sai A NON NEUTRE TS: in de EP 4 CES A MATTER . CA Sépten METE AU 5 less , DAEX ER AE A # PJ 4 DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSERVATCICE EBCTANIQUE DE GENEVE HR VENDU EN 1922 ARCHIVES DES © SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES viitE BLIOTHÉQU ES DUPLICATA DE LA BIBLIO + DU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 re Ce he af - ES d'a, BUT Keb£: = Société générale d'imprimerie, Pélisserie, 18 ; MEL RAA TAN T° (HA 24 + Lt è roi ref | A er à * < Pre dr né : SA DAFT Mar 1 BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT SEIZIÈME ANNÉE QUATRIÈME PERIODE TOME TRENTE ET UNIÈME nn CR — A \ c ERA Le n! LA LiNteeY CT M NEW Y JRK … ESC VAE RE < A \ ED BOTANMECAL ? trie Er GARDEN kViist GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 PARIS LONDRES NEW-YORK H. LE SOUDIER DULAU & C° G.E. STECHERT & C: 37, Soho Square 129-133, W 20th Street Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG er Cie, à BaLe 174-176, Boulev. St-Germain 1911 dot Cæ, t 1] # 1 [4 L: t - 1 4 d LI a : \ (7e Û k * ; C#i2 sf Pa MI à PEL: Ÿ, 1 da TEE VER LS « saauty as, Tu HE OIO SARAMAI AT ue aq éiair ie 1-1} mel . rt} _. k + l k ÉTUDE MOT A MG DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES AU-DESSUS DU POINT DE CURIE PAR Pierre WEISS et G. FOEX L'hypothèse du champ moléculaire! a donné le moyen de déduire de la théorie cinétique du paramagnétisme la loi de variation thermique de l’aimantation à saturation. Cette loi a été soumise au contrôle de l’expérience et a été, dans quelques cas, trouvée en accord frappant avec elle. L'état actuel de cette vérification, pour laquelle de nouvelles expériences sont en voie d'exécution, a été résumé dans l’introduction d’un mé- moire récent *. La même théorie a donné un résultat particulièrement simple relatif aux propriétés des ferromagnétiques aux températures au-dessus de celle de la disparition du ferromagnétisme spon- tané, ou, comme nous dirons dorénavant, au-dessus du point de Curie. Au-dessus de ce point, le coefficient d’aimantation spécifique y (susceptibilité rapportée à l’unité de masse) multi- plié par l’excès de la température T sur celle“ du point de Curie © est égal à une constante C qui n’est autre que la cons- rodade Phys, 4° 8; t. VI, p, 661; 1907. * Pierre Weiss et H. Kamerlingh Onnes. J. de Phys., 4°5.,t. X, p. 555; 1910, et Archives des sc. phys. et nat., t. XXX, pp. 341 et 449; 1910. # Nous désignons par T et © les températures absolues, par + et G celles de l'échelle ordinaire. 6 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES tante de Curie qu’aurait la substance si, par la suppression des actions mutuelles entre les mollécules, elle était devenue para- magnétique. 4x{T—0) = C (1) Dans le mémoire cité ci-dessus ! une première vérification tirée des expériences de Curie sur le fer à été indiquée. La variation hyperbolique de la susceptibilité en fonction de la température T-Q, qui avait échappé à Curie, est exactement réalisée. La même remarque aurait pu être faite sur les expé- riences de Curie sur le nickel et la magnétite, considérées dans des intervalles de température relativement étendus. Le présent travail a été entrepris pour multiplier les déter- minations expérimentales dans cette région du ferromagnétisme sollicité par un champ extérieur et, si possible, d’en augmenter suffisamment la précision pour marquer la limite de validité de la théorie. À ce dernier point de vue la possibilité, déjà signa- lée précédemment, de déduire de l’expérience le nombre d’atomes dans la molécule (ou, pour parler un langage moins imagé, le nombre d’atomes possédant ensemble l’énergie ciné- tique de rotation correspondant à deux degrés de liberté) mérite de retenir l’attention. Si la théorie est exacte, plus les données sur lesquelles repose cette détermination seront précises, plus le résultat se rapprochera d’un nombre entier. Les matériaux abondants, contenus dans le présent mémoire, seront utilisés à ce point de vue dans des publications ultérieures. L'intérêt de la détermination de la constante C de l’équa- tion (1) tient encore à la manière directe dont sa connaissance est liée à celle du champ moléculaire. L’équation Hn = NI (2) qui est l'expression de l’hypothèse fondamentale, introduit la proportionnalité du champ moléculaire H à l'intensité d’ai- mantation Ï au moyen du coefticient N, lequel figure aussi dans la relation donnée par la théorie : C.N.D'—6 (3) où D représente la densité. \J. de phys.. 4° s., t. VI, p. 685; 1907. AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 7 Méthode de mesure. — La méthode de mesure employée dérive du même principe que celle dont Curie s’est servi dans son Etude des Propropriétés magnétiques des Corps à diverses Températures’. Elle consiste à déduire le coefficient d’aiman- tation spécifique d’un corps de la force qu’exerce sur lui un champ magnétique non-uniforme. On dispose l’expérience de facon que cette force ait un maximum en un certain point du champ. En plaçant le corps en ce point on s’affranchit de la cause d’erreur consistant dans les petites variations de la posi- tion relative du corps et de l’aimant. Soit » la masse d’un corps dont le coefficient d’aimantation spécifique est y, placé en un point où l'intensité du champ magnétique est H et où la dérivée du champ dans la direction où le corps est libre de se mouvoir par rapport à l’aimant à za est . . Le moment magnétique de la substance est #.7.H, et la force qu’elle éprouve de la part de l’aimant dans la direction oH des x est : 0174: Eye Pour déduire -/ de cette force on peut, comme l’a fait Curie, 0H 150 mesurer Het ;; en valeur absolue. Mais il est plus commode de procéder par comparaison et d’amener au maximum d’attrac- tion une masse connue d’un corps de coefficient d’aimantation connu et de mesurer la force que l’aimant exerce sur lui. Le rapport des deux forces donnera le rapport des moments magné- tiques des deux corps et par suite le rapport des coefficients d’aimantation. C’est à cette dernière méthode que nous nous sommes arrêtés. Elle exige deux séries d'opérations entièrement dis- distinctes : 1° la mesure en valeur absolue du coefficient d’aimantation de corps types. 2° les mesures proprement dites sur les diverses substances ferromagnétiques. ! P. Curie. Ann. Chim. Phys., 7°8,t. V, p. 289 ; 1895. — Œuvres, p. 232. 8 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES PREMIÈRE PARTIE Mesure de coefficients d'aimantation de corps types Nous avons déterminé les coefficients d’aimantation de deux solutions de nitrate de nickel et d’une solution de nitrate de cobalt par la méthode bien connue de l’ascension du liquide dans la branche d’un tube communiquant placée dans un champ magnétique, qui a été imaginée par Quincke. Les appareils sont représen- tés dans la fig. 1. Un cristal- lisoir de 10 cm. de diamètre contient la solution. Il en part un tube de deux milli- mètres de diamètre intérieur qui, d’abord recourbé en si- phon, se termine par une branche verticale, placée dans le champ d’un électroaimant. Ce champ, obtenu avec des pièces polaires planes de 9 cm. de diamètre, écartés de 7 mm., est sensiblement uniforme dans une étendue de 3 à 4 em. de dia- mètre. On s’arrange de façon que le niveau du liquide soit au centre du champ quand l’aimant est excité. On mesure la dénivellation qui se produit au moment de l’établissement du champ au moyen du cathétomètre, ce qui est rendu facile par la forte coloration des liquides. Soient le coefficient d’aimantation du liquide, H et H' les champs magnétiques à la surface du liquide dans le tube et dans le eristallisoir, set S les sections de ceux-ci, à la dénivellation, on a : S +s (4) re Ici (S--s):S — 1,0004, donc très voisin de l’unité. De plus le cristallisoir est assez éloigné de l’aimant pour que H'? soit tout AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 9 à fait négligeable vis-à-vis de H°. H était voisin de 16,090 £g. alors que H’ ne valait que 25 g. On obtient ainsi le coefficient d’aimantation apparent dans l’air. C’est aussi celui qui intervient dans l’emploi qui sera fait de ces solutions. La correction à faire pour ramener y au vide serait inférieure à 1/200 de sa valeur. Solutions. — Le nitrate de nickel et le nitrate de cobalt ont été préférés à d’autres sels parce qu'ils joignent à une grande solubilité un coefficient d’aimantation assez élevé. De plus ils sont inaltérables à l’air et peuvent se conserver longtemps en solution. Ces sels purs (Kahlbaum) ont été dissous dans de l’eau distillée en quantités telles que les solutions, tout en étant concentrées, n’abandonassent pas de cristaux, par refroidisse- ment de quelques degrés. Les mesures ont toujours été faites en opérant sur toute la solution à la fois (2 à 300 cm.) Tube à ascension. — Le tube à été calibré sur une certaine longueur par la méthode de la goutte de mercure. On a pu trouver de cette façon une région longue de 2,5 em. où le diamètre du tube est très constant. C’est dans cette région que nous avons opéré pour éviter les erreurs provenant des varia- tions de l’ascension capillaire. Tous les ustensiles en verre ont été lavés à l’acide chromique, à la potasse, puis rincés avec de l’eau et avec la solution elle- même. À chaque expérience le tube était mouillé en aspirant la solution jusqu’au-dessus du niveau auquel elle s’arrêtait quand l’aimant était excité. Champ magnétique. — Pour se mettre à l’abri d’une influence possible de l’aimantation résiduelle de l’électro-aimant on a pris soin de faire tant les mesures du champ que celles de l’as- cension du liquide pour deux valeurs égales et de signe contraire du courant d’excitation. Les mesures du champ ont été faites avec la balance magné- tique absolue de M. A. Cotton, dont l’élément de courant infé- rieur était placé au centre de la région uniforme du champ. La correction due à l’élément de courant supérieur a été faite. Les courants envoyés dans la balance ont été mesurés avec un ampère-mèêtre Siemens et Halske, comparé avec un autre ampère-mètre étalonné à l’aide d’un élément Weston, d’un 10 ÉTUDE DE L’'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES ohm contrôlé à l’Institut physico-technique de Charlottenburg et du potentiomètre. Résultats (tous les coefficients d’aimantation sont ramenés à la température de 18° au moyen de la loi de Curie). Solution N° 1 de nitrate de mickel Champ pour un courant de 15 ampères 15,907 g. Courant Hauteur Ascension lue au cathétomètre 0 589,05 + 15 amp. 601,25 12,20 mm. 0 589,05 Es 601,25 12,20 0 589,05 + 15 601,25 12,20 4 = 9,45.10—5 Champ pour un courant de 20 ampères 16,810 g. Courant Hauteur Ascension lue au cathétomètre 0 589,05 - 20 amp. 602,60 13,55 mm. 0 589,05 —20 602,60 13,55 0 589,05 + 20 602,65 13,60 0 589,05 — 20 602,65 13,60 1— 310 En moyenne : 4°= 9,44.107° Solution N° 2 de nitrate de nickel (autre électro-aimant) Champ pour un courant de 15 ampères 16,080 g. Température Ascension © Coeff. d'aimant à 13° 16°0 7,85 mm. li A à 16°0 7.85 \ 6,05.10—6 132 7,90 | 1302 7,95 É OL 10 13°0 7,90 | 13°0 7,95 AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 11 Champ pour un courant de 20 ampères: 16,910 g. Température Ascension Coeff. d’aimant à 13° 1202 8,70 mm. he 9710 5 - 2,91. ” 1202 8,75 (TM En moyenne y = 6,01.10 5 pour la solution N° 2 de nitrate de nickel. Solution N° 3 de nitrate de cobalt, H — 16,080. Tempétature Ascension Costf. d’aimant à 13 12°5 19,00 mm. 14,40.10 —° 13°0 18,95 14,39.10- © En moyenne — 14,40.10 f. Pour avoir une vérification, nous avons comparé les diverses solutions entre elles dans l’appareil de mesure des coefficients d’aimantation qui sera décrit plus loin. L'appareil, étalonné au moyen de la première ampoule contenant la solution n° 2, à servi à déterminer, par plusieurs mesures dont on a pris la moyenne, les nombres de l’avant-dernière colonne. Ceux de la dernière sont les résultats de la méthode d’ascension. Solution Masse Courant Cocff. d’aimaitation trouvé de compensation pair comuaraison directement — N° 2 0,1810 gr. 0,8638 amp. — GOLIOES No°2 0,522 2,500 6,03.10 GOIRLOSE N° 1 0,6512 4,96 9,59.10 9,44.10-5 Ns°3 0,1574 1,811 14,48.10 14,40.10—° Les nombres de l’avant-dernière colonne concordent avec ceux de la dernière dans la mesure où l’on pouvait l’attendre pour des observations en général exactes à moins de 1 p. cent près. La divergence un peu plus grande de la troisième ligne provient sans doute d'erreurs notables dans la température. La petitesse de l’influence de l’air est l’un des avantages de l’étalonnement fait avec des substances de grand coefficient d’aimantation spécifique. Cet avantage s’accentue encore pour les substances de forte densité sur lesquelles ont porté les me- sures définitives. De même la correction du magnétisme du support est souvent tout à fait insensible. Coefficient d’aimantation d'une substance étalon. Nous avons saisi l’occasion offerte par notre appareil étalonné en valeur 12 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES absolue pour déterminer le coefficient d’aimantation d’une substance type pouvant servir de repère dans des mesures ma- gnétiques ultérieures. Le sulfate de cobalt nous a paru satis- faire à toutes les conditions que doit remplir une telle sub- stance : il a une susceptibilité élevée (plus élevée que les sels de nickel), il est facile à obtenir suffisamment pur et ne s’altère pas comme les sels de fer. Nous avons fait deux séries de mesu- res sur ce sel à l’état solide. L’une a porté sur le sel anhydre, l'autre sur le sel cristallisé à sept molécules d’eau. Le sulfate de cobalt anhydre a été obtenu en chauffant le sel (pur, Kahlbaum) avec de l’acide sulfurique jusqu’à ce que les vapeurs blanches caractéristiques de l’acide sulfurique aient complètement cessé de se produire. La poudre ainsi préparée a été enfermée encore toute chaude dans une ampoule de verre qui a été immédiatement scellée à la lampe et qui a servi aux mesures. La constante de l’appareil, pour un Champ produit par un courant de 15,00 amp., a été déterminée au moyen de deux ampoules contenant la solution n° 2. Le coefficient d’aimanta- tion est donné par la formule * : = 1,296.10- À ni Avec un premier échantillon de sulfate de cobalt nous avons trouvé : I — 7,96 amp. pour % = 0,1675 g. et par suite: = 58,310 à120° Une deuxième préparation a donné : I — 5.92 amp. pour »% — 0,1232 g. et 4 =58,9.10 5 à 20° En moyenne: — 58,6.10— Le sulfate de cobalt à 7 molécules d’eau (pur, Kahlbaum) à été réduit en poudre et enfermé dans une petite ampoule. Pour m = 1,355 g. on a trouvé: I = 3,532, d’où : — 31,9.10—5 à 20° Voir p. 14 du présent mémoire. AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 13 En multipliant ce nombre par le rapport SO:Co + 7H:20 281 SO;Co 7 155 on trouve : | — 58,0.10 nombre qui concorde avec la valeur trouvée directement pour le cobalt anhydre dans la limite de précision des expériences, surtout si l’on tient compte de la difficulté de se débarrasser complètement de l’eau d’interposition. Le nombre donné par M. Meslin! pour le sulfate de cobalt est de 24 ° plus grand que celui-là (39,7 au lieu de 31,9). Il est difficile de savoir à quoi tient un pareil écart. Il est trop grand pour être attribuable à des erreurs d’étalonnement. Nous pensons plutôt qu'il s’agit de différences réelles entre les coefficients de sels solides ayant subi des traitements différents. L’emploi du sulfate de cobalt anhydre comme substance étalon doit donc être différé jusqu’à ce que ses propriétés aient été complètement élucidées par de nouvelles déterminations. DEUXIÈME PARTIE Mesures sur les substances ferromagnétiques La fig. 2 représente, vues d’en haut, les parties essentielles de lappareil pour la comparaison des coeffi- cients d’aimantation. nr fon coodesgnosaux EE: .de l’électro - aimant A A se terminent par des cônes qui ont été tron- Fest qués par des plans incli- | nés sur l’axe. On a réa- lisé ainsi un entrefer de même forme que celui des expériences classiques de Curie. Le champ non uniforme a pour effet d’atti- rer la substance c vers l’axe de l’aimant. Tant que la substance a une susceptibilité indépendante du champ, la position pour la- * Ann. Chim. Phys., 8° s.t. VII, févr. 1906. ? Sitz. Akad. Wien,, t. CVIIL IL. juillet 1899. 14 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES quelle la force est maximum est pratiquement invariable, quel que soit le courant. Comme le montre la courbe dessinée dans la fig. 2, qui représente cette attraction en fonction de la distance à l’axe de l’aimant, ce maximum est assez plat pour que l’on puisse, sans erreur de quelque importance, employer des corps d’étendue assez différente. La comparaison des attraction se fait par une méthode de zéro: on équilibre l’action du champ magnétique sur la sub- stance par la répulsion électromagnétique de deux bobines co- axiales, fig. 3, dont l’une B est fixe et l’autre calée sur le fléau qui supporte la substance dans le champ. Le produit des cou- rants circulant dans les deux bobines au moment où l’équilibre est établi, donne une mesure de la force et par suite du pro- duit de la masse par le coefficient d’aimantation du corps. Soient I et i les courants dans les deux bobines, m la masse, le coefficient d’aimantation sera : ,=8li2 al (5) ni m Un étalonnement de l’appareil donnera À qui est la seule constante instrumentale à connaître, lorsque le courant dans la bobine mobile est choisi une fois pour toutes. pour une même série d'expériences. Aimant. Un électro-aimant Ruhmkorff À pouvant supporter jusqu’à 25 ampères donne, avec l’entre-fer adopté, des champs de 4 à 5000 g. La plupart des expériences ont été faites avec un champ de 2130 g. L’aimant est monté sur un chariot D, muni de roulettes à gorges qui reposent sur deux rails paral- lèles. Une manivelle actionnant une vis permet de faire mou- voir l’aimant par rapport à la substance pour rechercher le maximum d'attraction. Un cercle divisé calé sur la vis sert à repérer la position de l’aimant. Le cireuit de l’aimant comprend un ampère-mètre de précision et deux rhéostats de résistance très différente montés en parallèle qui permettent un réglage très exact du courant. Suspension de la substance dans le champ magnétique. Le corps est couché dans une petite coupelle hémisphérique en platine, représentée en c dans la fig. 2. Cette coupelle est por- tée par un tube fendu suivant deux génératrices opposées. Dans AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 15 ce tube entre à frottement dur un autre tube, en silice fondue, de 30 em. de longueur et de 2 mm. de diamètre. Ce tube lui- même est suspendu horizontalement dans le plan de symétrie de l’aimant et peut osciller dans ce plan. y || LL SERRES 7] 70 20 CH. La potence K (fig. 3), fixée à un pilier en maçonnerie indépen- dant du plancher du laboratoire. porte le tube au moyen de quatre rubans de cuivre argenté très minces (largeur 1 mm., longueur 220 mm.), attachés en f, aux extrémités de deux tiges transversales en laiton et qui convergent en forme de V, pour aller se fixer à deux anneaux de cuivre montés Sur le tube. Ce mode de suspension a de grands avantages. Il supprime entièrement les déplacements latéraux de la substance dans le champ magnétique, il est plus robuste que les appareils à-tor- sion et, par la facilité avec laquelle il se prête à lemploi du 16 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES dispositif de compensation électro-magnétique, permet de sup- primer les causes d’erreur signalées par Meslin et provenant des trépidations et des changements de zéro. Enfin, l’appareil peut être employé comme appareil à dévia- tion à la façon d’un pendule. Il suffit pour cela de fixer un mi- roir sur l’une des paires de rubans de suspension. C’est avec cette disposition qu'ont été faites les expériences préliminaires. Dispositif de compensation. La compensation de l’attraction de l’aimant sur la substance est obtenue au moyen de deux bo- bines coaxiales B et b, dont l’une, calée sur le tube, pénètre dans l’autre qui est fixe. Le centre de chacune des bobines coïn- cide avec l’une des extrémités de l’autre de manière à diminuer le plus possible les changements de constante dus à un petit déplacement relatif. La bobine b a été faite en enroulant une seule couche de fil de 0,25 mm. sur un tube de verre très mince de 7 mm. de dia- mètre. Elle a 6 em. de long et porte 150 tours de fil. Le fil re- couvert de soie qu’on avait employé d’abord présentait des traces de ferromagnétisme, se manifestant notamment par un certain magnétisme rémanent; il a été remplacé avec avantage par du fil émaillé. Le courant est amené à cette bobine par l’une des paires de fils de suspension et ressort par l’autre. Le courant dans la bobine mobile a été de 0,01 à 0,02 amp. La bo- bine fixe B est formée de 350 tours d’un gros fil pouvant sup- porter jusqu’à 15 amp. et occupant une longueur de 6 cm. Appareil de lectures. Pour repérer la position d'équilibre du tube de quartz on l’a terminé par une pointe i qui vient buter excentriquement contre un miroir m, porté par une lame ten- due en bronze phosphoreux. La méthode ordinaire de lecture des déviations du miroir amplifie donc considérablement les dé- placements du tube et donne toute la sensibilité désirable. Pour éviter les frottements entre la pointe et le miroir, on a collé sur le dos de celui-ci un morceau de lamelle de couvre- objet de microscope et l’on a arrondi en la fondant la pointe effilée qui termine le tube de silice. On obtient de cette façon une constance absolue du zéro. L’appareil est complété par un amortisseur à air L. Obtention et mesure des températures élévées. — La substance AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 17 est chauffée au moyen d’un four électrique f, invariablement lié à l’aimant. Il est formé d’une carcasse cylindrique en nickel. fermée à une extrémité, servant à uniformiser la température. Elle a 2 cm. de diamètre, 9 em. de longueur et 0,2 cm. d’épais- seur, et porte deux couches de fil de nickel de 1 mm., isolé à l’amiante. Le tout est noyé dans du kaolin qui sert d’isolant thermique. Ce four s’est montré suffisant au point de vue de l’uniformité de la température, ainsi qu’il résulte du tableau suivant, résu- mant l’étude qui en a été faite pour une température voisine de 900°. Microvolts du couple Distances à la bouche platine-platine rhodié 1 cm. 5580 2 7360 3 7985 4 8307 5 8466 6 8508 7 8446 8 8268 8,5 8150 10 microvolts correspondant environ à 1°, on peut déduire de ces nombres qu’il existe un maximum allongé de température dans le voisinage duquel les fluctuations ne dépassent pas 2° dans un intervalle de 1 cm. Dans une section perpendiculaire à l’axe du four la constance de la température est encore plus satisfaisante : Distance à la paroi supérieure Microvolts 0 mm. 8564 2 85438 4 8539 9 (axe) 8530 16 8544 18 (paroi inférieure) 8569 Le maximum de température sur l’axe du four se trouve exactement à 6,2 cm. de la bouche. C’est en ce point qu’ont été placés le corps étudié et la soudure du couple thermoélec- trique. À cet effet le four a été fixé sur l’aimant de manière à ARCHIVES, t. XXXI. — Janvier 1910. 2 1S ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES faire coïncider le maximum d'attraction avec le maximum de température. Ce four n’a pas d’action sensible sur le champ magnétique : les deux couches de til de nickel sont enroulées en sens con- traire et, d’autre part, aux températures où l’on opère. le tube de nickel a perdu ses propriétés fortement magnétiques. La mesure des températures se fait au moyen d’un couple platine-platine rhodié qui a été étalonné plusieurs fois à l’aide des points fixes de Holborn et Day. Les forces électromotrices de ce couple sont mesurées au potentiomètre, en prenant comme élément de comparaison un Weston. Étalonnement. — L'appareil a été étalonné au moyen de deux ampoules différentes contenant de la solution n°2 denitrate de nickel dont la susceptibilité avait été déterminée avec le plus de soin. L’électro-aimant n’est pas très éloignée de la bobine mobile. Même lorsqu'on prend la précaution de n’y faire passer que des courants de faible intensité, la force qu’elle éprouve direc- tement de la part de l’aimant est comparable à celle qu’il exerce sur la substance On s’en affranchit en faisant deux observations dans lesquelles le courant dans la bobine mobile garde la même valeur et pour lesquelles le sens du courant est changé dans les deux bobines à la fois. Soient L, et L les deux valeurs du courant dans la bobine fixe. leur somme [I est introduite dans les calculs. La valeur constante du courant dans la bobine mobile a été 0.01980 amp. Solution N.2 de nitrate de nickel. N—6,01:10 à 15%-1emp avr Ampoule contenant 0,1810 g. de solution. I IE I 1,0420 amp. — 0,1810 amp. 0,8610 amp. 1,0425 —10,1761 0,8664 1,0341 — 0,1696 0,8645 1,0351 — 0,1718 0,8633 Moyenne: (0,8638 La constante de l’appareil, c’est-à-dire le nombre par lequel AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 19 il faut multiplier 1 pour obtenir le coefticient d’aimantation est : M 122910 ? Même solution, ampoule contenant 0,522 g. temp. 20° I: 1 I 1,895 amp. 0,608 amp. 2,503 amp. 1,922 0,538 2,505 1,916 0,588 2,498 Moyenne: 2,502 A 1223 10 Moyenne : A—1,226.10—56 A chaque nouvelle substance, l'appareil à été réétalonné au moyen de l’ampoule de 0,522 g. de la solution N° 2. Les résul- tats ont toujours été assez voisins de celui du premier étalonne- ment. Les nombres qui précèdent montrent que l’on peut faire varier dans d’assez larges limites la quantité de substance employée. grâce à la souplesse du dispositif de compensation électrodynamique, qui permet de mesurer des forces de gran- deurs très différentes. Ils montrent aussi que la région d’attrac- tion maxima est suffisamment étendue pour qu’il ne résulte aucune erreur appréciable de l’emploi de corps de volumes très divers. Les mesures proprement dites ont été faites de la même manière que les étalonnements. Un certain nombre de ren- seignements complémentaires sur des variantes expérimentales seront donnés au fur et à mesure de la description des résul- tats. (A suivre) APPLICATION PRINCIPE D'ARCHIMÉDE Détermination exacte des densités gazenses A. JAQUEROD et M. TOURPAIAN L'idée d'appliquer à la détermination des densités gazeuses le principe d’Archimède, qui fournit des résultats si exacts lors- qu’on opère avec des liquides, n’est pas nouvelle! ; mais on ne l’appliquait guère jusqu'ici qu’à des expériences de cours, et nous n’avons pas connaissance de mesures de précisions basées sur ce principe. La méthode hydrostatique oftre cependant sur la méthode ordinaire du ballon de précieux avantages: elle permet notam- ment de supprimer complètement la pompe à mercure, et par suite la correction due à la variation de volume du ballon; elle évite tout contact du corps pesé avec l’eau, la glace, les mains de l’opérateur, etc., et élimine ainsi les variations de poids qui en résultent forcément; elle permet au besoin de se passer com- plètement de robinet, dont la graisse est une source d’impureté inévitable, notamment lorsqu'il s’agit de gaz corrosifs; elle réduit, enfin, au minimum les manipulations nécessaires, puis- que, l’appareil une fois monté, et si tout fonctionne normale- 1 Voir: Lux, Zeitschr. f. Instr. Kunde, 1885, p. 411; 1886, p. 255; Zeitschr. f. anal. Chem., 1886, 25, p. 3, et Lommel, Zeitschr. f. Instr. K., 1856, p. 109: Wied. Ann., 1886, 27, p. 144. APPLICATION DU PRINCIPE D 'ARCHIMÈDE 21 ment, on n’a plus qu’à remplacer un gaz par un autre et à changer les poids qui équilibrent la balance. La principale difficulté provient de la facilité avec laquelle l'air extérieur s’introduit dans le récipient renfermant le gaz en expérience, le principe même exigeant une libre communi- cation avec l’atmosphère. Il semble même à première vue que cette diffusion rende impossible la détermination de la densité d’un gaz plus léger que l’air. On verra pourtant que nous som- mes parvenus à éviter entièrement les effets fâcheux de cette diffusion, et que, moyennant certaines précautions, les pesées ont pu même être effectuées dans l’hydrogène. Un autre inconvénient de la méthode est d'exiger une quan- tité assez considérable de gaz pur, 8 à 10 litres au moins, sous forme d’un courant lent et régulier; elle ne sera donc jamais applicable à des gaz rares ou difficiles à préparer. Mais les procédés de la technique moderne, notamment l'emploi de gaz liquéfiés, permettent néanmoins de l’utiliser dans la plupart des cas. L'appareil employé, tel qu’il sera décrit dans les pages sui- vantes, sera susceptible d’autres applications ; nul doute qu'il ne fouruisse d'excellents résultats dans la mesure de densité de vapeurs, par exemple. De plus, et nous l’avons déjà utilisé dans ce but, il permet la détermination rapide du coefficient de dilatation d’un gaz à pression rigoureusement constante, et sans espace nuisible. Enfin, il pourrait rendre des services comme thermomètre à gaz. La détermination d’un poids spécifique par la méthode hy- drostatique exige la connaissance de la poussée absolue exercée par le fluide sur un corps donné, c’est-à-dire la différence entre les poids apparents d’un flotteur pesé successivement dans le vide et dans ie fluide en question. La pesée directe du flotteur dans le vide étant impossible dans notre cas pour des raisons d'ordre pratique, c’est la différence de deux poussées que nous avons observée, le flotteur étant plongé successivement dans le gaz à étudier et dans un gaz de densité très bien connue. Comme gaz de comparaison, nous nous sommes adressés en premiere ligne à l’oxygène, facile à obtenir pur, et dont la masse du litre normal a fait l’objet d’un grand nombre de 92 APPLICATION DU PRINCIPE D’ARCHIMÈDE recherches, la valeur 1.4290 gr. étant actuellement la plus pro- bable, et certainement exacte à ‘/10000 près ; on verra d’ailleurs que nos mesures confirment entièrement le nombre ci-dessus. Nous avons également utilisé, comme gaz de comparaison, l’hydrogène en adoptant pour masse du litre normal de ce gaz la valeur obtenue par Morley, soit 0.08987 gr. La poussée étant très faible, la pesée dans l’hydrogène a le grand avantage d’être à peu près équivalente à une pesée dans le vide, ler erreurs sur la pression et la température ayant une influence absolument négligeable. Le présent mémoire contient l’exposé d'expériences entre- prises en vue d’étudier la méthode, et de comparer entre eux les résultats obtenus avec l’oxygène et l’hydrogène concernant la tare du flotteur dans le vide. Les résultats ayant été absolu- ment concordants, nous n’avons plus eu recours, dans des dé- terminations subséquentes, qu’à l’oxygène, gaz avec lequel les manipulation sont particulièrement aisées. Nous y avons joint les résultats d’une série de mesures des- tinées à fixer la valeur du coefficient de dilatation de l'oxygène, à pression constante, entre 10 et 37 degrés environ. Description des appareils L'appareil hydrostatique proprement dit se compose d’une ampoule (fig. 1) en verre, À, de forme cylindrique, terminée à la partie supérieure par un crochet permettant de la suspendre à la balance par l'intermédiaire d’un fil de platine de 0,2 mm de diamètre environ. Cette ampoule peut se mouvoir librement à l’intérieur d’un cylindre de diamètre légèrement plus grand, L, étiré à ses deux extrémités. et terminé par deux tubes capillaires. Le tube inférieur, T, sert à l’admission et le tube supérieur, £, à l’échappement du gaz; ce dernier livre aussi passage au fil de platine qui supporte l’ampoule. Le tout est fixé au centre d’un récipient en zinc, rempli d’eau, vissé à deux barres de fer scel- lées dans le mur, et qui ne sont pas représentées sur la figure. Un collier muni de 3 vis calantes permet le réglage définitif, un peu délicat; il faut, en effet, que le fil de platine soit situé exactement dans l’axe du tube capillaire, afin d’éviter tout frot- A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 23 tement. L’eau du bain servant de thermostat est brassée au moyen d’un agitateur approprié. Nous avons souvent employé un courant d’acide carbonique provenant d’une bonbonne et conduit par un tube de verre au fond du cylin- dre de zinc. Un thermo- mètre Baudin, très soi- gneusement étudié et donnant le ‘100 de degré par estimation, est plon- gé dans le thermostat. La balance est placée à 30 cm. environ au- dessus de l’appareil hy- drostatique.surune forte planche reposant sur des équerres scellées dans le mur. Des orifices ap- propriés permettent le passage du fil de pla- tine; celui-ci est protégé par des tubes de verre, sur toute sa longueur, de la poussière et des courants d’air ; une pla- que de verre, A (fig. 2), percée d’un trou de 1 ‘/2 mm. de diamètre, ferme la cage de la balance aussi bien que possible. Le tube B B (fig. 1) n’a été utilisé que plus | Jen tard, lors d'expériences effectuées sur le chlore et le fluorure de silicium. Ces deux gaz corrosifs étant susceptibles de dété- riorer la balance, étaient aspirés au fur et à mesure de leur sortie du tube capillaire {, par une trompe à eau, située dans la salle voisine et reliée au moyen d’un tube de plomb à la tubu- lure P. De l’air desséché sur du chlorure de calcium contenu 24 APPLICATION DU PRINCIPE D’'ARCHIMÈDE dans le tube D remplaçait au fur et à mesure celui éliminé par la trompe. Les plateaux primitifs de la balance ont été enlevés et rem- placés par de petits plateaux en aluminium, P P’ (fig. 2), per- cés dans leur centre d’un orifice destiné à livrer passage au fil de platine. Pour équilibrer le flotteur suspendu à droite, nous nous sommes servis d’une petite ampoule C, lestée avec de la grenaille; l'effet de la poussée de l’air sur cette ampoule fut équilibré au moyen d’une seconde ampoule D, dont le volume était le même à 0.1 cc. près. Les variations de pression baro- métrique et de température n’avaient par suite aucun effet sur la partie de l'appareil contenue dans la cage de la balance, sauf, bien entendu, sur les poids marqués, pour lesquels la correction a été faite comme de coutume. Les poids marqués ont toujours été placés sur le plateau de droite, c’est-à-dire du même côté que le flotteur, de façon à éliminer les erreurs de construction de la balance. La balance utilisée est une «Sartorius» du type ordinaire, A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 29 indiquée comme sensible au dixième de milligramme; la posi- tion d'équilibre de l’aiguille était déterminée par la méthode des oscillations, en observant l’aiguile à l’aide d’une lunette placée à deux mètres de distance, et le mode de faire adopté, décrit plus bas, nous a permis d'obtenir sur les moyennes, pour les pesées faites dans de bonnes conditions, une préci- sion de 2 à 3 centièmes de mil- ligrammes. Comme poids, nous avons employé une série de 1 à 50 gr. en laiton doré, fractions de gramme en platine et alumi- nium, qui ont été soigneuse- ment étalonnés par comparai- son entre eux, et par Compa- raison avec une série de poids de quartz munie d’un certifi- cat du « Reichsanstalt ». Le cavalier, construit en fil d’alu- minium, a été ajusté spéciale- L ment et comparé à diverses | reprises. Des poids supplémen- taires en laiton nickelé, de 100 à 200 grammes, utilisés pour le calibrage des flotteurs conjointement aux premiers. leur ont été, cela va sans dire, comparés au préalable. Le baromètre dont nous nous sommes servis est un instrument de laboratoire ordinaire, à cuvette et gradué sur laiton, muni d’un vernier permettant d'estimer le ‘/2 de mm.; il est fixé solidement contre le mur d’une salle voisine de celle dans la- quelle se font les pesées. Nous l’avons à plusieurs reprises com- parées à deux baromètres normaux, construits dans ce labora- torium pour des besoins spéciaux. Moyennant que l’on fit la correction capillaire et, naturellement, la correction de tempé- rature, ses indications ont toujours été trouvées correctes à quelques centièmes de mm. près, c’est-à-dire dans les limites d'erreurs d'observations. Fig. 3 26 APPLICATION DU PRINCIPE D’'ARCHIMÈDE La cuvette du baromètre en question se trouvait à un niveau inférieur de 40 cm. à celui du centre de notre ampoule hydro- statique. Il en résulterait sur la poussée d’un gaz une correction, très faible d’ailleurs; mais l’intensité de la pesanteur étant dans ce laboratoirs 1.00007 nécessiterait une correction précisément de sens opposé, et à très peu près égale. Nous avons considéré les deux corrections comme s’annulant réciproquement. Calibrage des flotteurs La partie essentielle de l’appareil hydrostatique est le flot- teur, dont le volume doit être connu très exactement. Nous en avons employés deux, que nous désignerons par A et B. Le pre- mier, À, de 25 cm. de longueur sur 3 em. de diamètre, nous a servi pour les expériences préliminaires et pour la comparaison de l'oxygène et de l'hydrogène. Il a été cassé accidentellement et remplacé par un autre, B, de 32 cm. de longueur sur 4,4 cm. de diamètre, qui a été utilisé pour l’étude de la dilatation de l’oxygène et pour la détermination de la densité du chlore et du tétrafluorure de siliciane, qui sera publiée ailleurs. Ces flotteurs ont été calibrés par pesée dans l’air, puis dans l’eau à la température ordinaire. Leur volume a été ramené à zéro en admettant comme coefficient de dilatation cubique la valeur 0.0000285 moyenne d’un grand nombre de détermina- faites avec le verre en usage dans ce laboratoire, Voici les résultats obtenus pour les volumes à 0°, toutes cor- rections faites : Flottenr A Flotteur B 0.175665 litres 0.402978 litres 0.175662 » 0.402967 » 0.175658 » moyenne 0.402073 litres 0.175657 » moyenne 0.175661 litres A ces volumes, il faut ajouter celui de la portion du fil de platine immergée dans le gaz; dans le but de déterminer la correction nécessaire, les fils de suspension ont été pesés, et leur volume calculé en admettant 22 comme densité du platine. Le volumes à 0° deviennent alors : Flottéenr AS TURN 0.175664 litre FADITEUT ID DRE 0.403000 litre A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 27 Préparation de l'oxygène et de l'hydrogène Ces gaz ont été préparés par l’électrolyse d’une solution de potasse caustique à 20 °/,. L’électrolyseur, représenté par la figure 3, se compose d’un vase cylindrique en verre, [, au centre duquel est suspendue une cloche en verre, B, qui forme gazomètre. Les deux électrodes sont maintenues en place au moyen de fil de fer. L’électrode intérieure, À, est formée d’une lame de platine brasée à un fil de fer qui traverse la solution dont il est isolé au moyen d’un tube de verre convenablement recourbé. L'autre électrode, C, est constituée par une lame de fer suspendue à lPex- térieur du gazomètre. Le gaz recueilli est soit l’oxygène soit l'hydrogène, suivant le sens du courant électrique. Au sortir de cet appareil, le gaz traverse successivement un petit flacon laveur à acide sulfurique concentré, un tube à chaux sodée, F, destiné à retenir les traces d’acide carbonique pouvant se former avec l’oxygène, puis un tube de 25 em. de longueur, H, plein d'amiante platinée, chauffé à 350° environ au moyen d’un four électrique à résistance, qui arrête, sous forme d’eau, les traces d'hydrogène — ou d'oxygène — toujours présentes. La constance remarquable des pesées effectuées avec ces deux gaz semble prouver que le mode de préparation adopté mérite toute confiance. Conduite d'une expérience L’électrolyseur est tout d’abord relié à l’appareil hydrostati- que au moyen d’une canalisation construite entièrement en verre soudé; un long tube à pentoxyde de phosphore est en outre intercalé de façon à dessécher complètement le gaz. Un temps assez considérable — 35 à 6 heures environ — est nécessaire pour chasser entièrement l'air contenu dans l’appa- reil. Nous mettions généralement en marche la veille du jour où nous comptions faire les mesures. La constance de la pous- sée, corrections faites de pression et de température, renseigne d’une façon très nette sur le moment où l’air atmosphérique est éliminé. Pour faire une pesée, la balance est tout d’abord décrochée, puis le courant gazeux arrêté pendant une minute environ ; on 28 APPLICATION DU PRINCIPE D’'ARCHIMÈDE détermine alors, par la méthode ordinaire des oscillations, la position équilibre de l’aiguille et on lit la température du bain. Cette opération est répétée toutes les 6 à 8 minutes, en chan- geant chaque fois la position du cavalier, de façon à opérer dans des conditions aussi variées que possible; le poids qui raménerait l'aiguille à la division centrale de l’échelle est calculé en se basant sur la sensibilité de la balance. Cette dernière était de 2,07 divisions pour 1 milligramme avec le flotteur A. Avec le flotteur B, un peu plus lourd, elle était de 1,90 division pour 1 milligramm; ces nombres sont les moyennes de très nombreuses déterminations. La lecture du baromètre se faisait tous les quarts d'heure environ, quelquefois, lorsque la pression atmosphérique variait rapidement, lors de chaque pesée. Six ou huit observations étaient groupées en une série pour laquelle on prenait les moyennes des pressions, des températures et des poids corres- pondant à la position d’équilibre de la balance; sur ces moyennes on calculait la tare du flotteur dans le vide, qui servait à com- parer les résultats. Voici un exemple d’une de ces séries, effectuée avec l’oxy- gène, la pression et la température étant très constantes; on verra que les écarts des mesures individuelles ne dépasse pas 0,07 mgr. : | le : CFE Position Re : | Pression [Température POROReeE sara | | | Bariseer 15.53 | 6 8.97 0.406411 15202 act 10.97 0.40644 15,52 8 13.05 0.40644 125769 15.52 5 6.94 0.40639 Ho DA 4 | 4.90 0.406537 71590 15:52 6 8.94 0.406438 Moyennes... 5287) AIT ED rer: | 0.40641 Tare du flotteur dans le vide: 0.182635 gr. Lorsque la pression atmosphérique et la température du thermostat variaient notablement, la marche de la balance sui- vait ces variations d’une façon très nette, et les moyennes four- A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 29 nissaient néanmoins une valeur constante pour la tare dans le vide. Voici un cas de chute assez rapide du baromètre, la tempéra- ture restant constante : 717.13 | 15°.73 | 6 LL 0.40668 | 150,72 | 5 |. 6.38 0.40666 150.72 | 4 4.35 0.40664 15°.73 7 10.50 0.40667 717.00 |: 15°.72 8 1247 0.40661 15°.72 9 | 148 0.40659 150.73 | 10 | 16.87 0.40659 716.86 | 15°.72 | 6 (Fest 0.40654 era | s2 Moyennes.. 717.00 | 15°.72 | | 0 40662 Tare du flotteur dans le vide: 0.18264 gr. Voici enfin un exemple, se rapportant toujours à l’oxygène, où la pression et surtout la température variaient notablement : on reconnaît la marche parallèle des poids, qui diminuent lors- que la température augmente. | AR 10 6 ol 42,4) 0.40717 DS GD AE UE LIN té 0 40708 | 15.62 | 4 3.47 0 .40707 mssAiuks 160690 lost lon 9464 0.40708 PRET NNENT ANR RIRE 0 .40700 718.32 | 15°.70 6 7.98 0 .40689 Moyennes... 118.39 | 15°.64 | 0.40705 Tare du flotteur dans le vide : 0.18257 On remarquera — et ceci s’est produit régulièrement — que les résultats sont moins cohérents lorsque la température varie tant soit peu rapidement ; cela provient très probablement du fait que le flotteur ne recevant de chaleur que par l'intermédiaire du gaz ambiant, met un temps appéciable à prendre son équi- libre de température, et qu’il est par conséquent plus ou moins en retard sur le bain du thermostat. Les variations barométri- ques sont au contraire suivies immédiatement par la balance. oÙ APPLICATION DU PRINCIPE D’'ARCHIMÈDE Pesée dans l'hydrogène Nous avons déjà dit qu'avec l'hydrogène il n’était pas pos- sible d’arrêter le courant gazeux, la pénétration de l’air exté- rieur se faisant beaucoup trop rapidement. Pour éliminer l'effet cinétique, nous avons eu recours au procédé suivant, grâce auquel, à notre grande surprise, les mesures ont donné des résultats encore plus concordants qu’avec l’oxygène : Un ampèremètre intercalé dans le cireuit électrique de l’élec- trolyseur donnait une mesure exacte de débit gazeux ; il suffi- sait dès lors d'opérer des pesées avec des débits différents, et d’extrapoler les résultats à une vitesse du gaz nulle, pour obtenir la poussée statique. Nous avons pour celà admis que l’effet du courant gazeux était proportionnel à sa vitesse, ce qui était très probable puisque le gaz agit surtout par sa viscosité, et ce qui s’est vérifié expérimentalement. Si l’on calcule en Ap je NE: effet, la valeur de ue p étant la position d’équilibre de l’aiguille de la balance et ? l’intensité du courant électrique en ampères, on obtient un nombre très sensiblement constant. La valeur moyenne EE — 0,12 a été utilisée pour les réductions. Ai Le tableau ci-dessous montre que les valeurs obtenues pour la position d'équilibre corrigée étaient remarquablement con- stantes pour une même position du cavalier. La concordance est Position | Position d'équilibre For an Courant I | d'équilibre de en ramenée à un courant Ko | l'aiguille p. Aë nul | 2 2.85 ampères 11.60 SERA 11798 À 2 1.35 » | L'EO 1 11:95 | au 0 Eve » 11.90 0.12 11.95 ; 4 13-45 » 7.45 NET 7.86 { 4 0.40 > | TETE : 7.84 0 |-845 » 15.70 16.11 No 50 ftosnans 16 109 Ma), 20 40: nt ose ) 0 |83.45/m» 15.68 &E 16.09 0 | 1.55 » | 15.88 | ; | 16.07 A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 31 beaucoup plus grande que dans l’oxygène par le fait que, ainsi que nous l’avons fait remarquer, les variations du baromètre et de la température n’ont qu’une influence très faible sur la poussée dans l'hydrogène. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX a) Tare du flotteur dans le vide ; pesées dans l'oxygène et l'hydrogène. Ainsi que nous l’avons expliqué, nous avons contrôlé l’exacti- tude de la méthode hydrostatique en effectuant des pesées dans l'oxygène et dans l'hydrogène, et calculant pour chaque série de mesures la tare dans le vide, c’est-à-dire le poids qui équili- brerait la balance, le flotteur étant supposé dans le vide. Il fallait pour celà calculer dans chaque cas la poussée absolue subie par le flotteur. Ces mesures ont porté sur le flotteur A. Dans le cas de l’oxygène nous avons adopte comme masse du litre normal la valeur de 1,4290 gr., et un coefficient de dilata- tion, à pression constante, égal à 0,003674, nombre qui sera légitimé par les mesures dont il est question plus bas. La pres- sion barométrique moyenne de nos mesures étant voisine de 720 mm. c’est-à-dire notablement inférieure à la pression nor- male, nous avons également tenu compte de l’écart de compres- sibilité de l’oxygène par rapport à la loide Mariotte, en adap- tant pour cet écart par cm. de mereure, la valeur 0,0000127 :. Pour l'hydrogène, la densité adoptée est celle de Morley, soit 0,089873, masse du litre normal ; les réductions de pression et température ont été faites en se basant sur les lois des gaz parfaits. Dans les deux tableaux ci-dessous, nous résumons toutes les données expérimentales ; nous rappelons que chacun des nom- bres qui figurent dans les trois premières colonnes est la moyenne de 5 à 6 déterminations au moins. La comparaison des deux tableaux montre l'identité des résultats obtenus avec les deux gaz. La différence pour la tare ! Jaquerod et Scheuer C. R. 140 p. 1384 (1905) et Mém. Soc. Phys. Genève. 1908, vol. 35, p. 659. APPLICATION DU PRINCIPE D’ARCHIMÈDE 32 I. — Pesées dans l’oxygène Promion | Temps [Eee] Epaie |Méodimuer o | gr. | gr. gr. 718.20 15.25 0.40731 | O0.22471 0.18260 718.49 15.42 | O0.40735 | 0.22467 0.18268 18 04. HUM ISAG1 0.407380 | 0.22464 0.18266 719.59 15.65 0.40746 | O0.22481 0.18265 720.86 15.25 0:40811 | “0:22555 0.18256 719.53 15.09 0 40786 | 0.22519 0.18267 719.24 | 15:25 0.40760 0.22505 - 0.18255 719.06 | 15.41 0.407435 0.22486 | 0.18257 717.04 | 15.72 0.40663 0.22399 |} 0.18264 715.87 | 15 52 0.40641 0.22378 0.18263 HITAOUREN 15.72 0.40662 | 0.228397 0.18265 111599 00 15.51 0.40710 | 0.22445 0.18265 718.39 15.64 0.407053 | 0.22447 0.18258 717.88 16.05 0.40661 | 0.22401 0.18260 Tare moyenne du flotteur dans le vide : 0.18262 II. — Pesées dans l’hydrogène Pression | Tempéaue | Foidsagiéaui | Pouste | Farc du fois 0 gr. gr. gr. 725.50 | 15.835 0.19698 0.01435 0.18263 724.80 | 14.16 0.19695 0.01431 0.18264 719.86 | 131 0.19687 0.01424 | 0.18263 717.04 13.29 0.19689 0.01421 0.18268 713.02 | 14.07 096710 0.01409 0.18262 Tare moyenne du flotteur dans le vide : 0.18264 du flotteur dans le vide n’est en effet que de 0,02 mgr. entre les moyennes, différence qui ne dépasse certainement pas les er- reurs d'expériences. Nos mesures confirment par conséquent la valeur de la masse du litre normal d’oxygène adoptée pour les calculs, soit 1,4290 gr., avec une approximation de ‘/10000 puisque la pous- sée dans l’oxygène est de 0,2 gr. environ. On serait tenté à pre- mière vue de voir plutôt dans les nombres ci-dessus une con- firmation du rapport des densités oxygène et hydrogène ; il n’en A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 33 est rien, car, ainsi que nous l’avions fait remarquer déjà, la pesée dans l’hydrogène équivaut à peu près à une pesée dans le vide, la poussée n’étant que de 0.01 gr.; ce n’est donc que la différence entre les poussées dans l’oxygène et l’hydrogène que l’on obtient avec une précision suffisante, et par suite la densité du premier de ces gaz. b) Dilatation de l'oxygène Outre les mesures ci-dessus rapportées, nous en avons eftec- tué d’autres, à diverses températures comprises entre 10 et 37°, en vue de fixer la valeur d’un coefficient de dilatation nécessaire pour ramener à zéro les déterminations précédentes. Ces mesures n’ont porté quesur l’oxygène; avec l’hydrogène, ainsi que nous l’avons déjà dit, l’influence de la température sur la poussée est trop faible pour conduire à des résultats pré- cis. Le flotteur B, de 400 c.c. environ a été utilisé, le premier ayant été cassé accidentellement ; ce second flotteur d'un volume plus considérable, permet d’ailleurs d’obtenir plus de précision. Nous avons eu tout d’abord, cela va sans dire, et cela dès le début de nos essais l’idée d’opérer à la température de la glace fondante; mais nous ne sommes jamais parvenus à de bons résultats, par suite probablement du temps assez considérable, nécessaire pour que le flotteur prenne la température ambiante. Ce temps écoulé, la glace commençait à fondre dans le bas de l’appareil, de sorte que nous n’arrivions pas à des pesées cons- tantes. Nous en sommes alors revenus au bain d’eau, en variant le plus possible sa température. Dans ce but le thermostat de zinc fut entouré d’une feuille d'amiante, sur laquelle nous enroulâmes une spirale de fil de fer qui pouvait être chauffée par un courant électrique. Le tout fut enveloppé d'amiante et d’une couche épaisse de ouate de façon à diminuer les échanges de chaleur avec l’extérieur. En bras- sant d’une façon continue l’eau du thermostat et règlant conve- nablement l'intensité du courant électrique, nous sommes par- venus à maintenir pendant plusieurs heures la température constante à quelques centièmes de degrés près, et à faire à 30 ou 35° d’aussi bonnes mesures qu’à la température ordinaire. ARCHIVES, t. XXXI. — Janvier 1911. 3 34 APPLICATION DU PRINCIPE D'ARCHIMÈDE Pour les basses températures, nous nous sommes contentés de laisser le laboratoire ouvert pendant un jour — les mesures datent d’avril 1910 — et de remplir le thermostat d’eau froide. Une température voisine de 10° fut ainsi réalisée, etse maintint suffisamment constante pour les mesures. Le tableau suivant résume les résultats obtenus, chacun des poids indiqués dans la troisième colonne étant, comme toujours, la moyenne de 6-8 déserminations individuelles. oo £ s ; Poids qui équi- Poussée Tare du flotteur Pression Température | Jibre la balance calculée dans le vide 19 LR AMEORON CHOTREMEUN, PURE ROSESEeR PPS EIR PR | 0 gr. | gr. | gT- 731.15 9.87 1.77412 0.53479 | 1.23933 731.60 10.12 1.717396 | 053163 | 1.239033 plane gi 10.33 | ETES M 0.53436 | 1.23935 730.43 24,88 1.74676 | 0.50646 | 1.23930 730.29 23-99 1.74840 0.50912 | 1.23928 729.98 24,08 1.74779 0.50851 1.23928 730.17 24.12 1.747859 0.50857 1.23932 730.54 29,19 | 1.73959 | O0.50034 1.239925 730.62 29.18 | 1.73969 0.50041 | 1.23928 731.40 37.05 | 1.72762 | 0.48831 | 1.23931 751.14 37.05 1.72741 0.48815 | 1.23926 730.98 37.02 1272712100 0 .48808 1.23929 L’inspection des nombres de la dernière colonne montre immédiatement que la précision obtenue est encore meilleure que dans le cas du flotteur À, moitié plus petit; l'écart maxi- mum sur la moyenne (1 gr. 23930) ne dépasse pas 0,05 mgr. ce qui correspond à ‘/10000 de la poussée de l’oxygène. Nous pensons qu’on peut attribuer ce résultat à la grande habitude que nous avons prise de ce genre de mesures. Dans aucun cas la méthode du ballon ne permettrait d'obtenir une telle cons- tance dans les pesées, étant donné surtout les grandes difié- rences de température employées. Ces mesures fournissent la valeur 0,003674 pour le coefficient de dilatation de l’oxygène, sous la pression constante de 730°® _ A LA DÉTERMINATION EXACTE DES DENSITÉS GAZEUSES 99 de mercure environ, valeur adoptée dans tous les calculs. Elles montrent que la méthode hydrostatique, comme nous le disions dans l’introduction est susceptible de fournir de très bonnes don- nées sur la dilatation des gaz à pression constante; rien n’em- pêcherait d’opérer dans des limites de températures beaucoup plus étendues. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS La méthode hydrostatique appliquée au gaz est susceptible d’une précision au moins égale à celle de la méthode du ballon, même dans le cas de gaz beaucoup plus légers que l’air atmos- phèrique. Elle élimine l’emploi de la pompe pneumatique et permet de simplifier notallement les manipulations. Les pesées que nous avons effectuées au moyen de cette mé- thode confirment la valeur 1.4290 comme masse du litre normal d’oxygène, moyenne des meilleures déterminations faites jus- qu'ici. L'appareil que nous décrivons est aussi applicable à la déter- mination du coefficient de dilatation des gaz, sous pression constante; nous avons ainsi obtenu pour l’oxygène, la valeur 0,003674 pour des températures comprises entre 10-37, et sous la pression de 730 mm. de mercure. Neuchâtel, Laboratoire de physique de l’Université. Décembre 1910. SUR LA DÉPENDANCE DE LA FORCE DE GRAVITATION du milieu intermédiaire à travers lequel elle s'exerce PAR Th. ERISMANN ! I. — Le présent travail a pour objet la question suivante: la forcede gravitation quis’exerce entre deux corpséloignés dépend- elle, dans une mesure quelconque, du milieu qui se trouve entre les deux corps? Cette question se rapproche donc beaucoup de celle de l’action directe à distance de la gravitation. Théori- quement on peut se demander : est-il possible d’immaginer qu’un corps, situé en un certain point de l’espace, agisse en un point où il ne se trouve pas, bien qu’il en soit séparé par le vide absolu, et comme par une simple conséquence de son existence ? Mais nous n’insistons pas ici sur ces considérations d’un carac- tère purement philosophique développées dans notre travail complet, d'autant plus que la seule exigence à laquelle doit satisfaire la solution d’un problème fondamental de science naturelle est qu’elle ne présente pas de contradiction logique en elle-même; et, dans notre cas, ni l'hypothèse d’une action de voisinage immédiat, ni celle d’une action à distance ne don- nent lieu à ce défaut. On sait que la tendance actuelle de la science est de ramener les forces à une action de voisinage immédiat et que pour tou- tes les autres forces la tentative à eu des résultats féconds. On pouvait donc supposer que la gravitation elle aussi était une force à distance en réalité fictive ; toutefois il est bon de se rap- 1 Ce travail a paru in extenso dans les Mémoires de la Société des Sc. nat. de Zurich, quatrième livraison, 53e année, 1908 et comme disser- tation. La reproduction abrégée que nous en publions ici nous est com- muniquée par l’auteur (Réd.). SUR LA DÉPENDANCE DE LA FORCE DE GRAVITATION, ETC. 91 peler que, sur bien des points, elle diffère des autres forces : pourquoi n’en diffèrerait-elle pas aussi dans sa loi d’action par rapport à l’espace. Et c’est donc l’expérience qui nous doit donner la réponse sur les questions proposées. Je tiens à rappeler que ces recherches ont été entreprises et poursuivies dans le laboratoire de physique de l’Université de Zurich, sous la direction de M. le Prof. Kleiner. IL. — Nous allons passer rapidement en revue les travaux sur le sujet, soit qu’on ait cherché à vérifier certaines hypothèses, soit qu’on ait simplement abordé la question expérimentale- ment. | Crémieu : chercha à montrer que l’intensité de la gravitation s’exerçant entre deux Corps ne dépend pas uniquement de leur masse mais aussi de l’état particulier où se trouve la substance, ce qui influe sur l’état de l’éther dont la pression, suivant lui est la cause du phénomène. Il plonge les corps dans un milieu liquide possédant exactement la même densité et constate que les particules ont une tendance à se rapprocher lentement. D’après la loi de gravitation il ne devrait se produire ni attrac- tion ni répulsion. Mais ces expériences ne peuvent pas être considérés comme définitives. Ne m'’arrêtant pas aux tentatives de Mackensie, Gray et Poynting sur les cristaux, sans résultats suffisamment positifs, j'en viens aux expériences de Austin et de Thwing? dont la méthode diffère peu de celle que j’ai employée. Ils se servent. comme Cavendish, d’une balance de torsion et fixent aux extré- mités du levier horizontal deux petits corps métalliques sur les- quels agissent par la gravitation deux grosses masses également métalliques placées dans leur voisinage. Des plaques de diver- ses substances sont ensuite introduites entre les corps qui s’at- tirent pour observer si l’intensité de l’attraction est modifiée en quelque manière. Il y a lieu de remarquer que le rôle des pla- ques comme écran risque de s’accroître du rôle de corps atti- rant, car par le fait de la déviation angulaire du levier, la petite boule sort du plan médian des deux écrans, s’approche de l’un et s’éloigne de l’autre, de telle sorte que les deux écrans ont des actions de gravitation inégales. Et, en outre, la cons- ! Journal de physique, 1906 (4). 5, p. 25. = Physical review, 1897. 38 SUR LA DÉPENDANCE DE LA FORCE DE GRAVITATION tanee de la déviation n’est pas une preuve complète de la non altération de la force, parce qu'il se pourrait que l’absorption de celle-e1 par le milieu fût aussi proportionnelle à la masse, de manière que les deux effets d'attraction et d'absorption pour- raient se neutraliser. Le résultat obtenu par Austin et Thwing a été négatif, c’est-à-dire que l’influence du milieu interposé, si elle existe, est plus faible que l’erreur d'observation, la- quelle est de ‘/50 de la déviation totale. Crémieu a de nouveau abordé la question, et au lieu de pla- ques écran a plongé la partie inférieure de la balance dans l’eau de sorte qu’une lame d’eau était le milieu intermédiaire. Bien que Crémieu ait poursuivi ses recherches en se conformant aux précautions scientifiques les plus minutieuses et au moyen d'appareils fort coûteux, les résultats auxquels il est parvenu sont résumés par lui-même dans les termes suivants. « Tout ce qu’on peut dire, c’est que dans l’état actuel de la question, il semblerait que dans un champ gravifique très convergent, un corps plongé dans un liquide serait soumis à quelque chose de plus que la différence entre la poussée hydrostatique et l’attrac- tion newtonienne. » Les recherches de Austin et Thwing ont été reprises par Laa- ger!, à Zurich, qui emploie le milieu intermédiaire sous la forme d’un cylindre vertical dans l’axe duquel se trouve le fil desuspen- sion, Cequi écarte en partie lesobjections précédentes. Lessphères attirantes peuvent être amenées, au moyen d’un plateau circu- laire tournant sur lequel elles reposent d’une première position A à une position B symétrique de la première, par rapport à la direction médiane du levier, ce qui a pour conséquence une action égale et de direction contraire de la force de gravita- tion sur le système des deux petites boules : disposition ingé- nieuse qui ne donne lieu à aucune secousse. Laager a constaté une influence du milieu intermédiaire, mais un calcul subséquent a montré que la forme donnée à l’expérimentation ne supprime que très insuffisamment les causes d'erreur que nous avons signalées relativement aux travaux mentionnés. III. — J'en viens à mes propres recherches et je commence ! Hallerischer Buchhandlung, Berne, 1904, dissertation. DU MILIEU INTERMÉDIAIRE A TRAVERS LEQUEL ELLE S'EXERCE 39 par indiquer le schéma des observations que la solution de la question implique. Deux petites masses mx et m2 sont fixées aux extrémités du levier horizontal d’une balance de torsion et atti- rées par deux masses considérables M, fixes, dont une seule est flgurée (l’autre se trouve en haut à droite du levier) (fig. 1). dore Fig. 1 R Distance du centre du levier au centre de M. M Sphère de plomb dont la masse est M. #”;, et #4 Petites sphères d'argent dont la masse est 2. T; Composante normale de l’attrac- tion de M sur la masse la plus rapprochées, m,, en dynes. T, Composante normale de l’attrac- tion de M sur la masse la plus éloignée ;n, en dynes. G Constante de gravitation. r;etr, Distances du centre de M aux deux petites masses. 9 Angle de la direction M, et du levier. # Angle de la direction Mr, et du levier. Angle de R et du levier. T Composante normale de la force totale d'attraction. DT, — D — GMm sing __ sin gs v 22 2 — GMnk sin o É — _ 1 AGE | — 66,5.10—9.2840.0,09.6.0,7. | | 5° av où — appr. 43,0.10—5 dynes. D’où 2T -= 86,0.10 —* dynes. L’action étant doublée par le fait que les deux grosses sphe- res agissent symétriquement., La valeur moyenne de la force à mesurer est d'environ 50.10 -° dynes qu’on se propose de mesu- rer à ‘/1000 près en prenant cette fraction comme limite de l’in- fluence qu’il s’agit de constater. J’ai insisté dans la publication complète de mon travail sur 40 SUR LA DÉPENDANCE DE LA FORCE DE GRAVITATION les essais successifs, qui ont duré près de deux ans, par lesquels j'ai dû passer avant d'arriver à une mesure de la force en question qui présentât des conditions suffisantes de constance et de régu- larité. En premier lieu la variation de la position d'équilibre du levier, sous l'influence des courants d’air surtout, déterminés par des variations de température ou d’autres causes difficile- ment appréciées, était la difffeulté la plus sérieuse. J’ai été amené forcément à employer un appareil dans lequel on fait le vide et c’est au moyen de cet appareil que mes expériences définitives ont été faites. En second lieu, c’est à M. le professeur Kleiner que je dois d’avoir, dès le début de mes essais, employé le milieu écran sous la forme d’une couche sphérique entourant la petite sphère attirée, ce qui exclut son rôle comme masse attirante. L’enveloppe sphérique qui reste constante est double et formée par une lame d’aluminium et une autre de cuivre, de 1,5 mm. d'épaisseur, laissant entre elles une épaisseur de 0,63 em. dans laquelle on introduit trois liquides différents, le mercure, l’eau et l'huile de paraffine qui diffèrent notablement entre eux rela- tivement à la densité, la constante diélectrique, la transparence, etc. (fig. 3). J'ajoute que j’ai commencé par me servir d’une seule enveloppesurlaquellejedisposaisunesphère creuse en métal, par- tagée en deux hémisphères, mais les perturbations, amenées par l'introduction de la piècemétallique dans l’instrumentm'y ont fait renoncer et au contraire l'introduction des liquides est ménagée de telle sorte qu’elle a lieu sans que l’observateur doive cesser de viser dans la lunette. L’instrument qui est représenté dans la fig. 2 consiste dans un tube de laiton à parois épaisses, muni à son sommet d’un cercle de torsion et d’un couvercle hermétique. A la partie infé- rieure se trouve un robinet qui le fait communiquer avec la pompe et à quelques centimètres plus haut sont pratiquées deux ouvertures latérales par où passent deux prolongements du levier suspendu au fil de torsion. À ces ouvertures sont adaptés deux tubes qui pénètrent eux-mêmes dans l’enveloppe sphérique en aluminium et la supportent. Un peu plus haut est percée une fenêtre de faible dimension pour la visée du miroir. L’instrument est solidement installé sur un trépied; le dispositif de Laager o DU MILIEU INTERMÉDIAIRE A TRAVERS LEQUEL ELLE S EXERCE 41 42 SUR LA DÉPENDANCE DE LA FORCE DE GRAVITATION permettant d'amener les deux sphères de plomb successivement dans les deux positions voulues est munie d’un pied spécial. La figure 3 montre en grandeur naturelle une coupe horizon- tale de l’instrument. A est l’intérieur du tube où se fait le vide, B Fis. 3 B l’intérieur de la couche sphérique limitée par la plus petite sphère d'aluminium et la plus grande de cuivre. Le levier, qui devait être choisi aussi léger et solide que possible, est un fil d'aluminium ; le miroir n’a qu’un diamètre de 3 mm. et néces- site un fort éclairage de l’échelle. Il fallait obtenir une amplitude de déviation maxima, laquelle se trouve limitée par la force de torsion du fil de suspension, qui doit cepen- dant supporter le levier et les deux petites boules d’argent pesant ensemble 0,18 gr., et par le diamètre des sphères attirantes. Aprés avoir essayé quelques fils de quartz, j’en suis venu à employer un fil de Wollaston de 7 y d'épaisseur qui était préférable sous le rapport de la solidité et ne donnait lieu à aucune réactivité sensible, Il est long de 47,5 mm. L’amplitude de déviation due aux deux actions en sens contraire comporte une différence de 120 divisions de l’échelle visée dans la lunette; la division est d’un mm. Relativement aux difficultés d’expérimentation, bien que la mesure de la force dans le vide les eût fait disparaître en grande partie, il restait encore une certaine dépendance de la position du zéro d’avec l'éclairage par un bec Auer. Toutefois cette déviation disparaît presque immédiatement, de façon qu’on ne peut pas l’attribuer à un échaufftement par conductibilité. J'ajoute que l’ouverture et la fermeture de la caisse qui recou- vre complètement l’instrument donnait lieu d’abord à une per- turbation, mais en badigeonnant l’appareil avec du savon gras, DU MILIEU INTERMÉDIAIRE A TRAVERS LEQUEL ELLE S'EXERCE 43 l'ouverture et la fermeture de la caisse sont devenus sans influence. Il s’est produit encore de temps à autre une incons- tance du zéro de 0,1-0,15 parties de l’échelle, sans qu’on pût lui attribuer une cause; mais habituellement, le zéro était assez constant pour qu'ont pût opérer des mesures. Si une déviation progressive due au fil, du genre de celle qui a été constatée pendant la supension des expériences, s'était produite, en divisant sa valeur totale par le nombre de jours et d'heures correspondant, on trouve que rapportée à la durée d’uneobservation l'erreur est tout à fait négligeable (ca. 0,01 mm. par heure). Le tableau ci-joint a surtout pour objet de montrer que les petites irrégularités du zéro peuvent disparaître dans des conditions favorables. 1907 13 févrior 26 juin 26 juin 6 juillet matin matin soir soir 665,2 — 92101666,1 — Sh15,665,2: — 8:57 719,8 — &'09 665,1 — 1121016662 — 9:071665,2 — 9104 719,8 — 8215 665,2 — 11:301666,2 — 10:091665,2 — 911 719,8 — 825 665,2 — 11:451666,2 — 10h451665,1: — 916 719,8 — 835 665,2 — 12135/666,2 — 1155 /665,1: — 921 719,8 — 10145 666,2 — 12:001665,1: — 927 666,2 — 1207 666,2 — 12113 666,2 — 1219 Avant chaque mesure définitive la constance du zéro a été observée et l’expérience, s’il le fallait remise à la nuit suivante, car ayant constaté que les petites perturbations étaient bien moins fréquentes la nuit que le jour, toutes les mesures rappor- tées ci-après ont été faites la nuit. IV. — Les tableaux qui suivent sont ceux des valeurs numé- riques des déviations, observées dans mes expériences les plus récentes, en juillet et août 1907, avec l’appareil qui a été décrit. On verra que les résultats avant le 21 juillet diffèrent un peu de ceux après cette date, ce qui peut provenir d’une rectification du centrage et aussi de ce que les dernières ont coïncidé avec des conditions particulièrement favorables. 44 SUR LA DÉPENDANCE DE LA FORCE DE GRAVITATION Expériences avec Hg comme milieu intermédiaire Différence des positions extrêmes du levier | Avec Hg | Sans Hg | Différence I. 1 juillet 1907 (Obs. de l’oscillation). | 120,9 | 120,5 | + 0.4 LAON "ES , » » 1} "197.8 | 51272800 | 127,1 | 0,7 III. 16 » >» (Obs. de l’équilibre).. | 121,5 | 121,4 | +-0,1 INRIA 4 » » » » ht. 121,0.1.,121,0 4118020 Y 16. 40ût cp » » A | 120,8 | 120,8 0,0 VISITES » » » + | 420,9 | 120 89 CUT VIT'11 5 y » » | 4207 1207 0.0 VIII. 19 » » » » Lulu42017t 22207 0,0 IXPM20MS » (Obs. de l’oscillation). | 120,2 | 120,2 0,0 Expériences avec l’eau comme milieu intermédiaire | | | Arec HO Sans .H20 Dilérence X. 17 juillet 1907 (Obs. de l’équilibre).. | 121,7 | 121,6 | +-0,1 Miss ET à » NE el Ti HSE es XII. 21 août » » » 31-1206 130 0,0 XIIL. 22 > » » » | 120;5 [120,5 0,0 Expériences avec l'huile de paraffine comme milieu intermédiaire (23 août) Avec la paraffine Sans la paraffine 548,7: 9U17 548,7: 9h92 548,7 | 518,7: 9927 XIV. D 9243 : 548,7 | 548,7 548,7 948 : 548,7 | : jiscs Hu ; 4 AUE Hi] DB | 548,7 : 1001 11234 : 669,3 | 669,3 : 11:13 11239 : 669,3 | 669,3 669,3 ? 669,3 : 11218 11244 : 669,3 | 669,3 : 11:24 669,3 : 11:53 669,3 ! \ 669,3 { 669,3 : 11258 669,3 : 12104 669,5 669,5 12:14 : 669,3 } 12120 : 669,3 \ Différence 669,3 669,3 548,7 548,7 120,6 120,6 ST 0,0 DU MILIEU INTERMÉDIAIRE A TRAVERS LEQUEL ELLE S'EXERCE 45 Ce dernier tableau peut servir d'exemple relatif à la manière dont les résultats donnés dans les tableaux précédents sont déduits des observations des deux positions d'équilibre du levier. V. — En prenant en considération la grande concordance des résultats obtenus depuis le 21 juillet, et le fait qu’en même temps ces expériences offrent le plus d’exactitude, on peut en conclure que l’introduction comme milieu intermédiaire d’une couche de 6,3 mm. d’épaisseur de mercure, d’eau et d’huile de paraffine n’altère pas la déviation de plus de ‘/12000 de sa valeur. En écartant les expériences I, IL IIT et VI, la limite de l’in- fluence possible pour le mercure est abaissée à 1/2400. Pour l’eau et la paraffine, les expériences XIT, XIIIet XIV donnent une confirmation remarquable de la petitesse de cette limite. On pourrait peut-être alléguer comme argument contre l’im- portance de ce résultat le fait que les deux parois sphériques d'aluminium et de cuivre subsistent dans toutes les expériences. S'il s’agissait d’une force de même nature que l’électricité ou le magnétisme, l’influence du milieu interposé entre ces deux parois ne se ferait pas sentir. Mais précisément ces recherches accentuent la différence entre la gravitation et ces forces, puis- que pour celles-ci la déviation du levier serait, dès le début, annulée par la couche sphérique enveloppant complètement le système mobile. Ces résultats sont donc négatifs et se résument de la ma- nière suivante : /a déviation, lorsqu'on introduit comme écran intermédiaire une couche de 0,63 cm. d'épaisseur, reste cons- tante à */1200 près de sa valeur. Et si on n’est pas fondé à exclure tout à fait l'hypothèse que l'influence subsiste au-dessous de cette limite, cette hypothèse est tout de même peu vraisem- blable puisque l’influence du milieu est beaucoup plus grande pour toutes les autres forces. Ce résultat négatif peut trouver son utilité pratique par exem- ple dans le calcul de la masse des planètes. Toutefois son inté- rêt principal est dans la corroboration du caractère distinctif de la gravitation relativement à l'influence du milieu au travers duquel l’action s’exerce sur la grandeur de cette action elle- même. NITRATION COMPARATIVE DE QUELQUES AMINES AROMATIQUES MONO- ET DIACYLÉES PAR Frédéric REVERDIN et Armand de LUC A la suite de nos recherches sur la nitration des dérivés du p-aminophénol', nous nous sommes proposés d’examiner com- parativement la nitration de quelques dérivés mono- et diacylés, afin de nous rendre compte de l’influence que pourrait avoir, la présence du second groupe acylé à l’azote, sur la stabilité de la molécule ou sur l’orientation des groupes «nitro» qui y sont introduits. Nous avons, en premier lieu, comparé la nitration du méthoxy- 1- toluènesulfonyl-amino-4-benzène de F — 114 à celle de son dérivé acétylé de K — 148, soit : C5Ht.O0CH3.N(C?H°0 .SO*C'H) déjà décrit par l’un de nous*. La nitration a été faite de diverses manières. 1. — En introduisant la solution de 1 partie de ce produit dans 10 parties d’acide acétique cristallisable, dans 5 parties de HNO* de D — 1. 52 et maintenant la température de 20-30°. Tandis que dans ces conditions le composé de F — 114°, comme nous l’avions déjà constaté précédemment, fournit un dérivé dinitré correspondant à la formule : C5H°.OCH°.NO®.NO*°.NH.SO?C'H'. 1.2.3.4 de F —165—167", le dérivé acétylé de F — 148 reste inattaqué. ! Arch. des Sc. Phys. et nat., 1909 t. XX VIII, p. 439. ? Id., 1909. t. XX VII, p. 383. NITRATION COMPARATIVE DE QUELQUES AMINES AROMATIQUES 47 En opérant avec les mêmes proportions, mais en laissant mon- ter la température jusque vers 60°, température à laquelle on remarque un léger dégagement gazeux, on obtient avec le com- posé monoacylé le même dérivé que ci-dessus, tandis qu'avec le dérivé diacylé, le dégagement gazeux ne commençant que vers 80°, il se forme un dérivé mononitré seulement. Ce nouveau pro- duit cristallisé dans l’alcool, puis dans un mélange de benzène et de ligroïne se dépose en paillettes incolores de F — 197° et il est constitué par le méthoxy-1-nitro-3-acétyl-toluènesulfonuyl- amino-4-benzène : CSH*.OCH®.N0*.N(C°H°0 .S0?C7H7.1.3.4 0.1193 gr. subst. 8.4 cc. N. (17°; 710 mm.) Calculé pour C'SH!SOSSN?.. N—7.69 Drouve NES MES NME NAT 9/0 Ce produit insoluble dans l’eau même à chaud, soluble à chaud dans l’alcool, l’acide acétique, le benzène, l’acétone, peu solu- ble en revanche dans la ligroïne, fournit par saponification au moyen de l’acide sulfurique concentré à la température du bain- marie, la mononitro-anisidine de F— 123", déjà décrite par Hähle' et Hinsberg *. 2. — En introduisant le composé monoacylé dans 5 parties de HNO* de D — 1. 52 de telle manière que la température ne dépasse pas 20°, puis l’élevant ensuite jusqu’au moment où commence un léger dégagement gazeux (55°) et coulant, nous avons réussi, Contrairement à ce qui avait été indiqué dans notre dernière publication, à obtenir le dérivé dinitré en 2-3, comme produit principal ainsi que du dérivé mononitré en 3. Le composé diacylé nous a donné dans les mêmes conditions (mais la température peut être dans ce cas portée à 65° avant qu’il commence à se dégager des gaz), deux dérivés dinitrés. Le produit de la nitration, après avoir été coulé dans l’eau, filtré et lavé, a été repris par l’alcoo!l bouillant qui le dissout incom- plètement ; la solution alcoolique filtrée, puis additionnée de quelques gouttes d’eau dépose de jolies paillettes jaunes de ! Journ. f. prakt. Chemie. (2), 43, p. 63. 3 Ann. Chem., 292, p. 249. # Arch. des Sc. phys, et nat., 1909, t. XX VII, p. 387. 48 NITRATION COMPARATIVE DE QUELQUES AMINES AROMATIQUES F — 169" constituées par le méthoxy-1-dinitro-2-5-acétyl-toluène- sulfonyl-amino-4-benzène : C5. OCH3(NO?)2N. (C2H50 .SO2C7H7)1.2.5.4 0.1039 gr. subst. 9.5 ce. N (16°; 697 mm.) Calculé pour CI5H15O8SN3... N— 10.26 ÉTONVÉ LS Ne N=—= 9912% Cette combinaison qui a fourni par saponification sulfurique la dinitro-anisidine correspondante de F —153°,' est soluble dans l’alcoo! à chaud, dans le benzène et l’acétone, insoluble dans la ligroïne. La partie insoluble ou peu soluble dans l’alcool, cristallisée dans l’acide acétique dépose des aiguilles incolores de F — 205° de l’isomère renfermant les groupes nitro en 2-3 : CSH2.OCH3.(NO2)N.(C2H30.S02C7H)1.2.8.4 car elle donne par saponification sulfurique la dinitro-anisidine connue de F 188". 0.1074 gr. subst. 10 ce. N (18°; 706 mm.) Calculé pour C'6H'50SSN3 .. N— 10.26 FL LOUVE ne eee à enae de N=A104927 Le rendement de cet essai en produit purifié a été de 84 dont 24 ‘/, constitué par la partie la plus soluble dans l’alcool et 60 °/, par la partie la moins soluble. Nous avons continué l’étude de cette question en examinant comparativement la nitration des mono- et diacétyl-p-toluidines, ainsi que des toluènesulfonyl- et de l’acétyl-toluène-sulfonyl- p-toluidines. On connaissait déjà les produits qui se forment dans la nitra- tion de l’acétyl-p-toluidine. En introduisant 5 parties de HNO* de D —1.52 dans une solution de 1 partie d’acétyl-p-toluidine dans 10 parties d’acide acétique cristallisable, de manière que la T. ne dépasse pas 15°, puis chauffant peu à peu jusqu’à 65”, il se forme la rifro-acétyl- p-toluidine décrite par Gattermann *? : C‘H:.CH3.N02.NH.C?H°0.3.4 de F— 94—95° (nitrotoluidine correspondante F = 114° d’après 1 Reverdin et Bucky. — Arch. des Sc. phys et nat., 1906, t. XXII, p. 144. 2 Ber. der Deutsch chem. Ges., 18, (1885). p. 1482. MONO- ET DIACYLÉES 49 Beilstein et Kuhlberg' et 116-117° d’après Schraube et Romig ? nous avons trouvé nous-mêmes 114). En nitrant avec HNO * seul de D — 1. 52 en chauffant à 65’, jusqu’à léger dégagement gazeux, on obtient 38 °/, de dnitro-3. 5-acétyl-p-toluidine de F — 190° (Beistein et Kuhlberg®) et 620/5 de mtro-3-acétyl-p-toluidine de F — 94°. Ces deux produits peu- vent être séparés par leur différence de solubilité dans le ben- zène ; le premier étant le moins soluble dans ce dissolvant. La diacétyl-p-toluidine nitrée en solution acétique dans les mêmes proportions que ci-dessus, dégage déjà du gaz à 20° et fournit par désacétylation partielle la nitro-3-acétyl-p-toluidine de F = 94 Si l’on opère avec HNO* de D — 1, 52 seul, même en refroi- dissant avec de la glace la réaction est vive et l’on est obligé de couler à 5°; il se forme dans ces conditions directement, par désacétylation totale, la nitro-3-p-toluidine de F — 114°. La toluène-sulfonyl-p-toluidine, déjà décrite par Müller et Wiesinger* a été préparé par l’action de 1 molécule de p-sulfo- chlorure de toluène sur 1 molécule de p-toluidine en présence de 2 mol. d’acétate de soude, en solution alcoolique et à chaud; elle cristallise dans l’acide acétique en aiguilles fines et incolores de F = 118 En nitrant ce produit en solution acétique dans les propor- tions habituelles il faut porter la température jusqu’à 70° pour obtenir une nitration et l’on retire du produit de la réaction après avoir cristallisé dans l’alcool, puis dans un mélange de benzène et de ligroïne 80 °/, d’un composé incolore, cristallisé en belles aiguilles fusibles à 204”, constituées par la dinitro-3.5- toluène-sulfonyl-p-toluidine : C‘H>.CH:.(NO2)>. NHC7H7S021.3.5.4 0.1294 gr. subst. 14.1 ce. N (20°; 707 mm.) Calculé pour C'#H1305SN3 .. N — 11.96 dat PIOUES PERRET AIT E N—="11:81%/0 Ce composé qui a été aussi décrit dernièrement par Uhlmann Annalen der Chemie, 155, p. 23. 2? Ber. der Deutsch chem. Ges., 26, (1893), p. 579. # Annalen der Chemie, 158, p. 348. + Ber. d. D. Ch. Ges. 12 (1874) 1348. ARCHIVES, t. XXXI. — Janvier 1911. 4 50 NITRATION COMPARATIVE DE QUELQUES AMINES AROMATIQUES et Gross ‘avec le F—210°,est un peu soluble à froid dans l’alcool, soluble à chaud, assez soluble dans le benzène à chaud, ainsi que dans l’acide acétique ; il fournit par saponification sulfuri- que la dinitro-3.5-ptoluidine de F — 166-168 décrite par Beils- tein et Kuhlberg. Lorsqu'on nitre avec HNO* seul, la réaction est un peu plus vive et en coulant à 40°, c’est-à-dire à l’apparition des vapeurs rutilantes, on obtient le même produit que ci-dessus avec un rendement de 70 °/, en produit pur, de la substance mise en réaction. Lacétyl-toluène-sulfonyl-p-toluidine a été préparée en dissol- vant simplement la toluène-sulfonyl-p-toluidine dans 6 parties d'anhydride acétique ; il y a échauffement et transformation immédiate en dérivé diacylé, lequel est incolore et fond à 134. Il faut éviter de chercher à acétyler en présence d’acide sulfu- rique, car il y a dans ce cas saponification. 0.1359 gr. subst. 0.8170 CO?; 0.0686 H20 0.1592 gr. subst. 6.8 cc. N (22°: 713 mm.) Calculé pour C'5H'!TOSSN.. C — 63.66 "0; trouvé C — 63.61 /o » » » H==1, 4.610); » Hæ 5.60 > » > N— 4.62%, » , N— 464% Le dérivé ci-dessus est insoluble dans l’eau, soluble dans l'acide acétique et l’alcoo!l à chaud. Ce produit n’est pas nitré en solution acétique, même en éle- vant la T. jusqu’à 75°. Lorsqu'on l’introduit en revanche dans l’acide nitrique seul, dans les proportions habituelles, en ne laissant pas la T. monter au-dessus de 15° pendant l'introduction, puis en chauffant ensuite jusqu’à apparition de vapeurs rutilantes, c’est-à-dire à 40°, on obtient un produit qui après avoir été cristallisé dans l’acide acétique, puis dans un mélange de benzène et de ligroïne est en aiguilles incolores de F — 183°. Le rendement à l’état pur a été de 70 2/5. Cette substance est la wifro-2-nitrotoluène- sulfonyl-p-toluidine, CSH3.C.H3.NO?.NH.CTH5NO:SO»> 1.2.4 car elle donne par saponification sulfurique la #itro-2-p-toluidine ! Idem, 43 (1910) 2694. MONO- ET DIACYLÉES si connue de F — 77°.5. et d’autre part l’analyse indique que nous avons à faire à un dérivé dinitré ; il faut done que l’un des grou- pes «nitro» ait été introduit dans le résidu « toluène-sulfonyle ». 0.1465 gr. subst. 14.3 ce. N (24°; 710 mm.) Calculé pour C'ISH'5OTSN3 .. N— 10.68 ‘0 Mronve CITE RTCNS D. N — 10.48 ‘0 Le dérivé nitré en question est insoluble dans l’eau même à chaud, insoluble à froid dans l’alcool, peu à chaud, soluble à chaud dans l’acide acétique et le benzène, insoluble dans la li- groïne. Il résulte de ces essais qne la présence simultanée dans les dérivés diacylés examinés, des résidus acétyle et toluène-sulfo- nyle, parait donner de la stabilité à la molécule et dans le cas de la p-toluidine orienter le groupe « nitro » dans une autre posi- tion et en même temps en introduire un dans le résidu toluène- sulfonyle. La présence de deux groupes acétyle, dans la molécule de la p-toluidine parait au contraire diminuer la stabilité de la com- binaison. D’une manière générale, la nitration des dérivés diacylés com- parativement à celle des diverses monoacylés présente dans le résultat final des différences qui pourraient être mises à profit suivant les dérivés nitrés que l’on désire obtenir. Genève, Laboratoire de chimie organique de l’Université. LE TRAVAIL AU MICROSCOPE ET L'ACCOMMODATION PAR F. BROCHER Avec la collaboration du D' F. Doret, médecin-oculiste Cette note n’est qu’un très court résumé d’un travail inti- tulé : « L’Œil, le microscope, la chambre claire et. l’observa- teur ». Vu sa dimension et le sujet —- très spécial — qui y est traité, ce travail n’a pu paraître dans cette revue ‘, Nous remer- cious infiniment sa rédaction de nous avoir oftert d’en publier un résumé. On appelle accommoder la faculté que possède l’œil de modi- fier son pouvoir réfracteur — par un changement de la cour- bure de la face antérieure du cristallin — ce qui permet de voir, avec netteté, à des distances variables. Lorsqu'on regarde dans le lointain, l’accommodation est nulle ; le cristallin est au repos; il est à l’état de relâchement complet. En revanche, l'effort accommodateur sera d'autant plus considérable que l’objet que l’on considère est plus rap- proché. La question qui doit nous occuper est celle-ci : Comment se comporte l’accommodation, lorsque l’observateur regarde un objet, non pas directement, mais par l'intermédiaire d’un instrument d'optique, par exemple au moyen d’une loupe ou d’un microscope ? Voici l'opinion de Verdet ?: « L’œil s’armant de la loupe, s’efforce de voir le plus près possible, aussi, dans le même but, 1 Paraîtra dans la Revue médicale de la Suisse romande. 2 Verdet. Conférences de physique, 2° partie, t. IV, chap. IT (traitant spécialement des instruments d’optique), pp. 945, 6, 7, passim. LE TRAVAIL AU MICROSCOPE ET L'ACCOMMODATION 53 accommode-t-il au maximum... L'usage prolongé de la loupe produit ou augmente la myopie, en habituant l’œil à voir à la distance minima de sa vue distincte. Il est à croire que, dans tous les instruments d’optique, l’œil se comporte à peu près comme pour la loupe. » Quelques physiciens et médecins-oculistes que j’ai consultés à ce sujet, m'ont répondu de la même manière. Cette opinion correspond-elle à la réalité ? Je ferai d’abord observer que ni Verdet, ni les physiciens, ni les oculistes n’appuient leur manière de voir par une preuve quelconque. « Il est à croire, dit Verdet, que l’œil se comporte ainsi. » Il n’énonce donc son opinion que comme une supposi- tion. Ayant constaté que, si certains individus trouvent que l’usage du microscope leur fatigue les yeux, d’autres, au con- traire, déclarent que l'emploi de cet instrument ne leur occa sionne aucun malaise, jai supposé que, probablement, l’œil ne se comportait pas de la même manière chez les différents obser- vateurs. - Nous avons fait, à ce sujet, quelques recherches sur diffé- rentes personnes et nous avons pu constater que tel est bien le cas. Je ne puis décrire ici, tout au long, la méthode employée. Je dirai seulement qu’elle consiste à faire voir à l’observateur, simultanément — au moyen d’une chambre claire et d’un jeu de miroir — outre la préparation qu'il regarde au microscope, un objet À, situé dans le lointain (à 20 mètres au moins), et un objet B, assez rapproché (disons à 40 centimètres environ). On constate que, dans ces conditions, certains microsco- pistes voient simultanément, tous deux ensemble et avec net- teté, la préparation microscopique et l’objet éloigné A. Nous avons indiqué (p. 52) que, pour la vision d’un objet éloigné, l’œil n’accommodait pas; on doit donc conclure que chez les micro- scopistes en question, l'œil n'accommode pas non plus pour la vision AU INiCTOsCOpe. D’autres personnes, au contraire, déclarent, voir bien la pré- paration microscopique, assez bien l'objet rapproché B et très mal, ou même pas du tout, l’objet éloigné A. Mais, si l’on rap- proche petit à petit l’objet B, il arrivera un moment où l’ob- 54 LE TRAVAIL AU MICROSCOPE ET L'ACCOMMODATION servateur verra ensemble, simultanément, tous deux à la fois avec netteté, la préparation microscopique et l’objet B. Admettons que cet objet B se trouve être, à ce moment, à 30 centimètres de l’œil et admettons aussi, pour fixer les idées, que l’observateur ait la vue normale et soit âgé de 25 ans envi- ron. On en conclura que, lorsqu'il regarde au microscope, cet observateur accommode son œil comme il le ferait pour voir un objet placé à 30 centimètres de lui. Ce point est très impor- tant. En effet, ce n’est pas l’accommodation maxima que pourrait avoir l’œil d’une personne âgée de 25 ans. À cet âge, l’obser- vateur pourrait accommoder pour la vision nette à 15 centi- mètres. Donc certains observateurs, lorsqu'ils regardent au microscope Cen accommodant » n'utilisent pas nécessairement l'accommodation mazxima de leur œil, comme le prétendent quelques auteurs. L’œil prend, dans ce cas, une accommodation moyenne — variant selon les individus — qui doit, très proba- blement, - correspondre, en général, à l’accommodation que l'observateur a coutume d'employer pour son travail habituel. Parmi les observateurs dont l’œil « n’accommode pas », lors- qu'ils regardent au microscope, se trouvent tous Ceux qui ont déclaré que l’usage de cet instrument ne les fatiguait pas. Ce sont, en général, les praticiens du microscope — mais pas ex- clusivement. Il y a, en etfet, des personnes qui, la première fois qu’elles regardent au microscope, d’emblée, se servent de cet instrument sans faire intervenir leur accommodation. Dans la catégorie des gens dont l’œil « accommode » lors- qu’ils se servent du microscope, se trouvent ceux qui se plai- snent que l'emploi de cet instrument les fatigue. Ce sont, en général, les débutants en microscopie et les personnes qui ne se servent du microscope que tout à fait irrégulièrement. Mais cette division est trop exclusive et catégorique ; on ne peut pas — en se basant sur la manière dont se comporte l’accommoda- tion — classer les observateurs en praticiens et débutants. Si la question «pratique et habitude » a une influence certaine sur manière dont se comporte l’accommodation pour la vision mi- croscopique, il y a, en outre, l'influence d’une prédisposition individuelle dont nous ne connaissons pas l’importance. LE TRAVAIL AU MICROSCOPE ET L'ACCOMMODATION D Comme nous l’avons signalé plus haut, certains individus. la première fois qu’ils regardent au microscope, d'emblée, n’ac- commodent pas. Chez d’autres, au contraire, quoiqu'ils utili- sent cet instrument depuis plusieurs années, leur œil accom- mode toujours — au moins au début de l’observation. Si celle-ci dure un peu longtemps, il arrive, en général, que, petit à petit, l’accommodation se relâche et qu’à la fin elle finisse par être nulle. Outre l'intérêt théorique que peuvent avoir ces constata- tions, il en découle quelques indications pratiques que nous ne pouvons, malheureusement, que signaler iei très brièvement. 1° Etant donné que, lorsqu’on observe au microscope « Sans accommoder », la fatigue oculaire est, pour ainsi dire, nulle, il y aurait avantage à Ce que ceux qui ont à se servir du micro- scope dressent leur œil à observer avec cet instrument de cette manière. La chose est possible. 2° Si l’on sait comment se comporte l’œil de l’observateur, lorsque celui-ci regarde au microscope, on peut — quoique l’observateur ait la vue normale — au moyen de lentilles ap- propriées, diminuer de beaucoup la fatigue oculaire qui, pour beaucoup de microscopistes, résulte de l'emploi de la chambre claire; parce que, grâce à ces lentilles, le papier et le crayon seront vus avec beaucoup plus de netteté. Si l’observateur #’accommode pas, il faut placer, sur le trajet des rayons allant du papier à l’œil, une lentilie convergente, dont le pouvoir réfracteur doit être calculé d’après la distance à laquelle se trouve le papier sur lequel on dessine *. Si l’observateur accommode, on peut employer une lentille divergente appropriée, ou, ce qui est préférable, engager l’ob- servateur à élever son papier au-dessus de la table jusqu’à ce qu’il voie avec netteté le dessin qu’il y trace. Certains myopes emploient instinctivement ce procédé. 1 . . . . 4 2 Il nous est, malheureusement, impossible d'indiquer, dans ce résumé, quel doit être le pouvoir réfracteur des lentilles à employer, suivant les différents cas qui peuvent se présenter ; car cela nous entraînerait trop loin. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX PORTEFECATEONS DE NAINT-MAURECE PENDANT LES MOIS DE Septembre, Octobre et Novembre 1910 (AUTOMNE 1910) OBSERVATIONS DIVERSES Septembre 1910 Brouillard. — I. Browullard une partie de la journee : le 21 à Savatan; les 6, 9, 13, 1#, 45 et 20 à Dailly; les 6, 7, 8. 9, 43, 14, 45, 16, 17, 20, 24 et 94 à l’Aiguille. — IL. Brouillard pendant tout le jour : le 20 à Savatan. Orage le 2. Octobre 1910 Brouillard. — Brouillard une partie de va Journee : les 12 et 18 à Lavey; les 13, 14 et 18 à Savatan; les 3, 13 et 21 à Dailly ; les 1, 3, 4, 143 et 21 à l’Aiguille. Fœhn : les 27 et 29 aux quatre stations. Novembre 1910 Neige sur le sol du 48 au 20 à Lavey; les 2, 3, 6, 11 et du 47 au 28 à Savatan: les 3. 6, 7 et du 10 au 30 à Dailly et à l’Aiguille. Fœhn : les 29 et 30 aux quatre stations: le 13 aux trois stations inférieures. 97 GIQUES DE 1910 , OBSERVATIONS METEOROLO , ..…... GITIOO F'e ... GI Hoi p°Lé . 9° To 2: £'LT + jose | MER O | . . .. - | . . ... Le cho || . Cu Sete L'e ler 1810 à 6*0 | 6.0 ‘(9 *UTuL *tuo “au OSI9N oImI4 || o81eN | °MId TT — — LP OTLRSTV Atrrea a ———————_—_—_— (ogxnsout 1no7n8q) F South | r'e0t/0 9 179 | 0 SLIDE 6e + | OCT [192099110902 J00R PS LR: li] gp |e | leo |or | a'ett | o‘sit | L'299 | 6°102 [os de RU A PEER ER ARR M OGC AS SET p'e09 | 6°901 6e CR Re LG 0 100) lÉLRMIEeS Pl GET CRT 6 699 |0 601 Îsa D | I 0 ge ec LI c'el 5299 gorz |: NE “ee + M1 (ne) 0 £8 GL £'el SIT 0°F9a CAODMOE nie dl | rue I ANR | RU G'8 6'6 c'299 - |:F2L0L Ë rs = 4h a Te: Le. vs S 8 6 140 81 r Ç 1'6 L 199 IAE Fè Fra 0 NEO de e e 09 a9 0e g'L F [C9 LOL eg SET Es se PE Q BURIEC 19 sg c'e £'9 S°099 c& ee de TS MO RSS CT) 6 OT | 6 16 9L CA GuL F'8c9 1& ‘17 | S6€ DOC ETS el ON OI OT À O07 | S6 £'S G'al & SC9 0ù 20 ON CRE EIRE 1 Ni L FG &L 9'IT CPI 6° 199 GI EM se Ce m1 4] ge I I 8c OL Fe L'EI L°F99 8°60L [el 4 ju EE © g G 6 001 | SS £'nl RCI & F99 1602 LI I 5 nG"e & POLE CCG OA OUTU FES L'S T'êI 0 299 |6'10L ol * RENE NS AAC got e AIRODTIR TE g'L g'ol 0'8c9 | T'y02 cel + | ne Un M A OT (on OT O0 16 S'9 6°6 0'1G0:. p'e0L FI Man OLGA as CAT OT OM NTI 66 66 (eg F €l 1°9G9 | T e0! gl UT 10 MES 6 OT | OT | 001 | 98 6°$8 S'Il g'9c9 | 9°K0Z GI 2 L'A LR SL OEO EG PF | 69 | ça T'8 9'IT L 99 | 6104 TI RUES DOTE "5 RENE 6 VA a 192 OL F à 9'eT 0"SC9 6:S0L OT 2 2 NE Nu C°T OI | 6 OT À OO | CS UNS OT à 8CO 6 Re cree 22 an 9 0 1e mn 06 L'el L 69 e 2-2) | as 7 RE CN Ge ES DE AS F°6 Lt [ 009 Ë M2 tr TONI SUD |" 06 | Me &' OI 0° 609 Q Mie 00 ET SONO OTAINON AR OA OE nc 6 el 1000 9°8 0° 609 ( GP EIRE OMR ER SN AIS ECS Et 6°6 c'êl ! 609 F AE te CH 1 RIT) G £9 ca L'S8 oil G 199 £ el C5 FER enae 9 9 6 68 (072 69 [til I &99 è M 0021 NS RE PATRON. | LOTMENTERNTE | PE LT TNT 000 I Que) *œut ‘19 “uuti 0/0 9/0 0 0 “tu | ‘uw nd me mme me ms | es mue eme En ofon | omra || o80ù | omça À éureo lummes, oui] ft Lu &nreq |rereaes | £rrea luvyeaes| 5 nn. ue ouua4ou 2. 2 me | ueJeaes AoA®'T auua£ou FA is °P 'ouuo£ou exngeeduto y, euuaour 1n97n8H = DIAN 4 Hg 3 ASOTNHYN À'LHROHOAT AMLHNONHAE J, AHLHNOUN VE] a æ OIGT HŒAUAHNUALAIAHS CX SION 58 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1910 MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE ‘910 Pression atmosphérique. Savatan Dailly © — EE 7 h.m. BE 9h.s. Moyenne 7h. m, IANE 9h.s. Moyenne mm. mm. mm. mm. mm. min. min. mn, 1re décade... 705.78 705.06 705 36 705.40 650.19 660.00 659.81 660 00 nn 108-098 7U2-720905:012#/102:89 659 54 659.49 659.58 659.34 DR EU ue AU6 01-01 708 417 7107:09 662.04 662.14 662.69 662.29 Mois.. 706.17 705 80 706.29 706.07 660.39 660.54 660.69 660.61 Température. Savatan En 7 h. m. 1h.s. DUMENCE Moyenne Minim, moyen Maxim, moyen 0 0 0 0 0 0 Jre décade ... +10.98 +13.36 +11.26 H1.63 +9.7 H4.1 2e ORNE LEE 13.60 12.46 12.17 9.8 14 5 3" np :.. : 8.26 © PMSA0 COOAI28 0 ABS TOR Mois.. + 9.66 +13.35 +11.67 +14 56 1924 14.5 ARE = DD, OR lre décade... +7..47 + 9.46 +7.90 +8.18 +6.0 +10.5 Dne 6 le 8.00 10 38 8.067 9.02 6.9 14.7 D 2 N.Cr 6.70 +11.68 8.95 8-88 6.0 12.6 Mois. . 17.99 #H0.51 +8.97 18.69 +6.3 111.6 Fraction de saturation en °‘/, Savatan Dailly 7 h. m. 1h.s. 9 bh.s. Moyenne 7h.m. 1h.s. 9h.s Moyenne l'e décade... 85 70 74 76 90 TL 80 82 Que LEE 91 80 85 85 92 85 87 88 es EE D BONE MODS SE UB ERP 2 EE n2 62 _62 Mois... 85 70 76 77 85 71 76 78 Nébulosité. Lavey Savatan E É Dailly 7h.m. 1h.s. Dhs. Hoyeme fh.m. Île. Sh.s. Moyenne Th.m. thés. DÉS 2 lee le décade:e 207-900-0707. 8.478-4045:97;:4 7.9, 9.0 880% 83 2e Mess. UC, 10 10ATE OURS 140% 0:10, 20:98: 7-6 1.1 961: 7:5 Que Fonci cure 4.0 “300086 PS MEL US ES SOIR Mois-2,6.2.,16-22402468 PRE ESS ARS, VAR SO 6.4 7.3 6.0 6.6 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 59 MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1910 Pression atmosphérique. Savatan ; Dailly EL a Th. m. 1hs. 9h.s. Moyenne 7 h. m. 1h.8. 9h.s. Moyenne mm. mn. mm. mm. mm. mn mm. mm. l'e décade... 708.38 707 66 707.89 707.98 662.41 662.14 662.16 662.2 2e » ... 705 70 705.20 705.23 705.38 660.19 659.91 659.93 660.01 10123 701.14 701.31 701.23 659.35 695.67 659.67 655.56 Mois.. 702.98 704.55 704.70 704.74 659.19 659.12 659.14 659.15 Température. ie Savatan 7h. m. 1 RTE el Moyenne Minim. moyen Maxim. moyen 0 0 Le) o [e] 0 lre décade... + 9.82 + 13.74 + 11.34 F 11:63 + 8.6 + 15.3 nn 8 40 11.88 10.36 10.21 8.2 12.8 LR RE 7.47 11.22 9.56 9.42 6.4 11.9 Mois... + 8.5 + 12.95 + 10.39 + 10.39 io | + 13.3 SE De RES = l'e décade... + 8.25 + 12.01 +9.37 POSTER pr AIS EE BPCOPRUT :….. 7.58 11.05 8.22 8.95 6.5 12.9 D 03. 8.08 6.15 6.39. = 4 (9.1 Mois.. + 6.85 + 10.31 17:85 + 8 3% + 5.8 + 41:7 Fraction de saturation en ‘/, Savatan ms <= Dailly ds 7 b.w. 1h75: 9h.s. Moyenne 7 h. nm. 1 h.s. 9h.s. Moyenne l'e décade... 87 7h 79 80 81 62 67 70 ER 2 95 81 87 88 81 36 68 68 me » 7e 70 60 65 ESS 6ÿ bb] L 15 —— 51 = 30 _ Mois... 84 7 76 77 72 54 62 62 Nébulosité. Lavey d- Savatan Dailly = Them. Thes. OMS. Mojemie Th.m. Dhs. OMS. Mojeme Th.m. 1.8. Oh.s. Moyeme nrdécade > D:1.k.7- 2.9:h4:9 ALAN A ESS A RE | Doc 4178 4.01 3 Due à + 6.5 4.8 4.2 5.2 2.8 6.3 6.3 6.1 5.3 4.9 4.2 L.8 > P1:HESD RE MS 79 6.343 6.37 6.8 6:49 &.7. 6.0! Mois... 6.4.5.05:3:525:0 6.3 5.6 4.5 5.5 De 0.5 OGIQUES DE 1910 (2 OBSERVATIONS METEOROL A 60 7 on MOT Sens Le AU | ES ES | 6°0G SAME TE ET OICNCAIDE LL rs 8 + _68"OIH ICT'609 IFL'FOL SION ee 9°F A | g'e sr CT OT | OI | 9 ! 06 9 RANepTR G°6c9 8° 869 6 Sas ARE ske Site SP ne + le-p e 9 e 2e 0'e z'OI arco | 2-669 los Parc Se ie ME A DR Ge à ee ERA € € F ge ze T'ET 219 | 020! 62 . . siens PAC . . Serge .... .. | .….. & 2 e OL LÈG c‘01 9°2C9 ETC TA 88 ve Eiate ARR Far Liste don or Fr ïi e ! cs L°6 L'eI L° 109 GTOL ULZ CAS de NÉE EE PET ete F9 see “RE z 1e 9°e "OI c* 099 F00L oz ste Pers he re #45 ne Mae AS v le e 0e FL L'OI 0 ‘609 F col Îez De En mat NS de in: ee SUx #: ot ot lot ep LE ae Ge" FCO a 001 Îre PH 2 CR A LPÉS SA Fa se se SE e I g 2 ga 2} c°? ec) 1669 Îez re 8'0 dote 2 JA) EC Nr "AE OT OTMES 9£ £ & 0'9 I àc9 G°669 èè AE: FU A #5 EU RS M REA UT PAIE ECO 96 (DS: C'F £°IC9 v'169 |Ta "Ana 6 L Sd nr Le ae ie EN Ne FOR 8 | G G FS c'9 | GAS 6 "29 s969 10 HO Led re HE san DEN IoQ UE RL 9 |e L [8 9'L 1° F°Le9 0'£0L GI dire e. dore . - ché PP OMOION | NC" © ere 9 | ji 9 08 F'Q [OT F' 200 G°10L SI AO . … | . …. . LE pie L9 OMC l .. LOT Tr [e] | JE e F8 0°< T'OIL 9° 209 fe 802 M rs 00 et © LOPPESE | Fan Fu elle 2 ER. à 0 9 (l | &6 C'OT &'OT S° 699 & 602 AT. | ... ... .. . . Malone ... | . . ….... 0 | €: L 16 “6 CTI 6 £909 9'OL! eT | .... ... | .. . .. . . LE] ... …. e | (e] Q 66 6°6 S'6 0°£ ü S'601 FI ee Can ||HES 6'£& Se LG ALU RE Ni CES 1 06 S 8 CT 6" 8c9 & SOL JET se Ut . cs |... Steie lo" e O1 le Le 9'OI LIT 0° C0 P°IOL 2 LA NON E Me + 0 Fe ss Ress Mess z F I çe O‘OI GOT p'6CO 9‘ FO Ir | re ses «|| ZE 0 site | st ae PET L p G 8 F'e G'IT [199 & 90L OT | St re sr Scope ECRIRE: : € > 2 el EG "ZI 6" 099 e"00Z 6 | Fene-TET Le L'O |” IA) SA = Haras |82 si LS 16 c'6 9°sce | 0502 8 | ... OLA .….. ..….. .. . Hectes ... | .... I I a FS c'e 1e 6'8G9 c'
    G 9 G ( Ü 8 CT “AMNIT, 'MNIT ‘ANNIT MNT 99 | 0788 | Ze G + |en"cc |ferce Mn: | c're 6l & GROMINONT OT | OL | 6 OT 68 |T MSSI MSSIT ‘MSIT MST 91e | T'es | 916 - | ce're | 9'98 | c-pe | g'£8 | er A 0'08 | OT ACT ROIS SOI 2 9 T ‘MSSIT MSIT "MSSIT'MNAMI 8°Fè | 9°81 | SF°9 - | +6'08 | o‘2e | 68 | S'6I Î LI 8 | 9'GI |: OI | 8 OT LOI A NS ANSE *MITMNMT 8°98 | o'Ga | IT°I - | gage || 0'98 | 192 | 9'ce OT & | 9°F GNT 6 OT | OT | 6 Fr 9T |& MSSIS ‘ MSSII MSSIT MI 098 | 0'8 | 86 6 — | 26'ee | o'ge | 1'èe | 8'ee | cr è | Se 1rS< F (a è (M 9°. |T ‘MSSIT ‘MSSII ‘MSIO ‘MST r'o8 | 908 | cage = | ro re ic're | 0‘ | tre FI I | SO Pr <ç L 6 & 6 fa Al 2600 MNIT ŒHSHI MN 8 ro: C'er |'7L pr | er ce es 0e 0 dl epA nor I INOMIITEC 9 8 8 y (Fm |T. © MSIT ‘MSSIT :MSI0 "MI P'G | SIG | 60'F - |:68'28 ||:o'ce | z'ae l'c'e |'2T 9 CHOICE 6 6 8 ol 9€. II "MIT MSMIT'MSAMIO MA L'OS | F'6I || SSII | T9'CT | 6 61 |-L*PI | 9'ET D IT 9 EYE SE 6 (TES OT &T EUT69)T MNAMII MNNIT MSM|, 6 € T'en || 1961 28787 |SC'2L |" STUNT I GE M | CT 6 6 6 (OL Lu UTC) CANNUIT "MIT MSA, F'LT | £'€T | F6G'OI- | à 91 |°6‘or | a"9r | 6°ct LG OT HALO] [Se QE OT NOT MOI GA au) "MIT AHNNIO "MI L'08 | S&'&I | 90'IT- | 9J6'ST | S'T | 6 ST | SSI lS & | 08 166 8 L ù OT Le |T."MSIT ‘MSI MSSI0O MSMI I'£8 | G'O8 | Ge = | LU0G RGATC" | TRES") € OT e OL À 8 | OT HOT T'è "464 |T "ANNIO'MNM O0 MNNÉ S'6T | G'FI | 901 | OT. | FT PACTU No Fr 0 na "4 O7 | SG OI AU 626" Te. ANR NNIT M ENTNN IS PIDC TO) NO eE) CASTRES TN PRG TAIRC PURE LS OL || OT | OT | OI MENT -NIT ANNII =NIT "NI LG | à 08 | IS - | F'Oè | GO | 2e | pr I TC Sr GROTTES SOIR UT G è I NII "NIT MNN O0 ‘MNI 0'G& | 0'Sa RSA C RE IF'68 | 0 F8 | Le lS FUN RE 6°0 8 OT |8 OT go SURIIO *MNO'MNMIO MSMI 6'L2 | 0°68 NORGE FCRGCR MST CN IMAC CAIN ( Doi (0 + OM NOT NOT IMOIT WI EURO MNMIO ‘MNIO “MNT G'E8 | C'I& | 6F'r - GNGC | CG CON LETONINT | “ui ui ‘4 ñ | *uur ‘uw | “uw | || *UuI | “um *‘uu saina £ : ii | xe ‘ul *wuiou ù mr ALES uoiyu] Se 2) ÈS 0 Fée Je suvurmo(| #6 | MUR SRI nn ‘46 AMMNE | -O8ut,p A © |] © © . mm — — HINTq eg HLISOTNHHN LNHA + wu00Z ANOIHAHASONLT NOISSHHG OT6GT AMAAUMNAOHAO — MAMHMNAH ; | | | GOT 10°0+ 4 CL | | oui | LS | 68 | 61 | 16 |09°9 + |23°1,+ | 90€ + | g8'e + |Le'e + gg'e + [ee + Ju | GI9T cotisel cs | ç = | 2) | 86 | cs Dee Paté- | erst + | v6:0 PIS DR) oct | #0 - Cocor luc o = 4 Poll 16 | 09. |. 1, |.ces |. ses l+50 +06 | Geo - loge = 15030 le 0) es LGUE da vo leo | r6 | cod L- | 6 e-slmapue er Morte to En NPC: 0 JS) Noter l'Ti FRE ir) LES QE O- | 92 oælsptilieue l'or 0 1) 2221 + CTI Sci re 0 Potr | Pri60 | % gt 914 re 0 26 102 OP NPC NE0 2 C0 0 AIR AUTIENEe S | Go ï 4 gi | ce B=s | 2428 o08rkred 1P26 e'on | 1'0, Job este AOC le OC OE9I É*" AD INT 0 O8 aol oc lol L ter + 0 7) M edeE Speo re OG9T 69 | 001 | 8 + | 6 GE le dr moon | 8% eu | T0 = 681 ete om OU E GILI oz | 001. ais | ,:sei | 001 | 06 Aso00t et 27 ere =) lee Er Er QE OëLT 0'L | Le | p + |:06 done | tes 6e 0e ren = AO 7 000 NEO STARS OEL! 01 | 8 | g + |-68 8 "os lice À Gen dd | O0 + | 960 MIN etc 060 COL 12 | s6 9 = | 08 ace 00 lies AO P DO AMD e 40) 07r 6 Re 0 arc 0 enr 008 on 68 FI- &L ès IS 08 L'9 6°'I + 00° + | FFr'Fr 9'@ & 9 (SX COR oser +) 00 nt: |" Fe dr oo ne ed EAU M010!6 0 OC, RIRES TS QURE OT! + lé | s6 L+ | dé ee 1606: A'OSITe dd NAN ET one D'OR LE Eu mois piles Pr | 06 ad Paye lirreo eee Pate y 'o. LED" IG er NU el En NES &"0 j Ro 18 | L'uRe TE EC epao ALT LES M0 0"6, AIS CTLT got | cr | cé La | 6} 26 60 1208 119 01 NOT v6p + | 816 |ea _| ot | LS CGT ÿ'0 ++| 9°1 | ce h— | 2 Bali Lore Mresaibot 1er duree elle lei 0891 | Got | 81 | 66 se Meet 2] re (or Poser Lir decor Nr0'n Os TT) Por COLT |. lot e + [6 ve |.60. 86 do TL | 86.0) peig 4/07 0 2 Er QT PE COOT F0 + el 7 66 6 + CG 96 PS 96 À G'9 8"è CGT ROGUE C'I 8e FE GLOT po+ |c'r | oot 5 + | pe bite |<001N Gi6 For || 59° + | 06: soie Sera RE ecor | oo+ |e°1 | oo at | 26 got | 16 | se loc |s'e |éoe+|acr Ver |ece |2% 0E9 Go + |8'2 | 001 gd 8e Be le EL tot 00e 09 F+lozo |c'e g"6 |g'e CCOT go +t|zz À ont OLF |©c6 is e6 ke001 | Ts e) 808 + (ele SECTE re ere CO 20 + | 2:12 | se | IE 26 gels bee Le. lr'e ulo6t +00 6 € ET SI ES onde ee dla eat | dede los paul eo loc ee 00 AE ES) Aro (99! 0°0 Pa) CT p+ | 6e pes nie. les dec | 97 | y6:6 + | vec |M6'g 2120 à | 9°6 coot | 90- | 31 | &6 | 8 + | 66 jGR eine GIE de» HER)" 0h" 0 Eee AS, | 6 COLT Dion L A 600) “Æ 16 on 8 296 01676 t| get} 86e+) 639 +| 02 MR + *UUI 0 0 | | | | Re 6 è : ÿ d o[ewiou v[| *AI08qO 8 : Er à a1qeut pr PIN ef |: SIN Rime pare | ‘16 | dE À 2 PAS : PA dat RL uno on RUE ON RL ï he Rae DLL ET 0/, NU NOLLVHNLVS HA NOILOVH HA LVHHANAT, OI6T HAUANAOTA — HAGNHIO 84 MOYENNES DE GENÈVE. — DÉCEMBRE 1910 Correction pour réduire 1na pression ntmosphérique de Gen pesanteur normale : —- (}"".02. — Cette correction n'est pas appliquée dans las tableaux. Pression atmosphérique : 700%" ve à In Érume 4hm 07h.m. 40h.m. 1/h.8; 4h.s. 7 b. 8, = 10h. Moyennes ire déc. 20.20 19.93 19.88 19.95 18.96 18.70 1897 19.13 19.47 2e » 2k25 2k20 24.50 25.20 2465 25.03 25.81 26.16 24 98 3e » 29.05 28.81 28.79 29.09 28.15 28.24 28.69 28.85 28.71 Mois 24.65 2447 2453 24.89 24.06 24.13 241.63 24.85 24.53 Température. ire déc. + 4.90 +470 + 4.50 + 5.00 + 6.40 + 6.02 + 5.29 F50% + 5.23 2 » +498 +494 +506 + 6.34 + 8.52 +727 +592 +48 + 5.98 ge » +028 -0.26 -0.46 +043 +202 +14.69 +1.05 40.63 + 0.67 Mois :+ 3.29 +3:402 +292 + 3.81 TD53 {+189 f 3099 93m + 3.86 Fraction de saturation en ‘/;. L_ décade 95 9,4 95 9% 85 89 9j 9% 92 2 # O7 89 89 85 72 76 83 88 84 3° » 86 87 90 86 81 79 8% 85 8 Mois 89 90 91 89 79 81 86 89 87 Dans ce mois l'air a été calme 242 fois sur 1000. \E Le rapport des vents == — _. —14°07 Moyennes des 8 observations Valeurs normales du mois pour les (7», 1r, 92) éléments météorologiques, d’après 4 , sons Plantamour : Pression atmosphérique... .... 24.47 mm PÉDUIORIRE.. 5e 54 ce 24e re detee 8.2 Press. atmosphér.. (1836-1875) 27.96 tk Lis 4 AN ONMABERRES (1847-1875). 8.3 TOUT CA REA 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 51°*.0 P 714+142X9 … + 30.90 Nombre de jours de pluie. (id.). 9 4 Température moyenne ... (id.). —<-0°.80 Fraction de saturation.......; 86%, Fraction de saturat. (1849-1875). 869/0 59 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviometriques Station [ CELIGNY COLLEX | CHAMBESY LCUATELAINE | SATIGNY | ATHENAZ | COMVESIEIRS auteur d'eau || | | | \n im, 137.3 | 128.9 |: 116.0 | 108.4 | 117.4 | 120.1 || | Slaliou | VEYRIER | OBSERVATOIRE | COLOGNY | PUPLINGK | JUXSY | Hauteur d'eau D | 117.5 | 102.5 | 95.6 | 98.2 | {11.3 | | | [nsolation à Jussy : 43n9 en decembre. - OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD DÉCEMBRE 1910 Le 1, fort vent et neige le soir. 2, fort vent le soir: 3, forte bise le matin, très fort vent le soir 4, fort vent le soir. les 5, 6 et 7, très fort vent et neige. le 8, vent très violent et neige. les 9, 10 et 11, très fort vent et neige. le 13, fort vent le soir. 15, neige le soir. les 16 et 17, fort vent et neige. 18 et 19, très forte bise et neige. le 20, forte bise. 24, neige le soir. les 25, 26 et 27, forte bise et neive, 28 et 29, forte bise. 30 et 31, très violente bise, | HERMANCE Lt g'£e8 T°2 AIRONIEET Lee | | | LC RE 4 D l66"09 me 6c°09 FSI De: Rs 2 0 G BPCO OENIF ANS AN) "HANDS 69 | 189 || & I + | L'&9 0 69 | 9 r'a9 | IS EE SO L OLIS & 6 “ANS ‘ANS ANS ANlC F9, CG 19) Le + 1'£9 (TC ICA 0 L°F9 £ ie 7 0 CRU O0" AT CANIT "HAN |S ANT ANT G° F9 | O°T9 || ST + | L'2e9 8°r9 | 9°29 | S'I9 À 68 ES D Fr 0 T | OT JS ANT ANT ANS ANI6E 09 | G'éG | 6 G— | gcc 6 8 | S're ‘eg | Sè al | r°e OT OT | OT | 6o è ‘AN ‘’ANI ANT MSIO'2G| 6 Sr] 9°£1- | 6°2F C'Sr | L'97 | S'6r À LE F IL ALRET L Q OT | OT Je #ANI AN & ANIS. ANIS 7G| 9 IG) 6 Z — | 9°6c G'ac | S'6G | F're | 90 6 & 8 OT OT | OT | OT | ‘HNIS (HN MS AN 8°09 v'CG| T'p—- | y'2Q 6°Ge | 8°9c | G'6c | Se OT 29) & | OT | O OA OHNIIT. "ANT ANIT ‘ANIS"29 | G'E9 | Sr + | 8'ç9 &'y9 | à 99 | 0’19 | re Fe CE 0 0 0 OT "ANT ANT ANIT ‘MSES'69 | 0°69 || 6°L + | F°69 6°69 | G'69 | r°69 | 88 eue me 0 0 | 0 | 0 ÎT ‘ANIT ‘MSI ‘ANIT ‘ANI6"02 | 0°69| gs { | 0°0Z | L'OL | 6 69 | r°69 À &e re 1 ï ‘0 F OT CANIT. "AN ANT HNI 6 69 | 8°89 || G'r + 1°69 1°69 | 0 69 | 169 | Là Ée a G 0 G OT [è ‘ANIT ‘ANS ‘ANl& ‘AN F'OL] 0’89 | 0'8 + | 9°69 &'0L | 2'69 | 0°69 | 08 SE REA 8 G O7 ! OT 18 “ANIT ‘ANIT ‘ANI6 ‘AN r'L9 | L'a9 || Fr £ + | 0°C9O | L'29 | 8°r9 | 0°£9 | 6 S IRC! QT OM IMOT NOTA IS ON CENT CNT MENT INT GO GRO ROC, FOSC SRG NOIR ROC ISSIT &è L°6I (oh OT | OT | O1 18 ‘MSIT ‘MSIà MS CANS ETC ON MEL CII TES NON GS 8 LG | 0°09 | R°19 | LI LT C'OT (OR OT | OI‘) OLIT "MSIT "ANS MSIT MSHO/C9, Gc0 || pe + | CFA 9°r9 | 0°y9 | r°69 | AT CE 0'SÈ OT O1 | 012) (OT AIT ÆMSIT CHNIT ‘MSIT ‘MS 1669 8 661 Gien NET O 6 TO TE OONINENTOSIRSE AE Le | F || 0 & OP RO CHNIT NISSAN TNNXS SRE MGRS GI NET NT 00 92197 |N9200MINTROSNIAET Le : 9 QAR SE CIC OMS IEMUNS | CNS)TDN PORC GS O9! TÈRO =" MOTO 9°09 | +'19 | 6 29 | ST : “x: (a RC ONIIES T'I1 MST MSIT "MSIT MSIG 29 | 8 66 |} 90 = | 1 19 || F9. | 609 | T209 ET ol &'6 OT V\MOT | OU! OT 16 "MSI MST "MSI MSI0:6G| 67G | 6°G = | 82CG |NONSG | ONEG NN GG NT SI C°ra ol OTRINOTM NOTE TENENS PR ANXS | PSN ENEMENXS SRG ASS TG OPEN ISS EG 8°FG | L'rG | 0'GG LOT € G°& (Qt OT | 01€! OLIS MS ‘MSIE MANI7 °MSIS9C (6:66| 69 = | 6° F6 6° GG | S'y | 0'FS | 6 | ST &'Iè OL “AO0N |AOTE) OIIGT "MSG ASC MSIE AMNSROPUSN AIO Ne 8°GG | T'12G | S'SGIS 8 £°8 OT OL NOIM MOMIE "ANS IP MANS EN CAS | GANTS PT 00 MONGG CRE", M ONGG 8 66 | 8° 6 | 8 66 | L &l O‘FI OT OPANOTE| "OT IF MSI MANS |C NS TM PAS IONSG" 00 GITES TN C CRSGA INTEL ETS 0 CRI ES g°£r OT | OT | OT | OT IS ‘MSIE ‘MSIE ‘MSI ‘MSIT 09) 666] &'8 - | L'66 | 009 | S 686 | L°68 G Mers OC ol OL MOT MOT CG NANS| EU NS ITOUZAXS TUNANS 6:29 | CROONRC ROSE NAT 8209. | 9220 | MONTONINr GE Re” 12 OT | OL | & 1 ‘ANS MST ‘AN|S HN Fa 8 191 20+ L°29 1'ê9 | &e9 | 0 9 TE ES ee OT OLIS OT MOINITEUUANS | GUAAXS | TP ANS TAN GG 9 M ORO9! NS a0E T'19+ | F'&9 | 809 | L'09 À & 9 17 QI OT MOTS) OLIS 2MSI8 | MSIT MSC. MS 009 | GRO) MEN ESS NGC ES NGCS RS RCCRENT no) “uw ‘uw | ‘uw ‘uw ‘uw | ‘uw ‘uw ; ‘ww Ne el Re he ne Je : *8 x °ur *ULiOu ù . mana Fa UT IRURURE PRENONS CG | at | L Re : opel ne | 15 | 4 5 D LUE dEl[q HLISO'TN AA N LNH À —+- wwu(0S ANdIHBHASONLY NOISSHH ol OTG6GT AMUAHANMNAOAA — AUVNHAHMALNIVS ANVHI9 0/, NH NOILFHNLYFS AU NOILOVHA OITGT AHAANHOIHA HHOLVHAANET, © Cù 1 10 10 1 10 10 GP HI D O1 1010 1 OO 10 + € GI 10 © 10 RO 10 EN C0) Û D HO H = © 10 ee een . l 1e) © + 10 =# 0 + 10 CA Û exo ï 88 | 96 | | ce LR SCT ME OST | = o‘2t- Le. AI C'CT- 86 | (172 || 96 FG 6€ ONCE OF | SÉRS EMDIES caole je" £9 0G C9 1 P MURS LC OUI ECTS 96 | | 16 68 &6 FG (EMA D O'OT= | ve CSSS RM Li 66 | || 96 86 96 CG Ce DATE. | 9°& - D'ACTE 86 | | 96 96 | 96 CG 06 (NA Qu SE DUT g'el” 66 IL Gé 96 | 86 | 06 De Bésnak 6-01 ES 9° - 69 FC 99 | Fr IC bé = CNE || CAGE ICE 520; is LG GF Fc al 0e èF Con SE CE Le SE) on co °F Lee ee LE Dire 220 = SE UT CE 7 = (Ne eoLr CF | pe èF gp = ie | 1° + 00e 0 ‘on 86 | 68 9c 96 96 DOS O'ET- || LED, Fer lo Fe LOS AIN ER 001 | LG F6 | 001 | S6 DAS > OA CCE &'OT- EE 00T | | O0 OQT | O0T OI CPS RG 1:0 + Go L = ANMMOUSEE O0T | oor OOT-| «007 | Sont ler tr = | 09 pe + Ge ER O0T £8 DOC INT FO &'0 - GE C'F + TER 66 | C6 86 CG 6 A 1 ÉE PAT DRE d'- 65 CG 06 16 96 0GS) Me IE 1 0 NON FRS 86 | 1102006 en || 00206 © EUG en DOEE 9 QUE (Red 00T rue 86 16m 60) 00 le SE GE GEL TE | LOTUS 007 | (QT O0T | O0 | O0 ares or = DÉC NGC CARE O0T CU OO AOOT SOUL I TICEE oo FI + 0°9 - c'e - O0T ; | OOT OOT | 007 | O0I DCRIRNTRURE CT 1 9 O0T | O0T O0T 007 | OI SAPIN ENTROE S 1 + CRC GHCRE O0T | O0T O0 | 007 | O0I HE SNIEMINCE OST CPR oFL= 001 | | O0T 0O0T : ONT | O0I CAT A D 16 + (ÉTAT 001 OT O0T | O0 (“001 I FE = GO Dre de de me El O0 66 O0T | O01 | 86 Aie Que UT rc “Le 66 C6 86 06 86 Tr ESS Cat L'o OùGR= 001 001 007 | 001 | 001 | £'e - EURE MONTRE ( ce O0T oûT 001 | 0017 | O0 ras CO c'e + Fou | GG | 0 | 0 | ( o 0 ‘Xe ‘UN | HS ‘16 Apt ‘{L UNIX EN | UNULTULRI el pres | nr D Sa1ueU 6 _ “A nn — à — ŒHVNHMH-LNIVS ONVHID © D , = 1 SH TH TO x l m e CO Ti (e 4 88 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — DÉCEMBRE 1910 Correction pour réduire Ia pression atmosphérique du Grand Saint. Bernard à la pesantenr normale : Omm.22. — Cette correetion n'est pas appliquée dans les tableaux. Pression Atmosphérique : 500" + Fraction de saturation en °/, 7h. m. unes DANS. Moyenne Th.m. 1h.s. 9h.s: Moyenne le décade 58.75 58.84 58.92 58.84 100 99 100 100 2e , 61.23 61.43 62.33 61.66 94 97 93 95 je , 61.68 61.32 61.66 61.55 77 75 82 79 Mois 60.59 60.56 60.99 60 71 87 88 89 88 Température. Moyenne. 7Th.um. 1 he 8: Quhes. L RO LE Lu rs tail | 3 SI. L'e décade — 5.10 — : 4:26 — 4.9 — 476 — 4.80) 2 » 24000 Eh Te 10 — 6.55 3 Ù — 9.48 el cr — 9:78 VO AE — 9.91 Mois — 7.90 == 0721 A2 — -6-88 =1"6:07 Dans ce mois l'air a été calme ( fois sur 1000. NE : * 86 SW — 1 1070 Le rapport des vents Pluie et neige dans le Val d'Entremont. | | Station Mivtieny-Ville | Orsières Bourg-St-Pierre | St-Bernard | | | ER ee eee + Ce CR SEE à és Sn | Eau en millimètres. .... 69.6 | 26.6 | 35.7 223.8 Neige en centimètres... 6 | 6 | 38 | 227 ÉEUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES AU-DESSUS DU POINT DE CURIE PAR Pierre WEISS et G. FOEX (Suite et fin) RÉSULTATS Magnétite. — Les expériences ont porté sur trois échantillons de magnétite artificielle, préparée en grillant au chalumeau à oxygène et gaz d'éclairage de l’oxyde de fer Fe,O, chimique- ment pur. À haute température cet oxyde perd de l’oxygène en donnant de la magnétite. On évite la réoxydation aux températures peu élevées en enfermant les échantillons dans des enveloppes de platine que l’on soude ensuite au chalumeau. Une tige soudée à l’enveloppe permet de fixer le tout au tube de silice. Deux des échantilllons (1 et 2), qui avaient probablement été maintenus en fusion pendant un temps trop court, pour chasser tout l’oxygène en excès, ont donné des résultats irré- guliers aux températures supérieures à 700 degrés. On trouvait bien en apparence une courbe unique pour représenter y en fonction de T, mais cette courbe se déplaçait d’une série d'expériences à l’autre. Les résultats donnés par l’échantillon 2 qui, au-dessous de 700, se placent sur une courbe unique et concordent avec ceux de l’échantillon 3 ont été conservés. Ce dernier échantillon a été préparé avec plus de soin. On a maintenu la fusion jus- qu’à cessation complète du dégagement d'oxygène. Aussi a-t-il toujours donné des résultats concordants. ARCHIVES, t. XXXI. — Février 1911. 7 90 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Tagceau [. — Magnétite !. Echantillon 2 Températures £ AeiDe C=X(t—6) 295,3 276 1.(t—581)—0,00394 621 108,4 43% 622,5 106,4 4h 642 81 14.(1—558)— 680 666,5 63,2 686 701 39,3 1.(t—-433)— 1053 60% 196,6 1.(t—581)=—0,00452 608,5 161,6 445 630,5 92,5 1.(t—358)— 674 642 80,42 675 696 69,67 682 659 | 70,45 712 670,5 63,36 713 680 58,84 717 685,9 53,91 Région y 691 43,54 Echantillon 3 (masse 0,4141) Température £ 4.10° C=X.(t—-y 625 108,1 1.(1—588) —0,00697 626 102,4 697 641 ,2 82,42 696 671 61,00 689 677 D9,92 665 699 40,50 1.(1—433)=0,01078 720 37,10 106% 747,5 33,99 1068 792 30,46 4.(t—194)=—0,01821 599 242,7 1.(t—581)—0,00449 610 152,5 442 646 77,98 1.(t—598)—0,00686 647 77,09 686 662 66,67 693 676,5 D6,87 674 680,5 54.92 672 687,5 46,66 Région d ! La plupart des calculs ont été faits avec un cercle à calculs qui a une précision suffisante. { et Q indiquent les températures de l’échelle ordinaire, T et @ ceMes de l’échelle absolue. AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 91 Température £ X.10° C=Z.(t-9) 618 120,2 14.(t—581)—0,00445 659,6 67,17 1.(1—558)—0,00682 681,8 - 93,47 662 _ 683,5 d1,42 688,5 L4,83 Région d 695 41,46 703,2 39,99 1.(1—433)—0,01068 717 37,12 1054 730 39,84 106% 743 AN 1060 757 32,66 1057 786,5 30,90 4.(1—19%)—0,01830 820 29,22 1829 589,5 D21,2 4.(t—581)—0,00444 D92 456,7 501 605,5 178,8 438 679 56,11 1.(t—598)—0,00679 687 49,99 693 42,19 Région 695 11,38 703,5 39,43 1.(1—433)—0,01068 711,5 38,09 1082 736 34,81 1055 746.5 33.66 1055 774 31:79 1.(t—194)—0,0183% 788,5 30,60 1820 811 29,28 1806 851,5 27,61 1816 891.5 26,16 1825 Il n’a pas été tenu compte de l’action du support. Elle n’atteint pas 2°, dans les cas les plus défavorables, son influence sur les constantes de Curie est plus faible encore Les observations contenues dans le tableau I ont été repré- sentées dans la fig. 4, dans laquelle les températures ont été portées en abscisses et les inverses des coefficients d’aimanta- tion spécifique en ordonnées. On obtient ainsi une ligne droite toutes les fois que la loi théorique est satisfaite, et la constante de Curie C est l’inverse du coefi- cient angulaire de la droite. 92 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES La fig. 4 montre que les observations se placent sur quatre droites successives dont la première et la seconde ainsi que la troisième et la quatrième se juxtaposent exactement, tandis que le passage de la seconde à la troisième se fait par une X 10° | à Ÿ À & NS O0, ÿ œ ê éé & È | S | L ) | SGD SLR Ù HS mer © ÿ NY lÈ Ni { ES N S S) | Ÿ fol | (@) S ? Pour Va 600 Magnelile ki Late 77722 #00 360 $00 700 900 1700 7300 = 2 Sour le fr. Le rathel el Le cobalt Semperalures Fig. 4 région de transition d’une trentaine de degrés, dans laquelle la courbe a un point d’inflexion. Nous désignerons les régions analogues que nous rencontrerons à plusieurs reprises dans la suite par la lettre b. Ces quatre droites caractérisent quatre états de la magnétite. Nos mesures s’arrêtent à 900°. Les tentatives que nous avons faites pour les étendre au-delà n’ont pas été satisfaisantes, les différentes séries de mesures faites avec les différents échantil- lons, ou aussi avec le même, donnant des droites à peu près parallèles entre elles, mais nettement déplacées les unes par rapport aux autres. Peut-être cela est-il dû à des faux équi- libres entre différents états physiques de la matière. Les expé- riences de Curie, sur lesquelles ont reconnaît la trace des mêmes complications, s'étendent jusqu’à 1360°. D’après lui, aux températures les plus élevées, la substance est purement o AU-DESSUS DU POINT DE CURIE. 93 paramagnétique avec un Coefficient d’aimantation spécifique inversement proportionnel à la température absolue. En adop- tant les mesures de Curie, avec lesquelles les quelques déter- minations que nous avons faites dans la même région s’accor- dent suffisamment, jusqu’à ce que la cause des irréversibilités thermiques ait été élucidée, on serait amené à ajouter au dia- gramme une cinquième droite qui passerait par le zéro absolu. Les données concernant ces cinq droites sont réunies dans le tableau suivant : TagLeau II Intervalle Point de Curie Constante de température (temp. absolue) de Curie D81°—622° 5810+2730 0,00445 622°— 680 DDS°+ 2730 0,00682 680°—710° (Region d) — == 7100— 770 L33°+2730 0,0105 770°—900° 1940492730 0,0180 900°— 1360 (Curie) 0 0,028 Ces données ont été déterminées graphiquement. Le degré d’approximation des lois de variation rectiligne est exprimé par les nombres de la troisième colonne du tableau 1. Remarquons encore que les expériences de Curie qui étaient trop écartées et trop peu précises pour lui permettre de reconnaître les changements de caractère du phénomène, donnent du côté des températures les plus basses une constante C — 0,00456 qui concorde bien avec la nôtre 0,00445, quoique le point O = 537° + 273, trouvé par Curie soit notablement plus bas. Nickel. — Les mesures ont été faites sur un échantillon de nickel pur de Merck. Il était taillé sous forme d’ellipsoïde et fixé sur le tube de silice au moyen d’un collier d'argent. Le grand axe de l’ellipsoïde était dans le prolongement du tube (normal au champ). Les expériences à basses températures ont été faites dans un four à chemise de cuivre. Pour les températures plus élevées on s’est servi du four en nickel, puis d’un four en platine. Les résultats ont été les suivants : 94 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Tagzeau II Températures # 4.10° C = X(t—86) 380,5 129,5 x(t— 36%) —0,0074 384,0 323,9 65 386,2 319,0 71 388,4 266,9 65 398,5 199,7 69 407,5 153,9 67 k14,2 132,2 a(t—372°)—0,00558 420,5 116,7 566 425,8 103,4 590 428,4 99.82 C )63 443,5 78,70 ; d74 448,3 75,22 )61 458,0 65,29 561 261,0 63,61 566 468,2 D8,39 961 489,3 48,22 965 193,3 47,12 379 499,5 43,38 D93 D09,3 40,67 DD8 324,0 36,79 559 233,6 39509 D48 535,6 30,03 551 296,0 29,83 D48 560,0 29,50 DD 068,0 28,06 590 289,5 29,74 960 642.7 29,81 553 641,0 20,63 D99 674,0 28,06 549 715,5 16,18 996 748,4 14,74 555 780,0 13,57 567 821.5 12,36 DD 870,2 11,03 550 Moyenne 0,00558 712,8 17,5 597 899 10,4 .. 548 944 10,2 D83 0nD ue à 9,3 534 987 9,95 569 1101 8,00 D83 1102 8,08 D90 Moyenne 0,00572 AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 95 En portant 1 : y en fonction de { on obtient une première partie rectiligne coupant l’axe des températures à 364°, et représentant les expériences jusqu’à 412. La constante de Curie qui lui correspond est environ 0,0066.Ce n’est sans doute pas un intervalle dans lequel la constante de Curie a une valeur déterminée, mais le commencement d’une région de transition dont l’existence a été reconnue par des expériences spéciales sur les propriétés dans le voisinage immédiat du point 6. Une deuxième droite, qui coupe la première à 412°, en fai- sant avec elle un petit angle et se prolonge jusqu’à 870°, est caractérisée par C = 0,00555 et 6 — 372°, déterminés graphi- quement. La dernière série d’expériences a été faite très rapidement dans le four en platine : elle avait pour but de rechercher d’une façon tout à fait qualitative si la droite précédente se prolonge encore à haute température, Tous les points de cette dernière série sont un peu déplacés par rapport aux précé- dents vers les hautes températures, probablement par suite d’un réglage défectueux. La valeur moyenne du produit y (£ — g) pour ces dernières expériences est de 0,00572, c’est-à-dire de 2,5 °/o supérieur à celle des expériences précédentes. Mais ce produit a sensiblement la même valeur pour le point à 712’, pris dans la région commune et pour le point extrême à 1102°. Il est donc extrêmement probable que le même état de la matière persiste sans l’apparition d'aucun phénomène nouveau jusqu’au delà de 1100°. La grande étendue de cet intervalle à propriétés constantes est extrêmement remarquable. Fer. — On s’est servi, pour les mesures sur le fer, de deux échantillons. Le premier, destiné à l’étude du voisinage du point de transformation, où les attractions sont très fortes, était un petit cylindre pesant 0,1176 gr. Le deuxième était un ellipsoïde du même fer (électrolytique Merck); il pesait 0,4682 gr. et a servi pour les mesures à haute température. Quand on porte (fig. 4) 1:77 en fonction de la température, on trouve des droites comme pour les corps précédents, avec la différence que, pour le fer, il y a deux discontinuités aux tempé- ratures de 920° et 1395°. Ces températures séparent la première, 96 ÉTUDE DE L’'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES les régions du fer 6 et du fer d’Osmond, et la seconde, celles du fer 7 et du fer 5, ainsi appelé par extension de la même nomenclature, dans laquelle la désignation de fer « est réservée à l’état fortement magnétique au-dessous du point de Curie. Il avait semblé possible de généraliser ces désignations en les étendant à tous les corps passant aux diverses températures par différents états magnétiques, et notamment d'appeler d’une manière générale région +, toute région de paramagnétisme pur caractérisée par un coefficient d’aimantation inversement proportionnel à la température absolue, comme Curie avait pensé que ce fût le cas pour le fer 7. Nos expériences ayant mis hors de doute que celui-ci se comporte en réalité d’une manière différente, il vaut mieux limiter l’emploi de ces nota- tions, o, B, 7, à, au fer et à ceux de ses alliages où la continuité des propriétés exclut toute ambiguité et distinguer, pour les corps magnétiques, les régions de ferromagnétisme spontané, de ferromagnétisme sollicité par un champ extérieur et de paramagnétisme. 1. Région 6. — La région & s’étend depuis le point de Curie (8 — 774) jusque vers 920°. Les résultats des mesures dans cette région, ont été les suivants : TaBzeau IV Echantillon 1 Température # X.10° C=Y\t--6) 879,9 316,1 4(t—790)—0,0270 8DD AA1,8 267 s10 1082 a(t— 774) =0,0394 803 Al 399 802 1438 402 787,5 2978 402 Echantillon 2 822 825 A(1—774) =0,0396 834 620 x(t—790)—0,0272 870 349,8 | 280 870: 337,3 270 889 275,4 271 903 244 6 276 M5 217,9 272 AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 97 Ces deux séries, faites avec des échantillons différents, l’une en faisant baisser la température et l’autre en la faisant mon- ter, out donné des résultats concordants. La courbe obtenue se compose de deux portions de droites. La première représente les expériences entre 774° et 828’, elle fournit une constante de Curie égale à 0,0395 et un point 6 situé à 774’. Dans cette région, que nous appellerons 6,, le coefficient d’aimantation spécifique varie suivant la loi : 1t— 774) =0,0395 La constante de Curie 0,0395 n’est pas très bien déterminée parce que l'intervalle de température qui lui correspond est très petit (35°) et parce que, dans cette région, les attractions sont déjà un peu grandes pour l’appareil. Entre 828° et 920°, région £,, le coefficient d’aimantation spécifique est donné par : x\t—790)—0,0273 Nos expériences montrent donc bien quel est le caractère des deux régions dont Curie a le premier reconnu l’existence dans le fer G. Les expériences de Curie, dans la région B, conduisent à un point 6 notablement plus bas que le nôtre (746° au lieu de 774”). Cet écart peut provenir de plusieurs causes : Curie se servait d’un four à noyau de porcelaine, dans lequel la température était loin d’être uniforme, il dit lui-même que les températures les plus élevées ne sont pas sûres à plus de 10° ou 20° près. D'autre part, les échantillons de Curie contenaient tous un peu de carbone qui pouvait abaisser les points de transformation magnétique. La valeur de la constante C que l’on peut déduire des expérience de Curie est un peu incertaine : suivant l’inter- valle de température que l’on envisage et suivant l’échantillon, on trouve des valeurs échelonnées entre 0,034 et 0,041. Pour la deuxième portion de droite on peut hésiter entre 0,016 et 0,026. Il. Région ÿ. — Quand on fait monter la température un peu au-dessus de 920° et qu’on la maintient ensuite constante, le coefficient d’aimantation spécifique diminue en fonction du temps et d'autant plus vite que la température est plus élevée. A 922°, ce coefficient met une demi-heure à passer de 90.10—6 98 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES à 60.10-6, tandis qu'à 940° il suffit d’un quart d’heure pour passer de 150.10 —6 à 28.106, La valeur limite semble être à 940° voisine de 28.106. Si l’on fait, au contraire, baisser la tempé- rature à partir de 940°, les mêmes phénomènes se produisent en sens inverse ; le coefficient augmente et tend vers une valeur limite qui est atteinte d'autant plus vite que la température est plus basse. Vers 920°, le coefficient d’aimantation passe de 28.10 -6 à 210.106 environ. | Il semble bien d’après cela que les fers 8, et ; se comportent comme deux phases en équilibre. Si la température, au lieu de rester invariable pendant toute la transformation, continue à se modifier quand on fait varier le courant de chauffage, cela peut tenir à ce que le couple ne touche pas la substance et que les différences de température avec l’enceinte ont pour effet de fournir la chaleur latente nécessaire à la transformation. Mais il se produit plus probablement quelque chose d’analogue aux retards à l’établissement de l’équilibre dans une solution de sucre en contact avec de gros morceaux. Au-dessus de 920°. la concordance des expériences n’est plus très bonne par suite de la difficulté qu’il y a à préserver le fer de l’oxydation. Il est possible, cependant, d'affirmer que la variation de 1:77 est sensiblement linéaire en fonction de la température, mais que la droite est moins inclinée sur l’axe des températures que ne l’exigerait une susceptibilité inversement proportionnelle à la température absolue. Cela résulte de la troisième colonne du tableau suivant : TABLeAU V Température £ 4-10° X+273°) Y66 26,52 0,0328 1013 26,23 337 1071 25,91 348 1108 25,62 394 1147 25,33 360 1186 25,13 367 1215 25,42 378 1257 25,39 388 1303 25,18 397 AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 99 Température £ ado X(t-+273°) 1022 27,20 392 1117 26,16 364 1165 25,81 371 1227 25,16 3177 1272 24,86 384 1096 25,86 328 1302 24,18 381 1022 27,40 309 1303 94,33 383 1556 24,15 393 Nos expériences sur la région 7 du fer conduisent donc à une conclusion différente de celle à laquelle Curie avait cru pouvoir s'arrêter. La susceptibilité décroît plus lentement que l'inverse de la température absolue. Le fer ; se comporte comme un corps ferromagnétique dont le coefficient du champ moléculaire serait négatif et où, par conséquent, le champ moléculaire se- rait démagnétisant au lieu d’être magnétisant. C’est la pre- mière fois que l’on est amené à donner ce signe au champ exercé sur une molécule magnétique par l’ensemble de celles qui forment sa sphère d’action moléculaire, mais il ne semble pas qu’il puisse y avoir d’objection de principe à cela. La faible inclinaison de la droite empêche de donner des va- leurs numériques exactes pour la constante et la température du point de Curie, mais on peut les évaluer grossièrement à : C=—0,072 O— — 1340 abs. Région à. — La droite de la région y se prolonge jusque vers 1395". A cette température, une nouvelle transformation brus- que se produit. Le coefficient d’aimantation passe de 24,1.10—6 à 35,1.10-6. Il recommence ensuite à décroître très rapide- ment. La température du passage à pu être observée directement. On faisait monter lentement la température en suivant les dé- placements du trait lumineux fourni par le miroir de l’équi- page mobile. A 1396”, la déviation de ce trait a passé de 67mm. à 97 mm., Ce qui correspond (toutes corrections faites) aux sus- ceptibilités indiquées plus haut. 100 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES On à pu mesurer ensuite les susceptibilités suivantes : t— 14010 4 A05—33,24 14210 30,09 Pour dépasser 1400°, il a fallu remplacer le tube de silice, qui se courbait quoique peu chargé à l’extrémité, par un tube de porcelaine prolongé par une tige d’iridium. Une autre diffi- culté des mesures de température est la dévitrification de la silice: sous l’action de l’atmosphère d’hydrogène maintenue dans le four, le quartz cristallise et devient très fragile. La correction du magétisme du nouveau support est très faible (1,5 °L), elle a été évaluée par une mesure directe à haute température. La température de la transformation à indiquée par Curie est beaucoup plus basse que la nôtre. Cela tient, en partie, à ce qu’il s’est servi, pour étalonner son couple thermoélectrique, du point de fusion du palladium pour lequel on indiquait à l’époque où il a fait ses mesures une température beaucoup trop basse (1500 au lieu de 1587). Curie avait pensé que dans la région à le fer avait pris un nouvel état paramagnétique; malgré leur peu d’étendue, nos mesures permettent d'affirmer que la décroissance de la suscep- tibilité est beaucoup plus rapide que celle de l’inverse de la température absolue. Or peut évaluer grossièrement les cons- tantes de cette région à : C—0,0045 O—+1230+273 Enfin, si nos conclusions, qui serrent de plus près les expé- riences, diffèrent de celles de Curie, nos mesures S’accordent suffisamment avec les siennes pour en recevoir une importante confirmation. Cobalt. — Le point de Curie du cobalt étant très élevé, les mesures n’ont pu porter que sur un intervalle restreint de tem- pératures. Elles ont été faites sur un échantillon de métal pur pesant 0,4118 gr. Les expériences ont été représentées dans la fig. 4. Elles don- nent lieu à deux portions de droites dont la première, de 1170° à 12410, est caractérisée par : C=0,0217 0—1131+273 AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 101 et la seconde, de 1241° à 1303°, limite des expériences, par : C—0,0182 O—1149+273 Le premier point, à 1156°, est en dehors de la première droite. Il n’y à pas de raison pour suspecter particulièrement l’exacti- tude de ce point qui a été mesuré deux fois. Il est done fort possible que, comme pour le nickel, il y ait, avant la région du ferromagnétisme spontané, une région de transition et un nou- veau point © situé encore plus bas. On l’admettra d’autant plus volontiers que des mesures encore inédites dans la région du ferromagnétisme spontané indiquent un point de Curie situé dans le voisinage de 1110°. Les résultats sur le cobalt sont contenus dans le tableau sui- vant: TaBLeau VI Températures 4100 C=X(t—6) 1156 785,3 x(t—1131)=0,0196 1170 560,2 218 1186 389,4 214 1188 384,4 219 1208 283,1 218 1209 275,1 245 1241 1913 217 1242 196,1 a(t—1149)—0,0182 1255 169,2 179 1297 167,1 180 126! 162,7 182 1278 141,4 182 1280 139,8 183 1281 137,8 182 1302 419,1 182 Pyrrhotine. — Deux échantillons ont été examinés. Ils pro- viennent tous deux d’un cristal de Morro Velho, comme toutes les pyrrhotines normales précédemment étudiées. : Leur coefficient d’aimantation a été mesuré pour des direc- tions du plan magnétique soit parallèle soit perpendiculaire au champ magnétique. ? J, de Phys: 4 8. IV, p. 469, 829, 847; 1905, Arch: des Sc. phys. et nat., juin et sept., 1905. 102 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Dans tous les cas, la pyrrhotine a donné un résultat très par- ticulier : son coefficient d’aimantation semble ne pas varier avec la température. Les expériences ont donné les nombres suivants : Tagceau VII Echantillon 1 (masse—0,3374 gr.) Plan magnétique parallèle au champ et perpendiculaire au déplacement Températures £ X>10f 330 24,1 344 24,6 322 25,5 Plan magnétique perpendiculaire au champ 330 25,1 390 29,1 318 25,9 à 32,8 Plan magnétique parallèle au éhamp et au déplacement 327 26,0 348 26,1 302 25,5 371 26,1 10% 26,1 476 34,8 Echantillon 2 (masse—0,5160) 334 18,9 350 19,2 La légère augmentation que l’on observe pour le coefficient d’aimantation pourrait bien être due à un commencement d’al- tération donnant un oxyde, plus magnétique que la pyrrhotine. On voit, en effet, que y prend une valeur plus grande à chaque nouvelle série d’expériences (à chaque nouvelle chauffe, par conséquent) et qu’il ne reprend pas sa valeur initiale quand on fait baisser la température. La pyrrhotine ne permet donc pas de constater l’existence d’une région de ferromagnétisme sollicité par le champ exté- rieur, ayant le même caractère que pour les autres corps. Il est à peine possible qu’elle existe dans le voisinage immédiat du AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 103 point 8 qui, d’après nos expériences. semble être à 318° et qui, par d’autres expériences directes non publiées, a été trouvé à 319°.: Cette manière d’être de la pyrrhotine, qui sous d’autres rapports s’accorde si bien avec la théorie, est assez énigmatique. Les ferronickels. — Les questions que nous avons cherché à résoudre dans cette étude des ferronickels sont les suivantes : 1. Comment la constante de Curie et les autres propriétés magnétiques d’une solution solide dépendent-elles des proprié- tés des métaux Composants ? 2. Peut-on déduire de l’étude de ces alliages au-dessus de leurs points de Curie des renseignements nouveaux sur leur constitution ? ? Les expériences ont été faites sur des alliages préparés à partir de nickel pur et de fer électrolytique, de même prove- nance (Merck) que les métaux qui ont été étudiés dans la pre- mière partie de ce travail. Les alliages ont été préparés par fusion directe des Composants dans un four électrique à résis- tance dans une atmosphère d'hydrogène. Ces alliages, dont les teneurs sont échelonnées de 10 à 10°, ont déjà servi à une étude de M. F. Hegg* sur l’aimantation à saturation à différentes températures. Les échantillons étaient taillés en forme d’ellipsoïdes. Le même appareil a servi à faire les mesures. Pour produire les températures élevées, on a employé un four à carcasse en nickel. Dans le voisinage du point de transformation, où le nickel aurait pu modifier le champ, on lui a substitué un four à carcasse en cuivre. Malgré cela, dans le voisinage du point 6 il y a toujours un ou deux points qui tombent au-dessus des courbes expérimentales. Il s’agit là du phénomène déjà rencon- tré dans l’étude du nickel et du cobalt et qui dépend des pro- priétés au voisinage immédiat du point de Curie. * La température donnée dans les recherches sur les Variations ther- miques de l’Aimantation de la Pyrrhotine (P. Weiss et J. Kunz J. de Phys., 4 série, t. IV,, p. 857; 1905) est trop élevée par suite de la con- ductibilité du support de cuivre. * Voir aussi P. Weiss: Revue de Métallurgie, Vol. VI, p. 680, 1909. 3 F. Hegg, Arch. des Sc. phys. et nat., t. XXIX, p. 592 et t. XXX, p. 15, 1910. 104 ÉTUDE DE L’'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Les alliages ont toujours été chauffés dans un courant d’hy- drogène. Les ellipsoïdes étaient, comme d’habitude, portés par une coupelle de platine fixée à l’extrémité du tube dequartz. On empêchait le contact entre l’alliage et le platine en interposant une mince couche de magnésie. La correction du magnétisme du support (1 à 2 °/,) a été faite. La représentation graphique des résultats, dans laquelle, comme précédemment, on a porté les températures en abscisses et les valeurs de 1 : y en ordonnées, est contenue dans les fig. 5 et 6. TaBceaAU VIII Alliage : 90 °/o nickel, 40 ° fer Masse—0,6607 gr. Température £ 7.10° C=Z%.(t—4900) 783,5 33,9 0,0097%4 797 WA ,3 984 670 56,1 1010 591 102,5 1035 553,5 157,9 1002 D931 213,5 Fe 302,5 502,2 — Ces résultats se placent approximativement sur une droite. Mais la constante de Curie est ici moins bien déterminée que pour les autres ferronickels réversibles. Suivant que l’on ac- corde plus de confiance aux points aux hautes ou aux basses Lerronéchels 9 4 Q : : Teen LE $ AS d SE 197 0 / 500 600 700 300 900 emperatures AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 105 températures, on peut hésiter entre 0.0097 et 0.0108. J’admets C = 0.0100 avec Q = 490° + 273°. Températures é 927 827 767 706,5 667 602 TABLeAU IX Alliage : 80 ‘/ nickel, 20 °/o fer Masse—0,6631 4.105 36,5 51,6 68,3 102,1 145,6 416,0 1.4—583) 0,01255 126 126 126 1225 12% Ici, la loi C— y(t—6) se vérifie très bien. Elle conduit à C — 0.0126 et @ — 583° + 273°. Températures { 965,5 897 815,9 808 756,5 711 659,5 Les points obtenus sont encore en ligne droite. TagLeau X Alliage : 70 °/ nickel, 30 °/o fer Masse—0,6322 4105 46,9 99,1 72,7 88.7 124,5 189,5 427,3 C = 0.0157 et 9 — 630° + 273°. Températures £ 983 961 916 879 838 797 750 710 65 TaBLeau XI Alliage : 60 ° nickel, 40 °/o fer Masse—0,6040 4.10 49,9 52,8 61,0 69,3 81,0 99.6 133,1 188,9 385 ARCHIVES, t. XXXI. — Février 1911. 1.(t—630) 0,01575 158 157 158 1575 1535 On trouve À.(t—612) 0,0185 1845 1855 185 183 184 18% 185 166 8 106 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Le produit (t--6) garde une valeur constante à très peu de chose près, sauf pour le dernier point. On déduit des nombres précédents : C—0,0185 et O—612+273 TagLeau XII Alliage : 50 °/ nickel, 50 °/o fer Masse—0,6116 gr. Températures £ X 10° À.(t—524) 977 50,1 0,0227 910 58,5 226 899 68 229 787 86,7 228 729 112 2295 702 128,8 229 656 170,9 2255 615 245 223 D77 496 210 Les points se placent sur une droite qui donne : C—0,0227 et @—52%40+ 973 Alliage : 60 °/o fer 40 °/s nickel. — En partant des tempéra- tures élevées et en faisant décroître la température, on trouve d’abord (fig. 6) une portion de droite donnant la constante de Curie0,0256. Une deuxième série faite à températures croissan- tes a donné des points qui, à un petit décalage constant près, retombent sur la même droite. Ce décalage est dû probable- ment à un mauvais réglage du corps au maximum d'attraction. Cette première portion de droite est donc reversible. Le point de Curie qui lui correspond est à @—423°1273° environ, avec C—0,0251. Au dessous de 790° se trouve une région de transition où la courbe représentative a la même forme que la courbe de la magnétite dans la région de passage. On retrouve ce genre de transformation, que nous avons désigné par la lettre d pour les alliages suivants, à peu près à la même température. À partir de 730° et toujours à température décroissante, on trouve une deuxième droite pour laquelle C—0,047 et AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 107 9—335°+273°. Au-dessous de 730°, le phénomène est irréver- sible: aux températures croissantes on trouve des points situés au-dessous de ceux obtenus quand la température decroît; la courbe ascendante tendant à rejoindre la courbe descendante férronichels | | | 420 J00 500 700 200 000 empéeralures Fig. 6 quand on se rapproche de 730°. Mais l'étude du phénomène est compliquée par sa dépendance variable du temps dans les régions irréversibles. La région d est encore réversible. La dernière série d’expériences a mis en évidence une troi- sième droite, -non représentée dans la figure, réversible dans une région de faible étendue et caractérisée par : C—0,091 et 9=300°+-273. Les expériences sont résumées dans le tableau suivant : Tagceau XIII Première Droite Températures t 4.10 A\t—423°) 931 49,20 0,0250 887 53,30 247 544 »8,91 246 802 65,94 248 800 67,37 254 863 57,41 252 790 69,49 259 108 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Températures t 4.105 Région d 740 105,3 766 88,8 1419 79,7 768 87,4 758 99,7 742 111,1 Deuxième Droite A(t- 336%) 710 119,4 0,0418 649 140,8 449 576 184,6 445 761 97,1 _ 710 123,4 463 668 139,0 463 709 124,7 446 669 140,3 468 617 165,2 466 554 218 477 Région irréversible 514 de 288 à 391 480 4AA 162 D33 Troisième Droite Æ.(t--800°) 473 521 0,0901 511 429 905 450 663 992 541 384 926 579 312 858 Les trois alliages suivants, à 30, 20 et 10 °/ de nickel ont présenté beaucoup d’analogie, au point de vue expérimental, avec celui à 40 /o. Ils ont manifesté les mêmes irréversibilités, le phénomène désigné par 4 et ont donné lieu à plusieurs tem- pératures © et constantes de Curie correspondant à des inter- valles de température relativement restreints. Après l’alliage à 40 0/0 pris comme exemple il n’y aurait guère d'intérêt à repro- le détail des observations faites sur les autres. Nous nous bor- nons à donner les résultats. Alliage : 30 °/ nickel 70 °/o fer. — En descendant à partir de AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 109 940° on trouve d’abord une portion de droite qui donne le point 8@—162°+273° et la constante de Curie 0,0315. [ci encore les résultats obtenus dans deux séries différentes ne se superposent pas exactement par suite d’un réglage défectueux de la position du couple thermo-électrique. Toutefois les deux droites obte- nues sont parallèles et on peut affirmer que dans cette région le phénomène est réversible. Entre 750° et 780° a lieu une transformation 4 qui conduit à une nouvelle droite avec 0 = 170°+-273° et C—0,034. Cette nou- velle droite représente des variations irréversibles de y: à température croissante, les points se placent au-dessous. Vers 500° il y a une augmentation brusque de la suscepti- bilité et on est conduit à une nouvelle partie du phénomène fortement irréversible qui est représentée, dans l'intervalle de 212° à 327°, pour une marche ascendante de la température après retour à la température ordinaire, par la droite C—0,0516 et 0 —1320+2730. Alliage : 20°/, nickel 80 °/, fer. — Entre 1070° et 760° on a une ligne droite donnant une constante de Curie égale à 0.0460 et un point @ situé à —130° abs. Il n’y a aucune difficulté à introduire cette température absolue négative qui est purement virtuelle. Cette droite représente des variations réversibles de y. Au-dessous de 760° on trouve une deuxième droite C=—0,039, 9—90 abs. qui se termine vers 460°, température à laquelle se produit une augmentation brusque du coefficient d’aimantation, analogue à la transformation 6 du fer. Cette même transformation se produit en sens inverse vers 645°. Il est probable qu’au-dessous de 460° on eut trouvé une troisième variation linéaire. Alliage : 10°) nickel 90°}, fer. — En descendant à partir de 1040°, on trouve une première droite ayant pour constante de Curie 0.0577 et un point @ situé à —732° abs. Mais ici la région de passage d de cette première droite à celle qui correspond aux températures plus basses est moins bien définie. Elle sem- ble se trouver aux environs de 850° au lieu de 760°. La deuxième droite est ici à peu près réversible. Elle a une cons- tante de Curie égale à0.0455 et donne © — —396° abs. La crois- 110 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES sance brusque de y, carastéristique de la transformation 8. se produit à 640°. Quand on chauffe l’alliage à partir de la température ordi- paire, il reste ferromagnétique jusque vers 727°. Son coefficient d’aimantation diminue ensuite à cette température jusqu’à ce qu’on retrouve les points de la première droite. GROUPEMENT ET DISCUSSION DES RÉSULTATS SUR LES FERRO-NICKELS Il est nécessaire de dire ici que tous les renseignements que nous donnons sur le côté réversible du diagramme ont un caractère de précision plus grand que celle des déterminations et des conclusions sur les alliages irréversibles. Cela tient aux difficultés plus grandes des expériences sur ces derniers et à ce qu’un nombre bien plus grand d’alliages et de mesures eussent été nécessaires pour caractériser avec certitude une telle multi- plicité d’aspects. Aussi, tandis que la physionomie générale des réversibles résulte clairement de notre travail, nous n’avons pas pour les irréversibles abouti à une vue d’ensemble et une partie seulement de leurs propriétés, celles aux températures les plus élevées, ont pu être classées avec régularité en fonction de la teneur. Néanmoins nous avons noté dans les tableaux XIV, XV, XVI et XVII et représenté dans les figures 7 et 8 même les observations isolées ou raccordées par petits groupes, pen- sant qu’on y trouverait des indications utiles pour l’orientation des recherches ultérieures ‘. Tagzeau XIV Réversibles Nic°/ C [©] D N Satur. spec. ; EE ve ND densité G° (Hegg) abs. (Hegg) 100 0,00555 6450 116 000 8,86 8,870 D8,8 90 0,0100 763° 76 300 8,60 7,970 80,6 80 1265 856° 67 700 8,50 6,840 103,1 70 157 903° 57 500 8,40 5,770. 127,1 60 185 88:5)° 47 800 8,30 4,280 146,8 90 227 797 35 100 8,20 3,440 169,2 40 (irrév.) 251 700° 27 900 8,10 184,2 Fe,Ni par interpolation 34,4 0,0267 870° 23 200 8,05 2,840 202,0 1 Une étude spéciale des irréversibles est en voie d'exécution. Hautes températ. Moy:nnes températ. Basses températ. Ni C @abs. ND Û @abs ND C ‘nb ND D hO 0,0251 790° 27 900 0,047 608 12930 0,091 573° 6300 8,10 30 315 435° 13 800 3% L42 13000 0,051 405° 7940 8,06 20 460 -130° -2 820 39 90° 2 750 — — — 8,02 10 577 -732° -13 150 455 -396° -8 700 — — - 7,89 TaBzeau XVI Fer C Q abs. g — NID) Rer pre. 0,0390 1047 26 800 far . 0,0274 1063° 38 800 ere _1340° _18 600 AU-DESSUS DU POINT DE TaBzeau XV Irréversibles CURIE 111 Constantes de Curie. En représentant les constantes de Curie des réversibles et pour les irréversibles celles qui correspondent aux températures les plus élevées (k) en fonction de la teneur on obtient la ligne brisée c de de la fig. 7. La droite de est assez bien déterminée par un nombre suffisant de points, pour que l’on puisse affirmer que du côté réversible la preuve expé- rimentale de la variation linéaire de la constante de Curie est faite. Il semble bien qu’il en soit de même du côté des irréver- sibles, mais ici on ne peut être aussi affirmatif pour les raisons que nous avons indiquées. La droite de ne passe pas par le point extrême correspondant au nickel pur. L'écart de 25 pour cent ne peut être dû à une erreur d'expérience. La droite cd, au contraire, semble passer par le point correspondant au fer 7, mais cette coïncidence doit être notée sous toutes réserves, la constante de Curie du fer + étant la moins certaine parmi tou- tes celles que nous avons déterminées au cours de ce travail. La droite de qui représente les constantes de Curie du côté du nickel passe assez exactement par le point correspondant au fer 8,, mais il est presque certain que cette dernière coïncidence est fortuite puisque les intermédiaires à 10,20, 30 p. cent de nickel font défaut. 112 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES ferronickefs Constantes de Curie et Consfantes du Champ moleculaire 010 Le point d’intersection des deux droites cd et de correspond à la composition 34.4 Ni, 65.6 Fe, c’est-à-dire à la formule Fe,Ni. Cette combinaison n’a pas encore été signalée. Guertler et Tammann ‘ qui ont déterminé le diagramme des points de fusion des ferronickels indiquent bien un maximum anguleux dans le voisinage de cette composition. Mais, chose curieuse, tandis qu’ils ne tirent aucune conclusion de ce caractère habi- ! Zeitschr. für Anorg. Chemne, 45, p. 205 ; 1905. AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 113 tuel des combinaisons chimiques, ils font l’hypothèse gratuite de l’existence de la combinaison FeNi, qui serait révélée par le minimum arrondi de leur courbe de fusion. Nous ne tarderons pas à rencontrer d’autres arguments en faveur de l’existence de la combinaison Fe,Ni. Elle départage assez exactement les ferronickels réversibles et irréversibles au sens que l’on attri- buait à ces termes à la suite de l’étude, notamment, du magné- tisme fort aux basses températures. Cette limite ne peut être maintenue aux températures relativement élevées, où, nous l’avons vu, l’alliage à 40 pour cent de nickel devient, lui aussi, irréversible. Les ferronickels forment donc, au moins aux hautes tempé- ratures, deux séries ininterrompues de solutions solides s’éten- dant d’une part entre Fe et Fe,Ni et de l’autre entre Fe,Ni et Ni. La variation linéaire de la constante de Curie dans chacun de ces intervalles peut donc s’énoncer en généralisant. Dans une solution solide de deux métaux magnétiques la constante de Curie est additive. Si la théorie du paramagnétisme de Langevin est exacte, cette propriété en résulte immédiatement, chaque molé- cule contribuant au moment magnétique résultant indépen- demment de ses voisines et dans la mesure où l'agitation thermique le lui permet. Mais le mode de détermination des constantes de Curie que nous avons employé dans ce travail implique l’exactitude de la théorie du champ moléculaire. Si elle était fausse les quantités déterminées pourraient ne pas être des constantes de Curie. L’additivité vient donc aussi à l’appui de la théorie du champ moléculaire. Nous avons porté dans la même fig. (7), (points » et b) les déterminations fragmentaires de constantes de Curie corres- pondant aux températures moyennes et basses dans les irréver- sibles. Températures de transformation. — Les températures abso- lues des points de Curie O ont été portées dans la fig. 8. La courbe en traits pleins #0p correspond aux constantes de Curie représentées dans la fig. 7 par la ligne brisée cde. Cette courbe n'avait jamais été étendue à tout l'intervalle de Fe à Ni. En outre, dans la partie anciennement connue par l’étude des 114 ÉTUDE DE L'AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES lerronickels Points de transformafion et Saturetion spec/fique absolue G, Phénomène y «5 à | | T X Ÿ 200 L- Mar sa | e Fhén. Y Le | / Fan 0° [ l [l | 10] / ; | / Il A CONS it pot — 200 7 T EL 240 1 | | 1 l | go Fe = 400 À —> ÿ = 200 ; lie 600 < 760 F RE — 800 È 720 Fig. 8 ferronickels réversibles, notre tracé se distingue de ceux des observateurs précédents par l’angle vif en o. On voit que si la marche des points de transformation n'impose pas la combinai- son Fe, Ni, elle lui est du moins favorable. Ici encore les déter- minations fragmentaires aux moyennes et basses températures ont été marquées aux points # et b. AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 115 Dans la même figure ont encore été représentées les données qui figurent au tableau suivant : TaBLeAU XVII Phénomène d Transformations By RS TT Ni% Température A4 Temp. asc. Temp. desc. 1193° abs. CR. 2 Re 10 11210 abs. +0,4.10—5 1000° 925° 20 1035 — 2,135.10—$ 9200 1990 30 1035° — 5,710 850° 750° 40 10430 —33,6.10—5 900 800° Nous avons appelé phénomène 4 la variation assez rapide de 7, localisée dans un intervalle de quelques degrés ou quelques dizaines de degrés qui se manifeste dans les représentations graphiques par des points d’inflexion. Sauf pour l’alliage à 10 pour cent où le phénomène est peu marqué et par consé- quent difficile à préciser, il se produit à une température pres- qu’exactement constante. Son amplitude est donnée par la colonne A du tableau XVII. C’est la grandeur de la variation rapide du coefficient d’aimantation avec le signe qu’elle a quand la température croît. Les données trop incomplètes sur ce phénomène ne nous ont pas permis de faire une hypothèse sur sa nature. Les deux dernières colonnes du tableau indiquent une trans- formation qui se caractérise par une variation considérable du coefficient d’aimantation à température constante qui se ratta- che par continuité à la transformation £; du fer. Comme celle-ci, elle exige un certain temps, mais sa lenteur croît beaucoup avec la richesse en nickel. En même temps la température qui, aux conséquences de cette lenteur près, est la même pour le fer aux températures croissantes et décroissantes se dédouble d’une manière marquée en fonction de la teneur en nickel. Les nom- bres que nous donnons n’ont pas le caractère de limites préci- ses, ce sont les températures auxquelles le phénomène commen- çait à prendre une importance marquée. Il n’est possible, non plus, de dire si le dédoublement du point de transformation dans les ferronickels est apparent ou réel, une étude de lin- fluence du temps n’ayant pas été faite. 116 ÉTUDE DE L’AIMANTATION DES CORPS FERROMAGNÉTIQUES Constante du champ moléculaire. — Le champ moléculaire H» a été défini par l’équation déjà citée : Hi = Ni (2) et le coefficient N ainsi introduit figure dans : CND—6 (3) où D est la densité. Nous avons calculé les quotients “ — ND (tableaux XIV, XV, XVD)et nous les avons représentés dans la figure 7. Nous obte- nons pour les réversibles et les irréversibles aux hautes tempé- ratures (points k) la ligne fgk. gk est rectiligne au degré de précision des expériences. Pour les ferro-nickels réversibles, aux- quels s'ajoute l’alliage à 40 pour cent de nickel aux hautes tempé- ratures, la variation de ND est linéaire. La variation de la même quantité du côté des alliages à faible teneur en nickel est représentée par une courbe. Mais, à part les réserves déjà faites sur la précision du point correspondant au fer y, les alliages irrréversibles sont trop peu nombreux pour qu’on puisse affir- mer qu’une singularité entre Fe et Fe,Ni n’a pas passé inaper- çue. On ne peut donc dire actuellement si cette intéressante loi linéaire n’est qu’un cas particulier ou représente une propriété générale des solutions solides de métaux magnétiques. De nou- velles expériences sont nécessaires sur cette question. Dans les cas où cette loi est valable elle entraîne comme con- séquence La forme parabolique de la courbe représentant © en fonction de la teneur, qui avait été déjà remarquée par les obser- vateurs antérieurs. Dans la figure 8 nous avons adopté, de o en p, un tracé parabolique qui, nécessairement, passe à côté du point correspondant au nickel pur auquel ne s'étendent pas les deux lois linéaires. Les tableaux XIV et XV contiennent encore les densités D, déterminées graphiquement d’après les observations de Hegg, en tenant compte de ce que celles qu’il donne pour 30 et 40 pour cent de nickel, sont trop faibles par suite de la porosité de la matière. Au moyen de ces densités ont été calculées les valeurs du coefficient N représentées en /m (fig. 7). La variation de la densité dans les ferronickels est trop faible pour que l’on AU-DESSUS DU POINT DE CURIE 1HYs puisse dire si la variation linéaire est plus approchée pour le produit ND ou pour le coefficient N lui-même. Autres faits à l'appui de l'existence de la combinaison Fe, Ni. Le coude en g (fig. 7), dans la représentation de ND en fonc- tion de la composition des alliages suggère nettement l’exis- tence de la combinaison F,Nïi. D'autre part les expériences de M. Hegg sur l’aimantation à saturation des ferronickels à diverses températures ‘, qui ont été étendues jusqu’à la température de l’air liquide, ont permis, par une extrapolaton n’introduisant qu’une faible incertitude, de déterminer la saturation spécifique au zéro absolu 5,. Cette quantité a été notée dans les tableaux XIV et XV et représen- tée graphiquement en:grs dans la fig. 8. Tant que l’on considé- rait les ferronickels comme une suite unique de solutions soli- des, la valeur de 5,, plus élevée que l’indiquait la loi des mélanges, était très surprenante. Elle s’explique au contraire fort bien, comme on s’en rend compte par la fig. 8, par la com- binaison Fe,Ni. Le moment magnétique moléculaire, additif dans les solutions, cesse de l'être dans la combinaison chimique. ? F, Hegg, loc. cit. SUIR LE PRINCIPE DE, MAXWEEE dans l'électrodynamique de l'élément L. DE LA RIVE L’énoncé du principe à démontrer est le suivant : Z’intégrale le long d'une courbe fermée de l’action électrodynamique, due à un élément de courant de convection, est équivalente à l'intégrale de la dérivée par rapport au temps du flux de force électrique de élément au travers d’une surface limitée par la courbe. Il s’agit de la démonstration pour l’élément de courant de la propriété du courant exprimée par l’une des deux équations fondamentales de Maxwell, en le restreignant à un courant de convection, c’est-à-dire en faisant abstraction du’ courant de déplacement, et en admettant la loi F de Laplace. P J’appelle élément de courant de 2 convection une masse électrique élémentaire dg, animée d’une vi- tesse uniforme le long d’un élément linéaire ds. L’intensité “ du courant ?, est donnée par dg/dt, : et, puisque ds’/dt = v, on a : ids” — D'acvid I. Action d’un élément de courant z sur un pôle unité positif. Fig. 1 L'élément de courant ds’ dont les projections sur un système rectan- gulaire sont dx’, dy, dz, a pour coordonnées æ, y, 2. Le pôle P a pour coordonnées x, y, z et sa distance à ds” estr (fig. 1). SUR LE PRINCIPE DE MAXWELL, ETC. 119 L'action de l’élément sur le pôle consiste en une force F appliquée au pôle, normale au plan de ds’ et der, dont la valeur est ids'sin(r.ds')/r° et en un couple formé par deux forces égales à F, et de sens contraires, appliquées en ds’ et en P. Le sens de la force F appliquée en P résulte de la règle d'Ampère. Les valeurs bien connues des composantes X, Y, Z, de F sont : _1{dy,, ,n_ de. ! (1) a É [&—2"| æ:l? y l à ss 6t0: etc., non compris le facteur ids’. Les composantes L, M, N du moment principal du couple sont : (2) L—{y—y']Z—-[2—2]Y, etc. IL. Dérivée par rapport au temps du flux de force électrique de l’élément de courant. En un point P, le flux de force de la masse e à la distance 7 est e/r° X do, do étant l’élément de surface dont r est la nor- male. La dérivée par rapport à { s'obtient en remarquant que d/dt = d'ds X ds dt, en sorte que : dq ; d. dx" d. dy d dz'] : 4 É | a dx' ds’ 3 dy' ds’ F dz' | 2 v° (3) dt 2 r£ LA 1 AU: n d2” me) + 90 + lee] 06] de IT. Emploi du théorème de Stokes. L'intégrale de ligne d’un vecteur, X, Y, Z, le long d’une courbe fermée est égale à l'intégrale de flux d’un vecteur dZ'dy — dY,dz, dX;dz — dZ, dx, dY/dx — dX dy, au travers de toute surface limitée par la courbe fermée. Cette égalité s'exprime par l’équation : : "Td2 a dX 742 dY dx fraetxantzu | ee 3 rt de | 147778 a »| 45 où », y, y sont les cosinus directeurs de la normale à l’élément de surface do. La normale est dirigée vers l’intérieur et le sens dans lequel la courbe est parcourue dans la première intégrale est relié à la seconde par la règle que ds l’élément dela courbe, dn l'élément de normale à la courbe et dn l'élément de normale dy ds’ 120 SUR LE PRINCIPE DE MAXWELL à la surface intérieure sont les trois axes rectangulaires d’un système direct. L'intégrale de ligne de la force F s’obtient en donnant à X. Y,Z les valeurs (1); nous allons calculer le vecteur corres- pondant de l'intégrale de surface, et comme c’est le point nous donnons le calcul ; on essentiel de la démonstration, trouve : dX _ dy’ Ë " Pas] __d# [- 3[y—y'\[z—32' dz ds'|r° 7° ds’ r° aX __ dy [- feel) dz Ée des dy ds’ r° ds' |r° | dY ME # Pene] ( a - 3[2— qe —x' 1] ds _ds'|r° r° ds’ dY _dz | 3[2—2"] #1) si an - ve al ] dz ds’ r° as’ az SE + Sevr) __ dy' [- 3—[x—2] vs dy ds’Ir° r° ds’ r° az __ dx [- 3[æ—x] 44] __dy' Ë pie ns dx ds’ r° dx’ |r° r° et il en résulte : az _ ax dy dz dZ dx aX dz 8[[z—z'P+[x—x) dz' | ie 4 dY ax dx dy 2 _s[{æ-xP+[y-y}l|, & Ë 7° + ds | 8[y—y") [4] r° 7° livres] PE AA AE 3[z2—2"] E<) & v° r° dx [° [æ—æ"] [y] ds’ |+ 1 ds’ r° Pour notre intégrale de fux, la normale à l’élément de sur- face coïncide avec le rayon vecteur et par conséquent les cosinus directeurs, X, p., v, sont (&@—x)/r, (y — y')/r, (2 — 2'}/r, par les- Fr [z—2"] L DANS L'ÉLECTRODYNAMIQUE DE L'ÉLÉMENT 121 quels il faut multiplier respectivement les quantités que l’on vient de calculer. Cherchons quel est le coefficient de 4x'/ds’ dans la somme sous le signe intégral. On à : da’ É _s[[yvŸ+ in fé # T° SANT r sé ea +] a #)] + EE ee] Lez] r° r 7° r et, en remplaçant [y — y] +[z— 2} par r —|2—2],0n obtient : 2[x—x"] dx r$ 0 ds’ qui est la valeur de ce coefficient dans (3). Les deux intégrales sont donc équivalentes et, en ce qui se rapporte à F, l’énoncé est démontré. Quant au sens relatif des deux intégrales, comme on le voit par la figure 2, en intégrant par rapport aux valeurs positives de dx, dy, dz, les trois éléments linéaires ds, dn', dn, forment un système direct en dr supposant la normale à la sur- 7 face do extérieure par rapport à l’élément du courant ; il faudrait donc changer le signe des cosi- 0 LA nus directeurs de la normale à do pour obtenir la valeur voulue et c’est précisément Ce que nous avons fait en prenant pour ces cosinus (x — x')/r, ete., au lieu de (& —x})/r, etc. Donc les deux intégrales ont même valeur, puisque vdqg — ids’ et même signe. Considérons en second lieu le couple par lequel l’action de élément de courant sur le pôle est complétée. En calculant L, M, N par les valeurs (2) on trouve que l’intégrale FL Z Fig. 2 s Ldx + Mdx + Ndz est nulle le long d’une courbe fermée, parce qu’elle est équiva- lente à l’intégrale de surface ARCHIVES, t. XXXI. — Février 1911. 9 122 SUR LE PRINCIPE DE MAXWELL [4N dM|, dL aN adM dL Î| well elle gl |® et que chacun des termes est identiquement nul. S'il en est ainsi, c’est que L, N, M sont les dérivés d’une même fonction de x, y, z, par rapport respectivement aux variables x, y, z. En effet on sait que les projections du moment du couple Fr ont pour valeur dæx—z2], dly-y], dlz—7] ge Tr r ds’ ds’ ds’ et vu la valeur de 7 res Elu it ea ces expressions qui sont de la forme d dx’ d dy d de’ dx' ds’ # dy' ds’ cs dz' ds’ se mettent sous la forme : ou, parce que ds’ peut toujours être supposé parallèle à ds, — af —Æ|, etc. ds Les quantités L, M, N ont donc un potentiel et par consé- quent leur intégrale de ligne le long d’une courbe fermée est nulle. Puisqu’il en est ainsi, ce n’est pas seulement l’intégrale de la force F, mais la somme de cette intégrale et de celle du moment du couple F.r qui est équivalente à l’intégrale du flux de force électrique de l’élément de courant et l’énoncé où le terme d’ac- tion électromagnétique est employé et justifié. Il reste à montrer que cette action élémentaire intégrée par rapport à un courant fermé s'accorde avec les résultats expéri- mentaux connus. En premier lieu l’intégrale de surface est nulle pour un courant fermé qui ne traverse aucun des élé- DANS L’ÉLECTRODYNAMIQUE DE L’ÉLÉMENT 123 ments de surface. En effet, pour un contour fermé des points P, il faut intégrer l’expression par rapport à ds’ et si la différentielle n’est pas discontinue, on retrouvre la même valeur en fermant le circuit. En second lieu, si ds vient à coïncider avec do, on obtient l'intégrale totale par la différence entre les deux valeurs qu’elle prend pour les deux points dont l’un précède et l’autre suit immédiatement le centre de l’élément ds coïncidant avec do. Or, pour ces points, do est égal à 27r° et comme la normale change de sens de l’un à l’autre, il faut faire la somme des deux valeurs, ce qui donne 471. RECHERCHES ET EXPÉRIENCES DE TÉLÉPHONIE ÉLECTRIQUE SANS FIL PAR Quirino MAJORANA Dans une Note préliminaire publiée dans le Compte rendu de la séance du 17 juillet 1904 de l’Académie des Lincei,j’exposais le résultat de quelques-unes de mes recherches sur la téléphonie sans fil. Après avoir indiqué les moyens par lesquels, grâce à l’aide que le prof. Blaserna mit à ma disposition, j'avais réussi à obtenir par une antenne l’irradiation d'ondes quasi continues, j'ai décrit Sommairement quelques dispositions pou- vant produire la modulation de l’intensité de telles ondes, en correspondance avec les vibrations acoustiques produites par la parole articulée. Depuis lors j’ai perfectionné les dispositions mentionnées, et à l’aide de celles-ci j’ai pu exécuter des expé- riences de téléphonie sans fil à grande distance, d’après les- quelles on peut déduire le degré de praticité que les dispositions définitives que j’ai utilisées ont permis d’atteindre. C’est de ces dispositions et de ces expériences que je parlerai brièvement dans cette Note. Appareil transmetteur. — Cet appareil est constitué par un générateur d’ondes quasi continues, ou par un générateur Poul- sen. Le premier est celui décrit à la lettre e et à la page 89 de la Note citée ci-dessus, je l’ai utilisé à plusieurs reprises, sur- tout pendant mes premiers essais. En suite de la découverte faite par Poulsen des qualités oscillatoires remarquables de l’are voltaique dans une atmosphère d’hydrogène, je me suis serviavec RECHERCHES ET EXPÉRIENCES DE TÉLÉPHONIE. ETC. 125 succès de ce moyen pour produire des ondes continues ; mais il y a des cas où l’utilisation des étincelles interrompues, présente sous certains rapports, des avantages sur l’arc Poulsen. En laissant donc de côté la question de la nature de l’appareil générateur des ondes, je parlerai de toutes les autres parties de mon système ; en tout cas, sauf quelques petites différences de construction, on peut appliquer indifféremment l’un ou l’autre de ces générateurs à mon système. La fig. 1 représente la disposition schématique de l’appareil transmetteur : G est le générateur d’ondes, qui met en vibra- tion électromagnétique un circuit d'une période déterminée ; le circuit de l’antenne, qui comprend un microphone M, entre en vibration par résonance. Le microphone M est d’une construc- tion spéciale, et j'en parlerai dans la suite ; en attendant Je note que la disposition indiquée est réali- sée de manière à permettre l’accord exact entre les périodes de vibration des dits circuits et à ce qu'il soit possible de chan- - ger le degré d’accouplement. Cette der- nière particularité est de grande importance dans le but d'obtenir des variations éten- dues dans l’intensité des ondes émises par antenne, sous l’action des pulsations mi- crophoniques, Car il y à un certain accou- TT plement moyen pour lequel les variations » fre sont maxima. Il est facile d’ailleurs de re- Fri reconnaître l'opportunité de placer en M le microphone, et non pas en un autre endroit : en effet, dans le circuit du générateur G il serait parcouru par des courants par trop intenses, et entre l’antenne et l’autoinduction il serait continuellement chargé à des potentiels très élevés, ces potentiels étant pro- duits non seulement par l’effet ohmique du microphone même, mais encore par les pulsations de l’autoinduction intercalée entre le microphone et la terre. Microphone hydraulique. — Le microphone employé est fondé sur un principe nouveau : c’est le microphone hydraulique, dont j'avais déjà parlé dans ma Note préliminaire. Si une veine liquide coule verticalement par une étroite ouverture pra- 126 RECHERCHES ET EXPÉRIENCES tiquée en un tube d’amenée T (fig. 2) elle conserve la forme cylindrique pendant une partie du trajet et puis en G elle com- mence à se contracter et ensuite elle se divise en gouttes. C’était connu que des perturbations mécaniques exercées sur le tube T, favorisent les contractions du jet ou 1 la formation des gouttes; de telles perturbations mécaniques, surtout si brusques et fréquentes, font mo- mentanément raccourcir la partie cylindrique du jet, et le point G se rapproche davantage de la bouche de sortie. Les contractions ou la rupture en gouttes du jet peuvent être produites par un rythme acous- tique quelconque, en faisant agir sur le tube T des perturbations vi- bratoires de caractère acoustique. Mais des expériences préalables ont fait reconnaître que le jet est parti- culièrement sensible à une période déterminée, qui est celle correspon- dant au mode périodique suivant lequel il se romprait en gouttes sé- parées en G, s’il n’était pas dérangé. Mais en perfectionnant l’an- cienne disposition, j’ai pu obtenir que le jet liquide subisse des contractions que l’on peut approximativement considérer comme étant proportionnelles à l’intensité des chocs reçus par T, et de périodes comprises entredeslimitesassezétendues (cellesexistant dans la voix humaine). On obtient un tel résultat en s’arrangeant de façon que les perturbations mécaniques imprimées au jet, se traduisent en véritables variations de pression à l’intérieur du tube C et précisément près de la bouche de sortie. Le tube d’amenée est construit en matière très rigide (fig. 3) sauf sur une petite portion À où la paroi est très mince et élastique. Celle-ci reliée par une tige rigide à une membrane vibrante M, qui sous l’action de la voix ou d’autres sons, fait ainsi osciller la valeur de la pression instantanée sur la bouche de sortie. En examinant le jet, à l’aide d’un procédé stroboscopique, l’on r\l 000 Fig. 2 DE TÉLÉPHONIE ÉLECTRIQUE SANS FIL 127 observe qu'avec une période acoustique déterminée, il se con- tracte suivant la ligne pointillée (fig. 3) ; ces contractions gran- dissent avec la distance à la bouche de sortie ; de façon que deux conducteurs B et C, entre lesquels on fait couler lejet,sont joints par des masses liquides variables à chaque instant, sui- vant les vibrations transmises à l’aide de la membrane. On comprend done que si le liquide du jet est conducteur (eau aci- dulée ou salée, mercure, ete.) la résistance électrique entre B et C est variable. L'appareil peut donc être utilisé comme micro- phone ; c’est ainsi que j’ai pu exécuter des expériences de télé- phonie ordinaire en des conditions telles qu’il n’aurait pas été pos- sible de les réussir à l’aide des microphones ordinaires '. Un tel microphone peut supporter de fortes intensités de courant, car les particules du liquide traversées par le courant, en se renou- velant continuellement, ne s’échauffent pas sensiblement ; en outre la différence de potentiel entre les électrodes peut, elle aussi, être très élevée, en réglant à volonté la conductibilité du jet liquide et la distance entre les électrodes B et C. Ces carac- téristiques du nouveau microphone le rendent particulièrement adaptable à la téléphonie sans fil ; en effet il peut être inséré dans le circuit de l’antenne (fig. 1) sans qu’il y ait à redouter qu’il s’échauffe ou brûle en quelqu’une de ses parties. Les expé- riences de téléphonie sans fil que j’ai exécutées avec le plus grand succès, sont celles pour lesquelles j’ai utilisé un micro- phone hydraulique construit comme ci-dessus. Appareil récepteur. — Dans mes premières expériences je me servais à la station réceptrice, comme révélateur des ondes électromagnétiques correspondant aux périodes acoustiques de la voix, d’un détecteur électromagnétique Marconi. Successivement J'ai dû reconnaître que cet appareil, tout en présentant une sensibilité suffisante dans les cas de groupes d’ondes détachées (télégraphiesans fil), n’est pas utilisable pour une révélation d’on- ! En 1905, il a été essayé un microphone ainsi construit entre Rome et Londres, distance 2000 km. environ. L’intensité du circuit primaire du microphone était de presque 10 ampères avec une différence de potentiel de 50 volts ; au secondaire, c’est-à-dire au départ sur la ligne, l'intensité était pour certains sons, de 100 milliampères, valeur 10 fois plus grande que d’habitude. 128 RECHERCHES ET EXPÉRIENCES des persistantes ou quasi persistantes. Cette différence de sensibi- lité est due probablement aux intervalles de repos existant entre une étincelle et la suivante dans le cas de la télégraphie sans fil, intervalles qui manquent, ou presque complètement, dans les transmissions radiotéléphoniques. Un contact imparfait de char- bon, traversé par un faible courant continu local, ou une cellule électrolytique, se prête mieux au but de la révélation ; mais ces deux méthodes, bien qu’elles permettent en certain cas une très bonne révélation, sont d’une sensibilité très variable. Les révélateurs thermiques (bolomètres) sont plus sensibles et plus sûrs, ainsi que ceux fondés sur l’utilisation de contacts thermo-électriques ; enfin le meilleur entre tous les révélateurs connus est celui de De Forest, appelé Audion. En pratique je me suis servi d’un contact thermo-électrique ou de |’ Audion. Le couple thermo-électrique qui m’a donné les meilleurs résultats est constitué de pyrite de fer et platine métallique. Le dispositif que j’ai employé est le suivant : l’antenne réceptrice est reliée à la terre, au travers d’une autoinduction réglable I (fig. 4). Cet accouplement, réglable aussi, met en vibration par résonance un circuit local, du condensateur variable duquel Ù Fig. 4 Fig. 5 dérive un deuxième condensateur K de très petite valeur (quel- que millionième de microfarad) mis en série avec la pince thermo- électrique P, construite avec les substances que j'ai nommées. Enfin sur la même pince est dérivé un troisième circuit, DE TÉLÉPHONIE ÉLECTRIQUE SANS FIL 129 comprenant un téléphone T et un galvanomètre G. Lorsque les ondes arrivent sur l’antenne, le circuit C entre en vibration et une partie de son énergie traverse la pince P, la réchauffant et la faisant devenir siège d’une force électromotrice ; de façon qu'un courant traverse G et T. Le galvanomètre G qui doit être sensible, même à une intensité de courant de l’ordre du micro-ampère, permet facilement l’accord et le réglage de l’appareil récepteur. La disposition indiquée comme toutes celles à pince thermo-électrique, produit un changement d’in- tensité des ondes qui arrivent, des sons ou bruits dans le télé- phone, dont l’énergie est évidemment une partie de celle vrai- ment recueillie par l’antenne réceptrice. Il est intéressant de faire observer comment, même à plus de 50 kilomètres d’une station radio-téléphonique utilisant seulement deux ou trois kilowatt, le galvanomètre de l’appareil récepteur décrit puisse accuser une déviation même de quatre micro-ampères. Un fait pareil a été constaté à la station réceptrice de Porto d’Anzio, la transmettrice étant à Rome (Monte Mario). Maintenant je vais expliquer brièvement le mode de fonction- nement de l’Audion de De Forest, tel qu’il est employé dans sa forme plus récente, car la théorie de cet appareil ne paraît pas avoir été établie jusqu'ici. La fig. 5 montre le dispositif adopté par De Forest. A est l’antenne réceptrice, I une autoinduction ; une ampoule vide d’air contient un filament métallique F incan- descent par le courant produit par b, une grille ou réticule métallique R (vue de profil dans la figure), et une lame métalli- que C. Une autoinduction J est placée en circuit avec un con- densateur de petite valeur K (centmillièmes de microfarad), avec le filament F et la grille R; une batterie d’environ 30 volts B est placée en circuit avec le filament F,un téléphone T'et la lame C; le filament est chargé négativement par la bat- terie B. Ordinairement un courant continu produit par B, cir- cule dans le téléphone T,, car le filament incandescent F rayonne tout autour de lui dans l’intérieur de l’ampoule des ions néga- tifs, dont quelques-uns vont frapper, au travers de la grille R, la lame C. Lorsque les ondes arrivent sur l’antenne, et que celle-ci, la valeur de T, étant bien réglée, entre en vibration ; par induc- 130 RECHERCHES ET EXPÉRIENCES tion, des courants variables traversent même J, mais seules les charges négatives peuvent passer de F en R ; évidemment donc le circuit JKFR n’entre pas en résonance, parce que ses oscillations, à cause de la conduction unilatérale du trajet FR, s’amortissent immédiatement. Il n’y a donc pas moyen d’accor- der le dit circuit sur l’autre AIT, et la valeur de la capacité K peut être arbitraire : il est pourtant utile de construire J de valeur assez élevée, parce que, en ce cas, les différences de potentiel entre Fet R sont plus grandes. Le fonctionnement du circuit RJKF est certainement semblable à celui de la soupape de Fleming ; mais la caractéristique du dispositif De Forest, de laquelle dépend la merveilleuse sensibilité de l'appareil, consiste dans le troisième conducteur C. En effet les ions mis en mouvement par le filament F étant en nombre limité, s'ils ont la tâche de neutraliser la différence de potentiel entre les deux conducteurs plus rapprochés F et R, ne peuvent attein- dre ou n’atteignent qu’en petit nombre C ; de cette façon le courant qui traverse ordinairement le téléphone T, diminue. J’ai pu me convaincre de l’exactitude de ces considérations, en mesurant l’intensité du dit courant ; elle devient nulle lors- que les ondes qui arrivent sur l’antenne sont très intenses. Résultats obtenus. — Une première station expérimentale a été construite à l’Institut supérieur des télégraphes de Rome ; l'antenne a une hauteur de 24 mètres et possède 4 fils verticaux. Depuis deux ans environ j’ai exécuté des essais préliminaires à la distance de 5 kilomètres entre cette station et celle du Monte- Mario appartenant au Ministère de la Marine dont l’antenne, aussi à 4 fils, est haute de 50 mètres. Un ampèremètre sur l’antenne de la première station indique, en conditions norma- les de transmission, une intensité de 1,2 ampères environ. Au Monte Mario on peut recevoir avec la pince thermo-électrique une intensité de courant de 15 micro-ampères.'Les paroles pro- noncées à l’Institut Supérieur peuvent être reçues même avec le détecteur Marconi ; et on les entend avec renforcement si on le remplace par la pince thermo-électrique ou par l’Audion. En conséquence de ces premiers résultats, le Ministère de la Marine a fait construire une seconde station expérimentale à Porto d’Anzio à la distance de 56 kilomètres environ du DE TÉLÉPHONIE ÉLECTRIQUE SANS FIL 131 Monte Mario avec une antenne à 4 fils de 45 mètres. Le 14 août 1908, cette station fut mise en expériences et l’on cons- tata qu’avec 3,5 ampères environ à l’antenne du Monte Mario, on pouvait entendre à Anzio nettement les paroles prononcées à Rome. | Le Ministère de la Marine décida alors l’exécution de nou- velles expériences sur une plus large échelle ; le chasse torpil- leur Lanciere fut mis à ma disposition, et le 13 novembre ce navire abordait dans l’ile de Ponza, à la distance de 120 kilo- mètres environ du Monte-Mario. Sur cette île existe une station radiotélégraphique de la Marine avec antenne à 4 fils de 60 mètres environ ; les appareils récepteurs mis en place, on put entendre les sons et les paroles prononcées à Rome avec une intensité plus grande qu’à Porto d’Anzio ; les vibrations de la lame téléphonique, s’entendaient jusqu'à 4 mètres de l’appareil. Il est probable que ce très bon résultat obtenu à Ponza est dû non seulement à la hauteur plus grande de l’antenne, mais aussi à la situation spéciale de cette station qui se trouve être plus favorable. Le jour suivant, 14 novembre, le Lanciere abordait à Madda- lena en Sardaigne. Près de ce port, sur l’île de Caprera, en un endroit qu’on appelle Becco di Vela, il existe une autre station radiotélégraphique de la Marine semblable à celle de Ponza. La distance en ligne droite de cette station à Rome est de 270 kilo- mètres environ. À midi de ce même jour les expériences de réception de Rome furent faites et donnèrent des bons résul- tats. La voix qui provenait du Monte-Mario était nettement perceptible et son intensité n’était pas inférieure à celle d’une communication téléphonique urbaine ordinaire. Il est donc à retenir qu’à une telle distance, il est possible effectivement d'établir pratiquement un service radiotéléphonique régulier. Afin d’être fixé sur la portée maxima du système radiotélépho- nique décrit, le1° décembre suivant je faisais aborder le Lanciere à Trapani, en Sicile, pour continuer les expériences à la station radiotélégraphique placée sur le mont $. Giuliano. Cette sta- tion, semblable aux précédentes de Ponza et de Becco di Vela. se trouve à 420 km. environ de Rome en ligne droite. On eut 132 RECHERCHES ET EXPÉRIENCES beaucoup de peine à trouver l’accord dans ces nouvelles condi- tions, à cause aussi des nombreusesstations radiotélégraphiques pas trop lointaines (entre lesquelles il faut compter les fran- çaises de la côte africaine), qui produisaient des perturbations nuisibles ; mais finalement la parole prononcée à Rome put être entendue et comprise nettement, bien que très faible. L’inten- sité de réception était done cette fois à peine suffisante pour qu’une oreille exercée put comprendre. On était à la limite de la portée des communications radiotéléphoniques envoyées depuis Rome; et j’ai pu m’en convaincre encore mieux le len- demain 2 décembre, jour où, m’étant porté à l’autre station sicilienne de Forte Spuria, près de Messine, j’ai acquis la certi- tude que les signaux de Rome ne pouvaient pas y être compris. La station de Forte Spuria n’est éloignée de Rome qu’un peu plus que celle de Monte S. Giuliano ; maïs elle se trouve dans des conditions plus défavorables, étant entourée des montagnes de la Sicile et de la Calabre. Par les expériences décrites, on n’est pas absolument fixé sur la portée maxima de la transmission radiotéléphonique avec mon système, Car en utilisant le microphone hydraulique la limite des expériences actuelles peut être accrue de beaucoup, rien n’empêchant d'augmenter notablement l’énergie au départ et les dimensions des antennes. Un fait important que je veux signaler avant de finir. Dans toutes les expériences exécutées on a reconnu avec certitude que la parole articulée arrive, même à la distance de plus de 400 km. avec son timbre parfaitement identique. Cela montre que toutes les périodes acoustiques comprises en elle, sont transmises à l’aide des ondes électromagnétiques, avec atténua- tion constante et par conséquent que dans les transmissions radiotéléphoniques, contrairement à ce qui arrive dans la télé- phonie ordinaire, le phénomène connu de la distorsion acoustique de la parole ne se produit pas. L'explication de ce fait est facile ; car en téléphonie ordinaire le phénomène de la propagation est intimement lié à la période acoustique, tandis qu’en radiotélé- phonie la période qui à une importance plus grande est la période électromagnétique des ondes à haute fréquence Après les expériences et les essais décrits ci-dessus, je me DE TÉLÉPHONIE ÉLECTRIQUE SANS FIL 133 suis occupé à rendre les dispositifs et les appareils utilisés ; tout à fait pratiques ; et cela principalement dans le but de construire des installations durables aptes à fournir un service régulier de radiotéléphonie. Pendant ces recherches j’ai été amené à reconnaître que, tout en étant résolu, le problème de la radiotéléphonie en ce qui a trait au microphone hydraulique, présente certaines difficultés d'application qui s’opposent au développement de ce merveilleux moyen de communication. Le générateur d’ondes persistantes, même lorsqu'il est constitué par l’arc dans l’hydrogène imaginé par Poulsen, présente en pratique des inconvénients qu’il serait utile de pouvoir élimi- ner : l’hydrogène ou les hydrocarbures dont on fait usage, la circulation de l’eau pour refroidir l’appareil, le peu de durée du charbon de l’électrode négative de l’arc, constituent des faits qui rendent très pénible l’usage de ce dernier. Aussi, depuis quelque temps, ai-je poursuivi l’étude d’un nouveau type de générateur d’ondes persistantes basé sur un principe différent de ceux connus jusqu’à présent, et j'espère de pouvoir bientôt utiliser ces nouveaux appareils dans les recherches déjà entreprises et décrites. Rome, 11 février 1911. LES SEICHES DE TEMPÉRATURE PAR E. M. WEDDERBURN, W.S., F.R.S.E. (Avec la planche TI) Il y a sept ans maintenant que furent faites, au Loch Ness, les observations qui suggérèrent à M. Watson l’existence de seiches dues à la température, pour expliquer les variations qu’il constatait. Le poste d'observation du Loch Ness adopta le mode d’observations suivant : on mesurait la température à de fréquents intervalles dans la même position à l’extrémité du lac, le but principal étant de rechercher l’influence des vents sur les eaux de surface du lac. Cette influence était très apprécia- ble, mais il y avait d’autres variations qu'aucune des hypothè- ses existantes ne parvenait à expliquer. Les observations furent alors faites à des intervalles encore plus fréquents, et l’on re- connut enfin qu’il y avait une périodicité dans l’élévation et l'abaissement de la température au point d'observation. Il est très facile de comprendre pourquoi ces changements périodiques de température n’ont pas été observés plus tôt: en effet, pour autant que l’auteur est renseigné, il n’a jamais été fait sur aucun lac d’observations à intervalles suffisamment rapprochés et pendant suffisamment longtemps pour en signaler l'existence. Les limnologistes ont toujours considéré que des observations faites sur un point quelconque d’un lac donnaient des indications complètes sur la distribution de la température pour ce lac; mais nous savons maintenant, du moins lorsque la «Sprungschicht» s’est formée, que tel n’est pas le cas et qu’il est impossible de baser la comparaison de lacs entre eux sur une série isolée d’observations faites sur un point. LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 135 M. E.-R. Watson, B. Sc., fut le premier à donner l’explica- tion des seiches de température, mais M. le prof. Thoulet en avait eu l’idée déjà en 1894, dans ses «Contributions à l’étude des lacs des Vosges» (Bull. Soc. Géog. Paris, XV, p. 572), et comme ses remarques expliquent réellement la nature des sei- ches de température, nous allons les reproduire : Son eau (celle du lac Longemer) avait donné naissance, vers 8 m. de profondeur, à la couche de transition thermique brus- que, au sein du lac; et cette couche elle-même, sous l’impulsion de la masse d’eau animée du mouvement dû à ce courant et qui lui arrivait d’une de ses extrémités, s’est mise à osciller longi- tudinalement et transversalement, comme une sorte de seiche intérieure provoquée par une action mécanique, et l’oscillation s’est communiquée en s’atténuant jusqu’au fond... J’ai tenu ce- pendant à confirmer mon opinion par une expérience synthéti- que. Dans ce but, j’ai superposé, dans une auge en verre, de l’eau saturée de carbonate de potasse, de l’alcool coloré en rouge et du pétrole. Il m’a suffi de laisser tomber dans le vase des gout- tes d’alcool pour communiquer un mouvement ondulatoire syn- chrone aux trois couches liquides. Le Professeur Thoulet imitait ainsi la distribution de la tem- pérature dans un lac en superposant l’un sur l’autre trois liqui- des de densités différentes, le liquide supérieur représentant la couche superficielle du lac, celui du milieu la « Sprungschicht » ou couche de discontinuité, et le liquide inférieur l’eau froide et lourde au fond du lac. On a ainsi une représentation par- faitement exacte de la distribution de la température, et par conséquent de la densité dans un lac, pendant les changements de temps qui accompagnent généralement une seiche de tem- pérature. L’eau de la couche superficielle, jusqu’à la couche de discontinuité, est remuée par le vent et sa température et sa densité peuvent pratiquement être considérées comme unifor- mes, et au-dessous de la couche de discontinuité la température ne change comparativement que peu. La discontinuité de la température est souvent très brusque, et le Prof. Thoulet aurait pu expérimenter avec deux liquides au lieu de trois : cela donne une idée claire de ce qu’est une seiche de température, et cela simplifie beaucoup les considérations mathématiques, si l’on 136 LES SEICHES DE TEMPÉRATURE considère que le lac est divisé en deux couches pour lesquelles la température et la densité sont uniformes. Cette hypothèse nécessite un changement brusque de température à la «Sprung- schicht». L’agitation la plus faible de la couche supérieure pro- duit une oscillation à la surface de séparation des deux liqui- des, et un observateur placé à l’un des bouts du lac remar- querait des variations périodiques de la température. En obser- vant aux deux extrémités du lac à la fois, il trouverait que les variations observées sont synchrones, mais que leur phase est opposée ; en se plaçant au centre, c’est-à-dire à un nœud, il ne trouverait aucun changement de température, en supposant naturellement que l’oscillation n’a rencontré aucun obstacle. Au fond, l’oscillation est de même nature que celle d’une seiche ordinaire, qui est une oscillation observée à la surface de sépa- ration du lac et de l’atmosphère. On l’a appelée une «seiche de température» parce que c’est une seiche qui doit son exis- tence à la distribution de la température du lac. Considérons maintenant la théorie mathématique des oscilla-- tions d’un lac en supposant, pour simplifier la distribution de la température telle que nous l’avons indiquée plus haut. Soit p' la densité de la couche supérieure, et £ celle de la couche inférieure. La théorie des vagues à la surface de séparation de deux liquides dans un canal uniforme de section transversale rectangulaire est bien connue de tous, et on la trouve dans tous les traités. La vitesse des vagues est donnée par: g(o—0') A/S V o+0 R 41h où }, la longueur d’onde est grande comparée à h'eth,h'eth étant les profondeurs respectives des deux couches inférieure et supérieure. Si le canal est limité par des parois verticales distantes de / l’une de l’autre, la période de l’onde station- naire à la surface de séparation sera: 21 où y représente le nombre des nœuds. LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 137 La période pour les seiches de température peut être calculée approximativement de cette manière, mais dans la plupart des cas, il est nécessaire de prendre en considération des variations dans la largeur et la profondeur du lac. Supposons l’origine sur la surface de séparation, et considé- rons deux tranches verticales S’ et S en travers du lac, respec- tivement situées dans la couche supérieure et dans la couche inférieure. Soit dx l’épaisseur de ces tranches et x la distance qui sépare leur face postérieure de l’origine. Soient A'(x) et A(x) les surfaces de sections transversales respectives des cou- ches supérieure et inférieure à la distance x de l’origine, c’est- à-dire les surfaces des faces postérieures des tranches $’ et $ ; les volumes de ces tranches sont alors représentés par A'(x)dæ et A(x)dx. Supposons qu'après un certain temps les tranches S’ et S se soient déplacées dans de nouvelles positions et que la face posté- rieure de S’ soit à une distance (x — £”) de l’origine, celle de $S à une distance (x + £). La largeur de $’ et de $S dans cette nou- a x dE’ LE elle position sera respectivement de dx(1 — 7.) et dx (1 ES } et leurs volumes respectifs seront représentés par ae À cé. sq 2e) A'(x—£) dx (55) et AC Sjde( 145 Cela suppose que les particules d’eau se meuvent dans la cou- che supérieure dans une direction opposée à celle dans laquelle elle se meuvent dans la couche inférieure, et par conséquent la variation dans le niveau de la tranche S’ ne sera pas exacte- ment égale et inverse à celle de la tranche S; la différence, ce- pendant, n’est pas du premier ordre et nous pouvons la négli- ger. Supposons que cette variation de niveau soit —€ pour le liquide supérieur et € pour le liquide inférieur, et soit £ uni- forme pour chaque tranche. Cette hypothèse suppose qu'il n’existe pas de courant transversal des particules d’eau, et que dans chaque couche toutes les particules d’un même plan verti- cal ont la même vitesse horizontale. La décroissance du volume de $’ due à une élévation € de la surface de séparation sera alors donné par MaXdri À ) où b(x) est la largeur de la sur- ARCHIVES, t. XXXI. — Février 1911 10 (4) (5) me A'(x) 942 Lo 138 LES SEICHES DE TEMPÉRATURE face de séparation à la distance x de l’origine. La croissance de ss dË S sera d’une manière analogue Ma) D’après ces hypothèses les équations de continuité sont pour le liquide supérieur : / / , , Î E (1') A (æde—}A (x— £ )—b(a)sian(1— €.) et pour le liquide inférieur : : 2 E (1) A(x)dx)— AUS P Da)edr(1 +5 | on en tire: L \ a ’ , (49 Sb(æ)=— C4 A'œ—8) je S dx @) =D AE+S tie dx En négligeant les quantités de second ordre, ces équations donnent : , Hé DUR ati An) (3') E—=— Le 314 (@)E LRO 4} (3) — Me) a Supposons de plus que l'amplitude de la seiche est petite et que nous puissions négliger l’accélération verticale. La diffé- rence de pression sur les deux faces S’ et S sera simplement due à l’élévation £ de la surface de discontinuité et sera de g(p—p')d£ par unité de surface. L’équation de mouvement pour S et S’ sera ainsi: a (15) eo }atoel + de (14 SE ) ee AUS = Mais si les deux couches doivent rester en contact 22 € | } | \A'(æ)E! et À ae (/S { 3e) 5 doivent être égaux, et l’on peut écrire l’équation (4) en y sub- stituant pour É la valeur tirée de (3): NN NET re | 6 —g(e—e') dr LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 139 Soient # et v deux nouvelles variables donnés par: (6) u = A(x)£, of arts) nous pourrons écrire l’équation (5) en négligeant les termes de second ordre: du, 0 0 | , du ou 8 2 ou b(x) Z(0) = —; — (9) se nb Von ue A'(xæ) A(æx) Puisque la seiche de température est une oscillation station- naire, £ et par conséquent x est une fonction périodique du temps. Supposons cette fonction périodique composée de termes sim- ples harmoniques et écrivons : (10) u=ZP sin n(é—7T) où P est une fonction de v seul et r est constant. La valeur qu’on peut admettre pour « dépend des circonstan- ces dans chaque cas, mais pour que (10) satisfasse (8) il faut que nous ayons: (11) — n°? — g(o—0") Z(v) + dv Par conséquent, la théorie mathématique des seiches de tem- pérature de faible amplitude dépend de l’équation différentielle : d’P n°P dv° L glo—0')2(v) ê Cette équation est exactement de même forme que l’équation obtenue par M. le Prof. Chrystal’ pour les seiches ordinaires, ce qui a une importance capitale, car elle permet d’étendre aux seiches de température tout le travail de M. le Prof. Chrystal sur les seiches ordinaires. Son équation avait la forme: gp , mp dv° g6(v) (12) —0 ! Professor Chrystal. On the Hydrodynamical Theory of Seiches. Trans. Roy. Soc. El. vol. XLI, part. III, p. 599. 140 LES SEICHES DE TEMPÉRATURE Pour comparer ces deux équations, il faut remarquer que pour les seiches de température l’origine était prise à la surface de séparation des deux couches, tandis que pour les seiches ordi- naires elle est prise à la surface libre du lac. X(v)est d’une forme plus complexe que s(v), ce qui rend le calcul de la période de la seiche de température assez difficile. Mais à part cette difté- rence et avec la difiérence, en outre, que pour la seiche de tem- pérature g est multiplié par le facteur (2—), les deux équations ont exactement la même forme. La méthode pour le caleul de la période de la seiche de tem- pérature d’un lac est la même que celle pour le calcul de la pé- riode d’une seiche ordinaire. La première chose est la construc- tion d’une courbe normale de température, c’est-à-dire une courbe dont les ordonnés sont : b(x) v= fdvie) et Z(v) — = ‘ NÉ 4 te A(x) A'(x) Il faudra déterminer ensuite la profondeur à laquelle on sup- pose qu’a lieu la discontinuité subite de température, ainsi que la densité moyenne des couches d’eau au-dessus et au-dessous de cette profondeur. On dessinera ensuite pour cette profondeur une ligne isobathe sur la carte du lac, et l’aire enfermée par cette ligne sera l’aire de la surface de séparation. Il faudra cal- culer les aires de sections transversales du lac au-dessus et au- dessous de la surface de séparation en un nombre suffisant de points pour donner une approximation aussi juste que possible de la forme de la courbe normale. La courbe normale pour une seiche ordinaire n’a pas la même forme que la courbe normale de température. Dans un lac de section transversale rectangu- laire et de section longitudinale parabolique, la courbe normale ordinaire est une parabole, la courbe normale de température pour le même lac ne serait pas parabolique. Tous les lacs pour lesquels la courbe normale de température est la même, doi- vent avoir la même période pour les seiches de température, et l’on pourra toujours trouver une cuvette à section transversale rectangulaire dont la période de seiche de température sera la même que celle de telle ou telle cuvette dont on aura fait l’étude. En supposant pour un lac de section transversale rectan- LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 141 gulaire une courbe normale de température parabolique dont ; < DEN , l’équation est y=H(—S). il sera facile de calculer quelle doit être la forme actuelle de la cuvette. En effet, si L’ et (x) désignent les profondeurs respectives de la couche supérieure et de la couche inférieure nous aurons : Ltée ( es) Ê Fe var Te Le trait extérieur de la fig. 1 donne la section longitudinale d’un lac dont la section transversale est rectangulaire et la courbe normale de température parabolique. Comme c’est là le cas le plus simple, nous allons l’examiner d’un peu plus près. L’équation (12) nous donne : dE n°P (3) me Ë ple-e (1%) De LA a ou si x n'a ee et 0-0 - (14) Ma ep 0 dw” En usant du même procédé que celui dont M. le Prof. Chrys- tal se sert pour les seiches ordinaires, nous obtenons: Ttl Tv = — (15) rat 1)9(0—0')H où y désigne le nombre de nœuds de l’oscillation ; H se rap- porte à la courbe normale de température et ne désigne pas la profondeur du lac, mais est déterminé, comme plus haut, par la relation : x? Fe h' ma FR) Pour les lacs, p’ et p sont presque égaux et RARE n’est pas 1 pe . En dési- 11e grande si à la place de Le — l’on écrit — TE ) TE ) gnant par h, la profondeur au- 10e ef de la PE te sépara- tion où se trouve l’origine, l’on a : 142 LES SEICHES DE TEMPÉRATURE et nous pourrons écrire (15) de la manière suivante : rl V +R pe + Dec Considérons maintenant le mouvement des particules d’eau dans les couches supérieure et inférieure. En adoptant la nota- tion du Prof. Chrystal pour des fonctions de seiches, nous obte- nons deux séries de solutions pour (14): (16) Ty Éh(x)=u—AC(cs—;,w) sin Nos—,(É—T) A Fe C(co5—1,0) sin Nos -1(É—T) a) (x) ARS ; = — " C'(cos—1,w) Sin Nos - ;)É—T) A’ À Ep Ole) sin me (tn (17°) , | Ce * C'(c'»s 1,0) Sin nos -1(t—T) ou ESS (Co: sin Nos(t— (18) \ DR nd / Be +: , EF = — +5 (Cs,w) sin Nos(t—T) \ E= = S(C'»s,w) Sin Nos(é—T) (18) Baule ; / &'= — Fr S'(c'os,w) SIN Nos(t—T) Mais té —C’; donc A — À’ et B—B, d’où A(x)é—h£. Il nous est possible ainsi de tracer les trajectoires des parti- cules d’eau dans la couche supérieure et dans la couche infé- rieure, pour des seiches de nodalités variées, et cela a été fait dans la fig. 1 pour une seiche de température uninodale. Il n’est pas inutile de calculer la rapidité des courants dues aux oscillations de température. Si € désigne l'élévation maxi- mum de la Sprungschicht à l’extrémité du lac au-dessus du ni- veau fixe pour une oscillation uninodale, on aura : BLYeE drÉes d’où A— a l Ro et le déplacement horizontal d’une particule d’eau de la couche LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 143 inférieure hors de sa position moyenne au nœud sera : Ë 27 10 et la vitesse maximum du courant horizontal sera : DE _ ho 2hT; De même, le déplacement horizontal au nœud, d’une parti- ss NON : cule de la couche supérieure sera £ — 7. et le courant hori- zontal maximum sera : né _ ls 2H NUS: de sens opposé au courant de la couche inférieure. Par consé- quent, si le Madüsee (dont il sera parlé plus loin) était un lac dont la courbe normale de température soit parabolique, avec {= 15 km., À’ — 15 m., et À, — 25 m., lorsque le déplace- ment maximum de la Sprungschicht à l’extrémité du lac était de 5 m., on aurait un déplacement au nœud de 750 m., dans la couche inférieure et 1250 m. dans la couche supérieure. La vi- tesse maximum des courants dans la couche inférieure et dans la couche supérieure serait respectivement de 80 et de 130 cm. par minute, ou une vitesse relative de 2 m. par minute. En considérant maintenant le cas général d’un lac de largeur et de profondeur variables, il résulte de la théorie que la forme de la cuvette en dehors des extrémités de la surface de sépara- tion est irréalisable toutes les fois que A(x)—o, (c’est-à-dire à l'extrémité de la surface de séparation) car eh ot ka * (@ devient aussi égal à zéro’quelle que soit la valeur déterminée de A'(x). Il a été fait des expériences de laboratoire, qui non seulement ont confirmé la théorie générale, mais qui ont montré que dans la limite des erreurs d’observations, la forme de la cuvette en dehors des extrémités de la surface de séparation est irréalisa- ble. En conséquence, un bas-fonds à l'extrémité d’un lac qui affecterait considérablement une seiche ordinaire, serait sans 144 LES SEICHES DE TEMPÉRATURE eftet sur une seiche de température. Il est facile de se rendre compte également que des côtes escarpées n’ont qu’une impor- tance relativement faible sur les seiches de température. S'il y avait un escarpement juste à la surface de séparation, son effet sur une seiche de température serait le même que l'effet pro- duit par une côte plate sur une seiche ordinaire. Pour faire l’expérience on s’est servi d’une petite cuvette avec devant en verre, dont la section transversale était rectan- gulaire et la section longitudinale parabolique. On superposait, pour obtenir les différences des densités, une couche de paraf- fine sur une couche d’eau. La profondeur des couches respecti- ves était variable, et dans quelques-unes des expériences la cu- vette était tronquée aux extrémités de la surface de séparation. Les résultats concordaient parfaitement avec la théorie dans les limites de l’erreur. Il fut fait également une ou deux expé- riences avec une mince couche d'huile d’olive entre la paraffine et l’eau, qui eut pour effet de rallonger légèrement, quoique d’une manière appréciable, la période des oscillations. Ce fait démontre qu’il n’y a pas une importance capitale pour les oscil- lations à ce qu’elles trouvent une subite discontinuité de tem- pérature dans le lac, il indique qu’une discontinuité graduelle a pour effet de rallonger la période. Il est à remarquer également que la théorie suppose que juste au-dessus et au-dessous de la surface de discontinuité de la température, le mouvement des particules d’eau est de sens opposé et qu’il y à, en fait, un glissement à la surface de sépa- ration. Il est probable, en réalité, qu’il se forme des tourbillons qui tendront toujours à allonger la période de l’oscillation. Les observations les plus récentes démontrant l’existence de seiches de température dans un lac ont été faites par M. le Prof. Halbfass et l’auteur sur le Madüsee en Poméranie, en juillet et août 1910. Le Prof. Halbfass ayant quelque doute sur la na- ture de la seiche de température, l’auteur proposa une expédi- tion commune, que le Prof. Halbfass accepta. Les observations furent faites aux deux extrémités du Madüsee, et l'opposition dans la phase des oscillations était très satisfaisante. La fig. 2 montre l’oscillation pour l’isotherme 12° C. pendant les qua- torze premiers jours du mois d'août. La ligne continue se rap- LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 145 porte aux observations faites à Moritzfelde, à l’extrémité nord du lac, et la ligne pointillée à celles qui furent faites à Werben, à l’extrémité sud. Le Madüsee est situé dans une contrée ex- trêmement plate et par conséquent on ne peut accepter l’hypo- thèse faite par le Prof. Halbfass que les oscillations observées sur le Loch Ness et le Loch Garry étaient dues à l’escarpement de leurs côtes et au fait que le vent souffle toujours d’un bout du lac à l’autre, et d’ailleurs le Prof. Halbfass reconnaît main- tenant avec l’auteur que dans tous les lacs où la discontinuité de température est suffisamment marquée, il se produira une seiche de température, à moins que les vents ne soient très légers et variables. Le Prof. Birge à Wisconsin a essayé d’ex- pliquer les oscillations observées au Loch Ness en les rappor- tant directement aux conditions météorologiques et semble croire que chacune des oscillations est due à un changement dans la direction du vent. Il semble, au contraire, à l’auteur, que les preuves en faveur de la théorie développée plus haut sont indiscutables et que le point de vue de M. Birge n’est pas soutenable. La fig. 3 montre les deux courbes normales pour le Ma- düsee ; la courbe normale de température étant représentée par le trait continu épais, et la courbe normale ordinaire par le trait pointillé. La forme des courbes normales est bizarre, la brusque ascension vers le centre étant due à un rétrécisse- ment du lac en un point. A l’extrémité sud, le lac est très peu profond et large, et cela rend impossible une forme rectangu- laire approximative du lac. La profondeur de la couche de discontinuité fut prise à 15 m., et un rayon de 15 m. fut laissé de côté tout autour de ce bas- fonds, de telle sorte qu'il ne pouvait avoir d'influence sur la période de la seiche de température. C’est cette raison qui fait que la courbe normale de la seiche de température ne remonte pas à la même place que la courbe normale de la seiche ordi- naire, parce que la surface de discontinuité de température était beaucoup plus petite que la surface libre du lac. Le bas- fonds à l’extrémité sud du lac est la cause du déplacement. La parabole figurée par un trait fin a été définie pour représenter approximativement: la courbe normale de température; il n’a 146 LES SEICHEKS DE TEMPÉRATURE pas paru nécessaire de procéder à une approximation plus rigoureuse, en raison des nombreuses hypothèses qui ont été faites au sujet de la soudaineté de la discontinuité de tempéra- ture avec des températures uniformes au-dessus et au-dessous de cette zone. La période calculée au moyen de cette parabole approximative était de 24.8 heures. L’analogie entre la courbe normale de température et la courbe normale ordinaire fait supposer que la période de la seiche de température pourrait être déduite de la période de la seiche ordinaire qui était d’en- viron 35.5 min. La période de la seiche de température fut cal- culée à partir de l’équation : T'= 4 aire de la surface de séparation h de la courbe normale ordinaire aire de la surface libre h de la courbe normale de température (F—) où T désigne la période de la seiche de température, et é celle de la seiche ordinaire. La période ainsi calculée fut trouvée de 24 heures. La période mesurée variait entre 24,6 et 25,3 heu- res, en sorte que la concordance entre la théorie et les observa- tions est très satisfaisante. Le calcul de la période de la seiche de température à partir de celle de la seiche ordinaire est par- ticulièrement instructif, parce que dans presque tous les lacs la courbe normale de température aura presque la même forme que la courbe normale ordinaire, et le rapport de H pour les deux courbes peut être obtenu à une première approximation en considérant une section transversale à la partie la plus pro- fonde du lac. Il devient ainsi inutile de se livrer au travail labo- rieux de la construction d’une courbe normale. En appliquant cette méthode de calcul au Loch Ness dont la seiche ordinaire a une période de 31.1 min., on obtient pour la seiche de tem- pérature une période de 63 heures, qui est conforme à la durée de la période observée. Les seiches de température sont facilement dues à des vents modérés, et plus la différence de température entre la surface et le fond du lac sera petite, plus leur amplitude sera grande. Pour le Loch Ness comme pour le Madüsee, l’amplitude deve- nait si grande que la zone de discontinuité atteignait la surface à l’extrémité du lac contre laquelle le vent soufflait. Le vent, en transportant l’eau plus chaude de la surface du lac à l’ex- LES SEICHES DE TEMPÉRATURE 147 trémité du lac, occasionne un fléchissement dans les isother- mes, et les oscillations commencent à la surface de la zone de discontinuité de température, lorsque la force des vents fai- blit. Il s’en suit que si les seiches de température prennent faci- lement naissance, elles sont très facilement troublées et il ne faut pas s'attendre à une grande régularité de leurs oscilla- tions. La question des oscillations dues à la température attire actuellement d’une manière toute spéciale l’attention des océa- nographes, et il est probable que les observations des limnolo- gistes contribueront à expliquer certains phénomènes qui les laissent perplexes. Nous ne mentionnerons ici que les observa- tions du Prof. Pettersson à Skagerrak, où il fit des expériences en 1909 et reconnut une oscillation de température d’une pé- riode de 14 jours. Le caleul de cette période donna également la durée de 14 jours, en supposant que cette oscillation était due à une onde stationnaire à la surface de séparation entre l’eau dense du fond et l’eau plus légère de la surface avec un nœud à l'embouchure du Skagerrak; il est probable, en consé- quence, que l'oscillation observée par le Prof. Pettersson est une seiche de température semblable à celles des lacs d’eau douce. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE PENDANT L'ANNÉE 1909 RÉSUMÉ ANNUEL PAR R. GAUTIER Directeur de l'Observatoire de Genève ET H. DUAIME I. Introduction Il n’y a rien eu de changé en 1909 à l’organisation des sta- tions météorologiques des fortifications de Saint-Maurice. Elles sont toujours au nombre de quatre : Lavey-village, Savatan, Dailly et l’ Aiguille, les deux du milieu étant seules des stations complètes. Nous renvoyons donc à ce que nous en disions dans les résumés des années précédentes ; et nous rappelons seule- ment que, cette année encore, le baromètre de la station de Dailly est resté à l’intendance du fort, à 15 mètres au-dessus de son ancien emplacement, au bureau de tir. Pour ne pas rompre l’homogénéité des valeurs de la pression atmosphérique avec celles des années antérieures, une correction uniforme de + 1"%,2 à été ajoutée à toutes les hauteurs barométriques observées en 1909, comme à celles des cinq années précédentes et à celles de la deuxième moitié de 1903. Le service des observations continue à être confié aux sous- officiers des forts. Nous leur adressons ici nos remerciements OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 149 pour la manière dont ils s’acquittent de leur tâche. Nous som- mes heureux aussi de profiter de cette occasion pour exprimer notre reconnaissance à M. le colonel Dietler, chef du Service des fortifications, et à son successeur à St-Maurice, M. le lieutenant- colonel Grosselin, chef du bureau des fortifications, ainsi qu’à MM. les officiers placés sous leurs ordres, pour la manière dont le service météorologique a marché en 1909. La forme de la publication des observations mensuelles est restée la même que de 1903 à 1908. Elles sont groupées par saisons. La forme du résumé annuel a aussi été maintenue, et nous avons partout calculé les résultats et les moyennes pour l’année civile, comme pour l’année météorologique, quoique le détail des observations de décembre 1909 ne soit pas donné ici. Les tableaux de ce résumé annuel sont les mêmes que ceux du précédent. Ils portent sur les cinq éléments météorologiques observés aux forts de Saint-Maurice : la température, la pression atmosphérique, l'humidité de l'air, la nébulosité, puis la pluie et la neige. Il s’y ajoute, comme pour les cinq dernières années, quelques petits tableaux supplémentaires relatifs au brouillard, à la persistance de la neige sur le sol, aux orages et aux cas de Jæhm. Enfin, nous y avons joint, comme en 1908, un dernier tableau (XX) comprenant les écarts des principaux éléments météorologiques par rapport aux moyennes de dix ans (1898- 1907), que nous avons publiées précédemment *. Les éléments sur lesquels sont basés ces vingt tableaux se trouvent, pour la plupart, dans les tableaux mensuels publiés en premier lieu, et il suffira de les accompagner de quelques brèves explications. IL. Température. Les tableaux I et II fournissent, pour les deux stations de Savatan et de Daïilly : 1° les valeurs moyennes des tempéra- tures des différentes périodes (mois, saisons, année) pour les trois époques diurnes d'observation ; 2° les températures moyen- nes des mêmes périodes, calculées, comme dans les publications 1 Archives, t. XX VIIL p. 274, septembre 1909. 150 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 I. TEMPÉRATURE. SAVATAN, 1909 Températ.moyenne F PÉRIODE 7h.m.| 1h.s 9h.s. || 7+1+9 |7+1+2x9 pres psy 3 4 | o 0 0 0 0 0 0 Déc-ALODSEErr-e. - 0.71, + 1.50| -— 0.09) + 0.23| + 0.15/- 2.0|+ 2.7 Janv. 1909... - 4.24) = 1.71] - 2.92! - 2.96] - 2.95/- 5.5/- 0.1 Février - 4.31) - 0.72| - 2.41| - 2.48| - 2.46|- 5.0|+ 0.7 MATS RE A sh se 100.20) 483.89 MT01- 65) MTL 770 + AA MSI ANT. AASNVNRE. + 6.87, 13.03 9.98 9.96 9.971+ 5.7] 15.6 Ma area 8.47| 14.63] 12.04] 11.73, 11.81| 7.6| 17.6 di M 1120 15.011 12%57| 812) T2 00 NOTE Jullét.FrEMLREUE 12.30| 17.36| 14.95] 14.87| 14.89|| 11.2] 19.6 AO au ra 13:96|..17.96| 16:35] 16.09|. 16.15//12-8/ 21.2 Septembre ..... 11 010:85) 2 14.47" "12:89) 041273 10012 TT RO SIDA OctobrelLi fr. sncr 9.03| 12.38| 10.25] 10.55| 10.48|| 7.8] 13.6 Novembre ....... 1295 3.94 210 2.68 2.70|+ 0.5| 4.8 Décembre ....... + 1.28! + 2.62) + 1.35] + 1.75] + 1.65|- 0.614 4.2 ÉVE ER ee eee se - 3.041 - 0.30] - 1.79] - 1.71] - 1.73/= 41/01 Printemps 4: ., 4.1 + 5.03| +10.50| + 7.87] + 7.80| + 7.82)+ 4.0] 12.9 RÉÉR A Etteet 12:501..16-99 "146512414711 14%609 MIE 2ISIUESS AMTOMNEE .e MU 710) "/10/29 8.69 8.68 8.67| 6.0| 11.6 Année mét. ...... 5.44 9.42 7.39 7.42 7.41| 4.3| 11.3 Année civ.....,. 5.61 9.51 oil 7.54 7.53|| 4.:5| 11.5 II. TEMPÉRATURE. DAILLY, 1909 Températ. moyenne! , PÉRIODE 7h.m.\1h.s. | 9h.s. | 7+1+9 (TFIH2x9 pren he 3 4 0 0 0 0 0 0 0 Déc'AOOS EEE = 1.39! + 1.14| = 0.87| - 0.37| - 0.25] 4.4/+ 2.2 Janv LOUE. ee - 3.30| - 0.13| = 3.03|! = 2.15! - 2.371: 70] FT 1:0 Révriierir. Ba Haut - 6.19| = 2.93| - 4.94 - 4.69! = 4.75|- 9.1|- 1.5 MATS Rene ee - 3.00! + 0.53| — 1.08|| - 1.18, - 1.16|- 5.9/+ 1.9 Fo à LM RAILS +5.07| 9.89! 4 7.05| + 7.34) 4 7.27/4 1.5| 11.6 Maé ee 2e 6.38| 10.91 8.69 8.69 8.65!! 3.4| 12.8 JUIN eee eee 8.39| 11.38 9.26 9.68 9.57 5.411131 Jeter ie 9.75| 13.84| 12.18 11.92| 11.99] :6:9/ "15:95 Roller 11.45| 15.61|. 13.89 .13:48| 13.46" 8.8 174 Septembre . 8.06| 11.74 9.66 9.82 9.78 5.5| 13.0 Octobre... 20010191 -17095 8.31| 8.26|f 4.1 11.6 Novembre ....... - 0.92 2.24, = 0.08 0.41 0.29|- 3.8| 3.7 Décembre ... .. - 0.11| + 2.06| + 0.24] + 0.73) 4 0.61]- 3.7/+ 3.1 Hier Pab te = 3,54| - 0.57| - 2.88] - 2.33) - 2.47|- 6.7F 0.6 Printemps 22. + 2.80| + 7.08] + 4.85) + 4.91] + 4.89]- 0:3}, 8: Bté:r {USE SASIETS: 9.88| 12.63! 11.64] 11.72| 11.70|+ 7.0] 15.4 Automne. ... 4.74 8.08| 5.86 6.23 6,14) MI99 075 Année mét. ...... 3.00 7.10 4.91 ail 5.10] M0 DIET Année CIv. ...... 3.61 7.18 5.00 5.26 5.20|| 0.6| 8.7 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 151 du Bureau central météorologique suisse’, sur deux formules différentes : a) en prenant la moyenne arithmétique des trois températures moyennes diurnes ; à) en attribuant un poids double à l’observation de 9 heures du soir ; ce sont ces derniè- res moyennes que nous avons employées plus loin; 3° les valeurs moyennes, pour les mêmes périodes, des températures minima et maxima. L’année 1909 a été,comme à Genève, une année froide, grâce surtout à l’hiver et à l’été, tous deux sensiblement plus froids que la moyenne (voir au tableau XX). Seuls les mois d’avril, mai et octobre ont été plus chauds que la normale, avril sur- tout, et le printemps est la seule saison qui dépasse un peu la moyenne. L’année météorologique est plus froide que l’année civile, à cause du mois de décembre 1909 qui a été chaud. L’amplitude annuelle correspond, à Savatan aux mois de jan- vier et d’août, à Dailly à ceux de février et d'août. Elle est de 19°,1 à la station basse et de 18°,2 à la station élevée. C’est un peu plus que la moyenne. En comparant les températures des deux stations dans le courant de l’année,on trouve, comme toujours, une décroissance variable avec l'altitude suivant les saisons et les mois. Elle est donnée dans le petit tableau suivant. La différence de hauteur des thermomètres est de 574 mètres. Décroissance de la température. Saison. Absolue. Pour 100 m. o o Hiver 0.74 0.13 Printemps 2.93 0.51 Été 2,99 0.52 Automne 2-53 0.44 La décroissance est, comme toujours, plus faible en hiver ; elle est même renversée en janvier : — 0°,58, soit — 0°,10 par 100 mètres. — La décroissance maximum est au mois de juin, où elle est de 3°,42 ou de 0°,60 par 100 mètres. Les cas d’inversion de la température entre les deux stations sont indiqués dans le petit tableau suivant. Ils sont relevés sur les tableaux des températures diurnes des différents mois : ! Annalen der schweiz. meteorologischen Zentralanstalt. 152 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 Jours d’inversion de la température. Décembre 1908 13 jours Août 1909 1 jour Janvier 109 15 27 OO Lever CLR Février » DR Octobre > 90 Let an MERE SALLE ROME Novembre > 130 Décembre > 417.208 Année météorol. 37 jours Année civile 31 jours Les cas d’inversion de la température se sont présentés en hiver et en automne en 1909. Le nombre maximum tombe en janvier, puisque ce mois a été plus chaud à Dailly qu’à Savatan. Le total annuel est très inférieur à ce qu’il était en 1908 et revient à un chiffre assez ordinaire aux forts de St-Maurice. Les tableaux III et I V fournissent, pour les deux stations, le classement des jours de chaque mois et de l’année d’après leurs températures moyennes, ces températures étant groupées entre des limites variant de 5 en 5 degrés, de — 10° à —+ 25° pour Savatan et de — 15° à -- 20° pour Dailly. Ils indiquent en même temps, pour les différents mois et pour l’année, les jours les plus froids et les plus chauds. Les tableaux V et VI donnent les lempératures extrêmes observées à Savatan et à Daïlly, ainsi que les indications sur les nombres de jours où le minimum ou le maximum sont restés au-dessous de zéro, ce qui fournit les totaux de Jours de gel et de jours de non-dégel. Toutes ces indications ne peuvent être prises sur les tableaux mensuels publiés précédemment, mais elles ont été relevées sur les feuilles des observations originales et sur les feuilles de réduction conservées à l’observatoire de Genève. D’après ces deux tableaux, l’amplitude extrême de la. température n’est que de 40°,0 à Savatan et de 41°,7 à Dailly. IT. Pression atmosphérique. Rappelons tout d’abord que, à partir du 1°° décembre 1903, les corrections des baromètres de Savatan et de Dailly ont été modifiées d’après les comparaisons faites le 7 octobre 1903. Elles sont actuellement de -L 1"%,56 pour Savatan et de + 07",70 pour Dailly. Les tableaux VII et VIII donnent, pour Savatan et pour AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 153 III. CLASSEMENT DES TEMPÉRATURES DIURNES. SA VATAN, 1909, Nombre de jours dont la température 0! 0 PÉRIODE _15 | Ts et | et 10 /-5 Déc. 19681 — | 3 Janv.1909 | —| 10 Février..| —| 4 Mars os Avril = — Mars —| — JU... —| -— Juillet... | — — Août. —| — Sept..... == Octobre.. | —| — Nov er. mile Déc... _ 1 An. mét —| 17 An. civ —| 15 est comprise entre 0 era ER TRACE Ti et | et | et | et | et | et 0 | +5/+10 |+15/420 +25 | | 1 ho ALES DR Peu AL LR) es ta A En ea GA SE PSS MER PR TRE PAPE RIRE DNA Prel ETAPE BE Se ane TE EE Pa fe0 alie — | — SAONE RE et does — [M1 28! 21 — _ 1 8| 20| 2! — 5 AE 6, —| —) — 9 | 16 3. 2 A —|- 64 | 63 | 52|115| 47| 62 | 65 52/17 47 1 Jour o| DC 415420) le plus froid Ds dd jo © ® © O2 += UE Io © NHOMOSNUSU OI ot @ mn © + œ D © © Dr — œ [a] Um UmN TE Jet WWE SSsSe et ee | pomme D à ot pt po om [eo] [eo] ® = 2 10 < ER 7]- 9.7 le 23 fév.| 121. id. Jour le plus chaud to O2 O1 St © on OT D 0 le 25 juil. id. IV. CLASSEMENT DES TEMPÉRATURES DIURNES. DAILLY, 1909. Nombre de jours dont la température PÉRIODE 9 Re 0 o| 0 geo -15,-10/- 5! 0 |# 5410! et | et | et | et | et | et | -10|-5| 0 |+ 5|+10/+15] ee | De 00e nee 4! 9 | 18 | 2 | — | Janv.1909 | —| 7) 16) 7 | 1 | — Février .. 8| 81 151,2 | — | ;— Mars =] 4/15 | 10 | 2 | — Avril lite): Gulntiele Mar. —| —| 1, 5 |15 6 June. —| —| — | 3115 | 9 Juillet”, —| —| — | 1 8 | 16| Août ....} —| —| — | — | 6 | 14 Sept.. ,. 1 —| —| — | — | 17 | 12 Octobre..} —| —| — | 2 | 19 | 10] Nova. —| 2| 14 |10 4 | —| DÉC —M2110 1014 5 | — An. mét 8| 25| 13 | 64 | 96 | 79 An. civ 31 231: 74 I°60" 101 1779 ARCHIVES, t. ost comprise entre XXXI. — Février Se au +15 +20 et | et +20 425 1911" Jour le plus froid 0 - 9.4 le 30 — 9,4 le 26 0 nn —— © © © D © © © © OT OT EN pu O9 0 bn 40 10 -- ]-12.8 le 25 fév. "id. Jour le plus chaud æw Qt md ut nd © ® © = H Qt © di (e] 4 © 24 ® © © OT OT HR Où 9 =1 Où Où 0 OI © es et pes dt es dem js de jt ® © © © © +19.7 le 25 juil. id. 11 154 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 V, TEMPÉRATURES EXTRÈMES. SAVATAN, 1909. Nombre de jours — x Minimum Maximum me: « PÉRIODE REA Date ANAL Date lou Lis à = de 0° de 0° Déc. 1908.... - 9.6 le 31 +12.4 Je 16 23 9 Janvier 1909. -I0.8S Île 6 Der vle-l4 27 18 Février ....*. -12.4 le 25 528% le 15 21 11 Mars rete - 6.8 le 3 150421 19 1 AVES CEE - 9.0 le 4 24.6 le 24 3 — MATE CARTE - 1.8 Je 3 26.6 le 24 2 _— aise RC er Au OR LE: 26.0 les 1 et 2 = — Juillet: be 020:mieml 271.6 le 26 — — DUT. mn es me 10e 21.2 le 8 — — Septembre 6.6 le 6 26.0 le9 —— — Octobre...... Hate 0 lets 19%2 Mes = = Novembre.... - 6.2 le 24 13.6 le 15 8 2 Décembre. ... - 8.2 le ll 14.6 le 23 14 6 Année mét... 12.4 le 25 fév 427.6 le 26 juillet 109 41 Année civile. id. id. 100 38 VI. TEMPÉRATURES EXTRÈMES. DAILLY, 1909. Nombre de jours RE PÉRIODE pe Date MEHR Date Nioioum Maximum PREQN Abaoëx au-dessous au-dessous Ÿ ; de 0° de 0° DEA OSE reel +"8:3"“lee1 27 8 Janvier 1909... -12.5 le 27 8.3 le 15 30 10 Février np -16.8 le 25 D:9 Heard 28 19 Mars: 1210 lett6 9.9 le 31 30 10 AVENUE 2 .E - 9.9 le 5 2152 le 24 ) — Mai. =Vs2rile R? LI 54le:25 5 1 JUIN2 ER 07 + D.2_ lea AT Here — — vunlet.:::-E. AFS ACT 24.9 le 25 — — Aofits 2-0 E- 3.2 le R5 23.9 le 16 — — Septembre + 2.9 les let 6 20.8 le 9 — — OCtODTE. 222 - 3.2 le 26 15: 20e 2 _ Novembre.... —-11.8 le 24 14.0 le 13 25 6 Décembre. ... -11.1 lell 9.5 les 3 et 28 26 4 Année mét... -16.8 le25 février +24.9 le 25 juillet 156 54 . Année civile.. id. id. 155 30 Dailly, les valeurs moyennes de la pression atmosphérique pour les mois. les saisons et l’année météorologique et civile. Ces valeurs moyennes sont les moyennes arithmétiques des pressions moyennes des mêmes périodes, prises aux trois époques des observations diurnes. Les colonnes suivantes des tableaux four- AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 155 nissent les différences entre ces moyennes des trois observations diurnes et la moyenne générale de la période. On ne peut naturellement pas, au moyen de ces trois données, déduire la courbe de la variation diurne de la pression atmos- phérique, mais on peut cependant constater une difiérence assez sensible dans l’allure des oscillations diurnes des deux baromè- tres placés à des altitudes diftérant de 564°,75. Si l’onsuitla variation annuelle de la pression atmosphérique par les valeurs des pressions moyennes des mois, on constate, aux deux stations, un premier maximum de pression en janvier 1909, qui est le maximum principal pour Savatan ; un premier minimum (principal) en mars, puis un second maximum en mai suivi d’un minimum secondaire en juin ; ensuite le troisième maximum, qui est le maximum principal pour Dailly, en août ; enfin un minimum secondaire en décembre 1909. Les tableaux IX et X reproduisent, pour les deux stations, les valeurs extrêmes de la pression atmosphérique, relevées sur les tableaux conservés à l’observatoire de Genève. IV. Humidité de l'air. Les tableaux XI et XII fournissent, pour Savatan et Dailly et pour les treize mois, les saisons et l’année : d’abord les valeurs moyennes de la fraction de saturation aux heures des trois observations diurnes, puis la valeur de la fraction de satu- ration moyenne, enfin les minima et les maxima absolus. Lorsque le maximum correspond à la saturation complète, le nombre des cas de saturation est indiqué. Une dernière colonne fournit, par symétrie avec les tableaux analogues des résumés pour Genève et le Grand Saint-Bernard, la fréquence relative de la saturation. En 1909, la fraction de saturation moyenne annuelle est de nouveau, et contrairement à 1908, à peu près la même aux deux stations. La variation annuelle y est aussi moins dissemblable que l’an dernier. Le printemps est également sec aux deux stations et l’automne humide. Mais à Savatan l’hiver est aussi - ! Voir la remarque au début de l’Introduction. 156 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 VIL. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. SAVATAN, 1909. Pr i PÉRIODE m Er Décembre 1908......., 703.41 Janvier AlODIE een 707.03 FÉVRIEr MAMA MIRENN CHE 703.29 MAS. ARR A SE 695.49 A OÙ PRE te net 704.20 MATE rene ee PRE 705.05 JU ER EEE LEA 703.31 JUL Crete te ete ne de au, 705.03 AOÛR I EL EX. ALAN 705.11 Sepiembre ee rre- ee 704.28 Octobienrt ANA 704.40 NOyemMbre Arrivée 702.20 Décembre sie 160.17 15 HS A AR SE et TE 704.62 Printempsie RE ."etuer 701.55 JS à SON RO ES 704.50 AUTOMNE A NNR EPA NE EE 703.64 Année météorologique . 703.57 Année civile.......... 703.30 VIII. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. DAILLY, 1909. PÉRIODE ane Décembre 1908....,.... 656.37 Janvier LOUER 659.33 RÉVTIeL AR SE IR ARE 655,96 Mars RAM RER 648.63 Avbila EUR. MER 658.25 MAMIE are sise ARE Ge 699.34 Jin ACL ÉDERL TRE 658.02 JUIet eee UE 660.04 AD Te are See nier ee 660.51 Septembre............ 658.96 OEObrE PAPERS TEE 6959.07 Novembre "6 2eme 655.13 Décembre 2277272 653.54 Hiver he Res Lait. 697.14 HHATEMPE ER EE- ere 655.38 Hté M MAC HACRE 659.54 AUTOMNE. cc 657.74 Année météorologique . 657.45 Année civile.......... 657.21 humide que l’été, tandis qu’à Daïlly il est printemps. Le mois le plus sec est avril aux deux stations ; les plus humides sont octobre et décembre 1909 à Savatan ; à Daiïlly ce sont février et septembre. Ë Ë ++ ++ ++ I HO HR RE HR HE +++ ++ D. OM O OS EM ES © DO SOOIS IS 'EUErE © ci LC] 9 Or © + © S ù © S À +++ I+I OU D DEN O2 O1 =1 ON CO Où O2 OL En po LL ir hi =] Qt Æ + HET HU FETE +++ DS S CSSS SOC ococoo! (CMS MEL MEN UN NU NN — re ni Qt aussi sec que le AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 451 IX. PrEssIoNs EXTRÈMES. SAVATAN, 1909. PÉRIODE Minimum Maximum Amplitude mm nm mm Décembre 1908.,..... 683.8 le II 714.6 le 1 30,8 Janvier 1009. ..:...1.. 693.8 le 8 Te lo let:4 23.9 HÉMRIET meme sud e 688.3 le 12 710.5 le 20 22.2 ARR ne, nn AU 685.1 le 15 704.6 le 24 19.5 PVR en 699.2 les 12 et 27 709.8 le 8 10.6 AR ER me. DUAL. 698.4 le 10 Tr Mere 4 186 ANT EL ARNO Re 697.2 le 11 710.7 le 19 Sa) CUILEES RSR ER 695.3 le 7 710.8 le 18 1525 AOUVE 5: ae DUT 697.9 le 21 711.5 le 20 13.6 Septembre........... 699.3 le 8 711.1 le 24 11.8 DÉTOUR 692.6 le 27 711.4 le 22 18.8 Novembre, + . 24.1: 692.2 le 15 712.0: le 21 19,8 Décembre. .} 1.53. 688.0 le 5 711.5 le 9 292 Année météorologique. 683.8 le 11 déc. 08 717.7 le 4 jan. 33°9 Année civile......... 685.1 le 15 mars 09 id. 32.6 X. PRESSIONS EXTRÈMES. DAILLY, 1909. PÉRIODE Minimum Maximum Amplitude mm mm mm Décembre 1908....... 637.8 le 11 6611. 5e 29.7 Janvier 1909......... 648.2 le 8 668.8 le 5 20.6 HE eme ee ces e 643.1 le 12 662.3 le 4 19.2 NES PET CORP 639.2 le 15 657.0 le 24 IPS 4 VOLS PATRRRERERNES 653.8 le 13 662.9 le & 9.1 NTI LEO CAPTER 693.5 le 10 666.9 le 24 13.4 IR Bee. ca. 652.9 le IL 665.8 le 19 129 TEL ER SP PART PAR ETS 651.5 les 7 et 11 665.5 le 17 14.0 NOMME et sels © sis L 653.9 le 22 665.7 le 19 IBICES) Septembre........... 655.4 le 1 664.8 le 24 9.4 Uciobrer tri. er. 3 TA 649.5 le 27 665.2 le 22 15.7 Novembre .2:1.1,1..114 646.4 le 21 662.5 le 24 16.1 Décembre." 31.252371. 642.0 le 5 663.9 le 9 219 Année météorologique. 637.8 le 11 déc. 08 668.8 le 5 janv. 31.0 Année civile......... 639.2 le 15 mars 09 id. 29.6 On constate seulement trois cas de minimum bas, un en août à Savatan, deux en avril et en novembre à Dailly. Les cas de saturation sont beaucoup plus fréquents à Dailly ; il y en a cependant un peu moins qu’en 1908 ; à Savatan il y en a moins de la moitié du chiffre de l’année précédente. V. Nébulosité. Dans le fableau XIII, la nébulosité, aux trois stations où elle est observée, est indiquée de deux manières différentes : 1° par les nombres de jours clairs, peu nuageux, très nuageux et cou- 158 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 XI. FRACTION DE sATURATION EN ‘/,. SAVATAN, 1909. ; Minim. Maxim, Fréquence PÉRIODE Th.m. 1h.s8. 9h.s. Moyen* SRROE AUDE Ro Déc. 1908.. 70 64 69 68 25 100 13 fois 0.140 Jauv. 1909. 74 08 77 73 26 100 2 » 0.022 Février.... 74 61 68 63 30 100 3 » 0.036 Mars ii... 71 99 65 65 23 100 6 » 0.065 ASP... 61 49 50 53 24 10032 0,033 Mathis 75 51 58 61 31 100028: 0.022 TUE 78 60 70 69 40 100 5 » 0.056 Juillet .... 80 60 68 69 31 100 4 » 0.043 AotDE ET. 77 29 66 67 8 100822 0.022 Septembre. 83 68 67 72 295 10022 0.022 Octobre ... 18 71 79 75 31 100 5 »v 0.054 Novembre . 72 63 70 68 21 100 10 » ELLE Décembre . 81 T5 sl 19 32 100 14 » 0.151 Hiver”... 72 65 7h! 69 25 100 18 fois 0.067 Printemps. 69 53 58 60 23 100 11 » 0.040 test 78 60 68 69 8 LOTS 0.040 Automne.. 78 67 71 12 2 100 17 » 0.062 Année mét. 74 61 67 67 è 100 57 fois 0.052 Année civ. 79 62 68 68 8 100 58 » 0.053 XII. FRACTION DE sATURATION EN ‘/,. DAILLY, 1909. Le 2 Fréquence ; Minim. Maxim. : PérioDe Th.m. 1h.s. 9h.s. Moyen* relative de la absolu absolu re Déc. 1908.. 99 52 59 57 20 100 18 fois 0.194 Janv. 1909. 58 46 61 99 17 100. 17%» 20H Février... 74 69 75 73 24 100:222%4,0"262 Mars”... 74 62 64 67 23 100 23 » 0.247 AVES. 2% 94 47 48 50 10 100 10 » 0.111 JUEN SECTE 74 60 65 66 30 lO0 MISE 0.140 Ju EELe 78 65 73 72 39 100/223#a 0.256 Junieteree 81 69 67 71 29 100 10 » 0,108 NOTES. 79 59 64 67 15 100 16 » 0.172 Septembre. 8? 67 T2 73 26 100 16 » 0.178 Octobre ... 69 60 7{il 67 25 100 20 » 0.215 Novembre . 74 58 69 67 7 100 29 » 0.322 Décembre . 74 61 74 70 16 100272 0.237 Hiver. 7 04 595 65 6l 1 100, 57 Tois 02m Printemps. 67 56 59 6I 10 100 46 » 0.167 Btéieves 79 63 68 70 15 100 49 » 0,178 Automne... 75 62 7 69 7 100 65 » 0.238 Année mét. 71 59 66 65 100 217 fois 0.198 Année civ. 73 60 67 66 100 221 » | 0.202 verts, ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de la nébulosité diurne comprises entre les limites : 0,0 et 2,5, 2,5 et 5,0, 5,0 et 7,5, 7,5 et 10,0 ; 2° par la valeur moyenne de Ja AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 159 LS | = 2e NO © HD N'O YH HT DE to Où co ÉD LH OHRAREI0 H101010S + 10 10 10 16 1 A... A CAE 538 OO D ODOE O m1 D © 4 OO és Q 1Q.© © œ Le ot m4 4 — M QG CS ce A Le) c — — = £a 8 Où cn < BD MHHORE'OHSE OS +# mi = NN Q A CEE 4 — NO ES Se " £ 2 tb M © «© 1Q a = ae ne ÉÉE 10 9 © D + DD DO SIG 10 neo -E A £ 2 A = _ es a . © où + me Es 5 D RE ee nr EN NW = S = "Ts Lui «A AnTE 223 LHMMIONIDID RHIN D DIE 10 (on ON nn 375 ++ HO M HE HO M0 O0 + +010 ONE © & 2 EE Z SE mOMSI0ODO OH :O De m4 + cn loi CS < Se rl m4 EE Goes GG CU a = «& = A = ENS | seu D d SET NI HORDOI-INEMNm +R © 10 D 4 cn 10 © 2] EME a en) NN = ns t- el en 1 = ER = 22S ERIDÉ ON OHMOME EN DOtr-10 bee FE N=| ar Et A 4 A 2 «à > o n À Z | 52 = C0 It 1 mi OÙ 0069 GO ir 1Q © C9 = «© 5 & Ai PA 4 Œ CO D 4 Sr (7 er © Con | _— _— #1 fes 2235 DRIODOCMOSNMNNE SX © © 10 © cn + SZ 1010 #40 HI 10 +10 10 © CS 1101010 10 1© = CAE 552 NOOMI- O1 Où “#00 1 C0 =h mon N 1 = CA =? EM Fr = il rl cc Où G cn m4 3, 1 æ LT > L£S < SES HI NO Tr. DO > DO 10 D en © © © S CS = = = NN & TD 2-5 EST 1061-00 @ «© + 00 #10 10 0 10 F> «© © EH SE Ai mi md 4 Le) Le] AE © — © O0 G M P CN D Où #10 4 © + + Due 5 = PEL EPS Fs co Ni GG S = s . . . * . F4 m4 : NICE È one PE: MOD CS D é & : a = CO TS A Ve AE © 2) = a BD um tt... 20258 . € a = © = + DRE Eat LS MEN UE Es Po £ Co] @ 2 OT D CEA ER RSS d Ÿ | SLR Es A=SsE°>S RER a a 4 D GDS > STE © © © ,9© À mm ESS a a Anais WHO ZAQ C'0,7 << <« <« nébulosité de chaque période, ces valeurs moyennes étant d’ail- leurs déduites des valeurs de la nébulosité des différents jours, fournies dans les tableaux mensuels. Il y a, cette année encore, une assez bonne concordance géné- rale, pour la nébulosité, entre les trois stations. On constate pourtant, comme avant, que l’hiver est plus clair à Dailly et le 160 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 printemps un peu plus nébuleux. Ainsi avril est le mois le plus clair aux deux stations inférieures, tandis que c’est janvier à Dailly. Le mois le plus nuageux a été partout le mois de juin. Le tableau XI V donne la statistique des jours de brouillard aux quatre stations. Les nombres qui figurent au tableau com- prennent les jours où le brouillard a été noté pendant une par- tie de la journée ou pendant tout le jour. Ce dernier cas est rare ; il n’a été constaté, en 1909,qu'une fois à Savatan et trois fois à Dailly et à l’Aiguille. XIV. NOMBRE DE JOURS DE BROUILLARD EN 1909. PÉRIODE Lavey Savatan Dailly Aiguille Décembre 1908 ,........ 0 1 1 1 Janvier lO00 2... 0 4 "12 JL R'ÉVELCIESE NME RE TU (D ] 4 4 INTRO AT A CE 0 2 3 l AVENANT OO RE TE 0 3 3 3 MORE ART EN de 7 0 0 2 8 JR En cer Ô 2 4 “ LL DIS 20 Le 0 0 jl 3 AO TE ne Een es 0 (0 2 4 Septembre - te Er: ce 0 2 2 2 Octobre re marrer 0 3 3 3 NOYempre Perl re 0 2 8 10 DÉCEMOLESAE re Le 0 À 4 Année météorologique... 0 20 39 42 AMMÉÉ CIVILE rer 0 è2 38 45 Si l’on compare les quatre stations entre elles, on trouve que le nombre des cas de brouillard est nul à Lavey au fond de la vallée et augmente avec la hauteur, dans la même proportion qu’en 1908, mais plus lentement que les années précédentes. Le maximum se constate naturellement à l’Aiguille, ce qui ne doit pas étonner, vu que très souvent le sommet du territoire des forts est enveloppé de nuages, mais il y a eu sensiblement moins de Jours de brouillard à cette station en 1908 et en 1909 qu'auparavant. VI. Pluie et neige. Le tableau XV contient le relevé de tout ce qui concerne les précipitations atmosphériques dans leur ensemble, hauteur d’eau tombée et nombre de jours de précipitations, d'après les chiffres des tableaux mensuels. AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 161 XV. PRÉCIPITATIONS ATMOSPHÉRIQUES DANS L'ANNÉE 1909 Nombre de jours Hauteur d’eau tombée en mm. de précipitations EL EE . PÉRIODE Laver Saratan Dailly Aiguille Larey Saralan Dailly Aiquille Déc. 1908 ... 56.3 44.7 56.3 Eh 1 8 8 9 9 Janv. 1909 26.0 Fe Bee 36.4 7 d 7 7 Février ..... 9% TT 17.9 SL 5 5 8 8 MAPS EE ele . 19259 74.3 221 1255 19 18 23 23 AVI Me-ieloler ce 47.9 ATEN 50.9 39.8 11 10 14 14 MAIS ZUELGES 43,6 474 58.3 5349 11 12 13 13 RTE à DS LAS IL 227 21 21 20 20 JAI. Le: 89.6 101.3 95.3 16 15 18 18 AOÛ, de LEONE 127.0nu01105 214256 14 13 14 15 Septembre... DOS AIDIETI0E 22210070 13 16 16 16 Octobre..... 108.0 107.8 114.3 ‘110.5 12 12 14 14 Novembre 43.2 45.7 45.4 41.2 7 Sel 11 Décembre 2-00: Lens 1014027 21, 2140525 23 Hiver: ...... 92.0 89.6 111.5 104.6 20-200 M94 24 Printemps .. LOT OM O0 202010221662 41 40 50 50 Bee... 30-03 405812 0 561:6 51 49 92 53 Automne,... 2602525532 20929 2 251:7 32 30 AT 41 Année mét.. 839.5 846.4 970.5 884.1 144 145 167 168 Année civile. 955.2:.4971.8:1072:6 1973.17 157 158 181 182 L’année 1905 avait été une année très humide, surtout à St- Maurice ; 1906 avait été une année sèche à St-Maurice, comme à Genève ; 1907 avait été un peu moins humide que 1905, mais une des années les plus humides après celle-là pour toute la période décennale de 1898 à 1907 ; enfin 1908 a été, dans l’en- semble, à peu près normale, comme à Genève et au Grand Saint-Bernard. 1909 se comporte sensiblement comme 1908 : l’année est à peu près normale ; mais tandis qu’en 1908, c’était l’année météoro- logique qui dépassait un peu la moyenne, en 1909 elle reste au dessous, sauf à l’Aiguille. Quant à l’année civile, elle dépasse cette moyenne, à cause du très humide mois de décembre 1909. Le mois le plus humide après celui-là, et pour l’année météo- rologique, est celui d’août; mais il est suivi de près par ceux de juin, d’octobre et de septembre. Le mois le plus sec est partout celui de février. Les saisons relativement sèches sont l’hiver et le printemps. L'été et l’automne sont au contraire relativement humides. Quant à la quantité relative recueillie à chaque station, on 162 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 trouve toujours le maximum à Dailly et une quantité croissante jusque là. A l’Aiguille, il tombe plus d’eau qu'aux deux stations inférieures, mais moins qu’à Dailly, probablement à cause du vent qui souffle plus fort sur l’arête assez étroite de la mon- tagne. Pour le nombre de jours de pluie, nous trouvons aussi une augmentation à mesure que l’on monte; puis, si l’on néglige, pour les quatre stations de Saint-Maurice comme pour Genève et le Grand Saint-Bernard, les jours où il est tombé moins d’un millimètre d’eau, on trouve, pour les jours de pluie bien carac- térisée, les chiffres suivants qui sont, en somme, assez concor- dants pour toutes les stations : Station Genève Lavey Savatan Dailly Aiguille St-Bernard Altitude (406") (430%) (671") (1250%) (1446=) (2476%) Année météorol. 108 113 113 122 131 129 Année civile 116 123 125 130 139 140 Le tableau X VI donne les totaux des hauteurs de neige mesu- rées aux quatre stations, ainsi que les nombres de jours de neige. Comme il est naturel, la quantité de neige croît réguliè- rement avec la hauteur. En 1909, la neige a fait sa dernière apparition en mars à Lavey et en mai aux trois autres stations. Elle a reparu en octobre à l’Aiguille, en novembre à Dailly et en décembre seulement aux deux stations inférieures. XVI. NercE DANS L'ANNÉE 1909. Hauteur de neige en centimètres Nombre de jours de neige a ———— EE — PÉRIODE Lavey Saratan Dailly Aigquilie Laxey avatan Dailly Aiguille cm. cm. cm. cm. Décembre 1908..... 18 42 D4 99 3 7 8 9 Janvier 190917... 13 18 25 24 à 3 L E) HEVTIOL ee Re 12 17 32 45 4 4 8 8 NAS SEC SLA EL 39 58 SOMME? J : IMG 16 NU RE PR _ — 72 12 — — 2 3 NÉS AE ee — 6 8 10 — 1 2 2 Es Fiche hs die Les LC pt CEMER ANNE AIG KE RTE DEEE : Novémibre .... .... "— — 14 22 _— — 8 8 Décembre .,... ... 20 A8; A 105122 3 D: AUR2 12 Année mé... 241414 22188555 14 Reims 52 Année civile....,.... 845, ATLAS 7918 14 20852 55 Enfin, si l’on fait le relevé du temps pendant lequel la neige a séjourné sur le sol, on trouve les chiffres contenus dans le AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 163 tableau XVII. Dans l'hiver 1908-1909, la neige à persisté sans interruption sur le sol, du 11 décembre au 3 avril à l’Aiguille et à Dailly; du 19 décembre au 26 mars à Savatan ; et d’une façon intermittente et moins d’un mois, à Lavey. XVII. NOMBRE DE JOURS OÙ LA NEIGE A PERSISTÉ SUR LE SOL EN 1909. Lavey Savatan Daïlly Aiguille Décembre 1908. ....... 3 jé 21 21 Hnver 097. :..L 8 31 31 31 À HNARIONe MOMRERAERREES NE 10 28 28 28 nm ra 14 26 31 31 ee ET — - 3 4 Li de04 RSC ER 1 1 3 3 © 5 SR RE RON Loi Fa ET MONeMbIE..L......:.2.. _— — 14 16 écemibre. Mer: PS 11 15 24 24 Année météorologique... 30 103 131 135 Année eWilé::0 5: .1.: 44 101 134 138 Le nombre des orages constatés aux forts de Sait-Maurice est donné dans le petit tableau X VIII ; il comprend tous ceux qui ont été notés à l’une ou à l’autre des quatre stations. Il y en a deux de moins qu’en 1908 et quatre de moins qu’en 1907 et qu’en 1906. XVIIL ORaGEs EN 1909 Avril 1 Août 5 Se Septembre 1 Juillet 3 Année (météorologique et civile) 10 Les observations du /œæhn ont continué en 1909 aux quatre XIX. NOMBRE DE JOURS DE FŒHN EN 1909. Mois Lavey Sayatan Dailly Aiguille Décembre 1908 ....... 4 { 2 2 Janvier 1909......,... I L — _— I ICI OST FR 1 1 L 1 LIL: CEE AR 3. 5 l 1 PES. =... "RS Le 2 2 2 2 M me co es — — —- _ LIT RP _ — = — DOVE TASER à — — = + ne SERRE ess — — — + Septembre. .. 5 il 1 1 I MCtODRe rRe nt. 2 2 pe 2 Novembre.’ .:..:.4.2: 2 2 2 2 Éécénmbre:. 77414 3 3 3 8 Année météorologique. . 18 18 11 11 » civile: 2.428. 17 n7 12 12 164 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1909 Île CS ES CIC ET CR EE FUN NTEREFEt FF + igui l ROME CRIE LS ENS DUI+HIU++HE+U + Dailly | A 4 CN © © 10 ON D Gr 10 1 ON —{ RMS ES TIMES SES EU ES Nombre de jours a — —— Lavey |Savatan | NNIOE HT D Om NN © AH = DU HI I + O © t- D © CN 4 CN E> 1 CO D T- CN GO €N D TH GO "CO E= mi NN © 1Q 1 © À 4 CO M @ CA [ee] PRÉCIPITATILNS nm DIHII+Hi+++++ RSS LORS CHIC LKC RAT RNR ES +I+<++i+ Oro Ot-t- DOWN HIS (oÿ] 1 © QG 1 = Hi 1 + DHOmMOM 1Q © © = © O 1 20 ri L= 00 M MO HMmA MR r nl DIV ÆTIHEE+F+I+ Dailly | Aiguille Hauteur d’eau tombée Lavey | Savatan . at ee © 22m: Dailly je) Ex = mn 10 © 4 109 CN Nr OO OA RH ++ + ÉBULO ISavatan AT A DZ m+RNi0t- Lavey Ô 7 9 814 2.47 O!+ I. 5 0 28 , ATMOSPHÉRIQUE 2 Il | Savatan | Dailly PRESSION 3 6 9 # 0 50|- - 0.56/- 0.48 es qe 0 30 + 2.571429 + 0 161+ 0.2 4 8 0 st 0 62|4 ) 2 Ô 1 AO TE UEG( 1 & Dailly — 0 67|- 0.96 XX. Ecarrs DE 1909 PAR RAPPORT AUX MOYENNES DE 10 ANS (1398-1907). [+ 2.204 3. Ol|- 1 73 + 0.17|+ 0 58 2.25|- Savatan 1 2 + 1.42\£ 1.10 2 TEMPÉRATURE Automne ..... PÉRIODE Année météorol, Printemps... Année civile... Décembre .... | Eté Jouet ne Septembre......|- Octobre re Novembre …. Hiver... Août Décembre 1908S..| Janvier 1909... AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE 165 stations. Les indications des observateurs correspondent à des coups de vent violents venant du sud et accompagnés d’une hausse de la température et d’une diminution de la valeur de la fraction de saturation. Nous les avons classés par mois et par stations, et les chiffres sont donnés au tableau X1IX. Les nombres de ce tableau sont un peu supérieurs à ceux de 1907 et de 1908. Le maximum de fréquence est, cette année encore, plutôt au printemps et en décembre. VIL. Écarts. Le tableau XX contient le relevé des écarts entre Les chitires des tableaux I, If, VII, VIII, XIII et XV et ceux des tableaux L, IL, V, VIet VII des « Moyennes de 10 ans pour les éléments météorologiques observés aux fortifications de Saint-Maurice : ». Ces écarts ont été déterminés pour la température et la pres- sion atmosphérique, à Savatan et Daïlly, pour la nébulosité aux trois stations inférieures et pour les précipitations atmosphéri- ques aux quatre stations. Ce tableau donne donc, en chiffres et plus en détail, quelques- unes des indications qui sont fournies dans le texte des para- graphes précédents. Nous rappelons que les moyennes aux- quelles nous avons rapporté les observations de 1909, comme celles de 1908, ne sont que des moyennes de dix années ; les écarts que nous donnons n’ont donc qu’une valeur relative et sont loin d’avoir une signification absolue. 1 Archives, t. XX VIII, p. 274, septembre 1909. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 5 janvier 19711 Briner. Sur la formation de l’eau à partir de ses éléments. M. E. Brixer. — Sur la formation de l'eau à partir de ses éléments. Comme on sait, la formation de l’eau à partir de ses éléments devient déja manifeste dans un récipient de verre ou de porcelaine, en l'absence de catalyseur énergique, à des température notable- ment inférieures à la température, dite température d’explosion ; dans ces conditions, la réaction progresse avec une vitesse parfai- tement mesurable. Ce processus, à cause de son apparente simplicité, a tenté beau- coup de chercheurs, qui ont entrepris l'étude de son mécanisme. Parmi les nombreux travaux publiés sur cette question, citons ceux de Victor Meyer et de ses élèves Krause, Askenasy, Freyer et Raum?, qui ont constaté des divergences absolument anormales dans la vitesse de réaction, et cela bien qu'ils se soient attachés à opérer dans des conditions aussi identiques que possible, Hélier?, dans ses recherches, reconnut que la proportion com- binée du mélange semblait atteindre une limite, à des températures où la combinaison aurait dû être totale. C’est en partie sur ces dernières expériences que Duhem s’est basé pour affirmer la réa- lité des faux équilibres. Quelques années plus tard, Bodenstein * reprit l'étude de cette réaction, et, n'ayant pas constaté que la réaction fût limitée, il lui appliqua l'équation des réactions trimoléculaires : vitesse = KC?x. Co Les constantes K, qu'il a obtenues, variant quelquefois du sim- ple au double et même au triple, alors que les conditions expéri- 1 Lieb. Ann. (1891), t. 264, p. 85 ; (1892), t. 269, p. 49. Ber. (1892), t. 25, p. 622 ; (1895), t. 28, p. 280. ? Ann. Ch. et Phys. (7) (1897), t. 10, p. 521 ; (1897), t. 11, p.18: 8 Phys. Ch., t. 29, p. 664. SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 167 mentales sont identiques, il ne nous semble pas que l’on soit en droit de conclure à une réaction du troisième ordre, Mais on peut considérer comme établi par les recherches de Bodenstein que les parois du récipient jouent, dans ce phénomène, un rôle prépon- dérant. Tous ces expérimentateurs ayant opéré aux pressions voisines de la pression atmosphérique, il nous a semblé intéressant de sou- mettre le mélange tonnant aux actions combinées de la tempéra- ture et des pressions de plusieurs centaines d’atmosphères, actions qui se sont montrées si efficaces dans d’autres cas”. Nous avons ainsi eu l’occasion de constater par nous-mêmes que la marche de la réaction est trop irrégulière pour que l’on puisse songer à lui appliquer les formules de la cinétique chimique.Malgré cela, pour nous faire une idée approximative de l’action de la pression, nous avons comparé les vitesses moyennes quotidiennes, déduites des contractions observées après plusieurs jours, Voici quelques résul- tats extraits de nos mesures : Pression Température Proportion combinée quotidienne 1 atm. 400° 1,1 %o 300 atm. 400° 1,2 %/o On se trouve donc en présence d’une réaction qui aurait dû être fortement accélérée par l'élévation de pression et qui, à première vue, est à peine influencée. Cette apparente anomalie s'interprête bien si l'on attribue aux parois des tubes une action catalytique prédominante ; car le mélange, à l’état comprimé, est évidemment, à masses égales, en présence d’une étendue de parois beaucoup plus faible que lors- qu'il se trouve à la pression atmosphérique. Pour expliquer les discontinuités, qui se manifestent dans ce processus, il ne suffit pas, si l'on se place au point de vue du chi- miste, d'admettre qu'un système chimique est comparable à un système mécanique ; car on serait obligé de conclure qu'un arrêt pur et simple de la réaction, avant l'équilibre, implique des arrêts ou des ralentissements anormaux dans le mouvement des molé- cules. En nous basant sur les deux constatations expérimentales sui- vantes : 1° la présence de la vapeur d’eau en de certaines propor- tions paraît gêner la réaction ; 2° les parois jouent le principal rôle dans le processus, il nous semble plus naturel d'attribuer l'arrêt ou plutôt un ralentissement anormal de la réaction à ce que l'accès des parois devient de plus en plus difficile aux molécules réagissantes, par suite de la formation d’une couche de vapeur 1 Voir les communications précédentes du même auteur. 168 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE d’eau sur ces parois. À d’autres égards, cette explication, d'ordre purement physique, semble parfaitement plausible, puisque de nombreuses expériences ont démontré que les gaz ou les vapeurs manifestent une adhérence plus ou moins grandes pour les parois des récipients qui les contiennent. En tenant compte en outre, dans ce phénomène, des actions chimiques perturbatrices, telles que : attaque du verre par l’eau formée, réductions ou oxydations des constituants des parois par l'hydrogène ou l'oxygène, on sera peut-être un peu moins étonné des résultats si discordants, obtenus dans l’étude de cette réaction. Séance du 19 janvier 1911. Ed. Sarasin et Th. Tommasina. Constatation de quelques faits nouveaux en radioactivité induite. M. Th. TommasinNa communique la constatation de quelques faits nouveaux en radioactivité induite, résultats de ses recher- ches en collaboration avec M. Ed. SaRaAsiN. Le phénomène de la radioactivité induite dont la découverte est due à M. et Mme Curie‘, a attiré dès le début l'attention des chercheurs. Outre les travaux désormais classiques de Mr et Mme Curie, en collaboration, dans la suite, avec M. J. Danne et M. A. Debierne, il faut rappeler les recherches importantes de MM. Rutherford et Soddy et de MM. Elster et Geitel. Ce sont les belles et intéressantes expériences de ces derniers qui nous ont ame- nés, depuis quelques années déjà, à nous occuper presque exclusive- ment de l’étude de ce phénomène, dont la vraie nature n’a pas encore pu être dévoilée, et dont les lois mêmes, qu'on a cru pou- voir établir, présentent trop d'incertitude pour être acceptées telles quelles. A l’aide de quelques faits que nous venons de cons- tater il nous sera peut-être possible d'apporter une contribution utile pour élucider certaines questions controversées, de façon à ouvrir probablement un champ pour de nouvelles recherches. 19 — Cause des déformations de la courbe de désactivation des corps radioactivés. Nous avions été frappés par les irrégularités parfois très grandes des courbes de désactivation et pensions que la cause directe ou les causes devaient avoir leur siège dans les modifications des dis- positifs. Il en était bien ainsi. — Pour résumer brièvement nos observations nous donnons dans la fig. 4, les trois formes typiques, I, Il, II, des courbes de désactivation des corps radioactivés, et ! Comptes-rendus de l’ Ac. des Sc. de Paris. 6 nov. 1899. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 169 nous allons énoncer la méthode expérimentale à suivre pour passer à volonté de l’une à l’autre courbe, avec le même corps déjà activé, donc sans modifier ni la durée de son activation (que l’on donnait comme cause des modifications des courbes), ni sa nature. On obtient facilement ces passages d’une courbe à l’autre, en activant au lieu d'une lame métallique, où d’un corps quel- conque en vase clos, la paroi intérieure du vase lui-même. Nous avons activé, soit des récipients ou cloches cylindriques en laiton, soit des cloches en verre fermées en haut ou terminées en goulot, celui-ci pouvant être laissé ouvert ou fermé. — Veut-on obtenir la courbe TI (fig. 1), on étudie la désactivation par la lecture des décharges successives par minute de l'électroscope, en plaçant sur le plateau de ce dernier, et en conservant toujours fermée la cloche radioactivée, — Veut-on la courbe II (fig. 1), on évente la cloche avant de la placer sur le plateau de l’électroscope, de nouveau fer- mée. Alors on a au début la descente rapide de la courbe, puis on voit se former le renflement qui disparaît dans la suite et la courbe prend une allure régulière, Nous avons constaté que le renfle- ment est dû à l'accumulation dans la cloche de l’air ionisé et de l’émanation. Notre constatation expérimentale consiste dans l’inter- ruption à un moment quelconque, de préférence lorsque le renfle- ment est à son maximum en 7 (fig. 4 et 2), dans le renouvellement de l'air renfermé et dans la reprise immédiate des lectures à cloche fermée. On tombe ainsi de la courbe I dans la courbe IT (fig. 2). Mais on tombe toujours dans une courbe du type HT (fig. 2), si au lieu de continuer les lectures des décharges à cloche fermée, on les fait à cloche ouverte. Il suffit de laisser un passage libre de ARCHIVES, t. XXXI. — Février 1911 12 170 SOCIETÉ DE PHYSIQUE quelques millimètres entre la cloche et le plateau de l’électroscope. Dans un travail plus complet qui paraîtra dans les Archives nous donnerons quelques uns des diagrammes très démonstratifs que nous avons obtenus par ce procédé, qui permettent de conclure que la vraie courbe de désactivation est la courbe [IT et non pas la Fou la I, ces dernières étant déformées par la condensation variable de l’émanation et de l’air 1onisé. 20 — Action de. faibles élévations de température sur la radioactivité induite. A ce propos nous ne citerons que la Note de Pierre Curie en commun avec M, J. Danne (!) où les essais portaient sur des lames métalliques radioactivées chauffées depuis 1509 à 4400°, on y trouve démontré par plusieurs graphiques qu'il fallait dépasser 2159 pour avoir une modification nettement indiquée, mais au dessus de 630° l'accélération de la désactivation par la chaleur était très forte, aussi cette Note conclut en ces termes : « Les expé- riences qui viennent d’être décrites prouvent que la nature de la radioactivité induite sur une lame peut se trouver modifiée par des variations de température ». M. Rutherford a fait aussi des recherches très suivies, ainsi que plusieurs autres physiciens, mais, à notre connaissance, personne n'a rien constaté, ayant trait aux métaux radioactivés, soumis à de faibles élévations de température. Les expériences que nous allons décrire, montrent, au contraire, qu'il suffit d'élever la température d’un métal radioactivé de quel- ques degrés seulement, par exemple de 20° à 30° pour augmenter son débit radioactif. Dans nos précédentes expériences nous acti- vions les différents corps, sur lesquels nous avons opéré, dans une enceinte close constituée par une cloche cylindrique en laiton de 36 cent. de hauteur et 18 de diamètre. Dans cette cloche était placé un godet contenant un sel de radium, celui-ci agissait sur le corps à activer, tantôt directement, tantôt au travers d’un ou de plusieurs écrans, cloches en métal plein ou en toile métallique. Pendant les dernières vacances nous avions laissé exprès, entre le godet à radium et la grande cloche, un système d'écrans formé de trois grilles et une Hess en métal plein emboitées. Nous voulions voir dans quelle mesure la radioactivité induite, pendant cette longue période de temps, variait des grilles et de la cloche pleine intérieure à la cloche extérieure. Or, après deux mois nous ne trouvâmes qu’une radioactivité induite très faible, autant sur la cloche intérieure en métal plein que sur les autres en toile métal- lique, tandis que la grande cloche montrait une activité très forte. ! P. Curie et J. Danne. C. R. 21 mars 1904; et P. Curie, Oeuvres p. 498. Paris 1908. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 171 Nous jugeâmes alors, qu'il était intéressant de reconnaître par l'étude complète de sa désactivation, si une radioactivité induite de longue durée avait pris naissance en ces conditions sur sa paroi intérieure. En eflet, au lieu de n'avoir plus au deuxième jour, qu’une action de décharge minime de ‘/20000 par exemple, comme cela a été indiqué par MM. Curie et Danne dans la Note déjà citée, celle-ci ne diminua que des ?/, par rapport à sa valeur initiale, et resta depuis lors invariable, de façon que la courbe de désactiva- tion est une ligne horizontale. Le tracé monte lentement lorsqu’ on laisse accumuler dans la cloche l'air ionisé et l'émanation, jusqu'à atteindre la limite de saturation, aussi dès qu'on y renouvelle l'air on retrouve invariablement les mêmes chiffres. Avec circulation d'air, c’est-à-dire à cloche entr'ouverte en bas, on a une droite horizontale, Il nous faut pourtant ajouter, ici, que cette grande cloche nous ayant servi continuellement, depuis deux ans environ, comme enceinte close d'activation, on doit y voir la source pre- mière de sa radioactivité induite de longue durée. C'est le fait d’être en possession d'une radioactivité induite si parfaitement constante et ayant une intensité suffisante pour per- mettre facilement des mesures exactes, qui nous a donné l'idée de vérifier si ce phénomène était insensible aux faibles élévations de température comme il avait été établi. Ayant placé pendanf® quelques minutes notre cloche sur le radia- teur du calorifère, élevant sa température de 12 degrés seulement, de 180 à 30°, puis l'ayant éventée et replacée sur le plateau de l'électroscope, nous constatâämes immédiatement une forte montée de la courbe de désactivation, comme le montre le diagramme A (fig. 3) qui donne encore deux autres points de chauffe à 40°. L'étude du phénomène nous a confirmé l'effet dû à la chaleur par ALAN doué date 0 10 20 30 10 50 60 70 80 90 100 minutes 172 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. des diagrammes superposables, et nous a permis de reconnaître la constance persistante du débit radioactif, qui semble jusqu'ici ne subir aucune perte par la répétition des opérations de chauffe, produisant pourtant chaque fois une émission plus énergique. Ces constatations nous permettent de conclure que même les faibles élévations de température agissent sur les métaux radioactivés en accélérant leur désactivation par un accrois- sement immédiat el temporaire de leur débit radioactif. Nous donnons cette généralisation à notre conclusion, parce qu'ayant activé par une action rapide et directe, c'est-à-dire sans écrans interposés une cloche neuve identique à la première, nous avons obtenu le diagramme PB (fig. 3) qui montre aussi l'effet d’une surdésactivation immédiate due aux mêmes faibles éléva- tions de température, bien qu'il soit ici moins énergique et qu’il aille en s’affaiblissant naturellement aussi rapidement que la radioactivité induite de courte durée. D'autre part nous avons restreint notre conclusion aux métaux, parce que tous nos essais avec des cloches en verre très fortement radioactivées, nous ont toujours donné un effet nul. tout au moins pour les limites entre lesquelles nous avons opéré, mais il est possible que cela change pour de plus grands écarts de température. C'est ce que nous vérifierons en poursuivant nos recherches. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE Pierre WEISss. SUR UNE PROPRIÉTÉ NOUVELLE DE LA MOLÉCULE mMaGnériQue. C. R. de l’Académie des sciences. Séance du 9 janvier 1911 *. Pierre WEISss. SUR LA RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES DES ATOMES ET UN NOUVEAU CONSTITUANT UNIVERSEL DE LA MATIÉRE. /bid., séance du 23 janviert. La théorie du champ moléculaire apprend, et l'expérience véri- fie, qu’au-dessus du point de disparition du magnétisme fort, ou point de Curie, l'inverse du coefficient d’aimantation spécifique va- rie linéairement avec l'excès de la température sur celle de ce point. On peut déduire du coefficient angulaire de cette droite, qui n'est autre que l'inverse de la constante de Curie, la grandeur de l’ai- mantation spécifique à saturation au zéro absolu. Celle-ci est le moment magnétique de la molécule, à un facteur près qui est connu quand on connaît le nombre de degrés de liberté de rota- tion de la molécule. Et ce dernier nombre ne peut être, pour les molécules peu compliquées des ferromagnétiques, qu'un entier très simple. M. G. Foëx a fait à ma demande les mesures sur la magnétite. Il a trouvé, entre 600° et 900°, quatre droites consécutives ab, bc, de, ef qui sont représentées dans la figure 4, et auxquelles on peut en joindre une cinquième, tirée des expériences de Curie entre 900° et 1350°. Cette dernière, qui n’a pas été représentée, passe par le zéro absolu. Ces cinq droites caractérisent cinq états de la magnétite. L'idée qui se présente d’abord pour les expliquer est d'admettre des poly- mérisations, de telle sorte qu’à la quantité de matière représentée Les Archives donneront prochainement le mémoire complet de M. Weiss sur cet important sujet, mais nous n’avons pas voulu attendre jusque là pour faire connaître à nos lecteurs les vues nouvelles du savant professeur de Zurich sur la nature du magnétisme. Nous repro- duisons donc ici les notes parues aux Comptes rendus de l’Académie des sciences. — (Réd.). 174 BULLETIN SCIENTIFIQUE par le symbole Fe*O® correspondent différents nombres de degrés de liberté de rotation, le moment magnétique restant invariable. Mais les rapports entre les nombres de degrés de liberté ainsi trouvés ne sont guère exprimables, au degré de précision des expériences, par des entiers très simples, et de plus les molécules devraient avoir des masses plus grandes aux températures plus élevées, ce qui est extrêmement improbable. Si, au contraire, en admettant une molécule de masse invaria- ble et d'architecture déterminée, conservant les mêmes degrés de liberté, on calcule la valeur de l’aimantation spécifique à satura- tion au zéro absolu au moyen des cinq droites successivement, on trouve cinq valeurs qui sont entre elles dans les rapports 4:5:6:8:10. Dans la figure on a porté les points déterminés expérimentalement et tracé les quatre droites correspondant aux rapports simples (les deux dernières deux fois avec des échelles différentes pour les abscisses). Si l’on suppose que la molécule Fe*0‘ possède quatre degrés de liberté de rotation, on trouve pour la valeur de l’aimantation spé- cifique au zéro absolu donnée par la première droite 97,7, valeur assez voisine du nombre 95,9 obtenn par les mesures faites dans l'hydrogène liquide avec la collaboration de M. Kamerlingh Onnes. Mais l'existence des rapports simples est indépendante de ce dernier rapprochement. = | 002 001 550 600 60 700 750 É00 / On est donc amené à admettre qu'à certaines températures le moment magnétique de la molécule croît brusquement d'une PHYSIQUE 175 quantité déterminée qui est une fois, ou deux fois, le quart du moment magnétique de la molécule aux basses tempéra- tures On peut supposer que la production de cette partie aliquote du moment magnétique moléculaire consiste soit dans la variation de la grandeur, soit dans la variation de la distance des pôles. La parenté est évidente entre ce dernier mécanisme et celui par lequel Ritz(!) a réussi à expliquer la production des spectres en séries. Dans la Note précédente j'ai montré que les constantes de Curie, telles qu’elles sont fournies par la mesure des coefficients d’aimantation aux températures élevées avec l’aide de la théorie du champ moléculaire, donnent pour le moment magnétique de la molécule de magnétite des valeurs qui sont entre elles comme 4&:5:6:8:10. Ce résultat peut être généralisé en remarquant que la théorie des gaz paramagnétiques de Langevin peut se transposer sans changement aux corps paramagnétiques dissous. Le problème de Fr statistique n’est pas modifié par la présence des molé- cules du dissolvant. En appelant : Gm le moment magnétique de la molécule-gramme au zéro absolu où le parallélisme des aimants élémentaires n’est pas troublé par l'agitation thermique ; R la constante de l'équation caractéristique des gaz parfaits, rap- portée à la molécule-gramme ; Cm la constante de Curie Héécularre: on a = 3 R Cm (R=83,155.10° ergs par degré). La molécule est, dans cette théorie, la quantité de matière qui possède deux degrés de liberté de rotation. Elle est, pour presque tous les corps mentionnés dans cette Note, l'atome lui-même. Les valeurs ainsi calculées pour l’aimantation à saturation spé- cifique absolue des métaux dans les solutions sont en général notablement plus grandes que celles qui sont mesurées sur les métaux eux-mêmes, mais du même ordre de grandeur. Ces aimantations à saturation d’ origines diverses ont été portées dans le graphique ci-joint. Il contient les moments des atomes- gramme mesurés sur le fer et le nickel à la température de l'hydrogène liquide (Weiss et Kamerlingh Onnes), ceux qui résul- tent de mesures du coefficient d’aimantation au-dessus du point de Curie (inédites, Weiss et Foëx) et ceux qui ont été calculés à partir des coefficients d’aimantation des solutions, déterminés avec grande précision par M. P. Pascal sur des substances de types chimiques très divers. (1) C. R., 1907, t. 145, p. 178. 176 BULLETIN SCIENTIFIQUE | Weiss el Kamerlingh Onnes + Weiss et Foèx ONCE T GTS 10 2 PE GISI N.20 22024) 26 NES ENNMR TE 1. Ferricyanure de potassium. — 2. Pyrophosphate de fer et d'ammonium. — 3. Citrate de fer et d’ammonium. — 4. Ferripyrophosphate de sodium. — 5. Ferrimétaphosphate de sodium. — 6- Chlorure ferrique. — 7. Sulfate ferrique. — 8. Ferrométaphosphate de potassium. — 9. Ferrooxalate de sodium. — 10. Ferropyrophosphate de sodium. — 11. Sulfate ferreux. — 12. Chlorure de cobalt. — 13. Sulfate de manga- nèse. — 14. Permanganate de potassium. — 15. Sulfate de cuivre. — 16 Sulfate de cuivre ammoniacal. — 17. Sulfate uraneux. Toutes ces déterminations ont visiblement une partie ali- »r 23 10 à : D quote commune. — L'équidistance des points 2, 4, 8, 6, 7, pro- venant de divers composés du fer, est particulièrement frappante. La détermination la plus exacte de cette partie aliquote » des moments de l’atome-gramme s'obtient à partir des mesures sur les métaux à la température de l'hydrogène liquide : FérEeN ….... RM 860 AE = AE Nickel em EN UE Pure 3310 :. 3 — 11233 Moyenne. ..:.4..11128%s C’est avec cette unité que les moments des atomes-gramme sont mesurés dans le graphique. Le nombre d’atomes dans l’atome-gramme est N — 70,5 X10°? (Perrin). Le quotient m: N—15,9# <10—% est le moment de l’aimant élémentaire lui-même, correspondant à la partie aliquote des moments des atomes-gramme. Je l’appellerai magnéton. Le magnéton entre dans la constitution des atomes de fer, de nickel, de cobalt, de cuivre, de manganèse et d'uranium. Des expériences de du Bois, Liebknecht et Wills, de Stephan Meyer, d'Urbain, qui, calulées de la même manière, sont aussi démons- tratives que celles que nous avons utilisées ici, montrent qu'il entre encore dans celle d’un certain nombre d’autres corps sim- ples et notamment dans les métaux des terres rares. Le magnéton est donc un constituant universel de la matière. 177 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE DE JANVIER 1911 Le 2, neige dans la nuit; haut. 4 cm. 3, très forte bise pendant toute la journée. les 7 et 9, gelée blanche le matin. le 10, pluie dans la nuit, verglas et grésil le matin ; forte bise l'après-midi. 12, gelée blanche le matin. 13, forte bise le soir. 14, forte bise pendant toute la journée. les 17 et 18, gelée blanche le matin. le 22, léger brouillard le soir. 23, léger brouillard le matin et verglas. 27, gelée blanche le matin ; brouillard depuis 7 h. du soir. 28, léger brouillard le matin; grésil et verglas. 30, forte bise dans l’après-midi. 31, forte bise pendant toute la journée. Hauteur totale de 1n neige 4 em., tombés en 1 jour. ArcCHives, t. XXXI. — Février 1911. 13 EEE EU — — — —"—"—_—_—…——_——M 6 61 1€'09 | 921 S'L|6 LIT 81 90'8 | | | | | | 10°G + | se'eg [loz'èg ler'èg lot'èg SUR POINT TPE y & F 0 L 6 8 92 |$ ‘ANNà ‘ANNI& ANNE HNNI L'LE | S°86 || 06°9 + | 66 FE | &'Le | ‘re | 8'ee LS) Be Li & à Le ONE OT L'ST_ 8 "ANNIE ŒHNNIT ‘ANNIIT ‘ANNI 1'£6 | r'6e || Sp'£ + | 86 08 || g'ee L'06 | SG'6&E 0£ AR A ETES É OROTINOTMAOT 9°6 LT 'ANNIO ‘AHSIT ‘ANNIT ‘ANT S'ce | 11e || 18°9 + | g2'ge | 6'1e | 0 PC | S'r6 | 68 Te MB IN 0 Ab, ON) IROTA NOTA RO 9 F T ANT ‘ANT MSI S16°68.| 606 | Gé + | 97"16 || T'o8 | F°LE | c'18 Sa ES Ne DA 8 DIE PE 6 I 1 MSS|0 ‘MSS|0 “AIT ‘ASH 6 66 | 6'86 || 66° IT+ | FO°66 || 8°8£ | 0‘66 | L'6€ Lè AE HE la ÿ L G 6 OT 9°0 QUTE0 | OT SO) “HS|0 “ANAL T'OF | 0°66 | LL'II+ | Gp'66 | 8'68 | S'6€ | T'6€ 98 ONF | loue 1° ds, OT || OI OT | OI 6 6T |T ANNIO ‘ANHII ANN& ‘ANT £'68 | g'Le || oF'o1+ | 118€ || 9°sg | o'se 6 L& | (ie a “ OT | OI OTMIROIT Gaz "JBAÎT “ANII'MSAMII "MI G'L6E | 6°96 || 66°8 + | 6L'Q6 || 'L16 | 8°9e | g'ou | re Po Le j OIL AO OR IROIT Hal 2UUTE9|0 MANAM 0 ‘NN 0 "MT 996 | r°G6 | 18°8 + | 86°SS || S'98 | 0 ‘98 IMURGENIReS or eet| LUR 4 Va) OT | OT OT | OI 0€ T 4AS4|1: MN: MIT ‘HSHIT ASAT 0 CE | 686 || OL'S + | 6r'e8 || g're | 2°çe (Ne PA +0 n ere OT | OI OT | OI [mé L ASAI ‘AS | 0 “HIT ‘ASJ) L'96 | 0°e6 | 18 9 + | 20'rE || 6'a8 | c'es | L're T8 FRE Ci ke OT || OI OT | OI s'0 eue |") °HNN 0 "HNNIO “ANNTI L'LE | 0'96 | 66°8 + | 28 96 | L'98 | 0°Le | a°Le | 08 Rae | NS es (à 6 OS NOT G & 1 ‘ANNO NNIO “ANAHII ©ANT F'Or | S'LE | S9°O1t | 8r'se | r°28 | 0'S8 | 8 66 | 61 en | 15° 6 G a 0 I ll ON [ ©MNIO, *MNII ‘ANNIO CAT L'SP | L'OF || Os’8rt | 29°1F | O'Ir | L'Ir | 9'2r SI AA #S £'£ I 0 I à 6 6 T ANT MST ‘ANNIO ‘ASH 9'8r | 2'O0P | EL‘ | 19° Ir | 9er | F'1r | S'TF | LI CR NE “+ 8 9 OT | OI & TT NT “ANT ‘ANAIT ‘ANT ‘ANAI 9'66 | 0're || gg's + | LL'98 || d'eg | z°2e 9 Ge | OI A, "NS *r ON RO AUTO AUOT & 9T. 8 HNNIT ‘ANIT ‘ANS ‘HNNI L'ES | 668 || gg'e + | ca're | ge 608 | # 06 GT A ni ME OT || OI OTeNOT 9°98 16 ‘ANNI2 -HANNIS ‘ANNE ‘ŒNNI 0°08 | g'ea | per — | 2c'98 || F'68 | 9'92 | L'r2 Al CRT ; | 28 4 8 OT S G & 6 I ANNI& "HNNII "NI0 MI L°E68 | T'9I | 9872 9008 | F' 68 | S'0& | S'ST | £ co , Lil L $ 6 NT Lo AUTO || T “MIT “MNO ‘ANT 088 | S°5E | 96°0r- | 96°97 | 9'GT | SCI | 9'LI la Ho ex 9 9 d 6 I 6 6 OL-IT ‘AN|0 . ‘ANIT "NS ‘ANNI # pe | 6'S8 || IT'8 + | 80708 || T'S | L'08 COMTE CE) LEA cale 8 Ï OT | OI GET |T ANNIS ‘ANNIT ‘ANNIO "SI 096 | 9°68 || 18°9 + | SL'76 | °C | c'e | 9e | or & r 0 Fr OT | OT OT | OT Lil AU 8a||() :S10 HSSI "SI O'1r | 6°96 | Gr'II+ | Le'66 || S'Le | T'68 | 8°0F 6 poie Lu L°Y G G c 6 GRIT UT ||] SI0 HIT “ANT T'IF | L'LE | QL'ITH | L9°6E || F'Ir | 8 07 | c'e ls Le! “à Gur ll ; L & F'0 EUT8 0 "HANHIO ‘HANI0O ‘ANA F9 | O'SE te MAINI6 6 Do: | Egtse ul T-se Len AL + 8'9 0 0 0 I 9°0 UTC ‘HANHIO ANNO ‘ANA S'IE | a'08 CO 1, CO A 2 CGT ACC CE à GTA RQ 2 1 LÉ + Pau OT || OT OL IMOIT 60 OWT699 "HNNI0O ‘HSHIT "ASH a 98 | C'Te he r = | 79 68 || 67 S8 ‘sa | S'& | Se NA " “#4 OT || OI OT | OT 9°6 L ASAIT “AHSA dcoh «ON 6er OP EST 6 et 60 ST TORTEE RG ST M RL TO IR PE 29 || MES OT || OI OT | 6 0 Ge |£ ‘ANNIS ‘ANNIS NN & ‘ANNI L 6 | S'OI | 866 — | 88’ LI || 8'O9T | T'LI | Z'8I £ Ve Ex G'I L 8 6 QT & F I ANNIT NIT ‘ÆNN O0 MNNI 318 | &°08 | 18:9 — | go:es || g'08 | r'oa | c'22 & 9 g'I Gn9 € OT Il ll & 6 I ANNIT ŒANNIT © "ANT 026 | Lee || 668 + | 1818 || g'éa | S'18 | ge d'T “uw AU ï L *uru “uw ‘uw “uw ‘uw “uv “ui L} « | AIATE xE ‘ur *UIOu 8 Fr Rte uogur | ol” LE NE EN sueur || "6 | 3 | LE RE *AP RARE D. -O8ut,p © |, oo, mm 5 HIATq eo ALISO'TNAHN LNYHA + ww00Z HNOIMMHASONLY NOISSHU hu N TIGLT HMIANVE HAN OT TT 0/, NH NOILVHALVS HA NOILOVU TI6TI HMAHIANVE — MAN AUNALVUAANA F, | TEST LC" 0= *| F7 | | le | cg | £8 | 08 | 68 ÎCO'T + |6r'r ODÈT= | PL'T = |PLTE | GSFI 0'a —e|@e"? 86 L9 8 — LL 19 gL 6L NOËL Mc °0 S0°S - | 02° - || 0'G -— C&FrT p'O —T|ÿ'T F6 OL DE F8 OL 68 68 lé FRe"e STI — | 18°0 — | Sa = | Go | 00 0£ CeFI je de SE) C6 CL 1 + 98 ë6 8L 68 AVE Tel 210 — | 60°0 &|| p'Œ-.| 908 120 — |"67 GEFI F0 =. Fr 001 | 98 IT | 96 98 86 O0T À 9° SF OL 11/6057) M0 DE ET 7e OFFI L'0 -#|%'r O0T | S8 6+ | F6 86 68 6 | £'à L'Q 08e = 10602" à.) T 0 CDI OFFI DUR IEC 96 89 2 + !les LS CG OL FG 8 a+ |S'Fr 00e = || 06 11e" 0), ST | CE "NO OFFI OUT —.| °c &G FL 1 F8 F8 28 06 À L'0-.. 9'8 pP'a = | 902 = ap Ter — | S°2 — lc GLFI et0 =? |"? c6. | CL + 98 6L PAS 86 | 9"T*#+9"E S0Ëz = | 29" M6" E-2 mare | 0 507 INT CCFl 20 —»| C'p O0T | SS 6 + CG es 96 O0T | 2'T - | L'£ Être = | O1 e Sr lit cm) 60 IDE GPFI di D M A AT) OT+ 96 L6 LG 96 | 9°ao - | £'e gc'à — | co'2 M0. LOT | Sr le CLFI TOUT INOLC 66 ce AUDE FG GG eg 96 ec de L'T 80!0 — | 61'0 = || 6°0=:| go F | gd +1 TS CgFI 170 ser 06 | CL & © 88 88 8L 86 F'è te 600 + |:6p7°0 D PTT | SN = INOS CGFI GO = |57!} £6. co En F8 88 6L 68 À9'& 0'°9 GO = 1670 || 210 INC 0 NON 6I OTGI 60 =» |20°y r6 69 € — ee gs 1, 68: ARCS cs 6g'e — | 60°9 SI S'&- | 10 =) 9% = PSI CICT PLrO = 70 :r 06 C9 De 8L LS 19 08 PO ct de SSD GE = | 1606 = | GÉG?r | CU) =) LAO ENINIT cel 6 0 =n| 0'7 68° | LL CR 8L 98 IS "a -| ST pC'e = li6L'S = | 0'h - |9'g -21 0 - NA COCT : AU CL ME 18 ès L8 À 6°0 — | S'F 6L'a — |:90'£ —- |LE-|62-|S'a-1cI O9CT G0 = 2\%c'r 06 08 £ = | ge 08 es IS lo'o 08 0020 = "610 = ||N2"1.-, LEO AIS Se 0 AIT GECT HS Ars g6” | -09 CT (le IL èL 09 26 a+ 2 0e O9°r + | O8 + | 08 + | 0'r + TI ES GCGT CHDLS S'Fr &6: | 0F 21— | 69 29 &r 4 6° g'9 F0M0 LI 0 ISA Eine) ECS) RAT CCCT O0 er &6: FL ci IS 06 LL Fe @ 2'T 8'€ O0YD = |! 80° T'R 607 = | CO NEO SRONIENT G8CT 1 CC nt AR ONE 66. | F9 = 1\N re co 68 86 Ar T4 0e 181 À | 66.0 FIST FINE ASC UOIENOT cOCT 0 #20" +6 | 08 1 LS 08 F8 06 À S'o— | r°e 1R'èe — | 608 RO = VOTE Ir COCT “HS be le CT 08 Ru NM D F6 eg DO MAO TA NEO 63 - | 168 + |-S'r — | 90 = |.2€ - 18 OSGCT 20 — | 0'c 06 FL 0 | 98 gs OL 68 18 6'L ge'e = |'PI SE PSI nn) CT FIST UN, OGC g' 0 - | 0'c 86 OL Le eg 98 ele to. ISO c'e 0O8°I = | IL: = 88 7 = EIRE — | 9 OTAT 40 0 "0: cé | 8L è = FS 8s TE: | 28 al 1 06 0-4 6L 10 010 SP 020 “Dole (RO GT9T 8'0O- | 9'F 06 89 8 - 81 LL GL 64 |0'0 6'& L9°D =ALGCr'T SAT Re = 0 | OGOT p'O = |'0'C &6 cl g = £8 08 08 LU MNOE 0 =) 1" 601 =2) Ce RRIETE CLEA — |Le OTAT 120 +? |fgie 86 OL + 88 08 FL 6e 16 at |z'e 260 = OT LUI = "60 + | SI — | 4 SI9T ARE men ANG )-100 CRE | gs ŒLIBUS MOT RUE 19/0: N8RI0 NEO enr 0 CE |-2828 — |, “ut 0 0 0 0 0 0 o 0 o OTUUIIOU te . 0 tJ “ 8 : o17Qux SAS Lan IPN | ZONE | opt suis 0) ‘46 | LA DU Pr ‘UN Ru sut 4 | LA | | | 42 ua] +. = Moi ——— mm 180 MOYENNES DE GENÈVE. — JANVIER 191 Correction pour réduire la pression atmosphérique de Genève à Ina pesanteur normale : + Üm".(02. — Cette correction n’est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 700" + Lh.im. 4h.um. 7Th.m. 10h.m. 1h.s. 4h.s. Th.s 10h.s. Moyennes mm mm mm mm mm min mm min lredéc. 29.06 28.78 28.94 29.46 28.78 289% 2938 29.35 29.09 2 » 31.96 31.86 3195 32.30 3190 31.61 32.11 32.31 32.00 3 » 35.91 35.64 3545 36.09 35.64 35.40 35.90 36.10 35.77 Mois 3243 3217 3249 92.73 3219 3209 32.37 32.70 32.38 Température. ire déc. — 2.72 - 2.57 - 297 - 197 +007 - 0.01 - 1.03 - 1:91 "#6 2 » — 349 - 3.39 - 2.84 - 1.50 +0.22 + 0.63 - 0.77 - 1-98" =4160 34 » -2hk - 92.71 - 292 - 228 - 109 - 078 - 146 - 2.04 : - 19% Mois - 9.77 - 288 - 2.91 - 1.93 - 0.29 - 0.08 - 440 -498 14.74 Fraction de saturation en ‘/;. l décade 89 91 88 81 80 80 82 83 85 2° » 83 8% 86 77 73 73 80 85 80 3° » 93 93 93 88 86 86 86 88 89 Mois 88 90 89 82 80 80 83 85 85 Dans ce mois l’air a été calme 349 fois sur 1000. Le rapport des vents = 1 — 10.18. Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (7, 1r,9t) éléments météorologiques, d’après à . mm Plantamour : Pression atmosphérique... .... 32.36 mm Nébilosité shit. s. 7.8 Press. atmosphér.. (1836-1875). 727.37 TRE © los DNdulos te. 227 (1847-1875). 1.9 T : 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 48%*.8 empérature : 5 Je T4142X9. __ 3 ç7 Nombre de jours de pluie. (id.). 10 4 Température moyenne... (id.). —0°.08 Fraction de saturation. ....... 84%, Fraction de saturat. (1849-1875). 869/o 181 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Slation CELIGNY COLLEX CHAMBESY | CHATELAINE | SATIGNY ATHENAZ | COMPRSIÈRRS auteur d'eau | a mm, 1] 2.5 2 3-2 1.5 2.0 3.0 0.6 Station VEYRIER OBSRRYATOIRE COLOGNY PUPLINGE JUSSY HRRMANCE Hauteur d'eau | er 0.0 19 nt re D (à Van PE: SAME : El | | Insolation à Jussy : 377 en décembre. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDANT LK MOIS DE JANVIER 1911 Le 1, forte bise l'après-midi. les 2 et 3, neige et forte bise. le 4, neige et fort vent le matin. 6, très fort vent. les 9 et 10 neige et très forte bise. le 11, forte bise le matin. 12, fort vent le matin. 13, neige. 14, neige et très fort vent. les 15, 18, 19 et 30, forte bise. les 25 et 26, violente bise. le 31, très fort vent. 1'£ | “a\la'S (pe | | | | OT'F + |6g+9 98° F9 |ec'r9 |66° F9 | SUN y 0 l O1 8 ‘MSI ‘MS £ ‘MSI& ‘MSI 0'’99 | 0°19 | 0 g + G°69 8 G9 | F'£9 | F'I9 | IS 0 0 0 0 IT ANIT ‘ANS ‘“ANII 2. IMFONNONCON LES è& £9 9°29 | &'£9 | L‘89 0 0 0 OT CENT RANATOAHNIT ANS INT 89/8 2PO9NI GO 0°19 8°G9 | Fr°'19 | S'19 d 0 0 0 OMTMEN TT REINTTIMOEN TE RnINONZ 2 NONGONISONGET en OL à 69 | L’69 | LIL | 88 0 0 0 OMIS EN ITRTENTTOOTAIN TN EANS PSG INGECZ |IROR ITS GC TEL RGNC Im ITR AIN EG € 0 8 9 è ‘ANII ANIT ‘HNIS ‘HNIO0'6L|F OL| O‘TT+ 9°TL OVCLAINLET/N|RORDZAIAUC & 0 G 0 à “AN ÿ HN & “AN I “HN F'69 | .S°99 &°L + 6°19 1° 69 1°S89 L'99 se 0 0 0 O0 IT ANT AN I aNIT HN] 6° 99 | G'G9 p'a + 1 99 L'G9 | 0 99 | L'99 À Fa 0 0 0 DR TUATS | TRANS TRANS ET CSG ONG 270)) TS 6 19 0'89 | O »Qg | G’L29 | 68 0 0 0 OT REIN TINTIN TAN ES ON NE /ION INTEL 6 !9 8°19 | I 89 | L'L9 À &8 PE ER PE LA: L \ Wu ME & à Ji È LU * . Lu] ÿ S° dd Le dd [g 8 0 9 OMIS OHIN IT RAIN CORNE: | CHAR IAUITCE 9°TL ON STATS ATMIRGIT 0 0 0 O TE ‘ANIT ANT “ANS -"ANTO FL |F 62) e'ert L'F2 ONU ST) CET RINST 0 0 0 OT RNT EN TANT ON SF 2 MORGAN) MONTE C'EL CNE NIET A À 0 0 0 Où AT “CANIT PHANIT ENT HN NONTL| M 99) |NGU2 4 G°89 9°0L | T 89 | S'99 | L 0 OT l'OT ES ‘ANS t'ANII-"MSIS "ANISC9 | G°29 || 2°2 + | L'e9 1'S9 | F°£9 | L'a9 | ST 6 OIL OT Jè MS MSG . MSI6 ‘MSI 0 69 | 8 LS | L'O - £°09 L'89 | r'09 | 6 LS À G ONG OUT HN REIN TON ON OCR SG CNIRSRG= £' ce p'9G | S°GG | L'£Q 9 0 S OT ÎT ‘MSIT ‘'HNIT "MSIS "MSIS'CG | 0'aG || 2°8 — 6 &G CacoN CN CN TT CIN DE GP. 2 0 0 0 I LI ‘MSIT “MSIT ©:MSIS "HANIG'£9 | -G2G || 9°0 + ) ee 1) Fr 6G | 9 89 | TI £9 IT 2 Pr (o) OTNRS OI 18 ‘ANS ANF ANI£ ‘HNI0'29 | 9 9 || F'e + G°r9 L'r9 | 8g°£9 | 1 GO | OI co ee F OTMUINE OMC ON CRAN SENTE ISO ZEN ON) SONeRT 8°69 0°69 | 0°0ZL | S'0Z | 6 sis “e 0 0 (0 0 T "ANIIT © ANII ‘aNT ‘HN sal I 39 || S°S ï L'69 | site 2e ee ; REP 2 G £ F L LAS) TRANS | TSX | CPAS OO SSD CON MGRE [RCOR RECRUE S'r< "79 | L ee Ce OT DT | OL |:OT 8 ‘MSF AMSII.:MSIS8 ‘MSI G'£9 | 0°09 || £'0 + G°'I9 | 0° 69 | F 19 | 3° 09 : pe ‘1 0 0 0 0 Il “ANIT CANIT MSI "ANT O'SG | &'pG|| G'G - 8'CG | G'LC | 7 CG | 7 yc S I O'I 8 OI | F DIR PAXS | TENNIS ITA ANS CM TANSE GP CANSNOGIIIRSRoS c'ec | L.rE |AGRQCNIET TGS F &l O°OT OT OT OT OT 1& ‘ANR AN & ‘HNII ‘ANI0 06 | 6°SF || 0°SI- £°6r | G'6F IMG COGr ë 21 COM 4 OT OLA ROM ROIS MN CRT NI SONT I CENT NORG CSS SRG) IESRGES 1'&S 0'0G | FIG | SIC I O'I 0 0 I OMIS ON EM RNCS ON INIRIG SON OmO GI NOR F°19 | ONGÉRIRCATOR)RERCONEINI ‘9 ‘uw ‘uw ‘uw ‘uw ‘uw | ‘uw ‘uw “ww 2 2 2 D SC ME . : ‘8408 ||. s J : à : Xe | ‘ur ‘uuou 8] | ‘8dO £ ; : ; CNE PR el) k | 44 | je suvuroq| LE | si | “2 RAR ‘AE au ont 16 | RE 4 D ue | TT, © ——— re tn T2 — a8 19 dt ALISOTAAA NT LNH uw HNÔIHGHASONLY NOISSHHG aner LN ]d $ 4 N À 00€ ? LTIGT UMMAIANV EC AUVNUHMIH-LNIVS OANVHO 6 | 19 | ec | 6g [rer - 66" OT- 2e‘ { + (12) Pam 618 — | 0g'9 - 91°8 - | SUR O0T 1£ 6L 9€ | O0 O0T OSI- F'SI- BOL Ss°cr- C'PI— "| "OCT COR} (ei £ 6F ras ra 2 GF 8£ èp 0°0 hp av + Gide EE ONE CHATS: 0€ 1G 9 LE ve MIN GC. NOT Cale JE Eos p'9 + Ne pe - 210 = Fr — | 68 89 6I. 6€ | 0S y pè G'O + [A 69 + Bee g'E - Ca - po — | sa Le LT 88: || 93 | 02 Fè c'e + Pitie L'S + FU &'I- 1 Vus CA Los Lè 16 & 9L 6F | 68 | 06 &'0 + EL pot ler J'É ALPINE AC EC 8&L sr | 9 OL 0 LO CURE (ON Os 0°0 DOS ru gL= F'èl- ca 0! 98 èg F9 sr FF (ee De TT GATE ue O'OIT AIM UCITE SA Fè 19 68 0F 0 |.r£ GE Del (ae Cr T Jr SD = Ge ier— a qu 68 FF de ££ 8P “| 66. | ce re gp 6'G + HE p'r- ue oo de € AL Fè Ga aauce GT 2°8 + 21e go re g'E - 0:0 CA Tè 9 0& IC 8£ 8C LG cour Che s's + &'0 - C0 — e‘0 + 1e 08 6F 9è 66 Ip TERRE SUaT 0° - C'L + C'T- L'OL+ | ETIO"Ss CUP GI CP sa OF FF NÉ ES E & 0 — g°G- | L'G + oo 2e = AMC GE 8T F 0€ 6$ 66 | 6€ OF &'IT + (où com | L'G + c'e C'F - 210 — 22 LT èr 08 2e 9€ 0€" | 08 9 F— FE) Co ANT 10 D'Ék= | 319 - CE OT 16 86 C6 G6 G6 | C6 ES OS ONG O'&I- CHOT= £'el- F'el- GT OO FG s6 66 16- | 86 S'y - Tel MURS LD db: à op C4 VO) les G'OI- FI 98 FF 69 LL 19" | 89 Grue | OPRECIEMIE ORORS CL Gb Ci Ve é'et- £ LF 0£ OF Gp | RG | 89 CLGEN ENDÈQTS US T6 F'OI- OS VO 8T CL cè c£ cg LE (a GONE TR OL tee — LE "OI 2101 Eos IT O0T, | O8 CG 06 96 66 ciyre O°FT- DE Dre cet” gÙL = Fo OT 86 | PE Fe F8 8 | LE ous 62 HAT pue al 919 TC A) 68 66 4 (PME NI ac (AE 6 GT LEA Se (ECO CI 8 = G'ET- | 8 LG 98 F6 6 | F6 CG G'OI- Fi À ARS G'al- AT GTI g'£l- É 86 06 €6 CG | 66 86 Que Ab Er (D QiaTe C'&l- Sel” 8 ET 9 86 G PL 16 9€ FL O'OT- 0‘OT- CE Gore 9'ET- OT 1 G 16 G8 F6 CG 66 6 8 6- LCL (HS Le LORIE char ENT CA un F F6 18 16 86 16 16 OS 0‘0z- 0‘9 - PT 9 Sir G'RI- € 96 88 66 86 86 F6 Q°OT- dial (a 9°ST- M | on y'SI- &°O1- è 94 Gr GG F9 1S GF Ce Re deute Dour Cal OT C'II- G'rl- I 0 0 0 0 0 Li Q ee à oo "XEN | UN TN "U6 ‘a 42 | ŒAUIXEN | UOUIUIM | e[ die mens A Solneu 6 einou F SOInou L di —— oo — —— " — 0/, NA NOLLVHNILYS HU NONLOVUA gai SHOLVUHSANE T, LIGT HMAIANVE — ŒHVNHMAH-LNIVS ONVH Tu 184. MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — JANVIER 1911 Correction. pour réduire 1n pression ntimosphérique du Grand Saint: Bernard à ln pesanteur normale : — ()"".99. — Cette correction n'est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 500"" + Fraction de saturation en ‘}, sh: un- 1h.s. 9 h.s. Moyenne Th.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne le décade 60.12 59.93 60.48 60.17 78 7% 8 7 2e » 64.84 65.36 65.76 65.32 53 53 5 DA ne , 67.85 67.96 68.03 67.95 47 A6 15 46 Mois 64.39 62.53 64.86 64.59 59 J8 61 59 Température. Moyenne. 7h. m, 1 h.s. 9 h. 8. ere al 2l TARN 3 4 l'e décade — 12.40 — 10.9 ns +0 L” — 11-82 + 11:90 2° » — 8.29 —— D.45 100108 0718 — 6.75 3° » —. 5-91 — 3.45 — 6.00 — 10 "14 — d.34 Mois — 8.76 — 6.50. — 8.19 — 7.82 — 7.91 Dans ce mois l'air a été calme 0 fois sur 1000. NE 97 Le rapport des vents = — 73 —)) 7h Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station Martigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard 3e mé AE Eau en millimètres ..... 18.2 7.8 | 12.7 31.9 Neige en centimètres... 28 13 18 LA M) - 15 7 l& AOÛT MÈTRES \ \ ! \ (] / Ü ‘ Û / / L ’ l ’ Û / ll # ;. Î PEUR / À ; / ee PA / ! , é ‘ : 1 / : ! / - ' / i 0 à : . 1 , u de température \ , ! parabolique { ; à 1 . DS BÉAOTÉOS AC 4 Fig. 3. — Courbes normales du Madüsee, Archives des Sciences phys. et nat., Tome XXXI, Février 1911. PI, ; 1 AOÛT : MÈTRES CETTE 10 F 10 k 12°C È | de 15 17 18 19 20 = Fig. 2. — Seiche de température dans le Madüsee, 1910. 12°C. Re, 2 me — Courbe normale de température — Approximation parabolique - Courbe normale de seiche “ ”>--- 4 Fig. 3. — Courbes normales du Madüsee. SUR UNE NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE EÉLECTROMOTRICE DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL (Recherches du Prof. H. Haga et du D' J. Boerema) PAR R. DE BAILLEHACHE $ 1. — On sait que la Conférence internationale des Unités et Etalons électriques, tenue à Londres au mois d’octobre 1908, a recommandé, pour la réalisation du volt international, l’em- ploi d’une pile voltaïque dont l’électrolyte est une solution aqueuse saturée de sulfate de cadmium (So Gd,3 H°0) l’élé- ment Weston normal, dont la force électromotrice aurait été déterminée en fonction de l’ohm international et de l’ampère international *. De plus, la schédule C du procès-verbal de la séance finale de la Conférence était ainsi rédigée : « L’élément Weston normal « peut être employé comme étalon de pression électrique pour « la mesure de la j. é. m. et la mesure de l'intensité du cou- « rant, et, quand il est construit d’après la spécification sui- « vante ?, il peut être considéré provisoirement comme ayant à « la température de 20° c. une f. é. m. de 1,0184 volt. » 1? Voir R. de Baiïllehache, Unités électriques, Paris, Dunod et Pinat, chap. IX, IV, p. 147, et Vue d'ensemble sur les Unités électriques (La Technique moderne, t. E, n°5 11 et 12; t. IT, n°° 2, 4, 5, 6.) * Les différents modes de préparation de la pâte de sulfate mercureux et le mode de montage de la pile sont décrits dans des Notes (appen- dice au Rapport de la Conférence). ARCHIVES, t. XXXI. — Mars 1911. 14 186 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE $ 2. — L'élément Weston au cadmium figurait déjà à l’Exposi- tion universelle d’'Electricité de 1881, mais il ne présentait pas à cette époque les garanties de constance actuelles. Czapski a appelé l’attention des physiciens sur l’élément au cadmium en 1884; mais C’est surtout depuis 1894 que l’élément a été très étudié par Jaeger et Wachsmuth, Lindeck, Kahle, von Steinwehr (Phys. techn. Reichsanstalt), Barnes, Kohnstmann, Cohen, Smith (National Physical Laboratory), Hulett, Wolff, Waters (Bureau of Standards), Janet, Laporte, Jouaust (Labora- toire central d’Electricité), Guillet (Sorbonne). $ 3. — La méthode habituelle pour la détermination de la f. é. m. d'une pile-étalon consiste dans la mesure de l’intensité d’un courant tel que la d. de p. à laquelle il donne naissance aux extrémités d’une résistance connue fasse équilibre à la f. 6. m. de l’élément à étudier. Les diverses déterminations que l’on a faites jusqu’à présent diffèrent par les procédés employés pour la mesure du courant, mais, dans tous les cas, on s’est servi, aussi bien à Paris qu’à Teddington, à Washington et à Charlottenburg d’électro-dyna- nomètres absolus. Si l’on se borne aux résultats publiés dans ces cinq dernières années, on trouve pour valeur de la f. é. m. de l’élément Wes- ton normal : 1906 Bureau of Standards (Washington) .......... à 20°C. 1,01864 1907 National Physical Laboratory (Teddington). .. à 17 C. 1,01830 1908 Laboratoire central d'électricité (Paris) : MM. Janet, Laporte et Jouaust .......... à 16°C. 1,01885 MM. Pellat, Laporte et Jouaust.......... à 20°C. 1,01811 Laboratoire des Recherches physiques de la ls 20°1 \ 1,01819 Sorbonne (Paris). M. Guillet............. \ | 1,01825 le courant étant exprimé en ampères absolus (10—: unité élec- tromagnétique C. G. $.) et la résistance en ohms internatio- paux (résistance offerte à un courant électrique invariable par une colonne de mercure prise à la température de la glace fon- dante, ayant une masse de 14, gr. 4521, une section constante et une longueur de 106, cm. 300). Dans les laboratoires précités, les constantes des électro-dy- namomètres ont été déterminées par des calculs longs et diffi- DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 187 ciles. Mais la précision du caleul implique l’emploi de bobines solides, de grandes dimensions et à une seule couche de fil, tandis que la sensibilité de l’appareil exige l'emploi de bobines mobiles légères et à plusieurs couches de fil; l’incompatibilité entre ces conditions opposées fait que le quatrième chitire à droite de la virgule n’est pas connu avec certitude par l'emploi de lPélectrodynamomètre. $4. — Comme il y a le plus grand intérêt à déterminer par des procédés aussi différents que possible une quantité aussi fondamentale pour les mesures électriques que la f. é.m. de l’é- jément Weston normal, M. le professeur Æ. Haga' et M. J. Boerema ont employé la méthode, beaucoup plus simple en principe, mais d’une application très délicate. qui consiste à mesurer le courant à l’aide de la boussole des tangentes. La difficulté des mesures provient de ce qu’à une erreur = sur la valeur de la composante horizontale de l’intensité du magnétisme terrestre correspond une erreur 5,5 e sur la valeur de la f. é. m. cherchée. Il faut donc, pour espérer atteindre ; Ji 4 l ï. PRIOR l’'approximation du 10-000 dans le résultat, étudier minutieu- sement toutes les causes possibles d'erreur et déterminer les corrections à apporter aux mesures tant par le calcul que par des séries d'observations soigneuses. Mais il est possible, dans ces conditions, de déterminer avec un degré de précision suffi- sant l’intensité horizontale du magnétisme terrestre, avec ses variations dans l'espace et dans le temps, et de calculer le fac- teur de réduction de la boussole des tangentes. L’intensité horizontale du magnétisme terrestre a été déter- minée par la méthode du magnétomètre bifilaire ; le courant a été mesuré au moyen de deux boussoles des tangentes dispo- sées, par rapport au magnétomètre, dans les mêmes conditions ! Le Dr H. Haga est membre du Comité scientifique des 15 Délégués de Gouvernement à la Conférence internationale de Londres, chargés, sous la présidence de lord Rayleigh, de préparer la Commission perma- nente internationale. Ce Comité comprend en outre : Dr Osuke Asano, M. R. Benoît, Dr M. N. Egorof, Prof. Eric Gérard, D'R. T. Glazebrook, D. L. Kusninsky, Prof. Lindeck, Prof. G. Lippmann, Prof. Roiti, Dr E. B. Rosa, Dr S. W. Stratton, M. A. P. Trotter, Prof. E. Warburg, Prof. Fr. Weber. 188 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE que celles qui avaient servi, en 1903, à MM. Van Dijk et Kunst à déterminer la valeur de l'équivalent électro-chimique de l’argent, dans le même laboratoire de physique de l’Université de Groningue, sous la direction du professeur Haga. Le laboratoire de Groningue est disposé dans des conditions particulièrement favorables pour le succès de telles expérien- ces : sa construction est exempte de fer, l'endroit où il est bâti est fort tranquille et l’influence des champs parasites et des courants vagabonds n’y est pas à redouter. Toutefois, en rai- son de l’action perturbatrice d’un tramway électrique qui passe dans le voisinage sur les positions du magnétomètre et du va- riomètre, les mesures ont été faites la nuit; entre 11 h. 1/2 et 2 h. du matin, on pouvait faire deux séries de mesures. On sait d’ailleurs qu’il est bon de maintenir, autant que possible, les éléments Weston à l’abri de la lumière, de manière à éviter les f. é. m. causées par les phénomènes actinochimiques qui pour- raient se produire. Les résultats des recherches de MM. Haga et Boerema ont été communiqués à l’Académie Royale des Sciences d’Amster- dam le 26 novembre 1910, mais, à la suite d’une comparaison que M. le professeur Haga vient d'effectuer à la Reichsanstalt dans la première semaine de janvier 1911, entre ses étalons et les étalons internationaux allemands, le résultat définitif est que : La. f. 6. m. de l'élément Weston normal à 17° c. est de 1,0183, volt (ohm international, ampère C. G. S.), — au lieu de 1,0183,, valeur qui figure dans le compte rendu de l’Académie d’Ams- terdam *, Je dois à la courtoisie de M. le professeur Haga de pouvoir donner ci-après une analyse assez détaillée des mesures dont il s’agit. Comme les appareils employés pour mesurer l’intensité du champ terrestre et le courant sont les mêmes que ceux qui avaient servi aux recherches de MM. Van Dik et Kunst, j'ai dû faire de nombreux emprunts au mémoire de M. Van Dik ! « The electromotive force of the Weston normal Call », by Prof. H. Haga and J. Boerema; Proceedings of the meeting of saturday No- vember 26, 1910. — December 22, 1910 (Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam) p. 587 et suiv. DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 189 publié dans les Archives néerlandaises des Sciences Exactes et Naturelles (Série IL, t. IX, p. 442, 1907). S 5. — Eléments Weston normaux. La spécification édictée par la Conférence de Londres est la suivante : « L’électrolyte doit être neutre au rouge Congo. L’électrode de la pile est constituée par du mercure; l’électrode +- est un amalgame de cadnium formé de 12,5 parties en poids de cad- mium pour 100 d’amalgame. Le dépolariseur qui est placé en contact avec l’électrode positive est une pâte faite en mélan- geant du sulfate mercureux avec des cristaux pulvérisés de sul- fate de cadmium et une solution aqueuse saturée de sulfate de cadmium. Pour monter la pile, la forme en H est la plus conve- nable. Les conducteurs passant à travers le verre et aboutis- sant aux électrodes doivent être en fil de platine, et l’on doit éviter tout contact de ce fil avec l’électrolyte. L’amalgame est placé dans une branche, le mereure dans l’autre. Le dépolari- seur est placé au-dessus du mercure et une couche de cris- taux de sulfate de cadnium est introduite dans chaque bran- che. La pile entière est remplie avec une solution saturée de sulfate de cadmium et alors hermétiquement scellée. » M. Boerema construisit 31 éléments d’après le procédé dit « par précipitation », indiqué, en ce qui concerne sa partie la plus délicate, la préparation du sulfate mercureux, par le doc- teur von Steinwehr, physicien de la Reichsanstalt. Ce procédé, très employé au N. P. L. a été décrit complètement, d’une manière indépendante, par M. Smith‘. Je rappelle succincte- ment le mode opératoire. On a commencé par distiller le mer- cure dans un espace d’air raréfié où les petites bulles d’air se trouvent entraînées, puis on a distillé dans le vide à plusieurs reprises. On a préparé l’amalgame de cadmium par voie électro- lytique, à la teneur de 12,5 en poids de cadmium pour 100 d’a- malgame, en prenant pour cathode du mercure et pour anode un bâton de cadmium pur de Kahlbaum. Le sulfate de cadmium. fourni par Kahlbaum et désigné dans le catalogue de cette maison par le qualificatif « zur Arsenbestimmung » fut cristal- lisé à plusieurs reprises afin d’être obtenu parfaitement pur. 1 Voir Phil. Trans. Roy. Soc. A. 207, p. 393. 190 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE M. Jouaust a d’ailleurs montré, il y a quelques mois, qu’il faut éviter de pousser trop loin ces cristallisations. Le sulfate mer- cureux a été obtenu en préparant une solution acide d’azotate mercureux (au moyen d’acide azotique concentré et d’un excès de mercure) qu’on versa en jet très finement divisé dans une liqueur chaude d’acide sulfurique étendu d’eau; on agitait énergiquement l’acide dans lequel on versait l’azotate mercu- reux. Le précipité blanc fut filtré et lavé deux fois avec de l’a- cide sulfurique dilué; pour le débarrasser de son excès d’aci- dité, on le lava ensuite plusieurs fois avec une solution neutre de sulfate de cadmium; on aurait pu employer de l’alcool, mais des lavages à l’eau eussent hydrolysé fâcheusement le sel. Les éléments, préparés à des époques différentes, étaient soudés à la lampe, aussitôt leur construction achevée, et on les plaçait dans une boîte en laiton fermée, remplie d’huile de pa- raffine pour les maintenir à une température uniforme et cons- tante. Le tableau I montre que les f. é. m. des éléments étaient très peu différentes l’une de l’autre; la f. é. m. totale des 31 élé- ments ne dépassait que de 38 microvolts celle de trois éléments S., Se, Ss mis en 1908 à la disposition du Prof. Haga par le Na- tional physical Laboratory. On voit done qu’il est parfaitement possible, comme on l’avait déjà remarqué dans plusieurs labo- ratoires de recherches, de reproduire l’élément Weston normal, à la condition de le préparer avec soin. L'élément choisi pour les mesures définitives fut l’élément Co. TaBLeau I Différences de f. e. m. évaluées en microvolts entre l'élément Weston normal C, et trente autres éléments Weston normaux construits au Laboratoire de Groningue Cis 0 | Ci9 ae 8 Cos | He C9 sn 4 Css 0 Ca9 ci | Cia 0 | C Fu: Ces | +71] Co | + 7 Css | — 2)MCHA EE Ci5 — 7|| Ca + 1|| Ce | te Ca | + 3|| C6 | — 2] Cw +78 Cie | + 2|| Co | +5 Co | — 2] Css | — 1 | Dan | —6 || Case | EG Cia nn Co ....... ETES 1,2 microvolt. DE L’ÉLÉMENT WESTON NORMAL 191 $ 6. — Dispositif des mesures. MM. Haga et Boerema ont adopté le dispositif figuré sché- matiquement ci-dessous. Principe : Si l’on fait passer un courant d'environ 0, amp. 5 à travers une résistance de 2 ohms, on peut arriver, moyennant un réglage convenable, à opposer la d. de p. correspondante, 1 volt environ, aux bornes de cette résistance, à la f. 6. m. de l'élément Weston normal choisi pour les mesures. 3 accum® ww — à 16 accumulateurs 3 2 résistances : des landenles Pour réduire au minimum les variations d'intensité du cou- rant, il est bon, comme l’expérience l’avait prouvé à M. van Dik, d'employer un nombre assez grand d’accumulateurs et d’intercaler par conséquent une résistance assez élevée. C’est pourquoi les auteurs ont fait choix d’une batterie de 16 accu- mulateurs pour alimenter le cireuit principal H et d’une résis- tance en fil de manganin réglable aux environs de 60 ohms. Deux résistances de 1 ohm, disposées en série avec les galva- nomètres des tangentes, étaient intercalées entre la résistance de 60 ohms et la batterie. Les deux résistances de 1 ohm, en manganin, ont été cons- truites spécialement pour ces mesures par la maison Otto Wolff, de Berlin ; leur section a été calculée de façon qu’un courant de 1 ampère n’y donnerait qu’une légère élévation de température ; comme le courant des mesures était très voisin de 0,5 amp., la température de ces résistances n’a pu varier que dans de faibles proportions ; les résistances étaient d’ail- leurs immergées dans une vaste cuve pleine d'huile de paraffine 192 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE remuée par un agitateur. On a évalué leur valeur en ohms in- ternationaux en les comparant à deux résistances étalon de 1 ohm, lesquelles furent vérifiées avec le plus grand soin à la Reichsanstalt avant et après les essais. C’était une précaution indispensable, car les ohms en manganin n’ont pas toujours été dignes d’une entière confiance pour des mesures de haute métrologie. Les résistances ont été comparées au pont de Wheatstone : les quatre branches étaient formées par une bobine de propor- tion (100, 0,05, 0,05, 100 ohms), les deux résistances de 1 ohm à vérifier et les deux résistances étalons de 1 ohm. Le galvanomètre occupant le cinquième côté du pont était un gal- vanomètre Jaeger, construit par Siemens et Halske, avec bo- bine mobile de 9,5 ohms de résistance, et d’une sensibilité telle qu’un courant de 0,014 microampère donnait une dévia- tion de 1 mm. sur une échelle placée à 1 m. de distance; on a donc pu déterminer ainsi les résistances au millionième d’ohm. Les boussoles des tangentes étaient placées à 90 em. au nord, et à 90 cm. au sud du magnétomètre bifilaire, de façon qu’on pût déterminer la valeur de la composante horizontale du champ magnétique terrestre immédiatement avant les mesures du courant et immédiatement après ; on continuait les lectures sur les variomètres d’intensité et de déclinaison pendant les mesures du courant. On a comparé la d. de p. entre les extrémités de la résis- tance de 2 ohms à la d. de p. de l’élément Weston normal N au moyen d’un potentiomètre du D° Raps. Une batterie auxiliaire de 3 accumulateurs, une résistance de réglage W en série avec une résistance de protection de 10.190 ohms, et un élément Weston E en dérivation sur cette résistance permettent d’ob- tenir un courant de 0,0001 amp. environ, et de déterminer la résistance R de façon que le courant s’annulât dans le circuit de l’élément N. Par ce dispositif, on oppose, en somme, une fraction de la tension de l’élément E, sans que celui-ci ne dé- bite, à la tension aux points où aboutit le circuit de compensa- tion. On ajustait alors la résistance de 60 ohms du circuit H de telle sorte qu'avec la même résistance R, il ne passât plus de DE L’ÉLÉMENT WESTON NORMAL 193 courant dans le circuit P. À ce moment, une lecture simultanée des deux boussoles des tangentes donnait l’intensité du courant à mesurer. Mais, comme il n’était pas possible de réaliser une égalité parfaite de la résistance potentiométrique R dans les deux cas, on a fait une partie des mesures avec une résistance potentiométrique un peu plus faible dans le circuit P que dans le circuit N, l’autre partie des mesures avec une résistance potentiométrique un peu plus forte; on pouvait ainsi obtenir la valeur du courant par une simple interpolation. Le galvanomètre du circuit potentiométrique était un galva- nomètre Edelmann à bobine mobile de 240 ohms, d’une sensi- bilité telle qu’un courant de 0,00036 micro-ampère donnait une déviation de 1 mm. sur une échelle divisée placée à 1 m. de dis- tance. On pouvait donc mesurer la résistance S à un millionième près. Les deux galvanomètres des circuits P et N étaient placées à 11 m. de distance des boussoles des tangentes, de façon à éviter l'influence des champs magnétiques des deux galvanomètres sur les boussoles. Le magnétomètre absolu bifilaire était le même que celui qui avait servi à MM. Van Dijk et Kunst ; cet appareil est confor- me en principe à celui de F. Kohlrausch’. Il est porté à sa par- tie supérieure, dit M. Van Dijk, par un haut trépied en bois. La poutrelle transversale supérieure est en laiton, d'environ 12,4 cm. de longueur et terminée par des faces planes parallè- les. Les fils de suspension, en laiton, de 0,06 mm. de diamètre, sont pressés contre les faces terminales par des plaques et des vis de pression. À leur extrémite inférieure, les fils portent une poutrelle en aluminium, longue de 12,4 em. environ, également à faces terminales verticales, contre lesquelles ils sont pressés de la même façon. En son milieu, cette deuxième poutrelle est munie d’une tige, portant un miroir et à laquelle est fixé l’étrier porte-aimant. Ce dernier est à son tour muni, à sa face infé- rieure, d’une tige portant une plaque de mica, qui plonge dans de la glycérine diluée, pour l’amortissement. Les deux tiges et l’étrier porte-aimant sont en aluminium. Comme le liquide ser- 1 Wied. Ann. (17, 765, P1.V ; 27, 48 — 1882). 194 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE vant à l’amortissement attaque l'aluminium, la tige qui plonge dans le liquide a été recouverte de gomme-laque ». Pour déterminer la composante horizontale du champ ter- restre, il faut trouver d’abord la direction du méridien magné- tique ; pour cela, on tourne le magnétomètre bifilaire de façon que sa position ne change pas quand on y place l’aimant et quand on retourne l’aimant sur lui-même ;: on s’assure de l’invariabi- lité en visant, à l’aide d’une lunette munie d’une échelle, le petit miroir porté par la tige sur laquelle est fixé l’étrier porte- aimant. On écarte ensuite le magnétomètre a angle droit pour le placer perpendiculairement au plan du méridien magnétique, ce qui permet de fixer les deux boussoles des tangentes au nord et au sud du magnétomètre sur des colonnes en pierre de taille scellées au plâtre sur le même pilier. On a mesuré les distances sur une échelle graduée, en verre, de 2,50 m. de longueur, placée parallèlement au méridien magnétique, à 13 mm. envi- ron en arrière des fils de cocon des magnétomètres. Pour me- surer la distance entre les fils de cocon, on a pratiqué dans les tubes de suspension des ouvertures de 10X3 mm., au travers desquelles on pouvait viser les fils de cocon ou de quartz et les divisions de l’échelle. Les lunettes étaient disposées avec leurs échelles à plus de 3 m. en avant des miroirs des boussoles et du magnétomètre bifilaire ; leur grossissement moyen était de 55; les échelles étaient en verre opalin de Hartmann et Braun. Un localvariomètre de Kohlrausch, disposé dans un plan mené par le magnétomètre bifilaire à peu près normalement au plan du méridien magnétique, permettait de suivre les varia- tions présentées par la déclinaison pendant la mesure de l’in- tensité horizontale du magnétisme terrestre. Pour connaître pendant les mesures les variations temporaires de cette intensité, on se servait d’un second variomètre installé à cet effet dans une cave à température sensiblement constante. Une lunette spéciale placée à 2 m. de distance de ce variomètre évitait que le rayonnement de l’observateur n’échauffât l’instrument; l’échel- le de cette lunette était en verre transparent ; elle était éclairée par une lampe à incandescence et un réflecteur. On sait que MM. Van Dijk et Kunst ont notablement perfec- DE L’ÉLÉMENT WESTON NORMAL 195 tionné la construction des magnétomètres. Une étude appro- fondie leur avait permis de construire en 1903 des magnéto- mètres dont l’influence locale fût vigoureusement annulée. L'influence locale est due aux propriétés para ou diamagné- tiques des parois de verre ; le perfectionnement a consisté dans un écartement suffisant de l’aiguille par rapport aux parties solides de l’appareil ; on enferme l’aiguille et le miroir dans un cylindre en bois, vertical, bien travaillé au tour, à parois peu épaisses, de 4 cm. de diamètre intérieur. A l’avant, une ouver- ture est pratiquée ; on la munit d’un rebord où s’adapte exac- tement une fenêtre en verre. Une plaque de mica, suspendue à la croix du miroir portant l’aiguille, peut se déplacer dans une fente de quelques millimètres de largeur, taillée dans le support de l’appareil, ce qui donne un fort amortissement par l'air. $ 7. — Calcul de H. Supposons qu’un aimant écarte de sa position d’équilibre le magnétomètre bifilaire orienté est-ouest. Le couple auquel le magnétomètre est soumis par la suspension va se trouver mo- difié par l'influence du magnétisme terrestre et des aiguilles des magnétomètres sud et nord. L’équation d'équilibre s’ob- tient en écrivant que la somme des moments des deux couples est nulle: é Mnn Mms D sin a+ (-MH cos # —2 Fe cos g —2 ja cos 2) = 0 n 8 d’où D couple du bifilaire, M moment magnétique de l’aimant, H comp“ horizontale du magnétisme terrestre, à l’endroit même où l’aimant est suspendu dans l’instrument, Mm et m; moments magnétiques des aiguilles des magnéto- mètres des boussoles, Voir aussi la thèse de Doctorat de M. Jan Kunst (7 juillet 1905): De bifilairmagnetische Methode van Kohlrausch (Gebrœders Hoïitsema, Groningen, 1905). 196 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE as et an distances des aiguilles des magnétomètres sud et nord à l’aimant du De. bifilaire, ke — HE Ku — _. a angle horizontal dont s’écarte de sa position d'équilibre la droite qui joint les deux points de suspension des fils du bifi- laire. (Les aiguilles employées, de 13 mm. environ de longueur, avaient un moment magnétique très faible : 4). D'autre part, l’aimant bifilaire fait sortir les aiguilles des magnétomètres du plan du méridien magnétique. Considérons par exemple l’aiguille sud ; le couple £ que l’aimant exerce sur elle peut se mettre sous la forme ee s Mm spi COS Œ COS Qs + 2 — Rs sin © Sin Qs E Er os désignant panne de déviation, et Fi R; ayant les valeurs suivantes : 8 d° To Te 15 d‘ 3 G:° Euraliaetroea nn nos io 3 d? GE mere ss 45 d“ 0? raies 198 ai TS gù d distance des pôles de l’aimant 5. distance polaire de l’aiguille sud Mais l’aiguille sud est soumise en outre à 3 autres couples, causés par le magnétisme terrestre, la torsion du fil de suspen- sion et l’aiguille nord. L’équation d’équilibre s’écrira donc : MsMn E+Hsms sin gs + Hiôsms sin ge + de: et ; Sin @e — 0 d’où H: P. cos 4 — 2R,; nt atgps NUE (2) at (1 + 0.+2 ann t9g ) H; intensité horizontale à l’endroit où est placée l'aiguille située au sud de l’aimant du magnétomètre bifilaire 6, coefficient de torsion de l’aiguille sud, Posant Hs dsl: CA - d’où _— LE nt T d’où Ho DE L’ÉLÉMENT WESTON NORMAL 197 il vient, en tenant compte de (1) et de (2). ne P. cos & — 2R; sin atg@s Diga — CV, (i+o+2 +28 papne l 1j Nota Ps à ’ (as+ (a:+ an)° C; étant une constante dans toutes les déterminations V4 variant d’une détermination à l’autre. Au lieu de déduire H de l’écart du magnétomètre bitilaire et de l’écart du magnétomètre sud par rapport à leurs positions initiales, on peut évidemment déduire H semblablement de l’écart du magnétomètre bifilaire et de l’écart du magrétome- tre nord par rapport à leurs positions initiales : ': LEA V | Pr cos a — — sin ŒtJPn : Digo Le y. te ks an°tgn Dr re RU late Cr constante dans toutes les déterminations V, variable d’une détermination à une autre Il s’en suit H — (CV: + CnV) Le problème étant résolu mathématiquement, il faut mesurer et calculer les diverses grandeurs. C’est ici que les physiciens de Groningue ont fait preuve du sens de la précision la plus rigoureuse. Il ne m’est pas possible d'entrer dans le détail de ces mesures que l’on trouvera dans les mémoires des auteurs, mais il importe d’en donner uneidée. Voyons par exemple les facteurs qui servent à mesurer D. Le caleul donne : — (mg LE PL = 2 0! Ey) (L — 0° LES m ei e, distances des fils de suspension au niveau des poutrelles supérieure et inférieure du magnétomètre bifilaire (longueur des poutrelles, environ 12,4 cm.). L longueur moyenne des fils de suspension en laiton (231,834 c.) e rayon du fil de suspension (environ 0,03 mm.). E module d’élasticité (90%<10°) 193 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE m masse des corps suspendus aux fils de suspension, augmen- tée du ‘/, poids de ces derniers (162,735 gr.) g accélération de la pesanteur au lieu des mesures ! g = 980,615 (1 — 0,000264 cos 2? — 0,0000002 jh) cm. s—* æ latitude en degrés et minutes, de Groningue h altitude au-dessus du niveau de la mer (h = 0”). Pour mesurer #, on a pesé les différentes pièces du magné- tomètre bifilaire qui devaient être suspendues aux fils, globale- ment et séparément, avant et après les déterminations. Pour effectuer ces pesées, on s’est servi de poids corrrigés en fonc- tion d’un kilogramme étalon de masse exactement connue. On a trouvé pour poids du système bifilaire dans l’air m — 162,735 grammes. La longueur des fils de suspension a été conservée à l’aide d’une échelle en verre, comparée sous le comparateur avec un mètre étalon. Cette longueur est égale à la distance entre le bord inférieur de la poutrelle transversale supérieure etle bord supérieur de la poutrelle inférieure, à l'endroit du serrage des fils. Les mesures des fils est et ouest ont été effectuées avant, pendant et après les déterminations de la f.é. m. de l’élément Weston C0. On a tenu compte des températures des parties supérieure t, et inférieure t; du magnétomètre bifilaire et on a admis que la température du fil de suspension était la moyenne tm entre ts et tr. Finalement, on a trouvé pour D l’expression : D — 26492(1 + 0,000019 (#:—tm) + 0,0000234:) Pour déterminer f. on s’est servi du variomètre d'intensité, en le garantissant le mieux possible contre des influences de température. Une étude préliminaire avait montré qu’à une élévation de la température de 1° correspondait une augmenta- tion de 0,00069 de la valeur de H. On a trouvé fs — 0,99976 et fn — 0,99986 Après avoir effectué toutes les mesures et toutes les correc- La valeur 980, 615 qui correspond à ga5o 0" à été sanctionnée en octobre 1907 par la 4e Conférence générale des Poids et Mesures, réunie à Paris. DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 199 tions avec beaucoup de soin, MM. Van Dijk et Kunst avaient trouvé pour C; et C, les valeurs C; — 0,99530, Cn — 0,99527 Les mêmes formules ont été employées de nouveau par MM. Haga et Boerema. Mais les instruments ont été démontés et remontés à nouveau, les fils de suspension ont été remplacés par d’autres ; toutes les grandeurs ont été déterminées à nou- veau, sauf la distance polaire de l'aimant. La connaissance précise de cette importante quantité avait été obtenue précédemment par une mesure à six reprises des angles dont l’aimant faisait dévier une courte aiguille aimantée placée à deux distances différentes; trois séries de mesures avaient été faites à des distances de 75 cm. et 105., trois séries intermédiaires à des distances de 80 em. et de 100 em. La moyenne des mesures s'était trouvée, par hasard, être précisé- ment égale aux */, de longueur de l’aimant (soit 13,38, l’aimant étant un cylindre creux de 16,06 cm. de longueur et de 1,5 cm. de diamètre). $ 8. — Calcul dei. La formule classique qui donne l’intensité du courant dans une boussole des tangentes est, comme on le sait : Il faut tenir compte ici de nombreux termes de correction. La boussole sud, identiqne en principe à celle de Kohlrausch « porte un cercle conducteur formé par une bande de cuivre, de 8 mm. 4 de largeur et de 3 mm. 6 d'épaisseur, supportée par un cadre en bois. Après avoir été travaillé au tour, l’anneau a été ouvert et les deux extrémités libres ont été réunies de nou- veau au moyen d’une pièce d’ivoire. À ces deux extrémités ont été vissées deux bandes de cuivre, longues de 16 cm., servant d’électrodes. Ces deux bandes, disposées parallèlement et tout près l’une de l’autre, ont été séparées par des plaques de mica ; leur épaisseur est de 4 mm. 4, la distance de leurs milieux de 4 mm. 6. Le diamètre de l’anneau est un peu plus de 40 cm. L'anneau avec son cadre peut être vissé sur un support à vis calantes ». On a évidemment ici n — 1. 200 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE Soit alors un courant d'intensité 2, imprimant à l’aiguille sud une déviation ws, L’aiguille sud est soumise de ce chef à un couple qui vient s’ajouter au couple auquel l’aiguille est soumise de la part du magnétisme terrestre, du fil de cocon et de l’ai- guille du magnétomètre nord. On obtient l’équation d’équilibre en écrivant que la somme des moments de ces couples est nulle. Si l’on tire 24, de cette équation, il vient, tous calculs faits : ER __2Kn 15 1h 30°, a R+1/2 Fin (1464 (as + 2) sl its e 6R° 16R° 2h a à 15 6° x (+185 sin ‘o.) X tgGx R rayon moyen de l’anneau de la boussole sud 2R — 40 em. 445 (1 + 0,000017 (t — 17°,3)). b sa largeur 0 cm. 84, h son épaisseur 0 cm. 36, L longueur des bandes servant d’électrode 16 em. 0, a distance de leurs milieux, 0 cm. 46, s distance des pôles de l’aiguille. e à R+l,] Le terme correctif ® ns 17R (R + {)? duisent le courant dans l’anneau. En mesurant et calculant les différents termes, on a trouvé : provient des pièces qui intro- i—3,2214 H, [14 0.000017(#—17°3) | X (14-0,0026 sin w.) x to. Dans la boussole nord, le courant traverse un fil circulaire en cuivre de 0,59 mm. de diamètre. « Ce fil est couché et forte- ment tendu dans une rainure peu profonde, pratiquée sur le bord d’un disque de marbre, travaillé au tour et épais de 15 mm. Un espace triangulaire a été taillé dans le disque de marbre pour y placer le magnétomètre. Le fil est tendu pres- que sur tout le contour du disque; au moment où elles se tou- chent presque, les deux extrémités du fil s’infléchissent et de- viennent parallèles. Au point d’inflexion, elles sont maintenues par une pièce d’ébonite, fixée au disque de marbre. » Pour con- naître l’allure du fil dans la pièce d’ébonite, on a photographié cette partie de la boussole au moyen des rayons Rôntgen; l'image d’une projection sur le plan de l'anneau a montré qu’en DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 201 projection les fils formaient, avec le bord du disque, un petit triangle curviligne de 6 mmq. environ de surface. Le caleul de ? pour la boussole nord a donné l’expression : in — 3,2869 H, [1 + 0,000008 (4 — 17,5) | X (14-0,0028 sin *ox) X fgon On a fait circuler le courant dans les deux boussoles des tan- gentes à la fois. La lecture d’un variomètre de déclinaison per- mettait de suivre la variation de cette grandeur. Le courant était amené aux boussoles par deux câbles tordus uniformément l’un autour de l’autre. SJ. Dimensions linéaires. — Toutes les dimensions linéaires des instruments nécessaires pour la détermination de l’intensité du courant : le diamètre de l’anneau de la boussole sud, le dia- mètre du fil circulaire conducteur du courant de la boussole nord, les longueurs et les distances des fils de suspension de l’aimant du magnétomètre bifilaire /27X90X107 fe LIN IL 0° | 2TE __ 931em,834 — 0,003 V m 162,7 — 231,781 à 18° le — 231,781 [1 + 0,000019 (t — 18) | e, — 12,4058 [1 + 0,000019 (&—16,7) | à la hauteur de la poutrelle supérieure 6 — 124017 | 1 +0,000023 (£ — 16,5) ] à la hauteur de la poutrelle inférieure ) ont été déterminées par M. Boerema à l’aide d’un mètre étalon en invar, dont les erreurs de graduation avaient été relevées par comparaison avec un double décimètre en invar vérifié au Bureau international des Poids et Mesures (Sèvres). Les mesures des diamètres de l’anneau de la boussole sud ont été effectuées au moyen d’un cathétomètre de la Société Genevoise, portant deux lunettes avec micromètre oculaire. L’anneau et son support étaient disposés devant le cathétomètre et on plaçait le mètre étalon dans le voisinage immédiat, à la même distance du cathétomètre. Mesure des distances à l'échelle. — On s’est servi d’une règle en laiton, de 3 m. environ de longueur, graduée en mm. vers ses extrémités, le long desquelles glissaient des réglettes égale- ment en laiton, graduées aussi en mm. et munies à leurs bouts de pointes en ivoire. Dans chaque détermination, on a mesuré la distance du mi- ARCHIVES, t. XXXI. — Mars 1911. 15 202 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE roir à l’échelle pour le magnétomètre bifilaire, celle de l’échelle à la paroi de verre pour les magnétomètres unifilaires. Ces dis- tances étaient un peu supérieures à 3 m. Pour les mesurer, on plaçait, par exemple, la règle de 3 m. entre l’échelle et le mi- roir ; on tirait les réglettes jusqu’à ce qu’elles vinssent affleurer, par leurs pointes d'ivoire, l’une l’échelle, l’autre le miroir. Les réglettes avaient leurs zéros tout près de l’extrémité ; la somme des distances des pointes d'ivoire des deux réglettes aux zéros correspondants était exactement de 0,95 cm. Les distances des zéros des réglettes à l’extrémité correspondante de la règle étaient lues sur les réglettes elles-mêmes. De la sorte, la dis- tance à l’échelle comprenait 3 termes: longueur de la règle de 3 m., somme des deux dernières lectures, somme des distances des points zéro aux pointes d’ivoire. La règle de 3 m. portait, à des distances de 1 m., des traits gravés. La distance de ces traits était comparée au mètre éta- lon, en tenant compte de la température ambiante, avant et après les observations. Pour chaque magnétomètre unifilaire, on a mesuré séparé- ment, avant et après les déterminations, l’écartement entre la face antérieure de la fenêtre de verre et le miroir ; soit à, la moyenne de ces valeurs pour le magnétomètre sud. Les corrections à apporter aux mesures des distances étaient les suivantes: 1° Soit À la distance de l’échelle au miroir, E la différence de hauteur entre l’échelle et le miroir; alors la distance hori- zontale est À COS arc sin — A 2° Soit 4 la différence de hauteur entre l’échelle et l’axe de la lunette, la correction pour l’inclinaison du miroir est n 4: El L) A 3° Soit r le rayon de courbure, e la distance horizontale du miroir à l’axe de rotation, la correction pour da courbure du miroir est € ne = DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 203 af e ar 13 4° La correction pour l’épaisseur d du miroir est 20 d. _ : 1% À { 5° La correction pour l’épaisseur di de la fenêtre est T0 di. Supposons, par exemple, que le total de ces cinq corrections ait donné, pour le magnétomètre sud —0,130. Comme 5 —2,59 Cm, la distance à l’échelle à introduire dans le calcul est pour le magnétomètre sud ... 300,08+40,95—0,130+42,59—303°%,49 pour le magnétomètre nord .. 300,08+-0,95 —0,142+42,62—5303°%,51 pour le magnétomètre bifilaire 300,08+-0,95—0,060 —=500%%,97 S 10. Amenée du courant. — Les câbles, uniformément tordus l’un autour de l’autre, qui servaient à conduire le courant aux boussoles, aboutissaient à deux godets remplis de mercure où plongeaient les fils parallèles dont il a été question précédem- ment. Les godets étaient creusés dans une pièce d’ébonite et séparés par une paroi mince. Câbles et godets étaient parfaite- ment isolés : on s’en est assuré en établissant une communica- tion entre les deux godets de mercure, ce qui mettait le câble en court-circuit; on a pu lancer des courants, même intenses, sans constater aucune action sur l’aiguille de la boussole. S 11. Marche des opérations. — Les mesures nécessitèrent le concours de quatre opérateurs : MM. Haga et Boerema, MM. E. Oosterhuis et R. Palsma. Chacune d’elles comprenait trois sé- ries d'opérations consécutives. Dans les déterminations finales, on a effectué 10 séries semblables de mesures, de sorte que le nombre total des mesures du courant s’est élevé à 50 pour cha- cune des boussoles des tangentes. L’ordre des mesures était le suivant: 1° Première détermination de la composante horizontale H du champ magnétique de la terre. Les observateurs devaient lire à la fois, sur un signal donné et à 5 reprises espacées de 4 minutes, les positions du magné- tomètre bifilaire et des magnétomètres sud et nord; ils devaient lire aussi à des intervalles réguliers (toutes les 2 minutes, par exemple) les indications du variomètre d’intensité horizontale et de déclinaison. La simultanéité des lectures était possible grâce à la présence de quatre observateurs. 204 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE 2° Détermination de l’écart des deux boussoles des tangentes à l’instant où le circuit P se trouvait sans courant; lecture simultanée de la valeur de la résistance potentiométrique R. Cette mesure à été généralement répétée 11 fois de suite, cha- que fois après qu’on eût renversé le courant dans les boussoles au moyen d’un commutateur placé près d’une des lunettes. On faisait les lectures au moment où les magnétomètres restaient sans mouvement appréciable. 2° Seconde détermination de H (comme la première). Pendant tout le temps qu’on ne mesurait pas H, on avait soin de remplacer l’aimant par un cylindre en laiton de même poids (109 gr. 596), afin d’exercer la même tension sur les fils du bifilaire. Après chaque détermination de H, on enlevait l’ai- mant et on le mettait dans une boîte contenant de l’ouate pour éviter autant que possible les variations de température. C’est alors seulement qu’on lançait le courant dans les appareils. Pendant tout le passage du courant, on observait simultané- ment les magnétomètres pour contrôler leurs allures. Des thermomètres étaient pendus à la hauteur de la poutrelle transversale supérieure du magnétomètre bifilaire et à peu près au niveau de la poutrelle inférieure et des boussoles des tan- gentes. On observait ces thermomètres une première fois avant la première détermination de H, puis une seconde fois après la seconde détermination de H dans la mesure considérée. Les observations des magnétomètres faisaient connaître, pour une détermination donnée de H, la première par exemple, les écarts du magnétomètre bifilaire, du magnétomètre sud et du magnétomètre nord. Comme on avait mesuré avec précision les distances à l’échelle de chacun de ces appareils, on en déduisait les angles de variations æ&, © et wn, Soit pour fixer les idées : dœ—1°2123"1 g—12825",6 qrn—1°28/28",4 (Dans toutes les déterminations, les valeurs de « sont restées comprises entre 1°21’ et 1°22’, celles de vw. et de vr entre 1°28 1°299; Supposons que la valeur de D, aussi bien pour la première détermination de H (4; —17°%4, tm—17 4) que pour la deuxième (és —17°1, im—11°2) ait donné D=26502, et que d’autre part DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 205 on ait calculé «, et a» et trouvé, en tenant compte de la correc- tion pour ladilatation de l’échelle : à; —89cm.988 et an — 90°,031 on a: Ne V DIE. = 518278; | Ve — V Re EE as? tg®s An°tg Pn d’où : CVs = 0,18192 CaVn = 0,18191 Moyenne H, 0,18191 Moyenne H; —0,18180 Supposons que les moyennes des lectures du variomètre d'intensité avaient donné, après réduction à la température t—15°7 de la 1°° détermination de H les valeurs 75em,50 75cm,33 74cm 91 (1° dét. de H) (Courant) (2e dét. de H) Il en résulte comme valeur moyenne de H pendant le passage du courant: He— H,(1 — 0,00075 X 0,17) — 0,18189 He — H(1 + 0,00075 X 0,42) — 0,18185 Moyenne —— 0,18187 et comme le courant était lancé dans la boussole nord, Ja — fnHe == 0,18135 S 12. — Résultats des mesures. — Ces résultats sont résumés dans les tableaux IT et III. Tableau 11. — Les colonnes H, et H, donnent trois déter- minations de la composante horizontale du champ terrestre, du 26 au 30 septembre 1910. Les valeurs sont déduites des lec- tures du magnétomètre sud et de celles du magnétomètre nord. Les colonnes H,;) et H4) donnent les valeurs de H correspon- dant aux positions moyennes du variomètre d'intensité, c’est- à-dire pendant les premières et deuxièmes mesures du courant, telles qu’elles résultent des trois déterminations de H. On a déterminé l'intensité du courant en ampères, avec les corrections nécessaires, d’après la moyenne des valeurs de H ainsi trouvée, d’après les diamètres des boussoles des tangentes et d’après les angles de déviation ($ 8). La colonne ?,; donne l'intensité des 1" et 2e mesures déduites, pour chaque jour, des lectures de la boussole des tangentes placées au sud du 206 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE TagLeau II Date Hs H» He) | Hi) | îs in 26 septembre (|0.18154 |0.18148 0.18150 dot e a Fe so 0: Su ue 61 62 56 : 27 septembre |0.18172 /0.18172 0.18175 0.18147 à 66 68 76 48 47 49 70 43 0.50918 | 0.50923 17 16 .18181 (0.18178 0.1 à 28 septembre |0.1 fs 8 je et 0 5106 10.50025 0 80908 64 63 62 55) ci a | 29 septembre (|0.18124 0.18128 0.18136 0. st 0. ne 0.50904 33 34 33 07 31 33 40 0.50919 | 0.50915 20 24 49 44 45 52 44 49 30 septembre |0.18153 0.18146 0.18149 0. “ magnétomètre bifilaire : la colonne %, donne les | chiffres corres- pondants pour la boussole nord. Tableau 111. — La colonne ? donne, pour chaque jour, les valeurs de la moyenne des deux intensités des courants ?s et ?n du tableau II. La colonne RP? donne la résistance potentiomé- trique du circuit P. On peut vérifier que, chaque jour, une valeur de Rp est plus grande que la valeur correspondante de Rx, et l’autre plus petite ($ 6). La colonne R donne les valeurs de la résistance de 2 ohms pour la température {x, à laquelle cette résistance a été soumise au Courant. La f. 6. m. de l’élément Cz, à la température {x se trouve PR ect alors donnée par l’expression 2.R. De On en déduit la f.é.m. à 17°, voisine de la température moyenne des mesures, à l’aide de la formule de la température recommandée par la Conférence de Londres": Er— Es — 0,0000406(4° — 20°) — 0,00000095 (4° — 20°)? 0,00000001(#° — 20°) ñ Cette formule a été proposée par M. Wolff (Bulletin du Bureau of Standards, t. V, n° 11, 1908). DE L'ÉLÉMENT WESTON NORMAL 207 Tagzeau III oo | | | | If. é. m. de Date à RIRE NO IMLEN R | l'élément | | Co à 17° oo 26 septembre 10.50913 10190.2 10191.0 15°.6 2.00002,| 1.01829 20 Lost MON MER, 2 34 (ep) 12.00000, | 1.01830 1: 33 2 27 septembre |0.50920 |10191.7 10191.1 | 15°. 16 0.6. OS NID gl 8 928 septembre |0.50917 10190.7 10190.9 | 16°.0 |2.00002,| 1.01832 | 24 1.3. 0.9, 16°.0 2. 41 C2 29 septembre 0.50912 .10190.6 10190.8 | 18°.2 .2.00014, | 1.01836 15 1.2: 0.8 | 18°.2 4, 38 30 septembre 0.50917 10190.8 19191.0 | 16°.5 /2.00006,| 1.01838 | 22 0.2, 1.0 | 16°.5 | Go 42 Moyenne 1.01835 Mais d’après le tableau I (p. 6), la f. é. m. moyenne des 31 éléments est de 1 imicrovolt supérieure à la f. é. m. de l'élément C2, et comme la f. é. m». moyenne des éléments 25—36 est infé- rieure de 1.10°° volt à celle de la moyenne des éléments inter- nationaux de la Reichsanstalt. il résulte des recherches de MM. Haga et Boerema que La f. e. m. de l’élément Weston normal à 17° est 1,0183% volt. Ce résultat est exprimé en volt (ohm inter- national anglo-allemand X ampère 101 C. G. $.). S 13. — Comparaison avec les résultats du $ 3. — Dans une lettre qu’il m’adressait le 23 janvier, M. le D' Glazebrook, directeur du National Physical Laboratory, m’écrivait à ce propos : «For the purpose of comparing our result with that obtained by Prof. Haga and Dr. Boerema the N. P. L. inter- national ohm may be taken as identical with that of the Reichs- anstalt. The agreement of Prof, Haga’s result with ours is very satisfactory. » Il convient, en effet, de remarquer que l’ohm international français, tel qu'il a été réalisé au Laboratoire Central d’Electri- cité, paraît être de !/10000 plus petit que les ohms du P. T. R. et dun, PTE. ! Travaux du Laboratoire central d’Electricité. — Recherches de M. R. Jouaust (Bulletin de la Soc. internat. des Electriciens, t.X (2), n°95, mars 1910). E E Er. B. | EM] 208 NOUVELLE DÉTERMINATION DE LA FORCE ÉLECTROMOTRICE La comparaison du résultat obtenu par MM. Haga et Boe- rema avec ceux qui ont été obtenus par les physiciens des autres laboratoires de recherches peut se résumer ci-dessous : LE CET) ofs. Ecron. — 28 centmillièmes de volt po pe 14 centmillièmes de volt -C.E.(Janet) — EGron. = 11 » 8 C.E.(Pellat) — EGron.— 8 = Ecron. —Exr.i.— 6 < 4 La valeur 1,01869 qu’on trouve dans les ouvrages pour le L. C. E. à 20° correspond à la formule de réduction E:— E2] 1 — 0,000088(4 — 20) — 0,00000065(4—20)° | donnée par MM. Jäger et Lindeck, en 1901, pour les éléments au cadmium, à électrolyte saturé’. Si l’on prend la formule de la Conférence de Londres, on trouve 1,01867. Comme il subsiste encore un doute sur la valeur exacte de l’équivalent électrochimique de l’argent, et que, par suite, le rapport entre l’ampère vrai et l’ampère international n’est pas connu exactement, il n’est pas encore possible, dans l’état actuel de la Métrologie électrique, d’exprimer les résultats en fonction du volt international (ohm international X ampère international). On remarquera enfin que les recherches faites sous la direc- tion du professeur Haga établissent à quel point la boussole des tangentes est un instrument précieux pour les mesures de haute précision des courants de l’ordre de l’ampère, contrairement à une opinion très répandue parmi les physiciens. C’est en se servant de boussoles des tangentes que MM. Van Dijk et Kunst ont trouvé que la masse d’argent déposée pendant l’unité de temps par l’unité d'intensité du courant, à la cathode d’un voltamètre à argent, où les produits formés à l’anode n’attei- gnent pas la cathode, est représentée le mieux par 0,011180 C. C.S., et l’on sait que c’est exactement cette valeur-là qui a été sanctionnée, en 1908, par la Conférence de Londres pour la définition de l’ampère international. Paris, 26 janvier 1911. 1 Jäger et Lindeck: Annalen der Physik, 4% série, t. 5, 1901. SUR LE PRINCIPE DE MAXWELL dans l’électrodynamique de l'élément PAR L. DE LA RIVE Note faisant suite à l’article publié sous ce titre dans le numéro précédent des Archives. Les conclusions de mon mémoire sont correctes, mais néces- sitent une démonstration qui doit en faire partie et qui est l’objet de cette note. En effet, je n’ai calculé la dérivée du flux électrique que pour une surface sphérique et cette condition ne permettrait pas l’intégration par rapport à s’, pour un circuit électrique fermé, puisque la sphéricité ne peut exister simulta- nément pour deux éléments ds’. Pour laisser à la surface d’in- tégration et à la courbe fermée qui la limite leur généralité, il faut donc calculer la dérivée du flux relatif à un élément de surface dont la normale fait un angle quelconque avec le rayon vecteur et montrer que la relation, établie dans le cas d’une surface sphérique, subsiste. Je dois à M. le Prof. C. Cailler de m’avoir communiqué une démonstration qui résulte en partie de mes calculs et que je reproduis ici avec mes meilleurs remerciements. Rappelons qu’à la dérivée par rapport à { du flux électrique dû à l’élément ds’ du courant de convection en P?’ on peut substituer, en lais- sant de côté le facteur v.dgq, la dérivée par rapport à s’ du flux relatif à l’élément de surface do, en P, c’est-à-dire d/ds'. cos (n.r)/r°.do ! Archives des Sc. phys. et nat., 4, XXXI, février 1911, p. 118. 210 SUR LE PRINCIPE DE MAXWELL, ETC. et qu'il s’agit de montrer que l’intégrale de surface du flux est équivalente à l’intégrale de contour de la force magnétique en P, due à l’action de l’élément de courant ds’, d’après la loi de Laplace, en laissant de côté le facteur 2ds' égal à vdg. Soit F l’unité de force électromagnétique en P donnée par F = sin (r.ds’|/r° et Q la force électrostatique entre deux masses unités, punctiformes centrées en P et P’, donnée par Q—1/r*. on à alors identiquement en notations vectorielles : ce qui se vérifie de suite sur les formules des pages 120, 121. On a, par exemple, en projetant sur OX, dZ dY dd [=] 1° dy. de ds’ |. Nommons donc # la normale à l’élément superficiel do, r le rayon vecteur PP’, l’équation (1) donne en particulier d d [cos (n.r) # = — [ n = — ————— TOtn F as [Qn] de (re | Enfin le théorème de Stokes se lit : fr ds = fron F do — d je Len a ds FE Ceci constitue justement le théorème à démontrer. LE PLATINE ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL PAR L. DUPARC Professeur à l'Université de Genève Lorsqu’en 1900, j’entrepris mes premières recherches sur les gisements de platine du Koswinsky-Kamen, j’arrivais à la con- clusion que le platine se rencontrait exclusivement dans la du- nite, et que seule cette roche basique pouvait constituer les gîtes primaires de ce métal. Cette opinion qui fut à cette épo- que exposée dans une séance de la Société de Physique de Ge- nève, était le résultat de nombreuses recherches exécutées dans des conditions particulièrement favorables sur les allu- vions de différents cours d’eau qui prenaient leur source dans des roches variées ou ravinaient exclusivement les formations pétrographiques les plus diverses. Dans les six années qui sui- virent, j’ai, en compagnie de Mlle Marguerite Tikanowitch, ma fidèle collaboratrice, exploré toute la région de l’Oural du Nord qui s’étend du Koswinsky aux sources de la Soswa sep- tentrionale, en vue de trouver sur ce vaste territoire des nou- veaux centres dunitiques. Au cours de ces explorations, j'ai découvert plusieurs gisements de platine nouveaux qui se trou- vent dans des conditions identiques à ceux du Koswinsky. Plus tard, préoccupé par une série de questions théoriques qui se rattachent à la genèse des gîtes platinifères, j'ai, pendant plu- sieurs années, étudié sur place les divers centres platinifères connus de l’Oural, et réuni un matériel d’étude considérable, notamment une collection très complète d'échantillons des pla- tines de tous les gîtes. A1? LE PLATINE Au cours de cette étude, j’ai eu l’occasion de visiter des gise- ments d’un type tout à fait nouveau et différent de celui que je considérais comme classique. Aujourd’hui, grâce à la collabo- ration de plusieurs de mes élèves, l’étude des matériaux que j'ai réunis est achevée, et je me propose d’exposer les résultats de ces différentes recherches dans un volume consacré exclusi- vement aux gisements platinifères de l’Oural. La présente com- munication: doit être envisagée comme un aperçu succinct et résumé de cet ouvrage qui, je l’espère, paraîtra avant la fin de cette année. PÉTROGRAPHIE DES GITES PLATINIFÈRES Lorsqu'on jette un coup d’œil sur une carte géologique de l’Oural, on constate dans cette chaîne la présence d'une longue bande de roches éruptives basiques qui est cantonnée à proxi- mité de la ligne de partage des eaux européennes et asiatiques, mais qui se trouve plutôt sur le versant oriental de la chaîne ; à l’Est comme à l'Ouest, elle est flanquée par les schistes cris- tallins métamorphiques. Cette bande est pour ainsi dire conti- nue dans une notable partie de l’Oural du Nord et de l’Oural central; dans l’Oural du Sud, elle se prolonge par une série d’îlots isolés, mais alignés toujours suivant la même direction. C’est dans cette première zone des roches basiques, que j’ap- pellerai zone occidentale, que se trouvent tous les gisements dunitiques platinifères de l’Oural. A l’Est de cette bande, il en existe une seconde, moins longue et discontinue, qui est d’ailleurs constituée par des roches un peu différentes, parmi lesquelles prédominent les serpentines; elle disparaît comme telle un peu.au sud d’'Ekaterineburg ou se confond avec la première; je lui donnerai le nom de zone orientale des roches basiques. Les cours d’eau qui ravinent cette zone sont généra- lement aurifères et plusieurs d’entre eux contiennent un peu de platine, mais nulle part on n’y connaît l’existence d’un gîte dunitique primaire analogue à l’un de ceux de la zone occidentale. ‘ Cette note représente l’exposé un peu développé d’une communica- tion faite devant la Société Impériale de Minéralogie de Saint-Péters- bourg et répétée devant la Société de Physique de Genève. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL ALLÉS En allant du nord au sud, ces gîtes dunitiques s’échelonnent comme suit dans cette dernière : 1. Le gisement du Daneskin-Kamen, sur la rive gauche de la Soswa du Sud, sur la datcha de Wcéwolo-Blagodat ; avec les rivières platinifères Solwa et Supreïa qui s’y amorcent, et la Soswa elle-même dans laquelle elles se jettent. Ce gisement, le seul que je n’aie pas visité, a été étudié par M. Lewinson-Lessing (voir la liste bibliographique). 2. Le gisement de Gladkaïa-Sopka, sur la rive gauche de la rivière Wagran, dans la Wagranskaya-Datcha, un peu à l’ouest du petit village de Baronskoe, avec la rivière platinifère appe- lée Travianka, affluent de Wagran. Les alluvions de Travianka n’ont jamais été exploitées, J'ai découvert le gîte primaire en 1904. 3. Le gisement du Tilaï-Kanjakowsky, sur la Pawdinskaya- Datcha, à l'extrémité nord de cette chaîne, et à proximité des Monts Ostchy et de la rivière Kakwa, avec les deux rivières platinifères de Jow et Poloudniewaïa, qui coulent sur la Sibérie. J’ai découvert ce gîte en 1901; l’exploitation des alluvions des deux rivières a commencé en 1907. 4. Les gisements du KoswinskyKamen, Sur la Pawdinskaya et la Rastesskaya-Datcha. Ils sont au nombre de deux : le pre- mier se trouve sur le versant occidental du Koswinsky, et cons- titue le Sosnowsky-Ouwal, avec les rivières platinifères Log- winska, Malaïa et Balchaïa Sosnowka qui en descendent, et la rivière Tilaï qui les réunit; ces différentes rivières se trouvent sur le versant européen de l’Oural. Le second centre primaire est situé sur le flanc oriental du Koswinsky, et forme l’éperon qui se détache de cette montagne. Il a alimenté en platine les alluvions de la rivière Kitlim qui coule sur le versant asiatique, et probablement celles de la rivière Malaïa-Koswa, affluent de la grande Koswa, qui coule sur le versant européen de l’Oural. J’ai découvert le gîte primaire de Kitlim en 1901. 4. Le gisement de Kaménouchky, sur la Pawdinskaya-Datcha également, mais à une cinquantaine de kilomètres plus au sud, avec les rivières Kaménouchka et Kamenka, puis la Niasma qui les réunit et qui coule sur le versant asiatique. 5. Les gisements de l’Iss. Ils sont au nombre de deux et si- 214 LE PLATINE tués sur la Schouwalowskaya-Datcha. Le premier, celui du nord, s'appelle Wéressowy-Ouwal ; il a alimenté en platine les rivières Maloï et Balchoï Pokap, Malaïa et Balchaïa Prostokis- chenka, Béresowka, ainsi que de nombreux petits ruisselets en- caissés ou «lojoks », qui sont des tributaires de celles-ei. Le se- cond, celui du sud, s’appelle Swetli-bor ; il a fourni le platine des alluvions de la rivière Kossia et d’une série de « lojoks », affluents de celle-ci ou de l’Iss. Cette dernière traverse d’ail- leurs l’extrémité nord du gîte dunitique de Swetli-bor, et re- çoit indifféremment toutes les rivières platinifères qui provien- nent des deux centres dunitiques indiqués. La rivière Iss qui est platinifère sur toute sa longueur du point où elle pénètre dans la dunite jusqu’à son embouchure, est un affluent de la Toura et coule sur le versant asiatique; c’est la plus grosse rivière platinifère de l’Oural. Les gisements de l’[ss ont été excellemment cartographiés par M. Wyssotsky. 6. Le gisement de Taguil. C’est le plus considérable de tous les gisements dunitiques primaires ; il est situé sur la Taguils- kaya-Datcha, sensiblement au sud des précédents. Les rivières platinifères qui proviennent de ce centre sont : Martian, Wis- sym, et Sissym, affluents de la rivière Outka, qui toutes coulent sur le versant européen de l’Oural ; la rivière Tschauch qui coule sur le versant asiatique et se jette dans le lac de Tscherno- istotschnik, ainsi que d’innombrables « lojoks » affluents de ces différentes rivières. 7. Le gisement de l’Omoutnaïa le plus au sud de tous, et aussi l’un des plus petits, dans la Sysserskaya-Datcha au sud d’'Ekaterineburg, avec la rivière Omoutaniïa et plusieurs pe- tits « lojoks » qui en sont affluents, ou qui se perdent dans des marécages. Dans l’Oural septentrional, il existe une longue chaîne de dunites et de hartz burgites serpentinisées qui forme la montagne du Krebet Salatim et les crêtes qui lui font suite vers le sud sur plus de 30 kilomètres, mais les recherches que j’ai faites dans cette région ont montré que cette dunite n’était pas platinifère. La disposition qu’aftecte ces divers gisements dunitiques est d’une grande uniformité, et peut se résumer ainsi : ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 215 1) Au centre, un affleurement plus ou moins considérable et vaguement elliptique, formé par la dunite massive. Le grand axe de cette ellipse est généralement plus ou moins orienté N. S. et coïncide avec la direction des chaînes de l’Oural. 2) Autour de cette dunite une ceinture plus ou moins déve- loppée de pyroxénites, accompagnées de roches mélanocrates qui s’y rattachent. 3) Une zone périphérique de roches feldspathiques plus leu- cocrates, désignées communément sous le nom de gabbros, gabbros-diorites, diorites, etc. Ces différentes formations sont développées à des degrés di- vers suivant le gîte primaire considéré ; l’examen de leurs rela- tions réciproques montre qu’il y à emnboîtement des unes dans les autres, en tout cas de la dunite dans les pyroxénites; on trouve en effet des chapeaux sans racines en profondeur de celles-ci à l’intérieur des affleurements dunitiques. La fig. n° 1 qui repré- sente la carte géologique du gisement de Taguil si parfaite- ment cartographié par M. Wyssotsky, et qui peut être consi- déré comme un prototype du genre, reproduit la disposition indiquée. En général, la dunite est toujours décomposée et rubéfiée superficiellement; cette décomposition est souvent assez pro- fonde; la roche se délite alors et s’effrite comme un grès ferru- gineux. Lorsque l’altitude des montagnes dunitiques dépasse celle de la limite de végétation, leur couleur rougeâtre, due à la décomposition indiquée, les signale de loin déjà à l’observa- teur. La topographie des ouwals dunitiques est d’ailleurs très caractéristique et uniforme également, ce sont généralement des crêtes mamelonnées, sans sommets acérés, qui, d'habitude, sont couvertes par la forêt de pins. Sur le terrain, dans les fa- cies très altérés, la dunite se distingue toujours des véritables serpentines dont la patine est toute différente, qui sont beau- coup plus dures, et qui s’érodent d’une toute autre façon. La ceinture pyroxénitique affecte des formes variables, elle est parfois très épaisse et continue, d'autrefois relativement mince et fréquemment interrompue, la dunite entre alors en contact immédiat avec les roches gabbroïques de la deuxième ceinture leucocrate, ou même avec les schistes cristallins. Cette Aiv. Wissym Mt Choulpikha FLE RÉF HAE ADS HR corges Couchet del. Fig. L. — Carte géologique du centre platinifère de Taguil d’après M. Wyssotsky. [1 Dunite Gabbros, diorites, etc. 4 Pyroxénites C1) Schistes dynamo-métam, Tilaïtes [I Schistes cristallins = Serpentines ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 217 seconde ceinture est également très variable comme impor- tance et comme composition. Il est à remarquer que lorsque le gisement dunitique se trouve en relation avec un grand massif de roches basiques, de pyroxénites notamment, 4 ne perce presque jamais au milieu de celui-ci, mais se trouve d'habitude sur les bords. C’est le cas, par exemple, pour les deux gîtes du Koswinsky, qui sont situés sur les deux flancs de l’énorme massif de pyroxénites qui constitue cette montagne; c’est également le cas pour les deux centres de l’Iss, qui sont situés sur la bordure occidentale du grand massif du Katchkanar. Comme nous allons le voir, le caractère pétrographique des roches que l’on rencontre dans les gîtes dunitiques primaires est d’une grande conformité. La Dunire Quand elle est fraîche, cette roche est de couleur verte, fine- ment grenue, compacte et très cristalline. Elle renferme de nombreux petits octoèdres brillants de chromite. Au microscope, on v voit exclusivement des grains idiomorphes et arrondis de péridot, qui empâtent çà et là quelques grains de chromite. L’olivine a des propriétés optiques assez constantes, qui sont : ng — np = 0,0353 ng —nm—=0,0188 nm—np—=0,0165 ng=1.6896 nm—1.6708 np—1.6543 2V — 83 à 87 pv. L’olivine est analogue à celle de la dunite. Les pyroxénites sont toujours largement cristallisées, les va- ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 219 riétés koswites sont d'habitude plus finement grenues que les pyroxénites franches, elles sont aussi plus riches en olivine. Chez les koswites, l’olivine est idiomorphe de même que le pyroxène, qui peut cependant la mouler par places; ces deux minéraux sont réunis par un ciment formé par la magnétite (structure sidéronitique). Celle-ci renferme fréquemment des gros grains de spinelle vert. Une hornblende pâle et poly- chroïque accompagne accessoirement le pyroxène, elle frange souvent les plages de magnétite. Les pyroxénites franches se distinguent des koswites par la diminution de l’olivine et la régression de la magnétite qui ne forme plus ciment, mais se trouve en grains isolés parmi les pyroxènes. Les analyses des koswites et des pyroxénites des divers gites platinifères primaires montrent une grande uniformité de com- position. Les pyroxénites franches sont presque identiques, les koswites ne varient guère que par la proportion plus ou moins grande des oxydes de fer due à la magnétite. A titre d'exemple je donnerai quelques-unes de ces analyses. I — Koswite Schoulpikha Taguil. I — » Katchkanar. Iss. A — » Koswinsky-Kamen. IV — Pyroxénite Wéressowy-Ouwal. Iss. Ni ) gisement de Kaménouchky. VL= » gisement de Tilai-Kanjakowsky. I Il II! IV v VI SiO; . h3.71 40.56 40.43 52.29 49.34 49.15 Ti0, . 0.57 0.33 — 0.29 1.04 — AlO; 3.78 L.5% 5.72 1.56 3.03 2.39 Fe,0; 4.28 13.65 11.95 0.25 0.91 1.58 FeO . 9.70 O7 MR AÛE A L.53 6.91 L&.19 Mn0O.. 0.02 0.01 — 0.03 0.03 — CaO 17.45. 19.06 , 18.23 :.23.52 .. 20.15. 20.36 MgO .. 20.18 13.07 14.06 16.46 18.83 20.60 Na:,0 .. 0.34 0.25 — 0.11 0.17 — RU. 0.18 0.09 —- 0.04 0.09 — H0 4 >: 0.40 1.04 — 1.18 0.58 0.85 100.61 101.38 109.00 100.26 101.58 99.08 220 LE PLATINE LES TILAÏTES ET GABBROS A OLIVINE Ces roches jouent d'habitude un rôle subordonné aux pyro- xénites; elles en représentent des passages latéraux souvent tout à fait locaux. Il existe cependant des exceptions à cette règle, au Tilaï notamment, ces roches acquièrent un grand développement. On les voit souvent aussi développées dans les massifs basiques importants immédiatement voisins des centres platinifères. Comme composition minéralogique, elles renfer- ment du pyroxène monoclinique dominant, souvent un peu de pyroxène rhombique, de l’olivine, parfois un peu de hornblende pâle et de mica rouge, puis des feldspaths qui sont d’habitude mâclés selon la loi de la péricline seulement. La structure de ces roches, qui sont toujours très mélanocrates, est typique; je l’ai appelée «cryptique ». Les éléments fémiques forment en effet un canevas holocristallin qui isole des cryptes plus ou moins irrégulières dans lesquelles le feldspath à cristallisé. Ce dernier est généralement du labrador ou de l’anorthite. Souvent, dans les tilaïtes, le pyroxène se développe porphyri- quement, il est alors criblé d’inclusions lamellaires. L'’augmen- tation du feldspath fait passer la roche au type des gabbros mélanocrates à olivine. Les analyses des tilaïtes et des gabbros à olivine montrent que ces roches sont proches parents des pyroxénites et très unifor- mes également. Le n° I est une tilaïte du Katchkanar (gisement de l’Iss). Le n° II est la tilaïte type du Tilaï-Kamen (moyenne de six analyses d’amenée à 100). I II III IV SIC 1.04 45.43 47.67 40.30 MORE: 0.84 == 0.59 mr AT OË += 9.04 9.44 11.43 17.14 HQE. 7.81 4.86 0.16 8.53 (Ds TN 9.99 1187 8.90 6.90 MnO...….. _ = — 0.65 COM, 17.08 15.08 12.48 16.40 Mg0 ...… 11.99 16.10 14.81 7192 NEO: 0.47 1.01 1.01 1.49 RO 0.09 0.21 0.52 0.66 HOT 7 3.05 er 2,99 0.46 101.40 100.00 99.86 100.45 ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 221 Le n° IT est un gabbro à olivine mélanocrate du gisement de Taguil. Le n° IV est également un gabbro à olivine provenant du Tilaï-Kanjakowsky. LES GABBROS ET LES GABBROS-DIORITES Ce sont des roches qui, sur le terrain, présentent un aspect très varié, mais qui sont caractérisées par la présence presque constante de l’amphibole, laquelle provient ici du pyroxène. Certains types sont largement cristallisés, massifs, et forment de superbes roches dioritiques; d’autres, au contraire, sont schisteux et rappellent les amphibolites feldspathiques, ils pré- sentent alors des zones qui alternent plus ou moins irrégulière- ment et sur lesquelles le grain ainsi que la proportion des élé- ments saliques et fémiques associés varient. Chez les gabbros- diorites très frais et massifs (type du Cérébriansky, par exemple), la roche est formée par une association grenue et largement cris- tallisée de pyroxène, partiellement ou complètement transformé en une belle hornblende verte, très polychoïque, de plagioclase appartenant à la série des labradors basiques, et d’un peu de magnétite. L’olivine fait défaut, par contre le pyroxène rhom- bique apparaît dans certaines variétés. Les propriétés de cette hornblende sont alors : ng = 1.685 à 1.689 nm = 1.6976 à 1.680 np = 1.665 à 1.655 ng — np = 0,021 à 0,023 ng — nm — 0,009 à 0,008 nm— np = 0,013 à 0,015 L’angle 2V oscille entre 70 et 76, celui d’extinction sur 7"— (010) entre 15 et 22°. Le polychroïsme est : ng — vert foncé, #m — verdâtre, np = brun jaunâtre pâle. Le pyroxène a sensiblement les propriétés de celui des pyro- xénites. Chez certains types dioritiques où tout le pyroxène a disparu (diorite de la montagne de Biélaïa, Taguil) ce minéral est rem- placé par des cristaux de hornblende qui, au microscope, se résol- vent en agrégats d'individus optiquement diversement orien- tés: le feldspath est alors souvent entièrement décomposé et remplacé par des amas kaoliniques. Chez les gabbros saussuri- 222 LE PLATINE tisés (Taguil), lamphibole affecte les mêmes caractères, mais le pyroxène en débris existe encore. La hornblende est, comme dans le cas précédent, généralement peu colorée et distincte de celle des types du Cérebriansky. Les feldspaths sont remplacés par une masse kaolinique opaque, imprégnée de zoïsite et d’épi- dote. Chez les gabbros-diorites schisteux, la hornblende en petits grains raccourcis est réunie par des produits kaoliniques, reste d’un feldspath disparu. Des zones riches en hornblende alter- nent avec d’autres très feldspathiques, mais dans lesquelles les plagioclases sont également totalement koalinisés. Au point de vue chimique, malgré la grande variété d’aspect qu’elles présentent, ces roches sont encore très uniformes et ne se distinguent guère les unes des autres que par des faibles différences dans la basicité, ce que l’on peut voir dans les ana- lyses ci-dessous. Le n° I'est un gabbros saussuritisé de Popretschnaïa, Taguil. Le n° IT est la diorite de la montagne de Biélaïa. Le n° III est un gabbro-diorite du flanc oriental de Wéres- sowg-Ouwal, Iss. Le n° IV est une roche identique de la montagne de Mami- nikha Taguil. Le n° V est un gabbro-diorite de Swetli-Bor, Iss. I II III IV V SiO>..: — 47.55% 47.00 47.39 16.68 "48.70 TO Re — COUT 0.98 0.62 AT 0.81 ALOISSME 120:56 119.497 17,930 214D:92 467 Fe:03.. — 2.56 1-47 2.85 1.06 2.00 Fe... =pNii7a 0, 10:20 8.75 10.00 9.27 Mn0..:=2000"05 0.08 — 0.0% — Ca0.... —=+0 42401. ADP, 10:37 20700 MUR Me0° 10 6° 4.71 5.97 9.95 6.68 Na0 06.2 3.14 2.63 2.80 ».15 KO. +10 01 79 0.96 1.8% 0.24 0.54 HD :2.50 1.58 3.05 2 06 2.91 101.29 99.59 100.77 100.08 100.39 ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 223 LES ROCHES FILONIENNES DES GISEMENTS PLATINIFÈRES Sur presque tous les gisements dunitiques primaires on ob- serve de nombreux filons de roches variées, qui traversent soit la dunite, soit les pyroxénites, soit indifféremment les deux roches. Ces filons sont parfois tellement abondants que les cail- Joux des alluvions de certains petits «lojoks» platinifères en sont presque exclusivement formés. Au point de vue pétrogra- phique, ils présentent deux types qui se rencontrent simultané- ment et qui représentent deux antipodes en quelque sorte; l’un est mélanocrate, l’autre leucocrate. Le type mésocrate inter- médiaire est rare. Les différentes variétés pétrographiques que j'ai rencontrées à ce jour sont les suivantes : Dans le type mélanocrate : 1. Les dunites filoniennes. — Celles-ci présentent deux variétés différentes : L’une est identique comme composition mi- néralogique et chimique à la dunite massive dont elle ne saurait être distinguée. L’autre, que j'appelle sidéronitique, est tout à fait différente: l’olivine en grains idiomorphes y est cimentée par de la magnétite abondante, et la structure de la roche est alors l’analogue de celle de la koswite ; la chromite fait défaut. Les dunites filoniennes ont exclusivement été rencontrées dans les pyroxénites et les tilaïtes. 2. Les wehrlites filoniennes. — Ces roches, en filons tou- jours très minces, sont formées par un mélange panidiomorphe grenu de magnétite, de pyroxène, d’olivine et de hornblende. 3. Les garéwaïtes. — Ces roches, qui paraissent être très rares, présentent la structure holocristalline porphyrique. Elles sont formées par des phénocristaux de pyroxène disposés dans une pâte microgrenue, constituée par de l’olivine prédominante, très peu de pyroxène, de la chromite, de la magnétite et des plagioclases basiques. Elles ont été jusqu'ici rencontrées seule- ment dans les tilaïtes. 4. Les berbachites à olivine. — Ce sont des roches à struc- ture holocristalline, qui sont panidiomorphes grenues, formées 224 LE PLATINE par de la magnétite, de l’olivine, du pyroxène monoclinique, un peu d’hypersthène, parfois de la biotite, de la hornblende, puis du labrador basique. Certaines variétés, par la tendance qu’a l’olivine à se développer plus que les autres éléments, pas- sent à des types qui présentent la structure holocristalline por- phyrique. Ces roches ont été rencontrées duns les tilaïtes. 5. Les issites. — Ces roches sont formées essentiellement par une hornblende très colorée, réunie à plus ou moins de pyroxène monoclinique vert-pâle et légèrement polychroïque, et à de l’apatite. Certaines variétés renferment une petite quantité de labrador basique. La structure est grenue et holo- cristalline. Elles ont été rencontrées principalement dans la dunite; on les connaît cependant également dans les pyro- xénites. 6. Les diorites filoniennes anorthiques. — Ce sont des issites plus riches en feldspaths et de même structure pani- dismorphe grenue. Elles ont été rencontrées indifféremment dans les dunites et les pyroxénites et sont très communes. 7. Les microgabbros. — Ces roches sont à deux temps de consolidation ; le premier comporte des phénocristaux de pyro- xène, d’olivine de magnétite et de mica rouge brun ; le second une pâte holocristalline et microgrenue, formée par la réunion d'individus isométriques de pyroxène de magnétite et de labrador basique. Cette roche a été rencontrée jusqu'ici dans les Tilaites seulement. Les analyses de ces différentes roches filoniennes sont données dans le tableau suivant : I — Dunite filonienne du Koswinsky. II -— Dunite sidéronitique du Koswinsky. II — Wehrlite filonienne du Koswinsky. IV — Garéwaite filonienne du Tilai-Kamen. V — Berbachite à olivine du Tilai-Kamen. VI — Issite filonienne de Swetli-bor. Iss. VII — Issite à plagioclases du Koswinsky. VIII — Issite à plagioclases de Swetli-bor. IX == Issite à plagioclases de Kaménouchky. X — Microgabbro du Koswinsky (Pharkowsky-ouwal). Si0» TiO,.. ALO;' Fe,0,; Fe0.. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 225 I Il IIT IV w VI VII VIII IX .. 36.85 31.84 44.94 42.84 46.93 33.00 40.30 41.97 47.48 _ Les = = — 1.25 —. 1.06 0.79 037 5.60 67647 14.83% 14.560 17.97 416:60° 12.00 5.60 15.63 2.64 5.69 7.58 9.20 6.35 3.28 4.86 6.65, 14.25. 6.75 8.48 6.03 12.39 10.28 11.23 8.73 — — — 0.04 — — — - 0" 0.91 14.70 11.41 13.26 15.70 13.85 12.65 11. . 13.20:33.:10,,23.16 24.60 12.28 9.86 , 8.23 7.02 9. — — — 0.64 3.12 1.39 2.48 2.55 2.32 — = — 0.42 0.44 0.96 0.26 1.18 0.48 6-53u0 2:49 4.44 41.80 0.92 1.52 0.92 2.60 2.16 100.36 99.59 101.23 102.49 102.09 99.87 100.64 100.14 99.74 100.2 Dans le type leucocrate les roches les plus communément observées sont : 1. Les albitites. — Ce sont des roches grisâtres, en filonnets très minces, qui sont formées exclusivement par de l’albite, réunie à quelques grains de sphène et à des plages chloriteuses provenant d’un élément noir décomposé. Ces roches qui parais- sent rares, n’ont été rencontrées qu’une fois et dans la dunite seulement. | 2 Les granulites filoniennes à plagioclases. — Ces roches à structure panidiomorphe finement grenue, renferment de la biotite, un peu de zircon, des plagioclases acides de la série des andésine et du quartz assez abondant. Elles n’ont été rencon- trées qu’une seule fois également, en filons excessivement minces dans le dunite. 3. Les plagiaplites. — Ces roches sont blanches, absolu- ment feldspathiques, de grain parfois assez grossier, et d’aspect assez variable. Certaines d’entre elles sont saccharoïdes et friables, d’autres compactes, dures et d’aspect porcelainé. Souvent il n’existe pas trace d’élément noir visible à l’œil nu, d’autrefois on observe ça et là un prisme de hornblende. Au microscope elles sont principalement formées de plagioclases parfois zonés, qui vont des oligoclases acides jusqu'aux andésines basiques ; elles renferment souvent aussi un peu de quartz. La structure est grenue miarolitique. Le quartz remplit 1 AO; astériqué est la somme de Al:0:4-Cr203. 226 LE PLATINE les vides laissés entre les cristaux de plagioclase, quand il manque, ces derniers se touchent directement. Ces plagiaplites se rencontrent de préférence dans les pyro- xénites, elles se trouvent cependant aussi dans la dunite. Les analyses de ces différentes roches’sont données dans le tableau suivant : I — Albitite filonienne du Koswinsky (ramenée à 100). II — Granulite filonienne à plagioclases. III — Plagiaplite du Koswinsky (moyenne de 4 analyses ramenée à 100). IV — Plagiaplite de Kaménouchky. I IT IT IV Sie 67.07 70.95 59.48 60.80 HO RE— 0.23 — — _ ABUS. 18.85 14.29 24.10 24 06 Fe:0; . — 0.91 1:49 0.66 0.48 Hedecl re — — — 0.39 Cadee— 1.09 2.19 8.21 d.78 MA — 1.53 L&.20 0.39 0.21 NA 10.84 pr 6.67 7.64% EDR 0.48 >.20 0.49 0.33 HO: — 2.27 — 0.45 100.00 101.06 100.00 100.08 Dans le type mésocrate : 1. Les gladkaïtes. — Ces roches ont été rencontrées en filons dans la dunite. Elles sont finement grenues et paraissent à l’œil nu formées d'éléments blanc et noir en parties à peu près égales. Au microscope elles renferment: de la hornblende verte, très polychroïque, qui s’éteint à 22° sur (010) et présente un angle 2V relativement petit. Ne— Np—0,020 Ne—Nm—0,003 Nm—Np—0,0156 ; de la biotite brun-rouge, du mica blanc, des plagioclases allant des oligoclases acides jusqu’à l’andésine Ab:—An: et enfin beaucoup de quartz. On y trouve également un peu de magnétite et d’apatite, puis beaucoup d’épidote. La structure est panidiomorphe grenue. 2. Les diorites-pegmatites. — Ces superbes roches paraissent assez banales; elles se rencontrent en effet sur plusieurs gise- ments, et traversent indifféremment les dunites ou les pyro- ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 227 xénites, souvent les deux. Elles sont formées par d'énormes cristaux de hornblende (qui mesurent jusqu’à 0,60 m.) associés à des feldspaths gigantesques également, dont le noyau est fréquemment basique (labrador) et la bordure plus acide (andé- sine). Ces roches renferment presque toujours de l’apatite et du sphène ; elles forment des filons assez puissants. Les analyses de ces roches sont données ci-dessous. I — Gladkaïte de Gladkaïa-Sopka, Travianka. II — Diorit-pegmatite Tilai-Kamen, Jow. I 4 A1 Si, .. — 62.20 15.86 ALO:{— ‘19.63 21.93 Fe,0,. — 1.13 ee FeO .. — 3.93 5.54 CaO .. — 6.64 12.98 MsO.. — 1.51 5.14 Na,0.. — L.54 2.21 K:,0... — 1.06 0.43 H,0 .. — 0.86 2.16 101.50 100.07 CONCLUSIONS RELATIVES A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE DES GITES PRIMAIRES Ces conclusions se dégagent d’une façon fort nette lorsque l’on interprète les analyses ci-dessus indiquées par la méthode d’Osann, et que l’on reporte les valeurs obtenues sur le triangle de Becke. On voit que, pour chaque type pétrographique, les points représentatifs coïncident ou sont très voisins pour des échantillons qui proviennent des divers gisements platinifères. Si en effet on prend les valeurs de à, c et f telles qu’elles sont obtenues, et si l’on ne considère que la partie supérieure du triangle, pour éviter une réduction de la figure qui entraînerait la coïncidence d’un grand nombre des points, on voit que, par exemple, les points représentatifs des pyroxénites des gisements de l’Iss, de Taguil, du Koswinsky, du Kaménouchky, etc., sont tellement voisins, qu’ils empiètent les uns sur les autres. Il en est de même pour les koswites malgré les grandes variations dans la quantité de magnétite qu’elles renferment. L’indivi- dualité des koswites subsiste d’ailleurs pleinement ainsi que 228 LE PLATINE celle des tilaïtes, dont l’analogie avec les pyroxénites saute cependant à l’œil du premier coup (fig. 2). Les gabbros, gabbros-diorites, gabbros saussuritisés, etc., forment également une série très homogène dont les points représentatifs sont disposés dans des régions plus ou moins voisines, selon que la variété est plus ou moins leucocrate ou Fig. 2. — Partie supérieure du triangle de Becke. A Koswite D Pyroxéaite A Tilaïte # Gabbro à olivine mélanocrate & Gabbro-diorite @ Filons mélanocrates © Filon mésocrate O Filons leucocrates mélanocrate. On peut voir également que les types correspon- dants de Taguil, de l’Iss, du Koswinsky, etc., tombent sensi- blement dans la même région du triangle. Pour toutes les roches profondes, les points représentatifs restent d’ailleurs dans le secteur supérieur de droite, et s’y échelonnent tout-à-fait régulierement fig. 3. La consanguinité des différents termes de cette nombreuse série pétrographique est ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 229 manifeste, et il est aisé de se convaincre que sur tous les gîtes platinifères primaires, les divers types rencontrés sont les produits similaires de la différenciation d’un seul et même magma. Les roches filonniennes elles-mêmes sont, abstraction faite de certaines variétés considérées comme rares, d’une grande uniformité. Les issites et les plagiaplites représentent les deux /VV ROC Z\NN IN PNA 7 \ LESC RAIN LÉSOOGOCREEC\ LE NE ATATATATN ONE ON A RO TR ROC OX CC AYÉAATATAYST TANT VAT TATATATET STE Fig. 3. — Triangle de Becke. Même légende que la fig. 2. Les numéros figurés sont ceux originaux des échantillons analysés. Es types mélanocrates et leucocrates les plus répandus, ceux que je qualifierai de normaux en quelque sorte ; or ceux-ci constituent sensiblement deux antipodes, comme on peut le voir par la position qu’occupent sur le triangle de Becke leurs points figu- ratifs. Les issites avec ou sans plagioclases se rattachent par leur position sur le triangle plus ou moins aux tilaïtes et gabbros à olivine, tandis que les wehrlites garewaïtes et autres roches basiques analogues se rapprochent plutôt du magma pyroxé- nitique. Si l’on tient compte des compositions minéralogiques 230 LE PLATINE de ces différentes roches qui n’ont souvent aucune analogie (les issites rappellent en effet beaucoup les jacupirangites, tandis que les tilaites sont des roches avec pyroxène dominant tou- jours accompagné d’olivine) on constate une fois de plus que, suivant les conditions qui ont présidé à la cristallisation, un même magma peut donner des produits sensiblement différents. L’uniformité des filons leucocrates représentés par les plagia- plites n’est pas moins grande ; les faibles variations observées dans leur composition chimique ne portent guère que sur l’aci- dité et proviennent exclusivement de la présence d’une plus ou moins grande quantité de quartz libre. Deux types cependant peuvent être considérés comme anormaux ; ce sont les albitites et les granulites à plagioclases qui traversent en veinules très minces la dunite du Koswinsky (gîte de Kitlim). Ces roches sont caractérisées par leur acidité et aussi par leur richesse en alcalis. Or M. Lacroix a déjà démontré que des roches basiques qui, à l’analyse, sont très pauvres en soude et en potasse ou qui même n’en renferment pas, développent à leur contact des minéraux alcalifères borés et fluorés. Les alcalis n’ont donc pas été fixés par le magma mais constituent en quelque sorte une exsudation mise en liberté avec les dissolvants et les minérali- sateurs. C’est vraisemblablement à une exsudation analogue que sont dus les filonnets mentionnés ci-dessus. (A suivre) RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1910 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR Raoul GAUTIER Directeur de l'Observatoire de Genève I. INrRopucTrIoN L’année 1910 a été une année exceptionnellement pluvieuse : l’année météorologique en particulier à fourni un total de pluie supérieur pour Genève à ceux des autres années du XX" siècle et de toutes celles du XIX®. Il faut remonter jusqu’à 1799 pour trouver une quantité de pluie plus grande, A d’autres égards encore, l’année 1910 a présenté des particularités inté- ressantes qui ressortiront des chiffres de ce résumé. Il n’y à, pour cette année, à signaler aucun changement, ni dans la publication des tableaux météorologiques mensuels, ni dans celle du résumé annuel. Tous les tableaux de celui-ci con- tiennent freize mois, de décembre 1909 à décembre 1910, afin que les moyennes annuelles correspondent à la fois à l’année météorologique et à l’année civile. Seul, le tableau V, fournis- sant les températures de cinq en cinq jours à Genève, n’est établi que pour l’année civile. L'ordre des matières traitées dans ce résumé reste le même que dans ceux qui l’ont précédé. Après quelques indications de portée générale, les différents éléments météorologiques sont passés en revue dans l’ordre accoutumé: température, pression atmosphérique, humidité de l'air, vents, pluie et neige, nébulosité et durée d'insolation à Genève. 232 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE A l'observatoire de Genève, les observations météorologiques directes se font toujours de trois en trois heures, à partir de 7 h. du matin et jusqu’à 10 h. du soir. Les instruments enregis- treurs fournissent en outre les valeurs de la plupart des élé- ments météorologiques à 1 h. et à 4h. du matin. Les moyennes diurnes de ces éléments-là reposent donc sur huit observations trihoraires. L’observation supplémentaire de 9 h. du soir a été utilisée, avec celles de 7 h. du matin et de 1 h. du soir, pour obtenir des moyennes spéciales de la température qui soient directement comparables à celles du Grand Saint-Bernard, où les observations ne se font plus qu’à ces trois heures-là depuis 1902, comme dans toutes les autres stations de la Suisse. Les valeurs normales des différents éléments météorologiques sont empruntées, pour Genève, aux «Nouvelles études sur le climat de Genève», d’Émile Plantamour, où étaient utilisées toutes les observations faites jusqu’en 1875. Pour le Grand St-Bernard, les valeurs normales sont fournies par les moyennes des 27 années, 1841-1867, calculées aussi par Plantamour. Les tableaux mensuels des observations météorologiques faites à l’observatoire de Genève et au Grand Saint-Bernard et publiés dans les Archives sont, comme les années précéden- tes, établis chaque mois à l’observatoire par les soins de M. Émile Schær, astronome-adjoint ; les tableaux de ce résumé-ci ont été préparés par M. H. Duaime. Les observations ont toutes été faites à l’HEURE LOCALE, seule indiquée. Pour la transformer en temps moyen de l’Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes aux instants des observa- tions de Genève et 30 minutes à celles du Grand Saint-Bernard. II. TEMPÉRATURE Les résultats généraux des observations thermométriques sont consignés dans dix tableaux de chiffres groupés sous cinq rubriques différentes : 1° Moyennes générales de la température. — Écarts. Le tableau I fournit, pour Genève, toutes les valeurs moyen- nes des températures, de trois en trois heures à partir de 1 h. 233 x POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 98°8 16°8 e'el (ra 92" 68 OI [AID « ‘jou eouUY OL'ET | 88°C 6F°6 08°8 &0'O Lei GO'êT 8e’ Ol GG'L TP L6'L ‘ euwuoyny 06°2& | 26'el | CO'LT | 88°C g9"8T 608 19° 08 1F'8T a "GT eT'ET FORT a 6C'ET | 62 Fr 6e 06°L 88" 6 19" 6T'TI 0T°6 86'C S6'F €0'9 sduaqurtd Le'9 0£"0 18€ 00 € gç'e Ge'r 9L'F (TES 10'& LT'8 19° °° "AIR 09°9 të TL |98'€ Ir°€ 66€ GS°F ça 186 26° e0'£ 68° E ‘2.1{999 8ç'8 FO'T | LC'F rer 29°F 89°S eg'9 00° gt. 6 Fr'e 98°" 2.1AWUIAON POIST | ÿ0°24 || &L'OT | FL'6 PESII 8S'8I GG'ET OF'II L'S Gr'8 16 ‘2140790 89'LT | €6S'6 | ET'ET | SE’ 90" FT 00'Q1 eT'9l GE'FI Le"OT 16"0T 88" OT a1qurados 8e'ge | LC'er | &p'LI | SO'OT 00'6T SE" Te CF'Tà TG' ST 6T'QT see LO'FI n NRIUT 9:38 | L6 II | 6L'9T || SO'CT 99"8T 8e" 0 98'6T 98" LT Fo'CT GG' el 16: ET °° ‘jermpe Lelce | ey'er | 6691 | LL'ST Ee'ST O8'GT ec" Ly'8T LP'ST 90"£T ST'FI » tn 12 AE nr comm OP'ET pe"ST OL FI F9'al c9°6 88'L ST'6 °°° '1N SS'ET | OT Fr | LS 1974 1S'6 6e Il GT'II 686 90°9 L°p IL'Q °°° INAY gp'6 | JET | SO'C EL °F rg'9 LE’ cO'L Op'S | £e'a e'& 8T'£ °°" SUN L6'9 ee 0 +| ère &0°£ c6'E Le'c Fc'e So SE OLT QL'T 96" ©: JOHAPY EG'P €6°0 —| 10'& F6 0c"à ca’ ape QL'T F8" 0 L6"0 Ge°I OTGT ‘auf Bel GC TT Neo ED T08 Fr + et0 PT | O7 + MOLrER À TE) EL'PaTE RD ETS) PABOPTEOPE 0 0 0 [2 0 0 0 0 | 0 0 0 5 ouuo Aout Bu Cu Fe Frs *S ‘U OI “= He (A do SOTTET ‘U'U OT Eve 0er ‘UF UUNT HAOTUH 4 OTG6I “HANNAH “AHALVATANEA T, » 14 ARCHIVES, t. XXXI. — Mars 1911. 234 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE II. Temrérarure. GENÈVE, 1910 Températ. moyenre SE PÉRIODE one Mcy dE 714149 |7+149X9 3 Décembre 1909 Janvier 1910 Février Septembre Octobre [= 1 Où Or & Année météorolog.. » civile du matin, puis la éempérature moyenne des mois, des saisons et de l’année (météorologique et civile), moyennes des huit moyen- nes trihoraires, enfin les minima et les maxima moyens. Les températures des heures de nuit, 1 h. et 4 h. du matin, ont été relevées, comme précédemment, sur les diagrammes du ther- mographe Richard, grand modèle, qui a bien fonctionné toute l’année. Le tableau IT pour Genève et le tableau TITI pour le Grand Saint-Bernard donnent les valeurs moyennes des températures des différentes périodes pour les trois observations de 7 h. du matin, 1h. et 9 h. du soir, puis les températures moyennes des mêmes périodes calculées sur les deux formules employées par le bureau central météorologique suisse : 4) en prenant la moyenne arithmétique des trois températures moyennes diur- nes; b) en attribuant un poids double à l’observation de 9 h. du soir. Ce sont, du reste, ces dernières moyennes qui ont servi POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 235 III. — Température. SAINT-BERNARD, 1910. Températ. moyenne : | a ASS Minimum | Maximum! PÉRIODE |7.h.m.| 1h.s. | 9h.s. || 74149 |74+142X9 mosent | nonen 3 4 ‘ o o o | 0 0 o 0 Déc. 1909. | = 7.64! = 6.11! - 7.261 — 7.00] - 7.07 ||- 9 - 9.3 Janv. 1910 | = 8.067| = 6.50| — 8.43|| = 7.87| - 8 OL ||-11.3 | - 5 3 Février. . | —-10.51! - 7.97! —-10 22|| - 9.57| - 9 73 |[-12 9 | —- 6.5 Mars . . . | — 8.30] - 4.605| — 7.35|| = 6.11| — 6.91 ||- 9.7 | = 3.9 Avril. . . |— 6.10) — 3 09! —- 5 66|| = 4.95| - 5.13 ||— 7.7 | - 2.3 Mare 2-62)"+E 0:57 2.46| - 1.57| - 1.79 ||- 45 | + 1.9 Jaime. |: 3.01 6.22| + 3.03|| + 4.09! + 3.82 ||+ 1.6 1.9 Juillet. . . où L1 6.73 3.92 4.61 4.44 1.6 8 0 ADUÉIEN- 4.39 8 55 5.26 CON 58601825 9.4 Septembre | + 0.34| 3.14! + 1 14 1.54! + 1.44 ||- 0.4 set Octobre. . | - 0.62| + 1.58] — 0.55|| + 0.14] - 0.03 |[- 1.7 | + 2.2 Novembre | - 7.85! - 6.42 1.92] - 7.40| = 7 53 ||-10.8 | - 5.1 Décembre | — 7.20| - 6.21] - 7.23|| - 6.88) — 6.97 |[- 8.7 | - 5.0 Hiver. . . | — 8.89| = 6.82| - 8.58] — 8.10! — 8.24 -11.2 1-57 Printemps | - 5.74| - 2.381 - 5.15] - 4.42] - 4.60 ||- 7.3 | - 1.4 Eté. 3.53| + 7.18| + 4.08|| + 4.93| + 4 72 ||+ 2.3 | + 8.3 Automne . | - 2.069 0.55| — 2.42] - 1.89] - 2.02 ||- 4.3 | + 0.3 Ann. mét. | = 3.42| - 0.61| - 2 ool - 2.34| = 2.50 ||— 5.1 | + 0.4 » civile | —- 3.38| - 0 62| - 2.99] - 2.33] - 2.49 |[- 5.0 | + 0.4 pour la comparaison des deux stations. Le tableau IT contient eu outre les minima et les maxima moyens pour la station du Grand Saint-Bernard. Le tableau I V donne les écarts entre les températures moyen- nes des différentes périodes et les valeurs normales. Pour Genève il y a deux séries d’écarts, correspondant l’une aux tempéra- tures du tableau I et l’autre à celles du tableau IT calculées par la deuxième formule. La dernière colonne du tableau IV donne la différence entre les écarts de Genève et du Grand Saint-Bernard, écarts correspondant aux températures calculées d’après cette même formule. L’année 1909, aussi bien l’année météorologique que l’année civile, avait été froide à Genève, comme au St-Bernard. Toutes les saisons avaient des températures inférieures à la normale, mais surtout l’hiver et l’été. En 1910, les circonstances sont à peu près les mêmes pour les trois dernières saisons, toutes trop froides, à Genève comme 236 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE IV. Ecarrs AVEC LES TEMPÉRATURES NORMALES, 1910 . Genève he Différence ï | so Len | ERREURS RENE o o o o Décembre 1909.. Hioce + 8.46 + 0.52 + 2.94 Janvier 1910 .... + 2.09 + 2.21 + 1.03 + 1.18 Hévrier 4 01.2: + 1.82 + 1.87 Hele + 2.99 MATSE ECC EE + 0.45 + 0.52 + 0.41 + 0.11 AVTULL ESS che - 0.80 - 0.61 7 L T OT I Es T=< SG IN Te ©I Fr ST T 91818 + = F7 rs 6 GT è 24 = _ *‘[HAY LT °I 8Fr°8 IST 2640 = —= — = LI a I — — * SIEN eè I 68 II PIS NE ONE & = E a L A G = = * AONTAQN 6T ©I GG 8 98 9I F6 TI - = = n. = 2 08 L — — OIGI AerAuef ga ©1 O6PIT AT PI.LOr2,= =. = = - I gl IT 9 — — | G06r e1qu009q 0 06 + NOR |HOGSPAISCTSE OT PCSI HAUT Le k % R Le Le R Le Le Cè + t|g+t|or+|e +10 G Ou, | ET = puego snrd er prouy snyd of o o 0 0 0 0 0 0 0 CN Se te | OA anog nor Speo sou) spneyo saiodue) SPIO} SPIOIJ Si) F L POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD "pt Jorrmfee er 6'ètt OT © £'E 88 ®I F'IT - AE A 08 © £'9 o8 ®I £'êT &è ©I 6G'êT I8 3° 6 SL 9'L 8 °L8'E 182180 + OT © ce pneuo snrd e inof EP "Pt 9 (44 LG G! C6 (34 9 a ; Date. OTATOBN *AuT € O[ L'SI- 9 CF 16 08 26 y G — *onbi8o[o109jou oouuy | T8 OT O'GI — E a = 2 LT 9 I = € * * o1qu099(] Ge LISOI L'OT — a = nn 6 ST 8 — — . , 21QU2AON ICI Ce œ è el A £ 5 3 = < mn 07100100 cè Ir 9 - ne £ Par G — == — — “ © * axquejdog TOÆT 0 Oner 2 GT el . = _… Ti = : ; * * 300 pl e" 1e - ë el el — | — | — — ON ENT FAMe IMPR OECE = OT 08 a = == = _ Ç ANT OTAIFrS — _ —e|(@rI 8 6 == — ROC LEE Cod 0 £. ns & AL l I Sa = s dE * [MAY ICSTRORrISE TT Dr F è cè Fr a on =2 ® * SIUN DTRETAGACITRS = — a £ OT FI I — . ee * * JOMA9N (PAL) 1 1011 CR — 2 ra OT G OT F EE * * * OIG6I raAuef 6 ®I Gel — — — ai 8l FI G + nr ° © * * 606I 214099 Gt +|o1+| g+| 0-1] S- | O1- | St- | 08- 19 39 39 39 79 19 Jo 39 proay sud C) OT + gt 0 SE OT - St — 08 — | Ce — o Anof a US 2 ns edque esttdtwuoo je eanjipdue) e[ juop sanof ep e1quoN OI6E “AUVNAAG-LNIVS — ‘SUNHNIG SAHOLVAMANTL SA LNANASSVIO ‘IA HAOIUHA 242 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE L’anomalie résultant de ce qu’il fait plus chaud dans la station de montagne que dans celle de plaine ne s’est présentée qu’une fois cette année, le 4 janvier. 40 Températures extrêmes. Les tableaux VIII et IX fournissent, pour les deux stations, les températures extrêmes indiquées par les thermomètres à minimum et à maximum. À Genève, le minimum absolu est beaucoup moins bas que le minimum moyen des 50 années de 1826 à 1875 (—13°,3). Le maximum absolu est légèrement au-dessous du maximum absolu moyen (+ 32°,5). L’oscillation extrême de la température, 39°,0, est donc très inférieure à l’oscillation moyenne (45°,8). — Au Grand Saint-Bernard, l’oscillation extrême est de 37°,4, inférieure à celle de l’année précédente. Ces tableaux fournissent en outre, pour les deux stations, les nombres de jours de gelée, où le minimum est descendu au-des- sous de zéro, et de jours de non dégel, où le maximum est resté au-dessous de zéro. À Genève ces nombres sont très inférieurs, le second surtout, aux nombres moyens des 50 années de 1826 à 1875 (91 et 21). La dernière gelée blanche à glace du printemps à Genève a eu lieu le 10 mai. La première gelée blanche à glace de l’automne a eu lieu le 11 novembre. Au Grand Saint-Bernard, le petit lac près de l’hospice a été complètement dégelé le 25 juillet et il s’est congelé à nouveau dans la nuit du 20 au 21 octobre. 5° Température du Rhône. Le tableau X fournit les documents habituels sur la tempéra- ture du Rhône prise, comme antérieurement, vers midi, à la sortie du lac sous le pont des Bergues, à une profondeur d’un mètre au-dessous de la surface. Sauf en janvier et en décembre 1910, le lac a toujours eu une température au-dessous de la normale. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 243 VIIL. TEMPÉRATURES EXTRÊMES. GENÈVE, 1910 Nombre de jours PÉRIODE Minimum Lite Maximum Date = | absolu absolu au-dessous | au-dessous de 0° de 0° Déc 1909: 3.2 | = 3:51le 17 + 20 8 le 23 12 l Janvier 1910.. | — 6.3 le 14 11.8 le 16 23 l Hévrien..ti- O0 -OUIenlE 15.8 le 22 14 0 MAES Acc tiet 2:68: ler (6 15.7 le 10 8 0 AVR Se does e — l.4les let? 21-90 let2l 2 0 MAR 2.1. 1-4 le.10 21.9 le 19 2 0 TUE + 8.2 le 28 298 let2il 0 0 hllet. 20054: one 27 32.81 ler 0 0 LITERIE 12011e 47 31.5 le 21 0 0 Septembre . 4.4 le 26 24.2 le 30 0 (0 Octobre...... | + 2.1 le 26 20.9 le I 0 0 Novembre.... | — 6.8 le 23 152 en9 13 0 Décembre .... | — 6.3 le 30 12.6 le 12 8 1 Année mét...| — 6.8 le 23 1432 -21let22 74 2 novembre juillet » civile. id. id. 70 2 IX. TEMPÉRATURES ExTRÈMES. SAINT-BERNARD, 1910 Nombre de jours PÉRIODE Ménioum pe | Maximum Dé | Minimum | Maximum absolu absolu au-dessous | au-dessous de 0° de 0° Déc. 1909... - 17.6 le 10 + 1.4 le 28 31 30 Janvier 1910., | — 20.9 le 23 3.9 le 4 31 22 HéNTier - 18.5 le 10 IS Ne25 28 27 NAS dues à à - 18.0 le 31 Maure 18 31 28 PANETT ee à « Miel 5.0 le 22 30 22 MARI 2 à - 14 2 le 10 9 2 le 22 22 11 Jon. oi le 07 (AS) lor2Men2 9 0 June. ! —- 3.9 le 9 16.5 le 22 11 (0) AGE 0 1216124 16.2 le 20 Hs) 0 Septembre.... 7.5 le 22 9.2 le 30 13 1 Octobre 2. 0. 1.4.le,22 DE A PIE: 6 22 £ Novembre.,.., | — 17.0 le 17 0:0 le 30 29 Décembre .... | — 17.0 le 31 - 0.2 le 16 31 3:11 année mét... | — 20 9 le 23 + 16.5 le 22 259 177 janvier 1910 juillet » civile. id. id. 259 178 244 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE X. — TEMPÉRATURE DU RHÔNE, 1910 ) Différence Ecarts entre la PÉRIODE Moyenne | avec la Minimum Maximum température normale de l’eau et celle de l'air . © “30 5.0 1018 fée 14 à Décembre1909! 6.22 | - 0 + 2.00 Janvier 1910.,| 5 42 | + O0 31 | 4.9 les Aet 411 6.0 le 19 + 3.41 Hévriere-.-2, 4.75 | — 0,21 | 4.0 ts Let | 5.4 le 23 FLE Mars "72... 5.71 | —- 0.35 | 4.7 le 316.8 les 47, 48 et 99 + OMR Avrile 2. ; 62054 189144 4MlebAme 5 tler23 = 1:22 Matte -E.cs te 0004 173 NP 2 MARS Ne 26 a Pr JUinak. PARA 13.760 | —- 1.58 | 9.4 le 25|4181les 94 et 2 — alt Juilleteee.. 6. AM & 8,941 8 0er UNOES Mers 2501 ADUE- 6.0 l'E lE d'OMAIS Se PDT + 0.15 Septembre ..| 15.97 | — 1.10 |14.2 le 24] 47.8 les 4 et 2 + 2.84 Getobrer 26. SO] SO ANNE let?) 6 OR + 3,05 Novembre. ,.,| 6.41 | — 3.22 | 65les7,41et%5|12.9 le 1] + 1.84 Décembre... 1.12 | + 0.51 | 5.2 le 29178 les 7, 8 et # + 3.26 Année météor.| 10.23 | — 1.11 |4.0les10et11| 20.8 le 18 + 0.68 février 1910 août Année civile .| 10.28 | — 1.06 id. id. + 0.76 III. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE Genève. — Comme cela a été indiqué dans le résumé de l’année 1903, le baromètre de Fuess n° 1492/57, qui sert de baromètre normal depuis 1902, a été vérifié le 30 janvier 1904, et sa correction, par rapport au baromètre normal du bureau météorologique de Zurich, est de + 0,21. L’altitude du zéro de l’échelle est de 404",96, la même que pour l’ancien baro- mètre de Noblet, en admettant 373",60 pour la cote absolue du repère de la pierre du Niton. Les six observations diurnes de 7 h. du matin à 10 h. du soir se font directement au baromètre de Fuess. Les indications pour les deux observations nocturnes de 1 h. et de 4h. du matin, ainsi que les valeurs des minima et des maxima, sont relevées sur les diagrammes du barographe à enregistrement continu de Redier, ou, subsidiairement, sur ceux du barographe horaire de Hipp. La moyenne des huit observations trihoraires donne la moyenne diurne de la pression atmosphérique. Les moyennes POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 245 mensuelles et annuelles sont directement déduites de ces moyen- nes diurnes. Grand Saint-Bernard. — Depuis 1904, les trois observations directes diurnes sont faites au nouveau baromètre de Fuess, n° 1570/100, installé à l’hospice le 5 octobre 1903, à côté de l’ancien baromètre de Gourdon. La correction de ce baromètre, par rapport au baromètre normal du bureau météorologique de Zurich, est de + 0"%,75. Son altitude, résultant du nouveau nivellement de précision exécuté en 1906, est de 2475%,8. — Les valeurs des minima et des maxima de la pression sont rele- vées sur le barographe horaire de Hottinger, décrit dans le résumé de 1884. 1° Moyennes générales. — Variation diurne. — EÉcarts. Le tableau XI donne, pour Genève, les valeurs moyennes de la pression atmosphérique pour les treize mois, les saisons et l’année, météorologique et civile ; 1l donne en outre, pour toutes ces périodes, la variation diurne exprimée par les différences entre les moyennes générales et les moyennes des huit observa- tions trihoraires. Le tableau XIT fournit les indications analogues pour le Grand Saint-Bernard, maïs la variation diurne n’est plus expri- mée qu’assez incomplètement par la différence entre les moyen- nes générales et les moyennes des {rois observations diurnes. Le tableau XTIT donne les résultats de la comparaison entre les moyennes mensuelles et annuelles et les valeurs normales déduites par Plantamonur des années de 1836 à 1875 pour Genève, et des années de 1841 à 1867 pour le Grand Saint- Bernard. Aux deux stations, la moyenne annuelle est un peu inférieure à la normale, et le nombre des écarts négatifs dépasse celui des écarts positifs. Les plus forts écarts négatifs sont ceux de décem- bre 1909 et 1910, puis de novembre, à Genève ; au Saint-Bernard ce sont ceux de novembre 1910 et de décembre 1909. Le plus fort écart positif est en mars aux deux stations. La discordance entre les deux stations est maximum, dans le sens d’une plus forte pression relative à la montagne aux deux r r ETÉOROLOGIQUE RÉSUMÉ M 2 246 CN [r?1 (=) IH ++++ I 60°0 0p'°0 + FO + pe 0 + ui *S ‘UOI OT'0 + 100 LEO 22 10e = C0°0 — &p 0 - C0°0 - 10°0 + 28202 uiui LONOSE Ker0E= GROS Ta 0e 99°0 - Dre 9G'0 — 101) 4081 on ET core F9 0 TEU0s GONOL= ui ut Sup . . * OITAID OQuUUY * : * onbiSoçoxogjouw eguuy L0'0 - 07 91'0 + &0°0 — 60°0 + 89'98L tout ON LOT EN a 0 - pe 0 + 0&°0 + p0'0 + &è'0 + pr'98L D ER CT cu 080 gg°0 + 18°0 + pO‘0 + 02°0 + IL' SL ? D Se 22 eue 88 0 — F£°0 + 800 - 01°0 — TÉ 0 + ÉTAT A Re Op'0 - 9° 0 + 10°0 + 00'0sre2t0 4 eC'FeL Ù LE er EG TQUIO NET M0 690 + | 90'0 + & GO — 1240 = lo" ÉCOLE 0 I TIANO NT OL '0 - 82"0 + pe 0 + 61'0 + |-68:0 + | c0°822 A "00 TC Or c0'0 + LU O + £0°0 - CT'0 + 9'68L * PR) "OR OIqeldES 610 — FE 0 + 8T'0 + &0°0 + LOT 6L° Le! * LA AR'PC NATIOz ET'0 — La 0 + 221000 MERDE ICE TDR FL'98L ad TRE * ne MATINS (AE OT 1 ol 1 DC D: CET, A AT * Jose ES es RON 0£°0 - ve '0 + S£'0 + £T°0 + 88°0 + | CT'£8L SM SES Ve IBIN 0£'0 - GT'0 + €T'0 + 80°0 — 18'0 + 60'FêL EE" trees * ITA 000 09°0 + 180 + G0'0 + 8L°0 + 00'S88L CGR "Te LE RC SUN ADS 18:04 800 + GO'0 + 6:0 + | 2L'reL PNR US. = JOIN fe 0 — 06°0 + 0&‘0 — F0'0 -— &c'O + | 0S'28L RS OR OTOT IP TAN GL'0 - Sp'O + 1140 = 080 = 080 — | 2g'eel "tt tt * GO6L 21099 uIut wuiut ut uut uiuu uui Se TE ‘U'UOT Top Te eut °F SUTAUÈT aeuua4out In9JUEF OIG6L ‘HAANHN — ‘HNDIHAHASONLY NOISSAHT ‘IX AAOIU HA oo POUR CENÈAE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 247 XII. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. — SAINT-BERNARD, 1910 Hauteur moyenne PÉRIODE © Décembre 1909. Janvier 1910. Février . Mars . Avril . Mai. . Juin. . Juillet. Août . Ë Septembre . . Octobre . Novembre . Décembre . ++ ++ SOOSCOSOoCSSeS ++ 1! © Hiver . Printemps . Eté. Automne HA HE | HR HE + + + + S OOC© Qt O1 OT Qt Année météorologique Année civile. + DIS © ©> O2 XIII. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. — ÉcarrTs, 1910 Genève— St-Bernard SH Bernard PÉRIODE | Genève mm mm mm Décembre 1909. . . . . - 4,44 - 2.82 - 1.62 Janmer 1910 ... , «h F10013 + 0.68 - 0.55 HÉVMER EN. U.nt + LR — 2.07 _- 0 89 - 118 MERE A. CHE + 3 03 + 3.46 - 0.43 AU ES CRETE - 0.68 - 0,65 - 0.03 Matte: | : : LE © - 2.09 — 1 99 - 0.10 Juin . a LOUE - 1.83 - 0.69 - 1.14 SIDE PT RP - 1.51 - 1.63 F1,0::12 SE: CE PEN et + 0.13 092 - 0.39 Sentembye. 3 :4llE: (he + 1.73 + 0,21 + 1.52 Oftobre 17 L£:er our. "1.54 + 2.26 10:72 Novembre Mint" _- 3.28 6.00 + 0.38 Décembre . EYE te - - 3.43 - 1.61 - 1.82 Re NN Année météorologique . | - 0.76 | - 0.42 | - 0.34 Année civile . : - 0.68 — 0.32 - 0.56 248 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XIV. PRessions ExTRÊMES. GENÈVE, 1910 PÉRIODE Décembre 1909 , Janvier 1910 . . Février. . Mars... Avril. . Mai . . Juin . Juillet . Août. . î Septembre . Octobre Novembre Décembre Année météorolog. Année civile . Mininimum t absolu ne (OR © @ = 9 O7 Où © janvier id. Maximum absolu Das O1 © =+t (CH; Jo = CH Ai CH Su C CH, > CeH( OH) Les éthers phénoliques se laissent condenser avec le benzhydrol et la combinaison se fait en position o. ou p. du groupe alcoxylé, Le triphénylcarbinol se condense de même avec l’ortho et le métacrésol ; par contre, avec le paracrésol, en présence d'acide acétique glacial et d'acide sulfurique, il y a réduction en triphé- nylméthane. ‘Le benzhydrol donne avec l’&-naphtol des dérivés de la série diphényl-4-naphtylique. En collaboration avec Mie Zaleska, l’auteur a étudié la réaction avec les acides benzhydrol-4-carbonique, benzilique et a-0xy-f- naphtoïque. Le produit primaire (C;H,), = C(COOH)—C,,H,(OH)(COOH) se transforme, par départ d'oxyde de carbone, en acide oxycarbi- nol-carbonique; celui-ci, chauffé avec la potasse, perd de l’eau et de l’anhydride carbonique : SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE 253 (CH), COH—C:,H,(OH)COOH— CO, —H,0 — HEC cas Lt} On obtient le diphényl-naphtoquinométhane, ou naphtofuchsone, qui est l’analogue de la p-fuchsone de Bistrzycki et Herbst; c’est le chromogène du bleu Victoria, du bleu de nuit, etc. Il est jaune et se dissout dans l'acide sulfurique concentré avec une coloration violette. E. Brixer (Genève). Sur quelques discontinuités dans les vites- ses de réactions en milieu gazeux et sur la question des faux équilibres chimiques.— La question des faux équilibres a suscité de nombreuses discussions : les uns affirment leur réalité, les autres prétendent que les faux équilibres ne sont qu'apparents et que tout système chimique tend vers son état d'équilibre le plus stable, mais avec une vitesse qui peut être extrêmement petite. Au point de vue de la forme à donner à l’équation fondamentale entre la vitesse de réaction, la force et la résistance chimique, il importe de décider entre les deux interprétations. Dans ce but, il convient surtout d'étudier les réactions qui s'effectuent en milieu gazeux, car ce sont celles-ci qui ont servi de thème aux discussions sur les faux équilibres. La formation de l’eau à partir de ses éléments a été étudiée jus- qu'à des températures de 400° et des pressions de 300 atmosphè- res. La réaction s’est montrée beaucoup trop irrégulière pour que l'on puisse songer à lui appliquer les lois de la cinétique chimique. En outre la formation de l’eau, qui aurait dû être fortement accé- lérée par l'élévation de pression, ne progresse pas plus vite à 300 atmosphères qu’à la pression ordinaire. Ce résultat bizarre se conçoit bien si l’on attribue aux parois du récipient un rôle prépondérant. Dans la décomposition du protoxyde d'azote aux températures voisines de 500°, on a constaté une sorte d’arrêt de la réaction après qu'une certaine quantité de gaz a été transformée. Comme le démontrent des expériences de très longue durée, portant sur la formation de l’anhydride sulfurique à partir du gaz sulfureux et de l'oxygène, il s’agit, dans ces réactions en milieux gazeux, de très grands ralentissements plutôt que d’arrêts com- plets. D'ailleurs un arrêt complet semble être incompatible avec les vues chimiques actuelles. On peut expliquer ces ralentissements, qui sont anormaux puisqu'ils se produisent très loin de l’état d'équilibre le plus sta- ble, en admettant que les produits de la réaction forment une 254 SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE sorte de couche adhésive contre les parois des récipients. Comme ces parois paraissent exercer une grande action, la réaction suhira après un certain temps un ralentissement, car les molécules réagis- santes n'y parviendront plus avec la même facilité qu’au début. C'est probablement dans l'intervention de cette couche adhésive et dans l'attaque de la substance des parois des récipients par les gaz qui y sont contenus, qu'il faut chercher l’origine de la com- plexité des réactions en milieux gazeux. J. Amanx (Lausanne). Réactions ultramicroscopiques.— L’ac- tion de la lumière sur les préparations ultramicroscopiques photo- sensibles se manifeste : 1° par la phototropie (changement de coloration) ; 2 par l'apparition d’une photophase micellaire a) en nébu- leuse amicroscopique ou submicroscopique, b) en essaim stellaire, c) diffuse dans toute la masse. La photophase micellaire ne peut se former qu'entre certaines limites de température. A) Fixation des micelles par adsorbtion sur les parois du verre. La vitesse de cette fixation diminue lorsque la viscosité de la phase liquide augmente. B) Phénomènes de cristallisation aux dépens des micelles. Ex. solution d'iodoforme dans l’alcool amylique. Ces réactions peu- vent être reversibles ou non à l'obscurité ou à la lumière non actinique. Les principales études ultramicroscopiques faites par l’auteur ont porté jusqu'ici 4° sur les pseudo-solutions de sels organiques doubles du fer. La formation de la photophase a lieu en présence du groupe réducteur -CHOH (tartrates, citrates, etc). 2 Sur les solutions diode dont une partie sont des fausses solutions micellaires. Certaines des solutions moléculaires et des pseudosolutions de l’iode présentent des réactions photochimiques ultramicroscopiques. La photosensibilité dépend de la présence simultanée d’iode libre en solution ionique ou moléculaire et d’une combinaison d’addition photolysable. 3° Catalyse du peroxyde d'hydrogène par les solutions des ferro et ferricyanures et des nitroprussiates. La photophase micellaire joue ici le rôle des germes de réaction admis par Kistia- kowsky et par Weigert. &o Solutions de soufre, des polysulfures et des sulfhydrates. La photophase consiste en S À (soufre insoluble). Il résulte de cette étude que la formation d’une photophase micellaire par l’action actinique sur les solutions moléculaires et ioniques, ainsi que sur certaines fausses solutions colloïdales, paraît être un phénomène très général. Il convient donc d’en tenir compte dans toutes les mesures exactes faites sur des solutions qui ont pu subir, à un moment donné, l’action de la lumière. SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIMIE 255 J. Seam (Zurich). Sur la quinhydrone. — La réaction si remarquable qui a lieu entre la quinone et l'acide chlorhydri- que n'a jusqu'à présent pas trouvé d'explication satisfaisante. Wichelhaus a essayé de représenter la formation de l’hydroqui- none et de la quinhydrone, ainsi que leur transformation quanti- tative en chlorhydroquinone, de la façon suivante : O—C;H;=—0+2HCI — HO.C;H,.0H+Cl HO.C;H,.0H+CL — HO.C;H,CI.OH+HCI L'auteur, se basant sur ses recherches expérimentales, considère que la théorie de ce processus doit être exprimée par la réaction reversible suivante: I [ OH Î OH I OH O0 O0 Dans une première phase il y a addition de HCI à la quinone, d’après le schema de Thiele. La chlorhydroquinone ainsi formée, en présence de quinone en excès, donne alors la chloroquinone et l'hydroquinone. La séparation de l’hydroquinone sous la forme de quinhydrone insoluble et ne contenant pas de chlore s'explique facilement par l'équation précédente dans le sens —>. Dans la deuxième phase, l'acide chlorhydrique se fixe à la quin- hydrone et la transforme en chlorohydroquinone et en hydroqui- none. Dans la troisième phase, l’hydroquinone entre en réaction avec la chloroquinone formée dans la première phase et cela suivant l'équation précédente dans le sens <--. L'’acide chlorhydrique agit en modifiant l'équilibre de la réaction par suite de la trans- formation de la quinone en chlorhydroquinone. A. Kaurmanx (Genève). Sur les bases pseudo-ammonium. — On attribue généralement aux pseudobases la formule carbinoli- que. Ce mode de représentation n'exprime cependant pas d’une façon suffisante la facilité avec laquelle cette classe de corps réagit. L'auteur admet que les oxydihydrobases de Decker-Hantzsch (1) se transposent peu à peu en a/déhydes de Roser (Il). CH /X° CH OH GS$8 |.G°08 | 18? | Li 26 6e TArS ones le Ge PT 96 Jet | 82) ENICNOEN RE ge Per etes 0°O0r | £°88 | 9c'11+ | 10°68 || 9'8e | g'é | c'eæ Î1 ‘uw “um “uw ‘uw ‘uw “um ‘uw ZUN | “UN | ONU 0e CAE | ‘AP En Po ae DRE LU re 4nof + ww00£ ANOIHHHASONLY NOISSAYG TI6L HAIHAGUA HAHNHIO | | 80€ pr'O— | 2ç'7 | | ce | PL | PL | 19 | ps [689 + |p9°1 - | eL'o + | se'e + |eo'e + ere + [geo - mn | | | 068 LD = Mic) os cg 8I- 19 èc 0F GS À 9'at+ | L'O— | r6'e + | 18° c + || c'e + | r'11t | &°0.- | ex ceg ag = PTicA| (68 cé ca- Fc 29 F£ eL or G'O — | EST + | 62‘ L'Y 9'9 6 0 Le CO£T Se: LÉ cg ce t£= 8e &p &9 62 Orer L'G + || 48°9 + | so'e F9 F'OT-2| C'oer 102 OGET al = OC el 06 08 6 + 6s 96 06 £s |L'6 g'ê pc'e + | 80 Ç L'8 g°£ ar C& ceelT cop + pee 16 OF LT- g9 £L 19 CG | 0’ | c'e G0'9 + 68 0'9 1 2 JR pè CGT 0'0 2'S | r6 sè le 89 LE Fhb g6 Lo'rI C'T T | 19°C + | F6'L e 6 1 fI L'I+| ge 0081 160 = SD TAC 1 (06 6£ 6 - 12 81 6€ 18. PEUT (ET | FLad) ler DC mue CSG A (Méca LS GET POTFEE 22 16 èy èT- 69 £9 op 68 |S'1 PIS ||SEDÉTRETALONEE 6 OUR 1:02 tre cGe ee RACE CP 1 1 GG èl- 69 89 6€ L |9'e g'à + || 60° + | 90'c OF s'L L'et | 08 CT8T ‘du "al (00 08 al= 69 99 OF TL OISE L NT'e OP'r + | 6 9 6'9 F'6 T'S GI ON£T 0'0 0'S | rs 0F £I- 89 èL Cp 08 Juor | Gin |LBEG + |Te:L 0°8 9g'FI |6"& +I|egr CLRT 20 = "6% | 96 st LT co gg 08 06 ML'ÉT PL IEC LT c'} Pal NO TE ENT OS&T Pa0 = Porn ICG 09 0 &s 88 go 86 [c'e 8 € + ||-CL1°0 = | 68: p'è 0'£ &è-= MOT C6eT pO- |o°r | 06 co g - 6L F8 69 es. lÉcr LE à 2 D CO 6°0 S'I GOT INC cOgT Fan eh Oral IEe6 0L g- 64 OL êL 98 l6'a 8°0 + || 820 + | FL'I p'i c'8& UI+VFI GTI 10 - "| g°r2l'e6 69 F + 98 ès 68 96 |8'& l'a || Fr'0 - | £6'0 0 à T he ICT OTET "CR: SA) AL OL F + Le 96 t6= | Le cor p'O + || 61 I + | Lr'a ai c'y a ler INeT OT£T FO = SsNcir |ic6 08 GI- 89 OL Fe 66 ReTT G'On= 82e + | 86 64 NE L'or a II O8£I 60 = HROT EE MO6 09 p- 61 OL y9 88 | ;'r 88. | STE - | 10 2-1 00 2 tiens NOT OS£T OT Pare co 9 — DE CL 08 Nr 2 7 Rp || 01 2.) 9 D- Ho CR LE OC£T ÉD char 06 Cp 9 - LL FL LFP cô | 6'F OL = || GS I = | 060 = PAM CE Te CP£T MD “24 07 | ICE | 70 y — 64 gs OL gs |s'a 0G - || 6C:T = | 210 M RECENT EE Ir GC£T At ARr 16 0G ne EL 8L 0L A AUS l'ésr | GL'0 — | C0°0 FE DAMON CE 10 GR£ET ges M M CT 89 LE eg 08 JL 06 SI 69" || Ge:6. = | CM et LE AE LE GOT Cali de OC 18/02 g — IS 98 08 re |o0'a G'E + || 60 = | Se0 = me =) 100 EE GGET GAL = .h GÉe L8 GG 0 CL > L 19 F8 z CDR 2 ON NE 00 ML 5 co rm OS GOFI AT — A Ge | 08 co ET LL I8 OL #8 |o'e + | 09 - | 89°g - | zr'e = | Sr - | 0'0 c'e - | z OTFI OM Née | ce GG OT- FL 08 LL p8 |L'T-|£gL-| see- | se-|9ce-|0r-1£89-ÎTr “um [0] [e] Le] 0 0 0 0 Pen OTUUIIOU ‘Wiou ; u el: 8 | ERCELT et Evo | JBENOA I OXENT, | OUT EAU HAN onuotoyy | 6 | RHUME Lo UN ‘un Et PS D 67. j TT, — Le = 0 EURE L OuOy np ‘adua] 0/9 NH NOILVHNLVS HG NOILOVH)] AUNLFAHHANU J, TIGT HAIHAGM — HMAUMNHO 288 MOYENNES DE GENÈVE. — FÉVRIER 1911 Correction pour réduire In pression ntmosphérique de Gen ève À In pesanteur normale : + Üm".02. — Cette correction n’est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 700"" + Lh-°m® he m: Then 5 10h-m 1 hs. 4h.s. 7Th.s 10h.s. Moyennes lredéc. 35.78 3994 930.38 39.94 94.85 3435 34.73 34.96 39.14 2 » 54202 99.107 99:01 J4A12 33.44 =33.03 33.70 09240 33-78 Jun» 29.73 2958 29.71 29.68 29.12 928.55 28.90 29:19 29.31 Mois... 335le 033-2100 -33:-20 — 33:30 « 32:71: 2 32.22; - 32400 32.99 Température. Le déc. — 3.35 - 4.37 - 442 - 190 + 0.88 + 474 - 0.34 - 1.86 - 1.70 rs cTih7ed 073- 50-87 =F3:84 6.72 6.07 +450 + 2.95 + 3.39 2 LR 4.90 +340 + 2.50 6.04 8.45 8.89 7.74 6.45 6.01 Mois +0.73 - 0h -0.55 42.42 +5.13 +5.33 + 3.70 +223 & + 2.32 Fraction de saturation en ‘/;. L décade 81 84 86 13 2e M0 69 79 81 78 2° » 86 87 86 70 58 63 71 80 75 3° » 76 84 82 66 ÿ4 9 DS 68 67 Mois 81 85 84 71 61 6 69 77 74 Dans ce mois l’air a été calme 298 fois sur 1000. Le ji des vents LE = & 10; Moyennes des 3 observations Valeurs normales du mois pour les (2», 10,92) éléments météorologiques, d’après mm Plantamoar : Pression atmosphérique... .... 32.96 mm NÉDulOstÉ ES RER RIT à 6.1 Press. atmosphér.. (1836-1875). 726.84 RER » 1 7er MEME. (1847-1875). 6.7 TÉmoécatur 3 Hauteur de pluie.. (1826-1875). 36°*.5 EP ME vd IH Rex + 2°,49 Nombre de jours de pluie. (id.). ë 4 : Température moyenne... (id.). —-1°.60 Fraction de saturation........ 73% Fraction de saturat. (1849-1875). 82% € 289 Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques | | | | | Statiou CELIGNY COLLEX Het CHAMBESY TA | NATIGNY | ATHBNAZ | COMPRSIERES Hauteur d'eau DEEE ES res D min, | | D 99.7 43.7 47.0 42.4 | Slation VEVIIER OBSERYATOIRE COLOGNY | PUPLINGE JUXSY HEITMANCE en mm, hi 9 40.8 | 37.6 40.6 | L8.6 | Iauteur d'eau a. | | | Insolation à Jussy : 119 h. 3. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD PENDAN! LH MOIS DE FÉVRIER 1911 Le 2, très forte bise et neige le soir. 3, très forte bise ; neige le matin. 4, fort vent tout le jour. les 7, 8 et 9, très forte bise. le 12, neige dans l’après midi. 13, neige tout le jour, très fort vent le soir. les 15, 16, 17, 18, 19 et 20, très forte bise. le 19, neige dans la journée. les 25, 24, 25 et 26, neige. 24, 25 et 26, très violente bise. le 27, forte bise. Sie | (pr G + |86°c9 |L16°c9 11660 LL: c9 SION | | | PA De è 0 G 0 "JBAÏT “MSI ‘MSI& ‘ANIO'F9 | L'£9 | OF + 1669 6° £9 | 6° 69 | &'£9 | 88 0€ F'ea Fr (0) è OT [8 ANR #HNS ANS ‘ANT L'69 | 6 19 || L 8 + | r'£e9 | 9:69 | G'E9 | 0'E9 À Le 08 0'Frè (nl OT | OT | OT [GS ANG ‘HNS #(ANIF ANT 29 | Z'Se || r'o + 1°09 8 8e | r'6G | 0°29 À 98 el 2ET OT OT | OT | OT 8 ‘AN ‘HONG ‘HONIT HAN 9'29 | 6 09 | O'& + | g'19 609 | T'&9 | G'ag | ce 08 Te OT OT | OT | OT [7 ANICG ‘HNS6S ‘HNIS ANIL'T9| T'09 | CO + | £'09 | 809 | 1 09 | 1°09 | ra Ve ne 8 OT |.G 8 "JBAÏZ ‘HNI MSII ‘MSIS'219 L'29 || p°G + | 2209 ; 69 | 0 C9 | S'L9 | 68 ASE we 9 0 OT | 8 tr ANT ANT "HNIT AN] L'89 | 8 49 || T8 | 679 1:89 | I'89 | r'19 | ca pu TT è 0 I G eg ‘AN ‘ONF ‘AN ANT 0'29 | 6'r9 || 0'9 + | s’eg L'99 | r'C9 | r'C9 | Tè es TE F (®) € 9, 6 ON ONF HN ANI TF9 | 9:66 | 8°0 + | 909 1 & 29 | 9'6S | 9'6c | 08 | } 0'L 2 0 6 £ "JAÏG ‘HNI8 ‘MSIT ‘MSIS'69| G'66| T'T + | 019 | 9°68 | 8°09 | L'a9 61 | PES Es è 0 £ € Le ‘ANS NII CAN|S NI 169 | F9 az + | 1219 |Neico | sé Y0. | 9289 ST | Éoee 2 (a 0 2 6 [y ANKG MANIP SHNT ANI6IL| T69 | SOIT | L'OL | 2*691)"6"02 OBTINT SE “st je OT | 9 PF 16 CAN ‘HNIT ANS #‘HANI|E£'&L | à IL| o‘cLt | 0'&z CC SCEC LS RONDEMIRO Ne: "ES & 0 L DR CENT HINIGOENT NT GT PC DL INT NTATL GROLN GEO NPSTARIEST er” + 0 0 0 HS aNSITe AIN) Te ONS IT MSI C0) 1000) PE) SEM Ee0 9°69 | G°89 | 8°29 À FI (a C'F (0 CLMIRORAMOINSNONNS || TAN TOM PAS TAXE ECO NORE O0) STEG CE ST GO 0°29 | 9'F9 | 969 | ET 8 0'F L OT ROIS MON OENS| TM ANS TAN TAN D ENCON NEO TOC NP CON) STÉCONINC CON STÉCONECT F2 is è £ I 6 ET CANIT AND CONIT "ANTIG S9 | 6279 | L'y + | 8-79 19 | 8 79 ! Fr F9 | TI DURE ‘84 0 0 0 (CN 1 ANT CHANT MHNNT ANT 0°C9 | G'F9 | L'r + | 8°r9 | 6°ra | 6'r9 | 9 F9 | OT San di 0 0 0 O0 8 ‘ANIT “AN ‘ANIL ‘ANIL'99: 090 | 2°9 + | r'99 | T'99 | 2*99 | C'99 | 6 ave “Ær F 0 O4 LE CONS ANS MANIT ANT 99 | 9°F9 |MTAG TU SCO 8 C9 | L' y9 | 6°G9 | 8 52 “52 I F 0 0 6 ‘AN ANSE “HNIS ‘ANIG'29 | 1 99 | 8°9 + | O'L9 | L'99 | F'19 | S'99 LL RS LS ll 0 £ O OT ‘ANT ‘ŒNIT ‘ŒNIT ‘ANIG'99 | 269 | G'p + | g'r9 | 1'99 | 7 F9 | 8'E9 | 9 nee de è 0 G 8 IT ‘ANIT ‘ON ‘HNIT ‘ANI6 C9 | £'r9 | 8° + | L'C9 | s°r9 | 82°C | p'6 | Ç PSS UE 0 0 0 ) | ‘MS ‘MS ‘MS8S ‘MSIF 99] 969] T'G+ | F9 | £'99 | L'C9 | a'r9 | pr è GI G 0 G OT 16 ‘ANS HN OAHNIS #‘HANIS 9 | 9°19 | 1'& + | G'a9 6'&9 | L'19 | 9 69 1 € è v'I 0 0 0 O OS CAN ANR AN ŒN829 T:00 BTE T | a"10 0°19 | S'19 | 9'29 À & Le ST (E 0 0 OT OHN|IC. MANN ONIT HN GRS9.) TL ONING LS 1° 19 SNEOAETO" |ST2SO NT ‘9 ‘uw ‘uw ‘ww ‘uw ‘uw | ‘uw ‘uw ‘uw IT +7 . *8 E k H FER : s x ‘ul ‘UIOU *s : - ARE FES nl 18 | Re UT 46 | ME L ue ‘AB on SHARE | es | Le | 4 ñ # A0 194 (HP ALISON AH N LNH À + mw(0C ANDIHYHASONIT NOISSHU ur LTGT AAHIHMAMM — AUVNHAH-LNIVS ANVHI FÉVRIER 1911 GRAND SAINL-BERNARD FRACTION DE SATURATION EN °/o Dm NTONNÉAEmINNMMNDDMAMDMRDOmHOM 5 OO CN M HO GC EG 10 D Où A M 4 CD EP CN LO CA 1Q GX D Où Où D 10 2 £ à œ 2 nm NO BONINIOMNIDITETDMONMESMMODOE = Le) MAD QTTAQDMMEODSI- + O LC A0 Où 10 D HO OS TD © © 4 on A 4 QE! < ENDDmMOMINOMTDODODODOMODNSDEMECDN 2 HO OH 'C EC CN D SOS 10 10, T1 © MO À D ©,© OS © > [=>] FA 4 «A mA Con om | ss HE SOOLM2EOMWO OC IQ HAS MN LD HD OMRD OS où N MN © M + M TH © NN € O D DO HR HO HE D ND SOS OS D © A 4 _— — 1 - MDDDOROHDMEEDOSODWODLONHNOMSSN F2) NASMMAMESMMONDSDSOMMMTOSTE À OMS © Ce] — ni on 1 4 en 1 + 4 = Ël GO D D D D MN D D HO mi O NO HN © T0 DO m4 OO F— 4 ED 4 CD F : £ 8 MO + NO MDANNIOHONINISAMNANDABHAIMMNMAS a _— 5 CCC LOC ON TN LOS Te CP LR CCE VE 22 SC VOS VA CS EE OR OS 1 | æ) à 7 OA1Q 0 © 10 68 [AT A 00 00 00 © ES QT 60 16 10 4 EE) CO 10,00 © | 2 t- m0 Dm DES SO 0 0 0 HE mt 00h À D où 00 1 © 4 00 Ne © HO a Ses 2 16 0 D D D D M 10 18 D D DE ET 10 K 1 NS 00 À © DO D — _ 4 4 2 (Fe RL C2 TN NA CL LEE LUI LD Red CES D LQCUE D QU 1 — = = 3 A IN 69 9 A CO en TH 10 10 GK GO —H H QY H H M LO LO CO HO CU TH M © 00 #10 6 @ 62 69 «O «© © HOSINSSO-SmL0S1S 10 pt F4 mt PR RL PO NE Real 0 OU CREATOR ICE 00 UE Cri 1 Î | | æ 2 5 GX 10 G TH GNU 10 HN Q 19 O HG CO " SIN9}N TU ON N9JEUIE) 1 2V ne UOISU2) U[ JUEUUOP se[1d ep emeJeq q enbrpogjeo equ3 77 {soareumd a1jauf04 je eneuergdure 'AT -ONPUI,P 2UI40Q 4 { UOISU9) 2p AN9JPAP]S AN9JEUHIOJSULAY ‘eouenb -Ou0]J UOISIoa4d ep atjatrereduerrru “AI 2JNEU -eq CA pour un circuit primaire, les isolements de la bobine le suppor- tent très bien, grâce à la régularité même du courant alterna- tif qui ne donne pas lieu à des à-coups de tension, comme il s’en produit avec les interrupteurs. EN FONCTION DE LA VITESSE 303 Le courant secondaire de la bobine était amené à la cathode et à l’anode du tube par des conducteurs recouverts d’une épaisseur de 0,5 em, de caoutchouc, de façon à éviter autant que possible les effluves et les décharges latérales dont nous avons parlé. La tension de ce courant, si on la calcule d’après le rapport de transformation de la bobine, aurait pu atteindre 90.000 volts efficaces; mais avec des courants de fréquence élevée, il est impossible de dire à priori dans quelle mesure les phénomènes de capacité ou de dispersion magnétique modifient ce rapport théorique de transformation. Entre l’anode du tube cathodique et la bobine était intercalée une soupape électrique. Une telle soupape a, comme on sait, pour effet d'arrêter l’une des alternances du courant de haute tension, de façon à ne livrer passage au courant que dans un sens. Dans le cas particulier où l’on utilise des courants de grande périodicité, le courant qui traverse le tube se rapproche peu à peu d’un courant continu, lorsque la capacité formée par les conducteurs et le tube lui-même a quelque valeur. Le fais- ceau cathodique peut alors devenir presque homogène, mais cette condition, comme on le verra plus loin, n’est pas indis- pensable pour effectuer le pointé. La figure 2 ci-après montre, sans entrer dans le calcul du phénomène, comment, lorsque la périodicité augmente, le cou- rant qui traverse le tube cathodique doit tendre à devenir constant. Les deux pôles du tube commencent par se charger à la diffé- rence de potentiel maximum A. Le courant que peut débiter la bobine étant toujours grand par rapport à celui du tube, ce dernier continue à suivre la tension de la bobine jusqu’au point B. A partir du point B, si la soupape fonctionne parfaitement, le tube se décharge comme le ferait un condensateur, et son régime devient indépendant de celui de la bobine jusqu’au point C. De C en A’ B' la tension de la bobine redevenant infé- rieure à celle du tube, la soupape laisse de nouveau passer le courant et le régime du tube redevient celui de la bobine. Il est aisé de se rendre compte que la périodicité augmentant, le point A’ se rapproche de A. Il‘en est de même du point C; 304 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES l'amplitude des variations de la tension aux bornes du tube devient de plus en plus petite et finit par se rapprocher d’une tension constante, particulièrement si le tube est associé à une capacité, même petite. C’est ce que montre la seconde figure. L'emploi des courants alternatifs associés à un condensateur et à une soupape a d’ailleurs été indiqué et employé par A B \' B' / \ À \ > \ \ \ : è 4 1 peter EONIIS NN ERRAR) SHÉERRRERT Fes JP) HIER LEGER RERO O [@) ‘ O 2 O 3 ! L ! 1 ÿ 1 ! ' ! 0 ! ' O O, Où O3 Fig. 2. — Dans cette figure la courbe ponctuée OAO,0,A10, représente la tension secondaire fournie par la bobine dont une alternance seulement peut donner naissance à un courant: la ligne ABCA'’B' représente la ten- sion aux bornes du tube cathodique muni d’une soupape. M. Villard pour produire un voltage constant aux bornes des tubes cathodiques'. On trouvera dans les publications de M. Villard de précieuses indications sur le fonctionnement des tubes cathodiques ‘. À la condition de ne pas considérer les expériences aux vol- tages les plus élevés, pour lesquels les mesures demeurent toujours délicates par suite des variations de dureté du tube, on peut constater que ce dispositif est susceptible d’assurer une très grande constance au régime de fonctionnement d’un tube cathodique. Nous donnons ci-après, à titre d’exemple, deux * Villard. Les rayons cathodiques, 1908, p. 7, et Redresseurs catho- diques pour courants indirects C. R., t. CXX VIII, 1899, p. 994, etc. EN FONCTION DE LA VITESSE 305 séries de mesures effectuées, comme toujours, à déviation con- stante. Les valeurs de I et de V proportionnelles aux champs déviants se sont maintenues constantes pendant toute la série des expériences. Chaque chiffre comporte deux pointés, c’est-à- dire deux lectures au voltmètre et à l’ampèremètre. La durée de chaque série est d'environ une demi-heure. On voit donc que pendant ce temps le régime de fonctionnement du tube s’est fort bien maintenu et que la vitesse des rayons cathodiques émise est demeurée presque la même. La variation plus grande observée sur les chiffres du volt- mètre (V) provient du fait qu’à déviation constante l'intensité du champ électrostatique est proportionnelle au carré de la vitesse des corpuscules, tandis que le champ magnétique n’est proportionnel qu’à la vitesse seulement. Les fluctuations sont done, dans ces conditions, plus sensibles sur le voltmètre que sur l’ampèremètre. Divisions lues sur l’ampèremètre et le voltmètre J V A] V 39,85 35,20 39,75 36,10 39,75 35,05 39,95 36,05 39,50 34,70 39,70 36,25 39,85 35,05 39,55 36,05 39,60 34,85 39,70 36,10 39,20 34,65 39,30 35,65 39,90 34.85 39,60 35,55 39,50 35,70 39,00 35,00 Les tubes cathodiques employés ne commencent à s’illuminer d’une lueur verte qu’au voisinage de 6000 volts ; mais, dans ces conditions, la tache fluorescente était encore mal délimitée, probablement par suite de la trop grande surface d’émission de la cathode. C'est seulement pour une plus grande raréfaction, lorsque le potentiel de décharge atteignait 8000 à 9000 volts, qu’on apercevait une tache lumineuse circulaire nettement déli- mitée de 0,75 mm. de diamètre, et que l’on pouvait commencer les mesures. Dans le cas où la raréfaction était poussée à ses dernières limites, nous n’avons pas mesuré le potentiel de décharge. On peut l’estimer approximativement entre 70.000 et 80.000 volts 306 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES (d'après la puissance des champs déviants et la vitesse calculée des corpuscules). La différence de potentiel aux bornes secondaires de la bobine devait naturellement être supérieure, puisqu’une partie de la tension était absorbée par la soupape. Nous avons dit tout à l’heure que le faisceau cathodique pro- duit n’était pas en général homogène, et qu'il s’étalait en un spectre lorsqu'on le faisait traverser le champ magnétique ou électrique. Il importe de remarquer à ce propos que la lumino- sité de ce spectre est nettement décroissante vers la partie la plus déviée. La partie la plus déviée est donc la plus lumineuse et correspond aux rayons de plus grande vitesse (vraisemblable- ment sommet de la courbe, fig. 2, du potentiel de décharge); c’est sur elle qu’on effectuait le pointé. D'ailleurs, en réduisant convenablement la tension de l’alternateur, ce spectre se rédui- sait à une tache nette, à peu près circulaire, accompagnée d’une queue très pâle. Tube cathodique (fig. 3) Le tube cathodique employé avait une longueur totale d’envi- ron 80 cm. La cathode en aluminium était portée par une tige de 12 em. à 15 cm. de longueur, placée dans une tubulure de verre. L’anode en relation avec la terre sert en même temps de a EM q Ô Fig. Q2 diaphragme. Elle est constituée par un cylindre creux en alu- minium dont la longueur mesurait 7 em., et à l’intérieur duquel se trouvait le diaphragme. Nous avons eru bien faire de placer le diaphragme à l’intérieur même du tube anode, afin de le soustraire à toute influence électrostatique. Dans ces condi- EN FONCTION DE LA VITESSE 307 tions, aucune charge électrique induite ne peut exister dans le voisinage immédiat de l’orifice et exercer une action déviante sur le faisceau cathodique. L'ouverture du diaphragme était de 0,5 mm. Sa distance à la cathode était d’environ 30 em. Le fonds même du tube servait d'écran fluorescent, comme le montre la fig. 3. Il n’était par conséquent pas recouvert de papier d’étain, et l’on avait mar- qué avec beaucoup soin et après avoir effectué le réglage com- plet, deux petits points à l’encre de Chine, distants de 3 à 4 cm. environ (fig. 3). C’est sur ces points qu’on ramenait le milieu de la tache fluorescente, soit à gauche, soit à droite, en modifiant les champs électrique ou magnétique. Un troisième point inter- médiaire correspondait à la position du faisceau non dévié, le champ magnétique terrestre étant annulé. Le vide Le vide était produit à l’aide d’une pompe Gaede, combinée à une pompe rotative auxiliaire. Afin d’éviter le dégagement progressif de gaz par les parois du tube et les pièces métalliques qui se trouvent à l’intérieur, nous avons préalablement chauffé à plusieurs reprises le tube à une température de 100 à 200 degrés, et cela en faisant acti- vement fonctionner la pompe. C’est également en vue d'éviter les dégagements gazeux que notre tube (comme nous l’avait conseillé M. Villard) ne contenait aucune matière fluorescente spéciale; la tache fluorescente qui servait au pointé, se produi- sait sur le fonds même du tube. Dans les expériences preélimi- naires faites en employant des écrans enduits de substances fluorescentes, nous avons observé que, dès que l’on arrêtait la pompe, le moindre échauffement produisait un dégagement gazeux qui ne permettait pas de pousser le vide autant que le nécessitaient nos recherches. Enfin, pour augmenter le degré de vide, nous avons, dans quelques expériences, ajouté entre la pompe et le tube un refroidissement à air liquide destiné à con- denser les impuretés et à diminuer leur tension de vapeur (voir fig. 4). 308 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES RE Da 22 EN FONCTION DE LA VITESSE 309 Le champ électrique Le condensateur qui sert à produire le champ électrique à l’intérieur du tube, se compose de deux plaques d'aluminium disposées aussi parallèlement que possible. Chacune de ces pla- ques mesure 5,07 X 3,5 em.; elles sont à la distance moyenne de 0,889 cm. ; cette distance a été mesurée à la machine à divi- ser, de façon à permettre un contrôle approximatif. La tension était fournie au condensateur par une batterie de petits éléments (lampe de poche Jupiter), dont chaque groupe donnait approximativement 4,25 volts. La batterie se composait de 400 à 500 de ces groupes (soit environ 2000 volts maximum), auxquels s’ajoutaient 50 petits accumulateurs que l’on pouvait introduire ou supprimer rapidement au moyen de deux curseurs à manette. De cette facon, on pouvait effectuer le réglage rapide de la tension de 2 en 2 volts. Le milieu de la batterie était en communication avec la terre; les deux plateaux du condensateur étaient donc toujours char- à Fe V V GE gés à des potentiels symétriques + g et — 2; la trajectoire des rayons cathodiques non déviés était {done toujours, comme lanode et le tube, une ligne de potentiel zéro. Le potentiel de la batterie était très constant et les mesures pouvaient se prolonger aussi longtemps qu’il était nécessaire, sans que l’on pût constater la moindre variation ?. Le champ magnétique Le champ magnétique était produit par une paire de bobines parcourues par le courant d’une batterie d’accumulateurs. Ces bobines étaient disposées dans le voisinage du condensateur, de [e) ! Nous tenons à signaler à propos de l’installation de cette batterie un curieux phénomène de transport de mercure. Les godets servant à mettre en communication les différentes batteries d’éléments étaient reliés par des fils étamés et isolés. Au bout de quelques jours, nous avons pu remarquer que le mercure a été transporté des godets placés au niveau le plus élevé dans ceux qui se trouvaient à un niveau plus bas. Le fil de cuivre étamé fonctionnait donc comme un siphon capillaire qui s’amorce de lui-même. ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911. 22 310 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES manière que les lignes de force du champ magnétique soient autant que possible perpendiculaires à celles du champ élec- trique. Dans ces conditions, les déviations électriques et magné- tiques peuvent être observées sur les mêmes repères. Les mesures relatives des champs magnétiques étaient don- nées par le rapport des intensités du courant mesurées sur le milliampèremètre dont nous avons parlé; cet appareil était combiné à un shunt de précision. Les bobines et le tube étaient fixés solidairement sur un même support en bois; ce support ne contenait naturellement aucune partie métallique. Le tout était disposé sur une table entre les deux paires de cadres qui servaient à annuler le champ terrestre (fig. 4). Mesure de I et de V L'appareil qui mesurait successivement la tension du conden- sateur V et l’intensité I du courant traversant les bobines, était un milliampèremètre de précision de Siemens, combiné à l’aide de commutateurs, soit avec de très grandes résistances soigneu- sement étalonnées, soit avec un shunt. On pouvait apprécier aisément sur cet appareil 0,1 division. Les plus petites dévia- tions étaient d'environ 35 divisions; l’erreur sur cette mesure pouvait donc atteindre au maximum 1/350, soit 0,25 °/o*. Nous avons cru bien faire de vérifier l’homogénéité de la division de notre milliampèremètre en l’étalonnant par compa- raison avec des résistances convenables en manganine soi- gneusement contrôlées avec une boîte de précision de Carpen- tier. Les différences trouvées ont été tout à fait de l’ordre de crandeur des erreurs d'expérience. Le tableau suivant permet- tra de s’en rendre compte : Déviations Déviations Différences °/, calculées observées 34.077 34.15 40.205 52.012 52.00 —0.019 70.625 70.75 +-0.180 89.800 89.90 OS 98.777 98.60 —0.13 108.520 108.20 —0..29 1 Pour deux séries seulement la déviation n’était que de 20 à 25 divi- sions. EN FONCTION DE LA VITESSE SL Compensation du champ magnétique terrestre Nous avons dit que pour donner à la méthode des trajectoires identiques toute sa rigueur, il est nécessaire d'annuler le champ magnétique terrestre. En annulant ce champ, non seulement on rend rigoureuses les considérations précédentes (page 296), mais on assure du même coup la symétrie des déviations gau- che et droite. En effet, le faisceau cathodique ayant une longueur totale de 65 cm. environ, la déviation que produit le champ terrestre peut être considérable, particulièrement lorsqu'on expérimente avec des corpuseules de faible vitesse. Cette déviation initiale est très fâcheuse, car les corpuseules ne suivent pas dans ces con- ditions des trajectoires symétriques par rapport aux plaques du condensateur ou à la position des bobines ; comme cette dis- symétrie initiale n’est pas la même si l’on expérimente avec des rayons de faible ou de grande vitesse, elle peut devenir une cause d'erreur systématique. Les mesures effectuées avec des corpuscules de vitesse différente deviennent moins comparables, particulièrement si les champs ne sont pas uniformes, et lors même que l’on a soin d’expérimenter alternativement par dévia- tion gauche et droite. En d’autres mots, pour que la condition des trajectoires identiques soit satisfaite, il faut que le champ terrestre ou du moins sa Composante déviante soit annulée. Pour réaliser la compensation du champ terrestre, nous avons placé le tube dans la direction du méridien magnétique et dis- posé deux paires de cadres de grande dimension donnant cha- cune un champ très approximativement uniforme dans l’espace occupé par le faisceau cathodique ! (fig. 4). Ces deux paires de cadres annulaient respectivement les composantes horizontale et verticale du champ terrestre. ! Des mesures sur l’uniformité du champ compensateur ont été effec- tuées par une méthode balistique; elles ont montré une divergence de 1 ‘/20/ entre la position de la cathode et le fonds du tube servant d'écran. Cette petite différence est sans importance, attendu que nous avons toujours effectué les mesures en prenant la moyenne des dévia- tions droite et gauche obtenues en renversant les champs électrique ou magnétique. 312 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES Pour s’assurer de la compensation, on plaçait d’abord une aiguille aimantée dans le voisinage immédiat du tube catho- dique, et l’on réglait le courant dans les cadres jusqu’à ce que l'aiguille restât en équilibre indifférent. On pouvait ensuite procéder à un réglage plus exact encore par l'observation même des rayons cathodiques. Dans ce but, on faisait varier progressivement le courant dans les cadres jusqu’à ce que le rayon cathodique ne soit plus étalé en un spectre, quelles que soient les variations produites dans le potentiel de décharge; c’est-à-dire quelle que soit la vitesse des rayons cathodiques ; lorsque le réglage est atteint, la position de la tache fluorescente sur le fonds du tube devient indifférente à ces variations et n’éprouve presque plus aucun déplacement. Un dernier contrôle pouvait être ajouté en soumettant le faisceau ainsi réglé à l’action déviante des champs magnétique et électrique que l’on inversait. On obtenait alors des dévia- tions gauche et droite égales de part et d’autre de la position initiale du rayon. Protection du faisceau cathodique contre les actions électrostatiques Pour protéger le faisceau cathodique contre les actions élec- trostatiques, nous avons recouvert presque toute la surface extérieure du tube avec du papier d’étain mis en communica- tion avec la terre. Seule, l’extrémité du tube de verre qui entoure la cathode et le fonds même du tube sur lequel venait se produire la trace fluorescente, ont été laissés à nu. Dans ces conditions, nous n’avons pu déceler aucun déplacement de la tache lumineuse provenant d’une action électrostatisque exté- rieure ou intérieure. En effet, ce dispositif fonctionne comme écran électrostatisque pour les actions extérieures, et si des charges électriques venaient à recouvrir intérieurement les parois du tube, des charges égales et de signe contraire dues à l'influence en annuleraient approximativement l'effet sur le faisceau cathodique. Cette précaution est particulièrement importante avec les rayons de faible vitesse très sensibles aux causes déviantes. EN FONCTION DE LA VITESSE 313 Détermination de la constante |A] et valeur de - La constante [A] qui figure dans les équations (1) et (3), peut être déterminée par le calcul ou par l'expérience. Mais si l’on suit la première voie, il est nécessaire d’introduire des hypo- thèses plus ou moins justifiées. Une première hypothèse, absolument insuffisante, consiste à considérer le champ comme constant entre les plateaux du condensateur et comme nul en dehors de ce condensateur. Cette hypothèse nous a conduit à la valeur [A] = 173. Un calcul plus exact peut être effectué en tenant compte du champ extérieur au condensateur. Nous avons pris comme base de ce calcul la formule donnée par Maxwell (Traité d’Électri- cité et de Magnétisme) et le graphique qui la résume. Mais ce graphique est relatif au cas d’un condensateur illimité dans un sens et éloigné de tout conducteur; il ne correspond pas non plus, au point de vue de la forme du champ électrique, aux condi- tions de nos expériences, c’est-à-dire au cas d’un condensateur court, placé dans un tube relativement étroit. Le calcul effectué d’après le graphique de Maxwell au moyen d’un intégraphe nous à donné la valeur [A] — 224. L'expérience était assurément le moyen le plus sûr d’élimi- ver toutes ces incertitudes. Nous nous sommes donc décidés à effectuer directement des mesures sur des rayons cathodiques de faible vitesse, de façon à déterminer |A] par la relation pré- cédemment établie, [A] = 2 : LS y (6) -Comme source de rayons cathodiques, nous avons utilisé une machine électrostatique, de Tüpler, à 20 plateaux. Nous avons, en outre, régularisé le potentiel, soit par la marche uniforme de la machine, soit en fixant sur ses deux pôles deux balais placés en regard l’un de l’autre, à distance réglable. Des aigrettes jJaillissaient entre ces balais. Dans ces conditions, nous avons obtenu un potentiel très constant et une décharge régulière dans le tube. Le potentiel de décharge U était mesuré avec un électro- mètre de Braun soigneusement calibré à plusieurs reprises avec un électromètre absolu de MM. Bichat et Blondlot. 314 VARIATION D’INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES La distance y a été mesurée sur le fond du tube, entre les repères, au moyen d’une machine à diviser et d’une lunette; elle était de 1,987 cm. Trois séries d’expériences nous ont donné les résultats sui- vants : U V [A] volts volts 9 330 174.0 212.6 15 444 282.6 214.6 13 200 244.5 212.6 Moyenne [A] — 213.3 Il importe de remarquer qu’une erreur de 1 pour cent sur [A] entraîne une erreur de 0,5 pour cent sur la vitesse v et sur toutes les vitesses v’ (formule IT). Comme dans la limite de nos L expériences le rapport à varie encore très lentement avec la vitesse, l’erreur qui en résulte sur ce rapport, n’est, dans ce cas, que de 2 pour mille environ, quelle que soit d’ailleurs l'hypothèse adoptée. L'erreur qui provient du choix de la valeur E dans la dé- ï termination des vitesses absolues est aussi très petite. Si, au lieu d'adopter la valeur de Simon ee 1,878 X 10", on lui Lo substitue la valeur plus récemment obtenue par Classen et par Woltz à — 1,77 X 10”, l’erreur qui en résulte sur est d’en- 40 viron 6 pour mille dans les conditions de nos expériences, par exemple, entre 80.000 et 147.000 km./sec. (Lorentz). Or, cet écart de 6 pour mille serait encore de quatre à cinq fois plus Ë calculées par les for- petit que la différence des valeurs | D. mules d'Abraham et de Lorentz entre les mêmes limites de vitesse. L’incertitude sur la valeur exacte de = n’est donc pas de nature à compromettre les résultats que l’on peut retirer de la méthode. EN FONCTION DE LA VITESSE 315 III. — LES RÉSULTATS": Afin de pouvoir grouper en un seul tableau les résultats obtenus dans toutes nos séries d’observations, nous avons fait ’ subir aux valeurs, Ê trouvées directement par l’expérience, un calcul de réduction. Dans ce but, les vitesses v et v’ étant connues, nous avons calculé par les courbes représentant les formules théoriques (7) et (8) de Lorentz et d'Abraham les valeurs Le Ru ot is lntba Ho}L Ho JA Ho ÏL _Ho JA Toutes les observations étaient alors réduites au moyen de la relation Ph e] æ] Lo HU calculée, soit dans l’hypothèse de Lorentz, soit dans celle d'Abraham. 2 D'ailleurs, | * | est d’autant plus voisin de l’unité que les Lo : rayons de comparaison sont plus lents; sa valeur était généra- lement de 1,03. Les tableaux qui suivent donnent les résultats de toutes les séries d'observations que nous avons faites. Dans le premier, la réduction est faite par la formule de Lorentz-Einstein ; dans le second, par celle d'Abraham. Les expériences sont ordonnées d’après les vitesses croissantes, quelles que soient d’ailleurs l'ordre chronologique ou les conditions dans lesquelles elles ont été effectuées. Hypothèse de Lorentz-Eïinstein D E2 Ë | Différences Ho D IL (1) 64 274 1.027 1.024 + 0.003 (2) 85 406 1.047 1.044 + 0.003 (3). 92 855 1.060 1.052 + 0.008 (4) 94 646 1.052 1.054 — 0.002 (5). 96 280 1.072 1.056 + 0.016 (6) « 98 199 1.074 1.058 + 0.016 (7) 108 730 1.062 1.072 — 0.010 (8) 110 430 1.057 1.075 — 0.018 ! Le mémoire publié par le Laboratoire donnera les valeurs de I et de V à l’aide desquelles ont été calculés les tableaux ci-dessus. 316 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES u.! u,! v’ ae [£ | Différence Lo Lo | (9) 115 680 1.095 1.083 + 0.012 (10) 117 150 1.077 1.086 — 0.009 (11) 117 990 1.082 1.087 — 0.005 (12) 122 020 1.086 1.094 — 0.008 (13) 123 660 1.118 1.097 + 0.021 (14) 123 870 1.125 1.098 + 0.025 (15) 124 300 1.105 1.099 + 0.004 (16) 125 840 1.118 1.101 + 0.017 (17) 126 610 1.104 1.103 + 0.001 (18) 127 270 IIS 1.104 + 0.014 (19) 133 570 12155 LT + 0.012 (20) 134 380 1.147 L'Ae + 0.029? (21) 137 700 LAL6 1.125 — 0.009 (22) 139 920 1199 LM81 + 0.008 (23) 140 930 1.153 17139 + 0.020 (24) 142 700 1.116 T7 — 0.021 (25) 142 760 1.135 1197 — 0.002 (26) 148 640 1172 1151 + 0.021 (27) 149 500 1::174 1.154 + 0.020 v! ol ge v Se 2 Différences 29 2, A (1) 64 274 1.024 1.018 + 0.006 (2) 85 406 1.039 1.034 + 0.005 (3) 92 856 1.057 1.040 + 0.017 (4) 94 646 1.049. 1.042 + 0.007 (5) 96 280 1.064 1.044 + 0.020 (6) 98 199 1.065 1.045 + 0.020 (7) 108 730 1.055 1.057 — 0.002 (8) 110 450 1.054 1.060 — 0.006 (9) 115 680 1.087 1.066 + 0.021 (10) "117 150 1.070 1.068 + 0.002 (1) 7000 1.075 1.070 + 0.005 (12) 122 020 1.078 1.075 + 0.003 (13) 123 660 1.109 1.077 + 0.032 (14) 123 870 LA10 1.078 + 0.032 (15) 124 300 1.095 1.078 + 0.017 (16) 125 840 LeLTI 1.080 + 0.031 (17) 126 610 17097 1.082 + 0.015 (18) 127 270 1.109 1.082 + 0.027 (19)4135%570 1.126 1.092 + 0.034 (20) 134 380 1.138 1.093 + 0.045 EN FONCTION DE LA VITESSE 317 y." ro Li v' Es 2 Différence À uo Vo (21) 137 700 1.110 1.098 + 0.012 (22) 139 920 1.130 1.102 + 0.028 (23) 140 930 1.140 1.103 + 0.037 24) 142 700 1.110 1.107 + 0.007 (25) 142 760 1.126 1.107 + 0.019 (26) 148 640 1.159 1.117 + 0.042 27) 149 500 1.167 1.119 + 0.048 Les écarts que l’on constate, même entre les séries voisines, nous autorisent à grouper ces observations par trois et à en prendre la moyenne. Nous avons alors obtenu le tableau final suivant qui a été publié au C. R. de l’Académie des Sciences (7 fév. 1910), et qui résume toutes nos expériences : Hypothèse de Lorentz-Einstein Hypothèse d'Abraham pee il à [*] Différences . [*] Différences 80 845 1.045 1.038 <+-0.007 1.040 1.030 +0.010 96 375 1.066 1.056 <+0.010 1.060 1.044 . +0.016 MMAGION #4 072 221:077 :1—0:005 L 11065 - 1.061 ?:- EO:00Æ PL9NG50" "217 082 7 1.089 —0 007041072071 +0.003 123094001115 01.098 -+0:017 11.105: -1:078:: 0.027 126%57020411140. 1.103: :+H0.011.*.1.:1061:.01.082%, +0:024 19H02202.1.1330. 1:120,./H0:013 & 1.125. 1.094, +0:031 PÉSISON IL: 136 ! 1.133 +0.003 1.127 1.103 40.024 147 000 1.160 1.147 “<+0.013 1.151 1.113 +0.038 La courbe (fig. 5) représente graphiquement les résultats consignés dans ce tableau; les croix sont relatives à l'hypothèse de Lorentz; les points à celle d'Abraham. Les deux courbes L et A représentent les formules théoriques (7) et (8). ConNCLuSIONS Avant de formuler notre conclusion, résumons d’abord briève- ment les conditions expérimentales qui caractérisent nos expé- riences, conditions qui nous ont permis d'étendre les mesures de la variation d'inertie des corpuscules cathodiques jusqu’au voisinage d’une vitesse égale à la moitié de celle de la lumière, et cela sans l’intervention de la lumière ultraviolette. 318 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES EN FONCTION DE LA VITESSE 319 Ces conditions sont : 1° L’emploi de la méthode des trajectoires identiques, qui permet d'opérer sur des déviations relativement grandes, et qui ne nécessite, dans la limite de nos expériences, ni la con- naissance exacte des champs magnétique ou électrique, ni leur uniformité. 2° L’emploi d’un système compensateur annulant le champ terrestre et donnant, par conséquent, à la méthode précédente son maximum de rigueur, en assurant, en outre, la symétrie des déviations gauche et droite. 3° L’emploi d'une source alternative de grande périodicité et de débit appréciable, donnant au fonctionnement du tube, par- ticulièrement dans les expériences à très haut voltage, une régularité beaucoup plus grande qu’avec les machines électro- statiques de faible débit. Indépendamment de ces trois conditions principales, nous mentionnerons toute une série de mesures de précaution qui nous paraissent indispensables dans des mesures de précision Nous citerons particulièrement : a) La protection du tube contre les actions électrostatiques extérieures ou intérieures, par l’emploi de papier d’étain à la terre recouvrant extérieurement la presque totalité du tube. b) L'augmentation du degré de vide par l’action simultanée du chauffage du tube et de la double pompe de Gaede; la sup- pression de toute matière fluorescente autre que le verre ; enfin, l'action de l’air liquide destiné à condenser les impuretés et à diminuer ainsi leur tension de vapeur; la suppression de tout robinet, le tube étant directement soudé à la pompe. c) L'emploi de conducteurs noyés dans du caoutchouc pour amener le courant de haute tension du secondaire de la bobine Jusqu'au tube cathodique, de façon à éviter, autant que pos- sible, les décharges latérales. d) La symétrie du champ électrostatique assurée par rapport à l’enveloppe du tube, en chargeant toujours les deux plateaux du condensateur à des potentiels + 2 € — 5; l'enveloppe du tube étant à la terre. e) La mise à la terre du condensateur pendant les mesures de déviation magnétique, 320 VARIATION D'INERTIE DES CORPUSCULES CATHODIQUES f) La vérification de la graduation du milliampèremètre ser- vant à mesurer V et I, ainsi que les résistances employées. g) La comparaison avec un électomètre absolu du voltmètre mesurant le potentiel de décharge (détermination de la cons- tante [A|). h) Enfin, le mode opératoire consistant à expérimenter tou- jours par déviation à droite et à gauche, en alternant les dévia- tions magnétique et électrique, de façon à éliminer, autant que possible, l'influence des variations de vitesse des rayons catho- diques au cours d’une même série, variations qui constituent la plus grande difficulté des mesures effectuées sur les rayons cathodiques de grande vitesse. | D'autre part, nous mentionnons comme principal inconvé- nient de la méthode le peu d’exactitude du pointé; l’écart maximum sur chaque lecture isolée pouvait être évalué à 2/10 ou 3/10 de mm., soit 6/10 de mm. sur l’ensemble de deux lec- tures droite et gauche, et cela pour une déviation de 40 mm. : donc, dans le cas le plus défavorable, l’erreur sur le pointé seulement pouvait atteindre 1 1/2 ° environ sur une mesure isolée. Cet écart devait nécessairement être beaucoup moindre sur les moyennes et ne justifierait pas, à notre avis, les écarts observés entre les séries voisines. Ces écarts sont dus, proba- blement en grande partie, aux variations inévitables et pas toujours compensées de la dureté du tube au cours d’une même série. _ Les autres causes d’erreur que nous avons cherché à éva- € luer : erreur provenant du chiffre adopté pour la valeur de . erreur résultant de la variation de vitesse du corpuscule dans le champ électrostatique; erreur provenant de la graduation des instruments de mesures ; toutes ces erreurs se sont trouvées individuellement, dans les limites de nos expériences de quel- ques pour mille seulement. Elles ne nous paraissent pas suffi- santes pour modifier la conclusion qui se dégage de la fig. 5, à savoir que la théorie de l’électron indéformable ne donne pas en moyenne des résultats conformes à l’expérience pour les grandes vitesses. Même si l’on substitue à la valeur de Simon celle de Classen et Woltz, cette substitution aurait pour effet EN FONCTION DE LA VITESSE 321 d'augmenter encore un peu la divergence entre cette formule et l’expérience. D'autre part, les résultats de notre travail ne sont pas assez précis pour infirmer la formule de Lorentz-Einstein. Les écarts observés peuvent, en effet, être envisagés comme rentrant encore dans la limite des erreurs d'expérience, surtout si l’on prend en considération le fait que pour obtenir les différents points indiqués sur les courbes de la fig. 5, on a ordonné toutes les expériences d’après la vitesse trouvée pour les rayons catho- diques, quelle que soit l’époque et les conditions dans lesquelles ces expériences ont été effectuées. On n’a done tenu aucun compte du fait que les expériences isolées qui déterminent une position sur la fig. 5, ont été effectuées souvent dans des condi- tions différentes, par exemple en choisissant d’autres dévia. tions ; les tubes ayant dû, au cours des expériences, être modi- fiés après perforation, et les cathodes changées par suite de leur détérioration, la position des bobines magnétisantes n’était pas non plus la même dans toutes les séries de mesures. Cette variété dans les conditions des expériences explique en partie pourquoi la position des points manque de continuité, mais il n’en est que plus remarquable de constater leur rapprochement de la courbe théorique de Lorentz, particulièrement pour les grandes vitesses. Une dernière remarque : Les deux catégories de points de la fig. 5 correspondent aux résultats expérimentaux suivant qu’ils ont été corrigés en supposant exacte la formule de Lorentz ou celle d'Abraham. Comme il ne s’agit ici que d’une correction, il est bien évi- dent que l’on ne peut tirer aucune conclusion du fait que les valeurs expérimentales corrigées par la formule d'Abraham, s’approchent davantage de la courbe théorique de Lorentz; la différence entre les deux catégories de points est, comme on le voit par la figure elle-même, de l’ordre des erreurs accidentelles. Nous pouvons donc conclure que, des deux formules proposées, celle de Lorentz-Einstein est la seule qui donne, pour les rayons cathodiques de grande vitesse, des résultats compatibles avec la moyenne de nos expériences. Genève. Laboratoire de Physique de l’Université. I, FLAPENT ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL PAR L. DUPARC Professeur à l’Université de Genève (Suite 1) DISPOSITION GÉNÉRALE DES PRINCIPAUX GISEMENTS DUNITIQUES DE L’OURAL J’examinerai sommairement la disposition qu’affectent les gisements primaires dunitiques de l’Oural, en donnant pour plus de la clarté des petites cartes géologiques de ceux-ci, et en les décrivant successivement en allant du Sud au Nord de la grande chaîne. GISEMENT DE L'OMOUTNAÏA Il est situé dans la Sysserskaya-Datcha, et sur le versant européen de l’Oural; c’est l’un des plus petits gisements duni- tiques. On y parvient en quelques heures depuis les usines de Polewskoï. Le centre dunitique se trouve dans la partie infé- rieure du cours de l’Omoutnaïa, entre cette rivière et celle appelée Malaïa Kroutarskaya qui est un affluent de la Tschou- ssowaïa. Le dunite affleure suivant une ellipse, dont le grand axe, qui est à peu près dirigé NO-SE, mesure 1, 8 à 2 kilomètres, tandis que le petit axe a un kilomètre à peine. L’affleurement n’est traversé par l’Omoutnaïa que sur une très faible distance, ! Voir Archives, mars 1911, p. 211. LE PLATINE, ETC. 323 et dans son extrémité NO ; par contre la rivière reçoit sur la rive droite deux petits lojoks qui sont entièrement encaissés dans la dunite. Dans la partie SE de l’affleurement, il existe encore plusieurs petits lojoks dont la partie supérieure et trouve également dans la dunite, et qui descendent sur Malaïa Krou- tarskaya. La dunite est du type ordinaire, elle renferme quel- ques ségrégations de chromite. Une large ceinture de pyroxénites entoure cette dunite, elles forment quelques ouwals tout autour de la crête dunitique qui est de faible élévation et couverte par la forêt. Ces pyroxénites sont à leur tour circonscrites par des gabbros et des gabbros diorites, qui présentent différents types pétrographiques (fig. 4). Les roches filoniennes qu’on rencontrent dans ce gisement traversent principalement la dunite. Ce sont d’abord des superbes pegmatites à Hornblende, à éléments constitutifs de grande dimension; puis des sssites pures ou des 2ssites à feldspath, et enfin des filons leucocrates de la série des plagiaplites. Les filons leucocrates et mélanocrates se rencontrent dans les pyroxé- nites, mais ils paraissent y être moins abondants que dans la dunite. La riviere Omoutnaïa ne devient platinifère qu’à partir du moment où elle pénètre dans la dunite, la plus grande partie du platine contenu dans ses alluvions provient des deux petits lojoks qui s’y jettent. Le platine se trouve également dans les alluvions des lojoks qui descendent sur Malaïa-Kroutarskaïa. GISEMENT DE TAGUIL C’est le plus important et le plus considérable des gites pri- maires dunitiques. Il est situé sur la ligne de partage même, à 25 kilomètres environ au SO de Taguil. Le gisement dunitique primaire à la forme d’une lentille dont le grand axe est dirigé à peu près N S mesure plus de 10 kilomètres (fig. 5). Cette len- tille est irrégulière et renflée dans la partie sud ; là son petit axe mesure plus de 5 kilomètres. La dunite elle-même constitue une série de petits sommets aux formes arrondies et caractéristi- ques ; tels par exemple le Mont Solowieff, La Choulpikha, etc. qui sont toujours couverts par la forêt de pins ; cette dunite est très uniforme sur tout le gisement et constamment rubéfiée superficiellement. Les ségrégations de chromite y sont abon- 324 LE PLATINE Pyroxénites C1 Dunite = Gabbros 3 Gabbro-diorites CI Quartzites Fig. 4. — Carte du gisement platinifere de l’'Omoutnaïa. Hiv. Wissym Qi r If = 7 + [sue FE F - Le Mt Popretschnaia + + |+ + 4 + AU LENTILLE a PORN NE + | ET Echelle | See o 4 à verst cerges Couchet del C7 Dunite Gabbros, diorites, etc. ES Pyroxénites ET Schistes dynamo-métam. A Tilaïtes [I] Schistes cristallin = Serpentines Fig. 5. — Carte géologique du centre platinifère de Taguil d'après MM. Wyssotsky et Lavaritsky. ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911 23 326 LE PLATINE dantes et se trouvent en des points fort différents de l’affleu- ment, mais principalement à la base et au sud du Mont Solo- wieft. Dans la dunite de Taguil je n’ai nulle part trouvé des filons mélanocrates ou leucocrates. La dunite est circonserite par une ceinture continue de pyroxénites qui toutefois est très mince sur les deux flancs Est et Ouest de l’affleurement. Ces pyroxénites sont surtout largement développés dans la partie S de celui-ci; elles forment un gisement important à la pointe sud de la lentille dunitique. Des «langues » de ces pyroxénites qui se détachent de la partie orientale de la ceinture, s’avancent en plusieurs points à l’inté- rieur de l’affleurement dunitique, notamment dans la partie N E de celui-ci, les pyroxénites recouvrent alors manifestement la dunite qui forme soubassement. De nombreux chapeaux sans racines de ces pyroxénites se rencontrent isolés à l’intérieur de la dunite. Dans la partie Ouest et Nord-Ouest de l’affleurement, une mince bande de véritables serpentines s’intercale entre la dunite et les pyroxénites ; ces roches sont absolument dis- tinctes de la dunite, elles ont une tout autre patine, s’érodent différemment, sont beaucoup plus dures, et se retrouvent dans les alluvions alors que la dunite a complètement disparu. Les pyroxénites sont aussi accompagnées de tilaïtes et de gabbros à l’olivine mélanocrates, mais ces roches jouent un rôle très subor-- donné, on les trouve tout à fait localement sur quelques points de la ceinture, notamment sur la rive gauche de la rivière Tschauch, près du lojok de Kotchkowatka. Les pyroxénites, au point de vue microscopique, présentent les deux types koswite et pyroxénite franche. Les gabbros, gabbros-saussuritisés, gabbros-diorites et pseu- dodiorites circonscrivent d’une manière continue la ceinture pyroxénitique. Du côté de l'Ouest, ces roches sont peu déve- loppées, et font suite aux schistes cristallins qui, en certains endroits, touchent presque les pyroxénites. Du côté de l’Est, au contraire, les gabbros et leurs congé- uères s'étendent fort loin et constituent une zone puissante, qui va au-delà du lac de Tscherno-Istotschnik, et qui com prend toute une série de montagnes séparant le cours de Mar- tian du bassin de la Kamenka, à savoir : la Golaïa, la Biélaïa- ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 327 gora, les montagnes de Popretschnaïa, de Chirokaya, etc. La description de tous les types pétrographiques rencontrés dans cette zone ne saurait trouver place ici. Le gisement dunitique se trouve donc sur la bordure occidentale de la grande bande des roches basiques. Les rivières platinifères qui proviennent de la dunite sont: 1. La rivière Martian dont la première source se trouve dans la dunite un peu au sud de la Golaïa-gora, et qui coule dans une vallée encaissée à l'Ouest par les montagnes qui forment l’affleurement dunitique, et à l’Est par la Bielaïa-gora et son prolongement sud. Dans la partie supérieure de son cours, Martian reçoit une série d’affluents platinifères qui occupent des lojoks et qui proviennent de la dunite, affluents qui s’amor- cent tous à la base du Solowieff. Ce sont, en allant de l’amont vers l’aval : le Bielogorsky-log, le Poupkowsky-log, la Soukhoï- log, l’Alexandrowsky-log, la Malaïa et Balchaïa Choulpikha, etc., etc. La rivière Martian a plusieurs fois changé son lit, il existe en eftet un ancien lit qui est situé plus à l’Est et au- dessus du lit actuel, au pied de la montagne Bielaïa. La rivière Martian va dans le lac artificiel de Wyssimo-Chaïtansk. 2. La rivière Sissym, beaucoup moins importante, et avec un cours plus petit que Martian. Elle s’amorce dans la dunite, ses deux sources se trouvent au pied de la montagne de Choulpikha et au sud. Elle reçoit somme toute peu d’affluents provenant de la dunite, de sorte que ses alluvions ont été plus pauvres que celle de Martian. Elle coule d’ailleurs à peu près parallèlement à cette dernière. 3. La rivière Wissym. C’est le produit de la réunion de deux cours d’eau la Roubléwik et la Zakharowka. La Roubléwik prend naissance au pied du Solowieff également, et traverse de l'Est à l'Ouest une grande partie de l’affleurement dunitique ; elle reçoit une série d’affluents latéraux tous encaissés dans la dunite, tels que le Kroutoï-log, Arkhipowsky-log, Solowiewsky- log, etc. La rivière Zakharowka s’amorce un peu plus au Nord, dans la dunite également, et à proximité de la montagne de Sinit- zina-Gora. Elle se réunit à Roublewik un peu en aval du village de Zakharowka ; après leur confluent, la Wyssin change brusque- ment de direction et coule vers le Sud, puis le Sud-Est, elle se 328 LE PLATINE jette également dans le lac de Wissimo-Chaïtansk, soit dans POutka. 4. La rivière Tschauch. Elle prend sa source à une faible dis- tance de Martian, au flanc Nord du Solowieff, et toujours dans la dunite; puis elle quitte celle-ci, et coule vers le Nord en suivant le flanc oriental de l’affleurement dunitique. Elle reçoit dans ce tra- jet sur sa rive gauche un ou deux petitsaffluents qui en partie pro- viennent de la dunite, puis près de l’extrémité nord de l’ellipse dunitique, la rivière tourne brusquement vers l’Est et se jette dans le lac de Tscherno-Istotschnik. On sait actuellement que le cours de cette rivière n’a pas toujours été celui d’aujour- d’hui, et que, comme Martian, elle a changé de lit. 5. La rivière Bobrowka. Celle-ci ne prend pas naissance dans le gisement dunitique ; elle reçoit seulement deux petits lojoks qui en proviennent et qui se trouvent tout à fait à l'extrémité nord de celui-ci. GISEMENTS DE L'Iss Ils sont situés sur la Schouwalowskaya-Datcha, et sur le ver- sant asiatique de l’Oural. On peut y parvenir depuis Nijne- Toura en suivant le cours de l’Iss, ou au contraire par la ligne de chemin de fer Perm-Kouchwa, depuis la station de Téploïa- Gora, en traversant la ligne de partage. Les deux centres duniti- ques se trouventimmédiatement à l'Ouest du Katchkanar (fig. 6). Cette montagne est constituée par un important massif de pyroxénites et koswites qui passent latéralement à des tilaïtes et des gabbros à olivine; elle rappelle beaucoup par sa constitu- tion la montagne du Koswinsky dont il sera question ultérieure- ment. Le premier appelé gisement de Swetli-bor, confine immédia- tement au Katchkanar. La dunite y affleure sous forme d’une grosse ellipse dont le grand axe oriente presque N $ ou légère- ment N NO mesure 6 kilomètres et le petit axe 3 kilomètres. Cette dunite constitue une région vallonnée de faible élévation, qui partout est couverte par la forêt de pins. Elle est ravinée par de nombreux lojoks affluents de l’Iss ou de la Kossia. La dunite est du type habituel, elle ne paraît pas être riche en ségrégations de fer chromé; par contre elle est traversée par ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 329 À * (As © FAURS CAEN | Ï érersony- Ouval l l 1 sPetrapawlo wsk | 'MÉRTe HS [8e Werkh -Kossinsky À x (ur ar LE Aiv. \ Kossia. rorges Couthet del, ET Dunite E>73 Gabbros et cilaites CN Schistes cristallins 5 Pyroxénites Issites = Gabbros-diorites CEZZT Schistes dynamo-métamorphiques Fig. 6. — Carte géologique des gisements platinifères de l’Iss d'après M. Wyssotsky. 330 LE PLATINE de nombreux filons mélanocrates représentés par les issites et issites à plagioclases. La dunite est circonscrite par la ceinture pyroxénique habi- tuelle, mais qui, ici, est discontinue et toujours fort mince. Les pyroxénites se trouvent sur toutes les parties Sud, Est, et Sud- Est de l’affleurement dunitique, par contre la ceinture est interrompue au nord, puis en quelques points du flanc Est et Nord-Est de l’affleurement où les gabbros-diorites entrent alors en contact direct avec la dunite. Dans la partie Sud-Ouest, pyroxénites et gabbros font tout à fait défaut, et, autant qu’il est permis d’en juger sur le terrain celui-ci étant très couvert, la dunite entre en contact immédiat avec les schistes métamor- phiques. La deuxième ceinture de gabbros diorites est égale- ment réduite et ne se trouve que dans les parties Ouest, Nord- Ouest, Nord et Ouest de l’affleurement ; à l’intérieur de cette ceinture et dans la partie N.-E., il existe un petit îlot de pyro- xénites, il affleure sur le cours même de B. Pokap. Un second îlot en partie circonserit par les schistes cristallins, se trouve également sur le bord occidental de l’affleurement dunitique. Le deuxième appelé gisement de Wéressowy-ouwal se trouve au nord du premier et légèrement rejeté vers l’Ouest, il en est séparé d’un kilomètre à peine. Il se présente sous forme d’une longue et étroite crête de dunite orientée N.-S., dont la lon- gueur dépasse 8 kilomètres et la plus grande largeur 1,6 kil. ; elle est en moyenne plus élevée que Swetli-bor et le sommet principal en est rejeté un peu au nord. La dunite qui forme cette crête est identique à celle de Swetli-bor, mais elle ren- ferme assez fréquemment des ségrégations de fer chromé. La ceinture pyroxénitique est ici comme je l’ai vérifié tout à fait discontinue, elle se retrouve sur la partie sud du flanc oriental, et à la partie S.-0. de la crête dunitique, partout ail- leurs elle disparait ou est réduite à quelques petits affleure- ments discontinus. Par contre, en plusieurs endroits, notamment dans la partie septentrionale de Wéressowy-ouwal et aussi près de la source de M. Prostokischenka, on trouve des petits cha- peaux de pyroxénites à l’intérieur de l’affleurement dunitique. Les pyroxénites présentent les deux types indiqués, soit les kos- wites et les pyroxénites franches. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 331 La deuxième ceinture de roches gabbroïques est également réduite et discontinue, elle est développée dans la moitié nord de Wéressowy et entre fréquemment en contact immédiat avec la dunite ; elle est excessivement réduite ou fait défaut dans la moitié sud, de sorte que là où les pyroxénites manquent la dunite entre en contact avec les schistes cristallins. Les rivières platinifères qui proviennent de ces deux centres sont : I. De Wéressowy-ouwal. Tout d’abord et sur le flanc ouest en remontant du Sud au Nord. 1. La Malaïa-Prostokischenka. 2. La Srednia- Prostokischenka 3. Le Kassoï-log. 4. Le Jermakowsky-log. Ces quatre rivières sont des affluents de la Balchaïa-Prostokischenka qui se jette dans l’Zss en amont du village de Borowskoe. Sur le flanc Ouest et toujours du Sud au Nord, 5. la petite Pokap et 6. la grande Pokap. Ces deux rivières qui se réunis- sent, reçoivent une série de petits tributaires encaissés dans des lojoks situés sur ce flanc. La grande Pokap qui coule vers l'Est, se jette dans l’Iss en aval du confluent de la Kossia. 7. La rivière Beresowka qui se jette également dans l’Iss beaucoup plus en aval, reçoit quelques petits tributaires qui viennent de l’extrémité Nord de Wéressowy. IL. De Swetli-bor. C’est premièrement: 8. la rivière Iss elle- même, qui traverse obliquement toute la partie Nord de l’affleurement dunitique. L’Iss prend sa source dans le voisi- nage de sa ligne de partage, elle coule d’abord du N. au S,, puis en moyenne au S. E. jusqu’à Borowskoe, c’est en amont de ce village qu’elle reçoit la B. Prostokischenka. Après avoir décrit un coude vers le N. E., elle reprend la direction générale S. E., et traverse en cluse l’affleurement dunitique. Dans ce trajet elle reçoit plusieurs affluents ou logs encaissés dans la dunite, les plus importants sont sur la rive droite et appelés comme suit, de l’amont vers l’aval : le Xorobowsky-log, le log N° I et le log N° II. 9. La rivière Xossia qui se jette dans l’Iss à sa sortie de la dunite. Cette rivière s’amorce plus à l'Ouest, dans les schistes cristallins ; elle tient son platine d’une série de logs encaissés dans la dunite, qui sont des affluents situés sur sa rive gauche 32 LE PLATINE et s'appellent de l’amont à l’aval, les /ogs Ne VII et N° VI, le log N° IIT et le Travénisty-log qui s’y jette, l’IWinsky-log, et le Xroutoï-log. En aval du confluent de Béresowka l’Iss ne reçoit plus aucun affluent platinifère jusqu’à son confluent avec la Toura. Or, les alluvions de l’Iss contiennent du platine jusqu’à ce confluent, et la Toura elle-même est également plati- nifère ; tout ce platine provient exclusivement des deux gîtes primaires indiqués. GISEMENT DE KAMÉNOUCHKY Ce gisement se trouve sur la Pawdinskaya-Datcha à 20 kilo- mètres environ de Wéressowy-ouwal, et au N. N. E. par rapport à lui. Il se présente dans des conditions assez analogues à Swettli-bor, en ce sens qu’il se trouve sur la bordure N. O. du massif important de gabbro qui constitue la montagne de Sarannaya. L’ellipse dunitique qui forme le gite primaire est disposée suivant une assez longue crète boisée, qui est diri- gée à peu près N. N. O.,S. $. E. et dont le grand axe mesure 3 kil. environ, tandis que le petit 1 à 1,5 kil. seulement (fig. 7). L’ouwal dunitique est mamelonné, et montre la topographie caractéristique habituelle La dunite est très uniforme, fort altérée, et présente des variétés qui sont très schisteuses. Elle est criblée de filons leucocrates Au type des plagiaplites, et de filons mélanocrates représentés par les sssites et les issites à plagioclase. On trouve même des variétés mésocrates variées d’aspect dioritique, puis en très grande abondance, d’énormes fions de pegmatite à hornblende à éléments gigantesques, filcns qui sont identiques à ceux que l’on observe au gisement de l’Omoutnaïa. La dunite renferme localement des ségrégations de chromite, je n’ai à la vérité, pas trouvé ce minéral en place, maïs j’en ai vu de nombreux blocs dans les alluvions des rivières Kamé- nouchka. Les pyroxénites font une ceinture continue autour de la dunite, elles forment le dernier sommet distinct sur l’ouwal dunitique du côté Nord, puis tout à fait au Sud et sur la même crète, le sommet appelé Sokolinaïa. Cette ceinture n’a pas une épaisseur uniforme, elles est développée à l’extrémité Nord et ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 333 surtout à celle Sud de l’ellipse dunitique, tandis que sur les deux flancs, notamment sur le flanc occidental, elle est assez étroite. Les pyroxénites sont traversés par des filons de peg- matite à hornblende à grands éléments, semblable à celle qui qui traverse la dunite. EX Gabbros massifs et écrasés pes SF Pyroxénites E:] Schistes dynamométamorphiqu Fig. 7. — Croquis géologique du gisement de Kamenouchky par M. L. Duparc Les pyroxénites sont à leur tour circonscrites par des roches gabbroïques, qui, vers l'Ouest, sont vertes, plus ou moins schisteuses, et rattachäbles à des gabbros écrasés et dynamo- métamorphosés, tandis que vers l’Est on trouve des gabbros francs ou ouralitisés du type normal. Les rivières qui proviennent du Kaménouchky sont : 1. La Malaïa-Kaménouchka. Elle descend du flane Ouest de la crète dunitique dans la partie Sud de celui-ci, et se jette 334 LE PLATINE dans la rivière Kamenka. La rivière Kamenka, dont les allu- vions sont platinifères également, tient son platine exelusive- ment de Malaïa Kamenouchka. Elle se jette dans la Niasma. 2. La Balchaïa-Kaménouchka. Elle s’amorce sur le flanc Est de l’affleurement dunitique ; sa source est à peu près symétrique à celle de M. Kaménouchka. Elle reçoit une série de petits lojoks qui se trouvent sur ce flanc et qui tous renferment du platine dans leurs alluvions. La B. Kaménouchka se jette dans la Niasma un peu en aval du confluent de Kamenka. La rivière Niasma n’est platinifère que par les apports des des deux Kaménouchka. La Lialia qui recoit la Niasma contient également du platine qui lui a été apporté par cette dernière. LES GISEMENTS DU KOSWINSKY Ils sont situés sur la Pawdinskaya et la Rastesskaya-Datcha, et sur les deux versants de la montagne du Koswinsky. Celle-ci constitue un puissant massif de pyroxénites et de koswites qui, vers l'Ouest et le Sud-Ouest, passent aux tilaïtes qui forment le Pharkowsky-ouwal et le Malinki-ouwal. Le gisement du Sosnowsky-ouwal se trouve sur le flanc Ouest du Koswinsky (fig. 8). Il est formé par une assez longue crète de dunite qui est orientée sensiblement du Nord au Sud, et qui, selon cette direction, mesure environ 4 kilomètres, tandis que la largeur maxima de cet affleurement dunitique est à peine à ? kilomètres. La dunite rubéfiée présente des variétés schis- teuses, elle renferme des ségrégations de chromite qui paraissent être assez abondantes mais généralement petites. La ceinture de pyroxénite fait ici presque défaut; en effet, on ne rencontre que tout-à-fait localement des petits affleurements de ces roches au contact de la dunite, et ceci seulement au flanc Est de l’ouwal; par contre de ce côté, la ceinture pyroxénitique est remplacée par des gabbros à olivine et des tilaïtes qui sont ici largement développées et traversées par des microgabbros filo- niens. Les tilaïtes font défaut du côté de l’Ouest. Là la dunite entre directement en contact avec des roches vertes, schis- teuses, qui sont des diabases écrasés par dynamo-métamor- phisme. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 399 Ce » x & x Tilai-Kamen “ x x x « « - C x x x Î | x TES : 2 — - ha! w x Es AY x Vars = w pate La —— ve PE —————— sk? L: x x CPS s#a-Katech -K EL — à - Ê LR a: a je S nu Su HE AE x A ES EN 2 1 à Es TT Abe x /I HE n |! » x x | « x >» | r L La <" PE © [Tee || Echelle approximative o 4 g 5 % kil | TORARRRMETENE Genrnes Coucher del [IN Schistes cristallins [__] Dunite CZ Tilaites, Gabbros Diabases Pyroxénites E=3 Gabbros-diorites Fig. 8. — Carte géologique des gîtes platinifères du Koswinsky par M. L. Duparc. 336 LE PLATINE Le gisement de Kitlim se trouve sur le flanc oriental du Koswinsky, dans l’éperon qui se détache de cette montagne et s’avance vers l’Est. Ce gîte primaire rentre dans le type normal. La dunite y est de toute part circonscrite par les pyroxénites qui forment ici une ceinture continue. L’affleurement dunitique atteignant une assez grande élévation, est complètement dénudé et se distingue de loin déjà par sa couleur rougeâtre. La dunite est du type ordinaire; elle est traversée par des très minces filonnets de roches variées, soit des albitites et des granulites à plagioclases pour le type leucocrate, et des wehrlites et des issites à plagioclases pour le type mélanocrate. Elle renferme aussi d’abondantes ségrégations de fer chromé que l’on peut voir en place ou en débris à la surface de l’affleurement. Les pyroxénites sont accompagnées par les koswites ; elles sont traversées par des filons de dunite franche, puis par des filons de dunite sidéronitique et enfin par des filons de plagia- plites qui représentent le type leucocrate. La ceinture externe des roches gabbroïques est représentée par les gabbros ouralitisés qui forment la montagne du Katé- chersky et le Kitlimsky-ouwal. Les rivières platinifèeres qui proviennent des deux centres indiquées sont : Pour le Sosnowsky-ouwal : 1. La grande Sosnowka, qui s’amorce sous le Pharkowsky- ouwal, mais qui traverse une petite partie de l’affleurement dunitique. Elle reçoit deux petits lojoks platinifères également, qui descendent du flanc Ouest de l’ouwal. 2. La petite Sosnowka qui est presque entièrement encaissée dans la dunite, et qui coule également sur le flanc occidental du Sosnowsky-ouwal. 3. La rivière Logwinska (l’une des sources du moins) qui coule sur le flanc oriental du Sosnowsky-ouwal. 4. La rivière Tilaï qui reçoit ces trois rivières, et qui devient platinifère en aval de leur confluent. Pour le gisement Kitlim : 1. Une série de lojoks (Abodranny-lojok, Djudinsky-log, Popowsky-log), qui forment les sources de la rivière Kitlim. 2. Probablement la petite Koswa. Cette rivière ne prend actuellement pas sa source dans le gîte dunitique primaire, ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 337 mais il est vraisemblable qu’il en était autrement jadis. Elle est platinifère et ne pourrait guère tenir son platine que du centre de Kitlim. LE GISEMENT DU TiLAï-KANJAKOWSKY La chaîne du Tilai-Kanjakowsky fait immédiatement suite au Koswinsky vers le Nord. Elle est en gros formée d’une crète de pyroxénites, flanquée vers l’Ouest par des tilaites et des gabbros à olivine, vers l'Est par des gabbros ouralitisés avec des alternances parfois réitérées de ces différentes roches. Un peu au nord du sommet principal que j’ai appelé Tilaï, la chaîne se bifurque en deux chaînons séparés par la rivière Poloud- niéwaïa qui coule dans la vallée comprise entre ceux-ci. Le gisement dunitique se trouve précisément à la naissance de cette vallée et de la rivière en question; sa forme est presque circulaire, il est en tout cas de très petite dimension. La pré- sence de cette dunite dans la haute chaîne du Tilaï-Kanja- kowsky correspond avec la formation d’un col assez plat, qui forme dépression dans cette chaîne, au Nord et au pied du sommet principal de Tilaï (appelé généralement Kanjakowsky). En été ce col est occupé par un petit lac qui alimente les sources de Poloudinéwaïa. Celles-ci cascadent sur des parois presque verticales de dunite qui mesurent plus de 300 mètres de hauteur. Cette dunite est du type normal, elle renferme en grand nombre des ségrégations de chromite, que l’on voit fort bien quand on escalade les parois en question. Par contre elle ne contient pas de filons leucocrates ou mélanocrates. La dunite est entièrement circonscrite par les pyroxénites qui passent d’ailleurs localement aux tilaïtes et aux gabbros à olivine très basiques. Ces pyroxénites qui forment le KanjJa- kowsky sont traversées par des filons de pegmatites à hornblende à éléments gigantesques analogues à celles de l’'Omoutnaïa et de Kaménouchky. Vers l’Est, ces pyroxénites sont suivies par les superbes gabbros ouralitisés du Cérébriansky, qui repré- sentent donc la deuxième ceinture des roches gabbroïques ; vers l'Ouest, autant qu’il est permis d’en juger par l’état du terrain, les pyroxénites et les tilaïtes entrent en contact avec les schistes 338 LE PLATINE a lCé jank He! Cérebrianka Feorges Couchel del [7] Dunite ES Gabbros et Gabbros-diorites KE Pyroxénites [INT Schistes métamorphiques Ex Tilaites et Gabbros à olivine Fig. 9. — Croquis géologique du gisement du Tilaï-Kanjakowsky par M. L. Duparc. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 339 cristallins quartziteux et les quartzites traversés par des dia- bases qui forment les monts Ostchy (fig. 9). Les rivières platinifères qui prennent naissance dans le centre dunitique de Tilaï-Kanjakowsky sont : 1. La rivière Poloudniéwaïa, dont les sources ravinent direc- tement la dunite et qui, dans les parties supérieures de la vallée, coule au milieu d’anciennes alluvions formant des berges escarpées. 2. La rivière Jow, qui occupe d’abord un ravin situé sur le flanc occidental de la chaîne de Tilaï, et qui s’amorce égale- ment sur le col dont il a été question. 3. La rivière Kanjakowska. Elle se trouve actuellement en dehors de l’affleurement dunitique, mais il est vraisemblable qu’à une époque antérieure elle s’est également amorcée dans la dunite. LE GISEMENT DE (GLADKAÏïA-SOPKA Il est situé dans la Wagranskaya-Datcha, à plus de 45 kilo- mètres au Nord et légèrement à l’Est du précédent. Il est aisément accessible depuis le petit village de Baronskæ, qui se trouve sur la rivière Wagran, et qui est relié à Bogoslowsk par un mauvais sentier. Le gisement est à 7 kilomètres environ et à l'Ouest du village. Pour y parvenir on suit le sentier qui longe la Wagran et qui coupe le cours de la petite rivière Travianka ; Gladkaïa Sopka se trouve à quelques kilomètres au Nord du confluent de cette rivière. Le gîte dunitique primaire constitue précisément Gladkaïa- Sopka lui-même. C’est un ouwal boisé de pins qui est orienté sensiblement N. $. et qui s’abaisse graduellement vers le Sud. La longueur totale de l’affleurement dunitique comptée suivant la crète et estimée au juger faute de carte, est d’environ 1,5 à 2 kilomètres ; sa largeur est peu considérable, le Gladkaïa- Sopka forme en effet une crète assez acérée et étroite dont les flancs sont relativement assez abrupts. La dunite de ce gisement est profondément altérée et rubéfiée, mais d’un type absolument normal; elle paraît être fort pauvre en ségrégations de chromite, les variétés schis- 340 LE PLATINE ‘ teuses sont fréquentes. La dunite est traversée par des filons de la roche mésocrate que j’ai appelée gladkaïte. La ceinture des pyroxénites est réduite à fort peu de chose dans ce gisement. En effet, sur tout le flanc Ouest, la dunite entre en contact avec des schistes cristallins qui forment l’ouwal qui sépare Gladkaïa-Sopka de la crête de serpentines située plus à l’Ouest qui s'appelle Criwsky-Tschourok. Nulle part il est vrai, on ne voit dans la forêt le contact immédiat des deux roches, mais nulle part également je n’ai pu observer la pré- sence du moindre affleurement de pyroxénites ; les rares blocs que l’on trouve sous les arbres déracinés par le vent sont des schistes. Au Nord, et sur le flanc oriental, la dunite entre en contact avec des gabbros-diorites superbes, analogues à ceux du Cérébriansky et formant la crète appelée Ostraïa-Sopka qui vient à l'Est de Gladkaïa : le contact immédiat des deux roches n’est également pas visible; dans la vallée qui sépare Gladkaïa-Sopka d’Ostraïa je n’ai nulle part vu de pyroxénites et les alluvions anciennes de la source orientale de Travianka qui occupe cette vallée n’en renferment aucun fragment. Par contre lorsqu'on suit la crète de Gladkaïa du Nord au Sud, à l'endroit où celle-ci s’abaissefbrusquement, la dunite cesse et fait place à des pyroxénites et principalement à des tilaïtes qui se poursuivent jusqu’à l’extrémité septentrionale de l’ouwal. La ceinture des roches pyroxénitiques est donc très étroite et circonscrit seulement la pointe sud du gisement dunitique; quant à la deuxième ceinture formée par les gabbros-diorites, elle n’est développée qu'à l'Est et au Nord de celui-ci; vers l'Ouest la dunite entre directement en contact avec les schistes cristallins (fig. 10). J'ajoute que le gisement de Gladkaïa-Sopka occupe égale- ment une position tout-à-fait excentrique par rapport aux grands massifs de roches basiques qui constituent les chaînes du Kumba, du Zolotoï-Kamen, des Bruskowaïa, etc., situées plus au Nord. Les rivières platinifères qui prennent naissance dans le centre primaire de Gladkaïa-Sopka sont : I. La source orientale de Travianka, qui coule dans la vallée située entre Gladkaïa et Ostraïa-Sopka. II. La source occidentale de Travianka qui coule dans la vallée ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 341 LU | [UN | [I HD dl ——— RES — ill || a Q =; Hill | Al ë ET — ll! à HAN SE — NES à = CNE TES 8 D ——— LUE E = I AE S Ÿ 5 nf ll LS] È S I] | El S Ÿ S BI RUN À S = — AT as ul ill || -> Ë ne : A TER == je à = liul |} — + UE = Un NE = JDE | ES MIT ll] | A ul = LAURE SEE ane LUlp ll SE 11] nl S ) , ||] ii S il (li IE | K& {l1| _ [LIL LE AI = dll all | S | | —— 11 | qu | ( (ll 3 | | Lil € k | f | l hi ill Echelle ‘4 o A Verste Riy. Wo Riv. Way ve . Gtoruss Couchet del [7 Dunite [IX Schistes cristallins Pyroxénites = Gabbros-diorites Fig. 10. — Croquis géologique du gîte platinifère de Gladkaïa-Sopka. située entre Gladkaïa et l’ouwal qui sépare celui-ci de Criwsky- Tschourok. Ces deux sources se réunissent un peu au-delà de l'extrémité Sud d’Ostraïa et forment la petite rivière Travianka qui coule sur des marécages. LE GISEMENT pu DANESKIN-KAMEN C’est le seul de tous les gisements platinifères de l’Oural que .je n’ai pas étudié sur place, la description en a été donnée par M. Lewinson Lessing dans son bel ouvrage sur la Saosserskaya- ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911 24 342 LE PLATINE Datcha et le Daneskin-Kamen ‘'; je me bornerai done à résumer ici les observations faites par mon savant collègue et à les comparer avec celles que j’ai exposées dans les pages qui précèdent. La haute montagne du Daneskin-Kamen qui, à bien des égards ressemble au Koswinsky, se trouve sur la rive gauche de la rivière Soswa. Elle est formée en grande partie par des gab- bros, flanqués à l'Ouest par des schistes cristallins, et à l’Est par des roches que M. Lewinson-Lessing appelle des syénites dioritiques. Les gabbros présentent une grande variété de types, les uns leucocrates, les autres mélanocrates, les facies ruban- nées sont fréquentes. D’après les descriptions qu’en donne l’auteur, une partie des gabbros mélanocrates du Daneskin correspond à mes tilaïtes; on trouve aussi parmi ces gabbros des norites analogues à celles du Cérébriansky. La dunite forme plusieurs boutonnières au milieu de ces gabbros. Elle constitue d’abord une traînée assez large dans la partie centrale du massif, puis elle affleure sur une grande partie de la crète qui fait ligne de partage entre les rivières Solwa et Soupréya. De là la traînée dunitique longe le sommet principal et le cir- conscrit en partie vers l’Est et vers l'Ouest. La bande de l’Est affleure sur la crète de celui-ci et réapparaît dans celle qui fait ligne de partage entre les rivières Sharp et Bistraya; la bande de l'Ouest se voit aux sources de la Talaïa et de la Soupréya, ainsi que sur la région inférieure du cours de cette dernière. En outre la dunite forme une arête importante qui va de la ligne de partage située entre la Talaïa et la Soupréya, vers l'Ouest, et qui possède quelques ramifications. La dunite du Daneskin-Kamen est identique à celle de tous les autres gisements platinifères primaires. Dans la crête de Solwa-Soupréya, elle est traversée par des filons de norite à hypersthène et de gabbros-pegmatites à éléments gigantesques ; dans le lit de la Soupréya, par des microdiorites qui paraissent correspondre à mes issites, avec ou sans plagioclases. La dunite renferme aussi des ségrégations de chromite. Les pyroxénites se rencontrent également au Daneskin et sous les deux formes ‘ F. Lewinson-Lessing, v. Geologisches Shkizze der besitzung Jushno- Saossersk, Dorpat 1900. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 343 de koswite et de pyroxénite franche, on y trouve même certaines variétés qui, à côté du pyroxène, renferment de notables quan- tités de hornblende et passent aux Hornblendites. Les relations exactes de celles ci avec la dunite ne me sont pas claires. M. Lewinson-Lessing dit qu’elles forment des intercalations dans les gabbros, puis aussi des massifs plus importants, comme le Pichtowy-ouwal par exemple, d’autre part il indique que la dunite passe insensiblement aux pyroxénites par des variétés de péridotites à diallage qui deviennent de plus en plus riches en cet élément. Cela laisserait supposer que la dunite du Daneskin possède également une ceinture complète ou incom- plète de ces pyroxénites. La grande analogie des roches décri- tes par M. Lewinson-Lessing avec celles du Koswinsky et du Tilaï, me fait penser que les gîtes primaires dunitiques du Daneskin doivent rentrer dans le type général précédemment décrit (fig. 11). Les rivières platinifères qui proviennent des gisements pri- maires du Daneskin sont : L La grande Solwa, qui coule de l’Est vers l'Ouest. IL. La petite Solwa, voisine de la première, et qui s’y jette. IL. La rivière Talaïa, qui se trouve au sud des deux précé- dentes. IV. La rivière Soupréja, qui coule du Nord au Sud-Sud-Guest. Ces différentes rivières se jettent dans la Soswa. En dehors des gisements qui ont été décrits et examinés ci- dessus, j'ai rencontré la dunite en plusieurs autres points de l’Oural, soit à l’état de roche massive, soit à l’état de roche flonienne, traversant alors d’autres roches basiques; j’en dirai quelques mots. À une soixantaine de kilomètres au nord du Daneskin-Kamen, entre le cours des rivières Wijaï et Toschemka et à dix kilo- mètres environ à l’Est de la ligne de partage, il existe une longue et assez haute crète boisée dirigée N.-S. dont le sommet principal dénudé est formé par des rochers rougeâtres. Cette crète, dans la partie située entre le cours de la rivière Tos- chemka et de la rivière Tokta affluent de Wijaï, s’appelle Krébet-Salatim; elle se prolonge au sud de la rive droite de 344 LE PLATINE ë = _ Echelle $ Georoes Coushot dat Cal Serpentines ES punite, Pyroxénites, Gabbros Syénites-diorites (TT Schistes cristallins CZ Post-tertiaires 00Bt Diabases Fig. 11. — Carte des gisements platinifère du Daneskin-Kamen d’après M. Lewinson-Lessing. D Tokta jusqu’à Wijaï, mais dans cette partie elle est moins élevée. Le Krebet-Salatim est, du Nord au Sud, formé tout entier par des roches d’aspect dunitique toujours recouvertes par une croûte rougeâtre, et partout très profondément altérées et com- plètement serpentinisées. En plusieurs points cependant, et notamment au sommet principal du Krébet-Salatim ainsi que sur l’Ouwal qui domine la rive gauche de Wijaï, on peut encore au microscope distinguer le contour de chaque grain d’olivine. Ces roches qui sont des Hartzburgites et aussi des dunites ne renferment pas d’octaèdres de chromite et nulle part je n'ai vu des ségrégations de ce minéral, par contre on y trouve des Spi- nelles bruns. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 345 Au sud de Wijaï, cette longue bande dunitique se poursuit jusqu’à la rivière M. Antschug; partout la dunite est entière- ment serpentinisée, mais tout près de la rivière Kolkolonia affluent de B. Antschug, on trouve également des variétés dont l’olivine est en partie respectée. Cette longue et étroite bande de dunite mesure du Nord au Sud plus de vingt kilomètres; elle se présente d’ailleurs dans des conditions tout à fait difté- rentes de celles réalisées dans les gîtes platinifères primaires. Vers l’Ouest, en effet, ces dunites serpentinisées sur toute l'étendue de la bande, font suite à de véritables serpentines bien différentes comme aspect de la dunite altérée, beaucoup plus dures, qui s’érodent tout différemment, et qui ont une autre patine. Ces roches empâtent fréquemment des blocs plus ou moins volumineux de roches grenatifères, restes vraisembla- bles de calcaires entièrement métamorphosés. Plus à l'Ouest, ces serpentines font place à des schistes. Vers l’Est, la dunite entre directement en contact avec des roches à épidote variées, qui sont en général assez acides, et qu’on trouve sur toute la longueur de la bande. Nulle part, dans le voisinage des roches dunitiques, on ne peut observer la présence des pyroxénites ou des gabbros et les deux ceintures concen- triques habituelles font ici complètement défaut. Or il paraît que les rivières Ouap-$oss et Por-Soss, qui coulent en sens inverse sur le flanc oriental du Krebet-Salatim, et qui reçoi- vent des affluents latéraux qui en proviennent, ne renferment pas de platine, et que, par conséquent, cette dunite qui se pré- sente dans des conditions que je qualifie d’anormales, est pro- bablement stérile. J’ai rencontré également des dunites en filons cette fois dans les roches basiques, en plusieurs points de la chaîne de Tilaï- Kanjakowsky, notamment vers le flanc occidental, aux sources de la rivière Garéwaïa, et, sur le flanc oriental, aux sources de la rivière B. Katecherskaya. Aux sources de Garéwaïa, les filons dunitiques sont très nombreux et criblent littéralement la roche. La rivière Garéwaïa ne paraît cependant pas contenir de platine dans ses alluvions. J’ai trouvé également de la dunite en filons dans la grande chaîne de Tschistop, beaucoup plus au Nord, et aux sources de la rivière Tociémia. (A suivre) LE CARACTÈRE DE L'EXHALAION VOLCANIQUE D'APRÈS M. ALBERT BRUN PAR CH. SARASIN Les lecteurs des Archives ont eu, à plusieurs reprises depuis quelques années, l’occasion de lire d’intéressants articles dus à la plume de M. Albert Brun et consacrés à l’activité volcanique dans ses effets superficiels, plus particulièrement à l’exhalaison volcanique. Après avoir visité les volcans rapprochés de l'Italie, M. Brun a étendu ses investigations à des régions de plus en plus loin- taines, explorant successivement les Canaries, puis Java et finalement les îles Sandwich. Entraîné par son désir de résou- dre les problèmes qu’il s'était posés, 1l a multiplié partout les observations, bravant non seulement les fatigues et les difficultés, mais souvent même de sérieux dangers. Entre deux voyages, il s’est astreint à un travail assidu de laboratoire, soumet- tant les matériaux rapportés à de multiples expériences analy- tiques et contrôlant constamment ses résultats par d’habiles synthèses. Par ce labeur ininterrompu de dix années, il est arrivé à constituer un document unique en son genre, qu’il vient de présenter au public sous la forme d’un beau volume in-4° de 277 pages et de 34 planches.!' L'apparition de ce livre constitue incontestablement un événement dans l’histoire des sciences pétrographiques et volcanologiques, et l’exposé suceinct du travail de M. Brun me paraît devoir trouver sa place toute ‘ Albert Brun. Recherches sur l’exhalaison volcanique, 277 p. in-4°, 34 pl. 1911. Libr. Kündig, Genève, A. Hermann, Paris. LE CARACTÈRE DE L'EXHALAISON VOLCANIQUE, ETC. 347 naturelle dans la revue scientifique que son auteur a choisie lui-même comme son organe habituel. Après une brève introduction, M. Brun entre d’emblée dans le vif du sujet et prend comme base de tout son exposé la déf- nition suivante: un volcan représente «un point de la surface du globe, dont la température peut atteindre, d’une façon ryth- mique ou permanente, un très grand excès sur la température des points immédiatement voisins» ; il représente une fonction algébrique à trois variables: température, magma et climat. _ D’après ces notions fondamentales, l’auteur a tout naturelle- ment divisé son exposé en quatre parties concernant: la première le rôle de la température, la seconde le rôle du magma volca- pique, la troisième la genèse des gaz volcaniques, la quatrième le rôle véritable de l’eau. Pour arriver à un examen rationnel de la question des tem- pératures volcaniques, M. Brun a commencé par étudier les points de fusion de différents minéraux et de différents verres, les uns naturels, les autres synthétiques. Il a constaté ainsi que, tandis que les minéraux cristallisés ont un point de fusion parfaitement net, les verres se ramolissent par réchauffement d’une façon si progressive qu’on ne peut déterminer aucun point précis de fusion. Il a reconnu, d'autre part, que pour la plupart des verres naturels il existe à côté du point de fusion une autre température, dont la détermination exacte présente le plus grand intérêt, c’est celle à laquelle les laves commencent à émettre des produits gazeux, celle à laquelle se produisent dans la nature les explosions volcaniques et que nous désigne- rons avec l’auteur sous le nom de point explosif. Les résultats des nombreuses expériences effectuées sur le point de fusion des minéraux et des verres sont collationnés en tableaux qui ne peuvent être reproduits ici; qu’il nous suffise de mettre en lumière certains faits qui s’en dégagent. 1° pour les minéraux il est nécessaire de distinguer le point de fusion véritable et le point de destruction du réseau du cristal, qui est souvent notablement inférieur ; 2° pour les laves, l'examen doit porter non seulement sur le point de fusion proprement dit, mais aussi sur le point du premier ramollissement et sur le point explosif; il démontre alors que la température de la fusion est 348 LE CARACTÈRE DE L'EXHALAISON VOLCANIQUE toujours voisine de celle du début de l’explosion ; 3° la tempé- rature des laves à l’émission peut être déduite indirectement d'expériences de laboratoire, puisqu'elle devra être comprise entre le point de fusion des minéraux cristallisés dans cette lave et celui du verre qui en forme la base; 4° cette température, en général un peu supérieure au point explosif, devait être com- prise dans la majorité des cas entre 1000° et 1200°. Ce chapitre emprunte un intérêt considérable à la multipli- cité des expériences faites qui, quoique les laves examinées fus- sent extrêmement diverses au point de vue soit de leur âge, soit de leur situation géographique, soit de leur texture ou de leur composition, ont donné des résultats en somme remarquable- ment concordants, et ont montré toujours une exhalaison vio- lente de produits gazeux concordant avec la fusion du verre. Comme nous l’avons vu plus haut, le second chapitre du livre de M. Brun est consacré spécialement à l’étude des magmas au point de vue de leur exhalaison. L’auteur établit une distinction fondamentale entre ce qu’il appelle les magmas actifs, soit les roches qui, soumises à une élévation de température suffisante, donnent lieu à une exhalaison violente, et les magmas morts qui ne sont plus susceptibles d’une semblable réaction. A la pre- mière catégorie appartiennent toutes les roches volcaniques proprement dites; à la seconde appartiennent les granites et autres roches semblables. Les expériences multipliées sur des magmas actifs de type varié ont toujours montré de la façon la plus claire que les dégagements de gaz qui se produisent à partir de ces magmas dès le point explosif comportent des pressions suffisantes pour expliquer non seulement l’ascension des laves dans les chemi- nées, mais aussi tous les phénomènes explosifs du volcanisme. Pourtant, M. Brun a reconnu que les différentes parties d’un même magma peuvent présenter dans des conditions toutes semblables des dégagements gazeux d'intensité très variable, comme siles générateurs des produits gazeux n’avaient subi dans les laves qu’un brassage incomplet. Le phénomène de l’exhalaison étant reconnu comme général pour les magmas actifs, il restait à rechercher la nature chi- mique de cette exhalaison. C’est ce que M. Brun a fait avec D'APRÈS M. ALBERT BRUN 349 succès, soit en recueillant dans son laboratoire les gaz qui s’é- chappaient des échantillons de lave refondus artificiellement, soit en étudiant l’exhalaison naturelle sur les volcans actifs. Les 56 échantillons de lave qui ont été ainsi examinés provien- nent des régions les plus diverses du globe, soit d'Europe et des régions méditérranéennes, de l’Atlantique, de l'Amérique, du Pacifique y compris le Japon et les Indes néerlandaises, d’Ar- ménie, d’Abyssinie et de l'Antarctique. Les résultats de ces multiples analyses sont donnés tout au long dans le volume de M. Brun; il ne peut pas être question d’en faire autant ici. Cela est du reste d'autant moins nécessaire que ces résultats offrent entre eux beaucoup de points communs, qui permettent des conclusions générales. Ils montrent clairement d’abord que les gaz dégagés par les laves restent semblables à eux-mêmes, quels que soient le magma, la situation géographique du foyer volca- nique et l’époque de l’éruption. Partout l’exhalaison comprend d’abord du chlore à l'état libre ou combiné en HCI ou en chlo- rures divers (NH, CI, Na CI, KCI FeCl, ete..…), ensuite du car- bone à l’état d'hydrocarbures de CO, ou de CO, en troisième lieu du soufre à l’état d'hydrogène sulfuré, d’anhydride sul- fureux ou d’acide sulfurique. Fréquemment les chlorures sont accompagnés d’une certaine quantité de fluorures. Jamais l’ex- halaison obtenue artificiellement au laboratoire n’a compris de la vapeur d’eau; il y a donc à ce point de vue un contraste absolu entre les magmas actifs et les magmas morts, souvent hydratés et qui par conséquent dégagent de la vapeur d’eau, mais qui perdent celle-ci déjà à une température très infé- rieure au point explosif. Sur le terrain, M. Brun a porté ses investigations d’une part sur les cendres et les lapillis qui, mis en contact avec les déga- gements gazeux, en avaient retenu une partie par condensation, soit directement sur le panache blanc sortant du cratère, soit sur les fumerolles s’échappant du foyer chaud. Toutes ces recherches l’ont toujours amené à constater les mêmes pro- duits qu’il avait extraits des laves au laboratoire; jamais il n’a trouvé des dégagements aqueux mêlés à l’exhalaison volcanique et, dans les cendres qui avaient été mêlées à cette exhalaison, il n’a pu observer ni condensation d’eau, ni aucun phénomène 350 LE CARACTÈRE DE L'EXHALAISON VOLCANIQUE d’oxydation ou d’hydratation impliquant la présence de l’eau. A propos de ces gaz volcaniques, M. Brun montre la nécessité, pour éviter toute erreur d'interprétation, d'établir une distinc- tion absolue entre l’exhalaison magmatique et ce qu’il appelle lexhalaison secondaire. Celle-ci se continue à des températures bien inférieures au point explosif, sur les surfaces de lapillis. par exemple; elle se produit en particulier sous l’influence de Poxygène et de l’humidité atmosphériques et comprend le départ des produits hydrogénés et la combustion du carbone qui s’ef- fectuent en même temps que le magma s’oxyde progressivement. On observe, en effet, fréquemment que les laves contiennent encore après leur consolidation une quantité importante de carbone non oxydé qui, mis en Contact avec l’air à une tempé- rature de 500°-600°, est lentement brûlé. Cette forme de l’ex- halaison secondaire est difficilement conciliable avec la notion d’une eau magmatique. La troisième partie du livre de M. Brun est consacrée à la ques- tion de la genèse des gaz volcaniques. L’auteur, éliminant succes- sivement différentes hypothèses qui pourraient paraître possibles à première vue, explique la production de ces gaz par des réac- tions réciproques entre des générateurs non volatils, faisant partie intégrante du magma. Par une série d’expériences il prouve d’abord que le chlore volcanique ne peut être dérivé que d’un composé insoluble dans l’eau, soluble dans les laves fondues, stable jusqu’à une température de 1100°, et que ce composé ne peut être qu’un siliciochlorure; il montre du reste qu’un mélange artificiel de siliciochlorure de calcium avec un silicate de fer polybasique, chauffé à 1100°, donne des dégage- ments de chlorures. Quant à l’azote, qui entre dans la compo- sition des vapeurs très abondantes d’ammoniaque et de chlor- hydrate d’ammoniaque, les expériences de M. Brun permettent de le dériver avec une certitude absolue d’azotures inclus dans le magma, plus particulièrement de l’azoture de silicium. L’hy- drogène, qui entre dans la composition de différents gaz volca- niques, dérive d'hydrocarbures, dont la présence a été constatée dans tous les magmas actifs, si bien que M. Brun est tenté d’en- visager le pétrole comme «une roche de la cosmogénie primi- tive». D'APRÈS M. ALBERT BRUN * 351 L’auteur ayant constaté expérimentalement la présence dans les roches éruptives des hydrocarbures et des azotures, ayant démontré indirectement l’existence dans ces roches de silicio- chlorures, a tenu à confirmer ses observations par des expé- riences synthétiques, qui ont pleinement réussi. En faisant réagir à chaud les uns sur les autres des hydrocarbures, des azotures et des siliciochlorures, il y a obtenu exactement les mêmes dégagements gazeux qui s’échappent des laves refondues. Quant au soufre, M. Brun suppose qu’il s'échappe en nature des magmas incandescents et qu’il donne lieu à diverses réac- tions lorsqu'il est mis en contact à une température élevée avec l’air et l’eau. La dernière partie du livre de M. Brun est particulièrement intéressante; c’est ici, en effet, que l’auteur étudie de près les dégagements aqueux qui sortent de la surface des cônes volca- niques et qu’il cherche à préciser les relations existant entre ces dégagements et l’activité essentielle des volcans. Cette recherche l’a, du reste, amené à reprendre dans son ensemble la question du phénomène fumerollien, tel qu’il se présente dans les différentes conditions de température du volean et de régime climatique. Il vaut la peine de résumer iei les observa- tions faites. Au Vésuve, que M. Brun à visité à plusieurs reprises, il a constaté d’abord des fumerolles de chlorures absolument sèches, ensuite il a pu s’assurer que les condensations qui se forment entre les parois du cratère comprennent des chlorures, un enduit huileux d'hydrocarbures, jamais d’eau, et que les cen- dres projetées par le volcan ne retombent humides que si elles ont effectué un parcours prolongé dans l’atmosphère: enfin, ayant constaté dans le cratère la persistance de différents chlo- rures qui sont instables en présence de vapeur d’eau, il se croit autorisé à conclure à l’absence de celle-ci. Quant aux chutes de pluie qui, au Vésuve comme ailleurs, ont accompagné cer- taines éruptions, elles peuvent facilement s’expliquer par la simple condensation de l’humidité atmosphérique provoquée par de brusques abaissements de température locaux: elles ne sont en aucune façon un argument péremptoire en faveur de la notion d'une eau volcanique abondante. 352 LE CARACTÈRE DE L'EXHALAISON VOLCANIQUE Au Stromboli et à l’Etna, les fumerolles que M. Brun a ren- contrées étaient sèches. Aux îles Canaries, la solfatare du Pico de Teyde n’émet que l’eau qu’elle reçoit par les chutes de pluie, et les gaz qu’elle dégage ne sont jamais saturés en eau; le Timanfaya n’émet pas d’eau dans ses parties encore chaudes ; au Chinyero et au Chahorra, l’exhalaison est sèche. A Java, les volcans visités par M. Brun se trouvent actuelle- ment dans des phases différentes et varient par conséquent quant à leurs manifestations. Le Semeroe, qui est en phase paroxysmale, possède une exhalaison cratérienne qui est par- faitement sèche et se produit par explosions, puis, à une cer- taine distance du cratère, suivant une zone à température déjà relativement basse, il émet des fumerolles aqueuses non explosi- ves, alimentées évidemment par les chutes de pluie. Au Brama, volcan en voie de refroidissement, les explosions ont une inten- sité très réduite, les émanations aqueuses existent, mais sont juste suffisantes pour humecter les cendres du voisinage, elles n'arrivent pas à modifier sensiblement le degré hygrométrique de l’atmosphère. Au Merapi, l’exhalaison cratérienne est sèche, les fumerolles aqueuses n’apparaissent qu’à une certaine dis- tance du cratère. Au Papandajan, vaste solfatare qui reçoit une quantité de pluie considérable et dont le cratère est profondé- ment raviné par les eaux, la répartition des fumerolles aqueu- ses offre une remarquable régularité : depuis une zone périphé- rique de sources chaudes on passe dans des zones plus internes, dans lesquelles la température des fumerolles s’élève progres- sivement de 80° à 120°, en même temps que leur pression aug- mente, puis, plus près du cratère, on voit la température de la vapeur d’eau s’élever encore jusqu’à environ 270°, mais sa pression et sa quantité, au lieu de s’accroître, diminuent rapi- dement. Au Tjividey, au Patoeha et au Tang-Koeban-Prahoe, trois solfatares froides, M. Brun a reconnu des réactions carac- téristiques qui se produisent à la rencontre des eaux froides superficielles et des gaz chauds volcaniques. Enfin, les maté- riaux rapportés par l’auteur du Krakatau montrent clairement que d’une part les cendres et les ponces de la grande éruption de 1883 n’ont subi lors de leur émission aucune oxydation, que d'autre part les laves de ce volcan émettent à la chaufte une D'APRÈS M. ALBERT BRUN 353 quantité considérable de chlore libre, que par conséquent l’ex- plosion qui détruisit l’ancien volcan n’a pas pu être déterminée par de la vapeur d’eau. Pour clore ses explorations, M. Brun a entrepris le voyage des îles Sandwich et a fait une étude systématique du Kilauea. Ce volcan se trouve en pleine phase paroxysmale et présente cette particularité que son cratère est rempli par un lac de lave mu par un fort courant continu. Le magma volcanique y cor- respond à un type basaltique riche en chaux et contenant une quantité exceptionnelle de titane. L’émanation gazeuse qui s’é- chappe du cratère est particulièrement considérable et partout elle se montre absolument anhydre: constituée essentiellement de CO: de H CI et de chlorures plus ou moins hygroscopiques, elle exerce même une action déshydratante sur l’atmosphère ; nulle part les cendres ou les lapillis qu’elle touche ne montrent la moindre trace d’oxydation. Ici de nouveau les fumerolles aqueuses apparaissent seulement à une certaine distance du cratère ; elles colorent les cendres et les laves à leur contact en rouge ocre par oxydation; elles varient beaucoup d’intensité, présentant des maxima très prononcés après la pluie, puis dimi- nuant progressivement; elles ne comportent aucun phénomène explosif comparable à l’exhalaison volcanique proprement dite. En toute justice, il faut reconnaître que M. Brun a réuni sur le sujet de l’exhalaison volcanique un ensemble d'observations absolument hors de comparaison avec ce qui avait été fait avant lui. Il était donc autorisé plus que tout autre à définir le carac- tère des lois générales qui régissent cette exhalaison. Les faits qu’il avait constatés dans les régions et les circonstances les plus diverses lui permettaient d’abord d’affirmer d’une façon certaine que, contrairement à l’opinion profondément ancrée dans les milieux scientifiques, l’exhalaison volcanique propre- ment dite est anhydre, que ses composants essentiels, toujours et partout les mêmes, sont: CI. H CI, SO,, CO,, C H,, H,, N,. puis différents chlorures et fluorures, enfin que son action sur les corps qu’elle rencontre, loin d’être oxydante, est réductrice et déshydratante. Ce principe fondamental établi, M. Brun a pu démontrer que le phénomène fumerollien aqueux n’est qu’un épiphénomène du 324 LE CARACTÈRE DE L'EXHALAISON VOLCANIQUE volcanisme, qui dépend de la quantité d’eau de pluie reçue et absorbée par le volcan, qui varie par conséquent avec le climat d’une part, avec la forme et la phase du volcan d’autre part. Ces fumerolles aqueuses atteignent un maximum dans les zones de température de 110° à 120°, elles diminuent d’intensité à me- sure que la température monte, et disparaissent complètement lorsque celle-ci dépasse 270°. Ceci prouve clairement que l’eau des fumerolles a pénétré de l’extérieur dans le corps du volcan, a pu arriver au maximum jusqu'à des surfaces isogéothermiques de 300° et est rendue à l’atmosphère par une évaporation tan- tôt calme, tantôt plus ou moins violente. Si maintenant on se représente le cas d’un volcan en voie de refroidissement, dont les surfaces isogéothermiques vont s’en- fonçant toujours plus, il est clair que les eaux errantes imprè- gneront toujours plus profondément les régions poreuses du cône volcanique et pourront ainsi capter une portion toujours plus forte de l’exhalaison volcanique, ne laissant plus arriver à la sur- face que les éléments les moins solubles de celle-ci, D’autre part le magma, se refroidissant, émettra une quantité toujours moindre de produits gazeux, sans, du reste, que l’émission cesse complètement, car M. Brun a prouvé expérimentalement que celle-ci peut se prolonger, sous une forme il est vrai très affai- blie, jusqu’à des températures de 500°, en même temps que le magma émetteur subit une cristallisation partielle. Pendant le dernier stade du refroidissement, M. Brun fait intervenir l’eau et l’oxygène d’origine superficielle, qui, absor- bés par les magmas refroidis, permettent la cristallisation de certains minéraux hydratés, entre autres des micas. Il arrive ainsi à une explication plausible de l’eau qui a été constatée par différents opérateurs dans certaines roches mortes, en par- ticulier dans les granites. Cette eau n’aen aucune façon une essence volcanique et elle sort des roches réchauffées artificiel- lement dans de toutes autres conditions et avec un tout autre cortège de produits gazeux que cela n’est le cas pour les exha- laisons émises par les magmas actifs. J'arrive avec ces considérations au bout de ce bref résumé, dans lequel j’ai dû me contenter de citer surtout les conclusions auxquelles est arrivé M. Brun, sans pouvoir m'étendre sur les a. 25 © D'APRÈS M. ALBERT BRUN innombrables expériences et observations de toutes sortes qui ont amené à ces conclusions. Je ne puis qu’encourager vive- ment les lecteurs s'intéressant à la volcanologie à recourir au livre même de M. Brun, convaincu que toute personne dépour- vue d’idées préconçues verra dans cet exposé si sobre et si modeste la démonstration de notions absolument nouvelles non seulement sur l’exhalaison volcanique, mais sur le volcanisme en général et sur la genèse des roches endogènes, et rejettera l’idée, admise presqu’au rang d’axiome, d’une eau volcanique jouant un rôle prépondérant dans les phénomènes éruptifs et exerçant une action déterminante sur la forme de consolida- tion des roches. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1910 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR Raoul GAUTIER Directeur de l'Observatoire de Genève (Suite!) IV. — HuümDiTÉ DE L’AIR La valeur de la fraction de saturation est, depuis 1901, appréciée en pour cent, et non plus en millièmes. Je n’ai con- servé l’indication des dixièmes de pour cent que pour la valeur moyenne annuelle à Genève, afin de permettre la comparaison exacte avec le passé. À Genève, la valeur de la fraction de saturation est, pour les six observations faites de jour, déduite des indications des deux thermomètres du psychromètre; pour les deux observations de nuit, 1h. et 4h. du matin, ses valeurs sont relevées sur les diagrammes de l’hygromètre enregistreur de Richard. Le tableau X VI fournit, pour les huit observations trihorai- res, les valeurs moyennes de la fraction de saturation, pour les treize mois, les saisons et l’année; puis les valeurs de la frac- tion de saturation moyenne pour les mêmes périodes; enfin les minima et les maxima absolus. Lorsque le maximum corres- pond à la saturation complète, le nombre des cas de saturation est indiqué. Afin de rendre l’évaluation de ces cas de saturation comparable avec celle de l’ancien système des observations 1 Voir Archives, mars 1911, p. 231. 357 r , L2 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 080°0 LIO" 0 1&0'°0 L00°0 F00"0 8£0°0 £60°0 F00°0 960 Q 180°0 8000 800°0 r00°0 000°0 0000 &l0°0 000 0 8F0°0 090°0 UOT}V1NJES R] 9p ‘g8pox oouonbora « SI0J QG « « « SION LC SIOJ T SI} € « SIO} GT 6G OOT O0T GT OO QD (NON g O0T OOT F& O0 I O0! 6 001 G O0 CO à O0I O0I 86 s6 O0T 66 &T O0 O0T nfos qe UNIX EN &T 06 GT &T ce nrosqu WT ULLUL TN ouuo4our UOTJDELT ‘8 UOI CE F9 29 eL FS 98 F8 F9 29 eL E8 cg FS L 39 LL G8 68 88 LG LG 19 &S 98 C8 rc GG 99 08 FS 08 FL TL 6L &8 £S TS TS GL 68 T6 06 68 &L 89 9L FS cs &S &L IL as 66 66 &6 89 cg yL 68 68 68 LG 09 OL 98 88 LS 9G 8G 19 IS FS 68 6G èG 69 SL LS CS &c &G F9 8L FS 6L £G èc 89 84 £8 IS LG 09 1H GS FS IS 89 &9 £L 08 F8 O8 LE 9L F8 LS FS &S sL FL O8 &s IS IS sup [sr l'u‘qor|uq2 mur es. ee ‘UT *****OTTAI9 « *[OI09Jou eouuy * **'* “euwomny "tt" t-sduequntq cesse JAH *'**"*:"91{009(] *':""* g1qU0AON teste ee 3140100 "tt" ""orque)dog ressseeeiee noY ce jo(imf cesse min core renQ Dee SE RTTTNE ‘SICIN sortes JOUA ‘tt OIGI derauef ""'GOËI 214009] .... ss... HAOIN Hd ‘OT61 “HAANAN ‘INHO HNOA NA NONLVHLVS HA NOLOVHT ‘TAN ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911 25 398 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XVII Écarrs pe L’auminrré. GENÈVE, 1910. Fraction Fréquence relative PÉRIODE de saturation de la saturation Moyennes | Ecarts pour Moyennes | Ecarts pour (1849-1875) 1910 1849-1875 1910 Décemhre 1909..... 86 - 7 0.147 — 0.087 Janvier 19106207 86 - À 0.145 - 0.097 RÉVRLER. Pe-e-- 82 So 0.096 - 0.096 Mars ii eee 19 - 2 0.039 - 0.027 Avrnl, 2 70 - 2 0.016 - 0.016 Mate eenememe TU - 2 0.016 - 0.016 dfinpeoe: MAPS te 70 +1 0.010 - 0.006 Juliet. 8422 68 + 4 0.006 + 0.002 NOTE escesee ol + 4 0.009 - 0 O0 Septembre... 17 +3 0.025 - 0.004 OEINAEN RMETEE 83 + 2 0.083 - 0.047 Novemhrese tr. t 83 - 4 0.067 - 0.063 Décembre. .. 86 +1 0.147 = 0.050 SN reves CF TRE 0.130 | - 0.092 PRIE 2 re - 3 0.024 — 0.020 HMS Dei tes 69 1 4 0.008 - 0.001 AUTOMNE Tree - rer 81 (Q 0.058 - ù.037 Année météorolog.. 76.8 - 1.4 0.055 - 0.038 » CAVE Berre 76.8 - 0.8 0.055 - 0.035 bihoraires, usité jusqu’en 1883, on a aussi calculé, comme pré- cédemment, la fréquence relative de la saturation. Le tableau X VII donne les écarts de la fraction de saturation et de la fréquence de la saturation avec les valeurs normales des «Nouvelles études sur le climat de Genève», de Planta- mour. De même que les trois années précédentes, 1910 a une frac- tion de saturation moyenne inférieure à la valeur déduite par Plantamour de la période 1849-1875. Et pourtant, l’année a été très pluvieuse. Ce qui explique cette anomalie apparente, c’est que l'hiver à été chaud et à, de ce fait, donné un fort déficit d'humidité relative, puis en automne il y a eu, comme en hiver, peu de brouillards ; et le mois de novembre, exceptionnellement pluvieux cependant, donne un déficit en fraction de saturation. Il n’y a pas eu de cas de sécheresse anormale de l’air, et la saturation complète continue à être inférieure à ce qu’elle était pour la moyenne de 1849 à 1875. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 359 XVIII. FRACTION DE SATURATION EN POUR CENT. GRAND SAINT-BERNARD, 1910. pémrone (rumhin.olon c]fact] din. | Au | D ARS ES Déc. 1909... | 85 | 85 90 86 20 |100 28 fois 0.301 Janvier 1910..| 75 12 74 F4 10 |100 18 » 0.194 Février. ....| 80 sl 84 82 28. | 100 10 » 0.119 Mans. dt br: 78 74 33 78 121100 1%22:> 0.237 JET ES CRT 88 83 91 85 21000 28» 0.256 Mae). 24 DE) 17 O1 86 || 35 |100 21 » 0.216 JAN RARES 83 69 91 SL LANTA NUE TES 0 144 Jrad riner 85 73 88 82 TOM UT 6 161 AO CAE 19 69 53 77 26 |100 8 » 0.086 Septembre ...| 93 8310 94 90 LONIMDD 3565 0 367 Octobre. ....| 88 86 93 89 44 | 100 27 » 0.290 Novembre....| 86 83 87 89 1S |100 25 » 0.278 Décembre ....| S7 ss 89 SS 31 |100 38 » 0.409 79 100 Printemps.... 78 100 Eté 70 Ë 100 Automne .... 84 18 | 100 Année météor. 78 10 |100 242 fois =» : civile.. 78 10 |100 253 » | Le tableau XVIII fournit le résultat des observations faites au Grand Saint-Bernard avec l’hygromètre à cheveu d’Usteri- Reinacher. Ici encore il y a peu de cas de grande sécheresse de l’air; le minimum, 10 °, a été noté en janvier. La fréquence de la saturation continue à être élevée, mais elle l’est un peu moins qu’en 1909; elle l’est surtout en hiver et en automne. L’humidité moyenne est, cette année, très supérieure au Grand Saint-Bernard, à ce qu’elle est à Genève. A la montagne, la variation annuelle est à peine marquée, l’hiver ayant été humide. Le minimum est en janvier et le maximum en septem- bre, 74 et 50 0/0. À Genève, la variation annuelle est aussi un peu moins mar- quée que d'ordinaire. Le minimum est en avril et mai, 68 °, au lieu de juillet. Le maximum est en octobre, au lieu de décembre et janvier, 85 au lieu de 86°. Pour l’année civile, le maximum est en décembre 1910, et il est de 87 360 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE V. VENTS. Genève. — L'observation du vent se fait de deux manières différentes : 1° six fois par jour, à l’ancienne girouette, en expri- mant la force du vent par les sept chiftres de O à 6 de la demi- échelle de Beaufort; 2° au moyen de l’anémographe de Richard, enregistrant automatiquement la direction et la vitesse du vent. Le tableau X1X donne les résultats généraux du premier système d'observations. Il fournit, pour les différents mois et pour l’année, le nombre des calmes et le nombre de fois où le vent a été observé, avec la force 1 ou avec une force supérieure, dans chacune des seize directions de la rose des vents, le chiffre indiqué tenant compte du facteur (1 à 6) qui représente la force du vent. Le tableau XX donne d’abord les nombres de cas de vent du nord-nord-est et du sud-sud-ouest et leurs rapports, puis la proportion des calmes. Le tableau XX indique enfin les résultats du deuxième sys- tème d’observation du vent, au moyen de l’anémographe de Richard. Il fournit, pour les différents mois de l’année, la vitesse moyenne du vent exprimée en kilomètres par heure, sans distin- guer dans quelle direction soufflait le vent. On y constate que le mois le plus calme a été celui d’août, et que les mois les plus venteux ont été ceux de décembre 1909, janvier et mars 1910. Au reste, l’année a été plutôt agitée, surtout en hiver. Si l’on recherche encore, dans le même ordre d’idées, les jours pour lesquels la vitesse du vent a dépassé, en moyenne, 25 kilomètres à l'heure, où en trouve neuf dans l’année, tous jours de bise. En voici le tableau : 1910 Km. p. b. Direction 10 février 39 . 4 NNE 20 mars 30.1 » 24 » 298 » l » 42 . 4 » 1 mai 25.6 » 10 septembre 29% » 22 » 26.3 » 23 » 3429 » ô octobre 47.0 » 28 décembre 3978 » POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 361 XIX. Venrs opservés. GENÈVE, 1910. Ne | | = | à | = En Calme .| 21| 27| 30| 29| 19| 23| 12 | 22| 32! 361 55 | 37 | 4513431367 | Mr 71 2|115| 19! 29| 20 | 27| 31| 28| 31! 26| 311012451248 NNE ..| 38| 46| 571163 58| 58 | 41 411211 46| 315416411657 MR lat 21 8 200 6.1,0! 2h 51° ht LL! 5]. 72l 60 ENE.. MI 2 LT OL LMP TIe 2) ls) 1617 ia SOON OÙ Si 80 Dhs 2 Qt 51 26195 28) 0! ot: OÙ où 1| 4! Smet ot 11 6|.20) 18 US. Do. col Poil 40112. 6 Sn 2 GALL TS SSE DD. 0) 0 6 8 08) 02-00 DATI ERA. MDN MEN 2 nt CD CT T2 RSR at Si 011 22121 SSW ..| 59| 38 | 43| 11| 321 35| 481 64 | 40! 51161 95 | 2615061473 SW...| 22| 16] 211 10| 23 | 14! 22] 15| 23! 6] 3] 21 | 18196] 192 MSML. | 10! 7| 141 81 7| 6|12|1 10| 8 ‘6|: 41 12| 9111041103 | ENS His lo 8 SC) FE LA 6L 11 IIS SE) 12h81" Sû SI MNW.! 6| 4| 0! 1] 7| 7| 2! 6! 71. 6/10] 9| 41 65l 63 er momo) 6 "al 9 8h tale 410" 98/1101 NNMW-.h 6| 3| 9! 4| 5|116| 5|110|12|:8}20| 6| 7|11041105 | | = É Vitesse moyenne PÉRIODE VENTS Et du veut SSW. d km. par heure Décembre 1909. ): 82 Janvier 1910... : 74 Février Fi 64 23 51 51 il 83 - 65 Septembre ..... 13 Octobre 22 119 44 Année météor.. | Année civile... 55 686 362 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Le tableau XXT contient le relevé des jours de forte bise (NNE) et de fort vent du midi (SSW). Le nombre des jours de forte bise est, cette année encore, inférieur à la moyenne, qui est de 42; quant aux jours de fort vent du midi, il y en a plus que l’année précédente, mais toujours très sensiblement moins que la moyenne (44). XXI. GENÈVE, 1910. Nombre de jours de PÉRIODE forte bise fort vent du midi Décembre 1909.. 1| à Janvier 1910 .... l 3 Hévrient 114.8 ne 3 3 MACSL ES CE ee Le 10 (0) ANTILEEe- be Le 3 1 Mairies este 2 1 Juin. Let EC LLE 8 0 Juallet-srere 0 Il AONIES ect ere 0 0 Septembre... (0 (Ù OEtobre FE. o 0 Novembre ...... 0 “| Décembre....... J 2 Année météorol. 832 19 Année civile .... 34 18 Grand Saint-Bernard. — La direction du vent est observée à la girouette placée sur le nouveau bâtiment; les observations se font trois fois par jour, en estimant la vitesse du vent, autant que faire se peut, suivant la demi-échelle de Beaufort. Va la situation de l’hospice, on n’y observe que deux vents, ceux qui correspondent aux grands courants du NE et du SW. Le calme ne s’observe que rarement. Le tableau XXII fournit les résultats moyens de ces observations en ce qui concerne les deux courants, leur rapport et les calmes. VI. PLUIE ET NEIGE Le tableau X XITT fournit, pour Genève, les données relatives à l’eau tombée et, pour le Grand Saint-Bernard, celles relati- ves à la fois à la pluie et à la neige. Il convient donc de compléter ces données, en ce qui con- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 363 XXII. Venrs. SAINT-BERNARD, 1910. NE. | SW. | Rapport Ep | Décembre 1909... 86 75 OS 11 Janvier 1910... 125 {1 3.05 0 HÉVTIer: 2... 12.2 94 88 1.07 0 LUF SEEN 82 97 0.89 0 AA LRO 18 91 0.86 11 LÉ SORA EEE 63 61 1.03 21 Jones SAP 53 D8 0.91 (0) MAIS eco. e 72 50 144 21 CURE ET 84 56 JASÛ (0 Septembre....... 113 65 1.74 44 DICIDDTE.,. ce 0 66 130 Dal 21 Novembre .... .. 125 79 1.58 11 Décembre,:e sl . 86 113 0.76 0 Année météorol.. 1041 S91 LA; 12 Année civile .. 1041 929 1 dl GENÈVE SAINT-BERNARD RS nel Eau | Nombre | Nombre Eau | Hauteur tombée | d’heures || de jours | tombée |delaneige PÉRIODE de jours mm Décembre 1909... £ lose Janvier 1910 146. Février fs 1 DE 58. 41. Den 169, lo 125. Septembre 45. Octobre = 51. 187. 102. 141 / 239. 134 < 204. 76 134. GI Û 85. 48 ; 1321 D4 ) 114. 75 107. 80 101. 09 94. 42 k 1201 € 4s 185. 124 342. 75 223. S =1 UO 1 » 23 en novembre » CD D D 1 en décembre » en Î| » 66 dans l’année météor. en 16 jours 63 » » civile en 15 » Il y a eu moins de neige dans l’hiver 1909-1910 que dans l’hiver précédent, mais pas beaucoup moins. Et pourtant il y a eu une grande différence en ce qui concerne la température, le dernier hiver ayant été très doux et le précédent froid. La principale différence a donc moins consisté en des chutes de neige moins abondantes que dans le fait qu’en 1909-1910 la neige n’a jamais persisté. C’est seulement en novembre, au début de l’hiver 1910-1911, que la neige a un peu tenu sur le sol dans la seconde moitié du mois. Le tableau X XIV indique les écarts entre les moyennes de Plantamour et les totaux de 1910 pour le nombre de jours de pluie et pour la hauteur d’eau tombée, aux deux stations, dans les divers mois, les saisons et l’année. Après deux années de pluviosité moyenne, l’année 1910 four- nit un total de pluie tout à fait exceptionnel, soit à Genève, soit au Grand Saint-Bernard. À Genève, pour l’année météorologique, il faut remonter à 1799 pour trouver un total de pluie supérieur; tandis que pour l’année civile il y à eu au cours du XIX”": siècle trois exemples d'années encore plus humides. On le verra par le petit tableau suivant : PLUIE is ; LR An Année météor. Année civile mm, mm. 1799 1254 1213 1801 1057 1:86 1841 1021 1258 1896 1167 1192 1910 1196 1144 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 365 XXIV. EcarTSs AVEC LES MOYENNES DE PRÉCIPITATIONS. 1910. , GENÈVE GRAND ST-BERNARD PÉRIODE A ee Jours de pluie | Eau tombée || Jours de pluie | Eau tombée Décembre 1909.. + 12 + 104.2 PE son ploede bind © + 16 + 160.8 Janvier 1910..... + 7 + 98.0 TR + 75.1 NESAMONONAME EE nt 19 + 20.8 + 6 + 41.3 MTS SRE CES SN nn 0 se Li ES) = il = rate AUOT SEP ERA + 5 7 1154 + 10 + 12.8 Mike SRE Ho EE Fra ZAC Jon Rae + 4 0081 T 4 100673 dullete er 42010 + 13 TNT AL + 6 M20-0 AGDE. MORE TE + 4 + 44.6 + 1 TRS Septembre....... Ti 4 ah4S:8 + 3 + 4.9 Oétobre.e :..:.L1. + 1 — 43.3 f 4 + 42.9 Novembre....... + 13 + 113.9 5 ral By + 244.2 Décembre ....... net euseldhi usb val nat sad) uote 11 MECS 1 + 150.7 Éliver ile 2). ee + 28 +,223.0 Li rent launesonill VE Mr 24 + 277.2 PHniemps..-.... T0 RU DO + 16 A0 ID ESSAI MAN BP ETAER T 21 + 195.4 Dell + 40 4 Automne........ + 15 Tu2l.s + 24 TRSOSA Année météorol. + 69 + 380.5 3 15 + 605.6 Année civile..... + 68 + 327.8 + 67 115955 Au Grand Saint-Bernard, c’est aussi un maximum, au MOINS depuis le milieu du siècle dernier. Les années les plus humides, parmi les trente dernières années, étaient : 1882 avec 1824 mm. 1905 avec 1749 mm. 1885 » 1792 mm. 1997 » 1692 mm. On trouve, en revanche, des totaux supérieurs, dépassant même 2 mètres, en 1831 et en 1818. Ce qui a aussi rendu l’année 1910 exceptionnelle au point de vue de la pluie, c’est le grand nombre de jours de pluie. IL est également un maximum aux deux stations. Quant à sa répartition annuelle, ce qui la caractérise, c’est l'humidité de l’hiver, puis celle de l’automne. — À Genève, on n'avait jamais eu un hiver aussi pluvieux. Le total de 359%" dépasse de + 223%" la moyenne de 1826 à 1875, et de —+- 50°" l’hiver le plus pluvieux à Genève au siècle passé, celui de 1802 avec 309», Tandis qu’en 1896, année de très pluvieuse mémoire, l’hiver avait été sec et que les saisons humides avaient été l’été, avec 428», et l’automne, avec 478": en 1910 ce sont l’hiver et l’été 366 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE qui donnent les excédents maxima, l'hiver surtout. Au Saint- Bernard ce sont l’hiver et l’automne. Aux deux stations, le prin- temps seul est un peu au-dessous de la normale, à Genève sur- tout. En 1896, l'hiver et le printemps avaient été plutôt secs. Le mois le plus humide, absolument et relativement, a été novembre aux deux stations; le plus sec au double point de vue absolu et relatif, a été mai à Genève et mars au Saint-Bernard. Les deux mois de décembre ont tous deux été très humides, celui de 1909 encore plus que celui de 1910; et c’est ce qui pro- duit la différence, signalée plus haut, entre l’année météorolo- gique et l’année civile. La statistique de la pluie a été, comme d’ordinaire, dévelop- pée, pour Genève, dans les deux tableaux suivants: Le tableau X XV donne, pour chaque mois, la plus longue période de sécheresse, ou le nombre maximum de jours consé- cutifs sans pluie, et la plus longue période pluvieuse, ou le nom- bre maximum de jours consécutifs où la pluie a été recueillie. La plus longue période de sécheresse est en mars-avril, pendant la seule saison un peu sèche; les longues périodes pluvieuses sont fréquentes ; la plus longue est en novembre, ainsi qu’en décem- bre 1910. Le même tableau indique le nombre de jours où la hauteur de la pluie mesurée a été inférieure à 1" et à ‘/1 de millimètre. Enfin, ce tableau donne le maximum de pluie recueilli chaque mois; quant au nombre de jours où la hauteur d’eau tombée a atteint ou dépassé 30 millimètres, il est de quatre cette année, 1 en décembre, 2 en janvier et 1 en juin. Comme complément à ces indications, il sera intéressant de noter ici, comme précédemment, le relevé des plus violentes averses enregistrées durant un court espace de temps au plu- viomètre d’Usteri-Reinacher. Date 1910 mm. minutes mm. par min. Juin 4 2 4 0.5 » 9 6 12 0.5 » 10 2 6 0.3 » 25 5) 5 ES) » 26 26 31 OT » 30 4 D 0.8 Juillet 2 d 12 0.6 » vi 2 4 0.5 » 18 9 1 ES Août 26 14 14 120 Novembre 1 4 ô (07 367 POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD ATA'Td SONO U FA SOI SUEP HIA'1d4 ‘OI6L HAANHN — ‘HNIA HA LA HSSAAMHOFS MA SHAOTHH %d AXX u P° « 8è $ 19 El C2) LE On CII PI | AL PEN, f AU GTI z°9p | sanof cz sinof 7G (erqueaou 6-00 gz).samol €] (par 2-seur 08) sanol pr|'[o109jouxr oouuy I LI I 0°08 VE à «€ & (81-9) « £1 (g&-6D) « G |''‘"""er1queopq …— G I 688 ee «€ pF (G-2140190 82) « &I (8-1) « à |'°°°'"exqueaon = OSNPATSeIE II fii.2T CE (ST-TL) à «ét 8 (CHFEL'SP) ego ES) ns eo _ 08 I £°Ga « 0 «1 Q (Gr-21) 2% «er (83-12) « 8 |": orqueydeg - 08 © G'!8 tz CN (02) ER «æ q (LD) SSD EME AN 22 & I 6'6I € F Ch CE (gumlé2) © «mort etes TE) - ae Er enr I Cè 91 9 &F Cr «€ ÿ (FU) «Fr (0 On) eg ee Se np 2 LIMOTROEE € 8 « 9 (2-2) TE) pole OSSI PI SI) RÉ pr TER + OT ©1 L'FI « 9 Ge e (eur 3-82) « a CAT MTET) ur Re A EP ETS — ZT ON ET « 0 aa (ET-D EU € (TAB: Z208). - «ST 2" 0: Ten + 9 e[ £'OT CS KhY (saêur T-e «3 CS QUOI FIST FIN) «2222 rome è GT ©I &'9F € 8 « G (62 En) Ur (AT-2) « 6 |'‘‘‘OI6I serueg I TACMEArC inol T sanol p (Q-21quieaou 0£) sanof 6 (or -6) sanof Q |‘‘GOGI 21Q099( “Ut “uu 0f Juessedap e}nqy NID FRE NV GG wuumQ ururT —_—__ a A LE, S91n91f 73 SUP 9p SUOSSOP-NE SAHSANIAN'TA SHGOTHAd USSHHAHONMS ua SHGOTHHd HAOIHHd 368 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XXVI. GENÈVE 1910. £ Durée relative Nombre moyen Eau tombée PERIODE de la pluie d'heures es dans 1 heure h mm Décembre 1909...... 0.190 6.71 1.10 Janvier 1910. 2... .: 0,180 7.88 1.09 FéVTIeR sr INT ae (AUS 4,47 0.75 Mars rer cel 0.082 Sat 0.96 ANTIL ES Le Rec mme 0,067 3.00 0.85 MON ARR ER ERA 0.073 3.60 0.44 June ue 7e. 0.104 5.00 2.26 NU LS Eee MCE PE 0.108 3.03 1.60 AOUTEAE- L'ART 0.087 4.64 1.91 Septembre:....... 0.058 3.82 1.08 Oetobre ses. 2. 0.065 3.069 1.20 Novembre Rene. ce 0.172 DAT 1252 Décembre.:.,....... 0.101 A) 1) 1257 EIVELER ES ET EN € 0.163 6.38 1.02 Printemps EC. 0.074 4.29 0.76 ir SeRREE RME 0.100 4,3 1292 ATOME dre 0.098 4,46 1250 Année météorolog... 0.108 4.94 1.26 Année civile........ 0.101 4,62 1.30 L’été de 1910, de même que le commencement de l’été de 1909, a fourni un assez grand nombre d’averses importantes. Le tableau XX VI a pour but de permettre la comparaison des différents mois entre eux et des quatre saisons entre elles au point de vue des précipitations atmosphériques. Il est, à cet effet, calculé de façon à éliminer les inégales durées des mois et des saisons. On y trouve: 1° la durée relative de la pluie, ou la fraction obtenue en divisant le nombre d’heures de pluie par le nombre total d'heures de la période; 2° le nombre moyen d'heures de pluie par jour de pluie, obtenu en divisant, pour chaque période, le nombre d’heures de pluie par le nombre de jours de pluie; 3° l’eau tombée dans une heure, obtenue en divi- sant la hauteur d’eau tombée durant la période par le nombre d'heures de pluie de la période; ce dernier chiffre représente donc l’intensité moyenne des chutes d’eau. Le tableau XXVIT contient le relevé général des observa- tions faites dans les douze stations pluviométriques du canton 369 E ET LE GRAND SAINT-BERNARD R GENEV POU 8"9FII & &GII PINSAN "U 08€ QOUDULLII 8 Q9IT £'O08t 0'SSsè O°28F G'EcT S'I66 GOT 0° &ZT OÙ LF P 89 9'‘O£T S'LeT 9° OT 0°6G 0°6£ c'ec F'0c 9° OST S'OCT uw TON "£ "Ut 027 fiseng 8° IFOI O"SLOI S'S9I T1r 9'ea S'GIT T LG G'ecT 9°6£ TASSE 8°0G s'eg S'Sc: FFE uit queun ‘y "ut Gpy aBur]dn x quodn( ‘ff & GOT S IOIT L°8Le O-91F & G&l G'IFE ON HO ON 1 A 10 ‘Ut 667 Bubogon RG TANT F 96ITI Dao t- ÉD) HO OC (ARE: G GO 2110)L1108q0 “Ut 907 2A2U9P) GRO G'>I Dit ”9 LT 9"98T G'of (°0S ; & GrI T'&0l F'SGT £'e8 0°8£ 19 7 pG G'G6 G'EC uur I9qV4 ‘4 "U 68F LO2UR0 À & &FOT 9" pol I6T TOI per GI èg GG °6F "OT ‘OI LUI IPqua ‘[ |198807S °V ‘u 82P sa1a1sadn107 à OGC T GET "176 "GEF > LST "GET "O8 "O6 "99 "sg "££l "gg Sol °6à °&r "cg 99 "CGT MST uus CN — 4 10 = Le i- NID OT- "ut 887 RDUIYIF co on © 10 © © G 10 Daque] ‘49 ‘u G97 fiubr3ns L'OTIT G'G9II G6'80£ C'FO£ CHEN 0'SGE F'S0T "208 6° 09 L°68 ORCCI G'GIT "OFI "JAI °9g 09 eLG "S£I "egl uiur 197814 ‘49 F01184 TT | S1PUV © "ut car PuIDP91DUO | sou UD G°r06 9°66€ 6 "861 L'96€ O'OTI 9°608 8'GC C'68 9"£RT 9'O8T p G&FI 6 F£ C°Iy 6'I9 & 09 L'&e9T S'£LI ui tu ‘ui 667 G'Ges 9 Iyr 9'OFI c'697 *UL OFF 227100 OL6I HAHNAHN HA NOENVO NA SHNDIMIANOIANTA SNOILVLQ ‘IIAXX L'ROET 6 pol 8 ess 0'968 S'&FrI L'eGr £'LST & 0G& L'0G 6'I£ 8'90T 0'9FI & SFI & y 9°ey 0°SG 6° £L £'qee G'EGI uw of rnbsq "Ut Far Rubr20 *‘OTIAI9 ‘UY 109) Ut ‘UV ** auwomny certes on “sdurejunqg tee + JOATH * 2X{U999(T * OI(LUPAON °° 0440)20 “orque)dos + )n0v “jeppmp esse uimf cotes ruil ct NA eee sien Ft AOMADA ‘OTGT ‘AUEP : GO6T 99 ‘N:'1vA108q0 : OPU IV : UO1JUIQ 310 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XX VIII. STATIONS PLUVIOMÉTRIQUES DU VAL D’ENTREMONT, 1910. Station Martigny Orsières Bourg-St-Pierre | Gr.St-Bernard Altitude 474 900% 1630 2476" CR D CR PO CR TT — PÉRIODE Pluie | Neige | Pluie | Neige | Pluie | Neige | Pluie | Neige mm cm mm cm mm cm mm cm Déc. 1909. | 139.5 1812225 20 85.9]. .107: | 2339182917 Janv. 1910 | 228.0 61 | 144.1 43%|.121:11. 104 | 2012102853 Février .. 60 5 34 51.2 25 80.9 93 | 134.9, 134 N'ars. 7er 4.5 One - 16,0 20 85.7 78 JAN eenepe Ge 24.0 —— 1eS — 60 $ 29 32.9" 106 NACRE 39.8 _ 42.3 — 26.2 lp ATLSS 63 Juin 97.6 — 84.3 — 87.9 2 TO 16 Juillet. ... OrRe — ras — | 107.6 — | 101:0 19 Août. 26.8 — 46.1 — 82.0 = 94.0 2 Septembre | 52.2 — 50.2 — 14 4 — | 120.9 3 Octobre 34.5 — 48.1 — 972% 320 TS 63 Novembre. | 230 0 Ce Pan LI 42 | 134.3 82 | 342.7|. 391 Décembre. 69.6 Ô 26.6 6 39.1 38 |"228-0|m227 Hiver. .. | 427 8] 1108 | 319.8 88 | 287.9|. 304 | 573.0| 658 Printemps 68 3 — 68 8 — | 103.0 60 | 333.11" 247 HT. 251.6 — | 201,5 — Frel — | 302 7 31 Automne.. | 316.7 55 | 245.9 42 | 306.41] 114 | 648.8| 457 An. mét.. |1064.4| 163 | 836.0| 130 | 974.4] 478 |1857.6| 1399 Année civ. | 994.5| 156 | 738.1| 116 24 2| 409 |1847.5| 1335 de Genève et à l’observatoire. Je profite de cette circonstance pour adresser mes sincères remerciements aux douze observa- teurs qui continuent à nous fournir régulièrement les hauteurs de pluie tombées sur notre petit territoire. Si l’on examine d’un peu près les chiffres de ce tableau, on constate que, durant l'hiver très exceptionnellement humide de 1909-1910, les totaux deviennent très vite plus élevés à mesure que l’on se rapproche du Jura: voir les chiffres pour Céligny, Collex et surtout Sati- gny. En été, les sommes sont sensiblement égales à celles du reste du Canton. C’est l’hiver qui amène les gros totaux annuels pour Céligny, Collex, Satigny et Athenaz. Le tableau XXVITT fournit, d’une façon analogue, les hau- teurs de pluie et de neige tombées dans les quatre stations plu- viométriques qui existent le long du val d’Entremont. Ici le total n’est très élevé que pour le Saint-Bernard. A Martigny, l’année a été pluvieuse, grâce surtout à l’hiver; le total y est supérieur à ceux de 1905 et de 1907. Aux deux stations d’Orsiè- POUR GENÈVE EL LE GRAND SAINT-BERNARD 371 res et de Bourg-Saint-Pierre, stations de vallées encaissées, le total n’a rien de bien extraordinaire. Il est supérieur au total de l’année 1907, mais inférieur à celui de 1905. Ces deux années-là avaient été très humides au Saint-Bernard, mais moins que 1910, comme il a été dit plus haut. XXIX. Oraces. — GENÈVE, 1910. PÉRIODE Jours Jours d'éclairs Grêle de tonnerre. sans tonnerre, Décembre 1909 .... — Janvienlo 0e. — HÉMDIER A re cn ] — — MIT SERIE AIR CRETE — — — Avril ler late 1 = —= Mar + EU en { 4 —_— Joss ne à 10 4 3 les 2, 4et9 Jonlle are re. 0 7 — = NO ro Poe iatée Ô Il — Septembre .::.1.:... = = CS OCTODrER Fetes — — = Novembre 1::/,24:: _ — = Décembre ......:.. = — — Année météorolog.. 29 9 3 Année civile ...... 29 9 3 Le tableau XXIX indique le nombre de jours d'orage ou jours de tonnerre à (renève, ainsi que le nombre de jours où des éclairs ont été vus à l’horizon sans que le bruit du tonnerre fût perceptible. Le nombre des orages est un peu supérieur au nombre moyen déduit par Plantamour de la moyenne des années de 1846 à 1875 (25). De même qu’en 1909, on constate que, chez nous, ce ne sont pas les étés chauds qui sont les étés à orages fréquents, mais les étés humides et instables. Le nom- bre absolu des orages à, d’ailleurs, été très supérieur à 29, car fréquemment il y a eu des séries d’orages le même jour. Les trois averses de grêle constatées en 1910 ont été heureu- sement peu importantes et n’ont pas fait de dégâts. Les plus gros grêlons de l’orage du 4 juin n’atteignaient pas 1 cm. de diamètre à l’observatoire. (A suivre) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 2 février 1911 L. Duparc. Les gîtes platinifères de l’Oural. — G. Baume. Sur quelques essais métallographiques. M. le professeur L. Duparc expose devant la société les résul- tats des études qu'il poursuit depuis douze années sur les gîtes platinifères de l'Oural. Les recherches sont achevées actuelle- ment et le travail dans son ensemble fera l’objet d’un volume qui paraîtra vraisemblablement pour la fin de l’année, et dont M. Du- parc donne à la société le résumé ?. M. Georges Baume. — Sur quelques essais métallogra- phiques. Parmi tous les essais métallurgiques, les plus simples, les plus généraux également, sont certainement les essais mécaniques, car l'emploi des métaux est dû au moins autant à leurs propriétés méca- niques qu'aux propriétés chimiques qu'ils peuvent posséder. Après avoir rappelé la forme des essais mécaniques actuelle- ment employés et les résultats qu'ils permettent d'obtenir, l’auteur mentionne les expériences de C. E. Guye et de Boudouard qui per- mettront sans doute d'arriver prochainement à une nouvelle série d'essais mécaniques, l'essai aux efforts alternatifs, dont l’im- portance sera considérable en raison de la forme du travail que doivent fournir un grand nombre de pièces métalliques. L'auteur indique ensuite les raisons qui ont conduit les indus- triels à accueillir favorablement l'essai de dureté par la bille de Brinell, dès son apparition, et il décrit le petit marteau à bille, fort simple, qu'il a étudié et mis au point en collaboration avec M. H. E. Watson ? pour des essais analogues, qui permettent, 1 Voir Archives, 1911, t. XXXI, p. 2 Cf. ce recueil, 4° Période, t. XXX p. 408, 1910. SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 373 comme l'essai de Brinell, de se rendre compte de la charge de rupture et de l'homogénité d’un métal déterminé. La notion d'homogénité d'un produit métallique peut être éga- lement acquise grâce à l’emploi du microscope ; l’auteur rappelle à cette occasion la techniqne micrographique courante, très sim- ple, dont il a fait usage pour la préparation, l'attaque et l'examen de ses échantillons ; il donne ensuite quelques exemples person- nels d'applications de la micrographie à l’homogénité de diffé- rents produits métallurgiques (laitons, etc.) dont l'étude se trouve considérablement simplifiée par l'emploi de l'analyse thermique et des diagrammes de fusibilité de systèmes métalliques. Ces derniers permettent en effet de connaître, par le simple examen microsco- pique d’un échantillon donné, sa composition chimique, la nature de son traitement thermique (s’il est susceptible de prendre la trempe), et la forme des traitements mécaniques qu’on a pu lui faire subir. Il semblerait donc que l'essai microscopique dût, dans un grand nombre de cas, remplacer tout autre essai métallurgique ; il faut toutefois compter avec la propriété que possèdent beaucoup de métaux de retenir en solution, même à l’état solide, d’autres élé- ments qui, sans changer l'aspect microchimique de l’échantillon, en modifient les propriétés mécaniques et rendent par suite l'essai mécanique indispensable. Il est d’ailleurs facile, par le moyen très simple employé par l’auteur en collaboration avec M, M. Dubois, dans un certain nombre d'essais métallographiques ‘, de mettre en évidence les actions réciproques, physiques ou chimiques, que peuvent exercer deux métaux l’un sur l’autre : il suffit, en effet, de fondre par ordre de densité les deux corps que l’on se propose d'étudier ; on obtient ainsi une zone de passage comprenant la gamme complète des termes qui conduisent de l’un à l’autre élé- ment du système considéré (dans les conditious de l'expérience), et que le microscope permet d'étudier ensuite d’une manière très satisfaisante. Séance du 16 février L. de la Rive. Sur les équations fondamentales de l’électrodynamique. — A. Schidlof. Sur quelques problèmes récents de la théorie du rayonne- ment. M. L. De La Rive fait une communication sur les équations fondamentales de l'électro-dynamique. Il démontre qu'on peut établir une équation analogue à ces équations connues, relative non pas à un courant fermé comme * Cf. ce recueil, 4° Période, t. XX VIII, p. 386, 1909. ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911. 26 374 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Maxwell le fait, mais à l’action d’un élément de courant sur un pôle. Il faut d’une part admettre la loi de Laplace et de l’autre consi- dérer dans l'élément la masse électrique, dq qui se meut avec une vitesse constante donnée par v = ds/dt, tandis que l'intensité du courant est : = dg/dt d’équation à démontrer est : d[ dg aZ dYl [4X d4Zly , [dY AXY ||. SE] ii É pt Le + É 7 dx Ë Ÿ ES % at jee Elle exprime que la dérivée par rapport à { du flux de force électrique dû à l'élément est égal, pour un élément de surface normal à 7, à l’élément correspondant de l'intégrale de surface équivalente à l'intégrale de contour de la force magnétique. La dérivée par rapport à { s'obtient en multipliant par v la dérivée par rapport à ds considéré comme la direction suivant laquelle se meut dg et en prenant pour X, Y, Z, les composantes bien con- nues de la force F donnée par la loi de Laplace, on trouve que les deux membres ont la même expression multipliée d’un côté par dq.v et de l’autre par zds qui sont des quantités égales. A. Scmpzor. — Sur quelques problèmes récents de la théo- rie du rayonnement. I. La loi de Planck. — Partant du fait que les équations fon- damentales de la théorie électro-magnétique de la lumière peuvent être ramenées à la forme des équations de Hamilton, on est con- duit à penser que le théorème de l’équipartition de l'énergie doit s'appliquer à un rayonnement en équilibre thermo-dynamique. M. Jeans’ a calculé le nombre des paramètres indépendants, en supposant le rayonnement enfermé dans une enceinte cubique à parois réfléchissantes. Pour les ondes dont la fréquence est com- prise entre les limites y et y + dy, il trouve ce nombre égal à : Lies vdy = 2a (1) v étant le volume de l’enceinte et c la vitesse de la lumière. En désignant par T la température absolue du rayonnement et par k le rapport de la constante des gaz parfaits R au nombre des molécules N, contenues dans 4 gramme-molécule, l'énergie à répartir sur chaque paramètre indépendant est 1/2 ÆT, ou : ER tte © @) On obtient alors pour la densité du rayonnement de fréquence y a À Uy — ! Jeans. Phil. Mag. 10, p. 91, 1905. SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 373 comme l’essai de Brinell, de se rendre compte de la charge de rupture et de l'homogénité d’un métal déterminé. La notion d’homogénité d'un produit métallique peut être éga- lement acquise grâce à l'emploi du microscope ; l’auteur rappelle à cette occasion la techniqne micrographique courante, très sim- ple, dont il a fait usage pour la préparation, l'attaque et l'examen de ses échantillons ; il donne ensuite quelques exemples person- nels d'applications de la micrographie à l’'homogénité de diffé- rents produits métallurgiques (laitons, etc.) dont l'étude se trouve considérablement simplifiée par l'emploi de l'analyse thermique et des diagrammes de fusibilité de systèmes métalliques. Ces derniers permettent en effet de connaître, par le simple examen microsco- pique d’un échantillon donné, sa composition chimique, la nature de son traitement thermique (s'il est susceptible de prendre la trempe), et la forme des traitements mécaniques qu'on a pu lui faire subir. Il semblerait donc que l'essai microscopique dût, dans un grand nombre de cas, remplacer tout autre essai métallurgique ; il faut toutefois compter avec la propriété que possèdent beaucoup de métaux de retenir en solution, même à l’état solide, d’autres élé- ments qui, sans changer l'aspect microchimique de l’échantillon, en modifient les propriétés mécaniques et rendent par suite l'essai mécanique indispensable. Il est d’ailleurs facile, par le moyen très simple employé par l’auteur en collaboration avec M, M. Dubois, dans un certain nombre d'essais métallographiques’, de mettre en évidence les actions réciproques, physiques ou chimiques, que peuvent exercer deux métaux l’un sur l’autre : il suffit, en effet, de fondre par ordre de densité les deux corps que l’on se propose d'étudier ; on obtient ainsi une zone de passage comprenant la gamme complète des termes qui conduisent de l’un à l’autre élé- ment du système considéré (dans les conditious de l'expérience), et que le microscope permet d'étudier ensuite d’une manière très satisfaisante. Séance du 16 février L. de la Rive. Sur les équations fondamentales de l’électrodynamique. — À. Schidlof. Sur quelques problèmes récents de la théorie du rayonne- ment. M. L. DE La Rive fait une communication sur les équations fondamentales de l'électro-dynamique. I démontre qu'on peut établir une équation analogue à ces équations connues, relative non pas à un courant fermé comme * Cf. ce recueil, 4° Période, t. XX VIII, p. 386, 1909. ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911. 26 374 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Maxwell le fait, mais à l’action d’un élément de courant sur un pôle. Il faut d’une part admettre la loi de Laplace et de l’autre consi- dérer dans l'élément la masse électrique, dq qui se meut avec une vitesse constante donnée par v = ds/dt, tandis que l'intensité du courant est : = dg/dt d’équation à démontrer est : al dq aZ dYl: [dX dZly [dY daXY ||. a | mr [[% membonee Le [quite a E Jeu Elle exprime que la dérivée par rapport à { du flux de force électrique dû à l'élément est égal, pour un élément de surface normal à r, à l’élément correspondant de l'intégrale de surface équivalente à l'intégrale de contour de la force magnétique. La dérivée par rapport à { s'obtient en multipliant par v la dérivée par rapport à ds considéré comme la direction suivant laquelle se meut dg et en prenant pour X, Y, Z, les composantes bien con- nues de la force F donnée par la loi de Laplace, on trouve que les deux membres ont la même expression multipliée d’un côté par dq.v et de l’autre par ids qui sont des quantités égales. A. ScmpLor. — Sur quelques problèmes récents de la théo- rie du rayonnement. I. La loi de Planck. — Partant du fait que les équations fon- damentales de la théorie électro-magnétique de la lumière peuvent être ramenées à la forme des équations de Hamilton, on est con- duit à penser que le théorème de l’équipartition de l’énergie doit s'appliquer à un rayonnement en équilibre thermo-dynamique. M. Jeans! a calculé le nombre des paramètres indépendants, en supposant le rayonnement enfermé dans une enceinte cubique à parois réfléchissantes. Pour les ondes dont la fréquence est com- prise entre les limites y et y L dy, il trouve ce nombre égal à : LL vdy — 2a (1) 9 0 v étant le volume de l'enceinte et c la vitesse de la lumière. En désignant par T la température absolue du rayonnement et par k le rapport de la constante des gaz parfaits R au nombre des molécules N, contenues dans 4 gramme-molécule, l'énergie à répartir sur chaque paramètre indépendant est 1/2 AT, ou : R re (2) On obtient alors pour la densité du rayonnement de fréquence y CE 2 n— = dv KT ? Jeans. Phil. Mag. 10, p. 91, 1905. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 379 Ce résultat étant en désaccord manifeste avec l'expérience, il faut modifier au moins l’une des hypothèses fondamentales de la théorie. Abandonnons donc le théorème de l’équipartition de l'énergie, : et introduisons à sa place l'hypothèse due à M. Planck' que l'énergie rayonnante de fréquence y est constituée d'éléments de grandeur finie &. Le nombre de ces éléments soit égal à æ. Pour exclure toute contradiction avec les bases électrodyna- miques de la théorie, 1l faut supposer que l'élément d'énergie se répartit toujours également sur un paramètre électrique et sur un paramètre magnétique. Le nombre des paramètres indépendants se réduit alors à «à. La répartition des éléments d'énergie est caractérisée par la condition du désordre élémentaire. L'état définitif se trouvera réalisé, lorsqu'on aura effectué le plus d'échanges possible des éléments entre les 4 paramètres du rayonnement, On arrive ainsi à la conclusion que &o paramètres restent à chaque instant dépourvus d'énergie, et on trouve le nombre &, nine par l'équation : & — Go — No (8) n étant le nombre d'éléments, tombant sur un paramètre dans la répartition moyenne, c’est-à-dire Lo (4) La probabilité qu'un paramètre donné porte au moins un éle- ment d'énergie est : Œ — æ a G) AE T (5) Pour calculer l’entropie du rayonnement, nous faisons usage du principe de Boltzmann sous une forme particulière, signalée par M. Einstein ? : S — Se — k log P S et S, sont les entropies, correspondant à deux états différents d’un même système, P est la probabilité relative de ces deux états, et Æ la constante universelle, définie par la formule (2). Envisageons donc la probabilité relative de l’état où tous les éléments & seraient réunis sur un seul paramètre, vis-à-vis de l’état qui s'établit et se maintient spontanément. La formule (5) permet le calcul de cette probabilité relative qui s'exprime au moyen d’un produit renfermant un très grand nombre de facteurs æ BTE PIE F | (E +æ ! Planck. Verh. deutsche phys. Ges. 2, p. 237, 1900. Vorles. über die Theorie der Würmestrahlung, $$ 148-152. Leipzig, 1906. ? Einstein. Ann. d. Phys. 17, p. 132, 1905. 376 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE æ étant un nombre entier très grand et dx un nombre entier très petit en comparaison avec æ. L'application du principe de Boltz- mann donne alors : É æ S — So — k | dx log (7) " a + x æ L'énergie E, du rayonnement est définie par : Hricr On tire facilement de la formule (7) la relation : dE, £dx x dd=—" = ——kdzx lo : n fn 8 a + x La densité du rayonnement 4, s'obtient par la substitution : E,;uluer Ses n) v Pour satisfaire à la loi de Wien ! il faut remplacer : E — hv et on arrive à la loi de Planck * : 8rv"hdr j UT — = - = ( Us 8 —. (8) e — ] En calculant la grandeur moyenne de l'élément d'énergie à la température absolue T, on trouve : — 1.0823 E = 3 1.2010 KT —2.71XT Cette énergie est presque deux fois plus grande que l'énergie cinétique d’une molécule monoatomique à la même température : Li 0) le Si l'énergie cinétique des molécules était constituée d'éléments de même grandeur que les éléments d'énergie de M. Planck, les formules (3) et (4) permettraient d'établir, qu'à chaque instant 6/7 des 3N composantes de vitesse seraient dépourvues d'énergie. Cet exemple montre combien les bases théoriques de la loi de Planck s’éloignent des idées habituelles sur la nature de la cha- leur et de la lumière. ‘ W. Wien. Ber. kgl. Akad. Berlin. 9, II, p. 55, 1893. Planck. Vortes. etc. $S 71-90. 2 Planck. Loc cit. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Bill Séance du 2 mars : Th. Tommasina. Sur le magneéton de Weiss. M. Tu. Tomuasina. — Sur le magnéton de Werss. La cristallographie est pour la physique ce qu'est l'embryologie pour la biologie. C’est avec des vues, des notions et même un lan- gage de technique cristallographique que Curie avait traité dans une Note, communiquée à la Société Française de Physique en 1894, de la possibilité de l'existence de la conductibilité magnétique et du magnétisme libre”. « Le parallélisme des phénomènes électriques et magnétiques nous amène naturellement à nous demander, disait-il, si cette analogie est plus complète. Est- il absurde de supposer qu'il existe des corps conducteurs du magnétisme, des courants magnétiques, du magnétisme libre? » et il vite 2; son raisonnement ainsi : « Un corps chargé de magnétisme libre serait donc nécessaire- ment dissymétrique énantiomorphe, c’est à dire non superposable à son image obtenue par mirage, Deux sphères chargées respecti- vement de quantités égales de magnétisme A et boréal seraient symétriques l’une de l’autre, On voit, ajoutait- -il, qu'il n’y a rien d’absurde, au point de vue de la symétrie, à supposer que les molécules dissymétriques douées de pouvoir rotatoire soient naturellement chargées de magnétisme libre.» Les recherches expérimentales que Curie fit alors pour établir l'existence d’une conductibilité magnétique donnèrent des résultats négatifs. Mais il fait remarquer que la méthode adoptée, étant fondée sur l'ob- servation d'un effet dynamique, ne permettait pas d'apprécier une très faible conductibilité magnétique. Après Curie, M. Langevin a publié en 1905 une {héorie ciné- tique du magnétisme à laquelle, à l'aide de l'hypothèse du champ moléculaire, M. Weiss put faire embrasser les faits du ferroma- gnélisme de ses recherches antérieures, ainsi que de celles plus récentes, sur l’aimantalion aux très basses températures ; expériences faites à Leyde dans le laboratoire de M. Kamerlingh Onnes et avec sa collaboration ?. Il suffit de lire dans ce travail, la description détaillée des expériences et des dispositifs en regar- dant les figures de la planche X, contenue dans le fascicule de novembre 1910 des Archives, pour se faire une idée de la com- plexité et de la délicatesse de ces recherches ainsi que des nom- breuses difficultés même d'ordre pratique que les auteurs ont dû ! Pierre Curie. Œuvres. Paris Gauthier-Villars 1908, p. 142. ? Archives, 4% période, t. XXX, octobre et novembre 1910. 378 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE vaincre et éliminer, pour arriver aux résultats précieux dont ils ont par là enrichi la science, et dont tous ceux qui s'intéressent avec amour à son progrès doivent leur en être bien reconnais- sants. C’est donc en admirateur des travaux du professeur Pierre Weiss, travaux qui l'ont placé au premier rang entre les physi- ciens contemporains, que je vais lui adresser en cette Note quel- ques observations théoriques à propos du #agnéton, cette nou- velle entité physique qu'il vient de découvrir, puisqu'il le définit un constituant universel de la matière *. Aussi ai-je cherché dans ses travaux l’origine des idées qui l'ont amené à la création du magnéton, ou, plutôt, à la décision qu'il fallait individualiser avec un nom le moment magnétique de l’aimant élémentaire. Si j'ai bien compris la pensée de M. Weiss, il ne semble pas qu'il veuille par cette individualisation soustraire le magnétisme fondamental ou naturel de certains corps à la théorie électroma- gnétique qui fait du magnétisme une catégorie de phénomènes dont la nature ultime et la cause est purement et exclusivement électrodynamique. Pourtant, j'ai trouvé dans ses écrits quelques idées, qui ne me laissent pas une certitude complète là-dessus. Ainsi, dans son récent mémoire paru dans les Archives, que je viens de citer, M. Weiss parle de forces exercées par la matière pondérable sur les électrons, et du rôle prépondérant que ces for- ces jouent quand la température tombe à celle de l'air liquide. « On peut leur attribuer, dit-il, en particulier l'importante dimi- nution du nombre des électrons conduisant le courant électrique dans les métaux qui sont en quelque sorte gelés sur les atomes par l’abaissement de la température. » A part cette image des électrons qui conduisent au lieu de constituer le courant, et qui sont gelés, quand le phénomène température doit s'arrêter par définition aux vibrations atomiques et moléculaires, je me demande comment M. Weiss peut avoir une vision physico-mécanique de cet ordre de phénomènes sans se préoccuper de l’action du milieu, actif sans arrêt possible, qui par son travail continu maintient aux atomes leur forme délimitée dans l’espace, car, en empêchant leur désagrégation par les forces centrifuges des activités cinéti- ques internes constitutives, il fournit à chaque type atomique ses propriétés caractéristiques. Mais l’auteur continue ainsi: (On aurait pu imaginer que les mouvements des électrons du magnétisme, invariables ou à peu près aux autres températures, commençassent, eux aussi, à subir des changements importants au bas de l'échelle thermomé- trique. Mais puisque rien dans nos résultats n'invite à faire cette hypothèse, on sera tenté plutôt de conclure que les électrons du magnétisme sont différents de ceux qui produisent les autres phénomènes. C’est moi qui souligne, car je vois dans ces ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 379 conclusions contraires à la théorie électrodynamique du magné- tisme, l'embryon de l'idée de laquelle a germé le magnéton. Aussi, je passe à l’examen de ses récentes Notes du 9 et 23 janvier et du 13 février, lesquelles contiennent un résumé de faits de la plus haute valeur qui fournissent à l’auteur certes un fort appui pour ses conclusions et font franchir au magnétisme la barrière ato- mique par des inductions tirées directement de l'expérience ce qui constitue pour la science un progrès réel et important. Je trouve très suggestifs les diagrammes et les chiffres des tableaux qui met- tent en évidence cette partie aliquote commune ou constante, qui semble bien ne trouver d'explication plausible que dans une modi- fication magnétique intraatomique. Mais, je me demande si cela autorise la conclusion capitale de M. Weiss : « Le magnéton est donc un constituant universel de la matière ». S'il est un cons- ütuant primaire ne l'est-1l pas des atomes ferromagnétiques, seu- lement ? Et ce magnéton analogue de l’électron, quoique commode au point de vue des calculs et des applications analytiques, n'est-il pas un progrès à rebours au point de vue de explication physique. Pourquoi ne pas voir là, simplement, un jeu constant et spé- cial d'électrons, c’est à dire de modifications stables mais mobiles des champs électromagnétiques toujours actifs du milieu ? D'ailleurs M. Weiss déclare appeler magnéton le quotient m1 : N=15,94xX10—??, qui est le moment de l’aimant élémentaire lui- même et qui correspond à la partie aliquote des moments des ato- mes-gramme., Or, si le magnéton n'est qu'un quotient, il n’est pas une entité physique et alors comment peut-il constituer la matière, en être un constituant universel ? Le tableau de la troisième Note donne le nombre différent de magnétons que possède chacun des corps ferromagnétiques, étudiés par l’auteur, chiffres qui corres- pondent aux saturations moléculaires. Les magnétons seraient-ils des élémentarquantums magnétiques analogues, dans le sens de mon interprétation !, aux élémentatquantums lumineux de Stark”? Séance du 16 mars Ed. Claparède. Introduction à l’étude du phénomène psycho-électrique. — W. Radecki. Le phénomène psycho-électrique au point de vue physique et physiologique. M. Ed. CLaPaARÈDE rend compte d’une série d'expériences qu'il a commencées au Laboratoire de psychologie, en collaboration avec M. W. Rapecki, sur le phénomène psycho-électrique. Depuis une trentaine d'années, divers savants, notamment Mie 1 L’élémentarquantum et la théorie électronique de l’éther. Archives, juillet 1910, p. 100-103. 380 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE gouroux, Féré, Tarchanoff, Sommer, etc. ont remarqué que le corps humain offre aux courants électriques qui le traversent, une perméabilité variant suivant diverses circonstances. Le D' Vera- guth, de Zurich, en 4906, a montré que les processus psychiques, notamment les processus affectifs, produisaient d'assez fortes déviations du galvanomètre dans le courant duquel le sujet était intercalé. Mais jusqu'ici, la cause exacte, psycho-physiologique, de ces déviations, n'a pas été découverte. Tandis que les uns admettent qu'il s’agit de variations dans la résistance du corps humain, d’autres croient que les processus affectifs sont accom- pagnés du développement de forces électriques dans l’organisme, et que ce sont ces forces naissantes qui font dévier le galvano- mètre, mais on ne sait d’ailleurs ni par quel mécanisme la résis- tance du corps diminue sous l'influence d’une émotion ou d’une excitation affective, ni où prendraient naissance les nouveaux courants invoqués. Cette question de la nature du phénomène galvanique a été poursuivie par M. Radecki, qui exposera lui- même ses recherches. La première série d'expériences que nous avons entreprise et qui a porté sur 30 sujets (13 h. et 17 f.) avait pour but de nous rendre compte des variations individuelles du phénomène psycho- électrique. Chaque sujet a été soumis, après avoir été placé dans le circuit galvanique alimenté par deux piles Leclanché (même dispositif que celui de Veraguth). à 10 excitations successives, survenant de 40 en 40 secondes : lumière, piqûre, odeur, bruit, calcul mental, ete. Les déviations galvanométriques que ces exci- tations ont occasionnées ont été enregistrées sur un cylindre. On a pu ainsi constater les différences individuelles qui se sont mon- trées considérables. Quant aux détails de ces différences, ils ont été étudiés par M. Radecki, qui les présentera lui-même dans une prochaine communication. Grâce à l’obligeance de M. le prof. Weber, j'ai pu soumettre à l'expérience psycho-électrique, 1l y a deux ans, quatre idiots com- plets venant de Bel-Air. Ces individus n’ont pas donné la moindre réaction au galvanomètre, quelle qu'ait été l'intensité des excita- tations auxquelles ils furent soumis. Et cependant, ils avaient des réflexes musculaires fort exagérés. Il semble que le phénomène galvanique nécessite l'intégrité de l'écorce du cerveau. W. Rapecxi. Sur les phénomènes psycho-électriques. (Rap- port sur la partie physique et physiologique des recherches). M. W. Radecki présente les résultats de ses recherches sur la nature physique et physiologique des phénomènes psycho-élec- triques. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 381 Les résultats des expériences l'ont amené à admettre que les facteurs physiques jouant le rôle prépondérant sont les suivants : 1) changements de la conductibilité d'ensemble du corps humain en rapport avec certaines excitations psychiques. 2) changements des potentiels de la peau humaine ; ces changements sont inégaux dans les régions qu'on met en contact avec les électrodes, et sont aussi D ARUnAREs aux certaines excitations Psy chiques. Le pre- mier fait peut être démontré de la manière suivante : On fait tra- verser le corps humain par le courant d’une pile électrique, en introduisant dans le circuit un galvanomètre. Si on renverse le sens dans lequel passe le courant par le corps humain, en con- servant le sens qu'il a dans le galvanomètre, les déviations du galvanomètre qui sont toujours concomitantes aux certaines excCI- tations psychiques ne changent ni de direction n1 d'intensité, Nous remarquons en outre le fait qu'aux états d’excitations du sujet correspond toujours une diminution de la résistance de son corps. Le galvanomètre comme ampéremètre se prête mal à l'observation du second facteur cité, qui ne peut être bien observé qu’au moyen d’un voltemètre. Dans mes recherches j'ai employé un électromètre capillaire de Lippman qu'on réunissait directement avec deux électrodes mis en contact avec les deux mains du sujet examiné. On remarque que le niveau du mercure dans l’électromètre se déplace chaque fois qu'on soumet le sujet à une excitation psy- chique. Ces déplacements nous montrent que pendant l'excitation psychique du sujet ont lieu des changements ou en sens contraire ou de même sens mais inégaux des potentiels de la surface des deux mains. Comme fait important nous devons noter le manque d'ordre et de constance dans la direction et dans la valeur quanti- tative de ces déplacements. Entre le moment où a lieu l’excitant et le commencement d’une réaction électrique ou galvanique dans l'organisme humain s'écoule une période latente de 0,5 à 15 secondes (2-3 secondes en moyenne) Ce fait indique que De phénomènes psycho-électriques ne- sont pas provoqués par simples réflexes mécaniques, car dans ce cas ils succèderaient l’excitant immédiatement, ou après une fraction de seconde, mais qu'ils sont les résultats des processus organiques compliqués qui ont lieu pendant la période latente. En analysant la nature physiologique des changements des potentiels sur la surface des deux mains, nous étions amenés à considérer ces changements comme une libération dans la peau humaine des certaines quantités d'électricité, qui accompagne la modification sous l'influence de l'excitation psychique des divers processus chimico-organiques. (phénomènes de sécrétion, d’assi- milation, etc.) Le fait que les changements des potentiels sont plus grands aux endroits de la peau, riches en glandes sudoripares 382 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE nous amène à la supposition que ce sont les phénomènes de la sécrétion qui surtout influent sur ces changements. La différence des potentiels, qui s'établit entre les régions symétriques du corps, provient du fait que même dans les endroits symétriques les pro- cessus organiques manquent d’une symétrie parfaite, Avant d'énoncer une hypothèse sur la nature physiologique des changements de la conductibilité du corps humain en rapport avec les excitations psychiques, nous allons citer les résultats de quelques expériences où on observait les changements de sa résis- tance sous influence des processus physiologiques connus. Ces expériences nous montrent À) l'influence des modifications volon- taires de la respiration sur la déviation du galvanomètre, qui augmente pendant une respiration fréquente et profonde, diminue pendant un arrêt volontaire de la respiration ; 2) la diminution de la résistance du corps par suite de quelques minutes de travail musculaire ou gymnastique. Nous savons en outre que quand les glandes expulsent les produits de leur sécrétion, la circulation y est beaucoup plus active. Tous ces faits nous amènent à admettre que les changements de la conductibilité sont dûs aux effets phy- siques (changement du contact interne, modifications de l'échange gazeux) des modifications, qui ont lieu dans nos processus vaso- moteurs et respiratoire sous l'influence des états émotifs qui seuls, comme nous le verrons dans mon second rapport, contenant l'analyse des excitants et des sujets examinés, provoquent les phé- nomènes électriques et galvaniques dans l'organisme humain. Séance du 6 avril W. Radecki. Phénomènes psychoélectriques. — A. Schidlof. Sur quelques problèmes récents de la théorie du rayonnement. — Ed. Sarasin et Th. Tommasina. Etude de l’action de la chaleur sur l'air ionisé par la radioactivité induite. W. Rapecki. Recherches sur les phénomènes psycho-électri- ques (Rapport sur la partie psychologique des recherches). En analysant le genre d’excitations psychiques auxquelles cor- respondent les phénomènes électriques dans l'organisme humain, on remarque qu'ils ont lieu exclusivement en rapport avec nos états émotifs et affectifs. Le fait que les phénomènes psycho-élec- triques sont provoqués par les excitants sensitifs, perceptifs, tra- vail intellectuel, effort mental, ete., etc., ne contredit pas à notre proposition. En réalité, nous savons qu'une excitation psychique correspon- dante à un genre classificatif unique, n'existe pas, chaque excita- tion étant un processus psychique compliqué possède parmi les autres facteurs psychiques un Çtonus » affectif. C’est à ce tonus ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 383 affectif et non à la qualité ou à l'intensité quantitative des exci- tants sensitifs que correspond le phénomène psycho-électrique. Si pendant ces excitants, c'était la qualité de la sensation qui provo- quait la réaction, un certain genre qualitatif des excitants devrait toujours provoquer une déviation plus grande qu'un autre genre, ce qui n’est pas le cas. Le sujet qui réagit une fois plus fortement à une lumière qu'à un bruit, peut, une autre fois, présenter pen- dant le bruit une réaction deux ou trois fois plus grande, qu’en voyant une lumière. Si, en second lieu, c'était l'intensité objective physique de l’excitant qui influait sur la réaction ps. el., un exci- tant d’une même intensité devrait provoquer toujours une réaction pareille, et l'augmentation ou la diminution de l'intensité physique de l’excitant devrait être en rapport constant avec les grandeurs des réactions (selon la loi de Weber). Ces deux phénomènes n'ont pas lieu. Les séries des répétitions des mêmes excitants nous mon- trent la variabilité de la réaction pendant ces excitants, les séries où on provoquait les excitants d’une intensité physique strictement mesurée (algésimètre, pendule acoustique, éclairage variable, olfactomètre), montrent l'absence absolue d'un rapport entre l'in- tensité physique de l’excitant et la grandeur de la déviation. (Eclai- rage avec une lampe de 10 bougies a provoqué, par exemple, une fois chez le même sujet, une réaction deux fois plus forte que l'éclairage avec 4 lampes de 50 bougies.) Quant aux réactions provoquées par le travail intellectuel, l'analyse des périodes laten- tes qui précèdent ces réactions et qui ne correspondent jamais aux périodes latentes des autres cas chez le même sujet, nous montre que le travail intellectuel et l’eort mental sont accompagnés par une réaction psycho-électrique seulement quand ils sont réunis avec une excitation émotionnelle (impatience, embarras, etc.). On n'aperçoit point de déviation du galvanomètre pendant le travail intellectuel, dès que l'émotion fait défaut. Par contre, tous les excitants émotifs (émotions provoquées par association, par la lecture des mots dont le sens trouble le sujet, narration des faits qui l’émotionnent) sont toujours accompagnés par les réactions psycho-électriques intenses. En plus, les expériences, Où On provo- quait les émotions subconscientes !, nous montrent que même aux émotions subconscientes correspondent les réactions psycho-élec- triques. Quant au genre physique des réactions en rapport avec les exci- tations, nous remarquons que les émotions provoquées par les impressions immédiates. perceptives, sont mieux notées par le galvanomètre, tandis que les déplacements du niveau de la colonne du mercure dans l’électromètre correspondent surtout aux émo- tons imaginatives et associatives. 1 Faites en collaboration avec M. Abramowski. 384 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE L'analyse des excitants permet d'établir les faits suivants : 1) Pendant les séries courtes d’excitations (5 à 10 minutes), le niveau général de la courbe monte en majorité des cas; 2) les séries plus longues (50-60 minutes) provoquent un abaissement final de ce niveau ; 3) du même le repos du sujet; #) les excitants répétés cessent de produire une réaction dès qu'ils cessent d'être accompagnés d’un sentiment de l’étonnement, et commencent à être neutres au point de vue émotionnel; 5) les excitants agréables ou désagréables provoquent une réaction toujours; 6) l'effort volontaire peut diminuer la réaction; 7) pendant deux ou plu- sieurs excitants produits simultanément, nous remarquons les interférences de la réaction. Le dernier fait s'explique par l'in- fluence d’un effort volontaire du sujet qui l’exerce consciemment ou subconsciemment sur la réaction, en voulant porter son atten- tion sur un des excitants, En ce qui concerne l'analyse des sujets, les expériences ont donné les résultats suivants : La série des mêmes excitants (lumière, bruit, son d'orgue, odeur, travail mental, etc. !) appliqués dans les intervalles de 30 secondes, montre les énormes différences indivi- duelles dans les réactions et la sensibilité des sujets. Le nombre des déviations pendant cette série qui durait 8 minutes, varie depuis 3 jusqu’à 130 chez 30 sujets (13 hommes, 17 femmes). L'excitant qui, dans cette série, produit les maxima des dévia- tions, est l’excitant auditif (sifflet). La durée des périodes latentes oscille entre 0,8 et 5 secondes (2,37 en moyenne). Elle a, comme en général, peu de correspondance avec le genre physique d’exci- tants, pourtant les réactions provoquées par les excitants tactiles sont, dans cette série, presque toujours précédés par les périodes latentes plus courtes que les autres réactions. En tout, les sujets ont réagi sur 86 0/0 d’excitants. Il est à remarquer que les hommes ont réagi sur 90 0/ d’excitants, les femmes sur 82 0/0. Si on com- pare les chiffres avec les nombres des déviations de la courbe pen- dant toute la série qui sont égales : 33,7 (en moyenne) pour les hommes, 39,8 (en moyenne) pour les femmes, cette comparaison nous montre qu'une grande partie des déviations a lieu chez les femmes pendant les intervalles entre les excitations (attente), tandis. que les hommes réagissent surtout sur les excitants concrets. Dans une autre série d'expériences, j'ai appliqué le galvanomètre et surtout l’électromètre pour les psycho-analyses. On demandait au sujet de faire les associations libres en chaîne en partant d’un mot quelconque. Dans ce cas, les associations amènent toujours le sujet dans un domaine des idées ou des images, qui ne lui sont pas indifférentes. Dés qu'il s'en approche, on voit de considérables réactions psycho-électriques. Ce fait permet de découvrir les causes ! Faite en collaboration avec M. le prof. Claparède. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 385 conscientes ou subconscientes de beaucoup de troubles psychiques (psychiasthénie), et peut rendre des services importants en médecine ; il peut & évidemment trouver aussi une application dans la Justice. Pour conclure, ajoutons que quoique les énormes différences individuelles rendent la méthode exposée peu applicable, quand il faut comparer les sujets, sa grande valeur repose surtout dans le fait qu'elle rend la possibilité de comparer objectivement les con- tenus émotifs que présentent, pour un même individu, les diffé- rentes excitations, images, représentations ou idées. A. SampLor. Sur quelques problèmes récents de la théorte du rayonnement. II. La signification électrodynamique de l'élément d'action h. Pour expliquer l’origine électrodynamique des éléments de l'énergie rayonnante, on peut essayer de se représenter la consti- tution des résonnateurs optiques qui, selon M. Planck, sont la cause de la structure particulière du rayonnement. M. A.-E. Haas! a indiqué une voie à suivre. En se basant sur le modèle de l’atome imaginé par M. J.-J. Thomson ?, il obtient pour l'atome d'hydro- gène une concordance numérique curieuse. En recherchant la signification générale et universelle de l'élé- ment d'action, j'ai dû es nsc l'hypothèse de M. Thom- son. D’après ses idées, PSE positive forme une sphère de rayon À et de densité cubique » qui contient un certain nombre (N) d'électrons de charge e. On peut maintenant supposer que la plus grande partie de la charge négative se trouve réunie au centre de la sphère positive en un noyau sphérique compact. Cette sphère négative serait dans un état d'équilibre très stable. Elle est entou- rée d’un certain nombre d'électrons dispersés dans la sphère posi- tive qui, dans certaines circonstances, peuvent quitter la sphère. L'absorption de l'énergie rayonnante n’a lieu que si un électron quitte la sphère, et l'émission est toujours accompagnée de la rentrée d’un électron. L'énergie absorbée ou émise, égale à la variation de l'énergie potentielle du système, s'exprime par J e2 RIRE (1) Sous l'influence d'un champ électrique uniforme la charge négative totale se déplace par rapport à la charge positive comme un système rigide. La force F sollicitant la charge Ne est propor- tionnelle à l'écart de la position d'équilibre Ar : Ne F — à oNEAr— ? A.-E. Haas. C. X. de l Acad. de Vienne. T. 119. II« Février 1910. * J.-J. Thomson. Die Korpuskulartheorie der Materie, Die Wissen- schaft Fasc. 25. 1908. 386 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Il en résulte pour la fréquence des oscillations propres du sys- tème, y : etait ser ” 2x Ag AM M représente la masse du système oscillant. La grande majorité des charges étant contenue dans le noyau central, on peut exprimer la masse électromagnétique des charges négatives par : M=N#m (1) m étant la masse électromagnétique d’un électron isolé. On a donc : (2) - — h = 27e Vies — 27e . (4) La densité p de l'électricité positive étant la même dans tous les résonnateurs, on doit avoir : NE A Il en résulte que À est une constante absolue dont la valeur ne dépend que des constantes universelles e, p, m. L'expérience vérifie cette prévision. Si on admet que le nombre d'électrons contenu dans un atome est proportionnel au poids ato- mique, le rapport A%/N doit être sensiblement proportionnel à m1 /N où y, est l'indice de réfraction pour des longueurs d'onde infinies et M le poids moléculaire du gaz". Les nombres suivants ont été tirés des mesures de dispersion des gaz faites par C. et M. Cuthbertson ?. — Const. 6 \ | LE K 1 PRE; ! Gaz M (Us A 1)105 ET TI 105 10 Le Hélium ..... | 2 69.4 17e 1.60 NÉOR- 20 14 20 153 6.65 1:37 AMOOM RER TE 40 559 14.0 1.55 Krypton. .... 80 840 10.5 1.48 XÉNON. ;:::. Lie] 128 1364 10.65 1.48 Oxygène.....!| 32 266 | 8.3 1.42 Hzote:.!. 1 28 295 | 10.5 1.48 Hydrogène... .! 2 136 68.0 2.02 Phosphore. .. 62 1165 18.8 1.65 ATrsenic-.. | 150 1550 10.3 1.47 Souires, he | 64 1045 16.35 1:57 Mercure. .... | 200 1765 8.82 1.44 DOPAA LE L RES | 64 641 10.0 1.47 DER ATMEE 34 624 18.3 1.62 ‘ u,, —1 est, comme l’on sait, proportionnel au volume des molécules. * C. et M. Cuthbertson. Proc. Roy. Soc. London (A.) 83 pages 149 151 et 171. — 1909. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 387 Pour des gaz d’un poids moléculaire élevé le rapport w, —1/M, et par conséquent A est approximativement constant. 6 IA M est sensiblement constant pour tous les gaz, excepté l'hydrogène. La formule (4) fournit done un nombre très approximativement constant pour la plupart des atomes. En utilisant la donnée rela- tive à l’atome de mercure, j'ai obtenu : h —5.2 X 10 ?7 Ce chiffre peut être encore augmenté, si l’on admet, conformé- ment aux résultats des mesures de dispersion, que la masse de l’électron à l’intérieur de l’atome est plus grande que dans le vide. Une méthode due à Drude permet de calculer le rapport e/m pour l’électron oscillant à l'intérieur de l'atome d'hydrogène. On trouve : e m 29 097 1010 “U!FÈM D'ou l’on tire : de 10 Cette valeur introduite dans la formule (4) donne : h — 6.05 X 10° * La valeur indiquée par M. Planck est : BG < 10 Ed. Sarasin et Th, Tommasina. — Ætude de l’action de la chaleur sur l'air ionisé par la radioactivité induite. — Con- statation d'une différence de nature entre le produit de la désactivation lente et celui de la désactivation rapide. Après les importantes recherches de Rutherford ! sur la recom- binaison des ions dans l'air et dans d’autres gaz à la pression atmosphérique, M. R.-K. Mc. Clung en poursuivit l'étude pour des pressions différentes et trouva que la valeur du coefficient de recombinaison est indépendante de la pression de l’air dans lequel l’ionisation se produit’. Ensuite, ce même auteur, par ses expé- riences sur les effets de la température sur l’ionisation pro- duite dans les gaz par les rayons de Rüntgen ® put établir que pour des variations comprises entre 15° et 272 l’ionisation est indépendante de la température, bien que dépendante de la densité et proportionnelle à la pression par unité de volume du ! Rutherford. Phil. Mag., Novembre 1897. 2 R.-K. Mc. Clung. Phil. Mag., t. III, 1902, pp. 283-305. % Idem. Phil. Mag. t. VII, 1904. pp. 81-95. 388 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE gaz. L'accroissement de la vitesse de décharge électrique, produit par de faibles élévations de température sur l'air ionisé, ne doit donc pas être attribué à l'accroissement de l'ionisation, mais à celui du nombre des chocs dû à l'accélération thermique de la vitesse des ions. Dans notre cas, la production des ions est due au dépôt actif et au rayonnement complexe 4%, $, y, pouvant consister en une expulsion partielle du dépôt actif ou en sa désagrégation, qui est la source du rayonnement secondaire. Or, tandis que la désagré- gation atomique n'est pas influencée par la température, une telle influence peut parfaitement exister dans la cause mécanique qui accélère l'expulsion du dépôt actif en couches superficielles. C'est ce phénomène purement mécanique, que nous supposions dû à la vibration thermique des molécules de la surface intérieure de nos cloches métalliques, que nous avons indiqué par le mot surdésac- tivation. 1 nous fallait donc établir si une telle expulsion avait lieu ou non, et, en ce dernier cas, si l'effet pouvait être obtenu en chauffant l'air ionisé renfermé dans nos cloches sans chauffer les cloches elles-mêmes; voici comment nous avons procédé. Nous avons commencé par confirmer, à l’aide du dispositif que nous allons décrire, la constatation déjà faite par Me Curie, qu'il y a un dépôt actif, en suspension dans l'enceinte activante, conte- nant de la vapeur d'eau, qui subit l’action de la pesanteur, de façon que les surfaces horizontales en reçoivent davantage, et sont donc plus radioactivées que les surfaces verticales ou inclinées. Le dispositif que nous avons imaginé dans ce but et utilisé est très simple. Un disque en métal, en verre ou en une substance quel- conque, sert de couvercle mobile à un cylindre métallique dans lequel est placé le sel de radium, le tout est recouvert par une, cloche en verre constituant la chambre d'activation ou d’ionisa- tion. Le jour suivant, ou après 4 ou 5 heures seulement, on sort le disque et on le place sur un autre support cylindrique, identi- que au premier, mais non activé, qui se trouve sur le plateau de l’électroscope. On constate, en retournant le disque après chaque série de lectures, que les décharges produites par la face de des- sous du disque, qui était en regard du radium, sont plus faibles que celles produites par la face opposée qui a reçu le dépôt actif sous l’action de la pesanteur. Le gaz émanation se trouve partout dans l’enceinte activante, car le disque ne fermant pas herméti- quement le support cylindrique n’en empêche point la diffusion. On a ainsi les deux courbes de désactivation A et A’ de la figure 2, qui sont sensiblement parallèles, et dont la forme est du pee III ME la figure 1, de notre précédente Note, que nous repor- tons ici, car cela confirme nos précédentes conclusions. Ensuite, nous avons fait construire deux autres cloches métalli- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 389 ques de même dimension que les précédentes, dans le but d'utili- ser l’action de la pesanteur pour le transvasement du gaz émanation et du dépôt actif solide qui s'y trouve en suspension, Nous avons pu reconnaître, dès le début, un fait important pour notre étude, qui consiste en ceci: que tandis qu'il nous a été facile de verser dans les nouvelles cloches non activées une partie du contenu actif de la cloche à radioactivité induite à désactivation rapide, aucune trace de dépôt solide n'a pu être transvasé, aucune trace d'émanation n’a pu être commu- niquée par diffusion de la cloche à radioactivité induite à désacti- vation lente à la cloche non acti- vée. Même en faisant varier les températures respectives des deux récipients, de façon à faciliter le mélange de l'air ionisé de l’un avec l’air chauffé ou refroidi de l’autre, ne nous a permis de con- stater la moindre accélération de décharge ; tandis, qu’au contraire, nous pouvions suivre, pendant des heures, la courbe indiquant la disparition lente de l’activité du mélange obtenu par le transvase- ment du contenu d’une cloche à activation de courte durée dans une cloche non activée. Ce sont les courbes 2 et B" de la figure ?, analogues au type I de la figure 1, courbes qui constituent une nouvelle confirmation de nos conclusions sur ce sujet. o 0 ‘ 29 0 40 50 60 70 80 90 00 SE IRATES 390 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. Comme on sait, les surfaces métalliques facilitent la recombi- naison des ions, d’après cela, nous avons cru nécessaire de répéter ces essais avec une cloche en verre non activée. Le transvasement dans cette cloche nous a donné les mêmes résultats positifs pour le produit à évolution rapide, et toujours des résultats négatifs pour le produit à évolution lente. Il faut donc conclure que la cloche à désactivation lente ne renferme point, sensiblement, ni d'émana- tion libre, ni de dépôt solide en suspension. Or, comme cette cloche montre si nettement l'effet des faibles élévations de tempé- rature, cet effet ne peut pas être dû à l'expulsion supposée, au moins en sa totalité. Nous sommes forcés de faire cette dermière restriction, à cause des faits suivants : Nous avons constaté que l'air ionisé contenu dans cette cloche, arrivait à saturation, ou mieux à un certain degré de saturation, sans chauffage, en quel- ques heures, et qu’il suffisait de la placer verticale, ouverte en bas, pendant quelques minutes, pour pouvoir ensuite reconnaître, immédiatement, la disparition du surplus de son air ionisé, qui paraît subir l'effet de la pesanteur, car, si la cloche est ouverte en haut au lieu de l'être en bas, la chose ne se vérifie pas. L'expérience qui nous a, enfin, montré qu'on peut obtenir l’effet thermique d'accélération jé la décharge sans l’intervention de l'expulsion du dépôt actif, est la suivante : Au lieu de chauffer sur le calorifère la cloche active même, nous y avons chauffé une clo- che non activée et avons, au contraire, refroidi la première; puis, après avoir placé celle-ci, pendant quelques instants, sur la cloche chauffée pour recevoir une partie de son air chaud, nous l'avons placée rapidement sur le plateau de l’électroscope avant que le métal en fût sensiblement chauffé. Nous avons constaté que la décharge était accélérée presque autant que lors de la chauffe des parois mêmes de la cloche active. Ce qui montre que la modifica- tion apportée par de faibles élévations de température consiste dans une accélération, due à la convection calorifique, de la vitesse des ions produits par le rayonnement du dépôt actif, mais qui n'exclut pas qu'il puisse y avoir aussi une surproduction de 1ons par ce dernier, avec ou sans l'intervention de la vibration thermi- que raoltbaieees du métal activé, qui a lieu lorsqu'on chauffe les cloches activées mêmes. Il reste l’anomalie des cloches en verre, nous en poursuivons l'étude, car il se peut, comme nous l’avons déclaré dans notre pré- cédente Note, qu'il suffise, pour obtenir un effet analogue, d'éle- ver la température. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE R. DE BAILLEHACHE. MÉTHODE LIPPMANN-GUILLET, POUR LA DÉTER- MINATION DE LA CONSTANTE D'UN ÉLECTRODYNAMOMÈTRE ABSOLU PAR UN PHÉNOMÈNE D'INDUCTION. Dans le travail que j'ai publié dans le dernier numéro des Archives, * l’omission de deux mots pourrait prêter à une confu- sion regrettable; je dois à l’obligeance de la rédaction de pouvoir la rectifier 1c1. On lit p. 486: « Dans les laboratoires précités, les constantes des électro-dynanomètres ont été déterminées par des calculs longs et difficiles, etc. » alors que, dans ma pensée, il s'agissait seulement des trois premiers laboratoires en question, savoir le Bureau of Standards, le National physical Laboratory et le Laboratoire cen- tral d’Electricité. La méthode de M. le Professeur Lippmann que M. A. Guillet a mise en œuvre au Laboratoire des Recherches physiques de la Sorbonne ne prête pas à la critique d'ordre général que je formu- lais à la fin du $ 3. L’effort de M. Guillet a tendu principalement au report sur une bobine de grande dimension et à une seule cou- che de fil des mesures directes et du calcul. L’électrodynamomètre dont la constante est ensuite intégrée expérimentalement, n’inter- vient plus que par sa sensibilité et ne fait l’objet d'aucun calcul ?, en sorte que la méthode du Laboratoire des Recherches physiques se distingue nettement de toutes les autres. J'ai eu d’ailleurs l’oc- casion d'appeler l'attention de quelques électriciens sur l’origina- lité de cette méthode et de signaler l'intérêt de son application dans une étude sur le laboratoire d’étalons du Board of Trade (Revue électrique, juillet 4909). J'écrivais aussi en juin 1910 dans La Technique moderne au cours d’une suite d’articles sur les unités électriques : R. de Baïllehache. Sur une nouvelle détermination de la force élec- tromotrice de l’élément Weston normal (Recherches du Prof. H. Haga et du D' J. Boerema). Arch. Sc. phys. et nat. IVe période, t. XXXI. mars 1911. ? A. Guillet. Détermination de la constante d’un électrodynamomètre absolu par un phénomène d’induction. (Méthode de M. le Prof. Lippmann appliquée par M. A. Guillet). Bulletin de la Société int. des Electriciens, t. VIII (2) N° 78. 1908. 392 BULLETIN SCIENTIFIQUE « Avec la balance du Board of Trade, on peut apprécier le dixième d’une division de l'échelle, ce qui donne 0,000065 ampère correspondant à un dépôt de 0,00000007 gr. d'argent par seconde. Il semblerait donc que l’on fût en droit d’énoncer sept chiffres décimaux ; mais la balance a été échelonnée elle-même à l’aide d’un voltamètre à argent, et pour pouvoir lui attribuer une préci- sion de, cet ordre, {/ serait nécessaire que l'on vérifiât eæpéri- mentalement sa constante ; on pourrait le faire en construi- sant un étalon de potentiel réciproque pour appliquer fa méthode du professeur Lippmann si ingénieusement mise au point par M. A. Guillet. » CHIMIE A. CoLsox. CONTRIBUTION A L’HISTOIRE DE LA CHIMIE. À propos du livre de M. Ladenburg sur l’histoire du développement de la chimie depuis Lavoisier. Paris, A. Hermann et fils. Nous recevons de l'excellente Librairie scientifique A. Hermann et fils un ouvrage excessivement suggestif dû à la plume très com- pétente de M. Colson et que nous tenons à signaler à nos lecteurs. Estimant que l’Arstoire du développement de la chimie depuis Lavoisier est un beau livre, et que M. Ladenburg avec sa haute autorité a élevé là à sa science un monument vraiment digne d'elle, le savant professeur de chimie à l'Ecole polytechnique a désiré combler certaines lacunes que cet exposé magistral pré- sente selon lui au point de vue de la science française. « Mon impression, » dit-il à la fin de son introduction, « est que loin de chercher à effacer les divergences propres à chaque pays, il vaut mieux les étaler en toute sincérité et les considérer comme d’autres manières d'envisager la science qui est belle sous tous les aspects. C’est dans cet esprit et sans idée de blâme ou de critique que je vais reprendre quelques points de l’histoire de la chimie qui sont considérés en France comme essentiels, et qui ne semblent pas jouir de la même estime en Allemagne. » Ces points sont entre autres l’œuvre de Scheele continuée par Chevreul, la théorie atomique et l’école de Dumas; la notion de fonction chimique établie par Dumas et Peligot; l’œuvre de Pas- teur, isoméries physiques; la catalyse; la radioactivité ; la méca- nique chimique, la vitesse de réaction, les expériences de Berthe- lot; la dissociation et les expériences de Ste-Clair-Deville; la thermochimie; la physicochimie et la sidérologie, etc., etc. ! Traduction française par M. Corvisy. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE R. DE BaizzenaAcHEe. MÉérHope LiPPMANN-GUILLET, POUR LA DÉTER- MINATION DE LA CONSTANTE D'UN ÉLECTRODYNAMOMÈTRE ABSOLU PAR UN PHÉNOMÈNE D INDUCTION. Dans le travail que j'ai publié dans le dernier numéro des Archives, ! l’omission de deux mots pourrait prêter à une confu- sion regrettable; je dois à l’obligeance de la rédaction de pouvoir la rectifier ici. On lit p. 486 : « Dans les laboratoires précités, les constantes des électro-dynanomètres ont été déterminées par des calculs longs et difficiles, etc. » alors que, dans ma pensée, il s'agissait seulement des {rois premiers laboratoires en question, savoir le Bureau of Standards, le National physical Laboratory et le Laboratoire cen- tral d’Electricité. La méthode de M. le Professeur Lippmann que M. A. Guillet a mise en œuvre au Laboratoire des Recherches physiques de la Sorbonne ne prête pas à la critique d'ordre général que je formu- lais à la fin du $ 3. L’effort de M. Guillet a tendu principalement au report sur une bobine de grande dimension et à une seule cou- che de fil des mesures directes et du calcul. L'électrodynamomètre dont la constante est ensuite intégrée expérimentalement, n'inter- vient plus que par sa sensibilité et ne fait l’objet d'aucun calcul ?, en sorte que la méthode du Laboratoire des Recherches physiques se distingue nettement de toutes les autres. J’ai eu d’ailleurs l’oc- casion d'appeler l’attention de quelques électriciens sur l’origina- lité de cette méthode et de signaler l'intérêt de son application dans une étude sur le laboratoire d’étalons du Board of Trade (Revue électrique, juillet 4909). J'écrivais aussi en juin 1910 dans La Technique moderne au cours d’une suite d’articles sur les unités électriques : ! R. de Baïllehache. Sur une nouvelle détermination de la force élec- tromotrice de l’élément Weston normal (Recherches du Prof. H. Haga et du D' J. Boerema). Arch. Sc. phys. et nat. IVe période, t. XXXI. mars 1911. * A. Guillet. Détermination de la constante d’un électrodynamomètre absolu par un phénomène d’induction. (Méthode de M. le Prof. Lippmann appliquée par M. A. Guillet). Bulletin de la Société int. des Electriciens, t. VIII (2) N° 78, 1908. 392 BULLETIN SCIENTIFIQUE « Avec la balance du Board of Trade, on peut apprécier le dixième d’une division de l'échelle, ce qui donne 0,000065 ampère correspondant à un dépôt de 0,00000007 gr. d'argent par seconde. Il semblerait donc que l’on fût en droit d’énoncer sept chiffres décimaux ; mais la balance a été échelonnée elle-même à l’aide d’un voltamètre à argent, et pour pouvoir lui attribuer une préci- sion de cet ordre, &/ serait nécessaire que l'on vérifiât expéri- mentalement sa constante ; on pourrait le faire en construt- sant un étalon de potentiel réciproque pour appliquer la méthode du professeur Lippmann si ingénieusement mise au point par M. A. Guillet. » CHIMIE A. Cozson. CONTRIBUTION A L’HISTOIRE DE LA CHIMIE. À propos du livre de M. Ladenburg sur l’histoire du développement de la chimie depuis Lavoisier. Paris, À. Hermann et fils. Nous recevons de l'excellente Librairie scientifique A. Hermann et fils un ouvrage excessivement suggestif dû à la plume très com- pétente de M. Colson et que nous tenons à signaler à nos lecteurs. Estimant que l'Histoire du développement de la chimie depuis Lavoisier est un beau livre, et que M. Ladenburg avec sa haute autorité a élevé là à sa science un monument vraiment digne d’elle, le savant professeur de chimie à l'Ecole polytechnique a désiré combler certaines lacunes que cet exposé magistral pré- sente selon lui au point de vue de la science française. « Mon impression, » dit-il à la fin de son introduction, Cest que loin de chercher à effacer les divergences propres à chaque pays, il vaut mieux les étaler en toute sincérité et les considérer comme d’autres manières d'envisager la science qui est belle sous tous les aspects. C’est dans cet esprit et sans idée de blâme ou de critique que je vais reprendre quelques points de l’histoire de la chimie qui sont considérés en France comme essentiels, et qui ne semblent pas jouir de la même estime en Allemagne. » Ces points sont entre autres l’œuvre de Scheele continuée par Chevreul, la théorie atomique et l’école de Dumas; la notion de fonction chimique établie par Dumas et Peligot; l’œuvre de Pas- teur, isoméries physiques ; la catalyse ; la radioactivité ; la méca- nique chimique, la vitesse de réaction, les expériences A Berthe- lot; la dissociation et les expériences de Ste-Clair-Deville; la thermochimie; la physicochimie et la sidérologie, etc., etc. ! Traduction française par M. Corvisy. 393 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE PENDANT LE MOIS DE MARS 1911 Le 1, pluie dans la nuit, à 7 h. du matin, à L h. et à 3 h. du soir. 2, gelée blanche le matin ; pluie depuis 8 h. du soir. 3, pluie pendant la plus grande partie de la journée. les 6, 7, 8, 9, 11 et 12, gelée blanche le matin. le 10, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin. 13, pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10 h. du matin ; grésil à midi 30 m. ; neige fon- dante à 1 h.et un coup de tonnerre ; neige à 5 h. du soir ; fort vent pendant la journée. 14, gelée blanche le matin ; neige à 11 h. ; fort vent à 1 h. et forte bise à 4 h. du soir. 15, neige dans la nuit, haut. 5 cm. 16, neige dans la nuit et à 3 h. du soir. 17, neige à 7 h. du matin. 18, neige à 7 h. et pluie à 10 h. du matin. 19, légère gelée blanche le matin et pluie à 9 h. du soir. 20, pluie dans la nuit. 21, gelée blanche le matin. 24, faibles chutes de pluie dans l’après midi. 25, pluie le matin ; neige l'après-midi, haut. 3 cm. 26, neige dans la nuit et à 7 h. du matin, haut. 4 em., fort vent le matin. 27, gelée blanche le matin ; neige dans la journée, haut. 3 cm. 31, pluie dans la nuit. Hauteur totale de la neige 15 cm., tombés en 4 jours. ARCHIVES, t. XXXI. — Avril 1911. 27 G € °F | | it ) &6'ca |Lo‘re |6L'ee |r6°e [SUN (RS 9 6 F ë 0'F OS) TE ae Te MSAT "MSTC'o8 | s're | FI T + |-69 ca ||-6 ca À 9'ea-d 1'o8 À re T'8 L 6 G JE 86 |T MSSIT ‘MSSI& MSSIT ‘ANT 90°C |"6LI | 06.8 = 1-99" 08 || are À 9° 08 À L'6I À 08 a 6 CTAIROTE OT 6'0 OUT69 0 AN AN I M0 "MT 9:08 | &°LT | 99° G:+ | &6'8L | 9°LT | S'ST A C'EL | 6& T9 S OT LS #L OT TT "NIT "NI “NIO'MNML T 68 | L'6T | 92°8 = | 718 || S’08:| 8°08 | 6 Te | 88 0°0 OTR)ROTMAUIET AU 9°6 » “ABAÏIT MN ANNIT © ASE O9PES INC'TS | CL°T + l-88" 224 es à g'ee + r'ee | 2z 6'0 9 I 6 QT L'ET |T MSSIO'MSAMIS. MSSI8 "MSSEL IS |:L'£I. | 69°L — | 06 9 | 6.08: L'LT À L'FI | 98 100 OLANOL M OTAMON 6 G LT "ANAÏT ANA MSA "ME @ O8 |=9°SX | 52°S — | F6°Qr |: S'FI:| SI | F'OI | cz Tr 8 6 6-8 0°F "JUAIT HIT MNITMNAET 68 |=6"08 || L0O'6.— | r9'1à |. 8°08 | 8° 08 S'ec | ra F'L F ll GG &'& | ANN|IO ‘ANNII. HNN|0 "MSS 0'98 | T'ES] 8c'0 = | 16° re || SES À r ra 8'Gc | ça 9° 8 F L ww, 6 6°0 OUTR9||Q, “ANT: 2MNIO MEET GG |2L°682| 6000 = | Faye | ‘ré 27e. S're | 2x 0 8 F G CARE T'ê "BAT MT MNT es Te |.:6 6e GRAS" 86" 6e | L'£8,] 9'Se | 8°6e | re ie + DRE a L è 6. OT RCE PANS IT ‘MS|0 “ANNII 918 29 SD LS A RUG ET |: 2:08 À 9'S81<| 9°6 08 & £'T 165 8 OTAINSELRC L'@n |T ANNII NT ‘HNNIO ne O'Fè |-2 08 || 09'& - | Se'as || 9'08 | 0'az | L'S8 | 61 6 OPAIRGET 9 8 ù OT 6'à ‘JUAÏT ‘ANAIT ‘MSIO ME L'G |-T'68 || 76° 0 — | 86 68 [Re re | L're | c'e | 8I I CATAITONS L G 6 OT 6 S TRAIT "ANNIT ‘EHNNII MST F'68 |“9'18 | 8r'e — grec | 62e L'ae) c'e | LI Den EDR 6 COTE NOTE @ 8, Il A\SSIT MSA |8 "MSSIT -MSST 8 T8 |r8"LI..| 66° — Eer"61 | L'I84 261 F 8RI | 9I li & 9 180 (9 OTAROUNS 98. IT MSSIT MSSII "MSS E Z MSN LD |FCUOTS |" S608 Er OO MTS OTEIN TN NC OT IN GT & CATMIIORC 8 Ë 8 6 G'L “JUAÏT "HSS 2 MSA ‘S$ CSI ISF OC) EL SAPIN re AR GOT OL PET NET 6 0 11020 8 6 OT FOI BST |I MSSIT MSS2 MSSIS "MSSE 0: 08 | OI INEONS = SZT-LI IT 678 OGC NCEGTA INT Re] 7 6 S 9 à 9 L ITS OTUTE | DANS | TEA S ÉTAININEETS OC MORT SCO PERTE OR NINNROCAINCT Ne 2 LUE 6 & Dis 6 6'& U ‘ANNIT "ANNIT ‘ANNIO “ANG 968 | G'G8 | F6 + | 61'28 || F'982) 8 98 | 92e | rx 6 0 150 6 G OF | OI P G" IT ANNII NN, E "ANNITMSAME F'06 | S'28 |.Fa + + | rG'68 | 1'08*| 1°08 | 9°68 À OI OSTRONCRO G eur I CA “deal ANNIT “ANNIO -: MNT 8°12 | 8'ca || sat + | p9 98 | c'2e | 9°93 | C'98 | 6 + GG L 6 & 6 0°'G "ARAIT CANNIT MSIT = MNT O0 28 | 8°G8 || TO°T + | 2798 |LS'98.| 0'98 | 0°98 be Ke) L & 8 1 TRGNIIT "NII °NIT ‘ANNIT MN: IMG NORGE | SO UNPCN ONCE AS MAC TE À F4 0°6 Fer € à 19 I "NIT "NI “NIT.C CENT 6 98 |:0128%| OLI = | LL'É2 "| 1'ac8l e'ge | area 9 “Duee) HU - ni (é 1 0 OT | QT 6 S IT ‘ANNIT ‘ŒNNIT ANNIT'MNMI 8'28 | 6'908 || S'T + | 9022 || 9'98#|.9 22 | 0'Le | e AUS NS Le Je OTMIRE è c'e "JAIIT °NIT ‘ANHI0 :'MNI F'F£ | 0'se || LL'G + | IF'Ie || c'ea INÉRLEN AGENT al IEC INT) O1 IROT RON P PT. "ANT ANI0O ‘ANA TI - "ANT G'86 | 9°76 | 66:6 + | 69° GE || g°ce | 6°re | g'œle F 07 1e 8 OI RON 0 & € BANC EEMNTAX NT "Al SEP | F'LS Part | 12°68 | L'66 | 8'68 | L'6 | à Il OT Age L a 6 OT L'OT |T ‘MSIT ANAIT ‘MSIT - MSI 8'°LE | 8'98 | S'y + | G9°08 || 6° | 9°08 | L'L& TT ui UL > | | | ! “uw ‘uw ‘uw “ui *uLuu “uw “uw sono . . ! *U “IL | ‘ul 5 = aux moynvE RUQAL 0 | î 2 “Lou D [ueururo (| A6 | EE Le nn Re ae AU 6 AD LE son an -O8ui,p TT, ©, mt mm np 4INTq4 em ALISO'TNAAN LNHA + wuw0O0Z HNÜIHHHASONILY NOISSHHG ares TIG6GL SUV HAHNEHIO IG8T 4 «© 10 OOT O08T Gel (rat OCT Ceel GOT (ra OReT OGET GO8T OLAT GTET GOËT GOET O6ET OTET GET OOET GG£T (GET GOST 0981 O9ET GOET OGE GGET GET OGET ONET GOET "Ut 917ou +10 1010 0 «© -O10 D MR 10 10 D m NW 1010 1 :10<0 0 0:010 m DOS S . © 10 18 1O = “10 10 10 16 2" SES © D À 4 OT 10 10 10 10 10 10 el ec 9 © 1010 1Q 10 [°] OJUUIOU ET 994% 3189 TT, Es “ET | aug np “apduog 66 cs F6 96 O0 O0T O0T €6 16 06 LG C6 96 LG è6 06 86 L6 C6 66 96 06 €6 06 16 06 06 O0T O0T GG C6 ‘xeN nl di éd mA HF + ++ 4 HI I+++Hi pi LEE EN ? © 10 ! É s | 7. = _— : = = = | | © | nl L SR ET È 2-2 CD 1071-10 M ND 19 NO D W 'O D 1 —1 10 HE N OO MMDOAHE=OUMDEO| E 5 15° D =D = © DD S OT T1T- CO OC Où OC ON 00 0 D D D Où So Co | 00 ES ®: : cuis “| FE : x = pe de Pete IT. ODOMIOOMNSOSOOMmOtE HO 010 18 OX HO T- C0 O0 WIN HE | JO D D H © 10 © © © © D DS © D D DO D Où > CCD D 00 W:00 Cù T> D Où | CO A Le) 4 A 4 4 — | O L | © L AG ME, e LE MRIRQNT NI = se = | <| 4 = OOOEDMODH#OHNOOMmMIONNDOOEDAONHEEXDS| À EN 60 16 GIE =H D 0 D | wo = 4 1 4 — | 8 D HO NON OS DOOMMMNO NM DO OMIOO BnAMOOMDE| 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . o 0 - . . . . t— 2: Den et, d’une manière analogue (14) donne, avec (2) : (15) aRT" — OmoHe + GmoOm N? d’où : (16) aR(T'—T) = Gmo.He Cette équation résout la question. Il faut apporter à la valeur de T que l’on aurait observée si l’aimantation était spontanée une correction T' — T proportionnelle à H, et inversement pro- portionnelle à &. Quand l’aimantation est très faible, T tend vers @ et Om (3) FIENS FE. d’où : Gm Omo = — { = & a _— m He T'— 0) 3p C 410 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES à cause de (5), ou, en appelant ym— in le coefficient d’ai- e mantation moléculaire à la température T : (17) 4m (L' — 8) — Cr Ainsi, tandis que pour un corps purement paramagnétique on forme la constante de Curie en multipliant le coefficient d’aimantation par la température absolue, on obtient cette même constante pour un corps ferromagnétique en multipliant un coef- ficient d'aimantation mesuré au-dessus du point de Curie par l'excès de la température d'observation sur celle de ce point. Cette relation est intéressante, en outre, parce que la varia- tion linéraire de 1/7 en fonction de la température fournit une manière très simple et très précise de soumettre la théorie au contrôle de l’expérience. J’en ai signalé les vérifications déjà très satisfaisantes qui résultent des observations de Curie, qui, n’étant pas guidé par la théorie, n’avait pas aperçu cette loi. Des vérifications plus nombreuses et plus précises sont conte- nues dans un travail récent . Aucun des corps ferromagnéti- ques examinés n’y fait exception. Pour le nickel, la variation linéaire de 1:ym à été observée dans un intervalle de 700°. Pour d’autres corps, on a plusieurs droites correspondant cha- cune a un état particulier de la matière. Celles-ci se raccordent exceptionnellement entre elles par une région de transition de quelque étendue. Plus souvent, on observe un coude brusque (discontinuité de la dérivée première), quelquefois aussi une discontinuité de la quantité ; elle-même. S 8. Nomenclature. — M. Osmond a donné au fer à l’état fortement magnétique le nom de fer . Il en a distingué un fer 8, faiblement magnétique, que l’on observe entre la limite d'existence du fer à et la première discontinuité du coefficient d’aimantation à 920°, après quoi le fer est à l’état 7. Puis, on rencontre une deuxième discontinuité de ce coefficient à 1395°. En suivant la même nomenclature, il est naturel d’appeler à l’état du fer au-dessus de cette température. On a fréquemment étendu la dénomination 4 aux autres métaux en lui donnant le même sens ; j’avais pensé que l’on pourrait avantageusement appeler 8 l’état des divers métaux ? P. Weiss et G. Foëx. Archives des sc. phys. et nat., 4 pér., t. XXXI, 1911, pp. 4 et 89. ET LE MAGNÉTON 411 où le champ extérieur est aidé par le champ moléculaire dans le sens exprimé par la formule 17, et 7 l’état purement parama- gnétique quand il existe. Mais cela ne va pas sans quelques difficultés : les expériences récentes ont montré que le fer ; n’est pas purement paramagnétique. Dans d’autres cas, on a employé les lettres », 8, 7, pour désigner les états successifs d’un corps dans l’ordre des températures croissantes sans préoccupation de leur signification magnétique. Il semble donc préférable de réserver la notation d’Osmond au fer et à ceux de ses alliages où la continuité des propriétés avec celles du fer pur exclut toute ambiguité, et de distinguer, pour les métaux magnétiques : 1° le ferromagnétismespontané, du zéro absolu au point de Curie; 20 le ferromagnétisme sollicité par un champ extérieur, ou, plus brièvement, le ferromagnétisme sollicité, caractérisé par la formule 17; 3° le paramagnétisme pur, ou simplement le paramagnétisme caractérisé par un coefficient d’aimantation inversement pro- portionnel à la température absolue. Restent en dehors de cette énumération les cas de magné- tisme faible observés par du Bois et Honda, où le coefficient d’aimantation est constant ou croissant avec la température, Une fois leur nature mieux connue, on pourra trouver facile- ment une dénomination appropriée. S 9. Chaleur spécifique et Champ moléculaire. — L'hypothèse du champ moléculaire a permis de reconnaître la véritable nature de l’anomalie thermique au point de Curie, et de caleu- ler sa grandeur. L'accident qui se produit à cette température dans les courbes de refroidissement, n’est pas causé, comme on l’avait pensé, par la libération d’une chaleur de transformation mais consiste dans une discontinuité (un accroissement brusque) de la chaleur spécifique vraie. Il faut, en effet, pour obtenir la chaleur spécifique d’un corps magnétique, ajouter à ce que serait cette quantité si le corps n’était pas magnétique un terme : 1dE on 1 Du Bois et Honda. Loc. cit. — Honda. Loc. cit. 412 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES où J est l’équivalent, E est l’énergie d’aimantation rapportée à l’unité de masse : (19) E = — aie 6, H, le champ moléculaire et 5 l’aimantation spécifique. Ce terme peut être déterminé par des expériences purement magnétiques. Il est très petit aux basses températures, croît rapidement dans le voisinage de O, et, lorsqu'on atteint cette température, tombe brusquement à zéro. Le phénomène ther- mique consiste donc en une chaleur de désaimantation dépensée dans tout l'intervalle du zéro absolu à © dont la cessation brus- que produit la discontinuité. Sans entrer dans le détail ‘, je donne ici le tableau des dis- continuités des chaleurs spécifiques et des points de Curie déterminés magnétiquement et calorimétriquement : Fer magnétiquement calorimétriquement c'e = 0.136 c'e = 0.112 O — 753 + 273° O — 758 + 273° Nickel c'e — 0.025 c'e — 0,027 9 — 376 +273: O — 376 + 273° Magnétite c'e — 0.048 c'e — 0.050 O — 588 + 273 O — 580 + 273° La concordance de ces nombres est aussi bonne que la diffi- culté des mesures permettait de l’espérer. Cette comparaison des résultats calorimétriques et magnétiques donne donc à Ja fois la solution de l’énigme des anomalies des chaleurs spéci- fiques des corps ferromagnétiques et l’un des appuis les plus solides à la théorie du champ moléculaire. De ce qu’un dégagement de chaleur considérable apparaît ainsi lié à la manifestation de la propriété ferromagnétique on peut conclure qu’un champ extérieur n’a pas pour effet de pro- duire l’intensité d’aimantation, mais seulement de la coordon- ner. Autrement son action serait, pour le fer, accompagnée d’une élévation de température de plusieurs centaine de degrés. C'est donc une preuve indirecte de l'aimantation spontanée dans un champ nul. 1 Voir P. Weiss et P.-N. Beck, J. de Phys., 4 s.,t. VII, p. 249, 1908. ET LE MAGNÉTON 413 Le MAGnÉToN $ 10. Sur l'Insuffisance de la Théorie et la Nécessité de la généraliser. — Il est très remarquable qu’à côté des confirma- tions très frappantes que j’ai indiquées se rencontrent certaines propriétés qu’il est impossible de mettre d'accord avec la théo- rie dans sa forme actuelle. La plus marquée de ces divergences est donnée par la variation de l’aimantation à saturation du fer, du nickel et du cobalt en fonction de la température qui, loin d’obéir à la loi des états correspondants, à sa physionomie spéciale pour chacune de ces substances ‘. La théorie contenant certainement une grande part de vérité, on ne peut songer à l’abandonner et il semble naturel de cher- cher à la perfectionner en renonçant en quelque point à la sim- plicité extrême des hypothèses. Elles se rattachent à trois cons- tantes. dont deux, le moment magnétique de la molécule et la masse de la molécule ‘appartiennent à la théorie du paramagné- tisme de Langevin et caractérisent la molécule elle-même. La troi- sième est la constante du champ moléculaire N qui exprime les actions mutuelles entre les molécules. J’ai songé d’abord à rem- placer N par une fonction du champ et de l’aimantation, mais les tentatives faites dans ce sens ont donné des résultats peu satisfai- sants. Il serait étrange, d’ailleurs, que cette quantité fût remar- quablement constante pour quelques corps et pour d’autres for- tement variable, qu’elle variât, par exemple, ainsi que cela avait semblé être le cas pour le nickel, comme la puissance 2,5 de la température absolue. D'ailleurs, les propriétés au-dessus du point de Curie montrent que si le champ moléculaire est représenté par une courbe et non par une droite en fonction de l’intensité d’aimantation, la tangente à l’origine de cette courbe au moins est indépendante de la température. Il fallait donc chercher d’un autre côté. Les coudes brusques de la droite représentent 1 : y, en fonction de la température au-dessus du point de Curie, dans les expériences sur la magné- tite notamment ?, suggèrent l’idée de changements d’état. Ces changements devront affecter la molécule elle-même. S'ils con- 1 Voir P. Weiss et H. Kamerling Onnes. Loc. cit., p. 3 et 4 et fig. 1. ? Voir plus loin fig. 3. 414 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES sistent en des polymérisations c’est sa masse qui sera changée: on peut imaginer aussi que son moment magnétique soit modifié, puisque aussi bien par le fait de la combinaison chimique des substances de diamagnétiques deviennent paramagnétiques, et que, par exemple, le fer n’a pas dans la magnétite le même moment moléculaire que dans le métal pur. Pourtant, c’est la variabilité de la masse moléculaire qui m’a paru dabord être le changement le plus plausible, et quand M. Kamerlingh Onnes et moi’ avons entrepris de déterminer très exactement les moments magnétiques moléculaires par la saturation dans l'hydrogène liquide, c'était avec la pensée de mesurer une quantité particulièrement fondamentale à cause de son inva- riabilité au moins relative et que si l’expérience montrait que dans les trois métaux les saturations absolues sont dans des rapports simples, la démonstration de ce caractère fondamen- tal serait faite, en même temps que celle de l’existence d’un même mécanisme intraatomique du moment magnétique, pré- sent un nombre entier de fois dans chaque atome. Expériences aux très basses températures. — Les moments ma- gnétiques de l’atome-gramme et de ‘/s de la molécule-gramme que M. Kamerlingh Onnes et moi avons donnés comme résul- tats de notre travail sont: Nickel ..... 3.381 Cobalt ..... 9.650 Hero rs: 18. 12.410 Magnétite .. 7.417 et nous en avions conclu à l’absence de rapports simples entre ces quantités. J'avais remarqué, il est vrai, que les nombres du nickel et du fer sont entre eux comme 3 à 11, et peut-être si, au lieu de faire la comparaison sur les nombres bruts, je l’avais faite, après toute correction, sur les nombres définitifs, aurais- je attribué quelque poids à l’extrême exactitude avec laquelle ce rapport est réalisé. Pour le cobalt, l’expérience à la température ordinaire a déjà été difficile à cause de la dureté magnétique extrême de cette substance. À basse température, l’expérience a été tout à fait 1 P., Weiss et H. Kamerlingh Onnes. Loc. cit. ET LE MAGNÉTON 415 impossible et le nombre cité plus haut repose sur une simple évaluation, par analogie avec les autres métaux, de l’accroisse- ment relatif entre la température ordinaire et celle de l’hydro- gène liquide. La magnétite aussi a donné lieu à des difficultés spéciales d’origine probablement magnétocristalline qui sont mentionnées dans notre travail. L'utilisation de ces deux der- nières substances, qui semblait encore possible tant que l’on s'attendait à trouver des nombres comme 1, 2, 3, 4, tout au plus 5, devient tout à fait aléatoire dès qu’on introduit des multiples comme 11 et davantage. Il n’y a plus lieu d’en faire état à ce point de vue particulier. $ 11. Grandeur du Magnéton. — Anticipant sur la démons- tration qui résultera des paragraphes suivants, je vais chercher la valeur numérique de la partie aliquote commune aux moments magnétiques moléculaires. M. Kamerlingh Onnes et moi, dans le travail cité, avions reconnu la nécessité d'apporter aux nombres ci-dessus une correction pour la dilatation thermique, mais les coefficients de dilatation aux très basses températures n'étant pas connus, nous ne l’avions pas faite. On peut l’évaluer grossièrement à —4 p. mille. Je fais ici cette correction qui n’altère pas le rapport et je trouve: Pour le fer 19,360: 11:— +123,6 Pour.le nickel. 35-370 23=11123,3 Moyenne 1123,5 J’appelle cette partie aliquote commune aux moments magnétiques des atomes-grammes le snagnéton-gramme. J’es- time qu’il est connu à deux ou trois millièmes près. En divisant cette quantité par le nombre d’'atomes dans l’atome-gramme (nombre d’Avogadro) qui, d’après Perrin (1910), est égal à 68,5 X 10°? on obtient: 16,40 X 107 ?? qui est le moment magnétique de l’aimant élémentaire, du magnéton lui-même. S 12. Expériences sur la Magnétite au-dessus du Point de Curie. — On a porté dans la fig. 3 en abscisses les températu- res et en ordonnées les inverses des coefficients d’aimantation 416 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES spécifiques déterminés sur la magnétite au-dessus du point de Curie.’ Les points observés sont situés visiblement sur quatre droites a b, bc, de, ef dont les deux dernières ont été représen- tées à deux échelles différentes. On peut en ajouter une cin- 004 001 550 600 GO 700 750 SCD QE « quième, tirée des expériences de Curie entre 900° et 1350°, qui n’a pas été représentée dans la figure et qui passe par le zéro absolu. Ces cinq droites représentent cinq états de la magnétite pour chacun desquels l’inverse du coefficient angulaire donne la constante de Curie (équation 17). Cette détermination gra- phique a été faite indépendamment sur deux dessins différents par les deux observateurs. Je reproduis dans le tableau ci-des- sous les nombres trouvés par l’un et par l’autre pour permet- tre d'apprécier le degré d’approximation que comporte cette opération graphique. Faisons l'hypothèse qui m’a paru d’abord la plus plausible, à savoir que ces états de la magnétite consistent en des poly- mérisations variées, les atomes conservant des moments magné- ! P. Weiss et G. Foëx, Loc. cit. ET LE MAGNÉTON 417 tiques constants, de telle sorte que la saturation spécifique 5, reste invariable. La formule : O°mo 2R que l’on peut écrire au moyen des quantités rapportées à l’unité de masse : Go (5 bis) C—=m SR où #n est la masse de la molécule, montre que cette dernière quantité est proportionnelle à la constante de Curie. J’ai porté dans le tableau suivant, aux colonnes m, les valeurs relatives de ces masses moléculaires en posant arbitrairement la première égale à l’unité. (5) Cn = F W ER RS Intervalle C m C mn 581° —622° 0.00444 1 0.00445 l 622° — 680° 0.00682 1,532 0.00663 1,49 1102770" 0.0105 2,36 0.01025 2,30 770° —900° 0.0180 4,05 0.01776 4,00 5900" (Curie) 0.028 6,32 0.028 6,32 Il faudrait donc admettre, en contradiction avec les faits les plus habituels de la chimie, que la polymérisation va en crois- sant quand la température s’élève. De plus, il est impossible de représenter ces poids moléculaires par des multiples entiers d’une même quantité, sans avoir recours à des nombres élevés, qui sont assez invraisemblables par eux-mêmes, et dont la con- cordance avec l’expérience serait dénuée de toute valeur démonstrative. Ces difficultés ne feraient que s’aggraver si, en prenant la valeur de 5», observée, on demandait à l’équation (5), non les rapports des masses moléculaires, mais ces masses elles-mêmes. Mais ce dernier calcul ne peut être fait utilement dans l'état actuel des données sur la magnétite, dont les valeurs absolues sont entachées de plusieurs incertitudes. Si, au contraire, faisant la seconde des hypothèses indiquées plus haut, nous admettons que la molécule a une masse inva- riable, les équations (5), ou (5 bis), montrent que les satura- tions absolues sont proportionnelles aux racines des constantes de Curie, et l’on obtient les valeurs relatives inscrites au tableau : ARCHIVES, t. XXXI. — Mai 1911. 29 418 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES F W Intervalle Le oh de: ie 4 581° —622° 0.0444 1 0.00445 1 l 622° — 680° 0 .0682 1,238 0.006653 1522 1525 710° —770° 0.0105 1,535 0.01025 1,513 1,5 770°—900° 0.0180 2,013 0.01776 1,995 2 >>900" (Curie) 0.028 2,515 0.028 2,515 2,5 Les nombres contenus dans ce tableau ont suggéré, pour la première fois, que la molécule d’une substance déterminée puisse prendre des moments magnétiques ayant entre eux des rapports rationnels. On reconnaît, en effet, sans peine, qu’au degré de précision des expériences, les valeurs de 5, sont entre elles comme les nombres de la dernière colonne, ou comme 4: 5:6:8: 10. Les écarts, à partir des rapports simples, ne sont guère plus grands que ceux qui existent entre les valeurs de 5, déduites des mêmes expériences par les deux traitements graphiques indépendants. Les droites tracées dans la figure correspondent aux rapports simples, et l’on voit que les expériences ne mani- festent aucun écart systématique. On est donc amené à admettre qu’à certaines températures le moment magnétique de la molécule de magnétite varie brusque- ment d'une quantité qui est une fois, ou deux fois, le quart de la plus petite valeur qu'il a dans ces expériences. Ce moment aug- mente quand la température s’élève. Le changement se fait entre la première et la deuxième droite d’une part, entre la troisième et la quatrième de l’autre (fig. 3 en b et e) avec une brusquerie comparable à celle de la fusion d’un corps pur. Entre la deuxième et la troisième droite, il y à, au contraire, une région de transformation c d. S 13. Sur la Détermination de la Saturation moléculaire des Corps paramagnétiques dissous. — Une remarque très simple permet d'étendre considérablement le champ des investigations par la détermination d’un grand nombre de moments magnéti- ques moléculaires, autrement inaccessibles. Les deux propriétés sur lesquelles repose la solution du problème de dynamique statistique, qui a fourni la loi d’aimantation d’un corps para- magnétique, sont le moment magnétique de la molécule et son agitation thermique. Lorsque le corps est en équilibre thermi- ET LE MAGNÉTON 419 que, elles appartiennent en quelque sorte toutes deux en propre à chaque molécule qui est déviée individuellement par le champ et s'oppose à cette déviation par sa force vive d’agitation, et cela de la même façon que les molécules voisines soient de même espèce ou que ce soient celles d’un dissolvant magnétiquement indifférent. La formule (1) de Langevin et toutes ses consé- quences peuvent donc être transposées sans changement d'un gaz à une solution paramagnétique. Notamment l’équation (5) One. — 3RCm qui donne la saturation moléculaire absolue à partir de la con- stante de Curie moléculaire reste valable. Il suffira donc de mesurer le coefficient d’aimantation d’une semblable solution à une température quelconque. En le multipliant par la tempé- rature de l’observation, on aura la constante de Curie, et, par suite, Gmo. Il est nécessaire de préciser ici ce que l’on entend par la molécule. Dans le cas de l’oxygène, traité par Langevin, le sens de cette expression n’est pas douteux. C’est un ensemble de deux atomes qui, comme le veut la grandeur de la chaleur spé- cifique, participe à l’agitation thermique par cinq variables indépendantes, cinq degrés de liberté, dont chacun absorbe la même force vive moyenne. Ces cinq variables sont les trois coordonnées de translation du centre de gravité Commun aux deux atomes et les deux coordonnées d'orientation de la droite joignant les deux atomes, qui est aussi, par raison de symétrie, l’axe magnétique de la molécule. La liaison entre les deux atomes se comporte comme si elle était idéalement rigide, eile n’absorbe aucune force vive d’agi- tation thermique. On pourrait imaginer une troisième variable d'orientation correspondant à une rotation autour de l’axe magnétique. En fait, cette variable n’est pas opérante pour la molécule d'oxygène qui se comporte, à ce point de vue spécial, comme un bâtonnet sans dimensions transversales, ou comme un corps de révolution idéalement lisse. Si nous extrayons maintenant de cette description ce qui intervient effectivement dans la théorie du paramagnétisme, nous obtenons la définition : la molécule magnétique est la quan- 420 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES tité de matière dont l'axe magnétique possède deux degrés de liberté d'orientation. La molécule peut avoir ou ne pas avoir, peu importe, un troisième degré de liberté de rotation autour de cet axe. Elle peut être composée d’un atome magnétique ou de plusieurs atomes magnétiques reliés rigidement entre eux et d’atomes non-magnétiques reliés aux atomes magnétiques, soit rigidement, soit par des articulations. Mais si plusieurs atomes magnétiques sont reliés entre eux par des articulations ayant la mobilité d’un genou de Cardan, chacun d’entre eux doit être considéré comme une molécule nouvelle. Nous supposerons dans la suite que chaque molécule ne contient qu’un atome magné- tique, c’est-à-dire que là où la formule chimique en indique plusieurs, ils sont articulés entre eux. Cela paraît, en effet, être le cas général. Dans les rares cas où nous serons amenés à faire une hypothèse différente, nous le dirons explicitement. S 14. Expériences de P. Pascal sur les solutions étendues des sels paramagnétiques. — M. Pascal, dans un remarquable tra- vail :, a précisé les idées énoncées déjà par G. Wiedemann en montrant que dans les sels des métaux magnétiques, et notam- ment dans les sels complexes, les propriétés magnétiques et les propriétés chimiques décelables par les réactifs de l’ana- lyse, s’atténuent et disparaissent en même temps. En exami- uant les résultats de Pascal, on a l’impression qu’il s’agit non d’une variation continue, mais d’un phénomène qui se produit par étapes. De même dans les mesures des coefficients d’aiman- tation de Liebknecht et Wills ? les valeurs trouvées pour les sels de fer se rangent en deux groupes principaux. Les mesures de Pascal se distinguent par la richesse des types chimiques aux- quels il s’est adressé. Elles ont l’avantage d’être faites sur des solutions très étendues, à tel point que le diamagnétisme de l’eau l'emporte même sur le paramagnétisme des sels de fer les plus magnétiques. De plus la purification des substances a été faite avec grand soin. J'ai été amené à me servir accessoirement d’autres résultats obtenus par Pascal”, dans un deuxième travail, sur le diama- 1 Pascal. Ann. Chim. Phys., 85.,t. WE "D. 531, 1909; 2 Liebknecht et Wills. Ann. d. Phys., Bd I, p. 178; 1900. $ Pascal. Ann. Chim. Phys., 8 s., t. XIX, p. 5; 1910. ET LE MAGNÉTON 421 gnétisme dans les combinaisons chimiques. Pascal a montré que dans la plupart des cas le diamagnétisme moléculaire d’une combinaison est égale à la somme des diamagnétismes de ses atomes. Dans certains cas, cette loi d’additivité simple demande à être complétée par un terme additionnel représentant le dia- magnétisme positif ou négatif d’un genre de liaison déterminé entre les atomes. Ce terme additionnel reste constant pour toutes les liaisons de même espèce. Il est naturel de supposer que tous les atomes diamagnétiques conservent leur diamagnétisme dans les combinaisons avec les atomes magnétiques, et d’en faire la correction de façon à dégager le phénomène magnétique pur. J’ai utilisé à cet eftet les coefficients d’aimantation atomiques et moléculaires sui- vants, empruntés la plupart à Pascal : — 10% — 107% 10% H 3,05 EL vai) SOA HA SEE C 6,25 di NO; 19.0 Out 148 Br 32 NH; 15.0 S 15,6 l 46,5 CN 11.25 Se 24 Na 4 (?) H,0 1525 Te 39 K FH) Hg 35 Il reste dans cette correction l'incertitude provenant de l’igno- rance d’un des termes additifs possibles caractéristiques de la nature des liaisons. Il semble que cette correction régularise les résultats, notam- ment quand le paramagnétisme n’est pas très fort. Je ne me suis pas astreint à rechercher d’une manière plus précise dans la physionomie des nombres obtenus une justification de cette manière de faire : en omettant complètement cette correction on n’eût pas changé les conclusions. On peut se demander s’il n'y aurait pas lieu de faire pour les atomes magnétiques eux-mêmes la correction d’un diamagné- tisme sous-jacent, et si l’on adopte les idées théoriques de Lan- gevin sur l’origine du para- et du diamagnétisme cela est évi- dent. Mais là les données nécessaires font entièrement défaut. On pourra se les procurer par des mesures nouvelles, d’ailleurs assez délicates, soit en s’appuyant sur les propriétés exprimées 422 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES par les rapports rationnels que nous sommes en train d'établir et par l’étude spéciale de composés très faiblement magnéti- ques, soit en séparant, par l’étude de la variation thermique, le paramagnétisme et le diamagnétisme superposés ‘. Anticipant sur la discussion qui suit, je donne ici une figure (fig. 4) qui la résume. C’est une échelle formée de traits équi- distants numérotés de O à 32 qui représentent les nombres entiers de magnétons. Les traits pleins correspondent aux nombres pairs, les traits pointillés aux nombres impairs. Le tracé de cette échelle a été fait avec le nombre trouvé pour le magnéton par la comparaison des saturations atomiques abso- lues du fer et du nickel comme il a été dit plus haut. Ces satu- rations, marquées par des flèches, se trouvent donc par défini- tion sur les traits du diagramme. Les autres points sont des t Weiss el Kanerlingh Onnes + Weiss et Foëx OZ aNr Gus 8:. 21002, TONIC MEN LOL 2 NL IN IRC EST TE Fig. 4. — 1. Ferricyanure de K et amm.— 2. Pyrophosphate de fer et d'am- monium.— 3. Citrate de fer et d’ammonium. — 4. Ferripyrophosphate de sodium.—5. Ferrimétaphosphate de sodium.— 6- Chlorure ferrique. — 7. Sulfate ferrique. — 8. Ferrométaphosphate de potassium. — 9. Ferrooxalate de sodium. — 10. Ferropyrophosphate de sodium. — 11. Sulfate ferreux. — 12. Chlorure de cobalt. — 13. Sulfate de manga- nèse. — 14. Permanganate de potassium. — 15. Sulfate de cuivre. — 16 Sulfate de cuivre ammoniacal. — 17. Sulfate uraneux. résultats d'expériences indépendantes. Outre les mesures de Pascal, marquées par un petit cercle, et auxquelles se rapporte aussi la légende au-dessous de la figure, celle-ci porte quelques points marqués par une croix qui se rapportent au $ 19. La plupart de ces points se placent d’une manière remarquable sur 1 Cette dernière méthode a été imaginée par M'e E. Feytis, qui se propose de l’appliquer. ET LE MAGNÉTON 423 les traits du diagramme ou dans leur voisinage immédiat. Cette figure montre aussi éloquemment que tous les nombres qui sui- vent que la répartition des points de 1 à 17 ne peut être due au hasard. Je vais maintenant examiner tous les 27 sels paramagnéti- ques dissous qui restent, après suppression, dans la série étu- diée par Pascal, des quatre corps ne répondant pas à une for- mule chimique définie, à savoir la liqueur de Febling et trois solutions colloïdales de sels de fer. Je donnerai dans les tableaux suivants le coefficient d’aimantation moléculaire y" emprunté au mémoire de Pascal, la saturation moléculaire absolue 56mo calculée au moyen de ce coefficient, après correction de l’effet des atomes diamagnétiques dans la molécule. Je mettrai en regard l’un de l’autre le nombre de magnétons », calculé pour ces diverses substances par division de ômo par 1123,5 et le nombre entier voisin #’.J’ajouterai la colonne #°— x qui mon- tre dans quelle mesure les valeurs observées satisfont à la loi de la rationalité des moments magnétiques moléculaires égaux à des multiples du magnéton, et une dernière colonne qui indi- que auelle erreur expérimentale, exprimée en p. cent, il faut invoquer pour expliquer les divergences. Je commence par les 11 sels de fer. “a Substance Has El ‘su ins) 4 hs llLO0 7 graphique | | | 1123,5| entier | n° 1 |Ferricyanure de K et amm. | 1.780 | 11.700 | 10.41 | 10 | - 0.41) —4.15 2 | Pyrophosphate ferrique et | | d’ammonium .......... | 7.990 | 24.600 | 21.89 | 22 | +0.11 | +0.5 3 | Citrate ferrique et d’ammo- | a. ..| 8.040 | 24.680 | 21.96 | 22 | +0.04 | +0.16 4 | Ferripyrophosphate de Na.} 9.660 | 27.100 | 24.04 | 24 | —0.04 | —0.15 5 | Ferrimétaphosphate de Na. | 13.000 | 31.500 | 28.03 | 28 | —0.03 | —0.1 6 |Chlorure ferrique.........! 13.100 | 31.390 | 27.93 | 28 | +0.07 | +0.25 7 | Sulfate ferrique .......... 15.200 | 33.800 | 30.09 | 30 | —0.09 | —0.3 8 |Ferrométaphosphate de K. | 11.300 | 29.200 | 25.99 | 26 | +0.01 | +0.05 9 |Ferrooxalate de Na....... 12.300 | 30.480 | "27.11 | 27 | “011 —0:47 10 | Ferropyrophosphate de Na! 13.000 | 31.370 | 27.91 | 28 | +0.09 | +0.32 11 |Sulfate ferreux. .......... 12.900 | 31.120 | 27.69 | 28 | +0.31 | +1.1 424 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES Sauf pour le premier corps, où elle atteint 6 p. cent, la cor- rection du diamagnétisme du reste de la molécule a été faible, le plus souvent au-dessous de 1 p. cent. Dans toutes les déter- minations de la saturation moléculaire au moyen de la constante de Curie, l'influence des erreurs d’expérience, et aussi de l’in- certitude de cette correction, est réduite à la moitié par suite de l’extraction de la racine carrée. Les saturations moléculaires absolues de ces corps, à l’excep- tion du premier et du dernier, sont d’une manière frappante des multiples entiers du magnéton. Il se peut que l’importance relativement grande de la correction du diamagnétisme soit pour quelque chose dans le cas du premier. Quant au sulfate ferreux, il présente, pour une raison inconnue, une divergence exceptionnellement grande avec la valeur donnée par Lieb- knecht et Wills, dont les mesures sont faites avec la même unité que celles de Pascal. [Eau y — — 0.75. 10-°]. D’après ces observateurs, on aurait 27.05 magnétons. Il se peut donc qu’il se soit glissé une erreur dans la mesure de Pascal. Faisant abstraction de tout renseignement préalable, je vais déduire de ces seules expériences une valeur du magnéton. Les valeurs de om des substances 2 et 3 d’une part, de 5, 6, 10, 11 de l’autre, sont sensiblement égales. Je forme les moyennes. Les cinq valeurs (2, 3), 4, 8, (5, 6, 10, 11), 7, forment une pro- gression arithmétique, comme cela saute aux yeux dans le gra- phique fig. 4. Je calcule par la méthode des moindres carrés la raison de cette progression et je trouve 2256,5. Le terme du milieu 29,200 divisé par cette raison donne 12,95. Elle est donc contenue 13 fois dans ce terme, au degré de précision des expé- riences, et la progression a un terme nul. J'utilise maintenant cette dernière propriété pour calculer plus exactement la raison par les moindres carrés, et je donne à toutes les observations ayant contribué à la progression arith- métique des poids égaux. Je trouve ainsi pour la raison : 2244,2. La substance 9 montre que la partie aliquote commune à toutes les saturations moléculaires du fer ne peut être que la moitié : 1122,1 Ce nombre ne diffère que de 1.3 millième de 1123,5 EEE ET LE MAGNÉTON 425 déduit des expériences faites à Leyde sur les métaux eux-mêmes dans l'hydrogène liquide. Cette concordance dépasse notablement celle que l’on pou- vait attendre de la précision des expériences. J'ai dit déjà que j'estime à deux ou trois millièmes l’erreur possible sur la satu- ration absolue des métaux. On ne peut actuellement affirmer que la valeur du coefficient d’aimantation de l’eau — 0,75. 10-68 soit exacte à 1 p. cent près. Curie donnait encore, il n’y à pas longtemps, pour cette constante — 7 9.106, soit une valeur plus élevée de 5 p. cent. Il y a donc dans la précision extrême de la concordance trouvée ci-dessus une part de hasard. Mais on peut penser qu’il en résulte indirectement que -— 0.75. 10—5 ne doit pas s’écarter beaucoup de la valeur exacte. Mesures de Pascal sur les corps autres que le fer Numéro du graphique | | a | Gmo | N° ; Xm.10” | Gmo Not 7e 1123,5 | entier Substance ’ x Nm À) 100— ñn oo 12 Cobalt A 10.560 | 28.180 | 25.08 | 25 | —0.08 Chlorure ammoniacal . . 10.590 | 28.330 | 25.22 | 25 | —0.22 Pyrophosphate double .... | 10.260 | 27.910 | 24.85 | 25 | +0.15 Manganèse LUCE ORNE 15.000 | 33.560 | 29.87 | 30 | +0.13 Pyrophosphate double ....| 13.380 | 31.830 | 28.33 | 28 | —0.33 Permanganate de potassium | 225 | 4.620 4.11 4 | —0.11 Pour 4 des 6 corps figurant dans ce tableau, l’accord avec la théorie est satisfaisant. Pour les deux autres, le chlorure ammo- niacal de cobalt et le pyrophosphate double de manganèse, la divergence d’avec le nombre entier de magnétons est assez forte, sans toutefois que l’erreur expérimentale qui l’expliquerait soit grande. L'écart très considérable entre les nombres de magné- tons du sulfate de manganèse et du permanganate, deux corps de fonctions chimiques aussi différentes que possible, est remar- quable. Pour ce dernier corps, la vérification est bonne, malgré une différence assez forte en valeur relative (dernière colonne) 426 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES entre le nombre calculé et le nombre observé. Cela tient à la petitesse du nombre des magnétons. Les valeurs trouvées pour les deux sels de chrome et consignés dans le tableau suivant ne sont pas des multi- ples entiers du magnéton. Par contre, quatre sels de chrome, dont les deux premiers des aluns, mesurés par Liebknecht et Wills, donnent : 18,66 ; 19,16 ; 18,80; 19,08 magnétons, dont la | | | | Numéro VApal Omo | À nn du Substance | Am. 105 Gmo |N= — | nombre nn 100 graphique | 1123,5 | entier n Chrome one nan | 6290 | 21.850 | 19.45 | 19 | =0.45 | =02.4 _ AN AVETEVEE.- Pres MGI160 1216804 19/25 | 19 | —0.25 | —1.3 Cuivre 15 | Sulfate de cuivre ....... | 1570 | 10.970 | 9.78nn |: 10148 ED PRES 16 | Sulfate ammoniacal ..... 504 6.780 | 6.03 6 | —0.03 DYD — | Sulfate glyceriné........ | 504 —- | — NT he — — moyenne est : 18,92. Il semble donc bien que le nombre exact soit 19 et qu’il y ait eu un accident dans ces deux mesures de Pascal. Pour le sulfate de cuivre, l’accord est médiocre. Liebknecht et Wills ont trouvé pour les quatre sels cuivriques des coeffi- cients d’aimantation qui donnent : 11,08, 10,89, 11,04, 10,98, c’est-à-dire 11 avec toute la précision désirable. Pour le sulfate glycériné, la correction du diamagnétisme n’a pas été faite faute de la connaissance exacte de la formule chimique. Mais le nom- bre brut étant le même que celui du sulfate ammoniacal, on peut estimer qu’ils sont d’accord, l’un et l’autre, avec la loi des nombres entiers. On rencontre ensuite dans la série des substances examinées par Pascal un corps extrêmement curieux, l’iodomercurate de potassium K2: H4 L dont les trois éléments constituants diama- gnétiques forment un composé paramagnétique. On peut ici faire la correction du diamagnétisme pour tous les atomes. On a, en calculant comme précédemment : ET LE MAGNÉTON 497 +10 Correction du 4m .10$ entiers | : je ñn RER RAI U0——=—— diamagnétisme corrigé ñ K? 22.10—° 1084 Hg 35 1327 9970 . 8,88 9 <+0,12 +L,5 I, 186 donc un nombre entier. Numéro s | | Gmo | n’ | | nn du Substance | Am. 105 | Gmo [= 590 = | nombre | nn 100 ET graphique | d | 1128,5| | | ñn | | Uranium AS): | 5240 | 15.760 | 14.03 | 14 | —0.08 | —0.21 Vanadium | LT | 1390 10.350 | 9.21 | 9 | —0 2 | 43 1}, (S0:)*V°05..| 1150 | 9.455] 8.41 | ? | | |.) PHARES | 622 | 7.470 | 6.65 | ? | | L'accord pour l’uranium est excellent, pour le premier com- posé de vanadium il est médiocre. Il est meilleur avec le nombre donné par du Bois (Rapp. Congr. int. 1900) d’après Stephan Meyer : #7 — 9,08. Les deux derniers composés du vanadium sont en désaccord complet avec la théorie. En résumé sur les 27 corps mesurés par Pascal le ferrocya- nure de potassium et les deux derniers sels de vanadium sont en désaccord formel avec la théorie, l’accord est médiocre sans qu’il soit nécessaire pour l'expliquer d’invoquer des erreurs d'expériences beaucoup plus grandes que celles qui sont dans les limites indiquées par Pascal (2 pour cent sur ym, donc 1 pour cent sur 6m) pour le sulfate ferreux, le chlorure ammoniaca]l de cobalt, le pyrophosphate double de manganèse, les deux aluns de chrome, le sulfate de cuivre et le chlorure VCL. Restent donc 17 corps pour lesquels l’accord est excellent. On peut considérer comme démontré par cette série d’expé- rience que la partie aliquote commune aux saturations atomiques du fer et du nickel à l’état métallique existe dans l’atome de fer, de cobalt, de manganèse, de cuivre, de mercure et d’ura- nium. 428 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES $ 15. Expériences de Liebknecht et Wills. — Nous avons fait usage, à plusieurs reprises, au cours de cette discussion de résultats obtenus par Liebknecht et Wills au moyen de la méthode très précise, imaginée par du Bois, des solutions non magnétiques dans lesquelles le paramagnétisme du sel dissous compense exactement le diamagnétisme de l’eau. Lorsque cette propriété est constatée par une méthode de zéro, qui peut être très sensible, la mesure se réduit à un dosage. L’usage partiel d’une semblable série d'expérience ne peut, bien entendu, cons- tituer une preuve de l’existence du magnéton, laquelle ne peut résulter que de l’examen des séries complètes. Mais il peut fournir des indications utiles pour interpréter des points de détail et servir par exemple, à faire entrer le chrome et le vanadium parmi les corps dans lesquels l’existence du magnéton semble démontrée. Dans le même ordre d’idées nous empruntons encore à ces observateurs leurs observations sur 6 sels de nickel: Ni F,, Ni CL, Ni Br,, Ni L, Ni S0,, Ni (NO,), qui forment un groupe très compact avec 16,06 ; 16,11 ; 16,06 ; 16,01 ; 15,89; 16,02 ; magnétons, c’est-à-dire avec une grande exactitude 16. Le nickel entre donc à son tour dans le groupe pour lequel la preuve est faite. Pour une notable partie des autres mesures de Liebknecht et Wills l’accord à la fois avec les mesures de Pascal et avec la lois des nombres entiers est médiocre. Cela tient peut-être à ce que les solutions employées par ces observateurs sont plus con- centrées, et l’on sait, par les expériences de Kœnigsberger et de Meslin que le paramagnétisme des solutions varie avec la concentration pour tendre vers une limite déterminée pour les grandes dilutions. Ce sont là des phénomènes encore peu con- nus dont l’ionisation ne paraît pas être le seul facteur ni même le facteur prépondérant. Il n’est pas impossible que les corps riches en fonctions chimiques de degrés différents soient parti- culièrement sensibles à la concentration. S 16. Le Magnéton dans les combinaisons chimiques solides. — Si l’extension de la théorie des gaz paramagnétiques aux solu- tions ne souffrait aucune difficulté, il n’en est plus de même, à première vue, pour les solides paramagnétiques. La géné- ralisation embrassant ces corps revient à faire sur la mobi- ET LE MAGNÉTON 429 lité de la molécule une hypothèse analogue à celle que j'ai faite comme complément à celle du champ moléculaire. Mais si l’on considère d’abord les corps amorphes on sera conduit à penser que ce qui les distingue des gaz et des solutions c’est non l'impossibilité de la rotation mais la rareté relative des instants où l'agitation thermique fournira à une molécule déterminée l’espace nécessaire pour effectuer un mouvement, les molécules étant pendant la plus grande partie du temps bloquées par les molécules voisines. L'état final de l’équilibre statistique serait alors donné par la même loi que pour les gaz, le temps de relaxation nécessaire pour y atteindre serait seu] plus long quoiqu’encore très court probablement par rapport aux durées mesurables. Pour les corps cristallisés ces propriétés ne sont sans doute pas rigoureusement réalisées. D'ailleurs la liberté des rotations, abstraction faite du champ moléculaire, n’existe pas non plus en toute rigueur dans les métaux magnétiques. Il y à des énergies potentielles de rotation d'importance subordonnée qui se ratta- chent à leur structure cristalline et dont dérive l’ensemble assez compliqué de phénomènes tels que la susceptibilité initiale et les courbes d’hystérèse qui se manifestent dans les champs faibles. J’en ai esquissé ailleurs ‘ une ébauche de théorie. Au point de vue qui nous occupe on peut les négliger pour les métaux ; les mesures de saturation qui seules interviennent emploient des champs où ils ne se manifestent plus. Ce qui suit montre acces- soirement que ces énergies potentielles de rotation jouent aussi Naméro Mince | Gmo n° é nn re: nue de | Has [5 "7 1123,5 tel A RO O e 1 Néodyme...... | 5.640 | 20.250 | 18.024 | 18 |—0.024| 0.13 2 | Samarium..... | 11.134 | 9.105! | 8.015 8 |—0.015 | 0.19 3 | Europium..... | 5.895 | 20.700 18.398 | 18 |—0.398| 2.21 4 | Gadolinium.... | 29.180 | 46.063 | 40.971 | 41 |+0.029| 0.07 DRE L'ÉFDIUME rue | 43.430 | 56.160 | 49.986 | 50 |+0.014| 0.03 6 Dysposium .. | 54.200 | 62.650 | 55.790 | 56 |+0.210 | 0.37 ! P. Weiss. J. de Phys 4° s.t. VI p. 661 et suiv. 1907. 430 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES en général un rôle subordonné dans le phénomène de la suscep- tibilité paramagnétique des corps cristallisés. $ 17. Expériences &d Urbain sur les terres rares. — Urbain : a déterminé les coefficients d’aimantation de 6 terres rares des- quels on déduit les données figurant au tableau ci-dessus. J’ai admis que les observations se rapportent à la tempéra- ture de 18°. Sauf pour l’europium sur lequel je reviendrai plus loin, la différence entre le nombre de magnétons trouvé expérimenta- lement et le nombre entier est attribuable à une très petite erreur expérimentale, Mais pour le dysprosium cette divergence est encore trop grande pour que l’observation ait une valeur démonstrative ; c’est une conséquence du nombre élevé des magnétons. Restent donc les observations 1, 2, 4, 5, pour les- quelles la concordance avec le nombre entier est extrêmement frappante. On peut encore, sans faire aux connaissances antérieures d'autre emprunt que la suppression de l’europium déduire des seules terres rares une valeur du magnéton. La considération des deux plus petites saturations moléculaires, qui visiblement sont dans le rapport relativement simple de 9 : 4 donne une valeur provisoire d’une partie aliquote qui permet de trouver sans ambiguïté les valeurs #’. Puis, en utilisant les cinq obser- vations, on trouve : 1122.7 nombre qui ne diffère que de 7 dix millièmes de la valeur 1123.5 admise jusqu’à présent, c’est-à-dire encore une fois une con- cordance meilleure que ce que l’exactitude des étalonnements permettait d'espérer. $ 18. Æxpériences de Mademoiselle ÆE. Feytis sur les sels magnétiques solides. — M'° E. Feytis a publié * des mesures sur un certain nombre de composés des métaux magnétiques à l’état solide. Ces mesures sont rapportées à une solution de nitrate de nickel mesurée en valeur absolue par Weiss et Foëx, ! Urbain. Comptes Rendus, t. 147, 1908, p. 1286. ? E. Feytis. Comptes Rendus, t. 152, p. 708, 1911. ET LE MAGNÉTON 431 à la température de 13°. Les mesures de M'e Feytis ont done été calculées comme se rapportant à la même température. En effet, le rapport des coefficients d’aimantation de deux corps paramagnétiques ne varie pas avec la température. J’ai sup- primé Fe, O, dont on sait par ailleurs qu’il est souvent doué de propriétés ferromagnétiques qu’une observation unique à la température ordinaire ne suffit pas à caractériser et les quel- ques corps comme |[Cr(NH.,),] [Co(C,0,),] + 3H,0 qui con- tiennent deux atomes magnétiques différents. Si l’on calcule ces derniers corps suivant le même schéma que les autres, on obtient la racine carrée de la somme des carrés des nombres de magnétons dans les deux atomes : n = nn qui ne peut être un nombre entier. Et la précision des expé- riences est en général insuffisante actuellement pour qu'il n’y ait qu’un système de valeur #:, et #, qui satisfasse à l’équation ci-dessus au degré d’approximation voulu. Mais il ne serait pas nécessaire, peut-être, d’aller au-delà d’une précision cinq fois plus grande pour pouvoir résoudre, grâce au critérium des nombres entiers, ce problème à deux inconnues au moyen d’une mesure unique. Gmo n Substances Am. 106 Gmo "= 35 EE nn EME... . - . . . .. ce «os 14.650 | 32.400 | 28.883 29 | +0.17 HEC PNELCIRELON. /.......... 12.830 | 30.330 | 26.99 27 | +0.01 I DENIEMEN EU ULT 2 SSSR SRE 14.820 | 32.660 | 28.94 | 29 | +0.06 Bel 2NARABOULS.. 4 2. HU 14.965 | 32.800 | 29.19 29 | —0.19 LAIPMETSE DE OR PNR TE 7.899 | 23.860 | 21.23 | 21 | —0.23 Acétylacétonate ferrique.......... 10.922 | 28.150 | 25.05 | 25 | —0:05 ORNE 2... .... D 130201902017 18 | +0.03 PE en ec see oo à e 7.027 | 22.510 | 20.04 | 20 | —0.04 Acétylacétonate cobalteux ........ 7.767 | 23.730 | 21.12 | 21 | —0.12 1/2 [Cr(NH)e] [Cr(C304)3] + 320 ..| 14.160 | 22.650 | 20.16 | 20 | —0.16 7/2 [Cr(NEB)4(C203)] [Cr(NH:)2 (C0) | UN ES hrnben en nes. : 14.160 | 22.650 | 20.16 | 20 | —0.16 Si les saturations moléculaires étaient distribuées au hasard les nombres de l’avant-dernière colonne varieraient de 0 à 0,5 432 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES et leur moyenne serait 0,25. Au lieu de cela le plus grand d’entre eux est 0,23 et la moitié environ ne comptent qu’un petit nombre de centièmes. Ces mesures sont donc encore nettement favorables, au degré de leur précision, à l’existence du magnéton. S 19. Métaux ferromagnétiques au-dessus du point de Curie. — Des mesures récentes, par Weiss et Foëx : ont donné un cer- tain nombre de constantes de Curie qui fournissent autant de déterminations de la saturation moléculaire absolue (fig. 4, points marqués d’une croix). a) Nickel. — Deux constantes de Curie ont été observées, l’une directement dans une intervalle de 700°, l’autre indirecte- ment comme limite des constantes de Curie des ferronickels réversibles variant linéairement en fonction de la teneur. On à : Omo n° n=n C Cr Gmo N=———— nombre n—n 100 ——— 1123,5 entier n Nickel pur direc- tement....... 0.005535 0.3258 9018 8,03 8 —0.03 —0.28 Limite des ferro- nickels....... 0.00700 0.4109 10.140 9,03 9 :-SÆOMRNEE 5.07 Les ferronickels réversibles sont formés de solutions solides de Ni dans Fe, Ni, solubles l’un dans l’autre en toutes propor- tions. Il est remarquable que dans ces solutions le Ni soit dans un état quelque peu différent de celui du Ni pur. Il y a là, semble-t-il, une indication d’une influence du milieu ayant un retentissement sur la structure intime de l’atome. Le nombre des magnétons (8) du nickel pur aux hautes tem- pératures est très différent de leur nombre (3) à la température de l’hydrogène liquide. Il est exactement la moitié de celui (16) des sels de nickel en solution. b) Fer. — Comme Curie l’avait remarqué, le coefficient d’aimantation du fer varie brusquement d’une quantité finie au passage du fer & au fer y, et du fer ; au fer à. La région B se décompose en deux &, et B,, dont chacune a sa constante de Curie. Dans la région 7 on trouve une nouvelle constante de ‘ Archives des Sciences phys. et nat., 4° pér., t. XXXI pp. 4 et 89: 1911. ET LE MAGNÉTON 433 Curie, puis une quatrième dans la région à ; mais cette dernière qui exige des mesures au-dessus de 1.400° n’est connue que quant à son ordre de grandeur. En conservant l'hypothèse faite jusqu’à présent : deux degrés de liberté de rotation par atome, on trouve : Intervalle de ___Gmo température ê De an. "11235 Henfi. if 44: 774— 828 0.0395 2.213 23.500 20.92 Her itre :: 828°— 920. «0.0273. 4.529. 19.530 17.38 EE SETRREE 920%— 13952: 0.072 4.03 31.730 28.23 Si les nombres de la dernière colonne devaient être entiers il faudrait invoquer des erreurs d'expériences beaucoup plus fortes que pour le nickel étudié dans les mêmes conditions avec le même appareil, et par suite peu vraisemblables. Si l’on admet que plusieurs atomes de fer peuvent être reliés les uns aux autres d’une manière rigide on obtient des résultats différents. Parmi les suppositions possibles j’en ai trouvé une qui satisfait d’une manière remarquable à la condition des nombres entiers de magnétons. Elle consiste à admettre pour le fer 8 une molé- cule rigide Fe,, pour le fer + une molécule rigide Fe, ét pour le fer à une molécule Fe. Cette hypothèse est très plausible. Elle revient à admettre ces polymérisations pour le seul corps qui possède des discontinuités brusques du coefficient d’aimanta- tion qui ont lieu, précisément, aux températures de passage d’une polymérisation à l’autre. Il est démontré d’autre part que la transformation &y correspond à l’absorption d’une quan- tité de chaleur notable ; les propriétés thermiques de la trans- formation à qui n’est plus très éloignées du point de fusion ne sont pas connues. Enfin la molécule va se simplifiant quand la température s’élève. On trouve dans cette hypothèse : , Gao ñ n=n Gao , ; C Cm N=——— nombre 2—#% 100 par atome VSEUERE Da Fer B... 0.0395 3X2,213 13.567 12.08 (12 —0.08 —0.7 Fer B.. 0.0273 3X1,529 11.277 10.04 10 —O0.04 —0.4 Fer y.. 0.072 2X4,03 22.420 19.95 20 +0.05 +0.25 Cette constitution sera définitivement établie lorsqu'une nouvelle mesure aura confirmé la valeur de la constante de ARCHIVES, t. XXXI. — Mai 1911 30 434 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES Curie du fer y, encore un peu incertaine, et qu’une détermi- nation de celle du fer à sera venue compléter la démonstration. Mais on voit dès à présent comment le magnéton peut à son tour servir de moyen d'investigation de la structure molé- culaire. Il est possible que l’exception rencontrée plus haut dans le cas de l’europium doive s’expliquer de la même manière: si l’on admet que les deux atomes sont reliés rigidement l’un à l’autre on trouve pour chacun d’eux 13,02 magnétons, ce qui est un nombre entier avec toute la précision désirable. Il est intéressant de rapprocher pour chacun des deux métaux ces expériences aux hautes températures de celles du voisinage du zéro absolu. La différence des deux valeurs du moment moléculaire obte- nues à haute température pour le nickel, qui est aussi leur commune mesure, ne peut être que la partie aliquote, ou un multiple, des moments magnétiques moléculaires du rickel, s’il y en a une. Or, cette différence est: 1123. EÆlle est contenue exactement trois fois dans la saturation moléculaire du nickel observé à basse température. Il en est de même pour le fer. Les deux saturations molécu- laires trouvées pour les fers £, et 8, sont dans le rapport: 13.427 5,94 11.297 5 c’est-à-dire aux erreurs d'expériences près 6 : 5. On en déduit pour la partie aliquote des fers 8, et £,, ou un de ses multiples : 13.427 + 11.297 5 +6 La moitié: 1123,8, est contenue exactement 11 fois dans la saturation moléculaire absolue du fer à basse température. Ainsi se trouve ôté tout arbitraire dans le choix des nombres entiers 3 et 11 trouvés directement lors de la comparaison des saturations moléculaires des deux métaux à basse température. L’exactitude avec laquelle le rapport 3:11 est réalisé, qui pou- vait paraître une coïncidence accidentelle parmi le grand nom- bre de celles que l’on peut imaginer de rechercher sur deux nombres donnés au hasard, prend une valeur démonstrative : à la rigueur on pouvait établir l’existence du magnéton au moyen de ces deux seules catégories de mesures. — 2247,6 ET LE MAGNÉTON 435 $ 20. Conclusions. — J'ai déterminé, par l’application de la théorie cinétique du magnétisme aux corps paramagnétiques dissous, aux corps paramagnétiques et ferromagnétiques soli- des, le moment magnétique de l’atome des métaux ferromagné- tiques et d’un grand nombre d’autres atomes pour lesquels il ne semblait pas que l’on dût facilement atteindre cette quantité. Il s’est présenté cette circonstance très curieuse que le même atome ne possède pas un moment magnétique unique, mais que cette quantité prend un certain nombre de valeurs diffé- rentes suivant les conditions de température, de liaison chimi- que dans lesquels l’atome se trouve. Toutes ces valeurs ont entre elles des rapports rationnels. On peut donc trouver entre les moments magnétiques ato- miques d’un même métal d’abord, une partie aliquote commune. On peut s’assurer ensuite que les parties aliquotes des différents atomes sont toutes les mêmes. Ce sous-multiple commun des moments atomiques a été appelé Magnéton. Si l’on admet, ce qui paraît extrêmement vraisemblable, que ce moment magnétique élémentaire réside dans un substratum matériel qui possédera probablement une masse pesante, on peut dire: Le magnéton est un élément constituant commun à un grand nombre d’atomes magnétiques et sans doute à tous. La démonstration est faite actuellement pour les atomes de: Fe, Ni, Co, Cr, Mn, V, Cu, Hg, U et ceux des métaux des ter- res rares. Doit-on s’en tenir aux éléments magnétiques ? le cas de l’oxy- gène, du cuivre, du mercure qui, suivant qu’ils sont libres, sui- vant la nature de la combinaison dans laquelle ils sont engagés, sont para-ou diamagnétiques, montre qu’on ne saurait établir une barrière infranchissable. Mais un rapprochement très curieux avec une partie de la Science en apparence très lointaine, les lois des spectres en séries, plaide fortement en faveur du Magnéton, élément cons- tituant universel de la matière. On sait que W. Ritz ! à imaginé un mécanisme électromagnétique qui rend compte des séries suivant la loi de Balmer et des lois voisines. Le mécanisme de ® W. Ritz. C. R. t. 145, 1907, p. 178. — Ann. d. Phys. Bd. 25, p. 660; 1908. 436 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES Ritz, très séduisant par lui-même, emprunte une grande vrai- semblance du fait de l’insuccès sans espoir des tentatives faites dans d’autres voies et notamment de l’impossibilité d'aboutir par les vibrations élastiques. Il consiste pour lapartie qui nous intéresse ici, en bâtonnets de moments magnétiques donnés, identiques entre eux et juxtaposés d’une manière rigide en files linéaires. Cet organe réalise précisément le moment magnétique à par- tie aliquote invariable auquel nous sommes arrivés. Or, les spectres en séries existent dans un grand nombre d’atomes le plus souvent diamagnétiques. L'identité de l’élément de Ritz et du Magnéton n’est pas établie, assurément, mais elle semble bien vraisemblable et avec elle leur existence dans tous les atomes. Quelles vont être maintenant les conséquences de l’acquisi- tion de cette notion nouvelle? Au point de vue de l’histoire magnétique des corps, je n’hésite pas à remplacer dès à pré- sent l’expression: «corps qui n’obéit pas à la théorie» par «Corps qui ne conserve pas le même nombre de magnétons dans tout l’intervalle étudié». La magnétite, la pyrrhotine conser- vent le même nombre de magnétons dans des intervalles plus étendus que les métaux. Le seul corps qui dans tout l’intervalle du magnétisme fort, de la température de l’air liquide au point de Curie, situé à 600° abs., et dans la plus grande partie de la région du ferromagnétisme sollicité, jusqu'aux températures voisines de 1000° abs., conserve le même nombre de magnétons est l’alliage limite Fe, Ni. Il reste beaucoup de travail expérimental à faire pour classer et décrire les propriétés des ferromagnétiques à nombres de magnétons variables. Mais, avec la nouvelle idée directrice, le problème n’a plus rien de décourageant. Il semble, au contraire, que cette étude doive être particulièrement féconde dans la découverte des lois d’action moléculaire, tant 1l saute aux yeux que les phénomènes vectoriels du magnétisme sont à la fois d’une plus grande richesse d’aspects et plus maniables que les phénomènes scalaires de la compressibilité, du frottement inté- rieur qui ont jusqu'ici absorbé beaucoup plus d’eftorts. Puis il faudra poursuivre les manifestations du magnéton ET LE MAGNÉTON 437 dans chacun des cas simples où il se rencontre, notamment dans ses rapports avec les phénomènes chimiques. Quel rôle les phé- nomènes magnétiques jouent-ils dans la combinaison chimique ? Les forces chimiques sont-elles des attractions d’aimants élé- mentaires ? Les valences sont-elles dans l’un ou l’autre cas assi- milables à des magnétons ? La nature de la modification éprouvée par les corps dont le nombre de magnétons varie à une température déterminée, quelquefois avec une brusquerie qui fait penser à un point de fusion, est assez mystérieuse et demande à être étudiée pour elle-même. Ce n’est pas une transformation allotropique au sens ordinaire du mot, puisque le cas de la magnétite montre que la molécule conserve, à travers ces transformations, son architecture générale avec le même nombre de degrés de liberté. Cette modification coûte-t-elle de l'énergie? Y a-t-il d’autres caractères extérieurs qui l’accompagnent? Il n’est possible de donner actuellement réponse à cette dernière question que sur sur un point: la constante du champ moléculaire, qui exprime l’action orientante mutuelle dans les ferromagnétiques, subit une variation en même temps que le nombre des magnétons. Si l’on imagine, pour un instant, que l’existence de ces petits aimants élémentaires, identiques entre eux et en nombre à la fois grand et variable dans le même atome, soit donnée à priori, on croirait leur démonstration expérimentale entourée des plus grandes difficultés. Les moments magnétiques devraient former des résultantes n’ayant plus aucun rapport simple avec leur grandeur. Il semblerait que l’on dût attendre la possibilité de les saisir de quelque phénomène exceptionnel, comme ceux qui font jaillir l’électron de l’atome. La facilité avec laquelle ils se manifestent, le caractère excep- tionnel des cas où ils échappent à l’observation, sont eux- mêmes l’expression d’une propriété importante. Il est en effet tout à fait stupéfñiant que ces aimants élémentaires se placent toujours de façon que leurs moments s’ajoutent algébriquement, c’est-à-dire parallèlement ou même bout à bout. Il est peut- être tout aussi curieux que parmi les mesures existantes si peu sugoserent l’idée de mélanges de molécules de nombres de magnétons différents. Il est probable que des mélanges sembla- 438 RATIONALITÉ DES RAPPORTS DES MOMENTS MAGNÉTIQUES bles existent dans les sels magnétiques en solutions concentrées dont Kœnigsberger et Meslin ont montré qu’ils ont des coeffi- cients d’aimantation variables avec la concentration. On peut se demander si l’égalisation du nombre des magnétons ne serait pas une des conditions de l’équilibre des molécules de même espèce entre elles. Enfin, on peut dire qu’après l’électron symbolisant les idées nouvelles sur la structure discontinue de l'électricité, le magné- ton marque une évolution analogue dans la représentation des phénomènes magnétiques. DÉMPRATINE ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL PAR L. DUPARC Professeur à l'Université de Genève (Suite) DISPOSITION DU PLATINE DANS LA DUNITE Rarement on a la bonne fortune de pouvoir observer direc- tement le platine dans la dunite en place, aussi, après être parvenu à la conviction qu’au Koswinsky ce métal devait se trouver dans cette roche, j'ai cherché fort longtemps et cepen- dant dans des conditions particulièrement favorables, avant de pouvoir en observer quelques cristaux dans des ségrégrations de fer chrômé. C’est à Taguil que l’on paraît avoir trouvé le plus souvent le métal dans la roche en place. Je possède personnel- lement un morceau de dunite dans lequel on peut voir nette- ment un petit cristal de platine et j’ai eu l’occasion d’examiner à Taguil même un gros bloc de dunite dans lequel on pouvait observer dans une certaine région, plusieurs cristaux de ce métal. A l’Ecole des Mines de Freiberg, il existe un échantillon semblable, et je pense qu’en cherchant bien on en trouverait encore quelques-uns. Le platine se rencontre, en effet, dans la dunite sous deux formes à savoir : cristallisé directement avec l’olivine, ou, au contraire, cristallisé avec le fer chromé et par conséquent, dans les régions où ce minéral constitue des ségrégations dans la dunite. Je pense que cette dernière forme est la plus géné- rale ; en broyant et lavant en effet le fer chrômé trouvé dans * Voir Archives, mars 1911, p. 211, avril, p. 322. 440 LE PLATINE les gîtes platinifères, on obtient fréquemment du platine, et l’on sait que les schlichs grossiers et riches en chromite qui restent sur les sluices après le lavage, renferment souvent beau- coup de platine. Dans la dunite, le platine se rencontre soit en petits cristaux isolés, localisés presque toujours régionalement, soit en amas d’une certaine importance qui, lorsqu'ils sont libérés et roulés dans les cours d’eau, forment des pépites qui sont généralement un peu aplaties. A Taguil, en certains endroits, notamment à Dietkewoï-jam, on a trouvé de grosses quantités de platine à fleur de terre, pour ainsi dire, dans la dunite complètement décomposée. Je possède quelques spécimens de ce platine; il est disposé en amas tout à fait irréguliers, noyés dans une masse grisâtre formée par la dunite décomposée. Quand on les dépouille de cette dunite, on voit leur surface toute hérissée de cristaux. Dans le fer chromé, les petits cristaux de platine se trouvent disséminés irrégulièrement parmi ceux de chromite et la forme est analogue à la précédente, à cette différence près que la chromite remplace ici l’olivine. En certains endroits, la chro- mite et le platine se pénètrent mutuellement, et sur de nom- breuses pépites notamment, ce platine se présente en quelque sorte en véritable éponge, dans les eryptes de laquelle la chro- mite s’est logée. Quand le platine devient plus abondant, il forme alors des amas plus ou moins irréguliers et volumineux, qui sont Complètement circonscrits par la chromite. Lorsqu’on fait la coupe de l’un de ces amas, on trouve à l’intérieur du pla- tine compact, mais sur les bords, le métal s’associe à la chro- mite et empâte des octaèdres de ce minéral à l'instar d’un ciment. C’est à Taguil qu’on a observé les plus gros amas de platine compact, ils proviennent sans doute des régions où la dunite est riche en fer chrômé, et ont été retrouvés à l’état de grosses pépites, principalement dans la rivière Martian. L’asso- ciation du platine à l’or dans les pépites paraît être très rare dans l’Oural, je n’en connais qu’un seul cas, trouvé sur une pépite provenant d’un affluent de l’Iss. La dunite, si on la considère dans son ensemble et abstrac- tion faite des régions où le métal est gîté, est assez pauvre en platine. À Taguil, des recherches systématiques ont été faites ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 441] pour déterminer cette richesse. Sur une centaine de puits dont la dunite extraite a été broyée et le produit du broyage lavé subséquemment, le 65 °/, n’a donné aucune trace de platine, le 35 ‘ restant a donné une moyenne de 0,98 dolis pour 100 pouds, ce qui rapporte le tout à 0,3 dolis pour 100 pouds. Dans certaines régions où le platine avait été constaté à l’œil dans la roche en place, le broyage d’une tonne environ de matériel extrait a donné en moyenne 3 grammes par tonne. Des essais plus récents faits sur des «schlierens » de fer chrômé, ont donné des résultats beaucoup plus élevés et tels que, si on pouvait localiser une exploitation dans ces derniers seulement, le travail serait payant. Mais, comme je l’ai déjà démontré, aucune loi ne préside à la distribution de ces schlierens dans la dunite, et comme sur tous les affleurements dunitiques le sol est couvert, leur recherche dans un but pratique n’est guère possible. La composition chimique des platines dunitiques est peu connue ; la bibliographie consultée donne un certain nombre d'analyses de platines mais sans renseignements détaillés sur le gisement, qui est désigné simplement sous le nom de Taguil, de Nijne-Toura, etc., etc. La collection de tous les platines de l’Oural que j'ai récoltés sur place, m’a permis de faire exécuter par un de mes élèves, M. Holtz, une série d’analyses sur du matériel de provenance certaine, dans le but de résoudre plu- sieurs questions importantes. Les éléments qui entrent dans la composition du platine brut sont, comme l’on sait, le platine, l’osmiure d’iridium, le fer, puis le palladium, le rhodium, l’iri- dium et le ruthénium. Vu la petite quantité de matière dont on disposait pour les analyses (de 1 à 7 grammes) tous ces corps n’ont pas été dosés, on s’est borné à déterminer dans certains cas les osmiures, le platine, les noirs et le fer, dans d’autres, on a également séparé le cuivre et le palladium (le rhodium, le ruthénium et l’iridium dosés ensemble, seront séparés ulté- rieurement). Il s'agissait tout d’abord de savoir si, dans un gisement dunitique, la composition du platine est invariable sur tous les points de celui-ci. Dans ce but, nous avons analysé divers pla- tines récoltés dans les alluvions de lojoks encaissés entièrement dans la dunite, mais en divers points de celles-ci, voici quel- ques résultats obtenus : 442 LE PLATINE Gisement de Taguil Kroutoi-log Arkhipowsky-log Solowiewsky-log Biélogorsky-log Osmiure d’iridium .... — 1035 0.57 1.45 2.12 RIAIMe Ne r SAT e = tal 76.39 78.99 77.48 Noirs (RhRuJrPdCu).. — 8.04 6.14 Dai 6.35 LCD ER ET = 14.58 16.60 14.77 14.71 Gisement de l’Iss, Swetli-bor Travenis-log Log N°6 Osmiure d'iridium .... — 4.41 5.41 PACINES PE LL rec = 83.19 80.44 PAlIAIUME Per — ) CURE A TAUFRENC = 3.00 4.20 Noirs (Rh.RuJr)...... —= ( Féeries sat te = 8.70 9.60 Il est donc évident que, sur un seul et même gisement, on trouve des différences appréciables dans la composition des platines qui proviennent de diverses régions de la dunite; j'ajouterai cependant que partout le platine garde le même caractère, je veux dire par cela que, malgré des oscillations incontestables dans les proportions d’osmiures, de platine, ou de fer, les variations ne sont pas d’un ordre qui fasse, par exemple, de deux de ces platines deux types parfaitement distincts. Ces variations dans les compositions individuelles des pla- tines se répercutent sur celle du platine trouvé dans les allu- vions des grandes rivières, qui réunissent généralement les platines provenant de plusieurs centres distincts dans un même massif; mais, comme on peut s’y attendre, les oscillations con- statées sont nécessairement plus petites. C’est ce que montrent clairement les analyses des trois platines des rivières Wissym, Sissym et Tschauch : Riv. Wissym Riv. Sissym Riv. Tschauch Osmiure d’iridium .. — 0.71 1.02 0.46 platines. MAPRARENN EE 78.75 70.56 78.63 Palladium tent en _ 0.15 0292 0.20 Cuivres. RAR == 0.56 0.59 1.66 Noirs (RuRhJr).... — 3.96 3.40 2.19 INR SES = 1567 14.04 15.57 En second lieu, il s'agissait de savoir si les platines de deux gîtes dunitiques primaires voisins sont identiques ou différents. Une première réponse est fournie par l’examen des composi- ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 443 tions des platines du Koswinski, l’un provenant du Sosnowsky- Ouvwal, l’autre du gîte dunitique de Kitlim (éperon oriental du Koswinsky). La rivière Tilaï réunissant tous les tributaires platinifères du Sosnowsky-Ouwal et celle Kitlim se compor- tant de même vis-à-vis du gîte primaire de ce nom, il suffisait donc d’analyser les platines provenant des alluvions de ces deux rivières. Les résultats obtenus ont été les suivants : Riv. Tilaï Riv. Kitlim Osmiure d’iridium .. — 4,35 0.76 Platines ire = 78.54 83.54 Palladium. 7." = 0.23 CLIVR EME Er ee — 4,48 OMIS Noirs (RoRhJr)..... — 3.63 Férishele Lt: = 13.07 11951 On peut constater un résultat analogue sur les platines des lojoks de Swetli-bor, par exemple, et de Wéressowy-Ouwal, qui représentent les deux gîtes primaires de l’Iss. Log N° 6, Swelli-bor Malaia Prostokischenka Weressowy-ouwal Osmiure d’iridium .... — 5.41 0.47 Platinb tes ME .A 4. = 80.44 80.28 Palladium. e..:.. = | | 0.23 CHIVre M re neRou = 4 20. | DD INIGIISE rico — 1.30 JMS tes ane ra nine ES = 9.60 14.69 La troisième question, celle de savoir s’il existe entre les pla- tines des divers gîtes dunitiques de l’Oural des grosses diffé- rences, est en partie déjà résolue par la seconde. Présentement, le travail analytique n’est pas encore complet, et j'espère, dans la suite, donner l’analyse des platines de tous les gîtes de l’Oural, néanmoins les résultats du travail sont déjà assez avancés pour pouvoir affirmer qu'il y aura de très grandes dif- férences entre ces platines. Le plus curieux de tous ceux exa- minés à ce jour est sans contredit celui de la rivière Iow, provenant du gîte du Tilaï-Kanjakowsky, et dont l’analyse est la suivante : Osmiure d’iridium.... — 20.07 ÉTAUDOR en — 64.65 NOTA. 20 AU AE — 8.58 Penarer SL. SIT EM — 11.47 444 LE PLATINE LES GITES PLATINIFÈRES DANS LES PYROXÉNITES J’ai, pendant très longtemps, pensé que seule la dunite était platinifère, car mes recherches sur les autres roches basiques m'’avaient toujours montré que celles-ci étaient stériles. Mon attention fut plus tard attirée par M. de Firks sur l’anomalie que présentaient les gisements de la Gussewa et, après un examen détaillé de ceux-ci, j’arrivais à la conviction que, con- formément à la manière de voir qui m'avait été exposée par mon distingué collègue et ami, le platine provenait des pyroxé- nites qui en formaient le gîte primaire. Depuis lors, j'ai eu l’occasion d’étudier plusieurs gisements analogues; Ceux-ci, à la vérité, constituent l’exception, et sont jusqu'ici d’une impor- tance tres inférieure à ceux qui se trouvent dans la dunite, je les examinerai successivement. Le GISEMENT DE LA GUSSEWA La rivière Gussewa est un affluent de la Wyja, qui n’est pla- tinifère, à ce que l’on sait, qu’en aval de son confluent. La Gussewa prend sa source au flanc Est du Katchkanar et coule à peu près de l’Ouest à l'Est; elle ne paraît pas renfermer du platine en quantité appréciable dans la partie supérieure de Son Cours; par Contre ses alluvions deviennent assez riches dès que la rivière traverse la région formée par les petites monta- gnes qui s'appellent Gussewi-Kamen, situées à l’est du Katch- kanar, et dont la hauteur va décroissant de l'Ouest à l'Est. Dans ces Gussewi-Kamen, il existe plusieurs lojoks qui descen- dent sur la Gussewa et se trouvent situés sur sa rive gauche ; les alluvions de tous ces lojoks sont platinifères ; les deux prin- cipaux s’appellent Kitschnitschisky-lojok et Pestowsky-log, le premier a été excessivement riche en platine. J'ai parcouru en tous sens et pour ainsi dire pas à pas les Gussewi-Kamen, et ai pu constater qu’ils sont entièrement formés par des pyroxénites à olivine d’un type absolument banal (fig. 12). En général ces roches sont largement cristallisées le pyroxène l’emporte de beaucoup sur l’olivine qui est loca- lisée dans des cryptes. Ce minéral s’altérant plus rapidement que le pyroxène, il n’est pas rare de rencontrer sur les roches ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 445 qui ont été exposées aux agents atmosphériques des petites cavités qui résultent de la décomposition et de la disparition de l’olivine. La détermination des propriétés optiques du pyroxène et de l’olivine de ces pyroxénites montrent que ces minéraux sont identiques à ceux des mêmes roches qui circon- scrivent les affleurements dunitiques. La magnétite est plutôt rare, et les variétés qui passent à la koswite ne se trouvent qu’exceptionnellement. En certains endroits, ces pyroxénites renferment des ségrégations de magnétite qui y jouent évidem- ment le même rôle que celles de la chromite dans les dunites. Partout dans les Gussewi-Kamen, les pyroxénites ont le même type, c’est à peine si le grain varie d’un spécimen à l’autre, il est assez généralement plutôt grossier. Ces pyroxénites sont traversées par une double venue filo- nienne leucocrate et mélanocrate qui paraît être très abon- dante, car en certains points, la roche est littéralement criblée par ces filons qui, généralement, sont plutôt minces. Dans le type mélanocrate, on observe : 1. Des Gussewites, qui sont des roches à grain très fin, formées par une association panidiomorphe grenue de petites pyroxènes incolores, de horneblende verte polychroïque, et d’une grande quantité de magnétite. 2. Des issites à plagioclases, formés par un réseau de beaux prismes d’amphibole vert-bleuâtre polychroïque du type des sorétites, dans les cryptes et mailles duquel on trouve des grains de plagioclase basique. Ces roches reuferment un peu de magnétite en petits grains et quelques cristaux d’apatite. Le type reste absolument mélanocrate et conforme à celui que l’on trouve dans la dunite. 3. Des véritables serpentines à structure alvéolaire, entière- ment décomposées et serpentinisées, sans traces du minéral générateur de la serpentine, et avec développement de magné- tite secondaire abondante. Dans le type leucocrate : 1. Des plagiaplites variées, formées par des plagioclases acides de la série des oligoclases, allant jusqu'aux andésines, voire même aux labradors Ab, An,, avec ou sans quartz. Certaines de ces roches ne renferment pas trace de hornblende, d’autres 446 LE PLATINE Georges. Couchst dal. ÊES Pyroxénites = Gabbros-diorites Schistes cristallins métamorphiques SN Porphyrites RE Gabbros et tilaïtes Fig. 12. — Carte géologique des gisements pyroxénitiques de la Gussewa par M. Wyssotsky. au contraire en renferment quelques cristaux, elle est dans ce cas vert sombre et polychroïque. Certains spécimens s’enrichis- sent graduellement en hornblende et passent à de véritables diorites. L’origine de cette hornblende n’est pas douteuse ; elle provient des pyroxènes arrachés par les filons en cours ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 447 d’ascension, et magmatiquement ouralitisés. On trouve en eftet des variétés bréchiformes dans lesquelles le filon leucocrate est criblé d’enclaves de fragments de pyroxénite qui, sur la péri- phérie, sont complètement ouralitisées, de sorte que les blocs anguleux sont circonscrits par une zone d'épaisseur variable où tout le pyroxène est remplacé par de la hornblende. Cet élément se développe également le long de toutes les fissures qui se trouvent dans le bloc de pyroxénite. Souvent aussi lorsqu'un filonnet de ces plagiaplites s’injecte dans les pyroxénites, il développe aux salbandes dans celle-ci une zone de contact sur laquelle tout le pyroxène se transforme en gros cristaux de hornblende. LES GISEMENTS DE BARANTCHA Le platine a été trouvé depuis fort longtemps déjà dans les environs de Barantcha un peu au Sud de Kouchwa; sauf erreur c’est même là qu’il fut tout d’abord exploité pour la première fois dans l’Oural. On l’avait rencontré dans les alluvions d’une petite rivière appelée Oroulikha, qui se jette dans la Barantcha sur la rive gauche. Il y a cinq ans seulement que l’on découvrit également du platine dans les alluvions d’une série de petites rivières, affluents de sa rive droite, qui toutes descendent d’une montagne importante appelée Sinaïa-Gora. Il y a donc deux centres platinifères distincts que j’examinerai séparément. Le gisement de Sinaïa-gora.— La montagne de Sinaïa-gora forme une longue crête boisée orientée à peu près Nord-Sud, qui, du eôté Nord, s’abaisse assez brusquement et se continue de ce côté par un long éperon, tandis que du côté Sud elle se termine par un épaulement assez large qui forme avec la direc- tion générale de la crête, un angle plus ou moins obtus. Le som- met principal de Sinaïa est rejeté au Nord de la crête, celui qui lui fait suite s'appelle Koudriawaïa, le dernier vers le Sud porte le nom de Tolstaïia-gora. Le flanc oriental de Sinaïa-gora présente dans sa partie médiane une grande dépression en forme de fer à cheval, due à une érosion intense. Cette espèce de cirque limite une vallée peu inclinée et marécageuse appelée Biélemky, encaissée par deux éperons rocheux qui se déta- 448 LE PLATINE chent du ffanc de la montagne. Immédiatement au Sud de cette grande dépression se trouve un ravin assez étroit dans la partie basse de la montagne, mais qui s’élargit vers le haut. Le flanc occidental de Sinaïa est sillonné par plusieurs lojoks assez profonds occupés par des petits cours d’eau qui, à l’ex- ception d’un seul, sont des tributaires de la rivière Aktaï. De plus, directement à l'Ouest de Sinaïa et réunie à elle par une selle qui fait ligne de partage, on trouve une nouvelle crête appelée Golaïa-cora. Dans la vallée située entre les extrémités Nord de Sinaïa et de Golaïagora coule une rivière qui est également un affluent de l’Aktaï. Au point de vue géologique, la Sinaïa-gora est constituée comme suit : La crête et une bonne partie des deux flancs de cette montagne et de Golaïa-gora sont exclusivement formés par des pyroxénites à olivine largement cristallisées, d’un type analogue à celui de la Gussewa. Ces pyroxénites sont circons- crites par des roches gabbroïques plus ou moins leucocrates, presque toujours ouralitisées, qui passent aux gabbros-diorites voire même aux hornblendites. La boutonnière de pyroxénites va en s’élargissant vers le Sud, car c’est certainement à Tolstaïa que ces roches sont le plus développées ; elles arrivent sur le flanc occidental jusqu’au chemin qui longe la Barantcha. Nulle part il n’existe un affleurement de véritable dunite; par contre ces pyroxénites sont traversées par de nombreux filons, comme à la Gussewa. Dans le type mélanocrate: on observe quelques filonnets de serpentine noirâtre, très friable, dont la composition chimique s’écarte de celle de la dunite platinifère habituelle. Dans le type leucocrate: on observe de nombreux filons généralement étroits de plagiapites. Les phénomènes d’empâtement et d’ouralitisation que présentent ces filons sont caractéristiques ; certaines variétés qui ont arraché aux pyro- xénites une notable quantité de pyroxène et l’ont transformé en amphibole, se changent en véritables diorites filoniennes. En somme tous les phénomènes observés à la Gussewa se répè- tent à Barantcha. Il ne saurait donc y avoir aucun doute à cet égard, le platine ne peut provenir que des pyroxénites, affirmation qui d’ailleurs est corroborée par l’examen de ce platine. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 449 Hu Rene en nn iRR nt BEBE = — — need ur! Le — z RES MaGnitnaia =] RE ——— Echelle ° 100 Sussmes 1 Verste Grorges Couchelt del. # Pyroxénites —= Gabbros et gabbros-diorites Fig. 13. — Croqnis géologique des gisements de Barantcha. Les rivières platinifères qui descendent de Sinaïa-gora sont, du Nord au Sud : 1. La petite rivière Kamenka, qui coule dans la dépression de Bialemky et se jette dans la Barantcha. 2. La petite rivière Biélitschnaïa, qui coule dans la même dépression, et à une faible distance de la précédente dont elle est séparée par un minime accident topographique. 3. La rivière Schoumikha, qui coule dans le ravin étroit dont ARCHIVES, t. XXXI. — Mai 1911. 31 450 LE PLATINE il a été question, et qui vient immédiatement au Sud de Bialemky. Les alluvions de la Barantcha qui recoit toutes ces petites rivières sont également platinifères. Le gisement de la rive gauche de la Barantcha. — L'ori- gine du platine contenu dans les affluents gauche de la Barant- cha est encore assez obscure, malgré les recherches minu- tieuses dont ce centre platimfère a fait l’objet. La cause en est dans la configuration même de la région. Le pays est en effet très plat et fort couvert par la végétation ; le seul accident topographique manifeste est une crête boisée appelée Magnit- naïa, qui est orientée à peu près Est-Ouest et se termine à deux kilomètres environ de la Barantcha par un petit sommet. Dans toute la région plate et couverte dont j’ai fait mention, il n’existe que de rares affleurements qui sont toujours formés par des gabbros parfois très mélanocrates et riches en olivine, voire même par des roches dioritiques ; les cailloux de lalluvion tant de fois bouleversée d’Oroulikha sont formés par les mêmes roches. Par contre tout le petit sommet qui termine du côté de l'Ouest la crête de Magnitnaïa et une portion de cette crête elle-même, sont formées par des pyroxénites à olivine auxquelles succèdent des gabbros ordinaires qui forment d’ailleurs la majeure partie de l’arête. Si l’on prend en considération que tous les cours d’eau plati- nifères prennent naissance aux flancs ou près de l’extrémité de Magnitnaïa, et si d'autre part on tient compte du fait que nulle part on ne voit affleurer des dunites, on peut à la rigueur admettre que le platine provient des pyroxénites (ou peut-être des gabbros). Les cours d’eau platinifères qui se trouvent sur la rive gauche de la Barantcha sont : 1. La rivière Ouroulikha qui prend sa source près du flanc ouest de Magnitnaïa et qui est je crois, la première rivière de l’Oural sur laquelle la présence du platine ait été constatée. 2, La rivière Pestchanka, qui prend sa source un peu au nord de la précédente et qui est considérablement plus pauvre en platine. 3. Trois petits lojoks secs (Soukhoï-log), qui se trouvent vis-à- ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 451 vis de l’extrémité Ouest de Magnitnaïa et à une faible distance de son flanc oriental. LE GISEMENT DE LA KIÉDROWKA Ce petit gisement est particulièrement suggestif et fort inté- ressant. [l se trouve un peu au Sud et légèrement à l'Ouest par rapport à la Sinaïa-gora, et en est distant de 20 à 25 kilomètres environ. Il est situé sur la Taguilskaya-Datcha, propriété de la famille Demidoff. La Kiedrowka est une toute petite rivière qui se jette dans la Biélaya Wyja, sur sa rive droite, et qui s’amorce presque sur la ligne de partage des eaux asiatiques et européennes, ou à une faible distance vers l'Est. Toute la région est entièrement formée par des schistes plus ou moins quartziteux, dans lesquels sont encaissés tous les affluents droits de Bielaïa-Wyja. À priori étant donné la continuation de ces formations qui n’ont jamais été platinifères, le platine trouvé dans les alluvions de Kiédrowka paraissait avoir une origine mystérieuse. Cependant lorsqu'on examine avec détail la région qui avoisine immédiatement la Kiédrowka, l'attention est attirée par un petit mamelon boisé de pins, qui forme un minuscule accident dans la topographie; le mamelon qui s'appelle Sosnowka-gora est entièrement formé par des pyroxé- nites, qui constituent en quelque sorte un petit îlot qui n’a pas plus de 500 à 600 mètres de grand axe, et qui est complètement circonscrit par les schistes quartziteux. Ces pyroxénites renfer- ment de l’olivine et très peu de magnétite ; elles sont largement cristallisées comme celles de la Gussewa avec lesquelles elles sont absolument identiques. Je n’y ai pas constaté la présence de filons leucocrates ou mélanocrates. La seule rivière platinifère qui provient de ce gisement est la Kiédrowka elle-même dont le cours total mesure à peine trois kilomètres. LE GISEMENT DE LA KAMENKA-OBLEISKAYA Ce gisement se trouve directement à l’ouest du grand centre platinifère de Taguil. La rivière Obleiskaya-Kamenka coule en effet dans une vallée qui est dominée par des ouwals assez élevés, et qui, du côté de l’Ouest, est séparée du gisement de 452 LE PLATINE Taguil par une double et haute crête qui forme les montagnes d’Ossinowaïa, de Popretschnaïa et de Biélaïa, puis, plus à l'Est, celles de Chirokaya, Klamnouchka et Opaknin. Vers l'Est, le bassin de la Kamenka est limité par la montagne d’Obleï, et par le long ouwal boisé qui s’appelle Jermakof; vers le Sud, il est fermé par la montagne Ostraïa et par une barre qui réunit l’Ostraïa à l’Obleï. La Kamenka est le produit de la réunion de deux rivières, à savoir : la Jégorowka-Kamenka, qui prend sa source au flanc occidental de Klamnouchka, puis l’Obleïskaïa- Kamenka, qui débute au col situé entre l’Obleï et l’Ostraïa, et qui reçoit plusieurs petites sources : la première s’amorce entre Klamnouchka et Opaknin, la seconde, entre Klam- nouchka et Chirokaïa, la troisième, entre Chirokaïa et Ostraïa. La première idée qui vient avant même d’examiner la confi- guration géologique du bassin de la Kamenka-Obleiskaya, est que le platine que tiennent ses alluvions, aurait pu provenir du centre dunitique voisin, à une époque où la configuration topo- graphique était différente de celle d'aujourd'hui. Il est avéré, en effet, qu’à maintes reprises, certaines rivières de l’Oural ont changé dellit; Martian notamment, coulait jadis plus à l’Est et à un niveau plus élevé qu'aujourd'hui, au pied même de la Bielaïa. Un examen de la topographie actuelle permet d’écar- ter immédiatement cette supposition ; l’'Obleiskaya-Kamenka se trouve en effet séparée du centre dunitique par une barrière relativement élevée de gabbros, et d’ailleurs, si le platine d’Obleiskaya-Kamenka n’était pas autochtone, il devrait se rencontrer également dans les alluvions de Jégorowka-Kamenka, ce qui n’est pas. Il en résulte que le platine doit provenir des roches mêmes qui se trouvent dans le bassin de Kamenka- Obleiskaya. Or, presque partout, celles-ci sont des gabbros de types variés, plus ou moinsleucorates ou mélanocrates et géné- ralement ouralitisés. Sur la bordure occidentale notamment, on trouve des gabbros saussuritisés, des gabbros-diorites, et des pseudo-diorites ; sur la bordure orientale, à l’Oblei et dans Jermakoft, on rencontre également des roches ouralitisées, mais présentant fréquemment un aspect bréchiforme caractéristique. Des fragments anguleux de roche pyroxénitique qui sont ourali- tisés périphériquement, sont réunis par un ciment feldspathique ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 453 leucocrate. Les recherches faites sur un petit affluent droit de Kamenka-Obleiskaya ont montré que ses alluvions étaient sté- riles, le platine doit donc provenir de la rive gauche, soit de l'Ouest et des affluents qui ravinent la crête de roches gab- broïques qui sépare le bassin de Kamenka du lit de la rivière Martian. Or, dans ces gabbros, on trouve en plusieurs points des pyroxénites. Une première zone de ces roches passe à l’ouest de Klamnouchka et d’Opaknin et se termine vers le Sud dans le voisinage de l’une des sources de l’Obleiskaya- Kamenka; une seconde zone (qui n’appartient déjà plus au bassin de la Kamenka) se trouve à l’ouest et au sud-ouest de la montagne de Chirokaya, et se prolonge vers le sud au delà des sources de la Dikaïa-Chaïtanka (rivière qui contient également un peu de platine). J’ai parcouru en détail toute la région du bassin de la Kamenka-Obleiskaya, nulle part je n’y ai trouvé trace de dunites massives ni filoniennes. Il résulte de ce qui vient d’être dit que le platine de la Kamenka ne peut provenir que des gabbros ouralitisés ce qui serait une anomalie remar- quable, ou des pyroxénites, ce qui est vraisemblable, bien que les affleurements visibles de ces roches ne soient pas considé- rables. Je me suis arrêté à cette dernière solution qui n’est peut-être que provisoire. Je reviendrai d’ailleurs un peu plus loin sur ce sujet. LE GISEMENT DE LA RIVE ORIENTALE DU LAC DE TscHERNo-ISTOTSCHNIK La rivière Kamenka-Obleiskaya se jette dans la partie sud du lac de Tscherno-Istotschnik. L’ouwal de Jermakoff qui l’en- caissait vers l'Est se continue, fort au delà de l’embouchure de Kamenka, en une crête plus ou moins accidentée et boisée qui longe la rive orientale du lac, et qui prend alors le nom d’Abra- mikha. Du flanc occidental de cet ouwal coulent une série de petits ruisseaux qui se jettent dans le lac, et dont le cours total mesure au plus 2 à 2,5 kilomètres de longueur. Les alluvions de toutes ces rivières sont platinifères, et comme là encore il est impossible de ne pas admettre que le platine soit autoch- tone, il faut en rechercher le gîte primaire dans les roches 454 LE PLATINE mêmes qui forment l’ouwal. Ce dernier a été exploré avec le minutieux détail, j’ai, notamment, remonté chaque cours d’eau et examiné la nature des roches qui affleurent dans le cirque de leur bassin de réception, partout je n’ai rencontré que des roches gabbroïques généralement très leucorates. Sur la crête de l’ouwal, on observe déjà des variétés quasi-graniti- ques avec du quartz libre. En un seul endroit. j’ai trouvé assez bas, un petit affleurement de roches pyroxénitiques ser- pentinisées, qui d’ailleurs est situé complètement en dehors des bassins de réception de ces petits cours d’eau. Par contre, sur plusieurs points de l’ouwal, on peut voir que les roches gabbroïques ont une structure absolument bréchiforme et sont formées par des blocs de véritables pyroxénites plus ou moins ouralitisées (du moins à la périphérie), ressoudés par une venue feldspathique leucocrate. Nulle part également il n’existe des roches dunitiques, pas plus massives que filoniennes. Il faut donc admettre que le platine des affluents du lac de Tscherno- Istotschnik provient des gabbros leucocrates acides rencontrées dans l’ouwal. Je ne le crois pas, toutefois, et voici l'explication que je propose : à l’origine, il existait des pyroxénites dans les- quelles le platine se trouvait sous les conditions habituelles. Celles-ci, à l’époque de leur consolidation, ou peut-être beau- coup plus tard, ont été traversées par une énorme venue felds- pathique leucocrate qui les a disloquées complètement, et qui, en leur empruntant leur pyroxène, a donné naissance à des roches gabbroïques d’un type relativement acide. En certains endroits cependant le délayage du pyroxène a été incomplet, et les brèches que l’on observe et qui en sont les témoins, per- mettent d'établir le processus du phénomène. Les cours d’eau platinifères qui se jettent dans le lac de Tscherno-Istotschnik sont, du Sud au Nord : 1. La rivière Ipa- hikha. 2. La rivière Borounduka. 3. La rivière Lodotschnik. 4. La rivière Istoukha. DISPOSITION DU PLATINE DANS LES PYROXÉNITES Dans’les pyroxénites, comme dans les dunites, le platine existe sous deux formes, à savoir : 1. Oristallisé directement avec le pyroxène. 2. Associé à la magnétite. En thèse générale, ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 455 il est aussi difficile de trouver du platine dans les pyroxénites en place que dans la dunite; ce n’est guère que sur quelques grosses pépites sur lesquelles on voit le métal encore associé à la roche mère, que l’on peut se faire une idée de la façon dont il s’y présente. Les plus beaux exemples de platine associé au pyroxène se trouvent sur la Gusséwa ; je possède quelques très belles pépites qui proviennent de la laverie de Waléria- nowka sur lesquelles on peut voir le platine moulant, à l’instar d’un ciment, des grands cristaux de pyroxène parfaitement frais. Sur d’autres de ces pépites le pyroxène a complètement disparu, et le platine garde les empreintes en creux de chaque cristal qu’on dirait avoir été moulé par une substance plas- tique. Ces pépites dépouillées de leur diallage ont toujours une forme absolument caractéristique qui diffère beaucoup de celle des pépites du platine dunitique ; elles ont une apparence cloi- sonnée, et au lieu des formes rondes et pleines habituelles, elles sont tourmentées et caverneuses. J’ai observé des pépites absolument analogues à celle de la Gousséwa mais beaucoup plus petites, sur la Choumika de Barantcha ; plusieurs d’entre elles conservaient encore du pyroxène ; par contre, sur la Kiédrowka et la Kamenka, je n'ai pas rencontré des pépites semblables, le platine est petit et complètement décortiqué, mais ses formes restent différentes de celles du platine dunitique. Lorsque le platine est associé à la magnétite, les pépites sont de couleur noire et rappellent comme aspect celles avec le fer chromé, toutefois la magnétite est mate et n’a pas la structure cristalline de la chromite. Elle joue d’ailleurs le même rôle vis-à-vis du platine que cette dernière. J’ai constaté que sur la Gusséwa, cette magnétite donnait fortement la réaction du manganèse. Souvent les deux platines se rencontreut dans la même alluvion, c’est le cas pour la Gusséwa par exemple ; d’autres fois, presque tout le platine, même en petits grains, est entièrement noir et entouré par la magnétite, c’est le cas pour la Kamenka de Barantcha. Dans les alluvions de la Gusséwa, comme dans celles de la Choumikha, il existe aussi, mais en petite quantité, des pépites de platine généralement de petite dimension qui sont associées 456 LE PLATINE au fer chromé. Ces pépites ont la forme et la disposition de celles que l’on trouve dans la dunite, mais elles paraissent très rares. Je les ai vues dans la Gusséwa même; par contre, sur ses affluents, au Kitschnitchisky-log, par exemple, elles font défaut, et l’on ne trouve que du platine noir sur gangue de magnétite, ou avec du diallage. Sur la Choumkha ces pépites avec chromite sont très petites et excessivement rares, je ne les ai pas rencontrées sur la Kamenka où tout le platine est noir et sur gangue de magnetite. L'origine de ce platine est encore très problématique ; peut-être faut-il l’attribuer aux filons de dunite serpentinisée qui traversent les pyroxénites, mais qui cependant, me paraissent bien rares, d'autant plus que les véri- tables dunites filoniennes sont rarement platinifères, comme je l’ai maintes fois constaté. La composition des platines des pyroxénites paraît, autant qu'il est permis d’en juger sur deux analyses seulement, assez différente de celle des platines dunitiques, comme on peut le voir ci-dessus. Riv. Gussewa Riv. Schoumikha (Barantcha) Osmiure d'iridium... — 0.33 0.28 Platines detre = 88.98 82.05 Palladinm. 2e = 0.99 0.80 (DUT RME = 0.08 0.03 Noirs (RhRulr)..... = 3.01 2.98 BETA UOANOIESRAT: — 7.03 10.88 Ces échantillons paraissent être beaucoup plus riches en pla- tine que ceux qui proviennent de la dunite, mais renferment remarquablement peu d’osmiure d’iridium ; le fer y est égale- ment en quantité plus petite, le cuivre en quantité insignifiante. Il sera intéressant de vérifier si les compositions indiquées se retrouvent sur les platines de Kiédrowka et de Kamenka. (A suivre) RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1910 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR Raoul GAUTIER Directeur de l'Observatoire de Genève (Suite et fin!) VII. NÉBuLOsITÉ La nébulosité s'exprime par les nombre de zéro à dix: zéro correspond à un ciel entièrement clair, dix à un ciel entière- ment couvert. La mesure de la nébulosité se fait, à (Genève, aux six observations diurnes, au Grand Saint-Bernard, trois fois par jour. La moyenne de ces six, ou trois, observations, donne la moyenne diurne de la nébulosité, représentée par un chifire sans fraction. Pour les mois, les saisons et l’année, la nébulosité est exprimée par la moyenne des nébulosités de tous les jours de la période. Le chiffre principal est alors accompa- gné de dixièmes. Dans le tableau XXX, la nébulosité et l’état du ciel sont exprimés sous deux formes pour les deux stations: à la cin- quième colonne, par la nébulosité moyenne, puis, dans les qua- tre premières, par une classification des jours de la période en clairs, peu nuageux, très nuageux et couverts. Ces désignations comprennent les jours dont la nébulosité se mesure par un Cer- tain nombre des onze chiffres qui la représentent: les chiffres 0,1et 2 correspondent aux jours clairs; 3, 4 et 5, aux jours peu nuageux; 6 et 7, aux jours très nuageux; 8, 9 et 10, aux jours couverts. 1 Voir Archives, mars 1911, p. 231; avril, p. 356. 458 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XXX. NÉBuLosITÉ. 1910. GENÈVE SAINT-BERNARD PÉRIODE ha Jours | Jours | Jours Nébulo- jus Jours | Jours | Jours Nébulo- chirs peu très | cou- sité Sr peu très cou- sité nuag. nuag. | verts | moyenne nuag. | nuag. rerts | moyenne Déc. 1909... 2 j 4 24 | 8.6 al a] 6 17 02 Janv. 1910.. l 9 Hs) LOMME 12 3 6] 11 x Février... o 4 5 16412720 6 2 8 12 0.9 Mars ‘ 8 7 D JE RSA) 12 3 5 11 D.4 ASIE Pa 4 6 LS TS L 6 4 19 | 7.8 Mans NL et l 8 D LT E7El 1 6 v LA PARA ARNREE2 CEA + Em tan HAL IO RGO 7 1 0'°| AGREE Nnletrre 4 6 8 122140719112 9 10 10/8022 NOTE ce ee ÿL tl fl OMS 12 5 y 7 4,6 Septembre..| 3 9 OEM Te 5 5 8 4] Q LMD Octobre .. 4 # 8 121102 & 6 6 14 6,5 Novembre ..| 1 6 2104 A DAIN ES) 4 3 9 AMIE Décembre .. 1 3 on 2 4 6 4 L 7 A Hiver... | 6 | 10 | 14 | 60 | 7.8 || 21 | 10 | 19 | 40 | 6.3 Printemps..| 11 19 16 | 46 6.6 14 15 16 | 47 | 6.8 HITS 15 24 20 33 5.9 21 21 17 33 NO Automne ... 80] 22 AIT | AARIRGES 14 14 | 18 11450) 679 Année mét..| 40 | 75 67 |183 6.8 70 | 60 70 1165 | 6.4 » civile.| 39 | 77 68 |181 6.8 71 61 68 1165 | 6.4 Le tableau XXXT fournit les écarts de la nébulosité aux deux stations par rapport aux moyennes calculées par Planta- mour sur les observations des années de 1847 à 1875 pour Genève, et de 1846 à 1867 pour le Grand Saint-Bernard. Ces moyennes figurent également dans le tableau, multipliées par 10 pour les ramener à la nouvelle échelle adoptée depuis lan- née 1901. L’année 1909 avait une nébulosité un peu inférieure à la moyenne. Il en est tout autrement de l’année 1910, à Genève comme au Grand Saint-Bernard : l’année très humide a été aussi très nébuleuse. On le voit, à la première inspection du tableau XXX, par le petit nombre de jours clairs et le grand nombre de jours couverts, aux deux stations. À Genève, la grande majorité des mois présentent des écarts positifs, et l’excès de nébulosité a duré d'avril en septembre, avec un maximum en juillet. Les seuls mois qui présentent des écarts négatifs, faibles d’ailleurs, sont janvier, mars, octobre et décembre 1910. Le mois le plus nébuleux a été décembre 1909, le moins nébuleux, août. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 459 XXXI. ÉCARTS DE LA NÉBULOSITÉ. 1910. ; GENÈVE SAINT-BERNARD PÉRIODE Cv. LL NN EN Moyennes Ecarts Moyennes | Ecarts 1847-1875 | pour 1910 1846-1867 pour 1910 Décembre 1909.... Janvier 1910 Février Co © Ol . Le, Septembre Octobre HR I + I + OO OmONO— mm OO ©Q © Hi © À Où © Où 9 OT OI OÙ ki CO S T 6. 6. D, 9. 5. 4. 4, 4. 6. LE 8. C9 O0 €O CO =1 H> H> O0 O0 Hd = (© C0 HR O1 Où Où O1 ON Où Où Où Or Or Or À WC mOOOMmOMOQRN © O0 de 49 10 =1 M ON Mn ON NO ri = OUR ri O On Of OT © 1 Où O0 © © © © © 0 A I QOtO HR A Y 1 C9 © © ei He O0 0 © à nd 0 & Ot © + +++ = (JU) nl © ON © US =12 OO He Ole ed Où HER UT +++ ++ © ON (© 1 00 Ot 0 BR © © nome wUe ex Ut O VO D CO 40 UT 9 He 9 UD 19 OU kb o HIT + ++++++iI &ù NN NW ra © + O1 Auc. H. | Nouv. H. pi > + OO DWOO ON D À mm © D D +++ ++ ++ ++ A 19 © & O1 9 + à (0 NH 7 SIRmUMVSmOOX HE a OÙ C0 de M =7 O1 © Ut He O0 0 © + 40 m1Houû ++ | +++ | +<+<++++i Le tableau XXXV est destiné à faire ressortir la différence entre la durée d’insolation du matin et celle de l’après-midi. Comme l’appareil est réglé sur le temps solaire vrai, les durées devraient être égales théoriquement, mais en pratique elles sont différentes. Le tableau les donne pour les deux héliographes, et il donne aussi la différence soir—matin de deux façons, en heures et en pour cent du total d'heures d’insolation. L’excédent d’insolation du soir par rapport au matin est maximum en hiver et en automne; il est faible au printemps et en été; et pour le nouvel héliographe, il y a même un excédent d'heures de soleil le matin dans ces deux saisons-là. Cela prouve 464 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE que l’instrument nouveau est sensiblement plus vite accessible. aux rayons du soleil levant que l’ancien. Cela ressort, du reste, aussi, de l’inspection des tableaux XXXIII et XXIV. En hiver et en automne l’excédent est aussi moindre au nouveau qu'à l’ancien; cela s'explique par la même raison et aussi par ce fait que, pendant les mois d’hiver, le nouveau musée empêche les rayons du soleil couchant de tomber sur nos appareils, et le déficit est naturellement plus fort pour le nouvel instrument qui est plus sensible. XXXVI. COMPARAISON DE LA DURÉE DE LA NON-INSOLATION A LA NÉBULOSITÉ MOYENNE. GENEVE, 1910. Rapport Durée théorique | #—2 | ; Différence L d’insolation * Nébulosité | 2 PERIODE CSN TUE Fi) moyenne Héliographe Héliographe à ancien nouveau ancien | nouseau La) Décembre 1909 Janvier 1910 . Février O0 0 H OT Or CG C: HR O0 © © © OT HR OT O0 ai On C5 Où © ) ©ù IRIS Août Septembre .. Octobre Novembre .... Décembre .... ©: 1 Ote À & O1 Où Qt CG -i Q NN IOCOOUINRERRNE QD =1 Où Où Or Où Où «I =) ON I = 1 D NN D ON À À © À Où © N re or (| (l DOOOOSCOOSOCCO OS © N © HN À © Où OO OT OI D OI © SOSCCH sh mm © © © © Æ O1 Q2 O1 O2 Œ ON à A 0 O0 ei D ID LS, ll S © © © Printemps .... Eté SOS 1 I N O1 © QG R Or = O2 & D Où Or Où 1 On © © © bd m7 pu pd © © © O1 Or © À Année mét . Année civile .. Le tableau XXX VI a été constitué, comme les années précé- dentes, pour faire ressortir, entre la nébulosité et la durée d’insolation, la relation établie par Billwiller ’, qui avait trouvé que la valeur de la nébulosité moyenne d’une période est, à peu de choses près, égale au rapport entre les heures de non- 1 Archives, 1889, t. XXI, p. 404. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD 465 insolation ({—i) et le total d'heures d’insolation théoriquement possible (4). Les colonnes du tableau XXXVI s'expliquent ainsi facile- ment. Le rapport = a été multiplié par dix, afin d’être rendu comparable à la nébulosité moyenne de chaque période, dont les valeurs ont été empruntées au tableau XXX. Cette année, comme en 1909, ce tableau a du reste été établi sur les chiffres fournis par les deux héliographes. La relation de Billwiller correspond, dans une certaine mesure, aux indica- tions fournies par l’ancien appareil; mais elle ne correspond pas mieux qu’en 1909 à celles que donne le nouveau. L’enregistreur d’insolation du château du Crest, à Jussy, dont M. Jules Micheli veut bien nous communiquer régulière- ment les résultats d'observation, a fourni, en 1910, les durées d’insolation du tableau X XX VIT. XXXVII DurÉE D'INSOLATION À Jussy, 1910. h. h. Décembre 1909 27.9 Juin 1910 212.3 Janvier 1910 43.0 Juillet 2128 Février 93.7 Août 220.0 Mars 154.7 Septembre 150.6 Avril 128.2 Octobre 118.6 Mai 166.5 Novembre 53,9 Décembre 43.9 Hiver 164.6 Eté 644,6 Printemps 449 .4 Automne 323.1 Année météor. 1581.7 Année civ. 1597.7 Cette année encore, le total d’insolation de Jussy est un peu inférieur à celui de Genève, pris naturellement au tableau XXXII (ancien héliographe). Il y a quelques mois pour lesquels l’insolation a été plus longue à Jussy, mais c’est la minorité ; ce sont : février, mars, mai, septembre et octobre. Pour les autres mois, l'observatoire a fourni davantage; et, au total, on trouve 19 heures de plus à Genève dans l’année météorologique, et 11 heures de plus dans l’année civile. ARCHIVES, t. XXXI. — Mai 1911. 32 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE PENDANT LES MOIS DE Décembre 1910, janvier et février 1911 (HIVER 1911) OBSERVATIONS DIVERSES Décembre 1910 Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : le 17 à Savatan ; les 7 et 31 à Dailly; les 2, 7, 14, 16, 17, 19, 26 et 31 à l’Aiguille. Neige sur le sol les : 27, 28 et 31 à Lavey; du 26 au 51 à Savatan ; du 1 au 4, le 15, et du 18 au 31 à Dailly et à l’Aiguille. Fœhn : les 5, 6 et 13 aux quatre stations, le 8 aux trois sta- tions inférieures. Janvier 19414 Brouillard. — I. Brouillard pendant une partie de la journée : les 21 et 29 à Lavey ; les 22 et 30 à Savatan; les 2, 10, 25 et 30 à Dailly; les 2, 10 et 14 à l’Aiguille. — IT. Brouillard pendant tout le jour : le 24 à Dailly et à l’Aiguille. Neige sur le sol pendant tout le mois aux quatre stations. Février 4914141 Brouillard. — Brouillard pendant une partie de la journée : les 13 et 14 à Savatan; les 5, 6, 13 et 14 à Dailly; le 13 à l’Aiï- guille. Neige sur le sol : du 13 au 16 à Lavey; du 1 au 13 et du 18 au 24 à Savatan ; du 1 au 4 et du 13 au 27 à Dailly et à l’Aiguille. 467 , # OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1911 EE PR EE Le 7 D D DIRE EE D D RE M on 2 0 dom OGTI Sa on SU UE Œ SION 0G | G'G0T ie HA 08 eo | AHMoE 6° |r'9 0 9 | 8G OZ GET re ag°e + 10£: "rg9 €9” 002 ET | nue | CRC] Cid) . ... .. CCE “Tue F F F co 09 FF = 10) 9° 199 je GOL. e ÿ 0°F 8 g°£ & & ET L 9 L 6G c9 Er IAE C'099 6 SOL 0€ es NT tee carre ren ET 0 RS 0 0 0 9 00 T'G = cr G° ca g° 202 62 jus arte ne ne do Ris nets e e I Le 2L c'e - L'£ G'GF9 e: 669 gz 0€ F'CT £a G-FI 97 ST C'G OT OT | OT | 06 O0T GE 0 L'5Fr9 L'689 Là G & & (& Ta I AE CON JL L 8 8L 98 LE &' I 2 5e 9°C69 98 [I G'8 F G°L I RE GE OT OT OT T6 O0T LEO AT &c9 0669 C& Il 6'0 48 ee 0 pc ON à 4 & \4 0 el SF Ga g'è - 09 : 902 prè signe Re ses ES ON ES 0 0 0 Gt oc 9'z 0'& L'F09 [IL cz nee es tye APE 6 Êse sistDe de 0 0 0 01 OF L'e c'z à F0 mSS 2e Do A0 ER DOC eh se A0 E due I 2 0 eT 2 c'e cz 2° £99 G°60L 12 ere siele e .… .. .... .. .. F [e) g èg oc c'0 + CEe son 6'TIZ 02 I è TI T MT) a np: : Se 6 6 6 CG 08 mo il 6 199 8 GOL GI GT 9'GI GT JS $ ‘245 ECO QT OT | OI O0T O0T (6 110 LT 0°Fc9 9°00L QI FI Fes LI FSU IE "Se" d. 288 OT | Où OT ES | LL re + 1°9 9 1G9 9969 [LT Fe & £I op OCT Qi ue SET OT QT OT 18 88 c'e ler 6 SG9 &OL AT FI i°(i L. "#4 RO Là ‘+ L OT OT 68 16 Sal SRE £ pc 6 002 GT I F0 T cn NL: ù mo) JE G G SL CL LeT G'F F'rc9 L°669 PI SE 5 8 IEP Te # 2: 24% MS € 5 ñ 0& 1 ge ee 0‘ Fe9 | &°869 el CRC . . ... . . ... . . ... e | eg ln og 9G &'F L'9 L'FC9 Fe PA Neue PÉRSRS [else ol ces {re R Fi .…... es à .. CT ui este ... ss ï Q Je cz IG c'e p'9 2° Cp9 £°689 OI | C'& 0 MIO “ SE ML G L L 66 LG 6 & Fr} 6'9p9 | I 669 6 ++ fer MS ME El RCE Lee ORAN EC | ONGLES 66 1200 g'or 6 9F9 | & 169 |s Des &'0 Na T'0 Fed 11e Wa 9 8 8 F8 &8 L'@ 0'9 8" IG9 Fr. Fe le Us LE ste U Mate CA M ACT: L Î j ag IC £'s F'OI Q''p9 Fe 9 co. ROME .. .. DE s.. so ñ 6 L 61 GG &'e G'F 6°6Fr9 pe G ... PAP IViS atvis es .….. e store ... sua te F 9 | G Te &6 9° GE à 8G9 9° 2169 F CUOAC TON sistes OO ... ts. dis 6 | 6 8 ge ge 0'F 6'£ G FCO I'IOZ € en tatle CU EU AOL hanste Ur s fais te A AL À To |) Q 6 66 16 (1)Wea CG 9° C9 0'°IOL 2 ES F'0 de-ClEcrl oeil OT pre : | Betis 6 (à L $SL rs 6°€ + 9°G 0669 6° 869 T ‘Ur? "Ur ‘to ‘um *u9 ‘uw ‘ur9 “uni CEE DS 0/0 9/0 0 0 au ‘UT OBI9N om || o81oN QAUTe o810N | ompq || 281N | oimyg À fra |Uemaus| four fupo laneuiss Arrrea |ueeaes | Arrrea lureaes 5 D D S EL TP | auuoAou 2. a — 2 mm — | 7; et RSIV | Atrreq ueJeAES er auuoÂout | not SL ouuo4out einpetoduro ], auuaLOU MEME ee (agnsout moqueg) HOIIAT LST IN Se 2 RS oi EN 7 es de SLISOINHAN P'LTKOUOAT] SDILURONHAH , AHLYNOUYS] À 468 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1911 MOYENNES DU MOIS DE DÉCEMBRE 1910 Pression atmosphérique. Savatan Dailly ZE —— ES 7 h. m. 1h.s. 9 h.s. Moyenne 7h. m. (TRE 9h.s. M:yenne mm, mm. mm. mm, mm. mm. mm. min. L'e diécade.… 606.55 693.12 695 80 695.82 650.61 650.08 649.96 650 22 20e ... 700.39 701.04 702.51 701.31 654.71 635.09 656.26 653.36 3e + ... 70462 703.89 704.64 704.38 657 20 656.86 637.11 637.06 Mois.. 709.65 700.14 701.10 700.63 654.27 654 10 654.53 654.30 Température. TL Savatan Th. m. 1h16. 9 h.s. Moyenne Minim. moyen Maxim, moyen 0 0 0 0 0 0 Jre décade ... + 4.84 + 6.96 + 6.48 + 6.09 + 3.0 +94 22 SI ARTE 5.9% 4.96 1:85 |: 100 6 5 3e » so a0n + « 40m ar, O0, : *"DDE NUE #68 Mois. 71259 +466 + 3.48 F355 fFU.ÿ 45.8 Dailly lre décade... + 3.72 + à.85 + 4.95 + 4.84 + 1.9 + 7.1 DM» ss, MA AD 2.64 + 1.67 + 1.83 - 0.3 L.3 3me » . ns 2.03 0 45 A 1.47 . 1.02 = 3 9 1.9 Mois.. + 0.86 192.90 + 1.61 + 1.79 - 0.9 Fa Fraction de saturation en ‘/, Savatan *, e Dailly 5.4 7 h. m. has 9h.s. Moyenne Th.m 1h.8. 9h.s. Moyenne l'e décade... 72 72 72 72 d6 48 54 Da ne 0 4 1h, 571 74 67 75 72 71 68 69 69 Sue) US pt. 73 63 67 67 d6 ol D2 53 Mois... 73 67 71 70 61 DD d8 58 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly 7h.m. Îh:s. 9h.s. Moyenne “h me Oh. doyen 7h.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne Bédécade 544-2026, 7.d 8.3 8.5 6.2 7.8 7.8 - 1.61 4.1 65 dus. > NN "0-0. LL. 2 8.2 750.8 7-4 7-7 1-4] 6 8 98 ne & = sr 810: 0 DE) T L.6 4.0 3.8 4.2 k.k 4.0 39 &. Mois.. 6.7 5.8 3.6 6.0 7:01 608.7, 0.4 6.5 6.3 4.9, 5.9 AUX FORTFICATIONS DE SAINT-MAURICE 469 MOYENNES DU MOIS DE JANVIER 1911 Pression atmosphérique. Savatan Dailly 7 h. m. 1hs. CNE Moyenne 7 h. m. 1h.s. 9h.s. Moyenne mm. mm. mm. mm. mm. mm. mm. mm. lre décade... 704.70 704 46 705.21 704.79 656.71 656.69 657.40 656.93 PRE 0101.30 707.39 707.98 707-50 659.12 659.52 699.89 69.51 3me » . ... 710.77 710.57 711.19 710.84 662.75 662.95 662.89 662.86 Mois.. 707.69 707.58 708.22 707.83 659.63 659.82 660.15 659.87 Température. : Savatan 7h. m. These 9 n. s. Moyenne Minim. moyen “us moyen [e} Le) o 0 0 lre décade... - 5.06 - 2.12 - 3.92 - 3.80 - 6.3 - 2.1 Demo « = L.DE - 1.76 - 3.k1 - 3.24 - 5.3 - 1 1 Domsspmmuress— Le:  ES - 2.07 — 3.38 - 3.20 - 5.1 np ME: Mois.. -4.57 - 2.08 - 3.06 - 3.42 — D-6 - 1.5 Dailly l'e décade - ).86 - 3. — 3-91 - 4.88 - 8.0 - 2.1 2me » 30 = 2129 + 1.90 - 1.17 - 0.52 - L.4 + 3-0 3me _ _» 4.86 + 1.42 - 1.34 20:59 - 4.0 +.3.2 Mois = 3.29 + 0.02 - 2.58 Es - d.4 + 4-4 Fraction de saturation en ‘/, : Savatan EX Dailly , 7 h. m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 7 h. 5. 1h.s. 9h.s. Moyenne 1re décade... 71 66 6% 67 68 D4 D7 60 Den es P 77 66 76 73 34 29 29 29 PAU UE 82 73 83 79 19 35 # (2 Mois.. 77 68 74 73 18 38 kA 42 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly 7Th.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 7h.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 7h.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne 1e décade.... -3.7. 5.2 -3.3. L.1 k.k 5.9:3.9 4.7 L:3 5119 5.6 5.0 2ne » .. 5.0, 4.9 3.8: 4.6 6.0 4.9 4.5 5.1 2:6 2:185.0.9 L.9 da PR ER PCT TE MDRENR LE RE Mois.. 4.9 4.9 4.5. 4.8 5.2..5.1. 4.6..5.0 Aude Dis. 1911 LA ÉTEÉOROLOGIQUES DE r OBSERVATIONS M 470 Co ACE 88 L 88 08 | G'£&T T8 | 0O'SIIr 610 G|S Fr] er GL Contes y & — |LS"6C9 188" LOL SIUR M HA date Se ee | RTE fe PTT e e 90 on 2 = 9°9 - L 6C9 F'G0L. Te . .. - .. . . .. .. . GC .. . viole. re OI OI cg Fe Sr. — Gr 2 1°1ca | 1'90L 0€ ….. .... .. ….. ht sas …. .. 0 OI OT cz 96 O'I + l'ÿ- 1° 199 | S'S0L 6& eus ne eee Son Len à STE .n lo e e €T 28 ep + 6‘0 — L'F99 T'elL Îez ne Per Lo one Éc Héers 5.0 is I 0 0 OT e 2h £'0 | S° 999 P'ELL NL Te = * où sLrete Fire Sedo re DCE D F e 1Z 09 ÉTE 9‘I - L°999 a FL oz HET A te e sont re 554 Reel e à è 9 99 Je - OF - L'F99 o‘grL lez AE Fa Sonic Fe Éa CS re br5 a RE or | or lorlse IG ie pe 0° £99 o'erZ re ARTE C Digne ne Seb EPA re Ce I ot lorltre p6 9°Z- g'e = 8° 209 FIL ec es ele Den ose Te ER TOUS tie sise 0 £ e OI 69 LE + Dia F'209 F'S0L 2 .. . L 0 ..., .... ... ... CRC] ... I ((] fs &l 96 L'P + 6'°£ = G‘299 G'60L 18 Erte se EEE CR Re O1 e MS Fe 2 z I e2 CG Gp + Ga - L°F99 o'elL oz OUI .. s... …. sielale se Le ….. e è a GI 21 d'a + Le — 6° Ga9 CRE GI sers + +... IE RE ee A de es I 0 0 al C9 L'e 4 L'e - 9-99 o'zxZ ÎeI SAC - Pace se ... or .. eete ie 0 € 2 SI ee g'> + 0'9 - 9°109 e OIL LI one Cr + = dr or ne Le bre I ot L'or | 0€ €6 D — 0‘9 - 6299 o‘&lZ or os re or Éco Hot RE QE So o BL Abe 0 or ltoric ee pe D L' C9 L°902 er tete 2 .. ee De GET FAO 000 F 6 6 er PS 9° - 0‘ - °rC9 1202 FI ste pe .. More A: set es En En z c G GI IG Sn 0 - L'GF9 1969 eT …. .…. se …... .….. .…. .…... ….. 9 1 G QI er F'I- 80 - L'9p9 9°269 PA OO Fe Dee ets UE 56où se ue I z I LE 2c Pipe 1 — L'LCO 0'C0L IT 9 10 9 19 9 è 9 9 cg 8 1 j 86 68 Che 6 0 - &' 99 F OIL OT 91 9°£I FL 9°TIT s F'L OI 9°s Ja 9 9 LT IS LOS IE A Re & 999 S'FIL 6 Poe A 5 É Fe 68€ ee CAS À ete 0 0 0 12 ep pe 6 - 0° 290 F'CIL g Doûc DE LL'Ae Robe este He .. or e e 2 68 6e 0°Z - g'e - g'I99 6602 L it En A. : mc © MST see RE RTE F € I Cp C9 OS a = 0°2G9 e" COL 9 eue no it. Date. D PERE + ÉD Do ae 9 ji g 6L 69 0'L — — 200 2° 002 G se æT darts 60 EG à TRES 22 ie G L 9 1 FL 8°9 — Din — L'SF9 0069 F …. Cia .... .….. ... ….. OEM .. Q G £ Ge 69 0°6G - 6°G — F'9F9 G'°£69 g 9 6 F G ar 9 6°0 g 9°0 6 $ L G6 C8 IE (15 L'6F9 9°969 a 4 c'0 6 6,0 rss AIT a 6°0 0 0 0 0€ 09 9fQ) = CT L'8c9 g°L0L il «10 ‘uw “1 mu +119 nur ‘110 sn de | 7 ga ge 0 0 *uIut ww pur eStoN | emyq || o810nù | omia || o81où | omya || aSton | om À üuea | eme] tue D CU D Lrrrea | ueyeaes | Arrrea |uereaes S ER = mn — D = TE. — euua{out RE re M, a m OIINSIV Atrreq ueJeAES AeA®'T euua4ou Be ns euua{out o1nju10dme T, euua4ou 1n9J0VH E 7 Goméeuraneneg) HOIAN LA WII] HLISOINAIN | 'LANOUDAF AU LHNONUAE J, LANOUV Es LIGT HAIANV EE UC SION 471 AUX FORTIFICATIONS DE SAINT-MAURICE ap | eo | 18 | t'es cer | 0'e9 | #5 | S'eg-ls'p |r'r LP | F9 SION 9c°0 + [8r'199 |6L'80L 10 en 16 8 "609 7/0) & 9 & L£9 9°£0L Inc & LG9 6°£0L c'e & 909 L'&OL AE 9°8c9 9°r02 Se JS &°199 O'SOL |eë & C AC. ATÉE Bo AO 6 2 Ml 0 2 0P 1C \ OTSIROTAIRTS £G : O0T ) DHL Sn ET IRC) nd | 107EG OI MOI IRON 9 6G gr Le T6 SF . *Oi0t- 8 10 © a + + = Où pin LL Q = e Q = = Lo] = æ)] we) ve] 6°£ + F'LCO £'£OL D À A 10 Ù À H © mi 9 ND M0 10 HO M0 NOK Où + (as …... ... ... .…. BOUT . . .….. . F I Té FF .. 9°& G'199 L'SOL Te sUstare .…. .…. CC dues ….. .….… to... 9 6 co IC , æ 0°£ F'1G0 G'FOL 08 ce | 99 1G LG IT GG ô &9 Gè IS LL 68 6 SG G F 0 8 Q + ‘Fr S°'£c9 Fo0Z Î|GI ja F T 14 JL 6 VE LG 69 9 0 0 9 ee F F F 0 0 1n9 & 199 8°’LOL EST ; L'999 F'£TL 0 &'s99 S'9iz [e Fr 299 9°'CTL AST [Se G'r99 G'8TL I à 199 8'80Z [ST a PARUS OùT99 S'LOL J'& I a 0 . dd — © £ 4 — 4 . el 4 Lè (LS è 1G 09 89 + | 6099 | S'L0L - | 9099 F'O1L u 1'&99 a°OIL 1 © + © 00) -# 10 > 6 90 ….. ..…..…. ....… . ... .….. ..…... .….. o SL 09 = 6° ES c'£09 OL | .... Cf MM …... Se ….. .... .. ... & Lè co . = Ada = C'F99 DOTE cn DIM nNOMQNSI-mMI0 Ti D 10 10 8 10 Mi © © 89 &L SF FL èc GG &s FL ST 19 0€ 6L S ORCRE 1°199 9°60L : 6 099 T 604 vE 6° 099 8 80L 1 1099 L'LOL SE 9 699 L'8IL ZA — P: 799 è FIL ….. .... .…. ... …... ….. .…... .... m 1 _ cn 1 …. TN ONC .. .... ... …... ... ... I 8° è &° Cote) Re 4 CG CO ht 10 © = D D © A + 4 mA cn et oOorSa AQ=Sno *w19 “TUE *w9 “utux ‘ur “ut “9 “ut 0/0 0/0 0 Q ‘ur ‘ut on | omq || o%on | omja || o8roù | omra || ofton | omça |éuea nemues) ueg D CUS L Area | uezuaes | Atrrea |uerears | © en. mm - D Du. ee | auuo£ou ee | | 1 OMS Atrreq ueJuARS AOA®'T euuo our do 9P L'ouuefout omuiodmo], euuo4out 1N9}NH + LL ; sas "OI IS ñ “UN Copisout moymg) HOIMN LU MINT HLISOTNAAN |'LHNOUNDAF] AULHNONUE F, HHLINOUV 5 8 2. 472 lre décade... 2me » 3me » Mois.. lre décade... 2me » 3me » Mois... lre décade... 2me » game » he Mois.. lre décade... ème » éd. game » 6 Mois... lre décade... ACTE 3me » Mois... OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE 1911 MOYENNES DU MOIS DE FÉVRIER 1941 Pression atmosphérique. Savatan Dailly Nan (A UB-ETS DRE Moyenne htm, | Lee Moyenne mm. mm. mm, mm mm. mu. mm. mm. 711.07 710.59 710.39 710.68 662.22 662.05 662.18 662.15 709.40 709.28 709.93 709.54 662.42 662.02 662.26 662.93 705.62 705.04 705.19 705.28 659.03 658.42 658.50 658.65 103.92 708.54 708.74 708.73 661.38 661.00 661.16 661.18 Température. Le Savatan 7h. m. 1h.s. HE: Moyenne Minim.moyen Maxim. moyen o 0 0 0 0 0 - D.70 - 2.40 - 2.66 - 3.59 - 6.7 - 0.8 — 0.20 + 2.96 + 1.66 + 1.47 - 0.8 + 3.9 + 3.30 + 5.98 + 4.58 + 4.62 + 1.1 T 149 - 1.16 + 41.91 + 0.95 + 0.56 - 2.4 3 ES Dailly RS SE — ).69 - 0.84 - 4.20 — 3.08 = Ta + 1.0 +/D-22 + 2.74 14033 + 1.10 2: + 8.5 FI-06 "+860 +269 © +285 ASE - 1.65 + 1.99 - 0.56 — 0.07 - 3.9 + 3.8 Fraction de saturation en °}, Savatan Dailly (0 PT Te Th,.m.. he … 910 nie 71 62 6% 66 D7 36 D2 48 68 60 74 67 LA LA 96 46 62 D0 D9 57 o1 LA 50 47 67 D8 66 6% D0 39 da L7 Nébulosité. Lavey Savatan Dailly ; 7h.m.1h. 8. Dhs. Moyene Gh.m. Ihs. DÉS. Moyen 7h.m 1h.s. 9h.s. Moyenne 20 TT 2.9 2. E Mama TT A9 2.4 1.172502 6.6. 545.7 9.9 5260.2- 5.8 5.5 5.7 «6:7- RG d.0 6.1 6.4 5.9 6.6 5.5 5.5 ÿ.9 6.2 6.6 7.4 6.7 4.7.-4,9 M6e4:5 L.9 39 4.5 4.4 4.6 4.4 5.4 4.8 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENEVE Séance du 11 novembre 1910 L. Klein. Nouveau mode de formation de l’indigo. — F. Battelli et L. Stern. Oxydation de l’acide succinique par les tissus animaux. — A. Kaufmann. Colorants du groupe de la quinoline. — E. Ferrario et A. Grimm. Con- densation des dinitrochlorotoluènes et du trinitrochlorotoluène avec la benzidine et la p-aminodiméthylaniline. M. le prof. Pictet communique une nouvelle synthèse de l’indigo, qui a été effectuée dans son laboratoire par M. L. Kzein. L’acide indol-4-carbonique (préparé selon E. Fischer à partir de la phénylhydrazine et de l’éther pyruvique) donne par copulation avec les sels de diazonium une série de colorants azoïques. Si l’on prend celui qui dérive de l’aniline et qu'on le réduise par l'hydrosulfite de soude en solution alcaline, on obtient un acide aminé incolore assez instable, qui, par oxydation au moyen du peroxyde de sodium fournit (à côté d’'ammoniaque et d'acide car- bonique) une quantité notable d’indigo. La réaction parcourt sans doute les phases suivantes : CHE C-N—N CH. CH CNE, CH -C-0H | {Il —> | ] —> | | NH-—C—COOH NH—C-—COOH NH-— CH M. F. Barrezri a constaté, avec M'e L. Srern, que, seul parmi les acides organiques bi- et tribasiques, l’acide succinique est sensiblement oxydé par les tissus animaux isolés. Il est trans- formé en acide malique inactif. Tous les tissus animaux exa- minés ont opéré cette oxydation, quoique avec des énergies diverses ; quelques-uns tels que le foie, le rein, les muscles, l'effectuent avec une vitesse étonnante. La substance qui provo- que cette oxydation ne peut être extraite des tissus par l’eau ; elle reste attachée aux cellules ou à leurs débris. L'optimum de tem- pérature est environ 40° ; à 55° le phénomène est presque nul. La ‘ 474 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE vitesse de la réaction est la plus grande en milieu neutre, les ions H et OH la ralentissent, ainsi que plusieurs poisons (acide cyanhydrique, fluorure de sodium, aldéhydes formique et salicy- lique, acide oxalique). M. A. KaurMmanN a poursuivi ses recherches sur les colorants du groupe de la quinoline. Il donne le nom d’apocyanines à ceux qui prennent naissance dans l’action de la potasse alcoo- lique sur les halogéno-alcoylates de la quinoline, selon l'équation suivante : 4CHEN.R.I + 2KOH = 2C;sH:3N2.Ro.1 + 2KI + 2H,0 Dans tous les cas étudiés jusqu'ici, il se forme en même temps deux colorants isomériques, les érythro-apocyanines (rouges) et les æantho-apocyanines (jaune orangé). L'auteur décrit plus spécialement les diméthyl- et diéthylapocyanines, CroH9No1 et CoH2Nol. La formation de ces corps résulte probablement de la série de réactions do - par le schéma suivant : 74 Ne 7 7 en À Ven Y=. Pr | cm0 \ “ . = æ 5 CH CH CH, CH Nc CH, ps Le Lu gr CH Ne ; Ms h N N RHI RHI RHI Y VI VII La quinolone IV et la tétrahydroquinoline VIT ne prennent naissance qu'en petites quantités. L’aldéhyde IT s’unit aux dihy- droquinolines V et VI pour former des produits de condensation tels que VIII, qui, par oxydation subséquente, fournissent les A A avr (IX) et les ete er (ZX): CH 74 Var Ft k. Vin HC @ VE ne = 7 ( . hi à VIN IX SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE 475 DC NX no \ RHI le m-chlorotrinitrotoluène ( » 186-188°) 5. la p-amino-diméthylaniline avec le m-chloro-dinitrotoluène 6. » » » le p-chloro-dinitroluène. A partir du dernier de ces produits de condensation, les auteurs on préparé le composé (CH), N CH, qui est un isomère du bleu de toluylène de Witt. Séance du $S décembre À. Kaufmann. Décomposition des sels quaternaires de quinolinium par les alcalis. — E. Ferrario et F. Schmerkowitch. Fluorényl-diphénylcar- binol. — E. Ferrario et M. Jappou. Acénaphtyl-diphénylearbinol., — A. Brun. Etudes volcaniques au Kilauea. M. A. KAUFMANN communique la suite de ses recherches sur les produits de la décomposition des sels quaternaires de quino- linium par les alcalis. 476 SOCIÈTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE M. E. Ferrari a fait agir, en collaboration avec M'e F. ScamEr- xowircx, le bromure de phénylmagnésium sur le 2-benzoylfluo- rène. Cette réaction a fourni un fuorényl-diphénylcarbinol, dont il décrit quelques dérivés. En remplaçant le benzoylfluorène par le 4-benzoyl-acénaphtène, il a obtenu d’une manière semblable, avec Mie M. Jappou, l’acé- naphtyl-diphényl-carbinol CH: —CH | | CH HO TO CH : CHO TT ci | COOCH, COOCH, — OCH; OCH; + H,0 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE 481 5. Saponification du produit par la potasse alcoolique à 450°. Il se forme alors le sel CH (9) CH CH (a 0 0 | (eo) D | 0 ù ù 4 ou %I|” x a1qqut AUS PET R, TN | SM port A Fe | ‘46 | MT 12 a “UN Fe me aus on | Le g! u£ pe ST, mm A —— 0 0 P FAR au np ‘a9d AN LVUTANAT, 103 492 : MOYENNES DE GENÈVE. — AVRIL 1911 Correction pour réduire 1n pression natmosphérique de Genève À In pesanteur normale : + ("".02. — Cette correction n'est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 700"" + Dh. 4h 7h: mn. l'edéc. 22.23 21.87 22.02 2° » 27.80 27.85 28.39 3° » 28.53 2806 28.15 Mois 96.19 25.93 26.19 Lee déc. + 2.78 +187 + 2.17 og 5.37 357 5.35 3e » 9.73 8.34 10.36 Moyennes 21.72 28.10 24-19 10 h. m. 1 h.s. 4 h.s. Zh,8. 1011: 22.05 2154 2112 2130 167 28.68 . 27.89 27.40. 927.94 928.87, 28.15 27.67 27.18 27.19 27.36 26:29. 25:70-- 25-23: 225.48 Sr 29.87 Température. +425 +642 +635 +466 +341 9.69 13.19 Mois +8.96 + 4.59 + 5.96 12.80 13.52 1130 8.56 14.63 1465 13.17 11.22 + 3.99 8.77 11.91 19.04 411.28 HASI +971 +773 + 8.92 Fraction de saturation en ‘/,. 1 décade 82 83 83 2e » 72 86 72 3e » 77 79 71 Mois 77 83 75 71 dl D9 61 D8 D8 67 77 39 38 A6 D7 o1 D3 62 71 49 20 D8 69 Dans ce mois l’air a été calme 189 fois sur 1000. NNE Le rapport des vents —— SSW 159 &6 Moyennes des 3 observations (a, 1n, 9%) Pression atmosphérique... .... NUpulontte RTE En. . 2. à TEE 3 Température 1HIH2K9 3 4 Fraction de saturation........ = — . — 3.46 Valeurs normales du mois 72 D8 65 65 pour les éléments météorologiques, d’après Plantamour : Press. atmosphér.. (1836-1875 ) Nébulosité.. ..... (1847-1875). Hauteur de pluie.. (1826-1875). Nombre de jours de pluie. (id.). Température moyenne ... (id.) Fraction de saturat. (1849-1875). 21.77 5.8 56.8 11 . 489.97 70% Observations météorologiques faites dans le canton de Genève Résultats des observations pluviométriques Slation CÉLIGNY COLLEX CHAMBÉSY | CHATELAINE | SATIGNY ATHRNAZ | COMPESIERRS ER op a TER EF mes -36:5. | 36<9 | 46.6 | 46.8 | 32.5 | 38.9 | 36.2 | Slation YEYIIER - OBSERVATOIRE | COLOGNY | PUPLINGE JUNSY HEKMANCR Hauteur d'eau ee, 29 9 46.5 Lh.1 38.8 50.2 39.5 Insolation à Jussy : 478 h. 2. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU AR eND-SAINT-BERNARD FIENDAN'L LE MOIS DE AVRIL 1911 Les 3 et 4 forte bise et neige. 5 et 6 très fort vent et neige. le 8 neige le soir. les 12, 13 et 14 très forte bise. le 18 très fort vent. 19 très fort vent et neige. 20 neige le soir. les 27, 28 et 29 forte bise et neige. g'c |e'c Le lee | Lp O0 + |OT'&9 |or'eg |à 19 ESUN £ I (e CHI SUN|C SON SC ENS ITS HN GS SG NEOC | ONG MEL po) Ci0ce) 790 (Qi OT (OT | OEÏÉ -HANIT : ANG FAMSIT ANI0'89 | 6" 9c|| £'E — | 2'6c C1G | c'6c | 8°09 À 62 E G 9 OT IS SANS ‘ANIT 'ANIE ANIF 89 | 0°09 | OT - | F'19 p'&9 | 8 19 | L°09 |: 88 8 G | 01/8 IT: ‘ANIT ‘ANS (MSIS ‘aNle' ro tro | 50 + | z'eo | eme col 0 ro L Le 01 OT | OT | OT [8 #ANlé ANIT L'ANIT ‘MSIL'G9 | 0°r9o | Fe + | 9o‘ro || cteg- | 0'ro 1 25 Roc dre DC 3 0 © |T |0° It ‘ASIT MST FMSIT “ENT 0'99 | Oeo | 9'e + | 8°co || g°eœ| 0'g0 1 9°co Re Ana QE 6 OT |:8 6 1t "Ne C. que l’on ne connaissait pas à ce moment, ne suit pas Ce processus; l’urane, dépouillé de l’urane X, possède encore une certaine activité inchangée et durable.) Ce phénomène, par la suite, fut observé selon les méthodes les plus diverses et toujours confirmé. On peut le répéter aussi souvent qu’on le désire avec la même préparation, parce que Purane X s’y régénère continuellement. Le processus tout entier peut être envisagé de la manière suivante : l’urane est et reste l’élément radioactif essentiel, primaire, qui est soumis spontanément et continuellement à un processus de transformation. Au cours des siècles il se trans- forme, et cette transformation se produit de deux manières : 1° Continuellement il se détache de l’urane une substance incon- nue, l’urane X, analogue à l’urane. 2° Continuellement l’urane émet de petits corpuscules qui se répandent autour de lui sous LE PROCESSUS RADIOACTIF DE TRANSFORMATION il forme de rayons +. Cette transformation se poursuit en toutes cir- constances ; c’est pourquoi l’urane émet toujours des rayons 9, et qu’au bout d’un certain temps il est toujours saturé à nouveau d’urane X. Cet urane X se transforme à son tour en une nou- velle substance, inconnue, ce qui donne lieu également à une émission : mais cette fois ce sont des électrons négatifs, soit des rayons 8. Le rayonnement & de l’urane ne provient donc que d’une manière secondaire de l’urane X qui y est accumulé et ce processus se continue aussi longtemps que le sel d’urane n’est pas modifié: l’urane se transforme en urane X en émettant des rayons +, l’urane X se transforme en un produit final inactif en émettant des particules 5; un corps qui contient de l’urane présente done continuellement ur rayonnement » et un rayon- nement 8. Mais si l’on sépare au moyen d’une réaction chimique l’urane X de l’urane, le sel qui reste conserve une radioactivité primaire, c’est-à-dire qu’il émet des rayons 4 et qu’il forme lentement un nouvel urane X. Mais le rayonnement & a disparu et ce n’est que peu à peu que l’urane X qui se reforme émet son rayonnement 8; après 22 jours, la moitié de l’urane X perdu est remplacé; après des mois l’état primitif d'équilibre est rétabli. L’urane X fraîchement déposé accomplit par contre son processus de désagrégation avec une sûreté absolue; il se transforme continuellement, en émettant au début un fort rayonnement £; mais comme il est séparé de sa substance mère l’urane, il ne peut pas se reformer à nouveau et déperd. Après 22 jours, la moitié de l’urane X est détruite et après quelques mois toute trace en a disparu, le rayonnement & est définitive- ment éteint. C’est ainsi que l’urane est le corps radioactif primaire qui peut pour un temps perdre son urane X et son rayonnement G, mais qui se régénère toujours de nouveau, tandis que l’urane X est un corps radioactif secondaire qui émet bien le rayonnement primaire, mais qui abandonné à lui- même est destiné à une destruction certaine. Ce processus de transformation de l’urane ne resta pas seul de son espèce ; on le reconnut bientôt pour le thorium. Si l’on précipite la solution d’un sel actif de thorium avec de l’ammo- niaque en excês, le précipité d’oxyde de thorium est inactif et l’activité a passé dans la solution. Si l’on fait évaporer la solu- tion filtrée, il reste un résumé minime (composé surtout d’im- Die LE PROCESSUS RADIOACTIF DE TRANSFORMATION puretés), et qui a concentré la totalité de l’activité. Là aussi, par conséquent, il s’est détaché un corps inconnu, le thorium X, et là aussi l’on retrouve le même cycle, avec cette seule diffé- rence que les choses vont beaucoup plus vite que pour l’urane. L'activité du thorium X diminue, celle du thorium qui est resté augmente, et la loi réglant ces variations est donnée par une fonction exponentielle simple, d’après laquelle l’activité diminue ou augmente de moitié en 4 jours environ. Le radium présente également un processus de transforma- tion de ce genre. D’un sel de radium naît toujours l’émanation, un gaz radioactif qui reste enfermé pour la plus grande partie dans les préparations de radium. Mais si l’on chasse cette éma- nation de la préparation, soit en la chauffant, soit en faisant dissoudre le sel de radium dans l’eau et en évaporant ensuite rapidement la solution, une grande partie de l’activité s’en va avec l’émanation, et il ne reste que 25 ‘/, environ du rayonne- ment actif « primordial ; l’on nomme une préparation de radium traitée de la sorte désémanée (entemaniert). Pendant que d’une part l’émanation qu’on à recueillie et abandonnée à elle-même perd petit à petit son activité, et qu’elle en perd la moitié en 4 jours environ, le radium désémané, d’autre part, commence pendant le même temps à présenter une activité qui va en aug- mentant et, après quelques semaines, il à repris son activité entière. L’émanation a été régénérée dans le radium et le pro- cessus peut se répéter indéfiniment. Le même processus de transformation se reproduit encore entre l’émanation et ce qu’on appelle l’activité induite. Lors- qu’on place de l’émanation fraîche dans un vase de verre, et qu’on observe son pouvoir ionisant à l’extérieur, on ne remarque d’abord aucune activité, le rayonnement 4 n’ayant pas le pou- voir de traverser les parois du vase. Bientôt, cependant, com- mencent à se manifester un rayonnement $ et un rayonnement 7 dont l'intensité va en croissant rapidement, et qui a doublé au bout de 28 minutes et a atteint son maximum après deux heures et demie environ. Si l’on souffle alors dans le vase pour en faire sortir l’émanation, il se dégage toujours des parois du vase un rayonnement £ et un rayonnement y, ensorte qu’il faut admettre qu’en se transformant l’émanation a laissé un dépôt actif sur LE PROCESSUS RADIOACTIF DE TRANSFORMATION 513 les parois du vase. Mais ce dépôt, abandonné à lui-même, perd rapidement son activité; les rayonnements £ et déclinent de moitié en 28 minutes environ, selon une courbe représentée par une fonction exponentielle. On voit donc que le même principe de transformation se re- trouve de point en point dans toutes les substances radioactives. Une substance primaire (par exemple le radium) se trans- forme, sous l’impulsion d’une force intérieure inconnue, conti- nuelleiment et de lui-même en une nouvelle substance ‘(par exemple l’émanation); dans la règle, cette transformation a lieu en même temps qu’une émission de rayons &; elle est donc liée à une déperdition de matière, et signifie en quelque sorte une décomposition de la substance primaire. Souvent cette décomposition est accompagnée d’un rayonnement £ et du rayonnement '; qui est lié au rayonnement $. La substance nou- vellement formée que l’on désigne sous le nom de produit de transformation de la substance primaire commence à son tour un processus semblable et donne lieu, avec une même série de phénomènes, à un nouveau produit de transformation (par exemple transformation du radium A dans le dépôt actif). Le processus peut continuer ainsi de suite en passant par les varia- tions les plus diverses (il peut se trouver des produits de trans- formation sans rayonnement susceptible d’être observé) jusqu’à ce que l’on arrive à un produit qui semble présenter un carac- tère stable et ne subit plus de transformation. Si l’on sépare un produit de transformation des produits précédents et de la substance mère, ce produit passera par toutes les étapes suivantes pour arriver à un produit final inactif . En même temps, la substance mère primaire régénérera, en passant par les étapes successives, le produit qui à été séparé d’elle, et acquerra à nouveau toute son activité du début. Il faut bien considérer que toutes ces désignations ne sont que relatives. La substance «primaire » peut n'être elle-même qu’un produit de transformation d’une substance inconnue et ne posséder, par conséquent, qu’une durée d’existence peut-être très longue, mais limitée. Peut-être aussi le produit final inactif peut-il n’être qu’une étape de transformation et se révéler comme radioactif s’il est soumis à un examen plus approfondi. ARCHIVES, t. XXXI. — Juin 1911. 36 514 LE PROCESSUS RADIOACTIF: DE TRANSFORMATION Mais en tous cas ce processus de transformation est caracté- ristique de l'existence de la radioactivité, et l’on peut donner la définition suivante : Une substance radioactive est une subs- tance qui est soumise d’une façon continue et spontanément à un processus de transformation, qui est accompagné, dans la règle, d'un rayonnement corpusculaire. Mais il est important de constater que ces processus de transformation ont lieu d’une manière caractéristique et inva- riable, soit selon une loi exponentielle simple, dont la cons- tante, la constante de transformation ou constante de déperdition est, comme l'expérience l’a prouvé, absolument invariable. Cette constance du processus de transformation est très remar- quable en ce qui concerne par exemple l’émanation. Celle-ci peut être soumise aux pressions les plus fortes; on peut la faire passer sur du noir de platine chaud, sur du chromate de plomb chauffé à rouge, sur de la poudre de magnésium ou sur de la poussière de zinc en fusion; on peut la mélanger à de l'oxygène et la soumettre plusieurs heures à la décharge élec- trique sur une solution de KOH (Kalilauge), son processus de décomposition n’en est changé en rien. Curie l’a soumise à des températures de —180° à +450° sans avoir constaté aucune influence de la température, et si quelques physiciens croient avoir constaté une faible influence de la température, il semble cependant que les dernières observations de Schmidt et Cermak témoignent que, jusqu’à des températures de 1500”, il ne se pro- duit aucune variation de la constante de transformation de l’éma- nation du radium et de son dépôt actif. Il y a dans ce fait une démonstration de la véritable nature du processus de transformation. En ne considérant les choses que superficiellement, on pourrait croire qu’il ne s’agit que de phénomènes chimiques déterminés, peut-être que de décompo- sition de certains composés d’hélium. Mais la marche tout entière de ce processus est absolument différente de celle d’une décomposition chimique. En effet, premièrement le processus radioactif a lieu de lui-même, sans le concours d’aucun agent provocateur ; deuxièmement il est absolument indépendant de la constitution chimique de la substance active (l’urane métal- lique se transforme absolument de la même manière qu’un sel Aktinium Thorium Radium LE PROCESSUS RADIOACTIF DE TRANSFORMATION 15 quelconque d’urane): et troisièmement il est absolument indé- pendant de toutes les influences extérieures, en contradiction complète avec tous les phénomènes chimiques qui en dépendent toujours (pression, température, etc.). Le processus radioactif de transformation doit par consé- quent pénétrer plus profondément dans la constitution même du corps qu’un processus chimique. Ce doit être un produit de décomposition des éléments chi- miques eux-mêmes. En se plaçant au point de vue habituel de la théorie atomique, il faut considérer le phénomène de la radioactivité comme un processus de décomposition des atomes, —S'setetetesre Aët Rad Âkt AkeX Eman AktA AktB AkC 2 covers ettietel Thor MT MThe RadTh TAX Eman ThA \JYB TIC TID ? ete delfe tele cie Rad. RaX?2 Eman faA AaB RaC? Ral RaD RaË, Ra E, RaF ? Fig. 2 suivant lequel il y a toujours formation de nouveaux atomes accompagnée d'émission continue de corpuseules ». Certaines transformations se font sans émission aucune de rayons. Ce sont les processus de transformation sans rayonne- ment (rayless change) qui ne consistent peut-être qu’en une modification de la structure interne des atomes. Les produits radioactifs qui suivent un processus semblable ne peuvent natu- rellement pas être démontrés directement, puisqu'ils ne don- nent lieu à aucun effet susceptible d’être soumis à l’observation. On ne peut donc conclure que théoriquement à leur existence, qu’on doit admettre partout où un corps primaire apparamment inactif montre petit à petit une activité croissante. LE PLATINE ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL PAR L. DUPARC Professeur à l’Université de Genève (Suite et fin!) GENÈSE PROBABLE DES GITES PLATINIFÈRES PRIMAIRES Les caractères que présente le platine aussi bien dans les dunites que dans les pyroxénites, ne permettent pas de douter de son origine franchement magmatique, et dans tous les cas ce métal doit être considéré comme un produit de la différen- ciation de ce magma. Le platine en effet, dans les deux roches en question, moule soit le chromite, soit les cristaux de pyroxène, et se comporte en somme vis-à-vis de ceux-ci comme la magné- tite dans la roche que j’ai appelée koswite. De plus, sous réserve de constatations ultérieures venant infirmer cette observation que j'ai toujours trouvée -exacte dans les cas où il m’a été donné de la vérifier, les roches de la double ceinture qui circonserit les affleurements dunitiques (ou qui se trouve à leur proximité immédiate), sont stériles au point de vue du platine. C’est en tout cas ce que j’ai constaté au Koswinsky comme au Tilaï, c’est également ce qui paraît être le cas à l’'Omoutnaïa, à Taguil et sur l’Iss. D'autre part les analyses des différents platines de l’Oural montrent que ceux-ci ne sont jamais des associations en quan- ? Voir Archives, mars 1911, p. 211, avril, p. 322, mai, p. 439. LE PLATINE, ETC. 917 tité variable de métaux nobles seulement, ils renferment tous une plus ou moins grande quantité de fer et se comportent en somme comme un métal insuffisamment coupellé, la scorie résultat de cette coupellation représentant en l’espèce la roche éruptive elle-même ; le platine natif est en quelque sorte le pro- duit d'un affinage naturel incomplet. Supposons maintenant que le ridement orogénique ait déter- miné l’intrusion laccolitique d’une masse M déterminée d’un magma relativement basique dans les formations. Ce magma amène avec lui le platine et les métaux de son groupe, qui s’y trouvent à l’état de solution comparable en quelque sorte à celle des sulfures métalliques dans les bains de métaux ou de silicates. La masse M va se différencier en don- nant successivement, de la périphérie vers le centre, les trois produits a, b et c; a représente les roches leucocrates types relativement acides et feldspathiques qui forment la ceinture externe, b les termes plus basiques de la première ceinture, soit les pyroxénites tilaïtes et les roches analogues, c enfin représente le terme le plus profond et le plus basique, la dunite. Ces trois termes ne sont d’ailleurs pas égaux, le terme c notamment est notablement inférieur à la somme des deux autres. Par ces différenciations successives le platine contenu ini- tialement dans le magma est progressivement concentré dans le terme €, soit la dunite. Au cours de la cristallisation de celle-ci il se séparera comme un produit de coupellation d’autant plus parfaitement affiné que le fer auquel il était allié sera plus complètement fixé après oxydation préalable, pour la formation de l’olivine ainsi que celle de la chrômite. L'importance de ce terme c est évidemment liée à la grandeur de M et pour certaines valeurs de celle-ci, il ne pourra pas toujours s’isoler comme tel. Dans ces conditions seuls les termes & et b se for- meront, b se trouvera donc associé à c, et le platine sera entièrement contenu dans les pyroxénites à olivine, d’où la formation des gites primaires dans les pyroxénites. Il est évident que toutes choses égales d’ailleurs, dans les conditions indiquées, la quantité de platine qui se trouve initia- lement dans le magma dépend de la grandeur de M, et comme le terme c en dépend également, il en résulte que la richesse 518 LE PLATINE des gisements dunitiques doit être directement liée à leur importance. C’est en effet sensiblement ce que l’on observe, le centre de Taguil est incontestablement le plus grand, ce fut aussi le plus riche; les deux centres de l’Iss viennent ensuite comme importance, ils occupent également la seconde place comme richesse. De plus la grandeur des masses ségrégées de platine concentrées en certains points est dépendante du même phénomène. Les plus grosses pépites ont, en effet, été rencontrées à Taguil; je possède toute une série de mou- lages qui ne laissent aucun doute à cet égard. Des pépites, déjà moins volumineuses et plus rares aussi, ont été trouvées sur les deux centres de l’Iss, principalement sur le Wéressowy- Ouwal. Au Kaménouchky, les plus grosses pépites observées ne dépassaient pas 50 gr. et étaient généralement fort au-dessous de ce poids, au Sosnowsky-Ouwal, l’exemplaire le plus gros qui a été trouvé, pesait 20 gr. À l’Omoutnaïa et au Koswinsky- Kitlim, les plus grandes pépites ne pèsent que quelques srammes seulement. La dunite draîne en somme à son profit tout le platine qui, originellement s’est trouvé dans une masse déterminée de magma avant sa différenciation. Cette dunite est en tout cas dans l’Oural une roche très profonde, comme on peut s’en convaincre par ce qui suit: L’Oural qui est actuellement pres- que une pénéplaine compte cependant des chaînes dont l’alti- tude est voisine de 2.000 mètres et il est plus que vraisem- blable qu’originellement cette altitude était triple ou quadruple de celle d’aujourd’hui. Or à Taguil par exemple, nous pou- vons aisément fixer le niveau atteint par la dunite; celle-ci, en effet, est recouverte en plusieurs endroits par des chapeaux de pyroxénites, et les profils très exacts que l’on peut lever du gisement dans son ensemble, montrent qu’au point culminant, au Solowieff par exemple, qui cote 700 mètres environ au- dessus du niveau de la mer, la dunite qui forme ce sommet se trouvait vraisemblablement à quelques mètres seulement au- dessous des pyroxénites que l’érosion a enlevées en cet endroit. Sur d’autres gisements de l’Oural la dunite affleure à une altitude plus grande, mais il est également certain que les pyroxénites qui l’enveloppaient étaient voisines de la surface ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 519 érodée de l’affleurement. Les profils des divers gisements mon- trent aussi que pour tous ceux-ci, ce n’est que la partie relati- vement voisine de la ceinture pyroxénitique qui a été érodée et a fourni le platine contenu dans les alluvions des cours d’eau actuels. Il est probable que la teneur en platine de cette dunite croît avec la profondeur, si donc cette érosion avait entamé plus profondément ces massifs dunitiques, les alluvions des cours d’eau qui s’y amorcent ou qui les traversent, seraient plus riches que celles que nous connaissons. Une autre consé- quence de ce qui vient d’être dit est que dans l’Oural, là où il existe certains massifs pyroxénitiques qui paraissent stériles au point de vue du platine, la dunite existe probablement en pro- fondeur et apparaîtrait à la suite d’une dénudation plus intense. LA ZONE ORIENTALE DES ROCHES BASIQUES ET LE PLATINE J’ai déjà montré qu’à l'Est de la zone platinifère des roches basiques, il existe une seconde zone orientée de la même façon, mais moins longue et moins continue, et dans laquelle on trouve également des types pétrographiques plus ou moins analogues. Cette zone, qui, vers le Nord, se termine un peu au delà de Nijne-Toura et qui passe à l’Est de cette localité, est très développée plus au Sud, notamment sur la Taguilskaya-Dat- cha et au delà ; elle passe très à l'Est d’Ekaterinburg, et est coupée transversalement par la rivière Isset. Je n’ai parcouru que la partie de cette zone qui se trouve au nord de Kouchwa puis celle qui avoisine le cours de la rivière Taguil. Nulle part, je n’y ai rencontré des dunites analogues à celle de la zone orientale des roches basiques; par contre les véritables ser- pentines y sont très développées et y forment des crêtes et des montagnes entières. Ces serpentines sont accompagnées par -des gabbros de types variés et par des roches dioritiques à hornblende quiparfois passent aux schistes amphiboliques. Nulle part, dans cette zone, on ne connaît des gisements pla- tinifères au sens du mot; les rivières de la région sont fréquem- ment aurifères, voire même à des teneurs élevées, mais plusieurs d’entre elles renferment à côté de l’or des petites quantités 520 LE PLATINE de platine ou d’osmiures. Tel est par exemple le cas pour la rivière Maloï-Tschourok, puis pour la rivière Aïwa, affluent de la Salda et pour plusieurs petits tributaires de la rive droite de l’Aiwa. C’est également le cas pour une partie du cours du Taguil en aval des confluents des rivières Magdara, Wyja et Tokowaïa, puis pour des petits lojoks affluents de sa rive gauche, et pour la rivière Nyria, la Tokowaïa, etc. Le sol étant partout très couvert et très plat, il est fort difficile de se rendre un compte exact de la géologie des régions de cette zone où la présence du platine à été constatée dans les alluvions des cours d’eau, j'ai cependant pu: le faire pour celle des affluents droits de la rivière Aiwa. En effet, à l’Est d’une ligne qui passerait par les localités de Borowaïa-Kouchwa, on trouve d’abord une bande de porphyrites dans laquelle on connaît l’existence de plusieurs cours d’eau exclusivement aurifères. A l’Est de celle- ci, vient une zone de serpentines, qui mesure en certains endroits plus de 10 kilomètres de largeur, et qui, vers l’Est, entre en contact avec des roches amphiboliques (schistes à hornblende dynamiques, diorites schisteuses, etc.). Sur toute l’étendue de la zone ces serpentines sont d’un type uniforme ; nulle part on n’y trouve des dunites ou des pyroxénites. Certains affluents droits d’Aiwa qui sont encaissés dans ces serpentines, sont auriferes, et renferment des petites quantités de platine. Il ne saurait y avoir de doute à cet égard, j’ai, en effet, aux sources mêmes de certains de ces affluents (Birikowsky-log, Soukhoi-log, etc.) et à l’endroit où leurs alluvions étaient déjà aurifères et platinifères, constaté que partout la roche en place était formée par des serpentines, et que les cailloux des allu- vions étaient exclusivement constitués par des morceaux de ces mêmes roches. D'autre part le platine n’apparaît dans les alluvions du Tschourok qu’à partir de sa jonction avec la Maloï-Tschourok, qui, elle aussi, provient de la région des ser- pentines. Il est donc certain que le platine rencontré dans les alluvions de ces différents tributaires, se trouvait originellement dans ces serpentines. J'ajoute que C’est toujours en très petite quantité. Ainsi, sur l’Aïva, en des endroits où les alluvions titrent 3 à 4 grammes d'or par mètre cube, il faut souvent plusieurs ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 521 semaines pour récolter quelques grammes de platine. Ce pla- tine, vu la faible quantité dont je dispose, n’a pu être analysé ; il paraît très riche en osmiures. Sur la Taguilskaya-Datcha, les relations du platine trouvé dans les alluvions des cours d’eau cités ci-dessus avec la roche en place, sont beaucoup plus obscures. Pour trois petits lojoks platinifères affluents de la rive gauche, qui sont entièrement encaissés dans la serpentine, il ne saurait y avoir de doute, et le Taguil ne devient platinifère qu'en aval de leur confluent ; mais pour la Magdara, la Wyja et la Tokowaïa, nulle part on ne voit affleurer ces serpentines le long de leur cours, mais au contraire seulement des gabbros et roches analogues, or le platine se trouve également en toute petite quantité dans leurs alluvions. En résumé, dans la zone orientale des roches basiques, le platine rencontré dans certaines rivières toujours en quantité très faible et d’une manière tout à fait accessoire, provient cer- tainement des serpentines qui sont largement développées dans cette zone, et peut-être aussi d’autres roches. Au point de vue pratique ce platine n’a pas d'importance, et il n’existe pas de véritables rivières platinifères au sens du mot dans cette zone qui se distingue à cet égard tout à fait de la bande occidentale des roches basiques. LE PLATINE DANS LES ALLUVIONS DES COURS D'EAU PLATINIFÈRES Il existe deux sortes d’alluvions platinifères, celles qui se trou- vent dans les lojoks encaissés dans la roche en place, et celles des rivières plus ou moins importantes qui reçoivent ces divers lojoks comme tributaires. Dans les lojoks, aux sources mêmes des cours d’eau:platinifères, il existe souvent une couche très épaisse d’alluvions anciennes à la surface desquelles coule le ruisselet contemporain, cette alluvion est fréquemment couverte par des produits éluviaux. Le platine se trouve généralement à la base de cette couche alluviale, et les sables productifs ont une épais- seur variable mais qui dépasse rarement 1 m.20 à 1 m. 50, et se tient souvent au-dessous de cette limite. Ce n’est pas à dire que D22 LE PLATINE le platine fasse totalement défaut dans le matériel alluvial qui surmonte cette couche, mais il s’y rencontre en petite, voire même en très petite quantité. L’épaisseur du stérile varie beau- coup, elle atteint fréquemment une dizaine de mètres et même davantage, de sorte qu’en beaucoup d’endroits et sur plusieurs gîtes, la couche platinifère est atteinte par des travaux souter- rains. Souvent lorsqu’on passe près de l’un de ces lojoks, on ne se douterait guère que tout le sous-sol est miné et exploré par des galeries, c’est à peine si çà et là on voit les puits par lesquels Palluvion extraite a été sortie. La disposition qui vient d’être indiquée n’est d’ailleurs pas une règle générale ; chez beaucoup de ces lojoks les alluvions sont exploitées à ciel ouvert, et le stérile a une épaisseur de 2 à 3 mètres au plus. Dans certains cas même, la dépression à peine accusée qui forme le lojok est plutôt remplie par des produits éluviaux à peine remaniés que par une véritable allu- vion. À Taguil notamment, on travaille dans chaque petite dépression à peine accusée dans la topographie dès qu’il y a de l’eau pour pouvoir laver le matériel extrait, et souvent même sur les pentes un peu abruptes ou les produits éluviaux; sans avoir été canalisés dans une dépression, sont cependant classés par le ruissellement. Dans les lojoks encaissés entièrement dans la dunite, les cailloux de lPalluvion sont exclusivement formés par celle-ci et par les roches filoniennes qui la traversent ; parmi ces blocs, on trouve souvent des gros galets de fer chrômé, et les schlichs qui restent sur les sluices après le lavage sont, pour ainsi dire, exclusivement formés de petits octaèdres de chrômite. La richesse des alluvions des lojoks en platine a été quelque- fois fabuleuse, ce fut le cas à Taguil et sur les gisements de l’Iss. Le platine qu’on y rencontre est généralement grossier, peu roulé, et souvent encore enveloppé de fer chrômé. C’est dans les lojoks que l’on à généralement trouvé les plus grosses pépites. Aujourd’hui, sur presque tous les gîtes primaires, les alluvions de ces lojoks ont été complètement travaillées et présentement on relave pour la deuxième et troisième fois les anciens déblais, J’ai souvent entendu dire que ceux-ci exposés à l’air s’effritent, et que, comme ils sont composés en ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 523 grande partie de roches dunitiques, cet effritement libère du platine neuf contenu dans les galets. Cette manière de voir est insoutenable après ce que j’ai dit de la richesse moyenne des dunites en platine; il faut, au contraire, admettre que des pelotes d’argile platinifère ont échappé au premier lavage, et que cette argile effritée par les phénomènes atmosphériques, a donné des produits pulvérulents, dont il est alors possible de retenir au second lavage le platine libéré. Dans les rivières platinifères situées à une faible distance déjà du gîte primaire, la disposition que présentent les allu- vions est généralement conforme au schéma suivant : 1. À la surface, de la terre végétale suivie d’une couche plus ou moins épaisse de tourbe. Cette tourbe manque généralement dans les régions où la pente du lit du cours d’eau est rapide ; elle se trouve par contre presque toujours là où la rivière coule dans une vallée large et plate, qui est généralement maré- cageuse. 2, Sous les tourbes, et séparée parfois d’elles par une couche d'argile bleuâtre, on trouve les graviers stériles. L’épaisseur de ces graviers est très variable d’un cours d’eau à un autre, mais oscille généralement entre O m. 80 et 2 m. 50 ; elle atteint exceptionneilement 5 à 6 mètres; le matériel roulé qui les con- stitue est formé par des roches variées, qui peuvent être très différentes d’un gisement à l’autre. 3. Sous les graviers, on trouve enfin l’alluvion platinifère, qui présente fréquemment un aspect et une couleur diffé- rents de ceux des graviers qui la surmontent, et dont les roches qui forment les galets sont parfois aussi en partie différentes. L’épaisseur de l’alluvion platinifère varie entre O m. 80 et 2 m. 50, elle dépasse rarement ces deux limites. 4, Sous l’alluvion platinifère vient le bed-rock, qui peut être formé par des roches variées, et qui est toujours profondément altéré. Le platine descend quelquefois très profondément dans ce bed-rock, de sorte qu’il faut toujours l’enlever sur une épaisseur de 0 m. 30 à O m. 80. Lorsqu'il est formé par des calcaires qui sont. toujours fissurés et plus ou moins Kkarstiens, le platine descend dans les fissures et s’y accumule. Il peut alors arri- ver très bas, à quelques mètres même au-dessous du fond du lit 524 LE PLATINE de la rivière, et s’accumuler dans de véritables poches qui sont parfois d’une richesse inouïe. Les cailloux qui forment l’alluvion platinifère sont nécessaire- ment variés, mais il est à remarquer qu'à une très petite distance déjà du centre platinifère primaire cette alluvion ne renferme plus un seul galet de dunite. C’est une règle que j’ai pu vérifier sur tous les gisements platinifères sans exception; le fait provient de la destruction très rapide de cette dunite, soit pendant le transport dans le cours d’eau, soit par une décomposition in-situ subséquente. La serpentine se comporte tout autrement que les dunites ; ainsi, dans la rivière Wissym, à quelques cen- taines de mètres du confluent de Roublevik et de Zakharowka, on ne trouve plus de dunite dans les alluvions, tandis que les galets de la serpentine qui accompagne cette dunite dans le gîte primaire, se retrouvent fort loin en aval dans les mêmes alluvions. L'âge des alluvions couvertes platinifères paraît être partout le même dans l’Oural; il est post-tertiaire; en effet, sur l’Iss. à Taguil, à Sosnowka, etc., etc., on a fréquemment trouvé des défenses et des molaires de mamouth, ainsi que d’autres osse- ments dans les graviers et dans les alluvions mêmes. La distribution du platine dans les alluvions est naturelle- ment fort variable et dépend de la forme du lit, de la nature des roches traversées, de la présence locale d’affluents platini- fères latéraux, etc. Partout où une roche dure forme barre au travers du lit, le platine s’accumule à l’amont comme dans un sluice naturel. Près du centre primaire, le platine est grossier, peu roulé, et souvent même noirâtre; les petites pépites ne sont point rares. Plus en aval, la grosseur du platine diminue, et il devient généralement plus blanc et plus roulé; à de très grandes distances du centre primaire, sur la Toura par exemple, il est réduit à l’état de petites paillettes de grandeur uniforme, qui sont martelées par le choc des cailloux. En général, sauf dans les cas d’affluents latéraux platinifères, les teneurs des allu- vions diminuent assez régulièrement de l’amont vers l’aval, de plus, sur un profil déterminé, la partie la plus riche se trouve rarement sous le thalweg du lit contemporain de la rivière ; j’axe de l’ancien thalweg suivant lequel les teneurs sont géné- ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 525 ralement les plus fortes est en eftet souvent rejeté latérale- ment à droite ou à gauche, et se trouve fréquemment à une distance assez considérable du lit actuel. Parfois, dans les alluvions de certains tributaires latéraux de quelques grosses rivières platinifères, on trouve du platine en grande quantité alors que de leur source à leur embouchure ces tributaires coulent dans des roches manifestement stériles, dans des calcaires par exemple, ou dans des schistes cristal- lins. Ce phénomène n'offre rien d’anormal si l’on se représente qu'originellement les nappes alluviales de certaines rivières ont été fort larges et très étendues. Les affluents latéraux qui sont plus jeunes, ont raviné à nouveau ces alluvions en les rema- niant localement, et le platine qu’elles renfermaient a subi de la sorte une deuxième concentration. C’est tout particulière- ment le cas pour certains tributaires de la partie inférieure de lIss (Jourawlik par exemple). Quelquefois aussi certains cours d’eau ont déposé plusieurs nappes alluviales qui correspondent à des changements successifs de leur lit. La rivière Martian par exemple est dans ce cas, dans la partie supérieure de son cours il existe en effet un ancien lit qui se trouve à l’Est du lit actuel, au pied de la montagne Biélaïa, et à un niveau supérieur ; les alluvions sont enfouies sous une couche profonde de matériaux meubles et d’éluvions. C’est éga- lement le cas pour l’Iss; quand on jette un coup d’œil sur la carte des concessions platinifères des régions voisines du cours de la rivière, concessions sur lesquelles on a trouvé du platine et qui sont cependant situées à une distance souvent considé- rable du lit du cours d’eau actuel, on peut se convaincre tout d’abord de l’étendue du plateau alluvial de cette rivière, et aussi du fait qu’il existe au moins deux lignes distinctes, selon lesquelles ces alluvions ont été déposées. La présence d’alluvions platinifères dues à ce phénomène dans une contrée dont toutes les roches sont stériles au point de vue du platine, explique alors la présence de celui-ci dans les alluvions de certains cours d’eau importants qui, cependant, n’en devraient pas contenir. Tel est le cas, par exemple pour la rivière Aktaï, qui prend sa source un peu au Nord, et à la hauteur de l’embouchure de l’Iss dans la Toura, et dont les alluvions contiennent des petites quantités de platine. 526 LE PLATINE ANALOGIES ET DISSEMBLANCES DES GITES PLATINIFÈRES CONNUS AVEC CEUX DE L'OURAL C’est l’Oural qui fournit la presque totalité du platine con- sommé dans les arts et l’industrie; cependant, la présence de ce métal a été signalée dans d'autres pays, et dans certaines contrées, il est même exploité régulièrement depuis fort long- temps. C’est en Colombie équatoriale que le platine fut décou- vert, et depuis le moment où ce métal a acquis une valeur commerciale Ce pays n’a cessé d’en exporter, en quantité notablement inférieure toutefois à l’Oural. Dans les condi- tions actuelles et en l’absence de renseignements précis, il est très difficile de paralléliser les autres gisements du monde avec ceux de l’Oural ; néanmoins, pour certains d’entre eux, la parfaite similitude est incontestable. Daxs LA COLOMBIE BRITANNIQUE, le platine est exploité sur la rivière Tulamen, affluent de la Similkamen (et probablement sur quelques-uns de ses affluents). La région a été étudiée par M. Kemp qui en a publié une carte. Le gîte primaire est ici encore une ellipse dunitique qui forme le Mont-Olivine. Cette dunite est circonscrite par une ceinture presque continue de pyroxénites qui passent latéralement à des roches un peu feldspathiques (syénit-pyroxénites), lesquelles sont sans doute l’équivalent partiel ou total de nos tilaites. Du côté N.-0., les dunites entrent en contact avec des schistes quartziteux, puis des granits. Les pyroxénites paraissent être largement déve- loppées également, vers l’Est et le Nord-Est, elles sont recou- vertes par du miocène. La dunite a tous les caractères de celle de l’Oural, elle con- tient de la chromite. Le platine n’apparaît dans la rivière Tulamen que dès le confluent d’Eagle-Crak; il se trouve également dans les allu- vions de ce dernier affluent, ainsi que dans celles de Slate- Creek, qui, tous deux, ravinent la dunite. Le platine se présente en pépites généralement associées au fer chromé qui ont des caractères identiques à ceux des pépites de l’Oural. M. Kemp donne cependant le dessin d’une pépite à laquelle adhère encore des cristaux de pyroxène, mais ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 527 sans autre explication. [l y a donc peut-être ici deux platines différents. De toute façon le gisement de la rivière Tulamen se présente sous des conditions identiques à celles des gisements de l’Oural. | Dans La CoLoMBie ÉQUATORIALE. Le platine se trouve dans un grand nombre d’affluents du San-Juan et de l’Atrato (Rio Opogodo, Condoto, ete., etc.). Malheureusement on ne sait rien du gîte primaire. Ce platine est en effet associé à l’or dans les alluvions contemporaines de ces cours d’eau, qui ne sont que des produits remaniés et enrichis d’une vaste nappe d’alluvions plus anciennes qui couvre toute la contrée. Dans la partie supérieure de certains tributaires du San-Juan, on a trouvé des pépites qui, paraît-il, auraient eu encore leur gangue de chromite. S’il en est ainsi, il est vraisemblable que le gise- ment ou les gisements primaires de la Colombie sont égale- ment dans la dunite. J’ai d’ailleurs vu des pyroxénites et des gabbros dans une collection de galets du Condoto. Au BRésiz : Le platine est connu depuis fort longtemps dans les alluvions de certains cours d’eau dans lesquelles il existe en petite quantité; l’étude des gîtes a été faite par M. Hussak*, qui a résumé ses recherches dans une brochure fort intéressante. Le platine a été trouvé dans plusieurs cours d’eau provenant du flanc Est de la Serra do Espinhaco. Cette chaîne est formée par des gneiss avec intrusions granitiques, des schistes mica- cés, des itabirites et des conglomérats quartzeux. Les itacol- mites sont traversées par des granits, des diabases et des ouralo-gabbros en filons, puis par des roches à pyroxène et am- phibole, plus rarement par des vraies serpentines. La description de la géologie de cette chaîne étant sommaire, il n’est pas pos- sible de savoir si elle contient des pointements de dunites. Le platine a été trouvé : 1. Dans les alluvions du Corrego das Lagens, ainsi que dans plusieurs petits cours d’eau voisins. Le platine qu’on y ren- contre paraît de nature très spéciale; il est mamelonné, à structure fibro-radiée, et paraît d’origine secondaire. 2. Dans les alluvions du Condado-Serro. Le lit de ce dernier se trouve dans les quartzites traversées par des minces filons ? Voir Hussak, liste bibliographique. 528 LE PLATINE de diabases ouralitisées. Le platine trouvé dans les alluvions est parfois assez gros, il est mamelonné et concrétionné. Les platines de ces deux centres sont donc tout à fait difié- rents de ceux de l'Oural, et leur composition chimique est d’ailleurs très spéciale, ils ne renferment pas de fer et sont riches en palladium. Tout semble indiquer que le métal est ici un produit concrétionné secondaire qui existe dans une forma- tion qu’il reste encore à trouver. 3. Dans les alluvions du Rio-Abaète. Celui-ci est un affluent du Rio-San-Francisco, la rivière provient de la Serra da Matta da Corda, qui se trouve à l’ouest de la Serra do Espinhaco et court parallèlement à celle-ci, au sud de Minas-Geraes. La description exacte de la géologie de la région n’est pas donnée, on sait seulement qu’on y trouve des formations paléozoïques fossilifères traversées par des roches éruptives qui affleurent sur la rive gauche du Rio-Abaète. On trouve parmi celles-ei des dia- bases, des lherzolites, des picrites, etc. Le platine qui existe dans plusieurs affluents gauches de Rio-Abaète se trouve en paillettes fortement roulées, il n’est pas concrétionné, renferme du fer, très peu de palladium, et se comporte sensiblement comme le platine de l’Oural. Pour Hussak, ce platine doit pro- venir de roches basiques à olivine, et il y aurait donc une ana- logie probable avec les gisements de Russie. À Bornéo. La présence du platine dans les alluvions de cer- tains cours d’eau dans la région du Tanath-Laut dans la pointe Sud-Est de l’île est connue depuis longtemps. Le platine, tou- jours très roulé et en fort petite quantité, se trouve associé à l’or qui est plus abondant. Presque tous les cours d’eau de la région s’amorcent sur le versant occidental d’une longue chaîne appelée Mératus, qui court à peu près N.-N.-E, S.-S.-0., et qui perce au milieu des formations tertiaires. Cette chaîne est formée par des schistes cristallins, gneiss, micaschistes, etc. qui, en de nombreux endroits, sont traversés par des gabbros, des gabbros à olivine, norites, gabbros-diorites, etc. qui semblent se rapprocher beaucoup des mêmes variétés de l’Oural. De nombreux et grands affleurements de véritables serpentines paraissent être en relation avec ces gabbros. Ces serpentines proviennent sans doute en majorité de roches à ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 529 olivine, car dans les alluvions des cours d’eau qui les ravinent exclusivement, on trouve parfois d’abondants débris et octaèdres de chromite. J’ai eu l’occasion d'examiner plusieurs de ces roches qui sont de véritables serpentines, la présence de la dunite franche n’a, jusqu'ici, pas été signalée. Ces serpentines forment plusieurs bandes distinctes, d’abord à la montagne de Goesang, près de la côte, puis à la montagne de Battakan- Binarvar, au $S.-0. de Pleïari, et ensuite à la montagne de Bamban-Lain, un peu au $S.-0. du confluent des rivières Taba- nio et Abalang. Ces mêmes serpentines forment encore une traînée qui mesure plus de 60 kilomètres de longueur, et qui est développée dans la partie de la chaîne qui forme les monta- gnes de Bobaris. Le platine ne se montre exclusivement que dans les rivières qui s’amorcent dans les serpentines ou qui les ravinent sur une certaine étendue. Partout, ce platine est peu abondant, et accompagne accessoirement l’or; les conditions paraissent ici très analogues à celles des rivières Aïwa, Tschourok, etc., dans la zone orientale des roches basiques. Je pense done que les gisements de Bornéo s’écartent du.type classique de ceux de l’Oural, et se rapprochent, au contraire, de ceux rencontrés dans ladite zone. La présence du platine a été signalée dans une foule d’autres contrées du globe, mais, pour le moment, les documents que l’on possède sont trop incertains pour permettre de tirer des conclusions précises. Remarque au sujet des cartes géologiques Les cartes de Taguil et des gisements de l’Iss sont des repro- ductions de celles à grande échelle faites par M. Wyssotsky sur d’excellentes cartes topographiques levées spécialement en vue du travail géologique. Celle de Taguil a été légèrement modi- fiée par M. Zawaritsky et par moi-même. La carte des gisemenrs du Daneskin-Kamen est une repro- duction de celle levée par M. Lewinson-Lessing et publiée dans son ouvrage. La carte de lOmoutnaïa à été faite en partie avec les docu- ARCHIVES, t. XXXI. — Juin 1911. . 37 530 LE PLATINE ments qui m'ont été fournis par la direction des usines de Polewskoï en partie avec mes observations personnelles. Les cartes des gisements du Koswinsky, du Kaménouchky, du Tilaï-Kanjakowsky et de la Gladkaïa-Sopka ont été faites d’après mes observations personnelles. Je n’ai eu à disposition que des documents topographiques plus que rudimentaires qui, souvent même, m'ont complètement fait défaut. Ces cartes doivent donc être considérées bien plus comme des croquis géologiques figuratifs que comme des cartes exactes. Je me suis cependant attaché à me rapprocher autant que faire se pouvait de la réalité. Les mêmes observations peuvent être faites pour les cartes des gisements pyroxénitiques. La carte du gisement de Ba- rantcha, faute de documents topographiques, n’est qu’une figu- ration tout à fait rudimentaire et approximative de ce que l’on voit sur la rive droite du Sinaïa-Gora. Sur la rive gauche le sol étant presque partout couvert et les quelques affleurements visibles étant des gabbros, j’ai supposé que ces roches formaient toute la région du bassin d’Oroulikha et Pestchanka. Liste bibliographique des ouvrages relatifs aux gisements platinifères de l’Oural 1826, Erpmanx. Contribution à l’étude de la Russie, part. II, p. 132. 1828, Luparsxy. Le platine de l’Oural. Mining Journal, Londres. Vol. VIII, p. 158. 1828, Luparsxy. Mines de platine du district de Tagil. Mining Jour- nal, vol. XI, p. 125. | 1829, ExceLaarr. Les gisements d’or et de platine de l’Oural, Riga puis Mining Journal, part. IIL, vol. VIT, p. 67. 1836, Sivrkor. Description géognostique de certaines régions du district de Goroblagodat étudiées de 1834 à 1835. Mining Journal, London, part. III, vol. VIIT, p. 225. 1837, Rose, G. Voyage dans l’Oural, p. 327, 335, 338, 341. etc. 1840, Kozrowsky. Mines de platine dans le district de Goroblagodat. Journal des mines, 1840, part. I, p. 227. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 531 1841, Hezmersen. Voyage dans l’Oural et dans les steppes des Kir- ghises. 1842, Mincuix. Analyses chimiques de différents spécimens de platine de l’Oural. Soc. min. de St-Pétersbourg, part. IT, p. 101. 1844, Lepzav. Recherches géologiques dans l’Oural. Comptes-Rendus, vol. XIX, p. 858. 1846, Korrowsxy. Les mines Demidoff dans le district de Nijni-Tagil. 1849. Muromisox. (Sir Rodrick). Géologie de la Russie d'Europe, part. IL, p. 113 et 312. 1851, TsERRENER. Géographie physique du gouvernement de Perm, Leipzig. 1860, Axriæorr. Caractère et conditions présentes des mines de l’Oural. Mining Journal, London, part. I, p. 498. 1860, Corra, B. Platine dans un bloc de serpentine jaune avec chro- mite. Berg und Hütten Zeitung, p. 495. 1866, Korcaarorr, N. Matériaux pour la minéralogie de la Russie, voi ND. 172. 1873, Tscaourine. Dictionnaire géographique et statistique du gou- vernement de Perm. 1875, Daugrée, J. Association dans l’Oural du platine natif à des roches à base de péridot : relations d’origine qui réunit ce métal avec le fer chrômé. Comptes-Rendus, vol. LXXX, p. 707. 1878, Terre. Nickel platinifère de Nijni-Tagil. Comptes-Rendus, vol. LXXXII, p. 1116. 1879, JEREMEIEw. Société minérale de Russie. St-Pétersbourg, vol. KV p: 155. 1888, Zaerzerr. Sur les gisements des minéraux de l’Oural. Bulletin du comité géologique russe. Vol. VII, p. 265. 1888, Krorow. Recherches géologiques sur le versant occidental de lPOural, aux environs de Tscherdyn et Solikamsk. Mémoires du comité géologique russe, vol. VI. 1890, A. Krasnorozski. Recherches géologiques sur le versant occi- dental de l’Oural. Mémoires du comité géologique russe, p. 177, vol. XI. 1890, Laurent. Note sur l’industrie de l’or et du platine dans l’Oural. Annales des mines p. 537. Eng. and. Mining Journal, vol. LIIT, p. 430, 1892. 1890, Loscx. Deux échantillons de platine natif de Bissersk. Mémoires de la Société minéralogique de Russie. St-Pétersbourg, vol. XX VII, p. 410. 1891, Bezonsorr. Platine de l’Oural. Mining Journal, London, part. LE D. 225. 1892, Ixosrranzerr. Gisement primaire de platine dans l’Oural. Mit- teilung der Naturforschenden Gesellschaft. St-Pétersbourg. 1892, Mouscaxerorr. Sur les gîtes primaires de platine dans l’Oural occidental. Mémoires de la Société minéralogique de Russie. II"® série, vol. XXIX, p. 229. Zeitschrift für Krystallographie, vol. XXIV, p. 505. 532 LE PLATINE 1892, Zarrzerr. Recherches géologiques dans le district de Nicolaï- Pawdinsk, etc. Mémoires du Comité géol. russe, vol. XIII, p. 97. 1892, Kuwz, G. Rapport sur les industries minières. 10° Congrès des Etats-Unis, p. 341. 1893, HeLmaKkEr. Platine en gisements primaires. Zeitschrift fur prak- tiche géologie, p. 187. 1894, Meunier, S. Observations sur la constitution de la roche mère du platine. Comptes-Rendus, vol. CXVIIL.p. 368. 1896, Bourpaxorr, V. et HenpriKorr. Description des gisements de platine appartenant à Bourdakoff et fils. Mémoires de la Société des naturalistes de l’Oural à Ékaterimbourg, vol. XIV, p. 197. 1897, Louis, H. Les gisements et le traitement du platine en Russie. The Mineral Industry, vol. VI, p. 539. 1897, SraL. L'or et le platine de Nicolaï-Pawdinsk. Chemiker Zeitung, n° 40. 1898, Meunier. Etude sur la roche mère du platine de l’Oural. Comp- tes-Rendus du VIII Congrès géologique international, p. 157. 1898, Hezuacker. Gites de platine des Monts Oural. Mining and Scientific Press. San Francisco, 17 septembre. 1898, Zagrzerr. Les gisements platinifères de l’Oural. Mémoires de l'Université de Tomsk, vol. XIV. Publié aux frais de Bourdakoff et fils. 1898, Beck. Les excursions du VIIe Congrès géologique dans l’Oural. Zeitschrift fur praktische géologie, p. 24. 1898, Kuwz. Un voyage en Russie et aux Monts Ourals. Journal Franklin, Inst. p. 193 et 264. 1899, PurriNGron. Les gisements platinifères de la Toura Trans. Am. Inst. Min. Eng. Vol. XXIX, p. 5. 1900, F. Logwinsox-Lessin6. Geologische Skizze der Besitzung Jushno- Saossersk und des Berges Deneskin-Kamen. Travaux de la Société des naturalistes de St-Pétersbourg. Vol. XXX livre 5. 1902, Kewr. Relations géologiques et distribution du platine et des métaux qui l’accompagnent. Bull. of th. U. S. Geol. Survey. 1902, Duparc et Pearce. Recherches géologiques et pétrographiques sur l’Oural du Nord. Mém. de la Soc. de physique de Genève. Première partie. Vol. 34. 1903, L. Duparc. Les gisements platinifères de l’Oural. Archives des sciences physiques et naturelles. Quatrième période, tome XV. 1903, N. Wyssorsxy. Notice préliminaire sur les gisements de platine dans les bassins des rivières Iss, Wya, Toura, Niasma. Bulletin du Comité géologique de Russie, tome XXII. 1904, E. Hussax. Uber das vorkommen von palladium und platin in Brasilien Sitzungsbericht der K. K. Akademie der Wissenchaften in Wien. Bd. CXIII. 1905, L. Duparc et F. Psarce. Recherches géologiques et pétrogra- phiques sur l’Oural du Nord, 2e partie. Mémoires de la Société de phy- sique de Genève. Vol. 34. ET LES GITES PLATINIFÈRES DE L'OURAL 594 1905, R. SPriNG. Einige Beobachtungen in den platinwäscherein von Nijni-Taguil. Zeitschrift für praktische geologie, p. 49. 1907, R. Bec. Uber die structur des uralischen Platins. Berichte der Kônisglisch sächsischer Gesellschaft der Wissenschaften. Leipzig Band LIX. 1909, A. Zawarirsky. Rapport sur les recherches dans la région pla- tinifère du district de Nijni-Taguil. Annales de l’Institut des mines de l’impératrice Catherine II. St-Pétersbourg. Vol. II. N° 3. 1909, L. Duparc. Les gisements platinifères et l’origine du platine. Archives des sciences physiques et naturelles, Genève. Quatrième période, tome XX VII. 1909, F. Loewinsox-LessiNG. Un nouveau gisement de platine de POural. Sinaïa-Gora à Barantcha. Journal de l’Institut polytechnique de St-Pétersbourg, tome XI. 1910, F. Lorwinson-LessinG. Le gisement le plus méridional de platine de l’Oural Riv. Omoutnaïa. Laboratoire minéralogique de V’'Ins- titut polytechnique de Pétersbourg. 1910, L. Duparc. Note préliminaire sur quelques gisements curieux de platine de l’Oural. Archives des sciences physiques et naturelles, Genève. Quatrième période, tome XXX. 1910, L. Duparc et F. Pamri. Sur la composition chimique et l’uni- formité pétrographique des roches qui accompagnent la dunite dans les gisements platinifères. Bulletin de la Société minéralogique de France tome 1911, L. Duparc et H.-C. Hozz. Notiz über die chemische Zusammen setzung eniger Platinerze aus dem Ural. Tschermaks Mineralogische und petrographische Mitteilung. SURUEE GRAND ÉBOULEMENT PLÉISTOCÈNE DENCHEZERY,.CNIN) PAR CH. SARASIN et X. DE TSYTOVITCH L'un de nous a publié en 1910 dans les Archives’ une descrip- tion détaillée des environs de Chézery. Depuis lors, les travaux d'établissement de la nouvelle route de Chézery à la Rivière ont mis au jour plusieurs coupes de détail intéressantes. Directement au-dessus de l’usine Grosfillier, la tranchée de la route traverse une succession renversée, plongeant au Sud, de Séquanien, d’Argovien et de Bathonien. Si, d’une part, les couches y montrent un plongement assez régulier, elles sont tra- versées, d'autre part, par de multiples cassures, le long des- quelles se sont formées des brêches de friction, et l’on peut facilement se convaincre qu’elles ne sont pas en places, mais font partie d’un éboulement, le grand éboulement de Chézery. Un peu plus loin, en remontant la route, on peut voir dans la tranchée les bancs redressés et extrêmement morcelés du Bathonien, qui buttent vers le bas contre des têtes de couches argoviennes. Suivant le plan de contact entre ces deux éléments superposés, les schistes argoviens sont incurvés, de façon à indiquer clairement un mouvement relatif de la masse sus- jacente vers le Nord, soit vers la Valserine. Il {est donc évident qu'ici le mouvement de l’éboulement s’est fait suffisamment lentement pour ménager d'énormes paquets presque intacts ; qu’il s’est, d'autre part, décomposé entre deux grandes écailles 1 Archives, 1910, t. XXX, p. 68-83 et 165-196. SUR LE GRAND ÉBOULEMENT PLÉISTOCÈNE DE CHÉZERY 939 principales : une écaille inférieure, qui a marché moins vite ou s’est arrêtée plus tôt; une écaille supérieure, qui a glissé sur la première, suivant un plan peu incliné, et a formé le front de l’éboulement. Un peu plus loin encore, au-dessous des maisons des Rossets, la tranchée de la route est creusée dans une masse sableuse ver- dâtre avec des veines irrégulières rouges et violacées, qui repré- sente évidemment de la molasse aquitanienne désagrègée et un peu remaniée sur place. Cet affleurement est un nouvel argu- ment en faveur de l’extension attribuée par l’un de nous au synclinal molassique de Chézery. Il présente un autre intérêt; en effet, cette molasse est recouverte directement par un argile à blocaux, que nous envisageons, sans hésitation, Comme une moraine, et que nous Considérons comme devant être sous- jacente aux masses éboulées, donc antérieure à l’éboulement. En résumé. les travaux de la nouvelle route de Chézery- Rivière nous ont permis : 1° de confirmer exactement les obser- vations publiées en 1910 sur le front de l’éboulement, vers l'usine Grosfillier ; 2° de constater l’amincissement très accusé de la masse éboulée entre Fontaine-Bénite et les Rosset, soit en arrière des amas frontaux ; 3° de montrer la décomposition du mouvement de l’éboulement entre des écailles superposées, se dépassant successivement de bas en haut. COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIDOM tenue à Fribourg le 13 mai 1911 Président : M. le prof. de Kowazsktr (Fribourg) Secrétaire : M. le prof. H. Værzcox (Bâle) Henri Veillon. Notice biographique sur Ed. Hagenbach-Bischoff. — P. Weiss. Renseignements sur la publication des œuvres de Ritz. — P. Weiss. Sur la rationalité des rapports des moments magnétiques moléculaires et le magnéton. — O. Lehmann. Sur la structure des grands cristaux liquides et leur équilibre moléculaire. — E. Meyer. Sur la structure des rayons Y. — Ed. Sarasin et Th. Tommasina. Sur les phénomènes annexes à la radio- activité induite. — P. Gruner. Sur l'application de la loi de Coulomb à la théorie cinétique des gaz. — A. Gockel. Sur la corrélation qui existe entre les phénomènes du magnétisme terrestre et les courants électriques dans l'atmosphère et le sol. — Aug. Hagenbach et Heinrich Hertenstein. Etude spectroscopique de l’auréole de l’arc électrique. — René Fortrat,. Sur les spectres de bandes. — Pierre Weiss et Auguste Piccard. Une limite supérieure de l’action du champ magnétique sur la radioactivité. — P.-L. Mercanton. Variations de température par déformation élastique. — P.-L. Mercanton. Réception à Lausanne des signaux horaires de la Tour Eiffel, — E. Guillaume. Sur la vision binoculaire des couleurs. La séance est ouverte par la lecture d’une notice biographique de M. le prof. Veizzon sur Ed. Hagenbach-Bischoff. Une perte douloureuse est venue s'ajouter à celles que notre jeune société a déjà éprouvées depuis le moment encore si rap- proché de sa fondation à Glaris. La place d'Edouard Hagenbach- Bischoff est pour la première fois vide au milieu de nous et c ’est avec un sentiment de tristesse, mais aussi de reconnaissance que nous songeons aujourd'hui à ce que fut cette belle figure pour nous, pour la science et pour la patrie. Doué d’une grande capa- cité de travail il estima de son devoir de partager ses forces entre la science à laquelle il s'était voué dès son jeune âge et la patrie dont le développement politique lui tenait à cœur. A ces qualités SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 537 s’ajoutait un sens de sociabilité très prononcé qui lui faisait considérer comme un devoir de ne manquer à aucune de nos sessions de la Société helvétique, et une facilité exceptionnelle à frayer avec chacun sans distinction ni de classe ni d'âge. Aujour- d'hui qu'il nous a quittés en doyen des physiciens suisses et en compagnon fidèle dans d'innombrables circonstances, nous aimons à rendre hommage à sa mémoire en retraçant son œuvre scienti- fique et son influence sur l’enseignement et la vulgarisation de la physique dans notre pays. Edouard Hagenbach naquit le 20 février 1833 à Bâle. Le milieu cultivé dans lequel il fut élevé par son père, l'historien ecclésias- tique bien connu, le porta tout naturellement vers les études qu'il commença à l'Université de Bâle sous les auspices du mathéma- üicien Rudolf Merian. Nous le voyons ensuite à Berlin suivant les leçons du célèbre Dove sur l'optique, la théorie de la chaleur et la météorologie, ainsi que celles de Magnus qui excellait dans l’art de la vulgarisation scientifique. À Paris c’est l’illustre Jamin qui attire le jeune étudiant par ce cours célèbre où pour la première fois le professeur imaginait de remplacer la description de l’expé- rience par l'expérience elle-même. Les semestres d'étudiant de Hagenbach tombant dans une période à la vérité bien intéres- sante des progrès scientifiques si nous songeons à toutes les inventions et découvertes qui furent faites entre 1850 et 1855, et qui furent d'autant plus merveilleuses que le nombre des labora- toires était encore fort restreint en Europe et que l'outillage des physiciens laissait encore beaucoup à désirer. Fizeau mesure la vitesse de la lumière, Foucault fait son expérience classique du pendule au Panthéon, Clausius met la dernière main au principe de Carnot, Faraday ébauche notre théorie moderne du champ électromagnétique, Hittorf formule son ingénieuse hypothèse des ions, Plücker étonne les savants par ses recherches sur la décharge dans les gaz raréfiés, Kohlrausch fait progresser les méthodes de mesures électriques, Riemann, enfin, enrichit la théorie des fonctions de son admirable conception des surfaces à plusieurs feuillets reliés par des lignes de connexion. Avec son esprit ouvert Hagenbach saisit rapidement la portée de pareilles nouveautés et il fut bien préparé pour sa carrière d'enseignement lorsqu'après son doctorat en 1855 le gouverne- ment bälois lui confia la physique et la chimie à l’ancienne Ecole industrielle. Pendant les six années de cet enseignement il devient privat-docent, après quoi il est appelé à l'Université de Bâle comme professeur de mathématiques et en 4863 il succède à Wiedemann dans la chaire de physique qu'il conserva pendant #3 années. Durant le demi-siècle que Hagenbach consacra à l’enseignement de la physique il publia environ une soixantaine de travaux et 538 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE mémoires, dont le nombre se serait certainement encore accru si ses nombreuses fonctions publiques n’eussent pas exigé de grands sacrifices de temps et de travail. Rappelons ici quelques-uns de ses principaux travaux. Tout d'abord ce sont les phénomènes de la viscosité qui attirent son attention et ses efforts aboutissent à une théorie qui généralise celle de Poiseuille. Ce premier travail documente déjà toute la clarté et l'esprit de critique qui ont plus tard été un de ses soucis dominants. A l’époque de la guerre Hagenbach s’ occupa de la fluorescence que les travaux de Brevster et Stokes avaient mise en évidence. Ses expériences portèrent sur une trentaine de corps nouveaux, en particulier sur la chlorophyle, et confirmérent la loi de Stokes si bien que Hagenbach acquit la conviction que la dite loi était abso- lument générale et qu'aucune théorie de la fluorescence ne saurait subsister qui n’en tint pas compte. Les avis des physiciens étaient partagés et l’on sait que les objections de Lommel entraînèrent mainte discussion. Les travaux ultérieurs, en particulier ceux de Wood, ont démontré que la loi de Stokes ne jouissait pas de la généralité absolue que lui attribuait Hagenbach. En fervent admirateur de nos Alpes Ed. Hagenbach s’intéressa aussi à toutes les questions œlaciaires et prit une part active à ce genre d'étude, Muni d'un polociscope il allait sur place examiner les figures de Tyndall dans la glace en fusion, ou bien mesurer en collaboration avec son ami Forel la température à l’intérieur des glaciers. En sa qualité de président de la Commission des glaciers il fut à deux reprises chargé de rapporter à des congrès internationaux sur les études au glacier du Rhône. Sa théorie sur la croissance du grain du glacier repose sur le fait bien établi de la plasticité par régélation. En électricité il s’ occupa de la vitesse de charge dans les fils télégraphiques et se servit à cet effet de la ligne de Bâle à Lucerne. Son procédé de mesure était une ingénieuse application des figures de Lissajou. Plus tard ce furent les travaux de Hertz qui le préoc- cupérent ; 1l en résulta un travail sur l’étincelle dans le résonateur exécuté en commun avec son assistant Zehnder. Conscient des grandes difficultés que rencontraient à chaque pas les nouvelles thcoriee électromagnétiques il se montrait souvent sceptique à leur égard et il lui répugnait visiblement d'abandonner la concep- ion newtonienne de l’action à distance. La décharge dans les gaz raréfiés l’intéressa aussi vivement et nous lui devons une étude sur les soupapes électriques. Enfin ce fut une étude sur les phé- nomènes de rotation électro-magnétique et sur l’induction unipo- laire, travail critique occasionné par des objections de Lecher sur l'explication ordinaire de ces expériences. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 539 Hagenbach conservait autant que possible des points de contact avec le monde des ingénieurs, estimant qu'une cordiale entente entre eux et les physiciens ne pouvait que porter de bons fruits, et c'est ainsi que nous le voyons souvent mêlé d’une manière active à des questions d'ordre essentiellement technique dans lesquelles ses aptitudes de physicien furent d'un grand secours. Il ne saurait être question d’épuiser ici, même dans une analyse aussi brève que possible, tous les travaux du maître disparu ; nous nous bornerons à signaler, à ceux que cela intéresse, une liste complète de ces écrits publiés dans le Tome XXI des « Verhandlungen » de la Société des Sciences naturelles de Bâle. Le caractère extérieur dominant de tous ces mémoires est le souci permanent de clarté et de simplicité. Il en fut de même pour ses cours universitaires où il brilla par sa manière persuasive, par son exposition limpide et par son talent incontestable à faire ressortir l’enchaînement des faits. Mais son besoin de répandre la science ne se borna pas à l'en- seignement universitaire ; il trouva encore un champ d'activité dans l'institution des conférences populaires et gratuites de Bâle qui furent en quelque sorte sa création et qui depuis près d’un demi-siècle attirent chaque hiver un public toujours nombreux et quelquefois reconnaissant. Lorsqu’en 4863 Ed. Hagenbach débuta dans sa carrière professorale le Cabinet de physique était fort modeste et en particulier la question des locaux demandait à être mise à l'étude. Ici les intérêts de la chimie, de l'astronomie et de la météorologie marchaient de pair avec ceux de la physique, et dans un état comme celui de Bâle, où l’université est encore étroi- tement liée avec la bourgeoisie, Hagenbach comprit que l’on obtiendrait beaucoup de la libéralité publique en rendant la question populaire. C’est ainsi qu'il proposa l’idée d’un bâtiment unique panel abriter les quatre sœurs et en outre contenir une vaste salle à l'usage des conférences populaires. Le succès fut tel que les neuf dixièmes de la somme nécessaire furent rapidement couverts par la munificience de petits et de grands donateurs, et c'est ainsi qu'en 4874 put être inauguré le Bernoullianum qui fut baptisé de la sorte en l'honneur des illustres Bernoulli. Euler dut se contenter d’un buste dans les pas-perdus. Nous terminerons cette esquisse en rappelant combien M, Ed. Hagenbach-Bischoff se dévoua à notre Société helvétique des sciences naturelles, avec quel plaisir il venait à toutes ses réunions annuelles y retrouver de fidèles amis dont beaucoup ont disparu. Tout ceux d’entre nous qui ont eu le privilège de le connaître et de l’apprécier lui garderont un souvenir ineffaçable. M. le prof, Weiss rend compte de l’état d'avancement de la publication des (Œuvres de Ritz, entreprise par la Société. La 540 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE composition est terminée et le volume pourra très probablement être envoyé aux souscripteurs dans le courant du mois de juin. Quelques-uns des volumes que la Société a pris à sa charge sont encore disponibles. Les souscripteurs sont priés d'adresser leurs demandes à M. Weiss. (Prix 45 fr.) M. le prof. Weiss développe son grand mémoire sur la ratio- nalité des rapports des moments magnétiques moléculaires et le magnéton que chaque membre de la Société a eu en mains avant la séance, comme tirage à part du numéro de mai des Archives des sciences physiques et naturelles. Nous n’y reve- nons donc pas ici. M. le prof. O. Lenmanw, de Carlsruhe fait une conférence sur la structure des grands cristaux liquides et 'leur équilibre moléculaire. D'après la loi d’Avogadro, on admet que les molécules d’une substance dans ses différentes modifications et dans ses différents états d’agrégation, sont identiques. L'existence des cristaux liquides et des Équetirs cristallines pseudo-isotropes est absolu- ment incompatible avec cette supposition : : leurs propriétés essen- tielles (par exemple le point de solidification, la solubilité, etc.) ne dépendent pas du genre d’agrégation des molécules. La diffi- culté des recherches, qui tient à la petitesse des cristaux liquides et à leur considérable variabilité sous l’action des changements de température, a de plus, amené beaucoup de savants à douter de l'existence des cristaux liquides. / En obtenant, dans un tube de verre capillaire en rotation per- manente de grands cristaux liquides qui, librement suspendus, s’y conservaient send très longtemps, le conférencier a pu écarter ces doutes ; ses recherches [ui ont encore permis de se rendre compte d’une façon presque complète, de la structure des cristaux liquides. Ils ne sont pas physiquement homogènes ; leur structure est troublée par l’action de la tension superficielle ; ; Ce Cas se pré- sente toujours pour les individus un peu grands qui ne sont pas soumis à l’action directrice des surfaces anisotropes voisines : Ainsi ont été obtenus des cristaux liquides cylindriques et demi- isotropes de l’éther de l'acide paraazoxybenzoïque, qui avaient une épaisseur de près de À mm. et une longueur de plusieurs mill- mètres ; parfaitement clairs, même en éclairage de côté avec une lumière intense, ils présentaient en lumière polarisée un très fort dichroïsme (incolore, rouge, jaune). En les tournant entre des nicols croisés, ils passaient, dans toute leur étendue, quatre fois du clair au sombre comme les cristaux ordinaires uniaxes : cepen- dant ils en diffèrent du tout au tout, car ils ne possèdent pas SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 541 comme eux deux ou trois plans de symétrie passant par l'axe : mais au contraire une infinité. Il faut aussi admettre que seuls les axes principaux des molécules sont parallèles, tandis que les axes secondaires sont orientés de façon quelconque, Comme les cris- taux normaux, les cristaux liquides peuvent former des mâcles ; mais, un cristal simple sous l’action de la tension superficielle, peut se transformer de lui-même et automatiquement en un mâcle ; souvent aussi, on peut observer des structures moléculaires coni- ques qui présentent un état particulier d'équilibre des molécules différant de l'agrégation réticulaire ; ce genre de structure conique ne se trouve pas dans les cristaux solides. Les cristaux liquides, sans force de formation, tels que ceux du paraazoxyanizol, qui se produisent librement suspendus en gouttes sphériques, laissent apercevoir, lorsqu'on regarde en dehors de l’axe de symétrie, une dissymétrie particulière qui nous autorise à considérer cette substance comme biaxe. L'addition d’une petite quantité de colophane déforme et tord l'axe de symé- trie de telle sorte que ses deux extrémités viennent se placer l’une à côté de l’autre ; si l’on observe ces extrémités, la goutte semble contenir un filament tordu en spirale double. En observant la même goutte de profil, elle semble être formée de couches paral- lèles qui tournent leur côté concave vers les extrémités réunies de l'axe de symétrie ; en faisant tourner la goutte autour d’un axe perpendiculaire aux couches, celles-ci se déplacent continuellement de l’un à l’autre côté, selon le sens de rotation. Les couches peu- vent être si fines qu'un grossissement de mille fois est insuffisant pour les observer ; cependant, une telle goutte est un seul individu cristallin ?. M. Edgar Meyer (Aix-la-Chapelle) fait une communication sur la structure des rayons +. Ses recherches sur le sujet n'étant pas achevées 1l ne nous en a pas donné de compte rendu, se réser- vant de les publier ultérieurement dans les Archives. MM. Ed. Sarasin et Th. Tommasixa. — Sur quelques phéno- mènes annexes à la radioactivité induite. — La propriété de ne pas produire de l’émanation ayant été reconnue par M. Ruther- ford?, dans ses importantes études des dépôts actifs à évolution lente, comme une des caractéristiques du radium # qui semble s'identifier avec le polonium, il ‘est probable que cette substance (produite par la dernière évolution de l’'émanation du radium connue jusqu'ici) existe dans notre cloche à évolution lente. Mais 1 Cette conférence paraîtra en mémoire in extenso dans le numéro de juillet des Archives. 2 Rutherford. Phil. Mag. 1904; Nature, 1905. 542 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE ce qui semble étrange et difficilement explicable est le fait d’avoir obtenu une radioactivité induite à évolution lente, relativement très puissante, puisqu'elle égale le quart du pouvoir initial, c'est-à-dire le quart de l'effet maximum que nous obtenons avec le même sel radifère et sur des cloches de même dimension activées par une action de courte durée, Notre sel radifère ne contenant approximativement qu'un dix- millième de gramme de radium pur au maximum, c’est la consi- dération de la faiblesse de la source de notre radioactivité induite, qui donne à nos constatations expérimentales, si démonstratives au point de vue qualitatif, un caractère particulier que nous tenons à faire remarquer. Notre électroscope est celui d'Exner, modifié par Elster et Geitel dans lequel nous avons fait le changement que voici: Nous avons remplacé sa chambre à ionisation par un simple plateau métallique, soutenu par la même tige d'acier latérale qui le relie au sol, et percé à son centre pour le passage libre de la tige isolée sur ambre et portant les deux feuilles d'Al. de l électroscope. En outre, cette tige arrondie à son extrémité libre, ou munie d'une petite sphère de 45 mm. de diamètre, substitue la capacité cylindrique beaucoup plus grande (5 cm. diam. 10 cm. hauteur) de l'appareil d’Elster et Geitel. Nos cloches cylindri- ques de 48 cm. de diamètre pour 36 de hauteur, sont grandes ouvertes d’un côté et fermées de l’autre, sauf une petite ouverture centrale analogue à celle du plateau, mais muni d’une lamelle mobile pouvant la fermer au besoin. La chauffe de nos cloches pour l'étude de l'effet thermique était faite dans nos premières expériences par le radiateur du calorifère, comme nous l'avons indiqué dans notre Note de Paris et dans nos deux précédentes communications à la Société de physique de Genève. Actuellement, au contraire, nous avons adopté un système de chauffe qui pré- sente trois avantages sur le premier. Il permet de localiser la par- tie chauffée, d’en élever davantage la température et de produire la chauffe pendant que les cloches se trouvent sur le plateau de l'électroscope. Nous obtenons cela, en mettant en contact avec la paroi extérieure de la cloche une lampe électrique à incandescence. Ce nouveau mode de chauffage nous a permis d'éliminer l'étrange anomalie de l’action thermique nulle constatée lorsque des cloches en verres remplaçaient celles en métal. En effet, comme nous l’avions prévu dans nos conclusions, il a suffi d'élever davantage la température pour constater dans les deux cas le même phéno- mène avec une intensité sensiblement égale. Dans la Note du 6 avril, parue dans les Archives, nous avons déjà décrit nos expériences de transvasement de l’'émanation des cloches à désactivation rapide dans des cloches non activées, et SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 543 nous avons donné les courbes de la disparition de l’activité du produit transvasé. Il était important d'établir si l'effet thermique se produisait également, comme il était probable, sur des cloches non activées, ne contenant que du gaz éma- nation, où il n'y avait donc point de dépôt actif pouvant être expulsé. Or, tous les essais faits avec le chauffage par le calorifère nous avaient donné des résultats négatifs, celui par la lampe électrique nous a fourni immédiatement une constatation positive très nette de ce fait, qui confirme la conclusion de cette dernière Note du 6 avril sur la vraie nature de l'accélération thermique. De même, l'étude de la différence de nature entre le produit de la désactivation lente et celui de la désactivation rapide, dont les premières observations se trouvent dans la Note que nous venons de citer, a pu être poursuivie dans des conditions meilleures à l’aide du nouveau dis- positif, qui permet d'interrompre ou de repren- dre la chauffe, sans rien déranger et en conti- nuant les mesures des accélérations ou ralen- tissements des décharges. Nous plaçons sur le plateau de l’électroscope une cloche non activée, fermée en bas, sauf l'ouverture par laquelle pénètre la tige isolée de l’électroscope, puis nous plaçons renversée sur celle-ci, donc ouverte en bas, soit notre cloche à désactivation lente, donc à débit inva- riable, soit une cloche activée par le mode ordi- Fig. 1 naire, donc à désactivation relativement rapide. (Fig. 4.) Dans le premier cas, les chiffres de nos séries de lectures des décharges nous permettent de construire la courbe Z de la fig. 2, qui montre qu'au début la saturation de l’ionisa- tion se fait assez rapide- ment dans la cloche non active inférieure, et que dès qu'elle a atteint la li- mite fixée par le rayonne- ment constant de la cloche © 20 10 60 80 100 “0m supérieure elle devient et reste horizontale (si la température n'est pas modifiée et si la saturation est complète), autrement elle monte encore lentement dans ce dernier cas et fait 544 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE des montées très rapides, presque instantanées, lorsqu'on chauffe latéralement, près de sa base, la cloche inférieure. Mais si on enlève la cloche supérieure et qu’on ferme en haut l’inférieure avec un couvercle, aucune action sur l’électroscope ne se produit plus, la courbe tombe à zéro instantanément et y reste lorsqu'on chauffe aussi fort que notre dispositif le permet et aussi longtemps que l’on veut. Au contraire, dans le deuxième cas, c’est-à-dire lorsque la clo- che supérieure est à désactivation rapide, on a la courbe À, qui indique, aussi au début, la ionisation jusqu'à saturation de la cloche inférieure non active. Puis le tracé devient horizontal et continue ainsi pendant plus d’une heure, ce qui montre que le phénomène de l'accroissement et de la diffusion de la 1onisa- lion voice, pour ainsi dire, complètement celui, qui doit forcé- ment coexister, de la désactivation par désagrégation, relati- vement rapide, du dépôt actif qui se trouve adhérent aux parois internes de la cloche supérieure. En effet, quand la saturation de l'ionisation des deux cloches s’est égalisée et a atteint sa limite d'équilibre, la diminution due à la désactivation apparaît et la courbe l'indique en commençant sa descente. Inutile de dire que, dès qu’on fait intervenir la chauffe, comme dans l'expérience pré- cédente, on a les mêmes rehaussements instantanés de la courbe. Mais, où la chose change du tout au tout, c’est lorsqu'on enlève la cloche supérieure et qu’on ferme en haut comme précédemment l'inférieure. Ici la courbe, au lieu de tomber instantanément à zéro, reste sensiblement au même niveau, et l’on observe que la chute due à la désactivation se fait plus lente. En outre, si l’on produit de nouveau une élévation de température, même faible et de courte durée, le rehaussement de la courbe se manifeste tout de suite. Ces modes si franchement opposés de se comporter des deux produits transvasés, mettent bien en lumière la nature diffé- rente des deux dépôts actifs qui leur donnent naissance, ce qui est en parfait accord avec les conclusions que M. Rutherford avait tirées de ses importants travaux sur ce sujet, qui ont si largement accru nos connaissances. P. Gruner. — Sur l'application de la loi de Coulomb à la théorie cinétique des gaz. D’après la conception de Maxwell, les molécules d’un gaz peu- vent être considérées comme des points matériels agissant l’une sur l’autre avec une force centrale, ayant une accélération K y (r) — pti Il est intéressant de savoir si la valeur n —1, correspondant à SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 545 l'attraction ou à la répulsion de points électriques, conduit à des résultats possibles. En se servant des méthodes de Boltzmann, on trouve pour la moitié de l’angle des asymptotes correspondant à l'hyperbole décrite par une molécule relativement à l’autre : mm; CT SE b étant la plus petite distance qu’atteindraient les deux molécules si elles n’exerçaient point de force réciproque, g étant la vitesse relative à l'infini de la molécule mn vis-à-vis de la molécule m,. Cette valeur de @ peut être introduite dans les formules de Boltzmann, dans le but de former les variations moyennes de fonctions quelconques de la vitesse des molécules. Ces fonctions, désignées par B, contiennent généralement comme facteurs deux constantes : 7 AE sx | sin” 0. cos” 6.0.d4 (e] oo ; où mm, \1 A: = 4x | cos” 0.2 d.a, a — bg "{ j' . (mn + m;)K [9] Maxwell, en posant 7—4, trouve pour ces deux constantes des valeurs déterminées et finies. Mais pour le cas spécial de la loi de Coulomb, n —1, ces deux facteurs deviennent logarithmiquement infinis! — Il s’en suit qu'un gaz possédant cette propriété aurait un temps de relaxation infiniment court et opposerait une friction intérieure infiniment grande vis-à-vis de chaque force qui tendrait à modifier l'équilibre des molécules. Il n’est pas difficile de cons- tater que pour 7 —2? les coefficients A, et A, restent finis, de sorte que la loi de Coulomb joue un rôle exceptionnel par rap- port aux autres forces centrales. Naturellement, il est possible d'éviter ces résultats paradoxaux, en limitant l'influence d’une molécule sur une autre dans un rayon fini 5. Pour l’angle 20 de déviation se trouve alors l'expression tang O — RUES V1— 0°B° ue MM __ mmK À Rise (m— m;)K °? 7 (m+m) ‘ g°.6 Ainsi les coefficients A, et A, deviennent une fonction finie de 5; maisscomme cette dernière valeur est indéterminée, la valeur numérique de A, et de A, l’est aussi, et le problème ne donne plus une solution unique. ARCHIVES, t. XXXI. — Juin 1911 38 546 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE Alb. Gocxez. Sur la corrélation qui existe entre les phéno- mènes du magnétisme terrestre et les courants électriques dans l'atmosphère et le sol. On a beaucoup discuté au cours des dernières années la ques- tion de savoir s’il faut considérer qu’une fraction de la force magnétique terrestre est due aux effets des courants électriques de l'atmosphère, sans même rien savoir de très précis sur ces cou- rants. On a reconnu depuis longtemps qu'entre deux points de l'atmosphère situés verticalement l’un au-dessus de l’autre, 1l existe une P. D., mais au cours des dix dernières années, on a établi également et étudié à fond la conductibilité de l’atmo- sphère. Du fait de la présence d’une différence de potentiel dans le sens vertical et d’une conductibilité, découle l'existence d’un courant électrique vertical et on peut supposer qu’au moins une partie du champ magnétique terrestre a ce courant. En un point traversé par un courant électrique, le champ pro- duit par ce courant n’a pas de potentiel. Mais si le champ magné- tique terrestre ne contient que des forces qui possèdent un poten- tiel, il faut que l’on ait le long d’une courbe fermée sur la surface terrestre la relation : fe cos G di —0. (H — intensité horizontale ; cos 6 — azimut de la portion de courbe /) Si cette intégrale a une valeur différente de O, il peut exister un courant électrique qui traverse perpendiculairement la surface de la courbe. On peut calculer sa force, qui doit être : âr — ['H co 6 d? Ces intégrales ont été formées soit entièrement sur des degrés de latitude, soit sur des trapèzes formés entre des degrés de longi- tude et de latitude, soit sur des pays comme l’Autriche-Hongrie. Les résultats se sont en général si peu écartés de O, qu'il est difficile de savoir si les écarts ont une valeur réelle, ou s’il faut les attribuer soit à des erreurs d'observation, soit à une réduction défectueuse des observations à la même époque. Le nombre rela- tivement petit des observations magnétiques rend une solution de la question par ce moyen très difficile. Mais il y a un autre moyen, et c'est celui que j'ai employé. Si une partie du champ magnétique terrestre provient des courants électriques de l'atmosphère, cette partie doit certainement être celle qui est soumise aux variations diurnes et annuelles. On a déjà rapproché occasionnellement les fluctuations du champ magnéti- que des facteurs isolés de l'électricité atmosphérique. Zôülss croit avoir trouvé une concordance entre la conductibilité et la déchi- SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 547 naison ; Messerschmitt en voit une entre la marche de la chute du potentiel et l'intensité verticale. Mais on ne peut pas dire d'emblée quelles sont les relations qui unissent entre elles la déclinaison et la conductibilité électrique, l'intensité verticale et la chute du poten- tiel. Ce qui peut influer le champ magnétique terrestre, ce n'est que le courant électrique comme tel, et pas ses composants. Malheureusement il n’existe que peu de mesures relatives au courant électrique vertical. On a déterminé la chute du potentiel en beaucoup d’endroits, ainsi que la conductibilité, mais en ne déterminant chaque fois que l’une ou l’autre de ces grandeurs, la grandeur la plus importante, le courant vertical, n’a été mesurée que pendant de courtes périodes. Les seules observations continues qui portent sur une année entière sont dues à M. Kähler, à Pots- dam. Les observations de Zülss n’ont pu me servir qu'à première approximation, en admettant, ce qui n'est pas absolument certain, que la déperdition mesurée à l'appareil d'Elster et Geitel est pro- portionnelle à la conductibilité, J'ai fait quelques mesures relatives au courant vertical avec l'appareil de Wilson. Pour la détermina- tion de la variation annuelle, j'ai pu aussi me servir des mesures de l'Observatoire des Jésuites à Tortosa (Espagne). Le résultat est le suivant: Le courant vertical varie régulière- ment avec la position du soleil. Il atteint son minimum pendant les heures de la nuit, après le coucher du soleil et avant son lever. Vers 10 h. du soir, il y a une légère augmentation. Le maximum est atteint vers midi, à partir de ce moment il y a de nouveau diminution. L'intensité horizontale varie de la même manière. La marche annuelle de ces deux éléments est analogue. Au printemps et en automne, on constate un maximum du courant vertical et un minimum de l'intensité horizontale; en décembre et en juin, on trouve un minimum du courant vertical et un maximum de l'intensité horizontale; on trouve même une concordance de la courbe des deux éléments dans les valeurs elles-mêmes, comme le démontrent d'une manière toute particulière les observations de Tortosa. Il y a encore une autre analogie entre ces deux éléments. En été, la chute du potentiel et l'ionisation diminuent un peu vers midi, le maximum du courant se divise en deux, l’un des maxima ayant lieu vers 40 h. a. m., le second vers 3 h. p. m. C’est égale- ment exactement ce qui se passe pour l'intensité horizontale. Les variations diurnes de l'intensité verticale sont encore plus frappantes que celles de l'intensité horizontale. Les maxima con- cordent presque exactement avec le lever et le coucher du soleil, et le minimum principal a lieu vers midi, en même temps que le maximum du courant. La déclinaison a une marche analogue à celle de l'intensité hori- 548 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE zontale; cependant les valeurs extrêmes se déplacent par rapport à celles de cette dernière de deux heures environ. Le maximum principal a lieu après le lever du soleil, un second maximum a lieu après son coucher; le minimum a lieu après midi, Les variations du courant terrestre sont en relation étroite avec les variations des éléments du magnétisme terrestre. En étudiant le courant terrestre, on a souvent commis l'erreur de considérer les valeurs enregistrées, soit surtout les deux composantes N.-$. et O.-E., mais pas la marche du courant lui-même. Tout récemment, Brunhes et David, d’après les observations de Clermont; Bosler, d’après celles du Parc-de-St-Maur, près Paris, et celles de Greenwich, ont démontré que des variations du cou- rant terrestre coïncident avec celles de la déclinaison. J’ai déduit, d’après les observations de Tortosa, la période diurne du courant terrestre en grandeur et en direction, et 1l s’est trouvé, comme il fallait s'y attendre, que cette période y est parallèle à la marche du magnétisme terrestre et à celle de l'intensité totale ; la concor- dance a lieu là aussi, non seulement d’une manière bnèsalts mais aussi pour chaque valeur séparément. Le maximum principal est celui du soir; le minimum a lieu à midi. Les déviations de l’ai- guille de déclinaison sont conformes à la loi d'Ampère. La relation entre le courant terrestre et le courant vertical de l'atmosphère résulte, en conséquence déjà de ce que nous venons d'exposer, de la relation de ce dernier et des éléments magnéti- ques. Cette relation se remarque souvent jusques dans les détails, comme les observations de Tortosa l’ont montré, mais pas tou- jours. On comprend facilement la cause en considérant que le cou- rant atmosphérique peut varier avec les facteurs météorologiques : humidité, nébulosité, ete., et qu’il est soumis, par conséquent, à des variations locales. Le courant terrestre, au contraire, ne peut pas dépendre de l'affluence de l'électricité dans le sol à une seule place, mais de l'état dans lequel se trouve toute une région. Considérons les variations du courant atmosphérique, soit du courant primaire, et faisons-en dépendre les variations du courant terrestre et des éléments magnétiques, la manière dont ces der- niers dépendent, comme on le sait depuis longtemps déjà, des fac- teurs météorologiques, s explique alors facilement. Il ya longtemps que l’on suppose qu'il en est ainsi; mais comme on n ‘avait jamais étudié que des facteurs isolés du courant, on n’avait pas trouvé la relation. En démontrant que la période diurne et annuelle du courant coïncide avec celle des éléments magnétiques, je crois avoir donné la preuve de leur corrélation. SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 549 Je n’ai pas considéré, dans ce qui précède, les variations magné- tiques étudiées par Birkeland, qui se propagent sur une grande partie de la terre avec une vitesse de quelques centaines de kilo- mètres par seconde. On ne peut les rapporter aux courants verti- caux dont il a été question; il est probable, d’après Schuster, qu'elles sont dues à des courants d'électrons dans les couches les plus élevées de l’atmosphère. Aug. HaGenBaca et Heinrich HerrensteIN. — Etude spectro- scopique de l’auréole de l'arc électrique, présentée par A. Ha- genbach. Dans un travail précédent de l’un de nous *, il fut montré que la flamme de l'arc («Bogenflamme ») ou l’auréole qui sort de l'arc proprement dit, en étant projetée de bas en haut présente souvent des spectres de bandes. Cela établi, ces résultats plutôt qualifica- tifs furent complétés par de nouvelles épreuves spectrographiques de l'arc métallique, en partie à des pressions élevées, et rendirent désirable une étude systématique. M. Hertenstein a photographié, avec un spectrographe à deux prismes de verre, les spectres de l’auréole pour une série de métaux et quelques-uns de leurs sels. Les sels étaient supportés soit par des électrodes de charbon soit par des électrodes du métal corres- pondant. Les recherches portèrent sur: Cu, CuCI,, Cu,Cl,, CuBr,, Cube Sn, SaCl,, SaCL, SaBr,, SnJ,, Pb, PbCL,, PbBr,, Pbd,, PbFl, sur, AgCI et K,Clr,O,. L'arc du fer servait d’étalon de comparaison. Les mesures furent exécutées par un microscope de O. Tüpfer, avec platine mobile sur vis microscopique, L'interpolation se fit aisément par la méthode graphique. Les résultats se résument ainsi: Les spectres d’auréole sont à bandes et sont identiques à ceux des flammes ; des différences ne se trou- vent que dans les lignes isolées des métaux. Pour les bandes on ne remarque de différence que dans le rapport des intensités entre le rouge et le bleu. Ce rapport est plus grand pour la flamme que pour l’auréole. Il s'en suit qu'apparemment la température de l’auréole est supérieure à celle de la flamme gaz-oxygène. Aussi l'intensité totale de l’auréole est plus grande. Les plus fortes lignes du cœur de l'arc paraissent se retrouver toutes dans les auréoles. La question de savoir s'il existe une sélection suivant les lignes appartenant à des séries ou non devra encore être étudiée au moyen des alcalis et des alcalis terreux. Des spectres de flamme charactéristiques sont fournis par Cu (CuO), CuCI, (Cu,CL,), CuBr, et peut-être par CuFI,. Les mêmes * Aug. Hagenbach: Ueber Bandenspektra, Wüllner F'estschrift, p.128, 1905. Verlag Teubner. 350 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE phénomènes se retrouvent dans les flammes de l’arc. En projetant sur la même plaque les spectres d’auréoles et de flammes, on acquiert la conviction que toutes les bandes coïncident. Tous les sels de l'étain indiqués donnent le même spectre de flamme, probablement celui de l’oxyde. Les auréoles fournissent le même résultat. Pour le plomb et ses sels en question, les choses se passent comme pour l’étain; des recherches ultérieures doivent encore éta- blir si le fluoride de plomb possède un spectre de combinaison. Il faut ajouter que Zn, Cd, Al et AgCI ne donnent pas une auréole suffisante. Dans la publication détaillée on montrera l'effet produit pour une atmosphère de CO, par l'augmentation de la teneur d'oxygène dans l'air. Ce travail donne comme résultat certain, que l'identité des spec- tres de flamme et de l’auréole démontre que la luminescence dans l’auréole n’est pas d’origine électrique. Les photographies spectrales se rattachant à ces recherches furent projetées dans la séance. M. René Forrrar (Zurich). — Sur les spectres de bandes. — Vus à une faible dispersion, les spectres des gaz incandescents comprennent souvent, outre des raies très nettes, des bandes Jumi- neuses continues, brusquement limitées à une tête très nette, à partir de laquelle l'intensité diminue progressivement. La plupart sont du côté violet, quelques-unes du côté rouge par rapport à cette tête. Vues à une forte dispersion, ces bandes sont résolues en raies très fines (Az -Cy-carbures d’'H, etc.) et quelquefois en nouvelles bandes (composés halogénés des alcalino terreux). A partir de la tête, les intensités des raies vont en diminuant et leurs intervalles augmentent. Production des bandes. — On a beaucoup de raisons pour croire que les spectres de bandes sont dus à des vibrations de molé- cules. Par une étude directe sur les métaux alcalino-terreux et leurs composés halogénés, A. Mitscherlich avait déjà conclu en ce sens vers 1864. Depuis, on a reconnu que la plupart des spectres de bandes sont insensibles au champ magnétique, ce qui indique- rait qu'ils sont dus à la vibration d’un élément matériel électri- quement neutre, probablement la molécule. Enfin, beaucoup de corps ont des bandes dans leur spectre d'absorption, mais n’en émettent pas quand on les chauffe assez pour les rendre incan- descents, et, pour obtenir des spectres de bandes il faut exciter la source lumineuse le moins brutalement possible, par exemple chauffer par pure incandescence (King), ou prendre la partie exté- SOCIÈTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 951 rieure de l’arc électrique, ou enfin, si l’on prend une étincelle, met- tre une self sur le circuit qui la fournit. Etude de la répartition des raies des bandes. — Une régu- larité paraît évidente dans la répartition des raies d’une hante. Pour l’étudier, il fallait avant tout se donner un mode de repré- sentation de ces raies. Deslandres à choisi celui qui avait donné de bons résultats pour l’étude des raies spectrales — fréquence en fonction du numéro d’ordre. Il a trouvé que les fréquences y satis- font assez bien à une formule à trois constantes — À + (Bm+ CY (1) où m est le numéro d'ordre. Il a trouvé aussi que les têtes qui forment une série de têtes obéissent à une formule identique, à la valeur près des coeffi- clients. Cette Loi n’est pas très rigoureuse : elle indique des fréquences trop fortes quand on est très loin de la tête. D’autres représentations ont donné aussi des résultats intéres- sants. Par exemple, Kayser et ses élèves ont fait correspondre à chaque bande une courbe construite avec les axes suivants: on porte en abscisse la fréquence des raies, en ordonnée la différence des fréquences de deux raies consécutives, on a encore une para- bole, avec la même approximation que si on prend la représenta- tion de Deslandres. En effet, de (1) on tire : Ym-Ym1 — 2B y 7-A — B° ou 4B*{(v-A) — [vn-Vm-1 + B°} Le sommet de cette parabole est toujours au-dessous de l'arc des abscisses, si bien que dès le début la variation de ym-Ym-1 est déjà assez rapide : l'accumulation au voisinage de la tête est beau- coup moins grande que si le sommet de cette parabole se trouvait sur l’axe des fréquences. Il est difficile d'étudier les bandes tout près de la tête, car les raies y sont trop serrées pour être séparées. La loi de Deslandres nous permettra de nous rendre compte de leur disposition. Remar- quons d’abord que le seul examen de la bande ne peut nous ren- seigner sur le numéro d'ordre d’une raie, mais on peut choisir pour ce numéro un nombre entier arbitraire à condition de choisir convenablement la constante C. Prenons-le assez grand pour que le numéro d’ordre correspondant de la première raie soit positif. La formule (4) donne : Vm-Vm=1 — 2B(Bm + C) — B° (2) Ym-Ym-1 est fonction linéaire de m, Construisons la droite (2) et’ marquons les nombres entiers sur l’axe des abscisses. Le plus petit 552 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE de ceux qui sont supérieurs à l’abscisse du point d’ordonnée nulle de la droite (2) est le numéro d’ordre de la deuxième série de la bande. Remarquons à ce propos une différence entre la distribution des raies au voisinage d’une tête de bande ou au voisinage de la limite d'une série, Dans les deux cas, il y a accumulation de raies, mais dans le premier cas le nombre des raies est fini, dans l’autre il est illimité. Les queues des bandes. — Si on étudie une bande en repré- sentant chaque raie dans un graphique par Ay fonction de y ou A} fonction de À, on trouve au début des raies très serrées dont l’in- tervalle angmente vite: la courbe a d’abord une allure paraboli- que. L'intervalle de deux raies consécutives croit ensuite moins vite que ne l’indiquerait la loi de Deslandres et atteint un maxi- mum. Pour les bandes du Cy en particulier, on trouve pour un numéro d'ordre fort élevé, une décroissance assez rapide de cet intervalle : malheureusement on ne peut plus suivre les raies très loin après le coude assez brusque marqué sur la courbe, parce que les bandes s’enchevêtrent avec d’autres plus intenses. Mais quelques physiciens ont cru pouvoir dire que ces intervalles conti- nuaient à diminuer très vite et que les raies venaient s’accumuler au voisinage d’une certaine longueur d'onde représentée par le point Q et la bande s’y terminerait pas une queue ay ant le carac- tère d’une tête de bande dégradée vers le rouge. Il n’y aurait alors plus de bandes dégradées vers le violet et d’autres dégradées vers le rouge; il n’y aurait que des têtes de bandes et des queues de bandes. King et Jungbluth ont indiqué ces queues pour quelques bandes du Cy. Sans compter leurs contradictions, une grave objec- tion a déjà été indiquée par Rütz: à l'endroit où Fine indi- que une queue, les raies, au lieu de venir s’entasser, gardent une distance constante. | On trouvera d’ailleurs une discussion très complète de la ques- tion dans un article de M. Weiss qui paraîtra dans le livre : les Œuvres de Walter Ritz. On y trouvera également l’ébauche SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 553 d’une théorie électromagnétique de l'émission des spectres de bande. Détermination du pouvoir séparateur d'un appareil spec- troscopique. — Voici les premières têtes d’une série de bandes du cyanogène : [42164°,12 — 41974°,24 — 41804°,98 et 4167477] On y voit nettement la structure des bandes. Celles-ci conviennent très bien pour étudier le pouvoir séparateur d'un appareil spec- troscopique : on y trouve des raies qui s’écartent progressivement l’une de l’autre, et on peut facilement voir quel est le plus petit intervalle que l'appareil permet de séparer. Cette photographie a été faite avec un appareil à prismes construit par M. Weiss: il sépare dans cette région violette un intervalle de 04°,05 — le pou- voir séparateur théorique est de 04°,041. Remarques sur la bande 5165 du carbone. — Cette photo- graphie représente la bande du carbone dont la tête est à 51654°,30. Ici l'appareil disperse notablement moins et par suite sépare moins. On sépare nettement deux raies distantes de 04°,11 (théoriquement 04°,044). Cette bande présente des caractéres intéressants. On indique généralement une deuxième tête à 51294°,36 : j'ai vu une accumu- lation de lignes assez faibles dans une plage limitée de deux côtés, mais il n’en part pas de lignes qui s’écartent progressivement l’une de l autre, et la bande n’a qu'une seule tête. Les raies les plus fortes au début sont formées de doublets qui se resserrent quand on s’écarte de la tête, tandis que l'intervalle entre deux de ces doublets augmente: si on représente ces raies par un graphique (Ym-Vm-1 et m), on constate que, sauf les onze premières raies mesurables sur le cliché, elles se placent alterna- tivement sur deux courbes voisines à allure grossièrement para- bolique. — A la partie troublée (autour de À=51294°), il manque deux raies, mais la régularité n’est pas autrement troublée. Entre ces raies se trouvent de fins triplets qui, invisibles au début de la bande, augmentent de netteté puis se resserrent. Au- delà de la perturbation, on les retrouvent se resserrant toujours, devenant doublets, puis finalement raies simples plus intenses que celles du premier groupe et alternant avec elles. Ces raies forment une bande, mais dont la tête paraît inobservable. Le graphique correspondant se compose aussi de deux courbes analogues à celles que l’on trouve dans l'étude du premier groupe. Ainsi ces deux groupes de raies se comportent de façon analo- gue par la répartition des raies qui les composent, et les éléments qui composent ces raies (doublets et triplets) se resserrent quand la fréquence augmente. La seule différence essentielle est que dans le premier groupe l'intensité est maximum près de la tête, tandis _ 554 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE que dans l’autre elle a un maximum loin de la tête qui est inob- servable. Il me paraît difficile de grouper ces raies de façon à retrouver la loi de Deslandres, au moins avec le degré d’approximation qu'elle comporte d'habitude. On arrive à une grossière approxi- mation en groupant les raies dans dix bandes différentes; mais on met dans deux bandes distinctes des raies qui ont un aspect identique et caractéristique et qui présentent une grande régula- rité de succession. Enfin, en supposant que des raies composées, formées par exem- ple de doublets, puissent se grouper en deux bandes suivant cha- cune la loi de Deslandres, un calcul simple montre que l'écart du doublet, mesuré dans l'échelle des fréquences, varierait suivant une loi parabolique : Vm-V'm = OM + Pm + y (cas particuliers possibles : 4 nul ou 4 et 8 nuls ensembles). Donc, si au début les doublets se resserrent, ils doivent au bout de quelque temps s'écarter avec la même rapidité. On ne retrouve pas cet aspect dans la bande dont nous nous occupons, où les raies, multiples au début, deviennent bientôt simples et le restent aussi loin qu’on peut les suivre. MM. Pierre Weiss et Auguste Piccarp. — Une limite supé- rieure de l'action du champ magnétique sur la radioactivité. L'un des caractères les plus remarquables de la radioactivité et de la transformation des éléments actifs est sans doute leur par- faite indépendance des conditions dans lesquelles se trouvent ces corps. Ainsi l’on n’a pas encore pu mettre en évidence une influence de la température sur l'intensité de la radiation et, fait encore plus surprenant, l’activité du radium est exactement la même s'il se trouve sous forme métallique ou dans l’un de ses sels. On en conclut que le siège de l’activité est situé à l’intérieur des atomes, là où ni l'agitation thermique ni les affinités chimiques n'arrivent à étendre leur action. On est amené ainsi à l'hypothèse que chaque atome d’un élé- ment actif a dans chaque petit intervalle de temps une certaine probabilité de faire explosion. L'instant de cette désagrégation ne serait déterminé que par une certaine constellation des électrons ou corpuscules constitutifs de l'atome. Le problème que nous nous sommes posé est d'examiner s’il existe peut-être un moyen qui nous rende capables de déformer les orbites de ces électrons de façon à altérer la probabilité de décomposition des atomes. C’est le phénomène de Zeeman qui a servi de point de départ. On peut admettre que les spectres d'émission sont produits par les oscillations de certains électrons à l’intérieur ou près de la surface 4 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 595 des atomes. La chaleur fait augmenter leurs amplitudes, mais même les températures les plus élevées (et ici le champ d'étude s'étend jusqu'au soleil) n'influent en rien sur leur durée d’oscilla- tion. Celle-ci semble, au contraire, être une fonction de certaines propriétés intérieures de l'atome, indépendantes de la température. Mais un champ magnétique altère très sensiblement la position des lignes spectrales. Alors y aurait-il peut-être un effet analogue du champ magnétique sur la décomposition et la radiation des éléments actifs? Ce n’est que l'expérience qui pouvait répondre à cette question. Dès le début, nous avions le choix entre deux façons d'opérer. L'on pouvait se proposer de mesurer la vitesse de décomposition d’un des éléments à courte durée, tels que le radium en produit. constamment. La mesure aurait dû être faite alternativement dans un champ magnétique et sans champ. Mais comme toute radioac- tivité est liée à la décomposition d’un atome, l’on pouvait aussi se proposer de mesurer lintensité de l’activité d'un élément de lon- que durée, par exemple du radium ou du mélange de substances de durées très différentes en équilibre radioactif qu'est le radium conservé depuis quelque temps. C'est cette dernière méthode que nous avons employée parce qu'elle est plus simple et promet une sensibilité plus grande. Voici en quelques mots le dispositif dont nous nous sommes servis: La préparation radioactive (6,6 mg de bromure de radium de l’an 4904) est introduite entre les pièces polaires de notre plus puissant électroaimant (45,200 Gauss réalisés dans un espace de 1% mm°). Comme les rayons 4 et 8 sont déviés par le champ, nous sommes obligés de les absorber par une plaque de plomb de 3 mm d'épaisseur pour nous servir que des rayons . Mais puisque les rayons 7 produisent des rayons 8 secondaires en sortant de l'écran de plomb, il fallait placer cet écran en dehors de l’action du champ. Nous l'avons mis à 2 m. 50 de l’électroaimant. C'est derrière cet écran qu'est placé l'appareil destiné à mesurer l'intensité des rayons 7. Il est basé sur la méthode de compensation. Les deux paires de quadrants d'un électromètre de Curie sont chargées à une différence de potentiel constante (230 volts produits par une batterie de piles sèches). L’aiguille, placée symétriquement, est reliée aux premiers plateaux de deux condensateurs dont les seconds plateaux, distants de 10 cm des premiers, sont en con- nexion avec les deux quadrants. Ces condensateurs forment des chambres d'ionisation, dont l’une (de 200 1) reçoit les rayons 7 à étudier et dont l’autre, dite de compensation (de 3 1) est ionisée par une petite portion auxiliaire de radium ! scellé dans du verre. x ! Cette préparation à rayons très pénétrants a dans notre cas un grand avantage sur le polonium, utilisé en général dans les résistances 556 SOCIÈTÉ SUISSE DE PHYSIQUE Au début de l'expérience on donne à l'aiguille le potentiel moyen des deux quadrants. Dans ces conditions, les courants de satura- tion s’établissent dans les deux chambres d’ionisation. En règlant la préparation auxiliaire on arrive à rendre les deux courants égaux. Alors le spot reste au zéro de l'échelle. Une petite diffé- rence des deux courants le fait avancer avec une vitesse uniforme qui dans nos expériences a été de 0,2 mm. min-t (correspondant à un changement du potentiel de l'aiguille de 0,0015 volts min-1) lorsque l’un des courants différait de 1 °/00 de l’autre. Nous avons observé durant des heures la position du spot. Pendant ce temps l’électroaimant était alternativement excité et non excité. Le spot n'est jamais arrivé à un repos absolu, mais ses mouvements se sont montrés parfaitement indépendants de l’électroaimant. La moyenne des vitesses observées pendant les périodes d’excitation de l’aimant ne diffère de la moyenne observée dans les autres périodes que de 0,05 mm. min-t, correspondant à une variation des rayons de quelques dix-millième seulement. Nous pouvons donc, pour résumer notre communication, affir- mer qu'un champ magnétique de 45,200 Gauss ne fait pas varier de un millième la production des rayons 7. Ce qui reste à faire encore dans ce domaine, c'est d'atteindre une sensibilité plus grande, capable en tous cas de déceler une variation relative égale à celle qu'éprouve la fréquence dans le phénomène de Zeeman. La sensibilité nécessaire est du reste pres- que atteinte. Puis il y aurait encore à étudier avec le même soin l'influence de la pression sur le radium et peut-être aussi l'effet d’un courant électrique traversant un corps métallique radioactif. M. Paul-L. Mercanron (Lausanne). — Variations de tlempé- rature par déformation élastique. (Une expérience de cours.) Edlund (1865) a utilisé pour mesurer l'équivalent mécanique de la calorie le refroidissement et le réchauffement d’un fil métal- lique soumis à une traction élastique brusque, puis relâché. La thermodynamique établit, en effet, entre la variation de la tempé- rature T et la variation de la charge du fil P, dans une opération adiabatique, la relation ci-après: DANS El ER Ci où T est la température absolue, m7 la masse par unité de lon- AT = — de Bronson : Les variations de température et de pression atmosphéri- que produisent ainsi le même effet sur les deux chambres d’ionisation et par ce fait se compensent, ce qui ne serait pas le cas avec l’usage des rayons # du polonium ou avec le quartz piézoélectrique. L’emploi de rayons pénétrant nécessite un écran imperméable (6 cm de plomb) pour préserver l’autre chambre d’ionisation. SOCIÈTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 557 œueur du fl, 4 son coefficient de dilatation et C sa chaleur spéci- fique sous effort constant, enfin E l'équivalent. La variation de température est de sens tel qu’elle s'oppose à la continuation de la déformation. Le dispositif d'Edlund ne se prête pas à la démonstration dans un cours; son principe mériterait pourtant d'être mis en évidence devant un auditoire; je crois y être parvenu de la manière sui- vante: la flexion d’une lame élastique entraîne, de part et d'autre, la surface des fibres neutres, des déformations de signes con- traires et croissant avec la distance à cette surface; les fibres éti: rées se refroidissent, les fibres comprimées se réchauffent, par exemple. Les deux faces de la lame présentent ainsi une diffé- rence de température décelable par des procédés un peu sensibles. J'ai imaginé de former sur ces faces les deux soudures d’un couple thermoélectrique. Vous avez le dispositif sous les yeux: une simple lame de fleuret cassée et pincée dans cet étau par sa soie ; sur deux de ses faces et en regard l’un de l’autre, deux bouts de fil de nickel sont soudés; ces tiges sont reliées directement à ce galvanomètre de grande sensibilité et de faible résistance. Un peu d’ouate les isole thermiquement de l’extérieur. Quand je fléchis la lame dans le plan des soudures, l’une s’échauffe, l’autre se refroidit; le galva- nomètre marque une élongation, puis revient au zéro, la diffé- rence de température s 'effaçant graduellement. Pour une flexion inverse, c'est le contraire qui a lieu. Quand la flexion se fait dans le plan perpendiculaire à la ligne des soudu- res, l'écart des températures restant nul, le cabanbuène ne bouge pas. Dans les mêmes conditions, une barre d’invar dont le coefficient de dilatation est négligeable ne montrerait pratiquement rien. Pour l'acier trempé ordinaire, sous une contrainte de quelque 8000 kg. par em”, l’écart des températures serait de l’ordre de 1° centigrade. On ferait voir pareillement qu’une torsion engendre un refroi- dissement des portions périphériques de la barre. Il suffirait qu'une des soudures fût placée de façon à ne pas prendre part à la torsion. Il faudrait cependant choisir un métal non magnétique pour éviter l'effet perturbateur de la force électromotrice de sens variable avec la torsion que celle-ci engendre dans les tiges aiman- tées (Zehnder) effet susceptible de masquer l'effet thermoélectrique attendu. M. Paul-L. Mercanron. — Réception à Lausanne des signaux horaires de la Tour Eiffel. Le poste radiotélégraphique militaire de la Tour Eiffel à Paris envoie chaque jour, à minuit et onze heures du matin, deux séries 558 SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE de signaux horaires de grande portée (#000 km.); chaque série se compose de trois pointés : la première série coïncide avec 0 h, 0 m., 0 h. 2 m., 0 h. 4 m.; la deuxième série coïncide avec 11 h. 0 m., 11h. 2 m., 11 h. & m., exactement; ces pointés sont effectués automatiquement par l'Observatoire de Paris; ils sont toujours précédés de signaux avertisseurs donnés à la main. Aiïdé de M. Jules Meystre, étudiant ingénieur, j'ai pu recevoir ces signaux en utilisant comme antenne un fil jusque-là sans emploi et tendu entre les beffrois de la cathédrale de Lausanne et de l'hôtel de ville où le poste a été installé. Le montage est du type dit à action directe. L’antenne aé- rienne, longue de 185 m., est complétée par un solé- noïde réglable et un conden- sateur qui la sépare de la terre. Celle-ci est prise sur —+7 une conduite d'eau; le con- Al : T7 :l densateur, à air, a pour but l principal de supprimerl’effet 2 W- perturbateur du courant al- ternatif urbain; 1il atténue aussi les perturbations d’ori- Fe gine atmosphérique. Entre l’antenne et le condensateur s'intercale le détecteur élec- trolytique Ferrié dont la sen- sibilité, très grande, est ré- TT fèrre glée par un potentiomètre. Ces variations de résistance sous l’action des ondes (2000 m.) qui le traversent engendrent des signaux sonores dans un écouteur té- léphonique de haute résistance (3500 ohm). Signaux prémonitoires et pointés horaires sont perçus de jour comme de nuit à Lausanne avec une grande netteté, malgré la distance (400 km.) et la sim- plicité de cette installation à action directe ; le poste s’est d’ailleurs montré sensible à des émissions d’étincelles musicales dont la réception exige des dispositifs bien plus soignés. n'£ 4€ Dr E. GuiccaumEe (Berne).— Sur la vision binoculaire des cou- leurs. — L'auteur désire rappeler l'attention sur un phénomène peu connu de l'optique physiologique. Dans la plupart des traités de physique il semble que l’on admette que deux couleurs com- plémentaires ne peuvent produire l'impression de blanc que si ces SOCIÉTÉ SUISSE DE PHYSIQUE 559 couleurs excitent un même point d'une même rétine; là, elles mettraient en fonction les trois organes de Young-Helmholtz ; l'excitation résultante serait transmise au cerveau pour produire l'impression d’une couleur unique. Or, si l’on regarde une image colorée, par exemple en mettant devant un el un verre bleu, devant l’autre un verre rouge (couleur complémentaire), on peut voir l’image à peu près avec les mêmes teintes qu’à l'œil nu, pourvu toutefois — et c'est là le point important — que l’on fixe avec les deux yeux une même partie de l’image, c'est-à-dire que des «points correspondants » des rétines soient excités. Si l’on ne fixe pas un point déterminé, l’on voit alternativement bleu et rouge, et c'est ce qui avait conduit Helmholtz et d’autres physi- ciens à mettre en doute le mélange binoculaire des couleurs. En résumé, si un observateur reçoit une radiation d’une cer- taine couleur dans un œil, une radiation d’une autre couleur sur les «points correspondants» de l’autre œil, les deux excitations sont transmises au cerveau pour produire la sensation d’une couleur unique. Il serait désirable que de nombreuses expériences établissent ce phénomène avec certitude, vu l'importance de celui-ci pour la localisation des organes de Young-Helmholtz, qu’un cer- tain nombre de phy sicens-physiolor ues ont cherchés sur la rétine. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 20 avril 1911 F.-A. Forel Observations météorologiques faites à Genève au XVIII: siècle par Charles de Lubière. — Raoul Gautier. À propos de la communication de M. Forel. — Le même. La climatologie du Grand Saint-Bernard. — Arnold Pictet. Un nouvel exemple de l’hérédité des caractères acquis. — J. Carl. Sur un diplopode hermaphrodite. M. F.-A. Forez, de Morges, présente au nom de M®° Aimée Dufour-Falquier, veuve du professeur Charles Dufour de Morges, cinq cahiers manuscrits d'observations météorologiques faites à Genève de 1760 à 1789; ces cahiers proviennent des papiers de Ch. Dufour, et ses héritiers en font don à l'Observatoire de Genève. Ces cahiers sont dus à Charles-Benjamin de Langes, baron de Lubières, membre du Conseil des CC de Genève, né en 1744, décédé le 4e juin 4790 à Genève. IT était fils de François de Langes de Montmirail, gouverneur d'Orange puis de Neuchâtel, reçu bourgeois de Genève en 1703, et ne Marie Calandrini ; il avait épousé en 1760 Olympe Camp. Il est mort sans enfants. Les observations météorologiques ont été faites au lieu de sa résidence, en hiver à Genève, rue Beauregard, en été à Saconnex. Lubières avait des attaches au Grand- one où la famille de sa grand'mère maternelle, née Julie de Pelissari, possédait une terre, aujourd’hui propriété Pasteur ; plus tard, en 1768, Charles de Lubières acheta une propriété au Petit-Saconnex, à l’angle des chemins du Bouchet et du Marais, près de ce qui est aujourd’hui l’Asile des Vieillards. Les observations comprennent entre autres : des lectures du thermomètre, deux fois par jour, du baromètre, de la girouette, de l’hygromètre, la caractéristique du temps et de ses accidents aux différentes heures de la journée, la pluie, la neige, l’évapo- ration, des notes phénologiques, des notes sur tous les phéno- mènes actuels locaux et généraux. SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 561 M. Raoul Gaurier, directeur de l'Observatoire, remercie M. le prof. F.-A. Forel de ce qu'il vient de dire. L'Observatoire est très reconnaissant à Madame Charles Dufour et à M. Forel du beau don qu'ils font à notre institut astronomique et météorologique. L'observatoire possède déjà, pour le XVII siècle, quelques docu- ments importants au point de vue météorologique, dans les registres manuscrits de Jaques-André Mallet, de Marc-Auguste Pictet et de Frédéric-Guillaume Maurice. Ces documents joints aux observations déjà imprimées dans le Journal de Genève de 4787 à 1794 et dans les £phemerides Soctetatis meteorologicæ Palatinæ de 1782 à 1789 fournissaient des données intéressantes au point de vue de la pluie jusqu'en 1782 en arrière, avec une lacune. La série de 30 ans des observations de Charles de Lubières comble la lacune et permettra de reculer cette série en arrière, peut-être jusqu'en 1770. C’est donc un précieux accroissement pour les archives météorologiques de Genève. M. Raoul Gaurier fait une communication sur la Climatolo- gie du Grand Saint-Bernard. Les observations météorolo- giques qui se font dans cette station élevée ont commencé au mois de septembre 1817 au moyen d'instruments qui y ont été installés à cette date par M.-A. Pictet, Elles n’ont pas cessé depuis lors et ont toujours paru dans les cahiers mensuels des Archives, par les soins de l'Observatoire de Genève, qui s'occupe actuelle- ment, depuis plusieurs années, à traiter l’ensemble de ces obser- vations en vue d’une climatologie complète de cette station. M. Gautier a déjà publié quelques aperçus de ce travail, relatifs à la température et aux précipitations *. IL expose à la Société les graphiques relatifs à ces éléments et d’autres relatifs à la pression atmosphérique et à la nébulosité, en opposant les courbes moyennes de Genève (Observatoire) et du S'-Bernard. On y constate aisément les différences que produit la différence de hauteur à notre latitude, La cuvette du baromètre du S'-Bernard est à 2476 m., celle de l'Observatoire de Genève à 405 m. M. Arnold Picrer. Un nouvel exemple de l'hérédité des caractères acquis. Nous avons signalé précédemment ! deux exemples de l’hérédité des caractères acquis chez les lépidoptères. Voici un nouvel exemple, que mettent en évidence les récentes ! Neuvième Congrès international de Géographie. Compte rendu des travaux. Tome II, p. 348 et p. 466. ! Voir Archives des Sc. phys. et nat. 4e pér., vol. XX VIII, p. 504, et Verhandl. der Schweiz. Naturforsch. Geselisch., 93, Jahresvers. Basel. 1910, vol. I. p. 272. ARCHIVES, t. XXXI. — Juin 1911. 39 562 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE expériences que nous avons entreprises à l'Institut de zoologie de l'Université de Genève, et qui montre encore la fat avec laquelle une habitude nouvellement acquise à une espèce, peut se transmettre par hérédité, à la génération suivante. Nous sommes parvenus, en 1910, à accoutumer des chenilles de Lasitocampa quercus (nourriture normale : Chêne, Rosacées, etc.) à consommer des aiguilles de Sapin. Les chenilles de toute une ponte (150 environ) sont divisées en deux lots d’égale quan- tité ; les individus de l’un de ces lots sont nourris d'Evonymus Japonicus et considérés comme témoins, Disons, en passant, que les chenilles qui ont coutume de se nourrir de feuilles plates entament celles-ci par le bord latéral en se fixant elles-mêmes à la tige ou à une branche voisine. L'écartement des mandibules des lavsies de lépidoptères est calculé pour l'épaisseur des feuilles et ne peut pas dépasser une certaine limite. Les individus du 2° lot sont placés, dès la troisième mue, en présence d’aiguilles de Sapin, à l'exclusion de toute autre essence végétale. Pdur consommer ces aiguilles, les chenilles agissent tout d’abord comme si elles se trouvaient en présence de feuilles plates et essaient de les entamer par le côté; mais leurs mandi- bules ne peuvent donner assez d’écartement pour cela, en sorte que nos bestioles s’épuisent rapidement en de vains efforts. Cependant, plusieurs d’entre elles, en montant le long des aiguil- les, arrivent à conduire leur tête au sommet de celles-ci, qui est cônique, plus mince que le reste et, par conséquent, mieux appro- prié à l’écartement de leurs pièces buccales. Une fois que le som- met de l'aiguille a été mangé, il leur est facile de creuser dans l'épaisseur de celle-ci et c’est de cette façon que les chenilles arri- vent à se nourrir. Voici donc le caractère nouvellement acquis, qui consiste, pour les individus de nos expériences, à entamer les aiguilles de haut en bas el à les creuser, alors que leurs congénères, dans leur vie habituelle, enfament les feurlles par le côté et les mordent. Voyons comment se comporteront les chenilles de la seconde génération, c'est-à-dire celles qui sont issues de parents adaptés au Sapin, une fois qu'elles se retrouveront dans les conditions normales, en présence de feuilles d'Evonymus. Il est manifeste qu’elles ne se rendent pas bien compte de la façon dont elles doivent s'y prendre pour ronger les feuilles de cet arbuste et qu’elles cherchent à les entamer par le sommet. Et, comme les larves de cette seconde génération sont chétives, la mortalité est assez élevée; une vingtaine seulement arrivent à s'adapter à nouveau au régime avec des feuilles plates, mon- trant ainsi qu'elles sont revenues, quoique avec difficulté, au mode habituel de l'espèce. Mais, trois de ces chenilles ont tout particulièrement de la peine à se nourrir; suivons-les donc attenti- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE 563 vement dans les efforts qu’elles font pour cela. Après avoir essayé, en vain, d'une feuille, nous les voyons passer à une seconde, puis à une troisième et se reposer un instant. Ensuite, elles recom- mencent les mêmes essais, arrivant à peine à ingérer quelque mince parcelle d’épiderme foliaire, pour devoir se reposer à nou- veau. Enfin, elles se promènent activement dans l’éleveuse et le long des branchages. L'une d’elles, au hasard de sa promenade, grimpe le long d’une petite branche et en atteint le sommet qui est légèrement pointu, nu et dépourvu de feuilles ; puis, elle se met à entamer le sommet de cette branche de haut en bas et à creuser dans l’intérieur de celle-ci, de la même façon que ses parents avaient pris l'habitude de consommer les aiguilles de Sapin. Les deux autres chenilles font de même. Ainsi donc, des larves de Lasiocampa quercus ont dû prendre, pour l’ingestion de leur alimentation, une habitude nouvelle, et cette habitude se transmet, dans les conditions que nous venons de décrire, à trois de leurs descendants sur vingt. Lors de celles de nos expériences qui eurent pour résultat l'adaptation des chenilles d'Ocneria dispar à la nourriture avec des aiguilles de Conifères, les difficultés qu'ont éprouvées ces che- nilles ont été plus grandes que celles éprouvées par les Lasto- campa quercus dans les mêmes circonstances ; le 75 °/, des Ocneria dispar mis à ce régime, n'ont pas réussi à s'y accou- tumer et ont péri. Mais, ce qui montre que l'habitude acquise par nécessité peut se transmettre aux descendants, c'est le fait que les Ocneria dispar de la seconde génération se sont mises, très facilement et presque sans hésitation, à entamer les aiguilles par leur sommet, en sorte qne la mortalité a été presque nulle. Dans ce cas, le caractère acquis est manifestement transmis. Du reste, des exemples de ce genre sont fréquents dans la lépi- doptérologie expérimentale, principalement en ce qui concerne l'alimentation des larves. Nous savons, en effet, d’après les résul- tats d'expériences antérieures, que les chenilles de lépidoptères ont souvent de la peine à se nourrir de feuilles qui ne sont pas celles que consomme l'espèce habituellement. Cette adaptation se manifeste par un ralentissement dans la croissance et une dimi- nution de taille des larves, et, corrélativement, par un nanisme accentué et la pâleur des papillons. Or, si le régime nouveau est continué aux individus de la génération suivante, on observe fré- quemment que ces caractères d'infériorité tendent à disparaître dans bien des cas ; à la 3° ou 4° génération déjà, les larves ne sont plus gênées par le régime nouveau, et l'adaptation peut être considérée comme faite. Cela nous montre encore que ces indi- vidus héritent de leurs parents l'habitude nouvelle que ceux-ci ont été forcés de prendre et, aussi, qu'ils la perfectionnent. 564 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Dr J. Car. Sur un Diplopode hermaphrodite. En étudiant la riche collection de Diplopodes rapportée de la Colombie par M. le prof. O. Fuarmanx j'ai pu constater chez un Polydesmide du genre £uryurus (E. tænia Pet.) une anomalie rare et digne d’être signalée. Cet exemplaire porte sur le septième segment, antérieurement, du côté gauche, une patte ambulatoire normale et du côté droit une patte copulatrice de la forme caractéristique pour l'espèce. Karscu! avait déjà observé cette anomalie chez la même espèce, sur un des exemplaires ayant servi à la description de Perers. Mais n'ay ant pas disséqué l'animal il ne put trancher la question de savoir s’il s'agissait d’un arrêt de développement chez un & ou d’un exemple de véritable hermaphroditisme. En désarticulant l'exemplaire récolté par M. FuarmanN nous avons constaté qu'il contenait un très grand nombre d'œufs. Il possède aussi des vulves comme les ® normales et représente done une femelle à hermaphroditisme extérieur partiel. Une anomalie tout à fait analogue a été observée par BROELE- MANN? chez un autre Polydesmide, Aphelidesmus hermaphro- ditus Brôl. Le genre Aphelidesmus est très voisin de Euryurus et habite aussi la Colombie. Ceci éveille l’idée que certains groupes de Diplopodes pourraient être plus disposés au herma- phroditisme que d’autres ou que certaines régions favoriseraient l'apparition de cette anomalie. Ces trois observations pourraient encore être invoquées pour prouver l'homologie des pattes copulatrices avec les pattes ambu- latoires si les données de la morphologie comparée n’en fournis- saient pas à elles seules déjà des preuves suffisantes, 1 Zum Studium der Myriopoda Polydesmia. Archiv für Naturge- schichte. Bd. XLVII. 1881, p. 44, 45, fig. 29. 2 Myriapodes du Haut et Bas Sarare. Annales Soc. entom. de France, vol. LXVII, 1898, p. 324, 325. PI. 28, fig. 9. BRŒLEMANN ne semble pas avoir eu connaissance de la note de KarscH. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 11 janvier 1911 Maurice Lugeon. Carte géologique des Hautes-Alpes calcaires entre la Lizerne et la Kander. — A. Rapin. Maladie de l'acier. — J. Amann. A propos de la communication de M. Rapin. — F.-A. Forel. Origine des poissons dans les eaux suisses. — J. Amann,. Platine chauffante pour le microscope. M. Maurice LuGeon présente une carte géologique des Hautes- Alpes calcaires entre la Lizerne et la Kander. Cette carte au 1 : 50 000 a été levée de 1897 à 1909. Elle est publiée par la Commission géologique suisse aux frais de la Con- fédération. En quelques mots, l’auteur de ce travail montre l’inté- rêt que peut présenter, au point de vue tectonique et stratigra- phique, le territoire étudié qui est d'environ 800 kilomètres carrés. Sept cents jours de travail ont été nécessaires pour mener à chef cette œuvre. Un mémoire explicatif du territoire de la carte est en cours de rédaction. Il sera accompagné de nombreux panoramas colorés géologiquement. M. Lugeon profite de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui l'ont secouru pendant son tra- vail : MM. Welti, ingénieur; D: F. Jaccard; D' E. Argand; M. Allorge, Miss Andrews, etc. A propos du travail de M. Lugeon, M. F. Jaccarp demande que le comité étudie s’il n’y aurait pas lieu de faire entoiler les cartes qu’elle reçoit et de les conserver dans les bibliothèques des périodiques à la disposition des membres. M. A. Rapin : Maladie de l'acier. M. le D' Amann, dans ses conclusions d'expertise sur un câble de funiculaire suisse qui s'était rompu après 10 ans de service, a attribué la rupture à un phénomène physique provoqué par une corrosion chimique de l'acier. Le câble était corrodé sur les parties directement en con- tact avec la jute de remplissage, et M. Amann a attribué cette cor- rosion à un peu de sciure de bois humide dont on avait saupoudré 566 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE le câble pour l'empêcher de glisser sur les poulies. Nous avons, l’un et l’autre, constaté la présence de l’acide acétique dans la Juiee Je ne suis pas de l’avis de M. Amann, qui fait dériver cet acide de la sciure de bois, Depuis quand la cellulose brute du bois con- üent-elle de l'acide acétique? Ce dernier s'obtient par distillation pyrogénée du bois ou par fermentation de la cellulose. En admettant ici qu'il y ait pu y avoir fermentation de la sciure, comment se fait-il que cet acide provenant de l'extérieur n’ait pas laissé sur son passage des traces de corrosion? On ne constatait, comme Je l’ai dit, que l'acier n'était attaqué que sur les parties directement en contact avec la jute de remplissage. Du reste, n1 l'acide, ni la sciure de bois n'auraient pu pénétrer de l'extérieur à l'intérieur, à cause des couches de matières grasses dont était imprégné le câble. La sciure de bois n’a donc, à mon avis, jouë aucun rôle dans la corrosion interne du câble. Elle est due, d’après moi, au goudron de bois dont -on a imperméabilisé la jute. Les goudrons de bois ont une réaction acide due à la présence d’un certain nombre d’acides organiques dont l'acide acétique est le principal. Pour les débarrasser de ces acides, les usiniers les sou- mettent à un chauffage dans l'air ou dans le vide. Dans le cas qui nous occupe, la corrosion interne est due à un goudron de bois insuffisamment chauffé. M. Amann a cru y voir, en outre, un phénomène physique ana- logue à celui que M. E. Cohen appelle «maladie de l’écrouissage ». Je ne suis pas d'accord sur ce point non plus. Il s’est produit un phénomène purement chimique et non physique. Du reste, le mot « maladie des métaux » est un bluff, et l’on explique par là des phénomènes connus depuis longtemps : Le passage des métaux par différents états allotropiques. Le câble a donc été affaibli par une corrosion chimique interne due au goudron de bois utilisé pour l’imperméabilisation de la jute, et s'est rompu sous l’in- fluence d’une tension exagérée due à un défaut dans la jointure de deux rails, Il ne me semble donc pas nécessaire de faire intervenir une nou- velle théorie très à la mode pour expliquer un phénomène chimi- que et mécanique des plus simples, Dans la discussion qui suit, M. J. Amanx déclare n'être pas d'accord avec les conclusions de M. A. Rapin. Il maintient expres- sément l'observation que, dans le cas en question, l'acier présen- tait dans la masse sous-jacente aux parties corrodées, une modifi- cation d'ordre physico-chimique qui avait profondément modifié sa structure moléculaire et avait réduit considérablement sa résis- tance. Le fait que la corrosion et cette altération étaient surtout SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE 567 visibles dans certaines zones bien déterminées, suffit pour écarter les causes générales qui auraient agi sur le câble dans toute sa longueur. L'hypothèse que © ‘est à la préparation défectueuse du goudron de bois qui a servi à imprégner la corde de jute formant l'âme du câble lors de sa fabrication, il y a plus de dix ans, qu'il faut attri- buer la corrosion de celui-ci, lui paraît sinon improbable, du moins absolument gratuite, puisqu'il est impossible, aujourd'hui, de la baser sur aucun fait probant. Quant au terme de « Maladie des métaux », 1l a été proposé, il y a plusieurs années déjà, par des personnes compétentes pour désigner une catégorie bien déterminée d’altérations d'ordre phy- sico-chimique, etil n'y a pas lieu de le qualifier de bluff comme le fait M. Rapin. M. F.-A. Forez continue l'étude de l’origine des poissons dans les eaux suisses, depuis l’époque glaciaire qui a anéanti la vie dans nos lacs et rivières. Il y a trois procédés possibles d'introduction de poissons : 1° La migration active, entrée par les cours d’eau communi- quant avec les eaux des pays voisins ; 2 La navigation passive, transport de germes par les oiseaux migrateurs, et spécialement les palmipèdes et les échassiers ; 3° Le peuplement artificiel, la pisciculture, qui est un fait de migration passive, voulue et effectuée par l’homme dans des inten- tions alimentaires. C’est à ce dernier procédé qu'est dû le peuplement des lacs de la vallée de Joux, bassin fermé, sans communication directe avec les eaux voisines autrement que par des canaux souterrains infran- chissables aux poissons. Les six espèces qui habitent les lacs de Joux, Brenet et Ter : truite, brochet, perche, lotte, vangeron et tanche, sont des poissons comestibles qui ont probablement été importés par les moines des couvents du Lieu et de l'Abbaye, au moyen âge. D'autre part, le fait que les espèces banales de la faune suisse, les espèces non comestibles ou non alimentaires, les petites espèces de poissons blancs, manquent absolument à ces lacs du Jura vaudois, prouve que la migration passive, par transport sur l’aile des palmipèdes, n’est pas d'action effective et utile, car, si elle pouvait agir, elle y serait certainement intervenue, Donc, nous pouvons éliminer la migration passive dans notre étude de l’ori- gine des poissons des eaux suisses, et spécialement des eaux du Léman. Comme, enfin, le peuplement artificiel, intentionnel, la pisciculture de l’homme ne saurait être invoquée pour rendre compte de la faune compliquée des vingt espèces des poissons du Léman, la plupart banales et sans intérêt alimentaire, nous en 568 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE sommes réduits à faire appel uniquement à la migration active, au peuplement par les voies naturelles des canaux intercommuni- quants. Le problème est ainsi simplifié ; il n’en est pas moins difficile à résoudre. M. J. Amann présente une nouvelle Platine chauffante pour le microscope. Cette platine a ceci de particulier qu’elle permet l'emploi du condenseur d’Abbé et de l’ultramicroscope, la face intérieure du porte-objet pouvant être ramenée à très peu de dis- tance du plan de la platine du microscope. L'appareil se compose d'un corps de chauffe électrique (1,5 à 2 ampères) qui chauffe la préparation par-dessus. Une ouverture centrale, thermiquement isolée, permet l'emploi de tous les objectifs, même de ceux à dis- tance frontale la plus faible. Cet appareil a été construit sur les données de M. J. Amann par M. Cauderay père, électricien à Lau- sanne. Séance du 25 janvier A. Burdet. Oiseaux pris dans la nature. — F.-A. Forel. Développement du village de Renens. M. Ad. Burper présente en projection une magnifique collec- tion de clichés montrant des oiseaux pris dans la nature. M. F.-A, Forez étudie le développement du village de Renens, point de jonction de plusieurs chemins de fer, qui devient rapide- ment une ville. Les quatre communes villageoises qui forment l’agglomération urbaine de Renens, ont passé en un siècle de : Renens . . . 1803 250 hab. à 1910 3328 hab. Chavannes . . » 90 >» » 1034 » Ecublens. . . > MTS MT > 970 » CrissierrA eu VMS TATOE 511 1192 ‘:» Les totaux se sont élevés à : 1803 1107 hab. 1890 1785 >» accroissement annuel 12 hab. 1888 2120 » 122 1900 3245 » » 94 » 1910 6524 » » 328 » Le taux d’accroissement annuel de l’ensemble des quatre com- munes était de 1803 à 1888 de 12 habitants. Depuis lors, il s’est plus que décuplé; de 1888 à 1900, il a été de 94; de 1900 à 1901, au total de 3280, soit 328 par an. Tout cet accroissement est dû à la gare des chemins de fer. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE 569 Etablie en 1876 comme station rurale, avec 5 ou 6 employés, elle a été transformée, vers 1895, en gare de partage pour les trains de marchandises des diverses lignes convergentes, et le nombre des employés s’est élevé à 160 en 1900, à 935 en 4910. Cet afflux d’une ou deux centaine d'employés, nr plus de la moitié sont mariés et ont famille, a attiré toute une population de petits com- merçants et de petits industriels urbains. La grande industrie est pour très peu de chose dans le développement de cette ville moderne. Séance du 1°* février F. Jaccard. Mouvements épéirogéniques dans le haut bassin du Rhône et évolution du paysage glaciaire. — Cauderay. Machine à électricité sta- tique. — Biermann. Recensement de 1910 dans le canton de Vaud. — Galli-Valerio. Sur un Piroplasma d’Erinaceus algirus. — Le même. Précipitines. — K. Porchet. Publications concernant les vins suisses. M. F. Jaccarp présente un travail de M. E. Romer : Mouve- ments épéirogéniques dans le haut bassin du Rhône et évolu- lion du paysage glaciaire. M. Cauperay présente une machine à électricité statique et la fait fonctionner. M. Brermanx présente quelques observations sur le ÆAecense- ment de 1910 dans le canton de Vaud. Les chiffres provisoires seuls étant connus, on ne peut faire que des constatations d’une portée générale sans entrer dans tous les détails. Le canton de Vaud accuse de 1900 à 1910 une augmentation de 34.000 habitants environ, qui ne se répartit pas également sur tout le canton. Le Jura, si l’on en défalque Vallorbe, recule même considérablement ; la diminution est surtout notable à Ste-Croix, où il faut probablement l’attribuer à la crise horlogère. Le plateau subjurassien, limité par l'Orbe, la Venoge et la Côte, se dépeuple aussi, à l'exception d’Orbe; la vallée de la Broye, le Gros de Vaud suivent le même mouvement; dans les Alpes, Leysin cèle par l'étendue de son accroissement, le déclin de ses alentours. La plaine de l’Orbe, le Jorat, le Vully sont à peu près stationnaires. Ainsi, l'W.et le N. du canton, où l’agriculture est la principale ressource, présentent le phénomène de la « dépopulation des cam- pagnes » que l’on signale dans tous les pays de l'Europe. Le maxi- mum de déplacement se rencontre dans l'extrême nord, au Vully et dans la contrée de Grandson, tous deux pays de vignobles ; enfin, au S.-W., dans le district d’Aubonne. Quelques localités doivent à de florissantes industries de faire 570 SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE exception. Ce sont : Vallorbe, Orbe, Chavornay, Yverdon, qui jalonnent la vallée de l'Orbe; la Sarraz et Penthalaz au voisinage de la Venoge; Lucens et Payerne, sur la Broye. Toutes sont au bénéfice d’exceilentes communications par chemins de fer; Orbe qui est seule desservie par un chemin de fer routier a eu la sagesse de le construire à voie normale. Les voies étroites n'ont pas réussi à galvaniser les contrées qu'elles desservent. La même loi fait sentir ses effets dans la vallée du Rhône où les localités industrielles de Roche, Aigle et Bex démontrent, par leur accroissement, les avantages de la position au bord d’un che- min de fer. Il reste les «pays en bordure du Léman ». Ils comprennent deux types différents; le vignoble proprement dit se dépeuple, à l’égal du pays agricole du nord du canton, eten proportion directe de l'extension de la monoculture ; quelques localités en voie d’ac- croissement y font également tache; l'extrême S.-W. : Mies, Tan- nay, Founex, qui rentrent dans la zone d'attraction de Genève, Ny on; Gland, où s’est établi un sanatorium; Rolle, Étoy et Lavi- ny, dont les infirmeries spéciales se RTS Morges. L'autre type est représenté par Lausanne et par Vevey-Mon- treux. Lausanne a augmenté de 37 à 38 °; cette augmentation consi- dérable ne se areas aucun autre des Éne lieux de cantons suisses ; il faut sans doute l’attribuer à sa situation si favorable au croisement de plusieurs lignes internationales et à l’afflux d’étran- gers attirés par la beauté du pays. La population de Lausanne ne vit pas tout entière en ville, elle a débordé sur les communes voi- sines, Lutry, Paudex, Pully, le Mont, Prilly, Jouxtens, dont l’aug- mentation atteint jusqu'à 50 °/o pendant ces dix dernières années. En arrière de ces localités, principalement au sud du Jorat et aux bords de la Venoge, une seconde série de communes doivent leur développement à la proximité du marché de Lausanne, où elles écoulent aisément leurs produits maraîchers et agricoles. Enfin, Bussigny et.Renens jouent le rôle de faubourgs industriels de Lausanne et s’accroissent d’une manière notable : Bussigny a aug- menté de 30 0/5; Renens, ou mieux Renens-Gare est à cheval sur quatre communes, Renens, Chavannes, Ecublens et Crissier, mais n’en englobe pas toute la population. En lui attribuant toute l'augmentation constatée depuis 1870, date à partir de laquelle s'est fondée la « gare de triage », germe de la nouvelle ville, on comptait à Renens-Gare 1400 habitants en 1900. Une enquête y a relevé 2500 habitants en 1907. Le recensement de 1910 lui accorde plus de 4600 habitants. L'augmentation est donc de 231 0/6. Si cette agglomération cristallisée autour de Lausanne ne pré- sente pas partout les caractères d’une ville, loin de là même, le on tu] SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE 571 chiffre de sa population, plus de 80.000 habitants, et surtout l'im- portance de son développement depuis 1900, 23.000 habitants, soit le 40 0/0, témoignent de la tendance à une formation réelle- ment urbaine. Lausanne et sa banlieue absorbent à elles seules les deux tiers de l'augmentation totale du canton. De Vevey, ou plutôt de Corsier à Veytaux, s'étend une ville, à laquelle les Allemands donneraient, à juste titre, le nom de « Strassenstadt ». Elle groupe 37.000 habitants, en augmentation de 7500 habitants (25 °/) sur 1900. Les tramways, les chemins de fer à voie étroite, les funiculaires rattachent à cette agglomération tout ou partie des communes voisines, de Chardonne à Ville- neuve, ce qui donne à l’ensemble plus de 43.000 habitants. L'augmentation de Vevey-Montreux et des autres points d’attrac- tion de la « ceinture du Léman » achève d'expliquer l’augmenta- tion du canton. Le mouvement de la population de 1900 à 1910 permet donc de distinguer deux parties dans le canton de Vaud : le nord, agricole, voit s'effectuer une concentration de la population dans quelques villes favorisées ; le sud compte actuellement plus de la moitié de la population du canton, 160.000 habitants sur 315.000. La prédominance de la zone lémanique était due autrefois à l'importance d’un vaste vignoble, qui bénéficiait de la douceur du climat et de la réverbération du Léman. C’est encore le ciel et le lac qui, par leur beauté, attirent les étrangers et font comprendre le développement de l’industrie hôtelière dans cette contrée privi- légiée. M. Garui-Varerio. — Sur un Piroplasma d'Erinaceus algi- rus. — Au courant du mois de janvier 1911, M. Weiss m'a envoyé de l’île de Djerba (Tunisie) des porte-objets avec des frottis de sang d’£. algirus. Ces frottis, colorés au Gienisa, m'ont permis de constater que, dans un certain nombre de globules rouges, la présence d’hémosporidies, isolées ou au nombre de 2-3, le plus souvent en forme d’anneau, parfois presque en forme de poire. Leur protoplasma se colore en azur, le karyosome en rouge. Je considère ces hémosporidies comme appartenant au genre Piro- plasma, et très probablement analogues ou identiques à P. ninense, trouvé en 1909 par Yosimoff chez £. europaeus en Russie, Piroplasma qui n’a plus été signalé par aucun observa- teur. Précipitines du sérum et de l'œuf des oiseaux et des chélo- niens. — Dans une communication à la Société vaudoise des sciences naturelles, le 24 janvier 1910, j'ai démontré le rôle Impor- tant des précipitines dans la classification zoologique. Je présente 572 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE aujourd'hui quelques éprouvettes qui, par le procédé des précipi- tines, démontrent le rapprochement des oiseaux et des chéloniens. M. le Dr F. Porcaer remet à la bibliothèque deux publications auxquelles la division de chimie de la Station viticole a collaboré. Le cataloque des vignobles suisses et des désignations com- merciales des crus, édité par la Société suisse des chimistes ana- lystes, est divisé en deux parties. La première renferme la liste des communes viticoles suisses, groupées par cantons, avec l’indi- cation pour chacune d'elles, de la superficie de leur vignoble. En regard se trouve la liste des désignations, d’origine cadastrale, utilisées dans le commerce pour caractériser les produits de ce vignoble. La seconde partie est constituée par un index alphabétique des noms des communes viticoles et noms de crus du vignoble suisse. Des numéros d'ordre renvoient pour renseignement à la première partie. D'après ce catalogue, le vignoble suisse est réparti actuellement sur 768 communes de 49 cantons, où il occupe au total 26.190 hectares (Vaud 6380 hect.). Il a été recueilli 1303 désignations commerciales dont 398 s'appliquent à des vins vaudois. M. Poroner présente ensuite le dixième fascicule de la Satrs- tique analytique des vins suisses, récolte 1909 *, élaborée éga- lement par la Société suisse des chimistes-analytistes, On sait que la récolte de 1909 fut extrêmement médiocre comme qualité. L'année eut des gelées tardives, puis se continua par un régime pluvieux et froid qui devait se renouveler en 1910. Malgré ces circonstances défavorables, la récolte a été examinée sous la forme de 561 échantillons de vins suisses, dont 134 fournis par le canton de Vaud. Les statistiques dressées constituent aujourd'hui une source de documentation qui permet au contrôle des denrées alimentaires de sévir contre les imitations, tout au moins contre celles qui ne sont pas trop savamment préparées. Les analyses de 1909 font ressortir les grandes variations possi- bles dans la composition chimique de nos vins. Ceux-ci sont en quelque sorte des enregistreurs et des totaliseurs des circonstances météorologiques de l’année; nos régimes chmatériques, souvent si divers d’un canton à l dan expliquent ces variations. La statistique analytique des vins suisses de 1909 met en évi- dence deux types de vins anormaux; ce sont les. vins trop acides par rapport à leur richesse alcoolique, puis, au contraire, ceux qui sont anormalement doux. Travaux de chimie alimentaire et d'Hygiène publié par le service sanitaire fédéral. Vol. 1, fasc. 4, 1910. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE 573 1° Vins acides. — En 1909, dans beaucoup de vignobles, les ceps avaient déjà subi une poussée assez forte quand la Here gelée survint; 1l se produisit une seconde sortie de bourgeons fructifères, ont certains arrivèrent à une quasi- maturité, Il y eut pour ainsi dire deux récoltes : celle des grappes qui avaient échappé à la gelée et celle des grappes qui avaient poussé depuis. Les pre- mières étaient d’une qualité normale avec une teneur en sucre assez élevée, mais les moûts produits par ces grappes furent aci- difiés par le produit des secondes grappes, restées vertes ou riches en acide tartrique libre. Il en résulte un vin alcoolique, mais très acide, et par conséquent anormal. On trouve en effet dans beaucoup de vins 1909 une somme alcool acide, plus élevée que celle constatée ordinairement. 20 Vins doux. — Alors que la plupart des vignobles suisses souffraient en 1909 d'un été froid et humide, deux régions, le Valais et les Grisons, ont bénéficié d’une sécheresse qui les a avantagées considérablement au point de vue de la production. La récolte du Valais a été à peu près normale comme quantité et remarquable en qualité. Certains crûs valaisans ont présenté des teneurs alcooliques très élevées. La statistique suisse enregistre un vin d’Arvine atteignant en effet 15.8 ‘ d'alcool, alors que le 43 °, est considéré chez nous comme très élevé. Le maximum atteint par le fendant est 14.9 %o. Le district vaudois limitrophe a bénéficié un peu des circon- stances qui favorisèrent le Valais. Un vin d’'Yvorne a donné du 13.6 °/,, et la moyenne de la région d’Aigle est supérieure à celle des autres régions vaudoises. Le district d’Aigle — avec 24 hecto- litres à l’hectare — est le seul qui ait pu couvrir en bonne partie ses frais de culture. Séance du 1% mars C. Buhrer. Observations actinométriques faites à Clarens en 1910. — F.-A. Forel. Etudes sismologiques en Suisse. —- E. Argand. Sur la répartition des roches vertes mésozoïques dans les Alpes Pennines,. M. C. Bunrer. Observations actinométriques faites à Cla- rens en 1910. — Ces observations, commencées en 1895 avec le regretté professeur H. Dufour, ont été poursuivies en 1910, autant que la clémence du ciel le permettait. L'appareil est un actinomèé- tre Crova, étalonné par M. Crova lui-même; ses indications sont ramenées à l'instrument Angstrôm de l’Université de Lausanne. Les moyennes obtenues entre 11 heures et 1 heure sont : Janvier . . . . . 1.235 calorie (2 observations) RÉNTIC RARE" ti € 1#209 » 6 » PACS RE 1. : (10949 » 6 » 574 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE Avril Mai Juin Juillet . Août Septembre. Octobre Novembre. Décembre . 1e 1 1 1 1 1 1 1 1 467 .210 .349 .362 .388 .245 .318 .140 .203 Les moyennes par saisons sont: Hiver. Printemps Eté Automne . calorie (4 observations). » 9 » » » 2 ÿY BR BR O1 0 «I © I 1.216 calorie 12809101 1.366 » LDC Le maximum absolu est de 1.584 calorie, observé le 20 octobre, à 1 h.05. Le 19 mai, à 4 h. après midi, au moment du passage de la terre dans le prolongement de la comète de Halley, le ciel n'était pas trop serein. Une observation actinométrique faite à ce moment a donné 0.878 calorie, tandis que le 45 mai, à la même heure, j'ai trouvé 4.330 et le 20 mai 1.536 calorie. Dans les mois de décembre 4909 et janvier 1910, M. Mutrux a fait des observations actinométriques avec un appareil identique, à la clinique Rollier, à Leysin (altitude 1263 m.). Il est intéres- sant de les comparer avec celles de la plaine. Voici les moyennes trouvées par M. Mutrux, les 6, 7 et 8 janvier 1910: A 9.47 heures 10.35 11.05 11.32 11.45 12.05 12.37 1.07 1.37 2.10 2.40 3.15 1.250 calorie 1.381 » 1.427 » 1.463 » 1.439 » 1.481 » 1.480 » 1.504 >» 1.506 » 1.448 > 1.368 » 1.220 » Pour les mêmes heures d'observation, nous avons ainsi 0.231 calorie par minute et centimètre carré de plus à Leysin qu’à Cla- rens. M. F.-A, Forez fait l’histoire des études sismologiques en Suisse, depuis les catalogues de P. Merian, 1834, et d’O. Volger, 1856-1858, jusqu’à la création de la commission sismologique de 75 Qt SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE la Société helvétique des Sciences naturelles, 1878, son agrégation à l'Association sismologique internationale, 1903, et la construc- tion de l'observatoire sismologique de Degenried, sur le Zürich- berg, Zurich, 1911. Cet institut de Degenried enregistrera, nous l’espérons, à l’aide d’un sismographe horizontal Mainka, à deux composantes, et d'un sismographe vertical Wiechert, toutes les secousses dépassant l'in- tensité IV de l'échelle décimale de Rossi-Forel, dans le rayon local de 250 km. qui dépassera les frontières extrêmes de la Suisse. Mais il est important que l’on n’interrompe en rien la collection des observations directes que les populations de la Suisse ont pris l'habitude, dans les trente dernières années, de nous adresser si obligeamment ; les observations dites macrosismiques sont néces- saires pour contrôler, localiser, préciser et compléter les observa- tions mécaniques des sismographes, et pour faire rendre à celles-ci toute leur utilité aux points de vue scientifique et économique. Nous invitons done le grand public à continuer l'envoi de toutes les observations, quelconques, sur les tremblements de terre à M. Ch. Bührer, pharmacien, à Clarens, représentant dans le canton de Vaud de la Commission sismologique suisse. M. Emile ArGanb. Sur la répartition des roches vertes méso- zoïques dans les Alpes Pennines avant la formation des grands plis couchés. — En 1906, j'ai montré! qu'il convenait, pour étudier l’ancienne répartition des faciès dans les Alpes Pen- nines, de procéder au déroulement des grands plis couchés qui existent dans cette région. Les «pietre verdi» sont fort rares dans le substructum mésozoïque de la nappe IV (zone du Val-Ferret), et elles n’atteignent qu'un développement modeste dans les parties extérieures de la couverture normale IV (parties basses de la zone du Combin). Plus en dedans du profil déroulé, elles prennent une grande importance et vont jusqu'à constituer une bonne partie, souvent même la majeure part du Mésozoïque à faciès piémontais ?. C’est ainsi qu'elles prédominent de beaucoup sur les caleschistes et leurs intercalations sédimentogènes dans les branches® d’An- zasca et d’Antrona, de même que dans la cuillère de Bognanco du synclinal IV-V. Le déroulement de cet ensemble montre qu'il correspond aux parties les plus internes de la couverture mésozoïque IV et au flanc renversé V. Dans la couverture mésozoïque de cette dernière 1 C.-R. Acad. sc., 26 mars 1906. ? Au sens de M. S. Franchi. 3 Emile Argand. Les nappes de recouvrement des Alpes Pennines et leurs prolongements structuraux. Matér. Carte géol. Suisse, nouv. sér., XXXI, août 1910. 576 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE nappe, les roches vertes se maintiennent fort abondantes au long de la branche de Saas et tout autour de la retombée périclinale du flanc normal du Mont-Rose jusque vers Alagna et le Val Olocchia sur Bannio. Il en est de même dans le flanc renversé VI du groupe supérieur de la zone du Combin. On ne peut, actuellement, rien affirmer de l'extension possible des roches vertes dans la couver- ture mésozoïque du lambeau de recouvrement de la Dent-Blanche, car dans cette couverture, représentée par un fragment restreint au Mont-Dolin (Arolla), je n’ai trouvé jusqu'ici aucune trace de pietre verdi. On peut donc admettre que les roches vertes atteignent leur développement favori dans ce qui est maintenant le flanc renversé VI, l'enveloppe de V et la partie la plus interne du flanc normal _ IV, et qu’elles vont en se raréfiant vers les régions plus externes du profil déroulé. Aucune relation ne semble exister entre la présence ou la quan- tité de ces roches vertes et l’intensité du métamorphisme régional. Les variations de ces deux phénomènes sont indépendantes, en sorte qu'on ne saurait voir dans le premier la cause du second. Il s’agit bien plutôt, comme le montrent en particulier mes recher- ches sur les prasinites zoïsitiques du flanc renversé VI, en accord essentiel avec les résultats de M, S. Franchi, de roches éruptives basiques qui ont subi le métamorphisme régional en même temps que les couches sédimentaires où elles sont intercalées. J'ai déjà, en février 1906, précisé à quel type appartiennent les nappes reconnues en 4905, par MM. Lugeon et Argand, dans les Alpes Pennines et Graies. J’annonçais, en effet, que «les Alpes cristallines de la zone du Piémont, entre les vallées du Tessin et de l'Arc, sont formées par l’empilement de très grands plis cou- chés »t, ‘ Emile Argand. Sur la tectonique du massif de la Dent-Blanche, C. R. Acad. sc., 26 février 1906. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE Francesco Grassi. MAGNETISMO E ELETTRIGITA, Principi ed applica- zioni esposti elementarmente. Quarta edizione rinnovata ed accresciuta con 398 figure e 6 tavole fuori testo. Milano. Ulrico Hoepli. 1911. Le fait que ce 1100 volume de la collection des Manuels Hoepli est à sa 4e édition, montre que ce traité a atteint son but qui est d'instruire les personnes qui désirent connaître les applications si nombreuses, si disparates et importantes de l’élec- tricité, tout en étant complètement profanes aux études relatives à cette nouvelle et grande branche des connaissances. Nous avons constaté que l’auteur a introduit dans cette 4®° édition les modifi- cations imposées par les récents progrès de cette science qui mar- che avec une rapidité surprenante et qui élargit de plus en plus son champ. Dans les limites consenties par le caractère tout à fait élémentaire de ce traité il rend compte de l’état actuel, autant de nos connaissances sur les faits nouveaux mis en lumière par la découverte de la radioactivité, que des nombreuses et très variées applications de l'électricité, avec un résumé historique, mis au point jusqu'aux plus récents perfectionnements, de la télégraphie sans fil ou radiotélégraphie ainsi que de la radiotéléphonie. Le succès ne pouvait manquer à ce manuel, le nom du savant pro- fesseur Grassi étant très favorablement connu, pour ses impor- tants travaux, en Italie et à l'étranger. This Paul GruNEr. KurzEs LEHRBUCH DER RADIOAKTIVITAT. 2te ver- mehrte Auflage. A. Francke, Bern 1944. Nous tenons à signaler à nos lecteurs la récente apparition d’une deuxième édition de l’excellent traité de radioactivité du savant professeur de physique théorique à l'Université de Berne. Le meil- leur éloge que nous en pussions faire était de reproduire en tra- duction française, comme nous le faisons plus haut, un des prin- cipaux chapitres de ce livre *, ? Voir plus haut, p. 509. ARCHIVES, t. XXXI. — Juin 1911. 40 578 BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Analyse des travaux de chimie faits en Suisse O. BaupiscH. ASSIMILATION DES NITRATES ET DES NITRITES (Berichte d. D. Chem. Ges., t. k4, p. 1009 ; Zurich. Laboratoire de Chi- mie de l’Université). On avait peu de données jusqu'à présent sur l'assimilation des nitrates dans les plantes vertes, mais il est cependant très probable, d’après les recherches les plus récentes, qu’elle a lieu par formation intermédiaire des nitrites. La réduction des nitrates en nitrites a été constatée au point de vue purement chimique, sous l'influence de la lumière d’une lampe à mercure. M. Baudisch avait observé, l’année dernière déjà, qu’une solu- tion de nitrate de potasse dégage lentement de l'oxygène lors- qu'elle est soumise à la lumière diffuse et ses travaux sur l’assi- milation des nitrates et des nitrites étaient basés sur l’idée que le groupe nitrosyle : 19 —N—OH ou N EE K# doit jouer un rôle aussi important que le groupe aldéhyde : cé” H Or l’auteur a maintenant constaté que le groupe nitrosyle peut en effet prendre naissance par l’action de la lumière sur les nitrates ou sur les nitrites. Si par exemple l’on expose à la lumière du jour, une solution aqueuse de nitrite de potassium, additionnée d'alcool méthylique en excès, il ÿ a au bout de peu de temps dégagement d'oxygène qui oxyde l'alcool en formal- déhyde, puis celle-ci, à l'état naissant, réagit avec le nitrosyle- potassium pour donner un acide qui a pu être identifié avec l'acide formhydroxamique : YA CH° C — NOK + H°0 | + KNO? — | OH OH Les recherches dont il est question dans ce mémoire et qui présentent un grand intérêt au point de vue de la chimie végétale, conduisent l’auteur à supposer dès à présent, que l'assimilation des nitrates et des nitrites, dans les parties vertes des plantes sou- mises à l’action de la lumière, est un phénomène photochimique, supposition qui exige cependant une vérification expérimentale. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE des Travaux de Chimie faits en Suisse 1911 Janvier . AMANN (J.). Ultramikroskopische Beobachtungen. Lausanne. Zeitschr. Kolloide 8. 11. . ArRAGoN (Ch.). Un nouveau facteur pour la qualification des poivres. Lausanne. — J. suisse de chimie 49. 46. . Berraoup (A.). Sur l'impossibilité de surchauffer un solide. Neuchâtel. — Bull. de la Soc. neuch. des Sc. nat. 37. 144. . Besson (A. A.). Zur Frage des Milchsäureanhydrids. Basel. — Chem.-Zeitung 35. 26. . Briner (E.) et Wroczynskr (A.). Réactions chimiques dans les systèmes gazeux fortement comprimés. Genève. Lab. de ch. techn. et théor. de Univ. — J. ch. phys. 9. 105. . Bürar (Emil). Allgemeine Bemerkungen zu meinen die Wir- kung von Arzneikombinationen betreffenden Arbeiten. Bern. Med.-chem. Inst. der Univ. — Zeitschr. exp. Pathol. 8. 523. . Burmanx (James). Etude sur les guanylthiurées hexasubsti- tuées. Neuchâtel. — Bull. de la Soc. neuch. des Sc. nat. 37. 174. . Burmanx (James). Variations annuelles des teneurs en prin- cipes actifs de quelques plantes médicinales. Aigle. Lab. de la Zyma. — J. suisse de chimie 49. 6. Ficurer (Fr.). Ueber die kapillarelektrische Fällung posi- tiver Kolloide. Basel. Anorg. Abt. der chem. Anstalt der Univ. — Zeitschr. Kolloide 8. 1. . Ficurer (A.). Ueber eine Darstellung von tintenbildenden Kôürpern aus Benzolderivaten. Basel. — Chem.-Zeitg.35. 115. . FürsrengerG (Isaak). Ueber mehrkernige Metallammoniake. Dissert. Zürich (Prof. Werner). . Gazarran (G. Ter). Sur la densité du gaz hydrogène phos- phoré et sur le poids atomique du phosphore. Genève. — J. CRpiiys. 9: 101. 580 13. 14. 15. 16. A7. 18. 19: LISTE BIBLIOGRAPHIQUE GrumELzLz (Ernest S.). Observations comparées entre la vitesse des réactions et la fluidité du milieu. Genève. Lab. de ch. physique de Univ. — J. ch. phys. 9. 143. Hævusscer (Paul). Ueber den Einfluss der Constitution auf das Drehungsvermügen optisch-activer Substanzen. Dissert. Basel (Prof. Rupe). HEerzENBERG (Roman). Weiïtere Untersuchungen über die Wirkungen von Narkotica-Antipyretica- Kombinationen. Bern. Med.-chem. Inst. der Univ. — Zeitschr. exper. Pa- thol. 8. 576. Janrscx (G.) und Wicporow (S.). Zur Kenntnis der Doppel- nitrate der seltenen Erden mit den Alkalielementen, Zürich. Univ.-Lab. — Zeitschr. anorg. Ch. 69. 221. Jaouerop (A.) et Tourpaïan (M.). Application du principe d’Archimède à la détermination exacte des densités gazeuses. Neuchâtel. Lab. de physique de l'Univ. — Archives des Sc. phys. et nat. 31. 20, | KarzeneLson (Dina). Ueber die Wirkung gleichzeitig gege- bener Narkotica der Fettreihe bei subcutaner Injektion. Bern. Med.-chem. Inst. der Univ.— Zeritschr. exp. Pathol. 8. 555. Kowazsky (J. de) et Dzrerzeici (J. de). Influence des grou- pements fonctionnels sur le spectre de phosphorescence pro- gressive, Fribourg. — Comptes rendus 152. 83. . Kowarsxi (Salomon). Beitrag zur Kenntnis der Benz-Imid- azole und Benz-Oxazole und deren Azo-Farbstoffderivate. Dissert. Zürich (D' Kym). . Lomoxosow (Sophie). Ueber die Beeinflussung der Wirkung narkotischer Medikamente durch Antipyretica. Bern. Med.- chem. Inst. der Univ. — Zeitschr. exper. Pathol. 8. 566. 2. Masima (Rüiko). Zur Kenntnis der Oxydation von Anilin. Zürich und London. — Berichte 44. 2929. . Oz (Alexander). Zur Kenntnis des Dysprosiums. Drissert. Zürich (Dr Jantsch). . Oswazp (Adolf). Gewinnung von 3,9-Dijodtyrosin aus Jodei- weiss. Zürich. Agr.-chem. Lab. des Polytechn. — Zertschr. physiol. Ch. 70. 310. . PATZEVITCH (Raphaël). Sur les carbinols aromatiques ter- tiaires et leur condensation avec le pyrrol. Thèse. Genève (Prof. Pictet). . Reverpin (Frédéric). Action de l'acide sulfurique concentré sur quelques nitramines aromatiques. Dérivés de la méthyl- aniline, de la méthyl-p-anisidine et des méthyltoluidines. Genève. Lab. de ch. org. de l’'Univ. — Bull. de la 0€. chimique 9. 43. 29! 30. 31. 32. 36. 31. 38. 39. 40. 41. DES TRAVAUX DE CHIMIE FAITS EN SUISSE 581 . Revernin (Fr.). Einwirkung konzentrierter Schwefelsäure auf einige aromatische Nitrarinel Genf. Org.-chem. Lab. der Univ. — J. prakt, Ch. 83. 163. . REvERDIN (Frédéric) et Luc (Armand de). Nitration compara- tive de quelques amines aromatiques mono- et diacylées. Genève. Lab. de ch. org. de l'Univ. — Archives des Sc. Phys. et nat. 31. 46. SARADSCHIAN (Alexander). Ueber die gegenseitige pharmako- logische Beeinflussung zweier Narkoties der Fettreihe bei intravenüser Injektion. Bern. en -chem. Inst. der Univ. — Zeitschr. exper. Pathol. 8. 52 ToHarviant et Wuxnper. Sur la Len du fer, du chrome et de l’aluminium. Genève. Lab. de ch. anal. de l'Univ. — Annales ch. anal. 16. 1. TREaDwELL (F. P.), Chimie analytique. Analyse qualitative. Trad. de S. Goscinny. Zürich. Wazter (Johann). Einige Notizen über Dimethylanilin und dessen Derivate. Genf. — Zeitschr. Farbenindustrie 10. 17. 33. . Wazrer (Johann). Ueber das Verhalten ‘der Cellulosenitrate zu Dimethylanilin. Genf. — Zeitschr. angew. Ch. 24. 62. . Wecnr (Ernst J.). Ueber Ol-Metallammoniake. Dissert. Zürich (Prof. Werner). . ZeeLex (Victorie). Ueber die Wirkung kombinierter Opium- alkaloide, Bern. Med.-chem. Inst. der Univ. — Zertschr. exper. Pathol. 8. 586. Février Baœpecker (Erwin). Ueber Komplexverbindungen von Gly- kolen mit Metallsalzen. Dissert. Zürich (D* Grün). EPpuraïm (Fritz) und Lasocki (Eduard). Ueber Nitro-sulfamid und Sulfohydrazid. Bern. Anorg. Lab. der Univ. — Berichte 44. 395, Eraraim (Fritz) und Piorrowskt (Henryk). Ueber die Ein- wirkung von Schwefeldioxyd auf Ammoniak. Bern. Anorg. Lab. der Univ. — Berichte 44. 379. Eearatm (Fritz) und Prorrowskr (Henryk). Ueber die Ein- wirkung von Schwefel und schwefelhaltigen Verbindungen auf Hydrazin. Bern. Anorg. Lab. der Univ De CAVE LE 386. ErIKssoN (Ella). Bestimmung des Glycyrrhizins und der Zuckerarten im Süssholzpulver und Süssholzextrakt. Bern. Pharm. Inst. der Univ. — Archiv der Pharm. 249. 144. FErRARIO (Enos). Studio della reazione di Grignard. Sintesi del fluorane. Ginevra. Lab. di chimica organica e inorganica. — Gazz. chim. 41, (A) 1. 582 LISTE BIBLIOGRAPHIQUE . Hicnircx (Thomas Percy). The relative effect of ethylenic and acetylenic linkings on optical rotatory power. London, Uni- versity College and Genève, Lab. de ch. théorique de l'Univ. — J. chem. Soc. 99. 218. . PorcnEer. Deux types anormaux de vins 1909 de la Suisse romande, Lausanne. — J. suisse de chimie 49. 63. . Proske (Heinrich). Ueber die Reaktionsfähigkeit von w-Brom- styrol und 4-Phenyl-3-brompropan gegen Magnesium und einige Kondensationsprodukte. Drissert. Basel (Prof, Rupe). . RercainsTeiN (D.). Die Belastungsfähigkeit der galvanischen Elemente. Zürich. — Zeitschr. Elektroch. 17. 85. . Ronner (Franz). Ueber die Oxydation von Jod mit Ozon. Hydroderivate des Chindolins. Dissert. Basel (Prof. Fichter). . Romaworr (Nicolas). Recherches synthétiques sur quelques dérivés aromatiques de l'acide propionique. Thèse. Genève (D: Ferrario). . ScauzzE (E.). Studien über die Proteimbildung in reifenden Pflanzensamen. Zürich. Agr.-chem. Lab. des Polytechn. — Zeitschr. physiol. Ch. T1. 31. . ToG&GEenBurG (F.). Eine abgekürzte Methode zur Erkennung verschiedener Glassorten. Zürich. — S'chuveiz. Wochenschr. 49. 105. . Tseaupi (H. Aegidius). Zur Kenntnis der Walden’sche Um- kehrung. Dissert. Zürich (Prof. Werner). 1. Tykocner (Aline). Etude sur l’électrolyse du chlorure de potassium dans un appareil à diaphragme. Thèse. Genève (Prof. Guye). 2, VERDA (A.). Action des vapeurs d'alcool sur les feuilles de tabac. Chiasso. — J. suisse de chimie 49. 108. Mars 3. Amanx(J.). Etudes ultramicroscopiques. Lausanne. — Journ. suisse de chimie 49. 137. . Amanx (J.). Etude ultramicroscopique des solutions de l’iode. Lausanne. — Bull. de la Soc. vaudoise des Sc. nat. 417. 1. . Bacu (A.). Zur Kenntnis der Reduktionsfermente. Ueber das Schardinger-Enzym (Perhydridase). Genf. Privatlab. — Bio- chem. Zeitschr. 31. 443. . Barrezui (F.) und Srerx (L.). Die Oxydation der Citronen-, Apfel- und Fumarsäure durch Tiergewebe. Genf. Physiol. Inst. der Univ. — Biochem. Zeitschr. 31. 478. . Bessox (A. A.). Die Bestimmung der wasserbindenden Kraft im Mehl. Basel. Lab. des Verbandes schweiz. Konsumwvereine. — Chem.-Zeitung 35. 245. 58. 59. 60. 61. 62. 63. 64. 65. 66. 67. 68. 69. 70. 71. 73. 74. DES TRAVAUX DE CHIMIE FAITS EN SUISSE 583 Brux (Albert). Recherches sur l'exhalaison volcanique. Ge- nève. Burmanx (James). Du titrage physiologique des préparations de digitale d’après la méthode de Focke. Aigle. — Revue méd. de la Suisse romande 31. 162. CLoerra (M.). Untersuchungen über das Verhalten der Anti- monpräparate im Kôürper und die Angewühnung an dieselben. Zürich. Pharm. Inst. der Univ. — Arch. exper. Pathol. 64. 352. CLoerra (M.). Ueber Angewühnung an Atropin. Zürich. Pharm. Inst. der Univ. — Arch. exper. Pathol. 64. 427. Eparaim (Fritz). Versuche zur Darstellung optisch aktiver Phosphorverbindungen. Bern. Anorg. Lab. der Univ. — Berichte 44, 631. Huger (Max). Untersuchungen über Dinaphthylmethan und Dinaphthofluoren. Dissert. Zürich (D' Schmidlin). Jæca (O.) und Taomaxx (J.). Zur Katalase-Bestimmung der Milch. Bern. — Schuveisz. Wochenschr. 49. 199. 145. Jappou (Mera). Sur quelques dérivés du benzoyl-4-acénaph- tène. Thèse. Genève (D' Ferrario). Jucxez (Natalie). Zur Kenntnis der Dioxychalkone. Dissert. Bern (Prof. Tambor). Kaurmanx (Adolf) und SrRüBIN (Paul). Zur Konstitution der Pseudoammoniumbasen. Genf, Univ.-Lab. — Berichte 44. 680. Kaurmann (Adolf) und SrrüBix (Paul). Ueber Chinolin- Farbstoffe, Die Apocyanine. Genf. Univ.-Lab. — Berichte 44. 690. KessezRiNG (Eduard). Ueber einige neue Derivate des Hydro- chinons. Neue Methode zur Darstellung der Nitranilsäure. Dissert. Basel (Prof. Nietzki). Mezccer (R.). Détermination exacte de la nicotine dans les tabacs et dans les plantes vertes de Nicotiana tabacum. Lau- sanne. Univ. — J. suisse de chimie 49. 117. NiERENSTEIN (Jakob). Ueber einige Derivate des Cumarons und des Chromans, Dissert. Bern (Prof. von Kostanecki). . Pamppe (E.). Beiträge zur Frage der Verwendbarkeit der neueren Milchprüfungsmethoden. Bern. Lab. des schweiz. Gesundheitsamtes. — Mitt. Lebensmittelunters. 2. A. Picrer (Amé) et FinkezsTEeIN (Marie). Synthèse de la lauda- nosine. Genève, — Monit. scient. 1911. 172. RuPe (H.) und Sreinsace (A.). Ueber Curcumaël. Synthese der -p-Tolyl--methyl-n-buttersäure. Basel. — Berichte 44. 584. 584 75. 10e 14, 78. Fo 80. LISTE BIBLIOGRAPHIQUE, ETC. SacxuR (Charlotte). Ueber Triamminmetallsalze. Dissert. Zürich (Prof. Werner). ScHarrER (F.). Ueber die Anwendung der Dialyse bei der Weinuntersuchung. Bern. Lab, des schweiz. Gesundheïts- amtes. — Mitt. Lebensmittelunters. 2. 36. SCHMERKOVITCH (Fanny). Sur quelques dérivés du benzoyl-2- fluorène. Thèse. Genève (D7 Ferrario). ScauLze (E.) und PFENNINGER (U.). Untersuchungen über die in den Pflanzen vorkommenden Betaine. Zürich. Agr.-chem. Lab. des Polytechn, — Zertschr. physiol. Ch. TA. 174. STADLER (Hermann). Ueber die entwicklungshemmende Wirkung einiger organischer Stoffe in Lüsung und in Dampfform. Zürich. Hygiene-[nst. der Univ. — Arch. Hyg. 13.195. Wazrer (Johann). Einige Notizen über die zwischen aroma- üschen Amino- und Nitrokôrpern auftretenden Färbungen. Genf. — Zeitschr. Farbenindustrie 10. 49. 65. les le les le 585 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENEVE DE MAI 1911 1, pluie dans la nuit et à L h. du soir, nouvelle neige sur les montagnes envi- ronnantes. 2, 3, 4, rosée le matin. 5, pluie dans la nuit. 6, T et 8 forte bise. 7, 9, 10, 11, rosée le matin. 9, plusieurs orages dans l’après-midi. 12, pluie dans la nuit ; plusieurs orages et pluie dans l'après-midi. 13, pluie à 11 h. du matin. 14, pluie à 7 h. et à 10 h. du matin. 15, pluie dans la nuit et depuis 7 h. du soir ; orage au S. l'après-midi. 15, pluie à 7 h. du matin : pluie et orage à 3 h. et pluie à 7 h. et à 9 h. du soir. 17, pluie dans la nuit ; pluie et orage à 6 h. du soir ; pluie depuis 10 h. du soir. 18, pluie pendant la plus grande partie de la journée. 19, 20 et 21, forte bise. 21, les dernières taches de neige ont disparu sur le Salève. 22, rosée le matin et le soir. 23 et 25, rosée le matin. 25, averse à 4 h. du soir. Z1, plusieurs orages dans l'après-midi. 29, pluie dans la nuit et depuis 7 h. 40 du soir ; orage au S. à 6 h. 30. 30, orage à 7 h. du soir. 31, pluie dans la nuit. Aromves, t. XXXI. — Juin 1911. 41 a oo Fr T'Or | L'6Gl 09 | S'G| LG |0'9 1 GG'L | 1 il Cm | Lr'rè loo-re |6L'Fè a ) IT SANTE CANIL CENT “ANl9"89 |p'L9 || L'2.+ |S1510 9719" |" 202) Her RCe Ra" OT OT | OT | OT Le ‘AN ‘ANS ‘ANr ‘ANIL'e9 | 0'L9| o°e + | 89 | 0'69 | L 89 | G 19 À Fe Hotels. € 6 |ot | 8 |or le. ‘aNlè ‘Ne ‘aNla ‘aNl6'99 | 0‘r9 | r'o + | o'co | 1'09 | 8'r9 | ‘F9 | 8e è 8°? 9 p |g |ét ÎT ‘ANS ‘ANT ‘ant aN|9' ro] c'eo | 8°0 - |-0'r9 | c'59 | 0'#9 | ç eg À 2 I 0€ OT :| ot |6 |orle ‘MST ‘Asa ‘Msle "AMSIS'e9 | 219 | ae - | S'eg | r'69 | L 29 | C'19 | T& LE fST 0 6 Llio®|o lot lé ‘ANR ‘ANS HN 2EN] 809) ss | 2°6 - |-F6C | r:09-| 160 y 8'86 0e) è 1°? OT OT ot |orle ‘ang ‘ane ‘anNle ‘ANÎr'60| 6'8c| se - | ses | 5'60 | g'6c | 0'66 À ET F ÿ O1 ot lot | ot | or le ‘ane ‘ant ‘aNle ‘anNfr'19 | z'6c) sr - | o'es | ‘ec | L'ec | g'éc D St| Eee A OT OT | O1 | OT IT MST ‘MSII ‘MSla ‘MSÎ8'29 | 9'19 | a'e - | 1'e9 | L'I19 | c'eg | 1'&9 LT | RS 9 6 QT OT. ON OL “AMSIT "MSC “MSI LAS I 00 049) 6 - |SC 29 1P0 60 | 20) T0 RP OTe er ACTE 8 O1 | OT | PT ‘MS ‘AMSIT :'MSIT ‘MSl9'20 | c'r9 | ga - | 819 | g°19 | 0'ag | 8° 19 À ST | C c'8l OT OT | or |orle ‘MSsle ‘MSir ‘MSIr ‘MSI0o'eo | 8'1o L'T - | ga | 8°a9 | 129 | 6°19 À FI Fra e OT 01 | ot | or le ‘AMSslè ‘Asie ‘Mele ‘MSl6'89 | 8°80 | ot - | 6°29 | 1'£#9 | 8°e9 | 8°29 | EI F Là OT ot | or |otle ‘Asle ‘Asie ‘Asia ‘MSIS'r9 | 6°89 || 9°o + | Fr 79 | G'r9.| L'F9 | 0°r9 | CT D = | die OT OT | OT | OT IT ‘MS ‘ANT “MSIT MSIC'r9 | 980 | p°o + | T'F9 | F'r9 | 1'r9 | 8°69 | TI Ne Je 4 9 OT | P |S£t TT ‘ONIT ‘ANT "ANIT “ANIS 79] L'a0 | 20 - | r£9 | a'r9 | c'e9 | L'e9 | OT € 9° 8 OT | ot |g ÎT ‘AMSIT ‘AMSIT “MSIT ‘AMSle 79, g'20 | p'o - | 1'e9 | 259 | 8°eo | r' 29 | 6 DU er L OT | O1 | & IT ‘MS ‘MSIT "MSIT MSIG'69 | F'19 | or - | r'èa | c'e9 | r'29 | S'I9 | 8 (SE 6'è ûT OL-| OT | OT 18- ‘ENS ‘ANIS CHNIT ‘ANT E C9 | 6 19) 1'O— | a'e9 | 129 | r'€9 | 0°F9 LL [AA AND eg OT OT | O1 | OT | ‘HN ‘ANS ‘ANS ‘ANIO'99 | L'ro| Fa + | 9°c9 | 0°o9 | a°99 | L Fo | 9 el À OT | Or |.O1 | ON LS ‘Ne ‘Ne “Na ‘ANI6'p9 | p'a9 | 9°0 + | L'Eo | 8°79 | g 69) c'eg | S 8 9°R G OÙ | P | À TZ “ANIT ‘ANIT “ANIT ‘ANT RGO | 6 29 || L'I + | T'F9 | 1°E9 | L:F9 | 0" Dr ie di à F 0 [6 | ÎT ‘ANT ‘NII ŒNIT ‘ANIF 99 | 0°co | 6° + | 8'co | 6°99 | 0°99 | T'ES À € RE 0 0 0 | 0 |0 Et ‘anNÎIT ‘NII ‘anNItT ‘ANIC'o9 | r'r9 | a'a + | oo | 89 | r' co | £'r9 De shsex OT : | OT | OT | OT [8 ‘‘ANTE ‘ANS ‘ANT ‘aNle’ 9 | c'09 | &°0 + | 0e | &'co | €°e9 | 9'O9 IT “9 ‘uw | “uw | ‘uw ‘uw ‘ww “ui ut ‘uw { ‘uw rm , . °8 £ ; , 5 ‘ 5 : X ‘ut ‘UIOu *8 . : : peine Sa en | U 6 | qr|'uz haeumog| ‘u 6 | Ha {2 LA -A% nn PA | 6 | 9} | res Es ENEN af1]q ALISON UN LNH À +- œu(0C ANdIHGHASONLY NOISSAU sy TIGT IVIN ŒUVNHMAIRLNIVS OANVH9D LTIGT IVINW ŒHVNHAH-LNIVS ONVHI9 | | F8 | 66 | L | cs 10°G + | OS'I F0'0 + cG°0 + re 0 4) "ce Ta OL 96 | LF &s &6 | L9 LS 8°6 + g'a 0'& + cp + SCT 1 + der 69 et 19 81 8L gL ès p'G LA ÉRIC Er G'£ F'£ 0€ 18 86 -| 8C CR Le | 106 ÿL 8'g 0° 10 + p'2 0°3 92 p'è 66 “| 97. | 64 L6 19 08 F'6 8 à sm + C'F 0°£ 0' L F'£ 86 | £ CL 96 | LF rai CEA! O'T Le + s'e c'e &'II 0'E 001. €Fr | IS L6 ET #14 F0 à 9 T'I L'O + 9'à ST ge s'£ 66 68 OL 06 0C F9 g'II @2 | p'e + 2°G T8 r°6 &'E + ICS on I: 2 gs e6 F9 16 0'°c PA té rc 9°0 F'0 + ge DUT RO ets GPe (| T8 £6 LG F6 6 F eT | OI - 9‘0 F0 - p'£ Cats Po TT €L LS ui DTA Te (Eu L'0 0°0 F'I co 8 r Late) L6 | Cr gs 66 &9 £6 CAE Sn 6°0 — p'0 + om 0'£ CEE 86 9G 98 C6 89 CG 0° g'a O8 - 8'0 - a - 0’ CC 66 eg | 06 96 D 6 F'F CE (D) HS T'0 + 9'‘1 - 2 8.0 c (ee 0e 71e | ONE 96 | 06 | 6 CS 1'0 "0 - L'0 0°0 0'à 10 + 16 | 9 £6 26 | F6 £6 (az 0'0 €'0 — c'0 CHOT (Gt 0°0 66 10.01 96 CG CG L6 6'& 0°Q ET 9'0 0°0 BAT 220 86 | IL LS 96 | &S | F8 S'F g'I LEO + AQU QT 0 8 + ci 001. | 06 | 96 CMOS te ar T BOND ro &"0.— US 90- O0T | 86 66 66 66 66 9°0 O'T Noa DUT Pare dt 80 - 00T | 16 || 86 66 C6 66 CAT 0'0 et CUONE l'O + 60 + 0‘0 O0T ! 09 | £6 86 F8 96 c'e Hat AUS 0 = 0 9°0 O°T = ROULE "|: 69 TS IS CL 8'9 ISe g'I + TN I + T'F 0°‘ - 66106 | LA LG 7e 0°£ | r'@ L'O - (011 de C'I - ‘0 &&- 6 Hotel 0 FL 96 GO | T9 Tr PRO F'I- SI - ge - g'a + OT g 86 | 6 FS 06 &9 C6 Cnil 6'£ g'a - jee 8 G- : L' - L BOL |. 06 96 6L C6 9°r L'£ &' 0 - 6°0 - 0R= F'a + 0 g - ( 007 co | C6 66 16. | 96 S'F v'& c'O - Phi Éd &'0 CA ch G (6 PO 0 72 66 ce | T9 168 £'è Er ‘1 + Das 8°y Tes F FO ei de IL cs | 09 | 99 | r'e &'c 0°0 pre FAR g'a L'EMARSS 20 el. 1e ||: 99 OL LYF pL &'ç p°s g'èa - 9°e — L'£ — a 1 + Cie & O0T 8G 16 96 LE O0T LOTO à 9°L er C'F - g'e - ds Riou 11 | | > 0 0 0 0 0 0 0 es EL Ca Ê UN ouuoA0m LC) ul Lo a à WU || er He st Salou 6 ii E s91neu L de 0/6 NH NOLLVHNLYS AU NOILOVHA AHOLVHHANA T, pit 592. MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — MAI 19{| Correction pour réduire 1a pression atmosphérique du Grand Saint: Bernard à la pesanteur normale: —()"".22. — Cette correction n'est pas appliquée dans les tableaux. Pression atmosphérique : 500"" + Fraction de saturation en °‘/, 7 h. m. 1h.s. 9 h.s. Moyenne Th.m. 1h.s. 9h.s. Moyenne lee décade 63.28 64.05 64.46 63.93 80 67 92 80 2° » 61.57 61.85 62.02 61.81 95 88 96 93 3° * 65.57 65.97 66.41 65.98 80 69 92 79 Mois 63.54 64.02 64.36 63.97 85 74 93 84 Température. Moyenne, Th. im. 1 h.s. 9 h.s. TRS Lnts à Ê 4 lre décade — 3.61 + 1.47 — 2.4h — 1.53 — 1.75 BU Le Des D:26 Je 4:07 se pat + 0.09 = 10:94 Be » + 1.49 + 5.45 + 1.63 + 2.86 + 2.5 Mois — 0.76 + 2.75 — 0.34 + 0.55 + 0.3 Dans ce mois l'air a été calme 0 fois sur 1000. I “. ‘t des < NE = 90 —1 922 se rapport des vents sw nn 74 —4 24 Pluie et neige dans le Val d'Entremont. Station | Martigny-Ville Orsières Bourg-St-Pierre St-Bernard Eau en millimètres ..... | 12.3 29.3 54.3 94.2 Neige en centimètres... .| — — cu 30 1796 - 1910. 4 1796-1825. Il 10-14 JE ail IEEE Na VI ia 31 é Jr ; = Juin 4 Je 6] 10-14 15-19 10-24 IST EN IV V puit 15-19 to-14 VI 25-29 BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME TRENTE ET UNIÈME (4e PÉRIODE) 1911 — N“ 1 à 6 Etude de l’aimantation des corps ferromagnétiques au- dessus du point de Curie, par Pierre Weiss et G. Foëx. D. LA les dem y neue eue cui Application du principe d’Archimède à la détermination exacte des densités gazeuses, par À. Jaquerod et M. RE Sur la dépendance de la force de gravitation du milieu intermédiaire à travers lequel elle s’exerce, par Th. à. Os D Ua Nitration comparative de quelques amines aromatiques mono- et diacylées, par Frédéric Reverdin et Armand ue ne Mas quuus RE . à UN RU à Det à Observations météorologiques faites aux fortifications de Saint-Maurice pendant les mois de septembre, octobre OR. Nate Sur le principe de Maxwell dans l’électrodynamique de Coin de la Rive... Tee Pages 20 36 46 52 56 ARCHIVES, t. XXXI. — Juin 1911. 42 594 TABLE DES MATIÈRES Sur le principe de Maxwell dans l’électrodynamique de l'élément (2° article), par L. de la Rive.............…. Recherches et expériences de téléphonie électrique sans Gil, par Quito Major HIER POREATR ETES Les seiches de température, par Æ.-M. Wedderburn (avec la planche TL)... RARE RE Observations météorologiques faites aux fortifications de Saint-Maurice pendant l’année 1909, résumé annuel, par À. Gautier et Ho Duaime te EEE Sur une nouvelle détermination de la force électromotrice de l’élément Weston normal (Recherches du Prof. H. Haga et du D° J. Boerema), par R. de Baillehache . . Le platine et les gîtes platinifères de l’Oural, par Z. Du- Idem (suite)... .. MR ER RPC Idém (suite)........ PRE Idem (suite et fin)... RÉ RER EE Résumé météorologique de l’année 1910 pour Genève et le Grand Saint-Bernard, par À. Gautier............. Idem (suite). .....".. LÉPESS ERE TERRE CR NA EREEE Idem (suite et Hn)..…. RER PR RES Détermination expérimentale de la variation d'inertie des corpuscules cathodiques en fonction de la vitesse, par C.-E.-Guye:et S: RAROWSRY. 0. ECC CE ONE Le caractère de l’exhalaison volcanique d’après M. Albert Brun, par Ch: SATUSN REC CRE ETC EEE Sur la rationalité des rapports des moments magnétiques moléculaires et le magnéton, par Pierre Weiss. ....... Observations météorologiques faites aux fortifications de Saint-Maurice pendant les mois de décembre 1910, jan- vie et février 1911. PR ER Les retours de froid en juin à Genève et au Grand Saint- Bernard, par Raoul Gautier et Henri Duaime........ Le processus radioactif de transformation, par le D" Paul Gruner .. "ss MIO EE CETTE PETER Sur le grand éboulement pléistocène de Chézery (Ain), par Ch. Surasin'èt X° de Tsyiounich. eee Pages 209 124 134 148 185 211 322: 439 516 231 356 457 293 346 401 466 497 509 TABLE DES MATIÈRES 595 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève Pages Séance du 5 janvier 1911. — Briner. Sur la formation de l’eau à HALUIATERSES ÉTÉ MENES AE eatente sors lee statelaleiele te: tle rl OI Pele 0 0e 166 Séance générale annuelle du 19 janvier. — F. Reverdin. Rapport annuel. — Ed. Sarasin et Th. Tommasina. Constatation de quel- ques faits nouveaux en radioactivité induite .............. 168 Séance du 2 février. — L. Duparc. Les gîtes platinifères de l’ Gear. — G. Baume. Sur quelques essais métallographiques ........... 312 Séance du 16 février. — L. de la Rive. Sur les équations fonda- mentales de l’électrodynamique. — A. Schidlof. Sur quelques pro- blèmes récents de la théorie du rayonnement .................. 313 Séance du 2 mars.— Th. Tommasina. Sur le magnéton de Weiss. 371 Séance du 16 mars. — Ed. Claparède. Introduction à l'étude du phénomène psycho-électrique. — W. Radecki. Le phénomène psycho-électrique au point de vue physique et physiologique ... 380 Séance du 6 avril. — W. Radecki. Phénomènes psychoélectriques. — A. Schidlof. Sur quelques problèmes récents de la théorie du rayonnement. — Ed. Sarasin et Th. Tommasina. Etude de l’action de la chaleur sur l’air ionisé par la radioactivité induite. ...... 382 Séance du 20 avril. — F.-A. Forel. Observations météorologiques faites à Genève au XVIIIe siècle par Charles de Lubière. — Raoul Gautier. À propos de la communication de M. Forel.— Le même. La climatologie du Grand Saint-Bernard. — Arnold Pictet. Un nouvel exemple de l’hérédité des caractères acquis. — J. Carl. Sur un diplopode hermaphrodite........... MON 0 960 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des Sciences naturelles, à Lausanne Séance du 18 mai 1910. — Bieler. Etude sur le ray-grass. — Pelet-Jolivet et A. Siegel. Désadsorption de la laine. — Pelet- Jolivet et G. Iliesco. Observations sur le ciment Portland. — Maurice Lugeon. Sur l’éboulement de Sierre (Valais) ....,..... 63 Séance du 1° juin. — Bugnion. Collection de peaux de serpents. — Biéler-Chatelan. Rôle de la silice dans la végétation. — Le même. Constitution volumétrique des sols. — Amann. Microscope grand modèle binoculaire. — Rosselet. Recherches sur la ionisa- tion par les rayons ultraviolets et les rayons Rœntgen. — Mer- canton. Phénomènes de convection. #0, #07... 0002. 67 Séance du 18 juin. — Machon. L'homme et les grands mammifères dans l’extrémité australe de l’Amérique du Sud. — Wartmann. Historique des bains de Lavey. — Maillefer. Géotropisme. — E. 596 TABLE DES MATIÈRES Chuard et R. Mellet. Sables du Rhône. — Paul-L. Mercanton. Stabilité d'aimantation des poteries lacustres. — John Perriraz. HaloMUnAC EEE NEC EC MODO SCC 10 - Sue Séance du 6 juillet. — Siesrist. Sur l’adsorption. — Murisier. Fun tion pigmentaire chez l’alevin de la truite. — Maurice Lugeon. Fer magnétique sous forme de sable. — Perriraz. Contribution à l'étude des bourgeons ...... Séance du 19 octobre. — KR, Biol Cràne du Rae Nan. — P.-L. Mercanton. Ecoulement du glacier inférieur d’Arolla.. Séance du ? novembre. — De Wilde. Sables aurifères de quelques fleuves de l'Europe centrale. — P.-L. Mercanton. Aimantation d’un certain nombre d'échantillons de diabase. — Le même. Bois de renne et fanon de baleinoptère. — F.-A. Forel. Bois de renne. = ermeme-Lairis des lacs rec CE eee CCR CCEIE Séance du 7 décembre. — E. Wilczek. Gentiana verna. — J. Per- riraz. Biologie florale des Hortensias. — F. Jaccard. Climat de la SUISSERER OL RE « DARCOS eue Ed OR UNS A ee Es Séance du 21 robe — J. Amann. Un cas intéressant de ma- ladie de l'acier. — Le même. Etude ultramicroscopique des solutions de l’iode, — Le même. Bactéries de l’eau potable. — J. Perriraz. Déformation de l'ovaire des roses par un champi- gnon. — Le même. Dalle de granit de Baveno déformée . Séance du 11 janvier 1911. — Maurice Lugeon. Carte Te des Hautes-Alpes calcaires entre la Lizerne et la Kander. — A. Rapin. Maladie de l’acier. — J. Amann. À propos de la commu- nication de M. Rapin. — F.-A. Forel. Origine des poissons dans les eaux suisses. — J. Amann. Platine chauffante pour le micro- SCODE TETE CEE CEE SP TARN EME Séance du 25 janvier. — À. Burdet. Oiseaux pris dans la nature. — F.-A. Forel. Développement du village de Renens ...... UT Séance du 1% février. — K. Jaccard. Mouvements épéirogéniques dans le haut bassin du Rhône et évolution du paysage glaciaire. — Cauderay. Machine à électricité statique. — Biermann. Recen- sement de 1910 dans le canton de Vaud — Galli-Valerio. Sur un Piroplasma d’Erinaceus algirus. — Le même. Précipitines. — K. Porchet. Publications concernant les vins suisses .............. Séance du 1% février. — Buhrer. Observations actinométriques faites à Clarens en 1910. — F.-A. Forel. Etudes sismologiques en Suisse, — E. Argand. Sur la répartition des roches vertes méso- zoïques dans les Alpes Pennines .... Pages 265 267 569 573 Compte rendu des séances de la Société neuchâteloise des sciences naturelles Séance du 4 novembre 1910. — A. Berthoud. Thermodynamique et théorie cinétique des gaz .......... PT PT TABLE DES MATIÈRES 597 Pages Séance du ? décembre. — Fuhrmann. Voyage en Colombie.— Spinner. Phytostatique altitudinaire du canton de Neuchâtel. — Schardt. Mineeiromaines de Ja Mamice nr M, nee eme nocne 483 Compte rendu de l’assemblée générale de la Société suisse de chimie, le 25 février 1911, à Fribourg Partie administrative. — A. Werner. Changements de position dans l’espace chez les composés inorganiques. — A. Bistrzycki. Syn- thèses dans le groupe du riphénylméthane. — E. Briner. Discon- tinuités dans les vitesses de réactions en milieu gazeux.—J.Amann. Réactions ultra-microscopiques. — J. Schmidlin. Sur la quinhy- drone. — A. Kaufmann. Sur les bases pseudo-ammonium. — G. Baume. Courbes de fusibilité des mélanges gazeux äux basses températures. — P. Pfeiffer. Phénomènes d’halochromie. — G. Gredig. Synthèses asymétriques provoquées par les catalyseurs. — E. Ferrario. Le mariène et ses dérivés. — T. v. Estreicher. Recherches calorimétriques sur le chlore aux basses températures. — K. Jablezynski. Réactions dans les systèmes hétérogènes. — Ch. Dhéré. Préparation et propriétés des protéines déminérali- ‘sées. — Dr Ciechomski. Expériences sur la fluorescence et la phos- phorescence. — A. Brun. Recherches sur le volcanisme ....... 250 Compte rendu de la séance de la Société suisse de physique tenue à Fribourg le 13 mai 1911 Henri Veillon. Notice biographique sur Ed. Hagenbach-Bischoff. — P. Weiss. Renseignements sur la publication des œuvres dé Ritz. — P. Weiss. Sur la rationalité des rapports des moments magné- tiques moléculaires et le magnéton. — ©. Lehmann. Sur la struc- ture des grands cristaux liquides et leur équilibre moléculaire. — E. Meyer. Sur la structure des rayons y. — Ed. Sarasin et Th. Tommasina. Sur les phénomènes annexes à la radioctivité in- duite. — P. Gruner. Sur l'application de la loi de Coulomb à la théorie cinétique des gaz. — A. Gockel. Sur la corrélation qui existe entre les phénomènes du magnétisme terrestre et les cou- rants électriques dans l'atmosphère et le sol. — Aug. Hagenbach et Heinrich Hertenstein. Etude spectroscopique de l’auréole de l’arc électrique. — René Fortrat. Sur les spectres de bandes. — Pierre Weiss et Auguste Piccard. Une limite supérieure de l’action du champ magnétique sur la radioactivité. — P,-L. Mercanton. Variation de température par déformation élastique. — P.-L. Mercanton. Réception à Lausanne des signaux horaires de la Tour Eiffel. — E. Guillaume. Sur la vision binoculaire des couleurs .. 236 598 TABLE DES MATIÈRES Compte rendu des séances de la Société de Chimie de Genève Pages Séance du 11 novembre 1910. — L,. Klein. Nouveau mode de for- mation de l’indigo. — F. Battelli et L. Stern. Oxydation de l’acide succinique par les tissus animaux. — A. Kaufmann. Colorants du groupe de la quinoline. — E. Ferrario et A. Grimm. Condensa- tion des dinitrochlorotoluènes et du trinitrochlorotoluène avec la benzidine et la p-aminodiméthylaniline........................ 473 Séance du 7 décembre. — A. Kaufmann. Décomposition des sels quaternaires de quinolinium par les alcalis. — E. Ferrario et F. Schmerkowitch. Fluorényl-diphénylcarbinol. — KE. Ferrario et M. Jappou. Acénaphtyl-diphénylcarbinol. — A. Brun. Etudes volcanrquestanqKRilauear meet ARRET MLMRNTMENE CRETE 475 Séance du 12 janvier 1911.— A. Pictet et R. Misner. Synthèses de la p-méthoxylépidine et de l’acide quininique. — K. Ferrario :t N. Romanoff. Applications de la réaction de Grignard. — F. Rever- din et A. de Luc. Nitration comparée de quelques amines aro- matiques mono- et diacylées. — F. Reverdin. Nitration des trois nitrobenzoyl-p-anisidines,2:4:2.2604.40Lb .AucLeetl, 1x0 ; 476 Séance du 9 février. — A. Brun. Les verres et la sale dé la silicone Seam nas anale TIR SRG NONIEEREESS 47 Séance du 9 mars. — $S. Reich et G. Pinezewshi. Anhydride acéto- molybdique. — S. Reich et W. Schapiro. Action de l’anhydride iodique sur l’anhydride acétique. — A. Gams et A. Pictet. Syn- thèse de l’oxyberbérine. — A. Kaufmann. Constitution des apo- cyanines. — E. Ferrario et C. Kikatc eichvili. Dérivés de la phtaloyl-p-anisidine ................. NDS ARMOR à DAS 479 BULLETIN SCIENTIFIQUE MATHÉMATIQUES A. Kneser. Les équations intégrales et leurs applications dans la physique mathématique. ............ ss UE 271 PHYSIQUE Otto Lummer et Fritz Reiche. Théorie d’'Abbe sur la for- mation des images dans le microscope ......,........ 76 Max Planck. La physique moderne considérée au jap de vue mécanique .:} 2447.2. J4° FA + RE RC LL © 76 Augusto Righi. Sur le potentiel nécessaire pour provoquer la décharge dans un gaz placé dans le champ magnétique. 71 P. Gruner. Exposé élémentaire de la théorie de relativité. vu Pierre Weiss. Sur une propriété nouvelle de la molécule MAD DeUQUER ME Ent ESS, OR nd ta Re | : (o 2] TABLE DES MATIÈRES Pierre Weiss. Sur la rationalité des rapports des moments magnétiques des atomes et un nouveau constituant uni- rerselde la fnatère tipo, 4, NE RES SR PS: AS Karl Scheel. Bases de la métronomie pratique. .... ” Pierre Weiss. Sur la grandeur du magnéton déduite des coefficients d’aimantation des solutions des sels de fer , R. de Baillehache. Méthode Lippmann-Guillet, pour la détermination de la constante d’un électrodynamomètre absolu par un phénomène d’induction .,............. K. Bädecker. Les phénomènes électriques dans les conduc- teursimétalliquéshislinsn. e:u8L aux DONNE APTE W. Kœnig. Réédition da traité de physique ss de Lommel . Mlstnr. 4 AOL HAUTE, ARTE Francesco FER Motte 7 électricité... .... Fe] Paul Gruner. Traité de radioactivité, ..... SOUL £ GÉO-PHYSIQUE Leonardo Ricciardi. Le séismisme, le volcanisme et la constitution géo-physique du géoïde ........ Ne ; CHIMIE PHYSIQUE W. Nernst. Traité de chinue générale; traduction de son ouvrage La chimie théorique fondée sur la règle d’Avo- gadro et la thermodynamique ................. AA RES CHIMIE A. Bistrzycki et L. Mauron. Elimination d'oxyde de car- bone des acides tertiaires qui se forment par combinaison de l'acide phényl-pyruvique avec les hydrocarbures aro- LOL TOR RE PO PC EE : Fr. Fichter et W. Tour Réduction électrolytique des sulfo-chlorures aromatiques. :....:......2:...., A. Bistrzycki et M. FAR ee Ho -OXY aldéhyde dutriphénylcarbinol .. ...:..:.. RATE Te PR NOT PEN EE EME RS RNretzki. Sur l'acide nitranilique ........:... ii A. Colson. Contribution à l’histoire de la chimie à propos du livre de M. Ladenburg sur l’histoire du développe- ment de la chimie depuis Lavoisier ,.......... AE ED O. Baudisch. Assimilation des nitrates et des nitrites . Liste bibliographique des travaux de chimie faits en Suisse . :...., DER Re ie MMS DA D PEE BE 0 2. EN te AR 12 EN D A D OA 599 Pages 173 272 213 391 485 487 971 577 71 18 79 80 279 276 392 578 277 579 600 TABLE DES MATIÈRES OBSERVATIONS MÉTEOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites pendant le mois de décembre: 9 O4 24 2e ZMCREUETIRRUEIREURESS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites pendant le mois de janvier MOTEUR IL LL. LMRERS RL, AO. NSPENEE OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites pendant le mois de févrien AAA; 281 208 AT RONA ATOS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites pendant le mois de mars 4 Mhb:2t8927.aubi8204. 0308 Hi HOME ER OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites pendant le mois d'avril AQU 0 Maths ae DSC MEANS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites pendant le mois de nai AO à cn de 2 ra Gard ei Re Pages 81 177 285 303 489 985 4 3 5185 00274 0999