LE DU CONSERVATCIRE BCOTAN ARCHIVES DES : 4 Lis DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE IQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 Genève. — Impr. Rey & MaLavaLLoN, 18, Péisserie. précédemment Aubert-Schuchardt. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT DEUXIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME QUATRIÈME L'a#.:8 MEW YVURF BOTAMCAL cAVATOIRE GARDEN 1 F — £ 2 S HiQLE GC 391 À! ES Her D Fe & an E LNE iii GENEVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. LAUSANNE PARIS G. BRIDEL ET ci G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & Ci°, À BALE er NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES PROPRIETES DES RAYONS X PAR Line W.-C. RŒNTGEN ME W YORK (TrRaDucrI0N !.) BOTAMCÉL GARDEN 1. Lorsqu'on place une lame opaque entre un tube à décharges * qui émet des rayons X intenses et un écran fluorescent de façon à ce que son ombre recouvre entière- ment ce dernier, on n’en peut pas moins observer encore une fluorescence du platinocyanure de baryum. Cette fluo- rescence se produit encore, même quand l'écran repose directement sur la lame, et à première vue on est enclin à considérer la lame comme étant en fin de compte trans- parente. Mais si l'on recouvre l'écran reposant sur la lame d’une plaque de verre épaisse, la fluorescence devient beaucoup plus faible et elle s’évanouit même complète- 1 Weitere Beobachtungen über die Eigenschaften der X-Strah- len, von W -C. Rüntgen, Sitzungsberichte der kün. preuss. Akad. der Wiss. zu Berlin, Gesammtsitzung vom 13. Mai 1897. ? Tous les tubes dont j’ai fait usage dans le présent travail sont construits d’après le principe exposé dans le $ 20 de ma seconde communication (Sitzungsber. d. phys. medic. Gesellschaft zu Würzburg, Jahrg. 1895; Archives des sc. phys. et nat. 1896, t. I, p. 407). Une grande partie d’entre eux m’a été fournie par la maison Greiner et Friedrichs à Stützerbach i. T. à laquelle j'exprime ici ma sincère reconnaissance pour le matériel mis ainsi par elle en grande quantité et gratuitement à ma disposition. 6 NOUVELLES OBSERVATIONS ment si au lieu de prendre une plaque de verre on en- toure l’écran d’un cylindre en feuille de plomb de 0,1 em. d'épaisseur, obturé à une de ses extrémités par la lame opaque, à l’autre par la tête de l'observateur. Cette expérience pourrait s’expliquer par la diffraction de radiations de très grande longueur d’onde ou bien en- core par le fait que les corps qui entourent le tube à décharges, en particulier l’air ambiant, émettent des rayons X. C’est cette dernière explication qui est la bonne, comme on peut en particulier le démontrer à l’aide de l'appareil que nous allons décrire. La figure représente une cloche de verre épaisse, de 20 cm. de hauteur ) ea et 10 cm. de diamètre, fermée à sa N partie inférieure par une épaisse pla- | que de zinc sur laquelle elle est mas- | tiquée. Celle-ci présente en son centre | une petite ouverture fermée par une |, vitre de celluloïde. En 1 et 2 sont fixées deux lames de plomb en forme de segment de cercle un peu plus ci—5#7 5! grand que la demi-section de la cloche | (0) et qui empêchent que des rayons X introduits par la fenêtre O arrivent directement dans la portion de la cloche comprise au-dessus de la lame de plomb 2. Sur la face supérieure de cette dernière est fixé un écran de platinocyanure de baryum qui occupe pres- que entièrement la section de la cloche. Celui-ci ne peut être frappé ni par des rayons directs, ni par des rayons ayant subi une réflexion diffuse sur des corps solides voi- sins (par exemple la paroi intérieure de la cloche). Au début de chaque expérience la cloche est remplie d'air un SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 7 débarrassé de toute poussière. Si l’on fait pénétrer des rayons X dans la cloche et de manière à ce qu'ils tom- bent tous sur la lame 1, on ne perçoit aucune fluores- cence en 2; c’est seulement lorsqu’en penchant la cloche on fait arriver des rayons directs dans l’espace entre Î et 2 que la partie de l'écran de platinocyanure qui n’est pas recouverte par la lame 2 devient fluorescente. En mettant alors la eloche en communication avec une ma- chine pneumatique à courant d’eau, on remarque que la fluorescence devient toujours plus faible à mesure que la raréfaction de l'air augmente. Fait-on rentrer de l'air, l'intensité de la fluorescence augmente de nouveau. Comme j'ai reconnu que l’afflux, sur le platinocya- nure de baryum, d'air soumis immédiatement avant à l’action des rayons X ne produit pas sur lui de fluorescence sensible, il faut conclure de l'expérience qui vient d’être décrite que l'air, pendant qu’il est irradié, émet dans toutes les directions des rayons X. Si notre œil était aussi sensible pour les rayons X que pour les rayons lumineux, un appareil de décharge mis en action nous apparaîtrait comme une lumière dans une chambre dont l'air est uniformément imprégné de fumée de tabac. Peut-être même la lumière provenant de la réflexion sur les particules d’air serait-elle d’une autre couleur que les rayons directs. Je n'ai pas encore tranché la question de savoir si les rayons renvoyés par les corps irradiés sont de même na- ture que les rayons incidents, ou, en d’autres termes, s'ils proviennent d’une réflexion diffuse ou d’un phénomène analogue à la fluorescence. Il est facile de constater que ces rayons renvoyés par l'air ambiant exercent aussi une action photographique, qui même se fait sentir parfois 8 NOUVELLES OBSERVATIONS d'une manière gênante pour l'observateur. Pour s’en mettre à l’abri, ce qui sera souvent nécessaire, en particu- lier pour des poses un peu longues, il faudra isoler les plaques photographiques en les plaçant dans des chambres de plomb. 2. Pour comparer l'intensité de deux tubes à dé- charges et pour d’autres expériences encore j'ai employé un dispositif analogue au photomètre de Bouguer et au- quel pour plus de simplicité je donnerai aussi le nom de photomètre. Une paroi de plomb rectangulaire de 35 em. de hauteur, 150 cm. de longueur ei 0,15 cm. d'épaisseur est fixée verticalement sur la ligne médiane d’une longue table et soutenue par des planches. De chaque côté de celle-ci se trouve un tube à décharges qu'on peut faire glisser sur la table parallèlement à elle. A l’une des ex- trémités de ja paroi de plomb est placé un écran fluo- rescent ‘ et cela de telle sorte que chacune de ses moitiés reçoive normalement les rayons d’un seul des deux tubes. Les mesures s'effectuent en amenant à l'égalité la fluo- rescence des deux moitiés de l’écran. Quelques mots maintenant sur l'emploi de cet instru- ment : Il importe d’abord de faire remarquer que l’observa- tion est souvent rendue très difficile par l’inconstance de ! Pour ces expériences et d’autres encore l’écran fluorescent d’Edison s’est montré très pratique Il se compose d’une boîte analogue à celle d’un stéréoscope et qui s'applique contre la tête de l’observateur formant une chambre absolument obscure dont le fond opposé se compose d’une feuille de carton recouverte de platinocyanure de baryum. Edison remplace ce dernier par de la scheelite, mais pour plusieurs raisons je préfère le platino- cyanure. SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 9 la source; le tube est impressionné par toutes les irrégu- larités qui accompagnent les interruptions du courant primaire, soit avec le dispositif de Desprez, soit surtout avec celui de Foucault. On pare à cet inconvénient en répétant plusieurs fois chaque mesure. En second lieu j'aimerais faire voir de quelles conditions dépend le degré d'éclat d’un écran fluorescent ainsi frappé par des afflux de rayons X qui se succèdent si rapidement que l’œil ne perçoit plus leurs alternances. Cet éclat dé- pend : | 1° de l'intensité du rayonnement dont la plaque de platine du tabe à décharges est le siège ; 2° selon toute probabilité de la nature des rayons qui frappent l'écran, car les différents rayons X ne sont pas forcément tous également actifs au point de vue de la fluorescence qu’ils produisent (voir plus bas); 3° de la distance qui sépare l'écran du point de départ des rayons ; 4° de l'absorption que subissent les rayons sur leur trajet de ce point à l'écran ; o° du nombre de décharges par seconde ; 6° de la durée de chaque décharge ; 7° de la durée et de l'intensité de la fluorescence du platinocyanure ; 8° de l’irradiation de l’écraz par les corps qui en- tourent le tube à décharges. Pour éviter des causes d’erreur, il ne faut pas perdre de vue, qu'il en est ici à peu près comme s’il s'agissait de comparer entre elles au moyen de la fluorescence qu’elles excitent l’une et l’autre, deux sources de lumière inter- mittentes, de couleurs différentes, entourées d’une enve- loppe absorbante et placées dans un milieu trouble ou fluorescent. 10 NOUVELLES OBSERVATIONS 3. Comme on l’a vu dans le $ 142 de ma première communication ', c’est la portion de l’appareil à décharges qui est frappée par les rayons cathodiques qui devient le point de départ des rayons X, ceux-ci se répandant de là dans toutes les directions. I est donc intéressant d’exami- ner comment l'intensité des rayons varie avec leur di- rection. On emploie avec avantage pour ces expériences les tubes à décharges sphériques, munis d’une plaque de pla- tine bien plane et polie, frappée par les rayons cathodi- diques sous un angle de 45°. L’éclat très uniforme de la fluorescence que présente la partie de l’enveloppe de verre du tube que frappent les rayons réfléchis par la plaque de platine, montre immédiatement qu’il n'existe pas de très grandes différences d'intensité entre les rayons de différentes directions et que par conséquent la loi d'émission formulée par Lambert ne se vérifie pas ici; et pourtant cette fluorescence est produite pour la plus grande partie par des rayons cathodiques. Pour plus d’exactitude j'ai étudié aussi à l’aide de mon photomètre l'intensité de la radiation de différents tubes, dans différentes directions. J’ai opéré aussi avec des cli- chés photographiques en pellicule, incurvés en demi- circonférence, avec la plaque de platine comme centre et un rayon de 25 cm. Avec les deux procédés, la différence d'épaisseur des différentes parties de la paroi de verre du tube exerce une action perturbatrice, les rayons étant différemment absorbés par elle dans les différentes direc- tions. On arrive cependant à compenser les inégalités 1 Sitzungsberichte der phys.-medic. Gesellschaft zu Würzburg, Jahrg. 1895; Archives des sc. phys. et nat., 1896, t. I, p. 107. SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 11 d'épaisseur par interposition de lames de verre minces. Les expériences ont montré que l’irradiation d'une demi-sphère imaginée avec la plaque de platine comme centre est très sensiblement uniforme jusque dans ses bords. Ce n’est que pour les rayons X émis par la plaque sous un angle de 80° et plus que je pus constater une diminution, encore très faible, qui atteint son maximum plus loin entre 89 et 90°. Je n’ai pas pu observer de différences dans la nature des rayons émis sous différents angles. De ce qui vient d’être reconnu pour le mode de dis- tribution de l'intensité des rayons X, on peut conclure aux conditions dans lesquelles on doit se placer pour ob- tenir le maximum d'effet dans une chambre noire, trou ou fente étroits. Il s’en suit en effet que l’action sur un écran fluorescent (ou sur une plaque photographique) placé au fond de la chambre noire sera d’autant plus in- tense que l’angle qu’il forme avec le disque de platine sera plus grand; en tant que cet angle ne dépasse pas 80°. J'ai pu en effet vérifier cette conclusion à l’aide de dis- positifs qui permettaient de comparer entre elles les ima- ges données simultanément par le même tube à décharges sous des angles différents. L’optique nous fournit pour la fluorescence un cas analogue de distribution de l’intensité des rayons émis. Si l’on fait tomber dans une cuve quadrangulaire, pleine d’eau, quelques gouttes d’une dissolution de fluorescéine et qu’on éclaire la cuve avec de la lumière blanche ou de la lumière violette, on observe que la lumière fluorescente la plus intense part des bords des fils de fluorescéine des- cendant lentement dans l’eau, c’est-à-dire des points où l'angle d'émission de la lamière fluorescente est le plus 12 NOUVELLES OBSERVATIONS grand, Comme M. Stokes l’a fait observer à l’occasion d'une expérience analogue, ce fait provient de ce que les rayons qui excitent la fluorescence sont beaucoup plus fortement absorbés par la fluorescéine que la lumière fluorescente qu'ils ont produite. Il est donc assez intéressant de cons- tater que les rayons cathodiques excitateurs des rayons X sont beaucoup plus absorbés par le platine que les rayons X eux-mêmes, et l’on est porté ainsi à présumer qu’il y a une parenté entre ces deux phénomènes, transforma- tion de rayons lumineux en rayons de fluorescence et de rayons Cathodiques en rayons X. Toutefois il n’existe pas encore de preuve suffisante à l'appui de cette hypothèse. L'étude de la distribution de l'intensité des rayons X émanant d’un disque de platine a aussi son importance pour la technique des images d’ombre obtenues avec ces rayons. D’après ce que nous venons de dire, il est bon de placer le tube à décharges de telle sorte que les rayons employés pour la production de l’image émanent du platine sous un angle aussi grand que possible, ne dé- passant pas beaucoup cependant 80°. De cette façon on obtient des images aussi nettes que possible. Si alors le disque de platine est bien plan et si le tube à décharges est construit de telle sorte que les rayons émis ainsi obli- quement n'aient pas à traverser une paroi de verre plus épaisse que les rayons partant normalement du platine, l'irradiation de l’objet se fera dans les meilleures condi- tions possibles pour la netteté et l'intensité de l’image. 4. Par transparence d’un corps (« Durchlässigkeit eines Kôrpers ») j'ai désigné dans ma première commu- nication le rapport entre l’éclat que présente un écran fluorescent placé immédiatement derrière ce corps nor- SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 13 malement aux rayons et l'éclat de ce même écran sans l’interposition du corps; mais toutes conditions égales d’ailleurs. La transparence spécifique d’un corps étant la trans- parence observée, ramenée à l'unité d'épaisseur de ce corps, sera égale à la d°”*° racine de la transparence, si l’on désigne par d la distance parcourue par les rayons an travers de la couche absorbante. Les observations que j'ai faites sur la transparence depuis ma dernière communication ont, pour la plupart, été exécutées avec mon photomètre, J’amenais une lame du corps à étudier --- aluminium, étain, verre, ete. — devant une des deux moitiés également fluorescentes de l’écran et je rétablissais ensuite légalité d'éclat, soit en rapprochant le tube à décharges en avant duquel se trou- vait le corps en observation, soit en éloignant l’autre. Dans les deux cas la transparence cherchée est don- née par le rapport des carrés des distances du disque de platine à l'écran avant et après l'interposition du corps. En faisant traverser aux rayons une seconde plaque iden- tique à la première, on obtient de la même façon la trans- parence du corps étudié pour des rayons ayant déjà traversé une couche égale de la même substance. Le procédé que nous venons d'indiquer suppose que l’éclairement d’un écran fluorescent est inversement pro- portionnel au carré de sa distance à la source des radia- tions et cela n’est vrai que si l’air n’absorbe ni n’émet aucun rayon X et si, de plus, l'éclat de la lumière fluo- rescente est proportionnel à l'intensité de l’irradiation par des rayons de même nature. La première de ces deux conditions, nous le savons par ce qui précède, n’est pas réalisée, et quant à la seconde, il n’est point prouvé 1# NOUVELLES OBSERVATIONS qu’elle le soit. J’ai donc dû m'assurer préalablement, à l’aide d'expériences du genre de celles que j'ai décrites dans le $ 10 de ma première communication, que les écarts de la loi de proportionnalité invoquée sont si faibles qu’ils peuvent être négligés dans le cas qui nous occupe ici. Pour parer à l’objection provenant de ce que les corps irradiés par les rayons X en émettent d’autres à leur tour, je mentionnerai ici le fait qu'il n'a pas été possible de reconnaître avec le photomètre une différence de trans- parence entre une plaque d'aluminium d’une épaisseur de Onm,925 et un système de 31 feuilles minces d’'alumi- nium de 0®®,0299 d'épaisseur, superposées les unes aux autres (31 X 0,0299 = 0,927), et en second lieu que l’éclat de l'écran fluorescent ne changeait pas sensible- ment quand la plaque était appliquée directement sur lui ou était placée à une plus grande distance. Pour l’aluminium le résultat de ces recherches de transparence est le suivant : Transparence pour les rayons Tubes normaux à la surface. No01 NON NO {re plaque 1m" épaisseur 0,40 0,45 — 0,68 9me )» jen » 0,55 0,687 00 Ale — 0,30 039 0,50 Partie ee » — 0,39 0,54 0,63 On peut tirer d’abord de ces recherches et d’autres analogues faites avec le verre et l’étain en feuille la con- séquence suivante. Si l’on suppose le corps à examiner partagé en tranches d’égale épaisseur et normales aux rayons, chacune d'elles est relativement plus transparente que celle qui la précède. En d’autres termes la transpa- ki, ire NE Là RTE SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X, 15 rence spécifique d’un corps est d'autant plus grande que l’épaisseur examinée est plus considérable. Ce résultat est absolument d’accord avec celui obtenu par la photographie d’ane échelle en feuille d'étain dont j'ai parlé au $ 4 de ma première communication, ainsi qu'avec le fait que dans les épreuves photographiques les ombres de couches minces, comme celles par exemple du papier servant à envelopper la plaque, sont relativement très reconnaissables. 5. Si l’on possède deux plaques de substances diffé- rentes ayant la même transparence, cette égalité ne sub- siste plus si on modifie les épaisseurs des plaques en les laissant cependant dans le même rapport et sans rien changer aux autres conditions de l'expérience. La dé- monstration s’en fait facilement à l’aide de deux échelles de platine et d'aluminium placées à côté l’une de l’autre — Le platine avait 0",0026 et l’aluminium 0®,0299 d'épaisseur. En les disposant devant un écran fluorescent ou vis-à-vis d’une plaque photographique et en dirigeant les rayons sur l’appareil, il fallait une épaisseur d’alumi- nium 6 fois plus grande que celle d’une lame de platine pour obtenir l'égalité, tandis que pour avoir le même résultat avec une lame de platine double il fallait une épaisseur d'aluminium 16 fois plus grande que la pre- mière fois et non pas 12. En employant un autre tube à décharges, le résultat fut 8 lames d'aluminium pour Î lame de platine et 90 d’aluminium pour 8 de platine. Il résulte de ces expériences que le rapport de l’épaisseur des lames de platine et d’aluminium de même transpa- rence est d'autant plus petit que les couches traversées sont plus épaisses. QE 1 16 NOUVELLES OBSERVATIONS 6. Le rapport des épaisseurs de deux lames de subs- tance différente ayant la même transparence dépend de l'épaisseur et de la nature du milieu que les rayons ont à traverser avant d'atteindre la plaque. L’épaisseur du verre du tube à décharges produit done une influence. Pour démontrer ce principe ainsi que d’autres consé- quences prévues par les résultats communiqués dans les $ # et 5, j'emploie une disposition à laquelle j'ai donné le nom de fenêtre de platine et d'aluminium. Ce dispo- sitif rend aussi des services dans d’autres cas. Il con- siste en une feuille rectangulaire (4% X 6,5%) de platine (épaisseur 0"*,0026) collée sur une mince feuille de papier et percée de 15 trous ronds de 0°",7 de dia- mètre disposés en trois rangées. Chacune de ces ouver- tures est recouverte d'une plaque d'aluminium formée de lames de 0®®,0299 d'épaisseur et cela de façon que la première plaque soit composée d’une lame, la seconde de deux et ainsi de suite jusqu’à la quinzième qui en contient quinze. En portant cet appareil devant l'écran fluorescent on voit très distinctement, surtout en em- ployant des tubes pas trop durs (voir plus bas) combien de lames d’aluminium il faut employer pour avoir la transparence de la lame de platine. Ce nombre sera dé- signé par abréviation par le numéro de la fenêtre. Dans une série d’expériences ce numéro était 5 pour l’éclairage direct et 10 avec interposition d’une lame de verre ordinaire de 2 mm. L'introduction de la lame de verre sur le trajet des rayons avait ainsi diminué de moi- tié le rapport des épaisseurs de platine et d'aluminium donnant la même transparence. Mentionnons encore l’expérience suivante. La fenêtre de platine et d'aluminium ayant été placée sur un paquet E DE « “dl” SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 17 de douze plaques photographiques et soumise aux rayons la première plaque indique le n° 10 et la dernière le 13 ; les plaques intermédiaires donnaient des résultats com- pris entre ces deux limites dans l’ordre voulu. 7. Nous avons examiné dans les $ 4, 5 et 6 l'influence exercée sur les rayons X, émanant d’un même tube, par divers milieux. Nous allons voir qu’un même corps pris sous la même épaisseur peut être plus ou moins trans- parent suivant qu'on utilise les rayons émis par un tube à décharges ou par un autre. Le tableau suivant donne la transparence d’une lame d'aluminium de 2 mm. d’épais- seur suivant le tube dont on se sert, Tube No 1 No2 N°03 N0 4 N°E5 0,0044 0,22 0,30 0,39 0,59 Ce qui distingue les tubes ce n’est pas tant le genre de leur construction ou l’épaisseur de leurs parois, mais surtout le degré de vide qui est maintenu et par consé- quent le potentiel de la décharge ; le tube n° Î exige le plus petit et le n° 5 le plus grand potentiel de décharge, ou pour employer une expression plus simple, nous di- rons que le tube n° À était le plus tendre et le n° 5 le plus dur. Il va sans dire que la même bobine d’induction reliée directement au tube ainsi que le même interrup- teur et le même courant inducteur étaient employés pour ces expériences. Tous les autres corps essayés se comportent comme aluminium, ils sont tous plus transparents pour les rayons d’un tube dur que pour ceux d’un tendre, fait qui me paraît d’une certaine importance. Le rapport des épaisseurs de deux plaques également ARCHIVES, t. IV. — Juillet 1897. 2 NE: PP 18 NOUVELLES OBSERVATIONS transparentes dépend aussi de la dureté du tube employé. On s’en rend compte immédiatement en employant la fenêtre de platine et d'aluminium. C’est ainsi qu'avec un tube tendre le n° 2 suffit, tandis qu'avec un tube en tout pareil mais dur le n° 15 de la fenêtre ne suffit pas en- core. On voit ainsi que le rapport des épaisseurs de pla- tine et d'aluminium ayant la même transparence est d'autant plus petit que les tubes fournissant les rayons sont plus durs ou ce qui revient au même d’après les ré- sultats cités plus haut, que les rayons sont moins absor- bables. La manière dont se comportent des tubes plus ou moins durs se fait aussi naturellement sentir dans les ombres projetées, celles des mains par exemple. Avec un tube très tendre les images sont foncées, les os peu visi- bles; avec un tube dur les os paraissent avec tous leurs détails, tandis que les parties molles sont faibles. Si le tube est très dur les os eux-mêmes donnent des ombres fai- bles. Il résulte donc de ce qui précède que le choix du tube devra dépendre de la nature du corps dont on veut avoir l’image. 8. La qualité des rayons émis par un même tube dé- pend encore d’autres circonstances. Les recherches faites avec la fenêtre de platine et d'aluminium montrent l’in- fluence des causes suivantes. 1° La manière dont agit l'interrupteur, qu'il soit du type Deprez ou Foucault, c’est-à-dire la nature du cou- rant primaire. On peut y remarquer le fait souvent ob- * Un bon interrupteur Deprez fonctionne plus régulièrement qu’un Foucault, mais ce dernier utilise mieux le courant primaire. SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 19 servé que quelques-unes des décharges qui se suivent ra- pidement produisent des rayons X qui non seulement ont une grande intensité, mais qui se distinguent aussi des autres par leur facilité d'absorption. 20 L'introduction d’un appareil permettant à une étincelle d’éclater dans le circuit secondaire avant le tube. 3° L'introduction d’un transformateur de Tesla. 4° Le degré de vide du tube; nous en avons déjà parlé. 5° Certaines actions qui se passent dans l’intérieur du tube et qui ne sont pas encore bien connues. Quelques- uns de ces facteurs méritent une étude particulière. En prenant un tube neuf non encore vidé et en le re- liant à la pompe à mercure, on atteint un degré de vide qui permet l’apparition des premiers rayons X, recon- naissables sur l’écran fluorescent. Si l’on place parallèle- ment au tube un appareil à décharges, les étincelles n’ont que quelques millimètres de longueur; en se servant de la fenêtre d'aluminium et de platine, on trouve des nom- bres faibles, les rayons sont très absorbables. En résumé ce tube est très tendre. Si l’on dispose un interrupteur à étincelles ou un transformateur de Tesla' avant le tube, les rayons obtenus sont plus intenses et moins absor- bables. Dans un cas j'ai pu observer qu’en augmentant la longueur de l’étincelle avant le tube, le numéro de la fenêtre pouvait être porté de 2,5 à 10. Ces expériences m'ont suggéré l’idée de rechercher si, ! J’ai déjà montré (Archives des sc. phys. et nat., 1896) la si- militude d'action du transformateur de Tesla et d’une étincelle jaillissant avant le tube. Dans l'original allemand cette remarque avait été oubliée. 20 NOUVELLES OBSERVATIONS à l’aide du transformateur de Tesla on ne pourrait pas obtenir des rayons X dans des tubes où le vide serait moins grand. C’est en effet ce qu'on peut vérifier. En utilisant un tube étroit avec électrodes filiformes, j'ai pu obtenir des rayons X lorsque la pression était encore de 3m, { de mercure. Avec de l'hydrogène au lieu d’air dans le tube on arriverait sans doute à une pression plus grande. Quant à la pression la plus faible à laquelle on peut obtenir les rayons X dans l'air, je n'ai pu l’établir exactement, mais elle est certainement au-dessous de On 0002 de mercure. Les rayons X peuvent donc pren- dre naissance dans des limites de pression très diffé- rentes. Si l’on continue à faire le vide dans un tube très ten- dre relié directement à la bobine d’induction, on voit le rayonnement augmenter d'intensité; la fraction transmise à travers le corps soumis à son influence augmente. Une main tenue devant l'écran fluorescent est plus transpa- rente qu'avant et l’emploi de la fenêtre de platire et d'aluminium donne des nombres plus élevés. En même temps il faut augmenter la distance dans l'interrupteur à étincelles placé parallèlement au tube pour peu que ce dernier continue à fonctionner. Le tube est devenu plus dur, En augmentant le vide il faut porter jusqu’à 20 cm. la distance explosive; le tube devient très dur et les rayons qu’il émet traversent facilement les corps. Avec l'écran fluorescent on peut encore avoir des résultats avec une épaisseur de fer de 4 cm. Les faits que nous venons de décrire constituent la marche normale du phénomène. Mais la décharge elle- même peut souvent y produire des changements. Quel- quefois le tube se comporte d’une façon imprévue. SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 21 Au lieu d'obtenir un tube dur en forçant peu à peu le degré de vide, on peut opérer autrement. C’est ainsi qu'un tube de dureté moyenne séparé de la pompe à mercure devient peu à peu plus dur si l’on s’en sert continuelle- ment pour la production des rayons X d'une manière convenable, c’est-à-dire sans que les décharges fassent rougir le platine d’une façon appréciable. Le tube aug- mente lui-même son degré de vide, mais au détriment de sa durée. A l’aide d’un tube ainsi durci artificiellement, j'ai pu obtenir une très belle photographie d’un fusil à deux coups avec les cartouches. Tous les détails de ces derniè- res, les petites imperfections du damassage du canon, etc., sont nettement visibles. La plaque de platine du tube était à 15 em. de la plaque photographique, l'exposition dura 12 minutes, temps relativement long dû à la faible action photographique des rayons peu absorbables (voir plus loin). L’interrupteur de Deprez dut être remplacé par celui de Foucault. Il serait intéressant de construire des tubes qui permissent d'utiliser un potentiel de dé- charge plus élevé qu'on n’a pu le faire jusqu'ici. Le durcissement du tube, séparé de la pompe, sous l'influence des décharges qu’on y fait passer, a été attri- bué au vide plus grand qui se produit. Il y a aussi des changements aux électrodes qui exercent une action; mais j'ignore en quoi ils consistent. Si l’on veut rendre tendre un tube devenu trop dur, on peut y arriver par une rentrée d'air, quelquefois aussi en chauffant le tube ou en changeant le sens du courant. Enfin en y envoyant de très fortes décharges. Mais dans le dernier cas le tube a la plupart du temps encore d’autres propriétés que celles que nous avons décrites. Il exige un ne) CES 5 NOUVELLES OBSERVATIONS potentiel de décharge beaucoup plus grand et cependant les rayons ont un numéro de fenêtre petit et sont très ab- sorbables. Je n’ai pas à entrer dans plus de détails sur ces tubes anormaux. J’ai obtenu de très bons résultats avec les tubes construits par M. Zehnder qui contiennent un morceau de charbon de tilleul et où l’on peut régler le degré de vide. Les expériences dont on vient de voir les résultats m'ont conduit à la conclusion que la composition des rayons émis par un tube muni d’anode de platine dépend essentiellement de la nature de la décharge à un moment donné. Le degré de vide, la dureté, ne jouent de rôle que parce que la forme de la décharge en dépend. Lorsqu'on a réussi à avoir les formes de décharge propres à fournir les rayons X,on peut obtenir ces rayons même à une pres- sion relativement forte. Enfin il est digne de remarque que la qualité des rayons émis par un tube n’est pas ou presque pas chan- gée par les variations du courant primaire, à condition que l’interrupteur fonctionne également bien dans tous les cas. L’intensité au contraire des rayons X est dans de cerlaines limites proportionnelle à l'intensité du courant primaire, comme le montre la recherche suivante. On pouvait distinguer la fluorescence d’un écran de platino- cyanure de baryum à une distance de 18,1 avec une intensité de courant primaire de 8 ampères. Cette dis- tance était portée à 25",7 et 37,5 avec des courants de 16 et de 32 ampères. Les carrés des distances sont ainsi entre eux à peu près dans le rapport des intensités. 9. Les résultats exposés ci-dessus peuvent se résumer de la façon suivante en tenant compte de l’analogie entre les rayons lumineux et les rayons X, SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 25 a) Le rayonnement émané d'un tube à décharges constitue un mélange de rayons différents par leur ab- sorption et lear intensité. b) La composition de ce mélange dépend surtout de la loi suivant laquelle varie le courant de décharge. c) Les rayons privilégiés pour l'absorption varient d'un corps à l’autre. d) Comme les rayons X sont produits par les rayons cathodiques, et que ces deux classes de rayons ont des propriétés en commun, — fluorescence, actions photo- graphiques et électriques, absorption dépendant en pre- mière ligne de la densité des milieux traversés, — il est naturel de supposer que ce sont deux phénomènes de même nature. Sans vouloir me rattacher sans réserves à cette manière de voir, je désire cependant faire remar- quer que l’une des difficultés qu’elle soulevait jusqu'ici disparaît complètement en présence des résultats des derniers paragraphes. Je veux parler d’abord de la grande différence que présente l'absorption des rayons X et des rayons cathodiques étudiés par M. Lenard, et ensuite du fait que la transparence des corps varie avec leur densité suivant une loi différente pour les deux espèces de radialions. Sur le premier point, il y a deux remarques à faire. 4° Nous avons vu au $ 7 qu’il existe des rayons X d'absorptions très diverses, et les recherche: de Hertz et de M. Lenard ont montré qu'il en est de même pour les rayons cathodiques. Tandis que le tube le plus ten- dre mentionné à la page 17, donnait des rayons X dont l'absorption est loin d'atteindre celle des rayons cathodiques étudiés par M. Lenard, il est hors de doute qu'il existe des rayons X encore plus absorbables ei d’au- 24 NOUVELLES OBSERVATIONS tre part des rayons cathodiques qui le sont encore moins. Il est donc bien possible que l’on découvre un jour ou l’autre des rayons qui pour leur absorption forment le passage de l’une de ces classes de rayons à l’autre. 2° Nous avons trouvé au $ # que la transparence spécifique d’un corps est d'autant plus faible que la lame traversée est plus mince. Si donc nous avions pris pour nos essais des lames aussi minces que celles de M. Le- nard nous aurions trouvé par l'absorption des rayons X des valeurs plus rapprochées de celles qu’a obtenues cet expérimentateur. Nous pouvons dire encore que la différence que pré- sentent les rayons X et les rayons cathodiques quant à la variation de leur absorption avec la densité des corps, est d'autant plus faible que l’on considère des rayons X plus absorbables ($ 7 et 8) et des lames plus minces ($ 5). On doit done admettre comme possible que cette différence dans la manière de se comporter de deux es- pêces de rayons disparaisse par une étude plus appro- fondie. La plus faible différence s’observe entre les rayons cathodiques qui se produisent principalement dans les tubes très durs et les rayons X qui forment le principal rayonnement du platine dans les tubes très tendres. 1° En outre de leur faculté d’exciter la fluorescence, les rayons X exercent comme on sait d’autres actions, photographiques, électriques, etc., il est intéressant de savoir jusqu’à quel point ces diverses actions se modi- fient parallèlement quand on change la source du rayon- nement. l’ai dû me borner à comparer les actions sur les corps fluorescents et sur les plaques photographiques. L'expérience peut se faire encore avec la fenêtre de platine et d'aluminium. Une fenêtre a été disposée sur SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 25 une plaque photographique enveloppée, une autre devant l'écran fluorescent, et les deux appareils ont été placés à égale distance du tube: les rayons avaient à traverser exactement les mêmes milieux pour arriver sur la plaque sensible ou sur l'écran. Pendant l’opération, je regardais l'écran et je notais le numéro de la fenêtre; après le dé- veloppement de la plaque je déterminais aussi le numéro de la fenêtre correspondante. Les deux numéros étaient ensuite comparés. Le résultat de ces essais fut qu'avec des tubes tendres (numéros des fenêtres 4-2) il n’y avait pas de différence ; avec les tubes plus durs il m'a paru que le numéro était un peu plus faible sur la plaque que sur l'écran ; la différence s’élevant au plus à une unité. Tou- tefois cette observation, bien que je l’aie souvent répétée laisse à désirer parce que l'observation des numéros éle- vés sur l'écran fluorescent est assez incertaine. Par contre l'expérience suivante est tout à fait sûre. Si dans le photomètre décrit au $ 2 on dispose un tube dur et un tube tendre, de manière à obtenir la même clarté de l'écran fluorescent, et si l’on remplace celui-ci par une plaque photographique, on observe après le déve- loppement que la partie de la plaque soumise au rayon- nement du tube très dur est notablement moins impres- sionnée que l’autre. Les rayonnements qui excitent la même fluorescence de l'écran ont donc des actions pho- tographiques différentes. Il convient cependant de ne pas perdre de vue que ni l'écran, ni la plaque n’utilisent complètement les radia- tions qu'ils reçoivent; tous deux en laissent passer une forte proportion capable d’exciter encore la fluorescence ou des actions photographiques. Le résultat observé n'est donc provisoirement valable que pour les épaisseurs qu’avaient les couches impressionnables employées. T2. LIST PTE « 26 NOUVELLES OBSERVATIONS L'expérience suivante montre bien la transparence de la couche sensible d’une plaque photographique, même pour les rayons X envoyés par un tube un peu dur. 96 pellicules superposées et protégées contre le rayonne- ment de l’air par une enveloppe de plomb ont été expo- sées pendant cinq minutes à 25 centimètres du tube. On observe une action photographique nettement reconnais- sable jusque sur la dernière pellicule, tandis que la pre- mière est à peine surexposée. Cette observation et d’autres analogues m'ont engagé à demander à quelques fabri- cants de plaques photographiques s’il ne serait pas possible d'obtenir des plaques plus avantageuses pour la radiographie que celles que l’on trouve dans le commerce. Les échantillons qui m'ont été envoyés n’ont pas ré- pondu à mon attente. Ainsi que je l'ai dit plus haut, j'ai eu souvent l’occa- sion d'observer que toutes choses égales, les tubes très durs exigent des temps de pose plus longs que les tubes plus tendres; cela se comprend si l'on se rappelle les résultats du $ 9, d’après lesquels tous les corps étu- diés sont plus transparents pour les rayons émis par les tubes très durs. Avec les tubes très tendres, il faut aussi une longue exposition, mais cela tient à la faible inten- sité de leur rayonnement. Si l’on augmente l'intensité des rayons par un accrois- sement du courant primaire, l’action photographique croît dans la même mesure que l'intensité de la fluorescence ; dans ce cas el dans celui que j'ai traité plus baut, où l’on modifie l’éclairement de l’écran fluorescent en faisant varier la distance de la source, l'intensité de la fluorescence paraît êlre au moins très approximativement proportion- nelle à celle du rayonnement. Mais cette règle ne peut s'appliquer dans tous les cas. ét Sal SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 97 10. En terminant je désire signaler encore quelques particularités. Avec un tube bien construit, de résistance suffisante, les rayons X émanent principalement d’une région qui n’occupe que À à 2 mm. sur la lame de platine frappée par les rayons cathodiques. Mais il en émane aussi en beaucoup plus faible proportion de la surface entière de la lame et d’une partie des parois du tube. La cathode en effet envoie dans toutes les directions des rayons catho- diques dont l'intensité ne devient très grande que dans le voisinage de l’axe principal du miroir concave. Le point de la lame de platine qui est rencontré par cet axe prin- cipal donne par conséquent naissance aux rayons X les plus intenses. Quand le tube est très dur et le platine très mince, la face postérieure du platine émet aussi beau- coup de rayons. Ceux-ci, comme le montre facilement un sténopé, parient surtout d’un point situé sur l'axe. Même dans les tubes les plus durs, le maximum d’in- tensité des rayons cathodiques peut être dévié par un aimant et être éloigné de la lame de platine. Quelques observations faites sur des tubes peu tendres m'ont engagé à reprendre avec des procédés plus parfaits la question de la déviation magnétique des rayons X; j'es- père pouvoir bientôt faire une nouvelle communication sur ce sujet. J'ai continué les essais mentionnés dans mon premier travail sur la transparence de plaques de même épaisseur taillées dans un cristal avec des orientations différentes. J'ai étudié des plaques de calcite, de quartz, de tourma- line, de héryl, d’aragonite, d’apatite et de barytine. Pas plus que précédemment je n’ai pu reconnaître de varia- tions de la transparence avee l'orientation. 28 NOUVELLES OBSERVATIONS J'ai constaté l’exactitude du fait observé par M. G. Brandes que les rayons X peuvent produire une action lumineuse sur la rétine. Je retrouve dans mon registre d'observations une note datant du commencement de no- vembre 1895, d'après laquelle, m'étant placé dans une chambre complètement obscure près d’une porte de bois qui me séparait d’un tube de Hittorf, j'avais perçu un faible éclairement s'étendant sur tout le champ visuel, chaque fois que des décharges passaient dans le tube. N'ayant aperçu ce phénomène qu’une fois, je le regardai comme subjectif; je n’eus pas l’occasion de répéter cette observation parce que j'employai plus tard au lieu des tubes de Hittorf d’autres tubes à vide moins parfait, et sans anode de platine. Les tubes de Hittorf, à grand vide et pourvus d’une anode de platine sur laquelle frappent les rayons cathodiques donnent des rayons X très intenses, circonstance favorable à l'observation dont il s’agit. Mais ces tubes se perçaient tous en très peu de temps, et je dus renoncer à leur emploi. L'expérience de Brandes est facile à répéter avec les tubes actuels très dars. La disposition suivante a peut-être quelque intérêt. Si l’on tient devant l’œil ouvert ou fermé, et le plus près possible, une lame de métal percée d’une fente verticale . de quelques dixièmes de millimètres de large, et si après s'être enveloppé la tête d’un voile noir, on s'approche du tube, on observe avec un peu d'habitude une faible raie lumineuse inégalement éclairée et dont la forme change avec la position de la fente devant l'œil. On ob- tient successivement les diverses formes en déplaçant lentement la fente dans le sens horizontal. L’explication est aisée si l’on remarque que le globe de l'œil est coupé par un faisceau plan de rayons X et si l'on admet -SUR LES PROPRIÉTÉS DES RAYONS X. 29 que les rayons X peuvent exciter la fluorescence de la rétine. Dès l'origine de mon travail sur les rayons X j'ai cher- ché à diverses reprises à leur faire produire des phéno- mènes de diffraction ; parfois les effets obtenus avec des fentes étroites ou autrement rappelaient les images de diffraction, mais j'ai toujours échoué, lorsque j'ai cherché à vérifier l’existence de la diffraction en modifiant les conditions expérimentales ; j'ai souvent pu constater directement que les phénomènes en question étaient dus à de toutes autres causes. Je n’ai aucune expérience à re- later d’où je puisse conclure avec quelque sécurité à l’existence d’une diffraction des rayons X. SUR LA RESONANCE MULTIPLE DES ONDULATIONS ÉLECTRIQUES PAR L. DÉCOMBE Le phénomène de la résonance multiple, découvert presque au début des recherches expérimentales sur les oscillations électriques, est venu compliquer singulière- ment l’étude des phénomènes dont l’excitateur électrique est le siège. On sait en quoi il consiste : un excitateur peut action- ner un résonateur de dimensions quelconques et, dans les phénomènes d’interférences, la longueur d'onde ob- servée, variable avec le résonateur employé, ne paraît dé- pendre que de cet appareil. Ce fait a reçu deux explications. Dans la première, qui est celle des auteurs de la décou- verte du phénomène, MM. Sarasin et de la Rive‘, l’appa- reil producteur d’ondes est assimilé aux appareils pro- ducteurs de lumière blanche : on suppose qu'il est le siège d'une infinité d’oscillations de périodes différentes for- ! Sarasin et de la Rive. Arch. des sciences phys. et nat. de Genève, t. XXIII, p. 113, 1890. SUR LA RÉSONANCE MULTIPLE, ETC. à ÿ mant une sorte de spectre continu ; à tout résonateur, au contraire, correspondrait une vibration de période bien déterminée et un résonateur quelconque ne pourrait entrer en activité que si, dans le spectre émis par l’exci- tateur, se trouve la radiation qui lui correspond. Dans la deuxième explication, qui fut proposée à peu près simultanément par MM. Poincaré ‘ et Bjerknes ”, on admet que l’excitateur et le résonateur ont chacun une vibration propre de période et d'amortissement bien dé- terminés qui ne dépendent que des dimensions et de la forme de ces appareils. (Il s’agit ici des dimensions élec- triques, savoir : la résistance R, la capacité Cet la self- induction L.) Voici comment on explique alors la résonance mul- tiple. L’équation qui, dans la théorie de Thomson, donne à chaque instant, dans une décharge, la valeur Q de la quantité d'électricité en mouvement, est la suivante : On Res QU à Ho Des ediids CL :2 0 La condition de la décharge oscillante R? HN Cr permet de poser ICE? . 1 Er 2 Ho SE one et d’écrire l'équation précédente sous la forme : ! Poincaré. Electricité et Optique, G. Carré, édit.; 1891; A7r- chives des sc. phys. et nat., 1891, t. XXV, p. 609. ? Bjerknes. Wied. Ann. t. XLIV, p. 75; 1891; Archives, 1891, t. XX VI, p. 229, 32 SUR LA RÉSONANCE MULTIPLE d° d De D + (+ B°) 0 = 0 On reconnaît l'équation différentielle d'un mouvement pendulaire simple amorti dont la période + est égale à . et le décrément logarithmique à fr. Le potentiel V — . satisfait à la même relation. Appliquons cette dernière propriété au résonateur. Si l’on suppose, pour un instant, que la cause excita- trice disparaisse très rapidement après avoir écarté l’élec- tricité de sa position d'équilibre, le résonateur sera dans les conditions que suppose la théorie de Thomson et la différence de potentiel © aux boules du micromètre de cet appareil satisfera à la relation 2 (d etes Æ+G+pe—0 (1) Mais, si la cause excitatrice, qui est elle-même une fonction périodique amortie de la forme Ke—*t cos at, ne disparait pas dans un Lemps très court par rapport à la durée d’une vibration du résonateur, celle-ci est altérée et il faut, par analogie avec le problème de mécanique correspondant, compléter la relation (1) en écrivant au second membre l'expression de la force perturbatrice. Dans ce cas plus général, l'équation du problème doit done ainsi s’écrire : ne + 28 er + (6° + Bo — KT cos at (2) Son intégrale générale est de la forme p = A6. pe cos (at + a”) -} Be ji cos (bé + 0”) (3) DES ONDULATIONS ÉLECTRIQUES. 33 Le résonateur est donc le siège d’un mouvement qui peut être considéré comme la superposition de deux vibra- tions pendulaires amorties. Remarquons que si nous posons rie, ÿ = aT, rie à —pT T et à sont la période et le décrément de l’excitateur, T’ et à les mêmes quantités propres au résonateur. Si à est considérable par rapport à d’, ce qui est le cas habituel, comme l’a montré M. Bjerknes ‘, la première vibration s’éteint rapidement, le phénomène est régi par la seconde et le résonateur vibre avec sa période propre : la longueur d'onde est variable avec le résonateur. Si, au contraire, c’est à qui est considérable par rap- port à à, au bout d’un temps très petit, la première vibra- tion subsiste seule : le résonateur vibre avec la période de l'excitateur ; la longueur d’onde doit donc être, dans ce cas, indépendante du résonateur. C’est ce résultat que je me suis proposé de vérifier expérimentalement. Deux choses sont à réaliser : l’augmentation de d’, la diminution de à. On peut augmenter le premier décré- ment en donnant pour self-induction, au résonateur, un fil de grande résistance. La valeur du décrément est, en effet, Te TR te d’après la théorie de Thomson. La résistance R, quand il s’agit d’oscillations aussi rapides, est liée à la résistance ordinaire ou ohmique p par la formule de lord Rayleigh ! Bjerknes, loc. cit., p. 88. ARCHIVES, t. IV. — Juillet 1897. 3 7 IA ht} on * ke . else “ ”, 34 SUR LA RÉSONANCE MULTIPLE il R= V/ + vue où À désigne la longueur du circuit, p sa perméabilité magnétique, et où p = 2 nn, n désignant la fréquence, Il y a donc avantage, à cause du facteur y, à choisir un circuit formé d’une substance magnétique ; il est vrai que dans ce cas L est aussi plus grand, d’après la seconde formule L=u(a+ pr) ce qui diminue d’autre part le décrément; mais on peut prévoir que cette diminution ne doit avoir qu’un effet assez faible, d’abord parce que, dans l'expression du décré- ment, L figure sous un radical, et ensuite parce que l’ac- croissement relatif de R est nécessairement plus grand que celui de L, comme on le voit aisément. Expérimentalement, MM. Trowbridge' et St-John”* ont montré que le premier des deux effets l'emporte de beaucoup sur le second et que les oscillations électriques s’amortissent dans un circuit de fer beaucoup plus rapi- dement que ne le comporte la simple résistance de ce métal. Quant à l'excitateur il faut en affaiblir le plus possible l'amortissement. On y arrive par un dispositif dans lequel l’étincelle explosive, qui représente toujours la partie la plus considérable de la résistance du circuit, est suppri- mée. Ce circuit étant d’ailleurs constitué par une tige de laiton du diamètre de 7 mm., la seule résistance qui ! Trowbridge. Phil. Mag., vol. 32, p.504; 1891, ? St-John. Phil. Mag., vol. 38, p. 425; 1894. DES ONDULATIONS ÉLECTRIQUES. 35 entre en jeu est faible et par suite le décrément de l’exci- tateur se trouve réduit. DESCRIPTION DES APPAREILS (voir fig, À). Un premier oscillateur O, est directement actionné par la bobine d’induction B ; l’étincelle éclate en E, dans de l'huile de vaseline, entre deux sphères de laiton de 15 mm. de diamètre, dont on peut faire varier la dis- tance au moyen d’un pas de vis. Un deuxième oscillateur O,, en tout semblable au premier, sauf qu’il ne présente pas de solution de continuité analogue à E, est mis en vibration par l'induction électrostatique que le premier exerce sur lui. Cette induction s'exerce par l'intermédiaire des petites plaques métalliques C, et C’, jouant le rôle de capacités et séparées des plaques semblables C, et C', par un diélectrique mince (une lame de verre). La période d’un excitateur étant indépendante de la résistance de cet appareil, ainsi qu'il résulte de la for- mule de Thomson T = 2x jc et que l’a d’ailleurs montré Feddersen‘, les deux oscillateurs précédents émettent des vibrations de même période, condition né- ” Feddersen. Ann. de Chim. et de Phys, 3% série, t. LXIX, p. 178; 1863. .36 SUR LA RÉSONANCE MULTIPLE cessaire pour que les oscillations de O, ne soient pas troublées par celles de O,. Le diamètre de chaque oscilla- teur est de 50 centimètres. Les plaques C,, C,, C,, C’, ont pour dimensions # em. sur 5 cm. L'oscillateur O, agit sur un fil métallique très voisin dont il est seulement séparé par l’épaisseur d’un tube de caoutchouc qui l'enveloppe; il y induit des oscillations de même période que les siennes et qui se propagent ensuite dans les fils parallèles /f. (Ces fils se prolongent sur une longueur d’environ 15 m. et ont À mm. de diamètre). Le résonateur R, pour lequel j’ai employé le dispositif utilisé par M. Nils Strindberg ‘, est placé perpendiculaire- ment à la direction des fils parallèles. Il est muni d’un micromètre qui fonctionne par le moyen d’une vis diffé- rentielle dont les pas sont respectivement 1,25 mm. et Î mm.; comme la tête de vis porte 180 divisions égales, chaque division correspond à = de millimètre. Au lieu de déplacer le résonateur le long des fils, on le laisse au repos et l’on fait mouvoir un pont mobile P placé sur ceux-ci; on détermine la distance explosive au micromètre pour une série de positions équidistantes du pont et l’on construit une courbe dont les abscisses sont proportionnelles aux chemins abcd parcourus le long des fils et les ordonnées aux distances explosives correspon- dantes. La distance de deux maxima consécutifs, mesurée à l’échelle de la courbe, donne ensuite la longueur d'onde cherchée. 1 Nils Strindberg. Arch. des sc. phys. et nat., 3% série, t. XXXI, p. 129; 1894. RE DR DES ONDULATIONS ÉLECTRIQUES. 37 RÉSULTATS. Les expériences ont été faites avec des résonateurs de même capacité, mais de self-inductions différentes. Celles- ei étaient formées par un fil de fer du diamètre de —- de millimètre disposé en rectangle. Voici les dimensions de ce rectangle pour chacun des quatre résonateurs em- ployés : Résonateur. Dimensions. LEP ER ln 60 cm. sur 46 cm. LE Ne ir. 311 ÉRCMEU RER: 1 LR PRESSE À UF: PE RAANE 2 LE | L'ÉRERRS RSR HN ET Ds La figure 2 reproduit les courbes correspondantes. ŸTL3É SCT LION MIILOLT LDH Fig, 2. On peut se borner à considérer le premier ventre et à multiplier par deux la distance qui le sépare de l’origine pour obtenir la longueur d'onde correspondante 1. 38 SUR LA RÉSONANCE MULTIPLE, ETC. D'un autre côté, en se basant sur la longueur d’onde donnée par le premier résonateur, on peut calculer ce que seraient celles des autres si elles ne dépendaient que de leurs dimensions. Ces longueurs }’ seraient entre elles comme les racines carrées des self-inductions qui sont elles-mêmes sensiblement proportionnelles aux longueurs des rectangles qui les constituent. On peut ainsi dresser le tableau suivant: Résonateur. FE x. ES RERO SEE à SPC 15,14 15,44 État 15,36 14,09 HELS EST SRE 15,16 12,60 À SR RD 14,80 10.91 On voit que } peut être regardé comme sensiblement constant, c'est-à-dire que, dans les conditions des expé- riences, la longueur d'onde observée est à peu près indé- pendante du résonateur. Il reste cependant une légère influence du résonateur qui se traduit par une diminution lente de la longueur d'onde; s’il était possible de mieux réaliser les conditions d'amortissement que l’on a cherché à remplir, on arriverait, sans doute, à la constance abso- lue de 2. Tous ces résultats sont entièrement conformes à la théorie émise par MM. Poincaré et Bjerknes ‘. L. DÉCOMBE. mm Paris, 10 mai 1897. © Ce travail a été effectué dans la galerie de 60 m. du nouveau laboratoire des recherches physiques. LES SEICHES DES LACS ET LES VARIATIONS LOCALES DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE PAR F.-A. FOREL, (Communiqué à la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève dans sa séance du 1° juillet 1897.) ll y a longtemps déjà que nous avons montré les re- lations évidentes qui existent entre les variations locales de la pression atmosphérique et le développement des seiches des lacs, vagues d’oscillation fixe ou vagues de ba- lancement. Dans notre mémoire sur les causes des sei- ches' nous avons prouvé que les seiches ne sont jamais plus fortes qu’en temps de perturbations atmosphériques. Dans notre résumé général de la théorie des seiches* nous avons achevé la démonstration: les grandes séries de seiches ont leur début à l’instant où un orage frappe sur le lac. On nous a souvent fait une objection : « Les variations de pression atmosphérique, assez rapides pour causer une impulsion des seiches, ne sont jamais assez fortes ! Les causes des Seiches. Archives LXIII, 113 et 189. Genève 1878. ? Léman II, 174-200, Lausanne 1895. 40 SEICHES DES LACS ET VARIATIONS LOCALES pour amener une dénivellation de l’eau égalant en hau- teur les grandes seiches historiques de Genève : Seiche de H.-B. de Saussure 3 août1763 41.47 m. haut. » deFatio de Duillier 16 sept. 1600 1.62 m. » » de Veinié 3 oct. 1841 1.87 m. » Les plus fortes variations du baromètre, de 10 mm. de mercure, ne représentent que 13,6 cm. d’eau. Com- ment produiraient-elles des dénivellations de l’eau dé- passant 1 m. et 1.80 m. ? » Nous avons déjà répondu en partie à cette objection (Léman IF, 190) en montrant comment une perturbation atmosphérique de 3 à # millimètres de mercure pouvait produire, à Genève, des seiches considérables, de 60 cm. de hauteur. Depuis lors nous avons reçu des observations authen- tiques de perturbations atmosphériques plus violentes. La trombe du 10 septembre 1896 a passé sur l'observatoire de la tour S'-Jacques à Paris, où un baromètre-enregis- treur Richard a dessiné une dépression rapide de 6 mm. de mercure. La trombe du 18 juin 1897 a passé sur la station d’Asnières près Paris où un baromètre-enregis- treur a dessiné une dépression rapide de 8 mm.' Il est probable que nous ne sommes pas encore là à la limite extrême de la grandeur de ces dépressions barométri- ques; que dans d’autres circonstances on obtiendrait en- core mieux que cela. Toujours est-il que nous disposons actuellement de variations rapides de la pression atmos- 1 D’après une note de M. Jaubert, la dépression barométrique de la trombe d’Asnières aurait même atteint la valeur de 9,5 mm. de mercure (Revue scientif., VIII, 28. Paris 1897). Notre démons- tration n’en acquiert que plus de force. DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. 41 phérique de 8 mm. de mercure. C’est plus qu’il ne nous en faut pour expliquer les plus grandes seiches connues. Rappelons que la durée des seiches uninodales du Lé- man est de 73 minutes, d'un maximum de hauteur de l’eau à l’autre ; que par conséquent la durée de la demi- seiche, seiche descendante, est de 36,5 minutes, que la durée de moitié de la seiche descendante (depuis la po- sition d'équilibre de l’eau jusqu’au minimum de hauteur) est de 18.25 minutes. Quant aux seiches binodales dont la durée est de 35,5 minutes, la moitié de la seiche des- cendante est de 8,8 m. Pour la production de la seiche uninodale nous pouvons donc invoquer des perturbations atmosphériques de {8 minutes, et pour les seiches bino- dales de 9 minutes. Les trombes de la tour S'-Jacques et d’Asnières n’ont duré que quelques secondes, quel- ques minutes au plus: nous sommes donc au large pour l'utilisation des valeurs de la variation atmosphérique que nous constatons dans ces deux ouragans. Une variation rapide du baromètre atteignant 8 mm. de mercure peut-elle causer une oscillation de seiches de 1,87 m. à Genève? — Réponse : Oui. I. Une baisse barométrique de 8 mm. de mercure agissant sur l'extrémité d'un lac, y causerait une crue l- cale de l’eau atteignant 108,8 mm. (8 mm. x 13,6 densité du mercure). L'action perturbatrice cessant, l’eau retomberait à son niveau, puis grâce à l’impulsion acquise descendrait d'autant au-dessous de ce niveau. La déni- vellation totale entre le maximum et le minimum de l’eau, la hauteur de la seiche, serait donc 108,8 X 2 soit 217,6 mm. IL. L'expérience nous à appris que, sur le Léman, il ya très fréquemment production simultanée de seiches AL OL 2. 5. des Mr LÉ 42 SEICHES DES LACS ET VARIATIONS LOCALES uninodales et des seiches binodales. Suivant les moments de l’interférence, les deux mouvements s’additionnent ou s’annulent. Au moment le plus favorable, il peut y avoir doublement de la hauteur de la seiche simple; dans le cas que nous discutons, production par conséquent de seiches de 435.2 mm. de hauteur (217,6 X 2). Faisons maintenant intervenir les circonstances lo- cales. IT. Genève est à l’extrémité occidentale du Léman, au fond d’un golfe long, étroit et peu profond; de ce fait l'amplitude des mouvements d’oscillation de l’eau y est grandement exagérée. De même que la marée de l'Océan prend des dimensions extraordinaires au fond de la baie de Fundy, de même l’amplitude des mêmes seiches est à Genève quatre fois plus haute qu’à l'extrémité opposée du lac. C’est prouvé par l'observation simultanée de lim- nimètres enregistreurs aux deux extrémités du lac. Chil- lon (Forel) et Sécheron-Genève (Ph. Plantamour) rap- port { : 4. La Tour de Peilz(E. Sarasin )et Sécheron-Genève (Ph. Plantamour) rapport 1: # ou 5. Done les seiches qui auraient à Chillon une hauteur de 435 mm. auraient à Sécheron-Genève une hauteur de 1,74 m (435,2 x 4). IV. Mais l'observatoire de M. Ph. Plantamour à Sé- cheron qui nous a permis de constater ce rapport de 4: 1 entre les seiches de Genève et celles de Chillon, est situé à plus d’un kilomètre en amont du point où Veinié étudiait ses seiches en 1841. Nous n'avons pas trouvé dans la description originale des seiches de Veinié' lindi- cation précise du lieu où il avait fait son observation. Etait-ce au limnimètre de la machine hydraulique ? c’est 1 C. R. Acad. Sc. Paris, XIII, 829, 1841. DE LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. 43 probable, car Veinié était directeur de la Machine, habi- tait dans le bâtiment de la Machine hydraulique, et y fai- sait ses observations limnimétriques journalières. Etait-ce au limnimètre du Grand-Quai ? c’est possible, car cet ins- trument était établi déjà depuis plusieurs années, et était souvent consulté par le public. Admettons la première supposition, celle qui nous semble la plus probable. D'après les observations de M. Ed. Sarasin, les seiches du pont de la Machine ont une hauteur une fois et demie plus grande que celles de Sécheron. En multipliant la va- leur trouvée à Sécheron 1,74 par 1,5, nous obtenons 2,51 m. pour les seiches causées par une dépression de 8 mm. de mercure à Chillon et observées au pont de la Machine hydraulique de Genève. C’est beaucoup plus que la hauteur des seiches de Veinié de 1841. On peut objecter que peut-être Veinié aurait fait ses observations au limnimèêtre du Grand-Quai et que l’aug- mentation de hauteur des seiches entre Sécheron et le Grand-Quai est plus faible qu'entre Sécheron et la Ma- chine ; que d’autre part en 1841 les conditions du port de Genève étaient autres que celles de 1879-1883, alors que M. Ed. Sarasin avait établi son limnographe à la Machine hydraulique et comparait les tracés à ceux de Sécheron; que entre autres les jetées du port de Genève, qui agissent le plus efficacement pour modifier les seiches entre Sécheron et la Machine ont été construites en 1855, dans l'intervalle entre 1841 et 1879; que par consé- quent notre facteur 1,5 est peut-être trop fort pour la comparaison que nous faisons actuellement. Je l’admets et je consens à ce qu’il soit réduit. Mais je constate que pour élever de 1,74 m., chiffre obtenu dans notre n° III, à 1,87 m., hauteur des seiches de Veinié, nous n'avons PACE 110 LU + OP E" ) PP RER 44 SEICHES DES LACS, ETC: qu’à multiplier le premier chiffre par 1,08 ; je suis cer- tain que l’exagération des seiches de Sécheron et Grand- Quai, en 1841, était plus grande que ce rapport, 1.08, Donc nous n’avons aucune hésitation à affirmer que les seiches, qui, causées par une variation brusque de la pression de 8 mm. de mercure, auraient eu au moment le plus favorable de l’interférence des binodales avec les uninodales à Chillon 0,43 m. et à Sécheron 1,74 m. auraient au Grand-Quai de Genève dépassé 1,87 m. hauteur constatée par Veinié en 1841. Donc les variations barométriques connues suffisent à expliquer l'amplitude extraordinaire des plus grandes seiches observées avec précision. LA STATION PRÉHISTORIQUE DU SCHWEIZERSRBILD PAR Charles SARASIN Liste des travaux concernant la Station préhistorique du Schweizersbild. 1° Dr Th. Sruper, prof. à Berne. Die Thierreste aus den pleisto- cænen Ablagerungen des Schweïizersbild bei Schaffhausen. — 2° Dr A. Neurin6, professeur à Berlin. Die kleineren Wirbelthiere von Schweïizersbild bei Schaffhausen. — 3° Dr Jul. KozLmanN, prof. à Bâle. Der Mensch. — 4° Dr Albert Penck, prof. à Vienne. Die Glacialbildungen um Schaffhausen ihre Beziehungen zu den præ- historischen Stationen des Scuweizersbildes und von Thayngen. — 5° Dr A. Gurzwizer, à Bâle. Die erratischen Gesteine der præ- historischen Niederlassung zum Schweizersbild und das Alter der Niederlassung. — 6° Dr J. Frurx, à Zurich. Ueber die Kohlen- reste aus dem Schweizersbild. — 7° M. J. Mersrer, à Schaffhouse. Mechanische und chemische Untersuchungen von Bodenproben aus der præbhistorischen Niederlassung. — 8° Dr A. HEeDINGER, à Stuttgart. Resultate geologischer Untersuchungen præbhistorischer Artefakte des Schweizersbildes. — 9° Dr Jacob Nusscx, à Schaff- house. — Die præhistorische Niederlassung am Schweizersbild bei Schaffhausen; die Schichten und ihre Einschlüsse, — 10° Dr Otto ScHoETENSAUK, à Heidelberg. Die geschliffenen Steinwerk- zeuge aus der neolitischen Schicht vom Schweizersbild. — 10° Dr C.-A. BæcuroLp, pasteur à Schaffhouse. Die Herkunft des Namens Schweizersbild *. Il s’est certainement fait en Suisse pendant ces der- 1 Voir aussi : Nuesch, Archives, 1892, t. XX VIII, p. 541 ; 1394, t. XXXII, p. 404. APE NOT ENTER 46 LA STATION PRÉHISTORIQUE nières années peu de découvertes qui aient aussi vivement intéressé les naturalistes, que celle de la station préhis- torique du Schweizersbild, faite par M. le prof. Nuesca, de Schaffhouse, en 1893 ; et l’on peut dire que l'éclat qui en a rejailli sur le nom de son heureux auteur était bien mérité, lorsqu'on sait la persévérance qu'a mise M. Nuesch à fouiller tous les points des environs de Schaffhouse, où il croyait pouvoir trouver quelques restes préhistoriques, et le soin méthodique avec lequel, une fois les premiers objets découverts, il a distingué les différents horizons de la série postglaciaire, permettant ainsi de reconstituer avec une exactitude remarquable, l’histoire de la station, soit au point de vue des races humaines qui l’ont successivement habitée, soit au point de vue des différentes faunes de Vertébrés qui ont vécu dans les environs depuis l'époque glaciaire jusqu’à présent. 2nfin M. Nuesch a su s’associer pour les études spé- ciales que ses découvertes ont nécessitées, plusieurs savants distingués, grâce auxquels il a pu faire paraître une monographie absolument complète sur le Schweizers- bild ; le volume de 1896 des Nouveuux Mémoires de la So- cièté helvétique des sciences naturelles ui est complètement consacré, et nous y trouvons à côté d’une étude d'ensem- ble du D' Nuesch, des notes spéciales de MM. les prof. STUDER, de Berne et NEHRING, de Berlin, sur les faunes des Vertébrés ; de M. le prof. KozLManN, de Bâle, sur les ossements humains, de M. le prof. SCHOETENSACK, de Heidelberg, sur les silex néolithiques, de M. le prof. PENCK, de Vienne, sur le quaternaire de la région, de M. Meisrer, de Schaffhouse, sur la nature pétrographique des formations du Schweizersbild, de MM. HEeDINGER de Stuttgart et GUTZWILLER, de Bâle, sur l’origine des silex DU SCHWEIZERSBILD. 47 et des blocs de roches diverses, de M. le D' FRuEn, de Zurich, sur l’origine des charbons employés par les habi- tants de la station, et enfin, de M. ie pasteur BÆcHToLp, de Schaffhouse, sur le nom de Schweizersbild. La station du Schweizersbild se trouve au pied du rocher de ce nom à environ trois kilomètres au nord du Rhin, presque exactement au nord de la ville de Schaïf- house, dans un petit vallon qui relie transversale- . ment le Freudenthal et le Merishausenthal. Le rocher forme une arête dirigée à peu près de l’est à l’ouest; il est coupé à pic sur son versant sud et à son extrémité orientale, tandis que du côté du nord et du nord-ouest, il forme une pente que l’on peut gravir. Il offrait ainsi un abri très propice à la station qui se trouvait au pied de la paroi du côté du midi dans une concavité semi-ellipti- que de 36 m. de longueur sur 12 de profondeur, au- dessus de laquelle le rocher surplombait. En outre, la position relativement élevée du Schweizersbild mettait ses habitants à l'abri des inondations et leur permettait de dominer toute la région. La position géologique et par suite l’âge de la station ont pu être exactement déterminés par M. le prof. Penck; la série de brèches, dans laquelle M. Nuesch a découvert les innombrables objets travaillés de la période paléoli- thique, repose en effet sur une couche d’alluvions qui est formée presque exclusivement de cailloux de calcaires du Jura et qui, par conséquent, est due sans aucun doute à l’action de cours d’eau locaux ; ce dépôt repose à son tour sur les alluvions des basses terrasses qui correspondent à la période de retrait des glaciers après la dernière glaciation. Nous pouvons ainsi affirmer que la station du Schwei- zersbild n’a été habitée qu’assez longtemps après que les 4S LA STATION PRÉHISTORIQUE glaciers eurent définitivement abandonné la région et qu’un système de cours d’eau locaux se fut établi. La période représentée par les dépôts renfermant des vestiges de l’activité humaine a du reste été très longue, et correspond à la période paléolithique, à la période néolithique, à l’âge du bronze et à la période historique. Pendant cette longue série de siècles, le rocher du Schwei- zersbild a subi une désagrégation lente, mais continue, et les débris provenant de cette démolition se sont accu- mulés au pied, formant une brèche calcaire assez uni- forme. C’est cette brèche que M. Nuesch a fouillée et qu’il est arrivé à subdiviser en une série d'horizons qui se distinguent les uns des autres par la plus ou moins grande proportion d’ossements, de silex taillés ou de cendres qu'ils renferment. Nous avons ainsi de bas en haut la série suivante : 1° Une couche d'alluvions formée presque exclusivement de cailloux du Jura et ne contenant ni fossilles, ni silex taillés. Cette couche forme la base de la série et est d’une puissance inconnue. 20 Une couche à Rongeurs inférieure très pauvre en silex, mais renfermant en très grande quantité des osse- ments de petits Rongeurs. — Cette couche a environ 50 cm. d’épaisseur et correspond au début de la période néolithique. 3° Une couche à silex jaune de 30 cm. d'épaisseur et contenant à côté d'objets travaillés de la période paléoli- thique les débris de la faune subarctique des steppes. 4° Une couche de brèche à Rongeurs supérieure pauvre en silex et renfermant une faune de passage, de la faune des steppes à la faune des forêts ; 80 à 120 cm. d’épais- seur. DU SCHWEIZERSBILD. 49 5° Une couche à silex grise, correspondant à la période néolithique et contenant des restes de la faune des forêts; 40 cm. d'épaisseur. 6° Une couche d’humus, correspondant à l’âge du bronze et à la période historique et renfermant des osse- ments d'animaux domestiques actuels; 40 cm. d’épais- seur. En admettant avec le D’ Nuesch que la période qui nous sépare de la fin de la période néolithique soit d’en- viron 4000 ans, la couche d'humus qui correspond à cette durée a dû se déposer avec une vitesse moyenne de L cm. par siècle. Si maintenant nous supposons que la brèche se soit déposée avec une vitesse sensiblement constante depuis le commencement de la période paléoli- thique jusqu’à nos jours, ce qui paraît justifié par l’unifor- mité de cette formation, nous pourrons déduire la durée des différentes périodes de l'épaisseur des dépôts corres- pondants et nous arriverons aux chiffres suivants: 1° pour la période néolithique représentée par la couche à silex grise, 4000 ans. 2° pour la période intermédiaire représentée par la brèche à Rongeurs supérieurs 8000 à 12000 ans; 3° pour la période paléolithique représentée par la couche à Rongeurs inférieure et la couche à silex jaune, 8000 ans. Ces chiffres sont évidemment appro- ximatifs el il est clair par exemple que les horizons dans lesquels l’homme a accumulé une quantité énorme de débris de toutes sortes ont dû augmenter plus rapidement d'épaisseur que les autres. Il paraît aussi fort probable que la désagrégation du rocher a dû marcher plus rapidement pendant les périodes froides et humides du début que de nos jours. Ces deux causes font que plusieurs des chiffres calculés doivent être trop forts, et que par suite, le total ARCHIVES, t. IV. — Juillet 1897. 4 D0 LA STATION PRÉHISTORIQUE de 24000 à 28000 ans, obtenu en additionnant la durée des différentes périodes, doit être considéré comme un maximum non atteint en réalité. Il paraît ainsi vraisem- blable que 20,000 ans à peine nous séparent du moment où l’homme apparut pour la première fois à Schwei- zersbild et à ce qu'il semble dans la région de Schaff- house. Couche à Rongeurs inférieure. Cette première couche ne correspond pas encore à une période d'habitation continue de la grotte; l’homme y cherchait, il est vrai, un abri momentané comme l’attes- tent les rares silex de cette époque, mais n’y à jamais séjourné d’une façon prolongée. Les oiseaux de proie en étaient le plus souvent les seuls habitants, aussi trouve- t-on dans cette zone inférieure de la brèche en très grande quantité des ossements de petits Rongeurs accu- mulés sur certains points et qui ne sont pas autre chose que le résidu de la digestion des oiseaux. A côté de ces débris de Rongeurs. l’on trouve en assez grand nombre des ossements d'oiseaux, et en beaucoup plus petite quantité des os isolés et souvent brisés de Mammifères de grande taille qui ont très probablement été apportés ici par les hommes, lors de leurs passages. La faune ainsi reconstituée présente absolument les caractères d’une faune arctique et nous prouve d’une façon certaine que les glaciers conservaient alors encore une grande extension et que le climat était resté froid. Parmi les nombreuses espèces déterminées par MM. Stu- der et Nebring, il faut citer comme particulièrement caractéristiques : Lynx cervaria Tem. (lynx cervier), Vulpes lagopus, L. (renard du nord), Gulo borealis, Niels (glouton), Myodes torquatus, Pall. (lemming à collier), DU SCHWEIZERSBILD. 51 Cricelus phœus, Pall. (cricet gris), Arvicola nivalis, Mart. (campagnol des neiges), Arvicola gregalis, Pall. (campa- gnol grégari), Lagomys pusillus, Desm. (lagomys nain), Lepus vuriabilis, Pall. (lièvre blanc), Rangifer tarandus, i. (renne), Tetrao urogallus, L. (grand tétra), Lagopus albus, Gmel. (lagopède du nord), Lagopus alpinus, Nils. (lagopède des Alpes), Surnia nisoria, Wolf. (chouette caparacoch). Îl est tout particulièrement intéressant de constater à Schweizersbild, l’existence du lemming à collier et du renard du nord, qui ne peuvent vivre que dans le voisinage immédiat des glaces et ne sont actuel- lement connus que dans les régions arctiques de l’Europe et de l'Asie. Grâce à cette faune si caractéristique, nous savons que le climat de la période paléolithique a commencé par être très froid; mais il s’est adouci progressivement ; déjà dans la brèche inférieure à Rongeurs, nous trouvons une série d'espèces non pas franchement arctiques, mais sub- arctiques ei le nombre de ces espèces va en augmentant à mesure qu’on s'élève dans des niveaux plus récents. Il y à ainsi passage graduel de la faune arctique à la faune subarctique des steppes que nous trouverons développée dans la zone suivante. Les objets travaillés sont rares dans cette première couche ; les silex taillés présentent le type de la Madelaine, ce sont des couteaux à trois ou quatre arêtes, des scies, des forets ; les objets en os sont beaucoup plus nombreux et sont presque exclusivement fabriqués avec des os de renne, ce sont des aiguilles, des poinçons, des ciseaux, des harpons. Les marteaux sont confectionnés avec des cailloux siliceux des alluvions environnantes. Enfin, il vaut la peine de signaler encore la découverte d’un foyer F- LA STATION PRÉHISTORIQUE recouvert d'une couche de 10 cm. de cendres et qui prouve un séjour relativement long de l’homme à Schwei- zersbild. Le peu qu’on a trouvé dans la brèche infé- rieure à Rongeurs suffit pourtant pour nous montrer que les premiers hommes qui ont visité la grotte du Schwei- zersbild, possédaient déjà une culture relativement avan- cée: 1ls savaient faire du feu, dépecer et cuire leurs proies et coudre les peaux pour s’en faire des vêtements, ils luttaient avec succès contre des carnassiers dangereux, tels que le loup, l'ours, le glouton, le lynx et savaient. s'emparer du renne et du cheval sauvage. Nous ne pos- sédons malheureusement aucun squelette humain de cette époque, qui puisse nous donner une idée de ces races primitives. Couche à silex jaune. Ce second horizon présente une épaisseur moyenne de 30 em., mais est notablement plus épais sous la partie médiane de la station; c’esi aussi dans cette partie qu’il est le plus riche en objets travaillés de toute sorte, et c’est évidemment là que les Troglodytes s’établissaient de préférence. La couche à silex jaune doit son nom à la grande abondance de silex taillés et d’os brisés et fendus qu'on y trouve. Elle correspond certainement à une lon- gue période d'habitation du Schweïzersbild, aussi n’y a-t-on découvert en fait d’ossements guère que des débris provenant soit des repas des habitants, soit de la fabrication d'instruments tels que les aiguilles, les ha- leines, etc; la grande abondance de restes de petits Rongeurs, que nous avons constatée dans la couche pré- cédente, ne se retrouve pas ici. MM. Studer et Nebring sont pourtant arrivés à déterminer la grande majorité des espèces et la faune dont ils ont découvert les restes dans DU SCHWEIZERSBILD. 53 ce second horizon du Schweizersbild présente un carac- tère parfaitement déterminé de faune subarctique des steppes. Elle se distingue de la précédente par la dispari- tion d’une série d'espèces des régions froides, telles que Lynx cervaria, Myodes torquatus, Cricetus phœus, Arvicola nivalis, Arvicola gregalis, Surnia nisoria, Tetrao urogallus, eic., mais on y trouve pourtant encore un nombre im- portant de formes qui sont localisées de nos jours dans les régions subarcliques ou dans les parties élevées des Alpes et qui faisaient déjà partie de la faune précédente, telles que Gulo borealis, Vulpes lagopus, Lepus variabilis, Lagomys pusillus, Rangifer tarandus, Lagopus albus, La- gopus alpinus, etc... La grande majorité des individus appartiennent plus spécialement à la faune des steppes ; ies espèces les plus caractéristiques sont: Vulpes vulgaris, Gray (renard commun), Felis Manul, Pall. (chat Manul,), Mustella martes (marte), Spermophilus rufescens, K. et BI. (spermophile roux), Cricetus vulgaris (cricet commun), Cervus Maral, Ozil. (cerf Maral), Equus caballus (cheval). Equus hemionus Pall. (hémione), Perdix cinerea L. (perdrix grise) Erythropus vespertinus, L. (faucon à pied rouge). En- fin ilexiste déjà ici un certain nombre de représentants de la faune des forêts, tels que Cervous elaphus, (cerf commun), Capreolus caprea, Gray (chevreuil), Sus scrofa ferus, L. (sanglier), Sciurius vulgaris, L. (écureuil), Castor fiber, L. (castor), mais il faut remarqner que ces quelques espèces sont rares et ne sont connues qu'à la partie su- périeure de l'horizon. Ce sont de beaucoup les os de rennes qui prédominent et après eux, ceux du cheval sauvage et du lièvre blanc. Nous pouvons ainsi déduire avec certitude de l'étude de la faune, que pendant la seconde moitié de la période 54 LA STATION PRÉHISTORIQUE paléolithique, la région de Schaffhouse représentait encore une steppe couverte par une végétation de bruyères et que le climat, quoique moins rigoureux que pendant le début de la période, était encore notablement plus froid que de nos jours. Ce n’est que très lentement qu'il s’est réchauffé, que les forêts se sont développées et que la faune subarctique des steppes a cédé la place à la faune qui existe encore actuellement dans ces régions. Cette première couche à silex présente un intérêt très particulier par les innombrables vestiges de l’industrie des Troglodytes qu’on y a découverts. La quantité des silex taillés et des débris provenant de leur fabrication est si considérable qu'il semble que l’on soit ici en pré- sence d’une véritable fabrique où venaient s’approvi- sionner les habitants des alentours. Les objets en silex ne sont jamais ni polis, ni perforés mais toujours tra- vaillés au moyen de chocs ou de pressions, ils peuvent se répartir plus ou moins exactement en quatre caté- gories : {° Les couteaux qui présentent généralement deux arêtes tranchantes et sur les côtés un nombre va- riable d’arêtes obtuses ; les arêtes tranchantes sont très fréquemment usées ou ébréchées, elles présentent par- fois des échancrures semi-cireulaires qui semblent avoir eu pour but de donner une forme régulièrement cylin- drique à certains instruments en os tels que pointes de flèches, aiguilles, etc.; 2° les scies qui se distinguent des couteaux par une série d’échancrures des arêtes tranchantes; 3° les racloirs qui servaient évidemment à égaliser et à polir les instruments en os et en bois, ou à racler les peaux ; ils ont une forme en spatule, et se ter- minent à la partie antérieure par une arête de forme hémi-circulaire tandis que la partie postérieure n’est gé- DU SCHWEIZERSBILD. 29 néralement pas travaillée ; 4° les forets qui sont simple- ment des silex élargis à la base et pointus à leur extrémité. Les objets en os sont presque exclusivement fabriqués avec des os de renne ou de lièvre blanc: il en existe du reste un très grand nombre pouvant s'appliquer à des usages variés. Les aiguilles sont confectionnées tantôt avec des os de renne, tantôt avec des os de lièvre, dans le premier cas elles sont cylindriques, dans le second elles sont minces et plates; lorsqu'elles sont entières elles sont toujours percées à la partie postérieure d’un trou rond de ‘/, à 1 ‘/, mm. de diamètre. Elles avaient évi- demment pour but de coudre les peaux dont l’homme se revêtait et, étant donné la petitesse du trou de leur partie postérieure, ce devait très probablement être des crins de cheval qui servaient de fil. Les poinçons et les ciseaux sont fréquents et sont fa- briqués avec les os ou les cornes du renne ; on a trouvé également un certain nombre de poignards de forme lé- gèrement recourbée, ainsi que des pointes de lances et de flèches ; ces dernières ont tantôt une section simplement circulaire, tantôt elles présentent une ou deux gouttières longitudinales qui devaient favoriser une hémorragie chez l’animal blessé et hâter ainsi sa mort. On s'accorde à considérer comme des sortes d'instruments de musique des os creusés et percés de diverses façons el qui rendent un son lorsqu'on souffle dans une des ouvertures ; ils sont généralement fabriqués avec les os du pied du renne ou les os de la jambe du renard ou du lièvre. Enfin on a découvert dans les dépôts paléolithiques du Schwei- zersbild un petit nombre de cornes de rennes soigneuse- ment rabotées et polies, percées d’un trou à leur partie postérieure et ornées de dessins variés. Ces objets ont 56 LA STATION PRÉHISTORIQUE reçu le nom de «bâtons de commandement » quoiqu'il soit du reste fort douteux qu'ils aient servi de marque distinctive aux principaux personnages. Les dessins qu’on retrouve sur ces bâtons de com- mandement sont tantôt des dessins géométriques gravés souvent avec une exactitude étonnante, tantôt des figures de différents animaux; l’on a pu voir ainsi un fragment de figure de renne très reconnaissable et une figure de cheval qui fait preuve d’un degré d'observation extraordi- naire ; cet animal est représenté en marche, avec la bou- che grande ouverte et les naseaux dilatés comme pour hennir, le cou est allongé, la crinière est très abondante et les extrémités des membres sont couvertes de longs poils. Outre ces bâtons de commandement on a trouvé une plaquette calcaire qui porte sur ses deux faces une série de dessins d'animaux gravés avec plus ou moins d’exactitude; sur l’une des faces sont figurés deux hémiones, l’un adulte, l’autre jeune et un renne sautant ou galopant ; de l’autre côté les dessins sont beaucoup plus confus et enchevêtrés les uns dans les autres; M. Nuesch à pourtant cru y reconnaître un mammouth, un hémione et deux chevaux. Ces différents dessins, malgré certaines qualités d’ob- servation qui frappent, étant donné leur âge si ancien, sont pourtant très inférieurs à ceux que l’on a découvert dans les couches paléolithiques de Kesslerloch, près de Schaffhouse ; ils sont exacts dans les grandes lignes; mais très imparfaits dans les détails et la perspective en est constamment fausse. En outre, on n’a trouvé à Schwei- zersbild que de simples dessins, tandis que, parmi les ob- jets de Kesslerloch, il existe de véritables modelages faits avec un soin tout à fait surprenant. Il semblerait donc que les divers dessins trouvés à Schweizersbild nous DU SCHWEIZERSBILD. y: représentent les débuts de l’art paléolithique, tandis qu’à Kesslerloch il existerait des restes de l'époque de son apogée. Les divers ornements ou curiosités que les habitants du Schweizersbild avaient apportés dans leur demeure, peuvent nous fournir des renseignements intéressants sur leurs migrations et leur commerce: à côté d’un certain nombre de fossiles provenant du Randen, de dents de différents Mammifères, d'objets travaillés en bois ou en lignite, on trouve en effet ici une série de coquillages fos- siles, qui proviennent sans aucun doute du bassin ter- tiaire de Mayence et d’autres qui semblent avoir leur origine dans le miocène de la région d'Ulm. Ceci semble indiquer qu'il existait déjà à cette époque reculée un certain commerce entre des tribus éloignées et que les nomades d’alors suivaient de préférence les grandes ri- vières, telles que le Rhin et le Danube. Enfin un dernier objet qui mérite une attention spé- - ciale, ce sont les foyers dont on a retronvé plusieurs dans cette couche inférieure à silex. L’un d’entre eux reposait directement sur la couche inférieure à Rongeurs et datait par conséquent du début de la période d'habitation ; le centre en était formé par trois grandes plaques de schistes parfaitement bien ajustées dont celle du milieu était horizontale, les deux autres inclinées vers l’intérieur; autour de ces trois pierres principales, d’autres plus petites étaient disposées de façon à former une cuvette de forme arrondie, avec un diamètre de 40 à 45 cm. ; cette excavation était remplie de cendres auxquelles se trou- vaient mêlés quelques gros cailloux silicieux fortement calcinés. Puis à une certaine distance tout autour du foyer étaient rangées en cercle de grosses pierres, qui 58 LA STATION PRÉHISTORIQUE avaient certainement servi de sièges et d’établis. Un se- cond foyer, également en très bon état de conservation, a été découvert à environ 20 em. au-dessus du premier et devait par conséquent dater d’une époque plus récente. La base en est soigneusement pavée et le feu était pro- tégé du côté du sud par deux grandes plaques verticales ; ici de nouveau étaient disposées dans le voisinage du foyer un certain nombre de pierres plates ayant servi de sièges et un gros bloc de granit présentant une surface horizontale marquée d’une infinité de coups et littérale- ment enseveli sous les débris de silex; nous avons évi- demment affaire ici à une véritable enclume sur laquelle pendant des années et des années les Troglodyles ont façonné leurs armes et leurs outils. Si les innombrables objets trouvés dans les dépôts paléolithiques de Schweizersbild nous permettent de nous faire une idée assez complète du degré de culture de l’homme = de cette époque, il nous est par contre de nouveau im- possible ici de rien savoir sur la race de ces premiers habitants, aucun squelette humain n'ayant été retrouvé. Couche de Brèche supérieure à Rongeurs. Cette couche de brèche, de 0.80 m. à 1 m. 20 de puissance, est très pauvre soit en restes organiques, soit en débris de l’activité humaine; elle correspond à l'épo- que pendant laquelle, le climat s’adoucissant progressi- vement, la végétation des steppes a cédé peu à peu la place à une végétation forestière et, par suite, les espèces animales ont quitté les unes après les autres le pays pour se retirer, soit vers le nord, soit vers les régions plus élevées de nos montagnes; les grands troupeaux de rennes et de chevaux ont émigré vers le nord et l’homme pa- léolithique à suivi tout naturellement son gibier favori, DU SCHWEIZERSBILD. 59 aussi la grotte du Schweizersbild a-t-elle de nouveau été inoccupée pendant de longues périodes. On ne trouve des silex taillés que dans la partie tout à fait inférieure de cette nouvelle couche, puis ils deviennent de plus en plus rares et finissent par disparaître. À mesure que le nombre des habitants des steppes allait en diminuant, celui des habitants des forêts s’accroissait au contraire. La faune de cette couche présente donc un caractère de mélange très accusé, à côté d'espèces de steppes telles que Arvicola amphibius (campagnol amphibie ), Arvicola ralticeps, (campagnol ratticeps), Lagomys pusillus (la- gomys nain), Mustella martes (marte), Sorex vulgaris (musaraigne), Fætorius herminea (hermine), Fætorius vul- garis (belette), on y a trouvé une série de représen- tants de la faune des forêts parmi lesquels le plus fréqueut est Sciurius vulgaris (écureuil). Du reste les ossements des grands Mammifères font presque complètement défaut ici, il paraît fort probable que la grotte était, pendant la période correspondante de nouveau occupée par les oiseaux de proie et que les restes des petits rongeurs, qui consti- tuent la plus grande partie des ossements de cette couche, proviennent comme dans la brèche à Rongeurs infé- rieure des excréments de ces oiseaux. Couche à silex grise. Cette couche à silex supérieure correspond sans aucun doute à la période néolithique, malheureusement elle a été beaucoup remaniée soit par les animaux, soit par les hommes, qui y ont pratiqué un grand nombre de sépul: tures, en sorte qu’elle contient souvent beaucoup d’objets provenant de zones plus anciennes et que le triage des silex et autres objets néolithiques est alors très diffi- cile à faire. Du reste, soit les silex taillés, soit les instru- 60 LA STATION PRÉHISTORIQUE ments en os ou les poteries, sont beaucoup moins abon- dants ici que dans la couche à silex inférieure ; par contre la brèche renferme une proportion considérable de cendres qui lui donnent sa couleur grise caractéristique ; c'est pourquoi le D' Nuesch admet que pendant la période néolithique, la grotte du Schweizersbild n’a pas été occupée d’une façon constante, mais a servi beaucoup plutôt de lieu de sépulture à différentes tribus et que de grands feux étaient allumés lors des funérailles. Cette hypothèse est confirmée par la découverte d’un nombre important de squelettes humains qui datent évidemment en grande partie de cette époque, puisque les couches néolithiques et paléolithiques ont seules été remaniées au-dessus des tombes tandis que la couche d’humus sus- Jjacente est restée presque toujours intacte. Les restes des divers Vertébrés découverts dans les dépôts néolithiques suffisent pour caractériser assez exactement la faune. Presque toutes les espèces des climats froids qui s'étaient attardées dans la région pendant la période pré- cédente sont maintenant disparues, ainsi Felis Manu, Vulpes lagopus, Fœtorius herminea, Gulo borealis, Spermo- philus rufescens, Lagomys pusillus, Lepus variabilis, Capra ibexæ, Cervus maral, Équus hemionus, Layopus alpinus, etc. Par contre les espèces des climats tempérés et des fo- rêts prennent un grand développement : le cerf ordinaire devient très abondant et prend tout à fait la place du renne qui a presque entièrement disparu; le cheval de- vait former des troupeaux assez considérables. La chèvre et le mouton sont représentés ainsi que le chevreuil et le sanglier, et l’on trouve deux espèces de bœufs, le Bos primigenius et le Bos taurus brachyceros. Les Rongeurs sont représentés par l'écureuil, le lièvre ordinaire, le ou % DU SCHWEIZERSBILD. 61 castor et les carnivores par le blaireau, la marte, le re- nard ordinaire, l'ours brun, le chat sauvage, etc. Cette faune présente la plus grande analogie avec la faune des palafittes ; parmi les diverses espèces dont on trouve iei des restes, ce sont celles qui servaient de proie habituelle à l’homme et tout particulièrement le cerf qui prédominent. On ne trouve pourtant à Schweizersbild, ni porc ni chien, qui sont tous deux très fréquents dans la faune des palafittes et l’on y a découvert par contre une race de chevaux sauvages qui n’a jamais été signalée dans les formations néolithiques de la région du plateau suisse. Le climat de cette période devait être doux et plutôt humide, favorisant le développement des forêts qui n'ont pas tardé à recouvrir la plus grande partie de la surface du sol; on sait du reste fort pen de choses sur la végé- tation des environs du Schweïizersbild, quelques graines seulement ont été trouvées parmi lesquelles celles du Cory- lus avellana, Prunus domestica, Prunus insilitia avenaræ, Pru- nus avium, Cornus sanguinea, Evonymus europea. Les objets travaillés qui paraissent appartenir à la pé- riode néolithique, diffèrent en général très peu de ceux des formations paléolithiques. Les silex en particulier sont toujours taillés, à l’exception d’un très petit nombre d'échantillons, et reproduisent souvent exactement les formes des silex plus anciens; les objets en os diffèrent de ceux de la couche à silex inférieure surtout en ce qu'ils sont généralement fabriqués avec des os de cerf au lieu d'os de renne. On a pourtant trouvé ici quelques objets qui indiquent le développement d’industries nouvelles ; ce sont tont particulièrement des fragments de poteries et quelques rares objets en pierre polie. Les poteries sont AT PR TO TEE ibS F2 DE EL 1, dar; RES 62 LA STATION PRÉHISTORIQUE grossièrement travaillées à la main et ne présentent que rarement une ornementation quelconque, du reste, quoi- que l’on en ait découvert 55 fragments, on n’a pas pu re- constituer un seul objet. Il n’a été retrouvé que 12 objets en pierre polie parmi lesquels le plus soigné est une hache en serpentine qui semble s'être brisée pendant le creusaze de la lumière qui devait servir au passage du manche; les autres outils sont presque tous des ciseaux en calcaire gris polis avec peu de soin. L'ensemble des produits de l'in- dustrie humaine enfouis dans la brèche supérieure à silex semble démontrer que nous avons affaire ici à une civilisa- tion néolithique encore peu avancée et correspondant très probablement au début de l’âge de la pierre polie. Si les silex taillés et autres objets travaillés de cette pé- riode sont relativement peu abondants, par contre la découverte d’une série de squelettes humains néolithiques nous à fourni sur les populations de cette époque des données qui nous manquaient pour les précédentes. M. Nuesch a en effet mis au jour à Schweizersbild les restes généralement très incomplets de 27 squelettes, dont 24 ont été attribués à la période néolithique parce que la brèche à silex supérieure avait été manifestement re- maniée au-dessus des tombes, tandis que la couche d’humus sus-jacente était intacte ; ces conclusions ont du reste été confirmées par le fait que les objets divers trouvés à côté des squelettes, appartiennent constamment à la période néolithique. Ces ossements humains, étudiés avec le plus grand soin par M. le D' Kollmann, de Bâle, ont prouvé l'existence dans les environs du Schwei- zersbild de plusieurs races; les crânes présentent tantôt le type mésocéphale, tantôt le type dolichocéphale et la face a tantôt une forme raccourcie et élargie avec un nez peu DU SCHWEIZERSBILD. 63 saillant (type chamæprosope) tantôt une forme étroite et allongée avec un nez saillant (type leptoprosope) ; nous aurions ainsi d'un côté une race mésocéphale et chamæ- prosope, de l’autre une race dolichocéphale et leptopro- sope; il semblerait pourtant d’après certains individus qu’il avait dû se produire déjà alors des croisements entre ces deux types extrêmes. Une distinction plus intéressante encore que celle basée sur la forme générale de la tête est celle que M. Kollmann à établie d’après la taille; il existait en effet à l’époque néolithique dans la région de Schaff- house, à côté d’une race de taille normale ayant envi- ron { m. 60 de hauteur, une race naine, dont la taille moyenne était de { m. 40 et dont les représentants se distinguent en outre, par la finesse des os des membres, ce qui prouve que nous avons bien affaire ici à une race de pygmées et non à des individus de la grande race restés petits par dégénérescence. Cette race naine, dont on avait déjà signalé l’existence dans le pléistocène de plusieurs localités d'Europe, semble présenter un type primitif du genre humain, quoiqu’elle ne possède nulle- ment des caractères simiens plus accentués que les races européennes actuelles. [l paraît probable qu’elle à joué un rôle important dans l’origine des races de petite taille, si fréquentes dans le sud de l’Europe et dans cer- taines parties de la Russie, À côté de ces données anthropologiques fort intéres- santes, les tombes de la période néolithique nous four- nissent des renseignements précieux sur les mœurs des populations de cetle époque; on a en effet, très fré- quemment découvert à côté des squelettes, différents objets en silex ou en os et les restes d'enfants sont presque 64 LA STATION PRÉHISTORIQUE toujours accompagnés de colliers de coquillages, composés le plus souvent de tubes de Teredo mediterranea. Cette espèce, soumise à l'examen de M. le prof. Mayer-Eymar, ne peut provenir, semble-t-il, que des rives françaises ou italiennes de la Méditerranée, ce qui prouverait l’exis- tence à l’époque néolithique d’un commerce établi entre les populations de la Suisse et celles des régions méditer- ranéennes. Les tombes elles-mêmes étaient faites avec un grand soin ; la plus remarquable d’entre elles, était soi- gneusement murée sur une longueur de 1 m. 20 et une largeur de 60 cm., les restes d’un enfant ÿ gisaient accompagnés d’un collier de Teredo, d’une griffe de carnassier et d'armes en silex taillé. On a retrouvé sur d’autres points les restes de trois nouveau-nés, dont deux ensevelis avec leur mère ; dans une tombe en parti- culier la pose du corps, très bien conservée, nous mon- trait une mère tenant son enfant sur le bras droit tandis que le bras gauche était ramené sur lui. La proportion des corps d’enfants est du reste consi- dérable, sur 24 squelettes on en a retrouvé 10 d’enfants, dont trois nouveau-nés et trois au-dessous de six mois. Le soin avec lequel toutes ces sépultures, même celles des nouveau-nés, ont été faites, nous prouve sans aucun doute que l’homme néolithique du Schweïzersbild avait des mœurs douces et une véritable piété des morts. Couche d'humus. La couche d’humus, qui constitue la zone supérieure de la station du Schweizersbild, correspond à la période qui s’est écoulée depuis la fin de l’époque néolithique jusqu’à nos jours. Pendant cette longue série de siècles, le Schweïzersbild n’a pas été habité d’une façon continue, il a seulement servi d’abri à des passants de toutes sortes, DU SCHWEIZERSBILD. 65 voyageurs, chasseurs, soldats, etc., qui y ont fréquem- ment abandonné des objets brisés ou hors d’usage et des restes de leurs repas. Ce que l’on trouve le plus souvent dans cette couche, ce sont des os brisés appartenant à des espèces existant encore de nos jours dans la région, tout particulièrement des animaux domestiques, tels que le chat, le bœuf, le mouton, le pore, le pigeon, l’oie ou des animaux servant de gibier habituel, tels que le lièvre, le cerf, l’élan, le chevreuil, ete. Trois squelettes humains datant probablement de cet âge récent ont été déterrés des couches plus profondes. Tels sont, très en résumé, les principaux résultats auxquels sont arrivés le D" Nuesch et ses différents collaborateurs; quoique je ne sois pour rien, ni dans la découverte ni dans l’étude de la station préhistorique du Schweizersbild il m’a pourtant semblé utile de donner aux lecteurs des Archives ce rapide communiqué, en les renvoyant pour de plus amples renseignements au volume de 1896 des Nouveaux mémoires de la Société helvétique des sciences naturelles. Je ne puis m'empêcher, avant de Ler- miner, d'exprimer mon admiration à M. Nuesch pour le soin et la conscience avec lesquels il a dirigé ses fouilles et le féliciter des résultats excessivement intéressants qu’il a obtenus. La succession parfaitement régulière dans la région de Schaffhouse pendant la période postglaciaire des faunes arctique des Tundra, subarctique des steppes et tempérée des forêts est un fait très intéressant en ce qu'il nous permet de suivre pas à pas le radoucissement progressif du elimat depuis la dernière période glaciaire jusqu’à l’époque historique. D'un autre côté les données anthropologiques que M. le D' Kollmann a pu déduire de l’étude des ossements humains néolithiques, sont de la ARCHIVES, t. [V. — Juillet 1897. 5) 66 LA STATION PRÉHISTORIQUE DU SCHWEIZERSBILD. plus grande importance pour l'étude des races anciennes de l’Europe, et les nombreux objets de toutes sortes qui ont étéextraits des couches paléolithiques et néolithiques du Schweizersbild complètent d'une façon fort heureuse ce que nous savions de ces civilisations tout à fait anciennes. Il est très curieux, en particulier, de trouver à Schwei- zersbild des preuves certaines de pérégrinations assez loin- taines des habitants à la recherche de leur gibier ou de la matière première servant à la fabrication de leurs armes et de leurs outils et même d’un commerce établi avec la région, si éloignée pour l’époque, de Mayence. DE LA GERMINATION DU SAPIN. BLANC AU JORAT, SUR LAUSANNE, EN 1897 PAR P. BERTHOLET forestier à Berne. Dans la forêt cantonale vaudoise du Jorat, ainsi que dans les massifs forestiers de la commune de Lausanne, de grands dégâts se sont produits en raison des fortes masses de neige accumulées durant l'hiver dernier sur les arbres de peuplements. Ces dégâts, considérables dans les jeunes boisés et dans les massifs d’âge moyen, ont été sensibles aussi dans les parties plus âgées de la forêt, et même chez les vieux arbres. Or, c’est là surtout que l’on remarque un phénomène qu’il vaut, croyons- nous, la peine de signaler. Ensuite probablement de l’état pluvieux de l’atmo- sphère en 1896, les cônes du wuargnoz, vuarne ou sapin argenté (abies pectinata DC), ne se sont pas désagrégés comme à l’ordinaire pendant l'automne de la même an- née : les écailles de ces cônes sont restées adhérentes à l’axe même du strobile, et ce strobile a séjourné tel quel jusque tard en hiver sur le semencier ou porte-graines. Lors des bris causés par les neiges dont il vient d’être queslion, les cônes sont tombés avec les cimes des sapins âgés, et, loin de présenter des graines stériles, ces stro- biles, encore entiers, surprennent le regard étonné par toute l’exubérance de la plus superbe végétation. SO PEUR LE LT è + 68 GERMINATION DU SAPIN BLANC. Entendons-nous. Pour tout forestier habitué à cons- later, année après année, la décomposition, sur l’arbre- mère même, des cônes du sapin blanc, la chute successive des écailles de ces cônes, puis la séparation des graines d’avec ces écailles, et la répartition de ces graines ailées conformément aux caprices du vent et aux obstacles qui s’y opposent de mille manières en forêt, ce que nous avançons peut en effet paraître quelque peu extraordi- naire. C’est précisément pourquoi nous voulons nous ex- pliquer. Voici ce dont il s’agit : Dans la complète vigueur de la plus énergique puis- sance végétalive, les graines du sapin blanc germent sur le cône méme d'où elles proviennent et où elles se trouvent encore. Or, quoique le Jorat soit à une altitude moyenne de 900 m. environ, le mois de mai est cependant déjà en plein cours. — Nous voyons donc des plantules de sapin dont la radicule sort à peine de son enve- loppe protectrice, et d’autres qui, par la force expansive et répulsive de leur croissance, s’implantent dans le tissu ligneux même de l’axe du cône, y enfoncent une solide radicule, et ainsi fixées, poussent une forte tigelle, rouge et verte, pleine de santé et longue de 3 à 4 centimètres, en se créant, à droite et à gauche, la place qu'il leur faut pour croître à leur aise. En vertu de toute cette vie, se développant sur le cône comme sur un cadavre, les écailles de ce cône, ne pouvant plus disputer le terrain aux vi- goureux petits sapineaux qui les brusquent, finissent seu- lement alors par être délogées de leurs positions, et, ne tenant plus à rien, tombent à terre, peu à peu, les unes après les autres. Parmi ces sapineaux, plus d’un, prêt à épanouir ses feuilles séminales, commence à secouer déjà le capuchon qui le recouvre, soit les enveloppes de la GERMINATION DU SAPIN BLANC. 69 graine, surmontées encore de leur aile triangulaire et membraneuse si délicate. L'aspect de tous ces strobiles, regorgeant de vie et par- semés, au mois de mai, sur un sol qui n'est guère ac- coutumé qu’à en recevoir les dépouilles, surprend à pre- mière vue, et, comme les gardes forestiers eux-mêmes, gens en général fort observateurs et intelligents, en ont été également frappés, nous avons pensé qu'il pouvait n'être pas entièrement inutile de signaler le phénomène aux amis des forêts dans les contrées desquels cet inté- sant spectacle n’a pas encore été remarqué. Mais, ce qui nous réjouit davantage au point de vue sylvicole, c’est de voir, tout autour de ces nombreux cônes d’où s'échappe une végétation quelque peu hâtive peut- être, une belle jeunesse de l’année qui prouve que, pour quelques pieds de sapin pourtant, la dissémination des graines a eu lieu au Jorat d'une manière plus ou moins régulière. D'ailleurs, s’il est inévitable que, parmi les in- nombrables plantules qui prennent croissance sur la dé- pouille même des strobiles dont elles proviennent, beau- coup périssent, il est néanmoins fort probable aussi que plusieurs parviendront cependant à l’âge où elles-mêmes, si toute condition se représente semblablement du reste, seront en mesure, étant devenues de grands arbres, de reproduire par leurs graines le phénomène qui fait l’objet de ce petit article. Peut-être, il est vrai, qu'alors les arti- cles de journaux ne seront dès longtemps plus de mode, grâce au phonographe enregistreur ou à telle autre inven- tion beaucoup plus ingénieuse encore, s’il est possible ! Berne, le 26 mai 1897, T7 2 + FN ON RIRES ste bats BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE D: J. Scueiner, Professor der Astrophysik an der Univer- sität Berlin und Astronom am kgl. astrophysikalischen Observalorium zu Potsdam. Die PHOTOGRAPHIE DER GE- STIRNE. Leipzig. W. Engelmann, 1897. Avec un atlas de 11 planches en héliogravure. L’astronomie physique est une science très récente. Les données qui la concernent sont disséminées dans les publi- calions d’un grand nombre d’observatoires et l’on doit saluer avec reconnaissance l'apparition de manuels qui traitent complètement des différents chapitres de cette belle science. En 1890, M. Scheiner avait déjà publié un manuel remar- quable sur l’analyse spectrale des astres *. Celte année, c’est un manuel nouveau qu'il livre au public et qui traite de la photographie des astres, laquelle, comme chacun sait, a fait des progrès énormes dans ces dernières années. Le problème de photographier les astres est complexe: il s'agit pour l’un d’entre eux, le soleil, de réduire à un mini- mum la durée de pose, tandis que pour les étoiles, les astres faibles, il faut, au contraire, combiner les appareils de ma- nière à faire durer la pose parfois plusieurs heures de suite. Entre ces deux extrêmes se trouvent les astres comme la lune et les planètes qui demandent des durées de pose moins extraordinairement longues ou courtes, mais dont la photo- graphie présente des difficultés considérables. Pour la lune, 1 Dr J. Sonemxer. Die Spektralanalyse der Gestirne. Leipzig, W. Engelmann, 1890. ASTRONOMIE. | 71 on doit signaler les beaux clichés et agrandissements de clichés obtenus dans ces derniers temps à l'observatoire de Lick et à l'observatoire de Paris. A ce que dit modestement M. Scheiner, son ouvrage est destiné aux étudiants; nous sommes convaincu qu’il sera précieux également pour tous les astronomes. Après avoir donné quelques indications sur la technique photographique et les instruments astronomiques adaptés à la photographie céleste, l’auteur expose les méthodes de me- sure et de réduction employées dans la photographie céleste. Personne n'était plus compétent pour traiter ces questions que le savant astronome de Potsdam, qui a pratiqué lui- même observations et mesures. Attaché à l’observatoire physique de Potsdam, il est placé dans l’un des centres où l'astronomie physique a suscité le plus de travaux intéres- sants durant ces dernières années. Rappelons en particulier les résultats de l’union intime de la photographie à l'analyse spectrale, spécialement en ce qui concerne la détermination du mouvement des astres par la mesure du déplacement des raies spectrales. Dans la dernière partie, l’auteur expose successivement les résultats obtenus pour les différents astres du ciel. L’ou- vrage se termine par un catalogue très utile des plus impor- tantes publications modernes dans le domaine de la pho- tographie céleste. L’atlas qui accompagne le volume donne la reproduction des spécimens les plus remarquables obtenus jusqu'ici pou les images des différentes catégories d’asires. Prof. D' G. MüLcer, Observator am k. astrophysikalischen Observatorium zu Potsdam. Die PHOTOMETRIE DER GE- STIRNE. Leipzig, W. Engelmann, 1897. La photométrie parle moins à l’imagination que ses deux sœurs, l'analyse spectrale et la photographie céleste. Plus ancienne qu’elles, elle n’a pas fourni de découvertes aussi importantes, mais c’est une science qui progresse et qui a déjà fourni des résultats fort intéressants. Il suffit de rappeler du Da CE E : 12 BULLETIN SCIENTIFIQUE. les travaux classiques de Bouguer et de Lambert. Puis, plus récemment, le grand promoteur de la photométrie céleste a élé Zœllner dont les ouvrages sur ce sujet ont ouvert des horizons nouveaux à l'astronomie. Il s'agissait de mettre au point l’état actuel de nos connais- sances en photométrie, de décrire les instruments utilisés et les méthodes d'observation. C’est le but que s’est proposé M. Müller, après avoir pratiqué lui-même l’observation pho- tométrique durant nombre d’années à Potsdam. Son ouvrage est un manuel complet et intéressant. Après avoir exposé les principes de la photométrie céleste théorique et indiqué les règles posées par Lambert puis modifiées par les travaux plus modernes, entre autres par ceux de M. See- liger, l’auteur passe aux applications de la photométrie aux différents groupes d’astres. Il expose ensuite les théories de différents auteurs sur la loi d’extinction de la lumière dans l'atmosphère terrestre. Dans la deuxième partie, M. Müller parle des appareils photométriques, en distinguant ceux qui sont basés sur la méthode de comparaison de deux sources de lumière et ceux qui sont fondés sur la méthode d’extinction. Les plus usités actuellement sont, dans la première catégorie, le pho- tomètre de Zœllner et le photomètre méridien de M. Picke- ring, puis, dans la seconde catégorie, le photomètre à coin de Pritchard. Enfin, dans la dernière partie, M. Müller résume les résul- tats obtenus jusqu'ici pour les différents astres et catégories d’astres et il donne en annexe une série de tabelles. [l'est impossible de rendre compte en quelques lignes de l'importance de ces deux ouvrages qui seront utiles à tous ceux qui s'intéressent aux questions si caplivantes de l’astro- nomie physique. Nous félicitons vivement MM. Scheiner et Müller des monuments qu’ils viennent d'élever aux sciences auxquelles ils se sont voués depuis tant d'années et nous re- mercions également, au nom de la science, la librairie W. Engelmann de ce nouvel encouragement qu’elle a donné à l’étude des problèmes astronomiques. CHIMIE, 19 CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. Georg. W.-A. KAHLBAUM (UND ANDERE MITARBEITER) : STUDIEN UEBER DAMPFSPANNKRAFTMESSUNGEN. ÎL. ABTHEILUNG, [. HæLrre (Basel, Benno Schwabe’s Verlag 1897). M. Kahlbaum et ses collaborateurs ont continuéleur grand travail sur les tensions de vapeur. Dans le premier volume, dont un abrégé a été traduit par nous dans les Archives!, M. Kahlbaum avait étudié les tensions des acides gras et de leurs mélanges, à de basses pressions. Estimant que ces ob- servations ne constituaient pas encore un matériel suffisant pour permettre des conclusions théoriques de quelque éten- due, il vient de déterminer les tensions de plusieurs autres séries de corps organiques. L'auteur n’avait pas à revenir sur les méthodes d’obser- vation, ni sur les appareils ?, ses pompes à eau el à mercure, non plus que sur le système d’interpolation des résultats, dont il a continué à constater les avantages. M. Kahlbaum se borne donc à justifier d’&bord chaque fois de la pureté des substances employées, puis il donne dans les premiers ta- bleaux les résultats expérimentaux bruts et détaillés d’un nombre considérable de mesures failes à diverses pressions. Dans le tableau suivant, il range ces résultats dans l’ordre des pressions régnant dans l'appareil; puis il interpole ces données par la méthode graphique et tire des courbes ainsi obtenues deux tables définitives, l’une des tensions de vapeur, l’autre des points d’ébullition. Cette marche est suivie pour toutes les substances expérimentées, mais à partir du sixième mémoire, les résullats bruts ne sont pas donnés en détail, pour éviter la surcharge de tableaux faisant double emploi avec le tableau dressé par ordre des pressions, ! Archives, t. XXXI. p. 49 et 133 (1894). ? Sauf le nouvel appareil pour distillations fractionnées à basses pressions (p. 122). (Voir aussi Berichte. XXVIII, p. 392.) APR nn >. à MÉAA RE DR ASE f) É . LPFONFAS 74 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Les pressions dans l'appareil ont varié en général de 0m"1 à 25°® pour les expériences faites avec la pompe à mercure et de 122 à 760% pour celles faites avec la pompe à eau. Le nouveau volume de M. Kahlbaum comprend quatre mémoires (4 à 7). Dans le premier (4) sont étudiés le benzol, les dérivés du benzol et l'alcool éthylique. Dans le second (5), l'étude des acides gras normaux et iso, faite précédemment à de basses pressions est étendue à des pressions supérieures à 50". Le troisième (6) est consacré à l’aniline et à ses déri- vés et le dernier (7) comprend trois membres d’une classe de corps dont l’examen présentait un intérêt particulier. Ces trois exemples sont : l’acétophénone ou phénylméthylketone CH, — CO — CH, le benzoate de méthyle C;H, — COOCH, el le chlorure de benzoïle C,H, — COCI. Le but de l’auteur ayant été de réunir un abondant maté- riel de résultats, il ne faut pas s’attendre à trouver déjà dans le volume actuel des considérations théoriques et encore moins des conclusions générales. Néanmoins on y rencon- trera des réflexions intéressantes; ainsi, page 151, sur la règle de Düring’, et page 165 sur la difficulté d'obtenir des résultats exactement concordants entre des auteurs ayant travaillé avec des substances de provenance différente, malgré tous les soins mis par eux à s'assurer de leur pureté. C’est là un désagrément auquel on est souvent exposé dans les recherches physico-chimiques et l’aniline est, croyons- nous, un Corps capricieux sous ce rapport. Aussi la concor- dance des chiffres de M. Kalhbaum, Tesse et v. Wirkner avec ceux de MM. Ramsay et Young pour l’aniline nous semble-t-elle particulièrement satisfaisante. F.-L. P. G.-W.-A. KAHLBAUM. MONOGRAPHIEEN AUS DER GESCHICHTE DER CHEMIE. MONOGRAPHIES RELATIVES A L’HISTOIRE DE LA CHIMIE « Leipzig J, Ambrosius Barth 1897. Frappé de la quantité de matériaux historiques qui se per- dent parce qu'ils restent en quelque sorte dispersés et immo- ! Voir aussi Berichte, XX VII, p. 8366. CHIMIE. 19 bilisés dans des revues, des publications de sociétés, des bro- chures nécrologiques sans lien les unes avec les autres, M. Kahlbaum a conçu le projet de publier sous sa direction centrale une collection de monographies de chimie histori- que. Le premier cahier vient de paraître et renferme deux mémoires sur Lavoisier, par MM. G.-W. A. Kahlbaum et Aug. Hoffmann. Dans le premier : Die Einführung der La- voisier’ schen Theorie ins besondere in Deutschland, les au- teurs s’attachent à réfuter une idée que l'autorité de H. Kopp a contribué à accréditer dans le monde savant, c’est celle que les théories de Lavoisier auraient rencontré en Allema- gne une opposition systématique tenant du préjugé. Pour ti- rer la question au clair il fallait interroger les contemporains de l’illustre Français en recherchant ce qu’on pensait de ses découvertes et de ses idées à mesure qu’elles parvenaient à à Connaissance des savants dans les divers pays d'Europe. Cette enquête dans le passé a nécessité de M. Kahlbaum et de son collaborateur de laborieuses recherches dans les li- vres, journaux et correspondances de l’époque. La bibliogra- phie annexée au mémoire donne une idée du nombre des sources consultées. L’examen des opinions d’un grand nom- bre de contemporains de Lavoisier et de leurs successeurs remplit presque entièrement le premier des deux mémoires, et ce n’est que dans les quatre dernières pages que les auteurs tirent leur conclusion. La voici en peu de mots : Les idées de Lavoisier ne se sont pas heurtées en Allemagne à une opposition systématique dictée par l’amour-propre national ou d’autres préjugés. En Allemagne, comme partout ailleurs, il y a eu deux phases. Pendant un certain temps, où les découvertes de Lavoisier arrivaient par fragments à la connaissance des savants, elles étaient recueillies et contrôlées avec intérêt, mais sans passion, Plus tard, lorsqu'il proposa sa nomenclature et que, réunissant ses découvertes, il en fit une sorte de corps de doctrines, les partisans des anciennes théories se sentirent plus atteints et de vives attaques furent dirigées contre les innovations de Lavoisier. Mais ce fut là un fait très général et non spécial à l'Allemagne où Lavoisier, dès l’origine, à côté de partisans convaincus, compta nombre ee 5 76 BULLETIN SCIENTIFIQUE. d’adversaires chancelants, prêts à abandonner Stahl et le phlogistique. Dans le second mémoire, de moindre étendue, M. Kahl- baum a fait des recherches sur la part personnelle qui re- vient à Lavoisier dans l'établissement exact des éléments constitutifs de l’eau. L'auteur arrive à la conclusion que La- voisier, tout en s'étant absolument convaincu, par une série d'expériences plus ou moins imparfaites, de la composition chimique de l’eau, n’a jamais mis à exécution lui-même un dosage précis en poids des deux gaz. F.-L. P. R. Nierzki ET BLUMENTHAi. SUR LA DIQUINOYLTRIOXIME ET SUR LE TETRANITROPAENOL (Berichte XXX, 181, Bâle). Diquinoyltrioxime. On obtient le mieux ce composé en ajoutant à la pâte de dinitrosorésorcine du commerce de l’eau, puis un volume égal d'alcool et 1 1/, molécule de chlor- hydrate d'hydroxylamine, chauffant deux heures au bain-ma- rie puis filtrant et lavant à plusieurs reprises avec de l’alcool chaud. Le résidu est conslitaé par de la diquinoyltrioxime qui après purification complète au moyen de son sei ammonia- cal se présente sous la forme d’une poudre cristalline, jaune brun, déflagrant vers 250° et possédant la formule CFHSN® 04, Les observations faites jusqu'ici ne permettent pas de dé- cider à laquelle des deux formules de constitution suivantes correspond la diquinovltrioxime : 0 NOH | | ou — N0Oë = NOH | | NOH NOH 1 Ueber den Anteil Lavoisier’s an der Feststellung der das Wasser zusammensetzenden Gaze. EPArA . Tru CHIMIE. 77 D’après les recherches d’Tinski, de Goldschmidt et d’au- tres auteurs on pouvait s'attendre à obtenir par l’action de l’anhydride acétique un anhydride interne. Lorsqu'on chauffe cette substance avec l’anhydride acétique on n’ob- tient pas de produits susceptibles d’être isolés, mais lors- qu'on fait réagir l’anhydride acétique à la température ordi- naire il se forme un dérivé diacétylé fusible à 142° CSHSN3 O‘(C*H*0)° et pas d’anhydride. Si maintenant l’on chauffe ce dérivé avec une nouvelle quantité d’anhydride acétique on obtient une substance cristallisant dans l'alcool étendu en aiguilles incolores, fusibles à 181° qui n’est autre que l’an- hydride cherché correspondant à la formule CSHSN#05. Il est intéressant de constater que cet anhydride donne avec les sels ferreux une coloration verte intense; le sel de fer qui se forme dans ces conditions cristallise dans l’éther acétique et sa Leneur en fer correspond à la formule (CSH* N'0‘), Fe. Triamidophénol. La trioxime dont il vient d’être question fournit par réduction au moyen du chlorure stanneux et de acide chlorhydrique un friamidophénol dont le sulfate CSHN50.H*S0* et le picrate CSH°N*0.CSH*(NO?),0H ont été analysés. Ce nouveau triamidophénol donne de même que son isomère préparé au moyen de l'acide picrique une colo- ration bleue avec les oxydants. Il fournit avec l’anhydride acétique et l’acétate de sodium un dérivé triacétylé fusible à 230° qui par une action subsé- quente de l’anhydride acétique donne un dérive tétra-acétylé fusible à 211°, Tétranitrophénol. Les essais d’oxydation de la diquinoyl- trioxime n’ont pas permis aux auteurs d'obtenir une dinitro- soquinone-oxime au moyen du ferricyanure de potassium ou un isomère de l’acide picrique au moyen de l’acide nitrique ces oxydations ne sont pas nettes et l'emploi de l'acide nitri- que conduit à la formation d’un fétranitrophénol, On obtient ce composé en opérant comme suil: on intro- duit une partie de la trioxime dans trois parties d’acide ni- trique du poids spécifique de 1.3, on refroidit ce mélange avec de la glace et on y introduit encore une partie d’acide ST Ne RS RES + be "T8 ….. LE 78 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nitrique de même densité, on laisse digérer le mélange main- tenu dans de l’eau glacée en agitant de temps en temps; l’oxime entre en dissolution tandis qu’il se dégage des va- peurs rutilantes et au bout de 4 à 6 heures on obtient une solution jaune foncé qu’on abandonne encore pendant 12 heures. On peut retirer le tétranitrophénol formé soit en étendant d’eau, agitant avec de l’éther et ajoutant à la solu- tion éthérée une solution concentrée de potasse qui déter- mine la formation d’un sel de potassium difficilement so- luble, soit en saturant complètement l'acide nitrique, après addition de glace, avec de la potasse. Le tétranitrophénol libre cristallise le mieux dans l’éther acétique, il fond à 130° en se décomposant souvent avec une violente explosion, c’est une substance peu stable dont les sels sont extraordinairement explosifs. Ïl teint la laine et la soie en nuance plus rougeâtre que l'acide picrique. Son sel de sodium cristallise en aiguilles jaune rouge. Son sel d'argent très explosif a été obtenu par double décomposi- tion des sels de potassium ou de sodium sous la forme d’un précipité cristallisé jaune rouge. Le tétranitrophénol en tenant compte des deux formules possibles de la diquinoyltrioxime doit correspondre à l’une des trois formules de constitution suivantes : I Il OH OH NO? NO? N0° NO? NO? N0° NO? NO? HI OH NO° NO? TN2 NO NO? Les auteurs donnent pour le moment la préférence à la CHIMIE. 79 formule [ qui dérive aussi bien de l’une que de l’autre des deux formules possibles de la diquinoyltrioxime et qui paraît plus vraisemblable d’après les règles de substitution. C. SCHALL. ÉLECTROLYSE DES SELS D ACIDES ORGANIQUES (Zischr. Electrotechn. v. Electrochem. 3, p. 83, Zurich). Contrairement à l'opinion de W. Lœb qui veut lors de l’électrolyse d'acides organiques qu’il se formeintermédiaire- ment des anhydrides d'acides, l’auteur rappelant ses essais sur le xanthogènate de potassium * et s’appuyant encore sur d’autres expériences, établit la loi suivante pour l’électrolyse des acides carbonés disulfurés 2 RCSSM = 2 RCSS + 2M et 2RCSS — (RCS)S — S(SCR) de là il est probable que pour lélectrolyse des acides, il se :formerait à l’anode un hyperoxyde d'acide, qui donnerait ensuite l’anhydride ou par perte de CO,, le carbure: 2RCOOM — 2RCO0 + 2M; 2RC00 — (RCO)O — O(OCR) (RCO)O — O(OCR) — (RCO,)0 + O C. SCHALL. DÉSULFURATION DE L’ACIDE RÉSORCINEDITHIOCARBO- NIQUE (Journ. prakt. Chem. 54, p. 415, Zurich). En traitant la résorcine par le sulfure de carbone et la po- lasse, on obtient C,H,(0H),CSSH, acide fusible vers 139°, qui chauffé avec de la potasse alcoolique et de l’iodure de méthyle, perd tout son soufre et l’on obtient du 8 résorcylate de méthyle. Réduit par l’amalgame de sodium en solution alcaline l'acide se réduit en donnant deux produits non sul- furés ; l’un semble être le dérivé résorcylique du dibenzyle et l'autre l’isorcine. Cette transformation à basse tempéra- ture de CSSH en un groupe méthyle est intéressant. En traitant le 4 naphtol par le sulfure de potassium et le 1 Archives, 1897, p. 174. 80 BULLETIN SCIENTIFIQUE. sulfure de carbone on obtient deux corps, dont l’un fond à 242-245° et paraît être C,,H,(0H)CS-S-S-CSC,,H,(0H) C’est une poudre rouge perdant aisément du soufre. C. KIPPENBERGER. MÉTHODE D’ANALYSE QUANTITATIVE DES ALCA- LOÏDES, DOSAGE DE L’ANTIPYRINE (Zeitschr. anal. Chem. 35, p. 407, 422 et 659, Zurich). Cette méthode repose sur la solubilité des superiodures des alcaloïdes dans l’acétone; si on traite cetle solution par un alcali en dissolution aqueuse on obtient le iodure de la base qui en présence d’un acide minéral en donne lesel. De nombreuses recherches ont été faites d’après cette méthode. Il y a suivant les alcaloïdes certaines précautions à prendre, mais d’une façon générale tous les alcaloïdes peuvent être rigoureusement litrés si on les dissout dans une dissolution titrée d’acide chlorhydrique, qu'on ajoute la quantité calculée d’iodure d'argent et qu’on traite par l’iode dissout dans le iodure de potassium. Pour doser l’antipyrine, il précipite la dissolution, additionnée d'acide chlorhydrique, par une dis- solution d’iode, dans un iodure alcalin ; 2 équiv. d’iode cor- respondant à une molécule d’antipyrine. Sr. v. KosTANECKI et G. ROSSBACH. SUR L'ACTION DE L’ALDÉHYDE BENZOÏQUE SUR LA MÉTHYL-P-TOLYLCÉTONE (Berichte XXIX, p. 2245, Berne). Les auteurs ont montré que l’aldéhyde benzoïque se com- bine à l’acétophénone en donnant naissance à quatre pro- duits de différents condensation. D'une manière analogue, la benzylidèneméthyl-p-tolvicétone s’obtient en traitant une solution alcoolique d’aldéhyde benzoïque et de méthyltolvl- cétone par la soude. La benzylidène-diméthvyl-p-tolylcétone se prépare en CHIMIE. 81 chauffant une solution alcoolique d’aldéhyde et de cétone avec de la soude. La dibenzylidène-triméthyl-p-tolyicétone se prépare de même sauf qu’on emploie moins de cétone et qu’on chauffe plus longtemps. Le quatrième produit de condensation n’a pas été étudié. E. BAMBERGER et E. KRAUS. ACTION DU SULFITE DE POTASSE SUR QUELQUES COMBINAISONS DIAZOÏQUES (Berichte XXIX, p. 1829, Zurich). Si l’on fait réagir du sulfite de potasse sur l’éther de para- nitrodiazobenzène, il y a élimination du radical méthoxylique et formation d’un dérivé disulfonique. L’acide chlorhydrique fumant saponifie le dérivé en donnant de la paranitrophényl- hydrazine. On obtient le même produit en partant du sel de potasse du paranitroisodiazobenzène ; il se forme en outre une seconde substance qui répond à la formule NO,—C,H,N = N.SO.,K sel qui se présente sous deux modifications, dont l’une n’est pas stable. Le nitrate de paranitrodiazobenzène se combine avec le picrate de soude en donnant un nitrate de diazonium, celui- ci traité par le sulfite de soude donne du paranitrophénylhy- drazinesulfonate de potassium. Ils indiquent la manière de préparer la paranitrophénylhy- drazine au moyen de la paranitraniline, du nitrite et du sul- fite de soude. Enfin par l’action du sulfite de potasse sur le sel de potasse de l’isodiazobenzëne on obtient le benzène-diazosulfonate de potasse de Fischer. ST. V. KosTANECKI et L. PODRAJANSKY. ACTION DU FUROL SUR L’ACÉTOPHENONE (Berichte XXIX, p. 2248, Berne). Le furol agit sur l’acétone comme les aldéhydes aroma- ARCHIVES, t. IV. — Julllet 1897. 6 es “s 82 BULLETIN SCIENTIFIQUE. tiques et donne, comme le montrent les auteurs, des produits de condensation comme la benzaldéhyde; ils ont préparé la furalacétophénone, huile distillant à 317°; la furalméthyl-p- tolyvicétone, cristaux en fer de lance fusibles à 67°, point d’ébullition 330° ; la furaldiacétylphénone, aiguilles fusibles à 95°; la furaldiméthvl-p-tolvicétone, aiguilles fusibles à 112- 113° ; la difuraltriacétophénone, aiguilles fusibles à 1759, et son isomère, cristallisant en prismes quadratiques fusibles à 2142. Euc. BAMBERGER et TH0R EKECRANTZ. SUR LA NITROSOPHÉNYL- HYDROXYLAMINE (Berichte XXIX, p. 2412, Zurich). La nitrosophénylhydroxylamine est un isomère de l’acide diazobenzénique. Par méthylation au moyen du diazomé- thane, on obtient une substance fusible à 37-38°, CH,N,0,CH.. Par réduction au moyen de l'amalgame de sodium, elle donne la phénylhydrazine; par réduction au moyen de zinc et d’acide acétique, on obtient de l’acétate de diazonium. Ce dérivé est très stable et ne donne pas la réaction de Lieber- Mann. La nitrosophénylhydroxylamine est très peu stable C;H,-N-N0 | OH mais elle peut se transformer dans la forme suivante qui serait stable C;,H,N — NOH NE 0 et dont l’éther dériverait. La structure du groupe NO pourrait aussi bien être ex- primée par —N—N—, quepar —N—N— 4 ] (8) 0 CHIMIE. 83 De même que l’azoxybenzène peut répondre aux deux formules CH;,—N—N—CH, ou C;H,—N—=N—C,H, RER | 0 (9) Quant à l’acide diazobenzénique les auteurs lui attribuent la constitution d’une nitramine (9) C,H,—NH—NO, GE —N=N OH l’éther 8 méthyldiazobenzénique et le dérivé méthylé de la nitrosophénylhydroxylamine répondent aux formules 20 C,H,—N— NOCH, Ne et NOCH, CH,—N=N Huco Wei. CONSTITUTION DES COLORANTS BASIQUES DE LA SÉRIE DU TRIPHÉNYLMÉTHANE (Berichte XXIX, p. 2677, Bâle). L'auteur maintient contre v. Georgievics, les conclusions de son précédent travail’. E. BamBerGEeR et E. HINDERMANN. TRANSPOSITION DE L’ACIDE PHÉNYLSULFAMIQUE (Berichte XXX, p. 654, Zurich). Lorsqu'on fait réagir l’acide sulfureux sur la phénylhydro- xylamine, il se forme un mélange d’acide phénylsulfamique et d’acide o-sulfanilique 2 [CH,.NH.OH + S0,] = CH,;NH (HSO,) + C,H,.NH,HSO, 1. 2. Il était intéressant d'examiner si l’on pouvait transformer le premier de ces acides dans le second, or les auteurs ont bien opéré en effet une transposition en chauffant le sel de ba- ryum de l'acide phénylsulfamique à 180° pendant 4 ‘/, heures 1 Archives, 1896, t. II, p. 642. 84 BULLETIN SCIENTIFIQUE. mais au lieu d’acide o-sulfanilique c’est l’acide p-sulfanilique qu’ils ont obtenu. G. Luxe et Ep. MARMIER. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LE PROCÉDÉ DEACON (Zeitsch. ang. Chem. 1897, p. 105, Zurich). Les auteurs ont recherché quelle était l'influence de la température, de l'humidité et de la composition du gaz dans. la fabrication du chlore par le procédé Deacon. Is insistent sur la grande importance du réglage de la température de la masse de contact, température qui doit être maintenue entre 450° et 460°. Il serait préférable de travailler avec des gaz complètement secs, mais comme c’est impossible en pra- tique, ils recommandent de ne refroidir les gaz qu’à 35 ou 40° à la condition de maintenir la masse cuivrique entre: 450° et 460°. ZOOLOGTIE V. FArio. DE LA PRÉSENCE D'UN CORÉGONE DU TYPE DISPERSUS. DANS LE LAC DE SARNEN (Communicalion faite à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève dans sa séance du 1° juillet 1897). Depuis la notice que j’ai publiée, en 1896, sur les quelques. rares Corégones restant dans les lacs de Sarnen et de Lun- gern, bassin de la Reuss en Suisse’, une nouvelle trouvaille a été faite dans le premier de ceux-ci qui mérite d’être ajou- tée à la note en question. J'ai rapproché de l’Albock du lac de Brienz (Cor. Wart- ! Quelques nouveautés relatives au genre Corégone, en Suisse ; Archives des Sc. phys. et nat., IVwe pér. I, 3, p.276 à 277; Genève, mars 1896.— Les Corégones en Suisse: Troubles résultant de l'importation. Les habitants des lacs de Sarnen et de Lun- gern; Catalogue du groupe Chasse et Pêche de l'Exposition nationale suisse, à Genève, p. 125 à 132 avec 1 tabl., mai 1896. ZOOLOGIE. 85 manni alpinus), du type Dispersus, un Corégone trouvé mort au lac de Lungern, tandis que j'ai rapporté à la Balche (Cor. Schinzi helveticus), du type Balleus, les quelques Coré- gones rencontrés, plus bas, dans le lac de Sarnen, en signa- lant le fait curieux que la forme du Cor. Wartmanni trouvée dans le lac de Lungern, à 659 m. s/m, ressemblait davantage au représentant de cette espèce dans le lac de Brienz, bassin supérieur de l’Aar, qu’à celui habitant le lac des Quatre-Can- tons dans le bassin de la Reuss. La plupart de nos lacs hébergeant d'ordinaire des repré- sentants plus ou moins déviés des deux types primordiaux, je m’élonnais de ne retrouver qu’une espèce dans chacun de ces deux petits lacs, soumis à des conditions assez diffé- rentes, lorsque, le 18 novembre 1896, le Dr Etlin, de Sar- nen, qui m'avait déjà fourni de précieux matériaux, m’en- voya encore un nouveau Corégone capturé dans le lac de Sarnen, que de suite je reconnus pour appartenir au type Dispersus et rappeler beaucoup, bien qu’avec un museau un peu plus pointu, l'Edelfisch (Cor. Wartmanni nobilis) du lac des Quatre-Cantons tout voisin et dans le même bassin. Le lac de Sarnen rentre donc dans la règle générale, si pauvre soit-il. Peut-être des observations subséquentes nous permettront-elles une fois d’en dire autant du petit lac de Lungern, et d'expliquer les différences signalées entre repré- sentants du Cor. Wartmanni sur ces deux points relative- ment si rapprochés. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 11 mars 1897. A. Pictet et P. Genequand. Iodométhylates de nicotine. — F, Ullmann. Ni- trofluorénone. Le bronze de cuivre dans la réaction de Sandmeyer. Emploi de l'aluminium en photographie. — F. Kebrmann et E. Gauhe. Acé- taminoquinone. M. le prof. Amé Picrer communique les résultats d’un travail qu’il a fait avec M. P. GENEQUAND sur les iodométhy- lates de nicotine. La nicotine étant une base bitertiaire, il était à prévoir qu’elle pourrait fournir, par fixation d’une molécule d’io- dure de méthyle, deux monoiodométhylates isomériques, répondant aux formules suivantes : CH, — CH, CH,—CH, | | | —CH CH, CH CH, NE EeA DRE ARS | N | N Il CH, Ce “ CH, I CH, I. IT, Lorsqu'on met en présence, en solution dans l'alcool mé- thylique, des quantités équimoléculaires de nicotine et d’iodure de méthyle, l’union des deux corps a lieu déjà à la J L SOCIËÈTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 87 température ordinaire, et parfois même avec assez de vio- lence pour que le dissolvant entre en ébullition. En chassant celui-ci par évaporation on obtient une substance jaune pâle, de consistance sirupeuse, qui résiste à toutes les ten- talives de cristallisation. C’est, ainsi que l'ont montré les recherches subséquentes, l’iodométhylate de formule [. Des deux atomes d’azote de la nicotine, c’est donc celui du noyau pyrrolidique qui présente le caractère basique le plus prononcé. Pour obtenir l’isomère If, les auteurs ont procédé comme suit: En dissolvant la nicotine dans un excès d’acide iodhy- drique, ils ont préparé le düodhydrate C,,H,,N,(HD), (lon- gues aiguilles blanches fusibles à 195°). Celui-ci, mélangé en solution alcoolique avec une quantité équimoléculaire de nicotine, leur a fourni, selon l’équation suivante, le mono- todhydrate : Co HaN (ET) + CioHiiNo = 2 CioHi3 N2 HI Ce dernier corps (sirop incristallisable) renferme néces- sairement le groupe HI attaché au même atome d'azote que le groupe CH,I du monoiodométhylate, c’est-à-dire à l’azote du noyau méthylpyrrolidique. Chauffé, en solution dans l’alcool méthylique, avec un excès d’iodure de méthyle, il en fixe une molécule pour former un produit solide qui cris- tallise dans l'alcool en paillettes brillantes de couleur jaune pâle. Ce corps est l’iodhydrate de l'iodométhylate H ; il prend naissance d’après l'équation : CH,—CH, CH,—CH, | —CH CH, —CH CH, 6 [NS AE N Î FH CH, N l y CH, bé à FREE, En le traitant, à froid, par le carbonate de soude, on lui enlève la molécule d’acide iodhydrique, et l’on obtient enfin 88 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. l’iodométhylate de formule II, sous la forme de lamelles inco- lores dont le point de fusion est situé à 164°. Les deux monoiodométhylates de nicotine ont le caractère de bases monoacides tertiaires ; ils fixent tous deux une nou- velle molécule d’iodure de méthyle pour donner le même diüodométhylate (prismes jaune pâle fusibles à 216°), lequel se forme aussi lorsqu'on fait agir l’iodure de méthyle en excès sur la nicotine. Le principal but que s'étaient proposé les auteurs en pré- parant les deux monoiodométhylates de nicotine était de soumettre ces sels (ou leurs hydrates) à l'oxydation. S’ap- puyant sur le fait, établi principalement dans la série de la quinoline par MM. Claus et Glyckherr, que les noyaux azotés deviennent moins résistants à la rupture lorsque l'azote y fonctionne comme élément pentavalent, ils espéraient, en oxydant ces dérivés quaternaires, obtenir par combustion de l’un ou de l’autre noyau, d’une part de l'acide nicotique, de l’autre un acide méthylpyrrolidine-carbonique ; la forma- tion de ce dernier produit aurait fixé définitivement la cons- titution de la « seconde moitié » de la nicotine. L'expérience n’a pas répondu à leur attente; ils n’ont pu isoler du produit de l'oxydation des deux composés (faite soit au moyen de l'acide nitrique, soit au moyen du perman- ganate) la moindre trace d’un acide. Ils ont eu alors lidée de rechercher dans ce produit les substances basiques, et cela les a conduits, au moins dans l’un des cas, à un résultat intéressant. Lorsqu'on traite l’iodométhylate indirect (formule Il) par loxyde d'argent, on obtient une solution du méthylhydrate correspondant, Celle-ci est très oxydable; elle décolore ins- tantanément le permanganate à froid. Le produit de cette réaction constitue, après filtration du précipité manganique, uu liquide légèrement jaunâtre, à réaction fortement alca- line ; on le neutralise par l'acide chlorhydrique et on l’éva- pore à sec ; le résidu est ensuite extrait par l’alcoo!l froid. En concentrant la solution alcoolique, on obtient une cris- tallisation de petits prismes incolores, fusibles à 248°. Cette substance renferme du chlore, mais elle n’est pas décomposée SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 89 par les alcalis ; traitée par l’oxyde d’argent, elle fournit une base de formule C,H,NO, + H,0. L'étude de ce corps a montré son identité avec la trigonelline, l’alcaloïde qui a été découvert il y a quelques années par Jahns dans les semences du fenu-gréc et qui constitue la méthylbétaine de l'acide nicotique : —C0 | NN" | CH, Ce résultat montre : 1° Que dans l’iodométhylate indirect le groupe CHI est lié à l'azote pyridique et que par conséquent c’est lui qui a le caractère basique le moins prononcé. 2° Que l'oxydation des composés quaternaires de la nico- tine a lieu d’une manière absolument différente de celle des dérivés analogues de la quinoline, en ce sens que c’est le noyau renfermant l’azote pentavalent qui se montre le plus résistant et l’autre qui est attaqué est transformé en un carboxyle, Il se forme le méthylhydrate de l'acide nicotique, mais celui-ci est instable et se convertit spontanément en un anbydride interne qui est la trigonelline : —C,H,,N —CO0H C0 7—> —— N N N ZEN A | CH, OH CH, OH CH, Quant à l’oxydation du méthylhydrate correspondant à l'iodométhylate de formule [, MM. Pictet et Genequand n’en ont pas encore terminé l’étude. Ils ont constaté seulement qu’elle s'effectue difficilement et incomplètement, en donnant un produit qui semble être un dérivé de la pyrrolidine, mais dont la quantité a été jusqu'ici trop faible pour qu’il leur ait été possible de le caractériser nettement. 2x AR SC 90 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. M. F. Uzzmann a observé un nouveau cas de formation de dérivés du biphényle à partir de composés benzéniques o-aminés. En faisant réagir le chlorure d'aluminium sur un mélange de benzène et de chlorure de chloronitrobenzoyle 1.5.9, il a préparé une chloronitrobenzophénone fusible à 85°. Celle-ci est transformée par l’ammoniaque alcoolique en aminonilrobenzophénone (point de fusion 185°). En diazotant ce dernier corps et en faisant bouillir la solution aqueuse du diazoïque, on obtient, avec un rendement presque théorique, la nitrofluorénone 2, fusible à 218°, 5, décrite par M. Schultz: NO, NO, | co Vi, y 2 — | Dee M. Ullmann revient ensuite sur une communication qu'il avait faite dans une précédente séance : au sujet de l’emploi du bronze de cuivre dans la préparation des dérivés aromati- ques halogénés selon la méthode de Sandmeyer. Il donne de nouveaux détails sur ce procédé et sur les rendements auxquels il permet d’arriver. Il termine en parlant d'expériences qu'il a faites pour rem- placer le magnésium par l'aluminium comme source de lu- mière pour la photographie. M. F. KexrManx décrit quelques essais faits en collabora- tion avec M. E. GauxE pour obtenir la monoxybenzoquinone.Les auteurs ont transformé le nitroaminophénol (P) dans le dia- minophénol correspondant, puis dans son dérivé triacétylé Archives (4) IT, 191. Pin rs 2827. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 91 (ID). Celui-ci perd, déjà à froid, sous l'influence de la soude caustique, un de ses groupes acétyle, et le dérivé diacétylé (IIP)- qui en résulte se convertit en acétaminoquinone ([V) lors- qu’on le traite, en solution aqueuse, par l’acide chromique : NH, NHCOCH, | | — NO, —_ NHCOCH, | | OH OCOCH, L IL. NHCOCH, 0 —_ NHCOCH, — NHCOCH, | Ù 0H IN. [Y. Il n’a pas été possible jusqu’à présent de convertir ce der- nier composé en aminoquinone et en oxyquinone. La même acélaminoquinone (IV) peut se préparer d’une manière analogue en partant du diaminophénol ordinaire (1.3.4). | Séance du 13 mai. A. Bach. Du rôle des peroxydes dans les phénomènes d’oxydation.— F. Kebr- mann et W. Haterkant. Dérivés de l'acide naphtopicrique. — F. Kehr- mann et F. Zimmerli. Acétaminonaphtoquinone. M. A. Bac fait la communication suivante sur le rôle des peroxydes dans les phénomènes d’oxydation lente. Les oxydations énergiques dont l'organisme animal est le siège impliquent nécessairement la transformation préala- ble de l’oxygène passif du sang en oxygène actif. Suivant TPE TS ‘ 92 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. l'hypothèse la plus accréditée, celle de Hoppe-Seyler, cette transformation est provoquée par l'hydrogène à l'état nais- sant ou par d’autres corps facilement oxydables qui dédou- blent la molécule d’oxygène en fixant l’un des atomes pour former des oxydes, tandis que l’autre atome est mis en liberté et acquiert de ce fait des propriétés oxydantes énergiques. Par l’étude des phénomènes d’oxydation lente en général, l’auteur est arrivé à la conclusion que la transformation de l'oxygène passif en oxygène actif s'effectue par l’intermé- diaire des peroxydes qui constituent un terme normal de tout phénomène d’oxydation lente, indépendamment de la nature chimique du corps qui s’oxyde. Par peroxydes il faut entendre des composés oxygénés fonctionnant comme le peroxyde d'hydrogène et caractérisés par la présence d’au moins un groupe —0—0—. Pour expliquer la formation constante des peroxydes, l’auteur admet que la matière oxydable agit par sa propre énergie disponible sur l'oxygène passif, rompt d’abord une seule des deux liaisons qui unis- sent les atomes dans la molécule de celui-ci et fixe le groupe —0—0— pour former un peroxyde. Celui-ci est ensuite décomposé par une nouvelle portion de la matière oxydable else transforme en oxyde : H, (à l’état naissant) + 0, = H—9—0—H H,0, + H, = 2H,0. Contenant de l'oxygène actif, les peroxydes formés dans l'oxydation lente des matières aisément oxydables peuvent effectuer des oxydations très énergiques. Si on fait passer un courant d’air dans une solution d’indigo additionnée d’es- sence de térébenthine ou d’aldéhyde benzoïque, l’indigo est rapidement oxydé en isatine. L’hydrogène à l’état naissant dégagé par le palladium hydrogéné produit le même effet. C’est ce dernier fait que Hoppe-Seyler considère comme une preuve décisive à l'appui de sa théorie du dédoublement de la molécule d'oxygène par l'hydrogène naissant. Pour déter- miner si l'oxydation de l’indigo est due à des atomes d'oxy- gène libres, comme le croit Hoppe-Sevler ou aux peroxydes résultant de l’oxydation de l'hydrogène naissant, M. Bach a SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE, 93 répété l'expérience de Hoppe-Seyler en la séparant en deux phases distinctes : 4° oxydation de l'hydrogène dégagé par l’'hydrure de palladium ; 2 oxydation de l’indigo par les pro- duits d’oxydation de l'hydrogène mais en labsence de toute trace d'hydrogène à l’état naissant. Il a constaté de cette ma- nière que les réactions d’oxydation que Hoppe-Seyler attribue à des atomes d’oxygène libres, sont déterminés en réalilé par des peroxydes qui se forment dans l’oxydation de hydrogène. Certaines données analytiques ont conduit l’auteur à sup- poser que l’oxydation lente de l'hydrogène à l’état naissant en présence d'oxygène en excès, donne lieu à la formation de polyoxydes d'hydrogène, et notamment de tétroxyde H-0-0-0-0-H résultant de l’union de deux groupes incom- plets H-0-0 et O-O-H. D’après des recherches récentes, l'existence de polyoxydes d'hydrogène semble certaine. Appliquant aux phénomènes d’oxydation qui se passent dans l'organisme animal les données acquises dans l’étude des phénomènes d’oxydation lente en général, M. Bach arrive à la conclusion que l’oxydation des matières orga- niques aisément oxydables, dont on à constaté depuis long- temps la présence dans le sang, donne lieu à la formation de peroxydes qui agissent par leur oxygène actif sur les ma- tières difficilement oxydables en les oxydant. En somme, l'oxydation de l’indigo par l'oxygène passif avec le concours de l’essence de térébenthine ou de l’aldéhyde benzoïque peut être considérée en quelque sorte comme le prototype des oxydalions qui se passent dans l'organisme animal. M. F. KEHRMANN présente les résultats d’un travail exé- cuté sous sa direction par M'e W. HaBerkanT dans le but d'arriver à une nouvelle dioxynaphtoquinone en partant de l'acide naphtopicrique, NO, OH | | 94 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. En réduisant ce composé, puis en oxydant le triamino- naphtol formé, on obtient la diamino-4-naphtoquinone-imide (D). Celle-ci, chauffée à l’ébullition avec de l'acide chlorhy- drique très dilué, se transforme en un mélange de diamino- naphtoquinone (Il) et d’amino-oxynaphtoquinone (ID); on peut séparer ces deux corps au moyen de la soude diluée, qui ne dissout à froid que le dernier. NH, NH, NH, NH 0 0 I. IE. HE. La diaminoquinone II forme des aiguilles rouge foncé qui fondent en se décomposant entre 200 et 210° ; elle est peu soluble dans l’eau, insoluble à froid dans les alcalis, facile- ment soluble dans l'alcool avec une coloration rouge-fuch- sine. L’amino-oxyquinone [IT se présente en paillettes rouges à reflets métalliques; elle se décompose entre 214 et 225° et se dissout avec une couleur rouge-sang dans les alcalis froids; elle est peu soluble dans l’eau et facilement soluble dans les dissolvants organiques usuels. Le remplacement de son groupe amigène par l’hydroxyle n’a pu être effectué. M. KEHRwANN décrit encore la 3-acétamino-B-naphtoqui- none, qu'il a préparée avec M. F. ZimmerLt en partant de la nitro-B-naphtoquinone et en passant par les composés repré- sentés par les formules suivantes : PET Der SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 95 à OCOCH, | OH -0COCH, NO, -NO, -NHCOCH, _0H __NHCOCH, —_NHCOCH, Cette nouvelle quinone est fort différente de son isomère qui renferme le groupe NHCOCH, dans la position 4; elle s’en distingue surtout par sa couleur qui est rouge foncé, tandis que celle du composé isomérique est jaune orangé. © Séance du 10 juin. C. Græbe et J. Buenzod. Phtalates d’aniline. — F. Ullmann et I. Goldberg. Dérivés de la benzophénone. — F. Kehrmann. Safranines. M. le prof. GRÆBE à fait, en collaboration avec M. J. Buex- zop, des recherches sur Ja composition des sels d’aniline des acides phtaliques substitués et sur les transformations qu’ils subissent sous l’influence de la chaleur. Ce travail se rattache à celui qu’il a communiqué dans une précédente séance ‘ et qui l’a conduit à nier l'existence de deux modifications de l'acide orthophtalique. [Il résulte de ses nouvelles expériences que, tandis que l'acide monochlorophtalique et les acides nitrophtaliques ne se combinent qu'avec une seule molécule d’aniline, les acides dichlorophtaliques et tétrachlorophta- liques forment au contraire des sels neutres. M. F. ULzmann rend compte d'essais faits avec M! I. Gozp- BERG et faisant suite à ceux de MM. Græbe et Ullmann ? sur 1 Archives {4), III, 87. ? Archives (4), I, 582. 96 SOCIÉTÉ DE CHIMIÉ DE GENÈVE. la préparation de l’o-oxybenzophénone. Les auteurs ont trouvé que le chlorure de l'acide méthylsalicylique, traité par le toluène et le chlorure d’aluminium, donne directe- ment l’o-oxytoluphénone (point de fusion 64,5°); l’oxime de cette cétone existe sous deux modifications isomériques, fusibles à 124,5° et 174,5°. Condensés de la même manière avec le benzène, les chlorures des acides m-méthoxyben- zoïque et anisique fournissent en revanche les deux métho- æybenzophénones méta et para. M. F. KEHRMANN communique de nouvelles recherches dans la série de la safranine. A. P. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A [’OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1897 Le 1°, la dernière tache de neige du Salève a disparu. 2 #1 éclairs au SSE. depuis 7 h.35 m. du soir; l'orage se dirige à l'E, puis au NE. et au NNE. On entend le tonnerre à l'E. à 8 h. 40 m. du soir. Depuis 9 h. 30, les éclairs, qui étaient déjà très fréquents auparavant, se succèdent avec une rapidité énorme. orage à l’'WNW. à 7 h. 42 m. du soir; les éclairs continuent à l’W. et au NW. durant toute la soirée. , éclairs au NW. pendant toute la soirée ; éclairs au S. et à l'W. à 10 h. du soir. éclairs au S.et à l'W. à 9 h. 30 m. du soir; éclairs et tonnerres au NW. depuis 10h. du soir; l'orage se dirige de l’W. au N. en longeant le Jura. Fort coup de tonnerre à l'W. à minuit et demie. éclairs et tonnerres au SSW. de 3 h. 50m. à 5 h. 30 m. du matin; assez fort vent à 10 h. du matin Orage à l’'W. à midi 14 m. assez fort vent à 10 h. du matin. assez forte bise à 4 h. du soir. éclairs à l'W. et au NW., puis au N.. depuis 7 h. t/, du soir. Tonnerres lointains à 10 h. du soir. tonnerres au NW. de 5 h. 16 m. à 5 h. 30 m. du soir. Eclairs au $S. à 9 h. du soir. éclairs et tonnerres à l’W. et au NW. depuis midi 35 m.; forts tonnerres au zénith à { h. 28 m. et à { h. 32 m. du soir; tonuerres au SSW. à 4 h. 55 m. du soir. assez fort vent à 10 h. du matin. assez forte bise jusqu'à 4 h. du soir. éclairs et tonnerres à l'E. à 4h. 47 m. du soir; éclairs au N. et à l’W. depuis 10 h. du soir. orage dans la nuit au SSW. et à l'W. jusqu'à 4 h. du matin ; éclairs à l'E. depuis 10 h. du soir. éclairs au NW. à 9 h, du soir. éclairs au NW. depuis 9 h. du soir. ARCHIVES, t. [V. — Juillet 1897. 2 98 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. Lé 28 SR ma 5. 797,94 Le RAS DE 792.37 13 0 1 vulin- te. ‘2 128,00 9 à 3 h. mains. 0e 00722.08 A1 à 9h. matin.......... 734,10 44 à 65h. soir MANN 727,88 15 3 78 h. man 2... 730,42 16: à L'h: soir. +. 125,00 17 à 10 h. soir ...... RAT 729,32 49 à 2h matin ..... mere 128,46 SLA TO hrs AUTEUR 733.12 96 à 6 h. soir...:.. RSS 725,36 28 A minuit Lee 729,56 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. | ! : SE | | SÉCHERON CÉLIGNY COLÔGNY AUSSY couts ATHENA SATIGNY | | SERY | Obserr, MA Ph, Plantamour! Ch. Pesson | R. Gautier | M. Mlicheli | bi | Pellegrin je Decor | P. Pelletier | | | Om num | mm 19. 3 33.2 | 75.0 LILI mm mm mm HU d'otat, ::157.5 79.2 49.3 ! 94.5 | 45.4 Durée totale de l'insolation à Jussy : 264! 4. OCEOTGN TH ESOT SL'O F9 66 — 699 O9 + LES SION 610 + 86261 “2 | | | | 0'O8F| re EF 1687 106 |GL'OÏSS |F ‘N]°°100 | 064 |OLY | 101 | 688 | 8'88-+ | Fos |81'e +) veca+- |c0'6ez | 09%ec | 690 — | 0L'98L 0€ OSLII Fe + ISST EereC OP | ‘Nl''|""" | 006 1066 | 08 — | F9 | L'66—+- | S'9TH- TOC | 07 ES dE 08 86L | G0'CGL | 170 — | 6896! 66 O'ELVI GT Æ |S'ST | L'ETETOÏTE | “N°17 | 008 logs | 6e — | ouo cc | cer leg'e | 808 66682 | 06:982 | TE — | FT'862| 8% 11711180 "°° 199 1E901€9 |F'MSSIE | TE | 068 |099 | EE — | 669 | 0'28—+ | D'ST+ |L£'E 2 6 08 |6666L |00'Z6L | T8:0 “+ | 90 8€L| LG GOT FT + |9'LT | C2 || GO) TZ al":160 | OT8 [067 | GL — | Fe9 | L'66+ | LIT |GTY | 00 + |60'ZGL | 9E'GEL | 690 — | EE! 98 069700 |£9F |9EF/€0019% |r ‘N°1 | 068 |OE | LOT— | 186 | C6 | 6 CI 6m € 1 0E' re | LS'88L | 69 GG: | 600 — | OT LEZ SG €'OLI] 60 — |0'9F 1700 019% | ouneol--|""" | OZ8 |OHE | 1OT— | %6S | 0'66- nt QL'E +] 67 HT ST 0EL | OL'LGL | GOT | TT'66L 56 062160 GEST |RSTISFONSS 5 “N|':| 77" | 068 106 | EF + 1604 | TEE | 601- |G0'0 —| 0927-+- |GO'TEZ | GO'8GL | 80€ + | 08'0EL| £8 O'ELF, 90 — |TST 6611000171 |G ‘HINN| "| "7" | OT8 1086 | 97 — | 089 MR a 9 —| 1661 |06'SEL | ESOEL | 19% + | EL'TEL| GG 8ELF|06 — |6ET 199 |GOO!6GZ | ‘NIT HO | 066 |0ES | en + | 664 | LIT | 66 + |18E — JET Le Etc L6'8eL | 20 Y | GR TEL) Fe O6LY "7" |" 100 |00FI8% ea Gr 9GT | OOOV OGL | ERTT | 168 | 8 | 80 O7 —| 666 + |TSOEL | 06082 | 260 —- | S6'ZEL| 08 O'YLH EE — TSH [9% 890176 “18416 166 | OIL 09€ |YLI— | GS | O'LIH | O'OT |GG'E —| GE'ET+ I SG'TEL | 97'Yc: | SCT + | LG'8CL| 61 WILY| 60 + |6ST [00 |GOIrS |r'ass)e |L'a | O6 | 086 | 19 + | 092 | T'8r—+ | F9 + l62S —| 26 Fr |e8 8cL OG'CGL | OT'O 00 284 8r G'Y21 90 : 197 100 |2801€8 |T'MSS|'"|""" | 006 |0S7 | 97 —- | 7ç9 Le GOT |GGT —| 68 C1 |SC 662 | UL'GSL | 100 + | 66062 LE COL SG + |6LT |T'E 186016 dual 10% | O16 | 069 | €L + | ELL | Fa ML GQ'T | HG'8TE |Y6'ZGL | 00 GEL | TO — | 97082) 9 O'LOF|| V'G 1e WLY GE 188018% |F ‘N°00 | O8L | 06% | 67 — | 689 | 6% | 9'LE- l'UE 1 9c'08—++- |e7'OEL | 00/86 | 0e + | SE'66L| ST OST ST OT HOPIOROÏPE |F ©N)':|""" | 068 1086 | 66 — 690 | 00€ | L'art |COY +) G8'O+ | LL'OEL | 88 2e | 616 - |09'6eL| HF 0697" |" TETOO)8G |F ‘N°7 | 068 | 06 | 06 — | 689 | 9'ec+- | STI £90 - Te OFEEL | 8G'OEL | COR | FS'TEL| ET O'OLT| FO — |6%T GET E0 0186 |F'aNNl "|" | 098 1006 | 6% — | 199 | ETS | J'OTH- (GT —| 9797 | T8 EEZ | LEVEL | 909 + O8 6 069766 —|0GF 06200 EL |7 NN] "|" "" | 0%6 |0CC | LE + | 062 | 806 | F'OT- 1660 —| SCT lOT'UEL | 8626 | 189 + |SC'ECL| FF mn ESOTUUE IEEE 19€ 1260106 | T'ASSIS 160 | 098 |On | 15 — | 689 | TIG+ | GTI 1820 —| L9GT-- ler EEL | 80 882 | 62€ + | ST'OEL) OF …. 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Th. m. 10 h. m. Ah 's 4h.s. DURE 10h.s um mm min mm min mm mm mm le décade 723,81 729,73 726,47 72638 729,77 125,13 725,59 : 726,50 2 » 729,75 729,47 72992 729,74 729,23 "72878 2000729051 3 » 728,89 72893 729,40 729,29 728,49 727,88 727,67 72825 Mois 728,15 72805 7286) 72847 727,83 721,21 121,338--72809 Température. Le déc. + 16,93 + 1491 17,90 + 202% + 22/65 + 92379 + 9080 + 18,12 2 » “+ 1384 Æ 11.82 + 1483 17,38 + 18,61 + 19,2% + 47,39 + LA 97 3 » — 16.33 + 14,94 + 17,93 + 20.29 -L 923.91 + 24.69 L 22.29 + 49,29 Mois + 15,47 + 13.66 + 16,65 + 19,30 + 21,72 + 22,55 + 20,16 + 17,46 Fraction de saturation en miilièmes. re décade 800 872 701 602 226 471 602 708 2° » 812 811 730 61) 603 581 638 746 3 » 800 816 706 628 L74 468 549 716 Mois 80% 843 729 613 99% 207 d96 723 Clarté Insolalion. (Chemin Eau de : Therm. Therm. Temp. moyenne Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. duciel, en heures. p. le vent. de neige. mètre. u ù ù h. kil. p. li. um cm iredéc. 14352 + 24,87 + 17,22 063 81,1 6,07 15,5 146,99 2 » <+-1106 + 2127 + 15,45 0,59 61,5 6.37 24,2 170,3% de » 14,33 + 2586 —+- 16,81 0,35 103,1 6,71 ,7 172,56 Mois +12,97 + 2400 + 1653 052 245,7 6,38 454 16330 Dans ce mois l’air a été calme 33,3 fois sur 41. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. a été celui de 2,65 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents ohservés est N. 8°,1 W. ec son iutensité est égale à 31,4 sur 100. 101 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE JUIN 1897. Le 5, brouillard depuis 7 h. du soir. 6, brouillard jusqu'à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir; légère pluie à 7 h. du soir. 7, brouillard jusqu'à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 9, pluie jusqu'à 7 h. du matin; neige depuis 7 h. du soir; brouillard à 4 h. du soir ; forte bise à 7 h. du matin. 19, brouillard jusqu'à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir; forte bise de 1 h. à 4 h. du soir. 11, brouillard jusqu’à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 15, pluie de 4 h. à 7 h. du soir. 16, brouillard à 7 17, brouillard à 4 h. du soir ; légère neige depuis 7 h. du soir. 18, pluie de 4h. à 7 h. du soir. 19, neige par une forte bise jusqu’à { h. du soir; brouillard depuis 4h. du soir. h. du matin; légère pluie à 4 h. du soir. 20, très forte neige jusqu'à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir; brouillard à 4 h. du soir. 21, brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 26, légère pluie à 1 h. du soir. 27, très forte pluie jusqu'à 7 h. du matin. 29, brouillard depuis 10 h. du soir. 30, fort vent depuis 10 h. du matin. REMARQUE. Le barographe du Grand Saint-Bernard a très mal fonctionné durant le mois de juin. Une grande partie des observations indirectes a dù être interpolée. Le 102 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barograÿhe. 2 à 40 h. soir 7 à AL h. soir. 13 à minuit... 23 à 11 h. soir. 30 à 10 h matin MAXIMUM CAC PONT OT NC pp v:ate a nie sante S'uheln els ps in 570,04 D68,50 073,15 272.20 Le 3à UHh. 9à 5h. 19 à 4h. 271 Aa 5h MINIMUM. SOIT E 2 SEAT 363,90 MAN rs 565,02 tatin L'ATRE 362.10 Ia 7 PARUS 269,30 103 860 660 £6'0 81'0 S2 0 O0'T 66 0 8€'0 0€ 0 660 OF'0 a — Nébulosité muyenne. “IN “IN ‘MS *ABA “IN “HN Ne dé me GA = “JUEUTUOP 1U9 À 20 Æ — 25 LL'G%Æ *SaIN9up QIAUON WU [HU "U YG Sal SUP 99q07 ne uutqquut “astou I 9p AnomneH TT, ‘981AU no 9] MINS EH OSS RS 05 1 05 #20 | 9H | 0'L + Mr MT | G ; - 80 | 8% GGI+ | 0'L + O8 + | 8'9 —- 91H | GT + | GEI | SE + VII + | SO — 8% +) 0'E — EME ce — DRE VII+ | SG — 86 L 66 — 68 + | 8% d OT + | 9€ GUI+ | SU qu GEI | 8'G < Ce | 9% + | w'L L GT — C9 + | SG — SO |. 0% — J'ET 66 + OI | ST £ J'OI-- | 7% S'GI+ CE ze JTE 0 L'GT+ | SG + SU | O'€ + egr+ | 0'E + ‘njosqe “n108qu WOQUXEN | WU —— + | EE — Er ERFEFE EC ES Caps) | @ù Lo m En ++ — + ue "a[euou aane4odue) CI 9948 11094 +") aanpeagdue], £E'OF- G£'6 88 + LG'9 (A PAL 421! 670 - OV'8 - 8T'€ AT cr 0 067% CCE L9'6 8L'y 5%9 8ç'8 CG 8 66 L GG L0'0 OL'C CS'8 09°% £0'G — KELES PS ne EU Sa ro AE il ! l + Gi Ent ++ "SNA YZ sap a ON LOST NIQf — "ANVNHAA-ENIVS + | V8 GLE 09'TLG OY'FLG GO'TLE I804S | OG FLS | OF'GLS 06 Le EUR TA 08 69€ 07'99ç yv'996 79'G9G 04996 09'69$ OL'TLS 0£'LG GT'£LG 00'£2G 0£'5LG O7'02€ 08 99€ 87896 06'89€ 07896 10'296 0£'996 07698 %0'0LS GI 69€ RTTTTTNEL ardersoaeq ne JA1a8q0 £9"T2G OY TLS O6'OZG 6 696 OF'OLG CY'OLS SG 1LG 06 VLG GL'69$ OF'S9L %6 696 OT 696 GE 706 OF 96 OT'296 O'OZG VYATAS OS'GLS 00 LG 08"696 Gy'G0c 60'G9G 17296 OG'296 06 99€ L6'G9G 0L°Y96 06'696 80 896 GI 296 TTER auyde1#0o41eq ne 9A19$q0 “HLAUIXEIN “LUNA IN CS'T + 96'89 SIN 9% + | cree | 0€ CYY TL || 68 1g'e L | OGTLS || 88 LT + | OVOLS | LG 0€ + | 0908 | 9% ICS L | 58018 | Ge GV9 + | LOTLG | V8 98% — | LOTLG | SG 23€ | 48'0LG | 800 + | £82L08 | Fa NC — | 50700 | 08 6 — | LYY90 | 6F 88‘ — | NFS9G | 87 CRT — | 7060 | LI GT + | 60898 | 97 46€ — | 99040 | SF 46% — | 69'TLG | 5} 679 + | 98'CLG | 67 C6 | 2061 | 67 69: | 0G'TLS | FI SWF + | 19‘29G | OH 060 — | 57896 | 6 ACT + | 68298 | 8 OST + | 66298 | L SET + | 77196 | 9 160 + | 96998 | G 940 — | 99690 | % CUT + | 68290 | £ ILE + | 87698 | 3 8£'z + | 9080 | F ui ju “Luif{tu "J|BUIOu "Sainoi ve anoqnet 8j | Sep ‘Aout 2948 Jaeom | anoqney tt" RATIO) Jours du mois. 104 MOYENNES OÙ GRAND SAINT-BERNARD. — JUIN 1897. Baromètre. 4 h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. TES æh.s. Tin 40 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm re décade... 567,97 566,90 567,18 567,40 507,41 567,45 567,38 567,58 X% » .. 569,00 568,25 568,50 568,60 568,57 568,60 568,80 568,91 SC . 570,62 570,48 570,70 570,94 571,00 571,0% 571,11 571,27 Mois ..... 368,06 568,54 568,79 568,98 568,99 569,03 569,09 569,26 Température. 7h. m. 40 h. m. ah &h.s. Tlne; 410 h.s. (L 0 0 (0 (0 0 dre décade...—+ 4,8% + 7,75 + 9,31 + 8,58 + 4,76 : 3,59 ®%. » …+ 3,82 + 5,8 + 6,83 + 540 + #83,0#7"2,62 5 RSR + 6,27 + 8,36 + 10,37 + 10,35 + 8,585+.7,32 Mois .... 4 4,98" 7,99 - 882 DM Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tomhée 0 0 mm mm {re décade... + 1,56 + 11,92 0,54 26,0 100 COS | — 0,44 + 1,9,49 0,0 75,5 200 4-2 + 4,10 + 43,21 0,3% 32,9 A AL DATE D 11,8% 0,48 134,0 360 Dans ce mois, l’air a été calme (0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,49 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N 45° E, et son intensité est égale à 45,6 sur 100. SUR LA FORME DE LA PERTURBATION DANS UN RAYON DE LUMIÈRE SOLAIRE PAR Antonio GARBASSO Alberto GARBASSO : A 42 ET a Ére : 3 Chargé de cours à l’Université Royale Lieutenant d'artillerie dans l’armée de Pise. italienne. (NOTE ORIGINALE COMMUNIQUÉE PAR LES AUTEURS) La question que nous nous proposons de traiter dans cette note est une de celles qui se relient à la découverte de la résonance multiple des ondulations électriques par MM. Sarasin et de la Rive. Puisqu'il est démontré que les rayons émis par l’exci- tateur de Hertz se comportent en tout comme ceux de la lumière blanche, et qu'il à été reconnu d'autre part, par des calculs et des expériences directes, que le régime du courant dans le conducteur primaire peut être figuré par une courbe assez simple, il est naturel de se demander si quelque chose de semblable à lieu pour les perturbations lumineuses que notre œil perçoit comme blanches. L'un de nous a démontré, il y a deux ans, qu'il y à de bonnes raisons pour répondre affirmativement à cette question‘ ; toutefois le raisonnement était un peu indirect * A. Garbasso. Archives (3), XXXIII, 260, 1895. ARCHIVES, t. IV. — Août 1897. 8 FAO tr «AC OISE Nc ten W AE 106 SUR LA FORME DE LA PERTÜURBATION et il était désirable qu’on trouvât une manière plus sim- ple et plus intuitive de résoudre le problème. Ceci peut se faire de la façon suivante : On prend une des courbes qui donnent la distribution de l’énergie dans le spectre du soleil, selon les expérien- ces bolométriques de Langley'. Pour fixer les idées, choi- sissons par exemple, la plus élevée, qui se rapporte à ce qui doit se produire à la surface de la photosphère solaire. Chaque point de cette ligne exprime par son ordonnée l'intensité correspondante à la longueur d’onde, ou, si l’on veut, à la période* mesurée par son abscisse. De la ligne en question on peut en déduire une autre, qui ait pour abscisses les abscisses et pour ordonnées les racines des ordonnées; chaque point de cette nouvelle courbe in- diquera l’amplitude qui correspond à une période détermi- née dans ia perturbation de la photosphère. En d’autres termes on peut dire que chaque point de la ligne obtenue par nous, détermine par ses coordonnées une certaine sinusoïde. Et la perturbation résultante sera représentée par la courbe qu’on obtient en superposant toutes ces sinusoïdes; c’est-à-dire la courbe qui a pour abscisses les abscisses et pour ordonnées les sommes des ordonnées. En réalité il s’agit ici d’une intégration. Mais en pra- tique, si nous voulons nous faire une idée de la forme de la perturbation qui résulte de l’ensemble de ces sinu- soïdes en nombre infini, nous devrons nous borner à ad- ditionner un certain nombre de ces courbes en faisant 1 S. Langley. Archives (3), IX, 89, 1883. ? On substitue la période à la longueur d'onde changeant à propos l’unité de mesure sur l’axe des abscisses. DANS UN RAYON DE LUMIÈRE SOLAIRE. 107 varier chaque fois d’un intervalle constant l’abscisse du point représentatif de la ligne des amplitudes. Reste à voir si on peut espérer obtenir avec une somme qui n’ait pas par trop de termes, une allure de courbe semblable à celle qui résulterait de la représenta- tion graphique de la fonction intégrale. Mais on peut l’admettre pour diverses raisons, physiques et analytiques. En premier lieu si on fait traverser par un rayon de lumière blanche le système formé par une lame de quartz interposée entre deux nicols croisés, la radiation émer- geante peut être encore blanche ou blanchâtre, quand même son spectre est sillonné dans toute son étendue par un grand nombre de bandes obscures, disposées à in- tervalles réguliers. En second lieu nous voyons la lumière du soleil blan- che', malgré l’existence des raies de Fraunhofer. Finalement, on peut vérifier la chose par des considé- rations analytiques, ou plutôt arithmétiques, de la ma- nière suivante : On prend une fonction quelconque f () du temps et, lui appliquant le théorème de Fourier, on la réduit à la forme R Gp fr e (a) sin 27 L: 0 On pourra alors considérer f (?) comme l’ordonnée de la courbe qu’on obtient en superposant une infinité de sinusoïdes, déterminées de la manière que nous avons exposée ci-dessus par les points de la ligne () y = (x), On pourrait peut-être objecter que c’est une définition que la lumière du soleil soit blanche. 108 SUR LA FORME DE LA PERTURBATION et on pourra chercher si on obtient une marche sembla- ble à celle de n = en composant un certain nombre (fini) de sinusoïdes (*) convenablement choisies. Nous avons fait cette recherche pour la fonction f(t) = eat sin bf. Dans ce cas, en prenant sur les axes des unités conve- nables, la ligne (*) suit la marche représentée dans la fi- gure l'. He de Si on prend dans le diagramme un certain nombre de points distribués régulièrement et qu'on additionne les 1 A. Garbasso, 7. c. DANS UN RAYON DE LUMIÈRE SOLAIRE. 109 sinusoïdes correspondantes, on obtient une courbe qui est représentée, en dimensions réduites par la figure 2. Fig. 2. Comme or le voit l’aspect se rapproche de celui de la ligne intégrale (7) n = est sin bé, et il est à remarquer que notre calcul a été fait en tenant compte de quatorze points seulement du diagramme 1. Il suit de là, qu’on peut espérer obtenir, dans tous les cas analogues, un résultat voisin de la vérité en employant le même procédé. Revenant aux courbes de Langley on 110 SUR LA FORME DE LA PERTURBATION s’aperçoit tout de suite que leur aspect est peu différent de celui de la courbe (*) du problème précédent ; nous pou- vons donc prévoir que le résultat final sera une ligne sem- blable à la courbe (**). Cela se vérifie en effet. Nous avons fait les calculs pour les trois courbes don- nées par Langley, qui représentent la distribution de l'énergie dans le spectre des radiations solaires à la sur- face de la terre (courbe 1), à la limite de notre atmos- phère (courbe 2), et à la surface de la photosphère solaire (courbe 3). Pour faciliter les calculs nous avons divisé par 10 les abscisses des diagrammes de Langley, de cette manière, les trois courbes arrivent à couper l’axe des périodes pour les valeurs 3 et 28 de l’abscisse. Nous avons donc choisi sur chaque courbe les points de l’abscisse x — 3, 4, 5... 27, 98, dont nous indiquerons les ordonnées par: Yisss Vis, VYi,5... User, Yes, Ys,8, Ys,a, VYs5... VYs.sr, VYa,ss, Ys,8, VYsa, VYs5... UYs,ers Ys,ss, et pour chacune des trois fonctions : 28 ee M = d Vu Sin en 8 > ZT QE DONNE sin 2 tx Er V y Dh À 8 28 R. — ,: TU — D V Ys sin e 8 DANS UN RAYON DE LUMIÈRE SOLAIRE. 111 nous avons Calculé vingt points correspondant aux va- leurs : = U423.;:7: 49:20: De cette manière on obtient les trois lignes de la fi- gure 3. Fig. 3. Elles ont, ainsi que nous l’avions prévu, une grande analogie avec la courbe de la fig. 2 et pour cette raison nous n'avons pas cru nécessaire de pousser les calculs plus avant”. ? A mesure que les abscisses grandissent, du reste, les erreurs 112 SUR LA FORME DE LA PERTURBATION, ETC. Les diagrammes conduisent à ce résultat intéressant, que la longueur d’onde de la perturbation solaire (0,00017 cm.) est assez grande par rapport à celle à la- quelle correspond dans le spectre le maximum d'intensité (0,00006 cm.). Ceci est d'accord avec le fait que le dé- crément logarithmique de l’oscillation paraît extrêmement notable (3,3 environ). Il n’est peut-être pas inutile d'indiquer que les cour- bes de la fig. 3 constituent bien une solution acceptable du problème, mais pas la seule solution ; en réalité nous avons fait implicitement l’hypothèse que les perturba- tions en nombre infini des diverses périodes commencent toutes ensemble. relatives acquièrent une importance toujours plus grande, de sorte que les résultats du calcul ont une sureté moindre. ! Dans le travail que nous avons cité plusieurs fois, l’un de nous à comparé la courbe expérimentale à celle qui correspond à une oscillation pendulaire amortie, dont le décrément logarithmique serait égal à 2. Déjà alors on s’aperçut que pour avoir un meil- leur accord on aurait pu agrandir le décrément ; ce qui conduit à déplacer vers l’ultrarouge la vibration fondamentale. Pise et Turin, juin 1897. RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE DES CORPN ACTIFS INOMÈREN PAR MM. Ph.-A. GUYE et J. GUERCHGORINE,. L'étude des corps actifs isomères a déjà fait l’objet de plusieurs observations, notamment dans les travaux exé- cutés au laboratoire de chimie de l’Université de Genève. Mais 1l est évident que des conclusions générales ne peu- vent être déduites que d'un grand nombre d’observa- tions; c’est en vue de compléter ces données expérimen- tales qu'a été entrepris le présent travail qui a plus spé- cialement pour but l'étude optique des corps isomères suivants : 1° Valérates d’amyle dérivés des acides valériques, isomères inactifs. 20 Ethers propyliques et isopropyliques, butyliques, isobutyliques, butyliques secondaires de l’acide valérique actif et de l’acide amylacétique actif. Trois de ces éthers ont déjà été décrits; nous avons quand même été obligés de les préparer à nouveau; afin de donner à nos mesures tout le degré de comparabilité désirable, il était absolument indispensable d'employer Fe T0 AVC É ; € # f £. EVA « 114 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE le même produit actif comme point de départ pour la préparation de tous les éthers isomères d’un même groupe. La première partie de ce travail est consacrée à la description des recherches purement expérimentales ef- fectuées en vue d'obtenir les groupes d’éthers mentionnés plus haut. Dans la seconde partie sont développées les quelques considérations théoriques qui se dégagent des observa- tions faites dans la première partie; elles concernent exclusivement les isomères propyliques et butyliques. Une note sommaire sur ces questions a déjà été pu- bliée par nous dans les comptes rendus de l’Académie des Sciences ‘. PARTIE EXPÉRIMENTALE Dans cette partie sont décrites les méthodes suivies pour préparer : 1° Les éthers amyliques des acides valériques iso- mères. 2° Les éthers propyliques et butyliques isomères de l’acide valérique normal actif. 3° Les éthers propyliques et butyliques isomères de l’acide amylacétique actif. Tous ces produits ont été obtenus au moyen de l'alcool amylique actif de Claudon. C’est le même alcool que celui employé par MM. Guye et Chavanne dans leurs recher- ches sur les corps actifs homologues *. ! Guye et Guerchgorine. Comptes rendus, t. 124, p. 230. ? Guye et Uhavanne. Bulletin Soc. Chim. (3), t. 15, p. 276. DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 115 I. ETHERS AMYLIQUES DES ACIDES VALÉRIQUES. Ces éthers ont été préparés comme suit : Dans un petit ballon muni d’un réfrigérant ascendant on chauffe pendant douze heures, à l’ébullition, un mé- lange d'acide valérique et d’alcool amylique actif, addi- tionné de cinq à six gouttes d’acide sulfurique. Au bout de dix heures de chauffe, on constate qu’une petite quan- tité d’eau s’est rassemblée au fond du ballon. On l’enlève au moyen d'une pipette terminée par un tube capillaire. On chauffe encore quelques heures. On traite ensuite par une solution de carbonate de sodium à 20°/,. On lave avec un peu d’eau et l’on sèche sur le carbonate de po- tassium calciné et pur; on filtre et on procède à la dis- tillation fractionnée. I. Valérate normal d’amyle actif. CH,CH,CH,CH,CO0C H.. Préparation effectuée sur 10 gr. d’acide valérique normal et 12,5 gr. d'alcool amylique actif. Point d’ébullition 196° — 199°, à H — 729,7. Réfraction moléculaire 6— 16 d,, — 0,8629 (obs.) no — 1,41495 R M observée R M calculée 49,91 50,00 Volume moléculaire Pour M = 172 Observé Calculé 199,3 198 Pouvoir rotatoire 1— 16,8 1—05 d, — 0,8629 (obs.) an = 1,285 eee t9 00 4116 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE IL. sovalérate d'amyle actif. (CH,),CHCH,COOC.H,.. Préparation effectuée sur 9 gr. d’acide isovalérique et 11,2 gr. d'alcool amylique actif. Point d’ébullition — 190° — 195° à H = 729,7. Propriétés : Réfraction moléculaire L — 16° d,; — 0,8607 (obs.) nn = 1,1201 R M observée R M calculée 50,58 50,00 Pouvoir rotatoire t — 150 = 0% di — 0,8607 (obs.) an — 3.02 [al = + 1,30 Volume moléculaire M = 172 Observé Calculé 199.8 198 IT. Méthyléthylacétate racémique d'amyle actif. CHE C4 > CHCOOCH,, Préparation effectuée sur 10 gr. d'acide racémique de synthèse et 12,5 gr. d'alcool amylique actif. Point d’ébullition 490° — 190,5° à H = 730,7, Propriétés : Réfraction moléculaire = 16° d;4 = 0,8553 (obs.) no = 1,4121 R M observée R M calculée 50,05 50,00 DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 117 Volume moléculaire Pour M = 172 Observé Calculé 201,0 198 Pouvoir rotatoire 1—16,8 1—05 d, — 0,8553 (obs.) an = + 1,15 [on — + 2,69 IT. ETHERS DE L’ACIDE VALÉRIQUE ACTIF. Les valérates de propyle, de butyle et isobutyle ont été déjà décrits’. Pour l’étude comparative des éthers propy- lique et isopropylique, butylique normal, isobutylique et butylique secondaire, il importait d'adopter la même mé- thode de préparation. On sait que les éthers des alcools se- condaires s’obtiennent avec un meilleur rendement par réaction des chlorures acides sur ces alcools. C’est lamé- thode qui a été adoptée. Dans la crainte que la transforma- tion de l’acide valérique actif en chlorure ne soit accompa- gnée d’une racémisation partielle, nous avons cru néces- saire de préparer à nouveau, à partir du chlorure de valéryle les éthers dérivés des alcools propylique, butylique nor- mal, isobutylique, de façon à obtenir une série de résul- tats comparatifs. C’est ce qui a été fait. La préparation de l’acide valérique actif ayant été un peu modifiée, nous indiquerons d’abord la méthode qui a été suivie pour obtenir cet acide, et nous donnerons ensuite le détail des préparations des éthers. Préparation de l'acide valérique actif. Nous avons trouvé qu'il y avait avantage au point de 1 Guye. Bulletin Soc. chim. (3), t. 11, p. 1110. 118 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE vue du rendement à effectuer l’oxydation de l'alcool amylique en deux temps : transformation en aldéhyde et oxydation de cette dernière en acide. Voici les détails d'une préparation effectuée sur : 100 grammes d'alcool amylique actif. 200 grammes Cr,0, Na, 180 ; » : SO,H, ; | pe du mélange chro- 150 ! 55 0 EU) A OS La solution de bichromate de sodium et d’acide sulfu- rique est divisée en deux parties égales. Dans un ballon muni d’un entonnoir à robinet et d’un réfrigérant incliné, destiné à condenser l’aldéhyde valéri- que au fur et à mesure qu’elle se forme, on introduit toute la quantité d'alcool amylique à axyder ; on chauffe au bain-marie, et lorsque la température atteint 100, on verse peu à peu, par l’entonnoir à robinet, la moitié du mélange de bichromate de soude et d’acide sulfurique La réaction commence au bout de quelques minutes, et l’aldéhyde valérique distille au fur et à mesure qu'elle se forme. On agite continuellement le ballon pour favoriser l'entrainement des vapeurs d’aldéhyde. Lorsque la pre- mière moitié du mélange chromique a été ainsi ajoutée, on remet l’aldéhyde valérique dans le même ballon, on dispose alors le réfrigérant comme réfrigérant ascendant, on ajoute petit à petit la seconde moitié du mélange oxydant, puis on chauffe à l’ébullition sur un bain de sable, pendant six heures. Lorsque l’oxydation est termi- née, on ajoute 90 grammes d’acide sulfurique concentré pour décomposer tout le valérate de chrome formé, et on distille avec les vapeurs d’eau. Ceci étant fait, on traite l’huile obtenue avec une solution de carbonate de soude DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 119 à 20 ‘/,, jusqu'à ce qu’il ne se produise plus de dégage- ment d’anhydride carbonique. Le valérate d’amyle sur- nage, tandis que le valérate de sodium est concentré par évaporation au bain-marie. La liqueur est traitée par l'acide sulfurique concentré qui met en liberté l'acide valérique. On le laisse reposer sur l’anhydride phosphori- que pendant 15 minutes, il faut éviter l’action prolongée de ce réactif qui racémise partiellement l’acide valérique actif, surtout si la quantité d’eau en présence est notable, ce qui provoque une assez forte élévation de tempéra- ture. L’acide valérique est séparé de l’acide phosphorique par déecantation, puis soumis à la distillation. Rendement : 200 gr. d'alcool amylique, traités en deux opérations, ont donné : 85 gr. d’acide valérique parfaitement pur passant à entre 172° 173°, et 75 ur. de valérate d’amyle dont ou a retiré environ 35 gr. d'acide valérique. Le valérate d’amyle, après avoir été séché sur du car- bonate de potassium, distille à 181°-183°, Propriétés de l'acide valérique actif. Point d’ébullhiüion 172°-173°. Réfraction moléculaire t = 14,6 dus,e — 0,9374 (obs.) nn = 1,4732 R M observée R M calculée 26,73 26,84 Volume moléculaire Pour M — 102 Observé Calculé 108,8 117,4 Pour M — 204 217,6 208,9 120 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE ce qui prouve la polymérisation partielle de l’acide valé- rique. Pouvoir rotatoire = 20° an = +4,44 l= 05 d(observé) 0,9374 [a] = + 9,48 Cette valeur du pouvoir rotatoire est inférieure à celle observée précédemment (Guye et Chavanne C. R. 115 p. 145%), l'acide s’étant racémisé en partie. Le valérate d’amyle, passant entre 181°-183°, tournait dea = + 4,94 pour ! = 6,5. Cet éther ne peut être saponifié dans les conditions généralement employées pour la saponification des éthers; il est très stable vis-à-vis des alcalis. On y parvient ce- pendant en opérant de la manière suivante : On délaie 200 gr. de potasse caustique dans 20 gr. d’eau. On chauffe ce mélange au bain d'huile jusqu'à 165°-170°, et on y laisse tomber goutte à goutte le valérate d’amyle; la saponification est immédiate ; l’alcool amylique dis- tille, et est condensé dans un réfrigérant, tandis que l'acide valérique se dissout à l’état de sel de potassium. 77 gr. de valérate d’amyle ont donné 32 gr. d'alcool et 39 gr. d'acide. Chlorure de valéryle actif. Dans un ballon fermé au moyen d’un bouchon tra- versé par un tube à chlorure de calcium, on mélange l’acide valérique avec le trichlorure de phosphore (deux molécules d’acide valérique pour une molécule de trichlo- rure de phosphore) ; on laisse reposer le mélange pendant 48 heures. Il se forme des acides et composés du phos- phore qui se rassemblent au fond du ballon; le chlorure DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 121 qui surnage est décanté et soumis à une distillation frac- tionnée. En partant de 90 gr. d’acide valérique on a recueilli : entre 78°-110° quelques gouttes entre 110°-115° la plus grande partie, pesant 85 cr. Il reste au fond du ballon une substance jaunâtre. Les éthers de l'acide valérique actif ont été obtenus en chauffant pendant un jour dans un ballon muni d’un réfrigérent ascendant, le mélange de chlorure, acide et d'alcool. Après refroidissement, on traite par le carbonate de sodium à 20 ‘/, pour enlever l’excès de chlorure, on dé- cante, on dessèche sur du carbonate de potassium sec. Le produit brut ainsi obtenu, après avoir été séché pendant » minutes sur l’anhydride phosphorique, est enfin frac- tionné par distillation. a) Ether propylique QH>CHCUOC,H, normal. Préparation effectuée sur 10 gr. de chlorure acide et o gr. d'alcool. Point d’ébullition 154°-157° H = 798,7 Propriétés : Réfraction moléculaire t— 15 d, — 0,8653 (obs.) nn — 1,40464 R M observée R M calculée 40 76 40,79 Volume moléculaire Pour M =- 144 observé calculé 166,4 165,7 Pouvoir rotatoire t = 15° = 05 di, = 0,8653 (obs.) an — + 0,859 [a]n— + 1.99 ARCHIVES, t. IV. — Août 1897. 9 125 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE b) Ether isopropylique ie > CHCOCC,H, Préparation effectuée sur : 7 gr. de chlorure acide et 3 gr. d'alcool. Point d’ébullition 140°-144° à H = 726,8 Propriétés : Réfraction moléculaire t— 19,2 d,," = 0,8510(0bs.) an — 1,3989 R M observée R M calculée 40,90 40,79 Volume moléculaire Pour M = 144 Observé Calculé 169,2 165,9 Pouvoir rotatoire 1—90 1—05 d,°,—0,8510 (obs.) on — —+ 1,08 [on = + 2,54 j CH. x c) Ether butylique normal CH > CHCOOC,H, Préparation effectnée sur 19 cr. de chlorure acide et 7 gr. d'alcool. Point d’ébullition 171°-176°, H = 727,35 Propriétés : Réfraction moléculaire t— 18 d, —0,8643 (obs.) nn = 1,4103 R M observée R M calculée 45,31 45,39 Volume moléculaire Pour M = 158 Observé Calculé 182,8 182 DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 1923 Pouvoir rotatoire ; — 90° 105 d;3 — 0,8643 (obs.) de + 0,8085 [a] == + 4,86 RO > d) Ether isobutylique CH CHCOOC,H, Préparation effectuée sur 15 gr. de chlorure acide et 9,5 gr. d'alcool. Point d’ébullition 161°-165°, H — 728,7 Propriétés : Réfraction moléculaire 1— 162 di, = 0,8565 (obs.) nn = 1,4060 R M observée R M calculée 45,31 45,39 Volume moléculaire Pour M — 158 Observé Calculé 184,5 181,8 Pouvoir rotatoire t— 191 1—05 dis — 0,8365 (obs.) an = + 0,602 [aln = + 1,41 ot HQE e) Ether butylique secondaire CH > CHCOOC,H, Préparation effectuée sur 12 gr. de chlorure acide e: 7 gr. d'alcool. Point d’ébullition 164°-167°, H = 723.27 Propriétés : Réfraction moléculaire 1— 162 d,,, — 0,8534 (obs.) no = 1,40604 R M observée R M calculée 45,48 45,39 12% RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE, ETC. Volume moléculaire Pour M = 158 Observé Calculé 185,2 181,8 Pouvoir rotatoire t—20 1—=05 dy, = 0,834 (obs.) an = + 0,904 [alo = + 2,9 Un essai effectué pour préparer l’éther dérivé du tri- méthyl carbinol n’a donné aucun résultat ; de mêmeavec l’hydrate d’amylène. f) Ether amylique racémique re >CHCOOCH,, Préparation effectuée sur 10 gr. de chlorure acide et 7 gr. d'alcool amylique racémisé. Point d’ébullition 186°-188°,5, H = 726,8 Propriétés : Réfraction moléculaire t— 16,2 di, — 0,8548 (obs.) nn= 1,41527 R M observée R M calculée 50,40 50,00 Volume moléculaire Pour M = 172 Observé Calculé 201,2 197,9 Pouvoir rotatoire t— 920 1—05 d,, — 0,8548 (obs.) OD — + 0,607 [a]n —= + 1,42 (A suivre. } SUR LA COLORATION DES ALPES PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL PAR J. PIDOUX Astronome-adjoint à l'Observatoire de Genève. Durant ces dernières années, il a été fait quelques ‘ séries d'observations systématiques sur les effets de colo- ration des hautes Alpes produits par le soleil couchant. Citons d’abord les observations de M. le pasteur Dumer- muth faites depuis St-Beatenberg, sur le massif des hautes Alpes bernoises pendant l'hiver 1893-94. Ces observa- tions ont servi de base à M. le prof. Amsler-Laffon ", de Schaffhouse, pour édifier une nouvelle explication des phé- nomènes qui nous occupent. Citons ensuite la série d’ob- servations faites par M. Henri Dufour * sur le Grand- Muveran, vu depuis les Plans de Frenières pendant l’été 1395. Enfin, en automne 1896, il me fut possible de noter quelques phénomènes analogues vus depuis Genève sur le massif du Mont-Blanc. Ces dernières observations m'ont permis de montrer que les colorations locales, commençant de bas en haut et précédant la recoloration 1 Amsler-Laffon. Archives, 1894, t. XX XII, p. 278, et Viertl). der Zürich. Nat. Ges., 39. Jg., p. 221. ? H. Dufour. Archives, 1895, t. XXXIV, p. 305, et 1596, t. II, p. 18. 126 SUR LA COLORATION DES ALPES générale avaient lieu pour une distance zénithale du soleil telle qu’on ne pouvait admettre un coucher réel”. C’est le point de départ de l’étude suivante : Programme. L'observation des phénomènes lumineux qui accom- pagnent le coucher du soleil se portera sur une étendue de pays aussi grande que possible de manière à com- prendre un ensemble de sommités et de massifs ayant diverses altitudes et vus dans des directions différentes. Ces observations auront lieu en hiver parce que la netteté et la précision des observations est encore pos- sible à une assez grande distance, grâce à la neige qui forme un écran réflecteur d'une grande sensibilité. Les observations commenceront autant que possible pendant que le soleil est encore assez haut sur l'horizon pour ne produire sur le paysage que des effets d'ombre et de lumière, soit avant le commencement des phéno- mènes de coloration. L’attention de l’observateur se portera également sur les déformations possibles de l’ensemble du paysage, sur les changements relatifs des différentes parties entre elles, dislocations passagères, vacillement lent ou rapide du paysage, toutes choses qui décèlent un changement dans l’état de la réfraction atmosphérique. Toutes les observations se feront à l’œil nu. Poste et champ d'observation. Les observations ont été faites depuis le pare Revilliod à Varembé et la plupart depuis le musée Ariana et ses ! Arch. des Sciences phys. et nat., décembre 1896. PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL, 1927 abords immédiats. J'ai également eu recours au balcon qui entoure la coupole du musée, poste d'où l'horizon est entièrement dégagé, aussi bien du côté du Jura que du côté du lac. Altitude approximative 440 m. Le champ d'observation est alors formé par le pano- rama du lac et des Alpes, constituant un des plus beaux points de vue de Genève et des environs. On peut le re- présenter par un triangle équilatéral de 70 km. de côté et dont les 3 sommets sont Genève, le Mont-Blanc et les rochers de Naye. Dans ce triangle se trouvent étagés les principaux points de repère suivants : 1# plan. Le lac avec le coteau de Cologny, Genève avec les tours de St-Pierre et la vallée du Rhône jusqu'au fort de l’Ecluse. Distance moyenne # à 5 km., alutude 400-500 m. 2e plan. Les Voirons, le Salève et les Pitons à une distance de 45 km. et une altitude de 1300 à 1400 m. 3e plan. Le Môle, 30 km. de distance et 1800 m. d’al- titude. Cette pyramide forme le centre du paysage. Æ° plan. Le massif du Vergy à la droite du Môle et masquant le pied du massif du Mont-Blanc; à gauche la pointe de Marcelly. Distance 45 km., altitude 2000- 2400 m. 5° plan. À gauche du tableau, les Dents d’Oche et les Cornettes de Bise à 50 km. avec une altitude de 2400 m. 6e plan. Enfin, à 70 km., le massif du Mont-Blanc 4800 m., l’Aiguille verte 4100, le Buet 3100 puis tout à gauche les Rochers de Naye, 2000 m. Journal d'observations. Les instants sont notés d’après l’heure de l'Europe 128 SUR LA COLORATION DES ALPES centrale, en avance d’une heure sur le temps moyen de Greenwich. Du 3 novembre 1896.— 5 h. O m. L’horizon est voilé, les premiers plans du paysage sont masqués par des nuages. Visibles: le sommet du Mont-Blanc, la pointe de l’Aiguille verte et les Dents d’Oche. Deux fenêtres de la tour des veilleurs à St-Pierre étincellent au soleil cou- chant. 9 h. 5 m. L’ombre gagne le pied du Salève et semble atteindre Monnetier ; le Môle devient visible. 9 h. 8 m. Les vitres de la tour de St-Pierre s’éteignent ; c'est donc l'instant précis du coucher du soleil pour St-Pierre. 5 h. 10 m. Les nuages au-dessus du Môle deviennent roses, 9 h. 13 m. Le Salève est dans l'ombre; 5 h. 14 m. les Pitons aussi. L'ombre gagne les Dents d’Oche. 9 h. 16 m. Le Môle est éteint; 5 h. 17 m. les Dents d’Oche le sont également et à 5 h. 18 m. les Cornettes sont entièrement sombres. 5 h. 20 m. Les nuages s’élèvent et masquent le Buet et l’Aiguille verte mais il reste le Mont-Blanc. Il s’éteint à 5 h. 26 m. Tout le paysage est sombre et il n’y a pas de nouvelle coloration. 9 h. 40 m. Les montagnes s’éclairent de nouveau à la lueur du couchant; la teinte de la neige est d’un blanc légèrement jaunâtre. Toutes les montagnes neigeuses tranchent sur le reste du paysage; elles se dégagent lumi- neuses, phosphorescentes, sur le fond sombre du tableau et cela jusque dans la nuit entièrement tombée. Du 5 novembre 1896.— 4 h. 40 m. L’horizon est nua- PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 129 geux, voilé en partie. Bandes de nuages au couchant ; Dents d’Oche juste encore visibles à travers la brume qui couvre le haut-lac. Le soleil descend derrière les nuages et le paysage s’assombrit. On pourrait noter déjà à 4 h. 55 m. le soleil couché pour Genève si les vitres de la tour de St-Pierre n’étaient pas toujours scintillantes ; elles s’éteignent à 5 h. 5 m. 5 h. 12 m. Coucher du soleil pour le Salève; les mon- tagnes s’éteignent inégalement. Le Mont-Blanc est pâle tandis que le Vergy brille encore au soleil couchant. 5 h. 13 m. Maintenant le Mont-Blanc et l’Aiguille verte sont aussi éclairés. Bientôt l'ombre monte et à 5h. 22 m. le Mont-Blanc est entièrement sombre. Le brouillard monte peu à peu; les montagnes reprennent un peu de vie mais le paysage disparaît dans la brume de la nuit tombante. Pas de recoloration bien caracté- risée. Du 12 novembre 1896. — 4 h. 45 m. Le soleil se cou- che sur le fort de l’Ecluse à travers une série de bandes de nuages. Mont-Blanc voilé au sommet; Vergy visible; Dents d’Oche invisibles, horizon brumeux. 4 h. 50 m. Le Petit-Salève est sombre tandis que le soleil est encore visible ici. 4 h. 52 m. Le soleil disparaît derrière la montagne. 4 h.53 m. Le Môle est déja pâle, avant le Salève qui s'éteint à 4 h.54 m. À 4 h. 55 ‘/, m. les Vergys sont päles. Reste le Mont-Blanc, voilé en partie par les nuages ainsi que l’Aiguille verte et le Buet. Ces deux derniers sommets s’éteignent à 4 h. 58 m. et le Mont-Blanc est entièrement sombre à 5 h. 4 m. ainsi que le brouillard qui le couronne. 5 h. 20 m. Au couchant, les stratus sont empourprés ; 130 SUR LA COLORATION DES ALPES la brume s’éclaircit et le massif du Mont-Blanc apparaît rose à travers le brouillard. Le Môle redevient visible, co- loré en rose clair, de même le Vergy. Même les Voirons prennent une teinte rosée. Les nuages au couchant se foncent de pourpre. 9 h. 27 m. Le Môle et les Voirons sont définitivement éteints; à 9 h. 34 m. le Mont-Blanc est entièrement pâle. Le brouillard augmente et la nuit arrive. Du 8 décembre 1896. — 4 h. 15 m. Le Mont-Blanc et l’Aiguille verte fument; leur versant droit est orné d’une aigrette blanche très prononcée. C'est l’indice d’une vio- lente bourrasque de neige en poussière chassée par le vent du nord. Le soleil va se coucher sur le Vuache et l’horizon, au couchant, est stratifié de nuages qui pro- duisent des effets d'ombre et de lumière sur tout le paysage. 4 h. 20 m. Le Môle est sombre; il est de nouveau éclairé à 4 h. 25 m. 4 h. 30 m. La tempête se calme sur le Mont-Blanc et un peu plus tard sur l’Aiguille verte. Le soleil n’atteindra pas l’horizon ; son disque est entamé par un nuage com- pacte à un diamètre solaire environ au-dessus de la crête de la montagne. 4 h. 38 m. Le soleil a disparu. 4 h. 40 m. Le Salève est sombre, # h. 43 m. les Dents d’Oche, # h. 43 m. ‘/, les Cornettes. Restent les hauts sommets. Ils deviennent de plus en plus colorés à mesure que le moment de l'extinction approche. Ainsi le Vergy est pourpre pendant que le Mont-Blanc est orangé. 4 h. 45 m. Le Môle se colore à nouveau, partout, jusqu’au pied et d’une façon générale. 4h. 46 m. Les Cornettes sont brillantes; le Vergy PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 131 aussi. Les Dents d’Oche restent absolument pâles et livides. 4 h. 50 m. Le couchant devient pourpre foncé. 4 h. 51 m. Les Cornettes sont päles à nouveau, le Môle aussi. 4 h. 52 m. Les pentes neigeuses qui se terminent par la pointe de Marcelly s’éteignent après avoir brillé d’un éclat incomparable allant de l’orangé au pourpre et au cramoisi (fin de la première coloration). 4 h. 55 m. Le massif du Vergy est éteint (fin de la 2% coloration). # h. 57 m. ‘/,, l’Aiguille verte est som- bre entièrement. Enfin à 5 h. 0 m., le Mont-Blanc est éteint. Depuis 5 h. 15 m. recoloration peu accentuée mais bien visible de tout le paysage. À 6 h. la nuit est arrivée. Du 10 décembre 1896. -— & h. 15 m. Les sommets des Voirons et du Salève émergent seuls au-dessus du brouil- lard. Les autres plans du tableau sont invisibles. — # h. 20 m. L’extrême sommet du Mont-Blanc devient visible il est éclairé. Le soleil se couche à travers une brume in- tense, au-dessus lune mer de brouillard et avant d’at- teindre la montagne. À # h. 29 m., son disque est tan- gent sur la mer de brouillard et à # h. 34 m. 28 s.ila disparu. Les derniers éclats du limbe solaire se sont pro- pagés en vagues lumineuses formant des bandes de feu sur les amoncellements moutonnés dela surface du brouil- lard. 4 h. 40 m. La mer de brouillard se couvre de pour- pre intense. # h. #7 m. Les Voirons et le Salève sont éteints. À 4 h. 55 m., le sommet du Mont-Blanc, encore éclairé, disparaît dans le brouillard qui monte. Du 17 décembre 1896. — 4 h. 15 m. Horizon décou- 432 SUR LA COLORATION DES ALPES vert, nuages au couchant; neige partout, sur tout le paysage. 4 h. 30 m. Les neiges du premier plan se colorent ; derrière le massif du Mont-Blanc, le ciel est d’une pu- reté remarquable ; gris bleu teinté de jaune. Le soleil des- cend sans obstacle sur le Vuache ; les bandes de nuages qui recouvrent la montagne ne suffisent pas pour mas- quer entièrement le disque solaire. 4 h. 41 m. 15 s. Le soleil est couché. 4 h. 49 m. Les Pitons sont éteints ; 4 h. 49 m. ‘/., les Voirons aussi; à # h. 52 m. ‘/,, les Dents d’Oche, 53 ‘/, les Cornettes et le Môle, en même temps. &h.54m., la pointe de Marcelly, 54 ‘/,, l’Aiguille verte, 55 ‘/,, le Vergy. Depuis # h. 55 m., le Mont-Blanc pälit; sa couleur pourpre disparaît rapidement, partout à la fois; il con- serve un éclat argenté, assez brillant mais il n’est pas possible de noter son extinction. 9 h. 2 m. Les sommets reprennent un peu de vie mais pas de coloration. Du 4 février 1897. — 5 h. 25 m. Le soleil va se cou- cher derrière un amas de nuages; les montagnes sont sombres, sauf quelques éclaircies locales. Le disque du soleil est indéterminé, on distingue seulement un centre de rayonnement à travers les nuages amoncelés. Coucher approximatif 5 h. 28 m. sur l’arête qui remonte du fort de l’Ecluse au Reculet. 5 h. 30 m. Tout le paysage est pâle sauf une éclaircie au pied du massif du Mont-Blanc. Elle tourne au rose et les Dents d’Oche rougissent aussi; un peu après les Cornettes également. 9 h. 35 m. L’horizon lointain se colore peu à peu, la PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 159 couleur apparaît de plus en plus foncée, commençant en bas et gagnant les sommets. Le pied de l’Aiguille verte devient rouge intense à 5 h. 37 m. 5 h. 38 m. ‘/,. Le rouge gagne toute l’Aiguille verte ; elle se présente sous la forme d’une pyramide de feu de toute beauté. La couleur se fonce sur le Mont-Blanc. 5 h. 41 m. L’Aiguille verte devient pâle, elle l’est en- tièrement à 5 h. 42 m. Reste le Mont-Blanc, encore em- pourpré jusqu’à sa base. La couleur diminue d'éclat, il pâlit peu à peu et s'éteint assez rapidement, partout à la fois. Il est 5 h. 45 m., tout le paysage est pâle. 5 h. 49 m. Les hautes Alpes semblent moins pâles, mais c’est très atténué; à 5 h. 55 m., les hautes Alpes, les Dents d’Oche et le Vergy se détachent nettement sur le fond gris bleu du ciel. C’esi une recoloration générale . mais peu intense. Pendant tout ce temps, les Alpes moyennes sont restées sombres; ni le Môle, ni les Voi- rons, ni les Dents d’Oche n’ont présenté de coloration. Le soleil avait déjà disparu pour elles avant le commen- cement des observations. Du 18 février 1897. — 5 h. 15 m. Le soleil est encore haut sur l'horizon, mais il s’efface peu à peu derrière des nuages de plus en plus denses. Tout le paysage est sombre, même les hautes Alpes sauf une éclaircie le long du pied du Mont-Blanc et de l’Aiguille verte. En revan- che, les Dents d’Oche et les Cornettes sont resplendis- santes d'éclat ; elles brillent dans le sombre du tableau comme des diamants. 9 h. 23 m. L’Aiguille verte et le Buet sont maintenant éclairés mais non brillants ; le reste du champ est encore sombre. — 5 h. 26 m., l’Aiguille verte et le Buet sont de nouveau sombres; les Dents d’Oche et les Cornetles Dés > 134 SUR LA COLORATION DES ALPES conservent toujours leur éclat. Maintenant les Dents d'Oche pâlissent rapidement mais non les Cornettes. 5 h. 28 m. Les Dents d'Oche sont entièrement pâles, Tout le paysage est sombre sauf les Cornettes encore resplendissantes. La neige qui recouvre le paysage n'est pas livide; elle garde un ton chaud qui est bien différent. 5 h. 33 m. Maintenant les Cornettes sont aussi étein- tes ;: en même temps l’Aiguille verte s’éclaire à nouveau, mais sans devenir brillante. 9 h. 40 m. Le soleil n’est pas encore couché ici; il est un peu voilé mais les yeux n’en peuvent pas supporter l’éelat. Il va se coucher sur le Reculet et disparaît à 5 h. 45 m. ou 46 m., le disque étant indéterminé. Tout est sombre sur tout le paysage. 5 h. 50 m. Le Vergy et le Môle reprennent un peu de vie; l'horizon devient brumeux. 5 h. 57 m. Le Salève, les Voirons, le Môle, le Vergy rougissent en même temps et virent très rapidement au pourpre intense. Les Dents d’Oche aussi un peu. Les hautes Alpes n’ont pas bougé. 5 h. 59 m. Même les hautes Alpes se réveillent et bien- tôt toute la neige du paysage devient éblouissante de lu- mière pourpre et forme un spectacle d’une incomparable beauté. 6 h.3 m. Le Salève est sombre, puis les Voirons, puis le Môle; les Dents d’Oche pâlissent aussi et s’étei- gnent à 6 h. 4 m. Les Cornettes une minute après. Res- tent encore les hautes Alpes. 6 b. 6 m. Les Voirons, le Vergy, les Dents d’Oche et les Cornettes s’illuminent à nouveau, mais le pourpre n’allteint pas sa précédente intensité. 6h. 8 m. Les Dents d'Oche sont pâles, 8 m. ‘/, le NC - Ca W PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 135 Môle, 9 m. les Cornettes. Restent toujours les hautes Alpes. 6 h. 10 m. Le Vergy est pâle, 6 h. 12 m., l’Aiguille verte est pâle à son tour. Le Mont-Blanc devient de moins en moins visible à travers la brume qui monte. Son sommet encore éclairé s'éteint à 6 h. 14 m. Tout est fini. 6h. 15 m. Les premiers plans reprennent un peu de vie, surtout les pentes tournées au couchant. Recoloration générale assez accentuée; elle s'éteint dans la brume du soir. Le ciel se couvre entièrement. Du 22 mars 1897. — 6 h. 6 m. Le soleil est encore 3 degrés environ au-dessus de l'horizon formé par la crête du Jura. Les Alpes sont entièrement visibles; le Vergy et le Môle sont dans l'ombre et l'éclairage général du paysage est au moins réduit de moitié par les nuages. Calme plat, un brouillard de fumées blanche et brune s'étend irrégulièrement sur Genève. On voit la Dent de Jaman et les Rochers de Naye. Le ton du paysage est un peu blafard sauf le massif du Mont-Blanc qui est brillant. 6 h. 17 m. Le Môle, les Dents d’Oche, le Vergy sont mieux éclairés; le massif du Mont-Blanc commence à se colorer. 6 h. 22 m. Le soleil se voile de plus en plus; l'horizon pâlit un peu partout, même sur le Mont-Blanc. Il reste sur le paysage un quart, tout au plus, de l’insolation nor- male. 6 h. 28 m. Le Mont-Blanc est presque sombre, le reste du paysage beaucoup plus clair. Le soleil aborde ia crête du Jura. 6 h. 29 m. Le soleil est à moitié caché; tout le paysage se réveille et s’illamine, sauf encore le Mont- Blanc. 136 SUR LA COLORATION DES ALPES 6 h. 30 m. 45 s. Le soleil disparaît derrière le Jura, laissant ses abords brillamment illaminés. Les neiges tournent au rose, surtout pour les Rochers de Naye et les Dents d’Oche. 6h. 33 m. Les Dents d’Oche se détachent brillantes sur l'horizon de même le Grammont plus à gauche. 6 h. 34 m. Le Môle est sombre, mais les Cornettes brillent maintenant à côté des Dents d’Oche. 6 h. 35 m. Le Vergy est sombre, le Salève aussi mais pas les Voirons, pas même le village de Lucinge situé à mi-hauteur. 6 h. 36 m. Maintenant le Môle est brillant, les Vergys s'illuminent aussi, en commençant an bas. Les Cornettes sont d’un éclat rouge saphyr éblouissant. 6 h. 38 m. Toute la neige du paysage est brillante; les Rochers de Naye sont pourpres. 6 h. 38 m. ‘/,. Le Môle et les Voirons sont dans l’ombre, mais les Alpes moyennes, Vergys, Dents d'Oche etc. sont éblouisssantes. Le massif du Mont-Blanc, les hautes Alpes se réveillent et augmentent d'éclat. 6 h. 40 m. Les Rochers de Naye sont sombres, les Dents d'Oche aussi, mais les premiers restent pourpre sombre tandis que les dernières sont pâles, livides. 6 h. 41 m. Les Cornettes sont éteintes. 6 h. 42 m. Les Voirons redeviennent brillants ; les Rochers de Naye, les Dents d’Oche et les Cornettes égale- ment. Le Môle reste absolument sombre. Le Mont-Blanc devient orangé. 6 h. 44 m. Le Mont-Blanc, les Dents d’° Oche, les Cor- nettes et les Rochers de Naye sont seuls empourprés. Les Voirons et le Salève se réveillent un peu. Le ciel, au cou- chant, est parsemé de nuages d’or. PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 137 6 h. 46 m. Tout le paysage est maintenant illuminé et toutes les neiges sont pourpres. 6 h. 47 m. Les Rochers de Naye sombres, Dents d’Oche aussi. 6 h. 48 m. Les Dents d’Oche s’empourprent subite- ment, de même le sommet du Môle. Les Rochers de Naye se colorent à nouveau, pourpre cramoisi très intense. Voirons éteints. 6 h. 50 m. Rochers de Naye sombres. 6 h. 52 m. Dents d’Oche sombres, le Môle aussi. 6 h. 54 m. Les Cornettes aussi. Restent les hautes Alpes. 6 h. 56 m. Aiguille verte éteinte. 6 h. 58 m. Le Mont-Blanc est sombre ; c’est pour lui la fin de la première coloration. Tout est sombre; le fond du ciel, sur le paysage, est gris bleu surmonté de rose. Au couchant, stratification de nuages jaune d’or virant au pourpre. 7 h. 2 m. Le paysage paraît moins sombre et les neiges reprennent un peu d'éclat, mais ce n’est pas une recolo- ration générale bien accentuée. Du 13 juin 1897. — 7 h. 50 m. Le soleil va se cou- cher derrière le Colombier ; l’horizon lointain, qui était brumeux, s’éclaircit; les nuages se coagulent et le pay- sage devient visible. On voit les Dents d’Oche et les Cor- nettes. Le Buet est en partie voilé. Les assises rocheuses du Salève prennent un ton chaud, brun, orangé ; les hautes Alpes, seules couvertes de neige, deviennent roses. 7 h. 56 m. Le soleil se couche dans un horizon très pur et sans nuages. ARCHIVES, t. [V. — Août 1897. 10 RSA 138 SUR LA COLORATION DES ALPES 8 h. 1 m. Le limbe inférieur de la pleine lune émerge au-dessus du massif du Vergy. 8 b. 2 m. Les rochers du Salève deviennent pourpres; la neige des hauts sommets nettement orangée. 8 h. 3 m. Les Dents d’'Oche semblent être dans l’om- bre, mais 1l n’est pas possible de préciser. 8 h. 6 m. Sur le Salève, le ton des rochers devient lilas, et celui du gazon tire sur le violet. 8 h.8 m. La séparation d'ombre et de lumière est très nette sur le Salève; on suit parfaitement bien l'ascension de l’ombre. 8 h. 14 m. Les Dents d’Oche semblent entièrement sombres, les Voirons aussi. 8 b. 15 m. Le Vergy est pourpre, il s’assombrit ra- - pidement. 8 h. 16 m. Le soleil est couché pour le Salève. Le Mont-Blanc et l’Aiguille verte sont pourpres ; leur pied est masqué par la brume. 8 h. 18 m. Le Môle est sombre, en même temps que les rochers des Pitons. Ces derniers sont ainsi restés éclairés après ceux du Salève. 8 h. 23 m. Le Vergy est sombre; restent le sommet de l’Aiguille verte etle Mont-Blanc, seuls encore empour- prés. 8 h. 29 m. Le sommet de l’Aiguille verte s’éteint en même temps qu'il disparaît dans la brume qui monte. 8 h. 34 m. Le Mont-Blanc est entièrement sombre. Aucune recoloration nulle part. Recoloration générale à peine sensible. REMARQUES. 1° Les notes qui précèdent constituent une sorte de PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 139 table à double entrée. Elles permettent de se rendre compte de l’état du paysage à un moment donné; ou bien, en choisissant un sommet ou un massif déterminé, elles font voir la suite des phénomènes dont ce massif est le théâtre, comme s'il était indépendant du reste du paysage. L'une et l’autre de ces deux méthodes font voir com- bien variés et divers sont les phénomènes de coloration qui nous occupent ; elles font voir également combien il serait téméraire pour un observateur n'ayant pour champ d'observation qu’une sommité ou un massif, de vouloir généraliser les phénomènes observés sur un point seule- ment. 2° En ce qui concerne la précision de l'instant noté et la netteté des observations, elles sont surtout dépendantes de la présence de la neige. Lorsque la neige manque, les observations sont forcément limitées : 1l faut se contenter de parois de rochers assez verticales pour former un écran placé dans de bonnes conditions. Encore ne peut-on guère dépasser la distance de 5 à 10 kilomètres. Les ob- servations du 13 juin dernier en font foi; déjà pour le Môle, les instants notés sont incertains et il ne faut pas attribuer une précision bien grande aux instants notés pour les Dents d'Oche par exemple. Les observations, en été, sont donc forcément réduites ou bien aux hautes Alpes, couvertes de neiges éternelles, ou bien aux parois de ro- chers placées à proximité de l'observateur. C’est aussi la raison pour laquelle on croit que ces phénomènes sont spéciaux aux hautes Alpes ; en été, elles seules offrent à l'observateur lointain un manteau de neige pour écran révélateur. Pour une même distance, l'instant noté varie avec la forme, la silhouette de la montagne observée. Le lecteur 140 SUR LA COLORATION DES ALPES qui prendra la peine de comparer les instants notés pour les Dents d'Oche et pour les Cornettes par exemple verra que ces derniers sont toujours en retard de ‘/, ou d’une minute entière sur les premiers et pourtant, la différence d'altitude des 2 sommités est entièrement négligable à 50 km. de distance. Je ne trouve qu’une explication à ce résultat : c’est que les Dents d’Oche se présentent sous forme de deux pointes assez aiguës tandis que les Cor- nettes offrent pour l'observation un trapèze présentant plus de surface et retardant ainsi l'instant de la fin d’une coloration. De même pour le Vergy et l’Aiguille verte; en tenant compte de la différence d'altitude, on voit que les instants notés pour l’Aiguille sont en avance sur ceux notés pour le massif du Vergy. Je citerai encore le fait suivant : Le 29 octobre 1896, de l’observatoire de Genève, l'instant de la fin de la coloration pourpre sur une pente du Jura tournée au couchant fut noté 5 h. 27 m. En prenant une petite lunelte terrestre de Ramsden (56 mm. d'ouverture) la teinte était encore visible sur le point observé et sa disparition fut notée à 5 h. 28 ‘/, m. C’est la raison pour laquelle je me suis astreint à faire toutes les observations à l’œil nu. 3° [lreste enfin à constater que la partie du pro- gramme concernant les phénomènes de réfraction, visibles à l’œil nu, n’a pas donné de résultat. Malgré une grande attention donnée à ce genre de phénomènes, aucun fait n’a pu être noté à ce sujet. Il faut en conclure que parmi toutes les recolorations observées, aucune n’est justiciable de l’explication de M. le professeur Amsler. Je crois né- cessaire de préciser et d'entrer dans quelques détails : On à admis jusqu’à présent que le fait d’avoir observé, LEE PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 441 depuis le sommet d’une montagne, deux et même trois couchers de soleil successifs, était une preuve directe pou- vant justifier l'hypothèse de M. Amsler. Je demande la permission de montrer qu'il n’en est rien et que ces deux choses ne peuvent pas être entre elles dans la relation de cause à effet. Soit À le sommet d’une montagne et en même temps le poste d'observation : soit B l'endroit de l'horizon appa- rent sur lequel le soleil descend et dont il se rapproche peu à peu. L’intervalle AB forme alors le rayon de visibilité de l'observateur placé en A ; cette distance AB peut donc suivant les cas atteindre 50, 100 ou même 200 km. Pour expliquer maintenant un coucher de soleil anti- cipé on fait intervenir un changement d'état de la réfrac- tion atmosphérique le long du trajet BA de sorte que le soleil serait abaissé prématurément au-dessous de l’hori- zon B. Cela n’est pas possible parce que si l’on admet une nouvelle trajectoire pour les rayons solaires il faut aussi l’admettre pour les rayons terrestres, qui relient le point B à l’observateur. Si donc, à cause de la réfraction, le soleil est abaissé, pour la même raison l'horizon B s’abaissera de la même quantité, au moins. La position relative du soleil et de l’horizon n'aura pas changé: l’ob- servateur aura simplement sous les yeux une dépression anormale de l'horizon et du soleil couchant, comme s'il s'agissait d’un mirage sur eau chaude. Le coucher du soleil ne sera pas anticipé pour cela. I n’est pas probable que pour traverser l'intervalle BA qni remonte depuis l'horizon jusqu’à l'observateur, les rayons solaires soient réfractés dans un sens anormal pendant que les rayons terrestres conserveraient la réfraction ordinaire. Il est admis que le trajet des ondes lumineuses est indépendant MRC EL dE LE € CRE J 42 SUR LA COLORATION DES ALPES de la nature de la source qui les émet. Le fait de deux ou trois couchers successifs du soleil n’est donc pas expli- cable par des changements de réfraction le long du trajet BA. Prenons maintenant le cas le plus fréquent, celui d’un observateur placé dans la plaine ou à mi-côte et observant la haute montagne pendant le coucher du soleil. Suppo- sons, pour nous conformer à l'hypothèse précédente, que, pour parvenir au sommet À, les rayons lumineux doivent traverser une région critique où la réfraction devient in- verse à un moment donné. Si l'observateur est lui-même placé dans cette région critique, l’arrivée du phénomène d’inversion des rayons lumineux se traduira pour lui par une dépression géné- rale du paysage, plus ou moins accentuée suivant la direc- tion des rayons visuels. [Il y aura pour lui une déforma- tion passagère dans l’ensemble du tableau. Si maintenant les rayons lumineux qui joignent l’ob- servateur au sommet À traversent d’abord un espace neutre, avant d'arriver dans la région critique, les pre- miers plans du paysage resteront immobiles, les mouve- ments apparents se porteront sur le sommet lointain. I} s’en suivra pour le spectateur, au moment de l’inversion, un abaissement progressif de la sommité À ; 1l verra la montagne lointaine s'effondrer et disparaître derrière les plans du paysage non soumis à la réfraction anormale, pour réapparaître ensuite. A-t-on connaissance de pareils phénomènes ? Entre les variations de réfraction qui se traduisent par des déformations, des mouvements telle- ment réduits qu'il faut pour les accuser le secours d’un théodolite-altazimuth, de lectures micrométriques et les phénomènes exigés par l'hypothèse de M. Amsler, il y a beaucoup de marge. PENDANT LE COUCHER DU SOLEIL. 143 Du reste, l'observation directe des phénomènes qui nous occupent montre qu’il n’y a pas de parenté, pas de lien sensible entre la tranquille et majestueuse suite de phénomènes d'ombre et de coloration qui se déroule sur un paysage immobile et les images indistinctes fugitives, ondoyantes, diffuses qui caractérisent les effets de réfrac- tion singulière. CONCLUSION. Les phénomènes de coloration des Alpes pendant le coucher du soleil sont la suite — et la fin — directe et naturelle des phénomènes d'ombre et de lumière produits par l’interposition de nuages. [ls frappent les yeux de l'observateur à cause de la coloration souvent très intense qui s’ajoute aux effets d'ombre et de lumière. C’est sur- tout cette dernière cause qui transforme le phénomène ordinaire en un spectacle de la plus grande beauté. Genève, juin 1897. NOTE SUR UNE FAUNE CRÉTACÉE PROVENANT DE PLEWNA (BULGARIE DU NORD) PAR W. KILIAN et V. PAQUIER. M. le prof. L. Duparc ayant reçu dernièrement quel- ques fossiles de la région de Plewna, l'attention de l’un de nous fut attirée par l'association, dans ce lot, d’un grand Céphalopode de type turonien à des moules de Ru- distes. Avec sa complaisance habituelle, M. Duparc a bien voulu nous communiquer ces fossiles et les résultats que nous présentons ici sont ceux d’une première étude. Il y aurait grand intérêt en effet à ce qu'une partie de cette faune, surtout les Rudistes, fussent figurés et devinssent l’objet d’une monographie, surtout, si comme on nous l’a fait espérer, d’autres matériaux viennent s'ajouter à ceux dont nous disposons actuellement. PACHYDISCUS (SONNERATIA ?) PERAMPLUS, Mant. sp. var. L’Ammonite de Plewna est un Pachydiscus, elle pos- sède l’ornementation et les cloisons caractéristiques de ce genre. NOTE SUR UNE FAUNE CRÉTACÉE, ETC. 145 Nous n'’hésitons pas à l’assimiler à Pachydiscus pe- ramplus Mant. sp., à cause de son identité avec la figure que donne de cette espèce J. Sowerby (Min. Conch. pl. 357). La figure d’Am. peramplus de la Paléontologie française (Ter. Crét. T. [., pl. 100) présente, il est vrai, des côtes plus droites que celles de notre échantillon et moins nombreuses dans le dernier tour, cependant l’ana- logie est très grande et la forme des tours est la même que dans l’Ammonite de Plewna. Les cloisons, avec leurs lobes effilés ressemblent énormément à celles de Pach. neubergicus, Y. Hauer sp. adulte et s’éloignent assez de celles que M. de Grossouvre attribue à 4m peramplus. Malgré cette dernière considération et à cause de l'iden- tité de notre échantillon avec la figure de la Mineral Con- chology, jointe à sa grande ressemblance avec la forme représentée par d'Orbigny nous nous décidons à lui don- ner le nom de Pachydiscus peramplus. En effet, les cloi- sons du type de Sowerby n’ont jamais été figurées et les lignes suturales données par M. de Grossouvre ont été prises sur des exemplaires de beaucoup moins grande taille que le nôtre. Quoiqu'il en soit, il s’agit ici d'une forme qui ne per- met pas de douter que les calcaires de Plewna ne soient d'âge au moins turonien. W.K. BIVALVES. . Les Rudistes de Plewna sont tous à l’état de moules internes suffisamment bien conservés pour faire connai- tre la disposition des impressions musculaires qui fournit de si précieux éclaircissements pour la classification de ces singuliers Bivalves. Ils sont de taille moyenne, et se Lt Le Là © 207 + Ah , 146 NOTE SUR UNE FAUNE CRÉTACÉE répartissent en deux groupes dont l’un, à cause de la forme spiralée du moule de sa valve supérieure et de l’absence de lames myophores, doit prendre place dans le genre Requienia, tandis que le second, à valve supérieure plus saillante et à peine enroulée mériterait probable- ment plutôt de constituer une section nouvelle voisine des Matheronia. Les Requienia de Plewna se rapportent à deux espèces qui correspondent respectivement aux deux formes de l'Urgonien, R. ammonia, Goldf. R. gryphoides, Math., dont elles paraissent être les espèces représentatives dans le Crétacé supérieur. La première que je rapproche de À. ammonia y res- semble en effet beaucoup par la forme de la cavité umbo- nale de sa valve inférieure, seule la valve supérieure pa- raît avoir été de moindres dimensions mais plus bom- bée. Quant à la deuxième qui rappelle R. gryphoides, elle paraît n’avoir guère différé de l’espèce urgonienne que par sa valve supérieure moins étendue et plus renflée. Avec ces Rudistes se trouvaient des moules de Lamel- libranches en général peu déterminables, cependant il m'a été possible de reconnaitre en l’un d'eux le moule interne d’une Cyprina probablement nouvelle mais très voisine de Cyprina ligeriensis, d'Orb. Elle diffère de la forme de la Paléontologie française par ses crochets plus obtus, sa hauteur relativement plus considérable et ses impressions musculaires plus réduites. VER: Nous pouvons résumer nos conclusions en disant qu’à cause de la présence d’un Pachydiscus au moins très voi- sin de P. peramplus et de Cyprines peu différentes de C. PROVENANT DE PLEWNA. 147 ligeriensis dans le calcaire à Requienia de Plewna il est rationnel de rapporter ces assises au Crétacé supérieur, peut-être même au Turonien. Ce parallélisme permet alors une constatation intéres- sante au sujet de l’évolution du genre Requienia qui per- siste, en Bulgarie, jusque dans le Crétacé supérieur où il est associé à un type de Diceratiné inédit. Ajoutons que tous ces fossiles, aussi bien l’Ammonite que les Ruadistes, sont engagés dans une méme gangue calcaire, de teinte claire, sorte de tuffeau, qui semble in- diquer qu’ils proviennent tous du même niveau. Malgré la présomption très grande que fournit cette identité de gangue (vérifiée à la loupe) en faveur de l'association des fossiles que nous venons de décrire, il est juste de faire remarquer l'insuffisance de renseignements stratigraphi- ques et même topographiques dont nous disposons à l’égard de leur gisement précis. Aussi la certitude absolue n’existe-t-elle pas sur la coexistence de l’Ammonite et des Rudistes précités. Dans le cas où ces fossiles proviendraient de couches différentes, nous aurions toujours attiré l’attention sur une identité lithologique tout à fait exceptionnelle et re- marquable à constater entre le Crétacé inférieur et le Turonien de la Bulgarie. LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES DU VAL CHERS NOTE PÉTROGRAPHIQUE PAR L. DUPARC et Francis PEARCE (Avec les planches I et II.) Le massif amigdaloïde du Mont-Blanc forme une ellipse dont le grand axe est sensiblement orienté N.-E. S.-0. Le granit y affleure en boutonnière au milieu des roches cristallines, celles-ci dans la partie S.-0. du massif s’enfoncent brusquement sous les couches sédimentaires, avec lesquelles elles sont d’ailleurs plusieurs fois repliées, comme l’a récemment démontré M. E. Ritier. Le synelinal mézozoïque de Chamonix sépare le Mont- Blanc des Aiguilles Rouges et du Prarion, leur prolonge- ment naturel vers le sud; le synelinal de Courmayeur joue un rôle analogue vis-à-vis du Mont-Chétif et de la montagne de la Saxe, tandis que la zone sédimentaire du Val Ferret suisse délimite le commencement de la zone du Briançonnais'. 1 L. Duparc et Mrazec. Nouvelles recherches sur le massif du Mont-Blanc. Arch. des Se. Phys. et nat. Genève, octobre 1895. L. Duparc et F. Pearce. C. R. Ac. des sc. Octobre 1896. LES PORPHYRES QUARTZIFERES DU VAL FERRET. 149 Sur le versant nord, dominant la vallée de Chamonix, ainsi que dans l’extrémité N.-0. et S.-0. du massif, le granit entre immédiatement en contact avec des roches cristallines, micaschistes ou amphibolites dans lesquelles 1l pénètre intrusivement en y développant divers phéno- mènes de métamorphisme étudiés plus spécialement par l’un de nous. Sur le versant S.-E. par contre, dans la partie qui domine le Val Ferret suisse, les micaschistes plus ou moins injectés que l’on trouve sur le flanc N.-E. sont ici remplacés par un complexe de roches variées, parmi lesquelles il est aisé de distinguer des roches por- phyriques acides. Cette structure particulière du Mont-Blanc dans cette région du Val Ferret a déjà été signalée depuis longtemps; Favre’ à propos de la coupe de la Mayaz mentionne une roche granitique formée d’un mélange imparfait de quartz et de feldspalh rappelant le porphyre de la base du Mon- tanvert. Il signale aussi dans cette région l'absence de schistes cristallins, qui plus au N. au Catogne et au Mont- Chemin sont fort développés. Au Catogne même ces schistes renferment des bancs d’une protogine porphy- roïde grisâtre, qui n’est autre chose que du porphyre quartzifère. Gerlach*, donne du Val Ferret suisse une description beaucoup plus exacte et plus détaillée. Depuis le col des Grépillons jusqu’à Vence, il a reconnu l’existence d’une bande de roches porphyriques, qui longe le massif gra- 1 A. Favre. Recherches géologiques dans les parties de la Sa- voie du Piémont et de la Suisse voisines du Mont-Blanc, 1867. IIT, ? Gerlach. Das sudwestliche Wallis. Matér. de la carte géolog. suisse. 1871. 150 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES nitique et qui mesure 21 kilom. de longueur sur À kilom. de largeur environ. Ces roches porphyriques, offrent d’après lui des struc- tures variées, elles sont en principe toujours felsitiques et peuvent devenir schisteuses, voir même gneissiques; elles renferment souvent des cristaux de première consolida- tion, qui sont du quartz, du feldspath, de la chlorite et du mica noir. Ces roches porphyriques traversent des roches micacées ou amphiboliques, localement elles pas- sent latéralement à un granit à grain moyen. Dans le Val Ferret, les bancs de porphyre plongent au N.-0. M. jGræff' a récemment repris l'étude de ces roches porphyriques au sujet du mont Catogne. Il distingue dans cette montagne quatre zones successives, qui sont les suivantes en allant de l’est à l’ouest: 1° Une zone de sédiments formant la partie orientale de la montagne. 2° Une zone orientale de schistes cristallins. 3° Une zone formée par la protogine. 4° Une zone occidentale de schistes cristallins. Cette dernière est sans importance au Catogne, étant couverte presque totalement par l’erratique. La zone orientale des schistes cristallins est formée d'après Græff, à peu près en parties égales de roches ceris- tallines schisteuses et de quartzporphyres qui traversent les premières sous forme de filons plus ou moins épais. On y trouve aussi des roches filoniennes massives ou schisteuses, qui sont des diorites ou des syénites, ou bien ! F. Græff. Geologische und petrographische Studien in der Mont-Blanc Gruppe. Berich. d. Naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg in Brisgau. IX 2. DU VAL FERRET. 151 encore des filons finement grenus d’aplites, puis enfin certaines roches exceptionnellement riches en mica noir qui renferment aussi de l’augite et qui rappellent les minettes. Les quartzporphyres eux-mêmes, d'aspect varié ren- ferment principalement du quartz, comme aussi de l’or- those et du plagioclase. La pâte est granophyrique et plus rarement microgranilique. Quant aux schistes cristallins, ils sont variés, en géné- ral riches en biotite, et d’habitude hornfelsitiques. Nous avons repris l'étude détaillée de la région du Val Ferret suisse, au point de vue cartographique comme aussi au point de vue pétrographique, et avons récolté an cours de nos excursions, un matériel considérable des- tiné à une étude complète de ces formations intéressantes. La présente note a pour but de faire connaître d’une manière détaillée les quartzporphyres du Val Ferret, et les roches analogues, qui, au Mont-Chétif et à la monta- gne de la Saxe, en sont la continuation directe. Dans une note ultérieure, nous examinerons les différentes ro- ches qui accompagnent ces quartzporphyres; notamment les schistes cristallins et les roches amphiboliques. Nous allons tout d’abord définir exactement la position de la ligne de contact de la zone des porphyres avec la protogine. Au Catogne d’après Græff, cette ligne de con- tact passe à partir de la localité dite « le Clou, » au-des- sous de Plan Folliat, au point coté 1934 m. De là elle tourne et s’abaisse jusque dans la vallée de Champex, où elle disparaît sous l’erratique, à peu près vis-à-vis de Champex d’en Haut. Depuis la eluse de Champex, nous avons suivi le contact par la Breya, celui-ci se trouve un peu au-dessous de ce sommel; puis de là il descend dans Nas: 121,58.) pi 4" © 152 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES la combe d’Orny, près de l’endroit où le sentier coupe le torrent. Le contact passe alors dans l’arête du Châtelet, un peu au-dessous du col de ce nom; de là autant que l’on peut en juger, il semble s’abaisser jusque près de l'extrémité de la vallée de Saleinaz, pour remonter ensuite à la Tenadaz. Le contact se retrouve ensuite sous le sommet de Treutz-Bouc, se poursuit jusqu'aux Six Neirs, par l’ex- trémité du vallon de Treutz-Bouc, et arrive ainsi jusqu’à l’entrée de la combe de la Neuvaz. De l’autre côté de celle-ci, la ligne de contact remonte brusquement jus- qu’au sommet de la Mayaz, elle se laisse suivre dans les roches moutonnées au-dessous du glacier du Mont-Do- lent, et aboutit ensuite dans l’arête des Grépillons, der- rière le premier sommet. Le col du Grépillon est dominé lui-même par des parois abruptes de porphyre sur les- quelles viennent se plaquer quelques dalles sédimentaires. À partir du col des Grépillons, la bande des roches porphyriques cesse brusquement, et du hameau de Pré- de-Bar, à une faible distance de Praz-Sec, la protogine montre des parois abruptes qui dominent directement la vallée de la Doire. Depuis Praz-Sec jusqu’au mont Fréty, les couches sédimentaires mézozoïques viennent s’ap- puyer contre la protogine, et ce n’est que sur la rive droite du glacier de la Brenva que réapparaissent les schistes cristallins. La véritable continuation de la zone des microgranu- lites du Val Ferret, doit être recherchée comme nous l’avons déjà démontré sur le versant méridional de la montagne de la Saxe et du Mont-Chétif. Les quartzpor- phyres s’y présentent en effet avec des caractères identiques, ils y sont néanmoins plus fortement laminés. DU VAL FERRET, 153 Examinons maintenant la manière dont ces porphyres entrent en contact, avec la protogine d’une part, et avec la zone sédimentaire du Val Ferret de l’autre. En thèse générale, la protogine dans le voisinage des porphyres diminue considérablement de grain, devient trés acide et prend la structure granulitique; elle est pauvre en mica et criblée d’un véritable réseau de filons serrés d’aplites, dont la structure microscopique est assez uniformément granulitique, tout en passant parfois à la structure pegmatoïde. Ce développement des filons d’a- plites sur le versant sud du massif du Mont-Blanc est ca- ractéristique, il peut d’ailleurs s’observer au delà du col des Grépillons, dans les paroiïs dominant le glacier de Pré de Bar ainsi que le Val Ferret italien. En principe, nulle part on ne voit le passage graduel des quartzporphyres à la protogine, et bien plus, le con- tact est en général franc; il se fait soit directement, soit le plus souvent par l'intermédiaire de roches schisteuses, parfois très micacées, ou verdâtres et d'aspect séricitique ou corné. Ainsi par exemple à la Breya, au-dessous du sommet, on peut voir que le contact se fait précisément par ces roches schisteuses très micacées. Il paraît en être de même sous le glacier de Planereuse; tandis qu’à la Maya, sur le flanc qui regarde le Mont-Dolent, on trouve au contact immédiat des roches verdâtres plus ou moins schisteuses. Au Châtelet, en approchant du contact, on observe que les porphyres se laminent de plus en plus, ainsi, au som- met même du Châtelet, le porphyre forme encore des bancs puissants, mais en cheminant sur l’arête N.-0., qui mène à la pointe des Chevrettes, on voit ceux-ci se lami- ner progressivement et l’élément noir étiré dessiner dans ARCHIVES, t. IV. — Août 1897. 11 154 LES PORPHYRES QUARTZIFÉRES la roche des traînées parallèles. Ce phénomène s’accen- tue encore dans le voisinage du contact, et touchant di- rectement le granit, on trouve une roche cornéenne, un peu schisteuse, qui renferme dans le banc reposant sur la protogine, des cailloux plus ou moins arrondis de granu- lite filonienne et de protogine, ayant parfois jusqu'à quinze centimètres de diamètre. Nous n'avons observé ce contact curieux qu’au Chà- telet même, mais il est impossible qu'il ne se présente ailleurs, car il faut observer qu’en de nombreux points du versant S.-E., le contact est masqué soit par des ébou- lis, soit par de la végétation. À la montagne de la Saxe, le contact des porphyres avec le granit est également très net, et on peut l'obser- ver fort bien à une demi-heure environ au-dessous des chalets de Pré, sur le sentier qui va de Villair à cet en- droit. Après avoir quitté les schistes noirs sédimentaires, qui sont la continuation naturelle de ceux du Mont-Ché- tif, on trouve des dépôts quaternaires, puis un peu plus baut du trias suivi immédiatement par des microgranu- lies assez laminées; et en continuant à monter, On ren- contre bientôt le granit sous le porphyre. mais entre les deux on remarque une mince bande de schistes verdä- tres, d'aspect très particulier. Au Mont-Chétf, il paraît en être de même, comme on peut le voir par places dans le voisinage du village de Neiron. Il est intéressant de comparer les contacts que nous avons décrits avec ceux du Catogne, montagne qui a été si bien étudiée par M. Græff'. Ce dernier 4 démontré en ! Græff, loc. cit., indique en note que le contact traverse l’arête DU VAL FERRET. 155 effet qu’au Catogne, le contact était franc également, qu'il n’y avait généralement pas passage de la protogine au porphyre, le granit d’ailleurs s’y aplitise comme sur le versant S.-E. du massif. En revanche, Græff décrit au nord de Plan Folliat, et dans le voisinage du Clou, des filons de porphyre qui traversent la prologine; nous n’avons jamais fait d’obser- vations analogues sur toute l'étendue du contact, à partir de l’arête de la Breyaz. Il est vrai que la protogine est littéralement criblée de filons dans le voisinage des por- phyres, mais ces filons sont toujours des aplites et jamais des microgranulites. Quant au contact des porphyres avec les couches sédi- mentaires du Val Ferret, il se fait par l'intermédiaire de roches variées. Tantôt ce sont des dalles calcaires grisà- tres, tantôt des schistes satinés noirs. D’autres fois, comme au-dessus de l’Amone, dans les parois de la base des Six Niers, ou encore dans les ravins creusés dans le revê- tement calcaire de la Maya, par les torrents descendant du glacier du Mont-Dolent, on observe au contact un poudingue formé par des cailloux roulés de quartzpor- phyre, de granulite et de granit, réunis par un ciment calcaire. A la Maya ce poudingue supporte immédiate- ment des schistes noirs très fissiles, tandis qu’à l'Amone on trouve un banc extrêmement pyriteux qui a jadis été exploité. à demi-distance entre les points cotés 2378 m. et 2479 m. et par conséquent beaucoup plus à l’ouest que ne l'indique Gerlach. Nous devons rectifier cette affirmation, nous avons tenu toute l’arête de la Breya, depuis le col de ce nom jusqu’à Champex, et avons trouvé le contact à l’est du point 2378 m. et presque im- médiatement au-dessous de celui-ci. NT PVR RS ts 156 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES On voit aussi, reposant directement sur le porphyre des couches nettement triasiques, soit sous forme de do- lomie, soit sous forme de quartzites; tel est particulière- ment le cas au Mont-Chétif et à la montagne de la Saxe, on y retrouve même des lambeaux de trias s'appuyant indistinctement sur le granit ou sur le porphyre. Nulle part on ne constate une action métamorphique quelcon- que exercée par le porphyre dans les strates sédimentai- taires; partout le contact est mécanique, et nous confir- mons à cet égard en tous points les observations de Favre, comme aussi celles de Græff sur le Catogne. En plusieurs endroits d’ailleurs, ces couches sédi- mentaires ont été enlevées par l'érosion, et par places elles restent comme de gigantesques dalles plaquées contre les flancs abrupts de la montagne”. Quant à la structure interne de la zone des quartzpor- phyres, elle esten somme très homogène. Au Catogne, Græff a observé qu'il y avait à peu près parties égales de schistes cristallins et de porphyre en filons dans ces derniers; en général nous avons trouvé les porphyres prédominants, ils forment souvent une série de bancs plus ou moins épais, alternant d'habitude avec des bancs beaucoup plus minces de roches schis- teuses, micacées ou quelquefois amphiboliques. Ces der- nières sont très constantes, on les rencontre dans la Breyaz, au Châtelet, à la Tenadaz, près de l’Amone, et ainsi qu’au col des Grépillons. Ces amphibolites sont sou- vent feldspathisées et simulent alors de véritables diorites ou syénites, généralement quartzifères. 1 Dans une prochaine note, nous reviendrons d’une manière plus détaillée sur la zone sédimentaire du Val Ferret. DU VAL FERRET. 157 Quant aux bancs de porphyre, ils varient eux-mêmes, et présentent des alternances multiples. [ls se différen- cient soit par la couleur, soit par le développement plus ou moins grand de la première consolidation, soit encore par l’abondance ou la rareté du mica noir, ou enfin par le degré de laminage. DESCRIPTION PÉTROGRAPHIQUE DES QUARTZPORPHYRES. Les quartzporphyres du Val Ferret sont des roches de couleur généralement claire et grisâtre, la première con- solidation, d’abondance fort variable est toujours de pe- tite taille, les grands cristaux de quartz ou de felsdpath n'y dépassent jamais 3 à #4 mm.. La pâte sauf quelques rares exceptions paraît loujours compacte ou très fine- ment grenue ; certaines de ces roches présentent un as- pect porcelainé, elles sont dans ce cas de couleur très claire, presque blanche, et la première consolidation y est ou fort rare, ou imperceptible. D’autres fois les por- phyres présentent un aspect moucheté, ils sont criblés de plages et de taches noirâtres, qui résultent de l’agglomé- ration d’un élément micacé et chloriteux en très fines paillettes. Souvent ces porphyres montrent une structure presque gneissique, et on pourrait les confondre au pre- mier abord, avec certains gneiss à grain fin par suite de l'orientation parallèle d’une série de trainées de mica. Les variétés dans lesquelles les grands cristaux bipy: ramidés de la première consolidation sont largement dé- veloppés, sont plutôt rares, bien souvent c’est surtout du feldspath qui s’y rencontre. Sous le microscope, les cristaux du premier temps sont représentés par les minéraux suivants: Apatite, 158 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES zircon, allanite, sphène, magnétite, biotite, plagioclases acides, orthose, microcline et quartz. L’apatite est rare, elle se présente en très petits grains hexagonaux généralement inclus dans la biotite. La ma- gnétite se comporte de même, elle est toujours d’impor- tance très secondaire ainsi que le sphène; le zircon n’est point abondant, on en rencontre cependant dans un cer- tain nombre de coupes, un ou deux grains seulement, généralement arrondis, ou même des petits prismes al- longés ou pyramidés. La biréfringence et les caractères optiques sont normaux. L’allanite paraît être une rareté dans les porphyres du Val Ferret. On trouve parfois quel- ques grains d’un minéral brun rougeàtre, fortement po- lychroïque, généralement décomposé et entouré d’épidote minéral que nous avons rapporté à l’allanite. La biotite est très caractéristique dans les porphyres du Val Ferret, elle y forme des amas de petites lamelles, orientées différemment les unes par rapport aux autres; elle est vert brunätre plus ou moins foncée, toujours for- tement polychroïque, avec Ng, vert-brun, Np, vert jau- nâtre pâle. Cette biotite est toujours à une axe optique négatif, elle a une biréfringence normale et renferme cons- tamment en inelusions les minéraux précités. D’habitude elle se chloritine, il y a alors séparation de magnétite, ou bien encore verdit avec changement de polychroïsme, qui se fait alors de préférence dans les teintes verdâtres. Le plagioclase est toujours abondant dans la première consolidation et dans un tel état de conservation, que la détermination en est toujours difficile, sinon impossible. Sur quelques bonnes sections, un observe néanmoins quelques mâcles de l’albite, ou encore du péricline; les cristaux sont toujours corrodés, rarement on distingue d'a 4 RP re © , 1 DU VAL FERRET. 159 quelques profils géométriques. Dans certains cas favorables il a été mesuré entre deux lamelles hémitropes des angles ne dépassant pas 30 degrés ; d’autre part, la méthode de Becke appliquée sur un grand nombre de sections, à donné d'habitude‘ : A, CH—CH,CH(COOC,H,), Nous avons obtenu cet éther à partir du bromure d’amyle et du malonate d’éthyle. La préparation de cet éther a été effectuée sur : 107 gr. de bromure d’amyle actif, 100 » de malonate d’éthyle, 15 » de sodium, 180 » d’alcool éthylique absolu. DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 205 On dissout le sodium dans l'alcool. On verse cette so- lution dans un ballon contenant le malonate d’éthyle, et on ajoute, aussitôt après, le bromure d’amyle actif. Au bout de quatre heures d’ébullition, si le malonate donne encore une réaction alcaline, on distille une partie de l'alcool (100 gr. environ); on rajoute 10 gr. de bromure d’amyle et on chauffe de nouveau jusqu'à ce que la réac- tion ne soit plus alcaline. On distille et recueille la partie qui passe entre 240°-255°. Préparation de l'acide amylacétique. On saponifie l’éther précédent par la potasse alcooli- que. Les proportions employées sont : 86 gr. d’éther, 42 » de potasse caustique, 210 » d'alcool. On chauffe environ 12 heures ; au bout de ce temps la totalité de l’éther est saponifiée. On distille l'alcool, le sel bibasique de sodium formé est décomposé par une solution d'acide sulfurique étendu. On extrait l'acide libre par l’éther éthylique. On distille l’éther. L’acide brut est chauffé pendant 4 heures à l’ébullition dans un ballon muni d’un réfrigérant ascendant ; il se décom- pose en CO* et CF > CHCH,CH,COOH. On le sèche sur l’anhydride phosphorique pendant 15 minutes tout au plus. On distille et on recueille la parte qui passe entre 220°-235°. On a obtenu airsi 50 gr. d'acide. — Le même corps a été préparé antérieurement par M'e Welt" à partir de l’amylacétylacétate d’éthyle. 1 Welt. Bull. Soc. chim. (3) t. 13, p. 186. 206 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Préparation du chlorure d'amylacétyle. CH. _ cn: > CHCH.CH,COCI On laisse réagir l'acide amylacétique (2 molécules), et le trichlorure de phosphore (1 molécule), pendant deux où trois jours à la température ordinaire, et on achève la préparation comme celle du chlorure de valéryle actif. Propriétés : Réfraction moléculaire t = 175 dir,5 = 0,9787 (obs.) no = 1,4283 R M observée R M calculée 39,07 38,92 Voiume moléculaire Pour M — 148,5 Observé Calculé 151,8 154,4 Pouvoir rotatoire to — 20 1 =05 dir. — 0,9787 (obs.) an = + 1,175 [ur = + 2,401 Ethers de l'acide amylacétique. Tous ces éthers ont été préparés comme ceux de l’acide valérique par réaction du chlorure d’amylacétyle sur les alcools propylique, isopropylique, butylique nor- mal, isobutylique, butylique secondaire. Afin d'opérer dans des conditions aussi comparables que possible, tou- tes les préparations ont été menées de front; les cinq appareils contenant chacun le mélange d'un de ces al- cools et du chlorure acide, ont été chauffés ensemble DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES, | 207 pendant douze heures, dans le même bain d'huile, à l’ébullition. Les éthers bruts ont été purifiés comme les éthers de l’acide valérique actif: sans que nous en ayons bien reconnu la cause, toutes ces opérations ont donné un bien meilleur rendement que celles relatives à la pré- paration des valérates. a) Amylacétate de propyle normal. Ci > CHCH,CH,COOC,H, Préparation effectuée sur 6 gr. de chlorure acide et 3 gr. d'alcool. Point d’ébullition : 198°-200° H — 722,66 Propriétés : Réfraction moléculaire == 16%2 disy — 0,8688 (obs.) nn = 1,4190 R M observée R M calculée 49,99 50,00 Volume moléculaire Pour M — 172 Observé Calculé 198,0 198 Pouvoir rotatoire 120 1—05 dir — 0,8688 (obs.) an = + 0,812 [an = + 1,87 b) Amylacétate d’isopropyle. CF: > CHCH,CH,COOC,H, Préparation effectuée sur 6 gr. de chlorure acide et 3 gr. d'alcool. Point d’ébullition 184°-186°, H = 722,66 208 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Propriétés : Réfraction moléculaire t— 162 dis, — 0,8650 (obs.) nn = 1,4159 R M observée R M calculée 49,88 50,00 Volume moléculaire Pour M — 172 Observé Calculé 198,8 198 Pouvoir rotatoire t—1S 1—03 di, — 0,8650 (obs.) an = 0,910 [ao = + 2,104 c) Amylacétate de butyle normale. CE: > CHCH,CH,COOC,H, Préparation effectuée sur 5 gr. de chlorure acide et 3 gr. d'alcool. Point d’ébullition 215°, H = 722,66 Propriétés : Réfraction moléculaire 1 = 1602 di5,, — 0,8668 (obs.) nn = 1,41217 R M observée R M calculée 54,49 54,60 Volume moléculaire Pour M — 186 Observé Calculé 214,6 214,1 Pouvoir rotatoire t—200 1—0,5.. d,,— 0660840 an = “+ 0,698 [on = + 1,61 DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 209 d) Amylacétate d’isobutyle. CE: > CHCH,CH,COOC.H, Préparation effectuée sur 5 gr. de chlorure d’acide et 3 gr. d'alcool. Point d’ébullition 208°-210°, H — 722,66 Propriétés : Réfraction moléculaire 1162 d, — 0,8653 (obs.) nn = 1,41969 R M observée R M calculée 54,36 54,60 Ë Volume moléculaire Pour M — 186 Observé Calculé 214,5 214,1 Pouvoir rotatoire — 20 0e di8,2 = 0,8653 (obs.) an = + 0,553 [alo = + 1,28 e) Amylacétate de butyle secondaire. CP: > CHCH,CH,COOC,E, Préparation effectuée sur 5 gr. de chlorure d’acide et 3 gr. d'alcool. Point d’ébullition 190°-200°, H — 722.66 Propriétés : Réfraction moléculaire t— 16.7 dise = 0,8656 no = 1,41748 R M observée R M calculée 54,10 54,00 210 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Volume moléculaire Pour M — 186 Observé Calculé 214,9 214,1 Pouvoir rotatoire 1—90 (—=05 dy, = 0,8656 (obs.) an — +- 0,812 [al — + 1,88 II: PARTIE CONSIDÉRATIONS THÉURIQUES Les données expérimentales réunies dans la 1" partie de ce travail permettent de comparer les isomères propy- liques, et les isomères butyliques, au point de vue de leur action sur la lumière polarisée. Isomères propyliques. Les éthers propyliques dérivés de l'acide valérique actif et de l’acide caproïque actif sont caractérisés par les pouvoirs rotatoires suivants : Acide valérique Acide caproïque éthers propyliques + 1.99 + 1.87 » isopropyliques + 2.54 + 2.10 » butyliques n. —+ 1.86 + 1.61 Dans les deux séries, l’éther isopropylique est plus aclif que l’éther propylique ; mais dans chacune d'elles, les pouvoirs rotatoires vont en décroissant lorsqu'on passe du terme propylique au terme butylique normal, c’est-à- dire lorsque le groupe variable devient plus lourd; le DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 211 radical isopropyle se comporte donc comme s’il était plus léger que le radical propyle. Ceci est la confirmation d’un résultat déjà signalé par l’un de nous'et dont on trouve plusieurs autres vérifications dans les travaux de M. Freundler et de MM. Frankland et Mac Gregor. Lors- qu’on considère les éthers isomères propyliques étudiés par ces expérimentateurs on constate qu'ils se compor- tent comme ceux que nous avons étudiés plus haut, ce qui permet de formuler les deux règles suivantes: 1° Dans les séries homologues à pouvoirs rotatoires croissants, l'éther isopropylique est plus actif que son isomire propylique. 20 Inversément, dans les séries homologues à pouvoirs rola- toires décroissants, l'éther isopropylique est toujours moins actif que son isomère propylique. Ces règles paraissent générales. Éthers butyliques. Les éthers butyliques isomères donnent lieu à des remarques analogues aux précédentes. Voici nos mesures relatives à ce groupe d’éthers: Ethers amyliques? Acide valériqua Acide caproïque éther butylique n. + 2.99 + 186. +- 1.61 » isobutylique + 2.69 + 1.41 1.98 » butylique secr + 3.02 + 2.12 + 1.88 ! Guye. Bull. Soc. chim. (3) t. 11, p. 1110. ? Ces éthers sont: le valérate n., l’isovalérate et le valérate ra- cémique d’amyle que l’on peut regarder comme des butylformiates isomères d’amyle. 2492 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE Dans chaque série l’éther butylique secondaire est plus actif que le butylique normal, et celui-ci plus que l'isobu- tylique; d’autre part, dans chaque série les pouvoirs rotatoires vont en décroissant ; on peut donc dire que le groupe butyle secondaire se comporte comme s'il était plus léger que le groupe butyle normal, et celui-ci, comme plus léger que l’isobutyle. Dans les séries à pouvoirs rotatoires croissants, les radicaux butyliques isomères se comportent de même ; par suite les éthers isobutyliques doivent être plus actifs que les isomères butyliques normaux; c’est en effet ce que l’on observe dans plusieurs séries étudiées par M. Freundler, notamment chez les dérivés des acides diacétyltartrique, dipropionyltartrique et dibutyryltartri- que (voir plus loin un résumé de ces observations). On peut donc formuler les règles suivantes : 1° Dans les séries homologues à pouvoirs rotatoires crois- sants, l'éther butylique secondaire est moins actif que l'éther butylique normal, et celui-ci, moins actif que l'éther isobuty- lique ; 2 Inversément, dans les séries homologues à pouvoirs rotatoires décroissants, l'éther butylique secondaire est plus actif que l'isomére butylique normal, et celui-ci, plus actif que l'éther isobutylique. Ces règles paraissent générales, comme celles relatives aux éthers propyliques. Elles démontrent en outre que chaque radical ou groupement d’atomes exerce sur le pouvoir rotatoire une influence spécifique déterminée, — difficile à dégager, il est vrai, des autres causes qui pro- duisent l’activité optique, — mais que les faits établis plus haut ne permettent pas de méconnaitre. DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 213 Cas général. Nous n’avons considéré jusqu’à présent que les séries homologues à pouvoirs rotatoires croissants ou décrois- sants. Ces deux cas ne sont pas les seuls qui se produi- sent, puisque l’on rencontre de nombreuses séries homo- logues de corps actifs dans lesquelles le pouvoir rotatoire suit une allure différente ; indépendamment des séries à pouvoirs rotatoires croissants ou décroissants, on connaît plusieurs exemples de corps homologues dont les pou- voirs rotatoires commencent par croître, passent par un maximum, puis décroissent. Dans un travail publié par l’un de nous en collaboration avec M. Chavanne', on a relevé seize séries de corps actifs présentant ce caractère. On connaît d’autre part quelques séries homologues dont les pouvoirs rotatoires décroissent, passent par un mini- mum pour reprendre des valeurs croissantes ; nous men- tionnerons à ce sujet un groupe d'éthers tartriques ? ainsi que les éthers de l'acide B-méthyladipique; comme on l’a fait observer *, ce dernier cas paraît se produire lorsque les substitutions successives s’opèrent simultané- ment dans deux groupements liés au carbone asymétrique. Il résulte de là que les règles données plus haut au sujet des éthers isomères propyliques et butyliques ne 1 Guye et Chavanne. Bull. soc. Chim. (3) t. 15, p. 276. ? Guye et Fayollat. Idem. (3) t. 13, p. 19. 3 Guye et Chavanne. Loc. cit. p. 179. Dans ce dernier cas, il est bon de noter que la formule du produit d’asymétrie prévoit pour les termes élevés des séries le passage par un maximum. 214 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE constituent que des cas très particuliers et que si l’on se place dans le cas général des diverses allures que peut prendre la courbe des pouvoirs rotatoires chez des corps homologues, l'influence spécifique propre aux divers groupements isomères sera parfois masquée par la forme de cette courbe. Voici les considérations qui nous parais- sent de nature à faire néanmoins ressortir cette action spécifique : Nous constatons d'abord que dans la série des éthers de l’acide valérique, les pouvoirs rotatoires des dérivés propyliques et butyliques vont en décroissant dans l’ordre suivant : Éthers : Isopro- Butylique Propyl. Butyl. Isobutyl. pylique. sec. norm. norm. [a] + 2,54 +2,12 +1,99 +1,86 “+1,41 Si les radicaux isomères propyliques et butyliques exercent réellement sur le pouvoir rotatoire une action spécifique, appartenant en propre à chacun de ces radi- aux, et si l’on range dans le même ordre toutes les séries homologues de corps actifs, l’allure des pouvoirs rotatoires devra toujours remplir l’une des quatre con- ditions suivantes : pouvoirs rotatoires décroissants, croissants, passant par un maximum, Ou par un minimum. Dans le tableau qui suit, nous avons réuni les prin- cipales données qui permettent de faire cette vérification. DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 215 Éthers Acides : Isopro- Butyliques Propyl. Butyl. Isobutyl. pyliques. secr5. norm. norm. I. Valérique. 9,54 +212 1,99 1,86 —+ 1,41 II. Caproïque. +910 +1,88 +1,87 +1,61 + 1,28 III. (Éthers amy- +3,05 +3,02 +-2,76 +2,99 — 2,69 litiques !). (+- 2,52) IV. Diacet.tartrique? +- 5,9 — + 7,0 <+8S,8 +118 V. Diprop. tartrique* — — + 5,6 +69 +114 VI. Dibutyr. tartr.? — -- + 5,2 <+6,0 + 8,5 VIL. Diacétylgly- — 17,97 — — 19,47 — — 20,48 cérique*. VIII. Acide mali- — 10,41 — —11,62 — —]1ll,l4 que “. IX. Acide glycéri- — 11.82 — 10,58 — 12,94 — 13,19 — 14,23 que. X. Acide mathoxy- +53,00 — 51,25 + 46,43 + 53,00 succinique”. N.-B.— Ce tableau serait complet si nous y avions fait figurer les éthers tartriques simples et ceux de l'acide 3-méthy- ladinique; nous avons écarté les premiers parce qu'ils se comportent comme des mélanges variables de deux corps actifs, ainsi que cela résulte d'observations qui seront pro- chainement publiées; quant aux éthers adipiques, les valeurs de leurs pouvoirs rotatoires sont jusqu’à présent si peu con- ! Ces éthers sont: isobutyrate, valérate racémique, butyrate valérate normal, isovalérate d’amyle, qu’on peut regarder comme dérivant du formiate d’amyle dans lequel on aurait remplacé successivement un atome H par les groupements isopropyle, butyle secondaire, propyle, butyle normal, isobutyle. ? Freundler, Thèse, Paris 1894. Ann. Chim. Phys. * Frankland et Mac Gregor. Jowrn. of. chem. Soc., t. 63, p. 1415 et 1430. * Walden. Zeitschr. f. phys. Chem., t. 17, p. 248. * Purdie et Williamson. Jowrn. of. chem. Soc., t. 67, p. 979 1895. 216 RECHERCHES SUR LE POUVOIR ROTATOIRE cordantes ! que nous avons cru bien faire d'attendre que ces constantes soient mieux déterminées. Malgré de nombreuses lacunes, — que nous nous occupons actuellement à combler, — il est aisé de cons- tater que les divers groupes de corps étant rangés dans le même ordre que les éthers valériques, les pouvoirs rota- toires suivent toujours l’une des allures prévues : ils sont décroissants dans les séries I, IT et LIL, croissants dans les séries IV, V, VI, VIL passent par un maximum dans la série VIIL et par un minimum dans les séries IX et X. Nous nous empressons de reconnaître que la com- plexité du problème exigerait un plus grand nombre de vérifications que celles transcrites dans le tableau ci-dessus et qu’en particulier toutes les séries incomplètes devraient être terminées. Néanmoins, eu égard aux analogies que l’on rencontre dans l'étude d’autres propriétés physico- chimiques, et après avoir comparé nos expériences avec celles d’autres expérimentateurs, nous croyons pouvoir résumer les principaux résultats de nos recherches dans les conclusions suivantes : 1° Les groupements isomères propyliques et butyliques exercent sur le pouvoir rotatoire des corps dans la com- position desquels ils entrent, une action spécifique propre, toujours la même dans des séries à pouvoirs rotatoires de même allure. 20 Cette action spécifique des divers groupements pro- pyliques et butyliques se produit en sens inverse lorsqu'on 1 Voir les observations de M. Freundler Bull. Soc. chem. (3), t. 13, p.6 et 823 et celles de MM. Guye et Melikian Comptes Rendus, t. 123, p. 1291. DES CORPS ACTIFS ISOMÈRES. 217 considère des séries homologues à pouvoirs rotatoires d’allures inverses. 3° Lorsqu'on veut conserver, aux courbes des pou- voirs rotatoires les formes générales qu’elles affectent dans chaque série homologue, les divers radicaux propy- liques et isopropyliques doivent toujours être rangés dans le même ordre, qui est le suivant : Isopropyle, Butyle secondaire, Propyle, Butyle, Isobutyle. 4° Si l’on s'appuie sur la formule du produit d’asy- métrie, cette dernière conclusion revient à dire qu’au point de vue optique tout se passe comme s’il existait entre les moments de ces radicaux les relations suivantes : Isopropyle < Butyle secondaire < Propyle < Butyie < Isobutyle. Laboratoire de Chimie physique de l’Université de Genève, juin 1897. ARCHIVES, t. IV. — Septembre 1897. 16 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DES GLACIERS iIme RAPPORT, 1896. rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers PAR F.-A. FOREL. Léon DU PASQUIER,. Professeur à Lausanne. Professeur à Neuchâtel. Nous allons analyser, sur le même plan que l’année dernière’, les notes et matériaux récoltés par les divers membres de la Commission internationale des glaciers”. Nous sommes heureux de constater, en commençant, que les études et observations sur le terrain suivent un développement très satisfaisant, et que notre œuvre ga- gne chaque année de nouveaux adhérents. Nous pouvons la dire en bonne prospérité. 1 Archives, II, 129, Genève 1896. ? Quelques paragraphes de ce rapport avaient été rédigés par M. le prof. D' L. Du Pasquier de Neuchâtel, secrétaire de la Commission. Nous avons eu la douleur de perdre le 1* avril 1897 notre collaborateur, notre ami. Sa mort est un deuil pour les sciences naturelles, la géologie, la géographie et tout particuliè- rement pour la glaciologie. Dans les quelques années de son acti- vité productive, Du Pasquier avait commencé une belle carrière qui, brusquement interrompue, ne laisse à ses collègues que de précieux souvenirs et de sympathiques regrets. LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DES GLACIERS. 219 Le personnel de la Commission internationale aes glaciers, (voir Archives XXXIV, p. 209, Genève 1895) a subi les modifications suivantes : À la place de M. Marshall Hall, membre pour la Grande-Bretagne et les Colonies, décédé, à été nommé M. D.-W. Freshfield à Londres. A la place de M. T. Taramelli à Pavie, membre pour l'Italie, démissionnaire, a été nommé M. le professeur G. Marinelli à Florence. Pour les territoires sans maître, sans attache avec des nations civilisées, le Spitzherg, etc. a été nommé M. le professeur A.-G. Nathorst à Stockholm. M. L. Du Pasquier n’a pas été remplacé. CHRONIQUE DES GLACIERS. 1896. Les Alpes de l'Europe centrale. ALPES ORIENTALES. — (Rapport de M. le prof. D' E. Richter à Graz). Dans toutes les Alpes autrichiennes, allemandes et suisses on s'est plaint de l'été et de l’an- tomne de 1896: la saison a été extraordinairement plu- vieuse et neigeuse, et l'hiver très hâtif dans les hautes vallées; plusieurs courses projetées pour des observations glaciaires n’ont pu être exécutées. Nous n’avons pas de rapport sur les groupes de l’Ortler et de l’Adamello. En revanche, M. le D' M. Fritzsch de Leipzig a étudié aux frais du Club alpin allemand et autrichien les Alpes de Zillerthal et des hauts Tauern et comparé l’état des gla- ciers avec les observations précédentes. MASSiF DE LA SILVRETTA, Jamthaler en décrue. (D° Greim et Section de Souabe.) 220 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES MAssir DE l'OETZTHAL. Gepatsch en décrue; 152 m. 1886-91, 125 m. 1891-96. (Prof. Finsterwalder.) Weissee, crue 20m. 18 95-96 (id.,) Langtauferer a fait une crue il ya 2 ou 3 ans, actuellement en décrue de 50 m. (id.). Vernagt et Guslar en décrue à l’extrémité, en gon- flement dans les hautes régions au-dessus de 2700 m. (Dr Blümcke et Hess). Hintereis, Hochjoch, Redtenbach en décrue (id.), Kreutzferner en crue (Hess). Mitterkargl. en crue de 9 m., Taufkargl. en décrue de 4 m. Gaisberggl. en décrue de 9 m. d’un côté, en crue de 1 m. de l'autre. (Dr Schmidt-Breslau.) MAssiF DU ZILLERTHAL. Schlegeisen, Furstschagel. Waxeck, Horn, Schwarzenstein, Floiten tous en décrue ou stationnaires. (D' M. Fritzsch.) Massir Du VENEDIGER. Krimmler, Unter-Sulzbach, Vil- tragen, Schlaten, Frossnütz', Mullwitz, Dorfer, Maurer, Simony, Umbal, tous en décrue. (D' M. Fritzsch.) Massir DU GLOKNER. Wielinger et Glockerin semblent en crue. Karlinger, OEdenwinkel, Teischnitz, Kodnitz, Pas- terze tous en décrue. (Fritzsch et Seeland.) Massir Du DACHSTEIN. Hallstädtergl. en décrue.(Colo- nel de Groller, de la Société de géographie de Vienne.) WETTERSTEINGEBIRGE. (Prof. D' S. Finsterwalder-Mu- nich). Schneeferner et Hôllenthalferner, de 1856 à 1896 en décrue. Hôllenthalf. Schneef, 1856-92 1892-96 Diminution de longueur — 275m. — 36 m. Diminution de surface — 5.6 ha h] Diff. d'altitude de l'extrémité + 9.5 m. 1 À montré une crue de 10 m. 1890-98. DES GLACIERS. 291 ALPES SUISSES. Les glaciers continuent à être en dé- crue dans les Alpes orientales, le Valais et Berne; la crue partielle du dernier quart du XIX° siècle continue à s’é- teindre; quelques glaciers isolés donnent seuls encore que'ques signes toujours plus faibles de crue. On nous signale une crue dans le glacier de Rosegg (Engadine), crue qui se relie probablement à la crue ré- cente des glaciers de l'Ortler. (Forel et Du Pasquier.) ALPES ITALIENNES. (Rapport de M. G. Marinelli, à Florence). C’est seulement dans les dernières années que des mesures précises ont été commencées sur les va- riations des glaciers italiens ; elles ont pris une heureuse extension sous l'influence, en particulier, de la Commis- sion des glaciers du Club alpin italien, de la Société alpine du Frioul et de la Société géographique italienne. On en jugera par l’index bibliographique que nous don- nerons à la suite de ce rapport. Le Club alpin italien a voté des sommes importantes pour favoriser les recherches sur les glaciers. La Commis- sion spéciale qu’il a chargée de ces études a approuvé, dans une séance récente, deux propositions de M. Mari- nelli qui tendent à: 1° Établir une statistique complète des glaciers italiens, en demandant pour cela la coopération des sections du Club, et des travaux individuels. 2° Recommander les études sur les mouvements des glaciers et la vérification des repères, en désignant les massifs des Alpes où ces recherches seraient le plus inté- ressantes. Des repères ont été placés dans les dernières années devant bon nombre de glaciers par divers alpinistes et naturalistes, de telle sorte que nous pouvons espérer des indications exactes sur les variations des glaciers dans la 2% LES VARIATIONS PÉRIODIQUES plupart des régions les plus importantes. Pour aujourd’hui nous ne parlerons que des cas où les observations ont été assez répétées pour donner le sens de la variation. GLACIERS DU MonT-CanIN, étudiés par M. O. Marinelli. Glacier occidental: . 1893-94 1894-95 1895-96 Décrue de longueur 2.9-5.0 m. 0.6-2.0m. 2-10 m. Décrue d'épaisseur 1 m. 0.2 m. 2 m. ALPES CENTRALES. Les glaciers du Monte della Dis- grezzia sont en décrue. (L. Marson.) ALPES OCCIDENTALES. Dans le massif du Mont-Paradis. Glaciers de Lavina, d’Arolla, de Valeille, de Money, du Grand-Croux, della Tribulazione de l'Herbetet, tous en décrue, 1895-96. (Drouetti et Porro.) Massif de la Grivola, glacier de Trajo, en décrue 1895- 1896. (1d.) Ces glaciers sont en décrue manifeste. Non pas que leur longueur se soit beaucoup raccourcie, mais il y à un affaissement général, un aplatissement qui montre une prédominance de l’ablation. (Drouetti 1896.) En résumé tous les glaciers italiens de la chaîne prin- cipale des Alpes, qui ont été mesurés, ont donné des signes évidents de décrue. Nous n'avons reçu aucun avis qui puisse nous faire soupçonner qu'aucun glacier soit en crue. Îl est trop tôt pour donner des conclusions dé- finitives, mais nous pouvons déjà indiquer une phase de décrue générale. ALPES MarirIMEs. M. Mader a étudié les glaciers les plus méridionaux de la chaîne des Alpes, entre le Mont Clapier et la cime des Gelas, lat. nord 44°.6. En voici les noms et les dimensions qui sont pour la première fois mesurées. PÉDALE 1 D ln NE DES GLACIERS. 225 Glacier longueur longueur Superficie Altitude Pente moy, maximale Versant septent.Gelas 850m. 600m. 35ha. 2550-3050 m. 19° occidental de Murajon 650 250 13 2650-3000 30 oriental — 150 500 26.5 2600-2900 15 della Maledia 750 500 26 2600-2800 9 di Peirabroc 700 390 17.5 2475-2650 13 du Clapier 1000 500 39 2550-2800 11 de Lourousa et de l’Ar- gentera 720 250 18 2450-2600 10 Versant méridion. du Mont Capelet ? ? ? ? ? « De l’examen des moraines frontales, bien caractéri- sées sur chacun des glaciers du premier groupe, M. Ma- der conelut qu’il n’ÿ a aucun signe de retraite depuis longtemps. Aucune mesure n'ayant été faite, nous ne pouvons juger quelle valeur il faut attribuer à cette appréciation, et en particulier à celle qui dit que le glacier de la Maledia aurait été dans un état de maximum lors de la visite faite en 1895. » Alpes Scandinaves. SUËDE. Dans son rapport M. Svenonius, de Stockholm, constate que le monde des glaciers scandinaves continue à éveiller de plus en plus l'intérêt. La fondation de la C. [. G, dit-il, n’est pas pour rien dans ce phénomène. En 1896, M. le D' Axel Hamberg, de l'Université de Stockholm, a commencé l’étude géographique et géo- logique d’une région glaciaire de Laponie s’étendant sur 13 milles carrés. Ce travail introduit par le Cercle des car- tographes de Norbotten et par M. Svenonius lui-même durera sans doute bien des années. Le « Touristfôre- ning, » le Bureau géologique et l’Académie royale des 294 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES sciences de Stockholm soutiennent l’entreprise. Un pre- mier rapport paraîtra dans l'Annuaire du Touristfôrening pour 1897. En outre, M. Axel Gavelin d'Upsal à étudié d’après le plan élaboré par M. Svenonius les glaciers nouvellement découverts dans le Wästerbottens-län ; en quoi il a été soutenu également par le Touristfôrening. Un rapport pa- raîtra au même endroit. | Le directeur du Service géologique lui-même, M. le prof. D' 0. Torell a visité cet été le glacier de Sulitälma et a rendu compte de ses observations à la Société géolo- gique de Stockholm. (Un rapport spécial ne paraîtra pas.) Quant aux variations des glaciers suédois, M. Sveno- nius espère pouvoir obtenir des résultats dès l’an pro- chain; pour le moment, il n’y à pas grand’chose à en dire encore. Les glaciers du Sarjektjaakko étudiés en 1895 et 1896 par M. Hamberg ne donnent pour le moment aucun in- dice certain. Seul, celui de Soltja paraît avoir quelque peu avancé; d’autres n’ont pas du tout changé. La moyenne du mouvement diurne observé pendant l’année sur un glacier a été de 4 à 11.6 centimètres. = Nous n’avons encore point de renseignements précis sur les mouvements des glaciers remarquables du Wäster- bottens-län. Ils présentent cette particularité d’être situés en deçà du cercle polaire, tandis que tous les glaciers du Norbotten sont au N. du 67°. Nous n’avons pas cru pouvoir fonder l’an dernier de grandes espérances sur la tentative de M. Svenonius de placer sur certains sommets des thermomêtres à mini- mum. Si nous en parlons cette année-ci, c'est pour re- DES GLACIERS. 295 marquer qu'ici, comme dans bien d’autres cas analogues, les résultats n’ont pas confirmé les prévisions, les tempé- ratures les plus basses obtenues sur les sommets ont été de — 15 à — 17° c., tandis que dans les vallées adja- centes, la température doit être descendue à — 400. L'expérience continue sur les sommets de Sarjek et de Sulitelma. Islande. Pour ce qui regarde les glaciers de l'Islande, le Dr Thoroddsen à Rejkjavik en a publié en 1892 une des- cription excellente et complète’. L’on y voit que le Suédois O. Torell, qui a visité l'Islande en 1857, est le seul qui ait mesuré les mouvements des glaciers de cette île. (M. Steenstrup.) Spützberg. Quoique ne rentrant pas politiquement dans le rayon suédois, le Spitzberg est pourtant dans la sphère d’ac- tivité scientifique des Suédois comme le prouvent les mémorables recherches des Nordenskjüld, des Nathorst, etc. Cette année-ci (1896), M. le baron G. De Geer, du Service géologique, a fait sa deuxième expédition à Isfjord, subventionnée par S. M. le roi de Suède. On peut attendre une publication prochaine des résullats intéressants, à notre point de vue, de ce voyage. (M. Sve- nonius.) Groenland. (Rapport de M. K. J. V. Steenstrup). La question si 1 Islands Jôkler i Fortid og Nutid, Geografisk Tidsskrift Kjôben- havn 1892. 296 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES l'Inlandsis subit des variations périodiques dans son extension, m’a beaucoup occupé pendant mon voyage au Groenland; mais je dois déclarer qu’il m'est impossible d'arriver à des conclusions précises à ce sujet. Nous possédons une chronique datée de l'an 1200, le Speculum regale, qui parle de la calotte de glace du Groenland et la décrit dans des termes qui se rapporte raient à l’état actuel. Les anciens auteurs, Giesecke, par exemple, qui visi- taient le Groenland dans les années 1806-1813, sont d’ac- cord pour dire que l’Inlandsis s’étend toujours plus sur la bande côtière, mais les observations sur lesquelles ils se basent ne sont pas sûres. Les seuls glaciers qui ont été suffisamment désignés et représentés à diverses époques, de telle manière qu'on puisse en tirer des conclusions plausibles, sont ceux du fjord d'Umanak, 70°20" lat. N. au nombre d’une douzaine environ. Ils ont été décrits par Giesecke 18114, Rink 1849. Helland 1875, Steenstrup 1879. (Voir Meddel- elser om Groenland IV, p. 223 et 285.) D'après les faits ainsi récoltés on peut dire que pour les uns il n’y à pas de variations sensibles, pour les au- tres, 1l y a des phases de crue et des phases de décrue d'assez courte périodicité, cette rapidité d’allures étant probablement en relation avec la rapidité de l’écoulement des glaciers. Je me résumerai en disant que, dans ce XIX° siècle, on ne peut pas constater de variations considérables des glaciers, mais que s’il ÿ a une tendance, elle serait plutôt dans l’allongement plutôt que dans le raccourcissement de leur longueur. Pendant les deux dernières années, il n’a pas été fait « Lr ; r DES GLACIERS. 2927 d’autres études spéciales sur les glaciers que celles de Chamberlin et de Salisbury dans l’île de Disco. (Journal of Geology, Chicago Il, 768 et II, 875.) A partir de l’année prochaine la Commission d’explo- ration géographique et géologique du Groenland, dont M. Steenstrup fait partie, recommencerales études sur les glaciers. Quant à la littérature du sujet, tout est contenu dans les Meddelelser du Groenland qui en sont déjà à leur vingtième volume. La première étude scientifique des glaciers a été celle du Dr H. Rink dans les années 1848-1851". Il cherche à calculer le débit annuel de la glace qui se déverse dans les grands fjords; quant aux mouvements des glaciers eux-mêmes, il ne les a pas mesurés. Ces mouvements ont été étudiés pour la première fois par Amund Helland en 1875°. Il montre la vitesse extraordinairement rapide de l'écoulement des grands glaciers du Groenland; c’est lui qui mesure la vitesse journalière de l'écoulement du Jakobshavn par 22.5 m., celle du glacier de Torsukatak à 10.2 m.. Voici le tableau des mesures faites dans les vingt der- nières années sur les principaux glaciers du Groenland ; nous ne donnons que la vitesse maximale de chaque gla- cier en 24 heures. 1 Kgl. Danske Vidensk. Selsk. Skrifter IIL, 1852, Naturv. ma- them Afdeling. ? Archiv for Mathem, og Naturvidenskab, Christiania 1876. 298 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Citations Glacier Latitude N. Date om Grœnland Tasermiut 60.33 3/5 IX 1876 3.75 Steentrup II 24 Sermitsialik 60.57 6/11 VII 1890 5.5 Bloch VII 154 Kangerdluarsuk 61.5 29,30 VII 1876 0.51. G#Holme 0 Sn Kiagtüt 61.10 27/30 VI 1876 0.91 dd. ‘hi Sermilik 61.13 VII 1894 20.1 Moltke,Jessen XVI 476 Jakobshavn 69.10 22 II1/24 IV 1880 15.6 Hammer IV 15 Torssukatak 70.2 5/7 V 1879 7.8 Steentrup — 90 id. — 21/22 V — 18 == RU G' Karajak 70.20 22/23 VIII 1878 11°9 — — 85 Pt.Umiartorfik 70.30 8 IV/25 VIII 1879 0.3 — — 86 — — 99 VII/25 IX 1879 0.25 = — — 251IX 1879,29 II 1880 0.132 — — — G'.Umiartorfik 70.31 29 VIII/25 IX 1879 0.14 eo — 87 — — 251X 1879/2911 1880 0.116 — RE — — 29 I1/6 V 1880 0.098 — — — Asakak 10.33 27 VIII/24 IX 1879 0.09 =- = — — 241IX 1879/5III 1880 0.158 — She Sermiarsut 70.35 27 VIIL/24 IX 1879 0.16 — — 88 _ — 24IX 1S79/5 III 1880 0.162 — — — — — 5 IV/4 V 1880 0.078 — — — Tuapagsuit 70.37 26 IX 1879/20 IL 80 0.092 — D Sarfarfik 70.38 27 IX 1897/27 II 80 0.085 — ee — — 27 II/2 V 1880 0.055 — — — Itivdliarsuk 70.48 4/5 IV 1880 14.4 — — 83 — — 11/13 V 1880 8.8 — — — Upernivik 72.50 13/14 VIII 1886 37.8 Ryder VII 321 États-Unis d ‘Amérique. (Rapport de M. F. Reid, Baltimore.) Région de la Baie des glaciers. M. John Muir constate que les glaciers Rendu et Caroll, à la tête de la baie, sont de 3 à 7 kilomètres moins longs en 1896 qu'ils ne l’étaient en 1879. Le glacier de Muir, lui aussi, continue à se raccourcir. Mont Rainier, État de Washington. Six glaciers, Wallis, Carbou, Winthrop, Emmons, Nisqually et Cowlitz ont |. sdihépises.S LES g sta he D À de 7. x HS DES GLACIERS. 229 été visités en 1896 par MM. F.-C. Russell et Bailey Willis. Ils étaient tous en décrue. Mont Hood, Orégon. M. W.-A. Langille nous rapporte que 8 glaciers de cette montagne sont tous en légère crue. Nous avons des promesses d'obtenir, à partir de l'été prochain, des observations systématiques de quelques-uns des glaciers de la chaîne de la Cascade. Canada. Glacier d’Illecellewaet, Mont Selkvik, Canada. Le pro- fesseur Charles-E. Fay a constaté que le glacier a été en décrue de 1890-1895, et que la diminution a été sur- tout sensible en 1894-95. Des photographies prises en 1895 et 1896 par MM. Parker-B. Field et Philipp-S. Abbot montrent que la décrue a continué dans cette der- nière année. Empire Russe. (Rapport de M. le prof. J. Mouchketow à St-Péters- bourg.) J'avais indiqué dans mon premier rapport sur l'étude des glaciers de la Russie, en 1895, que a) ces études ve- naient seulement d’être commencées el se trouvaient dans la période de la découverte des glaciers, et non dans celle des recherches sur leurs variations; b) le nombre même des glaciers ne peut être encore précisé; c) cha- que année apporte de nouvelles découvertes dans cette direction. Cette remarque a été complètement justifiée par le résultat des études faites en 1896 sur les glaciers russes. Des circonstances particulièrement favorables et notam- 230 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES ment l’aide pécuniaire de la Société impériale de géogra- phie m'ont donné la possibilité d'organiser des expédi- ions dans les principaux centres glaciaires russes. Ces expéditions ont non seulement fait des observations sur les glaciers déjà connus, mais c’est grâce à elles qu'on en a découvert bon nombre de nouveaux, dont l’existence n’avait pas encore élé signalée; spécialement en Sibérie et notamment dans l’Altaï, des recherches de ce genre ont été faites sur l'initiative de quelques personnes pri- vées, qui nous ont fournis des renseignements intéres- sants et absolument nouveaux sur les glaciers de la Bé- loukha et d’autres centres glaciaires du pays. Je me permettrai d'exposer ci-dessous le résumé des résultats obtenus, dans l’ordre adopté dans mon rapport de l’an- née passée, c’est-à-dire en commençant par le Caucase et en finissant par la Sibérie. M. Rossikow, qui a voyagé l'été passé an Caucase avec le prince G. Galitzine, actuellement Chef de l’administra- tion civile du Caucase, y a fait des observations sur 12 glaciers. a) Sur le versant N. du Caucase central, il a visité les quatre torrents de glace suivants: 1. Zey, aux sources du Zeya-Don (rivière). 2, fickom, aux sources du Rekom (rivière). 3. Kalakhy, aux sources du Kalakhy (rivière). Ces trois glaciers alimentent ainsi les ‘affluents de l’Ardon. 4. Kabicha, aux sources de la rivière Kistiwky. b) Sur le versant N. du Caucase N.-W., lestrois glaciers : 1. Kloukhor, aux sources de la rivière Kloukhor, qui est un affluent de la Teberda. DES GLACIERS. 231 2, Tchatcha aux sources de la rivière du même nom. 3. Khakel, aux sources de la rivière Khakel. Ces trois glaciers alimentent les affluents de la Teberda. c) Sur le versant N. du Caucase S.-0., dans la partie portant le nom de chaîne de Bogosk, trois glaciers : 1°. Ossoukako, 2°. Tchagalall et 3°. Büchoukall, qui se trouvent aux sources de la rivière Khonok, affluent de droite de l’Andyisky-Koissou. d) Sur le versant S. du Caucase central, un glacier, celui de Tchaptchakhy, situé aux sources de la rivière du même nom, qui est un affluent du Rion. e) Sur le versant S. du Caucase N.-E. un glacier, ce- lui de Khakel qui donne naissance à la rivière Kloukhor du Sud. Tous ces 12 glaciers n'ont pas cessé de diminuer en 1896 et se tronvent dans la phase de décrue évidente. Le tableau des variations dans la longueur des glaciers se présente ainsi ; a) SUR LE VERSANT DU NORD 19 Caucase central Variation Année E AE nm. MALICICRAR AE ELLE, — 22,5 m. 1896 » Hékom :1:.....:: — 9,5 m. rie d 5 » Kalakhy.…......… Se d'Ani( EE \< » Kabicha:. 1, 2. — 9,5 m. 1896 On peut par conséquent en déduire que dans cette partie de la grande chaîne du Caucase la décrue moyenne pour les principaux glaciers est de 15,4 m. par an. 232 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES 20 Caucase N.-F.. Le glacier de Kloukhor diminue visiblement de volume et décroît dans sa longueur. Malheureusement des mesu- res tant soit peu exactes nous font entièrement défaut, M. Rossikow ayant visité de dit glacier pour la première fois en 1896. Je crois devoir ajouter que l'explorateur que je viens de nommer n’a pas manqué de disposer des lignes continues de signaux, tant sur le torrent de glace même, que dans la région des hauts névés du ré- servoir du glacier. Nous espérons par conséquent pou- voir donner l’année prochaine des renseignements plus précis sur l'allure de ce glacier. 82 s Sens de la Variation Année variation Le glacier Tehatcha......... — 22,5 m. "Ho FA = ans rm & » RARES EN EEE — 94. ms OSEE Fe Ke 8 ans On peut en déduire que la moyenne de la décrue des glaciers tant soit peu explorés dans cette partie de la chaîne ne dépasse pas 23,2 m. par an. 3° Caucase S.-O. (chaine de Bogosk) __3gg moyenne de u Glacier Ossoukako.......... 11188 décrue Les deux autres glaciers Tchagalaw et Kitchougaw, qui autrefois, alimentaient de leurs masses glaciaires le tor- rent de glace de l’Ossoukako, sont en décroissance si marquée que, depuis 1896, ils ont cessé de l’alimenter et, à force de se retirer, deviennent deux glaciers indépen- dants, mais de 2e ordre. DES GLACIERS. b) SUR LE VERSANT DU SUD 1° Caucase central. __96m. Moyenne de Glacier Tchaptchakhy . ..... FL AE Glacier Khakhel............ — 94 m. 233 décrue décrue La moyenne annuelle de la longueur du lit du glacier mis à nu par la liquéfaction, pour les glaciers se trouvant sur le versant N. de la chaine, esi de 21,9 m. Pour ceux qui se trouvent sur le versant S., cette moyenne semble être un peu plus grande 25 m. Quant aux chiffres totaux qui expriment les variations des glaciers depuis l’époque des premières observations jusqu’en 1896, nous pour- rions dresser le tableau suivant : Le glacier de Zey accuse pour 10 années une décrue RUE OC ES 2 Cie eut de Dir del te/e Le glacier de Rékom diminue pendant la même pé- MON Er PT EEE ce M7. Mass Le glacier Khalakhy diminue pendant la même pé- RM DR RAR D ur M GR nee Le glacier Tchatcha laisse à découvert pour la période de 8 ans un espace de son lit mesurant ......... Le glacier de Khakel aux sources de la rivière Klou- khor-du--Nord décroit pendant 8 ans de........ Le glacier de Tchaptchakhy après 11 ans accuse une CRUE ORNE PERTE ENRR RENE ENS RER AUTRE Le glacier de Khakel, aux sources de la rivière Kloukhor-du-Sud accuse après 8 ans de décrois- sance successive une ablation de............... Le glacier Ossoukako laisse à découvert après 11 ans DONC TA CU A: CAT AN CÉSAR ER ARCHIVES, t. [V. — Septembre 1897. 184,5 m, 95 » 160 » 170 » 192 » 286 > 264 » 418 >» 17 234 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Indépendamment des mesures prises sur les longueurs des torrents de glace, on a fait en 1896 dans la chaine du Caucase central, et notamment sur le glacier de Ka- bicha, des observations sur l’état des hauts névés, dans la région du réservoir du glacier. Ces observations ont amené à constater une augmentation dans l’épaisseur des névés atteignant 3,2 m. soit une recrudescence de volume de 4,4 m. par rapport à l’année 1895. MM. Bouch et Tchoukine, délégués par la Société im- périale de géographie dans les montagnes de la Téberda et de la Maroukha pour des recherches botaniques et des observations glaciaires, ont visité 40 glaciers, dont plu- sieurs viennent d’être découverts par eux, à savoir : Deux glaciers sur le Psich, montagne se trouvant aux sources du grand Zélentchouk. Deux glaciers aux sources de la rivière Sofia. Un glacier duquel s’écoule le Kiritch. Un glacier sur la rivière Moukba. Sept glaciers aux sources de l’Axaout, dont deux gla- ciers ont plus de 5 kilom. de long; le grand glacier de Maroukha et plusieurs (près de 16) dans la vallée de Tchkhalta qui, du reste, étaient déjà connus et n'ont été examinés qu’à distance. Quant aux autres glaciers, notamment à ceux qui se trouvent aux sources de l'Ammanaous, du Dombay-Ulgen et de l’Alibeck-Ulgen et qui avaient déjà été étudiés et décrits par le professeur Mouchketow en 1895", ils fu- rent derechef visités et photographiés. Il résulte, en défi- nitive, des observations faites par M. Boucb, le fait bien 1 Etude géologique de la région glaciaire de la Teberda et de la Tchkhalta. Travaux du Comité géologique, T. XIV, n°2 1896, PL RES SRE D .- DES GLACIERS. 513 constaté de la décroissance progressive de tous les gla- ciers connus du Caucase, phénomène constalé antérieu- rement par le professeur Mouchketow, et qui vient d’être derechef établi par les longues et minutieuses études de M. Rossikow. Le compte rendu détaillé de M. Bouch se trouve inséré dans les Annales de la Société impériale de géographie pour 1896. Pour ce qui est du Turkestan, nous possédons les renseignements que nous fournissent MM. Lipsky et Bortchevsky, délégués tous les deux par la Société impé- riale de géographie pour faire des recherches géographi- ques et botaniques dans les montagnes de la chaîne de Ghissar, jusqu'ici fort peu connues. C’est à eux que nous devons la découverte de glaciers que personne n'avait encore visités” : 1°. Le glacier Sévértzew, dans les montagnes de Khazret-Sultan, complètement enneigé, dont la langue terminale s’abaisse à 10,500 p. au-dessus du niveau de la mer; ce chiffre obtenu par caleul, par le général Tillo, n’est qu’approximatif. 2° La région glaciaire de Zigdi, se trouvant aux sour- ces de la rivière du même nom, qui tombe dans la rivière Varzoba, (affluent du Kaphirnigan), comprend le groupe de montagnes de Zigdi, au sud de la chaîne de Ghissar ; le nom Zigdi luia été donné par l'explorateur, M. Lipsky. Cette région est composée par les glaciers suivants, que nous allons énumérer dans leur ordre géographique, de l’est à l’ouest. 1 Les comptes rendus de MM. Lipsky se trouvent dans les Annales de la Soc. imp. de géographie, 1896. 236 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Les glaciers de Ghaouz, Sangal et Bonzliwk (ces der- niers complètement sous neige), tous sur le versant N. de la région. 3°. La région glaciaire de Jagnoba est composée de plu- sieurs groupes de montagnes. a) Groupe de la rivière Barzengki, principal affluent de la Jagnoba, comprend trois glaciers se trouvant sur le versant N. de la région. Celui du milieu, qui est le prin- cipal, porte le nom de glacier du comte Rostovtzew. Le haut du glacier, à l'endroit où il s'écoule du réservoir des névés, se trouve à 13,000 p. au-dessus du niveau de la mer: le front s’abaisse à 11,200 p. ; tout le torrent est couvert de neige et la glace ne se fait voir qu'à travers les crevasses. La pente est orientée vers le nord. Des deux côtés de ce glacier principal descendent deux autres gla- clers, qui présentent des surfaces de glace vive. b) Le groupe de Sandgara, aux sources de la rivière du même nom, sur le versant nord de la région, se com- pose également de trois glaciers. Celui du milieu, qui est le plus grand torrent de glace, et qui porte le nom de Sandgara est orienté au NN.-0. Il est en grande partie sous neige, et ce n’est que vers le bas que la glace se met à jour. La langue terminale du glacier est à 12,500 p.. Les deux autres glaciers latéraux n’ont aucune communi- cation avec le glacier principal; celui de gauche porte le nom de glacier Jakouba, celui de droite n’a pas encore reçu de nom. Tous les deux sont de dimensions moyen- nes. c) Les glaciers disposés sur les affluents de droite de la rivière Jagnoba, forment également un groupe séparé, se trouvant sur le versant sud de la chaîne de Zariavchan, à savoir : DES GLACIERS. 297 Glacier Rivout aux sources de larivière du même nom. » Javastvine » » » » Karg » » » » Ravossang » » » Ce sont des glaciers de longueur moyenne, recouverts de neige, mais très crevassés. 4°, Le petit glacier de Kalta-Koul aux sources de la ri- vière Kalta-Koul. 90 Un groupe de glaciers, qui se trouvent aux sources de la rivière Tachkouvat, affluent de gauche de la rivière Sorbo. a) Le glacier Tachkouvat, orienté au nord, remarqua- ble par ses immenses moraines. Il possède du côté droit un petit glacier latéral, avec lequel pourtant il necommu- nique pas directement. b) Le glacier Sokoloff aux sources de l’un des affluents de gauche du Tachkouvat, est fortement crevassé et abaisse sa langue terminale jusqu’à 11,000 p. 6° Région glaciaire de la rivière Namnarout, un affluent du Soussoba. a) Glacier de Djaziry aux sources du Namnarout, un immense torrent de glace, brisé en deux à mi-hauteur. De formidables crevasses le fendent de tous côtés. Sa par- tie supérieure est à 14.000 p. et il est orienté vers le nord. b) Le glacier Mouchketow, vaste glacier formé par trois torrents de glace, disposés l’un à côté de l’autre, se trouve aux sources des affluents de droite du Namnarout. Ces trois glaciers sont : 1° Dibarar, aux sources de la rivière du même nom. 2° (xhalaist » » » 9° Galagan, aux sources de la rivière Biob. 338 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES Ces glaciers possèdent des cirques semi-cireulaires, dont le plus grand axe est l’axe transversal. Ils sont orientés d’abord au N.-W. et puis directement au N. Ces glaciers, surtout celui de Ghalaïst, ont laissé d'énormes moraines frontales et sont fortement couverts de débris. Les parties supérieures des torrents de glace n’atteignent pas moins de 13,000 p. de haut ; la langue terminale du Galagan arrive à 11,500 p. et les premières moraines s’aperçoivent à 10,500 p.. 7° Le glacier Pakichi, aux sources de la rivière Pakichi, affluent de la Susba, est orienté au nord. 8° Le glacier Susba, grand torrent de glace aux sour- ces de la rivière du même nom. 9° Le glacier suspendu Jakhi-Gouri-Kirghiz, aux sour- ces du Kamaraou, affluent de la Sorboukha. 10° Un groupe de glaciers sur la rivière Kobouda, affluent de la Sourkhoba. a) Les glaciers du Mouraka (affluent du Deghi-Moulla- Badal). Le principal glacier Mouraka est orienté au N.-0.. Les deux glaciers Karachibet, dont l’un est orienté au N. et l’autre à l’O.-N.-0. Ces torrents de glace n’ont pas de communication immédiate entre eux, mais ils possè- dent les mêmes moraines. Les crevasses abondent. b)Le glacier Deghi- Moulla-Badal, aux sources de la ri- vière du même nom, qui est un affluent du Kobouda. C’est le seul torrent de glace dont la pente soit orientée au sud. À mi-hauteur se voit un tissu inextricable de crevasses. Ce glacier communique par ses hauts névés avec un autre grand glacier, tourné vers le nord, dort le haut atteint 13,000 p. et se trouve être tout fendu de crevasses. 11° Nous apprenons également l’existence de glaciers eur les affluents de gauche du Kabouda, tels que Nazar- Ailiaou et Piozdarà. DES GLACIERS. 239 Les déductions que M. Lipsky est amené à faire de l'ensemble de ses observations sur les glaciers de la chaîne de Ghissar, peuvent se résumer ainsi : 1° La grande majorité des glaciers et notamment les grands torrents de glace, se trouvent sur le versant N. de la chaîne du Ghissar et des autres chaînes secondaires. 2° Les glaciers sont disposés par groupes plus ou moins grands et assez rapprochés. [ls sont surtout nom- breux aux sources dela rivière Jagnoba. 3° La plupart des glaciers sont recouverts de neige, quelques-uns seulement se découvrent périodiquement. 40 En 1896, les glaciers, qui d’ordinaire se décou- vraient périodiquement et partiellement de neige, sont restés fortement enneigés, grâce à la grande précipitation atmosphérique observée cette année". 9° Presque tous les glaciers sont facilement accessibles. Font exception, ceux de la vallée de la rivière Soussoba, qui sont d’un abord difficile, 6° Les principaux glaciers se trouvent dans des roches qui ne peuvent garder longtemps l'empreinte de la po- liture, telles que le micaschiste. 7° Les grands dépôts glaciaires, ainsi que l'existence des moraines dans les vallées où actuellement on ne trouve plus de glaciers, par exemple celle du Khanaka (affluent du Kafirnigane), prouvent suffisamment le fait d'une décrue générale de tous les glaciers de la région. M. Mosslovsky a pu visiter la partie inférieure du grand glacier de Zeriavchan qu’il a en même temps photogra- phié. Comme nous possédons des photographies de ce ! Le même phénomène a été constaté cette même année 1896, dans les Alpes de l’Europe centrale. F.-A. F. 240 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES glacier, qui remontent à l’année 1881, on a le droit de déduire, en les comparant à celles faites en 1896, que ce glacier est dans une phase d’ablation très forte. C’est dans la région de la Béloukha que l’on a fait les principales observations sur les glaciers de la Si- bérie. M. Sapojnikoff, professeur à l'Université de Tomsk, nous fournit des renseignements fort curieux sur cette région encore si peu explorée. Les données qu'il a re- cueillies sur les lieux mêmes, le font conclure que les glaciers de la Béloukha ont une longueur beaucoup plus grande et embrassent une étendue plus considérable, qu’on ne le croyait jusqu'ici’. La hauteur moyenne des langues terminales n’est pas moins de 2000 m. ce qui diffère sensiblement des données obtenues antérieure- ment à ce voyage, d’après lesquelles cette moyenne n'était que de 1250 m.. M. Sapojnikoff a visité et décrit le grand glacier de Katoun, qui est composé de deux branches : l’une, celle de l’est, a près de 5 kilom. de long, l’autre, à l’ouest, atteint 7 kilom. Ce sont là des données qui diffè- rent également des autres mesures, qui portaient la lon- gueur des glaciers à 2 ou 2 ‘/, kilom. À côté du glacier à Katoun s'étend un autre glacier, de moindres dimensions ayant 3 kilom. de long, auquel le professeur Sapojnikoff a donné le nom de glacier (Tchërnyi) Noër*. Ces glaciers s’écoulent des névés de la Béloukha, qui leur servent de réservoir naturel, et n’ont aucune communication directe avec le glacier de Bérel. Ce dernier est alimenté seulement par les névés du versant oriental du cône ' M. Sapojnikoff, Dans l’Altaï, journal de voyage en 1895, Tomsk, 1897. 21014. 19098; D des DES GLACIERS. 241 principal de la montagne, et doit, au fond ètre envisagé comme un torrent de glace indépendant des autres, car il n’a aucune connexion avec le col de la Béloukha. Dans les montagnes qui entourent les affluents de la Katoun, et notamment aux sources du Kaptchala, se trouvent, d’après ce que nous dit M. Sapojnikoff, un groupe de glaciers, qu'il lui a pourtant été impossible de visiter en détail. Son attention à été portée sur le glacier de Bérel, formé également de deux torrents de glace, mais de dimensions presque deux fois moins grandes que les susindiqués : la branche à l’ouest a près de 3 kilom. de longueur, celle qui est à l’est n’en compte que 2 kilom. Il est ainsi bien établi que, contrairement à ce qu’on avait cru jusqu'ici, ce n’est pas le torrent de glace de Bérel, mais bien celui de Katoun, qui doit être envisagé comme le principal glacier de la région. Tous les glaciers de la région de la Béloukha que M. Sapojnikoff a pu étudier sont dans la phase d’une dé- crue marquée; on voit partout de nombreuses moraines frontales et médianes mises à nu, et abandonnées par la fonte et la diminution des glaciers. Pour ce qui est spé- cialement du glacier de Katoun, notre explorateur croit pouvoir affirmer qu'il doit avoir été beaucoup plus volumi- neux autrefois que maintenant. Actuellement l'épaisseur de son volume de glace varie de 50-63 m., tandis que d’après certains indices cette épaisseur doit avoir été dans un passé peu éloigné de 210-250 m.' Le professeur Sapojnikoff n’est, du reste, pas le seul qui ait visité le glacier de Bérel. M. Kalatcheff y a également été, eten a rapporté en plus une collection d'échantillons de diffé- * M. Sapojnikoff, Dans l’Altaïi. journal de voyage en 1895 p. 84. ET OR PS CUS D bat 6 MTS din dr V2 A Éres Lip 249 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES rentes roches, qui nous prouvent que les deux côtés de la vallée par laquelle s’écoule le torrent de glace se com- posent de différents schistes métamorphiques. M. Sobolew a aussi visité les glaciers de Béloukha et a fait quelques photographies du glacier de Katoun, un profil et une carte itinéraire de Katoun. Il est d’avis que ces glaciers atteignent la hauteur de 2000 m. environ, qu'ils décroissent et qu’ils sont plus nombreux, qu'on ne l'avait supposé jusqu’à présent. Le docteur Tronoff® a découvert et étudié trois nou- veaux glaciers aux sources de la Boukhtarma, à savoir : lo le glacier de Boukhtarma, 2° celui d’Alakhine et 3° de Oukok. Le glacier de Boukhtarma est composé de deux tor- rents de glace, alimentés par les hauts névés d’un seul et même réservoir ; leurs langues terminales s’abaissent jusqu’à 2550 m. d'altitude. Le glacier d’Alakhine à près de 4 kilom. de long et se trouve aux sources de la rivière du même nom, distante de 5 kilom. des embouchures de la rivière Oukok. Ce glacier s'arrête, dans sa partie inférieure, à 2500 m. d'altitude. Le glacier d'Oukok est à 7 kilom. à l’ouest du glacier de Boukhtarma, aux sources de l’Oukok, un affluent de lAlakba. I a plus de 2 kilom. de long et sa langue ter- minale est à une altitude plus grande que la partie cor- respondante du glacier de Boukhtarma. Tous les glaciers étudiés par M. Tronoff, sont dans la phase bien marquée d’une décrue générale. De nombreu- 1 Voir Annales de la Société impériale de géographie 1896. ? Annales de la Société impériale de géographie 1896. DES GLACIERS. 243 ses anciennes moraines, actuellement fort distantes des langues terminales, sont les preuves irrécusables des dimensions passées des fronts glaciaires et de la marche rétrograde des torrents de glace. RÉSUMÉ Il serait certainement trop hâtif de vouloir tirer quel- ques conclusions définitives des observations encore trop dispersées et trop peu homogènes renfermées dans nos deux premiers rapports. Ces matériaux, en s’accumulant chaque année, nous donneront peu à peu les bases d’une généralisation. Il est cependant permis d'indiquer déjà une impression qui ressort de l’ensemble des faits jusqu’à présent connus, c'est que la tendance générale des variations glaciaires est actuellement la décrue. La décrue est manifeste et très prononcée dans la plupart des rapports individuels ; si dans quelques cas il y a des crues locales, elles sont de petite importance; nulle part on ne signale une grande crue des glaciers (comme celle des Alpes de l’Europe centrale dans les années 1816-1820). FÉSATE NOTES BIBLIOGRAPHIQUES AUTRICHE S. Finsterwalder. Das Wachsen der Gletscher in der Ortlergruppe. Mittheil. des D. u. Oe. Alpenvereins. 1890. — Ueber Gletscherschwankungen im Adamello und Ortlergebiet. — Berichte über die wiss. Unter- nehmungen des D. ù. Oe. Alpenvereins. Mittheil. Wien, 1896. Th. Schmidt. Gletscherbeobachtungen der Sektion Breslau im Œtzthale. — Ibid. 1896. NC EP ES ae es TS DS PE PEER 244 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES F. Seeland. Studien am Pasterzengletscher 1880-1896, Zeïtschr. des D. u. Oe. A. V. 1880-1893, Mitth. 1894-1896. H. Hess. Gletschermarkirungen im Stubaï. Mittheil. 1892, p.99. — Gletscherbewegung im Stubaï. Ibid. 1892, p. 268. Ad. Blümcke.u. Hans Hess. 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XXWVIII, Milano 1895. Ca CN RES un - FRANCE V. Payot. 44%e rapport sur les variations périodiques des six grands glaciers du revers nord du Mont-Blanc, 1894. Revue Alpine, Lyon, juin 1895. SUÈDE A. Hamberg. Berættelse om en resa i Sarjekfjællen. (S. Turistf. Aarsskr. 1896.) F. Svenonius. Undersükningar rürande Sveriges jôklar. (Ibid. 1896.) A. Hamberg. Resor a Kvikkjokks hôgfjæll 1896. (Ibid. 1897.) D DES GLACIERS. 245 5h À. Gavelin. Undersôkningar och Studier vid Jôklar inom Väs- É terbottens Län. (S. Turistf. Aarsskr. 1897.) È F. Svenonius. P. M. Om fortsatta jükelundersôkningar. (Ibid. < 1897). Eee A. Hamberg. Om Kvikkjokkfjællens glaciærer (Geol. Füren. “#4 Fürh. N° 175, déc. 1896.) NouvELLE ZÉLANDE T.-N. Brodrick. Etudes sur les glaciers du district de Canter- bury {Nouvelle Zélande). — Compte rendu du VIe Congrès international de Géologie, Zurich 1894. Erarts-Uxis D’AMÉRIQUE H.-F. Reid. Variations of Glaciers. — Journal of Geology, III, 3 may 1895. LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES DU VAI, FHRREE NOTE PÉTROGRAPHIQUE PAR L. DUPARC et Francis PEARCE (Suite et fin.) (Avec les planches I et 11!) MONOGRAPHIE DES ÉCHANTILLONS ÉTUDIÉS. Dans la description qui va suivre, nous avons classé les échantillons étudiés en un certain nombre de groupes, dont chacun est défini par une structure particulière de la pâte et l'abondance des cristaux de première consoli- dation. Nous avons les types suivants : [. Type à pâte microgranulitique. a) avec première consolidation abondante. b) avec première consolidation rare ou déficiente. IT. Type à pâte globulaire. a) avec première consolidation abondante. b) avec première consolidation rare ou déficiente. * Voir Archives, août 1897, t. IV, p. 148. CT OPA D A eines ”, 1-4 CR << : e 4 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES DU VAL FERRET. 247 II. Type schisteux ou dynamométamorphosé. a) à pâte microgranulitique. b) à pâte globulaire. I. Type à pâte microgranulitique à première consolidation abondante. N° 614, Breyaz. À l’œil nu, roche grisâtre, d'aspect felsitique, avec des lamelles de biotite orientées. (S. L. M.). ['.Formée presque exclusivement de pla- gioclases de type albitique, très peu d’orthose. Le quartz bipyramidé fait défaut, biotite en petits amas avec inclu- sions de magnétite, de sphène et d’apatite. - IL Pâte microgranulitique, avec un peu de quartz spongieux; elle est riche en paillettes de séricite. IT. Séricite, calcite et épidote rare. N° 615. Breyaz. Roche blanche, compacte, à première consolidation développée. (S. L. M.). I. Plagioclase, albite-oligoclase abondant, renfermant des inelusions de mica vert, orthose plus rare en grands cristaux à contour géométrique. Quartz bipy- ramidé très corrodé, souvent entouré d’un commence- ment d’étoilement; la corrosion sépare souvent le quartz en lambeaux qui se confondent avec la pâte. Mica noir en paillettes. 1 Pour abréger, nous adopterons les conventions suivantes : nous désign?rons par (S. L. M.) sous le microscope; I, la pre- mière consolidation; II, la deuxième consolidation; IT, les miné- raux secondaires. 248 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES IL. Pâte microgranulitique avec lambeaux de quartz dispersés partout; un peu de quartz spongieux. ILE, Épidote, séricite, chlorite. N° 698. Prés des chalets de Planereuse. (S. L. M.). I. Mica vert plutôt rare en petits amas et lamelles altérées. Feldspaths très abondants; le plagio- clase est représenté par l’oligoclase normal ou l’oligoclase acide. Orthose en belles mâcles de Carlsbad, avec filo- nets d’albite; peu de microcline. Quartz bipyramidé abon- dant en petits cristaux ; on observe certains grands cris- taux formés par une association pegmatoïde graphique d’orthose et de quartz. Il. Belle pâte microgranulitique, renfermant un peu d’albite et de microcline, puis surtout de l’orthose et du quartz. Elle contient des paillettes de séricile, puis quel- ques lambeaux de quartz et d’orthose vermiculé par pla- ces. Quelques grains de leucoxène et de magnétite. IL. Chiorite, séricite, puis quelques fibrilles d’un mica rouge brun secondaire. N° 690. Treutz-Bouc. Roche compacte grisâtre. (S. L. M.). I. Plagioclase abondant, peu d’orthose al- téré; quartz bipyramidé rare. Beaucoup de mica vert d'herbe, puis quelques grains de zircon, apatite et allanite entourée d’épidote et de zoïsite. IL. Pâte microgranulitique dans laquelle on distingue de l’orthose, du microcline très rare et du quartz, par places il se développe un peu de quartz spongieux globu- laire. III. Séricite, hématite, zoïsite, épidote, calcite. N° 692. Treutz-Bouc. Échantillon compact, à première consolidation très abondante. DU VAL FERRET. 249 (S. L. M.). [. Mica vert plutôt rare, épidotisé, Felds- paths très altérés avec quelques grains de zoïsite. Micro- cline très frais en petites plages rares. Quartz fréquent et très corrodé. IT. Pâte très fine, microgranulitique avec beaucoup de petites lamelles de mica et quelques petits lambeaux de quartz et de feldspath. IT. Épidote, séricite, chlorite, calcite. N° 715. Provenant de la paroi au-dessus de l Amone. A l'œil nu roche compacte à première consolidation abondante. (S. L. M.). L. Quelques amas de mica noir, un peu de magnétite, nombreux éléments feldspathiques à contour géométrique et complètement kaolinisés. Quartz corrodé, brisé, rare et petit. IT. Pâte microgranulitique, avec superbes éponges de quartz corrodé passant presque à des sphérolithes à croix noire. Ces éponges de quartz entourent souvent la pre- mière consolidation, notamment le quartz. No 506. Éboulis de | Amone. (S. L. M.). [. Abondante, plutôt petite, comprenant du mica vert sous forme habituelle, du plagioclase indéter- minable d’une assez grande dimension, et montrant les profils m = (110), p = (001), a’: —= (201). Quartz plutôt rare et très fortement corrodé, quelques-uns des cristaux de la première consolidation sont entourés de micropegmatite. IL. Superbe pâte microgranulitique à grain grossier, formée essentiellement de quartz, d’orthose et de séricite. III. Quelques beaux cristaux d’épidote. N° 507. Éboulis de l Amone. Superbe roche à deux temps bien accusés. ARCHIVES, t. IV. — Septembre 1897. 18 250 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES (S. L. M.). L. Le premier temps comprend de petits amas de biotite verdâtre très polychroïque et riche en apatite; des plagioclases abondants, en grande partie kao- linisés et indéterminables, puis de l’orthose avec les faces p = (001), a = (201), a’ — (101). Le quartz est bien développé et extraordinairement corrodé, avec péné- tration interne de la pâte. IT. Pâte bien cristallisée et presque microgranitique. Ne 511. Éboulis de l Amone. (S. L. M.). [. Première consolidation essentiellement feldspathique, très altérée, avec un peu de biotite, orthose plutôt rare, maclé, à contour géométrique net, quartz plutôt rare, relativement peu corrodé, par places quelques belles et grandes apatites. II. Pâte microgranulitique fortement séricitisée, avec quelques plages de quartz pegmatoïde. N° 516. Éboulis de l Amone. (S. L. M.) I. Beaucoup de mica noir dans la première consolidation, puis des feldspaths indéterminables et un peu de quartz de petite dimension. II. Pâte microgranulitique avec développement de quartz spongieux. Ne 521. Éboulis de l Amone. (S. L. M.). I. Mica vert habituel, quartz et feldspath à peu près également développés, feldspaths corrodés et kaolinisés, quelques petits cristaux de zircon. IL. Pâte superbe, entièrement microgranulitique, avec beaucoup de quartz. N° 537. Éboutis de l Amone. (S. L. M.). I. Plagioclases altérés, orthose, quartz très fortement corrodé. I. Pâte microgranulitique formant souvent auréole N° 507 Ft: TJ. Archives des sciences phys. et nat. Tome IV. 1897. PEUT No 698. Près des chalets de Planereuse. Pâte microgranulitique avec première consolidation bien développée. No 507. Éboulis de l'Amône. Quartz corrodé dans la première consolidation avec pâte microgranulitique No 359. Col des Grépillons. Microgranulite avec microcline dans la première consolidation. No 196. Breyuz. Microgranulite à pâte globulaire. N° 359 N° 198 Ÿ 2 PA à N° 621 649 No 537. Éboulis de l'Amône. Microgranulite passant à la micropegmatite N° 621. Breyaz. Microgranulite à pâte avec plages globulaires et séricitisée N° 289. Mont- Chétif. Microgranulite laminée montrant le quartz étiré en lentilles. No 649. Col du Châtelet Porphyre laminé, près du contact avec la protogine montrant le développement de la schistosité. Archives des sciences phys. el nat. Tome IV. 1897. PI. IL. NP EI TC. RO TR fe ee DR —T DU VAL FERRET. 251 autour de la première consolidation, la roche passe à la micropegmatite. IT. Séricite. N° 730. Maya. Belle roche grisâtre et compacte. (S. L. M.). IL. La première consolidation est formée parties égales de quartz et de feldspath. Les plagioclases prédominent sur l’orthose. IL. Pâte microgranulitique parfaite. N° 751. Maya. (S. L. M.). I. Première consolidation abondante mais petite, formée essentiellement d’oligoclase acide et d’al- bite. Peu de biotite chloritisée avec séparation de magné- tite. II. Pâte microgranulitique, avec un peu de quartz spongieux. IT. Séricite, épidote. N° 756. Maya. Roche très cristalline, à l’œil nu rappelle certaines gra- nulites filoniennes. (S. L. M.). I. Orthose abondant avec filonets d’albite. Quelques sections de microcline parfois emprisonnées dans l’orthose ou libres; quartz très répandu, autour des grands cristaux de cet élément on voit se développer des auréoles de quartz vermiculé qui se fondent insensible- ment en une microgranulite très fine. IL. La pâte est microgranulitique largement cristallisée, criblée de larges plages de quartz vermiculé qui passe à la micropegmatite. N° F. Col des Grépillons. (Échantillon de la collection Favre.) Belle roche très fraîche, provenant des éboulis au-des- sus du col. La première consolidation montre principale- ment des gros cristaux de quartz. | 252 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES (S. L. M.). IL. Zircon rare, Apatite localisée dans le mica. Biotite verte en amas, en partie chloritisée avec sé- paration de magnétite, de leucoxène et d’oligiste. Plagioclase acide, indéterminable, séricitisé. Orthose très frais, de grande dimension, à structure microperthi- tique, présentant les contours p, h',a' a ‘/* et renfer- mant des taches kaolinisées; un peu de microcline. Quartz 2n beaux cristaux bipyramidés et légèrement corrodés. IL. Pâte microgranulitique très fine, avec belles lamel- les de mica vert, séricile, quartz et orthose. Pas d'actions dynamiques très manifestes. N° 762, Grépillons. (S. L. M.). L. Première consolidation principalement feldspathique; celle-ci est complètement kaolinisée et transformée en amas de séricite, on a encore quelques nids de petites lamelles de mica vert, puis quelques grands cristaux de quartz corrodés et lacunaires. IL. Pâte microgranulitique avec de belles plages de quartz spongieux, globulaire disséminé dans la microgra- nulite. IL. Type à pâte microgranulitique à première consolidation rare ou déficiente. N° 474. Combe d'Orny. Roche compacte grise, la première consolidation y L., relativement petite. (S. L. M.). L Quartz bipyramidé, moins abondant, mais plus grand que les feldspaths. Plagioclases très séri- cités, orthose, puis mica brun habituel. Il. Pâte microgranulitique, fine entremêlée de séricite. HI. Calcite, chlorite, séricite. DU VAL FERRET. 298 No 651. Châtelet. Roche blanche, compacte d'aspect porcelainé, sans première consotidation visible à l’œil nu. (S. L. M.). LE La première consolidation est très rare et petite, elle est formée d’un peu de plagioclase et d’or- those, avec très peu de quartz en cristaux corrodés. IT. La pâte forme la masse principale, elle renferme essentiellement du quartz, de l’orthose, de l’hématite et des paillettes de séricite. N° 652. Chdtelet. Roche blanche, avec peu de première consolidation, spécialement du quartz et du feldspath. (S. L. M.). I. Peu de mica vert, plagioclase dominant de nature albitique, peu d’orthose, quartz fortement corrodé. | IT. Pâte microgranulitique dominante avec un peu de quartz spongieux. IT. Beaucoup d’épidote. No 757. Six Neirs. A l'œil nu la roche ne renferme presque pas de pre- mière consolidation. (S. L. M.). [. Un peu de mica verdi, puis quelques plages d’oligoclase-albite. IT. Pâte entièrement microgranulitique, formée par des grains de quartz, d’orthose, puis du microcline rare et de jolies lamelles de mica vert. N° 752. Maya. (S. L. M.). L. Première consolidation rare, formée sur- tout d’orthose, puis des plagioclases indéterminables. Quelques amas de mica vert abondant, un peu de micro- cline, pas de quartz. IT. Pâte très largement cristallisée, entièrement micro- 254 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES granulitique, formée par du quartz, de l’orthose, des la- melles de biotite et de séricite. N° 705. Maya au sommet. (S. L. M.). I. L'élément feldspathique est remplacé par des amas séricitiques informes. Quelques grands et beaux cristaux de quartz bipy'amidés corrodés renfer- mant en inclusions des lamelles de mica vert et parcelles de pâte. IT. Pâte microgranulitique ordinaire. III. Calcite. N° 718. Maya au sommet. Roche très analogue au numéro précédent. (S. L. M.). L Mica vert abondant disséminé partout, un peu de magnétite, orthose puis oligoclase, peu de quartz. IT. Pâte entièrement granulitique largement cristallisée formée par des grains de quartz, de l’orthose, des petites lamelles de biotite et très peu de plagioclases, un peu d’hématite et séricite partout. N° 286, Mont-Chétif dans un couloir du versant W. (S. L. M.). I. Ozthose mal conservé, peu de plagiocla- ses, quartz rare comme d’ailleurs toute là première con- solidation. I. Pâte microgranulitique surchargée de séricite. N° 268. À la base du versant E. du Mont-Chétif. (S. L. M.).I. Peu de mica vert complètement chloritisé quelques oligoclases acides pas d’orthose appréciable, quelques grands cristaux de quartz corrodés. I. Pâte microgranulitique composée essentiellement d’orthose et de quartz. * LARMES PORT TO DES Mate i0 TC SIN RCE EP Er Ji rn TROIE SAC ï DU VAL FERRET. 2 IT. Type globulaire à première consolidation abondante. N° 196. Breyaz. (S. L. M.). L. Biotite en lamelles altérées, peu de pla- gioclases et d’orthose en général altérés, également quel- ques cristaux de quartz bipyramidés, puis aussi quelques petits grains de quartz polyédriques isolés dans la pâte. IL. Pâte presque entièrement globulaire assez riche en orthose. II. Chlorite, séricite. No 648. Châtelet. Roche blanche et compacte avec du quartz bipyramidé visible de même que les feldspaths. (S. L. M.). L Première consolidation principalement feldspathique, comprenant des cristaux corrodés d’albite agrégés parfois en plages, puis de l’orthose maclé selon Carlsbad et du quartz fortement corrodé de plus petite taille que les feldspaths et souvent isolé à l’état de lam- beaux. IL. Pâte en grande partie formée par du quartz spon- gieux et vermiculé, qui se développe parfois en auréoles autour de la première consolidation. IT. Magnétite, chlorite, séricite. No 505. Eboulis de l Amone. Belle roche d'aspect moucheté et compact. (S. L. M.) I. La première consolidation est très abon- dante, elle comprend des amas de mica vert de forme ha- bituelle, beaucoup de plagioclases de grande taille, sérici- tisés, de l’orthose et peu de quartz de plus petite dimen- sion. IL. Pâte formée en grande partie par du quartz spon- 256 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES gieux passant par places à de la micropegmatite et entou- rant les grands cristaux de la première consolidation. IV. Type globulaire à première consolidation rare ou déficiente. Ie 617. Breyaz. Roche blanche, compacte, première consolidation, vi- sible à l'œil nu. (S. L. M.). I. Première consolidation très réduite et très corrodée, formant des petits débris noyés dans la pâte. Le plagioclase dominant est l’oligolase-albite, l’or- those est plus rare. Quartz très corrodé à inclusions liqui- des. Presque tous les éléments de la première consolida- tion sont entourés d’une zone plus ou moins parfaite de quartz spongieux formant auréole. Mica vert habituel. Il. Pâte essentiellement formée de quartz spongieux, on remarque dans celle-ci certaines traînées qui sont formées par le laminage. IT. Épidote, chlorite, séricite, leucoxène. V. Type schisteux à pâte microgranulitique. No 624. Breyaz. Roche d’aspect schisteux et laminé. (S. L. M.). I. Plagioclase prépondérant, albite oligo- clase acide, souvent fortement altéré. Orthose en plages libres, quartz bipyramidé écrasé. Mica vert en amas étirés formant traînées parallèles avec inclusions ordi- naires notamment de zircon et d’apatite. IL. Pâte microgranulitique avec quartz spongieux. La roche est fortement dynamométamorphique. N° 620. Breyaz. DU VAL FERRET. 254 (S.L. M.).T. Mica brun en lamelles altérées, plagio- clase abondant altéré du type oligoclase normal ou oli- goclase-albite; orthose en petites plages, quartz bipyra- midé en partie écrasé. IT. Pâte microgranulitique, renfermant des petits lam- beaux de quartz et de feldspath, puis du quartz spon- gieux en petites plages arrondies. IT. Chlorite et séricite. Belles actions dynamiques manifestes sur la prem.èra consolidation, et ayant communiqué à la roche une cer- taine structure schisteuse. N° 623. Breyaz. (S. L. M.).I. Mica vert habituel avec un peu d’alla- nite, plagioclase, albite et oligoclase formant localement des amas; orthose rare; les feldspaths sont brisés et éti- rés. Quartz bipyramidé, très corrodé, étiré par places en lentilles. IT. Pâte microgranulitique avec beaucoup d’orthose, puis quelques éponges de quartz et quelques plages feld- spathiques vermiculées. IT. Séricite, chlorite, épidote, allanite. N° 649. Châtelet. Roche grisâtre, compacte, d'apparence fortement la- minée. (S. L. M.). L. Feldspath indéterminable, complètement séricitisé, transformé en amas kaoliniques ; on reconnaît cependant un peu d’orthose. Mica noir constant; quartz bipyramidé de grande dimension. Il. Pâte principalement microgranulitique. La roche est très dynamométamorphosée et passe à un schiste à séricite. Le mica vert, fortement chloritisé est étiré en trainées parallèles. Les amas séricitiques qui pro- 258 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES viennent des feldspaths sont également complètement éti- rés et forment des bandes dans la seconde consolidation. Le quartz est étiré et brisé, il prend des extinctions on- duleuses; les cristaux bipyramidés s’allongent sous forme de lentilles. N° 653. Châtelet. Roche compacte d'aspect gneissique. (S. L. M.). I. Mica verdi, les plagioclases ainsi que l’orthose sont complètement kaolinisés; passablement de quartz. Pâte microgranulitique chargée de séricite. C’est un échantillon très dynamométamorphosé, le quartz est transformé par places en mosaïque. N° 654. Châtelet. (S. L. M.\. I. Roche fortement écrasée comprenant quelques amas de jolies paillettes de mica brun, orthose et quartz écrasé en mosaique. IL. Pâte microgranulitique surchargée de séricite. N° 655. Châtelet. Roche très écrasée grisätre. (S L. M.). I. Les éléments sont presque méconnais- sables et transformés soit en amas de séricite, soit en chlorite; il y a peu de quartz. IL. Pâte microgranulitique chargée de séricite. No 688. Treutz-Bouc. Roche grise légèrement schisteuse. (S. L. M.). I. Un peu de zircon, d’apatite, de magné- tite et de sphène, beaucoup de plagioclases, peu d’or- those. Quartz bipyramidé très corrodé formant par pla- ces des associations graphiques avec l'orthose; mica verdi abondant en amas. I. Pâte microgranulitique de quartz et d’orthose avec beaucoup de séricite. DU VAL FERRET, 259 N° 533. Éboulis de l Amone, (S. L. M.). I. Première consolidation très abondante, mica verdi, plagioclases, puis orthose rare; quartz très abondant, très corrodé et en partie fortement dynamo— métamorphosé. IL. Pâte microgranulitique très fine avec développe- ment de quartz spongieux autour de la première consoli- dation. INT. Calcite. No 359. Col des Grépillons, rochers au-dessus du col. (S. L. M.). I. Plagioclases kaolinisés avec plages inté- rieures de calcite, orthose très frais, en belles mâcles de Carlsbad et montrant des filonnets; quartz prépondérant, de beaucoup plus grandes dimensions que les autres élé- ments de la roche. IL. Pâte microgranulitique à tendance légèrement glo- bulaire. Actions dynamiques manifestes. N° 308. Montagne de la Saxe, dans les parois qui domi- nent le village de la Saxe. (S. L. M.). I. La première consolidation est laminée, les feldspaths sont transformés en traînées parallèles de séricile ; le mica noir est également aligné et laminé; très peu de quartz. Il. Pâte microgranulitique très fine et schisteuse. N° 505. Méme localité. Type plus compact, à l'œil nu passablement de quartz bipyramidé. (S. L. M.). [. Plagioclases peu déterminables, la va- riété répond à l'oligoclase-albit:; beaux cristaux d’or- those maclés selon Carlsbad, peu de mica vert ; beaucoup de quartz en cristaux bipyramidés. TP APE 4 L LC OS MURS * AIT 7 * 2. she RÉAL ANS 260 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES IL Pâte microgranulitique ordinaire, très fine, et montrant des actions dynamiques manifestes très inté- ressantes, la pâte est schisteuse avec traînées parallèles de séricite; les orthoses sont déformés, leurs angles chan- gés, ou encore la compression y produit des plans de glissement. IT. Séricite, épidote. No 289. Mont-Chétif, sur le chemin du couloir au som- mel. (S. L. M.). I. Peu de mica, nombreux amas de séri- cite montrant l'existence d’un feldspath préexistant, la première consolidation est en grande partie formée par du quartz bipyramidé corrodé. IL. Pâte microgranulitique chargée de séricite et de lamelles de chlorite. Actions dynamiques très intenses, les cristaux de quartz bipyramidés sont étirés dans le sens de la schistosité et forment dans la roche de jolies lentilles appointies aux deux bouts, avec un petit espace vide à l'extrémité. N° 290. Mont-Chétif, sur le chemin du couloir au sommet. La disposition générale de cette roche est identique à celle du numéro précédent, mais les phénomènes dyna- miques sont encore plus apparents. Les éléments feld- spathiques ont complètement disparu et sont remplacés par des trainées séricitiques parallèles. N° 272, Mont-Chétif, à la base du versant E. A l'œil nu, la roche est fortement laminée, elle prend une allure quasi-gneissique. (S. L. M.). [. Peu de mica, beaux cristaux terminés d’orthose, quelques albites, quartz bipyramidé abondant. IT. Pâte ordinaire. Les phénomènes dynamiques ré- duisent la pâte en mosaique. DU VAL FERRET. 261 N° 276. Mont-Chétif, méme provenance. (S. L. M.). I. Beaux plagioclases, oligoclase; mica chloritisé, un peu d’orthose, puis quartz brisé réduit en mosaique. IT. Belle pâte microgranulitique avec développement de quartz spongieux disposé parfois en auréoles autour des grands cristaux de quartz. VI. Type schisteux à pâte globulaire, N° 621. Breyaz. Roche gris bleuâtre, à l’œil nu on distingue dans la première consolidation du quartz puis du feldspath en petits grains. (S. L. M.). IL. Feldspaths abondants, en cristaux ter- minés renfermant par places de la zoïsite; lorthose est bien développé par rapport aux plagioclases; quartz bi- pyramidé en grands cristaux qui sont généralement bri- sés, MmiCa en amas élirés. IT. Dans la pâte on rencontre quelques éponges de quartz, celle-ci est d’ailleurs très schisteuse et chargée de séricite. IT. Hématite, chlorite, zoïsite, épidote, leucoxène et surtout séricite. N° 621 bis. Breyaz. Roche plus foncée que la première, grisâtre et plus micacée. (S. L. M.). L On ne distingue dans la pâte que des taches formées par un agrégat de cristaux de feldspath altérés, principalement d’orthose, puis quelques amas de lamelles de mica vert avec de l’allanite, de la magnétite et du leucoxène. 262 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES IT. Pâte riche en quartz spongieux, présentant une certaine schistosité. No 691. Treutz- Bouc. Échantillon un peu schisteux. (S. L. M.). L. Amas de mica verdi habituel, on trouve de plus quelques grandes lamelles mieux développées que les autres, et analogues à la biotite de la protogine. Feldspaths complètement séricitisés et indéterminables. I. Pâte avec beau développement de quartz spon- gieux, on y rencontre en plus quelques lambeaux d'or- those et de quartz, puis quelques grains de zircon et d’apatite. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. Nous résamerons en quelques mots les caractères gé- néraux des quartzporphyres du Val Ferret, tels qu'ils ont été décrits dans les pages qui précèdent. 1° Sur tout le flanc S.-E. du massif du Mont-Blanc, du Catogne et au delà, jusqu'au col des Grépillons, les schistes cristallins plus ou moins injectés qui, sur le ver- sant nord, flanquent la protogine, sont remplacés par un complexe de porphyres acides, formant une bande conti- nue qui atteint sa largeur maxima du Catogne au Châte- let. La continuation de cette bande au delà du col des Grépillons ne doit point être recherchée contre les flancs du massif du Mont-Blanc; elle se retrouve à la montagne de la Saxe et au Mont-Chétif, avec des caractères ana- logues et disposée semblablement vis-à-vis du granit d'une part et des couches sédimentaires de l’autre. Au delà du Mont-Chétif cette zone disparaît sous les terrains sédimentaires. Le Mont-Chétif et la montagne de AT Le à 5 ve ET eo SAT 2 ; DU VAL FERRET. 263 la Saxe appartiennent donc à la zone da Mont-Blanc et la zone du Briançonnais passe à l’est de ces montagnes. 2° Sur toute son étendue, à l'exception de quelques points dénudés par l'érosion, cette bande entre en contact avec les couches sédimentaires du Val Ferret. Partout ce contact est mécanique, les couches plaquées contre la microgranulite plongent toujours vers le sud, sur toute l'étendue du versant, ce plangement est conforme à celui que l’on peut observer dans les premières chaînes situées à l’est du massif du Mont-Blanc, cette disposition se retrouve au Mont-Chétif et à la montagne de la Saxe. Les couches sédimentaires les plus anciennes, qui entrent en contact avec les porphyres, sont triasiques et alors ce sont des quartzites ou des dolomies, c’est le cas au Mont-Chétif. D'autres fois, comme à ia Mayaz et aux Six Neirs, c’est un conglomérat polygénique à cailloux de porphyre dominant ; il n’est pas possible de voir si ce conglomérat esl général ou sporadique, quant à son âge, il est encore indéterminé, il est en tous cas au moins infraliasique ; ce conglomérat a peut-être comme équi- valent celui que l’on rencontre localement à la montagne de la Saxe et qui là, paraît être sous le lias. En d’autres points, le contact se fait avec des dalles calcaires ou des schistes noirs Jurassiques, dont la strati- graphie exacte reste encore à établir. 3° Les porphyres ont un contact généralement franc avec la protogine, qui se fait soil par des roches schis- teuses, soit par des variétés laminées. Il est difficile de savoir si près du contact les porphyres traversent en filons la protogine, nos observations sont peu d’accord avec cette manière de voir, les coupes des Grépillons et de la Mayaz, ainsi qu’un examen de la forme 264 LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES topographique des affleurements du porphyre semblent plutôt montrer que ceux-ci recouvrent la protogine. 4° Comme au Catogne, sur toute l’étendue de la zone, les porphyres alternent avec des roches cristallines, mica- schistes, amphibolites, amphibolites feldspathiques, schistes séricitiques, etc. Les porphyres toutefois paraissent pré- dominer de beaucoup. 5° Envisagés au point de vue pétrographique, les por- phyres du Val Ferret sont des microgranulites toujours à deux temps de consolidation, et dont la composition minéralogique est analogue à celle des mêmes roches de ‘1 première zone alpine. Les différences que l’on observe dans les diverses varié- tés portent exclusivement sur les rapports respectifs des deux consolidations, ainsi que sur la nature de la pâte. Les porphyres du Val Ferret sont tous entièrement cristallins sans traces de masses vitreuses ou felsitiques. La seconde consolidation, microgranulitique en principe, peut affecler cependant toutes les structures comprises entre le type microgranulitique et globulaire absolu. Les formes dites à étoilement, voire même les formes micro- pegmatoïde ne sont point rares et dans certains cas, il y a tendance à la formation de sphérolites incomplets. 6° Les quartzporphyres réalisent un type essentielle- ment acide, dans lequel le quartz abonde dans la seconde consolidation. La pauvreté en chaux montre l'acidité des plagioclases et la composition du magma d’où soni issus les dits porphyres est en somme voisine sinon identique de celle du magma qui a donné naissance aux granulites filoniennes, ainsi qu’à la protogine finement grenue du versant sud. 7° Tous les porphyres sans exception accusent à des DU VAL FERRET. 265 degrés divers des phénomènes dynamométamorphiques, ceux-ci ont écrasé ou déformé plus ou moins la première et la seconde consolidation. Cet écrasement a facilité la production de la séricite et a laminé par moment si forte- ment ces roches, qu’il devient impossible parfois de les distinguer des schistes séricitiques francs. Genève, juillet 1897. Laboratoire de minéralogie et géologie de l’Université. ARCHIVES, t. IV. — Septembre 1897. 19 PEU NS 7e PAPE 7 STATS T ee VAE MSA CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY PREMIÈRE NOTE ILES DE SERCQ ET GUERNESEY PAR L. DUPARC et J. BOERLAGE (Avec la planche IV!) La petite île de Jersey est connue depuis très long- temps pour l’abondance et la variété des roches éruptives qu’on y rencontre. Malgré cela, elle n’a point encore fait l’objet d’une étude pétrographique détaillée, bien que sa géologie ait été déjà établie depuis 1886 par le R. P. Ch. Noury*. En 1892, M. Alb. de Lapparent* a publié dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles, une petite . ! Cette planche paraîtra dans le numéro d’octobre. ? Géologie de Jersey. — Paris, Savy; A Jersey, Le Feuvre. # Note sur les roches éruptives de l'île de Jersey. — Bruxelles. F. Hayez (Extrait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles, t. XVI, 2° partie). CONTRIBUTION A I ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE, ETC. 267 note sur les roches éruptives de Jersey; mais l'auteur, à la fin de son travail, exprime lui-même le désir de le voir compléter par une monographie de détail sur le sujet. Il y a quelques années, M. le prof. E. Chaix, pendant un séjour prolongé à Jersey, a récolté un très grand nombre d'échantillons des divers types de roches de cette île, ainsi que des îles de Sercq et Guernesey; échantillons soigneusement repérés sur la carte, et qu'il a bien voulu nous transmettre pour en faire une étude détaillée. Le matériel récolté par M. le prof. E. Chaix est très considérable, nous avons pensé l’étudier dans son en- semble, et la présente note a pour but de faire connaître quelques roches éruptives de Sercq et de Guernesey. Cette étude sera nécessairement beaucoup moins détaillée et complète que celle que nous présenterons ultérieurement sur Jersey, par le fait que, tandis que pour cette dernière localité nos collections sont très considérables, pour Sercq et Guernesey par contre, nous n'avons eu qu'un nombre beaucoup plus restreint d'échantillons. Nous y avons cependant rencontré quelques types curieux et nous avons pensé qu’il était intéressant de les décrire dans ce travail préliminaire, ILE DE SERCQ Les formations éruptives de l’île de Sercq sont repré- sentées essentiellement par des granits et des diorites. Les granits forment l’extrémité septentrionale, ainsi que l'extrémité méridionale de l'île. On les trouve égale- ment dans le petit îlot situé à l’ouest de celle-ci et sur le rivage oriental de l’île, près du Creux de Harbour. La partie orientale est formée par des schistes paléozoïques, 268 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE injectés à des degrés divers par le granit, tandis que sur le bord oriental de l’île, on trouve des schistes cristallins et des gneiss, qui renferment localement des amphibolites. Les diorites par contre, apparaissent en filons, on les rencontre dans la partie nord de l’île, comme aussi dans la partie située au N.-0. Nous examinerons tour à tour les caractères pétrographiques de ces roches. Les Granits. Ce sont des roches variées, qui présentent différents types microscopiques. Ils sont en général de grain moyen et plutôt riches en mica. Le feldspath y est tantôt blane, tantôt rosé ; la biotite souvent associée à l’amphibole. Les minéraux constitutifs en sont : Apatile, Zürcon, Magnéiite, Sphéne, Biotite, Hornblende, Plagioclases, Orthose, Microcline et Quartz. Les éléments secondaires sont : Chlorite, Épidote, Séricite. L’Apatite est quelquefois très abondante et développée d'habitude en cristaux hexagonaux, présentant soit des sections basales hexagonales, soit des sections prisma- tiques rectangulaires. Ordinairement, l’apatite se rencontre en inclusions dans la biotite, ou encore dans l’amphibole, mais elle existe souvent aussi à l’état d’élément constitutif libre dans la roche. Le Zürcon est plutôt rare et se trouve généralement en grains arrondis, de relief élevé, sans forme cristallogra- phique nette. Il est toujours de petites dimensions; sou- vent libre, d’autres fois inclus dans la biotite. La Magnétite est rare, en grains informes, générale- ment inclus dans la biotite en voie de chloritisation. in 4 pe 0 ed Ve SE SP TE LA DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 269 Le Sphéne, n’est également point fréquent, il ne se ren- contre guère que dans les variétés amphiboliques. Il s’y présente en pelits grains grisâtres, avec caractères opli- ques habituels. La Biotite est abondante, elle peut même se développer d’une manière exceptionnelle. Elle se présente en lamelles déchiquetées, de couleur variable. En général elle est à un axe négatif; s'éteint toujours parallèlement au clivage p = (001); sa biréfringence est normale et élevée. Le polychroïsme intense donne : Ng = brun foncé Np = jaunâtre, pâle Elle renferme en inclusions les minéraux précités. La biotile est fréquemment chloritisée, parallèlement à p = (001). La chloritisation se fait parfois d’une ma- nière complète et toute la biotite est alors transformée en chlorite, jaune verdâtre. La Hornblende se présente en cristaux informes, allongés selon l’arêle du prisme. L’extinction de Ng par rapport à l'allongement oscille entre 18° et 22°. La bissectrice aiguë est négative , l'angle des axes normal. Le polychroïsme donne : Ng = vert, plus ou moins foncé Np = jaunûtre, plus pâle Les cristaux d’amphibole sont maclés selon ' = (100), sans répétition ; ils renferment en inclusions les mêmes minéraux que la biotite. Les Plagioclases sont assez abondants. Ils sont maclés d’après la loi de l’albite, plus rarement d’après celle du péricline. Les extinctions dans la zone de symétrie perpendi- 270 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE culaire à g' — (010), de même que l’extinction de Np sur g' — (010), ainsi que l'application de la méthode de Becke, démontrent qu'il y a une assez grande variété dans ces derniers. Dans les termes amphiboliques, leur basicité descend jusqu’à l’andésine Ab, An,, mais les termes plus acides, voire même l’albite, sont fréquents. Il faudrait ajouter cependant, que l’état de décomposition des plagioclases rend souvent leur détermination problématique. L'Orthose est bien développé ; il forme de grandes plages granitiques, qui moulent les plagioclases, ainsi que les autres éléments. Le Quartz fait ciment entre les minéraux précités. Il présente d'habitude la forme granitique ; plus rarement et localement, il montre une tendance granulitique, voire même pegmatoïde. [l paraît être assez abondant. Parmi les éléments secondaires la Séricite remplit quelquefois com- plètement l’intérieur des feldspaths, lesquels sont alors indéterminables. L’Epidole se rencontre en grains jaunâtres, qui dans certains cas forment avec le quartz des associations mi- cropegmatoides secondaires. La Chlorite, comme nous l'avons dit, épigénise le mica. La structure est toujours franchement granitique, grenue; elle passe cependant à la structure granulitique, sans que la limite entre les deux soit bien tranchée. Tous les minéraux essentiels ont un égal développe- ment. Quant aux phénomènes dynamométamorphiques subis par ces granits, ils sont manifestes dans bien des cas; le quartz notamment montre souvent des extinctions NS DO TR OR D Oo 1 re Ge Qu Y: > DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 271 onduleuses ; les feldspaths : plagioclases ou orthose sont fréquemment brisés. Quelquefois même, les plages de quartz sont écrasées et réduites en mosaïque. Le vranit paraît développer dans son voisinage des phénomènes de métamorphisme, qui rentrent dans la catégorie de l'injection filonienne. On observe en eflet, soit dans les schistes, soit dans les amphibolites, des filons quelquefois extrêmement minces de granit qui tantôt se digitent, tantôt alternent avec les feuillets des schistes d'une manière très régulière. Le granit devient alors finement grenu et prend la structure aplitique. C’est ce que l’on peut voir par exem- ple sur la côte aux Sagnies, dans les roches schisteuses qui forment l'arche naturelle que l’on observe dans cette localité. MONOGRAPHIE DES TYPES ÉTUDIÉS. N° 188. La Coupée, base W. Roche granitique, à grain moyen, à feldspath rosé, saturée de fines lamelles, d’un élément chloriteux ver- dâtre. (S. L. M.). Apatite, assez abondante, disséminée un peu partout. Zircon, rare, ainsi que le Sphene. Biotite, complètement chloritisée et saturée de Magné- tite en petits grains. La Chlorite qui en résulte est verdâtre, polychroïque avec : Na yert: Np = jaunûtre, Plagioclase, abondant, complètement kaolinisé, indé- 272 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE terminable. Il paraît néanmoins appartenir à un terme acide. Orthose, granitique, en plages. Quartz, très abondant, formant ciment entre les mi- néraux essentiels. Séricile, Kaolin, et Epidote, secondaires. Actions dynamiques manifestes. Tout le quartz a des extinctions onduleuses. Il est broyé par places, et trans- formé en mosaïque. N° 193. Ixcart Bay. Roche grenue, analogue à la précédente. (S. L. M.). Magnétite en grains irréguliers. Apaiile, rare. Bioite, complètement chloritisée. La Chlorite est dépour-- vue de polychroïsme. Plagioclase, relativement abondant, d’un type très acide (albite et oligoclase-albite). Orthose plus rare, sous forme ordinaire. Quartz, granulitique entre les plages des éléments pré- cédents. Un peu d’Epidote, secondaire. N° 183. Entre Eperquerie et Boutiques. Granit à amphi- bole. Superbe roche, à grain moyen, très riche en mica, avec un feldspath blanchâtre. (S. L. M.). Sphéne abondant, soit libre, soit inclus dans la biotite ou l’amphibole. Il se présente en grains nformes, grisâtres, d'aspect guilloché. Bissectrice aiguë et biréfringence normales ; angle des axes très petit. Apatite, plus rare que le sphène, de dimension beau- coup inférieure à ce dernier. DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 273 Elle existe en inelusions dans la biotite ou l’amphibole. Zircon, clairsemé, inclus également dans la biotite, sous forme de petits grains. environnés d’une auréole, d'un polychroïsme intense. Magnétite, rare. Biotite, abondante, bien développée, très polychroïque en lamelles déchiquetées, criblées d’inclusions. Elle est dispersée dans toute la roche, et est toujours rigoureuse- ment à un axe. Son polychroïsme donne : Ng = brun, très foncé, presque noir. Np = incolore, ou jaune pâle. Sa consolidation paraît antérieure à celle de l’amphi- bole. L’Amphibole est beaucoup plus rare : c’est une horn- blende verte, en cristaux informes, maclée selon h' — (100) et s’éteignant à 22°; bissectrice aiguë néga- tive, son polychroïsme donne: Ng = jaune verdâtre. Np = jaunûtre. Feldspaths très abondants. Les Plagioclases sont maclés selon l’albite et le péri- cline. Sur g', extinction à 12° pour »p, dans l'angle aigu ph". Bissectrice aigué positive. Dans la zone de symétrie l'extinction maxima entre deux lamelles ne dépasse pas 30°. Ces propriétés font de ce feldspath, de l’andésine. Orthose, en grandes plages, moulant nettement les plagioclases. Sur les bords de l’orthose, on voit souvent de petites corrosions micropegmatoïdes, qui paraissent ici nettement secondaires. Microcline, rare. Quartz, moulant tous les éléments précités. Il est gra- nitique et moins abondant que les éléments feldspathi- ques. 974 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE Un peu de Chlorite et d’Epidote, comme minéraux se- condaires. Actions dynamiques visibles par le ployement des la- melles hémitropes des feldspaths, ainsi que par les extinc- tions onduleuses du quartz. No 180. Le Creux Harbour. Granit à grain fin, à feldspath rosé ; surchargé de mica. (S. L. M.). Sphéne abondant, formant de jolis fuseaux, légèrement polychroïque, dans les tons gris brunâtres : Ng = gris brunâtre. Np = jaunûtre. Ilest libre, d'autrefois en inclusion dans le mica, vu l’amphibole. Magnétite, s'entoure d’hématite et paraît provenir ici de l’altération de la biotite. Zircon rare. On en trouve seulement quelques grains disséminés. Biotite, assez abondante en petites lamelles et presque entièrement chloritisée. La Chlorite est vert d'herbe, et légèrement polychroïque. Hornblende moins abondante, que la biotite, et maclée quelquefois avec elle. Polychroïsme intense: Ng == vert foncé. Np = jaune verdâtre, pâle. Quelques macles selon k' = (100). Plagioclase rendu indéterminable par la kaolinisation. Orthose bien développé. Quartz d’abondance moyenne, présentant par places des formes pegmatoïdes. Souvent on trouve les plages d’orthose vermiculées ; cette formation est sans doute d'origine secondaire. DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 279 Eléments secondaires : ÆEpidote, en jolis grains jaunä- tres ; Séricile et très peu de Calcite. Roches cristallines et variétés d'injection. N° 191. Ixcart-Bay. La roche est une amphibolite verte, compacte, épidoti- sée renfermant des filons extrêmement minces de granit. (S. L. M.). Cet exemple, très intéressant, montre com- ment les amphibolites passent latéralement aux variétés feldspathisées. La coupe mince montre un de ces filons minuscules, entièrement encaissé entre deux salbandes formées par ’amphibolite. Le filon est constitué par un agrégat grenu des élé- ments du granit, notamment de Quartz, puis de feldspath Plagioclase, indéterminable. Par-ci par-là, on trouve quelques rares débris d’Amphibole évidemment arrachés à l’amphibolite; un peu de Magnétite, un peu de Sphéne, et quelques lamelles de Chlorite. L’amphibolite, elle-même, est formée en grande partie d'amphibole, criblée d'inclusions d’Apatite ; à cette am- phibole s’adjoint énormément de magnétite et de sphène (ce dernier élément entourant parfois la magnétite) ; puis aussi de l’Épidote, en cristaux jaunâtres. Dans le canevas que forment les cristaux d’amphibole, on voit se développer des petits grains d’Orthose et de Plagicclases, contenant en inclusions, de la magnétite. Ces Plagioclases paraissent être ici des oligoclases acides. On a trouvé, en effet, une bissectrice aiguë positive, une extinction maxima de + 10° à + 12° sur g' (010), et sur des sections perpendiculaires à Np on a obtenu des 276 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE extinctions de 80° à 84°, puis des extinctions symétri- ques, donnant un maximum de 22° entre deux lamelles. N° 184, Les Sagnies. Schiste granitisé, présentant une série de lits micacés, verdätres, restants du schiste primitif, et une série corres- pondante de filons, alternant parallèlement avec ces der- niers. (S. L. M.). Les filons granitiques sont formés par une association grenue de Quartz, d’'Orthose et de Plagioclases- acides très décomposés, ils renferment quelques grains de Magnétite, du Sphène, beaucoup de Chlorite verte, prove- nant sans doute d’une biotite préexistante, de | Amphibole, et un peu d'Apatite. Les bandes schisteuses vertes, renferment en majorité de l’amphibole, associée à beaucoup de chlorite et de magnétite; puis un peu de feldspath et du quartz, ainsi que des petits grains d’épidote. Dans les amphibolites on trouve intercalés des nodu- les d’épidote. Ceux-ci sont formés par la réunion d’une multitude de grains arrondis, jaune verdâtre, mêlés à un peu de magnélite et de sphène. N° 187. La Coupée. La roche est une amphibolite, d’une couleur verte, foncée, criblée de taches plus claires, formées par des concentrations d’épidote. (S. L.M.). Peu de Magnétite, paraissant secondaire, remplissant les interstices de la roche. Peu, ou pas d’Apatile. Sphéne en tout petits grains grisâtres, très nombreux, et concentrés sur certains points. L’Amphibole forme la masse principale, les cristaux sont pressés les uns contre les autres, sans laisser d’in- DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 277 terstices vides ; No s'éteint à 21° de l'allongement ; l’en- semble des propriétés optiques est normal; poly- chroïsme : | Ng = vert, foncé. Np — vert, jaunâtre, pâle. Elle renferme des inclusions de sphène. L’amphibole subit une transformation plus ou moins profonde : son polychroïsme diminue, sa biréfringence augmente et elle semble passer à l’actinote. Par places on observe des lentilles d’Epidote, formées par une agrégalion d'individus grenus, de couleur gri- sâtre. On trouve aussi quelques taches, qui sans doute étaient primitivement des feldspaths, mais qui actuellement, sont formées par des produits argileux, opaques, mêlés à quelques paillettes de Séricite. Les Düiorites. On les rencontre dans l’extrémité septentrionale de l’île, en filons dans les granits, ou dans les phyllades. Ce sont des roches plutôt foncées, finement grenues, et riches en amphibole. Le petit nombre d'échantillons ne nous a pas permis d’en faire une étude générale bien approfondie, de sorte que nous nous bornerons à une description pure et simple du matériel que nous avons eu entre les mains. N° 182. S. des Eperqueries. Roche finement grenue, riche en amphibole. (S. L. M.) : Beaucoup de Magnétite; pas d’Apatite, ni de Zircon. Hornblende verte, abondante en cristaux informes ou 278 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE allongés; quelquefois maclés selon ' = (100). Poly- chroïsme faible : Ng = verdâtre pâle. Np = grisâtre pâle. Elle renferme en inclusion de la magnétite, subit sou- vent une altération qui la pâlit et amène la séparation de produits ferrugineux opaques. Biotite, plutôt rare. Très fortement polychroïque : Ng = brun. Np = jaunûtre. Elle est toujours chloritisée, et de consolidation anté- rieure à l’amphibole qui l'enveloppe. La Chlorite est très faiblement colorée, et polychroïque dans les tons vert pâle. Les Feldspaths sont d’une détermination difficile vu leur état de décomposition avancé. La méthode de Becke, toutefois, a permis de constater une variélé acide, inter- médiaire entre l’oligoclase-albite et l’albite. Quartz, plutôt rare, en grains arrondis, granulitiques. Epidote, secondaire, très abondante, formant des houppes fibrillaires, et des associations micropegmataïdes avec le quartz. Elle est grisâtre en lumière naturelle. Si- gne optique, biréfringence, extinctions, normaux. La structure est absolument grenue. Les feldspaths moulent nettement l’élément noir. Cette roche est, en somme, une diorite, micacée, quartzifère. N° 186. Les Sagnies. Filon, dans les phyllades. Il se divise en deux parties; les salbandes, très finement grenues, presque aphanitiques, et la partie centrale, plus largement cristallisée. Cette der- nière est très semblable au N° 182, et renferme comme elle, dela Magnétite. puis beaucoup de Hornblende, en cris- DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 279 taux informes, déchirés et verdis ; d’un polychroisme tou- jours appréciable. Elle est fortement altérée et transfor- mée en Épidote. La transformation est intéressante; on voit naître dans lamphibole des cristaux grisâtres, à fort relief, qui sont de l’épidote, et qui souvent passent insensiblement à l’am- phibole environnante, dont ils se distinguent toujours cependant par l’absence de polychroïsme. La Chlorite est très abondante dans cette roche. Elle y est centralisée sur certains points, et y forme des petites lamelles verdâtres, qui sont douées d’un polychroïsme très appréciable dans les teintes vert d'herbe, et qui se trouvent d'habitude dans le voisinage de la magnétite. Les Feldspaths sont tellement kaolinisés, que toute dé- termination exacte est impossible. Ils paraissent cepen- dant être exclusivement des plagioclases. Quartz platôt rare. On en trouve cependant quelques grains, isolés dans la masse. On rencontre aussi par pla- ces des micropegmatites de quartz et de feldspath, qui paraissent d’origine secondaire. La texture est absolument grenue. Les salbandes du filon ont une structure identique, mais les éléments y sont de dimensions beaucoup plus petites. La Hornblende excessivement abondante, s’associe ici à beaucoup de Magnétite ; peu d’Épidote, des Feldspaths, en- tièérement altérés, et quelques grains de Quartz. ILE DE GUERNESEY Les roches que l’on rencontre dans l’île de Guernesey sont analogues à celles de Sercq; ce sont des granits et 280 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE des diorites, auxquels s’ajoutent des kersantites augi- tiques. Les diorites sont particulièrement développées dans la partie nord de l’île; elles offrent des types nombreux et variés. Les granits affleurent sur plusieurs points de la côte, vers la même extrémité. Ils se rencontrent aussi dans la partie méridionale. Quant aux kersantites, elles sont peut-être répandues, mais nous n’en avons eu que d'un seul gisement, celui de Carrière au N. du port de St-Sampson. Le matériel, dont nous disposons pour Güernesey, ne nous permet pas de faire, comme pour Jersey, une monographie détaillée. Il ne s’agit ici que de décrire un certain nombre de bons types, soigneusement récoltés, mais qui sont loin de représenter sans doute la totalité des roches éruptives de cette ile. Les Diorites. Ces roches superbes présentent divers types, qui va- rient par le développement plus ou moins grand du feld- spath ou de l’amphibole. En général cependant, l’amphibole prédomine toujours. Ces diorites sont alors foncées, noirâtres, lourdes, entière- ment cristallines, et à la loupe on les voit formées d’une multitude de prismes d’amphibole, orientés dans tous les sens, et réunis par un élément feldspathique de plus petites dimensions. Elles renferment alors quelques traces de sul- fures métalliques. Lorsque le feldspath se développe da- vantage, la roche devient plus grossièrement grenue, et de couleur plus claire, les prismes d’amphibole s’y raccour- cissent. DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 281 Dans certains cas, beaucoup plus rares, l'élément feld- spathique devient prédominant, et les grands cristaux d'amphibole sont alors noyés pêle-mêle dans une masse feldspathique grisâtre, plus ou moins altérée. Les minéraux constitutifs de ees roches sont : Magnétite, Apatite, Zircon, Sphène, Hornblende, Biotite, Plagioclase et Quartz. La Magnétite est exceptionnellement très abondante, elle se présente d'habitude en grains informes ou en sec- tions carrées ou polygonales, renfermant parfois des inclu- sions d’'apatite; ou encore en plages, qui cimentent entre eux deux ou trois cristaux d’amphibole. Elle est libre, mais plus généralement renfermée à l’état d’inclu- sion, et dans ces conditions se rencontre alors, soit dans l’hornblende, soit dans la biotite. Elle parait être toujours nettement primaire. L’Apatite est d'habitude extrêmement abondante; c’est presque dans certaines diorites un élément constitutif principal. Elle peut cribler complètement la roche et se rencontrer aussi en inclusions indistinctement dans la biotite ou l’amphibole. Elle est fortement allongée selon les faces du prisme, et dans certains cas, les cristaux peuvent mesurer jusqu'à 0,6 mm. de longueur (n° 165). Le Zircon paraît manquer, ou être en tout cas exces- sivement rare. Le Sphéne n’est point fréquent, il fait totalement défaut dans certaines coupes ; ses caractères optiques sont nor- maux. La Biotite est de consolidation antérieure à l’amphi- bole, qui la moule toujours nettement, et qui la renferme en inclusion. Très abondante dans certaines variétés qui sont des véritables diorites micacées ; elle manque com- ARCHIVES, t. [V. — Septembre 1897. 20 282 CONTRIBUTION A L'ETUDE PÉTROGRAPHIQUE plètement dans d’autres. Elle se présente en lamelles in- formes, souvent corrodées, qui renferment en inclusions des minéraux, indiqués plus haut. Elle s'éteint rigou- reusement selon la trace du clivage, est toujours à un axe, et d’un polychroïsme exceptionnellement énergique : Na, brun-marron, presque noir, et Np, brun jaunâtre, très pâle. Tantôt les lamelles de biotite sont libres dans la roche, et dans ce cas de grandes dimensions, tantôt elles sont beaucoup plus petites, et se trouvent enfermées dans les grands cristaux de hornblende, qui en sont parfois satu- rés. En général, cette biotite est très fraîche, elle peut s’al- térer cependant périphériquement, et même se chloritiser. La Hornblende est toujours dominante, quantitative- ment elle est parfois supérieure aux feldspaths. Elle se présente en prismes allongés, mesurant de quelques milli- mètres à quelques centimètres de longueur, maclée selon h' — (100), en général sans répétition. Le contour des cristaux est corrodé, moins fortement cependant que la biotite ; le clivage m = (110) est bien développé. Dans certains cas, rares, on observe les co mbinaïisons du prisme (110), de l’orthopinacoïde (100) et du clino- pinacoïde (010), ou encore la combinaison de ces deux dernières formes. L’extinction de Ng sur g' (010) se fait avec des angles, compris entre 19° et 22°; la bissectrice aiguë est négative; la biréfringence ne dépasse jamais 0,023 ; elle est quelquefois inférieure à ce chiffre. Le polychroïsme toujours énergique, est cependant variable d’une amphibole à l’autre. [l se fait dans deux teintes principales, la teinte verte et la teinte brune. On à : en np dat UT en er ve 2 PAT à 1. "d ñ DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 283 Ng = vert foncé, ou brun verdâtre; Np = jaunâtre pâle, ou brun Jaunâtre, pâle ; Nm = vert, ou brunâtre. L’amphibole subit certaines transformations intéres- santes. Elle se marbre tout d’abord de taches, produites par abaissement du polychroïsme et de la coloration, comme aussi par augmentation de la biréfringence. Cette transformation se fait aussi par la périphérie, et le cristal s’entoure d'une bordure de teinte plus pâle, c’est sans doute un acheminement vers la transformation en acti- note. Les plagioclases sont dans la règle très attaqués, toute- fois dans certains cas, on peut encore les déterminer. Ce sont toujours des variétés basiques, qui sont maclées d’après la loi de l’aibite, du péricline, ou encore d’après celle de Carlsbad. Les déterminations optiques donnent en général de l’andésine Ab An,, voire même du Labrador Ab An. Nous examinerons d’ailleurs plus en détail les diffé- rentes variétés de feldspath, dans la monographie des échantillons étudiés. Le quartz n’est en principe jamais abondant, il peut même faire entièrement défaut, mais il est cependant assez constant. Il se présente sous forme des grains isolés, cimentant les minéraux précités; souvent, il montre par- fois de jolies formes pegmatoïdes. Formations secondaires. — Elles portent principale- ment sur l’amphibole, la biotite, et les feldspaths ; ces derniers sont presque toujours kaolinisés et transformés en matières argileuses. Lorsque la transformation est complète: tout élément feldspathique disparaît, et l’am- phibole est alors directement réunie par une masse sérici- RO ee. tr sr 284 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE, ETC. tique, formée par l’agglomération d'une multitude de paillettes, dans laquelle les cristaux d’apatite restent en- tièrement conservés. Toutes ces roches sont légèrement dynamométamor- phiques. Les quartz ont en effet des extinctions onduleuses. La structure est toujours polidiomorphe grenue. Comme variétés on peut distinguer : 1) Diorites proprement dites : andésitiques, ou labra- doriques. 2) Diorites micacées. 3) Diorites quartzifères. (À suivre.) Fe | SUR UN HELIOZOAIRE NAGEUR MYRIOPHRYS PARADOXA. Gen. nov. Spee. nov. PAR Eugène PENARD (Avec la planche II.) En examinant au microscope de l’eau recueillie au marais de Troinex près de Genève, dans une petite mare remplie d'algues et de plantes aquatiques (Elodea), j'ai trouvé le 7 août de cette année un héliozoaire nouveau et bien curieux. Le corps de ce petit organisme, de mill. 0,040 de dia- mètre environ, est au repos arrondi ou plutôt ovoïde, c’est-à-dire qu’il montre des dispositions à l'allongement suivant l’un des axes, fait assez rare chez la plupart des représentants de cet ordre. Comme chez tous les héliozoaires à cuirasse (Chalaro- thoraca de Hertwig et Lesser), le corps est revêtu d’une enveloppe de nature protoplasmique, dans le sein de laquelle sont noyées, se touchant les unes les autres sur toute la surface de l'animal, de petites écailles qui par leur assemblage forment une sorte de cotte de mailles. Dans l'individu que j'ai étudié, ces écailles étaient trop petites pour être vues une à une, mais elles formaient par leur ee, ce + à * 2 286 SUR UN HÉLIOZOAIRE NAGEUR. réunion, vue en coupe optique, une ligne caractéristique déchiquetée, et vue sur un fond noir à la lumière inci- dente, l'enveloppe brillante et rugueuse ne pouvait guère laisser de doutes sur sa nature; il est plus que probable aussi que ces écailles sont siliceuses, comme celles de tous les héliozoaires. Quant aux épines rayonnantes qui, dans beaucoup d’espèces, accompagnent les écailles, elles n'existent pas ICI. Le plasma dans lequel sont noyées les écailles est gri- sâtre, terne, et revêtu à l’extérieur des pseudopodes ca- ractéristiques de tous les héliozoaires; ces pseudopodes dans cette espèce tiendraient en quelque sorte le milieu entre ceux de l’Actinophrys et ceux des Chalarothoracés en général; ils sont un peu moins longs et moins filiformes que chez ces derniers, et plus que chez le premier, pré- sentant un axe couvert de plasma et de granulations, et devenant plus minces de la base au sommet. De plus, l’enveloppe est couverte par-ci par-là de petites aspérités protoplasmiques, quelquefois surmontées d’une courte baguette cylindrique qui ne représente qu’un pseudopode rétracté. Au-dessous de l’enveloppe, mais séparé de lui par une zone claire, très étroite dans celte espèce, se trouve l’ec- tosarc, incolore et très vacuolisé; entre les vacuoles se voient en nombre considérable de petites granulations, presque toujours animées de mouvements qui ne sont pas browniens, mais qui sans doute proviennent des courants produits dans le plasma liquide auquel les vacuoles plus ou moins variables et changeantes impriment un certain déplacement. Dans l'individu que j'ai examiné, il existait également dans l’ectosarc, tout près de la surface, une grande vési- va Re. SUR UN HÉLIOZOAIRE NAGEUR. 287 cule contractile bien caractérisée, puis des boulettes de nourriture et des algues rondes plus ou moins digérées, quelques-unes peut-être parasites. L’endosarc, sphérique, excentrique, et qui ne semblait être qu’une cavité creusée dans l’ectosare et remplie d’un plasma plus liquide, renfermait un gros noyau rond, ex- centrique aussi par rapport à l’endosare, mais qu'il m’a été impossible d'examiner en détail à cause des vacuoles qui le recouvraient. Jusqu'ici il n’y a rien dans cette espèce qui la distingue des autres héliozoaires ; mais il nous faut parler mainte- nant d’une particularité absolument unique, c’est-à-dire de la présence de cils protoplasmiques mobiles et abon- dants. Il paraît constaté que dans quelques espèces (Clathru- lina Cienkowsky, Acanthocystis Hertwig et Lesser), il peut exister des embryons pourvus temporairement d'un flagellum; Cienkowsky a décrit également un Ciliophrys qui pourrait passer par moments de l’état d'héliozoaire à celui de flagellate; mais la présence de cils revêtant le corps entier est un fait qui semble en opposition avec la nature même des héliozoaires en général. Dans le Myriophrys, l'enveloppe protoplasmique est ciliée; c’est une chevelure serrée, formée de fils souples et ténus ; ils sont plus allongés que ceux des infusoires, et en même temps ondulés, ce qu’on ne voit guère non plus chez ces derniers animaux. En somme on pourrait plutôt comparer ces cils à de petits flagellums, qui, par leur abondance, formeraient une véritable chevelure. Même lorsque l’animal est au repos, les cils battent vivement; mais le corps reste immobile, collé qu’il est au support par ses pseudopodes momentanément visqueux. 288 SUR UN HÉLIOZOAIRE NAGEUR. Quant aux pseudopodes qui pointent en plein liquide, sans attache, ils sont quelque peu secoués, tout d’une pièce, par les courants que les cils produisent en ondoyant. Lorsque l’animal veut nager, les pseudopodes lâchent prise, le corps s’allonge un peu, de manière à prendre une forme ovoïde-cylindrique, et se meut alors assez ra- pidement, mais pas aussi vite qu’un infusoire, en tour- nant continuellement autour de son grand axe. J'ai cru par moments voir alors se dessiner vaguement à la sur- face du corps des traits en spirale, mais en général on ne voit rien de semblable, même pendant la marche, et au repos aucun dessin n’est visible, de sorte que ce de- vait être là une apparence causée par le mouvement des cils ; il est naturel en effet que ces derniers, pour faire avancer l'animal en tournant sur lui-même, prennent un arrangement quelque peu symétrique. La nage nécessite également des modifications parti- culières dans les pseudopodes ; ceux qui sont à la partie antérieure du corps se rétractent presque complètement, en ne laissant à leur base qu’un petit amas de protoplasme en forme de pile de boulets ; sur les côtés ils se rétrac- tent également, mais moins, et en arrière ils gardent en- core souvent la moitié et plus de leur longueur ordinaire; on les voit alors traîner en arrière, comme des fils épais, mous et plus lisses qu’au repos. La nage entre deux eaux ne se prolonge pas longtemps ; subitement l'animal s’arrête, s’arrondit un peu, et les pseudopodes repoussent en quelques secondes; les infé- rieurs se collent au soutien, tandis que les autres, poin- tant dans le vide, prennent l’apparence de baïonnettes rigides ; j’ai vu des petits infusoires venir se piquer à ces pointes, et reculer bien vite comme terrifiés. SUR UN HÉLIOZOAIRE NAGEUR. 289 Cette espèce curieuse aurait mérité des observations plus complètes ; malheureusement je n’ai pu en étudier qu’un individu, que j'ai suivi avec soin pendant trois quarts d'heure. Au bout de ce temps, comme je voulais colorer le noyau, je fis arriver sous le cover un courant de solution carminée ; l’animal au contact de l’alcoo!l en- tr’ouvrit alors brusquement son enveloppe, qui se dis- persa partiellement en granulations; tout le reste fut entraîné à l’état informe sous des débris, pour y dispa- raître définitivement. Malgré des recherches prolongées, et des pêches renouvelées, il m'a été impossible de retrou- ver un seul individu de cette espèce. L'existence de cils dans un organisme de cette nature est quelque chose de nouveau et presque de paradoxal, mais il n’en reste pas moins vrai que nous avons ICI affaire à un véritable héliozoaire. Peut-être serait-on tenté de voir là quelque terme de passage conduisant aux infu- soires ciliés ; mais il me semble que l’organisation de ces deux types d'animaux est trop foncièrement différente pour qu’un rapprochement de cette sorte ne soit pas bien prématuré ; je serais plutôt tenté de voir dans ces phéno- mèênes un exemple d'adaptation très intéressant, mais dont il ne faudrait pas exagérer la portée. Je considère également comme probable que les héliozoaires et les in- fusoires dérivent tous deux de flagellates, mais ont fait leur chemin d’une manière distincte. Genève, 13 août 1897. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. A. WERNER et A. KLEIN. SUR LES SELS 1.6 DICHLOROTÉTRA- MINECOBALTIQUES (Zeitsch. ang. Chem. 14, p. 28, Zurich). Le bisulfate de cette série [Co(NH,),CI, JSO,H est un sel acide, qui traité par les nitrates d’argent ou de bismuth donne des sels doubles neutres. Sa solution concentrée est assez stable, cependant elle devient bientôt rouge et laisse déposer des écailles violettes de sulfate de chloroaquotétra- minecobaltique. Le bisulfate étant le plus soluble des sels de sa série permet d'obtenir des sels par double décomposition; avec HCI, par exemple, il donne le chlorure [Co(NH,),CI, |CI. Plusieurs autres sels ont élé préparés. R. Nierzki et TH. KNAPP. SUR QUELQUES DÉRIVÉS DU DIOXY- NAPHTALÈNE (Berichte XXX, 1119, Bâle). Les auteurs ont préparé une £-naphtoldioxime HO —N.0H en faisant bouillir avec une solution alcoolique d’hydroxyla- mine le dérivé mononitrosé du dioxynaphtalène 2.7. Ce com- posé est en aiguilles oranges, fusibles à 195°; il se transforme facilement en $-naphtolfurazone. L'action de l'acide nitrique sur la dioxime est intéressante; si l’on met en suspension la dioxime dans cinq fois son volume d’acide acétique et qu’on ajoute le même volume de HNO, de D — 1.4et qu’on chauffe ps. ut, EstcioiN TS TS AIRES He AR, AL Er _ CHIMIE. 291 au bain-marie jusqu’à ce qu’il ne se dégage plus de vapeurs rutilantes, on obtient un trénitrodinitrosonaphtol fusible à 208°; si l’on fait réagir HNO, complètement à froid il se forme un dinitrodinitrosonaphtiol fusible à 196°. Le dérivé acétylé du B-naphtolfurazone fournit par nitration du frini- tro-B-naphtolfurazone qui doit avoir la constitution Le ere | <= Les auteurs ont encore étudié les produits de réduction de la monoxime et de la dioxime; ils ont remarqué que dans l’'amidodioxynaphtalène obtenue par réduction de la nitro- sodioxynaphtalène les deux hydrogènes du groupe amido sont substituables par l’acétyle, ce qui est un cas rare. En acétylant complètement on obtient finalement une fefracé- tylamidodiorynaphtalène fusible à 135°. En oxydant lamido- dioxynaphtalène ils ont préparé l'oxynaphtoquinone 1.2.7 qui à l’état pur est en aiguilles brunes fusibles à 194°. Lorsqu'on réduit avec précaution la dioxime avec du chlorure d’étain et de l'acide chlorhydrique il se forme le chlorhydrate de diamido-B-naphtol dont le dérivé triacétylé fond à 244°. E. SCHULZE. SUR LES PRODUITS AZOTÉS DÉRIVÉS DES MATIÈRES ALBUMINOÏDES DANS LES PLANTULES DE QUELQUES ESPÈCES DE CONIFÈRES (Zeitsch. phys. Chem. 22, p. 435, Zurich). Dans les plantules des conifères c’est l’arginine qui domine à côté de quantités variables de glutamine et d’asparagine, Comme dans les semences qui n’ont pas germé, la quantité d'azote total dosé, se confond sensiblement avec celle de l'azote albuminoïde; il faut bien admettre que l’arginine est un produit du dédoublement des matières protéiques, ce qui est corroboré par le fait que Hedin a trouvé l’arginine parmi les produits du dédoublement des matières albuminoïdes en présence d’HCI chaud. 299 BULLETIN SCIENTIFIQUE. E. SCHULZE. SUR L'APPARITION VARIABLE DE QUELQUES SUB- STANCES AZOTÉES CRISTALLISABLES, DANS LES PLANTES EN GER- MINATION (Zeitsch. phys. Chem. 22, p. 411, Zurich). L'auteur a précédemment démontré la grande variété des produits azotés que l’on rencontre dans les jeunes plantules; ces composés sont en général considérés comme les produits de la décomposition de matières protéiques, très active dans ces organismes. [l est probable que l’ensemble de ces com- posés est le même dans toutes les plantules, mais que des opérations biologiques ultérieures les font disparaître en proportions variables. On observe d'autre part que dans la même espèce, un produit donné se rencontre tantôt en abon- dance, tantôt en quantité faible ou nulle. L’auteur a réuni de nouveaux faits à l'appui de cette théorie en étudiant l’ap- parition de l’arginine et de quelques acides amidés dans les plantules étiolées ou vertes de vicia sativa, lupinus, albus, luteus et angustifolius, ayant végété pendant des temps va- riables dans du sable. A. Bisrrzyoki et J. FLATAU. CONDENSATION DE L’ACIDE PHÉNYL- GLYCOLIQUE AVEC LES PHÉNOLS (Berichte XXX, 124, Fri- bourg). L’acide phénylglycolique se condense facilement avec les phénols en présence d’acide sulfurique à 73 °/, pour don- ner la lactone o-oxydiphénylacétique et ilse forme en même temps un second produit qui est probablement l'acide p-oxy- phénylacétique libre. Cette lactone traitée en solutions iodique par un acide minéral, donne l'acide p-oxydiphénylacétique. Les auteurs ont étudié divers dérivés de cette lactone ainsi que quelques homologues. E. BAMBERGER. ESSAIS COMPARATIFS SUR LES ISODIAZOTATES NORMAUX (Berichte XXX, 211, Zurich). Le diazobenzène sodé, en même temps que le diazo-p- toluène sodé se transforme par benzoylation en un dérivé CHIMIE. 293 benzoylé. Leurs isomères par contre, dans les mêmes con- ditions, méthode de Baumann-Schotten, ne donnent pas de dérivé acydique, mais des diazotates normaux. L'auteur pense qu’une première réaction donne : CH;—N,—0K + CICOC,H, — CH,N,CI + C,H,COOK, le chlorure de diazobenzène formé étant ensuite transposé par l’alcali en excès en dérivé isodiazoïque. Il n’a pas réussi à acétyler ou à benzoyler l’isodiazobenzène, on n'obtient qu’un sel, tandis que le dérivé normal donne facilement de la nitrosobenzanilide. Le p. bromodiazobenzène potassé nor- mal traité par NaHg ne donne que des traces d’hydrazine, tandis que le dérivé iso en fournit une grande quantité, il en est de même pour le p. chlordiazobenzène et pour le p. dia- zosulfanilate de sodium, cependant pour celui-là le dérivé normal donne 28 °/, d’hydrazine tandis que le dérivé iso en fournit 70,5 2/0. E. BAMBERGER. NITROSAMINES ACYLÉES (Berichte XXX, 366, Zurich). La nitrosoacétanilide et ses homologues se rapprochent beaucoup des diazoïques normaux par l'allure de leurs pro- priétés. Elle réagit sur les hydrocarbures aromatiques et le thiophène en produisant un dégagement d’azote, d'acide acétique et formation d’un produit de condensation : C,H,N.NO.CO.CH, + CH, = C,H,.C;H, + N, + CH,CO0H Le méthylate de sodium transforme la nitrosoacétanilide en éther méthylique du diazobenzène ; avec le sulfite de potas- sium on obtient suivant les conditions expérimentales, soit le benzène diazosulfonate de potassium, soit le sel de potas- sium de l'acide phénylhydrazine disulfonique. Ces propriétés se retrouvent dans les dérivés para chloré et para bromé de la nitrosoacétanilide. Les nitrosamines grasses présentent une allure analogue, E. BAMBERGER el Mac. MEYENBERG. SUR LE PHÉNYLHYDRAZINE DISULFONATE DE POTASSIUM (Berichte XXX, 374, Zurich). Le sulfite de potassium neutre s’unit au benzènediazosul- Cas 294 BULLETIN SCIENTIFIQUE. fonate de potassium ou à l'isodiazobenzène polassé pour donner un nouveau dérivé phénylhydrazinique, le phényl- hydrazine disulfonate de potassium, qui présente l'intérêt d’être l'intermédiaire dans le processus de la préparation de la phényibydrazine. RN,CI R.N — NSO,K ee NHSO,K RNH RNH | | NHSO,K NH, FRÉD. REVERL&IN. REVUE DES MATIÈRES COLORANTES NOUVELLES AU POINT DE VUE DE LEURS APPLICATIONS A LA TEINTURE (Mo- niteur scient. (4), 14, 1, p. 192, et 2, p. 493). R. Nierzki el À. SCHEDLER. SYNTHÈSE DU TETRAMIDOBENZENE SYMÉTRIQUE AU MOYEN DU D'NITRODICHLOROBENZÈNE (Berichte XXX, p. 1666, Bâle). Les auteurs ont trouvé que le dinitrodichlorobenzène C,H,CL(NO,), 13.46 peut échanger ses deux atomes de CI contre d’autres atomes ou groupes, le premier facilement et le second par une action un peu plus énergique. Ils ont obtenu en grande quantité ce composé déjà préparé par Kürner en introduisant le m-dichlorobenzène dans un mé- lange d'HNO, fumant de D — 1.48 et d'H,S0,. Lorsqu'on ajoute à une solution alcoolique de ce composé une solution alcoolique de NH, on obtient l’amidochlorodinitrobenzène F 174° tandis que lorsqu'on le chauffe sous pression à 150° pendant environ 3 heures avec NH, alcoolique il se forme le diamidodinitrobenzène ou dinitro-m-phénylènediamine déjà préparée par Nietzki et Hagenbach par nitration de la diacé- tyl-m-phénylènediamine et qui fournit par réduction le tetramidobenzène symétrique. En chauffant le dinitrodichlo- robenzène avec une solution alcoolique d’aniline, les auteurs ont obtenu une chlorodinitrodiphénylamine de la constitution CHIMIE. 295 C;,H,CLNH.CH,(NO,), 1.3.4.6 F. 120° et par ébullition avec laniline le dianilidodinitrobenzène correspondant F, 186°. Ce composé se laisse facilement réduire par SnCl, + HCI pour donner le diphénylietramidobenzène. Ce dérivé est intéres- sant parce qu'il doit d’après sa constitution présenter cer- taines relations avec la classe des fluorindines. La formule donnée par Fischer et Hepp à la fluorindine la plus simple pourrait être contrôlée au moven de la base ci-dessus qui devrait se transformer par oxvdation en cette matière colo- rante. Quoique les recherches aient donné un résultat néga- üf, on ne saurait pour le moment en conclure que la formule de constitution de la fluorindine doit être modifiée et les auteurs se proposent de continuer leurs travaux sur ce sujet. FR Ep. DE FREUDENREICH. DES AGENTS MICROBIENS DE LA MATURA- TION DU FROMAGÉ (Ann. de micrographie, livraison de mai 1897). M. de Freudenreich continue ses recherches microbiolo- giques sur la maturation du fromage, phénomène dans lequel la caséine attaquée probablement par des ferments microbiens passe en partie de l’état insoluble à l’état soluble. L'hypothèse émise par lui dans des travaux antérieurs, que le rôle principal dans la maturation incombait aux ferments lactiques si nombreux dans le fromage, gagne en probabilité après les nouvelles expériences de l’auteur. Il en résulte clairement que le lait ensemencé avec des ferments lactiques subit une altération comparable à celle que l’on constate dans le fromage cuit arrivé à maturation. De nouvelles recherches sont nécessaires pour permettre de tirer de ces travaux des conclusions pratiques, c’est-à-dire de mettre aux mains de l’industrie des cultures pures ca- pables de produire de bonnes maturations. D' D’Espine. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL Séance du à février 1897. O. Billeter. L’éclairage à l’acétylène. — F. Conne. Présence de mannite dans le vin. M. le prof. O. Bizzerer entretient la Société de l'éclairage à l’acétylène. M. F. Conne signale la présence de mannite dans un échantillon de vin de Tunisie. Cette altération du vin, due à un ferment spécial, a été observée’en Algérie, en France et en Italie. Elle ne se rencontre jamais dans notre pays. Séance du 18 février. H. de Pury. La vinification et les maladies des vins. — L. Du Pasquier. Rapport de la Commission hydrologique. M. H. pe Pury communique un projet d’études sur la vini- nification et sur la lutte contre les maladies des vins de Neu- châtel. IL préconise l'emploi des levures sélectionnées et la culture d’une levure neuchâteloise. M. le prof. L. Du Pasquier présente le rapport de la Com- mission hydrologique de la Société. Elle a organisé dans le canton un service d'observations pluviométriques qui fonc- tionne régulièrement à Valangin, à Montmollin, aux Hauts- Geneveys, à Bugnenet et aux Convers. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 297 Séance du 4 mars. Ed. Cornaz. Statistique de la flore du Congo. M. le D Ep. CorNaz communique un travail sur une sfatis- tique de la flore du Congo, extraite du livre récemment pu- blié par MM. Théophile Durand, à Bruxelles, et Hans Schinz, à Zurich. Séance du 17 mars. O. Billeter. Maladies des vins. M. le prof. O0. Bizeter communique les résultats de quel- ques observations récentes concernant les vins malades. Les deux formes de maladie souvent confondues sous le nom de tourne, qui consistent dans la formation de divers acides aux dépens soit du tartre, soit de la glycérine du vin, attaquent l’une et l’autre aussi bien les vins blancs que les vins rouges. Le microbe qui s'attaque à l’acide tartrique est caractérisé par de longs filaments; celui qui fait disparaître la glycérine se présente d’habitude à l’état de bâtonnets courts. Séance du 8 avril. L. Isely. Machine à résoudre les équations de M. Grant. — G. Ritter. L'utilisation rationnelle des forces hydrauliques. M. le prof. L. IseLy fait une description détaillée de la ma- chine à résoudre les équations algébriques numériques, con- struite par M. George-B. Grant, à Pasadena, État de Californie. La machine est nouvelle, mais non l'idée sur laquelle repose son fonctionnement. Comme on le sait, certaines expressions mathématiques sont susceptibles d’être interprétées mécani- quement. Que signifie, par exemple, l'identité a = a ? C'est que la quantité a se fait équilibre à elle-même; en d’autres termes, les deux membres de cette égalité sont comparables aux plateaux d’une balance remplissant toutes les conditions ARCHIVES, {. IV. — Septembre 1897. 21 2:18 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. possibles de justesse et de sensibilité, plateaux dans lesquels on aurait placé deux poids égaux à a. Or, résoudre une équa- tion à une inconnue, c’est trouver pour celle-ci ane valeur telle que, substituée dans l’équation dont elle provient, elle la transforme en une identité. Le nombre 1, par exemple, est racine de l'équation cubique 27° — x? — 6æ +5 — 0, car, pour æ = 1, cette dernière devient 0 = 0. Il en serait tout autrement de la valeur x = 2, qui rend le premier membre égal à 5. L'équilibre n’existerait plus entre les deux parties de l'équation, et les choses se passeraient comme si l’on mettait dans l’un des plateaux d’une balance un poids égal à 5, tandis qu’on laisserait l’autre vide. Le fléau penche- rait du côté du premier. Il résulte de là que nous pouvons définir les racines comme les seules grandeurs capables d’amener l'équilibre des deux membres de l'équation. La machine de Grant, sorte de levier composé, consiste en deux rangées de fléaux identiques supportés par deux colonnes verticales, l’une fixe et l’autre mobile. Le nombre de ces fléaux est d’une unité supérieur au degré le plus élevé des équations que cet instrument est appelé à résoudre. Ce degré est-il le cinquième ? Les fléaux seront au nombre de six, dont la moitié sont adaptés à la colonne fixe, et l’autre moilié à la colonne mobile. Chacun d’eux porte une gradua- tion semblable, l'échelle des coefficients. C'est sur cette échelle que l’on place au trait correspondant à la valeur du coefficient un poids, le poids-coefficient. La base de la colonne mobile glisse sur une autre graduation, l'échelle des racines. Chaque fléau étant couplé au précédent par un coulisseau qui se meut dans une rainure pratiquée dans celui-ci, l’effet produit par une force appliquée en un point du levier infé- rieur va en se mullipliant du bas au haut de l’appareil. Le facteur de cette multiplication est le rapport de la distance constante d’un coulisseau au point d'appui de son propre fléau à la distance variable de ce même coulisseau au point d'attache du fléau dans la rainure duquel il fonctionne. Sa valeur varie entre l'unité et l'infini, limites dont la première se présentera lorsque tous les coulisseaux seront sur la même verticale, et la seconde lorsque chacun d’eux se trou- CE NN EE ET (Ne! EUR IR Se Re Le 4 = Lee L s : ESS i SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 299 vera au point d'appui du fléau sur lequel il agit. Il est alors facile de voir comment les choses se passent. Soit un poids- coefficient posé sur le trait de division Æ a du levier infé- rieur, l’effet qu’il produira sur le deuxième sera + ar, æ étant le facteur d’accroissement. Si donc on place sur le trait + b de ce dernier un poids-coefficient, l'effet total sera + ax Æ b. Transmis au fléau suivant, cet effet deviendra Æ ax? + bx, et, ajouté au poids de la division + €, + ax? + bx + 6, et ainsi de suite. L’effet produit sur le sixième fléau aura pour expression le polynôme du 5° degré # ax Æ 6x + x + dx? + ex +f. Cet effet résultant sera nul dans tous les cas où le système entier sera en équilibre. La manière d'opérer est donc fort simple ; après avoir placé les poids - coefficients, on établit l’équilibre, puis on lit sur l'échelle des racines la valeur de l’inconnue qui satisfait à l'équation algébrique + ax° +bzx* + cx° + dx? + ex +f—0. Cette lecture se fera d’autant plus aisément que la racine sera proche de l'unité. Si l'équilibre ne peut être obtenu, quelle que soit la manière dont on s’y prenne, les racines de l'équation considérée, qui est de degré pair, seront toutes imaginaires. La machine de Grant permet aussi d’extraire des racines d’un ordre quelconque et remplace avantageusement la règle à calcul dans la formation des produits et des quotients. En apportant à cet instrument tous les perfectionnements possibles : couteaux d’acier trempé reposant sur un plan d’agate, verniers, micromèlres, etc., on parviendra à une grande précision dans les résultats. Un simple appareil en bois fournit déjà les racines incommensurables des équations numériques avec une approximation suffisante, Ayant deux ou trois décimales exactes, l'emploi de la méthode de New- ton ou de la règle de fausse posilion fera trouver les sui- vantes. M. G. RITTER, ingénieur, parle de l’utilisation rationnelle des forces hydrauliques. Il fait l'historique de la question, décrit les appareils modernes et fait l'exposé, avec plans à l'appui, des projets étudiés par lui pour l'utilisation des forces mo- trices de l’Areuse, de l’Orbe et du Doubs, 300 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL,. Séance du 27 avril. O. Billeter. Les conditions de formation des corps solides. M. le prof. O0. BizcerTerR donne un résumé d'une publica- tion récente de W. Ostwald sur les conditions de formation des solides. Cet exposé est accompagné de quelques expé- riences. [l fait voir entre autres que d’une solution sursa- turée d’acétate de sodium C,H,0,Na, 34,0 cristallise à froid le sel C,H,0,Na, HO, pour lequel la solution est à équilibre stable, tandis qu’elle persiste à l'équilibre métastable pour le sel à 3H,0. Séance du 14 mai. Ed. Cornaz. Un nouveau genre de la flore européenne. Sous le titre : Un nouveau genre de la flore européenne, M. le Dr Ed. Cornaz lit un travail relatif à la présence sur le versant occidental de l’Oural, dans le gouvernement de Perm, du Swertia corniculata (L.), dont Borckhausen a fait le genre Halenia. Cette plante n’avait été trouvée jusqu'ici qu’en Sibérie. Séance du 4 juin. A. Cornaz. Sur un cas de diphtérie. — Ed. Cornaz. Une gaine de pin d'Autriche à trois aiguilles. M. le D' À. Cornaz communique ses observations sur un cas de diphtérie, qui montre que les bacilles caractéristiques de cette maladie, en particulier les bacilles de Lœffler, peu- vent se maintenir dans la gorge longtemps après la guérison et peuvent même exister chez des individus en parfaite santé. M. le D: Ed. Cornaz présente une gaine de pin d’Autriche (Pinus nigra Arnold) contenant trois aiguilles au lieu de SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 9301 deux. Ce fait, tératologique pour cette espèce, est normal pour certains pins non européens. Séance publique du 17 juin, à la Chaux-de-Fonds. A. Hirsch. Les recherches de M. C.-E. Guillaume sur un métal à dilatation extraordinairement faible. — F. Tripet. Une plante nouvelle pour la flore suisse, — M. de Tribolet. Léon Du Pasquier. M. le prof. À. Hirsca fait une communication sur les re- cherches de M. G.-E. Guillaume relatives à un métal à dila- tation extraordinairement faible. M. le D: Ch.-Ed. Guillaume. adjoint du bureau internatio- nal des poids et mesures à Paris, et chargé par le comité international de faire des recherches sur les métaux les mieux appropriés à la construction d’étalons métrologiques, à étudié entre autres les alliages d’acier et de nickel. Ses re- cherches ont porté sur 17 alliages contenant de 5 °/, à &% °,, de nickel, qui lui ont été fournis avec la plus grande complaisance par les aciéries d’Imphy, de la Société de Com- mentry-Fourchambault. Les résultats les plus frappants sont ceux qui concernent la dilatation de ces alliages Le coefficient de dilatation, qui est de 140,35 X 10-5 (10,35 pour une barre de 1") pour les aciers, s’accroît rapidement, à mesure que le °/, de nickel augmente, jusqu’à 17,48 pour 24°/, de nickel. A partir de ce point la dilatation des aciers-nickels diminue encore plus rapidement qu’elle n’était montée et atteint son minimum absolu de 0",877 pour une teneur de 85,7 °,, de nickel. À partir de ce point la courbe se relève de nouveau rapidement pour atteindre 8,12 pour 44 °/, de nickel, tandis que le nickel pur a une dilatation de 12,5. L’acier-nickel à 35,7 ‘/, de nickel se dilate donc 12-14 fois moins que les mé- taux constituants, 13 fois moins que le fer, 20-21 fois moins que les laitons et les bronzes, 16 fois moins que l’or, 22 fois moins que l’argent, 12 fois moins que le palladium, 8 fois moins que l’iridium et 10 fois moins que le platine irridié. Sa densité est 8,098. On entrevoit l'immense importance que ce métal peut avoir pour la métrologie, pour la géodésie et NP RAI RES 302 SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ DE NEUCHATEL. pour les arts de précision, entre autres pour l'horlogerie, puisque son emploi permettra de simplifier considérable- ment les pendules et les balanciers composés, et d'employer, même pour les bonnes montres civiles, des balanciers pres- que insensibles à l'influence de la température, Le module d’élasticité de cet alliage, quoique plus faible que ceux de l'acier ou du nickel purs, est encore assez grand, et par exemple notablement supérieur à celui du pal- ladium, qui est cependant utilisé pour la construction des spiraux de montres; on pourra donc probablement l’em- ployer aussi à cet usage. Le nouveau métal se prête parfai- tement aux différentes opérations métallurgiques : il se mar- telle, s’écrouit, se rabote, s’étire et prend un poli spéculaire parfait, sur lequel on peut tracer de magnifiques traits de division ; enfin il est moins accessible aux actions oxydantes de l’atmosphère et de l’eau que le fer ou l'acier. Jusqu’à 24 °/, de nickel les alliages étudiés perdent leurs propriétés magnétiques à une température élevée, comprise entre le rouge sombre et le rouge-cerise. Lorsqu'on les laisse refroidir ils repassent par les mêmes températures sans reprendre leur magnétisme et ne retrouvent leurs pro- priétés premières qu’à une température d’autant plus basse que l’alliage est plus riche en nickel. Les alliages contenant le plus de nickel sont réversibles en ce sens qu'ils perdent et reprennent leur magnétisme aux mêmes températures. Pour l’alliage à 26 °/, de nickel la perte totale du magnétisme a lieu au voisinage de 0°; pour l’alliage à 39,4 °/, elle se produit à 315°. Quant aux petites variations que subissent ces alliages avec le temps, elles peuvent être activées beaucoup par des re- cuits convenablement dirigés et se trouvent ensuite sensible- ment atténués. Dans les moins dilatables elles atteignent 1 à 2! dans le premier mois qui suit le recuit à 100° ; dans le mois suivant elles sont encore de 1" environ; après quoi elles deviennent difficilement perceptibles. Ces changements sont d'autant plus petits que l’on est plus éleigné de la tem- pérature de transformation magnétique. Il est donc probable que, dans une règle préalablement recuite, ces variations se SEANCES DE LA SOCIÈTÉ DE NEUCHATEL, 303 maintiendront dans les limites de tolérance admises pour les étalons de second ordre et même pour les règles géodési- ques. À plus forte raison ne dépasseront-elles pas les limites exigibles pour les petits organes de la montre. Tableau des résultats observés par M. Guillaume sur les alliages d'acier au nickel. Alliages Densité Modules d'élast. Coefficients de dilatation moyenne en °/, de nickel. à Q°. ou lonues par mm°. entre O° et T°. 07, 7,813 22,0 (10,354 + 0,00523 X T) X 10-5 D 7df cs 2 Or | 10,529 + 0,00580 X T 12,4 7,892 19,0 11,714 + 0,00508 16,8 7,892 18,3 11,436 Æ 0,00170 19,0 2965: -47,7 11,427 + 0,00362 21,8 8,034 19,7 17,097 + 0,00974 24,1 8,141 193 17,484 + 0,00711 26,2 8,096 18,5 15,103 + 0,02123 27,9 = 18,1 11,288 + 0,02889 30,4 8,049 16,0 4,570 + 0,01194 31,4 8,008 15,5 3,395 + 0,00885 34.0 8,006 15,1 1,373 + 0,00237 35,7 8,098 14,7 0.877 + 0,00127 (Minimum) 30,0 8,082 14,9 1,058 + 0,00320 30,2 8,086 15,0 1,144 + 0,00171 37,9 8,005 14,7 3,497 — 0,00647 39,4 8,076 14,9 5,397 — 0,00448 44,4 8,120 16,4 5,508 — 0,00251 100,0 8,92 21,6 (12,661 + 0,00550 X T) Données comparatives pour quelques autres métaux. ÉÉRRRL EE rE . 7,20—7,79 20,8—21,0 11,560—12.205 Bronze) LS. 8,45—9,20 7,6—9,0 18,167—19,083 Péniunis. LEE 7,30—8,65 9,3—9,4 18.782 LI ILUT FÉRPNRU TES 10,512 7,36 19,780 MR RNA Lie. 19,26 8,13 14,010 CTI TR PSE 21,45 15,5—17,0 8,842 | Sat TEST Lee SEEN 22,40 — 6,83 Plat. iridié à 10 ‘/,.. — 21,4 8,82 Palladium......... 12,05 9,8—11,8 10,000 30% SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. M: F. Trier, prof. présente des exemplaires de Biscutella cichorüfolia (Lois.), qu’il a cueillis le 2 juin au pied nord du Monte Generoso, près de Capolago (Tessin). Cette plante est nouvelle pour la flore suisse. M. M. DE TRiBoLET, prof., lit nne notice sur la vie et les travaux de Léon Du Pasquier, vice-président de la Société, professeur de géologie à l’Académie de Neuchâtel, décédé le 2 avril 1897. Cette biographie paraîtra dans le Bulletin de la Société. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE AOUT 1897 Le 1, rosée le matin. 2, tonnerres à l’W. à 3 h. 40 m. du soir. 3, forte rosée le matin ; forte bise de 10 h. du matin à 9 h. du soir. 4, éclairs et tonnerres au S. à 6 h. 45 m. et au SSW. à 7 h. 10 m. du soir ; éclairs au SE. à 9h. du soir. 5, assez fort vent à 4 h. du soir; éclairs à l'E. à 7 h. du soir, puis ensuite dans plusieurs directions. 8, assez fort vent depuis 10 h. du matin. 9, assez fort vent à 10 h. du matin. 10, forte rosée le matin. 11, forte rosée le matin. 12, fort vent à 10 h. du matin; assez forte bise à 7 h. du soir. 14, très forte rosée le matin. 17, très forte rosée le matin; rosée le soir. 18, très forte rosée le matin; éclairs au NW. à 9 h. du soir. 21, forte rosée le matin ; assez fort vent de 1 h. à 4 h. du soir. 22, orage au S. à 4 h. 50 m. du soir. 24, très forte rosée le matin. 25, tonnerres au S. à 2 h. 9 m. du soir ; l’orage suit le Salève. 26, assez fort vent à {1 h. du soir; éclairs au S. à 9 h. du soir. 27, très forte rosée le matin; éclairs au NW. à 7 h. du soir et au N. à 10h. du soir. 31, fort vent à 10 m. du matin. Lo 1O ARCHIVES, &. [V. — Septembre 1897. Eu VE 2 A VE MT AE ÉCRAN S - ï \ ‘ 306 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. Ée SANS homalin cou 728,85 Le 49 à 4h SERRES ÉCART YOU do |: MNT PES 728,42 5 à:b 0h: SOIT PRE 724,12 10:87 he matin os rtee 729,77 9 à minuit............... 795,31 ER EC PRE OR ed TAB: A6 796,67 10 AMOR Son Ce 730,63 416 à 3 h. matin ere 722,36 20 AO Ghrmatnt 7 ee 730,00 49 à minuit see re 724,10 DS AIN Son PER 726,44 99 à & h7 807 RE 721,67 Da Ad hi Soir ee ra 727,52 9L à 5 h So EN 724,31 0 he Mn ee eee 728,97 96 à 5 hr 725,84 30 à 2 h} soir US 726,08 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. | SÉCHERON CÉLIGNY COLOGNY JUSSY COMPESIERRS | ATHENAZ SATIGNY Observ, MM {Ph Pantamour! Ch, l'esson R. Gautier | M, Micheli OBSERVAT. Pellegrin J.-J. Decor | P, Pelletier LULER min mm mm rm mm nn mm Total... | 189.5 | 156.2 | 168.7 | 190.5 || 159.4 80.0 | 155.7 | 180.5 Durée totale de l'insolation à Jussy : 208°.5. CS GS 66 T— 90'LT €9'0 68'€ 6€ + 672 6F0 + OYST+ 19'0 — CO'LEL stop GOLYI 60 — |YLT 166 |£80106 11 "SIT | FT | 096 O19 | 09 + | 684 | s'ec—+ | CLT+ |69"6 + GE'61- ||SL'66L | 1£'984 | 930 + | %0'86L| F€ 0%21) 90 — SLT | L'Y 060€ |F ‘MSIF |80 | 016 09% | 59 + | 008 | 7ec—+ | 6'€7— 09 + OY'ST+ 06 LEL | 80 962 | S0'T — | 6196 0€: (0927) "7" "7169 |ESOITE |F ‘MSIS 197 | 06 OS | LL + |TIS LUE T | CSI SCT +) 97'8T+- | 26 SEL | LL'OSL | C0'0 + | L8'LEL| 6G O'LLII SV — ISLE 100 |00T|7S “ANT | VF) O6 091 | SGH | 688 | S'IG+ | S'OT— |0G TE | 1 8 + | 6L'86L | CE'LEL | LEO + | TF'SCL 86. L'ELYI Le — SF CL |8L'016% SW)" FO | 096 OS |69 + | 162 | 0'LS+ | 614 OUT + IS'ST- |06'86L | 67962 | 090 — GG LOL) Le SISFI06 — |SST |Y2L |9010% |F °MS)-"100 | 046 06% |6 — |%62 | 07 | D'Or (2x0 — 6691-F |OG'LEL | 18° CSL | TC — C0 06 96 | HASIIGE — [HSI |9E |LLO18R |F ‘MSIE 198 | 056 066 | 16 + CIS | Ut 36 —| EYE |CS'LEL | 96'cL | Ve — |SL'GGL| Ge CCSTIEE —|YSF |0'cr cc 087% Bal tt | 016 OS | F5 + | 691 |9'Te+ | 0'8 EL ITTE —| 8051-19 987 | IC'HGL | SC — | VE'GGL 76 | 06811 9% — OT 100 1860116 |F ‘As H\%%7) O6 089 | FST+ | OLS | G 87 | Ter GU'E —| QUYTT |YT'OCL | S0'CEL | LUE — | CYYGL| EG SELF | 119 |EL'OICOT |T'MSSIS 196€) 0007 OS£ | 6 — | 529 | 08 | er ge +| S8‘00+ | 15 CG | L9'TEZ | C0‘ — | J8'LEL 66 | OZLTI FE — 9 2T 1907,6%0162 IT MSS) "°°" | 016 | 08€ |S9 — 659 | F96+- | L'IT OCT —-| C9'9T + L9'8GL | 19'%cL | JT — | 06 9GL TG | IL'YLYIOY — |L'LY T'Y 2011 “J6AÏT 180 | 086 067 | 06 + GEL | 661 | 6'6 +19 —| 2771 O0'O6L 88262 : 160 + | 06'86L 08 (HET FO — |L'8T 10'0 |00'TIS9 |F'ASS| 7e 96€ | 06 | 099 991 918 | Voc+ | J'EI |8 —| 6651 66 66L | OT'YGL | T9'T — | 6E'9CL| 67 %%91| £O + |F6Y ISO OSOISZ |F'MSS|"-|""" | 096 | 00% |5T — | 569 686 | EG UE | 6706 | 6880 | 17 76L | LOT — | 85'9EL| ST GOT) EO — ISST Ter c00 Se | ou)" | 096 096 | 69 + EL! | GES+ | 001 |ES'0 —| er LT |60'08Z |ST'8EL GrT + 07661) LT ID'8ST| 60 — (G8T 166 |S8OSE |T ‘AN|OT LG) 0007 0C9 | Sr | Fes | L'ec— | L'e1— 660 — YL'LV+ | E9'O6L | 96'GGL SLT — | 16 961) 97 QZEY| "|" LE |G601TS 8319 188 | 0%6 |0%9 | €OT+- 308 | S'Ec—+ | 71 |CC'O +] GO'ST—- I CT'8GZ | LL'GRL | OC — 9YCCL GT OSSY| OT — SLT LOTS 06% |F ‘Nl'-|""" | 056 |OLS | 69 + 91 | Ca | J'TT- 870 —| 69:21 | G6.0€ | O1SeZ | IST | 8768, Y 6881176 —|Y9I 86 |8901%% | ANN| "|" | 006 009 | £S | FGL | G'ec—+ | 1'UT— |1Z'0 —| 6S'LT+ 96 O6 | L6'8CL | LG + | 36 6€L EF) F8ST,80 — 087 100 || GOT 09 JA G 86 | 068 ONG | 6Z + | 601 | OS | S'OT+ |LE 0 | JC CS'IEL | GC'8GL | LGT + 26661) da (197,86 —|FET (Sr £0018S | ‘Nl::|°"" | 066 066 | 6% | LEL | 6€c+ | S'II+ 1660 | SG'81— | 29 687 | L9 982 | 6£'0 + 96 86L TI PET 79 — |SGF |GTTE0 016% |F “Nl':|""" | 006 06% 18 +! 104 | L'Te+ | VOr<- GS'T —| GC'OT+- | LL'66L | 60 86L | 90'T + 60°66L) OF IS'6ST| 09 — |8"6T 11 8901007 |F ‘MSIr |£'O | 0924 | 00% | S8 — | £09 Note LH |06 0 —| GTS 80 662 | FE SEL | 8G'0 — 69261 6 O'O9F | *"""" |" 100 |00T0%E |6 MSSI9 |r8 | 068 | 06€ | 96 + 97Z 1666 T | SLI 1660 + 67'67+ 108 2GL 86 C6c | 9CT — 01961) 8 0'E9T| L'O + |S'67 6% |18016Y% |F ‘NIT 10% | 066 ! 0cS | 8% + | 9EL | S'6EH | OCT OT 67 0c+- 161861 06 961) 970 — OSZEL L L'EOT| 90 + |T6F |0'S |£80 TT Rt | N N à ANS ESS | CH, dH CH, OH CH, Après avoir constaté que l’oxydation de l’isométhyl- hydrate de nicotine ne conduit point, ainsi que nous l’avions espéré, à un dérivé de la pyrrolidine, nous avons entrepris l’étude de l'oxydation du méthylhydrate direct. Nos recherches dans cette direction ne sont pas encore terminées, de sorte que nous devons réserver pour une prochaine communication cette seconde partie de notre travail. TT EN AS F- TE SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS A LA RÉNISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISNUTH PAR Edm. van AUBEL. Â. ETUDE CRITIQUE. Les recherches que j’ai publiées sur la résistance élec- trique du bismuth à diverses températures et dans le champ magnétique‘ ont eu pour objet l’étude du métal fourni comme absolument pur par les meilleurs procédés de l’analyse chimique et du métal pur obtenu par électro- lyse, dont M. le professeur A. Classen s’est servi pour la détermination du poids atomique. Le bismuth a été examiné sous forme de tiges rectili- gnes obtenues en fondant le métal et le laissant ensuite lentement ou très rapidement refroidir, ou enfin en comprimant le métal. Je crois avoir notamment établi les conclusions sui- 1 Edm. van Aubel. Philosophical Magazine, 5° série, vol. 25, p. 191; 1888 (communication préliminaire). — Annales de chimie et de physique, 6e série. t. 18, p. 433 ; 1889. — Journal de physi- que, 3e série, tome 2, p. 407; 1893. ARCHIVES, t. IV. — Octobre 1897. 2% 330 SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS vantes que je vais comparer aux résultats qui ont été pu- bliés depuis : 1. La résistance électrique, le coefficient de variation de cette résistance avec la température et l’action du ma- gnétisme ont des valeurs très différentes pour les divers bismuths purs du commerce. 2. L'impureté qu'il est le plus difficile d'éviter dans la préparation du bismuth pur est le plomb. 3. Le bismuth purifié, puis électrolysé par la méthode de M. le professeur Classen ‘ donne des résultats concor- dants entre eux. 4. La structure moléculaire a une grande influence sur les propriétés électriques des bismuths impurs et une action très faible sur celles du bismuth pur. 5. Le coefficient de variation de la résistance électri- que avec la température est positif pour le bismuth élec- trolysé pur, mais peut devenir négatif avec certains bis- muths dits purs du commerce. 6. Le bismuth électrolysé présente encore une parti- cularité que n’offre pas le métal impur. Le coefficient de température reste à peu près le même aux diverses tem- pératures comprises entre 0° et 100. 7. De toutes les méthodes physiques et chimiques, la détermination de la résistance électrique aux diverses températures entre 0° et 100° est certainement de beau- coup la plus précise et la plus sensible pour reconnaître si le bismuth est pur. Elle surpasse l’examen le plus dé- licat au spectroscope. 8. L'influence du magnétisme sur la résistance élec- 1 A. Classen. Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, Berlin, 23e année, 1890, p. 938. — Edm. van Aubel. Annales de chimie et de physique, 6€ série, tome 18, p. 442; 1889. Len CS D nes“. 0 fs , SRE A LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH. 9931 trique diminue considérablement lorsque la température augmente. 9. La résistivité des bismuths impurs est supérieure à celle du métal électrolysé; ce qui découle de mes résultats et des nombreuses mesures faites antérieurement. J'ai eu la bonne fortune de voir la plupart de mes résultats confirmés depuis par d’éminents physiciens. La conclusion 8, relative à l’action du magnétisme, a été vérifiée par A. Leduc ‘ et A. Griffiths *, par les expérien- ces de P. Drude et W. Nernst* aux températures supé- rieures à 100°, par les recherches de Henderson ‘ dans des champs magnétiques très intenses et enfin par les mesures de James Dewar et J. A. Fleming * dans des champs intenses, aux basses températures jusque —235°. Dans une communication au Congrès international des électriciens, à Paris, en 1889°, j'ai fait ressortir aussi la nécessité de tenir compte de la température dans la mesure des champs magnétiques par les spirales de bismuth de Lenard, et Henderson est revenu sur ce point plustard. Lenard ” a étudié la résistance électrique à diverses * A. Leduc. Journal de physique, 2e série, tome 10, p. 112; 1891. ? A. Griffiths. Philosophical Magazine, mars 1895, p. 244. 3 P. Drude et W. Nernst. Annalen der Physik, tome XLII. p. 568; 1891. * Henderson. Annalen der Physik, tome 53, p. 912; 1894 ou Philosophical Magazine, mars 1895, p. 244. 5 Philosophical Magazine, 5° série, vol. XL, p. 303; 1895. — Proceedings of the Royal Society of London, vol. LX, p. 72; 1896. — p. 425; 1897. $ L’Electricien, tome 13, 1889. 7 Ph. Lenard. Annalen der Physik, nouvelle série, tome 39, p. 619; 1890. 332 SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS températures et dans le champ magnétique de fils obtenus par compression avec le bismuth purifié par Landolt au moyen des procédés chimiques et avec le métal électro- lysé. Les fils étaient réalisés par compression à chaud, entre 155° et 230°. Plus la température de la compres- sion est élevée, plus la résistivité à 22° est grande: elle varie entre 108,8 X 10° et 115,7 X 10*. La résistivité des bismuths impurs est plus élevée que celle du méial électrolysé (voir ma conclusion 9). Le savant physicien a constaté aussi’ la grande sen- sibilité de la méthode électrique pour s’assurer de la pu- reté du bismuth (voir ma conclusion 7) et James Dewar et J. A. Fleming l’ont également mentionnée. Il convient toutefois de faire observer que le professeur J A. Fleming, dans une conférence à l'Institution royale de la Grande Bretagne *, déclare que la mesure de la ré- sistance électrique d’un métal dans l’air liquide est un critérium pour déterminer sa pureté chimique. Mes re- cherches et celles de Lenard ont montré qu’une étude de la résistance électrique du bismuth entre 0° et 100° suffisait amplement pour ce but et cet examen présente incontestablement beaucoup moins de difficulté. Ph. Lenard a vérifié également ma sixième conclusion, à savoir que le coefficient de température du bismuth électrolysé pur varie peu entre O° et 100°*. » Loc.;cit., p689. ? Professor J. A. Fleming. Electric and magnetic Research at low Temperatures. Royal Institution of Great Britain, 5 juin 1896, p. 18 : « It will be seen that this process of taking the re- sistance of à conductor in liquid air is one which affords us a very critical means of discrimination as to the chemical purity of a metal. It ranks almost with the spectroscope as an analytical method. » 8 Loc. cit., p. 644. A LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH. 9333 On peut déduire ce même résultat des valeurs obte- nues par Henderson avec une spirale préparée par la maison Hartmann et Braun, à l’aide du bismuth élec- trolysé suivant la méthode de Lenard. Le tableau que je donne à la fin de ce travail contient les divers coefficients de température que j'ai calculés avec les résistances électriques trouvées par Henderson. L'influence du magnétisme et le coefficient de tempé- rature sont à peu près les mêmes dans mes expériences et dans celles de Lenard, mais les résistivités sont un peu différentes. Le docteur G. Vassura a examiné le métal le plus pur de la fabrique de produits chimiques Trommsdortff. Ila déterminé par l'analyse spectrale la présence du plomb, du cuivre et du sodium; le plomb surtout s’y trouvait en grande quantité. Aussi la résistivité à 0° était 129,110 X 10° c’est-à-dire plus élevée que celle de mon bismuth électrolysé, comme on l'a d’ailleurs trouvé pour tous les produits impurs étudiés. J. Dewar et J. A. Fleming ont examiné des bis- muths purs préparés par les procédés chimiques et le bismuth électrolysé par la méthode de Lenard qui leur avait été fourni par la maison Hartmann et Braun. La pureté du métal électrolysé a été vérifiée par l'examen au spectroscope. Pour les bismuths « analytiquement » purs, les courbes qui expriment la variation de la résis- tivité avec la température entre + 100° et — 235° pré- sentent un minimum ou deux courbures différentes. Le bismuth électrolysé, au contraire, comme tous les métaux purs, donne lieu à une diminution continue de la résis- 1 Il Nuovo Cimento, 32 série,tome 31, p. 27, 31 et 51: 1892. 334 SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS tivité lorsqu'on s'approche de la température du zéro ab- solu ‘. La courbe des résistivités se rapproche d’une droite; mais si l’on calcule, au moyen des résultats de J. Dewar et J.-A. Fleming, le coefficient de température pour le bismuth électrolysé, on trouve qu'il varie consi- dérablement avec l'intervalle de températures considéré. Le tableau que je donne à la fin de mon travail con- tient des résultats que j’ai déduits, par le caleul, des me- sures des deux savants anglais, de manière à montrer : 1° que le coefficient de température augmente tou- jours quand la température baisse, 2° que ce coefficient entre + 60°,5 et 19° diffère de ceux que j'ai donnés, de celui trouvé par Lenard et par Henderson, bien que celui-ci ait employé le métal préparé de la même manière par le même fabricant, 3° que les coefficients de température obtenus par J. Dewar et J. A. Fleming, + 0,00486 entre + 19° et — 61°,2 (mémoire de 1896), et + 0,00494 entre — 19° et — 79° (mémoire de 1897) sont très rap- prochés, tandis que les coefficients H 0,00744 entre — (61°,2 et — 202°,2 (recherches de 1896) et + 0,0103 entre — 79° et — 203° (recherches de 1897) sont très différents, 4° que la résistivité à 19° trouvée en 1896 et en 1897 par J. Dewar et J. A. Fleming 116,2 X 10° est très voisine de celles que j'ai obtenues 116,42 X 10° et se rapproche de celle qui est donnée par Lenard, tandis que les résistivités à — 202°,2 et à — 203° obtenues en 1896 et en 1897, savoir respectivement 40,78 X 10° et 34,30 X 10°, s'écartent notablement, ! Proceedings of the Royal Society of London, vol. LX, p. 432, figure 3; 1897. A LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH. 339 Les deux savants anglais ont obtenu pour le bismuth électrolysé une résistivité à 0° égale à 108,00 X 10”, plus faible que pour les bismuths « analytiquement » purs et inférieure au résultat de Matthiessen ‘, qui est 129,7 X 10°. J'ai trouvé pour la tige de bismuth élec- trolysé fondu et lentement refroidi 107,99 X 10”, c’est- à-dire le même résultat que J. Dewar et J. A. Fleming et j'ai montré que les résistivités des bismuihs impurs sont supérieures. J. Dewar et J. A. Fleming n’ont pas rencontré de bis- muth donnant lieu à un coefficient de température néga- tif au-dessus de OC,” ce que j'ai observé avec plusieurs bismuths analytiquement purs, qui m’avaient été fournis par les meilleurs fabricants de produits chimiques ou préparés par M. le professeur Classen. Ceci m’amène à dire quelques mots d’un travail de M. Hermann Ihle*. Ce physicien a mesuré les conduc- übilités électriques des métaux à diverses températures en utilisant des produits qui avaient servi aux recherches de M. le prof. D' W. Voigt. Le bismuth employé était le métal chimiquement pur de la maison Kahlbaum, à Berlin‘. Parmi les 22 métaux étudiés entre 20° et 100°, le bismuth seul a donné lieu à une augmentation de la conductibilité par une élévation de la température. Les conductibilités À et le coefficient de température x pour ce bismuth sont : ? Proceedings of the Royal Society, vol. LX, p. 74; 1896. ? Philosophical Magazine, 5° série, vol. XL, p. 308; 1895. $ Hermann Ihle. Jahresbericht des Küônigl. Gymnasiums zu Dresden-Neustadt, 1896. # W. Voigt. Annalen der Physik, nouvelle série, tome XLVIII, p. 676; 1898. 336 SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS À —041 20,2 À —0,43 92,8 a = + 0,00065 M. Hermann Ible considère le métal qu’il a étudié comme pur et attribue à l’influence de la structure mo- léculaire les résultats des physiciens qui ont trouvé pour la conductibilité électrique un coefficient de température négatif comme pour les autres métaux. Dans le travail actuel, je vais chercher à expliquer les résultats de M. Hermann Ihle et celui de MM. J. Dewar et J. A. Fleming qui diffèrent des conclusions de mes re- cherches antérieures. 2, EXAMEN DE LA PURETÉ DE QUELQUES NOUVEAUX BISMUTHS. J'ai examiné les produits suivants : 1" Le bismuth le plus pur préparé par galvanoplastie, au moyen d’un procédé qui ne m’a pas été communiqué, et provenant de la fabrique de produits chimiques de Schuchardt. 2° Le métal fourni par la maison Hartmann et Braun, d’après la méthode de Lenard, qui est aussi identique que possible au produit étudié par J. Dewar et J. A. Fleming. 3° Le bismuth qui a servi aux recherches de M. Her- mann Jhle et que je dois à l’extrême obligeance de M. le prof. D' W. Vois. Qu'il me soit permis d’adresser ici mes meilleurs re- merciements à mon savant collègue de l’Université de Gœttingue et à MM. Hartmann et Braun pour les pré- cieux matériaux qu'ils ont bien voulu me remettre. Mes recherches antérieures ont établi que le plomb est À LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH, 93937 de toutes les impuretés celle qu'il est le plus difficile d’évi- ter dans la préparation du bismuth, dont les propriétés sont fortement modifiées par la présence de traces de plomb. J’ai donc cherché à m'’assurer si les nouveaux produits étaient exempts ou non de plomb. À cet effet, je dissous quelques grammes du bismuth à examiner dans une capsule en verre d’Iéna, contenant de l’acide nitrique dilué chauffé au bain-marie. La solu- tion est évaporée à siccité, reprise par l’eau et une quan- tité aussi faible que possible d'acide nitrique‘. On pré- pare ainsi une solution acide de nitrate du bismuth con- sidéré. Celle-ci est versée dans une grande capsule en platine qui fait partie d’un appareil de Classen, pour j’analyse chimique par voie électrolytique. Cette capsule formera la cathode AB d’un courant électrique faible dont l’anode est constituée par un grand disque de pla- tine CD percé de larges trous et fixé normalement à une tige en platine EF. Dans ces conditions, l’électrolyse de la solution donne lieu à un dépôt très adhérent et cristallin de bismuth sur la capsule, tandis que le plomb se dépose sur le disque de platine, électrode po- sitive, à l’état de peroxyde de plomb, en même temps que du peroxyde de bismuth. J'ai opéré de la façon suivante : dès que l’anode est bien recouverte par le dépôt, je l’enlève en laissant le courant fermé et je dissous le dépôt dans une capsule en verre d’féna contenant de l’eau et quelques gouttes L Voir aussi A. Classen, Loc. cit. 338 SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS d'acide nitrique chauffés au bain-marie. L’électrode po- sitive est ensuite lavèe à l’eau distillée et l'on reprend l’électrolyse‘. Lorsqu'on juge que l’on est arrivé à la fin de l’élec- trolyse, on arrête l’opération, on évapore à siccité la solution qui se trouve dans la capsule en verre d’Iéna, on reprend le résidu par de l’eau pour évaporer de ncu- veau à siccité. Cette opération est répétée deux ou trois fois pour chasser l'acide nitrique complètement. C'est dans le résidu de la dernière évaporation à siccité qu'il faudra rechercher la présence du plomb, Avant d'indiquer comment cette opération a été faite, je dois signaler une circonstance qui s’est présentée avec le bismuth étudié par M. Hermann Ihle et qui m’a conduit à déceler dans ce produit une autre impureté que le plomb. Le produit qui résulte de la transformation du bis- muth métallique en nitrate est en général blanc. Celui qui a été obtenu avec le bismuth étudié par M. Hermann Ihle est blanc, très nettement verdâtre; j’ai donc pensé qu’il pouvait contenir également du cuivre. A cet effet, une petite portion du résidu blanc verdä- tre est dissoute dans l'acide nitrique; à la solution on ajoute de l’ammoniaque. On obtient un précipité teinté verdâtre; on filtre, le liquide obtenu est dans certains cas légèrement bleu, on l’acidule par l’acide chlorhydrique et une trace de ferrocyanure de potassium donne alors dans la solution la coloration rose caractéristique du cuivre. La coloration est surtout nette en faisant usage de très peu de ferrocyanure et en observant immédiatement avant la formation du précipité. | ! On peut ainsi enlever facilement tout le plomb contenu dans un bismuth. D den HO Emil | LE pee +4 Des. A LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH. 339 Revenons à la recherche du plomb dans les résidus blancs résultant de la transformation des divers bismuths métalliques en nitrates. Ce produit est traité par quelques gouttes d’eau, puis on filtre. La solution donne avec l'acide sulfurique un abondant précipité, avec l’iodure de potassium un précipité qui se dissout à chaud et recris- tallise à froid. Ces essais chimiques ont été faits par mon collègue et ami, M. Maurice Delacre, professeur de chimie géné- rale à l'Université de Gand, auquel j'adresse ici mes re- merciements. En employant ces méthodes, j'ai constaté : 1° que le bismuth électrolysé de la fabrique Schu- chardt et le métal soi-disant absolument pur employé par M. Hermann Ihle contenaient du plomb en quantités très notables, 20 que le produit étudié par M. Hermann Ihle ren- fermait aussi du cuivre, 3° que le bismuth électrolysé suivant la méthode de Le- nard par MM. Hartmann et Braun était exempt de plomb. 3. CONCLUSIONS. 1° On ne peut se fier à la pureté des bismuths élec- trolysés fournis par les fabriques de produits chimiques. Il est nécessaire, pour avoir un produit pur, de suivre les méthodes de Classen ou de Lenard. 2° Les résistivités à + 19° trouvées par J. Dewar et J. A. Fleming concordent avec les résultats que j'ai donnés, mais le coefficient de température entre + 60°5 et + 19° savoir + 0,00354 est inférieur au nombre le plus petit que j'ai obtenu, ainsi qu'aux valeurs trouvées par Lenard et Henderson. 340 SUR QUELQUES TRAVAUX RÉCENTS RELATIFS D'autre part, mes recherches antérieures et celles de Henderson montrent que le coefficient de température augmente très lentement lorsque la température s’élère, entre 0° et 100°. D'après les travaux de J. Dewar et J. A. Fleming, ce coefficient augmenterait rapidement lorsque la température baisse, jusqu’à doubler de valeur aux très basses températures. Une étude de la résistivité du bismuth pur aux températures supérieures à 100° se- rait intéressante. 3° Le bismuth électrolysé qui m'avait été fourni par la maison Hartmann et Braun et qui a servi aux recher- ches de J. Dewar et J. A. Fleming ayant été trouvé par l'électrolyse exempt de plomb, j'en ai étudié la résistivité aux diverses températures, afin de rechercher la raison des écarts entre mes résultats et ceux des deux savants anglais. Un fil de bismuth obtenu par compression se déforme facilement et par suite change de résistance, lorsqu'on le contourne en spirale, par exemple. J'ai donc prié MM. Hartmann et Braun de me préparer un fil d'un dia- mètre relativement élevé, 1,03 millimètre, et absolument recliligne et j'ai mesuré les résistivités du fil sous cette forme aux diverses températures. Ces mesures ont été faites par la méthode du pont double de Lord Kelvin en mettant le fil dans un bain de pétrole. Celui-ci est placé successivement dans un grand bain d’eau à la tempéra- ture du laboratoire et dans de la vapeur d’acélone ou d'alcool éthylique. Les résultats que j'ai oblenus sont consignés dans le tableau qui se trouve à la fin de ce travail. (Voir pp. 342 et 343.) La résistivité à 0° et le coefficient de température A LA RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DU BISMUTH. 341 sont assez voisins de ceux que j'ai obtenus jadis avec le bismuth électrolysé du professeur Classen et mes résultats concordent bien avec ceux de Henderson. Le coefficient de température reste toujours plus élevé que celui de J. Dewar et J. A. Fleming. Cette considération et surtout les valeurs différentes obtenues par J. Dewar et J. À. Fleming pour le même bismuth, en 1896 et en 1897, me paraissent justifier la présomption que le fil de bismuth a pu être déformé dans les expériences des deux savants anglais, car ils ont opéré sur des fils relativement fins, ayant ‘/, milli- mètre de diamètre, qui n'étaient pas rectilignes (voir le tableau). 4° Les résultats que j'ai énoncés dans mes travaux antérieurs ont trouvé de nouvelles confirmations dans les recherches récentes. 5° Une conséquence bien évidente se dégage aussi de l’ensemble de tous les mémoires publiés sur les pro- priétés physiques du bismuth. Ce métal, dont l'étude présente un grand intérêt à divers point de vue, est ra- rement pur. Les résultats qu’il fournit varient en gran- deur et même de sens, suivant les impuretés qu’il con- tient. Pourquoi donc les physiciens ne s’assurent-ils pas au préalable de la pureté de leurs produits par la méthode électrolytique que j'ai rappeiée ici et qui permet de dé- celer si facilement la présence du plomb ou mieux encore par l'étude de la résistivité aux diverses températures entre 0° et 100° sur un fil du métal comprimé? Cette étude ne serait pas du temps perdu et bien des recherches minutieusement entreprises pourraient être utilisées pour les progrès de la science, au lieu de jeter de la confusion et du doute sur des données acquises. ER op epoqjoun 87 seide,p ‘unvig Je uuemujIe ose U[ 164 oxedoid 9841017989 quusig ‘P6SI ! 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Il suffit donc d'observer le thermomètre au bout du temps x’, puis retrancher 1° à la lecture ainsi faite, et l’on obtient, avec une assez grande exactitude, la tempé- rature de l’air. Ceci constitue encore un assez grand avantage, puisque c’est pour l’équilibre du dernier degré que le thermo- mètre reste le plus longtemps; et c’est alors aussi que l’observateur est le plus exposé à perdre patience. Pour que l’on puisse juger de la valeur du procédé, je prendrai deux exemples dans les observations de M. Hartmann. Et enfin A la 10% minute £ — 159,54 = y »s A5 » = 170,04 A y APS; C0 EME 07" Ici y—Yy = 150; y — y — 0,96 Ent à PEL: 1EK =, —, — 1,5625. “à y —Yy K = 0,5625 Je K log = 0,42597 304 TEMPÉRATURE DE L'AIR PAR LA MARCHE Comme ici, l’unité de temps est 5 minutes, il faut attendre un nombre de minutes marqué par 2,198 X 5 — 10,99, et celà depuis la 15° minute, c’est-à-dire jusqu’à la 25,99%e minute. Alors la température du ther- momètre est 18°,70; ajoutons 1°, on trouve 19°,70. C’est exactement la température à laquelle le thermomètre s'arrête à la 61% minute. Si l’on avait appliqué la formule indiquée en premier lieu, on aurait trouvé pour la température de l’air 19,74, Erreur 0°,01. Si l’on utilise les 10m, 20e et 30% minute, on trouve une erreur de 0°,02. L'emploi de la 1° formule donne seulement une erreur de 0°,04. Avec les observations des 8me, 1[8me et 28m minute, on trouve une erreur de 0°,03, tandis que la 1" formule donne une erreur de 0°,04. On voit que toutes ces erreurs sont très faibles ; mais j'ai été curieux de voir quelle serait la valeur du dernier procédé quand il donnerait comme résultat un temps né- gatif. À cet effet, j'ai pris les observations des 20% 30e et 40% minute; on trouve alors qu’il faut attendre depuis la seconde observation — 4,44 minutes ; c’est dire qu’il aurait fallu observer à 25%, 56, alors le thermo- mètre indiquait 18°,66. La température calculée serait donc 190,66. Erreur 0°,04. Avec la 4" formule l'erreur est de 00,03. J'indique le second procédé comme une jolie question de physique mathématique ; c’est celle que j'avais trouvée en premier lieu; peut-être pourra-t-il trouver son appli- cation en certaines circonstances, mais pour la recherche dont je m'occupais, il ne vaut pas le précédent, celui où l’on détermine quelles corrections il faut apporter à l’une D'UN THERMOMÈTRE NON ÉQUILIBRÉ. 39) des 3 observations pour connaître le point où s’arrêtera le thermomètre. Ce second procédé a même cet inconvénient-ci, il ex un peu long, et si l’on n’est pas bien familiarisé avec les chiffres, il peut arriver que le calcul ne soit pas terminé assez Lôt pour que l’on puisse utiliser le moment où la température diffère de 1° de celle de l'air. J'avoue que j'ai été étonné de voir quelle exactitude je trouvais par mes formules avec les observations faites par M. Hartmann, au moyen de son gros thermomètre qui donnait les 0,01 de degré. J'ai essayé de refaire les mêmes calculs en utilisant seulement les 0,1 de degré. Les erreurs étaient encore faibles, cependant un peu plus grandes, ce qui se com- prend, parce que les quantités négligées se font sentir en plein sur les différences. Or il est évident qu ici les erreurs dans les différences jouent un grand rôle pour le résultat final. Mais, précisément, le fait que ce résultat final est d’au- tant meilleur que les données sont plus exactes, montre que les formules sont bonnes, et que le principe sur lequel elles reposent est bon aussi. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY PREMIÈRE NOTE ILES DE SERCQ ET GUERNESEY PAR L. DUPARC et J. BOERLAGE (Suite et fin!.) (Avec la planche IV.) MONOGRAPHIE DES TYPES ÉTUDIÉS. N° 156. Sohier-Corbetfs Quarry. « Long grain. » Dio- rite. Superbe roche massive ; de couleur très foncée, noi- râtre ; paraissant essentiellement amphibolique. Les cris- taux d'amphibole y mesurent jusqu'à 5 millimètres. L'élément feldspathique est représenté par de petits grains verdâtres. (S. L. M.). Beaucoup de Magnétite, faisant souvent ci- ment entre les Hornblendes. 1 Voir Archives, septembre 1897, t. IV, p. 266. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE, ETC. 397 Beaucoup d’Apatite en longs prismes, ou en sections hexagonales, inclus indistinctivement dans la magnétite et l’amphibole, ou encore disséminés partout. Hornblende abondante, rarement maclée selon k' — (100), en cris- taux informes, très allongés ; polychroïsme dans les teintes brunes, indiquées. Dans l’amphibole on voit des traînées plus ou moins grisâtres, qui paraissent être formées par des granulations opaques, très fines. Pas de Feldspaths déterminables. Les cristaux d’amphi- bole sont directement soudés par un ciment, entièrement formé de paillettes séricitiques. N° 159. N. de St-Sampson, Carrière de Hougue d’Icart. Diorite micacée quartzifère. Roche noire, foncée, très finement grenue, formée par un mélange intime de feldspath et de hornblende. (S. L. M.). Beaucoup de Magnétite, en petits grains carrés ou informes ; libres ou bien inclus dans la biotite et la hornblende. Passablement de Sphène qui paraît ici lié à la magné- . tite, sans doute titanifère. Piotite,abondante, en belles lamelles, avec les caractères indiqués plus haut. Elle est très fraîche et nullement chloritisée. Amphibole, moins répandue que la biotite, présentant les formes : | MIN AON = 7" (010) Rarement maclée selon h'. Polychroïsme dans les tons verts. Les Feldspaths sont abondants et très frais, maclés d’après les trois macles indiqués précédemment. L’ex- tinction maximum entre deux lamelles ne dépasse pas 398 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE 32°. Sur la face g' — (010) l'extinction de Np se fait à 0°. Bissectrice aiguë négative. Cette diagnose correspond à un Oligoclase-Andésine. Il paraît y avoir également une Andésine, proprement dite, ainsi qu'une Andésine plus basique, comme l’indiquent les extinctions formées par les lamelles 1,1 et 2,2', ma- clées d’après la loi de l’albite et de Carlsbad. La mé- thode de Becke donne sur certaines sections favorables : d, >0;9, < 0. Ce qui correspond à un Oligoclase basi- que de 4b, An, à 4b, An,. Le Quartz, rare, est dispersé entre les éléments pré- cités. La structure est franchement grenue, la roche est une diorite andésitique, micacée, pauvre en quartz. N° 158, N. de St-Sampson, « bird’s eye.» Diorite la- bradorique. Roche noire, à structure grenue, essentiellement am- phibolique et pauvre en feldspath, renfermant un peu de pyrite. (S. L. M.). Très peu de Magnétite, et quelques grains de Sphène. Amphibole, très abondante, en grands cristaux plutôt courts, sans contours nets de couleur vert pâle, poly- chroïque dans les tons verts. Eile renferme en inclusions des petites plages kaolinisées, qui sont évidemment des feldspaths décomposés. L’amphibole subit des altérations locales, analogues à celles précédemment décrites. Les Feldspaths sont dispersés entre les plages amphibo- liques ; ils présentent ici des macles de Carlsbad et du périchine. Les extinctions entre deux lamelles Ne des maxima, ne dépassant pas 50°. Sur une face g' — (010), on a observé pour Np une DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 999 extinction — 12°. La bissectrice aiguë est positive. La va- riété est done intermédiaire entre l’Andésine Ab, An, et le Labrador Ab, An,, et voisine de ce dernier. Quartz, rare et d’origine secondaire. N° 160. N. de St-Sampson, Carrière plus au N. que cart. Diorite quartzifère, grenue, à feldspath légèrement verdâtre. (S. L. M.). Quelques cristaux de Magnétile; très peu de Biotite en toutes petites lamelles brunes, en partie décolorées, et inclues dans l’amphibole. Amphibole, abondante, en beaux prismes avec les for- mes ordinaires. Cristaux volumineux, rarement maclés selon k' = (100), vert pâle, avec polychroïsme dans les teintes vertes. Plagioclases abondants, presque toujours kaolinisés. Sur certains spécimens on observe un accroissement z0- naire. En général la kaolinisation qui atteint tous les feldspaths se fait seulement au centre, landis que le noyau interne reste frais, sa consllution est probablement un peu différente. Sur quelques rares lamelles maclées selon l’albite on a pu observer des extinctions de 40° entre deux lamelles. L'ensemble des caractères optiques semble montrer un feldspath basique, atteignant le Labrador Ab, An. Quartz assez abondant, disséminé partout. Éléments secondaires : Séricite et un peu d’Epidote. N° 161. N. de St-Sampson. Roche d’un type très spécial, formée par de grands cristaux d'hornblende brune, réunis par une masse feldspathique. (S. L. M.). Peu de Wagnétite en gros amas. 360 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE Beaucoup d’Apatile en longs prismes répandus un peu partout. Hornblende développée en gros cristaux de couleur verte; polychroïque dans les tons verts. Elle renferme en inclusions de l’apatite, puis des petites lamelles de bio- tite brune. Les Feldspaths sont remplacés par une masse formant base, disposée entre les cristaux d’amphibole. Cette masse, qui est un produit d’altération, est saturée de matières argileuses et de paillettes de Séricite. Par places, on trouve cependant quelques feldspaths encore bien conservés. Les extinctions symétriques, mesurées entre deux lamelles hémitropes, atteignent dans ce cas 40° à 50°. La variété est donc probablement un Labrador. On trouve aussi du Quartz disséminé dans la masse ; il présente des formes absolument pegmatoïdes. Celui-ei paraît être secondaire. N° 162. Baie de l’Ancresse. Diorite micacée quartzifère d’un récif, Roche grenue, riche en amphibole, à feldspath grisâtre. (S. L. M.). Magnétite en grains arrondis, plutôt rare. Biotite abondante, criblée d’inclusions d’apatite et de magnétite. Polychroïsme très fort. Hornblende en prismes allongés, fortement poly- chroïque : Ng = vert foncé Nm —= vert sale Np = jaunâtre Les prismes de Hornblende sont corrodés, renferment aussi de l’apatite. Sa consolidation est plus récente que celle de la biotite. Plagioclases altérés formant l'élément prédominant. Les DES ILES DE SERCOQ, JERSEY ET GUERNESEY. 9061 extinctions symétriques entre deux lamelles ne dépassant pas 42°. La bissectrice aiguë inclinée sur g' = (010) est positive np s’y éteint à 0° à peu près ; l’angle des axes est de 70° environ. Sur une macle simultanée de Carlsbad et de l’Albite on a observé b = 6 e = 14. On a observé par places une structure zonaire. La méthode de Becke donne d' > 09° < 0, ce qui correspondrait à un oligo- clase basique. Il y aurait donc ici une série comprise entre l’oligoclase et l’andésine basiques. Quartz rare formant une ou deux plages pegmatoïdes. Sa structure est grenue. N° 163. S. W. de l’Ancresse-Lucksall Quarry, « small birds eye. » Roche grenue, riche en amphibole; le feldspath y est de couleur blanche. (S. L. M.). Magnétite rare, en cristaux inclus dans l’amphibole. Un ou deux grains de Sphene. Biotite, peu abondante, en lamelles fortement chloriti- sées, inclues dans l’amphibole. Elle est rigoureusement à un axe. Sa consolidation est antérieure à l’amphibole qui la moule. Polychroïsme intense : Ng = brun Np = jaune pâle, ou verdâtre Elle est chloritisée parallèlement à p = (001). Hornblende verte, abondante, en cristaux prismatiques, disséminés. Quelques rares macles selon k' == (100). Polychroïsme : Ng = vert foncé Np = vert pâle La hornblende est altérée par endroits, elle présente alors un aspect marbré. ARCHIVES, t. IV. — Octobre 1897. 26 362 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE Feldspaths, moulant nettement l'amphibole et plus abondants que celle-ci. Plagioclases maclés selon l’albite, fréquemment selon Carlsbad, plus rarement selon le péricline. Extinctions symétriques entre deux lamelles hémitropes atteignant 39°. Dans le cas des macles simultanées de Carlsbad et de l'albite avec extinctions symétriques on a trouvé pour les valeurs b: 7 et 11; et e — 19 et 18. Chiffres qui correspondent sensiblement à ceux de l’Andésine Ab, An.. D'autre part une face g' — (010) montre une bissectrice positive = N9, avec un angle des axes relativement petit. L’extinction de Np sur cette face g' = (010) par rapport à l’arête pg',se fait sous des angles de 15°, ce qui corres- pond également à l’Andésine, très basique, presque au Labrador Ab, An. Il paraît donc y avoir ici les termes compris entre Ab, An, jusqu'à Ab, An. Quartz rare, quelques plages seulement, cristallisant en formes pegmatoïdes entre les autres éléments. N° 165. Mont Crevelt. Diorite andésitique. Roche grenue, largement cristalisée, de couleur foncée, très riche en amphibole. (S.L.M.) Apatite, extrêmement abondante, en jolis prismes, développés partout. Magnétite, très répandue aussi, libre ou en inclusions, faisant souvent ciment entre plusieurs cristaux d'amphi- bole. Hornblende très abondante, en cristaux allongés et épais, très généralement maclés selon k' = (100) Poly- chroïsme : Ng = brun verdätre Np = presque incolore DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 9303 Les cristaux d’amphibole sont réunis par une masse primitivement feldspathique, actuellement décomposée : formée par un agrégat de lamelles de Séricite, pressées les unes contre les autres et réunies à des matières argi- leuses compactes. Dans les amphiboles, on observe des taches séricitisées identiques à la masse principale, celles-ci sont évidemment des feldspaths transformés, primitivement inclus dans l’amphibole. La roche est une diorite, probablement Andésitique, caractéristique par sa richesse en apatite. N° 152. Récif entre St Pierre et St. Sampson. Diorite micacée. Roche noire formée par l’enchevêtrement de nombreux grands cristaux d’Amphibole. On y trouve par-ci par-là un peu de pyrite. (S. L. M.) Magnétite, rare: en inclusions dans l’am- phibole. Hornblende extraordinairement abondante, en énormes prismes. L’extinction de Ng sur g' atteint jusqu’à 21°. Polychroïsme et double réfraction habituels. Le poly- chroïsme se fait dans les teintes vert sale. Cette amphi- bole renferme en inclusions de la magnétite, de la chlorite, quelques petits grains de sphène, puis quelques lamelles d’une Biotite brune, complètement décomposée. Les cristaux d’amphibole subissent une altération et une transformation en actinote, de couleur verte, très pâle. Cette transformation se fait généralement sur les bords. L’Actinote est faiblement polychroïque, ses pro- priétés optiques sont normales. Quelquelois les fibres d’actinote se groupent en faisceaux radiés; les fibres sont alors positives en long, leur bissectrice aiguë est 364 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE négative. Les cristaux d’amphibole sont réunis par une masse primilivement feldspathique peu développée, com- plètement altérée et transformée en amas de Séricite et de Kaolin. On trouve dans cette masse quelques prismes d’Apatite, puis des lamelles de Biotite altérée. N° 151. Récif entre St-Pierre et St-Sampson. Cette roche, très finement grenue est presque aphani- tique; elle est de couleur très foncée. (S. L. M.) La Magnétite est abondante, en petits grains opaques, informes, libres dans la roche ou en inelusions. Hornblende formant l’élément prédominant, en cristaux irréguliers, fortement corrodés, à allongement prismatique faible. Bissectrice aiguë négative; angle des axes normal, ainsi que la biréfringence. Biolite brune rare, en petites lamelles, de consolidation antérieure à l’amphibole. Les lamelles basales, montrent une croix noire à un axe optique. Polychroïsme intense dans les tons bruns. On trouve également dans la coupe quelques grains d’un minéral réfringent et biréfringent, incolore ou gri- sâtre. L’allongement et la trace du clivage sont positifs. L’extinction de Ng se fait à 40° de l'allongement. La biréfringence est un peu supérieure à celle de l'amphi- bole. Ce minéral paraît être de l’Augite. Il se transforme d’ailleurs localement en amphibole, et il n’est pas im- possible que la hornblende dans sa totalité provienne par ouralitisation. Les feldspaths très développés sont fortement allongés, et d’habitus microlithique. Ils moulent nettement l'élément noir et sont maclés d’après la loi de l’albite, du péricline et plus rarement de Carlsbad. DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 9369 La variété correspond, soit au Labrador Ab, An, soit à l'Andésine Ab, An,. En effet, l'extinction maxima entre deux lamelles hémitropes, ne dépasse pas 51°, tandis que sur certaines faces g' = (010), on a mesuré les extinc- tions de 12° pour la vibration Np par rapport à l’arête pg' ; sans pouvoir d’ailleurs déterminer lesens de l’extinc- tion. L’angle des axes est en général petit, la bissectrice aiguë est positive. Sur d’autres faces g', l'angle d’extinc- tion a été trouvé inférieure à 12°, mais jamais égal à 0°. La structure de la roche est absolument grenue. Celle- ei est une diabase labradorique, ouralitisée. N° 166. Mont-Cruet. Diorite micacée quartzifère. Superbe roche à grain moyen, riche en quartz, à feldspaths grisâtres, avec beaucoup d’amphibole. (S. L. M.). Cette roche, extrêmement fraïche, est fort belle; elle renferme les éléments suivants : Magnétite, assez répandue, en petits grains informes, distribués par - tout, mais souvent en inelusions. Apatite, très abondante, en petits prismes hexagonaux, principalement inclus dans la biotite. Zircon, plus rare que l’apatite; on y distingue des formes pyramidées, il est incolore ou légèrement rosé et se rencontre un peu partout. Dans la biotite, il fait naïi- tre des auréoles, d’un polychroïsme extrêmement intense. Sphène, assez développé, enveloppant souvent la magnétite d'une auréole, ou bien formant aussi des grains libres dans la roche, Hornblende rare et de consolidation manifestement antérieure à la biotite, qui la moule; ses prismes allongés selon Vlaxe vertical, sont en partie maclés selon h' — (100). Les clivages m (110) sont bien accusés. L’ex- 366 CONTRIBUTION A L’ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE tinction maximum dépasse 21°. Le polychroïsme donne : Ng = d'un beau vert d'herbe foncé Np = jaunâtre La bissectrice aiguë est normale, ainsi que la biréfrin- gence. La hornblende est pauvre en inclusions; elle renferme surtout de la magnétite. Büotite extrêmement abondante, en larges lamelles, bien développées, à contour fortement corrodé. Elle se maele avec l’amphibole d’après la loi ordinaire. La face p = (001) du mica se juxtapose à la face m = (110) de l’amphibole. Cette biotite renferme dans son intérieur des prismes de hornblende, puis beaucoup d’apatite, et quelquefois des petits plagioclases. Elle est extrêmement polychroïque avec Ng = brun rouge foncé Np — jaunûtre pâle et toujours à un axe négatif. Les grandes lamelles ont des extinctions légèrement onduleuses. La biotite est très fraiche, elle ne se chloritise qu’exceptionnellement. Les feldspaths plagioclases sont extrêmement abondants et absolument frais. Plusieurs d’entre eux montrent une structure nettement zonaire, et un contour cristallogra- phique, sur lequel on peut reconnaître les faces p (001 ); h'= (100); «' =(101), ou encore p (001) ; a =(101); ah = (201); h' = (100). Sur la face g'—= (010), on observe des extinctions qui, rapportées à la vibration né- gative, varient entre —10°, — 7° et 0°, chiffres qui cor- respondent à des types, compris entre l’andésine acide et l’Andésine basique, Ab,An,. La bissectrice aiguë est en général positive = Ng. Dans la zone de symétrie les ex- tinctions ne dépassent pas un maximum de 43° sur les DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 307 sections étudiées. Une macle simultanée de Carlsbad et de l’albite a donné: b= 13 et e = 2. Enfin la méthode de Becke, appliquée aux contacts favorables avec le quartz, a donné souvent: A, € 0,4,— 0; D 440,000, C0: À, >0; A, <0;A, >0,A,;<0. On voit donc que nous avons affaire ici à des feldspaths de nature variée allant de l’oligoclase basique à l’andésine basique. Quartz granitoide abondant, moulant les élé- ments précités. Phénomènes dynamométamorphiques manifestes: tou- tes les plages de quartz ont des extinctions onduleuses, les lamelles hémitropes des feldspaths sont parfois légère- ment ployées, et les lamelles de mica accusent des frois- sements manifestes. Peu d’éléments secondaires; quelques paillettes de Séricite dans les plagioclases. N° 167. Mont-Cruet. Roche absolument semblable au numéro précédent, elle renferme par places des concentrations d’élément noir. £a diagnose du numéro 166 convient en tous points à cette roche; elle est toutefois plus riche en Amphibole. Les minéraux accessoires, la Hornblende et la Biotite, pré- sentent exactement les mêmes caractères. Toutefois, bien que la biotite moule d'habitude l’amphibole, on trouve aussi le contraire, et, dans certains grands cristaux de cet élément, on rencontre quelques petites lamelles de biotite. La hornblende est en quantité égale à ce dernier mi- néral. Les Plagioclases appartiennent aussi au groupe des andésines. Le maximum entre deux lamelles ne dépasse pas 34°. Sur une section de la zone k' g', donnant des 368 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE extinctions symétriques pour les lamelles 4, 2 et 1’, 2° on a mesuré pour À = 20°, pour 1’ — 7°. Ces chiffres correspondent à la variété Ab, An.. Quartz, sous la forme ordinaire. On observe de plus un peu d’Epidote secondaire. Les phénomènes dynamiques sont encore plus manifestes que dans le numéro précé- dent; les lamelles des feldspaths sont presque toujours froissées; le quartz est parfois brisé, et toujours à extinc- tions onduleuses. Kersantite-Augitique. N° 158. Carrière au N. du Port St-Sampson. Ces roches, dont nous n’avons qu’un seul exemple, sont extrêmement micacées, finement grenues et ressemblent à la minette. (S. L. M.). La roche se compose essentiellement de mica. La Magnétite est abondante en petits octaèdres dissé- minés partout. Biotite, très répandue, en lamelles polychroïques avec : Ng = brun ou verdâtre Np = presque incolore. Sur les bords des contours, on observe un abaisse- ment de la biréfringence qui coïncide avec une diminu- tion de polychroïsme, souvent aussi cette bordure verdit légèrement, tandis que le centre du cristral est encore brun. Sur les lamelles basales parallèles à p = (001) dont le contour est encore franchement hexagonal, on observe une croix noire, à un axe négatif. L’Augite est très répandue dans la roche, et à l'excep- tion de quelques grands cristaux, elle est plutôt de petite DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 369 taille, à formes prismatiques, de plus elle est toujours altérée. On y reconnaît néanmoins le profil caractéristi- que de ce minéral. Sur la face g' — (010), Ng s'éteint à 43° de l’allongement, qui est toujours positif, ainsi que la bissectrice aiguë, l’angle des axes optiques est relative- ment petit. On trouve quelques-unes de ces augites en inclusions dans la biotite. Les feldspaths, indéterminables, sont transformés en une masse kaolinique, dans laquelle on trouve un peu de Calcite. Cette masse polarise à la façon des agrégats. Par-c1 par-là, on voit eacore quelques rares traces de lamelles maclées selon l’albite, montrant qu’ii s’agit d'un Plagio- clase. Sur un cas favorable, les extinctions entre deux la- meiles hémitropes ont pu être mesurées ; elles atteignent 39°. On trouve également d'une manière tout à fait locale, un peu de Quartz, qui paraît ici nettement secondaire. Comme produit de décomposition on rencontre de la Chlorite, puis un peu d’Hématite et beaucoup de Calcite. Cette roche est donc une kersantite augitique. Les Granits. Les granits de Guernesey sont en général de grain moyen et semblables à ceux de Sercq. Les minéraux constitutifs en sont les mêmes, et nous ne ferons pas de description générale, nous bornant à étudier séparément les différents types que nous avons examinés. 370 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE N° 164, Mont-Grevell. Roche à grain moyen, feldspath rose, avec un peu de mica noir, en jolies et petites lamelles. (S. L. M.). Magnétite, rare, par-ci par-là, quelques grains isolés. Zircon, très rare, quelques petits grains seulement. Biolite, peu abondante également et complètement trans- formée en chlorite, d’un beau vert foncé, légèrement po- lychroïque. On trouve aussi deux ou trois paillettes de Muscorite. Orthose, abondant, en grandes plages criblées de filon- nets d’Albite, et renfermant en inclusions quelques pe- tites lamelles de biotite et des plagioclases kaolinisés. Plagioclase, moins répandu, fortement kaolinisé; parti- culièrement au centre, la bordure étant d’habitude mieux conservée. L'état de décomposition du feldspath n’en permet pas la détermination, les lamelles hémitropes ont en effet disparu. La variété est probablement acide. Quartz, abondant, à tendance manifestement granuliti- que, et à extinctions légèrement onduleuses. La roche, par sa structure, est bien plus une granulite qu’un granit. N° 168. Mont-Cruet. Granit blanchâtre, à grain moyen, pauvre en mica. (S. L. M.). Très peu de Magnétite, exclusivement en- fermée dans la biotite. Quelques Zircons, avec auréoles polychroïques. Il existe aussi à l’état hbre dans la roche. Biotite, rare, en lamelles, d’un brun très foncé ; forte- ment polychroïque, avec caractères ordinaires. Quelques petites lamelles de Muscovite. DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 971 Orthose, très abondant, en grands cristaux-plages. Plagioclase, plus rare, maclé selon l’albite. Les extinc- tions sur g,' ainsi que dans la zone de symétrie, rappor- tent la variété à de l’albite ou à un type intermédiaire entre l’Albite et l'Oligoclase acide. Quartz, abondant, en plages granitiques ou en indivi- dus granulitiques. Un peu d’Épidote et de belle Chlorite, secondaires. N° 169. Grande Roque. Granit, finement grenu, de couleur rosée, renfer- mant beaucoup de quartz et relativement peu de bio- tite. (S. L. M.). Peu de Magnétite. Biotite, en lamelles très corrodées, fortement décom- posées, son polychroïsme, très intense, se fait dans les tons bruns. Cette biotite est très altérée, verdie el trans- formée en chlorite. Elle renferme quelques inclusions d’Apatite et des petits Zircons. Peu de Muscovite, et quelques lamelles de chlorite. Orthose, abondant, criblé de filons d’Atbite, et fortement séricilisé. Plagioclases, plutôt rares, complètement kaolinisés. Microcline, très rare, en petites plages. Quartz, abondant, faisant ciment. Epidote et Chlorite. Séricite, secondaire. N° 170. Carrière plus à l W. Roche granitique, riche en mica et en feldspath blane rosé ; la variété paraît légèrement schisteuse. (S. L. M.). Echantillon très dynamométamorphique. Très peu de Wagnétite. Biotite, en petits amas, complètement décomposée et en partie chloritisée. DD PET EME RL. 7e PA 372 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE Muscovite, plutôt rare, en lamelles incolores. Apatile, assez abondante, disséminée partout. Feldspath, indéterminable, transformé en amas de Séricite et de Kaolin. On trouve encore quelques lamelles hémitropes de Plagioclases. Quartz, très abondant, présentant des extinctions on- duleuses. Les plages granitiques sont complètement écra- sées, et transformées en mosaïque. (Môrtelstructur). Les micas sont étirés et dessinent des traînées plus ou moins parallèles. La roche est en somme très métamorphisée; la struc- ture primitive est méconnaissable. N° 171. Pleinmont. Roche verdâtre, schisteuse, paraissant très riche en mica. Cette roche est également extrêmement métamorphi- que, et dans un état d’altération qui rend la détermina- tion précise des éléments impossible. (S. L. M.). Elle renferme du mica, des plagioclases, de l’orthose, et du quartz. Le Mica forme des traînées filamenteuses calées entre les feldspaths et le quartz. Ces traînées sont constituées par une multitude de petites lamelles, orientées dans tous les sens, de couleur brun verdâtre, et polychroïques. Elles sont en grande partie chloritisées, et surchargées de magnélite. On ytrouve aussi quelques grains de zircon, ce miné- ral est d’ailleurs répandu dans toute la roche. Les Plagioclases sont indéterminables ; ils paraissent toutefois avoir été abondants. On trouve encore quelques lamelles hémitropes, s’éteignant sous de petits angles. DES ILES DE SERCQ, JERSEY ET GUERNESEY. 9373 L’Orthose est fortement kaolinisé également, et quant au Quartz il est abondant et disséminé partout. Les phénomènes dynamiques sont extrêmement mani- festes : tous les éléments sont brisés; les plagioclases sont tronçonnés, les tronçons sont déplacés, les uns par rap- port aux autres. L’orthose est broyé et criblé de fissures remplies de séricite. Quant au quartz, ses extinctions sont onduleuses, il est complètement écrasé par places, et forme alors une véritable brèche d’écrasement microsco- pique, sur tout le bord des cassures, on observe des fragments d’esquilles. Le mica, enfin, est complètement laminé et fait l’of- fice d’un ciment, poussé dans les interstices des cristaux. Genève, laboratoire de minéralogie de l'Université, juillet 1897. BULLETIN SCIENTIFIQUE MATHÉMATIQUES A. HOocHHEIM. — PROBLÈMES DE GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE A DEUX DIMENSIONS. Ouvrage traduit de l'allemand sur la 2° édition, par Isely-Delisle, prof. à l’Académie de Neuchâtel. Neuchâtel, Attinger frères, et Paris, Gauthier-Villars, édit. Malgré le grand nombre de recueils français d'exercices de géométrie analytique, nous n’en connaissons guère qui puissent être mis entre les mains de commençants. Le vo- lume de M. Hochheim, d’un caractère tout à fait élémen- taire, ne fait donc pas double emploi et l’on peut en recom- mander l’usage aux élèves qui débutent, ainsi qu’aux profes- seurs qui ont à guider leurs premiers pas. Nul doute que le recueil, traduit par M. Isely-Delisle, ne rencontre chez nous la même faveur que chez nos voisins d’outre-Rhin. Le pre- mier fascicule qui vient de paraître contient une riche collec- tion de problèmes sur le point, la ligne droite, le cercle, les divisions et faisceaux harmoniques et anharmoniques, l’in- volution, les coordonnées homogènes et langentielles, les faisceaux circulaires, etc. Nous regrettons que M. Hochheim n’ait pas fait une petite place dans son ouvrage aux princi- pes de la géométrie des vecteurs, cette science si utile dans les applications et si étroitement unie à la géométrie analy- tique. Un second fascicule, en préparation, dounera les solu- tions. C. C. ASTRONOMIE ET MÉTÉOROLOGIE J. MAURER. LA PÉRIODICITÉ DES ÉTÉS CHAUDS ET DES ÉTÉS FROIDS (Metecrol. Zeitschrift, "d. XIV, p. 263 (Juli 1897) et Bulletin de la Soc. Belge d'astronomie, 2° année (1897, septembre, n° 11). M. Jules Maurer, de l’Institut météorologique fédéral, vient de publier une étude sur cette intéressante question de la ASTRONOMIE ET MÉTÉOROLOGIE. 479 variation à longue période des phénomènes atmosphériques. M. J. Maurer a examiné la température des étés (juin-sep- tembre) de Berlin, commençant avec l’année 1719. Il consi- dère comme été frais ceux dont les quatre mois, ou trois mois au mOo:ns, ont eu une température inférieure à la nor- male; et comme étés chauds, ceux dont la majorité des mois juin-septembre ont eu une température supérieure à la normale. Nous reproduisons ci-dessous la liste de ces étés, qui est un document qui peut servir à des études ultérieures. On trouvera en outre dans le mémoire de M. J. Maurer les écarts pour chaque mois de 1728-1895, que nous suppri- mons ici. Périodes fo: do ÉTÉS FRAIS | Étés chauds 1128350931 3203534035 LE AN STE ET AE TT UT ON MN cu 1761-72 1764, 65, 68, 69, 1770, 71*, 72 1761*, 63 1784-89 1785, 86, 87, 90 1788, 89 1802, 05, 06, 10, 12*, 13*, 14* À Aucun ex (1836, 37, 41, 43, 44*, 48, 49*, ) 1839, 46* 1886-88 À 1850: 5t, 54, 55, 56 PA oar ee 1885- ? 1887, 88, 89, 91, 94 1883, 95 Périodes SDÉ : : nds ÉTÉS CHAUDS | Étés froids | 4 *, 51*, 56% 1xa6.o | 1745 47, 48%, 49, 50°, 51, 569, | aucun 1719%,/16,/78,, 19,180, 81", 82 1773-53 1783* ? ? 1 ? ? 1 | 1774* 1790-1800 1791, 92, 96*, 97*, 98* 1799, 1801 1821, 23 1820-35 À 1818, 19*, 26*, 27, 34*, 35 A du ee 1857*, 58, 59%, 61, 68*, 72, 73, 1860, 63, 1874, 75, 76, 77, 18, 79, 80 64*, 70, 81 * Les années marquées d’un astérisque sont celles dont l’écart en plus ou en moins a été particulièrement fort. Un coup d’œil jeté sur ce tableau montre que les anoma- LA] 376 BULLETIN SCIENTIFIQUE. lies se maintiennent pendant un certain nombre d'années; il y a des périodes froides et des périodes chaudes qui alternent assez régulièrement et M. J. Maurer fait remarquer que les groupements de ce dernier tableau correspondent très bien avec les conclusions auxquelles est arrivé M, Edouard Brück- ner dans son excellent ouvrage « Klimaschwankungen seit 1700. » | L'auteur a examiné si ses résultats concordaient avec ceux qu'avait trouvés G. Hellmann. Ce météorologiste avait montré que plus un hiver est doux, plus il est probable que l'été suivant sera trop chaud. C’est dire que dans les pé- riodes chaudes, celles qui comprennent les plus beaux étés, on trouvera aussi les hivers les plus cléments. Et, en effet, les sept hivers de Berlin les plus doux, de 1720 à 1896, si l’on considère les écarts des mois de décembre et de janvier, sont les suivants : Hivers : 1755-56, 1789-90. 1795-96, 1821-22, 1824-95, 1833-34, 1865-66 Écart total de décembre et de janvier : 7,1 82 120 8°5 87 94 7°8 Ils se placent très bien dans les périodes chaudes du tableau précédent. G. Hellmann à trouvé, en second lieu, que plus un été est chaud, plus il est probable que l'hiver suivant sera rigoureux. Îl en résulte que les périodes à température élevée doivent fournir beaucoup d’hivers trop froids. Cette conclusion se vérifie encore, car depuis 1728 jusqu’en 1880, 27 des 56 hivers froids de Berlin appartiennent à des périodes chaudes. Enfin, G. Hellmann a établi que plus un hiver est froid, plus l'été suivant sera frais. I faut s'attendre donc à rencon- trer dans les périodes de refroidissement les hivers les plus rigoureux. Et, en effet, M. J. Maurer trouve que sur 24 hi- vers de Berlin (de 1728 à 1896) célèbres par leur grande rigueur, 16 (ou 67 °/;) appartiennent aux périodes à étés froids. PHYSIQUE. 14 On voit par ce qui précède que les périodes de la tempé- rature élevée — 1745-50, 1775-80, 1790-95, 1820-25, 1830- 35 et 1860-70 —, celles dont les étés sont chauds, ren- ferment aussi les hivers les plus doux, et que les périodes à température basse, celles dont les étés sont frais (1735-40, 1765-70, 1784-89, 1810-15, 1836-45 et 1886-91) renferment le plus d’hivers rigoureux. Mais les hivers froids, en géné- ral, sont répartis d’une manière égale sur les deux espèces de périodes. M. J. Mäurer fait remarquer, en terminant son mémoire, qu’en 1dmettant que les fluctuations thermiques continuent à l’avenir à se produire par périodes embrassant un certain nombre d'années, il faut s'attendre à voir commencer, dans la partie ouest et centrale de l’Europe, au début du siècle prochain, une époque à température chaude, renfermant quel- ques hivers très doux, mais caractérisée principalement par le retour d’une suite d’étés chauds et même très chauds. PHYSIQUE A. GARBASSO. 15 LEZIONI SPERIMENTALI SU LA LUCE. 15 LECONS EXPÉRIMENTALES SUR LA LUMIÈRE (Milano, Editori della Rivista d’Electricita. 1897). Peu de sciences ont subi une plus complète modification durant une période d’une dizaine d’années que ne l’a fait la science de l'électricité à partir de la première importante publication de Hertz, en 1887, jusqu’au moment actuel. On a, nOn sans raison, rapproché Hertz de Fresnel; ils ont l’un et l’autre découvert un champ nouveau des phénomènes donnant une prise à la science sur le mécanisme même de l'agent dont on avait avant eux cru étudier toutes les lois. Sans Fresnel, l'onde lumineuse ne serait pas devenue dans la science le type idéal de la propagation de la perturbation dans l’éther qui a servi de guide à Hertz dans ses recher- ches, et le demi-siècle qui les sépare n'était pas de trop pour laisser le temps aux Maxwell, aux Sir W. Thomson, aux Kirchhoff, d'aborder par tous les côtés le problème de ARCHIVES, t. IV. — Octobre 1897. 27 3715 BULLETIN SCIENTIFIQUE. la propagation électrique pour en préparer la solution. On conçoit bien que l'étude et exposition des phénomènes qui sont plus particulièrement propres à mettre en évidence les points communs à l’optique et à l'électricité, aient tenté un physicien qui a lui-même contribué à augmenter les don- nées nouvelles. M. A. Garbasso, professeur à Pise, vient de publier le cours de 15 leçons qu’il a donné à l’Université de Turin « sur la lumière considérée comme un phénomène électro-magnétique, » c’est-à-dire précisément sur l'ensemble des faits nouveaux découverts dans ces dernières dix années, qui établissent un lien entre l'optique et l'électricité. Nous avons parcouru avec un vif intérêt ce livre écrit facilement et clairement; la netteté et la vivacité des des- criptions des expériences, sans parler de l'abondance des figures simples et d'autant plus parlantes, nous ont donné l'impression que nous faisions partie de l'auditoire du jeune professeur, el il serait difficile de trouver un meilleur exposé du sujet que celui dans lequel M. Garbasso, après avoir, dans les cinq premières leçons, rappelé les faits essentiels de l'électricité statique et dynamique, passe à l'étude des oscil- lations électriques et des phénomènes de résonance, de ré- flexion et de polarisation de l’onde électrique. L'expérience fondamentale de Hertz est toujours celle qui fait le mieux saisir le caractère spécial du courant oscillatoire dû à la dé- charge de l’excitateur : le tube de Geissler restant obscur lorsqu'il est inséré dans le conducteur quadrangulaire au point opposé à l'insertion du fil conducteur, qui le joint à l’excitateur, et s’illuminant dès que le courant doit parcou- rl, pour arriver aux deux électrodes, des chemins différant de quelques centimètres de fil métallique. Pour démontrer l’état oscillatoire, c’est la disposition de Lecher que M. Gar- basso emploie. La preuve nous semblerait plus évidente en se servant d’un résonateur promené le long du fil métallique et donnant une succession de ventres et de nœuds. Peut- être cette expérience est-elle rendue moins facilement visible à l'auditoire que l’autre ? La propriété du courant oscillatoire de se propager à la surface externe du conducteur est dé- montrée en particulier par le fait du changement du nœud PHYSIQUE. 379 lorsque le conducteur est plongé dans un diélectrique liquide et de là se déduit la notion de l'indice de réfraction électri- que. Enfin, pour l'assimilation ou même l'identification de la lumière et de l'électricité, la mesure directe de M, Blondlot donne la vitesse de 2,96-10!°, peu différente de 3-10'° par seconde. Les phénomènes de résonance sont peu susceptibles d’être montrés expérimentalement dans une leçon; les effets d’un écran de résonateurs que M. Garbasso lui-même a étu- diés, sont peut-être la meilleure manière de les constater, et l’analogie de cette expérience avec celle de Kirchhoff, l'absorption par une flamme tenant en suspension du sodium des rayons émis par une autre flamme, est bien suggestive. Du reste, bien que les leçons résumées dans cet ouvrage s'adressent au public que la science intéresse, sans faire ap- pel à des connaissances spéciales, l’auteur entre dans des considérations théoriques qui jettent du jour sur le méca- nisme des phénomènes étudiés. La notion de modèle qui est devenue familière aux physiciens intervient sinon comme explication rigoureuse, du moins comme interprétation satis- faisante. Tel est le cas pour le modèle mécanique imitant les phénomènes d'induction électro-magnétique et aussi pour le prisme composé de couches juxtaposées de résonateurs, qui donne lieu à la réfraction et même à la dispersion de l’onde électrique. C’est encore un modèle que la conception de l'atome avec sa charge électrique qui, vibrant mécanique- ment, produirait les effets de l'électricité dynamique. Nous n’avons pu qu’indiquer ici sommairement le contenu des leçons de M. Garbasso, en exprimant l'intérêt avec lequel nous les avons lues, et nous ne doutons pas que ce livre, sous sa forme modeste, ne trouve sa place aussi bien dans la bibliothèque des savants que dans celle des amateurs de science. EdiiR: ALF. KLEINER. ZWE1 NEUE MESSINSTRUMENTE. DEUX NOUVEAUX INSTRUMENTS DE MESURE (Zurich, Vierteljahrsschrift der naturf. Gesellsch. 1896, XLE, Jubelband), Condensateur sans résidu à diélectrique solide. — Cet appa- 380 BULLETIN SCIENTIFIQUE. reil est formé d’un système de quatorze tubes de cuivre mince concentriques, laissant entre eux des espaces annu- laires d'un millimètre d'épaisseur, complètement remplis par immersion dans un bain de paraffine; le tout est refroidi ensuite avec les précautions nécessaires pour maintenir la continuité et l’homogénéité complète de l’isolant. Un tel con- densateur peut être chargé à 16,000 volts, et n’a pas de résidu appréciable. Nouveau galvanomètre. — L'auteur s’est proposé d'obtenir un galvanomètre sensible dont les constantes fussent indé- pendantes de l’état magnétique de l’espace où l'instrument est appelé à servir. L’aimant mobile est formé d’un anneau creux dans l’inté- rieur duquel est fixé, à l’aide d’une traverse supérieure, un cylindre massif et concentrique. Le bout inférieur du cy- lindre forme l’un des pôles, le bord inférieur de l’anneau forme l’autre pôle. Cette aimantation est obtenue à l’aide d’un électro-aimant de forme spéciale. L’aimant est suspendu bifilairement au milieu d’un système de deux tubes de cuivre: concentriques verticaux dont l’un l'enveloppe complètement, tandis que l’autre, convenablement entaillé, passe dans l’es- pace annulaire compris entre l'anneau extérieur de l’aimant et son cylindre central. Le courant monte par un des tubes. et redescend par l’autre. L’intensité du courant est propor- tionnelle au sinus de la déviation. Le système est à peu près astatique; cependant quelques perturbations peuvent provenir de la traverse horizontale de l’aimant; on obtient un résultat encore meilleur en employant un système de deux aimants semblables liés l’un au-dessus de l’autre avec leurs traverses. à angle droit. C.S. CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. A. KirpAL. RÉDUCTION DES DÉRIVÉS NITRÉS AROMATIQUES (Be- richte XXX, p. 1597, Zurich). Bamberger et Friedmann ont montré qu’en réduisant la CHIMIE. 381 m-nitrobenzaldéhyde en solution aqueuse au moyen de la poudre de zinc on obtenait un produit de condensation du dérivé hydroxylaminique oxydable en m-nitrosobenzaldé- hyde et que l’on ne pouvait déceler la présence de l’hydro- xylamine. En réduisant la p. nitrobenzaldéhyde, l’auteur est arrivé au même résultat. Le produit de la réduction est peu stable, il est déjà oxydé par l'oxygène de l’air en donnant lieu à la formation d’un précipité jaune rouge composé pour la plus grande partie de p-azoxybenzaldéhyde cristallisant en aiguilles jaune pâle F. 194°. En traitant cette p-azoxybenzal- déhyde avec une solution acétique de phénylhydrazine, lau- teur a obtenu la p-azoxybenzaldéhydehydrazine qui fond à 230° en se décomposant. La p-azoxybenzaldéhyde oxydée au moyen du bichromale a fourni l'acide p-azoxybenzoïque qui se décompose vers 240°. Gattermann a obtenu par réduction électrolytique de la p-nitrobenzaldéhyde un composé de la formule NO,—C,H,.CH N.C,H,CHO AE 0 qui se scinde à l'oxydation en p-nitroso et p-nitrobenzal- déhyde. L'auteur pensait oblenir ce même composé en modifiant la méthode de réduction, il n’a pas réussi jusqu'ici mais il a obtenu une substance qui donne par oxydalion au moyen de FeCl, de la p-nitrosobenzaldéhyde. F.R, COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 2 juin 1897. F.-A. Forel. Analogies de l'écoulement des glaciers et des fleuves d’eau. — E. Delessert. Cas de Fata Morgana. M. F.-A. Forez étudie les analogies de l’écoulement des glaciers et des fleuves d’eau d’après les études du Club Alpin suisse au glacier du Rhône et d’après la carte produite par le Club à l'Exposition nationale de Genève. Pour tenir compte du ralentissement de la vitesse et de la diminution du débit du glacier d’amont en aval, M. Forel présente le tableau suivant des analogies entre fleuves et glaciers. GLACIERS FLEUVES D'EAU Fleuves complets. Glaciers alpins se terminant | Rivières du désert se termi- par liquéfaction totale. pant par évaporation totale. Fleuves interrompus. Glaciers polaires se déver- sant dans la mer, rompus par le velage. Fleuves des climats tempérés se déversant dans les lacs ou la mer. (Voir aux Mémoires.) M. Eug. DELESsERT fait la communication suivante sur un cas de Fata Morgana particulièrement intéressant qu’il lui a été donné d'observer. À plus d’une reprise, sans doute, la Société vaudoise des sciences naturelles a déjà entendu parler de la Fata Morgana, ce phénomène si intéressant qui se passe sur notre lac. Te "ARS * SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 383 L'année dernière, vers la fin de l'automne, j’eus l’occasion de l’observer depuis Rolle, avant un brillant coucher de s0- leil; il s’étendait de la pointe d’Allaman à Meillerie et Evian, sous la forme d’une immense ville surgissant incontinent à l'horizon : phénomène d’une durée relativement longue et qu’une lunette d'approche rendit encore plus beau et plus saisissant. Permettez-moi de vous en signaler un nouveau Cas qui s’est présenté le 28 mars dernier, à 3 heures, d’abord dans la direction du sud, puis, un quart d'heure plus tard, du côté de l’est. Nous trouvant justement à ce moment-là au bord du lac, avec quelques amis, sur une terrasse située vis-à-vis de l’île de la Harpe, à droite de laquelle se manifesta tout d’abord le phénomène, nous pûmes en suivre facilement les diverses phases. Un petit air de bise irisait la surface de l’eau et faisait flot- ter dans le lointain de légères vapeurs qui glissaient sur le Léman, dans la direction de Genève, avec une allure assez modérée. À ce moment apparaissaient sur la côte de Savoie, à partir de Thonon, une dizaine de barques, échelonnées à une cer- taine distance les unes des autres et, toutes voiles au vent, voguant vers le couchant, à la file indienne. Tout à coup, le paysage paraît se transformer. La pointe d’Yvoire semble se relever, puis une partie du lac a l’air de s’insinuer, comme une large rivière, dans l’intérieur des terres, en longeant la côte sur une grande étendue. Subitement, les barques que l'on voyait à peine à l’hori- zon, se rapprochent sensiblement, en laissant une large bande du lac derrière elles, puis paraissent se doubler, tan- dis que les rives savoisiennes se transforment en falaises très élevées, d’où semblent tomber des séries de cascades, qui ne sont autre chose que le prolongement vertical du profil des maisons riveraines. Munis alors de lunettes et de fortes jumelles, nous eûmes le plaisir d’assister, en plein jour, à toute une fantasmagorie : nous pûmes voir, dans tous leurs détails, des transformations 384 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. successives et variées à l'infini de la plupart de ces barques et de leurs parties constitutives. Leurs flancs s’amincissaient, se dédoublaient, s’épaississaient ou plutôt s’élevaient de façon à produire l'aspect de formidables cuirassés; les mâts se ra- petissaient ou s’allongeaient démesurément; les voiles sur- tout prenaient les formes les plus bizarres et les plus fantas- tiques, s’allongeant, s’élargissant ou se déchiquetant de mille manières. C'était vraiment un spectacle des plus curieux, mais trop fugitif, malheureusement, et dont les phases multiples ne duraient que quelques secondes, à cause de la mobilité des couches de vapeurs produite par la bise déjà mentionnée. Bref, ce remarquable phénomène, dans ses changements successifs, dura cependant un certain temps; après avoir persisté pendant plusieurs minutes, il disparut vers trois heures un quart pour se reproduire quelques instants plus tard. Puis, croyant tout terminé, j'allais me retirer, quand, ino- pinément, regardant à gauche de l’île, j’aperçus la Fata Mor- gana se propager successivement en sens inverse, sur les rives de la Savoie, de Thonon à Evian : les petits points bril- lamment éclairés par le soleil, c’est-à-dire, les villas dissémi- nées sur les bords du lac, ainsi que les maisons de la ville d’Evian, gagnaient en hauteur et devenaient de grands bâti- ments. La semaine suivante, j’eus le privilège de voir une répéti- tion du même phénomène, mais reproduit d’une façon moins brillante. Telle est, en quelques mots et bien imparfaitement, la des- cription de cette sorte de mirage que nous avons eu l’occa- sion d'observer, phénomène plus ou moins fréquent et sou- vent des plus curieux, dont nos éminents collègues, MM. Ch. Dufour et F.-A. Forel, doivent avoir plus d’une fois, entre- tenu les membres de notre Société. 7, NAT "7 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 389 Séance du 19 juin. E. Chuard. Maladie des vins. — Henri Dufour. Etat actuel de la radiographie. — H. Brunner. Action des persulfates et d’un mélange de persulfate et de permanganate. — Oettli. Fabrication du carbure de calcium. — Paul Jaccard et H. Golaz. Extraits végétaux dialysés. — H. Schardt et O. Lavanchy. Nouvelle application des niarbres de Saillon et améliorations apportées à leur exploitation. — De Blonay. Nouveau système d’exploita- tion des forêts. M. E. Cauarn communique de nouvelles observations concernant les propriétés fixatrices de la première lie des vins. Celle-ci, séparée au premier soutirage, est un mélange complexe de cellules du ferment alcoolique, en proportion dominante, de matières organiques diverses insolubles ou insolubilisées au cours de la fermentation et de tartre, en proportion toujours assez élevée, mais très variable. L'auteur à déjà mis en évidence (Bull. S. V. S. N.) la propriété de la première lie de fixer à la fois la substance oxydable donnant lieu à la maladie de la casse et les produits d’oxydation une fois celle-ci intervenue. De telle sorte que le traitement à la première lie est à la fois préventif et curatif pour cette maladie assez fréquente. De nouvelles recherches ont montré qu’il en est de même pour la maladie de l’amertume. Celle-ci, il est vrai, est de nature microbienne et le micro-organisme décrit par Pasteur se retrouve dans tous les vins atteints. Mais le goût de amer, si caractéristique, est dû à l'apparition dans le vin de substances encore mal définies, vis-à-vis desquelles la pre- mière lie manifeste également ses propriétés fixatrices. C’est- à-dire qu’en mettant en suspension dans un vin amer de la première lie fraîche, en agitant soigneusement, à l'abri de Pair, puis laissant en repos, le liquide limpide que l’on obtient au bout de quelques jours ne présente plus le goût amer désagréable qu’il avait contracté. Des essais pratiqués avec des premières lies soumises préa- lablement à plusieurs lavages à l’eau pure, ont permis de constater que ces propriétés fixatrices sont dues essentielle- REA + Alpe CR Er CE ot “ 386 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. ment aux cellules du ferment alcoolique, que des lévigations répétées permettent d'isoler d’une manière assez complète. Des essais sont encore nécessaires pour préciser les condi- tions d'action de ce produit, et l’auteur espère, que non seulement ce procédé peut rendre des services dans le trai- tement des vins, mais qu'il est de nature à donner de pré- cieuses indications sur le rôle des ferments et de leurs produits de sécrétion au sein des liquides fermentés, Des recherches dans ce sens seront continuées. M. le prof. Henri Durour expose l'état actuel des procédés radiographiques et montre un certain nombre de photogra- phies obtenues avec les tubes les plus perfectionnés. En par-- ticulier celle d’un calcul vésical chez un enfant ; ainsi que des photographies montrant les effets de perspective des rayons, M. le prof. H. BRuNNER rapporte sur les travaux scienti- fiques dont il s’occupe actuellement avec ses élèves ; en pre- mière ligne sur l’action du persulfate et d’un mélange de persulfate et de permanganate (bien plus actif que les per- sulfates seuls) sur diverses combinaisons chimiques. Par action de persulfate de sodium sur l'acide salicylique en présence d'acide chlorhydrique se forme de la chloranil et l'acide di-chloro-salicylique ; en présence de bromure de potassium, de la bromanil de l'acide bromo-salicylique ; en pré- sence de l’iodure de potassium, de l'acide di-sodo-salicylique. Avec le chlorure de sodium en dissolution neutre, la réaction est différente; il ne se forme point de chloranil mais une substance jaune brunâtre de nature encore inconnue (M. Dunze). L'action des persulfates sur les alcools est plus complexe que celle du bichromate de potassium et si l’on tient compte du fait que le bichromate de potassium donne 16°/, d’oxy- gène et le persulfate de potassium seulement 6°/,, l'emploi de ce dernier n’est pas toujours à recommander. L'alcool éthylique a donné 80 °/, d'acide acétique, de l’acétate d’éthyle et des résines. L'alcool amylique a donné à côté de l'acide valérique et du valérate d’amyle, des produits de condensa- tion à point d’ébullition élevé. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 387 L'aclion des persulfates sur l'essence de térébenthine esl très énergique; en la modérant par une douce température, il se forme un liquide d’une odeur camphrée, très agréable (M. Brandt). Des déterminations quantitatives du carbone et de lazote en dissolution aqueuse ont donné des résultats très salisfai- sants dans la série aliphatique; dans la série du benzène, la combustion n'est pas complète. Exemple : Calculé, Trouvé, Moule APN. ie teens ré 40,00 40,00 MARIO Re: nt ren Se 19,04 19,04 Ne SHÉCMNNES. Sue nnle due HO0N 40.68 40,26 DOMAINE Tan sr demi 32,00 31,91 DA OIEME RS Sd ge ae: 34,28 33,98 ÉNEORRO A RRRES Se le à dat pos Bite 39,13 38,8 elc, La détermination quantitative des halogènes réussit égale- ment ; ainsi une détermination de chlore dans le chloral a donné 99,5°/, de chloral et celle de l’iode dans l’iodoforme 99,6°/,. Le chlorure d’éthylène a donné également de bons résultats. Les persulfates permettent aussi un dosage très facile de l’acétylène, formé par décomposition du carbure de calcium (MM Moppert, Lindt, Nirescher). Enfin, MM. Brunner et Dieck ont de nouveau étudié la Primulose du Primula officinalis et ils ont confirmé la for- mule établie par Brunner et Angeleseu et n’ont pas réussi à transformer la primulose en sucre actif et fermentessible. [Il a été en outre constaté que la couleur jaune des fleurs de primevères provient de l'acide cafétannique. Dans les ronces (Rubus fruticosus) MM. Brunner et Dieck ont constaté la présence du tannin (acide digallique) et l’acide gallique qui constituent le principe astringent de cette plante. Par action du chlorure de benzylène et du benzotrichlo- rure sur la phénylhydrazine, MM. Brunner et von Borosini ont obtenu les combinaisons C,, H,, N, (benzaldéhydphé- nylhydrazine) et C,, H,, N,0. L’acide trichloro-acétique et la phénylhydrazine ont donné du chlorhydrate de phényl- hydrazine et deux autres combinaisons dont l’une est blanche et cristalline, l’autre un corps jaune-orange. 358 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. Ogrrii présente quelques observations au sujet de la fabrication du carbure de calcium. Il rappelle que l’action thermique de l’arc voltaïque a été utilisée avant Moissan par Davy, au commencement de ce siècle, par Desprez en 1849 et par Becquerel en 1872, ces deux derniers l’employaient concurremment avec une autre source de chaleur et pour réduire des oxydes métalliques. Dans les calculs que les auteurs ont publiés après l’Améri- Cain Bredel, pour établir la dépense d’énergie nécessaire à la production du carbure de calcium, deux facteurs, les chaleurs spécifiques de fusion du charbon et de la chaux, on! été oubliées et les résultats indiqués, 2133 à 2800 calories par kilogramme sont bien en-dessous de la réalité. Pour construire des fours électriques, il n’est pas nécessaire d'employer de la chaux ou de la magnésie, la brique réfrac- taire ordinaire suffit, à condition que les fours soient assez spacieux. Les fours coulants ou continus présentent des incon- vénients. La masse en fusion n’est pas homogène; le char- bon moins fusible que la chaux, flotte dans celle-ci et le produit de la coulée n’est pas uniquement formé d’une combinaison, celle-ci est accompagnée d’un mélange de chaux et de charbon. Puis le carbure de calcium étant une combinaison endothermique, l'énergie auxiliaire qu’il faut pour sa formation ne doit pas cesser brusquement, au risque de voir la combinaison se détruire. Pour obtenir cependant un travail continu de l'électricité, M. Oettli combine plusieurs fours sur deux ou trois étages qui travaillent successivement. On peut employer le carbonate de chaux au lieu de la chaux vive pour produire le carbure; le premier a cepen- dant l’inconvénient d’absorber plus d’énergie ; la carbonata- tion de la chaux vive exposée à l’air avance três rapidement les dix premiers jours, elle est beaucoup plus lente dans la suite. M. Oeltli montre un appareil fort simple permettant de doser le volume d’acétylène que dégage une quantité donnée de carbure de calcium. La chaux est plus soluble dans l’eau saturée d’acétylène FU M. SÉANCES DÉ LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 389 que dans l’eau pure. Un litre d’eau saturée d’acétylène. dissout 2 gr. 55 de chaux. M. Oettli donne quelques indications sur la fabrication du phospho-carbure de calcium qui paraît être un phylloxéri- cide très énergique. M. Paul Jaccarp présente une collection d'extraits végé- taux dialysés obtenus par M. H. Golaz, pharmacien, et signale les résultats physiologiques obtenus avec plusieurs d’entre eux par M. le D' Jaquet, de Bâle, ainsi que la con- cordance que présentent ces résultats avec ceux de l'analyse chimique. MM. ScHarDT et0.Lavancay. Nouvelle application des mar- bres de Saillon et améliorations apportées à leur exploitation. Par un procédé analogue à celui qui est utilisé pour la con- fection des tranches minces destinées à l'examen microsco- pique des roches, on peut découper dans les marbres de Saillon des plaques d’assez grande dimension ayant moins de 1 millimètre d'épaisseur. Ces plaques maintenues collées contre une lame de verre acquièrent une translucidité remarquable tout en conservant une extrême douceur de teintes. Le grand antique, le rubané et le turquin, se prêtent admirablement à cette industrie qui n’en est encore qu'à ses premiers essais. Dans l'exploitation actuelle, le procédé du sciage s’est complètement substitué à celui des explosifs. M. de BLronay, forestier, expose les avantages d’un nou- veau système d'exploitation des fréts. Séance du 7 juillet. F.-A. Forel. Rapport sur quelques particularités de l'orage de grêle du 2 juin 1897, — Dusserre. Action d'une solution forte de CuSO!{ sur les plantes de moutarde des champs. — Wilezek. Ascidie chez une Laurelle et fasciation: chez un Lonicera. — F. Cornu. Nouvelle méthode de taille des prismes de réfraction. M. F.-A. Forez présente un rapport sur quelques particu- 390 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. larités de l'orage de gréle du 2 juin 1897 à Morges. Entre aulres : 1° La durée très longue de la chute de grêle; plus de dix minutes dans le lieu d'observation, à l’occident de Morges. 2° La chute d’eau considérable, 34,5 mm., mesurée à la station pluviométrique de Morges. 3° Le dégagement énorme d'électricité sous forme d’é- clairs en nappe, presque continus; plus d’un par seconde, avec absence de l’éclat de tonnerre. Cet éclat de tonnerre, très fort avant et après la chute de grêle, avait entièrement cessé pendant la chute même. (A comparer avec des fails analogues, semble-t-il, pendant l'orage de grêle du 7/8 juillet 1875 à Genève et pendant le cyclone de la vallée de Joux du 19 août 1890). 4° La grosseur des grélons dont plusieurs alteignaient le volume d’une grosse noix et même d’un petit œuf de poule. 5° La forme des grélons. La grande généralité avaient la forme classique, disques ovalaires à pourtour mamelonné ou cônes très aplatis, à noyau sphérique de 0,5 à 1 em. de diamètre, translucide chez les uns, opaque, blanc chez les autres, entouré de couches concentriques d’un à deux milli- mètres d'épaisseur, alternativement opaques et translucides. Exceptionnellement quelques grélons étaient formés d’un agrégat de morceaux de glace, soudés ensemble par un ci- ment de glace compacte. Ce ciment avait la même densité que les fragments de glace qu’il unissait; placé dans l’eau tiède, le grêlon ne se désagrégeait pas. Nous donnons ici la figure de deux grélons dessinés en grandeur naturelle pen- dant l'orage même (fig. 1 et 2). SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 391 6° Les dégâts causés aux plantes ont été peu importants là où la chute de grêle a été verticale, en l’absence de vent: ils ont, au contraire, été très grands là où la grêle était fouet- tée par le vent d’orage. 7° Dans les vitres de verre double (serres, lanternes, mar- quises, elc.), les coups des grêlons ont produit des trous cir- culaires, à bords non tranchants, adoucis comme s’ils avaient été fondus au chalumeau. [1 n°’v à pourtant pas trace de fu- sion. L’adoucissement de l’arête est dû au type de la cassure, cassure écailleuse, clivage partageant la lame de verre à moitié de son épaisseur. Cette cassure a lieu sur une fente circulaire qui coupe perpendiculairement les fentes étoilées ravonnantes, autour du point où le coup a été porté. La fente circulaire qui détermine la grandeur des trous n’est en rien liée à la grosseur du trou. Nous avons des exemples de trous de 5, de 10, de 20 centimètres de diamètre. M. DusserRe fait circuler quelques exemplaires de mou- tarde des champs et de céréales traités ensemble au moven d’une solution forte de CuSO#; les plantes de moutarde sont desséchées, tandis que les céréales résistent. Il y aurait là un moyen de débarrasser les champs de céréales infestés de moutarde. M. Wicczex présente une ascidie chez une Laurelle, ainsi qu'une curieuse fasciation chez un Lonicera. Il donne quel- ques explications à ce sujet. F. Cornu, à Corseaux près Vevey. Nouvelle méthode de taille des prismes de réfraction. Dans les prismes ordinaires, tels qu’ils s’emploient dans la construction des spectroscopes, toutes les trois faces sont taillées perpendiculairement à la base du prisme. Il en résulte l'inconvénient que la partie des rayons réfractés qui se dé- tache du faisceau fréfracté par réflexion à l’intérieur du prisme, se trouve dirigée dans un sens parallèle à la base du prisme comme le faisceau réfracté lui-même et vient se mé- langer avec ce dernier sous l'apparence d’un spectre secon- FLE. nf Fa ": … Ç 392 SÉANCÉS DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. daire dont, par suite de leur triple réflexion sur les faces intérieures du prisme, les rayons violets se trouvent dans la région du rouge du spectre primaire et les rouges dans la région du violet, Cet inconvénient s’accentue particulièrement dans les spectroscopes à plusieurs prismes où plusieurs spectres se- condaires viennent troubler le spectre principal. Afin de parer à cet inconvénient, j'ai fait tailler à une série de prismes la face opposée à celles d'incidence et de sortie du faisceau lumineux non pas perpendiculaire à la base du prisme, mais formant un angle avec cette perpendiculaire. Par cet artifice, les spectres secondaires qui accompagnent le spectre primaire dans la construction ordinaire, sont dé- viés de leur plan par leur réflexion sur cette face inclinée et ne peuvent plus se mélanger au faisceau réfracté; la bande spectrale paraît moins lumineuse, plus transparente, et les lignes lumineuses de la chromosphère du soleil ou de ses protubérances, par exemple, s’en détachent avec une plus srande netteté. Il est évident que la troisième surface du prisme doit être transparente, car taillée mate, comme cela se pratique sou- vent, elle s’illumine par les rayons réfléchis à l’intérieur du prisme et émet, taillée perpendiculaire ou penchée, des rayons de lumière qui troublent sensiblement la netteté du spectre. +" 5H OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE SEPTEMPBRE 1897 Le 1°, forte rosée le matin ; assez fort vent à 4 h. du soir. 2, 22, 24, très forte rosée le matin; assez fort vent à 1 h. du soir; tonnerres au NW. à 4 h. 25 m. du soir. A 2 h. 35 m. orage au $S.; à 2 h. 50 m. tonnerres simul- tanés au SW. et au NW. ; fortes décharges électriques. Grêle à 2 h. 55 m. pendant 2 minutes; les grélons, de forme irrégulière, sont en moyenne de la grosseur d’une noisette ; une violente averse suit immédiatement la grêle. — Nouvel orage à l’W. à 3 h. 50 m.; il se dirige vers le NW. Les tonnerres se font entendre jusqu’à 5 h. 25 m. dans les directions du S., SW. et NW. — Éclairs sur tous les points de l’horizon pendant toute la soirée. tonnerres à l’W. à 8 h. 40 m. du matin ; nouvel orage à l’W. à 9 h. 47 m. du matin. Tonnerres entre l’W. et le S. de 11 h. 20 m. du matin à 3h. 45 m. du soir. assez fort vent à 10 h. du matin. très forte rosée le matin; assez fort vent à 4 h. du soir. assez fort vent à 10 h. du matin et de 7h. à 9 h. du soir. fort vent jusqu’à { h. du soir. très forte rosée le matin. forte rosée le matin; assez fort vent à 4 h. du soir. assez forte bise depuis 1 h. du soir. as:ez forte bise jusqu’à 1 h. du soir. 4 très forte rosée le matin ; assez fort vent de 1 h. à 4 h. du soir. neige sur toutes les montagnes environnantes ; elle descend jusqu’à la Croisette, Montauban et Florimont, à mi-côte du Colombier. neige sur le Jura; assez forte bise à { h. du soir; assez fort vent du NNW. à 4h. du soir. très forte rosée le matin. halo solaire partiel à 4 h. du soir. brouillard enveloppant jusqu’à 7 h. du matin; très forte rosée le soir. 25 et 26, très forte rosée le matin et le soir. 27, 30, 28 et 29, brouillard enveloppant le matin ; très forte rosée le soir. brouillard enveloppant le matin ; éclairs au SSE. à 7 h. du soir. ARCHIVES, t. IV. — Octobre 1897. 28 394 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. Le" Ram" 07. bn: 729.04 Le 324 2h. mutm. > HOUR 729,76 SaD h matin = -2.; 736,50 7à 9h malin... 0728.67 8 à 0 b'ontin 675 7 728,65 10 à 2 h. matin........ 123.02 CERN R NC AIR ee . 732,54 15àa5h:5or. ee T1 16 SL ar: Note 727,84 49 à 7 h matin. ..... de PE TAB 95 à 9 h. matin........... 735,81 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. | SÉCHERON | CÉLIGNY COLOGNY JUSSY COMPESIÈRES | ATHENAZ SATIGNY Ovsert, MN. |Ph.Plautamour| Ch. Pesson LH Gautier | M Michel OBSERVAT. || pellegrin | 4-3. Decor | P.. Pelletier | | —— _————— | Ce ns | | mm | mm | mm mm mm mm min mm 192.6 | 137.0 | 14.0 | 146.0 Total...| 127.0 | 167.5 | 120.7 | 155.5 1 l Durée totale de l’insolation à Jussy : 135.7. REMARQUE. La station pluviométrique de Compesières fournissait ces derniers mois des résultats qui, à vue d’œil, semblaient trop faibles. Voici ce qui s’est passé. L’ob- servateur, à la fin de mars, cassait son éprouvette par mégarde et en réclamait une nouvelle à l'Observatoire. Malheureusement, on lui en remit une qui correspond aux nouveaux modèles de pluviomètres suisses, tandis que Compesières est muni d’un pluviomètre ancien modèle. Les indications de l'eau tombée depuis le 28 mars jusqu'au mois d'août y compris doivent en conséquence être doublées pour avoir les chiffres exacts de cette station. Ainsi, l’on aura les totaux suivants : mars, 99m®,5; avril, 84mm.(0; mai, 51mm.0 ; juin, 39mm.( : juillet, 39mm.0; août, 160mm.0. L68RT AAANALdAS — ‘HAANAHI — ETC 6Y + 618 907 — 09'EF+ HOT OL a) LO'SOF OS F— Z£'ST 690 10'9 eee | Mon ED LUE RE MODS ARE | oo LME DUR VE FR dE EM RE PR MR EURE = ONE la STE |ec'ééz |gc06Z | 208 + |a0 SEL] ze AU le lÉOOIRE Jeu le 0007 068 | 02 + | 128 | 8Fe-+ | Gor-E (50% | 69 07 EE Lez ERUGL | 808 T D O'SYF| 90 — |S'EF |T8 |£T0)£'e FOON|:l"" | 086 1029 | 1e 008 |606+ | T6 + SET | JC%T 1 CeL |90HÉE | OL Z -L. E8HEL| QE fee eur ES lO0OUre LE “àl.:l. 086 |O€L | 62 1918 | 8614 | 9'F 1008 : LS TE GEL | OBS + | F6'GEL| 7 TISNIST — |S%T 166 |000)L' 0 “N}°:)°"" | 0007 092 | Sr | 016 | 0'08 AE 160 T9 G'SEL | 08082 | CGT —- | 00'66L| EG OT | € — [FAT |99 |8EO ES AS 19 | 066 1080 | 23 +] 1e8 |867E | LT |100 +] Gen Geecl RE RTE no er DO OI A IE PS F0 | oëe 0 Léo lues Co T 66 + (00 —| ETETT a AE A Re Te O'O9Y GE — [WCT |E8 |SL'O)0E P'MS| "11" | 006 |00G 85 — | an |9'OTE | 8e + |67e —| 678 + Ghz Bu qee Be —|embes) de S'£9F. 9° GE FYT Ge 86 0 Gi "mA... 0/6 0£L7 vY ne CYL GI £'£ ge9 sé 8L'L h GTRL OCR! 162472 Es <0‘08L 6F OSJTIEE SET |8S | OT Ptol@r) PF) O0OF OLL | eur: | 6 | CE | 6% 1109 —|Te8 +) ‘Gel 96812 069 — | FTTEL| 81 0‘997 .….... Cu 0'0 00" CI EF ASS L 00 086 00€ GG E— SG O'ST Fc; a ST Œ. 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Goldschmidt trouve une preuve en faveur de la constitution symétrique de la thiocarbanilide dans le fait, constaté par lui, que cette thiurée ne s’unit pas à l’isocyanate de phényle, mais se décompose avec lui, à une température élevée, en carbanilide et en phénylsénévol. Or, M. À. BErtHoUD, que l’auteur avait engagé à re- prendre l’étude de ce sujet, a trouvé que l’isocyanate de phényle forme au contraire un produit d’addition avec la thiocarbanilide. Sous l'influence de la chaleur, ce produit se dédouble d’abord en ses composants, lesquels, laissés en présence, se décomposent seulement à une température plus élevée dans le sens indiqué par M. Goldschmidt. La formation de ce produit d’addition instable paraît parler en faveur de l’existence d’un groupe SH dans la thiocarbanilide. L'auteur le représente par la formule : NE.C,H, C,H,N : C « S E« NH.C,H, En effet, d’après les expériences faites avec les pseudo- dithiobiurets pentasubstitués, un produit résultant de ARCHIVES, t. IV. — Novembre 1897. 33 466 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE l’action de l’isocyanate de phényle sur la thiocarbanilide symétrique et qui aurait la formule serait beaucoup plus stable. On en comprendrait aisé. ment la décomposition en phénylthiocarbimide et carba- nilide, mais non le dédoublement préalable en ses cons- tituants. M. Berthoud a étudié, avec un résultat analogue, l’ac- tion de l’isocyanate de phényle sur d’autres thiurées secondaires et tertiaires, ainsi que sur la thiacétanilide. M. le prof. R. Nierzri (Bâle). Action de l’hydroxyla- mine sur le chlorure de picryle. — Lorsqu'on chauffe le chlorure de pieryle, en solution alcoolique, avec du chlor- hydrate d’hydroxylamine et de l’acétate de soude, il se forme un dinitrodinitrosobenzène, dont la constitution est très probablement la suivante : 0 N | NO, mo NO | NO, Ce corps prend naissance selon l'équation : CB CI(NO,), + NH,0H = CH, (NO, ), (NO), + H,0 + HOI. Sa réduction fournit le tétraminobenzène asymétri- que découvert par MM. Nietzki et Hagenbach. DES SCIENCES NATURELLES. 467 M. le D' Scaumacaer-Kopp (Lucerne) parle d’un cas d’empoisonnement par le phosphore dont un enfant de 8 semaines a été récemment la victime. Dans une seconde communication, il lit une {etre de Schônbein, datée de 1856, dans laquelle ce savant recom- mande au gouvernement napolitain un papier destiné à envelopper la poudre. M. Schumacher présente un spé- cimen de ce papier, ainsi que divers échantillons de py- roxylines préparées par Schünbein. Géologie. Président : M. le comte DE ZEPPELIN D'ÉBERSBERG. Secrétaire : M. le Dr Ch. Sarasiw, de Genève. H. Schardt. Origine des Alpes de la zone du Stockhorn et du Chablais. — Schardt. Mécanisme du mouvement de la nappe de charriage du Stockhorn. — Schardt. Concrétion de chalcédoine, — C, Mœsch. Dégagements d'acide carbonique dans la région de Schuls-Tarasp. — Mœæsch. Calcaire rouge du Lias sur l’Alp Laret. — Moœsch. Géologie et orographie des environs d'Engelberg. — F.-A. Forel. Le phénomène erratique en Finlande. — Ch. Sarasin. Ammonites Sonneratia, Desmoceras, Puzosia et Hoplites. Dans la première assemblée générale M. H. SCHARDT, prof. à Neuchâtel, expose sa théorie de l’origine des régions exotiques et des klippes du versant N des Alpes suisses et leurs relations avec les blocs exotiques et les brèches du flysch. Il définit d’abord la situation des Alpes de la zone du Stockhorn et du Chablais. Cette région, dit-il, a déjà été remarquée par Studer, comme étant entièrement diffé- rente de la bordure normale des Alpes suisses; elle se 468 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE place entre la vallée de l’Aar et celle de l’Arve, comme un morceau étranger absolument différent de tout son entou- rage. Elle se distingue par son facies, qui rappelle le facies austro-alpin, de sa continuation apparente au N-E dans les Alpes d'Unterwald et de Glaris, de sa continuation S-E dans les Aipes d'Annecy et de même de la zone alpine plus interne, des chaînes du Wildstrubel-Diablerets et des Dents du Midi-Dents-blanches, par lesquelles les plis des Alpes d'Unterwald se joignent aux Alpes d'Annecy. Ces dernières chaînes offrent le facies helvétique, très voisin du facies jurassien. Ainsi la région du Stockhorn- Chablais tranche absolument avec son entourage par son facies; ou passe subitement d’un facies à l’autre, soit en traversant le lac de Thoune, soit en franchissant la vallée de l’Arve, près Bonneville, soit en allant de l’un des versants à l’autre sur les cols qui séparent la zone du Stockhorn-Chablais des hautes chaînes entre la Wild- strubel et les Dents-blanches. Rien n’est plus frappant que ce contraste entre les deux régions. La zone du Stockhorn à facies austro-alpin est découpée comme à l’emporte-pièce dans le facies hel- vétique. Mais, en outre, cette région avance d'environ 20-25 kilomètres sur la bordure normale des Alpes. C’est encore un point étrange qu’il est difficile de tran- cher dès le premier abord. La structure du flysch de toute la région du Stockhorn, avec ses blocs gigantesques de granits étrangers, connus sous le nom de blocs exotiques, et qui forment des banes de brèches alternant avec des marnes constitue un autre problème qui mérite d’être élucidé. Bien des hypo- thèses ont été proposées. Studer a imaginé une chaîne marginale des Alpes, ayant nourri de ses débris les brè- DES SCIENCES NATURELLES. 469 ches du flysch et les poudingues miocènes; cette chaîne au- rait disparu en suite d'affaissements et serait recouverte en partie par ses propres débris, les poudingues miocènes, et par des plis poussés de l’intérieur des Alpes vers le nord. D’autres ont imaginé une époque glaciaire à l’épo- que du flysch et des glaces flottantes. Mais ces solutions ne suffisent pas, car nous retrouvons les blocs exotiques non seulement dans la zone du Stockhorn-Chablais, mais aussi dans la zone à facies helvétique, où il n'existe cer- tainement aucune trace d’une chaîne marginale des Alpes. Entre le Rhône et l’Aar et entre l'Arve et Annecy le contact entre les sédiments miocènes et les chaînes à facies helvétique est presque constamment normal. En outre, les brèches exotiques accompagnent un aulre phénomène, celui des Alippes, lambeaux tout à fait iso- lés, à facies du Stockhorn, placés sur le flysch et qui tranchent de leur entourage à facies helvétique comme le Stockhorn tranche avec son propre entourage. La série de terrains composant les klippes commence par le trias reposant sur le flysch et se continue jusqu'au crétacé rouge. Les klippes représentent évidemment les restes d’une nappe continue à facies du Stockhorn ayant existé sur la région à facies helvétique. Ce devait être une nappe de recouvrement dont la disparition a fourni le maté- riel composant les poudingues miocènes. Cette nappe devait être le prolongement de la région du Stockhorn et du Chablais. La structure tectonique de cette dernière est étrange. Impossible de voir dans son facies particulier une zone de sédimentation en mer profonde, la présence des cou- ches à Mytilus et de la brèche jurassique de la Hornflah s’y oppose absolument. Jamais, d’ailleurs, on n'a vu une 470 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE jonction des couches de cette zone avec celles de la zone voisine à facies helvétique. De quelque côté qu’on s’en ap- proche, on trouve que les terrains de la zone du Stockhorn et du Chablais reposent toujours sur le flysch, à com- mencer par l’assise la plus ancienne, qui est le plus souvent du trias. Les régions de la brèche jurassique répètent en petit ce que la zone du Stockhorn-Chablais est en grand; les assises triasiques et jurassiques reposent toujours sur le flysch. Ce sont des lambeaux et des nap- pes de recouvrement comme les klippes d'Unterwald et des Alpes d'Annecy. Si l’on considère que dans toute la zone du Stockhorn et du Chablais, le plus ancien terrain repose toujours sar le flysch, on est presque forcé d'admettre que cette région tout entière n’est qu’une vaste nappe de recou- vrement, ce qui explique sa situation étrange. Elle sup- porte à son tour une seconde nappe, celle de la brèche de la Hornfluh et du Chablais. L'origine de cette nappe ne peut en aucun cas être cherchée au nord. Elle doit provenir du sud, d’une ré- gion centrale et culminante des Alpes, d'où elle s’est détachée au commencement de l’ère tertiaire en se dé- plaçant lentement pour arriver enfin dans sa position ac- tuelle, au commencement de l’époque pliocène, après avoir subi encore des plissements et compressions subsé- quents. Ce voyage a été très lent, provoqué par le plis- sement profond marchant du centre vers le bord des Alpes. Les débris des dolomies du trias, formant ensuite la cornieule, le gypse triasique et le flysch furent les agents facilitant le mouvement. Le front avançant dans la mer du flysch y subit des éboulements, nourrissant de ses débris les amas de brèche du flysch. Les roches DR. de DES SCIENCES NATURELLES. 471 cristallines poussées depuis le centre des Alpes devant la nappe de charriage furent les premières à être absorbées par la sédimentation dans la mer du flysch. La zone du Briançonnais et les zones voisines plus au sud offrent des sédiments très analogues et même identi- ques à ceux du Stockhorn. La masse du Stockhorn et du Chablais à été conservée, parce qu’elle a été jetée plus avant sur le bord des Alpes et y a provoqué un affaisse- ment bien manifeste ; c’est grâce à cette circonstance qu’elle fut épargnée pendant que ses prolongements au NE et au SO furent réduits à l’état de lambeaux, les klippes. Ce même affaissement s’est prolongé jusqu'au Jura, il est la cause de la profondeur extraordinaire du lac Léman et de la formation des lacs du pied du Jura, sur le parcours des anciennes vallées de la Thiele, de la Mentue et de la Broie. En vue de compléter sa conférence, M. SCHARDT ex- pose encore, à la séance de la section de géologie, quel- ques considérations précisant le mécanisme du mouvement de la nappe de charriage du Stockhorn (Chablais). Il ne faut pas se représenter ce mouvement sous forme d’un glissement subit du centre des Alpes vers le bord. Cela nécessiterait une pente telle qu'avec la distance parcou- rue, le point de départ devrait se trouver à 18-20,000 m. de hauteur. Le mouvement a dû être, au contraire, ex- trêmement lent, commençant au début de l'ère tertiaire et se terminant seulement à l’époque pliocène. Il a été provoqué par la formation d’un premier plan incliné ré- sultant de la formation des plis centraux des Alpes. Par la progression du plissement du centre vers le bord des Alpes, et sans que le centre de la chaîne se fût soulevé E_Y eh ie 0“ as, dE. De 0 M Dr. NET AUR + ES * 479 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE outre mesure, une région à forte pente s’est déplacée du centre vers les bords, en poussant ainsi la nappe de charriage jusqu’au bord du bassin miocène. M. ScHARDT présente ensuite une concrétion de Chalcé- doine renfermant un volume important d’eau et une libelle mobile. Cette formation de presque 8 cm. de lon- gueur venant, paraît-il, des environs d'Engelberg, a été confiée à M. Schardt par un habitant du village. M. le D' C. Morscx, de Zurich, donne quelques ren- seignements sur l'existence de dégagements importants d'acide carbonique dans la région de Schuls-Tarasp. Plu- sieurs de ces mofettes sont connues déjà d’ancienne date et c’est le cas en particulier de celle qui s’échappe des pentes situées au nord-ouest de Schuls; pourtant per- sonne n'avait jamais cherché à tirer au clair l’origine de ces dégagements gazeux, qui ne se produisent générale- ment que dans les régions volcaniques, et à décider s'ils sont, oui ou non, en relation avec les sources minérales de la région, jusqu’à ce qu’en 1890 l'attention de l’au- teur fut attirée sur ce point par M. Ruegger-Coray de St- Moritz. En 1893, ce dernier, encouragé par M. Mœsch, parvint à acheter le terrain d’où s’échappait la mofette et entre- prit un forage à travers les conglomérats qui forment le sous-sol en cet endroit. Cette formation, constituée par des cailloux de dolomie, de calcaire, de serpentine, etc., agglutinés par un ciment riche en calcaire, magnésie, oxyde de fer et soufre, offrit une grande résistance et les dégagements d’acide carbonique, de plus en plus abon- dants à mesure que le forage avançait compliquèrent #1 DES SCIENCES NATURELLES. 473 beaucoup le travail; néanmoins celui-ci fut mené à bonne fin et le 2 juin 1894, une abondante source minérale jaillit du puits. Au commencement de l’année 1895, la source fut cap- tée dans des installations provisoires et examinée soigneu- sement au point de vue de son débit et de sa richesse en matières minérales. L'analyse qualitative des eaux a per- mis d’y constater l'existence de: acide carbonique, acide sulfurique, chlore, fer, chaux, magnésie, soude et potasse; et ces différents corps sont très probablement combinés sous forme de : chlorure de sodium, sulfate de sodium, de potassium, de calcium et de magnésium, carbonate de calcium et de fer. Ainsi le forage de Schuls a donné un résultat très heu- reux pour celui qui l’a entrepris et très différent de celui qu’avaient auguré plusieurs géologues étrangers ; ce résui- tal a un grand intérêt au point de vue de l'origine des mofettes. M. Moëscx rapporte ensuite sur la découverte qu'il a faite d’un gisement de calcaire rouge du lias avec débris de Pentacrines sur l’Alp. Laret près de St-Moritz. Ce facies du lias n’était pas encore connu dans les Alpes des Grisons. M. Mosca donne enfin quelques explications sur la géologie et l'orographie des environs d’Engelberg et présente à la Société les différents profils qu’il a relevés dans la région. M. F.-A. Forez décrit le phénoméne erratique en Fin- lande, en particulier les moraines terminales et les osars ; 474 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE il résume la théorie qu’en donnent les géologues finlan- dais et suédois, et parmi eux le baron de Geer à Stock- bholm. M. Forel indique comment cette théorie peut être complétée si l’on fait intervenir la différence de densité entre les eaux douces du torrent glaciaire qui amenaient les alluvions et les eaux salées de la mer dans laquelle aboutissait le glacier. M. Charles SaRasiN, de Genève, expose les résultats de ses recherches sur les genres d’ Ammonites, Sonneratia, Des- moceras, Puzosia et Hoplites’. Botanique. Président : M. le Dr H Curisr, Bâle. Secrétaire: M. le prof. Ed. Fiscmer, Berne. Rapport de la Société de botanique. — C. Schrôter. Un parasite du Plankton. — Schrôter. Formes du Picea excelsa. — D' J. Huber. Photographies de paysages brésiliens. La section s’est ouverte par la séance administrative de la Société suisse de Botanique. Une fois l’ordre du jour épuisé, les membres présents ont fait une herborisation dans laquelle plusieurs fougères intéressantes ont été trou- vées (Aspidium Brauni Spenner. — À. lobatum Braunii. — A. lobatum Sw. var. microlobum Milde). M. C. ScaRôTER (Zurich), montre sous le micros- cope une Chytridiacée nouvelle, variété très petite de ? Voir Arch. des sc. phys. et nat. 1897, t. IV, p. 178, Soc. de physique et d'histoire naturelle de Genève, séance du 6 mai 1897.) D: PAT 0 DES SCIENCES NATURELLES. 475 Khizophidium fusus A. Fischer (Zopf), qui se trouve exclusivement sur Fragilaria crotonensis Kition var.elongata Grunow dans le Plankton du lae de Zurich depuis juillet 1897. L'autre variété de la même Diatomacée, la var. curta Schr. est libre de ce parasite. Cette exclusivité du parasite prouve, qu'il y a entre les deux variétés de Fra- gilaria, qui morphologiquement diffèrent très peu, une dif- férence chimique sensible. M. ScHRÔTER parle ensuite des formes de l’épicea en Suisse ( Picea excelsa Lk.). Il cite et montre en dessin et photographie les formes suivantes : A. Formes produites par l'influence du climat, de la localité ou des attaques d’animaux, avec caractères non- héréditaires « Standortsformen. » 1. Epicéa conique: forme normale de la plante « Py- ramidenfichte. » 2, Épicéa cylindrique : forme à branches courtes des grandes altitudes « Walzenfichte. » 3. Épicéa rongé par les chèvres: forme naine et ra- bougrie « Ziegenfichte, Grotze. » 4. Épicéa géminé : deux trones séparés jusque près de la base, prenant naissance d’un épicéa rongé par le développement de deux pousses terminales « Zwillings- fichte, Zwiescheli. » 5. Épicéa à gerbe : 3 à 9 troncs égaux sortant d’une même souche, origine comme # « Garbenfichte. » 6. Épicéa à candélabre : plusieurs (jusqu’à 20) bran- ches se sont érigées en cimes secondaires « Kandelaber- fichte. » 476 SOCIÉTÉ HELYVÉTIQUE 8. Épicéa à stolons (forma stonolifera Christ‘): les bran- ches inférieures émettent des racines et des petits arbres secondaires « Schneebruchfichte, Ausläuferfichte. >» Parc Marcet, parc Naville à Genève (Christ'); assez fréquente parmi les exemplaires rabougris de la limite extrême de la forêt (Eblin*). 9. Épicéa à gazon : tronc extrêmement réduit, bran- ches longues et pressées au sol, formant gazon « Mat- tenfichte. » Un exemplaire sur l’Alpe Farrur près Tschiertschen, Grisons, (Eblin*); fréquente en Laponie. B. Aberrations « lusus, Spielarten » avec caractères héréditaires, non produits par les conditions extérieures, mais ne se trouvant qu'isolément ou en petit nombre d'individus. 10. Épicéa pleureur (var. pendula Jacques et Hérincq) « Trauerfichte. » Branches primaires et secondaires pen- dantes : St. Antônien, Davos, Ferréra (Grisons). 11. Épicéa flagellaire (var. viminalis Caspary, pendula Christ) « Hängefichte, Schindeltanne » de la popu- lation alpestre de la Suisse allemande). Branches primai- res horizontales, secondaires longues et pendantes, peu ramifiées. Assez répandue dans les Alpes : Val d’Anni- viers, Via Mala, etc. 12. Épicéa vergé, (var. vérgata Casp.) « Schlangen- fichte, » branches primaires isolées, longues, horizonta- les, non ou peu ramifiées. Rare: Canton de Neuchâtel, découvertes de M. Biolley: Buttes, Chaumont. Lignières. ! Voir : Christ, Noch eine merkwürdige Fichte; Schweizer. Zeit- schrift f. Forstwesen, 1896, p. 255. ? Voir : EÆblin, Ueber die Ausläufer bildende Fichte; Ibidem, p. 362. “1, LP TES to DES SCIENCES NATURELLES. 477 Canton de Vaud, (Moreillon): Bonmont sur Nyon. Can- ton de St-Gall, (Schnider) : Kaltbrunn,. 13. Epicéa à colonne (var. columnaris Carrière) « Säulenfichte. » Branches toutes horizontales et très courtes, tout l’arbre formant une colonne. 3 arbres : Stanzerhorn (prof. Engler) la Brévine (Biolley), Stock- horn, (D' Fankhauser'). 14. Épicéa nain, (var. brevis Schr.) rabougri, exem- plaire de cent ans n’atteignant que 3 m. de hauteur (mais non rongé par les chèvres!) : Boveresse, canton de Neuchâtel, (Pillichody). C. Variétés, avec caractères héréditaires, géographi- quement localisées ou réparties en grand nombre d'indi- vidus, 15. Épicéa à cônes verts (var. chlorocarpa Purkyné), « grünzapfige Fichte, » cônes mürissants verts. 16. Épicéa à cônes rouges (var. erythrocarpa Purkyné) « rotzapfige Fichte, » cônes mürissants rouge violet. N° 15 et 16 mêlés irrégulièrement dans toute la Suisse. 17. Épicéa alpestre (var. alpestris Brügger) « Al- penfichte, » aiguilles plus épaisses, pruineuses, écailles des cônes arrondies, non rongées. Assez répandue dans les Alpes centrales et orientales de la Suisse. Sur le degré de glaucescence, dépendant de l’orienta- tion morphologique de l'aiguille et de la lumière, l’au- teur a fait des observations sur un exemplaire très glau- que de Buttes (Pillichody). 18. Épicéa intermédiaire (var. medioxima Nylander) « nordische Fichte, » comme la précédente, mais les ai- ? Voir : Engler, Eine merkwürdige Fichte; Schweiz. Zeitschrift für Forstwesen, 1896, p. 125, (avec figure). Cet exemplaire com- bine la forme normale avec la « columnaris ». 478 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE guilles d’un vert luisant, non glauques. Grisons, près de Salux sur l’Oberhalbstein. Dans la discussion, le D' CHRIST ajoute qu'il a trouvé dans le Weisstannenthal (St-Gall) une nouvelle forme de l'Épicéa, à ramilles très nombreuses, divergentes de tous côtés (f. strigosa Christ.) ; elle ressemble beaucoup au mélèze'. M. le D' Jacques HuBER, à Parà (Brésil), assistant au musée d'histoire naturelle de l'Etat, a envoyé une très belle série de photographies, illustrant la forêt vierge près de Parà, la végétation littorale de l’île de Marajo dans l’embouchure de l’Amazone et quelques types de végéta- tion dans la Guyane brésilienne. Zoologie et Médecine. Président : M. le prof. Th. Sruper, de Berne. Secrétaire : M. le D' Rud. Burckuarpr, de Bâle. W. His. Les travaux scientifiques du prof. Miescher- — C. Keller. Eléments africains de nos différentes races d'animaux domestiques. — R. Burck- hardt. Le cerveau des Sélaciens et son importance au point de vue de Ja zoologie systématique. — Burckhardt. Le cerveau des vertébrés. — F. Urech. Action du froid et de la chaleur sur les cocons de Vanessa. — Urech. Action de la compression sur les chrysalides de Vanessa. — E. Bugnion. Développement de l’épiphyse et de l'organe pariétal chez les Reptiles. — H. Herzen. Fonction de la rate. — Radzikowski. Observations sur le phénomène de l’électrotonus. — Santschi. De l’action du curare. — His. Préparations anatomiques. — D" Cattani. Malformation congénitale des oreilles. — V. Fatio. Deux Corégones du type dispersus dans les lacs de Lungern et de Sarnen. — Th. Studer. Rapport de la Société zoologique suisse . A la première assemblée générale, M. le prof. His, de Voir : Christ, Forsthotanische Bemerkungen über d. Seezthal ; Schweiz. Zeitschrift f. Forstwesen, 1895, p. 345. DES SCIENCES NATURELLES. 479 Leipzig, lit un exposé d'ensemble des travaux scienti- fiques de Miescher, le savant physiologiste bâlois, trop tôt enlevé à la science en pleine carrière‘. Dans la deuxième assemblée générale, M. le prof. D”. C. KeLLeR, de Zurich, a fait une conférence sur les élé- ments d’origine africaine que l'on retrouve dans nos diverses races d'animaux domestiques. Il fait remarquer tout d'abord que l’on peut tirer des conclusions sur l’origine et l’extension de certaines races domestiques non seulement de l'anatomie comparée ou des recherches archéologiques mais encore de l’ethnologie. Geoffroy S'-Hilaire admettait que nos meilleurs et nos plus anciens animaux domestiques provenaient d'Asie ; mais cette hypothèse a déjà été fortement infirmée par des découvertes précédentes et l’auteur montre par une série de faits que, à côté de l'élément asiatique, il existe en Europe un élément d'origine africaine beaucoup plus important. Parmi les chiens, ce sont les races du sud et tout particulièrement les lévriers, dont nous savons qu'ils abondaient dans l’ancienne Egypte, qui doivent être venus d'Afrique par la Méditerranée. En ce qui concerne les Equidés, l’origine asiatique est certaine pour une partie ai moins des chevaux, l’âne de la petite race, au contraire, à été domestiqué pour la première fois par les peuplades hamitiques de l’Afrique orientale et a été importé de là en Egypte et en Europe. Personne ne conteste l’origine afri- caine du chat domestique qui a été longtemps l'objet d’un culte dans la vallée du Nil et n’a pénétré en Europe que 1 La communication de M. His paraîtra in extenso dans le n° de décembre des Archives. 480 . SOCIÉTÉ HELYVÉTIQUE depuis la période historique. Enfin, une bonne partie de nos races bovines d'Europe peuvent dériver de races africaines ; cette hypothèse, quoique contraire à l’opinion généralement admise, est basée sur des données anato- miques incontestables. Le passage d'Afrique en Europe a dû se faire déjà à l’époque des palafites et des restes de ces types anciens se sont conservés jusqu’à nos jours dans certaines races brunes des Alpes. Dans la première assemblée générale, M. le D' Rud. BurckHarpT,'de Bâle, fait une communication sur le cer- veau des Sélaciens et son importance au point de vue de la zoologie systématique. L'auteur rend compte de ses recherches sur le cerveau des Sélaciens dans le but surtout de faire ressortir l’im- portance du cerveau pour la zoologie systématique. Après avoir mis en regard les transformations subies par le cer- veau des Sélaciens et la phylogénie de cette sous-classe, il voudrait montrer les résultats auxquels conduit l’étude du cerveau au point de vue de la phylogénie. Depuis les travaux de Gegenbaur sur le squelette des Sélaciens, cette sous-classe est devenue classique pour les recherches d'anatomie comparée, et son importance s’est encore accrue par la découverte de nombreux Sélaciens fossiles. Aucun autre groupe de poissons ne permet de suivre avec autant de précision le développement phylo- génique, le passage graduel du simple au composé. Aussi, de l'étude phylogénique des Sélaciens, nous pourrons tirer par comparaison des déductions fort utiles quant à cer- taines séries qui apparaissent sans transition, formant des rameaux isolés, comme c’est le cas chez les Téléostéens. L'auteur adopte ici à peu près la systématique des Je6i ÉCIETR DES SCIENCES NATURELLES,. 481 Sélaciens telle qu’elle a été établie par Müller et Heule, avec quelques modifications introduites par Gegenbaur, Hasse, Petri, Garman, Fric, Bashford Dean et Jackel, et présente une série de figures représentant les cerveaux de 35 genres de Sélaciens. De l'étude comparative de ces cerveaux, il ressort divers faits qui modifient sur plusieurs points la classification des Sélaciens ; l’on peut en dé- duire d'autre part les caractères les plus importants au point de vue systématique; ce sont: la conformation du cervelet, le développement du cerveau antérieur, la forme des lobes olfactifs et, à un moindre degré, le nombre des racines nerveuses. Or, les modifications subies par ces divers organes peuvent être de deux sortes : celles qui sont inhérentes à l'organe cérébral lui-même et celles qui ré- sultent de modifications subies par les organes environ- nants, le crâne, les organes olfactifs, les vaisseaux san- guins. Le type cérébral des Sélaciens semble devoir se rappro- cher plus particulièrement du cerveau de Scymnus et peut être défini comme suit : Le cerveau primitif se compose de deux vésicules cérébrales antérieures dont les lobes olfactifs communiquent encore par une large cavité avec le ventri- cule commun du cerveau antérieur et du cerveau inter- médiaire. Ces vésicules se continuent en un cerveau intermédiaire cylindrique à la base duquel se placent les lobes inférieurs ; en ce point le tube encéphalique se ter- mine par l’infandibulum avec ses formations épithéliales, les sacs vasculaires et l’hypophyse ; dorsalement l’on voit se dessiner à partir du recessus neuroporicus sur la voûte du 3% ventricule la lame supraneuroporique, les Auliplexus, la paraphyse, le velum, le « Zirbelpolster » et l’épiphyse. Ensuite vient le cerveau moyen avec ses hé- ARCHIVES, t. IV. — Novembre 1897. 34 482 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE misphères peu bombés et en arrière le cervelet qui varie notablement dans sa forme, mais très peu dans sa struc- ture interne et qui se continue postérieurement par les corps rétiformes. Enfin on peut observer une fosse rhom- boïdale très allongée, fermée par une voûte semblable à celle du 3e ventricule, avec un plancher formé de sub- stance médullaire solide en forme de massue. Pour compléter cette description, il faut encore tenir compte de la différenciation histologique du cerveau. Les zones médianes sont ici encore presque entièrement épi- théliales et là où elles ont pris une structure fibrillaire, cette modification est due manifestement à l’influence des zones latérales ; saufla commissure supérieure et la région du cerveau moyen, qui sont fibrillaires, toute la zone médiane dorsale demeure constamment épithéliale ; dans la zone médiane ventrale les parties fibrillaires sont la région comprise entre le recessus neuroporicus et le nerf optique, le plancher du cerveau moyen et celui de la moelle allongée. Dans toute la série des Sélaciens, les seules par- ties qui deviennent fibrillaires sont la lame supraneuro- porique et à un degré très faible la voûte du cervelet. Ce caractère de structure est d’une constance absolue qui contraste d’une façon remarquable avec la variabilité dans la forme. Si nous jetons maintenant un coup d'œil sur les autres groupes de poissons, nous verrons que l’on peut ramener au type cérébral des Sélaciens non seulement celui des Petromyzontes, mais encore celui des Dipneustes et des Ganoïdes et par l'intermédiaire de ces derniers celui des Téléostéens. Il existe donc une unité dans le type cérébral des poissons. L'importance de l’étude du cerveau pour la systéma- DES SCIENCES NATURELLES. 483 tique des poissons ressort clairement d’une série de faits; ainsi, tandis que le système squelettique présente une variabilité considérable, ne permettant pas d’établir des homologies incontestables, le système nerveux central se distingue par une constance remarquable dans un grand nombre de caractères ; le cerveau des Petromyzontes par exemple ne se différencie guère de celui des Sélaciens que par une spécialisation plus avancée de l’œil pinéal et par la structure restée épithéliale de la voûte du cerveau moyen. En outre, le système nerveux central possède déjà chez les poissons inférieurs une substance de soutien d’une si grande perfection fonctionnelle, qu’elle ne peut pas se perfectionner à ce point de vue pendant le déve- loppement très varié qu’elle subit dans la série des Ver- tébrés. Ajoutons à cela que la constance, que présentent les caractères des régions épithéliales du tube cérébral sous l’action prolongée de l’hérédité, est due au peu d’in- fluence que pouvaient exercer sur cet organe, enfoncé profondément dans l’intérieur du corps, les conditions extérieures, qui ont si puissamment agi au contraire sur le squelette conjonctif. Nous sommes ainsi amenés à mo- difier complètement l'importance relative donnée aux différents organes dans la systématique des Vertébrés inférieurs et à placer le système nerveux sur le même rang que le système circulatoire et le système urogénital. M. le D'. Rud. BurCKHARDT développe à la section quelques considérations sur le cerveau des vertébrés et la phylogénie de ces animaux. Le premier but à atteindre ici serait d'établir d’étroites relations entre l’anatomie du cerveau d’une part et la phylogénie de l’autre, deux sciences qui sont restées 484 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE jusqu'ici beaucoup trop séparées. La phylogénie en effet doit se baser, outre les connaissances sur lesquelles elle s’appuie en général, sur une étude approfondie des fonc- tions ; or, les anatomistes du cerveau sont restés beau- coup trop sous l'influence de la physiologie, rapportant tout à l’étude du cerveau humain, comme cela ressort clairement non seulement des traités d'anatomie mais en- core de toute l’histoire de la neurologie. Les sujets qui ont le plus attiré l’attention des adeptes de la neurologie comparée sont les vésicules célébrales, le lieu d’origine des nerfs, la structure histologique des enveloppes épais- ses du cerveau chez les différents Vertébrés, et le déve- loppement des circonvolutions et des sillons du cerveau. Les phylogénistes, au contraire, ont beaucoup négligé ce genre de recherches et se sont souvent laissé absorber par des questions de technique. [l existe pourtant un cer- tain nombre de travaux de phylogénie basés plus spé- cialement sur l’étude du cerveau et qui méritent d’être cités ; ce sont : une systématique des poissons basée sur le développement du cerveau de Mayer et ensuite de Wilder; le cerveau des Téléostéens dérivé de celui des Ga- noïdes par Groronovitch ; un essai d'histoire du dévelop- pement du cerveau des Vertébrés par v. Kupffer et enfin les recherches des homologues dans le cerveau des Te- léostéens d’après l'étude de la couche épithéliale par Rahl Rückhard. Il ressort donc clairement de ce qui précède la néces- sité d'étudier dorénavant la phylogénie du cerveau pour elle-même, conjointement avec la phylogénie des autres organes. L'étude des fonctions devra être subordonnée à l'étude des formes et mise au service de la phylogénie. Ce point de vue exposé, l’auteur décrit les tissus de DES SCIENCES NATURELLES,. 485 l'organe central et leurs relations avec les différentes par- ties du cerveau chez les Vertébrés plus ou moins élevés en organisation ; il fait ressortir la constance dans les zones médianes en opposition avec la variabilité dans les zones latérales ; puis il s’efforce de montrer que les mo- difications, que subit le cerveau, sont le résultat des pro- priétés épithéliales du tissu nerveux d’une part, des influ- ences extérieures de l’autre. Il en résulte que l'importance d’un tissu nerveux au point de vue phylogénique est en général en raison inverse de celle qu’il prend au point de vue physiologique ; la substance névroglieuse de son- tien et le tissu épithélial représentent l'élément stable tandis que la substance ganglionnaire représente l’élément variable du système nerveux central. La substance gan- glionnaire est sous l'influence directe des circonstances extérieures chez les Vertébrés inférieurs ; chez les Verté- brés supérieurs il s’ajoute aux renflements des zones laté- rales qui fonctionnent comme centres des organes des sens, de nouvelles agglomérations de cellules spécifique ment centrales qui ne se développent probablement d’une façon importante qu’au moment de l’adaptation à la vie continentale. La différence que l’on constate dans la forme et la structure des centres des organes des sens peuvent se ramener à des différences qui commencent à se mani- fester de très bonne heure dans le développement des Vertébrés, quoique ces organes aient eu primitivement une organisation uniforme. En terminant l’auteur insiste encore snr la nécessité d’étudier la phylogénie du cerveau tout à fait indépendam- ment de la médecine et de la physiologie et d’en faire une science spéciale étroitement reliée aux sciences natu- relles. 486 SOCIÉTÉ HELYVÉTIQUE M. le D' Fried. Urecx de Tubingue, rapporte sur l’ac- tion du froid et de la chaleur sur les cocons de Vanessa. Il a obtenu cette année, comme l’année dernière, en soumettant la chenille de Vanessa io pendant la préparation de la chrysalide, et ensuite la chrysalide à une tempéra- ture constante de 40°, une aberration avec trois taches noires dans le champ médian rouge brun de la face supé- rieure des ailes antérieures (voir Comptes rendus de l’an- née 1896) et il désigne cette aberration sous le nom de Vanessa io calore nigrum maculata (Ur.). Suivant l'exemple d’autres expérimentateurs et en par- ticulier d'Emil Fischer (voir Neue Untersuchungen über Aberrationen der Vanessafalter, Berlin, Friedländer 1896), M. Urech a soumis des chrysalides de Vanessa d’un jour environ à cinq reprises successives pendant 2 ou 3 heures à des températures d'environ — 5° C. et il a obtenu ainsi une série de variétés dont le type moyen est la variété désignée par Fischer sous le nom de Vanessa io aberr. Antigone. Tandis que chez Vanessa Antigone les écailles entre la première et la deuxième tache costale (à partir de la racine de l'aile) sont simplement pourvues du pig- ment jaune normal soluble dans l’eau, elles sont colorées chez un certain nombre de variétés, obtenues par M. Urech, par un pigment noir soluble seulement dans les acides, en sorte que tout le bord costal est bordé par une zone continue d’écailles noires au lieu de présenter seule- ment les trois taches. L'auteur propose par suite de dis- tinguer cette variété de Vanessa Antigone sous le nom de Van. Jokaste. Ces deux variétés remplacent toutes deux les écailles bleues de l'œil supérieur sur la face supérieure de l'aile postérieure par des écailles grises ; il s’est pour- tant présenté des individus qui avaient conservé la colo- DES SCIENCES NATURELLES. 487 ration normale des ailes postérieures, ou d’autres encore qui avaient à la place de la tête de mort bleue une grande tache unique de même couleur. La face inférieure des ailes est moins foncée chez ces échantillons que chez les formes normales, ce que l’on peut considérer comme une compensation à la coloration plus foncée de la face supé- rieure, Chez un échantillon, l’action de la basse tempéra- ture est allée si loin que non seulement les écailles jaunes et bleues, mais encore les écailles rouges brunes ont été remplacées par des noires; mais comme cet individu pré- sente un développement imparfait des écailles sur la face supérieure des ailes antérieures, sans que du reste les écailles aient pu être enlevées lors de l’éclosion, et comme d'autre part les ailes antérieures n’ont pris ni leur forme ni leurs dimensions normales, l’auteur préfère attendre le résultat d'expériences subséquentes avant de dénommer celte variété. La particularité de Vanessa de ne s’accou- pler que très rarement en captivité, ne permet pas de suivre sur cette espèce l’atténuation progressive de ces colorations obtenues par l'effet de températures factices, mais M. Urech estime que des chrysalides peuvent être, dans certains cas exceptionnels, soumises naturellement à des températures suffisamment basses pour produire des aberrations. Ce cas pourrait se produire par exemple si la grêle tombait en quantité suffisante sur un sol re- couvert de carbonate de potasse, comme cela se voit ap£ ès un incendie de bois ou de buissons. M. le D' Urecx décrit ensuite les résullats obtenus en resserrant les chrysalides jeunes et encore tendres de Va- nessa urlicæ avec un mince fil, de telle façon que celui-ci exercûl une pression constante sur les ailes. Si l’on opère 488 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE avec suffisamment de prudence et que l’on relâche ensuite le fil, l'éclosion se fait normalement et les ailes s’étalent et se durcissent. L'effet du resserrement est double : 1° Les parties des ailes antérieures qui ont été comprimées sous le fil sont dépourvues d’écailles ou tout au moins très pauvres en écailles et les vaisseaux sanguins comprimés présentent des déformations. 2° La partie de l’aile placée au delà de la zone comprimée présente une coloration aberrante tandis que la partie comprise entre la racine et la zone comprimée conserve sa coloration normale, sans du reste que le dessin de l’aile soit sensiblement modifié. Certaines couleurs sont beaucoup plus modifiées que d’autres, ainsi les taches noires des champs médians de Vanessa urlicæ sont conservées telles quelles, tandis que le pigment brun rouge et jaune est devenu brun clair à isabelle et que les taches bleues sont presque complète- ment disparues. Le pigment formé dans ces conditions n’est pas soluble dans l’eau et plus difficilement soluble dans l’acide chlorhydrique que celui des ailes de Vanessa normales, il se rapproche par ses propriétés du pigment de la face inférieure des ailes. Le fait que le pigment n’est pas modifié entre la racine de l’aile et la zone resserrée peut nous fournir des renseignements précieux sur le point d’origine des pigments et leurs relations avec les écailles, il nous prouve que les pigments doivent se for- mer dans le voisinage de la racine d’où provient aussi le liquide sanguin. C’est là également que doivent commencer les nouveaux dessins en couleur dans la différenciation des espèces comme Théodore Eimer l’a montré. L'on peut se demander maintenant comment un res- serrement de l’aile peut amener une modification dans la couleur, d’où provient le pigment modifié, et de quelle DES SCIENCES NATURELLES. 489 manière il s’est formé. Il peut être, en effet, ou bien une modification du pigment normal, ou bien un produit tout nouveau, où bien un produit semblable à ceux qui se trouvent dans les écailles de l’aile par exemple de la face inférieure. L'on peut encore admettre que les écailles ne recevaient plus, par suite du léger déplacement des cel- lules et des vaisseaux sanguins dû à la compression, qu’un sang imparfait dépourvu des pigments jaunes et rouges. Malheureusement la solution de ce problème est impos- sible tant que l’on ne connaîtra pas mieux la composi- tion chimique des pigments de Vanessa. Tout ce que l’on peut dire, c'est que le premier facteur de la coloration se trouve dans le sang, puisque les parties externes des ailes placées au delà de la zone resserrée sont seules décolo- rées, tandis que dans la partie de l’aile voisine de la ra- cine, là où les vaisseaux sanguins et les cellules produc- trices d’écailles n’ont pas subi d’altération, la coloration est restée telle quelle. L'auteur a obtenu des cas de déco- lorations analogues se produisant le plus souvent autour des trois taches noires du champ médian de la face infé- rieure des ailes antérieures et provenant d'influences ex- térieures non encore expliquées. Le prof. E. BuGnion, Lausanne, expose les résultats de ses recherches sur le développement de l'épiphyse et de l'organe pariétal chez les Reptiles (Iquana, Lacerta, Coluber). Contrairement à l'opinion de quelques auteurs (Béra- neck, Francotte, etc.), d’après lesquels l’épiphyse et l'or- gane pariétal dériveraient de deux ébauches séparées, M. Bugnion à observé chez les genres mentionnés ci- dessus un diverticule unique (diverticale épiphysaire) 34 490 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE situé sur la ligne médiane au devant de la commissure postérieure. L'organe pariétal se développe de l’extrémité distale de ce diverticule sous forme d'une vésicule creuse qui se sépare peu à peu par étranglement circulaire et finit par se détacher entièrement. Le nerf destiné au dit or- gane se forme ultérieurement non pas dans la tige du diverticule épiphysaire. mais d’un petit renflement de la paroi (ganglion), situé au-devant de ce dernier. Pour ce qui est de la formation connue sous le nom de paraphyse. l’auteur la considère comme un simple plissement de l’épithélium, en rapport avec le dévelop- pement de la toile choroïdienne et de ses plexus. M. HERZEN, professeur à Lausanne, revient encore une fois sur la question de l'influence que la rate exerce, par l'intermédiaire d’une sécrétion interne, sur la transfor- mation du zymogène pancréatique en trypsine aclive. Voici, en deux mots, les phases successives de cette ques- tion : Schiff a constaté, il y a 35 ans, (voir le Recueil de ses mémoires, vol. IV, Lausanne, 1897), les faits suivants : 4°. La trypsine ne se trouve dans le suc pancréatique que pendant la congestion périodique de la rate ; 2°. Lorsque la rate a été extirpée, le suc pancréatique ne contient pas de trypsine ; 3°. Il en est de même pour les infusions du pancréas. Schiff en a conclu que la rate produit une substance en l’absence de laquelle le pancréas ne fournit point de trypsine. Comme la trypsine résulte de la transformation d’un proferment qui s’accumule dans le pancréas, M. Herzen a pensé que si on mélangeait une infusion pancréatique DES SCIENCES NATURELLES. 491 riche en proferment avec une infusion de rate congestion- née, on obtiendrait ên vitro la transformation de ce zymo- gène en trypsine active; cette supposilion s'est en effet parfaitement réalisée. (Voir Revue des Sciences pures et appliquées, n° dejuin 1896). Malgré l'évidence de ce fait et sans avoir aucun argu- ment sérieux à opposer à la conclusion qui en découle, la plupart des physiologistes ont continué à mettre en doute le fait et la conclusion. C’est pourquoi M. Herzen est revenu sur la question et a perfectionné sa méthode de façon à la rendre absolument probante ; en voici la dernière forme : On infuse séparément dans de la glycérine pure un pancréas riche en protrypsine, et une rate congestionnée ; on prépare avec ces infusions les deux mélanges suivants: A. Infusion pancréatique, plus son propre volume de glycérine pure: B. Infusion pancréatique, plus son pro- pre volume d’infusion splénique; on introduit dans ces deux mélanges la même quantité de fibrine, on bouche les deux flacons et on les conserve à la température am- biante. Peu à peu la fibrine contenue dans le flacon B se ramollit et se dissout ; au bout de quelques semaines, elle est complètement dissoute, tandis que celle du flacon A est absolument intacte. Peudant plusieurs mois, le contenu des deux flacons ne subit plus ancun changement appréciable ; c’est dans cet état que M. Herzen les à montrés au Congrès internatio- nal de Physiologie, à Berne, en 1895. — Après les avoir conservés ainsi pendant deux ans, il les a soumis à l’exa- men suivant : La moitié de chaque liquide, À et B, est décantée et divisée en deux portions, a’ et a”, b' et b”. Le liquide w', Dé QU doc he: " re Fret ar pe © AS NO, 492 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE traité par le réactif picrocitrique, donne un précipité insi- gnifiant, que l’ébullition ne fait pas disparaître; le liquide b' donne au contraire, avec le même réactif, un précipité abondant, qui se dissout en chauffant le mélange, et se reforme en le laissant se refroidir; donc, a’ ne contient pas de peptones, tandis que b' en contient. Les portions a” et b! sont diluées de deux fois leur vo- lume d’eau, additionnées de fibrine fraiche et mises à l’étuve à 35-40°. Au bout de 3 heures, 4” n’a presque rien dissout, tandis que b” a dissout presque tout ; donc, 4” ne contient que fort peu de trypsine, tandis que Ÿ” en contient beaucoup. Il est ainsi définitivement prouvé que la rate fournit, pendant sa congestion périodique, un produit de sécré- tion interne, sous l'influence duquel la protrypsine se transforme en trypsine active. M. Rapzixowski, de Genève, (note présentée par M. Herzen), a constaté, dans une série d'expériences faites sur la préparation classique du nerf sciatique et du muscle gastrocnémien de grenouille, que lorsque la partie centrale du nerf a perdu son excitabilité, l'application d’un courant de pile à cette partie du nerf produit néan- moins dans sa partie périphérique, encore excitable, le phénomène de l’électrotonus, et exerce sur l’excitabilité de cette dernière partie du nerf son influence modifica- trice : diminution si le courant est ascendant et augmen- tation s’il est descendant. M. Radzikowski s’est alors demandé si on ne pourrait pas, au moyen du galvanomètre, déceler la présence de l’électrotonus en tant que phénomène purement physique dans des nerfs complètement morts; il s’est adressé dans ce. : 50 H, DES SCIENCES NATURELLES,. 493 but à des sciatiques de chiens, pris 6 à 24 h. après la mort, fixés sur une planche pendant 24 à 48 h. (jusqu'à un degré de dessiccation qui leur donnait l'aspect de cordes de violon), conservés encore plusieurs jours à l'abri de l'humidité, et enfin ramollis dans du sérum artificiel au moment de s’en servir pour l'expérience. Ces nerfs ont donné un électrotonus très manifeste et parfaitement régulier. Ces faits prouvent que l’électrotonus est un phéno- mène purement physique, indépendant des propriétés phy- siologiques du nerf. Si quelques physiologistes l’envisa- gent encore comme étant biologique, c’est parce que dans les nerfs frais, il disparaît sous l'influence de l’anesthésie par des vapeurs d’éther ou de chloroforme, pour réappa- raître lorsqu'on à permis à ces substances de quitter le nerf par volatilisation. Or, M. Radzikowski à constaté qu’il en est de même pour les nerfs morts, avec cette seule différence que | « anesthésie » se produit beaucoup plus lentement. M. Sanrseui, de Lausanne, (note présentée par M. Her- zen), a fait une série d'expériences pour élucider la ques- tion de savoir si le curare n’agit réeilement que sur la partie intramusculaire des nerfs moteurs, ou bien s’il affecte aussi, plus ou moins, les froncs nerveux, moteurs et sensitifs. On sait que les muscles les plus éloignés des centres nerveux (ceux qui ont les nerfs les plus longs) sont les premiers à se paralyser sous l'influence du cu- rare; ce fait semble indiquer que la longueur du conduc- teur nerveux à parcourir y est pour quelque chose; M. Herzen a montré en effet que si, avant de curariser une grenouille, on lie ses deux extrémités postérieures, AS M a 49% SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE l’une près du bassin, l’autre près du genou, c’est tou- jours le nerf de cette dernière qui cesse d'agir sur la patte avant celui de la première; cependant, dans celte expérience, la partie intramusculaire des deux nerfs a été exclue de l’empoisonnement. M. Santschi s’est attaché à obtenir un état de choses inverse : empoisonnement de la périphérie des deux côtés, mais protection de lun des deux nerfs contre le poison, afin de voir ensuite si le nerf non empoisonné agit encore sur les muscles empoisonnés, alors que l’autre n’agit plus. Voici comment il a procédé : un des sciatiques d'une grenouille est mis à nu, coupé près de la colonne verté- brale et soigneusement isolé (en évitant de léser les vais- seaux), de façon à pouvoir le sortir de sa place et le dé- fléchir, afin de le poser entre deux coussinets d’ouate im- bus de sérum artificiel; cela fait, on curarise légèrement la grenouille et on attend les premiers symptômes de paralysie pour préparer de la même manière l’autre scia- tique; on commence alors à les irriter alternative- ment au moyen de secousses d’induction identiques, appliquées à des points correspondants des deux nerfs. M. Santschi a constaté ainsi que c’est toujours le scia- tique isolé avant la curarisation qui agit le plus énergi- quement et le plus longuement sur les muscles, quelque- fois pendant longtemps encore après que l’autre a perdu toute influence. Or, la partie intramuseulaire des deux nerfs étant également empoisonnée, la différence constatée dépend évidemment de l'influence du curare sur l’un d’eux. Des résultats semblables, mais moins nets, ont été Die DES SCIENCES NATURELLES. 495 obtenus en expérimentant sur les fibres centripèles du sciatique. M. le prof. His de Leipzig présente des préparations anatomiques microscopiques provenant de deux suppli- ciés et prises de suite après la décapitation. M. le Dr CATTANI présente une fillette de 7 ans atteinte d’une malformation congénitale des deux oreilles et ayant le facies d’une idiote. Trois frères on sœurs plus âgés qu’elle et qui sont tous morts, présentaient la même malformation outre différentes autres complications. L’ainé, qui était mort-né, avait des bras bien dévelop- pés jusqu’au coude, sur lequel venait s'implanter un gros moignon dont pendaient trois doigts (les plus externes). Le pouce et l’index faisaient totalement défaut. Le prof. Klebs, à Zurich, auquel on envoya le membre supérieur, constata l'absence complète du radins, ainsi que du pouce et de l’index ; il émit l'opinion qu'il fallait probablement attribuer cette difformité à un traumatisme pendant la grossesse. Un an plus tard, la même mère eut un second enfant vivant et qui présentait les mêmes difformités et en outre un bec-de-lièvre. Grâce à de bons soins, l’enfant put être conservé à la vie et transféré après quelques semaines à l'hôpital d'enfants de Bâle, où il subit l’opé- ration du bec-de-lièvre et succomba quelque temps après à de l’atrophie infantile. Le prof. Roth, qui fit une autopsie complèie, attribue les difformités à de la syphilis héréditaire. Le D' Cattani, qui avait soumis l'enfant et les parents à une enquête à ce sujet, n'avait pas pu arri- ver à un résultat positif. Une année après, nouvel enfant mort-né présentant 496 SOCIÉTÉ HELYVÉTIQUE les mêmes anomalies que les deux précédents, à l’excep- tion du bec-de-lièvre, mais ayant par contre des anoma- lies dans les yeux qui ne furent pas étudiées de plus pres: #7 Quant à l'enfant qui est présentée aujourd’hui et qui est née un an après le troisième, la mère nie toute espèce de traumatisme pendant la grossesse comme cause pos- sible de ces difformités. L’enquête sur la possibilité d’une syphilis héréditaire a donné un résultat négatif. Les seules indications étiologiques qui paraissent avoir de l'importance dans cette série de malformations familiales, sont que la grand’mère de ces enfants était une pofator (alcoolique) de la pire espèce et que plusieurs membres très rapprochés par la parenté de la même famille sont idiots. Tout en reconnaissant que la cause véritable de ces curieuses anomalies nous échappe, nous pouvons ad- mettre avec beaucoup de probabilité qu’elles dépendent de l’idiotie héréditaire. Le Dr V. Fario parle de la capture, dans ces deux dernières années, de deux Corégones du type Dispersus dans les lacs de Lungern et de Sarnen qui passaient pour privés de représentants de ce genre (Coregonus) depuis tantôt un quart de siècle. Le premier de ces poissons, trouvé mort sur le bord du lac de Lungern, rappelle le Albock (Cor. Wartmanni alpinus) du lac de Brienz, tandis que le second, capturé dans le lac de Sarnen, ressemble beaucoup à l’Edelfisch (Cor. Wartmanni nobilis) du lac des Quatre-Cantons. Des données que lui a fournies le D" Etlin de Sarnen, à ce sujet, M. Fatio croit pouvoir conclure que les deux RER: CSSS, 2e DES SCIENCES NATURELLES. 497 types primordiaux (Balleus frayant le plus souvent près des rives et Dispersus frayant généralement dans les pro- fondeurs) ont dû être représentés dans les deux lacs en question, il ya 25 ou 30 ans encore, comme dans la plupart des lacs de la Suisse. De l’époque de capture el de l’état de maturité des œufs des derniers sujets pêchés naguère dans le lac de Sarnen, il déduit qu'il s'agissait alors de la Balche (Cor. Schinzi helveticus) du type Balleus; et il ne croit pas que le fait de ne plus trouver de Balchen dans les eaux de Lungern soit une preuve du défaut antérieur de cette espèce dans ce lac, car il est évident que l’abaissement du niveau de ce bassin, il y a 60 ans, a dû détruire les lieux de frai de ce poisson et par là sa descendance. Il croit même que c’est à cet abaissement des eaux et aux changements de conditions qui en sont résultés qu’il faut attribuer soit directement la quasi-disparition des Corégones à Lungern, soit indirectement les troubles fa- tals apportés dans l'habitat de ces poissons au sein du lac de Sarnen. Il paraît certain que les eaux de ce dernier lac ne sont plus aussi favorables qu’autrefois au développement de ces excellents Salmonides, car les nombreux alevins de la Balche du lac des Quatre-Cantons qui y ont été intro- duits, il y a trois ans, ne paraissent pas jusqu'ici y avoir multiplié, ni même prospéré. Il vaudrait la peine d’étu- dier de plus près la question sur les lieux, pour remédier, si possible, à cet état de choses très regrettable. M. le prof. Th. STuDER, de Berne, présente le Rapport de la Société zoologique suisse. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE Ein. WIiEDEMANN ET HERM. EBERT. PHYSIKALISCHES PRAKTI- KUM, etc. * GUIDE PRATIQUE DE PHYSIQUE (1 vol. gr. octavo, de 490 p. avec 316 grav. sur bois dans le texte, Vieweg u. Sobn, libr.-édit,, Brunswick, 1897). Le grand et très légitime succès obtenu en Allemagne par cet excellent guide publié sous sa première forme en 1890, vient de nécessiter la publication d’une 3° édition améliorée el augmentée que nous nous empressons de signaler ici. La création de grands instituts de physique dans la plu- part des universités allemandes, l'augmentation du nombre des étudiants suivant les exercices pratiques de laboratoire, la difficulté pour les professeurs et leurs assistants d’instruire tous ces commençants, de les initier aux méthodes de me- sure, de les diriger dans le détail de leurs travaux ont rendu presque indispensable la publication de guides comme celui-ci. Il est conçu et mené avec méthode, par des maîtres rom- pus aux difficultés de l’enseignement et y apportant toute l'expérience et la conscience possible. Avec ce guide élaboré tout d’abord à l'usage de leur propre laboratoire d'études, à l'Université d’Erlangen, les auteurs ont pu diriger seuls à eux deux, sans aide et avec fruit, les exercices pratiques de 20 ou 30 étudiants. Cela seul fait suffisamment l’éloge du livre et montre que son but a été largement atteint. Le plan de l’ouvrage est en effet aussi simple que ration- nel. Chacun des chapitres de la physique expérimentale est ! Physikalisches Praktikum mit besonderer Berücksichtigung der physikalisch-chemischen Methoden, von Eilhard Wiede- mann und Hermann Ebert, dritte verbesserte und vermehrte Auf- lage mit 316 eingedruckten Holzstichen, Braunschweiïg, Druck und Verlag von Friedrich Vieweg und Sohn, 1897. CHIME. 499 précédé d’une introduction donnant les lois générales qui le régissent, la définition des grandeurs dont il comporte la détermination et les considérations qui ont fixé la construc- tion des appareils destinés à ces mesures. Viennent ensuite une série de problèmes pratiques choisis de manière à faire passer-en revue par l'élève toutes les mesures de la phy- sique et à en faire déduire par l’élève la vérification des lois. Chaque série d'exercices sur un même sujet est précédé de la liste complète des appareils et des matières à préparer avant de procéder. Les détails de la méthode opératoire, les précautions spéciales à prendre sont indiqués avec soin, ainsi que la marche à suivre pour le calcul des résultats, Muni de ces indications, l'élève se suffit à lui-même et prend plus d'initiative. C’est assez dire que ce manuel, très riche en renseignements quoique très condensé, illustré aussi d'un grand nombre de figures très soigneusement exécutées, est appelé à rendre de grands services dans l’enseignement de la physique. E. S. CHIMIE T. W. RicHarps ET H. G. PARKER. REVISION DU POIDS ATOMI- QUE DU MAGNÉSIUM. (Proc. of the American Academy 0f Arts and Sciences, 32, 55). La détermination du poids atomique du magnésium a fait l’objet de nombreuses recherches qui ont conduit leurs au- teurs à des résultats fort peu concordants variant entre 24,0 et 24,8. Parmi les déterminations les plus récentes ; celles de Marignac (Ann. Ch. Ph. 1884 (5) L. 289, 321.) et de Burton el Vorce (Am. Chem. Journ. 1890. 12. 219) sont générale- ment considérées comme les meilleures ; elles conduisent aux valeurs : Mg — 24,37 (Marignac) et 24,29 (Burton et Vorce), rapportées à 0 — 16. Cette question vient d'être re- prise au laboratoire de M. Richards, dont on connaît la com- pétence en pareille matière. Dans trois séries d'expériences indépendantes, MM. Richards et Parker ont fixé à nouveau le rapport de l'argent au chlorure de magnésium et en ont 500 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. déduit les résultats suivants, comme moyennes de chaque série : Mg — 94,369 Mg — 24,365 Me — 24,362 Les savants américains accordent le plus de confiance à la valeur déduite de la troisième série, soit Mg = 24,362. Il importe néanmoins de constater que la moyenne des trois séries, soit Mg == 24,365, concorde remarquablement avec le nombre de Marignac Mg = 24,37 déduit de la transforma- tion de la magnésie en sulfate de magnésie, C’est une nouvelle confirmation de la précision qui caractérise toutes les recherches de cet illustre expérimentateur. LL F2 E. BAmBEerGER et J. KuRz. SUR LA TRANSPOSITION DES ACIDES SULFONIQUES (Berichte, XXX, p. 2275, Zurich). L’un des auteurs a communiqué précédemment ! que la f phénylhydroxylamine se transforme par l’action de SO? en un mélange d’acides phénylsulfamique et ortho — sulfani- lique; on pouvait supposer que le premier de ces acides se transposait dans le second, mais les premières recherches faites dans le but de démontrer cette transposition n’avaient pas donné le résultat supposé ; cependant en modifiant les conditions, les auteurs sont parvenus à réaliser cette trans- position. [ls ont mélangé peu à peu et en refroidissant l’ani- lidosulfonate de potassium à une solution d’H? SO“ conc. dans l'acide acétique crist. et ils ont abandonné ce mélange à une basse température pendant 80 heures ; ils ont retiré ensuite du produit de la réaction l'acide ortho—sulfanilique qui a été identifié par la préparation de plusieurs de ses dérivés. L’acide ortho — sulfanilique a été transposé en acide para — sulfanilique en le chauffant pendant 7 heures à 480 — 190° avec H? SO“ conc. F. R. Archives, t. IV, p. 83. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE OCTOBRE 1897 Le 2, assez forte bise de 1 h. à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir. 3, assez fort vent du NNW. de 4 h. à 7 h. du soir. 4, très forte bise depuis 10 h. du matin. 5, violente bise pendant tout le jour. 6, très forte bise pendant tout le jour 7, assez forte bise pendant tout le jour. 8, assez forte bi e jusqu’à 7 h. du matin; givre sur le Salève et les Voirons. 9, très forte gelée blanche, la première de la saison. Minimum de la température de l'air sous cage : — 3°.0. Thermomètre abrité à 0.95 au-dessus du sol : — 4°.7; thermomètre non abrité sur le sol : — 8°.0. 10, légère gelée blanche le matin. 11, forte gelée blanche le matin. 13, légère gelée blanche le matin. 14, très forte rosée le matin et le soir. 17, as ez forte rosée à 10 h du soir. 18, brouillard enveloppant de bon matin ; très forte rosée le soir. 19, brouillard enveloppant le matin ; forte rosée le soir. 20, brouillard enveloppant le matin; forte bise depuis 4 h. du soir. 21, très forte bise dans la journée. 24, brouillard à 7 m. da matin. 26, légère gelée blanche le matin; brouillard enveloppant le matin et depuis 9 h. du soir; brouillard élevé de 10 h. du matin à 7 h. du soir. 27, brouillard élevé pendant tout le jour ; légère bruine le matin. 28, bruine le matin ; brouillard élevé pendant tout le Jour. 29, brouillard jusqu'à { h. du soir et depuis 7 h. du soir. 30, brouillard enveloppant le matin, puis brouillard. 31, brouillard pendant tout le jour. ARCHIVES, L. IV. — Novembre 1897. SE Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. Le 9 A LT Soie MAMA NAT 730,58 10 à 41h: soir... 2.7 2 19900 19 à 9 ATemaNT Pere 734,15 AS be matin CU 734,15 974010 hamatin Pit ste 737,61 MINIMUM. mm Le: 4%à 9h. Soir. 8800072156 5 9h SDir Peer HEe 0728.73 15 24 RO Pere 722,00 19 à 3:h70ir 732,63 99 à D'hASOIT ee EEE UM, 14 30 à L'h Soir 0e ra Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. Obsery. NM Oral. SÉCHERON CÉLIGNY COLOGNY Ph, Plantamour | Ch, lesson R. Gaulier mur, mm rm 0.0 0.0 2.00 JUSY a. Micheit I POSE CR RER mm rm 0.0 0.5 Durée totale de l’insolation à Jussy : 119h 20 m. COMPESIERES | ATHENAZ SATIGNY Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier CURE MES de RCE mm mu mm 0.2 1.5 0.0 —— ; ne ST — ARR c'e 20 0£Z so LS'OS GG — EL'GT 890 806 66 — &08 6n° GET a. gi nu _ en Lo — ler (00 OOELT Lo “us: | Qûûe ous Lot Lane Len Due À NE — Gin GORE UNE 18 LRU dE 0 — |&yr 00 |£60 12: ml." 8 | 6 | EL À 86 + 206 —| 87% + |O8 EL | COLE) ET6 —Æ | O6 GEL) 66 | RE Lo 80e | eme) ce) po | oc de opt lon lee LS EU nl) NSP" Bal ro — (Et |O0 (OOHIZY Lo “ant. | O0 OS |OEI-E |108 LGZ Le LOn € en — ave E lioate avoee DOTE G0be de DO ln 100 ltlor |ounl-L-. | ootone LoerE Lane ue O0 lie — que LUI ep MOT AOL RD UE US eo LE amet. |.000 100) Len Loge | 6% + 1680 + De D OSREL | OSTÉL| 169 —L | EL GEL) Ge Gene LEE 06 |ééolve Lan. | OO 002 Le — [508 |VAPC 09 D NU ïe 616 + l6S TEL | 86 88L 7€ — |EL'6EL| 18 OBgpl "|" 100 |S601FS |F'aNN) |": | 016 1004 |96 — | 508 | Fer | 69 -E 120 +] F6 - SIEL| 6 GL) QUE “| ELKEL Me) HR AE PPS Serleo — (on 108 lero) von 12 aNNl-:l-: | 08e Loue Les Lon0 LEE | er Leo LI 560 + 98 GEL | GL'LEL| JE'E + | 00 681) V Bone —eer (Ve lerolper lécannl- |: | OG0T 00 Le — |818 lutiL| VE + 1067 À 10‘ FT |GVREL | TGTEL) 989 + | LTEEL| 06 SG) 10 — tr FL |eN0) er | NN) -:):": | 0008 000 |6 —|818 |OLIE| FE + (O6 DRE AVARG LB FÉS SON AnARNtE OGn 80 — (g6r |7o |GLO Fe | ouwl--)-: | 000 052 | &L Le Deere Leo Ber L OUI L loneez Oùvee| e00 CL LAURE à1 Dane UE ÉÉOIE | eumal..l.. | Qu L010 Lo Lion Leene yo lben IUT OOoee etes les SL lobfesl di OST .. ‘sos ro S£OIT'SE Vrai) . 016 | OT) JE s LR se [ Fe ae 480 mA L9'0T bé OL'66L | TEL 130 — | 6 SL 97 Cou DUR SE 10 eo 4 aupeol| | 7° QUE 019 ce | 018 GREC GT À 6S'T —| 178 + |10'CGL | OS'écL| ce — OVH) QI RROA COË Ne ÉIS nel | go [6 08 | var | ve À Ge —| 662 Æ |e1'LeL| cmeL| 50 — |0098L| #7 BOUT) BE — |68r 198 |LOO)ME |F N]-:|°" | 016 006 |€ ges | IATT|Pe +NeS —)66L IGN LEL | SONG 950 — |00OEL A (BON OT — |aer |go |SOlge |0 ‘MS}-:|""" | 006 | OZ mon | 20 Leone Leu L lo —Lé8e -L|Oees 2006/1060 | 2e Et UNE ah... | OO OP | 28 Ton L |N0 et — mL HE |H8 GEL OSEL) LEE + | S'OEL) FF OEI Sir (OH 0 60 (é NN | | 000 098 0€ — tel CET | 80 + [62% —| 609 ++ |00'EEZ | ESTEL| ONG amie (1 entlee — ler le leroles | sumeol.. | eg |LE — | 182 | VO 0€ — |oe — 616 + | 10 TZ | LTO6L 6% — | 16062) 6 L'EUV| ge — \607 Lee |£LO16% | oure) | 0007 06 | LE — | 182 | FO | 0€ + lieu —] 00€ + ne EL | 8L'60L| 8€ “+ O'OEL 8 GISTISE — CT SE |LRO) QT |E ANN) |" "" | OE8 | OY9 |98 — | EL | 02 ] FT pi 99€ AA AR EE GC 0 |L00'T Loreg)| € “aNNl | -" | 06 — | 66 +682 —|1S"6 + LTTCL 0 8cL| 16€ + |98 OGC 8E — |3FF0)0 0 |O0'7 | (0'Gr)| € ANN O6L 080 |86 — | LIL | L'y + | 6 1, —| 16 OL RON Be CSS OEL ll NET LE NU MUR Ne D de TN TN ee nee Re Ongrlo0 + RS! 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Th.s. 10 h. se im mm mm mm min mm mm mm {re décade 727,64 727,27 727,57 127,173 127,40 727,54 728,26 728,65 SÈNEUR 729,40 729,46 729,61 729,75 728,81 728,32 72894 72933 SEA à 732,89 73279 733,00 733,31 73292 732,20 132,70 733,28 Mois 730,07 7298 73043 73026 729,68 72945 73007 73031 Température. LH 706 740 + 67% + 965 11,20 + 1097 + JA + 77% LE 633 5927 L 498 + 1180 + 15,40 + 1491 L ALGL E 8,75 ge » L 596 540 513 G87-L 818 L 8324 697 GO > 6,73 + 591 + 5,60 + 9,36 + 11,59 + ALS0 ED ETES Fraction de saturation en millièmes. re décade 82) 828 820 707 608 624 727 760 2e » 941 948 96% 741 606 627 779 872 3° » 895 897 893 831 771 783 862 905 Mois 887 891 892 762 66 681 792 818 Insolation. Chemin Eau de 1 Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limui- min. inax. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mètre. 0 0 0 h. kil. p. h. ram cm ire déc. + 5,64 + 12,64 + 13,47 0,75 39,7 17,56 . 153,55 2 » +4,46 + 17,07 + 13,03 0,45 56,8 3,90 0,4 150,23 3e » +465 + 9,27 + 1176 0,81 18,2 7,48 0,1 118,18 +1273 068 AHO7 938 O8 A5087 Mois + 4,91 + 1287 Dans ce mois l’air a été calme 47,8 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. a été celui de 14,09 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 19°,4 E. et son iutensité est égale à 79,3 sur 400. © S OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES KMAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE mois D'OCTOBRE 1897. Le 1er, fort vent pendant tout le jour. ; brouillard jusqu’à { h. du soir; pluie jusqu’à 7 h. du soir. 3, brouillard le matin et depuis { h. du soir. 4, brouillard pendant tout le jour, sauf une éclaireie vers 1 k. du soir. 5, brouillard le matin, puis neige jusqu’à 7 h. du soir et brouillard le reste de la journée. 6 et 7, brouillard tout le jour. 8, brouillard depuis 4 h. du soir. 10, brouillard le matin et à 4 h. du soir. 12, premier gel du lac. 14, brouillard le matin. 15, brouillard pendant toute la journée avec un vent assez fort. 16, brouillard le matin; pluie jusqu’à 1 h. du soir, ensuite neige et ciel couvert. 20, brouillard le matin. 21, brouillard le matin; neige à 10 h. du soir. 22, brouillard le soir. 23, neige le matin et le soir; brouillard au milieu de la journée. Du 25 au 31, ciel clair pendant toute la journée. nl 2 07 es ee à À Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. Le 3àa 10h Ga 11h: 10i11h 43 à 10 h. MAXIMUM MATE LAVE LOMAAMITLE RER ER ET ER 23 à 40 h. 97 à midi 31 à midi > (el cie) es) eo) alelers vus ee ss ele vite ce sir Diane min 267.66 360,75 964,68 572,90 269,95 273,69 MINIMUM. Le {er_à ! 7/N: "SOUPER 565.02 6 à :5.h matMmeePeRere D7,99 AA à Meh. Soir ee 265,45 19 à: (44h Son PER EEPEErRe 263,3 19 à minuit EE RP 572,00 91.2 3 h-SS0IREE CR CEE 563.75 97 à. 7 Nomatme- eee 573.18 30 à 7 h.cmatu 2 571,16 507 | 070 000 |} "AN 000 | Y ‘MS 000 | F ‘MS 000 | Fr "AN 000 | FT ‘MS | 000 | F ‘MS 000 | 7 MS CIO | F ‘MS | O0FT | F ‘MS 0£'0 | FT "MS 0S'O | 7 ‘aN L6O | 7 ‘ON 610 : *AUA €0'0 "JeA | CFO | ‘MS ©60 | F ‘MS | O0T | 5 ‘MS | 60 | F ‘MS 870 | F ‘AS [OO |} ‘AN 00 |} ‘AN 860 |} ‘AN GO |T "AN ©6900 |} "IN O0F |} "AN OO |} ‘AN 860 |} "AN 880 |F "AN €LO |} ‘AN GO | F ‘MS 880 | 6 ‘MS 22 |'iueurmuop SE | A TUE PE LL RS "U #G Sa SUPP 99qW07 ne *S2IN9U,p 2IQUON — mm" “2$19U n0 9MJq FLO — OUTRE TEEN ee 0e + | 00 ICO PER rs 0% Æ lo — | ses + e MERE EAP DSENISCQTEE me LG E | 20 — | 90€ + “ee | GG + | 0 — | 90 + nl0E 4188 |SOILE vtt EG + | 6% — | 907 — mes Dlee L00E \em0 Lo 0 JE — | S$9 — | S9OE — EN AE DNA DORE TER ETS A D a Fa RER 22 669 + dl. MAÉ OS RER EEE Or 00 = OT + se ST L | ST — | 700 — Sie F6 + | SY — | LOT — A NEE SE + | LG — | CL'O — tee 0% + | S% — | /00 — ee DENON Krcre o SE — | 88 — | TZ — | 09 — | 06 — | 898 — Leg — | 88 — | 6c6 — 0€ 0€ — *! c'0 == co'9 DE SRE CGI + | 8% — | 96% — AN TO IE GE ONE eee | x + | FT + | 160 — nn | DE ANNO e a) REM *a3tou ‘n{osqe “HIOSqE Suis AA US UNUIXER | WNUIUTN DORE HAE *") 2nJ19dWu9 I, GT — IS + H298 Sion OCT + | GGTLS | ONTLS | SCS + | QU'ILS || FE G0'G + | OO €LE | OTTLE | SOS + | GY'TLS | 0€ 190 + | 7616 | VO'TLS | GS + | OL'TLS | 66 GOT + | OSELS | OGILS | GS'8 + | 072 | 8 CGT + | CO'ELC | SF'ELS | LL'6 + | GY'ELG || L& SCT + | OVELS SE'TLS | OnS + | GT'ELS | 9 670 + | SSILE | 00698 | L89 + | L9‘048 |! G 00 0 || 8'89G | SL'GOC | OF'E + | SFLOS | 5 686 — | S6'GOC | 89706 | LOT + | EC SOC | CG GOT — | 67996 | GG GOG | GCT + £9'cQc | cc 0G'S — | OS'L9S | EL'EOC | 060 + : COS | F6 090 — | ST'GLS | 06 896 | GF9 + | COLE | 06 96 € + | OS'GLS | O0'ELS | F6'L + | GF'6LS || 67 GY'E + | 00LS | SY'TLG | LEZ — | GO'TLE | 87 O9 + | 88'TLS | 07606 | 879 + | c6'OLS | LT 170 + | 08896 | ST'096 | GT + | Z6‘996 | OI YYY — | 82996 | 86'L9S | QL'T + | LE N06 | C7 6S'e — | SE 996 | 07198 | 890 + | 8F'C96 | ET | GG — | 89796 | 0969 | LL'O — | 60796 | ET 680 — | SG G9G | GE'EOG | FO'T — | CS'E9G | CT S0'0 — | OL'L96 | G7'G0G | IL'T + | 89'909€ | FI 68'G — | 09'LOC | GCYOC | 680 + | 8S'SUS | OF | 69'L — || 00'G9S | S7'60S | LOT — | 8059 | 6 LS'9 — | GC'E0G | 000 | FLE — | OL | 8 | L0'8 — || 19696 | OL'N9S | SL'E — | FC IS | L LS8 — | GL'O9S | S5'LSG | FY'9 — | 0068 | 9 %L'G — | SS'TOS | 07866 | 909 — | Y7'66C | Ç 066 — || 08996 | 00'696 | FS'T — | 80500 | 7 966 + | 99208 | 65298 | LL'T + | 7206 | € GG + | GG'L9S | 07 0 | 660 + | 9099 | & OO'T + | 00996 | 80'C9S | G9'0 — | F6 SE | F on “TUE FEUX ARTE ujyun “Ut j}tul “sauna #3 |leudeuéoieq |ouderSoieq| “ojeumuou |-souneu 4x = sap ne gAISqO|NE gAïSGO| mamney e] | sp *Kour 8 euuafog |'uauuxex |'unuunrn | 9948 32808 | anamey 5 "2lQUOIRY 5 L68T AH4OLIO — ‘AAVNHAH-LNIVS 508 MOYENNES OU GRAND SAINT-BERNARD. — OCTOBRE 1897. Baromètre. {h.m. #h. m. Th. m, 10 h. m. 4'h:"s 4h.s. Th.s. 10 h.s. mm mm mm nm mm mm mm mm Ar décade... 563,69 563,35 563,24 563,39 563,45 563,50 563,78 563,95 %% » .. 367,90 567,70 567,78 568,01 567,70 567,69 567,87 568,05 ce . 569,74 569,45 569,34 569,71 569,57 569,63 569,94 570,13 Mises se - 567,20 566,92 566,87 507,12 566,99 567,03 367,29 567,47 Température. 7h. m. 40 h.m 4h.s. 4h.s. Th.s. 10 h.s. 0 0 0 0 0 Li Are décade...— 3,99 — 3,49 — 2,67 — 2,99 — 3,68 — 4,30 2 — O0, + 0,88 + 1,83 + 1,27 0,127" 0,19 5e 0 — 1,27 + 0,72 + 1,83 + AE Mois 4 — 2,00 — 0,59 + 0,38 — 02 LU NE Min. observé. Max. observé. Nébulosilé. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm Are décade... — 4,96 — 0,64 0,70 1,0 30 2e 9 — 1,72 EC A0 | 0,36 20,0 EE | —. 4,03 + 3,38 0,17 12,0 Moi 00 + 9,46 0,40 33,0 30 Dans ce mois, l’air a été caline (,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,80 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W.,et . son intensité est égale à 11.8 sur 100. LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DU PROFESSEUR F. MIESCHER Rapport présenté le 13 septembre 1897 à la Société helvétique des Sciences naturelles réunie à Engelberg PAR W. HIS Professeur à Leipzig. La Suisse a perdu dans la personne de F. Miescher, né à Bâle le 13 août 1844, mort à Davos le 26 août 1895, un de ses biologistes les plus distingués, un penseur pro- fond, un expérimentateur infatigable, un bon patriote et un noble caractère. Miescher est mort avant d’avoir recueilli les fruits de sa vie laborieuse. Ses amis se sont chargés de rassembler autant que possible les résultats de ses travaux. Une édition complète de ses œuvres, soit de celles publiées antérieurement par lui-même, soit de celles rédigées après sa mort par MM. Schmiedeberg, Jaquet et autres, est en voie de publication”. ! Histochemische u. physiologische Arbeiten von F. Miescher herausgegeben von seinen Freunden. 2 vol. Leipzig, F. C. W. Vogel, 1897. ARCHIVES, t. IV. — Décembre 1897. 36 510 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES CHIMIE DE LA CELLULE, DÉCOUVERTE DE LA NUCLÉINE. Le travail scientifique de Miescher a commencé en 1568. Le jeune savant s'était proposé d'étudier la na- ture chimique de la cellule. Depuis que Th. Schwann, en 1838, nous eut montré que tous les tissus du corps sont formés par des éléments semblables entre eux, les cellules, que l’œuf lui-même n’est à l’origine qu’une simple cellule, l'étude de la cellule. de sa formation et de son histoire a été le sujet favori des biologis- tes, et il n’est guère besoin de développer ici les brillants résultats acquis à la science depuis les temps de Schwann. Pendant longtemps l'étude cellulaire est restée une science purement morphologique. La technique com- pliquée de l'histologie moderne en a fait presque une science chimique. Néanmoins l’histochimie comme science méthodique, basée sur l’étude approfondie des substan- ces organiques qui forment les tissus, a de la peine à prendre son essor, quoique en dernière analyse presque tous nos problèmes histologiques aboutissent à des ques- tions de nature chimique. L'histoire de la formation des noyaux cellulaires, celle de l’accroissement des cellules, la question de la formation des substances sécrétoires, celle de la fibre collagène, de la fibre élastique, de la substance des os et maintes autres questions qui préoc- cupent l’histologiste, ne sont par leur nature intime que des questions de nature chimique, embrassant la trans- formation des substances histogénétiques contenues dans la cellule primitive. A l’époque où Miescher s’est mis au travail, on avait cessé de regarder la cellule comme une vésicule DU PROFESSEUR MIESCHER. o11 close. D’après la doctrine de Schultze elle se compo- sait du noyau et d’une substance molle, le protoplasme qui en formait le corps. Les qualités vitales du proto- plasme, son rôle dans le mouvement cellulaire, dans la réception et l'assimilation des substances du dehors, etc. venaient d’être étudiées d’une manière approfondie par Schultze, par Kühne et par d’autres observateurs dis- tingués. Certains auteurs soutenaient déjà alors que le protoplasme devait avoir une organisation plus intime sans laquelle ses actions compliquées ne seraient guère compréhensibles. Mais la technique d’alors était impuis- sante à la révéler et les vulgarisateunrs de la science d’alors soutenaient que le protoplasme est une masse homogène, une « simple gouite d’albumine » comme ils aimaient à s'exprimer. La position du noyau n'était guère plus connue. On savait depuis longtemps, que les acides or- ganiques rendent troubles les noyaux cellulaires, tandis qu'ils rendent le protoplasme plus limpide et que les noyaux ont une attraction particulière pour certaines substances colorées. On n'allait pas au delà. Même la conclusion que l’on aurait pu tirer de ces faits, savoir la différence chimique du noyau et du protoplasme ne fut ni énoncée, ni exploitée d’une manière précise. Miescher forma le plan de fixer qualitativement et quantitativement la composition des cellules primitives. Comme matériel il choisit les cellules du pus, qui d’après les observations de Cohnheim devaient être équivalentes aux leucocytes du sang et de la lymphe. Le travail fut entrepris dans le laboratoire de Hoppe-Seyler à Tübingue. Il concluait que ing substances albuminoïdes au moins, pouvant être distinguées entre elles par leurs réactions, concourent à la formation du protoplasme, et qu’en 512 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES outre, ce dernier contient de la lécithine, substance phos- phorée, soluble dans l’alcool bouillant et se gonflant dans l’eau. Quelle est la composition du noyau ? Après avoir mis en solution la lécithine des cellules par l’alcool bouillant, et les corps albuminoïdes par le traitement avec du suc gastrique artificiel, Miescher eut un résidu formé par des noyaux libres. L’examen au microscope montra les con- tours un peu rongés, mais absolument caractéristiques, soit pour la forme, soit pour les dimensions. La substance ainsi isolée à laquelle Miescher donna le nom de nucléine, a les qualités d’un acide, elle se dissout dans la soude, elle est précipitée de ses solutions par des acides, et elle contient du phosphore. Miescher a retrouvé des substan- ces semblables dans les noyaux des cellules du foie, des reins et avant tout dans celles de la levüre de bière. Il put donc énoncer l'existence de tout un groupe de nu- cléines, c’est-à-dire de substances semblables entre elles, et caractérisées par leur composition absolument différente de celle des corps albuminoïdes, en ce qu’elles contien- nent du phosphore. Les recherches de Miescher ont été reprises et confir- mées sur tous les points par Hoppe-Seyler. Quant à Miescher, il élargit son champ de travail et entreprit d'examiner les substances germinatives, l'œuf et le sperme. TRAVAUX SUR L'OEUF ET LE SPERME. L'intérêt que l'examen de l’œuf présente, est très grand. Sous une forme concentrée, l'œuf contient tout le maté- riel dont se composera le jeune organisme. Les substan- ces chimiques nécessaires à la formation des cellules et PQ DU PROFESSEUR MIESCHER. 513 de leurs noyaux doivent y être réunies, soit qu'elles s’y trouvent dans leur composition définitive, soit qu'elles aient encore à se transformer pour remplir leur destina- tion. Dans de nombreuses classes d’animaux le dévelop- pement du jeune organisme se fait dans l’œuf sans autre addition que de l’oxygène et çà et là un peu d’eau. Il sem- ble donc qu’on puisse suivre le développement chimique de l'organisme et en faire l’analyse dans tous ses détails, la balance à la main. En réalité, le problème chimique de la nature et de l’histoire de l'œuf est très compliqué, et il n’est pas aisé de séparer dans le mélange complexe des différentes espèces de vitellus ce qui est essentiel de ce qui n’est qu'acciden- tel; sous ce rapport le sperme présente beaucoup moins de difficultés. Composé uniquement par les spermatozoï- des il forme un matériel relativement très simple et très pur. Après avoir découvert dans le sperme du saumon une inépuisable source de matériel, Miescher se mit à l’étudier avec ardeur. Külliker avait dans le temps démontré que les têtes des spermatozoïdes sont des noyaux de cellules transfor- més. Miescher confirme cette découverte en démontrant qu'elles renferment une substance contenant du phos- phore et présentant toutes les qualités d’une vraie nu- cléine. Dans le sperme du saumon la nucléine, ou comme on la désigne à présent l’acide nucléique, se trouve lié à une base organique, que Miescher nomma protamine. La nucléine fut retrouvée dans des spermatozoïdes du bœuf, de la grenouille et de la carpe. On peut en conclure qu’elle existe dans tout le règne animal comme substance essentielle des éléments du sperme. La protamine n’est que peu répandue, elle ne paraît donc avoir qu'une si- gnification accessoire. o14 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES Dans les dernières années de sa vie, Miescher a repris les études chimiques du sperme de saumon. Il se proposa d'en faire l’analyse d’une manière absolument précise. Il sut perfectionner ses méthodes analytiques à un très haut degré. Pour éviter toute décomposition du matériel, il fit toutes les opérations préparatoires dans des glacières. Miescher s’attira ainsi une maladie de poitrine au mo- ment où 1l se croyait près d'atteindre son but, et après une année et demie de souffrances, il saccomba sans être parvenu à la rédaction définitive de ses résultats. Son ami, M. Schmiedeberg s’est voué à la tâche de finir son œuvre et il a réuni les notes laissées par Miescher en un tout. Je ne puis pas entrer dans les détails de ce dernier tra- vail sur le sperme du saumon, Miescher avait réussi à séparer d'une manière nelle par la machine centrifuge les têtes et les queues des spermatozoïdes. Il put rassem- bler la matière si délicate de ces dernières en quantités suffisantes pour en faire des analyses. Les queues des spermatozoïdes contiennent beaucoup de lécithine à côté d’une substance albuminoïde, Miescher croit qu’elles appartiennent par leur organisation au type des cylindres axes des nerfs. Déjà dans ses travaux antérieurs, Miescher avait trouvé que la tête des spermatozoïdes était formée par une calotte de nucléine contenant un espace intérieur. D'après les lettres de ses dernières années, cet espace se- rait occupé par une substance toute particulière, conte- nant du fer. Miescher désignait cette substance comme « Caryogène » et 1l crut y avoir trouvé une matière vi- tale de premier ordre, une « troisième puissance biologi- que » comme il s'exprime. En lisant cette désignation d'une nouvelle matière on est involontairement porté à la supposition que celte matière peut avoir quelque rap- »” DU PROFESSEUR MIESCHER. 515 port avec les corpuscales polaires ou centraux de l’histo- logie moderne. Ces corpuscules se sont en effet dévoilés comme troisièmes puissances dans la vie de la cellule, et l’on sait, en particulier que le spermatozoïde qui déter- mine l’imprégnation de l’œuf avant de se transformer en noyau, livre un corpuscule central destiné à jouer un rôle dominateur dans les actes de l’imprégnation. Des travaux ultérieurs auront à vérifier si cette supposition a quelque fondement; dans tous les cas il est très à regretter que les communications de Miescher sur sa substance caryogène soient restées si fragmentaires. Les observations de Miescher sur le développement du sperme sont d’un autre côté d'une grande importance histologique, en ce qu’elles représentent le premier pas vers une notion chimique des actes qui accompagnent la néoformation du noyau et de la cellule. Miescher a beau- coup travaillé sans être parvenu à une rédaction finale de ses résultats. En suivant la spermatogénèse du sau- mon, il a établi l’existence de différentes phases, pendant lesquelles le testicule change absolument de caractère et de structure chimique. La formation de la nucléine et celle de la protamine appartiennent à des phases diffé- rentes. Les travaux sur l’œuf ont été poursuivis par Miescher pendant 25 ans ; ils aboutissent principalement à établir que la composition du vitellus ne varie que peu dans les dif- férentes classes des animaux. On y trouve des substances albuminoïdes, des corps gras, de la lécithine et un com- posé d’acide phosphorique et de substances albuminoïdes présentant certaines qualités de la nucléine. Toutes ces substances histogénétiques se trouvent réunies en un seul composé, la vielline dont les réactions sont autres que 516 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES celles des substances isolées. Les corps gras par contre et la lécithine, qui ne sont solubles ni dans l’eau, ni dans les solutions salines, font partie de la vitelline, qui se dissout dans les solutions salines. C’est en connexion avec des substances albuminoïdes et la lécithine sous la forme de combinaisons que les corps gras peuvent être transportés par le sérum du sang et par celui de la lymphe. Pour poursuivre le sort des substances de l'œuf pendant la période da développement, Miescher a comparé les analyses d’un certain nombre d'œufs frais aux ana- lyses du même nombre de jeunes saumons qui étaient sur le point de perdre leur sac vitellin. De cette manière il constata la perte de */, des corps gras, de ‘/, de la léci- thine et de ‘/,, de l’acide phosphorique. Mais pourquoi l'œuf non fécondé se comporte-t-il comme une horloge non montée ? Pourquoi un œuf de saumon non fécondé peut-il rester dans l’eau courante pendant des mois sans aucun changement apparent, tan- dis que dans le même espace de temps l’œuf fécondé se transforme en un embryon plein de vie ? Quelle peut être l’action du sperme dans cette merveilleuse évolution ? II est intéressant de savoir que Miescher, en partant du point de vue chimique, est arrivé en 1875, c’est-à-dire avant les travaux de Fol et de O0. Hertwig à une solution de la question qui se rapproche en principe de celle don- née par ces savants morphologistes. Les deux espèces de cellules génétiques, telle est l’idée de Miescher. peuvent par uneraison donnée avoir suivi deux voies séparées de développement. Chacune ne représente qu'un principe partiel et ne peut donc arriver à la perfection physiolo- gique de l’énergie vitale. L'œuf comme production pro- toplasmique à besoin du sperme introduisant le principe nucléaire pour arriver à son développement réel. DU PROFESSEUR MIESCHER. 5 à Au début de son activité scientifique, Miescher s'était donné la tâche de poser les bases d’une histochimie cellulaire, c’est-à-dire d’une histochimie touchant au vrai fondement des questions histologiques. [Il est mort avant d’avoir trouvé la réponse aux nombreuses questions qui l'agitaient et avant d’avoir pu rédiger toates les observa- tions et toutes les idées auxquelles il était parvenu. Sous ce rapport, son œuvre est restée fragmentaire, mais mal- gré cela on est en droit de dire qu'il a créé une nou- velle branche de la science biologique, une branche qui ne tardera pas à porter des fruits ntiles pour toutes les au- tres branches. Vis-à-vis d’une microchimie qui se borne à étudier l’action de certains réactifs sur les tissus et qui ne peut arriver qu'à des résultats plus ou moins indécis, l’histochimie de Miescher tend à être une science sévère, une science qui ne travaille que la balance à la main et avec tout l’appareil d’une chimie de précision. TRAVAUX SUR LA BIOLOGIE DU SAUMON DU RHIN. Une grande partie des travaux de Miescher a été vouée à l’éiude des conditions biologiques du saumon du Rhin. Le saamon venant de la mer apparaît dans le haut Rhin au printemps et pendant l'été, quelques précurseurs se montrent même pendant les mois d'hiver. Ces animaux sont biea nourris. ils ont des formes arron- dies, la chair rose, les intestins enveloppés de graisse, la peau luisante et couleur d’acier. Les glandes sexuelles ne sont que faiblement développées; pendant le séjour des poissons dans le Rhin ces glandes augmentent de vo- lume et elles atteignent leur maturité durant l’automne. La fraie dure depuis la fin du mois de novembre jusque D18 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES dans les premières semaines de décembre. À cette époque les saumons sont extrêmement amaigris, leur chair est pâle et flasque, leurs intestins sans aucune graisse, la peau est épaissie, trouble et chez les individus mäles est tachetée de rouge et de noir. Le museau des mâles, for- tement prolongé, porte dans sa partie mandibulaire une proéminence recourbée en crochet. Tant que le saumon habite le Rhin, son estomac et ses intestins sont vides. Il ne prend aucune nourriture ; Miescher a trouvé que son estomac ne produisait aucun suc digestif. Le séjour du saumon dans le Rhin dure en moyenne entre 6 et 10 mois, il peut dans certains cas durer jusqu'à 12 et 15 mois et pendant tout ce temps le poisson est condamné à Jeûner et à vivre des provisions emmagasinées dans sa propre chair durant son séjour marin. C’est avec ces pro- visions qu'il doit couvrir la dépense nécessitée par la maturation des œufs et du sperme. Cette dépense, surtout celle pour la maturation des œufs, est énorme. L’ovaire, dont le poids au printemps ne dépassait pas ‘/, pour cent du poids du corps, atteint au mois de novembre un poids de 25 ou 26 pour cent: c’est-à-dire que l’ovaire d’un saumon de 10 kilos pèse 2 ‘/, kilos. La substance de l'ovaire est très concentrée et ses parties fixes représen- tent le tiers de toutes les parties fixes du corps. Cet amas énorme de substances dans l’ovaire, qui s’est fait au dé- pens d’autres organes, indique un changement absolu de toute l’organisation chimique du corps. Après avoir en- trevu la grande importance de ce curieux problème phy- siologique, Miescher s’en est emparé avec toute son éner- gie (depuis l’année 1875), et il a de suite établi son plan de recherches sur une grande échelle. La complaisance de M. F. Glaser fils, marchand de poissons à Bâle, lui a DU PROFESSEUR MIESCHER. 519 permis de mesurer et de peser pendant de longues an- nées plus de deux mille saumons entiers, leurs muscles, leur foie, leur rate, leur sang et surtout leurs glandes sexuelles. Miescher à poursuivi ses recherches pendant tous les mois de l’année, il a combiné le travail au mi- croscope avec celui de la balance, et il a rassemblé un matériel unique dans son genre, dont malheureusement il n'a pu publier qu'une partie. Miescher a commencé par prouver d’une manière irréprochable le fait fondamental suivant: que le saumon du Rhin, puise dans sa propre chair, les matières néces- saires pour produire les œufs et le sperme. La source principale est le grand musele latéral du tronc. Depuis le mois de juillet jusqu'en novembre ce muscle diminue. Miescher a fait le bilan précis des substances albuminoïdes des corps gras et de l'acide phosphorique perdus et il a prouvé que les pertes du muscle suffisent pleinement pour couvrir les dépenses demandées par l'ovaire et par l’oxydation journalière de l’organisme. La destruction du muscle du trone se traduit au mi- croscope par une dégénérescence de la substance con- tractile (dégénérescence graisseuse des auteurs). Nous nous trouvons donc vis-à-vis d’un fait entière- ment inattendu. Un organe très haut placé dans l'échelle histologique, le muscle, se dissout en grande partie, il se liquéfie en faveur d’un autre organe, l'ovaire ou le testi- cule. Il abandonne au sang une partie de ses substances albuminoïdes, de sa lécithine, de ses corps gras et de son acide phosphorique pour les faire transporter à ces auires organes en pleine voie de développement. Un autre fait bien curieux a été signalé par Miescher. Tandis que le muscle du tronc dégénère et diminue d’une 520 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES façon considérable, les muscles des nageoires et ceux des mâchoires restent intacts. Leurs fibres ne montrent aucun signe de dégénérescence. leur poids et celui de leurs substances albuminoïdes ne diminuent guère. Miescher a trouvé la clef de ce singuier contraste dans les différen- ces de conditions respiratoires. Il put constater que le musele du trone reçoit bien moins de sang que les mus- cles des nageoires ei des mâchoires, par ce fait il est mis à une certaine diète par l'oxygène. D’après Miescher, les conditions respiratoires défavorables portent en général chaque tissu à se décomposer et à liquider son albumine. Par contre, la production de la matière organisée de- mande la présence de beaucoup d'oxygène. L’ovaire et en partie le testicule sont richement pourvus de sang du- rant leur période d’accroissement. Ces organes sont donc capables de reprendre da sang les substances que le musele da trone à moitié asphyxié lui a abandonnées. Les muscles des nageoires et des mâchoires sont à chaque époque assez vascularisés pour ne pas prendre part à la liquéfaction. Parmi les observations de Miescher et ses conclusions, celles qui ont rapport à la rate ont un intérêt général, en ce qu'elles démontrent le rôle que cet organe joue dans la pression sanguine. Il en est de même pour le rôle du foie comme organe accumulateur de substances albu- minoïdes. Je renvoie pour ces questions aux travaux ori- ginaux et je termine en esquissant en peu de mots le côté économique des recherches de Miescher. Les Hollaidais en possession des bouches du Rhin ont de tout temps fait une chasse très énergique aux sau- mons entrant dans le fleave. Par l’organisation de leur pêche, la montée des poissons dans les parties supérieu- DU PROFESSEUR MIESCHER. D21 res du Rhin a été de plus en plus restreinte. On a conclu des traités entre les étais riverains du Rhin pour limiter en quelque manière les fâcheuses suites de la pêche hol- landaise. On pouvait croire que les intérêts des Hollan- dais seraient pleinement opposés à ceux des habitants du haut Rhin. Miescher, par ses recherches si étendues sur les lois de la migration du saumon, est arrivé à traiter la question à un point de vue plus élevé. « Le saumon, dit-il, qui se nourrit uniquement dans la mer et qui ne vient dans l’eau douce que pour se multiplier est un pur cadeau que nous recevons de la mer. D'un autre côté, chaque saumon que nous détruisons avant sa maturité est perdu pour la reproduction de l'espèce. Les riverains du Rhin intéressés à la pêche du saumon, avant tout ne devraient pas se regarder comme des rivaux, mais plutôt comme des collaborateurs dans une entreprise dont tous retire- ront un profit certain. La pleine exploitation du fleuve, le but final de toute réglementation piscicaltrice ne sera possible, que quand tous les Etats riverains formeront une espèce de consortium, dont les membres seront tou- jours prêts à renoncer à un gain momentané dans l’es- poir certain qu'il leur sera rendu avec usure. » Miescher donne des conseils détaillés sur la marche à suivre et il finit par ces paroles : « Quand une fois on aura cultivé tout le long du Rhin la migration et la mul- tiplication du saumon, avec tout le soin qu’on met à cul- tiver l'existence et l'exploitation des forêts, on reconnai- tra, après des années, quelle est la grandeur du cadeau que la mer nous offre, pourvu que l’homme sache ne pas le dédaigner. » Je ne sais pas si les principes énoncés par Miescher 5929 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES en 1880 et les conseils qu’il en a déduits ont depuis ce temps été observés par les gouvernements. TRAVAUX SUR LES PRINCIPES D'UNE ALIMENTATION RATIONNELLE A BON MARCHÉ. Pendant les années 1876 à 1883, Miescher s’est occupé de développer les principes d’une alimentation ra- tionnelle à bon marché. Le gouvernement du canton de Bâle l’avait chargé d'examiner l’alimentation de la mai- son de force. De semblables commissions lui furent don- nées par d’autres gouvernements, par certains pension- nats et par des sociétés d’utilité publique. Il finit par rassembler ses idées dans plusieurs rapports, dont l’un traitant de l’alimentation du peuple fut lu dans une con- férence publique à Bâle. Dans ce rapport, il part du fait connu, que nous avons besoin pour nous nourrir de subs- tances albuminoïdes, de corps gras et d'hydrocarbures (amidon et sucre), et que les substances albuminoïdes sont en général moins faciles à obtenir en quantité suf- fisante que les substances non azotées. Il donne ensuite une longue liste de nos aliments les plus en usage, ilen traite la composition et le prix. Un gramme d’albumine provenant de haricot par exemple ne coûte pas la dixième partie d’un gramme d’albumine tirée de la viande de bœuf ou d’un œuf de poule. Mais la conclusion pure- ment chimique que l’on peut remplacer l’albumine prise d’une source par celle prise d’une autre source, induit en erreur. Notre appareil digestif n’a pas la virtuosité de ce- lui du ruminant pour pouvoir digérer toute nourriture végétale, car l’albumine enfermée dans les cellules végé- tales n’est que difficilement atteinte par les organes di- gestifs de l’homme, Même l’albumine du pain noir d’après DU PROFESSEUR MIESCHER. 5923 les expériences de Voit et de son école, donne une perte de 30 à 40 ?/,, celle du paia blanc une perte de 20 °/.. L’albumine des léguminoses est encore moins digestive et les léguminoses ont en outre l'inconvénient de pro- duire à la longue un dégoût insurmontable quand on les apprête d’une manière trop uniforme. Partout où il s’agit d'économiser, le mélange des subs- tances alimentaires demande beaucoup de soins. Une vraie économie ne se fait pas toujours par le choix des substances les moins coûteuses, souvent ce sont des substances en apparen2e peu coûteuses, comme par exem- ple les pommes de terre qui représentent une vraie dé- pense de luxe, en ce que ces substances peuvent en grande partie traverser le corps sans être assimilées. Les rap- ports de Miescher sur les principes d’une bonne alimen- tation doivent être étudiés dans l'original. Ce ne sont pas seulement les médecins, mais aussi tous ceux et tou- tes celles qui ont à conduire de grands ménages, qui y trouveront leur profit. Une question spécialement suisse traitée par Mies- cher est la production et l'emploi des laitages. D'une part, Miescher apprécie hautement la grande valeur nu- tritive du fromage, en particulier du fromage maigre, d'une autre part il condamne de la manière la plus sévère l’abus qui consiste à employer le lait jusqu’à la dernière goutte pour la production -des fromages. « Nous ne pouvons, dit-il, parler du fromage sans rele- ver une page sombre dans les mœurs de notre patrie suisse. C’est l’avarice sordide qui pousse dans certaines contrées les paysans à soustraire à leurs enfants et aux gens de leur maison le lait, cet admirable don de Dieu, et à l’employer jusqu’à la dernière goutte à la fabrication 524 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES du fromage. L’argent ainsi gagné est un argent de sang (Blutgeld); c’est la moelle du peuple, c’est la force et la santé des jeunes générations qui est ainsi sacrifiée à la soif du gain. Rien d'étonnant à ce que les rapports signa- lent dans quelques districts des pays où se fabriquent les plus beaux fromages, jusqu’à 70 ‘/, et même 80 °}, de recrues réformées pour faiblesse de constitution ou défor- mation du squelette. Et si l’on demande à ces êtres pâles, à chairs flasques, à membres et thorax dégarnis de chair, a ventre proéminent et tombant, de quoi ils se nourris- sent, ils répondent : de pommes de terre, de café, de café et de pommes de terre et de schnaps pour calmer la faim! Le drainage du lait fait dans un rayon étendu par la fabrique de lait condensé de Cham est considéré éga- lement par des personnes intelligentes de ceite contrée, comme un vrai fléau pour le peuple, malgré le profit considérable qu'il en retire, grâce à l’amour du gain des paysans, même de ceux qui sont aisés; car là aussi le lait disparaît de l’alimentation du peuple. » L'alimentation du peuple est beaucoup meilleure dans les districts riches en troupeaux de l'Allemagne, où l’ex- ploitation des vacheries est faite dans le but de fabriquer du beurre pour l’exportation. Le lait écrémé sert là à la fabrication de fromages maigres (Handkäse, Harz- käse, Quark, etc.) qui sont, grâce à leur richesse en albu- mine animale et à leur prix modique, de vrais joyaux pour l’alimentation du peuple et rendent d'immenses ser- vices en comblant les lacunes de l’alimentation par les pommes de terre. Dans les environs des grandes villes, le lait écrémé rapidement par des centrifuges peut être vendu à l’état frais (il se vend à 10 centimes le litre à Berlin et à Magdebourg) ; il forme une boisson très agréable et DU PROFESSEUR MIESCHER, 525 très appréciée, d’une valeur alimentaire considérable, puisqu'il renferme toute l’albumine et tout le sucre du lait primitif (environ 400 grammes d’albumine pour 1 franc). Ajoutons qu'indépendamment de ce côté im- portant pour l'alimentation populaire, le litre de lait dans une exploitation en grand, bien dirigée, rapporte net 20 centimes, c’est-à-dire à peu près autant que dans une fromagerie au prix actuel du fromage. TRAVAUX SUR LA RESPIRATION ET SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DU CLIMAT DES MONTAGNES. Le dernier grand travail de Miescher, fait en collabo- ration avec ses élèves, est consacré à l’action physiologique du climat des montagnes. C’est un sujet qui a un intérêt très actuel pour la Suisse. Miescher qui avait travaillé dans les années 1869 et 1870 dans le laboratoire physiologique de CG. Ludwig, y avait pris beaucoup de goût pour tous les travaux qui s’y faisaient sur la respiration et en particulier sur la respi- ration des tissus. Déjà en 1871, sa thèse de privat-docent avait pour sujet la respiration et ses différents rapports physiologi- ques. Ses travaux sur la vie du saumon dans le Rhin l’avaient également amené à s'occuper de la respiration des tissus, et en 1885, il publia un grand travail critique et expérimental dans lequel il développait le mécanisme chimique des mouvements respiratoires. La cause de ces mouvements avait tantôt été cherchée dans le manque d'oxygène dans le sang, tantôt dans le surplus d'acide carbonique. La littérature semblait donner des résultats très contradictoires. Miescher démontra que si les deux causes peuvent provoquer les mouvements respiratoires, ARCHIVES, t, IV. — Décembre 1897. 6 7 526 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES elles ont une signification très différente. Le manque d'oxygène dans le sang agit sur les organes centraux et quand une fois cette action se fait sentir, il y a danger imminent pour la vie, L’acide carbonique ne provoque des symptômes dangereux que lorsque sa pression est arri- vée à un haut degré. Mais une faible augmentation de la pression d’acide carbonique dans les poumons suffit pour augmenter le nombre et la profondeur des mouvements respiratoires. L’acide carbonique est donc capable de ré- gler ces mouvements d’une manière très délicate et de les adapter aux besoins du moment. Le mouvement des muscles augmente immédiatement la production de l’a- cide carbonique, ainsi que sa pression dans le sang et dans l’air des poumons. Par là, le nombre des mouve- ments respiratoires et des battements du cœur augmente. Il en résulte une amélioration générale des conditions respiratoires des tissus. Le sang devient plus saturé d'oxygène et son transport dans les organes est accéléré. L’avantage porte non seulement sur les muscles, mais sur tous les autres organes, surtout le cerveau. « Le citadin en vacances, dit Miescher, qui a quitté la ville pour grim- per les montagnes, ne se doute guère quand il tire péni- blement son souffle, que sa grande occupation consiste à nettoyer par du sang bien oxygéné son cerveau fatigué et à faire passer l’air atmosphérique dans les coins les plus reculés de ses tissus, pour y rafraichir ses cellules gan- glionnaires fatiguées et à moitié asphyxiées. » Miescher s’est surtout préoccupé de mettre en lumière les mécanismes délicats qui régissent notre vie physiolo- gique normale. « Quel est le but de la respiration normale de l'homme et des animaux, quelles sont les lois et les limites de son DU PROFESSEUR MIESCHER. 527 fonctionnement depuis les temps les plus reculés, bien avant qu'elle ait été soumise à toutes les hypothèses possi- bles ou impossibles des physiologistes ? « Notre appareil respiratoire n’est pas plus fait pour fonctionner dans une atmosphère contenant 15, 30 ou 50 ‘/, d'acide carbonique, ou d'hydrogène pur ou dans l'air comprimé, que l'œil n’est fait pour fixer la lumière électrique où pour voir avec des verres prismatiques. Nous avons certainement beaucoup appris en analysant brutalement les phénomènes de la respiration par nos expériences d'asphyxie et de sections nerveuses; mais pour pouvoir former dans notre esprit une bonne synthèse de l’appareil respiratoire, il est nécessaire d'observer dans sa marche spontanée et dans des conditions normales cette montre à rouages si compliqués et si délicats. » C’est dans ce sens qu’il a dirigé ses propres recher- ches et celles de ses élèves. Cela a été une grande joie pour lui, que le D' Egger et d’autres de ses élèves, aient réussi à démontrer une relation intime entre l’hématogé- nèse et la pression barométrique sous laquelle nous vivons. En 1877, le célèbre physiologiste français, M. Paul Bert a le premier énoncé l’idée que pour les habitants des hautes montagnes il pouvait y avoir une certaine compensation, par laquelle la pression diminuée de l’oxy- gène serait balancée par une augmentation du pouvoir respiratoire du sang, c'est-à-dire par une augmentation de la substance respiratoire du sang, l’hémoglobine. Plusièurs savants français se sont mis à chercher les preuves expérimentales d’un pareil rapport. Je citerai avant tout le D' Viault qui, en 1889, réussit à démon- trer que dans son propre sang le nombre des globules avait augmenté, dans les régions élevées du Pérou, d’une 5928 LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES manière considérable (de 5 millions à 7 ‘/, et 8 millions par millimètre cube). Il y trouva surtout beaucoup de globu- lins, qu’il considérait comme des corpuscules de nouvelle formation. Un séjour sur le Pic du Midi donna à M. Viaalt des résultats semblables, quoique moins prononcés. Inspiré par Miescher, le D' Egger profita de son séjour pendant plusieurs années à Arosa, pour étudier la même question, soit chez l’homme, soit chez les animaux. Dans tous les cas observés par lui, une augmentation du nom- bre des corpuseules sanguins et de l’hémoglobine put être constatée. Les deux accroissements ne vont pas de pair. En général l’augmentation des corpuscules précède celle de l’hémoglobine, qui plus tard la rattrape. Chez l'homme l'augmentation des corpuscules en quinze jours était en moyenne de 16,6 ‘/,, chez le lapin en 4 ‘/, semaines de 25 °J,. On objecta aux résultats d'Egger, qu’il ne pouvait s’agir que d’une condensation du sang, occasionnée par l'air sec des montagnes, mais Egger démontra que le sang des lapins vivant à Arosa contenait la même quan- tité d’eau que le sang des lapins de Bâle. En ontre, l’ap- parition des corpuscules de petite taille et la singulière marche de l'augmentation de l’hémoglobine étaient des preuves pour une vraie néoformation du sang. La différence entre la hauteur d’Arosa (1890 m.) et Bâle (266 m.) est d'environ 1600 mètres. Il s'agissait de savoir si une différence moindre aurait une influence sensible sur l’hématogénèse. Miescher engagea MM. Kar- cher, Suter et Veillon à reprendre les recherches de M. Egger avec des appareils perfectionnés à Champéry (1052 m.), à Serneus (985 m.) et à Langenbruck (700 m.} Les résultats de ces nouvelles recherches ont élé très nets DU PROFESSEUR MIESCHER. 5929 surtout pour Champéry et pour Serneus. Il est prouvé par là que même de faibles différences de pression baro- métrique agissent sur l’hématogénèse d’une manière sensi- ble et que les organes formateurs du sang, en premier lieu la moelle des os, adaptent leur activité de la manière la plus fine à la pression de l'oxygène dans l'air et dans le sang. Avec le retour dans la plaine, le nombre des corpus- cules sanguins et la quantité de l’hémoglobine reviennent à leur état antérieur. L’espérance optimiste d’avoir trouvé le secret de l’action bienfaisante de l'air des mon- tagnes est par là un peu déçue. Ici, comme ailleurs, le problème est plus compliqué qu'il ne le paraissait au premier abord. Miescher a traité d’une manière très ap- profondie les différents côtés du problème, pour lesquels je renvoie à l'original. La vie sur les montagnes et le mou- vement musculaire qu’on s’y donne, en agissant sur la respiration interne des tissus et sur la nutrition du cœur relèvent toute la constitution de l’organisme et lui assurent un profit qui persiste après le retour dans la plaine. Je viens de finir mon rapport sur l’activité de Miescher en développant les travaux de ses élèves. C’est en effet, dans l’école que Miescher a su créer, que se trouve le point lumineux qui a éclairé la fin de sa carrière et a pu consoler ce travailleur si persévérant, cet homme si plein d'idées ingénieuses, de quitter le riche champ d’aclivité qu'il avait ensemencé avant la moisson. Il lui a été donné de trouver des élèves capables et fidè- les qui ont pris à tâche de suivre ses traces et de cultiver le champ de travail qu’il a ouvert à la science. Pendant les derniers temps de sa vie, Miescher à particulièrement joui de la satisfaction que sa jeune école lui a procurée. INFLUENCE DES VAGUES SUR LA LUMIÈRE RÉFLÉCHIE PAR UNE NAPPE D'EAU PAR Charles SORET Les quelques calculs dont j’expose ici les résultats ont été entrepris pour répondre à une question de mon col- lègue et ami, M. le prof. F.-A. Forel. Dans le cours de ses recherches, M. Forel a été conduit à se demander quelle peut être l'influence de l’agitation. d’une nappe d’eau sur la quantité totale de lumière qu'elle réfléchit dans l’atmosphère. Le problème serait évidemment très complexe si on voulait le traiter d’une manière complète et rigoureuse ; mais comme il ne s’agit que d’avoir une idée du sens et de l’ordre de grandeur de l'influence en question, on peut se permettre quelques simplifications et arriver à une évaluation numérique approchée. J'admettrai donc que la nappe d’eau est parcourue par un convoi unique de vagues sinusoïdales, et, dans le plan horizontal qui représente la surface du liquide en repos, je prendrai deux axes rectangulaires, OX et OY, ce der- nier parallèle aux crêtes des vagues. Le troisième axe ne Rat 'oleet DS tt S ES NS OS en CU LEE INFLUENCE DES VAGUES, ETC. 531 OZ sera pris vertical et dirigé vers le ciel. La surface de l’eau à un instant donné est représentée par l’équation z = h sin —- (4) Nous n’aurons pas à tenir compte de sa variation avec le temps, variation qui consiste en une simple translation sans changement de forme, et n’influe pas sur la quantité de lumière réfléchie. Je ferai ensuite abstraction de toute polarisation de la lumière incidente. Un faisceau de rayons parallèles, en- voyé par exemple directement par le soleil, tombe sur l’eau en formant avec la verticale un angle €. Le plan vertical qui lui est parallèle forme un angle 7 avec le plan des XZ. Si l’on prend égale à l’unité la quantité de lumière reçue par l’unité de surface d’un plan perpendiculaire à ce faisceau, un élément dædy de la nappe d'eau, supposée d’abord horizontale, reçoit une quantité de lumière dxdy cos €, et en réfléchit une quantité dQo = f(£) cos Edxdy Si maintenant l’eau est agitée, l'élément dxdy est rem- placé par un élément dxdy/cos ©, dont la normale forme un angle © avec la verticale, et un angle z avec le fais- ceau incident. La lumière réfléchie est alors cos 2 cos © dQ = fi) dxdy Si nous laissons de eôté le cas où l’angle € serait assez grand pour qu'une partie des rayons réfléchis subissent une seconde réflexion avant d’être définitivement ren- voyés dans l’atmosphère, ou pour que les vagues por- 532 INFLUENCE DES VAGUES SUR LA LUMIÈRE tassent ombre les unes sur les autres, il suffira d'intégrer ces expressions entre des limites convenables, par exemple entre O et À par rapport à y,et sur l’étendue d’une onde entière, c'est-à-dire de O à X, par rapport à æ. On aura, puisque €, à et © sont indépendants de y : Qo = Àf(O) cos Ë (2) et À . COS À ? o= | de (3) Q — Q, est l'influence absolue de Pagitation de l’eau ; (Q — Q$)/Q, est l'influence relative. De l'équation (1) on tire tang g dz __ 2rh ei 2Tx Ar Re ou pour abréger tang @ — — à COS v (&) d'où 1 d. COS v COS © — Visas et SIN @ = — VTT cost o On a d’ailleurs COS à — COS @ COs € + sin sin € COS __ cos € — « sin 6 cos y cos v V1 + at cos’ » (CG) ou pour abréger p — {a COS vd V1+ a° cos’ o La fonction f(ë) est donnée avec une approximation plus que suffisante par la formule de Fresnel COS 1 — ps J (sin? (t—7r) tg (i—r) | he he 24 et 4 OS King+n tg (ir) | (6) oc el ENT ON PT PUnMETIE SPA LIRE ” D : RÉFLÉCHIK PAR UNE NAPPE D'EAU. ES Mais on simplifie beaucoup le caleul en remplaçant celte fonction par la suivante, dont les valeurs numé- riques sont très peu différentes pour la réflexion à la sur- face de l’eau, d'indice 1,333 : f(è) = 0,020 — 0,28 (1 — cos 2) + 0,30 (1 — cos + 0,40 (1 — cos 2)° (7) et qui est as à la fonction f{i) = 0,018 nor (A — COS 1) + — = — COS ?)° par laquelle ue (Optique, p. se avait jadis repré- senté les résultats de ses expériences. Le tableau suivant montre la concordance des deux fonctions (6) et (7). D—= 0° Formule 6 : 0.020 Formule 7 : 0.020 30° 0.021 0.021 500 0.034 0.033 600 0.060 0.060 70° 0.133 0.133 750 0.212 0.211 800 0.348 0.345 859 0.584 0.583 870 0.722 0.723 889 0.804 0.805 89° 0.896 0.897 L'expression (3) de Q, et y remplaçant /(é), cos £ et cos @ par leurs valeurs (7), (5) et (4), peut être mise sous la forme Q—u, — 6,24 u, + 19,74 u, — 39,88 u, + 54,90 uw, (8) — 52,20 u, + 33,90 w, — 14,40 w, + 3,60 u, — 0,40 w, en posant nèT | (p— ga 008 v)",F* 27 ) (1 + o° RCA Un —= (9) D34 INFLUENCE DES VAGUES SUR LA LUMIÈRE Si l’on développe le numérateur de l’expression placée sous le signe de sommation, de manière à mettre en évi- dence les constantes p et g qui fixent la position du rayon incident, les puissances impaires de g se trouvent multi- pliées par des intégrales impaires en cos v, dont la valeur prise entre les limites O et 2x est nulle. Les puissances paires de q sont multipliées par des intégrales de la forme x PT (a cos v)”” PRESS 27 2. (+ a cos” vo}: qui par la formule 2m 2m — 2 [ (a cos ») rie (4 cos v) J (4 + a? cos? 0)3 (1 + o? cos? De 2m — 2 (a cos v) do drone peuvent être ramenées à des intégrales de la forme NP do — = k A 2x J (1—+o cos? v) 2 0 On aura en définitive Uy = PÀs (10) U, — p’A; à (ie (A- dé À;) u, = PA, + 3pq° (A, — AÀ,) us = p'A, + 6p°g® (As — À) + q* (Ac 1 — 2A, + As) Un = p"+1 An + DE = (An — 2 — An) p"= 19° +@+ Dn(n — na 4 à à —2An— 2 + An )p"—8q" 1.2.3.4 FAC a « — 1)(n — : : — 3)(n — 4) 1.2.3.4.5 X (An -6— 3An - 4 + a a — An )p" — 659$ + etc..... RÉFLÉCHIE PAR UNE NAPPE D'EAU. 535 Les valeurs numériques des A, s’obtiendront le plus simplement en intégrant par série, ce qui donne k(k + 2)(k +4) 92 43 34 — it ge 700 4 k (k + 2 Âk =À\(1— LANEAR x -) Pour faire le calcul, on devra supposer connue la hau- teur des vagues. On peut admettre (Forel, Le Léman, 1. I], p. 238) 27 — = à = 0,15 ce qui correspond à des vagues dont la hauteur au-dessus du niveau de l’eau tranquille est égale à environ la qua- rantième partie de leur longueur. Après avoir porté les valeurs calculées des A, dans les expressions (10) des u», il Conviendra, avant d'introduire celles-ci dans le polynome (8), d'y remplacer les termes p“''A, par pri prit — A,). La valeur de Q peut alors être mise sous la forme Q—=Q+P+R en posant Q = À(p— 6,24p°+ 19,74p° —- 39,88p4+54,90p° — 59,20p° + 33,90p° — 14,40p° + 3,60p° — 0,40p°°) — }(0,0346626p° — 0,2183964p° +- 0,6590833p* — 1,2047456p5 L 0,4259566p5 — 1,1056831p° — 0,5461886p5 — 0,1534133p° + 0,0193471p"°) R — X(— 0,0696157q? + 0,6551888pg® — 2,6253224p°q° —+ 5,9735127p%q? — 8.4489738p4q° + 7,6181452p°q" — 1,2789988p°q* + 1,3640235p'q? — 0,1878829p°q° — 0,0073631q* + 0,0502141pqg* — 0,1419150p°q* + 0,2130620p°q* — 0,1793405p"g* + 0,0799601 p°q* — 0,0146711p%qt — 0,0001770q5 + 0,0007968pq° — 0,0013408p°q5 + 0,0009958p%q5 — 0,0002739p*q° — 0,0000009g + 0,0000021pg* — 0,0000012p°0°) DR 7,0 es ed amet oct: 536 INFLUENCE DES VAGUES SUR LA LUMIÈRE On devra y remplacer p par cos &, et q par sin & cos ». Q, est la valeur que prend Q, lorsque, dans les formules (8) et (9), on fait « = 0, c’est-à-dire lorsque les vagues ont une hauteur nulle. C’est donc la fraction 2 f (€) cos & (2) réfléchie par l’eau tranquille. P représente l'influence exercée par les vagues lorsque celles-ci ont leurs crêtes parallèles au plan vertical qui contient le rayon incident (g = 0). Dans ce cas il ne peut y avoir ni réflexions multiples, ni ombres portées, la for- mule est valable pour toutes les incidences. R représente l'influence de l’obliquité des vagues par rapport au plan vertical qui contient le rayon incident. Si ce plan est perpendiculaire aux crêtes des vagues, cos » = 1, 9° = 1 — p°, et l'influence de l’agitation de l’eau peut s’écrire : PHR = À(— 0,0771567 -L 0,7062018p — 2,6490383p° + 5,2111583p° — 5,0642288p* Æ 0,1433527p° + 5,7950012p5 — 7,3054808p" + 4,#878292p° — 1,4404704p° + 0,1928316p°°) Ces expressions de R et P + R ne sont valables que pour les incidences inférieures à 73° environ. Des ré- flexions multiples peuvent en effet se produire pour les rayons dont l’obliquité dépasse cette limite. Les coefficients des expressions (10), aussi bien que les valeurs définitives de P et de P + R, se présentant comme de petites différences de termes beaucoup plus forts, on a dû calculer ces derniers avec une assez grande approximation. Les résultats néanmoins sont entachés de l'erreur qui provient de la substitution de la formule approchée de Bouguer (7) à la formule plus correcte de Fresnel, et ne sont exacts qu’à quelques centièmes près de leur valeur. RÉFLÉCHIE PAR UNE NAPPE D'EAU. 591 Cela importe peu pour la marche générale des phéno- mènes, dont le tableau suivant permet de se faire une idée. 6 © Q/XÀ PA P/Qo (P+R)X EH 0° 0.020 0.020 — 0.000000 0.0000 + 0.002000 0.0000 30° 0.021 0.018 0.000065 0.0036 0.000304 0.0169 459 0.027 0.019 (0.000217 O0.0114 0.000902 0.0475 600 0.060 0.030 0.000395 0.0132 0.001424 0.0475 700 0.133 0.045 0.000467 0.0104 0.000391 0.0087 750 0.211 0.054 0.090448 0.0083 — - 80° 0.345 0.060 0.000344 0.0057 — — 85 0.583 0.051 0.000151 0.0030 — — Lorsque les rayons incidents, d’abord verticaux, s'in- clinent de plus en plus vers l'horizon, le rapport (6) de la lumière réfléchie par l’eau calme à la lumière qui tombe sur sa surface, croît d’abord très lentement, puis de plus en plus rapidement, pour devenir égal à À sous l'incidence rasante. Le rapport Q,/À de la lumière réflé- chie par l'unité de surface de la nappe d’eau calme, à lumière qui tomberait sur l'unité de surface d'un plan perpendiculaire au rayon incident, commence par dé- croître légèrement, puis augmente jusqu'aux environs de 80° pour baisser de nouveau rapidement et devenir nul sous l'incidence rasante. Lorsque l’eau est agitée et que les vagues ont leurs crêtes parallèles au plan vertical qui contient le rayon incident, le rapport Q,/à ci-dessus éprouve un accroisse- ment P/À toujours positif. Cet accroissement absolu est inappréciable si le rayon incident est vertical, nul s'il est horizontal, et passe par un maximum aux environs de & = 70°. L’accroissement relatif P/Q, présente un maxi- mum, égal à environ 13 millièmes, pour une inclinaison un peu plus faible, vers 55°. 538 INFLUENCE DES VAGUES SUR LA LUMIÈRE Lorsque les vagues ont leurs crêtes perpendiculaires au plan vertical qui contient le rayon incident, le rap- port Q,/À subit encore un accroissement positif égal à (P + R}/X Cet accroissement passe par un maximum vers l'incidence de 60°, puis diminue rapidement jus- qu’au moment où des réflexions multiples commencent à se produire. L’accroissement relatif (P + R)/Q, passe entre 45° et 60° par un maximum voisin de 5 °. Ces chiffres n’ont d’ailleurs de signification bien posi- tive que pour les conditions où nous nous sommes pla: cés. La substitution d’ondes trochoïdales aux ondes sinu- soïdales modifierait sans doute, sinon l’ordre de grandeur des accroissements de réflexion, au moins la loi suivant laquelle ces accroissements varient avec €. On arriverait surtout à des résultats très différents si l’on faisait inter- venir une polarisation un peu prononcée des rayons inci- dents. Les accroissements absolus P/X et (P +R) seraient modifiés, mais resteraient cependant de l’ordre de quel- ques dix-millièmes du rayon incident. Dans le voisinage de l’angle de polarisation (53° environ), la réflexion sur eau calme Q,/À pouvant être très faible, les accroissements relatifs P/Q, et surtout (P + R)/Q, pourraient devenir très considérables. Par exemple, pour un rayon incliné à 45°, contenu dans un plan vertical perpendiculaire aux crêtes des vagues et polarisé perpendiculairement à ce plan, un caleul approximatif donne : (PE Rx — 0.0004:; Q /x = 0.002; (P + R)/Q = 0.20 Pour le même rayon, polarisé dans le plan d'incidence, on aurait: (PE RYX — 0.0015 ; Q /x = 0.037; (P + R}/Q = 0,04. RÉFLÉCHIE PAR UNE NAPPE D'EAU. 539 Ces variations, assez importantes pour modifier l’as- pect de l’eau, seraient intéressantes à étudier de plus près. Malheureusement, la formule de Bouguer n’est pas applicable aux rayons polarisés, et les caleuls deviennent par suite assez pénibles. Genève, novembre 1897. SUR LES MODIFICATIONS MÉCANIQUES, PHYSIQUES ET CHIMIQUES QU'ÉPROUVENT LES DIFFÉRENTS CORPS PAR L’'AIMANTATION PAR Le D" HURMUZESCU Professeur à l'Université de lassy. (DEUXIÈME NOTE, avec planche V.) Variations de la résistivité. Les expériences ont porté sur les fils de fer, les fils de nickel et sur les solutions de sulfate ferreux, le perchlo- rure et le sulfate de nickel (fig. 4, pl. V). Le dispositif expérimental était le suivant : le fil de fer soumis à l'expérience était enroulé sur une bobine plate B en une seule ou plusieurs couches séparées et isolées par de la paraffine, laquelle couvrait toute cette bobine d’une couche assez épaisse (de 5 mm.) et mettait ainsi le fil de fer à l’abri de toute variation brusque de température parvenant du dehors. Cette bobine de fil de fer était disposée entre les pièces polaires d’un fort électro-aimant de Faraday. Par des fils on mesurait sa résistance électrique à l’aide d’une boîte Elliott en pont, en mettant les fiches nécessaires à l’équi- libre, en excitant le champ magnétique dans l’électro- MODIFICATIONS DES CORPS, ETC. 541 aimant, l'équilibre était rompu dans le pont, on le réta- blissait en introduisant d’autres résistances; ainsi on mesurait seulement la variation de résistance, laquelle était ainsi indépendante de toute erreur systématique, due au dispositif expérimental. Ainsi, un fil de fer doux de 0,62 de diamètre et d’une certaine longueur dont la résistance à 18° était de 2,026 ohms, le circuit jusqu’à la boîte étant 2,964 ohms, en excitant le champ magnétique cette résistance est devenue 2,9695 En augmentant la valeur du champ magnétique à 2,970 supprimant le champ magnétique 2,9641 Rétablissant le champ magnétique, mais renversé de sens 2,9671 On voit qu’en renversant le sens de l’aimantation le phénomène reste le même, donc il est indépendant du sens du champ magnétique. Or, on sait que toutes ces mo- difications étant dues au travail d’aimantation dépendent du carré du champ magnétique. Remplaçant le fil de fer par du fil de cuivre enroulé sur une bobine identique et disposé identiquement dan s les mêmes conditions, on n’obtient aucune modification de la résistance électrique lorsqu'on excite l’électro- aimant. Revenant de nouveau au fil de fer, la résistance était 2,9645 ARCHIVES, t. IV. — Décembre 1897. 38 549 MODIFICATIONS DES CORPS produisant le plus grand champ magnétique (4000 u. c. g.s.) de l’électro-aimant, pour cette distance des pièces polaires la résistance est devenue 2,9712 La plus grande variation de l’unité de résistance dans ces expériences et pour cet échantillon de fer : l’aiman- tation longitudinale R 310 Pour un autre fil de fer doux de 0,15" de diamètre, enroulé autour d’une plaque d'ébonite de 2"" d’épais- seur, 5° de largeur et 6°" de longueur, couverte d’une couche suffisante de paraffine, la plus grande variation = dans le champ magnétique a été AR Ten Re M6 Avec un fil de fer de 72% étamé et couvert d’un gui- page de coton, enroulé sur une plaque d’ébonite, longueur 6°", largeur idem, épaisseur 3", quatre couches de fil bien isolé et couvert de paraffine. Cette bobine est disposée de sorte que les fils se trou- vent aimantés suivant leur plus grande longueur. l'aimantation transversale. La résistance du filest 10,71 ohms. Le circuit total 11,545 Excitant l’électro-aimant 11,573 Supprimant le courant 11,543 Renversant le courant 11,574 AR l R "396 Pour un autre fil de fer de 0,6, on a obtenu ETUI T BST NO INT TRE JON TUE à de TT UT à | s : PAR L'AIMANTATION. 543 MR AU R 272100 Avec un fil de fer de 0,45, deux couches bien cou- vertes de paraffine. On déterminait le champ magnétique lorsque le fil de fer ne se trouvait pas entre les pièces polaires de l’élec- tro-aimant, donc on n’a qu'une appréciation très ap- proximative du champ magnétique. 5,948 ohms cb. M. 5,360 ch. M — 3045 v. c. as. _ = = — 0,00208 5,549 3,549 den : ; ch. M. 5,559 ch. M — 1890 v. c.a.s, = — 0,00188 à R 528 5,548 5,544 5,537 AR I ch. M.5,554 5,547 ch. M = 1650 NOTE 0,00189 MT du Le, , THERE : R 1 ch. M. 5,537 ch. M — 2300 Ph = —— — (),00497 re R 503 5,525 894 Fe ah NT MI SR ch. M.5,5022 ch. M — 460 = = _. — 0,00147 5,4942 5,5021 5,4930 ch. M. 5,5026 AR 1 ? » — 9 ——— = ———— — 3 492% cb. M = 1020 R 550 0,00181 ch. M. 5,5022 5,4920 5,483 ch. M. 5,4886 UE 2: SMS PR ch. M. 5,4884 044 MODIFICATIONS DES CORPS 5,4824 ch. Mi54860. + 0 © AR ch. M. 5,4864 1 Si nous construisons la courbe de ces valeurs, nous obtenons une branche d’hyperbole (fig. 2) rappelant presque la portion de la courbe d’aimantation au voisi- nage de son point d’inflexion. Mais ces valeurs trouvées sont très approximatives et dépendent absolument de l’échantillon de fer employé; pour avoir des corps homogènes, j'ai dû avoir recours à des solutions de sulfate de protoxyde de fer. Cette sub- stance se trouvait enfermée dans un tube de verre T plu- sieurs fois recourbé sur lui-même; on mesurait la résis- tance par la méthode de la différence de potentiel à l’aide de l’électromètre capillaire de Lippmann; la figure 3 nous donne la disposition expérimentale em- ployée. Si on s’arrange de façon que la résistance du sel de fer compris dans le tube T soit plus petite que R’.., par exemple R' — 100% et que R—R+7x lors on a Ÿ — RE Pre gti TIRE IE Supposons que æ = 100 ohms R' + x — 1000 ohms ; 1 volt il © 10000 ohms — 10000 *" P* La différence du potentiel aux extrémités de x est ‘/,,, de volt, et pour que la variation de résistance de x soit accusée par l’électromètre qui donne seulement le PAR L’AIMANTATION. 545 0,0001 de volt, il faut que la variation de résistance soit au moins la centième partie de la résistance de la solu- tion. La 0,01 si x devient æ + dx ou dx — 1À,il 10000 4 à s 101 vient ne — 0.0101. Expérimentalement, pour les plus forts champs magné- tiques, on n'obtient aucune variation sensible. ES N / ", Re ct CAT Né DS PE PTT CAT" NOTE ADDITIONNELLE A LA DÉFENSE DES FACIES DU MALM ET RÉPONSE A M. CHOFFAT PAR Louis ROLLIER. Le volume V, n° 1 des EcLoGz contient une lettre de M. Choffat où il s'étonne de ce que je lui ai attribué (Archives, 3° période, t. 34, p. 559 et Eclogæ, vol. IV, n° 5, p. #10) le parallélisme erroné selon moi des Cre- nularis-Schichten et du Glypticien. Or tous les travaux de M. Choffat, à partir de son « Corallien dans le Jura occidental, » (Archives, 2m période, t. 54, p. 389 et 390, in-8°, Genève 1875) contiennent ces rela- tions‘ émises par une foule d’auteurs, et partagées ? Voici un passage de l’Esquisse du Callovien et de l’Oxfordien (Mém. Soc. d'Emulation du Doubs, 5° série, t. 3, p. 166), qui ré- sume le parallélisme de M. Choffat : « Les couches de Birmens- « dorf reposent sur des couches de plus en plus récentes, jusqu’à «< ce qu’elles viennent se souder à la zone de lAm. bimammatus, « autrement dit se transformer en un banc à Polypiers et Hemi- « cidaris crenularis (Arc-sous-Montenot-Levier). Les couches à NOTE ADDITIONNELLE, ETC. 547 aujourd’hui encore par nos confrères hostiles à mon pa- rallélisme. S’il l’abandonne aujourd'hui, je n'ai qu’à m'en féliciter, et je dois dire, pour justifier ma « Dé- fense, » que ce sont les interprétations écrites dans ses travaux antérieurs aux miens que j'ai visées, et non pas l’opinion que s’en forme actuellement mon honorable confrère. Au sujet du parallélisme des couches de Birmensdorf et du Glypticien, M. Choffat déclare qu'il n’admet que la « fusion» en oblique des deux termes. suivant une pro- gression ascendante des couches de Birmensdorf vers l'W, et non le sens normal qu’on attache généralement au mot parallélisme. C’est là que nous différons essen- tiellement. D'un autre côté, M. Choffat, bien que je lui en aie écrit autrefois, n’a jamais admis, ni même examiné (Annuaire géol. du D' Dagincourt, t. 3, p. #92), le pa- railélisme du Corallien de Wangen avec le Corallinien d’Etallon, ou l’Astartien blanc (oolithe blanche) du Jura bernois, comme je l’ai fait voir après J.-B. Greppin entre Soleure et Moutier. Pour lui, comme pour M. Môsch après Merian et d’autres géologues, les Wangener-Schich- ten sont du Rauracien supérieur ou du Dicératien de St-Ursanne, et non pas du Séquanien supérieur. N’est-1l < Hemicidaris crenularis qui recouvrent les couches du Geisberg « viennent aussi se souder à ce même banc (Glypticien), formant « avec les couches de Birmensdorf un angle dans lequel les cou- « ches d'Effingen et du Geisberg se perdent sous forme de coin. « Ce fait s’observe dans les environs de Champagnole et dans les « environs de Bienne. » 11 dit aussi p. 390 du t. 54, 2me pér. des Archives : « Ayant une base suffisamment établie, les couches à AH. crenularis.…. » Cette base n’est qu’un trompe-l’œil. ” 548 NOTE ADDITIONNELLE A LA pas naturel qu’il parallélise dès lors les Crenularis- Schichten avec le Glypticien ? Aujourd’hui que le Coral- lien de Wangen a été reconnu d'âge séquanien supé- rieur, M. Choffat peut relier en oblique le Glypticien aux Crenularis-Schichten, et sur ce point nous serions d’ac- cord. Mais on chercherait vainement dans les notes et les coupes de « l'Esquisse » la justification de ces relations, que je crois avoir été le premier à démontrer par des passages latéraux et par des apophyses coralligènes dans l’Argovien. Le coin ou biseau le plus manifeste est celui que j'ai en outre démontré pour l’Oxfordien du Jura par les listes ou zones d’ammonites d'Oppel, Waagen et d’autres. M. Môsch les a distinguées aussi dans l’Argovie, mais en les attribuant par erreur au Callovien. M. Choffat (Es- quisse p, 106) cite dans la faune du niveau de l’Am. athleta : Am. Mariw, Lamberti, cordatus, Arduennensis et même Arolicus! Sa liste contient des fossiles de trois zones différentes qu'il n’a pas su distinguer. De même dans la liste p. 115 des couches à Am, Renggeri, il mé- lange deux faunes très distinctes dont je m'occupe depuis plusieurs années en vue d’une monographie des fossiles pyriteux de ces niveaux. C’est là que M. Choffat s’est trompé’, autant que Jaccard, en attribuant au Callovien toutes les oolithes ferrugineuses du Jura comprises entre la dalle nacrée et les couches de Birmensdorf. Je me rap- pelle fort bien, et M. Choffat n’aura pas oublié son inter- ? ]] attribuait même dans son premier travail sur le Jura (Ar- chives, 2me période, t. 54, p. 386 et 388) les marnes à C. cor- datum d'Eternoz près Salins et de Mont-Rivel p. Champagnole au Callovien. TOP UP MU PRE ET UE © M Men, RTE La NN s CORPOCT DÉFENSE DES FACIES DU MALM. 549 prétation lors de l’excursion de la Société géologique suisse aux carrières des Crosettes près Chaux-de-Fonds en 1885, quand mon honorable contradicteur expliquait la présence de Cardioceras cordatum dans l’oolithe ferru- gineuse de cette localité comme pouvant avoir existé déjà dans le Callovien. Or l’étude attentive de la faune de ce gisement, comme de celui d'Herznach en Argovie et d’autres, m'a démontré que l’oolithe ferrugineuse qui forme le substratum des couches de Birmensdorf est tou- jours oxfordienne supérieure, et non callovienne. Elle renferme toujours la faune d’ammonites du terrain à chailles, tandis qu’au-dessous de cette oolithe ordinaire- ment peu épaisse ({ m.) en vient une autre, pétrogra- phiquement même différente, manquant quelquefois, surtout vers le S, et contenant une faune nettement cal- lovienne ( Pettoceras athleta). Entre ces deux oolithes, 1l y a toujours manque absolu de la faune oxfordienne infé- rieure à Cardioceras Lamberti (de Châtillon ou de Villers- sur-Mer). Le schéma ci-dessous résume les faits : Argovien inférieur d Oxfordien supérieur c Oxfordien inférieur Ÿ Callovien supérieur & Callovien moyen => Dalle nacrée d — Couches de Birmensdorf, Argovien inférieur. € — Terrains à chailles et marnes ou oolithe ferrugineuse à Cardioceras cordatum Oxf. sup. b — Marnes oxfordiennes à Cardioceras Lamberti, Oxf. inf. a — Oolithe ferrugineuse à Peltoceras athleta, Callovien sup. Tous ces faits sont consignés dans mon tableau des facies du Malm de 1888 publié dans les Actes de la So- ciêlé helvétique et dans les Eclogæ, puis résumé pour tout 7 D EPST ‘ 550 NOTE ADDITIONNELLE A LA le Jura dans les Archives des sciences, 4e période, t. 3 «et dans le Bulletin de la Soc. des sciences naturelles de Neu- châlel, 1. 24. Malgré sa répugnance pour les lacunes stra- tigraphiques, M. Choffat devra certainement les admettre, bien qu’elles renversent sa théorie, car il est évident que c’est déjà l’Oxfordien supérieur qui est en transgression sur le Callovien et cela dans une autre direction que celle indiquée par M. Choffat; l’Argovien ne fait que conti- nuer la transgression vers le S.-E. (Alpes orientales), et non vers le N.-W. M. Choffat ne nous apprendrien de nouveau en disant que Cardioceras cordatum a élé rencontré au Pontet dans l’oolithe ferrugineuse sur laquelle reposent les couches de Birmensdorf. Quant à la présence de cette espèce dans ces couches mêmes, c’est là tout simplement une erreur de détermination. Il s’agit d’une espèce nouvelle de Car- dioceras, ou tout au moins d’une variété encore inédite, à carène très saillante, et à double rangée de tubercules, fort bien représentée dans la collection Môsch au Musée du Polytechnicum à Zurich. On la rencontre aussi à Andelot (Jura), d’où M. Choffat la cite lui-même comme variété de C. cordatum (Esquisse, p. 189 et Archives, 2m période, t. 54, p. 388), en disant qu’elle forme tran- sition à C. allernans. Au fait, Cardioceras cordatum et quadratum passeraient avant de disparaître dans les couches de Birmensdorf où ils sont certainement rares, après avoir été si abondants dans l’oolithe ferrugineuse oxfordienne, qu'aucun géolo- gue bien avisé ne pourra refuser aux ammonites de Bir- mensdorf le cachet de faune plus récente, ou dérivée de celles de l'Oxfordien. Les couches de Birmensdorf vien- draient même à être synchronisées avec une partie du DÉFENSE DES FACIES DU MALM. 557 terrain à chailles (ce que je ne crois cependant pas pos- sible à cause des ammonites), que le passage latéral des calcaires hydrauliques et des marnes argoviennes (couches d'Effingen et du Geisberg) au Rauracien n’en resteront pas moins un fait acquis à la géologie par le lever du Jura bernois au ‘/,,,,,, et l’un des plus beaux exemples des relations de facies du Jurassique supérieur. Liège, juillet 1897. ù rs Tr le Po l'ile tr 2e al rEirss ; A - a n sr REC PROGRES DE LA GÉOLOGIE - EN SUISSE PENDANT L'ANNÉE 1896 PAR H. SCHARDT. Nécrologie géologique. La mort inattendue de Léon Du Pasquier (1864-1897) a enlevé à cette publication et aux Archives un collaborateur précieux; à la science, un savant émérite, un chercheur actif, infatigable. M. DE TRiBocer' a déjà fait l'éloge du jeune savant, re- tracé dans des pages pleines d'intérêt la vie si courte et pourtant si bien remplie de cet homme regretté de tous. C’est au contraire, après une longue activité, partagée en- tre l’accomplissement de son ministère et son attachement à la science que s’est éteint, en décembre 1896, le pas- teur G. Iscxer, (1832-1896) qui fut un des collabora- teurs de la feuille XVII de l’atlas géologique suisse. La partie qu'il en a coloriée géologiquement (Wildhorn- 4 Bull. Soc. Sc. nat. Neuch. XXV, 1897. RS. LS de de LS LR ARREL Le AU 2 VAS SDS QT En AOL CORP EAN QUETE ANS LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. 55> Wildstrubel) témoigne de son travail consciencieux, car c'est une des plus précises. Malheureusement nous ne possédons, à part une courte notice, aucun texte expli- calif de cette vaste et intéressante région des Alpes. Il a paru aussi une notice biographique sur la vie et l’activité scientifique de Aug. JaccaRD*, due à la plume de M. de Tribolet‘. Il est juste de rappeler ici aussi la mort de À. DAUBRÉE (1814-1896) qui s’est toujours in- téressé à la géologie de la Suisse et a entretenu avec nos géologues des relations très intimes. L'œuvre de la carte géologique, dont les promoteurs, Studer, Alph. Favre, Escher, Merian, etc., furent ses amis, l’a toujours vive- ment intéressé. Il a consacré à cette publication, il y a peu d'années, un article plein d’éloges et d’admiration. Bibliographie. 1 y a lieu de mentionner le catalogue des Bibliographies géologiques, dû à M. DE MARGERIE* et publié sous les auspices du Congrès géologique in- ternational à Zurich. Les bibliographies suisses représen- tent à elles seules plus de 196 N° I TECTONIQUE Descriptions géologiques et orographiques, cartes géologiques. Géologie de la Suisse en général. Nous devons à Sir John LusBocxk', un volume sur la géologie et la géo- ! Bull. Soc. nat. Sc. Neuch. 1895, XXIII. ? Paris 1896, Gauthier-Villars. # The Scenery of Switzerland, London, Mac Millan et C°, 1896, 473 p. Le 80 de diese da on) : ; 55% LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE physique de la Suisse. L'auteur rappelle que dès le jour où, en 1861, avec Huxley et Tyndall, il visita pour la première fois les Alpes du Valais, il fut toujours de nouveau attiré vers ces régions; l'étude des phénomè- nes si multiples dont le sol suisse porte dans toutes ses parties les empreintes si manifestes, devint pour lui une vraie passion. [l consacra chaque année quelques semai- nes à parcourir la Suisse et à l’étudier à l’aide des ouvra- ges de nos géologues. C’est ainsi qu'à pris naissance ce volume qui s'adresse au public de langue anglaise et qui est, en somme, un traité de vulgarisation dont le suc- cès n’est pas douteux. L'auteur a très jndicieusement su utiliser les matériaux qui existent actuellement sur la géologie de notre pays. Il montre au lecteur d’abord les causes géologiques de Porographie et de la topographie, les terrains qui composent le sol de la Suisse, l’origine des montagnes, des lacs, des vallées, l'érosion et les cours d’eau, etc. et conclut par une courte histoire géologique. ALPES Alpes occidentales. M. HauG', l’'éminent géologue fran- çais, s’est donné pour tâche de débrouiller la Tectonique des Alpes suisses et des Alpes occidentales en général. Se basant sur les cartes géologiques de la Suisse, il trace et délimite les éléments tectoniques qui jalonnent les zones alpines et trouve, d’ailleurs avec beaucoup de raison, que la subdivision rationnelle d’une région disloquée doit sa- voir distinguer les unités orographiques (topographiques) des unités stratigraphiques et tectoniques qui ne se super- posent pas nécessairement. 1 E. Haug. Contributions à l’étude des lignes directrices des Alpes. Ann. géogr. v. 167. 1896. PENDANT L'ANNÉE 1896. 555 Il conclut que la base de la géologie alpine est l’exis- tence d’un éventail composé, disposé de part et d'autre d’un axe médian. D'accord sur ce point avec M. Haug M. Kicran' fait cependant quelques réserves et M. Haug se trouve d’autre part en contestation avec M. P. Lory”, qui n’est pas du même avis que lui sur la jonction des plis du faisceau jurassien avec les massifs alpins de part et d’autres de la vallée de l'Isère dans la région de Gre- noble. Dans la partie suisse des Alpes, M. HauG” à suivi sur les cartes géologiques la continuation des plis de la zone des Hautes-Alpes calcaires de la Savoie lesquels doivent se retrouver dans la chaîne des Dents du Midi et des Dents de Morcles. Par un phénomène de relaiement, ce serait un faisceau plus interne, celui des Aiguilles d’Arves, com- prise dans la grande zone dite du Briançon, qui vien- drait occuper le bord des Hautes- Alpes au N.-E. du mas- sif des Dents de Morcles. Ainsi le massif du Mont-Blanc serait situé au milieu de la zone sédimentaire qui, plus au N.-E., constitue la bordure calcaire des Hautes-Alpes. Le massif de l’Aar, loin de représenter une réapparition du massif du Mont- Blanc, comme on le croyait pendant longtemps, naît, se- lon M. Haug, sur le bord interne de la zone des Aiguilles d’Arves. Après son enfoncement sous la nappe sédimen- taire, une aire synclinale s’y substitue. Quant au massif du St-Gothard qui se divise en digitations, la plus septen- trionale de celles-ci serait l’amorce du pli sud de Glaris. ! Kilian. Bull. Soc. géol. France, 24 Févr. 1896. ? P. Lory. Bull. Soc. géol. Fr., XXIII, 16 déc. 1895 et XXIV 236. 3 Haug. Bull. Soc. géol. Fr. XXIV, 34-41. * Haug. Bull. Soc. géol. Fr. XXIV, 535-594. PS VE TE UT, AS OMAN J'OET PPANLAr OSTAT, - L'ATÉ - Ÿ S 44 © Can e ee è 596 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE MM. BERTRAND et RiTTER ‘ ont constaté que les alter- nances du carboniférien, du trias et du lias du Mont-Joly ne sont autre chose que des replis multiples isoclinaux qui se relient à des plis presque droits du versant N. du Mont-Blanc. D’autres relations ont encore été constatées relativement à ces plis tirés; nous en rendrons compte en parlant d’un récent mémoire de M. Ritter (1897). Préalpes de la zone du Chablais-Slockhorn. L'âge de la Brèche du Chablais et la tectonique de cette région ont été définitivement mis en lumière par M. LuGeoN”. Dans ce mémoire, où l’auteur sort souvent beaucoup des limites de son champ d'étude, il est démontré que la zone centrale du Chablais est occupée par une masse de terrain bréchi- forme calcaire, ayant dans son ensemble la disposition d’un synclinal et qui repose par chevauchement sur la zone médiane des Préalpes d’une part et sur le flysch de la bordure interne d’autre part. Cette masse a une struc- ture tectonique indépendante des Préalpes comme aussi des Hautes-Alpes qui s’élèvent au S.-E.. Ce n’est pas un pli en champignon ou un chapeau sédimentaire recouvrant un Horst qui aurait chevauché sur son entourage, comme l’auteur le croyait auparavant. Se ralliant à l'opinion de M. Schardt’, il reconnaît que c’est bien un lambeau déta- ché, sans racine, dont l’origine doit être cherchée bien au sud. En appliquant cette question à la tectonique des Préalpes en général, il est forcé d’adopter aussi l'hypo- thèse qu’une année auparavant il combattait encore, à savoir que les Préalpes entre l’Aar et l’Arve ne sont qu’une vaste nappe de recouvrement. 1 C. R. Acad. de Paris, 10 février 1896. 2? Bull. carte géol. France, VII, 49, 1896 et bull. Soc. vaud. Sc. nat.,6 mai 1896, Archives, II, 1896, 82-84. 3 Archives des sc. nat., 15 déc. 1895. PENDANT L'ANNÉE 1896. 557 Relativement à la tectonique des Préalpes de la zone du Stockhorn, M. ScHarpr' constate que les cartes géolo- giques de cette région subiront par la suite un sensible changement d'aspect, par la nécessité de colorer comme trias de grands massifs calcaires rangés jusqu'ici dans le malm et comme jurassique la brèche de la Hornfluh prise pour de l'éocène. La région extrêmement compliquée des environs de Bex offre un enchevêtrement inextricable de gypse, anbhydrite, intercalations de grès, schistes, dolomie, lias inférieur et toarcien. Le sel gemme n'existe pas à l’état pur, mais est contenu dans une brèche renfermant des débris de presque toutes les précédentes roches. M. ScHaRDT° relève entre autres le fait, marquant bien la complication tectonique de cette région, de trois plis iso- clhinaux de lias englobés dans l’anhydrite et qui ont en- core subi une torsion suivant un plan horizontal. Alpes glaronnaises. — Mettant en pratique le plan de compléter et de rectifier, au moyen de monographies spé- ciales, l’œuvre actuellement terminée de la carte géologi- que au 100,000, la Commission géologique avait chargé M. C. BurckkARDT° d'une étude détaillée du groupe montagneux compris entre le Glärnisch, le Hinterwäggi- thal et la vallée de la Linth. Ce travail montre que cette région est formée de : Flysch et nummulitique. Crétacé supérieur (sénonien, cénomanien). ! Eclogæ geol. helv., V. n° 1, 1897, p 44. ? Archives, XXIV, 1897. 8 Mat. Carte géol. suisse, 1896, V, 205 p., 1 carte, 6 pl. (Voir encore Ecloge, v. 17). ARCHIVES, {. IV. — Décembre 1897. 39 998 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE Crétacé inférieur (albien, aptien, urgonien, hauteri- vien, valangien et berrias). Malm (Troskalk, Hochgebirgskalk, Schiltkalk). Dogger (brèche ferrugineuse et brèche à Échinodermes). Le fait le plus frappant et vraiment remarquable de celte région est la présence de plis transversaux, au nom- bre de deux, qui coupent en ligne droite et sous un angle légèrement différent de 90°, les quatre plis longitudinaux. Des faits analogues non suffisamment mis en évidence jusqu'ici sont rappelés par l’auteur, soit dans les Alpes occidentales, soit dans la région centrale. L’excursion géologique qui aurait dû avoir lieu, en août 1896, dans cette région, sous la conduite de M. Burckhardt, n’a malheureusement pas pu se faire, par suite du mauvais temps. Alpes cristallines. Le Simplon est de nouveau d’actua- lité, par suite de l’imminence de son percement, bien des fois projeté, par un tunnel. Aussi M. ScampT' en a-t-il fait l’objet d’une conférence et M. Prrarb” lui consacre une notice historico-géologique. Alpes orientales. Nos Alpes orientales recèlent encore bien des points obscurs et présentent bien des problèmes tectoniques et stratigraphiques à résoudre. MM. Bôse et Büam' se sont donné rendez-vous pour en étudier la structure en suivant les traces de Diener, Rothpletz, etc. M. Bôse a pris pour champ d'étude l’Engadine. Les ter- 1 Schw. Bauzeitung, 18 nov. 1896. ? La Patrie suisse, 13 mars 1896. $ Zur Kenntniss der Schichtenfolge im ÆEngadin. Zeitsch. deutsch. geol. Ges., XLVIII, 1896. 4 Ein Ausflug in’s Plessurgelsch. Zeitsch. deutsch. geol. Ge- sellsch., XL VII, 1895. PENDANT L'ANNÉE 1896. 559 rains y sont surtout /riasiques, une certaine épaisseur de schistes du groupe des schistes de Casanna, avec dolomies, marbres, etc., séparent le trias du gneiss. Nous parlerons plus loin de la stratigraphie du trias. La tectonique de cette région mériterait une revision complète en tenant compte des idées admises de nos jours. Même Tarnuzzer, au dire de l’auteur, n'aurait fait qu’appliquer les anciens chablons des profils de Theobald, sans même s'inspirer des vues bien plus avancées de Studer. M. Bôse lui-même avoue n’avoir pas tout vu, il reconnaît cependant que, dans cette remarquable région, les accidents orographiques sont disposés en désaccord. Tandis que dans la Basse-Engadine, les plis et les failles sont dirigés du N.E. au S.W., on constate au contraire un peu au S. du col d’Ofen une direction E.-W. Dans la vallée de la Plessur les accidents tectoniques offrent, d’après une carte de l’auteur, une disposition radiale au- tour d’un centre occupant à peu près l'emplacement de la Lenzerheide. C’est dans cette région aussi que M. Bôühm a fait une série d'observations, en particulier autour des Weisshorn, Rothhorn et Schwarzhorn de Par- pan. Le trias, le rhétien et le gneiss sont dans des situations extrêmement étranges par rapport aux schistes des Gri- sons qui seraient éocènes, selon M. Steinmann, tandis que leur intercalation entre le rhétien et le trias ancien, où ils renferment des bélemnites, les désigne bien comme Jurassiques. M. TARNUZZER‘, qui a été chargé d’une étude géologi- que du tracé d’un chemin de fer de Coire, par l’Albula et ! Gutachten, etc. Schweizerbahnen, 1896. D60 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE l'Ofenpass à Münster, n'apporte, au point de vue tectoni- que, pas grande nouveauté. Son mémoire est absolument privé de figures, le tracé n’y est même pas représenté, en sorte qu’il perd bien de son intérêt. C'est une étude très complète que nous offre M. Wegrui' sur les massifs dioritiques, entre Schlans et Dissentis. Il s’agit de deux massifs bien distincts de roches massives pénétrant entre le gneiss et le verrucano, et accompagnés de variétés schisteuses dynamomorphes. Des filons porphyriltiques et surtout aplitiques les accom- pagnent et les entrecoupent. Le massif de Puntaiglas est accompagné d’un synclinal sédimentaire triasique et jurassique qui paraît comme enchâssé, en forme de coin, dans la masse dioritique. JURA. Un seul mémoire traitant de la tectonique du Jura suisse a vu le jour en 1896. C’est une étude de M. JENNY*, dans laquelle il est montré que le bord de la chaîne des Rangiers, entre Meltingen et Soyhières, loin d'être nor- mal, comme on l'avait cru jusqu'ici, offre, au contraire, le phénomène du chevauchement, de la manière la plus frappante. Le glissement horizontal qui a poussé le malm jusque sur le tertiaire, a atteint jusqu’à 1500. A l’est de Meltingen cet accident se lie à celui de la chaîne du Pass- wang, décrit jadis par M. Mühlberg. 1 Das Dioritgelisch von Schlans bis Dissentis. Mat. Carte géol. suisse, N.F., IV, 1896. ? Ueberschiebungen, etc. Verh. naturf. Gesellsch. Basel, t. I, 1896. PENDANT L'ANNÉE 1896. 561 Formes particulières de dislocation. La question des plis en champignon n’est pas encore enterrée. M. FOURNIER‘, qui a fait une étude très détaillée du massif d’Allauch, a montré qu’il y a là des plis qui ont bien réellement un déversement périphérique. Il y en a de deux sortes ; les uns dérivent d’un ph déjeté, d’abord rectiligne, mais dont l’axe décrit une sinuosité, en forme de lacet, dans le sens horizontal ; d’autres sont des dômes à pourtour déversé. C’est à ce dernier type qu'il faudrait ramener le champignon chablaisien. IT. MIiNÉRALOGIE ET PÉTROGRAPHIE. Minéralogie. En vue de faciliter aux commençants la détermination des minéraux en tranches minces, M. Scambr* a construit une clef optique qui rendra de bons services. M. ZELLÉR‘ à donné une liste complète des minéraux du Binnenthal en distinguant ceux qui proviennent du gneiss, de la dolomie et des schistes lustrés. Le même objet à été traité par M. BAUMHAUER ‘, qui s’est occupé surtout de la jordanite, qui est monoclinique et offre 105 modifications cristallographiques. La rathite, un minéral nouveau, est voisin de là dufrenoysite. Bull. Soc. géol. France, XXIII, 1895, 508. — Id. XXIV, 1896, 94. — Haug. Id. XXIV, 1896, 39. — C. R. Soc. géol. Fr., 24 février 1890. ? Optischer Schlüssel zur Untersuchung der Duunschl. pfl, XXX.. # Jahrb. S. A. C.. 1896. # Ecloge, V, 15. 562 LES PROGRÈS DE LA GEOLOGIE EN SUISSE Pétrographie. Les Archives ont déjà publié un mémoire sur le grès de Tavayannaz (1895). MM. Duparc et RiTTER' revien- nent sur ce sujet à propos de la publication d’une note de MM. TERMIER et Pixrre Lory*. Ces derniers ayant constaté que des filons de masses éruptives basiques pé- nètrent dans le micaschiste et le tertiaire sur la lisière S. du massif du Pelvoux, y voient l’un des foyers d’où proviendraient les matériaux du grès de Tavayannaz. MM. Dupare et Ritter contestent la corrélation admise par ces auteurs. Signalons des notes dues à M. BIÉLER” sur les terres et roches au point de vue agricole, à M. Duparc' sur plusieurs diagnoses pétrographiques, enfin à MM. Duparc et RITTER” qui ont réuni des documents pétrographiques sur les schistes de Casanna ; c'est un complexe de couches assez hétérogènes, qui remplissent l’espace entre les deux zones de schistes lustrés, entre le massif du Combin et celui du Mont-Blanc; ils y distinguent : Micaschistes et gneiss œillés. Schistes chloriteux. Schistes à épidote. Schistes à glaucophane. Les affleurements connus de roches cristallines au milieu 1 Bull. Soc. géol. France, XXIII. C. R. Acad."sc., 5} w95: ? C. R. Acad. sc., 20 mai 1895. * Carte géologique agricole. Lausanne. # Archives, I, 478. * Archives, Il, 47. PENDANT L'ANNÉE 1896. 263 du flysch du Chablais sont actuellement au nombre de 7, dont M. LuGEoN' donne la description. Ils offrent : Granite pegmatoïde (protogine), serpentine, diabases, gabbros, porphyrite microlitique arboritisée et varioli- tique, kersantite. Ces affleurements ne peuvent, en aucan cas, être en place, ou considérés comme des pointements d’un massif cristallin noyé sous le flysch. Le principal argument pour l’hypothèse d’un horst devient ainsi ca- duc. Les serpentines formant le sommet du Riffelhorn ont la propriété d’influencer l'aiguille aimantée, ce qui a engagé Miss ArToN et M. T.-G. Bonney* à les étudier au point de vue chimique et pétrographique ; ils y ont constaté d’a- bord un minéral en grains microscopiques à éclat métal- lique qu’ils identifient avec l'awarnile, alliage de nickel et de fer natifs. L'analyse chimique à donné à cette ro- che près de 5 °/, de nickel. C'est à ce fait qu’il faut peut- être attribuer la fréquence des fulgurites sur les roches de ce sommet. Les auteurs en ont examiné plusieurs. L'étude pétrographique, par M. Wenru”, des roches dioritiques et de leur suite de Schlans et Dissentis, a fourni la preuve qu'il s’agit bien de deux masses intrusives dis- tinctes. L’une, la Diorite de Rusein, à un grain fin ; tandis que la roche de Puntaiglas est une porphyrite dioritique à gros grain, que Schmidt a même nommée gabbro am- phibolique. Ces roches offrent, dans nombre de cas surtout, sur leurs limites des variétés schisteuses résultant du métamor- phisme dynamique, comme les coupes minces le démon- ‘ Loc. cit.24. ? Quaterly Journal of Geol. Soc. London. LIL. 1396. SL. Webrli. Loc. cit. rh RE ES de me Ps ti ET sale“ ÉD 5 in oh "avi a, Sea r L 1 i : - 564% LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE trent clairement. Leur masse et la roche encaissante sont parcourues de filons aplitiques, de granit porphyre, de porphyrite etc. dont il est donné des diagnoses. L’aplite de Rusein se rapproche énormément de la roche de l’'Odenwald nommée alsbachite. Après M. Zeller, la zone dite des amphibolites d’Ivrée, à trouvé un second explorateur dans la personne de M. CE- SARE PORRO' qui a choisi l'extrémité orientale de cette zone remarquable pour champ de son activité. Les ter- rains qu'il a reconnus sont : A) Le gneiss d’Antigorio. B) Calcaire ou schiste calcaire. c) Gneiss de Sesia et du Monte Rosa. D) Grande zone des roches basiques (zone des am- phibolites). E) Gneiss de Strona. L'auteur n’ajoute que peu de nouvelles données sur les terrains autres que ceux de la zone des roches basi- ques, dans laquelle il distingue des roches à olivine sans feldspath (péridotites) et des roches avec feldspath, am- phibole et pyroxène (pyroxénites). A. Les péridotites forment de grandes intercalations au milieu d’une pyroxénite à feldspath et contiennent elles-mêmes de nouveau des veines d’une amphibolite feldspathique. La péridotite est en général massive, L'oli- vine est vert clair ou grisâtre, alors en voie de serpentini- sation. Il y a en outre un pyroxène chromique, un diap- side chromique, une amphibole. La décomposition de ces roches forme des serpentines à chlorite, tale, et trémo- lite après compression des taleschistes. 1 C. Porro. Geologische Skizze der Umgebung von Finero. — Zeitsch. deutsch. geol. Gesellsch. XLVII, 1896. PENDANT L'ANNÉE 1896. 565 B. Les roches pyroxéniques et amphiboliques contiennent toujours du feldspath. L'auteur distingue : Amphibolites feldspathiques à pyroxènes, amphibolites schisteuses, py- roxènites à amphibole, amphibolites feldspathiques ruba- nées. C. Des roches quartziféres dont la situation est incertaine se montrent dans la zone des roches basiques ; elles con- tiennent du quartz, du feldspath, du grenat, du graphite, de l’andalousite. Quant à la genèse de ces roches basiques, il faut d’après les conclusions de l’auteur, renoncer à y voir un massif central basique, comme le pensait Zeller; mais ce serait tout simplement une intrusion entre les massifs gneissiques de Sesia et de Strona, formant outre la grande zone, de nombreuses apophyses plus ou moins paral- lèles aux lits du gneiss. Ce sont donc des filons-strates, comme la grande zone elle-même, ce qui expliquerait sa grande extension. La différence des diverses roches s’expliquerait par une ségrégation du magma peu avant l'intrusion. Le magma amphibolique ayant fait intrusion en premier lieu, a été lui-même traversé ensuite par des filons du second magma qui a formé lui aussi des filons latèraux. Mentionnons encore un mémoire de M. GRUBENMANN' sur les tonalites et roches tonalitiques des environs de Meran. III. GÉOLOGIE DYNAMIQUE ACTIONS ET AGENTS EXTERNES. Sédimentation. — M. TARNUZZER® voue encore une fois ? Festschr. naturf. Gesellsch. Zürich, 1896. — C. R. Soc. helw. sc. nat. Zürich, 1896. ? Loc. cit. Geol. Beobacht. 50. Len) hé rs LR PRE RL PT ARR EL ST OMR CRC PT RAT PE RU { 566 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE aux Tomas de la vallée du Rhin, près Coire et Reichenau, un article qui n'apporte pas grand’chose de nouveau, après ce que nous avons dit de son précédent travail. Sauf qu'il existe des moraines de fond au pied de ces collines et qu’on est souvent vraiment embarrassé de sa- voir s’il s’agit de roches en place ou de blocs à moitié désagrégés. Le Lammbach près Brienz qui a recouvert à plusieurs reprises le pays autrement si fertile de Schwanden et Kienholz a de nouveau produit une débâcle, un Murgang comme on dit dans les Alpes bavaroises ou une « Ovaille » (d’avaler) suivant une expression employée dans nos montagnes. Cette ovaille du Lammbach eut lieu à la suite d’un éboulement dans le ravin supérieur du tor- rent ; obstruction du ravin, rupture partielle d’un lac de barrage et dévalement d’une masse énorme de débris, de boue, galets de schistes néocomiens et de berriasien en général de petit volume, n'ont formé qu'un enchainement de phénomènes. MM. Küssling, V. Steiger, Schmidt, Baltzer, Wehrli etc. ont donné des détails sur cette catas- trophe”. La présence de ravins sous-lacustres à l'embouchure du Rhône et du Rhin, et l'absence de ce phénomène dans d’autres lacs s'explique, selon M. DeLEeBECQuE”, par la composition chimique de l’eau de ces deux lacs ; leur richesse en sels alcalino-terreux hâte la précipita- tion du limon, ce qui donne lieu aux digues bordant les r'avins. ! Kissling, Bericht etc. Bern, 1896.— v. Steiger. Mit. naturf. Ges. Bern, 1896. — Schmidt, Urania Berlin, 1896. n° 45. — Wehrli, Naturf. Rundschau, n° 46, 1896. — Baltzer, Eclogæ géol. V. ? Archives, IV. I, 1896, 485. PENDANT L'ANNÉE 1896. 567 Erosion. M. FRuEu' consacre aux termes Combe, Ruz, Cluse, un intéressant article qui traite de la définition de ces termes et de leur origine. Des marmites de Géants glaciaires ont été observées par M. MERCANTON”, et des cavernes très curieuses, contenant des glaciers, ont été signalées par M. Durorr”. M. Bour- GkAT* de son côté à étudié les Lapiés du Jura. À part plusieurs notes de MM. ScHarDT', RITTER", BALTZER', BURCKHARDT*, concernant des sources, nous avons à signaler le mémoire très étendu de M. Müxz- BERG‘ sur les sources des environs d'Aarau et l'hydro- graphie de cette région en général. Les Archives'° contiennent des mémoires de M. Du Pas- QUIER relatives à une note de M. Marchi et de MM. Forez et Du PAsquiER sur le phénomène glaciaire. Le premier traite de l’origine de l’époque glaciaire, le second de la pé- riodicité des mouvements des glaciers. Ce dernier a en- core parlé de l’avalanche glaciaire de l’Altels'”. AGENTS ET ACTIONS INTERNES. Mouvements du sol. Les tremblements de terre ont été de ! Festschr. naturf.Ges. Zürich, 1896, 318. ? Archives. 1,575, 1896. 5 Archives, 11, 86, 1896. # XXII Jahresvers. Schiv. Ver. v. Gas u. Wasser. Fachm, 1896, Vevey. 5 Bull. Soc. géol. France, 1895 XXIIT. 5 Archives, Il, 76. 7 Loc. cit. 8 Loc. cit. * Festschrift, loc. cit. Anhang. 19 Archives II. 1896, 60, 80, 129. 11 Ecloge helv., V, 28. FTP LR T Re de. © ne nn 0 568 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE faible durée et peu intenses en 1896, M. L. GAUTHIER‘ en a constaté quatorze, pour la plupart au bord du lac Léman. Malgré cela on est encore à se demander s’il y a réelle- ment encore des déplacements horizontaux et verticaux. Et M. Wuesr: indique les procédés à suivre pour ces obser- vations très délicates. Dislocation des roches. Les changements d’épaisseur des banes d’anthracite du Valais, sous forme de renflements et de rétrécissements, sont attribués par M. HI” au refou- lement qui a fait que le combustible s’est amassé là où la pression a été plus faible. Cette lamination explique aussi sa transformation en anthracite. IT. STRATIGRAPHIE Stratigraphie genérale. Le chronographe géologique de M. RENEVIER‘ est un instrument — quoique privé de rouages — qui doit servir à indiquer les temps géologi- ques. C’est, au dire de l’auteur, une réédition du Ta- bleau des terrains sédimentaires, paru il y a plus de vingt ans; mais l’habit a changé, de même que le contenu. Ce ne sont plus les couleurs adoptées par la Commission géologique suisse, mais les « heures » sonnent selon la gamme internationale, si l’on peut parler ainsi. Quant à la disposition de l’intérieur du chronographe, c’est certaine- ment un mécanisme très compliqué. Les anciennes sub- divisions géographiques ont disparu et la base de la clas- sification horizontale des terrains est formée par les facies. 1 Archives, I. 1896. 574. ? Matt. naturf Ges. Aarau, VII. 3 Festschrift. Zurich, 1896, loc, cit. C.-R. Congrès géol. 1894. Archives.. II, 165. PENDANT L'ANNÉE 1896. 569 Les facies ont toujours été un sujet favori de M. Renevier, et, en appliquant ce principe à la classification horizon- tale des terrains, il a poussé à l'extrême son talent d’ana- lyste, d'autant plus que depuis 20 ans Ie nombre des étages qui se superposent verticalement dans la série stratigraphique, n’a guère diminué. Trouver pour cha- cune des 79 subdivisions du quatrième ordre (étages pro- prement dits), des représentants des neuf types de facies, est certainement une tâche difficile, que néanmoins M. Renevier a su mener à chef autant que cela se pou- vait. Sous ce rapport le tableau des terrains sédimen- taires est devenu d’un usage différent, peut-être pius difficile ex compliqué pour quelques-uns. Heureusement que l’auteur l’a accompagné d’une « clef » qui sera la bienvenue pour chacun. C’est l'index ou répertoire strali- graphique, donnant les synonymies de presque tous les noms d’étages. Ce travail rendra des services importants à tous les géologues et stratigraphes. ARCHAÏQUE ET PALÉOZOÏQUE Le houiller de la région du Chablais n’était connu qu'à Tanninges. M. LuGeoN' (loc. cit.) en a trouvé plusieurs nouveaux affleurements dans le voisinage du Val d'Illiez, ainsi que du permien. MÉSozoïQuE Frias. M. ScHaRDT signale qu'il existe dans le groupe des Spielgärten et du Niederhorn, de grands massifs de l Ecloge, V, 44. 570 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE calcaires gris, dolomitiques, noirs ou grenus (Hauptdolo— mit) qui ont été indiqués comme malm. lias, etc. et qui doivent être rangés dans le vrias. Ilen est de même dans le Chablais, où de fait M. Lu- GEON (loc. cit.) a déjà appliqué cette nouvelle classifica- tion, il indique la superposition suivante : Marnes et schistes rouges. . . . . . | Cal. dolomitiques gris HER : « dolom. grenus . . 5 ae Gypse et anhydrite Calcaires et schistes noirs . . . . . Muschelkalk. Quartz Ve 24 ere me AUS Grès bigarré. Trias sup. 3 ( Hauptdolomites. M. Bôse (loc. ct. Zur Kenntniss, etc.) donne du trias de l’Engadine le tableau suivant, comparé à la série dans le Vorarlbersg : Étages. Vorarlberg. te pans ue Dolomie principale. Grès, gypse et cornieules. Cornieules. Grès et D EN E ME NNE SE RES schisteux. Raiïblien. Dolomies et calc. Grès à Mégalodon triqueter et schistes HOME ARIANE sableux. Grès et marnes. Cornieules. © Dolomie Dolomie Dolomie Es et calcaire gris grise grise. 5 à Mégalodon (— Dolomie Grès Ladinien. (calc. de l’Arlberg). del’Arl- et schistes berg). bariolés. Dolomie grise. Ê* 5 à E sig Couches de Partnach. Virglorien. Muschelkalk alpin. Grès bigarré. Grès bigarré. M. PHiuppi', dans un mémoire sur le Grignagebirge, près du lac de Lecco, donne le profil suivant du trias : 1 Zeitsch. d. deutsch. geol. Gesellsch. XLVII, 1895. RIT LP TE ES ET AGE 2 PO EE ee One IN TE TER TN Te Fc PET 129 HER RUE En PENDANT L'ANNÉE 1896. 571 Couches de Raibl. Caicaires d’Esino. Couches de Wangen, Calcaires de Perledo-Varenna. Couches de Buchenstein. Muschelkalk supérieur a) C. à Ceratites trinodosus. b) C. à Brachiopodes. Muschelkalk inférieur. Zone de cornieules. Grès bigarré. La comparaison des coupes des différentes régions montre que cette superposition n'est pas continue, mais correspond aux parallélismes suivants : Lierna. Val Meria. Pasturo. Couches de Raibl. Couches de Raibl, Couches de Raibl. Calcaires d’Esino. Calcaire d’Esino. Couches de Wengen. Calcaire Calc. de Calimero. d'Esino. Calc. de Buchenstein. Calc. du Buchenstein Calc. à Trinodosus. et c. à Trinodosus. Calc. à Prachiopodes. C. à Brachiopodes. Muschelkalk inférieur. Khétien. M. LuGEoN (loc. cit.) cite des Mégalodon dans le rhétien du Chablais, près de Matringe. C’est le second gisement connu dans les Préalpes, où ce genre caracté- ristique du rhétien austro-alpin se rencontre. (Les Pueys au Moléson.) Jurassique. — Dans les Préalpes du Chablais, M. Lu- GEON (loc. cit.) distingue dans le lias un niveau inférieur avec Arietiles Turneri, et Ægoc. planicosta (Pointe d'Or- chez) surmonté du lias supérieur à Harpoceras opalinum. Plus de 31 espèces d'Ammonites du las de Saltrio ont 572 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE été décrites par M. Paroxa'. La faune totale de Saltrio compte actuellement plus de 400 espèces. La bréche du Chablais, dont M. LUGEON (loc. cit.) à déjà plusieurs fois publié des coupes, résumées dans les Archives, doit être définitivement rangée dans le jurassi- que, bien que ni les fucoïdes, ni les mollusques qu'elle contient, ne puissent positivement servir à la subdivision en étages équivalents à ceux du jurassique classique. Il admet provisoirement les équivalents suivants : Brèche supérieure = malm. Schistes moyens — oxfordien. Brèche et schistes infér. — dogger et lias supérieur. La brèche supérieure se distingue de l’inférieure par la présence de bancs calcaires. L'ensemble à une épaisseur de 1500-2000 m. La démonstration théorique de sa formation conduit l’auteur à imaginer un processus tout à fait semblable à celui que M. Schardi avait déjà proposé pour la formation des brè- ches du flysch : des éboulements d’une falaise mobile, due à un pli couché ou à un chevauchement, se désagrégeant par suite de sa dislocation tectonique et nourrissant de ses débris les sédiments de la brèche, en voie de forma- tion. Cette brèche est d’ailleurs un véritable « flysch » jurassique. M. Rozuer* a fait paraître plusieurs notes nouvelles pour prouver l'exactitude du parallélisme des niveaux du malm et dont le résumé ressort des coupes suivantes : | Mém. Soc. pal. suisse, XXIIT. ? Bull. Soc. sc. nat. Neuchâtel, XXV et Eclogæ, VI. %, du ee dr gts de AE eat WTA 7 VAT ET: den À pa "et N *, PENDANT L'ANNÉE 1896. 513 Bordure externe du Jura. Bordure interne du Jura. ——————— Portlandien. ÉCRAN MER Ch, Séquanien. PORPARIONE ME He 1e à . … ATBOVIEN, SE Glypticien. . . . . . . . Spongitien. Terrain à chaïlles. Marne à Cordatus. Marne à Lamberti. Callovien à athleta. Dalle nacrée. . . . . . . .Dalle nacrée. Calc. roux sableux à Am. macrocephalus. L .…. Oolithe ferrugineuse à Cordatus. .Manque. . Zone à macrocephalus . Les Archives ont d’ailleurs déjà publié divers travaux de M. Rollier sur le même sujet. M. Cuorrat' est entré en discussion avec M. Rollier à propos de la part qu’a prise M. Choffat lui-même, dans l'établissement du parallélisme des niveaux et facies du malm jurassien. M. DE LorioL* à publié un premier supplément à la faune du rauracien du Jura bernois et le commencement d'un mémoire sur la faune de l’oxfordien supérieur. Crétacique. — M. BuRCKHARDT* a reconnu dans les Alpes glaronnaïses, entre Hinterwäggisthal et la Linth, unediver- gence considérable entre la série crétacique des chaines du nord et celle de l’arête du Deyen, faisant suite au Silberen. Dans les chaînes du nord (Fluhberg- Wiggis), la série est absolument complète, depuis les couches de Seewen supérieures, jusqu’au Berrias à Hopl. occitanicus, tandis que dans le Deyen le gault inf. (albien) et l’aptien font absolument défaut; aussi les autres étages offrent cer- taines différences. 1 Ecloge geol., V, 1897, 56; v. ci-des. p. 546, rép. de M. Rollier. ? Mém. Soc. pal. suisse, XXII et XXIII. 3 Loc. cit., 46-89. ARCHIVES, t. IV. — Décembre 1897. 40 M. sf 574 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE CÉNOZOIQUE Oligocène. — Une description paléontologique des fos- siles de l'oligocène moyen du Jura bernois a conduit M. KissziNG' à constater une faune de 112 espèces, dont 12 poissons, 15 crustacés (ostracodes), 29 gastéropodes, 55 pélécypodes, 2 brachiopodes. Un oursin a été décou- vert par M. H4GmanN'. Les fucoïdes du flysch ont été soumis à une revision par M. RorTapLuTz’, qui crée toute une série de nouveaux noms, tout en affirmant pour la plupart de ces fossiles leur nature végétale. M. MuBerG‘ a cité la faune complète du sidérolithi- que du canton d’Argovie (7 espèces) et du müocène (23 espèces). M. Egerui° indique de nombreux gisements de char- bon miocène, dont toutelois très peu sont exploités et M. Rod. KeLLER° donne la description et des figures d’un grand nombre de restes de végétaux de la molasse St-Gal- loise (40 espèces). Dans le Jura, la couche à Pecten prœæscabriusculus et Ostrea crassissima à élé découverte dans un second gise- ment dans la vallée de |’ Abbaye de Grandvaux par M. Bour- GEAT”. La molasse marine de Brüttelen (Seeland) a fourni ‘ Mém. Soc. Nat. Suisse, XXII. ? Ecloge, V, 53. ® Zeitsch, deutsch. geol. Gesellsch., XL VIII, 1896, 854. * Loc. cit. ® Mitt. naturf. Ges. Thurgau, 1896. 8 Ber. St-Gall-Naturf. Ges., 1894. * Bull. Soc. Géol., France, XXIII. LORD TE, TT T'METS Dim ' ER nl 7 | L'on 2:16 "is M +: FENDANT L'ANNÉE 1896. 575 10 espèces de Vertébrés que M. TH. STuDeR' a décrites. Une des pièces de cette faune a permis à M. D£PpERRET* de créer un nouveau genre d’Anthracotherien le Brachio- dus qui justifie l’âge Burdigalien (1 étage méditerra- néen) du Muschelsandstein . Pliocène et Plistocène. — Les Archives ont déjà rendu compte (Arch. II, 1896, 272) de l'important mémoire de M. BaLTzeR" sur le glacier diluvien de l’Aar, où l’au- teur montre la composition des sédiments qu'a laissés aux environs de Berne, non seulement le glacier de l’Aar, mais aussi celui du Rhône, pendant leur envahissement simultané et alternatif de cette région. Une belle carte au 1: 25000 de MM. BaLTzeR, JENNY et KISSLING comrpre- nant les environs de Berne jusqu’au Belpberg accompa- gne son mémoire. M. ZOoLLINGER', tout en admettant, comme M. Baltzer, que dans la vallée de l’Aar on ne peut distinguer que deux glaciations, parvient pourtant à sé- parer trois espèces de terrasses ce qui pourrait faire croire à trois glaciations. Mais les deux terrasses inférieu- res se rattachent à la même glaciation (la dernière). Un mémoire très complet de M. MuEnLBERG* donne un exposé détaillé des terrains des environs d’Aarau. Les terrains glaciaires et fluvioglaciaires y sont trai- tés à un point de vue plus général. La suite de cet exa- men arrive à admettre les phases glaciaires suivantes : * Mém. Soc. Nat. Suisse, XXII. ? Bull. Soc. géol. France, XXIV. # Mat. carte géol., XXX. * Ecloge, Y. # Der Boden von Aarau, F'estschrift. zur Erôffn. des n. Kan- tons-Schvelgeb., 1896. DR ln Se SE à eve nn arme ie ce 976 1re glaciation jusqu’ aux environs de Bâle. Période intergla- ciaire. 2me glaciation jusqu? au bord du plateau suisse. Période intergla- ciaire. gme glaciation j.à la ligne Grosswangen- Mellingen. Période intergla- ciaire. ame grande glacia- tion jus. au delà du Rhin. Période intergla- ciaire. 5me glaciation avec 2 oscillations faibles Retraite progressive des glaciers. LES PROGRÈS DE LA GEOLOGIE Moraines inconnues. Elephas meridionalis Moraines érodées plus tard. Elephas antiquus. Moraines arasées. Elephas primigenius Moraines sur la hau- te terrasse et sur le Deckenschotter. Phase d’érosion des anciens dépôts. Grandes moraines de Grosswangen, Seon- Mellingen. Moraines de degg, etc. Bal- EN SUISSE Deckenschotter an- cien. Le Rhin suisse coule à l’W. vers la Saône. Le Rhin Suisse se di- rige vers le nord. Deckenschotter ré- cent. Lignites feuilletés de Huttwyl et Zell. Haute terrasse. Erosion active.Læss ancien. Terrasse moyenne (Breisgau). Formation du Lœæss sur les terrasses et moraines. Basse terrasse. Terrasses récentes. Cette nouvelle classification paraît contraire, à première vue, à la trinité glaciaire, si bien établie d’après les recher- ches de Penk, Brückner, Du Pasquier, etc. Comme les graviers des terrasses ont dû se former au détriment des moraines, pendant que les glaciers étaient encore en voie d’entasser les matériaux de celles-ci, il est évident que les terrasses doivent se trouver devant le front des glaciers stationnaires à l’époque de leur plus grande extension. Or, comme les graviers de la basse terrasse se rallient aux mo- raines de la dernière glaciation, et comme l’avant-dernière glaciation avait recouvert les régions où existe la haute terrasse, celle-ci ne peut évidemment pas être attribuée à l’avant-dernière glaciation dont les terrasses doivent se D PPT EN R TE . 9 Pe VO 8 TRE PENDANT L'ANNÉE 1896. 577 trouver au N. du Rhin (Mittelterrasse du Breisgau). Mais la haute terrasse doit provenir d’une glaciation plus ancienne, ayant eu à peine l'extension de la dernière. Restent les deux niveaux de Deckenschotter, ce qui né- cessite l’admission de deux glaciations encore plus an- ciennes que les trois phases constatées. Une vue un peu différente de celle qui a cours actuel- lement au sujet du Deckenschotter, est celle de M. Du RicHE PRELLER ‘ qui admet que le Deckenschotter suit en forme de cuvette le fond des vallées (lac de Zurich, etc.) et base là-dessus l'hypothèse qu'avant la toute première glacia- tion les vallées étaient déjà entièrement creusées. Pour le reste, il est bien d'accord avec les glacialistes suisses. M. FRuER * décrit un type nouveau de moraines, appelé Drumlins, selon un terme écossais. Ce sont des collines ellipsoïdes, ayant une forme asymétrique, un peu plus inchnées à l’une des extrémités; mais leur disposition est toujours parallèle à la direction du glacier (parallèle aux stries sur le rocher). Les Drumlins se suivent souvent en plusieurs séries de chapelets. L'origine de cette forme de moraines est encore obscure, car ce ne sont aucunement des digues latérales ou terminales, mais elles se composent de la moraine de fond. Dans la Forét-Noire, où M. STEINMANN* a étudié les traces de la dernière glaciation, les vallées offrent en gé- néral une forme très remarquable. On y observe dans la partie inférieure la terrasse, puis une gorge coupant un seuil rocheux, et ensuite une région revêtue de moraine ? Quarterly Journal, LIT, 1896, 556. ? Ber. St. Gall. naturf. Ges., 1894-95, 223. $ Die Spuren der letzten Vergletscherung im Schwarzwald. Universitäts-Festprogramm, 1896. 578 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. de fond, le réservoir du glacier. Le seuil rocheux s’expli- que, parce que c’est là que le glacier a été stationnaire; ce n’est que plus tard que la orge a été creusée. M. BaLTzer ‘ a décrit les remarquables formations inter- glaciaires près de Pianico, au bord du lac Iseo. Cette for- mation est bien interglaciaire, et a fourni les restes d’une douzaine d’espèces de plantes, entre autres le Rhododen- dron ponticum et un squelette de Myoxus. Il y aurait lieu de rechercher aussi dans les environs de l’amphithéâtre morainique d’Ivrée des formations de cette nature, comme M. Baltzer en a déjà trouvé et décrit sur d’autres points du versant $. des Alpes. Un gisement de tuf qualernaire post-glaciaire, près Klein-Lützel, a été décrit par M. ToBLER *, qui a constaté des restes de 13 espèces de végétaux et des traces de la présence de l’homme à l’origine de sa formation. M. ScaarpT' a décrit un gisement de tuf roux qui repose sur le cône de déjection de la Baie de Montreux, en un endroit actuellement tout à fait privé d’eau; il fait remonter sa formation à une époque où le niveau du lac Léman était plus élevé qu'aujourd'hui. ! Beiträge, etc. N. Jahrb., 1896, I, 179. ? Ecloge, V, 59. # Archives, II. 86. BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE L. ZEaNDER. — Die MECHANIK DES WELTALLS, IN IHREN GRUND- ZUEGEN DARGESTELLT, LA MÉCANIQUE DE L’UNIVERS PRÉSENTÉE DANS SES TRAITS FONDAMENTAUX. 1 vol., in-8, J. C. B., Mohr lib. édit., 1897. Dans cet ouvrage, paru cette année, M. le prof. Zehnder se propose de faire un exposé des principes généraux des sciences physiques pour les appliquer ensuite à la cosmogo- nie. Comme on le voit, la tâche entreprise était extrême- ment vaste, et, pour pouvoir l’aborder dans un espace rela- tivement restreint, l’auteur s’en est tenu aux caractères gé- néraux des phénomènes. [l nous est par conséquent im pos- sible d'entrer ici dans le détail des trois grands chapitres principaux de l'ouvrage, et nous nous voyons obligés de limi- ter notre aperçu à une esquisse de la base sur laquelle repose tout l'édifice. Nous engageons ceux qui s'intéressent à l'étude des principes fondamentaux de la nature dans tou- tes les phases de leur développement, à consulter le livre lui-même. Le premier chapitre, qui forme la base de l'ouvrage, est consacré à l'étude de l’éther, supposé isolé de toute matière pondérable. Conformément aux principes établis dans la pré- face, l’auteur ne veut admeitre parmi toutes les hypothèses possibles sur ce milieu que celle qui satisfasse à la condition de la plus grande simplicité. Il attribue à l’éther toutes les propriétés dont jouit la matière pondérable, c’est-à-dire qu'il lui assigne une masse, une densité, une constitution 580 BULLETIN SCIENTIFIQUE. atomique. Les atomes sont élastiques et jouissent d’une cer- taine compressibilité cubique. La plus simple des hypothèses est d'admettre que l’éther livré à lui-même affecte l'état gazeux, qu’il est soumis aux lois de la théorie cinétique des gaz el enfin à la gravitation universelle. Ce qui le distingue de la matière pondérable n’est que le degré auquel il possède chacune des qualités mentionnées. Dans l’éther, dégagé de toute autre matière, les molécules affectent, selon la théorie cinétique des gaz, des mouvements de translation, de rotation et d’oscillation autour de leur état d'équilibre. L'électricité est identifiée aux mouvements de va-et-vient des atomes de l’éther, résultant de leurs chocs consécutifs. La lumière est due à certaines perturba- tions rythmiques dans les vitesses de translation des atomes, perturbations qui se transmettent de proche en proche se- lon les lois du choc. Au second chapitre l’auteur fait intervenir la matière pondérable sous forme d’atomes dans le sein de l'éther. L'action réciproque de ces différents atomes sert à expliquer l’affinité, la cohésion et l'adhésion. La modification fonda- mentale que l’éther subit ici, c’est que dans le voisinage immédiat des atomes pondérables il passe de l’état gazeux à l’état liquide, et cela en vertu de la gravitation universelle. Les atomes graves doivent donc, selon l’auteur, être consi- dérés comme recouverts d’une couche d’éther liquide. Sont ensuite passés en revue les trois états que peuvent affecter les corps et les causes qui les font passer de l’un à l'autre. Plus loin sont développés les principes fondamentaux des cinq parties de la physique générale. Enfin, dans le troisième chapitre M. Zehnder établit une cosmogonie el une cosmo- graphie sur les bases obtenues dans les deux premiers cha- pitres. LES Le CHIMIE. 581 CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. D' Rupozr Nierzki (Bâle). CHEMIE DER ORGANISCHEN FARB- STOFFE, 3° édit. revue et augmentée. 1 vol. de 344 p., chez Julius Springer, à Berlin. La Chimie des matières colorantes organiques, dont la {"< édition parut en 1888, donne sous une forme condensée une image fidèle de l’état de nos connaissances dans ce cha- pitre important de la chimie organique; l'autorité de l’auteur en la matière et la large part qu'il a prise, par ses recherches personnelles, à l'avancement de ces connaissances, sont un sûr garant que la publication en question peut être recom- mandée sans restriction. Du reste, le succès qu’elle a obtenu, puisqu'elle en est depuis moins de 10 ans à sa 3° édition, le prouve abondamment. M. le prof, Nietzki a, le premier, proposé une classification rationnelle des matières colorantes, basée sur leur constitu- tion et leurs caractères chimiques en tenant particulièrement compte de la nature des chromophores qu'elles renferment ; celte classification, bien connue des chimistes depuis la publication de la 1° édition, et qui a fait ses preuves, a été, cela va sans dire, conservée. Quelques groupes de matières colorantes ont nécessaire- ment subi dans la 3° édition des changements, ils ont dû être élargis et mis au point d’après les travaux les plus ré- cents, mais la texture générale de l’ouvrage est restée telle. Dans chaque chapitre nous trouvons des considérations gé- nérales nous donnant un aperçu des caractères et des pro- priélés linctoriales des composés que renferme la classe de matières colorantes envisagée, les relations qui existent entre ces propriétés et la constitulion; en pénétrant plus avant, nous trouvons la description des couleurs qui ont le plus d'importance, l'indication de leurs propriétés chimiques et physiques, ainsi que leurs modes de préparation. On trouvera, en un mot, dans le traité de M. le prof. 582 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Nietzki, exprimées dans un style clair et concis, toutes les données nécessaires à l’étude des matières colorantes orga- niques, et celte 3° édition sera, nous n’en doutons pas, aussi bien accueillie que ses devancières par les étudiants et les chimistes qui s'intéressent aux matières colorantes. F.R. F. Firrica. JAHRESBERICHT UEBER DIE FORTSCHRITTE DER CHEMIE. Nous recevons le 4° fascicule pour 1891 du Jahresbericht über die Fortschritte der Chemie qui se publie sous la direction du prof. F. Fittica (éditeurs Vieweg et Fils, Braunschweig). Nous n’avons pas besoin de recommander à nos lecteurs cet excellent ouvrage qui paraît depuis 1847 et qui donne un ré- sumé aussi complet que bien fait, rangé par ordre des matiè- res, de tous les travaux de chimie et des sciences connexes; il ne devrait manquer dans aucune bibliothèque scientifique. C'est seulement dommage que l'abondance des matières l’ait mis un peu en relard, mais nous savons que les rédacteurs et l'éditeur font tout leur possible pour se mettre à jour à bref délai. EuUG. BAMBERGER. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES DIAZOÏQUES (Berichte, XXX, 1248, Zurich). En traitant une solution de l'acide diazobenzénique par NO,H en solution acétique à 50 °/,, on obtient du nitrate de diazobenzène en quantité théorique CHN,0,H + NO,H — CHEN, NO, + H,0 Les éthers oxygénés de l’acide diazobenzénique et de ses dérivés substitués dans le noyau, subissent la même transfor- mation, quoique plus difficilement. La réduction de l’acide diazobenzénique fournit principalement un sel isodiazoïque. La saponification des éthers oxygénés de l’acide diazobenzé- nique fournit de l’acide diazobenzénique. Dans les mêmes conditions les éthers azotés GHN< Ro 2 CHIMIE. 583 ne donnent ni diazoïques normaux ni isodiazoïques; en chauffant la phénylméthylnitramide avec KOH alcoolique el eau, on obtient principalement de laniline, avec un peu de méthylaniline. Les acides diazobenzéniques, substitués ou non, et les éthers azotés des nitramides isomériques, se transforment en amines nitrées dans le noyau en les traitant à froid par un mélange d'acide sulfurique ordinaire et d’acide acétique ; on obtient aussi une petite quantité de sel de diazonium. Euc. BAMBERGER. SUR LA FORMYLPHÉNYLHYDRAZINE (Berichte, XXX, 1263, Zurich). Lorsqu'on chauffe la formylphénylhydrazine à 210° envi- ron, il se dégage CO, et le résidu est formé d’un mélange d’aniline et de diphényltétrazoline, fusible à 180”, Pour pré- parer la formylphénylhydrazine, on chauffe le mélange d’acide formique et de phénylhydrazine à feu nu jusqu’à commencement d'ébullition, puis on laisse refroidir, et on lave la masse à l’éther. Euc. BAMBERGER et ALF. EINHORN. DES BASES CONTENUES DANS LES FLEGMES ALCOOLIQUES (Berichte, XXX, 224, Zurich). Les auteurs ont constaté que les bases contenues dans les flegmes appartiennent aux séries de la pyridine et de la pyrasine. En réduisant par le sodium lalcool amylique ordi- naire, on obtient des combinaisons hexahydrogénées parmi lesquelles la piperidine et la 2.5 diméthylpiperazine ont été identifiées. H, BRuNNER et Louis PELET. ACTION DU CHLORURE DE CHAUX SUR LA PHÉNYLHYDRAZINE (Berichte, XXX, 284, Lausanne). La solution qui se colore en jaune en dégageant de l'azote, laisse déposer des cristaux jaunes et une huile. Les 584 BULLETIN SCIENTIFIQUE. premiers sont de l’azobenzol; l’huile renferme du benzol et de l’aniline, H. Kunz-KRAUSE. SUR L’ACIDE DIT CAFÉTANNIQUE ET SES DÉCOM- POSITIONS SUCCESSIVES (Berichte, XXX, 1617, Lausanne). Dans un travail antérieur, l’auteur avait obtenu de l'acide caféique au dioxycinnamique en dédoublant l'acide matétan- nique, Hlasiwetz avait obtenu le même acide en partant de l’acide cafélannique. Cet aide caféique perd à 200° une mol. de CO, en laissant un résidu de vinylpyrocatéchine que lau- teur croit identique avec le dioxystyrol. Ce corps trés instable se transforme en chauffant, en pyrocatéchine, aussi croit-il pouvoir ajouter que toutes les fois que la pyrocatéchine sera reconnue dans la distillation sèche des plantes tannifères, on devra l’attribuer à la décomposition d’acide glycosyldioxv- cinnamique. En outre, on a plusieurs fois observé la formation simul- tanée d'acide protocatéchique et d’acide acétique, par fusion des acides tanniques avec KOH; ce fait pourrait se traduire par la formale : C,H,(0H), C;H,(0H), HE AU 20 + CH,COOH. CH — CH.COOH COOH Euc. BAMBERGER. ACTION DES OXYDES DE L’AZOTE SUR LE MERCUREPHÉNYL ET SUR LE NITROSOBENZÈNE (Berichte, XXX, 506, Zurich). L'auteur a trouvé que NO pur ne réagit pas sur Hg(C,H,), en présence de nitrosobenzène, mais on obtient du nitrate de diazobenzène. NO,, par contre, agit sur le mercure de phényl et il se forme du nitrate de mercuriphényl C,H,HgNO, et du nitrosobenzène. N,0, agit comme un mélange de NO et de NO,. PHYSIOLOGIE. 85 PHYSIOLOGIE FRIEDR. MIESCHER. — SES TRAVAUX HISTOCHIMIQUES ET PHYSIO- LOGIQUES, ? vol. gr. 8°, avec portrait, F.-C.-W. Vogel, lib. éd., Leipzig 1897. ! Nous donnons plus haut un remarquable résumé des tra- vaux de Miescher que nous devons à la plume de M. W. His, le savant professeur de Leipzig. Nous n’en tenons pas moins à signaler à cette place dans notre bulletin bibliographique l'apparition des deux beaux volumes que viennent de publier les amis du savant bâlois trop tôt enlevé à la science et qui constituent un précieux monument élevé à sa mémoire. Le premier volume contient la biographie de Miescher par M. His, puis une série de 98 lettres scientifiques adressées, la plupart par lui à ses parents et à ses amis M. His, M. Hoppe- Seyler et d’autres, accompagnées de quelques réponses de ceux-ci. Cette correspondance, dans laquelle on apprend à connaître l’homme et le savant dans l'intimité, est des plus intéressantes et permet de suivre pas à pas le développement de la pensée scientifique de l’auteur. Le second volume contient tous les travaux de Miescher dont plusieurs inédits. Nous n°y revenons pas puisqu'ils sont analvsés dans l'article ci-dessus de M. His. L'ouvrage se termine par quelques travaux exécutés dans le laboratoire du physiologiste bâlois par ses élèves. Nous en avons dit assez, pensons-nous, pour faire com- prendre l'intérêt tout spécial qui s'attache à cette publication. E. S. ! Die histochemischen und physiologischen Arbeiten von Friedr. Miescher, gesammelt und herausgegeben von seinen Freunden. Leipzig, Verlag von F.-C.-W. Vogel, 1897. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 3 septembre 1897. C. de Candolle. Supplément au grand index de Kew. — W. Marcet. Mémoire de Sir Rix Quaine sur les bruits du cœur. M. C. pe CANDoLLE rend compte de la publication qui va être faite d’un supplément au grand index de Kew, diction- naire complet des phanérogames. Cet ouvrage va jusqu’en 1882, il est d’une grande utilité, le supplément est imprimé à Bruxelles par M. Durand, à l’aide de 3000 liv. st. léguées par Darwin. M. W. Marcer rend compte d’un mémoire de Sir Rix Quaine, sur les bruits du cœur. Séance du 7 octobre. W. Marcet. Calorimètre pour déterminer les quantités de chaleur émises par l’homme. — Th. Lullin. Photographies de chutes de gouttes d’eau sur des liquides visqueux. Le D* MarcerT rappelle qu’à pareille époque, l’année der- nière, il a dit à la Société quelques mots de son calorimètre destiné à étudier la chaleur émise par l’homme. Après avoir brièvement passé en revue l’histoire de la calorimétrie ap- pliquée à la physiologie, il décrit son calorimètre en détail, ls à SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 987 en projeltant sur un écran, à la lumière électrique, des pho- tographies de l’instrument. Cet instrument se compose de deux chambres, une en cuivre poli, placée dans une autre en bois, garnie de feutre en dehors et d’ouate en dedans. L’intervalle entre les deux chambres est d'environ cinq centimètres de largeur. La fer- meture s'opère par un panneau en bois sur lequel est fixé une plaque de cuivre s'appliquant contre un bourrelet en caoutchouc adhérent au rebord de la chambre de cuivre. Cette dernière a une contenance de 810 litres. Une petite fenêtre est pratiquée dans ce panneau s’ouvrant de l’intérieur; La cloison mobile est passablement lourde et se manœuvre au moyen d'un système de mouffle fixé au plafond du labo- ratoire. Deux ventilateurs, soit agitaleurs. sont activés par le courant électrique servant d'éclairage, el mélangent conti- nuellement l’air du calorimètre pendant la durée de l’expé- rience. Le nombre de tours de ces agitateurs s’accuse par deux compteurs; pendant une expérience de 40 minutes les agitateurs font ensemble environ 240,000 tours et produisent un fort courant d'air. Un de ces agitateurs chasse l’air du calorimètre au travers d’un récipient contenant environ à kilos de glace en gros fragments, et l’eau de fusion est reçue dans un ballon. Les thermomètres accusent des cinquantièmes de degrés (centigr.), l’un d’eux donne la température de lair dans la chambré de cuivre, un autre celle du cuivre même, un troi- sième la température de l’espace annulaire entre les deux chambres et un quatrième la température de l’eau de fusion à la fin de l’expérience. Après un séjour de 40 minutes à 4 heure dans le calori- mètre, la chaleur émise se reconnaît en transformant en calories les températures prises aux thermomètres, une cor- reclion est nécessaire à cause de la chaleur produite par les agilateurs en frappant l’air de la chambre C’est ici qu’un collaborateur s’est joint à l’auteur de ce travail en la per- sonne de R.-B. Floris, un Jeune chimiste actif et intelligent, et les expériences sont faites avec le calorimètre par MM. Marcet et Floris. D88 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Il a fallu un temps considérable pour déterminer la cha- leur produite par l’action des agitateurs, et finalement les auteurs ont décidé de faire deux ou trois de ces essais le même jour que les expériences entreprises sur l’homme. Les calories ainsi obtenues furent soustraites des résultats de l'expérience sur le corps humain. Deux séries d’essais ont été entreprises pour juger de l'exactitude des travaux faits avec ce calorimètre. Une pre- mière série a porté sur la chaleur perdue par un récipient d’eau chaude placé dans le calorimètre. Il s’agissait de re- trouver la chaleur émise, accusée par la différence de lecture d’un thermomètre plongé dans l’eau. Ces expériences ont donné des résultats se rangeant au-dessus et au-dessous d’un chiffre moyen de — 1,41 pour cent du calorique rayonné par l’eau. Une autre série d’expériences faites avec le gaz hydrogène en vue de retrouver dans le calorimètre la chaleur émise par la combustion d’un volume connu de gaz, donna des résultats beaucoup plus concordants et les auteurs ob- tinrent par ce moyen presque exactement le chiffre trouvé par Favre et Silbermann pour la chaleur de combustion de hydrogène. Les expériences sur le corps de l’homme ont été commencées et les auteurs espèrent obtenir des résul- tals importants avec un instrument qu'ils ont reconnu fonc- tionner d’une manière très satisfaisante, M. Th. Lucuin montre quelques photographies d'empreintes obtenues en faisant tomber de l’eau goutte à goutte sur une plaque de verre recouverte d’un liquide visqueux ; il fait re- marquer la ressemblance de ces empreintes avec certaines taches solaires. , ai ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 589 Séance du 4 novembre. Ch.-Eug. Guye. Wattmètre électrostatique. — E. Ritter et Duparc. Minerai de fer d’Ain-Oudrer. — Chodat et A. Preda. Sac embryonnaire des hybri- des. — Chodat. Confirmation de ses recherches sur le Pleurococcus. — Dussaud. Irichromatie de M. Ch. Henry. M. C.-E. GuYe présente un wattmètre électrostatique destiné à mesurer la puissance des courants à haute tension. L'appareil est construit sur le principe du wattmèêtre de M. Curie, dont le dispositif particulièrement symétrique, a l'avantage d'éliminer presque totalement l'influence des couples perturbateurs inhérents à la plupart des électromètres, Les quatre secteurs semi-circulaires dont se compose l’ins- trument, sont placés verticalement; les deux secteurs fixes élant séparés suivant un diamètre vertical; les deux secteurs mobiles suivant un diamètre horizontal. Un dispositif très simple permet d’écarter l’un de l’autre les deux secteurs fixes ou de les éloigner tous deux de l’ensemble des secteurs mobiles qui dans l’électromèêtre de M. Curie tient lieu d’ai- guille mobile. On peut de cette façon obtenir pour le cou- ple électrostatique le maximum de puissance compatible avec les distances explosives de l'expérience. D'autre part le système des secteurs mobiles est suspendu, comme le fléau d’une balance, sur deux couteaux en acier trempé, après avoir été convenablement équilibré. En faisant varier la position du centre de gravité de ce système (et cela au moyen d’un petit écran mobile se déplaçant le long d'une tige filetée) on modifie à volonté et dans de larges limites la puissance du couple antagoniste et par conséquent la sensibilité de l’instrament. Les lectures se font directement par l'observation d’un index solidaire du système mobile, qui se déplace en regard d’une graduation convenable, Ce couple antagoniste étant produit par la pesanteur, il en résulte que la puissance me- surée est proportionnelle au sinus de l’angle de déviation. En résumé l'instrument est une combinaison du wattmètre de M. Curie avec le dispositif de suspension employé dans le voltmètre électrostatique de lord Kelvin. ARCHIVES, t. [V. — Décembre 1897. 41 590 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE M. Etienne Rirrer fait au nom de M. Duparc et au sien une communication sur le minerai de fer d’Ain-Oudrer. Celui-ci s’est formé par recristallisation de produits ferrugi- neux au milieu d’un ensemble de schistes métamorphiques qui rappellent tout à fait les schistes de Casanna. Il y a de nombreux termes de passage entre les schistes et le mine- rai, qui présente les mêmes caractères microscopiques avec l'augmentation de plus en plus forte de la magnétite, de l'hématite et des produits ocreux. M. le Prof. Caopar communique les résultats auxquels M. le D: A. PRrepa est arrivé, sous sa direction, en étudiant le sac embryonnaire des hybrides de Narcisses et des espèces légitimes. Dans toutes les espèces examinées, les noyaux des syner- gides et de la cellule-œuf sont érythrophiles ; il en est de même du noyau secondaire. Par contre les noyaux des ceilules antipodes se sont mon- trés fortement cyanophiles dans toutes les espèces. Il n’est donc pas juste de dire que les noyaux du sac em- bryonnaire sont tous érythrophiles comme cela a été pré- tendu jusqu’à présent. Strasburger ayant prétendu que l’érythrophilie était due à une putrition meilleure, cette théorie ne saurait être appli- quée au genre Narcissus. Il est évident qu’il n’y a aucune raison pour admettre que les cellules de l'appareil sexuel sont mieux nourries que celles de lappareil antipodial qui aboutissent, au contraire, à un tissu nutritif important. (Voir à ce sujet la note de M. Preda dans le Bull. de l’Herb. Boissier, novembre 1897). M. CHopar annonce à la Société que ses recherches sur le Pleurococcus qui ont fait l’objet de discussions très vives ont été récemment confirmées. À la dernière réunion de l'Association britannique pour l'avancement des sciences à Toronto, Dorothea T.-M. Pertz à annoncé qu’elle avait obtenu la production des sporanges LE LANTA ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 591 slobuleux, allongés et quadrangulaires décrits par R. Chodat!. Par contre elle n’a pas obtenu la forme filamenteuse dé- crite par cet auteur. A cette même réunion M. le prof B. Tanner a annoncé qu'il avait obtenu la forme filamenteuse en question et qu’aussi les observations en question étaient confirmées. M. Chodat est heureux de voir ses observations vérifiées par des botanistes aussi habiles et compétents. Il va, d’ailleurs, publier un mémoire complémentaire sur ce sujet. M. Dussaup rend compte des travaux de M. Ch. Henry sur l’irichromatie et présente des échantillons de papiers co- lorés par cette méthode. Ces papiers ne sont pas teints, mais simplement recouverts d’une couche mince de substance graisseuse qui produit des irisations par interférence. Séance du 18 novembre. Ch. Scret. Influence des vagues sur la lumière réfléchie par une nappe d’eau. — Righi. Optique des oscillations électriques. M. Ch. Sorer rend compte d’un calcul qu’il a fait pour déterminer lunfluence des vagues sur la lumière réfléchie par une nappe d'eau?. M. Ep. SarasiN communique un mémoire de M. Riçui intitulé : « Optique des oscillations électriques » dans lequel l’auteur décrit toutes les expériences électro-magnétiques, analogues à celles sur la lumière, qu’il lui a été possible de reproduire. ! Voir Annals of Botany, 1896. ? Archives. Déc. 1897. 8 Archives. Nov. 1897. 592 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Séance du 2 décembre Ph.-A. Guye et M®Aston Variations du pouvoir rotatoire de l'alcool amylique avec la température. — Ph.-A. Guye et Dutoit. Effets thermiques qui ac- compagnent le mélange de liquides organiques. — Briquet. Carpologie du Bupleurum croceum et du Bupleurum Heldreichii. — Briquet. Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes. — R. Gautier. Période de sècheresse extraordinaire. — R. Gautier Publications de l'Observatoire du poly- technicum de Zurich. — His. Les œuvres complètes de Miescher. M. Pa.-A. Guye rend compte de divers travaux effectués dans son laboratoire : 1° En collaboration avec M'° Aston, et comme suite aux recherches sur le même sujet, il a étudié les variations du pouvoir rotatoire de l’alcool amylique avec la température. De ces observations, confirmées par des mesures cryoscopiques et des déterminations polarimétriques effectuées au moven de dissolvants polymérisants ou dissociants, on peut con- clure que les molécules simples et complexes de l'alcool amylique n’ont pas le même pouvoir rotatoire; les premières sont plus actives, en valeur absolue, que les secondes. 2 En collaboration avec M. Durorr, M. Guye a étudié les effets thermiques qui accompagnent le mélange de liquides or- ganiques n’ayant en apparence aucune action chimique les uns sur les autres. Une quinzaine de mélanges étudiés ont donné lieu à des absorptions de chaleurs ; celles-ci suivent la loi de Thomsen. M. Briquer présente une note sur la carpologie du Bupleu- rum croceum Fenzl et du Bupleurum Heldreichii Boiss. — La section Perfoliata du genre Bupleurum comprend, comme on sait, un lrès pelit nombre d'espèces caractérisées, au point de vue carpologique, par l’absence de bandelettes dans les méricarpes. Nous avons décrit récemment en détail les B. rotundifolium et intermedium' el désirons compléter ici ‘ Briquet, Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes, p. 26 et suiv., 61 et 64 (dans Burnat, Matériaux pour servir à l’histoire de la flore des Alpes maritimes). ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 593 nos observations par l’analyse des B. croceum et Heldreichii. Quant au B. lophocarpum, spécial à l'Orient comme les deux espèces précédentes, son organisation unique dans le genre Bupleurum soulève des questions compliquées qui ne peu- vent être traitées en abrégé et dont nous renvoyons l'étude à un autre article. Le B. croceum se place à côté du B. rotundifolium dans la sous-section Lævia, car il possède des méricarpes à vallécules absolument lisses et des côtes fines à peine saillantes. L’épi- carpe est constitué par de très petits éléments, d'apparence collenchymateuse, à parois externes très épaisses, mais pure- ment cellulosiques, recouvertes d’une fine cuticule. — L’épt- carpe est sous-tendu par un hypoderme parenchymateux, à petits éléments étirés tangentiellement. Cet hypoderme est continu tout autour du méricarpe; il passe sous les côtes qui sont occupées par deux ou trois cellules fortement collen- chymateuses. — Le mésocarpe est occupé par d'énormes cellules parenchymateuses, à parois minces, Æ palissadiques, orientées perpendiculairement à l'épicarpe. Ces cellules contiennent quelques chloroplastes, mais leur utricule primor- dial qui a une capacité considérable de suc cellulaire indique évidemment que l’on a affaire à des réservoirs aquifères. Ce qui confirme cette interprétation, c’est le fait qu’en se des- séchant les parois radiales des cellules se replient en forme d’harmonica. Au-dessus des faisceaux, les cellules sont plus courtes, mais conservent tous leurs caractères. — Le paren- chyme aquifère vient s'appuyer intérieurement contre une assise hypendocarpique, à éléments très élirés langentielle- ment; les parois de cette assise qui sont en contact avec l’'endocarpe sont collenchymateuses. L’endocarpe a des élé- ments conformés comme ceux de l’assise précédente, à pa- rois fortement collenchymateuses, sauf les radiales. — Les cinq faisceaux angulaires sont remarquables par la présence d’un bois très développé, à petits éléments très nombreux fortement lignifiés et sclérifiés, qui constitue une vraie colonne de soutien de section + elliptique. Le liber et le péricycle sont réduits à quelques éléments du côté extérieur du bois. Le faisceau est enveloppé d’une gaine parenchymateuse, à 594 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE éléments médiocres, de section polygonale. — Il n’y a pas de bandelettes. En résumé le fruit du B. croceum diffère très nettement de celui du B. rotundifolium, par la présence d’un hypo- derme différencié sous l’épicarpe et sous l’endocarpe, par le collenchyme des côtes, par la présence d’un tissu aquifère palissadique hautement développé, et par le développement du bois dans les faisceaux. Le B. Heldreichii possède comme le B. intermedium des vallécules pourvues de nombreuses saillies secondaires qui donnent à la section transversale du méricarpe une apparence absolument semblable à celle de cette dernière espèce (voy- notre monogr. |, c. fig. 12). Le B. Heldreichù rentre donc dans la sous-section Rugosa. — L'’épicarpe est constitué comme chez le B. intermedium. M en est de même pour la partie parenchymateuse du mésocarpe, dont les éléments, disposés sur plusieurs rangs, conservent longlemps leurs chloroplastes et ont une tendance à s’allonger suivant le rayon. — Le collenchyme hypépicarpique qui, chez le B.in- lermedium, forme une puissante zone dans la région externe du mésocarpe, est ici très réduit. Il ne remplit pas intégrale- ment les saillies, et n’atteint guère au contraire qu'une épaisseur de 2 ou 3 assises, sauf quand les saillies sont très étroites. En outre, les parois des cellules sont beaucoup moins épaisses que chez le B. intermedium. — Le collen- chyme hypendocarpique est en revanche très développé, surtout en face des côtes; il atteint plusieurs assises d'épaisseur, mais les éléments en sont très vite écrasés, de sorte qu’à l’état adulte, ce collenchyme forme un magma brillant étroitement appliqué contre l'endocarpe. Ce dernier est formé par des éléments parallélipipédiques, al- longés tangentiellement, à parois radiales minces, à parois internes et externes fortement épaissies à la façon d’un col- lenchyme. — Quant aux faisceaux, ils ne diffèrent point de ceux du B. intermedium, seulement ils ne sont pas enve- loppés par du collenchyme, mais par une gaine parenchy- mateuse. — [l n’y à pas de bandelettes. En résumé le B. Heldreichii diffère surtout du B. interme- TEA FR PES ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 595 dium par son collenchyme hypépicarpique très peu déve- loppé et ses faisceaux entourés d’une gaine parenchyma- teuse. On voit par ces deux exemples, qui permettent de séparer nettement des espèces voisines au moyen de l’organisation interne du fruit, combien la classification spéciale des Ombellifères gagnerait à une utilisation systématique de l'anatomie du fruit. M. Briquer fait hommage à la Société de son mémoire : Monographie des Buplèvres des Alpes maritimes. M. Raoul Gaurier fournit quelques indications sur la pé- riode de sécheresse extraordinaire que nous venons de tra- verser. Le mois d'octobre 1897 est de beaucoup le plus sec de la période qui commence en 1826. Oa n’a récolté durant ce mois que Oum,5 d’eau de pluie à l'Observatoire. Les mois d'octobre les plus secs après lui sont ceux de 1830, avec 15,3, el de 1876 avec 15.4. Il est curieux de constater que ce mois d’oc- tobre le plus sec de lasérie vient immédiatement après le mois d'octobre le plus humide, celui de 1896 avec 288.81 Le mois de novembre 1897 fournit seulement 14°".7 d’eau, dont la majeure partie est tombée durant les trois derniers jours du mois. Ce n’est pas le mois de novembre le plus sec; celui de l’année 1867 n’ayant fourni que 5"",9, mais il vient immédiatement après celui-ci, moins humide que ceux de 1847 (16.3) el de 1862 (16.6). Si l’on réunit l’eau tombée durant ces deux mois, on trouve 15%%,2 ce qui est de beaucoup le minimum constaté pour celte période de 64 jours. Les seules années où cette même période a été très sèche sont celles de 1856 avec 51"".9, dont 20%%,9 pour octobre et 31"".0 pour novembre, et de 1884, avec 47®%,8 dont 29"".6 pour octobre et 18"*.2 pour novembre. Si l’on fait abstraction du demi-millimètre tombé le 16 oc- tobre, on constate une période de 65 jours de sécheresse du 24 septembre au 28 novembre ! Une pareille durée n’avait pas encore été observée dans celte saison. M. Gautier n’a retrouvé de comparable qu’une 596 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. période de 30 jours, du 26 septembre au 26 octobre 1830, et une de 25 jours du 17 octobre au 10 novembre 1856. M. R. GauTier rend compte du premier volume des Publi- cations de l'observatoire du Polytechnikam de Zurich qui con- tient un mémoire de M. Wolfer, sur l’activité de la photos- phère du soleil et sur la distribution en longitude des principaux phénomènes par lesquels cette activité se mani- feste. Au nom de M. le prof. W. His de Leipzig M. Ep. SARASIN fait hommage à la Société des œuvres complètes de Friedrich Miescher de Bâle publiées par ses amis et ses élèves, qui vien- nent de paraître chez G.-C.-W. Vogel à Leipzig en deux beaux volumes avec portrait sous le titre : die histochemischen und physiol.gischen Arbeiten von F. Miescher. Il présente l'exposé du contenu de ces deux volumes qu’il fait suivre de la lecture des principaux passages du compte- rendu des travaux de Miescher par M. His (voir ci-dessus, p. 509). OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A I/OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE 1897 Le 1+r, brouillard enveloppant le matin et le soir. 3, brouillard pendant tout le jour. 4, très légère averse de pluie à 8 h. du matin. 6, légère gelée blanche le matin; couronne lunaire à 7 h. 30 m. du soir. Du 7 au 13, brouillard enveloppant pendant toute la journée; assez forte bruine le 7, le 11 et le 12. Le 15, quelques gouttes de pluie à 2 h. 30 m. du soir. 18, 19 et 20, brouillard enveloppant pendant tout le jour. 23 et 24, brouillard et bruine pendant toute la journée. 95 et dans la nuit du 25 au 26, forte bise. 27, gelée blanche le matin 28, très forte gelée blanche ; minimum abrité : — 5°.1 ; fort vent pendant toute la journée et pendant la nuit du 28 au 29. 29, pluie pendant la nuit et le matin; giboulée de neige à midi 48 m.; pluie et neige pendant la soirée. La neige descend jusqu'à 700 m. sur toutes les montagnes environnantes. ARCHIVES, L. IV. — Décembre 1897. 49 MAXIMUM. MINIMUM. EPS Pa re LH Là SE MN EE : Le 4% à 5h. Soin. dE 20e BA Squh e matt 0 MENT 63 16 mire D 44 à 10 h:"matin ...:.: ee MO A à Eh sr 16 dE he sir. Li RES TONTS 14 à 3h son TER 7à 9h. matin....... BA 22 à 10h. Soir... LCR KL + 1 29" 0 nan ee Lee 742,58 99 à. 7 h matin. ce. 4 PE EP. Êe CEe à NA A Re Ne 30 à mminpit 00e | SÉCHERON | CÉLIGNY | COLOGNY JUXSY COMPESIERES ATHENA Obserr, MAL Ph, Mantamour Ch, Pesson | R, Gautier | M. Micheli ORSER FAT. Pellegrin A A 5 Sr | mn, | min min | nm | ram mm a1k lotal.12040:5 47-71 16.6 | 411.0 | 14.8 10.5 !. 20.0. Il ll Û é Durée totale de l'insolation à Jussy : 59h 30m, G9'LET OF O— 76 98'0 880 VA? 1 Ce (3 80'Z dre _£6'GEL L som | sl 60 — 1624 |7L |€rO|SS UCI 6 |O'F | 098 |08S | 0% | 014 |0'8 ER (LT 1870 067 + |18 861 89281 | ETO + | 28982 0€ | 081160 — 108 |%0 |8601006 |8 Ass)? |88er| 016 |0S | 86 — | 1e |98 08 GG +) 01% + 189161 | S8'GIL | OFOT— | LS'9rL| 67 | D8eF|". "|" |69 IS 018 |+'Mss)""|""" | 0L6 |O0T | 6e— | nee | Fer | re — 960 +1 06% el HABTE SO — | 67961) 8G S'OEF| ST — 169 |#S |OCOIST wo "|" | 016 069 19 + |508 | 8e + | go — cer —| 777 — YY'96L | GS'TEL | OL'L + | OC'TEL| Lz CC Gén ET 162 100 |e80)6Lr |6 ANN| "|" | 066 |0%L | 65 + 1908 | er À | ve — ler — VO Y — | TO'9€L | LY'66L | €69 + |08'cEL| 98 OET|v0 +106 1,00 |00110'F |6 “ann "|wE | 0005 029 | %6 L | 28 low 190 + LOST —| 987 + 67861 |SL'L8: | 16% | LU 66L) GG DECO +106 100 JOOTITE | ounwo) |": | 006 | 068 | ge | rée 10% +1 SO -E STT —| G0'8 ++ |OS'OEL | CR'TEL | TL + | 29 REZ) me S'EEF) FO + 106 100 |O0TIL'T SUB) |" | 096 1068 | SE — | 088 | Fe + 7% F LVO LUTTE ESS TUL | 60'06L | TSF | GC'8EL| a USEr 60 +186 100 |O0TILS |F ‘al: "|" | 0£8 1082 | er — | 008 l02 25 | 8% 1086 +) 616 + |SS'GEL | ES TUL | EST | CL'UL| 28 QT IST 1860186 |F'aNN |") :"" | oc lorz | 06 — 881 | Le L #9 L OS'E | WT L ja 86 S66EL LE UT |SL'OUL| Fe SUET)EO +16 00 100719 |F'ANN "|": | 0007! 068 | 66 -E | 966 198 + | 50 — 1100 — | L'E —Æ | T6 661 | La ec É | 0'GEL| 0 GET) 70 L)L6 |T% |c6OÏTE | ‘Nl°-|""" | 0006 006 | Sur 886 | 02 | FO + 1980 —|60'€ + |LE'86L | 9g'ocr | C6'O1+- | 67222] 6F GET) 70 +186 |9T 1E60180 | our) | | 0007. 006 | GET | GL6 108 + | 80 + 1990 —| 47€ + |eL'o€Z OÙ GEL | 16 J Sp SL 8F SOET| VO +116 |FE |E8O!L'T PO) 1 | OO0F) O8 | ET 646 | 66 + | Tr + (290 —| 69€ |2TZEL 02'eZ LG + |8L'GEL| LT O66F| 80 +166 LES |ELOITS | 7 'aNNl "|" | 0007 016 | sr 646 106 | ST 1160 +) 69 + ET'OEL | Gr'EEL | 798 TOE. d1 SET €0 + |TOF 100 |G6'0 77 ol: | 0007068 | 86 + 966 |86 + | 06 —- (GET | e69 ller'aez | page | Gex HAE (OSEF| "°° |" 187 1060 11e SLT TT | OOOF0ËL | 607 | 6%6 | S8 + | #0 + 100 1 —| 1€ — le6'98z | 20 Ce x91 — 0'YGL| VE 0667170 — 126 00 |00TIS% ou) --|:": | OO0F/0T6 | SI 626 109 - | ae LIQUT — 97€ + \GLe6L Over O8'E E Y0 O€L| £F B'861 SO —1L6 100 00 7ILT UCI FO | OO0F. 088 | LT | 966 | 6% | TT + lec'e —| 648 — |9T'9EZ g6zez 97e | OL'REL| GI SGET| SO — 186 100 |OOT6T |F ‘asal "|" | 046 1006 | tort. où6 | re ler HTC —| 66 + |IS'962 | AT'GEZ | 006 L VS'GEL| VF n |GO%F)EO — GOT 100" |00 169 | F ‘anal "|": | 086 | 028 | 84 + 916 Gy LICE GC Tr — 18e + 9 cez acer | gg8 | |90%ez| 01 SG) %0 — |SOF 100 100189 | F ANG) "|": | 066 048 | V2 -L xr16 | 99 16% +100 + 686 + c8'nez ag'cez | 088 + [66 MEL) 6 SET) 90 — | VO 00 |OUTICS |F ANN| "|" | 086 | 048 | aor- 666 | rc | ge EN +) 666 —F L'UEGEL | 69 661 968 + | ECREL 8 | DPI" |" 100 O0! 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Th. m. 10 h. m. ARS, 4h.s. Th#S, 10 h. 8 um mm mm mm min mm mm mm ire décade 733,35 733,34 733,14 7336 722,58 132,33 732,64" 733,13 2) » 713378 733,89 133,83 7131424 733,30 73292. 73350-73300 : AE, 732,87 73244 732,94 732,81 731,86 731,31 * 731,55-731,66 Mois 73333 73322 73307 73351 73238 73219 73263 73200 Température. 0 0 0 0 0 0 U 0 dre déc. + 3,53 + 3,45 + 299 + 492 + 6,30 + 6,30 + 53,26 +422 2,» + 296 + LA + 137 + 295 + 651 65 POS ET 3 » + 184 + 1,51 + 1,00 + 266 + 5.24 F° 220 29% 6 210 Mois + 254 + 212 + 1,79 + 351 + 602 + 5,59 + 446 FE 336 Fraction de saturation en millièmes. {re décade 930 933 920 878 807 822 874 891 : ME 983 988 99% 976 878 926 967 973 CE 881 873 901 807 701 683 760 793 Mois 931 931 938 887 795 812 867 886 Insolation. Chemin Eau de AT Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. muycnne. enheures. p.le vent. de neige. mètre . 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm ire déc. + 2614 + 7,33 + 10,26 0,91 8,9 4,38 0,1 143,53 2 » +1,10 7,99 + 9,77 093 15,9 2,17 0,1 137,46 3e » + 0,10 6,67 + 827 0,75 21,3 8,87 14,6 131,87 | Mois + 1,27 + 7.20 <+ 947 0,866 6,1 5,14 148 137,62 ++ Dans ce mois l’air a été calme 55,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE. à ceux du SW. a été celui de 5,30 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 33°,4 E. et son intensité est égale à 27,2 sur 100. 601 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE NOVEMBRE 1897. Le 1er et le 2, ciel clair pendant toute la journée. 3, brouillard le matin; ciel clair pendant le reste de la journée ; fort vent du sud. 4, brouillard jusqu’à 10 h. du matin. Du 5 au 9, ciel clair ou légèrement nuageux pendant toute la journée. Le 10, brouillard depuis 4 h. du soir. Du 11 au 13, ciel clair pendant tout le jour. Le 14, brouillard toute la journée, avec fort vent du sud. 15, brouillard jusqu’à 10 h. du matin, ciel clair ensuite. Du 16 au 95, ciel clair pendant toute la journée. Le 26, brouillard à 4 h, du soir. 27 et 28, ciel clair pendant tout le jour. 29, neige et brouillard pendant tout le jour, avec forte bise. La neige, emportée par la bise, n’a pu être mesurée. 30, brouillard à 10 h. du matin; ciel clair le reste de la journée. ss... 19 Qc 19 Fr me 19 le] CE 602 ou 271,90 D71/441 570.10 270,75 928 à 41 h. soir 99 à 95 h."soir se se sc plots e'sslants Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. LEE LH 965,70 270,25 564.42 574,00 574,89 360,70 366.50 298,15 948,97 552.80 603 en BUT ame dE _6a9 + 8989 sion 0£0 | F € IS NP ARRAUPE PA DE ce 6 — | LG | 19 — | Her | 0209€ | ogzge 96 — | ro'gce | 0€ OR ee CENT" Lt at DUT NON — | Sel | 1N9 — | G6'OF— | OC LSG | LS'SS | GTI — | TS‘ | 68 (AS ALERT EC PE GTA NES CNET =) F4 — | 0986 + | 106 — | 7006 |: er'é00e) 97 0 LPar roue SROMNERE COHNINeNE La SE On F0) ME TE 68 —"| OGLONINOS OR NMOT EE eco Ne 660 | F ‘MS A ae PS EE GE TT OT | S6'996 | OL'09S | 3Y'T + | 6S'60G | 9% 600 |} ‘’aN LORS CAPE te AE (ITS | 68 — | 980 — | 669 — | STSOS | CL'O0G | 60 + | 17x08 |! cz €00 | F ‘AN AS ei st LU 66 — | 9G— | OFF + | 28% — | S0'OLS | OE'SOC | 79e | 67 7a0 lez | 00'0 "IBA HAUT "DAS ON | IG ON SOEUR 2 | 688 — | S8'YLC | O6'OLS | SCO | TL'ELS | EG 000 | I "HN De NES INT E en ROC Ne EME UT SOLS | 68'YLG | OCT | G'GEG | cc 000 |} MS Pr à HER na Nbr Tr 60e LI EE NIQUTEE | SG'GLE | ON'YLE | 88'GI+- | YT'SLE | Fe €00 | FT ‘HN A DIS POP 66 + | 80 — | 669 | 690 + | 00'0ZS | 00'ELC NRg ET | eZ IN OZ €0'0 | F ‘AN 1 LUE UE HUM OM LORS NL | 6 PEN OT CL) O0 LOU PTE AT TI PET PARU EP nRENTE er LL et | 08 H | LT + | 864 T OL'6 + || GE'ELS | OG'ELG | VO TT | GO CLS | 87 | OO |T “IN MENT ‘504 CS PTE | FT + | GPL + | 606 + | OSELC | CO'CLS | 4601 | GE'EZS | LT 1 | 600 |T AN A GA ot LE + | Le — | 6FS + | 00 - | OL'ELE | SR'OLS | 066 sk 9£'GLG | 91 REAU IE ACIA SG] TEE sir DA NOT — | 66, |" 09'6 | 676, —:1 08022 | 02990 | 60€ €F'896 || ST O0T |& RUSSIE" 2 A: RE A 0 nr ES a mm A 070 | GL9G | 9C'G + | TF'GOG | FH 600 | F ‘AS | ET: LT | 90 — | 9% — | GUY + | 666 — | 06890 | EL'999 | TS —E | ELZOG | LT | 600 | FES 1e tt 96 + | FE — | 80€ + | LT — | 00028 | On'690 | 869 + | 9696 | ar | 00'0 ‘a8a | Fur DO NT UV — | GOUT + | GONE — | SL'OLG | 6L 600 | SOL + | GE'OLQ | Fr | PI AIRQIES SPLIT NAS er OS 7 100 | 9 — | 870 + | 06€ — | S9'OLC | Og'ége | LEZ L | 20048 | 0T | 600 | F ‘AN we 4 ue EU + | 0 +) F9 + | JET ++ | QU'ILS | SG'OLS | 962 + | 9L'OLS | 6 860 |T MN OU 7e ? 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LATE 10 h. m. Ah &h.s. ins se 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm min Are décade... 569,72 569,50 569,33 569,57 569,34 569,32 569,52 569,70 CCS . 370,90 570,81 570,77 371,11 570,83 570,77 571,10 574,19 : PRES . 566,44 565,82 565,74 965,89 565,38 969,15 363,22 569,15 Mois ..... 569,02 568,71 568,61 568,86 568,52 568,41 568,61 568,68 Température. 7h. m. 10 h. m. a'his: #h.s. Th.s. 10 h.s. 0 0 0 0 0 0 A'edécade...— 14,41 — 0,42 + 1,06 — 0,2 — 1,35 — 1,93 de» ...— 14,50 — 0,35. + 1,2 + OO RES 3. » …— 5,07 - — 5,14 — 4,935 — AS Mois: = — 266 — 1,87 — 0,69 — 1,67 :—" 2/07 702,88 Min. observé. Max. observé. Nébulosilé. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm jre décade... — 2,47 + 1,9% 0,21 CR — 2,04 +. 1,9% 0,18 ds + 5 1,21 — 1,14 0,18 Mée 7 + 0,91 0,49 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,15 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 7,8 sur 100. Archives des Sciences phys et nat 4° Serte, tome IV. Déc 1897 Î PLV =— 3000 2400 tube plié contenant le liquide magnétique 2600 %00 2000 7500 | 1600 _| #00 —| 7200 V L 1 —_| 500 -|- 200 780 790 200 210 220 BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME QUATRIÈME (ge PÉRIODE) 1897. — N°° 7 à 12. Nouvelles observations sur les propriétés des rayons CU ARS UC PMR CRT RE Sur la résonance multiple des ondulations électri- SR AOL CURE S eta ae nt ae rte de Les seiches des lacs et les variations locales de la pression atmosphérique, par F.-A. Forel.. ... La station préhistorique du Schweizersbild, par RSS SES PSC ES ACER TEE", De la germination du sapin blanc au Jorat, sur Lausanne, en 1897, par P. Bertholet. ....... Sur la forme de la perturbation dans un rayon de lumière solaire, par Antonio et Alberto Garbasso. Recherches sur le pouvoir rotatoire des corps actifs isomères, par Ph.-A. Guye et J. Guerchgorine.. LTETT ART TER A) RSS RE ae LE ee Sur la coloration des Alpes pendant le coucher du Bar Edo AS Le era e audit see Note sur une faune crétacée provenant de Plewna (Bulgarie du nord), par W. Kilian et V. Paquier Les porphyres quartzifères du Val Ferret (Note préparatoire), par L. Duparc et Francis Pearce (avec les planches I et. If).....:.......... GET DÉMO RER RER PR RE Nouvelles recherches sur la flore pélagique, par À. CR SR ne ne SR asie ARCHIVES, t. IV. — Décembre 1897. sn Prin eds al ui, SEE 606 TABLE DES MATIÈRES. Sur la variation de la densité des liquides avec la température, par Edm. van Aubel.......... Les variations périodiques des glaciers, 2° rap- port, 1896, rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers, par F.-A. Forel et Léon Du Pasquier. ..... a : 0e : TRES Contribution à l'étude pétrographique des îles de Sercq. Jersey et Guernesey; première note : Îles de Sercq et de Guernesey, par L. Dupare et J. Doerlage si: 1555 00e CORRE TE Idem (suite et fin, avec pl. TV)... Se Sur un Héliozoaire nageur myriophrys paradoxa, par Eugène Penard (avec la planche HD ..... Sur les iodométhylates de nicotine, par Amé Pictet et Paul. Genequand .…. 22 SRE AA Sur quelques travaux récents relatifs à la résistance électrique du bismuth, par Edm. van Aubel. .. Détermination de la température de l'air par la marche d’un thermomètre non équilibré, par Ch: Dufour. 72224 DS OR er L’optique des oscillations électriques, par Auguste Right, + 22 SSSR USE Sur les modifications mécaniques, physiques et chimiques qu’éprouvent les différents corps par l’aimantation, par le D' Hurmuzescu (première note} ES SR à so OO SERRE Ye Quatre-vinglième session de la Société en des Sciences naturelles, réunie à Engelberg, les 13, 14 et 15 septembré 1897.20 Physique. — Eb. de Zeppelin. Les bruits mystérieux de l’atmo- sphère. — Raoul Pictet. Les cycles non réversibles dans les forces naturelles. — KR. Pictet. Les courants alternatifs dans les phéno- mènes de l’électrolyse. — Henri Dufour. Action des rayons 2œntgen sur les corps électrisés. — Hagenbach et Veillon. Renversement de l’action des soupapes électriques avec l'abaisse- ment de la pression. — Ch. Dufour. Recherche de la température de l'air par la marche d’un thermomètre non équilibre. — A. Rig- genbach. Précipitations atmosphériques. — Ed. Sarasin. Les sei- 218 329 344 401 431 439 TABLE DES MATIÈRES. ches du lac des IV Cantons. — Prof Arnet. Même sujet. — R. Emden. Vagues atmosphériques, — A. Soret. Réflexion à la surface d’un lac agité par les vagues — Raoul Pictet. Réservoir HOT en Ie PR RARE aet es scene Chimie. — H. Rupe et Rœsler. Dérivés asymeétriques de la phé- nylhydrazine. — Rupe et Labhard Nouvelle synthèse d'oxytria- zols. — ©. Billeter et Berthoud. Constitution des thiamides. — R. Nietzki. Action de l'hydroxylamine sur le chlorure de picryle. — Schumacher-Kopp. Empoisonnement par le phosphore. Lettre HPSPRGNDER Eee CRI RE SR Mae MES eee ete e ee eva Géologie. H. Schardt Origine des Alpes de la zone du Stock- horn et du Chablais. — Schardt. Mécanisme du mouvement de la nappe de charriage du Stockhorn. — Sckardt Concrétion de la chalcédvine. — (. Mœsch. Dégagements d’acide carbonique dans la région de Schuls-Tarasp. — Mœæsch. Calcaire rouge du Lias sur l'Alp Laret. — Mœsch. Géologie et orographie des environs d'En- gelberg. — F.-A. Forel. Le phénomène erratique en Finlande. — Ch. Sarasin. Ammonites Sonneratia, Desmoceras, Puzosia et Ho- Botanique. — Rapport de la Société de botanique. — C. Schrü- ter. Un parasite du Plankton. — Schrüter. Formes du Picea excelsa. — D' J. Huber. Photographies de paysages brésiliens. Zoologie et médecine. — W. His. Les travaux scientifiques du prof. Miescher. — C. Keller. Éléments africains de nos diffé- rentes races d'animaux domestiques — H. Burckhardt. Le cer- veau des Sélaciens et son importance au point de vue de la z00- logie systématique. — Burckhardt. Le cerveau des Vertébrés. — F. Urech. Action du froid et de la chaleur sur les cocons de Va- nessa. — Urech. Action de la compression sur les chrysalides de Vanessa. — E. Bugnion Développement de l’épiphyse et de l'or- gane pariétal chez les Reptiles. — H. Herzen. Fonction de la rate. — Radzikowski. Observations sur le phénomène de l’électro- tonus. — Santschi. De l’action du curare. — His. Préparations anatomiques. — D’ Cattani. Malformation congénitale des vreilles. — V. Fatio Deux Corégones du type dispersus dans les lacs de Lungern et de Sarnen. Th. Studer. Rapport de la Société zoolo- SGEN SN RS SR PA de CC On ro Les travaux scientifiques du professeur F. Miescher, rapport présenté le 13 septembre 1897 à la Société helvétique des Sciences naturelles, réu- nie à Engelberg, par W. His.............. Influence des vagues sur la lumière réfléchie par une nappe d’eau, par Charles Soret......... Sur les modifications mécaniques, physiques et chimiques qu’éprouvernt les différents corps par l’aimantation, par le D' Hurmuzescu (2° note, LENS VE RO EM PU CRE PET CEA 607 Pages 441 462 467 474 478 509 930 940 ie > 608 TABLE DES MATIÈRES. Pages Note additionnelle à la défense des facies du malm, en réponse à M. Choffat, par Louis Rollier... 546 Les progrès de la géologie en Suisse pendant l’an- née 1896, par H: Schardt. . 0e 0000 992 BULLETIN SCIENTIFIQUE MATHÉMATIQUES A. Hochheim. Problèmes de géométrie analytique à deux dimensions... 5:27 CMP 374 ASTRONOMIE ET MÉTÉOROLOGIE Dr J. Scheiner. La photographie des astres.......... 70 D: G. Muller. La photométrie des astres............ 71 J. Maurer. La périodicité des étés chauds et des étés froids. 5... os; eee SC 374 PHYSIQUE Emil Cohn. Courants électriques. Dix conférences... 174 A. Garbasso. 15 leçons sur la lumiére 377 Alf. Kleiner. Deux nouveaux instruments de mesure.. 379 Eih. Wiedemann et Herm. Ebert. Guide pratique de physique... 2.202028 CROSS 498 F. Zehnder. La mécanique de l'univers présentée dans ses traits fondamentaux... 1... 20 579 CHIMIE Georg-W.-A. Kahlbaum. Etudes sur les tensions de Va peurs... Vince ST TEE 73 + ne Monographies relatives à l’histoire de la chi- PR ER 74 R° Niclski et Blumenthal. Sur la diquinoyltrioxime et sur le {étranitrophénol. :..:..:.. 20 70 C. Schall. Électrolyse des sels d'acides organiques. . 79 Le même. Désulfuration de l'acide résorcinedithiocar- bonique. ...:.-.,.4.:, PULLS 79 C. Kippenberger. Méthode d'analyse quantitative des alcaloïdes, dosage Fe Pantipyrine................ 80 St. v. Kostanecki et G. Rossbach. Sur l’action de lal- déhyde benzoïque sur la méthyl-p-tolylcétone.. 80 E. Bamberger. et E. Kraus. Action du sulfite de po- tasse sur quelques combinaisons diazoïques....... 81 St. v. Kostanecki et L. Podrajanski. Action du furol sur l'acélophénone …. ...:.....,..1,. 2.200 81 TABLE DES MATIÈRES. E. Bamberger et Thor Ekecrantz. Sur la nitrosophényl- MR 7 te tasse où de es s{e ren sav Hugo Weil. Constitution des colorants basiques de la She udWtriphonyImétHane;: ., 2. ...,.....,..e1.. E. Bamberger et E. Hindermann. Transposilion de Rice DhenvSulAmIqQueE.Z -.......... 4.452 G. Lunge et El. Marmier. Recherches expérimentales PRÉ NEUC CAE DECO Andes ce sue ere St. v. Kostanecki. Sur la 3'4° dioxybenzalindandione. . A. Werner et À. Klein. Sur les sels 1.6 dichlorotétra- IDC EIRE EU RD Ep d ebri Rs eue R. Nietzki et Th. Knapp. Sur quelques dérivés du ATEN LUE LS PEER E SUR EN CRT RUE RTS SET E. Schulze. Sur les produits azotés dérivés des matiè- res albuminoïdes dans les plantules de quelques ÉMRE S RCOMIOOES ed le en me md nes Le méme. Sur l'apparition variable de quelques subs- tances azotées cristallisables dans les plantes en ger- MU EU eue Là Malaehs M Ré niet dasiese A. Bistrzycki el J. Flatau. Condensation de lacide phénylglycolique avec les phénols............... E. Bamberger. Essais comparatifs sur les isodiazotates DCE TR A ie AUS le re en ue JNL Le méme. Nitrosamines acylées..............,..... E. Bamberger ei Mac. Meyenberg. Sur le phénylhy- drazine disulfonate de potassium................ Fréd. Reverdin. Revue des matières colorantes nou velles au point de vue de leurs applications à la POSE ARR UN der Mets dE ae lors R. Nietzki el A. Schelder. Synthèse du tetramido- benzène symétrique an moven du dinitrodichloro- DÉMARRER AE LT RE RC Et Ed. de Freudenreich. Des agents microbiens de la ma- RÉ IROIDAB ES NE DE rer em nds auver es cd A. Kirpal. Réduction des dérivés nitrés aromatiques. . T. W. Richards et H. Parker. Revision du poids alo- PIC AN HAE STE RE sie so rem as E. Bamberger et J. Kurz. Sur la transposition des aci- MAS SU URSS RER Een ana scie eee Gas D:° R. Nietzki. Chimie des matières colorantes orga- FU ES PE RE CR RER EEE F. Fittica. Jahresbericht ueber die Fortschrille der E. Bamberger. Contribution à l’étude des diazoïques.. E. Bamberger. Sur la formylphénylhydrazine....... 581 582 582 583 610 TABLE DES MATIÈRES. Pages E. Bamberger et Alf. Einhorn. Des bases conteuues dans les flegmes alcooliques .................... 33 H. Brunner el L. Pelet. Action du chlorure de chaux Sur la phénvihydrazine.. "7..." 00RRtRNRRe 583 H. Kunz-Krause. Sur l'acide dit ‘cafétannique el ses décomposilions “successives... Rte 584 E. Bamberger. Action des oxydes de l'azote sur le mer- curephényl et sur le nitrosobenzène.............. 584 PHYSIOLOGIE Dr J. Joteyko. La fatigue et la respiration élémentaire du muscle 5,2 : 4 4 21e SPORE 176 V. Fatio. De la présence d’un Corégone du Lype Dis- persus dans le lac de Sarnen..... 5" 84 Fr. Miescher. Ses lravaux histochimiques et physiologi- MUBS Er Dee OT Ne RER RE 585 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Séance du ? juin 1897. — F.-A. Forel. Analoyies de l'écoulement des glaciers et des fleuves d'eau. — LE. Delessert. Cas de Fata Morgana”i 2. ee semene ce tac er EEE 382 Séance du 19 juin. — E. Chuard. Maladie des vins. — Henri Du- four. Etat actuel de la radiographie. — H. Brunner. Action des persulfates et d’un mélanse de persulfate et de permanganate. — Oettli. Fabrication du carbure de calcium. — Paul Jaccard et H. Golaz. Extraits végétaux dialysés. — H. Schardt et O. Lavanchy. Nouvelle application des miarbres de Saïllon et amélio- rations apportées à leur exploitation. — De Blonay. Nouveau système d'exploitation des forêts..........,....,.,...:. Lee 385 Séance du 7 juillet.— F'. À Forel. Rapport sur quelques particulari- tés de l'orage de grêle du 2 juin 1897. — Dusserre. Action d'une solution forte de CuSO! sur les plantes de moutarde des champs. — Wilezek. Ascidie chez une Laurelle et fasciation chez un Loni- cera. — F. Cornu. Nouvelle méthode de taille des prismes de réfraction... "22h12 érne ceblionteclbt Re ICE EEE 389 Compte rendu des séances de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel. Séance du 5 février 1897. — O. Billeter. L’éclairage à l’acétylène. — F. Conne. Présence de mannite dans le vin.... .......... 296 Séance du 18 février. — H. de Pury. La vinifcation et les maladies des vins. — L. Du Pasquier. Rapport de la Comwuission hydrolo- giQue. Men ee Te emets oser ans dope eE EES 296 Séance du 4 mars. — Ed. Cornaz. Statistique de la flore du Congo. 297 Séance du 17 mars. — O. Billeter. Maladies des vins........... 297 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 8 avril. — L. Isely. Machine à résoudre les équations de M. Grant. — G. Ritter. L'utilisation rationnelle des forces hydrau- DR RE NS esse ar commencement eee Séance du 27 avril. — ©. Billeter. Les conditions de formation des corps solides ........-.......................-........ Séance du 14 mai. — Ed. Cornaz. Un nouveau genre de la flore euro- péenne …. are Poe PAP PO OCTR OEO O OC T Séance du 4 juin. — A. Cornaz. Sur un cas de diphtérie. — Ed. Cornaz. Une gaine de pin d'Autriche à trois aiguilles........... Séance du 17 juin à la Chaux-de-Fonds. — A. Hirsch. Les recher- ches de M. C.-E. Guillaume sur un métal à dilatation extraordi- nairement fable. — F. Tripet. Une plante nouvelle pour la flore suisse. — M. de Tribolet. Léon Du Pasquier................. mit 301 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 6 mai 1897. — Th. Lullin. Rhéomètre hyiraulique pour la mesure des courants profonds dans les lacs ou les mers. — Ch. Sarasin Recherches sur les genres d'Ammonites, Hoplites, Desmoceras, Sonneratia, Puzosia — F. Dussaud. Pronographe muni d’un microphone. — Preudhomme de Borre. Destruction d'oiseaux et de mammifères. — Le même. Pyrrhocoris apterus. — Ed. Sarasin. Travaux de MM. Drude et Swyngedauw sur la réso- nance multiple des ordulations électriques. — Le même. L’ou- vrage de M. Righi sur l’optique des oscillations électriques....... Séance du 3 juin. — Président. Décès de M. Descloizeaux, membre honoraire de la Société. — margot. Interrupteur rapide de courant —Preudhomme de Berre. Dégénérescence de fruits du prunier. — C. de Candolle, Observations de MM. Hirase et Ikeno sur un mode particulier de fécondation. — H. de Sanssure. Disparition prochaine des bisons de Lithuanie et d'Amérique. — Le même. Mi- eration des chauves-souris ….....,.......................... Séance du 1“ ju:llet. — Président. 2° partie du tome XXXIIT des Mémoires de la Société. — V. Fatio. Corégone du type Dispersus dans le lac de Sarnen — D’Espine. Expériences sur la valeur du filtre Schepiloff. — F.-A. Forel. Les seiche- des lacs et les varia- tions locales de la pression atmosphérique. — Le même. La grêle du 2 juin à Morges. — Preudhomme de Borre. Travail Ce M. Va- lery Mayet sur le Margarodes vitium et de MM. Rollinat et Troues- sart sur la biologie des Rhinolophes........................ Séance du 6 goût. — Ch.-Eug.Gnye. Fabrication du carbure de caleiom à l’usine de Vernier. — R. Chodat Nouvelles recherches sur la flore pélagique. — C. Sarasin La station préhistorique du Schwei- zersbild. — Preudhomme de Borre. Mimétisme chez certaines espèces de Lépidoptères. — C. de Candolie. Sur une nouvelle galle du chêne. — W. Marcet. La fatigue et la respiration élementaire du muscle, par le D' J. Joteyko. — Ed. Sarasin. À propos de la télégraphie sans fils — W. Marcet. History vf the respiration of man. — Amé Pictet. Constitution chimique des alcaloïdes végé- Séance du 3 septembre. — C. de Candolle. Supplément au grand index de Kew. — W. Marcet. Mémoire de Sir Rix Quaine sur les RE RTE SE ME Be OC or D OMMCER PO ENT 179 183 184 612 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 7 octobre. —- W. Marcet. Calorimètre pour déterminer les quantités de chaleur émises par l'homme. — Th. Lullin. Photo- graphies de chutes de gouttes d’eau sur des liquides visqueux. . .. 586 Séance du 4 novembre. — Ch.-Eug. Guye, Wattmètre électrostatique. — E. Ritter et Dupare. Minerai de fer d’Ain-Oudrer.— Chodat et A. Preda. Sac embryonnaire des hybrides de Narcisses. — Chodat. Confirmation de ses recherches sur le Pleurococcus. — Dussaud. Trichromatie de M."Ch: Henry. "14 "CCE RER 589 Séance du 18 novembre. — Ch. Soret. Influence des vagues sur la lumière réfléchie par une nappe d’eau. — Righi. Optique des os- cillations'électriques:: 1.2.1... MRC ENRNEERRRRERE 591 Séance du 2? décembre. — Ph.-A. Guye et Ml: Aston. Variations du pouvoir rotatoire de l'alcool amylique avec la température. — Ph.-A. Guye et Dutoit. Effets thermiques qui accompagnent le mélange de liquides organiques. — Briquet Carpologie du Bu- pleurum croceum et du Bupleurum Heldreichii. — Briquet. Mo- nographie des Buplèvres des Alpes maritimes. — KR. Gautier. Période de sécheresse extraordinaire. — R. Gautier. Publications de l'Observatoire du polytechnicum de Zurich. — His. Œuvres complètes de Fr.=Miescher.... 1.2.2 cer 592 Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 11 mars 1897. — A. Pictet et P. Genequand. Iodomé- thylates de nicotine. — F, Ullmann. Nitrofluorénone. Le bronze de cuivre dans la réaction de Sandmeyer. Emploi de l'aluminium en photographie. — F. Kehrmann et E. Gauhe. Acétamino- quinonë 4. se setelse sue eee Se CCC EC RRREE 86 Séance du 13 mai. — A. Bach. Da rôle des peroxydes dans les phé- noménes d’oxydation.— F.Kehrmann et \V. Haberkant. Dérivés de l'acide naphtopicrique. — F. Kehrmann et F. Zimmerli. Acé- taminonaphtoquinone:..5... 0. RCE TPE ERERREEEE 04 Séance du 18 juin. — C Græbe et J. Buenzod. Phtalates d’aniline. — F. Ullmann et I. Goldberg. Dérivés de la benzophénone. — F.:Kehrmann. Safranines..1::....01% EPP PER 95 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de MASON ER AURR TE NÉ 97 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de juulet 4997. 44205e dia in te «OO TRE 193 OBSERVATIONS MÉ TÉOROLOGIQUES pendant le mois d'août Or ve UE NN dass rus rt NO 305 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de septembre 1897........ TOR SERRE 393 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois ‘d'oc- tobre:4897 ...2.1 à 5420 . PES RER OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES ‘pendant le mois de novembre 1897..... sun ee NS D « # $ » ‘2 TABLE DES AUTEURS À ARCHIVENMNCIENCEN PANNIQUENE NATUREL A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ANNÉE 1897, Tomes III et IV (Quatrième période) A | B Amann, Jules. Appareil pour Bach. A. Action de l'aldéhyde l'examen chimique de l'air. II, formique sur l'albumine, I, 978. — Phénols dans les uri- 88. — Rôle des peroxydes nes, III, 580. — Graphique. dans les phénomènes d'oxyda-- pour la solution des équations, tion, IV, 91. IE, 58%. — Lampe à désinfec-| Bagchtold. ‘C.-A. Sur le nom de tion de Bartel, II, 58%. Schweizersbild, IV, 45. Tête d'indien momifée, Ir, Bænziger, E. et G. Lunge. Ana- 584.— Fabrication des verres de! lyse d’un nouveau minerai de Jéna, IE, 585. — Voir Jaccard.| cuivre sulfuré de St-Mardy Amstein. Nouveau procédé pour! Tinto, LIT, 497. déterminer les solutions singu- Baltzer. Les sources, IV, 567. — lières d’une équation différen-| Le glacier diluvien de l'Aar, tielle ordinaire du premier or- IV, 575. — Formations inter- dre, IIL, 576. glaciaires près de Pianico, IV, Arnet. Seiches du lac des Quatre! 978. Cantons, IV. 460. - Baltzer, Jenny et Kissling. Carte Arton et T.-G. Bonney. Serpen-|" des environs de Berne, IV, 574. tines du Ryffelhorn, IV, 563. Bamberger, Eug. Composition Aston, (Mlle). Voir Guye, Ph-A.| des hydrates isodiazoïques, IF, Aubel, Ed. van. Variation de la’ 59. — Essais comparatifs sur densité des liquides avec la! les isodiazotates normaux, !V, température, IV, 201. — La! 292. — Nitrosamines acylées. résistance électrique du bis-! IV. 293. — Contribution à wuth, IV, 329. l'étude des diazoïques, IV, 582. Auriol, H. Cartes agronomiques,! — La formylphény lhydrazine, ILE, 301. : [V, 583. — Action des oxydes 43% 614 TABLE DES AUTEURS de l’azote sur le mercurephényl| Blanc, Henri. Origine et déve- et sur le nitrosobenzéne, IV, D8. Bamberger, E. et Alf. Einhorn. Bases contenues dans les fleg- mes alcooliques, IV, 583. Bamberger, E.et Thor. Ekecrantz. Nitrosophénylhydroxylamine, IV, 82. Bamberger, E. et E. Hinder- mann. Transposition de l'acide phénylsulfamique, IV, 83. Bamberger, E, et E. Kraus. Ac- tion du sulfite de potasse sur quelques combinaisons diazoï- ques, IV, 8L. Bamberger, E.et J. Kurz. Trans- formation des acides sulfoni- ques, IV, 500. Bamberger, E. et Mac Mayen- berg. Le phénylhydrazine di- sulfonate de potassium, IV, 293. Bastian, J. Voir Kummer. Baumhauer. La jordanite, IV, )61. Bertholet, P. La germination du sapin blanc au Jorat. IV, 67. Berthoud. A. Constitution des thiamides, IV, 465. Bertrand et Ritter. Géologie des Alpes, IV, 556. Betsch, G. Noir Kehrmann. Bieler, Th. Imprégnation chez un pommier, HI, 177. — Carte agronomique des environs de Lausanne, IIT, 180. — Pierres et roches au point de vue agri- cole, IV, 562. Billeter, O. L'éclairage à l’acéty- lène, IV, 296. — Maladies des vins, IV, 297. — Constitution des thiamides, IV, 465. — Ana- lyse de divers travaux, [V, 300. Billhwiller, R. La répartition des pluies en Suisse, LIT, 25. Binet, P. Toxicologie comparée des phénols, IT, 85. Bistrzycki, A. et J. Flatau. Con: densation de l'acide phénylgly- colique, IV, 292. loppement des membres chez les vertébrés a et ter- restres, LIT, 576. Blonay, de. Nouveau système d'exploitation des forêts, IV, 3689. Blumenthal. Voir Nietzki. Boerlage, J. Voir Duparc. Bühm. Voir Bôse. Bonney, T.-G. Voir Arton. Borel. Arn. Voir Soret. Borgeaud. Ladrerie du bétail, IE, D81. Büse. Trias de l'Engadine, IV, 598, 970. Büse et Bühm. Géologie des Alpes orientales, IV, 558. Bothof, H. Voir Nietzhi. Bourgeat. Lapiés du Jura, IV, 967. — Couche à Pecten præs- cabriusculus, Ostrea crassissima dans la vallée de l'Abbaye de Grandvaux, IV, 574. Briquet, J. Eléments d’une classifi- cation du genre Sphacele, III, 63. — Caractères carpologiques du genre Heteromorpha, Il, 498. — Carpologie des Bupleu- rum croceum et Heldreichii, [V:1592: Brun, A. Fusion du quartz, HE, 83. Brunner, H. L'acide persulfuri - que, IE, 576. — Action des persulfates et d’un mélange de persulfate et de permanganate. IV, 386. Brunner, H. et E. Chuard. L'acide monojodsuccinique, IE, 495. Brunner, H. et L. Pellet. Action du chlorure de chaux sur la phénylhydrazine, IV, 583. Buenzod, J. Voir Græbe. Bugnion, E. Développement du cerveau chez l'iguare de Co- lombie, III, 578. — Projec- lions de préparations micros- copiques, ILE, 593. — Dévelop- pement de l’épiphyse et de l’or- POUR L'ANNÉE 1897. 615 gane pariétal chez les reptiles, IV, 489. Bührer, C. et H. Dufour. Obser- servations actinométriques en 1896, III, 186. Burckhardt, C. Géologie des Al- pes glaronnaises, IV, 557, 573. — Les sources, IV, 567. Burckhardt, Ed. Voir Nietzki. Burckhardt, R. Le cerveau des Sélaciens, IV, 480. — Le cer- veau des vertébrés, IV, 483. C Cailler, Ch. Analyse de divers travaux, IV, 374. Candolle, Augustin de. Lianes de! la famille des Pipéracées, II! D14. — Analyse de divers tra- vaux, Il, 500. Candolle, C. de. La tératologie végétale, TE, 197. — Galle du chêne, IV, 190. — Analyse de divers travaux, III, 284; IV, 184, 586. Cattani. Malformation congéni- tale des oreilles, [V, 495. Chavannes, R. Nouveaux mots employés en électrotechnique, IE, 596. Chodat, R. Polymorphisme des algues, II, 70. — Algues péla- giques de quelques lacs suisses et français, II, 286. — Algues incrustantes et perforantes, IT, 512. — La flore pélagique, IV, 166, 190. — Le Pleurococcus, IV, 590. Chodat, R. et A. Preda. Sac em- bryonnaire des hybrides de Narcisses, IV, 590. Choffat. Parallélisme des niveaux du malm, [V, 573. Cholnoky, de. Limnologie du lac Balaton, IL, 516. Chuard, E. Produits de décom- position du carbure de calcium par l’eau, HE, 587. — Maladie des vins, IV,385.— Voir Brun- ner. Cohn, Emil. Courants électriques, IV, 174. Conne, F. Présence de mannite dans le vin, IV, 296. Cornaz, A. Un cas de diphtérie, IV, 300. Cornaz, Ed. Rosa dichroa et Rosa Lerchii, IIT, 596. — Sta- üstique de la flore du Congo, IV, 297. — Un nouveau genre de la flore européenne, IV, 300. — Une gaine de pin d'Autriche à trois aiguilles, [V, 300. Cornu, F. Observation photogra- phique du passage des étoiles au méridien, IE, 581. — Nou- velle méthode de taille des prismes de réfraction, IV, 391. Cruchet, P. Mesure de la hauteur et de la vitesse des nuages, IT, D Daubrée, A. Notice nécrologique sur —, IV, 553. Décombe, L. La résonance mul- tiple des ondulations électri- ques, 1V, 30. De la Rive, Luc. Analyse de di- vers travaux, IV, 377. Delebecque. Ravins sous-lacustres, IV, 566. Delessert, Eug. Fata Morgana, IV, 382. Deperret. Le Brachiodus, IV, 575. D'Espine, Ad. Analyse de divers travaux, III, 573 ; IV, 295. D'Espine, Ad. et Schépiloff. Expé- riences sur la valeur du filtre Schépiloff, IV. 185. Deville. Voir Raulin. Drechsel, E. Iode dans l'orga- nisme humain, IIT, 281. — Les substances actives de la glande thyroïde, III, 281. Drude, Paul. Existence de vibra- tions de période plus courte à côté de l'ondulation fondamen- tale de l’excitateur de Hertz, III, 464. er 616 Du Bois, H. Lumière et magné- tisme, LIL, 583. Dufour, Ch. 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