Eït 1922 SN TT RTE La Le 4 DUPLI pu CONSERVATC % LOL AIN r FU ‘ ARCHIVES Ro. DES | | | _ SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES È \ 1 À DE LA BIBLE tOTHÈQUE nrTm DCTATICNE DE | GENEVE III 14 [ee VESIU EST-i8Es Es . DUPLICAT nt. | DU COMSERVAT + AE AANVTEHOFEEZ [0 ; PONS Ca à a, Société générale d'imprimerie, Pélisserie, 18 # : 0 LGLITAM Tac EH GERS ES ) “2 D SMDTAVS. : is 3 Do, eZ RE Es | es. =... T4 EC g © 1 da ; els : : L BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT QUINZIÈME ANNÉE QUATRIÈME PERIODE TOME TRENTIÈME FATOUIRE LA SE STE ES — 2 a LE à LIBRaRY ©° +. Ste) "he new vuex © BOT7 per BETAMIE AL ET FES NA Ë GASDIEr Le HE GENRE EE PU LS x n Li GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE. 18 PARIS LONDRES NEW-YORK H. LE SOUDIER DULAU & C° 174-176, Boul. St-Germain G. E. STECHERT 37, Soho Square 9, East 16th Street Dépôt pour lALLEMAGNE, GEORG & Ci, à Bare 1910 VENDU EN 192: | à L) L j . 1 U ‘ REPLI À: ONE E | se TEE Arr 3 ane 20 HAUMA AMAISMIUO TMAO i Musa JUTAI GMA pénis torse impr élire M AMAITALAT. MOT TT TAVA4 3% RP TS VU Q ja @] fYrarñet.l | : V4 À your War AT VAT PERS ta MA FOR ils] HA Ne F J 27 ” vs {3 ‘ ” RE URE #h qi 2e, CA At 40 AUA ,2AVIHOMA 2CP TEA IL ne 0 HOW CE COUPAUR “21H | TANLONTE M à Q AA LE Ha Lu 04 SUR Er} ÉD teer mraugé ode8 :1€ plans 0-18 ant (4 niet 200 à DAONO AUD AMIIIA NT. 10 1008 mer BA : Par 16e LE ce ANT c CE alt Ds TT : pres RG AT -VUMEY | É CA É J de, Ne T'E GÉOMÉTRIE DES FEUILLETS PAR LIRRARY On doit à M. R. de Saussure la conception trés remarquable d’une Géométrie à six dimensions dont l'élément est le corps solide de l’espace ordinaire, ou le feuillet. Dans diverses publications, et tout récem- ment encore dans un travail inséré aux Mémoires de la Sociélé de physique, M. de Saussure à montré les “analogies très curieuses qui existent entre la Géométrie des feuillets et la Géométrie réglée de Plücker. Ces analogies apparaissent avec une entière évidence par l’emploi des coordonnées au moyen desquelles M. Bri- card a défini la position d’un trièdre d’axes rectan- gulaires.: Dans une étude parue dans les Nouvelles Annales *, M. Bricard est parvenu le premier à dé- finir la pentasérie la plus générale de feuillets qui est, pour l’espace feuilleté, l'équivalent du complexe linéaire de la Géométrie réglée. Toutefois les démons- trations d’existence et les principales propriétés des pentaséries générale et spéciale sont présentées par SM. Bricard à l’aide de calculs relativement assez Z complexes. x5— | Exposé résumé de la Géométrie des feuillets. Mém. Soc. er Phys. et d’hist. nat. V. 36, 1910, p. 212-266. > ® Sur la Géométrie des feuillets de M. René de Saussure, étude “Zanalytique. Nouv. Ann. de Math. 4e série, t. X, 1910. 6 NOTE SUR LA GÉOMÉTRIE Je me propose de montrer ici comment ces compli- cations ne sont pas indispensables, mais disparaissent presque entièrement quand on emploie d’une manière uniforme les notations du calcul des quaternions. En _agissant directement sur les quaternions q eux-mêmes, sans les décomposer en leurs éléments scalaires et vectoriels Sg et Vg, la définition et les propriétés essentielles des pentaséries s’établiront en quelques lignes. Commençons par rappeler quelques résultats bien connus sur les diverses manières de décomposer le déplacement fini d’un corps solide en une rotation suivie d’une translation ; une de ces décompositions fournira le mouvement hélicoïdal équivalent. Soit un système Q d’axes fixes O X Y Z porteurs de trois unités quaternionniennes 4, 7, k, donnant lieu aux relations connues ÿ — k, Jk—1, ki — 7. Soit, en outre, un deuxième trièdre « d’axes mobiles oxyz. Le passage de la position Q à la position w peut être réalisé comme suit. On fera d’abord tourner Q autour de l’origine 0, de manière à en rendre les axes parallèles à ceux de w. Cette rotation est définie par un certain quaternion g, tel que tout vecteur b issu de l’origine se transforme par cette rotation en geq" ". En second lieu, et lorsque Q a subi la rotation pré- cédente, avançons-le le long du vecteur 5 = Oo par un mouvement de simple translation. La succession des opérations (+, g)amène le trièdre Q en coïncidence avec w. Sig et s sont donnés, le premier comme 1 Dans les produits de facteurs quaternions, je suppose les opérations exécutées de droite à gauche. DES FEUILLETS 7 quaternion, le deuxième comme vecteur, la position ”» est complètement définie. Réciproquement, à une position w donnée correspond un vecteur sunique.Quant à q sa définition ne le détermine qu'à un facteur numérique prés tout à fait arbitraire. Le plus ordinai- rement on choisira ce facteur, de manière que |g| = 1. Dans ce cas, si on appelle l’angle de la rotation, on aura Sg — COS : pour Vg, sa longueur est sin ce et ce vecteur agit dans la direction de l’axe rotatoire. Si maintenant on désire remplacer le mouvement (a, 4) par uñe rotation g' exécutée autour du point 7, en faisant suivre cette rotation d’une translation v, on aura à résoudre l’équation 2 + qe) Q' +0 = 5 + qpq 7, (1) dont les deux membres représentent la position finale de l’extrémité du vecteur 2, lorsqu'on soumet ce vecteur à l’une ou l’autre opération. La condition (1) doit être identique, quel que soit ,. Elle se dédouble donc et donne g —q, puis Do — Tir. (2) Quel que soit le choix du point r, on tirera de (2) une valeur de v, car le second membre a évidemment zéro pour partie scalaire. Le problème, on le savait d'avance, admet ainsi une infinité de solutions. Cherchons dans cette multiplicité, celle des solu- tions qui correspond au mouvement hélicoïdal. Pour un pareil mouvement, la translation v s'exécute dans la direction de l'axe rotatoire Vg. Ainsi, & étant un nombre, on doit avoir v = a Vq. 8 NOTE SUR LA GÉOMÉTRIE En substituant cette valeur dans l’équation (2) écrite sous la forme (o-v) q = tq — gr, (3) on remarquera que le second membre est encore un vecteur. Il vient donc Soq — Svq = — a (Vq}?, d’où 2e. 2004 18 504 a = (as et v—— V ” ce qui définit entièrement la translation du mouve- ment hélicoïdal équivalent au déplacement (5, q). Pour trouver l’axe du mouvement hélicoïdal, il faut encore déterminer le vecteur + d’un de ses points. Mais la condition qu’on vient d'utiliser S(3 —v)=0 s'écrit également S(o—v)Vg = 0; sous la nouvelle forme elle montre la perpendicularité des vecteurs s — v et Vq. D'autre part, le second membre de l’équation (3) se transforme de suite en 2V(+Vq) et représente, quand r varie, un vecteur quelconque perpendiculaire sur Vq. Ainsi donc, sous la seule condition S(s —%)q — 0, les deux membres de (3) peuvent être identifiés par un choix convenable du point +. Il va de soi que toute solution + en fournira une infinité d’autres comprises dans la formule générale ++ xVg, où le nombre x reste indéterminé. Soit maintenant à résoudre la question suivante : Dans quel cas le mouvement (5,9) peut-il être produit par une simple rotation ? La réponse est immédiate, puisqu'il faut et suffit alors que la translation v du mouvement hélicoïdal équivalent soit égale à zéro. La solution est donc sim- plement S5q = 0. DES FEUILLETS 9 Voici un nouveau problème presque aussi simple. Dans quel cas les deux tièdres w(s,q) et w(s',q) sont- ils réciproques, c’est-à-dire dans quel cas peuvent-ils être amenés l’un sur l'autre par une simple rotation ? On se placera d’emblée dans les conditions du problème précédent en remarquant que si l’on prend # comme système de référence au lieu de Q, Îles coordonnées (>, Q) du trièdre w seront données par les formules 2 —=0-06, Q— qq". Ainsi la condition de réciprocité S(5Q)—0o s'écrit encore S.(5'-6).9'q7i = 0. (4) Si enfin, et on peut toujours l’admettre, les qua- ternions get g' ont l’unité pour module, on a identi- quement LC fo (EL QUE et par suite l'équation (4) peut prendre la forme symé- trique SGH S.(a0)q = 0: (5) Coordonnées de Bricard. — Tout ceci étant bien compris, il devient désormais facile de retrouver les divers théorèmes de M. Bricard. Au lieu de définir la position w par rapport à Q au moyen des éléments set g, M. Bricard arrive au même but en supposant les quaternions so et sq décomposés en leurs parties scalaire et vectorielle, ainsi q=p+ik-+tju + kr. | 5q = rail + jm + kn,) Les coordonnées de “ sont alors les huit nombres (4, À, m, u..…..); en posant l'égalité 5 ==(6q)g *, le (8) 10 NOTE SUR LA GÉOMÉTRIE second membre doit être un vecteur comme le premier et la chose n’aura lieu que si S(cg)g"" — 0. Mais on a GS PÉSNE R (9) S (sqg)q ot = pr + IX + my + nv. Ainsi les huit coordonnées de Bricard sont arbi- traires sous la seule condition D + my + nv + rp = 0. Etant donnés deux trièdres w(l,2,...), ®(l,N,....), on trouvera la condition de réciprocité en substituant dans l'égalité (5), les valeurs (8) et (9) pour og et 4, sg etg—'; on à alors immédiatement IH UX Æ my + m'u +. = 0. (40) Pentasérie linéaire. — Soient deux quaternions fixes a et b, la totalité des trièdres w—(0q) vérifiant une relation telle que | S [a + 86] q —0, (14) constitue ce qu'on appelle une pentasérie linéaire. Cette définition ne dépend pas du système d’axes Q— 0xyz employé comme système de référence. En effet si Q'=—0'x'y'z" est un second système de référence et que (—x, p7!) représente la rotation et la translation amenant Q sur Q', le mouvement (o',9') conduisant Q’ sur w s'obtient immédiatement par les formules el DE CU { = gp; ou 5 =060 —4, TT J'are et ces valeurs introduites dans l’équation (11) de la pentasérie la transforment en une équation toute semblable S [e’ + b'5] q = 0, (12) DES FEUILLETS A1 dans laquelle les quaternions constants a’ et b' ont les valeurs a'=p-t(a — ba), ben tD. (43) Il est clair, d’après l’équation (11) et les formules (8), que l’équation de la pentasérie en coordonnées bricardiennes est du premier degré et de la forme AL Bm + + AXE Bu +. = 0. Il résulte aussi des mêmes calculs que les coordon- nées (l,2,m,u....) d’un triédre subissent une transfor- mation linéaire quand on change le système des axes coordonnés. Cherchons à obtenir une définition géométrique de la pentasérie en faisant le changement d’axes dont il vient d’être question. Prenons p — b et 4 —Vp”'a; alors dans la formule (12), on aura b'— 1 et a’ ne sera plus qu’une quantité scalaire que nous désigne- rons par f. Effaçons les accents dans l’équation (12); l’équation de la pentasérie se présente alors sous la forme S (f + 06) q = 0. (14) Si f est nulle, elle se réduit à Ssg — 0. La penta- série, comme on l’a vu ci-dessus, comprend dans ce cas l’ensemble des feuillets réciproques d’un feuillet fixe donné servant de système d’axes coordonnés ; c'est une pentasérie spéciale. Si f n’est pas nul, supposons pour simplifier g, = 1, ce qui est une hypothèse indifférente. On a alors Sg— cos 4/2, formule dans laquelle freprésente l’angle de la rotation g. De plus, on a démontré plus haut que la quantité Ssq S’obtient en multipliant l’un par l’autre sin 0/2 — y — (Vg)’ et la grandeur h de la translation 12 NOTE SUR LA GÉOMÉTRIE du mouvement hélicoïdal équivalant au déplacement (og). L'’équation (14) revient donc à cette autre h sin 6/2 + f cos 8/2 = 0, ou, simplement htq 8/2 — constante. (15) Telle est, en effet, la définition géométrique donnée par MM. de Saussure et Bricard pour la pentasérie linéaire la plus générale. Complétons cette définition en cherchant le lieu des feuillets de la pentasérie qui sont attachés à un point fixe donné. _ Prenons ce point comme origine du deuxième trièdre Q'; l'équation de notre pentasérie se présente sous la forme (12), et pour tous les feuillets cherchés gs — 0. Quant à a’, on peut le réduire à un simple vec- teur; il suffit pour cela de choisir p, c’est-à-dire l’orientation du trièdre Q', de manière que S p-1 (a — bx) = 0, et le choix est évidemment toujours possible. La condi- tion à satisfaire par q' devient alors, au lieu de (12) : S a'g.= 0. .ou,,.S(a'Yq') = 0: Cette équation signifie que les axes des diverses rota- tions g' sont dans un même plan perpendiculaire au vecteur a’. En d’autres termes, le lieu des feuillets attachés en un point par la pentasérie est un couronoïde à point fire. Soit, en second lieu, à déterminer l’ensemble des feuillets de la pentasérie qui appartiennent à un plan fixe donné. DES FEUILLETS 13 Supposons qu'on ait choisi les axes de manière que Q soit un des trièdres cherchés, le plan fixe étant celui des æy. Pour le trièdre Q, on ag —1, 3 —0 ; ainsi dans l’équation de la pentasérie (14), @ doit être un vecteur, ou bien a = ia + jb + kc. Pour tout autre trièdre remplissant les conditions de l'énoncé, on doit avoir 6 = iX +- jy, (46) qg = cos 0/2 + k sin 0/2; (47) æ, y, 0 sont les coordonnées de l’origine o de ce trièdre, 0 l’angle de rotation. La formule (17) indique que cet axe est parallèle à oz. On tire ensuite de (16) et (17) 6q = à (x cos 6/2 + y sin 6/2) + j (y cos 6/2 — x sin 6/?), et en substituant les valeurs précédentes dans l'équation de la pentasérie (11), on obtient immédiatement un résultat de la forme A (æcos 8/2+ysin 0/2)+B (xsin 0/2-ycos6/2)+Csin 6/2=0, (18) équation qui est celle du couronoïde dans le plan oxy. Ainsi les feuillets de la pentasérie qui se trouvent dans un plan donné forment un couronoïde. Cherchons enfin le lieu des feuillets attachés par la pentasérie à une droite fixe qu’on peut prendre comme axe des z. On à alors, pour les feuillets cherchés, g= cos D + k sin à, o—hk, 5q = —h sin à + hk cos = 14 NOTE SUR LA GÉOMÉTRIE DES FEUILLETS. 8 représentant toujours l'angle de rotation du feuillet par rapport à la position initiale OXYZ, et h son dépla- cement le long de OZ. Les coordonnées de Bricard de nos feuillets sont ainsi 6 For 6 STATE n=h cos =. = RhBIn en les substituant dans l'équation linéaire de la penta- série, nous obtenons un résultat tel que 6 146 A CRTC LE A cos s + B sin > + n(a cos ; + B sin ;) 10. Cette équation peut évidemment être réduite à la forme htq s =. A, identique à (15), par un choix convenable de l’origine O sur l’axe OZ, et de l’orientation du système OXY autour de cet axe. Je bornerai ici ces brèves remarques, mon seul but, dans cette Note, étant de montrer avec quelle rapidité s’obtiennent les résultats de MM. de Saussure et Bri- card par l’emploi systématique du calcul des quater- nions. ETUDE THERMOMAGNÉTIQUE SUR LES RERO =NICKRE LS PAR Félix HEGG Ingénieur-mécanicien diplômé (Suite et fin!) Alliages réversibles J'ai tenu, pour ces alliages, à prendre les points dans un ordre absolument quelconque, non celui indi- qué par les tableaux, ne m'inquiétant pas si J'étais dans la période de chauffage ou de refroidissement. Les résultats, ainsi que le prouvent les fig. 4 et 54, déterminent avec sûreté les courbes d’aimantation en fonction de la température ; les petits écarts que l’on y remarque parfois sont de l’ordre de grandeur des erreurs expérimentales. Nous ne sommes pas en présence, comme l'ont cru divers auteurs * de deux points de transformations 1 Voir Archives, juin,t. XXIV, p. 592. ? Osmond par exemple : Voir à ce sujet la Rev. gén. des sc. pures et appliquées, 1903. T. XIV, p. 863 et suivantes. Au contraire MM. Gürtler et Tammann disent : « Osmond hat bei der reversibelen Umwandlung durchwegs einen Unterschied von 30° à 40° in den Temperaturen, bei denen die Magnetisier- barkeiït beim Erhitzen verschwindet und beim Abkühlen wieder- kehrt gefunden, während wir die Unterschiede viel geringer oder gar nicht fanden» (Zeitschrift für anorg. Chemie B. 45, $S. 211, 1905). 16 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE inverses, rapprochés, mais bien d’un seul ; nous dési- gnerons par là le point d’intersection de la courbe des 1°, extrapolée sur l’axe des températures, ceci pour ÉHESRRSCE LENS Ten 200 400 3® Er] 3) F0 av 100 Fig. 4 un champ magnétique de 10000 gauss, que nous avons arbitrairement choisi, comme il a été dit plus haut. Il peut paraitre intéressant de voir l'allure qu'offrent les courbes d’aimantation, prises en fonction du champ extérieur en maintenant la température du corps cons- tante, et de comparer entre elles plusieurs de ces isothermes. Je n’ai pas voulu faire ici une étude quantitative de l'approche à la saturation, mais seulement montrer les caractères généraux qui se sont présentés chez tous ces alliages, sans exception ; ces recherches, dans 17 SUR LES FERRO-NICKELS, — Juillet 4940. XXX. ARCHIVES, t. 18 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE lesquelles n’entrent que des différences de grandeurs à peu prés égales, demandent un soin extrême dans l’élimination des erreurs qui auraient pu s’y glisser, et, en première ligne une constance absolue de la tempé- rature, ce qui eût rendu difficilement réalisable la pré- sence continuelle du courant d'hydrogène. Maigré cela, toutes les courbes se rapportant soit au fer, soit aux autres échantillons, ont présenté un grand intérêt ; les fig. 6 à 13, dans lesquelles les valeurs du moment magnétique de l'unité de masse sont repor- tées en unités C.G.S., nous en fournissent une image très claire ‘. Les différentes courbes d’un même alliage ont au début une région commune, ascendante, ne dépendant que du champ de l’aimant et de la forme de la subs- tance, et pour lesquelles l’aimantation croît presque proportionnellement à H. L’inclinaison de cette pre- mière partie ne dépend que de la forme du corps et de ses facteurs démagnétisants. Si l’état magnétique de la substance est proche de la saturation, ces courbes s’écartent d’abord lentement de la direction initiale, puis se coudent assez brusque- ment et s’approchent asymptotiquement de l’aimanta- tion à saturation ; une augmentation notable du champ magnétique ne provoque plus qu’un gain de quelques unités. Dans les champs relativement forts de l’électro- aimant, les courbes peuvent être remplacées approxi- mativement par des droites qui, aux températures ! Nous avons représenté le moment magnétique de l’unité de masse par la lettre 6 ; I désigne au contraire l’aimantation par unité de volume. SUR LES FERRO-NICKELS. 19: ÂAllage DZ Fer. 100% Hikel Re EE) Dee mm: mu — Svyar CL 20 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE pps Fer : » Alger 20€ 60 % flrckel Fig. 10 ordinaires, sont presque parallèles à l’axe des champs. L'inclinaison de ces dernières augmente progressive- ment, à mesure que l’on s’élève dans léchelle des températures, jusque dans la région de perte du ferro- magnétisme sollicité. Des expériences faites après coup Alliage. 50x Ler: 50% Nickel Fig. 11 SUR LES FERRO-NICKELS, 21 Allxge 507 Fer. 102 Nickel dans la neige carbonique et l’air liquide m'ont permis de vérifier ces faits en ce que les courbes étaient presque horizontales. DE PE DS ERREUR " 292 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE Dans les figures précédemment citées, les courbes AB représentent les valeurs auxquelles doit correspon- dre le champ de l’électro-aimant, si l’on veut obtenir aux différentes températures, c’est-à-dire aux diffé- rents états magnétiques du corps, 10000 gauss comme composante active du champ à l’intérieur de l’ellip- soïde ; la méthode dont je me suis servi pour ces cal- culs est celle indiquée p. 617, t. XXIX des Archives. En assimilant les valeurs de l’aimantation à satura- tion à celles obtenues dans un champ de 10000 gauss, les points d’intersection des isothermes avec les courbes ci-devant citées déterminent la variation de & en fonc- tion de la température. Une étude comparative des courbes qui y sont contenues montre que tous les alliages réversibles présentent les mêmes particu- larités. Le chauffage de la substance occasionnait aux basses températures une perte lente de magnétisme, augmen- tant progressivement d'intensité, pour tomber brusque- ment dans le voisinage du point de transformation. Ces courbes, tournant leur concavité du côté de l’axe des températures, rappellent, par leur allure générale, la courbe théorique : elles sont plus coudées que cette dernière et s’en approchent d'autant plus que la proportion de fer augmente. Pour 60 ‘/, on remarque une coincidence assez bien marquée. J'ai admis comme point de transformation de la substance l'intersection de la courbe : c° = f(T), extrapolée sur l’axe des températures, et non le point qui correspond à ç = F (T) car la première seule est sensiblement rectiligne et se prête à cette opération. On obtient ainsi la température de disparition du ferro- SUR LES FERRO-NICKELS. 23 magnétisme avec une assez grande approximation, que la connaissance de la constante de Curie permettrait seule de discuter. L'air liquide et la neige carbonique m'ont permis de descendre suffisamment bas dans l’échelle des températures, pour qu'une extrapolation de l’aiman- tation soit tolérée jusqu’au zéro absolu. J'ai donné dans le tableau de la page 29 les différentes valeurs de 1,, obtenues par cette extrapolation, ainsi que les points de transformation des alliages déterminés direc- tement par la variation de l° en fonction de la tempé- rature. A cet effet j'ai représenté dans la fig. 14 les courbes 4° — fÎ(T) se rapportant à tous les ferro-nickels réversibles. L'aspect qu'offre l’aimantation absolue, prise comme fonction de la teneur, vient alors témoigner en faveur de la théorie allotropique de M. Osmond. Pour les alliages réversibles, 5, variant linéairement avec la teneur, on peut conclure que ces derniers ne sont probablement, au zéro absolu, que de simples mé- langes. La fig. 52 montre aussi différentes courbes corres- pondant aux températures 300, 500, 600", etc., donnant la variation de l’aimantation en fonction du pourcentage. Il est clair que de ces isothermes, on ne peut pas conclure grand’chose et que seule celle pour T — 0 à une signification scientifique simple. Nous avons déjà signalé les particularités que pré- sente spécialement le ferro-nickel à 40 ‘/, : la coïnci- dence presque parfaite existant entre la courbe de variation de magnétisme de cet alliage et celle déduite 30000 24 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE de la théorie. Qu’adviendra-t-il si nous augmentons la teneur en nickel? Pour m’en rendre compte plus aisément, j'ai super- posé, dans la fig. 15, tous les résultats se rapportant aux réversibles. Pour pouvoir comparer entre elles des grandeurs différentes, ayant même signification, il était nécessaire de prendre des unités communes ; comme ordonnées à \° nous pouvions porter la valeur de (5) en fonction de 0 SUR LES FERRO-NICKELS 25 T : TP a ce qui assurait ainsi deux points communs à toutes les courbes, ou bien faire correspondre au point de transformation les tangentes avec celles de la courbe théorique. C’est ce dernier procédé qni m’a semblé préférable, car la théorie du ferromagnétisme, décou- lant de celle du paramagnétisme, doit être satisfaite, en premiéré ligne, dans le voisinage du point de trans- formation ; il est fort possible que le corps subisse, à mesure que la température s’abaisse, une transforma- tion graduelle réversible, qui en altère les phénomènes. Peut-être l’écart que présente le fer et le nickel dans la variation de leurs propriétés magnétiques, com- parées à celle de la magnétite provient-il de là. Ceci dit, la fig. 15 montre nettement que, plus on 26 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE augmente la proportion de nickel des échantillons, plus les courbes s’éloignent de la courbe théorique a. b. c., et plus elles ont la tendance àse couder. Même l’alliage à 60°/,, qui, jusqu'à la température ordinaire se super- pose à &. b. c., s’en écarte ensuite légérement. Il ne faut naturellement pas songer à faire, au moyen de cette figure, une étude quantitative : les expériences très délicates dans le voisinage du point de transformation, et d’autre part, les lectures relative- ment faibles de cette région, peuvent fausser dans une large mesure, la détermination de la tangente. J'ai mesuré les valeurs de ces différentes tangentes, et les ai transcrites dans le tableau de la page 29, en colonne XI. Si maintenant nous représentons graphiquement la fonction 9 — f (‘/, Ni), en choisissant la teneur en nickel comme paramètre variable, nous voyons (fig. 16) que la courbe ainsi obtenue offre un aspect parabolique, avec un maximum très bien marqué, se trouvant dans le voisinage de l’alliage 66 ‘/,". Cette courbe à été étudiée à plus d’une reprise par MM. Gürtler et Tammann, À. Dumas, Guillaume, Osmond, L. Dumas : elle a été trouvée généralement inférieure à celle résul- tant de nos recherches, et accusant un parallélisme assez prononcé avec elle. Les différences entre les ordonnées s'expliquent facilement en se rappelant que tout corps étranger qui se trouve mélangé, même en minime quantité, au fer ou au nickel, où à l’un quelconque de leurs alliages, a t W. Gürtler et G. Tammann. Zeitschrift der anorg. Chemie. B. 45, p. 211 et suiv. 1905. SUR LES FERRO-NICKELS. = Î te pour effet d’en abaisser sensiblement la température de transformation. POSSbSsSRE SSSR ALREN 1ENSR/AR NE J& NS Va Lu es olenxes © ” de MT A Dumas » AIT. Guertler et Tañann ] Ù J'ai transerit dans la fig. 16 les résultats publiés par M. A. Dumas”; ceux-ci qui furent également obtenus 1 A, Dumas. Voir Thèse Zürich. 1909. 28 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE dans les laboratoires de l’Institut de Physique de Zürich, coïncident à peu près avec les nôtres. Les deux courbes, se rapportant aussi bien l’une que l’autre à des alliages très purs, sont voisines, tant que la teneur de fer ne dépasse pas 45 ?/, ; de la région maximum, elle s’écartent progressivement, pour accuser, aux environs de 60 */, de fer, une différence de 70 à 80. Cet écart, qui reste inexpliqué, doit être attribué probablement aux méthodes. La courbe publiée par MM. Güertler et Tammann est analogue, tout en restant inférieure, à celle que l’auteur précédemment cité a obtenue par la méthode calorique, et à celle que nous avonsrelevée. M. A. Dumas attribue cet écart à la matière différente, il remarque aussi fort judicieusement que «la position des points de transformation, loin d’obéir à la loi des mélanges, varie avec la teneur suivant une loi encore imparfaite- ment définie ». Avant de discuter les ferro-nickels irréversibles, nous pouvons encore remarquer que les courbes d’ai- mantation des alliages 100-, 90-, 80- et 70 ‘/, de nickel, c’est-à-dire correspondant à la région ascen- dante de la courbe de transformation, se superposent complétement, si par un choix approprié d’échelles on fait correspondre les points de transformation et l’ai- mantation à saturation au zéro absolu. Si la proportion de fer augmente, ces isopèdes seront de moins en moins coudées, elle ne se superposeront plus mais s’approcheront sensiblement de la courbe théorique. SUR LES FERRO-NICKELS. 29 ] r [ | Ï | I LEMITTE IV Vu lv | VI I VII IX X XI PL Gal re 0e he 0 28 | Masse Tang No |Fe‘/o|Ni/ Cent. | Cent! Cent. | Cent Dens. Go gr. (ouse) RS OS OS LORS RES RS me 8.86 | 58.8,0.6678 | 49.8 gr | 40! 90! 7531480| | |8.60 | 80.6,0.6607:/,| 30.6 qu | 20! 80) 825/562/ | |8.39 \103.110.6631 | 44.2 IV | 30) 70) 888613 8.39 127.1 0.632214, | 60.3 V | 40! 60! 872 599 8.29 146.8 0.6042 | 78 VI | 50! 50) 800 527| 8.05 169.20.6145 | 86.5 VII | 60-40) 638 365 11.63?.184.2,0.5969 | 91.5 VILL 1100 01031 758 (1.875,223.2 10.593891), | 8 8 IX | 70) 30) 400 127) 806,533/8.06 203.6 0.6247 X | 80) 20) 491,218] 898162 5 | 10) 805 532/1003 130,7.89 /221.0,0.6204 6° représente le moment magnétique de l’unité de masse pour T—0. 02 (210.80.5872 | | Alliages irréversibles Tandis que ceux qui nous ont occupés Jusqu'à main- tenant montraient, aux différentes températures, une variation réversible des propriétés magnétiques, et de toutes celles qui en découlent, il n’en est plus de même, dans la seconde catégorie d’aciers au nickel qui, ainsi que l’indique leur nom, présentent des différen- . ces essentielles, suivant que l’on se trouve dans la période de chauffage, ou dans celle de refroidisse- ment. Le diagramme des phénomènes magnétiques de l’un 30 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE des aciers au nickel rappelle, dans ses grandes lignes, une courbe d’hystérésis, rabattue de 180”; les fig. 47, correspondant à un champ intérieur de 10.000 unités en rendent compte, et montrent que les surfaces des cycles s’aplatissent et que l'irréversibilité diminue progressivement, pour disparaître dans le fer. Les courbes supérieures & b c qui désignent les valeurs successives de l’aimantation pendant la période ascendante, sont analogues à celles du fer et des réversibles, et semblent ne presque pas dépendre du temps, tant que la disparition du magnétisme s'effectue lentement. De la région c où ces courbes commencent à se cou- der, la réversibilité disparaît, l’état du corps n’est plus fonction seulement de la température et du champ, mais aussi du temps, qui joue ici un rôle prépondé- rant. Si l’on continue à chauffer, la substance perd alors les dernières traces de son magnétisme, et le point de transformation ascendant est atteint. Lors de la chute des températures, les propriétés magnétiques et autres garderont un certain temps leurs caractéristiques paramagnétiques, tant que le point de transformation descendant 8, n’aura pas été dépassé, après quoi, l’aimantation, apparaissant pres- que subitement, présentera au début une marche ascendante très rapide et très peu stable. Si l’on prend la précaution d'amener le corps à une température suffisamment basse, pour obtenir de nouveau, lors dû chauffage, la valeur primitive de l'intensité d’aimanta- tion, le cycle sera fermé, et l’on pourra, par des trai- tements semblables, le parcourir autant de fois que l'on voudra. Par analogie avec l’hystérèse alternative, nous pour- 32 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE rons appeler ce nouveau cycle : un cycle d’hystérèse thermique des aciers au nickel irréversibles, qui sera d'autant plus prononcé que la température initiale sera plus éloignée des points de transformations, et que l’on se trouvera plus avant dans la série des alliages irréversibles. Les premières parties des courbes ascendantes @, b,c sont très peu influencées par le temps, et, pendant une série d'expériences, elles peuvent être regardées comme réversibles; les secondes au contraire, qui comprennent, dans les figures 173, 17,, les régions à la droite des lignes de séparation A. B., soit € d peu- vent être sensiblement modifiées par la rapidité des recherches, et la transformation est alors d’autant plus avancée que la température est voisine de celle de transformation, et que le temps pendant lequel on l'y maintient est plus long. Au retour la variation de l’aimantation sera encore plus rapide, et la deuxième courbe e f g, qui n’est pas réversible, s’approchera de la première, pour la rejoin- dre probablement au zéro absolu. Si, en un point quelconque de e f g on veut éprou- ver la non réversibilité de cette deuxième courbe, on voit l’aimantation s’en écarter. Sitôt que l’on entre dans une nouvelle période de chauffage, elle décrit un cycle semblable au premier, qui n’en diffère que par la grandeur; il jouit absolument des mêmes pro- priétés que le cycle limite, et est d'autant plus petit que le point de rebroussement est plus rapproché de 0e La région à forte inclinaison de la courbe e f g n’of- fre rien de stable, elle n’est en aucun point réversible, SUR LES FERRO-NICKELS, 33 et il est fort difficile de passer une seconde fois par les mêmes valeurs. Parmi les propriétés communes à toutes ces cour- bes descendantes à b 6 — a’ b'c', etc,, nous pouvons remarquer en premiére ligne leur réversibilité presque complète jusque dans la région A. B., où, tant que l’état du corps y correspondant n’est pas atteint, les variations dépendantes du temps restent très lentes et sont négligeables ; elles augmentent ensuite rapidement - d'intensité, pour provoquer une chute brusque de Paimantation. L'écart que l’on remarque entre les courbes des alliages réversibles et irréversibles est d'autant plus faible que les expériences sont faites avec rapidité. Pour donner un peu plus de clarté aux figures 17, 173, 17e, J'ai représenté les courbes réversibles par des traits pleins et les irréversibles par des traits poin- tillés ; les flèches indiquent la direction suivant laquelle ces dernières ont été parcourues. Comme autre propriété très inattendue, nous remar- quons que toutes les régions réversibles de ces cour- bes de perte de ferromagnétisme sont très exactement proportionnelles. La seule conclusion que l’on puisse en tirer est : qu'une partie de la matière se trouve à l’état paramagnétique. el offre, jusqu'à une certaine température À B, une stabilité telle que la réversibililé de la substance n’est pas altérée. Ce ne serait alors que dans la région comprise entre A Bet le point de transformation, que la matière ferro- magnétique, non encore transformée, subirait, à tem- pérature constante, partiellement ou complètement, ARCHIVES, t. XXX. — Juillet 1910. 3 34 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE cette modification d’autant plus intense que l’on se trouve plus rapproché de 8,. Qu'adviendra-t-il maintenant si nous laissons le corps stationner à une température suffisamment basse ou, suivant le terme usuel, si nous le laissons vieillir ? On remarquera une transformation très lente de l’excé- dent de substance paramagnétique et, ce n’est qu’a- prés plusieurs jours qu’elle commencera à être sen- sible. L'aimantation de l’alliage 70 °/, de fer, après avoir fait passer celui-ci par le point de transforma- tion, fut une première fois mesurée à la température ordinaire. Une seconde mesure, effectuée trois semai- nes après, accusait alors une aimantation spécifique de 5 °/, supérieure. Aussi bien pendant le chauffage que pendant la période de refroidissement et d'apparition du magné- tisme, les transformations à température constante se sont montrées rapides au début, diminuant progressi- vement d'intensité. Il est fort possible que, si prati- quement on pouvait maintenir le corps très longtemps dans le même état thermique, toute la substance se transformerait peu à peu, et deviendrait de ferroma- gnétique : paramagnétique, ou vice-versa, suivant que le corps se trouverait dans la période de chauffage ou de refroidissement. Le diagramme correspondant à ce cycle très lent serait probablement celui que j'ai représenté dans la fig. 45, soit une courbe réversible correspondant à la marche de l’aimantation aux basses températures, et terminée par une surface quadrangulaire, ne pouvant être parcourue que dans un sens. Nous voyons donc que le vieillissement des aciers SUR LES FERRO-NICKELS. 39 au nickel a pour conséquence d’en augmenter les pro- priétés magnétiques, tandis que le recuit, si nous dési- gnons par là le maintien du corps à température constante, lorsque celle-ci est voisine du point de transformation, occasionnerait une diminution infini- ment plus rapide de ces propriétés. Chacune des courbes supérieures d’aimantation & d présentera ainsi deux régions de transformations inver- ses l’une de l’autre. Si expérimentalement on pouvait faire varier ins- tantanément la température de l’échantillon, et procé- der aussi à des mesures instantanées, en d’autres ter- mes, parcourir le cycle décrit aussi rapidement qu’un cycle d’hystérèse, on obtiendrait une courbe réversible, rappelant en tout point, celles de la première catégo- rie d’alliages. Les premières recherches faites sur les ferro-nickels permirent de les diviser en deux classes : les réversibles et les irréversibles, qu’une teneur de 25°/, semblaiten être la séparation. Un traitement spécial, refroidisse- ment au moyen de l’air liquide, rendit cet alliage réversi- ble, alors qu’il ne l’était que faiblement à la température ordinaire. L’alliage à 30 ‘*/, nickel, qui s’est d’abord montré reversible et faiblement magnétique, est devenu lui aussi complétément irréversible. Je ne veux tirer aucune conclusion des résultats si confus et si inattendus recueillis de cet alliage; on peut faire une série d’hypothèses qui demanderaient avant tout une étude très minutieuse de toute une série d'échantillons que l’on prendrait entre 25 et 40 °/, de fer. Le tableau 9 qui donne les points dans l’ordre sui- 36 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE vant lequel ils ont été pris, est représenté par la fig. _17a où les flèches indiquent comme précédemment le sens suivant lequel les régions irréversibles ont été parcourues, La courbe extérieure, en partie irréversible, semble être la limite vers laquelle tend l’aimantation à tempé- rature constante; elle peut, par sa forme générale, être comparée aux courbes d’aimantation ordinaires. Si nous analysons la forme des courbes de transfor- mation des alliages irréversibles, nous remarquons que les points que nous avons déterminés vont se ranger sur deux droites, dont l'intersection correspond au fer. Il est intéressant de voir que ces températures s’ali- “nent, non avec celle de transformation du fer (758 + 273), mais au contraire avec le point (820 + 273), qui n’est autre chose qu'un point singulier de la région 5, celui où la susceptibilité s’écarte, pour une raison inconnue, de la variation hyperbolique. Cette modifi- cation réside peut-être à la base des transformations irréversibles de la série d’aciers qui nous occupent. Remarquons encore que nos résultats coïncident très bien avec ceux de M. Boudouard ‘, qui détermine ces transformations au moyen du pouvoir thermo-électri- que. Les points qu’il donne tombent aussi sur les droi- tes que nous avons citées. Des cycles, semblables à ceux que nous avons cités, peuvent être obtenus, avec beaucoup de netteté, des autres propriétés, par exemple avec le module d’élas- ticité et le coefficient de dilatabilité. ! Revue de métall. 1904, p. 80. SUR LES FERRO-NICKELS. 37 M. Ch.-Ed. Guillaume, directeur adjoint du bureau international des poids et mesures à Paris, s’en est occupé. Il laissa une barre de l’alliage à 45 ”/, se refroidir à partir de la température de transformation supérieure. Jusque dans la région où le magnétisme reparaîit, cette barre se contracta suivant une droite, avec un Coefficient voisin de 18 millionièmes; de là, il se produisit un allongement qui atteignit au début 40 à 50 millionièmes, et alla en diminuant. Cette courbe, tournant sa concavité du côté de l'axe des températures, n’était pas réversible. Si, en un point quelconque, on recommence à chaufler le corps, il continue à se dilater, mais avec un coefficient inférieur à 48 mill., il reste au retour sur cette droite, tant que la température initiale n’est pas dépassée, après quoi la dilatation reprend sa marche normale. Nous voyons donc que les diagrammes établis par M. Guillaume rappellent en tout point ceux que nous avons obtenus. Nous aurons aussi un cycle fermé par deux courbes limites, une de chauffage et une de re- froidissement, entre ces deux une série de courbes en partie réversibles; chaque point de la surface, tant que l’on n’est pas dans le voisinage de la transforma- tion supérieure, correspondra à un état stable de la matière. Dans les alliages irréversibles, les propriétés ma- gnétiques, l’élasticité et la dilatabilité sont, qualitati- vement au moins, simultanées. D’après la théorie allotropique de M. Osmond, les 1 Ch.-Ed. Guillaume. Revue génér. des sc. pures et appliquées. T. XIV, p. 705 et suiv., 1903. 38 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE anomalies observées dans les ferro-nickels seraient dûes à des transformations individuelles du fer et du nickel dont les propriétés, pour l’un quelconque de ces deux constituants, seraient modifiées dans une large mesure par la présence de l’autre ; M. Guillaume nous en fournit une preuve quantitative bien concluante par l’étude qu’il fit de la dilatation thermique d’une barre d’un de ces alliages'. Actuellement cette hypo- thèse, qui satisfait le mieux aux données expérimen- tales, est généralement admise; jusqu'à maintenant, elle ne se trouve être en désaccord avec aucun des résultats parus sur les ferro-nickels. La théorie des combinaisons définies, due à M. Guil- laume*, semble un peu plus hypothétique; elle fait spécialement ressortir la coïncidence presque parfaite des anomalies présentées par certains alliages et les combinaisons chimiques que semblent présenter ces alliages. Il est vrai que la détermination d’après MM. Gürt- ler et Tammann des points de fusion des aciers au nickel semble témoigner en faveur de cette dernière théorie. Le diagramme déduit de ces recherches mon- tre deux branches de courbes, tournant leur convexité du côté de l’axe des X, et se coupant approximative- ment à 35 °/,. Ce coude, qui peut très bien être attri- bué à de petites erreurs accidentelles, n’est cependant 1 Ch.-Ed. Guillaume (loc. cût.). ? M. Guillaume dit à ce sujet: « La séparation au moins appa- rente entre les alliages réversibles et les irréversibles correspond assez exactement à un mélange de composition Fe;Ni; le minimum de dilatation, en même temps que celui du module d’élasticité est voisin du mélange Fe>Ni, enfin on trouvera FeNi: dans la région de la température maximum de transformation réversible». SUR LES FERRO-NICKELS. 39 pas suffisamment prononcé pour que l’on puisse en tirer une conclusion affirmative. H — 10000 gauss N° 1) Alliage 0°/o Fe, 100°/o Ni Temp. abs. 5° (egs) G (cgs) 87* 3418.0 58.46 195* 3230 .8 56.84 2881/,* 2992.0 54.70 2891, 2989.5 54.66 382 2606.0 51.06 388 2585. 7 50.85 448 2194.0 46.84 458 2100.5 45.892 511 1669.0 40.85 531 1474.5 38.36 569 1019.0 317.92 569 1011.0 31.80 587 766.4 7.70 597 591.4 24.32 602 576.0 24.00 608 436.0 20.90 614 447.5 21.16 626 218.5 14.80 633 123.6 11.12 635 81.2 9.02 637 81.2 9.02 637 85.7 9.27 638 66.7 S.16 639 49.8 1.06 641 59.2 1.43 64517, 25.5 9.09 648 23.9 4.89 655 16.75 4.09 663 14.9 3207 D="8.86 SÉNREÉ nl 1h = (0) ou 58 : 8 = 60 X D — 521 5 N° 2) Alliage 10°/o Fe, Temp. abs. 87* 195* 289* 346 394 451 493 528 579 600 626 637 659 676 689 708 71 716 724 727 7341), 1411/2 746 758 762 112 90 °/o Ni 5? (vgs) G (cgs) 6394.7 79.97 6159.7 18.48 5679.14 132890 5319.0 713.00 5035.8 70.96 4600.0 67.82 4213.0 64.85 3907.2 62.50 3215.0 51.928 3080 .0 09.00 26148.0 5120 2470.0 49.70 2057.6 45.31 1730.2 k411:59 1459.0 38.20 1031.3 32.11 940.5 30.70 850.2 29.10 621.4 24.93 558.2 23.60 400.0 20.00 256.5 16.00 207.3 14.40 61.0 7.80 61.9 7.817 91.2 4.60 D'= 8.60 à — 480 + 273 d—0-5— 60:06 *) Moyenne de trois lectures au moins. Les valeurs de 6 sont les moments magnétiques de l’unité de masse. IL: = Go D — 098 40 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIOUE H — 10000 gauss N° 8) Alliage 20 ‘/o Fer, N° 4) Alliage 30°/o Fer, 80 °/o Nickel 70 °/o Nickel _ ca 5° (cgs) G (cgs) — a GS? (egs) G (cgs) 90* 10482 102.30 82* 16000 126.40 195* 10030 100.45 195* 415523 124.59 2R9Y 9422 97.05 288!/," 144873 122.00 369 8756 93.50 399 13628 116.83 428 8196 90.45 455 12852 113.30 466!/, 7183 88.13 529 11734 108.32 4997/, 7358 85.15 584 10769 103.80 553 6661 81.53 5911/, 10638 403.15 59517, 6017 77.60 597 10429 102.17 597 5999 11.43 | 642 9538 97.65 597 6050 77.17 | 664 8866 94.05 602 5926 11:00 | 684 8431 91.80 640 5300 12:80 | 6981 8058 89.65 680 4465 66.80 71 7818 88.40 725 39933 59. 1.420 7286 85.33 756 2781 52:73 747 6653 81.50 758 2736 52.30 7188 5283 13.65 769 2434 49.35 792 5188 71.98 7179 2158 46.40 8161/, 3981 63.17 781 2067 45.45 821 3785 62.28 797 4525 39.05 839 2964 04.45 802 1305 36.08 847 2449 49.93 812 928 30.45 859 1729 41,55 8201}, 515 22.68 864 1537 39.18 8231}/, 532 23.05 865 41477 38:40 834 293 14.92 877 790 28.12 846 104 10.05 8178 858 29.25 850!/, 61 7.81 882 989 24.19 866 36 6.00 885 655 25.59 892 281 16.75 895 244 14.65 907 68 8.35 924 52 1.91 DE=6 5 D.— 8.39 6 — 562,1 973 6 — 613: 273 de 06e 10801 A O6, eu IL, — 879 Se LUCE *) Moyenne de trois lectures au moins. SUR LES FERRO-NICKELS. 41 H — 410000 gauss N° 6) Alliage 50 °/o Fer, N° 5) Alliage 40 °/o Fer, 60 °/o Nickel Temp. abs. 2 T — Cent G” (egs) G (cgs) 90* 21070 145.20 195* 20343 142.69 289* 19301 138.90 400 17803 133.38 459 16709 129.18 480 16017 126.55 499 15740 125.30 543 14619 120.95 569 13880 117.85 993 13189 114.80 993 13194 114.83 094 . 13184 114,80 651 11507 107.22 667 11026 105.10 720 9098 95.98 746 8171 90.30 780 6626 81.40 794 5730 75.70 816 4313 65.65 817!/, 4358 65.95 819 1232 64.94 820 4025 63.30 834 3143 56.05 844 2399 48.95 854 1613 40.15 862 1089 33.97 872 LS4 22.00 878 262 16.20 888 121 11.00 900 105 10.25 D°—="8.29 6 — 559 273 AUS 060 —,140.8 Temp. abs. 50°/o Nickel T — Cent G? (cgs) G (egs) 83* 26485 162.80 195* 25840 160,80 289* 220719:% 199220 3492 22892 151.30 383 MIS CALT-S5 430 20252 142.31 4194 17859 133.60 497 17746 133.10 541 AO 195745 583!/, 135176 116.35 589 13330 115.55 598 12940 113.80 602 12665 112.38 634 10950 104.40 6501/ 9871 99.28 655 9753 98.70 661 9357 96.65 693 1431 86.25 102% 6758 82.18 1041}, 6944 83.28 719 5867 76.55 en 5404 Tac 731 5095 71.33 734 4786 69.145 131 4786 69.15 746 4135 64.20 194 3911 58.05 7159 3139 56.00 170}, 189% 43.90 410); 2033 45.15 776 170% 41.20 188 823 28.73 800 283 16.83 805 170 13.05 D = 8.05 6 — 527 273 AT —05 — 169.2 12=— 1562 *) Moyenne de trois lectures au moins. 42 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE H — 10000 gauss N°7) Alliage 60°/o Fer 40°/o Nickel Temp. abs. T — Cent O° (cgs) G (cgs) 82* 31836 178.43 195* 28103 167.50 289* 24060 155.18 346 21315 146.68 366 20265 142.50 393 18690 136.80 401 18090 134.50 40% 17943 133.85 405 18902 133.80 409 17672 132.95 PI! 16764 129.30 429 16120 127.05 432 16203 127.17 k&4 15361 123.85 451 14746 121.25 456 14463 120.25 468 13760 117.30 488 12528 141.95 490 12506 114.90 503 10940 104.60 523 10146 100.73 523 9950 99,75 ‘5314; 9352 96.95 535 9189 95.75 545 7993 89.35 565 6242 79.00 584 4839 69.50 586 4649 68.17 610 2936 54.45 615 2664 51.62 623 2392 48.87 63 1751 41.83 643 1511 38.90 648 1104 33.20 648 1087 32.97 662 859 TO 665 489 291 682 152 12.32 695 109 10.40 695 54 1-99 D = 7.63? 6 —365 + 273 106 — 18%.) I, — 1406 N° 8) Alliage 100°/o Fer, 0°/o Nickel Temp. abs. 2 T — Cent G” (css) G (egs) 85* 49373 229720 195* 48544 220-853 289* 47315 217.19 318 46054 214.60 451 44783 211.62 538 42826 207.04 941 42726 206.70 610 40805 202.00 699 31371 194.892 112 34170 184.85 799 32525 180.24 835 30425 174.49 876 26464 162.68 903 24191 155.53 904 23920 154.94 905 23340 152.85 915 22188 148.93 918 22080 148.59 929 20998 144.91 935 20673 134.178 943 19242 138.61 944 19510 139.68 952 17913 133.83 955 17453 132.11 973 14693 121.08 974 14504 1920.43 997 11148 105.60 991 11419 106.86 | 40411 7055 84.00 1013 5715 75.58 1019 3496 59.13 1028 1732 41.62 1029 1624 40.30 1029 583 24.15 1032 04 1:40 DSi 6 — 158 + 273 à T'— "0e — 223 Lo = 1757 *) Moyenne de trois lectures au moins. H — 410000 gauss N° 9 Alliage 70 °/o Fer, 30°/o Nickel Temp, abs. Temp, obs. t—(Cnt 0° (egs) G (cgs) T = Cent 6° (egs) G (egs) 289 1340 65.90 131 1464 38.35 330 2772 53.60 698 1562 39.53 355 1928 43.90 630 1903 43.65 342 2342 48.45 | 497 3036 55.10 373 1353 36.86 | 413 4978 70.50 390! 974 31.20 350 7369 85.80 416 591 24,35 293 10053 100.26 459 207 14.40 | 495 17164 133.20 504 98 9.90 307 3611 60510 || 2485 32250 179.59 317 3345 56.83 195 28200 167.93 289 4345 65.90 | 294 24568 156.74 #10 625 24.99 | 50 15904 126.20 130 342 18.49 | 592 13030 114.20 83 36407 190.85 | 3583 13471 114.65 291 32235 179.70 | 6414 12152 110.50 | 623 114542 107.40 291 3563 59.65 | 592 12201 110.30 83 36895 192.00 | 532 13689 147.00 291 30990 176.00 | 456 46129 127.00 195 33869 184.10 Ar 18082 134.30 291* 34553 185.88 | 364 20141 141,92 337 33137 182.02 | 343 24537 146.45 3531, 32537 180.38 299 23108 4151.84 369 31478 171.42 | 392 19058 138.00 291 34471 185.356 | 495 14763 121.50 414 301470 173.72 550 43177 114.80 291 34357 185.33 | 642 114420 106.80 439 29209 170:91 | 682 9033 95.10 465 28062 167.53 | 724 5318 13.30 291 34358 185.33 | 382 7467 86.40 465 27800 166.71 | 494 1437 106.80 506 26242 162.00 | 294 18155 134.70 291 34089 184.63 | 605 5686 15.40 553 22352 149.51 | 726 5246 72.35 569 22108 148.69 | 756 AA 66.65 559 22108 188269 | 2770 3421 58.51 291 30941 173.89 | 788 1174 34.20 393 27191 164.95 | -797 683 26.10 537 22791 150.96 | 810 366 19.12 563 21937 188.11 | 827 98 9.90 626 17911 133.70 | a : 668 13152 4114.65 | Se ss LD op 707 11981 109.35 0,=27197 1973 708 11883 109.00 A T=0 =. — 903.6 658 13567 116.45 | D 46e0 153 1464 38.35 E * Moyenne de trois lectures au moins. H — 10000 gauss N° 10) Alliage 80 °/o Fer, 20 °/o Nickel 44 Temp. abs. 2 T — Cent G° (egs) G (egs) 8) 43806 209.30 195 42498 206.15 289 40850 202.12 472 36353 190.67 913 32943 181.50 653 29678 172.22 289 40663 201.65 113 22675 150.58 S1# 2743 92.31 291 33313 182.68 195 39901 188.58 88 38276 195.64 291 33313 182.68 368 31317 176.97 489 27995 167.32 976 25623 160.08 632 23897 154.46 291 33313 182.68 633 22830 154.37 708 20852 144.40 193 18136 136.23 787 15105 122.95 828 10334 101.67 849 7012 83.79 864 9272 12.61 819 2636 91.36 889 729 27.00 294 32108 179.19 931 26166 161.76 413 29023 170,36 639 23066 151.87 749 17556 132.46 816 10887 104.31 883 1793 49.43 888 5272 22,95 903 19 8.90 927 90 -, 7:50 818 79 8.90 573 185 + 13.641 Temp, abs. T = (Cenl 338 523 »01 480 461 430 407 381 294 489 904 623 707 164 490 456 435 455 18 604 686 596 796 399 451 993 663 420 ÉTUDE THERMOMAGNÉTIQUE (oh (egs) G (egs) 264 16.26 369 17.60 429 20.56 870 29.53 3374 58.09 9822 99.91 16924 130.10 22802 151.00 32420 179.84 2952 54.35 2900 53.83 2715 52.411 2495 49.25 2056 45.36 2952 54.30 7487 86.07 19331 114.05 19449 111.52 11915 109.20 11072 105.19 10288 101.43 19443. 111.55 8304 94.143 20879 144.49 20034 141.54 18031 134.928 15622 124.96 20650 143.79 D = 8.02 0, = 625 — 273 6, — 218 L 273 Go = 210.8 I — 1692 SUR LES FERRO-NICKELS. 45 . H —*410000 gauss N° 11) Alliage 90°/o Fer, 10°/o Nickel Temp. abs. 2 Temp. abs. 2 T = Cent G” (egs) G (cgs) T — Cent G (cgs) G (cgs) 85 48744 220.78 975 6210 18.79 195 47524 218.00 990 3080 95.90 291 46503 215.65 990 2186 46.77 367 45013 212.16 . 998 696 20,36 469 42191 205.40 1005 99 9,97 565 38951 197..15 996 119 10.90 649 39846 189.33 835 174 13.20 291 46578 215.82 825 248 15.78 710 33039 181.77 791 2339 48.65 766 30257 173.94 765 14995 192.20 294 46429 215.47 691 26233 1641.97 823 26883 163.96 740 24593 156.82 882 22705 150.97 114 23452 152.15 ss! 22159 148.87 804 21612 147.01 929 17563 127.60 831 20122 144.85 930 16395 128.05 880 17488 132.15 291 44218 210.14 7118 7800 88.33 1000 124 1.145 807 7452 86.39 1020 117 10,80 8957 6608 81.03 948 149 12.91 882 6061 717.85 890 174 13.21 905 9429 13.62 819 224 14.97 176 7800 88.3: 785 4596 67.28 756 8943 94.53 129 24096 155223 745 12619 112.35 654 . 30267 173.97 14% 13413 115.85 933 36620 194.37 716 12918 113.65 422 39871 199.67 824 14725 108.35 291 43571 208.73 860 10632 103.15 34 31911 193.66 898 9241 96.25 658 33213 182.24 745 13315 115.47 659 33213 182.24 117 14309. 4119.65 783 27425 165.61 990 29835 179.43 771 21972 167.24 884 20519 143.24 884 20370 142.73 901 18730 136.85 D — 7.89 993 15948 126.25 GMT 939 13961 118.10 0,— 532 + 273 953 11576 107,55 àT = 0 "6o— 221 967 9042 95.10 Lo — 1743 SUR LA RADIOACTIVITÉ DES NOURCEN MINÉRALES DE LA SUISSE (CONTENU D'ÉMANATION DE L'EAU) DEUXIÈME COMMUNICATION PAR A. SCHWEITZER à Zurich Pendant le courant de l’année 1909 j'ai continué mes observations sur le contenu d’émanation radioac- tive des sources minérales de la Suisse, en faisant des mesures sur plusieurs autres sources ; la première par- tie de ces recherches a été publiée ici-même *. Les mesures ont toujours été faites au point de vue exposé dans ce premier mémoire. Donc, toutes les mesures ont été faites immédiatement auprès des sources, et l’eau nécessaire à l’examen fut prise chaque fois aussi près que possible de son origine. Comme appareil j'ai employé jusqu'ici pour mes mesures le fontactoscope de Engler et Sieveking dans la forme mise en vente par MM. Günther et Tegetmayer. Cet appareil donne des valeurs exactes pour la teneur en émanation de l’eau, pourvu que l’on observe toutes les précau- ! Arch. des Sc. phys. et nat., 1909, t. XXVII, p. 256 à 274. SUR LA RADIOACTIVITÉ ETC. 47 tions nécessaires. Ainsi, surtout en examinant une eau thermale il est absolument indispensable de ne placer le corps chargé d'électricité dans la chambre de l’appa- reil que lorsque le contenu de ce vase, c’est-à-dire l’eau à examiner et l’air ont atteint la température de leur entourage, car autrement on aurait des pertes d’éma- nation incontrôlables, causées par des courants d’air. Pour cette raison il m'était souvent nécessaire d’at- tendre longtemps après avoir agité l'appareil et avant de pouvoir mesurer la vitesse de décharge. Cet incon- vénient, et surtout mon intention d'examiner aussi les gaz de quelques sources me décida à faire modifier la construction du fontactoscope de façon à pourvoir le fermer hermétiquement après le remplissage et le laisser en cet état jusqu’à l'achèvement des mesures‘. La fig. 1 montre la chambre de l’appareil prête à recevoir l’eau ou le gaz à examiner. Au milieu du couvercle vissé sur le récipient est soudée une pièce tubulaire dans laquelle le corps chargé, une tige verti- cale, peut glisser. Celle-ci a à son extremité inférieure une douille qui se visse à la pièce tubulaire inférieure quand le corps chargé est entièrement remonté. Ainsi la chambre est fermée tout-à-fait hermétiquement. Maintenant si on pompe 1 à 2 litres d’air de la cham- bre, on peut aisément la remplir de l’eau ou du gaz à examiner par son robinet, sans aucune perte d’émana- tion radioactive. Dans la fig. 4, à gauche de lPappa- reil est représenté le puisoir avec lequel je prélève généralement l’eau, et qui possède à son extrémité ! Des perfectionnements du même genre ont été apportés au fontactoscope de Engler et Sieveking par Mache et Meyer. Zeitschr. für Instiumentenk., 1909, t. XXIX, p. 65. 48 SUR LA RADIOACTIVITE inférieure un robinet, lequel permet de soutirer l’eau sans perte d’émanation. Donc, quand la chambre est remplie d’eau et celle-ci bien agitée, on dévisse d’abord la tige du tuyau et on l’enfonce un peu dedans. Puis à la partie supérieure amincie de la tige dispersante, on visse l’electromètre qui possède un tuyau s’adaptant exactement sur la pièce tubulaire du couvercle de l'appareil, et on enfonce alors l’électromèêtre avec la tige dispersante dans la chambre jusqu’à ce que le tuyau en question repose sur le couvercle. DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. 49 La fig. 2 représente la partie supérieure de l’ap- Fig. 2. pareil monté. Pour que l’électromètre soit aussi fermé hermétiquement, J'ai fait mastiquer le verre de devant de instrument, muni celui de la face postérieure d’un pas de vis, et sur les deux tiges glissantes auxquelles sont fixées les plaques protégeant les feuilles électro- métriques j'ai fait fixer des couvercles fermant herméti- quement. La charge de l’électromètre s'effectue par une pointe en métal, qui d’en haut est fixée au support par l’isolateur en ambre jaune. Naturellement, toutes les parties de l’appareil doivent être travaillées de façon qu'elles soient exactement ajustées, et on réussit alors ARCHIVES, t. XXX. — Juillet 4910. 4 50 SUR LA RADIOACTIVITÉ facilement à faire les observations de manière que l’on n’aie pas la moindre perte d’émanation. La capacité de mes fontactoscopes d’après Engler et Sieveking recons- truits dans cette forme est d'environ 14,5 cm. Dans ce qui suit je donne une courte description des résultats de mes mesures. Les données sur le parcours des eaux ont été mises aimablement à ma disposition par M. le professeur D' A. Heim, auquel je suis très reconnaissant. Les détails sur la composition chimique de l’eau ainsi que le débit des sources m'ont été géné- ralement fournis par les propriétaires ou administra- teurs des sources. Lorsque je n’ai pas pu certifier le débit ou le mesurer moi-même exactement, je l'ai estimé, et comme dans ma première communication, une petite quantité d’eau signifie que le débit n’atteint pas plus de 10 litres par minute, une moyenne au maximum de 100 litres et une grande signifie que la source donne plus de 400 litres d’eau par minute. Acquarossa Acquarossa, situé dans la vallée de Blenio, possède deux sources thermales très abondantes, contenant du lithium, du fer et de l’arsenic et provenant du gneiss qui jaillit ici du sol. La source employée pour les cures jaillit du rocher dans une petite grotte artificielle derrière l’établisse- ment de bains en un puissant jet d’eau fortement mé- langé d’air. Elle possède une température de 25,3 C et un débit de 2600 litres par minute. L'eau néces- saire pour l'examen de cette source (« Kurhausquelle ») a été prise directement du jet d’eau. La seconde source, non captée, s'échappe de plusieurs fentes de DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. 51 rochers à 300 mêtres environ de l'établissement de bains, au-dessous d’un rocher nommé «il satro ». Le débit de cette source est également très grand, j'ai mesuré la température dans quelques unes des fentes elle variait entre 20°,4 et 24°,0 C. La prise de l’eau fut effectuée dans une fente où l’eau avait une tempé- rature de 24,0 C. Comme contenu d’émanation radio- active je trouvai 3,02 unités de Mache à la source « Kurhaus » et 5,17 u. d. M. à celle du «satro ». La « Kurhausquelle » a été déjà trouvée radioactive par MM. Bertoni et Crivelluccei ‘ qui ont fait un examen de son fango. Andeer La source ferrugineuse au gypse près d’Andeer naît de la zone de contact entre les schistes des Grisons et le porphyre de la Rofna. Le réservoir est un puits d'environ 3 m. de profondeur et de 3,5 m° de contenu, et l’eau pour l’examen fut prélevée à la partie la plus profonde de ce réservoir. La source possède un débit de 218 litres d’eau, une température de 46°,3 C., un contenu d’émanation de 3,26 u. d. M. M. de Sury* avait déjà examiné l’eau de cette source et ne trouva que 0,51 u. d. M. Comme je l'ai appris, l’eau envoyée à M. de Sury fut prise à un trop-plein dans la buvette, où elle s'échappe en un grand jet fortement mélangé d’air, et ainsi la valeur bien plus petite trouvée par lui s'explique aisément. ! Annuario del Labor. di Chimica gener., docim. e tecnol. della R. Academia navale t. IIf, Livorno. ? Mit. der Naturf. Ges. in Freiburg (Schweiz) Chemie II, 4, 1906. SUR LA RADIOACTIVITÉ © 19 Clavadel La source sulfureuse de Clavadel qui donne très peu d’eau nait probablement dans le gneiss et les schistes micacés sur trias, la situation précise du cap- tage n'étant pas connue. De la source l’eau s'écoule dans un petit réservoir en ciment, et la prise de l’eau fut effectuée au tuyau d'entrée de ce réservoir. Le con- tenu d’émanation était de 4,72 u. d. M. pour unetem- pérature de 8°,9 C. de l’eau. Disentis La source de S'-Placidus, que j'avais déjà examinée en 1908, a été aussi en 4909 l’objet de mes mesures. Le nouvel essai fut entrepris pour voir si cette source, la plus fortement radioactive des sources de la Suisse examinées Jusqu'ici, accuse un contenu constant d’émanation de l’eau. Le premier examen fut fait à la fin du mois de septembre 1908 après une assez lon- gue période de sécheresse, le second au commence- ment d’août 1909 après plusieurs semaines de grandes pluies. Les anciens captages des deux sources du Val S'-Placidus ont été réparés au printemps 4909 et recou- verts de petites huttes, de manière que l’accès de l’eau des pluies n’est plus possible. La mesure faite à la source « du bas » montra par une température de 7°3 C. un contenu d’émanation de l’eau de 48,4 u. d. M., valeur qui est même un peu plus grande que celle trouvée en 1908, où il se montait à 46,7 u. d. M. Donc, la source de S'-Placidus possède un contenu d'émanation radioactive constant, indépendant des circonstances météorologiques. DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. 5) M. le D' P. K. Hager, S. O. B. à Disentis, a eu l’obligeance de m’accompagner au lieu de mes essais et de m'expliquer à l'endroit même comment et dans quelles circonstances il avait pris en son temps l’eau envoyée à M. de Sury' pour son examen. Nous som- mes tombés d'accord sur la supposition que la valeur plus petite du contenu d’émanation trouvée par M. de Sury aura certainement eu sa cause dans le mélange de l’eau de neige à l’eau de source envoyée. Je voudrais aussi corriger ici une erreur qui s’est glissée dans mon travail publié dans les Archives sur le même sujet, et qui m'a été aimablement signalée par M. le professeur D' A. Gockel à Fribourg. J'ai écrit à la page 271 : le gaz examiné, puisqu'il venait de l’eau minérale stagnante dans le réservoir, devait être saturé d’émanation de l’eau et devait accuser le même contenu d’émanation que l’eau. Cependant l’eau du réservoir de la source S'-Placidus ayant certai- nement été mélangée d’eau de neige, le contenu d’émanation des gaz déterminé par M. de Sury qui était d'environ quatre fois plus grand que celui de l’eau, répond à la grandeur de 0,25 qui a été déter- minée pour le coefficient d'absorption de l’eau pour l’'émanation. En outre j'ailevé une courbe de désactivation pour l’ac- tivité de l’eau induite de la source de S'-Placidus. J'ai versé dans le récipient de l'appareil Engler-Sieveking environ # litres d’eau, puis J'ai secoué fortement ce récipient pendant trois minutes, après quoi J'en ai versé l’eau et chassé l’émanation qui se trouvait dans la chambre en la remplissant d’eau inactive. Après 1 Loc. cit. 54 SUR LA RADIOACTIVITÉ avoir vidé cette dernière j'ai immédiatement commencé mes mesures dont le résultat est illustré par la courbe fig. N° 3, elle montre la diminution de la perte de potentiel par heure en fonction du temps. 00” P e e d | _ 60° 120° Fig. 3. La courbe correspond très bien dans son cours avec les courbes de désactivation que E. Rutherford et Miss Brooks” ont trouvées pour l’activité induite avec du radium après un court temps d’exposition, vers la fin de l’essai le temps pendant lequel l’activité se réduit ‘ Phil. Mag. juillet 1902. DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. DD de moitié se monte à euviron 30 minutes. Donc il n’y a pas de doute que l’émanation provienne du radium. Pendant mon séjour à Disentis j’appris que dans la vallée située à l'Est et parallèle du Val St-Placidus, nommée Val Lumpegnia, il devait exister aussi une source ferrugineuse. Je me mis à la recherche de celle-ci, et je trouvai à une altitude d'environ 1230 m. sur la rive droite du ruisseau de la Lumpegnia, exac- tement à l’endroit où le sentier marqué sur l’atlas Siegfried traverse le ruisseau, quelques rochers qui étaient rougis en plusieurs endroits par l’ocre de fer et sur lesquels l’eau s’écoulait en minces filets. Je me suis assuré en la goûtant qu'il s’agit d’une eau ferru- gineuse. Au-dessus des rochers il y a une couche de terre et d’éboulis de laquelle l’eau s’écoulait goutte à goutte. Les rochers même forment la limite entre une bande de gneiss riche en pyrite, qui repose sur du granit, et la source naît probablement quelques mètres plus haut dans le gneiss. Cette bande de gneiss est identique à celle de la vallée voisine de St-Placidus, de laquelle jaillit la source fortement radioactive St-Pla- eidus, et cette dernière a son origine également dans le gneiss, à peu de mètres de distance de la limite du granit. Un examen exact de cette nouvelle source aurait donc eu un très grand intérêt. Malheureusement il ne me fut pas possible d’atteindre l’origine de la source, et ainsi il ne me restait rien d’autre à faire que de prendre l’eau amassée dans un petit creux de rocher pour l’examen. Celle-ci avait une température de 7°,9 C et un contenu d’émanation de 9,16 u. d. M. ; en même temps il faut ici considérer que l’eau doit certainement traverser d’abord plusieurs mètres de 56 SUR LA RADIOACTIVITÉ terre et d’éboulis et s’écouler ensuite goutte à goutte sur 3 mêtres le long d’un rocher pour arriver au petit creux, où elle a été puisée pour l’examen, donc elle avait assurément déjà perdu une grande partie de son contenu d’émanation initial. La distance à vol d'oiseau entre la source du Val Lumpegnia et la source de St-Placidus est à peu près 1700 m., son contenu d’émanation est probablement bien plus grand que la valeur 9,16 u. d. M. trouvée tandis que la source St-Placidus possède un contenu d'émanation d'environ 48 u. d. M.; toutes les deux sources naissent de la même bande de gneiss, ainsi la cause de leur grande radioactivité doit asssurément être cherchée dans cette bande de gneiss. D’aprês ce que m’a communiqué M. le D'F. Weber qui fut chargé en automne 1908 par la commission géologique suisse d'examiner au point de vue géologique les monts au Nord de Disentis, il croit se rappeler avoir trouvé des minéraux contenant de l’uranium dans la bande de gneiss en question, par leur présence le fort contenu d’émanation des deux sources naissant dans cette bande s’expliquerait facilement. Fetan La commune de Fetan possède une source acidulée et ferrugineuse nommée « Baraigla ». Elle naît dans une petite caverne des schistes des Grisons environ 30 m. au-dessus de la rive gauche de l’Inn. La source n’est pas captée et ne donne que peu d’eau. La prise de l’eau fut effectuée dans la caverne, où elle avait une température de 10°,3 C. Le contenu d’émanation accusait 0,08 u. d. M. DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE 57 Fideris Les deux sources ferrugineuses et sodiques de Fidéris naissent dans les schistes des Grisons et pré- sentent un faible dégagement d’acide carbonique. La « Trinkquelle » jaillit au-dessous de la buvette et est captée dans un puits de ciment ; elle donne 7 litres par minute et accuse une température de 7 ,4 C. La «Badequelle » est située environ à 70 m. de la « Trinkquelle » immédiatement derrière les bains et est également captée dans un puits de ciment ; par un débit moyen d’eau la température était de 7,0 C. Dans chacun des puits j'ai puisé l’eau à la partie la plus profonde. J’ai trouvé pour le contenn d’émana- tion de la «Trinkquelle» 0,63 et pour la « Bade- quelle» 0,73u.d.M. M. de Sury' trouva 0,17 u. d. M. dans une eau vieille de deux jours qui lui avait été envoyée ; comme je lai appris, cette eau provenait de la « Trinkquelle », et avait été prise dans la buvette où l’eau doit être pompée. Gadenstatt Environ 20 minutes au-dessous de Gadenstätit dans la vallée de St-Antonien naissent, des schistes des Gri- sons sur la rive droite du ravin du ruisseau nommé Dalvazza, plusieurs sources faiblement acidulées et ferrugineuses. Trois de celles-ci sont captées et deux sont employées dans l’établissement de bains bâti der- niérement et dénommé Geilen-Bad. La composition chimique des deux sources est identique, par suite elles 1 Loc. cit. 58 SUR LA RADIOACTIVITÉ ne sont probablement que des veines de la même source. J'ai examiné la source N° IT qui avait avec un petit débit une température de 9,5 C. L’eau fut pré- levée au tuyau d’entrée du réservoir, elle avait un con- tenu d’émanation de 0,99 u. d. M. Granichen Gränichen possède deux sources terreuses et ferru- gineuses qui naissent à la limite de la molasse d’eau douce et la molasse marine. La source N° I est située immédiatement derrière les bains, elle donne peu d’eau et est captée dans un réservoir qui contient environ 40 m.° d’eau et ne peut pas être découvert. De là l’eau est pompée dans un réservoir situé aux bains. Après que la pompe eût marché 10 minutes je pris l’eau pour l’examen en arrière de la pompe. Elle présentait une température de 10°,0 C et un contenu d’émanation radioactive de 0,86 u. d. M. La source N° IT est captée à l’Est des bains dans un puits de ciment profond de 40 m. qui contenait envi- ron 0,5 m.° d’eau, elle a un assez grand débit et une température de 10,8 C. Son contenu d’émanation relativement grand était de 7,56 u. d. M. Ramsach Bad Environ 100 m. à l’Est de Ramsach Bad auprès de Läufelfingen, jaillit avec un débit de 15 litres par minute dans la zone de plissement du muschelkalk une source séléniteuse. La captation n’est pas acces- sible, mais vers le milieu de la conduite amenant l’eau aux bains, un petit réservoir est intercalé et de celui- ci je pris l’eau pour l'examen. La température accusait 7,7 C, le contenu d’émanation 0,86 u. d. M. DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. 59 Rhäzüns La source iodique, acidulée et ferrugineuse de Rhäzüns jaillit immédiatement sur la rive gauche du Rhin environ 400 m. au Nord de la station Rothen- brunnen du chemin de fer de l’Albula, et elle y est captée dans un puits en ciment de 10 m. de profon- deur. Le parcours de l’eau traverse des schistes des Grisons, et le débit de la source est de 250 litres par minute. L'eau a été prise pour l’examen dans le puits de pompe, au robinet situé le plus profondément dans le puits de la source ; elle y avait une température de 16,9 C et un contenu d’émanation de 0,91 u. d. M. Ruch-Eptingen La source alcalino-séléniteuse de Ruch-Eptingen dont l’eau s’exporte en grandes quantités, jaillit du muschelkalk qui contient du gypse et de la dolomie, environ 200 m. plus haut vers l'Est du village Ruch- Eptingen. La captation même n’est pas accessible, mais bien un petit réservoir bâti dans la conduite à 30 m. environ de la naissance de la source, réservoir dans lequel l’eau arrive en un jet saccadé, mélangé d'air. Le débit de l’eau est de 25 litres par minute, la température 5,1 C. Pour l’examen je pris l’eau à son arrivée dans le petit réservoir, où elle avait un contenu d’émanation de 1,13 u. d. M. Schuls Schuls possède dans les eaux de «Sotsass» et « Wy » deux sources alcalines, terreuses et ferrugi- 60 SUR LA RADIOACTIVITÉ neuses dégageant fortement de l’acide carbonique ; elles sont situées au-dessus de la commune de Schuls, la première sur la route menant à Sent, et naissent toutes les deux des schistes des Grisons. Le captage de chacune était accessible. La source de « Sotsass » débite 30 litres d’eau par minute avec une tem- pérature de 9°,1 Cet 1,03 u. d. M. d’émanation. La source de « Wy» donne 50 litres par minute, J'y ai observé une température de 8,3 C et un contenu d’émanation de 0,81 u. d. M. Serneus Immédiatement derrière l'établissement de bains de Serneus jaillit des schistes des Grisons la source sulfu- reuse avec un débit de 60 litres par minute, sa tem- pérature se montait à S°,4 C. L'eau pour l’examen fat prise dans le petit puits en ciment, et son contenu d'émanation était de 4,14 u. d. M. Spinabad La source sulfureuse de Spinabad a déjà été exa- minée immédiatement à son origine avec un fontac- toscope Engler-Sieveking par M. le D° E. Dorno à Davos, qui a la grande obligeance de me permettre de publier les résultats de ses mesures, ce dont je lui suis très reconnaissant. La source jaillit d’une terre végétale à la Riberalp (env. 1770 m. d’alt.) en deux veines, elle traverse probablement des gneiss et schistes micacés. La tem- pérature de l’eau était de 7,0 C. La veine N° 1 qui DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. 61 accuse une plus forte teneur en hydrogène sulfuré avait un contenu d’émanation de 0,45 u. d. M., pen- dant que la veine N° 2 contenant moins d'hydrogène sulfuré en possédait un de 0,41 u. d. M. Tarasp Tarasp possède quatre sources qui jaillissent toutes des schistes des Grisons sur la rive droite de l’Inn. La source de « Bonifacius » située 2 km. environ de l’éta- blissement de bains en amont de la vallée est une source alcalique, acidulée et ferrugineuse, elle dégage peu de gaz et donne 11 litres d’eau par minute avec une température de 7,0 C. L’eau nécessaire pour l'examen fut prise directement dans le captage et mon- tra un contenu d’émanation de 0,20 u. d. M. Dans la cave du bâtiment des machines la source alcalino-terreuse et ferrugineuse nommée « Carola » est collectée dans un puits ; elle a un débit de 55 litres par minute et dégage fortement de l’acide carbonique. Je pris l’eau dans la partie la plus profonde du puits, où elle accusait une température de 7,1 C et un con- tenu d’émanation radioactive de 4,13 u. d. M. Les deux sources froides au sulfate de sonde, nom- mées « Lucius » et « Emerita » sont captées dans la bu- vette, la première a un débit de 7,1 litres, la seconde de 4,4 litres d’eau par minute, toutes deux, mais particulièrement la source de « Lucius » dégagent for- tement de l’acide carbonique. La prise de l’eau a été effectuée directement dans le réservoir de captage et les mesures donnèrent 1,01 u. d. M. de contenu d’émanation par une température de 5°,9 C à la source 62 SUR LA RADIOACTIVITÉ de « Lucius » et 0,93 u. d. M. par une température de 6°,0 C à la source d’« Emerita ». Val Sinestra Dans le Val Sinestra, sur la rive droite du ruisseau nommé Brancla sont situées 6 sources alcaliques, muriatiques, arséniques, ferrugineuses, contenant de l’acide borique, dégageant fortement de l’acide carbo- nique, et provenant toutes des schistes des Grisons. Immédiatement derrière l'établissement de bains jaillit la source de « Thomas » avec un débit de 120 litres par minute, de sa captation inaccessible l’eau est conduite à une distance de 25 m. dans la cave d’un bâtiment en bois dans laquelle deux autres sources sont également amenées, et où elle se déverse par un fort jet d’eau. C’est ici que j'ai prélevé l’eau qui mon- tra une température de 8",1 C et un contenu d’éma- nation de 0,64 u. d. M. Le puits de la source nommée «Conradin » situé environ 30 m. en amont de la source de « Thomas » est également clos, et l’eau pour l’examen dut être prise du jet de déversement fortement mélangé de gaz de la source, dans la cave où elle est conduite par un tuyau de 45 m. environ. La température de l’eau se montait à 8°,0 C, le débit à 42 litres par minute et le contenu d'émanation radioactive à 0,57 u. d. M. Encore 20 m. en amont de la source de « Conra- din» est situé le captage inaccessible de la source « Johannes », elle est conduite par un tube-déversoir dans la cave à sources et donne 46 litres d’eau forte- ment chargée: de gaz par minute. C’est à l’échappe- DES SOURCES MINÉRALES DE LA SUISSE. 63 ment du déversoir que l’eau fut prélevée, elle avait 7,9 Cet une émanation de 0,49 u. d. M. Environ 15 m. encore plus en amont de la source de « Johannes » Jjaillissent à peu de distance l’une de l’autre les trois sources les plus fortement minérali- sées, la « vieille » et celles de « Ulrich » et « Ulriea ». Dans le temps ces trois sources étaient réunies dans l’ancienne source « Ulrich », et c’est seulement par les travaux exécutés il y a deux ans qu’elles ont été captées séparément ; elles accusent entre elles tant par leur composition chimique que dans leur dégagement de gaz, composés essentiellement d’acide carbonique, de bien grandes différences. Les sources « Ulricus et « Ulrica » Jjaillissent des rochers 15 m. sous le sol de la buvette et leurs eaux sont amenées par leur propre pression aux robinets de la buvette, et à l'appareil d’embouteillage, où j'ai prélevé l’eau pour l’examen. La source de l’& Ulrich» présente un vif dégagement de gaz, elle a un débit de 30 litres par minute avec une température de 8,1 C; tandis que la source de « Ul- rica » accuse avec un plus faible dégagement de gaz une température de 8,2 C et un débit de 8 litres par minute. Pour l’émanation, Jai trouvé à la source « Ulrich » 0,87, à celle « Ulrica » 1,00 u. d. M. Le captage de la « vieille » source débitant 12 litres par minute est inaccessible, j'ai donc dû prendre l’eau à 2 m. environ du captage à l’échappement, où l’eau sort en grand jet fortement chargé de gaz. La tempé- rature de l’eau se montait à 8°,0 C et le contenu d’émanation à 0,64 u. d. M. Dans le tableau suivant j'ai réuni les valeurs pour le contenu en émanation des sources minérales de la Suisse examinées pendant le courant de l’année 1909. 980 GT 9G'L JE 98°0 ‘d 66° 0 ‘4 £L°0 Qu 69/0 L 80° 0 d 91°6 d GL'T ‘d 9G'8 8T& LT'G 3 0 '£ 009 WP | onu sed TOTAL |soxyry ue 71q9q nuaqu0°) : 0'7G 9 £°9c nv2 [ °p “exo due, "ATBAIS SON « « ‘AUIIEU 79 29n0pP n89,p 9SSU[OU EI 9P 2JLUULT « « «< « « « ‘SUOSIIS) SP S9JSI40S "SUI[RISII9 S9/SI49S *SUI1Y ANS S99B9TUI S99SI498 J9 SSIOUX) “euJoy e op o14qdiodar 39 SUOSIIX) S9P 89781498 SO[ 91JU9 7987009 9p 9U07Z « "SSTOUX) nv9,P OUI9A EI 9p 2DUPUPAOLI “20910919 « « “ASNAUISNAIO 39 ASNOIMOT, "ASNOULSNIO « « “anbipos 49 o8naur$nixx0 “ASNQULÉNIMOY 39 2[NPIOY “ASNAULSN AIO T “asnainy[ns ‘28097 -IU9[9S 99 9SNOUISNIIO T « « ‘sonbruasie 39 SASNOUISNIIOZ SOULIOUT, 291005 PJ 9P 219)081", ‘PRY Jesue <'II oN ? € ‘J oN >» ‘UOoIurIr) < ‘II oN > ‘HEISU9PED «< ‘apponbopeg » < ‘O[[OnbHULI, » “SHOPIA < “C[SIRICE » ‘UCJA « ‘RIU -Sodunrf jEA » ‘stjuosi( “[OPUAUI) “199pUY « *O1JES >» <‘sneqiny » ‘essorenbay 991N0S 0'L O’L G'AT « « *SUOSIIX) SOP S9JSI49S « & *SADUOTIU S9JS149S 79 SSIOUL) ‘SUOSIIN) SOP S97SI49S « « ‘SUOSIIX) S9P S9/S149S "AIWO[OP 79 osdA$ 9948 [exo 49SNnN *SUOSII) SP S9/S149S « « “anbrioq aproe,] © 9 osnoutstaio} ‘onbru?s -28 ‘onbrerainu ‘onbreorv « « ‘2pnos 9p 9J87[ns ny “osnourini -197 J9 98091497 ‘onbIR91Y “2SNOUISNA -197 39 opnproe ‘onbr]e Tv « ‘asn9inpns “2Sn9ny[ns « « ÉETEUELUR -197 39 9809414197 ‘on br Uo[Y “asd43 ne onbre21v "2SNAUTSNIIOF 79 apmpioe ‘onbryeore ‘onbipor « "OT[IIA » < ‘VON (] » < ‘HOT () » <'Sauuruof » «"UIPU1U01) » <"SBWOUT, > ‘CAJSOUIS [EA € ‘BIO » « SNIONT » « ‘U[O1R9) » < ‘SnlouJIuog » ‘dseier D 1 LAC <°I oN » ‘peqeurdg "SNOUI9S « "MN » « ‘SSUSJ0S » ‘S[NU9SQ ‘u98urd-qony ‘sunzeu ARCHIVES, t. XXX. — Juillet 4910. 66 SUR LA RADIOACTIVITÉ, ETC. Ce tableau montre que l’on a pu établir un contenu d’émanation radioactive considérable dans trois nou- velles sources minérales de la Suisse, notamment la source dans le Val Lumpegnia près de Disentis avec plus de 9,16 u. d. M., la source N° 2 de Gränichen avec 7,56 u. d. M. et la source du « satro » de Acqua- rossa, avec 5,17 u. d. M. En dernier lieu j'exprime mes remerciements sin- cères à MM. les propriétaires des sources et directeurs des établissements de bains pour leur très aimable assistance dans mes recherches. ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL DE LA PREMIÈRE CHAINE DU JURA MÉRIDIONAL ENTRE LE RECULET ET LA MANTIÈRE (CREDO) PAR Xenie de TSYTOVITCH INTRODUCTION La région de Chézery, entre la chaine du Reculet- Crédo d’une part et celle du Crêt de Chälame d’autre part, présente plusieurs particularités intéressantes dont j'ai entrepris une étude détaillée. Parmi les caractères spéciaux de ce territoire, le plus frappant consiste dans l’effondrement de la chaine du Reculet, dont le flanc occidental est enlevé jusqu’au cœur du Bajocien. M. Schardt, dans ses études géologiques sur l’extré- mité de la première chaîne du Jura, donne un très court aperçu sur les environs de Chézery ; il cite simplement l’écroulement de la montagne sur plus de 7 kilomètres de longueur et, sur la carte au ‘|... jointe à son travail, il indique une ligne de faille suivant de très près le cours de la Valserine et mettant en con- tact direct le noyau médiojurassique de l’anticlinal dejeté du Reculet avec la molasse de la Valserine. La 68 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL feuille de St-Claude de la carte géologique de France au ‘/,,,,, figure la même faille et donne au ‘cœur médiojurassique du pli la même extension prolongée jusqu’à la Valserine dans toute la région de Chézery. Déjà au printemps 1906 M. Sarasin a attiré mon attention sur l’anomalie de la faille dessinée sur les 2 cartes précitées et m'engagea à entreprendre l’étude détaillée de cette région, ce que je fis dès le mois de juillet-de la même année. Sur ces entrefaites Je rencontrais à Chézery M. Riche et je reçus, bientôt après, de lui la petite note * publiée par le service géologique de France, dans laquelle il signalait brièvement le fait dont J'avais commencé l'examen. Ces circonstances ont partiellement modifié mes intentions et j'ai consacré trois années successives à l'étude stratigraphique des divers niveaux du Jurassi- que et à l'exploitation de gisements fossilifères, qui m'ont fourni un matériel considérable. Mes études paléontologiques seront publiées ulté- rieurement, mais j'ai maintenant suffisamment avancé mes recherches pour pouvoir décrire en détail lesenvi- rons de Chézery et la stratigraphie précise du Jurassi- que de cette région. Les déterminations nécessaires à la rédaction de ce travail ont été effectuées au Labora- toire de géologie de l’Université de Genève, sous la direction de M. le professeur Ch. Sarasin, et je tiens à lui exprimer ici mes sentiments très reconnaissants pour l'intérêt qu'il m’a témoigné au cours de mes recherches. 1 Extrait du Bull. de la Carte géol. de France, Mai 1906, N° 110. Tome XVI. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 69 GÉNÉRALITÉS SUR LA TOPOGRAPHIE ET LA GÉOLOGIE DE LA RÉGION DE CHÉZERY. La région qui fait l’objet de cette étude est limitée au N.-E. par le sommet du Reculet, au S.-W. par le massif de la Mantière. La limite orientale coïncide avec l’Arête de la Roche, tandis que le cours de la Valserine constitue sa limite occidentale. Le versant occidental de l’Arête de la Roche a été affecté par le gigantesque éboulement qui a tant influencé toute la topographie de la région. Ce qui est frappant dans cette région, c’est la large zône d’arrachement intéressant le complexe du Séqua- nien et de l’Argovien, qui commence au SE du Creux du Reculet à l’altitude de 1300 m. et se continue le long de l’Arête de la Roche sur un espace de 7 kilo- mètres. Le ravin du Creux du Reculet ou ravin de la Rivière montre le pli déjeté dans toute sa plénitude, mais quelques dizaines de mêtres plus au sud, il a subi une mutilation complète : toute la moitié NW de la voûte à partir de la ligne de faite s’est écroulée ; le noyau médiojurassique lui-même est affecté par des déformations, et le jambage renversé du pli est visible- ment abrasé de la Rivière au hameau du Rosset. La voûte bajocienne-bathonienne ainsi morcelée peut être suivie depuis les Alpines jusqu'aux Replats ; quant au jambage renversé, toute sa partie supérieure a été entraînée dans l’éboulement de la voûte et du cœur du pli ; sa partie radicale qui est abrasée entre la Rivière et Rosset apparaît par contre entre le Rosset et les Replats, suivant une ligne passant au-dessus de la Charbonnière, l’Epeyrie. les Ruines et les Granges. 70 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Aux Replats, là où la voûte suprajurassique se referme sur le Dogger, un grand éboulement de Séqua- nien-Portlandien masque la fin de la zône anticlinale bajocienne sous la masse de ses décombres qui s'étend du reste par dessus la Molasse jusqu’à la Valserine. Considérons maintenant la région d’éboulement des environs de Chézery, nous distinguerons d’abord, au pied des roches en place, une zône supérieure couverte par des accumulations considérables de matériaux éboulés, appartenant surtout au Séquanien. Au-dessous, dans le bas des pentes et suivant une ligne à peu près parallèle à la Valserine, on constate une série de mon- ticules de forme et de dimensions diverses, constitués par des bancs peu morcelés et ayant conservé par pla- ces un plongement assez régulier pour avoir pu être envisagés pendant longtemps comme des roches en place. Ces monticules sont formés tantôt par le Bajocien- Bathonien et Oxfordien, comme c’est le cas aux énvi- rons de la Rivière et du Rosset, tantôt par le Séquanien et l’Argovien, comme par exemple au NE de Ché- zery. OBSERVATIONS STRATIGRAPHIQUES. Les études stratigraphiques et paléontologiques que j'ai effectuées dans la région de Chézery intéressent surtout le Jurassique inférieur et moyen; quant aux formations suprajurassiques, infracrétaciques et molas- siques, je ne les ai pas étudiées d’une façon spéciale, parce qu’elles l’ont été déjà en détail par M. Schardt”. 1 Etudes géologiques sur l’extrémité méridionale de la première chaîne du Jura. 1891. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 71 Le Jurassique inférieur et moyen du département de l’Ain a, il est vrai, été décrit par M. Riche ‘, mais les observations de cet auteur n’ont pas porté spécialement sur la région qui nous intéresse. Molasse et Crétacique. Les affleurements molassiques des environs immé- diats de Chézery ne se prêtent pas à une étude détaillée ; ils sont formés par des grès tendres verdàtres et jau- nâtres, quartzeux et micacés, à ciment argileux, d'âge aquitanien. Au vallon de la Chat un banc de calcaire sublithographique d’eau douce est interstratifié dans ces couches, comme l’a indiqué déjà M. Riche. Ces molasses reposent, soit dans le vallon de la Chat, soit sur la rive droite de la Valserine aux environs de Ché- zery, sur un banc peu épais de calcaire rougeûtre gré- seux à Epiaster, qui représente l’Aptien inférieur. Au-dessous lUrgonien qui forme les Rochers des Hirondelles, se présente avec ses deux niveaux connus du calcaire blanc à Requienia Ammonia et du cal- caire ochreux, qui passe insensiblement au calcaire jaunâtre oolithique de l’Haulterivien supérieur ; l’Haute- rivien inférieur est essentiellement marneux. La série du Valangien commence vers le haut par les calcaires spatiques et gréseux du calcaire roux auxquels succède une zone de calcaires compacts marmoréens corres- pondant au marbre bâtard du Jura Neuchâtelois. ! Jurassique inférieur du Jura méridional. Annales de l’Uni- versité de Lyon. 1893. Tome VI. 3 fasc. 72 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Jurassique Supérieur . Dans ce chapitre, je traiterai sommairement des éta- ges portlandien, kimmeridgien, séquanien et argovien, en réservant de traiter dans les chapitres suivants les étages sous-jacents, que j'ai plus spécialement exa- minés. La série supra-jurassique forme le versant SE de la chaîne du Crêt de Chälame et est particulièrement bien visible au-dessus de la route de Lelex, le long de la gorge étroite du Creux Marnant. Elle débute vers le haut par des calcaires blancs, marmoréens dans leur partie supérieure, oolithiques et riches en polypiers vers leur base, qui représentent l'ensemble du Port- landien et du Kimmeridgien sans qu'aucune limite pré- cise puisse être tracée entre les deux étages. Le Kimmeridgien est relié par une transition litho- logique graduelle au Séguanien. Celui-ci est plus régulièrement lité, ses calcaires sont plus gris et plus riches en éléments argileux, les oolithes y font défaut; divers Perisphinctes, en particulier Per. Lothari y abondent. Entre le Séquanien et l’'Oxfordien on trouve de nou- veau une transition graduelle, qui consiste dans l’enri- chissement en éléments argileux vers le bas, si bien que l’Oxfordien supérieur ou l’Argovien est constitué essentiellement par des couches marno-calcaires trés délitables et stériles. Oxfordien inférieur. — Cet étage comprend dans la chaîne du Reculet et du Crêt de Chàâlame des calcaires spongitiens, équivalents des couches de Birmensdorf. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉKIDIONAL. 73 Ces assises sont généralement fossilifères et j'ai en particulier exploité un riche gisement situé sur le versant sud du ravin principal du Creux du Reculet. Parmi la faune abondante d’ammonites de cette couche les espèces caractéristiques sont : Oppelia Holbeïini Op. Perisphinctes lucingensis Favre. Oppelia Wenzeli Op. » Kiliani de Riaz. Oppelia Henrici D’orb. » cracoviensis de Riaz. Perisphinctes Tiziani Op. Aspidoceras perarmatum Sow. Dans le versant occidental de la chaîne du Reculet ce faciès spongitien n’est séparé du Callovien fossilifére que par un banc stérile de calcaire dur à grain fin contenant en petite quantité des oolithes ferrugineuses, coloré localement par des amas de limonite, épais de 40 à 15 cm. et qui paraît appartenir encore au Callovien. Par contre au nord du Crêt de Chälame, vers la limite des départements du Jura et de l’Ain, le Callovien supé- rieur et surmonté par une mince assise marneuse, qui m'a fourni un Perisph aff. bernensis de Lor. et une Oppelia Richei de Lor. et qui représente un dernier vestige à l’est des marnes oxfordiennes à Creniceras Rengerri. Dans le versant oriental du Crêt de Châlame cette couche fait déjà défaut et les couches de Birmensdorf sont reliées au Callovien par un ensemble des bancs marno-Calcaires, qui deviennent de plus en plus riches en oolithes et en limonite vers le bas. Callovien Le Callovien se présente sous un aspect très différent dans le versant occidental de la chaine du Reculet et dans la chaîne du Crêt de Chàlame. 74 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Dans la chaîne du Reculet le Callovien débute vers le haut, sous le calcaire à oolithes ferrugineuses dissé- minées précité et le Spongitien, par une zone de calcaire marneux et ochreux, épaisse seulement de 2 à 4 em., qui m'a fourni à côté de nombreux tubes de ser- pules quelques fragments de Cardioceras Lamberti et qui représente à elle seule tout le Callovien supérieur. Le Callovien moyen — zone à Reineckeia anceps, très riche en oolithes ferrugineuses et épaisse de 15 cm., contient la faune suivante : Nautilus Mojsisowicsi, Neum. » Kutchenensis, Waag. Belemnites Calloviensis, Oppel. » hastatus, Blainv. Sowerbyceras subtortisulcatum, Pomp. Phylloceras mediterraneum, Neum. » disputabile, Zittel. » Kudernatchi, Hauer. > suboltusum, Kudernatch. », flabellatum, Neum. » Manfredi, Oppel. » transiens, Pomp. Lytoceras Adeloïdes, Kudernatch. Haploceras voultense, Opp. Hecticoceras krakowiense, Neum. » mathayense, Kilian. » balinense, Bonar. » punctatum, Stahl. » Zieteni, n. sp. » Sarasini, n. Sp. » Laubei, Neum. » Pompeckyi, Bonar. » pseudopunctatum, Lahu- sen. » metomphalum, Bonar. » taeniolatum, Bonar. » rossiense, Teiss. » nodosum; Bonar. Hecticoceras evolutum, Lee. » Bukowski, Bonar. » sub-Matthey, Lee. » svevum, Bonar. » lunula, Rein. » lunuloides, Kilian. » pleurospanium, Par et Bon. » hecticum, Rein. >» Haugi, Pop. Hatzeg. Oppelia subtililobata, Waag. » Baugieri d’Orb (— bidentata, Quenst). Lophoceras pustulatum, Rein. Oechoptychius refractus, Haan. Stephanoceras coronatum, Brug. » Renardi, Nik. » Banksii, Sow. Reineckeia anceps, d’Orb. » Greppini, Opp. » Straussi, Weith. » Stuebeli, Steinm. » lifolensis, » » euactis, » » Reussi, » » Steinmanni, n. Sp. Cosmoceras Jason, Zieten. » Proniae, Teiss. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 75 Cosmoceras Gulielmi, Sow. >» Fuchsi Neum (— Jenzeni Teiss). Perisphinctes sub-Backeriae-d’Orb. Backeriae, Sow. leptus, Gemm. sub-balinensis, Siemir. Perisphinctes curvicosta Neum. non Oppel, n. sp. Jupiter, Steinm. tenellus, Teiss. Kontkiewiczi, Siemir. rjazanensis, Teiss. subtilis, Neum. » euryptichus, Neum. > pseudomosquensis,Teiss. » Gottchei, Steinm. » Gleimi, Steinm. » Recuperoi, Gemm. » subaurigerus, Teiss. » mutatus Nikitin (non > Sciutoi, Gemm. Trautch}. » curvicosta, Oppel. > Comptoni Pratt (— sub- » Bucharicus, Nikit. mutatus Nik). » Orion, Opp. » variabilis, Lahusen. » Schardti, Lee. » sulciferus, Opp. » funatus, Opp. » planus, Siemir. » furcula, Neum. > crassus, Siemir. Kepplerites Gowerianus Sow. Cette zone est séparée par une mince croûte (2 cm.) ferrugineuse contenant des serpules de l’assise à macrocephalus, qui comprend une couche de 12 cm. de calcaire gris très dur peu ferrugineux à oolithes irrégu- liérement disséminées. Les gisements que j'ai eu l’occasion d'exploiter dans la chaîne du Reculet se trouvent d’abord, au nord des Alpines, sur l’arête qui sépare les 2 bras principaux du ravin de la Rivière, dans le jambage normal du pli; ensuite au lieu dit Avalanche des Hautes, où l’étroite corniche callovienne se suit dans la voûte bajocienne-bathonienne écroulée. Plus au SW on retrouve la zone callovienne conservant constamment les mêmes caractères et la même épais- seur (25 à 30 cm.) au pied de la série normale que couronne l’Arête de la Roche. Dans le versant oriental de la chaine du Urêt de y Chàlame les affleurements du Callovien montrent que 76 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL son épaisseur atteintici 2 mètres et présente de haut en bas la succession suivante : 1) Calcaire gris-bleuâtre à grain fin, montrant à la cassure des oolithes ferrugineuses disséminées et des taches ochreuses qui deviennent de plus en plus rares vers le haut. Ce banc épais de 40 em. , qui représente les couches transitoires entre le Spongitien et le Callovien, ne m'a fourni que quelques belemnites et brachiopodes indéterminables ; il se termine vers le haut par une zone marno-calcaire d’un gris cendré ayant déjà le caractère grumeleux du Spongitien, mais ne contenant pas encore la faune caractéristique de Birmensdorf. 2) Le Callovien supérieur proprement dit ou la zone à Peltoceras athleta est représenté par un banc calcaire épais de 15 em., semblable au précédent, mais un peu plus riche en oolithes ferrugineuses et en limonite, dans lequel se trouve ensemble Peltoceras athlela et Cardio- ceras Lamberti. Dans cette même couche on trouve en outre : Nautilus Kutchenensis, Waag. Cardioceras Sutherlandiae, Murch. Sowerbyceras protortisulcatum, Pomp. » Mariae, d’Orb. Cosmoceras ornatum, Schloth. Cadoceras Lalandeanum, d’Orb. > Duncani, Sow. Peltoceras athleta, Phillips. Cardioceras Lamberti, Sow. 3) Un banc calcaire dur à grain fin, épais de 25 em., qui ne se distingue des précédents que par l'absence des Peltoceras et des Cardioceras, mais con- tient quelques rares Phylloceras. 4) La zone à Reineckeia anceps est formée par un calcaire très marneux, divisé en deux bancs de 25 cm. d'épaisseur, remplis d’oolithes ferrugineuses et qui con- DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 77 tiennent une faune semblable à celle que nous avons signalée dans la chaîne du Reculet. 5) La zone à Macr. macrocephalus est formée par un calcaire gris bleuâtre à l’intérieur, gris jaunâtre à la surface, finement oolitique, encore riche en limonite, quoique beaucoup moins que la zone précédente. Ce complexe, épais de 1 m., est divisé en quatre bancs par de minces lits marneux, dans lesquels abondent les brachiopodes. Les fossiles caractéristiques de cette zone sont : Macrocephalites macrocephalus Macrocephalites Pilleti, Par et Bon. Schloth. Sphaeroceras globuliforme Gemm. » macrocephalus var. » platystomum, Rein. Canizzaroi Gemm. Belemnites subhastatus, Ziet. » subtimidus, Waag. 6) La zone transitoire entre le Bathonien et le Callovien est constituée par deux bancs calcaires épais chacun de 30 cm., l’un présentant encore la cassure jaunâtre à petites oolithes ochreuses du Callovien, l’autre plus foncé et plus marneux, bleu en cassure fraiche et se rapprochant du Bathonien. Ces deux bancs sont stériles. Cette coupe est prise sur le versant oriental du Crêt aux Merles, sur le nouveau chemin qui relie la combe de Magras à la Puïa. L'ensemble de ces assises plonge du NW au SE d’en- viron 60°. Il affleure le long d’une série de combes alignées du SSW au NNE — la combe Benoit, la combe Georgeat et les Etrées. Aux Etrées, un peu au-dessus des maisons de Nant Sec, se trouve un bon gisement du Callovien ‘en couches verticales, qui montre la même coupe que celle décrite plus haut de la Puïa. 78 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Bathonien L’étage bathonien dans la chaine du Reculet est une formation essentiellement marneuse, à la constitution de laquelle prennent part des marnes avec des calcaires marneux etterreux alternativement compacts et délités. Le ravin de Ramas, qui commence au bas du Haut Plateau de Ramas et coupe la série normale du pli m’a offert un bon gisement dans le Bathonien. Au-dessous du petit chalet Flamand affleurent, dans le haut du ravin, les assises du Bathonien supérieur représentées par un calcaire gris compact épais de 60 m. avec des interstratifications marneuses ; à 7 m. au-dessous de l’assise callovienne un banc un peu gréseux et contenant de gros grains de quartz dissé- minés m'a fourni la faune suivante : Sphaeroceras bullatum, d’Orb. Macrocephalites Morrisi, Opp. Stephanoceras subcontractum, Morr et Lyc. Stephanoceras Kudernatchi, nov. sp. Dimorphoceras dimorphum, d’Orb. Phylloceras heterophyllum, Sow. Nautilus Oecostraustes serrigerus, Waagen. Oppelia fusca, Quenst. Perisphinctes subtilis, Neum. » procerus, Seebach. » alligatus, Leckenby. » Moorei, Opp. » ex. aff. altiplicatus, Waag. Pecten Lens, Sow, Pecten demissus, Phill. > vagans, SOW. Cucullea cucullata, Goldfuss. Arca Pratti, Morr et Lyc. Isocardia tenera, Sow. » nitida, Morr et Lyc. Isocardia tenera var. globosa, n. var. Cypricardia ex. aff. rostrata. Merian. Lucina despecta, Phill. » peregrina, Terq et J. » Bellona, d’Orb. Thracia oolithica, Terq et J. Thracia lata, Gold non Ag. » alta, Ag. Modiola gibbosa, Sow. » sowerbyana, d’Orb. » ex. aff. imbricata, Sow. Pleuromya varians, Ag. Pholadomya Murchisoni, Sow. Rhynchonella spinosa, Schoth. Collyrites ovalis, Lesque. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 79 Le Bathonien moyen est formé par une série de 6 à 8 gros bancs épais chacun d'environ 80 cm., riches en Echinides, Myacés et Parkinsonia. Le Bathonien inférieur ne se distingue pas lithologi- quement du Bathonien moyen; il comprend un en- semble de bancs (6) alternativement compacts et mar- neux, contenant encore quelques Myacés et des Echi- nides, mais en petit nombre, et riche vers le bas en Avicula Münsteri Bronn. Faune du facies marno-calcaire du Bathonien moyen et inférieur. Parkinsonia Parkinsoni, Sow. Rhynchonella varians, Schloth. Belemnites giganteus, Schlott. » spinosa, Schloth. » fusiformis, Park. » concinna, SOW. » ex. aff. canaliculatus. Terebratula maxillata, Sow. Pecten ambiguus, Münst. » globata, Sow. » Dewalquei, Opp. » perovalis, Sow. Lima semicireularis, Goldf. » intermedia, Sow. Pholadomya Murchisoni, Sow. » Ferryi, Desl. » acuticosta, SOw. Waldheïimia subbuculenta, Chap. et Pleuromya Jurassi, Brong. Dew. » decurtata, Morr et Lyc. Collyrites ringens, Ag. Gresslya latior, Ag. » ovalis, Lesque. Arcomya cornuta, Terq et J. Gasteropodes. Modiola gibbosa, Sow. Bajocien Malgré sa grande étendue et son épaisseur considé- rable cet étage est dépourvu de niveaux ammonitiques caractéristiques et ne m'a pas fourni de données inté- ressantes. On distingue dans le département de l'Ain 3 grandes subdivisions du Bajocien : Calcaire à polypiers. Calcaire à entroques. 80 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Calcaire marneux à empreintes de Cancellophycus avec Ludwigia Murchisoni Sow. Comme la très judicieusement observé M. Riche dans son «étude du Jura inférieur », il est impossible d'établir de subdivisions stratigraphiques soit dans le faciès à polypiers, soit dans le calcaire à entroques à cause des nombreuses variatiôns qui se manifestent dans la succession des assises de ces deux com- plexes. Dans la chaîne du Reculet la couche supérieure du Bajocien est une assise marneuse épaisse de 30 cm., ayant une grande analogie lithologique avec le Batho- nien inférieur, qui renferme en abondance avicula Münsteri Bronn sp. Pecten disciformis Schübl. et Stephanoceras subcoronalum Op. Le calcaire à Polypiers épais de 60 m. environ com- prend une série d'assises de calcaire compacte à polypiers rameux et astraeoïdes, de calcaire à grain fin à chailles siliceuses, de calcaire grossiérement spatique, de calcaire marno-terreux très fossilifère et de calcaire stérile à grain fin. Ces assises sont disposées sans ordre constant d’un point à l’autre de la région. Coupe à l'entrée du ravin de Ramas. assise marneuse à Steph. subcoronatum et Avicula Münsteri, 30 cm. calcaire spathiques, 20 m. calcaire marneux à Brachiopodes et Lamellibranches, 4 m. banc de calcaire spathique, 50 cm. calcaire marno-terreux à Brachiopodes, 1 m. calcaire spathique, 3 m. calcaire à Polypiers, 6 m. calcaire à grain fin à chailles, 5 m. calcaire à grain fin, 6 m. calcaire spathique à Steph. subcoronatum. calcaire fossilifère et à Polypiers, 10 m. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 8 Cette dernière assise m’a fourni les espèces suivantes : Thamnastrea mammosa, Edw et H. Alectryonia Marschi, Sow. Isastrea salinensis, Koby. Pinna triangularis, Grep. Isastrea Bernardi, d’Orb. Pecten Dewalquei, Opp. Isastrea Marcoui, Koby. Rhynchonella Pallas, Chap. et Dew. Stomechinus bigranularis, Desor. » obsoleta, SOw. Cidaris cucumifera, Ac. » varians, Schloth. Pseudodiadema pentagonum, Wright. » subdecorata, Davids. » Morierei, Cotteau. Terebratula perovalis, Sow. Lima pectiniformis, Morr et Lyc. » ovoides, Sow. Le faciès de calcaire à Entroques est mieux visible dans la chaîne du Crêt de Châlame où il constitue un complexe d’environ 30 à 40 m. Là il débute vers le haut par des bancs calcaires alternativement spathiques et marno-terreux; vers le bas l’élément spathique diminue progressivement et ainsi s'effectue le passage graduel aux couches à Cancellophycus. Celle-ci sont formées par un calcaire gréseux à paillettes micacées, bleu gris à la cassure fraîche, jaunâtre à l’extérieur renfermant Ludwigia Murchisoni et des empreintes abondantes de Cancellophycus scoparius. Les meilleurs affleurements de ce niveau se trouvent dans le ravin du Crêt aux Merles au N. de la scierie du Creux Marnant et à l’W. du Crêt de Chàlame, en face de la Pierre Longue. Lias Au NW. du Crêt de Châlame, à l'altitude de 1400 dans la combe du Magras, affleurent les bancs alterna- tivement compactes et schisteux d’un calcaire marneux bleuâtre, très dur du Lias supérieur. Ges bancs plongent, le long du ruisseau principal de la combe, vers l'E. de 50°. Entre le complexe du Bajocien inférieur à Cancello- ARCHIVES, t. XXX. — Juillet 4940. 6 82 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL, ETC. phyeus et l’assise du Lias supérieur à L. opalinum existe une couche de calcaire gris bleuâtre épaisse de 40 à 50 cm. très analogue au Lias supérieur, mais contenant encore Ludwigia Murechisoni. Ensuite vient la zone à Lioceras opalinum, constituée par des banes compactes d’un calcaire très résistant, m’ayant fourni: Lioceras opalinum, Rein. Harpoceras bradfordense, Buckm. » plicatellum, Buckm. » partitum, Buckm. Herycites fallax, Benecke. Lytoceras jurense, Zieten, Nautilus intermedius, Sow. Au-dessous de cette zone calcaire le Toarcien est formé d’assises beaucoup plus marneuses, qui contien- nent sous forme de fossiles pyriteux la faune suivante : Harpoceras bicarinatum, Ziet. Grammoceras aalense, Ziet. » mactra, Dumont. » subcomptum, Branco. » lotharingicum, Branco. » fiuitans, Dum. » costosum, Quenst. » duplicostatum, Haug. » Grunowi, Hauer. > leurum, Buckm. » distans, Buckm. Hildoceras bifrons, Bruguière. Hammatoceras insigne, Schubler. Hammatoceras'ax. aff. variabile, d’Orb. Dumortieria radiosa, Seebach. » pseudoradiosa, Branco. » Nicklesi, Benecke. » Dumortieri, Thiol. » rhodanica, Haug. » Levesquei, d’Orb. » Munieri, Haug. » sparsicosta, Haug. » striatulo-costata, Haug. » prisca, Haug. » irregularis, n. sp. Coeloceras crassum, Phil. Amaltheus ibex, Quenst. Phylloceras heterophyllum, Sow. » verticosum, Dum. » tatricum, Puch. » chonomphalum, Vacek. » ex.aff.sisnodianum, d’Orb. Nautilus ex. aff. semistriatus, d'Orb. Trochus duryanus, d’Orb. Turbo Sedgwicki, d’Orb. Purpurina bathis, d’Orb. Pleurotomaria ex. aff. opalina, d'Orb. Ceromya, Astarte et Arca. Belemmites breviformis, Voltz. » acuarius, Schloth in Oppel. » acuarius longisulcatus, Quenst. » acuarius macer, Quenst. » acuarius brevisulcatus, Quenst. » compressus, Stahl. » irregularis, Schloth. » exilis, d’Orb. » tripartitus, Schloth. » tripartitus brevis, Schloth. » spinatus, Quenst. > unisulcatus, Blainville. » tricanaliculatus, Hartmann (4 suivre.) L'EXTENSION DU HÊTRE FONCTION DU CLIMAT PAR A. WOEIKOF (Suite et fin) VI Les botanistes s'accordent à distinguer le hêtre du Caucase du F. silualica. Jusqu'à présent, on n’a connu qu'une seule espèce F. orientalis Lipsky. Actuellement M. Palibine distingue deux espèces pour le Caucase, F. orientalis Lipsky ‘ et F. Hohenackeriana Palib. La première de ces espèces se rapproche plutôt du hêtre japonais F. Sieboldi Endl., que de F. silvatica. Quoiqu'il en soit, le hêtre caucasien n’atteint pas les plaines au nord de la chaîne. Quant au sud, il se trouve jusqu'aux rives de la mer Noire dans le climat excessivement humide et pluvieux de la Colchide, au sud-ouest du Caucase, et descend moins bas qu’au nord dans la Transcaucasie orientale, où le climat est géné- ralement sec *. Le climat colchique est très remarquable. Je donne 1 La première espèce dans la plus grande partie du Caucase, la seconde dans le Daghestan et le Talysch. 2 M. Figurowsky,un météorologiste qui connait bien le Caucase, me communique le fait suivant : à Zikhidziri, près de Batoum, il y à une forêt de vieux hêtres ; quand on commença à éclaircir la forêt, en laissant les vieux arbres en place, ceux-ci en souffrirent beaucoup et plusieurs ont déjà péri. On voit par cela à quel point la protection des arbres voisins est nécessaire au hêtre dans cette 84 L'EXTENSION DU HÊTRE. des chiffres pour 3 stations. Elles sont au bord de la mer Noire. SOUK NON. MEN 3° N 4° E. Poti (embouchure du Rion) 42°. N 41°.6 E. Bitouminse réttsiser ART TNA GE Température de l'air. |; Janvier Avril Août! Octobre Année Soukhoum.... 5.5 12.3 13.6 46:9 14.4 POULET Re 5.2 44.9 23.5 17.0 14.4 Batoum:..5et 6.3 1171 23.1 17.0 14.5 Humidité relative : Batoum année 80 °/, ; les mois de mars à octobre de 80 ‘/, à 83 °/,. Nébulosité : Soukhoum année 4,6, été 4,2. Poti année 5,8, été 5,4. Baloum année 5,2, été 5,0. Pluie. Quantité. Soukhoum année 1168" ; prin- temps 282; été 291 ; automne 329. Pofi année 1 586 : printemps 216 ; été 534 ; automne ; 483. Baloum année 2408 ; printemps 354 ; été 522 ; automne 739. . Nombre de jours : Soukhoum année 126 ; juin 11 ; juillet 9 ; août 8. Poti année 143 ; juin 10; juillet 41 ; août 12. Batoum année 159 ; juin 10 ; juillet 11 ; août 13. Il n’y a rien de semblable, à latitude égale, dans la région méditerranéenne. Avec cette grande quantité de pluie dans toutes les saisons et surtout cette grande humidité de lair, même en été, on ne peut s'étonner que le hêtre puisse vivre même au bord de la mer, où quatre mois de l’année ont une température supé- rieure à 20° et deux une supérieure à 23°. latitude. On a vu plus haut que le contraire s’observe par exem- ple dans les collines d’Ecosse. C’est que dans ce climat nuageux et brumeux, les arbres cherchent la lumière et la chaleur du soleil. 1 Le mois d’août est le plus chaud de l’année. FONCTION DU CLIMAT. 89 La limite supérieure du hêtre au nord de la chaîne caucasique est 1980 m. dans le bassin supérieur de la Bjelaïa, tributaire gauche du Kouban. Au nord-est d'ici, nous avons la station de Khoutorok 45°,1 nord, 41° est 157 m. qui donne les températures suivantes : Janvier Avril Juillet Octobre - 4,1 10.7 238 12.3 Les hautes stations météorologiques manquent au nord de la chaîne caucasique. On considère souvent Kobi, sur la grande route du Caucase comme une station du versant nord ; mais elle se trouve entre les deux chaines du Caucase, c’est-à-dire dans une situa- tion pareille à celles des hautes stations du Valais dans les Alpes. Vu le manque de stations caucasiennes au nord de la chaîne, j'ai pris les chiffres de M. Maurer pour les Alpes centrales. J’obtiens ainsi une somme de tempé- rature de 860° au-dessus de 5° et de 710° au-dessus de 6°. Ces chiffres sont à peu près les mêmes que ceux que J'ai trouvés pour les Grisons. Je ne trouve pas possible de m’arrêter aux conditions climatériques des limites du hêtre dans le petit Caucase ou l’Anticaucase, et en général au sud de la chaine principale. Il y a bien quelques hautes stations, mais les conditions de température y sont compliquées à l’extrême. Quelques exemples le feront voir. Tempé- rature de l’air : cu Fe Det Janvier Avril Juillet Oct. Goudaour . .. 420.5 440.5 2204 -— 6.7 2.3 13.1 0.9 Abas-Touman. 44°.6 420.8 1992 - 7.4 9.4 16.6 1.8 Bjely Khouteh 44°.6 440.3 41154 - 1.0 8.0 19.3 11.2 MAS: 13 k00.6 430.1 1742 -16.4 4.8 17.2 12 86 L’EXTENSION DU HÊTRE. Les 5 espèces de hêtres de l’Asie orientale vivent dans des climats très humides et très pluvieux pendant les 7 mois les plus importants pour la végétation. Au Japon on trouve le hêtre depuis le sud de l’île de Hok- kaïdo (Yesso) jusqu’au sud du Japon proprement dit, ainsi que dans l’île de Formose. Jusqu'à l'extrême nord de son habitat, à Hakodaté, juillet et août ont une moyenne supérieure à 19°, ilne peut donc être question d’une insuffisance de chaleur pendant la période de végétation. Si le hêtre ne pénètre pas plus au nord, c’est probablement le froid de l’hiver qui en est cause, car à Hakodaté le mois de janvier a une moyenne de —3”, et à Sapparo 1° ‘/,, au nord la moyenne est déjà de —6 et 4 mois ont une moyenne inférieure à 0°. Les moyennes de l’humidité relative ne descendent suëre au-dessous de 70 °/, dans les mois d'été, dans tout le Japon, les pluies sont partout supérieures à un mètre et n’approchent de cette limite que dans l’ex- trême nord-est de l’île principale (Hondo ou Nippon) d'une part et au bord de la mer Intérieure de l’autre. Dans les trois quarts du pays il tombe plus de 4 ‘/, m. par an, et la période de végétation est partout plu- vieuse. L'ile de Formose, beaucoup plus chaude que le Japon proprement dit, est très humide et très plu- vieuse. Nous manquons d'observations météorologiques dans la partie montagneuse de l’île, où l’on trouve le hêtre. il en est de même dans la partie moyenne et occi- dentale de la Chine. Mais il est à remarquer que, même en plaine, les pluies sont fort abondantes et FONCTION DU CLIMAT. 87 l’humidité relative fort grande d’avril à octobre. Ce n’est qu’en Chine et aux États-Unis que l’on observe des pluies supérieures à 1 m. par an en plaine entre 30° et 40 nord, dans les autres pays de ces latitudes, des quantités aussi considérables ne tombent que dans des régions montagneuses peu étendues et au bord des mers dans le voisinage des montagnes. Si la plaine chinoise est si humide et si pluvieuse dans la moitié chaude de l’année, nous devons nous attendre à des pluies beaucoup plus fortes dans les montagnes où l’on trouve le hêtre. Le hêtre se trouve aussi au Yun-nan, la province sud-ouest de la Chine. Les pluies y sont très abondantes et très régulières pendant la période de végétation du hêtre, l’air est humide. VIII Le hêtre de l'Amérique du nord (Fagus grandifolia Ehrh., appelé aussi quelquefois F. ferruginea) a une vie beaucoup plus étendue en plaine que le F. silvatica; et comme dans l’Amérique du nord, la diminution de température vers le nord est beaucoup plus rapide qu’en Europe, le hêtre américain est soumis à des variations de température beaucoup plus grandes que le hêtre européen et les hêtres asiatiques. Ses limites sont à peu prés : un peu au nord du Saint-Laurent, puis au nord des lacs Huron et Michigan, puis un peu à l’ouest de ce dernier et à l’est du Missisipi, au con- fluent du Missouri elle passe à l’ouest du Missisipi, de manière à englober la plus grande partie de l’état du Missouri, tout l’Arkansas et l’est du Texas jusqu à peu prés au 98° latitude W. et au golfe du Mexique, puis 88 L'EXTENSION DU HÊTRE. enfin elle passe vers le 30° nord, laissant la péninsule de Floride hors de la région du hêtre. Au nord le hêtre se trouve encore près de Québec, où les températures moyennes sont : Janvier —11,2 ; avril 2,2 ; juillet 20,2 ; octobre 6,9 ; année 4,2. C’est la température de la Russie centrale, de la région un peu au sud-est de Moscou, le minimum moyen annuel est de —30,7 et quelque- | fois le thermomètre y tombe jusqu’à —40°. La saison estivale y est courte, mais assez chaude, la somme de température au-dessus de 5° est 1690 et au-dessus de 6 1520°. C’est plus que suffisant, mais les froids de l’hiver sont longs et forts, et le hêtre européen est exclu des pays où l'hiver est pareil à celui de Québec et même de ceux où l'hiver est de 4° plus chaud qu’à Québec. La basse température près des racines, quand la cha- leur solaire est déjà très forte et la température de l'air de plus de 15° devrait être nuisible au hêtre, si le hêtre de l’Amérique du Nord a les mèmes exigences que celui d'Europe. Cependant il convient de considérer que les précipi- tations sont très fortes dans cette partie du Canada : il tombe plus de 1 m. d’eau par an, et au surplus ce n’est pas pendant l’été seulement qu’il tombe beaucoup d’eau, mais les neiges encore sont si abondantes que peu de pays hors des montagnes peuvent se comparer au Canada. Il paraît qu'une grande somme de chaleur solaire et beaucoup d'humidité sont des conditions très favorables à la végétation, même arborescente ; on sait que la végétation est très belle sur le cours moyen du fleuve FONCTION DU CLIMAT. 89 Amour, dans la latitude de Québec et plus au nord même, et cela avec des températures moyennes de janvier de beaucoup inférieures à —20. L'abondance de la neige au Canada doit donner une température moyenne annuelle du sol de beaucoup supérieure à celle de l’air ‘. Si le hêtre nord-américain s’étend au nord jusqu’à des régions à hiver subpolaire, il se trouve par son extension au sud, dans des régions subtropicales où 5 mois de l’année ont des températures moyennes au- dessus de 20° et l’été est plus chaud et aussi humide que celui de l’équateur. Je donne quelques chiffres pour la partie méridionale de Ja région du hêtre aux États-Unis. Températures | Pluie | Jous de | Humidité ES. mm | pluiet | relative’ SN A0 TT EN le = Juillet Charleston | (Caroline du Sud)! 9.6117.7/27.4/19.511323,498/11112/14| 80 Pensaeola | (Floride) . ...114.3/19.8127.4/20.8/1428,490 10115114 79 Mobile (Alabama) . .. | 9.9/18.9/26.9/19.5/1576,480 12/15/14 83 Nouvelle-Orléans 144.7119.9127.4/20.8/1458 463 14/16/14, 79 Memphis | (Tenessée) . .. | 4.6146.6127.1116.9/1278/28210110! 8 77 1 La hauteur moyenne de la neige pour la province de Québec est de plus de 2,8 m. 2 Jours avec pluies de plus de 0,01 pouces = 0,25 ®», 3 Malheureusement les observations se font à 8a.m. et 8 p.m., les moyennes de ces deux heures donnent une humidité plus grande que la moyenne journalière vraie. Cependant, vu la petite amplitude diurne de l'humidité dans les états du sud, l’erreur est probablement de moins de 5 ©/0. 90 L'EXTENSION DU HÊTRE. Le mois de juillet, dans ce pays, est plus chaud que partout en Europe, plus chaud même qu’à la côte septentrionale de l'Afrique, etavec cela l’été est humide et pluvieux. Il paraît que ce climat convient au hêtre, qui se trouve jusqu’au 30° latitude nord dans l’Améri- que du Nord. En général, le Fagus grandifolia croît dans des régions où il tombe plus d’un mètre d’eau, comme dans toute la région atlantique des États-Unis et des états du Sud jusqu’à 98° latitude W. à peu prés. Je donne pour cette dernière région des moyennes par états calculées d’après un grand nombre de stations. Quantité de pluie par an: Virginie 408, Caroline du Nord 136, Caroline du Sud 115, Georgie 130, Flo- ride' 139, Alabama 136, Missisipi 135, Tenessée 129, Kentucky 118, Arkansas 128, Louisiane 137 cm. Si nous ajoutons à ces états les quatre cinquièmes du Missouri et le quart du Texas où les pluies sont Supérieures à À mêtre par an, et déduisons les trois quarts de la Floride où le hêtre ne se trouve plus, c’est une étendue de 1569 mille km* où l’on trouve le hêtre et où le mois de juillet a une température au- dessus de 25°, les montagnes exceptées. Cette super- ficie est supérieure à celle de l’Allemagne, de la France et de l'Espagne réunies. Les limites du Fagus grandifolia ont été données d'après une carte manuscrite d’un botaniste distingué, le D° Ch.-E. Faxon. M. Sargent, le plus éminent den- drologiste de l’Amérique, écrit à propos de cet arbre : « Le Fagus grandifolia, quoique moins commun que ! Ce n’est pas la partie méridionale de la Floride qui est la plus pluvieuse, mais le nord continental, où se trouve encore le hêtre. FONCTION DU CLIMAT. ga1 certains chênes, est un arbre très répandu dans l'Est de l'Amérique du Nord ; il se trouve sur les sols riches des petits plateaux (Uplands) et des pentes, où il forme souvent des forêts pures de grande étendue. Dans le sud il se trouve surtout dans le bas des vallées et à la lisière des marais. Il s'élève jusqu'aux cimes des Alleghanys du sud». En ce qui concerne les influences climatiques sur la cause de stabilité du hêtre américain en comparaison du hêtre européen, il n’existe que des suppositions. M. Palibine, qui s'occupe de l’histoire de ce genre, admet que la double nature des hêtres dépend proba- blement de causes historiques. Il dit que depuis Pépo- que crétacée, on connait deux types ancestraux de hêtres, celui d'Europe et celui de l'Amérique du Nord ; ce dernier est plus résistant. «Dans la seconde partie de l’époque tertiaire il était très répandu en Europe et n'y disparut que pendant l’époque quaternaire, cédant la place au F. silvalica ». IX Le hêtre austral ou Nothofagus à le plus grand nombre d'espèces dans l’Amérique du Sud. M. Reiche les divise en deux classes : 1° les hêtres à feuilles caduques, N. obliqua BI., N. procera Oerst., N. ant- archca Oerst., N. pumilio Krasser, qui peuvent être classés dans la « Buchenformation » de Griesebach, et les hètres toujours verts : F. Dombeyi BI., N. betu- loïdes BI. et N. nitida Krasser, à petites feuilles, qui 1 Sargent, The silva of North America, vol. 9, p. 29, 1896. ? Reiche, Grundzüge der Pflanzenverbreitung in Chile, Leipzig, 1907. 92 L’EXTENSION DU HÊTRE. rentrent dans la « Myrtenformation » du même savant. En général, les premiers se trouvent dans des climats plus chauds et plus secs, les seconds là où la tempéra- ture est plus basse, les pluies et neiges plus abon- dantes, l’humidité de l'air plus grande. Le N. obliqua se trouve le plus au nord, dans le Cerro de Roble, entre 100-1800 m., à commencer par le 33° sud. Il est impossible de déterminer la tempéra- ture de cette région, les observations dans les mon- tagnes manquent et de plus, au bord de la mer, à Valparaïso par exemple, la température de la saison chaude est anormalement basse (janvier 17°,2), grâce à des vents de l’W., venant du courant froid de ces régions. Il est tout aussi impossible de trouver la quan- tité de pluies à la hauteur des Nothofagus. A Valparaïso, il ne tombe que 350"" en 25 Jours ; cette quantité est certainement plus grande dans les montagnes. Les N. pumilio et N. antarclica Se rencontrent même à l’est des Andes et jusqu’à la Terre de Feu. Le N. betuloïdes Bl. prospère depuis la Cordillera pelada, sous le 40°,5 sud, jusqu’à la Terre de Feu. Il se trouve surtout le long de la côte. Ici on a des observations de sept années dans l’ilot des Évangélistes, à l’entrée du détroit de Magellan, 52°,4 latitude sud. C’est un des climats les plus humi- des et les plus pluvieux du globe, et le nombre de jours de pluie est sans pareil sur notre planète : 332 par an. La quantité est considérable aussi : hiver 537, prin- temps 690, été 834, automne 748, année 2809". La température de l’air est : Sommes de températures depuis Janvier Avril Juillet Octobre 30 5 14 7.6 3.4 9.7 1240 960 300 FONCTION DU CLIMAT. 93 Les sommes de température sont remarquablement faibles, surtout si l’on prend en considération la très grande nébulosité du pays (tous les mois plus de 7). J'ai calculé aussi les sommes depuis 3°. Comme le Nothofagus Cetuloïdes ne s'arrête pas à la latitude de l’ilot des Évangélistes, et se répand aussi dans les montagnes, ces sommes sont loin de repré- senter le minimum de sommes de température dont il peut se contenter. Ce minimum est aussi impossible à calculer pour les autres espèces de Nothofagus. J’emprunte les notices suivantes sur le climat des terres magellaniques au travail de M. Duasen, qui prit part à la grande expédition suédoise dans ces pays, sous la direction de Nordenskiôld (Svenska expedit. till Ma- gellanslanderna, V. II, N° 10, Stockholm 1903). Il divise le pays en trois zônes : 1° à l’est la Pampa entièrement déboisée, très pauvre en pluie et neige ; 2° la région moyenne, à précipitations modérées, les Nothofagus à feuilles caduques y dominent. Enfin 3° à l’ouest une zône excessivement humide, nuageuse et pluvieuse, où dominent les Nothofagus à feuilles persis- tantes. Il remarque à propos du climat : « Nous avons les observations de l’expédition fran- çaise du Cap Horn (baie Orange) pour la dernière ré- gion ; elles donnent 1500" de précipitations. Pour la seconde région, Ushuäia 2511"" et Punta Arenas 370"*, mais cette dernière ville est déjà à la limite de la Pampa. Je crois que les moyennes de la se- conde zone sont plus élevées même que celles de l’Ushuaïa. La baie Orange ayant une situation abritée contre les 94 L'EXTENSION DU HÊTRE. vents dominants et les plus pluvieux, il faut penser que les pluies sont plus fortes à l’ouest. » A l’entrée est du détroit de Magellan, sous 52°,4 latitude sud existe la station du Cap Dungeness. Autour d’elle il y a la Pampa, dépourvue d'arbres. Ce n’est pas le froid de l'hiver qui exclut ici le hêtre, car le mois le plus froid a une température au-dessus de 4”, l'été et l’année sont plus chauds qu’à l’ilot des Evan- gélistes, l’air est assez humide, mais les pluies sont insuffisantes, 329% par an et 34 seulement en été. En Europe et en Asie je ne trouve pas de pays d’où le hêtre soit exclu seulement par le manque de pluie, il s’y ajoute toujours une autre circonstance nuisible à l'arbre, comme la sécheresse de l’air, une insolation très forte ou de très fortes gelées en hiver, de sorte que la cause la plus importante est difficile à trouver. Ici le doute est impossible, c’est certainement la trop petite quantité de pluie qui exclut le Nothofagus des régions est du détroit de Magellan. Il y a une autre région à Nothofagus en Australie et les grandes îles voisines, la Tasmanie et la Nouvelle Zélande. Dans cette dernière, d’après les informations que je possède, les Nothofagus (N. Menziesii Oerst., N. Solandri Krasser, N. Fusca Oerst., N. Cliffortioïdes Oerst., N. apiculata Krasser, N. Blairii Krasser) for- ment des forêts de grands arbres, qui se trouvent dans les montagnes et descendent jusqu’à la mer. Le climat de ces deux grandes îles est maritime à un haut point : une température limitée, sans grandes chaleurs ni grands froids, des vents forts, une grande humidité de l’air, des pluies abondantes qui ne tom- bent un peu‘au-dessous de 4 m. par an que dans les FONCTION DU CLIMAT. 95 plaines du sud-est, abritées par de hautes montagnes contre les vents humides du NW ; elles atteignent presque 3 m. par an vers la côte occidentale, au pied des Alpes Néo-Zélandaises. Dans ces montagnes, les précipitations sont beaucoup plus abondantes, et à défaut d'observations pluviométriques, les immenses pévés et glaciers en font foi; sous le 43° latitude sud, pareille à celle de Nice, le glacier François-Joseph des- cend à 210 m. au-dessus du niveau de la mer. Les températures moyennes sont : Mois le plus Mois le plus Latitude S. Année oid Had 35 Mongonui.... 16.1 11.8 20,6 &1” Wellington... 13.1 9.4 17.3 49°%1/, Kokitika..... 44.6 1.2 15.7 &6” Southland.... 140.2 she 14.6 En Australie les pluies sont très abondantes à l’est des montagnes, ainsi que dans les montagnes mêmes, mais elles sont très irrégulières. Les températures estivales ne sont pas hautes dans la région côtière, janvier, à Sidney (34°,5) 21,8, à Melbourne (38 5) 19,1, mais de temps en temps il y a des vents très chauds et très secs de l’intérieur, pendant lesquels la température, à Melbourne, s'élève au-dessus de 40° et l'humidité est inférieure à 20 °/,. Le Nothofagus ne se trouve que dans les montagnes où, dans des situations abritées, on trouve même des fougères arborescentes, et où certainement il n'y a jamais d'aussi hautes tem- pératures, ni une humidité aussi petite. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 21 avril 1910 L. Duparc. La région des pegmatites des environs d’Antsirabé (Ma- dagascar), — Th. Tommasina. L’élémentarquantum et la théorie électronique de l’éther. M. le prof. L. Duparc à visité l’an dernier la région des pegmatites des environs d’Antsirabé (Madagascar) et en à rapporté un matériel considérable dont il a entrepris l'étude avec ses assistants M. Wunder et Sabot. Cette étude est à peu près achevée et le travail complet paraîtra dans les mémoires de la Société de physique. M. Duparc en résume les points principaux : La géologie de la région des pegmatites est simple; sur la bordure orientale de la zone comprise entre Ambositra et Antsirabé on trouve d’abord une large bande de roches granitiques qui sont partout plus ou moins profondément latéritisées, et qui supportent les cônes volcaniques qui terminent le massif de l’Ankaratra vers le sud (Itavo, Tritriv, Vohitra, etc.). Ces granits sont très acides et ont été étudiés en divers endroits: Ceux qui forment le soubas- sement du Vohitra renferment un peu de magnétite, de la hornblende verte rare, passablement d’oligoclase acide. Beaucoup de microcline, de l’orthose et du quartz. Ceux qui supportent le cone balsatique de Tritriv sont à peu près idendiques, mais la biotite y remplace le mica noir et le quartz affecte de superbes formes granulitiques. Quant aux granits qui sont développés plus au sud et SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 97 dont celui d’Ilaka offre le meilleur type. il renferme du sphène en jolis cristaux, du zircon rare et plus petit, un peu de magnétite, de la hornblende vert bleuâtre très polychroïque, peu de biotite, de l’épidote, un peu d’oligo- clase acide, beaucoup d’orthose et du quartz à tendance granulitique abondant. Dans les variétés prophyroïdes c’est le microcline à veinules d’albite qui forme les phéno- cristaux. Des diorites sont en relation avec ce granit; elles renferment beaucoup de hornblende, de la biotite brune, de l’épidote, du plagioclase du groupe audésine-labrador et du quartz. Les cônes basaltiques qui dans le voisinage d’Antsirabé, reposent sur le granit, sont en partie admirablement con- servés (Tritriv) et témoignent que les dernières éruptions de Madagascar sont de date relativement très récente, Les fractures par lesquelles ces roches sont montées se sont sans doute produites lors de la dernière dislocation qui a affecté l’ile et qui est vraisemblablement la cause première du rajeunissement des vallées que l’on observe sur la côte orientale. Un certain nombre de ces roches basaltiques ont fait l’objet d’un examen détaillé : A la coulée de Vino- mikarena au sud d’Antsirabé, la première consolidation très abondante, est formée de grandes augites et de grosses olivines; la pâte vitreuse renferme des microlithes de labrador, des grains de magnétite et quelques microlithes d’augite et d’olivine. Au volcan de Tritriv, sur les variétés scoriacées, la première consolidation renferme de l’augite, beaucoup d’olivine et peu de plagioclase, tandis que la pâte est vitreuse, brunâtre et renferme quelques rares microlithes filiformes de labrador. Au volcan de Vohitra, sur la coulée, ia première consolidation abondante est formée par de l’olivine et quelques feldspaths allongés à l'instar des microlithes ; tandis que la pâte est entièrement cristalline et fluidale, et formée par de longs et gros mi- crolithes de labrador avec un peu d’olivine et beaucoup de magnétite. Sur un épanchement basaltique qui se trouve à une faible distance et à l'ouest de Tritriw, la première consolidation est presque entièrement formée ARCHIVES, t. XXX. — Juillet 4910. 7 98 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE par des cristaux terminés d'olivine avec très peu d’augite, tandis que la pâte entièrement cristalline, à structure diabaso-grenne est foncée par des microlithes d’augite abondants et de plagioclase dominants (AbsAns-Ab:An:) avec peu d’olivine et beaucoup de magnétite. Enfin sur le basalte que l’on rencontre sur la route qui va d’Antsirabé à Tongarivo, la première consolidation est formée par de grosses augites très corrodées et entourées d’une auréole, tandis que la pâte entièrement cristalline est fluidale, est formée par l’enchevêtrement de gros microlithes de felds- path (AbsAns-Ab:Am) avec des microlites abondants d'olivine et de magnétite. Basalte de Vohitra Basalte de Tritriv Si02 — 46.61 49.05 Tr02—=09,.21 2:29 Al:Os — 14.92 14.75 Fe2Os — 6.38 3.938 HCE—= 101 8.61 Mn0= 0:07 0.20 RO M2 1.66 NYO0—= 2:07 2.99 40429723 9.60 MgO = 7.29 8.54 P:O5 —, 0.47 0.51 H:0 —= 1.50 0.22 101.94 101.80 Malgré les différences microscopiques que présentent ces basaltes, ils sont bien l'expression de la cristallisation d'un même magma comme le montrent les différentes analyses que nous avons exécutées. A l’est de la région granitique indiquée se trouve une large zone formée par des quartzites plus ou moins mica- cées, qui plongent en général à l’ouest, et forment une série de crêtes plus ou moins parallèles, séparées par des plateaux. Ces quartzites sont généralement blanches et formées par des grains polyédriques de quartz associés à une proportion variable de mica. Elles passent à leur ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 99 partie supérieure à des micaschistes francs à deux micas ou à mica noir dans lesquels une biolite brune très polychroïque.disposée généralement en couches parallèles, s'associe à des grains de quartz. Cette zone de quartzite est localement percée par des boutonnières de granit acide. À l’ouest de la grande chaîne d’Ambatoménaloa, une longue bande de cipolins qui forme une zone syncli- nale manifeste, est encaissée par ces quartzites ; elle cons- titue le plateau d’Analalava. Plus au sud une seconde bande de cipolins s’intercale dans la zone des quartzites à l’est de la première : elle débute aux sources de la rivière Sohatany, et se trouve -à l’ouest de la grande chaine de l’[bity qui est en quartzites. Quartzites et cipolins sont traversés par d’innom- blables veines de pegmatite qui sont intercalées parallèle- ment aux couches, mais qui forment aussi de véritables filons plus ou moins normaux sur la direction de celles-ci. Les pegmatites qui constituent ces filons sont de types variés, à individus souvent gigantoplasmatiques ; elles renferment une foule de minéraux accessoires dont les principaux sont : 4° Le béryl bleu (aiguemarine) gisements d'Antaboko, de Tongafena, d’Ambatolampy, de Tétehina, etc.; 20 Un béryl rose qui existe sous deux formes cristal- lographiques distinctes, l’une en cristaux allongés selon (1010) avec (0004) et (4121), l’autre en cristaux aplatis selon (0001) avec les faces (4010) (2021) (1120) et (3364). Ces deux béryls roses sont alcalifères, le premier qui est légèrement biaxe, a comme indices ng = 1.5838 up = 1.5747. 3° Des tourmalines zonées qui se trouvent généralement dans les filons encaissés dans le cipolin mais aussi dans ceux des quartzites. Les différentes zones qui se succèdent d’une façon tout à fait arbitraire et sont souvent inverses sur les cristaux d’un même gisement sont formées par de la tourmaline rose ou de la rubellite, de la tourmaline brune de diverses teintes, de la tourma- line jaune canari et de la tourmaline noire. Les propriétés optiques de ces différentes tourmalines ainsi que des autres minéraux des pegmatites (indices, etc.) ont été 100 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE étudiées dans une précédente note; elles varient d’une facon sensible avec la couleur. 4° Du triphane et de la Kunzite. 5° Du grenat spersartine, etc. Les cipolins au contact des filons de pegmatite sont profondément modifiés, ils se chargent de mica noir et de diopside, en même temps la bordure de contact immédiat est criblée de cristaux corrodés de tourmaline noire. Cer- tains filons empâtent des blocs arrachés de ces cipolins ; le métamorphisme observé sur ceux-ci est le même mais encore plus intense. Il était intéressant de vérifier si la composition chimique des tourmalines qui forment les différentes zones des cris- taux était sensiblement différente. Le tableau ci-dessous donne les résultats obtenus : ee 2 8 ED 6 0 AE LE FT QE LEE NOTE NE EM ASE LE A CEE A DRE D RSR nl 1 Gisements Si0: | AlOs |Fe10s | no |CaO |Me0| FI |K:0 | \a:0 |Li:0 | H10 Tsîlaisine jaune clair....| 36.77 | 39.12 0.5815.1410.7710.21|1.24/0.10)1.47|0.59| — — brun foncé... | 35.79 | 40.06 10.61/,5.85/0.90/0.19/0.90/0.10,1.22/0.18| — — noire brunâtre| 35.54 | 37.43 4.08/5.60/0.58/0.13/0.73,0.10/1.43/0.11| — — HP bAT 6000 pot 37.52 | 40.08 ,0.40/0.63/2.45/0.39/1.05/0.09,1.58/0.66| — Maroando rose .......... 37.06 | 40.53 [0.40/1.23/2.58|0.43/1.23/0.1210.80|0.11| — Antaboko — .......... 37.30 | 38.91 0.79/0.52/4.10/0.31/1.40,0.10 0.76,1.03| — Antsongombat rose...... 37.178 | 41.25 |0.42,1.83,1.03/0.20/0.81,0.08,2.39)1.01| — — rouge foncé| 37.72 | 41.14 0.65/1.72|0.90)0.24/0.7810,09/2.12|1.13| — M. Th. TommasINA. — L'élémentarquantum et la théorie électronique de l'éther. — Trente-quatrième Note sur la physique de la gravitation universelle. Quelques-unes des théories analytiques, plus en vue actuellement, ayant conduit à des résultats contradictoires avec les faits les mieux établis par l'expérience, les phy- sico-mathématiciens se sont décidés finalement à intro- duire une hypothèse atomistique de l’énergie rayonnante, et M. Stark a donné le nom d'élémentarquantum à cet élément quantitatif ultime qui correspond à la constante e de la formule de Planck. Pourtant ces savants pensent avec Lorentz. sauf Stark et Einstein, de pouvoir et même de devoir conserver encore, comme milieu indépendant, l'ancien éther, qui, tout en jouant le rôle de transmetteur d'énergie, resterait toujours absolument inconcevable ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 101 dans son mode d’action, lui attribuant la propriété. inad- missible, pour une substance matérielle transmettrice de mouvements, d’être absolument continu.Je vais démontrer par cette Note que la fonction de l’élémentarquantum bien comprise, doit éliminer définitivement l’ancienne notion de l’éther, la remplaçant par une nouvelle qui le considère comme un milieu composé exclusivement d'électrons dont l’élémentarquantum est l'énergie transmise dans l’unité de temps par chaque électron. Je suppose le Soleil réduit à un seul ion lumineux, d'après le langage actuel, la Terre réduite à un seul ion éclairé ou réflecteur, et entre les deux l’éther pur, sans corps pondérables, ne contenant donc rien de lumineux, rien d’éclairé, mais transmettant l'énergie rayonnante émise par le ion Soleil au ion Terre qui en est ainsi éclairé. Voilà l’ensemble de phénomènes, dont il faut étudier la physique, c’est-à-dire les mécanismes hypothétiques qui sont aptes à les produires. Le ion Soleil transmet des vibrations transversales à l'éther. Analysons ce premier fait, qui est déjà assez com- plexe. Le ion Soleil en tant que ion lumineux doit vibrer, mais comment ? Pour connaître la vibration qu'il transmet, il faut connaître, au préalable, celle qu'il possède. Or. la théorie actuelle de la lumière, de même que les précé- dentes, n’a rien imaginé pour fournir cette connaissance préalable, mais elle nous.dit que, bien qu’on ne puisse pas concevoir comme cela est produit à l’origine, le fait est que, pour donner raison aux lois établies, il faut que les vibrations soient transversales pendant leur trajet au tra- vers de l’espace. Aussi l’éther dans sa fonction de trans- metteur doit-il vibrer transversalement. Voilà ce que la science admet. Il faut donc renverser notre demande et dire : les vibrations transmises étant transversales, com- ment la source radiante agit-elle pour les produire ? A cause de notre supposition du ion uniqne comme source, nous ne devons tenir compte que du tube d'éther qui réu- nit le ion lumineux au ion éclairé. Le premier doit donc vibrer transversalement pour communiquer à l'éther ce 102 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE mode de vibration. Comment l’éther reçoit-il la vibration transversale ? Certes la partie d’éther qui devient vibrante en constitue une modification. Il nous faut donc établir la nature de cette modification. D'après la théorie électromagnétique la modification qui vibre dans un rayon de lumière doit être une charge électrique. IL y a donc deux faits qui semblent présenter une analogie avec le phénomène que nous voulons éluci- der. On sait que les charges électriques se comportent autrement avec les conducteurs qu'avec les isolants ; tan- dis qu’elles s’étalent à la surface des premiers, elies res- tent localisées dans les derniers. On sait, en outre, qu'un léger frottement, même une faible pression instantanée sur un diélectrique solide, tel qu'un bloc de paraffine, produit à l'endroit touché une charge électrique. Or, l’éther dans le vide pneumatique, se comporte comme un diélectrique parfait. On pouvait donc supposer que le ion Soleil, vibrant transversalement, produit par son frottement sur la face du tube d’éther une charge électri- que. Ensuite, comme ce ion lumineux effectue périodique- ment de nouveaux frottements il fournirait successivement de nouvelles charges qui, en refoulant les précédentes, transformeraient rapidement toute la longueur du tube d’éther en une série continue de couches électrisées, ou mieux en un alignement de charges élémentaires. Mais, toutes ces charges étant en marche et leur production par ie ion Soleil pouvant être considérée comme une émis- sion, on aurait là un courant et non pas un rayon de lumière ; pour avoir ce dernier il faut que tout cela soit statique au point de vue électrique, il faut que chaque charge vibre sur place, c’est-à-dire qu’elles soient des charges éléctriques préexistantes au phénomène lumière, il faut que le ion Soleil possède son élémentarquantum de vibration et qu'il transmette, non des charges mais des vibrations transversales périodiques. Dans ce cas les charges ne parcourent plus tout l'alignement, mais elles oscillent, chacune dans sa propre sphère d'action, et cette oscillation est transmise de proche en proche du ion Soleil ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 103 au ion Terre en 8 minutes, avec la vitesse connue. Ce ne sont plus de charges élémentaires en marche mais un mouvement vibratoire. C'est la théorie Maxwell-Hertz à laquelle la mienne ajoute la forme solénoïdale ou hélicoï- dale de la trajectoire de l'énergie rayonnante. L'introduction dans la science de l'hypothèse de l’élé- mentarquantum, unité d'énergie de l’électron vibrantt, n'’amène nullement à réadmettre la théorie newtonienne de l’émission, comme plusieurs supposent, ni à éliminer tout simplement l’éther, comme le voudrait M. Einstein, mais à le définir autrement en lui reconnaissant une cons- titution moléculaire spéciale, qui en fait un milieu essen- tiellement électromagnétique, à cause de l’activité vibra- toire perpétuelle de ses molécules qui sont des charges électriques élémentaires. Ce qui explique comment l’éther ou vide pneumatique est un isolant pour les décharges électriques et que celles-ci sont effectuées par de ions pondérables, de corpuscules cathodiques ou 8 de radioac- tivité, tous mus par les modifications cinétiques qu'on provoque, qui se propagent dans le milieu et qui sont toujours et partout électromagnétiques. Séance du 12 mai Battelli et Mlle Stern. Fonction de la catalase. — Th. Tommasina. Théorie électromagnétique de la polarisation et de la dissociation électrolytique. — K. Reverdin. Action de l'acide sulfurique con- centré sur quelques nitramines aromatiques. M. BarTELLI et Mie SrerN communiquent les résultats de recherches faites dans le but d’éclaircir la fonction de la catalase. Les auteurs avaient constaté dans des recher- ches précédentes que la catalase mise préalablement en contact avec l’anticatalase ou le sulfate ferreux perd en grande partie le pouvoir de décomposer l'H202. Mais cette action du sulfate ferreux sur la catalase n’a lieu qu'en présence d'O:. Il est donc probable qu'il s'agisse d'une oxydation de la catalase. Les auteurs donnent le nom d'oxycatalase à la catalase rendue ainsi inactive par l’an- ! Archives, t. XXV, juin 1908. Note IV, p. p. 612-614. 104 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ticatalase ou le sulfate ferreux. L'oxycatalase ne constitue pas un composé stable. Il suffit de lui ajouter la philoca- talase contenue dans l’extrait de muscle ou d’autres tissus pour régénérer la catalase. L'action destructrice de l’anticatalase sur la catalase est en outre empêchée par l’alcool. Or, l'alcool est oxydé énergiquement en aldéhyde et acide acétique par les foies qui sont très riches en catalase, tandis que l’oxydation de . l'alcool est beaucoup plus faible dans les foies qui renfer- ment moins de catalase. Il y à d’autres substances telles que l’acide formique, l’aldéhyde, le glycol, etc., qui agis- sent comme l'alcool en empêchant la destruction de la catalase par l’anticatalase. Toutes ces substances sont oxydées par les foies qui sont riches en catalase. Au con- traire, le foie n’oxyde pas les substances telles que l'acide lactique, la tyrosine, la glycérine, les acides gras, etc., qui n’empêchent pas la destruction de la catalase par l’an- ticatalase. De tous ces faits, les auteurs tirent la conclusion que la catalase joue un rôle dans l'oxydation de différentes sub- stances. Ce rôle pourrait être interprété de la manière suivante. L'anticatalase oxyde la catalase en le transfor- mant en oxycatalase. L’oxycatalase, en présence de sub- stances réductrices (alcool, aldéhyde, etc.), leur céderait ensuite son oxygène et serait ainsi ramenée à l'état de catalase. Mais un mélange de catalase et d’anticatalase n’a pas le pouvoir d’oxyder l'alcool. Il faudrait donc ad- mettre pour l'oxydation de l'alcool l'intervention d’une troisième substance, peut-être la phylocatalase, qui ren- drait actif l'oxygène de l’oxycatalase. L'oxydation de l’al- cool, des aldéhydes, etc., aurait donc lieu par l’intermé- diaire de trois substances. Si l’une de ces trois substances fait défaut, l'oxydation n’a pas lieu. M. Th. Tommasixa. — Théorie électromagnétique de la polarisation et de la dissociation électrolytique. — Trente- cinquième Note sur La physique de la gravitation universelle. Le phénomène des chaînes de limailles dans les cohé- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 105 reurs que j'ai découvert en 1988 *, et celui des mêmes chaines se produisant dans l’eau distillée et dans l'alcool, que j'ai signalé l’année suivante en mettant en évidence sa corrélation avec les chaines de dépôts électrolytiques et avec la formation, probable je disais alors, certaine je dis aujourd'hui, de chaines conductrices invisibles dans l’eau distillée sous l’action des courants de self-induction ?; puis les résultats de mes recherches sur la formation et le transport des cristaux, métalliques et non pas salins, de plusieurs métaux, dans l’eau distillée et sous la même action *, que j'ai constaté le premier, m’avaient amené à concevoir et à présenter quelques conclusions nouvelles sur cette catégorie de phénomènes, dans plusieurs de mes Communications, Notes et Mémoires. Mais. ce n’est qu’en revisant mes vues antérieures aux lumières fournies par cette nouvelle physique théorique que je suis parvenu à trouver une explication électromagnétique de ce qui se passe dans la production des dissociations électrolytiques. Le nouveau concept fondamental qui suppose que les initiatives qui paraissent appartenir en propre aux ato- mes chimiques pondérables, appartiennent, au contraire, exclusivement aux atomes physiques impondérables du milieu actif, a montré la voie qu’il faut suivre dans l’in- vestigation des faits si l’on veut, à l'aide d’une interpré- tation exacte, parvenir à les expliquer. Je n'ai pas à entrer ni dans les détails descriptifs de la .marche du phénomène électrolytique, ni dans l’énon- ciation des résultats qui sont trop nombreux et trop va- riés, ni dans celle des lois de Faraday, d'Ostwald, de Van'1- Hoff, d’Arrhénius, de Nernst, de Lippmann, de Kohlrausch, de Bouty. etc. Tout cela est connu, et n'est d’ailleurs pas nécessaire ici, il suffit d'en avoir devant l'esprit un résumé ‘synthétique pour se faire un concept précis et clair de la nature du phénomène et de sa limite apparente. Je vais indiquer seulement cette dernière. 1 C. R. 12 déc. 1898. Soc. Phys. 5 janv. 1899. Archives, mars 1899. CR. A mai1899. 3 C. R. 5 février 1900 — Phys. Zeit., 5 mai 1900. 106 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE On admet généralement que tout conducteur peut servir d’électrode et que tout liquide conducteur peut servir d’électrolyte. Or, d’après les résultats de mes expériences je peux affirmer qu'il y à là une restriction qui n’est ad- missible que comme indication d'un optimum quantitatif; le phénomène qu'on peut étudier expérimentalement ne reste nullement borné entre de telles limites. En réalité tous les liquides, autant les colloïdes que les cristallisa- bles, peuvent servir comme électrolytes et tous les corps, même les meilleurs diélectriques, servir d’électrodes. Si l’on fait abstraction de tout le reste, en ne tenant compte que de ce qui constitue l’essence du phénomène de l’élec- trolyse, il en résulte que chaque corps des trois règnes de la nature, et indépendamment de son état solide, liquide, ou gazeux, peut servir soit d'électrode soit d’électrolyte. I suffit d'y adapter le dispositif et les conditions expérimentales requises pour chaque cas, haut potentiel et appareil de mesure très sensible, pour obtenir la constatation du phé- nomène par des résultats mesurables. D'autre part, des expériences très délicates, il est vrai, mais faciles à répéter, m'ont permis de reconnaitre et de confirmer qu'al n'y a pas des électrodes impolarisables d'une manière absolue, et que deux corps quelconques, même identiques, . deux fragments du même corps, rapprochés pour fermer le circuit d’un électromètre, manifestent tou- jours, instantanément ou plus ou moins lentement, une différence de potentiel, montrant qu'il y a en chaque frag- ment pondérable un état d'équilibre entre l’activité interne et celle externe du milieu, lequel état n'est jamais identique de l’un à l'autre en ce qu'on peut nommer sa valeur éner- gélique. Or, les choses étant ainsi, le phénomène électrolytique, qui se présente comme capable de se produire dans des conditions qui paraissent variables à l'infini, ne peut être que l'effet de l'intervention des activités cachées du milieu, qui sont des champs électromagnétiques multiples. La théo- rie électronique les ayant introduits même dans l'atome chimique, il nous est donc permis d'admettre leur action ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 107 modificatrice de l'architecture moléculaire. La pénétration des lignes de force des champs dans la molécule peut dé- placer les atomes qui la constituent pour les orienter au- trement. Mais dans l’électrolyse cette orientation forme un assemblage constitué par des alignements d’atomes ions entre les deux électrodes, alignements qui détruisent forcément l'architecture caractéristique de la molécule. laquelle disparait ainsi pour ne laisser plus à sa place que des chaines d’atomes polarisés, chaines qui vont être par- courues par les électrons qui constituent le courant trans- porteur des ions. C’est l'explication de la dissociation élec- trolytique. Cette explication permet de donner une nouvelle défi- nition des diélectriques et des conducteurs. Comme toute charge électrique en se déplaçant doit produire, au moins, des polarisations moléculaires, on peut distinguer ces deux propriétés de la manière suivante: Dans les con- ducteurs la polarisation se propage seulement dans le mi- lieu et normalement à la surface en chaque point, elle est rayonnante étant dirigée vers l’extérieur et l’étalement de la charge reste superficiel; tandis que dans les diélectri- ques, leur nature étant semblable à celle du milieu, la polarisation se propage aussi en sens contraire et les pé- nètre et la charge peut les traverser dans une direction quelconque, prenant alors, comme on sait, aux faces d’en- trée et de sortie le signe correspondant. Ces faits connus, ainsi interprétés, expliquent pourquor la capacité d'un condensateur est-elle proportionnelle au pouvoir inducteur spécifique du diélectrique qui sépare les armatures, c'est que la charge conserve son potentiel à l'aide de la polarisation partielle du dhélectrique qu’elle produit, si celle-ci est complète, la décharge à lieu au travers de ce dernier. M. Fréd. REVERDIN présente une communication sur l'achon de l'acide sulfurique concentré sur quelques nitra- mines aromatiques. (Voir Archives, 1910, t. XXIX, p. 376.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 4 février 1910 Billeter. Expression rationnelle de la force des acides. — H. Spinner. Plantes rapportées de l'Himalaya par le D' Jacot-Guillarmot. M. le prof. BILLETER communique ses recherches sur une «expression rationnelle de la force des acides ». M. le prof. H. SPINNER présente quelques-unes des plantes rapportées de l'Himalaya par le D' Jacot-Guillar- mot. Il compare à grands traits les limites végétales de l'Himalaya et des Alpes et fait ressortir la grande analogie de la flore des deux chaînes. Il insiste ensuite spécialement sur la valeur biologique de la petite collection présentée dont la détermination est due à l’obligeance de M. Beauverd de l'Herbier Boissier. Séance du 18 février A. Berthoud. Considérations théoriques sur l'impossibilité de chauffer un solide au-dessus de son point de fusion. — A. Jaquerod. Le mouvement brownien et les théories cinétiques. M. le prof. Alf. BERTHOUD présente des considérations théoriques sur l'impossibilité de chauffer un solide au-dessus de son point de fusion. Il attribue cette impossibilité au fait que les produits de fusion mouillent le corps solide. M. le prof. Ad. JaQuEROD parle du mouvement brownien et des théories cinétiques. Sa communication est illustrée de démonstrations ultra-microscopiques. SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES. 109 Séance du 4 mars À. Brun. Recherches modernes concernant le volcanisme. La séance est remplacée par une conférence de M. Alb. BruN de Genève sur les recherches modernes concernant le volcanisme. Séance du 18 mars Billeter. Titration du chlorure stanneux par oxydimétrie. — Fuhr- mann. Importance des insectes dans la propagation des maladies épidémiques. M. le prof. BILLETER communique le résultat provisoire de ses recherches sur la titration du chlorure stanneux par oæydimetrie. Ce qui l’a engagé à entreprendre ce travail c’est la facilité d'obtenir de l’étain pur dans le commerce. M. le prof. FUHRMANN parle sur l'importance des insectes dans la propagation des maladies épidémiques. Séance du 15 avril M. Thiébaud. La faune microscopique des lacs de l’Oural. — S. de Perrot. Observations limnimétriques et météorologiques faites dans le canton de Neuchâtel en 1909. Crue extraordinaire des lacs au commencement de 1910. M. M. TuiéBauD, D' ès sciences, parle de {la faune microscopique des lacs de l'Oural. Durant l'été dernier, M_ Kutschin, inspecteur des pêcheries des environs d'Ie- katerinebourg recueillit du plancton de lacs du pied de l'Oural (altitude 220-270 m.) et l’envoya à M. Thiébaud. Celui-ci constata tout d’abord la grande similitude de ce plancton avec celui de nos lacs en tant que zooplancton, tandis que le phytoplancton s’est montré beaucoup plus riche. Les lacs ouraliens étant peu profonds, de 7 à 10 m. seulement, ils s’échauffent jusqu’au fond et la température de la masse lacustre atteint chaque été près de 25°C. Il en résulte un développement extraordinaire des variétés estivales. M. Thiébaud expose à ce propos les théories 110 SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES. mécanistes d'Ostwald en lillustrant par des exemples choisis dans les variations de Daphne chyalina. Ces théo- ries sont attaquées par MM. Jaquerod, Billeter, Schardt qui y opposent des considérations biologiques. M. Fuhr- mann confirme ce dernier point de vue, ces variations ne devant, dans la règle, être interprêtées que comme des formes régulières de cycle vital. M. Sam. DE PERROT, ingénieur civil, résume les obser- vations limnimétriques et météorologiques faites dans le can- ton en 1909. L'année 1909 n’a rien présenté d’extraordi- naire, si ce n'est son été plutôt froid. Les précipitations atmosphériques ont oscillé entre 885 mm. à Serrières et 1708 mm. à La Chaux-de-Fonds. Le nombre de jours plu- vieux a été de 116 à Malvilliers, 457 à Neuchâtel, 497 à La Chaux-de-Fonds. Février a été le mois le plus sec, juin le plus arrosé. M. de Perrot à étudié parallèlement la température de l'air et celle du lac. L’atmosphère a été plus chaude que l’eau de fin mars à mi-juin, tandis que tout le reste de l’année la température moyenne de la surface lacustre a dépassé celle de l’air. On voit par là le rôle important de notre lac comme régulateur thermique. M. DE PERROT parle encore de la crue extraordinaire de nos lacs au commencement de 1910. Le lac de Neuchâtel a atteint le niveau de 431 m. et a présenté en un seul jour une crue de 28 cm.. celui de Bienne une de 4 m.140, celui de Morat de 0 m. 45 ; c’est-à-dire que ce jour-là ils ont emmagasiné ensemble près de 419 millions de mètres cubes. Pour vider cette masse au fur et à meure le canal de l’Aar à Nidau aurait dû débiter 1400 m° à la seconde. En considérant l'étendue des bassins respectifs, cette crue a été beaucoup plus importante que celle qui a dévasté Paris à la même époque. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE DU GLOBE KARL STÜRMER. — PHOTOGRAPHIES DES AURORES BORÉALES ET NOUVELLE MÉTHODE POUR MESURER LEUR ALTITUDE. Comptes rendus de l’Académie des sciences de Paris, séance du 43 juin 1910. Comme on le sait, le problème consistant à prendre des photographies réussies de l’aurore boréale présente de grandes difficultés, tant à cause de la faible luminosité de l'aurore, qu'à cause de sa mobilité, qui nécessite une pose de quelques secondes au plus. Aussi n’existe-t-il autant que je sache, qu'une seule photographie de courte pose (7 secondes) de l'aurore prise par M. Brendel à Bosekop, le 4° février 1892. L'année dernière j'ai fait une série d'expériences pour trouver les objectifs et les plaques les meilleurs possibles pour photographier les aurores boréales. J'ai fini par choisir un objectif cinématoyraphique de 25" de diamètre avec une distance focale de 50%" et les plaques Lumière à étiquette violette. Une fois ce problème résolu on a tout de suite une mé- thode excellente pour mesurer l'altitude de l’aurore et sa situation dans l’espace. En effet on n’aura qu'à photogra- phier simultanément l’aurore de deux stations reliées par téléphone et à comparer la situation de l'aurore par rapport aux étoiles sur l’une et l’autre plaque ; connaissant le temps et les constantes optiques de l'objectif, on aura alors toutes les données nécessaires pour calculer l’altitude de l’aurore et sa situation, et cela avec grande précision. 112 BULLETIN SCIENTIFIQUE. CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse. WILLIAM J. WOHLLEBEN. SUR LES PHÉNOLS MONOHALOGENES, (Berichte d. Deutsch. Chem. Ges., T. 42, p. 4369 à 4375 ; Fribourg (Suisse), novembre 1909). L'auteur dans le but de combler des lacunes de la bibliographie chimique et de mieux caractériser certaine classe de composés, a préparé un certain nombre de pro- duits dérivés des trois chlor- et bromphénols ainsi que du p-iodphénol; ce sont principalement.les acétates, les ben- zoates, et les nitrobenzoates qui ont été pris en considé- ration. Cette étude a en outre permis à l’auteur de relever quelques erreurs qui se sont glissées dans les publications antérieures sur quelques-uns de ces composés. PHYSIOLOGIE STÉPHANE LEDUC. —- THÉORIE PHYSICO-CHIMIQUE ET GÉNÉ- RATIONS SPONTANÉES. Paris 1910. 4 vol. 202 p. Nous n'avons pas la prétention de présenter aux lec- teurs des Archives M. le professeur Stéphane Leduc, dont la communication sur la croissance osmotique de diverses substances minérales simulant des formes végétales ou madréporiques, ont eu un grand retentissement. Le nouveau livre de M. Leduc est un plaidoyer en fa- veur de la génération spontanée et de l'explication de la vie par les forces physico-chimiques. La distance qui sé- pare l’analogie de l'identité entre les formes produites par les êtres vivants et la force osmotique est franchie par l’illustre professeur de Nantes. Nous lui laissons toute la responsabilité de ses arguments ingénieux en faveur de la génération spontanée. Il cite Lamarck comme par- rain, mais oublie Pasteur dont les célèbres expériences ont ruiné à jamais, dans l'esprit des savants de nos jours, la réalité de la génération spontanée. A. D’E. “ Le 113 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1910 éclairs à l'E. à 8 h. du soir. pluie dans la nuit; orage avec averse mélée de grêle à 5 h. 30 m. du soir. rosée le matin ; de 7 h. à 7 h. 30 m. du soir, orage venant du S. à 8h. 10 m. orage à l’W. pluie le matin, averse à 3 h. du soir, tonnerres à l’W. à 3 h. 45 m. forte averse avec grélons atteignant 8 mm. de diamètre; éclairs et tonnerres. depuis 9 h. du soir, nombreux éclairs au NE. à midi 30 m., tonnerres au NNW ; à 1 h. 50 m., tonnerre au SE ; à 3 h. du soir, légère averse; à 4 h., éclairs au NE; à 6 h., orage au N. et à 7 h. 15 m., orage au NW ; depuis 9 h., éclairs au S. , à 2 h. du soir, éclairs au NW. | rosée le matin. brumeux le matin; de 3h. 30 m. à 4 h. 30 du soir, orage venant du SW, passe au zénith à 3 h. 50 ; pluie mélangée de grêle, pluie pendant toute la soirée. 10, depuis 1 h. 30 m. à 4 h. du soir, nombreux éclairs et tonnerres au SW, pluie jusqu’à 7 h. du soir. 11, petite averse à 6 h. du soir. , à 6 h. 30 m. du soir, arc-en-ciel. 13, la dernière tache de neige à disparu sur le Salève ; à 6 h. du soir, arc en-ciel: pluie intermittente depuis 4 h. du soir pendant le reste de la journée. 14, légère pluie à 8 h. 30 m. du matin ; averses à 3 h. et à 6 h. 30 m. du soir. 15, forte bise dans l’après-midi. 18, rosée le matin, forte bise dans l’après midi. 19, faible rosée le matin, forte bise au milieu du jour. 21, brumeux dans la matinée ; à 9 h. du soir, éclairs à l’W et au NW; depuis 9 h. 40 m. orage et pluie. 2, averse à 10 h. 30 m. du matin; pluie depuis 5 h. du soir. 23, pluie dans la nuit ; halo solaire pendant l'après-midi. 24, rosée le matin; averse à 7 h. 40 m. du matin et à 1 h, du soir ; pluie depuis 4 h. du soir. 25, pluie dans la nuit et à plusieurs reprises pendant la journée ; à 3 h. 30 m., tonnerres au SW. 26, forte pluie dans la nuit, pluie dès le matin jusqu'à 3 h. du soir; pluie à 9 h. du soir. 28, forte rosée le matin. 29, à 3 h. 30 m. du soir, orage avec averse ; à 4 h. 45 m. orage au NW ge en-ciel à 6 h. du Soir ; pluie dans la soirée, orage à 10 h. du soir. 30, pluie le matin; à 11 h. 50 m., orage et forte averse : arc-en-ciel dans l’après midi, pluie de 3 h. 30 m. à 4 h. 40 m. du soir. ARCHIVES, t. XXX. — Juillet 4910. 8 NT Ho + nl æ) | AO HE > 00 10 1 10 A A A DR... 2 © NN © © Lun! Longs | OT SG © © 4 À © 1 OO © MN I0 © HMOMNO HN 1 A A — ca GX 1Q | ar , ALISOTNAHN NOR de ON 1 de dé pe pd pd 10 DO HM A1 Gù © D cn ON = OO T> © 1 mi 4 MS "MSS °MSS MS "MSS ‘LS °MS MSA : ASS " MSS "HNN ‘ANN "NN "4NN "ÆANN "HNN MSS * ABA MS :MSS *Aba *J8A| °N *1U4||0 9 Jea ||] MS ICI MSA : MSS|I a | MS|| * JUA mn nd Um queurmo() I L. 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Æ&hou. 7h. 10 h. m. 1 h.s. A h.s. Th.s8 10h.s. Moyennes mu mm mm min mn mi min mm mom Me ES 10 228070 2S-OÙ 0293.10 7 224180 218970222800 22.81 PU 7.00 DO. 21-01 -jaro-U7 | 24-12 0 ALU (0 27-CR NABUR 27 89 BOOM 0S SL: 25-30. : 29-101 29-410 029 44 29.15 20 200 200 25.30 Mois 25.63 25.37 25.51 25.46 235.04 24.82 25143. 25.9 25 36 Température. o o o Le déc +44.30 +142.70 <+14597 +19.07 +21 89 +-20.41 +-19.21 +416 57 +-17.51 NES 1&O1 13.04 LUS © 177047 1932 19.16 17/40 MATE 16.45 3° > 1443 43.45 145.35 "18.80 : 20.34 1419.56: 4802 1502241663 Mois 14.15 413.06 13.47 +18.47 490.32 +19.80 118.23 415.77 16.93 Fraotion de saturation en ‘/, Le décade 85 LH M 718 63 19 62 62 77 71 2: »* 4.80 87 77 6% D) 38 68 78 72 3° » 83 84 79 62 D3 D8 65 81 74 Mois 85 87 78 63 »2 d9 65 719 71 Dans ce mois l'air a été calme 67 lois sur 1000 NNE 68 Le rapport des 1ts sq PTE — ().96. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7n, 10, 9h) éléments météorologiques, d’après mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 25.41 mm NéDUIOSIEé ASE ARR ue 5.8 Press. atmosphér.. (1836-1875) 27.19 UE AH. y 49 Nébulosité..…..…. (1847-1875). 5.4 FT Ne 3 . Hauteur de pluie.. (1826-1815). 76"".0 Le + 14+2X9 4176.24 Nombre de jours de pluie. (1d.). 11 ÆTTOMVE Température moyenne... (1d.). 416°.81 Fraction de saturation. ....... 68 %/ Fraction de saturat. (1849-1875). 70 ?/o 117 Observations météorologiques faites dans le cantou de Genève Résultats des observations pluviometriques | | CHAMBENT | CHATELAIXE NMTIG\Y | ATHRNAZ | COMPESTEIK | | Slalion [ GELIGNY COLLEX MAD TBUT A EAU à Perse | | | | | | | Fee 1 12 hit 143.4 | 146 7 | 186.0 | 168.7 | 154.8 | JUSSY | HRRMANCE alien VEYIUKR OBSKRVATOIRE COLOGNY | PUPLINGK Hauteur d'eau Lie 158.4 169.6 178.4 | 192.5 | 168.6 | 170.4 | | | | | Il | Insolation à Jussy : 2193 en juin. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LI MOIS DE JUIN 1910 pluie le soir. pluie à 1 h. du soir. neige matin et soir, fort vent. . brouillard le soir. éclairs à 10 h. 30 du soir. brouillard le matin, pluie à ] h. soir, neige le soir. brouillard toute la journée. brouillard le soir. 13, brouillard toute la journée. 14, pluie le matin, brouillard et forte bise toute la journée. 15, brouillard le matin et à 1 h. du soir. 17, brouillard le soir. 18, brouillard le matin. 22, brouillard le matin, pluie le soir. 23, brouillard le soir. 26, pluie et fort vent le matin, neige à 1 h. du soir. 27, brouillard le matin. 28, humidité relative 22 0/, à 2 h. du soir. 29, orage à 7 h. 50 du soir, pluie. Li © © 1 OUR D . D joué 0 + SA 80, fort vent le matin et Lh. du soir, orage et neige à 4 h. du soir, brouillard le soir. neige le matin, fort vent le matin et le soir, quelques éclairs à 10 h. 40 du soir. re ner : cp RS 4 0'E Le & L L £'9I ANT Ar LATE ‘m9 ‘uw (Cure) | (Cu 5e) inogntH | In9)ntH a018N | IQ ANGLE | 8 OT | G OT 18 MSIT ‘AN£ MSIE ‘AS G OT | F 0 IT MSIT MSG MSIT MS I ll I OÙ NT MST ANT MSIT MS G [ Fr OT À ‘ANIT ANT ‘ANIT ‘AN OT CT NOM SAEANI I RTEN | TRTNT ENS 6 OT | 6 SONT ENSIISMPAXS TON SIENS G OT | & FO le ANIT ‘ANT ANT ‘AN 8 OTUIME OT NSITI NAS TPS TN TANS OT OL NOT UN OT IIS IT VANS | TANS TN VANS è 9 I O TT MSIT ANT ‘MSI 0 0 I O AT ANT ANT AN & ç I O "IT ANT CANIT MANIT 8 ] 9 OT IT CANIE ANIT. "HNINT lÉ OLMIMET EPITSZHNIT, HN\I=» ANT I (0) & D TS THIN TENSTENT TN CENT T al 6 OT | OT [I ANT ANT ‘ANII Ql OT | OT | OT IS ‘ANS ‘HANE ‘ANS HN 6 (MIRE OT ET ANS OŒNIT ‘ŒNIT AN 8 OÙ (MOT FAITS VEANIT | ENIL: CMS|IN (HN OT OL | OT OT "IT 2ANIT “ANIT ANT HN OT ON MOT NOTE REANS) TEEAXS TEE ANS ETES F OT | & AIT MANS NSIT. MSITU MES 0 0 0 OUT ANIT ANIT “ANIT HN G OT | & 6 I ANT ANII ANIT AN & G I ORTECHNIT CAN ITS SANSIT HN al OT | LOTO IS ‘MSIè MSIT ‘MSIE MS OT OT | OT!| OT JS MSIT MSIE MSI MS 6 GR 46 OMIS) ANS | Te ANS TNEAXS QT (o O1,| OT IT MSIT ‘MSII MSIT “MS G (0) In NT MSI Dose -MSIT "MS 7 —— oo, — ALISOTNAYUN LNH À p'99 | à&°ç9 201 2720 8'O0L | 619 "19 | O'T9 9'09 | £°'sc 6°£9 | L'19 899 | S'F9 € 89 | a°L9 AUS £' 89 | £°69 | 69 | 8 OL | &°OL | S°69 L'e9 | Q | G'LQ c'19 | Fr'r9 | ÿ'p0 | p'e9 8 69 | c'c9 &'ra | F'e9 £'c9 | L'£9 n°69, 8'c9 T'0L | &°69 p'OL | 6'99 g°09 | F'I9 0‘I9 | I°6C F'}9 | F'09 g'29 | 1°S9 1201 0p2e0 £'99 | 6°r9 ‘uw ‘uw XEN | ‘UIW HHAVADOUVH | 69°0 - |er'99 |lco°9g |9p'9o |lar'99 E SK ge = | Dp9 | 79 |=’69-| S'r901/08 6I0T ONG) CR 202 NO TD/AIN6C ONE IR CADO &'O0L | S'69 | £'89 | Se T8 = 2:09 .| 009 |NP'r9 d'LSONR Le ss — s'sc 6° S8C 8'8c S'Sc 98 L'P= "| 2,00 1'29 | 8°69 | L'e9 | ce L'.= 2209 fe "Cop | Naren | DNGO8TMPE CONS Lg) Lan 2te0 euros lnce 8°I + | 1°69 | 9°89 | r'69 | r'69 | 2e 92 + | 8°69 | &'02 | L'6a | r'69 | Ie le + £'OL 169 | S'0Z | 602 | 08 Pr + | g'iz | S'e à 6’CL 6 R'oRre Poele Tr CUDÆlRT DE JE (y OT 8°69 | L (ON D 10 0°0L s"s9 |A JTE F89 [°69 c'29 Î CT 6 0 — "| gco 0) p°29 p'p9 DPI DCS ar c0 te)" 70 c20n) ST DAS MN0 20 -8)K0709 9°£9 Te cup |} 00 000 C29 | TI rc NGC POMmIIG AE c‘p9 OT at t |C'L19 | 1'99 c'ea | 6 c'e + | g'6 | 9°69 CON ES) 9 & + | 8 89 £°02 (Re MORI CRE EEE O0 ÉRCOR ROC ORITATIONT A0 &°9 - | g'6e | L'09 | 969 | z 66 | © LCR El Er ar) I TOUINTAGONNGECONIMT Go + |p'99 | C'co | 9°99 | z'L9 | 9°0 + | r'90 | c'co | 0'2Q | 9°99 | & ge"o- | rca | 0°99 | ac | T'EO IT ‘uw ‘uw | “ww ‘uw l ‘um Ces pe RICE EN CRT EER ER © A 8e Eu rio JON On ES inof OI6T NInNgr ŒUHVNHAH-LNIVS ANVHID TS 16 | 69 | es |orz+t | &'r+ DÉC CO ADN CONS RAl NC 0 TE) EArO SET (01 QG êQ 001 | OZ GQ oc + 9T - | ES UP ETe RENE MNT f JT 06 06 Le 99 98 | 9F co L'QT (O1 20 | QT + 69 0°C + "gra 6°e 6è | 99 | 8 KES 19 ce | 09 O8 LENCO rc | 8 0 + F'e &"9 F'L CLEA DE A O0T 09 FS CSN T7 66 Tr Gratin PEL L'0 L°O + 6'T G0® La p6 | 99 98 98 | gs 68 LS Mt 2 | Lo g'l Ir n'a Par 98 | 86 FF 8L L6 99 IL A SAT 60 - 1’? 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Pression atmosphérique : 500"" | Fraction de saturation en °/, Th. m. 1h.s. CRIRER Moyenne Th.iw. 1h.s. Jh.s. Moyenne Le décade 65.35 65.42 65.44 65.40 82 70 90 81 2. » 67.12 07.6 63.28 67.67 85 75 97 85 3e » 66.01 66.31 66.22 66.17 81 62 85 76 Mois 66.16 66.46 66.65 66.12 83 69 yl 81 Température. Moyenne. Th. m. 1h.s. Jh.s ORES ER | SE +" el ee UT ere CL 16.72 mi ee De Adi ce M 2e » 2.84 5.80 DEN 3 80 3.54 3e , 3:45 ù 13 PAU K 10 3.83 over + 6.2 He 30 + 10 Dans ée mois Fair a été calme () fois sur 1000 XE 55 Le rapport des vents — — ().91 S\ 58 Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Mautigny-Ville | Orsières | Bourg-St-Pierre St-Bernard | | | 0 MEN ne CE Eau en millimètres. ... 97.6 81.3 87.5 107.7 Neive en centimetres.. = | mé = 16 PHÉNOMEÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL ET TRANSVERSAL DES RAIES D DU SODIUM PAR H. NAGAOKA D’après les recherches de Fabry et Perrot’ et de Janicky*. les raies D du sodium sont toutes deux simples, bien que Michelson‘ leur ait observé une structure complexe. En illuminant au moyen d’élec- trodes de mercure un tube à vide relié à une puissante bobine d'introduction par un tube capillaire de faible diamètre, on a trouvé que le tube émet les raies D en même temps que les raies de mercure. On obtient plus facilement les raies du sodium en remplissant le tube avec une petite quantité de chlorure de sodium, ou en employant comme électrodes des amalgames de sodium. Avec le spectroscope à échelons décrit dans mon article‘ sur l'effet de Zeemann dans des 1 Fabry et Perrot, C. R. 130, p. 653, 1900. ? Janicky, Ann. de Phys., 19, p. 74, 1906. 3 Michelson, Trav. et Mém. du Bur. intern des poids et me- sures, 11, 1895. * Nagaoka et Amano, Arch. de Sc. phys. et nat., 27, p.285, 1909. ARCHIVES, t. XXX. — Août 1910. 9 199 PHÉNOMÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL champs faibles, je suis arrivé au même résultat que Fabry et Perrot et Janicky, pour autant que le vide est suffisant. Dès que le vide est un peu moins parfait, les raies s’élargissent, diminuent d'intensité et chacune d’elles apparaît quelquefois comme un dou- blet. Ce fait est certainement dû à un renversement des raies. La largeur des raies est d’environ 0,03 A. U. lorsque le tube est bien vide, et ce n’est que dans ces conditions que le phénomène de Zeemann peut être mesuré avec exactitude. J'ai entrepris les expériences qui suivent dans l'intention d'examiner si l'effet est en relation linéaire avec le champ, si l’écartement des raies est le même pour l'effet transversal que pour l'effet longitudinal et si enfin le rapport entre la charge et la masse des électrons en vibration calculé en appliquant la loi de Rung est le même pour les deux raies. … La variation de la longueur d'onde due à l’aimanta- tion était mesurée au moyen d’un spectroscope à éche- lons, dont le pouvoir résolvant, pour À — 0,5 y, était de 430,000. Les indices de réfraction des lames de verre composant les échelons ont été déterminés au moyen d’un spectromètre, avec un prisme fait d’une partie de la même lame. Il n’y avait que de petits écarts avec les valeurs indiquées par le fabricant. Pour obtenir des champs suffisamment forts et uni- formes, un aimant en fer à cheval du type de du Bois, avec un noyau de 9,5 cm. de diamètre, fut pourvu de pièces polaires côniques perforées dans la direction de l’axe. Pour mesurer l’effet longitudinal, l'extrémité des cônes, formant un angle d'environ 115’, fut tronquée ET TRANSVERSAL DES RAIES D DU SODIUM. 1923 à la hauteur d’un diamètre de 20 em. et prolongée par un autre cône dont l’angle vertical était de 80, jusqu’à ce qu'il atteigne un diamètre de 7 mm. L'espace entre les deux cônes était de 5 mm. Ce dispositif ren- dait le champ plus uniforme que des pièces polaires produisant une force magnétique maximum. Avec une perforation circulaire de 4 mm. de diamètre, le champ dans l’espace libre n’était pas uniforme. Les raies D dédoublées semblaient légèrement courbes, montrant que le champ était assez faible dans l’axe des cônes. A cause de cela une ouverture de 4 mm. de long sur 5 mm. de large fut pratiquée dans les pièces polaires à la place de la perforation circulaire. Cette petite entaille des pièces polaires suffit à rendre le champ assez uniforme pour qu'il devint impossible de le recon- naître ni avec une petite bobine de recherches ni à l’apparence des raies dédoublées par le champ magné- tique. Le tube à vide fut placé parallélement à l'ouverture et sa lumière en la traversant était rendue parallèle au moyen d’une lentille. En interposant sur son trajet un prisme de Fresnel, la lumière polarisée à droite et à gauche était transformée en lumière polarisée recti- lignement dans deux directions perpendiculaires entre elles, de telle façon qu'il était possible de analyser au moyen d’un nicol ou d’un prisme de Wollaston. C’est ce dernier qui convenait le mieux pour les mesures oculaires. Pour mesurer l’effet transversal, nous nous servimes de pièces polaires dont l’angle vertical était de 80°, mais sans entaille. Le diamètre à l'extrémité était de 7 mm. séparé par un espace de 5 mm. Dans la plupart des expériences faites jusqu’à pré- 124 PHÉNOMÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL sent par différents physiciens, la force du champ était généralement estimée proportionnellement au courant passant à travers les électro-aimants et déduite ensuite indirectement en observant simplement le courant aimantant. J'ai trouvé qu'avec l’électro-aimant que j'ai employé, cette méthode est sujette à des variations diverses, de telle sorte que pour obtenir le même degré d’exacti- tude qu'avec la méthode optique, il était nécessaire de mesurer la force du champ directement, indépendam- ment du courant aimantant. Dans ce but, je plaçai une planche de 60 cm. de long et 8 cm. de large horizon- talement à environ 40 cm. au-dessous des pièces polaires et à angle droit de la direction du champ qui servait. La planche était pourvue d’un dispositif ser- vant de guide pour faire mouvoir rapidement un petit support sur lequel était fixée une petite bobine de recherches. Cette bobine était enroulée à une bobine d'ivoire longue de 2 mm. et d’un diamêtre de 3,5 mm. avec un fil de cuivre fin, en deux couches, faisant 40 tours. Cette bobine était reliée à un galvanomètre d’Arsonval sensible, dont on observait la déviation lorsqu'on amenait la bobine entre les pièces polaires ou qu'on l’en retirait. Pour déterminer la constante de cette bobine, je me servis d’une autre bobine de dimensions géométriques connues, à travers laquelle on lançait ou interrompait un courant de force connue. Le courant était mesuré au moyen d’un ampèére- mètre de Kelvin. La bobine de recherches fut étalonnée en comparant les déviations dans différents champs dont la valeur était mesurée par la variation dans la résistance d'une spirale de bismuth, après avoir appli- ET TRANSVERSAL DES RAIES D DU SODIUM 125 qué les corrections dues à la température‘. La diffé- rence entre les deux constantes obtenues au moyen de ces deux méthodes était généralement inférieure à 1 °/,. La force du champ était mesurée pour chaque expérience, en sorte qu'une erreur due à l’hystérésis des électro-aimants pouvait pratiquement être consi- dérée comme éliminée. Il est bien connu que la raie D, se divise en quatre et la raie D, en six lorsque ces raies sont vues dans la direction transversale ; les intervalles pour D,, mesu- rés depuis la position initiale sont dans la proportion de 1 : 2, et pour D, de 1 : 3 : 5. Si l’on observe dans la direction longitudinale, D, devient un doublet, et D, un quadruplet. La distribution des raies, rapportée à un triplet normal, est donnée dans le diagramme sui- vant (fig. 1) et dans la discussion qui va suivre, elles sont numérotées comme sur la figure. La différence dy du nombre des vibrations d’un triplet normal dans un champ magnétique H est don- née par : mt 4T { Henderson, Ann. de Phys., 53, p. 912, 1894. 126 PHENOMÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL d’où nous tirons facilement : e ke où my UE où c« désigne la vitesse de la lumière dans le vide. En appliquant la loi de Runge d’après laquelle les variations dans la fréquence (—+/27) de la lumière dans un champ H sont des parts aliquotes d’une quantité a—eH/2mc, on peut représenter la différence dans la fréquence pour l’effet transversal pour : 9 D, par + 3 ap), E à a(s) 1 3 DR D, par Æ 3 4p), + 3 a(s), Æ 3 as) où p veut dire que la force électrique est parallèle à la force magnétique et s qu’elle lui est perpendiculaire. De cette manière, nous pouvons facilement calculer la valeur de e/m à partir de la valeur observée d1. Il n’a été observé aucune dissymétrie dans la distri- bution des raies par rapport à leur position initiale, de telle sorte que dans les tableaux qui suivent, il n’est donné que à et les valeurs de e/m qui en sont déduites. Le champ H est exprimé en gauss, dA en millièmes d'unités Angstrôm et e/m en unités électromagnétiques ; — (n) se rapporte aux raies comme il est montré à la fig. 1. s's donne les sommes de H et de à} et les valeurs de.e/m sur la même ligne sontles plus probables. On peut se rendre compte de la largeur de l’espace entre les raies D en jetant un coup d'œil sur la fig. 2. : RER DO Les raies sont dessinées au moyen des valeurs SH et sont par conséquent les plus probables ; les valeurs de e/m déduites des résultats ci-dessus sont : ET TRANSVERSAL DES RAIES D DU SODIUM. 127 Effet longitudinal pour D,, + (2) : e/m — 1.762 X 10° D,, + (2) : e/m = 1.734 X 10! moyenne e/m — 1.755 >xc40" Les valeurs de e/m déduites de D, et D, coïncident presque entiérement, Aÿ2 5646 }9,= f8qe 6e . deg ad-net. - 4e ue -L) 4 P, -G) bec Fig. 2 Effet transversal pour D,, + (1) : e/m == 1.788 XA0° D,, + (2) : jm = 1.792 X10° moyenne e/m = 1.190 X10° pour D,, + (1) : e/m — 1.866 X 107 D,, + (2) : em = 1.798 X 10° D,, + (3) : e/m — 1.786 X 107 moyenne : e/m — 1.815 X 107 198 PHÉNOMÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL Effet longitudinal de D, (À — 5896) 1560 11.1 1.86 3450 152 1.19 5520 244 1579 7020 305 AT 9080 382 1.71 11150 476 1.73 13820 606 1.78 15920 680 1.73 18330 196 4.76 D 85850 31712 1.762 Effet longitudinal de D, (À = 5890) à 4 £ , | e — 7 . A ee ln Ê 3840 113 20500. 1.60 5800 175 309 | 1.65 7480 233 406 1.69 921 0 285 498 1.64 11260 351 605 | 1.64 13500 438 Her) 1.76 15720 499 Se | 1.73 16800 533 901 | 1.72 18100 606 983 | 1.82 5 | 104710 3243 5538 1.734 * ET TRANSVERSAL DES RAIES D DE SODIUM. 129 Effet transversal de D, A s e e H | ds A a der ul 7 (x) * 10 (5) * 10 Béleimsado ss 254no 51 snfterm si 1910 43.9 85.8 1.87 1.83 3950 80.6 179 1.66 1.83 5750 127 262 1.80 1.85 1280 158 322 1,77 1.79 9240 196 301 1.73 1.16 10920 231 464 1.71 1.73 11300 252 198 1.82 1.79 12330 276 539 1.82 1.77 14000 306 606 1.18 1.76 15180 329 652 1.76 1.18 16250 356 702 1.78 1.16 16560 363 712 1.18 1.15 17550 100 110 1.85 1.18 18240 #10 803 1.83 1.19 5 | 160960 | 1767 3548 | 1.188 | 1,792 Effet transversal de D, oo | p WA —Ox |5a — La — dx + (1) —(4) + — sen + (8) —(3) uen Epne moe OUVRE | 930| . 53.2 133 226 2.05 1.74 1.78 6070 712.6 | 207 364 1.96 1.86 1.90 1900 rate) L17 1.86 1.87 1.72 10000! 414 | 341 | 580 1.86 1.85 1.89 11900! 4139 393 | 648 | 141.94 1.80 1.18 MS 160 * 458 | 774 1.91 . 1.83 1.85 15280! 178 510 828 | 1.89 1.81 | 4.79 16150! 180 Son USA PP AERS 1.78 1.76 47300! 192 551 945 | 41.81 AE) QE 5 (420750! 1342.6 | 3997 | 6614 | 1.866 1.198 | 1.186 | 130 PHÉNOMÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL Les résultats pour les deux raies rentrent dans les limites de l’erreur d’observation, sauf pour D,, Æ (1) et ils sont légèrement plus élevés que ceux déduits de l'effet longitudinal. La moyenne de toutes ces observa- tions donne pour e/m la valeur 1.787 X 10”. En rapportant à la méthode ci-dessus les résultats de Lehmann, Runge et Paschen, nous trouvons les chiffres suivants : Lehmann Runge et Paschen Effet longit. pour D,, + (2) : 1.63 X 107 — D,. + (2) : 4.63 X 107 a D,, + (3): 1.63 X 107 ce Effet transv. pour D,, + (1) : 1.65 X 107 1.695 X 107 D,,+ (2) :1.66%X 107 1.695 X 407 D: + U)EA:68 A0! 1.67 X 10° D,, + (2) : 4.67 X 107 LU x 107 D?, + (3) : 4.66 X 107 1.62 %X 107 Ces valeurs sont plus faibles que celles qui résultent des observations rapportées ci-dessus ; mais, comme nous l'avons déjà fait observer, il y à toujours de l'incertitude dans la valeur de la force magnétique si elle n’est pas mesurée directement pour chaque obser- valion. Il n’est pas inutile de comparer ici mes résultats avec des mesures faites sur d’autres raies. Des expé- riences récentes faites avec M. T. Takamina sur des raies de différents éléments nous ont donné les résul- tats suivants : Raie de l'Helium 6678 (triplet) : = = 1.74 X 107 D » 5 7 » D —- #1 7 ) 5876 +. 1.70 XK 10 Lt. SULCII ES LE = 1.86 X 107 ET TRANSVERSAL DES RAIES D DU SODIUM. 1434 Raie du Neon 5853 (triplet) : © = 1.80 X 10° | Raie de l’Or 5835 (quadruplet) : x = 41,79 X 107 T » ) RÉ AOTS 107 à LEMOTÉLS X Les expériences que j'ai faites pour des raies du mercure ont donné : pour 5770 (raie divisée en neuf : _ — 1.83 X 107 5461 » LÀ = 4.846 XX 107 (et lngitdina) » » : LE: — 1.780 XX 107 {effet transversal) - — = Toutes ces expériences montrent que la valeur de e/m trouvée à partir des effets longitudinal et trans- versal des raies D est à peu près la moyenne des valeurs trouvées à partir d'expériences faites sur diffé- rents éléments. Il aurait été intéressant d'examiner si la variation de la longueur d'onde est directement pro- portionnelle à la force du champ ou pas, mais les raies du sodium ne sont pas assez nettes pour éluder la question d’une manière définitive. Dans les expé- riences ci-dessus, la largeur moyenne des raies était d'environ 0,03 U. A. dans un champ nul, de telle sorte que les divergences dans les observations sont 1 La description des caractères intéressants de cette ligne qui est généralement considérée comme un triplet, quoique Lehmann Paie reconnue comme divisée en neuf et comme présentant une valeur anormale de e/m, sera réservée pour un prochain article. La valeur donnée ici a été obtenue après [une analyse minutieuse des neuf raies. La valeur anormale de e/m obtenue par Gmelin, Gehrcke et Baeyer, peut être interprétée comme coïncidant pres- que exactement avec les présents résultats. 132 PHÉNOMÈNE DE ZEEMAN LONGITUDINAL, ETC. principalement dues à une erreur de pointage. Des expériences faites avec M. Takamina m'ont conduit à la conclusion que la loi de proportionnalité est stricte- ment suivie pour l’effet longitudinal mais que dans la direction transversale le dédoublement des raies ne suit pas une loi simple pour des champs de quelques milliers de gauss, de telle sorte que le présent mémoire ne donne pas de conclusions pour les effets dans des champs faibles. Instit. de Physique de l’Université de Tokio, avril 4910. SUR LE FROTTEMENT INTÉRIEUR DE QUELQUES MÉTAUX AUX BASSES TEMPÉRATURES": PAR C.-E. GUYE et H, SCHAPPER Nous avons poursuivi l’étude du frottement intérieur des métaux aux basses températures en employant la même méthode et le même dispositif que MM. C.-E. Guye et V. Freedericksz *. Ces nouvelles recherches ont porté sur le cuivre, le zinc, l'or, le nickel, le palladium et le platine. Le dispositif général est représenté fig. 1 ; on en trouvera la description détaillée dans le mémoire précité. La principale différence consiste dans la forme donnée à l'équipage mobile dont on peut faire varier dans d’as- sez larges limites, le moment d'inertie sans changer son poids et par conséquent la tension du fil de sus- pension. À cet effet on peut remplir la partie axiale de l'équipage par un cylindre de plomb, ou remplacer ce cylindre par un anneau en laiton de même masse ! Une publication plus étendue sera faite en anglais par M. Schapper. ? Arch. des sc. phys. et nat., janv., fév. et mars 1910. C.-E, Guye et V. Freedericksz. 4134 SUR LE FROTTEMENT INTÉRIEUR. occupant la partie périphérique interne de la boîte B B. Le principe de la méthode a été développé anté- rieurement ‘. Le mouvement étant représenté dans une premiére approximation par l'équation. do F de? d + (+ ©) + (WW) à = 0 on en déduit SR OR ire ÉD K moment d'inertie ; C’ coefficient d'amortissement du fil de suspension et de l’équipage déterminé par des expériences préalables: C coefficient d'amortissement du fil d'expérience ; W' couple élastique du fil de sus- pension; W couple élastique du fil d'expérience; À décrément logarithmique observé ; T durée d’oscilla- tion (période complète). Il est important de remarquer que, dans la plupart des cas, T varie peu avec la température et C' est petit de sorte que l'allure de la courbe du décrément 2 est sensiblement la même que celle du coefficient C for- mule (T). Les résultats de ces recherches peuvent se résu- mer graphiquement par les courbes qui suivent. Une première catégorie de courbes ont été construites en prenant en abscisses les lempératures el en ordonnées des grandeurs proportionnelles à la constante C du fil d'expérience seul ; cette constante élant ramenée par extrapolation au cas des amplitudes infiniment petites. 1 Loc. cit. > DE QUELQUES MÉTAUX AUX Le zéro absolu est pris comme origine des ab- cisses (courbes a). La seconde catégorie de courbes a été établie en prenant en abcisse l'amplitude et en or- donnée des grandeurs proportionnelles au dé- crément logarithmique (courbes b). Notons enfin qu’a- vant les expériences tous les fils ont été re- cuits dans le vide et sans charge (sauf le fil de suspension qui à été recuit avec sa charge) à 360 pendant trois heures. A cet effet les fils d'expérience ont été placés horizontalement dans un tube de verre dur qui occupait l’axe d’un cylindre de fer par- couru par un Courant alternatif. Le cylindre de fer qui pouvait être porté au rouge (pour recuire le platine) était noyé dans un bain de BASSES TEMPÉRATURES. 2 SKIS SS < TU AN 136 SUR LE FROTTEMENT INTÉRIEUR sable, destiné à diminuer la déperdition de chaleur. L'ensemble de la méthode opératoire est dans ses grandes lignes celle décrite dans le mémoire de MM. C.-E. Guye et Freederickz. Les graphiques qui suivent résument les résultats obtenus. On peut se demander si l’on a raison de recuire le fil avant les expériences. D’après les remarques faites par M. Ch.-Ed. Guil- laume ‘il résulterait que l’écrouissage à la filière aurait pour effet de faire passer, en grande partie du moins, la couche extérieure du fil de Pétat cristallin à lPétat amorphe. Si l’on ne recuit pas le fil on a donc affaire à un corps dont la partie péripherique à une constitu- tion différente de la partie centrale; par contre si l’on recuit le fil on doit provoquer dans toute la masse du fil des phénomènes de cristallisation et l’on opère vraisemblablement sur un mélange de matière amorphe et de matière cristalline. 1 Bulletin de la Société française de physique 1909 4 fase. p. 8. M. Ch.-Ed. Guillaume cite à l’appui de cette manière de voir les expériences de MM. Schäfer, Beibly, Kahlbaum. ‘epnyrqdure | ep eouenqur (q “epujrd -UE,[ 9P OIIBQUIT UOJOUO SUN 89 AUSWPID9P OT ‘JIOI09p exneaod 137 DE QUELQUES METAUX AUX BASSES TEMPERATURES. r LH pc I ci A 2 RER ‘UUL 98p90 21FQU8I(T _CTN SR -W9} ©[ puenb JuessI0199p Juetueqoura] 150 09 Ju2197J200 27 9€ GE “eanjeiodtue) e[ ep oouenyu] (» ot 4 : : 9 8. 0€ C' 07 ® ca v cr Lee E : - enpovani 07 92€ ok 10 96490 0 temp fs tr nor, o$ ci CE cg of ‘wu9 GG AnonsuorT AUAINO HG IL 0 { REXCX Août 1910. ARCHIVES. ft. , SUR LE FROTTEMENT INTERIEUR 38 Li 1 “epnyrqdure,| ep eouenpu] (4 “epnyrpdtue,| ep erreeurf nonouoy eun 352 enbrugjuesor juewewep e7 ‘essteqe,s ain) -8Jodtue1 ej puenb juesstoogp jueuregouri] 359 *) JUeWESSI}IOUE.P JU810HJ000 e “aaneipdue) ef ep eouenpur (» c04, F? cogis. * eue SAR CAD LEE ur é D °4 o8 + L1'12 Î nl 007 M LG 0 So ot mmp lus fer CPR 20€ Se | 004 ‘WU 260G0 21 BIC ‘zx anon$uort ONIZ AG TIA 139 MPÉRATURES. = 2: nl . << E un 2] nn un nd L=| 4 Le) <« >< Le) < En el EE] n Œ re) Q el Œ D © 2) [= “epuyrqdue,| op eouenqur (q s'i } So ° je oÂn9 ‘5-9 ‘ININ ©p Ssoouomuodxe se[ suep eut and) E[ R PAL 0S ) JUEUESSIMOUR P JU2191}80) o” “eaneiodue) ef op eouenqu] (» o 2 00€ : Doy LE col LS61- e Lu ‘UE 86090 21JUI(T “9 686 AuonsuOrT WO,d TA SUR LE FROTTEMENT INTERIEUR ‘(D eqanoo) eanjetoduroy e[ ep uoryouoy ue °) ep eqinoo ef ep eanfje,[ Ans es1opad uOISN[OU09 un Je41) ep sed jeured ou uorjexppisu0o 27189 ‘(0001 ‘0161 — ‘o1CH- oGL— ‘00 * JUEAINS 8[ 1S8 {) SJU8197J000 sep AUUSSIOIIPP 21PIO,f epnyrqdure, p 0% 10 0020 1JU8 ISUIE) %) SJUe10pJe0 sa[ Juesuex es jenbar Suep eipao,[ JreaAdqut ‘sojrjed jueturugur sepnyrqdure ser anod uoreçodexxe,] enb ej1os ep ‘epnirjdue,[ op opnjuo090e sad} 19 e1TBQuI] UOrJouoy eun sanoinoy se enbrugimesop jueuodoop eg ‘squepoopad xnejour se[ suep enb jned snjd 3se °) Jjuewessraouep jue10yje00 8 “epnyt[due,| ep eouenqpu] (Q “eanjeodue) ep ep souenpur (» QE L ss + S'o 0 c04 8. 2 00 : Son oo © ° Ils Clio Oo mromp des try Ever SO ‘WU CIIF'O 21JAUI(T ‘LU9 GG Anangsuorg THMOIN 4Q TI 141 ” DE QUELQUES METAUX AUX BASSES TEMPERATURES. *SAITRQUI juewueypeu qjuos epnyrpdtue,] ep uonyouoy ue senbrugineSof sjueurgioop SeT — ‘eqino0o E[ 2p eUMOF EL R 2puIUIe9 purs * sai eun euuop anod sed dox s10[8 quos Sjueltpiopp Se[ Set ? [poor np svo eo suep enb uonvogrusts ep snçd qreane » 209 ET 9p a4nIfe,] 0 ‘epnyrmdure,| op que puodopur se juouresstioure “epnytqdue,| ep eouonpur (q 4 Se ,P Siue101Je00 sef juepesons es [enbor suep e1pao | WI] aanjeioduey ej ep souenqur (» 08- +— 4 ESSO 0: WHE ‘UT 28GGO 21QU8I(T “U9 786 ANnonsuO'T HAIGYTIVq 142 SUR LE FROTTEMENT INTÉRIEUR Expériences sur le Platine Le platine étant un corps très éloigné de son point de fusion, il semble que ses propriétés doivent se rap- procher de celles de l’état solide parfait. Nous avons constaté d’abord un coefficient d'amor- tissement très faible en valeur absolue; ce qui dimi- nue évidemment la précision des mesures. Par contre les expériences ont été effectuées sur neuf fils de trois diamètres différents, pris à la même bobine et ayant subi simullanément un recuit à la température du rouge sombre, dans le vide et sans traction. Les courbes donnant l’influence de la température sur le coefficient d'amortissement C, présentent de grandes irrégularités, provenant en partie du fait que le décrément est très petit et qu'ilest en général une fonction linéaire très accentuée de l'amplitude. Comme pour le nickel l’ordre dans lequel les coefficients C se rangent aux diverses températures dépend de l’ampli- tude choisie pour la comparaison. Dans ces conditions il est presque impossible d’in- terpréter avec certitude les résultats; l’amortissement élant petit, on peut en effet se demander dans quelle mesure une action mécanique quelconque agit sur l'amortissement des actions mécaniques subséquentes. En ce qui concerne le platine nous nous bornerons done aux quelques remarques très générales qui sui- vent : 1° Le coefficient d'amortissement C, est très petit: 9° il a toujours été trouvé plus grand à la température de — 80° qu'à + 100° et qu'à — 195". Les fils les DE QUELQUES MÉTAUX AUX BASSES TEMPÉRATURES. 143 plus fins (IT et III) montrent surtout ce point avec quelque régularité ; 3° le décrément logarithmique reste une fonction sensiblement linéaire de l'amplitude; 4° l’irrégularité des observations effectuées sur des fils en apparence identiques ne permet pas de conclure sur une relation éventuelle entre l’amortissement et les dimensions des fils. Afin que l’on puisse se rendre compte des irrégula- rités observées et de leur ordre de grandeur, nous donnons ci-après les courbes représentant à une grande échelle les coefficients C, et les décréments en fonction de la température et de l'amplitude. Tandis que les modules d’élasticité varient relativement peu, les décréments varient souvent dans de très larges limi- tes. Voici pour faciliter la comparaison le tableau des modules d’élasticité des différents fils de platine pour les deux températures extrêmes de + 100° et de —195°. — 100° — 195 Fil I (a) DAT OU 6.13 X 101 Fil I (b) pe AD CICR ARNIRE Fil L(c) SORS2 CNE | 6.07 > UE Fil IL (a) { 5.94 X 101: | 6.54 10 Fil IL (b) 15-70 x 101! (5 98 x 1011 Fil IL (c) 519554 1071 (6.26 XK 10% Fil III (a) {6.05 x 404 ( 6.38 X 10% Fil HI (b) 5:94 SS 40 6.18 x 10* Fil LL (c) 6.02 X 1011 [6.29 << 10% SUR LE FROTTEMENT INTÉRIEUR 144 “opuyrqdure,] op eouenyu] (q “aanqelodue) ef ap eouenpur (© ‘UU 3180 2128 : (D n dugon done (4 T) tom Lg oo mere en 0 € Eury (D) pre U9 €Z ANnonsUO'T -sonbruapr aouounddn ua aunmid op syy siou ms som] saouarodx (D ST DE QUELQUES MÉTAUX AUX BASSES TEMPÉRATURES. 145 -194° o in WA a 45 RENAN EL Et NN b) Influence de l'amplitude. b) Influence de l'amplitude. Les courbes b montrent que le décrément est toujours une Les courbes & ne permettent de tirer aucune conclusion. fonction linéaire de l’amplitude. » SUR LE FROTTEMENT INTERIEUR 146 “opnyrqdure, | ep aouenypu] (q “aunjetodue) e[ ep oouonpur (» of s% 0 À ÿ a oo? à cop “ L6090'o sçrr * Cr D LD 00 EME rent TT | TO hL190 0 meer encre bue Jp) PARTY TE L19‘0 2139 W8I( ‘9 € INoNSUOT -sanbrjuapr oouounddn uo ouropd op sy siou uns sopw] saouaruodæ (ID) ST 147 DE QUELQUES MÉTAUX AUX BASSES TEMPÉRATURES. ‘Saygod juoturugur sepnrpdure sef mod ,0g— stea °9 19194009 NP JUUEAQ[AT UN JUATJUOU SOf[9 : pJHENSQI ep snd ned un sredg suiout s[y se anod juo » seqanoo se “epnjridure | ep eouenyur (q “epnjrpdure | ep eouonpur (q 54 0% os 04 CT 07 0! 0 A = : SU £ Se rep prepa | 0 ! c MT da Ed San £ DS = eu de | = | 2$64- Fr é Na tie : 009 « £ S 9 «08- = © —— 05 Rae ; ,001Ÿ PT MERS NC Fe le 6 LM r FROTTEMENT INTERIEUR SUR LE 148 “epuyrqdure, | ep eouonpur (Qq “eanpeiodue) 8j ep oouenguy (» 51 L S'o 0 oo! ë Le pr jus ACT en) 74 D — Ds So A pr Tome k bal = 2 »)| Er) “hi 2 L L P REA Il 2 et + di] sv “Gaiholo ver « “(9m « Guiholo ® + der “ : (4 I) Î Ê = qotho'e Lee ‘nr re fu (1m) à + 7 PPT PTE : S RQ! GA ‘WU [p‘O 21J9UBI(T “W9 6g inonSsuorT *sonbrquapt oouounddo ua ourmid op syy siouy uns sam saouaruodæ (II) ST 149 DE QUÉLQUES MÉTAUX AUX BASSES TEMPÉRATURES. “epnjrqdure,| ep souenpu] (Qq ‘008 — SA19A 0) JU019/J909 NP JUOUI9AQ[OI OWIQUL O[ JUOIJUOU D SOqINO9 89 “opuytpdure,[ op oouonypur (q 0‘? °0G 961- 150 SUR LE FROTTEMENT INTÉRIEUR Conclusions Le tableau suivant résume les conclusions de ce travail ; les plus grandes amplitudes étaient comprises entre 1°, 5 et 2°. CUIVRE | PALLADIUM | PLATINE Longueur....... 22cm,5 | 22cm,3 | 22cn,3 | 22cm,2 | 22cm,2 | 23cm,0 Diamètre ....... Om,6426/0mn,5057 | 0®®,6092 |Omn,4113 |0®®,5532 |Omm,8117 l'É-el 24,06 | 000.0 27,49 1,336 | 1,674 2,976 108 VER 9,381| » | 3,010! 3,831) 9,579) 1*,143 [NXA0—11.| 3,320 | » | 2,549 | 7,339 | 5,083 | 5,769 Co........|8,248 | 277,6 8,592 0,7664 0,9286 3,457 Re De 9% 358) 45,430 95,988) 35,801! 2,576. 15,133 NX 10-11. 3,385 | 2,313 | 9,586 | 7,658 | 5,095 | » jUe 5,877 1978 4,818 04172 1,241 4,596 EN OR 2 2,336! 49,026! 95,969! 3,754| 2,57 | 19,133 LNXA0 11.) 3,429 | 2,383 | 2,620 | 7,851 | 5,145 | ‘» Fe: ct 3,780 | 36,28 | 3,093 0,8372| 1,175 | 4,276 SE | 25,306! 35,622 9,940! 3,677! 92,366. 15,123 lNS10 11.) 3,839 | 2,940 | 2,672 | 8,183 | 5,435 | ‘à (Ces 3,643 | 10,42 | 6,358 0,5558|0,7444 3,024 — 93 | T.. 11.19.2974) 35/5309) 25.902! 3e.577| 2,559) 4e 114 | ENX10 1] 3,640 | 3,084 | 2,742 | 8,647 | 5,191 | 6.098 | C+, coefficient d’amortissement réduit aux amplitudes infiniment petites. — T, période d’oscillation. — N, second module d’élasticité. L'examen de ce tableau met en évidence les points suivants : 1" Le cuivre et le zinc ont des coefficients d’amor- tissement franchement décroissants, comme l'argent, l'aluminium et le fer étudiés précédemment. 2 L'or a montré le même relévement de coefficient à la température de l’air liquide que dans les expérien- ces antérieures. 3° Le nickel, le palladium et le platine (métaux peu fusibles) ont des coefficients d'amortissement trop DE QUELQUES METAUX AUX BASSES TEMPÉRATURES. 1514 petits pour qu'il soit permis de conclure avec certitude à une loi de variation de ce coefficient avec la tempé- rature. Cependant pour le platine (métal pour lequel les expériences ont été effectuées sur 9 fils de trois dia- mètres différents) nous avons toujours trouvé à — 80 un coefficient C, plus grand qu'à + 100° et qu’à — 195. 4° Comme dans les expériences précédentes, nous avons constaté que le coefficient C varie en fonction linéaire de lamplitude et que le deuxième module d’élasticité augmente lorsque la température s’abaisse. En résumé, l’ensemble de ces expériences et celles d’un travail antérieur ne permettent pas de consi- dérer en général le coeificient d'amortissement C comme décroissant constamment au fur et à mesure que la température s’abaisse. Vraisemblablement, cha- que fois qu’on modifie la température ou l’action méca- nique (tension du fil, amplitude, etc.) il tend à se pro- duire, plus ou moins rapidement, un équilibre nou- veau, et ce nouvel équilibre agit sur le coefficient C alors qu’il laisse presque intacte la valeur du module d’élasticité. Des fils de platine en apparence identi- ques, ayant subi simultanément le même recuit, ont des coefficients C souvent très différents. Il n’est donc pas possible, dans ces conditions, d'établir une relation certaine entre les dimensions du fil et le coefficient C. Le même fait avait a été observé sur des fils d’or re- cuits, et cela malgré la grande pureté de ce métal". 1 C.-E. Guye et V. Freedericksz, Arch. des Sc. phys. et nat. janv., févr., mars 1910. CONTRIBUTION À LA THÉORIE DEN OXYDANEN PAR Pour expliquer le mécanisme de l’activation et du transport de l’oxygène par les oxydases, deux théories se trouvent en présence : celle de G. Bertrand et celle de l’auteur. G. Bertrand ‘ qui a entrepris le premier l'étude sys- tématique des oxydases, a trouvé que la cendre de la laccase, ferment oxydant qu'il a retiré du latex de l’ar- bre à laque {Rhus vinicifera), contenait du manganèse. A la suite de cette observation, il a cherché à établir une relation de cause à effet entre la présence de man- ganèse dans les oxydases et le phénomène oxydasique. Il admet que les oxydases sont des composés organi- ques de manganèse qui, sous l'influence de l’eau, se dédoublent facilement en une partie organique et prot- oxyde de manganèse : R, Mn + H:0 = R,H: + MnO La partie organique des oxydases est de nature pro- téique et jouit des propriétés d’un acide très faible. Le protoxyde de manganèse ainsi formé attaque la molécule d'oxygène inerte, dont il fixe un atome pour ! Comptes rendus de l Acad. d. Sciences, t. 124, p. 124 et 1355. CONTRIBUTION À LA THÉORIE DES OXYDASES. 153 former du bioxyde de manganèse et met l’autre en liberté : MnO + Oz = MnO: + 0 A son tour le bioxyde de manganèse est attaqué par la partie organique de l’oxydase, il y a de nouveau mise en liberté d’un atome d'oxygène et régénération du composé primitif, c’est-à-dire de l’oxydase : MnO? + R,H: = R,Mn + H:0 + O' On voit que, d’après la théorie de Bertrand, c’est le manganèse qui constitue le principe actif des oxydases, c'est le manganèse qui est la cause déterminante de l'activation de l’oxygène et de son transport sur la ma- tière oxydable. Cette théorie paraît assez simple à première vue, mais elle a le défaut d’être en contradiction avec les faits. Il y a lieu de remarquer qu’elle embrasse deux phénomènes d'ordre différent : l’activation de l'oxygène inerte et l'intervention du manganèse dans la fonction oxydasique. En ce qui concerne le mécanisme de l’activation de l'oxygène, Bertrand adopte purement et simplement l'ancienne théorie de Hoppe-Seyler, d’après laquelle toutes les fois qu'un corps oxydable se trouve en pré- sence d'oxygène libre, il scinde la molécule 0—0 pour faire un oxyde R,0 et met en liberté un atome d’oxy- gène —0— qui est le véritable oxygène actif. Sans faire ici la critique de la théorie de Hoppe-Seyler, je me bornerai à constater qu’elle a été à peu près complète- ment abandonnée. Parlant de cette théorie, H. Bodlän- ARCHIVES, t. XXX. — Août 1910. 11 154 CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES. der dit qu’elle marque un pas en arrière dans l’his- toire de l’évolution de nos idées sur les phénomènes de combustion lente *. Quant à l'intervention du manganèse dans le phé- nomêne oxydasique, Bertrand à cru pouvoir affirmer que cet élément ne saurait y être remplacé par aucun autre métal. Le manganèse serait donc l'unique prin- cipe actif des oxydases. Mais cette thèse n’a pas tardé à être infirmée par des faits précis. Sarthou *, Slovtzow* et Issajew” ont découvert des oxydases ne contenant pas trace de manganèse, mais renfermant du fer. Ces oxydases, extraites de différentes plantes, présentaient tous les caractères de laccase de Bertrand. De plus, Issajew a constaté que les sels de manganès n’exer- caient aucune influence sur son oxydase à base de fer, alors que, d’après Bertrand, les oxydases pauvres en manganèse et peu actives acquièrent un grand pouvoir oxydant si on leur adjoint des sels de manganèse. Il y avait là une grave contradiction, mais la théorie de Bertrand pouvait encore subsister à la condition d'élargir un peu le cadre et d'admettre que le fer, ap- partenant à la même famille chimique que le manga- nèse, pouvait, au même titre que celui-ci, jouer le rôle d’activateur et de transmetteur d'oxygène. ! H. Bodländer : Ueber langsame Verbrennung: Sammlung chem. u. chem.-tech. Vorträge. 11—12, 355. 2? Je renvoie ceux que la question peut intéresser à ma mono- graphie: «Die langsame Verbrennung und die Oxydationsfer- mente « qui va paraître dans le Ier vol. de Fortschritte der natur- wissenschaftlichen Forschung, ouvrage collectif publié sous la rédaction du prof. E. Abderhalden, à Berlin. 3 Journ. de Pharm. et de Chimie, XI, 482. # Zeit. f. physiol. Chem., XXI, 227 (1900). 5 Zeit. f. physiol. Chem., 45, 331 (1905). CONTRIBUTION A LA THÉORIE DÉS OXYDASES, 155 Cependant d’autres faits ont surgi qui étaient de na- ture à jeter quelque doute sur la validité de la théorie de Bertrand même ainsi élargie. A côté de l’orydase, les plantes renferment un autre ferment, la peroxydase, qui seule n’exerce aucune action oxydante, mais qui, en présence de peroxyde d’hydrogéne ou de peroxydes organiques, produit exactement les mêmes oxydations que lPoxydase. Entre l’oxydase et la peroxydase, il existe une parenté difficile à méconnaître. Dans des conditions déterminées, la peroxydase accélère l’action de l’oxydase, de même que, dans d’autres conditions, l’action oxydante des peroxydes est accélérée par l’oxy- dase comme ell l’est par la peroxydase. Or, d’après les recherches de Rosenfeld', de de Stôcklin * et de Bach et Tcherniack *, la peroxydase sulfisamment pu- rifiée ne renferme ni fer ni manganèse. Ceci étant, la question se posait de savoir si vraiment la manganèse ou le fer constituent le principe actif des oxydases, comme le veut la théorie de Bertrand. Cette question ne pouvait être résolue que par l'expérience. Il s’agis- sait de purifier l’oxydase suffisamment pour en élimi- ner complètement le manganèse et le fer, mais sans en détruire l’activité. Au cours de mes recherches sur les ferments oxy- dants, j'ai à plusieurs reprises abordé ce problème, mais je n'ai pu le serrer de plus près qu’en 1908, m'étant procuré 12 kg. de champignons (Lactarius vel- lereus) très riches en oxydases. Jai choisi cette ma- tière première en raison de la stabilité relativement grande de l’oxydase qu’elle renferme. 1 Oxydase aus Rettichwurzel. St. Petersburg 1906 (Dissert.). ? Contribution à l’étude de la peroxydase. Genève 1907 (Thèse). # Berichte d. d. Chem. Ges., 41, 2345 (1908). 156 CONTRIBUTION À LA THÉORIE DES OXYDASES. Pour extraire et purifier l’oxvdase, j'ai suivi la mé- thode usuelle. Les plantes réduites en pulpe ont été soumises à la presse et le suc obtenu a été précipité par l’alcool fort, le précipité a été redissous dans l’eau, de nouveau précipité par l'alcool, et ainsi de suite. Pour suivre la marche de la purifkation au point de vue de l’élimination du manganèse et du fer, j'ai eu recours au procédé suivant : Lorsqu'on précipite une solution d’oxydase par Pal- cool et qu’on fait sécher le précipité, il y a toujours une partie de la matière qui devient insoluble. Plus l’oxy- dase est impure, plus la quantité de matière ainsi inso- lubilisée est grande. Au cours de la purification de l’oxydase, j'ai donc pu recueillir une série de résidus insolubles. L'analyse des cendres de ces résidus a ré- vélé que le premier précipité contenait une quantité appréciable de manganèse et une grande quantité de fer, le deuxième et le troisième ne contenaient que des traces de manganése, le quatrième et le cinquième en étaient totalement exempts, mais renfermaient encore du fer. Arrivé à ce point de la purification, il à fallu déterminer quelle était la teneur en fer et en manga- nèse de l’oxydase active et soluble ainsi purifiée. J’ai donc sacrifié une portion du produit provenant de la sixième purification. Comme le résidu insoluble cor- respondant, la cendre de ce produit ne contenait pas de manganèse, mais renfermait du fer. La purification a été continuée. Mais au fur et à mesure que les opé- rations se succédaient, l’oxydase devenait de plus en plus difficile à précipiter par l'alcool. Traitées par 5 à 8 fois leur volume d’alcoo!l à 98 °/,, les solutions d’oxy- dase formaient des émulsions extrêmement résistantes CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES. 157 et qui ne laissaient déposer le ferment qu'au bout d’un temps très prolongé. Les pertes de ferment devenaient ainsi énormes. En dernier lieu, j'ai pu recueillir 0,987 gr. d’oxydase très active qui a fourni à l’incinération 0,791 gr. — 8 ‘/, de cendre. Celle-ci contenait en- core une quantité appréciable de fer. De cette expérience, longue et pénible, j'ai pu tirer un enseignement utile, à savoir : qu’il est relativement facile d'éliminer la manganèse de loxydase des cham- pignons, mais que, pour l’élimination du fer, la mé- thode usuelle était insuffisante. J'ai donc cherché à combiner une méthode de purification appropriée. Après nombre d’essais infructueux sur lesquels je ne m'étendrais pas, j'ai fini par trouver une méthode qui m'a donné des résultats tout à fait satisfaisants. Ce qui rend les sucs et extraits végétaux difficiles à manier, c’est la présence de substances mucilaginenses qui em- pêchent la filtration et qui ne peuvent être éliminées en totalité qu’à la suite d’une série d'opérations, — précipitation par l'alcool, dessication, redissolution dans l’eau, nouvelle précipitation et ainsi de suite. Or, j'ai trouvé que l’addition de 5 à 40 °/, de sulfate de magnésie aux sues et extraits végétaux modifie de telle sorte l’état de ces colloïdes qu'ils peuvent être précipités entièrement au moyen de petites quantités d'alcool, sans qu’ils englobent des proportions appré- ciables d’oxydases. Les liquides ainsi débarrassés des matières mucilagineuses peuvent alors être soumis di- rectement à la précipitation fractionnée par l'alcool. L'expérience a démontré que par une seule précipita- tion fractionnée, qui ne prend que 2 à trois heures, 158 CONTRIBUTION À LA THÉORIE DES OXYDASES. on peut arriver à éliminer totalement la manganèse de l’oxydase des champignons. En possession de cette méthode, j'ai repris au mois d'octobre dernier les expériences de purification avec un suc provenant d’un mélange de deux espèces de champignons (Lactarius vellereus et Russula delica). Le suc a été traité par 5 */, de sulfate de magnésie et soumis à la précipitation fractionnée par des quantités croissantes d'alcool à 98 ‘/,. Les fractions les plus ac- tives et par conséquent les plus pures ont été réunies — il y en avait en tout près de 8 gr. — et le mélange a été soumis à trois refractionnements successifs. La fraction la plus active obtenue à la suite de ces opéra- tions pesait près de ? gr. Elle oxydait très énergique- ment la tyrosine, le pyrogallol, le p-crésol, le phénol, plus faiblement l’hydroquinone. C’était donc une oxy- dase bien caractérisée. A l’incinération, 1,68 gr. de cette oxydase (matière sèche) ont fourni 0,631 gr. de cendre parfaitement blanche et soluble dans l'acide acétique étendu. La cendre comprenait 26 ‘/, de sul- fate de magnésie. Comme les fractions qui ont servi de point de départ ne renfermaient point de manganèse, la totalité de la cendre a été employée pour la recher- che du fer. La réaction au ferrocyanure a donné un résultat absolument négathf. Avec le sulfocyanure, il s’est produit une coloration indéterminée, à peine perceptible et qui, au colorimêtre, ne pouvait être dis- tinguée de celle qu’ont donné les réactifs seuls avec la quantité correspondante d’eau. Donc, l’oxydase des champignons purifiée comme il vient d’être dit peut être complétement débarrassée du manganèse et du fer sans perdre son activité. Il en CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES. 159 résulte que ces métaux ne constituent point le prin- cipe actif des oxydases et que le mécanisme du phé- nomêne oxydasique n’est pas celui qui est admis par Bertrand. En même temps que Bertrand (1897), J'ai énoncé, à la suite d’une longue série de recherches sur les phénomènes d’oxydation lente * une théorie tout à fait différente sur le mécanisme de l’action oxydasi- que. Ces recherches ont abouti à la conclusion que tout corps susceptible de s’oxyder à la température ordinaire, c’est-à-dire, sans l'intervention d’une éner- gie étrangère (chaleur, électricité), ne scinde pas la molécule d'oxygène inerte en ces atomes, comme l’ad- met la théorie de Hoppe-Seyler, mais commence par fixer une molécule d'oxygène incomplètement dissociée — O0 — O — pour former un peroxyde. C’est donc par formation primaire de peroxydes que se fait l’acti- vation de l’oxygène. Cette conclusion à laquelle €. Engler * est arrivé à peu près en même temps que moi, mais par une voie différente, est aujourd’hui générale- ment admise comme étant en parfaite harmonie avec la totalité des faits connus. L'action oxydasique se manifestant à la température ordinaire, relève des mêmes lois qui régissent les phénomènes d’oxydation lente en général. Par conséquent, l'activation de l'oxygène, qui est à la base de l’action oxydasique, doit se faire par le même mécanisme que l'activation de l'oxygène dans tout autre cas d’oxydation lente. En ! Compt. rend. 124,951; Moniteur scientifique, 11,479 (1897). Voir aussi A. Bach : Sur l’évolution biochimique du carbone. Archives des sc. phys. et nat., liv. de mai et juin 1898. 2? Berichte d. d. Chem. Ges., 1897 (juillet). 160 CONTRIBUTION A LA THEORIE DES OXYDASES. d’autres termes, l’activité de l’oxydase est due à la formation intermédiaire de peroxydes. Pour bien pré- ciser ma pensée et montrer que des substances pure- ment organiques peuvent fonctionner comme oxyda- ses, j'ai eu recours à l’expérience classique de Schôn- bein. Si l’on fait passer un courant d’air dans une solu- tion de bleu d’indigo, la matière colorante n’est pas sensiblement altérée. Qu'on ajoute à la solution une petite quantité d'essence de térébenthine ou d'essence d'amandes amères, le ‘bleu d’indigo est rapidement oxydé en une matière colorante jaune, l’isatine. Nous savons aujourd’hui que cette accélération de l’oxyda- tion de l’indigo par l’essence de térébenthine ou l’es- sence d'amandes amèéres est due à ce que ces substan- ces donnent naissance sous l’action de Pair à des peroxydes qui ont pu être isolés et qui sont doués de propriétés oxydantes très énergiques. Cette théorie de l’action oxydasique basée sur la formation intermédiaire de peroxydes, a été acceptée par l’énorme majorité des enzymologistes de tous pays. En France même, où l’école de Bertrand domine, elle n’a pas été Jusqu'ici combattue ouvertement. Si, contrairement à la théorie de Bertrand, le phé- nomène oxydasique peut être produit par des substan- ces purement organiques, il ne s’ensuit pas que les sels métalliques qui existent dans l’organisme végétal et animal n’exercent aucune influence sur l’action des oxydases. Cette influence existe, mais elle est d'ordre secondaire. On sait depuis Schünbein que certains sels métalli- ques, notamment le sulfate ferreux, accélérent à un haut degré l’action oxydante du peroxyde d'hydrogène, CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES. 161 de même qu'ils accélèrent la marche des oxydations produites par l’oxygène en présence de substances facilement oxydables. C’est ainsi que le sulfate ferreux accélère l'oxydation de l’indigo par l'air en présence d'essence de térébenthine. Comme l'essence de téré- benthine donne naissance à des peroxydes en fixant l'oxygène moléculaire, il est évident que le mécanisme de l'accélération par le sulfate ferreux est identique dans les deux cas. En tant que substance facilement oxydable et agis- sant par formation intermédiaire de peroxydes, loxy- dase doit subir l’action accélératrice des sels métalli- ques au même titre que les autres peroxydes. C’est ce qui a effectivement lieu. Nous devons à Bertrand ‘ la première observation relative à l’influence des sels métalliques sur les oxydases. Il a constaté que l’action oxydante des oxydases pauvres en manganêse et peu actives pouvait être considérablement exaltée par l’ad- jonction d’un sel de manganèse. Comme Bertrand attribuait au manganèse le rôle de principe actif des oxydases, il n’a pas étudié de plus près l'influence des autres sels métalliques et a cru apporter par cette observation une nouvelle preuve à l'appui de sa théorie. Bien plus intéressante et plus claire est l’observa- tion de Gessard * relative à l'influence des sels métal- liques sur l’action de la tyrosinase. La tyrosinase est une oxydase qui transforme la tvrosine, avec le con- cours de l’oxygène de l'air, en un produit noir et insoluble, la mélanine. Cette transformation a lieu en ST PT ? Compt. rend. 130, 1327 (1900). 162 CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES. deux phases : il se forme d’abord un corps rouge, soluble, qui se fonce ensuite pour laisser déposer fina- lement la mélanine insoluble : Or Gessard à constaté qu'avec certaines tyrosinases la transformation du corps rouge en mélanine s’effectuait avec une extrême lenteur et que, dans ces cas, la formation de mélanine pouvait être considérablement accélérée par l’addition de sels métalliques, notamment de sels alcalino-ter- reux. Cette observation de Gessard est parfaitement exacte, et j'ai pu l’étendre à d’autres sels et à d’autres oxydases. Au cours d’une expérience de régénération d’une solution de tyrosinase, devenue inactive, au moyen d'amalgame d'aluminium, j’ai constaté que la solution traitée par cet agent de réduction, a acquis la propriété d'accélérer énormément l’action de la tyrosi- nase active, sans qu'elle exerçat elle-même la moin- dre action oxydante sur la tyrosine. L’étude plus approfondie de ce phénomène a révélé que l’action accélératrice était due à la présence d’hydrate d’alu- mine colloïdal qui s’était formé au sein de la solution traitée par l’amalgame d'aluminium. Les expériences institués dans cette voie ont démontré que les sels d'aluminium accélèrent également la transformation du produit rouge en mélanine, mais à un degré moins accentué que l’hydrate d’alumine colloïdal. J'ai aussi étudié l’influence des sels d'aluminium sur l’action de la laccase (phénolase). Il s’est trouvé que la laccase de champignons purifiée se comporte avec ces sels exactement comme la tyrosinase. Lors- qu’on fait agir une solution de phénolase, purifiée comme il a été indiqué plus haut, sur le pyrogallol en CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES, 163 présence d’air, il se produit une coloration jaune qui, au bout d’un temps plus ou moins prolongé, fait place à une coloration rouge-brun et le liquide laisse dépo- ser finalement des cristaux de purpurogalline. En ajou- tant au mélange quelques gouttes d’une solution de sulfate d’alamine, on voit la purpurogalline se former en quelques minutes. Pour me rendre compte, si le sulfate d’alumine accélère iei l’action de l’oxydase elle- même ou seulement la transformation ultérieure des produits d’oxydation déjà formés, j'ai fait l'expérience suivante : Une solution d’oxydase de champignons purifiée a été additionnée de pyrogallol et le mélange a été traité par un courant d’air. Lorsque la solution eut pris une coloration jaune prononcée, la moitié de la solution a été soumise à l’ébullition pour détruire l’oxydase et, après refroidissement, les deux portions ont été additionnées de quantités égales de sulfate d’alu- mine. Dans les deux cas, la marche de la transforma- tion du produit d’oxydation jaune en purpurogalline à été exactement la même. De plus, le produit d’oxyda- tion jaune qui s'obtient soit en exposant une solution de pyrogallol à l’action de l’air, soit en traitant une solution de pyrogallol par le peroxyde d’hydrogène, se transforme sous l'influence des sels d'aluminium en purpurogalline exactement dans les mêmes conditions que le produit d’oxydation engendré par l’oxydase. Il résulte clairement de ces expériences que l’in- fluence des sels métalliques sur les oxydases est exac- tement du même ordre que celle du sulfate ferreux sur les peroxydes, dans l’expérience de Schôünbein citée plus haut. Les sels métalliques ne manifestent 464 CONTRIBUTION A LA THÉORIE DES OXYDASES. leur action que parce que l’oxydase donne naissance à des peroxydes. Cela devient tout à fait évident si l’on se rappelle que les sels de fer et de manganèse ne sont efficaces que lorsqu'il s’agit de l'oxydation de substan- ces facilement oxydables et qui absorbent spontanément l'oxygène avec formation de peroxydes. Tel est, par exemple, le cas de l’hydroquinone dont Bertrand s'est servi pour établir ses déductions. Par contre, lors- qu’une substance ne s’oxyde pas spontanément à l'air et ne donne pas lieu à la formation de peroxydes, l'addition de sels de fer ou de manganèse ne produit aucun effet. En résumé, les sels métalliques, les composés de fer et de manganèse en particulier, ne font nullement partie intégrale des oxydases et n’en constituent pas le principe actif. Ils n’entrent en jeu que lorsque l’oxy- gène libre est déjà fixé par les oxydases sous forme de peroxydes et alors ils accélèrent l’action de ces peroxy- des exactement de la même manière dont le sulfate fer- reux accélère l’action oxydante du peroxyde d’hydro- gène. Il y a entre ces deux séries de phénomènes un parallélisme complet qui est basé sur un ensemble de faits faciles à vérifier. Ces faits qui sont incompatibles avec la théorie de Bertrand, s’harmonisent par contre parfaitement avec ma théorie de l’action oxydasique basée sur la formation intermédiaire de peroxydes. ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL DE LA PREMIÈRE CHAINE DU JURA MÉRIDIONAL ENTRE LE RECULET ET LA MANTIÈRE (CREDO) PAR Xenie de TSYTOVITCH (Suite et fin) (Avec les planches I à VII) TECTONIQUE Profil du Reculet Une coupe fort belle et visible de loin de l’anticlinal du Reculet se présente à l’est du hameau de la Rivière grâce à la profonde tranchée transversale du Creux du Reculet, qui a découvert les couches du Jurassique su- périeur et moyen incurvées en une magnifique char- nière. La formation de ce ravin est en relation avec l'effondrement du flanc occidental de la chaîne entre cette ligne et l’arête de la Patrouille (voir Fig. 4). L'entrée du ravin de la Rivière est creusé dans l’Ar- govien presque vertical, même légèrement renversé. En suivant ces bancs vers le N. E. soit dans la direction du vallon de la Chat, on les voit s’appuyer bientôt contre les calcaires séquaniens, qui tendent à s’incurver au-dessus d’eux en les enveloppant et montrent des replis secondaires. Quant aux Kimmeridgien et Portlan- ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL. 166 uoroo(eg L'ÉLUQMENTS uarrsuods -U2TAO[[R) == U21AOGAY ‘Jepmoey np [Hoi — ‘I ‘FU uarpue[}104 uaruenbos -"SPHSUTUTM o49/ ‘24201, E] #P 2]21- “AOF - SUR[[PA SS uo1u0541(] NNNSSNNS INNNNSA asSeI[ON st[noqA ‘S2][2pU041} j sep 42/20) | AUN DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 467 dien, le premier seul subsiste, considérablement réduit et laminé. en contact direct avec les sables molassiques du vallon de la Chat. Aprés avoir traversé obliquement l’Argovien, le ravin de la Rivière s'engage presque longitudinalement dans les couches fortement redressées du Bathonien, qui plongent d'environ 60°-70° au N. W., puis il suit à peu près le contact entre le Bathonien et les calcaires spathi- ques ocreux du Bajocien supérieur. Au dessus des 4lpines le ravin se divise en deux bras, dont l’un prend de suite une direction transversale et est creusé dans le Bathonien et le Bajocien entre la hauteur des Alpines et une crête plus septentrionale ; celle-ci est formée par les assises du Bathonien, du Callovien et du Spongitien en série normale et plongeant de 20° au N. E. L'autre bras du ravin, qui est le principal et corres- pond au Creux du Reculet, commence par remonter longitudinalement dans les couches presque verticales du Bathonien (du Callovien et du Spongitien) en série renversée, puis il s’incurve vers l’E. et s'engage finale- ment dans la série normale du Callovien, du Spongitien, de l’Argovien et du Séquanien plongeant au N. W. comme aux Alpines. Dans le versant N. de ce ravin on peut voir de jolis replis secondaires dans le Séquanien. D’après ce que nous venons de voir, le pli du Reculet est donc caractérisé en première ligne par l'incurvation brusque en genou de ses couches et par le renverse- ment de son jambage occidental, qui est laminé dans ses termes supérieurs et qui à perdu ainsi tous les élements crétaciques normalement intercalés entre le Malm et la Molasse. 168 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Il est intéressant d'examiner maintenant ce que de- viennent vers le S. W. le jambage renversé de cet anti- clinal et le synclinal molassique sous-jacent. La vallée de Chézery à partir du hameau de la Rivière s’élargit subitement en relation avec l'effondrement de la voûte, qui atteint son maximum entre la Rivière et le hameau du Rosset. En même temps, contrairement aux données des cartes publiées jusqu'ici, le jambage ren- versé s'éloigne progressivement de l’axe de la vallée, de façon à passer par les hameaux du Rosset et des Granges. Nous assistons donc ici à un élargissement brusque du synclinal de Chézery, en relation avec une déviation vers le S. de l’anticlinal du Reculet. Puis, vers l’arête de la Patrouille, la voûte suprajurassique se referme, en prenant une direction presque N.S., tandis que le synelinal de Chézery se resserre de nou- veau et s'élève. Le jambage renversé du pli du Reculet au S. du vallon de la Chat est caché par les éboulements sur une étendue de 2 kilom., mais on le retrouve bien conservé au S. du hameau de Rosset. En montant aux Platières par un des bras du ravin du même nom, on peut relever une coupe complète à travers ce jambage. Au pied des affleurements l'Argovien plonge de 45° à l’ESE ; il est nettement laminé et a une épaisseur visible de 12 m. seulement. Plus haut les bancs du Spongitien sont déjà presque verticaux ainsi que l’assise callovienne (52 °). Ensuite le Bathonien, dont les premiers bancs sont encore verticaux, s’incurve bientôt pour prendre un plonge- ment E. W. de moins en moins fort et tend ainsi à recouvrir la éharnière bajocienne du pli qui affleure à la hauteur du chalet de la Rochette (voir Fig. 2). DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 169 (‘ogr ‘d ‘y ‘Sr er anod ewuwoo seuñrs se] ) “sodenerd Se] red juessed edn0o9 — ‘3 EL > say ARCHIVES, t. XXX. — Août 4910. 470 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL En comparant aux abords de ce profil l’épaisseur du Bathonien dans les deux jambages, on constate que cet étage n’a subi dans le flanc renversé qu'une dimi- nution d'épaisseur peu considérable. A partir des Platières on suit vers le S. le jambage renversé, plus ou moins conservé, en passant par la Charbonnière, l’Epeyrie, les Ruines et les Granges. Sur toute cette longueur le renversement primaire de ses couches a été exagéré subséquemment par un phénomène général de tassement au vide, qui a coupé et plus ou moins culbuté les têtes de couches. Au-dessus des Ruines et des Granges la descente des couches suivant des ruptures obliques a affecté non seulement le jambage renversé, mais aussi le cœur bajocien du pli et a déterminé la formation entre ces deux éléments d’une combe longitudinale. Ici le jam- bage renversé a donc été intensément disloqué par des tassements secondaires ; il a été couvert, en outre, par d’abondants éboulis tombés du haut des pentes ; malgré cela on peut se convaincre facilement du laminage tectonique intense qu'il a subi (voir Fig. 3). En effet le complexe du Bathonien ren- versé est réduit à 30 m. au plus et l’Argovien mesure à peine une dizaine de mètres. Les couches inter- médiaires du Spongitien et du Callovien ne sont plus visibles au sud de lEpeyrie. Quant aux couches supérieures à l’Argovien elles se réduisent à de simples lambeaux ; je peux pourtant signaler, entre le ravin des Platières et le hameau de la Charbonnière, l’existence de quelques bancs de Séquanien inférieur. D'autre part, à l’est de la maison dite aux Ruines, on constate les bancs verticaux d’un 171 URA MÉRIDIONAL. A DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU J K HS (907 “A T 8x 87 anod eutwuoo seuñis So) ‘SeSuvIL) SET Je SOU ST ad quessed edno9 — ‘€ ‘at ( mer ee \ : a ( Re RU LE Ÿ F Las CRE i [ eme NES ape Pole ap À Ÿ sapueun) xn y ÊTION SEEN CS DE P nm RU. SR TS MUN 1 aUIAOS[E A 172 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL calcaire blanc, finement cristallin, du reste très méta- morphisé, intercalé entre l’Argovien et la Molasse et qui paraît appartenir à l’Urgonien. Au sud des Granges les derniers vestiges du jambage renversé disparaissent sous le grand éboulement sé- quanien-portlandien qui forme les Replats. Extension de la Molasse. Au sud du vallon de la Chat, la vallée de Chézery s’élargit considérablement, en partie à cause de l’effon- drement de la voûte du pli du Reculet, en partie aussi à cause de la dilatation du synelinal molassique. Tandis, en effet, que la bordure occidentale de la Molasse suit à peu prés le cours de la Valserine, depuis les Rochers des Hirondelles jusqu’au Forens, sa bordure orientale passe à l’est du vallon de la Chat, vers la ferme de la Chernaz, puis à l’est du Rosset, de l’Epeyrie, des Gran- ges et des Ruines. ‘Au sud du Forens, la vallée de la Valserine com- mence à couper obliquement la chaîne du Crêt de Chà- lame, qui va former sur la rive gauche le massif de la Mantière, tandis que le synclinal de la Valserine se rétrécit et s'élève, disparait momentanément sous les grands éboulements au sud des Granges et reparait ensuite sous une forme très réduite entre les deux anti- clinaux de la Mantiére et du Crédo. Dans le vallon de la Chat, à la base du jambage ren- versé de la chaîne du Reculet, les sables molassiques affleurent particulièrement au voisinage de la ferme de la Chernaz. Un peu plus à l’ouest ils recouvrent les bancs aptiens des Rochers des Hirondelles appartenant au jambage oriental du Crêt de Chàlame. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 173 Au sud du hameau du Rosset en bas du Pralet, où les matériaux éboulés sont relativement peu abondants on devine la présence de la molasse aux formes douce- ment ondulées du terrain et à l'abondance des sources qui sortent probablement des sables molassiques recou- verts de débris Séquaniens. Plus au sud, dans le région de lEpeyrie, les Ruines et les Granges la Molasse apparaît d’une façonévidente; ses affleurements sont particuliérement nets le long d’un sentier qui monte du Champerou aux Ruines sur un parcours de 500 m., là où M. Riche l’a signalée ; son extension sur tout le territoire environnant est évi- dente à cause de l’abondance des sables molassiques à la surface, des formes ondulées du terrain, des nom- breuses venues d’eau qui travaillent à un remaniement des molasses. ÉTUDE SPÉCIALE DU GRAND ÉBOULEMENT DE CHÉZERY. L’'arèête de la Roche et ses dislocations. Nous avons vu déjà qu’à partir du Creux du Reculet le versant ouest de l’Arête de la Roche correspond à une longue zône d’arrachement dont la paroi, diverse- ment découpée atteint une hauteur d'environ 300 mè- tres. Cette zône est marquée d’abrupts et de petits gradins alternatifs. Dans sa partie septentrionale elle est entamée par plusieurs brêches bien visibles au- dessus des Alpines ; ces formes caractéristiques ont été créés par des ruptures locales dans le Séquanien; les têtes de couche de celui-ci sont descendues d’une hau- teur variable sur l’Argovien qui, par suite de l’érosion, leur était devenu une base insuffisante. ( Par suite de ces mouvements de descente des têtes 174 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL de couches séquaniennes, celles-ci plongent avec des angles très variables de 15° à 40° au S.-E. Au bas de ces brèches un grand cône de débris séquaniens s’est développé. Plus loin vers le sud, là où l’Arête de la Roche s’abaisse, la paroi de son versant occidental devient presque verticale et domine la forêt de Ramas avec une hauteur de 200 mêtres sur une longueur d'environ 1 kilomètre (voir PI. I). A première vue les têtes de couches séquaniennes y semblent plonger faiblement et assez régulièrement vers le SE. : en réalité elles ont subi des tassements qui ont produit de fréquentes irrégularités dans leur inclinaison. Ce fait est bien visible le long du sentier rapide de l’Angleret. Ici et plus au sud on peut cons- tater l’existence de grandes fissures coupant oblique- ment la paroi avec une direction à peu près S.-N. et con- tribuant à détacher périodiquement les têtes de couches. Ce tronçon de l’Arête de la Roche se termine par la magnifique niche d’arrachement, de laquelle est parti Péboulement connu sous le nom d’Avalanche des Hautes et qui a affecté non seulement le Séquanien mais aussi le Dogger sous-jacent. Cette niche d’arrachement correspond à une échan- crure profonde de 150 mêtres environ, longue de 250 et haute de 200 mêtres (voir PI. IT). Son mur, très fortement incliné dans son ensemble, est d’abord presque vertical dans le Séquanien supé- rieur, puis un peu moins abrupt dans le Séquanien inférieur et de nouveau très incliné dans l’Argovien ; il disparaît finalement vers le bas sous les amas d’éboulis. Ce mur est du reste partiellement affaissé dans toute sa DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 175 partie médiane. En effet deux fractures obliques qui se rejoignent sur l’Arête de la Roche laissent entre elles un compartiment triangulaire, montrant des plonge- ments irréguliers et une dislocation des bancs séqua- niens très caractéristique. Ces fractures se prolongent dans les murs latéraux de la niche d’arrachement et paraissent avoir Joué un rôle fondamental dans l’ébou- lement. Le crevassement de l’Arête de la Roche n’est pas limité à son versant ouest, il s'étend également sur le versant oriental. Une première fissure, qui commence au-dessus du Creux du Reculet, montre sur une longueur de 80 mètres un baillement de ses deux lèvres de 1-2 mêtres, puis sur une étendue de 100 mètres elle est comblée par des matériaux éboulés, mais peut encore être suivie facilement. Une seconde fissure se suit à partir de la niche d’arrachement des Hautes ; elle coïncide sur presque toute la longueur de la niche avec le mur du fond de celle-ci, puis elle se prolonge, soit au nord, soit au sud sur une longueur d'environ 300 mètres, décol- lant de la crête une tranche large suivant les points de 8 à 20 mètres. L’écartement des lèvres de la fracture peut aller, par places, jusqu’à 4 mètres. Ailleurs le bail- lement de l’ouverture est obstrué par des matériaux désagrégés. Dans le prolongement de cette fissure on en trouve une autre qui affecte la crête directement au nord de la Combe de la Roche et circonscrit un paquet décollé, long d’environ 30 mètres ét large de 3-5 mêtres. Des faits qui précèdent il résulte clairement que le démantellement de l’Arête de la Roche est loin d’être terminé et que, par le ravinement de l’Argovien et du 476 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Dogger sous-jacents, le Séquanien qui la constitue est condamné à de nombreux écroulements encore. A partir de la Combe de la Roche jusqu’à l’arête de la Patrouille la paroi séquanienne est réduite à 450 mètres au plus. Au-dessous d’elle se développent des pentes boisées, dont le sol est essentiellement formé par des têtes de couches écroulées de Séquanien et d’Argovien. Parmi les paquets ainsi descendus, les uns constituent des monticules irréguliers, d’autres affec- tent la forme de petites parois. Dislocation dans la voûte médio-jurassique La descente par paquets des têtes de couches que nous avons observée dans l’arête séquanienne de la Roche se présente également dans les assises du Dogger du jambage normal du pli; un premier exemple de ce fait se montre dans un couloir au SE. du chalet des Alpines, où l’on constate qu’un complexe de couches formé de Bathonien supérieur, de Callovien et de Spon- gitien plonge au S. de 45°, c’est-à-dire d’un angle beaucoup plus fort que celui du plongement purement tectonique des assises voisines. Ce phénomène est encore plus manifeste au Sud des Alpines dans le terri- toire de Ramas. Entre le domaine des Alpines et l’Avalanche des Hautes s'étend, au pied de la paroi séquanienne-argo- vienne, le plateau boisé de Ramas, sur lequel naissent les ramifications du ravin de Ramas. Je suis amenée par ce qui suit à considérer ce plateau comme créé essentiellement par la descente d’une grande partie de l’Argovien et des couches sous-jacentes (v. Fig. #4). En effet, si l’on s'engage dans le ravin de Ramas 177 A ERE CHAINE DU JURA MERIDIONAL. 4 DE LA PREMI ‘SON Sop 2[NOTQUON np Je See op neoyerd np ‘H-°N Juestea np odn09 — ‘y ‘Ft S9]NCH Sop suoruenbos ‘uoyjeq-"oofeq uonisuodg oHoUrIeAY St[noq SI[NOQ uaruenbos UOTAOGIY -UETAOTIE) uatuouy)e4 ua120(2g Sn Et ER LIRE sam ej] 59T OL9I ay0ly ef 9P 2721 178 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL depuis son entrée inférieure, on peut voir dès celle-ci les assises du Bajocien supérieur du jambage normal qui plongent de 70° au S., puis un peu au-dessus, formant paroi, les couches du Bathonien moyen et supérieur qui s’enfoncent avec un angle de 60° puis de 50° au SE. et enfin le complexe du Callovien, du Spongitien et de l’Argovien dont la plongée au SE. est de 40° puis de 30°. Toute cette série est incontes- tablement déplacée de haut en bas et les termes qui la constituent se prolongent tous au N. et au S. du ravin des Ramas au-dessous du plateau du même nom, ce qui indique déjà un affaissement général. En confir- mation de ce fait, je puis signaler d’abord lépaisseur tout à fait anormale qu’il faudrait supposer à l’Argo- vient si l’on voulait attribuer à une même série nor- male l’Argovien du bord du plateau et celui de la base de la paroi séquanienne, ensuite le fait que la paroi bajocienne-bathonienne qui supporte le plateau de Ramas comporte de nombreuses fractures entre les- quelles les couches sont desendues par compartiments. Sur la surface même du Plateau de Ramas se sont arrêtés de nombreux éboulements de Séquanien, qui varient beaucoup au point de vue de leur masse et du morcellement de leurs matériaux et qui dans certains cas montrent encore des bancs, relativement peu mor- celés et plongeant vers le SE., presque parallèlement à la plongée normale des couches. Ces descentes du Séquanien sont évidemment en relation avec la fissura- tion de l’Arête de la Roche que j'ai décrite plus haut; ils donnent à toute la surface du plateau des formes très accidentées. La principale des masses éboulées se trouve à l’W. du chalet de Ramas. En résumé, on peut DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 179 considérer comme descendues vers la vallée toutes les couches du Bajocien à l’Argovien qui supportent le haut plateau de Ramas. Ce mouvement n’est que le contre-coup d’un autre beaucoup plus important, ayant amené dans sa position actuelle le Dogger, qui forme plus bas, près du hameau de la Rivière, le monticule des Haules. Il est certain que ce Dogger n’a fait d’abord qu’un avec celui de lPabrupt de Ramas, qui correspond ainsi à la véritable zone d’arrachement de l’éboulement principal. Du ravin de Ramas les couches descendues du Dog- ger et de l’Argovien normaux se suivent facilement jus- qu’à la coupure de l’Avalanche des Hautes, où elles montrent un maximum de dislocation, de morcelle- ment et de déplacement (voir PI. III). Dans le versant septentrional de la tranchée on peut voir le Bajocien et le Bathonien rompus par une série de fractures, dont chacune marque une étape dans le glissement général vers le vide. Une fracture oblique qui aftecte le Dogger, le Callo- vien, le Spongitien et l’Argovien a même provoqué le détachement d’un monticule semi-conique, nettement affaissé ; puis un peu plus en amont une seconde frac- ture reproduit le même phénomène et ces deux failles ont guidé le ruissellement de façon à provoquer le creusement de deux ravins. Tout l’ensemble de ces couches est non seulement morcelé, mais disloqué de façon que le plongement devient très irrégulier Après une interruption de 450 m., correspondant au fond de la coupure des Hautes, le Dogger et l’Ar- govien réapparaissent sous une forme plus disloquée encore. Sur la surface très ravinée qui coupe les têtes 180 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL de couches, on constate d’une part de nombreuses déni- vellations des assises, d’autre part de variations con- stantes de l’angle de plongement. On peut se convaincre aussi en cet endroit que d’un côté les affaissements ont guidé le ruissellement, et que d'autre part le ravinement a accentué le phénomène de tassement (voir. PI. IV). Nous retrouvons donc aux Hautes avec plus d’ampleur le même phénomène constaté au plateau de Ramas et, ici encore nous devons considérer les affleurements disloqués de Dogger-Argovien comme représentant la zone de départ de l’éboulement principal. A partir des Hautes le phénomène d’écroulement subsiste, mais diminue d'intensité vers le S. et change un peu de forme en ce sens que, tandis qu'aux Hautes l’Argovien est encore compris dans la zone affaissée, il ne l’est bientôt plus vers le S. où l’on constate le pas- sage de fractures de tassement d’abord dans le Ba- ‘thonien puis dans le Bajocien seul. Le Bathonien et le Bajocien affleurent du reste toujours ici en une paroi, qui correspond à la zone de départ des masses éboulées des Grands Champs; au pied de cette paroi le terrain est couvert par les éboulis du Séquanien. A partir du ravin des Platières, la coupe du versant de l’Arête de la Roche se modifie par le fait que la voûte bathonienne se referme régulièrement pour s'appuyer au N. sur un jambage renversé de nouveau bien visible. A partir de là, les phénomènes de tassement sont réduits à peu de chose ; on constate pourtant dans la voûte bajocienne du ravin des Platières, au-dessous de la Rochette, des irrégularités dans le plongement que j'attribue à la même cause. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 181 La surface d’arrachement du Séquanien entre Pralet et Plat de Fontaine. Au S. des Platières, au niveau du chalet de la Len- tillère, commence un amoncellement de débris Séqua- niens qui, de là et sur une longueur de 1300 m., recouvrent le Bathonien et l’Argovien du jambage nor- mal. Ces amas éboulés sont manifestement partis d’un abrupt Séquanien, qui domine ces pentes et qui frappe d’abord par son état de dislocation avancée, ensuite par sa position basse; si bien qu’on doit se demander si la zone de départ des éboulis n’est pas elle-même en position secondaire et notablement affaissée. Au SE. du hameau de la Charbonnière, la paroi séquanienne, qui fournit sur une grande longueur les éboulis de pentes inférieures, est échancrée par une niche d’arrachement en forme de cirque, longue de 200 m., environ et qui intéresse non seulement le Sé- quanien, mais aussi l’Argovien et le Bathonien sous- jacents (voir PI. V). Cette niche, comme celle des Hautes, est resserrée vers l’aval en une sorte de canal d'écoulement creusé dans la voûte bajocienne ; mais les flanes de ce couloir sont iei moins inclinés et acci- dentés ; ils donnent plutôt l’idée d’une ancienne vallée d’érosion ayant servi de chemin à l’éboulement parti de son bassin d’alimentation. La voûte bajocienne elle- même, qui est bordée à l'W, par un peu de Bathonien renversé et trés disloqué, parait être légèrement des- cendue sur la pente. Dans la direction du S. à partir de cette niche on peut suivre dans la forêt la zone d’arrachement du Sé- 182 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL quanien jusqu'aux maisons du Plat de Fontaine, et à son pied on retrouve partout les mêmes amas de blocs éboulés, Quant au Bathonien qui recouvrait plus bas la voûte bajocienne, il à été en grande partie entrainé dans l’éboulement et est venu s’amonceler en face et au S, de Chézery, tandis que dans le jambage renversé le Bathonien et l’Argovien se suivent régulièrement de la Combe Vernet à l’Epeyrie avec des épaisseurs, il est vrai, réduites par le laminage. Au-dessus de l’Epeyrie, où la voûte du Dogger est encore bordée visiblement à l’W. par un jambage ver- tical ou légèrement renversé, formé d’Argovien et de lambeaux de Spongitien et de Callovien, cette voûte montre des signes manifestes de descente qui vont s’ac- centuer encore au-dessus des Ruines (voir PI. VE). Iei le cœur bajocien est énergiquement disloqué, ses assises sont disjointes, plongent irrégulièrement et tendent actuellement encore à glisser au vide ; il est évident que tout cet ensemble s’est affaissé vers la vallée en se détachant de sa racine. Du reste, on peut suivre de là une fissure baillante, qui commence déjà au-dessus de l’Epeyrie dans le Bajocien normal et se continue obliquement en s’effilant jusqu’au-dessus des Granges où elle coupe le Bathonien normal. Au N. du couloir des Granges on peut la voir, montrant un écartement de ses deux lèvres de 3 à 4 m., et une profondeur de 8 à 10 m. On la suit encore sur une certaine lon- gueur au S. de ce couloir et, au-dessous d'elle, on voit naître dans le Bajocien normal plusieurs fractures semblables, qui ont donné lieu à de véritables brèches longitudinales, agrandies par la désagrégation. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 183 En outre, le jambage renversé a été détaché lui- même de la voûte bajocienne par une rupture du même genre, qui a contribué à culbuter les assises du Batho- nien et de l’Argovien et a donné lieu entre celles-ci et le Bajocien à une combe longitudinale. Tous ces acci- dents s’atténuent dans la direction du S. où, du reste, la voûte médio-jurassique disparait bientôt sous le grand éboulement des Replats. Les masses éboulées. Les éboulements qui recouvrent le fond molassique de la vallée de Chézery se répartissent en deux caté- gories. Les uns se rattachent à un seul et même mou- vement de descente, qui date d'une époque relative- ment ancienne et que j'appellerai le grand éboulement de Chézery; les autres constituent des phénomènes isolés notablement plus récents. Comme exemple typique de la première catégorie, il faut citer d’abord le Monticule des Hautes, (voir Fig. 4) qui s'élève brusquement au-dessus du hameau de la Rivière en un abrupt bajocien, se continue ensuite en pente douce dans la direction de l’E. jusqu’au pied de la paroi de Ramas, dont il est séparé par un vallon nettement accusé. Vers le N. ce monticule est li- mité par le torrent de Ramas, vers le S. il est bordé par la coupure de l’Avalanche des Hautes. C’est en re- montant depuis la Rivière le torrent de Ramas que l’on peut se rendre le mieux compte de la constitution de ce monticule. D'abord au-dessus de la Rivière appa- rait le Bajocien moyen et supérieur plongeant de 40° au SE. et formant un premier abrupt, découpé par quelques petites failles de tassement et passablement 184 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL disloqué, quoique disposé d’une façon générale comme une série normale. Ensuite vers le SE. vient une zone de Bathonien, qui couronne la crête de l’abrupt et af- fleure dans une échancrure du versant septentrional jusqu'à un éperon rocheux formé par le Bathonien supérieur en bancs plongeant de 45° au S-E. Ces assises sont couvertes une par mince bande dé- composée de Callovien, puis par des bancs de calcaire spongitien, plongeant toujours à peu près avec le même angle, et par des marno-calcaires argoviens pro- fondément altérés et disloqués. Toute la région culmi- nante (point 991) est constituée essentiellement par du Séquanien dont les bancs un peu morcelés appa- raissent soit sur le versant S., soit sur le versant E. avec un plongement faible, du reste assez irrégulier (de 2° à 18°) au N-W. Le vallon qui sépare cet amon- cellement de Séquanien de la paroi de Ramas est lar- gement ouvert vers lé N., tandis que vers le S. il a été comblé par l’éboulement postérieur de l’Avalanche des Hautes. Nous voyons done ici les têtes de couches du Dogger et du Malm qui ont été rompues et sont descendues en masse vers l’avant-pays, en ue subissant qu'un mor- cellement peu prononcé dans le Dogger, tandis que l’Argovien et le Séquanien ont été plus énergiquement disloqués et paraissent en partie mêlés. Ce contraste dans le morcellement du Dogger et du Malm, ainsi que la discordance très accusée entre le plongement du Séquanien et celui du Bajocien-Bathonien pourrait faire supposer l’existence de deux éboulements suc- cessifs ayant affecté, le premier le Dogger, le second l’Argovien et le Séquanien, mais le fait est loin d’être DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 185 prouvé et l’on pourrait tout aussi bien expliquer les différences précitées par l’intervention de la plasticité spéciale de l’Argovien et de l’hétérogénéité des assises séquaniennes. Au NE. du Monticule des Hautes, entre les ravins de Ramas et de la Rivière, le Bajocien s’est avancé par éboulement depuis la paroi bajocienne qui supporte le chalet Flamand jusque vers le hameau de la Rivière formant une série de monticules irréguliers, dans les- quels les bancs conservés plongent dans des sens diffé- rent. Les éléments constituants sont ici, surtout le cal- caire à polypiers et les calcaires à chailles; vers le SW. on rencontre quelques blocs de Bathonien et de Spongitien. La paroi du Bajocien qui constitue vers la Rivière le front de l’éboulement se retrouve sous une forme ana- logue au nord du hameau du Rosset formant la partie frontale des Grands Champs (voir Fig. 5). Elle prend ici un aspect ruiniforme et se compose d’alternances de calcaire à polypiers et de calcaire à chailles. Au- dessus d’elle vient de nouveau ici une zone de Ba- thonien, dans laquelle les mouvements de tassement sont manifestes. Plus haut la surface des Grands Champs n'est plus formée que par des débris éboulés de Séquanien, qui appartiennent en grande partie à des chutes subsé- quentes, échelonnées jusqu’à celle qui a donné lieu à lavalanche des Hautes. Pourtant un gros paquet de Séquanien, très disloqué, qui apparaît à proximité de la combe bathonienne, sur le trajet même de l’ava- lanche, paraît, à cause de ses dimensions, avoir été mis en place par un mouvement lent, en même temps ARCHIVES, t. XXX. — Août 1910. 13 MN 1670 i Âréte de la Roche. 5.E. 4 À (4 4 La Eboulis Avalanche séquaniens des Hautes Eboulis bajoc.-bathon. Bathonien Callovien Argovien Séquanien Spongitien Bajocien Fig. 5. — Eboulemenrt de Grands Champs et l'Avalanche des Hautes. ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL, ETC. 187 que le Dogger du front de léboulement. Le plon- gement des couches dans le Bajocien et le Bathonien s’accentue, d’une façon générale, de bas en haut avec des irrégularités dues à des cassures. Vers le nord la paroi bajocienne des Grands-Champs est brusquement interrompue par la combe de Saugeal, puis au delà de celle-ci se trouve un petit monticule formé de Bajocien à la base, de Bathonien au sornmet, et qui occupe, relativement à la paroi des Grands Champs une position nettement avancée. Je vois dans _ce monticule un fragment de l’éboulement principal qui a été ultérieurement détaché de celui-ci par l’ava- lanche des Hautes. Au $S. du hameau du Rossel l'allure de l’'éboulement change brusquement ; le mur frontal äu Bajocien n'existe plus, mais la surface du sol est accidentée de nombreux monticules de Bajocien désagrégé, qui recouvrent le jambage renversé et la Molasse et se continuent jusque près de la Fontaine-Bénite. Jusqu'ici nous n'avons rencontré dans la masse éboulée que des amas de bancs se succédant dans l’ordre normal. Il n’en est plus de même dans la partie de l’éboulement qui subsiste prés de l'usine Grosffilley au-dessus de la route de Lelex. Ici, malgré l’exten- sion des cultures et grâce au chemin qui monte à Rosset, on peut voir d’abord, en bas, 8 m. environ de marno-calcaires argoviens, puis des bancs du Spongitien, du Callovien et au tournant du chemin du Bathonien, le tout en couches presque verticales et dirigés du nord au sud. Nous avons donc affaire ici à un fragment du jambage renversé entrainé par l’éboulement jusque près de la Valserine. De là l’Argovien se continue dans la direction de la maison dit la Rochette. 188 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Entre La Rochelle et Chézery on peut suivre un abrupt très accusé formé essentiellement par du Séqua- nien dans un état de morcellement très accusé. A Chézery même le chemin qui monte à la Charbon- nière traverse cet abrupt et permet de voir le complexe de bancs séquaniens, broyés par places, alternativement schisteux et compactes, qui sont in- clinés vers l’est d’abord de 75° à 70° vers le bas puis se rapprochent d’un plongement de 45° à 40°. Dans le lit du ruisseau voisin on constate le passage du Séquanien relativement peu morcelé à un blocage formé par les mêmes calcaires mais intensément broyés. Puis, plus au NW., on peut se convaincre que ce blocage lui-même est recouvert par un amas de Bathonien, en partie conservé en gros bancs, qui constitue en parti- culier la colline de « sur le Château » et se continue jusqu'aux maisons de Champerou, donnant lieu cons- tamment à un talus nettement accusé au-dessus de la grand'route. La nouvelle route qui conduit de Chézery à l'Epeyrie est par place creusée dans cette zone bathonienne éboulée, vers le premier tournant de cette route en particulier on peut voir des bancs du Bathonien supé- rieur inclinés de l’W. à l'E. de 5. Au S. de Chézery le talus frontal de l’éboulement est couvert d'herbe et ne peut être reconnu que par la présence de quelques blocs anguleux de Bathonien. Entre cette zone d’éboulement bathonien et le jam- bage renversé du pli du Reculet que nous avons suivi au-dessus de la Charbonnière et de l’Epeyrie s'étend une série de monticuies tronqués ou coniques, dont la hauteur peut atteindre une soixantaine de mètres et DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 189 qui sont constitués exclusivement par du Séquanien morcelé en blocs anguleux ou même en petits débris broyés. Les fragments de bancs calcaires sont mêlés à une masse argileuse formée par les zones schisteuses du même étage. Vers le haut, au SE. du hameau de la Charbonnière, ces amas de Séquanien tendent à empiéter sur le jam- bage renversé et même sur la voûte de Dogger du pli du Reculet ; plus au S. par contre, au niveau des mai- sons Vernet, la masse éboulée est séparée du bas de l’abrupt formé par le jambage renversé par un vallon nettement accusé, la combe Vernet. Les deux mon- ticules qui la délimitent sont séparés par un ravin de formation récente. Puis, de là, la surface de l’éboule- ment s’abaisse vers l’Epeyrie en un talus peu accidenté. Près de ce hameau, la nouvelle route a entamé encore des banes éboulés de Séquanien, plongeant faiblement au NW., soit vers la vallée; enfin au S. de l’Epeyrie l’éboulement cesse de façon à laisser apparaitre la Mo- lasse aux environs des Ruines et des Granges. L'origine de ces amas de Séquanien que nous venons de décrire doit être recherché dans la zone d’arrache- ment existant entre le Chalet de la Lentillére et le Plat de Fontaine. Une partie de ces matériaux éboulés appartient au grand éboulement de Chézery, mais la zone superficielle qui la recouvre est due certainement à des chutes subséquentes, qui se sont accumulées entre la voute médio jurassique et l’éboulement séquanien décrit, en donnant naissance aux formes onduleuses si caracté- ristiques des environs de la Charbonniére. Les affleurements molassiques des Ruines et des 190 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Granges ne marquent du reste pas la fin du grand éboulement de Chézery ; ils correspondent simplement à une fenêtre creusée dans sa masse. En effet l’éboule- ment reprend au S. des Granges, couvrant toutes les pentes qui descendent des Replats jusqu’à Grand-Essert et la Langarde. Les Replals représentent une sorte de terasse longue d'environ 1 kilom. et formée de Malm éboulé, en frag- ments ou en bancs assez étendus, qui s’appuyent sur le Bathonien normal du pli. Cette terrasse est limitée du côté de la vallée par nn abrupt assez élevé, qui la relie aux pentes faiblement accidentées descendant vers le Grand-Essert. Tandis que vers le NE. cette terrasse est constituée essentiellement par du Séquanien qui plonge lW. à VE. de £0°, elle comporte plus au S. au-dessus du Charbon de nombreux éléments du Portlandien et du _Kimmeridgien. Le Portlandien en particulier forme un immense bloc dont les bancs plongent fortement de P'W. au l'E. Plus bas, entre Champerou, Grand-Essert et la Langarde, le sol est couvert par un blocage de Séqua- nien, de Kimmeridgien et de Portlandien, donnant lieu à des petits monticules irréguliers et dérivant évidem- ment du même grand éboulement. Nous avons déjà vu que le grand éboulement de Chézery a été suivi par de nombreuses chutes subsé- quentes, en général peu considérables individuelle- ment, mais dont l'effet final est devenu important au moins par places par leur répétition mulipliée. Parmi les dépôts dus à ce genre d’éboulement, il faut citer d'abord unè partie des matériaux séquaniens entassés DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 191 entre la zone frontale de l’éboulément principal et le pied des roches en place, ensuite les masses éboulées souvent abondantes qui couvrentile replat de Batho- nien-Argovien de la série normale, au-dessus de la Charbonnière, dans le haut des Grands-Champs, au Pla- teau de Ramas et au Grand-Bois.{Mais le plus impor- tant de tous les éboulements est celui qui est connu dans la région sous le nom d’Avalanche des Haules et qui date d’une époque difficile à préciser exactement, mais en tout cas historique et peu reculée. Avalanche des Hautes Vue depuis le versant oriental du Crêt de Châlame, l’Avalanche des Hautes se présente comme une puis- sante coulée de blocs, qui commence au pied de l’Arête de la Roche, coupe la voûte bajocienne-bathonienne sur laquelle elle déborde au N. et au S., puis s’étale en éventail en recouvrant les monticules de Bajocien- Bathonien, que nous venons de décrire, entre la Rivière et la Fontaine-Bénite et arrive finalement jusque contre le versant opposé de la vallée, où elle a barré momen- tanément la Valserine. L’on retrouve les restes de cette Avalanche sur le versant du Crêt de Châlame jusqu'à 80 m. environ au-dessus du niveau actuel de la rivière (voir Fig. 5 et les Planches IL, II et IV. La niche d’arrachement que nous avons décrite plus haut est particulièrement nette, prenant la forme d’un demi-entonnoir creusé dans la série normale depuis le Bathonien jusqu’au Séquanien de l’Arête de la Roche. Son cône de débris laisse voir un amoncellement désordonné de blocs séquaniens, argoviens même cal- 192 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL loviens et bathoniens; sa masse a débordé en outre sur les Grands-Champs et sur les Hautes. La cause propable de cet éboulement doit être l'érosion effectuée antérieurement par un torrent trans- versal, qui reculant sa source dans le Bathonien et l’Argovien, a mine le pied du Séquanien et en a déter- miné la chute. La partie inférieure de la niche et le couloir qui, en descend seraient donc antérieurs à l’éboulement et auraient été simplement modifiés par celui-ci. Du reste ii faut admettre que la chute princi- pale a été suivie par de nombreuses autres moins importantes qui se continuent actuellement. Il faut ” admettre aussi un certain remaniement des matériaux éboulés par les eaux de ruissellement. CONCLUSIONS. Si l’on résume maintenant les principaux faits décou- lant de l’étude détaillée de la région de Chézery, on constate Ce qui suit : 1° Le pli du Reculet, éventré au-dessus de Chézery dans son versant occidental jusqu’au cœur bajocien, montre une belle succession s'étendant du Bajocien au Portlandien que j'ai décrite en détail et dans laquelle j'ai reconnu plusieurs niveaux richement fossilifères. Du côté N. ce pli s'appuie sur le synclinal molassi- que de la Valserine, formé de grès aquitaniens et de couches infracrétaciques jusque et y compris l’Aptien inférieur. Par la même occasion, J'ai étudié compara- tivement la série jurassique de l’anticlinal suivant, le Crêt de Châlame, qui commence avec le Toarcien. 2° Au point de vue tectonique, J'ai été amenée à DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 193 corriger de facon importante les levés des auteurs précédents, en élargissant beaucoup la zone synclinale de la Molasse de Chézery au dépens de l’anticlinal du Reculet. J'ai constaté, en effet, que ce qui était consi- déré comme le cœur de cet anticlinal était en réalité du matériel éboulé, tandis que le véritable noyau anti- clinal de Dogger avec le jambage renversé qui le borde à VW. passent beaucoup plus à l'E., à mi-distance à peu prés entre la Valserine et la crête de la chaine, sous l’Arête de la Roche. J'ai d'autre part reconnu la Molasse aux Ruines, aux Granges et ailleurs, là où les cartes antérieures marquent le Dogger anticlinal. Du reste, si Panticlinal du Reculet est ici beaucoup plus étroit qu’on ne l’a admis, il est fortement déjeté à l’W. et son jambage renversé atteint un maximum d’étirement ; non seule- ment le Crétacique, mais encore le Portlandien, le Kim- meridgien et le Séquanien y font pour ainsi dire com- plètement. défaut ; l’Argovien et le Bathonien y sont considérablement réduits. 3" Ce qui a induit en erreur les auteurs antérieurs, c’est le fait que tons les environs de Chézery sont cou- verts par un grand éboulement sur une surface longue de sept kilomètres, large d’un kilomètre environ. Dans la masse éboulée, grâce à la lenteur relative du mouvement, les bancs du Bajocien et du Bathonien ont souvent conservé une continuité remarquable et un plongement paraissant presque normal, quoique irrégulier ; ils forment ainsi de gros monticules qui semblent, à première vue, constitués par des roches en place, en particulier aux environs de la Rivière. Les étages supérieurs ont dans la règle subi un mor- 194 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL cellement beaucoup plus accusé, et dans les amoncel- lements de leurs débris, il est difficile de faire la part exacte de ce qui revient à l’éboulement proprement dit et de ce qui doit être attribué à des chutes ulté- rieures. Dans le sens de la longueur de l’éboulement, c’est aux environs même de Chézery que le broyage et le morcellement des éléments ont été particulièrement intenses, ce qui S’explique par le fait que le mouve- ment a été ici le plus considérable. Les véritables niches d’arrachement sont rares ici, par contre une longue zone d’arrachement est mani- feste, coupant à angle droit la série normale de lPanti- clinal, le cœur médio-jurassique et le jambage ren- versé. Cette zone comporte d'innombrables fractures, suivant lesquelles se sont produits de petits mouve- ments de descente et qui ont créé de nombreuses irré- gularités dans les plongements. Il est à remarquer que les paquets ainsi descendus par rupture de couches sont dans la règle non pas culbutés au vide, mais au contraire inclinés au mur, leurs couches plongeant plus fortement à l’E. que les couches non disloquées. Les paquets, détachés des abrupts du Bajocien d’une part, du Séquanien de l’autre, sont descendus suivant une courbe concave sur des paliers formés dans un cas par la Molasse, dans l’autre par l’Argovien. 4° Le grand éboulement a été suivi par des chutes moins considérables, qui ont couvert les pentes d’amas de Séquanien, et parmi lesquelles la plus impor- tante a donné lieu à ce qu’on appelle dans la région l’«Avalanche des Hautes», un éboulement certaine- ment historique. DE LA PREMIÈRE CHAÎNE DU JURA MÉRIDIONAL. 195 5° Quant à l’âge du grand éboulement de Chézery, les données que J'ai pu recueillir sont peu précises. Je puis pourtant remarquer l'absence de toute trace de moraine sur la surface des masses éboulées, ce qui fait supposer un âge postglaciaire. 6° Si on cherche à se rendre compte de la génèse de cet éboulement, on doit constater d’abord que celui-ci n’a évidemment pas contribué seul à entamer Panticlinal du Reculet pour lui donner sa forme ac- tuelle. Il est certain que la chaîne était déjà profondé- went érodée avant qu’il se produisit. La cause de cette érosion réside dans le fait du laminage particulière- ment fort subi ici par le jambage renversé qui, ayant supprimé la carapace protectrice que constitue ailleurs le Malm, a permis soit à la Valserine, soit à ses affluents torrentiels, d’affouiller avec une efficacité toute spé- ciale, reculant la pente vers l'E. jusque dans le noyau médio-jurassique et créant dans le haut des pentes des abrupts argoviens et séquaniens. Dans ces conditions, il a suffi d’un tassement facile dans la Molasse de la vallée synclinale pour que les assises sus-jacentes du Jurassique manquassent de base, se disloquassent et finissent par s’écrouler en une énorme masse, dont les restes jonchent encore le fond de la vallée. T° Il est évident que léboulement que j'ai étudié à provoqué une perturbation du cours de la Valserine et Von peut admettre comme probable que c’est à cette époque que le cours d’eau, rejeté contre le versant N. de la vallée, a abandonné localement le synelinal mo- lassique pourse creuser un tronçon épigénétique 1S0- clinal dans la zone des marnes d'Hauterive à l’W. des Rochers des Hirondelles. La Valserine, en aval des 196 ÉTUDE DU VERSANT OCCIDENTAL Rochers des Hirondelles, a maintenu son lit, mais est restée constamment acculée contre le bord occidental de la vallée, enfonçant son lit suivant un plan oblique, au contact de l’Urgonien plongeant à l'E. du versant du Crêt de Chälame avec les masses éboulées qui le cou- vraient. Elle a dû ainsi enlever uue quantité considé- rable de ces masses et ce que nous avons appelé le ta- lus frontal de l’éboulement ne doit pas être pris dans un sens absolu ; il représente une limite créée par l'érosion. De même, les nombreux torrents à forte pente qui, avec un débit très variable, descendent de l’Arête de la Roche vers la vallée, ont morcelé la masse de l’éboulement en tronçons plus ou moins détachés, celui des Hautes, celui des Grands-Champs, celui des environs de Chézery, celui des Replats; ils ont par pla- ces découvert la Molasse, ainsi le ruisseau de Platières, au-dessus de l'usine Grosffilley, et les ruisseaux des Ruines et des Granges. Cette érosion torrentielle a ramené actuellement la Valserine sensiblement au même niveau qu’elle occu- pait avant l’éboulement. Déjà antérieurement à celui- ci, la vallée était donc creusée à peu près aussi pro- fondément qu’elle l’est aujourd'hui, elle devait déjà alors couper obliquement l’anticlinal du Crêt de Chà- lame en aval du Grand Essert et il ne peut être ques- tion d'attribuer à l’éboulement l’expulsion de la Valse- rine du syncelinal molassique. Cette déviation du cours d’eau est plus ancienne et due probablement à une capture par érosion régressive. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÈTE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 2 juin 1910 E. Briner. Nouvelles recherches sur l’action chimique des pressions élevées. — R. de Saussure. Sur les corps solides opposés. — Th. Tommasina. Correction d’une erreur d'interprétation de la répul- sion solaire de la queue des coinètes et ses conséquences. M. le D' E. BRiNER communique le résultat de nouvelles recherches, effectuées en collaboration avec M. le DrA. WROCZYNSKI, Sur l’action chimique des pressions élevées. D’essais complémentaires, il résulte que la décomposition de l’oxyde d’azote, en anbhydride nitreux et azote, est bien due à l’action d’une pression suffisamment élevée, car, aux pressions modérées, ce gaz, même en présence de mercure ou d’eau, ne présente pas de trace de décompo- silion, après plusieurs mois. Le protoxyde d'azote est beaucoup plus stable à l'égard des pressions élevées que l’oxyde d'azote ; il ne subit pas de décomposition appréciable lorsqu'on le soumet pendant plusieurs heures à des pressions voisines de 600 atm., tout en le maintenant à une température de 400° environ. Les mélanges d'azote et d'hydrogène, comprimés pen- dant plusieurs heures à 900 atm., à la température ordinaire, n'ont pas non plus présenté de contraction indiquant la formation d'ammoniac. Par contre, l’oxyde de carbone, considéré jusqu'à présent comme stable jusqu'à la température du rouge, a été décomposé vers 300° par une pression de 600 atm. environ. 198 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Ces résultats montrent que l'action chimique d’une pression élevée est plus ou moins efficace suivant le système gazeux comprimé. Si l'édifice moléculaire est très stable, il faudra avoir recours, pour obtenir une transformation chimique, à une élévation de température capable de désagréger la molécule. M. René DE SAUSSuRE. Sur les corps solides opposés. — L'ensemble de toutes les positions 4 que peut prendre un corps solide dans l’espace constitue une multiplicité; toute série continue de positions À constitue dans cette multiplicité une forme géométrique dont À est l'élément spatial primitif. L'auteur a montré’ qu'il existe une profonde analogie entre les systèmes de corps solides et les systèmes de droites. Pour mettre en évidence cette analogie, il à introduit la notion des corps solides réciproques : deux positions À et 4’ d’un corps solide sont dites réciproques lorsque l’on peut passer de la première à la seconde par une simple rotation. L'auteur se propose maintenant de compléter le parallé- lisme entre les systèmes de droites et les systèmes de corps solides, en introduisant la notion des corps solides opposés: deux positions A et A d'un corps solide sont «opposées » lorsque la rotation du mouvement héhicoidal permettant de passer de A à 4° est égale à x (la translation étant d’ailleurs quelconque). Les corps solides opposés correspondent aux droites perpen- diculaires en géométrie réglée. En effet, dans cette dernière géométrie, les droites ne possèdent pas de sens, il suffit donc d’une rotation de 480° pour ramener une droite en coïncidence avec elle-même, tandis qu'il faut une rotation de 360° pour ramener un corps solide en coïncidence avec lui-même. Un angle 6 en géométrie réglée corres- pond donc à un angle 26 pour les systèmes de corps 1 Voir mon exposé résumé de la Géométrie des Feuillets dans les Mémoires de la Société de physique de Genève, vol. 36, fasc. 2. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 199 solides, en particulier l’angle 7/2 dans la première géométrie, correspond à l'angle x dans la seconde, A tout système de droites défini relativement à une droite fixe par une équation de la forme : CE) me correspondra un système de corps solides défini relative- ment à un corps fixe, par l'équation : f (h, 6/2) = 0 Telle est la raison pour laquelle, dans les formules de composition des rotations, ce n’est pas l'angle, mais le demi-angle de rotation qui entre toujours en jeu. En résumé, pour passer de la géométrie réglée à celle des systèmes de corps solides, il suffit de remplacer : 1° les droites qui se coupent par des corps solides réciproques ; 2° les droites parallèles par des corps solides paral- lèles ; 3° les droites perpendiculaires par des corps solides opposés (ou plus généralement l'angle 6 par 26). On aura soin seulement de tenir compte des modifications dues au fait que la position d’une droite ne dépend que de quatre paramètres, tandis que celle d’un corps solide dépend de six paramètres arbitraires. M. Th. TommasiNa. — Correction d'une erreur d'inter- prélation de la répulsion solarre de la queue des comètes et ses conséquences. — Trente-sixième Note sur la physique de la gravitation universelle. M. Pierre Lebedew, dès qu'il eut constaté la pression exercée par la lumière, donna l'explication de la répalsion par le rayonnement solaire de la queue des comètes, explication qui fut acceptée et reproduite par tous ceux qui ont traité depuis ce sujet d'astro-physique. Or, il y a là une erreur qui est passée inaperçue, qu'il est nécessaire de corriger parce que son élimination permet d'expliquer autrement, soit la répulsion, soit la nature physique de la queue des comètes, qui seraitidentique aux rayons catho- 200 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE diques. Ce qui se trouve en parfait accord et confirme l'hypothèse appliquée par Arrhenius depuis 4902, mais présentée par Goldstein dès 1881, étudiée par Pauisen en 4894. par Birkeland en 4896 et par Deslandres, en même temps que ce dernier, mais en suivant une autre voie, car il y fut conduit par l'étude du soleil en lui supposant une émission cathodique par les couches supérieures de la chromosphère dans le but d'expliquer les phénomènes de la couronne solaire. Le problème étudié par Lebedew présentait la difficulté suivante : Comment se fait-il que la pression du rayonne- ment solaire agit davantage sur la queue que sur la chevelure et ne diminue pas la vitesse de marche du noyau? Car cette vitesse devient, au contraire, de plus en plus grande au fur et à mesure du rapprochement de l’astre au Soleil, bien que la pression de radiation augmente-t-elle aussi d’après la même loi. Or, cette pression agit certainement; d’après ma théorie, c’est elle qui empêche que les comètes, à leur périhélie, puissent atteindre le Soleil et y disparaître. Le fait incompréhen- sible est donc qu'une partie de la substance matérielle de la comète soit repoussée en sens opposé pendant que le reste accélère sa marche vers le Soleil. M. Lebedew ayant reconnu que la pression est proportionnelle à la surface, donc qu'elle agit comme la deuxième puissance des dimensions, tandis que la force gravitante agit comme les masses, donc comme la troisième puissance, il en conclut qu'il suffit d'attribuer, aux grains de poussière cosmique constituant la queue, des dimensions suffisamment petites pour avoir une action du rayonnement dépassant la force newtonienne, et de supposer des dimensions plus grandes à ceux du noyau et de la chevelure pour donner raison de l’anomalie apparente du phénomène. Or, cette explication acceptée et devenue courante, est erronée, autant géométriquement que physiquement. La géométrie nous dit que le rapport entre les surfaces ou les sections identiques de corps semblables, quelles que soient leurs dimensions individuelles, est une constante absolue, ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 201 étant le rapport entre le carré et le cube non pas des chiffres successifs depuis un jusqu'à l'infini, mais d'une longueur quelconque prise comme unité, donc de l'unité. Pour changer le rapport entre la face du cube et son volume, ou le rapport entre la section d'une sphère passant par son centre et son volume, il faudrait les déformer. Il faut donc faire abstraction des dimensions et conclure que si la pression de radiation n’agit que superficiellement, elle sera toujours inférieure à la force de gravitation qui agit sur toute la masse. La démonstration physique confirme cette explication géométrique. En effet, la force newtonienne agit directe- ment sur chaque unité de masse, et comme ces unités sont infiniment plus petites que les grains de poussière cosmique, il en résulte que l'explication donnée sur le renversement de l'effet des deux actions opposées du soleil est inadmissible. Ma théorie de la gravitation, qui n'’admet aucune force attractive, mais exclusivement des pressions de radiation, considère, dans ce cas, les les deux actions opposées comme de nature identique, physiquement et mécaniquement, et n'admet donc, non plus, l’action purement superficielle de la pression de radiation. Les radiations étant toujours complexes par les longueurs d'onde, le sont aussi par leur pénétration, de facon que la pression qgravitante est celle qui s'exerce sur chaque unité de masse, et est en dernière analyse une succession d'un nombre très grand de chocs simultanés de points matériels entre eux. Nous voyons donc qu'il n’y a, du problème traité ici. qu'une seule solution physico-mécanique, et cette solution consiste dans l'admission forcée de l'hypothèse que la queue des comètes n’est pas une répulsion de particules pondérables par le rayonnement solaire, mais un rayon- nement cathodique émis par le noyau, c’est-à-dire qu'elle est constituée de corpuscules ff, qui sont des masses électromagnétiques non pondérables et qui sont, comme l'on sait, déviables soit par des champs électrostatiques, soit par des champs magnétiques. ARCHIVES, t. XXX. — Août 1910. 14 202 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE DE GENÈVE. Il est permis de conclure que la queue des comètes n’est en réalité qu'un faisceau de rayons cathodiques dirigé par et suivant les lignes de force du champ électro- magnétique solaire. Ces rayons, émis par le noyau ea- thode, peuvent par leur répulsion transversale s'étendre en éventail, et selon les phénomènes de rotation ou autre. qui se passent dans le noyau ou dans le champ magné- tique solaire, peuvent se séparer en plusieurs faisceaux ou prendre des contorsions solénoïdales, comme l'ont montré certaines photographies de Ja comète de More- house. Quant à leur luminosité, elle est due aux gaz très raréfiés qu’ils transportent, comme cela a lieu dans les tubes de Crookes. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 2 février 1910 Amann. Asphyxie foudroyante par des vapeurs de benzine. — Paul-L. Mercanton. L’enneigement en 1908. — Bührer. Anomalies de la température en 1909. — Perriraz. Etude morphologique de la feuille de Solanum dalcamara. — Ch. Meylan. Myxomycétes du Jura. — Particularités d’une observation du rayon vert. — F.-A. Forel. Apparition extraordinaire d’eaux troubles dans la rade de Genève. — H. Dufour. Observations actinométriques de 1909. Clarens et Lausanne. — B. Galli-Valerio et Bornand. Contrôle du miel par le procédé biologique. M. AmanN rend compte des études physico-chimiques qu’il a faites sur le sang d’un peintre atteint d’asphyxie foudroyante par des vapeurs de benzine. M. Paul-L. MERCANTON. — L'enneigement en 1908 à été marqué par un déficit sensible des précipitations pendant l'hiver 1907-1908, avec une apparition tardive des neiges du printemps et celle inattendue d'un maximum secon- daire en septembre. L'année 1909 marque un retour aux conditions ordinaires pour le printemps. Sur la route du Grand Saint-Bernard, la couche neigeuse a disparu un mois plus tôt que l’année précédente, et, pendant l'hiver, son épaisseur avait excédé quelque peu celle de la couche de 1907. Le nivomètre d'Ornex n’a pu être contrôlé au premier printemps, mais il n’indiquait pour fin juin qu’un ennei- gement bien moindre qu’en 4908 (N° 4,5 au lieu de N° 8). 204 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. En revanche, cet écart semble s’être maintenu jusqu’en automne, à l'exception d'un léger maximum secondaire à fin juillet. Le nivomètre des Diablerets, enfoui au printemps com- me l’année précédente, s’est moins dégagé qu'en 1908 (N° 75 contre 72 à fin septembre). Le nivomètre de l’Eiger accuse, lui, une diminution notable du maximum printanier, qui a pu être noté pour la première fois. Il accuse également de fortes variations estivales, correspondant aux fréquentes chutes de neige qui ont caractérisé l'année 1909, dans les régions élevées. (A noter que, du 43 au 14 août, un coup de fœhn a fait baisser, par tassement probablement, le placage de neige de 41,5 mètres. à la paroi nivométrique.) Les indications fournies par les touristes sur l'état des hautes régions pendant l'été 1909 concordent avec les observations nivométriques; il y a eu réenneigements fréquents des hauts sommets, presque inabordables, et beaucoup de hauts névés n’ont pas été découverts jusqu’à la neige ancienne de 1908. Enfin, l’automne a été marqué par des chutes de neige qui ont recouvert les névés, dès septembre, d’une couche de neige définitive. L’enneigement parait donc avoir été progressif dans les hautes régions, surtout par défaut de chaleur estivale plus que par renforcement de l’enneigement hibernal. Le détail des observations paraîtra, comme d'usage, dans l'Annuaire du Club alpin suisse. M. ForEL présente la note suivante de M. BüHRER: Ano- malies de la température en 1909. Dans le dernier numéro de la Meteorol. Zeitschrift, M. Maurer, directeur du Bureau météorologique suisse, relève le fait qu'à Zurich la pre- mière décade d'octobre a été de quelques dixièmes de degrés plus chaude que la première moitié de juillet. M. Hann ajoute que dans les Alpes autrichiennes, la diffé- rence de la température de ces deux périodes est très faible, mais elle est en faveur de juillet. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 205 A Clarens, les mois de juin et juillet ont été trop froids : Juin 4909, T. 16°.9. Moyenne de 25 années, 172.2. Juillet 1909, T. 48°.0. » » 19.4. Première moitié de juillet 4909 : 440.2, Première décade d'octobre 1909: 440.1. La période de juillet, indiquée par M. Maurer comme la plus froide, a été donc de un dixième plus chaude. Voici encore quelques dates curieuses à relever : Température maximale à Clarens. — Le 42 juin, 440.1; le 41 juillet, 11°.4 ; le 3 décembre, 14°.6; le 23 décembre. 180.1 ; le 24 décembre, 110.9. Température moyenne à Clarens. — Le 30 juin, 40°. 9; les 42 et 43 juin, 10.25: les 22 et 23 décembre, 41°.0. Le maximum absolu de l'année 1909 a été de 27°.9, noté le 23 juillet. Il y à eu en 1909, à Clarens: 454 jours de pluie (tous les jours sont comptés). 1041.3 mm. hauteur d’eau. Moyenne de 30 années: 122 jours et 1050.5 mm. Relevé : 13.8 mm. tombés le 18 janvier 4910 ; 20.0 mm. le 19 janvier ; 29.4 mm. le 20 janvier. Décembre 1909 à fourni une hauteur d’eau de 150.1 mm. en 20 jours, contre 69.3 mm. en 8.6 jours, moyenne de 30 années. M. PErRIRAZ présente une étude morphologique de la feuille de Solanum dalcamara. Le secrétaire présente un travail de M. Ch, MEYLAN sur les Myromycètes du Jura. Ge travail, qui paraîtra dans le Bulletin, comprend, outre l'indication, pour le Jura, de nombreuses stations d'espèces rares, la description d’un genre nouveau: Lamprodermopsis, et de trois espèces nouvelles: Zamproderma atrosporum. Lamprodermopsis nivatis, Hemaitrichia helvetica, sans parler de variétés nou- velles. l M. Ch. Meylan signale, en outre, les particularités d'une observation du rayon vert: « La semaine dernière, étant au Cochet (Chasseron), au 206 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. moment du coucher du soleil, j'ai vu un phénomène très curieux en relation directe avec le fameux rayon vert. Le brouillard montait de 1100 à 1300 m., suivant les courants. Au moment où le soleil allait commencer à disparaître derrière l'horizon, la bande comprise entre le soleil à l'horizon et le brouillard présentait une teinte verte-éme- raude splendide en forme de cône. Il y a deux mois environ, j'ai vu le phénomène se pro- duire en sens inverse (j'étais placé, ce jour-là, différem- ment, soit plus bas que le point de l'horizon où le soleil se couchait), c’est-à-dire que le vert était au-dessus du soleil. Tout cela semble prouver que la teinte verte pro- vient de la décomposition de la lumière solaire passant dans des brumes ou des couches de densité différentes et fortement chargées de vapeur d’eau. Le vert proviendrait-il peut-être de la combinaison du jaune et du bleu? La teinte bleue se manifeste fréquem- ment dans les ombres à ce moment. » M. F.-A. FOoREL étudie l'äpparition extraordinaire d'eaux troubles dans la rade de Genève, à la suite des grandes pluies des 18-20 janvier. Pendant les journées d’inonda- tion. le vent du Sud-Ouest a régné sans interruption, et, ordinairement, par le vent, les eaux du lac sont parfaite- ment limpides à Genève, les vagues y étant d'intensité nulle. Cette opalescence des eaux doit être attribuée aux affluents du Petit-Lac, le Vengeron., la Versoie, l'Her- mance, qui charrient une quantité énorme d’eau trouble. Ces eaux, en entrant dans le lac, y formaient une « batail- lère » analogue à celle du Rhône d'été. Quelques bouil- lons, attaqués par les vagues, salissaient les eaux de sur- face, qui étaient entrainées du côté de Nyon par le cou- rant de surface causé par le vent du Sud; ces eaux trou- bles de surface ne pouvaient donc pas venir à Genève. En revanche, la plus grande partie de l’eau des affluents, allourdie par l’alluvion minérale, descendait au fond des « fosses » du Petit-Lac, fosse de Bellevue (50 m.,), fosse SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 207 de Chevran (70 m.); puis cette eau sale était prise par le courant de retour, courant profond, marchant en sens opposé à celui du courant superficiel, opposé par consé- quent à la direction du vent régnant, et était amenée dans la direction du Sud jusque dans le port de Genève. C’est le même phénomène, mais en sens inverse, que nous reconnaissons dans le Grand-Lac, en temps de bise, quand nous voyons devant Ouchy et Morges une bande d’eau opalescente, qui, à distance, parait d’un bleu-ver- dâtre très délicat, s'étendre le long de la rive jusqu'à un ou deux kilomètres de largeur, bordant l’eau propre au large d’un bleu d'outre-mer intense. L’eau littorale opa- line est l’eau des grands fonds du lac, salie par les « trou- blons du Rhône », qui est ramenée à la surface par le courant de retour du vent du Nord-Est. (Cf. F.-A. FOREL Le Léman, IT, 280 et 606.) M. H. Durour. — Observations actinométriques de 1909. Clarens et Lausanne. — Les observations ont été faites, à Clarens, avec l'actinomètre de Crova, appartenant à M. Bührer; à Lausanne, avec un actinomètre à compensation de M. Knut Angstrôm. Toutes les mesures ont été rappor- tées aux indications de ce dernier instrument. Le nombre des journées d'observations a été de 48 à Clarens et de 45 à Lausanne. La mesure de l'intensité du rayonnement solaire a été faite entre 41 h. 30 et 4 h. 30, heure de l’Europe cen- trale; la moyenne générale de toutes les journées d’ob- servations (63) donne 1 cal. 273 c. g. s. par minute et par centimètre carré, on constate à Clarens deux maxima, l'un en mars, 4 cal. 3614, l’autre en juillet, 4 cal. 368. Les minima sont en janvier 4.039 et en décembre 41.211. Le maximum absolu de la série est 4 cal. 584, observé le 23 juillet à Clarens. Le chiffre moyen de l’année 1909, 1.273, est un peu plus élevé que celui de 1908, qui était de 4.20 ; il est un peu inférieur à celui de 1905, qui était 4.28. A propos de ces observations actinométriques, nous rappelons que, comme les observations spectroscopiques, 208 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. elles nous renseignent sur l'intensité des radiations envoyées par le soleil après qu'elles ont traversé : 1° l’es- pace interplanétaire compris entre le soleil et la terre, et 20 l'atmosphère terrestre: les variations observées d’après les moyennes annuelles peuvent donc provenir d’une variation réelle dans l’émission des radiations par l’astre central ou d’une variation dans la transparence des milieux traversés. Nous avons déjà signalé en 1903 une modification dans la transpareuce de l'atmosphère terres- tre produite à cette époque à la suite de l’éruption du vol- can de la Montagne Pelée, à la Martinique, en 4902; cette diminution de transparence a duré près de deux ans. On peut se demander, nous semble-t il, si le passage près du soleil, entre l'orbite terrestre et le soleil, de comètes importantes ne serait pas de nature à modifier passagère- ment l’espace interplanétaire. On sait que, quelque faibles que soient leurs masses, les queues des comêtes réfléchis- sent un peu de lumière solaire, ce qui indique dans leurs constituants des éléments solides ou liquides de très peti- tes dimensions. et, d’après ce que l’on sait de la pression de la lumière, il serait possible (idées de Lebedew et de Bartoli) que l'orientation de cette queue soit due à la pres- sion lumineuse émanant de l’astre central, il en résulte que les particules constitutives de la queue des comètes doivent se diffuser dans l’espace autour du soleil et pro- duire une modification passagère de la transparence acti- nique de cet espace. Nous savons combien est faible la masse des queues des comèêtes, puisqu'elles permettent la perception d’étoiles au travers de leur étendue; mais la transparence, pour la vision, de l'atmosphère terrestre n'avait pas non plus été modiflée d’une manière sensible par les poussières dues aux éruptions de 1902, ce n’est que par des observations délicates que les astronomes se sont aperçus d'une diminution de la transparence de l'at- mosphère, et, pourtant, l’ensemble des mesures actino- métriques et spectrophotométriques ont permis de consta- ter nettement un accroissement de l’opacité atmosphéri- que. ù SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 209 Il nous semble donc qu’il y a lieu d'attirer l'attention des savants faisant des observations actinométriques ou spectrophotométriques sur l'intérêt que peuvent présenter ces mesures pendant et après le passage près du soleil de comèêtes importantes. MM. B. GALLi-VALERIO et M. BORNAND exposent, sous forme de résumé, le résultat de quelques recherches sur le contrôle du miel par le procédé biologique. Ils font cir- culer quelques éprouvettes, qui montrent la formation d’un précipité dans les mélanges de miel et de sérum précipitant, tandis que ce précipité manque complètement dans les mélanges de mélasse et de sérum précipitant. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE A. RiGHi. RECHERCHES SUR LES RAYONS MAGNÉTIQUES. Radium, t. VII. Mars 14910. Ce mémoire est le résumé des travaux de l'auteur pré- sentés en partie à différentes sociétés. Bull. Soc. Franç. de Physique, 1° fasc. 1908. Mém. Acad. Bologne, 17 juin 1908 ; 47 janvier 4909 ; 44 nov. 1909. C. R. Acad., Lincei, 5 juin 4909 ; 20 juin 4909. C. R. Acad., Bologne, 46 jan- vier 4910. Nous rappelons que les Archives ont publié un important résumé de ces recherches par l’auteur dans le fascicule d'avril 4909 (t. XXVIL, p. 333-351, avec figures dans le texte et planche). En poursuivant ses expériences, pour établir son interprêtation théorique, dans un champ qui ne sera pas de sitôt épuisé, l’auteur continue à enrichir la physique expérimentale de nouveaux dispositifs et de nouveaux faits d'observation. Rene: CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse. Ch. MARKSCHALK. SUR LA P-BENZYLCOUMARANE. ({Ber. d. D. chem. Ges.,t. 42, p. 4485 à 4487; Institut médico-chi- mique de l’Université de Berne. Déc. 1909). La p-benzylcoumarane, très probablement : Q EM CPC CH? se forme par réduction de la benzoylcoumarane avec du sodium en solution alcoolique ; elle passe à la distilla- tion avec la vapeur d’eau sous forme d’une huile qui se 1 Arch. des Sc. phys. et nat., 1908, t. 26, p. 94. BULLETIN SCIENTIFIQUE. 2411 concrète et qui cristallise dans l'alcool pour fondre à 64°. L’acide sulfurique concentré la dissout en jaune, passant au vert avec Fe*CI5. La benzoylcoumarane étant difficile à isoler complètement pure du produit de la réaction de Al?CIS sur le mélange de chlorure de benzoyle et de cou- marane en solution dans le sulfure de carbone, on peut se contenter d’une première purification et opérer avec le produit tel quel. FR. FICHTER ET H.-P. LABHARDT. — SCISSION DE L’ACIDE CROTONIQUE PAR L'AMMONIAQUE A CHAUD. (Ber. d. D. Chem. Ges., 1909, t. 42, p. 4714 ; Bâle. — Laboratoire I de l’Université. En chauffant huit heures en tube scellé à 225-230° l'acide crotonique avec du chlorure de calcium ammonia- cal, on obtient la méthyl-2-éthyl-3-pyridine, qui distille avec la vapeur d’eau et bout à 174-176°-Picrate F. 164°. Il y a dans ce cas rupture à la double liaison, formation d’aldéhyde acétique et d'acide acétique, puis condensa- tion de l’aldéhyde avec l’ammoniaque. Ce qui le prouve c'est que A. Kiefer en traitant de même l'acide diméthyl- acrylique a obtenu la triméthylpyridine symétrique. CH. MARKSCHALK.— SUR LE CALCIUM MÉTALLIQUE ET L'ALCOOL ABSOLU COMME RÉDUCTEUR. Berichte der D. Chem. Ges., 4940, t. 43, p. 641-642 ; Berne. (Institut médico-chi- mique de l’Université.) L'alcool absolu et le calcium métallique ne réagissent pas comme moyen de réduction d’une manière aussi énergique que le sodium et l’alcoo!l, mais plutôt comme l’amalgame de sodium. La benzophénone est facilement réduite en benzhydrol en la faisant bouillir avec 3 parties de calcium et 13 par- ties d'alcool absolu ; le dégagement d'hydrogène est d’abord faible et régulier, puis après une heure environ il devient si violent qu'il faut cesser de chauffer et même refroidir ; cette méthode de réduction sera essayée avec d’autres cétones aromatiques. 19 12 BULLETIN SCIENTIFIQUE. A. BISTRZYCKI ET M. FELLMANN. — ELIMINATION D'OXYDE DE CARBONE DES ALDÉHYDES. Ber. d. Deutsch. Chem. Ges., t. 43, p. 772 à 716 (Laboratoire de Chimie I de l'Uni- versité de Fribourg). Bistrzycki et ses collaborateurs étudiant l'action de H°SO“ conc. sur l’acide oxy-#-aldéhydo-3-triphénylacé- tique avaient remarqué qu'à 100° il se dégageait 1 mol. CO et qu’il se formait l’o-oxyaldéhyde du triphénylear- binol et qu'en chauffant à une température plus élevée, 120-190°, il se dégageait de nouveau CO qui devait pro- venir du groupe aldéhydique. Il était donc intéressant de rechercher si les aldéhydes simples, chauffées avec H°SO‘ conc., dégageaient CO et les recherches des au- teurs ont porté sur les oxybenzaldéhydes isomères, sur les 3 aldéhydes toluyliques, sur l’acide phtalaldéhydique ainsi que sur l’oenanthol. Tandis que l’aldéhyde benzoïque chauffée avec H°S0* conc. dégage peu de CO, les aldéhydes correspondantes hydroxylées ou méthylées en position ortho et para en dégagent abondamment. L’hydroxyle et le méthyle subs- titués en meta ne favorisent pas l'élimination de CO; la seule aldéhyde de la série grasse expérimentée jusqu'à présent, l’oenanthol ne fournit, dans les mêmes condi- tions que peu de CO et encore en subissant une profonde oxydation. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE 938. 939. 944. 946. 947. des Travaux de Chimie faits en Suisse 1910 Avril Amanx. Etudes ultramicroscopiques. Lausanne. — J. suisse de chimie 48. 275. AMANN (J.). Ultramikroskopie der Jodlôsungen. Lausanne. — Zeitschr. Kolloide 6. 235. . Amzow (Pierre). Nouvel uréomêtre. Lausanne. — J. suisse de chimie 48, 221. . BerL (E.). Ueber Laboratoriumsapparate. Zürich. Techn.- chem. Lab. des Polytechn. — Chem.-Zeitung 34. 428. . Bisrezycki (A.) und FELLMANN (Martin). Kohlenoxyd aus Aldehyden. Freiburg. I. Chem. Lab. der Univ. — Berichte 43. 712. . ELSNER (Hans Heinrich). 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Le , les 9, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE DE JUILLET 1910 pluie à 2 h. 45 m. et à 4 h. 15 m. du soir. pluie depuis 9 h. 20 m. du soir. forte chute de pluie dans la nuit; pluie depuis 9 du soir. pluie dans la nuit, à 7 h, à 11 h. du matin et depuis 9 h. 30 m. du soir. pluie de 7 h. à 11 h. du matin. pluie dans la nuit, de 9 h. 30 m. du matin à 6 h. 40 m. du soir, et depuis 9 h. 30 m. du soir. pluie à 7 h. du matin et à 1 h. du soir. pluie dans la nuit et dans la matinée. 10 et 11, forte rosée le matin. orage à L h. 15 m. et pluie à 4 h. et à 7 du soir. pluie dans la nuit et depuis 9 h. du soir; orages à 8 h. 50 m. et à 10 h. du soir. pluie dans la nuit et à 9 h. du matin ; rosée le soir. 15, 16 et 17, rosée le matin. orage à minuit. orage et pluie depuis 8 h. du soir. forte averse depuis 9 h. du matin et orage; orages à 3 h. 30 m. et à 5h. 15 m. du soir. pluie dans la nuit. pluie dans la nuit, à 9 h. du matin et à 1 h. du soir. forte rosée le matin et le soir. forte rosée le matin ; pluie à 7 h. du soir; fort vent à 7 h. et à 9 h. du soir. pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin, à 1 h. et à 9 h. du soir; orage à 7 h. du soir. pluie dans la nuit et rosée le matin et le soir. forte rosée le matin et le soir. pluie à 10 h. du matin, à 1 h. et depuis 9 h. du soir. pluie dans la nuit et brouillard à 7 h. du matin. pluie à 7 h. du matin et à 7h. du soir ; orage à 4 h. 30 m. et à 6 h. 30 m. du soir. ARCHIVES, t. XXX. — Août 14910. 15 - = + — = = —— = ae CE: è LC pol So |9"9lc'olprr'e | | | | 1a°1 = | rr'98 |Le'oa |10'08 |2r'98 F'& OL | 6 6 OT De |T AMSIT "MSITANMAT EMSST C'o8 1688 || TS = | Tera || 2102 hosp | G'rè PAS G 8 g OT p & |T'MNNIO "MIT dent NS OMG TAC ZA |RCONGE NN OE C2 RERO NO LCZAIMTÈ OZ GT 6 QAR RCE ee | ‘JUAIT "MIT :MSSIT "At 8°L8 | F'C8 || OT - | 82 98 || S'L3 | 908 | 098 FRA IEE è 9 8 C'& |T ‘MSI0: "MSIT MSMIOMNMT 9°L8 | Fra | aL'T — | LT 08 | S'ra |L'ee | L'2e AOL CAE FE A D] er ss ge 1 hd | ‘18410 PANILTE MNN | "MSI-0'08 | S'L28 || 80° T + | Gé 88 || 9'1a | 1:62 | 8°62 I L'0 0°G L ÿ S 8 6211 MSITEe NOSNEmMSTA MSIE Ge Er 0 GEO | A2 Ier 62 Bree) "pro EE WIRE (22 0 IN F L 9 CE "MSSIT'MSAM II "MSSII "MNI 6°98 | r're | 9613 — | 6F' Ge | c'ea | 9°ra | 298 PRE UE (0): 1 1 2 {) (c 2 6'S ‘ABA|IT LNUDRSTSS he HS SINEIOENINDPLC| ES COTE NT GRETA) CRC ETES INOUNS ] 216 G F 6 (LC MATIN 6 9 |T ‘MSSII IT -aS| IMRANSSIRENGR | NCSCZM) ECC ON REZ ATGE ROUE 2 NORGE & Q'I (OT EN le) ORAN 0 Co ANT ANS IT I ANIDSAÎNE "Se | chomNe te =NT0IGS |a'cru ec" par | eue FAR SE F'rI I NOM ETS #6 9°p |T °MSS IT MSAMI0 "MSST 2'08 | 6 Le || get + | rn'62 || g'eè | g'ez | L'e & HA r'9 S |à OT | 6 86 |T °MSSIT [IL MSAMIT "MSS] 2°08 | g'e8 | III + | 6888 | 0:08 | 1'62 | c'e2 I c°0 ONOT IN ON NT jl L 8 L |T MSSI( 'MSSIT: MSA TRANS TESS 2) GRO IP ONOE AGAIN RC RSEIRoE 27 NO F 0'9T ec 8 |6 Læ | 6 (RC | ‘J8A|T 2SIT'EMNSSITOANNI- 5190 222) TU RC DNOZ M0 NS OZ SN pAC2 £ 0'£ CAT Net He RS 66 |T MSSIT °MNII *MSS| ID MNN IR. 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La Lo Lee déc. +-41.40 +10.68 <+12.55 +15.16 416.58 +17.03 +-15.70 +13.06 +14.02 2e.» 15.72 1451 16.86: 2002 22.17 2242. 20).57 A7SIPASTE 3° » 14.55 13.58 15.64 1836 20.75 21.56 19.61. 16.932 © 17:55 Mois 13.91 12.93 154 417.86 19.86 +20.38 18.66 -L15.63 16.79 Fraction de saturation en ‘/;. l' décade 86 83 79 68 60 D9 67 82 73 2° » 8% 87 8h 70 D9 56 67 82 74 3° CA 8 79 63 D) D2 61 76 68 Mois 83 8h 81 67 D8 d6 65 80 72 Dans ce mois l'air a été calme 418 fois sur 1000. NNE 37 Le rapport des «1 re an dr 0.45. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2, 1n, 9v) éléments météorologiques, d’après ; ; mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 26.23 mm NéDUIOSITé RE EEE cr ee 6.59 Press. atmosphér.. (1836-1875). 27.65 D D M M ER OT OS (LE (1847-1875). 4.4 dora Der Hauteur de pluie.. (1826-1875). 70"*.8 | CR RES 417.04 Nombre de jours de pluie. (id.). 9 4 Température moyenne ... (id.). +-18°.81 Fraction de saturation........ 11% Fraction de saturat. (1849-1875). 68 ° 19 1° QT Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviometriques COLLEX CHAMBESY mriire | NATIGNY | ATHRNAZ Slalion | CELIGNY | COMPRSIERR | | | | Hauteur d'eau | | | | Fa 116.0 | 144.4 | 196.6 | 195.5 | 138.9 | 133.6 | 101.2 | ESS sel je Station VEYRIER OBSEIRVATOIRE | COLOGNY PUPLINGE JUSSY HRIMA NCR Hauteur d'eau | | | nr 102.1 127.9 1: 124.3 97.1 | 127.8 | 116.3 | I | | | Insolation à Jussy : 249n3 en juillet. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PEHNDANT LÉ MOIS DE POPEIER 1910 , neige le matin, brouillard l'après midi. brouillard le matin et le soir ; pluie et neige. neige le matin et brouillard le soir. le 2, pluie et neige. 3 4, 6. neige l'après midi. Fa les 8 et 10, brouillard le soir. le 9, brouillard le matin. les 10, 11, 12 et 13, pluie. 13 le 17, 18, les 19 le 23, brouillard le matin. et 14, brouillard le soir. brouillard le matin et le soir : légère oréle à 2 h. 25 m. et 20, brouillaril le soir. neige et brouillard l'après midi. les 24 et 31, brouillard le matin. le 28, brouillard le soir. les 26, 28, et 31, pluie. Du 24 au 25, dégel complet du Ine. très forte bise et neige le matin ; brouillard le soir. ‘ui a —— (Cu ya) | (CU Fa) In9qntEH | INaNEH ao | ‘sq0 € auue 407 Em En Lo | ot — |c8"99 IST "29 68° 9a ISF 99 T là 8 ‘MSIE ‘MSIS 89-12 19070 6° 89 6°L9 | 0'‘89 | c’89 2 & (MSIE *MS)6 89 | € 89!| 6 0) 9,89 | 6°89 | G° F'$9 | r |e & "MSIa ‘AMSl6'89 PT 80) PO -|.F"89 689 | T° &' 89 g de a! VNSIS "MSTO 60 2 80!) T'Oé- | L'S0MIE 7800! p7 F° 89 0 à à “aNle IN: 69 1899 1 0° T-- | 8°19 "10 69") F1 1'29 St “ANIT ‘MS!r 99 c'eol 210 -).9"co)ST:99 | Cr c'c9 Se _IT I MSIT. "NSPPVL9 0 09) p°09 “Lc'g99"| £ | G°99 O1 Σ £ "ANS \ IMSONÉOMONNIRODTE= ES | EC LONDRES ON EN) 9°99 9 À£ CENT NS IIS NS ON ÉCHEN) TZR) 0 ROOMS) IEC AE QE) £°19 CS à T “MS| eue 82) 0‘02| 6'& + | 9°12 2x "02 | # p'eL 1 Li T ‘ANIT ‘ANI9'ez| çc'O2] 18 +] S°'Es | 9 21.| 0'2L | 8°0L 1 ol TI “ANIT ‘AN|&'OL| 189 || £'0 + | 0°69 | 6-69 | 6:89 | &'89 € ! RUN TRS Ie GO RS MUN AT On | D TN GOMIMTES ON NE /10 OT ÎT I MOIS MS en!) e0270N) Le DE INC | 9°89 | 9 89 | 8°L9 OT ÎT IMAMS IRL MNSIS 101 #70) MNT | NOL70 G:19 7e 19 |RONZ9 ni] |] 1 “MSIE ‘aNls' 29 | 6 F9 cz = | 099 | 1'29 | ‘099 | 6°F9 OMITTINI "ANT “ANII: ‘ANT S 29 | 9'COo | g'a = | 2°99 |:8 C9 | 1'99°| L'a9 1 In CAN ITEMENIT SÉRNI Ie ANT DOTE 80 Nue n 4 0:60 US S0NPCR6ONMGO OT AT NS IITEEN IE NSITE NS 6202 260 TT COL GRO NCA IMAC 6 Î eu8oI1 MSI ‘MSIS' 69 | 1'29 | 0°0 p's9 G 69 | p'80 | S'L9 6 |à ANIT “ANT ‘aNTo0’29 | ao | gaz - | gag | L'a9 | 9'ag | a°ça p. 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Moyenne lre décade 63.74 64.17 64.67% 64.19 91 75 9% 87 2° » 67.46 67.98 68.39 67.93 87 72 92 84 3e » 68.09 68.37 68.38 68.28 77 71 80 75 Mois 66.48 66.89 67.18 66.85 8 73 88 82 Température. Moyenne. 7 h. m. 1h.s 9h. s. Lez me TÉRTASR L) 4 lre décade — 0.12 1 99 LT D'67 A AG + 1.92% 2e » - 4.68 8.08 D.43 6.06 5.91 3e » L.78 8.12 5.58 6.16 6.01 Mois + 3.17 + 6.75 + 3.92 + 4.61 + uk Dans ce mois l'air a été calme 22 fois sur 1000. Le rapport des vents NE 72 SW 50 = À .4h Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station Eau en millimètres. ... Neige en centimètres....| Mawtigny-Ville 97.2 Orsières 71.1 Bourg-St-Pierre 107.6 St-Bernard 101.0 19 ‘SEUIUA 9p N9)Rd of JUEUTWOP 2420 8] 8p 2)91Y.I 2p roxed vw Ted ‘OTGT 3008 “XX X OUOI, ‘204 72 ‘SÂYA S20U9108 Sp SAIT ‘Sa]NtH SopP JUOUTAUIEAIE P aUoIu ET El "OT6I 3008 XX X 9UOI, “00 79 ‘SA Sooua10S sap Say F ‘sao]uv Sap AUDUVIVAY I ap aandno9 V'T à] (117 Cal “OLGL 300% ‘XXX AWOI, ‘J0U 92 SÂYE SH2U91IS SAP SAUNPAF n L w Lun * f " LE L r FE CE Re 1” he a 2:97) : LS T4 ° TRY Archives des Sciences phys. et nat, Tome XXX, août 1910. Ce RAP > hi, > # CR et VATAR. EN _ rer dans la récion des Hautes, { La voûte efflondrée du Do ‘aurrJU0 2p 1U[ 19 SIA CAR] uoruvubos Up JUXWAUOLIIE D 29EJANS UT + be SACTT "OIGI 1008 ‘XXX OO, ‘700 99 SA S29U910S SIP SAUT ‘SauIni S0p Snssep-ne enduro euueroofeq 91004 vT SAS *OI6L 1008 ‘XX X OWOI, “‘J0U 9 'SÂYÉ S0U910S SP SAUMYIUT PLVIE, JLOGI \\\ . [ TT — de 10 II . res HT \ reel D 1 V y) ” Fe “# = qi AN) se \ W L. / \\ Y, = PT 7 —Z, KKN \ LITH. JCHAPPUIS, LAUSANNE. ds ège nde : uvions modernes Moraines . Avoxlanche des JCxutes Molasse_. ptien Uxrgonien y 9 . 721 sde ; Valangien -Hauterivien. ‘DRBERCEC" a ; ) ; og tien chclandien ë (1e plc igevien ERAN Sbo ion Collonien. CRoAE et aHtoer PE Babe à Pajocien a boule CL Mane» — Eloule CH MAadCo CIS RETS, (=) Eboule er nULSeS Es) oule en AU Gancs Prises Ca Eboule/er Lanco Pzisés Boule en Bancs Brises Sp. (: Éloule en l'ancs bases Eboule- (TPS en débris Eau en débzis Eboule en débris Eboule en-débiis Archives des Sciences phys. et nat., Tome XXX, Août 1910 CARTE GÉOLOGIQUE au par Xénie de Tsytovitch Fe ANNNSSE \ NN NS NS — NS AL N À PI. VII 1:2%5000 DE LA RÉGION DE CHÉZERY «IN a ee AU one | € _ — . ji ua a d le nn DNS I SNS ITR ( \ NS “, ) j D 7) L ZA 1 R=!| Zi, ZX (l / a D SNS Sara AN NS S NS 7 ps \ N 1 ! D W Ne ul f7 ARS ÉTUDES GLACIAIRES PAR F.-A. FOREL Professeur à Morges Y' ÉROSION OU EXCAVATION GLACIAIRE Comment les lacs subalpins ont-ils été créés ? L’explication orogénique étant écartée par tous les faits connus de la tectonique de la contrée, il ne reste que deux causes possibles : Ou bien l’érosion aqueuse; sur le cours d’une vallée fluviale le soulèvement du bas pays, ou l’affaissement du haut pays ont formé une cuvette avec contrepente. — Ou bien l'érosion gla- claire à creusé la cuvette. Cette dernière hypothèse, proposée jadis par A.-C. Ramsay, est soutenue avec éclat par les géographes modernes de l’école de mes amis A. Penck et Ed. Brückner, qui se basent surtout sur des argu- ments géologiques. L'opposition que quelques natura- listes suisses nous leur faisons se fonde essentiellement sur l’étude des glaciers actuels. Je voudrais essayer de résumer mes idées personnelles sur ce sujet *. Insuf- 1 Voyez pour les études précédentes : I. De la température interne du glacier, Archives, 1884, XII, 70. — IL. La grotte natu- relle du glacier d’Arolla, 1b., 1887, XVII, 469. — III. Perméabi- lité du glacier, Ib., 1887, XVIII, 5. — IV. La température de la glace dans l’intérieur du glacier, 1b., 1889, XXI, 5. 2 Je complète dans les pages suivantes les arguments que j'ai présentés en 1892 contre l'hypothèse excavationniste (Léman I, ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 41910. 16 230 ÉTUDES GLACIAIRES. fisamment familiarisé avec les glaciers des autres ré- gions de la terre, je n'invoquerai que les faits connus dans les Alpes de l’Europe centrale. Le glacier érode son lit, c’est un fait incontestable et incontesté ; ilélargit et approfondit la vallée danslaquelle il s'écoule. Je suis « érosionniste », et érosionniste con- vaincu. Mais le glacier ne creuse pas une cuvette avec contrepente. Je ne suis pas «excavationniste ». Mon refus d'accepter l'hypothèse de l’excavation d’un bassin lacustre par l’œuvre du glacier se fonde sur ce que Je connais du mécanisme de l’action glaciaire. Il y a, dans le phénomène de lérosion glaciaire, deux faits essentiels : l’attaque de la roche encaissante et le transport des matériaux détachés par cette attaque. A. Attaque de la muraille rocheuse du plafond et des talus de la vallée. — Cette attaque est nulle tant que la glace est pure et sans mélange; sa dureté est trop faible pour que, à elle seule, elle burine les corps tenaces que sont les roches. Il faut, pour qu'il y ait attaque, que la surface polie de la glace, en adoptant par enchàssement des cailloux et du sable, se transforme en une lime qui gratte la paroi sur laquelle elle se meut. Les gros cailloux ainsi enrobés dans la glace creusent des rainures, parfois profondes 189-198) comme introduction à ma théorie de la formation du Léman, où je me suis rencontré, par une autre voie, avec Ch. Lyell et A. Heim. — Dans un mémoire récemment paru (Ueber alpine Randseen und Erosionsterrassen, Petermann’s Mitt. Ergünzungsheft n° 175, Gotha, 1910), le D' Gogarten, de Zurich, étudie la question des lacs subalpins au point de vue géologique. Il attribue, comme nous, leur origine à un affaissement du massif central des Alpes. ÉTUDES GLACIAIRES. 231 et larges, et peuvent faire sauter des éclats de volume appréciable ; les sables fins ne tracent que des lignes délicates et n’enlévent qu'une poussière presque impalpable ; ils donnent à la surface de la roche ainsi attaquée un poli souvent admirable. Un effet analogue, quoique moins énergique, mais peut-être plus efficace, est produit par l'entrainement d’une couche mince de graviers et de sables, interpo- sée entre la glace qui se meut el la roche immobile, comme le fait la poudre d’émeri employée dans notre industrie pour sculpter et polir les corps durs. Ces sables et graviers qui arrivent sous le glacier viennent, soit des moraines' superficielles, médianes ou latérales et tombent par des crevasses verticales, soit des moraines riveraines ; dans ce dernier cas, ils descendent par éboulement ou sont apportés par des affluents latéraux du torrent glaciaire. L'action d'usure sur la roche encaissante est maxi- male lorsque la couche des graviers et sables est faible ; sitôt que celle-ci est trop épaisse, elle mérite le nom de « moraine profonde » et l’attaque devient nulle. La moraine profonde représente en effet une couche de matériaux discrets et disjoints : blocs, galets, cail- 1 J’emploie ici, malgré ses imperfections, la terminologie adoptée par la Conférence glaciaire, réunie au glacier du Rhône en 1899 : Morales DÉPOsÉEs : Moraine profonde, déposée sur le fond du glacier. Moraine riveraine, moraine marginale déposée sur les flancs du glacier. MORAINES MOUVANTES: ÂMoraine médiane, moraine latérale, moraines mouvantes sur la surface du glacier. Moraine inférieure, moraine mouvante dans la couche infé- rieure du glacier. ae ÉTUDES GLACIAIRES. loux, graviers, sables, poussières sont libres, non adhérents ; ils peuvent rouler les uns sur les autres et se déplacer relativement, mais ils ne sont pas mis en mouvement en masse. Sous la pression énorme du glacier, les couches supérieures de la moraine pro- fonde sont entrainées par frottement et glissent les unes sur les autres; les pierres individuelles s’usent par ce frottement et elles usent réciproquement la roche sur laquelle elles se meuvent. Mais, étant donnée indépendance des particules, ce mouvement partiel ne peut se communiquer très loin ; sitôt que l'épaisseur de la moraine profonde est un peu forte, il s'éteint et les couches inférieures restant immobiles, l'attaque des roches encaissantes cesse absolument. L'attaque a son maximum d'intensité sur les émi- nences saillantes du lit du glacier, soit sur les promon- toires latéraux, soit sur les ilots rocheux qui s'élèvent de son plafond, soit sur les bords tranchants des mar- ches et escaliers qui inégalisent la pente du thalweg. Au contraire, les creux, dépressions, cavités et parties en retraite de la vallée se remplissent de moraine profonde qui protège les murailles rocheuses contre l'érosion glaciaire. L’érosion glaciaire a-t-elle une très grande efficacité? L'observation suivante m'en fait douter. Nous avons vu, en juillet 1900, s'ouvrir une fenêtre au milieu de la cataracte du glacier du Rhône‘, fenêtre qui nous a montré la paroi sur laquelle s’écoule la glace. La couche de glace était peu épaisse. Nous lavons ! Voir F.-A. Forel. XXIe rapport sur les variations des glaciers des Alpes. Jahrbuch des Schiw. Alpen-Club, p. 182. Bern, 1901. ÉTUDES GLACIAIRES. 233 évaluée de 5 à 10 mètres au plus. La muraille rocheuse était donc très près de la surface extérieure du glacier, et nous avons pu apprécier quelle est la profondeur du ravin creusé par le glacier. On sait que le glacier du Rhône sort d’un vallon latéral de la vallée princi- pale qui débute à la Gratschlucht; il y entre en formant la cataracte de glace et la Coquille qui, en temps de grand allongement, barre le lit du Mutt- bach. Sur l'épreuve de la carte au 1 : 5000 que l’ingé- nieur L. Held a préparée en 1896 pour le rapport sur les travaux de mensuration du glacier du Rhône, nous pouvons constater que le ravin creusé par la cataracte n’est pas de cent mètres en retraile sur le talus général de la vallée. Ce serait la mesure de l’action d’érosion dans ce point, où, il est vrai, la roche est dure, un granit très compact. Mais c’est un chenal qui a été parcouru par le glacier depuis que des glaciers existent sur les Alpes, sans interruption, depuis les débuts de l’époque glaciaire quaternaire ; Vérosion glaciaire a dû y agir avec une intensité rela- tivement forte, car c’est sur un lit non vertical, mais assez incliné (pente d'environ 0.5)‘, où la moraine ! Il y a lieu de tenir compte ici de l’observation très juste de E. de Martonne (Comptes rendus Acad. Sc. Paris, CL 135. 1910). La pression de la glace sur le sol est proportionnelle au cosinus de la pente; l’érosion glaciaire diminue de ce fait avec l’incli- naison des escaliers ou gradins de la section longitudinale. Mais la pente sur laquelle descend la cataracte du glacier du Rhône est loin d’être verticale. En 1874,1a pente moyenne de la surface de la glace, le long de cette cataracte, était de 0.4; en 1904, où le front du glacier s’arrêtait au pied de la paroi rocheuse et où la pente de surface était certainement plus forte que celle du fond, elle ne dépassait pas 0.6. Dans ces conditions, l'érosion doit être encore très efficace. 234 ÉTUDES GLACIAIRES. profonde n’a pas pu s’accumuler en formant couche protectrice et où la vitesse d'écoulement est très rapide. L'effet de creusement que nous avons constaté est étonnamment faible. Un autre argument contre une intensité trop grande qu'on puisse attribuer à l'érosion glaciaire, c’est la per- sistance des escaliers rocheux sur le lit de la plupart de nos glaciers, escaliers reconnaissables par les exagéra- tions de la pente superficielle dans la section longi- tudinale. Sans parler des barres rocheuses qui ont subsisté dans quelques-unes des vallées parcourues jadis par les glaciers diluviens, le Kirchet de Meiringen, la barre de Salvan, la barre de S-Maurice, etc., et qui n’ont pas été abrasées par le frottement glaciaire, pourtant fort efficace dans les conditions locales, la structure en paliers limités par des gradins à forte pente est caractéristique chez les glaciers alpins. Elle me semble incompatible avec une puissance très grande de l’action d’érosion du glacier. L’érosion glaciaire, infiniment prolongée, doit amener, par abrasion des escaliers saiilants sur le plafond et aussi des promontoires latéraux des détroits, à une vallée de pente continue et de largeur uniforme. Si, en action depuis l’origine de l’envahissement des hauts-vallons des Alpes par les glaciers, elle n’est pas arrivée à ce résultat de régularisation complète de la vallée, c’est qu'elle n’est pas très puissamment efficace. Le courant glaciaire, emportant une masse semi- solide, ne présente pas les tourbillons verticaux qui sont très actifs dans l’érosion fluviatile et dans l’érosion aérienne. Nous n’avons done pas à en parler ici. ÉTUDES GLACIAIRES. 235 Outre l'attaque mécanique par la lime du glacier incrusté de sable, nos confrères S. Finsterwalder et Ed. Blümcke ont étudié un autre procédé d’attaque qu'ils cherchent dans la désagrégation thermique ‘. Ils admettent des variations plus ou moins brusques de la pression sur le fond du glacier, amenant des varia- tions dans la température de fusion de la glace. On sait, en effet, que sous l’action de la pression, la température de la glace fondante varie, et s’abaisse de 0.0075° par atmosphère de surpression*. La même glace, au contact de la moraine profonde, varie légé- rement de température, alternativement dans un sens et dans un autre; elle passe donc alternativement de l’état de glace solide à l’état de glace fondante. De même l’eau qui imbibe la moraine profonde passe alternativement de l’état solide à l’état liquide. Si elle s’est infiltrée dans quelque fissure de la roche encaissante, tantôt elle se dilate à l’état de glace, tantôt elle se contracte à l’état d’eau liquide. Ces alternatives doivent amener la désagrégation des pierres et par conséquent une attaque des murailles rocheuses qui s’effriteraient, comme le font les rochers des montagnes sous Paction des variations thermiques et hygrométriques de l'atmosphère. Je n'ai pas d’argument de principe * à opposer à ! Blümcke u. Finsterwalder. Zur Frage der Gletschererosion. Sitzber d. k. bayer. Akad. der Wiss., XX, 435. 1890. — H. Hess. Die Gletscher, p. 185. Braunschweig. 1904. ? Voyez le n° IV de ces Etudes glaciaires. Hagenbach et Forel. La température de la glace dans l’intérieur du glacier. Archives XXI, p. 5 ets. Genève, 1889. * J’admets bien que la même masse de glace au fond du glacier est soumise, dans son voyage, à des variations de pression. Mais pour la moraine profonde, je ne vois cependant pas com- 236 ÉTUDES GLACIAIRES. cette théorie. Mais je ne trouve dans mes souvenirs aucune observation directe qui l’appuie. Les roches caressées par le glacier présentent, partout où je les ai vues, des traces de l’usure par frottement; je n’ai constaté nulle part une désagrégation que je puisse attribuer à une action de variation thermique subgla- claire. Je me rappelle entre autres l’admirable conser- vation et intégrité des roches polies par les anciens glaciers, la Helle-Platte de la Handeck, les calcaires du Jura de Soleure et du pays de Neuchâtel, et encore, ce qui est plus démonstratif, la mollasse de la plaine suisse, là où ils ont été protégés par de la terre végétale ou de l’alluvion contre les agents atmosphé- riques. Je citerai aussi les galets de la moraine pro- fonde devant le front des glaciers actuels; ils ne présentent pas de traces évidentes d’une désagrégation comme celle que l’hypothèse suppose. jB: Transport des produits de l’alluvion glaciaire. — Les matériaux triturés et désagrégés par l'érosion glaciaire sont enlevés et charriés, au près et au loin, par le torrent. C’est lui le grand agent de transport de la moraine profonde. La moraine profonde est un mélange complexe dans sa nature. Elle renferme, en effet, d’une part des blocs, des galets, des graviers et des sables, soit des matériaux dissociés de volume appréciable; d’autre part, du limon fin, poussières impalpables qui forment des couches d'argile plus ou moins plastique ou mar- ment ces variations s’y feraient sentir, car l’épaisseur du glacier reste toujours la même dans la même section transversale, tant que le débit du fleuve de glace ne change pas. ÉTUDES GLACIAIRES. 237 neuse suivant la composition pétrographique de la vallée. C’est aussi un mélange complexe dans sa prove- nance. Elle contient: d’une part, les apports des moraines superficielles, d’érosion subaérienne qui, par les crevasses ou par éboulement le long des talus, ont glissé sous le glacier — ce sont des blocs plus ou moins roulés, des galets et des sables et aussi la poussière impalpable résultant de la trituration et de la désagrégation de ces matériaux grossiers ; — d’autre part, le produit de l’érosion glaciaire que nous venons d'analyser. | L'étude de la moraine profonde des glaciers actuels comme des glaciers diluviens me donne la conviction que la grande majorité des matériaux qui la compo- sent provient des moraines superficielles, que les pro- duits de l’érosion glaciaire n’y jouent un rôle que très su- bordonné. Affaire d'impression, me dira-t-on, soumise par conséquent aux erreurs du préjugé — je l’avoue — mais impression très nette et que Je crois sûre. Quoiqu'il en soit, sous le glacier le torrent trans- porte de l’alluvion grossière, qui roule sur le sol, et de l’alluvion impalpable en suspension dans Peau. Pour l’alluvion grossière, son transport ne peut se faire que sur une pente continue ; sitôt que la pente décroît, la faculté de charriage de l’eau courante diminue ; elle devient nulle là où la pente est faible ; elle serait impossible si le torrent avait à traverser un lac dans lequel tous les graviers et les sables se dépo- seraient. Donc, même en admettant, ce que Je conteste, que, logé dans une cuvette, le glacier arriverait encore en contact avec les roches encaissantes et les éroderait 238 ÉTUDES GLACIAIRES. en les désagrégeant en fragments de volume appré- ciable, cette alluvion grossière ne pourrait être enlevée par le torrent; elle S’accumulerait sur place; elle formerait une couche de plus en plus épaisse qui s’opposerait à toute attaque ultérieure des roches encaissantes. La cuvette cesserait de s’approfondir. Seule l’alluvion impalpable, en suspension dans l’eau torrentielle, peut continuer à être transportée, même si le torrent diminue d’impétuosité sur une pente plus faible ; nous voyons, en été, le Rhône du Valais laiteux encore à son entrée dans le Léman, l’Arve laiteuse à sa jonction avec le Rhône de Genève. Nous pouvons même admettre que ce transport se continue au travers du bassin d’un lac, si celui-ci n’est pas trop grand (Daubensee, lac Mattmark). Supposons que le glacier soit établi dans une cuvette à contre- pente, que les eaux de fusion circulent d’une crevasse à l’autre dans ce lac sous-glaciaire pour s’écouler par- dessus la digue terminale; l’émissaire de ce lac pourrait être encore trouble et charrier de l’alluvion impalpable ; ce serait encore du «lait glaciaire » (Gletscher-Milch). 1 pourrait y avoir ainsi un certain transport des produits de l’érosion glaciaire. Analysons le lait glaciaire et apprenons par l’obser- vation sa signification. Il n’est pas le produit immédiat et direct de l’érosion glaciaire, comme on le suppose généralement ; il n’est qu’un produit remanié. Surveil- lons, en effet, le torrent glaciaire aux diverses heures de sa variation journalière, causée par la valeur variable de l’ablation dans la période diurne- nocturne. Tant que, dans les heures de l’après-midi, le débit du ruisseau augmente, tant qu'il y a crue, les ÉTUDES GLACIAIRES. 239 eaux sont de plus en plus troubles, leur couleur, leur opacité laiteuse s’accentue, leur transport d’alluvion impalpable s'accroît. Mais sitôt que dans les heures de la soirée la décrue arrive, les eaux s’éclaircissent et deviennent de moins en moins chargées ; leur trans- port d’alluvion décroit, il est presque nul dans la matinée. Qu’est-à-dire ? Cela signifie que cette allu- vion impalpable n’est pas essentielle à l’eau qui s’égoutte du glacier ; que cette eau de fusion n’est pas en elle-même chargée de poussières extra-fines capa- bles de rester en suspension dans le liquide. Cette alluvion impalpable, qui est captée par le torrent en crue, a été déposée la veille quand le torrent était en décrue ; la faculté de transport diminuant, il a laissé tomber sur son lit les poussières qu’il n’était plus capable de charrier ; celles-ci ont formé une couche de vase où de limon qui ne sera reprise par le ruisseau que lorsque, augmentant de nouveau son débit, il accroîtra sa puissance d’érosion de charriage. C’est le même phénomène que nous constatons dans nos ri- vières de plaine. A égalité de débit, la charge d’al- luvion des eaux s’exagère quand le courant est en crue, elle diminue quand il y a décrue. Le lait gla- ciaire n'est done pas quelque chose de spécial au glacier; son apparition est le phénomène banal de toute rivière à débit variable. On est étonné, par un beau Jour d’été, de voir le torrent glaciaire tout trouble, charrier une eau grise ou blanche, chargée d’une alluvion impalpable en suspension, pendant que les autres ruisseaux de la vallée, ceux des pâturages ou des forêts, sont parfai- tement limpides... et l’on attribue l’origine de cette 240 ÉTUDES GLACIAIRES. turbidité au travail érosif du glacier qui produirait le Gletscher-Milch. On néglige ainsi le fait que le torrent glaciaire est en ce moment en débit maximal, par conséquent en action maximale d’érosion fluviatile, comme l'était peu de jours auparavant, par un temps de pluie, le torrent du pâturage, lui aussi alors parfai- tement trouble. La différence de limpidité vient du passage à l’état de crue ou de décrue ; elle n’est pas essentielle au torrent glaciaire en opposition au torrent de pâturage. Done, le lait glaciaire n’est pas le produit direct de l'érosion du glacier sur les parois encaissantes ; il est la prise en suspension d’une alluvion impalpable déposée sous le glacier, et la désagrégation des falaises du lit du torrent glaciaire. Sous le glacier, le ravin du torrent glaciaire présente par places des bancs de limon déposé pendant la décrue de la veille; les eaux en crue attaquent les berges de ces couches de vase, les délitent, les emportent et vont les charrier jusqu'au lieu où un repos relatif les fera déposer à nouveau. Donc, la présence du lait glaciaire dans l’eau du torrent est simplement la preuve de l'augmentation de la faculté de transport de ce ruisseau, et nullement l'indice d’une attaque directe des roches par érosion; elle est le résultat de la démolition d’un ilot de limon de la moraine profonde. Dans un lit torrentiel sous-glaciaire à forte pente, où le débit de l’eau est sans cesse variable et devient ! En hiver, alors que le glacier continue à se mouvoir, et par conséquent n’interrompt pas son travail d’érosion, le torrent glaciaire, très réduit dans son débit, est parfaitement limpide. L’eau d’écoulemènt du glacier n’est donc pas du Gletscher-Miülch. ÉTUDES GLACIAIRES. 241 parfois impétueux, le transport de l’alluvion impal- pable peut être considérable ; si la pente diminue, il devient plus faible et des couches de limon s’établis- sent dans la moraine profonde ; si la pente s’annule ou se change en contre-pente, de telle sorte qu'il s’y forme un lac hypothétique sous-glaciaire, le transport s’annule aussi et l’alluvion impalpable se dépose défi- nitivement sur le sol. Ce ne serait qu'en des points exceptionnels, là où un canal de circulation sous- glaciaire, rétréci par les saillies des blocs de glace en mouvement, présenterait une accélération violente du courant de l’eau, que lalluvion déposée antérieure- ment pourrait être reprise par le torrent et transportée au loin sous forme de lait glaciaire. Je ne nie pas la possibilité d’une telle action, mais son efficacité doit être très locale et très restreinte ; Je lui concède seule- ment une valeur minime et je ne puis chercher en elle la faculté de transport des 89 milliards de mètres cubes que représente le creux actuel du Léman. Je puis invoquer, en faveur de ces notions, le seul cas à moi connu où il y ait probabilité d’un lac sous- glaciaire dans les Alpes: le glacier de Puntaiglas, qui descend des Piz Urlaun et Piz Frisal pour s’écouler dans le Rhin antérieur à Trons. Voici la description de Heim': «Le torrent du glacier de Puntaiglas, la Ferrera, présente certaines particularités curieuses et non encore expliquées. Il transporte ordinairement une eau limpide plus claire que celle des autres torrents glaciaires ; son eau n’est pas laiteuse, ce n’est pas du Gletscher-Milch. Son régime est beaucoup plus régulier que celui des autres torrents ; il croît très peu * A. Heim. Mechanismus der Gebirgsbildung I. 267. 249 ÉTUDES GLACIAIRES. en temps de pluie, tandis que ses voisins causent souvent des ravages terribles. Mais, par contre, la Ferrera présente chaque année une crue extraordi- naire au milieu de la saison chaude, en général dans la seconde moitié de Juillet. Cette crue est subite et dure vingt-quatre heures, au plus deux jours. Dans les douze premières heures, le torrent croit progressive- ment et charrie des galets et des blocs de plus en plus gros; puis il décroit et revient à son débit normal. Mais l’eau reste trouble encore pendant plusieurs jours... On peut se demander si le glacier, dont la surface est plate, ne passerait pas sur le bassin d’un lac ; les eaux de ce torrent s’y clarifieraient et le lac, comme tant d’autres lacs visibles sur les flancs des glaciers, s’évacuerait périodiquement. » Quand Île lac sous-glaciaire de Puntaiglas a son écoulement régulier par-dessus son barrage de rochers et de glaces, l’eau est limpide et ne charrie pas d’alluvion ; l’eau ne se trouble que lorsque la rupture de la digue ayant eu lieu, une grande masse torrentueuse lave le litinférieur du glacier ; mais alors l’alluvion qui salit cette eau ne vient pas de la moraine profonde du lac sous le glacier. C’est ainsi que l’alluvion qui blanchit la Massa lors des écoulements périodiques du lac Merjelen, sur le côté du glacier d’Aletsch, n’est pas la vase déposée au fond du lac glaciaire depuis son évacuation précédente ; quand le lac s’écoule, son eau n’est pas troublée par l’écoulement lui-même ; elle ne se charge d’alluvion qu’en délavant le lit du glacier, en aval. A côté du transport par le torrent glaciaire que nous voyons inefficace pour creuser la cuvette des grands ÉTUDES GLACIAIRES. 243 lacs subalpins, les matériaux détachés du sol par le frottement du glacier ne pourraient-ils pas être trans- portés par le glacier lui-même ? Etudions d’abord le transport par la poussée du glacier. Le glacier glisse sur son lit en pressant sur la moraine profonde ; il doit entrainer dans ce chemine- ment tout ou partie de ces couches mobiles. Telle est la thèse que soutiennent les excavationnistes. C’est admissible, en quelque peu. Mais dans quelles proportions ? Quelle est l'efficacité d’une telle action? Ce transport par entrainement du glacier frottant sur la moraine profonde, nous ne le voyons pas, d'observation directe. Quand nous pénétrons sous le giaciér, soit en descendant sous ses bords, soit en rampant sous sa langue terminale, soit en cheminant dans les galeries des torrents sous-glaciaires, nous voyons le glacier reposer par quelques points sur le sol caillouteux, le comprimer, le bousculer un peu dans son avancement, mais non l’entrainer en masse ; une charrue qui trace son sillon entame le sol, mais ne le transporte pas, Que dans ces déplacements de maté- riaux par les parties saillantes de la face inférieure du glacier il y ait un léger charriage d’amont en aval, c'est vrai. Mais cette action est minime et d’impor- tance infime. En serait-il autrement sous le corps même du glacier, lorsqu’au lieu des langues terminales et des bords peu épais et de pression faible, nous aurions à considérer les grandes épaisseurs de la masse même du glacier, de centaines de mêtres dans nos glaciers alpins actuels, de milliers peut-être dans l’Inlandsis du Grônland ou dans les anciens glaciers quaternaires? La pression y 244 ÉTUDES GLACIAIRES. est énorme et toute puissante ; elle doit refouler la glace sur toutes les inégalités du sol, qui est certaine- ment écrasé sous le poids de la masse surmontante. Plus d'espaces libres dans lesquels on puisse ramper ; tout au plus les galeries du torrent glaciaire maintenues béantes par la circulation d’une eau légèrement plus chaude que zéro degré. Le glacier frotte par toute sa face inférieure sur la moraine profonde et il doit tendre à l’entrainer. Il est bien admissible que la couche supérieure des cailloux, galets, sables et limons subisse de ce fait un déplacement dans le même sens que le corps mobile qui chemine sur elle. Mais cette moraine profonde n’adhère pas au corps du glacier ; cet entrai- nement n’est donc que temporaire et partiel. Mais cette moraine profonde n’est pas une masse compacte, cohérente, qui subirait des mouvements d'ensemble si une de ses parties était déplacée; ses matériaux, discrets et mobiles, roulant les uns sur les autres, ne S’attirent pas les uns les autres. Le cheminement de la moraine profonde sous la pression du glacier qui l’opprime doit être limité à une couche peu épaisse, et son action dans le transport vers l’aval des détritus du glacier doit être de valeur faible. Mais, dira-t-on, la moraine profonde est imbibée d’eau et cette eau est congelée, tout au moins en hiver ou dans la région supérieure en altitude à l’iso- therme de zéro degré ; par conséquent elle forme une masse solide qui doit adhérer au glacier et cheminer avec lui. A cela je réponds : la glace interstitielle est fragile et sa ténacité ne résisterait pas aux tractions, distensions, distorsions causées par la pression énorme qui la travaiHe. ÉTUDES GLACIAIRES. 245 Que la pression du glacier en mouvement déforme les couches de la moraine profonde, c’est ce que l'observation des sables et argiles glaciaires a montré à tous les géologues; chacun d’eux peut citer des exemples de couches tourmentées, où la régularité des dépôts primilivement horizontaux a été troublée., Mais ces déformations n'impliquent point un transport à distance ; le déplacement horizontal est de valeur insignifiante. Le charriage de la moraine profonde par entraîne- ment du glacier qui s'écoule à son contact avec elle est donc d’action trés faible dans la vallée inclinée où nous voyons nos glaciers actuels. Il n’y à pas de raison pour lui attribuer une plus forte activité sur la plaine horizontale où s'étale un Piedmont glacier, suivant la terminologie de nos confrères américains. [l y a encore moins de probabilité à ce que cette action soit plus puissante si, en admettant l’hypothèse excavationniste, le glacier s’était creusé une cuvette, avec rampe aval en contrepente ; l’approfondissement de la cuvette ne pourrait pas, semble-t-il, se perfectionner et s’aggraver par ce mécanisme, d'efficacité évidemment médiocre. Epuisons de notre mieux les possibilités de transport des matériaux détritiques produits par le glacier, et considérons le refoulement de la moraine profonde. Dans la moraine profonde des glaciers actuels, et plus encore dans celle des glaciers diluviens étalés sur des plaines peu inclinées, on trouve des bancs, des couches ‘souvent assez étendues d’argile plastique, plus ou moins caillouteuse ; c’est le dépôt de l’alluvion impalpable charriée par le torrent glaciaire qui s’est ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 1910. 17 246 ÉTUDES GLACIAIRES. reposé dans sa course. Cette argile, plastique à l’état humide, est malléable et l’on peut admettre que, sous la pression du corps du glacier, elle soit refoulée latéralement, dans toutes les directions où elle tronve- rait une issue libre, et cela même en remontant contre la pesanteur ; en s’échappant elle laisserait à sa place un creux, une cuvette. Je n'ai pas d'observation directe de masses d'argile glaciaire refoulées ainsi. soit sur les côtés, soit au-devant du front des glaciers actuels ; dans les terrains erratiques diluviens, Je vois ces couches d’argile restées en place en des lieux où la pression du glacier devait être énorme. J’admets cependant la possibilité du phénomêne. Mais cela justifierait-il lhypothèse excavationniste? Peut-être, en partie, si la moraine profonde n’était formée que d'argile plastique, et si elle consistait uniquement dans la fine poussière détachée du sol encaissant par le frottement du glacier fonctionnant comme une lime ; si encore les matériaux grossiers, sables, galets et blocs amenés par les torrents latéraux ou tombés des moraines superficielles par la voie des crevasses béantes étaient réduits entièrement en alluvion impal- pable par les frottements interstitiels qu’ils subissent ; si c'était quelque chose d’analogue à la couche de vase d’un fond de lac. Mais cette argile plastique, capable d’être refoulée par compression, ne représente qu’une faible partie des couches de la moraine profonde ; la plus grande partie de celle-ci consiste en des sables, graviers et galets qui ne sont ni fluides, ni semi-fluides, et qui ne peuvent être déplacés par cette action. ÉTUDES GLACIAIRES. 247 Le glacier pourrait-il, comme le disent certains auteurs, s’incorporer les pierres de la moraine pro- fonde et les transporter lui-même sous forme d’une « moraine inférieure » ? Je ne le crois pas. On désigne sous le nom de moraine inférieure une couche de quelques mêtres d’épaisseur, occupant les strates les plus basses du glacier, un béton de pierres enchâssées dans la glace. Ce béton serait formé, ou bien par la capture de cailloux et de sables de la moraine profonde dans la masse plastique du glacier, ou bien par la production de couches de glace de nouvelle congélation s'appliquant à la face inférieure du glacier et enrobant des cailloux pris dans la moraine profonde. Etudions d’abord le mécanisme de l’une et de l’autre action. On suppose que le glacier, corps plastique se mou- vant sur les pierres libres et non adhérentes de la moraine profonde, les absorberait comme le fait une boule de cire roulée sur une table saupoudrée de sable. Cela ne paraît pas impossible. Mais une telle prise d’une pierre par la lame inférieure du glacier ne peut être qu'un fait de surface; la pierre ne peut s'élever dans l’épaisseur du glacier ; aucune force ne saurait la faire remonter ; la pesanteur tend au con- traire à la faire descendre dans la masse moins dense de la glace", On a supposé, d'autre part, que de nouvelles couches de glace pourraient s’ajouter à la face infé- rieure du glacier par formation d’une espèce de givre qui serait capable d’envelopper des corps étrangers, ! Cf. F.-A. Forel. Note sur les pierres enchâssées dans la glace du glacier. Bulletin S. V. S. N., X, 673. Lausanne, 1871. 248 ÉTUDES GLACIAIRES. des pierres provenant de la moraine profonde. A cela J'objecterai : a) Ce givre devrait consister en des cristaux pris- matiques, à axe parallèle, normal à la surface du gla- cier, analogues à ceux de glace nouvelle qui se forme dans les trous méridiens du glacier ou dans des crevasses remplies d’eau; cette couche de glace de nouvelle formation différerait donc totalement de la masse même du glacier, formée de grains à axe de direction quelconque, et à forme quelconque aussi; elle se reconnaitrait immédiatement à la face inférieure du glacier. b) Ce givre ne saurait capturer des corps étrangers massifs et lourds comme des pierres ; il se déposerait entre la glace et la pierre, mais n’envelopperait pas la pierre pour la lier à la masse de la glace. Donc, théoriquement, je ne comprends pas la possibilité de la formation d’une moraine inférieure telle que les auteurs la décrivent. Il y a bien cepen- dant une moraine inférieure, en ce sens que les couches les plus basses du glacier renferment parfois des pierres en plus grand nombre que les couches moyennes qui leur sont superposées. Mais elles pro- viennent non pas de la moraine profonde, mais de l'encadrement rocheux du cirque du névé, à l’origine du bassin de réception du glacier; ces roches, en parois souvent très inclinées, sont soumises à l’effrite- ment des agents atmosphériques et s’éboulent sur le haut névé dans lequel leurs débris pénêtrent par l'ouverture béante de la rimaie; ces débris font dans la couche profonde des glaciers tout le long voyage qui les amênera au front terminal, le seul ÉTUDES GLACIAIRES. 249 point où cette moraine inférieure est visible à notre observation. Donc, si J'admets la capture par enchàssement superficiel de quelques pierres enlevées par la glace plastique sur le sol disloqué de la moraine profonde, je ne puis comprendre par ce procédé la formation d’une moraine inférieure de plusieurs mêtres d'épaisseur. Pour que les pierres ainsi capturées par la lame inférieure du glacier pénétrassent à une certaine hauteur dans le corps de celui-ci, il faudrait que, dans son écoulement, la glace présentàt des tourbil- lons à axe horizontal, comme ceux que l’on admet dans la veine liquide du fond des rivières d’eau. Ces tourbillons, je ne les conçois pas dans la masse semi- solide du glacier et je n’en ai nulle part reconnu l'indice. Ajoutons que si ce mécanisme de lintroduction de la moraine profonde dans le corps même du glacier, où elle formerait la moraine inférieure, était réel, il se reproduirait toujours et partout et l’on en retrouverait l'existence évidente dans tous les glaciers, ce qui n’est certainement pas le cas. En réalité, mon expérience assez étendue des excursions sous le glacier m'a montré que la couche inférieure du glacier est relativement propre, de la glace pure ne renfermant que très peu de cailloux et de sables, guère plus que les couches moyennes du glacier. Il n’y a pas d'indice de capture du matériel de la moraine profonde, ni par la pénétration dans la masse même du glacier, corps plastique, ni par ladjonction de couches de nouvelle congélation à la face inférieure du glacier. Si parfois un caillou est saisi 250 ÉTUDES GLACIAIRES. par le glacier en mouvement et s’enchâsse pour un temps à sa surface, il ne remonte pas de bas en haut dans la masse de la glace, il reste à sa surface infé- rieure et s’en détache au premier accident favorable. Dans les quelques cas, rares, où l’on trouve des débris rocheux accumulés dans les couches profondes du glacier, s’ils n’ont pas leur origine dans la rimaie, ils proviennent évidemment des moraines superfi- cielles. Voici ce que j'écrivais, en 1887, à propos de la grotte d’Arolla, qui m’a permis d'étudier le fond du glacier sur une longueur de 250 mêtres' : « Dans toute la grotte la glace est très propre, limpide, aucu- nement mélangée de graviers ou de pierres. Au contact avec le sol, on n’y voit pas de pénétration des débris de la moraine profonde ; la glace est pure et sans mélange jusqu’à sa base. En un point seulement, la glace est salie. Dans une partie de la galerie sèche, une crevasse, aujourd'hui fermée, a reçu les débris de la moraine superficielle. Elle se dessine sur le toit de la galerie qu’elle suit sur une longueur d’une quaran- taine de mètres et est reconnaissable à la couleur noire de la glace et aux cailloux, blocs et sables qui y sont enchàssés. Un bloc de plus d’un mêtre cube de volume était soutenu, en 1886, à un mêtre au-dessus du sol ». L'opinion que je combats ici me semble être le résultat d’une erreur d'interprétation. On a été trompé par certaines couches de graviers et de sables qui apparaissent par places sur le front de quelques glaciers (Rhône, Findelen, etc.). Mais j'ai bien constaté que ces graviers ne sont qu'une couche strictement superficielle ; en grattant, en lavant cette couche, on ‘ F.-A. Forel. Etudes glaciaires II. Archives XVII, p. 500. Genève, 1887. ÉTUDES GLACIAIRES. 251 découvre au-dessous la glace noire, comme sous le re- . vêtement de sable d’un cône de la surface du glacier. Je les tiens pour l’étalement à la surface du front du glacier d’un tas de sable accumulé au fond d’une crevasse où il a été amené par le puits vertical termi- nal d’un des ruisselets de la surface, tas de sable qui a été étendu horizontalement par le chevauchement des couches glaciaires les unes sur les autres. J’ai étudié soigneusement ce détail et je puis affirmer qu'il n'ya point là la moraine inférieure des auteurs, capture de la moraine profonde. J'avais cependant, je l'avoue, été ébranlé par les affirmations très précises d'E. de Drygalski, et en particulier par les planches et descriptions de son grand rapport sur le Grünland, pl. 27 et 28, Î. 33, p. 104 ss, 320 ss du tome I*, qui semblent fort démonstratives. Je ne connais pas les glaciers du Grünland et ne veux pas critiquer les observations de mon savant confrère et ami. Mais je dois dire que l’étude que j'ai faite du phénomène aux glaciers du Rhône (1870-71), d’Arolla (1886-1887), Hochjoch (février 1901), et encore, l’année dernière, aux glaciers de Findelen, d’Argentières, des Bossons, du Trient, que J'ai visités spécialement à cet effet, m'a convaincu de la non-existence, dans nos glaciers des Alpes, de la moraine inférieure telle que l’admettent les excavationnistes. Si le mur frontal du glacier est souvent sali par les débris épandus à sa surface et semble renfermer une moraine emprisonnée dans la glace, dans l’intérieur même du glacier, il n’y a pas l’enchàssement de pierres que réclame l'hypothèse de l’incorporation de la moraine de fond dans les couches inférieures du glacier. 292 ÉTUDES GLACIAIRES. Une seule fois j'avais cru trouver un fait positif en faveur de l’hypothèse que je combats ici. Sur le front du glacier des Bossons (septembre 1909), cinq pierres enchàssées dans la glace à quelque 80 cm. au-dessus du fond du glacier formaient une bande noire qui ressemblait frappamment aux dessins de Drygalski; mais en étudiant avec attention la structure même de la glace, Je reconnus qu’au-dessous de ces pierres, le grain du glacier était le même qu’au-dessus; il n’y avait pas formation de nouvelle glace ; les pierres enchässées étaient arrivées là d’en haut et non d’en bas, ou bien elles provenaient de la rimaie. Puisque j'invoque les faits d'observation des glaciers actuels, qu’il me soit permis de rappeler que, dans la période moderne d’extrème réduction de la plupart des glaciers de nos Alpes, l’on n’a pu signaler nulle part, dans la plaine mise à nu par le raccourcissement du glacier, l’existence du plus petit bassin en contre- pente d’un lac sous-glaciaire. Partout, sans exception, on voit le plan de la moraine profonde remonter en amont en pente continue. Cela est constatable même dans les lieux où l’excavation glaciaire hypothétique devrait avoir eu son efficacité maximale, au pied des parois où la chute du glacier est la plus active, où la pression des glaces accumulées est la plus puissante. Le visiteur qui s'arrêtera devant le glacier du Rhône de nos jours et qui constatera qu’en bas de la cataracte de glace de 450 mètres de bauteur (dix fois la hauteur des chutes du Niagara), par conséquent dans les conditions les plus favorables pour l’excavation glaciaire, on n’aperçoit pas le plus faible indice d’un ÉTUDES GLACIAIRES. 259 bassin creusé dans la moraine profonde, comprendra la haute signification de cet argument décisif. Je me résume : L'attaque mécanique des roches encaissantes par l'érosion glaciaire est incontestable. Mais elle n’agit que là où la moraine profonde ne forme qu’une couche très mince. Sitôt que la moraine profonde a acquis une certaine épaisseur, l'attaque cesse complétement. L'attaque thermique, due aux variations de tempé- rature résultant des variations de pression, doit être de peu d'efficacité ; Je n’en ai Jamais reconnu les traces. Le transport des matériaux d'usure ou de désagré- gation dus à l'érosion glaciaire a lieu : A. Par le torrent giaciaire : a) sous forme d’alluvion grossière ; ce transport ne peut avoir lieu que sur une pente continue ; sitôt qu'il y a contrepente il est arrêté. b) sous forme d’alluvion impalpable ; ce transport pourrait agir encore dans un lac sous-glaciaire, mais sa valeur serait extrêmement faible. B. Par le glacier lui-même : a) transport par enchässement de quelques pierres à la face inférieure du glacier. Possible, mais d’effica- cité infime. b) transport sous la forme d’une moraine inférieure. Je ne crois pas qu’elle existe, en tant que résultat de l’incorporation de la moraine profonde. €) transport par entraînement des couches supé- rieures de la moraine profonde. Efficacité très faible. d) transport par refoulement de la moraine pro- fonde, couche d’argile plastique. Efficacité douteuse. Je ne vois pas là les éléments de creusement des 254 ÉTUDES GLACIAIRES. vastes bassins des lacs subalpins, comme l’admettent nos confrères les excavationnistes. Je regrette beaucoup de ne pouvoir me ranger sous leur drapeau, car lhy- pothèse simplifierait admirablement la compréhension des faits géographiques. Je ne puis me résoudre à faire violence à mes observations dans les glaciers actuels. Mais, me dira-t-on, vous admettez ici et là certaines actions d’érosion et de transport ; quoique vous les estimiez d'activité minime, elles arriveraient à creuser des cuvettes avec contrepente sur le lit des glaciers, véritables cuvettes de lacs, si vous leur accordiez le temps: nécessaire. Le géologue dispose de durées infinies ; le temps nécessaire vous est fourni. Cela, je ne puis l’accepter. Les époques géologiques sont de durée inconnue, imprécise, indéterminée, indéfinie. Mais l’indéfini et l'infini sont choses diffé- rentes. Donnons des siècles, des centaines de siècles à la période glaciaire, bien! Mais elle a commencé un jour et son histoire s’est déroulée dans une série d'années de longueur à nous inconnue, mais qui, indé- finie, n’a pas l’énormité de l’infini. Nous n'avons pas à notre service pour expliquer l’action du creusement une action faible, agissant pendant un temps infiniment grand, par conséquent de produit infiniment grand aussi. Une action très faible, répétée pendant un temps très long, donnera un effet médiocrement grand. Ce qu'il s’agit d'expliquer, c’est le creusement de bassins de milliards de mètres cubes de volume. Ils ne sont pas médiocrement grands, mais très grands. Quoique érosionniste, je ne suis pas excavationniste glaciaire. Morges, le 20 mai 1940. LES SEICHES DU LAC DE GARDE Francesco VERCELLEI (Avec les planches VIII et IX) I. La Société italienne de physique accepta volon- tiers la proposition faite par M. Vito Volterra au Con- grès de 1898, d'étudier les seiches sur nos lacs à l’instar de ce qui a été fait sur quelques lacs étrangers et en particulier sur celui de Genève par M. Forel. Sur le conseil de M. Chistoni on décida de commen- cer ces études par le lac de Garde, où le phénomène avait dés longtemps été remarqué et était désigné dans le dialecte du pays par le mot sesa qui fut ensuite ita- lianisé en sessa. La préparation et l’installation des instruments nécessaires à l’étude expérimentale des seiches furent confiées à M. Roiti, alors président de la Société de physique, joint à M. Chistoni qui, grâce à la coopéra- tion de l’Institut géographique militaire et d’autres instituts scientifiques, pût créer, d’abord une station limnographique à Salô, puis deux autres à Desenzano (1901) et Toscolano (1903). En même. temps le prof. Pernter de l’Université de Vienne, directeur du Bureau central de météorologie de l'empire d'Autriche faisait installer, à la demande de M. Chistoni, un lim- nographe Sarasin à l’extrémité nord du lac, à Riva. 256 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. Comme nous n’avions pas d'observations prélimi- naires relatives à la position des nœuds, aucun limno- graphe ne fut installé en ces points là; en sorte que nous n'avons, à l’heure qu'il est, pas d'observations se rapportant aux lignes nodales. La station de Toscolano, et surtout celle de Sal ne seraient pas très éloignées du nœud de l’uninodale, ainsi que cela résulte du calcul, mais les diagrammes qu'on y a obtenus ne sont pas suffisants pour fixer la position de ce point; même la station de Salù, soit par sa position défavorable ou par l’imperfection des instruments, n’a fourni que peu de diagrammes utilisables dans le peu de temps qui a précédé sa destruction, produite par le tremblement de terre de 4903. Nous avons donc du nous borner à la détermination des périodes et des amplitudes ; le D' J. Valentin en fit une étude préliminaire en 1903, se servant pour cela des diagrammes obtenus à Riva‘ et le D' Teglio en 1905 d’après les diagrammes de Desen- zano, Toscolano et Salù *. Nous aurons l’occasion de parler dans les paragraphes suivants des résultats aux- quels ils sont arrivés. IT. Nous n’en sommes plus réduits maintenant, comme précédemment, à nous borner dans l’étude des seiches à la simple observation et à lexpérience : nous pouvons par le calcul seul, basé sur les dimen- sions connues du lac, déterminer toutes les propriétés caractéristiques des seiches. Les observations diligen- tes et exactes du Prof. Forel ont fourni la base sur 1 J. Valentin. Ueber die stehenden Seespiegelschwankungen in Riva am Gardasee. Sitzungsber. Ak. Wien, 1903. ? Teglio. Le sesse nel lago di Garda. Acc. Lincei 1905. LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 251 laquelle toutes les théories des seiches doivent être posées : « le mouvement oscillatoire que nous obser- vons dans les bassins de petites dimensions se mani- feste aussi dans les grands bassins des lacs; ce sont ces mouvements qui constituent le phénomène appelé seiche ». À son tour le calcul, précisant le résultat que l'expérience contrôle et confirme ensuite, vient vérifier l’exactitude de l’hypothèse vraiment hardie prise comme base, qui équivaut à admettre une con- cordance absolue du mouvement dans toutes les parti- cules de la masse d’eau, lesquelles ayant cependant des orbites différentes en longueur et en direction (on remarque que ces orbites sont rectilignes) prennent pourtant exactement le même temps pour les parcou- rir et sont toujours dans la même phase. Cette concor- dance de mouvement dans des particules distantes entre elles de quelques centimètres où de quelques mètres est merveilleuse, et presque incroyable quoique indubitablement vraie quand on la constate entre des particules d’eau situées sur les rives opposées d’un lac et distantes de dizaines ou de centaines de kilomèé- tres. Le principal mérite de M. Forel fut d’avoir établi la vraie nature des seiches. Les caractéristiques des oscillations des lacs, pério- des, amplitudes, nœuds, ventres, etc., sont des fonc- tions de tant d'éléments que leur détermination théo- rique en est singuliérement compliquée. On connait les formules déjà vieilles, de Mérian et de Guthrie : 9 al Him, T—=2 ee V h n formules valables pour les ondes stationnaires dans des 258 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. bassins de forme parallélipipède, de longueur [/, et de profondeur X. Mais il est évident que de telles for- mules, dont les premiers expérimentateurs se sont sou- vent servis, ne peuvent être appliquées aux lacs, puisque la forme de ceux-ci est généralement trés diffé- rente de celle qu’on présuppose et que la profondeur h est une quantité variable entre un point et un autre. On connaît aussi la théorie publiée par P. Du Boys en 1891 et qui peut être considérée dans l’ordre chro- nologique comme la première théorie des seiches puisqu'il y est tenu compte pour la première fois des changements de profondeur. Je rappellerai ici le raisonnement de Du Boys: Le mouvement oscillatoire peut être comparé à celui de la propagation d’une onde ayant une longueur double de celle du bassin et enfermée dans celui-ci de telle façon que les deux extrémités de londe, après avoir été réfléchies par les parois terminales, se réu- nissent et cheminent ensemble. Alors dans toutes les parties du bassin deux points de l’onde interfèrent toujours entre eux puisqu'ils marchent dans des sens opposés. La demi-période du mouvement oscillatoire, c’est- à-dire le temps dans lequel l'onde monte et descend en un point du bassin, est égal au temps employé par le sommet de l’onde pour parcourir ia longueur ! du bas- sin. La vitesse w de propagation de l’onde est, pour celles de peu de hauteur, w—Ÿ gh, ainsi si s est l’abscisse d’un point à partir de l’extrémité du bassin on peut écrire : 4 1 P. Du Boys. Essai théorique sur les seiches. Arch. des Sc. phys. et nat., 1891, t. XXV, p. 628. 19 Qt © LES SEICHES DU LAC DE GARDE. al l 2e J 11 EISRTIRRE sf ds he Vgh (9 où h (profondeur) est fonction de s. Cette dernière formule peut être appliquée à des bassins à fond irrégulier en divisant le profil en sec- tions de longueur s; leurs extrémités correspondant aux profondeurs h; et h;,, et le profil du fond peut être assimilé à un filet, la valeur de £ prendra alors la forme : ne LE Si Va SV Ven Il est cependant évident que cette formule, par les hypothèses simplificatives qu’elle présuppose et par le fait qu’elle ne tient compte que des variations de pro- fondeur le long du profil rectifié du lac et pas des autres dimensions, ne peut être qu’une formule d’ap- proximation. Les positions des nœuds peuvent aussi être déterminées par la formule de Du Boys si l’on observe que le nœud se trouve au point où aboutirait une onde qui, partant d’une extrémité, aurait une durée égale à la moitié de celle qu’elle emploierait à parcourir le lac entier. Mais la contribution la plus importante à l’étude mathématique des seiches fut apportée par le prof. G. Chrystal d'Edimbourg, qui, se basant uniquement sur les principes de mécanique, sut créer une théorie des seiches qui tient compte de toutes les dimensions et assure pouvoir, par le calcul seul, déterminer exactement tous les caractères des seiches d’un lac. Cette théorie hydrodynamique est amplement expo- 260 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. sée dans les mémoires originaux de Chrystal ‘, il en fait aussi l'application à la détermination des périodes et des nœuds des lacs écossais Earn et Treig. Une courte exposition de cette méthode a été faite dans les Archives par M. R. de Saussure”, ce n’est donc pas le cas de la répéter ici. Dans l'application, faite par l’auteur a l'étude des lacs Earn et Treig les résultats du calcul concordent assez bien avec ceux fournis par l’observation directe, mais ces lacs sont de petites dimensions et de forme très régulière ; il était donc intéressant d'appliquer cette même méthode à d’autres, plus grands et de forme moins régulière. Sur l'initiative du prof. Carlo Somigliana qui me donna encouragement et conseil, J’entrepris l'étude théorique des seiches du lac de Garde en suivant la méthode de Chrystal, mais en tenant compte aussi des autres théories, pour voir jusqu’à quel point elles s’ac- cordent avec l’observation. Dans un mémoire *, publié par les soins de la com- mission déléguée par l’Institut R. Lombard des scien- ces et des lettres pour l’étude des seiches des grands lacs lombards, j'ai longuement exposé les calculs et les résultats obtenus; J'ai repris les conclusions aux- quelles j'étais arrivé par l’analyse directe faite sur les nombreux limnogrammes obtenus jusqu'ici et je les ai comparés avec les valeurs calculées. Je ne peux pas donner ici les calculs extrêmement longs et compli- 1 G. Chrystal. On the hydrodynamical theory of seiches, Trans. of the R. S. of Edinburgh, 1905, vol. XLI, p. 599 à 824. 2 R. de Saussure. Archives des sc. phys. et nat. 1906, t. XXII, p. 513. : 3 Fr. Vercelli. La teorie idrodinamiche delle sesse, etc. Mem. R. Ist. Lomb. di S. e L., 1909, vol. XXI. LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 261 qués que J'ai dû faire ; je me bornerai à exposer les résultats en les comparant aux données expérimentales. Pour appliquer la méthode de Chrystal, il faut tout d’abord construire la « courbe normale » du lac. Les ordonnées seront données par le produit A(x)b(x)—0 des areas des sections de la courbe transversale pour leurs largeurs superficielles, et les abscisses par les intégrales v = fitodr, c’est-à-dire des areas de zones superficielles comprises entre Îles limi- tes d’une section déterminée et chacune des autres. Les quantités A (x), b (x), etc. furent déterminées d’après la carte bathimétrique publiée par le départe- ment hydrographique de la marine royale. Il faut ensuite substituer à la courbe normale, géné- ralement irrégulière, une courbe mathématique qui s’en rapproche autant que possible; dans le cas du lac de Garde j’ai choisi une courbe biparabolique. On fait alors le calcul selon la méthode de Chrystal. La méthode de Du Boys exige au contraire très peu de calculs et la formule ci-dessus exprime clairement son mode d'application. III. J’ai dit déjà qu'une première analyse des lim- nogrammes du lac de Garde avait été faite par J. Valentin etle D' Teglio. Leurs conclusions sont assez concordantes en ce qui concerne les durées T, et T, des périodes des seiches uninodales et binodales ; tous deux trouvent T, compris entre 42,5" et 43' et T, près de 22,6’; ils constatent cependant l’existence de sei- ches d’un plus grand nombre de nœuds sans pourtant atteindre à des résultats uniformes quant à leur ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 1910. 18 262 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. période. Tous deux sont d’accord pour affirmer lexis- tence d’une seiche spéciale d’une durée d'environ 30'; celle-ci aurait une période égale aux */, de l’uninodale et serait une de ces seiches que Forel nomma seiches à la cinquième harmonique (do : sol = */,). Mais l'existence de ces seiches n’est plus admise, celles qui étaient auparavant désignées ainsi furent reconnues être des binodales ou même des oscillations des bas- sins secondaires du lac. Dans le cas du lac de Garde, le calcul donne T, — 22,9"; donc si les seiches ayant une période de 30' étaient des binodales il y aurait une grande divergence entre le calcul et l'observation, tandis qu’il y a au con- traire un accord suffisant pour la période uninodale puisque le calcul donne T, — 41,3 et l’observation T,= 42,3, Dans les analyses de limnogrammes que j'ai pu faire après les avoir calculés je me préoccupai surtout d'examiner ces seiches spéciales; mais je les cherchai en vain entre les kilomètres de diagrammes que j'avais à ma disposition tandis que J'y rencontrai constam- ment des oscillations ayant la période caractéristique de 42,3' et 22,6’. Il ne me fut possible de trouver que quatre courts tracés où il semblait y avoir une période de 29° environ, ces diagrammes n’ont pour- tant pas la forme sinusoïdale caractéristique des seiches simples et je ne pus pas non plus me rendre compte si elles étaient éventuellement la résultante d'ondes simples superposées. L'ensemble des observations faites par l’analyse des limnogrammes peut se résumer ainsi : 1° Limnogrammes de Desenzano et Toscolano : a) Les courbes limnographiques sont presque tou- LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 263 jours dicrotes et résultent de la superposition de deux ondes ayant des périodes respectivement de #2,3"(uni- nodale) et 22,6’ (binodale). Ces seiches dicrotes ont pour la plupart l'aspect qu’on observe dans la PI. VIIT, fig. 1 ; ce sont les seiches ordinaires et caractéristiques du lac de Garde; elles ont lieu quelquefois par longues séries. b) On ne trouve jamais de seiches uninodales pures, tandis qu’il y a souvent des binodales qui le sont pres- que parfaitement (PI. VIIL, fig. 3 et 4). €) Les seiches dicrotes (T, et T, superposées)se com- binent souvent avec d’autres d'ordre supérieur, le plus habituellement de période 9’ (PI. VIT, fig. 2), mais aussi de 12,2’; 10,1"; 7,3'; 6,3’; etc. L'analyse des courbes complexes résultant de la superposition de ces différentes périodes peut se faire cependant par élimi- nations successives, comme le montre la planche IX. 2° Diagrammes de Sal. Le petit nombre de dia- grammes utilisables a en général l’aspect d’ondesdicro- tes dont les composantes ont une période de 22,6 et 12,5’, l'onde de période inférieure prédominant sou- vent. On y observe aussi des ondes à période de 15,7. Il n’y à aucune trace d’ondes uninodales (et il doit en être ainsi puisque Salù est près du nœud de l’unino- dale) ni d'ondes de 29° (tandis que si c’étaient des binodales elles devraient prédominer). Dans le tableau suivant j'ai mis en regard les résul- bat Bubite 5 TohB Valeurs observées . . .| 42.3 122,6115,7112,2110,1| 9,0| 7,3! 6,3 e ( Chrystal.….|44,3122,9/16,1142,5/40,2| 8,6! 7,4| 6,5 Du Boys. .|55,5127,7|118,5 Merian.. . .| 49,3 Yaleurs calculée: arec la formule d 264 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. tats du calcul et ceux fournis par l’analyse des dia- grammes. Si l’on considère que la forme du lac de Garde est très irrégulière, qu'il y manque une ligne de profon- deur maxima unique (Wegthal) qui puisse être adop- tée comme axe longitudinal du lac; que les nombreux solfes, rochers, îlots, les côtes marécageuses et parti- culièrement la très longue barrière sous lacustre qui s'étend de la péninsule de Sermione jusqu’à San Vigi- lio, doivent certainement modifier et compliquer le phénomène ; que la supposition d’une courbe normale biparabolique n’est qu'une approximation en gros; et enfin qu'on n’a pas toujours pu vérifier dans tous les tracés du lac les restrictions que suppose la théorie ; quand on considère tout cela dis-je, on est surpris de la coïncidence entre les données expérimentales et les résultats théoriques. Serait-ce un hasard? L’illustre Chrystal le réfute, quand, après avoir comparé le calcul fait par lui-même et Maclagan Wedderburn sur les lacs Earn et Treig il trouve la même analogie. Il observe qu'on ne pourra donner une réponse satisfaisante à cette demande que lorsque la théorie aura été vérifiée pour beaucoup d’autres lacs et que les données expérimentales seront appuyées par de nombreuses observations. Mais le fait que, soit dans le cas des lacs Earn et Treig, petits et réguliers, soit dans celui d’un lac grand et irrégulier comme le nôtre, on trouve toujours un accord si satisfaisant, est certai- nement une raison de conclure que c’est à l’exactitude de la méthode de Chrystal que cela doit être attribué. Etudiant maintenant les périodes calculées par la ARTA SCHEMATICA DEL BENACO Scala : 1 : 250.000 Prabioe oMalcesine © Castelletto P“di Sermione oLazise À Sernuone Desenzanod ; XColombare Here D FPesthiera 266 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. règle de Du Boys (3° ligne du tableau) on voit qu'elles sont très supérieures aux valeurs données par l’ob- servation. Ainsi T, dépasse de 13" la valeur expéri- mentale correspondante ; T, et T, bien que s’en rap- prochant davantage sont cependant toujours notable- ment plus grands. Ce résultat était probable puisque Chrystal avait déjà démontré ‘ que la loi de Du Boys doit nécessairement donner des valeurs plus grandes que la réalité quand on l’applique à des lacs concaves et plus petites pour les lacs convexes. Du reste la for- mule de Du Boys : NT] ya ne tient aucun compte de la surface ni de la grandeur des sections et cela fait supposer qu’elle ne peut avoir une signification physique définie. Et si, dans quel- ques cas, comme par exemple pour le lac de Genève, elle donne de meilleurs résultats, cela doit venir de ce que la courbe normale de ces lacs est telle que les erreurs se compensent à mesure et plus prés de la vérité que les bases théoriques trop vagues de la for- mule ne peuvent le faire supposer. Dans le lac de Garde, comme en général dans tous, la forme concave prédomine dans la couche normale, c’est pourquoi les périodes calculées selon la règle de Du Boys sont au-dessus de la réalité. Tandis que Chrystal trouve pour un bassin paraboli- que et symétrique : T T,= — < V 29h ! Some further results on mathematical theory of seiches. Proceedings of the R. S. of Edinburgh; XXV, p. 643. LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 267 ï l la loi de Du Boys donnerait (a _ :) ; a De f a V 4h U fl dx Ta V a —7° = qgh le rapport des deux périodes ainsi calculées serait : TT, = ÿ 21,814. On peut donc conclure que la formule de Du Boys doit être considérée comme une formule empirique qui peut cependant donner dans certains cas de bon- nes approximations. Elle a un grand intérêt historique puisque comme nous l’avons déjà dit, elle représente le premier essai réussi pour soumettre au calcul les phénomènes très compliqués des seiches. Quant aux valeurs obtenues par la formule de Merian, il suffit de rappeler que cette formule qui con- tient deux éléments peu définis {et h donne des résul- tats arbitrairement variables selon les hypothèses fai- tes sur la grandeur de / ou de h. Ainsi, tandis qu’elle donne T, — 49,3" si on prend pour ! la longueur maxima du lac (54 km. de Riva à Peschiera) et pour h la profondeur moyenne (volume : superficie — 136) on obtient une valeur voisine de 43" si, laissant Île grand bassin oriental du lac on considère, comme d’autres l’ont fait, le bassin occidental seul, dans lequel la profondeur moyenne est beaucoup plus grande. Dans notre cas, comme dans celui de tous les lacs irréguliers, la formule de Merian n’a pas de sens défini et n’a qu’une approximation lointaine. Comme conclusion on peut dire que, tandis que la formule de Merian et celle de Du Boys n’ont pas de 268 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. valeur physique définie, la méthode de Chrystal donne des résultats très approximatifs, surtout quand la courbe normale n’est pas trop irrégulière. L'application de cette méthode à d’autres lacs pourra établir d’une facon définitive les limites de l’approximation des va- leurs calculées et l’influence qu’exercent les irrégula- rités du lac sur ces limites. J'en viens maintenant aux positions nodales résultant du calcul, en avertissant que, n'ayant pu jusqu'ici les contrôler par l’expérience, je ne peux rien dire sur l’approximation fournie par le calcal. Les chiffres du tableau représentent les distances kilomé- triques, mesurées sur l’axe médian du lac en allant du nord au sud; on remarquera la faible divergence entre les valeurs obtenues par les deux méthodes de calcul, RS | Uni- nodales Binodales Trinodales Abscisses nodales | : Nord Sud Nord Moyen Sud Caleulées avec la méthode. | de Chrystal. ..... | 35,2 17,2 k4,2 9,5: |,1oS 47 |Gardone |Prabione |Bardolino |M. Fubia |Torri del |Lazise | Murette Ascensa |R.Manerba|S.Giovanni| Benaco |S. Sevino | Maderno Caleulées avec la méthode | | de Du Boys . . .... | 36,5 18,2 48,1 44,7:/ 36,5 90,4 IV. Je donnerai ici quelques indications sur les mé- thodes suivies pour l'analyse des limnogrammes. La déduction des périodes des différentes seiches d’un lac faite d’après les diagrammes obtenus en divers points et des conditions diverses, n’est pas un problème aussi simple qu’il le semble à première vue. Les diffé- LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 269 rentes méthodes employées en physique pour déter- miner les harmoniques d’une onde complexe, ne sont pas directement applicables dans le cas des seiches puisqu'elles ne permettent que la détermination de l'amplitude des ondes composantes dont les périodes sont connues ou admises @ priori. [Ici au contraire ce sont ces périodes qui doivent être déterminées. Si l’on ne trouvait dans les diagrammes qu’une seiche pure, il suffirait de mesurer le temps compris entre deux maxima ou deux minima et de le di- viser par le nombre d’oscillations comprises entre eux. Mais cela n'arrive presque Jamais dans les seiches du lac de Garde ni dans les autres, à moins que le limnographe ne soit pas installé à proximité des lignes nodales. Ainsi, si les observations sont faites au nœud des uninodales, celles-ci sont éliminées, si c’est au nœud des binodales ce sont elles et les oscillations qui en résultent deviennent parfaitement simples puisque les oscillations supérieures manquent ou ont une amplitude moindre. Pour le lac de Garde les observa- tions de ce genre, qui seraient les plus précises pour la détermination des périodes et des nœuds, n’ont pas encore été faites. Ce qu'on trouve généralement pour ce lac, ce sont des seiches dicrotes ou même plus complexes. Des dif- férents systèmes qui pourraient servir à cet examen, celui que je trouvai le plus exact et aussi d'emploi le plus facile est la « Method of residuation » de G. Chrys- tal. L’équation du limnogramme d’une seiche com- posée est : : AS . 2 (A) . y=A, Se Em) Ain (td). | nn L (2) 270 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. Construisons une autre courbe en déplaçant la (1) d’un segment T sur l’axe des { décroissantes et fai- sons la somme des ordonnées des deux courbes cor- respondantes à une même valeur de l’abscisse; ou, ce qui revient au même, déduisons de (1) une autre courbe en ajoutant à l’ordonnée de chaque point, celle du point dont l'abscisse est 7 par rapport au premier. L’équation de la courbe résultante sera : n=?A; cos sin (a+ +2 cos sine 45) + NE D 2 TA? 2 La courbe résultante (2) contient en général toutes les oscillations harmoniques de la courbe originelle ; la phase de chaque onde composée est retardée égale- T £ DE ment de > et les amplitudes sont altérées dans des pro- portions diverses, c’est-à-dire respectivement aux rap- ports TT TT 2 cos — :4, 2 cos — : 4 ; etc. 1 T: ; 6 T ne Si on fait ENG la première harmonique de la courbe 2) disparaît et celle-ci se réduit à (3) — %À, 008 nee _— C = A 2 ‘2T,. mt CPE n k + La 3) s'appelle la courbe réduite par rapport à la seiche de la période T,.On obtiendrait un résultat sem- Lx blable en posant r — <’ r — — etc. Ts 2 2 Pour avoir une valeur approximative T', de T,, il faut diviser l'intervalle entre deux maxima de la courbe par le nombre compris dans cet espace. Cette 5 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 271 valeur ne sera que d’une exactitude relative. Nous trouvons la courbe réduite par rapport à T',; celle-ci contiendra l’harmonique uninodale très réduite et don- nera surtout la binodale. Nous déterminons dans cette courbe une valeur pour T,, quiest T,'. Avec cette valeur nous trouvons la courbe réduite du diagramme originel par rapport à T,. Il en résultera une courbe dans laquelle l’harmo- nique binodale sera presque absente et où en consé- quence on pourra mieux apprécier la détermination de la période T,. Nous appelons T," cette dernière valeur. En réduisant de nouveau le diagramme originel par rapport à T,” nous obtenons une courbe où l’harmoni- que binodale sera presque pure et nous pourrons don- ner une meilleure détermination de T,. On voit com- ment en suivant cette méthode on arrive à séparer les différentes ondes simples qui étaient combinées aupa- ravant, ce qui permet de déterminer exactement la période; son application révèle même la présence de seiches qu’on pourrait difficilement observer autre- ment. Dans le tableau ci-joint on voit l'exposé de la méthode et l’on se rend compte que si l’on connaît par le caleul la valeur des périodes, il suffit de réduire le diagramme une seule fois pour obtenir des courbes suffisamment simples pour déterminer assez exacte- ment les périodes. V. Il ne sera peut-être pas sans intérêt, en terminant cet aperçu, de rappeler quelles sont les idées modernes sur la cause des seiches, bien que je doive avoir 272 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. recours, non pas aux observations que nous avons fai- tes au lac de Garde, mais aux études sur celles d’au- tres lacs et spécialement à celles faites par Chrystal dans le Loch Earn ‘. A part quelques causes purement accidentelles, comme inondations, tremblements de terre *, etc: les observateurs sont d’accord pour reconnaître que les seiches doivent leur origine aux variations de la pres- sion barométrique d’une durée (si elles sont transitoi- res) ou d’une période (si elles sont périodiques) rap- prochées de la période de la seiche dont on s'occupe. Dans ses expériences sur le lac Earn, Chrystal a trouvé que chaque variation du microbarogramme est accompagnée d’une variation analogue dans Île limnogramme, cependant les amplitudes ne correspon- dent pas toujours parce qu’elles dépendent des condi- tions antérieures ; quand le microbarographe n’enre- gistre pas d’oscillations, il ne se produit pas de varia- tions dans les diagrammes des seiches qui font alors défaut ou continuent leur mouvement rythmique. L'observation des limnogrammes indique que les seichesse produisent tantôt graduellement, n’atteignant leur amplitude complète qu'après un certain nombre d’oscillations ; tantôt subitement arrivant à leur entier ! An investigation of the seiches of Loch Earn. Transactions of the R. $. of Edinburgh, 1908, vol. XLVI, p. 469. ? On a de remarquables exemples historiques de seiches d’ori- gine sismique; cependant les oscillations sismiques ayant toujours des périodes très courtes, ne peuvent que dans des cas excep- tionnels donner lieu aux oscillations limnologiques très lentes ; il y a bien des cas dans lesquels de fortes secousses de tremble- ments de terre n’exercent aucune influence sur les seiches des lacs. L LES SEICHES DU LAC DE GARDE. 13 développement en une ou deux oscillations. Parmi les causes qui peuvent donner subitement naissance à des seiches nous citerons les suivantes : 1. L'arrêt subit, sur toute la superficie du lac d’une dénivellation due au vent ou à une pression atmosphéri- que croissante le long du profil du lac. 2. Un changement atmosphérique imprévu, dû à une bourrasque locale sur un point quelconque du lac : les microbarographes indiquent de telles oscilla- tions. 3. Le choc d’un coup de vent sur la surface du lac. 4. Des dénivellements rapides occasionnés par des inondations, de fortes pluies, etc. Les causes qui produisent les seiches graduelles ou seiches de résonance sont en général : 1° L'action sur une partie de la surface du lac de petites fluctuations de la pression barométrique syn- chronique à une des périodes des seiches de ce lac. 2° Une action analogue de la pression ou de la ra- pidité du vent, ainsi qn’on peut le constater par les anémogrammes. Il est intéressant de comparer les diagrammes obte- nus simultanément avec les limnographes, les micro- barographes et les anémographes et l’on peut déduire de cette comparaison tout ce qu’on sait jusqu'ici sur les seiches. Pour vérifier l'exactitude des hypothèses actuelles sur l’origine des seiches, on a fait aussi beaucoup d’expé- riences de laboratoire. Le prof. Chrystal a de plus dé- montré mathématiquement que les variations de la pression barométrique sont suffisantes pour produire des seiches. 274 LES SEICHES DU LAC DE GARDE. Le travail fait récemment à ce sujet par M.R. Emden est curieux aussi. Il caleula la quantité d’énergie dans une seiche déterminée et trouva pour le Starnberger- see (amplitude moyenne des oscillations égale à 25 mm.) une valeur moyenne de 546.000 kgr. : valeur vraiment assez faible si l’on pense que la com- bustion de un kg. de charbon peut fournir 3,392,000 kgr. d'énergie mécanique. Pour engendrer une seiche d'amplitude moyenne il suffirait donc de l’énergie pro- duite par la combustion de 200 grammes de charbon! Pour donner une telle énergie, une légère et courte (40 secondes) pluie, un faible et rapide mouvement du baromètre (0,5 mm), etc., seraient suffisants. Il n’y a donc pas de raison de chercher d’autres causes spéciales pour expliquer l’origine des seiches. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFECATEONS DE NAINT-MAURICE PENDANT LES MOIS DE Mars, Avril et Mai 1910 (PRINTEMPS 1910) OBSERVATIONS DIVERSES Mars 1910 Brouillard. — Brouillard une partie de la journée : le 17 à Savatan; les 2, 13 et 16 à Dailly; les 2, 13, 46, 21 et 22 à l’Aiguille. Neige sur le sol : du 4 au # et du 19 au 24 à Savatan: du 4 au 10, du 19 au 2? et le 31 à Dailly et à l’Aiguille. Fœhn : les 40 et 14 aux quatre stations. Avril 14910 Brouillard. — Brouillard une partie de La journée : les 3 et 20 à Savatan; les 6, 7. 25, 29 et 30 à Dailly, les 7, 8, 10, 16, 23, 25 et 30 à l’Aiguille. Neige sur le sol : les 6 et 7 à Savatan; les 4, 4, du 7 au A1 et les 17, 48 et 27 à Dailly et à l’Aiguille. Fœhn : le 12 aux deux stations inférieures ; Les 43 et 44 aux quatre stations. Mai 1910 Brouillard. — Brouillard une partie de la journée : les 8, 11 et 30 à Dailly; les 3, 7 et 8 à l’Aiguille. Neige sur le sol: les 4, 2, 3, 5, 9, 44 et 12 à Dailly et à l’Aiguille. Fœhn : le 15 aux deux stations inférieures et le 49 aux quatre stations. Orages les 22 et 28. Légère secousse de tremblement de terre ressentie à Lavey le 26, à 7 h. 44 m. du matin 1910 OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES DE OT r9 F LG OS°r + Îr6'1G0 |26'FOL °6 9 Lee I O'I RON Pr OTNIRG 6 8L F9 &'L£- g°& — 8° 199 8869 ÎTE "à Il &'l Neeu | L CNRS RUE 22 OT | 9 LL 89 Cure 6°6 + 1°8G9 & 602 [O8 .….. ess ... .…. ….…. .... sister g 0 2 Le 09 L'r + p°C C°299 L'R0! 68 Dore soc ado miltatenlRe HR CE e z I 6e ec p'F L'L 0209 eo: |ez re Dr NS Et ice Son se D e e ce 29 L'& ge 0°099. | 6902 Le ete HN -Ct A OC Pa se sb à > ë 2L g9 L'I L'F 9° 6C0 0901 Îo FA FE oi | LRO oi ESS Co D ue D 0 0 ec GG el S'p 0609 6" coz ce és. 6 Sac (l'éae roi ao: ec DE 0 0 7c 20 L°0 F'P 9 099 0201 re og Fbaës | oré0ll-S00oMR 06 fav | I 0 19 29 60 U'F L°6C9 c'90L Île .. . ….. ... CCE CHOC .. . . . 6 6 | 9 08 FO l'O + rec 9'9c9 G'£0L 2è AT: an ler es de Reco Se He L 8 e 86 FL. gr - e°z 9° £C9 ‘002 [te Fos Ce Er in RERO "+ M: DS co) 8 €6 &s Ge SAÛUT L'TG9 8 869 108 c'es 6I L'I£ T | 0'9I ++ O°'ST OT OT OT O0T | 66 CRC OO F'6r9 &'969 GT CA 9 GROTTES Ron | SG ARE | Cor (6) QT |! 8 8G 99 g'e + CT | 0'1S9 1'L69 ST SR De b|| Me. 21 So ne DRE 7 @ G GL 89 9°% F'9 p'&C9 gFoL LI 6'0 ro CR PIE LT v? OT | OI | OT À G6L 6L 8'à & 9 0°sc9 G°y0L [OI De St TR sos | ee. [une DE à G e ez € 0's FSI 0909 F'102 ct 10 Cr ARE none - "MOCS, LE ! G gz 1F 9 [Se 1" 009 p'202 rl = ea ep sl. | ÿ” K" 6 9 6 69 GL GG 19 1 969 & &0! SI .... Aare . . . au e ee ee . CR CRC] . Q G j} £G 19 °F Taie L'9G9 £'20L Call D PR RE PS de CU ren h A) |) 8 8 Lè ae g'& & OI 0°9c9 O‘TOZ TT . CE ... ….. ... | CCE ... .. . G £ G a 18 0'G L'6 9*c9 £'‘FrOL OT 4 Seed: AR 46 C || he 27e 0 0 0 08 ras 9° 0'L 0299 9°LOL 16 .... . . .. CN . . .… . .…. () ( 0 164 ce Te (re 0°£99 Ss'602 Q Pa; een NUS es ‘22 rs mer l'E (a & 88 96 r'è 0°F 6° &99 1'604 |L Ci Ou} .…. CE - .... | . . . . .…... 7 I ll SI 0£ ‘0 CAR 2 ‘199 £'SO0L 9 sn . .... hot ai] . . ... 0 0 0 eZ og F'I 0'e e' C9 0°COL G ….. ... . .. ... .. ….. .…... 0 0 0 0F y 9'T 1ÉA 6° LC9 $ p'FrOL ÿ ... .... ... CRE] "ee (Eat 1 ex . I PA I 112 SL 240 + Dar S'ec9 £°90L £g seit Da TO < e Ou 0 .. D. 9 OI 9 LG OL c'Z — re 6 6C9 2° LOL & pal 4 | 9°F y | 0°à * * MAMOrS IL L Ô T6 FL (CE op & 0 + 0°669 0O'LOL IT ‘wo ‘uut “w9 “ut “wo | ‘uw m0 | ‘uw 0/0 9/0 0 o° ‘uur SU | o810N | omçq || oSen | omq || o8ren | emyq || o81eN | ormyg À ünea oeyeus| four ARENA Arrrea | ueeaes | Area |lueeaes S A TS m - 2 D en. TT auuo4ou RS CS EE v._ 5 TIMSIV ATITeG uejeaes AOA®'T euuo£ou de °P | 'ouuetom omyeodmeg, ouuo4oOu 1n97n8H = —— A — —Ù 5 AT pen : moyneq) HOIIN LA Hg ALISOTNaaN |ranouoxH AULANONUEE J, AULHNOUV 4 OLI6T SUHVINX A4 SION AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 2747 MOYENNES DU MOIS DE MARS 1910 Pression atmosphérique. Savatan TE Dailly 7 b. m. 1hs. 9h.s. Moyenne 7 b. m. 1h.s. 9bh.s. Moyenne mm. mm. mm. mm. mm. mm. mm. nm. 1re décade... 707.140 706 78 706.81 706.90 660.23 660.22 660.36 660.27 non .-. 701 16 700.88 701.18 701.07 605.15 651.86 654.99 655.00 EC. 705.27 704.72 704.83! 704.9 658.47 658.47 658.51 658.48 Mois.. 704.53 704.14 704.29 704.29 657.97 657.87 637.97 657.94 Température. Savatan Moyenne Minim. moyen Maxim. moyen 0 0 1re décade... + 1.83 1F 6. L.0 * . AC ESTIMER 4.56 8. 6.3% 6.41 DE 10.0 Rent... 1.67 14 3.36 4.05 0.5 8.7 Mois: :c F 2.05 FI: 38 + 4.55 + 4.86 R45 + 9.0 ti Daily Me 00-78-04 9.89 - FA le 2h LL 45 [LE 8.6 à 2me » + 1.58 5.26 2:32 08h02 6.7 3m. » … — 1:12 2.47 0.15 0.50 7 | BA Mois.. -— ().14 + 3-61 1.418 4702 = de + 5.4 Fraction de saturation en °/, Savatan Dailly ET —— — — a — = 7 h. m. 1h.8. 9h.s. Moyenne 7 b. m. 1h.8. 9h.s. Moyenne 1re décade... 49 47 D2 49 LA &1 46 43 RU 72 60 61 6% 68 bb] 60 61 M 70 30 68 63 72 60 68 67 Mois. 6% d2 61 D9 61 D2 D8 D7 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly Them Thes. JS. Moyeme Them hs. Die. eme Th.m ns. 9h.8 loue Bdécade:.....3.2. 3.1 1.3 2.5 d:4--3:3 1.84-2.6 Es 07 ar ON RC 07.87: 6.974 Sr4% 7-5e6:0= 7-3 9% 841N7:78 7:6 M = 9.304.5 3.9 3.9 L.2 4.5 4.4 L.k 3.4 5.6 4.7 4.6 Mois.. 4.7 5.0 4.0 L.6 Da D 10,300 407 4.3 5.5 4.5 4.8 ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 1910. 19 QUES DE 1910 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOC 78 F £ p' te - Adi = L'e te GI sa 9°FG 9 (5 (0) da pro 2'& nr. 1°2 9 gay Fe PEO rad 15 9 8 L 1è GABA (0 TG ‘9 “UT OS19N 9MId OITRSTV | I & ll c OË SL F'OT *1U9 “Ut o819N | 2MId er Fe ATTTeŒ “wo “ul PERS a810N | end a DR. ueJeaes Ée pere — 0 — (ogimseout inegneg) HOIHN LH HINT 9 L, 9 1 L TR G gp | CG VER A | € EG 2c He & 6 OR IPL 68 &s D MOI 10 OT | OT | 06 LS ES IE OC L 9 (ey2 2L ele G | L Vus |s& oii + 4 £ Il 0 8& 66 CHI 6 cm Et &è 96 ile 4e ARS |N GI 00820 ca 00 ae 2 2 SJ fz OT À 66 9L PS 0'c A LAN ET 8 | 89 PS ADP 9 OT | SG 16 2 L dei 0°& OA OM AO 001 | 46 RS MOT CIE A0) Se) "1e GG cg users RO TS Et er MIRGG ONU sl... Do DIE 19 7 2 PONS TAINS MONS ge ra) ON IeOE) € e cz C9 Aorte OO 7 9 r ep 19 ‘W9 “ut | °/0 8/0 Re, ep ES PEL PE o81on | omgq À fuea luemes| fear ne = aeuua4ou O1EANES < AeA®'T euuo£our Here ep HLISOTAAIAN "LENOH9AH re) Le] — [æ) 4 4 = | 4 «© D © 10 10 10 ® D ON HO © O t= © D 10 10 © I> «O 10 10 © D MAN Q Où @ EN D 10 CO 10 D 1 Où D ON Ai 10 © 5H EM @ — . mn MOGLNOSMMUOWMUOMT-IN . Le + 1 CO D Se 01 NO OUNOTHE- HO ET HA [er æ)] Hi+<+ = 9 10 C9 D =H + Q H © L. Ron … D BHO ADBNEOm ROME 4 vi mA HO DAME TE I0 HO) > 9 € + ‘9 RS "y + Lo) 0 el Area |uvejeaes a euuo£our exnyeredure ]T, AULANONHAH L L'€OL 6°e0L 6 &0L y ÿOL O°TOL 6169 co © À 59 Qù E= 10 Gi G = ON > OO 10 1Q © . 9°069 T'&0L 2GOZ L'60L 9'01L &'EIZ 0°'S0L 0°&02 S-G69 &'£69 6°689 & p69 | G°169 | . © "© 10 1Q 10 19 10 10 10 19 1Q DTA © "0 © © © © OO © © O OO ON ) 19 00 S 10 .98 10.62 7.80 8.13 k.h 12.4 6.50 10:72 7.58 8.27 5 26. 12.8 us EP + 9.18 + 6.35 + 6.9% Te A MER - 0.38 + 2.83 * 0.59 + 1.00 = A th + 2-97 7.03 4.69 L.90 + 1.1 8.ù __3.4 7.29 4.25 Be Oh +-2:0 8.7 4:97 T D-12 + 3.16 + 3.62 + 0.4 17.2 Fraction de saturation en ‘/, Savatan Dailly Th. m. 1hs Jhs. Moyenne 7 h. m. (Es -0hns! Moyenne 76 63 71 70 74 61 78 71 62 96 60 D9 65 d2 )6 D7 7% 60 66 67 78 64 71 71 71 D 66 (6h) 72 D9 68 66 Nébulosité. Lavey Savatan x DA h.m. ils. Sh.s. Myan 7 h.m. Dh ss OS. Moyenne Themoihos 9h.s. Moyenne 626078: 5.2" 6:5 66 84-65 71 231- CSREDLSE TA D.8 6.4 5.5 3.9 GTR DD 0226.95 6:56 S7ebres GE 6406808372 OU ER T7 6.9 68 6.6 6.9 6.8 0.3 7:0-6.3- 6-5 Lu apr Ca À» M A 1-0" 6-95 6.3, 6:7 1910 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 280 TL AD € RE ARE SRI CA A A CEE A CO SR A SE AE PU M UE DE D M RE — LT D mn ED ARE ce. Fm a 2 0 D DCI NM ADEME AE ALAIN 2 CARE 200 RE DE Sn | GT eu SR LC SN RESTE CRCRSU NET DOS TRE + LL'OT + 108"r09 10T°00£ LS CRE .... . . ….. .….. ... F G eo , £9 [O1 CPI + 9 Geo &°00! 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PÉCER gme » 3 Mois... lre décade... gme y» 37e >» Mois... lre décade... ?2me » gme » c Mois.. AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 281 MOYENNES DU MOIS DE MAI 1910 Pression atmosphérique. Savatan Dailly : 7 h. m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 7 h. m. 1h.s 9h.s. Moyenne mm. mm. min. mm. inmn. mm, mm. mm. 700.27 699.83 700 20 700.10 653.91 654.06 653.95 653.97 698.48 68.08 698.62 698.40 653 64 653.16 653.40 653 40 TOL.87 701.43 701.63 701.64 656.80 656.75 656.92 656 83 700.26 699.84 700.20 700.10 654.85 654.73 694.83 654.80 Température. AT Savatan 7 h. m. 19hn°18- d'heerl Moyenne Minim.moyen Maxim. moyen 0 0 0 0 0 + 3.28 + 6.84 + 4.74 + 4.95 + 1.7 + 8.5 10.12 16.46 13.06 13-21 8 6 18.8 14.64 16.33 13.51 13.82 10.6 18.3 + 8.45 +13.31 410.54 410.77 ay ICS | 15.3 — LL 40 hs 7 po EE LL Lo T2 10 à PA LE + 1.33 - 1.7 + 4.2 7.33 12.46 9.62 9.80 a Ed 1327 Su 412.40 10.57 10.69 8-1 13.8 + 5.60% + 9.31 LE | + 7.39 + 4.2 +10.7 Fraction de saturation en ‘/, : Savatan er - Dailly 7 b. m. 1h.s. 9h.s. Moyenne Th.m. 4h.s. 9h.s. Moyenne 80 62 76 73 79 74 80 78 96 Li 48 19 16 34 38 39 85 59 70 71 88 68 68 75 74 ph] 65 65 74 29 62 6% Nébulosité. Lavey Savatan Daiily : 7h.m.Îh.s. Jh.s. Moyenne fh.m. The. 9h.s. Moyenne fh.m. ihs. O9h.s. Moreune 6.9 8.0 8.4 7.8 7.118.323 ‘8:3 8.1 7.5 9.4 7.6 8-2 RS 91 09:31:29 5.3 k4.k 4.2 4.6 L.9 6.0 4.3 5.1 ÉRNOTROOR ORRND EN E PRURL PR ES 6:2016-205:-Suûct A Ce A 6.8 7.4 6.6 69 QUATRE-VINGT-TREIZIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVATIQUE DES SCIENCES NATURELLES Réunie à Bâle du 4 au 7? septembre 1910: COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE le 6 septembre 1910 Président : M. le prof. ne KowaLsxi (Fribourg). Secrétaire : M. le prof. H. Veizzon (Bâle). Affaires administratives. — Rosselet. Notice biographique sur H. Du- four. — R. Bernoulli. Appareil à projections pour les ondes sta- .tionnaires. — Le même. Nouveau bolomètre à très grande sensi- bilité. — Aus. Hagenbach et H. Veillon. Sur les caractéristiques de l’are du cuivre aux basses pressions. — J., de Kowalski. Sur quelques phénomènes qui accompagnent la décharge oscillante. ! En suite d’une décision arrêtée par la Société helvétique des Sciences naturelles dans son assemblée générale du 5 septembre, le Comité central est chargé dorénavant de la publication des comptes rendus des travaux présentés dans les réunions annuelles. La Bibliothèque universelle soit les Archives, qui avaient assumé cette tâche dès le jour où la Société helvétique fut fondée à Ge- nève en 1815, ne publieront donc plus ces comptes rendus détaillés qui étaient ensuite distribués comme tirage à part à tous les membres, en même temps que le volume des Actes ( Verhand- lungen) de la Société. Ces deux publications seront à l’avenir réunies dans un seul volume sous ce dernier titre. Les Archives, organe des Sociétés suisses de physique et de chimie, ne donneront donc plus à l’avenir que les comptes rendus des travaux pré- sentés dans les réunions bisannuelles de ces deux sections de la Société helvétique des Sciences naturelles. — Réd. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 283 — W. Kônig. Démonstration expérimentale simple de l'effet Thomson. — A.-L. Bernoulli. Compléments à l'étude expérimen- tale de la théorie des électrons pour les alliages.— A.- L. Bernoulli. Rapport empirique entre la série de Volta et les constantes optiques des métaux. — Pierre Weiss. Méthode directe de détermination du champ moléculaire. — P. Weiss et G. Foex. Sur les ferro-nickels. — J. de Kowalsky. Sur la phosphorescence de quelques corps organiques et sur l'influence de la température dans les phéno- mènes de luminescence.— De la Rive. Sur l'influence d’une accé- lération extérieure sur les oscillations d’un pendule et d’une lame électrique. — A. Rosselet. Recherches sur l’ionisation par les rayons ultraviolets et les rayons Rœntgen. — Paul-L. Mercanton. Allure du mouvement superficiel du glacier inférieur d’Arolla. — Paul-L. Mercanton. Effets de la convection et de la conduction thermique des gaz. — Raoul Gautier. Le retour de froid en juin. — Klingelfuss. Mesure de la dureté des rayons de Rüntgen. — J.-Y. Buchanan. Action du rayonnement solaire sur la glace du glacier. — H. Baumhauer. Sur l'absorption et la réfraction de la lumière dans le cyanure double de platine. — A. Einstein. Sur les forces pondéromotrices qui agissent sur des conduc- teurs ferromagnétiques disposés dans un champ magnétique et parcourus par un courant. — H. Zickendraht. Appareil pour la démonstration des lois principales de la résistance de l’air. — C.-E. Guye et Mie Karpowa. Sur l’aimantation en fonction de la fréquence. Affaires administratives M. P. Caarpuis (Bâle), président sortant de charge. présente son rapport sur la marche de la Société pendant l'exercice écoulé. La Société renouvelle son bureau comme suit: Prési- dent, M. le prof. de Kowalski (Fribourg); vice-président, M. le prof. P. Weiss (Zurich); secrétaire, M. le prof. H. Veillon (Bâle). Communications scientifiques M. RosseLeT adresse à la Société une notice biographi- que sur Henri Dufour, le membre éminent qu’elle à perdu dans le courant de l’année. — Nous en extrayons les pas- sages suivants : Henri Dufour est né le 12 octobre 1852, à Morges. C'est là, sans doute, qu'il a ressenti ses premières émotions 284 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. scientifiques, en suivant les cours de Charles Dufour dont il a été, plus tard, l’un des plus distingués collègues ; mais c’est aussi là qu’il rencontra déjà la maladie, avec laquelle il eut durant toute sa vie à soutenir de rudes combats dont il sortit maintes fois triomphant, grâce à sa force de vo- lonté qui faisait l'admiration de tous ceux qui ont eu le privilège de le connaitre. Après avoir suivi les classes du collège de Morges, Henri Dufour vint à Lausanne où il fut successivement élève du Collège cantonal, de l'Ecole industrielle et du Gymnase mathématique. Il obtint, en juillet 4872, le grade de bachelier ès-scien- ces; puis, voulant à la fois compléter ses étuder et se fa- miliariser avec la langue allemande, il partit pour Zurich suivre les cours de l’Université et de l'Ecole polytechnique jusqu’à l'été de 1873, puis ceux de l’Université de Leipzig où il resta jusqu’en 1874. Rentré au pays, il fut appelé à remplacer provisoire- ment, au Collège de Vevey, M. Oettli, auquel il succéda définitivement, en mars 1875. Voulant compléter ses études, Henri Dufour obtint un congé pour aller à Paris suivre les cours de la Sorbonne et du Collège de France. Il y passa l'hiver de 1875-1876 et garda de son séjour dans cette ville un souvenir en- thousiaste. Il travailla, aux côtés de Mascart, dans le laboratoire de Physique du Collège de France. C’est là, à l’école de ce maitre, qu'il prit le goût qui ne devait plus l’abandonner, des investigations dans le domaine de l'électricité. En été 1876, il reprit ses leçons au Collège de Vevey. et fut chargé de donner à l’Académie de Lausanne un cours d'Electricilé statique: puis. en 1877, la maladie étant ve- nue briser prématurément la belle carrière de Louis Du- four, ilfut, sur le conseil de son Maitre, nommé profes- seur extraordinaire, et le 8 juillet 4879, professeur ordi- naire de Physique, à la suite d’un concours, pour lequel il présenta ses : Recherches sur quelques points relatifs aux mouvements des gaz dans les corps poreux. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 285 Ce n’est point sans appréhension qu'Henri Dufour de- vint le successeur de Louis Dufour; mieux que personne, il pouvait comprendre la grandeur de la nouvelle tâche qu'il allait accomplir; n’avait-il pas dit lui-même dans son discours d'installation : «Je sais qu’on peut succéder à M. Louis Dufour, mais qu’on ne le remplace pas.» C'est donc profondément respectueux vis-à-vis de son prédécesseur, dont il se sentit toujours l'élève, et plein d'un ardent désir de suivre modestement ses traces, qu'Henri Dufour commença cette belle carrière du profes- sorat qu'il devait parcourir avec tant d'amour et de dis- tinction, l’envisageant un peu, ainsi que le célèbre chi- miste J.-B. Dumas, comme une «mission sacrée». Il ne ménagea ni ses forces, ni son temps pour donner à son enseignement toute l'ampleur et tout l'éclat qu’on lui con- nait ; aussi ne tarda-t-il pas à être considéré comme le professeur modèle et sa réputation s’étendit bien vite au-delà des frontières de notre petit pays. Chacune de ses leçons était soigneusement préparée, mürement étudiée, et presque chaque année présentée différemment. Les nombreux travaux publiés par Henri Dufour mon- trent que la besogne, accablante pour tout autre, à la- quelle ses leçons l’obligeaient, n’est point parvenue à éteindre chez lui la passion des recherches. L'espace nous manque pour faire une analyse complète de tout le travail qu'il a accompli dans ce domaine si captivant; nous ne pouvons qu'en donner un aperçu très général. Henri Dufour ne connut point le bonheur de posséder un laboratoire personnel; ce n’est que très tard, soit l’année où il tomba malade, que l’on consentit à lui donner une chambre d’où il n’était pas nécessaire de déplacer les ins- truments chaque fois que les étudiants venaient suivre le laboratoire hebdomadaire. Malheureusement, il ne put en user, la maladie lui interdisant tout travail autre que celui nécessité par son cours. Toutefois, Henri Dufour ne se découragea point, car il était de ceux qui savent faire beaucoup de choses avec 286 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. «rien » et sont heureux avec quelques fils de fer, quelques bouchons et de la ficelle, l’enthousiasme et l'amour de la science se chargeraient bien de faire le reste. Les recherches d'Henri Dufour appartiennent soit à la météorologie, soit à la physique pure dont les diverses branches lui sont également redevables. Esprit ingénieux, il imagina divers appareils, tels que celui destiné à pro- duire les figures de Lissajous, puis son baromètre enregis- treur, son thermomètre différentiel de démonstration. et un nouvel hydromètre à condensation. L’instrumentation l’in- téressait et c’est à son habileté dans ce domaine qu'il dut sa nomination comme membre du Jury aux expositions de Genève 1896 et Paris 1900. Comme l’a dit un de ses biographes, «une intuition subtile le guidait dans ses recherches». Il trouva indé- pendamment de MM. Benoist. Hurmuzescu et Righi, la ionisation par les rayons X. Le travail où fut mentionnée celte découverte est encore important! par la conclusion à laquelle fut conduit son auteur: «les radiations actini- ques qui émanent de la surface d’un tube de Crookes, dit- il, paraissent avoir une origine électrique», et cette idée trouva plus tard une confirmation éclatante par la célèbre et belle expérience de M. Jean Perrin. Mentionnons encore son travail sur les rayons secon- daires qu'émettent les corps exposés au rayonnement des substances radioactives, sa belle étude sur la fluorescence invisible; enfin ses recherches relatives à la déperdition de l'électricité sous l'action des radiations lumineuses; elles furent les dernières préoccupations de leur auteur. Henri Dufour devait à Louis Dufour sa prédilection pour la météorologie ; il contribua puissamment à son dévelop- pement par la création de l'Institut météorologique du Champ-de-l’Air, par son cours de météorologie tant ap- précié, et l'organisation du service rural de prévision du temps, enfin par les travaux dont il a enrichi cette science. Citons ses recherches climatologiques, ses études sur Observations sur les rayons Roentgen. Arch. Sc. phys. et nat. Février 1896. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 287 les orages, la grêle, les arcs-en-ciel et l'électricité atmos- phérique, puis ses relevés actinométriques. La Société Vaudoise des Sciences naturelles eut la primeur de tous ses lravaux. Malgré le temps que lui prenaient son enseignement et ses recherches, le professeur Dufour ne négligea jamais de répondre aux multiples questions d'ordre pratique pour lesquelles nombre de personnes tenaient à profiter de son expérience et de son grand savoir, notamment pour la pose des paratonnerres, l'éclairage artificiel ou naturel des locaux, et leurs procédés de chauffage; sa serviabilité était inépuisable ; il ne craignait pas de se déplacer, si cela était nécessaire, lui dont le temps et la santé étaient si précieux. L'activité d'Henri Dufour se manifestait encore par ses belles conférences qu'il donna dans les principales villes du canton et hors du canton, afin de communiquer à un cercle plus grand que celui de ses élèves, «un peu de l'amour qu'il avait pour sa science préférée». La salle était souvent trop pelite pour contenir la foule pressée d'entendre la parole élégante du conférencier et de jouir de l'habileté de l’expérimentateur. Grâce à lui, le grand public a toujours été renseigné sur les importantes dé- couvertes de portée pratique, tels que le téléphone, les rayons Roentgen, la télégraphie sans fil, etc. Mentionnons encore sa conférence sur «les limites de la science», fort appréciée, où se révèlent les idées philo- sophiques d'Henri Dufour. Les rapports entre la Science et la Religion furent une de ses constantes préoccupations. Il craignait qu’on donnât à la première une importance exagérée et pensait avec M. Boutroux que «la science et la religion, loin de s’entre-détruire, s'unissent normale- ment pour donner à la vie humaine toute sa puissance et toute sa grandeur ». H. Dufour en était une vivante con- firmation. H. Dufour fut encore directeur de l'Observatoire mé- téorologique du Champ-de-l’Air, membre de la commis- sion fédérale de météorologie, de la commission scienti- 288 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. fique du Simplon, du jury des expositions de Genève 1896 et Paris 1900; il entra en 1874 dans la Société Vaudoise des Sciences naturelles et fut porté par deux fois à la pré- sidence; il était membre de la Société helvétique des Sciences naturelles, puis, de 1895 à 14900, vice-président de son comité central, et aurait été chargé de présider sa séance annuelle en 1909, à Lausanne, si la maladie ne l'avait point empêché. Henri Dufour fut recteur de l’Uni- versité de Lausanne en 1887-1888. Il était membre hono- raire de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, et siègea en 1884 dans le Conseil général de la Société française de Physique. Tous ces témoignages de haute estime n’ont point altéré la bonté de son cœur, toujours il est resté le même. et dans sa modestie, cherchant vainement les causes du res- pect dont il se sentait enveloppé. Ayant beaucoup souffert physiquement et moralement, Henri Dufour compatissait aux souffrances des autres avec la puissance et le succès que donne la douleur vaillam- ment supportée. Il aimait à s'occuper de ceux pour qui la vie est spécialement pénible; personne ne saura jamais toutes les misères qu’il a soulagées soit matériellement, avec cette bienveillance qui, venant de lui, vous prenait le cœur si facilement et vous réconfortait. Le 7 février 1910, en quittant la laboratoire, il recom- manda à son préparateur les expériences du lendemain. Ce jour-là, en se réveillant, il demanda l'heure; cinq heu- res venaient de sonner. «J’ai encore deux bonnes heures pour me reposer», dit-il; mais à peine avait-il prononcé ces mots, qu'il poussa un profond soupir: c’était la mort, qu'il n'avait jamais craint, quoiqu’elle fût depuis long- temps imminente, qui s'était emparée d'Henri Dufour en le faisant entrer dans le grand repos. Le professeur Dufour est mort sans souffrances, au champ d'honneur, comme, sans doute, il l'eût souhaïté; car, plus qu'à tout autre, l’inaction eût été pénible à celui qui fut toute sa vie un grand travailleur, passionné et en- thousiaste. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 289 D' R. BernouLzi (Cologne). — Appareil à projections pour les ondes stationnaires. Deux patrons dont l’une des moitiés est coupée droit, l’autre en forme d'onde pouvant se déplacer parallèle- ment l’un à l’autre. Au-dessus et au-dessous se meuvent les extrémités de petits ressorts, au milieu desquels sont placées de petites boules. En poussant l’un des patrons, ces boules décrivent une onde simple; en couplant les deux patrons, on obtient des ondes stationnaires. On peut régler le couplage pour toutes sortes de phases. De même on peut démontrer la formation d’une onde stationnaire par réflexion. LE MÈME. — Nouveau bolomètre à très grande sensibilité. Ce bolomètre, qui est conçu d’après une idée de Seddig, se distingue par ce fait que les quatre branches du pont sont formées de deux substances différentes, de fer et de fil de charbon, avec des coefficients de température res- pectivement positif et négatif. Ce dispositif double la sen- sibilité. L'effet est visible sur le changement adiabatique de température qui se produit lorsqu'on élève ou abaisse une masse gazeuse. Dans ce but, le bolomètre est enfermé dans un vase de verre et celui-ci dans une enveloppe de feutre. En élevant le bolomètre d'environ 1 ‘/, cm., le gal- vanomètre à miroir relié au pont subit une déviation mar- quée. En comprimant la masse d’air (en la chauffant), la déviation du galvanomètre se fait en sens inverse. Aug. HAGENBACH (Bâle) et H. VEILLON. — Sur les carac- téristiques de l'arc du cuivre aux basses pressions. Au cours d’études spectroscopiques sur l'arc du cuivre, M. Hagenbach observa que l’aspect de l’arc variait sou- vent brusquement et que l'aiguille d’un voltmètre, relié aux électrodes, accompagnait, comme sur commande, ces variations en sautant entre des valeurs déterminées. Il y avait là un sujet d'étude intéressant et c’est en collabo- ration avec M. H. Veillon qu'il examina cette question. Près d’une vingtaine de physiciens se sont déjà occupés 290 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. de l'arc du cuivre et M. Hagenbach fait un exposé rapide de leurs travaux. Bien des points demandent encore leur explication et MM, Hagenbach et Veillon commencèrent à établir les caractéristiques de l'arc, c’est-à-dire les cour- bes volt-ampère, par des mesures aussi exactes que le permet un phénomène aussi capricieux que l'arc électri- que. Une lampe électrique de construction appropriée, munie de tiges de cuivre de 40 mm. de diamètre, était enfermée dans un récipient en fonte percé d’une fenêtre de quartz. Une pompe mécanique et un manomètre à mercure permettaient de régler la pression à l’intérieur du récipient au degré voulu. Le réglage de la lampe s'opérait depuis dehors à l’aide de tiges traversant des presses-étoupe. Le courant arrivait à la lampe par des fils isolés qui traversaient les parois du récipient, et ce der- nier enfin était noyé dans de l’eau courante pour combat- tre l’échauffement. La plupart des recherches furent exé- cutées dans l'air atmosphérique, mais au besoin on pou- vait opérer sur de l'acide carbonique ou sur de l'azote. La lampe communiquait par une résistance réglable et un ampère-mèêtre de précision avec les bornes du réseau électrique de la ville, soit avec 220 ou bien #40 volt. Les électrodes de la lampe pouvaient être reliées à un volt- mêtre gradué de 0 à 75 volt ou à un autre gradué de 0 à 500 volt. La lumière de l’arc s’échappant de la fenêtre de quartz tombait sur un objectif photographique pour aller peindre une image agrandie de l'arc sur un écran portant une division millimétrique agrandie dans la même pro- portion. L'opérateur réglait ainsi la longueur de l’are aux dimensions voulues et observait les particularités de son aspect après avoir réglé la pression. Lorsqu'une forme déterminée de l’are se présentait, il donnait un signal à deux autres observateurs qui suivaient attentivement les aiguilles du volt et de l’ampèremètre. L’arc était généra- lement fixé à 4 cm. de longueur. Une grande quantité d'observations permirent de dresser graphiquement les caractéristiques pour les pressions 4 atm., 600, 500, 400, 300, 200, 100, 80, 40, 20 mm. On trouva ainsi six formes SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 291 bien caractérisées de la décharge qui furent désignées par 1. a, 2, 2a, 3, 3a. De la pression atmosphérique à 200 mm. n’apparurent que 3 et 3a. De 100 à 80 mm. ces deux formes subsistérent encore et les formes 1, fa, 2 firent leur apparition. A #0 mm. ne subsistèrent plus que 4,1a, 2 et à 20 mm. enfin on ne trouva plus que la forme A. Les courbes ont toutes un caractère hyperbolique nette- ment accusé mais tendent à se redresser à mesure que la pression diminue. M. Hagenbach fait voir des représentations de l'aspect de l’arc à l’aquarelle, des dessins schématiques, des pho- tographies ordinaires et en couleurs. La forme 3 corres- pond à l'arc ordinaire: l’arc s'attache aux électrodes par un point très lumineux, s’élargit au milieu et le spectros- cope décèle outre les lignes de l'arc celles de l’étincelle. Dans 3a la couleur verte de 3 fait place à un rouge-orangé intense et une forte auréole émanant de la cathode se précipite dans l'arc. Cette auréole contient les bandes de l’oxyde de cuivre. Les aspects de ? et 2a différent de 3 et 3a par le fait que le point d'attache anodique au lieu d'être vert-clair ou presque blanc comme dans 3 et 3a offre une teinte violacée très caractéristique que le spec- troscope fait reconnaitre comme étant de l'azote. La forme ?2a ne fut malheureusement jamais que de si courte durée qu’elle échappa à des mesures exactes, mais tou- jours est-il qu’il fut loisible de constater indubitablement son existence. La forme 24 est à 2? exactement ce que 34 est à 3. Restent enfin les aspects 4 et Aa. Ici le point d'attache typique à la cathode est resté le même que pour les quatre formes précédentes, mais l’anode est recouverte de « Glimmlicht ». L'étendue de cette dernière varie suivant la pression et son spectre montre les bandes de l'azote. Les formes 14, 2a, 3a, sont représentées par des courbes de voltage infé- rieur à celui des formes 1, 2, 3. Il fut aussi étudié l’in- fluence de la longueur de l'arc, et ce qui se produit lors- qu'on remplace l'air par de l’acide carbonique ou de l'azote. On déduisit enfin des caractéristiques volt-ampère 299 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. celles pour les ampère-watt qui offrent des tracés fort intéressants et démontrent que la formule de Me Ayrton n’a qu'une valeur approximative. L'étude de M. Hagenbach et de M. Veillon permet les conclusions suivantes. L’arc du cuivre dans l'air et dans l'acide carbonique présente six formes parfaitement dis- tinctes. Celles désignées par 1, 2, 3 sont caractérisées par trois valeurs possibles de la chute du potentiel à l’anode : savoir pour 4 la chute du « Glimmstrom » pour 3 celle de l’arc ordinaire et pour ? une chute intermédiaire dont il n’a pas encore pu être établi si elle se retrouve ailleurs. Les points d'attache à l’anode sont pour 4 le « Glimm- licht » positif avec les bandes de l'azote, pour 3 l’attache de l’arc ordinaire, pour 2 un petit globe touchant l’anode en un point et non en une surface. Ce globe-aigrette donne les bandes de l’azote. Les trois formes se retrouvent dans une atmosphère d’azote pur. A chacune des formes 1, 2, 3 correspondent les formes de « l’arc sifflant » 4a, 2a, 3a dues à l'oxydation de la cathode. Dans l’oxyde de cuivre la chute du potentiel est faible, c'est pourquoi les courbes sont situées en-dessous des autres. Les trois formes « sifflantes » font défaut dans une atmosphère d'azote. Une septième forme, non encore mentionnée jusqu'ici, et qui serait due à une oxydation de l’anode, se révèle comme fort probable. La pression de 100 mm. est favorable à l’apparition de toutes les formes lorsqu'on dispose de 440 volt et que l’on règle le courant à environ 5 ampère. La transition d’une forme à une autre s’opère toujours brusquement. A la même tension les formes 1, 2, 3 s’obtiennent déjà pour 500 mm. dans l'azote, et la forme 2 déjà à 4 atmosphère avec une faci- lité inconnue dans l'air. Si nous avions disposé de ten- sions suffisantes nous n’aurions pas manqué de retrouver toutes les formes à la pression atmosphérique dans l'air. La théorie de l'arc permet l'explication suivante. Si l’éner- gie des ions se précipitant contre les électrodes est assez grande pour occasionner la vaporisation des électrodes on obtient 4, la forme ordinaire. Si l’énergie à l'anode ne SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 293 suffit pas, on à le « Glimmbogen » la forme 4. Il va de soi que pour des courants faibles 4 vient plus aisément que 3. Par contre il ne va pas de soi que pour un abaissement de la pression et une valeur donnée de l’intensité du courant le « Glimmbogen » apparaisse plus facilement. En dimi- nuant la pression l’ionisation doit certainement augmen- ter et le chemin libre des ions doit s’allonger et l’on ne voit pas comment l'énergie pourrait diminuer. On en est réduit à des suppositions encore mal fondées telles qu’une dilatation du point d'attache à l’anode qui aurait pour effet de répartir la chaleur produite par le choc sur une plus grande étendue et d’entraver ainsi la vaporisation. On peut en outre admettre qu'aux basses pressions la dif- fusion des molécules de l’air dans l’intérieur de l'arc se trouve facilitée, et que l’ionisation de l’air exige une plus grande énergie que celle du cuivre. Cela expliquerait que l’anode reçoive moins d'énergie. La forme ? ne peut à l'heure qu’il est pas encore trouver d'explication par la théorie de l'arc; il faudrait pour cela étendre encore les observations. J. DE KowaALski (Fribourg). — Sur quelques phénomènes qua accompagnent la décharge oscillante. MM. Schuster et Hemsalech ont découvert l'influence qu'exerce une self-induction intercalée dans un cireuit de décharge d'un condensateur, sur l’aspect du spectre d’une étincelle jaillissant entre les électrodes métalliques d’un déchargeur. L'auteur a démontré en 1906, que si les électrodes sont constituées par un alliage binaire métalli- que, les lignes appartenant au spectre de l’un des métaux, disparaissent plus vite, que celles de l’autre. Une étude approfondie de ce phénomène a été exécutée au labora- toire de Fribourg par le D' Huber. M. le prof. Walter de Hambourg en répétant ces expériences retrouva le phéno- mène et montra de plus qu’au lieu de l’alliage, il suffisait de prendre, pour obtenir le même phénomène deux bou- les du déchargeur en métal différent. Ainsi, il suffisait de remplacer les deux électrodes en laiton par deux électro- ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 1940. 20 294 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. des, l’une de zinc, l’autre de cuivre. Cette découverte démontre qu’il faut chercher la cause du phénomène dans l’espace situé entre les électrodes et non dans la nature même des électrodes. Cela rend son explication particu- lièrement difficile. M. le Prof. Walter a émis l'hypothèse suivante pour en donner une : Nous savons que les métaux des électrodes sont fortement pulvérisés par la décharge oscillante. M. Walter suppose que le métal qui se pulvérise le plus fortement possède des lignes spectrales moins sensibles à l’action de la self-induction, qu'un autre métal qui se pulvérise moins: il admet de plus que l’ordre de grandeur de la pulvérisation peut changer lorsque l’on change la self-induction intercalée dans le circuit. Ayant à disposition une forte batterie de condensateurs, gracieu- sement prêtée par la « Société générale des condensateurs électriques » l’auteur entreprit une série d'expériences pour voir si l'hypothèse de M. Walter est admissible. L'auteur a commencé par employer des électrodes en or et en platine, métaux ne s’oxydant pas dans l'air, pour voir si le phénomène de pulvérisation à la pression ordi- naire est assez constant pour être mesuré. Puis il a trouvé que les conditions électriques du circuit oscillant ne chan- geant pas, les résultats des mesures sont très constants, ne différant entre eux que de 4 °/o à 2 2/0 au maximum. M. de Kowalski a donc étudié toute une série de diffé- rents métaux qu'il range d’après la grandeur de pulvéri- sation. - Platine. Le ) Zinc. Fer. Cuivre. A Aluminium. Pour les métaux mis entre parenthèses, la différence de pulvérisation est si petite, que nous ne pouvons dire ès maintenant lequel des deux se pulvérise davantage. La dif- férence entre le zinc et le cuivre est très marquée. Le zinc SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 295 se pulvérise au moins quatre fois plus vite que le cuivre. En introduisant une self-induction dans le circuit de décharge, on obtient dans tous les cas, une diminution de la pulvé- risation, particulièrement dans le cas des électrodes cui- vre-zinc avec une self-induction qui élimine presque tota- lement les lignes du spectre du zinc, la pulvérisation de ce dernier est encore # à 5 fois plus forte que la pulvéri- sation de l’électrode en cuivre. On peut conclure de cette expérience que l'explication du phénomène de disparition de lignes spectrales d’un métal en présence d’un autre doit être cherchée ailleurs. Il semble à l’auteur que l'influence sur le spectre du phénomène de pulvérisation dans la décharge n’est que secondaire, et cela par suite de son action sur le décré- ment des oscillations. Il croit en revanche pouvoir attri- buer à la pulvérisation les phénomènes observés par M. Wien, qui a trouvé une dépendance entre la nature du métal et le décrément. Les expériences se rapportant à cette question se pour- suivent actuellement au laboratoire de Fribourg. M. le prof. Walter KæniG (Giessen) décrit une expé- rience qu'il a imaginée pour la démonstration de l'effet Thomson. Le but qu'il s’est proposé dans la présente re- cherche était de trouver une méthode simple de repro- duire l'effet Thomson, comme celle réalisée pour les cou- rants thermoélectriques ou l'effet Peltier. Verdet a déjà exprimé en 4870, dans sa théorie mécanique de la cha- leur, l’idée qu’on simplifie la démonstration expérimen- tale de l’effet Thomson en produisant la chute de tempé- rature qui doit être combinée avec le courant électrique par ce courant lui-même, en refroidissant le conducteur du cou- rant à ses deux extrémités : Verdet décrit un appareil cons- truit sur ce principe, dans lequel l'effet Thomson est observé à l'aide d’un thermomètre à air dans un tube de platine conducteur du courant. La réalisation de cette idée est très facilitée par l'emploi de fils conducteurs très fins et chauffés par le courant jusqu’au rouge, tandis qu’on re- 296 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. froidit ses deux extrémités ou son milieu. Si, par exem- ple, on plonge dans l’eau la partie inférieure d’un fil de platine en U, rendu incandescent par le passage du cou- rant, on voit par une observation exacte que les points où commence l’incandescence dans chacune des deux bran- ches ne sont pas à la même hauteur au-dessus de la sur- face de l’eau. Le fait que l'effet se retourne en changeant le sens du courant montre qu’on a affaire là à une forme de l'effet Thomson. On peut amener les fils à un état d’in- candescence suffisant pour pouvoir projeter leur image agrandie sur un écran et la montrer à un grand auditoire. Pour que l'effet ressorte d’une manière plus nette, il va avantage à placer deux boucles de fil à côté l’une de l’au- tre et à diriger le courant de telle sorte qu'il parcourt les deux segments des fils verticaux du milieu dans le même sens, les deux bouts de fil extérieurs en sens opposé des deux premiers. Ceux-ci de haut en bas, par exemple, ceux-là de bas en haut. Dans ces conditions, la partie lumineuse des deux fils médians paraitra, suivant le sens du courant, tantôt plus haut, tantôt plus bas que celle de l’autre paire. L'effet est encore plus visible, si on dispose un miroir de manière à obtenir simultané- ment sur l'écran l’image directe et l’image réfléchie, superposées l’une à l’autre, chaque ligne brillante et son image se trouvant dans le prolongement l’une de l’autre. Alors, suivant le sens du courant, les deux lignes doubles médianes paraissent plus rapprochées l’une de l’autre que les deux paires extérieures ou l'inverse. La fig. 1 repro- duit un cliché photographique de la double image obtenue ainsi sur l'écran. Lorsqu'on observe un fil de platine dans la portion du fil où le courant se dirige vers la partie re- froidie, lé point où commence l’incandescence est déplacé à l'encontre du courant. L'effet Thomson est donc ici de signe négatif. Pour rendre plus nette la démonstration expérimentale de l'effet considéré, j'ai adopté une disposition analogue à la méthode pyrométrique. J’observais à travers un verre rouge le fil incandescent, tendu verticalement devant une SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 297 paroi uniformément éclairée. Avec un courant très bien réglé, le fil incandescent paraît plus elair dans sa partie médiane, plus sombre à ses deux bouts que le fond rouge. Les points de passage se distinguent très nettement et se mesurent avec facilité au cathétomètre. Fig. 1. Le renversement du courant produit un petit déplacement de ces points: le sens et la grandeur de ce déplacement s’'apprécient avec précision. Pour éviter que les courants de l'air ambiant troublent le phénomène, on avait soin d’enfermer le fil conducteur dans un tube de verre. dans lequel on faisait le vide cathodique avec une pompe Gaede. Dans l’ouvrage cité plus haut, Verdet a déjà étudié la loi de distribution de la température dans un fil rendu in- candescent par le passage du courant et soumis à l'effet Thomson, et cela en admettant que les pertes de chaleur par l’extérieur suivent la loi du refroidissement de Newton et que le pouvoir conducteur calorilique, la résistance élec- trique et l'effet Thomson sont indépendants de la tempéra- ture. Avec ces suppositions, les lois du phénomène se dé- terminent facilement et l’on peut même en déduire par le 298 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. calcul la valeur absolue de l'effet Thomson. Dans mes expé- riences, la loi de Newton ne s'applique pas, mais bien la loi du rayonnement du platine incandescent. Les pertes extérieures ne sont donc pas proportionnelles à la pre- mière puissance de la variation de la température, mais à la cinquième puissance de la température absolue. En outre, avec les grands écarts de température qui sont ici en jeu, on doit tenir compte des variations que subissent avec la température toutes les quantités entrant dans le caleul. C’est pourquoi il y a des réserves à faire sur l’em- ploi de cette expérience pour la mesure de l'effet Thom- son. En revanche, on peut dans Lous les cas en déduire le signe de cet effet, ce qui présente déjà un certain intérêt pour ces hautes températures. J'ai jusqu'ici opéré sur le platine, le cuivre, le fer et le constantan. Comme je lai dit plus haut, l'effet Thomson est négatif pour le platine. Il est positif pour le cuivre. Dans les deux cas, le signe est conforme à ce qu'il est à la température ordinaire. Pour le cuivre. il y a aussi ici concordance avec les mesu- res de M. Lecher‘ et de M. O. Berg? sur la marche de l'effet Thomson avec la température. Ces deux observa- teurs ont trouvé pour le cuivre un effet Thomson croissant avec la température. De même Berg n’a trouvé pour Île platine qu’un faible coefficient de température. Le fer, en revanche, s’est trouvé positif dans mes expériences, tan- dis qu’il est négatif à la température ordinaire. Les auteurs susnommés ont trouvé pour le fer une variation très forte avec la température. En particulier M. Lecher, dont les me- sures ont porté jusqu'à #40°, a trouvé que pour le fer la courbe de température de l'effet Thomson présente un point d'inflexion vers 200°. D’après sa courbe d'interpolation, l'effet serait nul vers 477° et deviendrait positif au-dessus. Mes expériences ayant été faites à une température supé- rieure à 5000, elles sont en pleine concordance avec celles de M. Lecher. Cet observateur a obtenu des conditions analo- gues pour le constantan, mais dans ce cas la température 1 L. Lecher.. Ann. de Phys., 1906 (IV) t. XIX, p. 855. 2? O. Berg. Ann. de Phys., 1910 (IV) t. XXIX. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 299 de passage serait vers 590°. Mes expériences ont donné pour cet alliage des valeurs nettement négatives, même lorsque j'échauffais le fil jusqu'au rouge blanc. Je dois en conclure que le point de passage du — au + est dans ce cas plus haut qu'il ne ressort de la courbe d’interpolation de M. Lecher. Pour expliquer cette divergence, il est per- mis toutefois d'admettre que la constitution de cet alliage peut varier. A.-L. BERNOULLI (Bonn). — Compléments à l'étude expe- rimentale de la théorie des électrons pour les alhages. M. Schenck t a tiré de la loi de Wiedemann et Franz la relation suivante pour les solutions solides des métaux : 1 f 2 (4) É F #(2) R, 5. de tandis que pour les métaux purs on à : K 2 (2) = — (2) T 5 e K’ et K désignent la conductibilité à la chaleur pour les alliages et pour les métaux purs : 5’ et os les conducti- bilités électriques, > la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 4° la température d’un gramme-molécule et e la charge électrique spécifique. On en tire : Nu N’ Nx désignant la concentration moléculaire de métal dissout ; N°’ le nombre des electrons de l’alliage. Il résulte des mesures que M. Hardebeck a faites à l'insti- gation de M. Schenk, que N° est à très peu de chose près ? M. Schenk pose : 6 — 1 + 1 R. Schenck : Phys. Zeitschr. 1907, 8 p. 242. — Z. f. Electro- chemie 1909, 15 p. 649. ? C. Hardebeck : Ueber das Verhalten einiger Legierungen zum Gesetz von Wiedemann u. Franz Diss. Aix, 1909. 300 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. égal à N, ce qui veut dire que le nombre des électrons de l’alliage est presque égal à ce nombre pour le métal pur. J'ai pu confirmer ce résultat par une voie’ absolument différente, en calculant le nombre des électrons à partir des constantes optiques des alliages que j'avais détermi- nées. De plus, M. Schenck? a déduit la relation suivante pour le rapport qui existe entre les forces thermiques de ces alliages et celle du dissolvant pur pour 4° d’éléva- tion de température : NSENyE N Mais comme empiriquement N = N’, on peut éliminer le nombre des électrons, et l’on tire de l’équation (3): Tr = = in 1E nus 90 à — = Pour vérifier cette loi, j'ai mesuré les forces thermiques de ces mêmes alliages par rapport au cuivre, en me ser- vant des mêmes morceaux que M. Hardebeck avait em- ai À K ployés pour la mesure des valeurs —. La méthode est G LA cl r— -În e celle employée par MM. Jæger et Diesselbach de l’Institut de Charlottenbourg pour la mesure des forces termiques des métaux purs. Le tableau suivant donne les résultats pour les températures moyennes de 18° et 80° mis en re- gard des valeurs calculées au moyen de la formule de Schenk, avec les rapports de conductibilité tirés de Har- debeck et de Jæger et Diesselbach. La concordance est bonne si l’on songe qu'il a fallu extrapoler en partie les conductibilités pour ces températures, La théorie et les expériences sont unanimes à prouver que pour des solutions de matières solides, de métaux, la soudure la plus chaude est chargée positivement par rapport au dissolvant pur. De plus, il faut s'attendre à ce que la concordance soit la meilleure là où le poids atomique du métal dissont est ! A.-L. Bernoulli : Z. f. Electrochemie 1909, 15 p. 646. ? R. Schenck : Ann. der Phys. 1910, 82 p. 261. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 301 le plus grand, par exemple pour Hg ou TI. L'écart pour Cu —+ 5 ° Zn s'explique à cause de la formation de Cu, Zn, dont la solubilité n’est pas absolue. Tr18 TF8) Dissolvant Adjonction Trouvé | Caleulé || Trouvé | Caleué | 2,73 °/o Thallium |+2,8 |+2,6 +21 +2,0 Argent 416% » 10,3| 8.41 3.41 .3,1 | 4,00 0/0 Etain 7:618,9| 5,3! 6,3 ES f 5,1#0/0 Mercure |+2,8 +2,21+2.1 141,0 Cadmium 400004 » 2,6| 3.01 4,0! 4,0 * 5,00 Etain |+3,4/+3,6 143,2 |+2,7 | 3,14 0 Zinc 2.9! 3,61 2,9! 4,1 Cuivre 5.00 0/6 » 1,4! 6,6 4,5| 3,3 | 3.94 0/ Nickel 113,3| 3.91 7,0| 3.6 L'écart pour Cu + 4°/ Ni provient probablement du fait que la force thermique du Ni pur est très grande! par rapport à celle du cuivre. A.-L. BERNOULLI (Bonn). — Rapport empirique entre la série de Volta et les constantes optiques des métaur. Les belles recherches de MM. Hagen et Rubens nous ont fait connaître une relation exacte qui permet de cal- culer la conductibilité électrique des métaux purs à partir de leur pouvoir de reflexion pour des ondes très longues. Cette relation n’est pas valable pour des ondes plus cour- tes. Par contre. j'ai trouvé dernièrement qu'il semble exister une relation simple entre les constantes optiques des métaux pour la partie visible du spectre, et leur place dans la série de Volta; cependant, cette relation n’est qu'empirique, pour le moment du moins. On peut définir, pour les métaux, l’angle de polarisa- tion de deux manières différentes. D’après Cauchy. c’est l’angle de reflexion pour lequel la polarisation rectiligne. qui est elliptique après sa reflexion sur le métal, devient exactement circulaire. D’après la définition de Brewster, Exposé completde la question. Ann. d. Phys. Sept. 1908. 302 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. c’est l'angle de reflexion pour lequel l’azimuth de la lu- mière redevenue rectiligne atteint un minimum. En pra- tique. ces deux angles se confondent, leur différence étant de l’ordre de grandeur d’une seconde d'arc *. Drude, qui le premier a montré qu'analytiquement les deux défini- tions ne concordent pas absolument?, trouve pour l’angle de polarisation d’après la définition de Cauchy (angle d’in- cidence principale), de — Colgf o Sin #y = w pig © désigne l’angle de polarisation d’après Cauchy, n l’azi- muth (azimuth principal) de la lumière redevenue recti- ligne qui y correspond. J'ai calculé cette fonction w pour le plus de métaux possible. En ordonnant les métaux en une série où les valeurs de w croissent, on remarque une grande analogie entre cette série et celle de Volta. En di- visant les valeurs de w par la valeence des métaux, et que par conséquent w se rapporte aux électrons en particulier, les différences qui subsistent encore disparaissent, les unes complètement, les autres deviennent insignifiantes. Dans la figure j'ai porté comme abscisses la grandeur 1000 w/n et comme ordonnées les potentiels connus des métaux par rapport à l'hydrogène. La relation, comme on le voit, est linéaire. J'ai calculé ensuite les tensions E des métaux par rap- port à l'hydrogène au moyen des constantes optiques, d’a- près l’équation : ps Pa n A et B sont deux constantes universelles. Pour Mg nous avons : E — + 1,482, © — 0,00156, n — 2. Pour Au, E — — 0,890, w — 0,00924 et n — 3 on en tire A = 2,359 et B — 1,126. ? A.-L. Bernoulli. Ann. de Phys., 33, p. 209. 1910. ? P. Drude. Ann. de Phys., 82, p. 614. 1887. +2Volt S EH SI$S > EH SIS 303 Il est possible également de déterminer la valence des métaux à l’état solide. Pour l'argent n — ‘:. Ce chiffre SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. CoPL H Cd ZnNe Fe Mg AJ Mn Cu (Bi) Hé Ag PI Flu ROME ONE correspond à la combinaison Ag,J qui d’après Carcy Lea se forme a partir de AgJ lorsqu'on expose les plaques photographiques. Le tableau suivant contient les valeurs [Q] = , de n, > (pour la raie D) et les valeurs mesurées de E. (Na) Mg AT NN Cd Zn Ni Fe Co 10+3 0,18 0,78 0,93 1,10 1,35 1,50 1,55 1,64 1,88 a 11,482 1,276 1,075 0,420 0,770 0,228 0,344 0,232 1 2 8 7 2 2 8 4 4 Pb (H) Cu Bi Hg Ag Pd Pt Au 1,96 (2,09) 250 2,63 2,73 288 2,92 3,06 3,08 MIDI -E0,000 -0,529,7 0,24. , 0,753 0 0,711 : 0,82" 0,89 1,11 6 — 6 5 2 1/2 4 2 3 La nouvelle relation nous donne enfin la possibilité de définir un point fixe de la série de Volta. Pour un métal 304 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. pour lequel les deux angles de polarisation concorderaient exactement, On à 4 = 0, par conséquent w = 0 et E — A — 2,359 Volta, Les constantes optiques du Cæsium ne nous sont pas connus; je présume que le potentiel de ce métal doit être très près du point fixe. M. le prof. Pierre Weiss (Zurich) expose une méthode directe de détermination du champ moléculaire. Il rappelle d’abord la signification de cette notion qui permet d'étendre les lois du paramagnétisme aux corps ferromagnétiques, comme la pression intérieure de van der Waals étend aux liquides les propriétés des gaz. Le champ total, dans une substance ferromagnétlique, se compose de deux termes : le champ extérieur et le champ moléculaire. ce dernier étant l'expression des actions que les aimants élémentaires exercent les uns sur les autres. Le champ extérieur est connu : la détermination du champ moléculaire revient donc à celle du champ total. Or, Langevin a montré que dans un corps paramagné- tique, où les aimants élémentaires n’exercent pas d'action mutuelle et pour lequel l'oxygène est un exemple typique, l’aimantation est fonction du quotient du champ par la température absolue. Cette proposition est encore exacte pour les ferromagnétiques, à condition d'introduire comme valeur du champ le champ total ci-dessus défini. Supposons maintenant que pour deux températures voi- sines T et T-LAT on ait relevé la relation entre l'inten- sité d’aimantation I et le champ. On pourra, sur les deux courbes ainsi obtenues, marquer les points correspondant à la même valeur de 1 et pour lesquels les champs exté- rieurs employés seront He et He AH, On aura alors entre les champs totaux et les températures la relation Rs EE ir a ui H H+AH AH Or, la différence entre les champs totaux est égale à la différence entre les champs extérieurs AH, elle est con- SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 305 nue. Il en est de même de T et AT, L’équation ci-dessus donne donc le champ total cherché. Cette méthode, appliquée aux quelques cas où le calcul avait été fait d’une manière différente, conduit aux mêmes résultats, mais elle a une beaucoup plus grande généralité permettant de.suivre pas à pas les variations du champ moléculaire dans toute l'étendue de son domaine, Des expériences assez délicates sont nécessaires pour mettre en œuvre cette méthode; elles sont en voie d’exé- eution et il serait prématuré d’en parler. Mais on peut se rendre compte de leur portée en énumérant les constan- tes sur lesquelles repose la théorie actuelle et dont la constance doit être contrôlée et au besoin sacrifiée pour passer à la 2%e approximation Elles sont au nombre de trois: l'intensité d’aimantation à saturation au zéro absolu, la constante de Curie et la constante N du champ moléculaire exprimant la propor- tionnalité avec l'intensité d’aimantation admise jusqu à présent. C’est cette dernière quantité dont la constance est la plus sujette à caution : la méthode ci-dessus décrite conduit donc à une révision aussi directe que possible de la partie la plus attaquable des hypothèses fondamentales. M. Weiss signale en outre les résultats qu'il a obtenus sur les ferro-nickels en collaboration avec M. G. Foex. La constante de Curie, la constante du champ moléculaire obéissent à des lois linéaires en fonction de la teneur. Un coude dans les droites démontre pour la première fois l'existence de F;, N;. La présence de cette combinaison une fois reconnue, on se rend compte que les résultats obtenus antérieurement sur l’aimantation à saturation à basse température sont compatibles avec la loi des mélan- ges s’exerçant dans les deux intervalles F, —F;, N; et Fe; Ni — Ni. J. ne KowaLski (Fribourg). — Sur la phosphorescence de quelques corps organiques et sur l'influence de la tempéra- ture dans les phénomènes de luminescence. L'auteur présente la suite de ses recherches sur la lumi- 306 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. nescence des corps organiques en solution alcoolique dont les premiers résultats ont été présentés à la réunion de Lausanne, en 1909. 4. En commun avec M. Dzierzbicki, une trentaine de substitués organiques du benzène ont été étudiés en pho- tographiant le spectre de phosphorescence .à la tempéra- ture de l'air liquide. La dilution des solutions alcooliques a été prise telle qu’elle corresponde approximativement à l'optimum de la phosphorescence. Pour différents corps, elle était comprise entre 0,04 et 0,05 normal. La solution solidifiée à la température de l'air liquide était exposée à l'action du rayonnement ultra-violet d’une lampe à mer- cure en quartz, pendant un temps bien défini. Puis après interruption de l'excitation, l’obturateur de l'appareil spectrographique en quartz était ouvert, de façon à pho- thographier le spectre ultra-violet de phosphorescence. Le spectrographe, très lumineux, ne permettant pas d'avoir une grande dispersion, la détermination des lon- gueurs d'onde était exacte à 4 ou 2 uy près, selon la région où se trouvaient les bandes. La mesure des lon- gueurs d'onde à été faite au moyen d’une méthode de projection, élaborée par M. le D' Joye et décrite dans sa thèse. , 2, Les résultats de ces études sont : a) Dans chaque corps étudié, il existe un spectre de très larges bandes qui est presque un spectre continu; il est émis par la substance, pendant très peu de temps, après l'extinction de l'excitation. b) A ce spectre, se superpose un autre spectre beaucoup plus lumineux et beaucoup plus durable, constitué par des bandes très étroites. Son caractère dépend d’une façon remarquable de la constitution chimique du composé organique étudié. Les substitutions dans le noyau du benzène influent for- tement sur l’aspect et la position des bandes; par contre les substitutions dans les chaînes latérales n’influent que très peu sur la position des bandes et l’aspect général du spectre. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 307 Les isomères obtenus par les différents modes de subs- titution binaire, donnent un spectre de mème aspect par lequel on décèle très rapidement les substitutions ortho, méta et para: dans les substitutions ortho, la bande limite vers l'ultra-violet correspond à la plus courte longueur d'onde; dans la substitution para à la plus longue. c) Les bandes d’un même corps peuvent être rangées en plusieurs séries dans chacune desquelles la différence des fréquences est constante. d) On trouve pour certains corps, entre les bandes d’ab- sorption du corps étudié dissous dans l’alcoo!l et les ban- des de phosphorescence., une différence constante des fréquences. 3. M. de Kowalski a de plus étudié comment dépendait du mode d’excitation la production des spectres de phos- phorescence. Pour produire les spectres peu durables, à bandes larges une excitation très courte, instantanée, de l’ordre de ‘/100 de seconde suffit. Les bandes plus dura- bles, étroites, n'apparaissent que lorsque l'excitation est plus longue: il faut souvent un temps d’excitation de plus de 30 secondes, pour que les bandes arrivent à leur maxi- mum de luminosité. La composition spectrale de la source d’excitation n'influe pas sur l'aspect général du spectre de phosphorescence; toutefois les intensités relatives des dif- férentes bandes varient avec les radiations des sources employées. 4. L'auteur à aussi étudié l'influence qu’exerce la tem- pérature de la solution sur la production de la phospho- rescence; celle-ci n'apparait qu'au-dessous d’une tempé- rature nettement déterminée, plus basse que la tempéra- ture de solidification de la solution. 5. Par abaissement de la température, le spectre de fluorescence s'étend de plus en plus vers le rouge. Le spectre de phosphorescence et celui de fluorescence sont, à très basse température, en partie communs; toute- fois les bandes de phosphorescence s'étendent plus vers le rouge. 308 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. D: L. DE LA Rive. — Influence d'une accélération exté- rieure sur les oscillations d'un pendule et d'une lame élas- tique. * Il s’agit de rechercher si, lorsque le point de suspension d'un pendule est soumis à une accélération, il survient une modification dans les oscillations. La théorie est affirmative à cet égard et l’auteur a constaté expérimen- talement une partie des conclusions théoriques. On admet que le pendule oscille 0 À dans le plan vertical parallèle à / la vitesse du point de suspension O, vitesse représentée par OA, et aussi que l'accélération est cons- tante, 7. Supposons que le pen- dule soit en équilibre et appli- P quons à sa masse en P deux forces égales et contraires, dont la va- leur est la masse multipliée par y. L'une de ces forces fait décrire à la masse la même trajectoire que le point de suspension et l’autre se compose avec la pesan- téur pour donner la résultante R qui doit être dirigée vers le point de suspension. La tige du pendule n’est donc plus verticale et son angle « est donné par le rapport : R De plus la résultante est égale à : = q j/: + — q° valeur qui est plus grande que g. Lorsque le pendule est écarté de sa position d'équilibre, 1 L'auteur vient d’être informé qu’un travail récent du Prince B. Galitzin traite de la mesure de l’accélération du point de sus- pension du pendule sismographique. Bien qu’il ne s’agisse proba- blement pas d’un déplacement continu, comme c’est le cas ici, la priorité du dit travail serait reconnue, s’il y avait lieu, par l’auteur. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 309 et qu’on suppose en outre que y est constant, si l’ampli- tude est suffisamment petite, l’oscillation a lieu par rap- port à R, comme dans l’état normal par rapport à la ver- ticale, et sa durée doit être par conséquent diminuée dans une proportion il est vrai très faible à cause de la peti- tesse de 7 par rapport à g. C’est dans les trains #ramways que les expériences sont le plus concluantes, parce que les départs et surtout les arrêts sont le plus brusques. D’après les graphiques que donne un enregistreur automatique, placé sur la loco- motive à côté du mécanicien, la vitesse descend de 40 km. à l'heure à zéro en vingt secondes au plus. En calculant l'accélération négative d’après cette donnée, on trouve 10 cm. pour la valeur de y, et, par conséquent, environ las pour le rapport 7/q. Il en résulte que la durée de l’os- cillation n’est diminuée que de moins d’un centième. Il n’est donc pas étonnant que la mesure de la durée au moyen d'un compteur donnant le dixième de seconde n'ait pas permis de constater cette diminution, la durée pendant laquelle cette mesure peut être effectuée ne dépassant pas une vingtaine de secondes. D'autre part l'angle & qui a été observé et qui est de # à 6 degrés cor- respond bien à la valeur de y donnée par le graphique des vitesses. Lorsque le pendule, au moment où l'accélération se produit, est en repos, on voit la masse pendulaire mar- cher lentement, dans le sens voulu, et, au bout d’un ins- tant, commencer à osciller, d’abord avec une trés faible amplitude. Cette phase du phénomène correspond à l’aug- mentation de l'accélération et on la retrouve théorique- ment en intégrant l'équation différentielle du mouvement et en y introduisant l'accélération sous la forme 4 — ekt, qui donne une accélération nulle pour £ égal à zéro. Le mouvement de la masse pendulaire a pour expression plusieurs termes dont l’un est en ekt et dont le dénomina- teur est &?— g/l où l est la longueur du pendule de manière que l’amplitude augmente avec /. Dans les conditions des expériences effectuées, avec / égal à 25 cm., l'amplitude ARCHIVES, t. XXX. — Septembre. 1910. 21 310 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. de ce mouvement pendant cinq secondes est de 4,5 cm. ce qui concorde avec ce qui a été observé. Après que l’ac- célération est devenue constante, l’oscillation a lieu de part et d'autre de la position d'équilibre fixe. Il faut ajou- ter que, théoriquement, une accélération brusque doit donner lieu, sur le pendule oscillant, à une augmentation ou une diminution de vitesse suivant la phase, et que des inégalités ont en effet été constatées. Une lame d'acier très élastique de 28 cm. de long, à l'une des extrémités de laquelle une masse de plomb. de 160 gr., est fixée tandis que l’autre est encasirée entre deux planches donne lieu à un phénomène tout à fait ana- logue. La lame étant fixée dans un plan vertical normal à la direction de la marche du train, l'extrémité mobile s'infléchit d'une manière notable au départ et à l'arrêt du train, d'environ 4 cm. et de 2.5 cm. Les oscillations durant cette période ont donc lieu de part et d’autre d’une position d'équilibre qui constitue une lame légé- rement courbée au lieu d’être plane. Or cette courbure correspond à une tension élastique un peu plus grande, comme on le constate en plaçant la lame de manière à ce qu'elle supporte horizontalement le poids à son extrémité, ce qui détermine une flexion dont la flèche est de 40 cm. La durée d’oscillation est alors notablement moindre que lorsque la lame oscille horizontalement. La durée de 10 oscillations doubles passe de 8 secondes à 6. On en conclut que la durée de l’oscillatiou durant l’accé- lération doit diminuer par rapport à la durée normale de 1 à 2 dixièmes de seconde. Les mesures effectuées ne sont pas assez concordantes pour que cette diminution puisse être considérée comme constatée sans laisser de doute, vu qu'il faudrait pouvoir compter un nombre plus grand d'oscillations qu’il n’est possible de le faire pour obtenir l'approximation voulue. En résumé, il résulte de ces considérations et de ces observations que ces deux mouvements périodiques sont altérés par le fait d’une accélération à laquelle est soumis le système où ils ont lieu, et que cette altération est accom- SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 311 pagnée nécessairement d’une diminution de la durée de la période, diminution que des mesures plus précises pourront peut-être constater. A. ROssELET (Lausanne). — Recherches sur l'ionisalion par les rayons ultraviolets et les rayons Ræntgen. Lors de la dernière session de la Société helvétique des Sciences naturelles, à Lausanne, en septembre 1909, j'ai présenté un travail sur les phénomènes actinoélectriques effectué en collaboration avec mon regretté maitre, le Prof. Henri Dufour. La comparaison des recherches qui y sont exposées avec d’autres, effectuées plus récemment, fera l’objet de cette communication, aussi est-il nécessaire d’en donner un résumé succinct. De l’air ionisé par la lumière, très riche en radiations ultraviolettes que donne l'étincelle éclatant entre sphères d'aluminium, traverse un four électrique à résistance de Hæreus. Sa conductibilité est mesurée à la sortie de cet appareil par la chute de potentiel d’une plaque de laiton électrisée posilivement ou négativement et reliée à un électroscope d’Elster et Geitel; cette plaque est protégée contre les radiations directes, par un écran métallique relié au sol et se trouve ainsi soustraite à tout effet photo- électrique. Lorsque l’étincelle éclate, le four étant encore froid, on observe que la constante de l'électroscope n’est point modifiée, c’est-à-dire que la chute de potentiel, pendant le même temps, est restée la même avec et sans lumière, Potentiel initial = 148Y8 Chute de potentiel en 3 min. Sans lumière Avec lumière 9Y3 Electricité positive 93 Electricité positive 9*3 Electricité négative 93 Electricité négative Ce phénomène était à prévoir. L'on sait, en effet, depuis les belles expériences de M. Lenard, que les rayons ultra- violets capables de produire directement la ionisation de l'air, ont des longueurs d’onde comprises entre 0#,180 et 4 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. #,140 et qu’elles sont absorbées par deux centimètres d'air. Si par un courant d'air, dirigé parallèlement à l'axe du four, l’on entraine l'air ionisé dans le champ électrique produit par la plaque de laiton électrisée, on observe une chute de potentiel si rapide qu'il n’est plus possible de la mesurer, comme précédemment, en 3 min. Potentiel initial 1488 Chute de potentiel en 15 s. (moyenne) Sans lumière Avec lumière 0 Electricité positive 293 Electricité positive 0 Electricité négative 30Y6 Electricité négative En soumettant cet air ionisé, avec ou sans courant d'air, au rayonnement du four électrique, riche en radiations rouges et infrarouges, on ne tarde pas à constater une di- minution, puis une destruction de l'ionisation. Potentiel initial = 148Y8 Chute de potentiel en 3 min. Sans four Avec four 9Y3 Electricité positive 9Y3 Electricité positive 9Y3 Electricité négative 13 Electricité négative 51 Electricité positive 2v1 Electricité négative Cette diminution s'obtient progressivement après deux heures d'expérinces, que l'électricité de la plaque de lai- ton soit positive ou négative. Si l’ionisation est produite par la lumière ultramiolette, l'effet du rayonnement du four électrique ne depend pas de la nature de l'électricité dont est chargée la plaque de laiton. Il m'a paru intéressant de comparer la ionisation pro- duite par les rayons ultraviolets, à celle qui est dûe aux rayons X, afin de constater s’il n'existe seulement entre ces deux phénomènes, qu’une différence d'intensité, qui serait à l'avantage du second. Pour effectuer ces recherches, j'ai utilisé un dispositif expérimental identique à celui qui a été précédemment SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 313 décrit; seul, l’excitateur de Hertz a été remplacé par une ampoule de Crookes. On constate que, si l’air soumis à l’action des rayons X traverse le four électrique encore froid, la chute de po- tentiel est plus rapide pour l'électricité négative que pour l'électricité positive. Sous l’action du rayonnement du four électrique, j'ai pu observer, en opérant sans courant d'air, une accélération dans la décharge pour l'électricité négative et un arrêt analogue à celui constaté avec l’ultra- violet, pour l'électricité positive. Chute de potentiel en 4 min. sans rayons X 2"{ Electricité négative Avec rayons X Avec rayons X et four électrique k3Y1 &GYS k3Y%7 46Y5 Electricité positive | 9v1 9v] 15"3 2x4 Si l'air ionisé est entraîné par un courant d'air, il se produit un arrêt dans la décharge, dépendant de la nature de l'électricité de la plaque de laiton. Chute de potentiel en 30 s. sans rayons X 4". Electricité négative Avec rayons X Avec rayons X et four électrique 622 33"8 62*2 338 Electricité positive AT5 ATTS 0 Il résulte ce ces recherches qu’un même agent, le rayon- nement du four électrique, produit des effets variables, suivant que la ionisation est due aux rayons ultraviolets ou aux rayons X. Ces deux phénomènes semblent ainsi ne pas différer uniquement par leur intensité, mais aussi par leur nature. Les observations qui précèdent jetteront, peut-être, quelque lumière sur le mécanisme de l'ionisa- tion encore si imparfaitement connu. 314 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. M. Paul-L. MeRCANTON (Lausanne) à étudié, en 1908 et 1909, l'allure du mouvement superficiel du glacier inférieur d'Arolla. Ce glacier se compose d’un corps central de beau- coup le plus puissant, et de deux corps latéraux très ré- duits par le régime de décrue qui prévaut depuis long- temps dans les glaciers alpins. L'un de ces corps latéraux, l’oriental, reliquat du cou- rant de glace venant du Haut-Glacier d’Arolla. Za de Zan n’est plus guère alimenté par son collecteur; une coupure s’est dessinée au pied du Mont-Collon et va en s’accentuant. L'auteur, obéissant au programme fixé par le Comité de la Fondation Agassiz, a recherché l’influence de ces masses laterales inertes sur le mouvement général du glacier. Cette influence s’est montrée insignifiante et n'a pu être reconnue avec certitude. Les mensurations ont fourni cependant des données précieuses pour l’avenir. En outre, elles ont mis en évi- dence un fait intéressant: dans sa zone d'altitude moyenne (ligne rouge) le glacier présente deux régimes d'écoulement distincts ; la partie occidentale de l'appareil formé de glace pure, a une ablation et un mouvement superficiel près de deux fois plus rapides que ceux de la partie orientale, recouverte de moraines. Le glacier d’Arolla était en décrue accentuée. M. P.-L. MERcaNTON exécute ensuite devant l'assemblée une expérience simple qu'il a imaginée pour démontrer dans un cours les effets de la convection et de la conduction thermique des gaz. Une lampe à incandescence, à filament de charbon, de 10 bougies, 125 volts, remplie à la pression ordinaire de gaz d'éclairage, fonctionne en regard d'une lampe ordinaire du même type. Toutes deux sont alimen- tées par la même tension: le filament de la lampe au gaz d'éclairage devient à peine lumineux. Pr. Raoul Gautier (Genève).— Le retour de froid en juin. Ce phénomène météorologique a été signalé d’abord par SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 315 M. le professeur Hellmann ‘ puis a été l’objet en 1902 d’une étude complète par M. W. Marten*. Les conclusions du dernier de ces auteurs sont que, pour la période qui s’é- tend sur la majeure partie du dernier demi-siècle, il y a pour l’Europe centrale un retour marqué de froid dans la 2e décade (3° et 4° pentades) du mois de juin. Les séries de Bruxelles, Paris, Genève, villes situées dans la région où le phénomène se manifeste, mais qui remontent plus haut en arrière font exception. Il à donc paru intéressant à MM. Gautier et Duaime d'étudier le phénomène sur les longues séries de Genève et du Grand Saint-Bernard. Voici, brièvement résumé. le résultat de cette éture. Pour les 30 à 40 dernières années (1876-1910) le retour de froid au milieu de juin est très accusé à Genève comme au Saint-Bernard. La période antérieure, traitée pour Genève par Emile Plantamour (1826-1875), montre, au contraire, un accroissement graduel de la température du commencement à la fin du mois. Mais si l’on coupe cette période en deux périodes de 25 ans, on trouve, en moyenne, pour la 1*° (4826-1850), un petit retour de froid à la 2e pentade et, pour le 2me (1851-1875) un petit retour à la 4me seulement. MM. Gautier et Duaime ont alors cherché, sur les observations plus anciennes qui ont en tous cas une valeur relative, ce qui en avait été pendant la période de 1796 à 1825. Cette période donne un milieu de mois chaud et un petit retour de froid à la 5° pentade. Pour l’ensemble de la période, 1796-1910, on constate une ascension graduelle de la température du commence- ment à la fin du mois avec ralentissement au milieu. Ainsi le retour de froid, très marqué, constaté par tous les auteurs, pour la fin du XIX° siècle, ne se présente pas au même moment aux époques antérieures. Il semble 1 Meteorologische Zeitschrift, 1877, vol. XII, p. 1. ? Ueber die Kälterückfälle im Juni, von W. MartTen. Abhand- lungen des K. preussischen Meteorologischen Instituts v. IT. N°3. Berlin 1902. i 316 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. donc que l’on ait affaire ici à un phénomène qui se mani- feste, suivant la période, tantôt à un certain moment du mois de juin, tantôt à un autre. M. Marten a réussi à rattacher le retour de froid aux circonstances atmosphériques générales. D’après l’étude détaillée qu'il a faite pour la période de 1881 à 41899, sur les cartes synoptiques du temps, le retour de froid au milieu de juin concorde avec la répartition suivante des pressions : anticyclone à l'ouest sur l'Atlantique, dépres- sions à l’est et au nord-est. Il en résulte, comme l’indi- quait déjà M. Hellmann en 1877, la prédominance des vents du nord et nord-ouest qui amènent de l’air froid sur l'Europe centrale. M. Gautier a vérifié qu’il en a été de même de 41900 à 1910. Pour les périodes, avant 1881, et surtout avant 1864, les cartes synoptiques manquent; mais on peut infé- rer de ce qui précède, qu'aux périodes précédentes, cette répartition spéciale des pressions trouvée par M. Marten. et qui amène le froid sur l’Europe centrale, ne se mani- festait pas de préférence au milieu de juin, comme durant la période actuelle, mais à des époques différentes du mois, suivant les périodes. F. KLINGELFUSS (Bâle). — Mesure de la dureté des rayons Rongten. L'instrument le plus répandu pour cette mesure est l'échelle de Benoît. En photographiant cette échelle au moyen de rayons Rôntgen, l’image ainsi obtenue permet de lire assez exactement la dureté de ces rayons. On est conduit à des erreurs plus considérables en cherchant à dé- terminer la dureté au moyen de la longueur de l’étincelie ou de son potentiel'. Ceci provient de la tension de l’oscillation supérieure qu'il n’est pas possible de contrôler; seule sa limite inférieure, soit le potentiel de décharge est mesu- rable avec les movens actuels (après déduction du travai! de ionisation). La formation de l’oscillation supérieure * Bergonié, Arch. d’électr. médicale, 1907, n° 108. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 317 est nécessaire pour des décharges à travers des résistan- ces gazeuses pour autant que l'ionisation effective de la couche de gaz et par conséquent la possibilité d'y faire passer un courant électrique en dépend. Lorsque la couche de gaz est suffisamment ionisée, la décharge électrique peut se produire à une tension beaucoup moindre. La ionisation demande d’après la charge d’un tube de Rôünt- gen 30 à 90 °/o de l'énergie fournie à l’inducteur. Ce n'est que le reste qui est transformé jusqu'à un certain point en rayons cathodiques et en rayons Rüntgen. Les oscillations supérieures ne se forment qu'aux extrémités des bobines; grâce à la forte selfinduction elles ne se propagent pas dans le milieu de la bobine secondaire !. Si donc l’on relie, au milieu de la bobine et à un nombre connu de tours un appareil à mesurer la tension, on peut mesurer, comme on le sait, la tension de l’onde amortie, sans que l’oscillation supérieure s’y ajoute. Les tensions mesurées pour quelques longueurs d’étin- celles sont données ci-dessous avec les valeurs moyennes des potentiels de décharge qui leur correspondent. Longueur de l’étincelle Tension de l’ondeamortie. Potentiel de décharge entre la pointe + ct le moyen :. plateau —. cm. volts volts 10 13.600 89.000 20 20.000 133.000 30 24.500 178.000 40 30.600 222.000 90 36.200 267.000 En exposant une plaque photographique en même temps que l’on observe l'échelle de Benoïit, on peut obser- ver que des degrés de duretés absolument déterminés correspondent à des tensions absolument déterminées 1F, Klingelfuss, Verh. d. Naturf. Ges. Basel, 1910, XXI, p. 61. 2? M. Tüpler. Ann. d. phys. 1906, 19, p. 208. Les chiffres donnés ici ont été calculés à partir de l’intensité I, comme moyennes, avec 1 ets 9 la formule 4 = 310; C = 10" Î/ — PE nm! 318 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUÉ. également, Les valeurs obtenues au moyen d’un grand nombre d'expériences sont réunis ci-dessous : Dureté 1 r 2 3 4 5 6 7 8 unités Benoît Tension de l’onde AMOIE Sr 7700 8800 10400 13600 19000 26000 34000 volts On peut donc calibrer l'échelle de l'instrument en unités Benoit, et obtenir ainsi un instrument mesurant directement la dureté, un scaromètre. On peut lire encore avec sûreté des fractions de ces unités. Le calibrage de la bobine de mesure à été effectué pour l'échelle de l’instru- ment à fil chauffable, calibrée en volt, pour le courant con- linu avec 50 interruptions du courant d'aimantation. Comme en se servant d’une tension plus élevée il se forme à un même tube des rayons Rüntgen plus durs, on peut avec ce dispositif, et dans l'intervalle des limites possibles, régler un tube à la dureté voulue des rayons. De nom- breuses expériences ont montré que les réactions photo- chimiques exercées par les rayons Rüntgen à une cer- taine distance du tube sont proportionnelles à l’énergie de l'onde amortie lorsque la tension en volt n’est pas estimée en unités Benoît’. Comme les mesures pour déterminer la tension totale doivent être multipliées par le rapport de l’enroulement de la bobine de mesure à celui de la bobine secondaire, c’est-à-dire par une cons- tante, on peut faire entrer les lectures faites à l'appareil de mesure directement dans les calculs. Soit H la tension partielle lue à un milliampèremètre Deprez pour une déviation égale à I, le travail effectué par les rayons Rüntgen dans le temps { à une certaine distance à travers l'air pour des tubes de même dureté spécifique et de mêmes propriétés est représenté par CEE à l’aide de cette formule, on peut calibrer les tubes de Rôntgen et déterminer les écarts qui proviennent de différentes causes, comme par exemple de la grande F. Klingelfuss, Verhand. d. d. Rüntgenges. 1908, IV, p. 145. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 319 absorption par la paroi de verre. A. Jaubert de Beaujon ‘ a trouvé que cette relation est confirmée en remplaçant l'effet photo-chimique par la décharge, au moyen des rayons Rôntgen, d’un électromètre chargé à un potentiel connu. J.-Y. BUCHANAN. — Action du rayonnement solaire sur la glace du glacier. La radiation solaire a pour effet principal sur le glacier de produire à sa surface une couche blanche de 41 à 2 mètres d'épaisseur. Cette couche une fois enlevée, on trouve la glace bleue. Une courte exposition de celle-ci au soleil y fait apparaître la délinéation du grain. Les lignes représentent les endroits de la masse granuleuse où des impuretés facilitent la fusion. Un échauffement de la glace dû à la seule convection aurait pour résultat une surface de fusion lisse, ce qui rendrait la marche sur le glacier à peine possible. L'auteur s’est demandé s’il existe de la glace blanche dans l’intérieur même du glacier. Il a utilisé pour résou- dre la question, la grotte artificielle au glacier de Morte- ratsch et a trouvé des différences sensibles dans l'aspect de ses parois depuis 1906. En janvier 4907, elles étaient tapissées de cristaux de givre. A l'entrée de la grotte, exposées qu’elles sont au rayon- nement direct et réfléchi du soleil, les parois ont la struc- ture blanche ordinaire, sur deux mêtres d'épaisseur envi- ron. À # ou 5 m. de l’entrée, le grain n'est plus apparent. La glace est presque dénuée de bulles d’air. L'auteur conclut de ses observations que la glace blan- che peut bien ne pas faire totalement défaut dans le corps du glacier, mais n’y est sûrement pas en quantité suf- fisante pour former avec la glace bleue une structure rubanée généralisée (Bänderstruktur). Un glacier qui n’aurait jamais subi l’action du rayonne- ment, apparaitrait d’un bleu intense au premier instant 1 A. Jaubert de Beaujon. Arch. d’Electr. médicale, 1910, n° 266. 320 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. d’éclairement, mais pâlirait aussitôt pour devenir d'un blanc éclatant. Un glacier est une masse bleue à écorce blanche de 4 à 2 mètres d'épaisseur. Les icebergs permettent de constater mieux ceci; leur surface exposée à l'air, est blanche: leur portion protégée par l’eau de mer contre le rayonnement chaud du soleil est bleue. Quand ils basculent, sous l’effet de leur fusion progressive qui les désiquilibre, ils laissent émerger leurs portions immergées qui montrent un bleu intense. Les petits icebergs de l’Aletsch, au lac de Merjelen, apparais- sent aussi également bleus. Ainsi l’eau douce comme l’eau salée protègent la glace contre le réchauffement par radiation, mais en s’échauf- fant elles-mêmes. Ainsi s’échauffe la pellicule d’eau qui sépare les grains du glacier et en désarticule peu à peu la masse compacte. Prof. H. BAUMHAUER (Fribourg). — Sur l'absorption et la réfraction de la lumière dans le cyanure double de pla- tine. ‘ L'auteur présente une série de cyanures doubles de P1 : 4. Sodium; 2. Strontium; 3. Rubidium; #. Calcium; 5. Baryum; 6. Rubidium lithium: 7. Sodium potassium: 8. Potassium lithium: 9. Yttrium. La cristallisation se fait pour 4 dans le système triclinique, pour 2, 3, 5, 7 dans le système monoclinique, pour #, 6, 8, 9 dans le système rhombique. Les couleurs sont les suivantes : 4 et 2 sans couleur, 3 vert clair, 4 vert jaune, 5 jaune d'or, 6 jaune, 7 orange. 8 rouge orange, 9 rouge foncé. A l'exception de 4 ces cristaux sont fluorescents, 2 violet, 3 bleu azur, #4 à 1 vert, 8 jaune. 9 rouge cerise (pour ce dernier la couleur est difficile à déterminer), En même temps que la fluores- cence on remarque l'éclat métallique (à l'exception de 2 et 3) qui est violet bleu, pour #4 et 6. bleu pour 7 et 8 vert pour 9. La lumière en est polarisée dans un plan passant par la longueur de ces cristaux généralement prismati- ques. Les couleurs se modifient un peu avec l'angle d’in- cidence de la lumière et la face sur laquelle elle tombe. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 321 La lumière de la fluorescence est dans la plupart des cas polarisée perpendiculairement à celle de l’éclat métalli- que. Ces faits ont été constatés il y a 50 ans déjà par Haidin- ger et Grailien. L'absorption et la réfraction de la lumière sont étroitement liées aux phénomènes exposés ci-dessus. Les sels de platine en question sont ordonnés dans la série ci-dessus selon leur absorption qui s'étend depuis l’'ultraviolet jusqu’à 390 y. pour le sel de sodium et 580 uy. pour le sel d’Yttrium. L’absorption, cependant, est géné- ralement de deux sortes; l’absorption élective et l’absorp- tion générale. La première qui a lieu dans les couches superficielles est liée à la réflexion des rayons polarisés qui occasionnent l'éclat métallique: la seconde se rap- porte aux rayons vibrant perpendiculairement aux premiers qui sont absorbés plus profondément et sont probablement transformés en partie en lumière fluores- cente. Le résultat des deux modes d'absorption est le même lorsque les cristaux sont assez épais et la couleur du corps dépend par conséquent de la couleur de l'éclat et de celle de la fluorescence dont les ondes lumineuses sont plus longues. Le rapport entre les indices de réfrac- tion et l'absorption sont spécialement remarquables pour les sels colorés 3 à 9. Pour tous ces cristaux positifs au point de vue optique, l'indice de réfraction principal, #, correspondant à la direction d’oscillation parallèle ou à peu près à l’axe vertical ou à l'axe du prisme, est beaucoup plus grand que les autres indices 4 et 8 qui ont à peu près la même valeur. y croit lorsque la longueur d'onde dimi- nue et cela d'autant plus que les variations se rapprochent de la région d'absorption où il prend une valeur énorme (dispersion anormale). La double réfraction croit pour ces sels dans la proportion pour laquelle la région de l’absorp- tion s’étend du violet au rouge. Les picrates de potassium et d'ammonium présentent des phénomènes analogues ; seulement $ et 7 ont des valeurs presque égales et & est beaucoup plus grand. Ces sels cristallisent dans le système rhombique ; ils sont 329 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. optiquement négatifs ; d’après v. Lang ils présentent sur les faces du prisme un éclat métallique bleu d'acier, pola- risé perpendiculairement à l'axe c = a. Ils ne présentent pas de fluorescence et ils n’ont d’analogie avec le cyanure double de platine qu’en ce qui concerne l'absorption de la région violette du spectre. L'absorption est plus forte pour les rayons vibrant horizontalement, plus réfrangibles, que pour ceux qui vibrent verticalement. C'est pourquoi la valeur de la double réfraction 4-8 diminue en même temps que À tandis que 7-x augmente. Les deux indices £ et se rapprochent dans la direction du bleu et leurs courbes se croisent dans le voisinage de la région d'absorption qui commence là, bien que la chose ne puisse plus être cons- tatée expérimentalement par la mesure directe desindices. Il s’en suit cependant que des lames de ces substances, taillées selon la base, présentent dans le conoscope un phénomène absolument semblable à celui d’une lame de Brookite taillée selon le macropinacoïde, c’est-à-dire que les axes pour le rouge et le bleu sont croisés. Pour une longueur d'onde déterminée on aurait apparemment des cristaux uniaxes, et comme les cyanures doubles de Pt, grâce aux valeurs très rapprochées de « et & peuvent être comparées à des cristaux uniaxes, on aurait dans tous les cas ci-dessus des cristaux dont l'éclat métallique vibre suivant un plan passant par l'axe principal apparent ou perpendiculairement à la direction de cet axe. Les sels de sodium et de strontium se comportent d’une manière toute spéciale. Le premier ne présente d’absorp- tion complète que dans l’ultra violet et pas de fluores- cence ; le second absorbe encore une partie du violet et présente une fluorescence violette, dont la polarisation n'a pas encore été déterminée d’une façon certaine. Le premier et probablement aussi le second est optiquement négatif : l'axe de plus grande élasticité à l’éther est pres- que parallèle à l'axe € ; sous ce rapport il se rattache par conséquent aux picrates dont il a été parlé. Pour tous les deux, la dispersion est plus forte pour les rayons moins réfrangibles que pour les rayons plus réfrangibles et la SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 343 double réfraction diminue en même temps que la longueur d'onde. Les recherches exactes sur ces cristaux sont rendues difficiles à cause des dédoublements qui se forment très facilement, aussi par pression ; en conséquence, ils pré- sentent pour différentes couleurs des positions très diffé- rentes des axes d'élasticité. M. le Prof. A. EinsrTEIN (Zurich) présente des considé- rations sur les forces pondéromotrices qui agissent sur des conducteurs ferromagnétiques disposés dans un champ magnétique et parcourus par un courant. Sur un conducteur parcouru par un courant et placé dans un champ magnétique H agit une force pondéromo- trice dont la formule est F = [iH] (1) dans laquelle ? est le vecteur de la densité du courant et l'expression entre crochets le produit vectoriel. Cette formule s'applique en particulier au cas où le corps conducteur du courant n’est pas susceptible d’aimantation, c'est-à-dire que l'induction mathématique B est égale à l'intensité du champ magnétique H. Si le conducteur du courant est aimantable, si par conséquent son état magné- tique est caractérisé par les deux vecteurs H et B diffé- rents l’un de l’autre on doit se demander duquel de ces deux vecteurs résulte la force pondéromotrice cherchée. Jusqu'ici ce rôle était attribué à B et on admettait que : ==" FB] (2) Mais nous montrerons par un cas spécial simple que même dans le cas d’un conducteur magnétique la formule (1) est la vraie. Soit D un disque métallique traversé par un courant al- lant de son centre à sa circonférence. Ce courant est fourni par une pile P, les autres lignes de la figure complètent le circuit. En vertu du principe de l'égalité de l’action et de la réaction quelle que soit la matière du disque la résultante 324 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. de toutes les forces électrodynamiques agissant sur les différentes parties du système est nulle. Il doit spéciale- ment en être ainsi dans le cas où le disque D est formé d’une substance non magnétique (B = H). Examinons en second lieu le cas où le disque est cons- titué d’un métal magnétique dur, par exemple d'acier, et qu'il constitue un aimant permanent avec lignes de force distribuées en circonférences sur son centre. Dans ce cas le champ magnétique produit par le passage du courant dans le disque se superpose au champ magnétique résul- tant de cette aimantalion du disque. Si nous appelons Hm l'intensité de ce dernier champ, Bn son induction, des raisons de symétrie nous permettent de conclure des équations de Maxwell que | Hn = O0 or évidemment Bn n'est pas égal à O. D'autre part, l’aimantation additionnelle considérée ne peut faire naître une force pondéromotrice addition- nelle correspondante, car cette dernière étant la seule force pondéromotrice surgissant, le système violerait la loi de l’égalité de l’action et de la réaction. La force pondéromotrice additionnelle disparait donc avec Hn même si Bm diffère de zéro. Il s’en suit que c’est bien la formule (1) et non la formule (2) qui satisfait le principe de l’égalité de l’action et de la réaction. M. le D' H. ZickENDRAHT (Bâle) présente un appareil pour la démonstration des lois principales de la résistance de l'air’. Une tige horizontale est suspendue à la cardan 1 Voir Verh. d. Naturf. Ges. Basel, 1910, T. XXI, p. 41. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 329 en son milieu. A l’une des extrémités viennent se fixer les surfaces que l’on veut soumettre à l'expérience (plaques planes ou courbes). Un contrepoids équilibre le système. A l’autre extrémité deux ressorts à boudin agissent sur la tige, l’un dans le sens horizontal, l’autre verticalement. A ces ressorts sont fixées les ficelles s’enroulant sur deux petits tambours, tournant à frottement dur dans leurs supports. Une aiguille fixée à chaque tambour permet de lire sur des cercles gradués empiriquement la tension en grammes des deux ressorts. Au moyen d’un ventilateur mu par un moteur électrique on chasse un courant d’air horizontal contre la surface mise à l'étude. L'inclinaison de la surface par rapport à la direction de l’air peut être variée à volonté. La force de l’air contre la surface se divise en une composante horizontale et une verticale, qui ont pour effet de faire fléchir la tige, On la ramène au moyen des deux tambours dans sa position normale. Sur les cadrans on peut ainsi lire en grammes la valeur des deux composantes pour la vitesse du courant d'air donnée. Un anémomètre de Fuess permettait de mesurer la vitesse de l’air et un petit cercle gradué de mesurer l’an- gle d'incidence « de l'air contre la surface (c’est-à-dire l'angle entre l’air et la plaque). 1. Surface plane. — La formule R = VH?<+V? permet de calculer la force R normale à la surface plane, lorsque on a mesuré au moyen de l’appareil les composantes H et V. La résultante devant être normale au plan on a ainsi une vérification pour l'exactitude des mesures, car on doit toujours trouver H Y = tq . En faisant varier « de 0 à 90 degrés, les valeurs de H et V suivent les lois indiquées par les courbes de la figure 1. Appelons R, et R,, les résultantes normales pour les angles « et 90 degrés. Si tout se passait comme dans la théorie du parallélogramme des vecteurs, on devrait avoir la relation : Ra = R,o Sin & ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 1910. 22 326 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. v S a) H 6 o4 Quadrat.Plalte. 70” 60° 50° 40° 30° 20 D rad 90° 80° 20° 60° 50° 40° 30° 20° 10° x Fig. 1 Fig. 2 90° 80° Les mesures ont démontré que les choses se passent autrement et qu'il existe une valeur d’& pour laquelle le rapport a. est supérieur à l'unité ainsi qu'il a été démon- 90 tré par Dines, Mannesmann, etc. Cet angle critique varie suivant les circonstances entre 35 et 40 degrés. 2. Surfaces courbes.— On a soumis à l'étude encore une surface courbée selon l’usage adopté dans l'aviation et l'on a pu se rendre compte de la position la plus favorable pour obtenir le meilleur rendement. De nouvelles études sont en voie d’exécution. M. C.-E. GUYE (Genève), empêché de venir à Bâle, en- voie, en collaboration avec M'e Karpowa, une note sur l’aimantation en fonction de la fréquence. On peut étudier la variation de perméabilité magnéti- que d’un corps soumis à des aimantations alternatives par l'observation directe des cycles tracés par un faisceau cathodique dévié. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. 324 Malheureusement, ce genre de méthodes est en géné- ral peu précis, la trace fluorescente du faisceau ayant une certaine largeur, et le cycle observé étant la superposition d’un grand nombre de cycles successifs. Nous avons étudié ces variations par une méthode moins directe, mais plus précise, dont le principe est le suivant: Le courant d’un alternateur haute fréquence (300 à 1200 périodes), après avoir traversé un ampèremètre thermique, est envoyé dans Île circuit primaire qui recou- vre un tore de fil de fer suffisamment fin pour que l'on puisse négliger complètement l’action des courants de Foucault (fil de fer 0,04 "" de diamètre). Un second enroulement (en manganine) est en rapport avec un électromètre de Wulf (électromètre à fil de quartz, de très faible capacité). L'emploi d’un électromètre a l’a- vantage de supprimer tout courant secondaire appréciable, et par conséquent toute réaction magnétisante. En suppri- mant les courants de Foucault, d’une part, et le courant secondaire d’autre part, la seule action magnétisante qui demeure est celle du courant primaire, mesuré par l’am- péremètre thermique. L’enroulemeut secondaire est sectionné en quatre par- ties, qui sont utilisées de la façon suivante pour chaque intensité du courant : Fréquence 250 (enroulement 1, 2, 3, 4 en tension) » 500 ( » 4, 2, » ) » 500 ( » 3, k, » ) » 1000 € » I » ) » 1000 ( » 2 » ) » 1000 ( » 3 » ) » 1000 ( » 4 » ) On constate que dans ces conditions la déviation à l’'électromètre reste la même, aux erreurs d'expériences près (1). La conclusion la plus vraisemblable à tirer de ce résul- tat est que la courbe d’aimantation, dans la limite de ces expériences, n’est pas altérée par la fréquence. En effet, en désignant par E, et E, les f-e-m. efficaces 328 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE. correspondant à deux fréquences, et par N, et N, le nom- bre des spires secondaires utilisées, on a y, et w, étant le flux créé dans la section du tore, comme on trouve expérimentalement E' — E, il faut que Ne Ds dt, (4 Pour satisfaire cette relation, le plus simple est de sup- poser : dp; N, dy, RS NE c’est-à-dire que l'allure des courbes d’aimantation n’est pas modifiée par la fréquence, mais que le cycle est par- couru plus ou moins rapidement. Il semble, en effet, fort peu vraisemblable que les courbes w, etw, soient modifiées par la fréquence et que par une sorte de compensation singulière les intégrales ci-dessus satisfassent exactement à la relation (1). Il convient de remarquer que si l'allure de la courbe de magnétisation est indépendante de la fréquence, il en résulte implicitement que la perte consommée dans cha- que cycle d’aimantation doit l'être aussi. Nous nous proposons de contrôler ce dernier point par des mesures directes, si la sensibilité respective des deux méthodes le permet. Il importe de remarquer, enfin, que les résultats pré- cédents sont obtenus après avoir éliminé par l'expérience toute action parasite; en second lieu, ils sont absolument indépendants de la graduation de l’électromètre, puisque dans toutes les mesures comparatives on avait la même déviation. Les résultats complets seront publiés et discutés ulté- rieurement. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE O.-D. CHWOLSON. — TRAITÉ DE PHYSIQUE. Ouvrage traduit sur les éditions russe et allemande par E. Davaux, tome III, 2" fascicule, avec 206 figures dans le texte. Paris, Librairie scientifique A. Hermann et fils, 1910. Cette nouvelle édition du grand et beau traité dû à la plume du savant professeur de l’Université de St-Péters- bourg est la première en langue française. Elle a été revue et considérablement augmentée par l’auteur et complétée par des notes de MM. E. et F. Cosserat sur la physique théorique. Cette importante publication à laquelle MM. Hermann et fils à Paris consacrent tous leurs soins, est forcément une œuvre de longue haleine et les différents fascicules qui la composent ne se succèdent pas tous dans l'ordre, ce qui n’enlève rien à leur prix. Nous avons déjà annoncé le 14° fascicule du tome IV paru en 1909: et maintenant il s’agit du 2% fascicule du t. [I qu'il complète. Il comprend la thermodynamique générale, la fusion, la vaporisation. Il était impatiemment attendu et sera le très bien venu. H.-A. LORENTZ. — SICHTBARE UND UNSICHIBARE BEWEGUN- GEN, aus d. Holländ. übers. von G. Siebert, 4 vol. de 124 p. avec 40 fig. dans le texte. Braunschweig, Fr. Vieweg u. S.. 4940. Le succès qu'avait eu la publication de cet ouvrage a engagé la maison Vieweg de Brunswick à le rééditer à peu près tel quel. Il contient la traduction en allemand de 1 Archives, 1910, t. XXIX, p. 234. 3930 BULLETIN SCIENTIFIQUE. sept conférences faites par M. Lorentz à la Société d'Uti- lité publique de La Haye sur la conception actuelle du mouvement en physique, dans ses formes les plus diverses. Les deux premières exposent les notions de force, matière, accélération, pour aboutir à celle de l'attraction univer- selle. Les deux suivantes traitent du mouvement oscilla- toire avec application à la théorie du son et à celle de la lumière. La 5° concerne les mouvements-des molécules gazeuses et la mesure de leurs vitesses ; la 6e les phéno- mènes électriques, la théorie des électrons, l'effet Zeeman ; la 7% enfin reprend dans l’ensemble tous les phénomènes passés en revue dans les précédentes pour les ramener tous au principe général de la conservation de l'énergie. Ce dernier chapitre se recommande tout spécialement à l'attention du lecteur. CHIMIE PHYSIQUE J. MUNOZ DEL CASTILLO. — OBSERVATION RELATIVE A LA CLASSIFICATION DES CORPS SIMPLES, Boletin del Labora- torio de Radiactividad, vol. EI, n° 7. Nous recevons le n° 7 du Boletin de Radiactividad de l'Université de Madrid qui contient entre autres une note de son directeur, le prof. Munoz del Castillo sur la classi- fication des corps simples à propos des idées de M. Ram- say sur la dégradation des éléments. Nous tenons à signaler ici cette observation relative à une question si actuelle. E. MORALES CHOFRÉ. — CONSTANTES RADIOACTIVES ET CHI- MICO-PHYSIQUES DE QUELQUES EAUX THERMALES D Es- PAGNE (ib.). Nous trouvons dans ce même numéro du Boletin une notice sur les propriétés radioactives de plusieurs sources thermales d'Espagne. sujet qui intéresse non seulement BULLETIN SCIENTIFIQUE. 331 ceux qui se vouent à l'étude de la radioactivité, mais les propriétaires de sources et les médecins qui en utili- sent les effets. On sait que le savant directeur du Labora- toire de radioactivité de Madrid a trouvé dans son pays des eaux très exceptionnellement radioactives, celles du Lerez, par exemple, dans la Sierra Guadarama, où il a découvert une nouvelle substance active, la Guadaramite*. CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse. H. DUMONT ET J. TAMBOR. — SUR LA DIMÉTHOXY-A-3-COU- MARANONE. (Berichte der Deutschen chem. Ges., t. 43, 1910, p. 1969. Berne. Laboratoire de l’Université.) L'éther triméthylique de l'4-brom-phloracétophénone, - aiguilles incolores, F—126°, que l’on obtient par l’action du bromure d’acétyle dans peu de CS?, sur l’éther trimé- thylique de la phloroglucine en présence de chlorure d'aluminium, se transforme par ébullition avec l’acétate de soude en solution dans l’alcool absolu, en diméthoxy- 1-3-coumaranone, aiguilles incolores, F—132°. Cette com- binaison est identique à celle qui a déja été décrite par Friedlænder, mais préparée par une autre méthode. Elle se condense nettement et à froid, avec les aldéhydes. En la combinant par exemple avec les éthers diméthyliques de quelques dioxybenzaldéhydes les auteurs ont préparé les trois isomères suivants : tetraméthoxy-1-3-2’-3"benzyli- dène-coumaranone, aiguilles jaunes, F—166°, soluble dans H°SO“ conc. en rouge ; 4-3-2’-4" aiguilles jaunes, F—209°; 1-3-3'-4’ aiguilles jaunes, F—175°, ces deux der- niers se dissolvent dans H?SO* conc. en rouge sang. ! Archives, 1908, t. XXV, p. 339. 302 BULLETIN SCIENTIFIQUE. CH. MARSCHALK. — DÉTERMINATION DE LA CONSTITUTION DES CÉTONES COUMARANIQUES. — {Ber. d. Deutsch. chem. Ges., 1910, €. 43, p.1695 : Institut médico-chimique de l’Uni- versité de Berne.) L'auteur a réussi à scinder la benzyl-coumarane en la faisant bouillir avec HJ de D — [,7 pendant 6 heures ; il se forme une huile brune, en partie insoluble dans la lessive de soude, qui a été de nouveau bouillie pendant 8 heures en solution alcoolique-chlorhydrique avec Zn en poudre ; on obtient ainsi du benzyl-o-éthylphénol (1) bouillant à 322° sous une P — 718 mm. et dont l’éther méthylique bout à 308°-312° sous P — 720 mm. La constitution de ce composé a été établie en en faisant la synthèse au moyen de l’éthylanisol. Ce dernier a été obtenu lui-même en réduisant, avec Na et de l'alcool, l’o- oxystyrol formé. Il a été transformé ensuite en p-benzoyl- o-éthylanisol (IT) qui fournit par réduction le composé cherché. Il en résulte que dans la formation des cétones coumaraniques par condensation des clorures acides aro- matiques avec la coumarane, le résidu acide entre en position para relativement à l'oxygène qui réunit les deux noyaux et que la p-benzyl-coumarane, que von Kostanecki propose d'appeler «depsane» correspond bien à la for- mule (IIL) qui avait été supposée exacte précédemment. OH OCH* CSH°CH? C?H5 C‘H°CO C?H° I Il Qu CH: III 333 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE D'AOÛT 1910 Le 1, pluie dans la nuit ; rosée le soir. 2, rosée le matin : pluie et forts orages l'après-midi. 3, pluie dans la nuit et pendant la plus grande partie de la journée. 4, orage à 7 h. et pluie depuis 7 h. 30 m. du soir. 5, pluie à 10 h. 15 m. du matin, de 2 h. 10 m. à 3 h. 30 m. et de 7 h. 10 m. à 9 h. 30 m. du soir ; orage à 7 h, du soir. 6, pluie dans la nuit. les 7 et 8, forte rosée le matin. le 8, les dernières taches de neige ont enfin disparu sur le Jura. 9, pluie dans la nuit. 10, pluie dans la nuit ; averses l’après-midi. 11, pluie dans la nuit ; orage à 12 h. 45 m. les 12, 13 et 14, rosée le matin et le soir. le 15, forte rosée le matin ; orage le soir. les 17, 18, 19 et 21, rosée le matin. le 21, éclairs à l'E. dans la soirée. 22, forte pluie de 7 h. 15 m. à 9 h. 45 m. du matin. les 23 et 24, rosée le matin. le 25, faible pluie dans la nuit. 26, forte rosée le matin ; fort orage et pluie de 6 h. à 9 h. du soir. 27, forte pluie dans la nuit. 28, rosée le matin et le soir. 29, pluie pendant la plus grande partie de la journée. 30, pluie dans la nuit. 31, petites averses dans la journée. ARCHIVES, t. XXX. — Septembre 1910. 93 co |o gerics'ogel s'cl6 re c|c'e rl 92'r | | | &t°0 + | 6L°1è |Is0'sa |19'12 |16'Le SUN £ A ATHE (He) RE CE C'T OUTBIIT MNMIT "ANNII ‘MS 2°F8 09 + | es 88 || L're | 0're | L'ee | re Fki MS Ce 9.1 6 |]6 |O01}) 9€ |T'MSSIO ‘ASSIT ‘MSSIT ‘MSS| r'es : || 9L'T + | gc'ee | a'ée | S'6e | 98e À og ZX 1191" OR OT | O1 | OT | 8 LU "OWTROIT © MNIT MNMII MT 6° Sa‘ — | pG Ca | S'18 | L'Ce | 9're | 62 RIRE ET CNE ER & 60 || SR ANT ‘NIO'MNMIO ‘MSSI 6'22 < 89'& — | 9T'Ca | L'rè | r re | 2°92 À sc AU Rer TE Ge 6e ESC IN 6 9 |1'"MSSIT ‘MSIT MSSIT MSA SC 8e Mile ES'S2 1 RS21) ce nlN 2 9 6°28 |L 6 Jen NOTMRET ET SO) TD MOSS ETSS | TSNSS IT MAI PLESZ 1S' ON N0E MN ler 907 Lez 07 Min Ale TE | 0 Len e FY |I "MSSIT' MNNII :MSSIT ‘MI 0° OST + | 81 68 || L' 824 G'82 | 6'6e | ce a PO DUC I 208 MOTENINT ZT 8 & |T ‘MSIT © MSIT MSMIO ‘MNI à GL'O + | 9'8a | 6°8 | a°8a | S'82 | pa AR . 1'9 60 ÈS MS TETG ÿ'S | NIT'MNAIT ‘MN 18 1*0: 1#:0Mh| 1888 | F'82 | T's | css | cz è l'E ICS OAIAG TAG IE PS | 'MSSIT ‘AHSIL -MSSII 'MSS| C' 610 + | OT'88 | S'68 | 8'8a | s'o8 | ze Son POS LATIN; Sù HG 1e P'€ TI ‘AMSIT MSSIT MNNIO ‘AMI Z EE 6 A GT A ONE EC ANSE ec ROLE 0070.21 70 G'9 |T'MSMIO ‘NII "MSSIT' MSA, F 6e'e + | ac'18 | 6'08 | g'1e | Tee À 08 D MAI RDA) I. «2 TANT £ 9 |T ‘MSSIT :MSSIT ‘MSI ‘MSI SG T8 RC ISGeA | Ti0ce M Gz |°9r6e [és D NO ETETe | 22.) 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Moyennes l'edéc. 25.23 25.12 25.10 25.07 24.60 24.38 2450 925.21 24.90 2° » 29.96 30.05 30.24 30.44 29.83 929.33 929.55 30.30 29.96 3e », 28.65 28.23 28.52 28.82 28.32 927.93 928.22 928.92 28.45 Mois 97.97 97.81 97.97 98.13 97.61 27.92% 2743 98SA7 9779 Température. o o o L2 Le déc. +-41.96 411.60 413.93 417.19 448.77 18.50 116.60 413.83 13.30 2e » 415.77 1463 16.70 20.96 2135 2.33 2210 18.30 19.67 3e » 1445 13.87 18.97 18.61 912% 21.30 18.35 138% 17.33 Mois +14.07 413.38 H13.49 HAS. +21.45 +21.38 419.00 16.03 17.43 Fraction de saturation en ‘/,. lre décade 92 92 88 71 63 6 74 88 79 “À » 86 87 84 67 D3 DU 66 82 72 Sk » 83 8% 85 71 60 D7 70 81 Mois 87 88 86 70 60 d7 70 8% 75 Dans ce mois l'air a été calme {79 fois sur 1000. NNE { Le rapport des rents ee = _ = (0.52. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7n, 1n, 9n) éléments météorologiques, d’après ; : __ Plantamour : Pression atmosphérique... .... 27.89 mm Népulosité CR ue 5.2 Press. atmosphér.. (1836-1875). 27.66 TELH9., yjy7.8 Nébulosité. ::.. (1847-1875). 4.7 MERE 3 = Hauteur de pluie.. (1826-1875). S0v.4 : | THIHIXI. 417.57 Nombre de jours de pluie. (id.). 10 4 Température moyenne... (id.).+-17°.91 Fraction de saturation........ 16%/% Fraction de saturat. (1849-1875). 71 ?/ 331 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Station | CÉLIGNY COLLEX | CHAMBESY _. MATIGNY ATHENAZ | COMPENIENK | Hauteur d'eau | | | jus | De 1106.86 | 120 8 | 193.6 | | 122.3 | 116.3 | 133.1 | 131.8 Malion YAYIUKR OBSERVATOIRK 3] COLOGNY | PUPLINGE | JUNS\ | HEKRMANCE | | | | | Hauteur d'eau || | MATE 145.2 125.0 | 146.3 | 115.8 | 130.6 126.9 | | | Insolation à Jussy : 220) en août. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES GRAND SAINT-BERNARD AOÛT 1910 2, pluie le soir, orage et grêle. 3, brouillard toute la journée. 4, brouillard le soir et pluie dans la nuit. 5, brouillard le matin, grésil le soir. 6, brouillard matin et soir. 9, brouillard le matin, pluie l'après-midi. 10, brouillard toute la journée, pluie. 11, brouillard le matin et pluie. 21, pluie le soir. 22, fort vent le matin, 23, très forte bise tout le jour. 26, pluie et très fort vent. 28, fort vent le matin et le soir. 29, très fort vent et pluie. 30, fort vent le matin, pluie le soir. 31, forte bise. © h ee A _ ; "G 00 NS: dr & O'8T 0 0: à oi) gun “umo ou ui (Cure) | (4 re) inoqnex | IMayneH a01N | dE | l 9°F lee \o:r Le:r | | | | 8g'0 + 6 OL BP MOT IS ANS "AN 6 CONS “HN 1'è + 8 OL OP ere aNR|E "ANIS “ANS “MS F'T + OT OT | OT | OT IE ‘MS ‘MSS ‘MSIF ‘AMSÎS 80 — 8 g lot |-01uIe ZAMSIE °MSIG "MSIE ‘MS c'O — 9 0 + 69! OT IT ‘ANS *MSIT C'ANIT EN | 10 + L O1 | OT 0 Îr ‘MSC ‘MSG ‘MSI& ‘MS 0°& + è OA CIM SAN) TNT NI TOOUEN EE p'a + I I LÉ) OF 2IT CUANIT CANIN S HN | F'0 - 6 O1 ST OT Ie 2 aNle "MIN PP HNIT EN CN DU 9 OI FO IC R IS ANS IT ORNE ANS Ge TAXS p'O + Fr OL EROTICA MANS RP AXS Te SP THIN 6 F + I 0Ù "+ ce 0 SIT ŒANIT ÆANIN ANIT S'EN as + è l Gil LIT em aN|e - ZINITEN NS) | 9°r + ï 0) OMS IT EC EN)T EE MANIT ANT | 0° + è Où ch IT NIT CENT EN |T MOMPCR G 9 | 81] 21 ÎT ‘ANT ‘ANT. ‘EN c'e + è 9101110 IT UNIS SENTE ANS à à + 0 D RO SO PT CENT ÆHNILS NII l'a + I OMESE TE IT OANIT ÆNIG Re HNIT | FO ( AD COSI TU ANIT COHNIIT © HN T | &'eut F DANORM OTMITR ANT CENT HNIT CRENIIO GO) 92GON M RET= OT OT | OT | OÙ NT ‘AN]S ‘ANIT ‘ANT ‘HNI0'C0 | 0'E0 | 1°a — L D OL | OLIT MST 2HNIT = NSIT SMSl7606;60)| 210 - 0 0 19 | 0 [1 °ASIT “MS|a "MSIT !MSIS'L9 | 099! &'e - 0 OMPOIE CDD CENT. CSN © CANTON G 2910299) Ste L OASTEN AOTANT CONI TANT OUR T OM EN RS 0 72290) N6 TN L DATE CORAN NT CENTS ENT HN M68GO; 0 607 GER - ÿ OPEN SET ON IT CANIN" ANT “HNME TO S'en) LS0 — 6 DTA MOI RATS Te MAMSTTE ANS Te MANS E290) 6 69) Mere F OT SOA ANSE SEA DANS |T "MS[ 9129 | L 99 SAT L OT Fi | 8 ÎT ‘ANT ‘ENS ‘ANII © ‘AN HAE . } Xe ‘ut “UiOu | BARON AUTEUR? Juenruo| 6 | MÈ | u2 eus *AB nr —. —_—_— TT, ————— — — = 4HLISOTAAUN J NH A + mu00S HNdIHAHASONLY NOISSHHG 6 89 |G61 69 |16°89 |99'89 (010) CO CUS TO 9° 69 P'0L | à 69 | 1'69 0°89 989 | 6°L9 | © 29 8 19 SL 0B EI 0 NN G 89 c'e9n| c's9 | c°'e9 F'OL 1602 DAS NOOE 6°0L EE er) 1°89 L°69 | 0'R9 | 9'99 899 0°19 | G'99 | 8'99 0°69 F°89 | C°69 | L'69 GLeL a MR CAE CS 72 OC NTRCL a TT £°SL (DAS IE OIE NT 2 01e) Dre ce EC RRRcIE CHA LE ROUES SRI) AT. A0 ETAT ANG ET Où )Ro8T/e NOTA NERO 6 02 a 20 Te TON ON FORCE SRE CUS) St )S LUN) F6 IAE US) STRO T'L9 || 8°89 | 6:99 | 2°c9 g'£9 | 9°p9 | 969 | 3°£9 -L°£9 |9°g9 | Cc9n)L T°r9 9 99 299 | 8°99 | 699 8°99 g°19 | 6 99 | I 99 0°‘19 | 6 99 | 6:99 | £'29 P'r9 | L'c9 | c'r9 | 2°69 9°£9 L'£9 | &°r9 | 0°£9 L'F9 L'F9 | S'r9 | 8°c9 L'L9 GLJ9N) 119: | 899 9°19 G'JOb| LONIMGELO ‘um ‘uw ‘uw { ‘um ‘840 & ouus40o ‘4 6 I OI6T LAOV ŒHVNHATH-LNIVS ANVHI9 ne >) mt CD OH = + (=) A ) 10 D 10 © Q 10 19 G M cn D (ep) = = 00 10 © 1 © ht 10 O CL 10 10 — © Ce D 14 1 © © (LE = SO D 10 DO + 10 © 10 DORE NN CC ON ON H © © UNUIXE a — — — | LL gs | O0T IS z6 O0T | O0TI FF OL O0 | O0I el &6 C6 O0T 19 gg O0T | 66 0€ êL oo 66 OC IS 86 | 68 £ 89 L9 LG ras 6L C8 66 c9 06 | S6 O0T 09 cg 001 FS OF L9 | 6L F9 OF Fe ce 29 9€ 0€ er FL CF Fe 8e | C6 gr Ge 86 FS 9C FL (SM C6 0€ C9 &0 eL 9& 6F C4] 96 OC 08 08 GG Ly 08 66 66. 21109 06 96 S6 A UCe 16 L6 O0 |; 08 L6 16 LG 0€ 89 C6 96 Gi £L Le 66 F9 16 16 O0 09 &6 RG 16 CF 6L C8 86 69 66 96 66 0F GL, 86 06. 9F OL ras cp | cop | 08. | ue ro , 0 NA NOILFHNLFS 44 NOILIFHA 10 = S = ++ e+t+t+i| + A) ol 0 ? _ # HR +++ + (ae) 1 e) 1 m9 MOOMNMMNAQ ECO D c S l ! epenriou [ 9948 1189 a —_—— TT — — HYNLFHHANAT, + | t— O ONHAMNO | D (( Mr Or lCONR-E> 1 > + 0 + Or = (e7] Ce Len . DOME D. GO 1 D © HO HO OS S 10 HO Gi HEC 00 D “OL 20 + en == AE «© D MA © © + 10 . . . D © © D D D 1 D + . . 2 1 CO Hi rm CO 1Q CO OO HE Oo An NC D D AONDMANNIOOMNNTDA DONNIDNET- A1 © © CO + i- Le} e] © ‘A19840 £ SUR 16 0€ 68 sè Le 98 mi G CN 10 © > O0 oo S1OU np inof OT6T LINOV LA EE 2 D NE LD. 2 I D © A D 9 ES DEA D ER EE ER NHAH-LNIVS ONVHI 340 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — AOÛT 1910 Correction pour réduire Ina pression atmosphérique du Grand Srint- Bernard à ln pesanteur normale : Omm.29. — Cette correction n'est pas appliquée dans les tableaux. Pression rRémosphérique : 500"" + Fraction de saturation en °}, 7h. im. 1h.s. 9,h.8: Moyenne Thu. 1h.s. YJh.s. Moyenne Le décade 68.39 6553 65.71 65.53 S&-- 79) - SUR ve » 71.37 71.70 72.34 71.80 68 D9 7% 67 Be » 69.17 69.40 69.48 69.35 85 70 87 81 Mois 68.66 68.91 69.19 68.92 79 69 83 77 Température. Moyenne. 7Th.m 1 h.s. 9h." s. LH Se Rs RS EE s 4 Lre décade + 2.75 + 6.00 + 3.61 + 4.12 —- 3.99 2 » 6.18 LL.41 7.74 8 Lu 8.27 3e » L.2 8.25 L.52 ù.67 5.38 Meter 400 RS 69 6 607 Dans ce mois l'air à été calme 0 fois sur 1000 NE 84 Le rapport des vents : Ne - —= À.50 Pluie et neige dans le Val d'Entremont. | Station Mirtigny-Ville Orsières | Bourg-St-Pierre | Si-Bernard A | Eau en millimètres. .... | 56.8 46.1 | 82.0 | 94.0 Neige en centimètres. . — — — 9 Desenzar Desenza Desenza | Archives des Sciences phys. et nat., Tome XXX, Septembre 1910. PIOVITE DIAGRAMMES CARACTÉRISTIQUES DES SEICHES DU LAC DE GARDE Desenzano, 31 décembre 1902. | te MTS , °° d + Seiche dicrote par superposition de T,— 42,3 et de T, — 22’,6. Desenzano, 30 mars 1902. À A0) | 1 | J\ i [ / 7 71 / | n L 10 c \/ . | 1e | Fig. 2. Courbe A. Seiche complexe par superposition de T;, de , et de T; — 9. Desenzano, 1° août 1903. Fig. 3. Seiche binodale presque pure. Desenzano, 1° août 1908, | | Seiche binodale pure avec vibrations. n Archives des Sciences phys. et nat., Tome XXX, Septembre 1910. ANALYSE DES SEICHES COMPLEXES PAR ÉLIMINATION SUCCESSIVE PIAEXS DES ONDES SUPERPOSÉES 149 AN ". 5 fe A | |} un, a | l 1 A. Seiche complexe. Courbe B = Courbe A (fig. 2, PI. VIII) après élimination des ondes T,= 9. Fig. 3. C=B après élimination de l'onde uninodale. — LAN Fig. 4. D=B après élimination de la binodale, RECHERCHES SUR BEN AIN EE A FTI ON AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES PAR Pierre WEISS et H. KAMERLINGH ONNES $ 1%. — BUT DES RECHERCHES, RÉSULTATS a) Introduction. — Depuis que la théorie cinétique du magnétisme de Langevin ‘ a pu être étendue, par l'hypothèse du champ moléculaire *, à l’ensemble des faits du ferromagnétisme, il y a grand intérêt à con- fronter les conséquences de la théorie avec les don- nées de l’expérience. Les premiers résultats de cette comparaison ont été des plus encourageants en ce que, par certains côtés, des concordances remarquables ont été notées. C’est ainsi que la courbe calculée pour la variation de l’intensité d’aimantation à saturation en fonction de la température s'accorde très bien avec les observations sur la magnétite pour les températu- res au-dessus de la température ordinaire. La loi 1 Langevin, Ann. Chim. Phys. 1905, 8 série, t. V, p. 70. 2 P. Weiss, J. de Phys. 1907, 4e série, t. VI, p. 661. ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1910. 24 342 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION trouvée par l’hypothèse du champ moléculaire pour-la susceptibilité au-dessus du point de Curie ‘, est véri- fiée exactement dans des intervalles de plusieurs cen- taines de degrés par les expériences de Curie et par des mesures inédites. Les valeurs de la discontinuité de la chaleur spécifique au point de Curie calculée d’après Les données magnétiques et observées ont été trouvées concordantes. Mais d’autres expériences s’ac- cordent moins bien avec la théorie. La fig. 1, dans laquelle a été représentée en trait plein la courbe (a) théorique de la variation de l’aimantation à saturation en fonction de la température avec les points donnés par l'expérience pour la magnétite contient aussi la courbe (b) analogue trouvée expérimentalement pour le nickel *. Elle a été dessinée à une échelle telle que la concordance soit aussi bonne que possible au point de Curie 8. On voit que, contrairement à ce qui se passe pour la magnétite, ici l’écart entre la théorie et l'expérience .se manifeste progressivement dans toute l’étendue de la courbe. Le fer et le cobalt se compor- tent à peu prés comme le nickel. Dans cet état de cause, le champ moléculaire prend le caractère d’une hypothèse de travail, les succès partiels garantissant qu’elle contient une part de vérité et les discordances indiquant la voie dans laquelle il convient de recher- ! C’est ainsi que nous appellerons dans ce travail la tempére- ture de perte du ferromagnétisme spontané. Il n’y a là aucune contradiction avec l’idée de température de transformation forc- tion du champ énoncée par Curie, la température de perte dv ferromagnétisme spontané étant celle que l’on détermine en fai- sant tendre le champ vers zéro. ? D’après des expériences préliminaires. Les mesures définiti- ves à haute température sont en voie d'exécution. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 343 cher les retouches ou les généralisations conservant ce qu'elle a d’essentiel. Il ne semble pas que les remaniements puissent s'attaquer au rôle de l’énergie cinétique, s’opposant à l’orientation par le champ, ou à l’emploi fait de la loi de répartition de Maxwell-Boltzmann. Outre le carac- tère fondamental de ces notions, la facilité avec laquelle elles représentent la susceptibilité inverse- ment proportionnelle à la température absolue des paramagnétiques, l’une des lois les mieux établies par l'expérience pour un certain nombre de corps, impose leur conservation. H. du Bois et Honda viennent de montrer, il est vrai, dans un remarquable travail sur l’aimantation des corps simples, résumé dans une note récente ‘, que cette dépendance thermique de la sus- ceptibilité n’est pas générale et qu’il se rencontre aussi le paramagnétisme indépendant de la température ou ! Acad. Amsterdam, janvier 1910, p. 666. 344 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION croissant avec elle. Loin d'imposer le rejet de ces notions, l’expérience vient ici rappeler qu’elles ne contiennent pas tous les éléments du magnétisme. Il reste à réviser notamment l'hypothèse de Langevin de l’invariabilité, ou de la quasi-invariabilité, du moment magnétique de la molécule et celle de la nature des actions mutuelles exprimées jusqu’à présent par le champ moléculaire. Or, pour le contrôle de l’une et l’autre hypothèse, les recherches à très basses tempé- ratures sont particulièrement précieuses, car ce n’est qu'au zéro absolu que, le raccourci provoqué par l'agitation thermique ayant disparu, l'intensité d’aiman- tation donne directement la somme de ces moments magnétiques moléculaires, et c’est aussi aux basses températures qu’on doit s'attendre à trouver les actions mutuelles les plus vives, par suite de l'extrême réduction des distances moléculaires. b) Ferromagnétiques. — Nous nous sommes donc proposé de continuer les courbes de variation de l’ai- mantation à saturation, pour les trois métaux ferroma- gnétiques et la magnétite, jusque dans le voisinage du zéro absolu. En employant les méthodes et disposi- tifs ‘ appropriés aux mesures de longue durée aux températures constantes, accessibles par l’hydrogène liquide nous avons pu opérer à 20°,4 K. par l’ébulli- tion dans le voisinage de la pression atmosphérique et à 14°,0 K. par la congélation *. Ces quelques degrés 1 H. Kamerlingh Onnes, Communic. Physical. Labor., 1906. 2? La lettre K (Kelvin) indique la température absolue. La réduction à l’échelle thermodynamique est faite au moyen des isothermes de l’hélium aux basses températures. Voir Kamer- lingh Onnes, Physical Labor, n° 102 b; Leiden, 1908. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 349 séparant la température de l'observation du zéro absolu sont une fraction si petite de l'intervalle du zéro absolu au point de Curie qui, même pour le ni- ckel, compte environ 648 degrés que, en égard à lal- lure des courbes, la valeur de l’aimantation à satura- tion au zéro absolu peut être considérée comme déterminée. Ceci sous la réserve que le phénomène ne prend pas une physionomie nouvelle dans l'intervalle d’extrapolation. L'objet de la mesure étant l’aimantation à saturation, il semblait indiqué d’observer l’aimantation dans les champs élevés en déterminant la loi d'approche. Mais la méthode que nous avons choisie pour les mesures magnétiques et qui consiste à mesurer le couple maxi- mum exercé sur un ellipsoide de la substance par un champ d'orientation variable (voir $ 2), se prêtait moins bien à cette détermination de la loi d'approche pour des raisons qui seront exposées, qu'à la compa- raison des aimantations que prend une substance à diverses températures pour une même valeur du champ. Les renseignements sur la loi d'approche ont donc été demandés à une étude indépendante ‘. Elle a donné, pour les écarts entre les aimantations dans un champ de 10.000 gauss et la valeur limite : Pourilefonts CRUE: 0,08 pour cent x utnickelee 2.5: sbié 0.1 » » cobalt à l’état doux 1,1 » » la magnétite ........ 0,19 » Pour ces substances, le cobalt excepté, la loi d’ap- proche est hyperbolique, de sorte qu’à 20.000 gauss, ! P. Weiss, Archives des Sc. phys. et nat., 1910, 4° pér., t. XXIX, p. 175; et J. de Phys., 1910, 4° série, t. IX, p. 378. 346 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION champ atteint dans nos expériences, ces écarts sont réduits de moitié. Les séries de mesures à champ variable faites par la méthode de lellipsoïde à basse température et à la température ordinaire ont permis non de contrôler la loi d'approche, mais de montrer qu'elle n’est pas essentiellement différente aux deux températures et qu'il ne se manifeste pas, comme on aurait pu le supposer, aux basses températures, une dureté magnétique extrême provenant du blocage des molécules les unes par les autres. Procédant par mesures relatives, on a donc comparé, pour plusieurs valeurs élevées du champ, l’aimanta- tion à la température ordinaire et à basse température et constaté que ce rapport est sensiblement indépen- dant du champ. On a trouvé ainsi pour le rapport entre l'intensité d’aimantation à 20°,3 K. et à la tempéra- ture ordinaire, la correction de la dilatation entre les deux températures n’étant pas faite. Pour le nickel (17°,3).... 1,0548 » 7 MCr(20 ) 41 0210 » la magnétite (15°,5). 1,0569 Le nombre entre parenthèses précise la température ordinaire. Il est dit au $ 5 pourquoi l'expérience n’a pas abouti pour le cobalt. L’exactitude probable de ces résultats est difficile à évaluer. La technique expérimentale, telle qu’elle a été élaborée dans tous ses détails, permettrait d’at- teindre une précision de un mnillième ou même plus grande. Mais, en présence des perturbations qui se sont manifestées pour le cobalt, il serait imprudent, semble-t-il, d'affirmer, pour la magnétite surtout, une AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 347 exactitude supérieure à 0,5 ‘/,, bien que les indices qui ont fait suspecter les mesures sur le cobalt aient presque totalement fait défaut pour les autres corps et que le cobalt, par l’ensemble de ses propriétés et notamment par son extrême dureté magnétique, occupe nettement une place à part. En mettant en évidence ces causes d'incertitude, nos expériences montrent la marche à suivre pour arriver, quand on le voudra, à nne plus haute précision. La précision actuelle est d’ailleurs suffisante dans bien des cas. Pour le fer et la magnétite, des mesures ont été fai- tes jusqu'à 14°,0 K. La variation de l’aimantation de 20°,3 K. à 14°,0 K. esttrop faible pour être exprimée numériquement avec certitude. Ces expériences éten- dent donc seulement jusqu'à 14°,0 K. l'intervalle de température dans lequel l’abaissement de l'énergie cinétique et le rapprochement des molécules ne provo- que aucun phénomène nouveau. Les parties nouvelles des courbes du nickel et de la magnétite sont figurées en pointillé dans la fig. 4. Le cas de la magnétite est particulièrement intéres- sant par la concordance exacte de la théorie et de l’expérience dans la plus grande partie de l'intervalle du zéro absolu au point de Curie et l’écart qui se mani- feste aux basses températures seulement. La théorie donne en effet pour le rapport des aimantations 1,139 au lieu de 1,057 donné ci-dessus. Cette divergence est appuyée par des expériences antérieures faites sur quatre échantillons de magnétite différents, deux provenant de cristaux naturels, le troisième d’un cristal naturel refondu et le quatrième de magnétite artificielle, qui ont donné pour le rapport 348 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION de l’aimantation dans la neige carbonique — 79° C. et à la température ordinaire : 1,033 Température ordinaire 16°,0 1,042 23°,2 1,043 24°,0 1,037 21°,5 Moyenne 1,039 21°.2 alors que la théorie donne, pour le même intervalle de température : 1.053 Il semble donc qu’il y ait analogie avec les phéno- mènes de la compressibilité et de la dilatation thermi- ques pour lesquels la théorie de van der Waals, et la loi des états correspondants se vérifient bien en général dans le voisinage du point critique, tandis qu'aux faibles valeurs de la température réduite la molécule et les lois d’attraction schématisées ne s'adaptent plus suffisamment aux faits et les propriétés individuelles des molécules réelles se manifestent. L'hypothèse de l’invariabilité fondamentale de lPai- mant moléculaire aurait reçu un appui particulière- ment décisif si, comme cela peut être suggéré par les intensités à saturation régulièrement espacées des trois métaux, il y avait des rapports simples entre les moments magnétiques des atomes. Le tableau suivant : Coef. d'amplific. Satur. spéc. Moment de Salur. spécif. à très basse à très basse Masse atom. l'atome- aux temp. ( ) températ. températ. ou 1/s moléc. gramme Nisaes0064,6. (477000 «024:0548 1:57:6:4b8,7 3381 GorxH102e (17%), 44:01 163,6. .59 9650 Fete tete 1(20":) A0. 221 62 96 12410 2 FeO*. 90,75(15,8) 1.057 95,9:, 77,33 7417 dans lequel les nombres de la premiére colonne sont AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 349 empruntés à un travail déjà cité ‘ et ou l'accroissement relatif pour le cobalt a été estimé par analogie avec le fer et le nickel montre qu’il n’en est rien *. Mais, bien entendu, si dans ce cas la démonstration de la signification primordiale du moment magnétique de la molécule nous échappe, rien n’autorise une conclusion contraire. Nous sommes donc disposés à conserver l'hypothèse de l’invariabilité au moins approximative de l’atome magnétique en fonction de la température. Il y avait en effet des raisons pour la mettre en question aux très basses températures en admettant même qu'elle soit prouvée dans les autres circonstances. La résistance électrique des métaux, la phosphorescence des sulfures, l’absorp- tion de la lumière par les sels des terres rares avec ou sans champ magnétique, tous ces phénoménes ont aux très basses températures, des propriétés que l’on peut essayer d'expliquer en y faisant intervenir les for- ces exercées par la matière pondérable sur les élec- trons; ces forces jouent un rôle prépondérant quand la température tombe à celle de l’hydrogène liquide. On peut leur attribuer en particulier l’importante diminu- tion du nombre des électrons conduisant le courant électrique dans les métaux qui sont en quelque sorte gelés sur les atomes par l’abaissement de la tempéra- ture. ‘. On aurait pu imaginer que les mouvements des 1 P. Weiss, Arch. des Sc. phys. et nat. etJ. de Phys., 1910. 2 La correction de la dilatation thermique ne modifiera pas sensiblement les rapports des nombres de la dernière colonne. 3 Cf. H. Kamerlingh Onnes, Communic. Physical Labor., Suppl. - n° 9, p. 27; Leiden, 1904; et P. Lenard, H. Kamerlingh Onnes and W.-E. Pauli, id., n° 111, p. 3, note 2; Leiden, 1909. 350 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION: électrons du magnétisme, invariables ou à peu près aux autres températures, commençassent, eux aussi, à subir des changements importants au bas de l'échelle thermométrique. Mais puisque rien dans nos résultats n’invite à faire cette hypothèse, on sera tenté plutôt de conclure que les électrons du magnétisme sont diffé- rents de ceux qui produisent les autres phénomènes. c) Vanadium, chrome, manganèse. — On s’est demandé souvent s’il y a une différence de propriétés irréductible entre les métaux ferromagnétiques de la famille du fer et les métaux paramagnétiques de la même famille ou s’il suffirait d’abaisser suffisamment la température de ces derniers pour atteindre un point de Curie situé très bas. Ch.-Ed. Guillaume ‘ dit à pro- pos des alliages de Mn, Al, Cu et de Mn, Sn, Cu de Heusler qui sont ferromagnétiques : la raison peut en être trouvée dans le fait que l’aluminium ou l'étain, combinés avec le manganèse, métal du groupe magné- tique relèvent sa température de transformation, située très bas, conformément à une hypothèse formulée déjà par Faraday. On constate en effet que Al et Sn relèvent les points de fusion de plusieurs alliages qu'ils forment avec d’autres métaux (séries Al-Au, AÏ-Sb, Na- Sn), et semblent posséder, d’une façon tout à fait générale, la propriété de relever les températures de transformation. Nous devions donc aous attendre à trouver pour le vanadium, le chrome et le manganèse à trés basse température, soit des phénomènes ferromagnétiques (non-proportionnalité de l’aimantation au champ, satu- ration, hystérèse), soit un paramagnétisme considéra- * Actes dela Soc. helvét. des sc. nat., 1907, vol. I, p. 88. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 391 blement amplifié conformément à la loi de Curie. A la température de l’hydrogène solide, la susceptibilité devait être, d’après cette loi, environ 20 fois plus forte qu’à la température ordinaire ‘. Nous n'avions pas, en effet, connaissance des résultats publiés depuis par H. du Bois et Honda * desquels il résulte que le parama- gnétisme inversement proportionnel à la température absolue n’est qu’un des cas possibles. Pour se faire une idée de l’ordre de grandeur des phénomènes attendus, on peut imaginer que le fer y paramagnéti- que continue à exister à 14° K. avec la même cons- tante de Curie (produit de la susceptibilité spécifique par la température absolue). On trouve alors, pour son aimantation dans un champ de 20.000 gauss, environ 400. Gebhardt * a déterminé récemment la susceptibi- lité du manganèse à la température ordinaire et trouve K — 322. 10° (densité 6,4). Le même calcul donne pour ce corps dans les mêmes conditions une intensité d’aimantation égale à 434. Et, comme l'appareil dont nous nous sommes servi prend des déviations propor- tionnelles au carré de l’aimantation, on trouverait des 1 Une supposition analogue a été le point de départ de recher- ches faites par H. Kamerlingh Onnes et A. Perrier, en relation étroite avec le présent travail. H. Kamerlingh Onnes et A. Per- rier, Communic. Physical Laboratory. N° 116, p. 1; Leiden 1910. En se servant de la méthode du couple maximum et de celle de l’ascension hydrostatique on a déterminé l’aimantation de l’oxygène liquide à diverses températures et celle de loxygène solide aux températures de l’ébullition et de la solidification de l'hydrogène. L’accroissement de l’aimantation aux basses tempé- ratures a été trouvée très grande, bien qu’inférieure à celle qui était attendue ; la courbe de variation thermique indique un écart caractérisé de la loi de Curie. ? H. du Bois et Honda, Loc. cit. 3 Gebhardt, Inaug. Dissert. Marburg, 1909. 392 RECHERCHES SUR L'’AIMANTATION déviations 18 fois, pour le fer y, et, dans le cas du manganèse, 160 fois plus petites que celle donnée par le fer à la température ordinaire, qui était de 400 cen- timètres, c’est-à-dire très aisément observables. Oren mettant successivement dans l’appareil des ellipsoïdes grossièrement taillés dans du vanadium de Moissan, du chrome et du manganêse de Goldschmidt, on n’a pas observé les changements attendus. La déviation est restée, dans tous les cas, à la tempéra- ture de l'hydrogène liquide sous pression atmosphéri- que et à celle de sa solidification, ce qu’elle était à la température ordinaire, c’est-à-dire les quelques dixié- mes de millimêtre dus au magnétisme propre du sup- port. Il n’y avait donc pas de ferromagnétisme, et il était nécessaire de choisir, pour ces corps, entre les deux hypothèses suivantes : ou ces corps présentaient un paramagnétisme d’un type nouveau ou ils étaient diamagnétiques comme le cuivre dont la plupart des sels sont paramagnétiques. Le travail de du Bois et Honda, dans lequel ces trois métaux figurent parmi ceux qui ont un paramagnétisme constant ou croissant avec la température, montre que c’est la première supposition qui est exacte. L'exemple du cuivre nous a fait considérer l’autre hypothèse comme plausible. On pouvait penser en effet que le paramagnétisme, généralement attribué au manganèse métallique, est le résultat de la présence de ses oxydes fortement magnétiques ou de petites quantités de fer. Pour met- tre cette hypothèse à l’épreuve, nous avons préparé du manganèse très pur en partant du chlorure pur de Merck vérifié sans fer, que nous avons électrolysé avec une cathode de mercure distillé et une anode de pla- AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 353 tine rhodié à 40 °/, qui n’est pas attaquée par lion : chlore. L'amalgame ainsi obtenu a été décomposé par la chaleur dans un courant d'hydrogène pur et sec. On obtient ainsi une poudre grise, aggiomérée sous forme d’un bâtonnet assez résistant quand l’amalgame a été moulé dans un tube de verre. Ce bâtonnet a été trouvé paramagnétique. Il en a été de même pour un tube de verre rempli de manganèse pulvérulent. Ce même manganèse a ensuite été fondu au four électrique à résistance dans une nacelle en magnésie et dans une atmosphère d'hydrogène. On a obtenu ainsi un lingot recouvert d’une croûte légèrement ox7y- dée. Aprés avoir reconnu qu'il était impossible de tailler le métal avec de la poudre de quartz dont il à exactement la dureté et ne pouvant employer l’émeri, magnétique, on l’a débarrassé de sa croûte impure en le tournant sous forme d’un petit cylindre avec un outil en diamant. Ce cylindre a manifesté des propriétés ferromagnéti- ques. La fig. 2 donne un cycle d’hystérèse de cette substance. La valeur maxima de l’aimantation spécifi- que & est environ 400 fois plus faible que celle du fer et le champ coercitif est de 670 gauss, c’est-à-dire environ dix fois plus fort que celui d’un bon acier à aimants permanents. Cette étrange substance semble en outre avoir des propriétés magnéto-cristallines mar- quées. Entre les pôles d’un aimant le barreau était for- tement attiré par les pôles tout en se plaçant perpen- diculairement au champ. Le même manganèse, également pur, peut donc exister sous deux états : paramagnétique et ferroma- 394 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION ‘ gnétique. On peut déduire des expériences de Geb- hardt une susceptibilité spécifique environ cinq fois plus forte que celle de du Bois. Si la poudre de man- ganèse de Gebhardt n’était pas impure ou oxydée, il se pourrait donc qu’il y eût deux états paramagnéti- ques. | | | —- | Z= | | | | | | | Î | 2,5 | il (Fig. 2 Quant au ferromagnétisme du manganèse, il a déjà été observé par Seckelson ‘ sur du manganèse électro- lytique déposé, à la température de 100”, du chlorure sur un fil de platine et sur un lingot préparé par Bun- ! Seckelson, Wied. Ann., 1899, t. LX VII, p. 37. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 399 sen à partir du fluorure. Les observations assez vagues qu'il donne sur son aimantation ne semblent pas incompatibles avec nos mesures. Nous avons contrôlé l’absence de magnétisme intense dans le vanadium, le chrome et le manganèse à basse température par une expérience plus directe. On a mis les ellipsoïdes des trois substances dans un tube Dewar étroit sans argenture placé lui-même dans un deuxième tube Dewar destiné à recevoir de Pair liquide et l’on a cherché à quelle distance ils étaient attirés du fond du vase aux pôles de l’aimant. Cette expérience a été faite avec les tubes Dewar vides et dans hydrogène liquide. On a trouvé ainsi : à la température ordinaire dans l'hydrogène Pour le vanadium.. pas d'attraction OR AT comme à la » manganèse. attraction à 6 à 8 mm. - UT température » chrome: 4). » à 12 mm. NAT, < ordinaire » chrome: b). » à 60 mm. Le chrome b, qui contient probablement une pail- lette de fer, a été rejeté. température ordinaire dans l'hydrogène (attiré presque depuis Cristal de sulfate ferreux. attract. à 25 mm. | le socle de l'amant. Ainsi la faible aimantation des trois métaux a été trouvée sensiblement invariable, tandis que le sulfate de fer a manifesté un accroissement énorme des pro- priétés magnétiques. Cette expérience est bien faite pour montrer la dif- férence caractéristique des deux groupes de corps et est un exemple typique de la portée que peuvent avoir les expériences les plus simples dans la région inex- plorée des très basses températures. (A suivre.) LA GLACIATION DES MERS les conditions de son développement et les faits ODSETTÉS PAR E. v. DRYGALSKI Conférence faite à la 2° assemblée générale de la Société helvétique des Sciences naturelles à Bâle, le 7 septembre 1910 (Traduit de l'allemand). La glaciation dont les continents ont été autrelois l’objet a donné lieu à de nombreuses publications. On l’a reconnue d’abord à ses effets, puis on en a donné l’explication d’après l’étude des glaciers et des masses de glace polaires. Les termes de glaciers, inlandeis, époque glaciaire, sont trop connus pour qu’il soit né- cessaire de les définir. Nous ne sommes actuellement pas encore renseignés d’une façon bien précise sur les causes fondamentales d’une époque glaciaire, mais nous savons cependant que l'existence de pays élevés et étendus se rattache à son développement. Ce n’est que là que des glaciers peuvent se former et que, par leur réunion, le pays est sabmergé par la glace; il se forme ainsi un énlandeis. Il a été publié récemment des re- cherches sur l'influence des roches sur la glaciation. Cependant on n’a pas encore tranché la question de savoir si les roches ont une action plus rapide les unes que les autres ou si les différences dans les vitesses de glaciation ne sont dues qu'aux différentes formes qu’elles présentent. Quoiqu'il en soit, l’existence et LA GLACIATION DES MERS. 000 l'influence d’une période glaciaire des continents nous sont connues dans leurs grandes lignes. Il n’en est pas de même pour la glaciation des mers, et la cause principale en est que nous ne pou- vons jamais observer, ou du moins très rarement, les effets d’une époque glaciaire sur le fond même de la mer. C’est ainsi que nous parlons de la glaciation des fjords profonds de la Norvège, de la mer du Nord, de la mer Baltique, du détroit de Davis ou de la baie de Baffin ou même encore des mers antarctiques, bien plutôt parce que l’on a trouvé, ou présumé trouver, des formations glaciaires sur les deux rives de ces mers, que parce que nous connaissons quelque chose de positif sur leur glaciation. La glaciation des mers est une notion que nous proposons pour expliquer la glaciation des continents, et nous attribuons à la première les mêmes règles et conditions de période glaciaire qu’à la se- conde, parce que nous les trouvons sur les deux rives d’une mer, et que, par exemple, pour la mer Bal- tique, nous trouvons des formations glaciaires analo- gues en Scandinavie et dans l'Allemagne du Nord. Cependant une période glaciaire doit avoir des effets tout différents sur mer que sur terre, parce que la glace flotte sur l’eau et ne glisse pas sur le fond de la mer. Il n’y a que sur les mers peu profondes que la glaciation totale peut avoir lieu pour autant que l’eau soit refoulée. Mais lorsque la profondeur atteint les ‘/, ou les ‘/, de l'épaisseur de la couche de glace, la glace est soulevée par l’eau et surnage. En général, la glace est alors rompue, elle perd sa cohésion et se divise en icebergs. Il s’ensuit que toute espèce d’at- taque du sol par érosion et transport fait défaut et ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1910. 25 358 LA GLACIATION DES MERS. qu’au lieu de moraines régulières, il n’y a que des amas de débris absolument irréguliers, sans qu’il puisse être question de traces ou d’impressions sur ie sol. Si, malgré ces différences, on fait l’hypothèse que les mers profondes ont été remplies de glace parce que leurs rives opposées en montrent des traces, on peut soutenir cette hypothèse à deux points de vue que je désire exposer ici : d’abord des régions qui ont été recouvertes de glace antérieurement présentent dans la règle les effets des variations de hauteur de la mer; en second lieu, on a estimé à plusieurs re- prises la puissance des masses de glace diluviennes et actuelles. Le premier point de vue permet d’en- visager souvent que les espaces occupés par les mers, malgré leur profondeur actuelle, ont été antérieure- ment le siège de courants de glace, et le second per- met, d’après l'évaluation de la puissance de la masse de glace, de considérer que les mers profondes ont été traversées sans difficulté par des courants de glace jusque sur la rive opposée. Si, par exemple, l’inlandeis du Grœnland avait 2000 m. de puissance, il pourrait s'étendre à travers une mer de 1500 m. de profondeur, et le détroit de Davis n’empêcherait nullement de faire dépendre les formations glaciaires de l'Amérique du Nord de celles du Grœænland. Mais il est probable que, même pendant la période glaciaire, cet inlandeis n’a pas eu cette épaisseur, et les intéressantes observations de M. de Quervain sont en faveur de cette probabilité. L’inlan- deis de l'Antarctique, qui aujourd’hui encore est plus considérable que le plus grand des inlandeis de la pé- riode glaciaire, n’a actuellement que 200 m. d'épaisseur LA GLACIATION DES MERS. 399 environ au Gaussberg, et n’en avait probablement pas beaucoup plus à l’époque glaciaire. Il est par conséquent absolument impossible que cet inlandeis ait pu traverser autrefois les océans profonds qui l'entourent, atteindre les continents du Sud et y exercer une influence quel- conque. Il faut mème écarter l’idée que les fjords de Scandinavie aient Jamais pu être traversés par les in- landeis à l’époque glaciaire, s'ils avaient alors la même profondeur qu'aujourd'hui, en sorte que si les arêtes extérieures des roches sont aplanies et polies, cela ne peut avoir été dû qu’à des changements de niveau. Les hypothèses sur la glaciation des mers sont donc faites sous réserve, ainsi que leur mise en paral- lèle avec les formations glaciaires qu’on trouve sur les deux rives. Il parait donc intéressant de savoir com- ment une mer se congêle réellement, et comment la glace s’y comporte ; c’est pourquoi je voudrais donner ici le résultat de quelques expériences fäites dans les régions polaires et qui, peut-être, pourront par la suite être étendues par généralisation à nos mers. La glace des mers polaires se compose de glace de terre et de glace de mer; la glace de terre provient des glaciers et des masses d’inlandeis des régions polaires, pour le Nord presque exclusivement du Grœnland, pour le Sud du continent antarctique ; la glace de mer se forme sur la mer même. Au début, ces deux sortes de glaces se distinguent par leur forme et leur structure : en ce qui concerne la forme, la glace de terre forme des icebergs, la glace de mer des glaçons (Schollen); en ce qui concerne la structure, la première est granu- leuse, parce qu'elle provient de neige, la seconde est formée de feuillets, parce qu’elle est due à la congéla- 360 LA GLACIATION DES MERS. tion de l’eau de mer. Cependant ces différences dispa- raissent bientôt: en effet, les glaçons (Schollen) sont accumulés les uns sur les autres et forment de petits monticules comme la glace de terre. Les glaçons se chargent de neige, ce qui augmente leur volume; ils deviennent par cette raison granuleux tout comme la glace de terre. Il faudra donc beaucoup de soin pour dis- tinguer si de la glace d’un certain âge rencontrée sur la mer est de la glace de terre ou de la glace de mer. On peut facilement expliquer la présence plus ou moins abondante de ces deux sortes de glace dans les mers par le fait que dans le Sud la glace de terre et la glace de mer sont toujours mélangées, tandis que dans les mers du Nord la glace de mer est de beaucoup prépondérante, et que ce n’est ici que sur les côtes du Grœnland qu’elle est mélangée à de la glace de terre. Ceci provient naturellement de la répartition des continents et des océans dans les deux hémisphères: au Sud on a partout rencontré la terre où que ce soit qu'on s’avançât; c’est pourquoi l’on y est entouré de toutes parts par de la glace de terre qui flotte à la surface de l’eau. Au Nord, il n’y a qu’au Grœnland qu’il se forme de grands icebergs qui tiennent dans la mer ; tous les autres continents polai- res du Nord sont pour ainsi dire sans action à cet égard. C’est pourquoi la glace de mer est prépondé- rante dans les parages polaires septentrionaux, à l'exception des côtes du Grœænland. Je ne parlerai pas des limites des glaces polaires, dans la mer; elles varient avec les courants et les vents, et dépendent de la distance des continents po- laires, mais ces limites ont une position moyenne telle LA GLACIATION DES MERS. 361 qu'elle est figurée dans nos atlas. J’ai remarqué cet été, au cours d’un voyage au Spitzberg, que les limites au Nord sont plus précises qu’au Sud, ce qui doit être en relation avec la pénétration de courants chauds jus- qu'aux glaces nord-polaires. La glace sud-polaire est entourée sur une grande largeur de courants froids dans lesquels des blocs détachés de glace peuvent se main- tenir plus longtemps. C’est pourquoi l’on doit rencon- trer dans les mers polaires du Sud des étendues de glace plus considérables et plus éloignées du pôle que dans celles du Nord, et la limite de la glace au Sud est moins précise qu’au Nord. Les dimensions verticales, les épaisseurs de la glace polaire sont plus importantes que les dimensions hori- zontales pour ce qui concerne la glaciation d'espaces oc- cupés par les mers, car c’est de cette épaisseur que dé- pend la possibilité de la glaciation complète d’une mer. On s’est fait beaucoup d’idées fausses sur ces épaisseurs, soit sur l’étendue en profondeur de la glace. C’est ainsi que l’on a cru autrefois que les icebergs se formaient dans la mer en partant de glaçons qui augmentaient tou- jours par la congélation de l’eau et par la neige qui les chargeait. Il est vrai que, dans ce cas, il n’y aurait pas lieu de considérer une limite de profondeur, et l’on se représentait autrefois qu’une mer froide pouvait se glacifier entièrement par la transformation des gla- cons en icebergs et par la croissance de ceux-ci. Tel n’est cependant pas le cas. Il est vrai que des blocs de glace peuvent se former dans la mer, en particulier par des amas de neige qui se glacifient ou par des ava- lanches de glace qui se soudent de nouveau les unes aux autres. Cependant, ces formations, quelque im- 302 LA GLACIATION DES MERS. portantes qu’elles soient, n’atteindront jamais les di- mensions de grands icebergs, car les amas de neige ont comme base la surface gelée de la mer ; ils se forment à l’abri des icebergs qui y sont enfermés et ne peuvent donc atteindre au maximum que les dimensions de la partie de l’iceberg qui dépasse le niveau de l’eau, c’est- à-dire leur partie la moins considérable; d’autre part, les avalanches de glace sont dues à un morcellement des icebergs et n’en constituent, elles aussi, qu’une partie. Ces deux sortes de blocs auront donc toujours des dimensions beaucoup inférieures à celles des véritables icebergs. Mais les grands icebergs qui viennent de terre ne croissent pas en hauteur, comme j'ai pu m'en assu- rer, une fois qu’ils sont dans la mer. Cela tient à leur position libre au milieu des glaçons qui sont moins élevés, ce qui ne permet pas à la neige de s’ac- cumuler à leur surface à cause de la violence du vent. L'inlandeis antarctique, lors de notre voyage, présentait jusqu'à son bord extérieur une crois- sance de l’épaisseur due à la neige, ce qui n’était plus le cas des icebergs qui, grâce aux amas de neige, étaient renforcés latéralement, mais n’acqué- raient pas d'épaisseur plus grande; leur puissance était donc tout au plus celle qu’ils possédaient aupara- vant dans l’inlandeis. Mais cette épaisseur n’atteint pas le sous-sol de la mer, car autrement l'iceberg n'aurait pu se former. On sait, en effet, qu’il se sépare de l’in- landeis là où celui-ci, lorsqu'il s’avance dans la mer, perd le contact avec le sous-sol. C’est ainsi qu'il ne peut être question d’une glaciation de la mer par les icebergs et leur développement. Ils flottent et n’attei- LA GLACIATION DES MERS. 363 gnent pas le fond ; ils ne peuvent donc pas remplir complétement une mer, et les petits blocs qui nais- sent à l’abri des grands ou qui se forment par leur rupture, le peuvent encore moins. Une autre question, à laquelle il faut aussi répondre négativement, est celle-ci: Une mer peut-elle se gla- cifier par la croissance des glacons? Les glacons crois- sent par le gel et par la neige qui s’y dépose. Le gel seul ne peut donner naissance en une année qu'à des glaçons de 2 m. d'épaisseur au plus. Au cours du se- cond hiver, ils croissent encore, mais plus lentement, et plus lentement encore au cours du troisième. Les dimensions maximales qu’un glaçon peut acquérir par le vel sont difficiles à fixer ; elles ne doivent cependant pas dépasser 3 à 4 m. La croissance des glaçons par les dé- pôts de neige est plus importante ; contrairement à ce qui se passe pour les icebergs, cette croissance a lieu sur tous les côtés, parce que les glaçons ne sont ni si élevés ni si exposés que les icebergs et que la neige y peut adhérer plus facilement et aussi parce que leur surface n’est jamais unie, de telle sorte que la neige qui y est poussée trouve toujours à s’y coller. Les glaçons peuvent donc croître davantage par les amas de neige que par le gel. La croissance ne se pro- duit pas d’une façon régulière, parce que la neige ne tombe pas réguliérement, et que le vent, une fois qu’elle est tombée, y crée des rides et des sillons. C’est ainsi qu'il se forme des vagues de neige et des dunes nommées «sastrugi» de grandeurs et de formes Îles plus diverses. Sur le champ de glace dans lequel notre vaisseau allemand le Gauss resta bloqué pendant pres- que une année entière, elles avaient toutes la direction 364 LA GLACIATION DES MERS. Est-Ouest, la même que celle du vent dominant : leur épaisseur variait beaucoup et celle du champ de glace variait ainsi entre 6 m. et 20 m. Un champ de glace dû à des amas ne doit pas pouvoir croître beaucoup plus de cette façon; en tous cas, son épais- seur reste toujours beaucoup inférieure à celle des icebergs et il n’est absolument pas possible qu’une mer soit entièrement glacifiée de cette façon. Ce n’est que tout près de terre, sur le versant nord du Gauss- berg que j'ai constaté que la glace des amas attei- gnait jusqu’au sol de la mer; il ne s'agissait là ce- pendant que de profondeurs de quelques mètres. Dans les eaux plus profondes, la croissance de ces amas est limitée par le fait que la glace fond par-dessous, au contact de l’eau, lorsqu'ils croissent par-dessus et que par conséquent leur charge augmente et qu'ils s’enfoncent. J’ai pu faire à ce sujet quelques observa- tions que je n’ai pas encore entièrement mises au net, mais qui ont montré, entre autres, que les parties inférieures de la glace des glaçons se séparent les unes des autres latéralement d'autant plus que la glace s’en- fonce davantage. La pression hydrostatique, qui croît en même temps que la profondeur à laquelle la glace plonge, les disloque, comme on l’observe dans les parties inférieures d’un glacier. La limite de la crois- sance des glaçons, qui n’est donc pas seulement due à la fusion, mais aussi à ces dislocations de la surface : inférieure, est donc vite atteinte, en sorte que les glaçons ne peuvent gagner une épaisseur suffisante pour pou- voir être prise en considération pour la glaciation com- plète d’une mer. Il en est de même pour la banquise qui se forme par pression, c’est-à-dire par épaississe- ment mécanique des glaçons. LA GLACIATION DES MERS. 365 Si malgré cela il y a actuellement des espaces occu- pés par la mer entièrement glacifiés, et s’il s’en est trouvé autrefois, cela provient de refoulements qui sont dus ou bien à la configuration géographique du pays ou bien au relief du fond de la mer. Le premier mode de formation à été reconnu sur la côte orientale du Grœnland. L’inlandeis y pénètre dans la mer par beaucoup de fiords et y forme ses ice- bergs. Ceux-ci par endroits ne peuvent aller plus loin, à cause des iles qui sont situées en face de la côte et qui les retiennent. C’est ainsi que petit à petit, l’espace tout entier situé entre les iles et le bord des inlandeis est rempli d’icebergs et qu'il se forme des ac- cumulations d’icebergs qui sont absolument semblables à l’inlandeis et peuvent être considérés comme des in- landeis flottants. On trouve aussi dans le Sud des forma- tions de ce genre. Les terrasses de glace décrites par 0. Nordenskiôld sur la côte Est de la terre de Graham se rattachent à cette formation, et c’est de cette manière que l’on peut concevoir la glaciation com- plète des fiords profonds de la Norvège qui a eu lieu autrefois. Le second mode de glaciation de la mer provient du relief du fond de la mer. Il a été découvert par expédition allemande au Pôle Sud au nord du Gauss- berg et décrit par moi-même comme schelfeis de l’Ant- arctique au Gaussberg ". Le nom de schelfeis a été choisi parce que cette formation ne peut avoir lieu que dans des mers peu profondes comme celles que l’on ren- contre sur les schelfs continentaux. Ce mode de gla- ! Sitzungsb. d. k. Bayer. Akad. d. Wissensch. Math. phys. KI. 1910, 9. Abh. 366 LA GLACIATION DES MERS. ciation se forme là où le schelf", c’est-à-dire la portion du plateau continental qui est submergée par la mer, n’a pas une inclinaison régulière entre la côte et le talus extérieur plus raide, mais remonte et redescend. C’est ainsi que le schelf du continent antarctique des- cend depuis le bord de linlandeis près du Gaussberg où sa profondeur à 200 mètres jusqu'à 600 mètres pour plonger alors brusquement jusqu’à 2000 ou 3000 mètres. Mais il a de nombreux hauts-fonds qui n’ont guère plus de 100 mètres de profondeur, de telle sorte que les icebergs qui se séparent de l’inlandeis à 200 mètres de profondeur y échouent. Nous avons trouvé plusieurs groupes d’icebergs pour lesquels on pouvait voir, d’après les sondages, qu'ils étaient fixés, et d’autres pour lesquels c’était la forme de la glace qui permettait d'en reconnaître la position immobile. Tout autour flottaient des icebergs et des banquises. Ces icebergs, isolés ou en groupes fixes, agissent comme des piliers qui protègent les masses de glace flottantes et les arrêtent. La banquise qui entourait l’hivernage de notre vaisseau fut fixée de cette façon pendant près d’une année, si fermement qu’il nous fut possible d'exécuter sur elle les mesures géophysiques les plus délicates, comme des mesures de la pesanteur et que notre libération après une longue année d’em- prisonnement nous paraissait fort improbable. Ce n’est en effet que grâce à des circonstances extérieures et par hasard qu’il fut possible de nous échapper. Je connaissais dans le voisinage immédiat de notre hiver- nage des banquises qui étaient restées fixées des années et des dizaines d'années ; elles formaient corps avec les * « Schelf », socle continental, terrasse littorale immergée. LA GLACIATION DES MERS. 367 icebergs au nord du Gaussberg, constituant un complexe de schelfeis de 100 km. de long sur 60 km. de large au moins, soit un espace de 6000 km. carrés. Une glaciation de cette nature flotte par consé- quent et n’est fixée que par quelques points. Ceux- ci seuls reposent sur une base solide; tout le reste monte et descend avec les flots et la marée: On recon- naît les points fixes à ce qu'ils sont entourés de fentes qui restent ouvertes parce que les masses de glace flot- tantes montent et descendent le long des parties immo- biles. Il reste toujours un peu d’eau autour des piliers et c’est ainsi que se forme, petit à petit, auteur d’eux, ce qu'on appelle le « pied de glace ». Ces mouvements de la plus grande partie du schel- feis, qui sont si réguliers qu’on les sent à peine, sont verticaux. Les mouvements horizontaux manquent par contre presque totalement. Le schelfeis est fixé à sa place. Ce n’est que là où elle présente des parties plus élevées sur lesquelles le vent a plus de prise et que là où de nouveaux icebergs arrivent de l’inlandeis que l’on observe de petits déplacements horizontaux. Il s’ensuit des fentes et des soulèévements, les 1oross des Russes. Il est intéressant de constater que, dans le schelfeis du Gaussberg, des banquises et des icebergs étaient par places unis si étroitement que des fentes traversaient l’iceberg et la banquise sans modifier leur direction. Les refoulements peuvent parfois occasionner des soulêvements réguliers des banquises du schelfeis. Ces toross sont parfois si relevés qu'ils atteignent la hauteur des petits icebergs et qu'il est difficile de les en distinguer. Il y a beaucoup à dire encore sur la forme et la 368 LA GLACIATION DES MERS. manière d’être de ce schelfeis, mais cela m’entraine- rait trop loin. Je ne voudrais mentionner encore que la transformation de ses formes due à l’action de l’air. Comme le schelfeis flotte et ne s'écoule pas, il n’a ni la forme ni la structure des glaciers ; il n’a par con- séquent ni fentes ni bandes bleues et généralement pas non plus de couches stratifiées. Les icebergs ont bien eu ces structures au début, puisqu'ils proviennent d’in landeis en mouvement; mais ces structures ne se dé- veloppent pas, puisque le mouvement a cessé dans le schelfeis; elles se perdent en partie, comme c’est le cas pour les fentes. Le schelfeis est une masse morte qui ne doit plus sa forme et sa structure comme le glacier aux forces intérieures du mouvement propre, mais qui ne la doit qu'aux forces extérieures, dont la principale est le vent. Il n’y a presque pas d’eau météorique sous le climat de l’antarctique et l’on ne rencontre par consé- séquent pas ou presque pas les formes que fait naître Peau. R Le vent donne naissance à deux types principaux, aussi bien pour les icebergs que pour les banquises du schelfeis, que je distinguerai en glace bleue (Blaueis) et glace tendre (Mürbeis). Le blaueis se rencontre près de la côte jusqu’à 50 à 60 km. de distance. Le mürbeis se trouve dès la frontière extérieure du blaueis aussi loin que le schelfeis s'étend. Tous deux se produisent aux dépens de glace fraiche, soit d’icebergs récemment formés ou de banquises récemment congelées. Tous deux s’en distinguent par leurs formes plus arrondies par l’action des agents atmosphériques auxquels ils sont exposés sans changer de place. Tous deux se mé- langent en un type que je nommerai le blaumürbeis, LA GLACIATION DES MERS. 369 qui se trouve là où le blaueis parvient à des distances de la côte où en général il se forme du mürbeis. La diffé- rence de leur structure est due à la différence d’action des agents atmosphériques. Je crois que le blaueis se forme dans le voisinage des côtes principalement par évaporation sous un vent sec, tandis que le mürbeis est dû à une attaque sous un vent humide. Les vents sont relativement plus sees et plus forts dans le voisi- nage des côtes qu'au large, et c’est de là que provien- nent leurs effets différents. Pour ces deux sortes de glaces, les angles et les arêtes des icebergs et des ban- . quises nouvellement formés tendent à être arrondis par la caresse du vent. Les icebergs de blaueis deviennent avec le temps des dômes à pentes douces et à contours arrondis sur lesquels on monte facilement. Souvent un côté est resté à pic, mais n'a plus la forme d’une paroi d’in- landeis ; ses angles et ses arêtes sont arrondis. J'ai vu des murs de ce genre à toutes les expositions sans orientation dans la direction. Leur surface est absolu- ment polie, de telle sorte que la neige ne peut y adhérer. Ailleurs sont des entonnoirs dont les bords sont polis aussi. Souvent l’on rencontre des crevasses, mais jamais leurs parois ne sont à pic. Chaque pente est adoucie, chaque arête est arrondie. Les icebergs de blaueis semblent être les centres d’icebergs en formation dans lesquels les parties proéminantes, où des fentes s’entrouvraient, ont été rongées par l’ab- lation ; il n’est resté que les parties intérieures que les fentes n’atteignaient pas. C’est à ce fait qu'est due la couleur bleue de cette glace; elle est plus dense et plus pauvre d’air que la glace superficielle fraiche, 370 LA GLACIATION DES MERS. comme c’est le cas pour toutes les glaces provenant de la profondeur d’un inlandeis. Il se forme aussi de la glace bleue dans la glace des banquises. En effet à 5 ou 10 km. des côtes, les angles et les arêtes de la glace de banquise déjà ancienne étaient arrondis et présentaient des cavités remplies ou applanies comme c’est le cas pour le blaueis. Les formes du mürbeis sont très variables. Tandis que pour le blaueis les aspérités sont toutes effacées par les agents atmosphériques, ceux-ci les accentuent . au contraire pour le mürbeis. Les fentes sont élargies, les crevasses approfondies et les canaux qui donnent pas- sage à l’air forment des trous par la rupture des cloi- sons qui les séparent. C’est ainsi que le mürbeis n’a pas des formes onduleuses, mais accidentées et décou- pées. Les angles et les arêtes sont moins aigus que dans les icebergs fraîchement formés, mais ils sont moins arrondis que dans le blaueis. Les surfaces ne sont pas unies; elles sont rugueuses et poreuses, en sorte qu’elles retiennent la neige, qui se transforme en glace en formant de nouvelles aspérités en sorte que les formes de mürbeis sont compliquées. Ce sont des icebergs et des banquises en désagrégation dont les formes et les structures sont ainsi très variées. Il y aurait beaucoup à dire encore sur ce sujet, mais cela me mênerait trop loin. Le nombre des icebergs diminue pour les deux types (mürbeis et blaueis) à mesure que l’on s’éloigne des côtes, en même temps que le mürbeis remplace le blaueis lorsqu'on chemine vers le Nord; en même temps les glaçons du schelfeis augmentent. Il est évident que puisque les icebergs prennent naissance à partir de l’inlandeis, LA GLACIATION DES MERS. 371 vers la côte, c’est là qu’ils doivent être en plus grand nombre. Cependant, on trouve par places, et loin au Nord, des icebergs en grand nombre dans le schelfeis. C’est ainsi qu’au milieu de notre complexe de schelfeis qui emprisonnait le Gauss les icebergs se touchaient tous, qu'ils empiétaient souvent les uns sur les autres bien que la distance à la côte fût de 50 km. Entre deux se trouvaient des glaçons de banquise serrés et redressés. Le tout formait un mélange confus dans lequel il était difficile de distinguer les icebergs et les fragments de banquise qui parfois étaient encore reliés par des amas de neige. On avait l’impression d’un amalgame com- pliqué de glace de terre et de glace de mer. Les icebergs, dans la partie ouest de notre com- plexe de schelfeis étaient encore plus serrés. Cette partie se composait d’une accumulation d'icebergs, formés de blaueis du côté sud, de mürbeis dn côté nord et si serrés que lon croyait voir un véritable inlandeis flottant. Mais grâce à d'anciennes lignes de rupture et à des crevasses, dont les formes différaient beaucoup de celles de l’inlandeis, il était facile de se rendre compte qu'il ne s'agissait pas d’un inlandeis véritable, mais d’une accumulation d’icebergs. L’exa- men de la surface montrait également qu'il s’agissait de masses qui s'étaient rencontrées et soudées. Cette glace, à laquelle j'ai donné le nom de Volleis constitue la glaciation de la mer la plus complète que j'aie vue. Il était facile de reconnaître qu’elle flottait, car elle était reliée aux banquises qui l’entou- raient et dont elle n’était séparée ni par des fentes ni par un pied de glace (Eisfuss). Le volleis et la ban- 312 LA GLACIATION DES MERS. quise subissaient les mêmes mouvements verticaux. Mais d’après la configuration généraie du fond de la mer de cette région, il faut admettre que ce volleis est soutenu par des pilliers, soit par des icebergs qui reposent sur des aspérités. Sous leur influence il se produit donc ici une glaciation continue et étendue de la mer, généra- lement flottante, ressemblant encore à un inlandeis. Il est à présumer que ce volleis a subi les mêmes in- fluences extérieures qu’un inlandeis. Il s’est détaché de l’inlandeis, mais n’a pas été disloqué bien qu'il flottàt. S'il se meut, il est certain qu'il peut transporter et déposer sur le sol de la mer les pierres qu'il char- riait, comme c’est le cas pour un inlandeis. Les îlots et falaises qui le retiennent ne sont pas dans le courant d'écoulement de linlandeis, mais par l'effet du relou- lement, ils sont usés et polis. Comme l’inlandeis ve- nanant du Sud forme toujours de nouveaux icebergs, ceux-ci repoussent le volleis et le forcent à aller dans la direction du Nord : c’est un mouvement de trans- lation passive. C’est de cette manière que les falaises de Scandi- navie ont pu être érodées et polies, bien que les fiords fussent assez profonds pour que la glace qui arrivait de terre y perdit pied. Les falaises constituaient les piliers qui retenaient la glace flottante. On voit par là que la glace flottante peut avoir des effets d’érosion et de transport analogues à ceux de la glace qui s’écoule. Ces effets se produisent lorsque la glaciation de la mer est si dense et si épaisse qu’elle touche le fond par places. Mais quant à leur forme et à leur état, ces effets sont autres que ceux de la glace de terre. Ces effets ne pourront d’ailleurs se produire LA GLACIATION DES MERS. 319 que dans le schelf et seulement en connexion avec des formations de glace sur la terre. Ce n’est que dans ces mers que les hauts-fonds se trouvent assez près de la surface pour retenir les icebergs, et il n’y a que les formations de glace terrestre qui fournissent des blocs assez grands pour être ainsi échoués et former des piliers. L’épaisseur des glaçons est si faible, qu’ils ne trouveraient leur point d'arrêt que dans des mers très peu profondes. Une glaciation complète de mers profondes reste donc impossible. En effet les glaçons qui se forment encore à leur surface ne croissent pas au delà de limites restreintes et les icebergs provenant de glace terres- tre ne trouvent aucun point d'arrêt dans ces mers profondes, si ce n’est vers quelques îles océaniques qui sont trop éloignées les unes des autres pour pouvoir former des piliers et retenir de grands agrégats de glace. Les mers profondes ne peuvent donc se glacifier qu’à leur surface et jamais avec homogénité, car la glace qui se forme est bientôt brisée par les mouve- ments de l’océan comme par les courants et les vagues. La profondeur de la mer met donc une limite aux effets de la glace; plus la glace est épaisse, plus cette limite recule, et comme les icebergs sont toujours plus épais que les glacons et que les icebergs proviennent de l’inlandeis, les glaciations les plus importantes des mers se produisent aussi en dépendance de l’inlandeis. Mais comme la profondeur de la mer croît le plus sou- vent très rapidement, cette limite dépasse à peine le schelf. Même dans la mer polaire du nord, où toutes les conditions sont favorables au développement de la glace, celle-ci ne forme au delà du schelf qu’une ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1910. 26 374 LA GLACIATION DES MERS. couche superficielle très mince, suffisante pour arrêter l’effort de l’homme, mais faible si on la compare à la puissance et aux dimensions de la mer. Dans la mer polaire du Sud, la glace domine davantage, parce que cette mer entoure un continent qui lui fournit de toutes parts des icebergs. Autrefois il n’en à pas été autrement. Le grand développement de l’époque glaciaire se rapportait aux continents et ne concernait les océans qu’aussi loin que les glaciations provenant de la terre pouvaient s'étendre. C’est ainsi que les fiords de Norvège furent traversés par la glace, parce qu'ils présentaient des points d’arrêt, la mer du Nord et la mer Baltique parce qu’elles étaient peu profondes de même peut-être pour les détroits de Davis et de Baffin. Mais les mers profondes qui entourent le continent antarctique ne furent ni franchies par le courant de l’inlandeis ni tra- versées par les glaces. L’Antarctis forme pour lui-même et par lui-même depuis les temps les plus reculés ses «normes propres», et ce n’est qu’en nous reportant à l’époque paléozoïque vers la fin du carbonifère, lorsque les mers profondes qui aujourd’hui entourent l’Antarctis n’existaient peut-être pas encore, que nous pouvons concevoir une glaciation de l’Océan antarctique jus- qu'aux continents du Sud, car à cette époque aussi il y a eu une période glaciaire. A l’époque glaciaire diluvienne, les profondeurs de la mer avaient les mêmes valeurs qu'aujourd'hui, si l’on admet que les proportions actuelles des continents et des océans datent de l’époque tertiaire. CONSERVATION DES GRÉLONS ÉTUDE DE LEUR MICROSTRUCTURE M. Boris WEINBERG Jusqu'à ces derniers temps, l’étude de la micros- tructure des grêlons, en été, était très difficile sinon impossible. J’ai conçu l’idée de construire un appareil pour la conservation des grêlons jusqu’à l'hiver. Cet appareil (fig. 4) consiste en trois cylindres coaxiaux ; Fig. 1. l’espace intérieur est destiné aux grêlons, dans l’espace intermédiaire on met un mélange de glace et de sul- 376 CONSERVATION DES GRÉLONS fate de cuivre (approximativement dans la proportion qui correspondrait à l’eutectique, {— —1°,6) et l’es- pace extérieur sert pour la glace et forme une sorte de manteau-protecteur. Pendant les étés de 1908 et 1909 je n’ai eu qu'une seule fois la chance de voir grèler: c'était le 2/45 août 1909 en mer, pendant mon trajet d’Aland à Saint- Pétersbourg. La grêle dura environ 3 minutes, les grê- lons étaient très petits (de 2 à 3 mm. de diamètre), mais néamoins J'ai eu le temps de recueillir de 200 à 300 gr. et de les mettre dans les cylindres en verre contenant (pour empêcher la congélation des grêions) un mélange — en parties égales — de benzol et de toluol que je supposais avoir la même densité que les grêlons, mais quise trouva plus léger. Ces grêlons furent ensuite transportés à Tomsk (Sibérie) et puis — en décembre — à Moscou, au XIF** congrès des na- turalistes et médecins russes. Cela prouve pleinement la possibilité de la conservation et du transport des grêlons. Mon essai montra aussi qu'il serait préférable de conserver quelques dizaines de grêlons, mais bien séparément l’un de l’autre, que d’en conserver un nombre beaucoup plus grand, mais congelés en partie, particulièrement dans les couches inférieures. Pour atteindre ce dernier résultat, les grêlons doivent être plongés dans un liquide ayant une densité qui ne soit qu'environ celle des grêlons, mais très visqueux (huile à cylindres, vaseline, huile de ricin"). Pour l’étude de la microstructure d’un grêlon isolé, ! Cette supposition fut pleinement vérifiée cet été (1910); J'ai transporté à Tomsk d’Anoce (Altaï, distance environ 1800 km.), dans l'huile à cylindres quelques dizaines de grêlons sans leur congélation. ET ÉTUDE DE LEUR MICROSTRUCTURE. S ÿ# M. W. Dudecki et moi en faisions une plaque mince en polissant d’abord un côté quelconque au papier à l’émeri ou en le fondant par la chaleur du doigt. Ce côté était mis sur un porte-objet et y fut fixé par la congélation, après avoir frotté pendant un certain temps l’autre côté du porte-objet avec le doigt. L'autre côté du grêlon était ensuite poli de la même facon que le premier jusqu'à ce qu’on eût atteint l'épaisseur voulue. Ces opérations furent faites à l’air libre à des températures inférieures à 0° et sont d’autant plus fa- ciles que la température est plus basse. Néanmoins nous avons trouvé qu'il est possible de polir les grê- lons dans le laboratoire à des températures ordinaires si l’on refroidit au préalable les porte-objets, le papier à l’émeri, etc., dans des vases à parois doubles conte- nant des mélanges réfrigérants. Pour l’étude optique des plaques minces nous nous servions à l’air libre d’un microscope polarisant, et au laboratoire d’une lanterne de projection. Dans ce der- nier cas (fig. 2), la plaque mince fut posée dans un vase à parois doubles et à fond double formé (pour “EŸo a # = Fig. 2. — L. Lanterne de projections. — P. Po-. larisatcur. — M. Miroir. — KR. Vase pour ré- frigératiou.— O. Objectif. — A. Analyseur. 378 CONSERVATION DES GRÉLONS, ETC. empêcher la condensation de la vapeur d’eau de l’air am- biant), par deux plaques de verre plan-parallèle ; l’es- pace entre les parois contenait un mélange de glace et de Na CI. L'image réelle de la plaque mince fut pro- jetée sur un écran ou sur une plaque photographique («autochrome »). La plupart des grêlons étaient formés d’un seul in- dividu cristallin. La même structure se manifestait chez les «grêlons artificiels» — gouttes d’eau conge- lées dans un mélange d'huile de canelle et d'huile de lin de densité correspondante. Les grêlons composés de plusieurs individus cristallins ne montraient aucune régularité ni dans la forme des surfaces des individus cristallins, ni dans les angles entre ces surfaces. ni dans les directions de leurs axes tant relativement aux directions des axes des individus cristallins voisins, que par rapport au noyau laiteux du grêlon'. Ce noyau se montrait dans les plaques minces comme un agglomérat de bulles d'air de différentes dimensions. Je serais bien heureux si ma tentative devait provo- quer des recherches du même genre et si d’autres avaient la chance de conserver ou d'étudier des grêlons plus gros ou d’une structure plus particulière que ceux recueillis par moi. À mon avis, c’est un des plus puis- sants moyens de compléter nos connaissances bien in- suffisantes sur l’origine de la grêle et sur les particu- larités de sa formation. Laboratoire de physique de l’Institut technologique de Tomsk. ! Nous avons trouvé les mêmes particularités dans les grêlons qui sont tombés le 30 maï/12 juin 1910 à Tomsk, et qui étaient tous formés de plusieurs individus cristallins. NOTE PRÉLIMINAIRE SUR QUELQUES GISEMENTS CURIEUX DE PLATINE DE L'OURAL PAR Louis DUPARC Dans une précédente communication‘, j'ai signalé la présence du platine dans les pyroxénites pour deux gisements de l’Oural étudiés par moi, à savoir celui de Barantcha (rivières qui se trouvent sur la rive droite et descendent de Sinaïa Gora), et celui de la Gussewa dont les affluents platiniféres descendent des Gussewi- Kamen. J'ai démontré que le platine qui provient des pyroxénites, a une composition généralement différente de celui renfermé dans la dunite, il est caractérisé par sa pauvreté en osmiures (0,2-0,3°/, contre À à 15°/,) et sa richesse en platine (86-90 ‘/,). Cette année, en compagnie de M. de Wolf, j'ai visité un certain nombre de gisements curieux, dont je donnerai sommairement ici la description, renvoyant pour les détails à mon tra- vail général sur les gisements platinifères, qui paraîtra dans quelques mois. 1 L. Duparc, Archives, 1908. 380 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR QUELQUES GISEMENTS CURIEUX 1. Gisement de la Kiédrowka. — Il est situé sur la Taguilskaya Datcha. La toute petite rivière Kiedrowka qui est un affluent de la Biélaya Wya, est seule plati- nifère, dans une région où toutes les autres rivières sont sans platine. Elle s’amorce, de même que les affluents droits de la Biélaya Wya, tout prés de la crête de l’Oural (ligne de partage des eaux asiatiques et européennes), dans une région formée toute entière par des quartzites et des schistes quartziteux. Dans ces conditions, la présence de platine dans les alluvions de Kiédrowka paraissait tout à fait singulière, et ces alluvions, quoique peu étendues, sont cependant assez riches. Or, un examen détaillé des lieux nous à montré que, dans le voisinage des sources de Kiédrowka et sur la rive gauche, il existe un petit ilot de pyroxénites identiques à celles de Barantcha, qui est enclavé dans les formations quartziteuses en question. C’est de ces pyroxénites que provient incontestablement le platine de Kiédrowka, et ce gisement est donc le troisième de son espèce dans l’Oural. Le platine de Kiedrowka est assez gros et présente exactement les caractères de celui de Gussewa et de Barantcha ; son analyse sera communiquée ultérieurement. 2. Le gisement de l'Obléiskaïa Kamenka. — La rivière Kamenka se trouve aussi dans la Taguilskaya- Datcha. Elle est formée par deux rivières distinctes, l’Egorowa-Kamenka et l’Obléiskaïa-Kamenka, qui se réunissent avant de se jeter dans le lac de Tschernois- totchnik. La première de ces deux rivières ne renferme pas de platine (du moins de platine industriel), la seconde est platinifère et a même été assez riche. Le bassin de la Kamenka est contigu, et directement à DE PLATINE DE L'OURAL. 381 l'Est du grand centre platinifère dunitique de Taguil (Mont-Solowieff, etc.) ; il en est séparé par une barrière de montagnes assez élevées (Bielaïa Gora Popretsch- naïa, etc.). À priori on pourrait supposer que le pla- tine de la Kamenka est venu au centre en question à une époque où la configuration topographique différait de celle d'aujourd'hui. Un examen approfondi de la région, et surtout du rapport des dunites et des pyro- xénites dans le centre dunitique, nous a permis de nous convaincre que cette hypothèse devait être défini- tivement écartée ; le platine d'Obleiskaya Kamenka est autochtone et doit, en gîte primaire, se trouver dans les roches qui forment le bassin de cette rivière. Or, celles-ci sont exclusivement des gabbros variés, plus ou moins mélanocrates, plus ou moins ouralitisés et en partie saussuritisés, des prroxénites franches, puis des roches plus ou moins dioritiques et ouralitisées, avec des alternances de facies leucocrate et mélanocrate, le premier dominant, et des variétés bréchiformes fré- quentes. Les pyroxénites percent localement au milieu des gabbros et forment des affleurements peu étendus ; les gabbros forment les montagnes qui encaissent la partie ouest et sud-ouest du bassin (Ostraïa Klam- nouchka Opaknin, etc.); quant aux roches dioritiques, elles sont développées dans la partie sud et est (Oblei, etc.). Un examen minutieux de toute la contrée nous a permis de nous convaincre que nulle part il n'existe le plus petit affleurement de dunites. L'Obleiskaya Kamenka est formée par la réunion de plusieurs petites sources qui s’amorcent en divers points du bassin : seules celles qui proviennent de la partie ouest, sont platinifères. Or, l’une de ces sources vient d’un point 382 NOTE PRÉMILINAIRE SUR QUELQUES GISEMENTS CURIEUX où affleurent les pyroxénites, et on peut donc admettre que le platine, là encore, provient des pyroxénites. Il est intéressant de constater que le Jegorowa Kamenka qui, à sa source, ravine un petit affleurement des mêmes roches, n’est pas platinifére cependant. Le platine de l’Obleiskaya Kamenka a d’ailleurs tous les caractères extérieurs de celui des pyroxénites. 3. Les tributaires platinifères du lac de Tschernois- totschnik. — La crête montagneuse qui forme la partie orientale du bassin de l’Obleiskaya-Kamenka se pro- longe sur toute la partie est du lac de Tshernoistot- schnik ; elle forme un long « ouwal » boisé qui s'élève immédiatement au-dessus de la rive, et dont l’altitude décroît progressivement en allant vers le nord. Du flanc occidental de cet ouwal descendent quelques très petites rivières qui se jettent directement dans le lac. Ce sont du sud au nord : Ipatikha, Boroundouka, Lodotschnik et Istoukha. Toutes ces rivières sont pla- tinifères, et leur platine ne peut provenir que des roches qui forment l’ouwal en question. Nous avons parcouru celui-ci dans tous les sens, et avons constaté ce qui suit : 1° Nulle part sur l’ouwal il n’existe des dunites massives ou filoniennes. 2° En un seul point situé en dehors du bassin des rivières en question ; entre Lodotschnik et Istoukha, nous avons trouvé un tout petit affleurement de roches pyroxénitiques en partie serpentinisées. 3° Tout l’ouwal (du moins la crête et le flanc occidental) est formé par des roches gabbroïques variées, souvent bréchiformes, à faciès leucocrate dominant. La conclusion qui s'impose c’est que le pla- DE PLATINE DE L'OURAL. 383 tine provient de ces roches gabbroïques. Or c’est là un phénoméne absolument insolite ; partout où dans l’Ou- ral, il existe des roches gabbroïques, celles-ci sont stériles au point de vue du platine. Le cas des tribu- taires de la rive occidentale du lac de Tschernoistotsch- nik est donc une anomalie. Peut-être peut-on l’expli- quer en admettant que dans le voisinage d’un énorme centre platinifére comme celui du Solowieff, le platine n’a pas été drainé complétement par la dunite, dernier produit de concentration magmatique, comme c’est généralement le cas, mais qu’il en reste encore loca- lement dans les roches qui forment l’auréole du massif dunitique. Ou encore peut-on supposer que le platine existait primitivement dans une roche pyroxénitique consolidée comme telle. Puis celle-ci aurait été dislo- quée et en partie fixée après un délayage préalable des minéraux réfractaires à l’assimilation, par une énorme venue feldspathique ultérieure, le mélange des deux éléments ayant fourni les roches gabbroïques observées. Le platine serait alors en quelque sorte un minéral erratique dans le nouveau produit ainsi formé. La pré- sence si fréquente dans l’ouwal indiqué de roches leucocrates bréchiformes renfermant des blocs anguleux de pyroxénite, semblerait donner un corps à cette hypothèse. 4. Le gisement de l'Omoutnaïa. — Ce dernier se trouve dans la Sysserskaya-Datcha, au sud d’Ekateri- neburg ; il rentre dans le type classique des gisements dunitiques à ceinture de pyroxénites. La rivière Omout- naïa coule sur le versant européen de l’Oural, c’est un tributaire de la Tschoussowaïa. La dunite, source pre- mière du platine, forme une trés petite ellipse, dont le 384 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR QUELQUES GISEMENTS CURIEUX grand axe est à peu près N.-0. S.-E. et qui est com- plètement circonscrite par une épaisse ceinture de pyroxénites plus ou moins riches en olivine. Celles-ci sont à leur tour encerclées par des gabbros et des roches dioritiques, de structures et de grains variés, qui sont très caractéristiques pour la plupart des gisements platiniféres (Iss, Taguil, etc.). Le platine provient exclusivement de la dunite ; il est apporté dans l’Omoutnaïa par deux petits ravins qui sont encaissés dans cette roche. Dans la partie S.-E. du massif dunitique, il existe encore trois petits ravins secs analogues, dont les sources et une partie du lit sont aussi creusés dans la dunite, et qui sont égale- ment platinifères. Les pyroxénites qui circonserivent la dunite, sont stériles ; l’'Omoutnaïa ne renferme en effet pas de platine en amont des deux petits ravins indiqués ci-dessus, dans la partie de son cours qui est entièrement encaissée dans ces roches. Il semble géné- ralement que là où la dunite apparaît dans les pyroxé- nites, elle draine à son profit tout le platine qui reste ainsi dans le dernier produit de concentration magma- tique. J'ajoute que la dunite de l’Omoutnaïa (et en partie les pyroxénites), sont traversées par d'innombrables filons leucocrates, mésocrates ou mélanocrates ; les leucocrates du type des plagiaplites, les mésocrates du type des diorites et des diorites-pegmatites à éléments souvent gigantesques, les mélanocrates du type lam- prophyrique (diorites mélanocrates, hornblendites, etc.). Les gisements dunitiques de l'Oural s’échelonnent donc du nord au sud comme suit : 1. Daneskin-Kamen DE PLATINE DE L'OURAL. 385 et rivière Solva. 2. Gladkaïa-Sopka et les rivières Tra- vianka. 3. Le Kanjakowsky avec les rivières low et Poloudniewaïa. 4. Le Koswinsky (flanc oriental) avec la rivière Kitlim et Malaïa Koswa. 5. Le Sosnowsky- Ouwal (Koswinsky flanc ouest) avec la rivière Sos- nowka. 6. Le Kamménouchki, avec les deux rivières Kamenka. 7. Le double centre de l’Iss, soit Véressowy- Ouwal et Tswetli-bor avec les rivières Pokap M. et B. Prostokischenka, Kossia, etc. et l’Iss qui les réunit toutes. 8. Le grand centre unique de Taguil (Solo- wiewsky-Kamen) avec les rivières Martian, Wyssim et Syssim. 9. Le gisement minuscule de l’'Omoutnaia. Tous ces gisements appartiennent à une longue trainée de roches basiques qui, tantôt coïncide avec la ligne de partage, tantôt se trouve à quelques kilomètres plus à l'est. 5. Les gisements de la rive gauche de la Barantcha. — La Barantcha recoit en face de Sinaïa-Gora, mais sur sa rive gauche, un affluent platinifêre appelé Orou- likha. Cette petite rivière fut même fort riche, depuis 84 ans elle est travaillée par les paysans qui en ont lavé et relavé les sables. Un peu en aval du confluent d’Oroulikha, il existe plusieurs petits lojoks secs (Sou- khoï-log par exemple) qui sont platinifères également. Toute la contrée qui forme la rive gauche de la Barantcha est relativement plate, une seule crête boisée, orientée à peu près E.-0. et appelée Magnit- naïa forme un accident topographique d’une certaine importance. Les sources d’Oroulikha comme celles des lojoks en question, sont voisines de cette crête, mais se trouvent dans un terrain plat couvert par un épais manteau d’alluvions. Le pays étant très boisé les affleu- 386 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR QUELQUES GISEMENTS, ETC. rements sont rares, néanmoins nous avons pu observer ce qui suit : L’extrémité occidentale de Magnitnaïa est formée par des pyroxénites à olivine, mais toute la crête elle-même est constituée par des gabbros de type assez uniforme. Dans les régions plates, notamment sur la Barantcha, entre le confluent d’Oroulika et de Soukhoi-log, on trouve des espèces de tilaïtes qui pas- sent latéralement aux pyroxénites. Sur le chemin qui va de l'embouchure du Soukhoï-log à Ossipo-Komissa- rowsky-priisk sur Oroulikha, on ne trouve que des gab- bros plus ou moins leucocrates ou mélanocrates, renfer- mant plus ou moins d’olivine. En montant aux sources d’Oroulikha depuis la laverie en question, les rares affleurements que l’on rencontre sont des gabbros. Nulle part dans le matériel alluvial des cours d’eau, comme aussi sur les affleurements rencontrés, nous n'avons trouvé de dunites. Il est donc probable que le platine d’Oroulikha provient des gabbros également ou des pyroxénites visibles à Magnitnaïa, mais comme le sol est très couvert, on ne saurait être absolument affirmatif, sauf en ce qui concerne la non-existence d’un massif dunitique d’une certaine importance. SUR UN PLI-FAILLE COUCHÉ DANS LA PAROI SUD DU SOUBASSEMENT DE LA POINTE DE PLATÉ Près Chedde (Haute-Savoie) PAR Edmond HITZEL Lorsqu'on parcourt la route de Chamonix, entre le Fayet et le vallon du Châtelard, et que l’on examine la muraille qui, au nord, forme le soubassement de la Pointe de Platé (2553 m.), on est frappé de la diffé- rence d'aspect que présente sa base, des deux côtés de la cime précitée ‘. A droite (est), sortant des éboulements de la crête du Dérochoir, une haute zone noirätre s’étend au-des- sus des éboulis, et vient s'arrêter brusquement sur la rive droite d’un large ravinement qui descend de la Pointe de Platé. Cette zone est constituée par les cal- caires hauteriviens. Elle est limitée, à sa partie infé- rieure, par la bande blanchâtre ou rougeâtre parfois, ! Un bon point de vue se trouve au voisinage de la borne, 37,6 km., un peu en amont de la descente des conduites forcées qui alimentent les machines des usines électrochimiques de Chedde. Le croquis joint à cette note a été pris de cet endroit. vers midi, la montagne étant ainsi éclairée de face, et sans ombres portées. NN 388 SUR UN PLI-FAILLE COUCHÉ DANS LA PAROI SUD très visible, qui, dans la région, sépare l’Hauterivien des schistes valanginiens ‘. Elle est surmontée par les calcaires urgoniens, blancs, d’une puissance un peu supérieure, séparés eux-mêmes du Sénonien blanc par la ligne sombre du Gault. Au-dessus, s’élèvent ensuite l’étage nummulitique et les couches brun noirâtre du Flysch. Ne Fr VW Ê es CE Fo LE La Pointe de Platé et son pli-faille couché, vus de la route de Cha- monix. — Légende : f Flysch; e8 Calcaires nummulitiques ; c8 Sé- nonien ; c? Gault ; Cn-m Calcaires urgoniens; c1v Calcaires hauteri- viens (noirs); cv Schistes valanginiens. À gauche de la Pointe de Platé, on ne voit qu’une muraille blanche s'étendant depuis les éboulis jusqu’au Gault. Elle présente toutefois quelques particularités dont il sera question plus loin. Il y a donc ici, pour une même hauteur de paroi qu’à l’est de la cime, absence de l’Hauterivien et augmentation considérable 1 On se trouve vers la base de l’Hauterivien. DU SOUBASSEMENT DE LA POINTE DE PLATE. 389 de puissance des calcaires blancs, dont l’épaisseur est de deux à trois fois supérieure à celle des mêmes cal- caires, à l’est. Si maintenant, l’on regarde à la base de la Pointe de Platé, on distingue facilement une bande de calcai- res blancs de 300 à 400 mètres de long, qui forme hernie dans les calcaires noirs, et dont la base arrive à la limite des éboulis. Elle est bordée, à l’est, par un repli, doublure de calcaires hauteriviens, noirs, à peu près de même aspect que ceux de la zone sus-jacente. Elle est surmontée par la bande blanche, séparatrice de l’Hauterivien et du Valanginien, et touche, à son extrémité, les marnes de ce dernier terrain. Le coin urgonien est donc en contact avec la base de l’Hauteri- vien, tandis que son extrémité et le repli d'Hauterivien sous-jacent qui le prolonge vers l’est, touchent le Valanginien. Ce coin d’Urgonien présente au-dessus, comme contre-partie, la terminaison de la bande de calcaires hauteriviens dans l’Urgonien. La boucle hau- terivienne est située dans un enfoncement et se ter- mine dans une région disloquée : elle frappe moins le regard et contraste moins avec les terrains voisins que le coin urgonien. Mais on ne peut douter que l’en- semble des boucles urgonienne et hauterivienne ne constitue un pli-faille couché, avec étirement complet du flanc médian sur la ligne de contact des boucles. Reportons-nous à l’ouest de la Pointe de Platé. Si l’on examine la partie supérieure du bel escarpement d'environ 500 mêtres de haut qui la termine de ce côté, on voit la bande de Gault se perdre dans la muraille. On la retrouvera, avec une dénivellation de 200 mêtres environ, sur la rive droite de l’étroite ravine ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1940. 27 390 SUR UN PLI-FAILLE COUCHÉ DANS LA PAROI SUD qui sépare la muraille précitée, d’une région plus basse se reliant au versant gauche du cirque inférieur de Platé. Elle se maintient à peu près au niveau des éboulis qui, au-dessus des pentes boisées, bordent la muraille formée par les escarpements supérieurs. On se trouve donc en présence d’une faille *. La région située à l’ouest du coin d’Urgonien, offre jusqu’à une grande hauteur, un aspect tourmenté dif- férant beaucoup de celui de la bande de calcaires supérieurs en contact avec le Gault. Vue des pentes au-dessus de Plaine-Joux, elle semble, comme du reste la partie située à l’ouest de la faille, composée de couches verticales, ondulées. Cette fausse stratifica- tion, due à l’élargissement des diaclases provoquées par la compression subie par les couches, produit un effet saisissant. La partie inférieure de la région porte, au niveau de la partie supérieure de l’Hauterivien de l’est, des corniches très inclinées, gazonnées, surmon- tées d’autres corniches dessinant comme des courbes de rebroussement, et dont l’une d’elles est bien visible. Enfin, au pied de la muraille, on voit affleurer les cal- caires hauteriviens qui n’ont plus la teinte noire de ceux à l’est du pli, mais une couleur grisâtre, et sem- blent continuer les couches du même terrain situées à l’ouest de la ravine à la faille. En résumé, le soubassement de la Pointe de Platé porte les traces d’un accident tectonique qui, peu important en étendue, est intéressant par sa netteté. La résultante locale du mouvement dont il dérive, se traduit par un pli-faille couché, très régulier, avec un ! Elle est portée sur l1 carte géologique, feuille n° 110 bis, Annecy (août 1894). DU SOUBASSEMENT DE LA POINTE DE PLATE. 391 léger décollement à l'extrémité est du flanc médian, qui a amené l’Urgonien et lHauterivien en contact anormal avec le Valanginien. La grande hauteur de calcaires blancs signalée à l’ouest de la cime est due, d’abord à la superposition de deux épaisseurs de ter- rain urgonien, et peut-être aussi à l’intercalation de parties du Sénonien qui recouvraient la branche d’Ur- gonien avant son plissement. Les couches de l’Eocène qui constituent la partie supérieure de la montagne ne semblent pas avoir été rompues par cet accident, car la zone de grès et de conglomérats qui forme une limite très constante à la base des calcaires compactes de l’horizon de Platé, se continue sans interruption. Le Tertiaire n’a subi qu’une forte flexion vers l’ouest. Le pli-faille couché, sous la pointe de Platé, dont nous venons de rendre compte, n’a pas, à notre con- naissance, été signalé. Il est évidemment en relation avec la faille de la grande muraille, et doit, sans doute, provenir de la même poussée qui, dans le haut vallon de Salles, au nord du col du Dérochoir, à fait apparai- tre deux couches de Gault (Necker, Maillard). De nou- velles recherches permettront probablement de jeter quelque lumière sur cette question. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE NAINT-MAURIGE PENDANT LES MOIS DE Juin, Juillet et Août 1910 (ÉTÉ 1910) OBSERVATIONS DIVERSES Juin 1910 Brouillard. — Brouillard une partie de la journée : le 1# à Savatan:; les 45, 16 et 23 à Dailly; les 44, 12, 14, 15, 16, 23 et 30 à l’Aiguille. Orages les 1, 2, 10, 22, 29 et 30. Juillet 1910 Brouillard. — Brouillard une partie de La journée : le 6 à Savatan et les 3, 19 et 20 à l’Aiguille. Fœhn : le 22 aux quatre stations. Orages les 10, 13, 16, 47 et 31 ; très violent le 47. Grêle les 47 et 31 à Daiïlly. Août 1910 Brouillard. — Brouillard une parte de la journée : le 29 à Savatan ; les 14 et 27 à Dailly; les 40, 11, 16, 23 et 27 à l’Aiguille, Orages les 11, 16 et 26. 393 1910 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE a 10) 2819N TZ .... I'0 . . Wu 10] 9TnTd Se — OT ST —_— T° (eamseur mon) HOIAN LA AINT 2810N G'OLT GT ii 1) “ur Que .…... ... ..….. ... .…. ae CCE CRC .…... és. |Pan0 .. | cp …. | 9°0 ‘9 “UUu 2819N and RS D GR. ueJeAeS OO UT .... c-9 se 'I .…. . ... ….. “. …. ss... .... ..….. OM Di. CC …... .…... .. 0'& *"wu9 *“ULUL 98I9N | om TT — AoAe'T 69 ROIS EG 30 LS 9 G (oh 2 cg a (a LF 12° G G LA) GC pd 66 €8 99 69 &s GG 0G D D © 10 41 10 © D I L LY 6G & à F9 89 1) 6 O0T | &8 OT OT | 001 | 68 OT OT | O0T | 66 OT OT F TG 8L &L | C9 DIN D © © O DM O1 N D A 4 ss 06 5 &S IS 6€ SF CT ©.:0 + IE 6 L G F 2 0 1l GE 9F G là G 69 êL F G ÿ 142 9G S 9 là Tr 19 9 9 G 0c 69 A a ra SF 1G l L 9 F9 69 F tr F 8G &9 0/0 0/0 eq |oeyears| fair QUSUR AGEN a, auua4ou uOIJBINJUS 0p auuo£our LOTO ELA ALISOINHAN É'LANOUIAH G'OI L'OT 9'OT L'êT GI O'GT & 6 L'£I l'êT 66 6°6 8 S'OT S'OT F'6 cl Atrreq Ga'cr+ [81'2ç0 F'Il+ GA & GI 6'&I c°'or 0'SI C'FI SRSTRAET —1 GG Ai = PA 1 : 10 _ ) un. . t- Lou | OI DAME ADO ORNAE AI uejeArs A " anue£ou oxueodue, AHLHNONHAE J, 69 2OL SION "et 9°cc9 L°6C9 0°6C9 L°9c9 &°0Ga 6° FG9 1'809 £ 099 L'6C9 6 099 p'&99 c°£99 & 599 1 899 £'199 1 199 S'S8c9 G°099 L'8G9 "209 OL6T NINPFAQ ra w« 8° I02 LPO: 9°GOL p'&0L £°r69 à 669 9°20L 9°GOL G'yOL C°yOL L'O0L s's0z CHU £°LOL 6 90L Fr LOL F'FOL G'00! 9°0024 9°002 L°669 S°IOL £°GOL L'yOL 6° 169 c°£69 r'969 L'1G9 F'10L I 8c9 AAA p'Aco 9'00L ‘ur "UUI Atrrea luejeaes EE euua4OU 1N93N8H AULANOUT 06 68 sè Lè 98 ce pa era da 1è 08 A GX CN 10 © = D p smmof | SIOU n 394 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1910 MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1910 Pression atmosphérique. Savatan Dailly 7 h. m. 1 h.s8. 9 h.s. Moyenne Th.m 1h.8 9 h.s. Moyenne mm. rm. mm. mm mm. Tan m Inm,. 1re décade... 700.82 699.61 700.68 700.37 656.20 655.58 656.06 625.95 2me » 704.88 704.51 705.76 705.05 659.69 659.92 660.25 659.95. Dee y 702.20 702.17 703.03 702.47 657.20 657.63 657.53 697.45 Mois.. 702.63 702.10 703.16 702.63 657.70 657.71 657.95 037.78 Température. di Savatan Th.m. 1h.s. 9 h.8. Moyenne Minim.moyen Maxim. moyen 0 o 0 o 0 0 l'e décade... +13.78 +21.1% +16.28 417.07 413.0 +24.1 2me » 12.16 16.48 14.76 14.47 11.5 18.6 3ne » 12.20 16.72 13.71 14.21 10.7 19.6 Mois.. +12.74 +18.11 +14.92 +15.25 114.7 +20.8 lre décade... +12.13 . +16.72 +12.94 4413.93 10.3 H8 6 2me » 9.75 12.65 41.27 11.22 8.7 44.0 gme » _10.22 13.48 10.57 11.42 8.1 15.9 Mois.. +10.70 +14.28 111.59 12.19 + 9.0 +16.2 Fraction de saturation en ‘, Savatan Dailly 7h. m 1h.s. TJ hs. Moyenne Th.m 1h.s 9h.s. Moyenne l'e décade... 75 47 60 61 60 &A DD 52 Zn: op 89 68 68 79 88 72 7 80 1 LIRE 80 6% 70 71 73 D7 65 65 Mois... 81 60 66 69 7 ÿ7 67 66 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly r 7h.m. The, Shs. Moyee Fh.m. Th:6. DRS. Moyemue 7h.m.1h.s. 9h.s. Moyesne ire décade... 3.6 4.4 5.1 4.4 9 1,2 2.144 3.6 5.4 5.4.1.8 2e" D 6.9 6.6 6.0 6.5 627 11, 105402 7.0 7.425867 3me » 6h 6.2 7.9 6.8 6.6 6.6 7.8 7.0 6.4 6.4 7.9 6.9 Mois.. 5.6 5.7 6.3 5.9 5:826:0 6-62 6-1 5.7 6.4 6.4 6.1 l'e décade... 2me » 3me » Mois.. balredécade.. . 2me » gme y» Mois.. l'e décade.. 2me » game » Mois... 1re décade... ?2me » 3me y Mois... lre décade . 2me » 3me » Mois.. AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE. 395 MOYENNES OÙ MOIS DE JUILLET 1910 Pression atmosphérique. Savatan Ye, Dailly 7 b. m. 1hs. 9h.s. Moyenne 7h.m 1h.s. 9h.s. Moyenne mm. mm. mm. mm. mm. mm mm. rm. 702.53 702 10 702.65 702.43 656.85 656.90 657.06 656.94 703 45 703.42 703.87 703.58 658.73 658.70 658.97 658.80 704.40 704.06 704.28 704.23 639.41 659.26 659.08 659.25 703.49 703.22 703.62 703.44 658.37 638.32 658.39 638.36 Température. A Savatan Le 7 b. m. 1h.s. 9 hn. 8. rh Minim. aie Maxim. moyen o 0 0 0 +054" :F43.66 : T 11:25 + 11.48 + 8.7 + 15.5 14.36 18.54 16.10 16.33 13:7 20.7 13.00 17.74 15.82 15.51 17:7 20.0 +12.32 +16.66 + 14.44 + 14.47 + 11.4 + 18.8 Éd e nrtrel ie e m- PES 06.99 10-25 L8.45 +856 "+ 5.7 JFALS 12.13 19-51 13.69 15 78 10.8 16.9 11.15 15.39 13.65 13.40 ES : 17.4 + 10.12 + 13.77 + 11.99 + 11.96 +. 0-1 + 45.4 Fraction de saturation en ‘/, ri Savatan . . Dailly 4 Th.m 1h.s. 9h.s. Moyenne 7 h. m. PTE 9h.s. Moyenne 90 66 81 7 84 72 75 77 84 67 75 79 79 70 6% 7! LE A Rd PEL 65 30 55 7 | 83 6ù 74 74 76 6% 65 68 Nébulosité. Lavey 5 Savatan Dailly £ Ahem. Th.s. JS. Moyeme Th.m. ihss. Oh8. Moyenne 7h.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 4:0 6.6, 7.1 -6:9 1268 A sezs 4-5 12: 6%e7-9 78 66-6:k 7.2 :6-6 6274 6:12: #7a6e 1-0 6.2 6.427. 6:7 K.6 4.7 4.5 4.6 4.9 5.4 4.3 4.8 4.7 5.1 5.1 5.0 5.9 5.8 6.2 6.0 6.4 6.3 6.4 6.4 6.1 6.0 6.7 6.3 1910 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 396 DEL CI O'I . . ‘0 tele 20 leg OC 9'SI Doc Q T'6I ue c'Z log ie c°F .. | g'e Gti 9° SE DC T'I DÉRD D °C CODE ar role gs | ze CO 2'F Hits 9° Joe PF AO D e € sacre ge …. | o'e O1 M0 G GRO à °F Sato 20 “oc e*0 boda F'II DT He g"IT 50/00 Cp donoic C°E2 SÉ De ‘I | 6-0 F00 0 Z'I2 atido L'Fe 166 F'& ... lp'e 5:80 "el tie el ‘19 ‘ut *w9 ‘ut o319N omId 9810N | omIq a — TT a. — OTIMSTV Attreœ — — —_—— (oemsout 1noqueg) HOIHN LH HINTA EC SCALE PEN AP PEE NL CAD CN NN ON D LE 2 IEEE D NET ME D D RD PC SEE I ME NE NN CRIE 7 OI AE ED 2 ND VAE ER er | G'erel FAAMITST UE £'91r'9 109 | 89 122 96° TIt | Lr'pl+ [96 809 /rr'60L LU Fa | 698 D | NTETC NOIR OIMINOTMINO: 88 T'?1t g'ott & 809 C'eOL ÀT£ TM ARE A DE TOME 4 & T OL OL 0O'ST 8'LT 0'6Ga Fr SOL [08 “era GT un GRO 6 9 6 9G 08 S'el T ST 0669 6 £0L ES TÆ Ca É RE ES & £ LF LA LORS 6 GT T'8c9 G'e0L 83 au UFR GE F2 Re) Ne DER & 0 LG 69 £'OT O'EL 6669 8 COL ILà PA ET ROUE CAT 8 6 8 69 L & 6 C'êT F'8c9 p YOL |9à Velo za 0 Pc | 5 SA) & 6 & F9 09 OMTIT 6 PI L°LG9 9'e0L ca nan Dr. À rh ec 4 G F 09 69 96 F'el 8 099 TI 902 ra He tINOHET rs SORT OHROTAIROIMINCZ 96 F6 G'IT 9°669 )'COL Isa SR UM Sn el Et ei a & & ZX LL LA LES L'6G9 I £60L |ea Fe SE WE Fu à I I 0 GE ag 0 SI &'8I &'199 G'90L I RAR OËS ge || Traifr OT | OI | OL À 06 rs Sail G'FI 8099 £& 902 10 à A RE 70e al al (6 OT | 8 08 98 ra Sr c°099 6 FOL GI M UN cc en IST 8 6 8 08 06 O'&T g'CT y 6G9 0‘ ÿy0LZ SI ee **" | Soul 9 12 9 L9 9L & AT (22 0 LC9 COTON ré (0) + se me è £ 4 GG F9 9 9I 6°6 1° 9G9 F669 OT ET Ne “y Pr è G F SF 09 6 ST G'8I 0° 2C9 6°00L GT | À 2 F6 Vs" à & & è LG 99 & GT Cal F°099 à SOZ FI par ETES MA CRE 6 Le J2 89 69 G'êl G°CT 0° 199 OLD CA ONCE A de Crea Co ECS) ENT Cyr |c'eco | 901 Ve OU IMONS te MOT OT | 6 6 68 18 T'êI ATIT AAC) 6° €OL IT 17 [88 Ar OS G G F IL £L (NA G'FTI T°2G9 G'IOZL [OI 5 HE 2 À Ti: è G I 19 29 T'êT G'FI g'aça 8'10Z2 6 GE ( Fe F0 6 8 8 88 1072 PU & IT 6-GG9 6'I0Z 1ÏS bat + lag L'or | or |orise | c | es 9°s 9"2c9 | & I0L LL 12 ae MG EAT OT | OX | OI | 98 26 FL & 6 8°LG9 8 &0L 19 LE C0 CCE) or G0 6 Si 6 08 98 0'L 6'6 L'099 £'z20Z |c ce. | ‘er . 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CZ OI ze rte L'GT Soc p'0 ctoc c‘0% Joe c'e FA 9°c "19 "um oSIoN | OImIq OTIMSTV *u9 mme mr 9810N *UIU re er OUR G'ST “AO 707 More CA ÈEE ERR | F'OI | 3°9 “19 *wur 9810N | omIq — Se, uejeAeS se. | o'z CHOC BrCICE" lp | 20 No Si a ex Liz [2 gel [oo " |oeoiloc le clsrLo |co [elelt 16s ct 0°G [SG |8°p | L9 69 6 | OI 68 | 6L 6 Q LS ès L Jl &s 6L L G G 6€ 69 9 9 007 | SL OM HT> … ND HO N © Q 10 TD Ke 10 DOUEREENNDODOOODSHONE 1 HE À —— "© 2 — —— ——— — — — (e9mseu anogneq) GODIN LH HINT GG 69 99 c9 OZ &9 O8 &L 96 6G 19 9G LA GF 0G 6G Th T= 00 00 00 2 =H 10 GO © O D H © M D MO M D © HD EN EN LO > 1O > 00 D bc # L'ha 6G 6G ou 99 69 CT RES Live SL OT £e Fe CCE I Q6 F6 .…… 0G Q9 .... PL [Ne] ‘19 “ui 0/0 0/0 o810N | omyg À Giro lummes| fouer nn. D euua4ou Lone uO1JE1NJE8 op OACT euuo£ou UOUOBIT ALISOTAAAN | ‘LHNOUVA O0. 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Moyenne mm. mm. mm. mm, mm. mimi. mm. mm. 1re décade... 702.02 701.66 702 17 701.95 657.22 656.95 657.10 657.09 ee a 707.38 706.99 707.47 707.28 662 30 662.43 663.19 662 64 “le 105 49 705.49 706.09 705.59 660.56 660.71 660.89 660.72 Mois.. 704.98 704 7% 705.27 705.00 660.04 660 05 660.41 660.17 Température. ET Savatan 7 h. m. TRES 9 h.s. Moyenne Minim.moyen Maxim. moyen Le o Le [e] [0] 0 lre décade ... +11.96 415.90 +13.20 413.69 Hi +18.8 2° » 15.08 21.0% 18.68 18.27 14.4 23: 2 ES CE Es 15-76-1573 126 19.4 Mois.. +13.66 418.13 +15.88 +15 89 712.7 +20.4 Ég ca Dailly du th lre décade.., + 9.88 +12.86 10.95 +11.00 + 8.3 +14.6 2 da 13130: 18.03 15.93 15.70 12.4 19.8 da ds 11.78 +14.68 12.24 12.90 9.8 16.3 Mois.. +11.60 #15.17 12.79 H3.19 +10.1 +16.9 Fraction de saturation en ‘/, . Savatan _ Daily.) #2 2 Th.m 1h.s. 9h.s. Moyenne Th.m 4h.8. 9h.s. Moyenne l'e décade... 81 66 7: 75 74 68 76 73 Dr 75 D7 6h) 62 69 d0 50 56 D "PR 73 69 65 69 71 70 70 70 Mois.. 76 64 65 69 71 63 66 67 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly lre décade ... 2me » gme » Mois... RÉ Th.m.1h.s. 9h.s. Moyenne RE — | ET 7h.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 5.4 6.6 66 62 J-3 20e 5.9 6.552961 TUE qe rm tes 7h.m. 1h.s8. 9h.s. Moyenne 99 0.4 [D:1, 0.3 9541 9.9 2-9 9-1 5.8 6.6 6.3 6.3 A LR SOS ML 2.5 9.6 2.7 9.6 8.1 8.5 8.1 8.9 L.9 5.1 4.8 4.8 L.8 56 5.3 5.3 h.9 5.5 4.7 5.0 QUATRE-VINGT-TREIZIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURBLLES Réunie à Bâle du 4 au 7? septembre 1910 COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE du 6 septembre 1910 Président : M. le prof. Fr. Ficurer, vice-président (Bâle). Secrétaire: M. le prof. L. Peer (Lausanne). Ed. Schær. Répartition de l’acide cyanhydrique et des saponines dans les végétaux. — A. Haller. L’alcoolyse de quelques éthers- sels. — Le même. Nouveau mode de formation des acides tri- alcoylacétiques. — J. Schmid. Progrès réalisés dans le domaine des colorants rouges de développement et en particulier dans le groupe du rosanthrène. — A. Conzetti. Nouvelles réactions des aldéhydes aromatiques. — W. Ostwald. Sur la nomenclature chi- mique. — E. Wedekind. Hydrure de zirconium.— A. Pictet. Nou- velle méthode de préparation des bases isoquinoliques. — A.Werner. Formule stéréochimique des cobaltiaques. — E. Briner. Action chimique de la pression et faux équilibres chimiques. — G. Baume. Quelques essais métallographiques. — F.-L. Perrot. Courbes de fusibilité des mélanges gazeux ; combinaisons du gaz ammoniac avec l’oxyde de méthyle et l’alcool méthylique. — W.-J. Müller. Solubilité du picrate de B-naphtol. — D. Reichinstein. Phéno- mènes de fatigue et de repos dans les cellules produisant le cou- rant. — J. Piccard. Les colorants quinoniques les plus simples. La séance est ouverte par un discours de bienvenue que M. le prof. R. Nierzki adresse aux membres et aux hôtes. * 400 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. Sur la proposition du comité, la Société décide de dé- cerner un prix de 200 fr. à M. Alphonse GAMs, en récom- pense de ses remarquables recherches sur la synthèse de la papavérine. Cette distinction est accordée sous la ré- serve que M. Gams poursuivra ses études. Les comptes de l’année 1909-1910, présentés par le trésorier, sont adoptés. | Communications scientifiques M. le prof. Ed. SCHAER (Strasbourg). — Sur la réparti- tion de l'acide cyanhydrique et des saponines dans les végé- taux. Une étude simultanée de la provenance de l’acide cyan- hydrique et des saponines dans les végétaux peut être faite à deux points de vue. En effet, en faisant abstraction de la possibilité de certaines conditions et tout en réser- vant la question de la provenance de ces substances, on constate une analogie frappante dans leur répartition dans le règne végétal, où leur présence n'a été reconnue que dans la seconde moitié du siècle dernier. On indique, en ce qui concerne l'acide cyanhydrique, la grande importance de la participation que prend ce composé à la synthèse des corps protéiques dans la plante; il faut mentionner à ce sujet les travaux de Latham, Gui- gnard et Treub. Selon l’idée encore hypothétique de ce dernier, la formation de l’acide cyanhydrique dépendrait de celle des hydrates de carbone et de la présence dans le sol de combinaisons inorganiques azotées. L’acide cyan- hydrique devrait alors être considéré comme la première combinaison organique azotée qui se forme dans les plan- tes, bien qu'il ne soit pas décelable chez la plupart d’entre elles: mais dans bien des cas il s'y retrouve à l’état de glucosides. Ces glucosides sont plus ou moins stables et plus ou moins facilement saponifiés par les enzymes qui les ac- compagnent; ce n'est qu'exceptionnellement qu'ils ne sont pas accompagnés d’enzymes. Dans la règle, ces glucosides donnent, comme produits SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 401 de saponification, à côté de l’acide cyanhydrique, des hexoses et de l’aldéhyde benzoïque. Suivant de nouvelles observations (chez les Euphorbiacées, Papilionacées, Li- nées), au lieu de l’aldéhyde benzoïque ils donnent des cé- tones grasses ou aromatiques. L'acide cyanhydrique se trouve sous la forme de composés complexes dans 40 fa- milles, dont les principales sont les Rosacées, Papilio- nacées, Rixacées, Graminées et Euphorbiacées. Les saponines,' qui existent dans environ 70 familles (principalement dans les Caryophillacées, Sapindacées, Légumineuses, Pimulacées et Rosacées), ont été recher- chées, d’une part à cause de leurs propriétés physiques, d'autre part pour leurs propriétés physiologiques; parmi les premières on peut citer la faculté qu’elles ont de s’é- mulsioner et d’écumer, parmi les secondes leur utilisation dans le traitement des maladies de la peau et comme ex- pectorants. Comme exemple de la présence simultanée et remar- quable des composés cyanhydriques et des saponines, on peut citer 20 familles végétales (Aracées, Graminées, Ro- sacées, Sapindacées, etc.). M. le prof. A. HALLER (Paris). — Alcoolyse de quelques éthers-sels dérivés des alcools et des phénols, par MM. A. Haller et Bechamp. Les phénomènes d’hydrolyse que provoquent les acides étendus sur certains composés comme les éthers-sels, les bioses, les trioses, les glucosides, etc., sont bien con- nus. On sait, d'autre part, d’après les recherches de M. Ost- wald, qu’en opérant dans les mêmes conditions de tem- pérature et de concentration, la vitesse avec laquelle se produisent les dédoublements n’est pas la même pour tous les acides. Le même savant à montré que le pouvoir catalytique des solutions acides est approximativement proportionnel à leur conductivité spécifique. Si au milieu eau acide, dans lequel on opère quand il 402 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. s’agit d'effectuer une hydrolyse, on substitue un milieu alcool acide (méthylique, éthylique, propylique, etc.), on observe un dédoublement du même genre ; seulement, au lieu de l’eau HOH, c’est un alcool ROH qui intervient dans la réaction : R.CO*R'+R"OH=R . CO?R”+R'OH Hâtons-nous d'ajouter que l'allure du phénomène dé- pend de la nature de l’éther-sel el aussi de celle de l’al- cool qu’on fait agir sur lui. Dans une série de recherches déjà publiées‘, l’un de nous a montré que suivant les conditions dans lesquelles on opère, tous les glycérides sont susceptibles d’être dé- doublés en éthers-sels et glycérine, quand on les chauffe avec les alcools méthylique, éthylique, propylique, etc., renfermant seulement 1.5 °/ d'acide chlorhydrique*. CSH:(OCOR )* + 3CH°OH = C'HS(OH)* + 3RCO?CH* Quand le glycéride est soluble dans l'alcool, l’alcoolyse s'effectue très rapidement à chaud. Dans le cas contraire on peut la favoriser en dissolvant le corps gras dans un mélange de benzine ou d’éther et d'alcool acidulé. On sépare facilement les éthers-sels formés de la glycé- rine en traitant le mélange par de l’eau saturée de sel, séparant la partie éthérée, séchant et rectifiant. Comme l’a montré M. L. Henry, l’acétate de glycol se prête au même dédoublement lorsqu'on le chauffe avec de l'alcool méthylique acidulé. Les recherches qui font l’objet de cette communication ont trait à quelques éthers-sels d’alcools monoatomiques et de phénols monoatomiques. Parmi les premiers, nous avons choisi l'acétate et le benzoate de bornéol. Chauffés avec de l’alcool méthylique renfermant 1.5 °/o d'HCI, ces deux éthers se scindent nettement en bornéol et respectivement en acétate et benzoate de méthyle. 1 Comptes rendus, t. CXLIII, p. 657 et 503. 2 L’acide phénylsulfonique se comporte comme l’acide chlor- hydrique. SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 403 En employant 19.5 d'acétate de bornéol et 50 gr. d’al- cool méthylique acidulé et chauffant huit heures, on à ob- tenu 45 gr. de bornéol au lieu de 15.5 qu’exige la théorie. La séparation de l’alcool campholique du benzoate de méthyle est plus pénible, mais on a nettement pu isoler le bornéol de l’éther-sel qui l’imprégnait. Parmi les éthers- sels phénoliques mis à l’étude nous avons choisi : Les formiate, acétate et benzoate de phényle, Les salicylates de phényle(salol) et de 8-naphtyle(bétol), L’acide acéto-salicylique ou aspirine. Les trois premiers éthers, chauffés avec de l'alcool mé- thylique acidulé, se sont scindés quantitalivement en phé- nol et formiate, acétate et benzoate de méthyle. Après avoir traité par l’eau et séparé la partie insoluble, on ad- ditionne celle-ci de soude caustique qui dissout le phénol et laisse intact l’éther-sel, qu'on décante. Les quantités de phénol trouvées répondent pour ainsi dire à la théorie. En ce qui concerne le salol et le bétol, ils fournissent également dans les mêmes conditions du salicylate de méthyle, ainsi que du phénol et du 8-naphtol, qu’on sépare par distillation fractionnée dans le vide. Nous devons ajou- ter qu'avec ces éthers-sels l’alcoolyse est beaucoup plus longue à se produire qu'avec les éthers-sels phénoliques. Elle exige au moins quinze heures de chauffe à l’ébullition pour être totale. Quant à l’aspirine ou acide acéto-salicylique, elle four- nit nettement de l’acétate de méthyle et de l'acide salicy- lique, ainsi que du salicylate de méthyle. La réaction peut se traduire : ca) CHOC. + HO -C'H< CCE + CH*CO:CHE COOH COOCH* PCR SE 0 COR OH CRE ECO Si la totalité de l'acide n’a pas été transformée en sali- cylate de méthyle, cela tient à ce que la vitesse de l’alcoo- lyse de l'acide acétylé est supérieure à celle de l’éthérifi- cation de l'acide salicylique par l’alcool méthylique. Il est probable que si l’on continuait à chauffer le mélange avec 404 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. un excès d'alcool acidulé, on arriverait à une éthérifica- tion totale. Nous continuons ces recherches d’alcoolyse et cherchons notamment à nous rendre compte de ce qui se passe avec les glucosides et les bioses et trioses. MM. A. HALLER et Ed. BAUER (Paris). — Sur un nouveau mode de formation des acides trialcoylacétiques. — L'un de nous : a montré, il y a quelques années, qu'il était possible de remplacer, dans certaines cétones cycliques saturées, jusqu'à quatre atomes d'hydrogène par des radicaux alcoo- liques, quand on fait agir sur ces molécules de l’amidure de sodium et de l’iodure de méthyle par exemple. Avec la méthyleyclohexanone dérivée de la pulégone, on a ainsi réussi à obtenir la pentaméthyleyclohexanone avec tous les dérivés intermédiaires. Appliquée au camphre, la même réaction a permis de préparer les dérivés mono et dialcoylés de cette molé- cule ?. Poursuivant cette étude sur des cétones cycliques, notamment sur la cyclohexanone, la menthone, la thuyone, la phloroglucine, etc. et sur des cétones mixtes et alipha- tiques, nous avons également réussi à remplacer succes- sivement, dans ce dernier cas, tout l'hydrogène des grou- pements CH? directement unis au CO, par des radicaux hydrocarbonés et avons obtenu avec l’acétophénone et ses homologues, les monoalcoy!, dialcoyl et trialcoylacétophé- nones. L’acétone et de préférence ses homologues se sont de leur côté prêtés à la réaction, de sorte qu'il nous a été donné de préparer jusqu'aux hexalcoylacétones R$-CO-R* inconnues jusqu'alors. Nous devons ajouter que M. Nef*, en chauffant respec- tivement l’acétophénone et l’acétone en tubes scellés avec de la potasse et de l’iodure de méthyle, avait déjà réussi 1 A. Haller, Comptes Rendus, t. 138, p. 11395 t.. 140,-p. E2TES 1625. 2 A. Haller ét E. Bauer, Comptes Rendus, t. 148, p. 1652. 3 Nef, Lieb. Ann. t. 310, p. 316. SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 405 à préparer la triméthylacétophénone et à substituer jus- qu'à 5 fois le radical méthyle à de l'hydrogène de CH*COCH* et obtenu la pentaméthylacétone. D'autre part, à la suite de notre travail sur les cyclohe- xanones, M. Claisen ‘ avait, de son côté, appliqué notre réaction de l’amidure à l’acétophénone et avait obtenu, en milieu éthéré, la mono- et dibenzyl-, ainsi que la mono- et diéthylacétophénone. La méthode de préparation de ces polyalcoylcétones mixtes et aliphatiques nous a permis de reproduire un certain nombre de ces cétones déjà connues et d’autres complètement inconnues jusqu’à ce jour. Parmi celles-ci, nous ne retiendrons que celles répon- dant aux formules R R Fr” C‘Hs.CO.CLR’ et R'C.CO.CÉRr NR’ R"/ NRY Au cours de nos recherches sur la condensation de la benzophénone et de ses homologues avec le camphre sodé obtenu au moyen de l’amidure de sodium, nous avions re- marqué que les eaux-mères provenant du lavage du produit de la condensation renfermaient toujours de notables quan- tités d'acide benzoïque et de benzamide. La présence de ces composés ne pouvait provenir que de l’action de l’amidure de sodium sur la benzophénone, d'autant plus que nous - avons observé que, quoiqu'on fasse, on n’arrive jamais à combiner intégralement le camphre avec l’amidure. En faisant agir directement de l’amidure sur une solu- tion benzénique ou toluique de benzophénone, on observe en effet qu'il se forme d’abord un composé /NH° CSHs.C—C‘H: ONa lequel se dissout ensuite dans le solvant et se scinde ultérieurement par addition d’eau en CSHSCONH* + CSHS + NaOH * Claisen. B. d. Chem. Ges. t. 38, p. 697 (1905). ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1910. 28 406 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. Les trialcoylacétophénones et les hexalcoylacétones. pos- sédant des carbones tertiaires dans le voisinage de :a fonction cétonique, devaient subir un dédoublement ana- logue quand on les chauffe avec de l’amidure de sodium au sein du benzène, du toluène ou du xylène. En effet, les trialcoylacétophénones se scindent toutes très nettement en benzène et amides trialcoylacétiques quand, après'les avoir chauffées pendant de longues heures dans le milieu carbure avec la quantité théorique d’ami- dure, on ajoute au liquide peu à peu quelques gouttes d’eau. Le tout se prend alors en masse et on peut séparer par filtration l’amide du carbure. C'H5:G0: ER + NH°Na= C'H5.Na + R vs CONH? R’ R’" Quant aux heralcoylacétones, elles subissent un dédou- blement analogue. Il n’est toutefois pas aussi net que celui observé sur les cétones précédentes. La pivalone ou heraméthylacétone fournit dans ces con- ditions de l’amide pivalique et du triméthylméthane (CHE}.C.CO.C(CH*) —_> (CH*}.C.CONH? + (CH*).CH tandis que la pentaméthyléthylacétone se dédouble de deux facons : (CH°}.C.CO. CH) => (CH).C.CONE + CHR) CHÉ-C.C0.C< pes ——> (aps >>C-CONH* + CH(CH:) Quant à la triéthylpinacoline, elle se scinde également dans les deux sens en fournissant ‘/; environ d’amide piva- lique et ‘/, d’'amide triéthylacétique (C*H5)°.C.CONH?, avec du triméthylméthane et du triéthylméthane. Citons enfin le dédoublement de la diéthylbenzylpina- coline, qui dônne presque exclusivement de l’amide piva- lique et un hexylbenzène SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 407 / CH C°H° CSHSCH?.C-CO.C—CHS ——> C'H°.CH*.CHC + (CH°)S.C.CONH: CH° CH (CHF): avec un peu de triméthyIméthane et d’amide diéthyiben- zylacétique C'H° CH? (cr? SOON: En résumé, on voit que les cétones mixtes et les cétones aliphatiques qui renferment dans le voisinage de la fonc- tion cétonique deux atomes de carbone tertiaires, nous permettent de préparer très facilement des amides en par- tant des acides trialcoylacétiques ainsi que des carbures arborescents. Ces amides ou les éthers sels des acides correspondants se prêtent, à leur tour, à d’autres réac- tions, notamment à la réduction, de sorte qu’on peut arri- ver aux alcools trialcoyléthyliques. Cétones et acides peuvent enfin servir comme points de départ pour la préparation de nombreux dérivés obtenus par l’action des organomagnésiens, dérivés qui, soumis à des réactions variées, subissent des transpositions moléculaires du plus baut intérêt, mais fort délicates. qui font actuellement l’objet d’études suivies dans notre laboratoire. M. le D' J. Scami (Bâle). — Progrès réalisés dans le domaine des colorants rouges de développement et en parti- culier dans le groupe du rosanthrène. — M. le directeur D' J. Schmid parle d’une nouvelle classe de colorants diazoï- ques découverts par la Gesellschaft für chemische Indus- trie, à Bâle, et qui sous les noms de rouge de rosanthrène, bordeaux de rosanthrène, rose et orangé de rosanthrène, elc., ont pris une certaine importance sur le marché com- me colorants rouges pour coton, solides au lavage. Après un rapide coup d'œil historique sur le développe- ment qu'ont pris les colorants diazoïques en général de- puis l'introduction de la primuline, l’auteur examine la différence qui existe, au point de vue chimique et techni- que, entre les nouveaux groupes de colorants et les colo- 408 SOCIÈTE SUISSE DE CHIMIE. rants diazoïques connus jusqu'à ce jour, ces derniers con- sistant en principe en matières azoïques contenant des groupes aminés susceptibles d’être diazotés. Contrairement à ces corps qui, par diazotation sur la fibre et développement avec le B-naphtol, la m-toluylène- diamine ou autres agents semblables, donnent des colo- rants insolubles de couleur foncée du groupe des trisazoi- ques ou des polyazoïques, les colorants du rosanthrène fournissent des teintes rouges, écarlates et orangées. Cette propriété des colorants du rosanthrène est due à l'existence d’un groupe aminé extérieur au noyau, se trou- vant dans un radical aryle lié par une fonction carbamidée au colorant azoïque fondamental, lequel dérive d’un acide 2.5.7.-aminonaphtol-sulfonique. Comme type le plus simple de ces colorants, il faut citer le rosanthrène O du commerce, dont la formule est: NaSOs -NH-C0-/ NN C,H,-N=N - | OH et qui dérive de l'acide : HSO, -NH-C0-/ NNE, OH par réaction avec le diazobenzène. La nuance et la solidité de ces matières colorantes peu- vent être modifiées de trois façons différentes : 1° Par l'emploi de différentes combinaisons diazoïques ou tétrazoïques, à la place du diazobenzène combiné à l'acide ci-dessus. 2° Parintroduction de radicaux méthyle ou oxyalcoyles, ainsi que d’halogènes ou de groupes NOz, dans l’aryle qui contient le groupe aminé. 3° Par la position du groupe aminé par rapport au car- SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 409 bonyle dans le reste aryle; les dérivés méta ont la cou- leur la plus vive. On a aussi préparé des colorants, tels que le rouge Zambèze et l’écarlate brillant diazoïque, qui sont semblables au rosanthrène par la présence d’un groupe aminé extérieur au noyau, mais dans lesquels le groupement carbamidé est remplacé par un groupe imida- zoïque ou thiazoïque. Faute de temps, l’auteur ne peut pas entrer dans des détails sur les progrès réalisés dans le groupe du rosan- thène par l'introduction de dérivés de l'acide aminophé- nylpyrazolone-carbonique et de la méthylphénylpyrazo- lone. Il est à remarquer enfin que les colorants du rosan- thrène prendront par la suite une grande importance et feront une concurrence toujours plus grande aux rouges au soufre pour la confection des articles rouge-turc bon marché. M. le D' Alfred Conzetri (Bâle). — Nouvelles réactions des aldéhydes aromatiques. I. La réaction de O. Fischer, consistant en une con- densation de 1 molécule d’aldéhyde aromatique avec 2 molécules d’amine aromatique pour former un leuco- dérivé de la série du triphénylméthane, s’accomplit en deux phases : 4° formation d’un hydrol à partir de 1 molécule d’aldéhyde et de 4 molécule d’amine, et 2° combinaison de cet hydrol avec une 2%° molécule d'amine. La seconde phase s'effectue d'autant plus diftici- lement que le milieu est plus acide. Avec une teneur en H,S0O, de 70 °/o, cette seconde réaction est complètement paralvsée par suite de la formation d’un équilibre. D'autre part, les hydrols réagissent avec les hydrocar- bures aromatiques, mais seulement en solution dans H,SO, concentré. On a trouvé que cette réaction pouvait se pro- duire dans H,SO, concentré simultanément à la formation de l'hydrol à partir de l’aldéhyde; de sorte que 4 molécule d’aldéhyde p-alcoyl-aminobenzoïque, 4 molécule d’amine aromatique et ! molécule d’un hydrocarbure aromatique, 410 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. ou de leurs dérivés sans groupes auxochromes, peuvent donner naissance aux dérivés du diaminotriarylméthane. Ces dérivés sont les leuco-bases de matières colorantes vertes ou bleu-vert. Exemple : 4 molécule d’aldéhyde p-diméthylaminoben- zoïque, un peu plus de 4 molécule de diméthylaniline et un excès de m-xylène sont maintenus pendant 24 heures dans H,S0, à 70 0/0, le tout étant agité et chauffé au bain- marie. [lse produit quantitativement la réaction suivante : AD CONSUL + = € y . CH, À DER, PA H,0 + (CH).N -CH ps À CH, CH, Il ne se forme pas la leucobase du violet cristallisé. Cette réaction est à la base du brevet D.R.P. 169929. IT. La même réaction, effectuée avec l’acide naphtaline- disulfonique 2.7., nécessite un chauffage prolongé avec H,SO, concentré à 120-195. Il se forme alors, comme produit secondaire, une petite quantité d'un corps basique qui devient le produit principal lorsque l’on traite dans les mêmes conditions seulement l’aldéhyde p-diméthyl- aminobenzoïque avec un excès de diméthylaniline. Ce produit résulte de la condensation de 4 molécule d'aldé- hyde avec 1 molécule d'amine ; il prend aussi naissance comme produit principal lorsqu'on soumet l’hydrol de Michler au même traitement. La base est blanc-grisâtre, SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 411 facilement soluble dans les acides minéraux, plus diffici- lement dans l'acide acétique à 40 °/9 (d’où l’eau la repré- cipite en grande partie), facilement soluble dans l'alcool et l’éther ; elle fond au bain-marie en une masse résineuse. Traitée par le peroxyde de plomb en solution acétique, elle s’oxyde d’abord lentement en se colorant en vert, et ensuite, mais pas nettement, en un colorant solide aux alcalis, teignant en bleu indigo le coton mordancé au tannin. En chauffant à 120-125° l’hydrol de Michler avec H,S0, concentré, on obtient, à côté de cette base et du tétramé- thyldiaminodiphénylméthane, une autre base difficilement soluble dans les dissolvants organiques, qui est précipitée par une petite quantité d’eau de sa solution dans l'acide acétique glacial, et qui cristallise dans l'alcool en fines aiguilles incolores, fusibles à 206-207°. Ce corps a aussi les caractères d’une leucobase et s’oxvde en donnant une matière colorante vert-bleu, solide aux alcælis. Ces deux nouvelles bases se produisent par perte d'eau à partir de l’hydrol ; le schéma suivant représente vrai- semblablement la formation de la leucobase la plus fusible : CHO (CH), N ë N(CH,), — CH CH DEN Les ei : | + H,0 (CH,),N NCA TS (CR pe PNÇCEL), Le produit serait donc un dérivé du fluorène ; son mode de formation analogue à celui du phénylchrysofluorène à partir du diphénylnaphtylcarbinolt, et les caractères de matière colorante que présente son produit d'oxydation, le rapprochent du bleu de fluorène de Haller ?. Pour ce qui concerne la base cristallisée. fondant à ! Ullmann. Berichte 38. 2213. (1905). 2? Bull. Soc. Chim. 25. 150 (1901). 419 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 206-207", on peut admettre la possibilité de sa formation par départ d’eau à partir de 2 molécules d’hydrol : ne N(CH., us “a N(CH, ) DO N(CH;), (CH,,.N (CH,),N OH- cn A N(CH,), N(CH), On aurait donc un dérivé du diphényl-dihydro-anthra- cène dont le produit d’oxydation serait voisin du vert de phtaléine de O. Fischer, reconnu par Haller ‘ pour être un dérivé du même hydrocarbure. Les formules ci-dessus doivent encore être prouvées expérimentalement. M. le prof. W. OsrwaLD (Leipzig). — Sur la nomencla- ture chimique. — Afin d'éviter les dépenses de travail exi- gées par la traduction et la rédaction des référés dans les différentes langues usuelles, l’auteur propose l'emploi d'une langue universelle et la centralisation de la littéra- ture chimique. Dans une langue logiquement et simplement construite, on pourrait facilement établir une nomenclature chimique rationnelle en suprimant les expressions démodées qui se retrouvent si souvent dans les noms utilisés actuellement. Ainsi l’ancien mot oxygène, introduit par Lavoisier et tou- jours utilisé depuis, pourrait être remplacé par un terme meilleur et plus simple. La table des éléments est déjà préparé en Ido et l'éta- ! Rev. gén. mat. #7 VII. N. 78. p. 2. (1903). SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 413 blissement d’une nouvelle langue chimique se poursuit avec zèle. Les sociétés chimiques de tous les pays de- vraient travailler en commun afin d’édifier un langage chimique unique. M. le prof. E. Wepekinp (Strasbourg). — Sur l'hydrure de zirconium. Les recherches de Clemens Winkler ont montré que l'hydrogène a une certaine affinité pour le zirconium mé- tallique; cet auteur a en effet obtenu, par réduction de l’oxyde de zirconium au moyen du magnésium dans un courant d'hydrogène, une masse métallique contenant de l'hydrogène, mais souillée encore de magnésium, et cor- respondant à la formule Zr,H,0,. Récemment, L. Weiss et E. Neumann? ont préparé un corps correspondant sen- siblement à la formule ZrH,, en faisant agir l'hydrogène pur sur du zirconium métallique pulvérulent, porté au rouge. Ce corps présente un certain intérêt, car c'est la première combinaison connue du zirconium dans laquelle ce métal est bivalent. Dernièrement, la fabrique de produits chimiques Æ. de Haën, à Seelze près Hanovre, fabriquait un hydrure de zirconium que j'ai examiné de près. Grâce à cette fabri- que qui m’a fourni une grande quantité de ce produit, j'ai constaté que ce corps à une composilion correspondant à la formule ZrH, ; c’est aussi le cas pour un produit de la maison Hollefreund et Cie, à Berlin. Ceci est en accord avec les analyses de Weiss et Neu- mann; car le produit sec, maintenu dans le vide jusqu'à poids constant renferme une quantité d'hydrogène corres- pondant, non plus à la formule ZrH,, mais approximali- vement à ZrH,. (Ainsi, par exemple: Trouvé : H—2,02°,, calculé pour ZrH, 2,18 °/, pour ZrH, 4,26 °). Les impu- 1 Berichte., 23, 2664 (1890). Plus tard, ce produit a été consi- déré comme un mélange d’hydrure ZrH;: avec de l’oxyde non transformé. ? Zeitschr. f. anorgan. Chem., 65, 271 (1910). 41% SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. retés sont formées presque exclusivement d'oxyde de zir- conium (1,4—1,9 * d'oxygène combiné), et par des tra- ces d'azote (environ 0,1 °). Il n’a pas été décelé de ma- gnésium. La densité de cet hydrure de zirconium, qui se pré- sente sous la forme d’une poudre noire, est 5,32. (Le zirconium métallique à un poids spécifique de 6,4.) En chauffant l’hydrure de zirconium dans le vide de la pompe à mercure, on peut en éliminer l’hydrogène; le dégagement de gaz est maximum vers 800°—900°, et il reste de petites parcelles métalliques brillantes dont la densité est d'environ 1 ‘2 unité supérieure à celle de l’hy- drure. La préparation de l’hydrure se fait le plus facilement en portant du zirconium et de l'hydrogène pur, sous une surpression de 1—2 atmosphères, à la température de 1000°, puis en refroidissant très lentement. La tension de dissociation de l’hydrure de zirconium a été mesurée jusqu'à 4100° dans un tube de porcelaine complètement vide. La courbe pression-température s'é- lève très rapidement vers 750°. À 900° la dissociation paraît être pratiquement complète. Dans une étude analogue sur les hydrures de cérium et de lanthane, Muthmann et Bauer ont observé des varia- tions passagères de la pression à température constante ; cela ne s’est pas présenté pour le zirconium. Au contraire, les courbes de refroidissement et de réchauffement se su- perposent et se coupent de telle façon qu'il est encore douteux que l’hydrure de zirconium soit une véritable combinaison chimique. M. le prof. Amé PicrET (Genève). — Nouveau procédé de préparation synthétique des bases isoquinoliques, — Ce pro- cédé, que l’auteur a étudié en collaboration avec M. A. Gas, consiste à prendre comme points de départ les cé- tones aromatiques du type de l’acétophénone, et à les sou- mettre aux réactions suivantes: 1 Lieb. Ann. 325, 281. SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 415 1. Transformation de l’acétophénone en son dérivé w- isonitrosé au moyen du nitrite d'amyle et de l’éthylate de sodium : GHSCO:CH; => 72 CH;:.CO-CH=N=0H 2. Réduction de ce dérivé par le chlorure d’étain en solution chlorhydrique, ce qui donne le chlorhydrate du dérivé w-aminé : CH COCHEN OH, CH CO CH, NH, CI 3. Acylation par une des méthodes connues : C;H;.CO.CH,.NH,CE — C,H,:CO.CH,.NH.CO.R 4. Réduction du produit par l’amalgame de sodium à 30/ en solution alcoolique et à la température de 60-70, le milieu étant maintenu constamment neutre par addi- tions d'acide acétique. Dans ces conditions, des deux groupes CO que renferme la molécule, celui qui a le ca- ractère cétonique est seul attaqué et converti en un groupe alcoolique secondaire: C,H,.CO.CH,.NH.CO.R + C,H,.CHOH.CH,.NH.CO.R. 5. Traitement de ce carbinol, en solution toluénique ou xylénique bouillante, par 5 fois son poids d’anhydride phosphorique. Il y a alors départ de 2 molécules d'eau, cyclisation et formation d’une isoquinoline substituée dans la position 1 : CHOH CH CH, ZI CH à 5 | + 2H,0 NH ZA CO C | | R R Toutes ces réactions s'effectuent avec netteté et don- nent des rendements satisfaisants. Les auteurs ont pré- paré ainsi les méthyl-, phényl- et benzyl-isoquinolines. En partant du dérivé formylé de l’amino-acétophénone, ils ont obtenu avec facilité l’isoquinoline elle-même. Enfin les acétophénones substituées dans le noyeau benzénique 416 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. ou dans le groupe méthyle leur ont fourni d’autres dérivés isoquinoliques qui sont intéressants par les relations qu'ils présentent avec les alcaloïdes de l’opium. M. le prof. A. WERNER. — Sur la formule stéréochimi- que des cobaltiaques. — Tandis qu'il n’y a plus de doute sur la formule de structure du radical CoA,, la question de sa représentation dans l’espace n’est pas tranchée, car on ne possède pas encore de preuve suffisante pour justifier l'hypothèse suivant laquelle les 6 groupes occuperaient les sommets d’un octaèdre dont le centre serait l'atome de cobalt. Ce problème est maintenant résolu, grâce au grand matériel expérimental utilisé, et cela de la manière suivante. Pour l’étude d’un grand nombre de combinaisons ren- fermant le radical complexe Co< pe, il a tout d'abord été établi d’une façon certaine que ce radical ne peut exister que sous une seule forme. On en conclut que les 6 valences de coordination du cobalt sont égales. La formule de cons- titution dans l’espace du radical complexe CoA, doit donc être telle que l’on ne puisse pas avoir plusieurs isomères pour le radical Coûs. Cela implique la nécessité d'une formule symétrique, et les trois alternatives suivantes peu- vent seules être admises : 4° les 6 groupes placés sur un plan autour de l’atome de cobalt ; 2 les 6 groupes occu- pant les sommets d'un prisme ; 3° les 6 groupes placés aux sommets d’un octaèdre. Les deux premiers modes de représentation permettent B de prévoir l’existence de 3 isomères de la forme Co,” 4 tandis que, suivant la configuration octaédrique, on n'au- rait que ? isomères, qui seraient entre eux dans le même rapport que les isomères cs et trans de Ja série éthylé- nique. Pour vérifier ces considérations théoriques, on a étudié environ 40 combinaisons renfermant le radical complexe SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 417 Co je En aucun cas on n’a observé l'existence de 3 iso- & mères pour le même corps ; dans 45 cas, au contraire, on a pu préparer 2 isomères, et il est à prévoir qu'on aurait pu en faire de même pour la plupart de ces combinaisons. Les résultats expérimentaux parlent donc en faveur de la formule octaédrique. Afin de caractériser les formes cis et trans dans ces isomères, on à éludié leur aptitude à former des combi- naisons dans lesquelles les 2 groupes B appartiendraient à une chaine fermée. Comme pour les acides fumarique et maléique, pour lesquels on ne connait qu’un anhydride, toutes ces combinaisons isomères du cobalt ne donnent qu'une combinaison avec un groupement en chaine fer- mée. En partant des isomères, on a par exemple préparé des combinaisons avec les radicaux complexes suivants : à ADS Mto = "AC CO ; N$0, No” 0—c0 NH,—CH, A,Co MÉEAQuMEGS ne KOÆrO NNH,—CH, Ces résultats montrent d’une manière certaine que ces isomères se comportent comme des formes cis et trans. Des faits cités on peut en outre déduire que dans ces ra- dicaux complexes à chaîne fermée, les deux atomes com- plexes sont liés en position cs au cobalt. En remplaçant ce groupement bivalent de 2 atomes complexes par deux radicaux acides monovalents, on doit obtenir les isomères cis et par conséquent en fixer la con- figuration. Ceci a été vérifié. Les sels carbonato sont par- ticulièrement propres à cette étude, car à basse tempéra- ture et dans certaines conditions, ils se transforment avec un bon rendement en sels cis-diacidocobaltiques. D'après ces expériences, on peut regarder comme défi- 418 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. nitivement résolu le problème de la configuration dans l'espace du radical complexe CoA,, et celui de la déter- mination des combinaisons isomères renfermant le radical complexe Con. 2 M. le D' E. BRINER (Genève). — Action chimique de la pression et faux équilibres chimiques. — La méthode expé- rimentale utilisée a été décrite dans de précédentes com- munications. Voici les résultats obtenus dans de nouveaux essais, effectués en collaboration avec M. le D' A. Wroc- zynski. Soumis à l’action combinée d’une compression de 600 atm. et de températures allant jusqu’à 400°, le proto- xyde d’azote n’a pas montré de traces de décomposition, ce qui prouve qu’il est beaucoup plus stable relativement à l’action de la pression que l’oxyde d'azote. Sous l'effet d’une pression de 600 atm. et d’une température de 300”, l'oxyde de carbone a été décomposéavec formation d'acide carbonique. À 200° et à la pression atmosphérique. le gaz cyanogène ne subit pas d’altération, tandis qu’à la même température, mais sous 300 atm., on constate la formation d'un abondant dépôt de paracyanogène, accompagné d’une notable contraction. En outre, la pression favorise la décomposition du cyanogène en ses éléments. Soumis à la compression, l’acétylène se comporte à peu près de même que le cyanogène, tandis que le méthane reste inal- téré. Tous ces résultats confirment l’action prévue de la pression sur les systèmes gazeux renfermant de l’énergie disponible. L'auteur signale, en terminant, l'importance des phéno- mènes de faux équilibres pour le chimiste et caractérise le rôle de la pression en tant qu'agent de rupture de ces faux équilibres. M. Georges BAUME (Genève). — Sur quelques essais métallographiques. — En collaboration avec M. E. Watson, l’auteur a étudié et mis au point un petit appareil destiné à mesurer facilement et à peu de frais la dureté des SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 419 métaux. Ce marteau de dureté est fondé sur le principe de la méthode dynamique de Brinell ; un premier type en a élé construit récemment par Pellin sur les indications de Legris. : Après avoir rappelé l'importance des mesures de dureté et leurs relations avec les essais de traction (ce que l’on peut expliquer aisément par le phénomène de Hartmann), l’auteur indique les résultats qu’il a obtenus avec l’appa- reil primitif et les modifications qu'il y à apportées pour arriver à des résultats comparables et satisfaisants. L’ap- pareil modifié (voir figure ci-jointe) consiste essentielle- ment en une enclume massive en fonte, sur laquelle on peut fixer, à l’aide de griffes, la pièce à étudier, convena- blement polie ; le marteau est formé par une tige de poids connu (et variable), terminée à sa partie inférieure par 420 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. une bille en acier trempé. Celte tige est soutenue par une potence et convenablement guidée dans sa chute, aisé- ment réalisée au moyen d’un déclanchement à ressort. La potence présentant une partie’mobile et le cran d'arrêt de la tige pouvant être déplacé, il est possible de faire varier la hauteur de chute qui est toujours connue par une graduation convenablement disposée ; l'empreinte obtenue est mesurée au moyen d’un microscope à micromètre. On en déduit la valeur de la dureté par la méthode Brinell- Roos. L'auteur indique en terminant les résultats satisfai- sants obtenus à l’aide de cet appareil portatif et peu coù- teux et les applications qu'il est possible d’en faire, moyennant quelques précautions très simples à observer. M. F.-Louis PErroT (Genève). — Courbes de fusibilité des mélanges gazeux ; combinaisons du qaz ammoniac avec l’oxyde de méthyle et l'alcool méthylique. En collaboration avec M. Georges Baume, l’auteur a observé. dans l'étude des courbes de fusibilité des sys- tèmes (CH,),0-NH, et CH,OH-NH,, un maximum nette- ment accusé du liquidus caractérisant les combinaisons : (CH,),O+NEH;) et "CH,OH+NH, L'étude du système (CH,),0-NH, à été faite en utilisant la méthode décrite par G. Baume dans des recherches analogues ‘ ; celle du système CH,OH-NH, à pu être effec- tuée en combinant celte méthode avec celle qui a été récemment employée par divers auteurs dans leurs recher- ches sur les mélanges liquides (détermination volumétri- que du poids de NH, ; additions successives de CH,OH au moyen d’une petite ampoule réunie au tube-laboratoire par un ajutage conique et pesée après chaque addition de liquide). L'emploi d'une burette de Dutoit permet d'arriver encore plus facilement au même résultat. La formation de la combinaison CH,OH + NH,, décelée par un maximum intense du liquidus (légèrement dévié par suite de la polymérisation de CH,OH), présente quelque 1 Arch. Sciences phys. et Nat. 1909. SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 421 intérêt dans l'étude du mécanisme de la formation des amines ; la combinaison (CH,),0 + NH,, mise en évidence par un maximum moins accusé (mais que la détermination de deux solidus différents permet de caractériser d’une façon très nette) semble prouver, comme la précédente, que le caractère basique de l'oxygène dans les combinai- sons oxoniennes simples ne peut être considéré comme exclusif. La présente étude sera prochainement complétée par celle des systèmes que forment les méthylamines avec H,0, CH,OH et (CH,),0. M. le prof. Wolf-Johannes MüLrer (Mulhouse). — Su la solubilité du picrate de B-naphtol. — L'auteur montre par ses recherches, que les solubilités du picrate de £-naphtol dans l’eau et dans l'acide chlorhydrique 0,02n sont con- formes aux exigences de la loi des masses. Pour ce qui concerne la diminution de la solubilité de l'acide picrique dans le picrate par les acides dilués, on ne peut pas l'expliquer par l'influence des ions H, suivant la loi connue des produits de solubilité. On pourra établir une théorie lorsque l’on connaîtra les solubilités du G-naphtol lui-même dans les acides dilués, c'est-à-dire l'influence des ions H sur les concentrations d'équilibre du f-naphtol. L'auteur se propose de poursuivre ces recherches. M. le D'D. REICHINSTEIN (Zurich). — Phénomènes de fati- que et de repos dans les cellules produisant le courant. — On recherche la capacité de charge des électrodes impolari- sables dans des systèmes générateurs de courant selon une théorie expliquant la perte d'énergie se produisant pendant l'électrolyse. Ces systèmes se composent d'une électrode auxiliaire, c’est-à-dire d’un cylindre poreux où plonge une électrode de peroxyde de plomb de 300 cm° environ de surface, et d’une électrode de recherche de 5 cm° de surface. Une électrode de zinc, dont l’électrolyte fortement agité était ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1910. 29 429 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. de l'acide sulfurique à 6,50/0, produisait dans ce système un courant de 1,5 ampère pour 5 cm? de surface. L'élec- trode de zinc à un potentiel s'écartant alors de 0,718 volt du potentiel d'équilibre. En interrompant le courant, le potentiel se rétablit en 10—? secondes. Il a été construit des courbes en portant en abcisses les charges et en ordonnées les écarts du potentiel observé sur le potentiel d'équilibre. Le principal résultat de ces expériences est le suivant : Quoique les valeurs finales résultant de l’action de l’électrode impolarisée restent constantes, bien que la densité du courant et la composition de l’électrolyte varient dans de grandes limites, le cours de l’expérience qui conduit aux mêmes valeurs dépend fortement des deux facteurs indiqués ci-dessus. Pour une électrode en nickel, l’état passif, qui la dis- tingue quantitativement, et non qualitativement, des autres électrodes, dépend de ces deux facteurs. Les propriétés que présentent les autres électrodes ne sont que plus prononcées pour le nickel. M. le D' Jean Prccarp (Munich). — Les colorants quino- niques les plus simples. Les combinaisons d'addition possèdent souvent une coloration plus intense que leurs composants. Exemples : les combinaisons complexes colorées formées par l’eau et l’'ammoniaque avec les différents sels des métaux lourds, les combinaisons salines rouges de la quinone et de l'anthraquinone avec SnCl, et les acides, le bleu de Prusse, les picrates, les produits d’addition de la qui- none avec les hydrocarbures, la quinone-résorcine, la quinhydrone et ses éthers, etc. On constate souvent un contraste entre les caractères chimiques des composants ; cela est surtout marqué dans le cas où l’un d'eux peut, par oxydation, se transformer en l’autre, ou‘inversément. C’est le cas pour les combi- naisons fortement colorées qui renferment un groupement SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. 493 quinonique ; dans ce grand groupe de colorants, l’auteur a étudié le sous-groupe des sels de Wurster. Ces corps, appelés meri-quinoniques par Willstätter et Piccard, se forment par oxydation de la p-phénylène-dia- nine méthylée. Dans la série homologue des bromures de meri-quinone-di-imonium et de leurs dérivés méthylés, manquaient jusqu’à présent plusieurs termes, entre autres le plus simple d’entre eux. Ce dernier est le type fonda- mental de toutes les matières colorantes à structure meri- quinonique, qui ont, comme on le sait, une grande impor- tance. L'auteur décrit le groupe maintenant complet de 5 ma- tières colorantes et montre, par leurs spectres d’absorp- tion caractéristiques, qu'elles appartiennent toutes à la même série. Avec l'élévation du poids moléculaire, les bandes d’ab- sorption se déplacent successivement de droite à gauche ; la couleur passe du jaune à l’orangé et au rouge, et du violet au bleu. A côté de cette a-série, en existe une deuxième, la 8-série, qui renferme les corps de nuances allant du bleu au vert et que l’on peut considérer comme une modifica- tion polymère de l’y-série. En solution, les deux modifications existent simultané- ment dans un certain équilibre qui, pour les premiers termes de la série, s'établit en faveur de la forme £, et pour les derniers termes en faveur de la forme #. Si les deux modifications étaient isomères, le rapport de leurs concentrations devrait être indépendant de la dilution : LA 3 G ; == — const. ; tandis que l’on a a — const, où ©, est la concentration de la forme polymère renfermant n molé- cules de la forme simple de concentration c,. On reconnait aux changements de coloration que par dilution l'équilibre se déplace en faveur de la modification a. Cette dernière est donc la forme monomoléculaire, la modification $ en est un polymère. L'étude colorimétrique, poursuivie pendant la dilution, * 424 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE. peut encore fournir des renseignements intéressants dans d’autres cas. Ainsi pour le triphénylméthyle : l’auteur montre que la solution de ce corps augmente de coloration lorsqu'on la dilue (il faut pour cela la placer dans un tube vertical et l’examiner d'en haut). La solution diluée ren- ferme donc ce corps intéressant sous sa forme monomolé- culaire, c’est-à-dire avec un atome de carbone trivalent. A la fin de la séance, les membres de la Société, sous la conduite de leurs collègues bâlois, ont visité les nouveaux laboratoires de l’Institut de Chimie de l’Université et en ont admiré l'aménagement rationnel et réellement pra- tique. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENEVE Séance du 12 mai 1910 J. Walter. Fabrication de la diméthylaniline. — F. Battelli et L. Stern. Alcool-oxydase et catalase. — E. Ferrario et P. Kopelowitz. Action du chlorure de benzylidène sur la résorcine. M. J. Water entretient la Société de ses expériences dans la fabrication de la diméthylaniline. Cette fabrication ne se fait plus selon l’ancien procédé de Bardy, qui consis- tait à chauffer un mélange d’aniline, de chlorhydrate d’aniline et d'alcool méthylique. On prend actuellement parties égales d’aniline et d'alcool méthylique, tous deux aussi purs que possible, auxquels on ajoute un peu d’acide sulfurique concentré (un 20° du poids total), et que l’on maintient pendant 24 heures à la température de 230-235" dans des autoclaves en fonte non émaillée. Le chauffage, au charbon ou au gaz, ne se fait pas directement, mais par l'intermédiaire d’un bain métallique (70 °/ de plomb et 300/, d’étain). On sépare ensuite la base par distillation aux vapeurs d’eau. M. Walter décrit les appareils qui ont été successivement employés et les perfectionnements qu'il y a apportés. M. F. BATTELLI, dans un travail fait en collaboration avec M'e STERN, a recherché s’il y a une relation entre l’alcool-oxydase et la catalase. On sait que l’action de cette 426 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE, dernière est considérablement ralentie par l’anticalase ou par le sulfate de fer en présence d'oxygène. Les auteurs admettent que la catalase est alors convertie en orycata- lase. Celle-ci ne possède plus la faculté de décomposer le peroxyde d'hydrogène; elle est peu stable et peut être réduite, et retransformée en catalase ordinaire, par l’action de la philocatalase, de l'alcool, de l’aldéhyde, de l'acide formique, etc. Or toutes ces substances peuvent être oxy- dées par le tissu du foie. En revanche, les substances qui ne sont pas oxydées par ce tissu, ne sont pas non plus en état d'empêcher la transformation de la catalase en oxy- catalase. De plus, parmi les foies des diverses espèces animales, ceux qui sont très riches en catalase exercent une action oxydante énergique sur l'alcool et l’aldé- hyde, tandisque les foies pauvres en catalase ne possèdent que très faiblement ce pouvoir oxydant. Les auteurs cher- chent à expliquer le phénomène en admettant que la cata- lase joue un rôle dans l'oxydation de l'alcool et d’autres substances analogues. Ils n’ont cependant pas réussi à oxyder l'alcool par un mélange de catalase et d’anticata- lase. Peut-être la présence d’un troisième facteur est-elle nécessaire ? M. E. FERRARIO a étudié, avec M. P. KoPELOwITZ, l’action du chlorure de benzylidène sur la résorcine. Il se forme les composés DO On « (OF OM qui, par saponification, donnent tous deux le corps AGE Ve -0H et par distillation sur la poudre de zinc fournissent du benzène. du toluène et du diphénylméthane. Plusieurs dérivés bromés, iodés, nitrés el acétylés de ces substances ont été préparés. 1 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. L2 Séance du 9 juin A. Pictet. Réactions de la papavérine et de la cryptopine. — E. Fer- rario et S. Kürner. Action du peroxyde de sodium sur les organo- magnésiens. — A. Bach et B. Sbarsky. Oxydation des acides gras supérieurs par les ferments oxydants. M. le prof. Amé Picter à comparé les réactions de la papavérine synthétique avec celles de la papavérine de l'opium, et les a trouvées identiques, à condition que Îa papavérine naturelle ait été soigneusement purifiée par cristallisation de son oxalate. En effet, ainsi qu'il l’a trouvé, il y à plusieurs années, avec M. G.-H. Kramers*, la papa- vérine du commerce est toujours impure; elle peut ren- fermer jusqu'à 4°% de cryptopine, et celle-ci est carac- térisée par des réactions colorées d’une grande intensité. La papavérine pure (naturelle ou synthétique) ne donne en revanche, à froid, de coloration ni avec l’acide sulfuri- que concentré, ni avec les réactifs les plus usuels des alcaloïdes (Frühde, Erdmann, Mandelin, Labat, etc.). Seuls les réactifs de Lafon et de Marquis fournissent des colorations très pâles et fugaces, vert jaunâtre pour le premier, rose pour le second. La cryptopine, retirée du mélange commercial, possède la formule C,,H,,N0, ; elle cristallise dans l’acool éthyli- que, l'alcool amylique ou la pyridine en gros prismes inco- lores, qui fondent sans décomposition à 218°. Elle constitue très probablement un dérivé de l’isoquinoléine, à noyau pyridique réduit et méthylé à l'azote. Elle renferme deux groupes CH,0 et un groupe CH,0,, mais ni hydroxyle ni carbonyle. M. E. FERRARIO s’est occupé, avec M. S. KŒRNER, de l'action du peroxyde de sodium sur les orgamagnésiens de la série aromatique. IL a obtenu des phénols (29-45 ° de la quantité théorique) et des hydrocarbures du groupe du biphényle (14-45 0/,). M. A. Baca parle de l'oxydation des acides gras Supérieurs par les ferments oxydants, qu'il a étudiée avec M. B. SBARSKY. A: FE ! Archives (4) 12. 199. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 7 juillet 1910 Emile Chaix. Contribution à l’étude géophysique de la région de Ge- nève : la capture de Theiry. — E. Briner et A. Wroczynski. Com- pression du cyanogène. — Cardoso, Arni et Bell. Détermination des constantes directes des gaz. — Th. Tommasina. Irréductibilité des lois du train d'ondes aux lois du rayon élémentaire. — L. de la Rive. Oscillations d’un pendule dans uu train en marche. — Cantoni. Cryoscopie du fluorhydrate et du chlorhydrate d’aniline. M. Emile CHaix. Contribution à l'étude géophysique de la région de Genève: La capture de Theiry. . L'hydrographie du bassin de Genève est très incohé- rente. Les affluents du Rhône ne sont conséquents que vers leurs sources (Fig. 1), et l’Arande-Aire est particu- lièrement bizarre (Fig. 4, C D 4). A. Favre, dans sa Description géologique du canton de Genève (I p. 180 et II p. 52 et 83) signale déjà que l’Arande a été capturée par l’Aire, mais il n’en cherche pas la rai- son. De Russin à St-Julien par Cartigny, Laconnex, Soral et Theiry (Fig. 4) s'élève une croupe qui a les caractères d’une moraine terminale (voir la carte géologique de Favre : et la carte p. 640 de Penck et Brückner dans Die Alpen im Eiszeitalter). Devant cette croupe, au S.-W., s'étend la val- lée abandonnée de l’Eau-Morte, formée à une époque où le Rhône devait couler à l'altitude d'environ 430 m. à Cartigny. Derrière cette moraine de Laconnex-Theiry, soit au N.-E., se trouve la plaine alluviale de l’Aire. Or, cette plaine a été la dépression ou cuvette terminale du glacier. et son alluvionnement et la capture de l’Arande SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE DE GENÈVE. 429 sont dus à ce que sa barrière morainique s’est trouvée trop basse sur l’emplacement de Theiry. Quand le glacier s’est retiré, la rivière est descendue dans la cuvette en abandonnant sa vallée périphérique (Fig. 2). Kilomètrés. E Col / Croset À Crêt d la Neige A'Reculet 7 ATAR 5e Fig. 1. — Hydrographie du bassin de Genève. Les carrés ont 6 km. de côté. Dans les carrés A, B, C, D : Ard., Ley., On., Cnf., Sor., Lac., E.M., Car., Ru., L.P. = l’Arande, Lancy, Onex, Confignon, Soral, Laconnex, l’Eau-Morte, Cartigny, Russin, La Plaine. C’est un cas intéressant de transformation, par capture, du drainage périphérique en drainage centripète ; et le cas 430 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE. — =—— Î \ \ 7 \| \ A0 ! S'Jal. PÈ , = RUE RD NN — NY / / 7 sd ne Fig. 2. — Capture de Theiry.— Th.,S. Jul., Cr.,Sr., Le. = Theiry, St-Julien, Crache, Soral, Laconnex. est d'autant plus curieux, que la capture s’est faite au profit du cours d’eau dont la pente moyenne est la plus faible et la longueur de beaucoup la plus grande (3 °°/00 et 29 km., contre 13,4 °°/00 et 6,5 km. — Fig. 3). Le Rhône s'étant encaissé depuis lors, l’érosion est re- Confignon Echelle des houteurs multiplie par 100 Pont Laney-Onex Kilometres Rhone entr La Plaine X 3558 Fig. 3. — Profils de l’Aire-Rhône et de l’Eau-Morte. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 4314, montée dans ses affluents. Dans l’Eau-Morte, elle n’est active que sur 1,5 km.; dans l’Aire, le profil d'équilibre est presque établi sur 3 km. et la région d’érosion active se trouve plus haut, entre Laney et Onex (Fig. 3). La vallée abandonnée de l’Eau-Morte a des caractères de demi-maturité qui prouvent que le drainage périphéri- que a duré assez longtemps. Les caractères de la plaine de l’Aire montrent que le Rhône est resté longtemps à environ #00 m. à Genève (environ 380 à Cartigny). La partie inférieure de l’Aire présente des méandres encais- sés encore peu modifiés, faute d’un volume d’eau suffi- sant; quant à son cours de Theiry à Confignon, il est ar- tificiel. M. le D' E. BriNER communique les résultats qu'il a obtenus en collaboration avec M. le D' A. WROCZYNSKki, en appliquant la méthode d'investigation décrite dans de précédentes communications à la compression du cya- nogène. = Déjà en 1868 Troost et Hautefeuille ont reconnu que dans la préparation de ce gaz à partir du cyanure de mercure il se formait d'autant plus de paracyanogène (isomère solide brun du cyanogène) que la pression était plus élevée. Ces expérimentateurs ont établi d'autre part que la transformation du cyanogène en paracyanogène avait lieu réversiblement à partir de 500°. Au dessus de cette température le cyanogène devrait donc se trans- former intégralement en paracyanogène. Voici quelques chiffres obtenus par MM. Briner et Wroczynski qui mettent bien en évidence l’action de la pression sur le cyanogène. En chauffant ce gaz sous la pression de ‘/, atm. environ et à la température de 210°, il ne s’est pas manifesté la moindre transformation même après 52 heures. Dans ces conditions le cyanogène persiste dans son état de faux équilibre. En soumettant ce gaz à la même tempéralure, mais à la pression de 300 atm., on a constaté dans le tube laboratoire un abondant dépôt de paracyanogène et une contraction de volume atteignant 432 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE 10 °/,, ce qui prouve que la pression a été capable de rompre le faux équilibre. Pour obtenir une transformation bien appréciable à la pression ordinaire, il faut opérer à la température de 400. Dans ces conditions, après 300 heures de chauffe, la con- traction de volume a été de 10°, mais ensuite la réaction de formation du paracyanogène s’est arrêtée complète- ment, alors que l’on aurait dû s'attendre à une transfor- mation totale. Il s’est donc produit ici des phénomènes de rupture partielle de faux équilibre, que les auteurs ont observés dans d’autres systèmes également et sur l'explication desquels ils se proposent de revenir. Quant aux produits de la réaction, l'analyse de la phase gazeuse a montré qu'à la température de 400° et à la pres- sion ordinaire, il ne se formait que du paracyanogène ; par contre, à 210° et sous 300 atm., cette formation est accompagnée de la décomposition du cyanogène en ses éléments, car la phase gazeuse renfermait 16 °/, d'azote. Si l’on envisage les données thermiques qui caractéri- sent ces réactions et qui sont : . (CN): = 2C + Ne + 70 Cal. (CN}: — paracyanogène + 50 Cal. paracyanogène — 2C + N2 — 20 Cal., on voit qu'aux basses températures où s'applique le prin- cipe du travail maximum, c’est le système 2C + N2 qui est le plus stable. L'action de la pression sur le cyanogène a non seule- ment favorisé la formation du paracyanogène qui a lieu avec dégagement d'énergie, mais elle a provoqué en outre l'intervention d’une réaction conduisant à l'établissement du système le plus stable ; ceci en conformité avec les vues des auteurs sur l’action chimique des pressions élevées. M. CaRDoso expose la méthode qu'il a élaborée en collaboration avec MM. Ari et BELL pour la détermination des constantes critiques des gaz. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 433 Les principaux perfectionnements et points importants de cette méthode consistent : 1° en un remplissage des tubes laboratoires permettant d'éviter toute rentrée d’air et toute décomposition du gaz au moment de la fermeture au chalumeau. 2° en une construction de manomèêtres azote munis d’un petit réservoir dans la partie supérieure, permettant de régler à volonté la sensibilité de l'appareil. 3° en un dispositif d’agitalion intérieure de la masse comprimée (agitateur de Kuenen) pour délimiter nette- ment les phénomènes d’opalescence et la monovariance des systèmes. Comme compresseur, on a ulilisé le modèle Ramsay- Young avec diverses modilications qui seront décrites ul- térieurement ainsi que les détails complets de cette étude. Par cette méthode, on a procédé à la révision des cons- tantes critiques d’un certain nombre de gaz. Ils ont été purifiés par distillation fractionnée; la plupart ont été obtenus à partir de deux réactions chimiques génératrices. A la suite de ces expériences, M. Cardoso a déterminé les constantes critiques des gaz suivants : En collaboration avec M. Arni : éthylène, protoxyde d'azote, hydrogène sulfuré (C,H,, N,0, HS). En collaboration avec M. Bell: éthane, anhydride carbo- nique, anhydride sulfureux (C,H,, CO,, SO,). En collaboration avec le D' Georges Baume : cyanogène, acétylène (C,N,, C,;,H,). Les valeurs provisoires de ces constantes sont les sui- vantes : te pc (centigrade) (atmosphère) C,H, (C. € A.) 9°,3 50,7 N,O (C. & A.) 36°,5 71,90 H,S (C. & A.) 400°,4 89,35 CHUC BAR 2001 49,05 CO CSG EN SO 13,05 SO, (C. & B.) 457°,0 18,25 CN, (C. € G. B.)128°,1 59,6 C,H, (C. & G. B.) 35°,5 61,6 434 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE M. Th. TOMMasINA. — Irréductibilité des lois du train d'ondes aux lois du rayon élémentaire. — Trente-septième Note sur la physique de la gravitation universelle. La question indiquée dans le titre de cette Note n’a pas été traitée jusqu'ici, parce qu'elle ne se présente que lorsqu'on sépare franchement dans la théorie de la lumière ce qu'est pur symbole abstrait, de ce qu'est mécanisme vrai, bien qu'hypothétique. Or, cette séparation généra- lisée constitue ma méthode fondamentale, qui est nou- velle, aussi le mécanisme du rayonnement a-t-il été exa- miné dès le début de cette série de Notes. On a interprété la constatation de M. Zeemann. qui a complété si heureu- sement les recherches de Faraday, comme une confirma- tion de celle de Hertz sur la nature électromagnétique de la lumière, mais en réalité si elle confirme cette hypothèse elle montre d'autre part que la lumière et les radiations sont électromagnétiques d’une manière spéciale, qui n’est pas celle des ondes hertziennes. En effet, les radiations cons- hituent le nulieu électromagnétique, tandis que les ondes hertziennes l'utilisent ; sans les premières le milieu ne serait plus électromagnétique et les secondes ne pourraient plus être produites, sans ces dernières le milieu ne change pas, il resle électromagnétique par son activité perpétuelle de trans- metteur des radiations. Ce qui distingue la théorie ondula- toire électronique de Lorentz de la mienne, est le rayon élémentaire, que j'ai introduit, non pas comme un concept abstrait, mais comme une réalité mécanique, nécessaire et suffisante, imposée par la constatation de la pression de la lumière conjointement à l'hypothèse atomistique de l’éther. M. Lorentz s’est occupé de la déformation de l’élec- iron, mais il a conservé l’ancien éther, moi, au contraire, je l'ai éliminé et j'ai établi que la deformation électro- magnétique de l’électron vibrant suit la forme de la trajec- toire du centre, puisque en vibrant transversalement il doit exécuter des poussées périodiques longitudinales. J'en ai tiré le rayon élémentaire, qui est la trajectoire, rectiligne axiale- ment mas solénoïdale ou hélicoidale, de l'énergie rayon- nante, et j'ai montré qu'il joue le même rôle dans les radia- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 435 tions que celui des lignes de force de Faraday dans les champs électriques et magnétiques. Aussi, explique-t-il le mécanisme du phénomène de Zeemann, des autres qui s’y rattachent, et celui non moins important des actions chimiques des rayons à vibrations plus rapides. Cela étant il faut admettre pour les radiations de toute réfran- gibilité la possibilité d’être décomposables en rayons élémentaires. C'est-à-dire qu’un faisceau cylindrique d'un type quelconque de radiations est constitué par autant de rayons élémentaires qu'il y a d'électrons vibrants dans sa section transversale normale. L'énergie électromagnétique transmise, dans l'unité de temps et à la limite de sa sphère d'action par chaque électron vibrant, constitue l'élémentar- quantum ? dynamique de l'éther et de toute radiation. On croit pouvoir accepter les équations de Maxwell sans ses vortex, c’est là une erreur physique et mécanique. En effet, l'hypothèse atomistique de l’éther en changeant le concept fondamental de la théorie des ondulations en modifie forcément l'interprétation mécanique. Il devient donc nécessaire de distinguer ou de séparer en deux calé- gories certains phénomènes qu’on croit ne différer entre eux que par la longueur d'onde, qu'on suppose donc mécaniquement identiques et soumis aux mêmes lois ; tandis qu’au contraire les lois de l’une de ces catégories sont irréductibles à celles de l’autre. On sait que la décharge d'une bobine d’induction, ou d’une batterie statique, produit un nombre plus ou moins grand d’oscillations du milieu électromagnétique, Jamais une seule, c’est ce qu'on appelle un train d'ondes. Les ondes d’un train ne sont pas identiques étant amorties, la suivante est toujours moins ample que celle qui la pré- cède. On appelle queue les dernières ondes de plus en plus faibles qui terminent le train. Le mécanisme de ces trains d'ondes peut être considéré comme typique pour tous les ébranlements dont le choc initial déplace simultanément plusieurs couches de molécules du mi- 1 Note XXXIV, Archives, t. XXX, juillet 1910, p. 100-108. 436 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE lieu quelconque où ils sont produits et où ils se propa- gent. L'épaisseur de l’onde de condensation augmente avec l'intensité du choc, on en a donc conclu que dans les trains d'ondes l'amplitude des vibrations est fonction de l'intensité de la source. C’est la loi de cette catégorie de phénomènes où les ondes sont formées de couches plus ou moins épaisses du milieu, les ondes non amorties ou entraitenues rentrent aussi dans cette catégorie. D'après les explications précédentes la lumière ainsi que les radiations qui ne diffèrent réellement des rayons visibles que par la longueur d'onde ou le nombre des vibrations, ce qui revient au même, n'appartiennent pas à la catégorie qu’on vient de décrire, parce qu'elles sont décomposables théoriquement en rayons élémentaires, tandis que les trains d'ondes ne le sont pas. En ces der- niers les éléments du milieu ne vibrent pas individuelle- ment pour former les ondes, mais en couches multiples, donc en bloc. Or, il est évident qu’une fois admise l'hypo- thèse aitomistique de l’éther il faut reconnaitre que l’am- plitude des vibrations de l’électron est invariable, qu'elle est une constante absolue, et qu'il y a donc irréductibilité des lois d’une catégorie à celles de l’autre, car l'intensité du rayonnement ne pouvant plus agir sur l’amplitude doit forcément modifier la vitesse de propagation, du moment que le chemin parcouru par l'énergie rayonnante n'est autre que la somme des parcours des vibrations spiroi- dales qui se joignent successivement pour former sa tra- jectoire solénoïdale ou hélicoïdale dans chaque rayon élé- mentaire ‘. M. L. DE LA RIVE fait une communication sur les oscil- lations d'un pendule dans un train en marche. Le pendule consiste en un poids de 470 gr. suspendu à un fil dont le point de suspension est fixé à un support posé sur un pied à vis calantes. L’oscillation simple a très 1 Note XXIV, Archives, t. XXVIII, septembre 1909, p. 290. C.R., t. CXLIX, p. 627. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 437 sensiblement une durée de une seconde. L’accélération et le ralentissement donnent lieu à une modification notable de la position d'équilibre du pendule. Le fil reliant le poids au point de suspension s'incline en arrière par rap- port à la marche du train pendant l'accélération et en avant pendant le ralentissement d’un angle de 5 à 410 degrés. Il doit en résulter que la durée d’oscillation est modifiée, car la pesanteur se compose avec une force d'inertie égale à la masse multipliée par l'accélération et donne lieu à une résultante plus grande que le poids. Toutefois la modification de la durée d’oscillation n’a pas pu être constatée dans ces premières expériences. M. CANTONI présente au nom de M. G. PATERNO di Sessa quelques résultats sur la cryoscopie du fluorhy- drate et du chlorhydrate d’aniline en employant comme dissolvants soit de l’eau, soit de l'acide chlorhydrique à 5,15 °/,, soit de l’acide fluorhydrique à 4,52 °/,. Des résultats obtenus on ne peut déduire aucune pro- priété différentielle entre le chlorhydrate et le fluorhydrate d’aniline. L'appareil qui a servi à ces déterminations est en platine et ressemble à celui employé en 1895 par MM. E. Paternô et Paratoner. M. Paternô di Sessa a observé que l’acide fluorhydrique à 40 °/, n’attaque pas l’argent. On peut sans inconvénient faire bouillir cet acide dans une capsule d’argent sans craindre la plus petite attaque. De la poudre d'argent, obtenue par précipitation, peut être bouillie dans HF concentré sans qu'une trace de ce métal ne passe en solution. L’acide fluorhydrique doit être pur et surtout ne contenir ni sulfates ni nitrates ; la présence même de vapeurs nitreuses peut avoir une influence. Les différents fluorhydrates de bases aromatiques étu- diés ont été préparés en utilisant des vases en argent. BULLETIN SCIENTIFIQUE MATHÉMATIQUES BURALI-FORTI et MARCOLONGO. ÉLÉMENTS DE CALCUL VECTO- RIEL (traduit par S. Lattès). 1 vol. 80. A. Hermann et fils, Paris, 4910. A côté de leur intérêt théorique propre, les méthodes vectorielles sont devenues depuis quelques années un outil presque indispensable au physicien. Qu'on songe seulement à la place essentielle qu’elles occupent dans la Dynamique de l’électron. Il ne faut donc pas s'étonner de voir les manuels sur la matière se multiplier de plus en plus. La traduction française, due à M. Lattès, de l'ouvrage de MM. Burali-Forti et Marcolongo, sera d'autant mieux accueillie du public scientifique que la France est restée jusqu'ici à l'écart de ce mouvement. Si nous ne faisons erreur, les Eléments de calcul vectoriel sont. en effet, le premier traité français sur le sujet, exception faite des anciens ouvrages relatifs à théorie hamiltonienne des quaternions. Les auteurs se sont abstenus de tout développement théorique superflu et sont bien restés élémentaires. Ils innovent par un système de notations qui nous parait heureusement choisi; ils innovent surtout par le souci d'opérer directement sur les éléments géométriques, au lieu de considérer, comme on le fait volontiers, les nota- tions du calcul vectoriel comme de simples abréviations, des tachygraphes de coordonnées cartésiennes. C’est un point sur lequel nous aurions des réserves à formuler, car la tendance critiquée par nos auteurs nous parait, en somme, plus conforme au principe d'économie qui doit servir, en science, d’élément directeur et de boussole. BULLETIN SCIENTIFIQUE. 439 Les applications géométriques, mécaniques, et électri- ques terminent dignement cet élégant volume et ajoutent encore à son intérêt. C. C. CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse. J. REIGRODSKI ET J. TAMBOR. — SYNTHÈSE DE LA DIoxy-?- 3-FLAVONE. — {Berichte der Deutsch. chem. Ges., 190, t. 43, p. 1964. — Berne, laboratoire de l’Université. Les auteurs ont exécuté cette synthèse en partant de la triméthoxy-2-4-5-acétophénone qu'ils ont d’abord trans- formée en son dérivé benzoylique ; ce dernier fournit par ébullition avec HJ la diory-2-3-flavone 0 HO #4 DCSH HO | CO qui cristallise en petits prismes renfermant I aq. et fon- dant à 135°. Cette combinaison ne se fixe pour ainsi dire pas sur les bandes mordancées ; sa solution sulfurique est vert pâle de même que sa fluorescence ; son dérivé dimé- thoxylé cristallise dans l'alcool étendu en aiguilles fines et incolores, f — 189° ; cette solution est douée d’une fluo- rescence bleue. La triméthoxyacétophénone dont il est question ci-dessus se combine facilement avec les aldéhydes pour donner des chalkones. L'oxy-2-triméthoxy-2'-4"-5"- benzylidène-acétophénone est intéressante, car elle peut être transformée par l'inter- médiaire du bromure de son dérivé acétylé en triméthoxy- 2'-4"-5'-benzoyl-i-coumarone ; il suffit pour cela de traiter le dérivé en question en solution alcoolique chaude par la lessive concentrée de potasse. 440 BULLETIN SCIENTIFIQUE. J. TAMBOR. — SUR LA MÉTHYLATION COMPLÈTE AU MOYEN DU SULFATE DE MÉTHYLE. — (Berichte d. Deutsch. Ges., 1910, t. 43, p. 1882 : Berne, laboratoire de l'Université. On savait que dans les oxyxanthones renfermant un groupe carbonyle voisin de l'hydroxyle, ce dernier n'est pas éthérifiable par les halogénures alcooliques en pré- sence d’alcali et que cette même remarque s'applique aux oxyanthraquinones et aux oxyflavones. L'auteur a constaté en outre dans le cours de ces recherches, que cette règle concerne également les acides o-oxycétone-carboniques. Comme on a réussi il y a quelque temps à méthyler complètement le morin et la quercétine au moyen du sul- fate de méthyle et de la lessive de soude, l’auteur a voulu reprendre cette question de la méthylation et il a constaté que l’on pouvait en effet, avec ce même réactif, méthyler complètement la l-oxyxanthone, l’éther alcoylique de la résacétophénone, la monorésorcine-phtaléine et l'acide f résorcylique, à condition de soumettre une seconde fois à une action énergique du sulfate de méthyle en présence d’alcali, la combinaison partiellement:méthylée dans une première phase de la réaction. Il fournit à l'appui une série d'exemples que les personnes intéressées par ce sujet trouveront détaillés dans le mémoire original. Le 1, 2 les 3, le. 6, les 10 le 12, 13e 14 JS 16, "LT, 18, 19, k41 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE 1910 pluie dans la nuit ; rosée le soir. rosée le matin ; petite averse à 3 h. 40 m. 4 et 5, forte rosée le matin. pluie à 7 du matin et à 9 h. du soir. et 11, très forte bise, pluie dans l’après-midi. pluie depuis 7 h. du soir. pluie à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; forte bise dans la journée. pluie à 7 h. du matin. pluie à 7 h. du matin. rosée le soir. rosée le matin et le soir. forte rosée le matin; pluie à 4 h. du soir. 20, pluie dans la nuit et depuis 1 h. du soir. pluie dans la nuit; forte bise pendant la Journée. et 23, très forte bise pendant toute la journée. et 26, rosée le matin. brouillard le matin et rosée le soir. rosée le matin et le soir. brouillard le matin et rosée le soir. pluie dans la nuit. ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 19410. 30 ….. .…. se .…. .… .…. OC .. .. .…. . A £&< 9 9 F0 £6°0 ST Saanaq p | ‘4 F& noaqueH CAL'LULN lu TT n 41014 t- hs =) «© GRRer 1010 OO SD Oo Li uott] -08ut,p oem 1 DIODES Ce A NOM TOSOND 10 —# TETE ALISOTNAAN NN " DO QOT-10 D D HET mA HO MG NN Gi M — D H 1 1 CN 1 - 4 4 CN NN Gi en! 10 OH co O CD = GN 10 1 © L' 21e £our ‘1A I * IRA *JUA MNN °N LN "HANN HNNI :HNN HNN M ELLE) °N] °N °N HNN TVA "MNA ‘HNN NN "HNN 2N "HNN ETUfUO *IUA * IA "HNN] ‘HNN °N JUBULULO(] | ©", ©" DIESEL E MAO AO AAANOAA OO MID D °N °MSS ‘MNA\ N| ‘ANN\F ‘ANNI£ "ANN 8 °MIT *MNNIT NII ‘’ANNII ‘ANNIT NII *HNN IS "“ANNII "MNAM IT ‘ANNIS ‘ANS ‘NN 8 *ANN|IT *MNII as4|T "AsS|r "MNT ‘ANNIT *ANN II “ANNT a LNE À | :MSSI07 MS *MNNID'MSAM MNN ’MNN °N HNN "HNN "NN ‘ENN "ANN "MSA * MNN ‘ANN ‘MANN "HANN "ANN "ANN ‘ANN °N "ANN : MSS| "MSS OLI6GT AUANALAUS HAHNHO EL°I + | 9£’68 6168 |6c°68 YSUR F Sp'S + |"20706 L'08 | r'08 À og 9 86° à + | 1668 Pier. 8:08 Lez MS g ARE CAS AMEN DRE AN L'ag || 69°9 + | 6g'£s TONI TON M o°Te || re + |_Lriec G'ag | g'ag | 98 °N 4 668 + | 90°18 a'ig | r 18 | ce ‘ANN &: TOP | FC /ÈTe QUI | CHACNIN Te “ANN L'08.| 61°r + | S£'IS PROC NIPRTCRIESE ‘’ANN 8’ CLP MOTS GATEN ESTONIE ‘ANN 6: 1S0N TR MCNHSZ Ch92t | CT 92 AIT ‘’MSS PT RTINOS s'cè | c'98 À 08 MNA ‘La etelEr."6 64.) ere MNA (@ Son a EEE S'£8 | T'FEÏ QT MNN F FL'G + | 80 £S G°S£ | L°68 DAT "MN es FO IIIe US INT A0SAINOT "ANN mn TONON A RGO Porc RCI HANN FC OR = 1612 6°ce | c'e DFI ‘MNMI S'98 | S'r AA AC ANCe CRTC RS ETEAINS ‘ANT 9 Ce 08'& 69°F8 CET 72 A ‘ANNI 898 | 0°# SALE Fa ce Lyc. | 02 TT ANNI 0°L& | &° £6'0 è9°98 co | 89e lot "ANNI L'98 | à' TNT) TO 9'93 | 898 | 6 IMNIe er Aloe fete 10028 SNOZR ROME AIRC TS 782 | 9 10 De det Green] ÉHSSINONSZ UNE. eco LG UUE era) No) ‘MS G'83 | r'Là || 0S'0 + | ST'88 02 erer2 Ne asal s'6e | à LONDRES z'Le | 6er INC re So 1 Gear POS 0"O8 1 & Te LÉ *MNI 0'86 | 8°68 | 918 + | 06°08 T'ON MSMI O0 FS.| 6G'18 || 81°C + | F6 8€ gag | g'e0 DT “uw MLUTLTTE “uw *uuwu “uw xt *wJou er | *s uL Sr Îlar avg lounosogll "46 | ‘Ur | ‘42 my —+- wwuQ0Z HNOIHHHASONIF NOISSAUG Jnor 9991 UPDATE | Men, MNBR AE PUS Nr ice ler ter eenaeroe lee ge + | 08 | £8 | co L 68 CO/T LOU USING 06 8r Co 6L 06 SF F6 LOLT G'Oo = | rct| s6 èy G + cs 98 IL 16 LTLT JO & CTI 66 £9 9 + 98 C6 C9 LG LOLT TT NEC IF COL | 90 8 + 88 cg 19 O0T CGOT Gel M ONF IN OOL. | SZ OT+ 06 (e7 08 96 CGOT ue S'il "66 &9 F + rs 68 F9 16 Yen Ce À ÆYI| 28 09 L== êL PL &9 6L COL Cros 8 CPI] ES 09 En IL Ja ch fon &FOI JUL DEGT |. 08 8£ SI- 19 F9 LF F9 LGOT a — | Set] 96 gr CA 19 19 0G £L GOT F'9 - F'O1 | O0T | £8 Fit £6 0O0T | S8 CG O99T £°0 — | 9'9o1| cé OL DAT C8 cg LL 6 COOT tn CN MRC Te Gr 8 6 C9 C6 CFOT OSEO 1.66 8G 0 + F8 8L OL 16 OCOT ATOS 6 9G FE, cg 06 (172 LG L£OT CH em TS CT Il 16 co 6 + LS (eys L FG 0991 pl = | O'OTI 86 &9 L + FS 86 IL IS Le9T 0 NOR AN (172 It+ ss 6 Je 96 C£OT AU E OT 06 OL 6 + 98 F6 sg 98 C90T SA “| çe oc 1e 02 pr ze LL 0991 El Sos 9 0€ 8 - 89 eL Ye) cl CFOT Gel AOL) 16 09 0 OL eL Fo IS G£QT NA or. 26 IS 0 OL FL 09 06 &F9I Pa dt C"CT | C6 FG Fr + 08 FS &9 26 OTOT Los PS 2110 D SG OT+ ce Le 99 €6 &T9T CrU 4) TI 100 èc a FL gs &9 OL Ca9T “ns ue PTS 0€ OT- ca 09 £ GS LFOT CON A NET CG 0G 0 GL ou ce &6 &LOT RD — | SLI SG C9 6 + £8 O8 89 &6 &SQT DAS MULTI US 1 F + gL Le 6 cG “ut Co] Lo | Ne 7 fe en 2 ee AIBuTIOu 4 ERCEIU SUD. er HAN] MANN TNT Der PERS | 6 | TT A A nn — ——_—_—__—_— TT | el QU 1P ÉLUON Vo KA NOLIYHNIVS HG NOV 89'LT |ec'6 SONDE ACT EN |IS6 COMTE LS "DI 253 | O'CT 2292: F'OT L'ce l'PI ANUS CL 66 £T || 8'CT | 8'SI L'8 8 Dee JEC'E 08'£I T'£ET | 6'L c'$ C'GI 19 INT O‘FL | &°SI 119 8 GI FF IT OT O'IL SAS r'e 0 OI jte? 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Pression atmosphérique : 700"" + dh-on RAM CHR 10)hm ins. 4h.s. Th. 10h. Moyennes lrodéc. 29.17 28.87 2892 2892 2843 28.21 2842 28.68 28.70 22 » 12837 2515 28-26 28-42 ‘2801 27.69 27-85 . 28:38 28.14 SPP aL0D 2430-07. 0910472 731790 001-197 140778 OLA STE 31.25 Mois 99.31 29.33 29.53 29.70 29.19 28.90 29.45 29.59 29.36 Température. o o o o o o o ire déc. HA1 41 11.09 +1208 +15.55 +16.93 +16.44 +14.39 412.88 +-13.85 2° » 14:90 4145, 11.82 41459 15.93 1298 1450 4291 13.6% 3° » 9.33 8.39 8.72 130% 1552 1557 43.28 11:34 44-90 Mois 10.91 410.31 10.87 +44.39 16.43 +16.00 14.06 12.38 113.43 Frnetion de saturation en ‘/,. | décade 86 87 87 69 60 6% 74 80 76 74 » 91 89 91 80 73 76 8 91 8% 3° » 89 90 87 72 63 6% 77 83 78 Mois 89 89 89 74 6 68 78 85 80 Dans ce mois l’air a été calme 200 lois sur 1000. NNXE 157 Le rapport des vents RL Fe — 12:08: Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (22, 10, 92) éléments météorologiques, d’après + ; mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 29.42 mm Nébulositér sem cree 6.0 Press. atmosphér.. (1836-1875) 27.63 FES rss A Nétulosite AE (1847-1875). 4.9 v b) Hauteur de pluie.. (1826-1875). 94.2 empérature 4 _ Ë Ë . re } IHIH2X9 413.24 Nombre de jours de pluie. (id.). 10 4 Température moyenne .., (id.). 4-14°.66 Fraction de saturation........ 199%/% Fraction de saturat. (1849-1875). 77 % ESS CS Qc Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Slalion CELIGNY | COLLEX | CHAMBESY | CHATELAIXE SATIGNY ATHRNAZ | COMPENIERR uterrien ogg | pe a | | | D mi, | | | < = w | € HAS LS372871 3095 39.7 35.9 | 385 L3.2 | | | | Sation YEYRIER OBSERYATOIRK |L COLOGNY PUPLINGE JUXSY HERMANCE Hauteur d'eau RE en min, kl.6 46.1 | 62 .6 68. 39.0 Insolation à Jussy : 4506 en septembre. OBSERVATIONS GRAND SAC ENT BE FAITES AU PFENDAN! LE MOIS DE SEPTEMBRE 1910 Du 1 au 6, violente bise tous les jours. les 6, 8 et 9, pluie. du 12 au 16 et du 19 au 22, pluie. le 13, neige. du 1S au 20, du 21 au 23, très forte bise. le 29, très fort vent. très fort vent. MÉTÉOROLOGIQUES RNARD ‘9 “uw (y ra) | (y #2) Jnan ef Ina EH AK | #1g 3 | | | 1è°0 + |99°29 |c6°z9 |09°29 |gr°29 E SUR | | | UE BTS HN NID ENT “MSC 'eL| 9 01 PC MIT ES er AR en ED IET LOS CNET ENS NS I UNSS "NOPEL 18" 02) MG ETES TE 11201 68 DAT T TAN TE EN TPSMENIT ENT DS EN CE Sd "ez | Sè Q euueol owueo| owujtoll] ‘HAN O'6L | p'ez || g°o 4 PO 0'£L c'21 | Le DENIS ORAN NS IT EN SRG EL DE TL INT 9 EM) PEL) 9'IL | 98 & |T :MSIT ‘ANl& MSIT ‘MSIO'TL) 9°89| F'e + | 8°69 | 9° L'eo | ce O!ÎT ‘ANIT ‘ANII ‘AN “0e 0°89 || GI + | r'89 |9 1'89 | Fa G Je ‘ANR HNS ‘ANIe ‘ANIG 19 | 6°09 | 9°0 + | &'19 | 8 c'99 | 5è OT 8 ‘ANS ‘Ne ‘Ne ‘AN 6 C9 | 0°r9 | 0°& — | 9°r9 | + 1'F9 | ee O1 |8 ‘HAN|S ‘ANS ‘ANS ‘ANI0'C9 | 9°59 | c'e - 6 9°€9 | Tà OT | ‘MSIT ‘MSIS ‘MSI ‘MSIS8"99 | 2 r9 | T'I - (2 c'99 | 08 L'OIPRECNSIpS CMNSIFAEMSIS LMOlU! 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Moyenne l'e décade 66.18 66.34 66.55 66.36 98 87 99 95 2e » 67.21 67.08 67.39 67.24 95 86 95 92 3e » 68.90 69.39 69.91 69.39 82 77 88 8! Mois 67.43 67.60 67.95 67.66 93 83 9% 90 Température. Moyenne. Th. m ATEN 9h. 8. LES me 11422 L 4 Macs ee N0°62 1 07 + 0.12 L 0.49 + 0.40 2 V'ORE TE A": 3.51 2.06 2.97 9.92 3° » 0.39 3.94 1.24 1.86 1.70 POSTE + 3.44 ARE + 1.5 En Dans ce mois l'air a été calme 4% fois sur 1000. Le rapport des vents —— NE SN 113 14 Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station Eau en millimètres Neige en centimètres..., | Miwtigny-Ville Orsières d0.2 Bourg-St-Pierre 74.4 St-Bernard 120 9 3 Archives des Sciences phys et nat., Tom RECHERCHES SUR L'AIMANT Archives des Sciences phys et nat., Tome XXX, Octobre 1910. PI X RECHERCHES SUR L'AIMANTATION AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES RECHERCHES SUR OP NAN PEACE OS AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES PAR Pierre WEISS et #1. KAMERLINGH ONNES (Suite et fin) (Avec la planche X) $ 2. — MÉTHODE ET APPAREILS a) Discussion de la méthode du couple maximum. — L'intensité d’aimantation à été mesurée en déter- minant le couple exercé sur un ellipsoïde de révolu- tion allongé de la substance à étudier par le champ d’un électro-aimant faisant un angle variable avec le grand axe de cet ellipsoïde. Le couple à pour expres- sion : M = (N, —N,) L° v sin vw cos w, où N, et N, sont les coefficients démagnétisants de l’el- lipsoïde, I l'intensité d’aimantation de la substance, © le volume et « l’angle de I avec le grand axe de lel- lipsoïde. Ce couple est maximum : N,—N, 2 pour g— #5". Il n’est donc nécessaire, pour mesurer I, de connaître ni la valeur du champ, ni l’azimut du M — 2170 ARCHIVES, t. XXX. — Novembre 1910. 31 450 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION champ pour lequel ce maximum est obtenu. Pour mettre cette méthode en œuvre, on suspend l’ellip- soïde à un ressort de torsion dont les déformations sont lues au moyen d’un miroir, et l’aimant est rendu mobile autour d’un axe vertical. Cette méthode a déjà été décrite ‘. Ses avantages sont la faible étendue dans laquelle les champs magnétiques intenses sont néces- saires et l’extrème simplicité des mesures relatives *. Nous nous proposons de discuter ici deux sortes d’er- reurs auxquelles elle est exposée, et qui, tout en pou- vant en principe être rendues aussi petites que l’on voudra, la rendent moins apte à déterminer la loi de l'approche vers la saturation qu’à comparer deux états successifs peu différents de la même substance pour la même valeur du champ. Influence de la non-uniformité du champ. — L’el- lipsoïde est placé au centre d’un champ magnétique de révolution. Ce champ est maximum en ce point pour un déplacement dans le plan équatorial, y, et minimum pour un déplacement axial x. Il est donné par le développement : à Lei Lan + À ÿ° ne es ! P. Weiss, J. de Phys., 4° série, t. VI, p. 665; 1907. ? Pour comparer les intensités d’aimantation I et L’ et les aimantations spécifiques 6 et © il faut ténir compte de ce que varie par la dilatation thermique. En appelant d et d’ les densi- tés on a : 1. VAN EN no MU vase 1 VW Va La dilatation aux basses températures n’étant pas connue, nous avons omis la correction provenant de ce que le rapport des densités est différent de l’unité. On peut évaluer cette correc- tion à 0,004, en valeur relative. AUX TRÈS BASSES T{MPÉRATURES. 451 qui devient, en remarquant que le potentiel magnéti- que satisfait à l’équation AV — 0, et en introduisant les coordonnées polaires r et 8 : Te à | Lu — Qi LEE pars. = 2 . H = H, + 5 E) (cos 6 3 Sin où Or l’énergie d’une particule magnétique de volume dv, partie de l’ellipsoïde supposé très allongé, dont l’aimantation, supposée de grandeur constante I, est parallèle au champ, est : W—=—1Heidr; et par suite le moment exercé sur elle par le champ : 9 2 3 Le couple exercé par le champ H, sur l’ellipsoide a pour expression : oW o°H dM' = — — — E do .I () r* sin 6 cos 6; DT ñ M = (N, — N,) L’v. sin o cos . Dans les champs très intenses, la condition du parallélisme de l’aimantation au champ extérieur est remplie, malgré les champs démagnétisants de l’ellip- soïde, et l’on a 8 — w. Le moment parasite dM' varie donc en fonction de l’azimut de la substance comme le couple principal M. La valeur maxima du couple dM' est : US Ci xs (A ES ñ do.I G). rs qui devient pour tout l’ellipsoide : ne Mais M= gi) Ù . d”, où «& est le demi-grand axe de lellipsoide. Supposons que le champ de l’aimant varie en res- tant semblable à lui-même et appelons (1—&)H, le 459 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION champ à une distance de 1 centimêtre de l’axe suivant l’axe des y. Alors : H (on) () Ml Gri) 6 M— SI, «D: (ls d’où et le rapport des couples maxima : M 6 H, = £ 2 NW 5° (NT L'avant-dernière équation montre que la valeur absolue du couple parasite croît proportionnellement au champ quand laimantation reste constante. Au lieu de trouver pour la saturation une asymptote horizon- tale, on trouvera une asymptote inclinée. Ce fait a été constaté très nettement dans certaines expériences antérieures. À champ égal le couple parasite croît avec J. S'il est inappréciable pour les plus grandes valeurs de LI observables avec un appareil, à plus forte raison l’est-il pour les plus petites. La derniére équation montre que l'importance relative du couple de non- uniformité croit quand l'intensité diminue. Il sera donc particulièrement à craindre dans des recherches où, passant à des intensités d’aimantation plus faibles on augmente la sensibilité en changeant le ressort. Pour nos mesures, il suffit de pouvoir se faire une idée de l’ordre de grandeur de l'erreur. A cet effet la non-uniformité du champ a été mesurée pour trois valeurs de y et a été trouvée proportionnelle à y° avec la valeur numérique e — 0,9087. Avec a — 0,15, il en résulte : : #2 ME — — 0.,00023 0 M (NW, —N)T AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 453 Or, pour les ellipsoides employés, N, = 1,90, N,— 5,59, et pour le fer (N, — N,) I est voisin de 6.600 gauss, pour le nickel de 1.800 gauss. La cor- rection dépasserait donc à peine un millième pour le fer, elle atteindrait quelques millièmes pour le nickel. Réaction de l’ellipsoïde sur les pièces polaires. — Lorsque les sommets de l’ellipsoïide sont dans le voisi- nage immédiat des surfaces frontales des pôles des aimants, ils ont une influence sensible sur la réparti- tion du magnétisme dans les pièces polaires, et le couple s’en trouve augmenté. Ce fait a été mis en évi- dence au moyen d’expériences préalables, faites avec un plus grand électro-aimant dont les pièces polaires planes avaient 15 centimêtres de diamêtre, en mesu- rant le couple maximum exercé sur un ellipsoïde par le même champ de 9.770 gauss, obtenu avec des dis- tances très différentes des pôles, en donnant au courant des valeurs convenables. On à trouvé ainsi, pour un ellipsoide de fer de 9 millimètres de longueur et de 4 millimètres de diamètre équatorial : entrefer — 9 millimètres couple maximum = 335,5 15 » — 320.45 23 » 1319132 39 » —91918 47 » — 319,08 La manière dont cette quantité varie, montre que la variation n’est pas un effet de la non-uniformité du champ, car c’est précisément quand la perturbation a sa plus grande valeur que, par suite du rapprochement des pièces polaires planes, le champ est le plus uni- forme. À partir de 23 millimètres, l’effet est insensible et le couple devient constant. | 454 RÉCHERCHES SUR L’AIMANTATION b) Electro-aimant. — Il résulte des renseignements donnés ci-dessus sur l’influence de la proximité des surfaces polaires et de l’ellipsoïde que l’écartement des pôles doit être environ trois fois la longueur de l’ellipsoide. L’épaisseur totale des quatre parois du tube Dewar et de celles du tube ajusteur ($ 2 €) ne peut guère descendre au-dessous de 5 millimètres. En tenant compte à la fois de la difficulté d'obtenir des champs intenses dans des espaces étendus et de celle de la réalisation exacte d’ellipsoides très petits, nous nous sommes arrêtés à un entrefer de 9 millimètres et à des ellipsoides de 3 millimètres de longueur. On peut obtenir dans cet entrefer des champs relati- vement intenses (jusqu'à 25.000 gauss), avec un aimant dont les noyaux ont 9 centimètres de diamètre. L’électro-aimant a servi précédemment à des expérien- ces magnétiques aux températures élevées. Il a déjà été décrit ‘ et est représenté schématiquement dans la fig. 1. Relativement léger (132 kilogrammes) et faci- lement transportable pour sa puissance, il a pu être étudié à Zurich et employé à Leyde. Il possède un mouvement micrométrique des pièces polaires que l’on peut avancer et reculer au moyen de manettes-écrou dont on repère la position sur des cercles divisés. IT est mobile autour d’un axe vertical, grâce à un support comportant une couronne de billes se mouvant dans des gorges annulaires. Les azimuts sont lus au moyen d’un trait de repère fixe, sur une graduation cylindri- que portée par la partie mobile du support. Chacune des bobines recoit 1,500 tours de fil de 1 G. Zindel, Revue électrique, 20 juin 1909, et Ælektrotech. Zeitschr., t. XXX, p. 446; 1909. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 455 2®m 5 eta une résistance de 2 ohm environ. Comme elle est destinée à un courant de 10 ampéres en régime normal, et que celui-ci peut atteindre 25 am- pères pendant un temps relativement court, on dispose d’un nombre d’ampères-tours pouvant aller jusqu’à 75.000. La circulation d’eau dans les doubles parois des bobines a pour effet de permettre une durée à peu près double des expériences, et surtout de protéger les pièces polaires et les noyaux contre l’échauffement. Cet échauffement a de nombreux inconvénients dont le moindre n’est pas d’altérer d’une manière appréciable la valeur du champ. La dilatation thermique des noyaux relativement longs peut, en effet, faire varier d’une manière appréciable un entrefer relativement court. c) Appareil cryogène. — La nécessité de monter l'équipage mobile, portant l’ellipsoïde dans un espace fermé recevant l'hydrogène liquide et l’atmosphère gazeuse, exige un appareil cryogène assez compliqué représenté dans la vue d'ensemble (PI. X, fig. 1) eten coupe (fig. 3). Il se compose essentiellement de trois parties coaxiales de forme tubulaire qui sont, en allant de l’extérieur à l’intérieur, le tube enveloppe, le tube ajusteur f et l’équipage b. Le tube enveloppe se com- pose, de bas en haut, du tube Dewar A, du tube de laiton B, du tube de verre C, et de la chape D qui ferme l’appareil. Equipage. — L’ellipsoïde a (fig. 3 et 4) peut tour- ner autour d’un axe vertical avec l'équipage b dans lequel il est fixé. Cet équipage est composé sur la plus grande partie de sa longueur d’un tube en argentan (b), matière peu magnétique, rigide et mauvaise con- 456 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION ductrice de la chaleur, et à sa partie inférieure de la tige de cuivre b, dont le magnétisme propre est très faible. Il est suspendu à la tige £ par le ressort hélicoï- dal g, (g, a servi pour le fer et le cobalt, le ressort plus faible qui a servi pour le nickel et la magnétite, est représenté à côté en g,. (Pour assurer la stabilité de l’équilibre et empêcher l’ellipsoide d’aller se coller contre les pôles de l’aimant, l'équipage est fixé en bas par un fil de platine iridié de 0,1 de diamètre et dont la torsion n'intervient que comme une correction ($ 4). Le tube b et la tige b, sont soigneusement dres- sés au tour, l’ellipsoide & (fig. #) y est fixé dans un trou de diamètre égal à celui de l’équateur de l’el- lipsoïde. Lorsqu'il s’agit de la magnétite ou du nickel, on peut le fixer avec un peu de cire; dans le cas du fer et du cobalt, les efforts étaient suffisamment grands pour qu'il soit nécessaire de le sertir en lenfonçant à force dans la cavité après l’avoir enveloppé d’une très mince lame de cuivre. La tige b, et le tube très mince b, en argentan, transmettent (fig. 2) la rotation de l’ellipsoïde ‘ au miroir À qui, par l'ouverture f,, et la fenêtre C, (fig. 1 et 3), permet la lecture de la torsion du ressort g, sur une échelle de verre de 1",50 de longueur, divisée en demi-millimêtres, éclairée par des miroirs sphériques *, et placée à 4",325 de dis- tance. La tension du ressort est réglée en faisant mon- 1 Une petite torsion de ce tube n'intervient pas. La partie de l’appareil qui joue effectivement le rôle de ressort est comprise entre le miroir et la chape. La torsion de la partie de l’appareil au-dessous du miroir transmet simplement le couple, son seul effet est de changer imperceptiblement l’azimut de l’aimant. ? H. Kamerlingh Onnes, Communic. Physical Labor. n° 25; Leiden, 1896. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 457 ter ou descendre la tige Æ (fig. 3) qui pénètre dans la chape par le presse-étoupe D,. Cette opération s’ef- fectue en faisant tourner l’écrou D, pendant que D, est maintenu immobile. La tension est lue, par louver- ture f, sur l'échelle b à l’aide du pointeur {. Par une opération préliminaire sur l'appareil démonté, dans laquelle on suspend à l’équipage un poids connu, on détermine la division de léchelle b qui correspond à la tension pour laquelle on se propose de régler l’ap- pareil. Les vibrations que cet appareil tend à prendre comme une corde tendue, sous l'influence des trépi- dations, sont amorties par l’amortisseur b, à ailettes (fig. 3 et 6) plongeant dans un bain d’huile annulaire, divisé en compartiments par des parois b,, fixées sur un cylindre qui tourne à frottement doux dans le tube porteur et peut ainsi être entrainé par les ailettes b,,, quand léquipage vient à effectuer une rotation un peu grande ‘ ($ #). Les ailettes doivent plonger entiérement dans l'huile pour éviter des couples provenant de la capillarité ($ 4) qui pourraient ne pas être négligeables. Dans les champs forts, les courants de Foucault amortissent très bien les vibrations de torsion. Tout l’équipage avec le ressort est suspendu dans le tube ajusteur f, dont la partie supérieure est vissée à la chape D (fig. 1 et 3), laquelle porte aussi la tige k et repose sur le tube de verre C. Le tube ajusteur, composé des parties f, f, f, f,, diminue de diamètre à trois reprises, la partie inférieure f. entourant d'aussi 1 Il importe que l'huile soit privée d’air et qu’il ne se trouve pas de bulles sous l’huile, parce que l’appareil doit être évacué une fois entièrement monté. 458 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION près que possible la tige b, de l’équipage. Contre le fond f, (fig. 4) bute le cône C soudé au fil tenseur d et le retenant. Ce cône peut entrer dans le fond f, par une coupure (fig. 5). Quand l’appareil est monté, le tube ajusteur plonge dans le tube Dewar A. Le tube porteur comme le tube b, formant l’équipage mobile est en argentan. Pour monter dans le {ube enveloppe, le tube ajus- teur, avec l’équipage qu'il contient, on le visse à la chape D. Puis on place cette chape sur la garniture en bronze mastiquée en haut du tube de verre GC, on serre les vis C, et on rend le joint hermétique au moyen du tube de caoutchouc collé D,. Le bas du tube de verre C est mastiqué dans une deuxième garniture en bronze soudée au tube de laiton B. Ce tube porte en son milieu un anneau B, sur lequel reposent les écrous B,, des tringles B, portant le tube Dewar. Celui- ci, dont la partie étroite A, et la moitié inférieure de la partie plus large jusqu’au niveau A, sont argentées (la partie supérieure est restée transparente pour que l’on puisse s’assurer que l’on ne verse pas trop d’hy- drogène liquide), glisse dans le tube B, en maillechort et bute contre un anneau en bois contre lequel il est pressé par les tringles B,. La fig. 7 montre comment l’anneau B, en laiton mince, auquel aboutissent en bas les tringles B,, est fixé sur le tube Dewar, protégé par une couche de papier, au moyen d’une bride serrée par la vis B... La partie inférieure du tube Dewar a un diamètre extérieur de 8 millimêtres et un diamètre intérieur de 5 millimètres. Les parois de verre ont une épaisseur de 0,5 millimètres, de sorte qu’il ne reste pour la dis- AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 459 tance des deux faces argentées en regard que 0,5 mil- limêtre. Pour centrer l’appareil, on le fait reposer, par l’an- neau B, de l’enveloppe, sur un support auxiliaire. Le tube Dewar étant enlevé, on passe la partie étroite f, du tube ajusteur dans un calibre approprié que l’on fixe. On peut ensuite retirer de ce calibre un anneau, le remplacer par un autre et ainsi en augmenter le diamètre de manière qu’il corresponde au diamètre extérieur de la partie étroite du tube Dewar A,. On met celui-ci exactement en place au moyen des écrous B,,. Le joint est rendu hermétique au moyen du tube de caoutchouc B, collé et ligaturé avec des fils de cui- vre. Le mode de fixation du tube Dewar avec les trin- gles B, résiste à la déformation par évacuation, après laquelle le centrage ne demande que de très légères retouches. Dans le tube B est soudé le tube capillaire en acier 8, (fig. 1 et 3) d’un thermomètre à hélium ‘ à réser- voir 9, (fig. 3 et 7) en argentan et tige 8, en verre, qui est monté solidairement avec le tube enveloppe. La quantité d’hélium est mesurée de telle façon, que pour le point d’ébullition de l'oxygène, le mercure se fixe au bas de la tige et pour le point de solidification de l'hydrogène, il atteigne la partie supérieure. Lors- que, comme c’est le cas avec l'hydrogène bouillant sous la pression normale, la température est assez bien connue sans la lecture du thermomètre, celui-ci est encore nécessaire comme indicateur du niveau du gaz liquéfié qui devient invisible au-dessous de A,. 1 Comp. l'appareil pour la liquéfaction de l’hélium. H. Kamer- lingh Onnes, Communic. Physical Labor, n° 108; Leiden, 1908. 460 RECHERCHES SUR L' AIMANTATION Aussitôt que le niveau descend au-dessous de la partie supérieure du réservoir 8,, le mercure baisse dans la tige 0,. d) On procède au réglage de l’aimant indépendam- ment de celui du tube ajusteur et de léquipage par rapport au tube Dewar. Son axe de rotation est rendu vertical et l’entrefer est centré sur cet axe, puis l’an- neau à évidement sphérique G,, (fig. 1, 2 et 3) est amené sur l’axe de l’aimant. Cet anneau est porté par une plaque de laiton, qui elle-même est fixée par lin- termédiaire de deux madriers de sapin au pilier en pierre de taille H. On transporte ensuite l'appareil cryogène du support provisoire à sa place définitive en faisant reposer la surface sphérique de l’anneau B, dans l’évidement de l'anneau G,, dans lequel elle s'adapte exactement, et on achève le centrage de la partie étroite du tube Dewar sur l’axe de l’aimant au moyen des vis à ailet- tes de l’anneau B,. Ce centrage doit être exact, car l'aimant doit pouvoir tourner librement, et l’espace entre le tube Dewar et les pôles, n’est qu’un demi-mil- limêtre de chaque côté. [l réussit d’ailleurs facilement à 07,25 prés. e) L'introduction de l’hydrogène liquide se fait par le tube B, en argentan (cf. Comm. n° 94 f), le gaz qui s’évapore s'échappe par B, (fig. 3 et 1) et les robinets K,, K,, dont l’un conduit à un gazomètre et l’autre est en communication avec une pompe à vide. En mani- pulant les robinets, on règle la tension de vapeur qui est lue au manomèêtre H, fonctionnant au besoin comme soupape de sûreté. Dans les expériences au voisinage du point de solidification de l'hydrogène on prend soin AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 461 d'opérer à une pression un peu supérieure à celle du triple-point. Avant d'introduire l'hydrogène liquide par B, qui est fermé par un tube de caoutchouc et un bouchon de verre, on fait le vide dans l'appareil par K,. L’étanchéité parfaite est de rigueur, parce que des traces d’air se solidifieraient dans l’hydrogène liquide et s’accumule- raient, par suite de l'attraction magnétique, dans le voisinage de l’ellipsoïde. Pour empêcher que l'hydrogène en ébullition ne refroidisse à la partie supérieure de l'appareil là où se trouve le ressort, le tube f, (fig. 3) a été percé d’un certain nombre de grands trous n’affectant pas sa rigi- dité torsionnelle ; en outre il glisse à frottement doux entre les écrans de cuivre qui entourent f, et sont sou- dés à B. Pour éviter l’ébullition explosive ‘, on met un peu d’ouate au fond du tube Dewar et des mèches d’ouate autour du tube ajusteur. Le renouvellement de l’hydrogène liquide se fait de la même manière que le remplissage. Un seul remplissage suffit générale- ment pour plusieurs séries de mesures. La partie inférieure du tube Dewar, dont l'extrémité n'avait pu être argentée, est protégée par un petit vase L conte- pant de l’air liquide. Lorsque l’appareil une fois rem- pli, la partie au-dessus des écrans est revenue à la température ordinaire, on ne s'aperçoit presque plus qu’il y a de l'hydrogène dans l’appareil, à moins que le niveau du liquide ne soit au-dessus de A... A la longue il se condense un peu d'humidité sur le tube Dewar. Pour éviter qu’elle coule entre les pièces 1 Lorsqu'elle se produit, il faut s’assurer que des gouttelettes projetées n’ont pas refroidi l'huile de l’amortisseur. 462 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION polaires, on entoure le tube de papier buvard en A,. Un courant d’air est lancé sur le tube entre les pôles. Les surfaces polaires ne sont donc aucunement affec- tées par les opérations cryogéniques. f) Les ressorts sont en bronze phosphoreux. Cette matière n’est pas magnétique et n'a que de faibles déformations résiduelles. On peut réaliser un ressort de constante donnée en enroulant en hélice soit un fil fin et court, soit un fil plus gros et notablement plus long. De ces deux ressorts, celui qui contient le plus de matière, travaille avec des déformations spécifiques moindres et par conséquent une élasticité plus parfaite. Il a été tenu compte de cette circonstance. Les ressorts sont munis dans l’axe d’allonges rigides et sont fixés avec des vis dans l’équipage et dans la tige Æ (fig. 3). Les spires ne se touchent pas. La température du res- sort est déterminée par un thermomètre à mercure appliqué contre la chape D et enveloppé de laine avec celle-ci. Les constantes des deux ressorts employés sont 261 000 et 22 300 dynes-centimêtres par unité d'arc. Pour la correction de l'influence du fil tenseur et des variations de température du ressort, voir auS #4. Les ellipsoïdes de fer, de nickel et de cobalt ont 3 millimètres de longueur et 1°",333 de diamètre équatorial. Ils ont été exécutés avec une grande pré- cision par la Sociélé genevoise pour la Construction d'Instruments de Physique et de Mécanique. Le travail a été fait au tour sous un microscope grossissant 30 fois et muni d’une chambre claire permettant de super- poser l’objet à un dessin à grande échelle. Quelques mesures faites à la machine à diviser ont montré que les ellipsoïdes sont très exacts. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 463 Le fer a été obtenu en fondant, au four électrique à résistance, du fer électrolytique pur de Merck dans une atmosphère d’azote et dans une nacelle de magné- sie. Le nickel et le cobalt ont été obtenus de la même manière en partant de nickel et de cobalt pulvérulents, extrêmement purs, préparés spécialement par Merck pour ces recherches. La magnétite a été obtenue en taillant un ellipsoïde approché dans une goutte de magnétite fondue très pure, obtenue en chauffant le sesquioxyde pur de Merck avec le chalumeau oxhydri- que. L'expérience ayant montré que lon n'obtient réellement de la magnétite ‘ qu’en calcinant à très haute température pour faire partir les derniers restes d'oxygène en excès, cette opération a été faite dans une coupelle en iridium. Il a été préparé de même des ellipsoïdes grossièrement approchés dans du chrome et du manganèse de Goldschmidt et du vanadium de Moissan. Il est facile de se rendre compte qu’il n’est pas nécessaire que les ellipsoïdes soient réalisés avec une grande perfection pour des mesures relatives; cela a d’ailleurs été constaté expérimentalement pour la magnétite, pour laquelle on a trouvé avec différents échantillons grossièrement taillés en ellipsoïdes de formes diverses des courbes de variation thermique aux hautes températures coincidant avec la courbe théorique et par conséquent entre elles. $ 3. — MARCHE DES EXPÉRIENCES Comme cela a été dit dans l'introduction, nous nous sommes proposé non de faire des mesures absolues, Voir aussi P. Weiss, Arch. des Sc. phys. et natur. 4 pér., t. XXIX, p. 175; 1910; et J. de Phys. 4° serie, t. IX, p. 373; 1910. 464 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION mais de comparer les intensités d’aimantation dans les champs élevés à la température ordinaire et à celle de l'hydrogène liquide, les variations attendues étant une fraction assez petite de la quantité à mesurer. Il sem- blait donc indiqué de croiser les mesures à la tempéra- ture ordinaire et à celle de l'hydrogène liquide pour une même valeur du champ. Mais le passage d’une température à l’autre exige des opérations d’une trop grande durée et une attente trop longue pour que l’on puisse procéder ainsi. On a donc commencé, en général, par des mesures à température ordinaire en donnant au champ toute une série de valeurs. Puis on a fait une série analogue à basse température, et, la température ordinaire rétablie, on a repris quelques points pour constater que lappareil n'avait pas subi d’altération. Une série de mesures se décompose elle-même en deux parties. On commence par déterminer par làton- nements méthodiques, pour toutes les valeurs des champs, les azimuts de laimant pour lesquels le cou- ple est maximum. On trouve ainsi deux azimuts symé- triques par rapport au grand axe de lellipsoide, qui donnent des couples de signes contraires. Cette déter- mination se fait avec une précision de 1° à 05. qui est largement suffisante. Ensuite, la mesure proprement dite consiste, après avoir amené l’aimant sans courant dans l’un des deux azimuts, à fermer le courant et à observer l’élongation immédiatement après. On coupe aussitôt le courant, on oriente l’aimant dans lPazimut symétrique, on rétablit le courant et on observe encore l’élongation: Ces opérations étant de faible durée, la déformation visqueuse du ressort n'intervient pas. La AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 465 distance entre les deux points lus sur l’échelle donne deux fois le couple à mesurer, indépendamment de l'influence de l’aimantation résiduelle qui reste après la rupture du courant et dont le couple était d’ailleurs extrêmement faible. Le champ était connu en fonction du courant d’excitation de l’ampéremèêtre. C’est le même ampéremètre (Siemens et Halske, sans coeffi- cient de température) qui a servi dans l'étude préalable de l’aimant et les mesures définitives. Ce mode de repérage du champ était largement suffisant pour le but poursuivi. La position des pôles a été repérée par la lecture des tambours divisés de l’aimant et contrô- lée au moyen d’un calibre exactement ajusté à la lon- gueur de l’entrefer. Les champs donnés plus loin sont corrigés des champs démagnétisants des ellipsoïdes. $ 4. —— CORRECTIONS ET CONTRÔLES, DÉTERMINATIONS AUXILIAIRES Le magnétisme propre de l'équipage n’est pas assez faible pour que sa correction puisse être négligée. On a donc fait une série de mesures à blanc, sans substance, à la température ordinare et à celle de l’hrdrogène liquide. On a obtenu ainsi avec le ressort le plus faible : TABLEAU [. — Correction du magnétisme du support Temp. ord. É—220°;3 F6 4 000 gauss 0°,18 0.26 8000 » Q°m,99 0 48 12000 » 0,36 0.61 16 000 » 0,43 0.73 20 000 » 0€ ,50 0.86 24 000 » gen: 57 0,98 ARCHIVES, t XXX. — Novembre 1910. 32 466 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION Pour le ressort plus fort, ces corrections sont rédui- tes dans le rapport de 22 300/261 000, elles sont donc très petites. Des mesures directes ont montré que les valeurs ainsi calculées étaient exactes. Cela revient à dire que le magnétisme propre du support n'avait pas été altéré par les divers démontages. Une correction à apporter au rapport des couples est celle de la variation de rigidité du fil tenseur au bas de l’équipage à la température ordinaire et à celle de l’hydrogène liquide, A cet effet on a déterminé le rapport de la constante de torsion du fil de platine iridié, à la température ordinaire et à celle de l’hy- drogène liquide, à celle du plus faible des deux res- sorts en bronze phosphoreux, à la température ordi- naire. On s’est servi d’un appareil identique à celui qui a été décrit, mais dont la chape pouvait tourner d’un angle connu par rapport au tube-enveloppe. La posi- tion de la chape était repérée au moyen d’un miroir et d’une échelle placée à 175°",9. On donnait à la chape une rotation mesurée, voisine de 360°. Cette rotation était la somme des torsions du ressort et du fil pour un même couple. Une lecture au miroir porté par l’équipage donnait la torsion du fil. On a trouvé ainsi pour le rapport de la constante du fil à celle du ressort : à la température ordinaire........ 0,0125 dans l'hydrogène liquide ......... 0,0444 déterminations dans lesquelles le chiffre des dix-mil- lièmes est incertain. La correction atteint donc deux millièmes pour le ressort faible et deux dix-millièmes pour le ressort fort. Le coefficient de température du ressort en bronze AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 467 phosphoreux à été déterminé en mesurant la période d’un même système oscillant, le ressort étant à la tem- pérature ordinaire et dans la vapeur d’eau bouillante. On à trouvé ainsi le coefficient de température : K = — 0,00053, au moyen duquel les observations ont été ramenées à la même température du ressort. La constance de la température du bain liquide dans toute l'étendue du tube Dewar a été constatée à moins de 0,1 près en déterminant dans un tube identique la température à diverses hauteurs avec un thermomètre à résistance en platine qui, placé à côté du thermo- mêtre 0, donnait précisément les températures corres- pondant aux tensions de vapeur. Phénomènes capillaires de l'huile de l’amortisseur. — On à pris soin de remplir suffisamment le godet de l’amortisseur pour que la surface de l’huile soit traver- sée par la bague cylindrique qui porte les ailettes sur laquelle la tension superficielle ne peut exercer aucun couple. Mais on a voulu, néanmoins, se rendre compte de l’ordre de grandeur des forces entrant en jeu dans les phénomènes capillaires en les augmentant énormé- ment. À cet effet, dans un amortisseur aussi semblable que possible à celui en usage, on a mis une quantité d’huile telle que la surface soit traversée par les ailet- tes fixes et mobiles. La partie mobile a été suspendue à un fil de platine irridié de 20 centimètres de lon- gueur et de 0"",1 de diamètre, et ses déviations étaient lues, au moyen d’un miroir, sur une échelle à 2 mêtres. On a placé successivement le récipient d'huile dans deux azimuts où le rapprochement des ailettes devait produire des couples de signe contraire. 468 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION On a observé une déviation de 5 centimêtres sur lé- chelle. Le couple est donc de l’ordre de deux millièmes de celui qui est exercé sur l’ellipsoïde de nickel. $ 5. — DÉTAIL DES OBSERVATIONS Nickel. — I a d’abord été fait sur le nickel une première série d'observations à la température de LTD: TABLEAU IT H gauss 1° em. de l'échelle H gauss I: em. de l'échelle 2 230 89.42 17 760 90.50 6 250 89.97 20 300 90.66 10 270 90.12 21.540 90.79 13 280 90,34 22 760 90.81 Toutes les lectures sont corrigées du rapport de la tangente de la double déviation à la double déviation. Le zéro, déterminé par la moyenne des observations _à droite et à gauche. est resté invariable à quelques dixièmes de millimètres près. Aprés cette série l'appareil a été détérioré accidentellement, démonté, remonté, TABLEAU II DRLO5IC: Hydrogène press. atm 20°,3 K. Avant TOR EE ——— H gaus 1° em. del’échelle H gauss I: em. de l'échelle 1 780 93.57 AD LT à 0 5410 100 49 Après 11 830 101.84 H gauss I° em. de l'échelle 16 100 102,13 16 100 91,79 19 050 102.34 20 540 92,20 20 540 102.51 22 020 102.48 22 840 102.49 ce qui a changé quelque peu la grandeur des dévia- tions. La variation avec H étant établie par la série AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 469 ci-dessus, on a pris seulement deux points à la tempé- rature ordinaire, avant et après l'hydrogène liquide. Dans cette série, le zéro, déterminé par la moyenne des observations à droite et à gauche, a varié de 2 millimètres environ. L0°,3 K. Pour H — 16 100 gauss = — 1,0549 L19°,5 K. H — 20 540 — 1.0547 Moyenne...... 1,0548 non corrigée de la dilatation thermique. Cobalt. — Les mesures sur le cobalt n’ont pas abouti au résultat cherché. C’est la difficulté extrême de l’aimanter à saturation qui était connue par les recher- ches préliminaires qui a déterminé le choix d’un appareil de si petites dimensions. Pour les autres corps TABLEAU IV. — Cobalt À, température ordinaire. He gauss 1° cm. de l'échelle Zéro cale. Zéro obs. 4 025 17.16 716,73 8 050 38.14 71,471 ; | 12 075 50,48 78.96 Le zéro vrai 19 560 53,24 18.37 n'a pas élé 23 340 53.29 18.18 noté 25 650 53,30 18,63. | Cobalt 1, H sohdhfication (14°.0 K.) 4 025 13.5 77.62 78.26 8 050 32,59 18.84 15 820 53,23 81,93 19 560 54.33 81.40 21 800 54.43 81.16 23 340 54.45 81,02 24 760 54,46 80,08 on aurait pu se contenter de champs moins intenses et disposer d’un entrefer plus étendu. Dès les mesures à la température ordinaire il s’est manifesté un phéno- 470 RECHERCHES SUR L'AIMANTATION mène imprévu. En prenant la moyenne des lectures à droite et à gauche qui aurait dû donner le zéro de l'appareil, on a obtenu un point variable en fonction du champ. Cette variabilité a été trouvée ensuite envi- ron deux fois plus grande à basse température. Voici quelques nombres qui la mettent en évidence : ) (Dans les expériences sur le cobalt, nous donnons le champ extérieur non corrigé du champ démagnéti- sant de l’ellipsoïde. Ce dernier est, quand la saturation est atteinte, environ 5 000 gauss). Il y a donc, à côté du phénomène principal, des couples parasites dissymétriques. Il est probable qu’il s’agit de phénomènes magnéto-cristallins provenant de cristaux élémentaires du cobalt, insuffisamment nom- breux dans le petit ellipsoïde pour produire l’isotropie par compensation. Ces phénomènes ont un signe et une grandeur indépendants de celui du phénomène principal, et pourraient même avoir un effet contraire pour les deux azimuts de l’aimant. Ils peuvent devenir très importants si la substance a un plan magnétique plus ou moins caractérisé et l’on sait par l'exemple de la pyrrhotine qu'ils augmentent quand la température s’abaisse. D'ailleurs la loi d'approche vers la satura- tion, différente pour le cobalt de ce qu’elle est pour les autres corps, s'accorde bien avec des phénomènes magnétocristallins intenses *. Ces expériences ont été répétées sur un deuxième ellipsoïde de cobalt. Les mêmes dissymétries, un peu moins fortes, se sont manifestées. Mais il s’est ajouté un autre caractère qui montre combien les phénoménes parasites peuvent altérer la mesure de la variation de ! P. Weiss, loc. cit. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 471 l'intensité d’aimantation : laimantation à basse tem- pérature a été trouvée en apparence plus petite qu’à la température ordinaire. Le tableau suivant contient un extrait des observations faites sur ce deuxième ellipsoide : TABLEAU V. — Cobalt 2, à t — 18°,5 C. He gauss I’ cm. de l’échelle Zéro cale. Zéro obs. 4 025 20.33 77.56 41:10 12 075 54,16 76.49 23 340 59,76 76,86 25 650 59,94 76,90 Cobalt ?, dans H, pression atmosphérique (20°,3 K.) 15 080 53,93 76.61 23 340 58,09 77,07 78.90 25 650 58,46 71,2 Le même ellipsoïde a été démonté et remonté en le noyant dans du ciment Khotinsky, pour éviter un effet supposé de magnéto-striction extraordinairement in- tense qui aurait été provoqué jusqu'à présent par le forçage de l’ellipsoïde dans la monture. On a trouvé les mêmes phénomènes, mais l’ellipsoïde ayant pu être placé, dans le nouveau montage, sous un autre angle par rotation autour de son axe, le signe du déplace- ment de zéro en fonction du champ est changé. TABLEAU VI. — Cobalt 2, t — 16°.5 C. Zéro obs. H, gauss 1° em. de l'échelle Zéro cale. 8 050 40.99 19,12 79,45 19 560 56,48 18,80 ù 23 340 97,07 18,89 25 650 97,34 78,90 Cobalt 2, H pression atmosphérique, t — 20°,3 K. 8 050 34,07 18,88 70,20 19 560 53,21 78,24 23 340 54,26 18,33 25 650 54,63 78,42 172 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION La seule conclusion qu’il semble permis de tirer de ces expériences sur le cobalt est que l’accroissement de l’aimantation du cobalt entre la température ordi- naire et celle de l'hydrogène liquide est certainement beaucoup plus petite que celle du nickel ou de la magnétite, autrement elle n'aurait pu être masquée par le phénomène parasite. TABLEAU VII. — Fer I' cm de l'échelle H gauss t—20°C. t—2053KR t— 14°,0 KE. H pression atmosphér. H solidification 1 700 95,23 101.98 101,95 » 675 98,47 102.85 8 680 98.65 103,01 13 160 98.91 103.31 15 700 99.04 103,31 103,23 16 940 99.08 103,27 18 360 99,06 103.27 19 250 99,07 103,25 103,25 Pour H.— 49 250 22% — 1.0209 L20- c. 18 360 1,0210 16 940 1,0209 15 700 1.0213 Moyenne: :..:. 1,0210 non corrigée de la dilatation thermique. Dans toutes les expériences sur le fer, le zéro cal- culé par la moyenne des lectures reste remarquable- ment constant. Il ne se déplace en général que de quelques dixièmes de millimêtre dans une série, et d’une série à l’autre de 6 millimètres. Les quelques observations à la température de la solidification de H montrent qu'entre 20°,3 K. et 140 K., il ne se passe rien d’imprévu. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 4713 Magnétite. — Nous avons dit que la préparation de la magnétite par calcination du sesquioxyde pur exige une température très élevée pour assurer le départ des derniers restes d'oxygène en excès. Un premier ellip- soïde, provenant d'oxyde de fer incomplétement cal- ciné, n’a donné qu’une intensité d’aimantation un peu supérieure à la moitié de celle qui était attendue, avec une hystérèse très marquée et environ trois fois plus intense à la température de l'hydrogène liquide qu’à la température ordinaire, tandis que, dans toutes les expériences sur les autres substances les effets de l’hys- térèse ont été insensibles. De plus, pour cette subs- tance, l'intensité d’aimantation était à peu près la même à la température ordinaire et dans l’hydrogène liquide, passant par un maximum dans l'intervalle. Ces particularités ont disparu dans un deuxième ellipsoïde taillé dans de la magnétite bien calcinée, mais il s’en est présenté d’autres qui sont inexpliquées jusqu’à présent, mais semblent n'avoir qu'une impor- tance subordonnée. La position du zéro, calculée comme moyenne des deux lectures sur l’échelle, dif- fère d’une manière appréciable du zéro observé, tout en restant sensiblement constante dans une série d’ex- périences à la même température. Ensuite, et ceci est plus curieux, les déviations sont différentes suivant la direction du champ. Il serait évidemment bien préma- turé d'attribuer à la magnétite, à la suite de cette observation isolée, une symétrie hémimorphe dans le genre de celle de la tourmaline. Une erreur expéri- mentale passée inaperçue paraît plus probable, d’au- tant plus que les expériences sur la magnétite sont bien moins régulières que celles sur les métaux. Les obser- 474 RECHERCHES SUR L’AIMANTATION vations correspondant aux directions + et — du champ ont donc été données séparément dans Île tableau suivant. TABLEAU VIII. — Magnétite 15°,8 C. Léro observé — Zéro calculé + 0,9 cm. champ + champ — H gauss 1° cm. de l'échelle I° cm, de l'échelle 8 600 71,49 11,72 18 100 71,83 72,00 21 800 71,95 72,57 23 300 74,99 72,51 24 200 14:11 72,45 H pression atmosphérique, t — 20°.3 K. 8 600 19,178 79,88 18 400 80,69 80,79 21 800 80,73 80,96 23 300 80,34 81,10 24 100 80,08 81,37 H solidification, t — 14°,0 K. 18 100 80,90 81,10 21.800 81,12 81,64 24 200 80.96 81,84 On déduit de ces nombres pour le rapport des intensités d’aimantation à 20°,3 K. et à 15°,8 C. : TABLEAU IX H gauss Champ + Champ — 8 600 1,0559 1,0553 18 100 1,0591 1.0601 21 800 1,0593 1,0567 23 300 1.0564 1,0572 24 200 1,0563 1,0628 Moyenne.... 1,0574 1,0564 Donc : rs | 0569, 58 0çC. non corrigé de la dilatation thermique. AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES. 475 On trouve de même pour le rapport des intensités d’aimantation à 14°,0 K. et 15,8 C. : 1,0609, 1,0622 ; donc : L14°,0 K. = 1,066, Li5,8 C. rapport s’écartant du précédent dans le sens prévu. En résumé on a obtenu dans cette partie du travail concernant les ferromagnétiques, la correction de dila- tation thermique n'étant pas faite pour I le nickel ......... CR AIODES: hrs c. L LS FO DURe Det DR) DE 10940, Lo c. L20°,3 K. — 1,0569. 58 C. SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE Amé PICTET et Alphonse GAMS La papavérine est, avec la morphine et la narcotine, l'an des trois alcaloïdes les plus abondants de l’opium. Elle en a été retirée en 1848 par G. Merck. Sa compo- sition répond à la formule C,,H,,NO,. Elle se présente sous la forme de prismes incolores, fusibles à 147°. C’est une base faible, neutre au tournesol et optique- ment inactive. Au point de vue physiologique, elle pos- sède des propriétés narcotiques peu accentuées. La papavérine est le premier alcaloïde de l’opium dont la constitution chimique ait été connue ; elle à été fixée par les travaux de Goldschmiedt (1883-1889) et doit être exprimée par la formule suivante : CH CH,0 oi CON 7 é : OCH, ÔCH, Cette formule fait de la papavérine le dérivé benzylé et tétraméthoxylé de l’isoquinoléine, découverte en SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 477 1885 par Hoogewerif et van Dorp dans le goudron de houille. La structure moléculaire relativement simple de cet alcaloïde devait encourager les tentatives de synthèse, et, en effet, depuis 1900, plusieurs essais ont été faits dans ce sens. Le but semblait pouvoir être atteint par deux méthodes différentes : 1° En prenant comme point de départ l’isoquino- léine et en y introduisant par substitution les groupe- ments (benzyle et méthoxyle) voulus. 2° En partant de composés aromatiques renfermant déjà ces groupements et, en plus, une chaîne latérale azotée que l’on transformerait par cyclisation dans le noyau pyridique de l’isoquinoléine. Les deux méthodes ont été suivies. En utilisant la première, Rügheimer et ses élèves, ‘ ainsi que Decker et Pschorr,* parvinrent à obtenir des benzylisoquino- léines diméthoxylées, c’est-à-dire des bases ne différant de la papavérine que par deux méthoxyles en moins, CH CH 4 Yen CO A Sen VA CH,0 N A | | CR, n CH, ÔCH, Mais l'introduction des deux derniers méthoxyles ne put être effectuée. La seconde méthode revenait à une extension des ! Berichte 33. 1719; 42. 2374. — Annalen 326. 264. ? Berichte 37. 3396. 478 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. procédés connus de synthèse de l’isoquinoléine elle- même. Or, ces procédés sont restés jusqu’à ce Jour peu nombreux et assez imparfaits. Deux d’entre eux semblaient seuls pouvoir s'appliquer à une synthèse de la papavérine; ce sont ceux de Pomeranz et de Bischler et Napieralski. Pomeranz avait obtenu, en 1893, l’isoquinoléine en condensant l’aldéhyde benzoïque avec l’amino-acé- tal, et en traitant le produit par l’acide sulfurique concentré. La réaction se fait selon les deux équa- tions suivantes : C.H,-CHO + H,N-CH,(OC,H,), = C;H,-CH=N-CH,(OC,H,), + H,0 Aldéhyde Amino-acétal Benzylidène-amino-acétal benzoïque CH(OC,H,), CH © NE, fe) Nu HAVE N CH, + CH, | | OCH; OCH, OCH, MOTO ÜCH, ÔCH, Tétraméthoxydésoxybenzoïne Papavérine 1 Monatshefte 14. 116; 15. 299. SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 479 L’essai fut fait, d’abord par M. B. Athanasesco et l’un de nous’, puis répété, trois ans plus tard, par M. Fritsch” ; il n’aboutit ni dans l’un ni dans l’autre cas. Le procédé de Bischler et Napieralski” consiste à traiter à haute température par un agent déshydratant (anhydride phosphorique ou chlorure de zinc) les déri- vés acylés de l’w-phényl-éthylamine. Il y a alors cycli- sation par départ d’une molécule d’eau et formation de dihydro-isoquinoléines substituées dans la position 1 : GH, CH, | CH, NC, | 1: DR LA Manet Co Û | l CH, CH, Acétyl-phényl- 1-Méthyl-dihydro- éthylamine isoquinoléine Pictet et Kay‘ ayant plus tard perfectionné ce pro- cédé et montré que, par oxydation ménagée des bases dihydro-isoquinoléiques ainsi préparées, on pouvait, quoique avec une certaine difficulté, obtenir les bases isoquinoléiques normales, la méthode de Bischler et Napieralski semblait pouvoir être appliquée à la syn- thèse de la papavérine. Il devait suffire pour cela de remplacer la phényléthylamine par son dérivé dimé- thoxylé (homovératrylamine), de combiner ce dernier à l’acide homovératrique et de déshydrater le produit. 1 Pictet et Athanasesco, Archives (4) 8. 305. — Bull. Soc. de Sciinte din Bucuresci 10. 198. — Athanasesco, thèse Genève 1900. ? Annalen 329. 37 (1903). * Berichte 26. 1905. * Berichte 42. 1973 (1909) 480 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. On devait obtenir une dihydro-papavérine, qu’une oxy- dation ménagée aurait convertie ensuite en mn CH, CH,0 nr HOE CH,0 NH, CH,0 Homovératrylamine COOH \ CH, | L= CH, à / OCH, OCH OCH; / Homovératroyl- : OCH, homovératrylamine Acide homovératrique CH, CH CH,0 CSC cH,0/ V/N cu CHOKCA CYAN CHOL AC YN C C | CH, ne CH, | OCH, OCH, ÔCH, ÔCH, Dihydropapavérine Papavérine M" M. Finkelstein ei l’un de nous” ont essayé de réaliser ces réactions * ; ils y ont réussi en ce qui con- cerne les trois premiéres, mais ils n’ont pu opérer la dernière (transformation de la dihydropapavérine en papavérine), loxydation partielle du noyau hydropyri- dique, qui s'était montrée déjà si difficile chez les bases 1 A. Pictet et M. Finkelstein. Archives (4) 29. 245. — Berichte 42. 1979. — M. Finkelstein, thèse Genève 1910. 2 MM. Decker et Kropp (Berichte 42. 1184 2075) ont fait aussi quelques essais basés sur la même idée, mais ne les ont pas pous- sés très loin. SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 481 plus simples, s'étant trouvée irréalisable dans le cas particulier. Ils purent, en revanche, en convertissant la dihydropapavérine en son chlorométhylate et en ré- duisant ce dernier, obtenir la laudanosine et effectuer ainsi la synthèse d’un autre alcaloïde de l’opium. On voit d’après ce bref résumé historique que les di- verses tentatives faites pour appliquer à la synthèse de la papavérine l’un des procédés déjà connus et utilisés dans la série de l'isoquinoléine, n’avaient tous abouti qu’à des insuccés. Il ne restait donc plus, pour atteindre le but, qu’à trouver un procédé nouveau, et c’est à quoi nous nous sommes appliqués. La première idée qui se présentait était d'employer une méthode semblable à celle de Bischler et Napie- ralski, mais en l’appliquant, non plus aux bases satu- rées du type de la phényléthylamine CH, - CH, - CH, - NH, mais à des bases non saturées (w-aminostyrols) renfer- mant deux atomes d'hydrogène de moins CH, - CH = CH - NH,. On pouvait espérer que les dérivés acylés de ces dernières bases se comporteraient vis-à-vis de l’anhy- dride phosphorique comme ceux des bases saturées, en donnant directement, selon l'équation suivante, des isoquinoléines normales CH CH ro Yen 74 Yen 7 Z T + H,0 ie NA Co ï | | R R Nous avons fait une série d’essais pour préparer ARCHIVES, t. XXX. — Novembre 1910. 33 482 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. les aminostyrols en question; ils sont restés infruc- tueux et nous croyons inutile de les relater ici. Nous avons pu nous convaincre que ces Corps sont éminem- ment instables, se transforment spontanément en pro- duits de condensation ou de décomposition, et ne peu- vent servir en aucun cas de points de départ pour les réactions prévues. Nous avons donc dû renoncer, pour celte raison, à notre première idée. Nous avons pensé ensuite que, si l’on pouvait, dans la chaîne latérale des acyl-phényl-éthylamines, intro- duire un hydroxyle, de manière à obtenir l’un des deux composés suivants : CHOH CH, c1( CE, /NCHOH { INH ou NH / sé) co me | R R 1 Il ceux-ci pourraient, sous l’action de lanhydride phos- phorique, perdre deux molécules d’eau, ce qui condui- rait également aux isoquinoléines normales. Il s'agissait donc de préparer, en vue de cette condensation, l’un ou l’autre de ces composés. Le premier nous parut être le plus accessible ; on pouvait l'obtenir à partir des acé- tophénones w-aminées, soit en les réduisant et en les acylant ensuite : C,H,.CO.CH,.NH, —> C,H,.CHOH.CH,.NH, —> (CH CHOC NEHSCOR soit en procédant inversément, c’est-à-dire en les acy- lant d’abord et en les réduisant ensuite : C,H,..CO.CB,. NE, >. C,H,:CO.CH,. NH.CO.R 3. CH,.CHOH:CH,.NH.CO:R SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 483 [l fallait seulement, dans ce second cas, trouver un agent de réduction qui, des deux groupes CO contenus dans la molécule de la cétone acylée, n’attaquàt que celui qui possède le caractère cétonique, sans affecter l’autre ni provoquer la saponification de l’amide. Nous trouvàmes dans l’amalgame de sodium, em- ployé en solution alcoolique et neutre et à une tem- pérature de #0-70°, un agent réducteur remplissant ces conditions. Nous pûmes ainsi préparer les acyl- oxy-phényléthylamines de la formule I dans lesquelles la lettre R représente les radicaux méthyle, phényle et benzyle. Ces corps une fois préparés, nous les avons soumis à l’action de l’anhydride phosphorique en solution to- luénique ou xylénique bouillante, suivant le procédé de Pictet et Kay (l. «.). La réaction se passa ainsi que nous l’avions prévu et nous obtinmes ainsi avec facilité les 1-méthyl-, phényl- et benzylisoquinoléines. Contre notre attente, nous trouvàmes que le dérivé formylé de l’amino-acétophénone se comporte, dans la réduction et dans la cyclisation, comme ses homolo- gues supérieurs, et fournit, sans aucun dégagement d'oxyde de carbone, et avec un rendement satisfaisant, l’isoquinoléine elle-même : CO. CHOH CH EL de Qu. +4 CONS CHO CHO CH Il résulta, en outre, de nos observations, que la formation des isoquinoléines à partir des oxy-phényl- éthylamines par perte de deux molécules d’eau a lieu avec beaucoup plus de facilité que celle des dihydro- 484 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. isoquinoléines à partir des phényléthylamines par perte d’une molécule d’eau. Etant ainsi en possession d’un nouveau procédé gé- néral de préparation des bases isoquinoléiques, nous nous sommes empressés de l'appliquer à la synthèse de la papavérine. Il fallait pour cela partir du chlorhydrate d’o-amino- acétovératrone (I) et du chlorure de Pacide homovéra- trique (IL) et les condenser de maniére à obtenir lho- movératroyl-amino-acétovératrone (HE) : CO CO CH,0 at CH,0 CH, si NH,Cl Les [ COUl co CH, + 2Na0H = CH, + 2NaCl + 2H, | | OCH, OCH, ÜCH, OCH, IL. LL. Cette cétone devait ensuite être transformée par ré- duction en homovératroyl-oxy-homovératrylamine (IV), et celle-ci, par l’action déshydratante de l’anhydride phosphorique, en papavérine (V) : CHOH CH 9) Fe ne Son CH,0 NH CH À ZX Éo Û CH, = CH, + 2H,0 | OCH, OCH, SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 485 Toutes ces réactions purent être effectuées avec au- tant de netteté que dans la série des composés plus simples. Pour préparer le chlorhydrate d’amino-acétovéra- trone nous avons pris comme point de départ le véra- trol. Celui-ci, traité par le chlorure d’acétyle en pré- sence de chlorure d’aluminium, nous a fourni l’acéto- vératrone déjà décrite par Neilzel et par Bouveaull; nous l’avons transformée au moyen du nitrite d’amyle, selon le procédé de Claisen, en «w-isonitroso-acétové- ratrone. En réduisant cette dernière par le chlorure stanneux, nous avons obtenu enfin le chlorhydrate d’amino-acétovératrone : CH,0 _, CH,077 NCO.CH, CH,0 CH,0 Vératrol Acétovératrone CH,0/ “-CO-CH=NOH CH,0// NCO.CEH,.NH,CI ma = 1 CH,0 CH,0 w-I[sonitroso- Chlorhydrate acétovératrone d’o-amino-acétoyératrone Quant à l’acide homovératrique, il n’avait encore été obtenu que par oxydation de l’eugénol. Nous avons tenu à ie préparer par synthèse complète, et nous y sommes parvenus de la manière suivante : La vanilline est méthylée au moyen du sulfate de méthyle, puis transformée en cyanhydrine par l’action successive du bisulfite de soude et du cyanure de po- tassium. Cette cyanhydrine est ensuite chauffée avec de l’acide iodhydrique concentré. Il se passe alors une triple réaction, déjà observée par Czaplicki, von Kosla- 486 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. necki et Lampe ‘ dans un cas analogue. Il y a en même temps saponification du nitrile, réduction du groupe alcoolique et élimination des deux groupes méthyle, et l’on obtient l’acide homoprotocatéchique. Pour con- vertir ce dernier en acide homovératrique, il ne reste qu’à le chauffer, en solution alcoolique, avec les quan- tités calculées de potasse et d’iodure de méthyle, ce qui fournit l’homovératrate de méthyle, et à saponifier celui-ci par un nouveau traitement à la potasse. L’a- cide homovératrique est ensuite transformé en son chlorure au moyen du pentachlorure de phosphore : CH,0// NCHO _ CH,0/ \CHO HO cuyok y Vanilline Méthylvanilline _, CH,0 CHOH.CN nu HO CH,.COOH CH,0 HO Cyanhydrine Acide de la méthylvanilline homoprotocatéchique CH,0// NCH,.COOCH, CH,0// NCH,.C00H CH,0 CH,0 Homovératrate de méthyle Acide homovératrique CH,0// NCH,.COCI CH,0 Chlorure homovératrique Le chlorure homovératrique et le chlorhydrate d’a- mino-acétovératrone, ainsi obtenus, sont ensuite mé- langés en proportion équimoléculaire et vigoureuse- ment agités avec une solution de potasse caustique. La ! Berichte 42. 828 (1909). SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 487 condensation s’effectue conformément à l’équation (1), et donne naissance à l’homovératroyl-amino-acétovéra- trone (LIL). Celle-ci est réduite, en solution alcoolique et à la température de 40-50°, par l’amalgame de so- dium à 3°/,. Elle se convertit dans ces conditions en homovératroyl-oxy-homovératrylamine (IV). La dernière opération, représentée par l’équation(2), a été effectuée en solution xylénique bouillante, et nous a donné avec un rendement de 30 °/,, une base bien cristallisée, fusible à 147°, et qu'un examen com- paratif approfondi nous a montré être identique en tout point à la papavérine de l’opium. Dans les pages qui suivent, nous donnons quelques détails sur la préparation et les propriétés des substan- ces obtenues au cours de notre travail ‘. I. PRÉPARATION DE L'ISOQUINOLÉINE o-Formamino-acétophénone C,H,.C0.CH,.NH.CHO 5 gr. de chlorhydrate d’amino-acétophénone sont dissous dans 20 gr. d’acide formique ; la solution est chauffée à l’ébullition pendant 4 heures, puis évaporée à sec au bain-marie. Le résidu est extrait par l’éther ; celui-ci lui enlêve une huile jaune brunâtre, qui se solidifie lentement dans le dessiccateur. La substance est purifiée par cristallisation dans un mélange de ben- zène et d’éther de pétrole. Elle forme de gros prismes applatis et fond à 70-71”. Rendement 1,5 gr. ? Pour les analyses, voir A. Gams: Synthèse de la papavérine. Thèse, Genève 1910. 488 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. Formaminométhyl-phényl-carbinol C;H,.CHOH.CH,.NH.CHO 1,5 gr. du composé précédent sont dissous dans 10 cm’ d'alcool ; on ajoute un volume égal d’acide formique et on introduit par petites portions 15-20 gr. d’amalgame de sodium à 3 ‘/,, en chauffant au bain- marie à 60-70. La solution est ensuite versée dans l’eau ; il se dépose une huile de couleur rose-päle, que l’on extrait immédiatement par l’éther. La solution éthérée est évaporée ; elle laisse comme résidu une masse cristalline qui constitue l’alcoo!l secondaire prévu. Sans le purifier ni l’étudier davantage, nous l’avons employé tel quel à l'opération suivante. Isoquinoléine {partie du carbinol est dissoute dans environ 8 par- ties de toluëne ; la solution est additionnée de 5 parties d’anbydride phosphorique et chauffée à l’ébullition, pendant 10-15 minutes dans un bain d’acide sulfuri- que. On voit alors l’anhydride phosphorique augmenter de volume en devenant pâäteux et en se colorant légèrement en jaune. Le toluêne surnageant est séparé par décantation et le résidu, qui renferme la base formée à l’état de métaphosphate, est dissous dans l’eau et sursaturé par la potasse. La base, qui se sépare à l’état liquide, est purifiée par distillation à la pression ordinaire. Son analyse, ses propriétés (point de fusion 24-25", point d’ébullition 240° sous la pres- sion de 730 mm) et les caractères de ses sels (sulfate, picrate, chloraplatinate) l’identifient avec l’isoquino- léine. SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 489 II. PRÉPARATION DE LA Î-MÉTHYL-ISOQUINOLÉINE œ-Acétamino-acétophénone C,H,.C0.CH,.NH.CO.CH, Ce corps prend naissance, selon les indications de Gabriel', lorsqu'on chauffe le chlorhydrate d’amino- acétophénone avec l’anhydride acétique en présence d’acétate de soude. Nous l'avons préparé de cette manière et purifié par distillation sous pression réduite ainsi que par cristallisation dans le benzène. Il forme de longues aiguilles, fusibles à 86°. Acétaminométhyl-phényl-carbinol C,H,-CHOH. CH,.NH.CO.CH,; 2 gr. de la cétone précédente, dissous dans 20 cm' d’alcool absolu, sont réduits par l’amalgame de sodium (18-20 gr.) dans les mêmes conditions que le dérivé formylé. Le produit est précipité par l’eau et recristal- lisé dans le benzène. Il forme des aiguilles incolores et fond à 104. Rendement 0,8 gr. 1-Méthyl-isoquinoléine /CH=CH En NC=N ( CH, CH 3 gr. du carbinol, dissous dans 25 cm° de xyléne, sont chauffés avec 15 gr. d’anhydride phosphorique. L’extraction de la base formée a lieu comme dans le cas précédent. On obtient une huile incolore qui bout à 243-245 sous 728 mm de pression, et dont l’ana- ! Berichte 48. 1283. 490 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. lyse conduit à la formule C,,H,N. Nous en avons pré- paré plusieurs sels (chlorhydrate, sulfate, picrate, bichromate, chloroplatinate) et constaté que leurs pro- priétés concordent avec celles qui ont été observées par Krauss et par Pomeranz chez les sels de 1-méthyl- isoquinoléine d’autres provenances. IIT. PRÉPARATION DE LA Î-PHÉNYL-ISOQUINOLÉINE w-Benzamino-acétophénone C,H,.CO.CH,.NH.CO.CH, Nous l’avons préparée en dissolvant dans l’eau 3 gr. de chlorhydrate d’amino-acétophénone et en agitant la solution avec 2,5 gr. de chlorure de benzoyle et un peu de soude. Cristallisée dans l’alcool étendu, elle se présente sous la forme d’aiguilles incolores, fusibles à 124". | Benzaminométhyl-phényl-carbinol C,H,.CHOH.CH,.NH.CO.C,H, 0,8 gr. de la cétone sont dissous dans 20 cm” d’al- cool absolu et réduits par l’amalgame de sodium. La solution est évaporée à sec et le résidu repris par une petite quantité d’eau chaude. Par refroidissement le carbinol se dépose en petits cristaux blancs. Son point de fusion est situé à 145°. Rendement 0,5 gr. 1-Phényl-isoquinoléine en: CH, Elle prend naissance, avec un rendement de 60 °/,, iorsque l’on chauffe le carbinol, en solution xylénique, C SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 491 avec cinq fois son poids d’anhydride phosphorique. Elle cristallise dans l’alcool étendu en aiguilles incolores. Point de fusion 93. Point d’ébullition (corr.) 298 sous la pression de 729 mm. Nous en avons préparé quelques sels (chlorhydrate, picrate et chloroplatinate). IV. PRÉPARATION DE LA Î-BENZYL-ISOQUINOLÉINE o-Phénacétylamino-acétophénone CH,.C0.CH,.NH.CO.CH,.C,H, Ce composé a déjà été décrit par Robinson”. Nous l'avons préparé en faisant agir le chlorure phénylacé- tique sur le chlorhydrate d’amino-acétophénone en présence de potasse. Purifié par cristallisation dans un mélange de benzëène et d’éther de pétrole, il forme de longs prismes incolores, fusibles à 104-101,5°. Phénacétylaminométhyl-phényl-carbinol C.H,.CHOH.CH,.NH.CO.CH,.C,H, 3 gr. de la cétone, réduits par 25 gr. d’amalgame de sodium, nous ont fourni 1,4 gr. de carbinol, que nous avons isolé et purifié de la même manière que le dérivé benzoylé. Il se présente en fines aiguilles, fusi- bles à 123". 1-Benzyl-isoquinoléine ae NC=N CH,-CH, Cette base, qui doit être regardée comme la subs- tance-mêre dont dérivent tous les alcaloïdes de l’opium, CH, 1 Journ. Chem. Soc. 95. 2167. 492 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. se forme, avec un rendement de 40 °/,, par l’action de l’anhydride phosphorique sur le carbinol précédent, dans les conditions opératoires indiquées. On la purifie par cristallisation dans l’alcool étendu; elle forme de fines aiguilles incolores. Point de fusion 56°. Point d’ébullition un peu au-dessus de 300". Nous en avons préparé le chlorhydrate, le chloroplatinate et le picrate. V. SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE Acétovératrone (CH,0),C,H,.C0.CH, 50 gr. de vératrol sont dissous dans 200 gr. de sul- | fure de carbone. On ajoute 30 gr. de chlorure d’acé- tyle, puis, par petites portions 30 gr. de chlorure d’alu- minium finement pulvérisé. Le liquide se colore en rouge et il se dégage des torrents d'acide chlorhydrique. Une fois la réaction achevée, on chauffe encore quelques instants au bain-marie, puis on ajonte de l’eau, on sépare la couche inférieure et on en chasse le sulfure de carbone par distillation. Le résidu est purifié par lavage à la soude et à l’éther, puis par distillation sous pression réduite (point d’ébullition 206° sous 12 mm.) et par cristallisation dans l'alcool. On obtient ainsi des rhomboëdres volumineux, fusibles à 49-50". Isonitroso-acétovératrone (CH,0),C,H,.CO.CH :N°'OH On dissout 1,5 gr. de sodium dans 30 gr. d'alcool absolu, et on ajoute 10 gr. d’acétoyératrone et 8 gr. de nitrite d’amyle. Ce mélange est abandonné à lui- même, dans des vases bien fermés, pendant 2 jours. Il SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 493 se prend en une masse cristalline jaune-pâle, qui est le sel sodique du dérivé isonitrosé. Après filtration, lavage à l’éther et dessiccation, ce sel est recristallisé dans l’éther (jolies paillettes jaunes), puis dissous dans un peu d’eau glacée et décomposé par la quantité théorique d’acide acétique. Le dérivé isonitrosé se précipite en fines aiguilles jaune-pâle ; on le purifie par cristallisation dans le chloroforme ou dans l’éther acé- tique. Point de fusion 131”. Rendement 75 °/,. Chlorhydrate d’amino-acétovératrone (tH,0),C,H,.C0.CH, .NH,CI On dissout 30 gr. de chlorure stanneux dans 50 cm° d'acide chlorhydrique fumant, et on ajoute par petites portions une solution alcoolique concentrée de 10 gr. du dérivé isonitrosé. Le liquide se trouble et il s'y forme un précipité eristallin du chlorostannate d’amino- acétovératrone. Après filtration, celui-ci est redissous dans une grande quantité d’eau et décomposé par l’hy- drogène sulfuré. En évaporant ensuite à sec le liquide filtré, on obtient le chlorhydrate, que l’on purifie par cristallisation dans l’alcoo! étendu ; il forme des cris- taux jaunes et brillants, qui fondent à 185”. Nous avons préparé le picrate, le chloroplatinate et le dérivé ben- zoylé correspondants. La base eile-même est instable ; la soude provoque dans la solution aqueuse du chlor- hydrate un précipité qui est blanc au premier moment, mais qui devient immédiatement rouge en se décom- posant. Acide homoprotocatéchique (HO),C,H,.CH,.COOH 20 gr. de méthylvanilline sont dissous dans une solution saturée de bisulfite de soude. Au bout de quel- 49% SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. ques heures le tout se prend en une masse cristalline, constituée par le composé bisulfitique de l’aldéhyde. On filtre les cristaux, on les lave avec une petite quan- tité d’eau et on les introduit dans une solution de 12 gr. de cyanure de potassium dans 25 cm’ d’eau. La cyanbhydrine (CH,0),C,H,.CHOH.CN se sépare à l’état d’une huile, qui vient surnager le liquide et se soli- difie bientôt en un gâteau cristallin. On pulvérise celui-ci et on le fait bouillir pendant 1 ‘/, h. avec 5 fois son poids d'acide iodhydrique de densité 1,5. On traite ensuite la solution par l’éther, qui en extrait l'acide homoprotocatéchique. Celui-ci est purifié par cristalli- sation dans un mélange de benzène et d’éther de pétrole. Il forme de petites aiguilles blanches, fusibles à 127-128. Chlorure homovératrique (CH,0),C,H,.CH,.COCI On dissout dans l’alcool méthylique 1 mol. d’acide homoprotocatéchique, 3 mol. d’iodure de méthyle et 3 mol. de potasse. On chauffe pendant 1 heure cette solution à l’ébullition, puis on y ajoute un peu plus d’une mol. de potasse solide et on chauffe encore pendant une heure (pour saponifier l’éther homovéra- trique qui s’est formé dans la première phase de l’opé- ration). On chasse ensuite l’alcool par évaporation et on ajoute de lacide chlorhydrique étendu. L’acide homovératrique (CH,0),C,H,.CH, .COOH, se précipite ; on le fait recristalliser dans l’eau chaude ou dans un mélange de benzène et d’éther de pétrole ; dans le premier cas on l’obtient sous la forme de beaux cris- taux fusibles à 82° et renfermant de l’eau de cristalli- SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 495 sation, dans le second cas à l’état anhydre (point de fusion 98-99"). L’acide, anhydre ou desséché, est mélangé avec la quantité calculée de pentachlorure de phosphore; il se transforme, déjà à froid, en chlorure homovératrique. On chasse l’oxychlorure de phosphore, qui prend simultanément naissance, par distillation sous pression réduite, et on utilise le résidu liquide pour l'opération suivante, sans le soumettre à plus ample purification. Homovératroyl-amino-acétovératrone (CH,0),C,H,.CO.CH,.NH.CO.CH,.C,H,(OCE, ), k gr. de chlorure homovératrique sont versés dans une solution aqueuse concentrée de 3 gr. de chlorhy- drate d’amino-acétovératrone ; on ajoute un peu de potasse et on agite fortement le mélange. Il s’y forme, au bout de quelque temps un précipité gommeux, qui dureit peu à peu. On le sépare alors par filtration et on le purifie par cristallisation dans le benzène. On obtient ainsi de petites paillettes blanches, qui fondent à 142’. Rendement 3,2 gr. Homovératroyl-0oxy-homovératrylamine (CH,0),C,H,.CHOH.CH,.NH.CO.CH,.C,H,(OCH,), 2 gr. du composé précédent sont réduits, en solu- tion alcoolique, au moyen de 12 gr. d’amalgame de sodium à 3 °/,, à la température de 40-50°. Le pro- duit est précipité par l’eau et cristallisé dans le ben- zène. Il forme des aiguilles blanches, fusibles à 124°. Rendement 1 gr. 496 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. Papavérine (CH,0), CH. CH : CH.N : C.CH,.C,H,(OCH,), | | L'homovératroyl-oxy-homovératrylamine (4 partie) est dissoute dans du xylène et la solution chauffée à l’ébullition avec de l’anhydride phosphorique (5 par- ties) ; ce dernier se boursouffle et se transforme en une masse demi-liquide jaune clair. Après avoir décanté le xylène, on traite cette masse par un peu d’eau, on filtre la solution et on l’additionne de soude concentrée en excês. Il se forme un trouble laiteux, qui fait bien- tôt place à un dépôt de petites aiguilles presque inco- lores ; on filtre celles-ci et on les parifie par eristalli- sation dans l'alcool dilué ou, mieux encore, dans un mélange de chloroforme et d’éther de pétrole. Nous avons obtenu 0,8 gr. de produit purifié à partir de 2,6 gr. d'homovératroyl-oxy-homovératrylamine, ce qui correspond à 30 */, du rendement théorique. Analyse : 0,701 gr. de subst. ont donné 0,4405 gr. CO, et 0,095? gr. H,0 Trouvé Calculé pour C,,H,,N0O, C 10,63 0/0 70,80 °/o H 6,22 6,19 Les propriétés de ce corps concordent exactement avec celles de la papavérine de l'opium. Son point de fusion est situé, comme celui de l’alca- loïde naturel, à 147°. Le mélange des deux bases en parties approximativement égales fond aussi à 147. L'alcaloïde synthétique est, comme celui de l’opium, insoluble dans l’eau et dans l’éther de pétrole, peu soluble dans le benzène et dans l’éther, assez so- SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. 497 luble à froid dans l’alcool. Il se dissout abondamment dans le chloroforme. La solution sursaturée de la base synthétique dans l'alcool dilué cristallise instantanément par introduc- tion d’une parcelle de papavérine naturelle. Les deux bases se comportent exactement de même vis-à-vis des principaux réactifs des alcaloïdes, ainsi que le montre le tableau suivant : | Papavérine naturelle Papavérine | synthétique Pas de coloration à froid. Phénomènes iden- Lorsqu’on chauffe la so- tiques, tant au point lution, elle se colore d’a- de vue des nuances bord (vers 110°) en rose qu’à celui des tem- clair, puis fonce de plus pératures où ces ‘en plus. À 2000 elle est nuances changent. violet foncé. Cette co-| loration persiste après le refroidissement. Elle disparaît par addition d’eau. Acide sulfurique concentré pur. Réactifs d'Erdmann, de Frôhde, de Labat Pas de coloration à froid. Idem. et de Mandelin. | | | | Coloration bleu verdâtre Réactif de Lafon. |pâle, passant peu à peu Idem. au brun. RS violet rosé| Réactif de Marquis. pâle passant lentement Idem. au brun. La même identité se retrouve chez les sels : Le sel de platine de la papavérine naturelle fond, d’après Goldschmiedt, à 198° ; nous avons observé un ARCHIVES, t. XXX.— Novembre 1910. 34 498 SYNTHÈSE DE LA PAPAVÉRINE. point de fusion un peu plus bas, soit 196" (non corrigé). Le chloroplatinate de la base synthétique a le même aspect et fond à 194,5. Le mélange des deux sels fond à 195. Selon Goldschmiedt, le picrate de papavérine, eris- tallisé dans l’alcool, forme des tables jaunes, fusibles à 479. Nous avons trouvé un chiffre plus élevé, soit 183". Le picrate de la base synthétique présente la même forme cristalline et fond à 183. Le mélange des deux sels entre également en fusion à 183°. Le picrolonale de la papavérine de Fopium n’a pas encore été décrit ; nous l’avons préparé en mélangeant, en solution alcoolique diluée, le chlorhydrate de papavérine et l’acide picrolonique. Le sel se sépare sous la forme d’un précipité jaune pâle. Il est peu soluble dans l’alcool, même bouillant, et s’y dépose par refroidissement en aiguilles presque incolores, fusibles à 220°. La papavérine synthétique se comporte de la même façon. Son picrolonate fond à 221°. Le mélange des deux sels fond à 220’. Genève, Laboratoire de chimie organique de l’Université. SUR LE PLISSEMENT DU, SOL DE L'EUROPE CENTRALE AUX DIFFÉRENTS AGES GÉOLOGIQUES PAR L. ROLLIER La périodicité du plissement de l’écorce terrestre a été mise en lumière à la suite des systèmes de soulève- ments d’Elie de Beaumont et l’on reconnaît de plus en plus que ce phénomène est la cause des changements constatés dans la distribution desterres et des mers aux différentes époques géologiques. Toutefois les transgres- sions et régressions lentes des mers reposent moins di- rectement sur les mouvements orogéniques que sur les affaissements lents de l'écorce terrestre et des cuvettes océaniques. Le plissement des chaînes de montagnes représente des phases de déformations plus intenses, des contractions de l’écorce terrestre, dont les causes nous sont encore peu connues mais qui accompagnent généralement les grandes périodes d’activité volca- nique. Cela ne veut pas dire que les éruptions volcaniques doivent être considérées comme étant la 500 SUR LE PLISSEMENT DU SOL DE L'EUROPE CENTRALE cause du plissement des montagnes, mais on com- prend bien que ces deux phénomènes puissent être concomitants. Il n’est pas nécessaire non plus, ni même possible de supposer qu'à l'instar des phéno- mênes volcaniques, le plissement du sol soit lent et continu. Au contraire, les intervalles constatés entre la plupart des mouvements orogéniques démontrent que les phases de repos sont d’une durée beaucoup plus considérable que celles de l’action orodynamique. Il est notoire que durant les temps triasiques et juras- siques, comme durant le vrai Carbonique, les monta- gnes alors existantes ont traversé plutôt des périodes d’érosion que des périodes orogéniques. De même, personne jusqu'ici n’a pu constater que la période actuelle puisse être considérée autrement que comme une période de repos dans le plissement du sol. Cela posé, il n’est pas rationnel de supposer avec quelques auteurs contemporains que les phénomènes de ridement de l’écorce terrestre aient été, au cours des différents âges géologiques, localisés dans certaines régions, pour subir des déplacements lents et continus, de manière à ajouter successivement des plis à d’autres plis, dans certaines directions. Il semble, au contraire, que les régions offrant, à certaines époques, les condi- lions nécessaires au plissement aient été plissées en un temps relativement court et dans un seul mouvement, jusqu’à rendre stable et rigide la portion de l’écorce terrestre qui avait jusque là possédé une certaine flexi- bilité. Cela ne veut pas dire que la même chaîne de montagnes n'ait pas pu subir en tout ou en partie, et à plusieurs reprises, des phénomènes orogéniques ou des dislocations diverses. Mais il n’est pas possible de AUX DIFFÉRENTS AGES GÉOLOGIQUES. 501 montrer, dans les contrées bien étudiées géologique- ment, un déplacement lent du plissement et de l’éro- sion du sol, accompagné de phénomènes de regressions et de transgressions marines. Ces trois derniers phéno- méênes seuls sont lents, tandis que le premier est relativement rapide. Tel est le plissement de l’Ardenne à la fin du Carbonique, celui des Pyrénées à la fin de l’Eocène, celui du Jura à la fin du Miocène, etc. Il n’en est pas autrement du plissement des Alpes, pour autant que l’on considère les mouvements postmio- cènes dits alpins, mais il y a dans les Alpes des mou- vements antérieurs et faisant partie de chaînes plus anciennes, délimitées et orientées différemment (Dina- rides, etc.). Pour s’y reconnaitre, il faut donc distin- guer les systèmes de plissement d’après les époques géologiques auxquelles ils ont pris naissance, et aux- quelles ils ont posé une sorte de point final. Il vaut en tout cas la peine de constater l'influence qu'ils ont eue sur le régime hydrographique elimatérique des anciens continents, comme aussi sur la formation des terrains subséquents. Les faunes et les flores ont été influencées tout naturellement par leur apparition. Dans cet ordre d'idées, il importe de bien fixer les noms des systèmes reconnus jusqu'ici dans nos contrées du centre de l’Europe. MM. Suess et Marcel Bertrand ont ouvert la voie dans cette nomenclature, mais elle n’est pas encore développée suffisamment pour pouvoir servir à classer systématiquement tous les mouvements orogé- niques constatés Jusqu'ici. Dans les montagnes du centre de l’Europe, on n’a pas démontré l'existence de plissements huroniens ou posttaconiques et de plissements calédoniens ou post- 502 SUR LE PLISSEMENT DU SOL DE L'EUROPE CENTRALE siluriques, comme dans le nord de l'Écosse ; cela ne veut pas dire qu'ils y manquent. Il se peut même qu’il y en ait d’autres, comme celui du Cambrien de l’Ar- denne, que l’on n’a pas encore nommés, parce que leur àge n’est pas sûrement déterminé. De même, dans les Alpes, les plis des gneiss, micaschistes, etc. ne révè- lent pas un âge précis, parce que les roches cristallines n’enserrent pas des roches sédimentaires primaires sûrement déterminées. Ils sont peut-être hercyniens, c’est-à-dire postcarboniques. A ce sujet, il convient de faire une distinction. Et tout d’abord il ne faut pas comprendre dans le même ordre d’idées la chaîne armoricaine-hercynienne-varis- cique de Suess et de Bertrand avec les plissements hercyniens. La première est une conception paléo- géographique locale, tandis que les plissements her- .cyniens sont l’ensemble de tous les plis du globe formés à la même date que la chaîne hercynienne. II doit en être de même pour les autres acceptions dont il nous reste à parler. Puis il semble juste de restreindre les plis hercyniens à ceux qui ont affecté la chaîne hercynienne à la fin du Houiller proprement dit, c’est-à-dire après le dépôt du Westphalien (Sude- tische Stufe de Frech) et non pas les étendre à ceux qui affectent le Paléodyas (étage de Saarbrücken, Sté- phanien, Autunien, etc.) ou même le Permien (Néo- dyas). Les plissements hercyniens sont donc ceux qui ont affecté l’Ardenne et le bassin houiller franco-belge, et non pas ceux quiont plissé le Dyas de Saarbrücken et de la Thuringe. Il est par contre nécessaire de réserver à ces derniers le nom de plissements varisciens (ou varistiens) qui ont été à tort réunis aux plis hercyniens. AUX DIFFÉRENTS AGES GÉOLOGIQUES. 503 On les retrouve dans les Alpes, sous la Dent de Morcles, au Tôdi, etc., où ils affectent le Stéphanien et même le Verrucano (Permien). Les plis varisciens existent aussi au pied des Vosges, aux abords du petit synclinal dyasique de Ronchamp, tandis que le soubassement des Vosges est un assemblage de plis plus anciens (hercyniens ?) arasés, dirigés E.-W. ou S.E.-N.W., perforés par les roches éruptives datant de la fin du Paléozoïque (Westphalien) ou du commencement du Dyas. Le Trias, qui commence avec le Grès vosgien, recouvre en discordance le Permien et la pénéplaine primaire (paléozoïque). Ses couches sont le plus sou- vent horizontales, tout en formant l’ensemble du vous- soir des Vosges, qui est faillé dans les deux versants E. et W., suivant une direction parallèle au massif et aux vallées du Rhin et de l'Ognon (plus correctement : le Lognon, de Lignum flumen). Durant le Triasique et le Jurassique, on ne connaît pas de plissements en Europe, sauf peut-être quelques irrégularités mal connues, signalées par C. Struckmann au Bielstein dans le Deister (Hannovre). Voir Jahres- ber. nat. Gesell. Hannover 1879. Mais dés la fin du Hils ou Crétacique inférieur, il y a des mouvements orogéniques d’une certaine importance qui se dessinent dans le Harz, surtout dans la région du Hils et de l’Ith (Hannovre) et dans le sud de l’Angleterre, à l’W. de Weymouth, dans les Biack Downs (Transact. Cam- bridge philos. Society, vol. 9, p. 555). Il est probable qu'on pourra les retrouver ailleurs, et même dans les Alpes. Ainsi la chaîne alpine et la chaîne hercynienne con- tiennent bien autre chose que des plissements alpins 504 SUR LE PLISSEMENT DU SOL DE L'EUROPE CENTRALE et des plissements hercyniens. La conception d’une chaine vindélicienne due à Studer et à Gümbel est sans doute de même assez complexe. Ce que l’on a supposé à son égard et ce que l’on peut admettre d’après les galets, les blocs et les môles qui S’en sont détachés à partir du Crétacique et qui sont inclus dans les Couches rouges, les Marnes turoniennes, sénonien- nes, etc., c'est qu’elle était située sur l’emplacement actuel des Poudingues miocènes subalpins et sur le prolongement de la Forêt de Bohême vers la région d’Augstbourg (Augusta Vindelicorum). Comme elle à été en grande partie disloquée par des phénomènes inconnus, peut-être laccolithiques, puis comme elle s’est effondrée, il n’est pas possible de l’analyser autrement que sur les débris qui subsistent. Tout ce que l’on peut dire, c’est que ses plis les plus récents, dans les klippes ou môles, sont postcrétaciques, mais il est possible qu’elle en ait subi de plus anciens. Nous appellerons donc plissements vindéliciens ceux qui affectent encore les terrains crétaciques, mais pas lEocène. Puis ces plis doivent naturellement exister, | non seulement dans la chaîne vindélicienne effondrée et recouverte par la Molasse, mais encore dans les régions adjacentes qui constituent aujourd’hui’ les Préalpes romandes, le Rhæticon, etc. Les plissements postéocènes sont surtout connus dans les Pyrénées, car il est de toute probabilité que le Poudingue de Palassou est oligocène. Sa nappe, à peu près horizontale et discordante contre l’Eocéne et les terrains plus anciens, montre qu’elle a été formée au dépens des plis pyrénéens. Le Poudingue des Voi- rons, à petites Nummulites est approchant du même AUX DIFFÉRENTS AGES GÉOLOGIQUES. 505 âge, mais les plis pyrénéens n’ont pas encore été cons- tatés sûrement dans les Alpes. On ne connaît pas non plus de plissements postoligocènes et prémiocènes, bien qu'ils puissent être admis théoriquement dans les Alpes. Les plissements alpins avec leurs chevauche- ments considérables (nappes des Alpes de Glaris, etc.) constituent les dislocations les plus importantes de la chaine des Alpes et de ses ramifications (Alpides de M. Suess). Il n’est pas possible de leur assigner un àge autre que postmiocène et prépliocène. Nous avons donc en résumé les phases suivantes dans le plissement de l’écorce terrestre, pour les régions les mieux connues jusqu’à présent : Plissements huroniens, c’est-à-dire posttaconiques (nord de l’Europe et de l'Amérique). » calédoniens, c’est-à-dire postsiluriques (Ecosse, etc). » hercyniens, c’est-à-dire postcarboniques et prédyasiques (Harz, Eifel, Arden- ne, etc). » varisciens, c’est-à-dire postdyasiques et prétriasiques (Saarbrücken, etc. ). » inconnus à la fin du Trias. » inconnus à la fin du Jurassique. » peu connus à la fin du Hils et avant le Cré- tacique proprement dit (Weserkette). » vindéliciens, c’est-à-dire postcrétaciques et prétertiaires (Préalpes suisses, etc.) » pyrénéens, c'est-à-dire postéocènes ou préoligocènes (Pyrénées françaises). » peu connus à la fin de l’Oligocène. » alpins, c’est-à-dire postmiocènes ou pré- pliocènes (Alpides). 506 SUR LE PLISSEMENT DU SOL DE L'EUROPE CENTRALE. Il faut ajouter les plissements archéens qui n’affec- tent jamais les terrains sédimentaires pas même les plus anciens (Taconique, Précambrien, Algonkien, etc.), et seulement les terrains cristallins sous-jacents (grand Canion du Colorado). Ce sont les plus anciens plis de la lithosphère terrestre, créés avant la condensation des eaux atmosphériques et sur lesquels s’est précipité le premier océan terrestre pour commencer les phéno- mènes sédimentaires. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1909 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR R. GAUTIER Professeur et directeur de l'Observatoire de Genève. I. INTRODUCTION. Il n’y a pas, en 1909, de changements à signaler dans la publication des tableaux météorologiques men- suels. Il en est de même pour le résumé annuel, qui ne diffère pas des précédents. Tous ses tableaux con- tiennent /reize mois, de décembre 1908 à décembre 1909, afin que les moyennes annuelles correspondent à la fois à l’année météorologique et à l’année civile. Seul le tableau V, fournissant les températures de cinq en cinq jours à Genève, n’a été établi, comme précé- demment, que pour l’année civile. L'ordre des matières traitées dans ce résumé reste le même que dans les résumés antérieurs. Après quel- ques indications de portée générale, les différents élé- ments météorologiques sont passés en revue dans l’or- dre accoutumé : température, pression atmosphérique, 508 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE humidité de l'air, vents, pluie et neige, nébulosité et durée d’insolation à Genève. A l'observatoire de Genève, les observations météoro- logiques directes se font toujours de trois en trois heures, à partir de 7 h. du matin jusqu’à 10 h. du soir. Les instruments enregistreurs fournissent en outre les va- leurs de la plupart des éléments météorologiques à 4 h. et à # h. du matin. Les moyennes diurnes de ces élé- ments reposent donc sur huit observations trihoraires. L'observation supplémentaire de 9 h. du soir a été utilisée, avec celles de 7 h. du matin et de 4 h. du soir, pour obtenir des moyennes spéciales de la tempé- rature qui soient directement comparables à celles du Grand Saint-Bernard, où les observations ne se font plus qu’à ces trois heures-là depuis 1902, comme dans toutes les autres stations de la Suisse. Les valeurs normales des différents éléments météo- rologiques sont empruntées, pour Genève, aux « Nou- velles études sur le climat de Genève », d’Émile Plan- tamour, où étaient utilisées toutes les observations faites jusqu’en 1875. Pour le Grand Saint-Bernard, les valeurs normales sont fournies par les moyennes des 27 années, 1841-1867, calculées aussi par Plan- tamour. Les tableaux mensuels des observations météorolo- giques faites à l’observatoire de Genève et au Grand Saint-Bernard et publiés dans les Archives sont, comme les années précédentes, établis chaque mois à l’obser- vatoire par les soins de M. Émile Schær, astronome- adjoint ; les tableaux de ce résumé-ci ont été préparés par M. H. Duaime ; j’exprime à tous deux ma recon- naissance pour leur collaboration. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 509 Les observations ont toutes été faites à l’HEURE LOCALE seule indiquée. Pour la transformer en temps moyen de l’Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes aux instants des observations de Genève et 30 minutes à celles du Grand Saint-Bernard. En fait de nouveauté il n’y a à signaler que l’instal- lation d’un nouvel héliographe du système Campbell qui a été gracieusement prêté à l'observatoire de Genève par le Bureau météorologique central de Zurich. Cet appareil, d’un modèle un peu plus grand que l’an- cien, a été installé à côté de celui-ci au mois de janvier 1909. Il est sensiblement plus sensible et fournit par conséquent des durées d’insolation supérieures. J'aurai l’occasion d’y revenir dans le paragraphe VII. IT. TEMPÉRATURE. Les résultats généraux des observations thermomé- triques sont consignés dans dix tableaux de chiffres à propos desquels j’ai quelques remarques à faire. 1° Moyennes générales de la température. — Écarts. Le {ableau 1 fournit, pour Genève, toutes les valeurs moyennes des températures, de trois en trois heures à partir de 1 h. du matin, puis la fempéralure moyenne des mois, des saisons et de l’année (météorologique et civile), moyennes des huit moyennes trihoraires, enfin les minima et les maxima moyens. Les températures des heures de nuit, 4 h. et 4 h. du matin, ont été re- levées, comme précédemment, sur les diagrammes du thermographe Richard, grand modéle, qui a fonctionné sans accroc toute l’année. r RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE , EE ne , 10 } “TO GT APT ce's sa's 60:01 g6'II OPA 6r'6 GL'9 98'G LL'9 OJIAID « EI | OFF 09°8 L6'L cs'6 gLTI 6F'II 18‘6 cr'9 60°S Lr'9 ‘Joux eouuY GIPAT, ELLAC 16°6 668 L£'OT Cp'êl p9'el 8£'01 CAE rs'9 GG'L * euwuoyny Gc'eg ag’1I- | SF OT | IG'CI sa"8I pr'08 I8'6I LL LP'PI Iè'êl ar'£I EU og‘gr | gL'e +] ge'e +| s0'e + | ST'OT 68'êl 69'II 086 + | G6'S + | 08°r + | 10°9 + | sduoquuq ge°2-+1r"e -|| gé'o -| 8r'o - | 680 + | EST + | 19°T + | 990 - | 80° - | S9'T - | 68 L * : AH se 'L GC'T ac y go'F 98'F 19'F 0F'G LT'F Gr'£ £L°£ 60°F ‘21qu999(] G6'9 02°0 (TRE UE 44: 69°C Fl'9 90°F g0'à S6'T LG'8 2IQUIIAON QL'GT | 9F'L 90'IL | S8'6 aLl'II L6'£T La" FI GO'AT L0°6 09°S8 S6'8 ‘ ‘244020 0S°61 | 60'6 &L'8T.. || 9L'"T pè CT 69" LT pr'Ll L6'PI 89' OT 16°6 90'IT a1quaydos fr'ot (POrrer || -8L'LE | O8'AT 86'6I 9088 6l'Iè 18 "SI 90'GT pr'£T &C'PI AS ENNONr Me nIRCe nr | LEO TE) SES" CT 9L'ST 19° 08 CG'6I LO'8T 96'FI qe'êl 6S'SI ‘ * “jeppmf p9'08 | SI'OI || 06‘#I | OS'SI L0'9T gc'SI ge'SI ge’ QT c£'ET s8'OI GO0'8T PELUNIn OC'8I | FC'L gg'al | Se 'Cl 68: CT OS'LT 61 AI LT'£I 69'0T sa'8 ëL'6 0 OST 1091 | 2L°p + || 8001 | 256 AE 2 cO'ET RTS 86'9 10°9 LPe DO OTÉTANr ge" 86°0 = || 0L'à +|| aG'& + | 06° 6£'"S gè'c 68e + 20668204. |NCGAO EI “STE SE 1er || 66 0 - | 680 - | So + | LC'I GT'I OP°I- | 62°£ — | Gg'& - | 108 - |‘ ‘IH I0'à 1L°p -|| 62" -| FS'T- | £S'0 — | 99°0 080 Lp'I- | 00€ — | as'è - | 6£°& - | 6061 ‘auef pere + Fezer - || et'r +1 go. + | rt + | ge + | 288 + | £8°0 + | 600 - 1£°0 + F9” 0 + | ‘8061 ‘294 (1 L 0 0 0 0 0 0 0 F four uafou auua fou PTE PER en HSE ane * 2200 ES rs a Crau eme Ego eee tr | ce ue ÉRUtOT | Emo u-yy | æaoruga = ‘6064 ‘HAANAN AUNIVUAANEL °T POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 511 II. TEMPÉRATURE. GENÈVE, 1909. Températ. moyenne | EE te fie PÉRIODE oh me 1h.8, 9 b.s. 14149 |7 1+9Xx9] 3 4 Décembre 1908.. | - 0.09 | + 2.82 | + 1.08 || + 1.27 | + 1.22 Janvier 1909 .., | - 3.00 ORSON EME SIN NEA = 20 Hévrier 2.7 .0r _- 3.29 1.15 | - 0.61 || = 0.92 | — 0.84 MAS 41:91) 04 + 0.20 5.28 | + 2.78 || 4 2.75 | + 2.76 | Am set 0 6.98 13.65 10.26 || 10.30 ! 10.29 MIND OO PER EE 10.69 | 16.19 13.23 | 13.37 13.33 IDUTRRPEORAEE 13.39 18.23 14.57 15.38 15.18 Diillete A4 Ce 14,96 19.95 16.69 17.20 ON AOÛ 2-27 448 15.06 | 21.19 Nr d211m1e 99 17.92 Septembre ..... 10.68 | 17.44 13-53 MS S81) 11850 Octobre... 9.07 14.27 NDS NME 25 11.01 | Novembre,..... 2.03 6.14 3.44 3.87 3.76 | Décembre,..... 3245101 5240 4,09 4.31 4.286 | 1 HAS OAOANER PRE - 2.08 | + 1.61 | - 0.27 || - 0.25 | - 0.25 Printemps...... + 5.95 | 11.69 | + 8.74 | L 8.79 | + 8.78 | LUE RE PAR A 14.47 | 19.81 16.35 16.88 16.75 Automne....... 7.28 | 12.64 9.13 9.68 9.54 | Année météorol. 6.45 | 11.49 8.953 8.82 8-19 » civile... | 6.75 | 111018 7001 = 9.082) + 9701 Le tableau 11 pour Genève et le tableau IIT pour le Grand Saint-Bernard donnent les valeurs moyennes des températures des différentes périodes pour les trois observations de 7 h. du matin, 4 h. et 9 h. du soir, puis les températures moyennes des mêmes périodes calculées sur les deux formules employées par le bureau central météorologique suisse : &) en prenant la moyenne arithmétique des trois températures moyennes diurnes ; b) en attribuant un poids double à l’observation de 9 h. du soir. Ce sont, du reste, ces dernières moyennes qui ont servi pour la comparaison des deux stations. Le travail de comparaison fait en 1901 pour les deux sta- tions du Grand Saint-Bernard a montré en effet que la 512 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE III. TEMPÉRATURE. GRAND SAINT-BERNARD, 1909. Températ. moyenne | PÉRIODE! Thon lths. | Dhs lyiitolricinol | ILE LÉ Eu _ ee moyen | moyen el arerlessl SRE D er o Lo Lo 0 0 0 0 Déc. 1908.| = 8:82| — 7.20| - 8 74] - 8.26| - 8.37 | -10.7 1-62 Janv. 1909| - 9.47| — 7.45| = 9.31] 8.74) — 8.88 | _12.1 |-26.7 | Février. .| -12.77| - 9.78| -12.04]| -11.53| -11.66 || -15 5 | 9.2 Mars . -11.67| - 8.17] -11.17| -19.34| -10.55 || -13.8 | -"7.4 Avril 4 .| 21253 491.31] - 2:52] = 1425 = 1.57% || - 46 FRE | Mai. . = 0.97) °3.30| - 0.16] + 0.72| + 0 50 | — 2,4 4.5 | | Juin. . . .| + 0.54, 3.60! + 0.96] 1.70/ 1.51 || - 0.5 4.6 Juillet. . .| 3.44] 7.12] 4.23] 4.93] 4.76 | + 1.8 8.5 Août . . 5.03] 9.36) 6.10] 6.83] 6.65 3 :81108105 | Septembre| + 0.94| 3.82| 1.67] 2.14| 2.02 || + 0.2 4.4 Octobre. .| - 0.47! + 1.92) + 0.12] + 0.52| + 0.42 || - 1.4 | + 2.8 Novembre.| - 7.27| - 4.71| - 6.65] - 6.21| — 6.32 || - 8.9 | - 3.8 Décembre.| — 7.64| - 6.11] - 7.26] — 7.00] — 7.07 || - 9.4 |=58 Hiver. . .| =10.27| - 8.09! — 9.96] - 9.441 - 9.57 || _12.7 | - 7,3 | Printemps| = 5.08| - 1.21] - 4.64| - 3.65| - 3.89 | 7.0 | 0.0 Êté - :2.e.)"+"82081 67818570) STE" 4 350) 4 GORE Automne | =-2.25| 1 0.36] = 1:60] - 1.17 1.27. | 25 441408 Ann. mét.| 3.611 0.523 07-2402 57125510 » civile! - 3.51] - 0.42] - 2.94] - 2.29] - 2.45 || - 5.2 | 4 0.5 deuxième formule donne des chiffres qui se rapprochent sensiblement plus des moyennes résultant d’un plus grand nombre d'observations diurnes. Le tableau II contient en outre les minima et les maxima moyens pour la station du Grand Saint-Bernard. Le tableau 1V donne les écarts entre les températures moyennes des différentes périodes et les valeurs nor- males. Pour Genève il y a deux séries d’écarts, corres- pondant l’une aux températures du tableau I et l’autre à celles du tableau IT calculées par la deuxième formule. La dernière colonne du tableau IV donne la différence entre les écarts de Genève et du Grand POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 913 IV. ÉCARTS AVEC LES TEMPÉRATURES NORMALES, 4909. Genève Grand : —— —————— St-Bernard Différence PERIODE Moyenne 7T+1+2X9 7T+1+2 «9 entre les HO DXODs D Erreur deux stations o LJ o o Décembre 1908.. + 0.38 + 0.42 — 0.78 a hd de) Janvier 1909.... — 1.21 - 1.12 + 0.16 - 1.28 Février sense 2e - 2.53 - 2.44 - 3.05 + 0.61 Mars Encre cf - 1.90 - 1.84 - 3 23 FES 9 ENVOIE rte ie Jin 02 Tr. L-H0 10:38 MTS Ne ae eos - 0.34 + 0.13 - 0.01 + 0.14 MIE PEN CIOSORD SE - 1.91 - 1,63 - 2.58 + 0.95 IE SN cu - 2.04 - 1.74 - 1.40 - 0.34 AO» 35 pie - 0.18 + 0.01 + 0.67 — 0.66 Septembre...... - 0.94 - 0.87 - 1.30 + 0.43 Octobre......... + 1.18 HAS + 0.90 + 0.23 Novembre ...... - 0.84 - 0.79 - 1.02 + 0.23 Décembre....... Tr9342 + 3.46 + 0.52 + 2.94 LINE. 2580 17 - 1.08 - 1.00 = kA17 + 0.17 Printemps. ..... - 0.39 - 0.14 - 0.53 + 0.39 JO CETS RRETREE - 1.37 - 1.10 - 1.09 - 0.01 Automne ....... - 0.19 - 0.16 - 0.45 + 0.29 Année météorol. - 0.75 - 0.60 - 0.81 + 0.21 » civile.... — 0.50 - 0.34 - 0.69 + 0,35 Saint-Bernard, écarts correspondant aux températures calculées d’après cette même formule. Contrairement aux deux années précédentes qui avaient été voisines de la normale, l’année météoro- logique 1909 a été une année froide à Genève, et l’année civile aussi, quoique à un moindre degré, à cause du très chaud mois de décembre 1909 qui a été encore plus chaud que celui de l’année 1907. Au Saint-Bernard, il en a été de même, aussi bien pour l’année météorologique que pour l’année civile. Aux deux stations les quatre saisons sont en déficit de température, l'hiver” et l’été surtout, de plus d’un * Une note du soussigné intitulée « L'hiver de 1909 et quelques hivers rigoureux à Genève» a paru dans le Globe, organe de la Société de Géographie de Genève, Mémoires, p. 35 à 61. ARCHIVES, t. XXX. — Novembre 1910. 35 514 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE degré. Les écarts négatifs les plus forts se constatent en février, en mars, en juin et en juillet. Seuls les deux mois de décembre et ceux d’avril et d'octobre présentent des écarts positifs à Genève. Au Grand Saint-Bernard les écarts positifs se manifestent en janvier, avril, août, octobre et décembre 1909 ; mais ce dernier est peu supérieur à la moyenne. Le mois le plus froid a été janvier à Genève, comme c’est le cas en général; au Saint-Bernard c’est février. Le mois le plus chaud a été août aux deux stations. L’amplitude annuelle, août—janvier, à Genève, est de 19°.02, inférieure à celle de l’année précédente et très voisine de la normale Juillet—janvier. Au Saint- Bernard l’amplitude annuelle, août—février, est de 18°.31, très supérieure à celle de l’année 1908 et à la moyenne juillet—janvier (15°.20). 2° Température de cinq en cinq jours à Genève. Le tableau V fournit les températures moyennes par pentades et, comme précédemment, pour l’année civile seule, du 1° janvier au 31 décembre 1909. A côté des températures, figure l'écart avec les températures calculées d’après la formule déduite par Plantamour de l’étude des cinquante années de 1826 à 1875. Lorsque l'écart observé dépasse la limite de lécart probable calculé, et constitue ainsi une anomalie, le chiffre de l’écart est mis entre parenthèses dans le tableau. Des 73 pentades, 42 présentent un écart négatif et 31 seulement un écart positif. Il fallait s’y attendre, puisque l’année est froide. Il en est de même pour POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. DID V. TEMPÉRATURE DE 5 EN 5 JOURS. GENÈVE, 1909. Diffé- Diffé- Tempé-| rence | Tempé-| rence | Date rature | avec | Date rature avec | moy. |la nor-| moy. | la nor- male | male o o | o .28| (-4.02)| 30- 4 Juillet FISP12 1- 5 Janvier! - 4 (—-4.86) | 6-10 - id. |- 3.25] (-2.93)| 5-9. id. 14.49| (-4.05) 11-15 id. |+ 3.98|(+4.28), 10-14 id. 12 87| {-5.86) 16-20 id. |+ 1.13, +1.33 | 15-19 id. 18.16| -0.69 21-25 id. |- 2.05| -2.02 | 20-24 id. 20 81| (41.91) | 26-30 id. |- 3.11) (-3.32)) 25-29 id. 19.07] +0.20 31- 4 Février| - 0.32] -0.83 | 30- 3 Août 18.32| -0.45 5-9 id. |+ 1.67| +0.80 | 4-8 àd 1e 2) Er 10-14 id. |+ 0.59] -0.69 | 9-13 id. 19 65| +1.30 15-19 id. |- 2.38|(-4.12)| 14-18 id. 20.36| (+2.33) 20-24 id. |- 1.47! (-3.70)| 19-23 id. 15.93] (-1.72) 25- 1 Mars |- 4.26] (-7.02)| 24-28 id. 15.67| -1.54 | 2- 6 Mars |- 1.61! (-4.93)| 29- 2 Septemb.| 15.28| -1.42 7-11 id. |+1.93|(-1.97)) 3-7 id. 13.43] (-2.70) 12-16 id. TON 31) SET MMA 15.60! +0.08 17-21 id. 2.05! (-3.08)| 13-17 id. 13.51|. -1.34 22-26 " id. 7.33| 41.56 || 18-22 id. 13.17| -0.96 27-31 id. 6.37| -0.06 || 23-27 id. 13,85| +0.48 1-5 Avril 4.55|(-2.55)| 28- 2 Octobre | 12.85| +0.28 6-10 id. 8 74| 40.95| 3-7 id. 15.52| (43.78) [11-15 id. | 10.38|(#1.89)| 8-12 id. 10.84| -0.04 (16-20. Lid..,|..12.94| (13.75)| 13-17 id. 10.99! 40.9 [21-25 id. | 13.62| (+3.71)| 18-22 id. 10.82| (+1.71) 26-30 id. | 10.25! -0.38 | 23-27 id. 8.05| -0.16 1-5 Mai 6.71 (4.64) 28- 1 Novemb.| 9.00! (41.68) 6-10 id. | 10.87] -1.20| 2-6 id. 7.09| +0,65 11-15 id. | 13.13| +0.35|| 7-11 id. 3.54| (-2.03) 16-20 id. | 14 61| +1.12 | 12-16 id. 4.88| +0,14 21-25 id. | 18.38) (+4.21)) 17-21 id. + 3 28] -0.67 26-30 id. | 12.77! (-2.06)) 22-26 id. - 0.16| (-3.36) 31- 4 Juin | 17.88) (42.42)] 27- 1 Décemb. | + 2.80| 40.29 oi 14801 =1:10 | 22767 dd. 7.31| (45.43) 10-14 : id. | 12.63|(-3.98)| 7-11 id. + 1.65| 40.33 15-19 id. | 15.22) (-1.90)| 12-16 id - 0.48| -1.32 20-24 id. | 16.40|(-1.16)| 17-21 id + 4.19] (43.75) | | 25-29 id. 13.97| (-3,99)| 22-26 id 8.32| (48.20) | Pr Ée3 ET 4.11| (44.22) | | | 516 RÉSUME MÉTÉOROLOGIQUE les 38 pentades qui dépassent la limite d'écart probable (entre parenthèses) ; 23 écarts négatifs et 15 positifs. Les premiers sont particulièrement marqués en février- mars et en juin-juillet, mois froids; les autres en avril et en décembre, mois chauds. La plus longue période de chaud relatif est, cette année, en avril, elle est seulement de quatre penta- des, du 6 au 25 avril. Il y a bien eu six pentades trop chaudes, au très chaud mois de décembre, mais elles sont coupées, par une pentade légèrement trop froide en deux séries de trois. Les séries trop froides sont plus longues: une de huit pentades, du 10 février au 21 mars, etune de neuf pentades du 5 juin au 19 juillet. La pentade la plus froide, absolument parlant, est la première, du 1% au 5 janvier, avec — 4°.28. Mais, au point de vue relatif, la plus froide est la 12%, du 25 février au 4% mars, avec — 4.26 et un écart de — 7.02. Il y a aussi une série de forts écarts négatifs du 25 juin au 14 juillet, pendant la période très froide qui a caractérisé l'été de 1909. La pentade la plus chaude est la 41%, du 20 au 24 juillet, avec 20°.81. Mais, au point de vue relatif, la plus chaude a été la 72%, dn 22 au 26 décembre, avec 8°.32 et un écart de + 8°.20. Cette pentade comprend le jour le plus exceptionnellement chaud que l’on ait eu en décembre à Genève depuis 1826 : le 23 décembre avec une température moyenne de 14°.90 et un maximum de 20°.8. La plus forte hausse de température, + 7.23, à eu lieu en janvier, entre la 2° et la 3° pentade. — La plus forte baisse de température, — 5° 61, a eu lieu en mai, entre le 29" et la 30° pentade. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 517 3° Moyennes diurnes. — Anomalies. Le tableau VI fournit la classification des jours de l’année à Genève, suivant leurs températures moyennes et conformément à la terminologie introduite par Plan- tamour. Il en résulte que, dans l’année météorologique 1909, il y a eu 61 jours dont la température moyenne a été au-dessous de zéro, dont seulement sept jours très froids en hiver. Il y en avait eu 34 en 1908, 51 en 1907, 40 en 1906, 32 en 1905, 41 en 1904, 37 en 4903, 31 en 14902 et 33 en 1901. —-Il n’y.a pas eu de jour très chaud cette année. Le tableau VII fournit une classification analogue pour le Grand Saint-Bernard. La très longue série des Jours où la température moyenne diurne est restée au- dessous de zéro s'étend du 20 octobre 1908 au 8 avril 4909 avec de courtes interruptions, du 29 octobre au 4% novembre, puis les 14 et 30 novembre. La température moyenne ne s’est, d'autre part, relevée au-dessus de zéro d’une façon constante que tardivement, du 14 juillet au 26 septembre, avec de courtes interruptions les 2 et 5 septembre. Ces deux tableaux fournissent également, pour cha- que mois et pour l’année, les dates des jours les plus froids et les plus chauds. L'écart entre les températures diurnes extrèmes est faible cette année, pour Genève, 28°.8 ; elle est sensiblement plus élevée au Grand Saint- Bernard, 33.0. L’anomalie résultant de ce qu’il fait plus chaud dans la station de montagne que dans la station de plaine, anomalie qui ne se présente qu’en hiver, par un temps clair et sec au Saint-Bernard et du brouillard à Genève, , RESUME METEOROLOGIQUE r 518 ‘pr “jeppenl Fè ol pr'e + £& 21 06'FI T ®1 £8'6 po] 88”LI 6 91 98'LI 8 91 FC'IS Fè I Fr'e8 1è 21 0G'08 pè 91 SE "6 RT 81 9F'CI 2è 91 SL’ G e[ 08° FI 91 6£°S8 LE ACYRCES pneus sud &I imof ‘Pt JOTIA9] G& 91 96 9 - proxy snjd a[ Anof Ga + v (0 MRC 0 o 0 TE spneu9 — oo _ S4NOf 44 AHANON CT + e e OT + G + 0 I, ET sa1odu9 © R Où © CN 4 [er] 4 SpIOIJ ——————————_—_—_———…—…—……—……————…————…““û“û“û“0mm0m £ — I = Ce ROIS e 8 OrECTES 0 o TT, Te ©" SPIOIY S911 DR: UE MONO « : “enbr8oçoxooqou oouuy * * .19U999( * * * ‘ a1QUU9A0N + + + + + 91400 * : : “oxquodes rose eee ‘nov ° °yermf [2 . Er eut PO] ‘ umf en eee uay eee sen ee + + HONA9T © “6O6T Jerauef * ROGT 21411899 aUs le, lie (eh 1e HOT ‘6064 HAANAND — SANUNI SHUAIVUHANAL SHA LNINASSVTI) ‘JA 519 x GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR Nr \noe T'O1-Q8T + [ 280 - aT A SF + 0739 L Sa °F T el 0'êl £a I 8'II : Da pneuo snjd a] imof ‘A9J P& OT O' 1e- anof ol 89. 4h MTL SL NON PUIS 6 I OT 86 SR AITAR 00 NO EE OT I = RU ral FI q = dre che MPN EDS 8 ç è 7 mn d'ÉcN rn € am le nor arc D" 8 etc = AT G sT 8 RL es» 9 Nom Le G IL S L a Pc ON | Hagle.S & | S - mes ER #9 A 8 è li Re ei MOI ( è è en) De = se à l el FI € S os. es IT FI è L ns) ue Re IT ol & = le 4 d'ame dE 08 | L I rs STEP OT CET | Ge DORE CT S00ES 39 19 19 LU 39 39 39 39 OA SN FAQ GS UE RCE |ROS |RGeEr 0 0 0 0 0 0 LU 0 mm" ŒAULNA ASIH4ANOO LSA HANLVAHANAL V'T LNOG SYNOL 44 AHAWON 20.5 NX * SIA « * enbr$oçorosqour sguuy . * * * 21q4W999(T * * ‘ 2IQU9AON NO 1G0])0() * ‘ ‘exquoydes ‘+ + + mnoy | HT r 2 004 0 UT HA D 2 Poe : * JOHA9A * * G06T Jelauef *SO6T 214999 HAOIUHd “6064 “AHVAHAG-LNIVS — SANHNIQ SHHNLVUHANAL SHG INAKASSVI) ‘ITA 520 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE s’est manifestée, cette année, aux dates suivantes : le 1° décembre 1908 et du #4 au 6 janvier 1909. 4° Températures exlrèmes. Les tableaux VII et IX fournissent, pour les deux stations, les températures extrêmes indiquées par les thermométres à minimum et à maximum. À Genève, le minimum absolu est un peu plus haut que le minimum moyen des 50 années de 1826 à 1875 (—13".3). Le maximum absolu est au-dessous du maximum absolu moyen (+ 32°.5). L’oscillation ex- trème de la température, 42°.1, est donc inférieure à l’oscillation moyenne (45°.8). — Au Grand Saint- Bernard, l’oscillation extrême est de 41°.2, supérieure à celle de l’année précédente. Ces tableaux fournissent en outre, pour les deux stations, les nombres de jours de gelée, où le mini- mum est descendu au-dessous de zéro, et de jours de non dégel, où le maximum est resté au-dessous de zéro. À Genève ces nombres sont, l’un très supérieur, lPau- tre égal aux nombres moyens des 50 années de 1826 à 1875 (91 et 21). La dernière gelée blanche à glace du printemps à Genève a eu lieu le 6 avril. La première gelée blanche à glace de l'automne a eu lieu le 6 novembre. Au Grand Saint-Bernard, le petit lac près de l’hos- pice a été complètement dégelé le 29 juin et il s’est congelé à nouveau le 28 octobre. 5° Température du Rhône. Le tableau X fournit les documents habituels sur la température du Rhône prise, comme antérieurement, POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 921 VIII. TEMPÉRATURES EXTRÊMES. GENÈVE, 1909. Nombre de jours RE — Minimum Maximum PÉRIODE Minimum Date. Maximum Date. -au-dessous au-dessous absolu absolu. de 0°. de 0°. Déc. 1908 ..,. — 8.2 le 31 +10.6 le 10 22 4 Janvier 1909.. -11.6 le 11 12.4 le 15 27 13 Février....... - 9,5 le 28 9.5 le 4 26 4 Mars: tes0rie -11.4 le 6 15.6 le 31 19 0 AVMID ES cree à » - 1.8 le 4 24,7 le 18 3 0 MAIRE Te. de HO ONE 28.7 le 25 0 0 JUPE ee 6.5 le 15 282911en 2 0 0 Juillet... 24. 6.5 le 13 30.5 le 25 0 0 JG OCR E 6-24le 23 ble? 0 0 Septembre.... 5.3 le 29 23.6 le--9 0 0 Octobre ...... + 1.6 le 26 24.1 le 4 0 0 Novembre ,... - 4,9 le 27 12"8tle 1 14 1 Décembre .... - 3.5 le 17 20.8 le 23 12 1 Année mét. .. -11.6 le 11 janv. +30.5 le 25 juil. 111 2e M °CIVIIE... id. id. 101 19 IX. TEMPÉRATURES EXTRÊMES. SAINT-BERNARD, 1909. Nombre de jours PÉRIODE absolu. absolu. Déc. 1908.... -21.0 le 29 } 2°1 le Janvier 1909., -19.2 le 9 + 2.1 le Hévneritr 2. -24,9 le 25 - 2.8 le Mars 2 —21.0"le 16 + 0.4 le AVE. ad à -17.9 le 4 10.3 le MAR. 52 -15.2 le 3 Lie7ale 151 PRE - 5.4 le 13 10.2 le Jnllete "51 - 3.5 le 1 14.0 le AOUT...: 4... - 3.1 le 23 16.3 le Septembre.... - 4.0 le 6 7.9 le Octobre ....., -11.0 le 26 fe2 le Novembre .... -21.0 le 24 1.8 le Décembre .... -17.6 le 10 1.4 le : Année mét... » civile... Minimum Date. id. . 24.9 le 25 fév. +16. Maximum Dale. id. 3 le l août 260 Minimum Maximum au-dessous au-dessous de 0°. de 0°. 31 30 31 29 28 28 31 28 25 8 22 3 20 2 11 Il 4 0 9 0 18 7 30 21 31 30 157 260 157 r RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE # 522 © 41 ri + D © © | 10 l+++++ 10 19 HN mi mi © MC I © 19 © D © © À © D D H H © T- © st HO © © O CO +++ + I © * AB] 9P 97109 39 09,1 9p a1nqureduro7 U[ 21JU0 EOU2IOPI(T ‘PI "008 OT 21 9° 08 &1 I SA0'8 & 39 I SI 8'T I 96GOT ré 9I L LI 9T 91 908 08 91 0°08 18 © F'OT Gè 91 &'9T rè 91 G'OT T6 9[ G°G IT 79 G SOL °F ITR ENC DASIRTSS o “UNUIXE “JOUA CZ OI R'T + “# a S © je £ Sal 1Q "UN UUTUUN 0°'G CON m4 M HOT ON NStET- A Ad mA 10 16 D CN D 19 D © © OT- + © SOmmmOmMmMOSOSOSOS | SOS l DEEE T= 10 © hf © ON O0 GE © EN EN NN E= + © CO 10 > Où ON T4 GNU CO = ° ‘A[UULIOU AN9/EA U[ 2948 S}189% LT PI 9G'ET OR'IT &p L C1 0 à 66° 96° 88°9 o “euua40N + "amp « ‘So[o1opjouw oguuy * 21qW999(T * t * * * SAQUW9AON +++ +: 219070 neue “aiquades " * 700v ces eme tee: umf corses ten THAY SIEN A9HA9 GOGT JOTAUEL *.? 8067 224899 HAOIUYA 6064 “ANOHY ONG AUALVYAANAL ‘X POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 523 vers midi, à la sortie du lac sous le pont des Bergues, à une profondeur d’un mêtre au dessous de la surface de l’eau. III. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. Genève. — Comme cela a été indiqué dans le résumé de l’année 1903, le barométre de Fuess n° 1492/57, qui sert de baromètre normal depuis décembre 1902, a été vérifié le 30 janvier 190%, et sa correction, par rapport au baromètre normal du bureau météorolo- gique de Zurich, est de + 0%%.21. L’altitude du zéro de l’échelle est de 404"".96, la même que pour l’ancien baromètre de Noblet, en admettant 373.60 pour la cote absolue du repère de la pierre du Niton. Les six observations diurnes de 7 h. du matin à 10 h. du soir se font directement au baromètre de Fuess. Les indications pour les deux observations nocturnes de 4 h.et de # h. du matin, ainsi que les valeurs des mi- nima et des maxima, sont relevées sur les diagrammes du barographe à enregistrement continu de Redier, ou, subsidiairement, sur ceux du barographe horaire de Hipp. La moyennne des huit observations trihoraires donne la moyenne diurne de la pression atmosphérique. Les moyennes mensuelles et annuelles sont directement dé- duites de ces moyennes diurnes. Grand Saint-Bernard. — Depuis 1904, les trois observations directes diurnes sont failes au nouveau baromètre de Fuess, n° 1570/100, installé à l’hospice le 5 octobre 1903 à côté de l’ancien baromètre de Gourdon. La correction de ce baromètre, par rapport 524 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE au baromètre normal du bureau météorologique de Zurich est de + 0%".75. Son altitude, résultant du nouveau nivellement de précision exécuté en 1906, est de 2475".8. — Les valeurs des minima et des ma- xima de la pression sont relevées sur le barographe horaire de Hottinger, décrit dans le résumé de 1884. 49 Moyennes générales. — Variation diurne. — Écarts. Le tableau XI donne, pour Genève, les valeurs moyennes de la pression atmosphérique pour les treize : mois, les saisons et l’année, météorologique et civile ; il donne en outre, pour toutes ces périodes, la varia- tion diurne exprimée par les différences entre les moyennes générales et les moyennes des huit obser- vations trihoraires. | Le tableau XII fournit les indications analogues pour e Grand Saint-Bernard, mais la variation diurne n’est plus exprimée qu’assez incomplètement par la diffé- rence entre les moyennes générales et les moyennes des trois observations diurnes. Le lableau XIII donne les résultats de la comparaison entre les moyennes mensuelles et annuelles et les va- leurs normales déduites par Plantamour des années de 1836 à 1875 pour Genève, et des années de 1841 à 1867 pour le Grand Saint-Bernard. Aux deux stations, la moyenne annuelle est très voisine de la normale, un peu supérieure pour l’année météorologique, un peu inférieure pour l'année civile. — Le nombre des écarts positifs et négatifs est sem- blable. Au Saint-Bernard il y a un peu plus d’écarts négatifs. Les plus forts écarts négatifs sont, ceux de mars et de décembre 1909 ; le premier surtout. Les H) D2 x GENEVE, 1909. GRAND SAINT-BERNARD. MOSPHERIQUE. ET LE x GENEVE POUR XI. PRESSION AT ee'0+ 98 0- LG" Q- &è'0- OF C4 18 04 10° 0+ 1e 04 £C'92L | * ‘arato aouuv IC DT e26210 6G'0- ee‘ 0- 1#°0+ te (+ 1 NL ga’ 0t ps 021 | “ogjou aouuy SOON | ao KE (NS 9 RE EE A TT EC 7 SET CEE FRE 00 RO Q® ne RAIDE ARS ENG) TAT MR 26°0t NO LEA SLR "rt 61: 0+ 98° 0- £a°0- SIND pp Of FE 04 &0° 04 RT' 04 19°F°L | * * ‘sduaquue] 60° 04 SOS 0C'0- QG '0- 0G' 04 60° 04 po‘ 0+ ce 0 L9'8eL ‘| * ":" © “4eaiH, | ns mens | mme | ns mme | ms cms | ee ms, | ne ms | ns | mn manne | Fa 0+ ea 04 60° 0- 61° 0- CPE 1 TI 0€°0- n&°0- 2c'geL |‘ * ‘ouqusoq gt°0+ 80° 0- GF'0- sa’ 0 0F'0+ 60° 04 10° 0- O&'0+ | Fre'cez | * * euquienox| 1e 0 10% £c'0- OT O- FG'N+ 90° 04 cl'0- 80" 0+ DS" ERA AE ten mo) 9€" 0+ 0£'0- g9' 0- 08° 0- Fg 0+ ee 04 10°0t 08° 0+ pO'LeL | * ‘ eaquoyies 0g"0+ SF'0- 142,07 8T'0— 66° 0+ 6e’ 04 11°04 ga 04 LITE RE T Le’ 0+ GF°0- LC‘ 0- PT'0- sa" 0+ LS" 04 co 0+ GLOT : | 68 LOL) MERS ETOrnr GE ORDMAOES SUN ZE M BC] cesser) GE QE. | 0604 | (019244 LO‘0+ £L°0- 86" 0- 08° 0- 89° 0+ 99° 04 La 04 68° 04 LB" 2éLe |A EC TR LT 04 0F'0- 6G°0- F0 8F°0+ 8e" 04 10°0+ 60°0+ a" £BLe | a: niet 2x TAN eg 04 90 °0+ gg'0- £T'0- LT: 04 £0°0- £a" n- LT'0+ 16" 81: | SAS SUN g1°04 OT 0- pG'0- ga’ 0- gr'0+ 8004 60° 0- 2g'O+ | Sr'LeL | * * * * dounpg ga" 0+ ga" 0- F9 0- 18°0- 8r'0+ 2" 0+ LT‘ 04 &g" 04 OS'TEL | * 606I Jerauef £T0+ 60° 0- 8g'0- Cè 0- aG°0+ &0°0- 60 0 200 | Fl'LeL | 8061 e1que0oq uu ut uit ui ur ur wuux uw uw uit ‘S'UOT | ‘S'UL ‘s'up ‘S'UT |'MUOT| MUL | ‘W'yp |'WMUI Se AAOTUSA 526 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XIT. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. — SAINT-BERNARD, 1909. PÉRIODE Hauteur | Th.m. | lh.s. | 9h.s. moy nne | mm mm |} mm | mm | Décembre 1908. | 561.39 —0.19 0.10 +0.29 | Janvier 1909 . . | 563.26 | +0 02 40.01 -0.03 INFévrier 102% 008.84 —0.28 +0.03 +0.25 Mars nine 994.55 0.44 -0.08 +0.52 ASTI L A MMETE 069,06 —0 36 +0.13 +0.23 MARNE ee 966.31 0.31 +0.08 +0.23 JUIN MEET IS 0.14 +0.04 +0.10 Jütlet F5 02. 568.03 0.29 +0.05 +0 .24 AUDE FA. | 569.15 | -0.23 +O-O07 1 FO-10 Septembre . . . | 566.79 | -0.25 -0.01 +0.26 Octobre 566.58 -0.18 —0.08 +0.26 | Novembre . . . | 560.67 -0.14 -0,01 +0.15 | Décembre . . . | 559 50 0.38 +0.07 40.31 Hiver ere 561.24 -0.14 0.02 +0.16 Printemps . . . | 561 94 | -0.37 +0.04 +0.33 INR der 567.66 -0,22 +0.05 40.17 Automne . . . . | 564.70 -0.19 —) .03 +0.22 Année météor . | 563.90 -0.23 +0.01 +0.22 | Année civile. . | 563.74 | -0.25 +0.03 40.22 XIII. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. — ÉCARTS, 1909. ET — "“ Période. Genève, Saint-Bernard, Genêve-St-Bernard. nm mm Inm Décembre 1908,..... - 0.82 - 0.93 TOME Janvier 1909"... ....* + 3.93 Tamer + 1.16 Hévriene Feu + 0.61 — 1 40 + 2.01 Mars, REG LRE - 6.12 - 5.16 - 0.96 Le MES RON r 4 2 44 113,4 - 0.99 Russe AE 4 2.78 + 2.47 1 0.26 JUIN EE a rene - 1.03 die + 0.36 JUNE EE Poe + 0.18 - 0.45 + 0.63 ROULE rer + 0.10 + 0.75 - 0.65 Septembre.......... - 0.59 - 0.66 + 0.07 OGctohre rt + 0.99 + 1.98 - 0.99 Novembre er - 0.01 - 1.36 SE Décembre FE. - 4.44 - 2.82 - 1.62 Année météor....... + 0.20 + 0.02 + 0.18 Année'civile .: +7: - 0.11 - 0.14 + 0.03 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 527 plus forts écarts positifs sont ceux de janvier, avril et mai. — La discordance entre les deux stations est maximum dans un sens en février, dans l’autre en décembre 1909. 2° Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. Les tableaux XIV et XV donnent les minima et les maxima absolus pour les treize mois et pour l’année aux deux stations. A Genève, les extrêmes moyens et absolus ont les valeurs suivantes : minimum extrême moyen : 705.05 » » absolu : 700.16 (26 XII 1856) maximum extrême moyen : 141.03 » » absolu : 748.71 (17 I 1882) Le minimum absolu de l’année météorologique se rapproche beaucoup de sa valeur moyenne ; il lui est un peu supérieur pour l’année civile. Le maximum absolu dépasse un peu le maximum moyen. L’ampli- tude annuelle totale est donc peu différente de l’am- plitude moyenne pour l’année météorologique, elle lui est un peu inférieure pour l’année civile. Au Grand Saint-Bernard, l'amplitude annuelle totale a presque la même valeur que dans les quatre années précédentes. IV. HUMIDITÉ DE L'AIR. La valeur de la fraction de saturation est, depuis 1901, appréciée en pour cent, et non plus en mil- hèmes. Je n'ai conservé l'indication des dixièmes de pour cent que pour la valeur moyenne annuelle à Genève, afin de permettre la comparaison exacte avec le passé. 528 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XIV. PRESSIONS EXTRÊMES. GENÈVE, 1909. Période, Minimum Date. Maximum Date, Amplitude absolu. absolu. mm mm mm Déc. 1908... 705.3 le 11 739.5 le 31 34.2 Janvier 1909. 717.2 le 8 74957 le 4 PSE) Février ...... 711.8 le 12 735.6 le 20 23 8 Mar tie ce 708.0 le 15 727.8 le 24 19.8 ANNITER nee Fe le 12 Tate le 8 12.2 Maine is 720.1 le 9 734.4 le 24 14.3 Juin. ren nie 719.6 le 22 734.1 le 19 14.5 Juilleter--ec: 716.7 le nr 733.9 le 18 1562 AOUtE- cer - 11970 le 21 134.3 le 19 AT Septe bre ... 720.8 le 12 734.0 le 24 13 2 Octobre...... 714.0 le 28 18528 le 22 21e Novembre.... 714.3 le 15 737.1 le 24 22.8 Décembre ... 710.3 le 5 135.9 le 9 Dee Année météor. 705.3 le 11 déc. 08. 742.7 le 4 janv. 09. 37.4 Année cavile.. 708.0 le 15 mars 09. id. 34.7 XV. PRESSIONS EXTRÈMES. GRAND SI-BERNARD, 1909. Période. Minimum Date, Maximum Date. Amplitude. absolu. absolu. mni mm mm: Déc. 1908 ... 544.5 le II DO le 1 28.6 Janvier 1907.. 549.3 le 8 574.1 le 4 24.8 Février ..... 548.6 le 12 566.1 le 20 715 Mars ie de 543.0 le 2 564.0 le 31 21 0 ANA. care 559.0 le 13 569.1 le 8 10.1 Malte. 559.8 le 27 575.1 le 23 15% JUIN eee 559.4 le 12 573.4 le 19 14.0 Juillet... 597.8 le 11 575.0 le 18 Ja Nora 561.3 le 22 574.5 le 19 12 Septembre... 561.2 le 1 572.0 le 24 10.8 Octobre...... 559.0 le 26 572.0 le 22 13.0 Novembre.... 551.1 le 22 568.1 le 1 10 Décembre.... 549 5 less 566.8 le 28 es CNT ARR TN ee te PU AN Pt On Ru te ee Année météor. 543.0 le 2 mars 575.1 le 23 mai. Lil Année civile.. id. id. ol 529 x POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. &10°0 RCE CDI 0T0'0 SIOJ Sa O0 910°0 Alma UD 100°0 CL OQT G00°0 LE OT GI0°0 SIOJ TI OOI 090°0 SRACTSSm OUI 800°0 Q LA OQT &60°0 SAS O0T 800°0 STOF & O0T 000°0 66 | 000°0 86 (OO) SIOJT O0 | 000°Q LG 000°0 66 A10°0 SIOJ ÿ O0T 0000 66 &10'0 SI07.6 OT &£0 0 SI0J 8 O0 UOIJUINJUS EL 9p nosqe "Je[ex aouonbort WNUIXE OT OT F£ OT OT 0€ Gè re Ge 8€ (Qt 98 cr £è OT 8€ 06 OF Gp ujo8qe WU UT ouuoÂout UOTJOBI T 98 9L &L 88 IS &s T6 LA LL GL LL 102 19 88 £8 68 06 ‘8‘uor 2LE) 9 5 e9 €L | “69 |» £9 61 | 19 | Lo co | ÿc | ro eg | po | Fe ge | 08 | 81 OSSt eL 0) ph LL | 69 | 29 98 | IL | 69 el | 19 | £9 2981.60 ||. ce 9 | ge | ra co | Fc | € 96 | gr | 0S LS®1.-9p | CLÉ che 00 | Mc ce) 2 | cE 18 | 18 | 08 Le | 58 | cg eyes qrl's I €L F8 £L cs SL 06 79 6L c9 08 L8 06 08 &8 EL c8 TS 66 GL 16 L9 &8 69 8L F9 LL 19 GL 6€ 6L GL LS cs L8 LS &6 L8 &6 “a qor |‘ “2 98 68 LS F8 68 L8 LS &8 68 6L 88 L8 TS 18 c8 &S €6 | .85 06 LS 68 L8 98 18 G8 &s G8 T8 82 FL cs 68 98 £8 T6 68 68 68 CRD a qu UT * AIIAI9 eQuuYy ‘109790 ‘UUY * ‘euwomny ce * sduraqurq RAC ATEN * 21{W999(T * 2IQUI2AON * * 24400 | * a1quedes + + + 3noy D © Cp r ++ * umf +++ ren ° IMAY * SIUN * “IOHA9N Cr a) GOG6T Jatauef | * S06L 29 AOL Hd ‘6064 “HAHNHID — ‘INAI HAO NH NOILVUNLYS AG NOILIVUA ‘JAX 36 ARCHIVES, t. XXX. — Novembre 1940. 530 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE À Genève, la valeur de la fraction de saturation est, pour les six observations faites de jour, déduite des indications des deux thermomètres du psychromètre ; pour les deux observations de nuit, 4 h. et # h. du matin, ses valeurs sont relevées sur les diagrammes de l’hygromètre enregistreur de Richard. Le tableau XVI fournit, pour les huit observations trihoraires, les valeurs moyennes de la fraction de saturation, pour les treize mois, les saisons et l’année ; puis les valeurs de la fraction de saturation moyenne pour les mêmes périodes; enfin les minima et les maxima absolus. Lorsque le maximum correspond à la saturation complète, le nombre des cas de saturation est indiqué. Afin de rendre l'évaluation des cas de satu- ralion comparable avec celle de l’ancien système des observations bihoraires, usité jusqu’en 1883, on a aussi calculé, comme précédemment, la fréquence relative de la saturation. Le tableau XVII donne les écarts de la fraction de saturation et de la fréquence de la saturation avec les valeurs normales des « Nouvelles études sur le climat de Genève », de Plantamour. Comme les deux années précédentes, 1909 a été plutôt une année sèche à Genève, surtout au printemps. L’année civile est encore un peu plus sèche que l’année météorologique, à cause du chaud mois de décem- bre 4909. Il y a eu quelques cas de sécheresse anormale de l'air, en avril et en août. La saturation complète de l'air continue, plus même qu’en 1908, à être moins fréquente que dans la moyenne des années de 1849 à 1875. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 541 XVII. ECARTS DE L'HUMIDITÉ. GENÈVE, 1909. Fraction Fréquence relative de saturation de la saturation EE . ER Période Moyennes Écarts pour Moyennes Écarts pour (1849-1875) 1909 (1849-1875) 1909 Décembre 1908... 86 + 1 0.147 - 0.115 Janvier 1909 ...... 86 +1 0.145 - 0.133 HN MS ee chere 82 () 0.096 — 0.096 Mars sts.. doc 75 +2 0.039 - 0.023 AE. 224- Se snh 70 - 7 0.016 - 0,016 NAN 12 Mae otaiete 70 - 4 0.016 - 0.016 ONE 4e dore 70 (0 0.010 - 0.006 haullet. 2 qu 68 +1 0.006 - 0.006 AOUE D. st erncle DU Gil (0 0.009 - 0,009 Septembre........ 77 FE 0.025 - 0.017 OcloDre mare: re 83 +2 0.083 - 0.051 Novembre ........ 83 5 0.067 - 0.059 Décembre .:.-...- 86 - 7 0.147 — 0.087 EUROPEAN 85 0 0.130 — 0.115 Printemps. 60. -0r T2 - 3 0.024 - 0.019 LORIE SC SAR AE 69 1 0.008 - 0.007 AMIOMNEI: +2 8l - l 0.058 - 0.042 Année météorol ... 76.8 - 0.7 0.055 - 0.045 Année civile ....., 76.8 - 1.2 0.055 - 0.043 Le tableau X VIII fournit les résultats des observations faites au Grand Saint-Bernard avec l'hygromètre à cheveu d’Usteri-Reinacher. Il y a peu de cas de grande sécheresse de l’air et le minimum, 8 ‘/,, a été noté en février. L’humidité moyenne est, cette année, la même aux deux stations. La variation annuelle est aussi sensi- blement la même, mais tandis que le minimum est en janvier au Saint-Bernard, il est en avril à Genève. Le maximum est en septembre au Saint-Bernard, tandis qu’il est en janvier (ou en décembre 1908) à Genève. Les fluctuations secondaires sont d’ailleurs différentes aux deux stations. 532 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XVIII. FRACTION DE SATURATION EN POUR CENT. GRAND SAINT-BERNARD. 1909. , 3 Fract.|| Min. Maximum || Fréq. ù ERMIODE Th.m.|1h.s.|9h.s. moy abs. AE des a. Décembre 1908.| 77 74 78 76 14 1100 l5ris|| 0.161 Janvier 1909,,.| 58 59 62 60 12 |! 99 0.000 Février. 2... 71 61 74 69 8 1100 6 » 0.071 Mans rs 86 82 86 85 18 [100 20 » 0.215 BAS een 68 62 76 69 10 |100 15 » 0.167 NATRRCNEE E 80 62 89 nl 16 100 16 » COL 1 JUAN ne rte 89 "2 95 85 35 1100 338 » 0.422 | IFTmlete #2 83 70 91 SI 21 |100 36 » 0.387 PAGE TEE 80 67 87 78 18 |100 28 » 0.301 Septembre ....| 86 80 91 86 24 |100 38 » 0.422 Octobre ...... A NOMSANESSE NS 11 [100 34 » || 0.366 | | Novembre ....| 75 12 72 73 TDAIHOOIRES 0.133 | Décembre.... 85 85 90 86 20 |100 28 » 0.301 RENE ee 69 65 7] 68 8 1100 Z2lhois 0.078 | Printemps ....| 78 69 84 Ti 10 |100 51 »|| 0.185 HIÉRUEN E ... 84 69 91 81 18 |100 102 » 0.370 | Automne ..... 79 di 82 79 10 |100 84 » 0.307 | Année météor.| 78 70 82 76 8 |100 258hois 0.236 | Année civile..| 78 | 71| 83| 77 S |100 271 »| 0.247 V. VENTS. Genève. — L'observation du vent se fait de deux manières différentes : 4° six fois par jour, à l’ancienne girouette, en exprimant la force du vent par les sept chiffres de 0 à 6 de la demi-échelle de Beaufort ; 2° au moyen de l’anémographe de Richard, enregistrant automatiquement la direction et la vitesse du vent. Le tableau XIX donne les résultats généraux du premier système d'observations. Il fournit, pour les différents mois et pour l’année, le nombre des calmes et le nombre de fois où le vent a été observé, avec la POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. XIX. VENTS OBSERVEÉS. — GENÈVE. 1909. 5 33 S | = SE RE Ar Calme 92| 49 | 47 NE ne 6| 15 1 NNE 9! 13| 18 NE. hs: 27| 38| 62 ENE. 2 UT 204 En . 0 41 10112 ESE I SE. 74 3| 4! 4 SSE MAD LS. 2 SCD 22h) ls À 2 SSWist nd el0it: SE OU CUT) à 7 WSW::1191 :5| 4 vs DIRES WNWMSIUES| CDI 1 NES es Dir À | 0 NINNV ER MEL RON ETS = Sels |= 59! 51 33 | 24 16| 21| 56| 31 AIPST PES LT 2 41t 61.3 Lg (19 Cd 0! 0! 0| 3 nie O LD: 5 dd 4 He QD Des : aie y con À ol: 14! 21! 10| 62 73| 25| 6|18 6| 2/14) 5 ARSIADE NE 71 21 31 3 ET RSA NE SR 1! 6| 10! 10 os HO eù 10 Bt onto our SR LE E | Juillet, ms me me sens 49 16 60| 21! 48 | 20h a4l- 7 3| 18| 72| 38 dr 21.21 | 47 4 (D) D 4 2 1 1 ô 0 2 1 8 (0) 1 0! 0 1 z (0 0 5 A A oh 20} 22| 16! 59 ga Med: 11 1 EE ES EE 1 NC OA CE PA 5| 8| 1| 6 13 4 HIT 10 SONG | Année météor, Année civile. 253 !295 207 220! 48| 51 64| 68| 43| 44 60! 62 99 | 101, | XX. VENTS. — GENÈVE. 1909. PÉRIODE Décembre 1908. Janvier 1909... Février.,....... Septembre... Octobre... Année météor.. Année civile... VENTS NNE. SSW. 42 28 66 28 81 16 295 83 106 49 145 16 45 88 80 52 102 43 50 30 42 36 97 30 62 82 881 504 901 558 Rapport + D © + he ù — .o0 30 06 .28 16 .06 Calme 8. 1000 Vitesse moyenne du vent km. par heure 3. .33 .23 42 .31 el pi | TION mm RE Le 2? 9 & © 1 41 534 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE force 1 ou avec une force supérieure, dans chacune des seize directions de la rose des vents, le chiffre indiqué tenant compte du facteur (1 à 6)qui représente la force du vent. Le tableau XX donne d’abord les nombres de cas de vent du nord-nord-est et du sud-sud-ouest et leurs rapports, puis la proportion des calmes. Le tableau XX indique enfin les résultats du deu- xième système d'observation du vent, au moyen de l’anémographe de Richard. Il fournit, pour les diffé- rents mois de l’année, la vitesse moyenne du vent exprimée en kilomètres par heure, sans distinguer dans quelle direction soufflait le vent. On y constate que les mois les plus calmes ont été ceux de décembre 1908 et surtout d'octobre 1909, et que le mois le plus venteux a été celui de février. Au reste, l’année n’a été ni calme ni particulièrement venteuse. Si l'on recherche encore, dansle même ordre d'idées, les jours pour lesquels la vitesse du vent a dépassé, en moyenne, 25 kilomètres à l'heure, on en trouve neuf dans l’année, tous jours de bise. En voici le tableau : 1909 Kw. p.h. Direction 22 février 26.0 NNE 23 » 38.0 » 24 » 38.0 » 29 » 39.0 » 3 avril Sat » ARS 29.6 » 3 mai 27.3 » 5 août 25.4 » PATES 28.9 » Le tableau XXI contient le relevé des jours de forte bise (NNE) et de fort vent du midi (SSW). Le nombre POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 535 XXI. GENÈVE. 1909. Nombre de jours de PÉRIODE forte bise fort vent du midi Décembre 1908.. 0 0 Janvier 1909 .... 1 2 Hévrier. 7-2 10 0 MAT Sasha ee aus 0 3 APIL 8 0 3 0 Mais ie 2 0 JUIN --r-eeene 2 1 Junlet..---c... À 1 AO create À 0 Septembre ...... (Q 0 Octobre... 0 0 Novembre ...... D Ô Décembre....... 1 3 Année météorol. 31 Année civile .... 32 10 des jours de forte bise est, cette année encore, inférieur à la moyenne, qui est de 42 ; quant aux jours de fort vent du midi, il y en a le même faible nombre que l’année précédente et considérablement moins que la moyenne (44). Il résulte de toutes ces données que, dans l’ensemble, l’année 1909 a été moyennement venteuse à Genève et surtout rare en Jours de fort vent du midi. Grand Saint-Bernard. — La direction du vent est observée à la girouette placée sur le nouveau bâtiment ; les observations se font trois fois par jour, en estimant la vitesse du vent, autant que faire se peut, suivant la demi-échelle de Beaufort. Vu la situation de l’hospice, on n’y observe que deux vents, ceux qui correspondent aux grands courants du 536 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. NE et du SW. Le calme ne s’observe que rarement. Le tableau XXII fournit les résultats moyens de ces observations en ce qui concerne les deux courants, leur rapport et les calmes. XXII. VENTS. — SAINT-BERNARD 1909. VENTS PérIoDE NE. SW. Rapport. Calme sur 1000. Déco Er 70 53 1552 11 Janv MlODO MEET 81 45 1.80 S2 Février Acte 92 49 1.88 12 Mars ete ccan: 46 106 0.43 32 ANTILLES Re tie rate te 69 67 1.03 67 Marin GC 72 93 1.34 22 JUNE sécu D4 84 0.64 50 HN EE ASE EE 90 52 17) 22 AOÛ Je RE 91 49 1.86 11 Septembre....... 67 88 0.76 11 Octobre ere 6I 87 0.70 PA Novembre .... .. 81 34 2.39 44 Décembre ....... 86 75 2115) 11 Année mét....... 874 767 1.14 28 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 16 février 1910 B. Galli-Valerio. Les bactéries de l'air à la montagne. — P. Dutoit et Mojoïu. Dosage physico-chimique de quelques éléments de l’urine. — P. Dutoit et Weise. Dosage des traces de métaux nobles. — Pelet et H. Siegrist. Lavage de la laine. — Pelet et Pierre Dutoit. Combinaison tinctorielle. — De Perrot. Observations d'étoiles variables à longue période. M. B. GaLLi-VALERIO expose le résultat des recherches qu'il a faites pendant trois ans sur Les bactéries de l'air à la montagne (Jura, Alpes vaudoises et valaisannes, Alpes grisonnes et de la Valteline). Comparativement avec des recherches faites en ville, il a pu constater la diminution des germes en allant des villes à la montagne, mais seule- ment à la condition que sur celle-ci il n’y ait pas d’agglo- mérations urbaines ni beaucoup de personnes ou d’ani- maux. Tandis que dans les villes et les espaces renfermés les bactéries prédominent, à la montagne ce sont Îles hyphomycètes. M. P. Duroir présente un travail fait en collaboration avec M. Mogoiü sur le Dosage physico-chimique de quelques éléments de l'urine et un autre en collaboration avec M. Weise sur le Dosage de traces de métaux nobles. MM. PeLer et H. Srecrisr ont étudié le lavage de la laine en opérant dans des conditions variées. Il résulte de 538 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ces recherches que les substances en solution (électro- lytes) dans l’eau sont successivement absorbées et par de longs lavages à l’eau, il n’est pas possible de les éliminer entièrement. Ces substances absorbées modifient la charge de la laine et par conséquent ses propriétés. MM. PELET et Pierre DUTOiT recherchant la nature de la combinaison tinctorielle trouvent que dans la grande majorité des cas, il se forme une combinaison d'absorption entre le colorant ou le mordant et les textiles. Toutefois l'existence de combinaisons chimiques définies se formant à la surface de la fibre ne paraissent pas exclues, elles peuvent se rencontrer entre deux substances absorbées (mordant et colorant). Les colorants minéraux insolubles (chromate de plomb) en suspension dans l’eau distillée se fixent sur laine et coton par absorption également. M. DE PERROT présente les résultats de ses observations d'étoiles variables à longue période à partir de 1900. ira Ceti a été observée 300 fois ; son minimum de 1906 a été _exceptionnellement élevé : 1,7. De 41902 à 1907, les minima de Mira ont varié entre 9,2 et 9,3 ; cinq fois sur six elle est devenue plus faible que son compagnon opti- que. X? Cygne ne s’est pas élevé au-dessus de 6,2 en 1900 mais a atteint 4.3 en 1902. Cette dernière année elle a été visible à l’œil nu pendant trois mois. Les observations de R Ecu tendent à confirmer l'irrégularité de cette étoile ; les minima reviennent cependant avec une certaine pério- dicité, plus sensible que celle des maxima. Les variations de R Lion se sont produites en avance sur les prévisions et, en 1901, 1902, 4903, l'étoile, arrivée, dans sa diminu- tion, à la 8° grandeur, s’est maintenue de 30 à 38 jours de même éclat. R Vierge a un aspect nébuleux, une coloration à peu près nulle, et des maxima courts et bien marqués. Les autres étoiles observées ont été surtout R Verseau, R Pégase, S Petit Chien, S Pégase et R Baleine ; cette der- nière, voisine de Mira Ceti, est la plus faible : elle n’a guère dépassé la neuvième grandeur. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 539 Séance du 9 mars Jeannet. Glissement de terrain de Bougy-Villars. — Constant Du- toit. Appareil permettant de déceler de faibles différences de niveau. — A. Vautier-Dufour. Observation astronomique, — A. Tonduz. Pluie de cendres. — F.-A. Forel. Excavation de la cuvette des lacs par érosion glaciaire. — Th. Bieler-Chatelan. Caillou erratique. — S. Bieler. Introduction de la pomme de terre en France. — S. Bieler. Deux pieds de porcs syndactyles. M. JEANNET entretient l’assemblée du glissement de ter- rain de Bougy-Villars. M. Constant Duroir présente un appareil permettant de déceler de faibles différences de niveau. M. le Prof. F.-A. FoREL, communique de la part de M. Aug. VAUTIER-DUFOUR, de Grandson. l'observation astronomique suivante, faite à Grandson le 14 février, entre 8 et 10 h. du soir. Recherchant la comète de Halley, au moyen d’un téles- cope Cassegrain horizontal de 460 mm. construit par M. Schær, grossissant 40 fois, M. Vautier-Dufour fut frappé par l'apparition dans la constellation des Poissons entre 3 ete, d’une nébulosité de forme ovoide, sans con- densation centrale de trois à quatre minutes de diamètre et d’un éclat comparable à une étoile de 7° à 8° grandeur. M. Vautier-Dufour crut voir la comète de Halley et en avertit l'Observatoire de Genève, qui constata sur un cliché pris le 20 février, la présence de cette nébulosité près de la comète de Halley ; cette nébulosité ne devait être que la comète de Cardiff, trouvée le 17 février. Depuis le 20 février, cette comête a disparu et n'a été retrouvée nulle part, on ne sait ce qu’elle est devenue. La comète de Halley, étant le 14 février de 11° gran- deur, il était alors impossible à M. Vautier-Dufour de la distinguer avec l'instrument qu'il utilisait ; M. Vautier- Dufour aurait donc observé le premier la comète de Cardiff. 540 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. F.-A. FOREL présente au nom de M. Ad. Tonpuz, de Pully, chef de la section botanique du Musée national de San-José de Costa-Rica, dans l'Amérique centrale, des préparations démontrant la pluie de cendres, observée le 19 janvier 4910, à la suite d’une éruption du volcan le Proas. Des feuilles de plantes sont couvertes de petites taches blanches fournies par des gouttes de pluie qui tenaient en suspension les cendres en forme de poussière impalpable ; les lapillis recueillis dans la cour du Musée national sont plus gros et représentent un sable à grains de près d’un demi-millimètre de diamèêtre. Le Poas, à 45 km. au NNW de San-José, avec une altitude de 2644 m., présente deux lacs de cratère : l’un, «la lagune froide », avec une température de 10 à 13° en été ; l’autre, « la lagune chaude», et d’une température de 40 à 65°. C'est un geyser à éruptions d'eau avec vapeurs, à périodicité irrégulière. Il est très rare qu'il produise une éruption volcanique avec rejet de cendres. Les documents envoyés par M. Tonduz sont donnés aux Archives de la Société. M. F.-A. Forez traite de l’ercavation de la cuvette des lacs par érosion glaciaire. Il rappelle d'abord que l'érosion glaciaire est l'œuvre de deux facteurs : a) l'attaque des murailles encaissantes par le frottement du glacier, transformé en lime par l'in- terposition de sables et graviers ; b) le transport des matériaux désagrégés par cette attaque. Le transport est essentiellement l’œuvre du torrent gla- ciaire qui charie : d’une part l’alluvion impalpable en suspension dans ses eaux, d'autre part l’alluvion grossière promenée d’amont en aval sur le lit du ruisseau. Si l’on considère la partie en contrepente dans la cuvette d’un lac, le transport de l’alluvion grossière ne peut en aucun cas avoir lieu en remontant cette contrepente ; quant au transport de l’alluvion impalpable, il est possible, mais il ne doit agir que dans des proportions minimes et il est absolument insuffisant pour expliquer le creusement des énormes bassins des grands lacs subalpins. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 541 Reste la possibilité du transport par le corps même du glacier, dans ce qu’on appelle la « moraine inférieure » (terminologie de la conférence glaciaire de 4899), couches inférieures du glacier qui seraient, d’après certains auteurs, sur une épaisseur de quelques mètres, un béton de pierres enchâssées dans la glace en se mouvant d’amont en aval par l’écoulement du glacier. Le béton serait formé, ou bien par la capture de cailloux et de sables de la moraine profonde dans la masse plastique du glacier, ou bien par la production de couches de glace de nouvelle congélation, s'appliquant à la face inférieure du glacier et enrobant des cailloux pris sur cette même moraine profonde. M. Forel, se guidant sur les observations qu’il à faites dans ses nombreuses excursions dans les glaciers, soit en rampant dans les espaces libres entre le glacier et la moraine profonde, soit en pénétrant dans les galeries des torrents glaciaires, surtout dans les anciennes galeries abandonnées par les torrents qui les avaient creusées, soit en étudiant les grottes artificielles percées pour le bénéfice des touristes, nie l'existence de la moraine infé- rieure. La glace des couches inférieures du glacier est toujours propre, ne renfermant, dans la grande généralité des cas, ni sables, ni graviers, ni blocs, pas plus certai- nement que les couches moyennes du corps du glacier. Il n’y a pas d'indice de capture du matériel de la moraine profonde, ni par sa pénétration dans la marche du glacier, corps plastique, ni par l'adjonction de couches de nou- velle congélation à la face inférieure du glacier. Si parfois un caillou est saisi par le glacier en mouvement et s’en- châsse pour un temps dans son corps, ce caillou ne remonte pas de bas en haut dans la masse de glace; il reste à la surface inférieure et s’en détache au premier accident favorable. Dans quelques cas, très rares, où l’on trouve les débris rocheux dans les couches profondes du glacier (exemple dans un point très limité de la grotte du glacier d’Arolla) il semble évident que ce sont des débris des moraines superficielles qui auraient glissé dans la pro- fondeur par l'ouverture de quelque crevasse. 542 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Il faut cependant considérer le cas de ces bandes de sable à limite supérieure horizontale, qui apparaissent sur les parties médianes ou latérales du front de certains gla- ciers (Rhône, Findelen, etc.) et qui, vues à distance, sem- blent être une couche inférieure de béton glaciaire renfer- mant une grande proportion de grains rocheux. Mais si l'on gratte la couche superficielle, et si on la lave du sable qui la salit, on constate facilement que la glace elle- même est parfaitement propre; que la couche grise n’est qu'un vernis de surface étendu sur la paroi extérieure de la glace, analogue à celui des cônes de sable à la surface supérieure du glacier. Si l’on en recherche l’origine, on constate qu’elle réside dans une strate horizontale de sable, logée dans le corps même du glacier, et qui s’est étalée, à mesure de la fusion progressive, sur la paroi inclinée ou verticale du front. Il est évident que cette couche intraglaciaire provient des régions supérieures du glacier, et non de son fond; que c’est le produit de l’allu- vion charriée par un ruisseau qui serpentait à la surface du glacier, qui s’est engouffré dans un puits vertical, et qui a déposé son matériel de transport dans une partie relativement tranquille de son cours, dans l'épaisseur même du glacier. Ce dépôt d’alluvion a été subséquem- ment étalé horizontalement par le chevauchement des couches supérieures du glacier sur les couches sous-jacen- tes. M. Forel a vérifié ces faits l’année dernière dans ses visites aux glaciers de Findelen, du Trient, d’Argentière, des Bois, des Bossons, et il n'hésite pas à nier l'existence dans nos glaciers des Alpes, de la moraine inférieure des auteurs. Il confirme ainsi son opposition à l'hypothèse de l’excavation de la cuvette des lacs par l’action de l'érosion glaciaire. A ce propos M. Th. BIELER-CHATELAN montre un caillou erratique fort curieux trouvé dans la moraine d'Epenex près Renens-gare. Il présente une facette un peu plus grande qu'une pièce de un franc comme enlevée à la lime. Les stries rigoureusement parallèles qu'on y voit, sem- blent prouver que ce caillou était pris dans la glace, et à SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 543 dû cheminer ainsi longtemps sur le lit même du glacier. Il ne semble pas qu’on ait signalé jusqu'ici un échantillon de ce genre, probablement fort rare. (Il est déposé au Musée géologique de Lausanne). M. le D'S. BIELER présente une observation au sujet d’un travail de M. d’Avenel, publié dans la Revue des Deur Mondes et qu'un journal de notre ville a reproduit. Dans cet article, l’auteur indique l'introduction de La pomme de terre en France à la fin du XVIII siècle, à la suite des travaux de popularisation de Parmentier. L'il- lustre Olivier de Serres, dans son Théâtre de l'agriculture, publié en 1601, mentionne déjà la pomme de terre comme venue de Suisse en Dauphiné et il en décrit la culture, mais il lui donne le nom de Cartoufle ou de Truffe. C’est le même nom qu’elle porte encore dans nos villages vaudois. La pomme de terre était donc connue à la fin du XVIe siècle dans le Sud-Est de la France. venant du can- ton de Vaud. M. le D' BiELER montre deux pieds de porc syndactyles. c'est-à-dire que les doigts médians des pieds sont soudés et le sabot est d’une seule partie. Les pieds ainsi conformés se rencontrent assez fréquem- ment sur des porcs de la région S.-E. de Roumanie: ils sont connus depuis longtemps. Aristole les mentionne déjà, en Illyrie, en Péonie et ailleurs. Linné les indique aussi en Suède, Pallas en Pologne; plus tard F. Cuvier les décrit. Ce qui fait la très grande particularité de cette curieuse conformation, c’est que la soudure au lieu d’être centri- fuge et de commencer par les os métacarpiens, commence par la troisième phalange qui présente une forme analo- gue à celle du cheval, tandis que les première et seconde phalanges restent indépendantes. On ne peut pas prononcer le mot d'adaptation, car les terrains où se trouvent ces porcs sont des terres noires, sur lesquelles le pied fourchu serait plus à son aise que le pied soudé. Il y a donc là une énigme jusqu'à présent insoluble, 544 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Séance du 16 mars. F.-L. Kohlrausch (Zurich). Les éléments radio-actifs. M. le D°F.-L. KonLrAuscH (Zurich) fait une communi- cation sur les éléments radioactifs. Les éléments radioactifs sont caractérisés par leur rayonnement. Nous ne les connaissons qu’en quantités extraordinairement petites qui atteignent des valeurs énormes, car il faut 10,000 kg. de minerais pour obtenir environ 4 gr. de bromure de radium pur: Nous possédons dans l’électroscope un appareil de mesure extraordinaire- ment sûr et sensible de la radioactivité. A l’aide de l’élec- troscope, on peut apprécier les produits de décomposition du radium en traces minimes, par exemple 40.10 gr. de radium à quelque pour cent près. Les corps radioactifs sont des éléments à poids ato- miques très élevés et l’on trouve la gradation remarquable qui va de l'uranium, qui a la longévité la plus grande et le poids atomique le plus élevé (238), aux autres corps dont la longévité est moindre et les poids atomiques plus pe- ‘its, thorium 232,5 et radium 226,4. Le corps qui nous intéresse le plus dans la série des produits de désagrégation du radium est l’émanation, pro- duit gazeux dont le poids atomique est de 222,4. Cette émanation atteint en environ 3,8 jours sa « demi-valeur ». Sous cette expression «demi-valeur » ou « période de demi-valeur », on entend que l’émanation laissée à elle- même, c'est-à-dire séparée du radium, n’a, au bout de 1% jours environ, que la moitié de sa radioactivité, car l’'émanation s’est, entre temps, transformée en d’autres corps. Cette théorie importante de la désagrégation est due à Rutherford et à Soddy. Dans le rayonnement des éléments radioactifs, on doit distinguer trois sortes de rayons qu'on désigne sous le nom de rayons &, 8 et y. Les rayons 4 sont des corpus- cules matériels chargés positivement ; la grandeur de ces particules est à peu près celle de l’atome d'hydrogène, SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 545 car chacune de ces particules, lorsqu'elle a cédé sa charge positive, devient un atome d'hélium dont le poids ato- mique est 4. La rapidité avec laquelle ces particules & sont projetées lors de la désagrégation du radium est d'environ 20,000 km. sec. Conformément à ce que pouvait faire prévoir leur charge positive, elles sont déviées par un champ magnétique dans la direction inverse de celle de rayons cathodiques. Leur pouvoir de pénétration n’est pas très grand vu leur grandeur ; elles sont absorbées par l’air déjà à quelques centimètres de la source du rayonne- ment. Elles ne peuvent pas traverser les métaux et sont retenues entièrement par la peau. Les rayons f$ sont for- més de particules chargées négativement et déviés par le champ magnétique dans le même sens que les rayons cathodiques et cela plus fortement que les rayons 4’. Les particules B, probablement des électrons, n’ont qu'environ !/,,% de la dimension des atomes d'hydrogène et possèdent par suite un pouvoir de pénétration plus grand que les particules &. Leur vitesse est de 200,000 à 300,000 km. sec.; l'énergie d’une particule 8 est d'environ l/100 de celle d'une particule &. Les rayons 7 sont considérés aujourd’hui comme des impulsions de l’éther; ils se forment d'ordinaire en même temps que les rayons £. Il est probable que les rayons sont identiques aux rayons Rüntgen. Séance du 6 avril A. Vautier-Dufour. Deux photographies des étoiles polaires N. — J. Amann. Etude ultramicroscopique des solutions de l’iode dans les différents dissolvants. — W. Larden. Photographies d'insectes. — Bieler. Crâne de Paresseux Unau. — J. Perriraz. Quelques hybrides de primevères, Par l'organe de M. F.-A. Forel, M. Aug. VAUTIER- Durour, à Grandson, présente deux photographies des étor- les polaires N prises le 7 mars 14910 avec une chambre munie d’un objectif de 60 cm. de foyer. M. Vautier-Dufour a laissé cette chambre exposée de ARCHIVES, t. XXX. — Novembre 1910. 37 546 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 8h. 30 du soir à 5 h. du matin et à ainsi obtenu sar plaque 18 X 24 Lumière violette un excellent cliché sur lequel se sont impressionnées plus de 400 étoiles repré- sentées par les segments de cercles d’une finesse extrême. Ce genre de photographie expérimenté par M. V.-D. est un moyen facile d’éprouver les qualités d’un objectif et d'en déterminer très exactement le champ nettement cou- vert à pleine ouverture. M. J. Amanx présente à la Société un travail sur l'Etude ultramicroscopique des solutions de l’iode dans les différents dissolvants. Cette étude, dont les résultats seront publiés in extenso ultérieurement, a permis de faire les constata- tions suivantes qui constituent, pour la plupart, des faits absolument nouveaux et passablement inattendus : 1° Les dissolutions de l’iode dans certains dissolvants : (Ether de pétrole, Pétrole, Alcool amylique, métylique, éthy- lique, Acétone, Térébène, Essence de Térébenthine, Glycérine, Eau, Solutions d'iodures alcalins) sont, partiellement au moins, des fausses solutions présentant une phase colloï- dale hétérogène représentée par des micelles ultramicros- copiques plus ou moins nombreuses suivant le dissolvant et la concentration ; tandis que d’autres de ces solutions (par exemple dans le Benzène, Xylène, Toluène, Paraffine liquide, Acétate d'éthyle, Anhydride acétique) sont des solu- tions homogènes sans micelles ultramicroscopiques. 2° Certaines des sotutions de l’iode (par exemple dans les Sulfure et Tétrachlorure de carcone, Chloroforme, Ben- zine, Xylène, Toluène, Paraffine liquide, Ether de pétrole, Alcool amylique, Térébène) sont très rapidement modifiées par la lumière actinique qui peut déterminer : a) un changement de coloration ; b) l'apparition d'une nouvelle phase micellaire colloï- dale ; c) la fixation par adsorption sur les corps solides des micelles primitives et de celles formées par la lumière. D’autres de ces solutions ne subissent pas de modifica- tions apparentes par l’action de la lumière. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 547 3° Les réactions photochimiques qui se produisent avec certaines de ces solutions photosensibles sont reversibles dans l’obscurité alors qu'avec d’autres de ces solutions elles ne le sont pas. Il résulte de ces constatations que, pour l'étude des solutions de l’iode, il est nécessaire de distinguer non seulement les deux états de ce corps à l’état libre J, et à l’état de combinaisons d’addition avec le dissolvant J, Xn , mais qu'il y a lieu de tenir compte aussi de l’état d’équi- libre plus compliqué qui s'établit entre : 1. L'iode à l’état de fausse solution colloïdale avec micelles ultramicroscopiques ou amicroscopiques ; la phase colloïdale pouvant être constituée, du reste, soit par de l'iode libre Jn soit par des combinaisons d’addition Jm Xn. 2. L'iode à l’état de solution moléculaire, la molécule pouvant être, du reste, plus ou moins complexe di nice 3. L'iode à l’état de solution ionique dissociée ; l'ion pouvant être de même plus ou moins complexe. Il parait certain que l’état d'équilibre existant dans une solution donnée entre ces différents constituants est susceptible d’être modifié, non seulement par les conditions de tem- pérature, mais aussi par l’action de la lumière et proba- blement d’une manière générale, par toutes les variations qualitatives et quantitatives de l’énergie que renferme le système considéré. M. Walter LARDEN, naturaliste anglais, présente des photographies prises pendant une campagne d’études dans la République Argentine de l'Amérique du Sud, entre autres : Les neve penitente des Andes argentino-chiliennes. Une invasion de criquets migrateurs (Schstocerca para- nensis), avec l’anatomie des insectes, les troupes envahis- sant les prairies, les ravages causés aux arbres et aux plantations, les pièges à l’aide desquels on essaie de limiter le fléau. 548 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Le D' BIELER présente un crâne de Paresseur Unau que lui a envoyé M. Tonduz, de Costa Rica. L’unau peu connu est représenté entier et empaillé dans les musées, mais on voit plus rarement le crâne, qui présente pourtant des caractères intéressants. Les arcades zygomatiques incurvées indiquent l’exis- tence de muscles masticateurs assez forts, les dents molaires 4/3 de chaque côté, les antérieures sont angu- leuses, les postérieures arrondies. Les canines triangu- laires sont fortes et très tranchantes. La mâchoire infé- rieure se prolonge en avant par une sorte de bec. On ne -voit pas d'os incisif et l’espace qui est ainsi laissé doit donner passage à une forte langue servant de principal organe de préhension. Mais les ouvrages de zoologie ne la mentionnent pas. M. J. PerRiRAZ présente quelques hybrides de primevères. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE ALBERT DEFANT. UEBER DIE STEHENDEN SEESPIEGELSCHWAN- KUNGEN IN RIvA AM GARDASEE Sützungsb. d. k. k. Akad. d. Wissensch. 1. Wien Math. KI. CXVII, mai 1908. Dans notre numéro de septembre !, nous avons inséré une note qu'avait bien voulu nous adresser M. F. Vercelli résumant un long travail, publié par lui en 1909 dans les Mémoires de l’Institut lombard? sur la théorie mathéma- tique des seiches et son application à l'étude des seiches du lac de Garde. entrepris sous les auspices de la Société italienne de physique. Pour ce travail, M. Vercelli a pris uniquement comme base les observations limnographiques recueillies dans les diverses stations italiennes de ce grand lac. Or. comme le dit du reste M. Vercelli, parallé- lement aux observations italiennes, le prof. Pernter, di- recteur du Bureau central de météorologie de l'empire d'Autriche avait, dès novembre 41902, fait installer à Riva, à l’extrémité nord du lac, une station limnimétrique (lim- nographe Sarasin). Ces études n’ont porté que sur cette seule el unique station de Riva, mais elles n’en ont pas moins donné des résultats très concluants sur l'allure des mouvements rythmiques du lac entier. Ces résultats ont fait l’objet d’une communication présentée à l’Académie de Vienne dans sa séance du 44 mai 1908 par M. le D' Albert Defant, qui a déduit des tracés limnographiques obtenus dans cette station la durée des différents types de seiches du lac de Garde, en doublant ces données expérimentales ! Voir ci-dessus, p. 254. ? Fr. Vercelli. La teorie idrodinamiche delle sesse, etc. Mem. d. R. Ist. Lomb. di S. e L., 1909, vol. XXI. 550 BULLETIN SCIENTIFIQUE. des valeurs calculées à l’aide des formules de Chrystal. Ce travail de M. Defant nous à échappé, ne nous ayant pas été communiqué et maintenant son auteur nous adresse à propos de la publication du mémoire de M. Ver- celli une réclamation de priorité à laquelle nous nous empressons de faire droit par ces lignes, puisque l'exposé du savant autrichien a précédé d’un an celui de son confrère italien. Nous tenons d'autant plus à le faire que les résultats antérieurs de M. Defant présentent sur plu- sieurs points des divergences assez notables avec ceux fournis par les observations des stations italiennes et que ces divergences eussent pu, semble-t-il, être facilement écartées par une entente entre les deux auteurs. Après un déchiffrage très minutieux des courbes tracées pendant une durée de 18 mois par le limnimètre de Riva et qui lui a jfait distinguer 9 périodes oscillatoires diffé- rentes, savoir : Li y De Te TE DT 0 ET ANIE m m m n m m m m mt Obs. . 42.92 28.58 21.79 14.96 12.07 9.87 8.80 7.33 3.06 Calc. . 42.83 28.00 20.18 14.83 11.90 10.10 8.75 7.60 — T1 étant la seiche uninodale du lac, T2 la binodale, ete., M. Defant a appliqué les formules de Chrystal au calcul de ces différentes périodes et il a trouvé ainsi les valeurs portées dans la seconde ligne du tableau ci-dessus. M. Vercelli de son côté donne : : T: T2 T3 T4 Ts: Te Tr Obs.. 42.30 22.60 15.70 12.20 10.10 9.00 7.40 6.30 Calc. 41.30 22.90 On voit qu'il ya des différences marquées entre ces deux tableaux. La principale porte sur la période que M. Defant considère comme la binodale (valeur observée 2858, calculée 28"00) et dans laquelle M. Vercelli se refuse à voir la binodale parce qu’elle ne se produit pas à Salo, qui doit être cependant un ventre pour ce type de seiche, étant presque sur la ligne nodale de l’uninodale et aussi parce qu'elle est très rare et ne semble pas pour ce motif * Voir ci-dessus, pp. 264 et suivantes. BULLETIN SCIENTIFIQUE. 551 constituer un des mouvements fondamentaux de ce lac. Pour M. Vercelli, la binodale est le type de 226 obs.: 229 calc. qui est la trinodale de M. Defant, 21"79 obs.. 2048 calc. On voit par ce seul exemple, et il y a d'autres diver- gences encore à noter, combien il est regrettable que le matériel expérimental recueilli sur le lac de Garde par les savants des deux pays ait été coupé en deux tranches dis- tinctes, étudiées séparément, au lieu d’être soumis par eux à une critique d'ensemble combinée, afin d'arriver pour le régime oscillatoire de ce beau bassin à un résultat unique et concordant, que nous appelons de tous nos vœux. E. S. Heinrich WEBER. DIE PARTIELLEN DIFFERENTIALGLEICHUN- GEN DER MATHEMATISCHEN PHYsik. F. Vieweg u. Sohn. Braunschweig, 4910, 4° vol., 2e édit. Le traité de M. H. Weber est un de ces ouvrages qu'il n’est pas permis d'ignorer quand on s’occupe de Physique mathématique. Le premier volume parait aujour- d'hui en deuxième édition, dix ans après le premier. Pen- dant cette période les idées des mathématiciens et des physiciens ont évolué. De nouveaux problèmes se sont imposés à l'attention et de nouvelles méthodes ont été élaborées pour les résoudre. Sans rien changer d’essentiel à l'ordonnance générale de son livre, M. Weber s’est efforcé de tenir compte des tendances les plus nouvelles. C’est ainsi que la théorie des équations intégrales fait son apparition, un peu modeste, dans le présent volume, et sera de nouveau utilisée dans le suivant à propos du problème des membranes élastiques. C’est là aussi que sera discuté le principe de relativité de l’espace et du temps. Non seulement l’auteur a recueilli les mouvements les plus récents de la pensée scientifique, mais encore il s’est efforcé d’effacer les légères taches qui pouvaient déparer, par endroits, son bel ouvrage. En outre plusieurs sections ont reçu des développements nouveaux pour le plus grand profit du lecteur. Len DE Qc ©QS [2 BULLETIN SCIENTIFIQUE. CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse. À. VON GRAFFENRIED @t ST. VON KOSTANECKI. CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DU GROUPE DE LA COUMARONE. {Ber. d. deutsch. chem. Ges., t. #3, p. 2155-2157. Berne, Labora- toire de l’Université). Les auteurs étudient dans ce mémoire les produits qui se forment par l’action de l’éther éthylique de l'acide bromacétique sur une solution alcoolique d’éther mono- méthylique de la quinacétophénone en présence de sodium métallique, ainsi que sur l'éther monoéthylique de la même substance et sur l’éther diméthylique de la galla- cétophénone. Ils ont obtenu ainsi les acides méthoxy- acétyl, éthoxy-acétyl et diméthoxy-acétyl-phénoxy-acéti- ques ; ceux-ci, traités par l’anhydride acétique et l’acétate de soude, ont fourni les dérivés suivants de la couma- rone: méthoxy-4-méthyl-2-coumarone, huile incolore à odeur aromatique, bouillant à 245° sous 706 mm. P ; éthoxy-#-méthyl-2-coumarone, huile incolore bouillant à 257° sous 718 mm. P et enfin diméthoxy-5.6-méthyl- 2-coumarone, huile aromatique bouillant à 278-279° sous 102 mm. P. J. ABELIN et ST. VON KOSTANECKI. SUR QUELQUES DÉRIVÉS DE LA STYRYL-2-COUMARONE. (Ber. d. deutsch. chem. Ges., t.43, p. 2157-2162. Berne, Laboratoire de l'Université). En utilisant la méthode indiquée dans le mémoire de Graffenried et Kostanecki', les auteurs ont fait réagir les aldéhydes telles que la benzaldéhyde, l’aldéhyde salicyli- que, la m-méthoxybenzaldéhyde et l'aldéhyde vératrique, sur divers acides o-acétylphénoxy-acétiques, en chauffant ensuite les chalkones ainsi préparées avec de l’anhydride acétique et de l’acétate de soude, ils ont obtenu des dérivés de la styryl-2-coumarone dont ils décrivent dans ce mé- moire la préparation et les propriétés. 1 Deutsch. chem. Ges., t. 43, p. 2155-57. 993 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE D’OCTOBRE 1910 Le 1, pluie dans ia nuit ; brouillard à 7 h. du matin; rosée le soir. 2, brouillard à 7 h. du matin ; rosée le soir. 8, pluie à 7 h. du matin, à 4 h. et à 7 h. du soir. 4, forte bise pendant la journée. forte rosée le matin; forte bise pendant la journée. très forte bise pendant tout le jour. les 8 et 9, forte rosée le matin. le 10, pluie dans la nuit; rosée le matin. 11, forte rosée le matin et le soir. 12, pluie dans la nuit, et depuis 5 h. du soir. 13, pluie jusqu’à 11 h. du matin; rosée le soir. 14, brouillard le matin ; rosée le soir. 15, rosée le matin et le soir. 17, rosée le matin. 18, rosée le soir. 19, rosée le matin. 20, pluie dans la nuit et depuis 9 h. du soir. 21, neige sur les montagnes environnantes et en particulier sur le Salève. 23, rosée le matin et le soir. 24, chutes de pluie dans l'après-midi. 25, rosée le soir. 9, 6, 26, brouillard à 7 h. du matin ; rosée le soir. les 27 et 28, brouillard le matin ; rosée le soir. le 29, pluie dans la nuit; rosée le soir. 30, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. 31, pluie dans la nuit et à 1 h. du soir. ARCHIVES, t. XXX. — Octobre 1910. SF L'LG DR GSIl S'9|0'9|Fr'9|S 8 | r9'c | | | | pS'I + | Go'se F A LE a 6 |ROTAIMOTAING 9 FI "MSSII SI! *MSS,O'MNATI L'e8 | 8 18 | 68° r — | LS 1à | I F'à ILE L OTN SEPT T6 MT'MNMIN "MNITMNMIO M F'68 | G'IS | C'6 = | r9 2e | G g°G 10? 8 8 66 Ed SET DEAN INT0: =" MI 6198 6:88 || "LL"0.="|MOPNGE | I TO NOUS L 8 £ OT Sel OUTB0 |) *ANIT ‘MNIO'MNMI 8'La | a'ra | 820 = | 06 ‘ca | | è SUN t'en Le GTS) PGA ANT E OTUIR CNT eWE0)O MNMIT ‘AMNO MIeL0ee| GS | Lr:0 = | 61e |PCiGan) 06 |'8 "98 l'r2 A en OA NIETeS Sao 6- | 0 9°0 eWTe9. ‘MIT NIOS "ANIETITS®| LS ILPLRS e |ecosplIan 6e 762 | reune los RP T | SÉn 1aS I 0 è F L'T || emje)p T'MNNIT MNNI &'08 | F'98 | Sa 'à + | Sr'88 | T°08 Core nNeS I EN ES OT | S$ O0 | OX F0 || = SwTe/0 OMNAITMNAMIT 008 | 1:88 || 98% — 86° |rc'ez MR 574 He Lee" 12 I CE ER 6 & || "NIT'MNAIO "MNNIO ANNI T £8-| L'I& | GL'e = | pee | L'ac | "ac | ga QUE RENE KR n (0 us 19 ÀT ‘ANNIT ‘ANNIT MNNII "MSSl c'e | c'es | 0r'e = | Le'ae | 6e r'£e | 2 < FEES ou CA ROM EURO 86 : |L'MSMIT "MSSIT MSMIT MSMIS 28 | T'6T | 29° - |.F9'o8 | 9'S3 | 8'08 | E'6I À re G S'IL 9 L L OTN SENS 8° IL |T ‘MSSIT *MSSIT °MSSIZ "MSSI 0're | s°2x | 19°G - | 02'08 | s'LT | t où | 6'te | 08 & PORTAIT PF 6 I 8 CPS || *MSSITMNAIO - "ME 0'06 | o‘ra || 8r°0 + | 19:98 | C'ra | ge | r'88 | 6 Ne 70 G F y OT LCR TT MIT ENT OM MNNISTR CON MONO) STONPIES) SO SET) PANUCR TMICNINSRTE INT el em TA 0 8 6 Sn G'T 2W60|Q “MNIT ‘MNIT ANNI 0'e8 | a'°18 | ge g + | 0918 |'o'8g | à 18 | 9° | L UTC ES a OL ||"OT | OT | OI LT eWT80IT ‘ANNII No ANA 968") p'18 || 219 À | LeïSe T'as | 1' 9.66 9.24 O.41 42.47 Ahk47 AR 11-90 "A0 RMS 3° » 6.84 6.31 0472209.35 0 ALU UT = 9:05 070 8.52 Mois 9.12 8.45 + 8.57 HA1.40 143.55 13.58 11.34 9.74 10.72 Fraction de saturntion en ‘/;. L'décade 88 90 91 18:ER Le. M8 84 81 2° » 93 95 95 84 72 75 87 92 87 3° » 94 95 9% 84 74 75 86 90 86 Mois 92 93 93 82 71 72 85 89 85 Dans ce mois l'air a été calme 296 fois sur 1000. NNE 7 Le rapport des ne . = 3.41. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2%, 1, 9t) éléments météorologiques, d’après E > mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 28.06 mm Nébülosité 2e me rs 6.9 Press. atmosphér.. (1836-1875) 26.5] TH1+49., 410.80 Nébulosité.. ...…. (1847-1875). 6.9 Tan Eat UPS 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 101"*.0 P 1H1H2X9. 4-10°.68 Nombre de jours de pluie. (id.). 12 4 Température moyenne... (id.). <-9°.88 Fraction de saturation........ 84/ Fraction de saturat. (1849-1875). 83/0 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève 997 Resultats des observations pluviométriques Slalion CELIGNY COLLEX | CHAMBENY | CHATELAINE | SATIGNY ATHENAZ | COMPESIERR | | | | lauteur d'eau | nome] St D mm, . | | Foie | a | c a 50.7 62.2 | 55.8 60.9 | 62.4 66.2 | | | | | | | {| | Slalion | YRYRIER | OBSERVATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE | JUSSY mme | | | Hauteur d'eau | | | se 19.5 | 87.7 | 80.1 | 41.4 | 47.6 il 1 | | | Insolation à Jussy : 4186 en octobre. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES GRAND Le 3, pluie le soir. le 4, forte bise le matin. le 5, forte bise le soir. le 6, fort vent le soir. le 7, pluie et fort vent. FAITES AU D INC IR EN CRE DE OCTOBRE 1910 les 11, 12, 13 et 14, pluie et très fort vent. le 15, très fort vent. du 19 au 25, pluie et neige. les 21, 22 et 27, forte bise. les 28 et 29, très fort vent. le 30, pluie. G'9 lo°o Le" 9n9 | | | | 98 & + 19899 |CG'99 |18°09 9 Es Net) Re I NT ‘ANT ‘ANT ‘ANILI9 | F'09 | 8°& - |.909° |*8 00. | 09 L OMS OTP MO AT [ ‘MST ‘MSG ‘MSIS' F9) 819 | 6°0 — |.G'a9 =] 0-29 | S'e9 8 QT SOS IS IE PF ‘MS ‘ANS ‘MSI2'99 | L'r9| L'a + |.2' 99 |:1G'"Co.| L'95 OT ONOIRIMOLAES PB ‘ANa :'MSIg ‘MSbe'99 | 0'99 | 8'a + | 7'90 *Me"go | S'90 OT (TG RU UT LE BC ‘Ne ENG EN 9°L19 | 6°G9 | 8°a + |.F7'99-.-6G9-| L'99 è 0 14€ Wien eg LL ÎT “ANS ‘MSIT ‘MSI8 89] 1'89| 6°Fr + | 9'S9 |.L:89|.L'89 I 0 |0 FE IT. “ANIT ‘ANT ‘MSI6 19 | r'r9 | C'a + | €'99. |-0'L9 |:8 09 OT OT | OL | OT |a BB ‘MS ‘MSIS ‘MSIS' 79 | T9 | PT — | C'29 |L 59") 020 OT OT FOR) OS HN “ANS. 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Moyenne Lee décade 69.99 69.80 69.98 69.93 85 - 802 CEE 2° » 67.87 67.91 67.60 67.79 87 86 91 88 3e , 62.84 63.26 63.60 63.23 92 2 9% 93 Mois 66.77 66.87 66.95 66 86 88 86 93 89 Température. Moyenne. Th. m. 1h.s. 9'h°1s. res re TFiERÉS 8 4 l'e décade - 1.21 | L.2% — 1.10 —— 2.18 “|- 1.91 Del NS SE DE + 9.51 PT + 198 L 1.43 3° » — 3.41 nm — Ma 17 C2 18 — 2.86 Mois : — ().62 + 1.58 — 0.53 + 0.14 = 0707 Dans ce mois l'air a été calme 922 fois sur 1000. NE 66 , Le rapport des vents sw = 430 — 0.51 Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Miutigny-Ville Orsières | Bourg-St-Pierre | St-Bernard Eau en millimètres..... | 32.5 | 48.1 97.7 185.2 | | | | | | Neige en centimètres. ..\| _ — | 32 63 1 SUR LA CAPACITÉ DE SATURATION DES COMBINAISONS COLLOÏDALES PAR W. SPRING J'ai montré, il y a quelque temps,‘ que l’enlève- ment des souillures par l’eau de savon était du ressort de la chimie des colloïdes. Les souillures en général, et notamment le noir de fumée qui s’y rencontre toujours, forment, avec les objets qu’elles salissent, une combinaison d’adsorplion plus ou moins stable, suivant la nature chimique des matières en présence. Vient-on à plonger les objets salis dans de l’eau de savon, alors le savon-acide formé par l’hydrolyse du savon neutre est adsorbé par les souillures, mais cette combinaison colloïdale ne jouis- sant pas de la propriété d’adhérer aux corps solides, peut être emportée facilement par l’eau, ensuite de l’action mécanique du lavage. On le voit, l’explication que J'ai cru pouvoir propo- 1 Arch. des Sc. phys. et nat., 4 période, t. XXVII, p. 229; t. XX VIII, p. 569; t. XXIX, p. 42 et p. 365. ARCHIVES, t. XXX. — Décembre 1940. 39 562 SUR LA CAPACITÉ DE SATURATION ser de l’action détersive des solutions de savon se base, surtout, sur ce que la force qui détermine l’adsorption de deux corps, serait, non seulement limitée en inten- sité, mais encore en capacilé. Il en serait d’elle comme de l’affinité proprement dite qui non seulement diffère d'intensité suivant les espèces d’éléments combinés, mais qui est caractérisée aussi par une capacité de saturation, se manifestant de telle sorte, par exemple, que si du chlore se trouve combiné avec un métal, il ne pourra se combiner à un autre métal qu’à la condi- tion de divorcer avec le premier. De même, les phénomènes d’adsorplion ne seraient pas à assimiler simplement aux phénomènes de cohé- sion, pour lesquels la capacité parait ne pas intervenir, mais ils rappelleraient plutôt les phénomènes chimi- ques proprement dits : ce serait notamment le cas pour le noir de fumée et le savon, qui, lorsqu'ils sont adsor- bés réciproquement sous l’eau, perdent la faculté d’adhérer fortement à la plupart, sinon à tous les corps solides. Ce vestige de capacité de saturation, ou de valence, qui s’observerait entre des matières colloïdales bien éloignées de l’état atomique, mérite un examen atten- tif, car il se peut qu’il éclaire, un jour, la question, en- core si obscure, des attractions moléculaires ou atomi- ques. — Mais avant de se livrer à des spéculations sur ce sujet, il importe de vérifier si cette capacité de saturation des colloïdes, qui s’est laissé soupçonner dans l’étude de l’action détersive des solutions de sa- von, s'affirme dans des circonstances voisines ; en un mot, il convient de vérifier si elle est réelle. Le travail actuel ne résoud pas encore la question d’une manière DES COMBINAISONS COLLOÏDALES. 563 définitive, mais il ajoutera peut-être quelques docu- ments aux observations qui ont déjà été faites dans cette direction, surtout par M. W. Ostwald, quand il a constaté, entre autres faits, un équilibre chimique dans l’adsorption de l’acide chlorhydrique par le noir ‘ani- mal. C’est guidé par cette pensée que je me permets de faire connaître, à présent, ces observations com- plémentaires sur le sujet qui nous intéresse. Pour rendre plus simples les conditions des expé- riences, J'ai remplacé, dans ces recherches, le savon par la saponine. Celle-ci ne subit pas l’hydrolyse avec la même facilité que le savon; on n’a donc à compter, cette fois, qu'avec une substance unique et non avec deux corps, l’un acide et l’autre basique, que donne le savon, ce qui peut produire des complications. Il s’agit de vérifier si le noir de fumée forme avec la saponine une combinaison d’adsorption privée de la faculté d’adhérer aux corps auxquels le noir de fu- mée adhère et, en outre, si le noir de fumée forme avec les corps qu'il souille, une combinaison d’adsorp- tion limitée. Avant de faire connaître le résultat des expériences nouvelles, qui d’ailleurs confirment les précédentes, il est utile d’être renseigné sur les matières dont il a été fait usage. A. — La saponine provenait de la fabrique de M. E. Merck, à Darmstadt. — Elle contenait 8 ?/, d’hu- midité et laissait 4.81 */, de cendres. Il était utile de déterminer, d’abord, si la solution de saponine dans l’eau jouit des propriétés des solu- tions colloïdales. Je me suis assuré, en premier lieu, qu'elle s’illumine fortement, en blanc-bleuâtre, sur le 564 SUR LA CAPACITÉ DE SATURATION passage d’un rayon lumineux intense, tout comme le font les solutions colloïdales. Toutelois, comme pres- que tous les corps organiques présentent la même particularité, à un degré plus ou moins fort, il était nécessaire de compléter l’examen avant de conclure. A cet effet, j'ai soumis la solution de saponine à la dialyse, dans une vessie natatoire et j'ai examiné l’eau du dialyseur à laide de la lumière électrique. La dia- lyse a eu lieu, mais d’une manière si lente que le jour même de sa mise en marche il n’a pas été possible de constater la présence de la saponine dans l’eau dans laquelle plongeait la vessie, ni par lPéclairage électri- que, ni par la formation d’écume, en agitant le li- quide. Le lendemain il n’en était plus de même; la sapo- nine avait passé dans l’eau d’une manière évidente. J'ai vérifié ensuite si la solution de saponine éprouve l’ana- ou la cataphorèse entre deux de ses points, à potentiel électrique différent, comme c’est le propre des substances colloïdales. — La solution n’est pas une électrolyte: après 14 heures, il n’a été possible de recueillir que 3 em. c., à peine, de gaz tonnant, par le passage d’un courant de 42 volts, ce qui répond au plus à 0.00035 ampèêres. — Néanmoins, il y à eu déplacement de la saponine dans la solution sous Pin- fluence du courant, En effet, en évaporant à sec un poids connu de liquide prélevé à l’anode et un autre prélevé à la cathode, après un passage du courant pendant 22 heures, on a trouvé que le premier ren- fermait 0.90 °/, de saponine et le second 0.36 °/, seu- lement. — La différence dépasse de beaucoup les erreurs possibles : on doit donc conclure que la sapo- DES COMBINAISONS COLLOIDALES. 565 nine subit l’anaphorése, c’est-à-dire qu’elle remonte le courant. Il résulte de ces essais que la solution de saponine ne peut être regardée comme absolument colloïdale : elle occupe une place de transition, ses propriétés de colloïde sont peut-être seulement la conséquence de son grand poids moléculaire. Celui-ci a été trouvé égal à 765 par la cryoscopie. ‘ B. — Le noir de fumée à été absolument débarrassé de toute trace de matières grasses ou résineuses par un lavage à l’aide de vapeurs de benzine. — Il se mê- lait à l’eau avec la plus grande facilité et formait avec elle une suspension persistante rappelant l’encre de Chine. Expériences 1° — Adsorption de la saponine par le noir de fumée. On sait depuis longtemps que la saponine rend les suspensions plus durables; mais on n’a pas encore examiné ce phénomène au point de vue quantitatif; la lecture des travaux publiés sur ce point laisse même l'impression qu'on a admis que la saponine agissait ex- clusivement en raison de sa masse”. J'ai donc cru utile de vérifier comment se compor- tent des suspensions de noir de fumée dans des solu- tions de saponine de titres divers. — A cet effet, j'ai préparé 18 solutions de titres décroissant régulière- ment: la plus riche renfermait 7.5 */, de saponine, et ! La formule la plus probable, C:2H:10:s, donnée par Roch- leder à la saponine, conduit à 726. ? Comptes Rendus, t. 31, p. 652; 1850. 566 SUR LA CAPACITÉ DE SATURATION la plus pauvre 0.0045 */, seulement. Chacune d’elles a été agitée avec une quantité égale de noir de fumée, puis abandonnée au repos. Une suspension de noir de fumée dans l’eau pure servait de témoin. Contrairement à ce qu’on eût pu attendre, les solu- tions les plus riches se sont clarifiées les premières ; par exemple, la solution à 7 ‘}, */, était redevenue claire après 4 heures de repos environ; puis les autres solutions ont suivi, mais très lentement; c’est ainsi que la clarification de la solution à 3.5 ‘|, n’a été constatée qu’à partir du quatrième jour de repos. — D'autre part, les solutions très pauvres en saponine se sont clarifiées de plus en plus vite, tout en restant toujours en arrière de la clarification du témoin. En un mot, on constate qu'il existe un optimum de con- centration de saponine pour lequel la suspension de noir de fumée dure le plus longtemps ; cet optimum se trouve entre les titres 2°/, et 3.5 °/,. Si l’on rend les solutions acides ou alcalines, même si faiblement que le tournesol commence seulement à marquer, elles se clarifient toutes en quelques heures sans que la région de l’optimum ne s’accuse. — Il est à supposer que la combinaison d’adsorption noir de fumée-saponine se détruit dans un milieu acide ou al- calin. Il n’a pas été possible de déterminer, par la voie de l’analyse chimique, si le noir de fumée qui s’était déposé au fond des solutions précédentes avait entrainé avec lui une quantité notable de saponine. — Le do- sage de la saponine par l’évaporation des solutions de- mande, naturellement, que celles-ci soient absolument clarifiées par le repos, car toute filtration doit être DES COMBINAISONS COLLOIÏDALES. 067 exclue, or elles retenaient encore des traces plus ou moins fortes de noir de fumée en suspension et ne pouvaient donc pas être utilisées. Mais si l'analyse chimique nous laisse en défaut ici, nous pouvons résoudre la question par la voie physique. En effet, on a vu plus haut que la saponine remonte le courant électrique qui traverse sa solution; j'ai montré d'autre part, dans un travail antérieur," que le noir de fumée descend au contraire le courant. — Cette différence de polarité électrique rend déjà l’ad- sorption de la saponine au noir de fumée probable ; mais la preuve directe de cette adsorption est donnée par le fait que voici : Si lon fait passer un courant électrique par une suspension de noir de fumée dans une solution de sa- ponine à un titre de la région oplima (on a choisi 2°/,), on constate que le liquide se clarifie complètement à la cathode. Le noir de fumée marche à présent vers l’anode, c’est-à-dire qu’il remonte le courant au lieu de le descendre. Ce changement de direction est dû à ce que le noir de fumée est entrainé par la saponine qui remonte le courant. En effet, si l’on dose la sa- ponine après évaporation du liquide de la cathode, ce qui est faisable ici, parce que la clarification est com- plète, on trouve 1.64 "/, au lieu de 1.84 que donne la solution à 2 ‘}, après évaporation jusqu’à poids constant. — Il résulte de là que non seulement la sa- ponine et le noir de fumée font corps, mais encore que la saponine se déplace plus facilement dans le courant que le noir de fumée. Ayant ainsi vérifié que le noir de fumée et la sapo- * Arch. des Sc. phys. et nat., 4 pér., t. XX VII, p. 246. 568 SUR LA CAPACITÉ DE SATURATION nine s’agglutinent, nous allons voir, à présent, que cette agglutination n’est plus adsorbée par des corps solides avec la même énergie que ses deux constituants à l’état de liberté. Si l’on verse, dans un filtre de papier, une suspension de noir de fumée dans l’eau pure, le filtrat est trouble, gris. — En le reversant continuellement sur le filtre, on finit par le priver tout à fait du noir qu’il tenait en suspension. Ce résultat est atteint quand le filtre est formé, c’est-à-dire quand l’adsorption est achevée. Si l’on verse alors dans le filtre une solution de saponine (5 °/,), il passe un filtrat trouble. En rever- sant celui-ci sur le filtre, les filtrats suivants devien- nent moins troubles, mais 1ls ne se clarifient cepen- dant pas si vite que dans le cas précédent. — A pre- Wière vue, on pourrait penser que le papier retient le noir de fumée malgré la saponine ; mais c’est une er- reur. En effet, on remarque que partout où la solution de saponine a été versée, le filtre est dépouillé de noir de fumée. — La saponine détache donc le noir du papier, mais elle l’agglutine en une masse visqueuse qui ne passe plus par le filtre. — Pour contrôler cette conclusion, j'ai opéré comme je l'avais fait dans mes recherches sur le pouvoir détersif du savon, c’est-à- dire que J'ai formé un filtre enduit de noir de fumée seul, puis, après dessication, Je lai retourné, pli par pli, de manière à mettre le noir à l’extérieur. Si l’on verse alors de l’eau pure dans le filtre, celle-ei fait tomber, naturellement, les grains de noir déjà détà- chés du papier, mais bientôt l’eau passe claire, tandis que le filtre est néanmoins encore tout noir. L’adsorp- tion du noir au papier est donc assez forte pour résis- ter au courant d’eau. — En ajoutant à l’eau quelque DES COMBINAISONS COLLOÏIDALES. 569 peu de saponine, le noir de fumée subit une vraie dé- bâcle ; il ne reste plus que le filtre coloré en gris par les grains de noir insinués dans l’épaisseur du papier. Cette expérience montre bien, Je crois, que le noir de fumée perd sa propriété d’être adsorbé par le papier, quand il a lui-même adsorbé de la saponine. On peut encore vérifier la chose d’autres manières. — J'ai d’abord fait un crayon en broyant du noir de fumée avec un peu d'argile humide et en laissant la pâte se déssécher après l'avoir moulée en cylindre. Ce crayon marquait très bien sur du papier à écrire ; le trait était noir mat et tenait bien. Ensuite, j'ai fait un autre crayon en ajoutant, cette fois, de la saponine aux matières premières. — Ce crayon ne laissait pour ainsi dire plus de trace sur le papier, bien qu'on opéràt sous les mêmes pressions qu'avec le premier; il ne paraissait pourtant pas beau- coup plus dur quand on le taillait au couteau. — Si l’on diminue la proportion de saponine dans la prépa- ration des crayons, on arrive à des produits qui mar- quent de nouveau sur le papier, aussi bien, en appa- rence, qu'un crayon sans saponine, mais l’adhérence du trait au papier reste considérablement plus faible. — Ces traits à la saponine S’enlevaient en deux ou trois passes, à l’aide d’une gomme à effacer (marque de l’Eléphant), tandis que les autres demandaient une friction de bien plus longue durée. Au lieu de noir de fumée, j'ai employé, ensuite, le graphite pur que J'ai broyé avec de l'argile, sans ou avec saponine, pour en faire des crayons; les résultats ont été les mêmes. Enfin, J'ai broyé la mine d’un crayon Gilbert n° 2, dans une solution de saponine et reconstitué, si non le crayon, du moins la mine. Cette 570 SUR LA CAPACITÉ DE SATURATION fois encore, le trait à saponine était bien plus facile à effacer que l’autre. J'ai varié alors l’épreuve en imprégnant le papier de saponine et non plus le crayon. Pour cela j’ai passé une couche de solution de saponine sur le papier, à l’aide d’un pinceau. Ce papier, après dessication, prend presque aussi facilement un trait de crayon qu’a- vant la préparation, mais ilne le garde pas. — On peut déjà enlever une partie du trait à laide d’un linge, le reste s’efface avec la plus grande facilité à l’aide de la gomme. Une dernière épreuve à été celle-ci: j'ai enduit du papier sur lequel j'avais tracé des traits au crayon, d’une couche de saponine. Après dessication, la gomme n'a plus enlevé ces traits; pour les faire partir, il a fallu frictionner jusqu’à user le papier. — C’est que, cette fois, la matière du trait se trouvant couverte de Saponine, n’adhérait plus à la gomme, tandis qu’elle continuait à adhérer au papier, dont elle n’était plus séparée par la saponine. Il reste à nous assurer, à présent, si le noir de fu- mée forme des combinaisons d’adsorption limitée. — On se renseigne facilement de la manière suivante: On agite une suspension de noir de fumée dans l’eau pure avec de la pâte de papier‘ qui adsorbe du now, pendant quelque temps. On recueille la pâte sur un linge. On exprime celui-ci et on laisse sécher la pâte, qui est grise. — Le liquide qui a passé par le linge est encore aussi noir qu'avant son agitation avec la pâte. — On recommence les opérations en mettant chaque fois la pâte de côté et l’on constate bientôt, ! Cette pâte a été préparée en effilochant, sous l’eau, du pa- pier à filtrer. DES COMBINAISONS COLLOÏDALES. 571 c’est-à-dire après la quatrième ou la cinquième reprise, que l’eau est redevenue presque claire ; elle a donc abandonné tout le noir de fumée. D'autre part, les différents paquets successifs de pâte dessèchés présen- tent tous une teinte grise de même intensité, à peu près, soit qu’ils proviennent du liquide de tête qui était fortement chargé de noir, ou du liquide déjà moins riche en noir; seul, le liquide de queue, qui ne renfer- mait presque plus de noir, ne teignait plus le papier d’une manière aussi intense. En somme, la couleur des pâtes desséchées n’est pas en rapport simple avec la proportion de noir de fumée contenue dans l’eau. — Or, si la pâte à papier ne gagne rien de plus, quand elle est mêlée à une suspension plus riche en noir de fumée, c’est que la capacité de saturation de la cellulose pour le noir de fumée (ou inversement) est limitée. — Nous nous trou- vons donc en présence, ici, d’un phénomène qui rap- pelle, point par point, la feinture, et qui nous prouve, une fois de plus, que les propriétés manifestées par les solutions des substances colloïdales vraies se retrou- vent aussi, bien qu’atténuées, dans les suspensions. Les faits que je viens de rapporter ne sont pas en- core suffisants pour permettre de conclure, d’une manière certaine, à l’existence d’une capacité de sa- turation dans les combinaisons entre colloïdes, comme on l’a constatée dans le domaine des atomes. — Je me propose de continuer ces recherches; leur résul- tat, qu'il soit positif ou négatif, éclairera nécessaire- ment la question de l’évolution de laffinité chimique vers la cohésion physique, à mesure de la complication de la matière. SUR L'ÉQUIVALENCE D'UN CIRCUIT PLAN INFINIMENT PETIT ET D'UN AIMANT ÉLÉMENTAIRE PAR L. de la RIVE Dans la traduction française du Traité d'électricité et de magnétisme de Maxwell’, une intéressante note des éditeurs a pour objet de déduire cette équivalence de la loi de Laplace, tandis que Maxwell en fait un point de départ expérimental. La démonstration, indi- quée succineétement, exige l'intégration de la force exercée par un élément de courant sur un pôle ma- gnétique par rapport à un circuit plan de très petites dimensions. On peut démontrer l’équivalence très simplement, sans employer d'intégration, en considérant un cireuit plan carré infiniment petit, ce qui est suffisant, puis- qu’une surface peut être décomposée de cette manière. Je prends le circuit dans le plan x y du système d’axes orthogonal et je le forme des deux longueurs ! Traité d’ébectricité et de magnétisme, par C. Maxwell. Traduc- tion de Seligmann-Lui. T. II, p. 172. SUR L'ÉQUIVALENCE D'UN CIRCUIT PLAN, ETC. 573 élémentaires dx et dy avec l’origine à l’un de ses an- gles. Je cherche, d’après la loi de Laplace, l’action Z exercée sur le pôle p, le sens du courant indiqué par des flèches étant celui qui correspond à un aimant ayant son pôle positif au-dessus du plan xy. Soit 1 l’in- tensité du courant et supposons en p un pôle positif unité. Soient x, y, z, r, les coordonnées de p et la distance op; le tableau suivant donne les cosinus directeurs : æ y Z æ y Z (re — = = 1 r , Z normale à æ etr.... 0 re “A normale à y et r.... - sise sin (æ.r) sin (x.r) 0 = r IR sin (y.r) sin (y.r) L'élément de courant cb exerce une action normale à æ et àr dont la valeur est : idæ sin (æ.r) T° 574 SUR L'ÉQUIVALENCE D'UN CIRCUIT PLAN le signe négatif étant dû à la direction du courant par rapport à l’axe positif des x. Les composantes sont d’après le tableau des co- sinus directeurs, en laissant de côté 1, zdx __ yde ART On tient compte de l’élément oa dirigé en sens con- traire en prenant la différentielle de ces expressions par rapport à y et en changeant le signe parce que la différenciation porte sur les coordonnées de l’origine et non sur celles de p. On obtient ainsi : F2 La) 7e k Lx EU ne r r L'élément de courant ab exerce une action normale à yet àr dont la valeur est : D'or idy sin (y.r) r? et les composantes sont : 2e On tient compte de l’élément bc dirigé en sens con- traire en prenant la différentielle de ces expressions par rapport à æ et en changeant le signe, d’où résulte : ; 8zxdzd ; 10357 La za [75%] aoay En sorte que les trois composantes de la force exer- cée sur p sont : Put x — 32% xdy y — 2yidedy z=|> 3(x | itéde rs rÿ En ajoutant et retranchant 3/r° de l'expression entre parenthèses de Z, on obtient : k 1 aile. INFINIMENT PETIT ET D'UN AIMANT ÉLÉMENTAIRE. 575 D'autre part, en désignant par y l'intensité magné- tique du pôle de l’aimant élémentaire, parallèle à oz, on obtient les composantes de son action sur p en pre- nant la différentielle par rapport à z des trois compo- santes ux y uz rè r3 ra el en changeant le signe, ce qui donne : 3x2 3 yz 185: X = udz Y =“ nds 2=|- 5 +8] na Il suffit, pour identifier les valeurs, d’égaler la puis- sance du circuit élémentaire 1dzdy au moment magné- tique de l’aimant élémentaire, udz. QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME SIXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE BE KL AOE A PAR Albert RRUN Licencié ès sciences à Genève (Avec la planche XI) (Commuviqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève le 1°° décembre 1910) Les recherches sur le volcanisme et l’exhalaison volcanique, dont les premiers résultats ont été publiés dans ce recueil en l’année 1905, se terminent par le présent mémoire (le VI°) qui est relatif au Kilauea. Comme il est de la plus haute importance de fixer complètement le rôle de l’eau dans le volcan, je me suis rendu au Kilauea, île d'Hawaï, dans l’espérance que ce volcan, sigrand, contribuerait, lui aussi, à four- nir les preuves que l’émanation paroxysmale est sèche. L’amplitude de sa région chaude, son grand nombre de fumerolles, le magnifique lac de lave en fusion, qui occupe son cratère (Halemaumau), permettent des con- trôles variés, qu’il est inutile de chercher autre part à la surface du globe. Les résultats ont dépassé en précision tout ce que QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME. 977 j'avais espéré, Ils sont tellements nets, que je consi- dère le problème du rôle de l’eau comme résolu d’une manière si complète qu'il n’y a plus lieu, pour moi, de continner cette investigation. Morphologie — Constitution Le Halemaumau (Everlasting Fire) a été trop souvent décrit pour que j'y revienne avec détails. Je renvoie aux mémoires de William-T. Brigham, Sc. D." Pour l'intelligence du texte relatif à mes expériences, je me contenterai d'exposer ce que le «pit» était lors de ma visite en juillet-août 1910. Le Halemaumau, cratère actuel, est un puits (pit) rocheux à parois verticales, s'ouvrant dans les masses des laves superposées, et très peu inclinées, qui rem- plissent l’ancienne caldeira du Kilauea. Le rim est donc d'accés facile : le diamètre peut en être de près de 600 mètres. Le lac de lave fondue occupait le fond du cratère, à environ 80 mètres de profondeur. Les parois inté- rieures du pit sont abruptes. Un palier de lave refroidie, irrégulier, faisait un escalier à environ 45 à 20 mètres par place en contrebas du rim, à l’intérieur. Ce palier, fendu par des fissures d’affaissement, lais- sait échapper par ses craquelures d'énormes fumées. Les parois rocheuses, très roides entre lui et le lac, étaient perforées par d'importantes fumerolles. Les plus puissantes correspondant peut-être (?) à un petit lac de lave, étaient localisées dans la région Sud-Est ! The volcanoes of Kilauea and Mauna Loa on the Island of Hawaï. Memoirs of the Bernice Pauahi Museum. Vol. II, n° 4. Honolulu 1909. ARCHIVES, &. XXX.— Décembre 1940. 40 578 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME. du Halemaumau, où, autant que la fumée pouvait per- mettre de voir, existait un cratère à parois rocheuses disloquées. De plus, de puissantes famerolles sortaient de la paroi ouest. Toutes ces fumées réunies formaient un énorme panache blanc qui, entrainé par le vent alizé du N-E, allait se perdre dans le lointain, balayant un grand espace depuis le rim jusqu'aux confins du dé- désert de Kau. Pendant toute la durée de mes expériences, du 21 Juillet au 5 août, le lac eut une forme ovaloïde, avec 250 mètres de grand axe est-ouest, et 60 à 70 de pe- tit, nord-snd. La lave, bien liquide, sortait à l’ouest sous une sorte de voûte incandescente, où les gaz, émis avec siffle- ments et grondements, provoquaient des jets et des vagues qui venaient battre les bords voisins de la bou- che. ; De nombreuses bulles gazeuses, réparties un peu partout, mais surtout dans la région ouest du lac, lan- çaient des Jets columnaires de lave en fusion, ou bien soulevaient certaines portions en dômes qui, en retom- bant, provoquaient de nouvelles vagues. Cependant, de très larges dômes étaient nettement élevés au-dessus du niveau du lac par leur vitesse as- censionnelle acquise et non pas par des grosses bulles gazeuses. La surface incandescente était à une tempé- rature telle, que la lave s’y figeait et formait alors des radeaux flottants ridés et cordés par les pressions laté- rales. Il était alors facile de voir s’engendrer les cordes et d’en suivre le développement sur de grandes lon- gueurs. Les radeaux, du reste, étaient constamment brisés LE KILAUEA. 579 par des jets de lave fondue, ou fendus et détruits par les tractions. Tout le lac était animé d’un mouvemeut continu de l’ouest à l’est, et les radeaux au centre, de même que ceux arrachés des bords, ainsi que le liquide lui-même, venaient disparaître à l’est, où souvent se formaient des sortes d’entonnoirs d’appel, violents, où les mas- ses se précipitaient en un mouvement convergent et tumultueux. Certains jours, grâce à des trous formés dans la muraille du pit, on put distinguer, à l’est, des cavernes vastes, de belle teinte orangée, qui semblaient être des prolongements de ces puits d'appel. La vitesse moyenne du courant était d'environ 60 mètres à la minute, ce qui est considérable. L'impression que me fit ce mouvement perpétuel, fut que je me trouvais, peut-être, en présence d’un fleuve souterrain continu de lave fondue dont une portion seulement était décapée et par conséquent visible, bien plutôt qu’en face d’un puits se remplissant depuis en bas, avec des oscillations de niveau. Le palier dont j'ai parlé, était, avec certaines pré- cautions, accessible. Il était constamment dans la fu- mée et c'est là que j'ai prélevé mes principaux échan- tillons et obtenu plusieurs mesures, complétées par celles effectuées au rim. Les fumées y étaient parfois assez intenses pour mas- quer tous les objets à une distance de trois pas (2 m. 50 repérés). Inutile d’insister sur le fait que le séjour dans un pareil milieu ne pouvait se prolonger au delà de peu de minutes. 580 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME. Cependant, si la fumée est un peu diluée dans Pair, on peut la supporter quelque temps. Le volcan se prête donc très bien à une vérification de la théorie aqueuse. J'ai déjà dit que Brigham s’opposait à ce que le Ha- lemaumau émette des gaz humides, et ai cité dans mon 3% mémoire (1908) ce qu'il écrivait à ce sujet. A propos du débordement de laves hors du pit Ha- lemaumau, qui eut lieu en 1886 (mars), le Prof. James D. Dana exposa une théorie du volcanisme dans l’Ame- rican Journal of Science, vol. XXXIIT, février 1887." Saos tenir aucun compte des observations très exac- tes faites par Brigham en 1864, que je viens de citer (op. cit.), il annonce qu'il y a eu abundant discharge of vapors of water (page 105). Les preuves qu'il en donne sont plutôt faibles, voire même enfantines. I! tombe dans la commune erreur ‘de croire que le nuage blanc est un nuage de vapeur d’eau condensée. I dit : « Many facts show that the vapors are chiefly those « of water, as is generally believed. « The features of the clouds were those of ordinary « clouds, and the shrubbery and ferns about the mar- « gin of the crater derived luxuriant growth from the « condensed moisture. » Je me demande, en vain, où J. Dana a pu voir une végétation luxuriante? Les environs du Halemaumau, et bien des lieues encore sous le vent, présentent le spectacle du désert le plus aride et le plus sec que l’on puisse imaginer. 1 James D. Dana. — Kilauea after the Eruption of March 1886. LE KILAUEA. 581 Il avoue cependant candidement que: no direct ex- periments were made. Malgré cette restriction, il affirme que les fumées acides sont riches en eau, parce que l'ingénieur Emer- son à pu y séjourner une demi-heure. Or, page 90, 0p. cùt., Emerson écrit : « .… and continued my work without regard to the « smoke, which was blown... over my head : «.…., but though at times, I was obliged to stand aside « for a moment, to avoid the smoke, [ suffered no « Special discomfort either then or afterward. » Je ne vois, par ce texte, aucune preuve que la fu- mée ait été à ce moment-là aqueuse. J. Dana croit, comme du reste d’autres auteurs très modernes, que la vésicularisation de la lave est due à la vapeur d’eau; et, il croit aussi, à la pénétration de l’eau dans le magma fondu? Page 108, parag. 10: « The introduction of outside water, whether ma- « rine or fresh, into the lava conduit, has often been « thought an impossibility ; and still it must be a fact, « as this is the only means of getting required water. » Tout ce raisonnement serait excellent si le Halemau- mau émettait de l'eau; mais comme il n’en émet pas, cette théorie croule et va rejoindre, dans le chapitre de l’histoire de l'évolution de la science vuleanologi- que, toutes celles, plus ou moins fantaisistes, publiées jusqu’à ce jour, et ayant l’eau ou l'hydrogène comme base, Il va être facile de trancher la question. Expériences Les expériences furent effectuées tout comme au 582 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME. Bromo, au Mérapi et au Papandajan, avec cette diffé- rence que la facilité d'accés du rim, et l’énorme déve- loppement des fumées paroxysmales, permettaient les essais les plus nombreux etles plus variés. La méthode d'investigation fut la suivante : Je mesu- rai alternativement l’état hygrométrique dans l’air et dans la fumée à des moments aussi rapprochés que possible. De plus, les canalisations précédemment dé- crites (Teyde, etc.) m'amenaient au laboratoire portatif les gaz et les fumées du cratère où ils étaient analysés sur place. Enfin, je traversais les famées en longeant le rim sous le vent, et mesurais tous les 50 mêtres le titre hygrométrique du panache blanc, titre qui était com- paré à celui de l’air avant d’entrer dans les fumées et après en être sorti. Finalement, je descendis dans le cratère sur le palier ‘intérieur déjà cité ci-dessus, et prélevais des échan- tillons de gaz qui furent analysés complètement au retour. Ce palier était pour ainsi dire constamment dans la fumée. Avec certaines précautions il fut repéré une direction permettant de s'approcher d’un cratère au sud-est, qui semblait fournir le maximum de panache blanc. Ce palier était très chaud, chaque fente donnait son exhalaison et les roches étaient brülantes. L’épais- seur des fumées était souvent telle que j’eus parfois de la peine à retrouver ma route. Rien n’était plus visible à la distance de 2 m. 50 seulement. Ce fut au milieu de cette atmosphère que dix échan- tillons furent prélevés (voir pl. XD). LE KILAUEA. 583 Les fumées sont solides A côté des preuves précédemment fournies" de la solidité de la fumée, le Kilauea permet d’en fournir la vérification directe. La canalisation était formée par des tubes de verre qui plongeaient très loin le long de la muraille rocheuse du rim; elle aspirait les fumées les plus épaisses possible. Tout le long des tubes, il se déposa un fin duvet opaque blanc. Ce duvet dissous dans lean, et celle-ci évaporée, fournit de nombreux cristaux de NaC], KCI et salmiac, accompagnés de fines poussières de silice blanche. Ces sels étaient fortement acides, grâce au HCI fixé sur eux. L’on obtint le même résultat avec les échan- tillons prélevés sur le palier. Aucune condensation aqueuse quelconque ne se fit le long des tubes. Arc-en-ciel Une expérience due à un concours heureux de cir- constances permit encore de s'assurer et de confirmer le fait que l’exhalaison blanche est solide. Me trouvant, au lever du soleil par un temps clair, sur le rim, je vis mon ombre projetée sur les fumées qui constituaient un écran blanc et mat. L'ombre du rim se projetait aussi avec la plus grande netteté. Des photographies en furent prises. Or, il n’y eut aucune apparence de cercle de halo, aucune auréole brillante quelconque autour de l’om- bre de l’observateur, comme c’est le cas, et comme cela existe toujours, lorsque semblable observation se ! Cinq premiers mémoires. 584% QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME. fait vis-à-vis des nuages ou brouillards constitués par de l’eau. Les petits brouillards qui s’échappent des fumerolles humides sont toujours brillants, et sitôt que le soleil est convenablement placé, l’arc-en-ciel se forme. Hygrométrie Les nombreux dosages effectués permirent d'établir des colonnes comparatives de valeurs numériques et d'établir des courbes de la variation hygrométrique de l'air pur et de l’atmosphère mélangée à l’exhalaison du cratère (voir pl. XI). Les courbes établissent que toujours les fumées sont plus sèches que l'air ambiant. L’exhalaison solide deshydrate l’atmosphère, sou- vent à tel point que l’eau atmosphérique disparaît totalement dans les fumées les plus épaisses. L’humi- dité de l’air se retrouvant en entier fixée sur les sels hygroscopiques de l’exhalaison. La différence dans la teneur en eau est d’autant plus marquée que le vent emporte avec lui des fumées plus épaisses. Il fut facile de faire de nombreux contrôles, Les fumerolles aqueuses sont très abondantes sur le champ de lave qui entoure le cratère. Or, en se déplaçant dans le filet d’air sous le vent qui véhicule les gaz de ce genre de fumerolle, lhy- gromètre indique avec la plus grande netteté l’aug- mentation de la teneur en eau, quand bien même au- cune vapeur n’est visible. Ce contrôle fut répété aussi souvent que je pus. Même à 200 pas de distance, sous le vent d’une petite fumerolle humide, l'hygromètre accusait une conden- LE KILAUEA 585 sation se faisant 2 degrés plus haut que celle de Pair ambiant. Si je me rapprochais, les écarts montaient à 10 et même 13 degrés en plus de l'air, pour le filet gazeux fumerollien. Comment admettre que l’énorme cratère et son énorme panache puissent posséder de l’eau seulement en traces, quand l'instrument accuse des filets d’air humide de 15 pas seulement de largeur, alors que le panache s’étale sur 600 mètres ! (voir pl. XI). Je considère donc la preuve comme faite que: L’ex- halaison paroxysmale d’un volcan est parfaitement sèche. ‘ | Analyse La roche est du type basaltique, elle est vitreuse. On distingue fort peu de cristaux. Il n’y a que les pé- ridots qui soient bien formés. Les gaz extraits de la lave de 1886, par le vide à 1100”, ont la composition suivante : Quantité des gaz par kilog. en cc. 233 Salmiac par kilog. en milligr.. . 42 Chlorures volatilisés » ATHUPE Comp. centes. en vol. FREE HORS ET HO OU EST de GOL0 2 251 40169709 COrsitintetid 460 sn nas 85 ER re 610 NP 00 99,95 ‘ Les courbes seront publiées en détail dans un ouvrage qui est sous presse actuellement. 586 QUELQUES RECHERCHES SUR LE VOLCANISME. Les fumerolles à 340° ont fourni du soufre, de l’acide sulfurique libre imprégnant les pierres, des sul- fates divers et du sulfate de titane abondant et soluble dans l’eau. C’est, je crois, la premiére fois que ce sel a été constaté dans la nature. Couronne rouge Les fumerolles humides qui entourent à distance le pit altérent la roche et la rubéfient. Il se forme une couronne rouge qui est séparée du cratère par une couronne intérieure noire des roches inaltérées. Ceci démontre évidemment et une fois de plus que, du moment que les roches les plus rapprochées du point paroxysmal sont intactes, c’est que le cratère n’émet pas d’eau. La température de ces roches noires est si basse qu’elle permet toutes les condensations. Températures Le Kilauea est peut-être un des volcans les plus chauds du globe ; en discutant bien mes observations, J'arrive à adopter pour la température des points les plus chauds du lac Halemaumau 1290°, avec une er- reur possible de 40 degrés. Cela explique pourquoi les coulées sont si fluides. Elles ne peuvent pas cristalliser — l’augite n’existe pas — et elles coulent comme un fluide, tandis qu’aux autres volcans, dont la lave est chargée de cristaux de première consolidation, le magma pâteux est gêné dans son mouvement. Il ne reste pas assez de verre pour permettre une grande mobilité à la coulée. LE KILAUEA. 587 Conclusions Les conclusions finales seront donc la répétition pour le Kilauea de ce qui a été déjà publié pour d’au- tres volcans : 1° Le paroxysme est anhydre ; 2° Les fumerolles aqueuses constituent un épiphé- noméne. Il ne me reste plus qu’à remercier le lecteur d’avoir bien voulu suivre, aussi longtemps, l'exposé de mes re- cherches; j'espère être arrivé à le convaincre. À propos du mémoire de À, Woeïkof SUR L’'EXTENSION DU HÊTRE FONCTION DU CLIMAT PAR Augustin de CANDOLLE Dans le mémoire sur l'extension du hètre, qu'il vient de faire paraître dans les Archives (vol. XXIX, p. 506), M. Woeikof, ayant été amené à comparer les chiffres qu'il a obtenus pour des sommes de tempéra- ture aux chiffres publiés par Alphonse de Candolle, dans la Géographie botanique raisonnée, S’est étonné que ces derniers soient beaucoup plus élevés que ceux qu'il a trouvés lui-même. Qu’il me soit permis de mon- trer ici que cette discordance n’est qu’apparente, et qu’elle provient dans une large mesure d’une diffé- rence dans la manière de calculer les sommes de tem- pérature. En effet, la méthode clairement décrite, et constamment suivie par l’auteur de la Géographie bo- tanique raisonnée, consiste à faire la somme totale des températures moyennes, à partir du jour où la moyenne thermique s’élève au-dessus du minimum nécessaire à la plante, et jusqu’au jour où elle retombe au même minimum en automne. Ce procédé élimine les tempé- À PROPOS DU MÉMOIRE DE A. WOEIKOF. 589 ratures négatives, mais il fait état de toutes les tem- pératures positives, y compris celles qui sont jugées inutiles parce qu’elles n’ont pas d'action apparente sur l’espèce considérée. La méthode par laquelle on retranche de chacune des moyennes qui composent les sommes de tempéra- ture tous les degrés depuis 0° jusqu’au minimum de l’espèce, a le double inconvénient de donner uneidée in- complète de la température totale éprouvée par la plante, et de faire dépendre cette somme de la durée de la période de végétation. Il n’est donc pas certain que cette méthode soit supérieure à l’autre. Quoi qu'il en soit, il importe surtout de ne comparer que des chiffres obtenus par un même procédé ; et, avant de rapprocher Jes sommes d’A. de Candolle de celles de M. Woeikof, il convient de retrancher des premières les valeurs po- sitives du thermomêtre jusqu'à 5”, qui est considéré comme le minimum spécifique du hêtre. On obtient ainsi pour Edimbourg une somme de 1378, très voi- sine de celle de M. Woeikof. En ce qui concerne la limite supérieure du hêtre, et moyennant la même correction, le tableau d’A. de Candolle cité par M. Woeikof se présente ainsi : Hauteur Somme des tempéra- mètres tures au-dessus de 5° COTDARE ER 1280 750° Alpes bernoises 2. .n 4512 659° Suisse orientale . . . 1494 671° Mont. Ventoux . . . . 1666 1210 DIN Cent. Se. © 9160 499° 1 1 J’ai pu m’assurer que le chiffre de 1043° pour la limite supé- rieure sur l’Etna, qui se trouve indiqué dans la Géographie bota- nique raisonnée, p. 290 et 311, résulte d’une erreur de calcul. Il doit être remplacé par celui de 1264°. 590 A PROPOS DU MÉMOIRE DE A. WOEIKOF. Si l’on compare le tableau ci-dessus à celui de M. Woeikof (p. 638), on trouve dans ce dernier les som- mes de 790° pour les Carpathes et de 800° pour l’Ai- goual à une limite un peu inférieure à celle du Mont Ventoux. Quant à la discordance des sommes des deux auteurs pour les Alpes suisses, elle provient probable- ment, soit des données ‘météorologiques plus parfaites utilisées par M. Woeiïkof, soit de la manière de cal- culer le décroissement avec l’altitude. Il est donc per- mis d'admettre que les valeurs proposées par À. de Candolle sont trop faibles. Enfin, en ce qui concerne l’Etna, étant donné que M. Woeikof a pu calculer le décroissement à partir de Catane, au lieu de Palerme dont la moyenne annuelle est de ? inférieure à celle de Catane, mais qu’il s’est arrêté à l’altitude de 1800" au lieu de 2160, on com- prend que son chiffre soit trop élevé et celui d’A. de Candolle trop bas; et l’on peut fixer la somme des températures pour la limite supérieure du hêtre sur cette montagne aux environs de 800° RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1909 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR R. GAUTIER Professeur et directeur de l'Observatoire de Genève. (Suite et fin!) VI. PLUIE ET NEIGE. Le tableau XXII fournit, pour Genève, les données relatives à l’eau tombée, et, pour le Grand Saint-Ber- nard, celles relatives à la fois à l’eau recueillie et à la neige. Le petit tableau suivant donne, en outre, les hauteurs de neige mesurées en 1909 à l'observatoire de Genève. Elles sont très supérieures à ce qu’elles étaient l’année précédente, et même supérieures, comme total, à ce qu'elles étaient en 1907. C’est que l’hiver de 1908 à 1909 a été froid, long et a duré jusqu'après le milieu de mars. Neige à Genève en 1909. em. 11 en décembre 1908 en 3 Jours 3 » janvier 1909 » CRE 15 » février » » D » 51 » mars » » 9 » +4 » décembre DE 2 » 80 dans l’année météorologique en 20 jours TES » civile » 190» ? Voir Archives, t. XXX, p. 507. © © te RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XXIIT. PLUIE ET NEIGE. 1909. GENÈVE. SAINT-BERNAKRD. PÉRIODE ue tonte dose doom done del mm mm cm Décembre 1908. 11 OU ôS 12 LOT 134 Janvier 1909 .. 10 29.8 61 10 107.5 162 Février net (e] 2) st 2 45 9 55.6 65 Mars Faut Et: 22 90.6 110 28 127.0 151 AVAL ES. 12 46.2 37 11 110.1 91 Marre sr 10 80.7 27 10 67.9 69 Jin PUS l'en 83 18 181.0 72 Julete. 4 11 45.3 36 7 82.2 37 AOÛ: ser 11 75.8 33 à 160.5 5 Septembre .... 13 59.4 29 5 88.7 8 Octobre ....... 18 c131n9 88 11 187.1 95 Novembre .... 8 58.6 45 9 46,5 50 Décembre 21" 155.2. 741 24 233.9 291 ÉTIVET Poe 21 88.7 174 31 270.2 36! Printemps .... 44 167.5 174 49 304,0 ol ERA RPM DURS ADRMPS DES MNIS2 20) 423.7 114 Automne ...., 39 01249-9r 1162 25 DAS 153 Année météorol 150 736.9 662 138 1320.8 939 Année civile .. 160 854.4 735 150 1447.6 1096 Le tableau XXIV indique les écarts entre les moyennes de Plantamour et les totaux de 1909 pour le nombre de jours de pluie et pour la hauteur d’eau tombée, aux deux stations, dans les divers mois, les saisons et l’année. L'année 1908 avait été à peu près normale aux deux stations, avec, pour l’année météorologique, un léger excédent d’eau. En 1909, nous avons une année météorologique plutôt sèche à Genève ; mais l’année civile dépasse la moyenne à cause du très pluvieux mois de décembre. En revanche il a plu souvent, et le nombre des jours de pluie dépasse sensiblement les chiffres moyens. Au St-Bernard, l’excédent d’eau se POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 593 XXIV. ÉCARTS AVEC LES MOYENNES DE PRÉCIPITATIONS. 4909. GENÈVE. GRAND St-BERNARD. PinODE Oo Re Fan tmbes il dure Dhs UD ER Vonttbe mm mm Décembre 1908. + 2 - 13.3 + 4 Tr 340 Janvier 1909... 0 -. 19.0 - 1 - 21.6 Février: - ? - 15.3 (0) - 38.0 MAPS A + 12 + 43.4 + 17 30.1 ANT ere ee de etes + 1 - 10.6 0 01979 Mate ré - 2? - 48.5 1 - 52,6 IHIN tee HT 11 Met + 8 SES Juliet 2... + 2 TE = À FT AO de en. à il - 4.6 - 1 + 74,7 Septembre..... ho - 34.9 - 4 - 27.3 Octobre”... + 6 + 30.9 5 À + 44.8 Novembre ..... - 3 - 15,4 - 1 - 52.1 Décembre..,... + 12 + 104.2 + 16 + 160.8 HAYER PAN A. 3152 (0 - 47.6 + 3 - 25.6 Printemps..... + 11 = 51 + 16 — 32.4 (DS TOM OOROCE + 10 GI + 5 + 161.4 Automne ...... + 6 - 19.4 - À - 34,6 Année météorol. + 27 — 0190 + 20 + 68.8 Année civile.., + 37 T6, + 32 + 195.6 manifeste déjà pour l’année météorologique et il y a aussi un grand nombre de jours de pluie. Aux deux stations, l’été seul est trop humide, mais tandis qu'à Genève il ne fournit que 4 millimètres de trop, au St-Bernard l'excédent est considérable et dé- passe la somme des déficits des trois antres saisons. Le mois le plus sec est février à Genève, comme il est de rêgle, et novembre au Grand St-Bernard. Mais, au point de vue relatif, le mois de mai est encore plus sec et accuse les écarts négatifs les plus forts. Aux deux stations le mois le plus humide est octobre pour l’année météorologique comme c’est le cas ordinaire, et dé- cembre 1909 pour l’année civile. ARCHIVES, t. XXX. — Décembre 1910. 41 594 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE La statistique de la pluie a été, comme d'ordinaire, poussée plus loin pour les observations de Genève. Le tableau XXV donne, pour chaque mois, la plus longue période de sécheresse, ou le nombre maximum de jours consécutifs sans pluie, et la plus longue période pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécutifs où la pluie a été recueillie. La plus longue période de sécheresse est en février ; la plus longue période plu- vieuse, en mars. Le même tableau indique le nombre de jours où la hauteur de pluie mesurée a été inférieure à 1"" et à 1/4 de millimêtre. — Enfin, ce tableau donne le maximum de pluie recueilli chaque mois; quant au nombre de jours où la hauteur d’eau tombée a atteint ou dépassé 30 millimètres, 1l est de nouveau de deux cette année, en octobre et en décembre 1909. Comme complément à ces indications, il sera inté- ressant de noter ici, comme précédemment, le relevé des plus violentes averses enregistrées durant un court espace de temps au pluviomètre d’Usteri-Reinacher. Date, 1909 mm. min. mm. par min. juin 9 2 2 1.0 » 29 3.2 10 0.32 août 3 7 5 1.4 » » 3 D 0.6 » 9 2 5 0.4 » 10 3 3 1:10 sept. 10 9 o) 1.13 » 12 14 39 0.4 » » dont 6 10 0.6 » 14 2 2 1.0 oct. 14 3 10 0.3 Contrairement à ce que je constatais l’année der- nière, quelques-unes de ces averses ont été assez im- portantes et ont dépassé le millimêtre à la minute. 5 9 . 2) GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. POUR Fa GE MPEA GAS) < OT] € FF ‘PI ‘PI ** *"OTIAIO opuuy I G06r ‘po 6 91 p *pe| sanof cy| sanol 5 (steur 93-27) smol OI (sreur 3-2011497 LI) Simol pT|' [0109790 eouuy I L © £°88 RAT © ÿ (g-21queaou 0) « 6G | (91-6) « 8 |" e21qwe809q 2 SOIR LOT | UT tete (HEADER (8T-8) « IT|°7°° 7" 21A6AON I CGT UIE le CT Ca à (a-o1quiajdes 62) « & (O8-FT) <- 9 |’’°°"""" 01407920 — USE D AIRE CE à (GA EAN A) (gë-pe) « ç |‘""" oaquejdes — 18000972 "G I(F'GETé) | — LR 26 _— | æ — Ce | — _. == = mem MUC LA le 2e ne nono er 20,0 eo) ne ln nl D, ol 2 = Gp || S GS CE L°0 | 66 C'68 "cr | JPES SNS FORT IN ORE TE MONT ONGENINGMIC O'FI (Ont > = °‘euuomny | 69°8 || S 664 6: G | S0g| 109 | G're |1C'6c | Fr C9 & C9 I S9 8'G9 | S° GQ | £ T9 L°6G LAON RIPOSTE G8'L || à e8L creallo ce NOTE 8 9G | 6 LG | 8 6€ Fr 09 S £9 F'99:| 0°p9: | G'T9 | S'LG | 6:0S | 068! & 91! 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Le maximum absolu et relatif tombe exceptionnelle- ment, cette année, sur le mois de mai qui, comme le mois d'avril, a été remarquablement clair. Le total général de l’année, au tableau XXXIII, est un peu supérieur à la moyenne des dix années de 1897 à 1906, ou à celle des douze années de 1897 à 1908. Cet excédent de 70 à 90 heures pour les deux années météorologique et civile, est dû exclusivement au prin- temps. L'hiver et l'automne sont normaux; l'été est en déficit de 80 heures; mais le printemps présente un excédent d'heures de soleil de 140 environ. Le total général au tableau XXXIV dépasse de 340 à 350 heures celui du tableau XXXIIT. Il y a donc près d’une heure de gain par jour par l'emploi du nouvel héliographe. Si nous comparons les chiffres horaires des tableaux XXXIIT et XXXIV, nous pourrons réaliser plus en détail la différence de sensibilité des deux héliographes. Cette différence se manifeste à toutes les heures, mais comme il est naturel, surtout aux premières heures du matin et aux dernières du soir, le matin encore plus que le soir. En hiver, le nouveau musée empêche pendant un certain temps les rayons du soleil couchant de tomber sur nos appareils, et le déficit est de ce fait plus grand sur le nouveau, plus sensible, que sur l’an- cien. Mais la même différence existe aussi aux auires saisons, et prouve la plus grande sensibilité du nouvel héliographe, surtout quand le soleil est bas sur l’ho- rizON. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 607 XXXV. DURÉE D'INSOLATION AVANT ET APRÈS MIDI. GENÈVE, 1909. (Ancien héliographe) DIFFÉRENCE MATIN SOIR Soir—Matin TT 2 TT . _. PÉRIODE nombre nombre nombre d'heures à À d'heures "e d'heures ic: Décembre 1908 6.6 35.1 1252 64.9 + 5.6 +29.8 Janvier 1009,.-18:5132;3 38.4 67.7 AD Krasé Février... LE a 66.7 68.1 F0. LES OI Mars is: 50.7 49.3 522 2077 TON TUE S AVE 4 eo 109.0 46.8 124.1 ere HIS 65 TA tente ee 139.1 50.4 136.8 49.6 - 2.3 -0.8 Jim LU ta 91.6 49.4 93.9 50.6 +2.3 +1.2 Julateiciecr. 126304519116 9 48,1 = 91 r 28 AGREE IL A AS TN T3407 56.3 +30.3 +12.7 Septembre .... 72.5 46.2 84.4 93.5 FILE EN 0 Octobre....... 94:2 3078 To 69.2 +42.5 +38.3 Novembre..... 25.8 36.5 44.9 63.5 1191 ::127.0 Décembre ..... 18-0492 18.6 50.8 + 0.6 + 1.6 ENCRES JDE 2 106-LLTES 67.6 TO TES 57 Printemps .... 298.8 48.8 313.1 51.2 +143 + 2.3 BTE PR se JARDIN ASE2 2024925 91.8 PR) Gr 3100) Automne...... 192 589392182060 60.9 413.5 T+21.7 Année mét.,.. 809.5 45.2 981.9 54.8 ITA ACTE O6 Année civile .. 820.9 45.4 988.3 54.6 +167.4 +9.3 Cet appareil fournit donc des chiffres qui se rappro- chent certainement plus de la durée d’insolation vraie ; mais j'ai publié et Je publierai ultérieurement encore les chiffres déduits des diagrammes de l’ancien, parce que seuls ils autorisent des comparaisons avec les douze années antérieures. Dans le tableau XXXV, qui permet d’apprécier la différence entre la durée d’insolation du matin et celle de l’après-midi, je n’ai employé que les documents fournis par l’ancien héliographe, parce qu'ils sont complets. Comme l'appareil est réglé sur le temps so- 608 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE laire vrai, les périodes théoriques sont égales ; les périodes réelles sont sensiblement différentes. Elles sont représentées dans le tableau, ainsi que la diffé- rence soir — malin, de deux façons : en heures et en pour cent du total d'heures d’insolation. Au reste, la différence soir —matin n’est pas grande entre les deux appareils mais, comme je l’indiquais plus haut, la prédominance du soir sur le matin est plus forte par l’ancien. Pour lhiver, la comparaison ne peut se faire; pour les autres saisons, les chiffres du nouveau sont un peu inférieurs. Ils sont, en pour cent, de +1,3, +1,2 et 17,8 pour le printemps, l’été et l’automne. Pour quelques mois, où la prédo- minance de l’insolation dans l’aprês-midi est faible ou se transforme en déficit, il y a parfois légère contra- diction entre les deux instruments, mais dans la majo- rité des cas, il y a une proportionnalité très marquée dans les résultats qu'ils fournissent. Le tableau XXXVI a été constitué comme les années précédentes, pour faire ressortir, entre la nébulosité et _la durée d’insolation, la relation établie par Billwiller”, qui avait trouvé que la valeur de la nébulosité moyenne d’une période est à peu de choses près égale au rapport entre les heures de non-insolation ({—1) et le total d'heures d’insolation théoriquement possible (4). Les colonnes du tableau XXXV s'expliquent ainsi t—i ,,, ar facilement. Le rapport es a été multiplié par dix afin d’être rendu comparable à la nébulosité moyenne de chaque période dont les valeurs ont été empruntées au tableau XXX. 1 Archives, 1889, t. XXI, p. 404. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD, 609 XXXVI. COMPARAISON DE LA DURÉE DE NON-INSOLATION A LA NÉBULOSITÉ MOYENNE. GENEVE, 1909. Durée théorique Rapport Nébulosité PÉRIODE d’insolation ti 2 moyenne Différence h “Héliographe Héliographe ancien nourea aucien noureeu Décembre 1908 270 9.3 Gen 8.4 +0.9 +0.7 Janvier 1909 .. 282 8.0 7.4 7.0 +1.0 +0.4 Février... 291 6.6 5.8 5.6 +1.0 +0,2 MAS Ses 371 1e 6.5 7.0 +0.2 0,5 AVRIL sos e 408 4.3 320 4.1 +0.2 0.6 ENORME 465 4 3.0 4.6 -0.5 -].6 JUNE r-R des secte 471 6.1 sal 6.6 -0.5 1.5 Juillet........ 475 AO A ON PEER LIBAN EE. 1 AOULLEL SR ee 437 4.5 3.4 4.5 0.0 -1.1 Septembre .... 379 5.8 2.0 5 8 0.) -0.8 Octobre"... 338 6.7 6.2 6.8 0.1 0.6 Novembre..... 284 ES EE 1.3 +0.2 -0,2 Décembre ..... 210 8.6 8.2 8.6 0.0 -0.4 Hiver rer er. 843 129 7.4 g0 +0,9 +0.4 Printemps ... 1244 5.1 4,2 5.3 -Ù 2 -1.1 MB ee nice 1383 922 4.2 5.4 0.2 -1 2 Automne...... 997 6.6 6.0 6.6 0.0 -0.6 Année mét ... 4467 6.0 5.2 6.1 0.1 -0.9 Année civile... 4467 6.0 9.2 OA -0.1 -0.9 La seule différence entre cette année et les précé- dentes est que J'ai établi ce tableau sur les chiffres fournis par les deux héliographes. Il en ressort que si ia relation est mieux réalisée par le nouvel appareil en hiver, elle l’est beaucoup mieux par l’ancien dans les autres saisons. Et, pour l’année, la concordance est bonne avec l’ancien, mauvaise avec le nouveau. L’enregistreur d’insolation du château du Crest, à Jussy, dont M. Jules Micheli veut bien nous communi- quer régulièrement les résultats d'observation, a fourni, en 4909, les durées d’insolation du tableau XXX VII. ARCHIVES, t. XXX. — Décembre 1910. 42 610 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE. XXXVII. DURÉE D'INSOLATION A Jussy, 1909. bh. b. Décembre 1908 31.5 Juin 1909 161.7 Janvier 1909 60.7 Juillet 231.2 Février 110.5 Août 252.7 Mars 96.8 Septembre 157.4 Avril v1teS Octobre 111.9 Mai 267.4 Novembre 79.1 Décembre 27,9 Hiver 202.7 Eté 648.6 Printemps 581.5 Automne 348.4 2 Année mét. 1781.2 Annéeciv.1771.6 Le total d’insolation de Jussy est, cette année, un peu inférieur à celui de Genève (tableau XXXIII) et plus pour l’année civile que pour l’année météorolo- gique. Sauf pour décembre 1909, on constate toujours plus de soleil à Jussy en hiver et en automne, plutôt moins au printemps et en été. ERRATUM Résumé annuel de 1908 Archives, t. XX VIII, p. 538 Les nombres de jours du tableau VI, Genève, pour décembre 1908 doivent tous être déplacés d’une colonne à gauche. Les nombres de jours de l’année civile sont donc à corriger aussi. Lire : De-l0h-5° -5oa0 Ooh+5 +45°à4100 +10°à 415 Décembre 1908. 1 8 20 2 0 Année civile . 7 34 92 59 67 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Seance du 6 octobre 1910 M. Briquet. Recherches sur l’organisation et les affinités du genre Le] Le) Morisia. — M. Chaïx. Graphiques météorologiques sur le Grand St-Bernard et à Genève. — M. Reverdin. Recherches sur l’action de l’acide sulfurique sur les nitramines aromatiques. M. BRiQUET communique le résultat de ses recherches sur l'organisation et les affinités du genre Morisia. Cette Cru- cifère monotype localisée en Corse et en Sardaigne appar- tient par l'ensemble de ses caractères au groupe des Rapi- strées, au voisinage des genres Rapistrella et Cordylocar- pus, comme l’a indiqué Pomel. L'auteur décrit en détail la géocarpie caractéristique pour le genre Morisia, et estime que cette particularité, bien que d'ordre biologique, contribue à isoler le genre de ses voisins et témoigne de la haute antiquité du groupe. L'exposé détaillé des résultats obtenus est réservé au tome II du Prodrome de la flore corse de M. Briquet. M. Emile Caaix montre des graphiques météorologiques sur le Grand St-Bernard et Genève. Ils représentent les observations journalières des mois de janvier, février, juillet et août 1907, pour le vent, la fraction de saturation, la nébulosité, les précipitations et la température. Donnant les maxima, minima et moyennes de chaque jour, ils permettent de juger d’un coup d'œil la 612 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE différence climatique qui existe entre les deux stations, notamment la variabilitéfet l'amplitude différentes des élé- ments météorologiques selon les saisons. M. Frédéric REVERDIN continuant ses recherches rela- tives à l’action de l'acide sulfurique concentré sur les nitra- mines aromatiques, a de nouveau observé plusieurs cas de transformation de nitramine en nitrosamine. 1° Il avait déjà constaté précédemment que la nitramine de la trinitromonométhylaniline : CSH?(NO?),N.(NO°.CH). 1.3.5.4., abandonnée en solution sulfurique donne au bout de quelque temps la réaction des nitrosamines: il a réussi depuis à isoler la nitrosamine de F — 106°, du produit de la réaction faite en dissolvant la nitramine à + 20° dans 10 parties d'acide sulfurique concentré et abandonnant cette solution pendant 24 heures à la température ordinaire. 2° Lorsqu'on nitre la dimethyl-p-anisidine: CfH*.OCH. N(CH®), avec de l'acide nitrique de D = 1.4 seul ou en présence d'acide acétique, à la température maximum de — 20° environ, on obtient la witrosamine d'un dérivé dinitré de la monométhyl-p-anisidine: CSH?.0CH$.N(CHS.NO)(NO?), 1.4.2.2.: ce composé cristallise en aiguilles légèrement jaunâtres et fond à 111-112. Il élimine par ébullition avec l'acide chlorhydrique son groupe nitroso pour donner la dinitro-monométhyl-p-anisidine correspondante : C£H?. OCH.N(CH.H)(NO*), qui est en jolies aiguilles prismati- ques rouge-grenat de F — 129°. La nitrosamine ci-dessus, dissoute dans l’acide nitrique fumant, se transforme en nitramine, que l’on obtient égale- ment en faisant réagir l'acide nitrique de D = 1.4 à chaud, jusqu’à cessation du dégagement des vapeurs nitreuses, sur la diméthyl-p-anisidine. Cette combinaison CfH*.0CH%, N(NO?.CHS\(NO?), qui de même que les précédentes, n’a pas encore élé décrite et dont la constitution reste à déter- miner, cristallise dans l’alcool en belles aiguilles prisma- tiques, très légèrement jaunâtres de F — 125”. Purifiée par cristallisations répetées dans des dissol- vants variés; elle donne toujours la réaction de Lieber- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 613 mann pour les nitrosamines et, de fait, lorsqu'on la dissout dans l'acide sulfurique concentré refroidi de —10° à —20° et qu'on abandonne cette solution à cette basse tempéra- ture pendant 1:/, heure, on peut ensuite retirer du produit de la réaction la nitrosamine correspondante. 3° Enfin M. Reverdin étudie dans le même ordre d'idées l’action de l’acide sulfurique concentré sur les nitramines connues, dérivées de la dinitro-3.5-monométhyl-p-toluidine et o-toluidine : CSH?.CH3.N(CHS.NO*)(NO?), 1.4.3.5 et 1.2.3.5. Ces deux nitramines donnant toutes deux la réac- tion de Liebermann, se transforment aussi très probable- ment sous l'influence de l'acide sulfurique concentré en nitrosamines correspondantes. Séance du 3 novembre M. Briner. Sur les faux équilibres chimiques. — Mie Stern et Bat- telli. L’oxydation de l'acide succinique par les tissus animaux. Henri Flournoy. L’inhibition des muscles et des réflexes patel- laires. D' E. BriNer. Sur les faur équilibres chimiques. On peut donner du faux équilibre chimique la définition suivante, qui ne préjuge rien de la nature, d’ailleurs très discutée, de cet état: Un corps ou un système de corps est en faux équilibre, lorsque son état ne représente pas l'équilibre le plus stable qui correspond aux conditions de température, pression, etc., dans lesquelles il se trouve : exemples, l'oxyde d’azote ou le système carbone-oxygène, dans les conditions ordinaires de température et de pres- sion. Au sujet de la nature du faux équilibre deux interpréta- tions ont été proposées : Les uns avec MM. Duhem, Péla- bon, Hélier. etc. soutiennent qu'un système en faux équi- libre est capable d'y demeurer éternellement ; les autres, notamment M. Bodenstein, affirment au contraire, que tout système chimique tend toujours vers son état d'équi- libre le plus stable, mais quelquefois avec une vitesse extrêmement faible. Pour expliquer l'arrêt d'une réaction 614 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE avant l'établissement de l’équilibre le plus stable, M. Du- hem assimile le rôle de la résistance chimique au rôle joué dans tous les systèmes mécaniques par le frottement. Il convient, à ce sujet, de relever un point qui parait avoir échappé à ceux qui se sont occupés de ce problème. On a dit, en, effet, qu'il n’y avait pas d’inconvénient à adopter l'une ou l’autre des deux manières de voir, puis- qu'il revient au même en pratique qu'une réaction soit arrêtée ou qu’elle progresse avec une infinie lenteur. Or, en dernière analyse, on trouve, au contraire, qu'il y a un intérêt essentiel à trancher définitivement entre les deux interprétations. Par exemple, au point de vue théorique, la relation entre la vitesse de réaction V, la force F et la résistance chimique R, prendra une forme différente suivant que l’on se range à l’une ou à l’autre des deux théories. Si la réaction progresse toujours, tant que la force a une cer- taine valeur, on écrira V = F/R ; si par contre, on admet la réalité des faux équilibres, il faudra adopter la forme V = F—R, qui explique l'arrêt de la réaction par une compensation entre la force et la résistance. En ce qui concerne la nature de la résistance chimique et le mode d'action des catalyseurs, il importe également de savoir si, oui ou non, on doit envisager la résistance chimique à légal du frottement dans les systèmes mécaniques. Les recherches que l’auteur a effectuées en collabora- tion avec M. le D' Wroczynski ont fait ressortir que, pour amorcer certaines réactions. il faut atteindre une valeur suffisamment élevée de la pression. On doit donc en con- clure que l'action de la pression est discontinue, c’est-à- dire incompatible avec une relation de la forme V — F/R, laquelle implique une proportionnalité simple entre les facteurs V,F et R. Si les particularités de l’action de la pression paraissent militer en faveur de la réalité des faux équilibres, il con- vient cependant, à cause de la complexité de ces phéno- mènes, de ne pas se prononcer définitivement avant d’être en possession de données expérimentales plus nombreuses. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 645 M'e SrerN et M. BATTELLI exposent les résultats de leurs recherches sur l’orydation de l'acide suceinique par les tissus animaux. Les auteurs ont constaté que les tissus animaux ont le pouvoir d'oxyder l’acide succinique en acide malique, probablement inactif, en absorbant l'O, de l’air. Ce pou- voir est possédé par tous les tissus examinés jusqu'ici. Si au tissu broyé on ajoute de l’eau et on exprime à travers un linge, on obtient un résidu et un extrait. Or on constate que seul le résidu possède la propriété d'oxyder l'acide succinique, tandis que l'extrait en est dépourvu. D'autre part le traitement par l'alcool ou par l’acétone fait perdre aux tissus le pouvoir d’oxyder l'acide succinique. Les substances qui accomplissent cette oxydation restent donc adhérentes aux cellules ou aux débris cellulaires, et ne peuvent pas être préparées comme les ferments habi- tuels. | C’est en milieu neutre que l’oxydation de l'acide sucei- nique est la plus élevée ; elle est fortement diminuée par la présence des ions H et OH libres. L’extrait des tissus neutralise l’alcanilité réelle d’un liquide alcalin en la transformant en alcalinité potentielle, cette dernière ne gênant pas l'oxydation. Il est probable que l’oxydation de l'acide succinique pourra constituer une bonne méthode pour approfondir nos connaissances sur le mécanisme des combustions dans l'organisme. M. Henri FLOURNOY rend compte de recherches qu'il a faites avec M. le Prof. Prevost, au laboratoire de physio- logie de l’Université, sur l’inhibition des muscles et du réflexe patellaire. Les principaux résultats de ces expériences, qui ont été publiées dans la Revue médicale de la Suisse romande (septembre et octobre 1910); sont les suivants : a) Chez le lapin, l'application d'un courant alternatif (15-50 volts, 1-2 secondes) à la tête provoque, comme l’a montré M. Battelli, une crise épileptiforme tonico -clonique. 616 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Lorsqu'on percute le tendon rotulien immédiatement après la crise, on constate que le réflexe patellaire est souvent aboli. Cette abolition, que l’on pourrait prendre pour un phénomène d’inhibition, coïncide presque tou- jours avec l'absence des convulsions cloniques. Elle dépend, comme le prouvent les tracés de la pression carotidienne, de l’arrêt momentané du cœur entrainant l’anémie des centres. b) Dans nos expériences sur des chiens et des chats décérébrés, l’excitation du bout central du sciatique a provoqué d’une façon constante, l’inhibition du réflexe patellaire dans la même patte. A la cessation de l’excita- tion, le réflexe a chaque fois reparu d'emblée avec toute son énergie. Quand on prolongeait l'excitation du sciatique l'inhibition s’épuisait. Le réflexe patellaire reparaissait alors progressivement, malgré la persistance de l’excita- tion inhibitrice. Cette inhibition est un phénomène réflexe appartenant exclusivement à la moelle lombaire, car elle persiste après la section transversale de la moelle dor- sale inférieure. c) Dans l’état de rigidité spontanée qui survient souvent après la destruction des hémisphères, on peut, en confir- mation des expériences de Sherrington, inhiber la con- traction tonique du triceps en excitant le sciatique (bout central) de la même patte. Nos expériences nous ont montré que la contraction tonique provoquée par l’as- phyxie ou par l'application du courant alternatif à la moelle allongée, peut être inhibée de la même façon. Cette inhi- bition consiste en un relâchement subit du muscle, que l'on voit s’allonger brusquement. d) L'inhibition d’un muscle peut être suivie, au moment même où cesse l'excitation inhibitrice, d’une contraction par contre-coup, soudaine et énergique (rebound contrac- tion de Sherrington). ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 617 Séance du 17 novembre M. Yung. La sensibilité des Gastéropodes terrestres pour la lumière. — M. Duparc. Sur les gisements de cuivre de la Sysserskaya- Datcha. M. le professeur Emile YuNG, communique les résultats suivants d'expériences relatives à la sensibilité des Gas- téropodes terrestres (Helix pomatia, Arion empiricorum, Limax grisea) pour la lumière. L'observation de ces animaux dans la nature, semble indiquer qu'ils sont leucophobes. Les expériences entre- prises par la méthode de Graber sur des individus jeunes (de 4 à 3 mois) et sur des individus adultes, répétées un grand nombre de fois, démontrent que la lumière diffuse n’exerce, ni par le ciel clair ni par le ciel nuageux, aucune influence sur la direction de leurs mouvements. Exposés à la lumière directe du soleil, ils se dirigent, il est vrai, en majorité du côté de l'ombre ; ce fait est dû, non à l’ac- tion de la lumière mais à celle de la chaleur qui desséche la surface sur laquelle rampent ces animaux. Ceux-ci se portent du côté de la boite protégée contre le soleil, non parce qu'il y règne l’obscurité, mais parce qu'il demeure plus longtemps humide. Le passage subit des Gastéropodes en question, de l'obscurité à une vive lumière n’est accompagné d'aucune réaction appréciable. Ni la lumière directe du soleil, ni celle émanant d’un puissant foyer électrique ne provoque même l’invagination des grands tentacules que l'œil dont ils sont munis paraît désigner cependant comme organes visuels. Si l’on expose dans le champ visuel de l'animal un objet lumineux, celui-ci, ne suscite aucune réaction constante, quelles que soient la distance à laquelle il est placé, ses dimensions et l’intensité de sa lumière. Les obstacles placés sur la route parcourue par .un escargot ou une limace, que cet obstacle réfléchisse ou non de la lumière, ne sont évités qu’à la condition que 618 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE l'animal les ait touchés, ou bien que ces objets répandent de l’odeur ou de la chaleur, on bien encore qu'ils entre- tiennent une agitation de l’air ou du sol. L'amputation des yeux des Gastéropodes terrestres n'entraine aucune modification dans leur genre de vie, notamment dans leur attitude vis-à-vis de la lumière. Ces animaux trouvent leur nourriture et les lieux qu’ils préfè- rent aussi bien après qu'avant l'opération. Conclusion générale : Les escargots et les limaces ne sont dermatoptiques à aucun degré. Leurs yeux, malgré leur structure ne leur sont visuellement d'aucun usage. L. Duparc. Sur les gisements de cuivre de Sysserskaya- Datcha. M. le prof. Duparc résume les observations qu'il a rele- vées sur les gisements de cuivre de la Sysserskaya-Dat- cha au cours d’une visite faite cet été à ces derniers. Tout près de Polewskoïzavod, se trouve tout d’abord le gite de Gumeshensky qui fut exploité il y a déjà plus de 30 ans. Celui-ci consiste en une poche d'argile qui se trouve au contact de roches dioritiques avec des calcaires cristal- Tins et qui suit sensiblement la direction de ce contact. Dans cette argile se trouvaient des rognons et des con- crétions de cuprite et de malachite qu’on allait recher- cher par des puits plus ou moins profonds et qui repré- sentaient le minerai exploité jadis. Les plans des anciens travaux montrent que tandis que les roches éruptives dioritiques forment en quelque sorte une falaise, les cal- caires à partir du contact sont corrodés et étaient re- couverts d'une croûte plus ou moins épaisse de mala- chite. Les nouvelles recherches faites par des sondages sur ce gisement montrent qu'il a complètement le carac- tère d’un gîte de contact. En effet, entre les calcaires et les roches dioritiques (ou mieux granitiques) on trouve des roches à grenat qui sont manifestement le produit de ce contact. Or. sous la poche d'argile, les diorites comme les roches grenatifiées sont plus ou moins imprégnées de pyrite. On peut donc admettre que le gite primaire a été ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 619 représenté par des formations pyriteuses, notamment par des pyrites cuivreuses. Celles-ci ont été dissoutes, le cuivre mis en liberté comme sulfate, les solutions ré- duites et ce cuivre déposé ensuite comme carbonate et oxyde dans l’argile qui elle-même provient de la kaolini- sation des roches granitiques et non pas de la dissolution des calcaires. Ce qui donne du corps à cette hypothèse c'est que parmi les tailings des anciens travaux on trouve des débris de limonite imprégnée de cuivre natif, reste certain d’un chapeau de fer. Actuellement le gisement a été remis en exploitation, mais sous une forme toute nouvelle. Les analyses ont montré que les tailings comme l'argile elle-même sont cuprifères à raison de 0.8-1°/o. Or la moitié de ce cuivre est soluble dans l’acide sulfurique dilué. Tel est le principe d’une métallurgie toute nouvelle qui consiste à laver l'argile à grande eau, à broyer le refus des trommels classeurs en présence d’eau de façon à obtenir une boue fluide et très fine, cette boue est addi- tionnée d’acide sulfurique et le tout est brassé avec des agitateurs électriques. Après le lavage, le liquide vaseux est abandonné au repos, la liqueur claire décantée, puis dirigée dans des cuves où elle entre en contact avec des riblons de fonte qui précipitent le cuivre métallique. Ce cuivre est ensuite détaché de la fonte par un procédé qui ressemble à celui du lavage des alluvions aurifères. Cette métallurgie nécessite une grosse consommation d'acide sulfurique, ce qui a engagé à rechercher des gisements de pyrite. On en a trouvé à 5 kilomètres plus à l’ouest à l'endroit appelé Ziuzelsky. Là les travaux ont mis à jour une longue lentille de pyrite compacte intercalée dans des schistes chloriteux qui proviennent sans doute de diabases écrasés dynamométamorphiques. Dans l’intérieur de cette lentille de pyrite compacte on trouve deux lentilles isolées de pyrite cuivreuses complètement enclavées et circons- crites par la pyrite de fer. La délimitation des deux for- mations est très nette elles sont séparées par une zône de schistes fortement kaolinisés. Ce gisement était recouvert par un chapeau de limonite sous lequel on a trouvé une couche de soufre. 620 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE A quelques mètres plus à l’est et n’effleurant pas à air libre mais enclavées entièrement dans les mêmes schistes, on a retrouvé deux nouvelles lentilles qui sont cette fois de la pyrite cuivreuse tenant de 5 à 22 °/ de cuivre. Les sondages ont démontré que ces différentes lentilles se continuent en profondeur mais il n’est pas possible de sonder verticalement dans ces pyrites, l'ap- pareil étant rapidement hors d'usage par suite de la rapide oxydation des pyrites cuivreuses. La genèse du gisement curieux de Ziuselky parait assez simple. Il est probable qu'à l’origine, les pyrites ont été cuprifères dans toute la masse de la grande lentille de l’ouest comme dans celles qui se trouvent plus à l’est mais que là où l’on trouve de la pyrite de fer simple, le cuivre à simplement été enlevé du gisement par la circu- lation des eaux. Ce qui semble l'indiquer c’est que là où les lentilles sont restées en profondeur et par conséquent protégées par le milieu encaissant, la pyrite franche man- que. Séance du 1° décembre M, A. Brun. Le volcan du Kilauea. — M. Arnold Pictet. Recher ches expérimentales sur l’origine de la couleur bleue chez les Lé- pidoptères. M. Albert BRUN présente les résulats des recherches qu'il a effectuées en 4910 au volcan du Kilauea*. M. Arnold PicteT. — Recherches expérimentales sur l’ori- gine de la couleur bleue chez les Lépidoptères. On admet que les couleurs des ailes des Papillons sont de deux sortes: les unes sont réelles et dues à un pigment qui s’esl déposé, pendant l’histogénèse, dans les écailles en voie de formation. Les autres sont optiques, el la cou- leur qu’elles montrent est due à un phénomène d'in- terférence de la lumière. Gràce aux nombreuses stries longitudinales, en relief, qui ornent la surface des écailles, celles-ci peuvent décomposer les vibrations lumineu- ? Voir ci-dessus, p. 576. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 621 ses et réfléchir les couleurs spectrales. Mais ja constitu- tion striée de l’écaille n’est pas suffisante à elle seule pour produire les magnifiques couleurs châtoyantes des Limenitis. Il faut, pour cela, qu'une sélection soit faite dans l'absorption des rayons lumineux, et cette sélection est acquise par le fait d’écailles à pigments de coloration diverse qui existent au-dessous des écailles optiques. Le champ d'absorption du bleu étant le plus étendu, c’est na- turellement cette couleur qui est le plus souvent sélec- tionnée. Il résulte d’un nombre important de recherches que nous avons entreprises à l’Institnt de Zoologie de l’Uni- versité de Genève, que la division des couleurs des Papil- lons en deux catégories (optiques et pigmentaires) n’est pas juste; en réalité il n'existe, pour les Macrolépidoptères du moins (les Microlépidoptères n'ayant pas encore été étudiés sous ce rapport). qu'une seule catégorie d’écailles : les optiques. Toutes les écailles, sans exception, qu’elles se trouvent sur des ailes colorées ou sur des ailes à reflets métalliques, ont exactement la même structure striée, ont toutes le pouvoir de décomposer les radiations lumineuses et, s'il existe, en grand nombre, des Papillons qui sont mats, avec des couleurs foncées, c’est que leurs écailles sont trop chargées de pigment, en un mot sont trop opaques, pour que le phénomène physique puisse avoir lieu. On se re- présentera la chose en imaginant un prisme ou un miroir barbouillé de couleur; le premier ne décomposerait plus la lumière et le second ne la réfléchirait pas davantage. Nous prouvons ce que nous venons d'avancer, de la manière suivante : 1° Les ailes de tous les Rhopalocères étudiés sous ce rapport (une cinquantaine choisis dans chacun des grou- pes), même de ceux qui sont les plus colorés (Erebia, Sa- tyrus. etc.) et qui ont été débarrassées de leur pigment au moyen de la potasse caustique à chaud, de façon à être rendues absolument transparentes, décomposent les vi- brations lumineuses avec intensité. 2° Nous décolorons la face supérieure d’un Rhopalocère 622 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE (expériences pratiquées surlout avec Vanessa urlicae, V io et V. atalanta) en faisant surnager celui-ci à la surface d’un bain froid de potasse caustique ou d'ammoniaque ; la face inférieure n’est donc pas atteinte par le liquide et reste intacte. Une fois l'individu sorti de son bain et séché. la face supérieure apparait bleue, légèrement rosâtre, avec reflets métalliques. De cette façon, au moyen d’un Papil- lon brun-rouge, nous fabriquons un Papillon bleuâtre à reflets irisés, dans le genre des Morphidae. 30 Examinées au microscope, nous voyons que les écail- les des ailes décolorées n’ont pas été altérées par le trai- tement à la potasse caustique et qu’elles conservent, sans modification, leur structure striée. 4° Nous prouvons encore que c'est bien les stries des écailles qui agissent dans la décomposition des radiations lumineuses, au moyen d'agents chimiques (eau de javelle, acide acétique, acide sulfurique) qui altèrent ou déplacent ces stries. En effet, les ailes qui, après avoir été décolo- rées, sont traitées de cette façon, cessent de décomposer la lumiére. 5° Les ailes d’un certain nombre d'espèces, après leur décoloration. ont été recolorées au moyen de divers pro- cédés (solution alcoolique d’encre de Chine, rosanilin, carmin boracique, hémalun, brun de Bismarck, encres violette et bleue, etc.) ou bien elles ont été trempées dans une solution alcoolique d'acide picrique. Une fois recolo- rées de cette façon, la lumière n’est plus décomposée. 6° Les ailes des Hétérocères, une fois décolorées, se comportent de la même façon que celles des Rhopalocère ; mais les poils dont elles sont recouvertes gênent le phé- nomène physique. Nos recherches se sont portées encore sur plusieurs espèces de Lycènes, dont les mâles, ainsi qu'on le sait, sont bleus, tandis que les femelles sont brunes. Plusieurs auteurs, dont Krukenberg, ont admis que la couleur des mâles est optique. Les résultats de nos recherches mon- trent, au contraire, qu’elle est due réellement à un pigment bleu que nous n’avons pu extraire dans sa couleur natu- relle, vu sa faible quantité dans les écailles. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 623 Nous prouvons cependant l'existence de ce pigment de la facon suivante : 1° En décolorant les ailes au moyen de la potasse. 2 Par l'examen microscopique des écailles de plusieurs espèces de Lycènes. Leurs écailles sont absolument sem- blables, tandis que leur bleu est d’une teinte qui varie beaucoup d’une espèce à l’autre. Si leur couleur était due au phénomène physique, les bleus des diverses espèces de Lycènes seraient identiques. 3. En plongeant les ailes dans un bain de peroxyde d'hydrogène, la couleur bleue est altérée et passe succes- sivement par les teintes: violette, mauve, jaune, et fina- lement blanche, ce qui nous permet d'admettre qu'il y a réellement un pigment qui se décompose sous l'influence de cet agent chimique. 3. Des ailes bleues exposées à la lumière du soleil changent de couleur. Le pigment bleu est répandu, dans les écailles, en très petite quantité, ce qui permet une certaine interférence des rayons lumineux. On s’en rend compte par l'examen d'ailes incomplètement décolorées ; celles-ci sont d’un autre bleu que les ailes normales. Nous voyons par là que la couleur bleue des Lycènes mâles est due à une combinaison d’un pigment bleu peu abondant et du phénomène optique. Séance du 15 décembre R. Chodat. Sur quelques fossiles de l’ère paléozoïque. Sur l'origine des spermaphyles. — Arnold Pictet. La couleur blanche des papil- lons. — Ph.-A. Guye et N. Boubnoff, Recherches sur la stabilité du chlorure de nitrosyle aux basses températures. M. le prof. CHopar, communique quelques observations nouvelles faites sur des fossiles de l'ère paléozoïque. La première concerne le Lemidostrobus Browmii Schim- per. Ce cône d'un Lepidodendron inconnu à été étudié par Bower qui a décrit sa structure anatomique et qui à 624 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE signalé plus particulièrement la présence d’un bois pri- maire en anneau entourant une moelle, une écorce interne traversée par des traces foliaires et une écorce moyenne lacuneuse à trabécules; on retrouve ces trabécules autour des traces foliaires qui traversent l'écorce externe incom- plètement conservée dans l'échantillon à sa disposition. Cette espèce est dépourvue d’épaississement ligneux secondaire. Il a signalé les analogies qui existent entre l'écorce lacuneuse à trabécules et le tissu lacuneux qui entoure parfois les stèles des Selaginella. M. Zeiller en 1909 a fait connaître la ligule de ce Lepidostrobus et à étudié la nature des écailles sporifères, dans les tissus sclérifiés desquelles il à trouvé de singulières cellules sclérifiées à boutons d'épaississement centripêtes. Nous avons réussi à identifier un tronc dont la collection de fossiles de l’Institut de botanique de l’Université de Genève possède une excellente section. Cette préparation faite par M. Lomax provient probablement d'un fossile français (N° 144). Nous attribuons ce tronc au Lepidoden- dron qui devait porter les cônes connus maintenant sous le nom de Lepidostrobus Brownii ; nous l’appellerons donc Lepidodendron Brownii (Schmr.) Chod. Le diamètre sans l'écorce externe atteint 32 mm. L'écorce externe incom- plètement conservée devait avoir au moins 10-12 mm. Les raisons pour lesquelles nous rapportons ce tronc au Lepidodendron Brownii sont les suivantes : l'anneau ligneux qui est du type L. Harcourtit atteint 8 mm. de diamètre ; il rappelle en plus grand l’anneau du Lepidos- trobus Brownii; les pointements trachéens sont moins proéminents que dans le L. Harcourtii ; on ne voit pas de traces foliaires dans les vallécules qui paraissent avoir contenu un tissu mou disparu. Une écorce interne à petits éléments contient de minuscules traces foliaires. L'écorce moyenne très épaisse un peu lacunense vers l'extérieur se rattache à l'écorce interne par des trabécules filamen- teuses comme celles décrites autour des traces foliaires du Lepidostrobus Brownii. Quant aux cellules de l'écorce moyenne médiane et externe elles ont l'apparence de cel- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 625 les du Lepidodendron fuliginosum (Lepidophloios). Enfin l'écorce externe est en majeure partie formée par lés cellules scléreuses à boutons d’épaississement décrits par M. Zeiller. Cette structure qui n'a pas été signalée autre part, complète la ressemblance entre le tronc étudié par nous et le cône nommé Lepidostrobus Browuii. M. Chodat expose ensuite les recherches qu'il a entre- prises en vue d’élucider la question si débattne et si diffi- cile de l’origine des spermaphytes. Dans une revue cri- tique 1l avait montré que Lyginopteris est une fougère et et non une Cycadofilicinée comme Medullosa (v. Arch. sc. phys. et nat. 1908 p. 279 et 394) IL a continué ses recher- ches et a toujours trouvé même dans la feuille de Lyginop- teris un faisceau à protoxylème endarque et à métaxylème tout d’abord tangentiel puis se fermant en boucle. Il avait conclu de ceci que cette structure du faisceau des Lyg. est l'inverse de ce qui s’observe chez les Cycadacées. Depuis lors, il a étendu ses recherches aux Cycadacées suivantes qui lui 6nt été fournies par le Jardin botanique de Lisbonne : Cycas circinalis, Cycas revoluta, Cycas Munbyana, Encephalartos hispida, E. Hildebrandiii, E. Villosus., E. Lehmanni, Ceratozamia sp., Stangeria paradoxa. Il à pu se convaincre que lorsque vers la base du pétiole, au moment d'entrer dans le tronc, le faisceau ligneux se ferme en anneau comme cela avait déjà été décrit pour le pédoncule de Stangeria, le protoxylème est toujours exarque et par conséquent le faisceau annulaire orienté inversement de ce qu’il est dans le Lyginopteris. Le faisceau dit mésarque de Lyginopteris est au con- traire très semblable à ceux des Gleicheniacées (Fougè- res) des Osmondacées (Fougères) et surtout des Zygopté- ridées où le protoxylème est toujours vers le bord du faisceau ligneux, mais interne comme chez les Lyqinop- teris, Sans vouloir faire dériver directement les Zyginop- teris des Zygoptéridées (avec lesquelles ils ont pour le reste peu d'affinités), il y a cependant un grand intérêt à faire remarquer cette analogie de structure fasciculaire qui se maintient à tous les niveaux du végétal. ARCHIVES, t. XXX. — Décembre 1910. 43 626 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Plus encore M. Chodat a découvert dans un fossile éti- queté Stauopteris Burntislandica et qui correspond en effet au St. Burntisl. P. Bertrand, de singulières émer- gences pédicellées terminées par une glande et remplies de cellules arrondies (Benzonites), lesquelles rappellent si fortement les émergences du Rhachiopteris aspera (Ly- ginopteris) qu’on ne peut s'empêcher de les comparer et d’insister sur leur importance pour l'établissement d’affi- nités entre ces deux groupes de Fougères fossiles. M. Arnold Picrer. La couleur blanche des Papillons. — Nous avons vu dans la précédente note (p. 620) que toutes les écailles des Papillons, grâce à leur structure striée. décomposent les radiations lumineuses ; ce phénomène est surtout apparent sur les écailles détachées de l’aile et, s'il ne se montre pas toujours sur les ailes entières, cela provient : 4° de la superposition des écailles les unes sur lès autres, comme les tuiles sur un toit ; 2° du fait que la face inférieure de l'aile forme un écran qui la rend opaque et 3° surtout parce que les écailles sont souvent abondamment chargées de pigment, ce qui les rend, elles aussi, opaques. La décomposition des radiations lumineuses croit, en effet, en raison inverse de la quantité de pigment contenue dans les écailles. La couleur blanche des Pierides a été étudiée par E. Haase‘, qui l'attribue uniquement à un phénomène d'optique, et par F.-G. Hopkins ? qui la tient pour un pigment réel, dérivé de l'acide urique. Nos recherches montrent que l'existence de ce pigment n’est pas douteuse et qu'on peut l’extraire facilement au moyen de la potasse caustique. Mais il est déposé en assez petite quantité dans les écailles (celles-ci, en effet, détachées de l’aile et exa- minées au microscope, sont presque transparentes), en 1 E. Haase. Duftapparate Indo-Australischer Schmetterlinge, Corresp. Blatt. Ent. Ver. Iris, Dresden, 1886, n. 92-107. ? F.-G. Hopkins. The pigment of the Pieridae : a contribution of the study of excretory substances which function in ornament. The Entomologist 1895, p. 1. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 627 sorte qu'on peut se demander comment il peut donner à l'aile la coloration réellement blanche des Pierides, Ce pigment blanc est surtout amassé à l'extrémité dis- tale de l’écaille ; au microscope et à la lumière transmise par le miroir, c’est-à-dire éclairant l'écaille par dessous, celle-ci apparait grise ; cette teinte provient de ce que le pigment arrête la lumière transmise par le miroir et que la face qui est seule visible au travers de l'objectif n’est pas éclairée. Mais, si on fait arriver la lumière directe- ment sur la face visible, l’écaille se montre légèrement blanche, surtout à son extrémité distale qui contient plus de pigment. Toute l’écaille décompose les radiations lumineuses ; cependant, si l’on superpose deux écailles, la figure ainsi produite est d’un blanc plus intense, par le fait que la quantité de pigment est, ainsi, plus épaisse et l’écaille de dessus cesse de reproduire les couleurs spectrales. Nous voyons par là que la conformation de l'aile, dont chaque face possède une couche d'écailles, et l’arrrangement des écailles qui chevauchent les unes sur les autres, contribuent à épaissir la couche de pigment et lui donnent plus de valeur. Les écailles ne possèdent pas toutes la même quantité de pigment et il s’en trouve même qui sont vides. Or, parmi celles-ci, nous en avons trouvé quelques-unes qui, loin de décomposer les diverses radiations lumineuses, étaient réellement blanches. D'où cela peut-il provenir ? Un examen plus attentif nous renseigna sur l'origine de ce phénomène. Les écailles en question, au lieu d'avoir leur surface plane, comme c’est le cas général, sont bom- bées, de telle sorte que leurs stries sont disposées, par rapport à la direction de la lumière, selon un autre angle que les stries disposées sur une surface plane ; c’est sans doute à cette disposition particulière qu'est due la pro- duction de cette couleur blanche. En effet, au lieu de décomposer les radiations lumineuses, ces écailles les absorbent toutes et reproduisent de cette façon, avec une faible irisation, la lumière blanche. Cependant ce phénomène, vu le petit nombre d’écailles * 628 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE qui le présentent, ne joue pas un grand rôle dans la pro- duction de la couleur blanche des Pierides. où elle est due surtout à l'existence d’un pigment blanc. Mais il joue un rôle très conséquent dans la production de l’albinisme partiel, et surtout de l’albinisme expérimental. Il arrive souvent, dans les expériences, et principale- ment dans celles qui ont pour but de faire agir une tem- pérature anormale sur les chrysalides, que certains des- sins noirs ou bruns des Papillons provenant de ces expériences, deviennent grisâtres. Nous avons obtenu, sous l'influence de la température élevée, des aberrations de Melitaea cinxia, de Vanessa wrticae et de Selenia tetralu- naria de cette nature ; on en rencontre parfois à l’état naturel. En détachant les écailles des parties grisâtres de ces individus, et en les examinant au microscope, nous en avons trouvé qui sont restées de leur couleur habituelle, d’autres qui ont perdu une partie de leur pigment et qui se montrent grisätres. Mais, nous en avons trouvé aussi une bonne quantité qui se sont vidées et qui ont modifié leur forme de facon à devenir bombées, à la manière de celles que nous avons trouvées chez les Pierides. Or, en ‘examinant les ailes intactes, nous avons constaté que toutes les écailles devenues bombées apparaissent comme blanches, ne décomposant en aucune façon les vibrations lumineuses, mais les absorbant toutes, de manière à reproduire la lumière blanche. Ces dessins noirs sont donc parsemés d'éléments blancs et ce sont ces éléments qui contribuent à les faire paraitre gris. M. Ph.-A. GuyEe communique, au nom de M. N. Boubnoff et au sien. les résultats de recherches sur la stabilité du chlorure de nitrosyle aux basses températures ; ces recher- ches avaient été entreprises en vue de contrôler le poids atomique du chlore par synthèse de ce chlorure NOCI à partir du chlore et de l’oxyde azotique d’après la réaction de Gay-Lussac. Ces expériences ont montré que le chlo- rure de nitrosyle formé par réaction des deux gaz NO et CI en présence d’un excès de chlore (à —80°) ou d'un ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 629 excès d'oxyde NO (à —150°) contient toujours un certain excès de chlore qu’on ne peut éliminer par distillation fractionnée qu’en laissant perdre des produits chlorés. On a été ainsi conduit à renoncer à utiliser cetle réaction pour contrôler le poids atomique du chlore. Par contre, on a jugé utile de rechercher si le chlorure de nitrosyle forme à basse température un produit d’'ad- dition avec le chlore ; on ne pouvait guère employer dans ce but que l’analyse thermique fondée sur la détermina- tion de la courbe de congélation des mélanges binaires formés entre NOCI et CI, ; la mise en œuvre de cette méthode avec deux gaz qui attaquent le mercure, et même le platine, présentent d'assez grandes difficultés et a nécessité une technique très spéciale qui est décrite. On a constaté ainsi l'existence probable d'une combinaison répondant vraisemblablement à la composition NOCI.CI,, déjà très fortement dissociée à —107°, et qui n'est déjà plus stable au-dessus de cette température. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 4 mai 1910 Wilkzeck. Gentiana acaulis. — Th. Bieler-Chatelan. Rôle de la silice dans la végétation. M. WiLczek a étudié les espèces rentrant dans le groupe du Gentiana acaulis. Son travail paraîtra dans le Bulletin. Th. BIÉLER-CHATELAN. Rôle de la silice dans la végétation. — Le fait bien connu que les plantes terrestres contien- nent pour ainsi dire toutes de la silice, quelques-unes mêmes (graminées, prêles) en très forte proportion, laisse supposer que ce corps n’est pas sans jouer dans la végé- tation un certain rôle, qu'on cherche depuis longtemps à déterminer. D'une part on lui a attribué un rôle purement utihtarre (protection contre la dent des animaux, ou contre les atta- ques de certains champignons), d'autre part un rôle phy- siologique. Ainsi Haselhoff aurait reconnu que la silice est indispensable à la fructification de l’avoine. En revanche, Jodin aurait réussi à élever quatre générations successives de maïs en excluant la silice de son alimentation. On a longtemps cru que c’est la silice qui donne aux chaumes de céréales une rigidité suffisante pour résister à la verse, mais Isidore Pierre a démontré par l'analyse l’inanité de cette théorie. La résistance à la verse dépend avant tout d'une lignification suffisante des tissus, favorisée entre autres par l'acide phosphorique. SOCIÉTE VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES. 631 Ces faits, plus ou moins contradictoires, montreraient donc que la silice est loin de jouer. dans tous les cas, un rôle proportionné à sa fréquence et à son abondance dans les plantes. Néanmoins, en ce qui concerne la vigne, on a avancé récemment que la silice pourrait influencer favo- rablement la qualité des vins. M. Oberlin, le viticulteur alsacien bien connu, dit avoir observé ! que les vignes plantées en sols siliceux (de gra- nites, de grès, de schistes, etc.) produisent un moût plus sucré que les vignes venant sur des terres calcaires, mar- neuses ou glaiseuses et qu’elles donnent des vins remar- quables par leur douceur et leur finesse. Il cite, par exemple, ce fait caractéristique : le plant rouge de Gamay. qui, dans les terres calcaires de la Bourgogne, ne produit que des vins ordinaires, est capable, au contraire, de donner des vins très fins sur les sols granitiques ou chis- teux du Beaujolais. A l’Institut viticole de Colmar, deux clos voisins, l’un sur terre marneuse. l’autre sur terre sableuse, à égalité complète de climat, ont fourni égale- ment des exemples frappants du même fait. En terre sableuse, tous les divers cépages ont produit un moût plus sucré. Le Gamay, notamment, a donné un moût sondant 19° Oechsle de plus que celui provenant de la terre mar- neuse, et un vin plus franc de goût. M. Oberlin conclut de ces faits que les terres sableuses. granitiques, schisteuses, en un mot les terres siliceuses, doivent contenir un élément capable de donner aux vins une finesse particulière et il pense que c’est notamment la silice qui joue ce rôle remarquable. Pour vérifier cette. hypothèse, M. Oberlin à fait des expériences de fumure avec des matières riches en silice soluble, soit avec le silicate de soude et le silicate de potasse (martelline). Il prétend avoir observé neltement une augmentation du taux de sucre sur les parcelles ainsi traitées. 1 Revue de viticulture 1907. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE E. ABDERHALDEN. FORTSCHRITTE DER NATURWISSENSCHAFT- LICHEN FORSCHUNG, 1 vol. grand in-8° de 306 p. avec 47 fig. dans le texte. Urban et Schwarzenberg, Berlin et Vienne 4910. Nous recevons le premier volume d’une nouvelle publi- cation entreprise par M. le prof. Abderhalden de Berlin, qui n’a rien d’un périodique, mais parait à intervalles irréguliers, en forts volumes contenant une collection de monographies sur les sujets les plus divers, une série de chapitres nouveaux de la science, arrivés à un degré suf- fisant d'achèvement et présentés par des hommes particu- lièrement compétents dans chacun des sujets qu'ils trai- tent. Cette publication n’a pas seulement pour but d'instruire le lecteur, mais bien plutôt de pousser les chercheurs dans des voies tout nouvellement ouvertes à la science. A ce titre là elle rencontrera certainement la faveur à laquelle elle à droit. Pour donner une idée du plan poursuivi par son auteur, nous exposerons ici le contenu de ce premier volume dans lequel nous trouvons en particulier une savante contri- bution de notre collaborateur M. Bach. — A. Miéthe. La photographie en couleur. — H. Brunschwig. Les explosifs d'emploi sûr dans les mines. — Bach. La combustion lente et les ferments oxydants. — Niethammer. Nouvelles méthodes pour les mesures de la pesanteur et leurs résul- tats. — A. Korn. Transmission des images par la télégra- phie. — P. Guthneck. Nouvelles méthodes pour l'étude du soleil. — W. Palladin. Particularités du travail de la fermentation dans les plantes vivantes et tuées. — C. En- gler. Formation de l'huile minérale. * BULLETIN SCIENTIFIQUE. 633 CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse. J. MILOBEDZKA, ST. VON KOSTANECKI et V. LAMPE. CONTRI- BUTION A LA CONNAISSANCE DE LA CURCUMINE. (Ber. d. deutsch. chem. Ges., t. 43, p. 2163-2170. Berne, Labora- toire de l’Université). Dans ce mémoire, les auteurs étudient la constitution de la curcumine, soit en cherchant à la reproduire ou à en obtenir des dérivés, soit en examinant quelques-uns de ses produits de décomposition. Ils établissent que la cur- cumine renferme très probablement comme chromophore le groupement atomique CO.C — C, étant donné sa ressem- blance avec les chalkones. A la suite de leurs recherches et de considérations très intéressantes sur des nouvelles classes de colorants subs- tantifs dont l’une serait formée de représentants dépour- vus d'azote et l'autre de représentants azotés, qui renfer- meraient comme chromophores les groupementsCO,C—C, CO.C = C, C— N ou N — N considérations dans le détail desquelles nous ne pouvons pas entrer, ils arrivent à sup- poser que la formule suivante : OCH* CO—CH=C#— "ou CH: = co—cu=cn- Jon OCH° rendrait bien compte des propriétes tinctoriales de la cur- cumine, qui est, comme on le sait, tout à la fois un colorant substantif et un colorant se fixant sur divers mordants. Cette formule qui demande à être vérifiée par la syn- thèse, ce que les auteurs se proposent de tenter, confirme- rait la formule moins développée, CH'0*(0H),(OCHS), indiquée autrefois par Ciamician et Silber”, ainsi que le résultats des recherches de ces savants. ! Bull. Soc. Chim. Paris, 3° série, t. 18, p. 1022 (1897). 634 BULLETIN SCIENTIFIQUE. MÉTÉOROLOGIE D' Julius HANN : HANDBUCH DER KLIMATOLOGIE. 3. Auflage, Band IL. : Klimatographie, 1° Teil, Klima der Tropen- zone. 426 pages avec 7 figures. Stuttgart, Engelhorn, 1910 ?. Le premier volame de la 3"° édition de la Climatologie classique de M. le professeur Hann a paru en 1908 et a été annoncé ici même ?. Il correspond à la climatologie géné- rale de notre terre. Nous avons le plaisir de signaler. un peu tardivement, l'apparition du second volume, consacré à la climatologie spéciale de la zone tropicale, Ici les treize années écoulées depuis la publication du second volume de la deuxième édition ont apporté encore plus de matériaux nouveaux. Ce volume portant sur le climat de la zone tropicale contient donc beaucoup plus que le précédent ; et quoique le format de l’ouvrage soit sensiblement plus grand, le nombre des pages a été aussi aussi augmenté de 384 à 426. Quant au contenu, il a été scrupuleusement travaillé par le plus expérimenté et le plus documenté des climato- logistes vivants, M.le professeur Hann. Malheureusement, comme il le déplore lui-même, le tableau du climat tropical ne porte guère que sur les deux éléments les plus impor- tants : la température et les quantités d'eau de pluie. Cepen- dant M. Hann a cherché à compléter ces données, là où c'était possible, par des indications sur la fréquence de la pluie (nombre de jours de pluie) et sur la nébulosité. Tel qu’il est, ce volume est le bienvenu pour les météo- rologistes de tous pays et ils ne peuvent que former le vœu que le troisième volume, consacré aux zones tempé- rées el froides, vienne bientôt compléter le monument grandiose que, pour la troisième fois, M. le professeur Julius Hann, élève à la climatologie terrestre. R. G. ! Cette publication fait partie de la « Bibliothek geographischer Handbücher» fondée par F. Ratzel et publiée en 2e série par M. le prof. D'.A Penck. * Arch. 1908, XX VI, p. 562. BULLETIN SCIENTIFIQUE. 639 Richard ASSMANN. DIE WINDE IN DEUTSCHLAND. In-4°, 61 pages, 13 pl. et une carte. Braunschweig, Vieweg et fils, 1910. Cette publication faite par M. Assmann, à Lindenberg, sur la demande de la « Motorluftschiff-Studiengesell- schaft» de Berlin est tout à ‘fait de saison à notre époque de navigation aérienne. Son but est avant tout pratique : il consiste à déterminer combien de fois un dirigeable peut exécuter des sorties au-dessus de l'empire d’Alle- magne. A cet effet il contient des études basées sur les données de 49 slations de l'empire, correspondant à environ 21 années d'observations par station (1020 années en tout). Ces études portent sur la vitesse du vent, sa direction, la vitesse dans les différentes directions ; puis sur ces mêmes éléments rapportés aux courants supérieurs de l'atmosphère. Les conclusions contenues dans les pages #3 à 48 ne sont naturellement pas définitives, mais elles sont cependant très intéressantes. Elles prouvent que les courants venant de l’ouest prédominent fortement sur ceux des autres directions et augmentent proportionnellement, non seule- ment en intensité, mais aussi en fréquence, à mesure qu'on s'éloigne du sol. Les 13 planches de roses des vents qui suivent sont aussi très utiles à étudier au point de vue de l’aérostation en Allemagne. J. MAURER, Rob. BILLWILLER JUN. UND CL, HESS, DAS KLIMA DER SCHWEIZ AUF GRUNDLAGE DER 37 JAHRIGEN BEOBACH- TUNGSPERIODE 1864-1900, Mémoire couronné publié par la Fondation Schnyder von Wartensee avec l'appui de l'Institut central météorologique suisse. Vol. If. Libr. Huber et Cie, Frauenfeld, 14910. Les Archives ont annoncé la publication du premier volume de cette œuvre importante au printemps de cette année !. Mais il sera utile de signaler l'apparition du 636 BULLETIN SCIENTIFIQUE. second volume qui vient achever le travail, en fournis- sant un précieux complément en chiffres. Non pas qu'il n’y eût pas de chiffres dans le volume précédent, il y en avait déjà passablement et admirable- ment choisis pour faire valoir le texte et l’illustrer. Mais dans ce volume-ci, il n’y a que des chiffres et il ne saurait être question d’en recommander la lecture, tandis qu'il y avait un réel intérêt à lire les divers chapitres du premier. Ces 217 pages de tableaux de chiffres n’en présentent pas moins une grande utilité pour tous ceux qui Soc- cupent de questions pour lesquelles la climatologie de telle ou telle portion de notre pays joue un rôle important. Ces tableaux de chiffres se rapportent d’abord aux prin- cipales stations météorologiques suisses et donnent : 4° les moyennes mensuelles et annuelles des températures, de 1864 à 4910 pour 32 d’entre elles; 2° les températures extrêmes des mêmes périodes pour 17 stations ; 3° pour Genève, S'-Bernard, Zurich et Lugano, les écarts des températures mensuelles et annuelles avec les moyennes ; 4° pour Zurich et le Säntis la marche diurne de la tempé- rature ; 5° les moyennes mensuelles et annuelles de la nébulosité pour 17 stations ; 6° les sommes mensuelles et annuelles des chutes d’eau pour 28 stations ; 7° ces mêmes chutes d’eau en °/, des moyennes de 37 ans, pour Zurich, Genève et Lugano ; 8° les nombres de jours de pluie et de neige pour 17 stations. Suivent enfin les tableaux climatologiques pour 95 sta- tions de la Suisse, donnant les valeurs moyennes, pour la période de 37 ans, de la température, de l'humidité rela- tive, de la nébulosité, des précipitations avec le nombre de jours de pluie, de neige, d’orages, de brouillard et l'indi- cation des extrêmes, enfin le vent. Ce volume achève donc dignement l’œuvre à laquelle les auteurs ont consacré une partie de leur activité pen- dant de longues années. 1 1910. T. XXIV, p. 353. ————— LISTE BIBLIOGRAPHIQUE des Travaux de Chimie faits en Suisse 1910 Juillet 1032. ABELIN (J.) und KosranECKkt1 (St. v.). Zur Kenntnis der Cumarongruppe. Bern. Univ.-Lab. — Berichte 43. 2157. 969 bis. ACKERMANN (Ed.). A propos du résidu sec du lait et du calculateur automatique du Dr Ackermann, Genève. — J. suisse de chimie 48. 422. 1033. Amann (J). Etudes ultramicroscopiques. Lausanne. — dJ. suisse de chimie 48. 442, 460. 1034. Arraus (M.). Elemente der physiologischen Chemie. Deutsch von J. Starke. 3. 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Zürich (Prof. Werner). WiLisTÆTTER (Richard) und Magima (Riko). Zur Kenntnis der Oxydation von Anilin. Zürich. — Berichte 43. 2588. ZcLer (J.-Henri). La vérité absolue et les vérités relatives. (Genève) Winterthur. 645 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE-GEN LVE DE NOVEMBRE 1910 Le 1, pluie dans la nuit et depuis 1 h. du soir ; fort vent dans la journée. 2, pluie dans la nuit: à 7 h. du matin à 7 h. du soir; fort vent le matin. 3, pluie dans la nuit; à 7 h. et 2 9 h. du soir; très fort vent dans la soirée, 4, fort vent le matin et quelques petites chutes de pluie. 5, pluie depuis 1 h. du soir. 6, pluie dans la nuit et à 6 h. du soir; neige sur les montagnes environnantes. 7, pluie dans la nuit et depuis 4 h. du soir: fort vent pendant la journée. 8, pluie à 7 h. du matin et à ji h. du soir: fort vent pendant toute la journée. 9, fort vent le matin: pluie à 3 h. et à 9 h. du soir. 10, pluie dans la nuit: neige sur.les montagnes environnantes. 11, gelée blanche le matin ; neige et pluie dans l'après-midi. 12, gelée blanche le matin. 13, forte gelée blanche le matin. 14, pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin, à 7 h. et à 10 h. du soir. 16, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. 17, pluie dans la nuit: forte gelée blanche le matin ; neige à 4h. et pluie depuis 9 h. du soir; hauteur de la neige 6 cm. 18, pluie dans la nuit: neige à 10 h. du matin et dans l'après-midi. 19, neise dans la nuit et à 7 h. du matin: hauteur de la neige 12 cm. 20, neige dans la nuit: hauteur L em. 21, neige dans la nuit, hauteur 3 cm. les 22 et 23, gelée blanche le matin. le 24, neise dans la nuit, hauteur 1 cm. 25, pluie la nuit et jusqu'à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir. 26, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. 27, gelée blanche le matin: pluie depuis 3 h. du soir. 28, pluie dans Ja nuit, à 7 h. du matin et à 1 h. du soir. 80, pluie dans la nuit; brouillard le matin. Hauteur totale de 1n neige 23 cem., tombés en 5 jours. ARCHIVES, &. XXX. — Décembre 1910. 4 = DECO etes Ca OT | OI | OT | OI CMEINE 020 CHAITTER ET EC £ re) OTNIBO TEE DROIT (AE EE) A DTA Are NE RU -| RTS G CE AUOT IT aan OT | OT | OT | OT 9 c'el [99 CON ALI RE Son IS EU AC Cr SO D OR L'€ G 0 | e To 2 CO core DS RE AU è 1 El ES 0 PORN g 6°6 al 670 CLP 006 0 UT £ 0‘ |za 82 |L:6- 6 =| 01 9 EL PIS SR POTÉ ACTE AS er el" 6 HE ROIS A0 I del 0er 8" PE RO OT à CON EST HN PERS OI HAE CCE Ne DO NS SAT EEE RU ETS &'s LE AD A ê L DCS 6 NM MOT | "OT CAR. 1e F'G ANUS EE ADI 6 6"OLIC'F (Sel) RTS EN ar 08 LES OO OT NOT 8 SES x O1 | OT | OT | OI NE A Bt} Où 61 ES on | esc | QT || Or | 01 | 6 LOU ES THON HO ce EC EN 9 |0‘or Do’ O1 | 6° | 01 | 6 COR EN) 4 CON EE ES On FES Le SC el SRE OL | O1 | OT | OT | MLUTAUTI ‘4 | ' sauna 18 44 : FRA ae uote Al quels 2. 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Pression némosphérique : Lhome atmosphérique de 700"" - Genève À In 4 Omwm.02. — Ceite correction n'est pas appliquée dans RUE TO On MOINE 14n° 8° 4h.s. 7h: 8 TONNES Moyennes frédec.,48-91: A9:16 © A9 "20:06 7 2):08 = 4972" 19-96 AJ91 19.65 20002203 122.01 72259 : "29-3971 22700 221 D 2229 222227 22.59 D 0250 020.281 29-02. 2640-2990 20 10 29-2720 : 5 47 Mois 2236 2235 2263 23.20 2267 2236 2250 9248 22.57 Fempérnture. tre déc. + 7.36 + 7.42 ++ 7.37 + 9.42 + 9.4 + 847 + 7.51 +- 6.98 + 7.95 Rene 2.53 1.80 1.43 3-24 ).00 1.29 J.27 3.28 3.18 3e 1.69 Arai 0.75 2.65 VI] L.27 9 19 2.47 2.97 Mois + 3.86 + 3.42% + 3148 + 509 + 6.53 + 5.68 + 4.62 + 424 + 457 Fraction de saturation en °/, l décade 78 80 73 66 6% 66 77 79 73 2e » 80 54 87 17 62 71 80 80 78 3° » 88 92 93 85 77 5Ù 86 90 80 Mois 82 85 84 76 68 72 s1 83 19 Dans ce mois l’air a été caline 206 1o1s sur 1000. ( Î ane L 0.06 se l'apport S ts a . e rapport de re 119 Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7, 1%, 9) Pression atmosphérique... .... 22.59 NÉDINOSILÉ PNR CE ER EEE tte) LÉ DEP AC 3 Température © _ Es JIHIERXS + 4.67 \ 4 Fraction de saturation éléments météorologiques, d’après Plantamour : Press. atmosphér.. (1836-1875) Nébulosité.,. (id. Jempérature moyenne .., Fraction de saturat. (1849-1875). (1847-1875). Hauteur de pluie.. (1826-1875). Nombre de jours de pluie. (id.). ) 25.85 15 74.0 11 +4,55 83/0 649 Observations météorologiques faites dans le canton de Genêve Resultats des observations pluviometriques Slalion CELIG NY COLLEX | CHAMBENY | CHATELAINE MATIG\Y ATHENAZ | COMPRSIERRKS Hauteur d'eau am. | 930.2 | 235.5 | 209.6 | 202.3 | 256.5 | 236.6 | 175.0 | I | VEXIUKR | OBSKIVATOIRE | Station | | cooëxY | pupiixéx | Ju UUKRMA NCH | | | | | | | | Il | Hauteur d'eau | | | 186.6 | eu mn, | 187 9 182 5 | 163.8 | 172.0 | 202.5 Insolation à Jussx : 5329 en novembre. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAN D.-SALNT-B ER NA-R D PEHNDAN'! LK MOIS DE NOVEMBRE 1910 Du 1er au 19, neige tous les jours. les 21, 24, 25, 26:27: 29'et 30; nelce. les 3.29, 6:10, 11, 12, 15, 16, 18'et 19, ‘très violente. bise. SR OL 13 14 191727 20/et 30 vent violent. & ANS TOM \\S ; 19 (001 NS ITREAS : F0 ONENMEON Ne il Ca m0 NN Pre =) A =, = A + +++ 16€ lurere 8 L | |9% los | | | | log = lig'ec llac-ec IGF'8G l6I 8 Em N SE 0 9 lo Q ot Î1 "MNSen OUT IT MSI S' F9 | 9ke0 : & F9 | S& IT O°F EN OTA ET El MEAIS A SO ER ES SCA LE eV] Le F | 0°r PO Re OT MOTANT NU CANTONS EU | g°z - O'T9 98 | (re | SI QT OT "OL MOT" \T ANS ANS TRANS RE Paz CNE ce | 02 INOET Gp 0107 LRO) SIC HN CE NN | AAA" TD | g'F9 re | mi Le DU LEE dE à AND AN)TEIN IE" OT - L'09 ta NES UN l NC a nl ee ANT MANTS MINT 2 R'z - | 6°64 ce | Sn Ali CE PAPE ME 1e CIE ENG UNIS SIN E Gui a°8c MRo7L è | He 0e G BOT OM AGIT PE UNIT CAN NN HN e p'T - c°09 | &19 [0e GI | 9'°6 OT OT, 01%) ITS me HNI ONE TN 2 TRI Le (ONE 7410 M2000NRTUPCAINET FI | 06 Oe (LOT | OT | (O1 [FO ‘ANIC, Ne ANG ax|s: 050% FSC | L'eg 7:20 D SI ge : T'08 L ot | ot Mo de -msle “Msz :Kelr ann °C - Ge MorolNe L L | g'9 DIEU I EOTE MR SEMAINES, DTA TN | T AS TININTE RG 6 - SMIC NOTE CE) OT G | 0'g OPA ROTA POTMMOUNS A ANIE, "NUIT CON 2 MSIE L'&1 - 0°6F | 9 GF | CT | OL | 1'6 LOC EC CROTEAMNOI IT MSIT "ASZM'MNSIrerMSl EC: 00 0 9 ge | 0'9c | FI F 0°€ ê Bel CRT AR OT ASIE NT ANG ITS NN O0 Et A) c'29 | O0 F9 | ET | FA c'0 SO POS NOR ANNE PANNE SUN CS SENS NN IT TO OEM GT NO EOMNTEES | ël | (QE 0°SE 6 (BOTS | OT ER AIR ANIS ‘ANS L'ANSIE = 'ANTE 29 PONT CNE TRCON SEC CA IA RAF 06 L ENOT CTI A MANIO MC NO TN) C ANT 6 "29 1 = | 8209, À &:29 | 9"68 ( OT CA 4 OT | 0 CR NSIE MNSEGEE ANS | TRANS TC 10 MINT ESO (0 T9 | 9g'ga 6 ol 8 ET 8 1 OM AOTI QMSIT l'ANS MSC ANSIS"29 ‘0 + | L'ga | eco | 0 e | € (Ra OT |POT | OT 201 PO ‘MSI ‘MSF ‘MSIT "ANT 9'6C ENCRES QUE SCC AIT La 8 0°8 2 DIN ROIS UNIS NC TAN SE ANT eut NNerccmPCccA Re 9 | 0€ 1'98 ( OT. 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CAR DELA A Rad SEL 3 4 lre décade — 5.81 — 4.77 — 6:11 — H-09 rot 2e » — 10.56 =" 0"p1 — 10.4 0780 — 10.00 3e » — 7.17 — 5-89 — 7.923 10:10 — 6.88 Mois — 7.85 — 6.42 —-.17:92 —.. 7.40 —.1 7:93 Dans ce mois l'air a été calme 1{ fois sur 1000. , NE 125 l'és rapport des vents — =" |pe e rapport des ven . 79 ) Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Martigny-Ville | Orsières | Bourg-St-Pierre St-Bernard | a | | | | | Eau en millimètres...., | 230.0 | 147.6 | 134.3 349.7 | Neige en centimètres... ss 55 | Un) | 82 | 291 BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME TRENTIÈME (4e PÉRIODE) 1910. — Nes 7 à 19. Note sur la géométrie des feuillets, par C. Cailler Etude thermomagnétique sur les ferro-nickels ISHnté et Un Dar POLE HEUQ 2 42 60 0 ee Sur la radioactivité des sources minérales de la Suisse (contenu d’émanation de l’eau) (2° com- munication), par 4. Schweitzer ........., Etude du versant occidental de la première chaine du Jura méridional, entre le Reculet et la Mantière (Credo), par Xénie de Tsylowitch Idem (suite et fin) (avec les planches [ à VIT)... L'extension du hêtre, fonction du climat (suite et-An)par À. Woeikaf. visuel. sstismats Ai Phénomène de Zeeman longitudinal et transver- sal des raies D du sodium, par H. Nagaoka . Sur le frottement intérieur de quelques métaux aux basses températures, par C.-E. Guye et SORA aan déhe wi these crersiit ARCHIVES. t. XXX. — Décembre 1910. Pages 654 TABLE DES MATIÈRES. Contribution à la théorie des oxydases, par 4. OP ES Re Es ue Ent NC EE Etudes glaciaires, par F.-4; Forel .......... Les seiches du lac de Garde, par Francesco Ver- celli (avec les planches VII et IX)........ Observations météorologiques faites aux fortifi- cations de Saint-Maurice pendant les mois de mars, avrilettman49n0.5tt. LR AE. Quatre-vingt-treizième session de la Société het vétique des Sciences naturelles, réunie à Bâle du Æ au T7 seple mb POMPES ME UE URR Physique. — Affaires administratives, — Rosselet. Notice biographique sur H. Dufour. — R. Bernoulli. Appareil à projections pour les ondes stationnaires. — Le même. Nou- veau bolométre à très grande sensibilité. — Aug. Hagen- bach et H. Veillon. Sur les caractéristiques de l’are du cuivre aux basses pressions. — J. de Kowalski. Sur quel- ques phénomènes qui accompagnent la décharge oscillante. — W. Kônig. Démonstration expérimentale simple de l'effet ‘Thomson. — A.-L. Bernoulli. Compléments à Fétude expé- rimentale de la théorie des électrons pour les alliages. — A.-L. Bernoulli. Rapport empirique entre la série de Volta etles constantes optiques des métaux.— Pierre Weiss. Mé- thode directe de détermination du champ moléculairé. — P. Weiss et G, Foex. Sur les ferro-nickels. — J; de Ko- walski. Sur la phosphorescence de quelques corps orga- niques et sur l'influence de la température dans les phéno- mènes dé luminéscence.— De la Rive. Sur l'influence d’une accélération extérieure sur les oscillations d’un pendule et d'une lame élastique. — A. Rosselet. Recherches sur l'io- nisation par les rayons ultraviolets et les rayons Rœntgen. — Paul-L. Mercanton. Allure du mouvement. superficiel du glacier inférieur d’Arolla. — Paul-L. Mercanton. Effets de la convection et de la conduction thermique des gaz. — Raoul Gautier. Le retour de froid en juin. — Klingelfuss. Mesure de la dureté dès rayons Rœntgen. —:J.-Y: Bu- chanan. Action du rayonnement solaire sur la glace du. glacier. — H. Baumhauer. Sur l'absorption et la réfraction” de la lumière dans le cyanure double de platine. +— À. 282 TABLE DES MATIÈRES. Einstein. Sur les forces pondéromotrices qui agissent sur des conducteurs ferromagnétiques disposés dans un champ magnétique et parcourus par un courant. — H. Zicken- draht. Appareil pour la démonstration des lois principales de la résistance de l’air. — C.-E. Guye et Mlle Karpowa. Sur l’aimantation en fonction de la fréquence ,......... Chimie. -- Ed. Schær. Répartition de l’acide cyanhydrique et des saponines dans les végétaux. — A. Haller. L'alcoo- lyse de quelques éthers-sels. — Le même. Nouveau mode de formation des acides trialcoylacétiques. — J. Schmid. Progrès réalisés dans le domaine des colorants rouges de développement et en particulier dans le groupe du rosan- thrène. — A. Conzetti. Nouvelles réactions des aldéhydes aromatiques. — W. Ostwald. Sur la nomenclature chi- mique. — E. Wedekind. Hydrure de zirconium.— A. Pictet. Nouvelle méthode de préparation des bases isoquinoliques. — A. Werner. Formule stéréochimique des cobaltiaques. — E. Briner. Action chimique de la pression et faux équi- libres chimiques. — G. Baume. Quelques essais métallo- graphiques. — K.-L. Perrot. Courbes de fusibilité des mélanges gazeux; combinaisons du gaz ammoniac avec l’oxyde de méthyle et l’alcool méthylique. — W.-J. Müller. Solubilité du picrate de B-naphtol. — D. Reichinstein. Phénomènes de fatigue et de repos dans les cellules pro- duisant le courant. — J. Piccard. Les colorants quinoni- ques les plus simblens ;2+t 2:22 L A C0 ES tn SRE Recherches sur l’aimantation aux très basses températures, par Pierre Weiss et H. Kamer- AM ORNES Federer Ss Me A CA nd à La glaciation des mers. 1 conditions . son développement et les faits observés, par E. PO DENTOISRT ANR Pa SRE A re ASE FE Conservation des grêlons et étude de pe micro- siructure, par Boris Weinberg . . : . -.:.:.. Note préliminaire sur quelques gisements curieux de platine de l’Oural, par Louis Duparc.... Sur un pli-faille couché dans la paroi sud du sou- bassement de la pointe de Platé, près Chedde (Haute-Savoie), par Edmond Hitzel ....... 655 Pages 399 341 656 TABLE DES MATIÈRES. Observations météorologiques faites aux fortifi- cations de Saint-Maurice pendant les mois de juin, juillet.et:août 19405 ol foin Idem (suite et fin, avec la planche X)...... se Synthèse de la papavérine, par Amé Pictet et Alphonse Gams ..... sen iee el ms Stage Sur le plissement du sol l’Europe centrale aux différents âges géologiques, par L. Rollier Résumé météorologique de l’année 1909 pour Genève et le Grand Saint-Bernard, par R.sGautien rares ibeR bodenae , Liens Te Etre ee" RE Perte Sur la capacité de saturation des combinaisons colloidales, par” SprRe IR, EE Sur lPéquivalence d’un circuit plan infiniment petit et d’un aimant élémentaire, par L. de 1 1 Dia btepené En ps be nd tele cet GE Quelques recherches sur . volcanisme. Sixième et dernière partie : le Kilauea, par Albert Brun (avectéplanone. XP) UE LME VS." A propos du mémoire de A. Woeikof sur l’ex- tension du hêtre, fonction du climat, par 4u- gustin de Candolle........ ' «os fe 18 eee els Pages 392 449 476 499 912 576 588 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 21 avril 1910. — I,. Duparc. La région des peg- matites des environs d’Antsirabé (Madagascar). — Th. Tom- masina. L’elementarquantum et la théorie électronique de l'éther 4 0. UC ARE a PE RENAN AISNE Séance du 12 mai. — Battelli et Me Stern. Fonction de la catalase. — Th. Tommasina. Théorie électromagnétique de la polarisation et de la dissociation électrolytique. — F. Pages 96 TABLE DES MATIÈRES. Reverdin. Action de l’acide sulfurique concentré sur quel- ques nitramipes aromatiques 4... 00 +.» +0 soie eo ot eee Séance du 2 juin. — E. Briner. Nouvelles recherches sur l’action chimique des pressions élevées. — R. de Saussure,. Sur les corps solides opposés. — Th. Tommasina. Correc- tion d’une erreur d'interprétation de la répulsion solaire de la queue des comètes et ses conséquences ...,.,..... = Séance du 7 juillet. — Emile Chaix. Contribution à l’étude géophysique de la région de Genève : la capture de Theiry. — E. Briner et A. Wroczynski. Compression du cyanogène. — Cardoso, Arni et Bell. Détermination des constantes directes des gaz. — Th. Tommasina. Irréductibilité des lois du train d’ondes aux lois du rayon élémentaire. — L. de la Rive. Oscillations d’un pendule dans un train en marche. — Cantoni. Cryoscopie du fluorhydrate et du chlor- hydrate d’aniline ........ rat “bo ooconboinor Séance di 6 octobre. — M. Briquet. Recherches sur eee nisation et les affinités du genre Morisia. — E. Chaix. Gra- phiques météorologiques sur le Grand Saint-Bernard et Genève. — F. Reverdin. Recherches sur l’action de l’acide sulfurique sur les nitramines aromatiques Séance du 3 novembre. — E. Briner. Sur les faux équilibres chimiques. — Mlle Stern et Battelli. L’oxydation de l’acide succinique par les tissus animaux. — H. Flournoy. L’inhi- bition des muscles et des réflexes patellaires......... AE Séance du 17 novembre. — E. Yung. La sensibilité des Gas- téropodes terrestres pour la lumière. — L. Duparc. Sur les gisements de cuivre de la Sysserskaya-Datcha ..... Bic Séance du 1* décembre. — A. Brun. Le volcan du Kilauea. Arnold Pictet. Recherches expérimentales sur l’origine de la couleur bleue chez les Lépidoptères . Séance du 15 décembre.— KR. Chodat. Sur quelques fossiles de l’ère paléozoïque. Sur l’origine des spermaphyles. — Arnold Pictet. La couleur blanche des papillons. — Ph.-A. Guye et N. Boubneff. Recherches sur la stabilité du chlo- rure de nitrosyle aux basses températures ... ...... 657 Pages 103 197 613 623 Compte rendu des séances de la Société neuchâteloise des sciences naturelles. Séance du 4 février 1910. — Billeter. Expression ration- nelle de la force des acides. — H. Spinner. Plantes rap- portées de l'Himalaya par le D° Jacot-Guillarmot Pages 658 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 18 février. — A. Berthoud. Considérations théo- riques sur l'impossibilité de chauffer un solide au-dessus de son point de fusion. — A. Jaquerod. Le mouvement brownien et les théories cinétiques .. .........,. ..... Séance du 4 mars.— A. Brun. Recherches modernes concer- nant le volcanisme........... DES DA ME É _—. Séance du 18 mars. —- Billeter. Titration du chlorure stan- neux par oxydimétrie. — Fuhrmann. Importance des in- sectes dans la propagation des maladies épidémiques . Séance du 15 avril. — M. Thiébaud. La faune microsco- pique des lacs de l’Oural. — S. de Perrot. Observations lhmnimétriques et météorologiques faites dans le canton de Neuchîtel en 1909. — Crue extraordinaire des lacs au commencement de 1910 .......,... Ro RS Mere Pages 108 109 109 109 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles. à Lausanne. Séance du 2 février 1910.— Amann. Asphyxie foudroyante par des vapeurs de benzine. — Paul-l,. Mercanton. L’en- neigement en 1908. — Bührer. Anomalies de la tempéra- ture en 1909. — Perriraz. Etude morphologique de la feuille de Solanum dulcamara. — Ch. Meylan. Myxomy- cètes du Jura.— Particularités d'une observation du rayon vert. — K.-A. Forel. Apparition extraordinaire d'eaux troubles dans la rade de Genève.- H. Dufour. Observations actinométriques de 1909. Clarens et Lausanne.— B. Galli- Valerio et Bornand, Contrôle du miel par le procédé biolo- pique EE Tease te RER lo ce TT Séance du 16 février. — B. Galli-Valerio. Les bactéries de l’air à la montagne. — P. Dutoit et Mojoïu. Dosage phy- sico-chimique de quelques éléments de l’urine. — P. Dutoit et Weise. Dosage des traces de métaux nobles. — Pelet et H. Siegrist. Lavage de la laine. — Pelet et Pierre Dutoit. Combinaison tinctorielle. — De Perrot. Observations d'étoiles variables à longue période ..... SN ED. Séance du 2 mars. — Jeannet. Glissement de terrain ie Bougy-Villars. — Constant Dutoit. Appareil permettant de déceler de faibles différences de niveau. — A. Vautier- Dufour. Observation astronomique, — A. Tonduz. Pluie de cendres. — F.-A. Forel. Excavation de la cuvette des lacs par érosion glaciaire. — Th. Bieler-Chatelan. Caillou erratique. — $. Bieler. Introduction de la pomme de terre en France. — S. Bieler. Deux pieds de pores syndactyles Pages 203 537 539 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 16 mars. — F.-L. Kohlrausch (Zurich). Les élé- ROIS MON EE Te mr clercs Séance du 6 avril. — À, Vautier-Dufour. Deux photographies des étoiles polaires N. — J. Amann. Etude ultramicros- copique dés solutions d’iode dans les différents dissol- vants. — W. Larden. Photographies d'insectes. — Bieler. Crâne de Paresseux Unau. — J. Perriraz. Quelques Hmbrides de/prmevères- tr 208 MC ePmr EAP Séance du 4 mai. — Wilczeck. Gentiana acaulis. — (Th. Th. Bieler-Châtelan. Rôle de la silice dans la végétation . Qt [ren Qt Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 12 mai 1910. — J. Walter. Fabrication de la diméthylaniline. — F. Battelli et L. Stern. Alcool-oxydase et catalase. — E. Ferrario et P. Kopelowitz. Action du chlorure de benzylidène sur la résorcine...,..... 1 CO Be Séance du 9 juin. — A. Pictet. Réactions de la papavérine et de la cryptopine. — E. Ferrario et S. Kürner. Action du peroxyde de sodium sur les organomagnésiens. — A. Bach et B. Sbarsky. Oxydation des acides gras supérieurs par les ferments oxydants......... = Homer rate BULLETIN SCIENTIFIQUE MATHÉMATIQUES Burali-Forti et Marcolongo. Eléments de calcul vec- toriel, PR Te Ni DUR a AdOhE dits fée PHYSIQUE A. Righi. Recherches sur les rayons magnétiques 0.-D. Cluwolson. Traité de physique . Lake H.-A. Lorentz. Mouvements visibles et HER aNe Albert Defant. Ueber die stehenden Seespiegei- schwankungen in Riva am Gardasee .....,.... Heinrich Weber. Die partiellen Differentialgleich- ungen der mathematischen Physik ............ E. Abderhalden. Fortschritte der naturwissenschaft- lichen Forschung ..........:..:..4 BON dti Pages 427 438 660 TABLE DES MATIÈRES. MÉTÉOROLOGIE Julius Hann. Handbuch der Klimatologie......... Richard Assmann. Die Winde in Deutschland. .... J. Maurer, Rob. Billwiller jun. und Cl. Hess. Das Klima der Schweiz auf Grundlage der 37 jährigen Beobachtungsperiode 4864-1900 .............. PHYSIQUE DU GLOBE Karl Stürmer. Photographie des aurores boréales et nouvelle méthode pour mesurer leur altitude PHYSIOLOGIE Stéphane Leduc. Théories physico-chimiques et géné- TAUOMS SDOMEANBESS re ee Dose es parte CHIMIE William-J. Wohlleben. Sur les phénols monohalo- AE On ES TR RÉ PR . Ch. Marschalk. Sur le p-benzylcoumarane ....... Fr. Fichter et H.-P. Labhardt. Scission de l'acide crotonique par l’ammoniaque à chaud ......... Ch. Marschalk. Sur le calcium métallique et l'alcool absoil'cOMME TÉAUCLEUT :-.75707. Mn NPC A. Bistrzycki et M. Fellmann. Elimination d'oxyde dé carDone des AIAROTSAES mes cte H. Dumont et J. Tambor. Sur la diméthoxy-1-3- CoumMArOnP ISERE SAOIST EN US CONITONES A Ch. Marschalk. Détermination de la constitution des cétones coùmäaraniques 471407 00cm J. Reigrodsky et J. Tambor. Synthèse de la dioxy- DANONE. ee 2 Dee des L ne Mans ES J. Tambor. Sur la méthylation complète au moyen du sulfate de «méthyle L!, MARNE RIRE A. von Graffenried et St. von Kostanecki. Contribu- tion à la connaissance du groupe de la coumarone 636 111 TABLE DES MATIÈRES. J. Abelin et St. von Kostanecki. Sur quelques dérivés dé la Styryl=2-couiärones...." "11114... J. Milobedzka. St. von Kostanecki et V. Lampe. Con- tribution à la connaissance de la curcumine . . CHIMIE PHYSIQUE J. Munoz del Castillo. Observation relative à la clas- sMivation,destcorpsrshanles 4.bi#ès 28. eme E. Moralès Chofré. Constantes radioactives et chi- mico-physiques de quelques eaux thermales ABDABNB OR AE ee Li. the Ar tes Rte an Liste bibliographique des travaux de chimie faits SOON FAR ARO EN ERER R ER TRE PRE RE rar 661 Pages 592 633 330 330 213 671 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois eut 19405. LR. nt Te OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de HET ONDES à dues 9 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de D NE US emo oee «ea 0 tee ee UE OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois dorsepiemDre MORE... ME MN OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois d'oslobred 00 0m. Rue cotiete nee À 0 Éfe OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois HetnoyemOore 4010 2. dd. Le hu «ee TABLE DES AUTEURS POUR LES ARCHIVE vus NCIENCEN PHYIQUEN 50 NATURELLEN SUPPLÉMENT A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ANNÉE 1910, Tomes XXIX et XXX (Quatrième période) A Abelin, J. et St. von Kostanecki. Quelques dérivés de la styryl- 2-coumarone, XXX, 552. Altweg, H. Les cyanates d’acyles, XXIX, 445. Amann, J. Recherches et obser- vations ultramicroscopiques, XXIX, 225. — Etude ultrami- croscopique de la fausse solu- tion de tartrate ferripotassique, XXIX, 558. — Observations ultramicroscopiques des réac- tions photochimiques, XXIX, 562. — Solutions d'iode, XXIX, 963. — Asphyxie foudroyante par des vapeurs de benzine, XXX, 203. Arni. Voir Cardoso. Assmann, R. Les vents en Alle- | magne, XXX, 635. B Bach, A. Décomposition de l'eau par les hypophosphites en pré- | sence du palladium, XXIX, 549. — Nouvelle méthode pour l'extraction des ferments,XXIX, 552. — Oxydase sans fer ni manganèse, XXIX, 553. — In- fluence des sels métalliques sur les produits de l’action des oxydases, XXIX, 556. — Théorie des oxydases, XXIX, 649. XXX, 152. Bach, A. et B. Sbarsky. Oxydation des acides gras supérieurs par les ferments oxydants, XXX, 427. Battelli A., A. Occhialini et S. Chella. La radioactivité et ja constitution de la matière, XXIX, 353. Battelli F.et L. Stern. L’alcoolase dans les tissus animaux, XXIX, 551. — Fonction de la catalase, XXX, 103. — Alcool-oxydase et catalase, XXX, 425. — Oxy- dation de l'acide succinique par les tissus animaux, XXX, 615. | Bauer, Ed. Voir Haller. | Baume, G. Voir Perrot. | Baume G.etE. Watson. Quelques essais métallographiques, XXX, 118. Baumhauer H. L'absorption et la réfraction de la lumière dans le cyanure double de platine, XXX, 320. Battelli, M. Voir Stern. TABLE DES AUTEURS Béchamp. Voir Haller. Bell. Voir Cardoso, Béraneck, Ed. Voir Fuhrmann. Berl, E. et À. Fodor. Saponifi- cation des nitrocelluloses, XXIX, 439. Bernoulli, A. L. Rapport empi- rique entre la série de Volta et les constantes optiques des métaux, XXX, 301. Bernoulli R. Appareil à projec- ions pour les ondes station- naires, XXX, 289. — Nouveau bolomètre à très grande sensi- bilité, XXX, 289. Bernoulli, W. Voir Fichter. Berthoud, A. Sur l’impossibilité de chauffer un solide au dessus de son point de fusion, XXX, 108. Bieler-Chateian, Th. Caillou erra- tique, XXX, 542. — Rôle de la silice dans la végétation, XXX, 630. Bieler, $S. Introduction pomme de terre en France, XXX, 543. — Deux pieds de pores syndactyles, XXX, 543. — Crâne de Paresseux Ünau, XXX, D48. Biermann.Hydrographie du Jorat, XXIX, 447. Billeter, O. Constante d’affinité des acides, XXIX, 445. Expression rationelle de la force des acides, XXX, 108. Titration du chlorure stanneux par oxydimétrie, XXX, 109. Billwiller, R. Voir Maurer. Bistrzycki, À. et M. Fellmann. Elimination d'oxyde de carbone des aldéhydes, XXX, 212. Blanc. Furonculose de la truite, XXIX, 451. Bornand, M. Voir Galli Valerio. Bouasse, H. Cours de mécanique rationnelle et expérimentale, XXIX, 565. Briner, E. et A. Wroczynski. Action chimique des pressions élevées, XXIX, 342,435, XXX, 197, 418. — Compression du de la | 663 cyanogène, XXX, 431. — Sur les faux équilibres chimiques, XXX, 643. Briquet, J. Rapport annuel de la Société de Physique et d'His- toire naturelle de Genève, XXIX, 420. — Recherches sur l’organisation et les affinités du genre Morisia, XXX, 6114. Brun, A. L’exhalaison volcanique secondaire, XXIX, 99, — De la teneur en carbone des laves modernes, XXIX, 437. — Le carbone des laves. XXIX, 551. — Composition des gaz conte- nus dans les laves volcaniques, XXIX, 661. — Recherches sur le volcanisme, XXX, 109. — Le Kilauea, XXX, 576. — Voir Collet. Buchanan, J. Y. Action du rayon- nement solaire sur la glace du glacier, XXX, 319. Bugnion et Tcherkasky. Tapetum lumineux chez les mammifères et les insectes, XXIX, 226. Buhrer. Anomalies de la t-mpéra- ture en 1909, XXX, 204. Burali-Forti et Marcolongo. Elé- ments de calcul vectoriel, XXX, 138. Burdet. Ad. Les oiseaux surpris par la photographie, XXIX, 661. C Cailler, C. Géométrie des feuillets, XXX, 5. — Analyse de divers travaux, XXIX,565 ; XXX,438, 91. Candolle, Aug. de. À propos du mémoire de Woeikof sur l'ex- tension du hêtre, XXX, 588. Cardoso, Arni et Bell. Détermi- nation des constantes critiques des gaz, XXX, 432, Carl, J. Notes zoogéographiques sur l’Afriquecentrale, XXIX,94. Chaix, Em. Etude géophysique de la région de Genève, XXX, 428. — Graphiques météorolo- 66% giques sur le Grand Saint-Ber- nard et à Genève, XXX, 611. Chella, $. Voir Battelli, Chodat, R. Fossiles de l'ère pa- léozoïque. Sur lorigine des spermaphyles, XXX, 623. Chivolson, 0. D. Traité de physi- que, XXIX, 234; XXX, 329. Claparède, Ed. Remarques sur le contrôle des médiums, XXIX, 644. Clavel. Voir Kehrmann. Collet, L.- W. Calcaires et brèches dolomitiques dans le Lias du Mont Arvel, XXIX, 98. — La mer norvégienne d'après B. Holland - Hansen et Fridtjof Nansen, XXIX, 381. — Voir Lambert. Coltet L.-W. et A. Brun. Résul- tats préliminaires sur l’étude des matériaux récoltés au Chi- nyero, XXIX, 424. — Analyse des sels acides chloro-fluorés complexes ammoniacaux récol- tés par M. Montagnier au cra- tère du Chinyero, XXIX, 438, 618. Collet, L.-W.etH.-F. Montagnier. Sur la récente éruption du Chi- nyero à Ténérife, XXIX, 422. Conzetti, Al. Nouvelles réactions des aldéhydes aromatiques, XXX, 409. Corbino, 0.-M. Distribution des lignes isodynamiques entre les pôles d'un électroaimant et anomalies du phénomène de Zeeman, XXIX, 577. D Damje. W. Voir Kaufmann. Darwin, Francis. Théorie mné- mique de l’hérédité, XXIX, 396, 49%. Defant, Alb. Les seiches du lac de Garde, XXX, 549. D'Espine, Ad. Analyse de divers travaux, XXX, 142. Dessau, Bernhard. Propriétés TABLE DES AUTEURS physico-chimiques des alliages, XXIX, 665. Dessoulavy,E. Voir Grandmougin. Droz, Abram. Loi d'approche à la saturation de l'intensité d’aimantation à la saturation en valeur absolue, XXIX, 204, 290. Drygalski, E. von. La glaciation des mers, XXX, 356. Duaime, H. Voir Gautier. Dubois, Aug. Une Astérie fossile du Hauterivien de St Blaise, XXIX, 349. Dufour, H. Observations actino- métriques de 1909, XXX, 207. — Notice biographique sur-, XXX, 383. Duhem, P. Thermodynamique et chimie, XXIX, 457. Dumont, H. et J. Tambor. La diméthoxy-l-3coumarone, XXX, 331. Duparc, L. La région des pegma- tites des environs d’Antsirabé (Madagascar), XXX, 96. — Quelques gisements curieux de la plaine de l’Oural, XXX, 379. — Gisements de cuivre de la Sysserskaya-Datcha, XXX,618. Duparc, L., R. Sabot et M. Wun- der. Sur quelques minéraux des peymatites de Madagascar, XXIX, 62. Dutoit, Constant. Appareil per- mettant de déceler de faibles différences de niveau, XXX,539. Dutoit, Paul. Application des méthodes physico-chimiques à Panalyse quantitative, XXIX, L33. Dutoit, Paul et P. Mojoiu. Dosage de quelques éléments de l'urine par les conductibilités électri- ques, XXIX, 561. Dutoit, Paul et von Weisse. Do- sage de traces de métaux nobles, XXIX, 599. Dutoit, Paul et Henny. Dosage de l’alcalinité combinée aux aci- des tartrique, inalique.et succi- nique, XXIX, 561. POUR L'ANNÉE 1910. Dutoit, Pierre. Noir Pelet-Jolivet. Dutoit, Pierre et Pelet-Jolivet. Fixation du chromate de plomb, XXIX, 561. E Einstein, A. Le principe de rela- tivité, ses conséquences dans la physique moderne, XXIX, 5, 125. — Théorie des quantités lumineuses et question de la localisation de l'énergie électro- magnétique, XXIX, 525. — Les forces pondéromotrices qui agissent sur des conducteurs ferromagnétiques disposés dans un champ magnétique et parcou- rus par un courant, XXX, 323. F Fabry, E. Problèmes et exercices de mathématiques générales, XXIX, 233. Faes, H. Les maladies des plantes cultivées et leur traitement, XXIX, 107. — Une curieuse chenille de Costa-Rica, XXIX, 659. Fellmann, M. Voir Bistrzycki. Ferrario, E. et A. Harnack. La résorcine, XXIX, 439. Ferrario, E. et M. Kartschmar. Colorants azoïques dérivés de la m-nitro-p-anisidine, XXIX, Ferrario, E. et P. Kopelowitz. Action du chlorure de benzyli- dène sur la résorcine, XXX,426. Ferrario, E.etS. Kôrner. Action du peroxyde de sodium sur les organo-magnésiens, XXX, 427. Ferrario, E. et W. Kritchevski. Dérivés de la résorcine, XXIX, DD2. Ferrario. E. et M. Neumann. Action de l’iodure d’o anisyl- magnésium sur l’anhydride phtalique, XXIX, 438. — Syn- tèse du fluorane, XXIX, 554. Ferrario, E. et N. Romanoff. 665 L’acide. BB-diphénylaerylique, XXIX, 555. Ferrario, E. et M. Tretiakoff. L'hydrogènesélénié, XXIX ,439. Ferrario, E., M. Tretiakoff et M. Neumann.Synthèse du fluorane, XXIX, 549. Ferrario, E. et H. Vinay. Déri- vés halogénés du soufre, XXIX, 138. Ferrario, E. et L. Weber. Quel- ques dérivés de l’acénaphtène, XXIX, 439. Fichter, F. et W. Bernoulli. Ré- duction électrolytique du sulfo- chlorure-4 de nitro 2-toluène, XXIX, 106. Fichter, Fr. et H.-P. Labhardt. Scission de l'acide crotonique par l’ammoniaque à chaud, XXX, 211. Fichter, Fr. et O0. Walter. Le p-diphénylphénol, XXIX, 670. Finkelstein, M. Voir Pactet. Flournoy, Henri. L'inhibition des muscles et des réflexes patel- laires, XXX, 615. Fodor, A. Voir Berl. Foex, G. Voir Weiss. Forel, F.-A. La source de l'Orbe, XXIX, 227. — Observations météorologiques faites à Morges, XXIX, 449. — Age probable du vase trouvé au Boiron, XXIX, 454. — Apparition ex- traordinaire d'eaux troubies dans la rade de Genève, XXX, 206. — Etudes glaciaires, XXX, 229, — Excavation de la cu- vette des lacs par érosion gla- ciaire, XXX, 540. Freedericksz, V. Voir Guye. Friedmann. Voir Pfeiffer. Fuhrmann, O. Importance des insectes dans la propagalion des maladies épidémiques, XXX, 109. Fuhrmann, O. et Ed. Béraneck. Anémie des mineurs et des ouvriers des tunnels, XXIX, 2e 666 rhinoscleromatis, XXIX, 450. — Mouches et maladies parasi- taires, XXIX, 658. —- Les bac- téries de l'air à la montagne, XXX, 537. 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