) DUFLICATA DE fa BIBLIOTHÈQUE | pu SRE cer BOTANIQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 4 ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES eN ATOIRE | (2 ane SN js Lila Lis Lis LHUFLICVALSA L 7 nATODM DOMANTOITM Tim COENE É DU CONSERVATCIREEH ECESRNIQUS LE GES / Es 7xaTTDIT WIN 1992: VENDU EN 1922 Genève. — Impr. Rey & MaLAvALLON, précédemment Aubert-Schuchardt. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT ET UNIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME PREMIER LIRRARY MEW YURE BOT A MC à L av ATOIE É ŒCARDEN 15€ JE = 7 a TIES———— \ 7 S NCR n\Q BC" En ; Er x g ENV nn ae (a » > \ LUE GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. LAUSANNE PARIS CPRRIDELIET) C° G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 420 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & Ci°, a BaLe 1896 AUG 7 - 1923 Lin a RY NEW YURK BOTAMICAL GARDEN NOTRE CENTENAIRE Avec l’année 1896 la Bibliothèque Universelle dont les Archives des Sciences physiques et naturelles constituent la partie scientifique entre dans le second siècle de son existence. Pour rappeler en quelques mots les circons- tances au milieu desquelles fut fondée cette Revue main- tenant séculaire nous ne pouvons mieux faire que de re- produire ici les premières lignes du prospectus placé au commencement d’une série nouvelle, inaugurée en jan- vier 1836. € Il y a aujourd’hui un peu plus de cent‘ ans que trois amis se réunirent pour essayer de fonder à Genève un jour- val scientifique et littéraire. C'était à la fin de l’année 1795; l’époque semblait peu favorable ; les guerres et les révo- lutions dont l’Europe était alors le théâtre, paraissaient présenter des obstacles presque insurmontables au succès d’une pareille entreprise. Néanmoins, MM. M.-A. Pictet, Ch. Pictet et Maurice * persistèrent et firent paraitre, au Nous nous bornons à adapter ce chiffre à l’époque ac- tuelle. — (Réd.) ? Il est intéressant de constater que, par un singulier hasard que nous r’avons point cherché, les premiers auteurs cités dans la livraison que nous donnons aujourd’hui au public scientifique sont précisément ceux dont nous rappelons ici les noms avec respect. C’est un hommage rendu, à un siècle de distance, par un savant étranger à la portée de leurs recherches originales. venant se joindre à celui que nous nous plaisons à rendre aujourd’hui à leur œuvre comme fondateurs d’une des plus anciennes revues pério- diques de l'Europe. — (Réd.) 6 NOTRE CENTENAIRE. mois de janvier 1796, le premier numéro de la Büblio- thèque Britannique. NS s’adjoignirent bientôt comme collaborateurs MM. Pierre Prevost, Louis Odier et Gas- pard de la Rive, et trouvèrent aussi une utile coopération chez quelques autres savants, leurs compatriotes établis, soit à Genève, soit à l’étranger. Nous ne rappellerons point les services que la Bibliothèque Britannique à rendus aux Sciences et aux Lettres pendant les vingt an- nées de son existence, alors qu’elle était le seul moyen de faire connaître sur le continent les productions litté- raires et scientifiques de l’Angleterre. La réputation dont elle jouissait, l'autorité qu'elle exerçait, la reproduction de la plupart de ses articles dans les journaux français, sont des faits trop bien connus et trop significatifs pour qu’il soit nécessaire d'y insister. « Le retour de la paix et la facilité qui en résulta dans les communications de peuple à peuple, engagérent en 1816 les trois fondateurs de la Bibliothèque Britannique à étendre le cadre de leur journal, tout en conservant le même plan dans sa rédaction. La Bibliothèque Universelle succéda alors à la Bibliothèque Britannique ; de nouveaux collaborateurs vinrent successivement se joindre à ceux qui avaient créé et soutenu Île journal sous sa première forme ; ils se chargèrent de le continuer quand la mort vint frapper ses trois premiers fondateurs. » Jusqu'à la fin de 1835 la Bibliothèque Britannique de- venue en 1816 la Bibliothèque Universelle avait paru en deux parties distinctes : l’une affectée spécialement à la littérature, l’autre aux sciences, arts et agriculture. Ce plan fut alors modifié par la rédaction et de 1836 à 1845 la Revue embrassa en une seule livraison mensuelle l’ensemble des connaissances humaines, n’excluant que NOTRE CENTENAIRE. 7 les articles par trop spéciaux qui étaient considérés comme devant être réservés aux Mémoires des Sociétés savantes. Ce régime toutefois ne dura que dix ans. En 1841, Auguste de la Rive le savant physicien ge- nevois, sentant le besoin d’un organe spécial pour répan- dre dans le public scientifique les idées nouvelles sur l'électricité et ouvrir un champ libre à la discussion alors très vive entre les partisans de la théorie du contact et ceux de la théorie chimique de la pile dont il était un des plus illustres représentants, fonda les Archives de l'élec- tricité. I les publia pendant cinq ans de 1841 à 1845. Mais quand son but eut été atteint par le triomphe des idées dont il s'était constitué le défenseur, il désira élargir son programme. Reprenant le plan primitif des fondateurs de notre Revue il s’adjoignit quelques amis pour fonder en janvier 1846, comme supplément à la Bibliothèque Universelle et comme partie scientifique, de nouveau complètement distincte, les Archives des Sciences physiques et naturelles. La Revue spéciale de science pure créée sous ce titre il y à maintenant un demi-siècle par de la Rive et ses amis comme partie scientifique de la Bibliothèque Uni- verselle à paru constamment dès lors suivant le même plan et par les soins d’un comité de savants genevois qui a compté successivement dans son sein à côté de son fondateur des À. de Candolle, des Marignac, des Plan- tamour. des A. Favre, des F.-J. Pictet, des Soret et d’au- tres. Elle s’est acquis, nous aimons à le croire, et elle à conservé un rang honorable et utile dans le champ tou- jours plus vaste de la littérature scientifique. Le développement si remarquable qu'ont pris à notre époque les différentes branches des connaissances hu- 8 NOTRE CENTENAIRE. maines, la multiplicité et la spécialisation chaque jour plus grande des revues scientifiques en tous pays rendent la tâche et la concurrence bien plus difficiles. Mais cette concurrence, la rédaction actuelle des Archives espère continuer à la soutenir victorieusement, décidée qu’elle est à faire tous ses eflorts pour conserver dans l’avenir celte faveur du public scientifique qui a été pour elle un si grand LME Jusqu'ici. Elle n’a pas cru devoir modifier le programme que lui ont légué ses devanciers, ni le limiter à telle ou telle branche spéciale. Dans sa modeste sphère, elle s’efforcera de servir aussi largement que possible la cause de la science, accueillant avec empressement les travaux des savants étrangers et leur offrant la publicité la plus rapide possible, tout en restant avant tout l’organe des natura- listes suisses et des sociétés savantes de notre petit pays. En entrant dans le second siècle de son existence, la Bibliothèque Universelle inaugure une nouvelle série; ce sera la quatrième des Archives. Au début de cette nou- velle période de notre publication nous faisons un cha- leureux appel à tous les amis de la science. leur deman- dant de nous continuer leur faveur et leur appui, qui nous sont si précieux et même si indispensables. Genève, le 15 janvier 1896. La DIRECTION DES Archives des Sciences physiques et naturelles. SUR LA MARCHE COMPARATIVE DEN TEMPÉRATURES DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN PAR W. LOUGUININE (Avec planches I, II et IIL.) L'étude de la marche des températures dans les arbres a occupé beaucoup de savants qui les ont observées simultanément avec celle de l’air et du sol, c’est-à-dire des deux facteurs principaux dont elles dépendent. La première étude complète sur cette question a été faite en 1796-1800 par Pictet et Maurice‘, dont les re- cherches ont surtout porté sur la comparaison de la tem- pérature dans les arbres avec celle de l’air ambiant. Plus tard, Rameau a étudié en détail la marche de la tempéra- ture dans les différentes parties d’un même arbre; il a également suivi la marche comparative de la température dans les arbres de même espèce et de même dimension. Enfin, Bravais et Thomas ont étudié l'influence des tem- pératures très basses sur une essence spéciale, le pin, et indiqué celles auxquelles cet arbre peut encore résister. Les recherches les plus complètes sur cette question ! Bibliothèque britannique, t. I à V, Agriculture; voir aussi l’exposé que Becquerel fait des recherches de ces deux auteurs à propos des siennes propres, ©. R. Acad. des Sc., 1859, t. XLVIII, p. 765. 10 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES ont été faites par Ant. Becquerel, qui a surtout étudié la marche de la température dans un arbre comparative- ment à celle de l'atmosphère et du sol, mais en se servant d'instruments très perfectionnés. Tel était l’état de nos connaissances sur cette question quand j'ai entrepris des recherches se rapportant au même sujet. Le but que j'avais en vue différait du reste de celui de mes prédécesseurs. J'ai cru pouvoir regarder comme à peu près éclaircie la question de la marche de la température dans les ar- bres, comparativement à celle de l’air, ainsi que celle dans différentes parties d’un même arbre, et j’ai abordé l'étude d’un problème d'un ordre absolument différent, celle des divergences qu'elle devait présenter dans des arbres de différentes essences, mais ayant les mêmes dimensions et se trouvant placés, autant que possible, dans des con- ditions identiques par rapport au sol et à la lumière. Ces recherches ayant été entreprises dans une contrée très boisée du nord-est de la Russie dont le climat est ri- goureux, je n'avais le choix qu'entre un petit nombre d’essences forestières et je me suis arrêté à l'étude com- parative de la marche des températures dans le bouleau et le sapin. Cette première série de recherches a été suivie d’une seconde qui avait pour but la comparaison des tempéra- tures dans le bouleau et le pin. En entreprenant la première de ces études, je me suis laissé guider par les considérations suivantes : j'ai supposé que les températures dans le sapin devaient être généralement supérieures à celles dans le bouleau, du moins durant la période de végélation, et que la diffé- DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 11 rence entre les températures dans les deux arbres devait être d'autant plus grande que celle de l'air était plus élevée. Les principales raisons sur lesquelles je basais cette supposition étaient de deux espèces. 1. Le tronc du bouleau étant recouvert d’une écorce blanche et lisse, devait perdre par rayonnement beaucoup plus de chaleur que celui du sapin dont l'écorce est ru- gueuse et de couleur sombre. 2. Le feuillage du bouleau devait présenter, à mon avis, une surface d’évaporation infiniment plus grande que les aiguilles couvrant le pin. Il me semblait également, quoique des expériences précises à ce sujet manquent encore, que la masse même du bois du bouleau devait contenir, durant la période de végétation, plus de liquide et être par conséquent plus mauvais conducteur de la chaleur, que le bois du sapin dans les mêmes conditions. Quant à l'influence de la température du sol, Je croyais pouvoir l’admettre comme à peu près la même pour les arbres des deux essences que je me proposais de comparer, car l’un et l’autre ont des racines traçantes, pénétrant à peu de profondeur dans le sol et en tirant des sues ayant par conséquent une tem- pérature très voisine: ceci du reste n’est pas absolument exact, et 1l faut remarquer que les racines du bouleau pé- nêtrent plus profondément dans le sol que les racines du Sapin. Dans la seconde série d'observations, qui avait pour but l’étude comparative du bouleau et du pin, j'ai cru intéressant d'observer, en dehors des facteurs déjà indi- qués, encore un autre, l'influence que devait avoir la température des couches plus profondes du sol dans les- quelles pénètrent les racines du pin et d’où il tire ses sues. 12 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES J'ai supposé à priori que la température du pin durant les mois d’été, et surtout pendant la période des grandes chaleurs, devait être supérieure à celle du bouleau; mais je m'attendais à trouver, dans ce second cas, de moins grandes différences que celles entre le bouleau et le sapin, car je devais prévoir qu'il se produirait un certain abais- sement de la température dans le pin sous l’influence des sucs pénétrant dans cet arbre en partant des couches profondes du sol moins échauffées durant l’été par le s0- leil que les couches supérieures d’où le bouleau retire suriout ses SUCS. J'ai contrôlé les suppositions qui viennent d’être énoncées par une série ininterrompue d'observations qui ont duré depuis le mois d’avril 1889 jusqu’en décem- bre 1892. Ces recherches ont été faites dans le parc de ma pro- priété de Rojedestvensküe, située dans le Gouvernement de Kostroma, distriet de Wetlouga, sous le 58°,9 de lon- gitude septentrionale et 45°,36 de latitude orientale à 138 m. au-dessus du niveau de la mer. Une station météorologique fonctionne dans ma pro- priété depuis plus de 15 ans, elle est munie d'instruments vérifiés à l'observatoire météorologique central de St-Pé- tersbourg auquel elle communique mensuellement les résultats de ses observations qui sont publiées chaque année. En dehors des observations faites habituellement dans les stations météorologiques de 3% classe, on a exé- cuté à Rojedestvenskôe depuis plus de 10 ans des obser- vations sur la température du sol, au moyen de #4 thermo- mètres établis dans une caisse Lhomon et pénétrant dans le sol à des profondeurs variant de 35 cm. à 100 em. Les arbres, sur lesquels ces recherches ont été faites, se DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 13 trouvaient dans deux parties différentes du parc; le bou- leau et le sapin étaient distants l’un de l’autre de 3,97 m. Ces arbres croissaient sur un sol glaiseux, les arbres, ainsi que les thermomètres qui y étaient fixés, se trouvaient exposés, durant une partie de la journée seu- lement, à l'effet direct des rayons solaires. Les dimensions du bouleau et du sapin étaient à peu près identiques, les diamètres des troncs à une hauteur de 116 cm. du sol étaient de 30 cm. pour l’un et pour l’autre de ces arbres. Les arbres du second groupe étaient plus éloignés l’un de l’autre (à 8 m.); ils croissaient sur un s0l sablonneux, leur dimension était très voisine de celle des arbres du premier groupe. Le pin et le bouleau, choisis pour cetie seconde série de recherches, se trouvaient placés au milieu d’un bos- quet d’arbres qui les garantissait contre l’action directe des rayons solaires. Comme on le voit, d’après cette description sommaire, les arbres des deux groupes se trouvaient placés dans des conditions absolument différentes, tandis que les arbres de chacun des groupes au contraire se trouvaient dans des conditions à peu près identiques. Je dois à l’obligeance du professeur Wollny, les ther- momètres qui ont servi à ces recherches, il a pris la peine de les commander à Munich chez le constructeur Greyner, d’après le type employé à des mesures de température dans les arbres en Suisse et en Bavière. Plus tard, je me suis également servi de thermomètres commandés à Pa- ris, Chez l’habile constructeur Baudin. Je ne me suis servi dans ces recherches que de thermomètres à mercure; ces thermomètres étaient coudés et recourbés à angle droit; la partie la moins longue, terminée par le réservoir, 1! MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES était introduite horizontalement dans le tronc de l'arbre, la tige verticale se trouvait ainsi parallèle au tronc; cette tige portait l'échelle des températures; les divisions des- cendaient à 25° centigrades au-dessous de 0°. Du reste, il eut été désirable d’avoir, pour des observations faites en Russie, des divisions descendant plus bas encore, car dans le courant de mes observations, la température dans les arbres est descendue au-dessous de — 25° centigrades, ce qui a amené une interruption de quelques jours dans les observations. Les thermomètres, que j'ai obtenus grâce à l'entremise du professeur Wollny, étaient du type généralement admis en Allemagne, c'est-à-dire qu'ils étaient munis d’une échelle gravée sur une bande de verre blanc, indépendante du tube capillaire et fixée immédiatement derrière lui: le tout étant entouré d’un tube en verre assez large, soudé d’un côté au réservoir du thermomètre et fixé à son bout supérieur par une monture de laiton. Quant aux thermomètres comman- dés chez Baudin ils étaient construits d’après le modèle généralement admis en France, c’est-à-dire que le réser- voir était soudé à une tige de verre à canal capillaire; celte tige était composée d’une bande de verre blanc opaque formant un tout avec la masse du verre transpa- rent. Les divisions de ces thermomètres étaient directe- ment gravées sur les tiges et facilement visibles, vu la bande blanche entrant dans la composition des tubes. Le point 0° de tous ces thermomètres à été soigneusement déterminé et de plus ils ont été comparés à un thermo- mêtre normal aux températures de — 10°, + 10°, + 20°. Les thermomètres étaient fixés dans les arbres, de manière. à être dirigés vers le nord, direction qui a été DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 15 soigneusement déterminée pour chacun des instruments. Ils étaient fixés dans les arbres de la manière suivante : Perpendiculairement à l’axe du tronc on forait un canal horizontal d’un diamètre à peu près double de celui du thermomètre; dans le voisinage de l’écorce ce canal était élargi et présentait l'aspect d'une chambre cylindrique dont le diamètre était de 35 mm. et la profon- deur de 50 mm.: lors de la fixation du thermomètre, ce vide était hermétiquement rempli par un bouchon de liège soigneusement choisi; la partie horizontale de la tige du thermomètre, qui plongeait dans le canal, était entourée de ouate remplissant tout l’espace vide; cette précaution était indispensable, car chaque fois que l’on introduisait le thermomètre à frottement dans le tronc de l'arbre, il était immanquablement brisé pendant les grands froids de l'hiver qui amenaient un rétrécissement de la masse ligneuse. A l'extérieur, du côté de l'écorce, le thermomètre était fixé dans le gros bouchon de liège qui remplissait complètement la partie élargie du canal dans lequel il était introduit à coups de maillet de manière à affleurer à l'écorce de l'arbre. La surface extérieure du bouchon était soigneusement enduite de mastic (mastic de vitre ordinaire) qui recouvrait les lignes de contact entre le bouchon, le tronc et la tige du thermomètre. Pour préserver les thermomètres des mottes de neige qui pouvaient les atteindre en tombant de la cime des arbres, J'avais établi au-dessus d'eux une planchette inclinée. Tous les thermomètres étaient fixés dans les arbres, à une hauteur de 416 em. à partir du sol; les réservoirs des instruments étaient enfoncés dans les troncs à une pro- fondeur de 10 cm. à partir de l’écorce. Dans les expériences comparatives faites en étudiant le bouleau et le sapin, les 16 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES thermometres ont été observés durant la période de végé- tation, c’est-à-dire du À avril au 1% novembre, trois fois par jour, à 7 h. du matin, à { h. et à 9 h. du soir. A partir du {® novembre, c’est-à-dire durant la pé- riode d’arrêt de la végétation, jusqu’au 4° avril, ils n’ont été observés qu'une fois par jour, à 1 h. Les observa- tions comparatives du bouleau et du pin n’ont été faites qu’une fois par jour, à { h. Les lectures du thermomètre se faisaient à la loupe et l'observateur pouvait facilement déterminer les dixièmes de degrés. Entre le bouleau et le sapin d’un côté, le bouleau et le pin de l’autre, j'avais fait suspendre, à égale distance des arbres observés, des thermomètres servant à indiquer les températures de l'air ambiant. Les observations de la première série ont été com- mencées le 4e avril 1889 et continuées jusqu’au 31 dé- cembre 1891; elles comprennent par conséquent deux périodes de végétation et un hiver et demi. J'ai calculé, à l’aide du journal de ces observations, les moyennes pour chaque semaine et c’est à l’aide de ces moyennes que j'ai tracé les courbes qui expriment les résultats de mes re- cherches. Les courbes de la planche I donnent les résultats de la comparaison de la marche de la température dans le sa- pin et le bouleau, et la planche II la comparaison dans le pin et le bouleau. En vue du résultat à atteindre, j’ai préféré tracer, non les courbes des températures elles-mêmes, mais celles in- diquant les différences entre les températures du pin et du sapin d’un côté et du bouleau de l’autre, ces dernières étant représentées par une ligne droite (la ligne des 0). Je me suis arrêté à ce type de représentation, car les ob- DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 17 servations avaient justement pour but d'indiquer les dif- férences entre la marche des températures dans les coni- fères et le bouleau. Au bas des tables sont indiqués les numéros des semaines (à partir du {* de l’an) auxquels correspondent les différents points des courbes. A la par- tie supérieure des tables sont inscrites les températures de l’air correspondant aux mêmes semaines de l’année ; ces températures se rapportent à { h. de la journée. En analysant les courbes (PI. 1) correspondant aux années 1889-1890, l'attention est d’abord attirée par: les grandes différences entre les températures du sapin et du bouleau observées durant les mois d’été, c’est- à-dire mai, juin, juillet, août des années 1889 et 1890. Durant la 22% semaine de l’année 1889 la température du sapin dépasse celle du bouleau de 6°,9 (obs. à 1 h.) la température de l'air extérieur étant = 2°,5. La courbe indiquant les excédents de température du sapin comparé au bouleau durant l’été 1879 est extrê- mement irrégulière; néanmoins les anomalies apparen- rentes qu’elle représente peuvent être, jusqu'à un certain point, expliquées, car elles correspondent aux variations brusques de la température de l'air, qui se sont produites durant cet été. Ainsi, lors de la 19% semaine de cette an- née, la température du sapin a été supérieure à celle du bouleau de 2°,8 à 9 h. du soir, la température de l'air étant — 20°,0. À la 20% semaine correspond, pour la même heure, un abaissement très net de la courbe et la température du sapin n’est plus (9 h. s.) supérieure à celle du bouleau que de 1°,6, mais à cette chute de la courbe correspond un abaïssement de l’air extérieur des- cendant de 20° à 9°,7. Un abaissement encore plus accentué de la courbe ARCHIVES, t. [L — Janvier 1896. 2 13 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES correspond à la 23° semaine de la même année, la tem- pérature du sapin descendant même au-dessous de celle du bouleau de 0°,2 de degrés (9 h.s.) mais à cet abais- sement correspond une diminution de la température de l’air depuis 25° à 8°. Un troisième point de la courbe indiquant un excédent de la température du sapin sur celle du bouleau = 3°,3 (9 h. s.) correspond la tempé- rature de 20°,40 de l’air. Immédiatement après la courbe tombe jusqu’à 0°,5 (9 h. s.), la température de l'air s’abaissant depuis 20°,4 à 12°,8. En continuant l’étude de la courbe nous voyons (27° semaine) que la tempé- rature de l'air étant = à 20°,6, la température du sapin dépasse celle du bouleau de 2°,8 (9 h. s.). Deux semaines après, la température de l'air étant tombée à 18°,8 l’excédent de température du sapin sur le bouleau n’est plus que de 1°,8 (9 h. s.) ; enfin la tempé- rature de l'air étant = 25°,1 (30% semaine), la tem- pérature du sapin dépasse celle du bouleau de 32,6 (9 h. s.). Durant l'été de 1890 la marche de la température a été beaucoup plus régulière que l’été précédent; aussi la courbe des excédents de température du sapin comparé au bouleau présente-t-elle beaucoup moins d'anomalies. Elle nous indique également une corrélation entre les températures de l’air et les excédents de température du sapin comparé au bouleau. Ainsi pour la 22m semaine de 1890 nous trouvons un excédent de température du sapin comparé au bouleau atteignant 40,9 (9h. s.) la température de l'air étant — 22°,6; à un abaïssement de la température de l'air tombant à 19° correspond une diminution de l'excédent de la température du sapin qui n'est plus que de 2°,9 (9 h. s.). L'air s’échauffant DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 19 jusqu'à la température à 26°,8 l'excédent atteint 5°,6 (28e semaine). Cette étude des courbes, indiquant les excédents de la température du sapin comparé à celle du bouleau, confirme comme on le voit les suppositions qui m'ont amené à en- treprendre ces recherches. Il faut observer néanmoins que les excédents de température du sapin comparé au bouleau ne sont pas absolument proportionnels aux températures de l'air; il est évident que d’autres facteurs influent éga- lement sur la valeur de ces excédents ; nous pouvons en citer quelques-uns, dont l'effet ne peut être mis en doute; l’état hygroscopique de l'air par exemple dont dépend la plus ou moins grande évaporation par le feuillage, éva- poration qui est un des facteurs de la température régnant dans le tronc de l'arbre. Une autre cause, dont l’in- fluence ne peut être négligée, est le plus ou moins grand degré d'humidité du sol, dont dépend jusqu’à un certain point la température des sucs aspirés par les racines. Une certaine influence doit être attribuée également au caractère différent des masses ligneuses composant le bouleau et le sapin, ainsi que des sucs qui remplissent les cellules du bois durant la période de végétation; ces dif- férences doivent influer sur les chaleurs spécifiques et les conductibilités pour la chaleur du bouleau et du sapin et ces deux facteurs physiques agissent puissamment sur ia marche des températures dans les deux arbres que nous venons de comparer. Les réactions chimiques qui se pro- duisent dans les sucs du bouleau et du sapin doivent probablement être différentes, et être accompagnées d’effets thermiques, qui ne sont pas les mêmes pour les deux arbres. Cette cause ne doit également pas être négli- gée. Néanmoins le facteur principal paraît être celui qui 20 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES a été indiqué au début de ce mémoire, c'est ce qui découle du moins, de l’étude des courbes de la planche I: Durant les mois d’hiver les températures du bouleau et du sapin sont à peu près égales, ce qui sembie confir- mer la supposition exprimée plus haut, que les différen- ces dans la température des deux arbres dépendent sur- tout des phénomènes qui se produisent durant la période de la végétation, par exemple de l’évaporation du feuillage, de la quantité des sucs contenus dans la masse ligneuse des deux différentes essences et des réactions chimiques qui s’y produisent. La comparaison de la marche de la température dans le pin et dans le bouleau à été faite sur deux arbres crois- sant à une distance d'à peu près 150 m. du bouleau et du sapin ayant servi aux premières observations; nous avons donné du reste, plus haut, des indications sur les deux arbres choisis dans ce but. Dans cette étude, il s’est présenté des circonstances avec lesquelles on n'avait pas eu à compter dans les observations faites sur le sapin et le bouleau. La plupart des racines du bouleau (à l'exception d'une partie cen- trale assez peu développée qui est pivotante) ne pénè- trent qu'à peu de profondeur dans le sol; quant aux racines du sapin elles sont traçantes et s’enfoncent à peu près à la même profondeur que la majeure partie de celles du bouleau. On peut donc sans erreur appréciable, affirmer que ces deux arbres puisent dans le sol des sues ayant à peu près la même température. Il n’en est plus de même pour le bouleau et le pin. Les racines du premier de ces arbres puisent les sucs surtout dans les couches superficielles du sol, tandis que les racines pivotantes du pin les retirent des couches DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 21 beaucoup plus profondes dont la température varie infi- niment moins que celles des couches supérieures. La tem- pérature de ces sucs est généralement plus basse durant l'été que celle des sues provenant des couches supérieures qui montent dans le bouleau, et la marche des tempéra- tures dans le pin doit en général montrer un certain retard comparativement à celle du bouleau et à la tempé- rature ambiante. Un nouveau facteur se trouve ainsi introduit dans l’étude de la marche comparative des tem- pératures du bouleau et du pin, et il faut en tenir compte dans l'interprétation des courbes exprimant les obser- vations. L'étude comparative du pin et du bouleau à été faite durant deux années complètes; commencée le 4° jan- vier 1891 elle n’a été terminée que le {®' janvier 1893. Comme dans l'étude précédente, j'ai calculé, à l’aide du journal des expériences quotidiennes, les moyennes corres- pondant à chaque semaine el ce sont ces moyennes qui ont servi à tracer les courbes représentées sur la planche I. Dans cette étude je me suis également proposé de déterminer les différences entre les températures du bou- leau et du conifère et non les marches des températures dans l’un et l’autre de ces arbres, c’est pourquoi les cour- bes ont été tracées de la même manière que celles de la planche [, c’est-à-dire en représentant la marche des températures dans le bouleau par la ligne des zéros, les ordonnées de la courbe indiquant les différences entre les températures du pin et du bouleau correspondant aux différentes semaines indiquées au bas de la planche IT. Les températures correspondantes de l'air extérieur sont indiquées au-dessus des deux courbes représentant les observations de 1891 et 1892. (i on nv L. : x 29 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES En étudiant ces courbes on voit qu’elles diffèrent notablement de celles représentées sur la planche I et présentent certaines particularités dont quelques-unes seulement peuvent il me semble être expliquées, mais dont plusieurs restent obseures, du moins pour moi. En étudiant la courbe des excédents de température à partir de janvier 1891, nous voyons que durant les pre- miers mois de l'hiver, janvier et février, les températures. dans le pin sont supérieures à celles du bouleau. l’excé- dent atteint lors de la 4° semaine de l’année, c’est-à- dire dans les derniers jours de janvier, 1°,6. Le même phènomène se produit à la même époque en 1892 quoique d'une manière moins accentuée ; la tem- pérature du pin dépassant celle du bouleau de 00,7, cette coïncidence ne peut du reste qu'être accidentelle. Ces excédents de température du pin, comparativement au bouleau, correspondent à des températures de l'air égales en 1891 à -— 210,2 eten 1892 à — 290,4. Un coup d’œil général, jeté sur les courbes, fait voir que lors des grands froids de l’année, les températures dans l’intérieur du pin sont supérieures à celles obser- vées dans le bouleau. Je crois pouvoir attribuer ce fait à la disposition différente des racines des deux arbres. Les racines pivotantes du pin pénètrent dans des couches relativement profondes du sol, dont la température est plus élevée que celle des couches supérieures, dans les- quelles se développent la plus grande partie des racines du bouleau. Il faut probablement attribuer à cette cause le fait que j'ai observé ; malgré la mauvaise conductibilité des masses ligneuses, la température plus élevée des cou- ches du sol dans lesquelles pénètrent les racines du pin, doit se transmettre à la masse entière de l’arbre. DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 23 En continuant l'étude des courbes du pin nous voyons un fait qui se répète lors des observations de l’une et de l’autre année: ces courbes s’infléchissent brusquement et descendent considérablement au-dessous de la ligne des zéros représentant la température dans le bouleau. Ces inflexions correspondent en 1891 à la 13e et 16° semaine de l’année: en 18992 aux 14, 17, 18 et 19e semaines de l’année. En 1891, la courbe descend brus- quement à 2°,2, el 2°,4 au-dessous de la ligne des zéros, les températures ambiantes étant — + 1°,8, + 2°,8. En 1892, la courbe descend encore plus bas à 2°,6, 2°,8 et 2°,3 au-dessous de la ligne des O, les températures ambiantes étant — —2°,8, + 12°,2, + 18°,2, et + 19,2°. Peut-être doit-on attribuer ces inflexions des courbes à ce fait qu’elles correspondent à une époque de l’année durant laquelle, la température de l'air s'étant adoucie, les couches supérieures du sol sont déjà échauffées, sans que la chaleur ait eu le temps de pénétrer dans les couches plus profondes du sol dans lesquelles sont disposées les racines du pin. Néanmoins, si l’on peut à la rigueur at- tribuer à cette cause les abaissements de la courbe qui viennent d’être indiqués, il reste à trouver la raison des relèvements de la courbe qui correspondent à la 1/4 semaine 1891 et aux 16° et 18" semaines de 1892. Il faut admettre que les différences entre les tempéra- tures du sol à différentes profondeurs ne sont pas seuies à influer sur la marche de la température dans les arbres. L’échauffement direct des troncs des deux arbres doit également avoir une influence sur le caractère de la courbe et, comme les observations comparatives faites 24 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES sur les sapins et le bouleau semblent l'indiquer, il est probable que le tronc du pin perd moins de chaleur par le rayonnement que celui du bouleau. En effet, les deux points ascensionnels de la première courbe (1891) cor- respondent à une élévation de la température de l'air depuis + {1°,8 à + 2°,9 et de la seconde courbe (1892) à une élévation de la température depuis — 2°,8 à +8°,2; il y a probablement là deux causes qui agissent en sens contraire et dont l'effet se fait sentir durant toute la pé- riode de végétation. L'influence de la température des couches inférieures du sol doit tendre, durant les mois les plus chauds de la période de végétation, à diminuer les excédents de la température du pin comparée à celle du bouleau. Néanmoins, comme l'indiquent les deux courbes (années 1891 et 18992), les excédents de la tem- pérature du pin durant les mois de juin, juillet et com- mencement d'août sont nettement accentués et nous voyons se répéter, dans cette série d'observations, les phénomènes constatés lors de l’étude comparative de la marche des températures dans le sapin et dans le bouleau. Les points culminants des courbes correspondent aux semaines durant lesquelles la température a été la plus élevée et les inflexions vers la ligne de O à des abaisse- ments de cette température. En effet nous avons pour l’année 1891 : 1) 22me semaine: Excédent detempérature=+1°,8. T de l’air —=--22°. 2) 23% semaine: La courbe tombe jusqu’à +0°,5. T extérieur descend de +22°à 99,9. 3) 25° semaine: Excédentdetempérature= +3°,1. T de l'air —+249,9, d'à 7 LA DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 25 %) 29% semaine: La courbe descend à peu près jusqu’à —+1°,3. T de l’air s’abaisse de 24°,9à21°,0. 5) 30"°semaine: Excédentde température= +3°,5. T de l’air —97°,6. Depuis ce moment la température de l'air s’abaisse graduellement et la courbe ne dépasse plus la ligne des O que de 0°,4 et 0°,5 /33"% et 36 semaines). Les mêmes faits se sont répétés durant l’añnée 1892, Nous trouvons sur la courbe correspondant à cette année pour la: 23me semaine: Excédent — + 19,5. T. extérieure y À 24me semaine: La courbe descend jusqu’à + 0°,3, quoique la température ambiante s'élève de 16°,2 à + 20°,7, anomalie qui, pour moi, est inexplicable. Sauf ce cas isolé, la courbe de l’année 1892 est analogue à celle de 1891. 25% semaine: Excédent — 1°,7. T. ext. —24°,3, après quoi la courbe descend graduellement jusqu'à + 0°,5 (27% se- maine), la température ambiante tombant de 24°,3 à 18°,2. 29me semaine: Excéd. —+2°,0. T. ext. —+26°,9 30% semaine: Excéd. =+2°,1. T. ext. —+28°,3. Après ce maximum, la courbe s’abaisse graduellement et arrive à ne dépasser la ligne des O que de 0°,1 (34° semaine), la température de l'air s’abaisse également graduellement depuis 28°,3 jusqu’à 14°,7. A partir de ce minimum, la température ambiante remonte jusqu’à 26 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES + 18°,7 (35° semaine), la courbe des températures se relève également et forme un cinquième point d'élé- vation = + 0°,7. Comme on le voit, l’effet observé durant la période de végétation, lors de l'étude comparative des températures du sapin et du bouleau, se répète, quoique d’une manière atténuée, dans la marche de la température dans le pin et le bouleau. En suivant les deux courbes durant les périodes au- tumnales et la première moitié de l'hiver, nous rencon- trons un certain nombre de faits dont quelques-uns sont difficiles à expliquer. Durant l’année 1891, nous trouvons (38% semaine) une inflexion brusque de la courbe (elle descend à 2°,1 au-dessous de la ligne de 0°) tandis que la température de l’air varie relativement peu, depuis H 8°,7 à + 6°,2, pour remonter à + 9° la semaine d’après. Cette ano- malie ne se laisse pas expliquer par les différences dans les températures des différentes couches du sol, car à celte époque de l’année (septembre), dans la région sep- tentrionale de la Russie, où se faisaient les observations, ces températures sont supérieures pour les racines du pin comparativement à celles du bouleau, les couches supérieures du sol ne recevant plus qu'une quantité très restreinte de chaleur. Les conditions d’échauffement des troncs des arbres ne peuvent également pas à cette époque de l’année donner l'explication de ce fait. Peut-être doit-on la chercher dans une différence entre les périodes de végé- tation des deux arbres, qui se termine probablement plus tôt pour le bouleau que pour le pin; le bouleau n2 rece- vant en septembre que peu de sucs par ses racines et ITA NUEE DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 27 celles du pin lui amenant encore des sues déjà compara- tivement refroidis. Ceci du reste n’est qu’une hypo- thèse, car nous ne connaissons pas la durée de la période de végétation des arbres du moins dans le nord de la Russie. L’anomalie contraire que nous voyons se produire lors de la 43% semaine reste également inexpliquée, car en novembre la période de végétation doit être close même pour le pin. L’excédent de 2°,4 observé à cette époque correspond à un abaissement de la température de l’air tombant de + 10,2 à — 19,4. Il est possible néanmoins qu'à ce moment se produise l'effet de la conductibilité des racines du pin qui pénètrent dans les couches moins froides qne celles du bouleau, dont les racines traçantes sont dispo- sées dans les couches supérieures du sol, qui en ce moment viennent d’être brusquement refroidies. La courbe pour l’année 1891 se termine sans ano- malie indiquant de légers excédents pour les tempéra- tures du pin ainsi que nous l’avons déjà observé pour le commencement du même hiver, mais alors d’une manière beaucoup plus accentuée. La continuation de la courbe pour 1892 ne présente pas d’anomalies pareilles à celles indiquées pour 1891 ; néanmoins lors de la 9e et à la 11m semaine, la courbe descend au-dessous de la ligne des O de 0°.2 et de 0,6; ces minima correspondent, le premier à un abaissement de la température de l’air tombant de + 2°,5 à — 0°,2 et le second de 2°,1 à + 10,4. Il est évident que nous ne pouvons attribuer une valeur rigoureuse aux tentatives d'explications que nous don- nons pour tâcher de nous rendre compte des anomalies 28 MARCHÉ COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES observées dans les courbes des observations. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'elles sont possibles. Elles indiquent dans tous les cas la grande complexité des phénomènes que nous avons entrepris d'étudier. Voilà en traits généraux les résultats auxquels nous amène l’étude comparative de la marche des températu- res dans le pin et le bouleau. Les phénomènes, déjà assez complexes, étudiés lors de la comparaison entre le sapin et le bouleau, se trouvent encore compliqués dans cette seconde étude par de nouveaux facteurs dont nous avons surtout indiqué l’un: les différences entre les températu- res des couches du sol dans lesquelles plongent les racines des deux arbres. Durant les mois de l'été les températures des couches profondes sont établies d’une manière assez permanente et varient peu. Leur influence ne se manifeste que par un abaissement comparatif de la température du pin et par conséquent une diminution des différences entre les températures des deux arbres. Il en est à peu près de même darant les mois d'hiver. Les différences entre les températures du pin et celles du bouleau dépendent surtout, à cette époque de là conduc- tibilité des masses ligneuses des deux arbres plongeant dans des milieux de températures différentes. Mais les phénomènes se compliquent extrêmement lors des pério- des transitoires, c’est-à-dire, durant le printemps et l’au- tomne ; à ces époques il y a variation non seulement dans les températures des couches supérieures du sol, mais également, quoique d’une manière beaucoup plus régulière, dans celles des couches plus profondes, qui augmentent au printemps et diminuent en automne. Il DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 0, faut observer en outre que les époques auxquelles se produit l'éveil, et la terminaison des périodes végétatives ne doivent pas être les mêmes pour les deux arbres; et comme la végétation par elle-même a une influence pré- pondérante sur la marche des températures, on se rend bien compte que le fait général que nous avons indiqué, ne peut paraître dans toute sa netteté que durant les épo- ques de grandes chaleurs quand l'effet des autres causes que nous avons énumérées se trouve diminné par l'in- fluence des hautes températures de l'air, qui à cette époque est prédominante. En terminant l'exposé de mes recherches je ne puis m'empêcher d'exprimer mon regret de n'avoir pu mesu- rer la marche des températures dans les arbres à l’aide d'éléments thermoélectriques, mais j'opérais dans une localité si éloignée de tout grand centre, que je ne pou- vais penser à appliquer à mes recherches des instruments aussi délicats. Durant le courant de ces étades j’ai tenté d'expliquer quelques-uns des phénomènes, notés sur les courbes des températures, par la forme et la disposition dans le sol, des racines du bouleau et du pin; j'ai souvent em- ployé les termes de racines traçantes et pivotantes, c’est pourquoi je crois uiüile de terminer ce travail par la des- cription des racines des deux arbres qui ont servi aux observations thermométriques. Dans ce but, j’ai fait déterrer avec beaucoup de soin les racines du pin et du bouleau qui ont servi aux obser- vations et j'ai tâché de les retirer autant que possible sans les déformer, ni les briser, Ce travail fort pénible a été exécuté sous ma surveillance personnelle et je crois pouvoir affirmer que sauf quelques bouts de racines trop 30 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES fragiles ou trop profondément enfoncées pour pouvoir être retirées de terre, l’ensemble extrait du sol donne une idée exacte des racines des deux arbres du moins dans leurs parties essentielles. Les racines, rattachées dans les endroits ou il y avait eu cassure, ont été suspendues à l’aide de cordes dans un léger échafaudage et photogra- phiées. Les deux images ainsi obtenues sont jointes à cette description. Les racines du sapin étant fort semblables à celles du bouleau j'ai cru inutile de répéter le travail fort pénible que m'avait coûlé l’extraction de celles du pin et du bouleau. Racines du pin, pl. IIL, fig. 1. Le tronc scié à une hauteur de 55 cm. au-dessus du sol avait un diamètre de 33 cm.; les racines de cet arbre sont formées par deux parties superposées. La première se compose de cinq raeines principales courant à la super- ficie du sol et ayant chacune une longueur dépassant de beaucoup 12 m., car ayant retiré des racines de cette longueur, j'ai dû laisser en terre des bouts ayant encore un diamètre de 1,5 em. et l'épaisseur de ces racines variait fort peu, à 5 m. plus près du tronc le dia- mètre des racines était de 1,9 em.; il est par consé- quent évident qu'il en est resté en terre une partie assez longue. Ces racines traçantes étaient peu ramifiées et avaient l’aspect de cordes; près du tronc seulement leur épaisseur augmentait ; à { m. du tronc elles avaient un diamètre d'à peu près 16 cm. Une des cinq racines principales était munie de cinq racines adjonctives des- cendant verticalement dans le sol à une profondeur dé- DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 31 passant | m. et se terminait par des radicelles formant frange, leur épaisseur variait peu sur toute leur longueur, elles étaient épaisses d’à peu près À cm. La deuxième racine était disposée à 15 cm. plus bas que la couronne supérieure, elle formait pivot et se di- visait en deux parties, dont l’une s’enfonçait dans le sol de 97 cem., et, ayant rencontré à cette profondeur une masse de sable très dur et très résistant, s’y est apla- tie sans pouvoir la pénétrer; la base de ce pivot est en- tourée d’une frange de radicelles disposées en couronne latérale. La seconde partie de la racine pivotante ayant rencontré une couche de sable moins résistante, s'y est enfoncée de 1,65 m. à partir du sol, elle s’y est peu à peu aplatie et terminée en pelle munie d’une frange de radicelles pendantes. Le diamètre de la racine pivo- tante à sa partie supérieure — 21 cm. ; c’est cette racine pivotante qui forme la plus grande masse des racines du pin. Racines du bouleau, pl. LT, fig. 2. Le tronc scié à une hauteur de 32 cm. au-dessus du sol avait un diamètre de 37 cm. Les racines de cet arbre forment deux couronnes superposées composées, la pre- mière de neuf, la seconde de dix racines principales. J’ai pu retirer du sol des racines longues de 9 m., le bout brisé avait encore une épaisseur d'à peu près À cm. ; néanmoins la partie restée en terre ne devait pas avoir une grande longueur, car ces racines allaient en s’amin- cissant assez rapidement. Sous ce rapport elles dif- fèrent de celles du pin qui, comme je l’ai indiqué plus haut, ont à peu près le même diamètre sur une grande lougueur. 12 MARCHE COMPARATIVE DES TEMPÉRATURES La deuxième couronne des racines, plus importante que la première, élait disposée à 42 cm. au-dessous du sol; au centre de cette couronne se trouvait une petite racine pivotante qui s’enfonçait de 70 em. à partir de la superficie du sol et dont la partie la plus épaisse avait un diamètre d’à peu près 5 em.; comparée à la massive et longue racine pivotante du pin, celle du bouleau était absolument insignifiante par elle-même ainsi que par ses ramifications. Ce sont les racines de la deuxième couronne qui, par leur volume et leur longueur, ont le plus d’im- portance, elles sont extrêmement ramifiées et courent tan- tôt en affleurant la superficie du sol, tantôt en s’y enfon- çant de 60 cm. et plus; elles portent en outre des ra- mifications qui descendent verticalement à de grandes profondeurs; ainsi, sur une des racines principales de la deuxième couronne, j'ai observé, à 3 m. de distance du tronc, une ramification verticale qui s’enfonçait en terre de plus de 1,80 m., car la partie que j'ai retirée et qui avait cette longueur n'était pas complète, 1l est resté dans le sol un bout d’un diamètre d'à peu près Î cm.; néanmoins ces racines secondaires qui s’enfoncent verticalement sont peu nombreuses, peu ramifiées et pré- sentent par conséquent peu d'importance pour la nutrition de l'arbre qui se produit surtout par les racines traçantes des deux couronnes. Les racines qui viennent d’être décrites appartien- nent à des arbres croissant sur un sol composé d’un sable rouge très compact, néanmoins, sauf quelques détails, elles présentent les caractères généraux qui se retrouvent plus ou moins dans toutes les racines du pin ou du bou- leau que j'ai eu l’occasion d'observer. La différence de structure des racines des deux arbres DANS LE BOULEAU, LE SAPIN ET LE PIN. 39 qui viennent d’être décrites rend, il me semble, assez bien compte des différences observées dans la marche des tem- pératures; nous avons vu en effet que la massive racine pivotante du pin s’enfonçait dans le sol de 1,65 m. tandis quele pivot du bouleau n’y pénétrait que de 70 em. ; cette différence ne pouvait être compensée par les quel- ques racines profondes da bouleau qui, ni par leur masse, ni par leurs ramifications, ne pouvaient avoir une in- fluence sérieuse sur la nutrition et la température de l’ar- bre. ARCHIVES, t. L — Janvier 1896. 3 ALLIAGES COLORÉS D'ALUMINIUM PR Charles MARGOT Préparateur au Cabinet de physique de l'Université de Genève. (Communiqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève dans sa séance du 7 novembre 1895). On doit aux travaux de l’ingénieur américain Hunt et du chimiste anglais Roberts-Austen, la connaissance d’un remarquable alliage formé de 78 parties d’or et de 22 parties d'aluminium, ayant une coloration pourpre à re- flets rubis. On a signalé récemment cet alliage comme sus- ceptible d'applications à la bijouterie et à la frappe de la monnaie, car si les proportions en sont altérées, la colo- ration pourpre disparaît entièrement. Cependant il y au- rait de sérieuses réserves à formuler sur l'emploi pratique de cet alliage, vu qu’il ne paraît pas posséder les qualités exigées pour supporter le travail du burinage et de l’es- tampage. Opérant sur une petite quantité de substance, nous avons bien obtenu l'alliage à teinte pourpre, mais la texture en est cristalline et il se pulvérise au moindre choc du marteau. La curieuse coloration que présente cet alliage parti- cuher d’or et d'aluminium montre que ce dernier métal se comporte différemment dans ses combinaisons métalli- ALLIAGES COLORÉS D' ALUMINIUM. 3 ques que ne le font les métaux usuels, lesquels forment des alliages dont la coloration dérive visiblement de celle des composants. Si les métaux alliés sont blancs, on ob- tient des alliages dont la teinte est encore blanche ; ce sera par exemple le cas des alliages faits avec le zine, l’étain ou l'argent. Avec l’aluminium, il en sera encore de même s’il est allié à ces mêmes métaux. c’est-à-dire que la teinte ne Change aucunement. Par contre l'aluminium allié à des métaux blancs peu fusibles, tels que le platine, le pal- ladium et même à un certain degré avec le cobalt et le nickel, peut parfois donner naissance à des alliages forte- ment colorés. Alliés à l'aluminium dans les proportions citées ci-dessous, le platine peut donner un alliage ayant la couleur de l’or, le palladium un alliage rose cuivré, le cobalt et le nickel des alliages plus ou moins jaunâtres. Ce sont d’ailleurs les seuls métaux sur lesquels nos essais aient porté; mais il est admissible de supposer que l’alu- minium puisse former d’autres combinaisons colorées avec les métaux de la famille du platine, l’iridium, par exem- ple, et probablement aussi avec le chrome, le titane et des métaux à point de fusion élevé. Lorsqu'on opère sur une masse minime de substance, la formation de ces alliages d'aluminium avec les métaux peu fusibles s’effectue néanmoins facilement au chalumeau à gaz, en plaçant les fragments à fondre au fond d’un petit creuset taillé dans un bloc de charbon. A la tempé- rature du rouge vif, la combinaison s’effectue brusque- ment; elle est accompagnée d’un dégagement de chaleur assez intense pour que le culot métallique en fusion devienne blanc éblouissant et due en partie à une com- bustion partielle de l'aluminium. Cette expérience faite avec le platine peut donner lieu à une explosion qui PSN SOIR LORS PÉTAEN U PRET EN AIT 36 ALLIAGES COLORÉS D’ALUMINIUM. projette en tous sens des gouttelettes de métal, aussi faut-il prendre quelques précautions. Ce mode d'opérer auquel nous avons dû restreindre ces essais, peut être critiqué, car il entraîne forcément la production d’une certaine dose d’alamine, laquelle, on peut du moins le présumer, reste partiellement incorporée dans la masse métallique. Il est done possible que les pro- priétés indiquées ci-dessous et même la coloration de ces alliages fussent modifiées, s’ils étaient faits en quantités plus considérables à l’abri de l'oxydation. 1° Aluminium, 28 parties. Platine, 72 parües. Cet alliage possède une belle coloration jaune d’or, laquelle peut en faisant varier les proportions dans de faibles limites prendre une teinte violacée, verdâtre et par- fois cuivrée. Cet alliage est cassant, dur, à structure cris- talline, La combinaison or-jaune semble la moins insta- ble. Quant aux autres il se produit une désagrégation de substance assez rapidement, pour qu’au bout de quelques jours on retrouve les fragments de l’alliage transformés en poudre grisâtre. 2° Aluminium et palladium. Ces deux métaux alliés dans des proportions à peu près semblables à celles de l’alliage précédent, produisent parfois un alliage ayant une très belle coloration rose cuivrée; si l'on sort des proportions voulues, la teinte passe au gris d'acier. La texture de cet alliage est cristalline, il est dur, très fragile, mais ne se désagrège pas avec le temps. 30 Aluminium, 20 à 25 parties. Cobalt, 75 à 80 par- tes. Cet alliage, dont la teinte est jaunâtre, a, lorsqu'il vient d’être formé, la dureté de l’acier trempé, une struc- ture cristalline, et de même que les précédents, il se pul- ALLIAGES COLORÉS D ALUMINIUM. 37 vérise sous le choc du marteau. Il offre encore moins de stabilité que l’alliage de platine, car au bout de peu de jours il se transforme presque entièrement en poudre ayant une teinte violacée sensible. 4° Aluminium, 18 parties. Nickel 82 parties. Cet alliage possède une coloration jaune-paille assez marquée ; il a presque la dureté de l'acier trempé et peut prendre un très beau poli. Il diffère totalement des pré- cédents par sa résistance au choc du marteau et par sa parfaite stabilité. La cassure à grain serré est semblable à celle de l’acier ou du bronze des cloches. Ces alliages sont intéressants du fait de leurs colorations variées, en particulier ceux d’or, de platine et de palla- dium, mais ils ne paraissent pas pouvoir être utilisés, à cause de leur défaut de malléabilité et, pour plusieurs d’entre eux, de leur désagrégation spontanée. Il faut proba- blement les considérer comme de véritables combinaisons chimiques : leur nature cristalline, le fait que certaines colorations n'apparaissent que pour des proportions par- faitement définies des métaux alliés, qu'ils se forment toujours avec une élévation notable de température, et que, d'autre part, la combinaison effectuée est instable, tout indique que l’on se trouve en présence d'un arran- gement moléculaire différent de celui qui constitue l’al- liage simple ou mélange de substances métalliques. Quelle peut être l’origine de la coloration que présen- tent plusieurs de ces alliages d'aluminium? Remarquons qu’en général la coloration se manifeste surtout dans les alliages d'aluminium faits avec les métaux dont le point de fusion est élevé, et qu’on ne constate rien de sembla- ble dans les alliages d'aluminium avec les métaux fusibles, tels que le zinc, l’étain ou même avec l'argent. AE M en à 5 7 7 “bel 38 ALLIAGES COLORÉS D'ALUMINIUM. On peut admettre dans le premier cas que la combi- naison ne s’effectuant qu'à une température très élevée et donnant lieu à une combustion partielle de l’alumi- nium, produit des cristaux microscopiques d’alumine qui, restant incorporés dans le métal, lui communiquent et sa nature cristalline et sa dureté, et peut-être la coloration constatée dans certains cas. Ce dernier point est douteux, car si l’on examine au microscope, même avec un fort grossissement, la poudre métallique résultant de la désa- grégation des alliages de platine, d’or ou de cobalt, on constate qu’elle ne diffère en rien par son aspect de frag- ments plus volumineux; elle possède à tous égards une nature métallique évidente, l'éclat d’or du premier, pour- pre du second, jaunâtre du troisième de ces alliages, et on ne peut y déceler la présence des cristaux d’alumine pré- sumés; peut-être aussi à cause de leur extrême petitesse, échappent-ils à l'observation. SUR QUELQUES PRODUITS DE SUBSTITUTION DES CARBONATES ET PHOSPHATES D'œ ET DE {3 NAPHTYLE ET SUR LA PRÉPARATION DU CHLORONAPHTOL C''H'OH CI 1.4 ET DU BROMGNAPHTOL C''H°OH Br 1. 4. PAR Frédéric REVERDIN et Hugo KAUFFMANN, Dans une communication faite par l'un de nous sur la préparation de l’acide naphtolsulfonique C'"H°OH. HS0O* 1.4 au moyen du carbonate d'x naphtyle nous nous sommes réservés de revenir avec quelques détails sur ce dernier composé. Les résultats obtenus nous ont engagé à soumettre à une étude analogue le carbonate de G naphtyle ainsi que les phosphates d'4 et de B naphtyle. Les carbonates d’& et de 3 naphtyle nous ont été libéralement fourni par les « Farbenfabriken vormals Meister Lucius und Brüning » auxquelles nous adressons ici tous nos re- merciements et ces produits ont été spécialement purifiés pour nos recherches. ! Archives, t. 33, 1895. 62 et Berichte, t. 27, 1894. 3460. 40 PRODUITS DE SUBSTITUTION Carbonate d'x naphtyle. à (C'*H'0),C0. Le produit technique a été purifié par la méthode in- diquée dans le travail cité et nous ne reviendrons pas non plus sur les propriétés générales de ce composé qui avait déjà été préparé en 1889 par E. Burkard. Après avoir constaté que le carbonate d’x naphtyle donne par sulfonation à froid un disulfocarbonate dans lequel les groupes «sulfo» sonten position para relative- ment au groupe o7 2 et qu'il n'entre pas, ou toat au moins d'une manière tout à fait secondaire et accidentelle de substituant en position ortho, comme c’est le cas lors- qu'on sulfone l’X naphtol lui-même, nous avons soumis ce composé à l’action de l’acide nitrique, du chlore et du brome et nous avons constaté que le groupe mitro, le chlore et le brome entrent comme on pouvait s’y attendre dans la même position que le groupe sulfo. Ceci nous a permis de préparer et de caractériser entre autres le chlo- ronaphtol et le bromonaphtol 1.4 qui n'avaient pas été obtenus jusqu'ici. | Action de l'acide nitrique. En ajoutant à une solution chaude de 31 grammes de carbonate d’x naphtyle dans 250‘ d'acide acétique un mélange de 40° d’acide nitrique à 40° B:° et de 50°° d’a- cide acétique et en chauffant cette solution à peu près un quart d'heure à feu nu de manière à ce qu'elle soit en lé- gère ébullition on obtient un liquide qui se concrète peu à peu et qui après avoir été lavé à l'acide acétique et ex- trait à l'alcool fournit un corps cristallisé en aiguilles 1 Inauqgural dissertation. Vorg. der Universität Basel. — £ L Soleure, 1889. DES CARBONATES ET PHOSPHATES. 41 jaune pâle, fusibles à 145°-150° et enfin à 148° après deux cristallisations dans le benzène. Ce composé que nous nous proposons d'étudier de plus près donne par saponificalion au moyen de la po- tasse alcoolique da nétronaphtol C''H'OH.NO* 1.4 fusible à 164° et de l'x naphtol. En opérant en solution plus concentrée, soit en ajou- tant à une solution de 31 grammes de carbonate d’x naphtyle dans 150 d’acide acétique un mélange de 40°° d'acide nitrique de 40° Be et de 25° d’acide acétique et chauffant à feu nu, on obtient un liquide qui commence à se concréter même à chaud et qui fournit après plusieurs cristallisations dans l'alcool, dans le benzène et enfin dans l'acide acétique un compoxé cristallisé en jolies aiguilles. jaune pâle, fusibles à 2120. Ce nouveau corps est consti- tué par le carbonate d'à nitronaphtyle. OO. — CO — 0 Se NO° NO? car il fourait par saponification au moyen de la potasse alcoolique le nitronaphtol 1.4 seul. Les deux dérivés du carbonate d’x naphtyle dont nous venons de parler sont des composés relativement stables, ils ne se saponifient rapidement que sous l'influence des alcalis alcooliques et nous n'avons pas réussi jusqu'ici à en obtenir des produits de réduction par les moyens ha- bituels. Action du chlore. En faisant réagir le chlore sur le carbonate d’&naphtyle 42 PRODUITS DE SUBSTITUTION nous avons obtenu suivant les conditions un produit d’ad- dition ou un produit de substitution. Le produit d’addition se forme lorsqu'on fait passer le chlore dans une solution maintenue froide du carbonate d'æ naphtyle dans le benzène ou dans le tétrachlorure de carbone. Il se sépare en jolies aiguilles blanches, fusibles vers 200° en se décomposant, il est assez soluble dans le chloroforme et dans l’acétone, peu soluble dans l’acide acétique, le tétrachlorure de carbone, le benzène, l'alcool et l’éther, insoluble dans l’eau. [Il correspond vraisembla- blement à la formule. O0 — CO — 0 Re H CL AC H CI CL H car il fournit par saponification le même chloronaphtol (OH.CI 1.4) que le produit de substitution dont 1l sera question plus loin. En outre, en distillant ce produit d’addition on obtient le produit de substitution tandis qu'il se dégage de l'acide chlorhydrique en abondance. On peut aussi éliminer l'a- cide chlorhydrique de ce composé en le chauffant en solu- tion chloroformique avec l’aniline, la phénylhydrazine ou la diméthylaniline, de même qu’en le chauffant avec de l’anhydride acétique, dans lequel il est très soluble à chaud. Le carbonate de dichlorure d’& naphtyle chauffé au bain marie avec de l’acide sulfurique concentré ou avec du tri- chlorure d’antimoine donne une coloration rouge très instable accompagnée de la formation d’une résine. DES CARBONATES ET PHOSPHATES. 43 En dissolvant le carbonate de dichlorure dans # parties d’acide sulfurique à 100 ‘/, et en remuant jusqu'à ces- sation du dégagement d'acide chlorhydrique puis en ajoutant 2 parties d'acide sulfurique à 20 °/, d’anhydride et chauffant 20 minutes au bain-marie on obtient un acide chlorosulfoné qui se copule avec les combinaisons diazoïques. Produit de substitution. On obtient un produit de substitution soit un carbo- nate de chloro x naphtyle. x (C'"H°CI O), CO “eee CI GI en faisant passer le chlore à la tempérainre ordinaire dans üne solution chaude du carbonate dans l’acide acé- tique ou à froid dans sa solution dans le tétrachlorure de carbone additionnée de 5 ‘/, de trichlorure d’antimoine, du poids du carbonate. On dissout le carbonate d’x naphtyle dans 10 à 11 parties de tétrachlorure de car- bone. En faisant passer le chlore la solution se concrète peu à peu et lorsque le chlore n’est plus absorbé on filtre et on lave le produit de la réaction avec du tétrachlorure puis avec de la lessive de soude étendue. Le produit brut ainsi obtenu est débarrassé, par ébul- htion avec l’acétone dans laquelle il est fort peu soluble, de produits secondaires plus solubles et après purification par cristallisations répétées dans le benzène et dans la ligroine, le carbonate de chloro + naphtyle se présente sous la forme de jolies aiguilles blanches fusibles à 2280. 44 PRODUITS DE SUBSTITUTION [Il a donné à l'analyse le résultat suivant : Calculé pour : Trouvé : (G'°H6CI O0), CO CI 18540, 18/1087 Le carbonate de chloro-2-naphtyle est très peu soluble dans la plupart des véhicules organiques, il est très stable envers les acides, assez stable envers les alcalis en solution aqueuse tandis qu'il est saponifié par les alealis en solution alcoolique. J} réagit avec l’aniline et les amines en se saponifiant et en donnant lieu à la formation d’un corps rouge. En abandonnant à froid (de 0 à + 10° environ) 1 partie de carbonate de chloro-&-naphtyle avec 4 parties d'acide sulfurique à 20 ‘/, d’anhydride, il se transforme peu à peu en dérivé sulfoné qu'on a isolé au bout de 24 heures. Cet acide fournit par l’action du perchlorure de fer une coloration vert bleu passant au violet bleu puis au brun ; son sel de soude est presque complètement so- luble dans l'alcool. Il donne avec le chlorure de diazo- benzène une matière colorante rouge d’une nuance beau- coup plus violette que la matière colorante obtenue avec le sulfonaphtol (OH.HSO* 1.4) et très soluble. En sapo- nifiant le carbonate de chloro-&-naphtyle au moyen de la potasse alcoolique puis distillant avec de la vapeur d’eau le produit de la réaction rendu acide, on obtient le chlo- ronaphtol C''H'OH. CI 4.4. Ce composé est assez instable lorsqu'il n’est pas tout à fait pur, il prend facilement une coloration rouge ; il su- blime vers 100° en longues aiguilles blanches, fusibles à 1160, très solubles dans la plupart des véhicules organi- ques. DES CARBONATES ET PHOSPHATES. 45 L'hypochlorite de chaux et le perchlorure de fer pro- voquent dans sa solution neutre la formation de flocons bleus ; avec le chloroforme, le tétrachlorure de carbone et la formaldéhyde il donne en présence de potasse une ré- action bleue ressemblant beaucoup à celle que donne le naphtol. Il réagit avec le nitrite de soude et se copule avec le chlorure de diazobenzène. Son dérivé acétylé C''H'CI.0 (C*H'O), préparé avec le chlorure d’acétyle fond après cristallisation dans la ligroïne à 44°: son picrate, très instable, préparé en so- lation dans le chloroforme fond à 171°. L’acide nitrique réagit de même que l'acide chromi- que sur le chloronaphtol en l’oxydant ; l’aniline fournit le même corps rouge qui se forme avec le carbonate corres- pondant et la diméthyle-para-phénylènediamine donne avec le chloronaphtol en présence de l’air une coloration bleue (bleu de naphtol). En faisant réagir le chlore sur une solution de ce chloronaphtol dans l’acide acélique on obtient très facilement le dichloronaphtol C''H°OH.CI.CI. 1.2. 4 fusible à 106°, déjà connu '. Nous pensons que la constitution indiquée pour le nou- veau chloronaphtol est suffisamment justifiée par toutes les propriétés qui le caractérisent et qui sont semblables à celles du bromonaphtol dont 1l va être question et dont la constitution a été établie expérimentalement. On trouve dans la littérature un chloronaphtol* fasible à 97° qui a été préparé par l’action du pentachlorure de phosphore sur l'acide « naphtolsulfonique obtenu par sulfonation directe de l’x naphtol : ce chloronaphtol qui ‘ Berichte, 21, (1888), 891 et 1030. ? Berichte, 15, (1882), 312. 46 PRODUITS DE SUBSTITUTION aurait dû constituer le dérivé OH.CI. 1.4 si l'acide x naphtolsulfonique qui a servi à le préparer eut été réel- lement l'acide 1.4 est sans doute constitué plutôt soit par le chloronaphtol 1.2 soit par un mélange, car des re- cherches * récentes ont montré qu'il se formait dans la sulfonation directe de l’x naphtol un mélange d'acides naphtolsulfoniques renfermant de l'acide 1.2.— Action du brome. On obtient le mieux un dérivé bromé du carbonate d'& naphtyle en dissolvant à chaud 31 gr. de carbonate dans 390 cc. d'acide acétique, et en ajoutant à cette solution chaude 12 ce. de brome en solution dans 50 cc. d'acide acétique. Le liquide bien mélangé se concrète bientôt en une masse cristalline qui après avoir été filtrée et lavée à l'acide acétique donne un produit brut fusible à 200°, On obtient après purification par traitement à l’acétone et cristallisation dans le benzène un produit fusible à 214°; quoique le point de fusion reste le même après plusieurs eristallisations ce produit ne nous a donné à l’analyse que 32.25 ‘|, de brome au lieu de 33,9 °}, exigés par la formule (C'"H°BrO), CO. Il est probable qu'il renferme une petite quantité d’impuretés. Les propriétés et réactions du carbonate de bromo-c- naphtyle sont identiques à celles du dérivé chloré. JI donne de même un dérivé sulfoné. Le bromonaphtol C''H°OH.Br. 1.4 qu'il fournit par sa- ponification au moyen de la potasse alcoolique ressemble dans toutes ses propriétés au chloronaphtol. Il fond à 127-128° et donne par l’action du brome en solution acétique le dibromonaphtol C''H°OH Br Br 1 Liebig's Ann., t. 273, 102. DES CARBONATES ET PHOSPHATES. 47 4. 2. 4. fusible à 105°,5 après cristallisation dans la li- groïne, déjà connu ?. Son dérivé acétylé C''H'Br.0 (C*H'0) fond à 51° et son picrale à 1679. La constitution de ce nouveau bromonaphtol a été établie en décomposant le dérivé diazoïque de la bro- mo-naphtylamine* C''H'NH*Br 1.4 déjà connue, par ébullition avec l’eau. Le bromonaphtol ainsi obtenu présente exactement toutes les propriétés de celui que nous avons préparé en partant du carbonate de bromo-x- naphtyle. Nous n’avons pas réussi jusqu'ici à obtenir par l’action de l'iode des dérivés correspondants à ceux que nous ont fournis le chlore et le brome. Le phosphate d'x naphtyle (C''H'0), PO qui a été pré- paré par Schæffer ” en faisant réagir le pentachlorure de phosphore sur + naphtol et par Heim” au moyen de l’'oxychlorure de phosphore, fond d’après nos observations à 149-150° après avoir été purifié par cristallisation dans l’acétone tandis que ces auteurs ont attribué le point de fusion de 144,5-145° au produit purifié par cristallisation dans l'alcool. Cet éther se comporte envers les agents de substitu- tion d’une manière analogue au carbonate d’& naphtyle. Il fournit par sulfonation un phosphate de sulfo x naphtyle qui est beaucoup plus stable que le dérivé correspondant du carbonate car 1l n’est complètement saponifié que par ! Reverdin et Fulda. Tabellarische Uebersicht der Naphtalinde- rivale, II° partie, p. 29. ? Berichte, 4, (1871), 850; et 11, (1878), 1904. 3 Liebigs Annalen, t. 273, p. 102. # Berichte, 16 (1888), 1770. 48 PRODUITS DE SUBSTITUTION la potasse alcoolique à chaud tandis que le carbonate de sulfo « naphtyle est déjà saponifié par l’ébullition avec l’eau. Lorsqu'on fait bouillir la solution aqueuse du sel de soude du phosphate de sulfo naphtyle il se saponilie in- complètement pour donner selon toutes probabilités une molécule d’acide naphtolsulfonique (OH.HSO* 1.4) et une molécule de phosphinate de sulfo xnaphtyle(C' ‘H°.HS0*0) PO.OH. La quantité d’acide nitreux qu’absorbe la solu- tion bouillie du sel de soude du phosphate de sulfo x paphtyle correspond à celle que demande une molécule d'acide naphtolsulfonique pour se transformer en dérivé nitrosé. Par contre en faisant bouillir pendant une heure le phosphate de sulfo 4 naphtyle avec de la potasse alcooli- que on le transforme complètement en acide naphtholsul- fonique qui a été caractérisé par les réactions connues comme étant l'acide naphtolsulfonique C'°H°.OH.HSO" 1.4. En introduisant le phosphate d’> naphtyle dans un mélange d’acide acétique et d’acide nitrique du poids spécifique de 1.5 et chauffant pen de temps au bain- marie on obtient un dérivé nitré que nous n'avons pas isolé mais qui nous a donné par saponification au moyen de la potasse alcoolique du nétronaphtol C*"H°OH NO* 1.4. Enfin en chauffant le phosphate d’+ naphtyle avec du brome en solution acétique nous avons pu constater après saponification du produit de la réaction la présence du bromonaphtol C''H'OH. Br. 1.4; cependant la réaction n’est pas nelte, elle est toujours accompagnée de la for- mation de résines. Il nons a paru intéressant de faire les mêmes recher- ches avec les dérivés du 8 naphtol et nous espérions obte- nir dans ces conditions en particulier des dérivés sulfonés DES CARBONATES ET PHOSPHATES. 49 qui différeraient par leur constitution de ceux que l’on obtient avec le B naphtol lui-même, ce qui du reste ne s’est pas réalisé. Le carbonate de Bnaphtyle. B (C''H°0),CO à déjà été pré- paré par Schering" par la même méthode que le dérivé a”. On l’obtient à l’état pur en faisant digérer avec de lécher le produit brut de la réaction après l'avoir bien lavé avec une solution alcaline, puis en le faisant cristal- liser dans l’éther éthylacétique. Il se présente alors sous la forme de paillettes blanches, fusibles à 176-177"; il est très peu soluble dans l’alcool, très soluble dans le benzène. _ Les essais de sulfonation du carbonate de 8 naphtyle nous ont donné un produit qui, transformé en matière colorante azoïque (avec le chlorure de diazobenzène) pa- raît identique à celui qu’on obtient par sulfonation di- recte du B naphtol, constitué, comme l’on sait par les aci- des naphtolsulfoniques OH.HSO° 2,6; 2.7 et 2.8. En essayant de bromer le carbonate de B naphtyle en solution acétique et au bain-marie, nous avons obtenu un produit que nous n’avons pas réussi à faire cristalliser mais qui d’après l’étude que nous en avons faite doit être constitué par un mélange de carbonate de naphtyle non attaqué, de 8 naphtol régénéré et d’une petite quan- üité de carbonate de bromo B naphtyle fusible à 188- 189° dont nous donnerons plus loin le mode de prépara- tion. Lorsqu'on fait réagir le brome, en léger excès pour la formation d’un carbonate de bromo-naphtyle, à la tempé- rature ordinaire et sous l’influence des rayons solaires 1 Demande de brevet allemand C 4197 du 12 juillet 1892. ? Berichte, 27 (1894), 3458. ARCHIVES, t. L — Janvier 1896. n oÙ PRODUITS DE SUBSTITUTION sur le carbonate de G naphtyle en solution dans le chlo- roforme on obtient un dérivé bromé que nous n'avons pu faire cristalliser mais qui directement saponifié par la po- tasse alcoolique nous a fourni un mélange de bromonaphtol OH.Br 2.4. fusible à 84-85° et de dibromonaphtol OH. Br. Br. 2.1.6 fusible à 106”, déjà connus. Le bromo- naphtol distille facilement avec les vapeurs d’eau tandis que le dibromonaphtol ne distille pas dans les mêmes conditions ce qui permet de séparer ces dérivés l’un de l’autre. En employant le double de la quantité de brome et en opérant dans les mêmes conditions, nous avons obtenu après saponification un dérivé bromé distillant avec la va- peur d’eau, fusible de 138-140° dont nous n’avons pas encore déterminé la constitution et du dibromonaphtol 2.1.6. Le produit fusible à 138-142" pourrait être un mélange de dibromonaphtol et de tribromonaphtol fusi- ble à 155°". Carbonate de bromo GB naphtyle. B (C'"H'BrO),CO. Nous avons préparé ce dérivé en faisant passer du phosgène dans une solution alcaline de bromo 8 naphtol C'"H'OH Br 2.1 qu’on obtient lui-même, soit d’après Smith”, en bromant le 5 naphtol en solution acétique, soit d’après nos propres recherches, en le bromant en solution alea- line, c’est-à-dire en introduisant peu à peu la quantité voulue de brome dans une solution maintenue froide de naphtol dans la lessive de soude étendue. Le carbonate de bromo-G-naphtyle a été obtenu à l’état pur en lavant le produit brut de la réaction avec de l’eau 1 Smith. J. Chem. Soc : 1879, p. 789. — Armstrong et Rositer. Berichte, 24, (1891), 705-719-720. 2 Berichte, 12, (1879), 680. DES CARBONATES ET PHOSPHATES. )1 alcaline, puis avec de l’eau pure, séchant, faisant digérer à froid avec de l’éther et cristallisant dans l’éther éthylacéti- que ; il se présente alors sous la forme d’aiguilles soyeu- ses et blanches, fusibles à 188-189". Il a donné à l’analyse les résultats suivants ; Calculé pour : Trouvé : (C:°H6Br 0), CO Br 33.90 °/, 39.23 33.90 Le carbonate de bromo-B-naphtyle donne par sulfona- tion un acide sulfonique qui, au point de vue des ma- tières colorantes azoïques qui en dérivent, est analogue à celui qu’on obtient en sulfonant le bromonaphtol lui- même et qui est constitué d’après Armstrong et Graham par l'acide C''H°.0H.Br.H$S0*2.1.6. Carbonate d’iodo-B-naphtyle. 8 (C'"H°J0),CO. De même qu'avec le carbonate d’ naphtyle, nous n’avons pas réussi à obtenir avec son isomère B un dérivé iodé par iodura- tion directe ; on ne connaît jusqu'ici aucun iodo-x- naphtol et les quelques essais que nous avons faits pour obtenir l’iodo-naphtol OH.J 1.4 n’ayant pas réussi nous n'avons Jusqu'ici pas pu préparer non plus le carbonate d'iodo-#-naphtyle. On connaît par contre l’iodo-B-naphtol C'HOH.J 2.1 qui à été préparé par Meldola* en faisant réagir une solution acétique d'iode sur le B naphtol en solution acétique. en présence d’acétate de plomb et d’a- cétate de soude. Ce dérivé nous a permis de préparer par la méthode déjà décrite le carbonate d’iodo-B naphtyle. Cet éther ! Berichte, 14, (1881), 1286 et 24 (1891) R, 705. ?,J. Chem. Soc. 47, (1885), 497. 52 PRODUITS DE SUBSTITUTION cristallise dans la ligroïne où il est fort peu soluble ou mieux encore dans l’éther éthylacétique en jolies aiguilles blanches, jaunissant légèrement sous l'influence de la lu- mière, possédant exactement le même point de fusion que le dérivé bromé, 188-189°. Il est soluble dans le tétra- chlorure de carbone, le benzène, l’acétone, l’éther éthyla- cétique, insoluble dans l’éther. Malgré un point de fusion constant et des cristallisa- tions répétées il a fourni à l’analyse les résultats suivants qui montrent qu'il renferme une petite quantité d'impu- retés. Calculé pour : Trouvé : (C:°H5JO),CO J 44,8 °/, 43.13 °, 42.92 Le phosphate de & naphtyle. B(C''H’O), PO qui a déjà été préparé par Schæffer et par Heim par les mêmes méthodes que le dérivé « ne nous à donné ni par sulfo- nation ni par nitration des résultats bien concluants. L’acide qu’on obtient par sulfonation ne paraît pas présen- ter après saponification tout à fait les mêmes caractères que l’acide obtenu en sulfonant le B naphtol lui-même et nous sommes encore dans le doute à cet égard. Par contre nous avons obtenu en bromant le phosphate de B naphtyle un produit qûi nous à fourni par sapomifi- cation un bromonaphtol présentant tous les caractères du bromonaphtol OH.Br 2.1. Il résulte de ces recherches d’une manière générale que (a 0 ) le groupe 700 renfermé dans le carbonate d’œ : (a) — 0 paphtyle oriense les substituants tels que HSO*,NO*, CI et Br vers la position 4 et préserve la position 2 du DES CARBONATES ET PHOSPHATES. D9 (a) — O\ noyau du naphtalène ; le groupe BA — 07 PO exerce la même influence pour ce qui concerne le groupe « sulfo » et très probablement pour les autres groupes. Dans le carbonate de B napbhtyle par contre, le groupe (B)— 0, (&)— 07 « sulfo » et pour le brome une orientation différente de celle du groupe « hydroxyle. » On sait en effet que le 6 naphtol fournit par sulfonation un mélange des acides sulfoniques C'*H°OH.HSO* 2.6 ; 2.7 et 2.8 et par bro- muration à froid le monobromonaphtol C‘°H°.OH.Br 2.1 et le dibromonaphtol C''H'OH.Br Br. 2.1.6' que nous avons également isolé du produit de saponification des dérivés bromés du carbonate de 5 naphtyle. Les essais faits avec le phosphate de 5 naphtyle sont trop incomplets pour que nous puissions pour le moment en tirer une conclusion quoiqu'il soit bien probable que ce composé se comporte de la même manière que le carbonate. CO ne parait pas provoquer pour le groupe Genève, 9, rue du Stand. Novembre 1895. N.-B. — Une partie de ces recherches ont été termi- nées avec l’aide de mon assistant M. le D' de Vos auquel Je tiens à exprimer ici tous mes remerciements. ! F. Reverdin et H. Fulda. Tabellarische Uebersicht der Naph- talinderivate. -— Georg et C° Bâle. 2 T'ON E SUR LA DISSYMETRIE MOLECULAIRE (2° Mémoire) RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE DES CORPS ACTIFS HOMOLOGUES PAR MM. Ph.-A4. GUYE et LL. CHAVANNE INTRODUCTION Les expériences relatées dans ce mémoire ont été entreprises en vue de rechercher si l’existence d’un maxi- mum de pouvoir rotatoire dans les séries homologues de corps actifs est un fait purement accidentel, ou s'il est en relation plus ou moins constante avec la formule du produit d’asymétrie. Le premier exemple d’une série homologue de corps actifs présentant un maximum de pouvoir rotatoire a été signalé par Pierre et Puchot', à propos des éthers de l’acide valérique; comme on le verra plus loin, il y avait une petile inexactitude dans ces premiers résultats. Plus tard, une observation semblable a été faite dans la série des éthers de l'alcool amylique primaire prépa- rés au moyen de l'alcool amylique du commerce; ces éthers ont donné lieu, en effet, aux mesures suivantes * : Déviation & pour L= 1 dem. Formiate d’amyle . . . . . <+0° 40° Acétate d'amyle .°. ..: 4" ES Propionate d’amyle . . . . <+1° 2% 1 Pierre et Puchot. Comptes Rendus, t. 76, p. 1332. ? Guye. Ann. chim. phys. 6° série, t. 25, p. 178. RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE, ETC. 99 Ces données, évidemment incomplètes, nous ont en- gagés à entreprendre l’étude de plusieurs séries de dérivés amyliques préparés au moyen d’un alcool amylique forte- ment actif. Peu de temps avant la publication de nos pre- miers résultats sur ce sujet, MM. Frankland et Mac Gre- gor ‘, qui étaient parvenus à isoler l'acide glycérique actif à l’état de pureté, en ont préparé les éthers homologues et ont signalé aussi l’existence d’un maximum de pouvoir rotatoire dans cette série, et plus tard, chez d’autres dé- rivés du même acide. Enfin d’autres travaux, exécutés par MM. Freundler, Le Bel, Anschutz et Reiter, Walden, Purdie, Walker et Williamson et par Mie I. Welt, sont venus fournir plusieurs autres exemples du même genre. Grâce à cet ensemble de recherches, l'étude que nous nous étions proposée à avancé beaucoup plus rapide- ment que nous n'aurions osé l’espérer ; eu effet, pour établir l'allure du pouvoir rotative dans une seule série homologue, il faut préparer plusieurs dérivés d’un même corps actif; une seule vérification nécessite donc un tra- vail déjà considérable. Malgré ces difficultés, il nous à semblé qu’en ajoutant à nos propres résultats ceux qui ont été obtenus par d’au- tres expérimentateurs, on pouvait déjà énoncer quelques conclusions générales. C’est ce qui nous à engagés à pu- blier ce mémoire, dont la première partie a été plus spé- cialement consacrée à résumer les diverses observations qui viennent à l'appui des conclusions théoriques dont nous nous sommes eflorcés nous-mêmes d'établir des preuves expérimentales. La seconde partie contient la description détaillée de nos propres expériences qui n'avaient fait jusqu'à présent ? Frankland et Mac Gregor. Journ. Chem. Soc.,p. 1410; 1893. 56 RECHERCHES SUR 2E POUVOIR RUTATOIRE l'objet que de notes sommaires insérées dans les Comptes Rendus de F Académie des Sciences de Paris'. PREMIÈRE PARTIE THÉORIE ET RÉSULTATS GÉNÉRAUX Si l’on considère une série homologue de corps actifs à un seul carbone asymétrique, de la formule générale Cab c d, les quantités a, b, c, d satisfaisant aux rela- tions a >b>c>d, et a représentant le groupe variable, on peut démontrer, en s'appuyant sur la formule du produit d’asymétrie, que les pouvoirs rotatoires de ces corps prendront d’abord des valeurs croissantes, passe- ront par un maximum et reprendront ensuite des valeurs décroissantes et asymptotiques”. La courbe À BCD obtenue en portant en abscisses les masses du groupe variable a, et en ordonnées, les pouvoirs rotatoires des corps de la formule C a b ec d, indique l’allure générale de ces variations. La seule condition requise par la théorie est que le tétraèdre schématique ne soit que peu déformé, d’un terme à l’autre de la série homologue. Il est évident que cette condition sera d'autant mieux remplie que les trois groupes invariables, b, c, d, seront pluspetits relati- vement au groupe variable a. [0] % X F Si, au lieu de supposer, comme nous venons de le ! Guye et Chavanue. Comptes Rendus, t. 115 p. 1451, 1454 et t. 120 p. 452. * Guye. Comptes Rendus, t. 116 p. 1454. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. GY, faire, que le terme a soit seul variable, nous admettons que les deux masses a et b puissent varier, et cela en croissant toujours d’une même quantité », on démon- trerait de même, ainsi que l’a fait M. Freundier ', dans son travail sur les éthers tartriques tétrasubstitués, que la courbe des pouvoirs rotatoires est encore de la forme A B CD, bien que cependant moins rapidement asymp- totique. Expérimentalement, ce résultat peut être considéré comme tout à fait inattendu. Toutes les recherches ré- centes sur les constantes physico-chimiques de corps ? Freundier. Bull. Soc. chim. (3) t. 11, p. 316. Lorsque les sub- stitutions ou introductions de radicaux se font en même temps sur deux groupes, comme c’est le cas pour les éthers maliques tar- triques etc, il est possible que le tétraèdre schématique soit plus facilement déformé. En outre, il convient de rappeler que la dé- monstration de M. Freundler suppose que les deux masses a et b et leurs moments croissent toujours d’une même quantité #. Lorsqu'on suppose toutes les masses aux sommets d’un tétraèdre régulier, cela permet en effet de considérer le produit d’asymétrie comme une fonction d’une seule variable. Mais si l’on se place dans le cas général, c’est-à-dire si l’on suppose les quatre masses à des distances inégales du centre de figure du carbone asymétri- que et exerçant les unes sur les autres des attractions, ou répul- sions, les deux masses variables a et b pourront bien augmenter l’une et l’autre d’une méme quantité m, mais leurs moments (pro- duits des masses par les distances du centre de figure du carbone asymétrique aux centres de gravité des masses) augmenteront de quantités différentes. En d’autres termes, le produit d’asymétrie qui, dans l’hypothèse simplifiée, était une fonction d’une variables deviendra, pour la formule complète, une fonction de deux varia- bles, la forme de la courbe pourra dans ce cas être très différente de celle indiquée par la figure ci-dessus. L’anomalie signalée récemment par M. Freundler (Bull. Soc. Chim. 5. t. 13 p. 6) dans une note préliminaire sur les éthers de Pacide méthyladi- pique est évidemment en relations avec des considérations de cette nature. 8 | 58 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE appartenant à une même série homologue, tendent en effet à prouver que celles-ci ne sont représentées que par des courbes à allure toujours croissante ou toujours dé- croissante ; ces courbes peuvent revêtir parfois un carac- tère asymptotique ; mais elles ne présentent pas de maxi- mum ni de minimum. Tel est le cas, par exemple, des volumes moléculaires, des températures d’ébullition, des réfractions moléculaires, de la dispersion moléculaire, des constantes capillaires, des chaleurs spécifiques ou de for- mation, des rotations magnétiques, etc., etc. Les seuls corps actifs qui puissent être pris 1ci en considération sont caractérisés ou par un seul carbone asymétrique ou par deux carbones asymétriques identi- ques. Ce sont des composés répondant aux formules Cabcde&Cabc—Cabe. Dans ce dernier eas, il est évident d’après les consi- dérations développées sur la superposition des effets optiques des carbones asymétriques dans une même mo- lécule' que l’on doit raisonner comme si chaque carbone était seul, l’activité totale étant égale au double de celle d'un seul carbone asymétrique. En d’autres termes, les corps de la formule C a b ce — C a b c rentrent dans le cas des composés C a bc d; pour cela, il suffit de poser FRA UE RIRE Nous aurons donc à passer en revue les résultats ob- tenus dans l’étude des corps actifs homologues chez les- quels le groupe le plus lourd a est seul variable, ou chez lesquels les deux groupes les plus lourds, a et b, sont seuls variables. ! Guye et Gautier. Bull Soc. Chim. (3) t. 11 p. 1178 et t. 13 p. 457. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 29 Pour la mesure de l’activité optique, trois constantes ont été proposées : {° La rotation spécifique 20 La rotation moléculaire | n | — | « | de D AD 3 3° La déviation moléculaire | 0) | = + LA D l d Au premier abord, il semblerait nécessaire de calculer pour chaque série de corps les valeurs de ces trois cons- tantes. Bien que nous ayons fait ainsi, lors de la pubhi- cation de nos premiers résultats, nous croyons cependant devoir nous servir exclusivement dans ce mémoire de la « rotation spécifique. » Deux raisons nous y engagent : D'une part, ce mode de faire, a l’avantage de ne rien changer aux habitudes actuelles; et d’autre part, les deux dernières constantes ne deviennent intéressantes que si la formule du produit d’asymétrie permettait sous sa forme actuelle de déterminer a priori avec une complète exactitude la position du maximum d'activité dans cha- que série homologue. Or, comme on le verra dans la suite de ce travail, tel n’est pas encore le cas. Dans ces conditions, l'emploi des deux dernières con- stantes nous paraît devoir être différé jusqu’à l’époque où l'étude de ces problèmes sera plus avancée. Théoriquement nous devrions enfin comparer les valeurs des rotations spécifiques à celles du produit d’asymétrie qui, sous sa forme complète, est donné par la formule : 1 Guye. Loc. cit. 60 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE P— (A, -B,+h,) (A-G+h) (-D,+h:) (B,-C,+h,) (B,-C;+h,) (U,-D,+h,) (@+b+c+d) Mais dans l’impossibilité où l’on est actuellement de déterminer tous les éléments numériques dont dépend celte formule, nous avons adopté la forme simplifiée qu'elle revêt, lorsqu'on suppose les masses a, b, c, d con- centrées aux quatre sommets d’un tétraèdre régulier, SOIL : = (a— 6) (a — c) (a — d) (b—c) (b—d)(c —d) (a +6b+c+d) (4sin. &)° ou bien, en négligeant le facteur constant ({ sin. à)": D et Cm À Cm Cm (@+b+c+dY Cette formule fait abstraction d’un irop grand nombre d'éléments pour qu'il n’y ait pas souvent désaccord entre l'expérience et la théorie, en ce qui concerne du moins la position exacte du maximum. On verra qu'il en est ainsi dans un grand nombre de cas. Les valeurs de P que nous avons calculées ne sont donc que de simples indica- tions. L'essentiel est de déterminer expérimentalement la courbe des pouvoirs rotatoires dans chaque série homologue, et de s'assurer que cette courbe revêt bien exclusivement l’une ou l'autre des deux formes suivantes : a) Le tracé avec valeur maximum de |x],, indiqué on A B C D dans la figure ci-dessus. b) Le tracé avec valeurs décroissantes de |x|n, indiqué en BC D. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 61 On démontre en effet que si le tétraèdre est peu déformé lorsqu'on passe d’un terme à l’autre d’une série homo- gue, la courbe des valeurs de P, déduite de la formule complète, a la même forme que celle tirée de la formule incomplète, avec cette différence que la position du ma- ximum sur la première courbe peut être avancée ou recu- lée ‘ par rapport à la dernière courbe. Nous avons subdivisé les diverses séries de corps actifs étudiés en : 1° Séries homologues à un seul groupe variable. 2° Séries homologues à deux groupes variables. 3° Séries formées de corps voisins, mais non homo- logues. Les séries sous chiffres 1° et 2° ont été enfin réparties chacune en deux groupes : a) Séries présentant un maximum de [x]p. b) Séries ne présentant pas un maximum de [&]p. L. SÉRIES HOMOLOGUES A UN SEUL GROUPE VARIABLE Les séries homologues à un seul groupe variable, étudiées aujourd'hui, sont au nombre de dix-sept. Elles appartiennent aux dérivés amyliques, glycériques, maliques, tartriques, amyliques secondaires, lactiques a-0xybutyriques et chloropropioniques. Nous distinguerons deux groupes de séries homologues: a) Celles qui présentent un maximum de [x]. b) Celles qui ne présentent aucun maximum de [x}p. 1 Guye. Comptes Rendus t. 116, p. 1451. 62 RECHERCUES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE PREMIER GROUPE Séries avec maximum de [al CH* 4. Ethers sels de l'alcool amylique ÿCH CH?0H (Voir CA 2° partie). Ces éthers dérivent tous des acides de la série normale. Corps. Formules. Rotation spécifique. Pr (]p P X 105 Formiate d’amvyle CH: CO? H 2.01 332 Acétate » C5H!1 CO? CR: 2.53 374 Propionate » CSH' CO? CH 2.37 373 Butyrate » CHOCO CH 2.69 391 Valérate d’amyle C°H:: CO? C'H° 2.52 321 Caproate » CH CDS GA 2.40 289 Heptylate » CRECD CEE: 2.21 258 Caprylate » CH CO CAE 2.10 229 Nonylate » CHE COL: CT 1.95 204 Undécylate » CAL CO CAP UMESS 161 Laurate » CH CO CEE 14% Palmitate » CHE2C0?. CRE 93.5 Stéarate » CH. C0 CH) 0402 76.7 Dans cette série, le maximum du pouvoir rotatoire correspond au propionate d’amyle, et celui du produit d’asymétrie à l’acétate d’amyle. Pour les termes élevés, les valeurs de [æ}, sont asymptotiques; elles ne changent pas de signe, comme on pourrait le supposer en prolongeant empériquement la portion de la courbe figurée en B C (voir figure ci-dessus). DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 63 2. Ethers oxydes de l'alcool amylique. (Voir 2° partie.) Ces éthers dérivent de l'alcool amylique et des radicaux alcoylés, les uns primaires et normaux, les autres un peu différents. Rotation Produit Corps. Formules. spécifique. d’asymétrie. [lp PYX 106 Oxyde de CH* miéthyl 0 0.39 218 amyle NGH:1 Oxyde CH d’éthyl (9) 0.61 332 amyle NC: Oxyde de PAL propyl 0.90 334 amyle NH" Oxyde de , butyl N (®) 1.33 373 isoamyle Ncsar Oxyde de / butvl iso 0 0.96 373 amyle Nc" 2 2H / Oxyde EE ne d’amvle OK CH: 0 70 amyle CH? CH NH: Oyyde de DA‘: cétyl 0 0.31 104 amyle NH: Oxyde de CS H°CH* benzyl 0/ 1.82 307 amyle NGs 1 Les valeurs maxima du pouvoir rotatoire et du produit d'asymétrie correspondent aux éthers butylique et pro- pylique. 3. Ethers sels de l’acide valérique actif. (Voir 2° partie.) L’alcool amylique actif, soumis à l'oxydation, se convertit en un acide valérique actif qui a été le point de départ de la préparation des éthers homologues ci-après. 6% RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Rotation Produit Corps. Formule. spécifique. d’asymétrie. [a]n PSCLOE Acide valérique C*H°CO?H 13.64 218 Valérate de méthyle C*H*CO?CH5 16.83 332 » éthyle C#H°CO*C?H5 13 44 374 » propyle C‘H°COCHT 11.68 364 > butyle n C‘HCO’C'H° 10.60 351 » isobutvie C‘H°CO°C*H 10.48 351 ; benzyle C‘H°CO?C‘H°CH? 5.34 291 Dans cette série, on n’observe de maximum du pou- voir rotatoire qu’en prenant comme premier terme l'acide valérique ; le maximum correspond alors au valé- rate de méthyle, et celui du produit d’asymétrie au valérate d’éthyle. Si l’on fait abstraction de l'acide valérique, ces éthers forment une série de corps à pou- voirs rotatoires décroissants dès le premier terme. Æ, Hydrocarbures amyliques. (M'° Welt!). Ces corps préparés et étudiés par M'° Welt peuvent être considérés comme les combinaisons du radical amyle actif avec les radicaux méthyle-éthyvle, etc. Rotation Produit Corps. Formule. spécifique. d’asymétrie. [#ln PEACE CHR 1. Ethylamyvle CH CH?C°H5 6.23 195 cs CH 2. Propylamyle CHCH CH 6.44 321 CH CH 3. Isobutylamyle CHCH?C'B° 5.88 371 2457 4. Diamyle EE 2X5.97—1195 374 Pour le diamyle, corps caractérisé par deux carbones asymétriques identiques, la rotation spécifique due à un 1 Welt. Bull. Soc. Chim. (3). T. 11, p. 1178. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 65 seul carbone asymétrique est 5.97, soit la moitié de la rotation spécifique observée + 11.95. En outre, il con- vient de remarquer que les termes 3 et 4 ne sont pas exactement comparables aux termes 1 et 2, chez les- quels le radical amyle actif est combiné à des radicaux normaux (éthyle, propyle). Néanmoins, l'existence d’un maximum de pouvoir rotatoire dans cette série ne paraît devoir faire l’objet d'aucun doute. 3. Ethers sels de l’alcoo! amylique secondaire. (Le Bel*). Cet alcool CH.CHOH.CSH”, dédoublé par M. Le Bel, lui a permis de préparer trois éthers sels dont les rotations spéci- fiques passent par un maximum. Rotation Produit Ethers Formules. spécifique. d’asymétrie. [lp Acétate d'amyle CHSCH(OCOCH®) —4.06 249 secondaire G'H! Propionate d’amyle CH*CH(OCOCH5) — 8.53% 390 secondaire CH! Butyrate d’amyle CH*CH(OCOC*H7) — 8.25 483 secondaire C4! Valérate d’amyle CH$CH(GCOC*H®) — 490 secondaire (D Caproate d’amyle CH*CH(OCOCH") — 487 secondaire CH Le produit d'asymétrie ne passe par un maximum qu'avec le valérate d’amyle secondaire. 6. Ethers sels de l’acide glycérique avec les alcools pri- maires normaux CH?0H.CHOH.CO?R. MM. Frankland et Mac Gregor, après avoir isolé l'acide glycérique lévogyre en ont préparé plusieurs intéressantes séries d’éthers*. 1 Le Bel. C. R. T. 120 p. 254. ? Journ. of the chem. soc. 1893, p. 1416. ARCHIVES, t. EL — Janvier 1896 b] LL, d On ST # + PNY: SN Le, : 66 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Rotation Produit Ethers. spécifique. d’asymétrie. (4]p PSCHOS Glycérate de méthyle C?H°02.C0?.CH* —4.80 289 » d’éthyle COCO CH: —9,18 345 » de propyle C?H*O?.CO?.CHT 1294 2358 , debutyle n.C?H502.CO?.C*H? 13.49 347 » d’heptyle C?H°0°.CO?.C'H15 141.30 269 » d’octyle C?H°0?.CO° C°H!° : 10:22 241 7. Ethers sels de l'acide diacétylglycérique avec les alcools primaires normaux (Frankland et Mac Gregor). CH*(0C0.CH*)CB(OCOCH*)COOR Rotation Produit spécifique. d'asym. (lp PX105 Diacétylglycérate de méthyle CSH*O.CO?.CH5 +12.04 0 » d’éthyle CSH°0:.CO°.CH° +16.31 0 » de propyle CSH*0#.CO*.CSH7 +1 9.47 17.4 - Ù d’heptyle C$SH°0“.CO?.C'H'5 16.63 67.4 » de capryle CSH*0.CO2.CSH!7 +15.87 90.7 Le maximum de [&], est compris entre l’éther pro- pylique et l’éther heptylique. Celui de P n’est atteint que par l’éther du radical CH”. 8. Ethers sels du malate de méthyle. (Walden :). Rotation Produit spécifique. d’asymét. [ln P'X 106 Acétvl-malate de CH?.CO?.CH* méthyle CHO (CH*CO)CO?CH® —22.37 0 Propionyl-malate CH?.CO*CH° de méthyle CHO(C?H*CO)COCH? —22.90 0 Butyryl-malate CH°.CO*?.CH* de méthyle CHO(C*H'CO)COCH® —2251 17.4 ! Walden. Zeitsch.f. Phys. Chem.,t. 17, p. 245. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 67 9. Ethers sels de l’acide lactique CH*.CHOH.COOR Les éthers suivants ont été préparés par M. Walcker! : Rot. spécif. Prod. d’asyw. [2]p Px106 Lactate de méthyle C°H°0*.CH* —11.10 79 » d'éthyle CH5O5.C'H° —14.52 74 » depropyle C‘H5O*C‘H? —17.06 65 Ces observations n’indiquent aucun maximum. Mais, d’après des recherches encore inédites, faites par l’un de nous en Collaboration avec M. Goudet, le pouvoir rota- toire du lactate de butyle normal est certainement infé- rieur à celui de l’éther propylique. C’est donc ce dernier qui donne la valeur maximum de [a], 40. Ethers de l'acide à - oxybutyrique. (Guye et Jordan?). C°H5.CH OH.CO OR. Rotat. spécif. Prod. d'asym. [a]n Px106 Oxybutyrate d’éthyle CHTO*C?H® —1.9 319 » de propyle C*HTO$C#H" 330 » d’isobutyle C#HTO5C'H° —7.7 309 » debutylen C'H'OSC#H? —9.7 309 » d'heptyle C*H'O$C'H' —6.1 233 » d’ortyle C#HTOPCEHT —5.3 209 41. Dérivés acétvlés des éthers de l’acide 4-oxybutyrique (Guve et Jordan). C?H$.CH (OCOCH:). COOR Rotat. spécif. Prod. d'asym. [a]o PX106 Ether isobutylique CSH°O‘C‘H° —27 .9 228 » butylique n CSH°OC*H° —30.7 228 » hepiylique GH°0'C'E:: —21.8 A25 » octylique CD:CEH —18.6 341 \ Walker. J. Chem. Soc. 1895, p. 922. ? Guye et Jordan. C. R.,t. 120, p. 1274. (éte) RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE DEUXIÈME GROUPE Séries homoloques sans maximum de fai 42. Ethers amyliques homologues de l'acide chloracétique. (voir 2 partie). Rotation spécifique. Produit d'asym. [a] D P xX106 Monochloracétate d’amyle + 3.44 397 Monochloropropionate d’amyle + 3.04 306 43. Ethers amyliques dérivés des acides aromatiques. Rotation Produit Corps. Formules. spécifique. d'asymétr. (#]p P x 106 Benzoate d’amyle C£H5.CO*?.CSH"! + 4.96 275 Phénylacétate d’amyle CSH5.CH*.CO°.CSH'1 + 3.84 245 . Phénylpropionate d’amyle CSH5.C'H4CO?.C'HE 945 218 44. Ethers oxydes à radicaux aromatiques. (M'e Weli.} Corps. Formules Rotat. spécif. Prod. d’asym. Oxyde de phénylamyle CSHSOC:H"* + 4.01 309 Oxyde de benzylamyle CSH*CH?OCH" + 1.82 278 4%. Ethers de l'acide amylacétique. (Me Welt.) Rotation spécifique. Produit d'asymétrie. (“lp P X 105 Amylacétate de méthyle + 6.71 375 » d’éthyle + 6.66 343 46. Ethers sels de l’acyde glycérique avec les alcools secondaires. (Frankland et Mac Gregor.) DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 69 Rotation Produit spécifique. d’asymét. [ajD PX106 Glycérate d’isopropyle CH?OH.CHOH.CO®C'HT —11.82 458 Glycérate de butyle secondaire CH?0OH.CHOH.CO?C'H* —10.58 347 47 .Ethers sels de l’acide chloropropionique CH°.CHCI COOR (Walker !). Rotation Produit spécifique. d’asymétrio. [ajp Px 105 Éther sel de méthvle CSH“CIO®.CH® <+926.83 326 » d’éthvle CSH*CIOZ.CH5 +19.88 416 » de propyle CSH“CIO?.C*HT +11.00 447 Le maximum de P est atteint avec un éther supérieur. IL. SÉRIES HOMOLOGUES A DEUX GROUPES VARIABLES Les séries homologues à deux groupes variables étn- diées aujourd’hui sont au nombre de sept. Elles appar- tiennent aux dérivés maliques et tartriques. PREMIER GROUPE Séries avec maximum de [x], 48. Ethers neutres de lacide tartrique. D’après les re- cherches de M. Freundier', le maximum ne paraît devoir faire l’objet d'aucun doute; car s’il est incertain, en ce qui concerne les éthers purs, dont quelques-uns n’ont pu être étudiés qu’à l’état de surfusion, on le retrouve lorsqu'on effectue les observations sur les solutions alcooliques. Produit Rotation spécifique d’asym. Corps. Formules. [#]p («lp PX106 Ether pur. Solut. alcool. Tartrate de méthyle C#H*OS(CH*) +21 — 395 » | éthyle CHOC) +77 — 348 ) propyle C#H*OS(CH7)?+42.4 +42 280 » butyle C‘H4O5(C‘H°)?+-10.3 +113 245 * Walker, loc. cit. ! Freundler. Thèse. Paris 1894, p. 63 ou Loc. cit. 70 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Les valeurs de [4], passent par un maximum, celles de P sont constamment décroissantes. 49. Ethers neutres de l'acide malique. (Anschütz et Reiter”.) Rotation Produit spécifique. d’asymétrie. [4]p PAU? Malate de méthyle CH?CO?CH CHOHCO*?CH* —6.88 193 » d’éthyle CH*CO°C*H: CHOHCO?C°H5 —10.65 167 » de propyle CH?CO?C'H' CHOHCO?CHT —11.60 148 » de butyle CH?CO?C‘H° CHOHCO?C*H° —10.72 126 26. Ethers neutres de l'acide malique. (Walden’.) Rotation spécifique. Produit d’asymétrie. [2]p P xUP Malate de méthyle —6.20 193 » déthyle —9.83 170 » de propyle —11.50 148 ». d'isobutyle —11.08 122 » de capryle —7.13 97 24. Ethers sels de l'acide méthoxysuccinique COOR.CH?. CH(OCH*).COOR. Ces éthers ont été préparés et étudiés par MM. Purdie et Willamson*. Rotations Produit spécifiques. d’asymétrie. [jp Px106 Ether méthylique CSHSO(CH}? 52.91 106 » éthylique CHD CH) 50.11 122 » propylique CHSO“(CSH”)° 45.21 125 » butyliquen CsHSO:(C‘H: )? 46.63 121 * Anschütz et Reiter, Zeitschr. f. phys. Chem. t. 16, p. 495. * Walden, loc, cit. ‘ # Purdie et Williamson, J. Chem. Soc. Trans. 1895, p. 979. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES Pas | 22. Ethers sels de l'acide éthoxysuccinique COOR.CH?.CH (OC?H*).COOR (Purdie et Williamson). Ether méthylique C‘HSO:(CH*)* 60.98 32 » éthylique C'HS0(C?H°)? 55.48 59 propylique CG'HSO (CH?) 91.25 76 » -butvyliquen C‘H‘O:(C‘H°)? 46.43 85 Le maximum de P serait atteint avec un éther supérieur. 28. Ethers sels du tartrate de méthyle. (Freundler.) Rotation Produit spécifique. d’asym. [ap sol. ale.PX106X2 Dibutyryl liquide. tartrate de CHO(C#H'CO)CO°CH: méthvle CHO(C*H'CO)CO?CH* —15.1—12.6 396 Divalervl tartrate de CHO(C*H°CO)CO?CH* méthyle CHO(C*H°CO)CO?CH* -16.1-12.9 4196 Dicaproyl tartrate de CHO(C5H':CO)CO?CH* méthyle CHO(C*H:CO)CO?CH$ —159—124 564% DEUXIÈME GROUPE séries sans muximum de s cinun de [ai 24. Ethers sels du tartrate de propyle (Freundler). Rotation Produit spécifique. d’asymétr. [lp liq. [x]p en sol.PX 1062 Dipropionyl tartrate de CHO(C?H;CO)CO?CH! propyle CHO(C*H°CO)CO?CSHT +56 +6.3 +18.4 Dibutyryl tartrate de CHO(C*HTCO)CO?CH' propyle CHO(C#H'CO)CO?CHT +52 +6.2 (l Divaler yl tartrate de CHO(C“H°CO)CO?C:HT propyle CHO(C*H°CO)CO*C'H' 133 +3.6 5.6 Dicaproyl tartrate de CHO(C*H11CO)CO?C#H7 propyle CHO(CGSH:'CO)COC'HT +929 369294 ODA «1 "diet CAEN Tes à" ex EARRTE 72 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE 25%. Ethers de l'acide acétyl-malique. (Anschütz et Reiter!). Rotation Produit spécifique. d’asymét. [el P X 106 Acétvimalate CH?CO?CH* de méthyle CHO(CH*CO)CO?CH* —22.86 0 Acétylmalate CH?CO?C?H* d’éthyle CHO(CH$CO)CO?C?H° — 22.60 17.4 Acétylmalate CH?CO°C#H7 de propvle n CHO(CH*CO)CO?C'H7 —22.68 39.3 Acétylmalate CH?CO?C'H° de butyle CHO(CH*CO)CO?CH° —19.93 50.4 Si l’on se place au point de vue purement expérimen- tal, on constate que les séries à deux groupes variables sont caractérisées comme les précédentes ou par un ma- ximum de [+], ou par des pouvoirs rotatoires décrois- sant dès le premier terme. Les valeurs du produit d’asymétrie ne s'accordent pas très bien avec celles de [æ]n; il faut en conclure que les déformations du tétraèdre deviennent notables. III. SÉRIES DE CORPS NON HOMOLOGUES On peut se demander enfin si les séries de dérivés halogénés dans lesquelles on remplace successivement le chlore par le brome et l’iode; ou un atome de chlore successivement par deux, trois atomes du même élément se comportent peut-être comme des séries homologues. En effet, si le schéma moléculaire est peu déformé en passant d’un terme à l’autre, ce résultat est possible; si au contraire. les déformations sont notables, la courbe des pouvoirs rotatoires prendra une forme qui ne peut encore être prévue. ! Anschütz et Reiter, loc. cit. 31121008 DANS LES SÉRIES H®MOLOGUES. 43 C'est dans le sens de cette seconde alternative que doivent être interprêtées les données expérimentales réunies dans les tableaux suivants: 26. Ethers amyliques halogénés. (Le Bel.) Rotation spécifique. Produit d’'asymétrie. [&ælp P'X10r Chlorure d’amyle + 1.24 283 Bromure d’amyle +-3.75 (2.47) 30% lodure d’amyle 5.34 à 5.41 (3.79) 302 Les valeurs entre parenthèses sont celles que nous avons obtenues. 27.Ethers acéliques halogénés. (voir 2° partie) Rotation spécifique. Produit d’'asymétrie. [alp P x 105 Monochloracétate d’amyle +-3.44 337 Dichloracétate d’amyle +2,77 260 Trichloracétaie d’amyle 2.71 19% 253. Ethers acétiques halogénés. (voir 2° partie) Rotat. spécif. Prod. d’asymét. [2] PX105 Monochloracétate d’amyle 3.44 337 Monobromacétate d’amyle 2,06 239 Seuls les dérivés des acides mono- di- et trichloré pa- raissent se comporter comme de vrais homologues. Par contre, dans les séries homologues d'un acide halogéné, les pouvoirs rotatoires suivent la même allure que précédemment, ainsi que le prouvent les observations relatives à la serie 12. ? Le Bel. Bull. Soc. chim. (2) t. 21. p. 542. 1% RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE RESUME ET CONCLUSIONS Si l’on jette un coup-d’œæil rétrospectif sur l’ensemble des résultats dont nous venons de rendre compte, on peut en déduire les conclusions générales suivantes: 1° Pour les corps à un seul carbone asymétrique C a b c d (ou a deux carbones asymétriques identiques, ce qui revient à peu près au même), dont le groupe le plus lourd seul varie, la formule du produit d’asymétrie indique que le pouvoir rotatoire passe par un maximum et prend ensuite des valeurs décroissantes ; si le groupe le plus lourd a est déjà considérable, les valeurs du pou- voir rotaloire seront décroissantes dès le premier terme. 2° En complet accord avec cette déduction théorique, on constate que sur les 23 séries de corps actifs homo- logues répondant aux conditions ci-dessus, il y en a 16 (séries À, 2, 3, 4,5, 6, 7, 8, 9, 10, 11,18, 19,21,22,23) dont les valeurs de [| passent par un maximum, et 7 dont les valeurs de [4], sont immédiatement décroissantes dès le premier terme; aucune n’accuse une autre allure. La fonction par laquelle on représentera le pouvoir rotatoire doit donc satisfaire à l’une où l’autre de ces conditions ; la formule complète du produit d’asymétrie dépend d’un assez grand nombre d’éléments pour qu’il en soit toujours ainsi. 3° Dans un grand nombre de cas, le maximum de [x]n ne coïncide pas avec celui de P calcalé par la formule incomplète. Cependant, lorsque le carbone asy- métrique est de structure simple (séries 1, 2, 3, 6, 10, 11), — c'est-à-dire lorsque les valeurs de P calculées par la formule incomplète se rapprochent certainement le plus de celles que donnerait la formule complète, — DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 15 le maximum de [+] est généralement très voisin de celui de P. Cette indication de la formule du prduit d’asymétrie n’est donc pas un fait purement accidentel. 4° Ces résultats ne s'appliquent qu'aux composés strictement homologues ; si l’on remplace dans une série d’éthers normaux un radical butyle par un radical 1s0- butyle, ou bien un atome de chlore par un atome de brome, la courbe des pouvoirs rotatoires prend une forme souvent différente. On peut conclure de là, — en se repor- tant aux considérations théoriques qui ont été dévelop- pées pour établir l'existence d’un maximum de [a]. — que dans le tétraèdre schématique, les angles des valences restent à peu près constants dans une même série stricte- ment homologue, mais peuvent différer parfois notable- ment lorsqu'on passe d’un corps d’une série à un corps d’une autre série même très voisine. 9° Si l’on compare les dérivés amyliques isomères, tels que les éthers de l'acide valérique et les éthers de l'alcool amylique, on constate que les pouvoirs rotatoires sont notablement différents : T'ABLEAU [a], La], Valérate de méthyle 16,83 Formiate d’amyle . 2.01 » d’éthyle . 13,44 Acétate » . 2.53 Valérate de propyle 11,68 Propionate d’amvyle 2.77 » de butyle 10,60 Butyrate » 2.69 Si l’on se reporte au schéma tétraédrique et si l’on suppose concentrées aux quaire sommets du tétraèdre les masses des quatre soupes reliés au carbone asymétri- que, les pouvoirs rotatoires de ces isomères devraient être égaux, ou sensiblement égaux ; en effet, les deux groupes CH*COO'R et COOCH?R, de masses égales, agis- sent probablement sur des bras de levier peu différents. 76 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE, ETC. Il faut donc en conclure que le pouvoir rotatoire dépend non seulement des masses et des bras de levier sur lesquels celles-ci agissent, mais encore des positions relatives de ces masses les unes par rapport aux autres: positions qui dépendent, avant tout, des attractions et ré- pulsions qui s’exercent entr’elles ; on conçoit en effet ai- sément que suivant la nature et l'intensité de ces attrac- tions et répulsions, les valeurs numériques du produit d'asymétrie puissent varier considérablement et même parfois changer de signes. (A suivre.) Y "À DE BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. F. Louis PERROT. DISSOCIATION DU CHLORURE DE ZINC PAR L'EAU. (Bul. Soc. Ghim. Paris, t. 13 p. 975 Genève). En voulant déterminer à nouveau les chaleurs spécifiques des dissolutions aqueuses et étendues de ZnCI°, pour lesquelles les données numériques de Marignac ne se prêlent pas au calcul par la formule de M.-E. Mathias, l’auteur à constaté que le chlorure de zinc est dissocié par l’eau et qu’il se forme un oxychlorure, correspondant, dans les conditions de ses expériences, à la formule ZnCF®. 5 Zn0. 6 H°0. Il résulte des essais de l’auteur sur ce sujet qu’à partir d’un nombre de molécules d’eau probablement un peu inférieur à 75 un équilibre est atteint, car à partir de cette quantité il ne se produit plus de nouvelles quantités d’oxychlorure de quelque manière que l’eau soit ajoutée. Cet équilibre résulte sans doute de deux réactions inverses, précipitation d’oxychlorure sous l’action de l’eau et dissolution de cet oxychlorure par HI formé dans la première réaction. A. WERNER et H. Buss. OBSERVATIONS SUR LES ETHERS BENZYLIQUES DES OXIMES (Berichte XX VIII, 1278, Zurich). En reprenant la préparation de l’& benzylhydroxylamine par la méthode de Beckmann, ils ont obtenu un corps solide qui paraît être un éther o-benzvylique de la benzaldoxime 78 BULLETIN SCIENTIFIQUE. C,H,.CH — NOCH,.C,H,; on ne peut encore préciser s’il ap- partient à la série svn ou à la série anti. Beckmann a obtenu un éther benzylique de l’acétoxime, fu- sible vers 120-123°.Cettesubstancese forme aussi par benzyla- tion directe (acétoxime, alcool sodé et chlorure de benzyle suivie de distillation dans la vapeur d’eau. C’est l’éther az de l'acétoxime C.H,—CH 4 7 Ô—N.CH,.C,H, A. WERNER el F. Bia. SUR L’ACIDE HYDROXYLAMINE-ISOBUTIRIQUE (Berichte, XXVII, 1374, Zurich). Lorsqu'on chauffe au bain-marie un mélange de benzèny- lamidoxime, d’éther 4 bromo-isobulirique et de potasse alcoo- lique on obtient principalement l’anhydride benzénylami- doxime-isobutirique avec une petite quantité de l’éther éthylique correspondant. Lorsqu'on chauffe cet anhydride, fusible à 112°, vers 130° avec de l'acide chlorhydrique con- centré on obtient le chlorhydrate de l'acide amidé. L’acide obtenu de l’éther par saponification forme des aiguilles fusibles à 111-1120. La réaction de Sandmeyer s'applique facilement au chlor- hydrate de l'acide benzènyl-amidoxime-isobutirique. L’acide a. benzènylchloroxime-isobutirique C,H,CCI (CH,), la NOC XCO,H fond à 81°, son dérivéchloré ou bromé traité par l'alcool sodé donne le dérivé oxéthylé, qui est une huile. L’acide & hydroxylamine-isobutirique ONH, (CH,YCZ °CO.H 9 résulte du dédoublement de l'acide benzènvlamidoxime- iso- butrique par l'acide chlorhydrique dilué. Il donne des sels bien cristallisés. CL CHIMIE. ROLAND ScHOLL et G. BORN. ACTION DE L'HYPOAZOTIDE SUR LES cÉTOxYMES (Berichte XXVIIL, 1361. Zurich). L'action de l’hypoazotide sur les solutions éthérées des cétoxvmes fournit en général des pseudonitrols cependant avec la camphoroxime on obtient de l’azotate de camphori- mine, et avec la pinacolinoxime CH,C.NOH.C(CH,}* on ob- tient une huile qui a la formule C,H,,N,0,. Cette huile régé- nère la pinacolinoxime lorsqu'on la traite par l’hydroxilamine, et la pinacoline lorsqu'on la soumet à l'oxydation par l'acide chromique en solution acétique; enfin elle résiste à la sapo- nificalion. Ces faits permettent de lui donner avec vraisem- blance la formule de constitution d’une pinacoline-nitrimine : CH (CH). E=IN.NO, On peut expliquer sa formation par les trois stades sui- vant{es: Nitrite d’oxime >C — NOH.NO.H Puis nitrate d’amine AC =NMENOH Enfin perte d’eau et nitrimine >C — NNO, Les auteurs ont obtenus par l’action d’hypoazotide sur la-. cétoxime un corps C,H,,N,0, qu’ils croient être un tétramé- thyl dinitroazoxyméthane. ST. DE KosTANECKI el J. TAMBOR. CONSTITUTION DE LA FISÉTINE (Berichte, XXVIIL, 2302, Berne). La fisétine se distingue de la quercétine, en ce qu’elle ren- ferme à la place du résidu de la phloroglucine, celui de la résorcine ; elle doit avoir pour formule 0 OH ds À qe OH | | / 80 BULLETIN SCIENTIFIQUE. car elle se transforme facilement en dérivé tétraalcoylé et l’on sait par les recherches de l’un des auteurs et de Dreher que l'hydroxyle de loxyxanthone, qui se trouve dans le noyau benzénique en position ortho relativement au carbonyle, ne se laisse pas éthérifier dans les conditions ordinaires. D’après les recherches d'Herzig sur la fisétine, on sait que son dérivé tétraéthylé se décompose par ébulition avec la potasse alcoolique, en acide diéthylprotocatéchique et en diéthvlfisétol. Si la formule proposée est juste le fisétol doit avoir une formule asymétrique et représente une r'ésacélo- phénone hydroxylée dans la chaîne latérale. OH C,H,0 7 \ COCH,(0C,H,) Les auteurs ont pu constater expérimentalement les rela- tions entre le fisétol et la résacètophènone, car la monoéthyl- résacétophénone fournit par oxydation le même acide mo- noéthvlrésorcylique que celui qui a été isolé par Herzig comme produit final de l'oxydation du diéthylfisétol, La résacétophénone fournit un éther mono et un éther diéthylique ; le premier fournit par oxydation en solution alcaline au moyen de permanganate de potassium l'acide éthyl-B-résorcylique de Herzig fasible à 152-154°. La benzorésorcine, à la méthylation, fournit la benzomé- thylrésorcine C;H,COC,H,CH,(0H), et l’éther monométhyli- que de la benzomèthylrésorcine, elle se comporte donc comme les cétones aromatiques de la phloroglucine, dans lesquelles, d’après les observations de Ciamician et Silber, l'atome d'hydrogène du noyau benzènique peut aussi être remplacé par le méthyle. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 19 décembre 1895. Sulzer. Particularités de la vision binoculaire. — Briquet. Nouvel hybride, Bupleurum Guineti. — A. Brun. Observations sur les chaux hydrauliques. M. Suzzer parle de quelques particularités de la vision bino- culaire. 1 montre une photographie stéréoscopique de la lune qui donne lillusion d’un ellipsoïde très allongé. Les deux clichés ont été pris à des époques différentes et les ima- ges des irrégularités de la surface lunaire sont orientées d’une façon différente dans les deux photographies par rap- port à la circonférence de la projection de la lune. Cette illusion s’explique d’une manière analogue à celle produite par deux sphères couvertes de cercles concentriques équidistants. Placées dans le stéréoscope, les axes des sphères étant pa- rallèles, la fusion des deux images produit la perception d’une sphère. Quand on rend les deux axes divergents ou convergents par rapport à l'observateur, celui-ci voit une surface creuse, ou une sphère allongée. Quand on fournit aux deux veux des champs de coloration différents, leur fusion dans le stéréoscope donne lieu au phénomène bien connu de l’antagonisme des champs visuels. Cette expérience produit en outre un phénomène qui n’a pas encore été décrit. La teinte et la clarté de la couleur résul- tent de la fusion stéréoscopique de deux surfaces colorées différemment. Elle diffère de la résultante obtenue quand on opère la fusion des mêmes pigments à l’aide du disque de ARCHIVES, L. L — Janvier 1896. (1 82 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Plateau. Ce phénomène vient à l’appui de l'hypothèse que les centres cérébraux de la vision binoculaire sont autres que ceux de la vision monoculaire. M. Briquer fait part à la Société de la découverte d’un bybride nouveau de la famille des Ombellifères. Cet hybride est dû au croisement des Bupleurum longifolium et ranun- culoides. Il présente des caractères morphologiques inter- médiaires entre ceux des deux espèces mères. Le degré de stérilité des organes mâle et femelie de cet hybride varie avec les ombellules. M. Briquet a donné à cette plante bizarre, trouvée à la Dôle, le nom de Bupleurum Guineti. M. Albert Brux communique diverses observations sur les chaux hydrauliques. Dans plusieurs mortiers de ces chaux qui ont fait mal prise, il a constalé que la quantité d'acide carbonique était sufi- sante pour saturer toute la chaux (et quelquefois tout le fer et la magnésie) du ciment. La silice avait donc été déplacée par CO, et se retrouvait en substance pulvérulente ou dans un état colloïde tel qu'elle se dissolvait dans les acides dilués. Celle réaction permettrait d'expliquer la formation de petits cristaux de quartz bipsramidé, qui sont si nombreux dans certains calcaires à ciments hybrauliques (Virieu-le- Grand, etc.). En admettant que ce quartz s’est à peu près séparé d’un silicate de chaux altérable donnant d’une part du calcaire, de l'autre le quartz, Séance du 9 janvier 1896. D' Prevost. Action pharmacologique de la coronilline. M. le Dr Prevosr fait une communication relative à l’action pharmacologique de la coronilline, glucoside extrait des graines de plusieurs espèces de coronille (C. Scorpioïdes, varia, elc.), Ce produit qu'il a reçu de la maison Merck a été extrait pour la première fois, 1l y a quelques années par MM. Schlagdenhauffen et Reeb de Nancy qui en ont fait l’objet de 1 y: QT ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 89 plusieurs mémoires peu connus parus dans le Journal de pharmacie de lAlsace-Lorraine (1888 à 1893). Les expériences de M. Prevost, en confirmation de celles de ces auteurs font de la coronilline un poison du cœur, analogue à la digitaline. D’après les expériences de M. Pre- vost la dose toxique par voie hypodermique et pour 100 gr. d'animal serait : Grenouille verte de 0,001 à 0,0015 pour 100 gr. — rousse 0,0005 à 0,0006 —— Cochon d'Inde 0,0002 — Le rat blanc offre comme pour tous les poisons de ce groupe une remarquable tolérance, car la dose de 0,02 pour 100 gr. d'animal ne produit chez lui aucun effet appréciable, si ce n’est un peu de diurêse. L'enregistrement du cœur de grenouille avec l'appareil de Williams, ainsi que l'étude de la pression artérielle chez le lapin ou le chien avec le kymographion Ludwig permettent de suivre les diverses phases de lempoisonnement du cœur et montrent que comme les autres poisons du cœur la coro- nilline produit à certaine dose une élévation de la pression artérielle. Avec l'appareil de Williams M. Prevost a observé quelque- fois une singulière arythmie régulière du cœur survenant une demi-heure ou trois quarts d'heure après l’empoisonnement: le cœur se ralentit considérablement opérant trois ou quatre pulsations très lentes durant presque une demi-minute chaque, il leur succède une série de 12 à 13 pulsations rapides, normales et ce véritable cycle irrégulier se reproduit régulièrement : le phénomène pouvant se prolonger pendant longtemps. Ces recherches seront publiées dans le prochain numéro de la Revue médicale de la Suisse Romande. RE De ue MO ES UE SIRET 1 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 14 novembre 1895 C. Græbe et P. Schestakow. Constitution de la chrysocétone et du chrysène. — F. Reverdin, H. Kauffmann et de Vos. Dérivés des carbonates et des phosphates de naphtyie. M. le prof. GRÆ8E parle de la constitution de la chrysocétone et du chrysène. Dans un précédent travail, fait avec M. G. Da- rier !, il avait obtenu le chrysofluorène (phénylène-naphty- lène-méthane) par condensation pyrogénée de la B-benzyl- naphtaline, et avait tiré de ce fait la conclusion que cet hy- drocarbure, et par conséquent aussi le chrysène, sont des dérivés 2.3. de la naphtaline. Cette preuve ne lui paraissant pas suffisante, M. Græbe a cherché à résoudre la question d’une autre manière; de nouvelles recherches, entreprises en collaboration avec M. P. ScHEsTAKow, ont fourni les résul- tats suivants : L’acide naphtoylbenzoïque, que l’on obtient par conden- sation de l’anhydride phtalique avec la naphtaline, est trans- formé, lorsqu'on traite son amide par l’hypobromite de soude, en 0-aminophénylnaphtylcétone NE, — CH cp CALE Conformément à une réaction déjà utilisée par MM. Græbe et Ullmann * pour la synthèse de la fluorénone, l’aminophé- ! Archives, XXXI, 519. ? Archives, XXXIII, 109. 594. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 89 uyiInaphtylcétone, diazotée en solution aqueuse, se convertit en une phénylène-naphtylène-cétone Celle-ci s’est trouvée être identique à la chrysocétone. I ne restait plus, pour arriver à la connaissance complète de sa constitution, qu’à déterminer si l’acide naphtoylbenzoïque, point de départ de cette synthèse, est un dérivé & ou un dé- rivé 6 de la naphtaline. Or la première alternative doit être admise, les auteurs ayant réussi à transformer l'acide naph- toylbenzoïque, par diverses réactions, soit en acide &-naph- toïque, soit en 4-naphtylamine. La chrysocétone et le chrysène seraient donc, d’après celte nouvelle synthèse et contrairement à ce qu’avaient trouvé MM. Græbe et Darier, des dérivés 1.2. de la naphtaline. M. F. ReverpiN communique les résultats d’un travail qu'il a fait en collaboration avec M. H. KAUFFMANN puis avec M. de Vos, sur quelques produits de substitution des carbo- nates et des phosphates d'a- et de B-naphtyle. N résulte de ces recherches que le groupe (a) — 0 renfermé dans le carbonate d’-naphtyle, oriente les substi- tuants tels que HSO,, NO, CI et Br vers la position 4 et pré- serve la position 2 du noyau de la naphtaline. Le groupe RO ) — O Ypo (a) — 0 exerce la même influence sur HSO, et très probablement aussi sur les autres substituants. Dans le carbonate de 8-naphtyle, en revanche, le groupe (8) — 0 >CO (B) — 0 ne paraît pas provoquer pour le groupe sulfonique et pour 86 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. le brome une orientation différente de celle qu’exerce l'hy- droxyle. Les essais faits avec le phosphate de B-naphtyle n’ont pas permis de tirer une conclusion certaine sur l'influence du groupe Ces recherches ont conduit les auteurs à préparer les composés suivants qui n'étaient pas encore CONNUS : 4) (1) Carbonate de nitre-o-naphtyle, [C,H(N 0,)01,C0, aiguilles Jaune pâle, fusibles à 212°. Dichlorure du carbonate d'a-naphtyle, (G,,H,CI1,0),C0, ai- guilles blanches, fusibles vers 200°. (4)(1) Carbonate de chloro-1-naphtyle(C,,H,C10), C0, aiguiiles blan- ches, point de fusion 228°. Chloronaphtol, G,,4,.0H.CI(1.4), fusible à 116°. (4) (1) Carbonate de bromo-s-naphtyle, (C,,H4,Br0),C0, point de fusion 214°. Bromonaphtol, C,,H,.0H.Br(1,4), point de fusion 127-128°. (1) (2) Carbonate de bromo-B-naphtyle (CG,,H,Br0),CO, aiguilles soveuses, blanches, fusibles à 188-189°. 2 Carbonate d’iodo-B-naphtyle (C,,H, T0), CO. aiguilles blan- ches, Jaunissant à la lumière, fondant à 188-189°. Ces deux derniers dérivés ont été préparés en faisant pas- ser un Courant d’oxychlorure de carbone dans la solution alcaline des bromo et iodonaphtols correspondants. Séance du 10 décembre. P.-A. Guye. L'argon. — C. Græbe et M. Leonhardt. Dérivés de l'acide hé- mimellique. — ©. Hinsberg et P. Koller. Réactions des orthodiamines aromatiques avec les aldéhydes. M. le prof. Guye entretient la Société de la découverte de l’'argon et donne un résumé des travaux qui ont été publiés sur les propriétés et la nature de ce gaz. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 87 M. le prof. GRÆBE rend compte de la suite de ses recher- ches sur l'acide hémimellique * qu’il poursuit avec M. LEoN- arpr. Les auteurs ont obtenu par condensation de lacide hémimellique avec le benzène en présence de chlorure d’aluminium les trois corps suivants : PU CH /t0— C.H; Poire CH, CH, ." 37 ont CA DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 133 Pouvoir rotaloire : a, — + 0,82 pour L — 0,5 dem. à 20° d’où l’on déduit: [a], LS à. 20 11. Laurate d'amyle CH%,C02.C5H* Préparation effectuée sur 4.40 gr. d'alcool amylique et 10 gr. d'acide laurique. Point d’ébullition : 305° — 308° 72) Densité : d,, — 0,859 Réfraction moléculaire : M = 1.4368 à 20° do =—:0,899. (cale) Observé. Calculé. R. M. 82.30 82.21 Volume moléculaire : Observé. Calculé. M — 314 304.4 Pouvoir rotatoire : an — + 0,67 pour L = 0,5 dem. à 20° d’où l’on déduit: La, = + 156 2" 920 12. Pabmitate d’amyle G'*H*CO*C*H" Préparation effectuée sur 20 gr. d’alcool amylique et 57 gr. d'acide palmitique. Point de fusion : 12° — 13° Densité : d,, — 0,854 do = 0,839 Réfraction moléculaire : n, — 14467 à 20°.2 dos — 0.854 Observé. Calculé. R. M. 101.80 101.96 Volume moléculaire : " Observé. Calculé, i 381 ms 134 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATUIRE Pouvoir rotatoire : an — + 2.19 pour L—2 dem. à 20° np = + 19% L—2, RS d’où l’on déduit : la], = +128 à 20° (el, = +146 à 50° (e 8 Le palmitate et le stéarate d’amyle ne se forment qu’en très petite quantité lorsqu'on chauffe à l’ébulliion le mélange d’acide et d'alcool, en présence de quelques gouttes d'acide sulfurique concentré: c'est pourquoi ces éthers ont été obtenus autrelois en chauffant ce mélange en tubes scellés à une température élevée. Comme nous désirivns éviter autant que possible ces températures élevées, qui peuvent provoquer un com- mencement de racémisation, nous avons cherché à pro- duire l’éthérification sans dépasser la température d’ébul- lition de l'alcool amylique. Voici comment nous avons opéré : On commence par chauffer quelque temps le mélange des deux corps, puis on laisse refroidir ; le con- tenu du ballon se prend en une masse au-dessous de la- quelle se trouvent quelques gouttes d'eau; on siphone ces dernières, puis on recommence à chauffer; après quelques heures, on laisse de nouveau refroidir pour siphoner l’eau formée et ainsi de suite. Après deux ou trois traitements analogues, la plus grande partie de l'acide est transformée en éther; l'excès, généralement solidifié après refroidissement, est enlevé par des lavages à la soude, comme précédemment, et l’éther formé est purifié par cristallisation. 13. Stéarate d’amyle C'TH#CO?C5H:* Préparation effectuée sur 10 gr. d’alcoo! amylique et 34 gr. d’acide stéarique. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 135 Point de fusion: 20° —921° Densité: do = 0,855 Réfraction moléculaire : n, = 1,451 à 24° d,, — 0,854 (calc.) Observé. Calculé. R. M. 110.56 141.17 Volume moléculaire: Observé. Calculé. : 41% 400.6 Pouvoir rotatoire: an = + 1.09 pour L — 1 dem. à 20° d’où l’on déduit : [a], — 21.27 à 90° Nous avons réuni dans le tableau [ les valeurs des pouvoirs rotaloires spécifiques et celles du produit d’asy- métrie; les unes et les autres passent par un maximum. L’éther 10, qui ne dérive pas d’un acide normal, ne figure pas dans ce tableau. TABLEAU Î Rotations spécifiques. Produit d’asymétrie. Ethers. C)n PYX106 Formiate d’amyle...... + 2.01 392 Acétate d’amyle........ JE DANT 374 Propionate d'amyle..... +2.77 373 Butyrate » d’amvle..... + 2.69 391 Valbalenis. pps. + 2.52 321 Caproaten.. 4"... —+ 2.40 289 HepINALE Dis .... + 2.21 258 Caprylate n » ..... + 2.10 229 Nonyläter st 0 ue + 1.95 204 PI PEU DE TEA CONTES + 1.56 144 Patmiaten mnt). + 1.928 93.5 Stéarate LPO E + 1.27 76.7 136 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Le tableau Il contient les valeurs du pouvoir rotatoire à la température ordinaire et à une autre température plus élevée (60°— 700); 1l démontre que si les pro- priétés optiques sont un peu modifiées par une élévation de température, la position du maximum de [<], n'en est cependant pas changée. D'autre part, les variations de pouvoir rotatoire sous l’action de la chaleur sont, toutes choses égales d’ailleurs, d'autant plus accentuées que l’éther est plus éloigné de sa température d'ébul- lition. Ta8Leau Il Rotations spécifiques. Rotations spécifiques. Ethers. (a), à 200—220 Cl à 60°—70° Formiate d’amyle ..... + 2.01 + 1.98 Acétate d'amyle ...... + 2.53 + 2.51 Propionate d’amyle.... + 2.77 + 2.68 Butyrate d’amyle ..... + 2.69 + 2.54 Palmitate d’amyle..... + 1.28 + 1.16 On peut faire à nos résultats consignés dans le ta- bleau I deux objections qui ont été formulées à la suite de la communication sommaire que nous en avons faite: 4° L'alcool amylique employé étant en réalité un mé- lange d'alcool actif et inactif, il se pourrait que l’un des deux alcools ne s’éthérifiât pas avec la même vitesse, en présence d’un acide volatil tel que l'acide formique ou d’un acide à point d’ébullition très élevé comme l'acide palmitique. Dans ce cas, le passage de [2], par un maxi- mum pourrait bien être fortuit ‘. Afin de lever les doutes soulevés par cette objection, nous avons saponifié dans des conditions aussi identiques ‘ Objection faite par MM. Frankland et Mac Gregor, loc. cit DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 137 que possible le formiate et le palmitate d’amyle ; les deux éthers ont été chauffés pendant plusieurs jours à l’ébul- lition avec une dissolution de potasse additionnée d’al- cool méthylique ; les deux appareils à reflux étaient pla- cés dans le même bain d'huile. Le produit de la réaction a été ensuite extrait à l’éther et la solution éthérique soigneusement rectifiée : dans les deux expériences, on a recueilli la portion 1240— {28° qui a été examinée au polarimètre sous forme de dissolution alcoolique. On a trouvé pour l'alcool amylique régénéré du palmitate [x], = — 4.6, et pour celui régénéré du formiate [«], = — 4.9 (déviation d'environ 0,70 pour L=1); ces nombres sont un peu supérieurs au pouvoir rotatoire de l'alcool [a], = — #,4 à — 4,5: ce qui provient de ce que l’alcoo! méthylique augmente un peu le pouvoir rotatoire de l'alcool actif. Malgré toutes les précautions prises pour conduire les deux expériences ci-dessus de la même manière, il est très difficile de satisfaire complète- ment à ceite condition, notamment lorsqu'on fractionne par la disüllation l'alcool amylique régénéré. La différence entre les nombres —4.6 et —4.9 peut donc être consi- dérée comme de l’ordre de grandeur des erreurs d’ex- périences ; d’ailleurs, même si elle ne l'était pas, l’exis- tence du maximum de |], n’en serait pas moins établie. Les observations de M. Menchoutkine' sur la vi- tesse unique d’éthérification des alcools primaires avec les acides gras de la série normale permettaient de prévoir ce résultat; de même aussi celles de M. Freundler*, 1 Menchoutkine. Handbuch d. org. chem. publié par M. Beil- stein. 3° édit., t. I. p. 218. ? Freundler. Thèse, p. 16. Paris 1894. Voir aussi loc. cit. 138 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE confirmées par M. Simon’, sur l'impossibilité de dédou- bler les racémiques par simple éthérification avec l’alcool amylique. 2° En admettant même qu'il n’y ait aucune différence dans l’éthérification des termes inférieurs et supérieurs de la série, leur purification par distillation fractionnée pourrait provoquer une racémisation partielle, d'autant plus prononcée que la température d'ébullition est elle- même plus élevée ; dans ce cas, le maximum de [4] pour- rait être le résultat d’une circonstance fortuite*. Les ex- périences de saponification effectuées sur le formiate et le palmitate d’amyle prouvent que cette cause d’erreur n’est pas à craindre. [Ie Série. Éthers dérivés des acides halogénés. Ces corps ont été préparés comme les précédents, en prenant les mêmes proportions d'alcool et d’acide que dans la [re série. Ils ont été purifiés par les mêmes pro- cédés. 14. Monochloracétate d'amyle CH?CICO?C:H"! Préparation effectuée sur 35 gr. d’alcool amylique et 60 gr. d'acide monochloracétique. Point d’ébullition : 188° — 191° = TARN Densités : d,, = 1.055 do: = 0.956 Réfraction moléculaire : n, — 1.4329 à 21°.8 d,u8 = 1.055 (calc.) Observé. Calculé. R. M. 40.58 40.37 ? Simon. Bull. soc. chim. (3), t. 11, p. 767. ? Objection énoncée par M. Van’t Hoff. Lagerung, etc. 1894. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 139 Volume moléculaire : Observé. M 3 Le 156 Pouvoir rotatoire : a —+ 3.04 pour L=1 dem. à 22° an = + 2.76 ee OCR CA > 007 d’où l’on déduit : [a], —, + 3.44 à 92° le], — -E 3.36 à 60° 15, Dichloracétate d’amyle CHCECO?CH": Préparation effectuée sur 35 gr. d'alcool amylique et 60 gr. d'acide dichloracétique. Point d’ébullition: 198° —200° H,=.720-9 Densités : d,, — 1.149 dio-> = 1.093 Réfraction moléculaire: n, = 1.4456 à 20°.8 ds—1"150)(calc.) Observé. Calculé. R. M. 46.15 45.31 Volume moléculaire : M Observé. bu 172 Pouvoir rotatoire : än = + 3.19 pour L — 1 dcm. à 22° An = + 5.79 » = do. 44,00" d’où l’on déduit : [a], = + 2.77 à 22 [a], = + 2.65 à 60° 16. Trichloracétate d’amyle CCI*CO?C5H!! Préparation effectuée sur 35 gr. d'alcool amylique et 90 gr. d'acide trichloracétique, Point d’ébullition : 210°—212° ; H, — 720.9 Densité : PMR 5 2 ON PT EYE Réfraction moléculaire : N, = 1.517 à 21° .4 D AAEER DS Observé. Calculé. R. M. 51.05 50.25 140 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Volume moléculaire : M Observé. ES 188 d Pouvoir rotatoire: 4 = + 3.35 pour L — 1 dem. à 22° an = + 3.03 »y L—1 ». 4:00! d’où l’on déduit : La}, re 1 A ARE [a], —.##7 2:20 11000) 17. Monobromacétate d’amyle CH?BrCO?C°H*! Préparation effectuée par l’action du chlorure de brombu- tvrvle sur l'alcool amylique. Point d’ébullition 210° — 2160 Ce produit n'étant pas très pur on s’est borné à prendre sa déviation : a, = + 2.64 pour L = 1 dem. 18. Monochloropropionate d'amyle CHCHCICO®C5H Préparation effectuée sur 16 gr. d'alcool amylique et 21 gr. d'acide chloropropionique. Point d’ébullition: 192° — 195° H,= 721.7 Densité.:14,; —"1.:082 Réfraction moléculaire : n, = 1.4366 à 21°.2 ds, — 1.032 (calc.) Obgservé. Calculé. R. M. 45.26 44.98 Volume moléculaire : " Observé. oesel 173 d Pouvoir rotatoire. an —= + 1.57 pour L = 0,5 à 22° d’où l’on déduit: La], — + 3.04 à 29° Le tableau II renferme les données relatives aux éthers d'acides halogènes. Leur série donne, comme nous l'avons vu, des résultats dont l'allure ne peut être prévue. Pret . DANS LES SÉRIES HOMO:OGUES. 141 TABLEAU III Dérivés de l'acide acétique. Rotations spécifiques Produit d’asymétrie. Cp PS<106 Monochloracétate d’amvyle + 3.44 337 Dichloracétate ù + 2.77 260 Trichloracétate » + 2.71 194 Homologues. Monochloracétate d’amyle 3.44 337 Monochorpropionale » 3.0% 306 me série. Ethers dérivés des acides aromatiques. Ces éthers ont été préparés en suivant la même mé- thode que celle indiquée pour les corps de la Fr° série. 19. Benzoate d'amyle CSH5.CO?.C5H', Préparation effectuée sur 35 gr. d'alcool amylique et 90 gr. d’acide benzoïque. Point d’ébullition: 253°—254° H, — 724 Densité : d,, — 0,988 Réfraction moléculaire : n, — 1.493 à 20°.80 dis — 0,988 (calc). Observé. Calculé. RM. 56.53 59.15 Volume moléculaire : Observé. Calculé. M me 19% 190 142 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Pouvoir rotatoire: An — "+ 9.58 pour L — 2 dem. à 22° d’où l’on déduit : [æ], — + 4,96 à 22° 20. l'hénylacétate d’amyle CSHSCH?CO?C:H'!, Préparation effectuée sur 20 gr. d’alcool amylique et 25 gr. d'acide phényl-acétique. Point d’ébullition : 265°—9266° H, — 722.7 Densité : d,, — 0,982 Réfraction moléculaire : n, = 1.4872 à 21° dyxo — 0,982 (calc). Observe. Calculé. RM 60.31 59.76 Volume moléculaire : Observé. Calculé. = 209.6 211.9 Pouvoir rotatoire : np = + 3-77 pour L = 1 dem. à 22° d’où l’on déduit : [a], = -+ 3.84 à 22° 21. Orthotoluate d’amyle CH3.C:H*.CO?CSH'", Préparation effectuée sur 20 gr. d'alcool amyliqueet 30 gr. d’acide orthotoluique. Point d’ébullition : 265°—268° Densité : d,, — 0,985 Réfraction moléculaire: n, = 1.498: à 19°6 di95 — 0,985 (calc.) Observé. Calculé. RM 61.36 59.76 Volume moléculaire : M Observé. Calculé. — 209 211. d 9 Pouvoir rotatoire. an = + 4.51 pour L — 1 dem. à 20° d’où l’on déduit : DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 143 22. Paratoluate d’amyle CH*CSH#.CO?CSH"". Préparation effectuée sur 20 gr. d'alcool amylique et 30 gr d'acide paratoluique. Point d’ébullition : 271°—272° Densité : d,, — 0,982 Réfraction moléculaire : nn, = 1.4975 à 19.1 di. —=0.983 Observé. Calculé. RM 61.43 59.76 Volume moléculaire : Observé. Calculé. _ 209.6 211.9 Pouvoir rotaloire : RE 5.11 pour L = 1 dem. 4207 d'où l’on déduit : [x], — + 5.200 à 20° 23. Phénylpropionate CSH°.CH2CH?CSH'!, Préparation effectuée sur 2 gr. d'alcool amylique et 43 gr. d'acide phénylpropionique. Point d’ébullition: 279°—9281° H, — 728.5 Densité : 4, — 0,976 Réfraction moléculaire : h 1.4875 à 20°.8 5e ——-0974 Observé. Calculé. RM 64.79 64.36 Volume moléculaire : Observé. Calculé. - 2925 234 Pouvoir rotatoire : an = + 2.10 pour L — 1 dem. à 22 d’où l’on déduit : La, H0 1451192" 144 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Le tableau [IV contient les données relatives aux homo- logues du benzoate d'amyle considéré comme phénylfor- miate d'amyle. TABLEAU IV. Rotat. spécifiques. Prod. d'asymétrie. [al P x 105 Benzoate d’amyle + 4.96 275 Phénylacétate » + 3.84 245 Phénylpropionate » + 2.15 218 Dans le tableau V, on a inscrit les pouvoirs rotatoires d’éthers isomères. TABLEAU V. Rotation spécifique. [æ]n Phénylacétate d’amyle + 3.84 Orthotuluate » + 4.55 Paratoluate » + 5.20 IVne Série. EÉthers de l'acide valérique actif. L’acide valérique actif que nous avons employé pro- venait de la maison Claudon, où il a été préparé par oxydation de l'alcool actif. Cet acide distille à 1739— 1740; sa densité à 22° est 0.938 et son pouvoir rotatoire [ain = + 13.64. L'éthérification de l’acide valérique ne présente pas de difficultés. On chauffe pendant 6 heures au réfrigé- rent ascendant, à l’ébullition, un mélange d'acide valéri- que et d'alcool dans les proportions d’une molécule du premier pour deux molécules du second, et pour favoriser l’éthérification on ajoute 2 ou 3 gouttes d'acide sulfuri- que concentré. Le produit de la réaction est ensuite traité avec une solution de carbonate de soude jusqu’à réaction alcaline, puis lavé à l’eau, séché sur du carbonate de potasse sec et fractionné au tube Hempel-Monnet. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 145 ‘ 1e CH x 24. Valérate de méthyle CH: y CH — CO?.CH* Préparation effectuée sur 10 gr. d'acide valérique et 6.50 gr. d'alcool méthylique. Point d’ébullition : 1130 — 115° HAS Densité: d,, — 0,882 Réfraction moléculaire : n, = 1,3936 à 20,7 : d,,., — 0,883 (calc.) Observé Calculé RM 31.35 30.82 Volume moléculaire : Observé Calculé M EU 131.5 129 Pouvoir rotaloire : An = + 7.42 pour L — 0,5 dem à 220 d’où l’on déduit: [a], — + 16.83 +22 25. Valérate d’éthyle C*H°.C0*?.C?H° Préparation effectuée sur 10 gr. d’acide valérique et 9 gr. d’alcool éthylique. Point d’ébullition : 131°—133° H, = 730 Densité: d,, — 0.86% Réfraction moléculaire : n, — 13964 à 20°.4 d5x — 0.865 (calc.). Observé Calculé RM 36.12 35.43 Volume moléculaire : Observé Calculé M — 162 152 | Pouvoir rotatoire : a =T 5.81 pour L = 0,5 dem. à 22° d’où l’on déduit : [al — + 13.44 à 22° ARCHIVES, t. L. — Février 1896. il RE es it M TS 4146 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE 26. Valérate de propyle C‘H°CO?C*H" Préparation effectuée sur 10 gr. d’acide valérique et 12 gr. d'alcool propylique. Point d’ébullition : 154°—157° Ho = 730 Densité: d, — 0.860 Réfraction moléculaire : n, = 1.4033 à 20°.4 div. — 0.861 (calc.) Observé Calculé RM 40.80 40.03 Volume moléculaire : Observé Calculé # 167 173 d Pouvoir rotatoire : a, = +5.01 pour L = 0,5 decm. à 22° d’où l’on déduit [a], — + 11,68 à 22 27. Valérate normal de butyle C‘H°CO?C‘H° Préparation effectuée sur 10 gr. d’acide valérique et 10 gr. d’alcoo! butylique normal. Point d’ébullition : 173°—176° H, = 730 Densité: d,, = 0.856 Réfraction moléculaire : n, —1.4090 à 20°2 ds = 0.858 Observé Calculé RM 45.44 44.63 Volume moléculaire : Observé Calculé M FE 184.5 195.9 Pouvoir rotatoire : an = + 4.54 pour L = 0,5 decm. à 22° d'où l’on déduit: [a], — + 10.60 à 22 28. Valérate d'isobutyle. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 147 Préparation effectuée sur 10 gr. d’acide valérique et 15 gr. d'alcool isobutvlique. Point d’ébullition : 165°—167° Densité : d,, — 0.855 Réfraction moléculaire: n, —1.4059 à 20° H, =0745 d,y = 0.857 (calc.) Observé Calculé RM 45.925 44,63 Volume moléculaire : Observé Calculé M RE 184.8 195.9 Pouvoir rotatoire: 4.48 pour L = 0.5 dem. à 22° d’où l'on déduit: [cn | — ++ 10.48 à 22° 29. Valérate de benzyle C‘H°.C0*?.CSH*CH? Préparation effectuée sur 10 gr. d’acide valérique et 21 gr. d'alcool benzylique. Point d’ébullition : 246°—250° H, = 730 Densité: d,, — 0.982 Réfraction moléculaire : n, = 14922 à 20.40 dos — 0.983 Observé Calculé RM 56.70 29571 Volume moléculaire : Observé Calculé È 195 188.7 i , Pouvoir rotaloire: dn = + 2.61 pour L — 0.5 à 22° d’où l’on déduit: [a], = S.sl, à 22 Les résultats fournis par l’étude polarimétrique des éthers de l’acide valérique sont réunis dans le tableau VII. TA | 148 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE TaBLeAU VIIL. Rotation spécifique. Produit d’asymétrie [x]o PX<106 Acide valérique +-13.64 +-17.3 218 liquide dissous dans l’eau Valérate de méthyle 16.83 332 » » éthyle 135.44 374 Ù » propyle # 11.68 36% » » butyle # 10.60 391 » d’isobutyle (10.48) (351) ; de benzyle (5.31) (221) Pour l’acide valérique, nous avons fait figurer deux valeurs, l’une relative à l’acide liquide et l’autre déduite d'observations faites sur une dissolution aqueuse; on sait en effet, que dans ces conditions les molécules com- plexes sont totalement décomposées en molécules simples C‘H'°O* plus comparables avec la grandeur moléculaire des éthers. D’après des observations anciennes de Pierre et Pachot' effectuées sur un acide valérique peu actif, les pouvoirs rotatoires devraient être représentés par les nombres suivants : Ether méthylique + 1 » éthylique + 1. » propylique + 1.! » butylique + 0. Contrairement à nos observations, le valérate d’éthyle serait plus actif que celui de méthyle. Nous croyons ce- pendant pouvoir garantir l'exactitude de nos résultats, ! Pierre et Puchot C. R. 76. 1322. Les valeurs de [z] » Ont été calculées par M. Landolt (Drehungsvermügen, etc.). + Lo ET RE DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 149 dont on trouve du reste la confirmation dans des obser- valions antérieures ‘. Néanmoins, MM. Frankland et Mac Gregor” ayant émis des doutes à ce sujet, nous avons répété encore une fois la préparation des éthers méthylique et éthy- lique de l'acide valérique. L’échantillon d'acide utilisé dans ce but était un peu moins actif que le précédent ; son pouvoir rotatoire était de [x]) = + 12.02. Les deux éthers ont été préparés dans des conditions aussi identiques que possible. Cependant avant d’être dis- tillés, 1ls ont encore été traités par l’anhydride phospho- rique en vue d'éliminer les dernières traces d’eau et d'alcool libre qu'ils peuvent retenir en dissolution. Ils ont donné lieu aux observations suivantes qui confirment les précédentes. [lo Densité à 18° Tempér.ébullit. Rotat. spécifique. Ether méthylique 0.8835 112°—1150 —+ 14.53 » éthylique 0.8686 130°—13105 — 12.45 Ces expériences nous paraissent mettre hors de doute l'exactitude de nos premiers résultats. Vre SÉRIE. Ethers oxydes de l'alcool amylique. La préparation de ces éthers, au premier abord très simple, présente en réalité de sérieuses difficultés. Nous ayons essayé successivement plusieurs méthodes. I. Un premier procédé consiste a faire réagir le bro- ! Guye, Ann. chim. phys. (6) 25-181. Les déviations observées étaient : éther méthylique + 3°.81. Ether éthylique + 20.25. ? Journal of. chem. Soc. 1893, p. 1418. 1450 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE mure d’amyle sur les alcoolates sodiques (méthylate éthy- late de sodium, etc.); quelle que soit la durée de la réac- tion, la transformation n’est pas totale : il reste toujours une certaine quantité de bromure d'amyle inaltéré, que l’on ne parvient pas à éliminer par une distillation frac- tionnée, du moins en ce qui concerne les termes inférieurs de la série; à partir de l’oxyde de butylamyle (p. e. 145°) la séparation peut se faire, le bromure d’amyle passant à 118°. On s'aperçoit de la présence du bromure d'amyle par une augmentation considérable de la densité. C'est ainsi qu'un échantillon d'oxyde d’éthylamyle préparé de la sorte avait une densité de 1,008 au lieu de 0,759. La présence d’une petite quantité de bromure d'amyle n'aurait pas un très grand inconvénient si les éthers amyliques oxydes ne se distinguaient pas par la petitesse de leur pouvoir rotatoire. Mais si l’on remarque que pour l’'oxyde d’éthylamyle cette constante est seulement de —+ 0,90, on voit que la présence de bromure d’amyle à la dose de quelques centièmes, suffit déjà pour fausser la valeur de cette constante dans la proportion du simple au double. Nous avons essayé d'éliminer le bromure d’amyle en faisant bouillir l'éther oxyde avec la potasse alcoolique, de façon à transformer le bromure en alcool amylique, puis en traitant le produit de cette réaction par le pent- oxyde de phosphore qui retiendrait l'alcool amylique ; mais l'expérience a prouvé que ce procédé de purifi- cation était encore insuffisant; nous l’avions appliqué à un mélange d'oxyde d’éthylamyle pur, provenant d’une préparation antérieure ‘, et de bromure d'amyle. ! Guye, Ann. Chim. phys. loc cit. DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 151 IT. En remplaçant le bromure d’amyle par l’iodure d’amyle et en le faisant réagir sur le méthylate sodique ou sur l’éthylate sodique, on obtient, 1l est vrai, des éthers, dont les températures d’ébullition sont assez éloignées de celle de l’iodure d’amyle pour les séparer par distillation ; mais l’iodure d’amyle étant encore plus actif que le bro- mure, cette séparation doit être effectuée avec plus de soin encore ; bien que nous ayons opéré avec toutes les pré- cautions possibles, il nous à semblé qu'elle laissait en- core à désirer. Cette méthode n’est du reste plus applicable pour les oxydes mixtes d’amyle et de propyle ou de butyle, ce dernier en particulier ayant à peu près la même tem- pérature d’ébullition que l’iodure d’amyle. IT. En présence de ces difficultés ou de ces insuccès nous sommes revenus au procédé qui consiste à faire réagir les iodures de méthyle, d’éthyle et de propyle sur l’amylate sodique. Pour atténuer autant que possible l’affaiblissement du pouvoir rotatoire qui pourrait résulter d'un commence- ment de racémisation de l’alcool amylique par dissolution du sodium métallique, nous avons préparé en une seule fois tout l’amylate sodique, et divisé celui-ci en diverses portions sur lesquels nous avons fait réagir séparément les iodures de méthyle, d’éthyle et de propyle. Dans ce but, un atome-gramme de sodium a été dis- soul dans sept molécules grammes d’alcool amylique actif; en présence de cet excès d’alcool, la dissolution pent se faire petit à petit et entièrement à froid. Cette solution d’amylate sodique dans l’alcool en excès a été divisée en trois portions qui ont servi à préparer les oxy- des mixtes méthylique, éthylique et propylique normal, ainsi qu’on le verra plus loin. 159 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE En résumé, nous avons obtenu les oxydes mixtes mé- thylique, éthylique, propylique par la réaction des iodures de méthyle, éthyle, propyle sur l’amylate sodique ; la même méthode a été employée pour préparer les oxydes mixtes de benzyle et de cétyle. D'autre part, les éthers butyliques et isobutylique ont été obtenus par réaction du bromure d’amyle sur le butylate et l’isobutylate sodique. 30. Oxyde de méthyt-amyle LA > CH. CH? 0. CH° A la dissolution, faite à froid et à l’abri de l'humidité, contenant 6 gr. de sodium dans 150 gr. d’alcool amyli- que actif on ajoute la quantité calculée d’iodure de mé- thyle, soit 34 gr.; on soumet ce mélange à l’ébullition pendant cinq heures, c’est-à-dire tant qu’il se dépose de l'iodure de sodium. On filtre pour séparer le liquide et l'on chauffe de nouveau la liqueur filtrée pour s'assurer qu'il ne se dépose plus d’iodure de sodium. Lorsque ce résultat est atteint, on fractionne le pro- duit brut de la réaction au moyen d’un appareil Hempel- Monnet. Après quelques distillations, on recueille une forte portion, qui passe de 85° à 90°, mais qui contient encore de l’alcool amylique; (p. e. 128°); on élimine ce- lui-ci en traitant le liquide par l’anhydride phosphorique Après 24 heures de contact, on décante, puis on soumet à un fractionnement. Point d’ébullition 87°.5—88°.5. H,.:=1781 Densité : d,, — 0,754 Réfraction moléculaire : n, = 1.3849 à 20° .2 d,,..: = 0.752 (calc.) Observé. Calculé. RM 32.38 31.24 DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 153 Volume moléculaire : Observé. Calculé. M e = 135 134 d Pouvoir rotatoire : än — + 0.29 pour L = 41 dem. à 18° d’où l’on déduit : [a], = + 0.39 à 18° 31. Oxyde d'éthyle-amyle Ê 4} > CH. CH?. 0. CH°CH: A la solution contenant 6 gr. de sodium dans 150 gr. d'alcool amylique actif on ajoute 38.5 gr. d’iodure d’é- thyle et l’on opère comme précédemment jusqu’à ce qu’il ne se dépose plus d’iodure de sodium. La première distil- lation fractionnée doit être menée avec soin, car la sépa- ration de l'alcool amylique et de l’éther oxyde n’est pas très aisée malgré une différence de 20 degrés dans les points d’ébullition. Avec des précautions, on recueille aprés plusieurs fractionnements deux portions voisines passant à 1050—1 4100 et à LLO0—1150. On traite ensuite ces deux portions par le pentaxyde de phosphore dont l’action doit être prolongée au moins pendant 24 heures pour enlever les dernières traces d’al- cool amylique; après 3 heures de contact, le liquide con- tenait encore assez d'alcool pour ne donner qu’une déviation de 0.02 à droite pourL = 0.5. Point d’ébullition : 407°.5—109° M É T| Densité : d,, — 0,759 Réfraction moléculaire : n, — 1.3900 à 19°.9 dis — 0401 Observé, Calculé. RM 36.91 35.84 154 RÉCHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Volume moléculaire: Observé. Calculé. M —— 153 156 d Pouvoir rotatoire : an = + 0.25 pour L — 0.5 dem. à 18° d’où l'on déduit : La}, — + 0.61 à 18° 32, Oxyde de propyl-amyle ST > CH.CH?.0.C*H' A 6 gr. de sodium dissous dans 150 gr. d'alcool on ajoute 43 gr. d’iodure de propyle. Le produit brut de la réaction ne peut être distillé directement après la sépara- tion de l’iodure de sodium; l’oxyde de propyle amyle passant à 127° et l’alcool amylique en excès (théorique- ment 127 gr.) à 1280. On parvient cependant à séparer les deux corps en opérant de la façon suivante. Au mélange d'alcool et d'oxyde on ajoute 178 gr. d’acide benzoïque (quantité théorique pour éthérifier 127 gr. d'alcool amylique). Après avoir ajouté quelques gouttes d'acide sulfurique concentré on chauffe à l'ébullition; lorsqu'on juge que l’éthérification est suffisante, on distille le mélange et recueille à part tout ce qui passe jusqu'à 1502 (éther oxyde et traces d'alcool); la plus grande partie de l’alcool est enlevée à l’état de benzoate d'amyle volatil à 254°. La partie recueillie jusqu'à 150° est traitée comme précédemment par le pentoxyde de phosphore, et distillée encore dans ce cas, le contact avec le pentoxyde doit être prolongé pendant 2% heures pour effectuer une séparation suffisante, c'est-à-dire telle qu’un nouveau traitement par l’anhydride phosphorique ne modifie pas l’activité de l’éther oxyde, DANS LES SERIES 1I0OMOLOGUES. 155 Point d’ébullition : 125°—127° H; = 7129 Densité : d,, — 0,783 Réfraction moléculaire : h, = 1.3994 à 20°.2 d,-.:,-—=:0, 781 Observé. Calculé. RM 40.29 40.44 Volume moléculaire : Observé. Calculé. M e F 166 178 Pouvoir rotatoire : an = + 0.35 pour L = 0.5 dem. à 18° d’où l’on déduit : [ah — + 0.90 à 18° 33. Oxyde normal de butyl-amyle en A 5 à mi M Doi: Préparation effectuée par l’action du bromure d’amyle (12 gr.) sur le butylate normal de sodium sec (12 gr.). La réaction est rapidement terminée et une heure après on peut fractionner le produit. Point d’ébullition : 148°—152° = 7295 Densité : d,, — 0,798 Réfraction moléculaire : n, = 1.4077 à 20°6 d0°.5 = 0.79 Observe. Calculé. RM 4h .49 45.05 Volume moléculaire : Observé. Calculé. Le 180.5 201 d .* ni Pouvoir rotatoire : 4 = + 0.52 pour L = 0.5 dem. à 22° d’où l’on déduit : LAR =" #+ 1331 22° 156 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE En raison de la détermination pen exacte du point d'ébullition, ainsi que des valeurs obtenues pour la den- sité et l'indice de réfraction comparées à celles qui carac- térisent l'isomère isobutylique, nous pensons que ce com- posé contient encore un peu de bromure d’amyle. 34. Oxyde d’isobutyl-amyle. Cet oxyde comme le précédent est préparé par l'ac- tion du bromure d’amyle sur l’isobutylate de sodium, dans la proportion de 31 gr. du premier pour 18 gr. du second. La purification s'effectue par simple fractionne- ment. Point d’ébullition : 145°—147° H, = 72%;5 Densité 14, = 10.719. Réfraction moléculaire : n, = 1.4008 à 20°.2 d,5.a — 0 TH (CALCS Observé. Calculé. RM 45.921 45.05 Volume moléculaire : M Observé. Calculé. mn 186 201 Pouvoir rotatoire : an = + 0.74 pour L = { dem. à 22° d'où l’on déduit : [a], — + 0.96 à 22° 2H5 35. Oxyde de cétyl-amyle se > CH.CH°.0.C'5H*: Préparation effectuée par l’action de 5,6 gr. d’amy- late de sodium en solution dans un excès d'alcool sur 18 gr. de iodure de cétyle (préparé avec un alcool céty- lique fondant à 46°). Après une ébullition de quelques DANS LES SÉRIES HOMOLOGUES. 157 heures, on fractionne et recueille la partie qui passe vers 390° sans décomposition. Point de fusion à 140 Point d’ébullition vers 350° Densité : d,, — 0.805. Réfraction moléculaire : My = 1.449299 à 210.9 due = 0.805 (calc.) Observé. Calculé. RM 102.7 100.28 Volume moléculaire : M Observé. Calculé. _— 92 4 à 3 08 Pouvoir rotatoire: an = + 0.25 pour L = 1 dem. à 22° d’où l’on déduit : [a], — + 0.31 à 220 36. Oxyde de benzyle-amyle Eur >CH.CH°.0. CH. CH Préparation effectuée sur 11,3 gr. de chlorure de benzyle et 9,8 gr. d’amylate de sodium. La purification a été effectuée comme précédemment. Point d’ébullition : 2310— 2320 HE TUE Densité : d,, — 0,941 Réfraction moléculaire : n, = 1 .4854 da 219.2 do 0.9#68" (ce) Observé. Calculé. RM 56.01 59.97 Volume moléculaire : M Observé. Calculé. 1 — 195 194. à 94.7 Pouvoir rotatoire : an — + 0.83 pour L — 0,5 dem. à 22° d’où l’on déduit : [al — + 1,82 à 22° 158 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE, ETC. Le tableau VIT résume nos observations sur les éthers oxydes. TABLEAU VII. Éthers. Rotat. spécifiques. Prod. d’asymétrie. [œ]n P xX 106 Oxyde de méthyl-amyle 0.39 218 » d’éthyl » 0.61 332 > de propyl » 0.90 374 » de N-butyl » 1.33 373 » diso-butyl » 0.96 373 » d'amyl! ) 0.70 » de cétyl » 0.31 104 » de benzyl » 1.82 307 Genève, Laboratoire de Chimie de l'Université. Octo- bre 1895. ? Guye et Gautier, loc. cit. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE OBSERVATIONS DIVERSES RELATIVES AUX RAYONS ROENTGEN La belle découverte du professeur Rœntgen a suscité de toute part des recherches et des publications dont il serait difficile de rendre compte d’une facon complète ; nous en résumons ici quelques unes qui paraissent offrir un intérêt scientifique spécial : et nous y joignons un exposé succinet des expériences qui ont été faites à Genève sur ce sujet : MM. Neuhauss, Erlwein, Rapo et Himly (Halle, Photogra- phische Rundschau, 1896, 1. 10 p. 43), dans le laboratoire de la maison Siemens et Halske, sont arrivés à reproduire les expériences de Rœntgen avec des tensions moins fortes et moins dangereuses pour les tubes. Le dispositif n’est pas in- diqué. [ls ont également remplacé les tubes par des lampes à incandescence, dont le fil est lié à l’un des pôles, tandis que l’autre pôle est en dehors de ampoule. Les rayons Rœntgen se produisent avec une fluorescence bleue assez fréquente, et un peu seulement avec la fluorescence verte. MM. Eder et Valenta (Photographische Correspondenz, 1896 p. 86) ont fait à l'Institut photographique de Vienne des photographies de mains et de pieds pris sur le vivant, avec de longues poses de 4 à 2 h. (l’une des photographies re- marquablement réussie a été reproduite dans l’Ulustrierte Zeitung). La nature du gaz restant dans les tubes paraît sans influence ; les plaques au collodion sont toutes fort peu im- pressionnables aux rayons Rœntgen; les plaques au gélatino- bromure à développement alcalin sont les plus sensibles. 160 BULLETIN SCIENTIFIQUE. M. Perrin (Comptes rendus de l’Acad. des sc. de Paris, séance du 22 janvier) a constaté que les différents corps présentent pour les rayons Rœntgen des transparences très différentes et sans relalion avec celles qu'ils offrent pour les rayons lumineux. Il a vérifié que la propagation de ces rayons s'effectue rectilignement, et, comme M. Rœntgen il na pu observer aucun phénomène de réflexion, de réfraction, ni de diffraction. MM. L. Benoist et D. Hurmuzesen (Ibid., séance du 3 février) ont étudié l’effet produit par les rayons Rœntgen pour décharger un électromètre. Cette action se produit à travers une plaque d'aluminium de 1"* d'épaisseur reliée au sol, l'argent en feuilles battues, Ia gélatine, l’ébonite, l’élain, etc. Le laiton, le verre, le zine, la porcelaine dé- gourdie sous 3" (dl’épaisseur ne laissent rien passer. M. Nodon et M. Chabaud, ont communiqué dans la même séance les résultats de leurs recherches sur la transmission | des rayons Rœntgen au travers de diverses gélatines colorées . et au travers d’une série d’alliages et de métaux. M. Nodon n’a pu trouver dans l’arc voltaique aucune ra- diation jouissant de la propriété de traverser les corps opa- ques. Une plaque sensible enveloppée de papier noir n’a accusé aucune impression après un quart d'heure d’exposi- tion, à 40 em. d’un arc voltaique intense. M. G. Moreau (Ibid. séance du 3 février), a obtenu des images photographiques dans un châssis fermé, avec une demi-heure ou une heure de pose, en prenant comme source actinique l’aigrette d’une forte bobine d’induction; l’aigrette doit être parallèle à la plaque. Parmi les auteurs anglais qui ont publié sur ce sujet, nous pouvons citer le prof. J. J. Thomson, de Cambridge, qui attribue aux rayons X l’action pour décharger les corps électrisés et montre que toutes les substances qui laissent pas- ser ces rayons deviennent par leur passage des conducteurs de l'électricité (Electrician, 7 février). Le même numéro de ce journal contient un article intéressant de M. Lodge où sont discutées les explications possibles du phénomène et particu- lièrement l’existence de vibrations longitudinales de l’éther PHYSIQUE. 161 comparables à celles du son dans Pair. Parmi les arguments cités, nous pouvons mentionner l'absence de toute trace de déviation magnétique, de réfraction ou de polarisation avec les rayons X, qui paraissent être sensibles plutôt à la densité du milieu qu’ils rencontrent qu’à toute autre propriété phy- sique. Les radiographies (photographies obtenues par les rayons nouveaux), semblent ne pas être produites directement par les rayons, mais probablement par une action secondaire ; mais il semble que, là aussi, l'influence de la densité se ma- nifeste; une couche épaisse d’émulsion sur la plaque sensible paraissant donner de meilleurs résultats qu’une couche mince. L'auteur rapproche cette action de la densité du fait que c’est précisément par des ondes longitudinales ou du moins par une tension dans l’éther et une compressibilité de ce milieu, que l’on peut chercher, comme Newton l'avait déjà fait, une explication de la gravitation. Gette théorie des rayons X n’est pas la seule; lorsque les atomes sont isolé- ment chargés et déchargés, les oscillations électriques qui se produisent sont trop rapides pour donner de la lumière, mais elles n’en doivent pas moins exister et produire des ondes à vibrations transversales qui ne seraient autres que les rayons X. Enfin l'hypothèse d’un bombardement molé- culaire analogue à celui que Crookes avait supposé dans sa matière radiante ne semble pas devoir être rejetée sans exa- men. M. Lodge indique du reste plusieurs expériences qui, si elles peuvent être réalisées, permettront de juger plus facile- ment entre ces diverses théories. A Genève aussi les expériences de M. Rœntgen ont été répétées par MM. Le Royer, Sarasin, Rilliet, Van Berchem, Soret, Batault et D. Monnier. Quelques premiers résullats, complétés depuis lors, et d’ailleurs tout à fait conformes à ceux qui ont été obtenus ailleurs, ont été communiqués par M. Soret à la Société des Arts (Journal de Genève du 5 janvier) et à la Société de physique danssa séance du 6 janvier. Vu la difficulté de se procurer des tubes de Crookes demandés de toutes parts, on a toujours opéré avec le dispositif Tesla qui les détériore beaucoup moins que l’étincelle directe de la bobine de Ruhm- ARCHIVES, L. LL — Février 1896. 12 162 BULLETIN SCIENTIFIQUE. korff. On a obtenu des effets très marqués avec des lam- pes à incandescence dont le fil était lié à l’un des pôles de la bobine Tesla, tandis que l’autre pôle était simplement placé à quelques centimètres de l’ampoule. Il est préférable que ce dernier pôle soit constitué par une pointe, ou par le bout simplement coupé du fil. Une boule ou une plaque donne des effets Rœntgen notablement moins forts variant du reste beaucoup d’uve lampe à l’autre, et suivant la disposition des pôles. On a également obtenu une très vive phosphores- cence du platinocyanure, et une photographie assez réussie de la main de l’un des expérimentateurs, en prenant comme source des rayons un radiomètre reposant sur un anneau de métal lié au pôle positif, tandis que le pôle négatif aboutissait à un fragment de toile métallique suspendu à 2 centimètres au-dessus du sommet de l’ampoule ; lorsque la tension est suffisante pour faire Jaillir des étincelles qui courent sur le verre entre l'anneau et la toile métallique l’ampoule du radio- mètre se remplit de rayons cathodiques et produit des effets Rœntgen intenses à plusieurs décimètres de distance. Les effets produits par une machine de Tœpler dans un tube de Crookes ont été très peu marqués. L'action des rayons Rœntgen sur l’électromètre, et la transparence très inégale du fer et de l’aluminium, ont été facilement et nettement constatées à une assez grande dis- tance de la source actinique. Les essais pour obtenir quelques effets Rœntgen avec un arc voltaïque ont complétement échoué, comme ceux de M. Nodon cités plus haut. Une plaque exposée pendant une heure et demie dans un châssis fermé à 40 centimètres d’un arc voltaïque intense n'a accusé aucune trace d’action photogra- phique. Après une demi-heure de développement elle s’est couverte d’un voile chimique parfaitement uniforme ne mon- trant aucune indication d’une petite croix de plomb qui avait été placée sur le châssis pendant la durée de l’exposition. C. S. et A. R. 54 Te ver ZOULOGIE. 163 G. LE Box. LA LUMIÈRE NOIRE (Comptes rendus, de l’Académie des Sciences de Paris, séances du 27 janvier et du 5 fé- vrier 1896.) — G.-H. NIEWENGLOWSKkI. OBSERVATION A PRO- POS DE LA NOTE RÉCENTE DE M. LE Bo. (Ibid. 5 février). M. Le Bon place dans un châssis photographique positif ordinaire une plaque sensible; au-dessus d'elle, un cliché photographique quelconque, puis au-dessus du cliché et en contact intime avec lui, une plaque de fer couvrant entière- ment la face antérieure du châssis. La plaque ainsi masquée est exposée à la lumière d’une lampe à pétrole pendant trois heures environ; un développement énergique et très prolongé, poussé jusqu’à entier noircissement, donne une image du cliché très pâle, mais très nelte par transpa- rence. L'effet est plus marqué si, sans rien changer au dispositif précédent, on place derrière la glace sensible une lame de plomb dont on rabat les bords de façon qu’ils couvrent lé- gérement les côlés de la plaque de fer. M. Niewenslowski a répété l'expérience de M. Le Bon avec le même résultat en supprimant toute source de lu- mière extérieure. Ïl suppose que l’image développée sur la plaque sensible provient d'énergie lumineuse emmagasinée par le cliché. M. Le Bon, dans sa dernière note, oppose à cette inter- prétation diverses expériences extrêmement curieuses. ARE ZOOLOGIE Paoco Liov, Dirrert 1TALIANI. (Manuali Hæpli. Milano 1895. Avec 227 figures dans le texte). Ce petit manuel donne un très grand nombre de détails intéressants et instructifs sur les Diptères. A côté d’anecdotes amusantes sur le genre de vie de ces Insectes, l’auteur a traité d’une manière scientifique leur morphologie, leur 16# BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. classification et surtout l'influence qu’ils peuvent avoir sur l'homme et les plantes cultivées. Cet ouvrage, accompagné d'illustrations soigneusement dessinées, peut être recommandé non seulement aux ama- teurs, mais encore à tous ceux qui s'occupent d’entomo- logie. LEOPOLDO MAGGr. TECNICA PROTISTOLOGICA. (Manuali Hæpli. Milano 1895). Cet ouvrage est divisé en dix chapitres qui traitent les su- jets suivants : L. Récolte des Protistes en général. IL. Ré- colte spéciale des Protistes. IE. Conservation des Protistes vi- vants, leur culture. IV. Développement des Protistes dans les infusions artificielles. V. Examen microscopique des Pro- tistes, sans réactifs. VI. Les différents réactifs et leur action sur les Protistes. VIT. Examen microscopique des Protistes. avec les réactifs. VIIL Méthode pour faire des préparations permanentes de divers Protistes. IX. Application de la mé- thode des coupes aux Protistes. X. Récolte des Protistes fossiles. D'après ces indications sommaires, on voit que ce manuel est appelé à rendre des services à tous ceux qui s'intéressent à l'étude des êtres unicellulaires, que ces derniers appar- tiennent au règne végétal, ou au règne animal. L’auteur a groupé dans son ouvrage, sous une forme claire et concise les méthodes servant à la récolte, à la culture, à la fixation, à la coloration et à la conservation des Protistes. Les mé- thodes sont nombreuses, disséminées dans une foule de journaux spéciaux et nous estimons que M. Maggi a fait œuvre utile en les réunissant en un volume à la portée de tout le monde. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES A LAUSANNE Séance du 6 novembre 1895. F.-A. Forel. La catastrophe de l’Altels et la prévision des catastrophes gla- ciaires. — H. Dufour. La recoloration des Alpes après le coucher du soleil. M. F.-A. Forez décrit les éboulements du glacier de l’Altels dans la haute vallée de la Kander survenus le 17 (18) août 1872 et le 11 septembre 1895. Il cherche quelles sont les lois générales des catastrophes glaciaires et, sur la base d’une histoire résumée de ces évé- nements, il leur trouve les caractères généraux suivants: Caractère de répétition dans la même localité, dans les mé- mes conditions, et avec les mêmes allures. Caractère d’individualité dans chaque localité. On doit donc s’attendre au retour d’un accident glaciaire, mais l’étude de ses précédents doit dicter les précautions à prendre contre la répétition probable da phénomène. Les accidents glaciaires sont dus : Ou bien à des causes glaciaires. À savoir : Eboulements de glaciers simples ou mélangés à des eaux accumulées. Déviation des eaux d'écoulement. Ou bien à des causes météorologiques: saison trop plu- vieuse, saison trop chaude. D’après l’étude des faits locaux de l’accident, et d’après la 166 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. | météorologie de 1782 et de 1895, M. Forel conclut que la ca- tastrophe du vallon du Schwarzbach est due à l’éboulement de l'extrémité frontale du glacier de l’Altels et a été causée . par la température extraordinairement élevée des mois pré- cédents. (Voir Archives XXXIV, 513. Genève 1895.) M. Henri Durour donne le résumé des observations qu’il a faites sur le phénomène de la recoloration des Alpes après le coucher du soleil. [l expose les théories qui ont cours actuellement pour expliquer ce phénomène; celle de M. Ams- ler et les objections faites par M. Maurer qui estime que le phénomène s'explique par la coloration du ciel au couchant comme l’ont indiqué la plupart des observateurs. — D’après. M. Dufour cette explication complétée en quelques points suffit pour rendre compte des phénomènes que présentent la plupart des secondes colorations (voir Bulletin). Séance du 20 novembre. Douxami. Etude sur le bassin mollassique de Ste-Croix. — D'Kunz-Krause. Formation d’acide prussique par l’action à froid de l’acide nitreux sur les acides organiques non saturés. — Jules Amann. Recherches sur le bacille de la dipbtérie — Henri Mœhlenbruck. Réducteur de potentiel. — S. Bieler. La fausse côte. — Paul Jaccard. Considérations critiques sur les bases du: Darwinisme. M. Douxami, de Lyon, élève de M. le prof. Depéret, a sé- journé à Lausanne pour étudier les fossiles miocènes de notre région conservés au Musée de Lausanne, en vue d’une mo- nographie spéciale qu’il prépare, sur les terrains miocènes compris entre le Lyonnais et la Suisse centrale. [la profité de son séjour dans notre ville (août 1895) pour faire quelques. excursions sur le terrain, et en particulier pour étudier le petit bassin mollassique de La Chaux prés Auberson, sous la conduite bienveillante de M. Th. RITTENER. M. Douxami présente les résultats de son étude, accompa- gnés d’un profil transversal NW-SE du petit bassin, à échelle du 1: 12.500. Ce travail sera publié dans le Bulletin de la So- ciété vaudoise des sciences naturelles. M. Douxami distingue SEANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 167 de haut en bas, abstraction faite des accumulations superfi- cielles: 1. Sables gris à dents de squales, qui occupent le centre du bassin. 2. Grès à Bryozoaires, formant cuvette, fort épais, el visi- bles des deux côtés. Ces deux premiers termes appartiendraient à l'étage helvé- tien marin. 3. Poudingue et grès grossier à Pecten præscabriusculus Font. qui représente le Burdigalien supérieur marin (Muschel- sandstein). 4, Calcaires et marnes d’eau douce à Malania Escheri, visi- bles seulement sur le bord SE. du bassin, sous les ruines de Francastel, et le long de la route de La Chaux à Noirvaux, qui appartiennent au Burdigalien inférieur (Langhien des géologues suisses). ». Marnes rouges bariolées, qui apparaissent au-dessous des calcaires d’eau douce, sous la fontaine des Arraudes, et se poursuivent au NE. le long du vallon de Noirvaux. On y à trouvé des Helix aquitaniennes, ce qui en détermine l’âge. 6. Gaull argileux retrouvé sur les deux bords du petit bassin, formant de chaque côté le thalweg du petit vallon. 7. Enfin au delà, les calcaires urgoniens, fortement relevés de droite et de gauche. En outre M. Douxami signale, disséminés à la surface du sol de toute cette région, des galets arrondis de quartzites alpins, à patine rougeûtre, identiques à des cailloux du plio- cène supérieur des environs de Lyon, et dont il attribue le transport à un ancien glacier alpin, d'âge pliocène. M. H. Kunz-Krause communique la suite de ses recherches sur la formation d'acide prussique par Faction à froid de acide nitreux sur les acides organiques non saturés', L’an- * Ce mode de formation ne doit pas être confondu avec celui fréquemment observé, où cet acide se forme par l’action à chaud de l’acide azotique sur les composés organiques. 168 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. teur a démontré par des recherches antérieures , que les acides resp. oxyacides aromatiques de la série de l’acide cin- namique se décomposent déjà à froid avec formation d’acide prussique, lorsqu'on ajoute à leur dissolution aqueuse de l'acide nitreux (sous la forme de l’acide nitrosvlsulfurique ou du réactif de Liebermann). L'acide dioxycinnamique par exemple subit le dédouble- ment selon l’équation suivante : a di à AN ee CII He 76H N o | LL ARR GORE 0 COOH. CH 0, | COOH Ur, une réaction analogue se passe, lorsqu'on remplace l'acide aromatique par un acide non saturé de la série alipha- tique. L’acide aconitique par exemple se dédouble avec for- mation d'acides formique, prussique, carbonique et maloni- que : décomposition, qui répond exactement à l’équation : COOH H | CH N | C.COOH + 0, — ACOOH AMEN L# / COOH UE, TS CH | KCO0H COOH Dans ce dernier cas la décomposition a lieu en deux pha- ses bien distinctes : Tant que le liquide renferme encore de l'acide nilreux on observe une phase d'absorption, qui ensuite est suivie d’un dégagement d’acide carbonique. En même temps on peut constater la présence d’acide prussique dans le liquide. Une partie de l'acide nitreux s'échappe cependant à la réduction complète, ce qui fait qu’outre l'acide carboni- 1 Bull. Soc. Vaud. Sc. Nat. 30, 115 p. 140 etc. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 169 que il se dégage toujours une certaine quantité de bioxyde d'azote (NO). La formation d’acide prussique a pu également être cons- tatée avec les acides cinnamique, pipérique et maléique. Cette réaction prèsente certaines difficultés, lorsque l'acide est difficilement soluble ou insoluble dans l’eau, comme c’est le cas pour l'acide famarique. L'auteur fait ressortir que tous les acides examinés CH jusqu'ici renferment un ou plusieurs groupes : {|| resp. CH CH CH, J mais non le groupe |. Il est par conséquent proba- A À ble que tous les acides (et composés organiques en général) non CA, saturés, qui renferment au moins un groupe: || se décom- C A posent déjà à froid avec formation d’acide prussique, lorsque Pon introduit dans leur dissolution aqueuse de l'acide nitreux (sous la forme d’acide nitrosylsulfurique ou du réactif de Liebermann). Cette réaction pourra éventuellement présenter un certain intérêt dans le cas où il s’agit de la constitution resp. configu- ration de composés isomériques, par exemple des acides fu- marique et maléique. L’auteur donne ces considérations, tant qu’elles sont encore hypothétiques, avec toute réserve et se propose de compléter ces recherches dans les direc- tions indiquées. M. Jules AmanN, pharmacien, fait une communication sur le bacille de la diphtérie. Il importe que la constatation du ba- cille dans les fausses membranes provenant de cas douteux se fasse aussi rapidement que possible. Cette constatalion ne pouvant se faire, dans la règle, que par la culture, ilest néces- saire de trouver un milieu de culture dans lequel le déve- loppement du bacille se fasse dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible. On à proposé et utilisé dans 170 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ce but le serum de sang préparé d’aprés la formule de Loeffler, lagar et le blanc d’œuf. Les deux premiers exigent une préparation assez longue et compliquée, tandis que le blanc d'œuf cuit dur présente l'avantage qu’on l’a toujours sous la main. La croissance des colonies du bacille de Loeffler se fait très bien avec le blanc d’œuf, mais elle est assez lente: il faut attendre en général 16 à 24 h. pour obtenir des colonies caractéristiques. M. Amann a obtenu de meilleurs résultats en ajoutant au blanc d'œuf liquide 0,5 °/, NaCI, 1 °/, peptone de viande, 1 ?/, sucre de raisin et 10 °/, d’eau distillée, Le mélange est versé en couche mince dans une capsule de Petri et stérilisé à la vapeur. Ce milieu semble être très favo- rable au développement du bacille car, dans la règle, il ne faut pas plus de 8 à 12 heures pour obtenir de belles cul- tures en thermostat, ce qui permet de fixer le diagnostic dans un temps relativement court. M. Henri MoEuLeNBrück, électricien, parle d’un Réducteur de potentiel qu’il vient de construire. Le but poursuivi dans la création de cet appareil, nouveau dans la forme et le genre, si ce n’est dans le principe, était de faire varier à volonté dans des limites assez grandes l’in- tensité du courant électrique. La condition essentielie à ob- tenir, était la parfaite régularité des variations. L'appareil présenté répond complètement à cette condition: Ses parties principales sont: Deux bobines de résistance en ferro-nickel de 180 ohms chacune, sur lesquelles glisse à frottement dur un curseur dont le chemin maximum est de 150 mm. Le courant dérivé de l’une des résistances traverse la se- conde par l'intermédiaire du curseur, lequel permet de varier la résistance du circuità volonté, et par suite aussi Pintensité du courant qui la traverse. L'appareil permet de faire passer l'intensité du courant par toutes les valeurs comprise entre 1 ampère et So am- père. Il est spécialement destiné à rendre des services dans l’électrothérapie, dans les expériences électro-physiologiques, SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE. Pa et dans tous les cas où un courant électrique doit varier dans des limites données d’une façon uniforme et continue. M. S. Biecer, donne quelques renseignements sur un curieux phénomène qui se remarque chez les animaux de l'espèce bovine appartenant à des races améliorées. Il s’agit de la présence de côtes supplémentaires complètes ou incom- plètes, désignées sous les noms assez incorrects de fuusses- côtes, ou de Stumprippen dans la Suisse allemande. Cette dernière désignation, qui semble s'appliquer à des organes avortés, a donné lieu dans la Suisse orientale à des mesures administratives qui tendraient à faire exclure des concours les animaux porteurs de ces fausses côtes. Mais les éleveurs protestent, car ils constatent que la pré- sence de la fausse côte coïncide avec des conditions de con- formation et de qualité très avantageuses chez les animaux qui sont porteurs de cette anomalie. Un recensement des porteurs de fausses côtes parmi les animaux présentés aux concours dans le canton de Zurich a fail constater qu’elles existent, non pas sur quelques bêtes isolées, mais sur un nombre assez considérable d’animaux de choix, sur 1461 su- jets du concours 1l y en a eu 65, soit presque le 4 '/, °/,, sur lesquels on pouvait l’observer. M. Bieler estime que le nombre des côtes, ordinairement de 13 paires sur l’espèce bovine à l’état domestique, pourrait être modifié suivant les conditions actuelles d'élevage qui tendent à amplifier le tronc. Par le fait d’une nourriture intensive avant son influence pendant toutes les périodes de la vie, depuis l'embryon jusqu’à la vie adulte, et cela pen- dant plusieurs générations successives, il peut v avoir multi- plication des unités d'organes en série comme les côtes el les vertèbres dorsales, el nous assisterions à un phénomène de surgression par la formation d’une 14° paire de côtes. A l’inverse de ce phénomène M. Bieler cite un exemple de régression, soit de diminution du &ombre des côtes chez des animaux qui par leur genre de vie ne sont pas appelés à donner à leur thorax et à leur abdomen une gymnastique fonctionnelle normale comme cela s’observe chez les chiens 172 SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE. de très petites races. Sur le squelette d’un chien havanais qui se trouve dans la collection de l’école vétérinaire de Lyon, M. Bieler a compté seulement 10 paires de côtes, au lieu de 15, et 9 vertèbres lombaires, au lieu de 7. Le Département fédéral de l’agriculture a envoyé une cir- culaire à tous les inspecteurs d’abattoirs, afin d’avoir des renseignements sur les cas de fausse côte qui peuvent se pré- senter pendant une année et de savoir spécialement si la fausse côle appartient à une 14° paire en formation, ou à une 13° paire en régression. M. le D" Paul JaccarD dépose sur le bureau un mémoire intitulé : Considérations critiques sur les bases du Darwinisme appliquées au règne végétal. Dans ce travail préparé comme leçon inaugurale d'un cours de Paléontologie végétale, l’auteur discute le degré de crédit qu'il faut accorder aux explications darwiniennes dans divers cas qu’il analyse. Il conclut en cherchant à démontrer l'insuffisance des fac- teurs auxquels Darwin attribue le déterminisme de lévolu- tion, lorsqu'il s’agit d'expliquer d’une manière satisfaisante les divers cas qu’il passe en revue. Séance du 4 décembre. Ch. Dufour. Sur la scintillation des étoiles. — Bührer. Le climat du canton de Vaud (1'° partie). — F.-A. Forel. Moyens de prévenir un nouvel ébou- lement de l’Altels. — L,. Gauthier. Le tremblement de terre du 1% no- vembre. M. Ch. Durour, professeur à Morges, rappelle qu'il avait communiqué à plusieurs ministres de la marine le mémoire qu’il a publié sur la scintillation des étoiles dans le volume inaugural de l'Université de Lausanne. La plupart de ces ministres lui ont répondu qu'ils communiqueraient à leur tour ce travail à leurs officiers avec l'invitation d'observer ce phénomène sur mer. Le ministre de la marine française lui a même demandé de préparer sur ce sujet des instruc- tions pratiques pour ses officiers. M. Dufour à rédigé ces SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 173 instructions, qui ont été insérées dans les annales hydrogra- phiques de la marine française. Or, dernièrement, ce ministre a transmis à M. Dufour les observations recueillies dans l'Océan pacifique et dans l'Océan indien par les officiers du navire {a Durance, com- mandé par le capitaine Phiïibert. Ce capitaine a très bien compris les instructions données, il a rédigé pour ses offi- ciers un ordre de service qui peut être considéré comme un modèle. Les officiers de quart devaient observer à 7 heures du soir, 9 B., 41 h., 4 h. du matin, 3 b. et 5 h. et consigner leurs observations dans le livre de bord. On devait suivre, du reste, la marche indiquée par M. Dufour; c’est-à-dire apprécier par 0 une scintillation nulle, et par 10 une scintil- lation très forte quand l'étoile parait sautiller et changer de couleur. Ces observations ont duré 9 mois, de décembre 189% à septembre 1895, pendant que le navire faisait plusieurs courses dans l'Océan pacifique, puis se dirigeait vers l'Eu- rope en passant au nord de l'Australie. Ainsi, les observa- tions ont été faites dans l'Océan pacifique et dans l'Océan indien jusqu’à l’entrée de la Mer rouge, d’où elles ont été expédiées à Paris. Le Ministre de la mariue a envoyé à M. Dufour la copie du livre de bord de la Durance, et les pièces relatives à cette recherche, en lui demandant son opinion à cet égard; et s'il trouvait qu'il y avait lieu, comme il le pensait, de les insérer dans les Annales hydrographiques. M. Dufour a répondu qu’il trouvait les instructions du ca- pitaine Philibert faites avec beaucoup d'intelligence ainsi que les observations et que l’on pouvait les donner comme mo- dèle des observations à faire sur mer. Mais pour ce qui le concerne, M. Dufour a relevé dans ce dossier deux choses qu’il trouve spécialement importantes. D'abord, que les officiers de {a Durance sont arrivés avec la plus grande facilité à bien observer à l’œil nu, comme il l'avait fait à Morges, ce que quelques personnes consi- déraient comme très difficile. Puis au point de vue météorologique, soit dans l'Océan 174 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. pacifique, soit dans l'Océan indien, ils ont trouvé comme M. Dufour, qu'une sciatillation faible était, en général, le pré- sage du mauvais temps ; même dans les régions du globe où le mauvais temps est fort rare. C’est une confirmation im- portante des résultats auxquels M. Dufour était arrivé à Morges, et cela dans d’autres pays et dans des conditions météorologiques tout à fait différentes. M. C. Büxrer expose le résultat de ses études sur le climat du canton de Vaud. Il y a peu de pays présentant sur un espace relativement aussi restreint que le canton de Vaud une aussi grande variété de climats. Nous pouvons les diviser en trois groupes naturels : du Jura, du Plateau et des Alpes. I. Le Jura possède à altitude égale le climat le plus froid de toute la Suisse. Au rayonnement intense de ses plateaux et vallées vient s’ajouter le désavantage de la configuration du pays, où rien ne s’oppose aux vents du Nord-Est qui alternent avec ceux du Sud-Ouest. Les quelques rares vallées à direction transversale, E. à W., comme Ste-Croix, ont un climat moins froid. La pression de l’air est (moyenne de 11 années d’observa- tions) de 669.1 mm. à Ste-Croix à 1092 m.; le minimum a lieu en mars, le maximum en juillet. Les exirêmes ont oscillé entre 645,2 mm. survenu le 20 janvier 1873 et 682,3 mm. observé le 10 février 1868. La température moyenne est de 6,4° à Ste-Croix; Le Sen- tier, situé presqu’à la même altitude, 1024 m., mais dans une vallée orientée du NE au SW, a un degré de moins, 5,4. A Dizy, au pied du Jura, à 588 m., elle est de 8,8°. Les tempé- ratures ont été de : Au Marchairuz — 21,0° 11 févr. 1864 et +- 27,0° le 20 juill. 1865 (1453 m.) 2 SA PAUTE _: so n0128 déc. 1870; 5 ae A Ste-Croix 19,0 logic 1871 1% —- 28,69 le 11 juill. 1870 Au Sentier — 25,49 25 févr. 1865 et - 28,0° 17,19 juill. 1865 A Dizy — 14,0° 4 janv. 1864 et +- 31,30 le 17 juill. 1865 Les dates moyennes des premières et dernières gelées de l'hiver sont pour ces mêmes localités : SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 175 Au Marchairuz le 21 mai et le 23 septembre. A Ste-Croix le 18 avril et le 16 octobre. Au Sentier le 2 mai et le 1 novembre. A Dizy le 29 marset le 17 novembre. (De Dizy, du Marchairuz et du Sentier nous ne possédons que 3 années d’observations.) Des périodes de 30 jours consécutifs avec température moyenne en dessous de 0° ne sont pas rares dans le Jura. La végétation confirme pleinement les indications thermo- métriques des appareils, tandis que Ste-Croix possède encore quelques arbres fruitiers, portant des fruits mûrs dans les années exceptionnelles, la vallée de Joux n’en abrite pour ainsi dire plus. L'humidité relative est à Ste-Croix de 78,5 ?/,, elle est plus forte en hiver qu’en été, à l'inverse de ce que nous voyons à pareille hauteur dans les Alpes. La nébulosité est de 6,0 en moyenne. Le maximum se voit dans les trois mois de l'hiver, tandis que septembre est de beaucoup le mois le plus beau. Sur 40 jours de brouillard l'hiver en a 15,3, l'automne 40,2, le printemps 8,5 et l’élé 2,0. Les pluies du Jura sont beaucoup plus abondantes que sur le Plateau, par le fait que cette chaine de montagnes consti- tue le premier obstacle à leur entrée en Suisse pour les vents de W et SW, chargés d'humidité. [l tombe, année moyenne, 318 mm. de plus d’eau à Ste-Croix qu'à Lausanne. La plus grande quantité est déversée sur la crête du Jura, un peu moins dans les hautes vallées et encore moins au pied oriental : Crête du | Les Mines du Risoux reç. ann. 2033 mm. d’eau en 167 jours Jura { Chalet Capt » 2199 » 187 » Vallée { Le Pont » 2125 » 164 » de Le Sentier » 1424 » 163 » Joux \ Le Carroz » 1833 » 161 » Ste-Croix » 1343 » 155 Pied | Valeyres s/Rances » 849 » 130 » du Jura } Dizy » 1057 » 128 » Nulle part ailleurs dans le canton de Vaud on n’a mesuré EU) Er COL 7 SU , al - nu Aû 5 AR 7 176 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. des quantités d’eau pareilles à celles que fournissent certaines stations jurassiennes, quantités dépassant quelquefois 100mm. en 24 heures : Au Marchairuz 101 mm. le 25 mai 1864 A Ste-Croix 105 mm. le 23 oct. 1865 102 mm. le 13 août 1866 Au Sentier 101 mm. le 30 juin 1865 106 mm. le 15 oct. 1865 A Dizy 116 mm. le 10 juin 1864 Il n’est pas rare de voir tomber la pluie journellement pendant 10 et 15 jours de suite. A l’exception du mois de juillet la neige se voit toute l’an- née. À Ste-Croix, où il y a annuellement 44 jours de neige, on en compile 0,7 au mois de juin. Le 4 juin 1871 on y a mesuré une couche de 10 cm. Voici les dates moyennes de la première et de la dernière chute de neige : Au Marchairuz 16 septembre 28 mai A Ste-Croix 20 octobre 14 mai Au Sentier 11 novembre 16 avril A Dizy 16 novembre 4 avril Les orages paraissent être plus nombreux dans le Jura que sur le Plateau; à Ste-Croix on en a compté 124 en 11 ans, dont 38 en juillet; 20 fois, soit une fois sur six, les orages ont été accompagnés de gréle. Dans les vallées longitudinales du Jura on ne connaît que deux vents, la bise, du NE, et le vent, du SW. Dans la vallée de Joux, la bise donne un peu plus souvent que le vent. Dans les vallées transversales, comme à Ste-Croix, le régime est un peu différent. Sur 3 observations journalières on y a noté en moyenne 40 fois le calme, 45 fois NE, 43 fois NW, 1 fois SW, 8 fois SE, 5 fois W, 3 fois N et 1 fois E. Deux fois, dans ces derniers 30 ans, le Jura vaudois a été visité par des cyclones, le 10 août 1866 et le 19 août 1890. M. F.-A. Forez éludie, au point de vue théorique, les pro- cédés de correction du glacier de l’Altels qui empécheraient la reproduction des accidents du 17 août 1782 et du 41 sep- * Êrè Ta di 2 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 177 tembre 1895 Deux méthodes générales peuvent être propo- sées : 1° Ou bien laisser le glacier se reproduire et reprendre les dimensions normales, mais empêcher son glissement si de grandes chaleurs en diminuaient la cohésion. Dans cette méthode on peut indiquer divers procédés, entre autres : a) Planter dans la roche faisant lit du glacier un grand nombre de fiches métalliques assez solides pour résister à la poussée du glacier. On obtiendrait ainsi une herse sur la- quelle le glacier ne saurait glisser. Le procédé, s’il était réa- lisable, aurait l'inconvénient de ne pouvoir être surveillé, les fiches étant cachées par le corps du glacier. b) Découper dans le lit du glacier une série d’escaliers ou de fossés transversaux sur lesquels le glacier se moulant inégaliserait sa base et ne pourrait glisser, L'absence com- plète de toute moraine profonde sous le glacier de lAltels qui est un manteau de glace, sans aucun rocher surgissant nulle part, permettrait d'essayer ici de ce procédé. Mais il y aurait à craindre que les escaliers, encombrés par la neige, ne se remplissent de glace qui comblerait les inégalités arti- ficielles et rétablirait le plan incliné du lit rocheux actuel. 9me méthode. Ou bien empêcher la crue du glacier et le maintenir dans les limites actuelles. a) En découpant artificiellement chaque année une tranche au front du glacier par l'explosion de mines de poudre ou dynamite. Ce procédé parfaitement applicable mais peut-être assez onéreux aurait l'inconvénient de nécessiter une surveil- lance continuée d’année en année jusque dans une époque où les souvenirs de la catastrophe récente seraient peut-être effacés de la mémoire de nos descendants. b) En creusant devant le front du glacier une tranchée transversale à talus amont vertical, à talus aval incliné contre la vallée. Le glacier arrivant au haut de l’escalier se disloquerait et s’écoulerait en tranches qui tombant sur le talus incliné s’ébouleraient en petites avalanches partielles parfaitement innocentes. Si une seule tranchée ne suffisait pas on en creuserait une seconde plus bas qui assurerait la dis- location du glacier. ARCHIVES, L. FL — Février 1896 13 178 SÉANCES DE LA SOCIÉTE VAUDOISE. Ce dernier procédé semble, jusqu’à meilleur avis, le plus rationnel. M. GauTHiER parle du tremblement de terre du 1° novembre. Entre 1 h. 28 m. et 1 h. 40 m., d’après la majorité des observations à 1 h. 30 m. (H. E. C.) du matin une secousse de tremblement de terre a été ressentie de Rolle à Versoix sur la rive du lac; de Vinzel à Crassier par Bursinel, Gland, Vich, Eysins; à Begnins, Trélex et Gingins au pied du Jura. L’aire ébranlée est de 28 à 30 km. de longueur sur 6 à 7 km. de largeur maximale; elle semble être circonserite entre le lac et le Jura. Le seismoscope de M. F.-A. Forel à Morges n’a pas bougé; les limnographes de M. l'ingénieur Dele- becque à Thonon et celui de M. Plantamour à Séch eron près Genève n’ont accusé aucun mouvement du lac. L’aire sis- mique ne s'éloigne donc guère de la rive. Population réveillée par un choc de bas en haut accom- pagné d’un bruit souterrain assez fort, craquement des meubles, balancement des tableaux, heurt des portes, tinte- ments de sonnettes, bruit de vagues, cris d’animaux, etc. Secousse unique de 2 à 4 secondes qui a rappelé à quelques personnes la commotion produite à Morges lors de la pre- mière détonation de l'explosion de l’arsenal de cette ville en 1871. La secousse a été latérale à Rolle, ondulatoire et faible à Coppet, alors qu'à Nyon et dans les localités des environs on s'accorde généralement à dire avoir ressenti un choc de bas en haut ou bien un soulèvement suivi d’un affaissement. Direction à Rolle et Coppet NW-SE. Toutefois, les obser- vateurs de Nyon ne sont pas catégoriques à cet égard vu l'absence de direction perceptible. Intensité à Nyon la plus forte (6 de l'échelle Forel et Rossi); plus faible à Mimorey, Gland et Begnins (4 à 5 dite échelle); plus faible encore à Vinzel, à Rolle, à Coppet (3 à 4). D’après quelques observa- teurs, le bruit a accompagné la secousse, d'après d’autres, il l’a suivie. Un observateur, qui était dans la rue, a ressenti avant la secousse un rapide coup d’air chaud; il a eu l'im- pression de faire un quart de tour sur lui-même; en même SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 179 temps, il vit osciller la maison voisine. Le lac à été agité ; des vagues ont déferlé sur la grève 5 minutes environ après la secousse et pendant 5 minutes comme après le passage d'un bateau à vapeur venant de Genève ; le lac était parfaite- ment calme au large. Près de Vinzel, des ouvriers ont vu tomber un bolide du côté de Est ; il a fait explosion en pro- jetant des étincelles rouges comme le bolide lui-même et sa trainée lumineuse. Le tremblement de terre de Nyon du 1* novembre pré- sente beaucoup d’analogie avec celui du 28 juin 1880 res- senti de Genève à Nyon. Dans les deux cas, le tremblement de terre de Nyon a coïncidé, à quelques heures de distance, avec une secousse ressentie dans la province de Catane en 1880, à Rome en 1895. Séance du 18 décembre. F.-A. Forel. Transparence du Blauseeli. — Bübhrer. Le climat du canton de Vaud. M. F.-A. Forez a étudié le 14 septembre le Zac bleu, Blau- seeli, de Kandersteg. Altitude 880 m., longueur 120 m., lar- geur 80 m., profondeur maximale 9,1 m. L'eau en est très transparente; une feuille de papier blanc, placée sous l’eau, peut être aperçue, sur un miroir oblique immergé, jusqu’à la distance horizontale de 34 m. Cette transparence n’est cepen- dant pas si grande que celle de la gouille perse de Lucel, lac bleu du vallon d’Arolla (2070 m. d’altitude, longueur 60 m., profondeur maximale 4 m. (?) ; dans ce lac la feuille blanche apparaissait encore parfaitement nette d’une extrémité à l’autre du lac, 60 mètres; si le lac eut été plus grand nous l’eussions aperçue jusqu’à 80 m., peut-être 100 m. Dans le Blauseeli les corps blancs plongés sous l’eau mon- traient les franges coloriées du spectre de dispersion; le bleu était notablement plus intense et plus large que le rouge, lequel n’apparaissait que comme une frange jaunâtre à peine visible, ce qui s'explique par absorption de l'extrémité rouge du spectre par l’eau, BR, y (PT RENTE 180 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. C. Büarer. Le climat du canton de Vaud (2"° parue). IL. Le Plateau. — Les stations météorologiques suisses de celle région, dont les observations nous ont permis de suivre celte étude, sont Morges et Lausanne. Cette dernière station à été installée jusqu’en 1887 à l’Asile des aveugles, dès lors au Champ-de-lair. Nous avons en outre résumé les observations pluviométriques faites à Moudon, Avenches, Echallens et Estavaver, ainsi que les observations d’orages de Nyon, Combremont, Forel, Moudon, Payerne, Avenches, Cully et Pully. M. Adolphe Butticaz à Treytorrens nous a fourni quelques années d'observations régulières faites par lui. La pression de l’air est: à Morges de 728,8 mm., maxi- mum 747,5 mm. atteint le 27 janvier 1854 et minimum 702,6 mm. observé le 10 février 1853, différence 45 mm; à Lausanne 716,5 mm., maximum 738,8 mm. le 16 janvier 1882, minimum 690,8 mm. le 17 février 1892, écart 48 mm. La température de l'air est à Morges de 9,2° pour la période d'observations de 1850 à 1855 et de 9,7° de 1864 à 1866. Lausanne à une température movenne de 9,0° d’après les 20 années de 1874 à 1893 et Treytorrens, près Cully, une de 10,29. Dans cette dernière station les thermomètres ne sont pas à l’abri du rayonnement provenant d’une cour pavée. Les extrêmes {le températures donnent pour Morges —14,0° le 1 janvier 1854 et 30,7 le 8 juillet 1865; 8 fois dans l’espace de 8 ans la température maximale y a dépassé 30 degrés. A Lausanne ces extrêmes sont —15,9° le 18 jan- vier 1891 et 31,82 le 17 août 1892. La variabilité de la tem- pérature est moindre sur le Plateau que sur le Jura; elle est de 4,6° à Lausanne, de 2,1° à Ste-Croix, Lausanne a annuellement 145 jours de gelée et 220 jours. pendant lesquels il ne gèle pas, Morges ne montre que 144 Jours de gelée, un de moins par an. La température du sol est observée à Lausanne au Champ- de-l'air depuis 1887, à 25 cm., à 50 cm. et à un mètre de profondeur. Nous avons fait à Clarens les mêmes observa- tions en 189% à 25 cm. et à 50 cm., sous sol gazonné. Les moyennes constatées sont à Lausanne de 10,6° à 25 et à 50 cm. et de 10,30 à 1 mètre. En 1894 la température du sol était : SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE. 181 A Lausanne à 25 cm. 14,2° et à 50 cm. 14,2 A Clarens 95 cm. 414,70 et à 50 cm. 11,7° La température du sol est d’un mois en retard sur celle de l'air. Dans les couches supérieures da sol les variations de la température se propagent assez vite, très lentement plus bas. | L’humidité relative de Pair est à Morges de 79,2 °/,, à Lau- sanne de 78,1°/,. Sur 100 jours on compte : A Morges O jour, à Lausanne 1,2 jour à 100 d'humidité » PS2 > » 13,0 » de91à 9900 » » 33,6 » » DYS2 81 à 90 » » 33,1 » » 30,0 » 71 à 80 » » 16 1m » IPS 61 à 70 » » 4,8 » » 8,9 » 51 à 60 » AMETRE » ÉMIS PEN EENRE » 0,1 » » 05e 1420 » Les précipitations atmosphériques du plateau et des bords du lac se rapprochent beaucoup du type calcule par le D” Julius Müller pour le bassin du lac Léman; le maximum à lieu en octobre, mais il est beaucoup moins marqué que sur le Jura et dépasse de fort peu le maximum de l'été. Il tombe à Morges 957,8 mm. de pluie annuellement, 1025,7 mm. à Lausanne, 1045,4 mm. à Cully, 909,2 mm. à Treytorrens, 1036,4 mm. à Echallens, 1028,0 mm. à Moudon, 857,6 mm. à Avenches, 778,9 mm. à Estavayer. En corrigeant ces chiffres sur la longue série d'observations de Genève, nous trouvons pour : Morges 943,8 mm. Lausanne 957,7 mm. Cully 995,8 mm. Echallens 985,4 mm. | Moudon 965,0 mm. Avenches 902,2 mm. \ 965,8 pour les rives septentrionales | du lac Léman. / 950,9 pour le Plateau vaudois. Pour les rives orientales du lac de nl F 9 \ Estavayer 729,3 mm. | NCA ell La neige se voit dans la vallée du Léman de novembre jusqu’en mars; les dates moyennes de sa première et der- 182 SÉANCES DE LA SUCIÉTÉ VAUDOISE. nière apparilion sont le 1° décembre et le 26 mars, pour Morges, et le 24 novembre et le 29 mars, pour Lausanne. Les orages sont nn des facteurs à forte variation du climat. À Lausanne on en a observé en moyenne 21 par an, 5 seule- ment en 1590 et 34 en 1880. Il n’y a jamais été vu d’orage en janvier; en février el mars, ainsi qu’en novembre et dé- cembre, ils sont rares; en avril et octobre on en compte un tous les 2 ans; en mai et septembre deux et demi par an. Durant ces 20 années il a grélé 36 fois à Lausanne, 12 fois au printemps, 15 fois en été et {9 fois en automne. Pendant > années (sur 20) il n’v est pas tombé de grêle. Le ciel, sur les rives du lac Léman, présente le plus de clarté en mars et en septembre et vers le milieu de l’éte; de novembre à jan- vier il est le plus couvert. La comparaison des chiffres accu- sés par la nébulosité de Morges et de Lausanne avec ceux de Genève permet de conclure que le ciel est plus pur à Morges et à Lausanne qu’à l'extrémité méridionale du lac Léman. Il est incontestable que Lausanne subit plus sonvent le brouillard que Morges ; de 1864 à 1866 on l’a observé 5 fois. par an dans cette dernière ville, 19 fois dans la première. L’insolation, qui depuis 1887 est observée au Champ-de-Pair, a fourni les valeurs suivantes, exprimées en heures et dixièmes d'heure, en regard desquelles nous plagons l'insola- tion possible, telle qu’elle résulte d’un calcul expérimental fait par M. F.-A. Forel: Heures d’insolation observées à Lausanne ——— TT Janvier Février Mars Avril Mai Juin | . ds ol 101,0 147,5 179,8 216,4 230,8)3 Juillet Août Septembre Octobre Novembre Déc. )22x 243,1 259,7 190,4 137,7 76,7 57 Insolation possible Æ a — << Janvier Février Mars Avril . Mai Juin’ . 261 268 341 376 425 423\52 Juillet Août Septembre Octobre Novembre Déc.) EX 432 405 348 311 261 249°< ou le 47°/, de l’insolation possible. Le Plateau participe aux deux vents généraux balayant la Suisse entre les Alpes et le Jura; les vents locaux ou brises ne se font remarquer qu’au bord du lac. La vaudaire ou le SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 183 fühn arrive, quand il est violent, jusqu’à Lavaux; par contre le joran, vent froid et âpre, vient alterner, en hiver surtout, avec la bise. Au Champ-de-l'air, sur 100 observations, on constate 13 fois N,9 fois NE, 3 fois E, 7 fois SE, 4 fois S, 16 fois SW, 5 fois W, 3 fois NW et 38 fois le calme. À Morges la proportion est la suivante: 21 fois N, 5 fois NE, 0,1 fois E, 0,2 fois SE, 1 fois S, 13 fois SW, 5 fois W, 1 fois NW et 60 fois le calme. Au siècle passé déjà on a fait à Lausanne des observations météorologiques. Le Dr Verdeil a résumé celles faites de 1763 à 1772 et les a présentées le 27 décembre 1783 dans une séance de la Société des Sciences physiques de Lausanne. La température moyenne trouvée alors était de 9,5° à 521 m. d’altitude, tandis que maintenant nous arrivons à une moyenne de 9,0°. La température n’a pas varié, comme on le voit, depuis le siècle passé. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL Séance publique du 28 octobre 1895, au Locle. M. de Tribolet. La vie et les œuvres d'Aug. Jaccard. — Léon Du Pasquier. Avalanche du glacier de l’Altels. M. le Prof. M. pe TriBoer lit un travail très complet sur la vie et les œuvres d’Aug. Jaccard. Comme nous avons déjà donné ici quelques renseignements biographiques sur notre regretté collègue ! nous ne nous arrêterons pas davantage à la communication de M. de Tribolet qui sera du reste insé- rée in extenso — illustrée d’un portrait de Jaccard — dans le t. XXIV du Bulletin de la Soc. des Sc. nat. de Neuchâtel. M. le Prof. Léon Du Pasquier donne ensuite un compte rendu de l’avalanche du glacier de l’Altels, survenue le 11 septembre dernier ?. On sait que, comme d’autres, cette ava- lanche à été entendue à grande distance — au moins jusqu’à 16 km. — dans la vallée de la Kander où certaines per- sonnes ont cru tout d’abord à un orage ou à un tremblement de terre. [l paraît que de Kandersteg on a aperçu aussi un 1 Archives, t. XXIII, 1895, p. 386. ? Ce compte rendu a été en partie refondu après la publication du numéro de décembre des Archives, de façon à ne pas faire à un trop haut degré double emploi avec l’article de M. Forel (Ar- chives, t. XXIII, p. 513) ni avec le compte rendu de M. Ch. Sara- sin (Zbid. p. 575). SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 185 nuage brumeux s’élevant verticalement au-dessus du pas- sage de la Gemmi. Quelques personnes ont ressenti une pluie fine alors qu’au-dessus de ce nuage le ciel était encore serein. Dans la vallée d'Ueschinen on dit avoir remarqué une chute de poussière, Tout cela se passait peu après 5 h. du matin, heure à la- quelle, le 11 septembre, il fait encore assez sombre dans nos vallées alpines. Ce fait explique qu’on ait si peu vu et entendu le phénomène. A l’aide de projections, M. Du Pasquier démontre la t0po- graphie du pays, la nature et les effets de la catastrophe du 11 septembre. La portion éboulée du glacier de l’Altels est située dans la région inférieure de ce glacier, qui est, comme on sail, un glacier de versant, ayant grossièrement la forme d’un triangle. Le sommet du triangle coïncide avec le sommet de la montagne. Son inclinaison sur l'horizon varie de 35 à 60°. Par l'effet de la pesanteur, un segment de glace plus ou moins circulaire s’est détaché de la base du triangle, a glissé sur la pente de la montagne formée de surfaces de couches calcaires jurassiques, régulières, de 30 à 35° de plongement NW. Cette masse de glace acquérant dans sa chute une vi- tesse considérable s’est brisée, triturée en menus fragments, à entrainé quantité de débris rocheux qui se trouvaient sur son passage et recouvert le bel alpage de la Spitalmatte d’une couche de plusieurs mêtres d’un conglomérat de glace. On voit distinctement qu’une partie de la masse éboulée a rebondi contre la paroi opposée (Ueschinenwand) est retom- bée sur elle-même et a coulé ensuite sur une longueur de quelque cent mètres dans la direction de Kandersteg. M. V. Attinger qui accompagnait M. Du Pasquier a pris de l’Altels et de l’avalanche une série de v es photographiques qui ont permis la reconstruction photogrammétrique de la rupture, spécialement étudiée par ces messieurs. Les dimensions du segment éboulé sont d'environ 145,000 mètres carrés de superficie, l'épaisseur de la tranche de glace varie de 0 à 40", en moyenne on peut admettre 25", Ce L | [] r na 2: à me CIRE 4 «7 : PR PE k sa esta y Ne \ [S6 SÉANCES DE LA SOCIETE DE NEUCHATEL. qui donne pour le cube de glace éboulé 3,830,000 mètres cubes, chiffre auquel il convient d’ajouter au plus 5 °/, pour les débris pierreux entraînés. M. Du Pasquier donne comme dimension de l’espace re- couvert par l’avalanche : 2,750,000 mètres carrés affectés par la grêle de pierres, dont : | 1,200,000 mètres carrés recouverts par une épaisse couche de détritus. De ces 275 hectares environ 20 étaient des forêts d’arolles, 10 sont entièrement dévastés par le coup de vent qui précé- dait avalanche, dans les 10 autres les arbres sont seulement en partie endommagés. L’épaisseur moyenne de la couche de glace et de pierres déposée sur ces 120 hectares serait donc d'environ 3,3" si la glace était Lassée, ce quai n’est pas le cas, le foisonnement est considérable mais peu facile à déterminer. On a dit que toutes sortes d'objets, voire un veau, avaient été projetés par-dessus l’'Ueschinengrat, ceci est une erreur, un examen attentif de tout l’Ueschinengrat a démontré à MM. Attinger, Hermite et Du Pasquier que l’arête en ques- tion faisait simplement parlie de la périphérie de l’espace crélé de pierres, les fragments qu’on y trouve n'atteignent pas le poids d’un kilogramme, la plupart ne dépassent guère 30 à 50 gr. Les journaux qui persistent à annoncer la continuation d’éboulements partiels ont lort aussi, larrachement avait après 17 jours parfaitement la même apparence qu’au début. [ paraît à M. Da Pasquier que la courbe grossièrement cir- culaire qui limite la zone arrachée représente une courbe de pression de la voûte naturelle formée par le glacier ?, 1l n’y ! Le ressaut de terrain que M. Ch. Sarasin a cru voir dans cette région et auquel il attribue la formation d’une crevasse (Archives, t. XXIII, 1895, p. 575) est situé plus haut que la partie supé- rieure de la rupture, dans la région de la rimaye. La surface de rupture ne présente de traces d'anciennes crevasses que sur une longueur de 30 à 40 mètres, le reste de la rupture est franc. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 187 aurait donc pas de raison pour que, la partie inférieure non soutenue une fois tombée, l’éboulement ne prit pas fin. Quant aux causes de l’avalanche, M. Du Pasquier ne se prononce pas encore. Evidemment, comme cela ressort clai- rement des travaux de M. Forel, la chaleur de l'automne doit en être le facteur principal. Des variations de dimensions du glacier ces années dernières ne sont pas improbables, mais il faudrait pour trancher la question pouvoir reconstituer l'histoire du glacier à l’aide de photographies prises depuis quelques années. M. Du Pasquier prie donc instamment Mes- sieurs les photographes et amateurs qui pourraient posséder des vues de la face nord-ouest de l Altels de bien vouloir les lux communiquer. Séance du 7 novembre. Ed. CUornaz. Renseignements statistiques sur la variole et les vaccinations à Budapest. — L. Rollier. Carte géologique 1 : 25,000 de la chaîne Chau- mont-Chasseral. — A. Perrochet. Gentiana campestris L. — R. Chavannes. Sar l’entuffement. M. le Dr Ed. Cornaz croit devoir, au moment où une forte opposition tend à se manifester contre la vaccination obliga- toire, donner quelques renseignements statistiques sur la va- riole et les vaccinations à Budapest, d’après le D' G. This- sing. La Société décide de donner une publicité étendue à ce travail dont les conclusions très claires s'imposent. M. L. RoLLIER, géologue, présente les minutes d’une carte géologique 1 : 25,000 de la chaine Chaumont-Chasseral, tra- vail entrepris pour la carte géologique de la Suisse. On ne peut s'empêcher de regretter que les maigres cré- dits alloués par la Confédération à la Commission géologique ne permellent pas la publication de la carte de la Suisse à celle échelle. Une carte pareille serait de la plus grande utilité aux travaux publics et souvent à l’agriculture, tandis que la carte actuelle aux 1 : 100,000 n’est au fond qu'une carte gé- nérale qui ne sert ni l'ingénieur ni l’agronome, 158 SÉANCES DE LA SOCIËTE DE NEUCHATEL. M. le Prof. PerrocHer présente quelques exemplaires d’une variété naine de Gentana campestris L. trouvée près de Fionnay (Val de Bagnes) dans les sables d’allavion de la Dranse. Ces exemplaires présentent, malgré leur taille, les caractères distinctifs de l’espèce el ne peuvent être rapportés à la G. tenella Rottb. M. R. CHavaNNEs, ingénieur, démontre un nouveau comp- teur d’eau à l’occasion duquel une longue discussion s’en- gage sur l’entuffement de nos conduites d’eau qui à tant di- minué depuis que les eaux du Seyon ont été remplacées par celles des sources des gorges de l’Areuse. Ces deux eaux présentant à peu près la même proportion de bicarbonate de chaux, les causes du dépôt du tuf sont autres que celles qu’on à en général admises chez nous; il semble que les algues qui se développaient en abondance dans les eaux du Seyon et qui ensuile des circonstances dans lesquelles s’ef- fectue le captage des eaux actuelles ne peuvent plus étre nombreuses, aient été en grande partie la cause de l’entutfe- ment rapide qui se produisait précédemment. Cette conclu- sion sera étudiée ultérieurement par M. Rollier. Séance du 21 novembre. Billeter. Maladies des vins de Neuchâtel 1893. — Arndt. Calcul des forces perturbatrices dans la théorie des perturbations séculaires. M. le Prof. Bizzeter revient sur les maladies des vins de Neuchâtel 1893 en traitent cette fois-ci des vins rouges. Le fait est que ceux de nos vins rouges de 1893 aui n’ont pas été lraités avec un soin particulier sont, de même que les blancs, dont il a déjà été question !, sujets à se gâter. [ls sont eux aussi attaqués par les microbes de la tourne ou de l’amertume. Ici la tourne ne s'attaque pas au tarlre comme dans les vins blancs mais à la glycérine, les acides volatils produits ne sont que plus désagréables au goût. Archives, t. XXIII, 1895, p. 193. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 189 Voici les résultats de quelques analyses faites au Labora- toire cantonal : = | # . | D | 0 Lt = a | F3 |$15| & 15/8 Vins de 1893 5,2 - ME PE RE E l'8£ | Observations. 5 Ac a SCENE = > | #_e| A | 9 | < A] Fe | & £ | A. RTE k bah) | | | | | | BI. Auvernier . .| 9,5/22,1| 8,1| S,6 0,76 7,85, 5,2 | (5,0 de potasse) tourné. BL. Auvernier . | 11,3/15,7| 4,8 7,3 > Neuchâtel | 11,4/ 20,6! 2,5! 7,7| 1,88 | 4,58! 1.02! amer. En parlant des causes de ces maladies, M. Billeter relève le fait que les vins de 1893 ne présentent pas l’acidité nor- male des vins de Neuchâtel; dès Jors l'acidité s’est relevée considérablement. Quant au traitement de ces maladies, M. Billeter préconise entre autres la pasteurisation au sujet de laquelle il va se livrer à une série d'expériences. M. Arnpr, astronome à l'Observatoire, présente un travail relatif au calcul des forces perturbatrices dans la théorie des perturbations séculaires. Dans ses recherches, intitulées : Determinatio attractionis quam in punctum, elc. Gauss a établi un théorème qui per- met de déterminer les perturbations séculaires des éléments de l'orbite d’un corps céleste, si l’on n’envisage que la pre- mière puissance des masses. [l suppose que la masse du corps produisant la perturbation est distribuée sur son orbite de telle manière que chaque élément d’arc reçoit une par- tie de cette masse proportionnelle au temps pendant lequel la planète reste dans cet élément. L’expression de l’attrac- tion de cette masse, exercée sur un autre corps céleste re- présente la partie séculaire des perturbations. Si ds désigne un élément d’arc, 5, la masse du corps perturbateur, U, la durée de révolution, r, le rayon vecteur et v, la vitesse instan- MZ Sd, 1 VORRUERERSS | Re D ee + 190 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. tanée, le potentiel de cette distribution de masse s'exprime par la formule : dans laquelle l'intégrale doit être étendue sur tout le tour de l'ellipse. Les dérivées partielles de ce potentiel repré- sentent les composantes de l'attraction. Par l'introduction d’une autre variable d'intégration, au lieu de l’anomalie ex- centrique, on peut donner à ces composantes une forme complètement intégrable, Pour obtenir ces expressions il faut résoudre chaque fois une équation du troisième degré. La résolution n’est pas difficile, mais devient très incom- mode si l’on doit calculer les composantes un grand nombre de fois pour les différentes parties de l'orbite. On peut éviter la résolution de cette équation et repré- senter les composantes de la force perturbatrice par l’ex- pression : HA CEE où À et B sont des fonctions rationnelles des coefficients de l'équation cubique et où w et 7 sont les périodes des fonc- tions elliptiques. Ces périodes peuvent être exprimées par des série hypergéométriques dont la variable est l’invariant absolu des fonctions elliptiques. Pour faciliter le calcul numé- rique des forces perturbatrices, M. Arndt a calculé une table qui donne ces séries hypergéométriques pour toutes les va- leurs des variables entre 0,000 et 1,000. D’après la méthode de la variation des constantes, la va- ration de chaque élément de l'orbite peut être générale- ment représentée par l’expression suivante : Ge) = P,R + Œ,U + &,Z, où les quantités ® ne dépendent pas des éléments du corps perturbateur. Les trois composantes R, U, Z sont fonctions de anomalie moyenne et peuvent être développées d’après la théorie des séries de Fourier en séries des sinus el cosinus des multiples des anomalies moyennes M et M. Les termes SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ DE NEUCHATEL. 191 de ces séries qui sont indépendants de M et M, donnent là partie séculaire des perturbations de sorte qu’on à pour la variation séculaire de chaque élément c, D AR 4T 1 L] = 1 J (D,R + ,U+ D,2)dMdM,. Dans cette expression on remplace l’anomalie moyenne par lanomalie excentrique e, etle problème se réduit à l’inté- gration d'expressions de la forme : 27 R,—= | R(1—e,cos:,) de,. 0 Pour rendre intégrables ces expressions on y introduit une autre variable d’intégration par une substitution orthogonale et on détermine les neuf coefficients de cette substitution de telle manière que les composantes se présentent sous la forme : 2% pif. PT ,sin°T + T,cos!T, (G—GsinT + G,cos TT), En séparant cette intégrale en trois parties, chacune peut être intégrée à l’aide des fonctions weierstrassiennes en in- troduisant comme nouvelle variable l'intégrale elliptique : di ds u — = EE; / V 4(5—e)(s—e,)(s—e,) pu chaque partie de V sera donc de la forme: [oO] + wl 1 J (pu—e.)du OX 192 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. de sorte qu’on obtient après l’intégration l'expression sui- vante pour les composantes : Ao + B1. D’après les recherches de M. Bruns les périodes © et satisfont aux mêmes équations différentielles que la série hypergéométrique de Gauss. Après la détermination des constantes on obtient pour ces périodes les expressions : T A ; SES g=—1 STE Fab a) # “à 7 1 g—1 Le JFG mr? 1, G ) où g représente l’invariant absolu des fonctions elliptiques. Se ; , + OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE JANVIER 1896 Le 4e, brouillard enveloppant à 10 h. du matin. 2, forte rosée le soir; double couronne lunaire à 9 h. 15 m. du soir. 3, très forte gelée blanche le matin; brouillard pendant tout le jour; il est enve- loppant le matin. brouillard le matin et depuis 7 h. du soir. , assez forte bise le matin et depuis 7 h. du soir. faible gelée blanche à 10 h. du soir. 4 5) 6, assez forte bise à 10 h. du matin. 8 9, légère chute de neige dans la nuit. 9 et 10, violente bise. La bise s’est levée subitement le 9 janvier, à 2 h.30 m. du matin; le vent, qui jusque-là soufflait de l'WSW. avec une intensité moyenne de 36 klm. à l'heure, tourna brusquement au NNE. et son intensité atteignit au début une vitesse de 41 klm., qui alla toujours en croissant; à 4 h. du matin elle était déjà de 26 kil., à 4 h. de l'après-midi de 63 klm., à 5 h. 1, de 74 klm. Le moulinet de l'anémographe Richard semble avoir fonctionné normalement jusqu’à la nuit, à une heure indéterminée. Le lendemain, 10 janvier, on constatait qu'une des ailes en aluminium avait été arrachée par la violence de la bise et que le moulinet avait été excentré, ce qui rendait ses indications inexactes. À en juger par le diagramme de la direction du vent et aussi par des observations personnelles, la bise doit avoir atteint son maximum d'in- tensité vers 10 h. 40 m. du soi du 9; il semble assez probable que sa vitesse ait atteint et peut-être légèrement dépassé la vitesse de 100 klm. à l'heure. Les chiffres indiquant la vitesse moyenne de la bise pendant les journées da 9 au 45 ont été mis entre parenthèses, car ils sont le résultat, non d'une mesure exacte, mais d'une estimation fortement motivée d’ailleurs. L'anémomètre réparé a recommencé à fonctionner dans l'après-midi du 15. Nous renvoyons nos lecteurs aux journaux quotidiens en ce qui concerne les dégâts causés par la bise, la place restreinte dont nous disposons ne nous permettant pas d'entrer dans des détails. Disons seulement qu’elle a eu une influence indirecte sur les observations limnimêtriques ; le limnimètre du Jardin anglais était gelé dans la journée du 10 et aucune lecture n’a pu être faite ce jour-là. Ce fait ne s'était pas produit, même lorsque la rade était complètement gelée. La valeur notée résulte d’une interpolation faite par comparaison avec les données limnimétriques de Sécheron, obtenues par M. Ph. Plantamour. très forte gelée blanche le matin. neige dans l'après-midi, suivie de pluie mêlée de neige; la neige atteignait la hauteur de 2cm,6 à 7. du soir. verglas le matin. pluie le matin ; pluie mêlée de neige l’après-midi. brouillard de terre à 10 h, du matin; rosée à 9 h. du soir. très forte gelée blanche et brouillard enveloppant le matin; rosée à 7 h. du soir ; gelée blanche à 9 h. du soir. très forte gelée blanche le matin ; brouillard dans la journée. brouillard ; il est enveloppant à 10 h. du matin et à 7 h. du soir. brouillard pendant tout le jour. brouillard : il est enveloppant le matin et le soir; léger givre à 10 h. du matin. ARCHIVES, Lt. 1 — Février 1896. 1% 194 23, givre et brouillard enveloppant le matin ; brouillard depuis 9 h. du soir. 24, brouillard jusqu'à 7 h. du matin. 25, très forte gelée blanche le matin; brouillard enveloppa nt depuis 10 h. du‘matin. 26, brouillard ; il est enveloppant le matin et le soir. 27, brouillard enveloppant le matin. 28, gelée blanche à 10 h. du soir. 29, très forte gelée blanche le matin. 31, brouillard jusqu'à 7 h. du matin ; couronne lunaire à 9 h. du soir, gelée blanche à 10 h. du soir. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. nm mm Le’ 19:4 40 hmatins. ere 132,99 Le’ &7à Ah 60 PRE 729,66 Tac St hasSom re sm tee 737,80 9 à & h. matin ER 730,41 11:52 09h mamie ere 734,27 AZ à G'h Sin EEE 745,11 47 a MD hat MAC EE 735,78 19 à minuit MP RER 731,93 DD haine TE 736,23 93 à 3 h'SoiTe PRE 732,08 RDA Ch Soir UE 745.81 Résullats des observations PhNnrERQUeE faites dans le canton de Genève. COMPESIBRES | ATHENAZ | SATIGNY Ch. Raymoud | J.-3. Decor | J. Yernay SÉCHERON CÉLIGNY | COLOGNY | JUSSY ORSERVAT. Obserr, MM Ph, Pantamour! Ch. Pesson | R. Gautier M. Micheli | | | | Se ee mm | a ——— | | mm mn mm | mm | Total...| 44.5 | 47.9 | 6.0 | 1,5 | 11.7 | 95.4 | | | ren s La quantité d'eau récoltée à Jussy pendant le mois de décembre s'élève à 555,0. La feuille pluviométrique de Compesières du mois de décembre s'est égarée par ‘la poste; le total s'élève, d’après le souvenir de M. Ch. Raymond, à 75mm,5,. CRRSCTETRES SET ES 80 080 MO CNI0NE CN d | | OGEr 90 — 6% |ESO re deal" ::|°" 11006 | O8L | 1 +888 |L'O + € — [CG —| GUY — 169072 SC TL | STE | L9'EYL € EU T0 — 1% JO0TI9S | anni": 08 | 04 | 99 — | 5 | GT HV — LE 0 —| 00 — | T8 GEL | L6'ETL | SLI | T9 TUZ 0€ | GRGT| VO — 1% 1007 0% |F'ANN ll: |: |006 | 049 | — 168 | 06 + 66 — 60 —| 980 —| 80'YYL | JS'GEL| OFRIH LO'TYL 68 O'EET FO — 14% 1160190 10 ‘as: |o86 |o019 | 29 — | 984 | EL GT — OT +] HT + |ST'6EL | 08%EZ | 976 | LL'O6L 66 SYEr| GO — 19% |OO'T GT SW 'O00T | 061 | 09 +) 16 | L'e +! 0€ — [090 —| 080 —| LS'YEL | GT'EEL | 079 + GO'TEL LG | ROME) | NO0TIST |0'MSS 1° °1°"" |OOO0T | 086 | 657 966 | ET — LG — 199€ —| 0€ — |20'HL | SyxEL | og STEEL 96 [GMT 60 — S% 8080 |0 ‘ass |:|""" | 0007 096 | er F6 | L'E — 99 —)16€ —| @'6 TS EEL 16661 | ce di 6O6EL GG | L'SEFI0'O 18% 187090 0 ‘anl:::|::- 1096 |OF8 | 6% + 268 |wT à DE — 1660 —| 160 — |E9'EEL O6'eRL | 600 + LOLEL 7 SG61100 18% |L6OLT |0'uss ‘| 0007 | 066 |67+ 086 |S'T LE — ILLT —1O8T — LT EEL | 80'EL | 98% + LOZEZ € LESET FO +16% |O0TIET [0 ‘asl::|::: | 0007 | 096 MT 166 | OT — 5 — 6e — 20€ — elec scéez | 199 EE oc 66 MOST) FO +06 lOUTIET |0 ‘as l'':|:": |0007 046 | 6 LT 686 |SO — GG — LT — 8L'T — ec OZ S6REL | LL LE ae'cez TG 265100 16% 00780 |0 ‘as\"':|:-: |0007 096 | 661+ 186 | VS + 0'G — 1090 + 9£'0 + 166 SEL | IT'HEL 089 + | CO'TEL 08 GL6F "|" 100790 |0 ‘ass |": | 0001 | 008 O8 + 666 | LT + 0€ — 150 — GL'O — ec ec cé re: ze L|eree: 67 OSET, 60 + ee 19090 |0 ‘sl: 0007 078 | 8 + 8%6 |17 JE 166 — |%50 + 900 — |YT'SEL | OTGEL | GC + | SL'EEZ QT OST 80 FILE |ESOIOT |0mss ||" |006 091 6 + 048 |68 L 20 + 80e L ce H ISL'SEL GSGEL | GuL | OCGEL LT 8667) TO +|1TS |S60 $6 |F'MSS}Z |9 |006 | 099 | OZ — |} 681 |TL + CT + ILSE + age . 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Th. m. 40h/m 41h86 4h. s. 7h.s. 10 h. s. min min lire mm rm + nm mm mm {re décade 732,62 73267 732,86 733,61 73295 732,86 733,32 733,25 2 » 73000 730,14 730,20 730,84 730,05 729,83 730,24 : 73029 3 » 73653 736,42 73655 737,08 736,48 736,15 736,68 736,95 Mois 73316 73319 73331 72393 73327 73205 73332 73361 Température. de déc. + 069 + 072 L 03% + 050 + 138 137 LE 025 “019 D» — 308 — 365— 307 — 162 + 087 V0 DER 3e » — 245 — 246 — 979 — 1,73 — O7 + 045 "09 18 Mois — 1,53 — 1,82 — 1,87 — 0,98 + 0,70 +: 063 "054113 Fraction de saturation en millièmes. dre décade 907 902 900 880 828 817 861 88) ; HUE 900 905 921 857 789 193 856 899 d'14 ? 950 951 945 897 81 810 898 932 Mois 920 92) 923 879 819 817 873 907 Clarté Chem Eau de Therm. Term. Temp. moyenne parcouru Iu1e OÙ Lui min. max. du Rhône. du ciel, p. le vent. e neige. mètre. y ù y kil. p. b. ETUI Ciu {rs décade — 107 + 283 + 577 | 060. MSI NN 2° » Le. 4,45 — 2,65 + 4,65 0,81 3,97 7,7 140,78 3. » — 3560 “+ 112 + 4,66 0,8% 1,93 BP - 134,95 Mois — 305 + 216 + 500 0,78 6,4% 71 142,68 Dans ce inois l’air a été calme 57,5 fois sur 400. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. à été celui de 8,73 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 26°,6 E. er son intensité est égale à 46,0 sur 100. 197 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD LE Mois DE JANVIER 1896. Le 1°, forte bise jusqu’à 7 h. du matin ; brouillard jusqu’à 10 h. du matin. 8, forte bise depuis 1 h. du soir. 9, forte bise pendant tout le jour; brouillard de 4 h. à 4 h. du soir. 10, fort vent depuis 7 h. du soir. 11, fort vent jusqu’à 7 h. du matin et depuis 10 h. du soir. 13, forte bise à 1 h. du soir. 14, neige depuis 1 h. du soir. 15, brouillard par une forte bise jusqu’à 7 h. du matin. 16, violente bise jusqu'à 1 h. du soir; forte bise pendant le reste de la journée ; neige jusqu'à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; sa hauteur ne peut être mesurée; brouillard de 1 h. à 4h, du soir. ES ee forte bise pendant tout le jour. Le Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM ST ME EU ie 567,63 6à 9h. matin.......... 370,15 OS CNT 0 Mr AE EU 263,00 Ts AD A or 2er 567,88 THEN ON TASER ne 368,93 34 à A1 h. matin.......... 576,10 Le k ak h. 9à8h. 1k à 7 h. 18 à 6 h. 25 à 6 h. MINIMUM. Pu3E. +0 561,67 mdtiné. "171.120 996,33 soir 1 LR EC 551,63 soir SE LU APAREER 567,27 matin. : RER 563,98 199 T0 £0'0 000 | 000 | 600 | £r'0 £T'0 | 00'0 000 000 | £00 | 000 | 00 0 000 : 00 810 O0'T £6 0 £8 0 £00 000 8€ 0 £0 0 89'( £6'0 00'( 00'0 00'0 €00 €u'O | (00 6 0 Nébulosité moyenne. “IN "MS "MS "MS IN “AIN “IN "ABA “IN “IN “IN “IN “IN “IN “IN “IN “on "MS "IN “IN "JBA ‘MS “IN "IN “eIN "IN "IN "IN “IN "CIN “IN 5 éd dé mm = T5 — “JUBUIUIOP 1U9 À ‘9819U 0 9 GT | 00% | PEU IE OS DE AT O CH EE .. 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Es MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — JANVIER 1896. Baromètre. À hu. 4h. mm. Th. m. 10 h. m. 4h.s. Æh.s. These 410 h.s. [PFATEI [ETRE EI tn ram on [TELE LEE EE LLLLLE dre décade... 565,04 565,05 565,14 565,49 565,42 565,23 565,38 505,39 X% » … 362,20 562,12 562,15 562,55 502,37 562,98 562,81" 502,99 DenDLT . 568,18 568,02 568,0: 568,37 568,24 568,26 368,47 568,65 Mois ..... 565,24 565,16 565,20 565,56 565,44 563,38 305,097 909,74 Température. Tir. mn: 40 h. m. 1h.s. 4h.s. 7h.s. 40 h.s. dre déénde. =. TAB — 6.88 — B67 = TON % — 943 + 802 — 648 — 7 NENORR D 9 — 8,82 — 6,70 — 39 — 5 06m 8,33 Mois... 8.40 — 7,08 — 5,91 —) 6 UN Miu. observé. Max. observe. 0 0 {re décade... — 10,18 — 3,063 DE — 10,94 — 3,99 AE — 10,6% — 2,56 MOIS .: — 10,59 — "3,37 Nébulosité. Eau de pluie ou de neige. Hauteur de 14 neige tombee non TEE 0,13 LE : 0,97 14,5 200 0,03 0,4% 1,5 200 Dans ce mois, l'air a été calme (0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,59 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., er son iatensité est égale à 75,3 sur 400. SUR LE ROLE DES COURANTS DE CONVECTION CALORIFIQUE DANS LE Phénomène de l'ilumination des eaux limpides. PAR W. SPRING Professeur à l’Université de Liège. La question de la couleur des eaux limpides des lacs et des mers, a déjà occupé souvent les physiciens. Elle paraît résolue dans ses parties fondamentales, mais elle présente encore plus d’un côté douteux, pour ne pas dire obscur. Par exemple, on n’est pas encore d'accord sur les causes de l'illumination des eaux. Je me propose de faire connaître dans cette note, des expériences nou- velles qui, je le pense du moins, pourront contribuer à la solution du problème. L'origine et le but de ces expériences, seront plus ai- sément compris, si, à la suite d’une courte esquisse his- torique, on se rappelle l’état actuel de la question. On trouvera les détails complémentaires dans les travaux que j'ai publiés en 1883 et en 1886 sur la matière ‘. ! Bull. de l’Académie de Belgique (3), t. 5, p. 55-84, et t. 12, p. 814-857. ARCHIVES, . E — Mars 1896 15 202 SUR LE RÔLE DES COURANTS [l y a près de 50 années, Bunsen a montré que l’eau pure est bleue si on la regarde sous une épaisseur suffi- sante. Cette observation a fait comprendre pourquoi cer- taines eaux naturelles paraissent colorées. Toutefois, quand Tyndall eut démontré que le bleu du ciel pouvait ne pas être la couleur du gaz de notre atmosphère, mais le résultat de certaines réflexions subies par la lumière du soleil sur des particules transparentes très tenues, l’origine du bleu de l’eau des lacs et des mers a été de nouveau remise à l’étude. Soret et Hagenbach ont constaté alors, les premiers, que la lumière bleue émise par certains lacs était polarisée comme la lumière du firmament. On a donc cru à une similitude d'origine, au moins pour une forte partie, entre le bleu de l’eau et celui du ciel. D’autres travaux, parmi lesquels il suffit, pour le moment, de citer ceux d’Arago et de A. Hayes, donnèrent à penser aussi que l’eau n’était pas une ma- tière possédant une couleur propre, mais qu’elle parais- sait colorée par suite de phénomènes physiques dont elle pouvait être le siège ou bien par suite de son mélange avec des matières étrangères. Je me suis assuré alors par des expériences nombreu- ses que cette dernière opinion élait erronée, c'est-à-dire que l’observation de Bunsen était d’une exactitude incon- testable : l’eau est bien une substance bleue par elle- même. Il se posait alors une question complémentaire impor- tante pour la physique du globe, celle de savoir à quelle cause on devait attribuer la diversité des teintes des eaux des lacs et des mers. Où a cru trouver la solution de cette question dans la présence de matières organiques déversées dans les lacs DE CONVECTION CALORIFIQUE. 203 par les ruisseaux ou les rivières qui ont coulé sur des ter- rains riches en substances humiques. Ces matières, dont la couleur propre serait le jaune ou le brun, feraient virer la lumière bleue transmise par l’eau, au vert plus ou moins mêlé de jaune. Cette explica- tion, bien simple, qui est due sartout à Wittstein, est néanmoins insuffisante et souvent même en défaut; on trouvera les motifs de cette opinion aux p. 62 à 65 de mon article de 1853. J'ai montré alors que la couleur verte pouvait avoir une origine indépendante de la couleur des matières or- ganiques dissoutes. Il suffit que les eaux qui ne sont pas bleues renferment une proportion plus ou moins grande de particules solides, incolores par elles-mêmes, de di- mensions si petites, qu'elles ne se déposent presque plus par le repos et constituant, par conséquent, un milieu trouble particulier. Ce milieu trouble est caractérisé, au point de vue optique, par la propriété d'offrir moins de résistance au passage des rayons peu réfrangibles, c'est-à- dire des rayons rouges et jaunes, tandis qu'il réfléchit les rayons à ondes courtes qui produisent, sur noire œil, la sensation du bleu ou du violet. Si l’on regarde, par con- séquent, une source de lumière blanche au travers d’un tel milieu, on recevra l’impression du jaune plus ou moins orangé, tandis que si la lumière est perçue après réflexion sur ce milieu elle paraîtra bleuâtre. Il est done évident que si une eau contient de ces par- ticules en suspension, elle paraîtra d'autant plus verte et même d'autant plus jaunâtre, que la proportion des par- ticules sera plus grande : la lumière arrivant à l’obser- vateur par transmission sera composée du bleu propre de l'eau et du jaune orangé résultant du trouble. On conçoit 204 SUR LE RÔLE DES COURANTS qu'une multitude de teintes sont possibles depuis le bleu jasqu’au brun plus ou moins sombre, en passant, naturellement, par les diverses nuances du vert. Le bleu dû à la réflexion de la lumière sur les particules en sus- pension s’ajoutera nécessairement au bleu de l’eau, mais comme son intensité est loin de compenser le jaune orangé de la lumière transmise, son influence ne domi- nera pas. J'ai montré par des mesures photométriques exécutées en 1886, sur divers lacs de la Suisse, qu’en effet les lacs de couleur verte réfléchissent une proportion plus grande de la lumière incidente que les lacs à eau bleue, la lumière du jour se trouvant renvoyée plus complètement par ces particules. Le lac de Brienz (vert, peu limpide) renvoie 12,6 p. c. de la lumière incidente, tandis que le Blauensee de la vallée de la Kander, qui est d’un bleu très pur, n’en renvoie que 9,9 p. c.". Mais c’est ici que se présente la difficulté annoncée dans les premières lignes de cette note. Une masse d’eau ne pourra être d’un bleu pur, que si elle ne renferme aucun trouble. Or, si l’eau est vide phy- siquement, elle ne doit réfléchir aucune lumière : un lac ou une mer assez profondes pour absorber tous les rayons lumineux devront paraître noirs et non bleus. Cette conclusion est contraire à l'observation : la Médi- terranée, par exemple, est d’un bleu plus pur et plus in- tense dans les parties profondes, il en est de même du lac de Genève. On est donc obligé d’admettre que même les eaux les plus limpides en apparence ne sont pas optiquement ! Bull. de l’Académie de Belgique (3), t. 12, p. 856, 1886. NPA TU DE CONVECTION CALORIFIQUE. 205 vides. Sur ce point tout le monde est d'accord; mais il en est autrement sur la question de savoir quelle peut être la cause du trouble insaisissable des eaux limpides ? Pour Tyndall et surtout pour Soret‘, ce trouble serait encore dû à la présence de particules matérielles invisi- bles que l’eau tiendrait toujours en suspension et qui seraient la cause de l’élumination des eaux bleues dans la nature, Je n’insisterai pas sur ce que cette supposition peut avoir de gratuit, je dirai même d’arbitraire. Elle ne pourra être regardée comme la véritable cause de l'illu- mination de l’eau que le jour où la réalité du trouble matériel de l’eau aura été prouvée par un autre fait que l’illumination elle-même, si non elle partagerait le carac- tère d’une pétition de principe. Aussi bien a-t-elle déjà été mise fortement en doute, en 1869, par Lallemand* qui a montré que l’illumination des liquides éclairés par de la lumière polarisée a lieu presque exclusivement dans le plan de la polarisation et non dans un autre, fait qui paraît difficile à concilier avec la réflexion sur des parti- cules matérielles douées de moins de transparence que l’eau elle-même. En outre, Lallemand à constaté l'illumi- nation de corps solides parfaitement homogènes tels que le crown ou le flint employés par les apticiens. Ïl y à une remarque plus importante à faire. Si l’eau bleue tenait en suspension assez de particules pour être illuminée, tout en restant bleue, autant ou à peu près, qu’une eau verte, elle serait un milieu trouble qui n’ab- sorberait pas toujours les ondes les plus courtes, ce qui 1 Arch. des sciences phys. et nat., 1884, t. XI, p. 276-296. ? Comptes rendus, t. 69, pp. 189, 282, 917 et surtout 1294. 206 SUR LE RÔLE DES COURANTS est contraire à l'observation. Brücke' a déjà constaté que celte absorption est au contraire d'autant mieux caracté- risée que le trouble est plus fin, et je me suis assuré, de mon côté, de l’exactitude du fait. En présence de ces contradictions, j'ai cru qu'il pou- vait être intéressant de contrôler, par l’expérience, la sup- position de Tyndall et de Soret. et de compléter à cet égard, mes recherches sur la couleur de l’eau. Ce sont les résultats de cette étude qui se trouvent décrits dans les pages suivantes. Je me suis proposé de m'’assurer d’abord s'il est pos- sible de constater la présence de particules matérielles dans de l’eau purifiée avec les plus grands soins et main- tenue à l’abri du contact de l'air. A cet effet, j'ai essayé de vérifier si la limpidité de l’eau diminue avec l'épaisseur en même temps que sa transparence faiblit par suite de l'absorption de la lu- mière. On sait, pour ce qui concerne l’air, que les poussières fines à la présence desquelles on a attribué l’illamination de l'atmosphère, ne produisent pas d'effet visible dans une masse d'air relativement faible. Pour les constater, alors il faut l’aide d’un éclairage puissant. La diffraction les signale, dans ce cas, à l’œil de l’observateur et les montre s’agitant dans tous les sens. Mais si l’on consi- dère l’air sous une épaisseur suffisante, on saisit la pré- sence de ces corpuscules parce que l’air perd de sa trans- parence. Les détails d’une montagne lointaine, par exemple, sont de plus en plus confus ou effacés, à me- sure que l’atmosphère est moins pure. Les objets parais- * Ann. de Poggendorff, t. 88, p. 363, 1853. DE CONVECTION CALORIFIQUE. 207 sent alors plus éloignés. Quand la pluie a entrainé et pré- cipité sur le sol ces corpuscules invisibles, l'air est plus limpide ; les objets à l'horizon paraissent comme rappro- chés ‘. La perte de transparence due aux corpuscules en sus- pension doit, selon toute apparence, être bien autrement sensible dans l’eau parce que lillumination de l’eau est, à égalité de volume. considérablement plus grande que celle de l’air. C’est cette conjecture qui m'a guidé. Le trouble de l’eau peut sans doute apparaître sons une épaisseur suffisante alors qu'une couche de quelques mètres semble encore limpide. J'ai donc monté, pour les observations, sur un écha- faudage spécial, deux tubes de vingt-six métres de long qui pouvaient, au besoin, être placés bout à bout de ma- nière à réaliser une couche de liquide de cinquante-deux mètres d'épaisseur. Les tubes étaient formés de tronçons en verre dur, chacun de 2 mètres de long, reliés par des ajutages en caoutchouc bien nettoyé. Pour éviter l'emploi d’une masse de liquide trop grande, le diamètre intérieur des tubes n’était que de 15 millimètres. La mise en place d’un tel appareil, de façon à réaliser une ligne droite parfaite, est un travail d’une grande dif- ficulté. On le comprendra sans peine si l’on fait attention que pas un tube en verre fourni par les verreries n'est droit et qu'il suffit d’une erreur de six dixièmes de milli- ! On remarque aussi qu’une grande transparence de Pair se manifeste assez souvent avant la pluie. J.-L. Soret (Arch. des sciences phys. et nat. t. 11, p. 91 et p. 180; 1884) a fait voir qu’elle provient de ce que « l’air qui entoure le lieu d'observation « a été précédemment traversé et lavé par de la pluie tombée «< dans une autre localité. » 208 SUR LE RÔLE DES COURANTS mètres dans le placement du premier tronçon de 2 m. pour qu'un rayon visuel ne traverse plus l’ensemble. Pour atteindre le but il à été nécessaire d'installer, en avant de l'appareil, une lunette astronomique et de dres- ser sur place chaque tronçon de tube, en lui faisant subir des flexions à l’aide de vis de pression prenant leur appui sur l’échafaudage, jusqu’à ce que son axe coïneide avec l’axe optique de la lunette. Ce travail a duré près de six semaines. Pour faciliter le rinçage du tube et en général la ma- nœuvre du liquide, l’appareil a été monté en pente de 2 cm. par mètre. Les extrémités de ce long tube ont été fermées par des plans de verre fixés à la gomme laque dans des douil- les métalliques; celles-ci étaient munies, chacune, d’un ajutage en verre permettant l'introduction du liquide. Une gaine de papier noir épais couvrait tout le tube et interceplait complètement l’éclairage latéral. Comme source de lumière on pouvait se servir soit de la lumière du jour, soit d’un bec Auer à incandescence. Celui-ci se trouvait dans un manchon opaque, portant une tubulure horizontale fermée par une lentille à long foyer, ayant pour objet de rendre les rayons lumineux parallèles à l’axe du tube. Pour juger de la transparence de l’eau, j'avais fixé sur la douille de fermeture tournée vers la source lumineuse un réticule fait de deux fils fins. En regardant, à l'œil nu, par l’autre extrémité (le tube étant vide), l’orifice éclairé apparaissait comme un cercle de 2 mm. seulement de diamètre, par effet de perspective. Le réticule n’était pas visible; mais en visant avec la lunette astronomique on le voyait avec une grande netteté. DE CONVECTION CALORIFIQUE. 209 Le remplissage de l'appareil devait être fait sans pro- duction de bulles d’air qui eussent obscurci le champ d'observation; l’eau n’a donc pas été versée dans le tube, mais foulée par la partie basse du tube incliné de manière à chasser lentement l’air devant elle. L’eau dont j'ai fait usage a été distillée dans un appa- reil entièrement en platine et en observant exactement le procédé qui se trouve décrit dans mon travail sur la couleur de l’eau‘. Il est donc superflu d’entrer de nou- veau dans des détails sur ce sujet. Ces dispositions étant connues, je passe au résultat des observations. Sous une épaisseur de 26 m. l’eau s’est montrée d'un bleu foncé très pur. L’absorption est telle que la lumière, peu intense, il est vrai, des jours nuageux du mois de décembre ne traversait pas le tube; tout au plus pouvait- on saisir une légère lueur quand la vue s'était reposée au préalable par un séjour dans l'obscurité. Quand le ciel était serein, ou mieux encore quand on se servait de l'éclairage par incandescence, l'observation était plus facile. On distinguait alors, à l’aide de la lunette, le reti- cule (voir plus haut) avec autant de netteté que si le tube n'avait pas contenu de l’eau, mais, bien entendu, avec beau- coup moins de clarté. Cette observation démontre déjà que l’eau distillée ne renferme pas assez de poussières pour altérer sa trans- parence sur une épaisseur de 26 mètres. Je suis porté même à dire qu’elle ne doit pas renfermer de poussières. Je me suis assuré ensuite si cette eau, si pure, était bocr'ats ÉS piTE RL 2 MN 4 2, -2 7 SR , ” > ALES: 210 SUR :.E RÔLE DES COURANTS illuminée, c’est-à-dire si elle émettait de la lumière latéra- lement. À cet effet j'ai pratiqué, dans la gaine de papier noir entourant le tube, des ouvertures permettant de regarder latéralement. La nuit étant close et le bec Auer allumé, on constate que l’eau est en effet illaminée mais seulement jusqu'à environ 2 m. de profondeur depuis la source lumineuse ; la limite ne peut être précisée. Tout le restant de la colonne liquide, soit donc de 24à 25 m. était absolument obscur. Ce fait donne à penser que l’illumination n’a pas pour cause exclusive les poussières suspendues dans l’eau. L’intensité de cette illumination était telle que si elle avait été due véritablement à des corpuseules, l’eau n’eut pu présenter le degré de transparence dont elle Jouissait. En outre on ne peut pas supposer que les poussières se seraient concentrées vers la source lumineuse pour pro- duire üne illamination superficielle ne gagnant pour ainsi dire pas la profondeur du liquide. Si, à la vérité, Tyndall a montré qu’un éclairage puissant découvre des particules échappant à notre œil dans les conditions ordi- naires, on est néanmoins frappé du défaut de rapport du phénomène avec l'épaisseur de la couche traversée : lillumination est superficielle, elle ne gagne que bien peu la profondeur du liquide. Une autre pensée vient à l'esprit. Les rayons calorifiques de la source lumineuse ont précisément la propriété de ne pas pénétrer bien avant dans l’eau; on peut donc se demander si l’origine de l'illamination ne doit pas être cherchée dans le défaut d'homogénéité physique de l'eau proroquée par des inégalités de température ? Pour vérifier ce point, j'ai introduit, dans le tube vidé et abandonné dans cet état assez longtemps pour que sa DE CONVECTION CALORIFIQUE. 211 température se trouvât en équilibre avec celle du milieu, de l’eau qui avait séjourné dans une salle chauffée. Le tube était à 4° et l'eau à 16°. Le remplissage ayant eu lieu dans les conditions dites plus haut, j'ai constaté l'opacité complète de l’eau: la lumière solaire réfléchie par un mur blanc éprouvait une résistance telle à traverser les 26 m. d’eau qu'elle n’était sensible que pour un œil reposé dans l'obscurité. Mais au bout de quelque temps la clarté se fit de nouveau, et après quelques heures elle reprit sa grandeur primitive. Comme expérience de contrôle. j'ai vidé le tube le len- demain et j'ai refoulé aussitôt l’eau qui avait alors la même température que le tube et que l'air ambiant : il n'a pus été possible de constater un défaut de transpa- rence. Cette expérience à été répétée souvent, et toujours avec le même résultat. Ces points mettent, je crois, en évidence l'influence exercée par une faible différence de température de l’eau sur la transparence d’une colonne suffisamment longue. La lumière incidente ne traverse pas en ligne droite ce mi- lieu hétérogène: elle subit des réflexions et des réfrac- tions en passant d'un point à un autre de densité diffé- rente et n'arrive à l'œil de l’observateur qu'après avoir vaincu mille obstacles. Ce fait étant constaté, j'ai tenu à mesurer ce que l’on pourrait nommer sa sensibilité, c’est-à-dire la plus petite différence de température qui doit régner entre l’eau et le milieu ambiant pour que l’opacité se produise. La connaissance de Ce minimum nous permettra d'apprécier si, dans la nature, les conditions nécessaires pour que les courants de convection remplissent un rôle efficace, se trouvent réalisées ou non. 219 SUR LE RÔLE DES COURANTS J'ai donc transformé en thermomètre le tube de 26 m. A cet effet j'y ai soudé normalement un tube en verre de Î m. de long et de 3 millimètres de diamètre intérieur, qui devait servir de vase d'expansion à l’eau remplissant le long tube et permettre, de la sorte, de constater les changements de la température. Il est facile de s’assurer, en tenant compte des dimensions de l'appareil, qu’on avait affaire alors à un thermomètre d’une sensibilité extraor- dinaire. Le volume du long tube était 4782 ce. à 4° (li- mite inférieure des expériences) et si = 0,000262 est le coefficient de dilatation cubique du verre, le volume à 20° (limite supérieure des expériences) sera 4784 cc. D'autre part, le volume de l’eau passant de 1 à 1,001751 depuis 4° jusque 20°, on aura : 4782 X 1,001751 = 4790 cc. à 20°: La dilatation apparente sera donc : 4790 — 4784 = 6 cc., qui occupent, dans le tube étroit, une hauteur donnée par : 6 —#(0,15) ou chaque degré de température fournit une course de 849 : 16 — 53 mm. dans le tube étroit. On voit que l’on est en élat d'estimer des variations de volume cor- respondant à des changements de température moyenne de un centième de degré. Ce point étant acquis, on constate l’opacité complète quand on introduit de l’eau à 20° dans le tube placé dans un milieu où régnait une température de 4°. L’opacité dure aussi longtemps que le liquide descend, par sa con- h — 849 millimètres, fut + vi LAON US Cris A DE CONVECTION CALORIFIQUE. 213 traction dans le tube étroit; elle ne cesse que quand il est arrivé à 30 mm. environ, de son point de stationnement définitif. En ce moment une lueur traverse le tube long, mais la transparence complète ne se rétablit que si l’ho- mogénéité de température est atteinte. Il résulte de cette expérience, qne la plus petite différence de température moyenne en état de produire l'opacité du liquide n'est que 30 : 53 = 0°,57 environ. On conviendra que des différences de cet ordre sont parfaitement possibles dans les eaux naturelles exposées àal’action du soleil ainsi qu'à celle du vent. Une épaisseur d’eau plus faible ne devra présenter, suivant Ce qui précède, une résistance sensible à la lu- mière que si ses divers points sont à des températures plus différentes. Pour faire cette expérience de contrôle, J'ai monté un appareil entièrement en métal, pouvant être chauffé en des points déterminés, par une rampe à gaz. Îl était formé essentiellement d’un tube en zinc de 6 mètres seulement de long et de 3 em. de diamètre. Ses extrémités étaient fermées par une plaque de métal percée d’une ouverture circulaire de À em., couverte d'un plan de verre. À 1 m. de l’une des extrémités, le tube était interrompu par un bassin également en zinc muni d’une large fenêtre latérale, en verre, pour permet- tre d'observer éventuellement, l’illumination latérale de l'eau. L'intérieur de tout l’appareil a été noirei à l’aide de la solution cuivrique servant à écrire en noir sur le zinc, puis rincé à fond et séché. En regardant suivant l’axe du tube ou ne saisissait aucune réflexion de la lumière sur he, de RSS 7 J 214 SUR LE RÔLE DES COURANTS les parois; le cercle d'entrée de la lumière apparaissait eu blanc avec la plus grande netteté. Le tube étant rem- pli d'eau pure ce cercle apparaissait en bleu clair. Ces dispositions étant prises, les foyers furent allumés. Presque aussitôt le cercle d'entrée de la lumière perdit ses contours nets, il parut s’élargir. Quelques instants après on ne le distingua plus, bien que la lumière traversât en- core le tube etilluminât l’eau dans une plus large section. L'apparence rappelait complètement ce que l’on observe quand un brouillard, où un nuage, passe devant le soleil : le disque solaire n’est plus visible alors, mais la lumière parvient encore à nous. Une colenne d’eau inégalement chauffée fonctionne donc à l'instar d’un léger brouillard quand son épaisseur est faible, mais à l'instar d’un épais nuage noir quand l'épaisseur est suffisamment grande. Après quelque temps, quand les différences de tempéra- ture furent encore plus accentuées, l’eau fonça de plus en plus et finit par ne plus laisser passer de lumière. Il n’est cependant pas certain que cette opacité soit due exclusivement au défaut d’homogénéité produit par les différences de température, car elle a lieu lorsque les parties chauffées de l’eau sont à une température telle que les gaz dissous commencent à se dégager en bulles. Quoi- qu'il en soit de ce dernier point, l'expérience ne laisse pas en doute le premier : l’eau parcourue par des courants de convection calorifique a les propriétés d'un milieu trouble. Si l’on regarde l’eau latéralement tandis qu'on la chauffe on ne saisit pas toujours son illumination. Cela tient peut-être à ce que les courants de convection ne se produisent pas invariablement aux lieux voulus pour permettre une observation nette. Je n’insisterai donc pas sur ce point. DE CONVECTION CALORIFIQUE. 215 J'ai examiné aussi la lumière passant par ce tube, au moyen d’un analyseur de Nicol à l'effet de m'assurer si elle s’était polarisée par son jeu sur les courants de convec- tion. Le résultat a été nul. J'aurais dû m'y attendre, car, si la direction des courants de convection est quelconque, c’est-à-dire si elle manque d'orientation définie, la pola- risation doit avoir lieu dans tous les plans et par suite la lumière ne pourra être distinguée de la lumière non po- larisée. Ces expériences, malgré leur simplicité, ne laissent pas d’être incommodes ; j'ai donc tenu à leur donner une forme permettant leur contrôle par les moyens dont on dispose dans tous les laboratoires. Le trouble produit par les courants de convection peut- être constaté, à la rigueur, à l’aide d’un tube en verre de 2" de long, placé verticalement et fermé en bas par un plan de verre fixé au moyen d’une douille de métal. On l'enveloppe de papier noir et l’on place, sous le bout fermé, une plaque de porcelaine blanche en vue de réflé- chir la lumière du iour dans l’axe du tube. Un réticule dont le point de croisement coïncide avec cet axe, est collé sur la porcelaine. Si l’on remplit le tabe d’eau pure, on voit le réticule très nettement, surtout si l'on a soin de supprimer le mé- nisque de la surface libre de l’eau en appliquant sur l’eau qui déborde, un plan de verre. La couleur de l’eau est d’un bleu tendre. Cette constatation étant faite, on vide le tube et après l'avoir remis dans la position verticale on le remplit à moitié d'eau chaude; on achève le remplissage en y versant de l’eau froide. Il se produit alors un mouve- ment de convection entre les deux colonnes de liquide par suite de leur différence de densité et le champ du tube 216 SUR LE RÔLE DES COURANTS est troublé au point qu’on ne distingue plus de réticule. On n'arrive jamais à l'obscurité, mais on saisit facilement une diminution de transparence du liquide ; celle-ci ne cesse qu'avec le rétablissement de l'homogénéité physi- que de l’eau. Au lieu d’eau chaude et d’eau froide on peut faire usage d’eau pure à laquelle on superpose une solution quelconque, plus dense, d’un sel incolore, par exemple de sel marin ou de chlorure de calcium. Les séries dues à la convection des deux liquides sont même plus appa- rentes que dans le premier cas et leur effet plus marqué. Il n’est pas à conseiller de superposer de l’eau et de l’al- cool parce que le mélange des deux liquides est accompa- gné de la formation de bulles de gaz qui empêchent com- plètement le passage de la lumière. Conclusions. Les expériences que je viens de faire connaitre prou- vent que les courants de convection d'un liquide exercent sur la marche d’un rayon lumineux un effet d'autant plus facile à saisir que la masse du liquide est plus grande. La lumière se réfléchit et se réfracte sur les couches de densité inégale et se diffuse irrégulièrement comme si le liquide renfermait des corpuscules. En un mot, un tel milieu n’a pas le caractère d’un milieu optiquement vide. Les conséquences de ce fait pour lillamination des eaux limpides naturelles paraissent évidentes. Un lac d’eau pure pourra nous paraître lumineux, de couleur bleue, sitôt que son eau sera le siège de courants de con- vection. La présence de corpuseules solides, dont l'existence n’a d’ailleurs jamais été démontrée dans une eau bleue, M DE CONVECTION CALORIFIQUE. 217 n'est pas absolument nécessaire. Ces corpuseules sont exclusifs de la limpidité; ils ont pour effet de faire virer la couleur de l’eau au vert, parce qu’ils absorbent plus facilement les ondes les plus réfrangibles. Si les cou- rants de convection sont plus rares, le lac devra nous paraître de plus en plus sombre bien que rien ne soit changé dans la composition chimique de ses eaux. Si l’on tient compte de la grande efficacité des cou- rants de convection dans laltération de la transparence de l’eau, même pour des différences bien faibles de la tem- pérature, on reconnaîtra que les zones liquides placées à l'ombre d’un nuage ou d’une montagne devront nous ap- paraitre différemment illaminées. Si le vent souffle de fa- çon à contrarier l’échauffement produit par le soleil, le phénomène de lillumination se modifiera également. Un vent sec, venant du nord ou de l’intérieur des terres, refroidit les eaux en hâtant leur évaporation; il pourra donc produire, après quelque temps d'exercice, un effet semblable à celui d’un abaissement général de la tempé- rature : il rendra l’eau plus transparente. Ces conclusions sont conformes à l'observation. « Les « eaux des lacs d’ean douce sont plus transparentes en « hiver qu’en été » nous dit M. le prof. Forel'; c’est qu’en été la différence de température de la surface et de la profondeur est plus grande. Par suite de l’agitation due à de nombreuses causes, les couches d’eau de densité différente ne peuvent rester stralifiées, l’une au-dessus de l’autre d’une manière régulière ; elle se mêlent et les courants de convection se produisent dans des directions indéfinissables diffusant la lumière dans tous les sens. 1 Arch. des sciences phys. et nat. 1877 t. LIX, p. 137. ARCHIVES, t. [. — Mars 1896. 16 218 SUR LÉ RÔLE DES COURANTS M. Forel à observé que « pendant les mois d’été il est « absolument impossible de voir le fond et par suite de « recueillir les objets antiques que l’œil doit aller cher- « cher dans les ruines des cités lacustres, sous trois à « six mètres d’eau ; en hiver au contraire l’eau est géné- « ralement assez transparente pour permettre une pêche « fructueuse. » Le savant et judicieux observateur suisse a attribué la cause de cette différence de transparence à la circonstance que « l’eau de l’été garderait en suspension un beaucoup « plus grand nombre de poussières que l’eau homogène « et uniformément dense de l'hiver; » chacune des cou- ches retenant en suspension les poussières ayant la même densité qu’elle. Je ne formulerai aucune objection à l’ex- plication proposée par M. Forel bien que l’on puisse se demander si les eaux plus denses de l'hiver ne sont pas plus aptes à retenir les poussières en suspension, mais on reconnaîtra, je pense, à la suite des expériences qui ont fait l’objet de ce travail, que cette explication n'est pas la seule possible. Les phénomènes observés dans l'étude des lacs, comme presque tous les phénomènes naturels, ne sont pas aussi s mples qu’on peut être porté à le croire : ils sont la résultante de plusieurs facteurs qui doivent, chacun, être étudiés à part, si l’on veut être en état de comprendre leur ensemble. Il n’entre donc, en aucune façon, dans mes intentions de présenter les faits que j’ai observés, comme exclusifs de ceux qui sont généralement admis ; je désire les signaler seulement comme un com- plément à nos connaissances sur la question de l’éllumina- tion et de la couleur de l'eau. Un mot encore. Dans son mémoire sur la polarisation de la lumière de DE CONVECTION CALORIFIQUE. 219 d'eau ‘. Soret rappelle que Hagenbach ne regarde pas le phénomène de la polarisation de la lumière de l’eau comme produit par la présence de particules en suspen- sion dans le liquide, mais il pense qu'il pourrait être rapporté à une autre cause, à savoir la réflexion par l’eau elle-même. Toutelois le savant physicien de Genève a combattu cette opinion, aussi bien par des considérations théoriques que par une expérience de vérification restée d’ailleurs sans résultat décisif. Il a essayé d’altérer l'homogénéité de l’eau, soit en la chauffant, soit en y faisant dissoudre un sel par la super- ficie mais il n’a pas pa voir « l’illumination se modifier « sensiblement, tout au moins pas plus que par une sim- « ple agitation qui met en mouvement les particules « les plus grossières, 6u introduit de petites bulles d'air « dans le liquide. » Soret ne donne pas les détails de cette expérience, mais 1l y a tout lieu de supposer que l’insuccès tient à ce que le défaut d’homogénéité n’a pas été produit sur une épaisseur de liquide suffisante. S'il avait opéré sur une colonne d’eau en rapport avec la profondeur à laquelle pénètrent, pour notre œil, les rayons solaires dans l’eau limpide, profondeur qui est d'environ 17 mètres dans le lac Léman suivant M. Forel, il eût été certainement dans des conditions plus favorables et il n’eût pas manqué de constater les faits que mes expériences mettent, je crois, hors de doute. Liège. Institut de chimie générale. 28 janvier 1896. ‘ Arch. des sciences phys. et nat., 1870 t. XXXIX p. 365. SUR L'OPACITÉ DU CHARBON PAR Ch. DUFOUR, prof. à Morges On n’a pas perdu le souvenir des magnifiques Ineurs crépusculaires qui ont embelli l'hiver 1883-1884. Au premier abord on les a attribuées à des aurores boréales, mais on n’a pas tardé à reconnaître que ce phénomène en différait entièrement et qu'il fallait en chercher l’ex- plication ailleurs. Alors, on pensa qu'il pouvait être une conséquence de la violente éruption da Krakatoa, dans le détroit de la Sonde, qui avait commencé au mois de mai 1883, était devenue de plus en plus forte pendant les mois de juin, de juillet, et une partie du mois d'août, et qui s'était terminée le 26 août, par cette terrible explosion qui dura plusieurs heures et qui est certainement une des plus fortes que l’on ait jamais observées. La plus grande partie de l’île de Krakatoa s’enfonça dans la mer et de nouvelles îles surgirent dans le détroit. Ce cataclysme produisit une vague énorme, qui détruisit les villes situées dans le voisinage sur les côtes de Java et de Sumatra, et se propagea à travers tous les océans ; SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 291 elle fut constatée dans le canal de la Manche, aux An- tilles, au cap Horn, etc. C’est peu après ce grand événement que l'on vit d’abord dans le voisinage de Java, ensuite en Amérique et plus tard en Europe, ces superbes lueurs que l’on ad- mirait le soir et le matin. Quand on eut reconnu qu’elles n'étaient pas produites par les aurores boréales, on chercha à les expliquer d’une autre manière. Plusieurs personnes prétendirent qu’elles étaient cau- sées par le passage de la terre dans la queue d'une co- mète. Mais alors le globe entier y aurait été plongé en quelques minutes, ainsi que cela arriva lors des pluies d'étoiles filantes observées précédemment: tandis qu'il s’écoula plusieurs semaines depuis le moment où on les vit dans le voisinage des îles de la Sonde jusqu’à leur ap- parition en Europe. En Suisse, elles apparurent pour la première fois le 26 novembre, mais en Angleterre on les avait déjà admirées plusieurs jours auparavant. Quelques personnes ont essayé de déterminer la hau- teur de ces lueurs; je ne sais pas quel moyen elles ont employé. Je l'ai calculée aussi par un procédé que j'ai exposé dans les Archives des Sciences physiques el natu- relles, numéro du 15 février 1885, et qui consiste à utiliser le moment où ces lueurs devenaient invisibles à l'Ouest. J'ai trouvé 70 kilomètres, et j'ai eu le plaisir de voir que ce résultat se rapprochait beaucoup de celui auquel était arrivé Helmholtz, qui avait trouvé 65 kilo- mètres, quelques observateurs étaient arrivés à des chif- fres qui se rapprochaient de ceux-là, tandis que d’autres trouvaient des résultats sensiblement différents. Au commencement de décembre 1883, la lune pa- (s] 299 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. raissait avoir une couleur verdâtre, couleur que, du reste, on avait déjà remarquée à Batavia au mois de septembre. Ces lueurs furent splendides pendant le mois de dé- cembre 1883 et janvier 1884 ; elles diminuèrent sensi- blement en février ; mais en septembre 1884 elles étaient encore visibles; et en employant le même procédé de calcul, je trouvai que les substances qui les formaient étaient encore à une hauteur de 61 kilomètres. Di ce brillant phénomène attira plus spécialement l'at- tention du public, il ne fut cependant pas le seul qui y ait eu à signaler pendant la fin de l’année 1883 et pen- dant l’année 1884. D'abord, on remarquait autour du soleil un cercle appelé cercle de Bishop, qui était plus visible sur les montagnes que dans la plaine. Ensuite l'atmosphère avait perdu une partie de sa transparence. Pendant plus d’une année, il était difficile, même aux personnes douées d’une très bonne vue, de distinguer les étoiles de 6° grandeur. Et jamais la lumière zodiacale ne m'a paru aussi faible qu’au printemps de 1884. On sait que, en général, la lune ne disparait pas en- tiérement pendant ses éclipses totales ; elle conserve une lumière d’un rouge sombre qui permet de la distinguer dans le firmament. Cette lumière est causée par l’atmos- phère de la terre qui réfracte sur la lune quelques rayons du soleil, ce qui permet de la voir parmi les étoiles. Ce- pendant il arrive quelquefois, mais très rarement, que la lune disparaît pendant ses éclipses totales ; on attribuait ce fait aux nuages de la terre qui interceptaient les rayons du soleil. Je n'ai jamais considéré cette explication comme bonne, car il aurait falla que ces nuages existassent sur presque toute la circonférence du grand cercle où, en ce SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 293 moment, les rayons du soleil étaient tangeants au globe terrestre. Ensuite, les nuages ne vont pas très haut, et au-dessus des nuages il doit y avoir une couche d'air assez épaisse pour produire une réfraction appréciable des rayons du soleil. Mais, chose extraordinaire, cette disparition si rare de la lune s’est produite deux fois pendant l’année 1884, c'est-à-dire pendant les deux seules éclipses totales de cette année-là. La première, le 10 avril, a été observée dans l’île de Java; là par un ciel parfaitement serein, il était souvent impossible de voir la lune ; d’autres fois on parvenait à distinguer quelque chose. Dans tous les cas, il yavait une grande différence avec les éclipses ordinai- res. La seconde à été observée le 4 octobre en Europe; ici on pouvait en général distinguer la lune; mais au lieu de lui voir la teinte rouge ordinaire qu’elle à pendant ses éclipses totales, elle paraissait d’un vert grisàtre très faible ;: de façon que l’on ne savait trop quelle était cette tache, d’un aspect si étrange, que l’on voyait dans le ciel ; cette teinte verte rappelait celle que l’on avait remarquée sur la lune au mois de décembre précédent. Il est probable que ces disparitions de la lune sont dues au trouble qu’il y avait dans l'atmosphère depuis l'automne de 1883, et qui existait jusque dans les hautes régions de l’air. Il est probable aussi que les disparitions analogues de la lune, observées dans les éclipses totales antérieures, avaient la même cause. Alors, après que l’on eut reconnu que les lueurs cré- pusculaires ne pouvaient être attribuées ni à des aurores boréales, ni au passage de la terre dans la queue d’une comète, on pensa qu’elles pouvaient provenir des subs- LD y: NAS 294 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. tances lancées dans l'air par le Krakatoa, substances qui s'étaient répandues dans toute l’atmosphère et avaient ainsi produit tous les phénomènes extraordinaires de l’année 1884. J'ai dit que ces lueurs avaient été observées en Amé- rique et en Angleterre avant qu’elle l’aient été en Suisse. Il est probable, en effet, que ce trouble de l'atmosphère nous est arrivé de l’île de Java, non par l'Inde et l’Ara- bie, qui seraient cependant le plus court chemin, mais par l'Océan Pacifique et l'Amérique. Et cela pour une cause analogue à celle qui produit les vents alisés. Sup- posons des débris lancés à une grande hauteur dans les régions équatoriales, et animés de la vitesse de rotation de la terre dans ces régions. S'ils sont entraïnés vers les pôles, ils ont une vitesse de l'Ouest à l'Est supérieure à celle des parallèles sur lesquels iis passent. Dans ces con- ditions ils s’avancent vers l'Est. De cette manière, des débris partis de l’île de Java arriveront en Europe après avoir passés sur les îles Sandwich, l'Amérique et l’Atlan- tique. Quand on eut émis cette idée que les lueurs crépuscu- laires étaient produites par des débris lancés par le Kra- katoa, on fit à cette hypothèse l’objection suivante : En évaluant au plus haut chiffre possible le volume des substances que ce volcan peut avoir lancées dans l'air, et en les supposant répandues sur tout le globe, on arrive à une couche tellement mince qu’il est impossible de Jui attribuer les lueurs crépusculaires et les autres phénomé- nes optiques qui les ont accompagnées. En effet, en supposant que toute la partie disparue du Krakatoa mesurât 20 kilomètres cubes, ce qui paraît exagéré, el en supposant que toute celte substance ait été A Te) ï hé: 7 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON, 295 réduite en poudre et lancée dans l'air, on trouve que ces 20 kilomètres cubes répandus sur tout le globe forme- raient une couche épaisse de ‘/,, de milimètre, et il sem- blait impossible qu’une couche aussi mince püût troubler à ce point la transparence de l'air. En est-on bien sûr ? Plusieurs fois j'ai été étonné de voir à quel point les rayons du soleil étaient affaiblis quand ils avaient tra- versé la fumée d’un bateau à vapeur, fumée qui cependant représente une couche assez mince de matière solide ; mais je n'avais pas attaché grande importance à celte observation, et je n’en avais fait le sujet d'aucun calcul. Je l’ai reprise après l’éruption du Krakatoa. Les 5 et 6 février 1885, par des temps très calmes, je suis allé observer l'étendue du banc de fumée qui s’échappait de deux bateaux à vapeur du lac Léman, le Dauphin et le Simplon. J'ai trouvé que, de temps en temps, on jetait sous les chaudières au plus 50 kilogrammes de houille; une partie de cette houille s’en allait en fumée, ce qui formait des nuages dont la surface était au moins de 3000 mètres carrés. Je n'avais alors aucune idée du rapport qu'il y a entre la quantité de houille qui est brûlée et celle qui se perd en fumée. Dès lors, on m’a assuré que parfois la fumée représente seulement le { ou le 2°/, de la quantité jetée dans le feu; et que, dans tous les cas, elle ne dé- passe pas le 5 */,. Comptons le 5 */, et hornons-nous à un nuage de fumée de 3000 mètres carrés, bien que souvent, dès lors, j'aie constaté l’existence de nuages beaucoup plus étendus. En comptant { pour la densité du charbon, on trouve que le nuage de fumée qu'il a formé représente une 296 SUR L’OPACITÉ DU CHARBON. plaque qui aurait environ ‘/,,,, de millimètre d'épaisseur. Voilà donc l'épaisseur d'une couche de charbon suffisante pour arrêter, d'une manière très appréciable, les rayons du soleil, et pour troubler la transparence de l’atmos- phère. On sait que si l’on veut observer une éclipse de soleil, il est bon de protéger l'œil par un verre enfumé, que l’on prépare en passant un instant une plaque de verre sur la flamme d'une lampe. J'ai eu l'idée de déterminer l’épais- seur de la couche de charbon ainsi déposée; et pour cela, j'a prié mon collègue, M. Brunner, professeur de chimie à l’Université de Lausanne, de bien vouloir me prêter le concours de son expérience et de son habileté de pra- ticien. M. Brunner a accepté, et a mis la plus grande obligeance à faciliter mes recherches en préparant lui- même, avec beaucoup de soins, les plaques en verre et en les pesant très exactement. On les passait ensuite sur un bec de gaz, puis on les repesait de nouveau pour appré- cier le poids de la couche de charbon déposée. M. Brun- ner avait pris des plaques de verre longues de 10,7 cen- timètres et larges de 6,7 centimètres; leur surface était donc de 71,69 centimètres carrés, et leur poids variait de 26 à 29 grammes. Le 143 décembre 1894, ces plaques furent enfumées, aussi uniformément que possible, en les agitant, un ins- tant, sur un bec de gaz. La plaque n° 1 fut enfumée légèrement, de façon qu’elle parût très faiblement opaque; la quantité de char- bon qui y fut déposée pesait 0,3 de milligramme. La plaque n° 2 le fut davantage, son opacité était un peu plus prononcée: la couche de charbon pesait 0,5 milligramme. 1 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 227 La plaque n° 3 fut enfumée plus fortement ; à travers cette plaque on distinguait encore fort bien les objets ter- restres, mais ce n'aurait pas été suffisant pour observer le soleil ; le charbon pesait À millig. Enfin, la plaque n° # fut encore plus fortement en- fumée ; en regardant au travers, on ne pouvait plus dis- tinguer les objets terrestres, mais on voyait très bien le disque du soleil sans aucune fatigue pour l'œil. Un verre apaque comme celvi-là serait excellent pour observer les éclipses du soleil; la couche de charbon pesait 4,9 millig. En admettant, avec quelques ouvrages allemands, 1,4 pour la densité de ce charbon, on trouve que l'épaisseur du charbon déposé sur : MM. la plaque N° 1 de (,00003 » _» 2 » 0,00005 » » 3 » 0,00010 » » 4 » 0,00049 Gu sur: la plaque N° 1 ‘},,,,, de millimètre » » 9 Ë 20000 » » » » 7 AIRE » » » » 4 FR » » Le 30 mai 1895, nous avons repris les expériences précédentes pour rechercher l'épaisseur de charbon qu'il fallait pour arrêter absolument les rayons du soleil. Nous avons pris une plaque de verre n° 5, analogue aux précédentes, et nous l’avons recouverte d’une couche de noir de fumée du poids de 0,0145 grammes ou de 14 ‘/, milligrammes. Avec cette plaque, ainsi enfumée, le 30 mai 1895, à ne on 47 41 MORE 7 Tor F3 TL 2 298 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 3 h. après midi, par un ciel parfaitement clair, nous n'avons pas pu apercevoir la moindre trace du disque du soleil. Une pareille quantité de charbon correspondait à une épaisseur de 0,001445 ou à ‘/,,, de millimètre. S'il y avait dans l'air une couche de charbon de cette épaisseur, nous serions dans l'obscurité absolue. On pourrait craindre que cette épaisseur soit trop forte, et l’on pourrait supposer que, si l'on avait mis une couche de charbon un peu plus faible, les rayons du so- leil auraient également été éteints. Mais il n’en est pas ainsi, Car un instant auparavant M. Brunner avait essayé la plaque de verre, il avait pu distinguer avec peine le disque du soleil, il ajouta une très légère couche de char- bon et alors le soleil était complètement invisible. Donc ‘/,,, de millimètre est bien la quantité de noir de fumée nécessaire pour éteindre complètement les rayons du soleil. Pour ces recherches, j'ai été heureux d'obtenir le con- cours d’un professeur aussi habile et aussi exercé que M. Brunner, d’abord pour manier les excellentes balances du laboratoire de chimie de l’Université de Lausanne, en- suite pour prendre certaines précautions auxquelles j'avoue que je n’aurais pas pensé, croyant que l'erreur qui pouvait en résulter était une quantité négligeable. Ea effet, pour des mesures aussi délicates, on ne sau- rait prendre trop de précautions. Quelquefois, on regrette de ne pas avoir tenu compte de telle ou telle cause pertur- batrice qui en définitive, peut fausser le résultat; jamais : on ne regrette d’y avoir eu égard lors même qu’à la fin son effet est négligeable. Ainsi, il pourrait paraître ridicule de tenir compte de la diminution du poids de la plaque de verre par le poids SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 299 de l'air déplacé; cependant, à la température de 0° et avee la pression à Lausanne, le 30 mai, ce poids était de 0,01278 cr. Pour une élévation de température de °, ce poids diminuait de 0,0000%677 grammes, ou en mil- ligrammes de 0,04677. Si entre les deux pesées la tem- pérature du laboratoire avait varié de 2° ou d’une quan- üté plus forte, il aurait fallu en tenir compte, l'erreur qui en serait résultée aurait été de l’ordre de grandeur que nous ne pouvions pas négliger; 1l en aurait été de même si, entre deux pesées, la pression barométrique avait varié de 5 ou 6", On voit donc que l’interposition d’une plaque de char- bon de ‘/,,, de millimètre est suffisante pour nous plon- ger dans une obscurité absolue. Le 5 avril 1815, le volcan de l’île de Sumbava, près des Célèbes, fit une violente éruption en jetant beaucoup de fumée, de cendres et de laves. Sur un navire qui en était distant de 60 milles, l'obscurité fut telle que, dans l’après-midi, il était impossible de voir la main quand on la plaçait devant les yeux. Le capitaine du navire en conclut qu’il devait y avoir dans l’air une quantité énorme de cendres et de fumée ; il était possible en effet qu’il y en eût beaucoup; mais pour produire cette obseurité, il aurait suffi de l’interpo- sition d’une quantité de matière capable d’arrêter la lu- mière comme le ferait une lame de charbon épaisse de ‘L,, de millimètre. Pour recouvrir le globe entier d’une couche de charbon de pareille épaisseur, ce qui produirait partout les ténè- bres les plus profondes, il suffirait de réduire en fumée un prisme de charbon qui aurait pour base un carré de un kilomètre de côté et une hauteur de 737 mètres. Ce ne serait pas même les ‘/, d’un kilomètre cube. 230 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. Et pour avoir dans l’atmosphère un trouble pareil à celui de notre plaque n° À, qui présentait une opacité appréciable, il suffisait d'un prisme pareil au précédent, mais qui aurait seulement 15 m. de hauteur. Dans le journal Ciel et Terre, qui parait à Bruxelles, année 1899, page 292, il ya un article intitulé l’Ai- mosphère de Manchester ; il ÿ est dit, entre autres, que, dans le voisinage de la ville, on a trouvé 2 tonnes de poussière noire sur 2,5 kilomètres carrés; en adoptant 1,4 pour la densité de cette poussière noire, qui était probablement du noir de fumée, on aurait une épaisseur de ‘/,,,, de millimètre. Et quant à l’atmosphère de Manchester, il est dit dans cet article: « En supposant que la quantité de lumière émise en » une heure soit représentée par 20 à Grindelwald » (Suisse), la quantité moyenne émise pendant une pé- » riode de plusieurs jours n’était que de 1,2 à une dis- » tance de 2 kilomètres de la cité de Manchester et 0,8 » dans la cité même. » Il est très regrettable que le journal ne dise pas quel moyen photométrique a été employé, afin qu'on puisse le discuter et au besoin le vérifier ; maïs il semble néan- moins résulter de cette indication que la quantité de lu- mière répandue à Manchester est beaucoup plus faible que celle de Grindelwald, ce qui n’est pas étonnant, si l’on songe qu’une épaisseur de fumée de ‘/,,,,, ou de ‘io de millimètre, comme il y en avait sur nos plaques n® 2 et 3 est suffisante pour diminuer la lumière du jour d’une quantité notable, mais que nous n'avons pas pu mesurer. Il suffirait, en effet, de 10 mètres cubes de fumée pour SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 231 recouvrir d’une couche de 0,000! de millimètre d’épais- seur une surface de 100 kilomètres carrés, ce qui cor- respondrait non seulement à la ville de Manchester, mais à une partie notable de sa banlieue: et en admettant que dans la combustion de la houille le 2 ‘/, s’échappe en fumée, il suffirait de brûler 500 m° de houille pour ob- tenir 10 m° de fumée. En considérant non seulement jes fumées des machines et des usines, mais les feux de toutes les maisons particulières, il est évident que l’on arrive pour une ville telle que Manchester à un chiffre bien plus considérable: ce qui, du moins quand l'air est calme, explique bien suffisamment la diminution de la lumière. En considérant ainsi la faible épaisseur du charbon qu'il faut pour cela, on s'explique aussi ces Journées sombres que l’on a souvent à Londres avec le brouillard, et que l’on n'a pas dans d’autres villes de l’Angleterre, où la consommation du charbon est moins considérable ; et qui même est beaucoup plus faible dans les quartiers de Londres où la population est plus clairsemée, et où par conséquent il y a une moins grande production de fumée. En 1783 et en 1831, on a eu sur toute l’Europe et sur les mers voisines des brouillards secs d’une nature particulière, que l’on a d’abord attribués au passage de la terre dans la queue d’une comète; mais on renonça à cette explication, quand on apprit que ces brouillards n’existaient pas sur tout le globe. On pensa alors qu'ils avaient été produits par la fumée des volcans qui avaient fait de violentes éruptions. Pour plusieurs personnes cette explication parut inad- missible, car il scmblait difficile que la fumée des volcans 232 SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. ait été suffisante pour troubler la transparence de l’atmo- sphère sur une étendue qui, en 1783 du moins, fut appréciée à la douzième partie de la surface de la terre. Cette objection perd sa valeur quand on considère à quel point cette transparence est troublée par de très petites quantités de substances opaques répandues dans l’atmosphère. Le 14 juillet 1863, le ciel prit à Morges un aspect étrange ; j'en ai fait la description dans le 8° volume du Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, page 213; mais comme il est peu de personnes qui ont actuellement ce volume sous la main, il n’est peut-être pas inutile d’extraire de cette communication les lignes suivantes : « Le 1% juillet 1863, le ciel, un peu vaporeux le matin, l’est devenu de plus en plus pendant la journée. Dans l'après-midi, il faisait ce qu'on appelle un temps lourd; néanmoins, à Morges, le baromètre est demeuré à peu près à # millimètres au-dessus de sa hauteur moyenne; mais le soleil devenait de moins en moins brillant; à 6 h. 20 du soir, cet astre, encore à 13 de- grés au-dessus de l'horizon, pouvait être comtemplé à l’œil nu; il paraissait d’un rouge vif entouré d’un mince cercle lumineux. » En ce moment, de Morges, on distinguait à peine les montagnes de la Savoie, éloignées seulement de 15 à 20 kilomètres, et tous les objets plus éloignés étaient cachés par cette espèce de brouillard. À 6 h. 30, le soleil ne projetait presque aucune ombre; à 7 h. 15, il n’en projetait plus du tout. Alors son globe lumineux, à une hauteur de 4 ‘/, degrès paraissait d’un rouge de sang, on pouvait le fixer sans aucune fatigne; plusieurs per- An LAS LP SUR L'OPACITÉ DU CHARBON. 233 sonnes ont cru que € était la lune, ne songeant pas que ce phénomène se passait à l’ouest, c’est-à-dire dans les ré- gions du ciel où la pleine lune ne se trouve jamais le soir. » Et peu après, quand le soleil disparut derrière les cimes du Jura, il ne paraissait plus que comme un dis- que dont l'éclat était tellement affaibli qu’il se distinguait à peine, par un faible rouge foncé, des régions voisines du firmament. Le soir, à 9 h. 30 min., on pouvait dis- tinguer les étoiles seulement dans le voisinage du zénith, on apercevait encore Wega, à une hauteur de 71 ‘/,°, et Arcturus, à 46°; mais on ne voyait ni Jupiter, à une bauteur de 47°, ni Vénus, à 4°. » Dès lors, ce singulier phénomène a été visible en- core pendant plusieurs jours. Le soleil paraissait sans éclat le matin et le soir, cependant à un moins haut degré que le 14 juillet. Ainsi, cette espèce de fumée dans l'atmosphère diminua peu à peu, et dans les premiers jours d’août elle était devenue presque insensible. » Les voyageurs qui se trouvaient le 14 juillet sur le Righi virent l'éclat du soleil diminuer graduellement. Cet astre n’apparaissait plus dans le ciel que comme une tache rouge d’une teinte très faible. Puis il disparut, comme s'il s'était couché dans l'air. » Plus tard, on a appris que ce brouillard avait été observé sur une grande partie de l’Europe, et qu’il avait été précédé de fortes éruptions volcaniques et aussi de la combustion de grandes quantités de tourbe en Allemagne, C'était évidemment un phénomène analogue à celui de 1783, mais d’une étendue plus restreinte, et une nou- velle preuve du haut degré auquel la fumée peut se diluer et altérer encore la transparence de l’atmosphère. ARCHIVES, L. EL — Mars 1896. 17 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE DANS LES ALPES OCCIDENTALES PAR John BRIQUET. GÉNÉRALITÉS. Nous avons souvent eu l’occasion. au cours de nos herborisations dans les Alpes occidentales, de faire des observations intéressantes sur la biologie des fleurs. Beau- coup de ces observations se sont trouvé faire double emploi avec des descriptions antérieures. D’autres étaient trop incomplètes pour être livrées à l'impression. Enfin, un bon nombre d’entre elles, et non les moins impor- tantes, sont réservées à une publication sur les Alpes maritimes. Après avoir retranché les matériaux que nous venons d’énumérer, il nous est resté des notes détaillées sur 20 espèces inédites ‘ au point de vue biologique; ce sont ces notes que nous avons réunies dans les pages qui suivent. L'intérêt biologique de ces 20 espèces est très inégal. La plupart présentent cependant des particularités eu- ! Sauf celles concernant le Zychnis flos-Jovis. Voy. plus loïn. LL Nana. ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE, ETC. 239 rieuses, quelques-unes même très captivantes; telles sont, par exemple, celles que fournit l'histoire de l’Helianthe- mum polifolium. Aucune des fleurs étudiées n’est réellement anémo- phile. La plupart sont entomophiles. Leurs relations avec les insectes sont les suivantes. FLEURS LÉPIDOPTÉROPHILES. Matthiola valesiaca, Lychnis flos-Joris, Dayhne Cnecrum.Total3 FLEURS HYMÉNOPTÉROPHILES. Helianthemum polifolium, H. canum, Cytisus decumbens, An- thyllis montana, Ononis rotundifolia, Astragalus aristatus, Onosma vaudense. Total. 7. - k FLEURS DIPTÉROPHILES. Saxifraga Cotyledon. Total 1. FLEURS LÉPIDO- ET HYMÉNOPTÉROPHILES. Vesicaria utriculata. Total 1. FLEURS LÉPIDO-, HYMÉNO- ET DIPTÉROPHILES. Hugueninia tanacetifolia, Aethionema saxatile, Tberis saxatilis, Geranium rivulare. Total 4. FLEURS DIPTÉRO- ET COLÉOPTÉROPHILES. Aposeris foetida. Total 1. FLEURS NON ENTOMOPHILES. Androsace lactea, À. villosa, Daphne alpina. Groupées d’après leur organisation, les fleurs étudiées présentent les catégories suivantes. A. FLEURS DÉPOURVUES DE NECTAR. a. Pollen non exposé hors de la fleur: Androsace lactea, À. vil- losa, Daphne alpina. b. Pollen exposé hors de la fleur: Helianthemum polifolium, H. canum. 236 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE c. Pollen caché, projeté au dehors par un appareil explosif. Cyti- sus decumbens. B. FLEURS POURVUES DE NECTAR. a. Nectar librement exposé: Hugueninia tanacetifolia. Saxifraga Cotyledon ! b. Nectar partiellement caché : Geranium rivulare. c. Nectar totalement caché : I. Type macrosiphoné : Matthiola valesiaca, Vesicaria utriculata, Lychnis flos-Jovis, Daphne Cneorum. IT. Type microsiphoné : Iberis saxatilis, Aethionema saxæatile. III. Type campanulé: Onosma vaudense. IV. Type papilionacé: Anthyllis montana, Ononis ro- tundifolia, Astragalus aristatus. Enfin, au poin. de vue du mode de pollination, on peut établir les groupements suivants : AUTOGAMIE DIRECTE. Androsace lactea, À. villosa, Daphne alpina. AUTOGAMIE INDIRECTE. Matthiola valesiaca. AUTOGAMIE DIRECTE ET INDIRECTE. Hugueninia tanacetifolia. AUTOGAMIE INDIRECTE ET ALLOGAMIE. Vesicaria utriculata, Iberis saxatilis, Acthionema saxatile, He- hanthemum polifolium, H. canum. Ici peut-être aussi les Papiliona- cées étudiées dans ce mémoire. AUTOGAMIE DIRECTE, INDIRECTE ET ALLOGAMIE. Vesicaria utriculata, Iberis saxatilis, Aethionema saxatile, Apo- seris fœtida, Daphne Cneorum. HERCO-ALLOGAMIE. Cytisus decumbens, Anthyllis montana, Ononis rotundifolia, Astragalus aristatus . NAN OS L DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 237 Dicao-ALLOGAMIE. Lychnis flos-Jovis, Geranium rivulare, Saæifraga Cotyledon, Onosma vaudense. ANDROMONOECIE. Helianthemum polifolium. Ces quelques données statistiques épuisées, nous pas- sons directement à la description de l'histoire biologique des espèces. A. MATTHIOLA VALESIACA Boiss. Cette rare Crucifère, dont les fleurs ornent à la fin de mai et en juin les rochers de la vallée de St-Nicolas et se retrouvent çà et là plus à l’est (Simplon, vallée de Binn, etc.), est visitée presque exclusivement par Îles Lépidoptères diurnes, parfois aussi par les bourdons. Elle exige pour livrer son nectar une trompe longue de 8-10 mm., ce qui exelut de fait une foule de Diptères qui sont attirés par le coloris des pétales et qui ne peuvent _ atteindre les nectarophores ; le diamètre des fleurs atteint 3-9, D CM. Les sépales (fig. 1 A), bien qu'isolés primitivement les uns des autres, forment néanmoins un tube droit et long. Ils sont réunis par leurs marges, au moyen des poils dont ils sont abondamment pourvus extérieurement et qui s’enchevêtrent les uns dans les autres. Les sépales latéraux sont bossus à la base, et la gibbosité fonctionne comme nectarophore. Les sépales antéro-postérieurs sont beaucoup moins bossus à la base et ne contien- nent jamais de nectar, ce qui, ainsi que nous allons le voir, est dû à la position des nectaires. Les pétales sont ME 27 | 238 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE très nettement différenciés en un long onglet droit, et en un limbe obové étalé. Le limbe, dont les marges sont un peu ondulées, est uniformément coloré en violet sale. Au point où le limbe se contracte et se recourbe pour passer à l’onglet, la couleur violette s'arrête pour céder la place au blanc, et se creuse sur la nervure médiane en une rigole verte. La juxtaposition du violet, du blanc et du vert constitue un nectarosème assez défini. Les onglets concaves sont uniformément verdâtres et lisses sur toute leur longueur; ils forment par leur réunion un tube étroit dont le diamètre atteint 1-1, 5 mm. Les onglets étant plus larges au sommet qu’à la base, ils se recouvrent les uns les autres dans leur partie supérieure ce qui donne à la construction une plus grande solidité. La préfloraison est ou bien tout à fait cochléaire, ou disposée de telle sorte que le pétale supérieur droit recouvre ses deux voisins ; les trois autres ont alors une disposition cochléaire : le supérieur gauche recouvre l'inférieur gauche, lequel re- couvre l'inférieur droit. Lorsqu'on enlève un des pétales latéraux, on aperçoit pendant l’anthèse, au moins le matin, une goutte de nec- tar qui perle au-dessus du nectarophore entre les bases des onglets des pétales. En supprimant à leur tour les onglets, on voit que ce nectar est secrélé par deux nec- taires verdâtres, en forme de gros mamelons qui sont pla- cés à gauche et à droite, à la base des petites étamines (fig. 1 B). L'espace qui sépare les grandes étamines étant dépourvu de nectaires, on conçoit pourquoi les sépales antéro-postérieurs sont à peine creusés en necla- rophores et ne contiennent jamais de nectar. Les étamines sont incluses dans le tube formé par les onglets à anthères allongées et introrses. Les petites éta- 2 3 DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 239 mines arrivent à peu près à mi-hauteur, tandis que le sommet des anthères des grandes étamines atteint tout juste l’orifice du tube. Les filets sont verts et graduelle- ment élargis vers la base, ils sont fortement appuyés contre le tube des onglets, si fortement même, que lors- qu’on enlève avec un scalpel ce tube, les étamines s’écar- tent immédiatement les unes des autres et ont une ten- dance à s’étaler. Les étamines antéro-postérieures sont rapprochées par leurs anthères ; ces dernières, à sacs très allongés, s’accolent souvent où même se croisent, détails de positions qui sont variables d’une fleur à l’autre. Au moment de l'émission du pollen, le pistil est à la hauteur des courtes étamines, mais les stigmates ne sont jamais en contact avec ces dernières dont elles sont sépa- rées par la largeur des filets des longues étamines. Ces dernières dépassent de beaucoup le stigmate. Les papil- lons qui butinent le nectar du Matthiola froitent régulière- ment leur trompe contre les anthères, vu la position que celles-ci occupent contre les parois du tube. Il est fort possible qu’en allant d’une fleur à l’autre, ces insectes produisent accidentellement une pollination croisée, mais il est infiniment plus probable que la pollination est normalement directe. Tout à fait à la fin de l’anthèse, le pistil s’allonge et. en passant entre les grandes étamines, se barbouille parfois du pollen qui est resté accroché aux anthères flétries ; mais à ce moment-là, la fécondation à déjà eu lieu. On peut done dire que chez le M. valesiaca la visite des insectes est d’un grand secours pour la polli- nation, mais que cette dernière est très probablement généralement directe. Le pistil est pourvu au sommet de deux lobes stigmatiques papilleux. 240 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE 2. VESICARIA UTRICULATA L. Cette race Crucifère, que l’on trouve en petite quantité au printemps en Bas-Valais sur ‘les rochers autour de la cascade de Pissevache, attire de loin l'attention par ses grappes de grandes fleurs d’un beau jaune. Ces dernières sont visitées par des Hyménoptères et des Lépidoptères. On voit bien de temps en temps des mouches se poser sur les corolles, mais elles ne peuvent atteindre le nectar, Les sépales sont lisses sur les deux faces et tournent eur concavité vers l’intérieur ; leurs bords se recouvrent pendant l’anthèse, de façon à constituer un tube étroit. Les sépales latéraux sont plus longs que les autres et creusés à la base en une fossette nectarifère. La corolle dépourvue de nectarosème voit son éclat renforcé par le fait que, pendant l’anthèse, le calice tend à prendre la même couleur qu’elle ; elle offre un diamètre de 1,5 em. Les pétales sont différenciés en onglets étroits et allongés, con‘aves, à concavité tournée vers l'intérieur, et en limbes obovés, à marges arrondies. Par leur réunion, les onglets forment un tube de 1-1,5"" de diamètre. Si on pratique l’ablation des sépales latéraux (fig. 2), on constate, comme dans l'espèce précédente, à droite et à gauche des étamines latérales, à la base, deux nectaires sous la forme de mamelons verdâtres. Il y a done de nouveau 4 nectaires. Seulement iei, les nectaires sont beaucoup plus saillants ; ils ont la forme de petites cornes qui dépassent les onglets des pétales et viennent faire légèrement saillie au-dessus des nectarophores. Il n’y a aucune formation de nectaires au-dessus des sépales antéro-postérieurs qui sont aussi beaucoup plus faiblement creusés à la base. DANS LES ALPES OCCIDENTALES, 241 Le Vesicaria offre cette particularité intéressante que son androcée n'est pas toujours tétradyname : les deux étamines latérales sont parfois aussi longues que les an- téro-postérieures. Toutes les anthères sont portées par de longs filets jaunâtres ‘; elles sont introrses. Ici encore les étamines sont fortement appuyées contre le tube des on- glets, et s’écartent les unes des autres quand on supprime le dit tube. C’est surtout le cas pour les étamines latéra- les qui vers le milieu de l’anthèse déjà, font saillie exté- rieurement en écartant les onglets des pétales et même les sépales. Les anthères et le sommet du pistil forment un massif inséré juste à l’entrée du tube et en obstruent complètement l'entrée. Les deux lobes stigmatifères du stvle dépassent légèrement le sommet des anthères au moment où ces dernières s’ouvrent pour émettre leur pollen. Pendant l’anthèse, cette différence s’exagère de plus en plus. De sorte qu’en l’absence des insectes visi- teurs l’autopollination n'est dans la règle pas possible. Quand les insectes butinent la fleur, ce qui est normal, le dispositif avec pistil dépassant les étamines peut en- trainer aussi bien la pollination croisée que l’autopollina- tion. 3. HUGUENINIA TANACETIFOLIA Reichb. En Suisse, cette élégante Crucifère ne se trouve guère que dans la vallée du Grand St-Bernard ; on la rencon- tre plus près de Genève dans la chaîne du Mont-Blanc ? Koch, Sinopsis fl. germ. et helv. ed., 3 p. 53, et après lui di- vers auteurs, indique que les filets sont munis à la base d’une dent à leur face interne. Il n’existe rien de semblable dans le V. utriculata. Ces dents existent au contraire dans le genre voi- sin Aubrietia. [RS 42 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE au-dessous du glacier du Tré la Tête. Dans ces stations, l’Hugueninia est visité par des insectes appartenant à toutes les catégories: mouches, guêpes, abeilles, papillons, etc., ce qui s'accorde bien avec les besoins d’une plante qui monte jusqu'à d’assez grandes altitudes (2000 mètres et plus). Dans la fleur de l’Hugueninia, le calice et la corolle sont tous les deux jaunes. Le diamètre de la corolle étant d'environ 5%, les fleurs attirent moins le regard par les dimensions et le coloris de chacune d'elles, que par l’ef- fet collectif produit au moyen des grappes rassemblées en massifs. | Les 4 sépales sont courts et complètement étalés (fig. 3A);il n’y à aucune formation d’un tube. On ne cons- tate pas davantage de fossette nectarifère, ni aucune des différenciations Signalées dans les espèces précédentes. Cependant une légère différence dans la manière d’être des 4 sépales, qui échappe facilement au premier examen dé- cèle encore une relation entre ceux-ci et les nectaires. En effet, les sépales sont creusés en gouttière ou même un peu en carène. Or, tandis que pendant l’anthèse, les sépales an- téro-postérieurs sont étalés, défléchis, les sépales latéraux sont redressés conire les étamines courtes. Un examen soigné de celles-ci montre que leur base est pourvue à droite et à gauche de deux nectaires, sous la forme de très petits mamelons verdâtres. Nous avons pu nous convaincre que ces nectaires fonctionnent, pendant le matin au moins. Les sépales latéraux fonctionnent à la fois comme protec- teurs et comme collecteurs du nectar. Les étamines ont des filets raides et droits qui diver- gent à partir de la base du pistil; elles sont jaunes. Le pisul s'élève droit sous la forme d’une colonne verdâtre EN ES « ’ DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 243 rétrécie au sommet et brusquement terminée par une tête grisâtre couverte de papilles stigmatiques (fig. 3 B). Les anthères présentent une disposition qui était déjà un peu marquée dans l’espèce précédente, mais qu’ 1e1 est très accusée : elles ne sont ni externes, ni internes, mais horizontales, à fente de déhiscence perpendiculaire à la direction des filets staminaux. Autant que nous avons pu le remarquer, la maturité du pistil est synchronique avec celle des anthères, de sorte que l’autopollination peut avoir lieu. Ce qui semblerait indiquer que le vent ou de simples mouvements d’air peuvent contribuer à la pollination, c’est le fait que les pétales ne sont pas différenciés en onglet et en limbe, ne forment pas de tube, s’étalent circulairement autour des organes sexuels qui font fortement saillie à l'extérieur et sont rassemblés en riches inflorescences. Mais d'autre part, la sécrétion de nectar et l'émission d’une odeur de miel assez forte et agréable, ainsi que les visites dûment constatées d'insectes variés prouvent que ceux-ci jouent an rôle actif dans la pollination. D’après ce que nous ve- nons de voir, c'est la pollination directe qui sera le résul- tat le plus fréquent de la visite des insectes butinateurs. 4. ÎBERIS SAXATILIS L. Quoique son aire de dispersion soit méditerranéenne, cette plante possède cependant quelques colonies isolées plus au nord qui nous renseignent sur son extension pendant la période xérothermique. C’est grâce à cette circonstance que les botanistes suisses ont l’occasion d'étudier l’JZ. saxatilis sur plusieurs points du Jura sep- tentrional, où il fleurit sur les rochers au commencement 244 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE de mai. On peut facilement le cultiver sur des rocailles dans les jardins. Les fleurs blanches groupées au sommet des tiges for- ment des touffes visibles de loin. Elles constituent des grappes corymbiformes qui s’ällongent à la maturité. Les sépales sont dans toutes les fleurs de l’inflorescence étalés, un peu concaves, à concavité tournée vers l’intérieur, sans qu'il y ait différenciation d’ane fossette nectarifère, ni formation d’un tube à aucun degré. La corolle est en- tièrement zygomorphe, à plan de symétrie antéro-posté- rieur : les deux pétales antérieurs sont très allongés, les deux postérieurs sont très courts.- A cette particularité se joint celle d’un hétéromorphisme très prononcé des fleurs d’un même corymbe. Les fleurs du centre (fig. 4 C) ont des corolles petites et à zygomorphisme médiocre; à mesure que l’on se rapproche de la périphérie du corymbe les fleurs deviennent plus grandes et à zygomorphisme très prononcé. Les fleurs périphériques (fig. 4 B) sont deux fois plus grandes que celles du centre, et à pétales antérieurs deux ou trois fois plus grands que les postérieurs; le dia- mètre des corolles périphériques suivant l’axe de symétrie atteint 5 mm. Les pétales sont uniformément blancs et dépourvus de nectarosème ; ils sont différenciés en un court onglet verdâtre et en un grand limbe oblong ou obové. Dans les fleurs du centre, dont les pédicelles s’écartent peu de la direction de l’axe, tous les pétales sont recourbés au sommet de l'onglet pour placer les limbes dans une position horizontale. À mesure que les fleurs sont plus périphériques, la différence entre la courbure des pétales antérieurs et celle des pétales posté- rieurs s’accentue : les premiers sont plus courbés que les seconds. Enfin dans les fleurs du bord du corymbe les DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 245 pétales antérieurs sont étalés et plans, tandis que les pos- térieurs sont complètement recourbés en arrière. De cette manière, malgré l’écart presque perpendiculaire que les pédicelles font avec l'axe, le plan dans lequel les limbes sont placés est exactement situé sur le prolongement de celui des fleurs plus centrales. Le corymbe entier pré- sente alors une surface régulièrement convexe sur laquelle les mouches, les guêpes, les abeilles et les papillons se meuvent sans peine, comme sur l’ombelle d’une Ombel- lifère. Toutes les fleurs possèdent quatre nectaires qui appa- raissent sous la forme de petits mamelons verts, à la base des petites étamines. Les organes génitaux dépassent un peu le canal très court formé par les onglets. Les anthè- res des élamines postérieures sont un peu plus petites que celles des étamines antérieures et latérales; ces dernières sont un peu écartées des autres entre les limbes des péta- les. Au début, toutes les étamines sont jaunes, le style est verdâtre placé au-dessous des anthères, celles-ci nette- ment introrses. Mais au moment de l'émission du pol- len, il n°y a pas de contact entre les étamines et le pistil d’une même fleur pour les deux raisons suivantes (fig. 4A). 1° Les deux étamines latérales sont écartées entre les limbes des pétales. 2° Les anthères des étamines antéro-postérieures se tournent vers l'extérieur de façon à placer leur profil et non leurs lignes de déhiscence du côté du pistil. Les fleurs ont donc besoin de l’aide des in- sectes (Hyménoptères, Diptères) pour être pollinées ; le résultat de cette intervention donne pêle-mêle une pollination croisée et une autopollination : la réalisation de l’un ou de l’autre des deux modes dépend entièrement du hasard des mouvements de l’insecte. trs 246 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE Au moment de la pollination, les filets et le pistil pren- nent une couleur violette foncée, tandis que les anthères et la tête stigmatifère du pistil restent jaunâtres. La matu- ration du pistil et des anthères nous a paru être synchro- nique. La fécondation achevée, le style s’allonge et passe entre les anthères antéro-postérieures. Ce passage, nous l'avons examiné dans un grand nombre de fleurs, pour voir si la tête du pistil ne récolterait pas des grains de pollen attardés sur les anthères, mais avec un résultat complètement négatif. Nous ne croyons donc pas que l'allongement tardif du style joue aucun rôle dans la pol- lination. Les anthères sont facilement et rapidement cadu- ques dans l’ordre suivant : d’abord les postérieures, puis les antérieures, enfin les latérales. D. AETHIONEMA SAXATILE Linn. Nous avons rencontré l'Aethionema dans une série de localités du Jura méridional (Mont Vuache, Val de Fier, etc.), où il fleuril en mai et est visité par des mouches et de petits Coléoptères. Les fleurs très petites attirent l’attention au moment de l’anthèse, par le fait qu’elles sont rassemblées en grap- pes terminales. Les sépales sont ovés, verts, glabres, bordés de blanc au sommet; ils sont redressés contre les pétales, sans cepen- dant former un tube. Les sépales latéraux sont creusés à la base en une fos- sette neclarifère. Les pétales, rapprochés par paires à droite et à gauche du plan médian de la fleur, sans avoir d’onglets bien nets, sont cependant différenciés en deux parties distinctes (fig. 5 A). Les parties inférieures sont DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 247 erigées et blanches : leur réunion constitue une sorte de tube. assez court il est vrai (1, 2"®) qui enveloppe les or- ganes génitaux. La partie supérieure est étalée en limbe souvent un peu concave et pourvue d’un nectarosème. Ce neclarosème de forme assez constante, consiste en un des- sin rose foncé sur rose clair. De la base du limbe partent deux lignes divergentes souvent bifurquées au sommet et qui n’atteignent pas les marges. Les bords sont ornés de deux lignes moins nettes. Les quatre grandes étamines sont étroitement appli- quées contre les pans des pétales (fig. 5 B): leurs anthè- res sont introrses; leurs filets sont soudés à la base. Les deux petites étamines, au contraire, dont on voit poindre les anthères entre les limbes des pétales, ont un filet très arqué, dont la partie courte passe latéralement entre les pans des pétales et vient surgir dans la concavité des sé- pales latéraux. A la base des filets de ces courtes étami- nes se trouvent deux nectaires, faiblement différenciés morphologiquement, mais fonctionnant très bien pendant toute la durée de l’anthèse. Au début, le stigmate est situé au-dessous des étamines. Au fur et à mesure que les pétales blanchissent et que les nectarosèmes s’effacent, le style grandit et dépasse les étamines. La pollination est souvent directe, non pas parce que le pollen touche les stigmates, car les anthères en sont écartées et en s’allongeant le stigmate ne se porte pas non plis contre elles, mas par le fait des insectes qui ne peuvent guère par leurs mouvements que mettre en con- tact le pollen d’une fleur avec son propre stigmate ; acci- dentellement la pollination pourra être aussi croisée. 248 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE 6. HELIANTHEMUM POLIFOLIUM DC. La fleur de l'A. polifolium est une des plus curieuses, aux points de vue physiologique et biologique, que l’on puisse étudier dans les limites de notre flore. Elle présente en effet, d’une façon accentuée, deux phénomènes qui ont été remarqués depuis longtemps déjà par les biologis- tes : l’irritabilité des étamines et les mouvements de fer- meture qu’exécute le calice, soit pendant l’anthèse sous l’action de la lumière, soit d’une façon définitive après l’anthèse. L'irritabilité des étamines a été découverte chez une espèce voisine, l'A. Chamaecistus Mill. (Æ. vulgare Gærtn.) déjà en 1717 par Vaillant ‘. Depuis lors plusieurs obser- vateurs anciens tels que Duhamel, Desfontaines, Medikus, Roeper et Meyen, ont fait de cette propriété l’objet de divers écrits dans lesquels l’ivraie est fortement mêlée au bon grain. On trouvera de bons résumés de ces ancien- nes observations dans les articles de Medikus* et de Meyen *. Il est assez curieux que, à partir de Meyen, on ait presque complètement abandonné l'étude de ce phéno- mène. Le seul point nouveau qui ait été acquis depuis lors, c’est que les mouvements exécutés par les étamines peu- vent être produits en irritant n'importe quelle partie du filet : c’est du moins parmi les plantes de cette catégorie que 1 Vaillant, Sermo de structura florum, horum differentia usuque partium eos constituentium, etc. Lugduni Batavorum, ann. 1718. ? Medikus, Von der Neigung der Pflanzen sich zu begatten (Pflan- zenphysiologische Abhandlungen, t. I. Leipzig, 1803). # Meyen, Neues System der Pflanzenphysiologie, t. III, p. 507- 309 (ann. 1839). ft. Lt. A DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 249 M. Hansoirg classe les hélianthèmes ‘. Ceite lacune nous a engagé à consigner ici les observations que nous avons faites sur l’A. polifolium*. Cette plante est abondante au mois de mai au Mont Vuache, sur le revers W., et au Val de Fier, où on peut l’étudier commodément; elle à du reste été transportée sur les rocailles du jardin botanique de Genève, de sorte que pendant plusieurs mois * nous l’'avions journellement sous la main. La corolle blanche et délicate (fig. 6 A), un peu frois- sée, est agitée par le moindre souffle de vent; les pétales sont colorées en jaune-citron à la base. Sensible aux chan - gements de lumière, la fleur de l'A. polifolium se ferme au passage d’un nuage sur le soleil, si la durée du passage est un peu prolongée. Mais elle s'ouvre de nouveau gra- duellement si on maintient l'ombre pendant trop long- temps, au moyen d’un écran par exemple. Les pétales ne jouent pas de rôle dans ce mouvement, mais bien les sé- pales. Aussi, comme la corolle compte un plus grand nombre de pièces que le calice “, celle-ci présente-t-elle des limbes pliés, à convexités tournées vers le centre de la fleur. 1 Hansgirg, Physiologische und phytophykologische Untersuchun- gen, p. 142. Prag 1893. 2 M. Heckel (Du mouvement végétal. Paris 1875) ne donne au- cun détail nouveau sur l’irritabilité des étamines dans le genre Hetianthemum. Il mentionne bien les anciennes recherches de Vaillant (p. 141) mais ne cite même pas les travaux plus connus de Medikus, Meyen et Rœper. 3 Dans nos cultures, la floraison se prolonge jusqu’à la fin de juin et commence déjà en avril. # Vaucher (Histoire physiologique des plantes d'Europe, t. I, p. 302) a le premier indiqué que seuls les trois grands sépales par- ticipent à ces mouvements. H. Müller (AZpenblumen, p. 160) à montré que les pétales étaient inactifs dans la fermeture des fleurs d’Helianthemum . ARCHIVES, . L — Mars 1896. 15 POP Es 250 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE Avant l’émission du pollen, les nombreuses étamines sont ramassées en un faisceau qui entoure étroitement le pistil. Celui-ci est constitué par un style vert assez long, arqué, terminé par un stigmate massif. Les anthères sont introrses et à la hauteur dustigmate. Les filets staminaux grêles et droits, sont insérés sur un torus un peu renflé chez lequel nous n'avons pu constater aucune sécrétion nectarienne. Au moment de l’émission du pollen, les anthères chan- gent presque toutes de position : elles deviennent mi-ex- trorses ou complètement extrorses. Le style s’est un peu allongé; le stigmate domine maintenant de 0,5-0,7® le sommet des anthères qui l'entourent. En temps ordinaire, l’auto-pollination directe est donc exclue. C’est ici le lieu de mentionner l’irritabilité des étami- nes. Cette irritabilité ne se manifeste pas chez les jeunes étamines encore incluses dans les boutons, mais elle de- vient évidente au moment où la corolle s'étale, et persiste pendant toute l’anthèse. Bien plus, alors même que la corolle est tombée et que le calice s’est refermé sur les étamines à anthères plus ou moins desséchées, l’irritabilité peut encore être constatée. L'irritabilité est localisée sur les filets, mais elle est égale sur toute la surface de ceux-ci. Elle se manifeste non seu- lement au contact d’un corps solide, mais encore au con- tact d’un liquide. Cependant, dans le cas de gouttes de pluie qui déplacent les filets ou les écartent, il n’est pas facile de décider toujours si l’action de la goutte est pure- ment mécanique ou si le filet par son irritabilité propre a contribué à l'exécution du mouvement. Duhamel et Medikus admettent que chez l'A. Chamaecistus (vulgare) l’action du vent peut déterminer des mouvements et même DANS LES ALPES OCCILENTALES. 251 qu'il suffit d’un courant d’air très faible pour obtenir ce résultat. Nos observations sur l’AÆ. polifolium ne confirment pas entièrement ces dernières données. On peut faire agir un courant d'air sur les étamines, sans qu’elles exécutent de mouvement. On peut même les agiter modérément à condition que les pétales ne viennent pas heurter les éla- mines. Sous l’action du choc des pétales, il se produit alors un mouvement immédiat. Sans vouloir nier chez d’autres espèces l'existence d’une irritabilité vis-à-vis des courants d'air faibles, nous concluons que chez l’H. poli- folèum l'irritabilité n'existe que vis-à-vis des corps solides, des liquides et d'un courant d’air brusque et assez vio- lent pour ébranler les filets. Le mouvement exécuté par l’éiamine consiste dans la translation de l’anthère de la position voisine de la ver- ticale qu'elle occupe, jusque près des pétales dans une position voisine de l'horizontale. Parfois l’anthère est même mise en contact avec une limbe corollaire. Le rayon de l’arc décrit par l’anthère est occupé par le filet qui ne se courbe qu'à sa base; la valeur de cet arc varie suivant la position des étamines de 45° à 90° (fig. 6C). Le mouvement commence à se manifester environ une seconde après l’effleurement et dure, suivant les cas, de Là 5 secondes, rarement 10 secondes ou plus. La posi- tion acquise n'est pas définitive. Au bout d’environ 15 minutes, l'étamine exécute lentement le même mouvement en sens inverse et regagne dans l’espace de 30-90 minu- tes la position qu’elle occupait primitivement. Une même étamine peut être irritée el répondre par un mouvement à l'irritation plusieurs fois par jour. Nous avons toutefois remarqué, que après deux à trois mouvements, l'irritabilité devient moins délicate et ne 2592 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE se manifeste que par des oscillations anthériennes d’une amplitude beaucoup plus faible. Ces données modifient considérablement les indica- tions des auteurs sur les mouvements des étamines. Il est vrai que leurs observations ont été faites sur l'A. Chamæ- cistus (vulgare), mais celte espèce, ainsi que nous l'ont montré des expériences comparatives, ne se comporte pas différemment de l'A. polifolium à cet égard. Rœper assure qu'après avoir exécuté le mouvement d’écartement de l'axe, les étamines deviennent insensi- bles et conservent indéfiniment leur nouvelle position ‘. Medikus prétend au contraire qu'après s'être lentement écartées de la position verticale, les étamines y reviennent subitement et avec une telle force qu’elles compriment le stigmate et le pollinent *. C’est certainement Rœper qui est le plus exact des deux observateurs ; s’il avait gardé une fleur en observa- tion pendant une demi-heure après l'avoir irritée, il au- rait vu ses étamines se rapprocher lentement et graduel- lement de la position primitive. Jamais, dans aucun cas, nous n’avons été témoin du second mouvement rapide qu'indique Medikus. Ce dernier auteur assure aussi que les mouvements sont visibles le matin seulement et font complètement défaut le soir. Ces indications horaires sont un peu va- gues. Pour nous, les mouvements s’exécutent le soir comme le matin, à condition qu'il fasse encore plein jour et que la température et la turgescence soient suffisantes. Les mouvements s’exécutent avec le plus d'amplitude ! Rœper, dans A.-P. de Candolle, Physiologie végétale, XI, p.72, éd. allemande, ann. 1835. ? Medikus, 1. c. DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 253 et d'élégance par une température de 18-25° C. et par un temps sec. Une sécheresse trop prolongée et des pluies continues sont également défavorables à l'exécution des mouvements staminaux. Îl n’est pas exact de dire avec Medikus et Meyen que l’irritabilité est maximale par un € temps frais ‘. » Si l’on essaie de se faire une idée des causes du mou- vement de l’étamine d’après les faits relatés ci-dessus on arrivera aux conclusions suivantes: La rapidité très grande du mouvement empêche complètement l’interven- tion de la croissance comme cause efficiente. Il y a évi- demment un changement presque instantané dans les conditions d'équilibre de la turgescence qui donnent au filet sa position érigée. La seule explication plausible du mouvement consiste à admettre qu'il y a, dans la région qui devient concave, un raccourcissement dû à une sor- tie d’eau hors des cellules dans les méats intercellulaires. Cette sortie d’eau diminue la turgescence des cellules du côlé concave, tandis que la tension positive du côté con- vexe entraîne la courbure du filet. Ce qui vient à l'appui de cette explication, c’est qu’au moment où l’on irrite le filet, on voit souvent l’anthère s’agiter brusquement, comme s’agiterait la cime d’un arbre dont on secoue la base. 1 Meyendit (1. c.): « Bei der Kühlung sind diese Blüthen am reiz- barsten. » Les termes vagues employés par ces auteurs ont gran- dement besoin de commentaire. L’exemple cité par Medikus du chaud mois de juin1773,pendant lequel lirritabilité fut suspendue pour reprendre le 30 de ce mois après une pluie violente fait com- prendre qu’il s’agissait là, non pas d’une chaleur excessive, mais d’un manque d’eau. Au jardin botanique de Genève et au Vuache, même pendant les grandes chaleurs, l’irritabilité n’est jamais sus- pendue, pourvu que le sol ait été convenablement arrosé et que les fleurs ne perdent pas leur turgescence. 9254 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE Cette secousse est évidemment en relation avec un brus- que changement dans la turgescence du filet, au point où la courbure s’opère. : Si notre théorie est vraie, on comprend aisément pour- quoi une sécheresse et une forte humidité prolongées nuisent à l’exécution des mouvements. Il est évident, en effet, que si les méats intercellulaires sont pleins d’eau, une sortie de liquide hors des cellules ne pourra s’effec- tuer qa’avec peine, et, en tout cas, sur une moins grande échelle que quand les méats sont dégagés et pleins d’air. Inversement, si la sécheresse’ a réduit la turgescence au point que les parois cellulaires deviennent flasques, il est clair que les mouvements ne pourront plus s’exécuter. Quelques détails sur la structure histologique de l’éta- mine donneront du corps à notre théorie et permettront de se rendre compte de la façon dont s’opère la cour- bure. Les loges anthériennes ont un épiderme à cellules vides et à parois pourvues d’épaississements spiralés, ce qui explique que cette couche ne puisse être le siège de l'irritabilité. Les filets, en revanche, sont pourvus d’un épiderme à cellules de section plus où moins carrée, for- mant des rectangles allongés dans le sens de l’axe, et à parois externes un peu bombées extérieurement. Ces cel- lules sont pourvues d’une très mince cuticule; elles ne sont pas interrompues par des stomates; vers le sommet du filet, elles sont nettement saillantes sous la forme de papilles. La base des filets est entourée de quelques poils hyalins, ordinairement unicellulaires, coniques, à parois minces, à cuticule dépourvue de perles. La torsion des filets qui rend les anthèresextrorses s’opère immédiatement au-dessous des anthères, où l'on voit les files des cellules DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 259 contournées. Sous l’épiderme se trouve une écorce à cel- lules parenchymateuses, de même forme que les cellules épidermiques, à parois longitudinales plus épaisses que les transversales. Ces cellules, dont le suc cellulaire, ainsi que celui des éléments épidermiques est coloré en jaune pâle, ont de gros noyaux très saillants et sont à peu près dépourvues de chloroplastes. L’écorce est parcourue par des méats aérifères longitudinaux dont on aperçoit facile- ment les contours noirs quand on examine les filets dans l'eau. L’épaisseur des parois cellulaires va en diminuant de la périphérie au centre, ainsi que cela doit être pour des cylindres rigides comme le sont les filets. Au centre du filet se trouve un faisceau libéro-ligneux très grêle, com- posé de 2-4 trachées spiralées, 1-2 tubes criblés et quel- ques cellules parenchymateuses tendres. Les cellules qui touchent au faisceau ne sont pas accompagnées de méats intercellulaires. Ce qui distingue les étamines de l’H. polifolium de beaucoup d’autres étamines irritables, c’est que l’irritabi- lité n’est pas nécessairement localisée au point où se trouve le siège du mouvement, c’est-à-dire, dans le cas particulier, au point où la courbure s’opère. 1! peut donc y avoir transmission de l'irritation du point irrilé jus- qu’au lieu de la courbure. Ce fait, affirmé avec raison par M. Hansgirg contrairement à Medikus et Meyen soulève naturellement le problème de savoir si cette transmis- sion s'opère par un mode d'organisation déterminé. La question a été résolue par la découverte que nous avons faite de communications entre les cellules corticales au moyen de fins filaments de protoplasme. Ces filaments sont assez nombreux sur les parois transversales des cel- lules ; sur les parois longitudinales, les communications 256 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE sont moins nettes et moins nombreuses (fig. 6 F). Pour mettre Ces Communications en évidence, il convient de fixer le contenu des cellules avec de l’alcool et de l'acide acétique, puis avec de Falcool seul et de plus en plus concentré. On gonfle avec SO H, dilué et on colore en- suite avec du bleu d’aniline ou du brun de Bismarck. C’est ce dernier colorant qui nous a donné les résultats les plus nets. Nous avons dit que le filet se courbait à sa base. D’une façon plus exacte, cette courbure a lieu un peu au-dessus de la base et sur une longueur d’environ 0,5 mm. Or, si on examine un filet après la courbure, on constatera ré- gulièrement que les méats intercellulaires à la partie in- férieure du filet sont remplis d’eau, tandis que vers le haut, ces mêmes méats contiennent de l'air. Nous croyons donc pouvoir maintenir, en nous basant sur toutes ces observations, notre explication du début, à savoir que la courbure des filets est due à une sortie d'eau sur le côté concave; l'eau passe dans les méats et la diffé- rence entre le turgescence des cellules du côté convexe et celle des cellules du côté concave devient immédiatement considérable. Mais que se passe-t-il dans les cellales au moment de la sortie de l’eau ? De deux choses l’une: ou bien l’utri- cule primordial devient subitement perméable à l’eau sous l’action de l'irritation: ou bien il se contracte lui- même en forçant le suc cellulaire à diffuser au dehors. Laquelle de ces deux alternatives est-ce que l’A. polifo- lium réalise ? Enfin, quels sont les processus concomi- tants de ces divers phénomènes dans la membrane? Ce sont là des questions auxquelles il est difficile de répon- dre, et dont la solution sera toujours rendue compliquée par la petitesse des objets sur lesquels on expérimente. ‘À D 4 ne LA D * DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 257 Le protoplasme, si aisément irritable au contact des corps solides, est en tout cas singulièrement résistant à l'action des anesthésiques. Nous avons va persister l'irrita- bilité des étamines à une température de 28-32°, en présence de vapeurs de chloroforme, pendant 2-3 heures de temps, à plusieurs reprises. Si on active l'émission des vapeurs, en faisant chauffer le chloroforme dans une éprouvette, on peut arriver à suspendre l'irritabilité au bout de 20-25 minutes. Nous avons obtenu des résul- tats plus rapides et plus nets avec des vapeurs d’éther. Si l’action a été suffisamment vive, la fleur se ferme complètement, mais elle ne se rouvre habituellement pas, et peu après les pétales tombent. Il y à du reste, au point de vue de la façon dont les fleurs se comportent en pré- sence des anesthésiques, de très grandes différences indi- viduelles. Les anciens auteurs se sont déjà préoccupés du rôle biologique que pouvait éventuellement jouer l'irritabilité des étamines. Mais ce que disent Medikus et Meyen de cette question devait forcément être inexact, car ces au- teurs se basent sur le fait (controuvé) que les étamines après s'être écartées du pistil, reviennent immédiatement avec force contre lui et appliquent leurs anthères contre le stigmate. L’irritabilité et les mouvements consécutifs ne seraient donc qu'un moyen ingénieux pour arriver à l’autopollination. Meyen va même jusqu’à penser que le double mouvement qui précède l’accolement des anthères et du stigmate sert surtout à secouer les anthères dont la déhiscence est ainsi achevée ‘. Une observation attentive de l'A. polifolium, prolongée journellement pendant deux mois a fini par jeter quelque 1 Meyen, 1. c. p. 509. 9258 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE jour sur cette question délicate, tout en nous amenant à conclure qu'il n’y avait pas une relation très étroite entre irritabilité et la pollination. Voici les résultats quenous avons obtenus. L’H. poli- folium est visité par des bourdons (et des abeilles). Tous les Apides observés abordent la fleur de l’Æ. polifolium par les pétales et pénètrent de là directement dans l’an- drocée, dont ils butinent le pollen. Au fur et à mesure que l’insecte avance, il ramasse entre ses pattes les éta- mines par paquets. Celles-ci, violemment irritées, se re- courbent rapidement vers l’extérieur en frottant leurs an- thères extrorses contre l'abdomen et les flancs du visiteur qui est bientôt complètement saupoudré de pollen. Le pollen dont sont saupoudrés les insectes peut aussi bien servir à polliner le stigmate de la fleur qui l’a pro- duit que celui d’une autre fleur. Il convient toutefois de faire remarquer que ces deux possibilités se présentent avec une fréquence inégale suivant que le stigmate est placé au centre de la fleur (fig. 6 D), ou bien, cas très fréquent, que le style est courbé de façon à ce que le stigmate dépasse latéralement les anthères (fig. 6 E). Dans le premier cas, l’insecte en traversant l’androcée de part en part, et rencontrant le stigmate sur son passage, produit presque infailliblement l’autopollination. Dans le second cas, il arrive souvent que l’insecte saupoudré de poller: rencontre dès son arrivée sur une nouvelle fleur le stiymate saillant latéralement, et produit en se frottant contre lui la pollination croisée. H. Müller à émis l’idée, à propos de l’A. Chamæcistus (oulgare)", que beaucoup d'insectes, effrayés par le brusque * H. Müller, Alpenblumen, ihre Befruchtung durch Insekten etc. p:10L ‘hi 4 REA + Fr 4 W 0 f DANS LES ALPES OCCID £NTALES. 259 mouvement des étamines dans ia première fleur qu'ils visitent, n’altaquent les fleurs suivantes que par le centre, ce qui, lorsque le stigmate est central", entraine la polli- nation croisée. Nous avouons être très sceptique à l'égard de cette frayeur supposée. Les bourdons nous ont toujours paru fort peu se préoccuper des mouvements des étamines et, comme nous l'avons dit, attaquent presque exclusive- ment les fleurs par le flanc. Immédiatement après l’anthèse, les pédicelles se cour- bent vers la terre, les sépales se referment complètement et enserrent dans un étroit espace les restes des pétales, les étamines et le pistil (fig. 6 B). On sait que dans cer- taines espèces, ce mouvement des sépales produit à coup sûr une pollination directe, les anthères étant pressées avec une telle force contre le stigmate, qu’elles y restent collées”. Lei, il n’y a rien de semblable. Les étamines sont plus courtes que le style et les anthères ne sont habituelle- ment pas mises en contact direct avec lui. En second lieu les loges anthériennes sont complètement vides et ne peu- vent plas polliner. Le mouvement carpotropique des pé- dicelles et la fermeture du calice sont donc de simples dispositifs protecteurs des graines sans importance pour la pollination. L'histoire si curieuse de l'A. polifolium ne s'arrête pas là. Nous avons encore à signaler chez cette espèce le phé- nomène toujours rare de l’andromonæcie, Au milieu d’un 1 H. Müller n’a constaté dans l’Æ. vulgare (H. Chamuaecistus) que des styles à stigmate placé au centre de la fleur. Les fleurs à stigmates latéraux ne paraissent pas encore avoir été observés dans le genre Helianthemum . ? Ascherson, Ueber die Bestüubung einiger Helianthemum-Arten. (Sitzungsber. der Gesellsch. naturf. Freunde zu Berlin, 1880, p. 99- 108.) 260 ÉTUDES DE BIOLOGIE FLORALE grand nombre de fleurs ©, on voit ça et là, mélangées du reste avec les autres, des fleurs cj° par réduction to- tale du gynécée (fig. 6 G). Ces fleurs sont plus petites que les fleurs $ ; le diamètre de la corolle étalée est de 1,5 cm. Au centre, on trouve une androcée cligandrique, soit environ 10-15 étamines, au lieu de 30-35 comme dans les fleurs ©. 1i n’y a pas trace de pistil, où bien celui-ci est réduit à un petit mamelon méconnaissable. Sur 50-80 fleurs ©, nous en avons en général trouvé 1 j. Les étamines des fleurs Gj' jouissent des mêmes propriétés que celles des fleurs &. Au surplus, les fleurs © présentent dans leur andro- cée des variations notables. Certaines fleurs sont oligan- driques comme les çj', mais à gynécée développé et pro- duisant abondamment des graines. Nous avons en moyenne trouvé 1 fleur © oligandrique sur 60-70 fleurs & po- lyandriques. Il va sans dire que ces indications n’ont de valeur que pour la région étudiée et qu’elles pourront être modifiées dans d’autres régions de l'Europe‘. 7. HELIANTHEMUM CANUM Dun. Ce petit Hélianthème à fleurs jaunes forme sur les crêtes du Mont-Salève des grosses touffes qui sont active- ment visitées par les bourdons (et les abeilles) qui en buti- nent le pollen ; la fleur ne produit pas de nectar. Les sépales sont couverts de poils ascendants-étalés nombreux qui compliquent l’accès de la corolle pour les insectes dépourvus d'ailes. Le calice est très sensible aux ! Ilest probable que ces proportions varient d'un endroit à l’autre; elles sont peut-être aussi soumises à des variations d’une année à l’autre dans un même lieu. DANS LES ALPES OCCIDENTALES. 261 oscillations de la température et aux variations dans l’in- tensité de la lumière. Dès qu’un nuage recouvre le soleil les sépales se redressent et ferment la corolle en pliant les pétales comme chez l’H. polifolium. La corolle d’un jaune vif (fig. 7 A) n’a qu’un diamè- tre de 1,2-1 3 em. Les pétales sont ohovés, plus fermes que dans l'espèce précédente et sont rabattus vers le bas quand la fleur est entièrement épanouie ; ils ne se recou- vrent pas, comme dans l'espèce précédente, mais laissent entre eux un vide qui peut atteindre 1,5 mm. de lar- geur. Ce sont les pétales qui servent de point d'arrivée aux insectes. Les étamines (fig. 7 B et C) forment un gros faisceau érigé au centre de la fleur ; ce faisceau est bombé par le fait que les étamines extérieures sont plus courtes que les intérieures. Les filets sont jaunes, rigides et totalement dépourvus de lirritabilité qui caractérise l'espèce précé- dente. Les anthères sont relativement grosses et extrorses. Les étamines reposent sur une partie légérement élar- gie de l’axe qui porte de petits poils. Le gynécée (fig. 7 Bet C) est constitué par un ovaire renflé, auquel succède, après un rétrécissement, un style, puis un pistil massif divisé en une quantités de lanières stigmatifères. Le style est très mince par rapport au stig- mate et à l'ovaire, ilest complètement replié sur lui-même pendant l’anthèse. Le stigmate barbu est placé environ 0,5-1 mm. en dessous du niveau des étamines. Malgré ce dispositif la pollination n’est presque jamais directe et spontanée, pour les raisons suivantes. La fleur est prolérogyne. Au moment où les anthères sont encore introrses, les lanières stigmatifères sont déjà étalées et prêtes à recevoir le pollen. Plus tard, quand les anthères 262 ETUDES DE BIOLOGIE FLORALE, ETC. s'ouvrent, elles sont extrorses et, de plus, les filets qui étaient rassemblés au-dessus du pistil s’en écartent gra- duellement, de sorte que le pollen ne peut spontanément tomber sur le stigmate. La fleur de l’Helianthemum à donc besoin pour sa pollination d'être visitèe par les insectes. Grâce à la protérogynie marquée, cette pollination est souvent croisée. Cependant à la fin de l’anthèse, l’auto- pollination par l'intermédiaire des Apides peut avoir heu. Les pédicelles, qui sont dirigés vers le bas avant l’an- thèse, se relèvent dans une position verticale pendant la floraison; dans la postfloraison, les pédicelles se recourbent vers l'axe mère. Comme dans l’espèce précédente, les sépales en se fermant enferment les étamines et les pressent même contre le pistil, mais à ce moment les an- thères sont presque complètement vides de pollen ; la pol- lination a eu lieu depuis longtemps et l'ovaire déjà grossi contient des jeunes embryons. On ne saurait par consé- quent, pas plus pour celte espèce que pour la précédente, admettre qu'il y ait là un phénomène de pseudo-cleisto- gamie. (A suivre.) 1 a Ti MERE LE 4 + BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. Euc. BAMBERGER. SUR LA THÉORIE DES COMBINAISONS DIAZOÏQUES (Berichte, XX VIH, p. 444 et 826, Zurich). L'auteur propose de distinguer deux sortes de combi- naisons diazoïques par les deux schémas suivants : CH—N=N dé C,H,—N—NX L X Le premier dans lequel l'un des atomes d’azote esl pen- tavalent, représentera les sels diazoïques normaux, les diazo- hydrates normaux et le diazobenzène sulfonate instable de Hantzsch, le second comprendra les combinaisons azoïques et diazomidées, les isodiazohydrates et leurs sels ainsi que le diazobenzène sulfonate de Fischer ; on donnera au premier radical le nom de phénylazonium et au second radical, à azote trivalent, fonctionnant comme dans l’hydroxylamine, le nom de phénylazo. Bamberger montre expérimentalement que pendant la durée de l’action des acides sur les isodia- zoïques, qui amène leur transformation en diazoïques, il v à mise en liberté d’une petite quantité d’acide nitreux, il en conclut que l’isomérisation a lieu en deux phases: 1° mise en liberté de la base aromatique et d’acide interne, 2° recom- position des éléments avec formation de diazoïque normal. Il imagine également qu'il peut se faire à côté du pro- cessus hvdrolitique, un processus additif représenté par les szhémas : ai PANNE) ver E% 264 BULLETIN SCIENTIFIQUE. RN=NOH => RN—NOH => R.N—=N-UH,0 ESS | ge DR «| CI L’autaur imagine deux modes de réaction de l'acide ni- treux, suivant que l’on a affaire à une base libre (N trivalent) ou à l’un de ses sels (N pentavalent). 1° CH,NE, + ONOH = C,H,N=NOH + H,0 et C,H,N = NOH + C,H,NH, = C,ESN N — NHC,H, - H,0 2 GHN — H,+ NOOH = C,H,N=N + 2H,0. | CI CI Pour les éthers, l’auteur semble admettre que ce sont les isodiazoïques qui se transformeraient en diazoïques nor- maux par saponification. Il à fait aussi une série d’expériences pour démontrer que la copulation des diazoïques normaux est arrêtée en milieu fortement acide ou alcalin, la matière colorante se produit par dilution des liqueurs; il fait remonter l’origine de ces apparences à des phénomènes de dissociation électrolytique. Il critique ensuite un travail de Hantzsch sur les diazocya- nures stéréoisomères. EuG. BAMBERGER. MANIFESTATIONS ISOMÉRIQUES DANS LE GROUPE DES COMPOSÉS AZOÏQUES (Berichte XX VIII, 837, Zurich). IL est important de savoir si les relations isomériques ob- servées dans les diazoïques persistent dans leurs dérivés ; ce mémoire est relatif à des expériences montrant l'identité des dérivés obtenus à partir des diazoïques et des isodia- zoiques. EUG. BAMBERGER et ALFRED KiRPAL. NITRATION DFS BASES DE LA SÉRIE GRASSE (Berichte, XXNIIT, 535, Zurich). On à montré récemment que, sous l'influence déshydra- tante de lanhydride acétique on pouvait passer du nitrate d'une base aromalique primaire à la nitramine correspon- matin 5e d 7 ‘ } ‘4 CHIMIE. 265 dante. Dans ce travail les auteurs prétendent montrer que la réaction s'étend à la série grasse et choisissent pour leurs expériences la pipéridine et la diméthylamine. Ils obtiennent de la nitropipéridine et de la nitrosopipéridine et avec l’azo- tate de diméthylamine, ils obtiennent la nitramine. EuG. BAMBERGER. SUR La CONSTITUTION DES HYDRATES ISODIAZOIQUES (Berichte XX VII, p. 1218, Zurich). L'auteur attribue aux hydrates de diazobenzène et d’iso- diazobenzène les constitutions : RN=N NY et RN=—NOH | OH Il décrit deux réactions nouvelles en faveur de cette ma- nière de voir. 1° Les hydrates des isodiazoïques s’obtiennent par réduction modérée des nitrosohydroxylamines sub- stituées RN—NO + H, = H,0 + RN—NOH Qu 2° On obtient les mêmes hydrates en faisant réagir à froid l’hydroxylamine sur les dérivés nitrosés en présence d’un alcali ou d’un carbonate alcalin #* CH,NO--H,NOH = H,0 + CHAN — NOH C. JAGERSPACHER. SUR LES DÉRIVÉS FORMAZYLIQUES (Berichte XX VIIL, 1283, Zurich). Bamberger a décrit sous le nom d’acétylamidrazone un produit de réduction de la diphénylformazylméthylacétone, elle aurait la constitution : CH,.C0.C.NH | NH. CH, ARCHIVES, L. [. — Mars 1896. 19 266 BULLETIN SCIENTIFIQUE. traitée par le nitrite de sodium en solution neutre elle se trans- formerait en nitrite de la dihydrazone CH, C—————C.\H,HNO, NHCH, N HO, qui chauffé avec un acide minéral dilué perd 2 mol. d’eau en donnant un composé peu stable insoluble dans les alcalis. Cette substance chauffée avec un dissolvant neutre comme la ligroïine donne trois produits de décomposition: lhydrazone de l’acélylamidrazone (syn), l'isomère anti de cette hydra- zone est le m. phénvylazométhylazotriazol. Les deux hydra- zones perdent tous deux une molécule d’aniline lorsqu'on les chauffe à 450° ou à 250° avec de l’anhydride acétique pour donner le phénylamidométh ylosotriazol, Euc. BAMBERGER. SUR LA NOUVELLE CONSIDÉRATION DE HANTZSCH DES COMBINAISONS DIAZOHALOGÉNÉES (Journ. f. prakt. Chem. 51 p. 585, Zurich). Article de polémique, l’auteur n’admet pas la formule de Hantzsch du chlorure de diazobenzène C;H;N=N tandis qu’il adopte celle de Blomstrand. | CI E. WINTERSTEIN. SUR DEUX HYDRATES DE CARBONE EXTRAITS DES CHAMPIGNONS POLYPORÉS (Berichte XX VIII, 774, Zurich). L'auteur qui a déjà extrait du boletus edulis le paradex- trane a trouvé deux autres hydrates de carbone, l’un prove- nant du polyporus betulinus, qu’il propose d'appeler parai- sodextrane C,H,,0,, fournissant par lhydrolyse du glucose d, l’autre extrait du pachyma cocos qu’il nomme pachymose C0H,503, donnant aussi le même glucose d par hydrolyse. Ces deux hydrates diffèrent de la cellulose ordinaire par leur solubilité dans les alcalis étendus. CHIMIE. 267 FRanrz FEIsT ET HANS BELART. CONTRIBUTION A L'ÉIUDE DE LA DIACÉTYLACÉTONE (Berichte XX VIII, 1817, Zurich). Les travaux de Claisen et de von Pechmann ont montré que les soi-disant 1-3 dicétones se comportent souvent comme si un des carbonyles était remplacé par un hydroxyle COCH,CO devenant CHOH—CHCO. Les auteurs ont eu en vue d'examiner si Ja diacétvlacétone ne présentait pas de phénomènes de tautomérie analogues. Leurs expériences les ont conduits à admettre qu’en effel ce corps réagit souvent comme s’il était non une tricétone, mais un heptadiénonol. L.-P. LiECHTI. AMMONIAQUE DANS LES BOUCHONS DE LIÈGE (Schweiz. W. sch. Pharm. 33. p. 435, Aarau). L'auteur a remarqué que les bouchons de liège renfer- ment un peu d’ammoniaque qu'ils peuvent céder à l’eau des flacons ce qui peut avoir de l'importance pour les analyses d’eau. PRIANISCHNIKOW. PROCESSUS DE LA GERMINATION DE LA VICIA saTIVA (Landw. Ver. Stat. 45. p. 247, Zurich). La perte en azote qu’on remarque dans les graines pendant la germination s'explique par la solubilité dans l’eau des com- binaisons azotées qu’elles renferment. Les produits de dé- composition de l’albumine sont en grande partie des combi- naisons amidées dont l’asparagine forme environ le 60 °/,. Les tiges renferment plus de substances azotées que les coty- lédons ce qui s'explique par l'accumulation plus grande de substances azotées non albuminoïdes. Pendant la transfor- mation de lamidon il se forme du sucre de canne et d’autres hydrates de carbone solubles qui ne réduisent pas la liqueur de Fehling. Il n’y a pas de rapport entre la décomposition des matières albuminoïdes et des matières sucrées, les pre- mières se décomposent avant les sucrées ; les sels de chaux accélèrent la germination sans avoir une action différente sur les constituants de la graine. On remarque que l’aspara- 268 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. gine augmente par rapport aux autres combinaisons amidées, quand les plantes s’étiolent, tandis que ce rapport diminue dans les plantes croissant normalement, mais le processus n’est pas différent, le résultat est seulement quantitativement différent et non pas qualitativement. E. Scauzze. DES COMBINAISONS AZOTÉES DES PARTIES VERTES ET JEUNES DE LA viciA SarTIvA (Landw. Ver. Stat. 45. p. 383, Zurich). Les parties vertes d’une plante de six semaines d'âge ne renfermaient que de la leucine et comme bases, de la bétaïne et de la choline et probablement de la guanidine. Une plante de vesce de neuf semaines renfermait de l’asparagine et de la xanthine à côté d’un peu de bétaïne et de choline, par contre il n’a pu identifier la vernine. E. WINTERSTEIN. DES COMBINAISONS QUE RENFERMENT LES MEMBRANES DES CHAMPIGNONS ET DE QUELQUES CRYPTOGAMES {Zeitschr. Phys. Chem. 21. p. 134 et 152). L'auteur étudie la cellulose azotée que renferment les membranes des divers champignons; en la traitant par l'acide chlorhydrique il obtient de la glucosamine et de l'acide acétique: en la fondant avec de la potasse, il obtient du chi- tosan. Il est probable que les champignons traités renferment un dérivé de la chitine, Parmi les hydrates de carbone isolés se trouvent le paraïsodextran et la pachymose de champignon tous deux donnent du sucre de raisin par l’action de l'acide sulfurique dilué. Les celluloses obtenues de quelques fou- gères et de quelques mousses, étaient solubles dans l’oxyde de cuivre ammoniacal, se coloraient en bleu par l’iode et l’acide sulfurique et donnaient de la dectrose et de la man- nose par la cuisson avec de l'acide sulfurique étendu. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIETÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 23 janvier 1896. R. Gautier. Rapport annuel. — Ed. Sarasin. Rayons Rœntgen. M. R. GAUTIER, président sortant de charge lit son rapport annuel sur l'exercice de 1895. Il retrace les biographies et rappelle les principaux travaux des membres de la Société décédés dans l’année, M. 'e D* H.-C. Lombard, membre ordinaire, et MM. Louis Rutimever, à Bâle, W. Crawford Williamson, à Manchester, Louis Pasteur, à Paris, membres honoraires. M. Ed. Sarasin expose à la Société la remarquable décou- verte de M. le prof. Rœntgen relative à une nouvelle espèce de rayons". Séance du 6 février. Schif. Etude sur l'influence des nerfs sur la digestion stomacale. — Preu- dhomme de Borre. Pyrrhocoris marginatus. — C-E. Guye. Capacité des lignes électriques. — J. Briquet. Modifications produites par la lumière dans le géotropisme des stolons des menthes. — C. Soret Kxpériences sur les rayons Rœntgen. — C. de Candolle. Neuvième volume du Prodromus,. M. le prof. ScHiFF présente une étude sur l'influence des nerfs sur la digestion stomacale. 1 Voir Archives, p. 97, le mémoire original de M. Rœntgen. 970 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Depuis qu’on s’est éccupé de l'analyse des conditions et des produits de la digestion stomacale chez les animaux ver- tébrés, on a reconou de plus en plus que l’estomac n’est pas le point central de la digestion. Il partage la fonction diges- tive avec le reste du canal intestinal. On peut montrer que sa fonction peut être remplacée sous le point de vue qualifi- catif par celle des autres parties du canal digestif. Il y a longtemps qu’on a reconnu que lestomac ne peut digérer toute la quantité de nourriture requise par l’animal. La plus grande quantité est digérée dans l'intestin. L’estomac ne peut digérer toutes les espèces d’aliments nécessaires pour le maintien des forces de l’individa, il ne digère que des aliments albuminoïdes qui peuvent être dissous dans son suc. Il ne digère pas les substances ternaires, fécu- lentes de la nourriture, ni la graisse qui en certaine quantité est absolument indispensable pour Palimentation de l’homme et des mammifères. Néanmoins le séjour passager de tous les aliments dans l'estomac n'est pas sans utilité parce que le suc acide de l’es- tomac gonfle la nourriture qu’il ne peut pas digérer, la prépare pour la digestion, et la désagrège. Le suc acide dis- sout le tissu connectif et dégage ainsi les fibrilles de la viande, la fécule dans le pain et les pommes de terre, il fond la graisse sans la digérer. De cette manière les aliments de- viennent aptes à passer dans l'intestin sous l'influence de la pression exercée par les parois de l'estomac. Depuis longtemps nous nous sommes occupés à analyser les conditions chimiques de la digestion stomacale. La chaîne de ces conditions est si complète, qu'il parut inutile de la compléter encore, en cherchant une influence quelconque des nerfs sur cette digestion. Cependant, comme les nerfs montrent leur influence sur un grand nombre de secrétions il ne parut pas inutile de faire une série d'expériences sur l'influence des nerfs sto- macaux sur la fonclion digestive. Les nerfs viennent de deux sources différentes, du sym- pathique abdominal et du vague. Des expériences préalables ont montré que les nerfs sympathiques peuvent être coupés ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 271 ou extirpés sans trouble de la digestion stomacale. Îl v avait donc à examiner l'influence de la paralysie du vague. J'ai décrit autrefois, dans les communications de Berne la méthode pour couper le vague à son entrée dans l'estomac. Il ne peut pas être coupé plus haut si l’on veut conserver la vie de l’animal. Il ne suffit pas de couper à l’entrée dans l'estomac les nerfs visibles à l’œil, mais 1l faut se tenir exactement à ma méthode, et couper aussi les nerfs cachés sous la couche musculaire longitudinale externe de l'œsophage. J'ai déjà indiqué dans une publication antérie re que cette section laisse intacte la santé et l'appétit des animaux. [is mangent et boivent dans des intervalles réguliers, ils aug- mentent de poids. Les jeunes chiens peuvent être élevés sans montrer du retard dans leur croissance. Les évacuations sont régulières. Enfin la digestion parut tout à fait normale sans linter- vention des nerfs stomacaux. J’ajouterais alors que, en vou- lani subordonner la digestion stomacale au système nerveux on devrait admettre qu’une conservation de la nutrition gé- nérale après la section des nerfs de l'estomac paraîtrait im- possible, sans admettre la possibilité que toute l’activité de lestomac pourrait être complètement remplacée par une activité supplémentaire de l’intestin. Une telle supposition ne paraissait pas admissible, Dans une période plus récente quelques expériences faites à Vienne par Bilroth et Cyerny ont démontré que l'absence complèle de l'estomac n’est pas incompatible avec une con- servation parfaite de la santé et de la digestion. Nous nous sommes vus de nouveau placés devant la question si dans nos chiens sans nerfs stomacaux la fonction de l'estomac, sa fonction spécifique n’aurait pas été détruite et compensée par l'intestin. Il s’agissait donc de faire l'expérience plus directement et d'observer la digestion stomacale par une fistule pratiquée ad hoc dans les chiens auxquels on aurait complètement coupé les rameaux nerveux de l'estomac. Le résultat de ces expériences était que malgré la santé 272 SOCIÈTE DE PHYSIQUE parfaite de ces animaux, les substances albuminoïdes, l’albu- mine coagulée, le gluten végétal et même la fibrine qui se digère si vite etsi facilement pourraient rester jusqu’à 6 h. dans la cavité stomacale, sans montrer une trace de diges- tion. On a répété ces expériences avec le même résultat pen- dant que l’animal était placé dans les meilleures conditions pour la digestion, et après l'introduction de substances pep- togènes. : L’estomac aurait perdu sa fonction spécifique digestive, mais son suc, acide comme à l’état normal, continuait à dé- sagréger la viande et le pain pour les faire passer dans l’in- testin. Le tissu connectif de la viande était encore gonflé et dissout comme dans un liquide acide, à la température de l'étuve. Autrefois, en ouvrant la fistule peu de temps après le repas, le contenu stomacal nous a paru être moins humide, plus sec que chez les chiens normaux, mais il n’y a point de moyenne pour mesurer cette humidité. L'intervention du système nerveux n’est donc plus dou- teuse, mais il reste à chercher où se produit cette interven- tion dans la chaîne des conditions de la digestion stomacale. Il Iparaît que les nerfs président, non à la formation mais à l'expulsion du suc digestif. M. PREUDHOMME DE BoRRE fait Voir un exemplaire d’un Hémiptère fort rare dans l’Europe occidentale, et sur lequel il donne quelques détails, le Pyrrhocoris marginatus Kole- nali; sa patrie véritable paraît être la Circassie. Il appartient à la famille des Pyrrhocorides, caractérisée par l’absence d’ocelles entre les veux composés ordinaires, el qui est surtout intertropicale. Le genre typique des Pyr- rhocoris est cependant représenté en Europe par l’un de nos Hémiptères les plus abondants et les mieux connus, le Pyr- rhocoris apterus que nous voyons souvent amassé en quan- tités considérables sur les troncs des tilleuls. Quant au Pyrr. marginatus, on ne le connaît, en dehors du Caucase, que par des caplures fort rares et en quelque ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 273 sorte tout à fait accidentelles, Aucune localité suisse n’a en- core pu être indiquée pour cette espèce. L'exemplaire présenté a été pris en Belgique, à Lihérain, près la frontière belge-allemande, en juillet 1892. On citait déjà deux captures de l’espèce à quelque distance de là dans la Province rhénane, à Aix-la-Chapelle et à Trèves, mais aucune en Belgique même. Le Pyrrhocoris marginatus à été pris sous des pierres c’est tout ce que l’on sait jusqu’à présent de sa biologie. M. Cu.-Euc. Guye fait une communication sur l’emploi des coefficients de capacité et de selfinduction par unité de longueur dans les calculs de la propagation du courant électrique. I montre dans quels cas cette notion est applicable et dans quels cas elle n’a plus aucune signification précise. Un mé- moire ultérieur paraîtra prochainement dans Jes Archives, résumant l’état actuel de celte intéressante question. M. Briquer communique des recherches qu'il a entreprises sur les modifications produites par la lumière dans le géotro- pisme des stolons des menthes. 1 rappelle d’abord qu’il existe chez les menthes deux sortes de stolons: Les uns épigés, verts ou colorés en pourpre par l’authocyane, munis de sto- mates, pourvus de feuilles réduites; les autres hypogés, incolores, dépourvus de stomates et munis d’écailles. Cer- taines espèces possèdent ces deux sortes de stolons (Mentha arvensis, M. aquatica, M. rotundifolia), tandis que d'autres ne possèdent que des stolons hypogés (M. longifolia, M. vi- ridis). C'est sur ces dernières que l’auteur a porté sonatten- tion, pour voir si le diagéotropisme qui donne aux stolons un parcours voisin de l'horizontale dans le sol pouvait être modifié par l’action de la lumière. En effet, dans un travail remarquable, M. Stahl a démontré il y a quelques années que des stolons hypogés diagéotropiques de Trientalis, de Cir- caea et d’Adoæa devenaient apogéotropiques lorsqu'on fai- sait agir la lumière sur eux et a laissé entrevoir que ce 274 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE phénomène possède probablement une certaine généralité :. Après avoir cultivé un certain temps des stolons de M. viri- dis et de M. longifolia recouverts de sable humide, dans une position horizontale, M. Briquet a mis à nu le bourgeon ter- minal et l’a éclairé de divers côtés sur différents pieds. Au lieu de se courber vers le bas, ces bourgeons ont verdi en 4 à 5 jours d’une façon très appréciable, se sont graduellement courbés vers le haut et ont pris une position franchement épigéotropique. En prolongeant l'expérience, l'auteur à vu ces bourgeons se transformer en rameaux aériens feuilés. Si l'éclairage était inégal, qu’un côté du bourgeon par exem- ple, fül favorisé d'une façon exclusive et persistante, tandis que les autres côtés étaient protégés par un écran, alors la position prise par le sommet du stolon verdissant correspon- dait peu à peu à une résultante due à l’action combinée d’un héliotropisme positif et de l’épigéotropisme. On peut conclure de ces expériences que la lumière modifie certainement le géotropisme comme l’a indiqué M. Stahl, seulement elle transforme ici un diagéotropisme en épigéotropisme et non en apogéotropisme comme cela est le cas pour les plantes étudiées par le physiologiste allemand. M. Stahl à du reste brièvement reconnu l'existence de ce mode d'action de la lumière chez les tiges souterraines des genres Asperula, Cerastium,et Epilobium. Il existe donc une certaine variété à cet égard. Chez les Mentha longifolia et viridis, on voit vers la base des tiges des rameaux ascendants, intermédiaire par leur apparence entre un vrai rameau aérien et un stolon épigé, c’est ce que l’on désigne dans les descriptions sous le nom de flagellum. Il dépend uniquement de la naissance épigée ou hypogée d’un bourgeon basilaire, de le voir doué de diagéotropisme et devenir stolon, ou pourvu dépigéotropisme et devenir flagellum. — Les pro- priétés des stolons épigés qui gardent une position horizon- tale malgré l'éclairage constant auquel ils sont exposés sont 1 Stahl, Æinfluss des Lichtes auf den (Geotropismus einiger Pflanzenorgane (Berichte der deutsch. bot. Gresellsch. II p. 388, ann. 1884). ET D HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 275 évidemment tout autres que celles des stolons hypogés pré- cités, il y à là une différence physiologique qui nous paraît plus grave que les différences morphologiques présentées par les deux sortes de stolons, attendu que ces dernières sont essentiellement épharmoniques. M. Sorer rend compte des expériences qu’il a faites sur les rayons Rœntgen en collaboration avec MM. Le Royer, van Berchem, Rilliet et Batault, et présente quelques photogra- phies obtenues par ce procédé; notamment une image im- parfaite, mais indiscutable, produite en faisant usage du disposiuf de Tesla, et en remplaçant le tube de Crookes par une lampe à incandescence, dont le fil est relié à l’un des pôles de l'appareil, tandis que l’autre pôle est placé à quelques centimètres de lampoule de la lampe. M. C. DE CANDoOLLE offre à la Société le neuvième volume des Suites au Prodromus, sur les Broméliacées, dû à M. le prof. Nuz, de Breslau. Séance du 20 février. V. Fatio. Quelques nouveautés relatives au genre Corégone en Suisse. — Briquet. Anatomie comparée de plusieurs groupes de Cramo-pétales.— Rilliet. Décharges des corps électrisés à l'aide des rayons Rœntgen. — Hochreutiner. Contribntion à l'étude des acacias phyllodinés. — Soret. Photographies avec les rayons Rœntgen. — Van Berchem et Le Royer. Photographies avec les rayons Rœntgen. M. V. Fario fait part à la Société de quelques récentes trouvailles intéressant l’histoire des Corégones en Suisse. Ces poissons, dont l'on péchait paraît-il encore certaines formes il y a 30 ans dans le lac de Sarnen, et il y a 20 ans seulement dans celui, plus petit et plus élevé, de Lungern, semblent avoir maintenant quasi-complètement disparu dans ces deux bassins, sous l'influence de circonstances défavora- bles survenues dans les condilions d’alimentation ou de mul- tiplication de leur ancien habitat. Aucun pêcheur actuel n’en 276 = SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE a pris de vivants; seuls de rares individus trouvés morts: de temps à autre, sur l’eau ou sur la grève trahissent la présence possible de quelques représentants du genre dans les profondeurs de ces deux lacs. D’après les données fournies par le Dr Etlin, de Sarnen, à l’auteur, celui-ci croit que l’un des individus ainsi ra- massés au lac de Sarnen, doit avoir appartenu à une forme du tvpe Balleus à branchiospines courtes et peu nombreuses plus spécialement à celle dite Balche dans le pays, soit au Cor. Schinzii, helveticus F. qui prospère non loin de là dans le lac des Quatre-Cantons; tandis que de l’examen qu’il a pu faire de l’un des sujets trouvés morts au lac de Lungern, où deux Corégones ont été ainsi rencontrés depuis dix ans, M. Fatio conclut de visu que la forme survivant dans ce dernier appartient au contraire au type Dispersus à bran- chiospines longues et nombreuses; el ce qu’il y a de plus curieux, c’est que ce poisson, un véritable Cor. Wartmanni, alpinus F., ressemble bien moins à l’Edelfisch du lac des Quatre-Cantons qu’au Albock des lacs de Thoune et Brienz, dans un autre bassin hydraulique. On peut se demander même s’il n’y aurait pas eu autrefois apport artificiel depuis le iac de Brienz, peut-être au temps de l’abbaye d’Inter- laken. L'auteur déplore ensuite les troubles que les importations étrangères et les transports de lac à lac opérés depuis quel- ques années en Suisse viennent apporter dans la distribution et la multiplication des Corégones dans les eaux du pays. Il constate qu’on a souvent mis à l’eau des alevins apparte- nant à des types différents, sans renseignements suffisants sur les parents ayant concouru à la fécondation artificielle et sans se préoccuper des affinités zoologiques ou des exigences biologiques des espèces ainsi importées. Après tant de mé- langes irréfléchis et de croisements probables, les détermi- nations spécifiques deviendront de plus en plus impossibles, sans que celte regrettable confusion soit suffisamment com- pensée peut-être par une plus grande production. I cite, comme exemple de la confusion en question, la capture récente dans le Léman de deux Corégones apparte- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. DT nant au type Dispersus, type qui, il y a 10 ou 12 ans encore, faisait complètement défaut à ce bassin. Il ne saurait dire d’où et sous quel nom ces deux poissons ont été introduits, mais il est bien certain qu’ils doivent leur origine, non pas au White-Fish d'Amérique ou à la Maraene d'Allemagne, sous le nom desquels on à généralement importé des Corégones étrangers et tous deux du type Balleus, mais bien à une grande forme du Dispersus, peut-être au C. generosus Peters da nord de la Prusse, avec lequel ils ont assez de rapports, le dernier surtout qui mesurait 0"45 de long avec un poids de 665 grammes. M. Briquer résume à grands traits des recherches effec- tuées par lui depuis plusieurs années sur l'anatomie comparée de l’appureil végétatif de plusieurs groupes de Gamopétales : Phrymacées, Stilboidées, Chloanthoidées, Myoporacées et Bru- nomacées. I décrit l’organisation des trois premiers groupes en montrant comment, chez les Stilboidées et les Chloan- thoidées, l'adaptation à des conditions de xérophilie extrêmes s'opère également par des moyens assez différents. Chez les Stilboidées, il mentionne la présence de deux lièges, dont un apparaît d’une façon asynchronique. Les Chloanthoidées lui fournissent matière à discussion sur la valeur morpholo- gique des macroptères, Les macroptères des Chloanthes sont des dépendances des feuilles: leur système libéro-ligneux n’a rien affaire avec le système libéro-ligneux stélique. Les Myoporacées se séparent de tous les groupes voisins de Ga- mopétales par la présence de poches secrétrices. M. Briqaet confirme entièrement l'opinion de M. van Tieghem et de M'e Leblois sur l’origine schizogène de ces poches. En fait de particularités histologiques intéressantes dans la famille, l’auteur indique : l’organisation bizarre de certains tricho- mes ; des vaisseaux et trachéides tous spiralés dans le bois secondaire (Myoporum salsoloides) ; le fait que le péri- derme est hypodermique dans la tige, péricyclique dans la racine; un périderme hypodermique dans certaines pé- tioles (Bontia) ; des poches secrétrices tertiaires naissant aux dépens du phelloderme radical; un métaxylème dans la stèle 978 ? SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE radicale, etc., elc. Le genre Oftia diffère de toutes les Myo- poracées par l’absence de poches secrétrices et la présence d’un liber interne, disposé à la périphérie de la moelle en pelits îlots. M. Brique crée pour ce genre Oftia, en se basant sur ces caractères qui sont fondamentaux, une tribu des Oftieæ qu'il oppose aux autres genres de Myoporacées grou- pées sous le nom de Eumyoporeae. Partout l’auteur a cher- ché à déterminer l’origine, le mode de différenciation et la valeur morphologique vraie des organes ou des lissus élu- diés ; il a établi, pour la première fois, dans ces divers grou- pes la course des faisceaux par la méthode des coupes en série, et a tâché d’en systématiser les descriptions au moyen de notations rationnelles. M. Riuer rend compte d'expériences faites au laboratoire de physique par M. Dumonr sur la décharge des corps électri- sés à l’aide des rayons Rœntgen. On peut de cette manière apprécier exactement la transparence des divers corps. Les essais tentés en vue de savoir si un corps électrisé posilive- ment se décharge plus vite que s’il est négatif, n’ont pas encore donné de résultats concluants. M. Rrcuier montre aussi un potentiomètre de Gompton qui sous une forme très condensée permet de faire un grand nombre de mesures électriques avec assez de précision et surtout rapidement. M. G. HocHREUTINER présente par l'intermédiaire de M. Briquer, une contribution à l'étude des Acacia phyllodinés. On sait que chez les Acacia, les phyllodes, pétioles élar- gis des feuilles, sont comprimés latéralement, et que leurs faces ne correspondent pas aux faces de la feuille, mais au contraire à ses bords. Cette disposition est visible extérieu- rement: 4° par le fait que le phyllode à une position verticale; 20 parce que son bord supérieur porte une glande nectarifère qui s’observe chez tous les Acacia el qui jalonne la partie supérieure du pétiole, fait dont on peut se convaincre par l'examen des Acacia qui portent des folioles. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 279 L'étude anatomique confirme ces résultats. Comme Stras- burger l’a décrit chez les Acacia floribunda et À. verticillata’, on remarque en général que trois faisceaux partent de la tige et pénètrent dans la base du phyllode, où ils fusionnent, pour se séparer de nouveau un peu plus loin en trois. Les deux latéraux fusionnent de nouveau pour former le faisceau marginal supérieur et le troisième, à la partie médiane, cons- titue le faisceau marginal inférieur. A de légères modifications près, nous avons retrouvé une disposition identique chez plus d’une centaine d'espèces. Une seule a fait exception, c’est l’Acacia leptospermoides Benth., classée par Bentham ? dans la sous-série Plurinerves (Microneurae), à côté d’une quantité d’autres espèces dont elle diffère cependant par un caractère très important. En effet, l'A. leptospermoides à des phyllodes aplatis korizonta- lement ; la glande nectarifère, au lieu d'occuper la marge, se trouve exactement au milieu de la surface supérieure du phvllode. La course des faisceaux est aussi très différente de celle des autres espèces. On voit bien toujours trois faisceaux parür de la tige, mais ils ne fusionnent pas. Dans la partie moyenne, ils présentent tous une structure concentrique; puis le faisceau médian se divise suivant un plan parallèle à la surface du phyllode. Les deux faisceaux latéraux ont une section réniforme, dont la concavité est tournée obliquement eu haut; ils se divisent en plusieurs nervures par des plans presque perpendiculaires à la surface du phyllode. C’est dire qu’ils se comportent d’une façon absolument différente du faisceau médian. La partie supérieure de ce faisceau mé- dian se prolonge jusqu’à la glande nectarifère qu’elle innerve. C’est avec étonnement que. dans un groupe aussi homo- gène que les Acacia phyllodinés, nous constatons la présence d’une espèce possédant des caractères aussi hétéroclites. On admet, en effet, que l’aplatissement latéral des phyllodes sert à atiénuer l’action d’une insolation trop intense, les rayons * Strasburger, Ueber den Bau und die Verrichtungen der Leitungs- bahnen in den Pflanzen, p.176. Jena 1891. ? Bentham, Flora australiensis IT p. 383. London 1864. 280 ; SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ne tombant plus normalement à la surface des organes assi- milateurs'. Cependant, chez l’A. leptospermoides, les phyllodes tournent leur surface perpendiculairement à la lumière du soleil. Si l’on considère le fait de développer des phyllodes verticaux par compression latérale comme dû à la xérophi- lie, il faut croire que c’est aussi la sécheresse qui a provoqué apparition de ces organes chez l'A. leptospermoides. Dès lors, on est obligé de couclure que l'A. leptospermoides est une espèce {rès ancienne. Son origine remonte assurément à l’époque où les phyllodes ont commencé à se différencier dans la série. Il est en effet impossible de supposer que nous avons là une modification ou une différenciation d’un phyl- lode vertical. Nous proposons donc, dores et déjà, de scinder la division des Phyllodineae de Bentham ? en deux subdivisions: 4° celle des Orthophyllodineae comprenant tous les Acacia à phyllodes verticaux, et 2 celle des Diaphyllodineae à phy!lo- des horizontaux ?. M. Sorer montre plusieurs photographies qu'il a faites avec les rayons Rœntgen. Elles représentent différents ob- jets et comprennent une série de reproductions très nettes du squelette de la main. 3 * Tschirch, Ueber einige Beziehungen des anatomischen Baues der Assimilationsorgane zu Klima und Standort, mit specieller Berücksichtiqung des Spaltoffnungsapparates. (Linnaea XLIII p. 160. ann. 1882). * Bentham (Genera plantarum I. p. 595), appelle « série» le groupe des Phyllodinae; mais le terme « division » (Flora aus- tral. IT p. 303) est à la fois plus ancien et plus commode, vu les nombreuses subdivisions des Phyllodinés que l’on ne saurait com- ment dénommer et que l’auteur a lui-même (l.c.) qualifiées de « sé- ries », « sous-séries », etc. 3 I] n’est fait aucune mention des phyllodes horizontaux dans Pouvrage de Bentham (op. cit.); ces derniers ne sont non plus nulle part figurés dans la publication iconographique plus récente du baron de Mueller (voy.F. v. Mueller, Zconography of australian species of Acacia and cognate genera. Melbourne 1887-1888). ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 281 MM. van Bercaem et LE Royer présentent également des photographies du squelette de la main et de différents objets. Sur l’une de celles-ci on aperçoit très bien les veines du bois du chassis photographique. Séance du 5 mars. Chodat. Influence de la lumière dans le développement des sporanges et des conidies chez les Mucédinées. — Chodat. Nouvelles recherches sur l’Oscil- latoria rubescens. — Briquet. Cas de fasciation compliquée d’une tripar- tition de la fleur chez le Ranuneulus Bulbosus. — Th. Lullin. Photogra- phies de la veine liquide brisée. — Soret. Photographies par les rayons Rœntgen. M. le prof. CHopar rend compte des recherches qu’il a fait faire dans son laboratoire par M. A. LENDNER sur l'influence dela lumière dans le développement des sporanges et des cont- dies chez les mucédinées. Les expériences ont été groupées selon les résultats en cultures sur milieux solides et cultures sur milieux liquides. Les milieux solides ont été : 1° La gélatine peptone ; 2° So- lution de van Tieghem ; 3° Infusion de fumier de cheval- agar-agar. Les milieux liquides: 1° Solution de colza diluée de 5» parties d’eau ; 2 Liquide de Raulin ; 3° Liquide de van Tieghem ; 4° Solution de Schmidt; 5° Solution nutritive de Soules + 8° de sucre; 6° Infusion de fumier de cheval. Ces milieux stérilisés de 120-130° par la méthode de chauffage discontinu en vases dits Erlenmeyer. Le triage des cultures a été fait d’après la méthode bactériologique jusqu’à obten- tion de cultures pures qui ont été le point de départ des expé- riences. Les mucédinées ont été divisées en deux catégories : Mu- cédinées à sporanges (mucorinées); B. Mucédinées à conidies. A. Mucor flavidus, Chlamydomucor racemosus, Rhizopus nigricans, Pilobus spec. B. Botrytis cinerea, Amblysporium albo-luteum : (deux 1 À. albo-luteum a la particularité de former de gros sclirotes avec grande facilité s’il à été cultivé sur un fragment d’agaric stérilisé. ARCHIVES, t. [ — Mars 1896. 20 D SA Et 0 AT RQ FAT, FN. be re 702 | SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE formes conidiales de Pezizacées); Aspergillus niger, Sterig- matocys{is sp., Perricillum glaucum. Ces mucédinées ont été cultivées derrière des verres colo- rés (4) qui fermaient une petite caisse pouvant contenir deux flacons Erlenmever, comparativement avec des cultures en lumière diffuse, dans l’obscurité, derrière une cuve à æscu- line (pour absorber les rayons ultraviolets) et enfin derrière une cuve remplie d’eau distillée. 1. Influence de la lumière sur les champignons à sporanges et sur les substratum solides. | Les mucorinées développent partout des sporanges ; une différence se fait sentir seulement dans la longueur des fila- ments sporangifères qui deviennent souvent le double plus longs dans l'obscurité, le rouge et le jaune. B. sur les milieux liquides, L'influence de la lumière se fait alors sentir; elle varie suivant le champignon mis en expérience. Mucor flavideus n’a pas formé des sporanges en lumière rouge, jaune et bleue, ni dans l'obscurité, tandis que en lu- mière diffuse ils sont assez nombreux. Des chlamydospores se sont formées dans presque toutes les cultures beaucoup dans l'obscurité. Chlamydomucor racemosus produit en lumière blanche des sporanges normaux avec spores; en lumière bleue peu de sporanges : en lumière jaune ou rouge, sporanges très rares et enfin dans l’obscurité, les sporanges se forment mais n'arrivent pas à produire des spores, mais se détériorent. Rizopus nigricans. Pour ceite espèce, les radiations jaunes, rouges et obscures retardent l'apparition des sporanges (2 jours sur 7). Dans toutes les expériences la suppression des rayons ul- traviolets n’altère en aucune manière le développement des sporanges quai à lieu comme en lumière blanche. I n’y a donc pas lieu de comparer la production des sporanges à celle des organes floraux (v. travaux de Souhs, de Candolle Cas.). 2. Influence de la lumière sur les champignons possédant des conidies (v. plus haut). Ces champignons développent des conidies dans toutes ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE, 283 les conditions aussi bien sur les milieux liquides que sur les milieux solides (v. cependant les résultats différents de L. Klein sur Botylis cinereo). Des expériences semblables sont poursuivies en lumière continue, Résultats : Il semble que la lumière à une action secondaire sur le développement des sporanges et qu’il faut attribuer à des modifications dans la nutrition, le fait que sur les milieux liquides elle se trouve plus ou moins détermi- nante. M. CHopar parle de ses recherches sur l'Oscillatoria rubes- cens du lac de Morat. Dans une précédente communication il avait signalé la présence des vacuoles à gaz dans le proto- plasme de cette plante, qui lui permettent de flotter. On sail que Kleebahn qui a introduit cette notion des vacuoles à gaz n’a pas réussi à voir ces bulles se dégager sous ses veux. M. Chodat a trouvé un procédé qui permet de les mettre directement en évidence. Si on laisse se dessécher l’oscilla- toria sur un porte-ohjet et qu’on fasse arriver latéralement une solution concentrée de chloral hvdratée, ce liquide chasse brusquement les vacuoles à gaz qu'on voit se détacher du protoplasme sous formes de bulles. Cette observation lève les derniers doutes qu’on pouvait encore avoir au sujet de la nature de ces corps peu réfringents. L'auteur a en outre étudié la matière colorante rouge qui, à l’état vivant est insoluble dans l’eau; elle devient libre avec le commencement de la putréfaction. C’est une subs- tance de couleur rose avec une forte fluorescence brune; elle vire au violacé avec les acides. Son caractère distinctif est de présenter à la limite du jaune et du vert une forte bande d'absorption ce qui la rapproche de la couleur étu- diée par Sorby chez Oscillatoria nigra, on peut s'étonner de voir un gaz se maintenir d’une manière si tenace dans le plasma d’une plante aquatique alors que ce gaz est soluble dans l’eau. Il faut admettre l’existence d’une membrane va- cuolaire résistante et c’est ce qui a été constaté d’une ma- nière bien évidente par l’auteur. Si on laisse putréfier lentement l'O. rubescens, la mem- 284 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE brane, le plasma cortical et le corps central se liquéfient dans ce liquide aqueux teinté en violet rose. Par contre les vacuoles à gaz se maintiennent en conservant leur forme irrégulièrement méandrique. L’addition d’eau les fait subi- tement disparaître en dissolvant le plasma vacuolaire qu’on peut facilement constater. L'auteur rappelle en outre que la rubéfaction de la mer Rouge observée par Ehrenberg et particulièrement décrite par Montagne, la même coloration observée par Darwin sur l'Atlantique, et par d’autres dans la mer Jaune, sur les côtes. de Chine, par Hinds sur le littoral de la Californie et du Gua- témala, doit son origine à des oscillariées qui se comportent exactement comme 0. rubescens du lac de Morat et qui flot- tent sans aucun doute par le même procédé. Ïl ajoute que la rubéfaction du lac de Neuchâtel est due au Bryococcus Braunû qui rougit fortement l'huile qu’il excrète et qui lui sert d'habitation flottante. (Voir une pré- cédente communication). M. Briquer étudie un cas de fasciation compliquée d’une tripartition de la fleur chez le Ranunculus bulbosus. La tige fasciée forme un large ruban terminé par une fleur mons- trueuse, dont le diagramme possède un axe étiré dans le sens du plan de la fasciation. Tandis que les fleurs normales ont un diamètre de 2 cm., le grand diamètre de la fleur anormale atteint 3 cm. En s'étirant, la fleur s’est divisée en trois massifs, un massif central à plan diagrammatique cir- culaire (que nous appelons massif À) et deux massifs laté- raux à plan diagrammatique elliptique (massifs B et C). Les trois massifs ne sont séparés les uns des autres que par deux enfoncements du torus ; ils présentent les particularités sui- vantes. (Voy. le diagramme ci-joint.) Sépales,— Ces phyllomes sont au nombre de 10 à 12 pour les massifs B et C; ils sont nombreux dans les enfoncements mais ne paraissent point appartenir au massif À. Leur dis- position est irrégulière ; ils chevauchent les uns sur les au- tres ; ils sont plus allongés et plus velus que les sépales nor- maux. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 285 Pétales. — Les pétales de fleurs normales récoltées à côté de l'individu monstrueux sont obovés, arrondis au sommet et longuement cunéiformes à la base où se trouve un onglet verdâtre, tandis que le limbe est d’un jaune d’or. La nerva- Diagramme d’une fleur monstrueuse du Ranunculus bulbosus, placée au sommet d’un pédoncule fascié, et présentant une tripartition incomplète avec étirement de l’axe du diagramme dans le plan de la fasciation ; ap, plan de symétrie antéro-pos- térieur ; gd, plan de la fasciation ; se reporter au texte pour le reste. tion de ces pétales est conslituée par une série de cordons, divergeant graduellement à partir de l'onglet pour aboutir à la marge supérieure du limbe. Vers le sommet, toutes ces nervures se bifurquent plusieurs fois et celles des bords cè- dent une série de cordonnets secondaires du côté de la marge la plus proche. Les pétales anormaux présentent peu de dif- férences d'avec les pétales normaux. Certains d’entre eux ont même exactement la même forme. La plupart sont ce- pendant plus étroits. Un certain nombre d’entre eux sont difformes, ayant pris un accroissement exagéré d’un seul côté. La nervation, sans changer de disposition, est plus dé- veloppée du côté hypertrophié. — Les pétales n’existent que dans les massifs latéraux B et C, ils font défaut dans le mas- sif À. Ils occupent toute la périphérie de l’androcée, mais uniquement du côté extérieur ; partout où les massifs B et C sont en Contact avec le massif À, les pétales font défaut. Le nombre des pétales s'élève de 5 à 8 et à 12; ils chevauchent les uns sur les autres, de telle sorte qu’il est impossible de les considérer comme insérés sur une spirale régulière. Les v 286 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE derniers pétales, c’est-à-dire ceux qui avoisinent le massif À sont pliés ; leur dos de plicature est inséré dans les enfonce- ments qui séparent les massifs B et C du massif A. Androcée. — Chaque massif possède un androcée normal mais à très nombreuses étamines; celles-ci ont en moyenne des filaments plus courts et des loges anthériennes plus lon- gues que les normales. Le pollen est constitué par des grains ellipsoïdaux, à membranes minces, pourvus de trois plis lon- gitudinaux, un peu ondulés, très nels, se réunissant aux pôles du grain et divisant la parei en trois champs finement ornementés. Au contact de l’eau tiède sucrée, les grains ger- ment très facilement en émettant des boyaux normaux. Gynécée. — Le gynécée des massifs B et C est de forme elliptique, celui du massif À a un contour circulaire. Les carpelles sont très nombreux, ordonnés en spirale. Leur bec recourbé est chargé de boyaux polliniques. A la base, les parois des carpelles sont Æ byalines, vers le haut elles sont très chlorophylliennes. Ventrus antérieurement, les carpelles sont pourvus postérieurement d’un cordon libéro-ligneux qui se ramifie dès la bäse; une grande branche remonte directement dans la direction du bec. — L'’ovule est placé dans une cavité carpellaire bien plus grande que lui, de forme ovoide. Il est tellement anatrope, à raphé ventral, que le micropyle est un peu rentré dans la direction du hile. Les tissus du raphé et des nucelles sont hyalins et turgescents, d'apparence normale. — Le sac embryonnaire, fort pelit, est silué à peu près au centre du nucelle. Nous avons considéré cette singulière monstruosité comme due à la tripartition imparfaite d’une fleur unique. Ce n’est pas ainsi que l’on a considéré les rares cas analognes signa- lés dans la littérature tératologique des renoncules. Les au- teurs ontgénéralement vu dans ces formations des synanthies’, ! Suringar, Quelques observations de tératologre végétale (Arch. néerl. VII, 1873). J. Camus, Anomalis e varieta nella flora del Modenese, III p. 2 (Rendic. della soc. dei natural. di Modena, ser. 3, vol, III, 1886). Penzig, Pflanzen Teratologie I p. 182. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 287 soit des soudures de fleurs rapprochées par l’état tératologi- que de la tige. Cependant, au moins pour le cas que nous avons pu étu- dier, notre interprétation nous paraît plus probable. Il est, en effet, très naturel de considérer l'élargissement du dia- gramme selon son plan transversal comme la conséquence de la fasciation imposée au pédoncule. Selon nous, unefleur nor- male placée au sommet d’un pédoncule fascié serait plus monstrueuse encore, si on peut s'exprimer ainsi, qu'une fleur à diagramme étiré dans le plan de la fasciation. Deux autres raisons nous portent à préférer la théorie de la tri- partition imparfaite, c’est d’abord la continuité de l'androcée dans les trois massifs monstrueux, ensuite l'absence de pré- feuilles antérieures et postérieures pour les massifs B et C. Si ces massifs représentaient des fleurs distinctes, les préfeuilles en question devraient exister! Or on ne trouve, précédant la fleur monstrueuse, qu'une feuille axillaire et deux préfeuil- les (bractéoles) latérales placées à des niveaux différents et obliques par rapport au plan gd. Des fleurs du genre de celle qui vient d’être étudiée peu- vent-elles perpétuer leur diagramme chez leurs descendants par hérédité ? Oui, dans une certaine mesure. M. de Vries a démontré que, pour devenir régulièrement héréditaires, les fasciations devaient être sélectionnées parmi les produits de parents fasciés eux-mêmes*®. Les circonstances dans lesquelles nous avons observé notre Ranunculus bulbosus lui imposaient des conditions tout autres. Les croisements ne pouvaient s’opé- rer qu'avec des individus voisins normaux. Îl ne peut guère dès lors se produire que des fasciations accessoires, c’est-à- dire des fasciations qui apparaissent de temps en temps seule- ment el en sautant des générations entières. Les fleurs à dia- gramme étiré avec tendance à la partition seront donc normalement en un même lieu un phénomène sporadique. ! Voy. Eichler, Blüthendiagramme IT p. 160, fig. 62. ? De Vries, Over de erfelijkheid der Fasciatiën (Sur l’hérédité de la fasciation, avec résumé français). Bot. Jaarb. door gen. Dodonaea VI p. 72-118, ann. 1894. 2 288 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. M. Th. Luzun présente deux belles et curieuses photogra- phies de la veine liquide brisée obtenues au moyen de létin- celle d’une machine électrique statique. M. Sorer présente quatre photographies qu’il a obtenues à l’aide des rayons Roentgen et qui représentent, un pied vu de profil, une main avec une aiguille logée dans les chairs entre le pouce et l'index et dont il s'agissait de déterminer la po- sition, un bras de jeune fille avec le poignet dont les os sont très nets, enfin une médaille d’aluminium dont le relief très marqué a été parfaitement rendu. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 16 janvier 1896. P. Binet. Toxicologie comparée des phénols. — F. Kehrmann. Constitution et nomenclature des indulines. — O. Hinsberg. Considérations sur le groupe azoïque,. M. P. Biner présente un travail sur la toxicologie comparée des phénols. IL s’est plus particulièrement attaché à recher- cher quels sont les rapports qui existent entre la constitution moléculaire de ces corps et leur action physiologique, et com- ment la toxicité de la molécule phénolique se modifie avec les changements qu’elle éprouve. Les injections ont été généralement pratiquées par voie sous-cutanée et les animaux choisis ont été les deux espèces de grenouilles, le rat, le cobaye et parfois le lapin. L'auteur est arrivé aux conclusions suivantes : L’intoxication par le phénol se manifeste par une période d’excitation avec tremblement, à laquelle succède un collap- sus avec petites secousses spasmodiques. La plupart des corps appartenant à la même classe chimique agissent d’une manière analogue. Ce syndrome n’appartient pas spécialement à l’hydroxyle phénolique, car le benzène le produit déjà, quoique d’une façon atténuée et avec une toxicité infiniment moindre. I faut tenir compte cependant de la transformation partielle en phénol que subit le benzène dans l’organisme. Les oxyphénols à deux hydroxyles (pyrocatéchine, résor- cine, hydroquinone) sont beaucoup plus excitants et générale- ment plus toxiques que le phénol; au contraire ceux qui ren- ferment trois hydroxyles (pyrogallol et phloroglucine) le sont beaucoup moins. La pyrocatéchine, l’hydroquinone et le pyrogallol provoquent la formation de méthémoglobine. Les homologues des phénols (crésols, thymol, orcine) sont 290 SOCIETÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. moins excitants et généralement moins toxiques que les phé- nols correspondants. Ils le sont d’autant moins que le poids moléculaire ou le nombre des alcoyles substitués est plus élevé. Par contre, ils sont plus irritants pour les viscères. Parmi les isomères des oxyphénols et des crésols, ce sont les dérivés méta qui se sont montrés le moins toxiques. Les éthers alcoyliques des phénols sont beaucoup moins toxiques que les phénols eux-mêmes. L’anisol et le phénétol provoquent un tremblement, tandis que dans le gaiacol, éther monométhylique de la pyrocatéchine, l'excitation si in- tense que provoque cet oxyphénol a totalement disparus L'introduction d’un groupement alcoolique ou aldéhydique dans la molécule d’un phénol atténue l'excitation et la Loxi- cité, Avec l’aldéhyde salicylique le tremblement est beaucoup plus prononcé qu'avec l'alcool correspondant (saligénine). Avec l’alcool benzylique le tremblement et les secousses manquent, la toxicité est faible. L’isomérie de cet alcool avec les crésols, dont l’action est si différente, fait ressortir toute l'importance de la fonction de l’hydroxyle, alcoolique dans le premier de ces corps, phénolique dans les derniers. La présence d’un groupement acide dans la molécule d’un phénol diminue la toxicité, mais en modifie le caractère. Il apparaît avec l'acide salicylique, si on le compare à l’ortho- crésol, des crises de contracture et de dyspnée qui appartien- nent déjà à l’acide benzoïque. Comparé au pyrogallol, l'acide gallique ne provoque plus de secousses, mais il conserve l’action nocive sur le sang, bien qu’atténuée. Le para-amidophénol est moins excitant et moins Loxique que le phénol, mais il altère profondément le sang. La 10xi- cité diminue dans ses produits de substitution si le groupe substitué n’est pas lui-même toxique. M. F. KeurmanN développe ses idées sur la constitution des indulines et sur leurs relations avec les safranines. Ces rela- tions étant aujourd’hui bien établies, il paraît désirable d'adopter une nouvelle nomenclature qui permette de les mettre en lumière. L'auteur propose de nommer phénazone la substance mère des indones, et phénazime celle des indu- SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 291 lines. On aurait alors, dans la série des dérivés de la phéna- zine, les quatre types suivants : N N sé Pre NU Ds Wu. N N H Phénazine, Phénazone. N N US A N Dur ua Ne N N H pee R OH Phénazime. Hydrate de phénazontum. Les positions des substituants liés au carbone seraient dé- signées par les chiffres 1-8, tandis que les groupes liés àl’azote ne porteraient pas de numéro. En ce qui concerne les dérivés de la naphtophénazine, M. Kebrmann propose d'employer les noms de naphtophéna- zone et de naphtophénazime lorsque le groupement quinoïdi- que se trouve dans le noyau benzénique, et de dire au con- traire phénonaphtazone et phénonaphtazime lorsque ce même groupement fait partie du noyau de naphtaline. Voici quelques exemples de l’adaptation de cette nomen- clature aux indones et indulines connues : N Anciens noms. Nouveau nom. NN 0 ei N Beuzolinduline. Phénylphénazime. NH Aposafranine. 292 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÊVE. N Anciens noms. Nouveau nom. ds OH Ch Se é de Oxybeuzolindone. Oxyphénylphénazone 2. Oxyphénylphénindulone. ANS / \O YpaenyIp N | CH, N FN Safranol. Oxyphénylphénazone 6. N | CH, N + À Phénosafranine. Aminophéylphénazime 6. NH, -- RE NH N | C H, N ns Rosindone. Phénylphénonaphtazone, FAR Phénylnaphtophénindulone. te Le — 0 N Isorosinduline. Phénylnaphtophénazime. ph NX A =NH SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 293 M. 0. HinsBerG fait une communication sur le groupe azoï- que. Il commence par définir de ce qu’il entend par l’expres- sion : liaisons doubles alternantes; ce sont des liaisons doubles séparées par une liaison simple, telles qu’elles existent, par exemple, dans les groupements suivants : | | | O=N C=N N—=N Si l’on considère la structure des dérivés azoïques et dia- zoïques, c’est-à-dire des substances caractérisées par le groupe —N=N—, on s'aperçoit que ces corps renferment presque toujours des liaisons doubles alternantes. Exemples : NE EDS DE ESS Se A Sue Real je | | Chlorure de diazobenzène. Azobenzène. NH,—C—N = N—C—NH, NE, I | C—=N—N=NOH 0 0 NH, Azodicarbonamide. Diazoguanidine. On peut donc dire que la constitution de la plupart des dérivés azoïques et diazoïques peut être exprimée par le schéma N=N | EU Il est permis de supposer que deux liaisons doubles alter- nantes exercent une influence protectrice l’une sur l’autre, de telle sorte que chacune d’elles est plus stable que si elle était seule ou entourée de liaisons simples. Le groupement a—b | C—=4 est plus stable que les groupements a—b | c—4 294 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. ou a—=b | c—. Ce principe, appliqué aux dérivés azoïques et diazoïques, montre pourquoi le groupe —N=—N-—, peu stable par lui- même, le devient lorsqu'il est accompagné d’une seconde liaison double alternante, ainsi que cela est le cas dans la très grande majorité des composés de cette classe. M. Hinsberg mentionne cependant quelques exceptions à cette règle (dia- zométhane, tétrazones). Séance du 13 février. C. Margot. Sur quelques propriétés de l'aluminium. — E. Ackermann. Dosage du résidu sec du lait, du vin, de la bière, ete. — O. Hinsberg. Quinoxa- linophénazine. M. C. MarGor passe en revue quelques-unes des propriétés curieuses que présente l'aluminium. La faculté que ce métal possède d’adhérer au verre par frottement peut être utilisée pour produire sur cette dernière substance des décorations métalliques inaltérables ayant l'apparence d’incrustations en argent poli. M. Margot fait circuler un certain nombre de pla- ques de vérre coloré qu’il a gravées au moyen d’une petite meule en aluminium mise en rotation rapide par une trans- mission flexible. Une propriété singulière qui distingue l'aluminium des métaux usuels réside dans la formation des alliages colorés qu'il peut fournir avec quelques métaux peu fusibles. A l’al- liage connu du chimiste anglais Hunt, formé d’or et d’alu- minium et ayant une teinte pourpre à reflets rouge rubis, il faut ajouter certains alliages de platine, de palladium, de ni- ckel et de cobalt. Le platine uni à l’aluminium (Al=—98, Pt—72°/,) donne un alliage ayant la couleur de l’or, le palla- dium un alliage rose cuivré, le nickel et le cobalt des alliages plus ou moins jaunâtres. Ces alliages, qui semblent étre des combinaisons chimiques définies plutôt que de simples mélan- SOCIÈTÉ DE CHIMIE DE GENÉVE. 295 ges, ont une structure cristalline, et la plupart d’entre eux se désagrègent avec le temps. On sait que l'aluminium offre à la prise de la soudure de grandes difficultés provenant principalement de la formation, à la surface du métal, d’une mince couche d’alumine qui em- pêche l’adhérence; la même cause s’oppose aussi au recou- vrement galvanique de l’alumirium. En employant un pro- cédé découvert récemment par M. Margot, il est possible cependant de cuivrer ce métal, et par cet intermédiaire de le dorer, de l’argenter ou de le nickeler. Ce procédé repose sur un décapage préalable de l'aluminium au moyen d’eau légè- rement acidulée par l'acide chlorhydrique, suivi d’un lavage très superficiel à l’eau pure. Lorsqu'on immerge l’aluminium ainsi traité dans un bain légèrement acide et peu concentré de sulfate de cuivre, il serecouvre immédiatement d’un beau dépôt de cuivre adhérent, dépôt que l’on peut ensuite aug- menter, après un fort lavage à l’eau, en reliant l’objet à une source d'électricité. L’oxydalion superficielle de lPaluminium explique la cu- rieuse expérience suivante, dont la réalisation est impossible avec les autres métaux. Si l’on fait passer dans un fil d’alu- minium un courant électrique, on constate avec surprise que on peut, sans qu’il v ait rupture, augmenter l’intensilé du courant jusqu’à ce que le fil ait atteint la température du rouge blanc. Le fil d'aluminium, dont la longneur peut attein- dre 30-40°%,se maintient dans cet état d’incandescence, obéis- sant aux plus legères impulsions de l’air ambiant et mon- trant une sensibilité extrême aux actions magnétiques provo- quées par lapproche d’un aimant. Ce fil est évidemment constitué alors par une veine liquide entourée d'une gaîne protectrice d’alumine qui l'enveloppe de toutes parts et l’'em- pêche de se rassembler en goutelettes. Parmi d’autres singularités qu'offre l'aluminium, M. Margot cite encore sa transparence à peu près complète pour les rayons Rôntgen. M. E. AckERMANN parle des méthodes de dosage du résidu sec dans les analyses de lait, de vin, de bière, etc. 296 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. M. 0. HnsBerG décrit une azine double de la formule N N Forte Pare NN qu'il nomme quinotalinophénazine. Ce corps se comporte comme une quinone; il réagit en particulier avec l'acide chlorhydrique et avec l'acide benzène-sulfinique en donnant les produits d’addition suivants : CI H N N C4 N N H PA . GE En + et LT V4 N N H Ces réactions prouvent la structure orthoquinoïdique de la substance. A. P. N-TE 7 D prier 7: f 1 Le 4° 2, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A [L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE FÉVRIER 1896 très forte gelée blanche le matin; brouillard enveloppant depuis 7 h. du soir. givre le matin; brouillard ; 1l est enveloppant pendant la majeure partie de la journée. 3 et 4, brouillard pendant tout le jour. 1, 12, brouillard enveloppant pendant tout le jour. givre le matin; brouillard pendant tout le jour; il est enveloppant jusqu’à { h. du soir. brouillard pendant tout le jour. brouillard pendant tout le jour; il est enveloppant jusqu’à 1 h. du soir. brouillard enveloppant le matin. très forte selée blanche et brouillard enveloppant le matin. très forte gelée blanche le matin. très forte gelée blanche le matin; rosée le soir. 13 et 14, très forte gelée blanche le matin. brouillard le matin et depuis 7 h. du soir. brouillard le matin. très forte gelée blanche le matin ; brouillard enveloppant pendant tout le jour. brouillard enveloppant le matin. , très forte gelée blanche le matin; brouillard enveloppant le matin, à # h. du soir et depuis 10 h. du soir. très forte gelée blanche le matin; brouillard pendant tout le jour. brouillard le matin et depuis 7 h. du soir. brouillard le matin. forte bise pendant tout le jour. forte bise pendant tout le jour. forte bise de 4 h. à 9 h. du soir. légère chute de neige le matin, couronne lunaire à 10 h. du soir. brouillard jusqu'à 7 h. du matin ; quelques gouttes de pluie à 9 h. 40 m. du soir ARCHIVES, LL LE — Mars 1896. 21 y " r + AE) F: 3 | ne - 37 Valeurs extrèmes de la pression hi es obse MAXIMUM. & mo n.’ Le Ath: min. 2 = ARR: ssSs Ps - © 1 au 00° 97 es ED 209 209 209 209 209 + 29 QD «4 l NÉBULOSITÉ in any np “duo par je veut. Kil. par beure. | } “ANN |” Y 'ANN | "JBA F'AMSS PASS T'AMSS "JBA our || DEAR oUfr9 *AUA F'MSS aUIU) | F'MSS T'MSS PEN | Ci: 02 £N aUUo F CINN | F'MSS D'MSS EMSM T'MSS FL MSS | £ ‘MSS | 6 MSS Y'MSS T'MSS ‘uen —IWOp JU9A Nombre av ji LU r 09€ 06% OC 0G£ OVY 09€ OGL OS 06% 059 06% 0GL 008 069 0€9 OS8£ . OSG 06€ 07% 06G \l “UATTIN ct su 19 HOLTEAYES 9 "10 J SSL | 1 per AT ] l (l AG © né GNU md md Tatoets — nm DS = DEEE = 20: ARR —+——— l ! 2 ——————— L l SR RE come LE » 29 OR t'en) OD=DRMMSQS 1 : | GE'GTL 8682 |60'E8L | FT'GHL KG GGL OÙ &&L MSI GUIQ D EH © = DO # | | TT, a1megdu L 80 £GL | LEE 18 861 | £6L EO'SEL | VL'OTZ |08Z8L | O8UT |OS'OEL | 6L'LGL O6 DEL | VC YGL Se nel 96'EGL Y9 LGL | VQ' De |YY'O6L | CG I FF'OEZ 1L 1 \CLBL | TR GeL IGC'8GL | 67 6 JG 66 9621 60 09 86L | 69 TEL |EL TEL | CO'NEL OSTEL | GT'6EZ 8L'8GL | G8'EGL 80 YGL OL'VGL LV GG OEFGL Ad LyGG£L 11 2404 A! 664 OT GEL | 609€ | 89'06/ S9'86L CO'EGL GOTEL CPTEL VU GEL | LO'GEL 09€ C6 YGL “180184 | 1#0484 ne 9119840 | 911980 “UUXCN | “UTUIIN SE “J4)9W0184 ENE | 70 GVL LVT 79% 66'L 68% eY 67G 600 | LY'T 96 % 80° / 66 } 67 ç OÇ'E 0£'7 6ÿ9 £0'8 60% 079 LL'9 60'S C0'0 OUTTEU | CITATION Jnayneu Re] |oae 1189 EE vi ll —- ==37 RES î " — — — — ! ! l : 22 l —— l VT'6T LEE 2 | BL'GGL | sop ‘Aout 670 + GE CL som ET C6'6FL | | 66 2TL | LL'VGL | LO'8GL | 31 LGL | CO'TEL | | 88' GG 00 GG. | G8'86L T8 '06L VE'LGL | GL'EGL OT'SGL | 6G'O6L | 88 OEL O£'96L | 16 GGL 88 Gi | GI'LEL | 89'0€2 | | 08'8EL | 8L'6GL | | S8'TEL OS'EEL | 69 662 | SY'GTL GG'CEL £6'81L EL'ORL (LL 1 ÿ& Ion ef} Jours du mois. | SE 396 Le MOYENNES DU MOIS DE MARS 1896 Baromètre. 1h. m. 4 hi. m. Th. m. 10 h. m. 1h.s. 4,h.s. TS 10h, mm mm mm min mm mm mm 72480 72466 72494 72472 125,05 725,69 725,89 2 » 727,13 72678 727,40 727,14 726,31: 725.66 726,09. 726,56 3 » 72530 725,03 725,31 72545 72479 72404 72426 72487 b) Mois 72397 72582 72368 72383 72326 7289 723,31 72374 um {re décade 795,55 Température. dre déc. L 631 + 635 + 399 L 798-L 883 + 847 706 L 650 2 Oo» L 702 603 56 + 986 + 13,97 13.61 + 1041 L 863 3 » + 6364 382 + 32 + 883 L 1028 + 10,64 + 837 + 707 Mois + 6,56 + 602 + 5,61 + 8,89 + 11,00 + 10,80 + 8,60 + 7,39 Fraction de saturation en millièmes. {re décade 773 78 796 716 666 659 742 742 2h 816 843 863 704 d32 d33 690 773 uni. + 794 821 847 663 295 D43 650 727 Mois 794 816 836 692 D98 d77 693 747 Clarté Chemin Eau de l'heri. l'uerun. Temp. moyenne jalcouru pluie ou Luuui- min. max. du Rhône. du ciel, p. le vent. de neige. ètre. u u 0 kil. p.. h. nm ci L'+ décade kB + AOL + 5,51 0,87 6,05 64,8 103,90 2° ” 4,99 + 15,31 + 5,99 0,69 2,44 0,8 121,39 Mois ae 4 5 où EE + 423 +12399 + 6,88 0,66 3,06 22,1 101,94 + 454 + 1260 + 6.15 0,74 4,0% 87,7 108,85 Dans ce mois l’air a été calme 36,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. a été celui de 0,51 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. &1°,0 W. et son intensité est égale à 27,7 sur 100, 397 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE MARS 1896. Le 1e, brouillard jusqu'à 10 h. du matin. 2, neige de { h. à 7 h. du soir, puis brouillard. 4, neige pendant tout le jour; fort vent depuis 4 h. du soir. 5, brouillard à { h. du soir ; neige de 4 h. à 7 h. du soir. 6, forte bise le matin et depuis 4 h du soir; légère neige à 10 h. du matin ; brouillard depuis 1 h. du soir. 7, forte bise le matin et à 7 h. du soir; brouillard jusqu'à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir ; neige à 7 h. du soir. 8, neige par une forte bise pendant tout le jour. 9, neige jusqu'à ! h. du soir, puis brouillard ; forte bise jusqu'à 7 du matin et de {h.à 4h. du soir. 10, forte bise jusqu'à 4 h. du soir ; légère neige à 7 h. du matin ; brouillard de 10 h. du matin à 7 h. du soir. 13, brouillard jusqu'à 7 h. du matin et de { h. à 7 h. du soir. 18, brouillard à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 19, légère neige à 7 h. du matin, puis brouillard ; forte bise à 4 h. du soir. 20, brouillard depuis 10 h du soir; neige dans la journée. 21, brouillard de 40 h. matin à À h. du -oir et depuis 10 h. du soir; neige de 4 h. à 7 h. du soir. 26, légère neige à 7 h.du matin et à 10 h. du soir ; brouillard de 1 h. à # h. du soir. 27, neige jusqu’à 7 h. du soir, puis brouillard; forte bise depuis 4 h. du soir. 28, brouillard jusqu’à 7 h. du matin; neige depuis 4 h. du soir. 29, forte bise pendant tout le jour; brouillard depuis { h. du soir. 30, brouillard depuis { h. du soir; forte bise depuis 10 h. du soir. 31, brouillard pendant tout le jour. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. 3 à minuit 7 à A1 h. soi Al à 11h. 16 à 9h. 22 à 9 h. soir 34 à {1 h. soi MINIMUM. A 534 85 . Soi Se TE 551,10 . matins 23-7000 561,30 + MANOIR 298,29 math ;.:LT eee 362,00 matins; 2680 549.59 LE9 0 | O0'T | F ‘AN = £08 + 686$ = | 80 | FT ‘IN à DOTE VE TE GES es loanr | = L LP Fo re I | G'9 — | CTI — £ 6T | F9 19 SIGN de | : ax Ù -... lo lp | de De Se 190 — | A Le Ge Fe ge: COTE mme DU Etage no IRIPPES | G'8 Poe — | 669 — | &8r— | & [GS | OFISE | GS'Z — | OZ GS AE ME | Pt Le à 7 AE PORT coetg SSSR GR PRES face ie 1. er NS Rens .|EOT EG 000 , | 609 — | se OURS GE — BIO | Se LGO | # MS SE Le<-A AE 0€ + LA NRILE 606 = NO CON > es 18" + 16696 | LG AR mehr Lee SNL 09 — 99% + | OÙT — | 87406 a 18% + £620 | 9% | 0£0 | I nn PRES Hell De Herr mes | 0:06 | (eue a9€ + | 10600 | GG £60 |} ‘MS | ; RSI sole CAE = LG NME || G9'/96 | 1 € 19€ 66% + 26796 | % | GL'0 | i Fe É rer) nes | 08 | £0 — de Ex De L LT — | 0829 | Eu | AE 18 0298 | e8 DD MES EN | ; | 0% lg + | 0 — | ze% RC are | C7:008 | 26500 | Let 9L'99€ || AG) | . \ + y" NOEL tte & G& 7 + CHE — | “en Q 19€ | CCG + 7 G0C ” | e1'0 : =. | L ss... he ee “ie SU ere | (A + 20% ets | Dit | O9 | 9£'C al Den ue É80 D “AN à alé leds Le RS OR AE | GT 00 | T ae Pr : “D … | ze 3 de 3 dre es 8€ 0 + | 09:89C da | ue L Le Ro | 8T Q | res | Le... | 0% à DES + | 50% — | 07806 | | 86, 806 | 2 GT lé @é | Que LOGE | QL | eue ol FAR SR ARR ne re De ou ane L | &GY — | CII | SU ste + | 07696 | GT 160 | I HN TA Pres 2 A AR DER | LE | 56% -- | 019 | 00666 560 — | GI6SS | %I 60 | ‘AN | D A D | 89 = 12666 +.| GE — | CE & | 00686 | LFO + | 18686 mnt on. Éd ONE M 80% — “og | LUI | 188 + sue | 81 O0 | & “IN As os. | 20 — | 80 20 2 166 — | ge 00e | A Ra en PA ER = € 2 y NP AE SN TE RE ec eoc | QUE AN): | FR den PA Men EE Un SE | à c9'0 “its [I Fe) Sy NE Rue TELE INONTRS |-cc'enc 10 Cr TOUS | O0'E | ù se (ie L y OF: | de RUE SE0 be 66 L — | Cp cn | SESOG | 662 66 998 5 2 AO pen loc. G'GF | 086 | 8 — LL ià de loue le 0e ms Re | eptu lu + OA At Re Pt de |Uoet PE ADM ie Lee | rs “an | G'ET (1 CU — | SI Pos | 90e | ez'eec 8 L — | 6E ES | 7 | L Ç ..... RM ne = 10 EAN OT ete | RG SE AE GE — (YA G ! | PR A Re dr Ten tr OU FL | See | SR | GER — CAS 23 | De ET Dee 6 — | OFES | SL'8RG | CFE + Geo | E DURE Rd SuEY Sage | 0e ‘11980 ÿ Sap| * 9 — _ DELL uti}yum us L É S QUON ne l Aie LUXE ML one) | “soanoy #8 leudersoueq|ouydersoeq| ‘ojeu RE 1 | SE JU9 A RES eee eut TuTN E| D0AP 11U9H Re né JASQO|NE JAI2SGO Fe “sauna 4zl gg [anuuxex |unuuar 21 PJ | Sop “ou = AIM “$1au no am EUR 2 Nage A = c" ct) eamyeagduts he a. | = RooreE | : O6RT SUV COHVNHAS-ENIVS 400 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — MARS 1896. Baromètre. {h.m. &h. m. Th. m. 10 h. m. AE &h.s. Th.s. 10 h.s. LULU mr nm mm mm mr mm mm Lee décade... 560,29 559,79 559,81 560,14 560,10 560,39 560,79 560,87 22 - 563,99 563,67 563,70 563,87 563,77 563,62 564,07 564,28 3e » ... 561,16 560,75 560,78 560,91 560,76 560,52 560,61 560,64 Mois - 561,79 961,38 561,42 561,61 561,52 561,48 561,78 561,89 Températnre. 7h. m. 10 h. m. 4h.s. &h.s. Thu.s 10h.s Lie décade...— 7,22 — 4,73 — 3,22 — 4,86 — 6,78 8.3 2, x ...— A5 — 2,09 + 0,07 : 20,70 3. » — 748 — 4,5 — 2,866 — So Mois ..... — 6,33 — 3,67 2,03 — 3,03 — 5,526, Vin. observé. Max. observé. Nébulosilé. Eau de pluie Hauteur de ia ou de neige. neige tombée 0 o mor ann {re décade. .. — 10,00 2,47 0,81 116,8 1130 PROPOS me LA 1. 0,40 7,0 40 FE 00,01 et 0,67 10,2 460 Mo er ON Nr7 0,63 164,0 163 Dans ce mois, l’air a été caline (0,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 3,37 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., intensité est égale à 65,0 sur 100. et son PTAIV { 4 Phys. et nat . Avril 1896. 4 pér: T1 ecernces Archives des FI DE. 4 per. FA IG Archives des Sciences phys.et nat. Avril 1826. 4 | = D - j , AUTRE EE ù À 1 0 1) ; ! ! HAL SO ATEET 1 : : i \ 1 \ RAR | 1 nl ! i , N * + 4 : \ * ec / 1 1 nl ‘ » \ “ ‘ / h , 4 Y À eme È # ( , À \ ‘ \ \ L Le 1 “ \ CS Ci + L \ == EL 4 ( Ê de IN LACS EE ‘ Li 1 x 4 D] + + D 22 + (4 Sa sr. L, OR PNRARRE LOS RS ECTS CES ‘ s C4 “ * . LA - °’ re pe CRT TES TUE . D CT LS F'ig..9 lignes de forces. On imaginera le fil rectiligne passant par le centre commun de ces cereles et perpendiculaire au papier. Supposons maintenant une aiguille, de lon- gueur donnée, située dans le plan commun des cercles 419 SUR L’AIMANTATION DE L'ACIER et perpendiculaire à un plan passant par son milieu et le fil. Supposons en outre, que vu la petitesse de sa masse, l'aiguille ne modifie pas d’une manière sensible le champ par sa présence. Pour obtenir l’action du courant sur un point de l'aiguille, considérons l'intensité du champ en ce point. Celle-ci est tangente au cercie qui passe par ce point, et nous obtenons la composante active en projetant la force sur la direction de l’aiguille. On déterminera ainsi pour chaque point de l'aiguille, la composante et leur somme représentera le magnétisme total de l'aiguille. Pour une position donnée de l’aiguille, on doit donc tenir compte en chacun de ses points, de l’intensité du champ et de sa direction, par rapport à l’axe de l’aiguille. Si l'aiguille se trouve très près du fil, comme en { de la figure, elle sera dans des conditions avantageuses, relativement à l’inten- sité du champ en chacun de ses points, mais au point de vue de la direction du champ, les conditions seront défa- vorables. Si au coutraire, nous plaçons l’aiguille loin du fil, en 2 de la figure, 1l y aura désavantage pour l'inten- sité, et avantage pour la direction du champ. On est amené tout naturellement par ces simples con- sidérations, à supposer que, pour une aiguille de longueur donnée, il doit exister une distance à laquelle il se pro- duit un maximum de l’action résultante, et il est en effet aisé de démontrer qu'il en est ainsi. Dans la figure 3, le plan E représente celui des cercles de tout-à-l’heure, o leur centre commun, og la direction du fil rectiligne supposé infini, mn la direction de lai- guille dans le plan. La droite ot, est perpendiculaire tant au fil qu’à l'aiguille, et £ représente le milieu de cette dernière que nous supposerons infiniment mince. PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. 113 Considérons un élément dx de Paiguille situé à la dis- tance x de son milieu #4, et un élément de courant ds situé à la distance s du point o. Appelons la distance de ces deux éléments, et l’action électromagnétique sera donnée, en vertu de la loi de Biot-Savart, à des constan- tes près par l'expression : ds dx sin à 2 p ÿ désignant l'angle de b avec ds. Dans la figure cette ac- tion est représentée par la flèche dont la direction tombe toujours dans le plan E. Nous avons à en prendre la com- posante suivant la direction mn, c’est-à-dire à multiplier notre expression par le cosinus de l’angle 3 dont on voit aisément que l’angle en o lui est égal. L'action du cou- CRD SONORE ee SE TN . « ps à. 414 SUR L'AIMANTATION DE L'ACIER rant total sur l’élément dx sera donc à des constantes près : S — © ? . { sin à cos 6 dx ds p° à S = 0 Or cette action ne peut dépasser une certaine mesure, savoir le degré de saturation. Désignons donc la satura- tion pour l’unité de longueur par y, elle sera égale à udx pour l’élément dx. Envisageons maintenant l'élément situé au point #, et cherchons pour quelle valeur de la distance la saturation se trouve atteinte. Représentons celte valeur cherchée de a par B, il nous suffira de faire dans l'expression (1) : S = 0, p = r, 4 = + tout en l’égalant à sdx, ce qui donne : S = © L . sin © dx ds frise Se 0 DO LE j sin @ ds ou bien J se à D p. r? 0 En observant que ya Es Wa à VaEs et en effectuant l'intégration on trouve la relation fort simple : Pot de (2) Cette valeur B est donc la distance à laquelle un élé- ment situé dans le plan E, et se mouvant sur la droite ot PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. 415 en lui restant toujours perpendiculaire, arrive à être sa- turé. S'il s'approche davantage du fil l'intensité de son ai- mantation ne croîtra plus, mais restera désormais égale à la saturation. Revenons maintenant à notre aiguille, et faisons la se rapprocher sans cesse du fil, ce qui revient à faire varier la distance à. Tant que a sera plus grand que la limite 8 qui vient d'être calculée, aucun élément ne sera saturé. Pour a = B ce sera l’élément du milieu qui sera saturé, et celui-là seul. Pour une valeur à < f d'au- tres éléments pourront encore se saturer, et nous voulons . désigner par Ë la valeur de la distance x du dernier élé- ment de l'aiguille pour lequel il y a encore saturation. Pour calculer la valeur de £ qui correspond à la distance a, il n'y a qu'à faire l'expression (1) égale à udx. Or, en tenant compte des relations : pVEENES l'expression devient : S—= SENS P__ _adxds a dx +el so ne , J (a? xs)? a Va se x - LE Se 0 ds a dx Ë Ta+x G) la parenthèse ayant pour valeur l'unité. Cela doit donc être égal à udx pour x = Ë, ce qui donne 416 SUR L'AIMANTATION DE L'ACIER et enfin en observant l’équation (2) : &— Va — a) (4) Cette équation dit que le lieu géométrique de tous les points pour lesquels il y a encore saturation est un cercle de diamètre B, ayant son centre sur la droite of et pas- sant par 0. Appelons maintenant p la demi-longueur de l'aiguille. Celle-ci étant située à une distance a < 6 il y aura saturation pour tous ses points entre x = 0 et x — 6, mais non pas entre x = Ë et x = p. L'action totale K se compose donc de deux parties. Pour chaque élément de la première l’action est udx ou dx £ : 7 pour ceux de la seconde elle est donnée par l’expres- sion (3), et nous pouvons écrire : il À à d OT LP B a + x? 0 ANR - P Ë K—* arte ne 6 + arcts : arc tg z (5) Il reste maintenant à voir pour quelle valeur de a l’ac- tion électromagnétique K devient maximum. Pour cela nous remplacerons dans (5) Ë par sa valeur tirée de (4), A K ; et nous formerons l’équation . == 0. Ce calcul fournit la relation : Cet M ESUD IE Ba 1 (a? p*)? (6) Cette équation est du 5° degré en a et possède en tout cas une racine réelle quand 2p > 6. Il est ainsi démon- #7 (el asie Mob 0 VS NÉ ot PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. 417 tré que pour des aiguilles dont la longueur est plus grande que la distance extrême à laquelle l'élément du milieu se trouve saturé, il doit en effet y avoir une distance finie où il se produit un maximum de l’aimantation. On verra enfin sans peine que si les aiguilles sont plus courtes elles seront entièrement saturées pour toutes les distances qui les placent en entier dans le cercle donné par l’équa- tion (4). Il résulte de ces considérations que le procédé d'aiman- tation par le fil rectiligne offre beaucoup de difficultés. Il était donc indiqué de poursuivre les recherches en se ser- vant du fil enroulé en hélice, ce procédé permettant de créer un champ homogène dans tout l'espace occupé par l'aiguille ou le barreau. De cette manière il me fut aisé d'obtenir des aimanta- tions anomales, mais ici encore je ne réussis pas, malgré tout le soin apporté dans les expériences, à constater une régularité aussi nettement accusée que Savary, Hankel et von Liphart. Il arrivait généralement que des déchar- ges trouvées identiques au point de vue de la quantité et du potentiel, ainsi que cela fut constaté au galvanomètre balistique et à l’électromètre, eurent des effets magnéti- ques très différents sur des aiguilles de mêmes dimen- sions et de même trempe. Ces différences portaient aussi bien sur l’intensité de l’aimantation que sur la position des pôles. Une expérience mérite cependant d’être signa- lée. La quantité d'électricité étant le produit de la capa- cité et du potentiel, on peut obtenir une quantité déter- minée en combinant une petite capacité avec un potentiel élevé, ou vice versa une grande capacité avec un faible potentiel. On vérifiera au galvanomètre balistique que dans les deux cas les quantités sont les mêmes. En opé- ARCHIVES, t. EL — Mai 1896. 30 418 SUR L’AIMANTATION DE L'ACIER rant de cette manière sur des aiguilles minces le magné- tisme fut, abstraction faite du signe, beaucoup plus fort pour la grande capacité et le petit potentiel que pour la combinaison inverse. Plns les aiguilles étaient épaisses, plus aussi cette différence tendait à s’effacer. Voyant que je n’arrivais pas à découvrir une loi pour ces phénomènes compliqués, je tàchai d'aborder la ques- tion en étudiant comment a lieu la distribution du magné- tisme à l’intérieur d'un barreau quand celui-ci est soumis à l'induction de le décharge. La méthode qui, malgré les objections auxquelles elle peut donner prise, me parut la plus apte à jeter quelque lumière dans ces phénomènes fut celle que Jamin employa pour des aimants ordinaires obtenus par les procédés ordinaires de la touche ou du courant constant. Elle consiste, comme l’on sait, à user le barreau, couche après couche, par l’action d’un acide, et à déterminer après chaque opération son magnétisme. Il s'agissait ici en première ligne de bien établir la diffé- rence entre l’aimantation par le courant à régime cons- tant et celle par la décharge. Jusqu'à la fin de ce travail je considérai les résultats obtenus comme nouveaux. Mais, en étudiant de plus près les publications qui avaient quelque rapport avec ce sujet, je vis qu'il m'avait échappé une note de M. Claverie', où le procédé de l'acide se trouve déjà employé pour l’étude de l’aimantation induite par les décharges. Dans ce mémoire il ne se trouve cité qu'un seul exemple qui ne concorde d’ailleurs pas entièrement avec mes observations, comme on verra. Je construisis pour mes recherches un appareil avec lequel on pouvait déterminer le magnétisme permanent ! Claverie, Compt. Rend. t. CI, p. 947, 1885. OR De CAT LE TP 2 nr" . LT Tor. du” 2 PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. 419 dès que la décharge avait eu lieu, sans qu'il fût néces- saire de soumettre le barreau à n'importe quelle manipu- lation. Cette mesure de précaution est indispensable, car les secousses peuvent altérer les résultats. Sur l’une des extrémités d’un tube en verre s’enroule un fil de cuivre formant un solénoïde. Les spires ne for- ment qu'une couche et sont aussi rapprochées l’une de l’autre que l'isolement le permet. À l'intérieur du tube en verre se placent les barreaux cylindriques qui sont desti- nés à subir l’induction magnétique de la décharge qui traverse le fil. Le tube avec son solénoïde est renfermé dans un second tube en verre qui l’enserre aussi étroite- ment que possible, et l'intervalle est comblé avec de la paraffine fondue. Sur ce second tube glisse une bobine plate reliée à un galvanomètre très sensible. Afin de pou- voir employer des barreaux de diamètre plus ou moins grand, il fut construit deux appareils. Le solénoïde du plus petit avait 125 spires d’un fil de cuivre de 0,4 mm. d'épaisseur et sa longueur était de 106 mm. Le diamètre des barreaux pouvait atteindre 4 mm. Avec le grand modèle les barreaux pouvaient aller jusqu'à 8 mm. d'épaisseur, et le solénoïde avait 150 spires d'un fil de 0,8 mm. couvrant une longueur de 240 mm. Dans l’un et l’autre de ces appareils le solé- noïde était suffisamment grand pour que le champ pût être considéré comme uniforme dans tout l’espace occupé par les barreaux. L’axe de l'appareil était orienté per- pendiculairement au méridien magnétique, une précau- tion qui est de rigueur. Nous faisons d’ailleurs observer que toutes les manipulations avaient lieu de telle sorte que le magnétisme terrestre fût sans influence. On voit que l'appareil permettait de déterminer le magnétisme 420 SUR L'AIMANTATION DE L ACIER immédiatement après la décharge sans déplacer le bar- reau. Comme il ne s'agissait pour le moment que d’ex- périences qualitatives dans le but d'établir, comme nous l'avons dit. la différence entre la distribution produite par un courant constant et celle produite par la décharge, on put se dispenser de soumettre les capacités, les po- tentiels et les coefficients de self-induction à des mesures précises. Une bouteille de Lane indiquait à peu près la force des charges employées. Outre l'appareil décrit plus baui le circuit comprenait un excitateur muni de boules. Une de ses branches était mobile, ce qui permettait de décharcer la batterie soit en amenant les deux boules au contact, soit en ne les rapprochant que jusqu’à la dis- lance explosive. Pour ces expériences on se servit de fil d'acier ou d’acier en barreaux du commerce, ou bien d'acier préparé spécialement pour le magnétisme par Pinat et Cie à Alle- vard. Là où le contraire n’est pas expressément signalé, les barreaux étaient longs par rapport à leur épaisseur, mégapolaires selon l'expression de Jamin. Avant chaque essai ils furent soigneusement recuits sur un feu de char- bon et quelquefois trempés, et il ne fut jamais employé que des échantillons reconnus vierges de toute aimantatior. La marche des expériences était la suivante. On sou- mettait un barreau à l’action de la décharge dans l’appa- reil et dès après l’on déterminait le magnétisme réma- nent. Là-dessus on le pesait au milligramme près, et l’on commençait la dissolution par l'acide chlorhydrique. Après chaque séjour dans le liquide corrosif on lavait le barreau et l’on déterminait de nouveau son magnétisme et son poids. Ces opérations successives se continuaient jusqu’à ce qu'il fût réduit à l'épaisseur d’un fil. Il n’y eut ici au- PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. 421 cune difficulté, la corrosion se faisant en tous points avec la plus satisfaisante régularité, et les barreaux conservant pendant toute la durée de l’opération leur forme cylin- drique. On eut aussi soin que le lavage, entre les diffé- rents passages dans l’acide, se fît sans secousse ; d’ailleurs on s’assura toujours au début, par un essai à blanc, que ce genre de manipulation n'avait aucun inconvénient. Selon l'épaisseur des barreaux le nombre des détermina- tions variait de soixante à cent. La première série d'expériences se fit avec un courant à régime constant dont l'intensité alla jusqu’à 5 ampères. La fermeture et la rupture du courant eurent toujours Fig. 4. lieu de manière à ne faire croître et diminuer l'intensité que lentement. Les résultats furent toujours les mêmes, et la figure 4 donne un exemple obtenu par 50 observa- tions. Sur l’abscisse sont portés les poids diminuant de gauche à droite, les ordonnées indiquent le magnétisme, positif ou normal en haut, et s’il y avait eu lieu négatif ou anomal en bas. Les aimantations furent toujours nor- males et diminuèrent au fur et à mesure de la dissolu- tion. Chaque expérience donna le même résultat sans aucune exception. Les ch2ses se passèrent tout différemment dans la se- conde série faite avec des décharges ordinaires. Les figu- 4929 SUR L’AIMANTATION DE L'ACIER res 9, 6, 7 reproduisent fidèlement trois exemples typi- ques. Dans le premier ce fut un fil d’acier recuit long de 60 mm. et mesurant 1,5 de diamètre. La batterie était Fig. 6. Fig. 7. composée de 17 jarres, le micromètre de la bouteille de Lane était placé à 1 mm., et la décharge était de 50. La décharge eut lieu avec contact des boules de l’excitateur. L'expérience de la figure 6 ne différait que par les di- mensions de l’acier qui était recuit et avait 70 mm. de longueur sur 5 mm. de diamètre. PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. 493 La courbe 5 est située en entier au-dessus de l’axe des poids, le magnétisme n’ayant jamais été anomal; dans la courbe 6 par contre il fut trouvé anomal à une certaine profondeur. Pour l’expérience de la figure 7 le magné- tisme total libre était anomal au début et fut reconnu normal à une certaine profondeur. Dans ce dernier exem- ple la batterie avait 13 bouteilles et la décharge n’eut lieu qu'à la distance explosive. L'acier recuit était comme celui de 5. La courbe 5 à été obtenue par #%, la courbe 6 par 36 et la courbe 7 par 27 points. Les parties ascendantes et descendantes de ces lignes indiquent des gisements très compliqués des éléments ma- gnétiques. Au-dessus de l’axe des poids une ascension de la courbe signifie que dans la couche correspondante le magnétisme était négalif ou anomal, une descente de la courbe indique qu’il était normal ou positif, L'emploi de l’acier trempé roide donne quelquefois lieu à une particularité qu'il faut noter. En mesurant le ma- gnétisme libre quelques heures après l’action de la dé- charge on le trouve parfois moindre qu’on ne l'avait trouvé immédiatement après, et cela sans que le barreau ait subi aucune manipulation. En répétant la mesure de temps en temps on reconnaît que ce recul à une limite, et qu'au bout d’un temps variant avec la trempe il reste stationnaire. L’acier recuit ne présenta jamais, du moins d’une facon sensible, cette rétrogradation. Dans de pareils cas on ne commençait la dissolution dans l'acide ehlorhy- drique que lorsque l’état du magnétisme était devenu sta- tionnaire. Quand la dissolution d’un barreau exigeait plus d’une journée, je m’assurais le lendemain, avant de re- prendre le travail, que le magnétisme libre n'avait subi aucune altération par l'interruption. 424 SUR L’AIMANTATION DE L'ACIER Je fis encore quelques expériences avec la première méthode de Savary, c’est-à-dire avec l’aimantation par le fil rectiligne, afin de constater que là aussi le magnétisme était distribué suivant des couches coaxiales. Cela s’est trouvé vérifié et les courbes obtenues avaient le même caractère que celles des figures 5 ou 6. Avec cette méthode j'obtins une seule fois une courbe qui coupait l’axe des abscisses en plus d’un point. Le magnétisme libre, après avoir passé du positif au négatif, remonta ensuite de nouveau dans les valeurs positives. Dans cette dernière branche les aimantations n'étaient plus que très faibles et ne purent d’ailleurs pas être déter- minées avec une entière rigueur. Je note ce cas isolé parce que le seul exemple contenu dans le mémoire de M. Claverie, cité plus haut, devrait être représenté par une courbe ayant quatre points d'intersection avec l’axe des abscisses. Mes observations ne fournirent, hormis ce cas isolé. jamais plus d’un seul point d'intersection. Ce qui précède établit d’une manière évidente la diffé- rence entre l’action magnétisante du courant constant et de la décharge. Dans la suite je me proposai de sou- mettre l'acier à l’aimantation par la décharge aspirante. Je fis passer l'aspiration par l'appareil qui a déjà servi tout à l'heure et le traitement à l'acide chlorhydrique conduisit toujours à des résultats semblables. La figure 8 en représente le type. L’acier avait 60 mm. de longueur sur 1,5 de diamètre et l’aspiration avait été très forte. La décharge ordinaire était de 40 degrés de l'échelle au galvanomètre balistique et de 590 avec l'aspiration, c’est- à-dire 15 fois plus grande comme quantité. On reconnaît de nouveau la stratification des couches magnétiques comme pour les décharges ordinaires. Cependant on ne md e Sn 2 LE v- V7 " À PAR LES DECHARGES OSCILLANTES, ETC. 495 peut pas méconnaître une grande ressemblance entre ce résultat et celui de l’aimantation par le courant constant représenté dans la figure #4. Cela justifie l’opinion émise Fig. 8. plus haut que la décharge aspirante agit sur les éléments magnétiques comme un choc violent spécialement dans un sens. En se rappelant ce qui a été dit au commencement sur les écarts que l'aspiration produit dans la position de repos des galvanomètres et sur le retour de cet écart par suite d’une décharge ordinaire, il restait encore à faire ici l'expérience correspondante. Je fis donc agir une dé- charge aspirante sur de l’acier; en voici un exemple : Le magnétisme fut trouvé égal à + 433, ce qui est indiqué dans la figure 9 par le point isolé. Si j'avais maintenant entrepris l'érosion par l'acide j'eus obtenu sans aucun doute une courbe comme celle de la figure 8. Je fis alors passer par l'appareil une décharge ordinaire, dans le même sens que tout à l'heure l'aspiration. Immédiate- ment le magnétisme libre tomba à une valeur négative, à — 11. La décharge ordinaire avait donc presque totalement effacé le magnétisme induit de la décharge aspirante. Le RS une Le CHÉSEPeS T 18 Diet À Re, 496 SUR L'’AIMANTATION DE L'ACIER procédé de l’usure par l'acide appliqué maintenant donna la courbe que l’on voit, ce qui, en considérant la courbe 8, indique qu’il y à eu une perturbation complète dans +433 |, Hip 09; l’état magnétique produit en premier lieu par l'aspiration. Ce résultat très curieux confirme, me semble-t-il, la con- jecture faite plus haut, suivant laquelle la décharge ordi- naire équivaudrait à une sorte d'ébranlement des éléments magnétiques que la décharge aspirante avait engagés dans un équilibre instable. Ces résultats permettront peut-être d'aborder mainte- nant l'étude des écarts signalés plus haut dans la position de repos des galvanomètres, et des curieux phénomènes de retour auxquels ils sont sujets. Pour terminer, nous voulons indiquer comment on peut interpréter la stratification que nous venons d’obser- ver dans l’aimantation par la décharge. La première oscillation aimante le barreau jusqu’à une certaine profondeur, et, si celui-ci est suffisamment PAR LES DÉCHARGES OSCILLANTES, ETC. Â27 épais, il est probable que l’action ne pénètre pas jusqu'à son axe. Îl n’est pas impossible, en effet, que les couches extérieures de l’acier forment écran pour les plus pro- fondes. La seconde oscillation produirait à elle seule une couche de moins grande épaisseur et de signe contraire, et en venant se poser sur la première elle l’annulera en partie. [l se pourrait aussi qu’elle la détruisit entièrement, et même qu'elle ait une action dominante et suscite une aimantation qui lui corresponde. L’intensité maxima de la seconde oscillation a sans doute une valeur absolue moindre que celle de la première, mais on sait, par les travaux classiques de Wiedemann, que lorsqu'un courant d'intensité donnée a produit une certaine aimantation, il suffit pour la détruire d’un cou- rant inverse d'intensité bien inférieure. Ainsi dans notre cas la seconde oscillation pourrait au besoin annuler l'effet de la première et laisser elle-même encore une cer- taine quantité de magnétisme. Pour les oscillations ulté- rieures les phénomènes se répètent. En dernière analyse le magnétisme total du barreau se compose de couches coaxiales à polarité alternante de l’une à l’autre. En tout cas les éléments magnétiques sont distribués d’une ma- nière extraordinairement compliquée et leur groupement dépendra en grande partie de la nature de l’acier et de ses dimensions. L’hystéresis enfin ne peut pas rester sans jouer un rôle compliqué à découvrir, le temps nécessaire aux éléments magnétiques pour aller trouver leurs places à chaque instant étant probablement assez grand comparé à la durée d’oscillation. Bâle, décembre 1895. CUIVRAGE DE L’ALUMINIUM PAR F. NEESEN professeur à l’Université de Berlin. M. Ch. Margot‘ ayant décrit récemment dans les Ar- chives des Sc. phys. et nat. un procédé de cuivrage de l'aluminium qui se rattache étroitement aux publications antérieures que j’ai faites sur le même sujet, je prends la liberté de passer ici rapidement en revue les points es- sentiels de mes travaux, dont M. Margot n'avait d’ailleurs pas eu connaissance, m'écrit-il, avant la découverte de son procédé, et je terminerai par une Comparaison entre nos deux méthodes d'opérer le recouvrement de l’alumi- nium. Mon procédé se trouve décrit dans le brevet alle- mand n° 72773, demandé au nom de mon ami M. Denn- stedt, le 23 mars 1893, et délivré le 13 décembre de la même année; dans les Comptes rendus de la séance du {er décembre 1893 de la Société de Physique de Berlin, 34; et dans la Revue électrotechnique de Berlin, p. 87; Séance du 23 janvier 1894. J'écrivais dans cette dernière publication qu'à l'état naissant Où un état analogue à l’état naissant, je pré- voyais que l'aluminium serait susceptible de produire la Cuivrage galvanique de l’aluminium, par C. Margot. Archives des Sc. phys. et nat., déc. 1895. CUIVRAGE DE L'ALUMINIUM. 199 précipitation des métaux de leurs solutions. On provoque aisément cet état particulier de l'aluminium en l’immer- geant dans l'acide chlorhydrique, la potasse caustique, l'ammoniaque, etc. L'expérience en effet confirma cette manière de voir, et, d'autre part, elle montra une nou- velle propriété de l'aluminium, celle de précipiter les mé- taux de leurs solutions. Par exemple, si après avoir nettoyé soigneusement une feuille d'aluminium, on la plonge dans une solution de eyanure d'argent, la surface du métal reste inaltérée; par contre, si la feuille est attaquée par une solution de potasse jusqu’au dégagement du gaz, et introduite encore humide dans la solution d'argent, elle se recouvre immédiatement d'une couche d'argent. De la même manière on obtient la précipitation du plomb, de l’étain, du cuivre, etc. Re- marquons en passant que cette réaction fournit un moyen extrêmement sensible de déceler la présence du mercure. Comme on le sait, l’aluminium amalgamé se recouvre à l'air d’une couche d’alumine ayant l’apparence de petites houppes, ou de taches blanchâtres, si la teneur en mer- cure est faible. Si, après le passage de l'aluminium dans une solution de potasse, on l’immerge dans de l’eau contenant des traces de sel de mereure, on constate après avoir sorti le métal de l’eau et l’avoir séché que les taches blanches apparaissent rapidement à l'air. Pour l’argenture de l'aluminium on opérera par exem- ple de la manière suivante : Les objets décapés à chaud dans de l'acide nitrique, sont plongés dans une solution de potasse peu concen- trée de température ordinaire, jusqu’au dégagement du gaz. Sortis de cette solution, ils seront secoués, mais 430 CUIVRAGE DE L'ALUMINIUM. non essuyés, puis encore, recouverts de cette couche de potasse, reliés au pôle négatif d'une pile dans le bain de cyanure d'argent. On opère de la même manière avec les autres mé- taux. Naturellement il ne faut pas mettre l'aluminium recouvert d’une couche alcaline dans un bain à réac- tion acide, ainsi le sulfate de cuivre ordinaire ne peut être employé pour le cuivrage; nous recommandons par exemple un des bains que l’on obtient en ajoutant de l'ammoniaque à une solution de chlorure de cuivre. L’amalgamation de l'aluminium est parfois nécessaire; dans ce cas le mode d'opérer sera le suivant : Après un décapage à l'acide nitrique, l’objet d'aluminium est im- mergé dans la potasse jusqu’à ce que le gaz se dégage. On le tient ensuite pendant quelques secondes, après l'avoir secoué, mais non séché, dans une solution peu con- centrée d’un sel de mercure, par exemple 5 gr. de chlo- rure de mercure par litre d’eau. Une pellicule noirâtre apparaît à la sortie du bain et il faudra l’enlever avec une brosse, l'aluminium est de nouveau plongé dans la solu- tion de potasse et l’on observe alors sur le métal un vif dégagement de gaz. Sorti de cette solution l’objet est se- coué et immergé dans la solution de cyanure d'argent après l'avoir relié au pôle de la pile. Je signalerai encore le passage suivant tiré du texte du brevet Dennstedt : Il faut remarquer que la plaque d'alu- minium amalgamé ne peut être recouverte d'une couche galvanique. Une couche brillante de mercure apparaît sur aluminium plongé dans de l'acide nitrique, mais ainsi traité le métal est absolument passif dans un bain tra- versé par le courant : ni largent ni le cuivre ne se dépo- seul à sa surface. CUIVRAGE DE L'ALUMINIUM. 431 Relativement à la potasse employée dans les exemples cités, 1l est dit dans le document du brevet qu'on peut de même se servir des autres agents attaquant l’aluminium ; cette remarque se trouve encore dans les Comptes rendus de la Société de Physique de Berlin, n° 37, 1893. M. Margot suit essentiellement la même voie, mais les points où son exécution pratique du procédé diffère de la mienne sont : {° Comme exemple de l'agent d’attaque de l'aluminium, j'ai indiqué la potasse, tandis que M. Mar- got se sert de l'acide chlorhydrique. Toutefois j'ai prévu l'efficacité de cette substance et l’ai effectivement employée, comme en font foi les passages cités ci-dessus. 2° Je ne me suis pas servi du décapage préalable de l'aluminium par un carbonate alcalin, que M. Margot trouve avantageux. 30 M. Margot plonge l'aluminium un temps très court dans de l’eau pour chasser l’excès de chlore, tandis que j'éloigne le surplus en secouant l'aluminium. Berlin, avril 1896. REMARQUES SUR LE CUIVRAGE GALVANIQUE DE L'ALUMINIUM PAR Charles MARGOT N'ayant pas eu connaissance des travaux très intéres- sants publiés en 1893 et 189% par M. le D' Neesen sur le recouvrement de l'aluminium, j'ai décrit dans les Ar- chives des Sciences physiques et naturelles” un procédé de cuivrage de ce métal fondé sur une observation sembla- ble à celle qui avait été faite par cet auteur. M. Neesen, en revendiquant la priorité de cette découverte, reconnaît cependant très aimablement qu'il existe des divergences sens‘bles entre nos deux modes d'opérer. Je me permettrai d’insister quelque peu sur les détails de ces divergences. Si l’on a recours à l'acide chlorhy- drique et non à la potasse pour faire le cuivrage de l’alu- ‘ Ayant communiqué à notre collaborateur M. Margot la re- vendication en priorité qui précède de M. Neesen, nous avons reçu de lui, avec demande de la publier, la note qu’on va lire. (Réd.) 2? Voir Archives des Sc. phys. et nat. déc. 1895. Cuivrage gal- vanique de l’aluminium. CUIVRAGE GALVANIQUE DE L'ALUMINIUM. 133 minium, la méthode à suivre diffère notablement de celle qu’indique M. Neesen. Le cuivrage de l’aluminium tel que je le pratique s’en éloigne non seulement par le dé- capage préalable au carbonate alcalin, mais essentielle- ment par le lavage superficiel à l’eau pure, après l’immer- sion de l’objet à cuivrer dans l’acide chlorhydrique dilué. De ce lavage dépend surtout la réussite de l’opération. Le simple secouage de l'aluminium tel qu’il est prati- qué par M. Neesen avant la mise au bain de sulfate de cuivre, ne produit, si l’on se sert de l’acide chlorhydrique, qu'une précipitation abondante de cuivre à l’état pulvé- rulent, et non un dépôt adhérent. Il est clair que dans les conditions où s’est placé M. Neesen, c’est-à-dire le se- couage de la pièce d’alaminium (et non le lavage super- ficiel, ainsi que je l’indique) il ne pouvait recommander l’emploi de l'acide chlorhydrique et d’un bain ordinaire de sulfate de cuivre. N. Neesen n’a donc pu que signaler la précipitation du cuivre par l'acide chlorhydrique, mais non le cuivrage réel et adhérent de l’aluminium par l’emploi de cet acide. En résumé je reconnais volontiers à M. le D' Neesen la priorité de la découverte de la précipitation du cuivre par l’aluminium lorsque ce métal a subi l’action d’un liquide corrosif; mais, de mon côté, l’application pratique de ce principe au cuivrage de l’aluminium, tel que je l’ai décrit récemment, diffère de la méthode suivie ou préco- nisée par M. Neesen dans des limites assez étendues pour qu'il ne puisse y avoir de confusion sur l'indépendance de nos procédés respectifs. ARCHIVES, L. [E — Mai 1896. 91 SUR LA COULEUR DES ALCOOES COMPARÉE A LA COULEUR DE L'EAU PAR W. SPRING professeur à l'Université de Liège. Nos connaissances sur les relations de la structure chimique d’un corps à sa couleur, laissent encore beau- coup à désirer. Si, à la vérité, on a pu constater que cer- tains groupements atomiques, nommés pour ce molf : groupements chromogénes, communiquent à des corps or- ganiques une coloration plus ou moins intense, on doit reconnaître que l'on sait encore bien peu de chose, sinon rien, sur les phénomènes de coloration que peuvent pré- senter les termes des séries homologues organiques les plus simples. Cette lacune de nos connaissances provient, sans doute, de ce que l’on a regardé la plupart des corps organiques comme incolores. ÎIS nous apparaissent ainsi quand on les observe sous les épaisseurs d'usage dans les manipulations courantes; mais rien ne dit qu'une couleur ne pourra se révéler si l'on examine les corps sous une épaisseur assez grande pour que l'absorption de la lumière devienne directement sensible. Un examen fait en se plaçant à ce point de vue, a cependant le même chti ttes tit à ei tes fini ht dl hinse mt é à | SUR LA COULEUR DES ALCOOLS, ETC. 435 intérêt scientifique que la détermination de toute autre propriété physique des termes appartenant à une même série chimique homologue. Il permettra, sans aucun doute, d'arriver à des renseignements utiles sur l’évolu- tion des propriétés générales de la matière. Ces considérations m'ont porté à vérifier si les alcools monobasiques. de formule générale C,H,,,,,. OH, sont colorés ou non. Le choix de ce genre de corps est motivé surtout parce que l'ensemble de leurs propriétés chimi- ques connues aujourd'hui, les fait regarder comme des bomologues supérieurs de l’eau et que cette dernière substance n’est incolore que vue sous faible épaisseur. Comme l’eau elle-même, les alcools renferment dans leur molécule un groupe constant : l’oxhydryle OH : ils ne dif- fèrent de l'eau que parce qu'ils possèdent un groupe bydrocarboné de plus en plus compliqué d’une espèce à la suivante. C’est ce que les formules suivantes rendent évident : HONEUA IE eau. GS OEL 16. 3 méthanol. (DAS SI 9]: RER éthanol. COM 2e propanol. Etc. Un autre motif du choix de ces corps se trouve dans la possibilité de préparer au moins les termes CH,0H, C,H°.0H et C,H,,.0H en grande quantité et dans un état de pureté irréprochable, sans trop de frais. Description des expériences. Je me suis servi, pour la constatation de la couleur des alcools des deux tubes en verre de 26 mètres de long dont l'installation a été décrite dans mon travail sur le rôle des courants de convection dans le phénomène de 436 SUR LA COULEUR DES ALCOOLS l'illumination des eaux limpides ‘. Il n’y a pas lieu de revenir sur ce point à présent ; il suffit de faire connais- sance avec la manière dont il a été opéré. L'un des tubes a été rempli, à demeure, d’eau pure qui devait servir de terme de comparaison. Cette eau avait reçu quelques millièmes de bichlorure de mercure afin d’assurer sa conservation. J'ai vérifié, en effet, 1l y à déjà longtemps que l’eau distillée la plus pure devient, sans cette précaution, le siège d’une sorte de végétation qui diminue sa transparence *. L’autre tube recevait, suc- cessivement, les divers alcools. En avant de ce dernier tube se trouvait installé un grand spectroscope de Du- boscq qui permettait d'observer le spectre des alcools et de le comparer avec le spectre de la source lumineuse. La purification des alcools a eu lieu en opérant, pour chaque espèce, sur huit litres de matière. Les procédés en usage pour la préparation des produits absolus furent d’abord pratiqués ; ensuite chaque alcool a été agité avec À kg. de noir animal nouvellement calciné et distillé, finalement, dans un appareil en platine en rejetant les produits de tête et de queue. Pour mesurer l'intensité de la lumière que laissait passer, pour l'œil, chacun des liquides, j'ai fait usage du procédé suivant : J'ai découpé dans une feuille de verre enfumé, tel qu'on l’emploie pour la fabrication des lunettes, un cer- tain nombre de lames de mêmes dimensions, Leur épais- seur étant la même on pouvait admettre que chacune, prise isolément, absorbait la même proportion de lumière incidente ; mais on sait que si l’on superpose des lames, 1 Archives des sc. phys. et nat. t. I, p. 201. ? Bull. de l'Académie de Belgique, série 3, t. 5. COMPARÉE A LA COULEUR DE L'EAU. 437 l'absorption du paquet n’est pas proportionnelle au nom- bre des lames : elle varie suivant une expression expo- nentielle. J’ai déterminé celle-ci empiriquement à l’aide du photomètre de Bunsen et j’ai dressé un tableau don- nant la proportion de lumière absorbée depuis une lame jusqu’à vingt-deux lames. En opérant de la sorte il était inévitablement tenu compte aussi des pertes de lumière dues aux réflexions sur les faces successives des lames su- perposées ; aussi est-il permis de regarder l'échelle obte- pue empiriquement comme réunissant les conditions d’exactitude que comportent les mesures photométriques. Ceci étant acquis, les observations ont été faites comme il suit : On interposait d’abord entre l’œil et le tube rempli de liquide, autant de lames qu'il en fallait pour éteindre toute sensation lumineuse Soil m ce nom- bre. Ensuite on regardait la source lumineuse directe- ment à travers ces m lames et l’on ajoutait de nouveau des lames de manière à reproduire l’obscurité. Soit n ce nombre. Il est évident alors que si l'intensité I de la source lumineuse (lumière du soleil réfléchie par un mur blanc) reste constante pendant la durée des obser- vations, on pourra admettre que la résistance des n lames sera égale à la résistance du liquide conteou dans le tube. La comparaison des résistances des deux liquides différents revient donc à la comparaison des grandeurs n. Par exemple, si À et B expriment les résistances des deux liquides, on aura : Am, —=0, puisn, +m —=0 B + m, —0, puis %, + m, = 0 donc'A—#1el Bl="#,, où: A DA B h, 438 SUR LA COULEUR DES ALCOOLS On peut done déterminer commodément la résistance, ou l’absorption, relative d’une série de liquides si l’on prend la résistance de l’un d’eux comme unité. Résultats des observations. C 5 Aucun des trois alcools examinés n’est incolore sous une couche de 26 mètres d'épaisseur. L'alcool méthyli- que s’est montré bleu verdätre, l'alcool éthylique aussi, mais de nuance moins foncée; laleool amylique est de couleur jaune verdâtre. La couleur bleue, très pure, que montre l’eau se mo- difie donc régulièrement en se compliquant de plus en plus de jaune à mesure'que l’on passe d'un terme de la série homologue à un autre. Pour donner autant que possible, une indication sur la dégradation du bleu de l'eau, j'ai préparé une solution de chlorure cuivrique d’un titre constant et à l’aide d'un colorimetre j'ai déterminé l'épaisseur de cette solution: qui produisait, sur l'œil, la même sensation de couleur que chacune des substances soumises à lexamen. On trouve qu'il faut une solation contenant 16,32 de Cu CI, pour cent, pour reproduire la couleur de l’eau et que la nuance d’une épaisseur de 26 m. d’eau est donnée par une épaisseur de 0,314 de la solution cuivrique, tandis que celle des alcools méthylique et éthylique se: reproduit avec des épaisseurs respectives de 0",012 et 0,006. L'alcool amylique échappe à la comparaison par suite de sa teinte jaune verdâtre qui ne peut être rappro- chée de celle du chlorure cuivrique quelle qu’en soit l'épaisseur. On voit done qu'il y a entre la nuance bleue de l’eau et celle de l’alcool méthylique une différence de niveau colorimétrique bien plus grande qu'entre cet alcool et COMPARÉE A LA COULEUR DE L'EAU. 439 celui qui le suit immédiatement. Sans doute saisil-on déjà ici l'influence de la présence du chaînon carboné sur l'intensité du bleu de l’eau. On la constate mieux en- core si l'on procède à l'analyse spectrale de la lumière que laisse passer les alcools et si l'on compare leur spec- tre avec celui de l’eau pure. Le spectre de l’eau est bien connu. Il a été étudié sur- tout par Vogel", par J.-L. Soret et E. Sarasin *, ainsi que par F. Boas *. Ces observateurs sont d'accord pour reconnaître que le rouge est peu prononcé, le jaune obscurci, le vert très lumineux, que le bleu paraît complet, mais que le violet est entamé. En un mot l’eau exerce surtout son action sur les extrémités du spectre solaire, tout en affaiblissant l'intensité du jaune. Le même caractère s’observe dans le spectre des alcools, mais l'absorption de la partie la plus réfrangible est de plus en plus grande à mesure que le chainon carboné domine davantage, tandis que la di- minution du rouge ne fait que des progrès peu sensibles. Les choses paraissent se passer comme si le groupe oxhydryle (OH) avait pour effet d'absorber l'extrémité rouge du spectre et les chaînons carbonés l'extrémité op- posée (le violet et le bleu) en fonction du nombre des atomes de carbone. L'eau, HOH, qui est privée de car- bone, laisse passer beaucoup de violet, l'alcool -méthyli- que en laisse passer moins et l'alcool amylique donne la première lueur visible dans le spectroscope, dans le bleu ; il n’y a plus de violet. Le rouge reste sensiblement le même chez les quatre corps. 1 Annales de Poggendorff, t. 156, p. 325. ? Comptes rendus, t. 98, p. 624. 3 Ann. Phys. Beiblätter, t. 5, p. 797. 440 SUR LA COULEUR DES ALCOOLS Ces observations rendaient intéressant l’examen d'un hydrocarbure, c’est-à-dire d’un corps privé d’hydroxyle. J'ai donc rempli le tube de 26" de ligroïne préalable- ment purifiée à l’oxyde de sodium et distillée deux fois. Son point d’ébullition a passé de 60° à 110°, ce qui correspond à un mélange d’hydrocarbures depuis C,H,, jusque CH... Ce liquide était jaune sombre sans la moin- dre trace de vert; sous l’épaisseur de 26. Son spectre se composant de trois couleurs seulement : le vert, l’orangé et fort peu de rouge. Ce résultat corrobore donc les obser- vations faites à l’aide des alcools ; il permet même de dire que les alcools supérieurs à l'étage C, comprendront aussi des espèces éteignant complètement le bleu de la lumière solaire. Voici, à titre de renseignement, la reproduction gra- phique des cinq spectres observés; en tête se trouve la reproduction du spectre solaire. On pourra donc se faire commodément une idée de la décroissance des bandes lumineuses. COMPARÉE A LA COULEUR DE L'EAU. 441 Le n° 4 est le spectre solaire avec les raies principales de Fraunhofer comme repères. Le n° 2 est le spectre de l’eau. Les n° 3, 4 et 5, ceux des alcools méthylique, éthyli- que et amylique. Le n° 6 est le spectre de la ligroïne. Dans chacun des 5 derniers spectres l'intensité du jaune est fortement affaiblie, la plus grande clarté se trouve dans le vert. La figure ne reproduit pas cette parti- cularité importante. J'ai procédé ensuite à la mesure de la résistance oppo- sée par chacune des substances à la lumière du jour, en opérant comme il a été dit plus haut. En prenant la résistance de l’eau comme unité, on arrive au tableau suivant : 1527 Loges oi 1,00000 Alc. méthylique. . . .. 0,98629 Alc:..éthylique:. ... + , . 0,98383 Alc. amylique.. . . . . . 0,96576 ÉIPFOIRE St 0 , + 0,96568 On voit que c’est la substance la plus simple de compo- sition : l’eau, qui offre le plus de résistance au passage de la lumière appréciée à l’aide de l'œil. On la juge moins transparente qu'aucune des quatre matières suivantes. J'ai essayé d'exprimer la proportion de lumière que laisse passer l’eau, sous 26", en prenant la lumière du jour pour unité. A cet effet, j'ai interposé entre l'œil et le tube rempli d’eau, des lames de verre enfumé, jusqu’à production d’obscurité. Il en a fallu 6. Alors, regardant la source lumineuse au travers de ces 6 lames j'en ai ajouté jusqu’à reproduire l’obscurité. Il en a fallu 15. Ces 15 lames 449 SUR LA COULEUR DES ALCOOLS offrent done la même résistance que 26% d’eau. A l’aide du photomètre de Bunsen on détermine que les 45 lames absorbent 99,970 pour cent de la lumière inecidente. Ce nombre permet de calculer la résistance optique de cha- eun des autres liquides. La proportion 99,970 p. c. paraît énorme, néanmoins la lumière passant par l’eau est encore très visible par suite de l’exquise sensibilité de l'œil. Le tableau précédent nous fait voir également qu'il n'y a aucune relation simple entre le pouvoir absorbant des liquides examinés et leur poids ou leur volume molécu- laire. Hartley et Huntington qui ont étudié par la mé- thode photographique, la transparence de divers corps organiques de la série aliphatique ‘, avaient cru pouvoir conclure de leurs recherches que la transparence va en diminuant proportionnellement à la complication des molécules. Les résultats que je viens de faire connaître prouvent que cette conclusion est tout à fait erronée si on l’étend à toute la lumière du spectre. Il convient, à la vérité, de rappeler que les physiciens anglais n’ont opéré que sur une épaisseur de liquide bien faible : trois quarts de pouce anglais seulement, soit 19 millimètres ou 1368 fois moins que l'épaisseur dont j'ai fait l’usage. Dans ces conditions il est admissible que lindécision inévitable des résultats ait porté les auteurs à tirer une conclusion qu’il est impossible, à présent, de regarder comme conforme aux faits. Au surplus, MM. J.-L. Soret et Rilhet, dans leur beau travail sur l'absorption des rayons ultra-violets par diverses substances * ont déjà ‘ Phil. Trans. of the Roy. Soc. TI, 1879. * Archives des Sciences phys. et naturelles, 1890, t. XXIHIT, p. 5. HE FE Pre “rl “4 D COMPARÉE A LA COULEUR DE L'EAU. 443 exprimé l'opinion que la conelusion de MM. Hartley et Huntington ne résulte pas nettement des expériences dont on l’a déduite et qu'on doit l’attribuer plutôt aux impuretés qui limitent la transparence. On jugera com- bien la réserve de MM. Soret et Rilliet était fondée. Toutefois, si la transparence générale des liquides n’est pas en relation avec la complication des molécules, les corps donnent néanmoins un spectre plus court quand leur teneur en carbone augmente, sans qu'on puisse cependant observer une proportionnalité bien marquée. Les quelques observations qui ont fait l'objet de cet article soulèvent plusieurs questions dont la solution n'est pas sans intérêt. On peut, par exemple, se demander si la nuance de la couleur bleue d’un alcool est en rapport avec le nombre de groupes oxhydryles que renferme sa molécule, en d’au- tres termes si les alcools polyatomiques sont plus bleus que les alcools monoatoniques ? D'autre part quel est le rôle de l'oxygène aldéhydique ou sétonique dans le phénomène de la coloration ? c’est- à-dire quelle est l'influence exercée par la substitution de l'hydrogène d’un hydrocarbure par des atomes ou des groupes atomiques ?, etc. La réponse à ces questions ne laissera pas de présenter de grandes difficaltés d'ordre chimique; néanmoins je me propose de m'assurer si elle n'est pas au-dessus de mes forces et de mes moyens. Liège, Institut de Chimie générale, 28 février 1896, RESUME MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1895 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR A. KAMMERMANN Astronome à l'Observatoire de Genève. 1° Observations générales. Les observations météorologiques ont continué comme par le passé à l'Observatoire de Genève; les observations directes se sont faites de trois en trois heures à partir de 7 b. du matin jusqu’à 10 h. du soir. Une observation supplémentaire a eu lieu comme précédemment à 9 h. du soir pour rattacher Genève au reste du réseau suisse, où les observations se font à 7 h. du matin, à À h.et à 9 h. du soir. Cette dernière observation n’est du reste pas utilisée dans le résumé annuel; mais elle est publiée cha- que mois par les soins du Bureau météorologique cen- tral de Zurich, auquel elle rend de réels services. I n’y a eu qu’un seul changement dans les instruments météorologiques employés par l'Observatoire; il concerne le psychromètre normal, de F. Jerack à Prague. Nous disions dans notre dernier résumé que l’enveloppe exté- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. 145 rieure du thermomètre à boule mouillée était endomma- gée et qu'on serait obligé de remplacer prochainement ces deux thermomètres qui ont été utilisés pendant de très nombreuses années. Ce changement a eu lieu le 23 juil- let 1895. Les thermomètres Jerack ont été remplacés par des thermomètres en verre vert de Tonnelot, construits spécialement pour l'Observatoire ; les boules et les tubes ont exactement la même dimension que les premiers et par conséquent, si l’on fait abstraction de l’épaisseur et de la nature du verre, la même sensibilité. La correction du thermomètre à boule sèche : Tonnelot 11278 est de — 0°1; celle du thermomètre à boule mouillée : Tonnelot 11276 est nulle. Ces deux thermomètres sont divisés en ‘/, de degré comme ceux de Jerack, et la lecture se fait aisément à 0°05 près. Les observations faites au Saint-Bernard par les soins des religieux et sous la surveillance spéciale de M. le prieur Frossard ont en général lieu aux mêmes heures qu’à Genève; toutefois l’observation de 9 h. du soir est supprimée, et en ce qui concerne la température, la première observation du matin se fait à des heures va- riables dans le courant de l’année. En décembre elle s’est faite à 5 h. du matin; puis à 5 h. ‘/, durant les mois de janvier à mai inclusivement ; pendant les quatre mois suivants, juin à septembre, elle a eu lieu de nou- veau à 9 h. du matin. Durant les deux derniers mois de l’année météorologique, octobre et novembre, elle s’est faite normalement à 7 h. du matin. Cette variation dans l'instant de la première observation du matin est très regrettable, ainsi que nous l’avons dit dans plusieurs de nos résumés antérieurs. Nous avons cherché à en dimi- nué la gravité en continuant à nous servir du mode d'in- 446 RÉSUMÉ MÉTEOROLOGIQUE terpolation graphique exposé dans le résumé météorolo- gique de l’année 1884. Cetie méthode fournit en effet une valeur approchée de la température moyenne vraie à 7 b. du matin, ainsi que des températures de À h. et de 4 h, du matin. Les valeurs normales des différents éléments météoro- logiques sont empruntées pour Genève aux « Nouvelles études sur le climat de Genève, » par E. Plantamour. Elles sont les moyennes des 50 années d'observation de 1526 à 1875. Les valeurs normales pour le Grand Saint-Bernard sont formées par les moyennes des 27 années, de 1841 à 1867. Les observations météorologiques ont été faites eomme par le passé à l'heure locale, qui est la seule indiquée. Pour la transformer en temps de l’Europe centrale, il faudra donc ajouter 35 minutes aux observations gene- voises et 30 minutes à celles du Grand Saint-Bernard. 2° Température. Les observations de 4 b. et de #4 h. du matin, qui complètent le ,yele des observations tri-horaires faites directement sont oblennes de deux manières diffé- rentes : 1° au moyen d’un thermographe de Richard frères à Paris et 2° au moyen de thermomètres à renverse- ment de Negretti et Zambra à Londres. Le thermographe de Richard frères a continué de fonctionner à notre entière satisfaction et ce sont principalement ses indica- tions qui nous ont servi à établir les températures de 1 h. et de 4 h. du matin. Nous n'accordons qu’un poids bien moindre aux données des thermomètres POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 447 Nesretti et Zambra; car, avec ces derniers, on n'est jamais sûr du point où la colonne de mercure se rompt après le déclanchement, ce qui occasionne des erreurs, qui peuvent être considérables, dans leurs indications. Le bon fonctionnement de notre petit enregistreur Richard à engagé M. R. Gautier, directeur de l'Observa- toire, à s’en procurer un d'un plus grand modèle pour la station météorologique qu'il à installée dans sa campa- gne de Cologny. La sensibilité de ce dernier est excellente et ses indications correspondent généralement à O1 près avec celles des thermomètres à minima et maxima placés dans la même cage. Un thermographe du même modele plus grand a été commandé pour le Saint-Bernard et attend à l'Obxerva- toire de Genève le moment où l'on pourra munir cette station de montagne d'autres enregistreurs. L'année météorologique, qui s’étend de décembre à novembre, a été maintenue dans le résumé actuel. Ce résumé ayant en vue une étude chmatologique, il nous à paru préférable de réunir les mois par saisons au heu de s’en Lenir à l’année civile. Toutefois, une exception a été faite pour le tableau qui donne la température de cinq en cinq jours. La température de l’année civile à Genève est de 0°13 supérieure à celle de l'année météorologique, les mois de décembre 189% et 1895 ayant comme tem- pérature moyenne les valeurs de 0°88 et + 2048. Au Saint-Bernard cette différence est beaucoup moins accusée; l’année civile y est plus chaude de 0°02 seule- ment, les mois de décembre 189% et 1895 ayant comme température moyenne les valeurs de — 7°94% et de — 7074. Les tableaux suivants donnent pour Genève la tempé- 448 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE rature de trois en trois heures à partir de À h. du matin. Le tableau des températures pour le Grand Saint- Bernard fournit les observations de trois en trois heures à partir de 7 h. du matin jusqu'à 10 b. du soir. Un der- nier tableau donne les écarts entre la température moyenne de chaque mois et les valeurs normales précitées. L'hiver 1895 à présenté de nombreuses particularités très intéressantes, soit au point de vue de la tempéra- ture, soit sous celui des précipitations atmosphériques. Nous en avons déjà parlé dans une brochure précédente : < Sur quelques particularités de l'hiver 1894-95. » (Archives des sciences physiques et naturelles. Avril 1895) et renvoyons nos lecteurs à celle-ci pour les détails, sur lesquels nous ne voulons pas revenir. Grâce à un hiver très rigoureux, l’année 1895, qui laissera cependant d’excellents souvenirs pour la qualité des vins, a été de 0°20 inférieure à la normale. Sa tem- pérature moyenne n’est que de + 9°1%4. Au Sant-Ber- nard, l’année, dans son ensemble, est normale, l'écart étant nul. À Genève la température da mois de décembre 189% est normale; l’écart négatif du mois de janvier dépasse de plus du double les limites de l'écart probable, tandis que celui de février atteint presque le quintuple des limites de l'écart probable assigné à ce mois d’après le calcul des 50 années d'observation de 1826 à 1875. C’est, comme nous l’avions déjà dit ailleurs, le mois de février le plus froid de ce siècle. Depuis 1825, l'hiver 1894 à 1895, n’occupe que le quatrième rang dans les hivers rigour-ux; il a été dé- passé par les hivers 1829-1830, 1879-1880 et enfin 1890-1891. Le mois de mars à également été froid; son écart POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 449 — 1°,70 dépasse encore les limites de l’écart probable qui sont de + 1°,10. Avril a été plutôt chaud, mais en restant toutefois dans les limites du calcul. Mai est normal, son écart n'étant que de 0°,05 inférieur à la valeur normale, Le printemps dans son ensemble est un peu plus froid que ne l’indiquerait la moyenne des 50 années, 1826 à 1875. Nous avons malheureusement une gelée blanche à en- registrer au matin du 18 mai, gelée qui a causé beau- coup de mal dans les vignobles du canton, principalement dans le Mandement. Le minimum normal abrité indiquait + 0°,6 à l’Ob- servatoire, tandis qu'un thermomètre minimum posé à l'air libre sur le gazon fauché est descendu à — 4°,8. A Cologny le minimum abrité indiquait — 0°,7 et à Sé- cheron — 1°,5. Voyons si cette gelée blanche pouvait être prévue dès la veille au moyen de la méthode du thermomètre à boule mouillée exposée dans les Archives du 15 novembre 1885 et qui est employée maintenant un peu partout en lieu et place des indications fournies par le point de rosée. Nous prendrons pour cela les indications du ther- momètre à boule mouillée pour les journées des 16, 17 et 148 mai, à partir de 4 h. du soir en indiquant à côté les minima probables qui en résultent pour la nuit sui- vante et ceux qui ont été réellement observés. 16 mai. Hinimam vrai Température. Boule mouillée. Minimum probable, de la nait suivante. SRRUREC: 'NRRNNT ET ARÈNES & h.s. + 7,9 + 4,8 + 0,8 s + 4,0 + 3,2 + 0,2 10 h. s. + 3,7 + 2,7 + 0,7 + 19,5 ARCHIVES, t. 1. — Mai 1896. 32 450 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 17 mui. Minimum vrai © Tempéralure Boule mouillée. Minimum probable. de la nuit surrante. {hs 170 37 0e 4h.s +: 7,9 + 3,7 — 0,7 7h. © E66 CLSAUNSESS 10 h.s. + 3,3 + 2,1 — 0,1 +- 0°,6 18 mai. c Mioiïwum vrai Température, Boule mouillée. Minimum probable. de la nuit suivante. Lh.s OL 97 CHAN Kh:s +103 PSM d'RSES + 8,2 + 4,9 + 19 10 h.s. + 7,0 + 4,7 + 2,7 + (°,7 On voit d'aprés les chiffres cités plus haut que la pré- vision de la gelée blanche du 18 mai d’après la méthode du thermomètre à boule mouillée eût donné de très bons résultats. Le danger était déjà très grand le 16 mai pour la nuit suivante; déjà au commencement de l'après-midi du 47 mai le minimum prévu tombait au-dessous de 0° et la gelée se produisait la nuit suivante. Enfin, la marche des minima prévus dans l’après-midi du 18 mai, indique que le danger d’une nouvelle gelée s’écartait. Nous nous en sommes tenus intentionnellement aux indications du thermomètre à boule mouillée, sans tenir compte des autres caractères du temps, tels que nébulo- sité, nature des nuages, direction et force du vent, marche du baromètre, etc., qui sont de très précieux auxiliaires pour ce genre de prévisions. Les écarts des trois mois d’été sont tous positifs à Ge- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD, 451 nève, mais d’une quantitè qui ne dépasse pour aucun d’eux les limites de l’écart probable. Il n’en est pas de même du mois de septembre dont l’écart positif est le triple de l’écart probable; ce mois a été extraordinairement sec et chaud; sa température moyenne est de + 17°,47. Ce n’est pas le mois de sep- tembre le plus chaud du siècle comme on l’a dit: il est en effet dépassé par celui de 1834 dont la température moyenne a été de + 18°,35; il ne vient qu’en second rang et est immédiatement suivi par celui de l’année 1871 dont la température moyenne est de + 17°,36. Ociobre est légèrement plus froid que que la normale, tandis que novembre est extraordinairement chaud; son écart + 3°,37 dépasse le triple de l’écart probable. C’est le mois de novembre le plus chaud constaté depuis 1825; sa température moyenne est de + 7°,92. Il est suivi des mois de novembre 1852 avec + 7°42 et de 1872 avec — 7°,32. Grâce aux deux mois si chauds de septembre et de no- vembre, l'automne 1895 est le plus chaud constaté depuis 1825. Son écart, + 2°,01, n’est suivi que d’assez loin par celui de l’année 1865, qui est de + 1°,54. Malgré cette magnifique arrière-saison, le rigoureux hiver 1894 à 1895 fait ranger l’ensemble de l’année 1895 parmi les années plutôt froides, l'écart de la tem- pérature moyenne étant de 0°20 inférieur à la normale. Le mois le plus froid de l’année est habituellement ce- lui de janvier avec une température normale de — 0°08; en 1895 le mois le plus froid est celui de février avec une température moyenne de — 4°,57. La température moyenne du mois le plus chaud, juillet, est de + 18°,81; en 1895 elle était de + 19°,59, soit de 0°,78 supé- LL Ad, > < SA 4 # È rieure à la normale. L’amplitude entre la température moyenne du mois le plus froid et du mois le plus chaud de l’année 1895 est donc de 24°,16, soit de 5°,27 supé- rieure à l’amplitude normale, qui est de 18°,89. La marche générale de la température au Saint-Ber- nard a été sensiblement la même que celle observée à Genève; tous les signes des écarts concordent sauf pour les mois de décembre et de juin. Les différences relatives de température pour ces deux mois entre ces deux sta- tions ont été toutefois notablement dépassées pendant les mois de janvier, février et septembre. Pour le mois de janvier la température était de 2°,13 relativement plus froide à la montagne qu’à la plaine; tandis que pendant les deux mois de février et de septembre il faisait relative- ment plus chaud à la montagne que dans la vallée : en février de 2°,74 et en septembre de 2,03. Le mois de septembre 1895, déjà si chaud dans la plaine, l’a été encore dans une beaucoup plus forte me- sure à la montagne. On voit en effet que c’est le mois le plus chaud de toute l’année 1895 au Grand Saint-Ber- nard; sa température moyenne est de +-8°.16, tandis que celle du mois de juillet de la même année n'est que de +7°47. Le mois le plus froid au Saint-Bernard est celui de janvier avec une température moyenne de —14°.48. L'amplitude entre la température moyenne du mois le plus froid et du mois le plus chaud de l’an- née 4895 est donc, au Saint-Bernard, de 22°.64%, soit de 7°.44 supérieure à l'amplitude normale qui est de 150.20. 459 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE LE GRAND SAINT-BERNARD. 453 ET Ü POUR GENEVE 90‘#7+ LL'9YT g£e‘rat CL'eT+ SLT + Le‘ Y0'SI+ L6 EST uaÂout UNULIXEN OL‘Y + G 00 14 [4 6£° yg'e + 8 q + GG FI+ €9/cT+ o (42 0'Gr+ Fe ‘8 : 61 °G + AGE OR‘GI+ | + + G _ | | | Y1'6 + | Fc'e + IL‘1r+ || L‘O1+ 88,814 OFLI+ eg8 + | ge + 6€ G 19 & 864 + | SL'L + 08‘6 + | c9'8 + LY'LIF | 88°0r+ LT'81+ | 68‘9r+ 6S'614 | FF'81+ go‘ Lrt | 8c'91+ GrSI+ | Lo er L8'6 + | Gr6 + 066 + | Fc + LS'Y "| €9°# = 68e — | ges - 88‘0 + | #r‘0 + 0 | 0 auu9Kour CAULY S alt OT AQU j, 68 014 s'uL LH ISF I+ RL'‘Tot &G GI €9‘0 — | GE°6 + 06‘G1+ | 18‘Gat | G6 G8+ 8£'Yc+ L6‘0G+ LVL g‘e7+ &0‘9 + +0‘ - 06 & — T6:G + sup ge cr+ Frot LV'cct LS°TI+ PONS 10‘ Or+ 86 Er 61 cct 89'cc+ 19° ‘ect s'UL ‘u'u or L6‘9 + epuuy gL‘6 + |‘ euwomy EF EAC I cg + | sduquuq, the ° ATH e0‘L + DIQUIIAON nt ‘2140790 10‘71+ | oxquogdos ÉLYIT OC MSNENon OV9r+ | °° ‘yermf 66 81 ° ‘umf SF'o+ ‘Ten DEL IUAY 180 + |‘ Sxex c6'G - * JOMA9A 68€ — | G68r ‘aueg 61:0 + | ‘7687 ‘294 wu'U } 4nd0a4 "GE8Y HAANAO Y AUNLVUIANE, 454 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE TEMPÉRATURE AU SAINT-BERNARD, 1895. DE SE | Tempéra-| ÉPOQUE. 7h. m. |40h.m.| 4 h.s. | 4 h.s.| 7h.s:/10/h.-s/|/Miture | moyenne. Déc. 1894. | - 8,20| - 7,09! - 6,03! - 7,45] - 8,19| - 8,69] - 7,94 Janv. 4895 | -15,44| -14,94| -12,79) -13,55| 14,60! -14,66| -14,48 Février . . | -13,33| —10,91| — 9,40) -10,52| 19,54] -19,97| -19,04 Mars , . . | — 8,77| — 5,93| — 461| - 5.93] — 776| — 8,65] "7,59 Avril... | - 3,20) - 0,18| + 1,31! + 0,23| — 1,70| — 3,28| — 1,99 Mai. . — 0,97! + 1,75] + 3,20! + 2,33] — 0,12] — 1,24| + 0,11 Juin. . .. | +2,58 + 474) + 5:43) + 485) + 3/58) + 2,58| + 3,29 Juillet. . . | + 6,28] + 9.44) 410,61) + 9,75) + 7,50| + 6,34| + 7,47 | Août . . . | + 5,42) + 7.85) + 9,52 + 8,46! + 6,63) + 5,30| + 6,44 Septembre | + 6,62! + 9.88| 111,12 + 9,92) + 8:99| + 7,12] + 8,16 Octobre. . | - 2,56| - 0,59) + 0,38) — 0,31| - 1,26| — 1,90] - 1,42 | Novembre. | — 2,66| — 1,04) - 0,03! - 1,03| - 1,83| — 2,02] - 1,67 — — — | Hiver. . . | -12,29| -10,74) - 9,41) —-10,50| -11,75| -12,08| -11,47 | Printemps | - 4,33! - 1,46 — 0,04 -— 1,14] — 3,21} — 4,40] - 3, 17 Été . . . . | + 4,78] + 7,27| +8,56) À Lao 03e 476| + 5,16 Automne . | + 0,43| + 2,71! + 3, 78 + 2,83! + 1.70! +1 03 + 1,65 | | | | Année. . . | - 2,81| - 0,51 + 0, 17 — 0,23] - 1,79) - 2,63] - 1,76 ÉCARTS. EPOQUE. Température Température. Différence Genève. Saint-Bernard. entre les deux stations Décembre 1894 . +0,08 0,35 +043 Janvier 1895.... —3,31 —5, 44 +2,13 Février —6,17 —3,43 —2,74 MATOS ARS UNE {|} xl) —0,27 —1,43 ANNE ASE +-0.,90 1,28 —{),38 MAÉ er —(),05 —0,40 +0,35 TL RE SE +0,22 —0,80 +1,02 EADIBE Eee 0,78 1,31 —0,53 AO orme ver +0,26 +-0,46 —0,29 Septembre. ..... —+-2,81 +4,84 —2,03 Octobre: 1.2: .: —0,08 —0,94 +-0,86 Novembre. ..... +3,37 +3,63 —0,26 Her Per. —3,04 —3,07 +0,03 Printemps. ..... —0,29 +0,19 — 0,48 His ET adet +-0,43 +9,34 +0,09 Autonme .… ..... 2,01 2,47 —0,46 Agnée. Pare —0,20 0,09 —0,20 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 459 Les tableaux suivants renferment, sous la même forme que dans les résumés antérieurs, les résultats prin- cipaux que l’on peut déduire de la température moyenne des 24 heures au point de vue des anomalies et de la va- riabilité de la température. À Genève, le jour le plus froid, — 11°,20, tombe sur le 1°" février 1895, et le jour le plus chaud, + 240,67, sur le 27 juillet, ce qui donne une amplitude d’oscillation de la température de 35°,87 entre le jour le plus froid et le plus chaud de l’année. Le plus fort écart négatif de température, — 11°,65, coïncide avec le jour le plus froid de l’année, soit le 1® février. [l n’en est pas de même pour le plus fort écart positif de température, + 9°,25, qui tombe sur le 6 no- vembre. L'écart du 27 juillet, jour le plus chaud de l’an- née 1895, n'est que de + 50,80. La température moyenne du 6 novembre 1895 a été de + 15934, tem- pérature assignée par les valeurs normales au 11 sep- tembre ou au {° juin. Au Saint-Bernard, la date du jour le plus froid de l’an- née, — 24°,42, précède de trois jours la même date dans la station de la plaine; elle est du 29 janvier. Le jour le plus chaud se trouve à une date extrêmement re- tardée, + 12°,18 le 5 septembre 1895. La différence entre ces deux températures moyennes diurnes extrêmes est de 36°,60. Le plus fort écart négatif, — 15°,34, coïncide avec la date du jour le plus froid, qui est celle du 29 janvier. Le plus fort écart positif, + 110,13, s’est produit les 8 et 9 novembre 1895. On trouve à Genève comme on doit s’y attendre avec un hiver aussi rigoureux un nombre considérable de 456 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE jours pour lesquels la température moyenne diurne est restée au-dessous de 0°; ce chiffre est de 67 jours répar- tis comme suit : 12 en décembre, 23 en janvier, 25 en février et 7 en mars. Au Saint-Bernard la température moyenne diurne est restée constamment au-dessous de 0° depuis le 21 no- vembre 1894 jusqu’au 8 avril 1895, soit pendant une durée de 139 jours. En revanche elle n’est pas descendue au-dessous de 0° depuis le 16 juin jusqu’au 2 octobre, soit pendant une durée de 109 jours. Il arrive parfois qu'il fait plus chaud dans la station de la montagne que dans celle de la plaine. Ce fait peut se produire pendant une ou plusieurs journées entières et n’a lieu que pendant les mois froids de l’année, alors que la plaine est recouverte ou plongée dans le brouillard tandis que le soleil resplendit sur la montagne; aucun fait de ce genre ne s’est produit en 1895. Les températures moyennes diurnes de la plaine sont toutes supérieures à celles de la montagne. Mais il y a des jours pendant les- quels la température a été un peu plus élevée pendant une faible partie de la journée dans la station supérieure. Ainsi le 14 décembre nous trouvons à Genève un maxi- mum de température de — 0°,1 et au Saint-Bernard de + 20,0; les chiffres correspondants du 26 décembre sont — 10,8 et — 00,8 et ceux du 16 février — 32,9 et — 3°,6. PUR TA IR ie E ;j 457 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. "gégy Jerrml LG 91 L9'0YG+ ye'‘ert ge‘or+ 86:1&+ C9 1Gt LY YG+ TES 9Y'8 1 JET r66 + 20 T Fr + rpg * 0 pneuo snjd er anof GG8T IASJ LOI 08'or- Er 0 + 91'G + LV E+ LY VW LS" Y1+ proay sujd o] Anof O6+ € 0 SpAey? s91) D 98 L9 09 (d 9 Y} £ &+ [a YV L cr 66 (a FA 91 F ac 8] 8 = Op LV (a Ti €F LT Fe Bi GI SET: + G sa19 du) "G68F "HANAO 96+ got © 06+ 08+ Lu SH SH+ e OHIOrt € G + — — —" S4AOf 44 THANON $ — £ — } — 6} y € 6 8 (0 LY GI T'HIREUNP US RARES RE SpIO4 RE ÉÉÉÉÉ SVG 0 0 SPIOAJ SQ4} * oguuy * SAQUISAON * 2440720 “axquaydes °: nov °Jerrmf ° * umf Ten jt ° TMAY * * ‘srenl : OUAÎT ‘G68F ‘Auf 687 ‘990 andod4 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 458 GENÈVE, 1895. — TEMPÉRATURE. ÉPOQUE Déc. 1894 . . Janvier 1895* Février . . Mars nr AU ee INTAIS, CES cure UNE T: Juillet 0. NOUS ar. Septembre . Octobre . . . Novembre. . Année . .. Écarts négatifs Écarts positifs Nombre de chan- gements de signe En _ © I 19 NI © © 21 T O7 9 à © 76 Écarts moyens Écarts extrêmes négatifs LU - 3,62 10,04 11,65 - 9,11 - 2,73 _ 8,69 _ 4,98 - 3,92 - 4,16 - 1,81 A4 5,4 11,65 le ! février 1895. positifs WewPHOwDOICrE HE ++E++ +++ SO O1 O1 OT ES à © à re D IE D SD AT E à = © - + 9,25 le 6 nov. 1895. Écarts moy.entre 2 jours consécut. + nd Le © 1 » 1 © % 1 do O1 O7 9 © 1 1 © Co à 1 © © © rt © & © & D " * L'écart est nul le 23 janvier 1895. = = Écarts extrêmes entre 2 jours consécutifs .. . négatifs 0 - 4,61 le 24 - 5,78 le 19 — 6,90 le 13 - 3,87 le 26 - 3,44 le 28 - 7,99 le 16 - 3,24 le 20 _— 6,29 le 29 — 3,18 le 25 2010leudt - 5,71 le 17 - 4,89 le 14 _- 7°,99 le 16 mai 1895. positifs LES # À Go 2 D C9 1 0 GS 2 HE HE HER + +++ 2 21 KO EN Œ —1 GS P 19 © à D ee OUR N9 QD O1 CO =1 19 + 7°,69 le 20 | janvier 1895. | 459 | à ||'Sesr des | “çesr sonuel | : GTS GI | 66 91 GP 076 | — 60 69 L8 OL CL SG 6€ a rois LP ALU a) 2 eh ALES | = | | & |8 91102 +| YG 91 196 - x) — & 9 L G — — |: : : eaquseaonN = Fr eI 669 + | IE 21 8F'01- gs = £ OI (1 L } — ÿ ‘91401920 Z |& o18lart) €r 91 c0'r + Suns Op ASE mA Pre 0 Or en er LUCE PI 2 | 21610] SG 21 000 a QY. \»>8f 8 = Fe = — l:: * 300Y a If 192 pt | 9 8€ 0 + FF pan 8 = D na gr rt jorrmf OI PDENGT)| Ar LS QE, | = | — |; 08 | € y Me a ED ‘ umf S 8691099 +| LE ®OILFO | — bel gl 6 Sont mere DONS PURES: 5 [EL 91 Lee + | YF} OT OS'L — | — — | — OL £I RE CNE PARU A PAT [2 & | me 1rGSI.060 | S 1 86 067 —= _ = == 6 LI l y PSS ee STUNT = |96 *° 96 € Ai LOIRE Te = SL } 6 TE L "1,7 4SHAY ea JORIGEL | 66 OI GP TE | — == = == = 8 g CF |‘ " 68 ue & |ÿr 21 89°0 - LEE LOGE | = Te 5 8 Lt | 6 e "Y6O8I 21QU999( es : | à |———————— | | Es Z | 06+ | Sr+ | 0r+| S + 0 QU RO PES | OCT | n EN: ©) Le) 39 19 19 19 | 79 ME pueyo snjd o[| proay sujd 2] GE+ | 01+ 9 +! 0 AT 1 2 5 anof anof ÿ À L : Ê Ben RES | andodg @ oque ast1du09 352 a1nyerodurez ej quop samof ap a1quonN | ‘C68T “AHVNHAI-LNIVS RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 460 SAINT-BERNARD, 1895, — EMPÉRATURE. ÉPOQUE Déc. 1894 * Janv. 1895. Février , . (Mars. AUPILEEN.N: Malo." une 71. Juillet . . . AO ee: Septembre . Octobre*. . Novembre . Année . .. Écarts négatifs 18 25 174 Écarts positifs Nombre de chan- gements de signe Écarts moyens Écarts extrêmes EEE) négatifs positifs 0 0 — 7,40 le 31! + 7,04 le 14 -15,34 le 29] + 1,80 le 16. -10,11 le 131 + 4,43 le 26, —12,39 le 5] + 5,47 le 24 — 3,74 le 29! + 7,59 le 11 —10,97 le 17] + 4,41 le 28 - 4,71 le 15] + 3,94 le 28 — 5,32 le 6|+ 5,60 le 16 - 6,38 le 5]+ 5,63 le 31 — 2,86 le 13| + 7,85 le 9 - 7,14 le 17| + 7,44 le 14 -— 4,88 le 1! +11,13 les et o 0 0 15,34 le 29 | +11,13les8et Janv. 1895. | 9 nov. 1895. * L'écart a été nul le 24 décembre 1894 le 23 octobre 1895. Écarts moy. entre 2 jours consécutifs £ Em" négatifs 0 — 7,66 — 6,36 le 26 10,26 le 17 — 7,93 le 92 - 6,26 le 14 — 7,95 le 16 - 3,93 le 12 — à,04 le 13 — 4,78 - 5,14 le 11 13,46 le 17 — 5,84 le 23 + 2,25 |-13,46 le 17 Écarts extrêmes entre 2 jours consécutifs octobre 1895 positifs +++ ++++++ Ei Æ © CS © = 412,70 le 1 mars 1895, POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 461 On a relevé pour Genève la température moyenne de cinq en cinq jours pour l’année civile, du 1% janvier au 31 décembre 1895, en inscrivant à côté l'écart, soit la différence avec le chiffre moyen calculé par la formule déduite des cinquante années de 1826 à 1875. Lorsque l’écart observé dépasse les limites de l’écart probable et constitue ainsi une anomalie, le chiffre est mis entre parenthèses. Sur les 73 pentades, on en trouve 40 avec le signe + et 33 avec le signe —, en ce qui concerne l'écart. Sur les 40 écarts positifs, 24 dépassent les limites de l'écart probable. La plus longue période de chaleur relative com- prend cinq pentades consécutives avec le signe + et s'étend du 19 août au 12 septembre. Sur les 33 pentades ayant des écarts négaüfs, 17 ont été particulièrement froides, ou, en d’autres termes, ont présenté des écarts dépassant les limites de l’écart probable. La plus longue période de froid relatif comprend 11 pen- tades consécutives et s’étend du 26 janvier au 21 mars. Le plus fort écart positif, H8°.29, tombe sur la période du 7 au 11 novembre, et le plus fort écart négatif, —8°.60, sur celle du 31 janvier au 4 février. Le plus fort abaissement de la température, —8°.66, a eu lieu entre la 5”* et la 6° pentade; ensuite vient un abaissement de température de —7°.63 entre la 27e et la 28% pentade. La plus forte élévation de tempéra- ture, +6°.33, a eu lieu entre la 62% et la 63° pen- tade. Puis vient une élévation de température de +5°.21 entre la 61" et la 62° pentade. La période du 25 au 29 juillet donne le chiffre le plus élevé pour la température d’une pentade, soit +21°.86, immédiatement après vient celle du 3 au 7 septembre avec +-21°.24. La pentade la plus froide, —8°.09, est 462 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE celle du 31 janvier au # février. La différence entre ces deux périodes extrêmes est donc de 29°.95. Le minimum absolu enregistré à Genève au thermo- métrographe est de —416°.7 le 1e février; le minimum moyen absolu de l’année normale est de —13°.3. Le minimum absolu de l’année 1895 est de 310.7, en- registré le 26 juillet, tandis que le maximum moyen absolu de l’année normale, d’après E. Plantamour est de 320,5. La différence entre les deux températures extrêmes de l’année météorologique 1895 est donc de 48°.4. La moyenne des 50 années 1826 à 1875 donne pour cette oscillation extrême le chiffre de 45°.8. La dernière gelée blanche à glace, c’est-à-dire où le minimum s’est abaissé pour la dernière fois au-dessous de 0°, a eu lieu le 1% avril. Le minimum marquait ce jour-là —0°.2. La date moyenne de la dernière gelée à glace du printemps est le 19 avril, avec un écart moyen de +12 jours. On voit qu'en 1895 cette époque a été avancée de 18 jours. Mais nous avons déjà vu qu’une dernière gelée blanche ordinaire à eu lieu le 18 mai et qu’elle à malheureusement causé beaucoup de dégâts dans le canton. La première gelée blanche de l’automne a été une gelée à glace, elle a eu lieu le 28 octobre, et le minimum s’est abaissé à —10,2. La date moyenne de la première gelée blanche à glace est le 29 octobre, avec un écart moyen de +10 jours. En 1895 cette date n’était avan- cée que d’un jour. Au Saint-Bernard, le minimum absolu de tempéra- ture pendant l’année 1895, —26.0, a eu lieu le 29 jan- vier, et le minimum absolu +15°.6, le 3 septembre. L'ampiütude entre les deux températures extrêmes obser- vées dans cette station est donc de 410.6. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 463 1895. Température de 5 en 5 jours, à Genève. . Diffé- Diffé- | Tempé-, rence | Tempé-| rence rature | avec | Date rature avec | moy. la |! moy. la | formule | formule pa 1- 5 Janvier -— 3,76 (-3,50)| 30- 4 Juillet 421,01! (42,73) | 6-10 id. | - 6,730 (-6,38)) 5-9 1d. M7,04| 1,51 41-45 id. | - 4,89 (-4,59)| 10-14 id. 420,28| +1,55 | 46-20 id. | +0,22 +0,42 | 15-19 id. 120,66! (+1,81) 21-95 id. | + 2,24 +2,97 | 20-24 id. 118,85) -0,04 | 26-30 id. | - Fe (-6,39)| 25-29 id. 421,86| (42,99) 31- 4 Février, - 8,09 (-8,60), 30- 3 Août 417,30| -1,46 | 5-9 id. !- 5,50 (-6,37)| 4-8 id. 415,92! (-2,67) 40-44 id. | - 3,29 (-4,58)| 9-13 id. 418,73! +0,39 1519 id | - 5,53 (-7,27)| 1418 id. 16.21| (4,82) 20-24 id. | — 4,76 (-7,00), 19-23 1d. 490,03! (+2,39) 25- 1 Mars | - 1,28) 4,04), 24-28 id. 418,79| (41,59) 2-6 id. | - 1,91) (-5,23)| 29- 2 Septemb.| +20,18| (+3,48) AAA id. | =4,#) (-5,33)| 3 7: id. 421,24 (+5,11) 4946 id. | +3,21! -1,30 | 8-12 id. 419,92! :+4,40) |47-2 oid. | +4,42) -0,71 | 13-17 id. 414,02! -0,83 29-96 id. |+7,41| +1,64 || 18-22 id. MH4,73| 40,60 27-31 id. |+17,24| +0,81 | 23-27 id. 417,18| (+3,81) 4- 5 Avril | + 6,65, -0,45 | 28- 2 Octobre | +16,23| (+3,66) 6-10 id. |+9,32| 41,53| 3-7 id. H3,67| (41,93) 41415 id. |+ 8,93) +0,41 | 8-12 id. 410,21! -0,67 16-20 id. | 411,74) (+2,54) 13-17 id. 412,09! (+2,08) 21-25 id. | 112,98 (+3.07)| 18-22 id. 4 5,38| (-3,53) 26-30 id. | + on) 1,05 | 23-27 1d. + 8,80| +0,58 1-5 Mai | 411,27, —0,08 | 28- 1 Novemb. | + 4,08] (-3,25) 6-10 id. | 4,08 (42,01)| 2-6 id. + 8,39! (+1,96 id. | 415,39 (+2,60)| 7-11 id. 413,86| (+8,29 id. | +8,45 (-5,03)| 12-16 id. 410,01! (45,27) id. | 113,07 1,10 | 17-21 id. + 8,64| (+4,69) id. | 415,69, +0,86 | 22-26 id. + 2,87| -0,34 Juin | M5,61| 40,16 | 27— 1 Décemb. | + 4,67| (+2,16) 9 14. | 445,68) -0,37| 2-6 id. 4 5,52| (+3,64) id. | 415,83 -0,78| 7-11 id. + 1,63! +0,31 id. | 416,23 -0,88 | 12-16 id. + 2,53! +1,69 id. | 7,90) +0,33 | 17-21 id. - 0,09! -0,53 id. | 119,95) (+1,99)| 22-26 id. + 0,77| 40,64 27-81 id + 3,72) (+3,83) 0. PR TT | 12 464 RESUMÉ MEÉTÉOROLOGIQUE GENÈVE, 1895. — INDICATIONS DES THERMOMÉTROGRAPHES. . Nombre de jours : Minimum Maximum EPOQUE. Minimum Date. Maximum Dale. au-dessous au-dessous absolu. absolu. de 0°. de 0°. Déc. 1894 .. — 6,9 le 25 419,3 le 6 CORRE Janv. 1895.. —12,4 le 31 + 9,0 le 20 28 18 Février. .... —16,7 le 1 + 6,9 le 12 28 16 MAS. 0 —12,2 le 8 +415,5 le 24 16 2 ANTILENTPE — 0,2 le 1 +-20,6 le 20 1 0 Mas + 0,6 le 18 +-26,0 le 30 0570 Join} + 5,7 le 16 29,1 le 28 0 0 THHiet. se + 8,9 le 24 +31,7 le 26 (D 0 AOÛbS- Er + 8,9 le 18 +-30,9 le 30 0 0 Septembre .. + 6,0 le 17 +-30,5 le 9 0 0 Octobre..... — 1,2 les28et 31 425,2 le 2 2 0 Novembre... — 3.9 le 1 +-23,1 le 7 2 0 Année...... —16,7 le 4 févr. +31,7 le 26 juil. 101 LA 1895. 1895. SAINT-BERNARD, 1895. Epoque. Min.absom. Date, Maximum absolu. Date. 0 0 Déc. 1894... —19,0 le 31 + 2,1 le 15 Janv. 1895.. —26,0 le 29 — 2,4 Je 22 Février. .... —23,0 le 18 — 0,30 4e026 Mars —24,0 le 5 + 5,8 le 24 AE 1 —11,5 le 4 + 7,9 le 21 Ma 4 U —19,5 le 18 +10,9 le 28 if ÉANAU — 6,0 le 16 +-12,9 les28 et29 Juillet... — 1,5 le 6 +15,4 les16et18 1, Ve: | CRUE — 3,6 le 5 14,4 le 21 Septembre .. — 2,8 le 13 +415,6 Je 3 Octobre..... —12,3 le 28 + 9,6 le 14 Novembre... —14,9 le 23 + 9,4 Je 8 Année...... —26,0 le 29 janv. 415,6 le 3 sept. 1895. 1895. 465 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. t. [L — Mai 1896. CT EE D "G68r ‘des O1 et 98e + |'c68r tenu 87 1 #0 + pO— | gsée‘or+ |": eguuy 10‘e + 6 SIDE 98 21 06 + 0g‘0+- Ca 0- Neen 2IQUIIAON g6e + F ©! & 61 2 68 °I 8‘or+ 08 0— eL‘er+ *" * ® tr 0440100 00€ + OF 91 9° + 8 1 F'61—+ OF E—+ | 2roc+ | °°": ‘erquades 060 — vG °1 6:08 + DÉLORE (eme reee A Nc ee L. dE 66 — 8 06 + €G ©1 r'er+ &L‘0— LE LP IAE ro TnNt | (1) ue LE O1 €'8 + ÿ O1 0‘er+ gg‘0+ GROS ART UE ‘ umf T'AS Gi. 81 0'SF + H°0S0 VF 0— BEAUTE AE. MR ten | SE — SAr6 + V rc + gL1— TES CON LÉ RE THAY TE 96 91 59 + HIDE 8 1— LE de ED NO CO ON SIEQ Le 9 + 66 16% + 8H 01 +0 + FA PA A ESA ER JAN | 88‘9 + CEE LN 0 0€ 21 L‘O + CE 6Ye + | °°" G68r oran 98° + | e1€'8 “4 16 ot ‘+ + €r'0+ YL'9 + |‘: y687 100 0 0 No) AU ‘e[EUHIOU IN9[8A 9[[99 79 nv9 | 2p UNUUIXEN NUL amyeiodue) e[ ; TUE auque eouo 9 U[ 2948 SJ189% ‘G6G8T U9 oUQUY np o1nje4odue , 39 ARCHIVES, Température du Rhône en 1895. — - = | Écarts extrêmes ÿ Écarts Écarts extrêmes Écarts , É ss L Moyens | moy.entre entre 2 jours consécutifs ÉPOQUE us RE CET PR PT UE TE 2 jours Te | jour négatifs positifs consécutifs négatifs | positifs dt RÉ > 0 0 0 0 0] 0 2 |Décemb.1894. | +0,45 |— 1,2 le 31 +0.8 les 8 et 20 | +0,16 |— 0,5 le 28 |+ 0,6 le 8 = [Janvier 1895+*. 1,51 |— 4,1 le 30 —0,1 les 21 et 22 0,45 l— 9,2 le 30 + 1,0 le 18 2 |Février*. . .. 3.30 |— 4,6 le 18 —2,3 le 23 0,33 |- 1,0 les 5 et 16 + 0,9 le 19 ralMaele te 1,92 |— 3,1 ie 1 |—0,3 le 26 0,29 |— 1,3 le 27 + 0,7 le 2 ES QD) (7: 03 | Re 1,51 |— 3,3 le 29 —0,2 les 20 et 23 0,29 |— 1,2 le 26 + 1,1 le 20 DANS NU | 1,92 |— 4,9 le 22 +3,83 le 15 0,65 |— 1,3 le 18 + 3,0 le 2 4 508) TT ROME 0,81 |— 1,1 le 4 +1,8 le 27 0,45 |— 1,2 les 21 et 28 + 1,6 le 5 Æ Juillet. .... 1,61 — 6,0 le 23 +92,7 le 12 1,07 |— 3,1 le 23 + 3,8 le 26 | SATA QN te 0 LL 2,414 |—10,3 le 6 +2,3 les %, 30 et 0,80 |— 1,5 le 6 + 4,4 le 10 2 [Septembre** . 3,35 | 2,2 le 18 —-4,9 le 10 0,30 |— 0,8 les 11 et 12 + 0,3 le 10 æ |Octobre* . .. 0,84 |— 1,7 le 22 +3,5 le 1! 0,57 |— 3,3 le 3 + 1,8 le 23 Novembre. . . 0,97 |— 1,5 les 1 et 2 |41,7 le 21 0,29 |— 1,3 le 14 + 0,8 le 7 PR Année. . . .. | +1,70 |—10,3 Eu août |+ 4,9 le 10 sept.| +0,48 |— 3,3 le 3 octobre 1895.|+ 4,4 le 40 août 1895. 1895. 1895. * Les signes des écarts sont constamment négatifs pendant les mois de janvier, février, mars et avril. ** Tous les écarts du mois de septembre ont des signes positifs. 466 (A suivre.) BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE C.-E. GuiLLAUME. LES RADIATIONS NOUVELLES, LES RAYONS X E1 LA PHOTOGRAPHIE À TRAVERS LES CORPS OPAQUES. — Un vol. in-8° avec 21 6g. et 5 pl Paris, Gauthier-Villars et fiis, 1896 Nous tenons à signaler à nos lecteurs l’ouvrage plein d’ac- {ualilé que vient de publier sous ce titre notre collaborateur el ami M. C.-E. Guillaume. Ce volume écrit avec clarté, élé- gance el concision, donne la genèse complète de la belle dé- couverte du professeur Rœngten qui a si fort intéressé, de- puis quelque temps, le grand public aussi bien que le monde scientifique. Après avoir rappelé les faits généraux antérieurement connus sur le passage de la décharge électrique à travers les gaz raréfiés et les phénomènes connexes, M. Guillaume aborde plus en détail les travaux de Hittorf, de Crookes, de Goldstein, de Hertz et de Lénard, qui ont préparé la découverte désor- mais mémorable du savant professeur de Wurzbourg, que son livre est destiné à illustrer et à faire bien comprendre à tous. Il fait suivre ensuite l'analyse du mémoire original de M. Rœngien, de celle des principales recherches faites de toute part dans ce curieux champ d'étude et monire les nombreuses applications qui ont déjà été réalisées à l’aide de ce nouveau et remarquable procédé. Il termine en émettant ses vues personnelles sur l’inter- prétation théorique du phénomène el la nature réelle des nouveaux rayons, faisant d’expresses réserves sur les explica- tions qu'on a pu étre tenté de donner jusqu'ici, sur l’idée en PE nt RE 468 BULLETIN SCIENTIFIQUE. particulier qui verrait dansles rayons Rœntgen des vibrations longitudinales. Nous en avons dit assez pour faire comprendre que nous sommes ici en présence d’un ouvrage qui fera rapidement son chemin et qui l’a fait déjà, en présence d’un très savant et très lumineux ouvrage de vulgarisation scientifique. E.S. CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. H. Baguicu et St, von KOSTANECKI. SUR LES OXYBENZALACÉ- TOPHÉNONES (Berichte XXIX, p. 233 Berne). Les auteurs ont préparé les oxybenzalacétophénones par condensation des trois oxybenzaldéhydes avec l’acétophé- none en solution alcoolique et en présence de lessive de soude concentrée, Voici les caractères de ces trois composés et de leurs dé- rivés. cena / VC) | Idem avee OH Idem avec 0H NCH=—CH.COCSH5(1) en à en À feuillets jaunes fusi- | feuillets blancs, fusi- | écaillesjaune pâle, fu- bles à 153-155°. bles 159-160. sibles à 182-183°,5. Sel de sodium en aiguilles orange. Dérivé acétylé. feuillets, fusibles à | idem., fusibles à 102- | aiguilles blanches, fu- 68-690. | 1030. sibles à 129-131°. Dibromure du pré- cédent. prismes blancs, fu- | aiguilles blanches fu- | fusible à 148. sibles à 134-135°. sibles à 170-1710. A. Biscaer ET H.-P. MUNTENDAM. DÉRIVÉS DE LA PHENMIAZINE (Berichte, XXVNIIE, 723, Zurich). Les auteurs transforment la p-méthylisatine en dérivés CHIMIE. 469 acidylés, en la chauffant avec des anhydrides d'acides; ceux- ci traités par les alcalis donnent des dérivés acidylés acides et ces derniers, par l’action de l’'ammoniaque et de l’alcoo!, se transforment en sels ammoniacaux des acides tolumiazin- carboniques, suivant la réaction : NCOOR N F Sp HaNd = +2H,0 # N CH N CH, COCO, H 3 GCONH, G.-W.-A. KAHLBAUM. OBTIENT-ON PAR LA MÉTHODE DYNAMIQUE LES POINTS D'ÉBULLITION NORMAUX, OU BIEN DES POINTS D'ÉBUL- LITION CORRESPONDANTS A DES LIQUIDES SURCHAUFFÉS (Be- richte, XX VIII, 1675, Bâle). Article de polémique contre C.-G. Schmidt, dans lequel il apporte de nouvelles observations faites de deux manières différentes, sur le toluène, le benzène et l’eau et dans lequel il confirme l'exactitude de ses résultats. E.-A. SCHNEIDER. DÉTERMINATION DE PETITES QUANTITÉS DE CYANATE DE POTASSIUM DANS LE CYANURE DE POTASSIUM (Be- richte, XX VII, 1540, Zurich). Ce chimiste précipite le cyanure en dissolution concentrée par l’alcool; après avoir filtré, il décompose le liquide restant par l'acide carbonique, chasse ainsi l'acide prussique, filtre et ajoute de l’acétate de cobalt qui colore en bleu si l’échantillon renfermait plus de 0,0033 de cyanate de potassium pour cent. Euc. BamBerGER ET Ep. RENAULT. NOUVELLE MÉTHODE DE PRÉPARER LE DIAZOMÉTHANE (Berichte, XXVIII, 1682, Zu- rich). De même que le nitrosobenzène peut être transformé en M” PR «4 470 BULLETIN SCIENTIFIQUE. son oxime par l’hydroxylamine, l’isodiazobenzène, de même, dans la série grasse, peut-on transformer la dichlorméthyla- mine en hydrate de isodiazométhane qui se décompose spon- tanément en diazométhane et eau N CH,NCI, + H,NOH = 2HCI + CH,NNOH = H,0 + CR, EuG. BamBERGER ET FR. MEINBERG. OBSERVATIONS SUR LES MA- TIÈRES COLORANTES AZOÏQUES (Berichte; XXVIIT, 1887, Zu- rich). L’isomérie observée entre l’hydrate diazoïque et l'hydrate isodiazoïque n'existe plus dans leurs dérivés. Le reste dia- zoïque peut entrer dans la molécule, quand la portion para est libre, en position ortho relativement à l’hydroxyle phé- nique. Les dialkyle-o-toluidines sont réputées ne pas pouvoir don- ner des matières colorantes avec les substances diazoïques, en réalité ce n’est pas toujours le cas, les auteurs ont obtenu la p-nitrophénylazodiéthyl-0o-toluidine sous forme d’aiguilles d’un rouge orangé foncé. Ils ont aussi observé qu’un des composants d’une matière azoïque colorante peut être enlevé par l’action d’une base aromatique ou d’un phénol et rem- placé par le radical de cette base ou de ce phénol agissant en masse, mais le cas n’est pas général. Dans les copulations avec l’a naphtol en solution alcaline, les auteurs ont obtenu souvent des combinaisons bizazoï- ques, ainsi ils ont obtenu à côté du benzolazo.s.naphtol jusqu’à 33 °/, de bisphénylazo. a.naphtol, R. NiETzZki. SUR LES DÉRIVÉS AMIDÉS DE LA DIPHÉNYLAMINE ET LEURS RELATIONS AVEC LES INDAMINES ET LES AZINES (Berichte, XX VITE, p. 2969, Bâle). En réduisant la dinitrodiphénylamine asymétrique, on ob- tient une diamidodiphénylamine qui ne donne pas, par oxy- dation, de monoamidophénazine, comme on pouvait le croire, par analogie avec la triamidodiphénylamine de Nietzki et CHIMIE. 471 Ernst. On obtient aussi une nitroamidodiphénylamine qui réagit avec le nitrite pour donner une azimide, isomère du nitro-phénylazimidobenzène de Willgerodt et Hermant. La diamidophènylamine asymétrique qui paraît être une m-diamine, oxydée par le bioxyde de manganèse en solution ammoniacale, donne un produit, CG,H,,N,0 insoluble dans les alcalis, dont la nature n'est pas fixée. L'auteur a préparé avec C. Simon la p-oxydiamidodiphény - lamine; la diamidooxydiphénylamine qui lui correspond a été obtenue sous forme de chlorhydrate qui, en présence d'NH,, s’oxyde à l'air pour donner sans doute l’amidoindophénol correspondant; si on opère à chaud, on obtient l’amidooxy- phénazine. Le produit de condensation du dinitrochlorobenzène avec l’o-amidophénol, la dinitrooxydiphénylamine, fournit par ré- duction l’o-oxydiamidodiphénylamine qui, oxydée, donne lamidophénazine de Fischer et Hepp. Avec O. Baur l’auteur à encore étudié la constitution de l’o-dinitrodiphénylamide deWitt; ce corps réduit par le sulfure d’'ammonium donne un dérivé orthoamidé qui, par l'acide nitreux, donne une azimide, celle-ci par réduction donne l’'amidophénylazimidobenzène. Nietzki conclut de ses recherches : {° qu'il est nécessaire, pour la formation de l’indamine que les positions para dans les deux noyaux de la diphénylamine soient occupées comme dans la p-diamidodiphénylamine; 2° que la formation d’une azine a lieu lorsque dans les deux noyaux une position para et une ortho sont occupées; il n’y a pas formation prélimi- naire d’indamine. Lorsqu'un des noyaux n’est pas substitué ou l’est seulement en position méta, il n’y a formation ni d’azine ni d’indamine ; 3° lorsque les positions ortho sont occupées dans les deux noyaux, comme dans l’oxydiamidodi- phénylamine, l’un des radicaux est éliminé; c’est ainsi que, d’après Lindgaard, il se forme, au moyen de la tétramidodi- phénylamine de Gnehm, la diamidophénazine, 472 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Euc. BAMBERGER. SUR L’ACIDE ISOCOUMARINE-CARBONIQUE (Lieb. Ann. Chem., 288, p. 134, Zurich). L’acide obtenu par oxydation du dihidronaphtol 8 est bien l'acide dihydroisocoumarine-carbonique, en effet. Le même acide a été obtenu en hydrogénant l’acide isocoumarine-car- bonique.L'ammoniaque, même à 150° est sans action sur lui; l'hydrogénation a donné de la stabilité à la molécule. La potasse concentrée dédouble l’acide isocoumarine car- bonique en acide orthotoluique et acide oxalique. D’autres acides «-cétoniques fournissent de même de l'acide oxalique, il en est ainsi de l’acide pyru- vique, mais non de l'acide benzoyleformique; par contre le dérivé orthocarboxylé de ce dernier, l'acide phtalonique, fournit cette réaction par Paction de la soude bouillante. E. DRECHSEL. DE LA PRÉPARATION DE LA LYSINE (Berichte, XX VIIL, p. 3189, Berne). L'auteur confirme qu’on peut obtenir presque quantitati- vement la lysine par la méthode de Baumann-Schotten à l’état de dibenzoyllysine, qu’il dénomme acide « lysurique » cet acide est monobasique; son sel de baryte cristallisant bien, sert à le purifier. FRANZ FEIST ET HUGO ARNSTEIN. HOMOLOGUES AROMATIQUES DE L’ÉTHYLÈNEDIAMINE (Berichte, XX VIIL, p. 3167, Zurich). Les auteurs ont étudié les produits de réduction de la phé- nylglyoxime et de la benzildioxime par le sodium et l'alcool, qui sont principalement, la phényléthylènediamine et la di- phényléthylènediamine, et quelques dérivés de ces corps. G. LUNGE. ANALYSE COLORIMÉTRIQUE DU FER (Zeis. Ang. Chem. 1896, p. 3, Zurich). La meilleure manière de doser le fer quand la substance en renferme de très petites quantités est celle recommandée CHIMIE. 473 déjà par Lunge et de Kéler, qui repose sur la comparaison colorimétrique de la solution à examiner, traitée par le rho- danure de potassium, l'acide nitrique et l’éther, avec une s0- lution à titre connu de sulfate double d’alun et de fer ammo- niacal, traitée de même. Il faut faire attention seulement que l'acide nitrique renferme toujours des traces de fer et que la solution éthérée fonce assez rapidement. G. BoRN. PSEUDONITROLS ET DIALKYLNITROMÉTHANES (Berichte, XXIX, p. 90, Zurich). L’auteur admet pour les pseudonitrols le groupement /N0 > proposé autrefois par V. Meyer et non la formule NO oximique ; il faut donc regarder leurs produits d’oxydation comme des dérivés normaux du la dinitrométhane. La mé- thode de V. Meyer pour obtenir les pseudonitrols est limitée par la difficulté d'obtenir des paraffines nitrées à poids molé- culaire élevé; Born les prépare par l'action du tétroxyde d’azote sur les célozimes; on obtient en outre de la cétone régénérée, et des huiles qui renferment probablement la ni- trimine et les dérivés des dinitrométhanes correspondants. Il oxyde les pseudonitrols par l'acide chromique et l’acide acétique, et obtient ainsi les dialkyldinitrométhanes dont il décrit plusieurs. . Rozanp ScHozr, ET KaRL LANDSTEINER. CÉTOXIMES OBTENUES PAR LA REDUCTION DES PSEUDONITROLS (Berichte, XXIX, p.87, Zurich). En réduisant le propylpseudonitrile par l’hydroxylamine ou par le sulfhydrate de potassium, ils ont obtenu l’acétoxime, ce qui semblerait prouver le groupement >C = NONO, de- venant par réduction >G = NOH cependant ils admettent comme Born que la réaction doit s'expliquer autrement : NO, / NHOH >C deviendrait AS puis >C—=NOH+NH,OH NNO NHOH 474 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. Euc. BAMBERGER. ACTION DU NITROSOBENZÈNE SUR LES COMBI- NAISONS AMIDÉES (Berichte, XXIX, p. 102, Zurich). Ce chimiste étudie l’action du nitrosobenzène sur les com- binaisons amidées; il se produit souvent des combinaisons azoïques, ainsi : C,HNO + H,NR = C,EN = NR + H,0 ou bien il agit comme un oxydant et se transforme en phé- nylhvdroxylamine, azobenzène ou en azoxvbenzène ; avec la phénylhydrazine il se forme du diazooxyamidobenzène. Les hydroxylamines de la série grasse agissent de même. KarL KIPPENBERGER. RECHERCHES DES ALCALOÏDES ET DES GLU- COSIDES DANS LES ANALYSES LÉGALES DE CADAVRES. (Zeils. anal. Chem. 34, p. 294 et 35, p. 10, Zurich). L'auteur décrit sa méthode avec détails et cherche à ex- pliquer l’action de l’iode en solution aqueuse sur les alca- loïdes, action dont il sert pour titrer les alcaloïdes; dans cette action la quantité de KI ajoutée pour dissoudre l’iode n’est pas indifférente; la réaction n’est pas simplement Alc HC + KI LI, — Aïc HIL, + KCI, mais on a encore: 61 + 6H,0 = 6HI + 3H,0, 6GHI + 34,0, — 5HI + HIO, + 3H,0 HIO, + 5KI + 6HCI = 5KCI + HCI + 61 + 3H,0 Cette réaction ne paraît pas devoir permettre d'obtenir de bons résultats analytiques. COMPTE RENDU DES SEANCES SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 19 mars 1896 Th. Flournoy. Types de réaction simple. — Ph. Guye et Jordan. Nouvelles recherches sur la dispersion rotatoire. — Ph. Guye et Goudet. Superposi- tion des effets optiques dans une même molécule active. — Ph. Guye et Guerschgorine. Pouvoirs rotatoires de corps isomères. — Ph. ‘nçeet I. Welt. Diviations polarimétriques et indices de réfraction de diverses solu- tions de corps actifs. — L. Duparc. Diagnoses de quelques roches. — Tswett. Emploi des permanganates dans la microtechnique. M. Th. FLourNoy présente un travail sur quelques Types de Réaction simple, faisant suite à des observations déjà com- muniquées à la Société dans le courant de 1892. Les temps de réaction recueillis depuis quatre ans, avec le chronomètre de d’Arsonval, sur une soixantaine d'étudiants de l’Université, ont montré qu’au milieu de beaucoup de cas mixtes ou mal déterminés il existe quatre types principanx bien caractérisés. — 1° Le type moteur ou type de Lange, dans lequel l'attention détournée du signal sensoriel est con- centrée sur le mouvement à effectuer raccourcit notablement la réaction el la rend de plus en plus automatique. Ce type se divise en deux formes, suivant que l'individu trouve l’un ou l’autre de ces deux procédés plus aisé et est naturellement porté à l’employer de préférence. — 2° Le fype rentral, où la réaction la plus rapide et la plus machinale est obtenue en portant l'attention sur la synthèse du signal et du mouve- ment plutôt que sur lun ou l’autre seulement. — 3° Le type Ge SE 476 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE indifférent ou de Cattell, qui se distingue par labsence de toute influence appréciable de la direction de l'attention sur la durée de la réaction. — 4° Le type sensoriel, caractérisé par la plus grande rapidité et régularité de la réaction lors- que le sujet accorde son attention au signal plutôt qu’au mouvement. [l présente deux variètés, selon que le ralentis- sement dû à l'attention motrice provient de ce que le mou- vement est représenté par une image exclusivement visuelle, ou au contraire par des sensalions kinesthésiques intenses el des tensions musculaires exagérées et antagonistes. L'existence de ces quatre types, au minimum, rend insou- tenable la doctrine de l’école de Leipzig qui ne reconnait pas d’autre tvpe normal que celui de Lange. Quant à leur origine, il y a une part de vérité dans l'hypothèse de M. Baldwin qui les rapproche des formes du langage intérieur ; cette théorie a pour elle plusieurs cas très frappants, d'autre part elle se heurte à de nombreuses exceptions encore inex- pliquées. Il est probable que le mode de réagir est aussi en connexion avec d’autres caractères anthropologiques, le type de Lange semblant prédominer chez les individus du nord, et les cas contraires se rencontrant surtout chez des sujets d’origine méridionale. M. le prof. Ph.-A. Guye communique les résultats de di- vers travaux exécutés dans son laboratoire : 1° MM. Guyxe et Jorpan ont entrepris de nouvelles recher- ches sur la dispersion rotatoire, au moyen du dispositif des cuves filtrantes de M. Landolt, Ils ont constaté que les corps liquides ne présentant pas le phénomène de la polymérisa- tion moléculaire sont tous caractérisés par une dispersion normale : les valeurs absolues des rotations mesurées succes- sivement par rapport aux radiations rouges, jaunes, vertes, bleues et violettes du spectre vont toujours en croissant. D'autre part, au moyen de mélanges de corps dextrogyres et lévogyres, ils ont pu réaliser Lous les phénomènes décrits jusqu’à présent sous le nom de dispersion rotatoire anor- male. Ils ont pu constater enfin que le tartrate d’éthyle se comporte comme un mélange de deux corps actifs, l’un dex- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 477 trogyre l’autre lévogyre ; ils attribuent ce fait à la polyméri- sation moléculaire partielle de cet éther à l’état liquide, 2° MM. Guxe Er Goupet ont poursuivi l'étude de la super- position des effets optiques des carbones asymétriques dans une même molécule active, dont les lois fondamentales ont été établies antérieurement par MM. Guye et Gautier ; ils ont constaté que ces lois se vérifient également bien pour des corps à 4 carbones asymétriques et à 6 carbones asymétri- ques ; l'exemple choisi dans ce dernier cas était le dévalé- ryltartrate d’amyle. 30 MM. Guye et GUERSCHGORINE ont commencé des recher- ches sur les pouvoirs rotatoires des corps isomères apparte- nant aux séries propylique et isopropylique, butylique, isobu- lylique secondaire. Les corps étudiés jusqu’à présent sont les divers valérates d'amvyle obtenus au moyen de l’alcool amy- lique actif ; puis les valérates actifs propyliques et butyliques; enfin les amylacélates actifs propyliques et butyliques. De ces recherches et de celles effectuées sur le même sujet par M. Freundler et par MM. P. Frankland et Mac Gregor, il ré- sulte que le radical propyle agit toujours comme un groupe plus lourd que le radical isopropyle et le radical isobutyle comme un radical plus lourd que le radical butylique secon- daire, l’action du radical butylique normal étant intermé- diaire entre celles de ces deux derniers. Les résultats sont en général conformes à ceux qui se déduisent de la formule du produit d’asymétrie ou tenant compte des bras de levier sur lesquels agissent ces divers radicaux, 4° M. Guye et M'e L Wecr ont mesuré simultanément les déviations polarimétriques et les indices de réfraction de di- verses solutions de corps actifs, avec l’idée qu’en remplaçant la formule de Biot [al = Fe par la formule [4] d. n?—1\. | | SET PA (1 TRE BE 5) ils obtiendraient peut-être des va- FT SORTE ti 478 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE leurs plus concordantes du pouvoir rotatoire; cette dernière formule a pour but de rapporter les déviations polarimétri- ques, non pas au volume apparent du liquide actif, mais au volume du vide intermoléculaire ; l'expérience a montré que ce mode de correction ne conduit pas à de meilleurs résul- tats que ceux que l’on obtient par la formule de Biot ; celle- ci conduit malheureusement toujours à des valeurs parfois assez différentes suivant le dissolvant employé. M le professeur L. Duparc communique les diagnoses de quelques roches intéressantes qu’il a eu l’occasion d'étudier récemment, [. Microgranulite basique passant à l’ortophyre micacé. Cette roche trouvée par M. Bieler assistant au Laboratoire de Minéralogie de l'Université de Lausanne ; provient de l'erratique des environs de cette localité, A l'œil nu elle est rougeâtre, on y voit quelques grands cristaux d’un minéral micacé et quelques grains de quartz. Au microscope : La première consolidation de cette roche présente les éléments suivants dans l’ordre de leur consoli- dalion : 1. Biotite, brune excessivement abondante formant lélé- ment principal. Elle forme des jolies lamelles hexagonales. Extinction à O du clivage p — (001). bisectrice aiguë = np, l'angle 2 V — O0, biréfringence ng-np — 0,04. Polychroïsme ng — vert brunâtre foncé, nm — brun, np — jaune pâle. Elle renferme quelques rares inclusions d’apatite, puis des petits grains d'oligiste alignés dans le cli- vage. Elle est fréquemment épigénisée selon p = (001), la chlorite résultante est légèrement verdâtre à peine biréfrin- gente. 2. Quartz, rare, en gros grains complètement corrodés et arrondis, il renferme quelques inclusions de biotite et bien que de grande taille il est beaucoup plus rare que le mica. 3. Muscovite rare également, on en trouve seulement quel- ques lamelles incolores qui renferment de la biotite en inclu- sions. &, On trouve dans la roche des grands amas informes de ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE, 479 calcite qui paraissent correspondre à un minéral de première consolidation entièrement disparu. La seconde consolidation comprend d’abord une innombra- ble quantité de microlithes d’apatite de grande taille, très al- longés selon (110) — m avec les faces (111) (101) et (110). Leur longueur maxima atteint 0,2 de millimétres. Je n’ai pas encore vu de roche à deux temps dans laquelle l’apatite soit aussi abondante dans la seconde consolidation. Cette apatite est réunie à des microlites d'orthose de plus petite taille : courts, mâclés selon la loi de Karlsbad. Sur g = (010)ils s’'éleignent à + 5° de l’arête pg'. [Il y a peu ou point de quartz dans la seconde consolidation. L'’hématite en petits grains, est très abondante et disséminée partout. C’est elle qui communique la couleur rouge à la roche. Cette roche curieuse au point de vue pétrographique se- rait un ortophyre sans le quartz de la première consolidation. Je la considère comme une microgranulite basique passant à l'orlophyre micacé. Cette roche n’est pas connne en place dans les Alpes du Valais. IL. Nodule micacé et amphibolique dans une granulite de l'Oisans. Un peu en amont du Bourg d’Oisans, sur la rive gauche du torrent on trouve près d’un pelit pont de nombreux blocs de protogine erratique à feldspath rose provenant du mas- sif du Pelvoux. Celle-ci renferme de nombreux englobe- ments noirs formés en grande partie de lamelles de mica noir largement cristallisé. Tout autour de ces englobements la protogine se charge de mica noir par le fait de leur résorption progressive : l'orientation de ce mica montre même les cou- rants qui se sont produits däns le magma de cette granulite pendant le rebrassement Au microscope : Cet englobement montre les éléments suivants : 1. Sphène exceptionnellement abondant en gros cristaux grisâtres criblant toute la roche, on y reconnait les faces p —= (004) et h' — (100). I est guilloché à la surface, sa plus grande dimension atteint 10,8. Sur g’ extinction à 39 degrés. Bisectrice aiguë — ng, 2 V très petit autour de 30°. Il est libre ou à l’état d’inclusions. 480 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE 2. Apatile très abondante également en gros prismes for- tement allongés. 3. Hornblende en grands cristaux avec inclusions de sphène et surtout d’apatite. Sur g' — (010) ng s'éteint à 20°. Bisec- trie — np, 2 V normal ainsi que (ng-np). L’amphibole présente les formes (110) (010) et (100). Quelques rares mâcles selon h! — (100), polychroïsme ng = vert d'herbe nm = vert np — vert jaunâtre très pâle. &. Biotite très abondante formant l'élément principal. Elle est rigoureusement à un axe négalif et se développe en lar- ges lamelles d’une remarquable fraîcheur ng, = brun très foncé, nm — brun, np = brun très pâle. Tantôt cette biotite est nettement moulée par l’amphibole, tantôt elle la moule incontestablement ; la genèse de ces deux minéraux paraît donc simultanée. 5. Oligoclase rare, en petits cristaux mâclés selon lalbite et complètement enclavés dans les grandes plages d’orthose. Extinction maxima entre deux lamelles à 15° variété plus basique que Ab, An.. 6. Orthose en grandes plages avec extinction à + 5 de o! sur 2’, Quelques filonnets d’albite. 7. Microcline rare on en voit par-ci par-là une plage. 8. Quartz très peu abondant formes granulitiques. La protogine elle-même offre des caractères identiques avec prédominance du feldspath, toujours très peu de quartz. IL Granulite amphibolique du Mont Thabor (Chaine de Belledonne). Cette roche curieuse se trouve en filons dans les amphibo- lites de la crête S. du Thabor. Elle renferme : {. du zircon en prismes incolores, 2. du sphène en grains grisâtres, 3. de l’apatite en inclusions, 4. de la magnétite en grains ou cris- taux octaédriques, 5. du corindon en lout petits grains (3 sections seulement) de relief et biréfringence normales avec jolies facules bleues, 6. de la biotite en lamelles déchiquetées entièrement chloritisée et de la chlorite d’un beau vert, poly- chroïque, 7. de la hornblende rare en cristaux corodés vert pâle polychroïques mais faiblement, 8. du plagiocase abon- dant en grands cristaux mâclés selon l’albite, pas de mâcles ds. ET D HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 481 de Karlsbad. Dans la zone desymétrie extinctions à 32° entre deux lamelles. De très nombreuses mesures au contact avec des quartz donnent toujours avec la méthode de Becke A’ A? à' à? ) 22DHDD2 20 GI Si 4 SSOQ22 + Te D ne os ah 5 20 OR SSD DE RER Eee 222AO00QERSS ee à11b. © = æ Ê Ë _ 80 + |801 GE TT 60 + |L'OI GO — 8 60 — 198 90 —|$8 GO —|88 00 — |98 AE 80 — |r8 60 — |6'2 80 — 62 OT — 9 FE — 79 Ge — «0 GT — 79 60 — SL OT -— 10 mr — |S9 VI —|79 GT — |29 98 —|TS L'e — |8% 98 — |S% Fe — 8e Ve — 60 (L ni) + Tex) ol — = 20 FN NN CO AUS = D —— 4 DADOr = = GG Ha le S = "AH 29 OÙ CD = FA — = 29 DE — FA ; LO 20 OO = O 2 AH GUY _— DO MAN 79 D À D D © D SE à 20 4 9 D 00 Nombre d'h. | » Chemin parcouru par le vent. 4 Kil. par heure. le | ST |VES 086 | OUR Y_|GOI é 1006 | 0G£ LOIS | (ME (SL | 06Y 1062 | 00€ (OYL | O5 098 | OZE 1088 | OLY AG8 | 00 O8L 069 108 087 1098 : 09€ 028 | 09% :098 | 00% :0£8 | 0S€ O€8 | 029 | 000 | OÿY 066 | 079 088 | OIL | 06 | O££ 0%6 :OFY | 068 | 08% 06 | 0Cÿ 068 | 06% |09L | 00% 089: 06% 10£L 09% 106L | OLS 068 0£9 086 08% Phteuno and) SamgL|[UU 19 HOIEANTES 9p 1983 GNU CD © OÙ 4 = x + ee Il Î SAMIR OSROER MO OH O GNU SN ON TT Nr AN = Lu — = 4 Il 4— ne OS 1010 _——— à PS DAS ORASHORR OR TS NS ON — a 29 © D D QE? + ER ND SI: —S80+0ASD00SO D né SARA O: EL LL D 1 DO — DO =1 © 20 OR SS OOONOGNH LEE - ©ù =1 00 QD GO © © CUTIXEU ONU 690 —! £5‘0 66% + 60$ 66€ +| 90% 28'r +] 0£% LE Y +) 197 ICE —| 681 1% —| %9'L OST —|! 19'8 980 —| 068 0'£ —| 099 106 —| Li'L CU 078 70 —| SL'S 196 —| SE IOTS —| GG A TC Æ —) US 69 —| CGT 690 —| 99° ii “ +) 6107 ‘à +| 9CO0T YL'Y +) £66 690 +|%£8 LT — | 879 a —| LUC 86 —|08'6 6YY —| 19% GOT —| SL 18 5) 66'£ na Et e vc AE au? 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C8 L + | SE'TEL | LT + | O'FEL | 9) ETS + | 99962 GI Gu'Q | %6 664 | 7 SET 68 962 | £F 000 OSYEL GI | 674 + | 89'YEL | FT Sc L + | LL'I6L | 0! 11908 — | 56661 | 6 | Fé 9'G 600€L 8 | Lee | 68681 | L | |Gr% + | 19862 9 0 —+ | 86982 | SG 1 + | 8L'SGL | p — OS ECL |S 0 — |LL'EL|S vi L6'YEL | Y CTTTTU y fun amumuou | Anaqney e| son ‘fou 994€ J1P9| AN9INEH Jours du mois. | TEE | | Îl 492 MOYENNES DU MOIS D'AVRIL 1896 Haromètre. 1h. m. #h. m. Th. m. 10 h. m. 41h.s. 4,h.s. Th.s. 10 h. s, ru m mm mm min mm mm mm mm - tredécade 727,34 727,12 727,47 72763 727,21 726,88 "72761 728,16 - AVE 13035 730.13 730,53 730,72 73941 72997 73042 " 73051 EN PO 72803 727,76 72804 727,998 727.27 726,66 726,88 727,41 Mois 728,57 728,34 72868 72877 128,29 727,81 72830 72869 Température. 0 0 0 0 0 0 o Are déc. + 4,20 + 3,06 + 3,60 + 6.56 +. 9,33 EEE AMEN: 0S 2 » + 515 + 406 + 4,84 + 7,928 + 896 + 8,75 EF 745-586 3 » + 7.49 + 603 — 7,60 + 14,77 + 1419 + 14,46 + 1176 + 9,43 Mois + 5,61 + 438 + 5,35 + 854 + 1083 FAD96G CP 698 PE 7'11 Fraction de saturation en millièmes. dre décade 731 780 822 657 D28 220 608 710 CR 827 857 816 668 270) d62 6% 758 ds 720 767 754 D42 182 K74k 567 689 Mois 759 801 797 622 927 D19 606 719 Clarté Chemin Eau de l'herm. Therm. Temp. moyenne fparcouru pue ou Limni- ni. max. du Rhône. du ciel, p. le vent. e neige. mètre. mn 0 0 kil. p. b. mm Cm {re décade + 2,4% + 10,97 + 5,69 0.63 6,75 2,9 79 92 D > AE t300 441066 4 TU TIC 254 72,17 de in H-HUL HASS7. + 9381 051 337 72,08 Mois LE 348 14280 LE 743 063 531 (0 077 Dans ce mois l’air a été calme 23,9 fois sur 400. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. a été celui de 6,67 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents ohservés est N, 16°,1 E. et son intensité est égale à 65,7 sur 100, 493 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD LE Mois D'AVRIL 1896. Le fer. brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 30, brouillard depuis 4 h, du soir. fort vent à 7 h. du matin. brouillard pendant tout le jour. légère neige à 7 h. du matin. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard jusqu’à 4 h. du soir et depuis 7 h. du soir ; forte bise depuis 4 h. du soir. , brouillard à 40 h. du matin et depuis 7 h. du or. brouillard jusqu’à 7 h. du matin; forte bise de 10 h. du matin à 1 h. du soir. brouillard à 7 h. du soir. neige par une forte bise jusqu’à 7 h. du matin. neige par une forte bise pendant tout le jour. forte bise pendant tout le jour ; légère neige à 7 h. du matin, puis brouillard . brouillard jusqu'à 10 h. du matin; forte bise jusqu’à 7 h. du matin et depuis 10 h. du soir. , légère neige à 7 h. du matin et à 4 h. du soir; brouillard de 10 h. matin à 1h. du soir et depuis 7 h du soir; forte bise à 4 h. du soir. brouillard jusqu’à 10 h. du matin. légère neige à 7 h. du soir, puis brouillard. brouillard jusqu’à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir; forte bise depuis 10 h. du soir. brouillard jusqu’à 10 h. du matin et à 7 h. du soir; forte bise depuis { h. du soir ; neige depuis 10 h. du soir. neige jusqu'à 7 h du matin; brouillard de 10 h. du matin à 1 h. du soir. neige jusqu’à 4 h. du soir, puis brouillard{; forte bise depuis {0 h. du soir. forte bise jusqu’à 7 h. du matin et depuis À h. du soir; légère neige à 4 h. du soir, puis brouillard. forte bise pendant tout le jour; brouillard jusqu’4 7 h. du matin. légère neige à 4 h. du soir; brouillard à 7 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard jusqu’à 7 h. du watin et depuis 7 h. du soir; légère neige à 10 h. du matin et à 4 h. du soir. rS LL Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au baroyraphe. MAXIMUM PRO A ninu bem AU 568,00 nant. 2 Le 568.30 D A van er. 366,00 DE LM SQIT nee 568,96 Le gran 13 àa°5h: JA à 5 h. 93 à G-h. MINIMUM. matin... 55,80 matin: PP 554,20 matin. 000 361.97 soir st 4: CS RS 559,95 AGN = tn 495 Tate. ce Sue "JUPULLUOP Nébulosité moyenne. *sainau p AAQUION —— A, <<" ‘2$13U n0 9M]q 8 C0 OS = ©) © et met GI D QD CD GNU GNU mt mt med PU GNT et em eh 20 CO OO GUN Où D D IN EI es — 00 =H 00 5H © 00 29 C> D DD te D eo A 0 A ONE PRE Eros mme ns col —) us a Ce . BON Le NL 00 HD A NE Fe — | 82% + | 19 + CE — | GE + | OÙT + Lt = | Hr+ | 0 CP A LU 9S — 60 + 01 — SO OT A 0 GS — | DOE — | F9 — 64 — | GO — | 966 — O'G— | GE% — | 00'L — 601— | 95% — | EVL — L'8 — | &L'6 — | 689 — CS — | 6€ — | STL — GA A LCL me A Nm MÉPASGOARESOES EE ee NL em EGT— | 088 — | 696 — (CE ns EAN mm A = D'O— | GEE — | SYL — G£L — | 106 — TA 86 — | 076 ï TN CR RE en NT A DL RO OEEAEUES G6 — | 790 — | SES — GO | CE — | FIL — DÉTSASIC EAN RU ON AUS ON 1 CE NE S'E— | OS — | 990 — | OPA COCA UNE # “a[euuou | ‘Sainau #g UNUIXEN mu TR et Ale +) aunyesgduse j | OL 196 | 08'GAC | 08 898 | 06£9C OF'G9G OF-SOS 60 89€ 96'#9€ 69896 88 996 009€ LV 696 00996 GO GO 00'Z9C OG'89c 07896 €9'99ç G9'796ç 09 19€ | GI'T9S | 30096 9c GG'Y9C | OE'66C | O8'26G GE "866 : 0786 “Ui|fIUI Ge 86 8F'69€ Gy G9C 06 896 66 996 88'69€ 0%'09€ C6 6€G 09'£9€ LG'196 86604 Gy 29G £0:99c 80796 G9' 196 16'86G 07‘09€ 0G'Y6G G6'96G G6'£9G 90 Z9C 10‘79G 00:69G G7'69€ GT 796 GG 8SG £0'ZGG 08" 7GG GO SG G8'9cc DT TE ardeisoieq |audeisoieq ne 2A198q{0|NB 9A195q9 “HLAULIXEN | NUIT OST + (8796 660 + 77690 CEE + SE'994 0£'9 + 79‘89 0 + 66296 LOE + 66698 L0‘O + 27698 080 — 8T'T96 EC + CCS GL'Y + 6GE9S F6 + GI'Y96 179 + | 60896 LE'G Je 16996 88€ + £'G0G SCT + | 16696 OÿY — | 38666 060 — | 52099 06% — | 690€ L6'T — | 60658 67% + | 87G0G 899 + | 09'29G 09% + | G7G9e 69% + | 0796 6GCE + | 0€ 79 SU + | CIO TOY — | 3066 YYG — | 8086 L6'E — | 67966 YS'E — | AC'ARC GS'e — | OS'ZGG CTI ALLO °UUAfJEU “ojEuiou |"Sainou fa Jnaqney PI | Sap ‘Aout 2948 1189 | JN9INPH a ‘9479018 96RT TIMAV — THVNHAS-INIVS Jours dumois. | 496 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — AVRIL 1896. Baromètre. { him. CARTIER Th. m. 10 h. m, 4h us. FAC 49 h.s, LTETT um mm mm mm au min mu {r décade... 561,11 560,68 560,80 561,11 561,35 561,47 561,84 562,07 M + 563,36 562,54 562,47 562,70 562,86 562,93 563,25 903,9) TES, 564,55 564,12 563,97 564,29 564,35 564,16 564,23 504,38 Mois .... 563,01 562,45 562,41 562,70 562,85 562,85 903,11 563,28 Températnre. 7 h. m. 10 h. m. {h.s. 4h.s. Tu.s 10 h.s. ” (D ( [L [L " Li] L'-décade... — 8,51 — 6,45 — 3,94 — 1,45 — 6,78%,— 8,25 M. — 8,48 — 6,81 — 5,48 — 6,81 — 8,77—10,22 CR — 4,26 + 0,04 + 1,93 FO Mois... — 7,08 — 4,41 — 2,50 — 3,600 =5,9%%7,92 Vin. vbservé. Max. observé. Néhulosile. Eau de pluie Hauteur de ia ou de neige. neige tomber (] ° mm min {re décade... — 11,29 — 2,69 0,02 sie > OL — 11,64 — 3,08 0,75 46,0 440 OE — 6,69 + 2,95 0,47 3,0 20 MOIS 2 — 9,87 —. 1,10 0,61 49,0 4OÛ Dans ce inois, l'air a été calme (0,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 13,80 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E.. intensité est égale à 106.7 Tr” | 502 RAYONS CATHODIQUES SOUS L'ACTION Il se produit aussi, dans le voisinage de la cathode, des changements caractéristiques accompagnant le mouve- ment du tube et nous nous bornons à dire ici que l’espace obscur de Crookes se modifie dans son extension. Il se contracte, de 5°",8 jusqu'à 2°",6, lorsque le tube se rap- proche de l’aimant; pour certaines distances, par exem- ple 5% et 2°, le changement se produit brusquement. Tout ce qui vient d’être dit s’applique également aux cas où c’est le pôle nord ou le pôle sud de l’aimant qui est tourné vers le tube. Ces résultats semblent impliquer que la cathode peut émettre divers groupes de rayons d'espèces différentes se comportant entre eux d’une manière analogue, au point de vue extérieur, aux divers tons émis par une corde vi- brante. Ceci se déduira avec plus de clarté des expérien- ces suivantes et nous serons amenés à nous demander si une cathode en état d'activité émet toujours tous les tons qui lui appartiennent ou seulement par groupes ou encore isolément. Pour ma part, j'ai l'impression qu'une cathode émet toujours simultanément un petit nombre de groupes de diverses espèces de rayons, et qu’en moyenne ses constantes physiques caractéristiques (la hauteur de ton moyenne) dépendent, par une certaine relation, de la force magnétique mise en jeu et de la longueur de l’étincelle correspondante du tube de décharge. La fig. 3 a, représente un tube de Crookes bien connu, avec une croix de Malte, placé comme précédemment suivant l’axe de l’aimant. La longueur de l’étincelle cor- respondante pour ces diverses expériences auxquelles se rapportent les figures 3 a et 3 b, ainsi que 4 a, b, e« et d, était d'environ 4-5mn, Supposons maintenant que nous rapprochons le tube DE FORCES MAGNÉTIQUES INTENSES. 203 de l'aimant qui est excité par un courant de 20 ampè- res. Pour une distance minima de 20°" entre le tube et l’aimant, l’ombre ordinaire de la croix de Malte se pro- duit encore (fig. # a), mais un peu tournée, sur la partie du tube placée en face de la cathode. À mesure que la distance diminue, la tache phosphorescente ainsi que la croix d'ombre se contractent d’abord lentement, puis très rapidement, la croix en même temps se tournant avec une faible torsion (fig. # b). Lorsque la distance n’est plus que de 4°", le contour disparait faisant place à un point lumineux au moment où la rotation totale se trouve être d'environ 180. Cet angle ne paraît pas dépendre d’une manière essentielle de la force magnétique, mais plutôt de la distance entre la croix de Malte et la paroi de verre sur laquelle l'ombre se produit. Avant que la première tache disparaisse on en aperçoit une nouvelle (fig. 4e) plus petite et plus faible que la première, où bientôt se montre une croix d'ombre renversée; ces taches lumi- neuses, du reste, s’observent même, mais d’une manière fagitive, pendant que le contour a l'apparence représentée par la fig. 7 b. Le nouveau contour change maintenant d'apparence, la croix s'agrandit et devient confuse, tandis que la tache lumineuse au contraire diminue (fig. #d et 4 c). Après une rotation qui toutefois est moins considérable que la première, la tache lamineuse se réduit à un point. Mais auparavant, pour une distance de 1°",7, paraît une troi- sième tache lumineuse avec une croix d'ombre renversée et augmentant rapidement; et ce contour est de nouveau soumis aux mêmes changements que les précédents ; la rosette (fig. 3 b) montre le rapport entre le second et le troisième contour à une certaine époque. Les figures sont 504 RAYONS CATHODIQUES SOUS L'ACTION ici dessinées devant un pôle sud, tandis que pour uu pôle nord les rotations devraient avoir lieu en sens contraire. En résumé, j'ai pu, dans ces expériences, constater quatre taches de phosphorescence différentes, respective- ment de 9, 4, 1,8 et 1°" de diamètre, chacune avec ses contours; dans une autre occasion j'ai pu en constaier cinq. Leur nombre croît, dans tous les cas, dans une cer- taine proportion avec la force magnétique et diminue lorsque la longueur de l’étincelle correspondante diminue elle-même. La rotation de tous les contours due au mouvement vers l’aimant a lieu toujours dans le même sens, celui de l'aiguille d’une montre lorsqu'on regarde suivant une ligne de force. Si le mouvement a lieu en s’éloignant de l’aimant, le sens de la rotation est l'inverse. Pour répéter ces expériences, il est désirable d’em- ployer un tube de Crookes pour lequel l’étincelle corres- pondante ne soit pas trop petite, pas au-dessous de 122,5, lorsque la croix sert de cathode. En effet, si la longueur de l’étincelle est inférieure, on obtient en même temps que les phénomènes décrits, la croix étant anode, comme cela se conçoit, ceux qui correspondent au cas où la croix serait une cathode, c’est-à-dire une petite croix lumineuse lilas, régulière et droite (voir fig. 4). Le fait que la petite croix lilas se produit aussi lorsque la croix de Malte sert d’anode à la décharge d'ouverture de l’inducteur, résulte naturellement de ce que la décharge de fermeture, pour . laquelle la croix de Malte est la cathode, est suffisante aussi pour déterminer une décharge à travers le tube. Toutefois la croix lilas perturbatrice disparaît, comme on va le voir, lorsqu'on fait fonctionner un certain temps le tube sous l’action de l’aimant. Remarquons que la dispa- DE FORCES MAGNÉTIQUES INTENSES. 205 rition de cette croix a un certain intérêt dû à ce que le faisceau lumineux dans l’air du tube de Crookes, précisé- ment à cette période et surtout lorsque la force magné- tique subit de petites variations, présente une étonnante analogie avec certains cas de stratification de l'aurore boréale sous nos latitudes. Il existe un autre moyen d'éviter la croix lilas, qui est de placer le tube de décharge en série avec un tube de Rœntgen ayant une étincelle de correspondance bien grande. Avec cette disposition, les différents tons cathodi- ques se produisent d’une manière remarquablement nette. On observe aussi facilement, dans ce cas, une eroix d'ombre qui ne se voyait pas dans le précédent arrange- ment. Elle tourne avec une vitesse environ moitié de celle de la croix précédente et se contracte aussi plus lente- ment. Lorsque la première tache phosphorescente s’est réduite en se contractant à un point brillant, la nouvelle croix d'ombre est encore d’égale dimension à la croix de Malte, mais quand la seconde tache de phosphorescence disparait, la nouvelle croix est si petite qu’elle n’a plus un caractère prépondérant. Je m'occupe en ce moment à chercher à évaluer les coefficients relatifs de déviation magnétique des divers rayons cathodiques en en formant un spectre au moyen d’un écran avec une fente très étroite qui isole un fais- ceau également très étroit, lequel se trouve ensuite dévié normalement à l'ouverture par des forces magnétiques. Dans ce qui précède, on n’a pas décrit les effets lumi- neux qui se produisent sur la paroi de verre dans le voisinage de ia cathode. Sans entrer dans tous les détails, nous mentionnons le phénomène le plus frappant, à sa- voir une série de bandes phosphorescentes jaunes affec- 506 RAYONS CATHODIQUES SOUS L'ACTION tant la forme de portions de cercles isolés et quelquefois d’une spirale (voir la fig. 3 a). Nous passerons maintenant à la description d'expé- riences qui montrent comment, avec un aimant fonctionnant durant un temps plus ou moins long, on peut augmenter la longueur de l’étincelle correspondante d'un tube de décharge, de manière à transformer pour quelque temps n'importe quel tube de Crookes en un excellent tube de Rœntyen. Un tube, en forme de poire, est placé, comme précé- demment, axialement par rapport à l’électro-aimant, mais suivant une direction inverse, de manière à ce que la cathode ne soit séparée de l’aimant que par une plaque d’ébonite protectrice. Lorsqu'on met en activité le tube et l’aimant, des phénomènes lumineux se produisent qui sont entièrement différents des précédents. La fig. 5 donne une bonne représentation de ces phénomènes tels qu ils ont eu lieu quelque temps après que les appareils ont commencé à fonctionner. La lumière, dans le tube au voisinage immédiat de l’aimant et de la cathode, est à peu près blanche avec une teinte violette; plus loin le ton devient gris. La figure montre comment, en particulier, un faisceau lumineux est émis par la circonférence de la cathode, faisceau qui ren- contre le fond du tube en y délimitant un anneau lumi- neux limité par deux cereles concentriques. Il est facile de reconnaître que nous avons affaire encore avec une espèce de rayons cathodiques. Lorsque l’on place devant le même tube de Crookes, mais ayant une croix de Malte, un petit électro-aimant rectiligne et puissant, de manière à ce que les pôles contraires des aimants soient en regard, le faisceau lumineux qui diver- geait dans le premier cas hors de la cathode, s’inflé- DE FORCES MAGNÉTIQUES INTENSES. 507 chit vers le second aimant et vient former sur un foud lilas une croix d'ombre très nette, diminuée et tournée seulement de quelques degrés. Celle croix est entourée d’un anneau d'ombre. Si nous accouplons notre tube avec un tube de Rœænt- gen en série, la croix d'ombre apparaît sur un fond jaune. Si le courant est renversé, on obtient respectivement une croix lumineuse lilas ou jaune sur fond d’ombre. Revenons maintenant à notre expérience représentée par la figure 5. Un grand intérêt s'attache à cette expé- rience, puisqu'il en résulte que l’on peut, au moyen de l’aimant, augmenter progressivement la longueur de l’étincelle correspondante du tube jusqu’à lui donner une grandeur extraordinaire, par exemple de 1,5 jusqu'à 75%, Comme plus haut, en décrivant le phénomène, nous rapportons ici les données de quelques expériences en particulier. Dans un cas, la longueur de l’étincelle correspondante était d'environ 5%, avant que l’électro-aimant fût en activité. Après que celui-ci, excité par un courant de 20 ampères, eût agi pendant une minute sur la décharge, la longueur de l’étincelle correspondante était montée à 652, Pendant l’action de l’aimant, la longueur de l’étin- celle correspondante du tube était 0,5%, Lorsque, pen- dant que l’aimant fonctionne, on éloignait le tube de l'aimant, on trouvait facilement une distance telle qu'à l’intérieur de cette distance, la longueur de l’étincelle correspondante était toujours de 0,5"" et, à l'extérieur, 65%, en même temps que ces phénomènes lumineux, dans le tube, changeaient de caractère. Après une période de repos de 3 minutes, la longueur de l’étincelle correspondante tombait de 65 à 45%, 508 RAYONS CATHODIQUES SOUS L'ACTION après 10 minutes, elle était réduite à 34°" et, au bout d’un jour, elle avait repris sa valeur initiale d environ 5"®, Après une nouvelle action de l’aimant de 2 minutes, avec une intensité de courant de 23 ampères, la lon- gueur de l’étincelle correspondante s’éleva de nouveau jusqu’à 76", Si, maintenant, on laisse se prolonger un peu plus l’action de l’aimant, les phénomènes lumineux com- mencent très brusquement à changer de caractère; la longueur de l’étincelle correspondante augmente rapide- ment, jusqu’à ce que la paroi postérieure du tube soit portée à un état d’intense phosphorescence vert jaune sous l'influence des rayons cathodiques ordinaires. Si l’on examine un tube ainsi traité relativement aux rayons de Rœntgen, pendant que la longueur de l'étin- celle correspondante tombe d'une valeur élevée, on trouve que le tube, dans une certaine région, émet des rayons intenses de cette espèce. J’ai réussi, de cette ma- nière, à transformer pour un peu de temps plusieurs tubes ordinaires de Crookes ayant une longueur d’étin- celle correspondante initiale d’environ {"" en tubes de Rœntgen qui émettaient des rayons très bien reconnais- sables d’un mètre de long à travers l'air. La longueur de l’étincelle correspondante d’un tube n’est pas changée, comme cela va de soi, s’il n’est pas traversé par la décharge pendant que l’aimant fonc- tionne, Afin d’éclaireir de divers côtés cette action particu- lière de l’aimant, je mentionnerai encore ici quelques autres expériences. Lorsque, dans le cas qui a été décrit, immédiatement après que l’aimant a cessé d’agir, on fait passer la dé- DE FORCES MAGNÉTIQUES INTENSES. 509 charge au travers du tube en en renversant le sens, la longueur de l’étincelle correspondante était de 1,5%, c’est-à-dire la même qu'avant l’action de l’aimant. Ceci semble indiquer que c’est seulement la cathode qui se modifie sous l'influence de l’aimant. Quelques autres faits qui pourraient être rapportés ici confirment cette ma- nière de voir et l’on n’est pas éloigné de penser que la longueur de l’étincelle correspondante d’un tube de Crookes ne dépend qu’indirectement de la pression du gaz qui s’y trouve, mais est due surlout à un certain quantum de gaz absorbé par la surface métallique de la cathode. En relation avec ceci, nous rapporterons quel- ques expériences faites avec des tubes de Rœntgen. Lorsqu'on fait fonctionner l’un de ces tubes durant quel- ques heures, on voit à la fin la longueur de l’étincelle cor- respondante augmenter brusquement, et ceci peut aller jusqu’à rendre le tube inutilisable, parce que la décharge a lieu à travers l’air en dehors du tube. Si, après cela, le tube reste sans qu'on l’emploie (il faut quelquefois plusieurs jours), le tube fonctionne de nouveau avec une longueur d’étincelle correspondante redevenue à peu près normale. En soumettant à la pompe un tube de Rœntgen, nous avons observé qu’il n’est nullement en état lorsque, en pompant d'une manière continue, on a ramené la pres- sion à ce qu’elle est d'habitude dans ce genre de tubes. En effet, si l’on fait passer à ce moment la décharge dans le tube, pendant qu'il est en communication avec la pompe, la longueur de l'étincelle correspondante devient peut-être plus petite que 1", et presqu'immédiatement un nouveau coup de pompe fait sortir une nouvelle quantité de gaz, qui, certainement, se trouvait en grande 510 RAYONS CATHODIQUES SOUS L'ACTION partie sur les électrodes métalliques et, en particulier, sur la cathode. En effet, si l’on fait passer la décharge dans le tube, dans une même direction, pendant longtemps et pendant que la pompe fonctionne, et que l’on soit arrivé à don- ner à l’étincelle correspondante une longueur de quelques centimètres, celle-ci se réduit à 22% peut-être, lorsque l’on renverse le sens de la décharge de manière que l’anode devienne la cathode. D'après cela, il paraîtra vraisemblable que l'évaluation de l’étincelle correspondante d’un tube de décharge dé- pend de la masse du gaz qui est absorbé par la cathode. Toutefois, nous devons mentionuer aussi les expé- riences qui semblent contredire cette hypothèse. Dans un tube de Crookes, en forme de ballon, servant à la démonstration des effets thermiques des rayons catho- diques où la longueur d’étincelle initiale était d'environ 5», celle-ci monta, après une action magnétique de 10 secondes (avec une intensité de courant de 20 am- pères) à 60m, Après un repos de 10 secondes, la lon- gueur d’étincelle était environ de 6", Dans cette expé- rience, l’électrode, en forme de coupe, servait d’anode et se trouvait par conséquent le plus éloigné de l’aimant. Après avoir été soumis plusieurs fois à l’action ma- gnétique, ce même tube avait, quelques jours plus tard, une longueur d’étincelle d'environ 4%. En faisant agir l’aimant pendant 20 secondes sur lui comme précédem- ment, la longueur d’étincelle monta jusqu'à 11°" et resta la méme, sans modification, lors méme que l’on changeait le sens de la décharge. C’est seulement au bout d’une bonne minute que la longueur de l'étincelle commença à diminuer et elle tomba alors brusquement à sa valeur initiale. DE FORCES MAGNÉTIQUES INTENSES. o1! On soumit aussi le tube à l’action magnétique, en fai- sant entrer le courant par la plaque de platine-iridium qui, habituellement, est portée à un état d’incandescence par les rayons cathodiques. Après que l’aimant eût cessé d’être en activité, l’électrode de platine fut remplacée par celle en forme de coupe, comme d'ordinaire, et la lon- gueur d'étir.celle mesurée. Celle-ci était de nouveau d'environ 10°", quelle que füt le sens de la décharge dans le tube. D'après cela, on serait forcé d'admettre que ce sont les gaz renfermés dans le tube de Crookes qui subissent d'importantes modifications (allotropiques ?) sous l’action combinée de l’ainant et de la décharge. Les tubes dont la longueur d’étincelle correspondante initiale est grande conservent, en général, plus longtemps la longueur augmentée due à l'action magnétique et ne semblent pas jamais revenir Lout à fait à la longueur ini- tiale. Les tubes avec une pression de gaz relativement forte, comme les tubes de Geissler, n’offrent fresque pas de changement de longueur d’étincelle par l’action magné- tique; celle-ci augmente indubitablement leur richesse en rayons cathodiques, lesquels ne donnent pas pourtant, comme ordinairement, une phosphorescence jaune ver- dâtre du verre. Nous avons pu constater, dans un cas, que les rayons possédaient cette propriété dans le voisi- nage de la cathode, mais la perdaient à mesure qu'ils faisaient un plus grand trajet dans le gaz raréfié qu'ils rendaient lumineux. Nous avons précédemment décrit plusieurs phéno- mènes qui montrent que des rayons cathodiques son sucés par un pôle magnétique de la même manière que D12 RAYONS CATHODIQUES SOUS L'ACTION, ETC. ce qu’on appelle la lumière négative, qui, jusqu'ici, était considérée comme différant qualitativement des rayons cathodiques. Cette observation présente de l’intérêt pour la théorie de l’aurore boréale. Récemment, le météorologiste danois, M. Paulsen, a émis l'hypothèse que l’aurore boréale pro- vient d’une phosphorescence de l'air due à des rayons cathodiques venant des plus hautes couches de l’atmos- phère. La plus grande difficulté dans sa théorie consiste à savoir pourquoi ces rayons se produisent surtout intenses, comme on le sait, dans une zone autour du pôle magné- tique terrestre et puis d’où provient l'énergie de la source du rayonnement. D’après ce qui précède, on peut admettre que les rayons proviennent de l’espace cosmique et sont surtout absorbés au pôle magnétique terrestre, et qu'il faut les attribuer d’une manière ou de l’autre au soleil. De cette façon, on s’expliquerait les variations journalières de l’au- rore boréale se manifestant toujours dans les contrées arctiques, et aussi la coïncidence connue entre la période de {1 ans de l’activité solaire et celle de l’aurore boréale. NOUVELLES OBSER VATIONS SUR LES ACTIONS ÉLECTRIQUES DEN RAYONS RENTGEN PAR Henri DUFOUR Dans une note précédente ‘, nous avons indiqué le ré- sultat de nos observations sur l’action que les rayons X exercent sur les corps électrisés; ces observations avaient été communiquées à la Société vaudoise des Sciences na- turelles, dans sa séance du 5 février. Ce phénomène, signalé presqu’en même temps par : MM. Benoist et Hur- muzescu, en France”, A. Righi, en Italie *, et J.-J. Thom- son, en Angleterre, a été l’objet de recherches nombreuses résumées pour la plupart dans les Archives et dans le Jour - nal de physique; il avait été observé antérieurement par M. Rœntgen lui-même :. Avant de décrire les expériences nouvelles qui font l’objet de cette note, nous devons rappeler deux faits pour répondre à certaines objections formulées à propos de nos premières expériences. 1 Arch. des Sc. phys. et nat., 4 périod. t. L., fév. 1896, p. 111. 2 Journal de physique, t. V., mars, 1896, p. 110. s Acc. delle Scienze dell’ Istituto di Bologna, 9 fév. 1896. 4 Arch. des Sc. phys. et nat., t. I, mai, 1896., p. 401. ARCHIVES, t. L. — Juin 1896. 31 514 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES : 1° Toutes les observations que nous avons faites sur l’action des rayons X sur les corps électrisés l’ont été au moyen d’un électromètre gradué et non pas d’un électro- scope; l'instrument employé était l’électromètre de M.F. Braun, de Tubingen ‘. Cet instrument permet de mesurer à 10 volts près des variations de potentiel comprises en 100 volts et 1500 volts. Les nouvelles expériences que nous allons décrire, ont été faites en employant deux de ces appareils, l’un gradué jusqu’à 1500 volts, le second jusqu’à 3500 volts. Ces observations, soit les premières. soit les dernières, sont donc faites sur des corps électrisés à des potentiels assez élevés; elles peuvent à cet égard ser- vir de complément à celles des auteurs que nous venons de citer, qui ont été faites avec des électroscopes ou des électro- mètres plus sensibles, mais à des potentiels moins élevés. 2° Nous n’avons jamais observé avec les hauts poten- tiels employés une électrisation résiduelle définitive, dans un sens ou dans l’autre, des corps primitivement électri- sés; au contraire, nous n’avons constaté qu'une déperdi- tion soit de l’électricité positive, soit de la négative. Jus- qu'ici M. Righi est le seul observateur à notre connais- sance qui ait signalé une faible électrisation positive permanente sans l’action des rayons X. On a pu critiquer, avec raison *, bon nombre des ex- périences faites sous l’action déchargeatrice des rayons X, dans lesquelles les précautions n’étaient pas suffisamment prises pour éliminer les actions électrostatiques et l’in- fluence de l'air électrisé. Quelques-unes des expériences 1 Wied. Ann. 31, t. 5, p. 856,1887. Le modèle actuel de cet ins- trument construit par le mécanicien Albrecht, à Tübingen, est plus pratique que celui décrit en 1887. ? Voir second mémoire de M. Rœntgen. Arch. 1896, p. 407. ACTIONS ÉLECTRIQUES DES RAYONS ROENTGEN. 919 suivantes montreront le rôle de ces deux éléments et les précautions à prendre. Une lame d'aluminium collée sur une plaque d’ébo- nite communique avec l’électromètre de Braun, le tout est enfermé dans une caisse de zinc reliée au sol et percée d'une ouverture circulaire; on place dans la caisse, et faisant face à l’ouverture, la lame d’aluminium ; un tube à vide en forme de poire est hors de la caisse à 15 cent. environ, {rois écrans métalliques percés de trous sont in- terposés entre le tube et la caisse de zinc, tous commu- niquent avec le sol. En employant un tube donnant les rayons Rœntgen, l’électromètre se décharge de 2500 à 500 volts en 13 secondes lorsqu'il est électrisé négati- vement, et en 18 secondes lorsqu'il est électrisé positive- ment. En employant un autre tube identique au précédent, mais ne donnunt pas de rayons X, l’électromètre se dé- charge de 3000 à 2700 volts en 120 secondes lorsqu'il est négatif, et de 3400 à 2900 volts pendant le même temps lorsqu'il est positif. Dans ces expériences les actions électrostatiques des deux tubes sont sensiblement les mêmes, la différence entre elles ne peut être attribuée qu'à la présence ou à l'absence des rayons Rœntgen. D’après le résulat de ces expériences (les chiffres ex- priment des moyennes), on pourrait conclure qu’un corps électrisé négativement se décharge plus vite qu’un corps électrisé positivement. -— En opérant sur une feuille d'or collée sur de l’ébonite, on trouve les résultats sui- vanis : Chute de potentiel : 2000 à 500 volts, élect. négative, temps 155.5 « 2000 à 500 volts, élect. positive, temps 175.1 D + Lt à v d L: 516 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES Ces valeurs sont très voisines des précédentes ; nous verrons tout à l'heure la cause probable de cette différence entre la décharge des deux états électriques. Au lieu d’une lame d'aluminium, on peut employer, comme corps électrisé sensible aux rayons X, un tube de Crookes capable de produire lui-même les rayons ou ne donnant que la fluorescence verte, ou même n’ayant que le vide partiel des tubes de Geissler. En électrisant l’une des électrodes et en projetant sur elle les rayons X, elle se désélectrise ; certains tubes à vide imparfait sont aussi sensibles aux radiations que les lames d'aluminium ou d’or, les tubes à vide très parfaits sont moins sensibles. Expérience : La cathode d’un tube de Crookes don- nant la fluorescence verte, mais pas de rayons, se dé- charge librement de 3000 à 2000 volts en 285‘; sou- mise à l’action des rayons X, la décharge du tube de 1000 à 200 volts a lieu en 12 secondes. Aux poten- tiels élevés la décharge était trop rapide pour être me- surée. | L'effet des rayons X sur les tubes à vide partiel est de produire une déperdition rapide dans tous les sens. Ainsi en reliant les deux électrodes A et B d’un tube à vide partiel à deux électromètres, tous deux électrisés négative- ment, on obtient les résultats suivants pour la déperdition simultanée de deux électrodes, l'espace compris entre elles et les électrodes étant soumis à l’action des radiations. Electrode A. Electrode B. Différence. Rapport. 2700 volts 900 2200 9.4 2250 » 450 1800 9.0 2000 » 410 1590 4.9 1800 » 390 1450 5.1 ue . au. ACTIONS ÉLECTRIQUES DES RAYONS ROENTGEN. D17 Il semble, d’après ces chiffres, que la déperdition est à peu près proportionnelle au potentiel de corps élec- trisé. Quelle est la cause de la déperdition de l'électricité sous l’action de rayons X ? M. J.-J. Thomson ‘ a montré par des expériences concluantes que tous les corps deviennent conducteurs quand les rayons X les traversent ; cette opinion est aussi celle de M. Rœntgen * qui l’appute de nombreuses preuves expérimentales; ces deux auteurs sont arrivés également à la conclusion que l’air, par exemple, soumis à l’action des rayons, conserve pendant quelque temps la pro- priété de décharger les corps électrisés. Il en résulte que, dans toutes ces expériences, il ne suffit pas de se protéger par des écrans contre les phéno- mènes d'influence électrostatique, mais qu'il faut aussi prendre des précautions particulières pour se préserver des actions perturbatrices de l’air électrisé. Voici un cer- tain nombre de faits qui confirment entièrement les opi- nions émises par MM. Rœntgen et J.-J. Thomson sur l’action des rayons X sur les corps électrisés. Les corps isolants ou médiocres conducteurs devien- nent de relativement bons conducteurs de Pélectricité lorsqu'ils ont été soumis à l’action des rayons Rœntgen ; et ils conservent cette nouvelle propriété pendant quelque temps après que l’action des rayons a cessé. Les expé- riences suivantes le prouvent : Exp. 1. Dans un tube en carton de 12"" de diamètre et de 6 cent. de longueur, on a tassé un mélange de li- 1 Société Royale de Londres, 13 février 1896; Journal de phy- sique, t. V, 1896, p. 165. ? Archives, t. I. No 52, 13 mai 1896. 518 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES maille d'aluminium et de paraffine en poudre; deux élec- trodes d’aluminium ou de cuivre, plantées dans des bou- chons fixés aux extrémités de tube, appuient sur le mélange des poudres. Cet appareil à grande résistance est intercalé dans un circuit comprenant un téléphone et le fil induit d’une petite bobine d’induction de Dubois- Reymond; le fil inducteur est relié à la pile par le trem- bleur de la bobine. En écartant l’induit de l’inducteur, on arrive à une position où le téléphone cesse de repro- duire le bruit du trembleur ; en soumettant alors le tube à limaille et paraffine à l’action des rayons X, on constate immédiatement aprés celte action que le téléphone parle, c’est-à-dire reproduit le bruit du trembleur. Peu à peu, l'intensité du son diminue pour reprendre à chaque action nouvelle des rayons’. L'emploi d’un galvanomètre et d’un courant constant pour cette expérience n’a pas donné de résultats con- cluants, vu la difficulté qu’il y a à éviter de brusques va- riations de conductibilité dans le mélange. Exp. 2. On remplace le tube à limaille par un conden- sateur formé d’une lame d’ébonite de 10 cent. de côté, sur les deux faces de laquelle on a collé des feuilles minces d'aluminium. La feuille À communique avec la bobine, B avec le téléphone, le second fil de la bobine va directement au téléphone. En soumettant à l’action des rayons X ce conducteur, le courant passe d’une feuille à l’autre à travers l’ébonite, et le téléphone parle; l'inten- sité du son s’affaiblit peu à peu après que l’action des rayons a cessé, l’ébonite reprend ses propriétés 1s0- —antes. 1 Nous n’avons pas pu faire de mesures pendant l’action, l’au- dition étant gênée par le bruit de l'interrupteur Foucault. ACTIONS ÉLECTRIQUES DES RAYONS ROENTGEN. 919 Exp. 5. Une plaque de liège de 30 cent. de longuenr sur 10 de largeur et 5"" d'épaisseur est couverte, sur environ la moitié supérieure de l’une de ses faces, d’une feuille d’étain ; une seconde feuille couvre une surface égale de la moitié inférieure de l’autre face de la plaque de liège: cet appareil est intercalé sur le circuit du télé- phone; en éclairant par les rayons X la région frontière, le courant traverse l'épaisseur du liège et passe d’une lame à l’autre; le téléphone parle, le son diminue assez rapidement, mais graduellement, après que l’action des rayons à cessé, On peut simplifier cette expérience en plantant dans un bouchon deux fils de métal dont les extrémités en re- gard sont à quelques millimètres de distance dans le liège; cet interrupteur laisse passer le courant quand les rayons X agissent sur lui, mais il reprend vite ses pro- priétés isolantes vu sa faible masse. Exp. 4 — On peut remplacer la plaque de liège de expérience 3 par une plaque d'ébonite; le résultat est qualitativement le même, mais l’ébonite conserve plus longtemps que le liège ses qualités conductrices. Exp. 5.— On peut employer comme interrupteurs des tubes à vide partiel, ainsi des tubes de Geissler; leurs propriétés conductrices ne durent qu'un temps très court après l’extinction des rayons. Revenons maintenant aux expériences de déperdition de feuilles d'aluminium collées sur l’ébonite, décrites au commencement de cette notice. En les répétant avec les mêmes appareils écran, etc., mais en fermant l’ouver- ture de la caisse avec une plaque d’ébonite couverte d’une feuille d'aluminium reliée au sol, nous avons obtenu les déperditions suivantes sous l’action de rayons Rœntgen seuls : \ La 5e Ur + dim 520 NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES Temps Elect. -[- Elect. — Elect, -|- 0 1000 v. 1000 1000 10 800 860 815 20 650 740 665 30 900 615 945 40 380 925 445 90 280 450 340 60 200 380 235 Dans cette série et dans d’autres semblables, le corps positif paraît se décharger plus vite que le négatif ; mais il faut remarquer que la feuille d'aluminium est collée sur l’ébonite qui se décharge avec elle et nous ne pou- vons être sûr que l'électrisation positive ou négative ait pénétré également la plaque isolante; la masse d’électri- cité est 1ci Inconnue. Quant à la grande différence d'effet produit par les rayons dans les premières expériences que nous avons Ci- tées, elle nous paraît s'expliquer comme suit : On cons- tate expérimentalement que le verre des tubes, produisant les rayons, s’électrise fortement; il est positif dans la ré- gion anticathodique ; les rayons transportent par une sorte de convection cette électricité du verre sur les objets sur lesquels ils agissent; si l’objet est positif, ils ten- dent, comme rayons, à le décharger, mais ils lui appor- tent en même temps l'électricité positive de la région qu’ils ont quittée; de ce fait ces corps se déchargeront moins vite que s'ils sont négatifs. Voici enfin une dernière expérience, la plus simple, qui montre bien l’effet des rayons X sur les isolants : Une bande d’ébonite de 4 c. de large sur 30 c. de long est couverte sur une face d’une bande d’étain de 3 c. de ACTIONS ÉLECTRIQUES DES RAYONS ROENTGEN. 921 largeur et occupant toute la longueur. Au moyen d’un canif on trace quelques traits fins à 1 mm. de distance au travers de l’étain ; le courant de la bobine d’induction ne franchit pas ces interruptions successives et le télé- phone placé dans le cireuit est muet. En éclairant par les rayons Rœntgen la région interrompue, le bruit du télé- phone est perceptible; il est plus fort lorsque les rayons agissent sur la face ébonite de la bande que lorsqu'ils agissent sur la partie couverte d’étain ; les zones d’ébonite sont en effet, dans ce dernier cas, très étroites. Cet appa- reil est pour les rayons Rœntgen l’analogue de la cellule de sélénium pour les rayons lumineux ordinaires. En résumé, toutes ces expériences confirment entière- ment les résultats des belles recherches de MM. Rœntgen et J.-J. Thomsom:; c’est à ce titre seulement qu’elles peu- vent avoir quelque intérêt. Laboratoire de physique, Lausanne, Mai 1896. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1895 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR A. KAMMERMANN Astronome à l’Observatoire de Genève. (Suite et fin!). 30 Pression atmosphériqne. Le baromètre normal de Noblet, nettoyé au mois de septembre 1892 et dont la correction est de + Omm,43, a servi comme d'habitude aux observations directes. Ses données ont été complétées par celles du baromètre enre- gistreur horaire de Hipp dont les constantes sont soigneu- sement déterminées chaque mois. Les indications du barographe Hipp sont utilisées pour compléter le cycle des observations tri-horaires durant la nuit, ainsi que pour obtenir les minima et maxima diurnes de la pres- sion atmosphérique. Un second baromètre à enregistrement continu de Redier fonctionne pour compléter ces indications en cas 1 Voir Archives, t. I, mai 1896, p. 444. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. 505 d'accident et permet d'étudier la marche si curieuse de la pression atmosphérique pendant les orages. L’altitude absolue de l'extrémité de la pointe d'ivoire du baromètre normal de Noblet est de 404,914. Au Saint-Bernard, les lectures directes de la pression atmosphérique se font comme par le passé à un baromè- tre de B. Gourdon, donné le 21 juillet 1829 à l’Hospice par Auguste de la Rive, à l’occasion de la réunion de la Société helvétique des sciences naturelles dans cette sta- tion. La correction de ce baromètre, réparé en 1891, est de — 07,20. Les observations directes sont complétées par un baro- graphe horaire de Hottinger, lequel fournit les observa- tions de 1 h. et de 4 h. du matin, ainsi que les minima et maxima diurnes. Dans les deux stations la moyenne des 8 observations tri-horaires a été considérée comme moyenne diurne. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 924 GENÈVE, 1895. — Pression atmosphérique. ÉPOQUE Décembre 1894 Janvier 14895 Février . .. Mars . Avril . Mai . Juin. . Juillet . Août. Septembre Octobre . Novembre. Hiver Printemps. Été . Automne Année. Hauteur moyenne mm 729,02 718,59 799,82 722,48 794,94 796,56 797,44 797,34 798,67 731,09 724,99 798,70 793,50 724,43 797,82 798,92 726,00 4 h. m. mm +0,30 0,18 40,15 10,50 +0,07 10,23 +0,37 40:21 10,02 10,15 +0,07 10,37 4 h. m. Fab: mm mm +0,13 +0,18 -0,18 0,10 0,04 +0,09 +0,21 40,23 0,06 40,35 +0,20 +0,52 +0,27 +0,51 +0,22 +0,50 +0,12 +0,46 +0,18 +0,68 0,00 +0,20 +0,13 +0,04 0,03 | +0,05 40,42 | +0,37 10,20 | +0,49 +0,11 10,31 10,10 | 40,31 10 h. m. ah; mm . +0,58 40,44 40,23 10,33 10,42 +0,40 40,35 10,34 10,55 10,76 10,39 10,98 _0,24 4h.s. 0,64 1h. 0,30 40,17 929 ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR GENÈVE SAINT-BERNARD, 1895. — Pression atmosphérique. 60‘0- 0Y‘0- YG'0- L0= 6£‘0+ 1S°0+ 8&'0+ &0‘0+ £9‘T9} OUEN 66.0 | US 07 0 008,0 OR ALT 0e) 70 Con 20 000 60° 19F F0 99'0- SL'0- 15 0- Gr'0+ &L 04 Lr'0+ L0'0+ 13667 610 LG'0= 19/0 81/0 Frot 69°0+ 0ÿ 04 0704 F8 Or 90°0+ 90°0- GS 0- 07‘ 0- 88 0+ er'0+ 1O‘0T LO‘0- OF LOT * ‘ + + oouuy * ‘ : euwomny : gi - * sduraqurrq eee: “HAN : SUOIJEJS XN9P SO] 24JU9 8SHIAWO9 A1B,p 249009 EJ] 2p Sprod ef | inod aano47 uo ‘pIRUTOG-JUIES NE J9 9AQu99 e 9o110sq0 onbroydsouye uoissaid ej a1qus SoUS19p 8] puerd uo J 1 9804 OF‘0+ 01‘0- L0‘0- £0‘0+ 0&'0- 8F'0- LV'O+ Le°69c GO) c90080| 0700) 16000 "20/04 | 07-02 ET 0e | 07:07 1) FET/29€ OP NE UE 20070 10'0t | +00 | €so- | La07 | &r0+ | 19896 66.0h |" 080+ | 21007 |N 60/0 | 900 266 07. 8007 | LE Or. | 60e AA, 000 JP UE ES HI0E yr'ot 80‘0- 0°0= 910+ | +0‘956 90/0 | #00= | 680- | OO | 9H0+ | ro | GOO0- | !c0+ | 7e 998 Got | Get | 800 | aFo- | #0'0t | Sao | Geo | Srot | 68298 610+ | 1007 | LyOo- | FU0- | G00+ | Gt10- | S007 | 6r0t | 9€ LS 104 | 080+ | 900+ | 000 | G0'0- | 8so- | 007 | not | Lr699 LS'0t | 600t | 80/0 | 000 | SO | 060- | Ge07 | Ic0+ | 18890 #e0+ | 6004 | 000 €0'0T | 9007 | Geo | 6607 | ÿFr6+ | GS 198 6€°0+ € 0+ | S00+ 000 010 & 0 | 8£0- gy0+ | 00 698 FORMS Dr 2260/00/20 60 02 TP 0 LS 00 PS GE 0 UP UTe Cr EDS Ge0+ | LO0+ | YS0— | 2007 | 600 | Leo | 800 | 680t | 99 26 DE UN EU 60 02/0 SCD 0 UT; (ES RP UN 0e 270 74e Te 0000 0m PONT OS IENIS 0 TD MIN GT 00 ELU LO'O+ | Gr IGS Gp 07 Fe 02) 06-0E 4) = GP 07. 06-072 | Ne0 0 FLO £‘0t | G6 199 uIUuI LU UT UUI WU UUI WU ui uiUu . . . . . . . . ‘euuaÂou SHOP es qe) Sy NS Ur ju TO | Su rge|'UUT | I Jn9pneH 2QuuY ° ‘ * ‘ euwomy ‘pi * * : sduaqurd : * IOATH * ‘ OiquiaaON | LS “6100100 || * * : exquuo7dos c++ + moy en ir +++: umf eee ren eee Hay tee: Sn ++ + + IOUA9 RGB PASTEUR L ‘Y68T 2140899 æaadod4 ve 526 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Si l’on compare la hauteur moyenne du baromètre pour chaque mois avec les valeurs moyennes déduites pour Genève des 40 années d'observations: 1836 à 1875 et pour le Saint-Bernard des 27 années : 1841 à 1867, on trouve les écarts suivants : ÉCARTS Epoque. Genève, Saint-Bernard. Genève-St-Bernard. nim mm nm Décembre 189%... + 1.06 — 0,40 + 1,46 Janvier 1895...... — 8,78 — 9,07 + 0,29 Février ...... Dit — HU — 5,60 + 1,58 MATE TERRE ES — 9,59 — 2,05 — 0,50 AVIS EC UULE — 0.53 + 0,49 — 1,02 MA NII + 1,32 + 1,46 + 016 EN ES Real + 0,93 + 0,41 — 0,16 JniHetie Rite — 0,31 + 0,33 — 0,6% ADOBE RSS EAU à + 1,01 + 1,07 — 0,06 Septembre........ + 3,26 + 4,91 — 1,45 OClONTER eee — 1,51 — 1,77 + 0,26 Novembre........ + 2,85 + 4,931 — 1,46 ADHCE SEC pe 10:04 — 0,51 , — 0,13 La bauteur barométrique moyenne est inférieure à la valeur normale dans les deux stations : à Genève de Onn,6% et au Saint-Bernard de Omm,51. Le signe des écarts est concordant dans les deux stations, sauf pour les mois de décembre, avril et juillet. Ce signe est positif à Genève et négatif au Saint-Bernard en décembre 1894, tandis que le contraire à lieu en avril et en juillet. Les signes des écarts se répartissent d’une façon égale à Genève dans le courant de l’année : les mois de janvier à avril, ainsi que juillet et octobre présentent des écarts négatifs ; les 6 autres mois possèdent des écarts positifs. Au Saint-Bernard on rencontre 5 écarts négatifs, décem- bre à mars, ainsi qu’octobre, contre 7 écarts posilifs. OR lg Ë VE ve POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 9927 L'écart négatif le plus fort dans les deux stations est celui de janvier ; à Genève il atteint — 8"",78 et au Saint-Bernard — 9,07 ; ensuite vient un autre écart négatif très fort, celui de février : Genève — 4,02 ; Saint-Bernard — 5,60. On ne rencontre dans tout le courant du mois de janvier qu’un seul écart positif à Ge- nève et deux seulement au Saint-Bernard. L'écart positif le plus fort à lieu dans les deux stations au mois de septembre, où il est respectivement de —- 3,46 et 4m 91 : ensuite vient le mois de novembre où il est de + 2um 85 dans la station de la plaine et de + 4mm,31 dans celle de la montagne. À Genève, comme au Saint- Bernard, on ne rencontre qu’un seul écart négatif durant tout le mois de septembre. Parmi les différences relatives des écarts de Genève et du Saint-Bernard, on en trouve 7 négatives, celles des mois de mars, avril, juin à septembre et novembre, contre 5 positives. Les différences relatives ont été plutôt faibles; la plus forte négative, en novembre, est de — 1"%,46 et la plus forte positive, en février, est de + 100,58. Avec les données suivantes pour l’année 1895 : 726"",00 et 563"",37 pour la hauteur moyenne du ba- romèêtre dans les deux stations, ++ 9°,14 et — 1°,76 pour la température moyenne, 0,76 et 0,80 pour la fraction moyenne de saturation, on trouve, d’après les tables hypsométriques de E. Plantamour, 2066",2 pour la différence d'altitude entre les deux stations. Le nivel- lement direct avec le niveau à lunette a donné 2070n,3, Les tableaux suivants renferment les données qui per- mettent d'apprécier la variabilité du baromètre dans chaque station, soit que l’on considère l'écart entre la 5928 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE hauteur moyenne du baromètre pour chaque jour et la valeur normale, ou la variation entre deux jours consé- cutifs, soit que l’on considère les minima et les maxima absolus tels qu’ils ont été obtenus au moyen des baro- graphes. | 929 LE GRAND SAINT-BERNARD. ET . POUR GENEVE ‘G6ST SU | GG8y ‘Aou FI 91 8L'OH |€G O1 66 ‘ET 96 91 8L'L + |EG O1 6£'E1- OF OL IL'L +18 91 09°L — VG O1 80°€ + |OF 91 OFG — ÉRTOUONE MAUR 7A G 91 88€ + [85 OI TE — 08 ©1 169 + IST °I 89°c - 96 21 69°C + |9F OI FO'L — Y ©1089 +]L 1 8ç'G - AA SL OIf GG O1 788 — £T 91 876 T ILE OI CL - 8 ©1 LE‘S + € 91 99‘01- £G ©1 72'G + 10€ I F0‘GI- tu ui spyrsod synesou a Sjn99su09 smof 7; axque SaW91}X9 SU _ — | ‘#68F ‘29p gg'e + |96 91 EF G0‘£ 1 91 1r'6 + 61'£ GI OI SIL + 00 |£8 91 888 + OF'E 66 °I £G 9 + aa € 91 107 + LS‘ £G 91 GG L + C8 1 G °I Fr 6 + 8ç'c OF °1 989 + F0‘ GE 91 8S'L + LV'E £a 91 80°F + 08 £ 6H © 670 + gc'e + [98 91 SITE WU ui sn 929SU09 syry1sod sanol & aaque ‘Aou SYA89 °G6gr Jornael GY 91 Gr'9r- syyesou TT, SOUUQAIXO SJIUIT SE + 1G L8Y gLy |‘ ‘oouuy 8L'Y G CO 8 * DIQUIOAON L9 Ÿ 9 GI 97 * 21407920 9L'E G 66 L “axquazdog 68° } 6} SE er SION 8L'1 F £T g1" |‘: "emmr 8£ G l£ LT £1 Late id un f A & 08 PES HSE ST gt € | 2 £r LI PORTANT ce‘q | y cl 61 + sen) v6'Y | 9 L 1& JOTA9 | DURE toute ] 0€ |'S68r ‘auer CU $ 67 GI |: Y681 ‘°9q] QUSIS 9p suaou | squowuos | syruisod | syyesou SJAU95 | -UEU9 9p SJ189" SIABIT xndodz : 2IQUON é ; "ANÜIHAHASONLV NOISSAUX — ‘C6S8] “HAANAI 90 ARCHIVES, t. L — Juin 1896. SAINT-BERNARD, 1895. —— PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. Nombre Écarts extrêmes Écarts Écarts extrêmes , ADoUe Écarts | Écarts | de chan- | Écarts moy.entrel ©1tre 2 jours consécutifs négatifs | positifs | gements | moyens ee Goes jen RAD ONTS LR PE 4 | de signe négatifs positifs consécut. négatifs positifs L = = LR | © \ a mm mm | mm mm mm mm a Déc.. 1894 13 18 | il Æ 4,30 | -15,82 le 30 + 8,91 le 26| + 2,58 | -11,04 le 30! + 4,10 le 10 © || Janvier 1895 29 2 | 2 9,79 | 16,08 le 7) + 2,46 le 19 1,88 | — 6,98 le 3 + 5,90 le 18 æ Février . . . 24 4 | 2 5,75 |-12,76 le 6) + 2,36 le 21 2,10 | — 4,80 le 11! + 4,78 le 20 Æ Mars Se 19 12 4 4,68 |-13,02 le 3) + 4,89 le 18 2,60 | — 7,93 le 25, + 6,77le 1 EbllAvril La, * 15 IDE ND 3,07 |- 5,61 le 2| + 9,09 le 11 2,39 | - 4,27 le 12, + 6,92le 9 = INR Rire 11 20 2 4,86 | -12,73 le 17] + 8,92 le 2 2,16 | -11,34 le 16! + 4,40 le 26 | FA RICE CAS OT 15 6 1,85 | — 2,40 le 11! + 6,33 le 23 1,20 | - 2,97 le 61 + 4,70 le 21 AH lEITUIIetREeR 15 16 7 1,54 | - 3,83 le 13) + 4,54 le 25 1,30 | — 3,78 le 51 + 3,22 le 24 D |lAoût .... 15 16 3 3,00 |- 8,12 le 4|4+ 7,11 le 29 1,45 | - 3,35 le 41+413le 6 # | Septembre . 1 29 2 5,25 | 0,32 le 14) #10,15 le 23| 0,93 | — 9,19 le 10] + 2,90 le 92 Octobre“ . . 19 11 7 3,85 | 10,02 le 24) + 7,20 le 13 2,36 | - 5,95 le 8|+4,99le11 | Novembre. . 5 25 | 6 5,27 | — 9,52 le 24) +10,59 le 7 2,71 | -11,17 le 23| + 7,56 le 96 Année. ... | 181 183 57 | + 4,43 | -16,08 le 7 | 10,59 le 7 | + 1,95 | -11,34 le 16! + 7,56 le 26 Janvier 1895. nov. 1895. mai 1895. nov. 1895. #* L'écart est nul le 30 octobre 1895. 330 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 994 À Genève, le maximum moyen est de 741%",03 et le minimum moyen de 705"%,05 ; les mêmes valeurs pour l'année 1895 sont de 740",32 observé le 26 décembre 1894 et de 708,17, observé le 24 octobre 1895. Le 16 janvier on avait observé un minimum qui se rappro- che beaucoup de cette dernière valeur, soit 708"",34. Notons en passant que la date moyenne du maximum annuel est le 13 janvier et celle du minimum annuel le 22 janvier. L'amplitude de l’excursion barométrique dans le courant de l’année 1895 est donc de 32"",15 au lieu de 35°",98, amplitude normale. Au Saint-Bernard, le point le plus bas atteint par le baromètre est de 543,76 observé le 30 décembre 1894 et le point le plus haut de 576"",80, le 23 septembre 1895 ; les dates ne correspondent pas dans les deux stations, surtout en ce qui concerne les maxima. L’am- plitude de l’excursion barométrique à la montagne est donc de 33"",04, soit de 0"",89 supérieure à celle ob- servée dans la station de la plaine. A la date du maximum de la plaine, le 26 décembre 1894, le plus haut point atteint par le baromètre au Saint-Bernard n'est que de 571,25 et ne vient qu’en &° rang. Le 23 septembre 1895 le baromètre montait à Genève à 576"",80 et occupe le second rang parmi les maxima de la plaine. Kaas Hi. : CORRE 5432 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE GENÈVE, 1895. Époque, Minimum. Date, Maximum. Date, Amplitude, absolu. absolu. im ram mm Déc. 1894. 710,01 le 30 740,32 le 26 30,31 Janv. 1895. 708,34 le 16 729,81 le 19 21,47 Février ... 711,03 le 11 731,76 le 23 20,73 Mais ti, 710,44 le 12 133,13-% le 45 22,69 AVE + 0. 715,70 le 1 732,46 le 30 16,76 MAR ere 716,24 le 16 135,20) A607 18,96 Jui. 72 719,52 le 19 735,06 - le 23 15,4 Juillet... 720,97 -“le.28 732,21 le 3 11,24 RONDES 718,96 le 4 735,16 le 29 16,20 Septembre. 725,07 le 10 737,08 le 23 12,01 Octobre... 708,17 le 24 734,48 le 12 26,31 Novembre. 712,88 le 23 736,90 le 1 24,02 Année.... 708,17 le 24 oct. 740,32 le 26 déc. 32,15 1895. 1894. SAINT-BERNARD, 1895. Époque, Minimum, Date, Maximum, Date. Amplitude: absolu. absolu. mm mm mm Déc. 1894.. 543,76 le 30 571,254 IEEE 27.49 Janv. 1895. 544,00 le 7 563,85 le 19 19,85 Février... 546,60 Je 6 562,75 le 21 16,15 Marsi. Wir c 545,10 le 4 566,25 le 24 21,15 AVTIL. 564 554,35. le 2 570,98 le 10 16,63 MARS Ur 549,70 le 17 572,48 le 4 " 22,48 ! FT EME 562,85 Je 8 574,30 le 24 411,45 Juillet .... 563,40 le 13 513,83: et 10,43 Août: 20. 0b0:60, Metz 575,79 le 29 16,19 Septembre. 566,00 le 14 576,80 le 23 10,80 Octobre... 552,25 le 2% 572,38 le 13 20,13 Novembre. 551,05 le 24 573,981 "4e 22,93 Année.... d43,76 le 30 déc. 576,80 le 23 sept. 33,04 1894. 1895. 999 0, 0 SAINT-BERNARD. GRAND ET LE NEVE « 5 GI POUR St0J 69 ‘0007 « CY : 066 ‘0001 ‘0007 « l | SIOJ 98 0001 0001 066 086 ‘066 ‘086 ‘086 -066 0007 0007 0001 0007 CNT Act SIOJ ÿ « [? ! nposqe UNIX ‘0007 067 | LCL | +08 | 0c£ ILL | 818 061 | 909 | 1&L 066 | SIL | 9LL 097 | 888 | £06 or | as | 188 098 | 8YL | 08 OS£ | LOL | LL 016 | 619 | 9g2 OS | 19 | c69 061 | £L9 | GIL OS | &69 | 82 066 | £69 | 672 09€ | L9L | L6L 06 | 616 | ste 08g | 916 | £6 09 | 1£8 | Les $ We JE enr. EE CO ySL c09 £L9 £88 Yes L9L y99 619 9LG GI9 G99 GE) GEL 116 1c6 618 S'UL LE9 | 669 | 099 | L£9 F8r | FIG GLS | LC GrS | FC8 708 | 691 LE) | 860 1GS | GS L6Y | 806 YvY | LLY GIS | 600 68S | £e0 eo | roc 999 | GL9 188 | 698 68 | G98 GOL | VPL ‘s'yyl'S'UT IGL | OY8 YEL | 998 809 | O(9L 699 | F18 188 | SG6 198 | GI6 SOL | T}8 LG) | LY8 169 | 86L 66G | LIL 9€9 | 992 9c9 | 6LL 9G9 | 018 YCL | 678 616 | 6S6 VI6 | 866 6c8 | L88 “ur 'u'uL LOR | 668 OL8 | GTr8 YGL | O9L FY8 | S18 L6E6 | 916 ST6 | 906 LES | G08 098 | 668 9€8 | 66L OYL | 60L LYS | FLL 068 | 608 GS | YGL S98 | 78 0S6 | CY6 SY6 | G66 L88 | &L8 Se LE ° * * eouuy * ‘auwroqny ONE * sduraqurrq DOC TO AT] * DIQUI9AON ° ‘ 91400 * a1quadog + + nov 5.7 49m f * umf +: ren : TV * ‘ SIN * ‘JOTMA9N GG8T Jorauef " Y68F 990 D 1] 40044 “SOUQIA 9 UOIJRINIES 9P UOUIPIT — ‘G68Y “AAANAN 534 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 4° Humidité de l'air. L'humidité de l’air est fournie par la fraction de satu- ration seule, sans tenir compte de la tension de la vapeur d’eau. Pour pouvoir comparer approximativement les cas de saturation pendant l’année 1895 avec l’ancien système des observations bi-horaires, on a eu recours à la fré- quence relative de saturation, soit au rapport entre le nombre des cas de saturation observés dans le courant du mois, et le nombre total d'observations. Ce procédé n'est évidemment pas très exact; mais comme il ne s’agit en somme que de cas accidentels, nous nous en contentons pour avoir une idée approximative de cette valeur com- parée aux chiffres donnés par E. Plantamour. Le tableau suivant fournit les écarts de la fraction de saturation et de la fréquence relative de la saturation avec la normale. GENÈVE 1895. Fraction Fréquence relalive de saturation. de la saturation. Moyennes Bearts 1895 Moyennes Ecarts 1895 Décembre 1894.. 865 — 34 0,187 : —O1H Janvier 1895.... 897 + 59 0,145 — (0,085 Février sn. 819 +100 0,096 — 0,665 MARS TU POLICE 75% + 13 0,039 — 0,035 ANT. AS 697 — 0,016 — 0,016 MAL SONORE 704 — 12 0,016 — 0,016 Jos me 698 — 25 0,010 — 0,010 poitlet: 2226 679 — 64 0,096 — 0,006 Fe Dire 710 = 0,009 — 0,009 Septembre ...... 770 = (je 0,025 — 0,025 Octobre 7 7 831 — 83 0,083 — 0,047 Novembre....... 833 + 27 0,067 + 0,071 Afin ee Su 768 — 11 0,055 — 0,031 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 999 Comme on le voit par le tableau précédent, l’année 1895 a été encore sèche comme les précédentes depuis 1891 et cela soit sous le rapport de la fraction de satura- tion, soit sous celui beaucoup moins important de la fréquence de la saturation. Le déficit de la fraction de saturation est cependant peu élevé, 1,1°/,, surtout si lon considère qu’il n’y à dans l’année que # mois hu- mides. Ce sont ceux de janvier, février, mars et novem- bre. Les deux premiers sont surtout remarquables sous ce rapport ; janvier présente une fraction moyenne de saturation qui dépasse la normale de 5,9 ‘/, et février de 10,0 ‘/,. Parmiles mois très secs, on peut citer ceux de juillet, de septembre et d'octobre qui présentent des déficits de 6,4 °/,, 6,3 °], et enfin de 8,3 ‘/.. La plus faible fraction de saturation constatée dans le courant de l’année 1895 est de 19 ‘/, le 25 juin; le minimum absolu moyen d’une année est de 20,2 °/,. On n’a observé aucun cas de saturation pendant les 8 observations diurnes durant les mois d'avril à septembre. 5° Vents. Les observations des vents ont été faites comme par le passé de deux manières différentes : 1° à la girouette ordinaire avec estimation de la force du vent en employant la demi-échelle de Beaufort allant de O à 6 ; 2° au moyen de l’anémographe de MM. Richard frères enregistrant automatiquement la direction et la vitesse du vent. Dans la demi-échelle de Beaufort O représente un calme plat et 6 un ouragan démolissant cheminées, toitu- res, brisant de gros arbres, etc. Cette dernière force est RTS re JE 536 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE exceptionnelle dans nos contrées et n’a pas été notée dans le courant de l’année 1895. Les tableaux suivants donnent mois par mois, de même que pour l’année entière, le nombre total des calmes plats, ainsi que le nombre de fois où le vent a été observé avec la force 1 ou plus dans chacune des 16 directions de la rose des vents, et les résultats que l’on peut tirer de ce tableau au point de vue de la résultante finale. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. Vents observés à Genève dans l’année 1895. 937 EME = le MES É Es lale S|SÉE SE ls SS18)2 84 21: as = <= S|= << 23 2 | = |< Calme. .11420/108| 85! 85! 65! 74| 64| 69) 871103! 8311061049 LÉ 3| 4| 13| 15] 54! 38| 36) 25| 24) 37| 6| 141269 NNE. 29| 45| 85| 39! 56| 60! 50! 38| 29! 39! 74! 26570] NE SR GONE 0 0-0 01205 /2.61%,3) 32 ENE. Rae ne AO SIL ES M EONNSNT 2 PAG US En HT ON 00e 31801-10120) 0)/1: 511,15 ESE HO PRO RATE AT 2 SNOOPER A ITAON AC SES: DO 01060)" 00 OP DEA O SOIR ONE SSE. 0) MAN ACE OMS NE AE 1 Le 1 A RE 2 PE 1 1 a ES LE SALSA DS ol SE dE D 020) ) e41892 SSW. 15| 27| 5] 52] 26| 22| 29] 65| 43| 4! 58| 311377 SW.. DUR 02e ONE (ie ÊQRE N VRUSE 2 ET Een 1 PAT | ME A Lt WSW Ha 0e 9 LAN GK ak 0e 0) AUS TIR DAT PEER 02 AP 0) 0) STE O0 0 RE WNW Del OA LAS OO 0 Un 0) 018) NW.. OO AOM ONE TE 2 QU 01-401 7,215 010-015. "5) NNW A RD AS OR 5e SG NS PA SE 0 2109 || | | IL | RAPPORT RESULTANTE ÉPOQUE Vents nn TT Calme NE. à SW. Direction. Intensité sur 400. sur 100. Décembre 1894... 1,90 N373E 18,5 64,5 Janvier 1895. .... 1,66 N° 7,926 11,4 58,1 NONIeR AE. 10,40 NALE 56,8 50,6 Li ETES ARTE TES 0,98 N 86,7 W 9,0 45,7 PEN PROS 3,99 Nr19,90E 43,4 36,1 ARR ane. SAV) N07E 39,7 39,8 Mere PT 2,61 N 5,3 E 30,9 20,0 1 (LEE 0,90 S 75,8 W 12,3 274 NT CREME 1,15 N 58,2 W 9,6 46,8 Septembre. ...... 20,25 N'AUSSE L4,2 57,2 Octobre re 1,28 N 0,72E 8,4 44,6 Novembre....... 1,08 N 48,99 W 2,9 58,9 Année.....i.... 2,00 N 40E 20,1 47,9 38 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Nombre de jours de nd forte bise. fort vent du Sud. Décembre 1894... 2 0 Janvier 1895... 4 4 Hévriene cmt 6 1 MACS TANT ENCORE 5 6 AUDI: SA ere 5 3 MAT Net e erE 7 ») JU PAT ER 6 4 JULIE ES RR AENUE 2 9 AO ES eee CR PRATR ER 3 3 Septembre........ (3 1 Octobre eee 6 6 Novembre........ 1 5 EI RMAT RENANE 12 5) Pomtemps rot 17 11 RÉ NAT LR 11 16 AUTOMNE NME 13 12 ANNÉE IC NE CALE 53 44 Le tableau précédent donne le relevé des jours de forte bise et de fort vent du midi. Le nombre moyen des jours de forte bise dans l’année normale est de 42 et celui de fort vent du midi de #4. Les chiffres correspondants pour l’année 1895 sont de 53 et de 44. Le nombre des jours de fort vent du midi a donc été normal, tandis qu'il y a eu augmentation de 11 jours de forte bise sur la moyenne. L’anémographe Richard a bien fonctionné depuis que le mode des contacts dans le compteur de tours a été transformé. Un nettoyage du contact et du mouvement tous les six mois suffit pour obtenir un bon enregistre- ment. Les vitesses moyennes du vent, exprimées en kilomè- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. D39 tres par heure, ont été les suivantes pour chaque mois de l'année 1895 : Km. p. h. Km. p. h. Décembre 5.49 Juin 6.03 Janvier 6.89 Juillet 7.01 Février 7.89 Août 9.87 Mars 6.92 Septembre 3.97 Avril 6.66 Octobre 7.51 Mai 6.04 Novembre 5.30 On voit par ce relevé que le mois le moins venteux est celui de septembre avec une vitesse moyenne de 3.97 km. par beure ; l'intensité du vent en février atteignait un peu plus du double de cette valeur, soit 7.89 km. à l'heure. Nous donnons, comme précédemment, le relevé des jours pour lesquels la vitesse moyenne du vent a dépassé 25 km. à l'heure. Le voici : Km. p. h. Km. p. h. Décembre 1 29.0 Avril 44‘ 31.6 Janvier 29 30.8 Octobre 17 QU Février 17 34.4 Octobre 18 26.7 On voit que le maximum de la vitesse moyenne a été atteint le 17 février 1895 avec 34.4 km. par heure. Rappelons que la vitesse moyenne de la fameuse bise du 4° octobre 1894, était de 40,2 km. par heure, mais a atteint au moment de sa plus grande intensité une va- leur de 90 km. par heure. Le 17 février 1895, la bise était violente, mais continue, et lors de sa plus grande 1 C’est par erreur que la vitesse de la bise du 14 avril a été indiquée comme étant de 39.6 km. dans le résumé mensuel, il faut lire 31.6. 540 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE vitesse, vers À ‘/, h. du soir, elle n’a pas dépassé le chif- fre de 55 km. à l’heure. Il est regrettable qu’il faille accepter les chiffres four- nis par l’anémographe tels quels; mais nous n'avons au- cun moyen de contrôle et ne pouvons établir un manège spécial pour le vérifier quelquefois dans l’année, comme cela serait nécessaire. Les vents observés au Saint-Bernard pendant l’année 1895 sont : VENTS. RÉSULTANTE. s EE EPOQUE. NE. SW. Rapport. Direction. Intensité Calme sur 400. sur 400. Déc. 1894. 180 45 4,00 N 45E 72,6 0,0 Janv.1895. 131 10304127 N45E 15,0 0,0 S'évrigr: .. 127 65 1,95 N4&5E 36,9 0,0 Mars. ..… 131 97 1,35 N45E 183 0,0 Ari: !.:: 121 73 1,66 N455E 26,7 0,0 Maires, 125 95132 N45E 16,1 0,0 117 PAR 101 87 1,16 N#%E 7:8. 09 Juillet. ... 125 68 1,84 N45E 30,7 0,0 Août ..... 125 63:: 1,98 N45E 33,3 0,0 Septembre. 130 54 2,41 N45E 42,2 0,0 Octobre .. 127 49! ; “1,61 N45E 25,8 0,0 Novembre. 62 140 0,44 S 45 W 43,3 0,0 Année.... 1485 969 1,53 N45E 923,6 0,0 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. O4 6° Pluie ou neige dans l'année 1895. GENÈVE. SAINT-BERNARD ÉPOQUE. Nombre Eau Nombre F None - ÉT E de jours. tombée. d'heures. de jours. tombée. de la neige mm mm m Décemb.1894. 12 31,8 45 8 71,4 1,07 Janvier1895.. 19 97,3 90 13 86,1 1,50 Février. ..... SRE ET Rue 6 ATAS NOTE Mars :22:: 1 1 66,520 61 TA ONPAT.L TC ETS FES OMR 10 55,2 51 9 94,5 0,68 NÉS SSSR 16 48,1 40 tÉ 87,5 , 0,43 Ft Te 15 54,5 36 VA ISLE. 70:00 » 51) SNA DUC GS 127 6 80,2 0,00 AO NE... 12 63,2 31 6 108,0 0,30 Septembre.... 1 16,9 2 0 0,0 0,00 Octobre...... 14 120,5 74 10 186,6 0,53 Novembre .... 16 179,1 94 8 194,1 0,85 FIVE RS: 42 210,1 222 27 204,9 3,32 Prmtemps:... 938 171,8 152 28 S90E NZ NE ETES 35 182,3 94 26 319,6 0,30 Automne. .... 31 316,5 170 18 380,7 1,38 Année: ::::... 146 880,7 638 99 12343 7,90 La comparaison de l’année 1895 avec la moyenne des 50 années 1826 à 1885 pour Genève, et avec celle des 27 années 1848 à 1867 pour le Saint-Bernard, donne les différences suivantes pour le nombre de jours de pluie et pour la quantité d’eau tombée : 242 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE ÉCARTS À GENÈVE ÉCARTS au ST.-BERNARD pur ____—_— ÉPOQUE Jours de pluie. Eau tomhée. Jours de pluie. Eau lumbée. ram rm Décembre 1894. + 3 — 19,2 0 — 1,7 Janvier 1895... + 9 + 48,6 + 2 — 43,0 Pévrier Lt + 3 + 44,5 — 3 — 46,2 Mons, : 257 + 2 + 21,2 0 + 50,2 AVE 22 0 — 1,6 — 2 — 25,6 MALI CENR EX —+ 4 — 31,0 — 4 — 3:,6 0 RTE #2 + 4 — 21,5 +- 4 + 30,1 soet 02 — 1 — 6,2 — 3 + 5,1 ABB. ...+ 2 + 2 — 17,2 — 3 + 22,2 Septembre..... — 9 — 77,3 — 9 —116,0 Octobre. ..:... + 2 + 19,5 0 + 44,3 Novembre..... + 5 +-105,1 — 2 + 95,6 EN 1 RTE +15 + 73,9 — 1 — 90,9 Printemps ..... + 6 — 11,4 — 6 — 8,0 (CRE RSR EE RS + 5 — 44,9 on + 574 Automne ..... — 2 +- 47,5 —11 + 23.9 AMP en dre à « 1-24 + 64,9 —20 — 17,6 L'année 1895, prise dans son ensemble, a été plutôt humide à Genève, puisqu'on y rencontre un excédent de 24 jours de pluie et de 649 dans la quantité d’eau tombée. Le nombre de jours de pluie n’est cepen- dant pas un critère très certain, car il y a des jours où la pluie récoltée est très faible ou même insignifiante. Ainsi en 1895 on rencontre 49 jours pour lesquels la hauteur de la pluie n’atteignait pas À mm., et sur ces 49 jours il y en a 27 qui n’ont eu que des chutes insi- gnifiantes, soit O"2 au maximum. Sur les douze mois de l’année cinq seulement sont humides ; ce sont ceux de janvier, février, mars, octobre et novembre. Ce dernier mois présente à lui seul un ex- cédent de pluie qui atteint le chiffre considérable de POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 943 1051, sur la normale. Parmi les mois secs, il faut citer celui de septembre qui n’a qu’un seul jour de pluie avec 169 d’eau récoltée au pluviomètre, et présente ainsi un déficit de 773 sur la normale. Parmi les saisons, l'hiver et l'automne sont humides, tandis que le printemps et l'été sont secs. Au Saint-Bernard, l’année 1895 a été sèche; on y trouve un déficit de 20 jours de pluie et de 17"*6 dans la précipitation atmosphérique. Le mois le plus humide est celui de novembre qui présente un excédent de 95""6 dans la quantité d’eau récoltée. Pendant tout le mois de septembre, il n’est pas tombé une goutte d'eau dans cette station de montagne, de sorte que le déficit sur la normale est de 116wn(, Pendant les mois de janvier et de février, la neige était tombée en abondance dans la plaine; à la montagne on trouve pour les deux mêmes mois un déficit marqué pour la quantité de la précipita- tion atmosphérique. Les saisons se répartissent d’une façon différente au Saint-Bernard qu’à Genève; l'hiver et le printemps sont secs, landis que l’été et l’automne sont humides. La hauteur totale de la neige tombée au Saint-Ber- nard s'élève à 790. À Genève, la quantité de neige tombée s'élève à 172°%, quantité exceptionnelle qui n'avait pas été observée de- puis l’année 1785. A cette époque on peut évaluer la hauteur mesurée à 2"60. Les 172°* observés en 1895 se répartissent comme suit : décembre 1894; 14%%4; janvier 1895; 48‘"0; février 1086 et mars 10: La plus forte chute de neige s’est produite les 25 et 26 février, donnant une hauteur de 71°°,5 de neige cor- 54% RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE respondant à 53"",0 d’eau tombée ; la durée totale de cette chute de neige peut être évaluée à 34 heures. Le pluviographe n’a pas pu enregistrer d’une façon fi- dèle cette remarquable chute de neige. Voici par contre le relevé des plus fortes chutes de pluie qui se sont pro- duites durant un court espace de quelques minutes. mm. min. mm. par min. mm, min. mm.p.min. 24 avril 5.0 en 4 1.25 11 septembre 8.4enç 1.40 Ajuin 41.3 » 3 0.43 Loctobre 3.0 » 5 0.60 15juin 6.1 « 10 0.61 L'instrument était en réparation pendant les fortes pluies des 2 et 3 novembre. Nous donnons, dans le tableau suivant, le résumé des observations pluviométriques faites dans le courant de l’année 1895 par les zêlés observateurs volontaires qui ont continué à prêter leur concours à l'établissement d’une carte pluviographique du canton de Genève. C’est la première année complète que nous possédions jusqu'ici. 945 ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR GENÈVE . re pe LS 19 © 1Q ce © —\ . ODA S DID DID II 2 19 © O0 © © € 10 Do © eut A ‘f Auayyes SR EEE RRS ee — . © + © 19 APOMSSSRLDES 810 Om Grk LE) 1099(f ‘£-"f auuotY G £68 | L'088 (G' 808) a 0 GLY F'6L7 G'OYF 0 GG S'OGT 0 €} 8 91 6 9} 0 96 c'y9 G £9 G°19 0'GG 9° 79 G°r9 g'e9 G'ys g 66 0° 09 1°87 0 LY 0°8€ 6 GS 0°ca L'89 S'°89 G'£9 G'LOI O8 | (g'89) F° 66 6 L6 id) Y'66 CLS 0° GG TU uux Luiquns puouwuAeu | 4 | onomausqg | NN S0191a(u0/) Âssuf L'98L 0'YG} VF FLY 1917089 ‘U Au3010) U0S$9 4 ‘u9 Âät19 0'YL S'LYF GO rr 0'8g 0°29 0°8S G'LY 0 GG G°GL G'60r 0'601 G'Gy ur tu ANOUEJUEI ‘Ud 10191/90€ ss... ++... oouuy * 2AQUIDAON +++: + 9140700 **‘oiquuados ++ umf *'IONAQN **GG8T JOTAUEL * FO8F 210699 L'NIN SM9JEAT9SO HAHNAD HA NOLNVI AG SAN OIHLHNOTAN'Td SNOILVLS 39 ARCHIVES, t. I. — Juin 1896. 546 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Le tableau suivant donne pour chaque mois à Genève les plus longues périodes de sécheresse, ou jours consécu- tifs sans pluie, et les plus longues périodes pluvieuses, ou jours consécutifs de pluie. La plus longue période de sécheresse à Genève en 1895 est de 19 jours et s’étend du 12 au 30 septembre; immédiatement après vient une période de 16 jours qui va du 26 août au 10 septembre. Durant la période du 15 août au 30 septembre, qui comprend 47 jours, il n’est tombé que deux fois de la pluie, soit le 25 août et le 11 septembre ; la durée totale de ces deux chutes n’a été que de 6 heures. | La plus longue période pluvieuse est de 8 jours et se retrouve deux fois dans le courant de l’année, soit du 20 au 27 janvier et du 31 mai au 7 juin. Le tableau indi- que également le nombre des cas dans lesquels la pluie, dans les 24 heures, était très faible, au-dessous de 4"" ou presque insignifiante, au-dessous d’un quart de millimé- tre. Ces chiffres sont respectivement de 49 et de 27. On trouve également parmi les données de ce tableau la quantité maximum de pluie recueillie dans les 24 heu- res pour chacun des mois, et le nombre de jours de pluie très abondante, la quantité de pluie dépassant trois cen- timètres. Ce cas s’est présenté 6 fois en 1895 aux dates suivantes : 16 janvier : 35"",2 ; 25 février : 30°" ,0 ; 31 juillet: 317" ,2; 2 novembre : 40"°,6 ; 3 novembre : 53",9 et 23 novembre : 307,5. / 94 . POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. Qurf L-reuu (C68I Q ‘AON € 9] 6'6G Le 67 1e ‘'auel 25-08) smofg ‘1d9S 06-37) smof6r ‘°°° "oquuy g 6 91 6‘8G G 9 (£T-8) € 9 (GE-97) © % ‘°° "elqueaonN ( 8 91760 6 9 (CAEN ON (GG-LI) © 9 ‘°°°""214090 0 VE 91 697 0 0 € } (O£-Gh) © 67 ‘’‘"aaquandes 0 Y 9IG'LI | g (nor g-Jenmf JE) € L (FAC) LION DOME n0Y ] IE OT GIE 0 l CG (QT RC 1 ET UT 0 V 91661 G L (umiL-Ru IE) € 8 (8-10) CC ONE EN 0 1G 91 8 6 y (] (6-0) CN GOUT T-UAT DE) CL CEE EN 0 GG 91 L‘61 ) & (93-88) © # (0-8) CNT 0 86 21 CVS ré G (06-78) € L (SF=FE) -€ 6 "2" "uen V GS 91 0‘0€ & 8 € G (Ge-LN) € 8 ‘°°° ""4uAy b 9F O1 8 S6 € 1h (L8-06) © 8 (SI-01) © € ‘ S68r teuuer 0 DETGISIEE [ g (Cauel g-9p 6g) smol 9 (Gp-6) SM0l 9 Y687' {099 ma£ JULSSEop “UUX EU “G'uu) l'un *SoSnotanyel ASSOAIIAS 4P SONO YZ SUP am ap SuOSsap-ne Sap0l94 SONO 7 SUP ad S0p0L19q “aubolly 548 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Il est intéressant d'éliminer la durée inégale des mois pour pouvoir les comparer entre eux quant aux carac- tères de la précipitation. On trouve ainsi dans le tableau suivant pour chaque mois : la durée relative de la pluie, soit la fraction donnant le rapport du nombre d'heures de pluie au nombre total d'heures du mois ; le nombre moyen d'heures que la pluie a duré, soit le rapport du nombre total d’heures de pluie au nombre de jours de pluie ; enfin l'intensité de la pluie, soit le rapport de la quantité totale d’eau tombée dans le mois au nombre d'heures de pluie. Ce relevé à été fait également pour les saisons et pour l’année entière. GENÈVE Époque. Durée relative Nombre moyen Eau tombée de la pluie, d'heures par jour. dans { heure. Décembre 1894.... 0,066 4,08 Omm 65 Janvier 1895....... 0,121 4,74 1,08 Février ........... 0,124 7,55 0,98 Marge 0,082 5,08 1,12 Rnb Dee ESC 0,071 5,10 1,08 Mar ARE 0,054 2,50 1,20 ELA PE EN LE 0,050 2,40 1,51 Jailet Er due 0,036 3,37 2,39 RES AS 0,042 2,58 2,04 Septembre ........ 0,003 2,00 8,45 Octobre........... 0,099 5,29 1,63 Novembre......... 0,131 5,88 1,91 Eee. ic comes 0,103 5,29 0,95 Printemps... 0,069 4,00 1,13 NÉ Re RE REn L2 0,043 2,69 1,94 AUÉOMTP ee 0,078 5,48 1,86 ANNÉB ECO 28e A7 0,073 4,37 1,38 Le tableau suivant fournit le nombre de jours d'orage à Genève, ainsi que celui des jours où des éclairs ont été POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. D49 vus à l'horizon, sans que lé tonnerre fût entendu. Le nombre moyen des jours de tonnerre à Genève est de 25 d’après la moyenne des 30 années 1846 à 1875. En 1895 ce chiffre n’est que de 21. GENÈVE ÉPOQUE. ER Lee Jours de tonnerre. sans tonnerre. Décembre 1894 ..... 0 0 Janvier 1895... 0 (0) HéYrIen rennes 0 0 MINS Re 0 (®) JS RE OR ONE Il 1 METRE Eee Te 2 1 ITR EME er Le 5 5 ETES Ne 5 8 AIOURE PR re 4 1 Septembre.......... 2 2 OCtobre maman 1 0 Novembre. =... 1 0 ANNÉE Pacte che 21 13 79 Nébulosité. li nous reste à résumer les observations de la nébulo- sité dans les deux stations, la nébulosité étant figurée par une fraction représentant la partie du ciel recouverte par les nuages et pouvant varier de 0.0 à 1.0. Les jours sont classés en jours « clairs, peu nuageux, très nuageux et couverts », suivant que la nébulosité moyenne était infé- rieure aux limites de 0.25, 0.50, 0.75 et 1.00. On trouve en moyenne à Genève 67 jours clairs, 62 jours peu nuageux, 71 jours très nuageux et 165 jours cou- verts, tandis que les chiffres correspondants pour l’année 1895 sont de 86, 46, 61 et 172. Il y a donc augmen- 590 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE tation de 19 jours clairs, et de 7 jours couverts et diminu- tion de 16 jours peu nuageux et de 10 jours très nuageux. La nébulosité moyenne est normale. L'hiver présente un écart positif de 4 °/,, le printemps un écart également positif de 5 °/,; l’été est normal et l’automne possède un déficit de 6 °/,. Le mois de septembre a été particulièrement clair ; sa nébulosité n’est que de 0,2%, la nébulosité normale étant de 0.49. Le ciel a été par contre presque constamment couvert pendant le mois de novembre qui possède une nébulosité moyenne de 0.93, alors que la valeur normale est de 0.78. Au Saint-Bernard, la nébulosité est trop faible de 110/,; le ciel a donc été relativement beaucoup plus clair à la montagne qu’à la plaine. Le dernier tableau donne le nombre de jours de brouillard observés à Genève. L’on peut s’attendre à ren- contrer en moyenne 33 jours de brouillard à Genève ; sur ce nombre, il s’en trouve le tiers environ, pour les- quels le brouillard règne avec intensité pendant toute la journée ; pour les deux autres tiers, le brouillard ne dure que pendant une partie de la journée, quelquefois seule- ment pendant une ou deux heures, comme cela se pro- duit surtout au printemps et en été. En 1895 on à compté #4 jours de brouillard, mais il n’a duré pendant la journée entière que dans 9 de ces cas. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 591 État du ciel. GENÈVE. SAINT-BERNARD. : Jours Jours Jours Jours Nébu- Jours Jours Jours Jours Nébulo- EPOQUE. clairs. peu très cou- losité clairs. peu très cou- sité luag. nuag. verls, moyenne. nuag, nuag. verts. moyenne Déc. 1894. 2 4 3 222008 14 6 3 8 0,37 Janv 180) 05000001 27 0,86 5) s(OuME) 13 0,54 M NEO ET AUIGG A 4 2 + 8°:090 Mars ..... DRM Al M0 TS 9002/0016 MN TS) None 0: HÉRTENENT 18 CDSAT NOT D 500 51: LT 1054 ILE NOR SALON AMI ED One 247 ON TL 7060 JUNE 6 5) 8 jEil 0,59 5 4 9 12 0,64 Juillet®..-#19 6 11 5 0,45 14 6 5 6 0,40 AOÛ. AA TNT D AO 14:56 27 5 200 240 Septembre. 22 4 2 2 0,24 22 6 1 il 0,20 Dentiinoses acier 16 0,64 11 6 1 130,50 Navembre.s 000 42262 0:98.4 79) 9.51: 27/20,40 iver. 21e IDSS a 10me 62 0 0770157162 18 1. 20002 Phatemps dla. 2190015045. 0,64. 92, 14 20: -56 "0,57 Dre 20 MCE 20 AS MES 15021 23 0,47 Automne .. 31 6 10 44 0,60 42 21 T2 0,40 Année .... 86 46 61 172 0,62 134 66 56 109 0,47 GENÈVE ; Brouillard Brouillard Nombre EPOQUE. tout le jour. une partie total. de la journée. Décembre 1894... En 6 11 M Janvier 1895. 0 5 15) RÉNALE ET ee dr 0 2 2 MATRA et 0 1 1 JT PRO AR 0 D 2 MARS remet DENT 0 0 0 JUIN a ue 0 1 1 Det 0 0 0 INDE Rene. 0 0 0 Septembre ....... 0 0 0 Octobre. ....:.... 0 5 5 Novembre........ 4 15 17 ANNÉE 9 39 44 RRg LR à RS LE ROLE DES MÉDECINS GENEVOIS DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION Mémoire lu à propos du Centenaire de Jenner à la Société médicale du canton de Genève PAR le Prof. Ad. D’ESPINE. Le Centenaire de Jenner vient d’être célébré en Eu- rope par les Sociétés médicales de divers pays. On avait choisi pour cette date le 14 mai, jour à jamais mémo- rable où, il y a un siècle, Edward Jenner fit la pre- mière vaccination officielle à Berkeley. La Société médicale du canton de Genève ne peut rester étrangère à ce concert de louanges adressé à la mémoire de celui que ses contemporains appelaient déjà un Bienfaiteur de l’humanité ‘. La vie de cet homme de génie à été écrite d’abord par son ami le D' Baron * et a été retracée depuis lors par ! Valentin. Notice historique sur le docteur Jenner, 2° édition, 1824, p. 7. ? Baron, John, M. D. The Life of Edward Jenner, M. D. with illustrations of his doctrines and solutions from his correspon- dence. In two volumes. London 1838. LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS, ETC. 298 tant de plumes illustres, que je ne me permettrai pas aujourd’hui de vous en donner un pastiche incolore. Je vous renvoie en particulier à la conférence historique sur Jenner faite à l’École de Médecine de Paris en 1865 par Lorain ‘, que nous possédons à la Biblio- thèque de la Société médicale. J'ai pensé qu'une esquisse du rôle joué par Genève dans la propagation de la vaccine au commencement du siècle serait un hommage rendu par notre Société Médi- cale à la mémoire d'Edward Jenner, qui n'eût pas été pour déplaire à ce grand homme. Le premier rôle dans la propagation de la vaccine sur le continent revient sans contredit à un Recueil véné- rable, dont nous allons célébrer également cette année le centenaire, la Bibliothèque Universelle, qui portait dans son enfance le nom de Bibliothèque Britannique. Ce journal fut fondé en 1796 par quelques savants genevois : Marc- Auguste Pictet, le physicien, Charles Pictet de Roche- mont et Fréd.-Guiil Maurice, dont le collaborateur pour la médecine fut le D' Louis Odier. Nous extrayons ic quelques lignes de la préface du tome Il, qui nous ont paru caractériser à la fois l'esprit et la modestie des Ré- dacteurs, ainsi que le style sentimental de l’époque : « Nous ne saurions nous refuser à croire que le plan et « l’exécution de notre ouvrage, ne sont point absolument « défectueux, puisque jusqu'ici il a été accueilli partout « où il a pénétré, et puisque, malgré la disposition assez « ordinaire à priser moins les productions indigènes, « notre Journal réussit à Genève même... Il est doux « de travailler dans un but apprécié par les âmes hon- ! Conférences historiques faites pendant l’année 1865. Faculté de Médecine de Paris. Genève, Baillière, 1866, p. 339. Dot LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS « nêtes; et de voir les hommes éclairés sourire à nos « succès, en jetant un voile sur nos fautes. » Les médecins genevois qui contribuèrent à vulgariser ou à perfectionner la découverte de Jenner et auxquels cette notice est particulièrement consacrée, sont Louis Odier, Gaspard de la Rive, Alexandre Marcet, Antoine Aubert et Jean de Carro. La première publication de Jenner sur la vaccine, in- titulée Inquiry into the Causes and effects of the Variolæ- Vaccinæ, parut à Londres en 1798. Rapporté de Londres par un des rédacteurs de la Bibliothèque Britannique, cet opuscule fut annoncé dans le numéro d'octobre de la même année et fut analysé dans deux articles très dévelop- pés dans les numéros de novembre et de décembre 1798 par le D' Odier ‘. C’est par ces articles que le continent d'Europe, alors fermé aux communications, a eu la première connais- sance de la découverte de Jenner. Un extrait en fut donné par les auteurs de la Büblio- thèque médicale étrangère à Paris *. C’est la première fois qu'il est question de la vaccine dans un ouvrage français, comme en témoigne cette phrase du tome VIII du Re- cueil périodique de la Société de Médecine de Paris * : « La vérole vaccine n’est guère connue en France que « par les notices qu'ont publiées divers journaux, tels « que la Bibliothèque Britannique et le Recueil périodique « de littérature médicale étrangère. >» L'année suivante, en 1799, Odier traduisit et annota 1 Tome IX. Sciences et Arts, pages 258 et 367. 2 Vol. I, p. 455. # Cité par J.-P. Maunoir dans sa notice sur les ouvrages de Louis Odier (? Asclépiade, mars 1823, p. 235). DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 999 l’ouvrage du D’ Pearson sur la petite vérole des vaches” el les expériences du D' Simmons sur le même sujet. À propos de ce dernier ouvrage, on lit à la page 311 de la Bibliothèque Britannique une note des Rédacteurs (signée R.), qui a introduit dans la langue française le nom de vaccine. Elle est ainsi conçue : « Le nom de petite vérole des vaches est incommode er difficile à manier dans un écrit, comparativement à celui de la petite vérole ordinaire, avec lequel une erreur de plume peut facilement la confondre. « C’est ce qui nous engage à hasarder un autre nom. En latin, on appellerait cette maladie variola vaccina. Pour abréger, nous l’appellerons à l'avenir la vaccine. Nous sommes d’autant mieux fondés à adopter cette dénomination que, comme aucun auteur français n'a- vait parlé avant nous de cette maladie, c’est nous qui avions forgé le nom de petite vérole des vaches d’après l’anglais Cow-Pox. Personne ne peut nous contester le droit de revenir de notre traduction” ». Nous citerons également à ce sujet une lettre du D de Carro, de Vienne, datée du 11 juin 1803, et adressée aux Rédacteurs de la Bibliothèque Britannique’. « C’est à vous qu'on doit l'invention du mot La Vac- cine, par lequel vous avez traduit lexpression de variolæ-vaccinæ du D' Jenner et de Cow-Pox des paysans du Comté de Gloucester. Cette dénomination est si bonne et si commode, qu’elle a été généralement adoptée sans aucune opposition, et que rien n'a élé 1 Bibl. Brit., tome XI, p. 242. 2 Bibl. Brit. t..XI, p. 311, 1799. $ Bibl. Brit., t. XXIII, p. 312, 1803. 556 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS « À plus facile que de former tous les dérivés, qui compo- « sent la nomenclature du système de la vaccine. Les « Allemands n’ont point été aussi heureux que les Fran- « Çais; ils ont imaginé divers mots composés, comme « ceux de Xuhpocken (pustules de vache), Schutzpocken, « (pustules préservatrices), Ausrottungpocken, (qui détrui- « sent la petite vérole), etc. Quelque bons que ces mots « soient comme substantifs, il est presque impossible « d'en former des dérivés ; aussi la plupart des écrivains « se servent du mot français germanisé, et disent vac- « cine, vacciniren, vaccination.» Quoique cette heureuse dénomination ait eu pour par- rains tous les rédacteurs de la Bibliothèque Universelle, nous pensons néanmoins que c’est le professeur Odier qui en fut l’auteur véritable. Nous l’inférons d’abord d’un passage de la notice nécrologique' consacrée au prof. Odier par P. Prevost en 1817. « La Bibliothèque Britannique n’a pas eu, de son vi- vant, d'autre rédacteur que lui pour la partie de la mé- decine.» Le fait est mis hors de doute d’ailleurs par le passage suivant extrait de la notice biographique sur Odier par la Rédaction même de la Bibliothèque : « Quelques mois « après (août 1799), Odier propose de substituer au « mot anglais de cow-pox la dénomination de vaccine, « qui a été universellement adoptée, même en Angle- « terre. » ; Le même fait est rappelé dans un poème it2lien en six 1 Notice de la vie et des écrits de Louis Odier, Docteur et Pro- fesseur de médecine, Correspondant à l’Institut de France, Membre de plusieurs Sociétés savantes. Genève 1818, p. 32. ? Sc. et Arts ; nouvelle. série n° 4, Avril 1817 p. 321. CS OO d DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 997 chants, publié à Parme en 1810 sous le titre de Trionfo della Vaccinia, par S. Ponta, de Gênes; témoin la strophe suivante : In tanto il Silfo vincitor discese Di lauro eterno a coronar Jennero ; Indi per tutto l’orbe il cammim prese Della Vaccinia a propagar l’impero ; Della sua fiamma le alme degne incese E n’arse sul Lemano il grande Odiero Genio di Co’o per l’arte, illustre tanto À cui dée la Vaccinia il nome e un vanto. (Le Sylphe vainqueur se retire pour couronner Jenner d’un laurier immortel ; il part pour propager dans tout l'univers l’empire de la vaccine. Il embrase du feu qui le brüle, les âmes dignes d’en être animées ; il enflamme sur les rives du Léman le grand Odier, ce savant disciple d’Esculape, ce médecin illustre à qui la vaccine a dû son nom et sa renommée.) C’est à Odier que nous devons l'introdaction de la vaccine à Genève. Un premier essai infructueux fut fait par lui en 1799 avec un morceau de chemise imprégné de virus, que lui avait envoyé le D" de Carro, de Vienne. Chose curieuse, la vaccine prit sur une dizaine d’enfants; mais elle présenta tous les caractères de la fausse vaccine et ne préserva pas les sujets vaccinés de la variole qui leur fut inoculée ensuite. L’explication donnée par Odier est que le vaccin transmis par de Carro provenait du bras d’un seigneur viennois, le comte Mottet, qui avait eu la variole dans son enfance et dont le vaccin de ce fait était dégénéré. Des fils imprégnés de vaccin et envoyés à Genève par le Dr Pearson, de Londres, en 1800, donnèrent lieu à des SMS TS MN OR HE — CE ; "À D2S LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS boutons de vaccine légitime et permirent par l'inocu- lation de bras à bras de vacciner plus de 600 personnes. Le printemps de l’année 1800 avait été signalé à Genève par une épidémie meurtrière de petite vérole qui poussa les pères et les mères à faire vacciner leurs enfants. Cette fois l’inoculation de la petite vérole pratiquée un mois ou six semaines après la vaccination sur un certain nombre des enfants vaccinés resta stérile ei la cause de la vaccination fut gagnée.’ A la demande du Préfet du Léman, Odier rédigea en septembre 1800 un mémoire sur l’inoculation de la vac- cine à Genève, destiné à être mis sous les yeux du Mi- nistre de l'Intérieur”. Nous en extrayons quelques obser- vations intéressantes pour l’époque. La fausse vaccine est distinguée de la vraie; elle est caractérisée par une 1n- flammation autour de l’incision le même jour de l'inocu- lation, elle s'accompagne parfois de fièvre et de vomisse- ments, mais au bout de 48 heures tout est terminé. Il se produit localement un écoulement de pus avec formation d'une croûte épaisse, et jamais une vésicule bien cir- conscrite remplie d’un fluide limpide. L'inflammation érysipélateuse a été observée rarement comme complication de la vaccine, peut-être deux ou trois fois sur cent. Cette inflammation s'étend à plusieurs pouces de distance de l’incision et quelquefois même sur la totalité du bras et de l’avant-bras, quoique très excep- tionnellement. Ces accidents ont cédé rapidement aux applications d'eau de Goulard et ont toujours été bénins. Odier a observé 5 ou 6 cas de vaccine généralisée, c'est- 1 Bibl. Brit. 1800, t. XIV, p. 394. ? Mémoire sur l’inoculation de la vaccine à Genève. An. IX. in 12, 30 pages. SL DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 599 à-dire de boutons vésiculaires remplis d’un liquide fluide se succédant les uns aux autres, de manière à prolonger la maladie de quelques jours. L’inoculation, faite avec le liquide de ces boutons situés à une grande distance de l'incision, a reproduit sur d’autres enfants la vaccine légi- lime. Ces vaccines généralisées qui ont été observées à peine dans deux cas sur cent, ont été sans gravité. A la même époque, Odier rédigea conjointement avec ses collègues un avis aux pères et mères pour les exhorter à faire vacciner promptement leurs enfants et leur offrir de le faire gratuitement en faveur des pauvres. Cet avis fut répandu par les ministres du Culte et remis par eux aux parents à chaque baptême. La vaccination se répandit si vite que l’on compta 4000 vaccinations dans le seul Département du Léman au bout d’un an. Pour apprécier à sa juste valeur le service rendu par Odier à son pays, il m’a paru utile de donner ici quelques chiffres sur la mortalité par la variole à Genève avant et depuis l'introduction de la vaccine. Odier” a fait lui-même un relevé complet jusqu'à l’année 1800, en compulsant les extraits mortuaires genevois et en se servant Jusqu'à l’année 1772 du travail de J.-A. Cramer. De 1581 à 1779, Odier trouve 7,292 décès par petite-vérole sur un total de 116,935 décès, soit un décès par petite-vérole sur seize. Dans une première période, de 1581 à 1699, les épidémies de vaccine furent très fréquentes et très meurtrières ; elles se succédaient à peu près tous les cinq ans avec une intensité notable. Les deux plus violentes 1 Troisième lettre à M. Ant. de Haen, professeur de médecine à Vienne, par M. Louis Odier, docteur en médecine à Genève, sur la mortalité de la petite-vérole. (Journal de Roux 1776, page 24.) 260 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS furent celles de 1634 avec 343 morts, représentant une mortalité par variole de 245 sur 10,000 habitants et celle de 1686 avec 326 morts, représentant une mor- talité de 217 sur 10,000 habitants. Dans une seconde période qui comprend tout le dix- huitième siècle de 1700 à 1800, les épidémies de variole n'ont pas diminué de fréquence, mais la mortalité dimi- nue déjà presque de moitié, ce qu'il faut attribuer en grande partie à l'amélioration de l'hygiène et du bien-être général. L'introduction de l’inoculation à Genève vers 17950 ne parait pas avoir beaucoup changé la face des choses, en ce sens que tout en préservant efficacement les inoculés, elle donnait une mortalité d’un sur 200 ino- culés et multipliait les chances d'extension de la maladie - par contagion. L’épidémie de variole de 1715 causa 240 décès, soit 126 sur 10,000 habitants. Celle de 1800, la dernière du siècle, fut presque aussi meurtrière ; elle causa 254 décès à Genève, soit 110 décès sur 10,000 habi- lants, ce qui est encore effrayant. Dans notre siècle, la première épidémie importante tomba en 1808 : elle donna 77 décès, soit 24 sur 10,000 habitants, mortalité cinq fois moindre qu’en 1800. Les deux plus fortes épidémies que l’on ait observées depuis lors, celles de 1858-59 et de 1870-71, donnent une mor- talité analogue. Marc D'Espine', pour 1858-59, indique 176 décès, soit 23 décès sur 10,000 habitants; mais il convient d'ajouter que la mortalité avait été de 45 °}, chez les non-vaccinés et seulement de 9,5 °/, chez les vaccinés., En 1832, pas un des vaccinés atteint de pelite 1 Etude sur la variole, la vaccine et les revaccinations. Æcho médical, 1859, n° 7, 1* juillet. nr | | DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 561 vérole n'était mort. En effet, plus on s'éloigne de l’épo- que de la vaccination, plus la préservation vaccinale s’atténue ; d’où la nécessité des revaccinations. Aujour- d’hui, grâce aux revaccinations fréquentes qui sont en- trées dans nos mœurs, la variole est devenue une curio- sité pathologique. Ajoutons quelques courtes indications sur la biogra- phie de notre illustre concitoyen. Louis ODIER naquit à Genève le 17 mars 1748. Après avoir suivi le collège et les auditoires, ilse rendit à Edim- bourg en 1767 où il fut reçu docteur en médecine en 1770. De retour à Genève en 1773, il y subit, d’après l’usage du temps, un examen particulier devant la Faculté de médecine, qui le jugea unanimement digne de l’aggré- gation, il fut un des médecins les plus courus de la ville, il pratiqua l’inoculation de la variole et publia à ce sujet quatre lettres écrites à M. de Haën, professeur à Vienne". Citons encore ses recherches sur les effets du magistère de Bismuih comme antispasmodique et surtout son mé- moire sur |’ Aydrocéphale interne, qui fut imprimé dans les Mémoires de la Société Royale de Paris, année 1779. En 1799, on rétablit dans l’Académie de Genève une chaire honoraire de médecine, qui avait été jadis oc- cupée par le célèbre Tronchin. Cette institution avait deux objets, l’un de préparer par une instruction élé- mentaire les jeunes gens qui, se destinant à l’étude de la mé- decine, se proposeraient de l’achever dans les grandes écoles spéciales de l'étranger ; le second, encore plus utile, était une instruction particulièrement destinée aux officiers de santé des campagnes. 1 Journal de Roux, Paris, 1773-1777. ARCHIVES, t. [. — Juin 1896. 40 TS TT ST TOR 562 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS Le cours donné par Odier fut publié plus tard par lui sous le nom de Manuel de Médecine pratique‘. Odier était membre de la Société de physique et d’his- toire naturelle de Genève et correspondant de l'Institut de France. Il mourut à l’âge de 69 ans ; il succomba à une atta- taque d’angine de poitrine le 13 avril 1817. Parmi les médecins genevois qui s’occupèrent de la vaccine, nous citerons, après Odier, de la Rive et Marcet, qui, lors de la tourmente révolutionnaire qui sévit à Ge- nève en 1793, furent enfermés longtemps à Chantepoulet, puis furent exilés et partirent ensemble pour l’Angleterre. GASPARD DE LA RIVE étudia la médecine à Edimbourg et y passa sa thèse en 1797 sur la chaleur animale (De calore animali). De là, il se rendit à Londres, où il prati- qua la médecine en s’occupant spécialement des mala- dies mentales. Nous le trouvons, en 1799, suivant les expériences de Woodville à l’hospice des varioleux. Dans un article envoyé à la Bibliothèque Britannique de Genève, il donne un compte rendu des vaccinations faites par Woodville *. Il raconte qu’au début on observa un nom- bre assez considérable d’éruptions généralisées, dont une fat suivie de mort, ce qu'il faut attribuer au milieu va- rioleux dans lequel on vaccinait; mais, plus tard, ce phé- nomène ne se produisit plus et, à ce moment, Woodville comptait 2000 vaccinations réussies toutes bénignes. Si l’on voulait même mettre sur le compte de la vaccination le cas de mort relaté, il faudrait conclure que la vaccina- tion est 10 fois moins dangereuse que l’inoculation va- ! Paris et Genève, 1811. ? Bibl. Brit., 1799, t. XIIL, p. 325. DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 2063 riolique, puisqu’auparavant on perdait un inoculé sur 200. Dans cette même année 1799, Gaspard de la Rive rentra à Genève où il fut nommé directeur de l’Asile des Aliénés. Nommé premier syndie en 1817, il mourut le 18 mars 1834. C'était le père de notre illustre compa- triote Auguste de la Rive. L'ami de de la Rive, ALEXANDRE MARCET, fit également des études de médecine et s’établit à Londres, où il épousa la fille d’un banquier suisse établi en Angleterre, Me Hal- dimann. Il était, en 1803, médecin de Guy’s et de St- Thomas’ Hospital et s’occupa activement à côté de ses travaux spéciaux de chimie, de la propagation de la vac- cine. Il faisait partie de la Société Royale Jennérienne pour l’extermination de la petite vérole el écrivait, le 1% mars 1803, à M. A. Pictet, l’un des rédacteurs de la Bibliothèque Britannique : « Nous sommes très occupés « ici à faire vacciner, sil est possible, la nation en masse ‘, On lui doit l'invention d’un procédé de conservation du vaccin, encore en honneur aujourd’hui dans nos instituts vaccinogènes. Il consiste dans l'emploi de deux plaques en verre dépoli, pouvant s’appliquer exac- tement l’une sur l’autre et dont l’une présentait une pe- lite excavation au c:ntre, destinée à recevoir le vaccin. Les plaques ainsi préparées étaient pliées dans du papier noirci, pour conserver le vaccin à l'abri de la lumière. Marcet correspondit à ce sujet avec Jenner *. Un autre médecin genevois, Aubert, se trouvait aussi à ! Bibl. Brit.; 1804 t. XXV,p 188. * Correspondence with D' Jenner on a means to conserv the virus of the cow-pox. 1803. 564 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS Londres en 1799, occupé à étudier la découverte de Jenner. ANTOINE AUBERT, né à Genève en 1772, avait fait ses études à Gôttingue, où il passa sa thèse inaugurale en 1797 et fut agrégé à la Faculté de Genève en 1799, d'où il se rendit la même année à Paris et s’intéressa à la découverte da la vaccine en traduisant en français l’ou- vrage de Woodville ‘. La petite vérole sévissant à Paris et ayant coûté la vie à 15,000 personnes, l’an VII, Aubert obtint de Woodville du vaccin qui fut porté à Paris par le D Col- ladon et l’inocula sur trois enfants dans le service du D: Pinel à la Salpétrière. Malheureusement le vaccin envoyé sur un linge impré- gné de virus avait perdu son activité et le premier essai de vaccination à Paris échoua. Aubert résolut alors d’aller lui-même en Angleterre étudier le nouveau procédé. Il entra comme élève à l’hospice des varioleux de Lon- dres, sous la direction du D' Woodville et rédigea l'an IX (1800) un rapport sur la vaccine en réponse aux questions rédigées par les commissaires de l’École de Médecine de Paris sur la pratique et les résultats de cette nouvelle inocula- tion *. Il décida son chef, le D' Woodbville, à porter avec lui le précieux vaccin en France. On débarqua à Bou- logne-sur-Mer et Woodville y vaccina trois enfants avec succès; le vaccin pris sur leurs bras fut porté à Paris par 1 Rapport sur le cow-pox, par W. Woopvile, D. M. — Ou-- vrage traduit de l’anglais, augmenté de pièces de ce qui a été fait sur cette maladie et de notes historiques par A. Auserr, D. M (Paris, chez l’auteur, rue des Paulins, n° 204, et Sabon, libraire, rue de l’Ecole-de-Médecine, an VIII (1799). ? À Paris, chez Richard Caille et Ravier, an IX. ds. a": ù ” ' d D PPO PP OP PL PP] DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 969 Woodville et Aubert, et inoculé au bras du fils du citoyen Colon, qui fournit le vaccin au Comité médical de la Vaceine et par lui à toute la France. On se rappelle la célèbre querelle entre Woodville et Jenner, qui faillit compromettre à son début la décou- verle du vaccin. Woodbville qui avait fait les premières vaccinations à l'hôpital des varioleux, observa au début avec la vaccine une série d’éruptions généralisées, parais- sant contagieuses et qui entrainèrent même la mort d'un enfant. La non-contagiosité de la vaccine, qui était la pierre angulaire de la découverte de Jenner, parut ébranlée. Mais Aubert donna la preuve absolue qu’il s'agissait en pareil cas d’éruptions mixtes de vaccine ou de variole. Le passage de son rapport qui l’établit, vaut la peine d'être cité ‘ : «< Il est très probable, dit-il en parlant des cas d’érup- « tions généralisées, que les boutons qu’on à vus sur les < vaccinés, n’ont été souvent que des boutons de petite « vérole. La personne que nous avons inoculée peut, < sans que nous le sachions, avoir été atteinte par la « contagion variolique. Cela a eu lieu dans la maison < d’inocu'ation; la tumeur vaccinale se développait très < régulièrement et suivait son cours ordinaire; mais cet < individu à qui nous n'avions inoculé que la vaccine, < prenait la petite vérole ou en avait été déjà infecté en < entrant dans la maison, car les boutons qui parais- « saient au 14% ou 15e jour étaient varioliques. Nous « nous en sommes assurés, M. Wachsel* et moi. Nous « avons propagé la vaccine avec la matière prise au ‘ Rapport sur la vaccine, p. 32. ? C'était le chirurgien de l'Hôpital de la petite vérole à Londres. 566 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS < bras de tel ou tel sujet sur lequel on n’avait inséré que < du virus vaccinal et nous avons produit la petite vé- « role en inoculant avec le pus pris des boutons du « même sujet. » Antoine Aubert, rentra, à Genève, où il mourut en 1820, après s’êlre voué spécialement à la pratique des maladies mentales. Il avait été nommé, le 19 avril 4808, par la Société de Bienfaisance, médecin des malades alié- nés d'esprit. Le dernier médecin genevois dont nous ayons à vous parler à propos de la vaccine, est le célèbre JEAN DE CARRO, établi en Autriche, mais qui était bien des nôtres, comme vous le prouveront ces notes historiques que j'emprunte à son autobiographie ‘. Ce curieux opuscule que j'ai trouvé ici à la Société de Lecture, commence par ces mots : « Presque tous les conversations-Lexicons m'ont fait « l'honneur de me consacrer un article; mais j'ignore < pourquoi l’un d’entr'eux me fait naître à Milan et non « à Genève; tandis que jamais personne de ma famille « n’a habité la Lombardie, et que de temps immémorial « nous vivons sur les bords du lac Léman. — Et plus « loin : « Je suis né le 8 août 1770 à Genève, où < ma famille, dès le XVe siècle, a occupé les premiers « emplois de cette République, fourni des officiers dis- « tingués aux Puissances Etrangères, entr’autres à la « Russie, et possèda, de temps immémorial, jusqu’en « 17992, un fief, près de Genève, dont nous tirons notre « nom, savoir : le Carre ou le Carro, quelquefois c’est le « Quarre, et Quadruvium, dans les anciens actes latins. » 1 Mémoires du Chevalier Jean de Carro (Longam vitam impen- dere vero). Carlsbad. Imprimerie des Frères Franieck, 1855 (avec un po'trait). DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 567 De Carro suivit, à Genève, les Collèges et les Auditoi- res. Il fut, en 1788, un des membres fondateurs du Cer- cle de la petite maison de Sellon. S’étant décidé à étudier la médecine, il se rendit à Édimbourg où il eut pour pro- fesseurs Monro, Gregory, Home, les deux Bell, etc., et fut nommé docteur le 24 juin 1793. « Peu de temps après mon inauguration, dit-il, je « m'acheminai vers Genève, que je trouvai sous le « régime du bonnet rouge, de l’arbre de la liberté, de la lan- « terne, et autres sublimes conceptions, dont la France « nous avait gratifiés. Je ne pus y tenir. Au bout de « deux mois, je me rendis à Vienne, pour y mettre à pro- « fit, pendant une année, les grandes ressources de son « université et de ses hôpitaux. » Il réussit si bien et si vite qu'il s’y fixa comme méde- cin et s’y maria en 1796. Ce fut le premier médecin qui vaccina avec succès sur le continent. « A peine eus-je lu, dit-il, la découverte de Jenner, pu- « bliée en 1798, que je m’adressai à la Légation Anglaise « pour mefaire parvenir son ouvrage et du vaccin. Le 10 « mai 1799, j'en fis l'essai sur mes deux fils, Charles et « Pierre, le premier âgé de trois ans, le second d’un an « et demi. Les pustules produites par le vaccin anglais sur « les bras de mes enfants, étaient parfaitement sembla- « bles à celles qu'on voyait gravées et coloriées dans « l'ouvrage de Jenner. Au bout de deux mois, en pré- « sence de plusieurs médecins autrichiens et étrangers, « mes enfants furent soumis à la contre-épreuve de l’ino- « culation de la petite vérole, qui fut sans effet quelcon- « que. » Grâce aux efforts et à la persévérance de de Carro, la vaccination se répandit dans toute l’Autriche et une par- PESTE 68 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS tie de l'Allemagne. L'empereur François Il, pour le ré- compenser, le nomma chevalier. En 1802, de Carro, qui avait envoyé déjà plusieurs lettres sur la Vaccine à la Bibliothèque Britannique de Genève, lui écrivait" : « L’ino- « Culation est presque abandonnée dans la monarchie « autrichienne. Une dame de qualité, qui y a encore « soumis son enfant m’a assuré qu'il a fallu plus de « deux mois pour trouver de la matière variolique. A « quoi attribuer cette heureuse disette? Certainement à « la vaccine, qui a trouvé le même accueil dans les caba- « nes et dans les palais. Il reste encore une grande me- « sure à prendre; c’est celle de défendre l’inoculation, « comme on défend l’entrée des marchandises venant « d’un pays où règne la peste. » De l’Autriche, la vaccination se répandit grâce à l’apô- tre de Jenner, en Pologne et en Russie. C’est le vaccin envoyé par de Carro, qui réussit entre les mains de M. de Lyndstrôm, chirurgien de Sa Majesté le Czar. Antoine Pétroff, le premier enfant vacciné dans ce vaste empire, fut baptisé Vaccinoff par l’impératrice. On se plut à dire, à cette occasion, que, si de Carro n'avait pas été comme en Autriche le pére de la vaccination, il en avait été, du moins, le grand-pére. On doit à de Carro une traduction en allemand et en français du travail de Loy sur l’origine équine du cow- pox et un traité de la vaccine intitulé Observations et expé- riences sur l’inoculation de la vaccine*, avec cette originale devise tirée des Bucoliques de Virgile : Nec mala vicini pecoris contagia lædent. VirGie. (Eglogue I, v. 51.) LBtbl:-Prit., 1802; t XX, p'219. * In-12°avecune planche enluminée. — Vienne, 1801, de l’impri- merie de Me de Kurtzbeck. DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION, 569 Jenner, avec lequel il était en correspondance suivie, lui écrivait en 1800": « Depuis le commencement de mes « recherches sur la vaccine, rien ne m'a fait autant de « plaisir que votre lettre. Elle respire la candeur d'un « vrai philosophe et assure à son auteur toute mon « estime.» Jenner avait expédié par un grand nombre de navires du vaccin aux Indes Britanniques, mais toujours sans succès, le vaccin ayant perdu sa virulence en route. Il en fut si désolé, qu’il offrit mélle quinées à celui qui yréussirait. Ce fut de Carro, mais par la voie de terre. Il ne réclama point d’ailleurs les mille guinées à son maître et ami. Il dut son succès à un nouveau procédé de conservation du vaccin de son invention ; il enduisait de vaccin des pointes d'ivoire, les séchait à l'air et les enfermait dans des étuis de bois pour les mettre à l'abri de la lu- mière. C'est sous cette forme que de Carro expédia à Bagdad, au consul anglais, son vaccin, qui réussit et se répandit de là à Bassora, sur les bords du golfe Persique et de là à Bombay. De Carro fut donc le père de la vacci- nation dans toute l’Asie. Jenner fut ravi ; ilécrivait à son ami de Carro le 30 mars 1803 : « Quelque plaisir que m'eût procuré la «< lecture de vos lettres précédentes, je ne me rappelle « pas, depuis lecommencement de notre correspondance, « d'en avoir éprouvé de semblable à celui que m'a fait « votre dernière. Je ne saurais vous exprimer le chagrin « que j'ai ressenti en voyant manquer toutes mes tenta- « tives pour introduire la vaccination aux Indes orien- « tales. Jugez donc du plaisir que vous m'avez fait, en « m'apprenant que mes souhaits sont accomplis. » 1 Bibl Brit. 1800 t. XIII, p. 188. 570 LE RÔLE DES MÉDECINS GENEVOIS Il lui envoya une tabatière d'argent avec l’exergue : Edwurd Jenner to Jean de Carro. W ne fit un honneur pa- reil qu’au D' Benjamin Waterhouse, professeur à Cam- bridge aux Etats-Unis, qui avait introduit la vaccination dans le Nouveau Monde, comme de Carro dans l’Ancien. Le docteur de Carro ayant été obligé, en 1826 par de graves infirmités, de prendre les eaux de Carlsbad, s’en trouva si bien que dès lors il alla s’y établir comme mé- decin. Il y fit plusieurs perfectionnements et en particulier y établit des bains de vapeur’. Le 23 juin 1843 l’univer- sité de Prague célébra en grande pompe le jubilé de doc- torat dn chevalier de Carro et la magistrature de Carlsbad lui conféra un diplôme de citoyen d'honneur. Je finirai par un dernier trait de notre illustre conci- toyen, c'est sa haine du tabac. Dans le chapitre de son autobiographie intitulé « Quatre-vingt-cing ans passés à « l'abri de la pipe, on lit: À Genève, je ne vois la pipe que < dans la bouche des fendeurs de bois, des balayeurs de « rue, des charretiers. Maintenant grands et petits fument «_ sur les bords du Léman et du Rhône, comme sur ceux de « de la Seine et de la Loire, du Rhin et du Danube, de « la Moldau et de la Téple. Mon aversion pour cette fu- « mée, qui me donne des vertiges, qui irrite mes yeux, «_est telle, que je n’ai de ma vie mis les pieds dans une « tabagie. En épanchant ma bile contre ce malheureux « usage, je sais fort bien que je prêche dans le désert. « Aussi n'est-ce qu'historiquement que j'en parle.» De Carro s’est éteint le 12 mars 1857 à Prague, dans sa quatre-vingt-septième année. Nous terminerons ce juste tribut d’hommages rendus 1 Uarlsbad. Ses eaux minérales et ses nouveaux bains de va- peur, par le Dr de Carro. In-8°, 1827. RS st nm sn. DANS LA VULGARISATION DE LA VACCINATION. 971 à nos illustres confrères et concitoyens à l’occasion du centenaire de Jenner par les réflexions que suggéraient tous ces travaux au Rédacteur de la Bibliothèque Univer- selle en 1817': « Est-ce vanité, est-ce un orgueil excusable qui nous « suggère à propos de la découverte de Jenner ces rappro- « chements honorables pour notre patrie et qui consta- « tent des faits oubliés ou méconnus dans beaucoup « décrits postérieurs? Ce n’est pas à nous y répondre.» 1 Bibl. Univ., Science et Arts, vol. IV. page. 322, avril 1817. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux fails en Suisse. F. KEnrMan et M. TiKavinskyY. NITROTOLUHYDROQUINONE (Berichte, XXVIIL, 1542, Genève). La nitration de la diacétyltoluhydroquinone fournit, à côté d’un dérivé dinitré déjà décrit, la monoacétylmononitrotolu- hydroquinone sous la forme d’aiguilles jaunes fusibles à 118-120°. Cet éther est facilement saponifié par la soude en donnant naissance à la nitrotoluhydroquinone; celle-ci cristallise dans la ligroïne en aiguilles orangées qui fondent à 122-124° et se dissolvent en violet dans les alcalis. E. BüHM. SUR DEUX FORMES DIFFÉRENTES DE LA DIACÉTYLTHY- MOQUINONE-DIOXIME (Berichte, XX VIII, 1547, Genève). La théorie de Hantzsch et Werner laisse prévoir quatre formes stéréo-isomériques différentes pour la dioxime de la thymoquinone et pour ses éthers. L'auteur a réussi à préparer deux modifications du dérivé diacétylé; elles cristallisent dans la ligroïne, l’une en paillettes, l’autre en aiguilles. Ces deux corps ont non seulement la même composition et le même poids moléculaire, mais aussi le même point de fusion (110°). Il est probable que l’un d’eux, très instable, se trans- forme déjà dans l’autre à une température inférieure à 110°, de sorte que c’est toujours le point de fusion de l’isomère stable que l’on observe. La modification en aiguilles représente la modification instable; elle se transforme dans la modification en paillettes, soit par ébullition prolongée de sa solution dans la ligroïne, soil par addition d’un peu d’iode à cette solution. Il n’a pas été possible d'obtenir les deux autres stéréo-iso- mères prévus par la théorie, . V La nt RE dis À Fe € | \L RE en là BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. DT A. Paicips. SUR L’ACIDE AMINOQUINOXALINE-CARBONIQUE (Berichte, XXVNIIL, 1655, Genève). Lorsqu'on chauffe à 130°, en présence d’anhydride acé- tique, l’acide quinoxaline-dicarbonique de MM. Hinsberg et Künig N à -COOH g (9) Es N COOH il se transforme en son anhydride (aiguiiles fusibles à 251° en se décomposant, très peu solubles dans tous les dissol- vants). Celui-ci, mis en suspension dans le benzène et traité par gaz ammoniac, réagit selon l’équalion suivante : CO COONH CHIC »0 + 9 NH, = CHEN, : CO NCONH, Le sel d’ammonium ainsi formé fond 295° en se décom- posant. Traité par les acides il fournit l'acide libre COOH ne cu NH, (point de fusion 183°), lequel, sous l’action de l’hypobromite de soude, se convertit en acide aminoquinoxaline-carbo- uique : N / C00H NSNE, Ce dernier se présente sous la forme d’aiguilles jaunes, très difficilement solubles dans l’eau et fusibles à 210°. A": COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES A LAUSANNE Séance du 19 février 1896. L. Gauthier. Les tremblements de terre observés en 1895 dans le canton de Vaud. — Paul Mercanton. Marmites de géants en paroi verticale. M. L. GaurTHier parle des tremblements de terre observés pendant l’année 1895 dans le canton ; en voici la liste : observé à intensité 1. 26 mars à 3 h. 23 am. Montreux, Cla- ; rens, Baugv If 2. 2 avril à 2h.am.(env.) Chexbres (enPlait) IL 3. 20 avril de8 h.40’à845 ap. Morges, Evian- les-Bains ? I à HI 4, 4e juin à 2 h. 47° ap. Lausanne(Pontaise) ? 5. 11 juiltet à 2 h. 53" am. Bex (La Forêt) III 6. 21 août à 9 h. 15° am. Bex, Morges (Ler- matt, Zinal, St-Lue) Lou IL 7. 23 août d10h.15'allh.am. Lausanne (r. de Morges) PouIl 8. 31 août à 10 h. 35’ ap. Payerne(qGlatigny) 2? 9. 19septembre à 2 h. 40° am. Aigle Il 10. 22, » à 2 h. 35 am. Jongny, Cully, Chexbres, Pui- doux, Riex, Bu- signy, Grand- vaux IT ou IV 14.22: à 11h.45 am. Riex ïs 192, 1novembre à 1 h. 32’ am. Nyon, Vich,Gland, Rolle. Versoix, ete. II ou III 413. 3 » entre 10et 11 h.ap. Morges ? 14. 6 , à 4h. 15° am. Lausanne (route de Morges) Il SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE. 525 Soit au total L4 observations ou tout au moins 9 ou 10 si l’on déduit les observations qui n’ont pas été confirmées par un second observateur. Les plus importants de ces tremblements sont ceux du 21 août qui fut ressenti assez fortement en Valais; du 22 sep- tembre qui ébranla la région de Grandvaux à Jongny et du 4 novembre qu’on enregistra dans toute la région de La Côte. comprise entre Rolle et Versoix, le lac et le pied du Jura, Les 14 observations se répartissent comme suil, suivant les saisons : 3 au printemps, > en été, 6 en automne ou respec- tivement 2, 3 el à si l’on s’en lient à 9 observations. Dans la plupart des cas, les observateurs n’ont ressenti qu’une seule secousse. Il est à remarquer que c’est dans la région du lac Léman qu'on a constaté le plus grand nombre de ces secousses sismi- quesen 1895; il n’en avait pas été de même en 1894 et en 1893. M. Paul MErRcaNTON fait une communication sur des mar- miles de géants en paroi verticale. — En explorant, durant l'été 1895, l’étroit chenal par lequel s'écoule le glacier infé- rieur de Grindelwald avant son débouché dans la vallée, j’ai eu l’occasion d'observer des marmites de géants dont la po- sition singulière m'a parue digne d'intérêt. Ces marmites de géants sont en effel creusées dans la haute paroi calcaire, lé- gèrement surplombante, et polie du haut en bas, qui appuie le glacier du côté de Mettenberg et supporte le sentier bien connu qui monte au chalet Bäregg. Elles sont alignées, au nombre d’une demi-douzaine, les unes rudimentaires, Îles autres mieux formées, toutes à peu près à la même hauteur (4-5 mètres) au-dessus de la surface actuelle du glacier. De ces marmites, dont les dimensions ne vont guère au- delà d’un mètre de diamètre, sur une profondeur notable- ment moindre, une seule, a conservé le bloc qui à servi à la creuser. Ce bloc, d'environ 0,70 mètre de diamètre, parfaite- ment arrondi est resté pris dans l’ouverture et git sur un lit de graviers et de menus blocs. » 576 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. D'autres marmites plus petites semblent avoir été creusées par un véritable foret qui aurait travaillé obliquement de haut en bas. L’élévation de ces cavités au-dessus de la surface du gla- cier m’a malheureusement empêché de prendre des me- sures exactes et d'étudier d’assez près leur configuration interne. Ce qui fait l'intérêt très spécial des marmites horizontales du glacier de Grindelwald, c’est qu’elles nous renseignent assez exactement sur la configuration du glacier au moment de leur formation. Elles viennent en effet à l'appui de ce fait déjà constaté, que l’unité de la surface des courants de glace tout comme celle des courants d’eau, se ressent d’autant moins des aspérités du lit que la profondeur du courant est plus grande. Ces marmites n’ont pu être creusées que par le débouché tout contre la paroi de rocher du canal tortueux d’un moulin. Or, les deux grands ruisseaux qui sillonnent la surface du glacier viennent actuellement se perdre à quelques centaines de mètres en amont, à l'entrée du chenal dans une région cou- pée d'immenses crevasses arquées allant d’un bord à l’autre. Il faut donc, pour que ces ruisseaux aient pu venir creuser nos marmites, qu’à l’époque où le glacier était très grossi, cette région ait été bien moins crevassée qu'aujourd'hui. De quand datent ces marmites ? On ne peut le dire avec exactitude; toutefois certains faits amèneraient à supposer qu’elles ne remontent pas plus haut que la dernière période de grande extension glaciaire, celle du commencement du siècle. La stabilité du bloc de la grande marmite citée plus haut, paraît assez peu assurée pour qu’on hésite à croire qu'il au- rait résisté à la poussée d’une nouvelle glaciation. Il est en effet en relief sur la paroi, et un galet, engagé entre les bords du trou et lui, paraît seul le maintenir. PR 4), à» En | =] SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 5 Séance du 4 mars. J. Amann. Lois de variations organiques. — F.-A. Forel. Publication de M. de Simony. — Le mère. Sur la présence de nombreux coléoptères dans la glace du pare de Morges. — J. Epper. Effets de la correction des eaux du Jura pour le lac de Morat. — Le même. Résultats de la correction du lac de Maerjelen. — Forel. Les plus grandes vagues observées sur le lac Léman. M. Jules Amann fait uue communication sur les lois de la variation chez les êtres organisés. Les travaux de Quételet, de Galton, de Vries, Ludwig, etc. ont démontré que les variations d’un caractère quelconque sont soumises, quant à leur fréquence, aux lois du calcul des probabilités. Si nous mesurons un caractère chez un grand nombre d'individus comparables, nous trouverons constamment que la mesure moyenne normale de ce caractère sera présentée par le plus grand nombre d'individus et que les mesures diffé- rentes de cette mesure moyenne seront présentées par un nombre d’autant plus grand d'individus qu’elle différeront moins de cette grandeur moyenne. La fréquence d’une cer- taine mesure du caractère considéré est par conséquent une fonction de sa grandeur. L'auteur a mesuré par exemple les longueurs de 522 pé- dicelles du Brvum cirratum, espèce où cette longueur varie beaucoup d’un individu à lautre. Il a obtenu les chiffres suivants : Longneur en millimêtres 8910 11 12 13 14151617 181920 21 22 23 24 25 26 27 Nombre d'individus caleulé 00 0 0 0 31132 6495 109956143211 3 0 0 0 0 » » observé 10 2 1 3 2 93867 91 107 89 563416 1 2 1 1 1 Les nombres observés sont, en effet, à peu près propor- tionnels aux cœæfficients successifs du développement du binôme (1 +1)". La longueur moyenne (18 mm.) est présentée par le plus grand nombre des individus et ce nombre est proportionnel au coæfficient moyen (pour un nombre pair de termes). Or nous avons pour ce cœæfficient : m (m1) (m9 (5 +2) (5+1) 1.2.3... (4 }S ARCHIVES, t. FE, — Juin 1896. 41 — 278 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Si nous construisons la Courbe des variations d’un carac- tère, en portant sur l’axe des æ (abcisses) les différentes me- sures du caractère, sur celui des y (ordonnées) les différents nombres d'individus qui présentent ces différentes mesures, nous obtiendrons la courbe à laquelle Quételet a donné le - nom de Courbe binônnale. L'auteur démontre que la théorie de la fréquence des va- riations d’un caractère est, du reste, en tous points assimila- ble à celle de la probabilité des erreurs’. La courbe de fréquence des variations est par conséquent représentée par la fonction exponentielle : r? ele e étant la fréquence de la mesure moyenne du caractère et fonction de n puisque : = V zu L’aire de cette courbe prise entre les abcisses 0,(correspon- dant à la mesure moyenne normale du caractère) et + x (correspondant à la mesure extrême du caractère) doit être considérée par conséquent comme la mesure de la variabilité du caractère en question, soit Et, comme pour comparer plusieurs courbes, en tant que mesures de la variabilité, il est nécessaire de les réduire à la même valeur de ordonnée :, celle-ci étant prise comme unité, NOUS aVONS : qe Lt PTE SU e nvdY 0 La même méthode de représentation graphique d’une va- rlation complexe (à la fois dans le temps et dans l’espace p. ex.) amène à considérer des surfaces courbes au lieu de li- gnes et la variabilité complexe a pour mesure un volume au ! Le travail complet paraîtra dans le Bulletin de la Société. Lun à» SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 579 lieu d’une aire, et sera exprimée par une double ou triple intégrale. L'auteur montre comment, au moyen de l'application du Calcul des probabilités aux varialions d’un caractère chez les êtres organisés, on arrive à une notion particulière des types ou unités systématiques : espèces, races, variétés. Il démontre enfin que la même loi peut donner une expli- cation rationnelle du fait que certains phénomènes qui ont dû se produire une fois, paraissent ne plus se reproduire ; telle par exemple la première apparition de la vie sur notre planète. M. F.-A. Forez présente à la Société de la part de son plus ancien membre honoraire le Conseiller aulique, professeur docteur Frédéric Simony de Vienne en Autriche, le superbe volume consacré aux Alpes du Dachstein. Après avoir rap- pelé les services rendus à la science par le Nestor de la gla- ciologie et de la limnologie, M. Forel signale les mérites remarquables de la magnifique publication que M. de Simony vient de terminer. On a indiqué souvent des apparitions extraordinaires d'insectes sur la neige ou dans la glace de l'hiver. M. Forez en rapporle un cas dont les conditions semblent très précises. La glace du Parc de Morges renfermait dans son épaisseur le 10 février 1896 une abondante faune de Coléoptères; 3 espèces de Chrysomélides, 1 Elatéride, 1 Tenebrionien, 6 Ca- rabiens dont 2 larves, 2 Cucurlioniens, un grand nombre d'individus ont été récoltés par un élève du collège. Les cir- constances de la congélation de ces individus prouvent que dans ce cas les coléoptères ne proviennent pas d’éclosion hâtive ni de vols apportés par les vents, ne proviennent pas de transport par la rivière qui nourrit l’étang, mais qu’ils ha- bitaient dans le sol, ont été surpris par l’envahissement de l’eau et ont été saisis par la glace. M. Forez a reçu de M. J. EPper, ingénieur au bureau hy- drométrique fédéral quelques données intéressantes sur les effets de la correction des eaux du Jura. Celte correction a été terminée en 1877 pour le lac de Morat et pour ce lac les 580 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. effets se résument dans les chiffres suivants : la hauteur des. eaux étant rapportée à un plan de base à l'altitude de 430.0 m. (R. P. N. — 376,86 m.) Avant la correction Depuis la correction Maximums extraordinaires G.44 m. 4.75 m. Moyenne des maximums — 3.64 Moyenne générale 5.01 2.54 Moyenne des minimums — 1:94 Minimums extraordinaires 4,22 1.64 La différence entre les moyennes générales indique comme effet de la correction un abaissement de niveau de 2.47 m. La superficie du lac de Morat était avant la correction éva- luée à 27,4 km?; depuis la correction il n’est plus que 22,9 km°. M. Forez a reçu de M. EPper les détails suivants sur le: tunnel d'évacuation des eaux du lac Märjelen, sur les flancs du glacier d’Aletsch. Cette galerie terminée en 1895 dirige le trop plein des eaux du lac dans le vallon de F'iesch, et dimi- nue le volume des eaux qui s’écoulent dans le ravin de le Massa, lors des évacualions extraordinaires du lacsous le corps du glacier d’Aletsch. La galerie mesure 583,2 m. de longueur, 1,2 m. de lar- geur, 1,85 de hauteur. . Le niveau maximal du lac corrigé est de 11,2 m. plus bas que le même niveau avant la construction de la galerie. Avant la galerie le volume total du lac était évalué à 10,300,000 m*; dorénavant il ne dépassera pas 4,000,000 m° la différence plus de 6 millions de mètres cubes est l’effet fa- vorable dû à la correction. M. Forez à mesuré la durée des vaques de la bise du 10 janvier 1896 à Genève, à 3 h. de l'après-midi, et l’a trouvée de 5 secondes, D’après cette durée les dimensions de ces va- gues en plein lac devaient être: Longueur d’une crête à l’autre 39 mètres Vitesse de progression 7,8 mètres à la seconde. Les vagues les plis grandes mesurées jusqu’à présent par M. Forel étaient celles de l’ouragan du 20 février 1889 à 10 h. du soir à Morges ; elles avaient une durée de 4,7 secondes. | i d j | COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 12 mars 1896. P.-A. Guye et C. Jordan. Etudes polarimétriques, — F. Reverdin. Dérivés iodés de l’anisol. — C. Græbe et F. Ullmann. Ortho-oxybenzophénone. M. le prof. Guye rend compte de recherches qu’il a entre- prises avec M. C. Jorpan sur la dispersion rotatoire. Ces re- cherches ont conduit jusqu’à présent aux résultats suivants : 1° Les corps actifs liquides ne présentant pas le phéno- mène de la polymérisation moléculaire ont une dispersion normale ; les pouvoirs rotatoires ont le même signe dans toute l'étendue du spectre; ils vont en croissant, en valeurs absolues, du rouge au violet. 2° Les mélanges de corps actifs droits et gauches donnent lieu aux phénomènes qui ont été décrits jusqu’à présent sous le nom de dispersion rotatoire anormale ; on peut obtenir ainsi à volonté des mélanges qui sont dextrogyres dans une partie du spectre et lévogyres dans l’autre, ou bien des mé- langes qui présentent le même signe optique dans toute l'étendue du spectre, avec ou sans valeur maximum de la déviation polarimétrique. 3° Le tartrate d’éthvle se comporte, au point de vue de la dispersion rotatoire, comme un mélange de deux corps, l’un dextrogyre, l’autre lévogyre, ce dernier se décomposant sous l’action de la chaleur et se reformant à basse température ou sous l’action des dissolvants polymérisants comme le ben- zène et le bromure d’éthylène. 5892 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. M. F. ReverniN parle de quelques dérivés iodés de l’anisol qu'il a eu l’occasion de préparer et qui ont été étudiés au point de vue physiologique par M. le D' Heinz, ainsi que par MM. les D" Curchod et Dupraz. L'o-iodanisol, obtenu par décomposition du dérivé dia- zoïque de l’o-anisidine au moyen de l’iodure de potassium, est un liquide de densité 1,8 à 20°, bouillant à 239-240°, sous 730 mm. de pression. Le p-iodanisol, préparé de même en partant de la p-anisi- dine, est en cristaux blancs, fusibles à 51-52° ; il distille à 237° sous 726 mm. de pression. Ces deux isomères ont fourni, par nitralion en présence d'acide acétique et comme produit principal, un iodonitra- nisol qui paraît être identique dans les deux cas et qui, d’après les recherches de l’auteur, posséderait la constitution suivante : no —] | NO, fl faudrait donc admettre, lors de la nitration du p-iodani- sol, une migration de l’atome d’iode. Ce dérivé cristallise en belles aiguilles blanches, fusibles à 95-96°; lamine qu’il donne par réduction fond à 74-75°, son dérivé acétylé à 152- 153°, sa thio-urée à 194-195°, le di-iodanisol correspondant à 68-69. Les picrates des bases préparées par réduction des dérivés iodcnitrés obtenus soit avec l’ortho-, soit avec le para-io- danisol, ont élé examinés au point de vue cristallographique et optique par M. F. Pearce, qui les a trouvés identiques. M. F. ULLMaNN s’est occupé, en collaboration avec M. le prof. GRÆBE, de la préparation de l’o-oxybenzophénone. La diazotation de l’o-aminobenzophénone ne fournit SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 583 qu’une faible quantité de ce corps; le produit principal de la réaction est la fluorénone. On obtient, en revanche, très facilement l’o-oxybenzophé- none en traitant le chlorure de l'acide méthylsalicylique, CH,0 (1) —- C;H, — (2) COCI, par le benzène et le chlorure d'aluminium. Au lieu de l’éther CH,0—C,H,—CO0—C,H,, il se forme alors, par élimination du groupe méthyle, l’oxybenzo- phénone elle-même, OH—C,;H,—CO—C;H,. Celle-ci est identique au corps que M. Heiber a obtenu en faisant agir le phényichloroforme sur le phénol, ainsi qu'au produit de diazotation de l’o-aminobenzophénone. Les auteurs ont simplifié la préparation de l'acide méthyl- salicylique ; au lieu de traiter le sel sodique du salicvlate de méthyle par l’iodure de méthyle en tubes scellés, il suffit de le chauffer dans une cornue avec du méthylsulfate de soude; le méthylsalicylate de méthyle distille; on le traite d’abord par la soude étendue pour lui enlever une petite quantité de salicylate de méthyle, puis on le saponifie. Séance du 21 mai. R. Pictet. Les phénomènes chimiques aux basses températures. M. le prof. Raoul Picrer expose une hypothèse pour l’in- terprétation des phénomènes physiques et chimiques. Ce sujet ayant déjà été traité par l’auteur, avec tous les développe- ments qu'il comporte, dans un mémoire publié dans les Archives‘, nous ne pouvons mieux faire que d’y renvoyer le lecteur. Rappelons cependant qu’il résulte de cette hypo- thèse que pour tous les corps chimiques susceptibles de réagir l’un sur l’autre il doit exister une température limite au-dessous de laquelle aucune combinaison ne peut plus avoir lieu entre eux sans l'apport d’une énergie extérieure. C'est en effet ce que l'expérience vient confirmer; les observations fort nombreuses de M. Pictet ont conduit à ce résultat remarquable, qu’au-dessous de —155° aucune réac- 1 Archives XX VIII, 397, 517 et XXIX, 5. tion chimique ne peut plus se produire spontanément, quelle que soit la nature des corps mis en présence. Il serait d’un ‘x grand intérêt pour la chimie de déterminer les températures limites de combinaison des différents corps. M. Pictet termine par quelques expériences; il montre, en particulier, qu’un morceau de sodium, plongé dans de l’acide chlorhydrique préalablement refroidi au-dessous de —62°, ne subit aucune attaque; si on laisse la température s’élever, la réaction s'établit lentement, mais, chose curieuse, la tige de fer à laquelle est fixé le morceau de sodium est attaquée par l’acide avant le sodium lui-même. A. P. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A [’OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE MAI 1896 Le 1°r, forte bise depuis 10 h. du matin; neige sur le Salève. 3 Ze très forte bise le matin; elle diminue d'intensité jusqu’au soir. forte bise le matin; elle augmente d'intensité jusqu’au soir. assez forte bise pendant tout le jour. , la neige a disparu du Salève. rosée le matin ; assez forte bise à 4 h. du soir. assez forte bise de 4 h. à 9 h. du soir. assez forte bise à 4 h. du soir ; à la même heure tonnerres au SE. assez forte bise de 4 h. à 7 h. du soir. assez forte bise de 1 h. à 9 h. du soir. assez forte bise à 10 h. du matin. fort vent du NNW. de 1 h. à 4 h. du soir; assez forte bise à 7 h. du soir. forte bise pendant tout le jour. orage de 3 h. 5 m. à 3 h. 40 m. du soir ; il se dirige du SW. au SE. assez forte bise de 1 h. à 4 h. du soir; nouvelle neige sur toutes les montagnes environnantes. assez forte bise le matin. la neige a disparu du Salève. assez forte bise à 10 h. du matin et à 4 h. du soir. assez forte bise de 1 h. à 4 h. du soir. éclairs au NNE. à 9 h. du soir. éclairs au N. et à l'E. à 9 h. du soir. assez forte bise à 4 h. du soir; éclairs au NE. à 8 h. !/, du soir. assez forte bise à 4 h. du soir. ARCHIVES, L. EL — Juin 1896. 42 CC : MAXIMUM. MINIMUM. ne Le Bà 9h. matin ......... 79924 Le Arà 2h. soir... 721.03 ; AL à 9h matin Ne EE 730,42 9 à 6h: 50287 Pet 723,00 2 15 à 8h mn . 7840 Bat ONE 7263 18 à 40 h. matin.......... 728,59 16 à 2 h. soir...... RE 724,33 ; 25 à 8h. matin.......... 729.83 99 à & h. matin. PR 30 à 3h. soir 000 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. ] | SÉCHERON CÉLIENY | COLOGNY JUSY COMPESIÈRES | ATHENAZ Obserr, MM Ph, Plantamour! Ch, Pesson R, Gautier ! M, Micheli OBSRRYAT. Ch. Raymond | J.-J. Décor | J. ernay ras | a Shane AT; 8 mm min | mm |! mm ni min min mm RE Total...| 21.0 17.4 | 21.8 21.5 | 15.0 18.5 14.0 11.6. l l " * L'eau récoltée à Jussy pendant le mois d'avril s'élève à 73mm,0 66 0— GAL 960 cr9 Or] 7" |" 1190107 O'OFT| L'O — 8er 190108 O8OF| ET — |FSr |L$0 16 G'OOV| TT — STE T0 ET GGOH 90 — LT 890 TT 9‘00F| 90 — Gr 460 8€ GO) SO — EI 009$ OS ©: |" |S601TS L'EOF| 90 — 0%F 60 £9 GCON SO — 01 00 ES 0'aON """" *. |f8 0 SZ 0'O0F! 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Th. m. 10 h. m. 4h.s. 4h.s. mm mm mm min mm 2048 725,90 725,96 725,60 725,12 727,39 127,81 727,12 127,01 726,41 725,33 725,760 725,11 125,31 . 125,19 726,03 72647 72646 725,97 725,55 THE: 40 h. & mm mm 725,34 726,01 7126.42 726,90 725,40 725,81 Température. 793,71 72693 681 + 840 + 996 + 4176 + A2 + 1082 + 881 1.55 + 11,96 + ALL + 17,88 L 47.34 + 1810 + 12.60 QU ALT + 13,39 Æ 15.33 Æ 18.04 + 13.30 + 1173 Mois + 912 + Fraction de saturation en millièmes. Are décade 767 779 729 643 602 297 - AIAE 64% 695 636 D80 406 393 5 DOTE 786 812 772 697 602 669 Mois 734 76% 730 642 D39 D97 Clarté Chemin Therm. Term. Temp. moyenne parcouru min. max. du Rhône. du ciel, p. le vent. . À u kil. p. hi. ire décade + 5,89 + 1346 + 9,63 0.64 »87 = + 7,28 + 1918 + 12,11 0,24 4,59 5: ROBE + 855 +169 +1225 0,77 à,00 Mois + 7,28 +1656 + 1143 0.56 6,12 Dans ce mois l’air a été calme 20,4 fois sur 400. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. a été celui de 50,75 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 46°,5 E. et son intensité est égale à 109,7 sur 100. 7,71 + 10,32 + 12,64 + 1490 + 14,90 + 12,98 + 414,08 639 721 517 602 684 778 615 703 Eau de luie ou Limni= e neige. mètre. rom Ci 2,8 86,1% 4,9 93,98 7,3 106,12 15,0 95,76 589 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD LE Mois DE MAÏI 1896. Le 1e. brouillard jusqu’à 4 h. du soir, puis neige. neige jusqu’à 7 h. du matin, puis brouillard ; forte bise pendant tout le jour. brouillard pendant tout le jour; forte bise jusqu’à 7 h. du matin. brouillard depuis 4 h. du soir. brouillard à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; légère neige à 1 h. du soir. neige le matin ; brouillard depuis 7 h. du soir. légère neige à 1 h. du soir. brouillard jusqu’à 10 h. du matin. brouillard jusqu’à 7 h. du matin et à 1 h. du soir; légère neige à 4 h. du soir. brouillard jusqu’à 7 h. du matin. brouillard jusqu’à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. brouillard jusqu’à 5 h. du matin. brouillard de 1 h. à 7 h. du soir. neige jusqu’à 7 h du matin et de { h. à 4 h. du soir ; brouillard à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; forte bise depuis { h. du soir. forte bise jusqu’à 7 h. du matin; brouillard jusqu’à 7 h. du matin et depuis 1 h. du soir ; légère neige à 10 h. du matin. brouillard depuis 1 h. du soir ; forte bise à 4 h. du soir. brouillard pendant tout le jour. neige depuis 1 h. du soir; fort vent depuis 10 h. du soir. légère neige le matin; brouillard à 4 h. du soir; fort vent depuis 10 h. du soir. légère pluie à { h. du soir. légère pluie à 7 h. du soir. pluie depuis 10 h. du soir. Le un 28 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barogra D- re MAXIMUM MINUIT rer ce UNIS ee RE AUMRE ISO EE MINI. -rrereeee A4"h; soir. 7.0:. MINUIT eee AA soir eme ste less 965,43 968.72 966,38 567,50 967,00 Le AS 26 fih. 6 h. ‘6h: nue 6 h. A D. 6 h. Se MINIMUM. soir RS matin ...... Ke matin... matin .......... matin LR ; 555. matin :: 00 matin ...1..«.2% 591 8£0 FOR SRE 160 —: £9€96 Sox | 0L'0 JA WU G'9r tt N'OOTH | 0e + | 56e + | 68% + | 00296 | 99700 | 070 + | 6696 | FE €YO | I ‘aN Le nt AA PR ere. | 90 TE | GT + | GO'E + | CLOS | LG EG | SCT — | Z6 696 | DE | 670 |} “AN mer Ke INC 0 NÉE | C0 + | %E% + | CTO9C | 006 | SCO — | 98796 | 66 | 0S'O | F ‘MS | ve DR RPM RINES | 69 60 + | 010 + | 68% + | OL'LOS | S6'LOS | STE + | 7L'998 | 86 lGLO:| F: ‘MS Le St PEN ls | GC | CT — | £80 — | YF + | OS'LOS | SCO | CO + | 86 998 || Le €LO | Fr ‘MS 9 67 09 AUOT AO TEE PC 0 AIME | 27996 | cr 606 | 050 + | £9'G06 | 9% 870 | f INR NT CO RE DA Le ET | CG + | 6% — | OU — | LEO + | 0S'90S : LEGO | 680 + | L6'SOG | O0T T7 ‘aN ne ÉLUr ON | LG — | 606 — | 166 — || OL'E9S | LOTS | EG — | ELEC | 56 €80 |} ‘AN ; FA ue a | L'O DONNE 98% — | GE G9S | OFO9NG | ES'E — | CO'T9E | EG O0T TJ ‘aäN D GE 09 | GE — | 76 — | SE'8 — | OL — | S0'09S | LEGEG | 9YL — | 09'ZS | 6c O0'T | & “AN té 0% 00F | 6 — | 66 — | 66 — | 068 — | 8096 | LCOEC | COL — | YO'LGS | Te G9'O | T ‘AN Sc tte LS + | 7e — | OL'Y — | 1S0 — | L6'G9S | GG'TAL | SCT — | 66 296 | 08 €00 | 7 "aN M ME Te 106 + | 0 — | £06 + | 60€ + | OS'LIC | L0 996 | OT 6 86996 | GT da *AUA ; Re | 09 + | 0S — | 800 — | S8'0 + | SE LOS | OF EOG | LET GL'G9G | 8F 860 |T "AN | “& | ve + | SL — | 06% — | QUE — | LGENS | OC F9 | STE — | CF69G | LT 880 |} ‘AN 1 Sr DST +) 96 — | 16 — | 886 — | C0'996 | SY'TOS | GOT — | 60'E9S | 97 L60 | FT ‘IN { + vs 8% + | SG — | YO + | LOU + | LE'99C | L8'G0G | 0 + | 97996 | GT 100 | F ‘aN ml | 6% + | 66 — | SFO0 — | 60 + | 86996 | C6 06 l'O T + | 66698 | %7 860 |} ‘AN : es | L9 + | ET — | 607 + | SET + | SC'L0G | GO'GOG | 87e L£'99€ | SF 060 | F ‘AN | È er DL + LEE — NULLE 686 NE L'S00 62060) LE 97'89$ | GI 100 |} "AN x FE 93 re £'8 de | 6G — | 906 + | 506 + | S9'89S | 04996 | 90% GL'L9G || FF G9'0 JBA À et Du AG0 | 0% — | 666 — | 876 — | SE 09€ | OL'EUC | 690 + | 66%9S | OF €vO | T7 "aN ; : 10% MOREL = STO | 0) 88 06e CT EC NEO EN ST EE A6 €cO |} "AN | : RL ale i YG + | GG — | ET + | 060 + | OS'E9C | LYCOS | 180 — | 6L'G9S | 8 FO | F “AN ti Re ne PE | FT — | GT] de 790 + | 67 C0 | 06 69 | CET + | c9796 | L 80 |} ‘AN 0‘G RAM GC; IE 1610 | 00'0 0696 | GO'EOG | GT + | GE 396 | 9 880 |} ‘AN Fra A SAUUNC e 3% — | G0'O + | 180 — | 6 E9S | EC'EIG | SO + | L9EIS | G €90 | 7 ‘aN cé END) TS EE GO + | OL — | 98 — | 966 — | S9'E9S | ZG'TOS | 6L'O — | OLEN || F O0'T | FT ‘AN $ NS Ze VV — 68 — | 587 — | 866 — | C0COS | 89866 | GL'e — | FO | € 007 |& HN 7 0‘8 0% 06 — | 78 — | 09 — | ES L — | 066 | SOC | SEC — | FT'ZL | & O0'T |} ‘IN ; 0‘0& 0€ | V6 — | YL — | 667% — | SE9 — | 2C'8GC | 06 GG | 909 — | 99'9CG | F ŒIL] uujqEuu EAU 0 RE ) | x “UAL[UUu UT {LOU UXL FEU “UU{LU SSH “samoyp |. #6 Se "2SOU ||-110890 9 sp] “njosqe “ojemou | ‘SAAnon ÿÿ LURSOEE AeAUEA en ‘samnou fl .& 25 Jump) ant fe a Luna fe lon Des lee | eau | ou | à En —_ "© || — a —— —— = 4 HA “981aU n0 9IM]d +) aanyegdue “NOIR Ë O68T IVK — AHVNHAS-ENIVS MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — MAI 1896. Baromètre. 1h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 4h.s. &nh.s. TN ES. 40 h.s. im mm mm mm mm mm mm mm tre décade... 561,76 561,35 561,46 561,78 561,97 561,95 562,12 562,52 X% » .. 365,88 565,49 565,31 905,45 565,39 569,25 569,40 569,94 3 » . 563,54 563,13 563,19 563,40 563,60 563,70 563,94 564,14 Mois . 563,72 963,31 563,32 563,54 563,65 563,64 503,83 564,07 Température. 7h. m. 40 h. m. ans. &4h.s. Th.s. 40 h.s. 0 0 0 0 0 0 dre décade... — 3,60 — 0,62 + 0,71 — 0,18 — 2,81 — 3,91 % » o— 1,48 + 2,81 + 3,9 “+ 3,12 20,291 de » ...— 0,60 + 1,60 + 92,95 + LOL "02146 Mois... — 4,75 + 14,927 + 2,94 + 430 Min. observe. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée 0 0 mm mm {re décade... — 5,40 + 9,00 0,71 50,0 90 Xe » En + 5,56 0,31 TEA LS 3% » — 3,2% + 4,18 0,71 43,6 220 MS ET rl 0e no RUN tt 0,39 93,6 340 Dans ce mois, l'air a été calme (,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 5,06 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 72,0 sur 100. Archives des Sciences phys. et nat. Juin 1896, 4° pér. T. I. PI: VIE Fig. 4a. 4b, 4c. 4d, 4e, 4 » \ vo h c è me, * s « . | 7e nn “! Ce Ne À) Ea à # =“ NA r es CS ë ; { À * «4 « 2 CE p Un +, ’ ÿ > “= ve tar 53% = LR es i im Si PA Lt “dd. + À “ D, LI * « e L) Fa * Ç . è ‘ FE k i rl 4 | ' Cr LL 1 « » BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME PREMIER (ge PÉRIODE) 1896. — N° 1 à G. RAR TRUITE At ere nes e » © ooove Sur la marche comparative des températures dans le bouleau, le sapin et le pin, par W. Louguinine Grechlancnes L'Iet1l 22052422 RnT Alliages colorés d'aluminium, par Charles Margot. Sur quelques produits de substitution des carbo- nates et des phosphates d’& et de B naphtyle et sur la préparation du chloronaphtoi C'"H*OHCI 1.4 et du bromonaphtol C''H°OHBr 1.4. par Frédéric Reverdin et Auguste Kauffmann...... Étude sur la dissymétrie moléculaire (2° mémoire) ; recherches sur le pouvoir rotatoire des corps actifs homologues, par PA.-4. Guye et L. Cha- OR RE TNT UE RP ART des tee RÉ STE Net An RUE D ie see Sur une nouvelle espèce de rayons, par W.-C. RER NE AR Ten aites mat los avale Observations sur la formation des rayons Rœntgen, APCE DUIONR ER NU TE Note sur les hauteurs diurnes du lac Léman en SRE TE a LOS 40/7177 0071071 07 PERTE REEn es Sur le rôle des courants de convection calorifique ARCHIVES, L. |. — Juin 1896, Pages 34 39 594 TABLE DES MATIÈRES. dans le phénomène de l’illamination des eaux limpides, par W° Spring : . "10000 Sur l’opacité du charbon, par Ch. Dufour... .... Études de biologie florale dans les Alpes occidenta- les, par John: Briquét. .. : 5.020 Idem (suite et fin, avec les planches IV, V et VD). Sur l’aimantation de l'acier par les décharges os- cillantes de la bouteille de Leyde, par Henri Velos...) LS SO Idem (suite et fin)... .....2. 2 Sur quelques dérivés iodés de l’anisol et sur un cas de migration de l'atome d’iode, par Frédéric Reverdin ....:.:.:..,2: 4420000 Sur une nouvelle espèce de rayons, par le D' W.-C. Ræœntgen (2° communication)............. Cuivrage de l'aluminium, par F. Neesen....... Remarques sur le cuivrage galvanique de l’alumi- nium, par Charles Margot................ Sur la couleur des alcools comparée à la couleur de l’eau, par W Spring... 2200080 Résumé météorologique de l’année 1895 pour Ge- nève et le Grand Saint-Bernard, par À. Kam- MESMANT :, . 2 4. eve -tee SC Idem (suite et fin)... :: 2 URSS Sur les rayons cathodiques sous l’action de forces magnétiques intenses, par Kr. Birkeland (avec la planche VIF). .:..:,..,.02S0 Nouvelles observations sur les actions électriques des rayons Rœntgen, par Henri Dufour. ..... 513 Le rôle des médecins genevois dans la vulgarisation de la vaccination, par le prof. Ad. d’Espine... 552 TABLE DES MATIÈRES. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE Observations diverses relatives aux rayons Rœntgen.. RLe Don: lLalamiérenoire: :..,4.14.1.Hee0ae. G.-H. Niewenslowski. Observation à propos de la note récente de M Le Bon, 26 naiss male G. Foussereau. Leçons de physique à l'usage des élèves de la classe de mathématiques spéciales, etc. ...... C.-E. Guillaume. Les radiations nouvelles, les rayons X et la photographie à travers les corps opaques. .... CHIMIE Louis Perrot. Dissociation du chlorure de zinc par A, Werner et H. Buss. Observations sur les éthers ben- ANDRE ABSOANMIOS. in etelehe ue ursrs ete nn Die die A. Werner et F. Bial. Sur l'acide hydroxylamine-iso- BURN RO Ce de et sun eau ee paife Me aa le Roland Scholl et G. Born. Action de lhypoazotide sur REP ROEC NRA 2e sole er dealer site 2 MUR ete le po St. de Kostanecki et J. Tambor. Constitution de la fisé- Eug. Bamberger. Sur la théorie des combinaisons dia- PAUO CT Re R C CPS L O E Le méme. Manifestations isomériques dans le groupe HEFCOMOOSÉSMAZOIQUES 5.102 0 AU Eug. Bamberger et Alfred Kirpal. Nitration des bases ASP TASSE Mr airleusale dns ne ge ee Eug. Bamberger. Sur la constitution des hydrates iso- ÉANTONTE ES ERR PRT R P E C te C. Jagerspacher. Sur les dérivés formazyliques....... Eug. Bamberger. Sur la nouvelle considération de Hantzsch des combinaisons diazohalogénées....... E. Winterstein. Sur deux hydrates de carbone extraits des champignons polypores..................... 995 Pages 159 163 163 364 467 596 TABLE DES MATIÈRES. Franz Feist et Hans Belart. Contribution à l'étude de la diacétylacétone.s ..…. ;....4 ee OR L.-P. Liechti, Ammoniaque dans les bouchons de liège Prianischnikow. Processus de la germination de la vicia SALIVA 4... 4000 sue TRE E, Schulze. Des combinaisons azotées des parties vertes et jeunes de la vicia sativa.. 1.15%." E. Winterstein. Des combinaisons que renferment les membranes des champignons et de quelques cryp- togames’ 5.20 DAS DAS M OPA St. von Kostanecki et J. Tambor. Sur l'4-cumaryle-phé- nylcélone: 24452. SL ROSE A. Cornelson et St. von Kostanecki. Action des aldéhy- des sur les cétones. ...:..:%,08 2 St. von Kostanecki et E. Oppelt. Sur quelques dérivés de la 2-oxybenzalacétophénone.................. Analyses des savons, du lait, thé, café et eau d’alimen- mentation. . 1144.00 LU SOUSSE Léon Lefèvre. Traité des matières colorantes organi- ques artificielles, de leur préparation industrielle et de leurs applications. :. .:,.... 0. CORRE H. Bablich et St. de Kostanecki. Sur les oxybenzalacé- tophénones.. ..,....4., JMS A. Bischler et H.-P. Muntendam. Dérivés de la phen- MiaZiNne, « - 24/ace osie Dos NAARSDTRERE G.-W.-A. Kahibaum. Obtient-on par la méthode dyna- nique les points d'ébullition normaux, ou bien des points d'ébullition correspondants à des liquides sur- Chanffés sus a5 4e 32 ECS E.-A. Schneider. Détermination de petites quantités de cyanale de potassium dans le cyanure de potassiu.». Eug. Bamberger et Edm. Renault. Nouvelle méthode de préparer le diazométhane............... Eug. Bamberger et Fr. Meinberg. Observations sur les matières colorantes:. -:......1::% 20680 R. Nietzki. Sur les dérivés amidés de la diphénylamine et leurs relations avec les indamines et les azines... Eug. Bamberger. Sur l'acide isocoumarine carbonique 268 365 366 367 369 369 468 468 469 469 469 470 470 472 TABLE DES MATIÈRES. E, Drechsel. De la préparation de la Ivsine........... Franz Feist et Hugo Arnstein. Homologues aromati- ques de l’éthylénediamine......... sa SR G. Lunge. Analyse colorimétri ue du fer. RCE + G. Born. Pseudonitrols et ete RUE Roland Scholl et Karl Landsteiner. Cétoximes obtenues par la réduction des pseudonitrols ............... Eug. Bamberger. Action du nitrosobenzène sur les com- MinaiSOnS-AMIAÉeS.. : ,... 1.4.0 2e ÉRRARE Karl Kippenberger. Recherche des Aloloies et des ae cosides dans les analyses légales de cadavres... .... F. Kehrmann et M. Tikhwinsky. Nitrotoluhydroquinone E. Bühm. Sur deux formes différentes de la diacéthyl- thymoquinone-dioxime .......... ER Nr ee A. Philips. Sur l'acide aminoquinoxaline- carbonique. . ZOOLOGIE Paslonbiou x Dittért Halan. 2. 057 Gun seat ET Leopoldo Maggi. Tecnica proustologica. ..,........ Re Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 19 décembre 1895.— Sulzer. Particularités de la vision bi- noculaire. — J. Briquet. Nouvel hybride, Bupleurum Guineti. — A. Brun. Observations sur les chaux hydrauliques. ........... Séance du 9 janvier 1896. — D' Prevost. Action pharmacologique de GRO NE oo bee on er cote SE OO OT Ron Séance du 23 janvier. — R. Gautier. Rapport annuel. — Ed. Sara- Dies REVERS NE SORTE NPA AIRE DPI AO Séance du 6 février. Scbiff. Études sur l'influence des nerfs sur la di- gestion stomacale. — Preudhomme de Borre. Pyrrhocoris margi- natus. — C.-E. Guye. Capacité des lignes électriques. — J. Bri- quet. Modifications produites par la lumière dans le géotropisme des stolons des menthes. — C. Soret. Expériences sur les rayons Rœntgen. — C. de Candolle. Neuvième volume du prodromus.. Séance du 20 février. -— V. Fatio. Quelques nouveautés relatives au genre Corégone en Suisse. — Briquet. Anatomie comparée de plu- sieurs groupes de Cramo-pétales. — Rilliet. Décharges des corps électrisés à l’aide des rayons Rœntgen.— Hochreutiner. Contribu- 81 82 269 269 598 TABLE DES MATIÈRES. tion à l'étude des acacias phyllodinés. — Soret. Pho‘ographies avec les rayons Rœntgen.— Van Berchem et Le Royer. Photogra- phies-avec les rayons Rœntgen...:....:...1...2.2.. Séance du 5 mars. — Chodat. Influence de la lumière dans le déve- loppement des sporanges et des conidies chez les Mucédinées. — Chodat. Nouvelles recherches sur l'Oscillatoria rubescens. — Bri- quet. Cas de fasciation compliquée d’une tripartition de la fleur chez le Ranuneculus Bulbosus. — Th. Lullin. Photographies de la veine liquide brisée. — Soret. Photographies par les rayons Rœntgen:. 1," .4.....20.ss00.-e-ese LE RE Séance du 19 mars. — Th. Flournoy. Types de réaction simple. — Ph. Guye et Jordan. Nouvelle: recherches sur la dispersion ro- tatoire. — Ph. Guye et Goudet. Superposition des effets optiques dans une même molécule active. — Ph. Guye et Guerschgorine. Pouvoirs rotatoires des corps isomères.— Ph. Guye et I. Welt. Dé- viations polarimétriques et indice de réfraction de diverses solu- tions de corps actifs. — L. Duparce. Diagnoses de quelques roches. — M. Tswett. L'emploi des permanganates dans la microtech- NIQUE ; 2 seras or sirte me etois e ele sine cle Ce RE EEE Séance du 2 avril. — R. Chodat. Évolution des Cœlastrum. . .... Séance du 16 avril. Th. Lullin. Photographies de monnaies par l'étin- celle. — C. Soret. Particularité remarquable présentée par une épreuve radiographique. — A. Delebecque. Ravins sous-lacustres des fleuves glaciaires. — L. Duparc. Roches éruptives dela chaîne de Belledonne. —- C. Schépiloff. Moyen économique de se pré- server de l'humidité des sous-sols. ........................ 281 475 483 484 Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 14 novembre 1895. — C. Græbe et P. Schestakow. Cons- titution de la chrysocétone et du chrysène. — F. Reverdin, H. Kanffmann et de Vos. Dérivés des carbonates et des phosphates de naphtyle: 5 NT RE ER NE PEER PEER Séance du 18 décembre. — P.-A. Guye. L'argon. — C. Græbe et M. Leonhardt. Dérivés de l'acide hémimellique. — O. Hinsberg et P. Koller. Réactions des orthodiamines aromatiques avec les aldébydess, 240.0 LS MS 00 ee ON SORERRE see Séance du 16 janvier 1896. — P. Binet. Toxicologie comparée Fe phénols. — F. Kehrmann. Constitution et nomenclature des indn lines. — O. Hinsberg. Considérations sur ie groupe azoïque.... Séance du 13 février. — C. Margot. Sur quelques propriétés de l’alu- minium. — E. Ackermann. Dosage du 1ésidu sec du lait, du vin, de la bière, etc. — O. Hinsberg. Quinoxalinophénazine... 84 86 289 294 TABLE DES MATIÈRES. 599 Pages Séance du 12 mars. — Ph.-A. Guye et C. Jordan. Études polarimé- triques. — F. Reverdin. Dérivés de l’anisol. — C. Græbe et F. Ullmann. Orthooxybenzophénone........................., 581 Séance du 21 mai. — R. Pictet. Les phénomènes chimiques aux bas- RESÉREMPOLAUUTOBE SC ee mo me detre etai ele eee 533 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Séance du 6 novembre 1895. — F.-A. Forel. La catastrophe de l’Al- tels et la prévision des catastrophes glaciaires. — H. Dufour. La recoloration des Alpes après le coucher du soleil.......... 165 Séance du 20 novembre. — Douxami. Etude sur le bassin mollas- sique de Ste-Croix. — D'Kunz-Krause. Formation d’acide prus- sique par l’action à froid de l’acide nitreux sur les acides orga- niques non saturés. — Jules Amann. Recherches sur le bacille de la diphtérie — Henri Mæblenbruck. Réducteur de potentiel. — S. Bieler. La fausse côte. — Paul Jaccard. Considérations criti- ques sur les bases du Darwinisme........................ 166 Séance du 4 décembre. — Ch. Dufour. Sur la scintillation des étoiles. — Bübrer. Le climat du canton de Vaud (1° partie). — F.-A. Forel. Moyens de prévenir un nouvel éboulement de l’Altels. — L. Gauthier. Le tremblement de terre du 1° novembre........ 172 Séance du 18 décembre. — F.-A. Forel. Transparence du Blauseeli. — Bübrer. Le climat du canton de Vaud.................. 179 Séance du 8 jansier 1896. -— Bührer, pharmacien. Le climat du canton de Vaud. -— Paul Jaccard. Trois cas de tératologie végé- tale. — H. Dufour et Bührer. Observations actinométriques en 1895. — Guillemin, ingénieur. Produits dégagés par les poêles à pétrole. Eau absorbée par le coke.........,.....,........ 371 Séance du 22 janvier. — Henri Dufour. Conférence sur les rayons X. 380 Séance du 5 février. — E. Chuard. Action de la diastase oxydante dans la maladie des vins cassés. — Henri Dufour. Expériences faites au laboratoire de physique de Lausanne sur les rayons X. 381 Séance du 19 février. —- Les tremblements de terre observés en 1895 dans le canton de Vaud. —- Paul Mercanton. Marmites de géants EU PÉROTONENMEN CEE He OU LP SEE ENONCE 574 Séance du 4 mars. — J. Amann. Lois de variations organiques .— F.-A. Forel. Publication de M. de Simony. — Le même. Sur la présence de nombreux coléoptères dans la glace du parc de Mor- ges. — J. Epper. Effets de la correction des eaux du Jura pour le lac de Morat. — Le même. Résultais de la correction du lac de Mærjelen. — Forel. Les plus grandes vagues observées sur le RAA SE aie eee eee ei ee AIT ne ee 577 600 TABLE DES MATIÈRES. Compte rendu des séances de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel. Pages Séance publique du 28 octobre 1895, au Locle — M. de Tribolet. La vie et les œuvres d’Aug. Jaccard. — Léon Du Pasquier. Avalan- che duglaciernde L'Altels Re EEE D Te 184 Séance du 7 novembre. — Ed. Cornaz. Renseignements statistiques sur la variole et les vaccinations à Budapest. — L. Rollier. Carte géologique 1 : 25,000 de la chaîne Chaumont-Chasseral. — A. Perrochet. Gentiana campestris L. — R. Chavannes. Sur l’entuf- fement en eE te CCR RE RER 187 Séance du 21 novembre. — Billeter. Maladies des vins de Neuchâtel 1893. — Arndt. Calcul des forces perturbatrices dans la théorie des perturbations séculaires...........,.......... EE 188 Séance du 5 décembre. — Ed. Elkess. Ruptures de Hate métalli- ques. —— M. Moreillon. Abies pectinata...,.......,....,... 384 Séance du 19 décembre. — S. de Perrot. Rendement périodique de notre vignoble. ...... A ÉRRE N nn EEE ET D Cod, à NB dE 385 Séance du 9 janvier 1896 .— L. Isely. La géométrie non euclidienne. 387 Séances des 22 janvier et 13 février. — Weber. Expériences de Rœntgen sur les rayons X ........ DD OA À 10 0 END ÉRIC dc 391 Séance du 27 février. — G. Borel. Cécité visuelle. — F. Tripet. Section d’un tronc de Glycine. — Léon Du Pasquier. Avalanche de AIRIS EE EL EN EEE TR Er OCR 391 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de décembre 1895 .......... POARE PRO RER" 89 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de janvicr 1890... 5400 SR OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de février 1896. . ..... MC LE PRER REP ere OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant je mois 116 mars MODEM TEE stereo de res OT OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES “at le 1 mois d'avril 1896... sense ee done 18/08 sosie es M HOLOCIQUES UT le mois de Mai TS 0Ghe Le eue ÉCOUTER + 2 LÉ ECS UIUL 3 5185 0 OR ge À Ja / “ { … A | de