- tant le rendement en fonction de la concentration, il est évident que le rendement moyen r, du courant pour une électrolyse par cuvée sera donné par la relation Pa en f (ec) de (A) si la solution primitive ne contient pas de soude, et par Ave | e2 Tm = ——f f (c) de (B) si la solution électrolysée contenait au début de lPopé- ration €, mol.gr./L et à la fin c, mol.gr./L de soude. Donnant à f(c) la forme particulière précédemment indiquée, on aura 1 2/50 dE nm = _———— a —— E =) (1 + ac) + co ci Or, comme de 3 2 on en déduit, D! 3° AIS, 2 Ta = rs fl + ac,) 3 (1 H ac) | (D) ARCHIVES, t XVI. — Octobre 1903. 29 402 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR formule qui devient, lorsque €, — o etc, = «. 3 É [L POP T) a -es | =. K + ac) & —#| Œ) ® ac Pan = Cas où l’endosmose électrique et lu diffusion ne sont pas négligeables. — Nous avons admis que l’endos- mose électrique est nulle. Si tel n’est pas le cas, il faudra simplement prendre pour valeur de V entrant dans les relations précédentes non pas le volume initial de liquide cathodique, mais bien le volume final, qui est égal au volume initial, augmenté du volume de liquide passé par endosmose électrique, du compar- timent anodique au compartiment cathodique. Le volume v est pratiquement limité par le fait que l’endosmose produit un dénivellement entre les deux compartiments, dénivellement qui devient constant lorsque le volume de liquide cathodique traversant le diaphragme (voir fig. 3) dans la partie eé est égal, dans l’unité de temps, au volume de tiquide anodique passant en sens contraire par endosmose électrique. L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 403 La correction v sera donc d'autant plus faible que le volume du compartiment anodique sera petit par rap- port au compartiment cathodique. Quant à la diffusion, elle agit de façon à diminuer le rendement en alcali par rapport à la quantité pro- duite d’après les formules que nous venons d'établir. Nous avons déjà fait remarquer que la diffusion doit être pratiquement compensée si ce n’est totalement, du moins partiellement, par le courant endosmotique qui marche du compartiment anodique au compartiment cathodique. Si l’on veut cependant en tenir compte, il suffira d'ajouter, dans la relation donnant le rendement ins- tantané | r=f(e) un terme correctif de la forme — ke, puisque la diffu- sion est à chaque instant proportionnelle à la concen- tration en soude. Cette relation s’écrirait alors r = f(c) — kc ou dans le cas particulier du sel marin Î D = ——— — kc (+ as expression qui compliquerait les intégrations précé- demment indiquées. Il est donc utile de noter que pra- tiquement l’on arrivera au même résultat en conservant le rendement instantané, sous la forme 1 “ 1 A+ac)s 7 PE mais en ayant soin d'augmenter très légèrement la valeur numérique du paramètre a. 40% ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR Les vérifications expérimentales que nous étudierons ultérieurement démontreront- d’ailleurs que dans bien des cas cette correction n’est pas nécessaire. Elle est en effet d’autant plus petite que la porosité du dia- phragme est faible et que la densité de courant sur le diaphragme est forte. Marche en régime : Deux cas limiles sont possibles. — Considérons un électrolyseur à diaphragme (fig. 3). Pour réaliser la marche en régime, on dirigera dans le compartiment cathodique € par un orifice inférieur O, un courant régulier de solution de chlorure de sodium; celle-ci s’élèvera graduellement dans lélectrolyseur, en même temps que par le déversoir d s’écoulera une solution de soude salée. Lorsque le régime sera établi, c’est-à-dire lorsque le volume de liquide introduit par l’orifice O aura dépassé le volume V de la solution cathodique restant en permanence dans l’électrolyseur, le liquide sortant par le déversoir d aura une compo- sition constante. Cela suppose, bien entendu, que le régime du courant électrique traversant l'appareil reste lui-même constant. Ceci posé, on peut concevoir deux cas limites : 1® cas. Le compartiment cathodique est suffisam- ment grand, la densité du courant est faible, on évite toute agitation du liquide cathodique. Dans ces condi- tions, le liquide frais arrivant par orifice inférieur va s'élever progressivement dans le compartiment catho- dique sans se mélanger au reste du liquide, de telle sorte que la concentration en soude augmentera pro- gressivement à mesure que l’on considérera des tran- ches de liquide à des niveaux plus élevés. gwe «as. La capacité du compartiment cathodique est L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 405 restreinte ; la densité de courant est élevée, le liquide cathodique est soumis à une agitation énergique pro- duisant un mélange, en quelque sorte instantané, du liquide frais avec le liquide occupant déjà le comparti- ment cathodique. Ces deux cas doivent être étudiés séparément. Forme de la marche en régime : 1° cas. — Soit V le volume en litres du liquide occupant d’une façon permanente le compartiment cathodique; soit / le débit en litres par seconde du liquide d'alimentation péné- trant par l’orifice 0. Pratiquement, l représentera une fraction de litre; nous supposerons ce nombre petit par rapport à V. Soit 2 l'intensité du courant, en ampères, traversant l’électrolyseur. Le temps employé par une tranche de liquide de ! litres pour parcourir le compartiment cathodique sera Y us - rase de = secondes. Ceci suppose l’endosmose électrique nulle ou négligeable; si tel n’était pas le cas, ce temps serait un peu plus court. Comme précédemment, nous considérerons d’abord cette action comme négligeable. L'intensité du courant traversant l’électrolyseur étant de ? ampères, la tranche de / litres sera constamment 1 v que le courant soit également réparti dans l’électroly- seur. Ce n’est pas rigoureusement le cas. Pour une première approximation, cette hypothèse est cepen- dant suffisante, surtout si l’électrolyse est effectuée sur une solution de sel concentrée". soumise à un courant de ampères, en supposant ! Il y aura probablement lieu de revenir ultérieurement sur une formule plus exacte pour les solutions de sel non concentrées. 406 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR De là résulte que le nombre des coulombs traver- sant la tranche de ! litres pendant son parcours à tra- vers le compartiment cathodique sera : il \ ampères / V \ secondes () < (+) — 1coulombs (18) La concentration en soude de la tranche de ! litres à sa sortie du compartiment cathodique sera donc la même que si elle avait été soumise à l’électrolyse par cuvée, dans un électrolyseur dont le volume cathodi- que serait de ! litres, sous l’action de à coulombs. Cette concentration sera donc donnée par les formules de la « marche par cuvée » où l’on remplacera V par L L'N par. — MUOP 0 JPREO La relation générale (10) appliquée au cas actuel devient ainsi : ns hodaadén is fi gesso + lp) soit — 96540 (Ce) ‘© (19) Dans le cas particulier de l’électrolyse du chlorure de sodium, on déduit de la même facon la formule suivante de la relation (13) : . 4 pi == 96540 XX 3 1 CEE 20) 4 a ! En toute rigueur, la relation (20) ne s’appliquerait à la mar- che en régime, 1® cas, que si la concentration en sel reste cons- tante dans toutes les parties du compartiment cathodique. Prati- quement, le liquide qui traverse le compartiment subit une assez faible variation de concentration en sel pour que celle-ci puisse être généralement négligée. Nous reviendrons d’ailleurs dans un autre mémoire sur le cas où cette simplification ne peut être admise. L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 407 Dans les expressions (19) et (20), c représente la concentration du liquide sortant de lélectrolyseur en M.cr./L NaOH. L’analogie des formules (19) et (20) avec les for- mules (10) et (13) conduit à cette conclusion que les représentations graphiques employées pour la « marche par cuvée » et les méthodes de calcul qui s’en dédui- sent s'appliquent aussi à la marche en régime (1° cas). Il suffira de remplacer les relations (16) et (17) par les suivantes : 1 “ossto TX (9 (21) ONE. geo 20) (22) Le débit du liquide d'alimentation est généralement donné en litres par heure, et non pas en litres par seconde. Dans ce cas les expressions (19), (20), (21) et (22) prennent les formes suivantes, L désignant le débit d'alimentation en litres à l'heure soit L— 3600 /, i l’ampérage, c la concentration en soude exprimée en M.gr./L : PE 0,03729 1e —= p (c) (1 9bis) 1 re | 0,03729 es Le e nl — ac) ne il (20bis) RATER X æ (c) (21bis) ï — 26.82 y (0) (226) On remarquera que pour des conditions données de température et de concentration initiale en sel, le liquide cathodique sortant de l’électrolyseur est à une concen- trahion en soude qui ne dépend que du rapport = 408 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR En outre, la concentration en soude du liquide sor- tant est indépendante du volume permanent de liquide cathodique. 7. i Nous désignerons ce rapport —— sous le nom de « ca- IE ractérishque de la marche en régime ». Rendement du courant. — Connaissant la concen- tration sodique € du liquide sortant du compartiment cathodique, pour une caractéristique de marche don- née, il est évident, en raison de l’analogie des formules employées, que le rendement du courant pour la mar- che en régime sera exprimé par les relations (A) à (E) développées précédemment, à propos de la marche par cuvée. En d’autres termes à concentration sodique égale le rendement du courant pour la marche en régime 1° cas sera égal au rendement pour la marche par cuvée Cas où le liquide d'alimentation contient déjà de la soude. — On devra employer alors une formule déduite des relations (17) et (175), soit : (l A+ 0,3729 = A, dans laquelle 3 4 <. 3 1 + A me Lu 2? EN = a (1 + ac) * Cas ou l’endosmose électrique n’est pas négligeable. — Soit comme précédemment V le volume du compar- timent cathodique, { le débit d'alimentation cathodique par seconde, v le volume du liquide passant par en- dosmose du compartiment anodique au compartiment cathodique; tous les volumes sont exprimés en litres. Le temps employé par la tranche de ! litres pour L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 409 traverser le compartiment cathodique, qui était précé- : . demment de —- secondes sera, en tenant compte de V— l’endosmose, de --— secondes. Le nombre de coulombs traversant la tranche de / litres pendant son parcours à travers le compartiment cathodique sera il \ampères / V -_ » \ secondes Cr) 4 (—— — à coulomb Comparant cette valeur de +, plus petite que celle donnée par la relation (18) et faisant le rapport de Ÿ à à, on à, toutes éliminations faites d’où Appliquant la relation générale (10), comme précé- demment, il vient : ( DU A ou : 0) RARYOLSR Jason Pr gare Ù ( ) = 96:40 © (c) ou, passant aux relations (19°) et (20/5) 2 0 () et dans le cas particulier du chlorure de sodium 0,03729 ul Monte (1 + Ÿ 1 (G) 1 LoX NH ; +: MC s Ù y Désignons pour abréger le terme ([1— -ÿ) sous le 410 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR nom de constante endosmotique de l’électrolyseur. Nous conclurons des formules qui précèdent : 1° Que l’endosmose électrique aura pour effet, toutes choses égales d'ailleurs, de diminuer la concentration en soude du liquide cathodique sortant. 2° Que par contre le volume de ce liquide sera un peu plus élevé, soit de (l + v) litres par seconde, ou de (L + 3600 v) par heure. Les deux actions tendent donc à se compenser lors- que l’on considère la quantité totale de soude produite à l'heure. Il est à remarquer d’ailleurs que pratiquement le ds v ble dans la plupart des cas. Si cette condition n’était pas satisfaite, on rentrerait d’ailleurs dans le 2° cas de la marche en régime que nous allons étudier. Dans Îles conditions habituelles des expériences, on tient compte de l’endosmose avec une exactitude suffisante en pre- nant pour débit d'alimentation le terme ! + v, au lieu de L. Il n’y aura donc lieu d’en tenir compte que lorsque l’endosmose électrique sera considérable, soit lorsque les conditions suivantes seront réalisées : 1° forte den- sité de courant sur le diaphragme ; 2° faible porosité du diaphragme. Rôle de la diffusion. — Nous avons déjà insisté sur le peu d'importance qu'il faut attribuer à la diffusion de la soude à travers le diaphragme comme cause de diminution de la production effective d’alcali. Si l’on doit en tenir compte, on pourra le faire soit en modifiant légèrement la valeur du paramètre à, terme est toujours très petit, si ce n’est négligea- L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 411 ainsi que nous l’avons indiqué précédemment à propos de la marche par cuvée, soit encore en retranchant de la concentration e en soude du liquide sortant du com- partiment cathodique un terme de la forme ke, dont le coefficient 4 dépendra uniquement du diaphragme. Nous renvoyons à un autre mémoire l'étude relative à la détermination du coefficient 4. Pour le moment, il suffira d'indiquer le principe de cette correction, d’ail- leurs toujours très petite. Marche en régime, 2° cas. — Le liquide d’alimen- tation (solution de sel) est supposé se mélanger instan- tanément au liquide du compartiment cathodique dont la composition est uniforme. Soit € la concentration du liquide sortant de l’élec- trolyseur, exprimée en Mgr./L NaOH. Pendant un temps £ on a fait passer litre de liquide d'alimentation ; pendant le même temps l’électrolyseur a été traversé par g coulombs. La condition du régime suppose que ut, , et ..q =ûit Pendant un temps très court dt, on fait passer un volume du de liquide d’alimentation. La quantité de soude sortant de l’électrolyseur pendant ce temps sera égale à c du M.gr. NaOH; d’autre part la quantité a ere TE À produite sera égale à 6540 M-gr. NaOH. Le régime étant supposé établi, ces deux quantités doivent être égales, soit : r dq ia C dq C du = 96540 ou 96540 7 —= pr mais dq — à dt et du — l di, d’où : 96540 — re (23) 412 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES SUR remplaçant enfin r par sa valeur r — f(c), on a 1 À C 7 = 96540 FC) (24) Dans le cas particulier de l’électrolyse du chlorure de sodium que nous considérons, cette relation devient, en remplaçant f (c) par l’expression analytique (7) Er — — 96540 (1 L ac) Ÿ € (25) La résolution de cette équation par rapport à € s’effectue en élevant les deux membres à la puissance 3; en posant i 3 (55) [XX 96540 l’équation prend la forme : act + c — Q = 0 (26 dont on peut trouver les racines. Mais il est beaucoup plus simple, pour l'étude d’un électrolyseur, de dresser une fois pour toutes un tableau 1 donnant les valeurs numériques de (1 ac)# c pour des valeurs croissantes de €, et de construire au besoin un 1 graphique indiquant les valeurs de (1 + ac) c ou de FTCÉ Il est alors aisé de calculer l’une des quanii- tés 4, !, cen fonction des deux autres en mettant les relations (24) et (25) sous les formes suivantes : À î C dr ue AUÈUE. aUE 9 96540 L. f() (5 I 0 + net LD Vo, dont on remarquera l’analogie avec les équations (21) L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 413 et (22) qui servent à résoudre le problème de la « mar- che en régime (1° cas) ». Si l’on exprime le débit d'alimentation en litres à l'heure, soit L — 3600 /, les expressions (27 et (28) deviendront C i 0,03729 — == — 27bis ETS (275) Us 0,03729 — — (+ a) Ÿ ce (28bis) Comme dans le 1° cas, on constate que la concen- tration sodique du liquide sortant ne dépend que du rapport — les conditions de température et de con- centralion initiale en sel restant les mêmes; celte con- centration sodique est aussi indépendante du volume V de liquide occupant le compartiment cathodique. Le rapport —<— représente donc encore la « caracté- ristique de la marche en régime. » On remarquera aussi que si l’endosmose électrique n’est pas négligeable, il suffira de prendre pour valeur de L non pas le débit d'alimentation usuel, mais bien ce débit augmenté du volume de liquide passant par endosmose du compartiment anodique au compartiment cathodique. L’endosmose électrique agira d’ailleurs dans le 2% cas, comme dans le 1° cas. Quant au « rendement du courant » il sera donné, pour la marche en régime 2° cas, par la relation fon- damentale ss AC soit dans le cas particulier que nous avons toujours considéré par | = ——————— (CE 09 + 414 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES -SUR On trouvera dans le tableau IV ci-après les valeurs numériques de ces rendements comparées à celles de la marche par cuvée, pour les mêmes concentrations sodiques et les mêmes données fondamentales. Il est à noter enfin que le rôle de la diffusion inter- vient dans la marche en régime 2%° cas, comme dans la marche en régime 1° cas. Cas particuliers. — Si le liquide d’alimentation contient déjà de la soude caustique, provenant par exemple d'eaux de lavages, comme nous l’avons déjà indiqué, les formules précédentes doivent être modi- fiées. Représentons par c, et c, les concentrations molé- culaires en soude du liquide d'alimentation et du liquide sortant; supposons également que le mélange du liquide frais avec le liquide du compartiment cathodique soit instantané, de telle façon que la concentration en soude du liquide cathodique dans l’électrolyseur soit unifor- mément égale à c,. Nous reportant à la démonstration précédente, la quantité de soude produite pendant le temps dé sera r dq 96540 sortant de l’électrolyseur sera égale à (ce, — €,) du. Posant la condition du régime on a : r dq 96540 Mais dy 1 dt, du = dir =f\(c,) d'où 2 r | M pig = ci) | Î (C) Dans le cas particulier considéré de l’électrolyse du égale à M.gr. NaOH, et la quantité de soude (c, — c,) du = L'ÉLECTROLYSE DES CHLORURES ALCALINS. 415 chlorure de sodium, cette relation devient, en rempla- cant f (c) par l'expression analytique (7) et en expri- mant le débit d'alimentation en litres à l'heure. ta ee) (Le) “tas 0,03729 —— — La résolution de cette équation par rapport à c, peut être ramenée à l’équation du 4" degré; en pratique, il est tout aussi rapide de le faire par tàtonnements successifs en dressant préalablement un tableau des valeurs numériques de (1 + ge JE pour des valeurs croissantes de €,, Une limite supérieure de €, est don- née par les formules relatives à la marche en régime 1% cas, avec liquide d'alimentation à la concentration €, de soude. Une limite inférieure est généralement don- née en réduisant de 10 °/, à 20 ‘/, la limite supérieure. Pratique de la marche en régime. — Nous avons indiqué plus haut les caractéristiques de la marche en régime dans les deux cas limites. Lorsqu'on examine les divers systèmes d’électrolyseurs employés dans les laboratoires et dans l’industrie, on constate qu'aucun d’eux ne réalise d’une facon absolue et exclusive l’un des cas limites. Ils s’en rapprochent seulement plus ou moins; il est intéressant de le préciser. Le 1% cas tend à se produire dans les appareils à compartiment cathodique considérable, travaillant avec une faible densité de courant cathodique de façon à éviter autant que possible le mélange des liquides par suite du dégagement d'hydrogène. Le 2% cas tend à se réaliser lorsque le volume du compartiment cathodique est restreint, la densité de courant cathodique élevée, et surtout lorsque l’alimen- tation cathodique est indirecte, c’est-à-dire par passage 416 ÉTUDES PHYSICO-CHIMIQUES, ETC. de liquide anodique dans le compartiment cathodique à travers le diaphragme. En effet, par alimentation indirecte, le liquide frais pénètre dans le compartiment cathodique simultané- ment à travers toute la section du diaphragme ; le déga- gement d'hydrogène sur la cathode, généralement très voisine du diaphragme, suffit alors pour assurer un mélange rapide des liquides, surtout lorsque ce déga- gement de gaz est abondant par suite d’une densité de courant cathodique élevée. Ce sont donc bien là les con- ditions caractéristiques de la marche en régime 2° cas. Parmi les appareils industriels qui remplissent le mieux ces conditions, il y a à citer d’abord les appa- reils dits « à cathodes filtrantes » dans lesquels l’ali- mentation est indirecte et le volume du compartiment cathodique est réduit à un minimum (soit le volume de liquide restant adhérent entre le diaphragme et la toile métallique appliquée contre le diaphragme et servant de cathode). On ne doit donc pas s'attendre à ce que les rende- ments pratiques des appareils à diaphragme, marchant en régime, correspondent toujours très exactement à ceux indiqués par les formules établies pour les deux cas limites de la marche en régime. Les valeurs don- nées par l'expérience seront plutôt comprises entre celles indiquées par les formules relatives à ces deux cas, avec tendance, suivant les conditions de construc- tion et de fonctionnement des appareils, à se rapprocher plus ou moins de l’un ou de l’autre ; on verra d’ailleurs plus loin que les différences obtenues dans les deux cas ne sont pas numériquement très grandes. (A suivre.) L'INSOLATION EN SUISSE [° PARTIE MESURES HÉLIOGRAPHIQUES PAR Henri DUFOUR (Avec les planches II et III.) C’esten 1884 que les premiers héliographes, im- portés d'Angleterre, ont été installés en Suisse à Zürich et à Davos; l’année suivante, grâce à l'initiative de M. le Prof. A. Riggenbach, un appareil de construction suisse était placé à Bâle et un second à Lugano; les sphères de verre de ces instruments avaient été travail- lées par M. Suter, opticien à Bâle. Lausanne et Berne reçurent des appareils semblables en 1886, dés lors le nombre des stations qui en furent dotées a été constam- ment en augmentant et aujourd’hui quatorze localités enregistrent régulièrement la durée de la radiation so- laire au moyen du Sunshine recorder (Héliographe) de Campbell et Stokes, ce sont : Arosa, Bâle, Berne, Buus, Clarens, Davos, Genève, Haidenhaus, Hallau, Lausanne, Lugano, Säntis, Wald et Zürich. Sur ce nombre neuf stations publient le résultat de ARCHIVES, t. XVI. — Octobre 1903. 30 LAS L'INSOLATION EN SUISSE. leurs observations dans le bulletin quotidien du temps qui accompagne la carte météorologique suisse. Le dépouillement des indications données par les bandes de carton des appareils héliographiques est fait, avec le plus grand soin, par le personnel du Bureau central de météorologie à Zurich et les résultats sont publiés in exlenso dans les Annalen der Schweizerischen Meteorologischen Central-Anstalt. Il nous à paru que le nombre des années d’observa- tions était suffisant pour qu’on puisse en tirer quelques conclusions générales sur linsolation en Suisse et sur les causes qui influent sur,sa valeur. Les instruments ayant été installés à des époques diverses, nous avons comparé les résultats de sept sta- tions seulement possédant toutes la même série de dix années d'observations s’étendant de 4891 à 1900. Cette période comprend un maximum de taches solaires, l’année 1893, et se termine au minimum de 1904. Les stations choisies représentent divers types de cli- mats dont l’ensemble donne une idée assez exacte de celui de la Suisse, ce sont : Bâle et Berne stations de plaine ou de plateau traver- sées l’une et l’autre par un fleuve ; Lausanne et Zürich qui représentent également le plateau suisse avec l’in- flaence du voisinage d’un lac; Lugano nous donne la chimatologie solaire d’une localité du sud des Alpes, située également au bord d’un lac; Davos est le type de la haute vallée alpestre, et le Santis est la station météorologique de montagne la plus élevée que nous ayons en Suisse. Pour chaque station nous avons établi le nombre moyen d'heures de soleil pour chaque mois et déduit L'INSOLATION EN SUISSE. 419 linsolation moyenne diurne. Ces chiffres tout intéres- sants qu'ils sont ne donnent pas une idée nette de la clarté relative des divers mois, car le nombre d'heures de soleil enregistré dépend avant tout de la durée du séjour de cet astre au-dessus de l’horizon, ce nombre sera toujours plus fort en juin qu’en décembre sans qu’on soit en droit d’en conclure que la clarté du ciel est plus grande dans le premier mois que dans le second. Nous avons donc calculé l’insolation relative pour cha- que mois telle qu’elle peut être déduite des indications des instruments eux-mêmes et non pas de la valeur astronomique des heures de soleil. Il faut remarquer en effet que l’héliographe de Stokes et Campbell, ne marque que lorsque les rayons solaires ont une inten- sité suffisante pour carboniser la feuille de carton pla- cée au foyer de la sphère de verre, il s'écoule donc un temps variable entre le moment où le soleil est vu par l'observateur le matin et le moment où la bande de car- ton commence à signaler son action, la différence peut atteindre vingt minutes et plus si l’atmosphère est un peu brumeuse comme c’est le cas dans les villes; le soir le même phénomène se produit de sorte que l’insolation enregistrée est toujours moindre, même par un beau Jour, que la durée de visibilité du soleil; ce fait n’a pas d'importance climatologique car les rayons solaires que l’héliographe n’enregistre pas sont sans influence sen- sible sur la végétation. Pour déterminer l’insolation relative d’une localité nous avons donc cherché quelle était, dans la série des dix années, pour chaque station le nombre maxi- mum d'heures de soleil enregistrées au milieu du mois, et ce nombre multiplié par le nombre des 420 L'INSOLATION EN SUISSE. jours du mois, donne avec une approximation suf- fisante l’insolation maximum possible que l'appareil en- registrerait dans un mois toujours clair ; comme on peut facilement s’en assurer le produit des heures de soleil du milieu du mois par le nombre des jours est sensible- ment le même que la somme des heures de soleil des divers jours ; l’écart serait sensible en juin et décembre si à ce moment là la variation horaire diurne était plus grande qu’elle ne l’est en réalité prés des solstices. Ces renseignements généraux suffiront pour com- prendre sans autre explication, les tableaux et les gra- phiques des diverses stations. Dans chaque tableau la première colonne indique les mois, la seconde le nom- bre moyen d’heures de soleil enregistrées, la troisième l’insolation possible d’après la situation de l'instrument, la quatrième est le rapport de la seconde et de la troi- sième, c’est la clarté relative, enfin la cinquième indi- que l’insolation moyenne diurne dans chaque mois. 4% type. — Bâle et Berne villes de plateau et de plaine traversées par des fleuves. a) Bâle, long. 7 35’ G., lat. 47 33', altitude 278 m. traversée par le Rhin. L’insolation moyenne de 10 ans est de 1697 heures : les valeurs extrêmes de ces pé- riodes sont: 1998 n. en 1893 et 1421 h. en 1896; Pinsolation possible donnée par l’instrument serait de 3951 heures ; tandis que sa valeur astronomique pour la latitude et longitude de Bâle serait de 4448 heures. L’insolation réelle est donc les 43 ‘/, de l’insolation possible ; elle se répartit comme suit entre les mois : Mois. Insol. réelle. Insol. possible. Je Insol. moy. diurne. Janvier..... 53.1 2320 23 1.71 Février... 95.2 271.2 35 3.40 MArs-es rue 131.9 328.6 &0 4.25 L'INSOLATION EN SUISSE. 421 Mois. Insol. réelle. Insol. possible. °/0 Insol. moy. diurne. LIU SO 158.5 349.0 46 5.28 D. 173.0 412.2 42 9.98 ue SM 210.0 402.0 52 7.00 Juillet: 524: 224 .6 418.5 52 7.15 Addbes st: :2.-230.0 339.9 o1 1.49 Septembre... 167.1 324.0 51 5.97 Octobre .... 125.6 334.8 49 4.05 Novembre.. 68.5 252.0 27 2.98 Décembre.. 62.7 293.2 28 2.02 On voit d’après ce tableau, et la première courbe de la Planche I, que le moisle plus sombre relativement est janvier, le plus clair août ; la courbe de l’insolation re- lative s'élève rapidement de février en avril, mais subit une dépression sensible en mai, ce fait est général pour les stations de plaine. b) Berne, long. 7°26' G., lat. 46 57, altitude 572 m. traversée par l’Aar, a un climat solaire très semblable à celui de Bâle. L’insolation moyenne est de 1808 h., les valeurs extrêmes sont 2132 h. en 1893 et 1528 h. en 1896, l’insolation possible serait de 4313 heures, de sorte que la valeur réelle représente les 42 */, du pos- sible et se répartit comme suit : Mois. Insol. réelle. Insol. possible. °/0 Insol. moy. diurne. JAUVICE. :. 91.9 263.5 19 1.67 Février..... 400.5 271.2 36 3.60 Mars he... 139.5 331.7 42 4.50 ANR... ATAA 378.0 45 5.10 MORTE... 194.9 421.8 &3 6.29 D 2e. :. :. 226.5 44G.4 91 7,59 TONER :. 251.0 443.3 97 8.10 1! ° |: | DSEHAENRES 253.3 412.3 61 8.17 Septembre.. 486.0 354.0 52 6.20 Octobre.... 126.1 310.0 41 4.07 Novembre... 60.7 252.0 24 2.02 Décembre .. 45.3 217.0 21 1.46 420 L'INSOLATION EN SUISSE. Ù Comme à Bâle le mois le plus sombre est janvier, le plus clair est août; on constate également la faible inso- lation relative du mois de mai, un fait frappant est le très rapide accroissement de l’insolation relative de jan- vier à février. 2% type. — Zurich et Lausanne, villes de plateau soumises à l'influence immédiate de grands lacs. _@) Zurich, long. 8°33! G., lat, 47°23', alt. 473 m., à l’extrémité du lac est soumise en même temps à l’ac- tion du courant de la Limmat, l’observatoire situé sur les pentes du Zurichberg domine la ville et reçoit plus d'heures de soleil que la ville elle-même. Le nombre total des heures de soleil s'élève à 1730.3, Comme pour les autres stations le maximum 2034 a eu lieu en 1893 et le minimum 1451 en 1896; l’inso- lation possible serait de 4042 h., de sorte que Zürich reçoit annuellement 43 °/, du maximum (PI. IN). Mois. Insol. réelle. Insol. possible. °/0 Insol. moy. diurne. Janvier..... 42.5 232.5 18 1.37 Février. 2 93.5 252.0 31 3.34 h) FSU TENUE 131.1 341.0 40 L.42 Arilshss sie 171.5 384.0 L4 5.71 Mans :Qur, Jo 182.3 k40.2 41 5.90 JUIN EE, 223.3 k47.0 90 7.44 Juillet... 240.9 &40.2 94 7.74 AOÛT en ei 242.9 415.4 58 1.83 Septembre.. 478.1 339.0 52 5.94 Octobre.... 110.8 294.4 38 3.51 Novembre... 54.4 231.0 22 1.71 Décembre.. 42.8 223.2 19 1.38 Les caractères de la variation annuelle sont les mêmes que dans les villes précédentes les mois de décembre et de janvier sont particulièrement sombres; août est comme ailleurs le mois le plus clair. L'INSOLATION EN SUISSE. 423 b) Lausanne, long. 6°38' G., lat. 46°31'. altitude 553 m., est soumise à l'influence du voisinage d’un des plus grands lacs de la Suisse, l'observatoire domine la ville, son altitude est de 50 m. environ supérieure à celle des régions les plus habitées. Le nombre total d'heures de soleil s'élève à 1912.3 h. ce qui représente 47 ‘/, du maximum qui serait de 4034.3 h. L'année la plus claire est encore 1893 avec 2208 h. mais la plus sombre est 1897 avec 1691 h. et non pas 1896 comme dans les villes précédentes (PI. IT). Mois. Insol. réelle. Insol. possible. 9/0 Insol. moy. diurne. Janvier." 72; 260.0 28 2.32 Février..... 106.7 294.0 36 3.81 Mars à... 147.0 331.7 k4 4.74 PSE Fr... 181.0 363.0 90 6.03 |. 02 TAC 210.0 409.2 51 6.77 Joue... 226.1 408.0 99 7.54 Julien 5... 254.4 427.8 60 8.20 AOL... 261.8 406.1 64 8.51 Septembre... 190.9 333.0 57 6.36 Octobre .... 137.3 316.2 L3 k.43 Novembre... 741.1 240.0 29 2.37 Décembre .. 53.9 244.9 22 1.73 1912.3 4034.3 47 5.24 On voit que le minimum tombe en décembre, l’ac- croissement de clarté n’est pas très rapide de décembre à janvier, il augmente plus rapidement de janvier à février et de février à mars mais la variation d'hiver n’est pas aussi rapide qu’à Zurich; comme ailleurs le maxi- mum est en août. 3"° lype. — Lugano, long. 857! G., lat. 46°, alt. 275 m. Lugano est la seule ville suisse du sud des Alpes 49% L'INSOLATION EN SUISSE. pour laquelle nous possédons dix ans et plus d’obser- vations, son altitude est presque exactement celle de Bâle, elle est comme Zürich et Lausanne soumise à l’in- fluence d’un lac. Le nombre des heures de soleil s’élève à 2276.9 ce qui pour une insolation possible de 3856 représente 59 ‘/, du maximum. L’année la plus claire comme pour les villes du nord des Alpes a été 1893 h. avec 2426 h. L'année la plus sombre est 1896 avec 2154. La distribution de l’insolation est la suivante : Mois. Insol. réelle. Insol. possible. °/0 Insol. moy. diurne. Janvier... 419.5 239 50 3.85 Février... 154.5 2590 60 5.52 Mars 55. 191.1 335 57 6.16 Avril 173%. 197.9 360 55 6.60 Mai. #14) 216.5 429 51 6.98 Jun pro. 250.5 A7 60 8.35 Juillet .... 295.9 495 69 9.54 Août: 49.5: 97355 400 68 8.82 Septembre 212.4 342 62 7.08 Octobre... 142,9 316 45 4.60 Novembre. 98.0 231 42 3.27 Décembre. 106.8 214 50 3.44 On voit d’après ce tableau et d’après la courbe de la PI. IT que l’allure de l’insolation relative est différente de ce qu’elle est au nord des Alpes ; un premier mini- mum a lieu en mai, suivi d'un second minimum plus prononcé en novembre, dès le mois de décembre l’in- solation relative augmente pour atteindre un premier maximum en février: le second maximum le plus important est en Juillet. Quant à l’insolation réelle elle a aussi son maximum en juillet et non en août comme au nord des Alpes. 4% type. — Davos, long. 9°49', lat, 4648", altitude L'INSOLATION EN SUISSE. 425 1557 m., est le type de la haute vallée alpine et l’in- solation y présente un caractère particulier. Le nom- bre des heures de soleil est de 1795.8 mais l’insolation possible n'étant que de 3325 h., cela représente 54°/, du maximum, chiffre très élevé. L’année la plus claire, comme dans la plaine est 1893 avec 1880 heures de soleil, la plus sombre est 1896 avec 1607 h. (PI. IT). La variation annuelle est la suivante : Mois. Insol. réelle. Insol. possible. °/0 Insol. moy. diurne. JAMIE .-.+ 1 91.9 186 49 2:97 Février ... 108.8 196 59 3.88 Mars... 153.3 282 04 4.94 Aa. #1. 160.9 315 o| 9.30 D. . 168.2 397 47 0.42 JUS... 176.6 363 48 9.89 Jenet" >. 207.7 319 99 6.70 AE. : 243.7 393 60 6.90 Septembre 176.4 300 99 5.88 Octobre... 443.6 245 99 4.63 Novembre. 108.5 186 58 3.62 Décembre. 87.0 167 92 2.81 On voit que comme à Lugano, le minimum de mai est accentué et qu’en hiver le minimum principal est en janvier, il est suivi d’un mois de février très clair qui produit le premier maximum, le second maximum a lieu, comme pour les stations du nord des Alpes, en août; l’insolation de Davos est déjà une insolation de cli- mat d'altitude, plus forte en hiver qu’en été , Davos est à la limite des deux régions, l’insolation relative moyenne des mois d’été, avril à septembre est 53.7 °/,, celle de l'automne et de l’hiver, octobre à mars est de 54.7 °/,, il y a presque équilibre tandis qu'une station de plaine telle que Lausanne par exemple a une inso- 426 L'INSOLATION EN SUISSE. lation d'hiver de 33.7 ‘/, et celle de l'été est de 56.2 ‘|. On peut donc prévoir qu’en s’élevant plus haut encore l’inversion sera complète; c’est ce que montre notre dernière station, 5e type. — Säntis, long. 920", lat. 4715, alti- tude 2500 m. Le Säntis est l’observatoire le plus élevé de la Suisse, c’est un sommet isolé avec un horizon dé- couvert, l’insolation maximum peut donc être élevée, elle atteint 4204 h. ; l’insolation réelle est seulement de 1752.7 c’est à dire de 42 ‘/, par conséquent infé- rieure à celle de Davos dont l'horizon est bien moins découvert. Le maximum a eu lieu en 1891 avec 1917 h., le minimum est en 1900 avec 1425 h. La variation annuelle est la suivante : Mois. Insol. réelle, Insol. possible. 9/0 Insol. moy. diurne. Janvier... 113.0 219 k4 3.65 Février... 125.4 297 49 4.48 MAT Es. Tel 339 7 k.44 ANT SSE L 148.5 393 ay 4.95 Mat. 2... 145.2 394 36 4.68 2 LETTRE 148.4 420 36 4.88 Juillet .... 174.4 450 39 5.62 AQUEMNONES 193.2 428 45 6.23 Septembre 161.5 391 46 5.38 Octobre... 151.3 326 46 4.87 Novembre. 141.3 276 51 Pre Décembre. 113.6 201 44 3.66 On voit que le maximum de Pinsolation réelle a lieu en août, comme dans la plaine, mais les valeurs rela- tives présentent un caractère tout différent de celui de la plaine, elles sont faibles en été, minimum en mai et en juin, et présentent leur maximum en novembre. L'INSOLATION EN SUISSE. 497 L'insolation d'hiver, d’octobre à mars est de 44.7 ‘|,, celle d’été, d'avril à septembre est de 39.7 */, seu- lement. Cette forte nébulosité des sommets de 2000 à 2500 m. est générale en été; les observations du Säntis en fixent la valeur. La cause en est bien connue, elle est due à l’al- titude plus élevée des nuages et brouillards en été qu’en hiver, dans cette derniére saison la zône de brouillards est le plus souvent au-dessous de 1200 mètres. Les sept stations que nous avons étudiées nous donnent, nous semble-t-il, les éléments généraux et caractéristiques de l’insolation en Suisse. On voit que nos villes de plaine et du plateau au nord des Alpes for- ment un premier groupe dont linsolation moyenne s'élève à 1787 heures ou à 43.7 °/, du maximum pos- sible. Les trois villes de la Suisse centrale et orientale ont sensiblement la même valeur; pour la Suisse ocei- dentale dans la région du plateau comprise entre les Alpes et le Jura le nombre des heures de soleil est plus élevé, puisqu'il atteint 47 °/, du maximum. Il est pro- bable que les résultats de Genève confirmeraient ceux de Lausanne, malheureusement nous ne possédons des observations pour cette ville que depuis 1897; la moyenne des quatre années 1897 à 1900 donne 1744 h. à Genève et 1796 h. à Lausanne. Cet avan- tage de la région sud-ouest de notre pays est une compensation de l'abondance des jours de bise, les vents du NE et NNE sont en effet plus fréquents dans la plaine suisse comprise entre les Alpes et le Jura et qui est à peine coupée de collines que dans la suisse centrale et orientale où les ramifications des contreforts des Alpes 428 L'INSOLATION EN SUISSE. et du Jura divisent le pays et empêchent l’action intense de grands courants". Le sud des Alpes, à en juger par Lugano, à une in- solation très forte, supérieure à celle qu’on attendrait de sa latitude, il y a là un effet local tout au bénéfice de la jolie ville tessinoise. Le climat de montagne est caractérisé par une faible insolation relative due à la nébulosité d’été qui règne à la montagne et que la pureté de l'air dans les jours courts de l’hiver ne peut compenser. Cette faible inso- lation relative de sommets dont l’horizon est pourtant entièrement découvert est confirmée par les mesures faites au Sonnblick en Autriche à 3103 m. qui n’a que 1531 heures de soleil représentant 34 °/, du maximum. Quelque chiffres de comparaison avec les pays voi- sins nous permettent de mieux juger de la valeur du cli- mat solaire que nous avons, nous les empruntons au mémoire de M. Helmüth-Kônig* qui donne l’insolation absolue et relative de quelques localités Londres.... 1026 h. (26 °/,) Magdeburg. 1603 h. (36 °/,) Rostock.... 1696 h. (38 °/,) Madrid... 2968 h. (6607) PORN 2547 h. (57°) Hambourg. 1236 h. (28 °) Greenwich . 4227 h. (28 ‘/,) Vienne.... 1812 h. (41 ‘o) D’après cet auteur l’insolation moyenne des Iles Bri- tanniques serait 1400 h. 30 (°/,), celle de l'Allemagne centrale 1700 h. (38 */,), celle de l’Autriche 2300 h. (52 ?/,), celle de l'Italie 2300 h. (52 °/,) enfin celle de l'Espagne 3000 (68 °/,). 1 Ueber die Nordwinde der Westschweiz, von Dr Jul. Müller. Annalen der Schweizerischen Meteorolog. Central-Anstalt. * Naturwissenschaftliche Rundschau. 25 nov. 1895, p. 597. L’INSOLATION EN SUISSE. 429 D’après les tableaux ci-dessus l’insolation moyenne de la Suisse, au nord des Alpes, sur le plateau serait 1790 h. soit 44 °/.. Il nous à paru intéressant de calculer, pour une sta- tion au moins ayant un nombre d’années suffisant, les valeurs de l’insolation pour tous les jours de l’année. Dans ce but nous avons dépouillé la série des 15 années d'observations de Lausanne qui s’étend de 1887 à 1901 et calculé pour chacun des Jours de l’année la valeur moyenne des heures de soleil déduite de la somme des quinze années d'observations divisé par quinze. L’exa- men des résultats permet de déterminer si la courbe présente des anomalies, c’est-à-dire si certaines périodes de l’année ont une insolation supérieure ou inférieure à la valeur moyenne de leur époque. Le nombre des années dont nous disposons ne permet pas de juger si ces anomalies sont physiques, c’est-à-dire si elles re- présentent un état normal, ou si en multipliant les années d'observations elles disparaîtront. Il y aura donc lieu d’ajouter plus tard aux chiffres calculés de nou- velles périodes, comme cela a été fait pour les valeurs moyennes diurnes de la température calculées par M. E. Plantamour dans ses belles Etudes sur le climat de Genève. Pour éviter à d’autres de refaire tout le tra- vail déjà fait nous croyons utile de publier in extenso les deux tableaux des pages 430 et 431, qui indi- quent jour par jour l’insolation diurne moyenne déduite de la série des années 1887-1901". L’étendue d’un gra- phique tracé avec ses 365 points nous a engagé à éta- Ces tableaux sont établis suivant l’année météorologique 1°" décembre à 30 novembre qui convient mieux dans ce cas que l’année civile. 430 Lausanne. = S © O0 =I © OÙ & © 19 — = = LES ES os 14 CSS + © 1 © © © [== Décembre à. .84 ay = 1 4.7 NT TN LE, >= >= © © = = = >= = NO = = — — © 89 49 07 .81 .79 . 10 .19 xl .04 .09 .65 L'INSOLATION EN SUISSE. Valeurs diurnes de l’insolation. Janvier 4. .94 .81 .10 .04 = ND 9 = © 19 DO HD —=>> © == IWŸ 9 © » = CI CO C9 PO RO CE Co Moyennes de 15 ans. Mars 85 63 23 .39 ar L .67 .85 .67 .47 ms .03 Février re CG QG CO = : = + 19 1O NO © CO CO D = = DO & Æ = Æ x © we ©: 21 .28 .39 M .10 .20 . 90 .82 .21 .T0 . 0 ti .92 .89 .k4 Qc = SEE + C2 CO CT À FE QC OO 10 © CO Æ US O9 Où Où CO D à © Qt ©: .23 12 . 99 27 1887-1901. Avril Mai 5.40 5.60 6.20 7.00 6.53 5.91 3.98 7.55 k.75 8.61 5.81 6.53 5.90 1.09 6.10 5.88 6.21 6.43 5.67 5.91 5.12 6.04 9.30 9.01 3.96 1.48 6.72 7.45 5.93 7.15 k.35 7.09 5.21 Ta »,44 7.89 7.11 6.90 7.14 5.91 8.16 6.00 7.26 k.07 k.71 4.93 5.13 6.33 5.32 6.89 6.79 7.06 6.85 7.51 3.60 6.44 9.69 7.10 4.28 9.87 =. 6.80 D AL 6.89 L'INSOLATION EN SUISSE. 431 Lausanne. Valeurs diurnes de l’insolation. 1887-1901. Moyennes de 15 ans. Juin Juillet Août Septembre Octobre Nov 1 9.05 À: TA 9.23 6.74 5.24 3.26 2 4.97 8.62 1.23 7.39 4.04 2.09 3 WT 6.10 9.08 6.31 k.49 2.49 k 8.43 6.45 8.01 6.21 3.99 3.31 5 8.17 6.77 6.41 6.71 3.13 3.88 6 7.55 8.30 6.93 5.94 3.18 2.26 7 | 8.44 9.38 7.66 4.28 :1 :3:60 2.00 8 7.66 8.66 8.42 6.26 &.25 2.06 9 6.78 10.30 8.13 1.03 3.47 3.06% 10 7.45 8.52. 10.00 7.33 k.84 1.58 ( 7.35 9.14 7.36 6.85 &.95 2,71 12 8.99 8.90 8.93 6.28 4.66 2.83 13 7.61 Lgrir 1.51 6.04 3.81 3.09 14 5.13 1.24 9:97 9.76 5.25 1.30 15 R'19 118 DT 6.61 5.14 2.29 16 6.07 8.91 TL rÉ-T 4.24 2.70 17 6.04 8.76 10.00 6.51 3.61 2.52 18 6.28 7.93 8.98 8.05 3.30 2.59 19 7.91 de 21 9.38 6.15 k.51 21.90 20 6.45 7.48 1. 26 5.76 4.27 2.17 21 1.26 mel 6.47 5.13 3.87 2.08 22 1219 7.05 8.83 4.09 4.81 1.87 23 7.75 6.39 1.18 4.83 k.09 1.15 24 8.170 9.25 7.05 4.74 3.92 1.73 25 6.19 10.20 1.83 k.53 3.98 1-90 26 8.05 9.29 1-00 6.41 k.85 2.16 27 9.92 1:13 8.71 6.68 &.25 2.61 28 9.43 8.05 5.48 4.95 9.09 2.83 29 6.61 6.53 8.90 5.13 3.89 2.29 30 9.44 8.178 9.02 3.91 4.31 2.24 31 — 1.178 8.17 — 4.30 = Mois 7.58 8.17 8.21 6.19 4.25 2.43 432 L'INSOLATION EN SUISSE. blir un second tableau, comme M. Plantamour l’a fait également pour le climat de Genève, en groupant les valeurs des insolations diurnes par périodes de cinq jours, les pentades, qui donnent six points par mois et permettent de voir mieux que sur les observations ori- ginales les variations persistantes des courbes. Le ta- bleau ci-dessous donne les valeurs moyennes par pentades, et la courbe de la Planche IIT représente gra- phiquement le tableau. Lausanne Répartition des heures de soleil 1887-1901 par pentades. fo4. 255 [19 £.33 / 37128.16 0 O0 2 1.92 |920 4.32 | 38 8.07 | 51 677 | 3 176 WA 375 [)39 "166 CIN 6) s VSE )99 #00‘) 40 6.03 PH OR | EN je 0 A Ou 2 dE onde li 4.66 GAS a NOR L'ONU ED Se 61 5.41 1 4:80 25: 5.120 | 43-1:8:32 162 499 | 8 2.09 Fa 5.32 É 1.40 |63 3.99 pt 9 487,7)27: 526,7)451:912 )64 #76 h 1.49 b 5.53 | 46 8.09 | 65 3.99 11 209 [90 OA PAT 7.51 UC 12 2711 \80: 5.54! | 48 :* 8.56 | 67 4.47 13 9817 31, 5/69 J40.,807) GS | 14 2.92 |: TS ED ETAES | 69 192 plië 359,)38 697 |51 843 %)70 2.39 16 208 )3E, 7.38 2% 6082866 TUNER li 1.28 FE 5.682 À 58.268122 | 19 US. 205 236, 68) 68782 7 EE \ 55 8.05 On peut tirer de l’étude des chiffres de ce tableau et des graphiques les quelques observations suivantes. Une période relativement claire s'étend du 20 dé- cembre au 10 janvier, elle est suivie de trois semaines L'INSOLATION EN SUISSE. 433 sombres du 25 janvier au 15 février. Vérifiant un pro- verbe populaire patois qui dit que « Février est à moitié ouvert (sur le printemps), si ce n’est au commencement c’est à la fin » nous constatons une éclaircie rapide du 15 février au 10 mars, suivie d’une forte dépression du 10 mars au 20 avril interrompue par de courtes éclair- cies du 20 au 25 mars, et du 1% au 5 avril. Période claire du 5 au 20 mai suivie d’une série très sombre du 20 au 30 mai. La première quinzaine de juin est claire, elle est sui- vie d’une période sombre du 16 au 25. Juillet est très variable, l’insolation maximum a lieu du 40 au 15 juil- let, maximum absolu le 9 avec 10"20" de soleil. Une belle période de forte insolation a lieu du 16 août au 20 septembre ; elle est suivie d’une baisse rapide et de grandes variations du 21 sept. au 25 octobre, la fin d'octobre est relativement claire ; baisse rapide de la clarté dans la première quinzaine de novembre, élaircie du 45 au 20, puis pentade sombre, éclaircie du 25 no- vembre au 5 décembre. Le minimum d’insolation a lieu du 5 au 10 décembre, le minimum absolu est pour le moment le 45 avec 0"30" de soleil. Il est probable que ces variations de l’insolation dimi- nueront d'amplitude et de durée lorsque la statistique disposera d’un plus grand nombre d’années d’observa- tion, une comparaison avec les anomalies de la courbe de température d’après cinquante années d’observations établie par M. Plantamour pour Genève est donc pré- maturée. Nous l'avons faite cependant à titre provi- soire. La première anomalie négative de la courbe de température est celle du 5 au 15 février elle est en coïncidence partielle avec la faible insolation du 21 jan- ARCHIVES, L. XVI. — Octobre 1903. 31 434 L'INSOLATION EN SUISSE. vier au 15 février, il y a cependant un retard de la variation de la température sur celle de l’insolation ; une anomalie positive a lieu à la fin du mois et au com- mencement de mars. Un ralentissement dans l’accrois- sement de la température a lieu du 20 au 25 avril, il succède à la dépression de l’insolation du milieu de mars au 20 avril. Du 20 juin au 5 juillet la tempéra- ture s’élève à peine, en même temps une dépression de l’insolation a lieu du 16 au 25 juin. Dans la branche descendante de la courbe de tempé- rature on constate un ralentissement du refroidissement dans la période du 20 septembre au 1* octobre, elle succède ainsi à la période d’insolation élevée qui s’étend du milieu d’août au 20 septembre. Enfin une anomalie positive de température a lieu du 20 novembre au commencement de décembre correspondant partielle- ment à l’éclaircie du 25 novembre au 5 décembre. Le minimum de température correspond à la période du 4% au 5 janvier, tandis que le minimum d’insolation a lieu du 6 au 11 décembre et précède par conséquent le solstice d'hiver. Le maximum d’insolation a lieu du 10 au 15 juillet, tandis que la pentade la plus chaude est celle du 45 au 19. Nous le répétons les chiffres, en ce qui concerne l’insolation, ont un caractère provisoire, les époques des maxima comme celle des anomalies seront probablement modifiées par une plus longue série d’années d'observations. Nous croyons cependant que cette étude qui pourra et devra être complétée permet de se faire déjà une idée assez exacte de la distribution des heures de soleil sur le territoire de notre petit pays. Août 1903. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE NAINT-MAURICE PENDANT LES MOIS DE Décembre 14902, Janvier et Février 1908. (HIVER 1903)’ OBSERVATIONS DIVERSES Décembre 1902. Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : les 4, 10, 41, 14, 17 et 30 à Savatan ; les 4, 4, 5 et 6 à Dailly; les 4, 4, 5, 6, 7, 16, 17, 49, 20, 21, 27, 30 et 31 à l’Aiguille. Neige sur le sol du # au 11 et les 13, 45 et 16 à Lavey; du 4 au 6 et les 20, 30 et 31 à Savatan ; du # au 17 et du 49 au 31 à Dailly ; le 4 et du 4 au 31 à l’Aiguille. Fœhn le 29 à Savatan. ! Pour l’année météorologique 1903, commençant avec le mois de décembre 1902, les observations faites aux fortifications de Saint-Maurice portent sur un élément météorologique de plus. Des hygromètres à cheveux de Lambrecht ont été installés aux sta- tions des forts de Savatan et de Daïlly et sont observés trois fois par jour en même temps que les autres instruments. Les tableaux mensuels contiennent donc, en première page, la fraction de saturation moyenne de chaque jour, moyenne des trois observa- tions diurnes ; aux petits tableaux de la page suivante figure aussi, par décades, la variation diurne de la fraction de saturation. Nous avons également ajouté à ces tableaux la variation diurne, par décades, de la nébulosité aux trois stations de Lavey, Savatan et Dailly. Il en est résulté que nous ne publions à la fois, pour 1903, que les observations de trois mois consécutifs correspondant à une saison météorologique. Une autre modification a été introduite dans les tableaux don- nant les valeurs moyennes diurnes de tous les éléments : les va- leurs maxima et minima ont été imprimées en caractères gras dans les colonnes où cela était possible. 1903 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE r 436 ‘ur9 OS19N CN 1 <9 10 19 F4 F4 .HOH H OT *TUUL 9nTd ne OTTTRSTV — —_—_—_————————_——— &T 9 4 (a Ô 9ùT "| 2e) CRC] | Bd es CA S'&lr 8 oùe | 2°0 CET ‘tu9 Qu OS19N | oInTq + RE. + Attrea ET (egmsou inoqueq) GOIHN LA HIAT Lee Pere MIRE 0 FE ce leg à CRE] CIRE Ja 40 CCR] O°CI ... | ET sel ae | "| 0-0 I s'ê PSrRE ste ae re) LG e re Base I | ces al ee EL eo | 6'0 en ass C°T rat 7 re C°'T £ EU 6e ait 24 6°6 ; 0'e ce À org s.. | OT el lot ee Dot ‘9 *UTUt ‘uw ‘um o810N | omId || 280N { eimId EE D. “ TS © ueJuArS AoA®'T DS DPOMIISE9 FL TS 9 6 a IL 08 6 OT | OT | 96 06 ( & I Ge cc a £ 0 G9 89 F £ a C8 £8 6 8 8 19 &L 0 0 0 LG LG 0 0 0 G9 &L 0 0 0 &S F8 GS e-28 R/bEITCE OT QT OT 96 LG OT (6] OT BE CL OT | OI | OT | G6 LS OMIS 6 IL IL Je $ Je 8L FG $ G 1 L9 SL Go | NT G F9 88 0 | & 5 cc LL Ce OT À 6F GL 6 ke 8 LEA s6 ë 8 OT | 8€ s6 0 OT | OL | Fr LG (4 Es € 69 [2 9 Le l 86 €6 OT OT OT 96 LS On) 01 ROTIEG £8 OT | OI | OT | 86 68 OT | OI | OT | 66 TG 9 9 G 98 9L OT | 6 8 LG &L Je JL L 66 68 eg Loejears | fouey feg nues RE ouuoAout auuo out re ?P ALISOTOIAN |‘ LHNOUNAH en] — he L'r99 + 1'299 L'099 L'T99 6° 099 &' 299 p'G09 + | 6799 = 2116 "209 — | 3°F99 = |-c'é99 — | 6'609 = |6 200 —_ il L' site = UN D | + MANS OmONHNMANÉMASDS SHANISINOSA1O NEA D TD HO 10 D 1QO > 410 mi CO Où O0 CS D D © OM > © t- | HO D ONHRQOMMNOS AMEN DnOmNmOSS NH NS = l QD Th hi CN © D Gù Cù CA CN EN QE O © 10 10 10 10 1Q 10 10 © LORO OO G a ‘9 “ŒU me 9819 N amd RC n. — OTIMSIY LAS .….. ….. …... ..….. ... ….. .….... ... ….. ….. 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Le déc. 415.97 414.86 416.04 +21.43 23.58 423.59 420.32 417.80 19-20 2° » 8.94 8.66 9.41 12.04 13.50 43.42 1151 1049 10.92 3e » 12.76 41.75 1157 17.26 18.76 418.89 146.01 1438 15.10 Mois +419.56 +11.76 12.34 +-16.91 +18.61 +18.53 415.95 +43.9 +15.07 Fraction de saturation en */o. lre décade 86 88 84 66 56 d6 68 78 73 2° 1100 84 81 72 66 64 73 83 76 3e 1 JL 94 94 73 68 70 85 90 3 Mois 87 89 86 71 63 6% 76 84 77 Dans ce mois l’air a été calme 367 fois sur 1000. NNE 93 Le rapport des vents SSW — #5 — 2.1. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 2°.2 W. Son intensité est égale à 95.9 sur 100. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7n, 1n, 9h) éléments météorologiques, d’après ; : _ Plantamour : Pression atmosphérique... .... 729.17 mm EU TT COS CRETE IN TE 5.4 Press. atmosphér.. (1836-1875). 721.63 1 EE , É115e 17.2, Nébulonté à = (1847-1875). 4.9 1-1 NE 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 94.2 : THI42X9.. 1150.02 Nombre de jours de pluie. (id.). 10 4 Température moyenne ... (id.). +14°.66 Fraction de saturation. ....... 77% Fraction de saturat. (1849-1875). 77/0 497 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques ! | A Station CÉLIGNY COLLEX CHAMBESY | CHATELAINE | SATIGNY ATHBNAZ | COMPESIÈRES | | | | Re nl 6) m5 lue) #3 lues) #5 1 Saliou VEYIIER | OBSERVATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUXSY HERMANCE | Rss | | — ; | ARE LE Mat 20-8 | 20.0 24.7 | 22.1 | 23.5 | 24.6 Durée totale de l'insolation à Jussy : 190n.1. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE 1903 Le 2 et 3, très fort vent dans l’après-midi. 8 et 9, pluie. 10, très forte bise pendant la journée. 11, fort vent, grande sécheresse de l'air le matin. 12, forte bise le matin, fort vent l'après-midi. 13, neige et forte bise, pluie. | 14, forte bise. 15, forte bise et neive. 16, neige. 21 et 22, pluie pendant la journée. DATE BR 2 D EP RNA AN DDR AN PE ES NES COIN EN PRET LU EE DRE AE LE AIR EN SE VE EI LME AE A 7 DEN DR OPEN ED IR DE CON CN LOUP A 4 OCR EE D AE D gg 688 1'9 re lc 19° | | Gr T + |rü'S0c er" 69€|68" 800 C'0R' 800 su | | | a DM £ LA 6 0 ST “AKIT ANT “ANIT ‘AN 812) £°0L | Cr + | 63012 FI EUR) S'UPoe re ns $ OT | & |8 I ‘“MSIT ‘MS MSIT ‘MST 902 | 0°69 | 8'e + | 8:69. |Fe"01 | 969 | G'69 À 62 | RS + 6 OT | L OTIT ‘ASIT ‘MSIF "MSIT ‘MST 0:02 | 889 | 0° + | 1:69 || S°69 | 6° 89 | 0'60 Fes | SES +: F OT, | 6 | 0 AT ‘MSIS = IMSIT "MSIT ‘MST SIL.) #69 | 6€ + | T0 | 969 | 10Æ | COL re pe Lt g D Per fr NT ‘MSIT INSNES 2MSIT "AMSTPPELNIMG IL | a'9.+ | c'es eee ro Le ESS 6 9 NOT FOI IT. MST NS, “MSI? "MSÏ-GCEL OS UIGT 1. + | COL SRE ARCSE re EP ce + Le F O1 6 O0 MT "AMSIL MSIT, MST ‘MSI DEL 6°eL | L'9 rul SEL PROMO LANENE CARTES EN “14 G OT 8 |OTIT ‘MSIT ‘MSIT MST ‘ANT 0'FL | 0'eL | F9 + | 0'6L | 6'EL | 0 €L | &'eL F 6e Fe 0'£ OT OT | OT OT IE MS) TMS IT, AMEÏT MSI 8 TL | G'69 SLI OL ec? 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ILES RTE Sas 8 4 o o L o Lo lre décade +- 7.18 + 11.61 + 8.56 + 9.12 + 8.98 2° » — 9.27 + 0.72 — 1.89 — A.45 — 1:33 3e » + 1.84 + 457 + 13:13 + 3.18 + 3.17 Mois + 2.925 + 5.63 9.27 nm VE + 3.60 Dans ce mois l’air a été calme () fois sur 4000. NE LS Le rapport des vents SW — 98 — 1:95: La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W. Son intensité est égale à 52.92 sur 100. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station Martigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard mm mm mm mm Eau en millimètres ...., 15.8 30.7. 26.3 88.9 Neige en centimètres... Ocem Ocm Ocm 33cm iirant HER HIT Z 2-0 6 tr dec 1: à | : Je f Archives des Sciences phys.et nat. T XVI , Octobre 1903 | PL II | & 2006 EE? \ + GP — 450 TT De | (022 là na [2 =k-" Il f | N f URIC 1730 | L'JFMAMJXASOND PA Heure ce T | LAUSANN | | LRODE | | | ë d VAN ARMES ARS EN D | b oVF MA MJ A $ 0 ND Archives des Sciences phys. et nat. T. XVI,Octobre 1903 PLIT r LAUSANNE CÉRE F | 6 QE aelsoeiL Moyennes pat be | + _s = 11 | | | | /\ 2 A | 2 cree | | | 1 | | | : li —— L_ — ——| [= L 2)L { | | | | | | | | | | | | | EE D 1 8 Re | | EE LL 1 LES APPLICATIONS DES ACIERN AU MICHEL par Ch.-Éd. GUILLAUME Directeur-adjoint du Bureau international des Poids et Mesures. (Suite et fin1,) QUATRIÈME PARTIE APPLICATIONS DIVERSES Nous avons vu, dans les chapitres qui précèdent, avec quelle simplicité les aciers au nickel ont permis d'aborder divers problèmes qui, dans l’emploi des métaux ou alliages usuels, comportaient une complica- tion considérée Jusqu'ici comme nécessaire et inhé- rente aux propriétés fondamentales de la matière. Dans le domaine scientifique, les applications des aciers au nickel à là géodésie et à la chronométrie sont certainement parmi les plus importantes auxquelles ils puissent jamais prétendre. Dans chacune de ces deux directions, ils constituent déjà un ensemble compact et très élaboré, de plus bien délimité et qui pouvait être _ traité dans tous ses détails. Mais il est une foule d’au- tres applications scientifiques ou industrielles de ces ! Voir Archives, mars 1903, t. XV, p. 249; avril, p. 403; mai, p..514; juin, p. 623 ; août, t. XVI, p. 172; septembre, p. 273. ARCHIVES. &. XVI — Novembre 1903. 36 502 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. curieux alliages dans lesquelles ils seront d’un précieux secours, soit parce qu'ils conduiront à des simplifica- tions ou à des perfectionnements analogues à ceux que nous avons rencontrés, soit parce que, remplaçant par certaines de leurs propriétés des métaux d’un prix incomparablement plus élevé, ils permettront de réa- liser d'importantes économies dans des objets de fabri- cation courante. Ce sont ces applications éparses qui seront exposées dans la suite de ce travail. CHAPITRE XII APPLICATIONS DES ALLIAGES À FAIBLE DILATATION. Instruments de précision divers. — La plupart des instruments destinés au nivellement ou à la mesure des angles ont été faits jusqu'ici en bronze ou en maille- chort, les graduations étant généralement pratiquées sur des cercles d’argent incrustés dans la masse du support. Or on a reconnu depuis longtemps que les différences de température qui se produisent entre les deux moitiés d’un instrument exposé d’un côté au rayonnement direct du soleil ou simplement à une réverbération, peuvent occasionner des erreurs impor- tantes ; il en est de même de l’action directe de l’ob- servateur, lorsque l’organisation des mesures ne l’oblige pas à tourner autour de l’instrument, ou à faire exécu- ter au cercle servant à la mesure des angles un tour entier dans un temps relativement court. De plus, l’ar- gent, adopté faute de mieux pour les tracés. présente de nombreux défauts, dont les plus évidents sont la facilité avec laquelle il se ternit sous l’action de cer- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 503 taines vapeurs souvent présentes dans l’atmosphère, et son défaut de dureté, qui ne permet ni d'exécuter sur sa surface des traits d’une grande finesse, ni d’espérer les conserver intacts après quelques nettoyages com- plets au retour de mesures faites en plein air. Tous ces inconvénients sont évités par l’emploi de linvar, dont la dureté assure, au surplus, d'excellents frottements pour les axes des tourillons. La seule pré- caution à prendre sera d'éviter l’action des vapeurs acides, ou l'effet prolongé de l’air salin. Lorsque les instruments seront sans emploi immédiat, on devra avoir soin de passer, sur toutes les surfaces nues, et notamment sur les parties divisées, un chiffon légère- ment enduit de vaseline. Gràce à cette précaution, la qualité des instruments se conservera indéfiniment. La difficulté d'obtenir des pièces coulées en invar a été jusqu'ici un obstacle assez sérieux à son application à la construction d'instruments nombreux; on est obligé, pour obtenir des pièces sans défauts, de les amener par forgeage à leur forme approximative, en partant d’un lingot déjà écrouté, et dont on a fait dispa- raître toutes les fissures par un nettoyage au ciseau. Ou bien, pour diminuer le fissurage entraînant un écroutage important, on est conduit à ajouter aux cou- lées des proportions notables de manganèse, qui relè- vent le coefficient de dilatation et l’amènent à 3 ou 4 millionièmes. Dans ces conditions, les erreurs dues à la température ne sont pas éliminées, mais elles sont réduites au cinquième environ de ce qu’elles sont dans l'emploi d'instruments en bronze ou en laiton. Les autres avantages énumérés plus haut subsistent, en même temps que celui d’une plus grande rigidité pour 504 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. un même poids, ou de la possibilité d’un allégement notable en conservant les mêmes qualités de robus- tesse, le module d’élasticité de l’invar étant de moitié environ plus élevé que celui du bronze. La solution consistant à obtenir des pièces moulées par une augmentation de la teneur en manganèse a été adoptée par le Coast and Geodetic Survey, de Was- hington, qui a construit une série d'instruments sur ce principe‘. Dans tous les instruments destinés à la mesure des angles, les petites variations d'ensemble que les mé- taux peuvent éprouver dans le cours du temps sont sans aucune action, à la condition d’être égaux en tout point de l'instrument. La seule objection qui peut être faite à l’invar lorsqu'il s’agit de son emploi pour la construction d’un étalon précis de longue durée tombe donc d’elle-mème pour toute la catégorie des instru- ments dont il vient d’être question. La même remarque s'applique à l’emploi d’une barre ou d’une tige d’invar comme support d’une paire de microscopes ou de lunettes, dans les comparateurs à microscopes mobiles, dans les cathétomètres, etc. Dans tous ces instruments, on n’exige du support qu'un certain degré de permanence dans un court intervalle de temps, généralement limité à quelques heures au plus. Une seule précaution devra être prise si Pinvar dont on se sert n’a pas été amené aux plus faibles dilatations réalisées jusqu'ici. Comme cet alliage est assez mauvais conducteur de la chaleur, il pourra 1 E.-G. Fischer. Description of precise levels, n° 7 and 8, Coast and geodetic Survey, 1900 (Report for 1900, Appendix, n° 6). APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 505 s'établir, sur les deux faces d’une pièce de grandes dimensions, des différences de température plus fortes que celles que l’on peut observer dans des pièces simi- laires en fer ou en bronze, et qui peuvent, dans cer- tains cas, diminuer un peu l’avantage de emploi de linvar. Mais si cet inconvénient a pu être évité par une protection convenable ou par une distribution symé- trique des sources de chaleur, les avantages de l’invar, comparé aux autres métaux, restent proportionnels aux rapports inverses des dilatations. Citons enfin, dans le même ordre d'idées, le fait, démontré par M. Maurice Hamy à l’aide de délicates expériences, que les écarts de la température des deux côtés d’une lunette astronomique sont une cause fré- quente de flexion latérale, et, par conséquent, de dépla- cement de l’axe entraînant des erreurs notables dans les mesures de positions. Ces erreurs seraient évitées par l'emploi de tubes en invar, auquel des considéra- tions économiques peuvent seules s’opposer aujour- d’hui. Il est à peine besoin d’insister sur les avantages que présente l’invar pour la construction des pendules à gravitation. M. le professeur Haïd, de Stuttgard a réa- lisé pour la première fois à ma connaissance cette ap- plication, dont il a donné connaissance à la Conférence géodésique réunie à Copenhague en août 1903. Le même emploi de l’invar avait déjà été tenté par M. Bi- gourdan en 1897, mais les expériences avaient été suspendues en attendant qu’une étude particuliére de l’action d’un champ magnétique artificiel en un lieu donné eût montré quel pouvait être l’effet du champ magnétique terrestre, variable d’un lieu à un autre, et 506 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. dont la composante verticale serait susceptible d’ajou- ter un faible moment à celui que la pesanteur exerce sur le pendule. Il resterait à examiner si les mêmes craintes peuvent être émises lorsqu'il s’agit du fléau d’une balance. Comme, dans les pesées précises, on opère toujours par la méthode de la double pesée, immédiate ou dé- guisée, ou bien par l'échange des charges sur les pla- teaux, une action dissymétrique du champ magnétique sur le fléau sera sans importance à la condition d’être faible, et de rester invariable dans les diverses opéra- tions constituant la pesée complète. L'emploi d’un fléau en invar sera donc subordonné à la possibilité de remplir ces conditions, c’est-à-dire d'installer la balance assez loin d’une source de champ magnétique intense ou variable. La question du magnétisme du fléau est bien diffé- rente de celle du magnétisme des étalons de masse. Ceux-ci, en effet, sont échangés sur les plateaux, et peuvent être placés en des points où le champ magné- tique diffère notablement. Il suffit, pour cela, que le support fixe de la balance contienne des pièces de fer susceptibles de concentrer les lignes de force du ma- gnétisme terrestre. L'emploi d’étalons faits en un métal magnétique est donc subordonné à la condition qu’au- cune différence appréciable dans le champ magnétique n’existe entre tous les points où ces étalons pourront être placés. Il n’en est pas de même pour le fléau, qui occupe une position fixe, et pour lequel la variation dans le cours du temps des actions magnétiques sera seule à considérer. Transmissions indéréglables. — Il est des cas nom- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 507 breux dans lesquels la transmission d’un effort s’opère à de grandes distances par le moyen d’un fil métallique. Un exemple important est celui de la commande des signaux avancés des grandes gares, que l’on manœuvre d’un poste central, et qui ouvrent ou ferment les voies d'accès. Ces transmissions sont faites souvent à un ou deux kilomètres du poste, et, si la liaison est obtenue par un fil de fer ou d'acier, les variations de longueur de la ligne atteignent facilement plusieurs décimèêtres dans le cours d’une journée, et restent peu inférieures à un mêtre dans les extrêmes annuels de la tempéra- ture. Il en résulte presque forcément un fonctionne- ment défectueux des appareils, c’est-à-dire un déclan- chement inopportun des signaux dans le cas d’une contraction considérable du fil, ou l'impossibilité de les faire manœuvrer lorsqu'il est trop fortement dé- tendu. On obvie partiellement à ces inconvénients en pla- ant, sur le trajet du fil, un système compensateur qui atténue l'effet de ses variations de longueur. Mais il en résulte une complication appréciable des installations, auxquelles souvent des conditions d’encombrement s'opposent absolument. Il est à peine besoin d’insister sur les avantages que présente, dans ce cas, l’emploi da fil d’invar; il suffira de rappeler que les propriétés mécaniques de cet alliage sont plus que suffisantes pour lui permettre de supporter, saps qu’on ait besoin de recourir à des sec- tions exagérées, les efforts qu’il aura à subir et à trans- mettre. Sa résistance à l'oxydation le rendra durable, en même temps que son absence complète de fragilité permettra de faire dans les meilleures conditions les 508 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. raccords et les attaches à la commande ou au si- gnal”. Thermomètres bimétlalliques. — Il est certain que Pusage du thermomètre à lame bimétallique serait plus répandu si, dans les combinaisons employées ‘jusqu’à ces derniers temps, on ne s'était trouvé constamment aux prises avec l’un ou l’autre des défauts qui leur ont semblé inhérents : le manque de sensibilité ou une grande instabilité. Le premier de ces défauts est com- mun à toutes les combinaisons dans lesquelles la lame indicatrice est constituée par deux métaux ou alliages dont la dilatation ne diffère pas suffisamment ; tel est le cas de l’acier et du laiton. Le manque de stabilité peut être dû au fait que l’un des métaux composant la lame se déforme spontanément par un travail interne, ou possède une limite élastique assez basse pour que, en se courbant dans un sens ou dans l’autre, la lame atteigne la région des déformations permanentes. Dans le premier cas, le zéro se déplacera constamment ; dans le second, l'instrument sera faussé après toute excur- sion de grande amplitude. La combinaison acier-zinc présente ce double défaut, avec cette circonstance agoravante que la facile oxydation du zinc modifie peu à peu l’épaisseur de la partie active de la lame. On a cherché, dans ces derniers temps, à substituer 1 Voir, à ce sujet, l'ouvrage de M. L. Dumas, déjà cité : Re- cherches sur les aciers au nickel à hautes tenewrs. D’après les essais effectués à Imphy sur les indications de M. Dumas, l’invar est, de tous les métaux ou alliages examinés jusqu’ici, celui qui offre la plus grande résistance au choc de rupture par la méthode de M. Frémont; il est donc particulièrement propre à supporter des efforts brutaux. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 509 au zZiné un alliage zinc-argent, presque aussi dilatable, semble-t-il, et beaucoup moins oxydable. Mais il est connu que cet alliage peut exister sous deux variétés allotropiques, ce qui fait mal augurer de sa stabilité. Une lame bimétallique invar-laiton allie la sensibi- lité de la lame acier-zine à la stabilité relative de la combinaison acier-laiton. En effet, la différence de la dilatation du zinc et de l’acier est de 18 millionièmes environ; pour l’invar de bonne qualité et le laiton, la différence est voisine de 17, et peut dépasser cette valeur. Mais ce n’est pas la plus sensible des combinai- sons qu’il soit possible de réaliser dans de bonnes con- ditions. Certains aciers au nickel, de la catégorie non magnétique, possèdent une dilatation supérieure à 18 et même à 19 millionièmes. Associés à l’invar, ils don- nent la même différence que la combinaison zinc-acier. Mais le module d’élasticité moyen de ces deux aciers au nickel est supérieur au module moyen de l’acier et du zinc; on peut donc, pour une lame de même rigidité, s'arrêter à une épaisseur moindre, ce qui augmente à la fois les déformations sous l’action des variations de la température et la rapidité de la mise en équilibre avec l’espace ambiant. Conformément aux résultats établis par Villarceau, le maximum de sensibilité sera obtenu, dans l’associa- tion de l’invar au laiton ou à l’alliage NC4 dont il a déjà été question (p. 277), lorsque les épaisseurs rela- tives seront entre elles dans les rapports suivants : e, ie 19,7 — —— = — = 4,45. CA E, 15.0 Des conditions de facilité de travail pourront seules 510 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. faire préférer le laiton à l’alliage NC4, que l’on ne fixe d’une façon parfaite à l’invar qu’en se servant d’une soudure au cuivre. Si cette soudure possède une épaisseur appréciable, on devra en tenir compte dans le calcul des éléments de la bilame. Dans tous les cas, la lame une fois achevée devra être soumise à un étuvage très complet pour éviter les déformations qui peuvent se produire spontanément dans le cours du temps. Si l’on préfère une grande stabilité à une sensibilité maxima, on pourra associer le laiton à un alliage con- tenant environ 42 ‘/, de nickel; la sensibilité sera encore de moitié environ plus élevée que celle de la combinaison acier-laiton, et la permanence avec le temps, prouvée par la conservation des marches d’un grand nombre de chronomèêtres dans les balanciers desquels cette association est approximativement réa- lisée, ne laissera plus rien à désirer, étant donné ce que l’on peut raisonnablement exiger d’un thermo- mètre bimétallique. Des thermomètres utilisant l’une ou l’autre des combinaisons énumérées ci-dessus, ont été employés avec avantage dans les mesures faites dans ces dernières années au moyen des ballons-sondes, notamment par M. Assmann à Berlin. M. Hergesell, à Strasbourg, a employé, au contraire, dans un but analogue, un appa- reil constitué par l’association d’un support d’invar et d’un tube mince de maillechort, dont on enregistre la différence prise comme indice de la température à me- surer ‘. ! Protokoll über die 3te Versammlung d. Internat. Komm. für wissenschaftiiche Luftschiffahrt, p. 151; Berlin 1902. APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 511 La courbe complète de la dilatation de l’invar, dont la forme générale a été donnée précédemment, montre que des thermomètres bi-métalliques dans lesquels ces alliages sont utilisés traversent une région de sensibilité maxima, couvrant un espace de 200 degrés environ, en dehors de laquelle la sensibilité diminue dans les deux sens. On devra donc choisir l’alliage de manière à obtenir les meilleurs résultats dans la région que l'on se propose d'explorer; et, si cette région est élevée, on aura recours à des alliages d’une teneur en nickel plus forte que celle de l'invar proprement dit. Un alliage à 40 °/,, par exemple, donnera une sensibilité croissante au moins jusque vers 250°. De telles bilames sont particulièrement utiles pour la commande du chauf- fage dans des étuves automatiques. Si l’on veut au contraire obtenir une grande sensibi- lité aux températures basses, on abaissera la teneur en nickel jusque vers 30 °/,, en ayant soin de mainte- nir le carbone au-dessus de 5 millièmes, pour empê- cher la transformation irréversible. CHAPITRE XIII APPLICATIONS DES ALLIAGES A DILATATION DÉTERMINÉE. Une dilatation trés faible n’est pas toujours un avan- tage. Il est de nombreux objets usuels dans lesquels intervient nécessairement un élément constitué par une matière donnée, dont le remplacement par une autre est actuellement impossible, et qui, se trouvant asso- ciée à d’autres matières, impose à celles-ci certaines conditions de dilatation sans lesquelles l’objet est défec- 512 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. tueux. Tels sont les instruments composés d’une pièce de verre enchassée dans du métal, ou renfermant un élément métallique. Dans tous ces objets, l’emploi des aciers au nickel possédant la dilatation du verre peut rendre d'importants services. Encastrement des objectifs. — Dans un grand nom- bre d'instruments de précision, le problème se pose sous la forme relativement simple de l’encastrement d’une pièce de verre dans une monture de métal, qui doit exercer sur elle un effort constant de manière à éviter toute déformation irrégulière. Les objectifs des lunettes en constituent l'exemple le plus fréquent. On sait que les inconvénients dus aux différences de dilatation d’un objectif et de sa monture peuvent être graves. Si la monture est ajustée de manière à enserrer convenablement l’objectf aux températures moyennes, il le déforme aux températures basses, et le laisse s’ex- centrer aux températures élevées. Cet inconvénient est considéré comme assez sérieux pour que l’on ait adopté, dans bien des cas, des montures à compensation‘, dans lesquelles un cercle de fer est muni, en quelques points de sa périphérie, de cales de zine, avançant fortement vers le centre et appuyant l’objectif en un certain nom- bre d’endroits. Un tel dispositif peut faire craindre, surtout si lob- jectif est de grandes dimensions et d’un poids considé- rable, qu'il ne soit pas suffisamment soutenu et demeure susceptible de se déformer. De plus, pour assurer une compensation convenable, il est nécessaire de donner ! R. Steinheil. Ueber eine neue Art von Objectivfassung (Zeits. für Instrkd., t. XIV, p. 170, 1894). APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 513 à l’anneau de fer des dimensions sensiblement plus grandes que celles de l'objectif qu’il supporte, ce qui en augmente considérablement le poids et l’encombre- ment, en même temps que le raccord au tube de la lunette devient plus difficile à faire. Il est évident-qu'un anneau fait avec un alliage d’une teneur comprise entre 42 et 48 ‘|, de nickel environ, suivant le verre de l’objectif, résoudra parfai- tement le problème. Et, si l’objectif est formé de deux verres de dilatations sensiblement différentes, on aura la ressource de constituer l’anneau par un alliage d’une dilatation intermédiaire, et d’enserrer les deux len- tilles dans des cales dont les dilatations sont respecti- vement plus fortes et plus faibles que celles de l’an- neau. L’échelle étendue de dilatations que l’on possède aujourd’hui permettra de donner à ces cales des dimen- sions trés réduites. Soient r le rayon commun des lentilles, &,, æ, leurs coefficients de dilatation, B,, B, les coefficients de dila- tation des cales d’épaisseur x. Les cales devront être faites de métaux tels que leur épaisseur soit aussi faible que possible; on ajoutera done à la lentille la plus dilatable des cales d’un métal à faible dilatation et inversement. La dilatation de chacun des systèmes formé d’une lentille et de ses cales sera la même si ra + XP, = To + Tp d’où Oo — B a Be Soit y la dilatation que devra posséder l’anneau pour exercer sur les cales un effort constant. T=7 514 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. On devra avoir POLPE BAT P) y d’où l’on tire aus = ab Lay Ba — Ba +, - 0 Supposons que les dilatabilités des lentilles soient respectivement égales à 7 et 8 millionièmes par degré, et proposons-nous d'employer des cales d’invar et de zinc dont les dilatatabilités sont respectivement égales à 1 et 29 millionièmes. Les formules ci-dessus donnent : 2= 0,0357r, = 780.40 - 6. Dans l'emploi d’un anneau de dilatabilité prescrite d'avance, on déterminera æ, connaissant y, par la relation : | Yo ET Si l’anneau est en fer, y — 11,5, et, dans l’exemple précédent, on aura, pour les deux lentilles maintenues en place par des cales de zinc : X=T x — 0,262 et x — 0,202 Ainsi, tandis que si la dilatation de l’anneau peut être fixée à volonté, dans l'exemple choisi, son diamètre intérieur uniforme ne dépasse que de 36 millièmes celui des lentilles, ce diamêtre sera augmenté de 262 millièmes pour la lentille la moins dilatable, si l'anneau est en fer. En général, cet anneau devra se composer de deux parties séparées par un ressaut, à moins que l’on préfère employer des cales composées de métaux différents superposés dans le sens radial. Les avantages d’une monture en acier-nickel pour APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 515 des lentilles simples ou composées ressortent avec évi- dence des exemples traités ci-dessus, et l’on peut pen- ser que de telles montures rendront à l’avenir d’impor- tants services. Jusqu'ici, elles se sont peu répandues cependant,en raison des difficultés, déjà signalées à pro- pos de l’invar, que l’on rencontre dans la confection de pièces coulées très approchées de la forme des pièces achevées. L’écroutage des lingots d’acier-nickel oblige généralement à enlever à la raboteuse ou au tour une couche superficielle assez épaisse, craquelée et inter- rompue par des veines d'oxyde; il en résulte à la fois une perte de matière notable et une main-d'œuvre coù- teuse, devant laquelle la plupart des constructeurs ont reculé. La recherche d'une dilatation trés faible n’étant plus un objectif nécessaire, on peut espérer que des essais systématiquement conduits améneront bientôt à faire des pièces brutes de coulage voisines de leur forme définitive; la question de l’encastrement des objectifs astronomiques aura fait alors un grand pas. Niveaux. — La nécessité d’un serrage constant existe pour les fioles des niveaux sensibles au même degré que pour les objectifs; mais, comme il s’agit ici de pièces de faibles dimensions, on a pu appliquer des procédés de fabrication conduisant à des prix de revient trés acceptables. Lorsque la consommation deviendra suffisante, on pourra, sans trop de difficulté, avoir recours à l’étirage des tubes destinés à recevoir les fioles, et pour l’ajustage desquels on se bornera à un faible rodage intérieur. Mais, jusqu'ici, on s’est borné au forage direct de tiges courtes, qui s'effectue aisément sur un tour robuste, avec un outil tournant lentement. La Société genevoise a déjà monté, dans ces condi- 516 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. tions, un certain nombre de niveaux destinés à des appareils de géodésie '. Quartz fondu. — Le quartz amené à l’état amorphe par fusion au chalumeau oxhydrique, possède un coefficient de dilatation extrêmement faible*, inférieur à celui de tous les métaux ou alliages, à lexception de l'invar de très bonne qualité, qui devient done le sup- port tout indiqué des pièces de quartz amorphe. On se souviendra, toutefois, que la région des très faibles dilatations de l’invar ne dépasse guère 150° ou 200, et on ne comptera pas sur la possibilité de lem- ployer avantageusement à des températures sensible- ment plus élevées. On n’essaiera pas, en particulier, de fixer du quartz fondu à l’état liquide ou pâteux sur un support en invar, ou à insérer un fil de cet alliage dans les parois d’une ampoule de quartz. P’ailleurs, à la température où la silice présente les premiers signes de plasticité, les aciers-nickels sont si près de leur point de fusion qu’ils cessent absolument d’être ma- niables. On connait l’ingénieux appareil imaginé par MM. R. Threlfall et J.-A. Pollock* pour déterminer les valeurs relatives de la pesanteur en divers lieux, et consistant en un levier supporté par un fil de quartz tendu hori- zontalement, et faisant équilibre au moment du levier actionné par la pesanteur. L’une des difficultés d’em- ploi de cet appareil, dans le premier modéle qui en a 1 J.-R. Benoît et Ch.-Éd. Guillaume. Nouveaux appareils, etc. 2 D’après M. P. Chappuis (385 + 1,15 6) 10 —?, » K. Scheel (322 + 1,52 8) 10—12. 3 On a quartz thread gravity balance (Phil. Trans. Lond., t. XOCIIL, p. 215, 1899). L APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 517 été construit par les habiles physiciens alors à Sydney, cousistait dans la variation de tension du fil avec la température, due aux différences des dilatabilités du filament et de son support. Dans un nouveau modèle, construit par la Cambridge Scientific Instruments Com- pany, sur les plans établis par M. Threlfall à la suite d’une correspondance que nous avons échangée à ce sujet, l'appareil entier est fait en invar, ce qui lui confère une évidente supériorité sur le modèéie primitif. Soudure étanche d'un métal dans du verre ou du cristal. — Un grand nombre d'appareils : lampes à incandescence, tubes de Crookes ou de Hittorf, lampes à mercure, etc., exigent qu'un fil métallique, traver- sant les parois de manière à conduire le courant de l'extérieur à l’intérieur, forme avec le verre un joint étanche, permettant de conserver à l’intérieur de l’am- poule un vide élevé. Jusqu’à ces derniers temps, le platine avait seul permis d'obtenir ce résultat d’une façon pratique, et c’est même en partie en raison de cette propriété particulière, et à la consommation con- sidérable qui est faite journellement de ce métal dans la confection des lampes à incandescence que l’on doit la hausse graduelle qu'il a subie depuis une vingtaine d'années, et qui le rend onéreux dans les multiples applications dans lesquelles il est devenu indispensable. La question de l’emploi du platine dans les lampes à incandescence a pris de l'importance à mesure de l’élévation du prix de ce métal, et de l’abaissement graduel du prix des lampes, qui est actuellement infé- rieur au dixième de ce qu’il était au moment de leur première apparition dans des conditions vraiment indus- trielles. ARCHIVES, t. XVI. — Novembre 1903. s1 18 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. C’est pour cette raison que les inventeurs se sont ingéniés d’une part, mais sans succés, à substituer au platine un métal moins coûteux pour la traversée en- tière de l’épaisseur du verre, et d'autre part, avec plus de fruit, à réduire à ses plus extrêmes limites la dépense du précieux métal. Aujourd’hui, dans les fabriques res- tées attachées à son emploi, la partie du conducteur qu'il constitue est amenée à un fil de # mm environ, dont le diamètre a été abaissé jusqu'à 0,15 mm. Cette parcelle de platine est soudée entre un fil de cuivre et un fil de nickel de plus fort diamètre, et l’ensemble est pris dans le verre de l’ampoule, le fil de platine assu- rant seul l’étanchéité. Dans ces conditions, on a pu, au prix de grandes difficultés techniques il est vrai, réduire la consommation à 3 ou 4 mg de platine au minimum par lampe des types courants. Mais, comme la fabri- cation du monde est peu inférieure à deux cent mil- lions de lampes, la fabrication des lampes à incandes- cence utilise annuellement plus d’une tonne de platine. D'autre part, la récupération est devenue si peu rému- pératrice aujourd'hui, qu’il est peu de fabriques qui reprennent les lampes usées pour en extraire le platine qu’elles contiennent. L’éclairage électrique diminue donc annuellement le stock de platine du monde d’une tonne environ, c’est-à-dire de près d’un sixième de la quantité totale que les mines en exploitation sont en mesure de fournir. Certains aciers au nickel remplissent, comme nous l'avons vu, une condition sans laquelle aucune soudure d’un métal au verre n’est possible, légalité de dilata- tion; mais l'oxydation qu’ils éprouvent à température élevée au contact de l'air semble à première vue ren- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 519 dre cet avantage illusoire, en raison de la fragilité qui en résulte, et de l’impossibilité dans laquelle ils se trouvent alors d’adhérer convenablement au verre. Cette facile oxydabilité de l’acier-nickel a semblé pendant un temps être un obstacle à son incorporation au verre, en même temps que les gaz qu'il dégage en abondance lorsqu'on le chauffe semblaient devoir inter- poser toujours une gaine perméable entre le métal et le verre, de manière à empêcher toute adhérence. Mais c’est précisément l’existence de ces gaz, ramenés, par un traitement convenable du métal à une faible pro- portion, qui donne la possibilité d'obtenir une soudure parfaite. Si le fil de métal est engagé dans un tube étroit que l’on chauffe par l’extérieur sans dépasser la tem- pérature strictement nécessaire au ramollissement du verre, les gaz qui se dégagent en très petite quantité sont suffisants pour chasser l’air et empêcher l’oxyda- tion, tout en étant d’un assez faible volume pour être expulsés au moment où le verre vient s'appliquer sur le fil. : La soudure, pour être ainsi faite, demande un cer- tain apprentissage, mais la pratique a montré que la proportion des lampes fuyantes n’était pas plus forte dans l’emploi de l'acier au nickel que dans l'usage du platine par les procédés économiques de ces dernières années. Un grand nombre de fabriques de lampes ont dés lors renoncé à l’emploi onéreux du platine, auquel l'acier au nickel se substitue de plus en plus. On peut donc espérer que, dans peu d'années, cette source de destruction du platine aura presque totalement disparu, pour le plus grand avantage des recherches scientifi- ques, auxquelles il pourra dès lors être restitué. € 520 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. La possibilité de emploi des aciers au nickel étant maintenant démontrée pour la fabrication des lampes à incandescence, celle de tous les tubes à vide en découle nécessairement. Leur nombre est, il est vrai, négli- geable, comparé à celui des lampes; mais, au lieu d'employer, pour leur construction, le platine en quan- tités de l’ordre du milligramme, c’est souvent par plu- sieurs grammes qu'est représentée la masse du platine immobilisé dans un seul tube. Il v a donc là encore la possibilité de réaliser une économie dont les labora- toires universitaires seront les premiers à bénéficier. La fabrication du verre armé, dans lequel l’adhérence parfaite n’est pas exigée, est encore plus facile. Des essais faits dans cette direction par M. L. Appert, ont été couronnés d’un plein succès. Mais, dans ce cas encore, comme dans d’autres, le prix élevé de lalliage a op- posé un obstacle sinon absolu, au moins momentané à son adoption. CHAPITRE XIV ALLIAGES À MODULE D'ÉLASTICITÉ INVARIABLE. Sur cette question, je serai forcément bref. L’anoma- lie élastique des aciers au nickel n’ayant été jusqu'ici l’objet que d’une étude très sommaire, il n’est pas pos- sible de fixer parfaitement les conditions de leur em- ploi à la construction des instruments dans lesquels la variation du module des métaux usuels produit des per- tubations notables. Il est peu probable, d’ailleurs, que les emplois de ces alliages fondés sur cette particularité de n’éprouver qu’une très minime variation de leurs propriétés élastiques atteignent jamais à beaucoup près APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 521 l'importance de ceux que leur assure leur anomalie de dilatation. Il est intéressant toutefois d’énumérer rapi- dement ceux auxquels ils pourront prétendre. Diapasons. — La variation de la durée d’oscillation est de ‘/,,,, environ par degré pour un diapason d’acier ordinaire. Les variations extrêmes de la température ambiante pourront donc entraîner des changements d’une vibration par seconde dans la fréquence. des oscillations du diapason normal, quantité dont une très petite fraction est encore appréciable. L'emploi d’acier au nickel de l’une des deux catégories pour lesquelles la variation du module passe par un minimum ou par un maximum permettra de réduire ces variations dans une proportion trés forte. Les alliages de la catégorie à haute teneur en nickel devront sans doute être préférés aux autres en raison de leur stabilité ; et, comme les pièces une fois forgées pourront rester écrouies, on n'aura pas à craindre les déformations permanentes consécutives aux fortes dé- formations mécaniques. il est bien entendu que, dans la fixation de la teneur qu'il conviendra d'adopter, on devra tenir compte de la dilatation de l’alliage, de manière à réaliser la com- pensation aussi complète que possible entre tous les facteurs de variation des diapasons. D’ailleurs, les ré- sultats reproduits plus haut ont été obtenus par des procédés trop spéciaux pour qu’en puisse espérer en tirer autre chose qu’un guide pour d’autres recherches à répéter pour chacun des cas où l’on jugera intéressant de diminuer les erreurs dues aux variations du module. La teneur exacte permettant la compensation des dia- pasons devra donc être déterminée expérimentalement. 529 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. Pour le moment, il nous suffira de savoir que le pro- blème admet une solution, que des expériences préli- minaires faites par exemple avec des alliages à 28 et 45 °/, préciseront immédiatement. Les variations possibles des diapasons d’acier sont sans grande importance pour leurs applications musi- cales; mais il ne faut pas oublier que le diapason est un auxiliaire précieux d’une foule de vélocimètres, dont il constitue lenregistreur, par le tracé qu'il laissse sur une surface enfumée, ou le régulateur, lorsqu'il laisse passer à chaque oscillation une dent d’une roue qui vient buter contre une de ses branches. Dans certains chronoscopes, le diapason est rem- placé par un simple ressort, qui est soumis aux mêmes variations, et auxquelles il sera soustrait par l'emploi d’un acier au nickel convenablement choisi. Fils de torsion. — L’élasticité de torsion des aciers au nickel n’a pas encore été l’objet d’une étude systémati- que ; et, comme toutes les propriétés de ces alliages sortent des lois ordinaires, on n’essaiera pas de déduire les variations de leur coefficient de torsion des résultats obtenus par l'examen des déformations par flexion. Cependant, les changements du module d’Young sont si caractéristiques et si considérables qu’on peut, sans ris- quer de se tromper, affirmer que le coefficient de tor- sion traverse une région de variation anormale, termi- née à un maximum et à un minimum. Ces deux points sont probablement, pour un alliage donné, au voisinage des températures pour lesquelles on a observé des points analogues du module d’élasticité ; ou aussi aux températures ordinaires, les teneurs de variation nulle sont sans doute peu éloignées de celles pour les- APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 523 quelles on observe le renversement du module; mais on ne peut pas affirmer que ces températures ou ces teneurs soient rigoureusement les mêmes, et des recherches ultérieures pourront seules renseigner à ce sujet. On trouvera certainement sans trop de peine des alliages permettant d'obtenir des fils de torsion dont le moment antagoniste soit indépendant de la tempéra- ture, au moins dans des limites étroites. L'emploi de ces fils permettra d'éviter une cause d'erreur notable dans une foule d'applications des suspensions monofi- laires. L'apparition, dans ces dernières années, d’horloges munies d’un régulateur constitué par un fléau oscillant à l'extrémité d’un fil de torsion donne une importance particulière au problème, en raison à la fois de la pré- eision exigée des horloges et de la grandeur des varia- tions de marche qu’entraine emploi des fils ordinaires. De telles horloges, à moins de comporter un système compensateur compliqué, éprouvent jusqu'ici des varia- tions du même ordre que celles des montres ordinaires à balancier monométallique. Ressorts divers. — Il est des cas où l’on exige d’un ressort un effort antagoniste très constant, que l’emploi des aciers au nickel permettra de réaliser aisément. Les barométres anéroïdes, par exemple, donnent des indications de plus en plus élevées à mesure que la température monte, à moins qu'on n’ait assuré une compensation à la capsule sensible en y laissant une petite quantité d’air dont la force élastique, augmen- tant lorsque la température monte, ajoute son action à la force antagoniste de la capsule. En l’absence de 524 APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. toute compensation, l'indication d’un baromètre ané- roïde varie de 4 millimètre de mercure, pour une pression donnée au voisinage de la pression atmosphé- rique normale, lorsque la température de la capsule varie de 4 ou 5 degrés. Or, la compensation, qui doit tenir compte de toutes les constantes de la capsule et qui présente en outre de réelles difficultés techniques, est rarement satisfaisante. On aurait un sérieux avan- tage à pouvoir la supprimer et à faire franchement le vide dans la capsule plutôt que d’y laisser subsister une pression soigneusement mesurée. Les aciers au nickel des deux catégories précédemment indiquées permet- traient de résoudre complètement le problème. On trouvera aussi un avantage à employer des allia- ges à variation nulle du module, dans les balances constituées par un ressort très délicat, dont on se sert depuis quelque temps pour peser de petites quantités de matière, et qui semblent donner une assez grande pré- cision. La nécessité d'appliquer aux pesées une correc- tion d’un ordre égal à ‘/,,,, environ du moment sta- tique total du ressort et du poids qu’it supporte pour chaque degré dont la température varie, limite sensi- blement l'exactitude des résultats dont la méthode est susceptible. L'emploi correct d’un acier au nickel pour le ressort de cette nouvelle balance réduirait au-des- sous des autres erreurs qu'elle comporte celui de ses défauts qui semblent aujourd’hui le plus important. Les rapides indications qui précédent sont loin d’avoir épuisé le sujet; mais il serait fastidieux d’énn- mérer en détail tous les appareils auxquels les aciers au nickel peuvent apporter un élément nouveau de APPLICATIONS DES ACIERS AU NICKEL. 525 perfection, soit en augmentant la précision des instru- ments actuels, soit en permettant de simplifier leur construction. En abordant d’autres problèmes, nous rencontrerions sans aucun doute, sous des formes un peu différentes, les erreurs ou les complications dont nous avons appris à débarrasser les appareils auxquels nous nous sommes arrêtés ; les solutions seront peu dif- férentes, et généralement faciles à imaginer ; la des- cription minutieuse des propriétés des aciers au nickel donnée au début de ce mémoire ou dans celui que j'ai publié autrefois sur ce sujet en contient tous les élé- ments. L'INSOLATION EN SUISSE Ile PARTIE MESURES ACTINOMÉTRIQUES PAR Henri DUFOUR ct €. BUHRER (Suite et fin!) Le climat solaire d’une région est fixé par deux fac- teurs ; la durée de l’insolation et son intensité. A côté des mesures héliographiques, qui donnent la distribu- tion annuelle des heures de soleil, il faut des mesures calorimétriques pour déterminer la quantité de chaleur reçue à chaque instant par le sol. Malheureusement les mesures faites avec les pyrhéliomètres ne peuvent être qu'intermittentes et peu nombreuses vu leur longueur et les précautions expérimentales qui doivent les accom- pagner ; c’est pour cela que ces mesures ont été faites jusqu'ici surtout pour déterminer l'absorption que l’at- mosphère exerce sur les radiations que le soleil envoie et pour fixer ce qu’on est convenu d'appeler la cons- tante solaire. A côté de ces observations faites avec des appareils 1 Voir Archives, octobre 1903, p. 417. L'INSOLATION EN SUISSE. 5971 absolus, on peut en faire de plus fréquentes, parce qu'elles sont plus faciles, avec des actinomètres étalon- nés par comparaison avec les pyrhéliométres. Ces me- sures actinométriques se multiplient depuis quelques années car elles sont suffisantes pour fixer, assez exa- tement, la climatologie solaire d’un pays, ce sont les résultats de sept années d’observations semblables, faites à Lausanne et à Clarens, que nous croyons utile de résumer brièvement ici comme complément des me- sures héliographiques dont nous avons indiqué les résultats ‘. Les appareils utilisés par nous depuis 1896 à Clarens et à Lausanne sont des actinomêtres de M. Crova du type employé par ce savant dans ses nombreuses mesu- res sur le rayonnement solaire faites à Montpellier en particulier. L'un des appareils, celui de Clarens à été construit par M. Ducrelel sur le modèle de ceux four- nis à M. Crova et étalonné par lui en le comparant avec son pyrhéliométre absolu ; le second a été fait par la Société genevoise pour la construction d'instruments de physique et employé à plusieurs reprises avec le premier à des expériences simultanées, soit en mesu- rant au même moment, et dans le même lieu, l’inten- sité du rayonnement solaire, soit en mesurant simulta- nément les radiations émises par des sources artificielles de chaleur. Les thermomètres, à alcool et index de mercure, des deux instruments venaient de la même maison, Alvergniat à Paris, ils étaient platinés et cuivrés identiquement et recouverts de temps à autre d’une couche mate de noir de fumée. Nous ne décrivons pas * Archives, octobre 1908, t. XVI, p. 417. 528 L'INSOLATION EN SUISSE. cet appareil très connu, le lecteur trouvera tous les ren- seignements nécessaires dans les mémoires publiés par M. Crova sur son actinomètre et son emploi’. Les observations elles-mêmes étaient faites suivant le schéma indiqué par M. Crova; c’est-à-dire que l’ap- pareil étant à peu près en équilibre thermique avec le milieu ambiant, on observe pendant cinq minutes la marche de l’index de mercure préalablement introduit dans la colonne continue d’alcoo! de l'instrument. Pen- dant la minute 0 à 1, l’appareil orienté est fermé, de sorte qu’il ne subit que la variation thermique ambiante ; de 4 m. à ? m. et de 2 m. à 3 m. l'appareil reçoit le rayonnement solaire, enfin de 3 m. à # m.et de 4 m. à 5 m.,ilest de nouveau fermé. On utilise pour le calcul les déplacements de l’index observés pendant les temps 0 à 1,2 à 3, et 4 à 5 ce qui élimine les observations faites pendant les minutes de passage d'un régime à l'autre ; si on désigne par D le déplacement de l’index pendant la minute 2? à 3 au soleil, par d, et d, les dé- placements observés pendant les minutes 0-1 et 4-5 à l'ombre, on a pour la variation vraie de l’index : d, + d, 9 DE D’aprés l’étalonage de nos deux instruments leurs constantes étaient pour l'appareil de Ducretet, employé à Clarens, 24%-,56 pour une calorie gramme degré; pour celui de la Société genevoise, employé à Lausanne, 294%. 74 pour une calorie. Ce mode d'observation a été critiqué par M. Chwol- l Annales de chimie et physique, 5% série, 1877, t. XI, p. 433, et 1880, t. XIX, p. 167. L’INSOLATION EN SUISSE. 529 son' qui préfère les lectures faites suivant la méthode indiquée par Pouillet, c’est-à-dire sans élimination des observations de passage d’un régime à l’autre, mais qui exige trois lectures de 5 minutes chacune soit 15 minutes pour une seule observation ; la nécessité de faire de nombreuses mesures et de la manière la plus prompte et le plus simple possible nous a décidé à con- server pour toutes les observations le procédé employé par M. Crova, il est très pratique et suffisamment exact pour des mesures dont l'intérêt principal tient à leur continuité, à l'identité d’état de conservation des ins- truments, et à ce que tous les lectures ont été faites par les mêmes observateurs. Ces détails donnés voici les résultats obtenus : La radiation solaire caractéristique d’une journée est celle qui est observée entre 411 h. et 1 h., c’est-à-dire lorsque sa valeur est maximum et qu’elle subit la plus faible variation possible ; c’est pour cela que pendant sept ans nous avons fait des mesures aussi souvent que possible entre 41 h. 30 et 1 h. 30, heure de l'Europe centrale, les jours de très beaux temps. Les résultats obtenus à Lausanne et à Clarens pour chaque mois ont servi ensemble à former les moyennes mensuelles. Le tableau suivant donne les valeurs moyennes des divers mois pendant les années 1896 à 1902 et la moyenne générale de ces sept années; les chiffres expriment la quantité de chaleur en calorie gr. degré reçue par mi- nute par un centimètre carré de surface noire expo- sée normalement au rayons du soleil ; en les multipliant par 10 on a la quantité de chaleur reçue en grandes ! Rep. de Meteorol. 1892, t. XV,1. 530 L'INSOLATION EN SUISSE. calories (kg. degré) par un mètre carré de sol. Ces chif- fres sont des maxima puisqu'ils correspcndent pour chaque jour à l’épaisseur atmosphérique minimum. On voit que linsolation présente deux maxima, le premier le plus important en avril, le second en août. L'époque du premier maximum varie moins que celle du second, le premier oscille entre mars et avril, le second en sept ans a varié de juillet à octobre, il arrive même une fois en juin. Un fait régulier est l’affaiblissement constant de l’in- solation en mai, ce fait coïncide avec celui de la dimi- nution, que nous avons signalée déjà, du nombre des heures de soleil pendant ce mois. Intensité moyenne du rayonnement solaire en c., gr., degré, minute entre 11 h. et 4 h. de 1896 à 1902 Mois 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 Moyenne 1903 Ji 10:79100.820 078120179100 27910: 841I0 76 40 7906 E0%0.79.:0:8840.87::,0:87:.10.82m10:851m0:86 M0 8507 M. 0.89 0.92 0.87 0.89 0.90 0.95 0.89 0.90 0.73 A. 0.88 096 0.94 0.93 0.87 0.87 0.90 0.91 0.79 M. 0.87 0.89 0.89 0.92 0.78 0.88 0.81 0.86 0.79 J. 0.85 0.85 0.90 0.81 0.82 0.82 0.89 0.85 0.77 J. 0.85 0.86 0.92 0.81 0.87 0.84 0.88 0.86 0.80 A. 0.87 0.94 0.86 0.84 0.91 090 0.87 0.88 0.81 S. 0.87 0.91 0.84 0.85 0.84 0.89 0.83 0.86 O0. 0.89 0.84 0.83 0.89 0.88 — 0.84 0.86 — N. 0.88 0.78 0.76, 0.:83,..0:82" —-0/85 10/820— D1#0:80.°0:79:100782% :. 072079007014 DMOME Ann. 0.85 0.87 0.86 0.85 0.84 0.86 0.84 0.85 En faisant les différences des valeurs des divers mois on constate le rapide accroissement de l’intensité du rayonnement solaire de décembre à janvier + 0.04 et surtout de janvier à février + 0.06, fait qui cadre également avec le rapide accroissement des heures de L'INSOLATION EN SUISSE. 531 soleil de janvier à février; le décroissement de linsola- tion est très fort, relativement, d’avril à mai — 0.05, en revanche la quantité moyenne de chaleur reçue reste sensiblement constante au milieu du jour pendant les belles journées de septembre et d'octobre, l’accroisse- ment de l'épaisseur atmosphérique qui passe de 1.56 à 2.00 du 30 septembre au 30 octobre, calculé par la formule e — sec z (z — distance zénithale), est com- pensé par un accroissement de la transparence de l’air Enfin de novembre à décembre la chute de l’insolation est très prononcée — 0.07 si on prend pour valeur moyenne de décembre celle de la série 1897-1902; elle est de — 0.05 seulement si on ne tient compte que des années 1897-1901, qui sont au nombre de cinq seulement puisqu'il n’y a pas d’observation en 1899. On ne peut en conclure légitimement à un accroissement intense de l'absorption atmosphérique ; le nombre des observations en décembre était faible et l’année 1902 présentant dans ce mois un chiffre excep- tionnellement bas. Le fait général que ces moyennes permettent de constater est que le maximum de transparence de l’air a lieu à la fin de l'hiver et au premier printemps après la longue période sans végétation qui s'étend de novembre à mars; les chutes de pluie et de neige en hiver, dépouillent peu à peu l’atmosphère des germes et des poussières qui se forment et s'élèvent en été, en même temps l’abaissement prolongé de la tempéra- ture diminue la teneur absolue de l'air en vapeur d'eau, l'accroissement rapide de la végétation et de la température en avril détermine l’augmentation égale- ment rapide de la quantité de germes de poussières et D92 L'INSOLATION EN SUISSE. de vapeur d’eau dans l’air et l’élévation de ces agents opaques à des hauteurs de plus en plus grandes; c’est ce qui explique le fort pouvoir absorbant de l'air en mai. Des faits tout semblables ont été constatés à Mont- pellier par M. Crova. A côté des valeurs moyennes il est intéressant de relever les valeurs extrêmes de l’insolation et les con- ditions dans lesquelles elles se produisent. Ces valeurs élevées sont très rares, comme les très beaux Jours. En 1896 le chiffre de 0°*.9% à été atteint le 44 mai par un temps, superbe dès le matin, et très calme, la polarisation atmosphérique mesurée au photopolarimé- tre de Cornu était de 0.649; en 1897, le 7 avril, à Clarens, on observe une insolation de 1°*.03 par mi- nute ; le 14 avril 1898, à Lausanne, l’insolation est de 01,92 de 41 h. 40 à 42 h. 45; le 16 juillet de la même année on note 1.12. Après une abondante chute de neige, en février, on observe 0‘*!.90. En 1899 les maxima notés sont : 0.93 en février, 1.01 en mars, 0.95 en avril, 0.96 en mai, 1.1 en octobre. En 1900 on note 1.09 le 1% août et 0.93 le 13 août. En 1902, en juin, 0.92 le 22, c’est-à-dire au moment du minimum d'épaisseur de la couche atmos- phérique, ce chiffre relativement élevé est observé par une belle journée succédant à une journée de forte pluie, le 24 juin on observe même 0.95. Ces hautes valeurs s’observent ordinairement par un ciel d’un bleu intense, elles se présentent parfois après la pluie, en général la quantité de lumière polarisée à 90° du soleil dans le plan vertical et en même temps élevée. Les valeurs actinométriques notées à la montagne L’INSOLATION EN SUISSE. 533 sont comme ont peut s’y attendre plus élevées. On à mesuré par exemple aux Rochers de Naye à 2000 mé- tres d'altitude 11.07 en septembre et 1°*.1% en juillet au moment où Clarens enregistrait 0°*.84 ce qui repré- sente une absorption relativement élevée de 0.30 produite par une couche d’air comprise entre 400 m. et 2000 m. Le 21 janvier 1898 des observations simul- tanées ont donnés : 1°1,26 à Naye et 0.90 à Clarens la chaleur absorbée s'élève dans ce cas à 0°.36. Ainsi à l'altitude de 4 à 500 mètres, qui est celle de Clarens et Lausanne la valeur maximum de l’insolation dépasse rarement 0.92, elle atteint tout à fait exceptionnel- lement 1°.0 à 4.1. L'absence d'appareils enregistreurs ne nous a pas permis de fixer, par l’étude d’un nombre suffisant de courbes, la variation diurne ; les observations faites par les très belles journées, qui sont très rares, montrent que de 40 h. à 3 h. en été la variation est ordinaire- ment faible, elle a oscillé par exemple par une journée exceptionneliement pure de juillet de 0°*.86 à 10 h., à 0.89 à 12 h. et à 0.82 à 3h. 50. Dans une belle jour- née de mai à un maximum de 0.94 à 12 h., ont suc- cédé les valeurs 0.80 à 2 h., 0.78 à 3 h. 30, 0.74 à k h. 45; 0.62 à 5 h. 45 ; et 0.52 à 6 h.25. Une tres belle journée d'avril a donné 0.71 à 7 h. 30 ; 0.84 à 8 h. 30; 0.85 à 9 h. 50 ; 0.86 à 11 h.; 0.86 à midi; 0.99, à 41 h.; 0:96 à 2 h.; 0.94 à 3h. ; 0.92 à 4 h:; 0.59 à 5 h. 10; ce jour-là il y a eu un accroissement brusque de la transparence entre midi et 1 heure. En prenant pour valeur moyenne de l’insolation de la journée 0,6 par c° et par minute cela fait 360 grandes calories par mêtre carré et par heure, le nom- ARCHIVES, t. XVI. — Novembre 1903. 38 534 L'INSOLATION EN SUISSE. ‘bre moyen des heures de soleil étant à Lausanne de 1900, on arrive à une quantité de chaleur annuelle- ment reçue par mètre carré de 684000 calories équi- valent à un travail de 292.568.000 kilogrammètres qui exécuté par des machines travaillant 10 heures par jour pendant 300 jours correspond à une puissance de 27 kilogrammètres par seconde soit 0 cheval 36; cette valeur subirait une forte diminution si elle devait être réali- sée par une machine thermique et montre le peu d’uti- lité pratique d’une transformation directe de la chaleur solaire en travail mécanique dans nos contrées. A côté des observations actinométriques nous avons fait souvent des mesures simultanées de la quantité de lumière polarisée du bleu de ciel à 90° du soleil dans le plan vertical passant par le soleil, lobservateur et le point visé. L'appareil employé étant l'excellent pho- topolarimètre de M. Cornu. Nous n’avons pas trouvé une relation simple entre l'intensité de la polarisation et celle du rayonnement solaire, on constate d’une manière générale que les jours de forte insolation qui sont aussi ceux d’une grande transparence de l'air, la valeur de la polarisa- tion est élevée. Les courbes des valeurs actinométri- ques et celles de la quantité de lumière polarisée tra- cées pour divers jours et diverses époques ont la même allure et marchent parfois parallèlement; mais ce fait ne se vérifie que pour les observations du milieu du Jour. Les valeurs les plus élevées que nous ayons mesurées pour la quantité de lumière polarisée ont été à Lau- sanne 0.649 en mai, insolation 0°.94 à midi; le mème jour à 5 h. 30 du soir 0.602 correspondant à L'INSOLATION EN SUISSE. 535 une insolation de 0.62. Le 19 mai à 8 h. du matin la polarisation est 0.682, elle s’abaisse à 0.588 à 2 h. En juillet à 2? h. 45 polarisation 0.707, actinomètre 0,81 ; à 4 h. 50 la polarisation s'élève à 0.725. En plaine des valeurs de 0.700 à 0.710 sont rares au milieu du jour, elles sont ordinairement accompa- gnées d'une intensité exceptionnelle de bleu de ciel, Jorsque la valeur de la polarisation augmente rapide- ment dans la matinée, c'est le plus souvent le signe précurseur d’un mauvais temps prochain. A la montagne à l'altitude de 2000 mêtres par une journée exceptionnellement belle, que nous avons caractérisée dans notre livre d’observations comme étant d’une limpidité exceptionnelle et comme le type d’une journée normale de beau nous avons pu faire la série suivante d'observations parallèles : Heures 9.45-40 10.20-10.50 11.15 11.50-12 1.30 2,50-3.10 3.3) Calories 0.87 0.95 101 0.94 O.89 0.95 0.97 Polarisation 0.786 0.800 0.789 0.757 0.746 0.690 0.743 Le chiffre de 0.800 pour la quantité de lumiére polarisée n’a été observé qu'une fois. Les valeurs 0.500 à 0.550 sont les plus fréquentes. Lorsque la valeur de la polarisation tombe au-dessons de 0.500, c’est l'indice certain d’un trouble de l’atmosphére pro- duit ou par des poussières flottant dans l’air après une longue période de sécheresse, ou d’un commencement de condensation de la vapeur d’eau dans les régions où se forment les cirrus. Nous ne pouvons terminer cette étude sans signaler les faits intéressants qui se sont manifestés depuis le commencement des observations de 1903. Les quel- ques mesures actinométriques de décembre 1902 indi- 536 L’'INSOLATION EN SUISSE. quaient une intensité de radiation très inférieure à la moyenne des années précédentes et même aux valeurs les plus faibles observées précédemment dans ce mois ; le même fait se manifesta en janvier, février et jusqu’au milieu de mars, ce qui nous engagea à signaler cette anomalie à l’attention des observateurs" en émettant l'hypothèse très naturelle, que cette absorption anormale de la radiation solaire pouvait bien être déterminée par la présence dans l’air de poussières très ténues proje- tées par les éruptions des volcans des Petites Antilles de mai à août 1902. Dès lors les observations actino- métriques ont continué à indiquer une intensité de radiation moindre que la moyenne, les écarts entre les valeurs de l’année 1903 et celles de la série des sept années 41897 à 1902 sont donnés dans le tableau suivant : J. F. M. A. M. J. J. A. 1897-1902 0.79 0.85 0.90 0.91 0.86 0.85 0.86 0.88 1903 0.68 0.72 0.73 0.79 0.79 0.77 0.80 0.81 Différences 0.11 0.13 0.17 0.12 0.07 0.08 0.06 0.07 Les valeurs des différences vont en diminuant lente- ment mais elles sont restées constamment dans Île même sens ; actuellement elles ne dépassent pas les écarts que l’on constate d’une année à l’autre entre les mêmes mois ; mais le signe est variable dans les années ordinaires, tandis qu’en 1903 les valeurs sont cons- | tamment inférieures à la moyenne. On pourrait cepen- dant supposer une erreur constante dans les observa- tions si d’autres phénomènes n'étaient pas venus con- firmer l’existence d’une opacité exceptionnelle de lPat- mosphère depuis plusieurs mois. Ces faits sont : 1° Les { Sur la diminution de l'intensité du rayonnement solaire. Comptes-Rendus de l Acad. des sciences. Mars 1903. L’INSOLATION EN SUISSE. HS Ÿi caractères de l’éclipse de lune du 41-12 avril 1903, tous les observateurs de cette éclipse s'accordent à signaler linvisibilité presque absolue de la partie éclipsée du disque lunaire, tandis qu’ordinairement la lune à une teinte rougeàtre ou cuivrée ‘; 2° L'appari- tion du cercle de Bishop, phénomène de diffraction observé déjà le 13 novembre 1902 et vu dès lors plu- sieurs fois par divers observateurs, son intensité n’est pas si grande qu'en 1883-84, après l’éruption du Krakatoa, mais il a les mêmes caractères et sensible- ment les mêmes dimensions ; des mesures répétées nous ont donné pour ses dimensions extérieures en août 41903 23 à 24° *. 3° La modification de la polarisation atmosphérique normale, les points neutres d’Arago et de Babinet s’écartant du point antisolaire et du soleil « à une distance qui n’a jamais été observée depuis 1886 à 1902 » dit M. Busch, que ses études sur la polarisation atmosphérique mettaient à même de cons- tater mieux que personne cette perturbation *. Une mo- dification de la position des points neutres avait été observée également par M. Cornu en 1883-84 pendant qu’on voyait le cercle de Bishop‘. En outre le même savant signale le fait que la quantité de lumière pola- risée à 90° du soleil était moindre que dans les années précédentes. Le même fait est signalé de Valence (Espa- gne) le 23 février 1903, « la proportion de lumière ! Bull. de la Soc. astronomique de France, mai 1903 et Astro- nomische Nachrichten n° 3865, Bd. 162, 1. ? Prof. Busch in Arnsberg, Meteorol. Zeitschrift. 1903, Bd. XX Heft 7. Juli, p. 319. # Beobachtungen über die gegenwärtig vorliegende Stôrung der Atmosphärischen Polarisation. Meteor. Zeitschr. 1900, Bd. XX, Juli, p. 317. * Cornu. Journal de physique 1885, p. 55. 538 L'INSOLATION EN SUISSE. polarisée qui est habituellement de 0.50 à 0. 57 est tombée à 0.19 » dit un observateur dont nous n’avons pu retrouver le nom. Nos propres observations ne don- nent pas une différence pareille mais elles confirment le fait que la quantité de lumière polarisée par les plus beaux jours n’atteint pas les valeurs élevées que nous avons constatées précédemment. 4° La moindre trans- parence du ciel qui se manifeste par les observations astronomiques est signalée par M. Max Wolf à Hei- delberg' et par le D'-prof. 4. Wolfer, directeur de POb- servatoire de Zurich, qui nous écrit à propos des obser- vations de protubérances solaires qu'il fait depuis tant d'années : « Ce qui a frappé cette année c’est le fait qu'il était souvent très difficile, malgré un ciel pur et maloré l’absence complète de cirrus, d'observer le renversement des lignes des protubérances ; on ne pou- vait naturellement pas obtenir non plus des images nettes et claires des protubérances. Cela arrive il est vrai à toutes les époques, en particulier lorsque se for- ment les premières traces des cirrus ou lorsqu’après une longue sécheresse l’atmosphère est remplie de poussières ; mais Jai le sentiment que cette année les conditions de mauvaise visibilité ont été particulière- ment fréquentes sans qu’on puisse en rendre responsa- bles les deux causes ci-dessus. Actuellement (8 août) les conditions sont beaucoup meilleures ». Enfin les observations de M. A. Gockel ont montré que l’absorption anormale qui s’est manifestée pour les radiations calorifiques (actinométriques) et pour les ! Sonder-Abdruck aus V. J. S. der Astronomischen Gesellschaft Jahrg. 38, Heft. 2, Heidelberg. L'INSOLATION EN SUISSE. 539 radiations lumineuses (observ. de M. Wolfer) s’est exercée aussi sur les radiations ultraviolettes . Ainsi les procédés les plus divers confirment l’ano- malie que les observations actinométriques signalaient dès le mois de décembre; elles nous montrent l'intérêt que présentent ces mesures qui permettent de suivre et de mesurer les variations accidentelles périodiques ou continues de la transparence de notre atmosphère, dont l'importance est si grande pour la fixité du eli- mat de notre planète. On sait le rôle important que quelques météorologistes et géologues font jouer aux variations de la transparence de l'atmosphère pour expliquer les variations des climats des époques géo- logiques. M. Svante Arrhénius* cherche dans l’abon- dance plus on moins grande de l'acide carbonique dans atmosphère le facteur principal de l’opacité variable de notre enveloppe gazeuse ; d’après lui un accroisse- ment de la quantité d’acide carbonique aurait pour conséquence aux latitudes élevées un accroissement général de la température, une diminution des deux tiers de l’acide carbonique déterminerait par 55° de latitude nord un abaissement de température de 3° accompagné d’une nouvelle époque glaciaire sur lEu- rope centrale. MM. Paul et Fritz Sarasin® attribuent l'accroissement de l’opacité de l'atmosphère qui, d’après eux, succéda à la période pliocène et qui se manifesta dans la période pléistocène à l'effet d’éruptions volca- * Atmosphärische Trübung. Meteor. Zeitschrift, Bd. XX, 1903, Juli, p. 328. * Svante Arrhénius. Les oscillations séculaires de la tempéra- ture. Revue générale des sciences, 15 mai 1899, p. 337. * Ueber die mutmassliche Ursache der Eiszeit. Verhandl. der Naturforschenden Gesellschaft in Basel, Bd. XIII, Heft 3, 1901. 540 L'INSOLATION EN SUISSE. niques abondantes et nombreuses, dont les poussières déterminérent la condensation de la vapeur d’eau et pro- duisirent un trouble semblable, mais plus intense et plus durable, que celui qui s’est manifesté après léruption de Krakatoa et qui a duré plus de deux ans. Cette aug- mentation du pouvoir absorbant de l’atmosphère devait produire un abaissement de température en même temps qu’une augmentation de l'humidité et d’abon- dantes condensations, conditions indispensables à la formation d’une période glaciaire. Nous ne pouvons discuter ici cette hypothèse, il importe seulement de remarquer qu'une diminution de la transparence de l'air produit deux effets différents suivant qu'elle se manifeste dans des régions aux latitudes élevées, c’est- à-dire ayant un long hiver, ou dans des zones à faible latitude et à longue insolation. L'augmentation d’opa- cité de l'atmosphère empêche également le rayonne- ment nocturne et l’insolation diurne et le résultat défi- nitif peut être en hiver un adoucissement du climat, en été un abaissement de la température. En tout cas, le résultat général sera une égalisation du climat. Quel que soit le rôle que l’on attribue à la variation de la transparence de l’atmosphère il paraît indéniable que ce phénomène, en apparence de si peu d'importance, peut avoir des conséquences climatologiques considéra- bles. Par ce fait les mesures actinométriques, et tous les procédés qui nous permettent de suivre les fluctuations de l’opacité plus ou moins grande de notre enveloppe aérienne, ont un grand intérêt et méritent l'attention des observatoires météorologiques. C’est à ce titre que les résultats précédents peuvent présenter quelque utilité. Septembre 1903. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1902 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR R. GAUTIER Professeur et directeur de l'Observatoire de Genève. I. INTRODUCTION. Avec l’année 1904 un certain nombre de modifica- tions avaient été apportées au mode de publication des tableaux météorologiques mensuels de Genève et du Grand Saint-Bernard. Ces modifications ont été main- tenues pour l’année 1902 et nous avons donné en outre une plus grande extension à ces tableaux. Des explica- tions détaillées ont été déjà données à ce propos au début de l’année‘, nous nous bornerons donc ici à en rappeler brièvement le motif. Tant que les observations se faisaient six ou huit fois par jour au Grand Saint-Bernard comme à Genève, il était impossible de publier tous les résultats de ces obser- vations. Mais comme, avec l’année 1902, le nombre des observations diurnes a été réduit définitivement à trois 1 Archives XIII, p. 207. co 5492 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE au Grand Saint-Bernard pour procéder de la même facon que dans toutes les stations météorologiques suisses, il devenait possible de publier ces observations in exlenso. Cela nous a seulement obligé à répartir chaque mois les chiffres en deux tableaux. Par symétrie, nous avons adopté aussi ce mode de publication pour Genève, c’est-à-dire que nous avons imprimé en détail les observations de 7 h. du matin, [ h. et 9 h. du soir, mais les moyennes sont restées, comme auparavant, celles des huit observations diurnes. Une amélioration a été introduite en même temps: on imprime en caractères gras les valeurs extrêmes dans les colonnes de chiffres où cela a de limportance. Pour le résumé annuel, il n’a été apporté que les modifications dues au changement des heures d’obser- vation au Grand Saint-Bernard; elles seront signalées au fur et à mesure. Tous les tableaux contiennent freize mois, de dé- cembre 1901 à décembre 1902, afin que les moyennes annuelles correspondent à la fois à l’année méléorologi- que et à l’année civile. Seul le tableau V fournissant les températures de cinq en cinq Jours à Genève n’a été, comme précédemment, établi que pour l’année civile. L'ordre des matières traitées dans ce résumé reste le même que dans les résumés antérieurs. Après quelques indications de portée générale, les différents éléments météorologiques seront passés en revue dans l’ordre accoutumé : température, pression atmosphérique, humidilé de l'air, vents, pluie et neige, nébulosilé et durée d’insolation à Genève. A l'observatoire de Genève, les observations météo- rologiques directes se font, comme précédemment, de POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 943 trois en trois heures à partir de 7 h. du matin jusqu à 10 h. du soir. Les instruments enregistreurs fournissent en outre les valeurs de la plupart des éléments météo- rologiques à 1 h. et à 4 h. du matin. Les moyennes diurnes de ces éléments reposent donc sur huit obser- vations trihoraires. L'observation de 9 h. du soir qui n’était publiée précédemment que par le bureau météo- rologique central de Zurich a figuré cette année dans tous les tableaux mensuels. Elle à été aussi utilisée, avec celles de 7 h. du matin et de 4 h. du soir, pour établir des moyennes spéciales de la température à Genève qui soient directement comparables à celles du Grand Saint-Bernard où les observations ne se font plus qu'à ces trois heures-là. Les valeurs normales des différents éléments météo- rologiques sont empruntées, pour Genève, aux « Nou- velles études sur le climat de Genève, » d'Emile Plan- tamour, où étaient utilisées toutes les observations faites jusqu’en 4875. Pour le Grand Saint-Bernard, les valeurs normales sont fournies par les moyennes des 27 années, 1841-1867, calculées par E. Plantamour. Les tableaux mensuels des observations météorolo- giques faites à l'observatoire de Genève et au Grand Saint-Bernard et publiés dans les Archives sont, comme les années précédentes, réduits chaque mois à l’obser- vatoire par les soins de M. E. Schær, astronome adjoint; les tableaux de ce résumé-ci ont été préparés par M. H. Duaime ; j’exprime à tous deux ici mes sincères remerciements pour leur utile collaboration. Les observations ont toutes été faites à l’'HEURE LOCALE seule indiquée. Pour la transformer en temps moyen de l’Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes aux 544 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE dates des observations de Genève et 30 minutes à celles du Grand Saint-Bernard. IT. TEMPÉRATURE. Les résultats généraux des observations thermomé- triques sont consignés dans douze tableaux de chiffres à propos desquels j'ai quelques remarques à faire. 1° Moyennes générales de la température. — Ecarts. Le tableau T fournit, pour Genève, toutes les valeurs moyennes des températures, de trois en trois heures à partir de 4 h. du matin, puis la tempéralure moyenne des mois, des saisons et de l’année (météorologique et civile), moyennes des huit moyennes trihoraires, enfin les minima et les maxima moyens. Les températures des heures de nuit, 4 h. et # h. du matin, ont été rele- vées, comme précédemment, sur les diagrammes du thermographe Richard grand modèle, qui a fonctionné sans accroc toute l’année. Le tableau IT pour Genève et le tableau III pour le Grand Saint-Bernard, donnent les valeurs moyennes des températures des différentes périodes pour les trois seules époques d'observation de 7 h. du matin, 4 h. et 9 h. du soir, puis les températures moyennes des mêmes périodes calculées sur les deux formules em- ployées par le bureau central météorologique suisse : a) en prenant la moyenne arithmétique des trois tempé- ratures moyennes diurnes ; b) en attribuant un poids double à l'observation de 9 h. du soir. Ce sont, du reste, ces dernières moyennes qui ont servi pour la comparaison des deux stations. le travail de comparai- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 545 son fait l’année dernière pour les deux stations du Grand Saint-Bernard ayant montré que la deuxième formule donne des chiffres qui se rapprochent sensiblement plus des moyennes résultant d’un plus grand nombre d’ob- servations diurnes. Le tableau II contient en outre les minima et les maxima moyens pour la station du Grand Saint-Bernard. Le tableau IV donne Îes écarts entre les températu- res moyennes des différentes périodes et les valeurs normales. Pour Genève il y a deux séries d’écarts cor- respondant l’une aux températures du tableau 1 et Pau- tre à celles du tableau IT d’après la deuxième formule. La dernière colonne du tableau IV donne la différence entre les écarts de Genève et du Grand Saint-Bernard, écarts correspondant toujours à la même formule SPEARS LUC RPR + Il résulte de l'examen des écarts que l’année météo- rologique à eu, à Genève, une température absolument normale. L’année civile a été légèrement plus froide, décembre 1902 ayant été un peu moins chaud que décembre 1901. Au Grand Suint-Bernard, l'année, météorologique ou civile, a été de 0°,4 plus chaude que la normale. Si nous passons à l’examen des saisons, l'hiver et le printemps ont été un peu trop chauds à Genève, surtout l'hiver, l'été et l’automne ont été plus froids que la normale. Au Grand Saint-Bernard, l'hiver seul est trop chaud, mais de près de 1° et cela compense, etau-delà, les températures un peu trop basses des trois autres saisons. En ce qui concerne les mois, il y en a à Genève cinq a RESUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 946 £T 00‘Fè GT'FI 82 + 68€ + £6°9 OL'ET 10‘ 02 c0‘Fè 1698 uafou WNUIXEN rs 69; 27 + 10 To æ} l uaiouu LUN UUTUL EN 086 1g'8 r£'6 19'8 1è*6 I£‘8 g9'2T | Go‘ot 10‘6 9£'8 PET + || F6‘0 + 60'T + | 29‘0 + 0L'‘£ ce'e &F‘G PC OG'FI CT'ET OL'LT p9 OT &g'6T LR'8T pL'CT 8G'FI 666 106 Lea &9'0T, 98'C èg'G OT gT'T LO‘T LG‘0 O9T + | SIT + 0 Li a1tu9fou AT Sn T AA CUITENR TÔT Ge OT LO‘RT I£'0T OL'8T 69'6 LO'TI Lr'G co‘ T& OT'OT OT‘2T GL'I + | 96‘ + Set + | L6E'‘r + UT | Pr'G 6G 6 6C'II cg"CT 68'8T S£'GT EST pète £L‘e8 PL S£'GI AT LO‘ET 8S'TI PO'FI cel FG‘8 LT 8L'à £GÈT F0‘g GG + |ÿ0'€ + 0 ‘s'uL | s'uY 80‘2T OT'êl &6‘ LIT 2£' Te 16‘ IT 88e + Ge + FLG ee al ot 19‘£2 00'‘61I PO'ET CT‘FI &9'8 PL ga'e ag'e + 0 S'UT S0'OT pL'OT es n LO'OT &0'G6I 886 OI + £O‘2T 9£‘9 OT 96‘0 S8°T + 0 LU U DT ‘2064 HAANHN HUNLVUIANAL ‘I 806 &0‘£ OT‘0 + Lr‘0 — 8L'‘0 + Le) “u ‘ L 909 8r‘0 + Le] ‘Uu''U % 8£°L OIAID « 86° ‘Joux eouuy &9'L * auLopNny OC‘FI Se “OU c8‘9 sduaqu Cg'o + |* * ‘AH LG‘O + | ‘eiquooo(f 19°8 2IQUIAON T6°L * ‘2140720 FE'èT a1quaydes ra M 19'CT ° ‘ “joppmf 6L'ET “nf Is272 Atos, TUN 6€°6 er TON LS'E "°° SUN cc‘o + |’ «ras OT‘O — | 061 ‘auer 090 + | ‘067 ‘2? 0 ‘u'u} HAOIUHA POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 547 Il. TEMPÉRATURE. GENÈVE, 41902. | | Températ. moyenre | PÉRIODE MR AUS MINT TA IKES ET | | | | 3 | ESS o | a | o | a | Décembre 1901.. | + 0,18 | + 3,52 | + 1,34 | + 1,68 | Janvier 1902 ... | — 0,47 | 3,53 0579 2)INaIE 2 | Février . ..:.:.. 10/16! [112774 1,40 1,4: LL SCORE 3,02 8,62 6,04 || . 5,89 | ARR. Ni 9,08 14,15 MOSS PRIE RTE 8,33 | 13,04 9,55 | 10.31 | D. [113,72 | 19,00 |* 15,71 ||: 16,14 Mallette. £. < Ka 201923 19,98 PRE... | 14,88 | 21,26 | 17,34 || 17,83 Septembre ..... 11,76 17,83 13,80 || 14,46 DÉtahres...... 7,64 12,23 S,824,|1.19,56! | Novembre ,..... LPO STE Gp 2] SET | Décembre...... +0,27 | + 2,59 | + 0,84 || + 1,23 | Hiver.......... | - 0,05 | + 3,28 | + 1,15 || + 1,46 Printemps. 3 Sr RUE 115910) SG MOIS?) Bees. ALI] D. 7. MERS 51 RL 221321 M C17,457|[ 21800 Automne....... 7,20 9e 9,001 9727 | | Année météorol. | 7,34 | 12,16 | 9,08 | 9,53 | | » civile ..…. 7,35 | 12,08 | 9,04 | 9,4 trop chauds et sept trop froids ; au Grand Saint-Bernard il y en a six de part et d’autre. Si l’on revient aux chif- fres des tableaux I et ITT, on trouve que le mois le plus froid à été janvier à Genève et février au Grand Saint- Bernard; le mois le plus chaud a été juillet aux deux stations. Mais d’après le tableau IV, on trouve que le mois qui à été relalivement le plus chaud à été avril à Genève avec un excès de + 2°,3. Le même mois a aussi été trop chaud de + 2°,0 au Saint-Bernard, mais le mois le plus chaud relativement à cette station a été janvier, avec un excès de température de 3°,2. Le mois relativement le plus froid a été mai aux deux sta- tions avec des déficits de température de — 3°,2 à 548 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Genève et de — 4°,0 au Saint-Bernard. La tempéra- ture de mai a été de 9°,99 à Genève, donc un peu infé- rieure à 10°. Ce n’est pas le mois de mai le plus froid de la série, mai 1879 ayant accusé une température moyenne encore plus basse, de 9°,6, mais le mois de mai 1902 vient tout de suite après comme mai froid et laid. Au reste le contraste entre les deux mois d’avril et de mai est complet en ce sens que la température moyenne d’avril à été plus chaude, absolument, que celle de mai, de 1,3 à Genève et de 2°,2 au Grand Saint-Bernard ; elle a été relativement plus chaude de 5°,5 à Genève et de 6°,0 au Grand Saint-Bernard. C’est une anomalie qui se présente rarement à un pareil degré. IT, TEMPÉRATURE. GRAND SAINT-BERNARD, 1902. Températ. moyenne : s 0 Minimum | Maximum PÉRIODE | 7.h.m. | 1h.s. | 9h.s. || 7+1+49 1+1+2X9 éven l'neya 3 4 0 0 ° 0 | 0 0 0 | Déc. 1901.| — 8,49! -- 6,87] — 8,50] — 7,95] — 8,09 || 10,3 | — 5,6 Janv. 1902! = 6,56| - 4,22] - 6,33] - 5,70, = 5,86 || - 8,8 | - 3,1 Février. .| — 9,12| — 6,98] — 9,12] -,8.41| — 8,58 || -11,3.| - 5,7 Mars . . .| - 7,41] - 3,35| — 6,81|| - 5,86] - 6,09 || - 8,8 | — 2,2 Avril . ..| — 2,27| + 1,01! — 1,96] —,1,07| -.1,29 ;|| =13,6:| 41232 Mai. ...| — 4,89] - 0,46] = 4,27| — 3,21] — 3,47 || - 6,8 1,1 Juin. . . «| + 1,27| + 5,86| +1,99] + 2,87! + 2,65 || = 0/1 6,5 Juillet. . . 6,05 9,88 6,99 7,50 7,28 || +.4,4 11,4 Aoûtuh. « 4,69 8,08 5,45 6,07 5,92 3,9 8,9 Septembre! + 2,81 6,31| + 3,42] + 4,18| + 3,99 || + 1,8 7,4 Octobre. .| - 2,49! + 0,08] - 1,98) — 1,46| - 1,59 | — 3,8 | + 1,2 Novembre.| - 6,13| - 3,93| - 5,84] - 5,31! - 5,44 || — 8,0 | - 3,2 Décembre.| - 8,10! - 6,46! — 8,06] - 7,54) — 7,67 || -10,1 | - 5,5 —————— | es | | + | ee Hiver. . .| — 8,02, - 5,99] — 7,95] - 7,32! - 7,48 || —10,1 | — 4,7 Printemps | — 4,89) — 0,96] - 4,37] - 3,41! - 3,69 || - 6,5 | + 0,3 Été. . : | +4,04) + 7,80] +4,71 + 5,51) + 5,31 || + 2,61114#+19,0 Automne .| -— LE + 0,81| - 1,47] - 0,87| — 1,02 || — 3,3 | + 1,8 Ann. mét.| - 2,63| + 0,45 2,24 1,49| — 1,68 || - 4,3 | + 1,6 | » civile! — 2,65| + 0,48 0 1,46| - 1,64 || — 4,3 | + 1,6 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 549 IV. ÉCARTS AVEC LES TEMPÉRATURES NORMALES, 1902. Genève Grand "a. à ES St-Bernard Différence PERIODE Moyenne TOI IIENT ETES SSIMANENCTENLES HO PIODB TN NL | LU LT deux stations 0 0 0 0° Décembre 1901.. + u,oÙ + v,80 — U,oÙ + 1,30 Janvier 1902.... +1,15 + 1,22 + 3,18 — 1,96 MOVIE LE. à à « « - 024 — 0,18 + 0,03 - 0,21 MERE + 1,26 + 1,33 à nb EE: + 0,10 IE ERRERRERS + 2,30 + 2,36 + 1,98 + 0,38 METORSTÉPET EU - 3,21 - 3,08 - 3,98 + 0,90 TO CPE AE - 1,07 - 0,77 - 1,44 + 0,67 Duel eee + 0,52 + 0,99 + 1,12 - 0,13 ACUIE POOOPEETE - 0,15 - 0,21 — 0,06 - 0,15 Septembre...... - 0,16 — 0,36 + 0,67 = 03 DICHODEC:: co ste - _— 0,46 _- 0,50 - 1,11 + 0,61 Novembre ...... - 0,55 — 0,55 - 0,14 = OA Décembre....... 10220 + 0,34 - 0,08 + 0,42 ERNErTRE. 50.18 . T 0,59 + 0,63 + 0,92 — 0,29 Printemps. ..... + 0,09 + 0,18 — 0,29 + 0,47 IDR M OSSSPERTE — 0,22 + 0,01 RON + 0,12 Automne ....... — 0,49 - 0,57 - 0,20 - 0,37 Année météorol. 0,00 + 0,08 + 0,08 0,00 » civile.... — 0,04 + 0,04 + 0,12 + 0,08 Si l’on reprend les mois à températures extrêmes, on trouve, pour l’amplitude aux deux stations, les chiffres suivants : Genève Grand Saint-Bernard Janvier + 1,07 Février, — 8,58 Juillet 19,32 Juillet + 7,28 Amplitude 18,25 15,86 chiffres qui sont assez semblables à ceux des ampli- tudes moyennes : 18°,9 pour Genève et 15°,2 pour le Grand Saint-Bernard. 2° Température de cing en cinq jours à Genève. Le tableau V fournit les températures moyennes par pentades et, comme précédemment, pour l’année civile seule, du 1% janvier au 31 décembre 1902. A côté des températures, figure l’écart avec les températures cal- ARCHIVES, t. XVI. — Novembre 1903. 39 x 550 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE V. TEMPÉRATURE DE 5 EN 5 JOURS. GENÈVE. 1902. = = | Dilté- | Diffé- Tempé-| rence | Tempé-| rence Date rature avec | Date rature avec | moy. EE 4) moy. late formule | formule 1- 5 Janvier) + 5,54, (45,80), 30- 4 Juillet | 419,58] +1,30 6-10 id. |- 1,19) -0,87| 5-0 id. 23,17| (+4,63) 41-15 id. | — 2,26, -1,96 | 10-1% id. 18,11] -0,62 46-20 id. | —0,01| +0,19 | 15-19 id. 20,94! (+2,09) 21-95 id. | +1,89) +1,92 | 20-24 id. 15,65] (-3,95) 26-30 id. | +2,37| +2,46) 25-29 id. 19,23| +0,36 31- 4 Février! — 1,00! -1,51 | 30- 3 Août 17,62| -1,15 5-9 id. | +4,22) (+3,35)) 4 8 id 20,32! (+1,73) | 10-14 id. | +1,68) 410,40 | 9-13 id. 15,28| (-3,07) | 15-49 id. | - 0,87| (-2,61) 14-18 id. 18,44! +0,41 20-24 id. | +0,85) -1,38. 19-23 id. 17,98| +0,33 25- 1 Mars 3,82| +1,06 | 24-28 id. 16,97] -0,24 2 6 Mars 4,86, +1,54 | 29- 2 Septemb.| 18,01| +1,31 PAL id: 4,47) 40,57| 3-7 id. 16,75] +0,61 12-46 id. 5,241 10,73 || 8-12 .id. 17,291 (41,77) 47-94. id. 7,55! (42,42), 13-17 id. 13,29! (-1,56) 22-96 id. 4,83| -0,94 || 18-22 id. 12,08! (-2,05) 27-34 id. 8,58| (42,15), 23-27 id. 15,02) (+1,65) 1- 5 Avril | 41,69! (+4,59, 28- 2 Octobre 8,86| (-3,71) 6-10 id. | 8,08] +0,29 | 3-7 id. 9,34] (-2,40) 11-157. 19,34) (43,85)| 8-12 id. 11,51] 40,63 16-20 id. 42,17| (42,98)| 13-17. id. 11,46! (11,46) 21-95 id. 13,43] (43,52) 18-22 id. 10,08) +0,97 26-30 id. 9,93) -0,70 | 23-27 id. 6,76] —1,45 1-5 Ma 9,11! (-2,24) 928- 1 Novemb. 7,25| -0,07 6-10 id. 6,12] (5,95) 0926 "kid. 4,81! (-1,63) 44-15, id. 8,49| (-4,29)) 7-11 id. 6,35/20:78 16-20 id. 8,92, (-4,57)) 12-16 id. + 3,83] -0,91 M=25 0 id: 9,59! (-4,58)| 17-21 id. = 1,06! (-5,01) 26-30 id. 16,39] +1,56 | 22-26 id. + 2,21| -0,99 31- 4 Juin 19,17| (43,71)| 27- 1 Décemb, | + 6,03| (+3,59) 5-10 ad. 14,95) 21713 MEME 1 0,25) 2S 6 10-14 id. 13,08] (-3,53)| 7-11 id. — 3,46) (4,78) 15-19 id. 12,00! (-5,11)| 12-16 id. - 0,76] -1,60 20-24 id. 15/35). (2,19) AFS Nid’ + 5,02| (44,53) 25-29 id. | 418,68] +0,72 | 22-26 id. +1,28) H,16 CVES: + ET + 3,20| (43,31) JL TENTE POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 551 culées d’après la formule déduite par E. Plantamour de l’étude des cinquante années de 1826 à 1875. Lorsque l'écart observé dépasse la limite de l'écart pro- bable calculé et constitue ainsi une anomalie, le chiffre de l'écart est mis entre parenthèses dans le tableau. Sur les 73 pentades, 39 présentent un écart positif et 34 un écart négatif, mais ces derniers l’emportent comme intensité, d’où résulte, comme nous l'avons vu, que l’année civile est plutôt froide. Les nombres d’écarts positifs et négatifs dépassant la limite de lécart probable sont du reste tous deux égaux à 18. La plus longue période de chaleur relative com- prend six pentades, du 27 mars au 25 avril. La plus longue période de froid relatif est aussi de six pentades et succède immédiatement à la précédente, du 26 avril au 25 mai. Nous retrouvons donc ici encore l’opposi- tion de température si caractérisée en 1902 entre les mois d'avril et de mai. Le plus fort écart positif, + 5,80 tombe sur la 4° pentade de l’année et le plus fort écart négatif, — 5°,95 sur la 26° pentade, celle du 6 au 10 mai. La plus forte hausse de la température + 6,14 s’est présentée peu après, entre la 29% et le 30" pentade et, à un degré légèrement plus élevé, + 6°,18, entre la 70" et la 71% pentade, en décembre. La plus forte baisse de la température, — 6 ,67, a eu lieu entre la 1" et la 2m pentade de l’année. La pentade la plus chaude est celle du 5 au 9 juillet avec + 23,17. La plus froide est _ celle du 7 au 11 décembre, avec — 3°,46. 3° Moyennes diurnes. — Ecarls. — Anomalies. Le tableau VI fournit la classification des jours de , RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE a (o\. 20 er mn GO6r 99b ‘pt G er 98°G - l YG 19 &8 8 92 9€ l aa « ‘<06H Fr |-6067 aerauel 6 91 OF'oGC+| FF 91 9607 r ve 19 8 £8 £8 1£ — |:jjuu oouuy SI O1 988 + |G 91 pee — = = _— y yl GI n * 2140999 6 1018 0G ?I SG G — a = = Æ I} £r 9 — * 21QU9AON IG O1 GYEr |96 91 97e + _ ea 4 dl 6} — — — 2140790 & OT 0S'61 |686 1 069 ok — 1} LY & _ — — |'orquoydos L 019136 |81 81 S6‘Gh = G cc y — _ Le =. | mor 6 2107 Sc |86 o1 I£'YT Ù A! £I € — — — — *Jerpmf 0€ 91 806 FI el SG OF = (4 H A! — — — = |: £: ump 68 91 IS88T |8 1 06‘+ = Æ 4 L 6l n — Re 0G ©1 YYYE |s1 1 s16c 9 Æ D Fe 6G 8 = = cn * ‘ ‘IMAY IG O1 GYTE | 01 376 + x — — (a 2 PL -— — |: L 21S8SL | I 00€ - ï: Æ nu + £ LI 8 — + “OLA E 21068 |1F 1 96 - F Es = T u LI OI — |'606F ‘aue 6 91068 +19 9119€ - = pe = = € 1G L — |‘ 1067 4 08+ 4 e5+ SG+ V O8t OS © SIHISHH € OHlort % A TRS A ES NT 0 0 0 0 pneus snjd af! piozy snjd a] RO RE RE | > |sproy sen) aaorsa inof: Jnof spneuo S9.19 dure SPIO4J CS NS CR nn © + (us . SHNOf AG AUANON = EE ‘<06p AINHD —— CSANUNIC SAUAIVUHANAL SAQ INHNASSV 1) ‘TA 553 ET LE GRAND SAINT-BERNARD. « POUR GENEVE | GOGF 129) | | 9 6 . € . o Ce n Lu Lis gg} EUR 3 64° j 0 6LT 6 o198'6 + |ge ot 201 - | 9fiE | € et 16 +| 8 er LL - | 6paE | oo F8 LI 019€ +|S O1FrG | OLI |8r et gg + IS 1 c0'L - | 8re a ç æt _ 6 ! F 2} _ : : a : 19€ = | SI |Le 91 06% + |0G 1 709 = | ICS € 0 6c'€ GS |Ie 167 + + IF °1 CE — | S8T 9 66 91 66 + 66 91 LG — | 69° 6 °1 €6' ra cr D ea 697 |Fe °1 £6E + |68 © €8S — | 961 L GT Se +|6 168€ GUY |L OL GY +|GI 91 #60 - | 681 (Q GI EG MOST + MOPL | PIE |6 OTLLO À |68 O1 GUY | OL 8 81 Mots tir BCE) OST LE 91 #09 TIFI 91 LS9 — | LOR ÿ (2 5 À di is Pl 9Pe | FEI |66 1 SE ES S0LrE - | 08€ € q GE Are t|L 91e eV |8 91GY9 + 68 °1 87e —| IE € TG 86 © OL Y F186 01 L9'L —| LS IS 1 1V9 + [IE 21 ELU - | L8‘} VE 08 E : Eur FIFHFODOGF | IE LA ILO + I9E TSF | 91 L QL Fr: Le 7 AS | GLT_ | 91916 BIÉOMGOP 2 6 ÿ 1G 6 + 07 21 00? 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Le tableau VIIT fournit une classification analogue pour le Grand Saint-Bernard. La longue série de jours où la température moyenne est restée au-dessous de zéro s'étend de la mi-octobre 1901 à la fin de mars 1902, avec trois interruptions d’un jour chacune, une en décembre et deux en Janvier. La température moyenne n’est en revanche pas descendue au-dessous de zéro pendant une assez longue période de lété, du 19 juin au 27 septembre, à l'exception d’un seul jour froid, le 42 août. Ces deux tableaux fournissent également, pour cha- que mois et pour l’année, les dates des jours les plus froids et les plus chauds. L’écart entre les températu- res moyennes extrêmes annuelles est de 30,4 pour Genève et de 28°,5 pour le Grand Saint-Bernard. Le tableau VIT fournit les données habituelles sur les écarts entre les températures observées et les tem- pératures normales de Genève. Il donne aussi pour chaque mois et pour l’année, les valeurs moyennes des écarts, 1° entre la valeur observée et la normale, 2° entre les températures de 2 jours consécutifs. Il con- tient enfin les dates des écarts extrêmes, pris à ces deux points de vue ; les derniers chiffres indiquent le plus 559 GRAND SAINT-BERNARD. x POUR GENEVE ET LE PI errml L 91 9'ET+ ARE NES Has SO + ++ pauyo snjd 9] anof ‘pr ‘JOTIA9J GF 39 "AUS 9 SOT G'Y1= 1S O1 T'Y 8+ OI S'YI LR OI 6c I I © LI 98 ©1 G'YI- mo s1L'CT- proxy sud a Amof — JE 90 18 L6 16 68 ETS — I | 96 C8 96 68 1£ = — — — — L FE | 0 mn — =— —# : GI €} £ == = = — 0 61 & — = _— & OI (ei g — — =. 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En effet, comme nous le faisions remarquer dans le résumé de l’année dernière, les trois observations à la nouvelle station donnent des moyennes qui concordent suffisamment avec celles des huit observations à l’ancienne station, mais qui présen- tent cependant de légères discordances avec celles-ci. Nous avons maintenu dans les tableaux mensuels l’im- pression des écarts de température diurnes avec les valeurs normales calculées par Plantamour, parce qu'ils sont utiles pour caractériser la température des diverses périodes d’un même mois. Mais ces écarts ne sont pro- bablement exacts qu’à une fraction de degré prés, et il nous a semblé qu'il ne fallait pas en tirer de conclu- sions comme on le faisait antérieurement et comme on le fait encore pour Genève. L’anomalie résultant de ce qu’il fait plus chaud dans la station de montagne que dans la station de plaine s’est produite quatre fois dans l’année météorologique et trois fois dans l’année civile, et cela aux dates sui- vantes : le 8 décembre 1901, déjà signalé au résumé précédent et les 9, 10 et 11 janvier 1902; elle a atteint au maximum 2°,4 le 9. Ces cas d'anomalies corres- pondent, comme d'ordinaire, à des jours couverts (nua- ges ou brouillard) à Genève et à des jours trés clairs au Saint-Bernard, caractérisés généralement aussi par une srande sécheresse de Pair. 4° Températures extrèmes. Les tableaux IX et X fournissent, pour les deux sta- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 957 IX. TEMPÉRATURES EXTRÈMES. GENÈVE, 41902. Nombre de jours 2 Minimum Maximum PERIODE Minimum Date. Maximum Dale. au-dessous au-dessous absolu. absolu. de 0°. de 0°. Déc-4904.1 1: 7,8 le 6 +10,9 le 9 18 1 Janvier 1902... — 7,7 le 11 415,2 le 3 24 4 Février... ..... - 4,8 les3et23 +10,0 le 8 19 2 MERS RE ee — 2,1 le 12 17,2 le 20 8 0 Alle. t à. : + 2,1 le 8 422,2 le 20 (0 0 Mo See. - 0,3 le 7 426,9 le 28 1 0 JE -. + 6,1 le 18 +30,8 le 3 0 (D Juillet ."! + 7,8 le 22 +33,9 le 9 (LE 0 JT CURE ME + 8,8 le 4 +30,8 le 19 0 0 Septembre.... + 4,6 le 14 427,8 le 3 Û 0 OCiobre.-e... TA: lent +20,0 le 14 0 0 Novembre .... - 6,7 le 23 +14,3 le 8 8 1 Décembre .... — 7,1 le 5 411,5 le 27 18 9 Année mét... — 7,8 le 6 déc. 01 +33,9le 9 juill. 02 78 8 » civile... — 7,7lell janv. 02 id. 78 16 X. TEMPÉRATURES EXTRÊMES. SAINT-BERNARD, 1902. Nombre de jours RS PÉRIODE Minimum Date. Maximum Date. Me PR absolu absolu. de 0°. de 0°. Déc. 1901... -16,1 le 28 +30 le 8 31 28 Janvier 14902.. -16,5 le 26 + 3,5 le 9 31 20 Février....... -17,3 le 15 - 1,0 le 24 28 23 LRO PR 14,0 le 24 + 4,5 le 19 31 24 : AGNIESEORS 10,2 le 30 + 8,5 le 5 29 6 MAR she. - 13,92 le 7 + 9,8 le 27 29 13 JDP eee — 5,0 le 17 113,24e. 2 15 l TIC — 1,8 le 12 +18,5 le 7 3 0 Aout... — 2,8 le 12 +14,5 le 19 3 0 Septembre.... — 4,0 le 29 +14,0 le 9 9 2 Octobre ...... - 9,6 le 18 + 6,2 le 26 26 6 Novembre .... -18,5 le 21 + 3,0 le 14 30 22 Décembre .... —-16,8 le 31 + 0,4 le 17 31 30 Année mét... -18,5le21nov.02 +18,5le7jull. 02 265 150 » civile... id. id. 265 152 558 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE tions, les températures extrêmes indiquées par les thermomètres à minimum et à maximum. A Genève le minimum absolu est de plus de cinq degrés moins bas que le minimum moyen des 50 années de 1826 à 1875 (— 13,3). Le maximum absolu dépasse en revanche le maximum absolu moyen (+ 32°,5) de plus d’un degré. L’oscillation extrème de la température, 441°,7, n’en reste pas moins sensiblement inférieure à l’oscilla- tion moyenne (45,8). Au Grand Saint-Bernard l'oscil- lation extrême est de 37,0 seulement, de près de 9 degrés inférieure à celle de l’année précédente. Ces tableaux fournissent en outre, pour les deux sta- tions, les nombres de jours de gelée, où le minimum est descendu au dessous de zéro, et de jours de non dégel où le maximum est resté au-dessous de zéro. À Genève ces deux nombres sont inférieurs aux nombres moyens des 50 années 1826-1875 (91 et 21). La dernière gelée blanche à glace du printemps à Genève à eu lieu le 7 mai. La première gelée blanche à glace de l'automne a eu lieu le 3 novembre. Au Grand Saint-Bernard, le dernier glaçon a fondu sur le petit lac près de l’hospice le 4° août et le lac s’est congelé à nouveau dans la nuit du 1% au 2 novembre. 5° Température du Rhône. Les tableaux XI et XII fournissent les documents ha- bituels sur la température du Rhône prise, comme antérieurement, vers midi, à la sortie du lac sous le pont des Bergues, à une profondeur de 1 mêtre au- dessous de la surface de l’eau. 559 x POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. Ca e —_ + + © © M OMMNO OC | 0 + | LUS A —S ot: + (RES ER ES © NO =NWNNAOQE [er] At [o) | “AT 9P 9119 49 na [ 9P aaneiodue e[ AUJU9 DUAL ‘PI ‘pl F9‘0 - | OL‘O0T “Jerrnl 6 81 L‘IG GO OLA9Y LE 30 G SOI 0‘Y 79‘0 - 0L‘01 8 208 0 3 8 So 6°# 990 = | 90'9 F 91 8'0r F6 19 08 SOI £'L €c'0 — 0T‘6 & °I0'SI 0G 32 LE SOI &° 19° — LS‘el OF ©I £'‘61 81 OI L‘&I GEO = €L‘91 8 I L‘6I YI 91 6°GH 890. - LO'‘8I 6 ®I L‘IG GG ®I FEI 980 — €L'LY 0£ I 8'LH VE O1 0‘6 6 + — cY£I 66 °I FCI 9 ®1 99 08°6 - cr'6 8 I S°CI & 2109 080 + 868 G 91 9°9 lt 04e tm LG OI €‘ LI 39 G Sel 0‘Y HO GO‘Y 6 2169 Gy 91 FY 610 - C6 F ÿ 91 0'L 1g ©1 7'G Le'0 — y0‘9 0 0 0 0 ‘A[BUHIOU AIN9[8A | “LUNUUIXE IN “UNI UT “ouua40N U[ 2048 SJIBIT + am « *S0[0109J9U 9QUUY Dee +: o1qu009 (| * + * * * SAQUI9AON +++ + + 2140700 + + gxquedes reset: nov cesse of cesse: ump oc en D 1, esse: Sen tee JOUA * tt 06] 1e1AUvf " * FO06F 2140899 ER ———— ——û —————— HAOIY TA “2061 “ANOHM ONG AUAILVYTANAL ‘IX 4 4 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE r 560 ‘pi ‘PI 8‘ 0 ‘pi ‘pt ( OA « ‘amy ot 0‘y + umf op et 89 = | 190 |'reunf 6 at j'y + 'umnl pp e1 69 - | ge‘ |‘ ‘jour opuuy 81 9 L'O + M oDe Dr). 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PRESSIONS EXTRÈMES. GENÈVE, 1902. Période. Minimum Date. Maximum Date. Amplitude. absolu. absolu. nm mm mm Déc. 1901 ... 707,7 le 22 737,1 les 1 et 7 29,4 Janvier 1902.. 711,8 le 25 745,3 le 16 33,5 Février ...... 713, le 9 729.5 le 20 . 46,4 À. POP 713,5 le 21 733.0 le 17 19,5 BE... 717,0 le 27 732,7 le 21 15,7 Mar RC, L 717,9 le 19 736,4 le 25 18,5 2": SOPRANO 718,1 le 12 733,0 le 23 14,9 Juillet ....... 720.3 le 21 734,5 le 29 14,2 a 720,9 le 29 731,7 le 22 10,8 Septembre ... 718,3 le 30 134,8 le 20 16,5 Octobre ...... 719,3 le f1 736,0 le 25 16,7 Novembre.... 712,5 le 29 733,1 le 14 20,6 Décembre... 709,3 le 30 740,2 le 24 30,9 Année météor. 707,7 le 22 déc. 01 745,3 le 16 janv. 02 37,6 Année civile.. 709,3 le 30 déc. 02 id. 36,0 XVIII. PRESSIONS EXTRÈMES. GRAND St-BERNARD, 1902. Période. Minimum Date. Maximum Date. Amplitude. absolu. absolu. mm mm mm Déc. 1901 ... 546,7 le 22 572,1 le 31 25,4 Janvier 1902 . 549,5 le 25 574,4 le 8 24,9 Février...... 552,0 le 1 563,4 le 23 11,4 L LE TSI 551,0 le 23 567,0 le 14 16,0 M... 556,9 le 28 569,3 le 21 12,4 ner e 553,0 le 19 571,5 le 25 18,5 ITR 558,0 le 8 573,5 le 93 15,5 DMIeLe 0 561,0 le 21 575,1 le#27 14,1 ADD. :.22. . 063,9 le 12 572,7 le 19 8,8 Septembre ... 557,3 le 39 573,5 le 20 16,2 Octobre...... 951,5 le 1 573,0 le 13 15,5 Novembre... 552,0 le 26 568,8 le 13 16,8 Décembre ... 545,2 le 30 571,4 le 17 26,2 Année météor. 546,7 le 22 déc. 01 #75,1 le7 juillet 02 28,4 Année civile.. 545,2 le 30 déc. 02 id. 29,9 568 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. 3° Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. Les tableaux XVII et XVIII donnent les maxima et les minima absolus pour les treize mois et pour l’année aux deux stations. A Genève, les extrêmes moyens et absolus ont, d’après les publications antérieures, les valeurs sui- vantes : mm. minimum extrême moyen : 705.05 » » absolu : 700.16 (26 XII 1856) maximum extrême moyen : 741.03 » » absolu : 748.71 (17 I 1882). Le maximum absolu de 1902 est sensiblement supé- rieur au maximum moyen, sans s’approcher du maxi- mum absolu de 1882. Le minimum absolu ne descend même pas à la valeur du minimum moyen. Cependant l'amplitude annuelle est un peu supérieure à l’ampli- tude moyenne, 36"".0. Au Grand Saint-Bernard, à l'inverse, l'amplitude est relativement faible ; elle est moindre qu’en 1904 et surtout qu'en 1900, elle est d’ailleurs plus forte pour l’année civile que pour l’année météorologique. (A suivre.) QUATRE-VINGT-SIXIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURBLLEN RÉUNIE A LOCARNO les 3, 4 et 5 septembre 19083. (Suite et fin!.) Botanique. Président : M. le prof. Marta. Secrétaire : M. Mario Jäcezr. E. Fischer. Les espèces biologiques chez les champignons parasites et l’origine de formes nouvelles dans le monde végétal. — F. Merz. Etat des forêts dans le canton du Tessin. — C. Schrôter. Excursion dans les vallées de Bedretto, Formazza et Bosco. — M. Rikli. Con- tributions floristiques et phytogéographiques à la flore suisse. — E. Freuler. Végétation forestière du Tessin méridional. — A. Bet- telini. Etudes sur la flore du Tessin méridional. — A. Usteri. Observations sur des marchés tropicaux et leurs produits végétaux. — $. Calloni. Notes floristiques sur Agave americana et Arum dracunculus. Morphologie des inflorescences d'Anemone hepatica. Plantes erratiques du Mont Salvatore. Les nectaires des Berbéri- dacées. Le fruit d’Achlys triphylla. M. Ed. Fiscxer, professeur à Berne, dans une confé- rence faite à la première assemblée générale, parle des espèces biologiques chez les champignons parasites et de l'origine de formes nouvelles dans le règne végétal. Pour expliquer l’origine des espèces dans le règne 1 Voir Archives, octobre 1903, p. 455. 570 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE végétal, on attribue depuis peu une grande importance aux « petites espèces », c’est-à-dire à des formes qui, bien qu’elles ne se distinguent les unes des autres que par de très petites différences, n’en sont pas moins parfaitement constantes et héréditaires. L'étude de ces formes permettra peut-être de découvrir les facteurs qui concourent à la production de types nouveaux. Les « petites espêces » chez les champignons parasites se prêtent particulièrement bien à l’étude de ces ques- tions, d’abord en raison de la grande simplicité et de l'évidence de leurs caractères morphologiques ; puis parce qu’elles sont le plus souvent asexuées, ce qui exclut toutes les difficultés qui résulteraient de lhybridation ; et enfin surtout parce qu’elles permettent d'utiliser, pour définir leurs formes, les relations biologiques qui les lient à leurs plantes nourricières. À côté des espèces morphologiquement distinctes, on peut, en effet, définir des formes constantes et héréditaires qui ne différent les unes des autres que par le choix qu’elles font de leurs plantes nourricières ; et c’est là ce qu’on désigne par lexpression d’ « espèces biologiques ». Le confé- rencier fait ressortir par quelques exemples la nature et les particularités des espèces biologiques, et il mon- tre qu’on ne les rencontre pas au même degré dans tous les groupes de champignons. En effet, alors que ce partage en espèces biologiques est très frappant chez le Puccinia graminis (d’après Eriksson), chez le Puc- einia Smilacearum-Digraphidis (d’après Klebahn) et chez le Claviceps purpurea (d’après R. Stäger), il n’en est point de même pour le Cystopus candidus et le Protomyces macrosporus qu'on n’a pas encore réussi à séparer en espèces biologiques. - DES SCIENCES NATURELLES. 971 Dans l’hypothèse phylogénétique, on est tout natu- rellement porté à assigner une origine commune aux formes biologiques d’une espèce. On se trouve alors en présence d’une double alternative : ou bien (1) la forme ancestrale n'avait qu'une seule plante nourri- cière et les descendants se sont graduellement accom- modés à de nouveaux hôtes, ou au contraire (2) c'était la forme ancestrale qui pouvait vivre sur tous les hôtes sur lesquels ses descendants vivent encore aujourd’hui, et ces derniers se sont spécialisés pour vivre exclusi- vement sur une seule plante hospitalière. C’est la seconde de ces deux alternatives qui rend le mieux compte des faits. Il en résulterait que les groupes les plus avancés dans la spécialisation sont aussi ceux qui mênent depuis le plus longtemps la vie de parasite; de sorte que les Urédinées, par exemple, auraient été parasites bien avant les phanérogames parasites du genre Cuscuta. Il faut ajouter cependant que la première alternative citée plus haut, loin d’être impossible, s’accorderait au contraire avec des obser- vations actuelles, Le conférencier étudie ensuite les causes de la spé- cialisation et il admet encore ici de deux choses l’une : ou bien, les espèces biologiques résultent de modifica- tions chez le parasite sans que la plante hospitalière ait exercé aucune influence, ou il s’agit d’une adaptation du parasite à son hôte. Cette question ne saurait être tranchée que par la voie expérimentale, celle que Kle- bahn a suivie avec succès. Ce dernier, en effet, a cul- tivé d’année en année, depuis 1892, sur le Polygona- tum seul, la forme écidienne du Puecinia Smilacearum- Digraphidis, qui vit sur Polygonatum, Convallaria, DD SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Paris et Majanthemum. Il résulte de ses observations que, dans ces dernières années, tandis qu’il était tou- jours facile d’inoculer abondamment et uniformément le champignon sur le Polygonatum, cette opération, pratiquée sur les autres hôtes, donnait des résultats très variables et même dans certains cas absolument nuls. Il s'ensuit qu’une culture prolongée sur une seule et même plante nourricière a pour effet d’adapter le champignon à celle-ci ; en sorte qu’il y aurait ici un cas d’hérédité des caractères physiologiques acquis et les espèces biologiques seraient des races d’accoutu- mance (Gewohnheïtsrassen de Magnus). Cette dernière conclusion ne doit cependant être acceptée qu'avec réserve, attendu que plusieurs faits qui ont été obser- vés ne s’accordent pas entiérement avec elle. Si l’on admet que ces espèces biologiques sont réel- lement l’effet d'une adaptation du parasite à son hôte, on peut encore se demander s’il est permis de généra- liser ce résultat en l’appliquant aux espèces morpho- logiquement distinctes. Les espèces biologiques sont- elles, en effet, des espêces morphologiques en voie de formation? Les rapports systématiques des Urédinées semblent appuyer cette manière de voir, attendu qu’elles offrent des espèces biologiques qui sont reliées à des espèces morphologiques de degré différent par des séries continues de formes intermédiaires. Mais d’autres observations ne s'accordent pas avec cette hypothèse et l’action de la plante nourricière ne suffit pas à expliquer toutes les différences spécifiques des champignons parasites, Il est donc certain que d’autres facteurs, tels que la mutation, entrent aussi en ligne de compte. Quoi qu’il en soit, nous devons pour chaque DES SCIENCES NATURELLES. 919 espèce faire, suivant Nægeli, le départ entre les « ca- ractères d'adaptation » et les « caractères d’organisa- tion ». Les particularités biologiques appartiennent à la première de ces deux catégories, les particularités morphologiques se rapportent pour la plupart à la seconde, quelquefois cependant à la premiére. M. F. Merz, inspecteur cantonal des forêts à Bellin- zone, parle, dans la même assemblée générale, sur l’état des forêts dans le canton du Tessin. Le conférencier décrit à grands traits la configuration orographique et la structure géologique du sol du can- ton du Tessin. Au point de vue orographique, ce can- ton se compose de deux régions principales : le massif du Gothard et du Tessin d’une part et la région des lacs transalpins de l’autre. Celle-ci, n’offrant que des collines relativement peu élevées, est constituée par la partie méridionale du canton. Elle est séparée de la région montagneuse située au nord par une ligne par- tant de la Valteline et passant par les vallées de Mo- robbia et d’Onsero. Le contraste entre ces deux moi- tiés du canton du Tessin est des plus saisissants : d’un côté, des montagnes sauvages sur les flancs desquelles les pâturages alternent avec les forêts de sapins; de l'autre, les paysages les plus riants où de rares sapins et rhododendrons se mêlent aux oliviers, aux lauriers, aux grenadiers, etc. Peu de régions du globe offrent, en un espace aussi restreint, une telle diversité de climats. Mais, d’une facon générale, on peut dire que dans le Tessin, à alti- tude égale, les moyennes de température sont plus élevées, les minima moins bas et les variations ther- 574 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE mométriques moins fortes que dans le nord de la Suisse. Les précipitations atmosphériques y sont relativement plus abondantes, mais les jours de pluie étant moins nombreux, l’insolation est plus forte. Dans le canton du Tessin, la surface boisée repré- sente environ 22 ‘/, de la surface totale et 32 °/, de la surface productive. Bien que cette contrée soit riche en plantes ligneuses tant exotiques qu'indigènes, le nombre des essences importantes au point de vue forestier est assez restreint. Ce sont : le sapin, le mé- lèze, l’épicéa, le châtaignier, le hètre, l’aune et le chêne. Dans certaines localités les pins et les aroles jouent un rôle, ainsi que les pins de Weymouth et de Douglas, le bouleau, le peuplier, le noisetier, le frêne, l’érable, le platane, l’acacia et le Cytisus Laburnum C’est sur les flancs escarpés des montagnes, sur une zone qui s'étend verticalement de 800 à 1800 m., et même par endroits jusqu'à 2300 m., que se trouvent les forêts de sapins et de mélèzes auxquels se mêle parfois l’épicéa dans les stations abritées. L’essence la plus importante et la plus caractéristique : pour le canton du Tessin est bien le châtaignier (Casta- nea vescu) qu'on rencontre presque partout de 210 à 1260 m. d’altitude. C’est entre 400 m. et 700 m. qu'il prospère le mieux, sauf dans les terrains très calcaires où il périclite. Aucun arbre n’est aussi répandu dans le pays que le châtaignier qui rend de grands services, tant en futaie comme arbre fruitier qu’en taillis pour son bois. Ce sont les sujets greffés de 50 à 200 ans qui donnent le meilleur rendement. Les forêts de châtai- guiers fournissent aussi à l’agriculture une litière indis- pensable et une pâture, d’ailleurs médiocre, pour les bestiaux. DES SCIENCES NATURELLES. 570 Le hêtre joue un certain rôle dans la partie moyenne et méridionale du Tessin, à une altitude de 280 à 1700 mètres. L’aune blanchâtre (alnus incana) est utile dans les couloirs et au bord des cours d’eau; le bouleau, au contraire, dans les lieux arides où il pré- pare le terrain pour les essences plus précieuses. Le conférencier donne des détails sur les méthodes d’ex- ploitation qui présentent de grandes différences suivant les localités. En effet, alors que dans les vallées sep- tentrionales on rencontre des forêts réservées (faure sacre) composées de sapins et de mélèzes deux à qua- tre fois séculaires, dans le Sottoceneri les taillis sont exploités tous les 5 à 15 ans. Enfin, dans un aperçu historique, M. Merz rappelle qu'au commencement du siècle dernier le canton du Tessin était très boisé grâce aux mesures préservatrices prises par les baillis. Mais lorsque l’indépendance du canton fut reconnue, le peuple et les communes se mirent à abattre des forêts entières au mépris des lois et malgré les efforts de ceux qui avaient le courage de s'y opposer. Il fallut la terrible inondation de 1868, conséquence directe du déboisement, pour convaincre le peuple de son erreur. Une excellente loi fut alors votée en 1870 et Jacob Zarro, le prédécesseur de M. Merz, fut nommé inspecteur cantonal des forêts avec mission de conserver les forêts existantes et de reboiser les vallées dénudées. M. C. ScarôTer (Zurich) parle des résultats d’une excursion faile avec M. Rixii dans les vallées de Be- drelto, Formazza et Bosco. Influence du sous-sol : exclusivement sur quelques 576 SOCIÉTÉ HELYVÉTIQUE affleurements de calcaire (près d’Airolo, près d’Ossasco, dans le val Corno et sur la Vordere Furca di Bosco) se trouvent : Sesleria coerulea, Gypsophila repens, Phleum Michelu. Formations : 1. Forêts de mélèze ; limite supérieure très basse, environ 1800"; dans le sous-bois de Vacei- uietum Pirola media au-dessus de Staffelwald. 2. Fo- rêts de bouleaux en grande étendue au-dessus de la région du châtaignier dans le val Campo. 3. Bois d’A/- nus incana L. var. sericea au-dessous de Cerentino. 4. Aulnées avec Prunus Padus var. petraea sur les allu- vions du Tessin dans le val Bedretto. 5. Vernées (Alnus viridis), très étendues sur les pentes exposées au nord. 6. La formation des « Karfluren » (herbages élevés ne couvrant pas entièrement le sol) est trés richement développée, surtout comme sous-bois des « vernées » avec Polygonum alpinum, Senecio Doronicum, Para- disia, Rhodiola (Cascades della Toce), Serratula Rha- ponticum (au-dessus de Bosco), Anemone Burseriana. 7. La formation des prés se montre dans les types d'association suivants : Nardus stricla jusqu’à 2200". Carex curvula, déjà à 2100" au val Corno, avec Armeria alpina ; à 2300" à la « Vordere Furca » avec Sesleria dishicha. Combes de neige, avec Saxifraga androsacea et Se- guieri et leur hybride au val Corno. Agrostis vulgaris, ce type dominant des prés engrais- sés de la région subalpine, avec Polygonum alpinum, Campanula rhomboidalis, rotundifolia et leur hybride (près d’Airolo). Poa alpina, sur les superbes prairies de Morasco, DES SCIENCES NATURELLES. O1 val Gries, avec Carex aterrima et Juncus Jacquini. Carex sempervirens, splendides pentes sauvages her- beuses (« Wildheuplanggen ») dans le val Gries ; partie supérieure, avec Anemone baldensis, Armeria al- pina, etc. Trifolium alpinum : toute la vallée de Gries est couverte de prairies maigres de ce type, avec un riche tapis (Oxytropis campestris et lapponica, Hypochæris helvelica, Paradisia, etc. Le même type se retrouve sous les mélèzes au-dessus de Bosco. Carex nitida : prés secs, maigres, rappelant un peu le Valais, près d’Airolo et d’Ossasco, avec Phleum Boeh- meri, Polygala nicæensis, Veronica spicata, etc. 8. Les prés marécageux sont surtout riches à 1800" au-dessous de Morasco, sur les alluvions sablonneuses et inondées (Carex microglochin, bicolor, panicea, Goodenovii, frigida, Davalliana, brunnescens, irriqua, echinaia, pellescens, ampullacea). 9. Quelques commencements de tourbières (Hoch- moor) se montrent au-dessus d'Al Acqua, 1660". Des sphaignes avec Drosera rotundifolia et anglica et leur hybride. — Viola palustris. 10. La flore des éboulis a fourni Campanula excisa à la Vordere Furca, et Ranunculus glacialis à 2100" à Bettelmatten. 11. La flore des rochers : ici domine Festuca varia, ce type répandu sur les rochers primitifs de 200" (Ponte Brolla, Locarno) jusqu’à 3000" (Massif de la Bernina), accompagné de Sempervivum arachnoïdeum, Saxifraga Cotyledon, Bupleurum stellatum, etc. Espèces remarquables : a) Comblant la « lacune tessinoise » : 578 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Rhaponticum scariosum, Orytropis lapponica, Anemone baldensis, Carex nitida. (à ajouter encore Aretia Vilaliana, trouvé par M. Coaz au-dessus de Fusio). b) Rares : Alnus incana f. sericea. Prunus Padus var. pelraea. Erigeron intermedius (nouveau p. le Tessin). Saxifraga androsacea X Seguieri (id.) Drosera rotund. X anglica (id.) Campanula rhomboidalis-rotund. (id. ) M. le D' M. Riu (Zurich). Contributions floristiques el phytogéographiques à la flore suisse. M. Rikli présente : (1) une nouvelle forme de l’érable faux-platane : Acer pseudoplatanus L. var. anomalum Graf v. Schwerin f. distans Rikli nov. f. (1903) v. Be- richte VIII der Zürcherischen Bot. Gesellschaft (1901 - 1903, p. 69-71 avec planche) et Berichte der schwei- gerischen Bot. Gesellschaft (Heft XIII, 1903, Anhang). (2) Coronilla Emerus L. lusus monophylla Rikli nov. lus. (1903) à l’Axenstrasse. Les feuilles impari- pennées se réduisent, ici en général, à la seule foliole terminale qui est relativement plus grande. (3) Berberis vulgaris L. v. alpestris Rikli nov. var. (1903), dans les vallées alpines du Valais et des Gri- sons. Cette variété offre un intérêt particulier en ce qu’elle présente des points de ressemblance assez nom- breux avec le Berberis ælnensis qui est originaire de Sicile, de Sardaigne et de Corse où il se trouve dans la région montagneuse supérieure. Il apparaît d’ailleurs, au point de vue phylogénétique, que des sous-espèces, variétés ou formes très voisines ou même identiques peuvent se produire sur des points éloignés de l'aire de DES SCIENCES NATURELLES. 579 l'espèce primordiale, ou, si l’on veut, que nos petites unités systématiques ont souvent une origine polyphy- létiqne. V. Actes de la Soc. helvétique des sc. nat. 1903 (Locarno). (4) M. Rikli présente quelques remarques sur le genre Erigeron. a) Erigeron neglectus Kerner est plus répandu en Suisse qu'on ne le supposait jusqu'ici. II n'appartient pas, comme on l’a dit à tort dans nosflores, à E. uni- florus L., mais bien au groupe de E. al- pinus. LE. uniflorus, qui est également une espèce assez polymorphe, possède une variété très voisine de VE. neglectus avec lequel elle a été en général confon- due. Cette forme convergente, décrite par l’auteur, reçoit le nom de : E. uniflorus L. v. neglectoïdes Rikli (1903). b) LE. Schleicheri Greml. n’est signalé dans nos flores qu'en Valais et dans la vallée d’Urseren (leg. Correns). L’aire de cette espèce s'étend réellement, en des stations égrenées, bien plus loin vers l’orient, à travers les Alpes tessinoises et les Grisons, jusqu’au Tyrol, où elle à été rencontrée au col du Brenner. M. B. FREULER, inspecteur des forêts (Lugano), pré- sente, à l’aide de l'appareil à projection, plus de qua- rante vues de la végétation forestière du Tessin méri- chonal (Sotioceneri). Ces vues sont destinées à montrer plus particulièrement les rapports et l’action récipro- que qui existent, dans le Tessin méridional, entre l'exploitation agricole du pays et l'aménagement des forêts et les méthodes de culture des essences fores- tières. M. Freuler explique, chemin faisant, la culture en abondance d’essences les plus diverses sur des ter- rains affectés à l’agriculture. 580 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Le conférencier présente en outre d’autres vues représentant des particularités, telles qu’un olivier et un houx de dimensions exceptionnelles; une vieille forêt d’ifs; des pâturages couverts d’un fourré de genêts et de genévriers; de grands hêtres servant à ombrager les troupeaux (Schattenbäume) et des arbres mutilés par les bestiaux; des haies vives remarquables; enfin des châtaigniers en futaie, en taillis, en têtard, etc. D' A. BETTELINI. Etudes sur la flore du Tessin méri- dional (Sottoceneri). La flore de cette contrée, la plus méridionale de la Suisse, offre une répartition intéressante. Les condi- tions orographiques très variées, le grand nombre des formations géologiques, l’immense étendue des morai- nes et, enfin, les conditions climatériques ont créé une région qui, suivant les localités, présente des conditions trés diverses. C’est pour cette raison qu’on y trouve réunis les représentants de flores différentes : le lau- rier, l’olivier, les myrtes, les sapins et les rhododen- drons. L’insolation, qui, dans le Tessin méridional, est d’une durée extraordinaire (insolation relative moyenne: Lugano 59 ‘/,, Zürich 43 ‘/,, Bâle 43 °/,), joue dans la répartition de ces éléments un rôle énorme et sur les pentes différemment exposées à linsolation on trouve des flores souvent complètement diverses. Un exemple typique de ces contrastes floristiques nous est offert par l’Arbostora, la colline au sud-ouest du Salvatore. Sur le côté sud de cette colline se trouvent des vignobles dans lesquels s'élèvent des oliviers et des figuiers, des lau- riers et des müriers, puis des bois de Castanea vulgaris et de Quercus cerris et d’autres plantes méridionales ; - DES SCIENCES NATURELLES. 581 sur le versant nord de la même colline, c’est le hêtre qui domine et on y voit de grosses toufles de Rho- dodendron ferrugineum qui descendent jusqu’à l’alti- tude de 300 m. La nature du sol a une grande influence sur la distri- bution topographique de la flore. Le châtaignier, cet arbre magnifique qui contribue par ses formes et par son grand feuillage à donner au paysage sa physiono- mie méridionale, est une des plantes dont la répartition est liée à la nature du sol. Dans le Tessin méridional : 1° Le châtaignier se trouve à l’état normal sur les terrains acides : granit, gneiss, micaschistes, porphyres ; 2° Le châtaignier manque sur les terrains dolomi- tiques ; 3° Lorsque la dolomie est recouverte de moraines, qui sont essentiellement siliciques dans le Sottoceneri, le châtaignier est lié à l’étendue de la moraine ; 4° Si le châtaignier se trouve sur les calcaires plus jeunes, c’est que le terrain est très pauvre en carbonate de chaux et très riche en acide silicique. Ce phéno- mène résulte du fait que ces calcaires (keuperien, lia- sique, Jurassique, etc.) contiennent de la silice en quan- tité variable. L'eau de pluie, chargée d'acide carbonique, dissout le carbonate de chaux, tandis que l’acide silici- que, moins soluble, reste dans le terrain. A côté de la constitution chimique du sol, les pro- priétés physiques qui en découlent ont aussi leur impor- tance. La dolomie est très dure, compacte ; le sol qu’elle porte est très aride, superficiel. Le chataignier ne peut pas y croître puisqu'il a des racines très profondes et a constamment besoin d’une grande quantité d’eau pour alimenter son puissant organisme et son grand feuillage. ARCHIVES, t. XVI. — Novembre 41903. &1 582 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Les calcaires plus jeunes sont moins compacts. Grâce aux agents de désagrégation, aux alluvions, ete., non seulement la nature chimique de ces terrains se modi- fie, mais il s’y forme aussi des couches profondes de ter- rains pénétrables à l'humidité et aux racines et qui peu- vent par conséquent permettre le développement normal du chàtaignier. M. A. Usrert (Zurich) : Observations sur des mar- chés tropicaux et leurs produils végétaux. M. Usteri parle des produits végétaux qu'il a observés pendant son voyage aux Iles Philippines, dans les villes de Co- lombo, Singapore, Manille, Castelana et Buitenzorg. M. S. CALLONI, professeur à Lugano, fait une série de communications intitulées : Notes floristiques sur Agave americana et Arum dracunculus. Morphologie des inflorescences d’Anemone hepatica. Plantes errati- ques du Mont Salvatore. Les nectaires des Berbérida- cées. Le fruit d’Achlys triphylla. N’avant reçu de l’auteur aucun renseignement sur ces communications, nous regrettons d’être dans l’im- possibilité d’en rendre compte. DES SCIENCES NATURELLES. 583 Zoologie. Président : Prof. P. Pavesi, de Pavie. Secrétaire : D' W. Vozz, de Berne. Pavesi. Faune de la vallée d'Aoste. — Imhof. Antennes de certains insectes. Nombre des Coléoptères de la Suisse. Insectes vivant sur la neige. — Arnold Pictet. Variations des papillons provenant des changements d’alimenta ion de leurs chenilles et de l'humidité. — W. Volz. Apparition de quelques mammifères dans l’ile de Su- matra. — Arnold Lang. Hybride d'Helix nemorosa et d'Helix hor- tensis. — Studer. Rapport annuel de la Société suisse de zoologie. — S. Calloni. Corégones du lac Majeur. — Keller. Les origines du règne animal dans le canton du Tessin. — Arnold Lang. La signi- fication biologique de la beauté d’une partie de la faune marine. M. le prof. Pavesi, de l’Université de Pavie, fait une communication sur la Fauna Augustana, c’est-à-dire de la vallée d'Aoste. L'auteur montre l'importance des petites faunes locales, rappelle les limites de la région et les re- cherches zoologiques accomplies jusqu'ici. Elles sont presque toutes fortuites et il n’y a que très peu de naturalistes qui ont exploré systématiquement la vallée d'Aoste. L'auteur donne le catalogue raisonné des 464 espèces connues ou qu'il ajoute à la faune de ce pays. On compte parmi elles 79 vertébrés, 85 mollusques, 283 arthropodes, 9 vers et 8 protozoaires, dont l’au- teur indique la distribution. Pour les autres il reléve les conséquences corologiques suivantes : 1° espèces exclusives à la vallée d’Aoste : le Bou- quetin, Vifrina gaeotiformis et Pegorarii, Clausilia ventricosa var. augustae, Ischyropsalis Dentipalpis, ete. 584 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 2° xérothermes, d’origine méditerranéenne, la Helix Camerani. Mantis religiosa, etc. 3° boréales et nivales, le Lavius flavus, Otiorrhyn- chus alpicola, Phytodecta nivosa, Analota alpina, Gomphocerus icbiricus, Chelidura aptera, Prosalpia bibrachiata, Oligolophus alpinus. Porrhomma glaciale, Leptyphantes culminicola et frigidus, Microneta ni- gripes, Erigone remota et paetuta, Guaphosa badia, Diaptomus bacillifer, Planaria alpina, etc. 4° accidentelles, comme le Flammant et la Cigogne blanche. 5° disparues ou qui vont disparaître, le Lynx, Ours brun, Loup, Gypaëte barbu. M. Pavesi assure que la vallée d’Aoste est encore un champ fertile à exploiter, et il souhaite que la Société de la « Flore Valdôtaine » devienne aussi le centre des études faunistiques. M. le D' O. Imnor, d’Aarau, fait plusieurs communi- cations. La première a trait aux antennes de certains insec- Les, et notamment de ceux de l’ordre des Neuroptères genre Leptocerus) qui ont de 88 à 90 articles. Il parle ensuite des ailes de certains insectes. La racine des ailes de la plupart des ordres est composée de plusieurs pièces articulées et chez les Hyménoptères on rencon- tre, en outre, une articulation au stigma de l’aile. M. Imhof montre également des coléoptères du genre Claviger, dont le corps, les ailes et les pattes, regardés au microscope, sont couverts d’un grand nombre de poils bifurqués, de grandeurs inégales et distribués réguliérement. DES SCIENCES NATURELLES. 585 L'auteur fait part de ses recherches pour arriver à connaître le nombre des Coléoptères de la Suisse; il existe dans notre patrie : 64 familles, 154 sous-famil- les, 941 genres, 4460 espèces, 717 variétés, 689 es- pêces rares et 245 espèces très rares. Les Hyménop- tères de la terre se divisent en : 23 familles, 191 sous-familles, 2440 genres, 42925 espèces, 1654 variétés. La plus grande famille est celle des Ichneu- monés, avec 10491 espèces. Les genres les plus ri- ches sont : Anthrena 553 espèces; Bracon 581 ; Chry- sis 582; Odynerus 601; Pteromalus 875; Pompilius 891 ; Mutilla 4281 ; Ichneumon 1675. Les Mollusques qui vivent dans les lacs de la Suisse se répartissent en 10% espèces et 88 variétés ; ils se rencontrent dans 78 lacs, classés, d’après leur altitude, en 5 régions. Pour terminer, M. Imhof indique quels sont les insectes qui vivent en hiver, sur la neige, et qu'il a trouvés dans la plaine et sur le Jura argovien, de 4900 à 1903 : # appartiennent à la classe des Crustacés; 7 à celle des Arachnides ; 4 à celle des Myriapodes et 56 à celle des Insectes. Parmi les insectes, l’auteur cite : 1 Thysanoure, 3 Collemboles, 2 Neuroptères, 4 Pseudonévroptére, 4 Orthoptères, 11 Rhynchota, 48 Diptères, 2 Lépidoptères, 12 coléoptères et 2 Hy- ménoptères. [Il a constamment rencontré ces insectes dans teur vie normale, ainsi que des larves de Coléop- tères et de Lépidoptères en migration. Les cigales trouvées sont souvent sans ailes. M. Arnold Picter, de Genève, communique les ré- sultats de ses nouvelles recherches sur les variations des papilions provenant des changements d'alimenta- tion de leurs chenilles et de l'humidité. 586 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Les nouvelles expériences que M. Pictet a entrepri- ses, cette année, tendent à montrer que, dans la nature, certaines aberrations connues proviennent d’un chan- gement de l'alimentation habituelle de leurs chenilles. C’est ainsi qu’on rencontre dans la nature une forme aberrante de Abraxas Grossulariata chez laquelle la bande brune fait presque défaut et chez qui les taches noires sont moins grandes. M. Pictet a obtenu, artifi- ciellement, une forme analogue après deux générations d'élevage de chenilles de cette espèce avec dun Fusain (Evonymus), au lieu de Groseiller. Or, depuis quel- ques années, on à signalé la présence des chenilles de Grossulariata, en liberté, sur l’Evonymus, et l’auteur pense que ce changement de nourriture est, après quelques générations, la cause de formation de cette aberration. M. Pictet a obtenu l’ab. urticoïdes de Vanessa Ur- hicæ en élevant les chenilles de cette espèce avec des fleurs d'orties, au lieu de feuilles. Cette aberration se rencontre dans la nature, à l’état libre et provient de ce que, souvent, de jeunes chenilles naissant dans un buis- son, où d’autres, plus âgées, ont déjà ravagé toutes les feuilles d’orties, sont forcées de se contenter des fleurs qui, seules, restent à leur disposition. M. Pictet a été témoin d’un cas semblable. Les caractères produits par le noyer et par la pim- prenelle (Poterium) sur Biston hirlarius (nourriture normale : chêne) sont à peu près les mêmes que ceux : produits par ces deux plantes sur Ocneria Dispar, dont la nourriture normale est également le chène, carac- tères que l’auteur a obtenus et décrits l’année dernière. Influence de l'humidité. L’atmosphère saturée d’hu- - DES SCIENCES NATURELLES. 587 midité et les périodes pluvieuses ont une certaine influence sur la formation des couleurs des ailes des papillons. M. Pictet en a étudié les effets sur deux espèces à développement rapide, sur Vanessa Urlicæ et Polychloros. Les chenilles adultes qui mangent des feuilles constamment humides, et cela pendant une période relativement courte (8 à 10 jours) donnent des papillons dont les dessins sont très marqués. Chez Vanesa Urticæ, en outre, la seconde tache noire du bord supérieur est reliée à la tache noire du bord in- terne par un dessin noir, qui n'existe pas chez Îles typiques. Chez Vanessa Polychloros, les taches noires du centre de l’aile sont accompagnées de dessins sem- blables. On trouve dans la nature des exemplaires qui présentent ces caractères. Une période humide peut se présenter pendant la nymphose. M. Pictet a mis des chrysalides de Vanessa Urticæ, pendant huit jours seulement, dans une atmos- phère saturée d’hmidité et les papillons qu’elles ont donnés avaient tous les nervures marquées en noir, la bordure très noire et les taches bleues peu visibles, ce qui ne se rencontre pas chez les papillons typiques. Les chenilles, qui sont dans la période de mue tran- sitoire entre l’état larvaire et la nymphose, sont exces- sivement sensibles à l'humidité. Cette période, pour V. Uriicæ, ne dure que de 36 à 48 heures. Les papil- lons que M. Pictet a obtenus avec cette expérience pré- sentent de grandes variations, en ce sens qu'une large bande jaune traverse l’aile supérieure en son entier et se retrouve jusqu’à la moitié de l’aile inférieure. Sui- vant les degrés d'humidité, cette bande est plus ou moins bien marquée. L'auteur n’a jamais trouvé des 588 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE aberrations de ce genre dans la plaine: mais il en a trouvé dans les Alpes, ce qui prouverait que les brouil- lards, qui pénètrent jusque dans les endroits les plus abrités où les chenilles vont se chrysalider, en seraient la cause. Les effets de longues périodes pluvieuses sur les espèces à développement lent ont été étudiés par M. À. Pictet sur Ocneria Dispar. M. le D' W. Vozz, de Berne, fait une communica- tion sur l'apparition de quelques mammifères dans l’üte de Sumatra. Siamanga Syndactylus et Hylebates agilis, les seuls représentants des Hylebatides à Sumatra, sont, dans le Palembang, séparés par de grands fleuves. Un porc, voisin du Sus barbatus, ne se trouve que sur les territoires d’Indragiri, de Djambi et du nord de Palem- bang. Il entreprend chaque année des migrations de la côte dans l'intérieur, pendant lesquelles il traverse, à la nage et par bandes, les plus grands fleuves. M. le prof. D' Arnold Lan6, de Zurich, communique les résultats de ‘ses recherches sur un Aybride d'Helix nemorosa et d'Helix hortensis. (Nous n’avons pas reçu de compte rendu de cette communication.) M. le prof. D' Sruper, de Berne, président de la Sociélé suisse de Zoologie, présente le rapport annuel de ceite Société. Le but principal de la Société étant d'étendre le plus possible les connaissances sur la faune de la Suisse, DES SCIENCES NATURELLES,. 589 le présent rapport se bornera à l’énumération des tra- vaux qui ont été publiés sur ce sujet, pendant cette année. 1° Faune générale. Heuscher : « Untersuchungen über die biologischen und Fischerei verhältnisse des Klœænthalersees. Zurich 1903 ». Description des con- ditions topographiques et biologiques d’un lac formé à une époque relativement récente. 2° Protozoaires. Penard : « Faune rhizopodique du Bassin du Léman ». Genève 1902. Œuvre importante, accompagnée de figures explicatives. La faune rhizopo- dique du Bassin du Léman paraît embrasser la plupart des faunes de l’Europe centrale. Le même : « Sur quel- ques Protstes voisins des Héliozoaires et des Flagella- tes». Archv für Protistenkunde, 2° vol. 1903, et « Multicilia lacustris », Revue suisse de zoologie, 1903. 3° Cœlentérés. Maurice Trembley : « La découverte des Polypes d’eau douce, d’après la correspondance inédite de Réaumur et d'Abraham Trembley ». Genève, 1903. 4° Annélides. Bretscher: « Beobachtungen über die Oligachæten der Schweiz; VI, Revue suisse de Zoologie, tome 10, 1902 et VII, tome 11, 1903. « Oligachæten aus Graubünden», d’après les collections du D' Karl, Revue suisse de Zoologie, tome 414, 1903. 5° Arthropodes. Myriapodes. Fæs : «Monographie des Myriapodes du Valais», Revue suisse de Zoologie, tome 10, 1902. (101 espèces). Rothenbühler : « Die von D' Karl gesammelten Myriapoden des schweize- rischen Rheingebietes», Revue suisse de Zoologie. — Insectes. « Fortsetzung des Cataloges schweizerischer Apiden, durch Frey-Gessner, Schweiz. entomolog. Nachrichten, 1902. 590 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 6° Vertébrés. Oiseaux. Fischer-Sigwart : « Ornitholo- gische Beobachtungen wärend des Jahres 1902» Oiseaux de proie, voiliers, hirondelles, pigeons, gallima- cés, pics et oiseaux aquatiques dans Thierwelt 1903 ; coucous, imerles, étourneaux et oiseaux-mouches, dans Ornilohlog. Beobachter, 1903.—G. von Bung : «Phyl- lopneuste Bonelli im schweïizer. Jura, 3° Rapport an- nuel de la Sociélé ornithologique, Munich 1901-1902. — Greffin : «Observations dans les environs de So- leure, du 1% avril au 31 décembre 1902», Ornithol. Beobachter 1903. — Mammifères. Victor Fatio «Nouveautés mammologiques tessinoises», Revue suisse de Zoologie, tome 10, 1902. La Société a eu le regret de perdre le D' Alfred Kaufmann, professeur d'histoire naturelle au Gymnase de Berne, décédé le 23 mars 1903, à l’âge de 46 ans. Le D' Kaufmann était une autorité dans le domaine des Ostracodes. Nous avons de lui la belle monographie : «Cypriden und Darwinyliden der Schweiz», Revue suisse de Zoologie 1900, tome 8. M. le D'S. CazLoni, de Lugano, fait une intéressante communication sur quelques espèces nouvelles pour la faune du Tessin et en particulier sur les Corégones du lac Majeur. (Nous n'avons pas reçu de compte rendu de cette communication. ) M. le Prof. D' KeLcer, de Zurich, fait à la seconde assemblée générale une conférence sur les origines du règne animal dans le canton du Tessin. Un certain nombre d’auteurs ayant, depuis de lon- ques années, éclairei l’origine de la faune en Suisse, il ne s’agit plus maintenant que de rechercher les faits DES SCIENCES NATURELLÉS. 591 particuliers à celle du Tessin. On sait que la continuité de la vie organique dans les Alpes fut, à la fin de l’épo- que tertiaire et ensuite, pendant l’époque glaciaire, sinon entièrement, du moins en grande partie inter- rompue. Les glaciers qui se formérent dans le sud de notre pays s’étendirent aussi jusqu’en Lombardie. Pen- dant l’époque post-glaciaire, des quantités d'animaux, arrivant par des routes que nous n'avons pu reconsti- tuer jusqu'ici dans tous leurs détails, mais dont nous connaissons les grandes lignes, reprirent peu à peu possession de notre territoire. La faune aquatique est très développée dans les lacs du Tessin, mais elle s’écarte sensiblement de celle des lacs frontières des Alpes du Nord. C’est seulement dans les temps modernes qu'il fat donné à l’homme d’ajouter les corégones à la faune des lacs tessinois. En revanche, il manque dans les lacs du nord des Alpes toute une série de poissons du Tessin, dont la migration peut pa- raître récente et qui présentent encore distinctement les caractères maritimes. Parmi eux, nous comptons une sorte de hareng, ou sardine d’eau douce, qui, sous le nom d’Agoni (Alosa finta) est l’objet d’une pêche lu- crative dans le lac de Lugano et dans le lac Majeur. Cette espèce ne se déplace plus, tandis que la Cheppia (Alosa vulgaris) entreprend encore des migrations. Comme nous connaissons encore, dans les lacs de la haute Italie, toute une série d'animaux qui présentent des caractères absolument maritimes, tels que Blennius vulgaris, parmi les crustacés, Pyrgula annellata, parmi les mollusques, nous nous demandons comment ces habitants des mers ont pu arriver si nombreux dans la région des lacs. La faune du pays renferme des éléments très hété- 592 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE rogénes. Mais, avant tout, il fant exclure de ces types d'animaux ceux qui ont été importés par l’homme dans un temps relativement récent. Ainsi, la culture de l'olive a été cause de l’apparition fréquente d’Hylesinus Oleïperda; le murier nous a amené un gênant para- site : Diaspis penlagona, originaire du sud. Les séri- culteurs ont enrichi la faune tessinoise d’un magnifique papillon, originaire de l’Asie orientale, complètement acclimaté maintenant à l’état sauvage, lAttacus cynthia dont les œufs furent amenés en Europe, pour la pre- miére fois, en 1856. Parmi les animaux sauvages, les éléments arctiques ne manquent pas dans le Tessin, malgré sa situation méridionale. Ils proviennent de colonies qui, à cause de l’élévation de la température, après l’époque gla- claire, se séparérent du contingent principal, et, remon- tant vers le nord, se retirèrent dans les régions alpines où ils trouvèrent de suite leurs conditions naturelles d'existence. Le bouquetin, dont il faut rechercher le type primitif dans le bouquetin de Sibérie, a, depuis longtemps, disparu du Tessin, et manque, du reste, dans toute la Suisse. Par contre, le lièvre des Alpes (Lepus variabilis) est fréquent dans les plus hautes vallées des Alpes. Récemment encore on pouvait ob- server, en grand nombre, et dans la partie supérieure du val Bedretto, à 2200 m. d’altitude, le chouca des Alpes et Fringilla nivalis. Parmi les reptiles, il y a le lézard vivipare (Lacerta vivipara) probablement d’origine septentrionale qui doit être considéré comme un reste de l’époque glaciaire et que l’auteur a ren- contré plusieurs fois dans le val Bedretto, de 1700 à 1800 m. d'altitude. Un papillon (Doritis apollo). originaire de l’Altai, DES SCIENCES NATURELLES. 593 se rencontre fréquemment dans le val Bosco et dans le val Campo, ainsi qu'un coléoptère, originaire de Sibérie (Tomicus cembræ). Dans le voisinage d’Allaqua, Pauteur a remarqué aussi un orthoptère (Acridium sibiricum) dont la patrie d’origine est encore la Sibérie. Le scorpion (Scorpio europæus) d’origine méditer- ranéenne, ainsi que Phytloptus ilicis, sont fortement représentés dans le Tessin. Il en est de même d’un myriapode (Scutigera coleoptrala), qui se rencontre si communément sur la Riviera italienne. La faune entomologique du Tessin comprend une foule d’espèces d’origine méditerranéenne. Parmi les coléoptères, il convient de citer Luciola italica et Ce- rambyx heros. Parmi les Lépidoptères : Thais po- lyxena, attrapé au Monte Bré; Saturnia Pyri, devenu très commun aux environs de Locarno et de Lugano ; la processionnaire du Pin (Cnethocampa pilyocampa), une espèce tout a fait méditerranéenne, qui s'étend considérablement vèrs le nord pour exercer ses ravages. Les orthoptères ont comme représentant une espèce qui provient de l'Afrique, Mantis religiosa, dont un exemplaire fut capturé, pendant la réunion de cette année de la Société helvétique des Sciences naturelles à Locarno, par le prof. Pavesi, à la Madone del Sasso. Pour terminer, M. le prof. Keller décrit les mœurs de quelques espèces d’'Hyménoptères, de celles qui produisent les curieuses galles des arbres et des plantes. Ces insectes, originaires du sud, se rencontrent main- tenant fréquemment dans le genre Cynips. L'auteur décrit spécialement, avec des planches de grandeur na- turelle, les galles de trois de ces intéressants insectes : Cynips argentea (Monte Bré, près de Locarno), Cynips cerricola et C. Calycis (Lugano). 59% SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le prof. D' Arnold Lac, de Zurich, fait à la même assemblée générale une seconde conférence sur la signification biologique de la beauté d’une partie de la faune marine. Beaucoup d'animaux marins inférieurs nous parais- sent beaux parce qu'ils ressemblent à des plantes et à des fleurs. Les zoologistes savent que cette apparence est la conséquence d’un mode spécial de vivre, parti- culier à un petit nombre d’espêces de la faune aqua- tique et spécialement marine : la vie sédentaire. Les Zoophytes, dont le nom signifie animaux-plantes, ont souvent l’aspect d’arbutes et la ressemblance de beau- coup d’entre eux avec des plantes est telle, que pen- dant longtemps, ils furent considérés par les naturalis- tes comme intermédiaires entre les deux rêgnes vivants de la nature. Mais, comment ces animaux fités arrivent-ils à se nourrir, puisqu'ils n’ont pas la faculté de la locomotion pour aller chercher leur proie? Pour ceux qui vivent dans les grandes profondeurs, là où la lumière ne pé- nètre jamais et où la végétation fait complètement défaut, la nourriture consiste presque exclusivement en détritus de toutes sortes. Ils forment quelquefois de véritables forêts, et chaque individu a la bouche, tou- jours ouverte, dirigée en haut et entourée d’une belle couronne de tentacules rayonnants, disposés dans tou- tes Les directions, en forme d’entonnoir.*Ces tentacules sont recouverts de cils en mouvement qui provoquent un courant d’eau, dirigé vers la bouche, et qui en- traîne, avec lui, les parcelles nutritives avoisinantes. Une autre ressemblance entre plusieurs de ces ani- maux sessiles et les plantes, est la faculté qu’ils ont de se reproduire par bourgeonnement. Les individus, souvent DES SCIENCES NATURELLES. 595 très nombreux, engendrés de cette manière, au lieu de se séparer, restent fixés les uns aux autres, formant ainsi des faisceaux ou colonies animales, qui prennent l'aspect de petits arbrisseaux et de tontes les variétés de formes végétales. Ces colonies présentent souvent le phénomène de la phosphorescence. Excités par diverses causes, les indi- vidus de. ces colonies répandent une lumière plus ou moins intense et de colorations diverses. Il a été émis l'hypothèse, qui n’est cependant pas encore scientifi- quement démontrée, que la lumière produite par ces singuliers polypes pourrait bien servir, spécialement la nuit et dans les grandes profondeurs, à attirer les petits animaux, tels que des infusoires, des crustacés ou des larves, errant dans le voisinage. L'architecture régulière, qui caractérise la beauté des animaux fixés, se montre également chez d’autres animaux libres, dont les plus connus appartiennent à la division, exclusivement marine, des Echinodermes. Ce sont des animaux incomparables par leur forme et par leurs couleurs. Généralement ils restent crampon- nés aux buissons de corail, mais quelquefois ils s’en détachent et nagent librement. Chez les Méduses, à la beauté de l’architecture à rayons si variés, à la splen- deur des couleurs et à l’agilité si gracieuse, vient se joindre une qualité bien plus attrayante et qui est la caractéristique de presque tous les animaux marins dits pélagiques : c’est la transparence. Tout un groupe de bêtes marines présentent ce phénomène d’être transpa- rentes et c’est leur limpidité cristalline, ainsi que l’ab- sence complète de coloration qui font qu’elles ont l'avantage de ne pas être distinguées dans l’eau am- 596 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE biante, de ne pas être vues de leurs ennemis et de pou- voir s'approcher, inaperçues, de leurs victimes! La faune pélagique est également composée d’êtres infiniment petits, souvent microscopiques, qui se meu- vent difficilement, et qui constituent la faune dite flottante. L'étude microscopique de cette faune nous révèle tout un monde d’une intime beauté. Parmi eux, il convient de citer, en premiére ligne, les Protozoai- res, chez lesquels le squelette forme de très longues prolongations, rayonnant dans toutes les directions, ornées de minces petites lames, qui, grâce à leur frot- tement contre le corps dont le poids spécifique ne dé- passe pas sensiblement celui de l’eau, permettent à l’animal de rester suspendu. Géologie. Président : M. le prof. E. RENEVIER. Pometta. Restes de races humaines préhistoriques. — Imhof. Carte hydrographique de la Terre. — D" Calloni. Ancienne moraine du S. Salvator et dépôts pléistocènes de cette région. Vu l'attraction exercée sur les géologues suisses par le Congrès international de géologie à Vienne, la réu- nion de la section a été relativement peu nombreuse. M. Pomerra, ingénieur, fait une communication sur des restes de races humaines préhistoriques étudiés par lui et présente une série d’intéressantes photogra- phies. M. O.-E. Imnor expose une carte hydrographique de la Terre, sur laquelle sont indiqués d’une part les limites des eaux entre les divers bassins des mers, d’au- . DES SCIENCES NATURELLES. 997 ) tre part les territoires dont les eaux ne s vers la mer, au moins superficiellement. Le plus grand de ces territoires sans écoulement superficiel à la mer est celui qui s'étend depuis le voi- sinage de la Mer Baltique par la Russie et l’Asie centrale jusque. prés de la Mer Jaune. Un autre bassin fermé beaucoup moins considérable comprend une partie de l'Asie mineure et de l'Arabie. En Afrique l’on en compte trois; en Australie, la région occidentale représente an grand territoire sans écoulement à la mer. L'Amérique du Nord comprend quatre de ces bassins fermés, dont deux se trouvent à l’est de la ligne de partage des eaux pacifico-atlantique à la latitude du golfe de Californie, tandis que les deux autres sont situés plus au nord et à l’ouest de la ligne de partage des eaux. Dans l’Amé- rique du sud un premier bassin fermé, divisé en trois bassins secondaires, s'étend du nord au sud le long des Cordillières, un second s'étend de l’ouest à l’est, entre les Cordillères et Baia Bianca. La carte de M. Imhof a été composée d’après les données de l’Atlas Kiepert et d’après des cartes spéciales. écoulent pas M. le D’ CazLont donne quelques renseignements sur l'ancienne moraine du S. Salvatore et sur les dépôts pléistocènes de celte région. Il expose un certain nom- bre d'échantillons de végétaux provenant de ces forma- tions et cherche à démontrer qu'à l’époque post-gla- ciaire le massif du S. Salvatore a dû être entouré non pas d’un grand lac unique, mais de plusieurs petits lacs séparés. ARCHIVES, t. XVI. — Novembre 1903. 42 COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 4 juin 1903. Duparc et Pearce, Nouveau groupe d'amphiboles. — Tommasina. Cohéreurs autodécohérents. En étudiant les roches éruptives de Kosswinsky, MM. Duprarc et PEARCE, ont rencontré dans une roche filonienne traversant la dunite et appelée par eux dunite filonienne, une amphibole spéciale, dont les caractères opti- ques, tout en la rattachant au groupe de la hornblende, en faisait une individualité minéralogique distincte. En effet cette amphibole très polychroïque, se distingue de la hornblende véritable par la valeur particulière de ses indices de réfraction, comme aussi par la valeur de la biréfringence et de l’angle des axes optiques. De nom- breuses expériences faites au réfractomètre de Wallerant ont permis en effet de déterminer pour les indices les valeurs suivantes, sur deux variétés récoltées dans deux roches du même type mais dont l’une traversait en filon la dunite, l’autre la kosswite. | Orientation | | dela Section | Ur | Tim | | Ng Nm | l | Mp | lg lp | | | | 1,6593 0,0215 | 0,0405 | 0,0140 16590 | 1,6806 | 1,6701 | lp | 1 | | | é 1,6856 | 1,6765 | 1,6628 | 0,0228 | 0,009 | 0.0437 | EL 1,627 | | SOCIETÉ DE PHYSIQUE, ETC. 599 Ces valeurs comme on peut le voir sont un peu supé- rieures à celle de la hornblende commune, et à ce point de vue, par conséquent, communiquent à cette amphibole une individualité particulière; d'autre part la valeur de l'angle des axes optiques pour la lumière jaune mesurée directement pour la première de ces amphiboles = 99’, pour la seconde la valeur mesurée est de 82,5°. Le poly- chroïsme est le suivant : ng = verdâtre foncé. np = jaune-verdâtre très pâle. nm = verdâtre. Cette amphibole a été isolée au moyen de liqueurs lourdes et soumises à un triage absolument parfait. en sorte que le produit analysé, vérifié sous le microscope. ne contenait aucune trace d'impureté. Cette roche appar- tient au type le plus basique connu des hornblendes com- munes à 40 °/, environ de silice, toujours caractérisé par une faible présence d’alcali (de 4 à 2 °/,). Les recherches que nous avons faites sur les analyses publiées à ce jour des différentes: amphiboles nous ont montré que celle dont il s’agit se rapproche beaucoup par sa composition des variétés d’ouralisation. Nous avons proposé le nom de « Soretite » pour l'amphibole dont nous venons de donner l'étude optique et chimique, et nous démontrerons ultérieurement que les soretites forment non pas une espèce, mais un groupe, dans les hornblendes communes. M. Th. Tomuwasina fait hommage à la Société d’un exemplaire de sa note parue dans les Comptes rendus de l’Acad. des Sc. de Paris de la séance du 4° mai 1899, et communique que par cette note est établie sa priorité pour la construction du premier type de cohéreur à goutte de mercure entre électrodes métalliques, et pour la constata- tion de la très grande sensibilité de ce cohéreur. Cette revendication de priorité est faite parce que M. Marconi vient de communiquer que c’est avec un cohéreur de ce 600 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE type et à l’aide de la réception téléphonique qu'il à pu entendre le 41 décembre 1901 les premiers signaux à tra- vers l'Atlantique. Ces signaux, comme l’on sail, étaient émis par la station de Poldhu, cap Lizard /Angleterre), et reçus à Terre-Neuve (Amérique), à l'hôpital de Signal Hill, distance 3500 kilomètres. M. Marconi avait attribué l'invention du cohéreur à mercure, dit de la marine royale italienne, au lieutenant de vaisseau Solari, récemment son collaborateur. A la suite de cette déclaration eut lieu une polémique pour revendication de priorité qui finit par établir que le cohéreur à mercure avait été inventé par un sous-officier sémaphoriste M. Castelli. M. Tommasina lit quelques lignes des Comptes rendus de la Société t. XVIL, p. 35, du 3 mai 1900, où il avait cité un autre type de ses cohéreurs auto-décohérents consti- tué par une goutte de mercure placée entre deux cylindres de charbon. Or dans le volume publié par le capitaine Q. Bonomo, contenant la description des expériences et des appareils utilisés par la marine italienne du 4° sep- tembre 1900 au 48 mai 4901, à la table XIV. Ia fig. 5 représente ce type de ‘cohéreur avec l'indication, décohé- ration nette, sensibilité grande, réglage très facile. En outre, dans le même volume, il est dit que le cohéreur à mercure n’a été proposé par M. Castelli qu’en janvier 4904. M. Tommasina vient de recevoir une lettre du ministre de la marine d'Italie qui déclare que ses travaux étaient connus au ministère et que la priorité de l'invention de ces cohéreurs ne peut lui ètre contestée. M. Tomimasina présente un de ses anciens cohéreurs à mercure, constitué par deux cylindres de fer oxydés à la flamme, mais dont les facettes entre lesquelles se trouve la goutte de mercure sont polies ; il fait observer que l’imperfection du calibrage intérieur des tubes en verre permet à des traces de mer- eure de se propager, et c’est une des raisons que lui avait fait préférer pour l'étude des orages lointains les cohé- reurs à charbon, une autre raison plus importante est l'oxydation trop rapide du mercure qui diminue la sensi- bilité et la régularité du fonctionnement de ce récepteur, ce qui n’est pas le cas pour ceux à charbon. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 601 M. Tommasina dit que pour la télégraphie sans fil à très grande distance, son système à réception téléphonique qu'il a étudié dès 4898*, est aujourd’hui utilisé par M. Mar- coni même et par tous les radiotélégraphistes, à cause de la simplicité du dispositif, du réglage plus facile et de la grande sensibilité. Il sert pour établir la première com- munication, pour la rétablir immédiatement lorsque le système à relais ne marche plus, pour contrôler ce der- nier système. et enfin pour le remplacer complètement lorsqu'on ne réussit pas à le régler. Il est ainsi établi que par des expériences de labora- toire, conduites avec soin et exécutées avec la plus grande attention, l’on peut reconnaitre la sensibilité d'appareils que la pratique a démontré pouvoir déceler des actions produites à 3500 km. de distance. M. Tommasina ajoute que le nouveau récepteur Marconi, le détecteur magnétique n’actionne point le relais et ne peut être utilisé qu'avec le système électro-radiophonique. Séance du 2 juillet. Karl. Organe embryonnaire chez un Collembole. Sur une ligne faunistique dans les Alpes suisses. D' J. CarL. Sur un organe embryonnaire chez un Col- lembole. Les insectes Apterygotes, Tysanoures et Collemboles, sont ametabols : l'insecte qui vient d’éclore ne se distin- gue extérieurement de l'adulte que par sa taille et certaines proportions du corps. Tout l’état larvaire, très abrégé, se passe donc dans l’œuf. L'embryon est entouré dans ses derniers stades comme chez les Arachnoïdes et chez les Myriapodes d’une cuticule larvaire, sécrétée par l'épiderme et l'enveloppant comme un large manteau, n’adhérant pas au corps dans toute son étendue. L’embryon sort de l’œuf ! Compte rendu de la Soc. de Phys. et d’Hist. nat. de Genève, t. XVI, p. 8. Séance du 5 janvier 1899. 602 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE avec elle et ne la quitte que deux ou trois jours après l’éclosion, lorsque la première mue s'effectue. L’éclosion a été observée par Lemoine’ chez l’Anuwrophorus laricis Nic. La rupture du chorion se fait ici par des mouvements extensifs de l'embryon accompagnés d’une contraction de la membrane amniotique ; l'embryon ne possède pas un organe spécial pour fendre la coquille qui l'entoure. Comme le chorion se fend à une place correspondant à la région dorsale de l'embryon, celui-ci sort de l’œuf en reculant, l'abdomen en avant. Sommer? a décrit l’éclosion chez la Podura plumbea L. Il vit apparaître tout d’abord dans la fente de la coquille quatre aiguillons disposés en croix avec leurs pointes convergentes en dehors. L'auteur les regarde comme un appareil servant à casser les envelop- pes de l’œuf, comme des « Eizähne » appartenant à la cuti- cule larvaire chitineuse de l'embryon. Malheureusement, il néglige de préciser leur forme sur l'animal. Sous une forme bien différente, cet organe se présente chez une autre espèce de Collembole, l’Entomobrya niva- lis. J'ai trouvé vers la fin de l’automne des œufs de cette forme qui contenaient des embryons au dernier stade, prêts à éclore. Ces embryons sont déjà pourvu de tous leurs appendices et sont enveloppés de la cuticule larvaire. Ils portent tous sur la ligne médiane de la tête, depuis la bouche jusqu’au vertex, une sorte de peigne chitineux, composé de 28 a 30 dents aiguës, qui se touchent à leur base. Le développement de cette annexe n’est pas en pro- portion avec la taille de ces embryons et peut être qualitié d’excessif. Il s’agit là d’un organe provisoire; aucun des nombreux adultes que j'ai eu sous les yeux ne le possé- dait. Il faut donc admettre qu'il disparait comme celui de Podura plumbea avec la cuticule larvaire à la première ! M. Lemoine. Recherches sur le développement des Podu- relles. C. R. de l’ Assoc. franç. pour l'avancement des sciences, La Rochelle 1882. 2 Alb. Sommer. Ueber Macrotoma plumbea. Zeitschr. f. wiss. Zoologie, Bd. 41, 1885. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 603 mue après l’éclosion. L'embryon prêt à éclore doit s'en servir pour fendre le chorion de l'œuf en exerçant des mouvements verticaux avec la tête. Cette interprétation est appuyée par le fait que l’Entomobrya nivalis apparait pendant la saison rigoureuse, ce qui nécessite pour les œufs une certaine protection, qui leur est offerte par une coquille épaisse et résistante. Il s’agit donc à d’une adap- tation à des conditions d'existence toutes spéciales, ce qui explique le degré de développement de cet organe chez l’Entomobrya nivals *. Il faut admettre que c’est ici. contrairement à ce qui a été observé chez l’Anurophorus, la tête de l’animal qui sort la première de l’œuf. Comme nous connaissons un certain nombre d'espèces de Collem- boles qui vivent exclusivement ou de préférence sur la neige, il serait intéressant de pouvoir examiner les der- niers stades embryonnaires au point de vue de cet organe. De même pour les formes qui apparaissent pendant toute l’année une comparaison entre les embryons d'été et les embryons d'hiver serait désirable. L'organe que les auteurs allemands désignent sous le nom de « Eizahn » et qu’on connaît depuis longtemps chez les oiseaux et les reptiles semble être assez fréquent chez les Arthropodes. Les cas suivants ont déjà été signalés : Chez les Phalangides il se trouve entre les yeux et la base des chélicères sous forme d’une épine impaire. Les arai- gnées Tegenaria domestica, Attus floricola, et un Xisticus montrent à la base des deux pédipalpes une plaque chiti- neuse portant une épine dont la pointe est dirigée en dehors. Purcell a observé que c’est en effet à cette place que se forme la première fente dans le chorion. Chez le Geophilus, Metschnikoff a trouvé une dent sur la cuticule larvaire là où celle-ci recouvre la maxille postérieure. Partout il disparaît après l’éclosion avec la cuticule lar- vaire. Parmi les Insectes Pterygotes enfin, il est cité pour ! Tout récemment Peyerimhoff a décrit un organe analogue chez l’embryon de Stenoposcus crucialus L. Annales Soc. entomol. de France, 1901. 604 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE les genres Pentatoma, Osmylus, Phryganea Epitheca et Li- bellula. Nulle part cependant, à en juger d’après les des- criptions et les figures des auteurs, il ne semble être si bien développé et si compliqué que chez l’Entomobrya-nivalis. D' J. CaRL. Sur une ligne faunistique dans les Alpes suisses. Pour la solution des problèmes zoogéographiques cer- tains groupes d'animaux se sont montrés plus importants que d’autres. Ce sont surtout les animaux peu mobiles et très dépendants des facteurs climatériques qui nous donne- ront de bons renseignements sur la faune primaire d’une contrée. Un groupe qui peut réclamer cette importance sont les Diplopodes. Leur répartition horizontale et verti- cale dans les Alpes suisses est assez bien connue grâce aux travaux de Fæs, Rothenbübhler, Verhœæff et quelques recherches que j'ai faites pendant les dernières années dans les Grisons. Il en résulte que les Alpes des Grisons ont une Faune de Diplopodes bien différente de celle qui habite la plaine et le reste des Alpes suisses, ce qui m'a conduit à tracer dans cette partie de nos Alpes une ligne faunistique, séparant deux faunes de provenance diffé- rente. Voila les faits sur lesquels ma conception se base : La Suisse possède onze espèces du genre Polydesmus. La forme la plus connue et la plus répandue, Polydesmus complanatus L., habite la France, l'Allemagne, le nord de l’Europe, l’Autriche au nord du Danube, le Plateau et les Alpes suisses, excepté l’Engadine. Encore commune dans la vallée du Khin supérieur, elle s'arrête nettement à l’ouest de la chaine de montagnes Albula-Silvretta. En Engadine elle est remplacée par une espèce voisine, le P. \llyricus Verh., laquelle n'est connue dans aucune autre partie de la Suisse, mais représente l'espèce domi- nante au sud de l'Autriche, autour de l’Adriatique et au Tyrol, allant au nord jusqu’à la ligne du Danube, où elle rencontre de nouveau le P. complanatus. C'est le seul Polydesmus jusqu'à présent connu de l’Engadine. Poly- desmus helveticus et subinteger ont encore été constatés ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 605 dans la vallée du Rhin aux environs de Coire : ils sem- blent avoir ici leur limite orientale. Le P. denticulatus dont la répartition géographique en Suisse correspond à celle du P. complanatus se trouve encore à Davos et Ber- gün, mais s'arrête ici sans franchir la chaine de monta- gnes qui sépare ces stations de l’Engadine. Il est intéres- sant de le voir ensuite réapparaitre au Tyrol, où il semble même fréquent. Il contourne donc l’Engadine, comme paraît aussi le faire un Gloméride, le Glomeris ornata. Pour ies Polyäesmides, la chaine de montagnes qui sépare l’Engadine du reste des Alpes suisses forme donc une limite zoogéographique très nette : A l’ouest d'elle un certain nombre &'espèces trouvent leur limite orientale, à l'est, dans la vallée de l’Inn supérieure, on rencontre la première espèce orientale du genre, le Polydesmus illy- ricus. L’'Engadine même appartient donc déjà aux Alpes orientales, dont elle n’a cependant reçu qu’une seule forme. La famille des Chordeumides est représentée dans le reste des Alpes suisses par onze espèces, dont deux seu- lement, les plus répandues, se retrouvent dans les Gri- sons. Par contre nous voyons apparaitre ici l’escouade des formes orientales avec dix espèces, qui en grande partie se retrouvent dansles Alpes tyroliennes. Dans cette famille, non seulement les espèces, mais même les genres se substituent lorsqu'on passe des Alpes centrales aux Alpes rhétiennes. Dans ces dernières apparaissent les genres : Trimerophoron, Oxydactylon, Heperoporatia, Oretrecho- soma, Rotenbühleria. Contrairement aux Polydesmides, les Chordeumides orientales ne s'arrêtent pas dans l’Enga- dine. mais une partie a envahi tout le territoire du Rhin supérieur, les vallées de l’Albula, du Hinterrhein., de Davos, etc., tout en y étant moins fréquentes qu’en Enga- dine. Ce sont des avant-gardes qui ont franchi la ligne faunistique principale. D’après leur faune de Polydesmides les vallées du Rhin supérieur et de ses affluents appartiendraient à l’ouest, d’après la faune des Chordeumides à l’est. Elles forment 606 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE donc une zone de transition avec une faune hétérogène, où les postes les plus avancés des deux côtés se rencon- trent. Le fait que la limite n’est pas aussi nette pour les Chordeumides que pour les Polydesmides, et l'invasion vers l’ouest des premières s'explique facilement par ta distribution verticale des deux groupes. Les Polydes- mides habitent surtout les vallées et les pentes des mon- tagnes jusqu’à 1800 ou 2000 m., tandis que les Chor- deumides sont des formes alpines par excellence allant jusqu’au-dessus de 3000 m. Pour elles la barrière topogra- phique n'existait donc pour ainsi dire pas. Aussi les con- ditions climatériques deviennent-elles dans les Alpes tou- jours plus uniformes, au fur et à mesure qu'on monte du fond des vallées vers les cimes qui les entourent. Les différences de climat entre deux régions des Alpes sont beaucoup plus accentuées dans la zone des Polydesmides que dans celle des Chordeumides, ce qui favorise égale” ment les migrations de ces derniers en comparaison aux premiers. Les deux espèces orientales qui vont le plus loin vers l’ouest, jusque dans les Alpes du Tessin, Trimero- phoron rhäticum et Orotrechosoma alticola sont en effet celles qui habitent les plus grandes altitudes. En considé- rant le fait que les contrastes climatériques se manifestent dans les zones basses d’une manière beaucoup plus accen- tuée que dans les altitudes, nous comprendrons également pourquoi la Basse-Engadine et ses vallées latérales avec leur climat très sec et continental sont si pauvres en Poly- desmides habitant leur zone inférieure, mais assez riches en Chordeumides, habitant les hautes régions. La répartition de la famille des Julides enfin est sembla- ble à celle des Chordeumides. Une partie des espèces orientales-méridionales s’est arrêlée déjà dans la vallée de Münsler (Julus Brœlemanni); d’autres se trouvent encore en Engadine, mais non plus loin vers l’ouest (Julus ripartus); une troisième catégorie enfin (Julus nigrofuscus, alpivaqus, tirolensis) à pénétré dans le territoire du Rhin, où elle rencontre les derniers postes vers l’est des espèces des Alpes bernoises et valaisannes, tel que le Tachypo- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 607 dovulus albipes, le Julus zinalensis. L'Engadine même ne possède donc, abstraction faite des ubiquistes de la chaîne alpine, que des formes de provenance orientale- méridionale ou des espèces indigènes. En résumé, on peut distinguer pour les Diplopodes des Alpes suisses une ligne faunistique bien marquée, qui sépare une faune occidentale-septentrionale d’une faune orientale-méridionale. C’est la chaine de montagnes qui longe la vallée de l’Inn au nord-ouest. Au-delà de cette ligne, entre l’Albuia et le Tôdi, nous avons une zone de transition comprenant les vallées du Rhin supérieur et de ses affluents, ou des éléments septentrionaux-occidentaux viennent se mêler aux immigrants les plus avancés pro- venant du nord de l'Italie et du sud de l'Autriche. Je n'oserais pas tirer ces conclusions si hardiment, si elles n'étaient appuyées par ce qu’on sait sur la distribu- tion d’autres groupes d'invertébrés dans la région en question. D'après les travaux d’Amstein sur les Mollusques des Grisons Helir zonata trouve dans la vallée de Bergell sa limide orientale; Helir rhœætica et H. obvia sont des espèces orientales qui ne se trouvent en Suisse que dans la Basse-Engadine. Enfin pour Helir ichthyomma la der- nière station vers l’ouest est Churwalden au centre des Grisons. Parmi les Lépidoptères la Lycæna amanda et meleager, Zyqæna pilosella f. Pluto, Melita maturna, toutes des espèces orientales, se trouvent encore en Engadine. Les Orthoptères des Alpes orientales y sont représentés par Bryodemma tuberculata, forme nouvelle pour la faune de la Suisse. C’est un immigrant du Tyrol que j'ai rencon- tré dans la Basse-Engadine et qui n’est connu dans les Alpes d'aucune autre station plus à l’ouest. Comme les faunes, les flores aussi se rencontrent sur le haut plateau rhétien. D'après Christ, plus de 30 plantes Phanérogames s'arrêtent vers l’est en Engadine, et des formes orientales apparaissent à leur place. Christ trace dans notre territoire deux limites floristiques, dont l’une se couvre avec notre ligne faunistique Albula-Silvretta. C'est sa limite méridionale qui tourne ici vers le nord-est. 608 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Avec elle se croiserait une limite nettement orientale, qui suit le Thalweg de l’Adige, coupe la vallée de l'Inn près de Zernetz. laissant la Haute-Engadine à l'ouest, et va rejoindre la vallée du Lech. Nos connaissances de la faune de la Haute-Engadine ne nous permettent pas de nous prononcer sur cette ligne secondaire. Tout porte à croire que sur territoire suisse elle ne soit pas respectée par les animaux. Vu le courant général de la faune du SE vers NO nous admettrons une seule limite principale à la fois orientale et méridionale suivant la direction sud- ouest nord est. Séance du 1° Octobre. R. de Saussure. Constitution géométrique de l’éther. — L. de la Rive. Sur l’éllipsoïde d’élasticité. M. René de SAuSssuRE présente les premiers résultats d’un travail ayant pour but la réduction des unités méca- niques à des grandeurs géométriques, réduction qui, si elle est possible, ramènerait les questions de mécanique à des questions de géométrie. L'auteur prend comme unités fondamentales de la mé- canique : le temps, la force et l’espace et considère la masse comme une simple unité dérivée, définie au moyen des trois unités fondamentales par l’équation f = m @ qui exprime que la masse est le rapport de la force à l’accélé- ralion. Ceci posé, l’auteur remarque que deux des unités fon- damentales, savoir le temps et l’espace, ont un caractère purement géométrique : le temps est une grandeur à une dimension, l’espace une grandeur à trois dimensions; on peut donc se demander si la force ne peut pas être consi- dérée comme une grandeur géométrique à deux dimensions, c'est-à-dire si l'on ne peut pas représenter graphique- ment la force par un plan F de même qu’on représente graphiquement le temps par une ligne droite T. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 609 Lorsqu'on exprime les coordonnées d’un point de l’es- pace en fonction d’une variabie £, par les équations : SN ONU EE A 0 Ge 1 ces équations représentent une ligne et cette ligne repré- sente un mouvement du point x, y. z, si l’on donne à la variable { une signification physique en considérant cette variable comme le temps. Ainsi la science du mouvement pur, ou cinématique, se réduit à l'étude de la combinaison du temps avec l'espace, c'est-à-dire à la combinaison de deux grandeurs géomé- triques dont l’une a une seule dimension tandis que l’au- tre en a trois ; les phénomènes de mouvement se mani- festent sur des lignes précisément parce que la variable t n’a qu'une dimension, ou, si l'on veut, la vitesse qui sert de mesure aux mouvements est exprimée en mêtres par seconde (et non pas en mètres carrés on en mètres cubes par seconde). De même si l’on exprime les coordonnées d’un point de l’espace en fonction de deux variables « et v par les équa- tions : æ — ®(u, ©) y = y (u, ») z = du, v) ces équations représentent une surface S$. Si l’on consi- dère les variables indépendantes « et v comme deux coor- données dans un plan F, à chaque point de la surface S correspondra un point du plan F et à chaque portion de la surface S correspondra une portion du plan F. Donnons au plan F, ou plutôt à la grandeur à deux dimensions repré- sentée par ce plan une signification physique en considé- rant toute portion de ce plan comme représentant une force. Les trois équations précédentes représentent alors le phénomène que produirait une force distribuée sur une surface, phénomène essentiellement statique. Ainsi en combinant le temps avec l’espace, on obtien- drait la cinématique et en combinant la force avec l'espace on obtiendrait la statique, mais une statique purement géométrique, puisque la force serait traitée comme une 610 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. grandeur géométrique à deux dimensions que l’on pour- rait représenter par un plan F. Tandis que le temps se manifeste dans l’espace sous la forme de lignes on voit que la force ne peut se manifester dans l’espace que sur des surfaces, et il en résulte une pression qui sert à mesurer le phénomène. En effet, la pression est exprimée en kilogrammes par mêtre carré (et non par mètre ou par mêtre cube). Enfin en combinant les trois grandeurs géométriques fondamentales on obtiendrait une dynamique purement géométrique *. M. L. DE LA RIVE. — Sur l'elhpsoïide d'élashcité. Dans le cas où les forces élastiques principales ne sont pas toutes de même signe, la surface tangentielle est un hyperboloïde. La force élastique tangentielle s'obtient dans une section principale en menant une tangente à l'hyperbole dont les axes sont Va el cet en projetant le rayon vecteur correspondant de l’ellipse dont les axes sont a et c. Le calcul de l'angle de la tangente et du rayon vecteur et de la longueur de celui-ci donne une expression simple en fonction de tg w, w étant l'angle avec l'axe a GARDE CT des +, dont la dérivée égalée à 0 donne 1g ® = En il en résulte que la tangente est à 45° et que la projection est a+ c [js égale à —.. Il est à noter que cette projection est plus grande que la force tangentielle obtenue par la direction de l’asymptote laquelle est égale à V'ac. 1 Pour les développements, voir « Hypothèse sur la construc- tion géométrique de l’éther ». Arch. des Sc. phys. et nat. Octo- bre 1903. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE J. ANDRADE. RECHERCHES SUR LA SYNCHRONISATION DES HORLOGES (La France horlogère, n° du 15 sept.), Be- sançon. Le problème de la synchronisation que traite l'auteur se formule comme suit : On peut vouloir, au moyen d'une excellente horloge de précision, distribuer l'heure à des hor- loges relativement médiocres et leur imposer une précision voisine du centième de seconde. Foucault à indiqué une solution qui à été réalisée par un constructeur, Vérité, à Beauvais. Eile consiste à mettre en relation électro-magnétique l'horloge-mèêre avec l'hor- loge synchronisée à chaque oscillation du pendule de la première et à atténuer dans la seconde l'effet de l’échap- pement de manière à la rendre suffisamment passive. C'est à Cornu que l’on doit d’avoir mis en évidence le lien essentiel qui unit les deux horloges et d’en avoir véri- fié expérimentalement la nature. L’'horloge synchronisée considérée à part subit dans sa marche une irrégularité qui se formule par un coefficient d'amortissement et qui est due en grande partie à la résistance de l'air; d’autre part on lui applique une force synchronisante périodique. et il a montré que sous cette influence le régime de l’hor- loge présente un mouvement périodique dont la période est celle de la force. Dans ses recherches personnelles sur ce sujet, M. An- drade à généralisé la démonstration de Cornu en la débar- rassant d’hypothèses restrictives. Son exposé traite la question sans faire intervenir l’analyse et par des procédés 612 BULLETIN SCIENTIFIQUE. géométriques. Une spirale dont le rayon vecteur est pro- jeté obliquement sur deux axes dont l’angle a pour tan- kT gente —— KT” K étant le coefficient d'amortissement et T la durée d’oscillation, donne par ces projections l'écart du pendule de la verticale et sa vitesse à un instant quel- conque. En donnant au problème sa plus grande généralité, l’auteur a réussi à établir les conditions qui rendent pos- sible la synchronisation. C'est une relation d’inégalité où entrent quatre quantités, l’amortissement A, le degré d'avance relative "», l’effet de l’'échappement E et l’ampli- tude « du régime à conserver; il faut que : den here FRS er Cette relation montre aisément que les méthodes de Foucault et de Cornu en dépendent. Le résumé de ce tra- vail dont nous ne pouvons qu'indiquer quelques résultats est le suivant : l'élément essentiel de la synchronisation réside dans l’amortissement naturel ou augmenté de l’hor- loge, et, pour la produire, il faut atténuer le rapport de l'effet de l’échappement à l'amplitude vis-à-vis de l’amor- tissement; ce résultat est obtenu commodément soit par la réduction de l’échappement (système Foucault-Vérité), soit par l'augmentation de l’amortissement (système de Cornu). A. RIGHI. SUR LES CHARGES ELECTRIQUES PRODUITES PAR LES RAYONS X SUR LES MÉTAUX DANS LE VIDE (Memorie della R. Accademia delle scienze dell'Istituto di Bologna, ser ie V, T. X, maggio 1903). M. A. Righi, peu de temps après la découverte de Rônt- gen, avait reconnu, avec d’autres physiciens, la propriété que possèdent les rayons X de décharger rapidement les corps électrisés (1896). On attribua alors généralement la PHYSIQUE. 613 cause de ce phénomène à une action analogue à celle que produisent les rayons ultraviolets. Or, comme il avait été constaté par M. Righi que les radiations ultraviolettes apportent une charge positive sur les corps à l’état naturel, le même avait voulu établir si les rayons X engendraient une charge positive. Cette constatation a été faite en effet par M. Righi et par d’autres expérimentateurs, mais étant donnée la propriété principale de ces mêmes rayons deioniser les gaz, la question ne pouvait pas être considérée comme résolue. Des expériences avec résultats affirmatifs ont été faites dans le vide, en 1900, presque simultané- ment, par M. E. Dorn et par MM. Curie et Sagnac ; M. Righi vient de les reprendre par des dispositifs différents qui sont décrits avec illustrations dans ce mémoire, où sont donnés les résultats comparatifs des charges que reçoivent les dif- férents métaux dans cette série décroissante : platine, plomb, or, zinc amalgamé, argent, étain, zinc, cuivre, fer et aluminium. Un autre dispositif a permis d'établir l'in- fluence de la distance entre le métal étudié et les conduc- teurs voisins en rapport avec les différences de pression, ce qui a conduit M. Righi à la conclusion suivante : Le potentiel positif acquis par un métal frappé par les rayons X ne dépend pas seulement de la nature du conducteur, de l'état de raréfaction du gaz ambiant, ete., mais aussi de la place qu'il occupe par rapport aux conducteurs voisins. Les valeurs numériques de ce potentiel ne sont donc, à cause de cela, que relatives. M. Righi ayant étudié le même effet, sur un disque de charbon de cornue, il constata que le potentiel acquis sous l’action des rayons X est toujours négatif, ce dernier effet. il l’attribue à l’action de l’écran en alumi- nium, qu'il faudra dans d’autres expériences revêtir à …. l’intérieur de noir de fumée. Il y a donc de grandes ana- logies entre les phénomènes produits par les rayons ultra- violets et ceux produits par les rayons X, mais avec de notables différences dans les détails. ThT. ARCHIVES, t. XVI. — Novembre 1903. 43 LISTE BIBLIOGRAPHIQUE des Travaux de Chimie faits en Suisse 1903 Juin 7104. Apriax. Sur le rôle de l'alcool dans la conservation du chloroforme. — J. suisse de chimie 41. 301. 705. Amanx (J.). L'origine et le sort des dérivés aromatiques dans l'organisme, Lausanne. — Revue méd. de la Suisse romande 23. 392. 106. AnTen (Henri). 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È 15, pluie dans la nuit, à 10 h. du matin et de 4 à 9 h. du soir. 16, pluie dans la nuit et depuis 9 h. du soir; fort vent le matin jusqu'à 4 h. du soir. 17, pluie dans la nuit, à 4 h. et à 10 h. du soir; neige sur le Salève, les Voirons et le Jura. 18, pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du soir. 19, brouillard le matin ; forte bise de 1 h. à 4 h. du soir. 20, gelée blanche le matin. 21, légère gelée blanche le matin: pluie depuis 7 h. du soir. 22, pluie dans la nuit jusqu’à 7 h. du matin. 23, pluie depuis minuit, à 10 h. du matin et de 4 h. à 7 h. du soir. 24, neige sur le Jura, les Voirons et les Pitons. 25, première gelée blanche à glace de Ia saison. 26, gelée blanche le matin ; pluie depuis 4 h. du soir. 27 très forte rosée le soir. 28, brouillard le matin ; pluie depuis 7 h. du soir. 29, brouillard à l'horizon; pluie pendant tout le jour. 30, pluie dans la nuit et pendant la plus grande partie de la journée; neige sur le Salève. 31, pluie dans la nuit et jusqu’à 10 h. du matin; forte bise de 10 h. du matin à 4 h. du soir. ARCHIVES. t. XVI. — Novembre 1903. 44 .…... slalers Com °N + 1Q <# OT 0HO te 1 (O + © QerRSr] ..…... ….. Rte T0 Fr 6'& ‘uw sanou p ‘u 144 21quoX | IN93N8F D un. 41914 -MOmE 0 MN DO OHR -10 © *10 © . . NHAONID SN RO . . LRO CRE ECS MOLI -O8UTP CERUTE( 6 OT | SG OT OT OI | OL | OI OT OT | OI | OI oT DIS ROMEO G I F L OT OT ROTIE6 4 0 L £ 2 0 ra (ht OT OT | OI | OI 6 OTNIROIN AO 6 OT | 9 $ è 0 0 Le I 0 I 9 6 OT | 6 6 13 On 2 (a 6 OT | 6 OT Oral OP OT |EOT eue 00" 20 8 OT | S 6 OT OX NOT MOI 8 OT ! 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Moyennes 1re déc. 28.31 28.33 28.40 28.63 27.88 27.19 27.50 2805 28.04 2e » 26.77 26.56 26.71 26.99 26.49 925.72 26.46 26.9%6 26.54 3e 0 1025.88 293.07 23.81 2107 2339 2321 2375 "340! 23.73 Mois 96.2%% 96.11 26.22 26.48 25.74 9531 9583 %62 26.03 Température. 1redéc.+13.44 +12.65 412.16 +-16.88 +19.54 +-18.98 +15.75 +13.45 +15.36 2e » 8.22 7.05 7.27 12.04 13.70 -12.27 10.71 8.98 10.03 3e » 6.28 D.74 5.39 SAi 10.52 10.07 8.13 7.35 7.69 Mois + 9.22 + 8.39 + 8.14 +12.21 +14.45 +13.69 +11.42 + 9.84 +-10.92 Fraction de saturation en °/;. lre décade 83 86 86 70 61 64 75 83 76 2° LE - 95 93 77 70 79 86 9% 86 3° » 98 98 98 91 81 84 88 95 91 Mois 91 93 93 80 71 76 83 Luz 85 Dans ce mois l’air a été calme 419 fois sur 4000. NNE 39 Le rapport des vents SW = 7 — 0.53. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 40°.6 W. Son intensité est égale à 29.0 sur 100. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2e, 1n, 9) éléments météorologiques, d’après à ; mm Plantamouar : Pression atmosphérique... .... 726.0 mm DSDMIOBRS Etre 6.6 Press. atmosphér.. (1836-1875) 726.51 TH1+9.,, 410.93 Nébulosité.. ..... (1847-1875). 6.7 ue ié 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 101.0 P TRIER C0 4100.75 Nombre de jours de pluie. (id.). 12 4 Température moyenne ... {id.). + 9°.88 Fraction de saturation......., 840% Fraction de saturat. (1849-1875) 83%, 625 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Station CELIGNY COLLEX CHAMBÉSY | CHATELAINE | SATIGNY ATHENAZ | COMPESIÈRES Mantour d'eau | 149.6 | 450.6 | 155.8 | 449.3 | | | | | | 454.5 | 452.5 | 155.0 | Slation YEYIUBR OBSERVATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUSSY HERMANCE | | | | 16 : mu. | 153.0 | 161.6 | 144.8 | Haateur d'eau 112.0 | 160.6 148.9 | Durée totale de l'insolation à Jussy : 131n.1. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS D’OCTOBRE 1903 Le ler, pluie. dans la nuit. 2. fort vent le matin ; forte bise l'après-midi; pluie. 7, grande sécheresse de l’air : fraction de saturation 4 ?/, à 8 h. du matin. 8, fort vent le soir. 9, fort vent dans la journée: pluie. 10, forte bise; pluie. 11, grande sécheresse de l’air : fraction de saturation 5 ©/, à 10 h. du matin. 12, fort vent: pluie et neige. 14, grande sécheresse de l'air : fraction de saturation 3 ?/, à S h. du matin. 15, forte pluie et neige. 17, forte bise dans l’après-midi; pluie et neige. 18, forte bise. 20, grande sécheresse de l’air ; fraction de saturation 2 0/9 à 6 h. du matin. 21, pluie et neige. 22, neige le matin. 23, neige pendant la journée et pluie. 24, neige le matin, 25, grande sécheresse de l’air ; fraction de saturation 10 0/, à 2 h. du matin... 26 et 27, pluie et neige. 28, très fort vent; pluie et neige. 29, 30 et 31, pluie et neige. Congélation dn Inc dans la nuit du 20 au 21. | | | Ê 910 + |9L'F9 [CG r9 |2L°F9 |1C' 59 E SU ë (0) 8 |6 ÎT “ANIT ‘ANIT ‘aNIT ‘anl 1'99 |-0:19 || &°0 —-| € ‘|| g'o9 [eg | p'T0 I£ OT 6 OT | OË ÀT ‘ANIT ‘ANIS ‘ANIT ‘ANT L'E9 | 68 | T'E — | £“09 9°19 | 6 66: | 5 6€ À 0€ 6 OT | 6 8e MSIT MSIT MSIE ‘MSI T 66 | 0SQ | po - |-F'so F'8G | r SC | G $C | 68 6 (0 6 (EN) LENS SENS ENST SANS SMS To ES ET 8°6€ | 6°6G | 0°09 | ga 6 OT | 6 116 NSP MSI = Me]|c" ASE EN EOSTO NE LT | 6 19 CTI IRC TONI ERCONIE IE 9 OT RS Ga PINS) CES IT EAXS TMS EG GO SOECONIE GROS MT p'£9 | p 69 | p' 69 | 9Z (Q 0 (] OAITENXS l& "MSIT ‘MSIT ‘MSI 099 | 8°r9 | 9° +:| r'çp LICOPISCECON A ORGONINCZ ans | Es (à y _|O |2 |OTT ‘NI “ane ‘aNl1 ‘AN! 859 | 0°09 | 80 - | 1'e9 | 2°59 | g'eo | e°19 À 52 ( &'CT OT OTNS ON RCI EENXS) TEINI TRANS ITS ANS INCRTOS ROIS Ce) RO RER) QC) Se CN PE CCC LE. en L ë 6 OT ÎT ‘MSI REIN TOEANS TE SAATS ITR O OS NORTON CROSS CNE JECON|SONTO | SSrONENCZ F 8° € & ; 1 PNTUENSIS ENS )TI NS ITU ENSI S20N)NGECON SECTE MGR OO) ICO ET O0S | CR COMIETZ A rt: 0 (0) (Q Où ET ANIT HANIT ANT ANPAI 29 | 069 | GT + | T'99 1:99: |#0:99L | G: GO | 08 AR - LE € 0 0 OT [8 ‘ANIT ‘HN ‘HN|S ‘ANT 0° 99 | 8'29 | FO — | 6'£9 MACON EOBGOE NS CON ta Le OT OT | OT | OT JS #HNIS “HNI& ANS ‘ANT 0 89 | 8°09 | Le — | 629 G°29 |-929»| 6 19 |: ST L C'8T (0 OT 4 OI | OT Le “ANS AN|& ‘ANIT “HAN 6 9 | C6 | y E_— | Q'r9 INOGN RIT ON RC RCONERET Le nt G 8 F | @ ÏT ‘ANIT ‘ANIT ‘MSIT ‘ANT 029 | 6 £9 | S°I + | 0°99 & F9 | & L9 | G'99 D'OT Le & 98 8 OT |. 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RS SES Période Moyennes Bcarts pour Moyennes Écarts pour (1849-1875) 1902 (1849-1875) 1902 mm Décembre 1901... 86 — 3 0,147 - 0,135 Janvier 1902..... 86 - 2 0,145 — 0,032 FEVCIEES 12x12 D. 82 +4 0,096 — 0,065 NL NES LISE Ge GRR 4 - 1 0,039 — 0,039 J THIL SR 70 +3 0,016 — 0,008 a 70 - 3 0,016 — 0,012 M cs eue 70 — 4 0,010 — 0,010 DRE |... 68 53 0,006 — 0,002 Re 2. - qi 2 0,009 — 0,001 Septembre ....... tit + 2 0,025 — 0,008 DELODrES 2 225 7 83 0 0,083 — 0.083 Novembre........ 83 +3 0,067 0,000 Décembre........ 86 - 1 0.147 — 0,082 HAVE RRNS su MTS. 85 - 1 0,130 — 0,077 Printemps........ 72 — 1 0,024 — 0,020 A 7... 69 - 1 0,008 — 0.004 Automne ........ 81 +2 0,058 — 0,031 Année météorol.….. 76,8 - 0,3 0,055 — 0,033 Année civile...... 76,8 - 0,1 0,055 — 0,029 Le tableau XXI fournit pour le Grand Saint-Bernard les données semblables à celles que le tableau XIX donne pour Genève, mais il n’y a que trois observations diurnes au lieu de huit. La valeur moyenne de la fraction de saturation est plus faible qu'à Genève pour l’année. Elle est plus forte au printemps et en été, plus faible en automne et surtout en hiver. Les seuls mois où elle soit plus forte qu’à Genève, sont ceux d'avril, mai, juin et août, soit au printemps et en été, comme les chiffres moyens des saisons l’indiquaient déjà. 2 r RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 706 L60°0 680°0 <'0 OTI‘0 LFO‘0 &a0 0 L60°0 8L0°0 el£ 0 &èl 0 6êl'0 9800 ger'0 OFI'0 000'0 0000 980‘0 080°0 I10‘0 UOT}UINYES I 9P “guy x oouonboiy « OOT O0 SIOY 86 OOT € Ly OO CAC AUOT SARCTUUI SIOY 9 OO 6 "00 ON € 68 QOOI TT < @T O0 SU SAGTAUUI SI0J &T OOI 66 86 AG UOT CAC AT) OT STOJ T OT uosqe UN ULLXE = &L &L © © 10 © Cm! 9L TL FL 29 NN © AN njosqe UN UTULEAT al GL 08 €L 9L &9 CL 6L GL gg 6L LE TL euuo40J = 2 GO s'U6 CE CAE HOME I PAL ESP DEP PRD © ETES DE EI EE 's'uT 6L €L GL IL 8L 19 6L GL 6L IL 9L 09 8L 98 &8 19 8L 6G IL AU), tester ee OIIAIO OJUUY “onbrs0[o10pjour eeuuy **eutuomny esse 0 *Sd'uoJuLT eee ATH Re DNS EEE AOL DE RE ss... * 21099 (T 21QU2AON ** 9140790 exquo]dos ++ 300Y Jeiring ‘ump "TN * [MAY ‘sien JOITAQN D ENT LOUER OU LOL 1061 21({899(T HAOTUHd “2061 “AUVNUHAG-LNIVS ANVHT9 — ‘INAI HNOd NA NOLLVHALVS AQ NOILIVUA 'IXX POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 707 On a constaté de nouveau cette année quelques cas de très grande sécheresse de l'air. Voici le tableau exact des chiffres inférieurs à 10 */, observés directe- ment à l’hygromètre d’Usteri-Reinacher : 3 ‘%/ le 5 décembre 1901 à 1 h. du soir. S » 11 » 9 » » 520% 8 janvier 1902 7 h. du matin. IR Soir: » » 9 » » 6 » 9 » ni » matin. 0 » » l » soir. 8 » » 9 » » qe 10 » OM ATIET- Hs CUT » JMS OT. 6 » 23 février TRE UimMatIn. 5 » 6 juillet 7 » » 4 » 28 décembre nl » » D » » 9 » soir. Comme nous le faisions remarquer l’année dernière, ces cas de grande sécheresse de l'air tombent presque tous dans les mois froids et correspondent à une tem- pérature relativement élevée. Une fois en 1902 on a noté zéro à l'hygromèêtre ; comme nous le disions l’année dernière ces indications de zéro n’ont qu’une valeur relative et accusent seulement une très grande sécheresse. Le nombre des cas de saturation a été sensiblement plus élevé cette année au Grand Saint-Bernard que l’année dernière. Il y en a aussi eu relativement, et même absolument, davantage qu’à Genève. V. VENTS. Genève. — L'observation des vents se fait de deux manières différentes : 4° six fois par jour, à l’ancienne 708 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE girouette, en estimant la force du vent par les sept chiffres de 0 à 6 de la demi-échelle de Beaufort ; 2° au moyen de l’anémographe Richard, enregistrant auto- matiquement la direction et la vitesse du vent. Le tableau XXIT donne les résultats généraux du premier système d’observation. Il fournit pour les dif- férents mois et pour l’année, le nombre des calmes et le nombre de fois où le vent a été observé avec la force | ou avec une force supérieure, dans chacune des seize directions de la rose des vents, le chiffre indiqué tenant compte du facteur (1 à 6) représentant la force du vent. à XXII. VENTS OBSERVÉS. — GENÈVE. 1902. . | | | L APE MPEMERERNE | Ce ES ES CS CE ES CS CS CES CR Calme. .| 94! 90! 73| 49) 56] 45| 37| 45) 54| 65] 62) 84| 74/754 NS 11! 7! 22| 29! 43| 23| 50| 55! 38| 40! 22| 11| 9351 NNE 17| 60! 45! 19! 52| 68! 27| 11| 10! 38| 34! 21| 40/402 NE … 0! 3l 8|l 3l 41 1! 1| 1| 4| 5| 5| 14| 9 49 ENE 2] 1! 4| oO! ol 4l 0! OÙ 11 20! 51e er 2| 1] -3|-01- 11.31 01.0! 2), 2) C3 EEE ESE 0:01. 0112) tr 2) AA an Ar Re SRE. 2 21 91510! 21 0|-1l 0) COR 0 I TE. SSE. olualtalue bolsol alt 1Pu0!: 011%0! + 0h CAE 3| 6| 6| 4] 1| 0] 7| 8| 14] 1| 4| 2| 5/56 SSW 56| 45! 12| 50! 27| 75! 60| 43| 39| 27| 31! 23| 28488 ISW.. 7| 81 .71:5l: sl. 811314114011) 29} 681100 (WSW 1|-141° 4 9). 9! ‘ol 42 6108/06/07) Lie W. !214 81 921 91 91 ol 21.2 1160) T1 200 WNW 1! 1! 0120! 0! :1l401=01256/00) : 0| 0 NW.. 5l_ 0! 412 5| 2| 0) 1125 4| 2] 3] 00 NNW 2! 92] 81641-55800. 21 4 0e l ] Année civil, POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 709 Le tableau XXIII contient les résultats que l’on peut déduire du précédent au point de vue de la résultante finale des vents à Genève. XXIII. VENTS. — GENÈVE. 1902. VENTS RÉSULTANTE PÉRIODE mm ne CALE) NNE. SSW. Rapport Direction Intens. s. 100 8.100 0 IMEREDE.... , 26 66 0,42 S 40,1 W 19:9:2" 505 Janvier 1902. 70 SOI UL,19 N 41,6 W 4,3 48,4 Février ...... 75 25 3,00 N179 E 29,5. 45.) a 51 59 0,86 S 9,6 W 15 /008226.2 r; 11: ANA 99 33 3,00 N 06 E SA ONMSIN | SO NPRATE 92 86 1,07 N 28,9 W 8,2. 242 HUM 52. » : 78 TONI N61,1W 12/3020 AIME... . 67 64 1,05 N 64,0 W 19,0” 2429 AO: E 5 70). 52 64 O,81 S 83,5 W 158.1 29,0 Septembre.... 83 28% 19.18 NAS 25,21 136.1 Octobre ..... 61 AS UE 38 N 8,2 W 10,9 33.3 Novembre... 46 3406 1,39 N47,5 E 10,0 46,7 Décembre .... 58 Gage 1 N49,2 E 12190839:8 Année météor. 802 644 1,25 N319W 10,9 34,4 Année civile.. 832 619 1,34 N 19,5 W 12,0. 33,5 Le tableau XXIV est le relevé des jours de forte bise (NNE) et de fort vent du midi (SSW). Il y a eu 8 jours de forte bise de moins que la moyenne (42) dans l’an- née météorologique et 5 de moins dans l’année civile. Il y à aussi eu 1 jour de fort vent du midi de moins que la moyenne (44) dans la première et 2 dans la seconde. L'année 1902 a donc présenté un déficit de jours où le vent ait soufflé avec force du NNE ou du SSW, tout au contraire des deux années précédentes. Le petit tableau suivant donne les résultats du deuxième système d'observation du vent au moyen de l'anémographe Richard. Il indique, pour les différents mois de l’année, la vitesse moyenne du vent exprimée ARCHIVES, t. XVI. — Décembre 1903. 50 740 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE en kilomètres par heure, sans distinguer dans quelle direction soufflait le vent. Km. p. h. Ky. p. h. Décembre 1901 6.68 Un IOD2 ER 6.49 Janvier 1902 .. 7.65 JuiHet.-11187% 6.34 Hévrien en 4.42 AOL TERRE 6.13 MAS Rem epee 7.34 Septembre .... 6.33 AVE ER 6.86 Octobre "re 6.66 MOIS: STE, A 10.29 Novembre..... 4.25 Décembre..... 6.62 Il en ressort que les mois les plus calmes ont été février et surtout novembre et le plus venteux le mois de mai, caractérisé déjà comme un mois froid et laid. Au reste la vitesse moyenne du vent a été en général plus faible que durant les années précédentes. XXIV. GENÈVE, 4902. Nombre de jours de EE nn, PÉRIODE forte bise forL vent du midi Décembre 1901 ... il Janvier 1902...... 5 3 OCLODTE EF EATLEEE © M ND mm ND NO Ot © BR =] à Ot [Se © © 4 5 4 3 0 0 Septembre........ 2 4 3 4 9 3 LINE RME SRI à 3 9 Année météor..... 34 43 Année civile...... 37 42 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 741 Si l’on recherche encore les jours pour lesquels la vitesse du vent a dépassé en moyenne 25 kilomètres à l'heure, on en trouve 11 dans l’année météorologique et 10 dans l’année civile. A une exception près, ce sont tous des jours de bise. En voici le tableau, avec l’indi- cation de la vitesse moyenne du vent et de sa direction: 1901-1902 Km.p.h. Direction 1902 Km. p. h. Direction 9 déc: "25.1 NNE 8 mai 29.2 NNE 15 janv. 27.1 » 9" » 25.1 » 30 » 29.2 » 10 » 25 1 » 31 » 35.4 » 17 » 2571 SSW Lor fév.” "31.3 » 28 sept. 25.1 NNE 24 octobre 25.1 » Grand Saint-Bernard. — La direction du vent est observée à la girouette etles observations ne se font plus que trois fois par jour depuis cette année. Il en résulte que, pour le mois de décembre 1901, les chiffres pu- bliés au tableau XXV différent sensiblement de ceux du tableau parallèle du résumé pour 1901, parce que ceux-ci correspondaient à six observations diurnes. Vu la situation de l’hospice, on n’y observe que deux vents : ceux qui correspondent aux grands cou- rants du NE et du SW; mais à cause de l'orientation du col, ces directions, à l’hospice même, se rapprochent plutôt d’être est et ouest. Le calme ne s’observe guère et l’intensité du vent est estimée suivant la demi- échelle de Beaufort, surtout depuis le mois de décem- bre 1902 ; auparavant les intensités semblent avoir été notées plutôt trop faibles. Le tableau XXV fournit les résultats moyens de ces observations, avec les conclusions que l’on en peut tirer pour la résultante des vents. yh: bd RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XXV. VENTS. — SAINT-BERNARD 1902. VENTS ee —_— PérIODE NE. SW. Rapport. Déc. 1901. 52 45 1,16 Janv.1902. 78 26 3,00 Février... 19 66 0,29 Mars. .... 59 AS 1057 Avril. 23 73 0,32 Mary: 72 SIA 52 JM. - 42 50 0,84 Juillet. ... 65 30 2,02 Août..... 59 58 0,67 Septembre. 28 63 0,44 Octobre .. 33 62 0,53 Novembre. 8 97 0,08 Décembre. 117 82 , 1,43 Annéemét. 518 644 0,80 Année civ. 583 681 0,86 RÉSULTANTE Direction. Intensité sur 100. N 45E 165 N45E 55,9 S 45 W 56,0 N 45 E 17,2 S 45 W 55,6 N45E 44,1 S 45 W. 8,9 N45E 37,6 S45W 20,4 S 45 W 39,0 S 45W 131,2 S 45W 98,9 N45E 37,6 S 45W 11,5 S 45W 8,9 VI. PLUIE ET NEIGE. Calme sur 100. 0,0 : 0,0. 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Le tableau XXVI fournit, comme dans les résumés antérieurs, pour Genève, les données relatives à la pluie et, pour le Grand Saint-Bernard, les données relatives à la pluie et à la neige. Il convient d’y ajouter les indications relatives à la neige à Genève. On à récolté à l’observatoire les hau- teurs de neige suivantes, très faibles comme dans les deux années précédentes : Im. n décembre 1901 en C 75e 8.5 >» janvier 1902 » 19.5 >» février >> 10.0 » novembre >» » 0.5 » décembre >» » 2 jours 1 3 1 1 >» > » 40.5 dans l’année météorologique en 7 jours 094 DES » civile 6 » POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. XXVI. PLUIE ET NEIGE. 1902. 713 GENÈVE. SAINT-BERNARD. PÉRIODE Nombre Eau Nombre NSMBrE ET pan Hauteur de juurs. tombée. d'heures. de jours. tombée. de la neige. min mm cm Décemb.1901. 15 90,7 44 Il 194,7 189 Janvier 1902... 8 53,9 36 7 130,0 139 Février ...... 16 122,8 J2 13 123,8 128 Mars... .. LOMN120; 604129 15 168,6 170 WA. 2... : 15 JR BES 47 12 115,8 85 MAUR 2 14 Die 54 15 163,7 130 MEL. +: 12 47,3 29 6 69,6 — TIGE . 04... . - 12 48,4 27 5 64,8 — AOTÉETS à ec » + 14 152,6 96 6 106,3 — Septembre.... 11 115,0 45 6 57,0 7 Octobre ..... 14 97,2 67 12 ÉRSETONMNE Novembre .... 12 47,2 54 8 104,1 114 Décembre.... 13 37,0 39 6 87,4 107 HET... ;. 39 267.4 172 31 148,5 456 Printemps.... 48 290,3 230 40 448,1 385 |. L'HOORRNSSSS 38 248,3 152 WT 940,7 _ Automne. .... 40 259,4 166 26 339,6 PET Année météor. 165 1065,4 720 140001 4729201078 Année civile.. 163 1011,7 715 109 1365,6 996 Le tableau XXVII indique les écarts entre Îles moyennes de Plantamour et les totaux de 1902 pour le nombre de jours de pluie et pour la hauteur d’eau recueillie, aux deux stations, dans les divers mois, Îles saisons et l’année. A Genève, tous les mois, sauf janvier, donnent un excès de jours de pluie et sept mois un excédent de quantité d’eau. Le mois le plus humide, relativement, est février et, absolument, c’est août. Mars fournit le plus grand nombre de jours de pluie avec l’excès maxi- muim. Au Grand Saint-Bernard, t'est aussi mars qui à 714 RÉSUMÉ MÉTÉOUROLOGIQUE XXVII. ÉCARTS AVEC LES MOYENNES DE PRÉCIPITATION. 4902. GENÈVE GRAND St-BERNARD mad ie ue. AVMADR ES © en PÉRIODE Jours de pluie. Eau tombée. Jours de pluie. Eau tumbée. mm mm Décembre 1901 + 6 + 39,7 L :8 + 121,6 Janvier 1902... - 2 bob; 1 - À + 0,9 Fépéibr. 00 + 8 + 86,3 + 4 + 830,2 Mars tee + 9 + 78,3 + 4 + 71,7 AVI... PC + 4 + B5,0 + 1 - 4,38 Mai... AL li @ =: 21,2 +02 + 437 JUIN Ur. 2h + 1 - 28,7 — À — 31,8 Juillet. .-4490 + 8 — 22,4 - 4 — 10,3 Août: : AA. + 4 + 72.2 - US + 20,5 Septembre .... + 1 + 20,8 - 3 - 59,0 Octobre...4 79. + 5 - 3,8 + 2 + 82,2 Novembre... + 1 — 26,8 — 2 + 5,5 Décembre..... + 4 - 14,0 - 2 + 14,3 NET eE + 12 + 131,1 + 8 + 152,7 Printemps..... + 15 1 107,1 + 7 + 111,1 FE Eh Et + 8 ENPOL ul SITE Automne...... + 7 ee: = - 38 - 21,8 Année météor. + 42 + 249,5 - 4 + 220,9 Année civile.. + 40 + 195,8 - 9 + 113,6 le plus de jours de pluie. La plus grande quantité d’eau est tombée en décembre 1901 et en octobre 1902. Les mois les plus secs sont novembre et décembre 1902 à Genève. Au Grand Saint-Bernard c’est le mois de septembre. Parmi les saisons, l'hiver et le printemps sont sensi- blement trop humides aux deux stations. L'été et l’au- tomne sont à peu près normaux, le premier est un peu plus humide que la normale à Genève, un peu moins à l’hospice du Grand Saint-Bernard, l’automne présente un très léger déficit de pluie. Pour l’année, c’est l'influence des deux premières POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 715 saisons qui l'emporte et elle est très humide à Genève ét humide au Grand Saint-Bernard. L'année civile est un peu moins humide que l’année météorologique, mais dans toutes deux il est tombé plus d’un mètre d’eau à Genève. La statistique de la pluie à été, comme d'ordinaire. poussée plus loin pour les observations de Genève. Le tableau XXVIIT donne, pour chaque mois, la plus longue période de sécheresse, ou le nombre maximum de jours consécutifs sans pluie et la plus longue période pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécutifs où la pluie a été récoltée. La plus longue période de sécheresse est au mois de janvier, la plus longue période pluvieuse en mars. Le même tableau indique le nombre de jours où la hauteur de pluie mesurée a été inférieure à 1°" et à ‘/, de millimètre. Ces nombres sont un peu inférieurs à ceux de l’année précédente. Si l’on ne compte comme jours de pluie bien caractérisée que ceux où il tombe au moins 4°® d’eau, on en trouve, à Genève, 129 pour l’année météorologique et 126 pour l’année civile, une vingtaine de plus que l’année précédente. Les chiffres sont plus faibles au Grand Saint-Bernard, 41% et 109, les mêmes chiffres qu’au tableau XXVI. Eafin ce tableau donne le maximum de pluie récolté chaque mois et le nombre de jours où la hauteur d’eau tombée à atteint ou dépassé 30 millimétres. Il n’y a eu que deux jours en 1902 où l’on ait enregistré des chutes d’eau dépassant cette limite. Le tableau donne les totaux et les dates. Le maximum correspond au 16 avril avec 45 millimètres. r RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE , 716 ‘PI è IAB COTE "#0 Le ‘D! ‘P! *? *'eTTATO epuuY & OL ®I 6‘pp sanof JT sanof 9€ (sieur 1g-02) sanof 27 (aorauel gg-£) sinol [3 ‘10109910 opuuy une 7 MS © 1e nù VE OS. UT Un ES Le DNS Ne Qu — ds 2") 0 68 I 89 Gad. or (8-GT) _« 9 (fie) 2 EL 2h eq ue DNS US Ch 2 22 (98-g2) = « + (LI-OT) + & ‘‘‘'’'e1quieaoN DE Z'ÛT 91068 … 4 A SET (TI-F) Zen ge (orquson ge) = € MI 2120019009 0 Æ 198 © Q +1 (010300 8-68) =<_ ÿ (ga-8t) « 9 ‘‘’'""exquemdes I 08 °I G'êg « I « I (92-F£&) « eg (LE) € © 2" moy 0 OLD OTIL ES DE SE (ST-9Ë 17.0 39 0.5 4 juin 3.5 9 0.4 8 août 8.0 F! TE P7 = 3.9 5 0.7 20 >» 5.0 12 0.4 >» » 5.0 7 0.7 1 sept. 20.0 20 1.0 XXIX. GENÈVE, 1902. Période. Durée relative Nombre moyen Eau tombée de la pluie. d'heures par jour. dans { heure. h mm Décembre 1901.... 0,059 2,93 2,06 Janvier 1902... .... 0,048 4,50 1,50 Mer 2:04 0,137 5,75 1,33 TRANS ARENA 0,173 6,79 0,93 J2 57 61 ROME CESPRS PU TE 0,065 3,13 2,38 Manu £. 0,073 3,86 1,07 FUIT PSS EE Te 0,040 2,42 1,63 TTC ee 0,036 2,95 1,79 NO DUT. EU, Creme) 0,129 6,86 1,59 Septembre ........ 0,062 4,09 2,55 Cetobret .3.:..5 . 0,090 3,94 1,45 Novembre......... 0,075 4,50 0,87 Bérembre’.:::11 0,052 3,00 0,95 ÉDNPRE RER EE ct 0,080 4,41 1,55 Printemps......... 0,104 4,79 1,26 VEN PRIT 0,069 4,00 1,63 Automne........… 0,076 4,15 1,56 Année météorol... 0,082 4,36 1,48 Année civile. ...... 0,082 4,39 1,41 718 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Le tableau XXIX à pour but de permettre la compa- raison des différents mois entre eux et des quatre sai- sons entre elles au point de vue dés précipitations atmosphériques. Il est à cet effet calculé de façon à éliminer les inégales durées des mois et des saisons. On y trouve : 1° la durée relative de la pluie, ou la fraction obtenue en divisant le nombre d’heures de pluie par le nombre total d'heures de la période; 2° le nombre moyen d'heures de pluie par jour de pluie, ob- tenu en divisant, pour chaque période, le nombre d'heures de pluie par le nombre de jours de pluie ; 3° l’eau tombée dans une heure, obtenue en divisant la hauteur d’eau tombée durant la période par le nom- bre d’heures de pluie de la période, ce dernier chiffre représente donc l'intensité moyenne de la précipitation. Le tableau XXX contient le relevé général des ob- servations faites dans les stations pluviométriques du canton de Genêve et à l'observatoire. Le nombre de ces stations est actuellement de douze, un pluviomètre ayant été installé à Châtelaine, à l’école cantonale d’horticulture. Le directeur, M. Platel, veut bien nous communiquer régulièrement les résultats de ses obser- vations. Elles n’ont commencé qu’en janvier 4902, mais nous avons pu obtenir la quantité d’eau de décem- bre 19014 par extrapolation en comparant Châtelaine à Chambésy et à l’observatoire, stations voisines qui don- nent des chiffres tout à fait semblables. Nous avons quelques remarques à faire au sujet des stations d’Athenaz, Compesières et Jussy.M.J.-J. Decor, notre fidèle observateur d’Athènaz, ayant dû prendre un congé pour sa santé en 1902, les observations ont 719 x GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR | & €86 Te £'°IS8 9°Gr6 LEITOT | "0 FG6 | Lu = Gest | F' 8001 | Ÿ 086 9'SO0TE | F'Y80F |’ ‘STATS UV | | L'v£0} = 6° 068 8 666 Y'G90r | 7 996 | a — | S'906F | F'O90F | F'EENI 9'GLVE | S'E9YY |'10PI9U UV L'9Yc & 306 6 606 O'Sre Y' 66 T'LTG ms s'6cc 0° 08 9° GYG £'GTG 6 #90) Pre | SRUIOmN 0°706 Sa G 96 G'y6c & 87 8'9L6 ne = 0'6CG 9°86G 8'SIC £°060 29906 | PR & 696 = 061 8 696 £'06€ r 966 G°666 7 C'C66 y° 00€ L'YLG € 60€ y veg |'Sduarund | L°YIE S°80c 8" S6I G'GYT Y°L9G 1 966 Ex 8° 666 0°G9€ G'°C8G 9° 66& 1'LLE | 9POFS DE RAS ALT mms | Ceux | ns SR Ces. mme | mms | mmmmmenes | ns | ee 0'S£ G'8c 8 LG L'06 O'LE DOG) = G'LG G_9F 0'8& (OA Lier) GS *‘21qtu999(T 0°8G F5? 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TOWN |JUeUnC “y 1omnen "| 211070419840 [Pqrg ‘4 uta0a[[04 *Y |1090('£-"£ 191J91[°d ‘d 181814 J01x 04 ‘TT Xu817301) "[ | UOSS04 ‘9 | ‘N:'8a108q0 | ‘Ut 086 "ur 02F ‘u Cry "Ut 86F ‘u 907 ‘ui S8F ‘u 82F "U 887 ‘U COF "a CG "uw 667 ‘UT ap "U FEF : 2pPuUIV pouvuur| fissng obundna | fiubogon | cagurp sorufoA | sausimop | zouoyp | fubr0s |ourn9287P40 fisequouyo | T0) fubr199 : UO1JUJQ a —— NE *ZO6GI ‘HAANAN) HA NOLNVO na SHAdIHLHNOIANTA SNOILVLS "XXX 720 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE été interrompues pendant quelques mois. À Compe- sières, M. Pellegrin a renoncé à les faire à partir de l'été et nous n'avons pu réorganiser le service qu’au commencement de 1903, où M. J. Babel l’a repris. Enfin nous avons eu le très grand chagrin de perdre au mois de juin 4902 M. Marc Micheli, qui nous commu- niquait réguliérement ses observations de la pluie faites à son pluviomêtre enregistreur, ainsi que ses mesures de la durée d’insolation. Cette perte d’un collabora- teur précieux dont l'éloge n’est plus à faire dans les Archives à interrompu la série de Jussy pendant quel- ques mois. Elle a pu être reprise en automne, M. Jules Micheli ayant bien voulu continuer le relevé des obser- vations inaugurées par son père. Depuis ce moment les observations de la pluie se font à un pluvionètre ordi- naire, l’enregistreur ne servant plus que comme con- trôle. Je profite de cette occasion pour adresser mes sincères remerciements aux onze observateurs qui veu- lent bien nous fournir le relevé des chutes de pluie dans le canton de Genève. Le tableau XXXI fournit le nombre de jours d'orage ou jours de tonnerre à Genève et le nombre de jours où des éclats ont été vus à l’horizon (éclairs de cha- leur) sans que le tonnerre fût perceptible. Les deux nombres sont inférieurs à ceux des trois années anté- rieures et le nombre des jours d’orage est un peu infé- rieur à la moyenne de Plantamour (25 de 1847 à 1875). Il y a eu en 1902 trois chutes de grêle à l’observa- toire, les deux premières dans la nuit du 9 au 40 juil- let et la troisième le 8 août. Elles ont toutes trois pro- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 721 duit quelques dégâts dans diverses communes du canton. XXXI. ORAGES. — GENÈVE. 1902. EE PERIODE Jours d'éclairs Jours de tonnerres. sans tonnerre. Décembre 1901 ..... 0 0 Janvier 1902... 7. :.. 0 5) Février s.2H0HI0UIr: 0 (Q Mars tte. A. LIRE 1 0 AVE Se due Se 3 0 L'ÉTAT rt 1 0 Juin ni dr vrRS 2 3 JU RENE 6 7 JA 5 RSS EE b) 5 Septembre.......... 3 2 Wetobres. LT Mers: 0 0 Novembre. 0 0 Décembre... "1... 0 0 Année météorol..... 21 17 Année civile........ 21 LT VII. NÉBULOSITÉ A partir de 1904 la nébulosité s’exprime par les nombres de zéro à dix. Zéro correspond à un ciel en- tiérement clair, dix à un ciel entièrement couvert. La mesure de la nébulosité se fait, à Genève aux six obser- vations diurnes, au Grand Saint-Bernard trois fois par jour. La moyenne de ces six, ou trois, observations donne la moyenne diurne de la nébulosité représentée par un chiffre sans fraction. Pour les mois, les saisons et l’année, la nébulosité est exprimée par la moyenne des nébulosités de tous les jours de la période. Le chil- fre principal est alors accompagné de dixièmes. Dans le tableau XXXII, la nébulosité ou l’état du ciel EE RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE est exprimée de deux façons pour les deux stations : à la cinquième colonne, par la nébulosité moyenne puis, dans les quatre premières, par une classification des jours de la période en clairs, peu nuageux, très nua- geux et couverts. Ces désignations comprennent les jours dont la nébulosité s'exprime par un certain nom- bre des onze chiffres qui représentent la nébulosité : les chiffres 0, 4 et 2? correspondent aux Jours clairs; 3, 4 et 5 aux Jours peu nuageux; 6 et 7 aux jours trés nuageux ; 8, 9 et 10 aux jours couverts. XXXII. NÉBULOSITÉ. 1902. GENÈVE SAINT-BERNARD 3 Jours Jours Jours Jours Nébulo- tue ie tt TT PÉRIODE. clairs peu très cou- sité clairs peu trés cou- sité nuag. nuag. verts moyenne nuag, nuag. verls moyenme Déco SET NS Ua) LEARN eo nil 4,5 Janv 002 AS MONS RIT 0 129 ATP LT, HS 15 Fil HET O0 El EN 25 8,7 M 20) on Mars... TP ONEIOMNIS 6,5 J21e ANFOSMES 59 Avril. ARCS ETC 6,8 Sa dd ll 6,7 Mate es. JS LONG nee STE UC 6,8 JUIN. 3... 10 000 SITE 5,9 47,0 1088 m9 5,8 Juillet .. IAE SANS 8,1 15 Et 3,9 Abütyerr. Sur70 2 tes 559 9: #1 5,9 Septembre. 6 10 5 9 5,6 a 0204672 5,0 Octobre MUR NT RO 7,9 8: 7e 5 RD 5,4 Novembre, JAPAN 2 8,4 SR 22 LU) 4,1 Décembre... 0 4 0 27 8,9 SUPID DL 6H 4,5 ÉNYERE EMINC TERR OCT 7,8 21 LC en he Let 25 4,4 Printemps. 13 17 12 50 6,8 18118009 ALT 6,3 Eté sas tre 29.::1181,21 :,24 5,0 25 28m10 088 5,2 Automne... 7.19 15 50 7,3 30 20 ,13: 1,28 4,8 Année mét. 59 69 57 184 6,7 114 67 56 128 p:2 » civile ,52 70 50193 . 6,8 108 74 59,124 5,2 Le tableau XXXIII fournit les écarts de la nébulosité aux deux stations par rapport aux moyennes calculées POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 723 par Plantamour et multipliées par 10 pour les ramener à la nouvelle échelle adoptée. À Genève, l’année à été plus nébuleuse que la précédente, qui déjà dépassait la moyenne. Cet excès de nébulosité est assez fort pour l’année ; il se présente, du plus au moins à toutes les saisons et seuls les mois de décembre 1901, janvier et juillet sont plus clairs que la moyenne. XXXIII, ÉCARTS DE LA NÉBULOSITÉ. 4902. PÉRIODE GENÈVE SAINT-BERNARD Décembre 1901 ...... 08 0,0 Jaavier:1902.::0..: 2. - 0,6 - 1,9 PANFICE 4... + 2,0 + 0,4 MIS TORRES + 0,4 - 0,6 PR PALAU EEE C + 1,0 0,0 Mer ete. 4. + 1,4 - 0,1 DETENTE EE + 0,5 — 0,7 LL Fret — 0,7 — 1,6 Lis RUES APE L 0,8 L 0,1 épiemure. 2/10 sul: + 0,7 — 0,8 PROD... 2102: eo LD) - 0,7 Novembre 17% 1114.07 + 0,5 - 1,8 Décembre........... + 0,6 + 0,3 Ever HS AVE L.. IL + 0,2 - 05 Printemps. .......... + 0,9 — 0,2 RS .. + 0,2 Or ADN Va ce resta + 0,7 — 1,0 Année météorol...... + 0,5 — 0,6 Année civile......... + 0,6 - 0,6 Au Grand Saint-Bernard on constate le phénomène inverse : l’année est moins nébuleuse que la moyenne, les saisons sont aussi toutes plus claires que la moyenne et les mois trop nébuleux sont au nombre de trois seu- lement : février, août et décembre 1902. Le mois le plus nébuleux, relativement, est février aux deux sta- 724 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE tions. Le moins nébuleux, relativement, est décembre 1901 à Genève et janvier au Grand Saint-Bernard. XXXIV. BrouILLARD. GENÈVE, 4902. Brouillard Brouillard Nombre PERIODE tout le jour. une partie total. de la journée. 2 © Décembre 1901 ... Janvier 1902...... HévrierÆ #0. Septembre ....... OcioDre ee. cer Novembre. 4-27 Décembre ........ LE = [=] mm ONONS SO OO. OO RS SDW MN YO OO OO On M ININBBmMNWOO OO OO Où ND si a © 1 O9 D ND © À Annee metéorol... Année civile...... A propos du brouillard, auquel correspond le tableau XXXIV, J'ai à faire une REMARQUE GÉNÉRALE. Lorsque je rédigeais le résumé précédent, j'avais été frappé du très grand nombre de jours de brouillard enregistrés et de l’excès répété du total annuel sur le chiffre moyen de 33 jours de brouillard auquel on doit s’attendre d’après Plantamour. Je me suis aperçu alors que, depuis de longues années, on notait dans les résumés mensuels comme jours de brouillard non seulement les jours où le brouillard règne réellement à Genève, mais aussi ceux où Genève est sous une calotte de nuages bas sans être dans le nuage même. Ces jours-là doivent être comptés comme jours de brouillard élevé’ et non comme 1 C’est le « stratus » de la classification des formes de nuages adoptée par la Conférence météorologique internationale de 1891. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 725 jours de brouillard proprement dit. De cette façon on rentre dans la définition donnée par Plantamour‘ et cette notation a été reprise dès le mois de novembre 1902. À partir de ce mois-là les résumés mensuels font de nouveau la distinction entre brouillard propre- ment dit et brouillard élevé. Pour les mois précédents de 1902, il a fallu recourir au registre même des observations pour établir le nombre de jours de vrai brouillard. Il serait trop long de faire la rectification détaillée ici, car si l’on compare les nombres du tableau XXXIV aux totaux que l’on obtiendrait en additionnant les jours de brouillard notés sur les tableaux mensuels, on trouverait des chiffres très discordants. C’est ainsi que nous arriverions à trouver, pour 1902, 78 jours de brouillard dans l’année météorologique et 84 dans l’année civile. Les nombre réels, 24 et 29, sont bien inférieurs et sont même inférieurs à la moyenne de Plantamour. En réalité, il y a eu peu de jours de brouil- lard en 1902 à Genève et surtout peu de jours de brouillard continu. ! Plantamour dit en substance dans son « Climat de Genève », p. 177-178 : « La notation de brouillard n’est appliquée que dans les cas où la condensation de la vapeur a lieu à la surface même du sol, et en excluant par conséquent tous les jours, très fréquents à Genève à la fin de l’automne et au commencement de l’hiver, où le niveau inférieur de la couche de nuages est très peu élevé, à deux ou trois cents pieds seulement au-dessus du lac, mais où il ne s’abaisse pas jusqu’au sol. Cette distinction a de l’importance non pas au point de vue de l’obstacle plus ou moins grand qu’un pareil écran peut opposer au passage des rayons du soleil, sui- vant que la couche de nuages est un peu plus, ou un peu moins élevée, mais au point de vue de l’état hygrométrique ; tant que la condensation a lieu à une certaine hauteur au-dessus de la sur- face du sol, l’air des couches superficielles 2’est pas saturé, tandis que la saturation à lieu dans les cas de brouillard ». ARCHIVES, t. XVI. — Décembre 1903. 51 726 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Lorsque nous établirons une nouvelle climatologie de Genève, cette question du brouillard devra être re- prise et les chiffres publiés dans une trentaine de résu- més seront rectifiés par une étude détaillée des registres originaux. VIIT. DURÉE D'INSOLATION Le tableau XXXV permet de suivre heure par heure la marche diurne de la durée d’insolation pour les treize mois, les saisons et l’année météorologique et civile 4902, la sixième durant laquelle à fonctionné l’héliographe. Il donne, dans ses deux dernières colon- nes, la durée totale d’insolation en heures et les moyennes diurnes d’insolation pour les mêmes pério- des. Il résulte de ces chiffres que le minimum absolu et relatif d’insolation tombe sur les mois de décembre 1901 et de novembre 1902 puis surtout sur le mois de décembre 1902. Le maximum tombe sur le mois de juillet. Le total général d’insolation de l’année (météo- rologique), est inférieur à celui des années 1901 et 1898 et surtout inférieur à ceux de 1900 et 1899. II n’est supérieur qu'au total de 1897. Le tableau XXXVI permet d'apprécier la différence de la durée d’insolation entre le matin et l'après midi. Comme l’appareil est réglé sur le temps solaire vrai, les périodes d’insolation théoriques sont égales: les périodes réelles sont sensiblement différentes. Elles sont représentées dans le tableau, ainsi que la différence soir — matin, de deux facons différentes : en heures et en pour cent du total d'heures d’insolation. La prédominance de l’insolation dans l'après-midi 27 ï GRAND SAINT-BERNARD. \ GENEVE ET LE POUR "ITOS ‘U @ 19 !, eue Ç‘( ‘U JUO(T + mi LT | GET | 9‘Lt | F'ecl G'eIT | 028 | 719] FI] ‘AN « Cyr | 9'LOT G‘FL1 | S'LGI F9, g‘Yr|l'jouoauuy Lee 0‘86& —. \g'atlo tr l'pLer oc'esc pire) ie Mu'z6 PORC NICG ST AR TR 2e g'o | — | ‘auwomny 60'8 | o‘ÿrz Loïc) c'6r| l'es | #98 | o‘19 | o'eo | g'eo | 8'o9 | 8‘09 | 129 | L'és | 01e POS UT) 27000) gg | a'ogr |ofe | g'ell g'eg | ogg | gfer | c'e | c'er | eor | L'or | 25 | ge | sec | o‘tt| at | sduequitq | got | dort à — | ire. son suc eooee Nec or ur) se MTS Eee 810 SF EE M GO Fc 17 LACS c‘G Ale G‘l — — | — | — | o1quooq(] | Get 9‘0F | — LE a go | go 9‘ Cr |19E FI = — | — |91quea0N | 19° 6°LL — | — | L'LEMAFOTe| JE |. TL 1:68 09 | 0'c L'e Gil — | = |:'e1q010 | 86‘G G'6LI ei g'od-pir légres) t@'or: astrianieros 61 8 LS let. | Arr 1e g'o | — |oiquaydes | GG L L'rCG 20 | ral BOL El Det don Pos 28:06 sl rATe re Lil Éric l'E SO MECI | etA | CON 9ç'6 pocz Voter! p'ét| g'oz | z'om | rec | Le | g'es |'atec | ‘re | a'oc | 1‘rc | c'e | 6‘cc| 89 | ‘‘’elimf| Sr'L 6‘acG de | Gil érc | l'or | t'er | otre |'e61-l6'617 | 6er. | d'or | NC M Pr ou LS URpA 8k‘p | L'GT ab | -6:4 11° 9ÉEr- 1901 31 000 » 4,45, » 1902 17 000 » 1,70 » Ce n’est pas que les marchés faits avec les pêcheurs aient été moins nombreux ou moins productifs, car dans ces mêmes années, de 4899 à 4902, les achats des autres espèces de poissons se sont tous accrus : Pour la truite, de. . . . . 3950 kg. à 5 880 kg. » l’omble-chevalier, de. . 42000 » 20 800 » » la perche, la lotte et le brochet, ensemble. . 22000 » 54100 » Donc ce n’est pas l’activité des pêcheurs qui a été en faute; ce sont les réserves des féras qui ont été épuisées par la pêche inconsidérée qui en a été faite depuis 4896 par l’emploi du filet connu sous le nom de grand-pic. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 741 La féra est le poisson de grande pêche, de pêche indus- trielle et économique. La diminution du produit de cette pêche est un malheur pour la classe des pêcheurs et pour l’économie publique. La situation est donc sérieuse. On peut poser les thèses suivantes : 1° Le poisson du lac est bon pour être pêché par l’homme. Tant que la pêche n’est pas destructive, elle ne doit pas être restreinte. 20 Une pêche qui amène la destruction d’une espèce de poisson de valeur économique doit être modérée ou com- pensée par d’autres procédés. 30 Il y a dans la matière organique dissoute dans l’eau du lac, et dans le plancton (micro-organismes animaux et végétaux qui flottent dans l’eau), une réserve inépuisable pour la production du poisson, et particulièrement des espèces pélagiques insectivores, comme la féra et la gra- vanche. & On peut lutter contre la diminution de la féra et autres corégones en favorisant la multiplication de jeunes poissons de ces espèces, et cela par divers procédés : a) Avant tout, en allongeant la durée de protection en temps de frai, protection qui a été raccourcie abusivement par les règlements internationaux récents; b) En produisant en pisciculture des alevins de féra (la pisciculture de Thoune a réussi à en élever) et de gra- vanche); c) En introduisant dans le lac des alevins d’autres espè- ces, des corégones plus faciles à élever : marène, lavaret, bondelle, palée. 5° L'Etat, dont la passivilé imprudente a permis la con- sommation du désastre, doit intervenir — lui seul le peut efficacement pour ramener la prospérité de l’industrie de la pêche dans le Léman. M. le Président met en circulation les épreuves d’une série d'instantanés de l’éclipse de lune du #4 avril, pris par M. VaUTIER-DUFOUR au moyen de son féléphot. ARCHIVES, t. XVI. — Décembre 1903. 52 742 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. E. CauaR», professeur, présente la statistique analy- tique des vins suisses, 2Meannée, vin de 1901, publiée par la Société suisse des chimistes analystes, et fait ressortir les principales différences constatées entre les vins de 1900 et ceux de 1901. La statistique analytique des vins vaudois, effectuée par les soins des laboratoires de la Sta- tion viticole et du Contrôle des boissons et denrées, a ceci de particulier que chaque année les échantillons analysés proviennent de la même récolte, logée dans les mêmes conditions. De cette façon, on obtient une double statisti- que, dans l’espace et dans le temps, et chaque viticulteur qui envoie ses échantillons régulièrement à l’analyse se constitue une série de dates analytiques qui, dans quel- ques années, sera intéressante à consulter. M. Chuard donne ensuite quelques indications concer- nant les vins obtenus au moyen des nouveaux pressoirs, à travail continu, comparés aux vins de pressoir ordinaire. Jusqu'ici les analyses donnent des chiffres très rappro- chés; la seule différence appréciable consiste dans une proportion de tanin légèrement supérieure dans les vins de pressoir continu. Les détails de ces observations se trouvent dans la Chronique agricole du canton de Vaud, numéro de mai 4903. Séance du 20 mai. Arnold Porret. Plantes nouvelles pour le Jura. — K. Porchet. Influence du sulfate de cuivre sur la germination des céréales. M. Arnold PORRET, pasteur à Baulmes, signale la décou- verte de plantes inconnues jusqu'ici dans le Jura vaudois. 4° Arabis awriculata Lam. N'est pas mentionnée par Durand et Pittier dans leur Cataloque de la flore vaudoise. publié en 1882. Quant à Godet et à Rapin, ils la citent à Branson. au Salève, au Pas-de-l'Echelle et au Fort-de- l'Ecluse. La station de Baulmes est donc la plus au nord de celles connues. Cette plante existe en quantité et doit avoir existé de tous temps, dans les pentes ensoleillées, SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 143 exposées en plein midi. et buissonneuses des rochers dits de « Mistredam » (Monasterium Damae), au-dessus de Baul- mes. Du reste, ces rochers, s’ils n’avaient jamais été explo- rés par des botanistes, l'avaient été par Ed. Mabille dont la collection d'objets préhistoriques sont en grande partie à Lausanne, ce qui fait qu'ils ne sont pas inconnus. 20 L'Arabis saxatilis AI, connue çà et là dans les Alpes et dans le Jura aux mêmes lieux que la précédente, mais inconnue aussi, sauf erreur, au Jura vaudois. 3° Une nouveile station pour le Carex Halleriana Asso (G. gynobasis Vill.), trouvé au Mormont et çà et là encore par des botanistes, et que l’auteur a découvert encore dans ces mêmes pentes. Il y aura probablement encore d’autres plantes rares dans ces quelques endroits encore inexplorés. Enfin M. Porret indique en passant que la Genista de- cumbeus Ait. (G. Halleri st. anct.), connue à Montcherand et Lignerolles, est aussi à Baulmes, et le Sisymbrium aus- triacum Sacey croit et prospère sur le talus des Six-Fon- taines. Ces indications ont été vérifiées par M. Vetter, traduc- teur de la flore de Gremli, cela afin d’éviter toute erreur. M. Porret tient des exemplaires de ces plantes à la dis- position des botanistes qu’elles peuvent intéresser. F. PorcHET. Influence du vitriolage sur la germination des céréales. M. Porchet rappelle que pour combattre préventivement le charbon et la carie des céréales, on traite les semences de celles-ci par une solution de sulfate de cuivre à 0,5 °/,. On à remarqué que les diverses céréales se comportent différemment avec un vitriolage trop prolongé; l’avoine, par exemple, germe beaucoup plus difficilement que le blé. On en a conclu que cette dernière céréale offre plus de résistance que la première à l’action intoxicante des sels de cuivre. En réalité, cite différence provient du fait que, en sortant de la batteuse, le grain de blè est complètement dépouillé 744 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. de ses enveloppes extérieures, tandis que celui d'avoine est emprisonné dans les glumelles encore fortement adhé- rentes. Pendant le vitriolage, cette enveloppe externe du grain d'avoine se gorge de sel cuprique qui, lors de la germination, exercera une action nuisible sur la radi- celle dès sa sortie de la graine. Pour vérifier la chose, M. Porchet a pris des lots de 100 grains de blé, 100 grains d’avoine ordinaireet100grains d'avoine ayant été préalablement dépouillés de leurs en- veloppes. Une série de ces trois lots a été plongée dans de l’eau pendant vingt-quatre heures et servait de lot témoin ; une autre. dans une solution de sulfate de cuivre à 0,5 © pendant également vingt-quatre heures, puis tous les lots ont été semés sur du sable humide. Voici Les résultats de la germination : Nombre de jours écoulés depuis l’ensemencement 8 jours. 28 jours Nombre de grains germés ‘0 Grainrelttaitscs Avoine sans enveloppe... 76 0/0 85 0/o à l'eau » avec enveloppe... 78 91 pendant 24 heures. Blésidoment nv 68 74 En inon tentés Avoine sans enveloppe... 46 60 au vitriol » avec enveloppe... 6 53 pendant 24 heures. DIE seu be nca e 35 57 On le voit, la présence des enveloppes a retardé consi- dérablement la germination de l’avoine. En outre, les jeunes pieds d’avoine issus de graines avec enveloppes extérieures ne se développent pas et restent rabougris. Ceci ressort nettement du tableau suivant qui indique, dans les différents lots, le nombre de plantes normale- ment développées, vingt-huit jours après l’'ensemencement. Pour 400 grains, nombre de plantules ayant : Plus de 10 em. Moins de 10 em, Avoine sans enveloppe 85 -— - La à + Traitées à l'eau ; avec enveloppe 91 K pendant 24 heures. BI£. 4 AMAR Se 74 — vd 114 Avoine sans enveloppe. 40 20 Traitées au vitriol AT SE enveloppe La 53 perdant 24 heures, 16 . 149 AURA METZ : 42 15 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 745 Une seconde expérience, avec un traitement de 60 h., a donné des résultats identiques. | Ces chiffres montrent nettement que l’avoine sans enve- loppe n'est pas plus sensible aux sels de cuivre que le blé. Le retard provoqué dans la germination de la pre- mière de ces céréales, après traitement au vitriol, provient bien du fait que les radicelles sont gênées dans leur déve- loppement par la présence, autour du grain, d’enveloppes contenant des sels cupriques. Assemblée générale du 20 juin à Caux-Palace. D: G. Krafit..La vie de la matière. — E. Félix. Identité de la variole et de la vaccine. — D.-E. Bugnion. Parties buccales de Xylocopa violacea. — D.-E. Yung. L’olfaction chez l’'escargot. — K. A. Forel. Poussière éolienne. Sous le titre : Impressions de chimiste, M. le D'G. KRAFFT, président, présente une étude sur la vie de la matière. L'auteur démontre d’abord que l’ancienne notion des trois règnes de la nature doit être remplacée par une for- mule plus rationnelle et plus logique établissant ce fait aujourdhui incontesté de la vie universelle de la matière, Il rappelle les idées des philosophes de l'antiquité et ré- sume les arguments et les preuves de la science moderne en faveur de la vie de la matière. De nombreux exemples classiques permettent de dé- montrer la présence de la vie, soit du mouvement, dans corps soi-disant bruts. Un des plus frappants est donné par M. Hartmann, qui étire une barre d'acier à froid et jusqu'à ce qu'il se produise un étranglement sur un point quelconque de la tige. La rupture est imminente. Mais M. Hartmann laisse au métal un temps de repos. Il recom- mence ensuite à étirer la tige qui s’étrangle alors à nou- veau sur un autre point, jusqu’à rupture, inclusivement,. L'être métal avait done réagi durant le temps d'arrêt de la traction et les mélocules s'étaient empressées de pren- dre leurs précautions pour résister à la force ennemie, si 746 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. bien qu'à la seconde offensive, c’est sur un point non pré- venu que l’attaque a dû se porter. L'inertie de la matière brute se retrouve identique dans la matière vivante. La vie n’est pas un phénomène spon- tané, mais le résultat d’une provocation extérieure et en quelque sorte étrangère. L’être vivant n’agit pas, il réagit. Toute matière est inerte et irritable. Puis l’auteur compare l’organisation merveilleuse du corps humain à l’organisation non moins merveilleuse du cristal et rappelle les expériences de Louis Pasteur, de Gernez, de Rauber montrant des cristaux brisés se répa- rant au sein d’une solution mère. Il étudie ensuite chez le cristal, la nutrition et la génération et montre comment le cristal se développe dans la solution de sa propre subs- tance. Il «mange » la matière en solution. Il se l’incorpore et s’en accroit. Le cristal n’est donc pas hors la loi. Lui aussi vibre, lui aussi est vivant, lui aussi a une famille et des ancêtres... M. G. Krafft termine son étude qui par sa forme revêt le caractère d’un discours, en faisant l'éloge du crital. Laissons, dit-il, les faits s’accumuler, laissons agir le temps, laissons marcher la science. Mais ne rapetissons pas l’œuvre en la classifiant à l'excès. Notre vue est courte ; nous ne distinguons pas nettement. Ne parlons pas de trois règnes, alors qu'il n’y en a qu’un. Supprimons ou du moins soyons plus sobres de ces mots, de matière brute, de matière morte, puisque nous commençons à voir que rien n’est brut, que rien n’est mort et qu'il n’y a, dans la nature, que des statu-quo apparents !.… Lorsque je te compare, pur cristal, aux autres merveil- les de la nature, c’est pour t’admirer toujours plus, c’est pour t'aimer toujours mieux! C’est aussi pour te défendre lorsqu'on t’accuse d’être mort, toi qui vis d’une vie si belle et si imposante au milieu de tant de fragiles exis- tences. Remplaçons l’antique Memento mori par un Memento vivere; Souvenons-nous qu'il faut vivre et souvenons-nous SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 747 de la vie. Croyons à l’immortalité de la matière aussi bien qu'à celle de l’esprit qui n’est d’ailleurs qu'une matière non encore pondérable…. Très heureux d’être un homme. ajoute l’auteur en ter- minant, je ne crains pas la perspective d’être un jour un cristal et de regarder passer les fleurs, les papillons et les hommes. M. FÉux fait l'historique de la la question de l'identité de la variole et de la vaccine, question traitée et discutée dès le commencement du siècle dernier déjà sans qu'une solution soit intervenue. Deux écoles sont en présence : celles des unicistes qui. en se basant sur les résultals positifs obtenus par des expérimentateurs dans la vario- lation des bovidés, prétendent à l'identité des deux affec- tions. et celle des dualistes qui, en s'appuyant sur les ca- ractères différentiels de ces deux maladies chez l'homme, se prononcent en faveur de la dualité de ces dernières. M. Félix s’est attaché à rechercher la cause réelle des divergences présentées par les deux théories et, tout en reconnaissant l'argumentation des dualistes fondées, dans un certain sens tout au moins, il s'appuie sur une de leur critique principale pour bien établir une observation de faits cliniques qui lui permet d'interpréter, d’une manière différente de celle admise jusqu'ici les caractères qui dif- férencient le processus des deux affections, vaccine et variole, chez l'homme. Par cette nouvelle interprétation, l’auteur est amené logiquement à conclure que le cow-pox doit son origine à la variole humaine. M. le Dr E. Buenion décrit les parties buccales de l'abeille perce-bois (Xylocopa violacea). M. le Dr E. Yuxc, de Genève, présente le résultat de ses recherches sur le sens de l'olfachon chez l’escargot. M. F.-A. ForEL fait circuler deux échantillons presque identiques : l’un de la poussière éolienne recueillie sur un 748 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. balcon à Montreux le 27 mai dernier par M. H. Messaz ; l’autre, la poussière qui formait, le 30 mai, devant Morges. les taches jaunâtres de la fleur du lac, cette dernière des- séchée et triturée. L'une et l’autre sont composées presque uniquement du pollen de conifères. Séance du 1° juillet. W. Morton. Notes sur l'élevage de Phyllies. — $S. Bieler. Matériél agricole africain. — J. Perriraz. Tableaux pour l’enseignement de la botanique. M. W. MorrTon a fait des essais d'élevage avec la Phyl- lium Scythe (Gray), originaire de Ceylan: (une des vingt espèce de Phyllies en feuilles errantes), dont il reçut 150 œufs le 20 mars 1902. L'œuf, d'une longueur de #4 mm., est un petit cylindre entouré d'une enveloppe surmontée de cinq côtes ou arêtes, le tout de couleur brun-jaunâtre. A l’une des extré- mités se trouve un pelit couvercle, se terminant par une pointe que la larve détache en sortant et qui laisse voir une ouverture absolument circulaire. Sitôt reçus, les œufs furent placés sur du sable fin dans une serre dont la température varie entre 18 et 20° centi- grades. La première éclosion eut lieu le 28 avril et la larve, de couleur rouge-vineuse, mesurait 4 ‘/; cm. de longueur. Très vive, elle ne cessait de parcourir les parois de sa cage. Ne sachant que lui donner à manger, M. Morton essaya de lui présenter toutes sortes de végétaux parmi lesquels les feuilles du hêtre pourpre et du hêtre dentelé qu’elle se mit aussitôt à manger à la façon des chenilles, c’est-à-dire tenant la feuille entre ses pattes et en rongeant de haut en bas. Les éclosions continuèrent à $e faire, quoique très irré- gulièrement, jusqu’à la fin du mois d'août. Environ huit jours après son éclosion, la larve passe du rouge au rose, puis au jaune-verdâtre et vers le quinzième jour elle devient verte et on a alors de la peine à la dis- tinguer des feuilles où elle s’est blottie. L SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 149 Vers la fin de mai, la première mue eut lieu. Pour muer la larve reste fixée sur une feuille pendant deux on trois jours, sans prendre de nourriture, puis la peau de son dos se fend dans la région thoracique et le nouvel être sort de sa dépouille sans la déchirer. Ces mues se répètent environ toutes les cinq à six semaines et la larve mange en général en grande partie ou en entier la dépouille qu'elle abandonne. Après les premières mues, de nouvelles formes se des- sinent peu à peu. J'ai pu observer que les unes pren- nent une forme allongée, étroite et montrent très peu d'expansion lamellaire aux pattes antérieures. Les autres, en plus petit nombre, s’élargisssent et leurs pattes anté- rieures prennent un énorme développement. Ce sont là des différences sexuelles, car les premières Phyllies de- viennent des mâles et les secondes des femelles. Le 31 août, une des premières larves écloses, à corps étroit, se transforme en insecte parfait, c’était un mâle. Les principaux caractères distinctifs chez le 4 sont : 1° De longues antennes mesurant 3 cm., formées de 18 segments et recouvertes de poils blancs, fins et perpendi- culaires. 2° Le metathorax porte 2 grandes ailes transparentes permettant à l'insecte de voler facilement. 3° Les expansions de l’abdomen très étroites à la base s’élargissent brusquement et l’ensemble reproduit la forme d’une guitare. 4° La longueur totale, de la tête à l'anus, varie entre k 12 et 5 */2 cm. La couleur générale est un vert-jaunâtre et des taches couleur de rouille sont semées ici etlà assez irrégulièrement. Les J ne vivent pas aussi longtemps que les ©. Après cinq à six semaines d'existence, ils cessent peu à peu de manger, dépérissent, prenant sitôt après la mort une teinte plus jaune. Les 4 se sont transformés beaucoup plus tôtque les ©, car ce ne fut que le 46 octobre que la sortie de la pre- mière © comme insecte parfait fut observée. Ce retard explique ce fait que lorsque les © furent écloses, presque D2* 750 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. tous les obtenus étaient morts, ce qui fait qu’il n'a été possible de constater qu'un seul accouplement. La femelle $e distingue du mâle pas les caractères sui- vants : 1° Lesantennestrès courtes sontcomposées de 9 segments. 2° Le mésothorax, seul, porte deux ailes parchemmées rappelant par leur consistance et leur nervure une feuillle de chêne et recouvrant la plus grande partie de l’abdo: men. L'insécte ne volant pas, elles ne peuvent lui servir que de parachute. 3° L’énorme expansion dé l'abdomen et ce dernier se terminent pas un oviscapte. 4° La longueur totale variant entre 7 et 9 cm. La couleur générale est d’un beau vert de teintes varia- bles, mais on trouve aussi des exemplaires entièrement jaunes et brun-jaune. Vers la fin de l'automne 1902 les élèves furent nourries de feuilles de chêne /Quercus pedunculatus) et en hiver de feuilles de chêne vert {Quercus ile). Vers le milieu de décembre une ® se mit à pondre; elle pondait son œuf toul en continuant à ronger le feuil- lage et l’œuf sortait lentement de l’oviscapte. L'œuf tombe sur le sol parmi les feuilles où sa coque plissée et carênée le fait ressembler à une graine et le protège dès le début contre ses ennemis. Il n'y a pas de nid, ni d'agglomération, d’oothèque ou d’enveloppe comme chez les Mantes ou d’autres orthoptè- res. La ponte se continue ainsi pendant cinq à six semai- nes et les six femelles adultes obtenues par M. Morton pondirent 580 œufs, soit une moyenne de 96 par individu. Ces œufs ont commencé à éclore le 10° mars 1903 dé- montrant ainsi la pleine réussite de cet élevage. Reste à savoir si les œufs pondus par les © qui se sont dévelop- pées après la mort des 4 donneront un résultat. Ces œufs ont été soigneusement mis de côté et s'ils éclosent ce sera la preuve que ces insectes peuvent se reproduire par parthénogénèse comme'on le prétend. M. S. BiELER présente quelques objets qui ont été.en- voyés récemment au musée de l’Ecole d'agriculture : SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 751 4° Une faucille de Tunisie, de petite dimension, utilisée par les moissonneuse arabes qui prennent la paille à la main, presque sous les épis, et qui ne récoltent que ceux- ci, de manière à éviter la dispersion des mauvaises grai- nes, comme cela aurait lieu par l'emploi de la faux ou des faucheuses. Le tranchant de cette faucille est denté en scie fine. 20 Un caveçon pour chevaux et mulets, tel qu'on en uli- lise à Naples. Cette partie du harnachement est d’une grande puissance, mais ne paraît pas avoir une action aussi brutale que certains mors utilisés en Europe et sur- tout pas autant que le mors arabe. En outre, ce caveçon permet de donner à manger au cheval sans qu'on ait be- soin de le débrider. 3° Un fer de cheval du Maroc. et un pied de cheval ferré avec un pareil fer. Au lieu de la forme traditionnelle que nous connaissons, le fer a la partie antérieure, la pince, rectiligne et laissant le sabot déborder en avant. En ar- rière, les deux branches sont soudées et forment un pro- longement étroit qui s'appuie sur la fourchette comme une sorte de coin entre les talons. Au lieu d’avoir sous le pied une garniture qui suit le contour de la corne, le cheval marocain à une sorte de triangle. et cette ferrure, qui nous paraît irrationnelle, est pourtant la règle chez les Africains. M. J. PErRIRAZ. Tableaux destinés à l’enseignement. — Assez souvent il arrive que l’enseignement de certaines modifications ou tranformations d'organes offre quelques difficultés. C’est pour faciliter la tâche du professeur et la compréhension chez les élèves que M. Pérriraz a entrepris la composition d’un certain nombre de tableaux d’ensei- gnement pour la botanique : Transformation de la feuille en sépale. C’est l'Helleborus fœtidus qui a été choisi à cet effet. Nos 1-2, Feuilles normales. 3-5. Gaines et pétioles augmentent d'importance. 752 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. - 6-8. Commencement de la régression des folioles externes. 9-10. Disparition des folioles 1-9. 11. » » 2-8. 12-16. » » 3-7. 17-24. Prédominance du foliole terminal. 25-40. Changement dans la forme et la dimension de l'organe. 41-43. Formation du sépale. La Nymphaea alba a donné la transformation des enve- loppes florales. N°% 1-15. Sépale, changement dans la forme et com- mencement de résorption chlorophylienne. 16-29. Pièces sans lesquelles la chlorophylle dispa- rait insensiblement; dans les derniers échantillons, elle n’existe plus que dans - la nervure médiane et ensuite seulement à ses deux extrémités. 30-43. Fixation dans la forme du pétale. &&-62. Changement dans la forme et la grandeur pour le passage à l’étamine ; la largeur diminue et l'extrémité du pétale s’effile. 63. Apparition de l’anthère. 64-125. Etamines et leur développement. Régres- sions dans la longueur. Formation d’une courbure interne. 126-128. Carpelles complètement formés. Stipules et transformations. Nos 41-11. Sépales de Viola cornuta. Dans les premiers échantillons, le stipule est complet; puis prédominance du lobe médian, qui reste seul pour la formation du sépale. 12-30. Potentilla Dombeyi. Les mêmes termes de pas- sage peuvent s’observer. 21. Stipules de Cydonia japonica. 32. » d'Alchemilla alpina. 2 13 Hahn Geum inclinatum. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 5 novembre 1903 R. de Saussure. Constitution géométrique de l’éther. — E. Yung. La grande corne de l'escargot. — J.-L. Prevost et Samaja. Siège des convulsions toniques et cloniques. M. René DE SAUSSURE ajoute quelques mots à sa précé- dente communication’ et montre comment son hypothèse sur la nature de la force introduit de grandes simplifica- tions dans l'expression des unités dérivées électriques ou magnétiques. Le tableau suivant donne les dimensions de ces diffé- rentes unités lorsqu'on prend pour unités fondamentales : 4° Le temps £, 2° la racine de force f, 3° la longueur /. Unités statiques Unités dynamiques 1 Quantité d'électricité .. gqg — {[fi[l LE Ÿ à HA hd 1 2 Force électrique ...... p — nf] P —{f) [-] 8 Potentiel électrique ou , _ +. de RARE M Électromofrice. 4 cl) a | Fa CAL. ] & t’ AOC} ONE é—=1{# CETTE | = [| 5 Intensité de courant et 2 PA] siueqls puissance d’un feuillet (es à Æ 6 Quantité de magnétisme Qu — [f] [1] qm—={f} =] 1 Voir séance du 1° octobre 1903. 754 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 7 Force magnétique .... Pu —[f] [=] Du = [f][t] 8 Potentiel magnétique . En —[f] Em = [f] [= 9 Moment magnétique .. Mx—{f}{#] mn=[f|. | 10 Intensité d’aimantation Ix —{f] [=] ES (1 [=] 11 Coefficient d’induction. C1 = {7} Ci = [| On remarque : 1° que ce tableau ne contient aucun exposant fractionnaire, comme cela a lieu lorsque l’on prend pour unités fondamentales le temps, la masse et la longueur. 2° que tous les symboles ont une signification physique; ainsi par exemple le symbole / n’apparaît que sous la forme !/ (longueur) l? (surface) ou l* (volume), tan- dis que dans le système ordinaire le symbole / apparait sous une puissance supérieure à 3 et ne peut plus être interprété physiquement. 3° que lorsque le temps £ appa- raît dans le système électrostatique, il n'apparait pas dans le système électromagnétique et réciproquement, de sorte que les deux systèmes de mesures habituels peuvent être remplacés par un système statique (indépendant du temps) et un système dynamique (qui implique le temps). M. Emile YunG expose le résultat de ses recherches sur la structure histologique de la grande corne de l’escargot (Helix pomatia). Il appelle particulièrement l'attention sur un groupe de grandes cellules de nature nerveuse, qui se trouve au voisinage du ganglion tentaculaire et dans lequel M. Yung voit un centre moteur capable d’actionner les fibres du muscle rétracteur. En effet, on ne connait jusqu’à présent que des nerfs sensoriels qui, partant du ganglion sus-æsophagien, se rendent aux tentacules, mais aucun nerf moteur. M. PREVOST rend compte d'expériences faites dans son laboratoire par M. SamaJA. pour étudier le siège des con- vulsions toniques et cloniques provoquées chez différentes ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. To espèces animales en appliquant pendant une seconde de la bouche à la nuque un courant alternatif variant de 41 à 110 volts. Ce procédé a été indiqué et employé par M. Bat- telli, pour provoquer chez le chien une crise convulsive épileptiforme caractérisée par une phase tonique suivie d’une phase clonique. (Soc. de Biologie, 4 juillet 1903.) Voici les conclusions de M. Samaja : 1. La zone corticale motrice est le centre exclusif des convulsions cloniques chez le chien et le chat adultes. Le reste de l’axe cérébro-spinal ne peut donner chez eux que des convulsions toniques. Chez les mammifères moins élevés dans la série (lapin, cobaye) de même que chez le chien et le chat nouveau-nés et chez la grenouille verte, l'écorce motrice n’est pas le siège d’un centre convulsif, 2° Le bulbe ou l’isthme de l’encéphale chez le cobaye et le lapin sont le siège des convulsions cloniques. Chez le cobaye et la grenouille verte, le bulbe isolé de l’isthme de l’encéphale est encore le siège d’un centre convulsif clo- nique. 3° La moelle dans toute son étendue. chez tous les mammifères, est le siège d’un centre exclusivement toni- que, elle ne provoque jamais de convulsions cloniques. Chez la grenouille verte, la moelle provoque au contraire, comme le bulbe, des convulsions cloniques. Nous voyons donc que le centre convulsif clonique re- monte progressivement dans l'échelle animale depuis la moelle jusqu’à l'écorce cérébrale : Bulbo-médullaire chez la grenouille verte, bulbaire ou basilaire chez le cobaye et le lapin. il devient cortical chez le chien etle chat adultes. Chez l’homme, le siège des convulsions cloniques parait être situé à un niveau supérieur à la moelle, puisque l'on sait que chez les décapités le tronc ne présente aucun signe de convulsions. Nous pouvons donc admettre que chez l’homme le siège des convulsions toniques est basilaire, celui des convulsions cloniques cortical. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE A. RIGHI. SUR LA IONISATION DE L’AIR AU MOYEN D'UNE POINTE. ÉLECTRISÉE (Physik. Zeitschr. n° 24, sept. 1903, p. 641). M. Righi avait constaté qu’on peut obtenir une ombre électrique lorsqu'on place un objet quelconque entre une pointe électrisée et la surface sur laquelle l'ombre se pro- jette. D’après les théories modernes, ce phénomène serait dû aux ions dont la charge est de même signe que celle de la pointe, et dont les trajectoires ne différent pas beau- coup des lignes de force. M. Righi a cherché à réaliser le cas où l’on pouvait présumer que les ions s’écarteraient des lignes de force et abandonneraient le champ électri- que. Dans ce but, il a placé devant la pointe une toile métallique reliée à la terre et a pu prouver le passage d'une partie des ions à travers les mailles de la toile, soit au moyen d’un électromètre, soit au moyen d’un mélange de poudre de soufre et de minium. En se servant de l’élec- tromètre, il constate qu'une plaque de métal placée par rapport à la pointe de l’autre côté de la toile métallique, prend un potentiel qui dans tous les cas est de même signe que celui de la pointe. Avec le mélange de soufre et de minium, et en remplaçant la plaque de métal par une pla- que d'ébonite, il constate également que la plaque d’ébo- nite a reçu une partie des ions émis par la pointe. En créant un second champ électrique de l’autre côté de la toile métallique, les ions qui l’ont traversée suivent les lignes de force de ce champ et produisent des effets ana- logues aux ombres électriques. Le mélange de soufre et de minium permet de reconnaitre la répartition de la charge sur la plaque d’ébonite : la figure est l'image exacte de la toile métallique. A] CHIMIE. 716) CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. S. GADOMSKA et H. DECKER. SELS DE DIMÉTHYLDIPHÉNYL- AMMONIUM. — Berichie 36, 2487. Genève. Tandis que la méthyldiphénylamine ne réagit pas avec l'iodure de méthyle, elle se combine avec le sulfate de mé- thyle à la température de 140-150°. On obtient le méthyl- sulfate de diméthyldiphénylammonium sous la forme de cristaux hygroscopiques, à saveur amère et à réaction neu- tre ; ce sel n’est pas décomposé par les alcalis en solution aqueuse. Pour le transformer dans l’iodure correspondant, on le fait bouillir avec de l’eau, ce qui le convertit en sul- fate, puis on précipite la solution concentrée par l’iodure de potassium. On obtient des aiguilles fusibles à 463°, so- lubles dans l’eau et dans l'alcool, insolubles dans l’éther et le benzène. Ce composé se dissocie lentement à la tem- pérature ordinaire, plus rapidement lorsqu'on le chauffe au-dessus de son point de fusion ou que l’on fait bouillir sa solution aqueuse. en donnant de l’iodure de méthyle et de la méthyldiphénylamine. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE des Travaux de Chimie faits en Suisse 1903 Août 180. ABDERHALDEN (Emil) und FaLrTa (W.). Die Zusammenset- zung der Bluteiweissstoffe in einem Falle von Alkaptonurie. Basel. Mediz. Klinik. — Zeitschr. physiol. Ch. 39. 143. 181. AmBüxL (G.). Ueber die Bestimmung des Bleichgrades weisser Textilprodukte. St-Gallen. — Chemiker-Zeitung 27. 192. 782. BRuNNER (Otto). Beitrâge zur Kenntnis der Wolframbron- zen. Dissert. Zürich (Prof. Treadwell). 121 bis. GUYE (Philippe-A.). Etudes physico-chimiques sur l'élec- trolyse des chlorures alcalins. Théorie élémentaire des élec- trolyseurs à diaphragmes. Genève. Lab. de ch. physique.— J. chim. phys. 1. 121. 212. 000 bis. HERZEN (Edouard). 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Ueber p-nitrobenzylierte Acetondi- carbonsäureester. Dissert. Basel (Prof. Fichter). 164 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAÎTES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE 1903 5, forte bise pendant une grande partie de la journée. 6. forte bise le matin et à 7 h. du soir. 8, forte rosée le soir. 9, brouillard pendant tout le jour ; légère gelée blanche le matin. 10, faible pluie dans la nuit ; brouillard à l'horizon le matin, 11, faible pluie dans la nuit. J2, forte gelée blanche le matn. 13, forte gelée blanche le matin et brouillard à l'horizon. 14, très forte gelée blanche le matin; brouillard pendant tout le jour. 15, pluie à 10 h. du matin, à 7 h. et à 10 h. du soir; fort ventà lh.età4 h. du soir. 16, pluie dans la nuit et pendant la plus grande partie de la journée; neige sur toutes les montagnes environnantes. 17, pluie et neige dans la nuit et à 7 h. du matin ; hauteur de la neige 3tm.0. 18, forte bise pendant tout le jour. 19, forte bise jusqu’à 7 h. du soir. 20, pluie depuis 4 h. du soir. 21, pluie et neige à 10 h. du matin; pluie depuis 7 h. du soir; fort vent depuis 9 h. du soir. 24, très forte gelée blanche le matin et léger brouillard. 25, pluie dans la nuit, à 10 h. du matin et à 1 h. du soir; fort vent à 10 h. du matin. 26, plüie à 1 h. et depuis 9 h. du soir. 27, pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin; couronne et halo lunaires. 28, pluie dans la nuit et de 7 h. du matin à 4h. du soir; éclairs et tonnerres à 8 h. du matin ; très fort vent pendant la plus grande partie de la journées. 29, très légère gelée blanche le matin. 30, très forte gelée blanche le matin ; pluie depuis 7 h. du soir; pluie et neige à 10 h, du soir. Hauteur totale de la neige : 37.0 tombée en un jour. ARCHIVES. t. XVI — Décembre 1903. 53 AA UN ee ne ART A EE | 69° + | rose |6e°ee |or:ee |11°e2 Ts | LORS “alt -msslo ‘sit ‘alL'r |#u | erve-| ss | 0% | or |e°1 | 0e Sr Los RE “malo : *S)0 "AN|O "MSJO'OT | 6°T | aT'le-| Ge | 68 | Gp. |2'0 6è dt ot LOL 00e 2e MOSS ASS Ie PAEST EE ARS are | &'O1| SL et] 98'6T-| OT | S'er | 2er | ga M ; MSSIT 'MSSIT ‘NII MSSIO TE 02 | ce" +| g6'Re || 8're | L'6e | a°TE | 2e | IR ce ri A MSSIT , SIT, SIT MSres |g'Te| 66° +] og" | L'Ie | g'ee | 26e | oc | sn 1 AIT 'MNITAMSSIT 'NIS6e | 006! 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Moyennes 1roidéc. 33.22 3347 3332 3362 3312 3293 33.49 33:69 33.32 20» 127-02 à 27-40: - 27.837 127.9 97.42. 260hk 27.26 007 27.16 3e » 25.84 25.16 2497 25.49 24.66 24.29 24.24 24.06 24.84 Mois 98.89 9860 928.71 99.01 2840 98.03 2833 28.33 98.3 Température. lredéc.+ 5.47 + 5.34 + 5.61 + 7.12 + 832 + 8.20 + 6.96 + 6.20 Sn 6.65 2° » 281: 218 268 - 5.07 26:69 "655 : SAONE L.36 3 » DES, 97. | 2.67. LAS 2637500550 AGO NES L.28 Mois + 3.92 + 3.60 + 3.65 + 5.45 + 7.43 E 6.78 + 5.36 L 470 + 510 Fraction de saturation en °/;. lre décade 88 89 89 85 79 81 86 88 86 2e » 90 92 93 87 78 81 89 90 87 3e » 81 81 90 8 79 81 81 83 82 Mois 86 87 90 85 79 81 8) 87 85 Dans ce mois l’air a été calme 389 fois sur 1000. NNE 76 Le rapport des vents SSW 47 — 1.62. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 9°.9 E. Son intensité est égale à 11.1 sur 100. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7%, 1n, 9h) éléments météorologiques, d’après ; ; mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 728.50 mm NÉPUlOSILé EE ee LL Le 8.4 Press. atmosphér.. (1836-1875) 725.85 TH1+9,, 45.28 Nébulosité., ..... (1847-1875). 7.9 Dont 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 74.0 THIH2X9 + 50.22 Nombre de jours de pluie. (id.). 11 4 Température moyenne ... (id.). + 4°.55 Fraction de saturation........ 86%% Fraction de saturat. (1849-1875). 83° 765 Observations météorologiques faites dans le cantou de Genève Résultats des observations pluviométriques Station CELIGNY COLLEX CUAMBENY | CHATELAINE | SATIGNY ATHRNAZ | COMPRSIÈRES | en mm. Hauteur d'eau 82.3 RE gr M | | 61.5 59.5 | 70.5 29.0 18.0 Slatiou grey OBSERYATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUSY | HERMANCS EEE EE 52.4 57.4 | 65.7 Hauteur d'eau 56.7 | 59.1 60.7 Durée totale de l'insolation à Jussy : 431.4. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE 1903 Le 1e, pluie dans la nuit; neige. 7, grande sécheresse de l’air : fraction de saturation 12 9/, à 6 h. du matin. 11 et 12, très forte bise pendant tout le jour. 13, forte bise l’après-midi. 16, neige. 17, forte chute de neige. 18 et 21, neige. 22, très forte bise. 25, 26, 27 et 28, fortes chutes de neige. 26, très forte bise le soir. gel Ne LT lue LL (ES à | | 66 1 + |er'60 |Fr'e9 166°€9 EXT SUR | us L SIP |8 |T ‘MSI ‘MSI IMS|2 MS] S'Ir | ses | L'Es - | sos | cr | L'66 |°c'66 | og | ses VAE G 0O!| OT.| Fr [T'‘MSIT ‘MSI IMSIT ‘AMS| 8° Cf | T'0r | 2'61 - | s'er || 8:07. | L'or lc'Fr À € &y £'SE 6 811 Qt-| OT ÎT L'MSIT MSIT IMSIT "MSI 628 | 0'er | r'et - | L'6r | 2'8r | a'er | 6:10 | ge | OT F'6 L gg] 4 OI “JeAg ‘MSIT F'ANIS ‘ANT S'29 1009 | L'O --| 7 19 | 2*09-| 6° 19 129 À re | OT STE 6 OÙ) LE | OT Ie 'aNr ‘ONIT l'AN|S ‘ANT 6 E9eeT 19 | L'O + | s'en | 919"! r'e9.le"E0 | we | Le c'eè 8 OT OT SG NT, “ANNE ‘ŒNIT FANIT “MSI &°89 | 0'#9 | pe + | 9:e0 | £79 | eco lool & de. 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Moyenne l'e décade 68 98 69.03 69.38 69.13 D8 D7 65 60 2e » 62.13 61.82 62.00 61.98 70 67 o1 73 3e » 59.20 59.31 58 95 59.15 7 71 76 74 Mois 63.43 63.39 63.44 63.42 68 65 74 69 Température. Moyeunc, 7 h. m. 1h.s. 9 b.'s Le 2 PS TT SN 8 4 lnidécadet:= "2160 ">: #04 2: 1.86 2 SR NES 2e » — 6.58 — 405 — 6.54 + Joie — 11 0 8e » — 8.38 mn | — 1:09 — 7.hh 44-49 Mois — 5.85 — 3.30 — 5.34 — 1418 — 14:96 Dans ce mois l'air a été calme () fois sur 1000. NE 78 Le rapport des vents —— = SM 40 Eh: La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E. Son intensité est égale à 42.9 sur 400. Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Martigny-Ville Orsières | mm mm | Eau en millimètres ..,.. 62.8 65.3 | Neige en centimètres... (em 3Aem | Il | | | Bourg-St-Pierre mm 39.8 18° m St-Bernard 197.1 133em nd Sn et - à Pointe d'Almet D RTS