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DU CONSERVATOIRE BCTANIQUE DE GEI vEKDU EN 1922 |

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_ SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES

DUPLICATA DE LA BIBLIOTHËQUE " DU CONSERVATCILE BOTANIQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 a

Genève. Impr. Rey & MaLavaLLon, 18, Pélisserie précédemment Aubert-Schuchardt.

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DES

SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES

CENT TROISIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE

TOME SIXIÈME

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GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18.

LAUSANNE PARIS GC BRIDEL ET: G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & Ci, À Bare è

1898 DUPLICATA DE LA EIBLT

DU CONSEL\ SRE 1 :ENEVE

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LES MATIÈRES COLORANTES A BASE DE FER

DES TERRAINS DE SÉDIMENT ET SUR L'ORIGINE PROBABLE DES ROCHES ROUGES

PAR

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Nous avons reconnu, M. M. Lucion et moi’, il y a | déjà quelques années, que la pression osmotique qui règne dans les solutions de sels, facilitait le départ de l’eau de certains hydrates. La tension de dissociation des corps hydratés ne se trouve pas équilibrée dans une solution saline, comme elle le serait dans l’eau pure, ou dans de la vapeur sous tension suffisante. « La présence d'un sel dans l'eau produirait, sur un corps hydraté, un effet compa- rable à celui d'une élévation de la température.» Nous appuyant sur ce fait, nous avons regardé comme pos- sible que les sédiments colorés en rouge violet par l’oxyde _ ferrique se fussent déposés dans des estuaires ou dans des lacs salés, tandis que les terrains de couleur d’ocre

1 1 Résumé d’un travail inséré au Bulletin de l’Académie royale de Belgique ; de Mai 1898. * Bull. de l’Acad. de Belgique (3) t. XXIV, p. 21-56; 1892.

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6 SUR LES MATIÈRES COLORANTES

fussent plutôt des formations d’eau douce. Cette con- clusion soulevait des questions subsidiaires auxquelles il devait être répondu. L'objet du présent travail est de fournir le complément d’études annoncé depuis 1892.

Position du problème. On peut ramener les couleurs des terrains colorés par des composés du fer aux quatre types suivants : le bleu verdâtre, le jaune d’ocre, le rouge vineux et le noir.

On a attribué, tacitement, le bleu vert à la présence de silicates ferreux, le jaune d’ocre à l’hydrate de fer, le rouge vineux à l'oxyde de fer anhydre et le noir à des composés ferroso-ferriques. Entre ces couleurs typiques on reconnait toutes les nuances possibles provenant d’un mélange, en proportions diverses, des composés rappe- lés. Il suffira donc de poursuivre l'origine des couleurs typiques pour comprendre les cas particuliers.

Une difficulté capitale du problème réside dans le fait

que très souvent, sinon toujours, les trois premières

couleurs se rencontrent dans un même sédiment. Par exemple, on voit, dans notre terrain dévonien, des bancs entiers verts, suivis de bancs rouges alternant avec des bancs jaunes. Nos psammites présentent de nombreux cas de ces alternatives. Bien mieux, l'étage de Gedinne et l’étage de Burnot montrent cette association dans les mêmes bancs : on a alors les roches dites bigarrées; le plus souvent c'est le vert et le rouge qui se trouvent juxtaposés. On voit immédiatement que si la roche rouge doit véritablement sa couleur à une déshydratation du composé ferrique par l’action de l’eau salée, les bancs jaunes ne devraient se rencontrer que dans les terrains de formation d’eau douce ; ils devraient marquer des époques nettement différentes de celles des roches rouges.

A BASE DE FER, ETC. 7

En outre il s’agit de savoir pourquoi les roches rouges sont toujours accompagnées de parties vertes (voir plus loin), tandis que les terrains jaunes ne présentent pas de semblables bigarrures. Les présentes recherches ré- pondent, je crois, à ces questions.

>

Résultat des recherches nouvelles.

Je passe, dans ce résumé, la relation des travaux qui ont été faits antérieurement sur le sujet qui nous occupe, d'autant plus qu’ils n’ont eu en vue que la formation des terrains rouges et qu’ils ont laissé, suivant l'opinion d'Israël Cook Russel’ lui-même, auquel on doit les re- cherches les plus complètes sur la matière, cette ques- tion spéciale sans solution satisfaisante. J'arrive donc immédiatement aux observations que j’ai pu faire.

Constitution des roches rouges et vertes. Si l’on traite, à froid, des grés ou des schistes rouges, par de l'acide chlorhydrique à un titre supérieur à 30 p. €. on obtient, après 24 heures, le départ complet de la ma- tière colorante rouge tandis qu'il demeure des masses vertes parfaitement compactes d’ailleurs. Après lavage et dessiccation, la roche ne présente guère moins de solidité qu'avant le traitement à l'acide. La partie dissoute est formée presque exclusivement de chlorure ferrique mêlé de irès peu de chlorure ferreux et ne laisse, après évapo- ralion à sec et reprise par l’eau, qu'un résidu de silice négligeable. Nous verrons plus loin l'importance de cette remarque. On doit conclure de que l’oxyde ferrique ne

1 Subaërial Decay of Rocks and origin of the red color of certain Formations. Bull. of the United States Geological Survey. 52; 1889.

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8 SUR LES MATIÈRES COLORANTES

fait pas partie des grains siliceux de la roche, mais qu’il existe à l’état d’enduit ne jouant peut-être aucun rôle essentiel comme ciment de la roche. sinon son départ en amènerait la ruine.

Comme contrôle, j'ai fait macérer des fragments de roche dans une solution concentrée de potasse chauffée au bain-marie dans un vase en argent. Après quelques jours la roche ne formait plus qu’une boue avec la po- tasse. Celle-ci avait dissous une proportion énorme de silice. Le ciment de la roche est donc l'acide silicique et non l’oxyde ferrique.

Les roches vertes ont donné un résultat semblable au regard de la désagrégation : l'acide chlorhydrique leur enlève un peu de composés de fer sans les déliter, tandis que la potasse les fait tomber en pâte.

L'analyse chimique a démontré, d’une manière cons- tante, que les roches vertes sont plus riches en silice que les roches rouges: 65,73 p.c. contre 59,54 en moyenne. En revanche, les roches rouges renferment trois fois plus de fer que les roches vertes (9,21 p.c. contre 2,98 es- timé à l’état de Fe,0,).

En somme, ces roches sédimentaires sont constituées par une matière de fonds, verte, formée d’une argile, ou d’un sable argileux suivant le cas, dans laquelle des com- posés ferreux entrent en faible proportion mais en fai- sant corps avec la masse. Les roches rouges renferment, en outre, des particules d'oxyde ferrique caractérisées parce qu’elles sont chimiquement indépendantes du fonds de la roche; elles lui sont adjointes comme si les sédi- ments en avaient été saupoudrés pendant leur dépôt.

20 Constitution des roches et des terrains jaunes. L’acide chlorhydrique attaque ces roches et laisse, cette fois, un

A BASE DE FER, ETC. 9

résidu privé de fer, c’est-à-dire non de couleur verte. La solution acide renferme, outre le chlorure ferrique, du chlorure d'aluminium et beaucoup d'acide silicique. Ce dernier se prend en gelée pendant l’évaporation.

Les roches jaunes contiennent donc le composé ferri- rique non comme un hydrate adjoint au reste de la ma- tière mais comme faisant partie intégrante de celle-ci.

Toute hypothèse sur la formation des terrains rouges et des terrains jaunes devra tenir compte de ce fait fon- damental.

30 Essais de déshydratation, par voie humide, des com- posés hydratés du fer. L’hydrate ferrique obtenu à froid par l’action de l’ammoniaque sur les sels ferriques à la composition Fe,0,4H,0 quand il a été desséché à l'air libre. Chauffé au contact de l’eau pure, dans des tubes scellés, il se déshydrate et devient grenu. Witistein' à constaté même que cette déshydratation a lieu à la tem- pérature ordinaire, mais fort lentement. Si l’eau ren- ferme des sels dissous, la déshydratation est accélérée, toutes autres conditions restant égales d'ailleurs. Ce fait a déjà été établi par de Sénarmont”.

J'ai étendu ces recherches, à fin de comparaison, aux composés hydratés jaunes, naturels, ou tels qu'on peut en produire dans iles laboratoires. Ceux-ci se forment en précipitant par l'ammoniaque, ou par la potasse, un mélange d’une solution de chlorure ferrique avec un chlorure d’un métal non chromogène (Mg, Zn, Al... etc.) en proportions diverses. Les précipités sont naturelle-

1 Vaäerteljahrsschrift für Pharmacie ; t. 1. p. 275. 2? Ann.de Chimie et de Physique; (3) t. 30, p. 145. 1850. Ce travail m'avait échappé en 1892.

10 SUR LES MATIÈRES COLORANTES

ment plus jaunes quand ils renferment moins d’hydrate ferrique.

Toutes ces substances ont conservé leur couleur primitive, quand on les chauffait dans les conditions l'hydrate ferri- que perdait son eau et d'autant mieux que la proportion d'oxyde ferrique était plus faible. Les composés naturels surtout, la limonite, l’ocre, les sables jaunes, les schis- tes, etc. n'auraient même pas fait soupçonner un com- mencement de déshydratation tant ils étaient restés iden- tiques à eux-mêmes.

Il résulte de que les hydrates dans lesquels l'oxyde de fer se trouve associé à d’autres oxydes, y compris Si0,, sont doués d’une stabilité plus grande que lhy- drate ferrique pur. [ls forment sans doute des combinai- sons du type de l’aimant. Leur couleur est plus claire que celle de l’oxyde de fer parce qu’ils se trouvent asso- ciés à des oxydes blancs (Mg O,Zn0 etc.) tandis que s'ils se trouvent combinés à des oxydes noirs, tel que FeO, ils fournissent un produit plus foncé’. Il est à noter encore que si ces produits perdent même leur eau dans les solutions salines chauffées, ils ne prennent cependant pas la couleur rouge de la brique cuite; ils restent jau- nes bruns, couleur de cuir. [ls ne sont pas magnétiques, mais ils le deviennent quand ils ont été chauffés au rouge sombre.

Essais de déshydratation par compression. L'hydrate ferrique pur ne cède pas son eau, même si on le com- prime à 7000 atmosphères. Mélé à une molécule d’un

Karl List a obtenu des corps Fe:0:. RO en calcinant les oxydes mêlés ; ils sont alors magnétiques. Berliner Berichte, t.11, p. 1512.

A BASE DE FER, ETC. 1f

oxyde RO, il abandonne son eau sous pression et il se forme le produit Fe,0,RO, de couleur jaune-cuir, non magnétique et qui ne change plus de couleur quand on le calcine; mais il devient alors magnétique. Ces essais nous prouvent qu'il a pu se former des combinaisons d'hydrate ferrique et de certains oxydes dans les terrains de sédiment, combinaisons qui ont la même teinte que si elles avaient été exposées à une élévation de lempéra- ture.

Autres essais. Les sels ferreux qui contiennent moins de trois molécules d’eau (carbonates, oxalates, silicates) s’oxydent sous l’eau, par l’action du peroxyde d'hydrogène, pour donner de l’hydrate ferrique de for- mule 2 Fe,O0,3H,0 (la limonite) et non Fe,0,, 34,0. En soumettant de la sidérite blanche, anhydre, (d’Al- gérie) finement pulvérisée, à la même action, j'ai ob- tenu, après 6 mois, une poudre rouge de même nuance que l’oxyde ferrique anhydre.

Couleur du silicate ferreux. Le silicate ferreux qui n’a pas été au contact de l'oxygène est blanc... A l'air il devient bientôt bleudtre puis vert et finalement jaune. On doit conclure de que les roches bleuâtres et vertes, ren- ferment une proportion plus ou moins grande de compo- sés ferroso-ferriques et non pas seulement des composés ferreux.

Conclusions.

Les faits qui viennent d’être résumés déplacent, me parait-1l, le point de vue de la coloration des roches dans la nature : ce n’est pas la formation de la couleur rouge qui est la conséquence du procédé le plus compliqué, mais bien celle de la couleur jaune.

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12 SUR LES MATIÈRES COLORANTES

Voici comment, d’après cela, il y aurait lieu de consi- dérer l’ordre des faits.

L'hydrate ferrique pur, non à l’état compact, mais à l’état meuble, cristallise lentement sous l’eau en se dés- hydratant (Witistein). Quand au lieu de se trouver dans l’eau il est dans une solution saline, il devient an- hydre avec plus de facilité encore. Il passe donc spon- tanément, pour ainsi dire, à la couleur rouge violette. Si cette tendance à la déshydratation ne se trouvait pas en- rayée dans la nature par un facteur particulier, tous les terrains de sédiments, sans en excepter ceux de la dernière période, auraient la couleur rouge de la brique cuite, Mais si l’hydrate de fer n’est pas pur, c’est-à-dire isolé, 1l ne se condense plus avec lui-même mais avec les oxydes auxquels il se trouve associé. Lorsque ceux-ci ne sont pas chromogénes le produit sera de couleur jaunä- tre, plus ou moins foncé suivant le degré de condensa- tion. La calcination, en expulsant l’eau d’hydratation qui entrave encore la condensation chimique, favorise et achève la polymérisation. Alors, si l’on a affaire à des groupements vraiment hétérogènes, la masse sera de cou- leur jaune-cuir (oxydes magnétiques de List); dans le cas contraire elle sera plus ou moins rouge selon la pro- portion des groupements homogènes (Fe,0,).

Il résulte de que les terrains de sédiment rouges représenteraient la superposition de deux dépôts, indé- pendants au point de vue chimique, mais qui se seraient formés simultanément de la manière suivante. Le premier dépôt, le plas abondant, serait composé de sables et d’ar- giles non ferrugineux, tombés sous l’action de la pesanteur seule, au fond des iacs ou des estuaires la sédimen- tation avait lieu. Mais, en même temps, les matières hu-

A BASE DE FER, ETC. 13

miques dissoutes ou mêlées aux eaux, opéraient sur les composés du fer en solution dans l’eau à la faveur sans doute, de l’acide carbonique‘ et engendraient le second dépôt. Ainsi que je l’ai montré dans un travail récent * les matières humiques combattent l’action de l'oxygène de l’air, elles s’oxydent en réduisant les composés ferri- ques et se précipitent à l’état de combinaisons ferreuses. Il a donc se former un dépôt d'humate de fer par- dessus les grains de sédiment sableux et argileux. Les composés du manganèse, si l’eau en renfermait, ont suivre le même chemin, tandis que ceux du calcium et du magnésium, qui n’admettent pas deux degrés d’oxy- dation, ont rester en solution à la faveur de l'acide carbonique formé continuellement aux dépens des carbo- nates de fer et de manganèse ainsi qu'aux dépens des matières humiques elles-mêmes. Voilà pourquoi ces ro- ches sont si pauvres en composés calciques : la roche de Tilff ne contient que 0,07 p. c. de Ca.

Les humates de fer et de manganèse qui couvrent les grains de sédiment continuent, nécessairement, à rester soumis aux actions chimiques de l’oxygène dissous dans l’eau ainsi qu'à celle de l’acide silicique. L’oxygène les brûle jusqu’au dernier degré par suite de la présence de l'oxyde de fer : il en forme de l’eau et de l’acide earbo- nique. La production de sidérile mêlée de spath manga- neux, Comme matières de transmission, paraît donc iné- vitable. Mais l’acide silicique de l’eau réagira avec les carbonaltes frais et donnera des silicates qui contribue- ront, avec l’acide encore libre, au cimentage de la ro-

1 Un litre d’eau de COz2 sous 1 atm. contient 1 gr. 390 de FeCOs 4 15°. ? Archives des sciences phys. et nat., t. V, p. 5; 1898.

14 SUR LES MATIÈRES COLORANTES

che. La couche siliceuse durcie rompt le contact du sel ferreux avec l'air et empêche son oxydation ultérieure. Les roches seront donc imprégnées de composés ferreux, ou mieux ferroso-ferriques, trahissant leur présence par leur couleur bleuâtre ou verte.

Remarquons encore que la proportion d’humate de fer déposé varie avec plusieurs facteurs. Elle dépend non seulement de l’abondance relative des combinaisons du fer dans les eaux, mais aussi de l'intensité de l’éclai- rage. Si elle l’emporte de beaucoup sur la proportion d'acide silicique qui s’infiltre dans les sédiments, il res- tera, à la fin, un excédent d'hydrate ferrique qui passera à l’état d'oxyde parce qu'il ne se trouvera pas mêlé, moléculairement, à d’autres oxydes. Des bancs entiers de terrain prendront donc la couleur de l’oxyde compact, c’est-à-dire la couleur rouge lie de vin. Si aulieu d’une affluence de composés de fer il y a disette, l'acide silicique pourra suffire à retenir ce qui se présentera. On conçoit done que des bancs entiers pourront être verts et qu'ils pourront alterner avec des bancs rouges. Ils devront être plus fréquents lorsque la proportion de SiO, qu'ils ren- ferment sera plus grande. Cette remarque est d'accord avec l’observation. Enfin, les inégalités d'infiltration des eaux siliceuses dans un même banc expliqueront les bi- garrures de certaines roches. aussi les parties rouges correspondent aux zones les moins siliceuses.

Passons enfin aux roches jaunes ou limoneuses. Leur procédé de formation paraît tout différent. On se rap- pelle qu’elles se désagrègent dans l'acide chlorhydrique sans mettre à nu un fond vert. Il n’y a donc pas de su- perposition de composés ferriques et de composés fer- reux. La sédimentation doit donc avoir eu lieu en un seul acte, sans phénomène de réduction. Les matières

A BASE DE FER, ETC. 15

humiques n'ayant pas pu intervenir, il faut admettre que les composés ferriques de ces sédiments n'étaient pas à l’état dissous dans les eaux : ils devaient être combinés, ou tout au moins associés, à la silice, à l’alumine et peut-être à d’autres oxydes tels que la magnésie et la chaux avant le dépôt. Ces combinaisons, plus stables, ne réagissent pas avec les matières humiques. En un mot ce devait être des alluvions jaunes, comme nos alluvions modernes. Une fois déposées ces matières limoneuses ont conservé leur couleur jaune, même dans des solu- tions salines, comme l'ont fait voir les expériences rela- tées plus haut. En somme, les sédiments jaunes provien- draient d'eaux troubles. Ils pourront alterner avec des sédiments rouges et verts si le régime des eaux des af- fluents des lacs et des estuaires change la nature des ma- tières suspendues ainsi que la composition et la limpidité du liquide.

Mais si les sédiments jaunes ne se convertissent pas en sédiments rouges dans la nature, le contraire peut avoir lieu parce que la combinaison de l’oxyde ferrique avec d’autres oxydes et surtout avec l’acide silicique, est un acte chimique suivant la pente des affinités. Des in- filtrations d'eaux acidulées pourront produire un résultat sensible à la longue ; elles pourront même laver l’enduit rouge des roches et mettre le fond vert à nu; mais elles déposeront leur charge sous forme de composés siliceux Jaunes, des ocres, qui ne reprendront la couleur rouge que si l’oxyde ferrique est dégagé de la silice. On sait que si l’on calcine de l’ocre jaune, elle devient rouge, mais On sait aussi que le silicate ferrique ne résiste pas à l’action de la chaleur.

Liège, Institut de Chimie générale, avril 1898.

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L'AUTOMOBILISNE ET LA FORCE MOTRICE

LE MOTEUR AIR-EAU

PAR

Raoul PICTET

(Suite 1.)

CHAPITRE V.

CALCUL DE LA PUISSANCE DU MoTEUR AiR-EAU

Le moteur se compose, ainsi qu’on l’a vu, de trois cylindres de détente les gaz, sous la pression de 9 atmosphères absolues, pénètrent à la température de 350 degrés.

Ces gaz pendant leur détente, reçoivent une quantité de chaleur suffisante pour se maintenir à 350 degrés. A la fin de la détente, ils sont arrivés à la pression atmos- phérique. De ils s’échappent dans un échangeur de température ils échauffent les gaz comprimés par le compresseur et qui circulent en sens inverse.

Après avoir réchauffé, autant qu’ils le peuvent, le mé- lange comprimé, ils s’échappent au dehors en activant le tirage.

! Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin, p. 550. PU

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L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 17

Le combustible brûlé peut être à volonté du coke, du charbon, pétrole, bois, etc. ; la combustion a lieu au-des- sous des cylindres et dans une chaudière spéciale placée après l'échangeur de façon à porter le mélange air-eau au maximum de température.

1. Calcul du travail de compression de l'air (pour un tour de l’arbre moteur).

Les données sont les suivantes :

Volume du compresseur l litre

Pression à l'aspiration L atmosphère Pression à la compression 9 atm. absolues Température de l’eau introduite dans l'air 15° Nombre de tours par minute 300

Nombre des cylindres moteurs 3

Volume de chaque cylindre { litre

Pression à l'admission 9 atmosphères Longueur de l’admission 1/9 de la course Pression à l’échappement { atmosphère

Température constante pendant la détente 350° La formule du travail de compression de Pair est la suivante :

© T = V X 10.333 Log (= 0,001 À 10,333 Log 9 = 21:,4132

2) Calcul du travail du moteur.—Pour un tour de l’ar- bre, on a donc un diagramme résistant qui est le travail de compression de l'air et trois diagrammes moteurs équivalents au premier.

Comme on a admis une vitesse de rotation de cinq tours à la seconde, le travail du moteur s’exprimera en chevaux par la relation :

T = 21,4132 X 2 42:,8264 ARCHIVES, L. VL Juillet 1898. 2

18 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.

ou en chevaux : 42,8204 X 5 Dcher. $5 75 <

Le travail normal du moteur sera ainsi de 2 ch. 85 pour une vitesse de 300 tours à la minute.

3. Calcul de la quantité d'eau à introduire dans l'air. La marche normale que nous venons de supposer ne laisse pas l’air sec dans la machine; une certaine quantité d’eau se mêle à l’air et passe dans les appareils sueces- sifs pour s’y vaporiser.

Les conditions de marche permettent de préciser cette quantité avec toute rigueur.

En effet, nous savons qu'un litre d’air sec chauffé à 350° augmente son volume dans les conditions données par la formule :

: Vis 0 te = (A + 0.35 Vaso 1 + œ 5 15 { an (2 390) V car neue Cr Ve mais NV, Aire

1380 273 + 350 623

EL ER ER OR SSP lai 273 + 15 288

dONENE 0

Par contre, nous avons admis, comme marche nor- male, que l’échappement de l’air et de la vapeur après la détente dans les cylindres moteurs s’opérait à la pression atmosphérique et à la même température (350°).

Or, nous connaissons le volume de l’air et le volume total des gaz à 350° ; par différence, nous avons done le volume occupé par la vapeur d’eau sous la pression at- mosphérique. Ce volume est :

3 2,163 0,837

Calculons le poids de cette vapeur d’eau.

D RAS, 140. P-

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 19 Le poids spécifique de la vapeur d’eau étant à de 0,806, il sera à 350° :

0,806 _ 0,806 +273 _ Lun Le 350 623 U,999.

Le poids de l’eau introduite par tour est, par ce fait: 0,837 x 0.353 0,e' 2954.

En ramenant la consommation à l’heure, nous voyons que pour 300 tours à la minute, la machine absorbera : 0,2954 X 5 xX 3600 5,3175",2. d’eau et 18 mètres cubes d’air à 15° et sous la pression

atmosphérique.

Le résultat auquel nous parvenons nous donne tout de suite les paramètres essentiels.

Un mélange de 18 mètres cubes d’air et de 5 kil. 3172 d’eau permet d'obtenir dans ce moteur 2 chev. 85 pendant une heure.

Dépense en calorique.

4. Calcul des quantités de chaleur à fournir. Nous admettons dans ce calcul un échangeur parfait, c'est-à- dire construit de telle sorte qu’il ne perde au dehors que les quantités de chaleur obligatoirement perdues.

Le calcul de cet échangeur entraînerait à des équations analytiques transcendantes, si l’on voulait appliquer les équations théoriques complètes.

Nous avons, par contre, trouvé une méthode graphi- que qui donne toute sécurité dans les chiffres obtenus et qui est d’un usage commode.

Dans la figure À nous avons représenté deux courbes

t Le d' 08 FX

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20 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.

A et B qui sont l'expression graphique des quantités de chaleur à fournir par l'échangeur, suivant que l’on con- sidère le courant montant ou le courant descendant.

Prenons les gaz après l’échappement des cylindres moteurs et à leur entrée dans l'échangeur.

Nous savons que ces gaz se composent d’un certain poids d’air et d’un certain poids d’eau réduite en vapeur à 350°; nous savons de plus que dès la sortie des cylin- dres cette masse gazeuse est à la pression atmosphéri- que.

En entrant dans l'échangeur, l’air et la vapeur d’eau commencent par abaisser leur température jusqu’au point la vapeur d’eau sature l’air.

Jusqu'à ce degré de refroidissement, la chaleur qu'ils cèdent au courant inverse situé derrière la surface léchée dans l'échangeur, est représentée par le poids de ces gaz multiplié par l'écart de température.

Au moment la vapeur d’eau commence à se con- denser, elle abandonne sa chaleur latente de condensa- tion, et au fur et à mesure que la température s’abaisse, elle dépose contre les parois de l'échangeur un poids d'eau représenté par la différence des tensions de va- peurs saturantes pour chaque température considérée.

Représentons ces quantités de chaleur par des sur- faces comprises entre deux axes de coordonnées et une courbe variable avec la température. Les abscisses repré- senteront les différentes températures de l’air entre 350° (température d'entrée dans l'échangeur) et 30° (tempé- rature prise comme moyenne à l'entrée et à la sortie des gaz dans l’échangeur). Comme ordonnées, nous porte- rons les quantités de chaleur abandonnées par les masses gazeuses pour chaque différence de température de un degré.

* PT D. d VENTE

1

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 21

C’est en somme, la dérivée de la fonetion du potentiel calorifique de la masse gazeuse, lorsqu'on considère la différentielle de température égale à un degré.

La surface comprise entre cette courbe et les axes des coordonnées exprime donc bien la chaleur disponible.

Elle est l'intégrale de la fonction complexe représen- tant la totalité de la chaleur disponible.

Cette fonction est effectivement très complexe.

Tant que la vapeur d’eau ne se condense pas, l’air et la vapeur d’eau n’agissant que par leur chaleur spécifique, la surface est limitée par une droite parallèle aux abscisses, et à une distance qui représente la somme des produits de la chaleur spécifique des deux composants, réduite en eau, par leur poids ?.

On pourrait croire que l’échauffement de l’air sortant du com- presseur dans le réchauffeur, se fasse sous volume constant, puis- que le volume de l’échangeur est fixe et immuable. Il n’en est point ainsi; en effet, pendant que l’air se réchauffe, il entraîne l'élévation de température pour l’eau, et la vapeur qui se forme s'ajoute constamment au volume de l'air. Malgré cet apport con- tinu, la pression de 9 atmosphères reste constante parce que l’ad- mission dans les cylindres est supposée de telle sorte que le régime est établi pour cette pression-là.

Nous avons donc bien affaire à l’échauffement de l’air sous pres- sion constante malgré l’apparence du volume constant.

Le coefficient de la chaleur spécifique est done le même pour l'entrée et pour la sortie de l’air dans l’échangeur.

suivre.)

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VARIATIONS PÉRIODIQUES DEN GLACIERS [Im RAPPORT, 1897.

rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers

PAR

E. RICHTER Professeur à l'Université de Graz, Président de la Commission.

La Commission internationale des glaciers m'ayant fait l'honneur de m'élire président en remplacement de M. le prof. F.-A. Forel, dans sa séance du septembre 1897, à Saint-Pétersbourg, je vais procéder à la rédac- tion du troisième rapport de la Commission sur les mou- vements glaciaires qui ont été constatés dans le courant de l’année 1897.

CHRONIQUE DES GLACIERS. 1897.

Bien qu'il ne m'’ait pas été possible d'obtenir de toutes les contrées de la terre des rapports également détaillés sur leurs glaciers, je n’en ai pas moins recueilli, cette année aussi, de nombreux matériaux, quelques-uns fort importants. |

LES ALPES DE L'EUROPE CENTRALE |. ALPES SUISSES (Rapport de M. le prof. F.-A. Forel, à Morges).

Les glaciers des Alpes suisses sont en 1897 en phase

LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DES GLACIERS. 23

de décrue, dans leur très grande généralité. Sur 56 gla- ciers observés : 39 sont en raccourcissement 9 stationnaires 12 en crue.

BassiN Du RHone. Sur 26 glaciers observés 9 sont en crue certaine, 2 en crue probable, tous les autres en dé- crue.

Zigiorenove et le Trient, qui depuis 1879 étaient en crue très manifeste, ont montré ces dernières années un ralentissement marqué de la poussée en avant; en 1897 ils se sont mis en décrue; pour ces deux glaciers la phase de crue à duré 18 ans.

D'après l'histoire ancienne de Zigiorenove, la dernière époque du maximum aurait été en 1852. (Voir F.-A. Forel, VI® rapport.) Nous aurions done pour ce glacier : Phase de décrue de la période précédente,

DO MS TS SELON 26 ans Phase de crue de la période actuelle, 1878 : à

SR TT eu NERO EEE MR STE

Durée d’une période entière d’un maximum Aautrer 20 1 CR PE nt 44 Pour le Trient le que maximum aurait eu lieu en 1845 (M. J. Guex); nous aurions donc : Phase de décrue de la période précédente 1845 à

ape RE EMeRES Mn NUE 33 ans Phase de crue de la ne de 1878 à

AO LOU TT RTS SE Se 18% Durée d’une période entière, d’un maximum

AAANITE 3aREL DEA LUENT 51

Le glacier de Lotschen à da même cessé sa crue en

24 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

1896-97. Mais, comme il n’était en observation que depuis 1893, nous ne pouvons rien dire de la durée de la phase de crue, encore moins de la période.

La décrue de Ferpécle et d’Arolla qui a repris depuis 1895 est confirmée par les dernières observations. Done, la décrue générale qui dure depuis 1850 ou 1855 n’a été interrompue que pendant deux ans, en 1893 et 1894, par une petite crue qui les à fait allonger d’une dizaine une quinzaine de mètres; la décrue générale est res- tée dominante.

BAssiN DE L'AAR. La continuation de la crue du Grindelwald supérieur est probable ou certaine : le Gelten semble être en crue.

Bassin DE l'Ixx. Le Rosegg est seul en crue confirmée.

Pour quelques autres glaciers (5 ou 6) qui nous sont signalés comme étant en crue en 1897, nous attendons la confirmation par des observations ultérieures.

Tous les autres glaciers suisses dont nous avons des observations sont en décrue ; il est probable qu'il en est de même de la très grande généralité de ceux qui n'ont pas été mesurés ; car nous devons admettre qu’une crue manifeste d’un glacier quelconque aurait été signalée ou aux agents forestiers chargés par l'administration fédérale de cette surveillance, ou à nous-mêmes.

En somme il ÿ a encore dans nos glaciers suisses quel- ques restes de la crue du dernier quart du XIX: siècle; mais ces retardataires sont peu nombreux et peu impor- tants, en présence de la grande généralité de la déerue qui prédomine actuellement ‘.

? XVIIe Rapport sur les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses. Jahrbuch des Schw. Alpenclubs. XXXIII, 249. Bern, 1898.

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19 Qt

DES GLACIERS.

IL. ALPES ORIENTALES (Rapport de M. le prof. S. Finsterwalder, Munich).

L'année courante devait prouver, pour la première fois, l'utilité des vastes dispositions que le Club alpin d'Allemagne et d'Autriche (der Deutsche und OEster- reichische Alpenverein) a prises l’année dernière dans le groupe des Tauern pour contrôler les variations gla- ciaires. Le succès à justifié le moment propice qu'on avait choisi; il en a démontré la nécessité. Grâce à l’activité infatigable de M. le D' Magnus Fritzsch de Leip- zig, qui avait été chargé de cette tâche par le Comité central, nous pouvons signaler une phase inattendue du mouvement glaciaire, qui, sans cela, serait restée tout à fait inaperçue. On sait désormais que la crue partielle, qu'on à pu remarquer depuis 1885 dans les régions de l'Ortler et de l’Adamello, depuis 1891 daus les Alpes du l'OEtzthal et du Stubai, s'étend vers l'Est au delà de la ligne du Brenner, dans les Alpes du Zillerhal et, à en juger sur plusieurs indices, même jusqu'aux groupes du Venediger et du Glockner. Il est vrai qu'on ne saura que dans quelques années si celte crue, en tout cas mi- nime, provient d’une réelle augmentation du débit gla- ciaire et pourra durer pendant quelque temps, ou si cette variation de l’état glaciaire n’a été produite que par lhumidité des deux derniers étés si favorable à la con- servation des glaciers.

Mais voici qui semble indiquer que la crue est l'effet de causes moins passagères : on pouvait la prévoir, dès 1892, pour le Gliederferner, l’un des glaciers de ces régions, dont l'observation a été faite le plus méthodi- quement et remonte le plus loin (jusqu’en 1885).

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26 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

C’est ce même Gliederferner qui nous a renseignés sur sur une autre question vivement discutée dans ces der- nières années : le glacier grossit-il avec plus de vitesse qu'il ne s’écoule, autrement dit : la propagation d’amont en aval du gonflement du glacier marche-t-elle plus vite que l’écoulement de la glace? La réponse affirmative n’est pas douteuse; c’est ce qu'on va voir par les cons- tatations suivantes. En 1885, lors du premier levé du glacier, j'ai tracé une ligne rouge de pierres à 550 m. du point le glacier se terminait alors. En vérifiant, lors du deuxième levé que j'ai fait en 1887, avec le concours de MM. les Dr A. Blümcke et H. Schunk, j'ai trouvé un écoulement annuel de 14 m. La surface de la glace s’était partout affaissée en aval du profil de la ligne de pierres; mais au profil même on ne pouvait pas constater une dépression qui ait dépassé la précision du mesurage.

Le troisième levé, fait en 1892 avec le concours de M. A. Blümcke, a accusé la persistance de la dépression dans les parties inférieures du glacier. Cependant on remarquait déjà un gonflement à 300 m. en arrière du front du glacier en 1885. Il allait jusqu’à 10 m. sur le profil de la ligne de pierres. La vitesse de l’écoulement de la glace était montée à 22 m. par an. Donc, pendant les cinq années de 1887 à 1892 l’écoulement avait fait un chemin de 110 m. seulement tandis que le gonfle- ment s'était avancé au moins de 250 m.

En 1897, M. le D' Domsch de Chemnitz a bien voulu me rendre le service de relever la ligne de pierres de 1885 et une ligne jaune marquée en 1892. Le résultat a été bien curieux : la première ligne avait élevé sa vi- tesse annuelle jusqu’à 46 m. et s'était éloignée de 367 m.

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19

DES GLACIERS. 27 de sa situation primitive, tandis que l'écoulement s'était même élevé à 60 m. par an sur l’ancien profil. Pourtant la propagation du gonflement a dépassé de beaucoup la vitesse de l'écoulement : il est déjà arrivé au front du gla- cier éloigné de 475 m. du profil, et l’a fait avancer de 17 mètres.

La même conclusion résulte des observations faites depuis 1889 sur les glaciers de Vernagt et de Guslar, observations pénibles et coûteuses, auxquelles j'ai tra- vaillé avec MM. les Dr A. Blümcke, H. Hess et G. Ker- schensteiner, et dont le « Deutsche und OEsterreichische Alpenverein » a couvert la plus grande partie des frais. Ces observations ont été publiées dans un fascicule splen- didement orné : Der Vernagiferner, seine Geschichte und seine Vermessung in den Jahren 1888 und 1889 ; avec un appendice : die Nachmessungen am Vernagtferner in den Jahren 1891, 1893 und 1895. Wissenschaftliche Érgän- zungshefte zur Zeitschrift des Deutschen und OEsterreichi- schen Alpenvereins, T, Band, 1, Heft.

Si l’on y joint les observations faites en 1897 par M. Hess et moi, on obtient les chiffres suivants qui mar- quent l’augmentation rapide de la vitesse annuelle d'un profil du Vernagtferner : 1889-91 : 17 m.; 1891-93 : 25 m.: 1893-95: 501 m.; 1895-1897 : 96 m. encore le gonflement a devancé l'écoulement de plusieurs centaines de mètres ; cependant il n’a pas encore atteint le front du Vernagtferner, tandis que le Guslarferner, qui offre des conditions semblables, quoiqueun peu affaiblies, s’est déjà mis en crue. Quant aux autres résultats publiés dans le mémoire sur le Vernagtferner, nous nous bor- nons à mentionner le caleul de la perte de volume que le glacier a subie depuis le dernier maximum de 1848.

28 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

On a obtenu 240 millions de m°, soit 15 m. d’ablation de la superficie du glacier, névé compris. Cette quantité est le double de la moyenne obtenue pour les autres glaciers des Alpes orientales. Elle fait présumerque le Vernagtferner est capable d’accumuler les névésde deux périodes climatiques pour les débiter ensuite dans une crue énorme.

On a calculé la perte de volume que les glaciers su- bissent pendant une période pour un assez petit nombre seulement des glaciers des Alpes orientales, ; il y a une des conditions essentielles pour reconnaître les causes des variations glaciaires. Nous sommes donc heureux de pou- voir communiquer la valeur que MM. Blümcke et Hess ont obtenue pour le Hintereisferner, 115,2 millions de ou 7,6 m. d’ablation totale : nombre calculé avec une grande précision et qui s'accorde parfaitement avec les expériences recueillies jusqu'ici sur des glaciers normaux. Espérons que, l’année prochaine, paraîtra le levé du Hin- tereis préparé et exécuté sur un vaste plan.

Pour les travaux glaciaires relatifs à notre région, mais sans connexion avec l'Alpenverein, mentionnons encore le levé topographique du glacier de Watzmann, à l'échelle de 1 : 10000, exécuté par le bureau topographique royal de Bavière, et celui de la Pasterze, par le colonel de Groller. Ce dernier levé fait suite à la carte du Karlseisfeld (groupe du Dachstein) publiée l’année dernière dans les Mittheilungen der K. K. geographischen Gesellschaft in Wien, volume 40, 1897.

Nous allons maintenant donner des dates sur chacun des glaciers des différents groupes de notre région. Sont en crue dans le groupe de l'Ortler, étudié dans l'été de 1897 par M. le Dr Fritsch : le Suldenferner (21 m. en

DES GLACIERS. 29

deux années), le Untere Ortlerferner, le Trafoiferner, la Vedretta la Mare (SO m. en 2 années), le Zufallferner (21 m. en #4 années), le Fürkeleferner, le Hohenferner, la Vedrettadel Forno, le Angelus-(Laaser)-Ferner (13 m. en 2 années), le Rosimferner, le Schôntaufferner, le End der Welt- Ferner et le Marliferner. Sont stationnaires : le Zay- ferner, le Madaitschferner et la Vedretta di Cedeh. Sont en décrue : le glacier de Tabaretta, la Vedreita Rossa, la Ve- dretta Careser, le Langenferner, le Soyferner et la langue Est du Laaserferner. (13 glaciers avancent, 2 sont sta- tionnaires, 6 reculent).

Sur le groupe de l’Adamello, il n’y a pas de rapports pour 1896-97. Des vues photographiques prises en 1896 montrent une différence en décrue par rapport à celles que j’avais levées en 1895. La comparaison prouve que le Mandronferner n’a pas encore arrêté la marche en crue qu'il poursuit depuis bientôt 10 ans, quoique la crois- sance ait fort diminué pendant l’année de 1895 à 1896.

Dans le groupe de l'OEtzthal la crue tend à se répandre de plus en plus. Sont en crue, d’après les mesurages de M. B. Fischer de Breslau : le Taufkarferner (8 m. par an), le Mitterkarferner (5 m.par an), le Spéegelferner (10 m. par an), le Gaisbergferner (10 m. par an). Le Roth- moosferner est stationnaire. Sont en décrue : le Gurgler- ferner (6 m.), le Rofenkarferner (7 m.), le Niederjochfer- ner (6 m.), le Marzellferner (8 m.), le Langthalerferner (10 m.). D'après mes propres observations, sont en dé- crue aussi le Hochjoohferner, le Hintereisferner et le Ver- nagtferner ; cependant ces deux derniers présentent déjà, dans leurs parties supérieures, des indices visibles de gonflement. Le Guslarferner avance, on peut supposer la

30 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

même chose du Kreuzferner. (En crue : 6 glaciers; sta- tionnaires : un glacier : en décrue : 8 glaciers).

Il n’y à pas de nouvelles sur les Alpes de Stubai. Rap- pelons seulement que quelques-uns des glaciers de ce gronpe sont en crue depuis 5 ans.

Par contre, il faut enregistrer des données importantes recueillies sur le groupe du Zillerthal par MM. Fritzsch de Leipzig et Domsch de Chemnitz. Selon eux, les gla- ciers suivants sont en crue : le Gliederferner (17 m. en 5 années), le Schlegeiskees (20 m. en une année), le Furtschagelkiees (26 m. en une année), le Waæxeckkees (10 m. en une année), le Hornkees (5 m. en une année), le Floitenkees (12 m.en une année). Il n’y a que le Schwarzensteinkees qui soit en décrue (11 m. en une an- née). (En somme : 6 glaciers en crue, un glacier en décrue).

Suivant M. Fritzsch la décrue prévaut dans le groupe du Venediger. Sont stationnaires dans ce groupe-là le Krimmlerkees, le Untersulzhachkees et le Frossnitzkees , qui s'était mis en crue auparavant. Sont en décrue : le Viltragenkees (6 m. par an), le Schlatenkees (stationnaire peut-être ?). le Mulhoitzkees (29 m. par an), le Dorferkees (18 m. par an), le Maurerkees (12 m. par an), le Simo- nykees (13 m. par an) et le Umbalkees (9 m. par an). D'après une communication de M.le D’ Kerschensteiner, qui a de nouveau mesuré l’Obersulzbachkees en 1897, ce glacier est devenu stationnaire peu de temps après 1892, et s'est mis à décroître après avoir déposé un cer- cle considérable de moraines. (Donc, dans le groupe du Venediger, il y a 3-4 glaciers stationnaires et 6-7 gla- ciers en retraite).

La tendance rétrograde est encore plus accentuée

DES GLACIERS. 31

dans le groupe du Grossglockner, comme le démontrent les données suivantes fournies par M. Fritzsch. Le Kôdnitz- kees seul est dans une faible crue (3 m. par an); le Glockerinkees est à peu près stationnaire ; mais le We- lingerkees est en décrue (18 m. par an), de même que le Karlingerkees (15 m. par an), le OEdenwinkelkees (21 m. par an) et le Teëschnitzkees (18 m. par an). D’après M. Seeland, à Klagenfurt, la Pasterze est en forte décrue (10 m. par an en épaisseur), du moins dans ses parties inférieures. Mais le glacier est stationnaire dans ses par- ties supérieures. (Résumons: un glacier en crue, un gla- cier stationnaire, 9 glaciers en décrue).

Pour le groupe du Sonnblick, qui est situé encore plus à l'Est, nous n'avons pas de nouvelles de 1897 ; cepen— dant M. le prof. A. Penck de Vienne a publié une étude importante sur les variations que les glaciers de ce groupe ont subies depuis le dernier maximum (1850) jusqu'en 1896. Nous empruntons à ce mémoire les dates suivantes. Le Goldbergaletscher a diminué en longueur de 150 m. entre 1850 et 1880, de 150 m. entre 1880 et 1890. de 100 m. entre 1890 et 1896; il a diminué en épaisseur de 50 m. aux parties inférieures, de 30 m. aux parties moyennes. Le petit Sonnblickkees, le Neunerkees et le petit Feisskees manifestent une forte décrue. Le Wurtenkees, qui avait avancé de 150 m. entre 1834 et 1870, s’est retiré depuis de 50 m. (Tous les glaciers sont incontestablement en décrue).

Il en est de même des glaciers des Alpes calcaires nord. Suivant mes observations et la carte susdite du Bureau topographique royal de Bavière, le Plattachferner est en décrue (2 m. par an), ainsi que le Aüllenthalferner et le Watzmannferner. L’affaissement annuel du Plattach-

x 2 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

ferner, qui était de 2,5 m. dans l’année de 1892 à 18953, s’est amoindri à 1 m. dans l’espace de 1893 à 1897; mais, coïncidence intéressante, la vitesse annuelle est aussi tombée de 2,9 m. à 1,9 m‘.

II. ALPES ITALIENNES (Rapport de M. le prof. Marinelli, à Florence).

Les travaux concernant l’étude et l’observation des variations glaciaires pendant 1897 ont eu pour objet six

1 Pour la bibliographie, voir :

S. FnsreRwaL»ER. Vom Gepatsch-\Weissee - und Laugtauferer- ferner.-Mittheilungen des D. u. Oe. Alpenvereins, 1897. S. 94.

S. FiNsTeRwWALDER u. H. Hess. Beobachtungen am Vernagt-Gus- larferner im Jahre 1897. Ebenda : S. 267.

F. SEELanp. Studien am Pasterzengletscher im Jahre 1897. Ebenda : S. 289.

P. Domscu. Gletscherbeobachtungen in den Zillerthaleralpen. Ebenda : S. 277.

A. Biümoxe. Studien am Hintereisferner. Ebenda : S. 238.

A. Pencx. Gletscherstudien im Sonnblickgebiete. Zeitschrift des D. u. Oe. Alpenvereins 1897. S. 52. Mit. 3 Karten in 1: 10000.

M. Frirzscu. Verzeichnis der bis zum Sommer 1896 in den Ost- alpen gesetzten Gletschermarken. Wien 1898. Verlag des D. u. Oe, Alpenvereins.

M. Grozzer v. Mizpensee. Das Karlseisfeld. Mit. einer Karte in 1 : 12500. Mittheilungen der K.K: geograph. Gesellschaft in Wien. 1897.

Fr. Simony. Das Dachsteingebiet 1. u. 2. Lieferung 1889, 3. Lieferung 1895. Wien. E. Hôlzel.

S. FinsrerwaLner. Der Vernagtferner, seine Geschichte und seine Vermessung in den Jahren 1888 und 1889. Mit einer Karte in 1: 10000. Wissenschaftliche Ergänzungshefte zur Zeitschrift des D. u. Oe. Alpenvereins. I. Bd.1.Heft.S.1,

A. Bzumoxe u. H. Hess. Die Nachmessungen am Vernagtferner in den Jahren 1891, 1893 und 1895. Mit. einer Karte in 1 : 10000. EbendaS. 99.

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DES GLACIERS. 33

groupes distincts : le groupe du Mont-Blanc, particu- lièrement son versant méridional ; le groupe du Dis- grazia ; celui du Bernina ; le groupe des Alpes Cado- rines ; le glacier isolé du Kellerspitz (Alpes Carniques); les glaciers du Canino (Alpes Juliennes).

1. Glaciers du Mont-Blanc.

Divers travaux y ont été exécutés par M. le prof. Fr. Porro, directeur de l'Observatoire astronomique de Tu- rin, et par M. l'ingénieur Alexandre Druetti, avec l’as- sistance de M. l'ingénieur Carlo Daviso de Charvensôd adjoint du même observatoire.

Voici ce que ces messieurs ont accompli en fait d'opé- rations :

1. Glacier de Pré-de-Bar ( Mont-Dolent). Levé télémé- trique du front et de toute la partie terminale, ainsi que des moraines latérales et frontales, récentes et vieilles. Jonction avec le bassin du glacier du Triolet (voir ci-des- sous). Photographies de la région inférieure du glacier et des détails du front; apposition de signaux taillés dans la roche à gauche et sur un gros bloc erratique de la mo- raine de droite. Ces signaux forment un alignement avec

| la bouche du glacier qui coïncide avec l’extrémité infé- | rieure du glacier même (la bouche est unique, et un seul torrent en découle).

2, Glacier du Triolet. Levé télémétrique (comme pour le glacier précédent) du tronc inférieur caché sous un énorme manteau de détritus, et de l'énorme amphithéätre de moraines, à multiples cordons frontaux, joint, comme on l’a dit ci-dessus, avec le levé du Pré-de-Bar, de façon à pouvoir les réunir en un seul plan de levé pour mon- trer l’ancien confluent des deux courants de glace et

ARCHIVES, t. VI. Juillet 1898. 2

PTS

34 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

leurs relations de retraite. Photographies du front et des moraines. Signaux taillés dans les roches et colorés de minium, sur les parois du vallon, et formant alignement avec le front.

3. Glacier de Gruetta. Bassin glaciaire petit, mais inté- ressant, d'accès difficile, et dont le front est fort élevé sur le fond du Val Ferret. Position de signaux sur la roche des flancs pour alignements; photographies du front et des rochers arrondis au-dessous.

4. Glacier de Frébouzie. Jonction avec les glaciers de Pré-de-Bar et du Triolet moyennant une triangulation polygonale de plus de cinq kilomètres, mesurée sur le fond du Val Ferret jusqu’à La Vachey. et orientée astro- nomiquement par observation solaire. Outre cette jonc- tion on a levé la vieille moraine frontale au débouché du vallon dans le Val Ferret. Signaux comme ci-dessus et photographies.

5. Glacier des Jorasses. Nous réservons au Mémoire à publier une étude sur la nomenclature la plus ration- nelle des diverses branches de la masse glaciaire qui descend des Jorasses et des pics de Rochefort. En atten- dant nous signalons les marques faites sur les diverses branches et les nombreuses photographies des masses glaciaires et des moraines.

6. Glacier de la Brenva. Levé télémétrique de la par- tie inférieure, du front et des moraines récentes et vieil- les. Nombreuses photographies d'ensemble et de détail. Alignement du front actuel avec des signaux taillés sur de grosses pierres de la moraine.

7. Glaciers de Fresnay et du Brouillard. Photographies.

8. Glacier du Miage. Reconnaissance de l'état actuel, comparé avec celui qui résulte du levé publié dans le

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DES GLACIERS. dd

Mémoire de M. le prof. Baretti. Signaux latéraux taillés et colorés au front des diverses branches. Photographies des fronts et des moraines.

9. Glacier de l'Estellette. Signaux.

2. Glacier du mont Disgrazia*.

C'est M. le prof. L. Marson, du Reale Istituto tecnico de Sondrio, qui y a fait diverses excursions aux mois de juillet et d’août et y a accompli différentes recherches et études. Voici les glaciers examinés par lui.

Cassandra. Découverie de deux petits lacs intergla- ciaires et reconnaissance de deux autres trouvés l’année d'avant : tous plus ou moins couverts de glaçons de nevé. Mesure de leurs dimensions. Mesure du front du glacier, d’où résulte une retraite de 24 m. relativement aux pier- res marquées l’année précédente. Observations météoro- giques et magnétiques comparées avec celles de l'Obser- vatoire météorologique du Reale Istituto tecnico de Son- drio. Photographies de deux des petits lacs mentionnés, Petite carte du glacier, copiée sur la carte de l’Istituto geog. milit. (échelle 1 : 25000), augmentée des quatre petits lacs et corrigée sur le front et sur la branche occi- dentale du glacier. Confirmation de la période actuelle de diminution, prouvée par la comparaison des condi- tions actuelles avec celles qui ressortent du dessin de la carte de campagne levée en 1890.

Glacier Disgrazia-Sissone. La bouche du glacier s'est écroulée et tout le front en est tellement dérangé qu'il

1 L. Marson. Sur les glaciers du Disgrazia, dans les Mémoires de la Soc. geogr. ital. (sous presse).

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30 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

est impossible de retrouver les pierres marquées en 1896 Diminution probable. Nouvelles marques sur pierres pour le contrôle futur. Observations météorologiques.

Glacier Ventina. Constatation, sur des points divers, du mouvement en décrue du glacier relativement à l’année précédente de 10,1 m. [?], 18,5 m. [?|], 20,0 m.[?]. Nouvelles marques sur des pierres de la moraine ; un jalon planté pour des mesures futures. Di- verses photographies. Diminution frontale horizontale de 2,9 m., latérale de 2,6 m. Observations météorologiques.

3. Groupe du Bernina proprement dit.

En dehors d’une étude préliminaire générale sur les glaciers des deux versants (danubien et adriatique) du Bernina, comparée avec les travaux antérieurs de M. Ziegler et de M. Forel et accompagnée d'une petite carte schématique, M. le prof. L. Marson à accompli plu- sieurs recherches concernant les glaciers suivants.

1. Glacier de Scerscen. Détermination de sa situation. Etendue. Dimensions. Sa description topographique. Système des eaux qui en découlent. Étude des traces évidentes de sa retraite, confirmée par la comparaison de ses conditions actuelles avec le dessin de la carte levée en 1890, par une photographie de Ziegler et par les té- moignages des guides. La retraile du front pendant les années 1890 à 1897 se monte à 1100 m. environ. Photographies du glacier et découverte d'un petit lac de barrage. Signaux. Observations météorologiques.

3. Glacier de Fellaria. Détermination de sa situation. Étendue. Dimensions. Description topographique avec des indications pour rectifier la carte de l’Istituto Géogra- fico militare.

DES GLACIERS. 37

On note des indices sérieux de diminution donnés par les témoignages des bergers et par la comparaison des cartes de M. Ziegler, de la carte de campagne de l'Istituto Geografico militare et des conditions actuelles du terrain. On n’a pu appliquer des signaux sur le front; mais on en à fait sur le flanc latéral de droite au moyen de pier- res colorées en rouge.

4. Glaciers des Alpes cadorines.

Ces glaciers, dont une partie se trouvent sur le terri- toire de l'Autriche et qui jusqu’à présent n'avaient été étudiés par personne, ont été reconnus et marqués par M. le prof, O. Marinelli, qui les a visités au mois d'août 1897. Il sont tous de petite étendue; aucun d'eux ne dépasse un demi-kilomètre carré de surface. Tous sont exposés vers le nord, aucun ne descend par son extré- mité inférieure au-dessous de 2100 m. Pourtant ils dif- fèrent sensiblement entre eux par les figures de leurs surfaces et par leurs caractères. Les indices recueillis (il est vrai, très incertains) feraient croire que ces glaciers sont dans une période de diminution.

M. O. Marinelli s’est borné à faire des déterminations hypsométriques pour en fixer quelques éléments impor- tants, enfin à y faire des marques pour pourvoir constater les variations éventuelles dans la suite.

Les glaciers des Alpes Cadorines examinés par M. Ma- rinelli sont les suivants:

1. Glacier occidental de l’Antelao (groupe de l’Antelao).

2: » ortental de l'Antelao ( » » je 3. » occidental du Sorapiss (groupe du Sorapiss). 4.» central du Sorapiss ( » : SAS 5. » du Cristallo (groupe du Cristallo).

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38 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

9. Glaciers des Alpes carniques.

Glacier du Kellerspitz. Dans toute cette chaine il existe un seul petit glacier sur le versant nord de la chaîne principale, sur le territoire de l’Autriche : le gla- cier de Kellerspitz. Son étendue est d’à peu près 12 ha. Il est situé au nord de la crête qui s’étend entre le Pizzo Collina et le Kellerspitz, entre 2100 et 2325 m. (Zsch. d. D. u. OE. A. V. 1890. 401.)

M. O. Marinelli y a exécuté, au mois d’août 1897, quelques déterminations hypsométriques, en a fait le levé à la boussole et y a fixé les premières marques pour pou- voir reconnaitre les variations éventuelles dans la suite.

6. Glaciers des Alpes Juliennes occidentales.

filacier du Mont Canin. M. O0. Marinelli, en poursui- vant un travail commencé il y a quelques années, à visité ces glaciers pour en contrôler les déplacements et à reconnaître une retraite du front de 2,5 4,8 m., correspondant à une diminution d'épaisseur d'environ 0,8 m. :.

! Pour la bibliographie, voir :

Manson prof. L. Sui ghiacciai del massiccio del monte Disgrazia. Osservazioni del 1896. In « Mem. d. Soc. Geogr. it. », vol. VII, sett. 1897.

Druerri A., Ricerche sui fenomeni glaciali nel gruppo del Gran Paradiso Campagna glaciologica del 1896. In « Boll. d. Club Alp. ital. » 1897.

MarineLLi O., Osservazioni sui ghiacciai del Canin fatte nel 1897. Nell’ «In Alto «, nov. 1897.

Idem., Visita al ghiacciaio del Kellerwand. Idem, marzo 1898.

Idem., Idem. « Mem. d. Soc. Geogr. ital. (In corso di stampa).

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DES GLACIERS. 39

ALPES SCANDINAVES

IV. SUÈDE (Rapport de M. Fréd. Svenonius, à Stockholm.)

Comme nous l’avons déjà dit dans notre dernier rap- port, l’intérêt pour l’exploration attentive des glaciers de Suède a été réveillé par la création de la C. [. G1.

C'est surtout au concours de MM. Axel Hamberg et À. Gavelin et au secours obligeant de la Société des Tou- ristes Suédois, qu'on doit des observations exactes. Il paraît que le Bureau (l’Institut) géologique de Suède a suivi ce bel exemple l’année dernière en prêtant à ces observations des secours directs et importants. [l a sub- ventionné MM. Hamberg et Westman, tandis que M. Gavelin a voyagé à ses propres frais. Si le mauvais temps de la seconde moitié d'août n'avait pas continué, on aurait sans doute déjà levé cette année par voie pho- tographique l'extrémité terminale de tous les glaciers sué- dois et on les aurait exactement repérés, suivant les ins- tructions du rapporteur. La Suède n’en serait plus à la découverte des glaciers.

L'été 1897, on s’est partagé les travaux comme suit :

Dans les Alpes d’Inkkasjärai, MM. les cand. phil. A. Rônnholm et A. Nordgren, étudiants de l'Université

Manson prof. L.. Sui ghiacciai italiani del Disgrazia e del Ber- nina proprio. Anno 1897. Idem. (In corso di stampa). ViGiuno Azgerto. Escursioni e studi preliminari nelle Alpi Marit- time. (Cnfr. specialmente il capitolo : « Distribuzione delle nevi e dei ghiacciai sulle Alpi Marittime», pag. 267). In « Boll. del C. A. It. », vol. XXX, n. 63, 1897.

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40 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

d'Upsala, travaillaient avec le concours de la Société des touristes suédois. Ils ont visité les glaciers de Kebnekaise, Kaskasaljakko et d’autres.

M. Westmann a levé une carte assez grande des gla- ciers de la contrée de Sulitelma et étudié la température et l’ablation. MM. A. et W. Langlet ont examiné les glaciers sur le grand Akkavare.

Dans Westerbottens Lappmark, M. St. A. Gavelin a visité les glaciers de Stouravare, qu'il avait levés et très bien décrits en 1896. Il a trouvé que le glacier 4 avait décru de 16 m., et que les glaciers 2 et 3 étaient restés stationnaires:; en outre, il a découvert deux nou- veaux glaciers.

Au Jämtland, M. A. Hollender, étudiant, avec le con- cours de la Société des Touristes Suédois, a levé des cartes de deux glaciers.

Dans les Alpes de Kuikkjôkks, M. A. Hamberg, qui y avait à faire une revision géologique, glaciaire et topogra- phique avec le candidat Winze, a observé que le grand glacier de Luottoh s’est retiré de 119 m. du 31 août 1883 (première visite de F. Svenonius) au 29 août 1896.

V. NoRvÈGE

(Rapport de M. P.-A. Oyen).

Dans la région de Jotünheim, on à pu observer une décrue générale en 1896 et 1897. (K. Vole-Elvesaeter).

Pendant l'été de 1897, le glacier de Briksdal s'est un peu retiré, depuis le mois de mars; de même que Boium- brae, le grand et le petit Suphellebrae, Bondhusbrae, Pyt- brae et Buarbrae. Des hommes dignes de foi ont com- muniqué au rapporteur, M. P.-A. Oyen, ces observations

DES GLACIERS. 41

sur les glaciers de Norwège les mieux connus et les plus fréquentés, qui appartiennent, les uns au massif d'Io- stedalsbrae, les autres à celui de Folgefond.

Littérature sur les glaciers de Norwège, ayant pour auteur P.-A. Oyen :

. Isbraestudier i Iotunheïmen.

Isbräer i Iotunfjeldene.

Isbräer i Iotunheimen.

. Slammaengden i braeelve.

. Splinter fra isoeksen.

. Dommevandet.

. Dommevand. Et bidrag til Hardangerjükelens geologi.

. Pytbraeen. Et bidrag til folgefonnens geologi.

Nogle traek of Hardangerviddens.

Geologiske og archaeologiske forhold. Bidrag til Iotunfjel- denes glacial geologi. parus dans Nyt Masaz. for Naturvidenskaberne, Archiv for

Mathematik, Aarbog Norske Turistforening.

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SPITZBERG ET TERRE FRANCOIS-JOSEPH

VI. SPITZBERG (Rapport de M. Nathorst.)

Les travaux les plus importants relatifs à ces contrées sont incontestablement ceux que M. G. de Geer a exécutés dans le Eisfjord pendant l'été de l’année 1896. Mais les publications qu'il a faites à ce sujet sont très succinctes.

Dans son rapport (Ymer 1896, p. 264-265), il nous apprend qu’un grand nombre de glaciers sont mentionnés sur la carte des eisfjords, dressée au 1/100 000, et que les plus importants (ceux de Wahlenberg, de Sefstrôm, de Nordenskiôld et celui de Von Post;, se trouvent même sur une carte spéciale à l’échelle de 1/20 000°. Grâce à M. De Geer, nous possédons plusieurs séries de photogra-

ds A MM a «on cs fe fe DL scést dat nt de X Dose à CG ne se

49 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

phies se rapportant à ces glaciers: les points d’où elles ont été prises étant indiqués exactement sur les cartes, il suffira, à l'avenir, de prendre les clichés, en se plaçant aux mêmes endroits, quand on aura l'intention de dresser de nouvelles cartes. Il n’y aura plus alors qu'à comparer ces cartes avec celles que nous possédons actuellement pour constater les changements que les glaciers auront pu subir.

Comme M. De Geer avait déjà visité ces glaciers en 1882 et qu’il les avait photographiés, il a pu constater, à l'heure qu'il est, que, depuis cette époque, celui de Sef- strôm à avancé d'environ quatre kilomètres, bien qu'il semble actuellement rentré dans une phase de recul.

Par contre, le glacier de von Post, dont j'ai dressé la carte partielle en 1882, a légèrement reculé depuis lors. (De Geer, Geol. for. forhandl 1897.).

Sir MARTIN CoNWay, qui visita le Spitzberg en 1896, nous communique, dans un travail publié l’année sui- vante (The first crossing of Spitzbergen, London 1897.), quelques observations détachées qu'il a faites sur plusieurs glaciers de cette contrée. Il convient de dire, à ce sujet, que le grand .glacier de la Tulmar Valley (Stormvogel- Thal), auquel il donne le nom de « The Ivory Gate » a, d’après lui, avancé considérablement depuis 1870 ; von HeuGLix s’en est approché à cette époque sans toutefois l’observer.

. Cependant ce n’est pas dans le livre de Sir M. Conway $ que se trouvent les observations les plus intéressantes sur à les glaciers, mais dans un article portant le même titre et ; publié par le Geographical Journal, au mois d'avril 1897. 1 On a ajouté à cet article de bonnes au‘otypies faites d’après des photographies, ces autotypies sont d'une 3

Re 6 12

DES GLACIERS. 43

grande valeur ; il est néanmoins regrettable que les expli- cations que Garwood nous donne sur ces reproductions, soient un peu trop superficielles. Quelques-unes de ces photographies nous montrent des glaciers dont les flancs sont devenus abrupts par suite de ruptures ; ils présentent celte structure parallèle très nette et très prononcée que nous trouvons fréquemment dans les glaciers arctiques. On n’a pas publié, jusqu’à présent, de notes plus détail- lées sur les travaux exécutés au Spitzberg par M. Conway, en 1897.

Dans un article qui vient de paraitre (Om glacierernes parallelstruktur, geologiska Fôreningens Fôrhandlinger 1897, 19e vol., page 522), M. A. HamBerG nous parle de la structure parallèle des glaciers. D’après lui la struc- ture, en ce qui concerne les glaciers des Alpes de même que ceux de la Scandinavie telle est, du reste, l’opi- nion de M. Upham également, doit être considérée comme fluide. Quant à celle des glaciers arctiques, ou tout au moins des plus petits d’entre eux, M. Hamberg est d'avis, comme il l’a déjà affirmé en 1894, qu'elle est le résultat des différentes couches de neige superposées.

Le mouvement de ces glaciers est au glissement des couches de glace les unes sur les autres, tandis quele mou- vement qui se produit dans les couches elles-mêmes est comparativement insignifiant.

M. Hamberg appuie en même temps sur ce fait que la transformation de la neige en glace s’accomplit, par suite de la basse température, bien plus lentemeni, tout en exigeant une pression plus forte dans les contrées polaires qu'en Scandinavie et dans les Alpes.

La pression qui se produit dans les glaces du conti- nent peut être suffisante pour celte transformation, elle

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44 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

ne saurait l’être pour les petits glaciers arctiques : ce qui explique pour ces derniers la présence des couches de neige primordiales. Plus le climat est froid, plus on cons- late fréquemment l'existence de ces couches glaciaires bien prononcées ; ce fait a été confirmé par l'expérience, car on connait des glaciers de ce genre non seulement au Spitzberg et dans le nord du Groenland mais encore au Grinnelland de même que dans les parages de la Terre de François-Joseph.

Ces glaciers sont encore dans un état de névé; nous savons que M. Hamberg a donné le nom de névés à ceux qu'il a étudiés en détail à Kings-Bay, au Spitzherg, en 1893. Enfin M. Hamberg est d'avis, dans son intéres- sant article, que la structure parallèle des glaces antarc- tiques s'explique de la même façon : ce sont, dit-il, des couches primordiales ; et on peut comparer ainsi au moins les couches supérieures de la grande calotte ant- arctique aux névés arctiques.

VIL TERRE DE FRaANGois-JosepH

Nous possédons maintenant sur les glaces de ce groupe d'îles les indications données par M. Nansen dans son ouvrage relatif à sa célèbre expédition polaire.

M. Nansen dit très nettement (et il appuie même sur ce point) que, dans ces parages, il n’a pas rencontré de vrais glaciers (Eisstrôme, Skridjôkler); mais il a constaté que les iles de la Terre de François-Joseph sont recou- vertes de masses de glace tombant régulièrement en pente vers la mer.

De la grande ressemblance que présentent ces glaces avec celles des contrées antarctiques. Il est évident que nous avons affaire ici à un type identique aux névés de M. Hamberg.

DES GLACIERS. 19

La carte de la Terre de François-Joseph, dont l'ou- vrage est muni, montre comment toutes ces contrées sont recouvertes de glaces, de sorte que sur le plateau, le roc ne se présente à nu qu'à certains endroits relativement rares.

Quant aux autres informations, émanant de M. Nan- sen, 1l convient de citer, d’une part, celle qui se rapporte, comme l’affirme l'explorateur, aux traces d’un glacier aujourd'hui disparu et qui se serait étendu sur tout le nord de la Sibérie; d’autre part, l’intéressante descrip- tion qu'il nous fait des pressions des glaces.

Ces pressions étaient évidemment en rapport avec les courants de la mer et se produisaient de manière que les masses de glace se dressaient parallèlement les unes aux autres, tout en restant perpendiculaires à la direction des courants. La glace se courbait alors et finissait par se rompre. Ce phénomène offrait ainsi une grande analogie avec la formation des chaînes de montagnes et des brè- ches de friction, telle que nous la concevons. Les brèches de friction l'emportaient certainement dans ce dernier Cas; cependant, étant donnée la fragilité de la glace, il devait nécessairement se produire, dans le cas qui nous intéresse ici, des plis fort remarquables.

GROENLAND (Rapport de M. K. J. K. Steenstrup.)

M. le prof. Burton doit avoir examiné, en 1896, les glaciers d'Umanaksfjord sur la côte ouest du Groenland, 70° 5’ latitude nord. Je regrette de n’avoir pas encore lu son étude(Technological Quarterly, vol. X, 2, Boston 1897). J'espère pouvoir en parler l’année prochaine,

46 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

comme de l’étude de M. de Drygalski sur les mêmes gla- ciers, et signaler les variations qu’ils ont subies depuis les observations que j'ai faites dans les années de 1878-80.

Une expédition géodésique danoise, sous le lieutenant de marine Frode Petersen, a visité Godhavn en 1897. M. Peterson et M. Helge Pjetursson, qui accompagnait l'expédition comme géologue, ont trouvé l’occasion de visiter les glaciers de Blosedalen sur l'île de Disco. Ces glaciers avaient été examinés en 1894 par M. le prof. Chamberlin. (Journal of Geology, vol. II, 8, 1894). MM. Petersen et Pjetursson croient pouvoir assurer que les deux glaciers méridionaux du côté ouest de la vallée ont fait une retraite importante pendant les trois années de 189% à 1897; ils n’ont pas pu fournir des chiffres précis. Ils ont étabii deux points de repères, sur la base desquels ils ont fait bon nombre de levés goniométriques et plusieurs photographies, de sorte que des observations futures pourront constater les variations que les glaciers auront subies depuis 1897.

M. Pjetursson conteste ce que M. Chamberlin dit p. 774: « On n’a pas trouvé de moraine terminale tra- versant la vallée sur quelque point, mais des moraines remarquables sont en train de se former au front des glaciers actuels. »

Au contraire, il a trouvé qu’une vieille moraine termi- nale s’étend à travers Blosedalen, non loin de l’issue mé- ridionale de la vallée.

(Au mois de mai de l’année courante, M. Steenstrup s’est rendu à Disco pour continuer ses observations in- terrompues en 1880. Sa principale tâche est d'étudier les glaciers).

DES GLACIERS. 47

ETATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE (Rapport de M. Fielding Reid à Baltimore.)

Il y à peu d'informations concernant les variations glaciaires aux États-Unis entre 1896 et 1897.

Le Chaney Glacier, petit glacier à forte pente des Rocky Mountains de Montana, découvert en 1895, est en retraite. (L. W. Chaney.)

Le Carbon Glacier, sur le Mont Rainier, s’est retiré d’à peu près 75 pieds entre 1896 et 1897. (Plummer.)

Mount Hood, Orégon. Les glaciers de cette monta- gne décroissent en grandeur, au lieu de croître, comme on à lu page 34 du rapport de la Commission. C'était une faute d'imprimerie.

Les glaciers de la presqu'ile de Kenai, Cook Inlet, Alaska, avaient été mentionnés, mais non décrits par les auteurs. M. F. H. Curtiss m'a envoyé une courte descrip- tion, dont voici le résumé :

La crête qui longe le côté sud-est de Kachemak-Bay a environ 1000 m. de hauteur ; sa partie supérieure est couverte de neige. Des glaciers en descendent par des gorges profondes presque au niveau de la mer.

Les langues des glaciers sont longues d'environ 8 kilo- mètres et larges de un à un kilomètre et demi. Îls ont tous des moraines terminales. Il n’y en a que peu de nom- més. Le Grewingk s’est retiré d'environ 200 mètres en quinze années. Le glacier le plus au nord-est, quoique nourri par les mêmes nevés, semble s’être retiré fort peu. (Une carte de cette région a été publiée par le prof. William H. Dall. Coal and Lignite of Alaska. U. S. Geological Survey, 17° année, rapport de 1896, p. 786).

JOINTS

18 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

La montagne [xtaccihuatl, au Mexique, a le sommet couvert de neige. Un petit glacier qui en découle, le Porfirio Diaz, ou Ameca, avance. (Un autre glacier a reculé à la limite des neiges.) Señor Ezekiel Ordoñez, du Mexican Geological Survey, a marqué des points de re- père pour en étudier les variations. M. le D' Farrington, de Chicago a fourni une description et une reproduction excellentes de ce glacier, avec des renvois littéraires ".

ASIE VIIT. EMPIRE RUSSE

(Rapport de M. le prof. J.-V. Mouchkétow, à Saint- Pétersbourg.)

En 1897, de même qu'en 1896, l'étude des phéno- mèênes glaciaires se poursuivait dans les trois régions

! Pour la bibliographie, voir :

GEORGE-H. Barton. Glacial Observation in the Umanak district, Greenland. Technology Quarterly, vol. X, p. 213. Bos- ton, 1897.

E.-C. Case. Experiment in Ice Motion. Jour. of Geol., 1895, vol. III, p. 918.

T.-C. CHamBErRLaIN. Glacial Studies in Greenland. Journ. of. Geol. vols. IT, III IV, and V.

Ourver C. FaArRRINGToN. Observations on Popocatepelt and Ixtacci- huat]l. Field Columbian Museum, Publication 18. Chicago, 1897.

W. D. Lymax. The Glaciers of Mt. Adams, Washington, Mazama. vol. I, p. 98. Portland, Oregon, 1896.

Ezequrez Orponez. Notas acerca de los ventiqueros del Ixtacci- huatl ; Memorias de la Sociedad Cientifica « Antonio Al- zate ». Mexico, 1894.

H.-F. Rerd. Mechanics of Glaciers. I. Journ. of. Geol. 1896, vol. IV, pr912.

Variations of Glaciers. Il. Journ. of Geol. 1897, vol. V, p.

378.

ET,

DES GLACIERS. 49

indiquées dans le compte rendu de l’année passée, à savoir : au Caucase, dans l’Altaï, et au Turkestan. C’est la Société Impériale de Géographie qui en supportait en partie les frais et ce sont les expéditions qu’elle a sub- ventionnées, qui ont abouti à la découverte de nouveaux glaciers. Seul le prof. Sapojnikow, dont le champ d’études embrasse la région de l’Altaï, n'a reçu de la Société qu'un soutien purement moral et non matériel. Les ré- sultats de ses intéressantes recherches ont paru dans les comptes rendus de la Société géographique.

Voici les résultats généraux obtenus pour l’année écoulée, dans le même ordre que j'ai suivi dans un rap- port précédent.

I. Au Caucase, MM. Bouch' et Tchioukine ont décou- vert et étudié dans la partie N.-W. du Caucase une série de nouveaux glaciers, situés sur le revers S. de la chaîne principale, dans la vallée de la Tchkalta et entre cette dernière et les sommets de l’Ælbrouz. Certains glaciers du versant nord de ce massif ont également été visités, ce qui donne une totalité de 50 glaciers que ces mes- sieurs ont observés et photographiés. Une décrue géné- rale, marquée, a été constatée dans ces torrents de glace, qui de même que dans les années précédentes, semble indiquer une période de décroissance stable.

M. N. de Poggenpohl*, qui, en remontant la vallée du Rion a franchi la Svanétie et a visité le massif de l’'Elbrouz, nous donne les renseignements suivants :

Les glaciers du Dongouzoroun, situés dans le haut des vallées de la Nakra et du Baksan, d’après certains indi-

! Annales de la Soc. Imp. de Géographie 1897. ? Communication verbale.

ARCHIVES, t. VI. Juillet 1898. 4

20 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

ces recueillis sur place, doivent être envisagés comme étant dans une phase de décrue.

Le glacier d’Azaou —- sur le versant S.-0. de l’EI- brouz met à nu, au fur et à mesure qu'il recule, de grandes moraines frontales et latérales. Ce glacier a éga- lement diminué dans les régions des névés, certains rochers, qui perçaient à peine il y a 3-4 ans la croûte de glace, sont actuellement à découvert.

Le glacier de Terskol sur le même versant de l’El- brouz présentait sur une photographie faite il y a trois ans, une volumineuse cascade descendant jusqu’au fond de la vallée de Terskol. Actuellement le dit torrent s’est retiré à mi-hauteur de la pente, laissant à décou- vert, sur une longueur de 120 m. environ, une moraine et des roches polies lui ayant servi de lit.

Le glacier de Gara-Bachi situé entre les glaciers d'Azaou et de Terskol est en décrue si forte que le torrent ayant fondu presque totalement, il n’existe plus qu'à l’état de névé.

Le glacier d’/rik, appartenant aussi au bassin du Baksan, est, au dire des indigènes, en diminution mar- quée.

IT. Au Turkestan l'étude de ses glaciers a été poursui- vie en 1897 par MM. Fedtchenko et Lipssky. M. Fedt- chenko, accompagné par MM. Volorovitch et Arséniew, a étudié les glaciers de Maidan-Tala et Tehotana, situés dans la chaîne du Talassk-Alataou, aux alentours de la montagne du Malas.

De son côté M. Lipssky a continué ses recherches et ses observations sur les glaciers des chaînes de monta- gnes du Ghissar et de Pierre-le-Grand. I est à remarquer que les glaciers de la chaine de Pierre-le-Grand étaient

& pins CE ARS Ds bee ss r LT

DES GLACIERS. 91 encore très peu connus à l’époque M. Laipssky avait entrepris ses recherches, et c’est à lui que nous devons la découverte d’un grand nombre de glaciers, de même que les premières notions sur leur état.

Les 26 glaciers appartenant au groupe glaciaire du Maïdan-Tala et du Tchotana, dont quelques-uns seule- ment avaient été visités autrefois par M. D.-L. Ivanow, viennent d’être découverts et décrits par M. Fedtchenko", qui arrive aux conclusions suivantes quant à l’ensemble des phénomènes qui s’y observent :

a) Les fronts des glaciers sont, à peu d’exceptions près, cachés sous les masses de moraines fort volumineu- ses, qui semblent indiquer la fonte rapide des glaciers dans leurs parties terminales.

b) Les glaciers, en général, ont un développement moyen, plus particulièrement accentué dans la partie in- férieure, de glace pure, tandis que les cirques glaciaires, s'accumulent d'ordinaire les névés, font presque en- tièrement défaut. Les moraines ont peu d’étendue et ne paraissent pas avoir de rapport avec les dimensions ac- tuelles des glaciers.

c) L'absence d’une grotte de glace dans les fronts des glaciers, empêche d'établir avec précision les limites de leurs parties terminales, ce qui, d'autre part, complique la pose des points de repère.

d) Les glaciers se terminent très haut; la limite la plus basse 9730 p. a été observée au 7% glacier du groupe du Tehotona. Tous les autres ne descendent qu'à 10500 p. ; l’un d’eux s’arrête même à 12200 p.

1 Annales de la Soc. Imp. de Géographie pour l’année 1898 : « Voyage dans la partie W. du Tian-Chan pour l'étude des phé- nomènes glaciaires du Talassky-Alataou ».

PRET

92 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

e) La déduction générale que l’on est en droit de üirer des phénomènes précités, s'impose d'elle-même : considérant le peu d’étendue des glaciers, le caractère des moraines terminales dans lesquelles se creusent les fronts des glaciers, de même que les vestiges de politure des roches à des hauteurs considérables au-dessus des niveaux actuels des torrents de glace, tout nous porte à conclure que le groupe des glaciers précités est non seu- lement dans la phase d’une décrue très forte, mais qu'il tend même à disparaître entièrement.

La chaine de Péerre-le-Grand est toute couverte de glaciers dans sa partie O., qui est la plus haute (versant nord). Les glaciers apparaissent près du col de Luli- Harvi. A V'W. de ce col, au-dessus du village Sofidaou, se trouve le glacier du même nom; vieanent ensuite : le glacier de Kaoudal orienté au N.-0., entourant la base du pic de Aaoudal, et le glacier de Luli-Harvi, à l'O. du col précité, formant un gros torrent, qui se termine par une cascade. Ces trois glaciers ont été photographiés mais pas étudiés de près.

Nous trouvons ensuite à l'O. du col Gardan-i-Kaftar toute une région glaciaire d’une étendue considérable. Ici le fond de chaque gorge de montagne est occupé par uu torrent de glace, orienté au N. ou bien à l’W. Les gla- ciers sont parfois très grands et ont des particularités typiques qui les font différer des autres glaciers de l’Asie Centrale‘. A l'O. de ce col, aux sources de deux rivières, portant le même nom de Gardan-i-Kaftar, se trouvent deux glaciers, auxquels on pourrait attribuer le nom du

1 Détails, voir : « La chaîne de Pierre-le-Grand et ses glaciers » par M. Lipssky. Annales de la Soc. Imp. de Géographie, 1898.

de de.

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DES GLACIERS. 53

col précité. Plus loin, à l'O. nous rencontrons le glacier de Zéri Zamine, situé dans le haut de la vallée du même nom. Aux sources de la rivière Bozirak, (affluent du Koulik), s’étale tout un groupe glaciaire, formant un bas- sin de 10 glaciers, qui se fondent en un torrent, qui porte le nom de glacier de Pierre-le-Grand. Cet énorme masse de glace descend jusqu’à 11,000 p. au-dessus du niveau de la mer, et possède dans sa partie terminale une grotte de dimensions considérables. En continuant toujours à l’O. nous trouvons ensuite le glacier de Borol- maz, qu'alimente un torrent latéral, celui du glacier de Moustag. Dans la même direction plus loin nous voyons aux sources des rivières Æzzil-Sou les glaciers Tovarbek et Borak ; ensuite l'énorme glacier d'Ofanine situé aux sour- ces de la rivière Divan-Sou (affluent du Mouk) ; puis celui de Chagazy. dans le haut de la rivière du même nom.

M. Lipssky a appris par les indigènes que de grandes masses glaciaires encombrent les hautes vallées des ri- vières Kachlyk, Irget, Sougran, Tarlamouk et Souksaïnine. Enfin, le glacier d'Outchak occupe le versant N. des grands névés, situé entre les rivières de Sourkhab et Mouk, en dehors du prolongement de la chaîne principale.

Une particularité caractéristique pour certains glaciers de cette région, comme par exemple, pour ceux de Bo- rolmaz et Ochanine, sont les énormes moraines anciennes de ces glaciers, qui ont un développement peu ordinaire. Toute la vallée de Karatoura est presque totalement occu- pée par les masses de ces moraines, dont les glaciers ont actuellement disparu. Tout porte à croire que tous les glaciers, tant soit peu explorés, de la chaîne de Pierre- le-Grand sont dans une phase très marquée de constante décrue.

54 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES

IT. Le prof. Sapojnikow' a découvert pendant les deux dernières années cinq centres glaciaires dans l’Altaï :

1. Dans le groupe de la montagne Béloukha, il a réussi à explorer six grands glaciers, dont chacun est composé de plusieurs torrents, et qui embrassent une étendue de terrain de plus de 50 kil. carrés, à savoir : les glaciers de Berel, Katoun, Ak-kem, Jadigem, Kourkouré et le glacier Noir.

De plus, dans le voisinage immédiat de ces glaciers, se trouvent d’autres torrents, non encore explorés : les deux glaciers Katchal, trois glaciers dans le haut de la vallée Kotchourly et an près du sommet de la montagne Tékélu.

2. Le deuxième centre glaciaire embrasse la grande région des névés du chou, le savant explorateur à pu constater la présence de 8 glaciers fort volumineux, dont celui d’Zik-Tou, par exemple, recevant quelques af- fluents latéraux, mesure près de 20 kil. carrés.

3. Le troisième centre glaciaire occupe les montagnes de Bich-Jardou, l’on a pu jusqu'ici observer trois gla- ciers, mais tout porte à croire que cette région .possède encore un grand nombre de glaciers, pas même entrevus, et qu'il s’agit de découvrir.

k. Le 4me embrasse la région montagneuse du Tabyin- Bogdola, dans le haut de la rivière Koumoussita, M. Sa- pojnikow a exploré sept glaciers.

5. Le est adjacent au précédent et se trouve aux sources des rivières Oukeka, Salassa et Boukhtarma, et à dejà été décrit dans le compte rendu de l'année passée par MM. Tronow et Ignatow.

1 Sapojnikoff. Annales de la Soc. imp. de Géographie. Édition 1V, 1897.

DES GLACIERS.

Qt Qt

De cette façon, le prof. Sapojnikoff à étudié et exploré dans les cinq centres glaciaires de l’Altaï plus de trente glaciers, dont plusieurs ont des dimensions si considéra- bles qu'ils ne le cèdent pas en longueur et en étendue de leurs névés aux plus grands glaciers de la chaîne de l’Altaï et du Caucase. Tous ces glaciers diminuent d’une manière évidente; mais comme ils viennent seulement d'être découverts, il n’est guère possible d'établir une moyenne, même approximative, de leur décrue annuelle.

Nous n'avons pas reçu en temps voulu les rapports sur les glaciers de la France, de l’Inde, du Canada et de la Nouvelle-Zélande. Ce sera, nous l’espérons, pour l’an- née prochaine.

FE

RECHERCHES

VERSANT SUD-EST

DU

MASSIF DU MONT-BLANC

PAR

Francis PEARCE

Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l'Université de Genève.

INTRODUCTION

Le massif du Mont-Blanc, situé entre 4°85' et 5°35' de longitude à l’est du méridien de Paris et compris entre 51°20' et 51°80' de latitude nord, affecte la forme d’une ellipse, dont le grand axe est sensiblement orienté dans dans la direction N-E. S-0.

La chaîne du Mont-Blanc est limitée, à l’ouest, par le col du Bonhomme et la vallée de Montjoie, au nord, par celle de Chamonix, à l’est par le col de la Forclaz et la vallée de la Dranse, tandis que le Val Ferret suisse et italien et le Val Veni le bornent du côté sud.

Le point culminant s’élève à 4810 mètres d'altitude et se trouve placé non au centre du massif, mais dans son extrémité occidentale. Le plus souvent les sommets dépassent 3000 mètres d’élévation et même, un grand

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RECHERCHES, ETC.

nombre de ceux-ci, atteignent plus de 4000 mètres au- dessus du niveau de la mer. Quoique les formes prises par les différentes sommités du massif soient assez varia- bles, on peut cependant les ranger dans deux types prin- cipaux. Quelquefois, comme c’est surtout le cas dans la partie occidentale de la chaîne, ce sont de larges dômes recouverts d’une épaisse calotte de neige, d’où descen- dent les névés, qui viennent alimenter les glaciers s’amor- çant, dans les cirques formés par quelques sommités. D’autres fois, et ce fait se remarque surtout dans l’extré- mité orientale du massif, les sommités se présentent comme de gigantesques aiguilles, à parois abruptes, en- trecoupées par-c1 par-là, par quelques pentes de neige ayant fréquemment de très fortes inclinaisons, bien encore par quelques petits glaciers suspendus. Des som- mets principaux, partent de grandes arêtes, très acci- dentées et bizarrement découpées par l'érosion, dans le détail desquelles, on remarque encore cette disposition générale en aiguille, qui est sans doute due, d'une part, à la structure en éventail et, de l’autre, à l'érosion.

En effet, ces arêtes sont fréquemment interrompues par d'énormes monolithes (connus des alpinistes sous le nom de gendarmes, clochers chandelles), semblables à de gigantesques colonnes de granit et qui donnent, aux arêtes de cette partie du massif, un contour si capricieux et si accidenté.

Cette structure en aiguilles s’observe surtout dans la partie supérieure du glacier d’Argentières, les grandes arêtes, qui relient entre elles l’Aiguille d’Argentières, le Tour-Noir, le Mont Dolent, l’Aïguille de Triolet et l’Ai- guille Verte, ressemblent à une série de clochers d'une hardiesse incomparable se succédant les uns aux autres.

D8 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Si le versant nord est dominé par ces grandes aiguilles dont nous avons parlé, celles-ci se trouvent à une assez grande distance du fond de la vallée, par le fait d’un large plateau qui en longe la base et diminue ainsi l’inch- naison moyenne de la pente. Le Val Ferret suisse et ita- lien est, au contraire, dominé par d'immenses parois dénudées qui partent du haut des sommets, bordant le massif de ce côté, plongent jusqu’au bas de la vallée et forment une chaîne continue d’un aspect foncièrement différent.

Cette barrière élevée est coupée, en quelques points, par des vallons occupés par des glaciers, qui sont généra- lement de plus faible étendue que ceux du versant nord et dont quelques-uns seulement descendent jusqu’au ni- veau de la vallée.

La chaine du Mont-Blanc forme un massif amigda- loïde, le granit affleure en boutonnière au milieu de roches cristallines ; celles-ci, dans la partie sud-ouest da massif, s’enfoncent brusquement sous les couches sédi- mentaires, avec lesquelles elles sont d’ailleurs plusieurs fois repliées, ainsi que l’a récemment démontré M. E. Ritter ‘.

Le synelinal mézozoïque de Chamonix sépare le Mont- Blanc des Aiguilles Rouges et du Prarion, leur prolonge- ment naturel vers le sud: le synclinal de Courmayeur, joue le même rôle vis-à-vis du Mont-Chétif et de la Mon- tagne de la Saxe, tandis que la zone sédimentaire du Val Ferret délimite le commencement de la zone du Brian- ÇOnnals ‘.

1 E. Ritter. La bordure du massif du Mont-Blanc. Bulletin des services de la carte géol. de France, 60, tome IX, 1897-1898.

? L. Duparc et L. Mrazec. Nouvelles recherches sur le massif du Mont-Blanc. Archives des Sc. phys. et nat., Genève, oct. 1595.

L. Duparc et F. Pearce. C. R. Ac. des sc., octobre 1896.

PT ss fr

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 59

Sur le versant nord, le granit entre immédiatement en contact avec des roches cristallines, micaschistes ou am- phibolites, dans lesquelles il pénètre intrusivement en y développant divers phénomènes de métamorphisme ainsi que l'ont fait voir MM. Duparc et Mrazec.

Sur le versant sud-est, par contre, dans la partie qui domine le Val Ferret suisse, les micaschistes plus ou moins injectés que l’on trouve sur le flanc nord-est, sont remplacés par un complexe de roches variées, parmi les- quelles on peut remarquer surtout des schistes cristallins et des roches porphyriques acides. Sur ces dernières vien- nent enfin s’appuyer les terrains sédimentaires formant le synclinal du Val Ferret.

A l'instigation de M. L. Dupare, professeur de minéra- logie et de géologie à l’Université de Genève, nous avons entrepris une étude détaillée de ces roches porphyriques, en y joignant encore celle de la protogine et des terrains sédimentaires du versant sud-est du massif du Mont- Blanc.

J’ajouterai que M. le professeur Duparc et moi nous avons publié antérieurement trois notes sur le Val Ferret; nous leurs donnerons plus d'extension dans le présent travail.

PREMIÈRE PARTIE LA PROTOGINE DU VERSANT SUD-EST

S 1. La protogine du versant sud-est, sa disposition et ses relations avec les variétés schisteuses.

La protogine, qui constitue la plus grande partie de la chaine du Mont-Blanc, est une roche granitique, à faciès

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60 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

très variable, Ce massif est flanqué, du nord-est au sud- ouest, par des schistes cristallins, que le granit injecte et dans lesquels il développe des phénomènes de métamor- phisme, déjà décrits par MM. Dupare et Mrazec.

Du côté du sud-ouest, la protogine s’enfonce sous les schistes cristallins qui forment cette extrémité du massif et perce ceux-ci en boutonnières en des points ou l’éro- sion à suffisamment entamé la couverture schisteuse. C’est ce que l’on peut observer, par exemple, sur le flanc nord-ouest de l’arête du Brouillard, et sur laquelle nous aurons à revenir dans le cours de ce travail.

Sur le versant sud, depuis le glacier de la Brenva, jusqu’à Praz-Sec, la protogine entre en contact mécani- que avec le Lias du synclinal de Courmayeur, tandis que dans le Val Ferret suisse, un complexe de porphyres quartlzifères et de schistes cristallins, vient s’appuyer sur celle-ci.

Les caractères de ce granit ne sont point uniformes sur toute l’étendue du massif; MM. Dupare et Mrazec en ont déjà décrit de nombreux types, qu'ils ont rangé dans deux variétés principales, l’une dite granitoïde, et l’autre qu'ils ont nommée pegmatoïde ou type de rebras- sement, plus ou moins riche en quartz granulitique, et qui se rencontre dans le voisinage du contact du granit avec les schistes cristallins.

Dans ce travail, nous rattacherons les formations gra- nitiques à deux types extrêmes :

Le type granitoïde, cette variété de protogine, a tous les caractères d’un vrai granit et ne se distingue en rien de ce dernier.

20 Le type schisteux ou gneissique, 11 se présente sous forme de roches vertes, à schistosité bien marquée, dont

DU MASSIF DU MONT-BLANC. GI

les éléments constituants sont le mica, la chlorite, le quartz et les feldspaths, le plus souvent orthoclases ; ces der- niers sont très allongés, et tous orientés suivant la schis- tosité de la roche.

On observe également, dans ce type, une grande abon- dance de quartz granulitique.

Entre ces deux types extrêmes, il exisle un grand nombre de formes de passage, et l’on ne saurait, sur la carte, en trancher la limite exacte; je ne mentionnerai ici qu'une de ces variétés, que les auteurs précités ont appelée « protogine pegmatoïde », et qui est caracté- risée par le développement excessif des cristaux d’orthose, qui y atteignent plusieurs centimètres de longueur et sont en outre disposés sans ordre aucun les uns par rap- port aux autres.

Un coup d’œil jeté sur la carte du massif du Mont- Blanc nous montre, dans la partie orientale de celui-ci, l’existence de deux grandes arêtes qui, partant du point culminant de la chaîne, la délimitent au nord et au sud. Ces arêtes dessinent deux lignes de faite, sur lesquelles se trouvent les principaux sommets ; celle du versant nord est essentiellement formée d’une protogine pegmatoïde, quelquefois granitoïde, tandis qu’une protogine granitoïde, présentant tous les caractères d’un vrai granit, constilue la majeure partie de l’arête du versant sud.

Une région de dépression est comprise entre ces deux lignes de faîte; elle est surtout occupée par de vastes gla- ciers, mais on observe que des schistes cristallins lor- ment quelques points qui en émergent. Ces schistes se rencontrent, en particulier, à la Noire (3427 m.), à

! La protogine du Mont-Blanc. Thèse. Genève., p. 77.

62 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

l'aiguille de Tacul (3428 m.), à l'aiguille du Moine (3413 m.), etc. Cette zone schisteuse se poursuit dans la barrière élevée des Droites et des Courtes, et il paraît fort probable que c’est à cette même zone que l’on doit les variétés de protogine très schisteuse que l’on ren- contre au Col du Chardonnet (3326 m.) et à la Fenêtre de Saleinaz (3264 m.), pincées en quelque sorte, entre deux massifs plus compacts de protogine pegmatoïde.

Je rappelerai, ici, que M. le prof. Duparec a, récem- ment, émis l'idée d’un synclinal schisteux ancien‘, qui expliquerait la présence de ces roches dans l’intérieur du massif et dans une région de dépression. Les deux arêtes latérales dessineraient alors deux axes d’anticlinaux, dont la couverture schisteuse, décapée par l'érosion, a mis à nu le culot érupüf, plus ou moins métamorphosé, qui l'aurait injectée.

La protogine pegmatoïde se rencontre fréquemment dans l'extrémité nord-est du massif, elle passe soit latéralement, soit verticalement à la protogine schisteuse ou granitoïde, ainsi que cela ressort des coupes que nous déerirons plus loin.

Si, sur le versant nord du massif, ainsi que dans la partie nord-est, on trouve une protogine tantôt pegma- toïde ou gneissique, et rarement granitique, il n’en est plus de même sur le flanc méridional de la chaîne. Les caractères du granit, depuis le Mont-Catogne jusqu'aux Monts Rouges et aux Grandes Jorasses, sont absolument uniformes. Tous les sommets et arêtes de cette partie du massif sont formés d’une roche, d'un grain plus fin que

! L. Duparc et J. Vallot. Sur un synclinal schisteux ancien, formant le cœur du massif du Mont-Blanc. C. R. Ac. Sc. Paris, 9 mars 1896.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 63

sur l’autre versant et présentent une structure microsco- pique et une composition chimique remarquablement constantes. Les banes schisteux que l'on trouve sur le versant nord, intercalés dans la protogine pegmatoïde, et jes enclaves fragmentaires font ic: complètement défaut. Par contre, les bancs compacts de protogine sont criblés d’une multitude de filons d’aplites se poursuivant sur toute l'étendue du versant méridional de la chaîne. Ces granulites filoniennes sont des roches blanches, saccha- roïdes, très cristallines et présentent, à tous les points on les observe, les mêmes caractères.

Dans un profil mené du Val Ferret, perpendiculaire- ment à l’axe du massif, on Coupe souvent un grand nombre de ces filons, ainsi, par exemple, dans l’arète Orny-Breyaz, qui est environ de 4500 mètres de lon- gueur, nous avons pu en compter jusqu à treize.

Les mêmes filons se voient encore dans i’arête des Chevrettes, dans les massifs de Planereuse, Treutz-Bouc, les Six Niers, à la Maya, aux Grépillons et Mont-Dolent ; dans ces dernières localités, les aplites sont extrêmement développées, et MM. Duparc et Mrazec y ont observé l’en- globement de blocs de protogine.

Plus loin, on peut suivre ces filons; aux Monts Rouges, on en retrouve encore dans les massifs bordant le Val Ferret itahen, à l’arête du Col du Géant, aux Monts du Brouillard, ils viennent injecter des schistes cristallins.

Ces filons dessinent donc un système de cassures lon- geant tout le versant méridional de la chaîne du Mont- Blanc.

Le contact de la granulite avec la protogine est tou- jours franc : 1l n’y a en aucune façon passage de l’une de ces roches à l’autre; elles se distinguent facilement :

64 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

la granulite est toujours de couleur blanche et d’une tex- ture beaucoup plus fine que le granit.

Maintenant, examinons quelles sont les relations du granit du versant sud avec les autres parties du massif.

Nous avons déjà dit que, dans le Val Ferret suisse, un complexe de schistes cristallins et de porphyres quartzi- fères s'appuie sur la protogine, le contact est toujours franc et très net. La structure de la protogine, au point du contact, c'est-à-dire dans la partie extérieure du massif, est toujours franchement grenue, et la roche a tous les caractères du granit. Il n’en est plus de même si l’on pé- nètre dans les parties centrales de la chaîne : on voit alors le granit prendre un grain plus grossier; puis les feldspaths acquièrent un développement plus considérable que les autres éléments, accusant le passage aux variétés pegmatoïdes et schisteuses sur lesquelles on arrive bientôt.

Cette modification dans la structure, accompagnée en même temps d’une variation dans lacomposition chimique, peut s’observer d’une façon remarquable dans les coupes que nous décrirons ci-dessous, comme par exemple de la Breya à la pointe d'Orny, ou du Chatelet à la Grande Fourche. Cette disposition est celle qui peut être observée, dans tout le Val Ferret suisse, et une partie du Val Ferret italien.

Dans l’arête qui descend du col du Géant au pa- villon du Mont-Fréty, des banes de protogine gneissique et de schistes cristallins, sont intercalés dans le granit‘.

1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. Thèse Genève.

Sur une remarque de M. le prof. Graeff, dans sa note « Geolo- gische und petrographische Studien in der Mont-Blanc-Gruppe », (p.18). Nous avons refait à nouveau la coupe du col du Géant et vérifié la parfaite exactitude des observations de M. Mrazec

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 65

Puis à partir des Aiguilles de Pétéret, le granit est recou- vert par des micaschistes et il ne peut être observé que dans quelques profondes coupures, faites par l'érosion, dans la couverture cristalline, comme par exemple à l’Arête du Brouillard. En cet endroit le granit paraît appartenir aux types granitoïde, pegmatoïde et gneissi- que, mais, vu les difficultés d'accès, nous n’avons mal- heureusement, pu vérifier le fait sur place. Dans les mo- raines qui prennent naissance à la jonction du glacier du Mont-Blanc et du glacier de Miage, et qui charrient les matériaux descendus de l’Arête du Brouillard, on a pu recueillir toutes les variétés de protogine dont on a parlé ci-dessus. Afin de montrer quelle est la constitution de la partie sud-est du massif, et quelles sont les rela- tions qui existent entre les différentes variétés de proto- gine, nous allons examiner une série de coupes faites par les principales arêtes de la chaîne.

I. Coupe de la vallée de la Dranse (601 m.), à la pointe d'Orny (3189 m.).

Cette coupe très intéressante, passe par les gorges du Durnant, puis dans le vallon supérieur du Durnant, à la Granda Becca (2792 m.), de elle se rend au Zennepi, (2886 m.). pour arriver par le col des Ecandies, (2799 mètres), à la pointe d'Orny (3189 m.)

Si l’on remonte les gorges du Durnant, par la galerie établie dans leur intérieur, on traverse d’abord un com- plexe de schistes cristallins qui se chargent bientôt de quartz et d'éléments feldspatiques, dus au voisinage de la protogine, qui émet en cet endroit de puissantes apo- physes. Ces roches font bientôt place à des schistes plus

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ARCHIVES, !L. VI. Juillet 1898. 5

66 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

fortement injectés, se rapprochant beaucoup des variétés de protogine schisteuse que l’on rencontre dans d’autres parties du massif du Mont-Blanc.

Malheureusement, disposition des lieux ne permet pas de suivre d’une façon complète la transformation graduelle des schistes par le granit, car la galerie per- meitant de visiter la gorge, s'élève rapidement, à mesure que l'on pénètre plus profondément dans l’intérieur. Ce- pendant, en certains points du lit, 1} semble que la roche sur laquelle coule le torrent présente les faciès schisteux et pegmatoide.

En continuant l’ascension dans les gorges, on quitte les variétés injectées, pour arriver de nouveau sur des micaschistes, dans la partie la plus élevée de la coupure, dont on sort enfin.

Sur la rive gauche du vallon supérieur du Durnant, une protogine très schisteuse, dont les banes sont à peu près verticaux, fait place aux schistes cristallins. Il en est encore de même le long du sentier du Six des Oreques, la protogine y présente à peu près partout le même as- pect, c'est une roche verdâtre, riche en éléments mica- cés, entre les feuillets desquels, se développent des cris- taux d’orthose orientés parallèlement. En un certain point, le sentier coupe un filon d’aplite, qui s’est modi- fiée en granulitisant les schistes.

Du Six des Orcques, on arrive bientôt sur les pâturages de Bovine, percent par places des micaschistes.

Si de la Guraz, on remonte, en suivant la base des rochers, dans le cirque formé par la Granda Becca et les clochers d’Arpette, l’on peut observer, que la protogune, passe à un faciès de plus en plus granitoïde. La trans- formation se fait en passant par la variété pegmatoïde,

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 67

dans laquelle, les grands cristaux d’orthose, ne sont plus alignés parallèlement, mais disposés sans ordre aucun les uns par rapport aux autres. La structure de cette ro- che est identique à celle du massif de Trient, mais en général la dimension des éléments est plus réduite. A la base de la Granda Becca et du Zennepi, la roche est très voisine du type granitoïde, tandis qu’au sommet du Zennepi, elle présente le faciès franchement gneissique.

La protogine prend à la pointe des Ecandies et à la pointe d’Orny le faciès pegmatoïde, caractéristique dans celte région, la roche est de couleur claire, riche en grands cristaux feldspathiques de grandes dimensions, et orientés en tous sens, pauvre en quartz et mica. En de nombreux points, les parois sont criblées d'enclaves fragmentaires arrachées au manteau cristallin, de fort bel- les, déjà décrites par M. Mrazec', peuvent s’observer dans le couloir des Chamois et à la pointe d’Orny.

2°, Coupe de Champex à Orny.

Cette coupe part de Champex, passe par le sommet de la Breya (2378 m.), le Croz Manier (2642 m.), pour aboutir à la pointe d'Orny.

La course peut se faire en montant à la Breya direc- tement au-dessus du lac Champex, on observe d’abord des porphyres, sur lesquels nous reviendrons, puis un peu au-dessous du sommet de la Breya commence la proto- gine, celle-ci y est de couleur claire. finement grenue, le quartz s’y dispose en plage avec un développement pres- que égal à celui des feldspaths.

LL. Mrazec. Loc. cit.

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68 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Du sommet de la Breya, on peut gagner l’arête, qui va au col de ce nom, ja protogine s’y présente sous un faciès uniforme, elle y est criblée de filons de granulite. Du col de la Breya on arrive à la partie supérieure de la combe d'Orny, en passant sous les rochers du Croz Ma- nier, le granit s’y présente toujours sous le même aspect. Cependant en arrivant près de la cabane d’Orny, on peut voir que le grain devient plus grossier, l’élément felds- pathique prédomine déjà, et augmente de dimensions, phénomène qui s’accentue davantage dans le voisinage de la pointe d'Orny, la protogine devient pegmatoïde, en même temps qu'elle se charge d’enclaves.

3°, Coupe du Châtelet (2533 m.), à la Grande Fourche (3610 m.).

Cette coupe, part du Châtelet, (2533 m.), dont le sommet est formé par des porphyres quartzifères, passe par l’arête de Chevrettes, (2630 m.). le Portalet, (3345 m.), les Aiguilles Dorées, (3520 m.), la Fenêtre de Saleinaz (3250 m.), pour se terminer à la Grande Four- che, (3610 m.).

La protogine commence un peu au-dessous du sommet du Châtelet, de on peut se rendre à l’arête des Che- vrettes, celle-ci est formée d’un granit en tous points semblable à celui de la Breya, les bancs lités sont entre- coupés de nombreux filons d’Aplite.

Au Portalet, on trouve un beau granit amphibolique, à grain plus grossier que celui de la pointe de Chevret- tes, le feldspath y est légèrement rosé, le quartz en gran- des plages est très abondant et fait ciment entre les au- tres éléments.

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DU MASSIF DU MONT-BLANC. 69

Dans la chaîne des Aiguilles Dorées, la protogine passe au type pegmatoïde, à grands cristaux d’orthose, et elle devient elle-même gneissique à la Fenêtre de Saleinaz. La roche est verdâtre, schisteuse, formée de feuillets micacés et chloriteux, entre lesquels se développent des cristaux de feldspath alignés parallèlement. Le quartz y est granulitique. Dans les parois à droite et à gauche du col, la protogine est pegmatoïde, les cristaux d'orthose y prennent un développement excessif et atteignent sou- vent 7 à 8 centimètres de longueur. Ce faciès du granit s’observe très bien si en faisant l'ascension de cette som- mité, on vient escalader les rochers du flanc S.-E. La protogine présente, un caractère plus granitoïde, dans les rochers de la base sud-ouest de la Grande-Fourche.

Coupe du massif de Planereuse au Chardonnet.

Cette coupe part du massif de Planereuse et Treutz- Bouc, passe par le Darrei, (3515 m.), le Tour-Noir, (3536 m.), l’Aiguille d’Argentières, (3907 m.), pour aboutir au Chardonnet (3823 m.).

Dans le massif de Planereuse, ainsi qu'au Darreï et au Tour Noir, la protogine appartient à la variété typi- que pour le versant sud. A la pointe de Planereuse, à Treutz-Bouc et aux Six Niers, la protogine est absolu- ment semblable à celle de la pointe des Chevrettes et de la Breya : des filons de granulites s’observent en montan‘ à la cabane de Saleinaz, aux clochers de Planereuse, et aux Six Niers, du côté du glacier de la Neuvaz.

Au Darreï et au Tour-Noir, le granit présente toujours le même faciès, mais la structure devient cependant déjà plus grossière, et la protogine est pegmatoïde à l’Aiguille d’Argentières et au Chardonnet.

Au col du Chardonnet, on peut observer, en gravis-

70 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

sant l’arête qui conduit à l’Aiguille d’Argentière, un banc remarquable de protogine schisteuse, intercalé entre deux massifs compacts de protogine pegmatoïide, l’un formant l’Aiguille d’Argentières et l’autre le Chardonnet. Dans les environs de ce banc gneissique, les rochers sont criblés d’enclaves, la schistosité des couches est très nette, sui- vant la direction N-E. S-0., et le plongement est N-0.

Une autre coupe passant par les Monts Rouges et l’Arête des Droites et des Courtes, indique encore une disposition analogue. Au Monts Rouges et à l’Aiguille de Triolet, la protogine est granitoïde, tandis que des inter- calations de protogine gneissique et même de schistes cristallins francs, paraissent exister aux Droites et aux Courtes, d’après des échantillons recueillis sur les morai- nes du glacier de Talèfre.

$. 2. Caractères pétrographiques de la protogine.

Les minéraux renfermés dans la protogine du Mont- Blanc sont assez nombreux, et se rencontrent à peu près tous, en plus ou moins grande abondance cependant, dans les différents types établis ci-dessus ; ils se répartis- sent dans les trois classes suivantes :

Les minéraux constitutifs principaux.

2P » » accessoires.

30 » secondaires.

Je ne reviendrai pas ici sur les caractères des divers minéraux, qui ont été déjà suffisamment décrits dans les travaux antérieurs.

Les minéraux constitutifs principaux sont : Le mica noir, l’amphibole, qui n'a été rencontrée que dans la

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DU MASSIF DU MONT-BLANC. 71

protogine du Portalet, les plagioclases, l’orthose, le mi- crocline, l'anorthose et le quartz.

Les plagioclases, sont peu nombreux et appartiennent toujours à des variétés acides, allant de l’albite à l’oli- goclase basique seulement, d’autre part, l’albite semble y être extrêmement répandue.

29 Les minéraux constitutifs accessoires sont peu nom- breux, quelques-uns d’entre eux se rencontrent en in- clusions dans le mica, d’autres sont libres dans la roche: on à ainsi les minéraux suivants : la magnétite, le zir- con, l’allanite, l’apatite et le béryl'.

Les minéraux secondaires sont représentés par l’é- pidote, la chlorite, le leucoxène, la séricite et la calcite.

Nous avons déjà vu l'existence de deux variétés de protogine, fort différentes l’une de l’autre, puis comment ces deux types extrêmes sont liés entre eux et peuvent passer de l’un à l’autre sur un même profil transversal ou vertical, et quelle est leur parenté avec un troisième type intermédiaire, la protogine pegmatoïde.

L. Le type granitoïde est très répandu, il est distribué d'une façon remarquablement aniforme sur la bordure sud du massif, il se rencontre aussi, mais cependant plus rarement sur le versant nord du Mont-Blanc. Cette ro- che offre tous les caractères d’un vrai granit, elle se pré- sente en bancs massifs, elle est très compacte, à feldspaths blancs ou verdätres associés à des plages quartzeuses vio- lacées, toujours bien développées et égalant généralement

les feldspaths en dimensions.

Le mica noir y est distribué en petites lamelles, vert foncé, ou en nids disséminés uniformément dans toute la roche.

! L. Mrazec, loc. cit.

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72 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Le grain de ce granit, est sensiblement uniforme, gé- néralement finement grenu, sur le versant sud, comme au Châtelet ou à la Breya, mais peut devenir aussi plus grossier, comme par exemple, à la grande pointe de Planereuse, au Portalet, au Tour-Noir, etc.

Au microscope, la structure répond en tous points à celle d’un granit, tous les éléments sont largement et également développés, le quartz est abondant, renferme des inclusions liquides, il est toujours granitique, disposé en plages faisant ciment entre les autres éléments de la roche, et ce n’est que très rarement et en faibles quan- tités seulement, qu'il offre la structure granulitique.

La biotite s’y trouve en petites lamelles, déchiquetées, polychroïques, dans les tons bruns ou verts, elle renferme en inclusions le zireon et l’apatite. Quelquefois on trouve dans la roche, des petits amas, formés de paillettes de mica, diversement orientées et entremêlées avec des grains d'épidote ou de lencoxène.

Les feldspaths toujours acides sont : de l'orthose, du microcline, de l’anorthose, de l’albite et des variétés d'o- ligoclase, allant de loligoclase-albite à l’oligoclase normal.

L'orthose, est toujours abondant, et prédomine en général sur les plagioclases, quoique cependant, ces der- niers puissent s’y trouver en quantités égales.

Le microcline existe presque toujours, mais 1l est gé- néralement peu abondant et prédomine sur l'anorthose, qui fait généralement défaut.

Les plagioclases sont souvent séricitisés, mais on peut cependant y observer l'extrême diffusion de l'albite et de l’oligoclase-albite, qui se rencontrent dans presque tous les échantillons, ils sont le plus souvent moulés par l'or- those.

iii

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 73

IL. Le type schisteux. Cette variété est fréquente dans le massif du Mont-Blanc, mais elle y est disposée d’une façon différente que le type granitique; ce dernier forme des massifs puissants et compacts, tandis que la proto- gine schisteuse est disposée en bancs parallèles, tantôt inclus dans la protogine pegmatoïde, dans le centre du massif, ou bien au contraire flanquée à l'extérieur de ce- lui-ci, dont il en forme les salbandes.

La roche est verte et grossièrement schisteuse, la bio- tite, souvent transformée en chlorite et entremêlée de séricite devient très abondante, elle se dispose en traînées parallèles, entre lesquelles se développent des éléments feldspathiques, atteignant parfois de grandes dimensions et tous alignés suivant la schistosité de la roche.

Les grands cristaux feldspathiques sont toujours de l'orthose, qui moule les plagioclases, ceux-ci fréquem- ment inclus dans l’orthose répondent à des types acides, albite, oligoclase normal.

Presque toujours l’orthose est accompagné de micro- cline.

Le sphène est fréquent, et on constate généralement la présence de l’allanite.

Le mica est de la biotite, elle forme dans la coupe des trainées parallèles.

Le quartz est généralement grenu, rarement disposé en plages, il forme une sorte de pâte entremêlée de mica et de séricite, 1l accuse des actions dynamiques très in- tenses, quelquefois mises en évidence par des extinctions onduleuses, d’autres fois des plages de quartz sont com- plètement broyées, mais les fragments anguleux qui en proviennent sont absolument distincts du quartz granu- litique. Dans une même coupe on voit souvent l'exis-

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74 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

tence du quartz sous ces deux formes, et il est parfois difficile de séparer le quartz granulitique, du quartz d’é- crasement.

On rencontre aussi quelquefois des associations de mica et de quartz en très petits grains, entremêlés de sé- ricite et d’épidote, qui simulent des fragments de schistes cristallins.

Quant au type pegmatoïde, il se présente toujours en bancs compacts, la roche est de couleur plus claire que celle appartenant aux variétés schisteuses.

L'orthose y prend des dimensions beaucoup plus grandes que dans les autres variétés, et les cristaux for- tement allongés, sont disposés sans ordre aucun les uns par rapport aux autres ; le microcline et des plagiocla- ses acides l’accompagnent et sont moulés par lui. Le quartz est ici fréquemment granitique, et il se rencontre sous la forme granulitique beaucoup plus rarement que dans le type schisteux. Le mica devient également moins abondant, le sphène, l’allanite, l’épidote, la séricite l’ac- compagnent.

C'est dans les variétés de protogine pegmatoïde et schisteuse que se trouvent toujours les enclaves frag- mentaires.

$ 3. Monographie des échantillons étudiés.

Pour la commodité de l'exposition, nous grouperons dans une même classe les variétés appartenant au type granitoide, dans un second groupe nous décrirons les protogines schisteuses, et les variétés à grands cristaux.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 19

I. TYPE GRANITIQUE.

172". Aréte de la Breya.

Protogine à grain fin, peu micacée et d'un type quasi- aplitique.

SLM*. Quelques lamelles d’albite à caractères habi- tuels. Quelques plages d’albite et d’oligoclase-albite. Beau- coup d’orthose, puis du microcline, et peu d'anorthose. Quartz en plages granitiques. Séricite, hématite et épi- dote.

155. Aréte de la Combe d’Orny.

Roche granitique à grain moyen, micacée.

SLM. Mica noir abondant avec sagénite et leucoxène, puis aussi de l’allanite entourée d’épilote. Apatite. Pla- gioclases rares formées par de l’albite. Beaucoup d’orthose et anorthose, peu de microcline. Quartz granitique. Cette roche a subi des actions dynamiques intenses, les felds- paths et le quartz sont broyés par places. Beaucoup de produits secondaires. Séricite et chlorite.

658. Aréte du Châtelet.

Belle protogine grenue analogue à celle de la Breva.

SLM. Quelques lamelles de biotite brune plutôt alté- rée. Un peu de mica blanc. Plagioclases abondants: re- présentés par de l’albite et de l’oligoclase albite. Orthose avec beaux filonets, puis un peu de microcline et d’anor- those. Quartz en belles plages brisées par les actions dy- namiques. La roche est très fraiche, mais renferme ce- pendant un peu de séricite et d’épidote.

! Nous donnerons toujours le numéro de l’échantillon, ainsi que les caractères macroscopiques. 2 SLM. par abréviation de « sous le microscope ».

76 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

612. Portalet.

Beau type granitique à grain moyen, à quartz légère- ment violacé.

SLM. Mica noir verdi, par actions secondaires, riche en inclusions.

Allanite, puis Hornblende verte en débris et faiblement poly:hroïque. Peu d’albite et d’oligoclase acide. Orthose. Quartz granitique, montrant par places une tendance aux formes pegmatoïdes.

671. Petit clocher de Planereuse.

Beau granit à feldspaths verdâtres, peu micacé. Les environs de l’endroit a été pris l’échantillon sont cri- blés de filons d’aplite.

SLM. Biotite en grande partie chloritisée. Peu de pla- gioclases, séricitisés et indéterminables. Orthose domi- nant, puis anorthose et microcline. Éléments secondaires ordinaires. La roche est assez dynamométamorphique.

678. Sommet de la grande pointe de Planereuse.

Cet échantillon ressemble au précédent.

SLM. Biotite verdie. Allanite. Peu de plagioclases, re- présentés par de l’oligoclase acide. Orthose abondant, de même que le quartz en plages. Chlorite, épidote, séric:te. Belles actions dynamiques.

681. Éboulis de Treutz-Bouc.

La roche est granitique, avec feldspaths potassiques rosés et plagioclases verdâtres.

SLM. Allanite rare. Magnétite abondante, en oc- taèdres. Biotite altérée en petites lamelles formant amas. Quelques paillettes de mica blanc, peu de plagioclases, de petites dimensions. La variété répond à un feldspath acide et est comprise entre l’albite et l’oligoclase albite. Orthose avec filonets de microperthite, et microcline abondants. Quartz granitique moulant le tout.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 77

Un autre échantillon, 682, pris au même endroit, présente des caractères analogues.

68%. Treutz-Bouc, près du contact avec les porphyres.

C’est toujours le même type que les précédents.

SLM. La biotite est fortement altérée, avec séparation de sphène, magnétite, leucoxène, hématite. Le mica noir donne naissance à un mica blanc très légèrement polychroïque, à deux axes très rapprochés et qui renferme encore à l’intérieur des inclusions de zircon. Peu d’al- bite et de microcline. Orthose abondant. Quartz grani- tique. Séricite et chlorite.

679. Col de Créte-Sèche.

C’est le type du faciès granitique. L’orthose y est à peine légèrement plus développé que les autres éléments.

SLM. Peu de mica verdi, avec jnelusions habituelles. Quelques plages d’oligoclase acide. Orthose, puis un peu de microcline. Calcite, chlorite, séricite. Phénomènes dynamiques intenses.

714%. La Maya, derrière le sommet.

C’est un type à grain fin analogue à celui du Châtelet.

SLM. La biotite est rare, en petites paillettes et en lames presque entièrement chloritisées. Elle est riche en zireon, apatite, et s’emplit de produits ferrugineux. Pla- gioclases peu abondants, fortement séricitisés répondant à de l’oligoclase acide et albite. Microcline, puis orthose très développé. Quartz en gros grains accolés à tendance granulitique. La roche est très peu dynamométamor- phosée.

348. Mont Dolent. Sur l’arête rocheuse qui des- cend sur Pré-de-Bar, à 3500 mètres.

Roche granitique, peu micacée, à plagioclases ver- dâtres.

+ HÉSCD ERE | 11 FENTr a *

78 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

SLM. Le mica noir est disposé en amas, toujours for- tement décomposé. Plagioclases très séricitisés et vermi- culés, d’acidité très variable et allant de l’albite à l'oligo- clase normal. Peu de microcline. Orthose et anorthose. Quartz granitique, tendant à s’isoler en grains arrondis; la structure est plutôt celle d’une granulite massive. Épi- dote, séricite.

340. Monts Rouges. près du Point, 3274 mètres.

Le grain de la roche est moyen, le plagioclase ver- dâtre, le quartz hyalin.

SLM. Un peu d’allanite, biotite en amas de petites lamelles vert brunâtre, riches en inclusions, principale- ment d’apatite, chloritisation fréquente avec séparation de magnétite. Plagioclases comprenant en général des termes allant de l’oligoclase acide à l’albite inclusivement. Orthose et anorthose; pas de microcline. Quartz en plages arrondies et isolées. La structure est en somme analogue à celle du précédent. Élements secondaires.

790. Base du Mont-Fréty, prés du Pavillon.

Protogine granitique, riche en mica brun, type or- dinaire.

SLM. Biotite brune, très abondante en paillettes nom- breuses très polychroïques. Un peu de sphène. Plagioclase abondant, séricitisé et indéterminable. Orthose, peu de microcline. Quartz abondant et granitoïde. Séricite. Epidote.

787. À la Porte du Col du Géant.

Allanite, Beaucoup de mica verdi. Peu d'oligoclase acide et de microcline. Orthose, puis quartz en plages granitiques brisées. Épidote. Chlorite. Belles actions dy- namiques. Cet échantillon paraît être une forme de pas- sage; on y distingue quelques plages de quartz grenu.

M à r

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 79

341. J. V. Arôte du Brouillard.

Cette protogine est d’un type granitique, provenant d’un point de l’arête du Brouillard, la dénudation a mis à nu le granit sur une certaine étendue.

SLM. Un peu d’allanite. Mica noir à deux axes. Peu d’oligoclase, dont la détermination vu l’état de la roche est incertaine. Beaucoup d’orthose et peu de microcline. Quartz abondant et froissements dynamiques manifestes.

455. Derrière le Tour-Noir.

Beau granit blanc à quartz hyalin.

SLM. Biotite en belles plages à inelusions habituelles, notamment avec sagénite. Allanite libre dans la roche, ainsi que quelques jolis prismes de zircon. Peu de Plagio- clases. Albite et oligoclase-albite. Beaucoup d'orthose, puis du microeline. Quartz granitique brisé. Épidote.

207, Au Sud-Ouest du Plan de l'Eau (vallon de Champex).

SLM. Mica en petites paillettes. Allanite, puis plagio- clases altérés ; principalement albite et oligoclase acide. Orthose en plages, puis quartz granitique.

lei se place naturellement la description du granit formant le cœur du Mont-Chétif, de la Montagne de la Saxe et du Catogne, qui comme nous le verrons plus loin, appartiennent en réalité à la zone du Mont-Blanc. Au Catogne, en particulier, le granit qui se rencontre dans le voisinage du contact de la protogine avec les por- phyres, dans les couloirs au-dessus de Champex d'En Haut est en tous points semblable à celui des arêtes de la Breya, du Châtelet, etc.

294. Mont-Chétif.

Parois rocheuses du versant nord du sommet. Cette

50 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

roche, à l'œil nu, ne saurait être distiuguée de la proto- gine du versant sud.

SLM. Peu de biotite plus ou moins chloritisée. Pla- gioclase acide et basique, puis albite. Dn peu de micro- eline. Beaucoup d’orthose criblé de filonets. Stracture granitique, par places même pegmatoïde.

311. Montagne de la Saxe.

Cette roche est semblable à la précédente, mais beau- coup plus dynamométamorphosée.

SLM. Peu de mica vert, puis oligoclase acide. Pas de microcline, mais beaucoup d’orthose. Quartz granitique. Phénomènes dynamiques intenses. Les lamelles hémi- tropes des feldspaths sont ployées, le quartz est écrasé, des traînées de séricite jalonnent les cassures des felds- paths.

TYPE SCHISTEUX ET PEGMATOÏDE

675. Col du Chardonnet.

Cette roche, d'aspect gneissique, verdâtre, présente un grand développement de glandules d'orthose, qui y affec- tent une disposition parallèle.

SLM. L’orthose forme l'élément prédominant; ses grandes plages sont criblées de filonets d’albite. On ob- serve encore du microcline, puis quelques cristaux d’albite inclus dans l’orthose. Ces grandes plages sont réunies par une masse formée en grande partie de petite la- melles de mica de couleur verdâtre. On trouve aussi un peu de sphène, puis du quartz en grains polyédriques; il peut cependant se montrer des plages de quartz grani- tique à extinctions onduleuses.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 81

659 et 660. Moraine du glacier d'Orny.

Ce sont des protogines à grands cristaux feldspathiques alignés parallèlement.

SLM. Biotite tantôt en belles lamelles polychroïques, riches en inclusions et froissées; tantôt complètement chloritisée avec séparation de magnétite et leucoxène. Les plagioclases sont représentés par l'albite et l’oligo- clase-albite en grandes et petites plages disloquées, un peu séricitisées. Microcline très abondant en grandes plages, puis orthose. Quartz granitique, un peu écrasé, comme du reste les autres éléments de la roche.

661. Moraine du glacier d'Orny.

Beau type pegmatoide, à énormes cristaux feldspathi- ques dépourvus d’orientation. La roche, comme les pré- cédentes, renferme de nombreuses enclaves.

SLM. Sphène rare. Biotite verte, puis beaucoup d’épi- dote. Plagioclase assez abondant, libre ou complètement enclavé dans l’orthose. La variété est acide et correspond à l’albite. Grandes plages d’orthose et microcline. Le quartz en plages brisées et à extinctions onduleuses.

445. Pointe d'Orny.

Type pegmatoïde à grands cristaux d’orthoses, orientés d'une manière quelconque les uns par rapport aux autres.

SLM. Beaucoup d’allanite, en prismes allongés. Bio- tite verte en lamelles isolées ou en amas, et souvent chlo- ritisée. Les plagioclases sont de l’oligoclase acide, avec un peu d’albite. L’orthose et le microcline prédominent. Quartz brisé, disposé en lentilles allongées et écrasées simulant par places du quartz grenu. Epidote et séricite.

211. Sur le sentier du Six des Orcques, au-dessus de la Guraz.

Type franchement gneissique et glanduleux.

ARCHIVES, &. VE Juillet 1898. 6

82 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

SLM. Quelques rares et petites lamelles de biotite verdie, puis un peu d'oligoclase acide, voire même d’oli- goclase basique. Orthose abondant avec les caractères habituels. Quartz disséminé partout; exclusivement dé- veloppé sous la forme grenue, et de beaucoup plus petites dimensions que les autres éléments. Il est associé à quel- ques rares paillettes de mica blanc. Épidote et séricite. La roche est dynamométamorphosée.

426. Les Courtes.

Roche un peu schisteuse, à l'œil nu, semble renfermer un peu de quartz avec plagioclases verdâtres.

SLM. Allanite et zircons libres dans la roche. Belles lamelles de mica noir, verdi par les actions secondaires et renfermant de nombreuses inclusions. Les plagioclases sont constitués presque exclusivement par de l’albite. L’orthose et le microcline sont abondants; un peu d’anor- those. Quartz en plages en partie écrasées et bréchifor- mes. Épidote localisée en petits grains.

776. Aréte du Col du Géant.

Type pegmatoïde riche en mica vert.

SLM. Beaucoup d’allanite. Biotite ordinaire altérée, ainsi que les plagioclases qui sont indéterminables. Beau- coup de microcline, puis orthose. Quartz en plages bri- sées et un peu sous la forme grenue. Épidote, calcite, hématite.

775. Cabane du Col du Géant.

Type franchement gneissique.

SLM. Biotite verdie, allanite et magnétite. Quelques petites sections d’albite ; puis des cristaux d’orthose avec filonets et de microcline formant des glandules. Le quartz se présente entièrement sous la forme grenue. La roche est très dynamométamorphosée, les feldspaths sont

. | L

Se 70, ,

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 83

fortement séricitisés et parfois entourés d’une couronne de fragments dus à l’écrasement.

$ 4. Caractères chimiques de la protogine.

La composition chimique de la protogine est également fort intéressante; elle permettra, comme nous le verrons, d'établir les relations qui existent entre les divers types de protogine, et quelle à été l’action de la couverture cristalline externe, dans les variations observées de la composition chimique du magma, qui a donné naissance à la roche granitique. Nous avons analysé plusieurs échantilions d'un même type de protogine provenant de divers points du massif et, d'autre part, afin d'obtenir une composition moyenne de la roche, nous avons tou- Jours pulvérisé une quantité de matière suffisamment considérable, sur laquelle on a fait la prise nécessaire à l'analyse.

TYPE GRANITIQUE

629 658 NoCet

CR TA NS 0 nr. la 40e LR TETE RS TUE tarrenr La: 071% FeO : : 19 611 PME 1.66 » 220115 CaUs= 0.69 » 0.88 » 1.08 » Ma 0.19 » 0.34 » 0.40 » MOT 0LUSE) 4.58 » He LOT OMR PE 3.32 » 4.10 » Perte au feu 0.60 » 0.46 » 0.86 »

LDatale= M00 24059 400:585,1/: 99:64:

84 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST N 684 NM 612 . CAR Le 4 (a Ce 0 ; + _, 0 / SO 007140066 72 68.53 °/,

AROM=MAS 764 AID;

FeO Es 0 M Fe,0, == 20:97 »

Ca0 1305» 9,17 » Ms0 —= 0.41 0.44 » RO ER ME uS EE 5.95 » Na,O 3.33» 3.17 » Perte au feu 0.64 » 0.397» HO TROIE 280 100.62 »

Type pegmatoïde et schisteux.

N 418 675 N 659

Si0, :#0.62°7, 69957, 00085 AL, 0, 15:50 14.451» AGMOM FeO = 2,84 » JA 1.89 » Ca0 = 205 » 127% 072108 M20 40212 202% (UAE K,0 h.76 » 4.92 » 6:19 Na,0 SA DES) » Jde » 3:21 » Perteaufeu 1.04 » 128% 0.90 »

Total —= 100.18 » 99.76 » 99.51 »

660 661

SiO, = 69.54 °/, 68.95 ”/, |

ALO, 15.20 » 15.95 » | FeO == 2:70) 1.85 » CaO = 210, 1.86 » M0 = 0.34 » 0.46 » K,0 5.37 » 9.97 » Na,0 4.19 » 3.70 » Perte au feu 0:97 5 0.91 »

Total =" 40053 98.85

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 89

629. Arête de la Breya, type granitique à grain fin.

658. Arête du Châtelet, au contact avec les quartz- porphyres, c’est un type granitique analogue au précé- dent.

671. Clochers de Planereuse, type granitique.

684. Treutz-Bouc, au contact avec le quartzpor- phyre, iype granitique.

612. Portalet, type granitique, avec amphibole.

#18. Aiguille du Dru, type schisteux.

675. Col du Chardonnet, type schisteux verdâtre.

659. Moraine du Glacier d’Orny, type schisteux.

660. » » » » » passant au type pegmatoïde.

661. Id. id., type pegmatoide.

Les moyennes calcelées sur différentes analyses‘ des deux types principaux de protogine, nous fournissent pour ceux-ci les compositions moyennes suivantes :

Type Type gneissique

granitoïde et pegmatoïde

Si, = 12.88 ° /0 70.49 °/, A1,0, = 13.87 » 15.375 FeO —= Ar 2.94 » Ca0 = 1.43 » 1.54 » MgO = 0.36 » 0.52 » K,0 = 4.85 » ODA Na,0 A D 3.41 » Perte au feu 0,59 » 0.95 »

Total 99.78 99.99

! Les moyennes ont été calculées, sur les analyses qui figurent dans ce travail et sur celles qui ont été publiées antérieurement par MM. Duparc et Mrazec.

86 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Pour le coefficient d’acidité et la formule magmatique de la protogine, calculés sur la composition moyenne de celle-ci, on a obtenu les valeurs suivantes :

Coefficient d’acidité = 3.90 Formule magmatique : Si0,, 5,5 : R,O,, 1,11 : RO. RO AO? Na,0 :K,0 —1077a

Un coup d’œil jeté sur les tableaux précédents, montre, en premier lieu, la composition chimique assez différente de l’un et l’autre type, elle présente dans les deux cas une certaine constance.

L’acidité des différentes protogines est, comme on le voit assez variable, elle ne semble être, que le résultat du développement plus ou moins important du quartz, comme aussi de l'acidité du feldspath, et ne pas dépendre de la richesse en élément noir. C’est ce que montre, par exemple, la protogine schisteuse du col du Chardonnet, qui quoique très riche en éléments micacés, renferme 69,95 °/, de silice.

La quantité d’alumine qui entre dans la composition de l’un ou de l’autre type, est remarquablement cons- tante pour chacun d'eux.

La chaux y est généralement peu abondante, elle peut provenir, soit de l’épidote, soit des feldspaths pla- gioclases, qui, quoique appartenant à des variétés très acides, sont cependant légèrement calcifères.

Quant à la magnésie, elle varie avec le plus ou moins grand développement de l'élément micacé, en faibles proportions dans les échantillons du type granitoïde, elle augmente notablement en quantité dans les variétés peg- matoïdes et devient encore plus abondante, dans les types schisteux, ce qui est bien conforme aux faits observés.

a.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 87

La potasse, prédomine généralement sur la soude, qui s’y trouve du reste en quantités assez importantes, ces faits sont conformes avec la nature des feldspaths, qui existent dans ces roches, l’orthose est très abondant, le microcline, l’anorthose s’y rencontrent fréquemment et ils sont toujours accompagnés de plagioclases albitiques qui peuvent même égaler l’orthose en quantité.

La perte au feu, offre aussi pour chacun des deux types des valeurs assez constantes, mais fort différentes, pour l’un ou pour l’autre, elle est beaucoup plus élevée pour le type gneissique, que pour les variétés granitoides.

Les moyennes calculées sur les différentes analyses du Mont-Blanc, montrent encore beaucoup mieux les dif- férences qui ne peuvent guère s'expliquer à notre avis que par l’action de la couverture cristalline résorbée par le granit. Il paraît en effet difficile d'admettre, qu'une roche qui présente une composition assez constante comme le granit du versant Sud, puisse subir de telles variations dans sa constitution, sans que ces variations soient produites par une cause extérieure quelconque.

On voit done que la protogine du Mont-Blanc présente la composition d’un granit. dont l'acidité très variable, reste celle d’un vrai granit, mais relativement acide.

Si maintenant nous comparons Ce granit avec ceux d’autres massifs alpins, nous le trouvons d’une acidité supérieure à celle des granits des chaînes cristallines ex- ternes à la zone du Mont-Blanc et inférieure à ceux des massifs des Alpes Bernoises ou du Pelvoux, qui présentent une acidité bien supérieure, qui les rapproche des granu- lites des auteurs français, c'est ce que l’on peut voir dans le tableau qui suit :

58 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

1 No 2 MN 3 SIU, 72.88 °/,! 64.81°/, 1607220 AL,O, 1587 17.98 » 18.99 » FeO 2,29 » 9.09 402 2.78 » Ca0 = 1.43 » 2:2973 2,28 » M:0 = 0.36 » 1.62 » 0.95 » K,0 = 4.85 » 2 98 » 9.21 » Na,O = 3.01 » 5.70 » 3.69 » Perte au feu 0.59 » 1:00

Total 99 78 99.99 99.68

4 M 6. 6 Si), _ 67.870/, 76.40 ?/; "STARS Al,0, = 15.96 » 13.38 » 13.94 » Fe0 == 4.50 » LOU 1.299 CaO == 11020 1.28 » 0.6T » M:0 Æ 1.40 » HÉS 22 0.28 » K,0 _ 4.26 » 4.59 » 4,36 » Na,O —_ 1209 3.93 » 4.65 » Perte au feu 1.93 » 0.51 » 0.69 »

Toul 101.37 101.71: HOUE

1. Moyenne calculée d’après les analyses du type granitoide de la protogine du Mont-Blanc.

2. Moyenne calculée d’après les analyses du gra- nit de Beaufort‘.

3. Granit de Vallorcine (Aiguilles Rouges)’.

L. Duparcet E. Ritter. Les massifs cristallins de Beaufort et de Cevins. Arch. Sc. phys et nat., Genève, 1893.

? L. Duparc. Composition chimique de quelques roches. Arch. Sc. phuys. et nat., Genève, 1890.

N°+ cn MASSIF DU. MONT-BLANC. 89 4. Granit de Gasteren. = N°5. Protogine du Bietschorn*.

. N°6. Moyenne calculée d’après cinq analyses de la

= Protogine du Pelvoux”.

‘2

1 L. Duparc. Composition chimique de quelques roches. Arch. | Se. phys. et nat., Genève, 1890. 22% D M2 L: Duparc. FC Er s _% P. Termier. Sur le granit du Pelvoux. C. R. À. des Sc. 1897. WE: RAA :. 16

(A suivre.)

BULLETIN SCIENTIFIQUE

CHIMIE

Revue des travaux faits en Suisse.

A. WROBLEWSKI. DE LA NATURE CHIMIQUE DE LA DIASTASE ET DE LA PRÉSENCE DE L’'ARABAN DANS LES PRÉPARATIONS DE LA DIASTASE (Berichte, XXX, p. 2289, Zurich).

Une solution de diastase, est précipitée par différents sels entre autres par l’iodure de mercure et l’iodure de potassium en présence de HCI dilué, sous forme d’un volumineux précipité, ce dernier purifié agit comme la diastase et donne la réaction de la protéine, mais la substance active n’a pas pu être isolée. Du liquide filtré et qui est complètement inactif, l'alcool précipite un hydrate de carbone qui par inversion donne de l’arabinose c’est donc un araban, le premier pentosan soluble observé. La substance active s’obtient le mieux en cuisant la diastase avec de l'acide sulfurique dilué, elle se sépare à l’état insoluble, L'auteur conclut de ses recherches que les enzimes ressemblent aux matières albuminoïdes et forment une sous-classe de ces substances.

T. EmiLewicz et ST. v. KOSTANECKI. SYNTHÈSE DE LA 3-OXY- FLAVONE (Berichte, XXXI, p. 696, Berne).

La flavone 0 C:G°AS CH

CO

substance mère de la chrysine et d’autres matières colo- rantes végétales jaunes, renferme le même squelette que la

CHIMIE. g1

benzalacétophénone CSH°CH CH.CO.CS.H* ; il a donc paru intéressant de préparer les dérivés o-hydroxylés de cette dernière, car cela pouvait conduire à une synthèse de la fla- vone ou de ses dérivés. Mais une première recherche a montré que le dibromure d’acétyl-2-oxybenzalacétophénone se transforme par l’action de la potasse alcoolique en x cu- marvlphénylcétone; d’une manière analogue à d’autres composés 0-hydroxylés renfermant un halogène lié au second atome de carbone de la chaîne latérale, il fournit facilement une combinaison à noyau pentagonal renfermant de l’oxy- gène. Les auteurs en présence de ce résultat se sont demandé comment se comporterait lo-oxybenzalacétophénone hydro- xylée dans le résidu cétonique

OH CH: SGO.CH CH.C

et si dans le dibromure d’acétyl-o-oxvbenzalacétophénone

/ 9COCH* CSH* NCOCHBr CHBr.CfH5

cela serait l'atome de brome lié au second ou celui qui est lié au troisième atome de carbone de la chaîne latérale qui serait éliminé avec formation d’un noyau oxygéné. Dans le premier cas on devrait obtenir une oxindogénide, la benzal- cumaranone

va DC = cac Nco”

et dans le second cas la flavone

DÉMO dre K [

Nco/ CH

L’o-oxybenzalacétophénone étant difficile à préparer, les auteurs ont utilisé à sa place pour leurs recherches son dé- rivé éthoxylé qu’on obtient en condensant la benzaldéhyde avec la résacélophénone et ils ont constaté que la réaction

92 BULLETIN SCIENTIFIQUE.

se passait suivant la seconde alternative, c’est-à-dire qu’ils ont obtenu la 3-éthoxyflavone C'SH°0*(OC?H5), F 138-139°, qu’ils ont convertie par ébullition prolongée avec HJ de D 1,7 en 3-oryflavone C'H°0*(OH) F = 240°. Considérant que les matières colorantes végétales jaunes les plus importantes renferment le résidu protocatéchique, les auteurs ont condensé le pipéronal avec l’éther mono- éthylique de la résacétophénone, ils en ont fait le dérivé acé- tylé, puis le dibromure de ce dernier et ont constaté qu'il donne avec la potasse alcoolique un composé très bien cris- tallisé C'ÉH#05, qu'ils se proposent d'étudier de plus près. F. R.

ST. V. KOSTANECKI. SUR l’& NAPHTOFLAVONE (Berichte, 1. XXXI, p. 705, Berne).

Le 2-acéto-l-naphtol condensé avec la benzaldéhyde four- nit le 2-benzal-acéto-1-naphtol

cons” N CO CH CH.CSHS

dont le dérivé acétylé transformé en dibromure donne par

l'action de la potasse alcoolique x naphtoflavone

O0. Ÿ CSHS

cpef Kcoë H

F.154-156°. Le pipéronal se condense encore plus facile- ment avec le 2-acéto-1-naphtol que la benzaldéhyde; le 2-pipéronalacéto-1-naphtol cristallise en belles aiguilles faible- ment colorées en rouge, F 154-155°, son dérivé acétylé fond à 129-130° et le dibromure de celui-ci traité par la po- tasse alcoolique se transforme en éther méthylénique de la 9-4 Dioxy-0- poralaeens

0—0cué cr Ru ne

C0- CH

ET La As

CHIMIE. 93

qui cristallise en belles aiguilles jaunes et dont la solution alcoolique est douée d’une fluorescence bleue, F 9253- 254°. Lorsqu'on humecte ce composé avec H?S0f, il se dis- sout en jaune légèrement fluorescent, couleur qu’il perd au bout de quelque temps; cette réaction le différencie de la pipéronal-naphtocumaranone d’'Ullmann, laquelle se dissout dans H?S0* en rouge-cerise. La combinaison ci-dessus se dé- compose par l’action prolongée de l’eau en 2-acéto-1-naphtol et acide pipéronylique. F. R.

VW. FEUERSTEIN el ST. v. KOSTANECKI. SYNTHÈSE DE DÉRIVÉS DE LA FLAVONE (Berichte, XXXI, p. 710, Berne).

La 2-orybenzaldiacétophénone

OH C5H* # NCH(CH?.CO.CH5),

décrite par Cornelson et Kostanecki a servi de point de dé- part aux recherches des auteurs qui ont supposé qu’elle se prêterait bien à la synthèse de dérivés de la flavone. Elle peut en effet donner par élimination d’eau un composé ren- fermant un noyau hexagonal oxvgéné, soit le noyau y pyré- nique HC CH

HC CH CH,

Les recherches ont montré que ce composé est déjà mo- difié par ébullition avec les acides minéraux. Il se forme une substance correspondant à la formule C?*H#%0? qui prend naissance d’après l’équation

/ OH CHE H?0 2H C#H 0? CH(CH?.CO.C5H°),

Ce composé ne renferme plus le groupe hydroxyle qui a

donc pris part à la réaction et ce fait joint au mode de for-

94 BULLETIN SCIENTIFIQUE.

mation lui-même permet de supposer qu'il s’est formé d’abord par élimination d’eau le phénacylflavène

(à)

oo.

Se 00H CH CHP:COCH puis avec perte de 2 atomes d'hydrogène par un phénomène d’oxvdation dont l'explication sera recherchée, le phénacyli-

déneflavène (8)

on C—C‘HS

CH

En

]

CH.CO.C‘H° Quoique les auteurs ne soient pas arrivés à constater les deux phases de la réaction qui peuvent aussi se produire d’une manière inverse à celle que nous venons d'indiquer, leurs recherches, pour le détail desquelles nous renvoyons le lecteur au mémoire original, permettent d'admettre que le produit final de la réaction est bien le composé ci-dessus. On trouvera dans le mémoire original la préparation et les propriétés de nombreux dérivés du phénacvlidène-flavène ainsi que le résultat des recherches faites sur ses produits de décomposition au moyen de l’alcoolate de sodium. F.R.

W. KLogskr et Sr. v. KOSTANECKI. SUR LES OXYBENZALBROMIN- DANONES (Berichte, t. XXXI, p. 720, Berne).

L'indanone j UT Le + CH? \" CO /

se condense avec les aldéhydes avec élimination d’eau et for-

Cu

CHIMIE. 95

mation de cétones non saturées. Pour faire suite à leurs re- cherches sur les oxvhenzalindandiones, les auteurs ont voulu examiner les matières colorantes hydroxvlées dérivées de la benzalindanone, mais l’indanone elle-même étant dif- ficile à préparer, 1ls ont employé de préférence l’un de ses dérivés, la 2-bromindanone

que l’on obtient facilement comme v. Miller et Rhode l'ont montré en chauffant l'acide p. bromhydrocinnamique avec H?S0* conc. La bromindanone réagit avec la benzaldéhyde avec la plus grande facilité pour donner la 2-brombenzalin- danone F 162-163°, soluble dans H?S0* conc. avec une couleur jaune intense. Les trois monooxybenzaldéhydes iso- mères se condensent aussi avec la bromindanone en pré- sence de lessive de soude; avec laldéhvde salicylique et la m-oxybenzaldéhyde, la réaction est nette, tandis qu'avec la p-oxybenzaldéhyde le rendement est mauvais. Avec la vanil- line et l’aldéhyde protocatéchique, la condensation en pré- sence de lessive de soude est difficile, mais dans d’autres conditions, p. ex. lorsqu'on fait bouillir la solution alcoolique des deux composants en présente d'acide chlorhydrique fumant, on obtient de bons rendements. Les auteurs dé- crivent les différentes oxybrombenzallindinones ainsi obte- nues ainsi que quelques-uns de leurs dérivés. Ces produits se distinguent des oxvbhenzalindandiones par leur stabilité envers les alcalis, ils rappellent sous ce rapport les oxyben- zalcumaranones. Îl résulte des recherches des auteurs faites Jusqu'ici sur les matières colorantes jaunes renfermant le double chromophore CO.C C que ces matières colorantes présentent entre elles une grande ressemblance soit que le groupe CO appartienne à une chaîne latérale (streptostatique) soit qu'il appartienne à un noyau pentagonal (cyclostatique). Les auteurs se réservent d'examiner l'effet du groupement atomique C0O.C C lorsque CO est streptostatique et C C cyclostatique, et enfin lorsque les deux chromophores sont cyclostatiques. ROSE

A era

BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC.

RicHARD LORENZ. DÉCOMPOSITION DES SOLUTIONS SALÉES (CA fr Electrochem., 4, p. 247, Zurich).

Pour décomposer une solution de sel il faut une tension

de 1.95 volt, mais en pratique on observe une tension nécessaire de 2.1 à 2,3 volt. L'auteur l'explique en disant qu’on a réellement en succession pendant le travail, une chaîne Pt | H, ; NaOH | NaCI | CI, | Pt et que le calcul donne bien pour cette chaîne une tension de 2.23 volt.

A. WROBLEWSKI. NOUVEL APPAREIL D'EXTRACTION POUR LIQUIDES (Zeits. anal. Chem., 36, p. 671, Zurich).

Ce chimiste a construit un appareil d’extraction pour les liquides, modifiant d’une façon heureuse, celui de Soxhlet.

9 19 19 19 19 US re

19

30,

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES

FAITES A [’OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE

JUIN 182898

très fort vent à 10 h. du matin; fort vent à 1 h. du soir; légère pluie à 10 h. du matin.

pluie à 7h. du matin et à 7 h. du soir.

forte rosée le matin.

légère pluie à # h. du soir.

brouillard enveloppant à 7 h. du matin.

légère pluie à { h. du -oir; légères ondées par intervalles à 10 h. du soir.

pluie le matin jusqu’à 7 h.; pluie à 1 h. du soir; à 5 h. 37 m., éclairs et tonnerres à l’W.

pluie à 7 h. du mâtin et dans la journée jusqu’à 1 h. du soir.

brouillard enveloppant le matin ; forte bise à 4 h. du soir.

rosée le matin.

pluie le matin jusqu’à 10 h. ; pluie depuis 9 h du soir.

pluie le matin ; pluie à 10 h. du matin et à 1 h. du soir; très forte bise depuis 10 h. du matin à 9 h. du soir; depuis 9 h. elle augmente encore.

violente bise jusqu’à 7 h. du soir ; très forte bise depuis 9 h. du soir.

très forte bise à 7 h. du matin et à 1 h. du soir; forte bise à 10 h. du matin età%4h. dusoir.

forte bise à 10 h. du matin.

forte rosée le matin.

éclairs à l’est à 10 h. du soir.

pluie le matin jusqu'à 1 h. du soir.

légère pluie le matin.

forte pluie à 7 h. du soir et depuis 10 h. du soir.

forte pluie jusqu'à 10 h. du matin.

pluie à 7 h. du matin; à 3 h. du soir, tonnerres lointains; à 4 h. 30 m., orage au SSE.

fort vent à 4 h. du soir.

rosée le matin ; bel hàlo solaire de 9 h. à midi; tonnerres au SW., NE., W.

et NW. depuis 3 h. à 4 h. 34 m. du soir; pluie depuis 4 h. à 7 h. du soir.

légère pluie le matin.

ARCHIVES, t. VE —— Juillet 1898 7

à 4 :

1:00 NC 4 4. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. n 22e MAXIMUM. MINIMUM. e : dr LLHE LULU M: De AR TL hi PS ON LL tout ce 795,75 Le 4er à 3h. matin.......... 722 Pare CU is 3 à 40 h. matin .......... 729,60 4h. matin... 728,28 MR Pr ane. ue 727,84 6àa Bh-soir... 1 725,67 à (D ren: AO 728.64 8 à & h's0ir "Le 727,66 . 1 ES M ADD soie 0... 796,53 11 à 20... TR 795,21 (4 HS a 07h onsbnu. . LL. 727,95 16 à 4h. matin........ . 719,43 % n ; AO MMONEMSNILS. ue 724.84 419 à 4h: Soir C2 730,88 | AO RS Reimatn 732.87 93 à &'h. matin 723,45 È % 99 à 44 h. matin .......... 796.15 9% à 7 hsoir:- 0 725,96 ; hi LACET STE 799,95 26 à 10 h. matin .......... 72000 4 DÉSIR Soie 1.0 722.51 30 à &ih: Soi LPO 732,35 À DEAD D SOIT 22. 733,45 : 4 | À Fa Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de Genève se CÉLIGNY | COLOGNY JUsSY |lcouraseres! armexaz | sariexr [2 Obserr. MM. | Ch. Pesson | R. Gautier | M. micheli || OBERVAT- || peliegrin | 3.3. Decer | P. Pelletier . > roue ar ll TOR À | à, mm | rm rm tam MM | mm Total. .| 136.4 | 129.3 | 193.5 | 490:2 | 131.5 | 133.8 ER: Durée totale de l'insolation à Jussy : 206h 55 m.

LSVEI ELO— 6$%T 99‘0 CO'OT 0€ + S8cL VO 09'ST+ __S7'O —7L'96L som lu era) | | ER A L'ourl 9% —| ser9 log ols% [5 ‘Nl''180 | 086 Ov |%e + | 7e LO'e+- | 94 HIQLE —| PAR |GT'ECL | SC'SEL | 1e Le 0€ YOU LE | OH SS co (0% | NI 166 | 086 098 | 9H | LO8 | SSI | EL Æ 1996 —| Cet |6C'GEL | ST'88L | 967 - 95 682) 6% DUB CE | L'ENOZ |SOOÏC'ET |F'MSSIT 160 | 068 108% | GE | 669 | L'8T+ | VIT 180% —| GET | TG 8CL | 8'YEL | OST | 80 98297 COUT) CE | 0'ET9% | 880 69 IT'MSS|Y |L'G | 066 |08% LEE + | 6GL | 681 | S'OT+- 167% —| LL ET |0S'HL | O9'FSL | C6 OL TL | OH) "7" | °°" |ES |SS01S8 |T 'MSSIOr 0%) 066 | 06% | LS + | 062 |6'67—+- SAR LEE —| TE 4 |IS'GGL | 00'06L | 9L'G | O7'TCL| 98 GET EE | FEFO0O ||007 96 “MAL 1096) 066 | OC | 66 + | EL | L'6ET+ | SG —| ECG SG SSL | OS‘: | QUE | TZ'ETL| 7) L'SET| 9€ —| LGNS'TTILEOIES [T'ASS|''|FO | 086 |OLE | 85 | L19 pa 1 LC, = 9e GT+ |G6'66L 96861 | T0 ++ |S£'LEL| 5 | S'HCI| GE | O'ETLE || 190176 “48419 |L'L | 086 | 06 | 661-168 | T61+ | FI 1687 —| OL'GT—+- | 0866 | CY' Ge 80 | YG'OGL| 8 | CECI ce + | £'8l66 [80186 |r'ass|""|""" | 008 06% |02 —| 969 | Lee | SLT |Qe | 7: ane trs 1EUEL | GUY | LG'EGL| 66 O'REN Fe + | O'SHOST| TO SL “mal "|""" | 016 08% | 96 | 129 | 0'8-+ | 861 108 | 86 06-+ |SL'8CL | OL'GGL | ERO + | 6G'LGL| Fe | C'EST + | L'LVGVTILEO!LO [T ‘N°17 | 006 OMG | CT | 889 | GES | OUT |09'T +] 66 81 | TE TEL | LY'8L | EL'e + |9L'66L| 08) RE 166 RURE F N|°'|° | 066 [OV |08 | 609 |6%6T | L'G ESC O —| 691 LS TEL 88 OEL LT YL'YEL| 6H O'TET TT 38 O'LE6'GT| GO'O LEFT | N°7" | 006 1066 | EOT— 96€ | 676 | €'8 + LOT —| F6 GT GEL | F0'0Z | 0G'Y + | OT'TEL| 8 0'6EF FO 9SF 0€ 4101806 |E ‘NN |" "|" | OL |OL% | 16 | 609 | 0'8T+ | F'OT+ 61€ —| 6 EI |OL'66L | ES A6 | €0'0 + | S6'96L O'OYF 1 a 801,6 |S6010'6% |% “ANNIT |FO | 092 OMS 0% | 009 | GET | OO | 1m —| 1961 US UGL | ET'GUL | US | VY'TSL) 97 O'OET LG 92100 |E80 18% |€ “ANNS 787) 066 O6L | 006 106 | L'ET+ | Ve 190€ —| BEF |EVYGL | SL'GEIL 19% | TG Ce) SH) OUI Ge ie Y'LVGO 860198 |F ‘NOT #16 | OOOF OS | 61c-+- | 1Gb | OST | L'ETH- ELT —| VT'ST—+ CO LL | LCL | 060 | T6'SL| #1 SLI 9% + | L'LY,96 1870106 | ‘N°1 | 066 1006 SG + | LeL | L'EeT | J'YTH |LL'O +) 87 LT CG LEZ | 60 961 | LE'O ST LEL| ET OH) "| °°" |S'erl2L001%6 | ‘N° | 066 09% | ce a GEL | GC | L'ONT |IET | G6LT + | 19'LGL | FT'06L | 610 + | 66961) 6H, OF 50 —| L'Y06 |LLO109 | ‘Nl''|""" | 096 068 | 091 |'YT6+ | SCI 1990 +) QT'LE+- | CS'OGL | TS SEL | 760 | JL'SEL| FT C'SOF) 50 —| %%700 |007F8% |1 ‘S16 196 | 0L6 |06L | 9917 698 | GG | EST LOTO —| Er OT |90'LEZ | 6e 982 | CO'O | 19062) OF, 0‘GOT 0 JA L'OF OT |OOTIOS | ‘N19 |S'OT) 066 | O68 | OnG+ | 956 | COG+ | UT C6 O0 —| SO'9T-+- | T9'SGZL | 96 962 | TG ES'LGL| 6 | 060 0% C'OYL'O 860 L'E aa | ""|60 | 0L6 | 019 | 6% + | ECL | Fe 9er |87'e —+| SC'8T-H+ 29 86L | 99'2GL | 16 + CT86L| 8 | @ 901 £'0 —| VAE OT 0069 |F NN |" "7 | 088 08% | 019 | GLS | GR GG E | HC'6T-+ | ST'8GL | 19'08L | 860 + | SRLCL| L | CO0T 80 | SEF66 |L0 69 |T'ASS |" "|" | 086 [06 8 + GEL | F'Oc+ | LOT |EL'T + 69'2T-- | 38" LEL | L9'GGL | 070 + | 06 962) 9 00H" | "| Er 66010 ‘AA [SO | 086 | OS | 78 + | 881 | £'06—+ | L'6 À LETT mar |L8'LEL | CL'OGL | 90 + OT LEL| G CON 6% —| 86 IFETI8€ 0188 | N°1" | 066 067 | GE | 669 | E6I+ | L'E ICE —]| LEGI-T |80'66L CO'0GL GET + | 18'L6L| 4 C01| 6% | 06 66 IS'OlSZ | “Nl'-l""" | 08 |06c | V1 | S6€ | L'OTH | 8'8 119€ ERIC 100664 85 864 T0 + 00'66L) GeOT Or | 85.00 | 860,86 “al£ 18° | 066 | 066 | €OT+ | 08 | 691 | L'6 + ISLE STE TE'8GL 10 GEL | 60'0 16 96L| 7% STOF| 90 —| FE 0% |660|0%r [8 :MSs| "100 | 089 | 08% | 66 09 | LT | L'TF-E 6€6 | GT |GL'GGL co cc 61e L8ESL| 1 | 19 | 0 ù ci | Le "tu (L Û « mn "UATFEUU | “tft “urppuu | "unptu Ent) Ps 2[EUMOL || _& ni s ‘l 16 ‘Uaou È 9PUIOU SoAN0U F8 “a$o4eq |"1804184 aeurou “1 v& ä B ‘| ‘dun (ssl! ES) queu | 2 SUP Lunrxeg ur | ONE sa uen | aug | 109 PIE a me Laneine ey/sap Kowt| à e HE “IPN FE 22 Si -uuop | £ cl TU K0N LED aus on Hrax de 096 HPIG | none ë JUQUY np “duo 1e ; E + ofau no on} LATE 119 bn À pe “at EULCITNE RUE CALON LES | 5

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AND

MOYENNES DU MOIS DE JUIN 1898

mm dre décade 727,43 D'RS 726,75 DL» 726,49

Mois 726,79

Baromètre. 1h. m. 4h. m. Th. m. 10 h. m. 4 h.s. #h.s. mm mm mm rnin mm 721,02 727,43 727,27 726,91 726,57 726,58 727.41 727,23 726,96 726,47 726,06 726,16 726,39 725,94 725,75 726,55 726,90 726,96 726,60 726,26 Température.

Th.s.

am 726,92 726,82 726,10

726,61

10 h. 8, min 727,59 727,29 726,96

727,27

dre déc. + 42,69 + 11,42 + 13,59 + 13.77 17,87 + 1862 + 16,37 + 44,62 & » + 4326 + 1208 + 1482 + 16,80 + 18,40 + 1916 + 17,75 + 4548

3e

>

+ 13,41 + 120 + 14,31 + 16,34 + 18,69 + 19,35 + 16,95 + 14,69

Mois <+- 13,09 + 11,87 + 14,24 + 16,30 + 18,32 re 19,04 + 17,02 + 14,93

ire décade 879 334

d 348 Mois S)4 Therm. min.

911 8063 852

585

Therm.

Inax.

Lee déc. HA148 + 20,67 % » 1150 + 20.50 3 » HUA + 2129

Mois 11,30 + 20 82

Fraction de saturation en millièmes.

818 687 610 599 704 509 695 605 592 65% 774 684 961 532 66% 800 639 292 561 674 Insolation. Chemin Eau de Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou du Rhône. moyenne. eu heures. p. le vent. de neige. 0 h. kil. p. b. mm + 13,26 0,76 48,1 6,75 23,3 + 16,81 0,59 74,7 15,36 39,9 + 1396 0,63 67,1 8,04 67,0 + 1459 0,66 136,9 10,05 130,2

Dans ce mois l’air a été calme 33,3 lois sur 100.

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,64 à 1,00.

778 750 779

769 Limni- mètre

cm

106,02 127,58 141,02

124,87

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 6°,9 E. et son intensité est égale à 29,5 sur 100.

O1

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD

LE Mois DE JUIN 1898.

2, neige de 7 h. à 10 h. du matin et de 7 h. à 10 h. du soir; hauteur ; 10,0. 3, brouillard de 7 h. à 10 h. du matin.

5, pluie à 4 h. et à 7 h. du soir.

8, brouillard à 7 h. du matin et à 4 h. du soir ; pluie à 1 h. et à 7 h. du soir. 9, pluie depuis 1 h. à 7 h. du soir.

10, pluie à 4 h. et à 7 h. du soir ; brouillard à 10 h. du soir.

11, brouillard pendant tout le jour.

12, brouillard à 7 h. du matin.

13, tonnerre à 3 h. 45 m. du soir.

14, pluie à 7 h. du matin et de 4 h. à 7 h. du soir; brouillard à 1 h. du soir. 15, brouillard à { h. et depuis 7 h. à {0 h. du soir; neige à 4 h. du soir. 16, neige à 7 h. du matin, ensuite brouillard pendant tout le Jour.

17, neige à 7 h. du matin; brouillard depuis { h. à 10 h. du soir.

18, brouillard de 7 h. à 10 h. du soir.

19, brouillard de 7 h. à 10 h. du soir.

22, pluie à 4 h. du soir.

23, brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; neige à 1 h. du soir. 25, pluie depuis { h. du soir.

26, pluie à 7 h du matin; brouillard à 10 h. du matin et à 7 h. du soir.

27, brouillard à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir.

28, brouillard à 7 h. du soir.

29, neige à 10 h. du matin; brouillard à 7 h. du soir.

30, brouillard à 10 h. du soir.

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au baroyraphe

# MAXIMUM MINIMUM. F: £ Û LU Lo] OR Tr. Mae Fr a 40 hs. .......... 563,69 Le à 8 himatn. 7. BUTS or EN NES 570,34 8àÂh. matin......... | 1: 668 7071000

Ar

AA MODES GIT 2e, 266,90 U à 7 h. matin : 7.

D 2 2100 cor... 569,09 43 à 7 h. matin..…........ 568, 2 ETES RNS 561,30 16 à 7 h. matin...........

N. LRAP ERNEST 570,99 19 à 7 h°matine, +4 AE or... 362,25 24 à & h. Soin t.""0

#4 30 à A1 h. soir... .. SA80 33 à 0h mate. 0 24 à 74h matin "20

Ke 96 à 9 h. matin........... K- 3017 h-ematin 77 50-e0e

LS

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103

Nébulosité

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104

MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. JUIN 1898.

Baromètre.

1h. m. 4h. m. Thu. m. 10 h. m. 4h.s. æh.s. Th.s. 10 h.s.

LLLLEI LL mm min mm an mm mm Ars décade... 566,63 566,39 566,69 566,80 566,95 566,9, 507,10 567,23 DENT . 566,48 566,15 566,06 566,43 566,64 566,68 566,87 567,12 3% » . 566,19 565,68 565,46 565,86 566,15 566,17 566,44 566,54 Mois .- 566,44 566,07 566,07 566,36 566,58 566,60 566,80 566,97

Température.

Th.m 10 h. m. 4h.s. #h.s. ANSE 10 h.s.

(D (0 0 0 (0 0 Aredécade... +2,31. + 5,67 “+ 6,29 + 5,51 + 3/0 DER .+ 92,58 + 4,929 + 5,33 + 4,10 + 2,89 F2,0 DURS UN RL L86 + 5,2% 5,01 CUS UE Mois 7-2. 209,00 + 4,94 + 5,62 + 4,87. +: 200

Min. observé.

0

Are décade... + 0,20 9e » . 0,40 3e » - 0,27 Mois 2 1m 0,29

Max. ubservé.

o + 8,98 MERE A + 8,00 + 8,1

Nébulosité.

0,51 0,67

0,37

Dans ce mois, l'air a été calme (0,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,49 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4ÿ° E., et

son intensité est égale à 49,8 sur 400.

Eau de pluie ou de neige.

mm 52,2

40,2 6,4

157,8

Hauteur de la neige tombée.

cm

10,0

10,0

_

RON par V7 +

THERMO-ÉLECTRICITÉ

BISMUTH CRISTALLISÉ'

F.-Louis PERROT

INTRODUCTION

On sait depuis longtemps que pour obtenir des cou- rants thermo-électriques, il n’est pas nécessaire de pro- duire une différence de température entre deux points de jonction de deux substances conductrices chimiquement différentes et qu’une dissimilitude de nature physique entre diverses régions d’un même corps suffit pour permettre à une différence de potentiel de s'établir de part et d'autre des points échauffés ou refroidis.

Cette dissimilitude peut être due à l’action de forces arbitraires, le milieu étant en quelque sorte pétri par l’expérimentateur qui soumet la substance à la trempe, l’écrouissage, le tréfilage, etc. Les effets thermo-électri- ques dans ces cas-là pourraient être mesurés quantita-

1 Les premiers résultats de ce travail ont été communiqués à l’Acad. des Sciences de Paris, séance du 25 avril 1898. La note des C. R. à été reproduite dans l’Éclairage électrique, tome XV, 1898, p. 253.

ARCHIVES, t. VI. Août 1898. 8

106 THERMO -ÉLECTRICITÉ

tivement et ces mesures conduiraient peut-être à un résultat pratique, par exemple au point de vue des fils qui servent de conducteurs dans les expériences d’élec- tricité et dans lesquels des différences de structure peu- vent causer des courants parasites d’origine thermique.

Mais l'intérêt de pareilles recherches diminue lorsqu'on se place au point de vue de l’étude des phénomènes naturels. En effet si la structure peut être arrangée et changée au gré de l’expérimentateur on n’est pas en présence d’un milieu déterminé par le jeu d’une force naturelle spontanée, comme c’est au contraire le cas pour les corps cristallisés. Cette différence, d'ordre phi- losophique, se retrouvant du reste dans tous les domaines de la physique, il est inutile d’y insister ici. Cependant on peut faire observer qu'avant de s'attaquer à des mi- lieux artificiels plus ou moins cahotiques, il serait logique d'étudier plus à fond que jusqu'ici ce qui se passe au point de vue thermo-électrique dans les milieux aniso- tropes mais doués de symétrie, chez lesquels tout semble devoir prendre un caractère d’ordre parfait.

Or il reste encore bien des points inconnus dans le domaine ainsi limité, et des difficultés expérimentales assez considérables en défendent l'entrée.

L'étude complète des phénomènes thermo-électriques dans un corps conducteur cristallisant dans un système autre que le système cubique n’a jamais été faite. On ne sait pas notamment ce qui s’y passerait dans chaque direction cristallographique au point de renversement non plus qu’au point neutre. L’allure des courbes représentant les différences de potentiels, même dans des intervalles de températures inférieures à ces deux points n’est connue pour aucun cristal.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ, 107

Malheureusement c’est le défaut de substances propres à cette étude qui l’a retardée jusqu'à maintenant et l’em- pêchera peut-être toujours d’être complète. Les corps cristallisés, non cubiques et suffisamment conducteurs pour le courant, sont si rares que l’on n’a guère le choix qu'entre le bismuth et l'antimoine parmi les métaux ; l'oligiste, la pyrrothine, certains sulfures comme la sti- bine, parmi les minéraux.

C’est le bismuth que l’on peut le moins difficilement obtenir nettement cristallisé sous un volume assez gros pour permettre la sécurité dans les mesures. L'’antimoine est déja moins régulier dans sa cristallisation. L’incon- vénient de ces deux métaux est leur point de fusion trop bas pour qu'il soit possible de les chauffer jusqu’au point de renversement. Quant aux minéraux naturels, les échanüllons d’une certaine grosseur ont presque toujours des défauts d’homogénéité (macles, fentes, etc.). Cepen- dant on possède quelques mesures de Bäckstrôm' sur l'ohgiste, par lesquelles T. Liebisch* à pu confirmer l'exactitude de la formule de Thomson *. Il y aurait pro- bablement quelque chose d’intéressant à faire avec l’oli- giste pour celui qui, comme Bäckstrôm, parviendrait à s'en procurer des échantillons convenables.

Dans les recherches qui vont suivre, je me suis borné pour le moment à reprendre l’étude du bismuth entre et 100°, ayant eu l'avantage de posséder de très gros prismes de ce métal, d’une texture apparemment très homogène.

1 Bäckstrôm. Oefv. Vetensk forhandlingar. 1888, p. 553. Beiblätter, W. XIII, p. 173.

? T. Liebisch. Wied. Ann. XXXIX, 1890, p. 390.

8 W. Thomson. (1854), Math. and Phys. Papers. I. 266, 324, 467.

108 - THERMO-ÉLECTRICITÉ

Indépendamment des données numériques nouvelles qu’apporte le présent travail, son but est d’attirer l’atten- tion :

Sur le peu de travaux complets qu'on possède sur le sujet de la thermo-électricité des cristaux, les traités de physique et de minéralogie répétant toujours les mêmes citations, déjà assez anciennes et parfois mal comprises à cause des terminologies différentes des auteurs.

90 Sur l'importance énorme de la cristallisation au point de vue de la thermo-électricité dans le bis- muth.

Ce corps fait l’objet actuellement de fréquentes recher- ches. On a tenté de l’utiliser dans des appareils de mesure, mais des travaux entiers, d’ailleurs fort remarquables, ont été publiés sans que les auteurs y aient fait la moindre allusion à ce que le bismuth est un corps cristallisable chez lequel les constantes physiques sont loin d’être identiques dans tous les azimuths. Il faut signaler ici parmi les exceptions une note récente de M. R. De- fregger * sur l'efet thermo-magnétique longitudinal dans le bismuth. L'auteur a été conduit à attribuer à la structure cristalline du bismuth les grandes irrégularités qu’on observe dans le phénomène en question lorsqu'on change la position du barreau de bismuth dans le champ magnétique. En tenant compte de la direction de l’axe cristallographique M. Defregger a vu le phéno- mène se régulariser et a pu établir une formule. Le détail numérique des expériences n’est pas relaté dans ce travail et les résultats dans le sens perpendiculaire à

1 Wied. Annalen. Bd. 63, 1897, p. 97.

tdi

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 109

l'axe y sont signalés comme ayant été moins concordants que suivant l'axe.

Je restreindrai la partie historique aux travaux touchant le bismuth et l’antimoine, me réservant de rappeler ceux qui se rapportent à d’autres cristaux si je parviens à m'en procurer et à pouvoir comparer mes résultats avec ces derniers.

PREMIÈRE PARTIE Historique.

YELIN ‘, SEEBECK *, STURGEON * el MATTEUCCI* avaient tous observé que l’on pouvait faire naître des courants en échauffant certains points dans une portion de circuit formée d’un seul métal cristallisé, bismuth ou antimoine.

L'expérience peut se faire en appliquant l’une contre l’autre les extrémités de deux barreaux de bismuth ou d'antimoine de façon à fermer le circuit en mettant en contact deux bouts d’un même métal, après avoir chauffé ou refroidi l’un des bouts.

VORSSELMANN DE HEER * constata la production de ces courants dans le bismuth, mais ne put fixer s'ils allaient de la partie froide à la partie chaude à travers le plan de

! Yelin. Gb. Ann. Bd. LXXIII, p. 361. Biblioth. univ. XXIV, 1823, p. 253.

2 Seebeck. Pogg. Ann. Bd. VI. 1826, p. 253.

3 Sturgeon. Phil. Magaz., juillet 1831. Biblioth. univ. XLVIL, 1831, p. 351.

# Matteucci. C. R. 1838, p. 276.

5 Vorsselmannn de Heer. Bullet. des Sc. Phys. et natur. en Néerlande, 1838, p. 124. Pogg. Ann. Bd. XLVIL. p. 602, XLIX, p. 114 (1840).

110 THERMO-ÉLECTRICITÉ

contact, ou vice-versa, ses diverses expériences ayant donné des résultats contradictoires.

SVANBERG ', connaissant d’après Faraday la symétrie cristalline du bismuth, se procura des barreaux taillés dans des sens déterminés. Il appela barreaux (A) ceux dont la longueur est parallèle au clivage principal et par conséquent perpendiculaire à l’axe magnéto-cristallique de Faraday; les barreaux (B) sont ceux dont la longueur est parallèle à cet axe. Il constata d’abord que les barreaux B sont plus négatifs que tout autre barreau et les A

plus positifs. Il en est de même pour l’antimoine. (Le

courant va donc de B à A a travers la soudure chauffée).

Svanberg trouva en outre que si l’on met en contact les extrémités, l’une froide, l’autre chaude, de deux barreaux de même espèce, un courant prend naissance et traverse le point de contact en allant du froid au chaud s’il s’agit de deux barreaux A de bismuth et du chaud au froid s’il s’agit de barreaux B de bismuth. Si on chauffe également les deux barres vers leur contact, il n'y a pas de courant lorsqu'elles sont toutes deux A ou B.

Franz a étudié qualitativement les mêmes phénomè- nes par plusieurs procédés.

Dans une série d’expériences* que nous signalerons en premier lieu il pinçait un barreau de bismuth en- tre deux plaques de cuivre. Il a constaté les faits suivants :

Si l’on chauffe un des plans de contact le bismuth est toujours négatif par rapport au cuivre, le courant traversant le plan de contact en allant du bismuth au cuivre.

! Svanberg. C. R. XXXI (1850), p. 250. ? Franz. Pogg. Ann., 85, p. 388, 1852.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 111

Si l’on chauffe le bismuth en touchant une de ses faces latérales en un point suffisamment éloigné des cui- vres pour que les forces électromotrices Bi Cu n’en- trent pas en jeu, le courant marche le long du bismuth dans la direction de la ligne de pente du clivage consi- dérée à partir de la face échauffée. Si la face latérale échauffée est parallèle ou perpendiculaire au clivage on n'obtient aucun courant.

Franz imita plus tard' ces phénomènes en remplaçant le bismuth par un milieu artificiel formé de lamelles con- ductrices juxtaposées et pressées les unes contre les autres dans un tube. En chauffant le tube en divers points il trouva que le sens du courant développé le long du tube était toujours celui de l’inelinaison des lamelles à partir da point échauffé.

Nous sommes obligés de renvoyer aux mémoires origi- ginaux pour le détail de ces expériences. Quant à leur explication, Franz considère que le courant général dé- veloppé le long du tube par un échauffement latéral est à la somme des courants individuels qui naissent dans chaque feuillet par le fait que l’une des extrémités du feuillet est plus chaude que l’autre. Franz invoque à l'appui les expériences de Magnus sur la production de courants dans deux fils, l’un chaud, l’autre froid, formés d'un même métal et que l’on met en contact. La direc- tion du courant résultant doit être celle des courants individuels, lesquels circulent dans le sens de l’ineli- naison des feuillets.

On trouvera dans Wiedemann (Lehre vom Galvanis- mus, 1874, T. [, paragr. 636) des figures relatives aux

1 Franz. Pogg. Ann., 97, p. 34, 1856.

112 THERMO-ÉLECTRICITÉ

expériences de Franz. Mais l’explication donnée par Wiedemann n'est pas la même que celle de l’auteur, car il y fait intervenir l’action réciproque de deux feuillets contigus dans l’un desquels la chaleur se répand plus vite que dans le voisin.

L’explication de Wiedemann n’est pas suffisante pour prouver pourquoi le courant résultant prend la direction de la ligne de pente des feuillets. Car si l’on suppose un feuillet plus chaud que son voisin de droite il n’y a pas de raison pour qu'il ne soit pas aussi plus chaud que son voisin de gauche, et si le courant d’après les expé- riences de Magnus doit aller par exemple du chaud au froid il y aura deux courants opposés qui s’annulleront.

Dans l'explication primitive de Franz on ne voit pas bien comment les courants individuels transversaux qui naissent dans chaque feuillet peuvent s’ajouter longitu- dinalement sans se fermer chacun dans les feuillets con- tigus.

Les deux explications laissent donc de l'incertitude dans l'esprit.

Dans d’autres expériences Franz' avait opéré en chauffant le bord du plan de contact de deux cubes tail- lés de diverses façons par rapport au clivage principal. Il leur donna toutes les positions possibles l’un par rapport à l’autre et rechercha le sens des courants produits. Lors- qu’il employait des cubes dont certaines faces étaient obliques au clivage, l’effet de pente décrit ci-dessus venait dans chaque cube tantôt s'ajouter tantôt se soustraire à l’effet primordial produit entre les deux cubes, effet qui peut se résumer ainsi :

1 Franz. Pogg. Ann., 83, p. 374 (1851). 2? Magnus. Pogg. Ann., 83, p. 469 (1851).

ART.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 113

Le cube dans lequel le clivage est parallèle au plan de contact est négatif par rapport à tout autre cube, et le cube dans lequel le clivage est perpendiculaire au plan de contact est positif par rapport à tout autre cube.

MarTrEuccI",à propos de ses recherches sur la conducti- bilité du bismuth soumis à la compression à vérifié les résultats de Svanberg et de Franz. Il a aussi trouvé que le sens de l’effet Peltier confirmait les résultats de leurs expériences et que ses premières observations * et celles de Sturgeon s'expliquent par des défauts d’homogénéité de part et d’autres des points échauffés.

A notre connaissance et si l’on excepte quelques dé- viations galvanométriques indiquées par Franz, MATTHIES- SEN * est le seul qui jusqu'ici ait fait des Wesures quantita- lives d'intensités de courants thermo-électriques sur le bismuth eu tenant compte de sa cristallisation. Il à fait de même pour l’antimoine.

Ces mesures font partie d’un travail dans lequel il à établi l'échelle thermo-électrique d’un grand nombre de corps.

Elles ont été faites par méthode suivante :

L'auteur comparait l'intensité d’un couple bismuth- argent à celle d’une chaîne thermo-électrique composée de einq éléments argentan-argent, dont l’effet venait alterna- tivement s'ajouter à ou se retrancher de celui du premier couple. Il mesurait les déviations sur un galvanomètre très sensible. Un morceau d'argent et le cristal de bis- muth étaient serrés entre deux boîtes métalliques dont la première servait de soudure réunissant une extrémité

1 Matteucci. Ann. Phys. et Chim., 3e série, t. 43, p. 467 (1855). 2? Matthiessen. Pogg. Ann.. t. 103, p. 412 (1858).

114 THERMO-ÉLECTRICITÉ

du cristal à une extrémité de l’argent, tandis que l’autre boîte était formée de deux moitiés séparées par un iso- lant. Chaque moitié de cette seconde boîte servait à re- cueillir le courant par les autres extrémités et du cristal et de l'argent.

L'une des boîtes était remplie d'huile chaude, l’autre d’eau froide; les soudures des chaînes de comparaison étaient logées dans les boîtes. Un commutateur permet- tait de les mettre tantôt en série tantôt en opposition avec le couple bismuth-argent.

Matthiessen a opéré avec quatre cristaux qu'il plaçait tantôt avec leur clivage {| au plan de soudure (position axiale) tantôt avec leur clivage | (position équatoriale). Voici les facteurs qui expriment les intensités dans les deux positions chez les #4 cristaux de bismuth accouplés à l’argent :

cristal | équatorial 1,154 axial 1,702

cristal 2 équatorial 1,075 axial 1,499

3 équalorial 1,012

axial 1,449

L équatorial 1,240

axial 1,661

Dans le tableau de la série thermo-électrique complète les intensités sont rapportées au couple cuivre-argent 1, les chiffres pour le bismuth cristallisé sont les sui- vants, entre 29° et 45° environ:

(1) axial 2 19 équatorial | axial :

| MME lAPPOrI ————— 1,4 ce qui donne comme rapp équatorial

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 115 On verra plus loin que j'ai trouvé des rapports beau- coup plus forts. Quant aux chiffres pour l’antimoine, Matthiessen donne : (||) axial 6,96 (1) équatorial + 9,43 rapport : 19554 L’antimoine axial est moins positif, ou plus négatif que l’équatorial, comme Svanberg l'avait dit.

Rectifications et définitions.

Il y a dans le mémoire de Matthiessen tel qu'il est imprimé dans les Annales de Poggendorf des erreurs typographiques qui jettent de la confusion dans le sens des mots axial et équatorial.

Pour mettre d'accord avec la définition qu'il donne de ces termes (page 422) les résultats du tableau (pages 424-425) il faut rétablir ce dernier comme je l'ai fait plus haut dans le résumé pour les quatre cristaux.

Autrement le cristal 4 serait le seul donnant un résultat conforme à ceux de tous les autres auteurs, c’est- à-dire : force électromotrice plus grande pour laxial que pour l’équatorial.

Une seconde cause de confusion c’est le fait que Maithiessen considère comme positif par rapport au suivant chaque terme de l'échelle, tandis qu'on à l'habitude de considérer l’échelle comme partant du plus négatif pour finir avec le plus positif". Jai aussi rétabli les signes habituels dans le résumé ci-dessus.

1 Franz appelle positif le sens de droite à gauche dans les piles qu’il forme avec ses cubes. Le signe n’a donc rien d’absolu pour

116 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Peut-être ces contradictions dans la terminologie se reproduisent-elles dans plusieurs traités de Physique. Je les ai rencontrées entre autres dans G. Wiedemann (parag. 589 de l'édition de 1874 de Lehre vom Galvanismus, Î. Band : axial y est pris comme équatorial et vice-versa).

Pour éviter toute équivoque, j'appellerai du signe || la position du cristal dans laquelle les faces de contact (soudures) sont parallèles au clivage ou perpendiculaires à l’axe principal. Le courant chemine alors dans le bis- muth parallèlement à l’axe principal. Le signe || exprime donc deux parallélismes, celui du clivage au contact et celui du courant à l'axe.

Le signe | est appliqué à la position à angle droit sur la ||.

Si l’on représente par des hachures la direction des feuillets de clivage dans une coupe à travers un prisme, par ttet rl les deux faces de soudure, et l’axe cristallo- graphique par une flèche, on aura :

Position || Position L

Voici la comparaison entre les terminologies des divers auteurs et la nouvelle notation proposée:

un cube de bismuth donné, lequel pourra être tantôt positif tantôt négatif selon qu’il est placé à droite ou à gauche dans les expé- riences de cet auteur.

# pr?

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 117 [ L Svanberg B A Franz équatoriale axiale (par rapp. au clivage). Matteucci axiale équatoriale Matthiessen axiale équatoriale Signes relatifs habi- tuels + Signes relatifs dans Matthiessen

[me PARTIE

Préparation du bismuth cristallisé et taille des parallèlipipédes.

Voici dans quelles conditions j'obtins la matière de laquelle furent tirés les deux premiers parallélipipèdes de bismuth G et P.

Environ 600 grammes de bismuth furent placés dans un premier creuset fermé par un couvercle épais et enveloppé par un second creuset. Le tout fut maintenu, au sein d’un four Perrot, à la température rouge sombre pendant trois quart d'heure environ. Après avoir bouché les orifices du four au moyen d'écrans et en avoir fermé la bascule, on laissa le creuset se refroidir lentement au milieu de toutes les enveloppes qui l’entouraient.

Au défournement le culot de bismuth était légèrement recouvert d’une sorte d’émail jaunâtre mais l'oxydation était insignifiante. Le creuset fut cassé et le culot, en forme de cône émoussé, fut frappé sur sa pointe arrondie tournée vers le haut. Quelques coups de marteau par- tagèrent facilement le bloc, dans une direction obli- que à son axe de figure, en trois morceaux. Le mor- ceau médian était limité par deux belles surfaces de clivage planes et parallèles. C’est de cette partie que fut

118 THERMO-ÉLECTRICITÉ

tiré le prisme G. Quant au prisme P il provenait d’un des fragments latéraux qui a pu être refendu nettement.

Les faces de clivage furent conservées pour bases des parallélipipèdes après avoir été un peu égalisées à la lime à cause des quelques feuillets dépassant la surface générale obtenue par le choc et des quelques autres arrachés en profondeur au-dessous de cette surface. Les faces perpendiculaires furent obtenues par sciage et dressées à la lime. À mesure que le trait de scie avançait, des éclats se détachaient extérieurement, Ces éclats mettaient constamment au jour des surfaces de clivage très nettes et parallèles les unes aux auires tout autour du prisme, de telle sorte qu’il était extrêmement probable que les feuillets se prolongeaient avec une grande régu- larité dans l’intérieur inexploré des parallélipipèdes. Cette sorte d'anatomie extérieure faisait présager que le milieu cristallin était homogène, ce qui fut confirmé par l'éga- lité des déviations produites au galvanomètre lorsqu'on retournait le prisme de 180°.

Cependant le prisme G était d'apparence un peu moins nette que P à cause de deux ou trois fentes qui pénétraient à une certaine profondeur et d’une petite ca- vité dans une des faces || .

Dimensions de G 144 ; 4 4mm15 : 20mm() densité à 18° 9,809 se de P92247 1077: 195 : » » 9,848

Le premier culot a encore fourni un petit prisme qui est pointé sur le graphique sous la lettre y. La structure

! Dans ce qui suit, j’emploierai indistinctement les mots prisme et parallélipipède.

Dh” lt fi

F9

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 119

générale de la région du culot dont il provenait n’était pas si réguliere que celle de P et de G.

D'autres essais faits dans les mêmes conditions appa- rentes ont donné des culots beaucoup moins faciles à cliver.. Le clivage obtenu en enfonçant des coins était orienté comme dans le premier culot par rapport à l’axe du creuset. Le clivage était brillant mais en escalier et les feuillets étaient bombés par places. De grandes portions étaient pétries de macles. Le seul petit prisme K a été taillé dans un fragment relativement plus homogène que le reste. Il mesurait environ 9m; 10m: {fun et sa densité était 9,920.

J'ai cherché si un refroidissement encore plus lent donnerait de meilleurs résultats. Grâce aux soins obli- gents de M. Jules Michaud, directeur de la Manufacture de poteries fines de INyon (Vaud), j'ai pu faire fondre et refroidir plusieurs fois dans un four à poteries un culot de 600 à 650 grammes, en majeure partie formé de déchets du premier culot. Le creuset était fermé par un

couvercle luté et avait été placé au centre d’une grande

cazette remplie de sable. Il a dont été soumis à une longue caléfaction suivie d’un refroidissement très lent, tout en étant laissé dans une immobilité parfaite et à l'abri de l’oxydation.

La première fonte à Nyon a fourni un culot dans lequel des fentes ont été un peu difficiles à produire, mais qui s’est ensuite partagé exactement comme le culot dont furent tirés P et G. Un superbe morceau médian limité par des surfaces extrêmement nettes qu’il fut à peine nécessaire de limer.

J'en tirai le prisme M, qui mesura une fois achevé : M: 180; 18"%%4; 30mm5, densité 9,851.

120 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Deux petits prismes furent taillés dans les fragments latéraux du même culot. L'un N avait les mêmes dimen- sions que P et une densité de 9,877. L'autre O mesu- rait {2mm; Qu: 1(Qmm 5, Ces prismes ont donné des ré- sultats qui dénotent des irrégularités de structure.

Une seconde fonte, à Nyon, dans les mêmes conditions apparentes que la précédente, donna un très mauvais culot maclé en tous sens. J’essayai d’en tirer deux petits prismes T et U très probablement maclés. Densité de U : 9,877.

Une troisième fonte, toujours dans les mêmes condi- tions a donné un clivage pas très facile, mais de très bonnes surfaces limitant un gros morceau dans lequel fut taillé À : 44,3 ; 14m, 4 ; 22mm (. Densité 9,887.

Le sciage pour À comme pour M a montré par les éclats que le clivage restait parallèle tout autour du prisme.

Tous les prismes ont été taillés par moi-même.

Les densités pour le premier culot étaient plus faibles que pour tous les autres. C’est aussi le prernier culot qui était le moins compact et qui s’est fendu le plus facile- ment par le simple choc du marteau.

La densité moyenne du bismuth cristallisé en masse par fusion et lent refroidissement serait, d’après l'ensem- ble de mes déterminations, 9,867 à 18°.

Analyse du bismuth employé.

Le bismuth employé a été analysé par trois chimistes. Leurs trois rapports ont conclu qu'il était absolument pur. Des traces à peine appréciables de fer ont été signa- lées par deux des analystes. Elles peuvent être considé- rées comme des impuretés extérieures. suivre.)

LA RÉSONANCE MULTIPLE

DES

OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES

PAR

L. DÉCOMBE

L’excitateur électrique a été l’objet des travaux les plus divers au double point de vue des méthodes employées et des résultats obtenus.

La question de la résonance multiple, en particulier, qui se lie intimement à celle du fonctionnement de l’excitateur, a fait le sujet de nombreuses recherches d’où il ne semble pas qu’une conclusion généralement acceptée soit encore sortie. L’excitateur se comporte-t-il comme un appareil producteur de radiations diverses formant une sorte de spectre continu, ce qui est le cas, en opti- que, d’une source de lumière blanche, ou bien, au con- traire, n’émet-il qu’une radiation déterminée, comme le fait une source de lumière monochromatique ? Telle est la question posée.

Les méthodes indirectes dont on s’est servi jusqu'à présent pour essayer de la résoudre pouvant donner lieu à diverses critiques, je me suis proposé de leur substituer la méthode absolument directe qui consiste à dilater par

ARCHIVES, t. VI. Août 1898. 9

1929 LA RÉSONANCE MULTIPLE

la rotation rapide d’un miroir concave l’image de l’étin- celle explosive, comme l’a fait Feddersen, en 1863, pou” l’étincelle de décharge des bouteilles de Leyde. Il mettait en évidence par ce moyen le caractère oscillatoire de la décharge. Les bords de l’image dilatée présentaient des alternances lumineuses très nettes qui correspondaient aux oscillations du courant.

Le phénomène pouvait être fixé sur une plaque sen- sible. De l’étendue d’une alternance mesurée avec soin on pouvait alors déduire la période de l’oscillation, une fois connue la vitesse de rotation du miroir et sa distance à la plaque sensible.

Avant d'indiquer les résultats auxquels je suis parvenu en appliquant cette méthode à l’étude de l’excitateur, il est utile d'entrer dans quelques détails au sujet des appa- reils et du dispositif de l'expérience.

L'Excitateur. J'ai reconnu la grande utilité de cons- truire l’excitateur en trois parties distinctes et facilement séparables : le condensateur, le circuit de décharge et le micromètre à étincelles.

Le condensateur se compose de douze plaques de lai- ton ayant pour dimensions 157 mm. sur 289 et distantes de 2 centimètres. Les plaques impaires sont groupées électriquement au moyen d’une barre de laiton carrée dans laquelle sont fixées 6 lames courtes soudées aux pla- ques correspondantes. Une deuxième barre relie entre elles les plaques paires.

Le tout est plongé dans un bain d’huile contenu dans une cuve de grès.

Le circuit de décharge se compose de deux solénoïdes en fil de laiton épais de 4 mm. Ces deux solénoïdes sont disposés parallèlement. Deux de leurs extrémités commu-

Ne. ‘: Cut.

DES OSCILLATIONS ELECTRIQUES. 123

niquent avec le micromètre à étincelles ; les deux autres sont reliées avec les barres du condensateur. Le micro- mètre à étincelles est porté à la partie inférieure d’une plaque d'ébonite qui sert de couvercle à un vase de Bohême contenant de l'huile de vaseline. C’est donc au milieu de ce liquide qu’a lieu l’étincelle explosive. Les deux sphères du micromètre sont en laiton. La sphère inférieure est fixe ; l’autre est portée à l'extrémité d’une vis de laiton dont la tête est en ébonite.

Le micromètre a été construit de telle sorte que l’étin- celle éclate le plus près possible de la paroi de verre, afin de diminuer l'épaisseur liquide que la lumière doit traverser.

Dispositif de l'expérience.

Pour que le phénomène oscillatoire dont l’étincelle est le siège puisse être analysé par la rotation du miroir il faut que l’image de l’étincelle se déplace sur la plaque photographique d’une quantité au moins égale à sa pro- pre largeur +’ pendant la durée d’une demi-oscillation.

La réalisation de cette condition dépend à la fois de la

, = Z

vitesse angulaire du miroir et du rapport F f dési-

gnant la distance du miroir à la plaque sensible. Pour de très courtes oscillations il faudra prendre « très grand

CREER et ca tres pelit.

On ne peut pas augmenter indéfiniment la vitesse du miroir. La plus grande valeur qu’elle puisse atteindre est déterminée par la résistance à la rupture des pièces tournantes. Pratiquement et, par mesure de précaution,

124 LA RÉSONANCE MULTIPLE

on doit donner à w une valeur w, notablement inférieure à cette valeur critique.

Pour réduire à J'ai employé le dispositif suivant . L’étincelle explosive est située dans le plan focal d’une lentille collimatrice de foyer F. Les rayons parallèles qui émanent de cette lentille tombent sur le miroir et vien- nent former leur image dans le plan focal de celui-ci, en £.

Si nous désignons par « la largeur du trait de feu qui constitue l’étincelle explosive, nous avons :

LU]

LAS (1) Ainsi, on peut toujours prendre F assez grand pour que soit aussi petit que l’on veut, et cela, sans

affaiblir l'intensité de l'image v'; car si, d’un côté, la quantité de rayons qui contribuent à la formation de

l’image est proportionnelle à DE d'un autre côté, sa sur-

. 5 J {l « 4 12 , * « face varie proportionnellement à <*, c'est-à-dire à Fr

puisque l’on a, à cause de (1) :

L'éclairement de l’image par unité de surface est donc indépendant de F. On vérifie aussi aisément la proposition suivante : On i Eve peut, sans altérer le rapport F? rendre l'intensité lumi neuse de l’image aussi grande qu'on le désire en dimi- nuant suffisamment la distance focale f du miroir.

Ace) MI VERS LU Per = . Lis

DES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES, 129

Ces considérations permettent de fixer les conditions de l'expérience : on prendra une lentille collimatrice d'assez long foyer pour que la dissociation soit pos- sible; en même temps on donnera an miroir une dis- tance focale assez petite pour que l’image de l’étincelle soit capable d'impressionner une plaque sensible.

Le Miroir tournant. L'appareil tournant dont je me suis servi a été construit par Froment. Îl est essentielle- ment formé d'une monture d’acier portée par un axe vertical de même métal. La forme extérieure de la mon- ture est celle d’une surface sphérique ou plus exactement d'une portion de surface sphérique comprise entre

deux plans sécants parallèles situés de part et d'autre du centre de la sphère. La résistance opposée par l’air à la rotation est ainsi notablement diminuée.

126 LA RÉSONANCE MULTIPLE

Le miroir est en verre épais de 3 mm. environ. L'une de ses faces est concave; l’autre est plane el recouverte d’un vernis noir. L’axe est supporté par une crapaudine qui sert en même temps de graisseur ; à sa partie supé- rieure il est terminé en pointe ; celle-ci est reçue dans une cavité de forme conique pratiquée à la partie infé- rieure d’une vis verticale fixée dans le bâti en fonte.

Une petite poulie de laiton, chaussée sur l'axe, trans- met à celui-ci la rotation trés rapide qu’elle reçoit.

La multiplication de vitesse, à partir du moteur, est obtenue par un système convenable d’engrenages et de poulies ; elle est de 100 environ.

Le moteur employé est un moteur électrique Limb, à induit denté, d’une puissance nominale de 440 watts et excité en dérivation.

La vitesse du miroir, déduite de la hauteur du son d’axe, peut atteindre des valeurs considérables. Elle était généraiement comprise entre 400 et 500 tours par seconde.

Conduite de l'expérience. Toute les conditions étant réa- lisées, on lance le miroir à la vitesse voulue et l’on fait entrer l’excitateur en fontionnement. La pièce, l’on

Fig. 2.

opère n’est éclairée que par une faible lumière rouge. L’observateur se place derrière la plaque et attend qu'une

DES OSCILLATIONS ÉLECTRIQUES. 127

étincelle éclate dans une position du miroir qui permette aux rayons réfléchis de tomber sur celle-ci ; il voit alors apparaître une traînée lumineuse; c’est l’image dilatée de l’étincelle.

On développe dans un bain révélateur puissant.

Résultats. Si l’épreuve est bonne et si la période n’est pas trop petite, on peut distinguer très nettement les oscillations à la simple vue. Leur mesure se fait à la machine à diviser.

Le nombre d’oscillations que présente une seule étin- celle dépend pour une période donnée de la capacité de l’excitateur. On a pu en compter jusqu’à quatorze dans la même décharge. j

Il n’est pas nécessaire de regarder longtemps une de ces épreuves pour se convaincre que toutes les oscilla- tions d’une même décharge sont sensiblement égales, et par suite, qu’il existe une période parfaitement déterminée pour chaque excitateur.

Il faut donc renoncer à l’hypothèse du spectre continu. Il faut également rejeter l’ingénieuse explication pro- posée par M. Swyngedauw et d’après laquelle, grâce à l’échauffement à l’étincelle, il y aurait dans la même décharge, une série d’oscillations de périodes décrois- santes depuis T, jusqu’à la valeur limite

T = 27 LC.

Les épreuves que j’ai obtenues ne confirment pas cette manière de voir. Ceci ne doit pas surprendre. À supposer, en effet, que

1 Swyngedauw. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. CXXIV, p. 556; 1897.

128 LA RÉSONANCE MULTIPLE, ETC.

l’échauffement de l’étincelle ait pour effet de diminuer rapidement sa résistance, il ne faut pas oublier que Fed- dersen a montré expérimentalement l'indépendance de la période par rapport à la résistance, et cela dans des limites très étendues (Ann. de Chim. et de Phys. Série, t. LXIX, p. 178).

La seule explication possible de la résonance multi- tiple est donc celle proposée par MM. Poincaré” et Bjerknes* et reposant sur des considérations d’amortisse- ment qu’ils ont été les premiers à introduire dans la ques- tion et que l'expérience a d’ailleurs vérifiées ”.

Paris, le 15 avril 1898.

1 Poincaré. Archives des Sc. phys. et nat. t. XXV, p. 609; 1891.

? Bjerknes. Wied. Ann. t. XLIV, p.92; 1891.

3 Bjerknes ; loc. cit. p. 74.

1

APPAREIL

POUR LA

DÉTERMINATION DU POINT DE FUSION

PAR

L.-N. VANDEVYVER

répétiteur à l’Université de Gand.

Par définition, on prend pour la température de fusion d’un corps, celle commence ie passage de ce corps de l’état solide à l’état liquide.

La détermination de ce point qui, à priori, semble très simple est, en réalité, assez délicate. Du reste, en £onsul- tant les tables données par différents auteurs, on constate des écarts parfois assez grands entre les températures de fusion d’une même substance. Cela tient surtout à ce que le changement d'état dont il s’agit est souvent mal déter- miné, et dès lors, ce phénomène ne se produisant pas entre des limites très restreintes de température, il devient difficile de discerner à quel degré commence la fusion.

Le procédé classique consiste à noter la température à laquelle commence la fusion d’un fragment de substance introduit dans un tube effilé placé à côté d’un thermo- mètre, le tout étant plongé dans un liquide que l’on chauffe progressivement.

On juge ici par différence d’aspect de la substance au moment de la fusion.

Ce procédé, bien que délicat, donne de bons résultats

130 APPAREIL POUR LA

lorsqu'il s’agit d’un corps pur, mais, si l'on est obligé de déterminer le point de fusion d’une substance plus ou moins hétérogène, d'un mélange, ete., il se peut que l’une ou l’autre des parties qui constituent le corps fonde ou tende à fondre en premier lieu ; le phénomène devient dès lors diffus, et la méthode est quasi impraticable.

D’autres procédés nombreux ont été préconisés :

Pohl et Bergsmann observent l'instant disparait l’opacité d’une mince couche du corps. C’est encore une méthode restrictive.

On peut aussi noter l'instant de la fusion d’une parti- cule de la substance déposée sur un bain de mercure partiellement couvert d’un entonnoir.

Rudorff' entoure le réservoir thermométrique d’une mince couche de substance et élève ensuite sa tempé- rature dans un bain d’air ou de liquide chauffé.

Terreil* tâche de saisir l'instant de la fusion d’une parcelle de substance déposée sur le réservoir d’un ther- momètre que l’on chauffe à distance au-dessus d’un bec de gaz.

Bouis * coule la substance à des niveaux différents dans un tube coudé étroit et il détermine la température à laquelle la fluidité est assez grande pour que les surfaces se mettent de niveau.

Wismmel ferme un tube à sa partie inférieure par un bouchon de la substance, puis il chauffe dans un vase plein d’eau, jusqu'au moment le bouchon remonte sous l’effet de la pression du liquide, etc.

Pogg. Ann., CXL 1871. Journ. de Phys. (I. 264). Bull. Soc. Chim., 1879.

Ann. de Chim. et de Pharm., t. XLIV.

* Pogg. Ann., CXXXIIL.

@ 12 +

k Vis à >.

DÉTERMINATION DU POINT DE FUSION. 131

L'expérience prouve que chacun de ces procédés peut donner à un même opérateur et pour une même sub- stance, des écarts allant jusqu'à 3 et 4 degrés.

Pour restreindre les causes d'erreur, Himly' a cher- ché à être averti automatiquement de l'instant de la fusion, et il a imaginé le procédé électrique qui porte son nom.

Par deux fois, j'ai moi-même” simplifié ce procédé ; mais il est des cas ces modes opératoires sont encore défectueux : si, par exemple, on a affaire à un corps qui s’écaille en se refroidissant, on est obligé de renforcer la conche de la substance à fondre, et, suivant la viscosité du corps, ce dernier adhère plus ou moins au thermomètre ou à la tige et retarde le passage du courant, d'où des écarts qui atteignent parfois plusieurs degrés.

J'ai cherché à déterminer le point de fusion en me rapprochant davantage de la définition que l’on s’est imposée et je crois avoir fait

A faire un pas à la question. J'ai admis que la température de fusion est atteinte, à l'instant l'échantillon pas- | sant de l’état solide à l’étai liquide, laisse une trace de ce changement sur l’objet qui lui cd sert d'appui. Voici l’appareil à l’aide duquel j’opère : j Il se compose d’une tige AB (fig. 1) gar- => nie vers sa partie inférieure d’un anneau C Fg.l. Sur lequel peut glisser un second anneau à rebord D. Entre les deux anneaux se place une rondelle de papier

1 Pogg. Ann., CLX. ? Exercices prat. de Physique 1893. Hoste. Gand. pag. 104. Rev. de Chim. Analyt. Paris, tom. V. 6, 1897.

132 APPAREIL POUR LA

à filtrer blanc sur laquelle on dépose une parcelle de la substance donnée.

La tige se termine en B par un petit miroir M, qui fait avec elle un angle de 135°.

La partie supérieure de la tige est maintenue dans un bouchon fermant une grande éprouvette; un thermo- mètre T suffisamment sensible esi placé dans le voisinage immédiat du corps. L’éprouvette est plongée dans un vase V. (fig. 2), contenant, suivant le cas, de l’eau ou de la glycérine, ou de la paraffine, ete., que l'on chauffe el que l’on maintient en mouvement à l’aide d’un agita- teur R.

Si l’on opère avec l’eau, il est bon de terminer l’agita- teur par une petite brosse douce S, permettant de faire disparaître les bulles d’air qui, en se fixant à l’éprouvette ou au vase, gé- neralent l'observateur.

Pour l'observation, on dispose donc l’appareil comme l'indique la figure 2, en se plaçant, autant que possible, devant une fenêtre bien éclairée. On chauffe lentement le li- quide du vase V, en tenant l'œil en face du miroir. L’instant de la fusion est marqué très nettement par la tache qui se forme sur le pa- pier et qui est réfléchie par le miroir.

J'ai fait un grand nombre d'essais sur différentes substances, et tou- jours les résultats obtenus étaient concordants entre eux. Les écarts maximum étaient de 0°,1 C., résultat qu'il n’est guère possible d'atteindre avec n'importe quelle autre méthode,

Fa ce:

DÉTERMINATION DU POINT DE FUSION, 133

Dans le cas la substance sur laquelle on opère fait tache sur le papier à filtrer à la température ordinaire, on remplace le papier par un morceau de verre mat ou mieux de verre douci, et le changement d'état devient alors très caractéristique.

Il va de soi que si le corps fond à une température très peu élevée, on peut le refroidir ou même le solidifier avant de commencer l'opération.

Pour le cas les températures sont assez élevées, on remplace le miroir ordinaire par un miroir métallique.

PUNAT TV Pr. OA sir Pré L'eLs ©!

RECHERCHES

SUR LE

VERSANT SUD-EST

MASSIF DU MONT-BLANC

Francis PEARCE

Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l’Université de Genève.

(Suite 1.)

DEUXIÈME PARTIE LES PORPHYRES QUARTZIFÈRES DU VAL FERRET SUISSE.

SI. Historique, les porphyres, leur disposition générale et leurs contacts avec la protogine et les terrains sédimentaires.

Les schistes cristallins, ou les terrains sédimentaires, qui flanquent le massif du Mont-Blanc et reposent direc- tement sur la protogine, font place dans le Val Ferret suisse, à partir du col des Grépillons, à un complexe de roches variées, parmi lesquelles on distingue surtout des porphyres quartzifères et des schistes micacés ou amphi- boliques. Sur ces roches viennent alors s'appuyer les

1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56.

nm,

RECHERCHES, ETC. 135

terrains sédimentaires triasiques ou liasiques du synclinal du Val Ferret.

Les porphyres quartzifères forment une bande conti- nue, qui longe le massif du Mont-Blanc, sur toute l’éten- due du Val Ferret suisse et se retrouve plus loin, à la Mon- lagne de la Saxe et au Mont-Chétif, qui doivent comme nous le verrons, être rattachés au massif du Mont-Blanc.

Cette structure particulière du Mont-Blanc, dans cette région du Val Ferret, a déjà été signalée depuis longtemps ; Favre‘, à propos de la coupe de la Maya, mentionne une roche granitique, formée d’un mélange imparfait de quartz et de feldspath, rappelant le porphyre de la base du Montanvert. Il signale aussi dans cette région, l’ab- sence de schistes cristallins, qui plus au nord, au Catogne et au Mont-Chemin sont fort développés. Au Catogne même, ces schistes renferment des bancs d’une protogine porphyroïde grisâtre, qui n’est autre chose que du por- phyre quartzifère.

Gerlach* donne du Val Ferret suisse une description beaucoup plus exacte et plus détaillée. Depuis le col des Grépillons jusqu’à Vence, il a reconnu l'existence d’une bande de roches porphyriques, qui longe le massif grani- tique et qui mesure 21 kil. de longueur sur un kil. de largeur environ.

Ces roches porphyriques offrent, d’après lui, des struc- tures variées, voire même gneissiques ; elles renferment souvent des cristaux de première consolidation, qui sont du quartz, du feldspath, de la chlorite et du mica noir.

Favre. Recherches géologiques dans les parties de la Savoie, du Piémont et de la Suisse, voisines du Mont-Blanc.

4 Das sûdwestliche Wallis. Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz, IX, 1871.

136 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Ces roches porphyriques traversent des roches micacées ou amphiboliques et d’après Gerlach, elles passent locale- ment à un granit à grain moyen. Dans le Val Ferret, les bancs du porphyre plongent au nord-ouest.

M. Græff' a récemment repris l'étude de ces roches porphyriques au sujet du Mont-Catogne. Il distingue dans cette montagne quatre zones successives, qui sont les suivantes, en allant de l’est à l’ouest.

Une zone de sédiments formant la partie orientale de la montagne.

Une zone orientale de schistes cristallins.

Une zone formée par la protogine.

Une zone occidentale de schistes cristallins.

Cette dernière est sans importance au Catogne, étant couverte presque totalement par l’erratique.

La zone orientale des schistes cristallins est formée d’après Græff, à peu près en parties égales de roches cristallines schisteuses et de quartzporphyres, qui traver- sent les premières sous forme de filons plus ou moins épais. On y trouve aussi des roches filoniennes massives ou schisteuses, qui sont des diorites ou des syénites, ou bien encore des filons finement grenus d’aplites, puis enfin certaines roches exceptionnellement riches en mica noir, qui renferment aussi de laugite et qui rappellent les minettes.

Les quartzporphyres eux-mêmes, d'aspect varié ren- ferment principalement du quartz, comme aussi de l'or- those et du plagioclase. La pâte est granophyrique et plus rarement microgranitique.

1 F. Græff. Geologische und petrographische Studien in der Mont-Blanc-Gruppe. Ber. der. Natur. Gesells. zu Freiburg in B. IX, 2.

AC TN da

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 137

Quant aux schistes cristallins, 1ls sont variés, en géné- ral riches en biotite et d'habitude hornfelsitiques.

Nous avons repris l’étude détaillée de la région du Val Ferret suisse, au point de vue cartographique, comme aussi au point de vue pétrographique, et au cours de nos excursions pendant les étés 1896 et 1897, nous avons récolté un matériel considérable destiné à une étude complète de ces formations intéressantes.

Ce chapitre sera consacré à l'étude des quartzporphy- res du Val Ferret et des roches analogues, qui à la Mon- tagne de la Saxe et au Mont-Chétif, en sont la continua- tion directe. Quant aux schistes cristallins qui se rencon- trent en intercalations dans les porphyres, nous les exa- minerons dans la troisième partie de ce travail.

Nous allons tout d’abord définir exactement la position de la ligne de contact des porphyres avec la pro- togine. Au Catogne, d’après M. Græff, cette ligne de contact passe à partir de la localité dite « le Clou », au- dessous de Plan Folliat, au point coté 1934 m. De elle tourne et s’abaisse dans la vallée de Champex, elle disparaît sous l’erratique, à peu près vis-à-vis de Champex d’'En Haut. Depuis le vallon de Champex, nous avons suivi le contact par la Breya, celui-ci se trouve un peu au-dessous de ce sommet; puis de il descend dans la combe d’Orny, près de l’endroit le sentier coupe le torrent. Le contact passe alors dans l’arête du Châtelet, un peu au-dessus du col de ce nom; de autant que l’on en peut juger, il semble s’abaisser jusque près de l'extrémité du vallon de Saleinaz, pour remonter ensuite à la Tenadaz.

Le contact se retrouve ensuite sous le sommet de Treutz-Bouc, se poursuit jusqu'aux Six-Niers, par l’ex-

ARCHIVES, L. VI. Août 1898. 10

188 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

trémité du vallon de Treutz-Bouc et arrive ainsi jus- qu’à l'entrée de la combe du glacier de la Neuvaz. De l'autre côte de ce vallon, la ligne de contact remonte brusquement jusqu'au sommet de la Maya, elle se laisse suivre dans les roches moutonnées au-dessous du glacier du Mont-Dolent, et aboutit ensuite dans l’arête des Gré- pillons près du premier sommet. Le col des Grépillons est dominé lui-même par des parois abruptes de por- phyre sur lesquelles viennent se plaquer quelques dalles sédimentaires.

A partir du col des Grépillons, la bande des roches porphyriques cesse brusquement et du hameau de Pré-de- Bar, jusqu’à une faible distance de Praz-Sec, la protogine montre des parois abruptes qui dominent directement la vallée de la Droire. Depuis Praz-Sec jusqu'au Mont- Fréty, les couches sédimentaires mézozoïques viennent s'appuyer contre la protogine, et ce n’est que sur la rive droite du glacier de la Brenva, que réapparaissent les schistes cristallins.

La véritable continuation de la zone de microgranulites du Val Ferret, doit être recherchée comme nous le verrons sur le versant méridional de la Montagne de la Saxe et du Mont-Chétif. Les quartzporphyres s’y présentent en effet avec des caractères identiques, ils y sont néanmoins plus fortement laminés.

Examinons maintenant quelle est la structure et la disposition des porphyres, telle que l’on peut l'observer dans les parois abruptes qui dominent le Val Ferret, Nous décrirons ici une série de profils faits dans cette région. Les courses dans cet endroit sont particulière- ment difficiles, et il est souvent impossible de suivre un profil dans une direction déterminée. Nous avons cepen-

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 139

dant multiplié les excursions afin d’arriver à une solution et de rechercher les relations des quartzporphyres avec la protogine et leur contact avec les terrains sédimentaires,

Coupe de Champex à la Breya.

On peut faire une excellente coupe de la montagne de Breya, en gravissant les pentes du versant sud-est. On traverse d’abord quelques éboulis de nature porphyrique, puis on arrive sur des roches porphyriques (614, 615") grisâtres, d'aspect felsitique, et dont la première consoli- dation paraît être assez développée.

Ces roches sont suivies par un mince banc d’amphi- bolites (616), de couleur grisâtre, auquel succèdent des porphyres (617), puis des micaschistes (618,619), très riches en mica noir. Après ceux-ci l’on rencontre de nou- veau des amphibolites compactes (620), qui font bientôt place à des porphyres (621 et 621 bis), après lesquels on retrouve de nouveau des micaschistes (622), d'aspect très felsitique. De on arrive sur l’épaulement de la Breya sur lequel on trouve de nouveau des porphyres (623, 624); on gagne ensuite le contact des porphyres avec la protogine. Celui-ci se fait par l'intermédiaire de schistes micacés (625), reposant au point observé sur de la gra- nulite, qui perce du reste en de nombreux points la pro- togine de cette partie du massif.

En résumé la Breya est en majorité formée de por- phyres, avec des intercalations de micaschistes et d’am- phibolites.

1 Nous donnerons ici les numéros des échantillons, dont on trouvera la monographie ci-après.

SR PO E DOl de Mn ET 0 re UE) NT EAU UNS

140 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Coupes du Chätelet.

Nous avons fait dans cette montagne deux coupes, l’une par l'arête N.-E. et le sommet, l’autre par la base des roches du versant S.-0.

Coupe passant par l'aréte N.-E, et le sommet du Chütelet.

De Champex on suit le chemin ordinaire qui conduit à la combe d’Orny, jusqu’à l'endroit le sentier tra- verse le torrent d’Orny, l’on trouve des schistes séri- citiques et quartzeux (647), qui pourraient aussi fort bien être des microgranulites très écrasées et séricitisées. De ce point en se dirigeant vers l’est, on gagne l’arête N.-E. du Châtelet, par laquelle se fait l'ascension.

On rencontre d’abord des porphyres de couleur grisà- tre claire (648), à structure globulaire dominante, puis des roches analogues, d’un type à pâte microgranulitique (649), mais fortement laminées, qui sont suivies un peu plus haut par des schistes à séricite (650). Près de ce point, l’arête devenant trop escarpée pour en continuer l'ascension, on gagne le versant nord de la montagne, l’on trouve en premier lieu, un porphyre (651), d'un type microgranulitique, très compact, et de couleur blan- che.

En escaladant les rochers qui conduisent au sommet, on ne rencontre que des variétés de porphyres, plus ou moins riches en mica noir ; le sommet même du Châtelet est formé de bancs puissants de porphyre, qui sont suivis par une roche porphyrique (63), très laminée, de cou- leur grisâtre et dans laquelle le mica noir étiré dessine

hérane LS 4 rt déle s1 4 ét ses , « r * "4 NE .

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 141

de fines lignes parallèles. Si l’on continue à avancer sur l’arête N.-0., qui relie le Châtelet à la pointe des Che- vrettes, l’on trouve ensuite une microgranulite (65%), très altérée et fortement écrasée, assez riche en mica noir, et rappelant des micaschistes cornéens. Puis on rencontre des porphyres (655) plus ou moins altérés et toujours très dynamométamorphosés, auxquels succé- dent près du contact avec la protogine, des roches schis- teuses (656, 657), d'aspect cornéen, de couleur grisätre et qui englobent au contact même avec le granit des cail- loux roulés de granulite filonienne, en tout semblable à celle qui perce en de nombreux points l’arête des Che- vrettes.

Les couches schisteuses plongent au S.-E. et s’ap- puyent sur la protogine, avec une manifeste discordance angulaire sur les bancs lités de celle-ci.

Coupe du Châtelet, par la base des rochers du flanc S. 0.

La coupe sur le flanc S.-0. du Châtelet, qui se fait en suivant la base des rochers de la rive gauche du vallon de Saleinaz, permet d'examiner fort bien la disposition des porphyres et leur contact avec la protogine. Celui-ci se trouve à peu près vis-à-vis du point le sentier con- duisant à la cabane de Saleinaz traverse le torrent. Ce contact est franc, le porphyre de couleur claire, et à pre- mière consolidation bien développée repose sur le granit à grain fin, typique pour cette région. Puis viennent en- suite une série de roches porphyriques, accusant à des degrés divers des actions dynamiques assez intenses, quelques-unes même ont pris une structure grossièrement

da

142 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

schisteuse. Dans ces porphyres l’abondance en mica noir est aussi très variable. Il est à remarquer que les inter- calations schisteuses qui sont parfois très fréquentes en d’autres points de la zone des porphyres, sont ici très rares et de très petite épaisseur et paraissent se résoudre quelquefois en des bancs de roches porphyriques excep- tionnellement riches en mica vert.

Coupe par le vallon de Planereuse.

Nous avons fait cette coupe, en partant du vallon de Saleinaz, pour gagner ensuite la Tenadaz et de là, péné- trer dans le vallon de Planereuse. Après avoir quitté le point coté 1496 m., l’on remonte par Trois-Torrents sur des pentes de gazon ou d’éboulis, l'on trouve d’abord la protogine, entrecoupée de filons de granulite, puis en avançant dans la direction du Sud, on arrive au contact des porphyres avec la protogine; il se fait par l’inter- médiaire de schistes cristallins granulitisés (69%, 695). La Tenadaz elle-même est recouverte de pâturages, l’on peut voir par-ci par-là quelques rares bancs de por- phyres et de micaschistes ; de on peut facilement arri- ver au-dessous du glacier de Planereuse. Le contact des porphyres avec la protogine qui doit se faire dans cette région est masqué soit par des éboulis, soit par des gazons, cependant en descendant le vallon on trouve près des chalets un banc de schistes, très micacés et noirâtres (697), encaissé d’un côté par de la granulite (696) et de l’autre par du porphyre. A la Tenadaz on rencontre des bancs schisteux qui semblent être le prolongement de ceux de Planereuse.

Plus bas l’on retrouve encore à trois reprises des

..

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 143

banes schisteux intercalés dans le porphyre, qui suppor- tent à leur tour les terrains sédimentaires.

Coupe du glacier de Treutz-Bouc, à la Seiloz.

Nous avons fait cette coupe en descendant du col de Crête-Sèche sur le hameau de la Seiloz. L’arête entière qui lie le col de Crête-Sèche à la sommité de Treutz- Bouc, ainsi que cette dernière est en protogine. Si on longe la base des parois, on voit que la protogine est suivie d’une roche (685), qui semble être un porphyre très laminé et séricitisé, un peu plus bas on arrive sur des micaschistes (689), puis en descendant la paroi de rochers qui domine la Seiloz, on traverse une série de bancs de porphyre (690, 691), variant souvent de grain et de couleur. Contre le pied de la paroi viennent alors s’appuyer les terrains quaternaires ou des lambeaux de lias.

Les Six-Niers.

Au-dessus de l’Amone, les Six-Niers forment une pa- roi abrupte de porphyres, dans laquelle se trouvent in- tercalés soit des amphibolites, soit des schistes eristallins. Sur celle-ci repose un conglomérat à ciment calcaire et formé de cailloux roulés de granit, de granulite, de por- phyre quartzifère ou d’amphibolite, ce conglomérat sup- porte alors à son tour les terrains sédimentaires. Au pied de la paroi se trouvent de grands éboulis formés surtout de blocs de microgranulite ou d’amphibolites.

Sur le flanc des Six-Niers, regardant le vallon de la Neuvaz, on voit que les porphyres reposent sur une pro- togine criblée en cet endroit de filons de granulite. Au

144 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

contact même on a (757), qui est une microgranulite à pâte très fine et dont les grands cristaux sont feldspathi- ques ; celle-ci passe par places à un microgranite.

La Maya.

Profil allant de la Combe des Fonds au sommet de La Maya.

On peut relever ce profil en montant directement au sommet de la Maya par les pentes gazonnées assez raides, souvent entrecoupées de rochers qui forment la face sud- est de la montagne.

Le large plateau gazonné qui se trouve au pied de la Maya est constitué par des terrains sédimentaires liasi- ques et jurassiques, auxquels succède bientôt un conglo- mérat formé par des cailloux roulés de porphyre, de gra- nulite et de protogine, sous lequel se trouve placé le por- phyre (705). Ce dernier est bientôt suivi par des roches schisteuses vertes, riches en mica noir et chlorite (706); l’on a ensuite une série de bancs de schistes micacés (707, 708, 709), plus ou moins imprégnés par de la granulite.

Sur l’arête du sommet de la montagne on trouve suc- cessivement : un premier banc d’amphibolites feldspathi- ques (710), puis des micaschistes granutilisés (714), auxquels succède un beau banc d’amphibolites feldspathi- ques (712), un filon d’un porphyre grisätre, compact et largement cristallisé, fait suite à ces amphibolites. Enfin, à quelques mètres de là, un peu en arrière du sommet de la Maya, se trouve la roche granitique, qui est du type commun à celui qui s’observe dans tout le flanc sud-est du massif du Mont-Blanc.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 145

Profil levé à la base des parois terminant le vallon de La Neuvaz.

Nous avons relevé dans ces parois, pendant les années 1896 et 1897, deux profils : le dernier, très complet, nous montre l'existence de roches très variées, qui y for- ment des bancs plusieurs fois répétés. Ces roches sont : des porphyres quartzifères, des granulites filo- niennes, des micaschistes et des amphibolites. Les roches cristallines sont tantôt franches, tantôt fortement injectées par de la granalite. Les bancs ou les filons sont, en général, très minces et en très grand nombre.

Aréte des Grépillons.

L'état des lieux ne permet guère de lever nn bon profil de cette région; si l’on veut y étudier la disposition des porphyres il faut, du col des Grépillons, escalader l’arête qui se dirige du nord au sud, et qui chemine, par con- séquent, à peu près parallèlement à l’axe du massif du

Mont-Blanc. En quittant le col, on marche d’abord sur des roches

moutonnées, situées au pied de la face ouest de l’arête et qui sont formées par de la protogine à grain fin, cri- blée de filons de granulite.

Sur l’arête elle-même, on observe des porphyres qui, comme à la Maya, présentent des intercalations de schistes cristallins, d’amphibolites et de granulites.

Les porphyres et les roches cristallines et éruptives qui les accompagnent paraissent ici recouvrir le culot de pro-

146 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

togine ; en effet, si on lève un profil parallèle au précé- dent, sur les roches moutonnées dominant la partie in- férieure du glacier de Pré-de-Bar, on n’y retrouve plus aucun filon de porphyre, mais seulement de la protogine traversée par de nombreux et puissants filons de gra- aulites.

Sur la face est de l’arête, nous avons cherché à dresser un profil coupant normalement les bancs de porphyre; nous y sommes parvenus en escaladant les rochers qui forment ce versant de l’arête, mais, à cause de la diffi- culté d'accès, nous n’avons pu arriver jusqu’au contact même de la protogine avec les quartzporphyres.

En montant directement au-dessus du point coté 2285 mêtres, situé sur le chemin du col des Grépillons, on trouve, au-dessous des schistes noirs du lias, des bancs de porphyre (899, 900, 901) plus ou moins laminés, auxquels succède alors un schiste fortement granulitisé et riche en mica noir et chlorite (902, 903) il est suivi à son tour par des filons d’un porphyre très compact (904, 905) de couleur blanche ou grise.

Après ces filons on retrouve encore un banc de mica- schiste granulitisé (906) de couleur vert foncé, puis, un peu plus haut, des schistes chloriteux (907) très forte- ment granutilisés qui font place bientôt à un beau filon de granulite blanche (909). Dans les rochers dominant le glacier du Mont-Dolent on trouve de puissants filons de porphyres très compacts.

Ainsi que le montrent les coupes précédentes, la struc- ture du massif de quartzporphyres n’est point absolument homogène. Cette formation est fréquemment entrecoupée par des bancs de schistes cristallins, micacés, amphiboli-

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 147

ques, chloriteux ou séricitiques, et par des filons de gra- nulite qui traversent les schistes en les granutilisant ‘.

En certains endroits comme, par exemple, à la Maya ou au Catogne, ces filons de granulite sont extrêmement nombreux; leurs dimensions sont, du reste, très varia- bles, souvent ils n'’atteignent que un ou deux mètres d'épaisseur, mais peuvent être aussi beaucoup plus con- sidérables. Ainsi, au Catogne, on trouve un filon de gra- nulite qui constitue une grande partie de l’arêle qui part de la croix du Bonhomme pour se terminer à l’extrémité du vallon de Champex.

L'abondance ainsi que l'importance des bancs schis- teux sont aussi très variables selon la région; ces schistes, relativement rares dans la plupart des montagnes por- phyriques du Val Ferret, sont très abondants au Catogne 1ls égalent en quantité les quarizporphyres, ainsi que l’a déjà fait observer M. Graeff.

Les porphyres traversent généralement les schistes en filons, sans les modifier en aucune façon, en quelque sorte à l’emporte-pièce, et l’on voit souvent, en particu- lier au Catogne, de minces filons de porphyre, de cou- leur claire et de quelques centimètres à peine intercalés entre des rubans de schistes eristallins. D’autres fois il paraît exister, dans les schistes cristallins, une sorte d’in- jection plus ou moins intense de la roche porphyrique.

! I] ne nous a pas été possible de déterminer si les filons de porphyres sont antérieurs ou postérieurs aux filons aplitiques. Nous n’avons Jamais vu ces filons se couper; il nous paraissent parallèles les uns aux autres. Mais comme les porphyres passent souvent dans des schistes fortement injectés par de la granulite, on pourrait déduire de ce fait que la venue des porphyres est postérieure à celle de la granulite.

145 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Les porphyres quartzifères, qui sont généralement de couleur claire, se chargent souvent d’une très grande abondance de mica noir qui communique à la roche une coloration vert foncé. Dans quelques cas, au Châtelet par exemple, on peut observer que ces bancs de porphyres riches en mica, alternent d’une façon assez régulière avec des microgranulites franches.

Le-mica noir se dispose en traînées ou en petits amas formés d’une multitude de petites paillettes enchevêtrées les unes dans les autres; ce n’est que très rarement que l’on observe la biotite en fragments isolés.

En outre, on trouve souvent dans les porphyres, comme aussi dans les granulites qui les accompagnent, une biotite présentant un polychroïsme dans les tons : #g brun rouge, np jaunâtre, et offrant des caractères optiques ab- solument semblables à ceux du mica de certains schistes intercalés dans les quartzporphyres et des micaschistes de l’arête du Brouillard.

Examinons, maintenant, la manière dont ces por- phyres entrent en contact, avec la protogine d’une part et avec la zone sédimentaire du Val Ferret suisse de l'autre.

En thèse générale, la protogine, dans le voisinage des porphyres, diminue considérablement de grain, devient très acide et prend une structure particulière; elle est pauvre en mica et criblée d'un véritable réseau de filons serrés d’aplites, dont la structure microscopique est assez uniformément granulitique, tout en passant parfois à la structure pegmatoïde. Ce développement des filons d’aplites sur le versant sud du massif du Mont-Blanc est caractéristique; il peut d'ailleurs s'observer au delà du col des Grépillons, dans les parois dominant le glacier de Pré-de-Bar, ainsi que dans le Val Ferret italien.

255

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 149

En principe, nulie part on ne voit le passage graduel des quartzporphyres à la protogine, et bien plus, le contact est toujours franc; il se fait soit directement, soit le plus souvent par l'intermédiaire de roches schisteuses, parfois très micacées ou verdâtres et d'aspect séricitique ou corné, Ainsi, par exemple, à la Breyaz, au-dessous du sommet, on peut voir que le contact se fait précisément par des roches schisteuses très micacées. Il paraît en être de même sous le glacier de Planereuse; tandis qu’à la Maya, sur le flanc qui regarde le Mont-Dolent, on trouve au contact immédiat des roches verdâtres plus ou moins schisteuses.

Au Châtelet, en approchant du contact, on observe que les porphyres se laminent de plus en plus; ainsi, au sommet même du Châtelet, le porphyre forme encore des banes puissants, mais, en cheminant vers l’arête nord- ouest, qui mène à la pointe des Chevrettes, on voit ceux-ci se laminer progressivement, et l'élément noir étiré des- siner dans la roche des traînées parallèles. Ce phénomène s’accentue encore dans le voisinage du contact, et, tou- chant directement le granit, on trouve une roche cor- néenne schisteuse qui renferme, dans le banc reposant sur la protogine, des cailloux plus ou moins arrondis de gra- nulite filonienne et de protogine, ayant parfois jusqu’à quinze centimètres de diamètre.

Nous n’avons observé ce contact curieux qu'au Chà- telet même; mais il n’est pas impossible qu'il se pré- sente ailleurs, car il faut observer qu’en de nombreux points du versant sud-est, le contact est masqué soit par des éboulis, soit par de la végétation, ou bien ne peut être atteint à cause des difficultés d’accès.

A la Montagne de la Saxe, le contact des porphyres avec le granit est également très net, et on peut l’observer

150 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

fort bien à une demi-heure environ au-dessous des cha- lets de Pré, sur le sentier qui va de Villair à cet endroit, Après avoir quitté les schistes noirs sédimentaires qui sont la continuation naturelle de ceux du Mont-Chétif, on trouve des dépôts quaternaires, puis du trias suivi immédiatement par des microgranulites assez laminées; en continuant à monter, on rencontre bientôt le granit sous le porphyre, mais entre les deux on remarque une mince bande de schistes verdâtres d'aspect très particulier.

Au Mont-Chétif, il paraît en être de même, comme on peut le voir par places dans le voisinage du village de Neiron.

Il est intéressant de comparer les contacts que nous avons décrits avec ceux du Catogne, montagne qui à été si bien étudiée par M. Graeff ‘. Ce dernier a démontré, en effet, qu'au Catogne le contact était franc également: il n’y avait généralement pas passage de la protogine au porphyre, le granit, d’ailleurs, s’y aplitise comme sur le versant sud-est du massif du Mont-Blanc.

En revanche, M. Graeff décrit au nord de Plan Folliat et dans le voisinage du Clou, des filons de porphyre, qui traversent la protogine ; nous n’avons jamais fait d'obser- vations analogues sur toute l'étendue du contact, à partir de l’arête de la Breya. Il est vrai que la protogine est littéralement criblée de filons dans le voisinage des por-

! Graeff, loc.cit., indique en note que le contact traverse l’arête de la Breya à mi-distance entre les points cotés 2378 m. et 2479 m. et, par conséquent, beaucoup plus à l’ouest que ne l’indique Ger- lach. Nous devons rectifier cette affirmation, car nous avons tenu toute l’arête de la Breya, depuis le col de ce nom jusqu’à Champex, et nous avons trouvé le contact à l'Est du point 2378 m. et pres- que immédiatement au-dessous de celui-ci.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 151

phyres, mais ces filons sont toujours des aplites et jamais des microgranulites.

Quant au contact des porphyres avec les couches sédi- mentaires du Val Ferret, il se fait par l'intermédiaire de roches variées. Tantôt ce sont des dalles calcaires grisà- tres, tantôt des schistes satinés noirs. D’autres fois, comme au-dessus de }’Amône, dans les parois de la base des Six-Niers, ou encore dans les ravins creusés dans le revê- tement calcaire de la Maya, par les torrents descendant du glacier da Mont-Dolent, on observe au contact un poudingue formé par des cailloux roulés de quartzpor- phyre, de granulite et de granit, réunis par un ciment calcaire. A la Maya, ce poudingue supporte immédiate- ment des schistes noirs très fissiles, tandis qu’à l’Amône on trouve un banc de Dogger extrêmement pyriteux qui a jadis été exploité.

On voit aussi, reposant directement sur le porphyre, des couches nettement triasiques, soit sous forme de do- lomies, soit sous forme de quartzites ; tel est particuliè- rement le cas au Mont-Chétif et à la Montagne de la Saxe, on y retrouve même des lambeaux de trias s'appuyant indistinctement sur le granit ou le porphyre. Nulle part on ne constate une action métamorphique quelconque exercée par le porphyre dans les strates sédimentaires : partout le contact est mécanique, et nous confirmons à cet égard, en tous points les observations de Favre, comme aussi celle de M. Graeff sur le Catogne.

En plusieurs endroits, d’ailleurs, ces couches sédi- mentaires ont été enlevées par l'érosion et, par places, elles restent comme de gigantesques dalles plaquées contre les flancs abrupts de la montagne.

152 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

$ 2. La Montagne de la Saxe et le Mont-Chétif.

Comme nous l’avons déjà dit plus haut, les microgra-

nulites du Val Ferret suisse cessent au col des Grépillons et nulle part dans toute l’étendue du Val Ferret italien, on ne les retrouve sur le flanc méridional du massif du Mont-Blanc lui-même.

La véritable continuation de la zone des quartzpor- phyres existe à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif qui en est le prolongement direct.

Ces deux sommités forment un chaînon parallèle à l’axe du massif du Mont-Blanc, dont elles sont séparées par le synelinal de Courmayeur, qui constitue le Val Veni, le Val Ferret suisse et italien, et c’est sur ces deux mon- tagnes que viennent se déverser les premiers plis de la zone du Briançonnais.

La Montagne de la Saxe et le Mont-Chétif ont déjà attiré l’attention de plusieurs géologues ; Favre, le pre- mier, a signalé le fait que l’ossature de ces montagnes est formée par un culot granitique, qui supporte sur son versant méridional des roches euritiques avec intercala- tions gneissiques et sur lesquelles s'appuient à leur tour normalement des terrains sédimentaires triasiques et liasi- ques. Ces terrains sédimentaires se renversent sous le versant nord de la montagne en entrant en contact anor- mal avec le granit et forment alors ici l’un des jambages du synelinal de Courmayeur. Gerlach, plus tard, donne aussi quelques coupes qui ressemblent beaucoup à celles de Favre.

Les formations cristallines de ces montagnes ont été ensuite étudiées successivement par M. Zaccagna, qui les

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 153

attribue au permien, puis par M. Graeff et enfin par MM. Dupare et Mrazec; ces auteurs ont reconnu dans celles-ci des roches analogues à celles du Val Ferret suisse.

Dans un récent travail en collaboration avec le prof. Duparc, nous avons montré que ces montagnes doivent être rattachées à la zone du Mont-Blanc, dont elles ne sauralent être séparées.

La Montagne de la Saxe. Une excursion intéressante, qui fournit une excellente coupe de la Montagne de la Saxe, se fait en partant de Courmayeur; on passe d’abord par le village de Villair, puis on gagne le sentier qui con- duit aux chalets de Pré et commence dans la combe de Chapy.

Après avoir franchi le torrent, on a d’abord, à gauche, à une certaine distance, des schistes noirs du lias ; le sen- ter traverse en premier lieu des dépôts quaternaires qui font bientôt place à des couches triasiques. Le trias est représenté soit par des brèches dolomiques, soit par des quartzites vertes, analogues à celles que l’on trouve au Mont-Chétif.

Les dolomies ou les quartzites reposent sur des por- phyres quartzifères très laminés, ressemblant parfois à des schistes cristallins. Les quartzites dont on trouve quel- ques petits lambeaux seulement, sont inférieures aux dolomies, qui sont d’ailleurs beaucoup plus développées.

À une demi-heure environ, au-dessous des chalets de Pré. on trouve le granit; celui-ei est compact et à grain fin, il entre en contact avec les porphyres par l’inter- médiaire d’un schiste verdâtre très curieux. Sur le granit, dans les environs immédiats des chalets de Pré, on trouve encore quelques petits lambeaux de dolomies.

En gagnant alors la crête de la montagne, on arrive

ARCHIVES, t. VI. Août 1898. 11

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154 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

bientôt sur les schistes noirs du lias, ceux-ci plongent d’abord dans la direction de la combe de Chapy, recou- vrent le sommet de la montagne et se renversent ensuite sous le flanc nord de celle-ci.

Un autre profil levé par MM. Duparc et Mrazec, en montant directement au-dessus de Villair par l'extrémité occidentale de la Montagne de la Saxe montre une dispo- sition absolument analogue. On y trouve cependant entre le Lias et le Trias, qui y est également représenté par des quartzites et des brèches dolomitiques, un conglomé- rat polygénique, formé de cailloux roulés de granit, associés à des cailloux de dolomies et de brèche dolomi- tique.

Dans les parois dominant le village de la Saxe, on trouve entre le lias et la roche éruptive une mince bande de quartzites, les dolomies y ont été sans doute sup- primées par étirement.

Le Mont-Chétif présente une disposition identique à celle de la Montagne de la Saxe, il est constitué par un noyau granitique supportant des quartzporphyres très dynamométamorphosés, sur lesquels viennent à leur tour se superposer le Trias, puis le Lias.

La coupe de cette montagne se fait en montant depuis Dolonne au hameau de Praz-Neiron, de on gagne un couloir qui conduit facilement au sommet par la face ouest du cône terminal.

Peu après Dolonne on trouve quelques bancs de schistes liasiques, que l’on quitte bientôt pour arriver sur le Trias, dans lequel on remarque d’abord des Cargneules, puis des brèches dolomitiques et de la Dolomie. Ces dolo- mies reposent sur des porphyres d'aspect varié et tou- jours plus ou moins laminés, semblables à ceux de la Montagne de la Saxe.

Al gr etite

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 109

Près du hameau de Praz-Neiron, dans la forêt, on trouve des pointements de granit perçant en quelque sorte en boutonnière dans les quartzporphyres.

Le contact de ces derniers se fait avec la roche gra- nitique, par l'intermédiaire d’une très mince bande de schistes verts.

Les porphyres se continuent depuis Praz-Neiron pres- que jusqu’au sommet de la montagne, ils sont recou- verts par un chapeau de quartzites vertes du Trias. On observe encore le granit près du sommet qui domine l’escarpement au-dessus des bains de la Saxe.

En descendant sur l’autre versant dela montagne, sur la chapelle de Notre-Dame de la Guérison, on trouve le lias, qui se renverse sous le flanc nord du Mont-Chétif, avec étirement constant du Trias ; il semble en contact tantôt avec les quartzporphyres, tantôt avec le granit.

$ 3. Composition chimique des quartzporphyres.'

La composition chimique des quartzporphyres du Val Ferret est intéressante, car, d’une part, elle confirme les caractères microscopiques précédemment décrits, et, de l’autre, elle montre quels peuvent être les rapports existant entre les microgranulites, la protogine et les gra- nulites filoniennes.

Nous avons choisi, dans ce but, un certain nombre d'échantillons des principaux types des porphyres, et nous mettrons ci-dessous les résultats obtenus :

! Pour la description pétrographique des quartzporphyres, nous renvoyons le lecteur à la note: Les porphyres quartzifères du Val Ferret, par L. Duparcet F. Pearce (Arch. Sc. phys. et nat., 1897), dans laquelle nous donnons une description et une monographie très étendue de ces quartzporphyres.

156 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST 196 651 698

Si0,. = 2170;01 "), * 78.145°/ 79.08 A1,01"=2229570 5" "19,229 M8 FeO = 2.24 » 1109 1.162 Ca0° = "072% 1.29 » 0.89 » MgO : = Traces » 0.26 » 0.35 » KEOM ESS ERAERS" 4.00 » 9.43 » Na ON 906) 3.88 » 3.76 » Perte au feu —— 0.48 » 0.40 »

Total 100.56 » 102.39 » 100.98 » 559 757 No 732

SI0,,2— 79.29 |, , 71.48 7/2 ASS ALLO, —= 44:99 » 14.82 » 192 FeO D. AT Ÿ PMU ler 2,58 » CUS =" 2,930 » 0.93 » 1.38 » Me0 , =. 0.53 » 0.27:% 0.43 » 2 SR LE 9.69 » 6.18 NOMME EU2TS 4.00 » 4.29 » Perte au feu 1.11 » 0.39 » 0.27 »

Total 102.81 » 99.95 » 101.33 »

Si0, = 69-81"/,: 68:87°/; 167.70 ALLO, =". 1MASJ0 "0 00 D REQUIS 2.62 » 3 CAGE" "CURE Te Ÿ 2 MgO = 0.98 » 0.32 » 1.25 » AD 4 69 D.89 » 4 NO, .: 3,791% 4.13 » 3

Perte au feu 0.78 » 0.80 » l

Total = 100.80 » 101.37 » 102.00 »

OL , Ne dr TRE, Li 4% *

42

De.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 157

196. Breya, type à pâte essentiellement globulaire.

651. Arête du Châtelet, type porcelainé blanchâtre.

698. Près des chalets de Planereuse, microgranulite typique à deux temps nets.

359. Col des Grépillons, rochers au-dessus du col type schisteux à pâte microgranulite.

757. Les Six-Niers, roche très compacte, à pre- mière consolidation rare.

732. La Maya, type compact, à première consolida- tion peu apparente.

653. Châtelet près du sommet, sur l'arête nord- ouest type schisteux à pâte microgranulitique, mica abon- dant disposé en traînées parallèles.

713. La Maya au sommet, type à pâte microgranu- litique très abondante; beaucoup de mica vert.

715. Six-Niers, dans les parois au-dessus de l’Amône, type à pâte microgranalitique à première con- solidation abondante, nombreux amas de mica noir.

‘Un premier coup d'œil jeté sur ces analyses, montre tout d'abord que les quartzporphyres du Val Ferret sont des roches très acides, qui dépassent même comme te- neur en quartz les aplites très acides qui traversent la protogine.

En second lieu, la pauvreté en chaux y montre bien l'acidité des plagioclases de la première consolidation, d'autant plus que souvent les porphyres renferment de l'épidote et de la calcite secondaire, caleite qui leur vient, dans certains cas, de la couverture sédimentaire qui les avoisine.

! L. Duparc et L. Mrazec. Le Massif de Trient. Arch. des sc. phys. et nat. Genève, sept. 1894.

158 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

L’acidité de la roche est tantôt le fait de la première, tantôt de la seconde consolidation, le développement du mica noir l’influe également. Ainsi les numéros 732 et 757, sans première consolidation très apparente, sont plus pauvres en silice que le 698, roche typique, dans laquelle le premier temps est bien développé. Par contre, len° 651, sans première consolidation apparente, est exces- sivement acide, la pâte est évidemment ici quartzeuse.

L’oxyde ferreux est relativement abondant, ce qui s’ex- plique par la présence du mica; sa proportion, ainsi que celle de la magnésie et de la chaux augmente dans les types riches en mica noir, qui est d'ailleurs souvent accompagné d’un peu d’épidote.

Quant aux alcalis, la forte proportion de soude montre évidemment l'abondance des plagioclases acides.

En comparant les analyses des porphyres du Val Ferret, avec celles des granulites filoniennes et de la protogine du versant sud, on trouve une analogie remarquable, que l’on peut voir dans le tableau suivant, dans lequel on a réuni l’analyse d’une microgranulite type, d’une gra- nulite filonienne et d’une protogine à grain fin du versant sud-est.

N 1 M 2 N3 Si0, =. "7598/0075. 21) 074 UE AO, =) 1990015788 4 M3 ÉD 40 0.91 » 1:67 M0 =" MONS 1.19 » 0.69 » Me0O =. 0.35» 0.25 » 0:191% RD 5430 4.50 » 6.08 » AUDE - 3.70% 3.96 » 3.03 » Perte au feu 0.40 » 0.24 » 0.60 »

Total 100.98 » 100.14 » 100.84 »

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 159

1. Analyse d’une microgranulite typique, près des Chalets de Planereuse.

2. Granulite provenant d'un filon de l’Aiguille du Tacul ‘.

3. Granit de la Breya, 629.

Il semble résulter, du tableau ci-dessus, que le magma d’où sont issues ces trois espèces de roches, a été le même ou sensiblement le même, mais que sa consolidation a été différente suivant les cas.

(A suivre.)

1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. Thèse, Genève 1892.

DOSAGES DE TANIN

DANS DES

ÉCORCES DE CHÊNE DU CANTON DE GENÈVE

PAR

William BOREL et H. W. de BLONAY.

Le but de ce travail a été de déterminer l’âge auquel nos taillis produisent le maximum de tanin et d'étudier l'influence des éclaircies (desserrement progressif des ar- bres de la forêt) sur cette production.

Bien qu’un très grand nombre de méthodes aient été proposées pour doser les matières tannantes dans les écorces, on n'en possède encore aucune aujourd'hui qui donne des résultats absolument exacts ; cela tient à ce fait que, indépendamment de l'acide gallo-tannique, nous ne connaissons pour ainsi dire pas les différents tanins au point de vue chimique.

Ces diverses méthodes reposent toutes sur le même principe : comparer les effets observés avec la substance à doser et ceux observés avec le tanin pur de la noix de galle, traités dans des conditions identiques.

D’après les recherches très récentes de Schiff, l'acide gallo-tannique est de l’acide digallique :

C‘ (OH)' COOC H' (OH)* COOH.

.,,: hdi }

DOSAGES DE TANIN, ETC. 161

Il considère l’acide tannique qui en se décompo- sant donne du sucre comme un mélange d'acide di- gallique et d’un glucoside : c’est pourquoi il propose de donner au dit glucoside le nom de tanin et d’appeler : acide digallique l’acide tannique.

Les procédés qui ont été proposés pour doser le tanin peuvent être classés en deux groupes principaux suivant qu'ils opèrent sur l'absorption du tanin par de la peau ou par oxydation de l’acide tannique. Dans la première catégorie se rangent les méthodes de Davy, Muntz et Ramspacher, Fehling, Hammer, Schultz, Gerland, (Fr. Jean), etc. Dans la seconde celles de Lüwenthal, Neubauer Barbieri, Wagner, etc., et leurs nombreuses modifica- tions. Il y à lieu de citer aussi le procédé optique d’Aglot, que son inventeur a exposé au Congrès de Chimie appli- quée, à Paris, en 1896; il donne, paraît-il, de très bons et rapides résultats mais il a l'inconvénient de nécessiter l'emploi d’un appareil très coûteux.

Toutes les méthodes ont été critiquées à plusieurs reprises et il nous a été difficile de faire le choix de la meilleure d’entre elles ; cependant, en les examinant suc- cessivement, nous avons reconnu que, pour le travail et les recherches que nous nous proposions de faire, celle de Ferdinand Jean, au moyen d’une solution d’iode, était incontestablement celle qui nous donnait les résultats les plus pratiques.

A l’aide de cette méthode, publiée en 1879 dans la Revue des Industries et des Sciences chimiques et agricoles, on peut, non seulement titrer exactement toutes les ma- tières astringentes, en prenant comme type et point de comparaison le tanin pur de la noix de galle, mais encore, ce qui est très important au point de vue pratique et du

DÉS : "0

162 DOSAGES DE TANIN

tannage, déterminer la quantité d’acide astringent qui est susceptible de se combiner à la peau pour la transformer en cuir. M.F. Jean, qui est chimiste de la Station d’essais de la Halle aux cuirs, à Paris, et qui, en cette qualité, a très fréquemment l’occasion de faire des dosages de tanin, a bien voulu nous donner, au sujet de l’emploi de sa méthode, de très nombreux renseignements qui ont complété ceux que renferment les ouvrages spéciaux sur ces dosages.

Procédé de dosage : On emploie une solution d’iode dans le iodure de potassium, titrée : par rapport à une solution de tanin pur (de Granval) en présence d’une petite quantité d'une solution saturée de bicarbo- nate de soude. Comme indicateur, on fait usage de papier à filtrer épais dont on a enduit la surface, par frottement, d'une légère couche d’amidon en poudre impalpable ; on titre de même la solution d’iode par rapport à une d'acide gallique pur afin de pouvoir calculer les acides astringents non-fixables par la peau. On épuise, par de l’eau bouillante, 2 gr. 5 d’écorce séchée à l’air et passée au moulin; l'épuisement se fait à plusieurs reprises jus- qu'à ce que la dissolution ne soit plus colorée. Après refroidissement et filtration, on étend la liqueur d'un volume donné et on y dose la totalité des acides astrin- gents avec la solution d’iode. On obtient ainsi un chiffre A.

D'autre part, on agite un certain volume de la disso- lation ci-dessus avec de la poudre de peau dégraissée et on laisse en contact pendant cinq heures. On titre alors l'acide gallique dans la liqueur filtrée et on obtient ainsi le chiffre B ou la proportion d'acides astringents non- fixables par la peau.

En soustrayant B de A, et par un calcul fort simple,

DANS DES ÉCORCES DE CHÊNE. 163

on obtient en pour cent la proportion de matières astrin- gentes fixables par la peau, c’est-à-dire celle du tanin que renferme l'écorce.

C’est au moyen de cette méthode que nous avons dosé des écorces provenant du domaine du château des Bois (commune de Satigny, canton de Genève).

Les taillis dont elles proviennent sont peuplés de chênes pédonculés (quercus pedonculata). Leur sol est de l’argile glaciaire très compacte. Enfin, ces bois couvrent un plateau à l'altitude de 430 mètres.

Les échantillons ont été prélevés en prenant les pré- cautions suivantes :

Pour qu’elles présentent bien les conditions moyennes de la végétation, les écorces à analyser ont été prises sur des arbres mesurant le diamètre moyen du peuplement ils se trouvaient. L'âge du peuplement a été fixé en comptant le nombre des cernes de chacun des arbres choisis,

Sur chacune de ces perches, nous avons détaché une rondelle d’écorce faisant tout le tour de l'arbre à un métre au-dessus de son pied, et d'environ dix centimètres de lar- geur. Cette hauteur de un mètre a été choisie pour avoir des résultats autant que possible comparables à de nom- breuses analyses faites en Allemagne : il est d’ailleurs nécessaire de prendre les échantillons à une hauteur uni- forme pour obtenir des chiffres comparables entre eux ; la teneur en tanin allant en décroissant à mesure qu'on s'élève au-dessus du pied de l’arbre. Nous avons détaché des rondelles faisant tout le tour de l'arbre pour nous mettre en garde contre une variation possible de teneur entre les portions ensoleillées du tronc et celles qui sont à l'ombre. Enfin, nous avons récolté tous ces échantillons

0 4, CN A NON PPOT SU Pr "ON PORT Se L'HNS

164 DOSAGES DE TANIN

en deux jours (7 et 8 mai 1897) pour nous mettre à l’abri de la variation de teneur qui accompagne le chan- gement des saisons.

Ces écorces ont été séchées au soleil dans une cham- bre; elles ont ensuite été divisées en pelits fragments au moyen d'un sécateur, puis réduites en poudre à l’aide d’un même moulin, après avoir été râclées et nettoyées, si le besoin s’en faisait sentir, et comme ce travail doit être fait dans une exploitation bien conduite.

Au moment des analyses, les écorces de moins de vingt ans contenaient toutes de 25 à 27 grammes d’eau par kilogramme; les écorces plus âgées toutes 10 à 41 gr. seulement.

L'analyse a révélé les pour cent de tanin et les poids du mètre cube d’écorce du tableau suivant :

| “hi "Pie 2

cm. constaté. normal. mm. kilos.

ÿl Plateau 13,0 1956 1635 5,8 5,90 5365 50 li. 11,5 2222 1666 5,0 5,00 580 Hi SEpnte?, 7,5 2622 2064 6,5 5,05 620 34 Plateau 9,0 2178 92524 4,6 5,35 630 32 Id. 6,0 4500 2920 4,3 6,30 675

25 Est 5 /, 6,0 4000 4025 4.1 6,60 684 ARMONSCE: 3, 5,7! 4500 14370/113/3"06,907-0 23 Plateau 65 3333 4720 4,1 6,50 645

22 Id. 5,0 6400. 5410 2,7. 6,80. 753

20 Id. 5,0 4356 5900 4,2 7,45 706

18 Id. 3,2 9700 6830 3,1 7,55 660 évalué

5 Id, 1,6 (26000) +6 A3 ER

Ces chiffres sont tous des moyennes de deux analyses au moins faites sur deux solutions distinctes. Toutes les

DANS DES ÉCORCES DE CHÊNE. 165

fois que les résultats obtenus se trouvaient différer de 1/2 pour cent ou plus, on a refait des dosages en nombre suffisant pour arriver à une moyenne bien établie.

Nous avions encore trouvé, à 37 ans, 4,93 pour cent et à 28 ans 5,65 pour cent. L’examen des parcelles d’où provenaient des échantillons nous a montré que ces ré- sultats irréguliers étaient dus à ce que le massif avait été incendié.

Il en découle une conclusion pratique : exploiter les bois incendiés immédiatement après l’incendie ; c’est à la même règle que conduit aussi l'étude de l’accroissement du bois.

Avant d'aller plus loin, insistons sur ce que les valeurs absolues des chiffres trouvés dans ces analyses ne sont pas comparables avec ceux obtenus au moyen d'autres mé- thodes de dosage ; on peut, par contre, avoir confiance dans leurs valeurs relatives.

Ces dosages montrent que l'écorce est d'autant plus riche en tanin qu’elle est plus jeune; et que, depuis la naissance du chêne, le pour cent de tanin va toujours en diminuant. C’est d’abord une décroissance à peu près ré- gulière sur la teneur de 8,5 pour mille par an depuis 1 jusqu’à 32 ans. On passe ainsi de 8,80 à 6,15 pour cent. Puis vient une chute de 25 pour mille par an entre 32 et 36 ans (de 6,15 à 5,15 °/,); puis, au delà de cet âge, la teneur reste constante et tend même à se relever un peu ; le nettoyage des écorces leur conservant, s’il est bien fait, à peu près la même épaisseur et le même pour cent de tanin. La diminution de la proportion de tanin semble done provenir surtout de l'augmentation du volume du rhytidome mort et inerte des vieilles écorces. Ce rhyti- dome commence à être d’un cube appréciable à 32 ans,

166 DOSAGES DE TANIN

mais il adhère alors fortement à l’écorce active, et le nettoyage n’arrive guère à l’en séparer : de une forte baisse du pour cent de tanin entre 32 et 36 ans. Depuis cet äge de 36 ans, le rhytidome sèche et se sépare alors facilement en le râclant. A partir de ce moment done, le nettoyage devient efficace, et la teneur des écorces reste longtemps constante; nous l'avons constaté jusqu'à 91 ans.

Au moyen de ces dosages et de la détermination expé- rimentale du volume de l'écorce porté par un hectare de bois à ses différents âges, nous avons pu nous rendre compte de la production en tanin de nos bois.

Entre 1 et 60 ans, l’hectare boisé porte d'autant plus de tanin qu'il est plus dgé, la chute du pour cent est donc compensée par l’augmentation du volume de l'écorce avec l’âge.

La production annuelle en tanin (poids de tanin porté par un hectare divisé par l’âge du massif) atteint sou maximum à 26 ans avec 28 kil. 3 par hectare et par an (dosage par le procédé de M. Jean). Si on tient compte des produits fournis par les éclaircies, c'est à 29 ans que se produit ce maximum, avec 33 kil. 2, dont 28 kil. pour les coupes principales et 5,2 kil. pour les éclaircies.

Avec les prix moyens actuels de vente des écorces, c'est l’hectare boisé de 48 ans qui porte la plus grande valeur de tanin : 845 fr. 60.

Le rendement annuel maximum du tanin en argent se réalise, à 26 ans, avec 26 fr. 35 par hectare et par an ; plus tard encore si on tient compte des éclaircies.

Il ne faudrait cependant pas conclure de qu'il est d’une mauvaise gestion de couper ces taillis de chêne au

DANS DES ÉCORCES DE CHÊNE. 167

delà de 26 ans : les écorces ne sont qu’un produit acces- soire des forêts, et la baisse de leur prix tend à rendre leur rôle de plus en plus secondaire. Le bois est et restera probablement le produit principal. L’entrée en ligne de compte de cet important produit change complètement l’âge il convient d'exploiter la forêt. Cet àge de 26 ans ne doit donc plus être considéré que comme un minimum pour la coupe, tous les bois qu’on ne cultive pas exclusi- vement en vue du tanin (et 1l n’en existe pas actuelle- ment) devant être exploités plus tardivement.

En entreprenant ce travail, nous avions encore un autre objectif en vue : étudier si les éclaircies ont sur la pro- duction du tanin la même influence bienfaisante que sur la production du bois. (On appelle éclaireie une culture forestière consistant à desserrer périodiquement les arbres d’un massif, en vue d'activer la croissance de ceux qu’on dégage, et de réaliser les autres au lieu de les laisser pourrir sur le sol, après les avoir laissé étoufïer par leurs voisins.)

Deux moyens d'étude nous étaient offerts :

Comparer les teneurs en tanin des bois elairs et de ceux qui avaient crû en massifs serrés. La comparaison n'a donné aucun résultat décisif.

Voir si, toutes conditions égales, les arbres qui ont crû le plus vite ont une teneur plus élevée que ceux dont la croissance a été ralentie par leurs voisins plus déve- loppés. L’éclaircie ayant pour résultat d'activer la crois- sance des arbres, on pourra conclure qu’elle relève les pour cent de tanin si c’est l'écorce des arbres qui ont eu la croissance la plus rapide qui contient le plus de tanin.

Pour élucider ce point, nous avons suivi la marche suivante :

168 DOSAGES DE TANIN, ETC.

Outre les échantillons prélevés sur les arbres de dia- mètre moyen, nous avons pris des rondelles d’écorce sur l’un des plus gros arbres de la place d'expérience, et aussi sur l’un des plus faibles, füt-1l dépérissant. L'égalité des âges de ces deux têtes de série a été chaque fois constatée.

La moyenne de ces analyses donne :

Gros arbres : 6,7 pour cent. Arbres de diamètre moyen, 6,4 pour cent, c’est-à-dire une différence qui tombe dans les limites d'erreur du dosage.

Arbres du diamètre moyen : 5,5 pour cent, plus petits arbres 5,5 pour cent; c'est la même chose.

Dès lors, deux conclusions de ces recherches semblent admissibles :

L’éclaircie ne jouerait aucun rôle sur les teneurs en tanin.

20 Les produits d’éclaircie donnent des écorces aussi riches que celles du massif elles sont faites; c’est donc une véritable négligence de ne pas écorcer les bois qui en proviennent.

Il ne faudrait cependant pas conclure de que le rôle de l’éclaircie sur la production du tanin est nulle. Le rendement en tanin est, en effet, le produit de deux fac- teurs : le pour cent de tanin de l’écorce, et le poids de l'écorce. Si le premier facteur n’est pas modifié par elle, des expériences faites en Allemagne montrent qu'il n’en est pas de même du second. L’éclaircie augmente de 25 à 40 pour cent le poids de l'écorce produite.

Eclaircissons donc rationnellement nos bois; si nous ne relevons pas, par ce moyen-là, la qualité de nos écorces, nous en augmentons au moins la quantité. Enfin, écor- cons les bois abattus par l’éclaircie, leur écorce en vaut la peine.

SUR LA MESURE DES TEMPÉRATURES AU MOYEN DU COUPLE THERMOBLECTRIQUE FER-CONSTANTAN

PAR

Edm, van AUBEL

M. le prof.-D' H. Rubens a décrit récemment dans Zeitschrift für Instrumentenkunde' une pile thermoélec- trique très sensible qui peut servir avantageusement dans les études de la chaleur rayonnante et basée sur l'emploi du couple thermoélectrique fer-constantan.

M. le prof.-D' Paul Czermak* a rappelé dans la même revue les recherches qui ont été faites antérieure- ment sur ce couple et M. Rubens * a complété cet exposé bibliographique, en établissant la part incontestable qui lui revient.

Je crois utile de mentionner ici quelques travaux qui ont été publiés sur la graduation du couple fer-cons- tantan, c’est-à-dire sur l’étude de la variation de la force électromotrice thermoélectrique avec la tempé- rature.

1 Zeitschrift für Instrumentenkunde, tome 18, page 65; 15898. 2 Zeitschrift für Instrumentenkunde, tome 18, pages 135 et 137; 1898

ARCHIVES, t. VI Août 1898. 12

170 SUR LA MESURE DES TEMPÉRATURES

M. V. Fuchs' a entrepris cette étude en maintenant entre les températures des deux soudures les différences suivantes :

Temp. de la chambre (15° à 20°) et (glace fondante), » d’ébullition de l'alcool (77°) et température de la chambre, » ) de l’eau (98°) ) DE » » du xylol (137°) » Re | » » de l’aniline (180°) » EL: Ù » du nitrobenzol (205°) » DR:

A la soixante-dix-septième session de la Société helvé- tique des sciences naturelles, réunie à Schaffhouse, au mois d'août 189%, M. A. Kleiner * a rendu compte des expé- riences qu'il avait faites dans la même voie. La soudure chaude était placée dans un bain d’huile porté successi- vement à 360°, tandis que la soudure froide était main- tenue à la température constante de la chambre.

Les résultats des mesures ont été traduits par des courbes dans lesquelles les abscisses représentent les différences de température des soudures et les ordonnées les forces électromotrices correspondant aux courants engendrés.

La courbe constantan-fer se confond presque avec une droite. Malheureusement un résumé seulement des inté- ressantes recherches du physicien suisse a été publié.

À l’occasion d’une étude de la conductibilité ther- mique des alliages, j’ai repris * la graduation du couple

1 V. Fuchs, Ueber das thermoelektrische Verhalten einiger Nickel-Kupfer Legierungen, Graz. 1893.

? Archives des sciences physiques et naturelles, Genève, 3e période, tome 32, page 280 ; 1894.

3 Edm. van Aubel et R. Paillot, Archives des sciences physiques et naturelles, Genève, 32 période, tome 33, page 148; 1898.

_n Rx). dise Re. :

AVEC LE COUPLE FER-CONSTANTAN. 174

fer-constantan entre et 100°, en faisant les mesures pour un plus grand nombre de températures. Mes résul- tats montrent que, pour ce couple, la courbe des forces électromotrices thermoélectriques se rapproche beaucoup d’une ligne droite et peut être considérée comme une droite entre certains intervalles de température.

M. M. L. Holborn et W. Wien‘ ont utilisé le couple fer-constantan pour la mesure des basses températures et notamment des points de fusion de quelques liquides organiques.

Enfin, tout récemment, M. L. Troost” s’est servi du même couple pour la détermination du point d’ébullition de l’ozone liquide.

! Wüiedem. Annalen der Physik, tome 59, page 213 ; 1896. ? Comptes rendus de l’Académie des sciences de Paris, 20 juin 1898, page 1751.

BULLETIN SCIENTIFIQUE

CHIMIE

Revue des travaux faits en Suisse.

R. Nierzki ET R. BERNARD. SUR LE CÉDRIRÈTE (Berichte, XXXI, p. 1334, Bâle).

A.-W. Hofmann a montré en 1878 qu’une quinone parti- culière, décrite par Liebermann sous le nom de cérulignone, était une tétraméthoxzy-diphénylquinone et qu’elle étail ca- ractérisée par les mêmes propriétés et la même origine qu'un composé décrit quarante ans auparavant par Reichen- bach sous le nom de cédrirète, dénomination qui fut dès lors rélablie. En 1878 également l’un des auteurs avait obtenu par oxydation de l’éther diméthylique de lhydrotoluquinone, un composé de propriétés semblables et qu’il supposait être de constitution analogue. La formule de constitution du cédrirète n’était cependant pas encore établie d’une manière certaine, les auteurs ont repris l'étude du composé obtenu en 1878; entre temps, K. Brunner a préparé récemment par oxydation de l’hydrotoluquinone, quelques substances qui appartiennent sans doute à la même classe de combi- naisons. Les auteurs ont d'abord cherché à transformer leur produit d’oxydation en oxime ; ils ont obtenu une monoxime qui pourrait être considérée comme une véritable oxime de la quinone ou comme un nitrosophénol de la formule :

NO OH “CRC: ÜCH: OCcH:

Quoique cette formule paraisse moins plausible que celle:

CHIME. 173

d'une véritable oxime, elle explique le mieux l’action de l'acide nitrique sur ce composé; lorsqu'on chauffe l’oxime avec HNO® de D 1.3, on obtient une substance C'#HNO5, renfermant deux groupes méthvyles en moins et possédant en outre un hydroxyle, car elle donne un dérivé monoacétylé F = 143°. Cette substance correspond à la formule

Mais une étude comparative plus approfondie de leur pro- duit d’oxydation et des composés obtenus par Brunner en oxydant l’hydrotoluquinone conduisent les auteurs à suppo- ser que la substance ci-dessus dériverait plutôt d’un composé correspondant à la formule Pa £

H°CO

hs os

HCO NOH

ou à la formule tautomère nitrosophénolique. Le résidu qui- none-oxime aura été oxydé en nitrophénol tandis que l’autre noyau aura éliminé ses deux groupes OCH pour se trans- former en p-quinone. Le cédrirète de la diméthylhydrotolu- quinone correspondrait dans cette hypothèse à la formule

0

H°CO ] H°C Me

H°CÜ ï

Cette manière de voir demande encore de nouvelles preuves

174 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC.

expérimentales, mais si elle est reconnue exacte il faudra distinguer la combinaison en question du cédrirète de Lieber- mann et Hofmann dont la formation ne s’accorderait pas avec les considérations ci-dessus.

ST. v. KosTANECKI el D. MARON. SUR LA 2-0XYDIBENZALACÉTONE (Berichte, XXXI, p. 726, Berne).

Haller et l’un des auteurs ont parlé récemment (Archives, t. 5, p. 86) d’une matière colorante renfermant le chro- mophore complexe CO.C: CC: C, la 3.4 dioxycinnamyli- dène-cumaranone ; les auteurs communiquent dans le pré- sent mémoire les résultats qu’ils ont obtenus avec quelques matières colorantes renfermant le chromophore C : C. CO.C : C, composé des mêmes membres rangés dans un ordre différent. Ces combinaisons prennent naissance d’après Claisen par l’action des aldéhydes sur une cétone non satu- rée R.CH.CH.CO.CHF préparée au moyen de l’acétone

R.CH : CH.CO : CH° + HOCR' = R.CH : CH.CO.CH : CHR’ + H?0.

Parmi les aldéhydes on a utilisé jusqu'ici la benzaldéhyde, le furfurol et le pipéronal. Les composés qui en dérivent montrent des différences sensibles vis-à-vis H?S0* conc.; tandis que la dibenzalacétone s’y dissout en rouge-orange, la dipipéronalacétone s’y dissout en bleu intense, passant peu à peu au violet; à cette observation faite par Haller, les auteurs ajoutent que l'addition d’eau donne dans cette solu- tion un précipité vert sale, réaction qui rappelle celle que présente la bixine, matière colorante du rocou. Les auteurs ont préparé pour les examiner à ce point de vue la benzal- pipéronalacétone, ainsi que la dibenzalacétone el un certain nombre de leurs dérivés, dont on trouve la description dans le mémoire original. F.R.

COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA

SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES

Séance du 6 avrii 1898.

F.-A. Forel. Le raz de marée de Grandson. F. Roux. Présentation de photo- graphies. P. Mercanton. Phosphorescence des neiges et des glaciers. Kunz-Krause. Formation de la Carbylamine dans certains alcaloïdes. Herzen. Fonction trypsinogène de la rate. S. Bieler. Inclusions d’oranges.

M. Forez fait une communication sur le raz de marée de Grandson. Le tremblement de terre du 22 février, à 11 h.43 du matin, a été signalé, entre autres, par une violente agita- tion des eaux du lac de Neuchâtel. Ce phénomène est rare ; c’est la première fois que nous le constatons depuis le com- mencement des études sismiques, inaugurées en 1879 par la Société helvétique des sciences naturelles ; il mérite donc d’être noté avec soin.

Les mouvements du lac ont été constatés par les observa- tions suivantes :

10 A l'instant de la grande secousse, des enfants qui jouaient au bord du lac s’enfuirent dans les rues de Grandson en annonçant que le lac s'était subitement élevé d’un mètre de hauteur.

En apprenant cette nouvelle, quatre témoins, MM. Des- plands, Jaccard, Schneider et Grandjean se rendirent tout de suite au bord de l’eau et constatèrent que les murs des quais et des jardins, devant la partie occidentale de la ville, étaient

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176 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE,

mouillés jusqu’à 55 et 60 centimètres au-dessus de la surface du lac.

Un jeune homme de quinze ans, Charles Fielieli, était près du lac dans les quartiers orientaux de la ville ; il vit le lac se soulever de 30 à 40 centimètres en crue subite,

° Un pêcheur, Devenoge, ramait sur son « noie-chrétien » à mi-chemin entre Yverdon et Grandson, à quelque cinquante mètres de la rive ; le lac était ridé par une légère brise du nord-est, mais rien n’indiquait un coup de vent. Tout à coup, il fut surpris par cinq ou six grosses vagues qui assaillirent son bateau, le remplirent d’eau et faillirent le faire chavirer. Les vagues étaient mal formées, irrégulières, courtes et très rapides ; elles s’entrechoquaient, elles écumaient, elles étaient « moutonneuses » ; les plus grandes pouvaient avoir un mètre de hauteur. Ces vagues venaient de l'Est. Le pêcheur très étonné par ce phénomène incompréhensible, se hâta de regagner le rivage. fl vit encore les vagues couvrir un banc de sable qui dominait les eaux de 20 centimètres environ, surprendre des mouettes qui y reposaient et les faire prendre leur vol en tourbillonnant.

M. Fauconnet, pêcheur, a constaté, peu après le trem- blement de terre que la grève, à Yvonand, de l’autre côté du lac, était mouillée jusqu'à 0.5 m. au-dessus du niveau de l'eau.

Une observation négative a un grand intérêt. Prévenu du phénomène que d’autres personnes avaient constaté au bord du lac, M. Auguste Vautier-Dufour se rendit au port de sa villa et reconnut que la grève émergée n’y était aucune- ment mouillée au-dessus du niveau du lac; deux ouvriers qui, au moment de la secousse, travaillaient dans ce port sur une plage à fleur d’eau, n’ont pas vu la trace de l'élévation de l’eau. Or ce port, qui n’a vu ni vagues, ni surélévation de la nappe d’eau, est parfaitement fermé par des jetées du côté du Nord et de l'Est, et son goulet est ouvert du côté de l'Ouest. Des vagues serrées, comme celles décrites par le pêcheur Devenoge, venant de l'Est, n’ont pu causer aucun trouble dans un bassin si bien protégé.

D’après cela le raz de marée du tremblement de terre de

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 177

Grandson a consisté en une série de vagues courtes, serrées, rapides, d'environ un demi-mèêtre de hauteur. Le point de départ de ces vagues doit être cherché à l'Est de la ville de Grandson.

Ces faits nous aident à écarter définitivement les rapports que, au début des études sur les seiches, nous avions cru pouvoir chercher entre les seiches et le tremblement de terre. Sur le vu des très nombreuses observations connues de mouvements des eaux des lacs pendant les secousses sismiques (nous en possédons au moins 25 cas bien enregistrés dans les annales de l’histoire naturelle suisse) nous avions d’abord pensé que les mouvements du sol pourraient peut-être mettre en balancement l’eau des lacs, en analogie avec les secousses que nous imprimions à nos bassins d’expérimentation dans la production des seiches artificielles. L’absence absolue de toute inscription, sur les tracés des limnograpbhes très sensi- bles que nous possédons au Léman depuis 1876, de seiche provoquée par les divers tremblements de terre constatés dans les vingt dernières années nous avait déjà mis en garde contre ces rapprochements. La considération de la nature même dela secousse sismique nous avait aussi amené à un résultat négatif; il y a une différence radicale entre Île rythme des secousses sismiques, oscillations du sol dont ia période est en movenne de 1/2 à une seconde de temps, et le rythme des seiches qui, suivant la grandeur du lac, ont une période de 5, de 10. de 20 de 50 minutes et plus.

L'étude du raz de marée de Grandson qui nous montre des vagues solitaires d’oscillation progressive, se propageant dans un sens déterminé sur la surface du lac, nous permet d'éliminer sans retour possible toute analogie entre les mouvements sismiques de l’eau des lacs et les seiches, vagues d’oscillation fixe.

M. F. Roux présente à la Société deux photographies d'ar- gyronètes obtenues avec un objectif Zeiss.

M. MERcANTON résume et analyse les diverses observations qui pourraient faire admettre l'existence d’une phosphores-

178 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

cence spéciale des neiges et glaciers. De cette analyse et de quelques expériences photographiques, M. Mercanton conclut que jusqu’à présent nous ne sommes pas fondés à admettre cette phosphorescence et qu’il appartient à des recherches ultérieures de trancher la question.

M. le D' Hermann Kuwz-KRAUSE, privat-docent à l’Uni- versité, communique les premiers résultats qu’il a obtenus en appliquant la réaction dite « de Vitali » à un certain nombre d’autres alcaloïdes. Pour exécuter cette réaction on évapore une petite quantité de l’alcaloïde avec l'acide azotique fumant au bain-marie. Le résidu de l’évaporation qui dans la plupart des cas est coloré en jaune est repris par quelques gouttes de potasse caustique en disso- lution alcoolique. La désignation de cette réaction comme « réaction de Vitali » se rapporte spécialement à l’Atropine, qui donne dans ces conditions une belle coloration bleu violette. M. Kunz-Krause a pu constater, que cette réaction est en effet réservée à l’atropine. Aucun des autres alcaloïdes examinés jusqu’à présent ne donne une coloration semblable. Par contre l’auteur a constaté que quelques alcaloïdes, par exemple: Narcotine, Hydrastine, Morphine, Codéine, Nicotine fournissent avec l'acide azotique fumant des résidus d’évapo- ration, qui dégagent de la Carbylamine après addition de potasse caustique en dissolution alcoolique ou seulement et méme mieux aqueuse. Or tous les alcaloïdes suscilés, qui donnent cette réaction, renferment dans un noyau hétérocy- clique le groupe « alkimide » resp. « méthylimide » :

(HE). (CH) NN LA

| CH,

placé entre 2 atomes de carbone, dont les affinités disponibles sont saturées par 1 resp. 2 atomes d'hydrogène.

M. Kunz-Krause insiste sur ce fait, que trois alcaloïdes : la Caféine, Cocaïne, Atropine paraissent faire exception à la règle, Bien que la constitution de ces trois bases fit présumer

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 179

la formation de Carbylamine, l’auteur n’en à pas pu consta- ter le dégagement. L'auteur fait encore ressortir, que selon la nouvelle formule acceptée récemment par M. E. Fischer, la caféine renferme deux noyaux condensés.

1) un noyau hexacarbo-diazoïque et

2) » » pentacarbo- »

Dans le premier de ces deux noyaux les deux groupes « Alkimides » resp. « Méthylimides » sont placés soit entre 2 groupes CO, soit entre 1 groupe CO et un atome de carbone quaternaire' : fait qui expliquerait éventuellement pour ceux-ci l'exception. Quantau noyau pentacarbo-diazoïque la réaction négative s'explique peut-être parce que le groupe « Méthylimide » est lié à un atome de carbone quaternaire, qui suftit probablement pour empécher la formation de carbyl- amine. Cependant ce qui paraît encore plus proable, c’est que le noyau pentacarbomonazoïque, resp. diazoiïque se comporte différemment du noyau hétérocyclique renfermant six atomes élémentaires. Ainsi s’expliquerait également Îles résultats négatifs obtenus avec l’atropine et avec la cocaïne. Selon les travaux récents de M. Willstädter ces deux bases ne renfermeraient pas un noyau hexacarbo-monazoïque, ne seraient par conséquent pas des dérivés dela Pipéridine, mais bien de la Pyrrolidine, c’est-à-dire d’un noyau pentacarbo- monäzoïque. Par contre la Mcotine formerait alors une exception.

Parmiles autres alcaloïdes qui ne donnent pas cette réaction, la Vératrine est particulièrement intéressante. Cet alcaloïde, tout en étant décomposé, fournit comme produit de la réaction

1 L’atome de Carbone distingué ici comme quaternaire, est fixé par une double liaison à un autre atome de C et en outre

C à deux atomes d’Azote : I , ou à un tr oisième atome de C N—C—N C

et à un atome d’Azote :

180 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

une base huileuse, qui est caractérisée par son odeur péné- trante, semblable à s'y méprendre à celle de la Coniine.

Parmi les dérivés azotés qui sont obtenus par voie synthé- tique, l’acétanilide présente un phénomène qui mérite une mention spéciale. Le produit obtenu par l’action de l'acide azOtique fumant sur l’antifébrine laisse après l’évaporation sur le bain-marie un résidu, qui à un moment donné, s’enflamme spontanément.

M. H. Kunz-Krause se réserve la continuation de ces recherches, ainsi que les conclusions à tirer de cette réaction pour son application à la recherche de la constitution d’un alcaloïde donné.

M. HerzEN entretient la Société de la fonction trypsinogène de la rate. Il rappelle brièvement les recherches de Schiff, ainsi que ses propres recherches, qui les ont conduits l’un et l’autre à conclure que la rate fournit une sécrétion interne jouissant de la propriété de transformer rapidement le zvmogène pancréatique en trypsine. Schiff et Herzen ont, pendant de longues années, été à peu près les seuls à soutenir leur conclusion : la très grande majorité des physiologistes se refusaient à l’admettre, sans avoir aucun argument sérieux à lui opposer et sans s’apercevoir que les objections soule- vées contre les expériences de Schiff tombaient vis-à-vis de celles de Herzen, de même que les critiques adressées à ces dernières n'avaient aucune prise sur les premières. Il s’est enfin trouvé un jeune physiologiste de talent, M. Pachon (de Bordeaux), qui a voulu en avoir le cœur net ; il a entrepris une série d'expériences fort ingénieuses el totalement diffé- rentes de celles de Schiff et de celles de Herzen : il s’est attaché à obtenir èn vivo la preuve directe de l'existence et de l'efficacité trypsinogène de la sécrétion interne de la rate, preuve que Herzen avait donnée in vitro. Voici comment il procède :

Il fait une macération de courte durée, en solution boriquée saturée de la portion verticale du pancréas d’un chien en pleine digestion, auquel on à depuis quelque temps extirpé la rate ; l’infusion pancréatique ainsi obtenue manifeste un

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 181

pouvoir digérant lent, indice de la présence de zymogène. La portion horizontale du pancréas du même chien est infusée exactement de la même manière, mais après avoir fait au chien une injection intraveineuse d'extrait aqueux de rate congestionnée ; cette deuxième macération de pancréas manifeste un pouvoir digérant rapide, indice de la présence de trypsine.

Les expériences de M. Pachon constituent, on le voit, une brillante confirmation des résultats de Schiff et de Herzen, et sa méthode est exempte des objections que l’on a formulées contre leurs méthodes. La fonction trypsinogène de la rate doit actuellement être considérée comme définitivement établie.

M. S. BiELER, directeur, fait circuler deux oranges qui présentent le curieux phénomène d'une inclusion, c’est-à-dire qu'une orange est contenue dans l’autre sous une seule enveloppe.

Extérieurement l'enveloppe ne se distingue que par un œil ouvert, tandis que dans les oranges ordinaires il est fermé. Quand on enlève la peau on trouve une petite orange de 3 centimètres de diamètre bien délimitée dans une excavation formée entre les carpelles de l’orange extérieure et à la partie supérieure de celle-ci, C’est quelque chose d’analogue aux roses prolifères,

Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il est peu connu. Les oranges apportées par M. Bieler provenaient du jardin d'un de nos compatriotes à Nice, M. Delajoux horticulteur, il y a toute une rangée d’arbres dont les oranges présentent cette particularité.

Séance du 20 avril.

P. Jaccard. Analyse de travaux récents sur la paléontologie végétale. H. Blanc. Les migrations du Plankton du Léman. H. Dufour. Obser- vations d’héliotropisme.

M. Paul Jaccarp expose un résumé des travaux récents concernant la Paléontologie végétale en insistant surtout sur

182 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

les recherches de bactériologie et d’algologie fossile de M. Renault et de M. Bertrand.

M. le prof. Henri Banc désirant faire connaissance avec le Plankton nocturne du lac Léman a fait devant Ouchy, le 26 juillet et dans la nuit du 27 juillet 1896 seize pêches, à 4 heures de l'après-midi, à 9, 11 heures du soir et à 4 heu- res du matin par 0, 20, 40 et 60 mètres de profondeur. Il s’est servi pour cette nouvelle série de la méthode qu’il avait déjà employée pour étudier les allures du Plankton pendant toute l’année 1894 et pendant l’été 1895. Les résul- tats obtenus peuvent être brièvement résumés comme suil :

A la surface le Plankton est plus abondant la nuit que le jour.

Il y en a beaucoup plus à la surface, la nuit, que le jour entre 20 et 40 mètres de profondeur il est ordinai- rement le plus abondant.

C’est entre 11 heures du soir et 4 heures du matin que le Plankton est surtout en grande quantité à 0 et 20 mètres de profondeur. Son fonds est alors fait de Copépodes, de Cladocères, qui ont émigré, tous dans la nuit, des profon- deurs vers la surface, et de Dinoflagellés.

L'examen microscopique des volumes recueillis dé- montrent que cette augmentation du Plankton nocturne ré- sulte : a) des migrations actives et verticales des Cladocères: b) de la croissance rapide de Nauphées en jeunes Copépodes; €) à la multiplication exagérée, par voie de division, de certains organismes, en particulier du ceratum hirundinella.

M. Henri Durour présente les résultats de quelques expé- riences et observations faites, au cours d’autres recherches sur l’héliotropisme.

On à fait germer dans trois vases identiques du ray-gras, ces vases ont élé placés, avant que le gazon fut levé, dans trois doubles bocaux contenant le A une couche d'eau entre les parois des deux bocaux; le second B une couche de sulfate de cuivre; le troisième C une couche de bichromate de potassium.

Les ouvertures de ces bocaux ont été couvertes d’étoffe

ni bite sb L v. à ft LA

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 183

noire de sorte que la lumière ne pénétrait à la surface du sol que tamisée par l’eau et par les milieux colorants de 3 à 4 centimétres d'épaisseur.

L'expérience a commencé le avril, le 4 les graines avaient levé dans les trois vases, le 5 les brins d'herbe ac- cusent un héliotropisme prononcé dans le vase A à la lumière blanche et dans le vase B à la lumière bleue; pas trace d’o- rientation sous l'influence de la lumière jaune.

La lumière arrivait dans tous les bocaux latéralement et obliquement sous un angle de 45° environ, la température était de 12°,5 dans tous les vases. L'expérience a été pour- suivie jusqu'au 16 avril; on arrosait de quantités d’eaux éga- les tous les vases les mêmes jours aux mêmes heures. Le résultat de l'expérience a été photographié et montre la croissance parfaitement verticale des brins d'herbe placés en lumière jaune tandis que l’héliotropisme est prononcé pour les brins placés en lumière bleue et en lumière blanche. Le développement de la chlorophylle est comme on pouvait le prévoir maximum en lumière blanche, un peu moindre en lumière bleue et beaucoup plus faible en lumière jaune, les brins d'herbe dans cette dernière couleur sont étiolés et plus longs que dans les autres couleurs.

L’étendue spectrale des teintes employées était pour le bleu de À = Om 00055 à À 0.00044 pour le jaune de À 0.00065 à À = 0.00056.

Quelques essais faits pour produire un effet d’héliotro- pisme sur des plantes étiolées (cultivées dans l'obscurité) en les soumettant pendant quatre heures à l’action de rayons de Rüntgen n’ont donné aucun résultat.

Séance du 4 mai.

Renevier. Musée paléontologique. Renevier. Nouvelles acquisitions du Musée. Renevier. Excursions géologiques en Russie. M. Lugeon. Relief géologigue des Beauges. F.-A. Forel. Origine des sources du Brassus. Forel. Les fendues de la glace du lac de Joux. Forel. Les flaques d’eau libre dans la glace des lacs gélés. Pelet. La combus- tion dans les fourneaux à pétrole et la viciation de l'air. Morton. Pré- sentation de tortues.

M. le prof. RENEVIER a invité les membres de la Société à

184 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

venir de 3 à 4 h. visiter le Musée paléontologique pour cons- tater les progrès accomplis par l'installation d’une nouvelle salle entourée de vitrines, consacrées exclusivement aux Mollusques fossiles, en bonne partie déjà classés; et par le placement dans le centre de la salle de minéralogie de deux nouvelles vitrines en lutrin destinées à recevoir les inverté- brés inférieurs. Il s'ensuit que la salle centrale, précédem- ment la seule attribuée aux collections paléontologiques, pourra être réservée exclusivement aux vertébrés et aux vé- gétaux fossiles. Il en résulte une installation plus spacieuse et plus systématique de nos collections paléontologiques, qui sont considérablement enrichies ces dernières années.

Dans la séance subséquente M. RENEvIER présente quel- ques-unes des acquisitions les plus récentes du Musée géolo- gique en fait de moulages; entre autres une tête gigantes- que d’oiseau tertiaire de Patagonie (Phororhacos), une belle tête de Halitherium Schinzi, un crâne et une mandibule in- férieure de Aceratherium, celle-ci offerte au Musée par M, Elie Mermier, ancien élève de l’École d'ingénieurs. Il montre en outre quelques-uns des beaux fossiles qu’il a pu récolter en Russie avec le concours de M. le Dr M. Lugeon, spécialement

les belles Ammonites et Belemnites du terrain Volgien des fa- laises du Volga.

M. le prof. RENEVIER montre sur la carte géologique de la Russie d'Europe le voyage effectué à la suite du Congrès géologique de 1897 de St-Petersbourg et Moscou sur le fleuve Volga, au travers de la Russie centrale, du Caucase de la Transcaucasie, par la Mer noire, en Crimée et à Odessa. Puis il résume les traits généraux de la géologie russe, en particulier les deux grands bassins géologiques qu’on peut y reconnaitre à des époques différentes :

Le grand bassin primaire, comprenant le nord et le centre de la Russie, fermé au S. et ouvert au N.; lequel pré- sente la série complète des terrains paléozoïques, et se ter- mine par des dépôts saumâtres, et une émersion complète après le Permien.

Le grand bassin des temps plus récents, qui commence

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 185

avec le Collovien et dure au travers du Jurassique supérieur du Crétacique et du Tertiaire. Celui-ci occupe le centre et le sud de la Russie d'Europe, en transgression absolue sur le bassin primaire, dont il recouvre la partie méridionale. Les couches s’inclinent légèrement vers le sud, se dévelop- pent de plus en plus les terrains les plus supérieurs.

Entre ces deux séries de dépôts, lacune à peu près com- plète, pendant les temps du Trias, Lias et Dogger,

Ensuite M. Renevier fait ressortir le contraste que présen- tent les facies russes avec ceux de l’Europe occidentale, pen- dant les temps Carbonique et Permien, ainsi qu'à l’époque du Jurassique supérieure et du Néocomien.

A l'inverse de ce que l’on voit en France, Belgique, An- gleterre, elc., le Carbonique inférieur (Bernicien) est habi- tuellement représenté dans le centre de la Russie par des formations houillères terrestres ou saumâtres d’âge Berni- cien, auxquelles se superpose un calcaire marin, d'âge Mos- covien et Stéphanien, qui n’est done plus le vrai calcaire carbonifère. Il y a ainsi interversion des facies.

De même pour le Permien, qui se termine en haut par une formation marno-arénacée rouge, saumâtre, analogue au Rothliegende, mais d’âge probablement Thuringien, sous laquelle on voit apparaître dans les falaises du Volga un cal- caire marin analogue au Zechstein, mais qui doit être d’âge Lodévien.

Enfin les formations dites Volgiennes par M. Nikitin, présen- tent un ensemble de dépôts marno-arénacés, très analogues auSpeelon-clay du Yorkshire, qui paraissent représenter à la fois le Jurassique supérieur et la base du Néocomien, mais avec des faunes assez spéciales d’un caractère boréal. M. Pav- low y a distingué, au-dessus du Kimeridgien, un Portlan- dien boréal qu’il nomme Aquilonien et un Néocomien bo- réal qu’il nomme Petchorien. Ces formations parfois fossili- fères, paraissent assez semblables à celles du Yorkshire, mais sont très différentes de nos dépôts de même àge du sud- ouest de l’Europe.

Dr M. Luceow. Strato-relief des Bauges. En recherchant

ARCHIVES, t. VI. Août 1898. 15

186 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

quelle pouvait être la raison de l'emplacement des vallées alpines, M, Maurice Lugeon à eu l’idée de construire un re- lief idéal représentant la surface structurale d'un terrain quelconque. La région choisie à été prise dans les Alpes françaises : les Bauges, dont la structure simple se prétait facilement à cet essai. La surface choisie pour l'exécution a été celle d’un des terrains jouant le plus grand rôle dans la charpente des montagnes : l’'Urgonien, qui avec ses grandes masses calcaires, se présentait naturellement parce qu'il est un des terrains les plus importants de la région considérée.

Ce stralo-relief à été exécuté au 1 : 50000. Il est évident qu'il s’agit ici d’un relief idéal; tout ce qui est supérieur à la limite inférieure de l'Urgonien a été enlevé, et tout ce qui manque au-dessous de cette limite a été ajouté, en suivant partout le même principe, c’est-à-dire en ajoutant toujours la même épaisseur de terrain. De cette façon si des erreurs se produisent, elles n’entrent plus en ligne de compte dans les résultats indiqués par le relief, car elles sont partout les mêmes.

Un examen rapide du relief montre une concordance ma- nifeste entre les variations d’axes des plis et l'emplacement des vallées. Celles-ci, lorsqu'elles sont transversales, occu- pent presque sans exception les points les plus bas des syn- clinaux transversaux, suivant la loi énoncée par l’auteur et M. E. Ritter.

En outre, comme matériel d'enseignement, le relief est précieux à plusieurs points de vue. Un exemplaire est dé- posé dans les salles du Musée géologique de Lausanne, on peut le consulter.

M. F.-A. Forez a assisté à l'expérience pour la recherche de l’origine des eaux du Brassus, vallée de Joux, faite par M. S. Aubert, professeur au collège du Sentier. Le 5 no- vembre 1897 il a été versé dans l’entonnoir du Pré-de-Bière une quantité de 8 litres de solution de fluorescéine au 0.25, de MM. J.-R. Geigy à Bâle ; cette matière a un pouvoir de co- loration assez fort pour que la fluorescence soit encore par- faitement reconnaissable à la dilution de 4 : 10 000 000. Une surveillance attentive instituée sur le ruisseau du Brassus

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 187

n’a pas surpris trace de fluorescence ; en revanche un rap- port de quelques personnes de confiance fait admettre que le 21 novembre, soit 16 jours après le début de l'expérience, les eaux d’une fontaine à l'Orient de l'Orbe ont pendant quelques heures été colorées en vert. Mais aucun échantillon de cette eau verte n’ayant été conservé, le résultat de Pex- périence reste douteux; l'expérience sera faite à nouveau prochainement.

L’altitude de l’entonnoir de Pré-de-Bière est 1324 m., celle de la source du ruisseau de Brassus 1060 m., la fon- taine à l'Orient de l’Orbe 1025 m. La distance horizontale de Pré-de-Bière au Brassus est 3400 m.; de Pré-de-Bière à l'Orient de l’Orbe 4400 m. Le Pré-de-Bière est dans un syn- clinal néocomien, séparé de la vallée de Joux par un anticli- nal jurassique.

Le débit de l’entonnoir de Pré-de-Bière était le 5 novem- bre de 2 litres à la seconde; celui du ruisseau du Brassus de 50 litres à la seconde. Le débit de la fontaine Capt à l'Orient de l’Orbe est presque invariable.

M. F.-A. Forez a, dans la séance du 17 juin 1897, décrit les fentes ou fendues de la glace du lac de Joux et en a donné la théorie. En comparant la situation des fendues en 1854 d’après le D' Lecoultre et en 1897 d’après M. le syndic Er- nest Rochat, il avait conclu que le nombre et la position de ces fendues était analogue, mais non identique d’une année à l’autre. Cette conclusion est confirmée par les faits de 1898 notés par M.S. Aubert. Trois fendues ont été constatées, dont une seule identique à celle de 1897; les deux autres fort différentes. En 1854 et en 1898, il y avait trois fendues principales, en 1897, quatre. Les fendues de 1898 ont été mal marquées, et le refoulement de la glace peu considé- rable, ce que M. B. Lecoultre attribue avec raison à la dou- ceur relative de l'hiver.

M. F.-A. Forez étudie encore la question suivante : Pour- quoi quand un lac se gèle, certaines places restent-elles libres de glace, se congèlent-elles les dernières? Pourquoi en certaines parties la glace est-elle plus mince et partant plus

188 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

dangereuse pour les patineurs? Le souvenir des nom- breuses victimes que les lacs de Joux et de Bret ont faites presque chaque année, nous impose le devoir d’élucider ce problème.

Prenons nos exemples dans le lac de Joux; des faits simi- laires seraient observés dans chaque lac de congélation facile.

Quand le froid est vif, par une nuit sereine à puissante radiation, le lac se prend rapidement, presque d’un seul coup ; c’est ordinairement, surtout après un temps de bise, par la partie sud-occidentale, du côté du Sentier que la con- gélation commence; elle s'étend bientôt jusqu’à la région de l'Abbaye et du Pont, mieux abritée, et il reste peu ou pas de flaques d’eau libre.

Dans les hivers doux, au contraire, comme l'hiver de 1897-1898, la congélation est plus lente, plus irrégulière, et l’on peut voir, pendant des jours ou des semaines, des espa- ces peu étendus, de cinquante et cent mètres de diamètre, la glace ne se forme pas, ou tarde à se produire. Quand ces places ont été tardivement prises par la glace, l'épaisseur de la nappe cristalline y est plus faible que sur le reste de l'étendue du lac; elles sont dangereuses ou fatales pour le patineur qui n’est prévenu par aucun signe extérieur du péril qui le menace. De le nom de « mauvaises places » par lequel on les désigne souvent. Le 26 décembre 1897, pendant que le lac Brenet avait déjà une glace épaisse de 18 centimètres, il y avait encore sur le lac de Joux, congelé sur les neuf dixièmes de son étendue, deux ou trois flaques d’eau libre, devant la Roche-Fendue, devant l'Abbaye, de- vant le Pont; ces places étaient rendues visibles de loin par les bandes noires de canards sauvages qui, dans le mirage, y prenaient des apparences fantastiques. Plusieurs rapports m’apprennent que ces flaques d'eau vive sont restées libres pendant tout le mois de janvier ; le 30 janvier, M.S. Aubert en voyait encore deux, marquées par la présence des ca- nards. Une de ces places avait été prise récemment par la glace quand le 23 janvier le professeur Jacques Berney et ses compagnes la traversèrent en patinant et rompirent la glace qui n'avait pas trois centimètres d'épaisseur. Et pour- tant pendant tout le mois de janvier la glace s’élait accrue

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 189

sur le reste du lac. gelé depuis la fin de décembre; le 29 jan- vier, M. S. Aubert y a mesuré des épaisseurs de 15, de 25, de 30 centimètres.

Des faits analogues se voient sur tous les lacs et v causent les mêmes accidents. Quelle en est la cause ? Plusieurs expli- cations ont été proposées :

L'existence de sources surgissant au fond du lac et ame- nant à la surface des eaux relativement chaudes. Ces sour- ces devraient être très chaudes pour être plus légères que l'eau à et pour venir s’étaler à la surface ; elles devraient avoir plus de 8°, ce qui n’est pas le cas pour les sources de la Vallée de Joux dont la température, constante, esl entre 6 et 7°. Puis, le lieu d’émergence de telles sources serait toujours le même ; il serait désigné par la présence de brouil- lards pendant la saison froide : enfin ces sources seraient connues des pêcheurs qui verraient les poissons s’y rassem- bler, en certaines saisons. Ces caractères manquent aux mau - vaises places du lac de Joux.

On peut expliquer l'absence de glace devant les embou- chures des rivières et ruisseaux, par l’agitation de l’eau en- traînée dans le courant de l’affluent; mais cette action ne s'étend qu'a quelques mètres ou à quelques dizaines de mè- tres de l’entrée äu ruisseau ; elle ne se prolonge pas au large.

Les eaux relativement chaudes apportées par les affluents ne peuvent causer les mauvaises places du lac de Joux. Près du point de congélation, entre et0°, les eaux plus chau- des sont plus lourdes que les eaux plus froides ; elles descen- dent donc au fond du lac et ne s’étalent pas à la surface.

Les matières grasses, apportées par les affluents, qui for- ment à la surface du lac les places non ridées connues sous le nom de taches d'huile, seraient-elles un obstacle à la con- gélation ? Quelques expériences faites à ce sujet nous mon- trent que cette action est d’effet minime et ne saurait expli- quer les faits observés.

On a invoqué l’action de courants d'air descendant sur le lac par certaines gorges ou ravins des montagnés environ- nantes. L'inconstance des courants d’air pendant la longue durée de la congélation d’un lac, la localisation des mauvai-

13*

190 SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ VAUDOISE.

ses places, différente d’une année à l’autre, nous défendent de chercher une explication dans cette direction.

L'hypothèse à laquelle nous arrivons, par exclusion des autres interprétations proposées, est que les flaques d’eau li- bre seraient dues à la présence des bandes de canards sau- vages ; ces volatiles, par les mouvements continuels de leurs paltes nageoires, maintiendraient l’eau en état d’agitation, mélangeraient les eaux de surface avec les couches sous-ja- centes plus chaudes, empêcheraient, lorsque la gelée n'est pas trop intense, ia formation de la nappe glacée. Dans un étang, les cvgnes et canards savent garder, souvent pendant des jours et des semaines, une place d’eau libre au milieu de la glace qui envahit le reste du bassin. Pourquoi n’en se- rait-il pas de même dans les lacs ?

Des observations ultérieures et la communication des ob- servations passées que je réclame des riverains des lacs ge- lés, nous diront si cette supposition est plausible et légitime, et si elle suffit à expliquer les faits que nous voudrions com- prendre.

M. le D' Pecer expose les résultats de son étude de la combustion dans les fourneaux à pétrole. En faisant brûler un fourneau à pétrole pendant plusieurs heures consécutives dans une chambre close et en dosant la quantité d’anydride carbonique formé il a constaté qu’au bout de 5 heures la quantité de CO? ne s'élevait pas à plus de 7.4 millièmes. Pen- dant les premières heures le fourneau à pétrole brülait nor- malement, mais les heures suivantes la quantité de pétrole brûlé diminuait graduellement au fur et à mesure que la quantité d’anhvydride carbonique augmente dans l’air de la chambre. Lorsque l’anhydride carbonique atteint 3.5 à 3.7 millièmes la flamme de la lampe vacille et baisse et lorsque la quantité d’anhydride carbonique atteignait 8.8°/,, il n’aug- mentait plus; ce qui revient à dire que la flamme ne con- sume plus que la quantité d'air amené par la ventilation naturelle.

M. W. Morton exhibe plusieurs exemplaires de tortues d'Algérie et de Madagascar.

COMPTE RENDU DES SÉANCES

DE LA

SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE

Séance du 9 juin 1898.

C. Græbe. Jaune de benzoïne. F. Ullmann et M. Waitz. Diméthylacri- dine. F. Ullmann. Points de fusion et d’ébullition des chlorhydrates des amines aromatiques primaires. W. Habel et P. Dutoit. Dosage de l'acide nitrique dans les nitrates.

M. le prof. GræBE rend compte de l'étude qu'il a faite du jaune de benzoïne, découvert par M. R. Bohn et bréveté par la Badische Anilin- und Sodafabrik. Ce colorant s'obtient par condensation de la benzoïne avec l'acide gallique. M. Græbe a trouvé que sa composition répond à l'expression C,,H,,0,, qu'il renferme 2 hydroxyles et qu’il fournit de l’an- thracène par distillation sur la poudre de zinc. Sa formule constitutionnelle la plus probable serait donc :

CH;

M. F. UzLuann, dans un travail fait en collaboration avec M.M. Warrz, a obtenu un mélange de diméthylhydroacridine 2.7 (point de fusion 204°) et de diméthylacridine 2.7 (point de fusion 170°) en chauffant à l’ébullition la méthvlène-para- toluidine avec du chlorhydrate de paratoluidine. Il faut ad-

Ÿ OH, 7 LS PS 2 . err LE] de © ot TN hé: na L 7 + r LA LAN sf of * +2 ce Ph É Re

192 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE.

mettre dans cette réaction la formation intermédiaire de dia- minoditolvIméthane :

FPS CH, CH," \— CH, CH, our Æ vi NH,

H,

C ea CHAN: NN, SN CRT ADRESSES ere | à DT NN”

On peut aussi obtenir cette même diméthylacridine à partir du jaune d’acridine en éliminant les groupes NH...

L sit té. dé: dde... ss nés

M. ULLMANN parle ensuite des points de fusion et d’ébulli- tion des chlorhydrates des amines aromatiques primaires. 1 fait remarquer les relations qui existent entre les points d’ébullition de ces sels et ceux des bases libres. Il a déter- miné les constantes suivantes :

BASE LIBRE CHLORHYDRATES Point d’ébullition Point de Point d’ébullition sous une sous 728 mm. fusion pression de de pression 728 mm. 760 mm CH,—NH, 182° 198° 243° 945 ° 704 (D eue si 199,%° 214,5-215 240,2 242,2 7 08 (D HA 203° 298 ° 2478° 949,8° NH, (3) CH, (1) Hi 200° 243° 255,5 ° 257,5" NH, (4) CH, (1) C,H,Z-CH, (2) 223,5° 9254° 956° 258° NNE, (3) 7 C3 (1) C,H,—C4, (2) 215,8-216° 235° 253,1 ° 255,1° "NH (4) 68, " CH, CH, (4) 2A7,1° 998° 2u5,L° 247,47 "NN ds À 0h, C, H, CE, (9) 99° 256 ° 964° 266 °

NNH, (4)

SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 193

M. W. HaBez fait, au nom de M. P. Durorr et au sien propre, une communication sur le dosage de l'acide nitrique dans les nitrates. Au cours de recherches sur la dissociation des électrolytes dans l’acétone, les auteurs ont eu à détermi- ner la solubilité d’un grand nombre de sels minéraux dans ce dissolvant, ce qui les a conduits à établir diverses mé- thodes de dosage et de séparation, ainsi que cerlains procé- dés de préparation de composés difficiles à obtenir par voie aqueuse. En ce qui concerne plus particulièrement le dosage de l’acide nitrique, ils ont observé que tous les sulfocyanures sont solubles dans l’acétone et qu'il en est de même des nitrates, à l’exceplion de ceux de potassium, de sodium et d’ammonium, qui sont très peu solubles, et de ceux de strontium et de baryum, qui sont insolubles. Si donc on mélange les solutions acétoniques d’un nitrate quelconque et de sulfocyanure de potassium ou de barvum, il se formera un précipité du nitrate de l’un de ces deux derniers mélaux; que l’on pourra peser après l'avoir lavé à l’acétone et séché à 60°.

Voici quelques résultats obtenus par cette méthode :

NO; trouvé NO, calculé Zn(NO.), + 6aq. 41,67 4136°/, M,73°/, Mn(NO.), L6aq. 42,84 42,87 43,20 Cd(NO,), L4aqg. 40,07 40,03 40,26

Cette méthode peut être étendue à d’autres cas, en parti- culier au dosage du potassium et du sodium.

Séance du 14 juillet. C. Græbe et F. Hônigsberger. Oxydation de la chrysoquinone. F. Kehr-

mann. Relations entre la couleur et la constitution des composés de l’azo- nium.

M. le prof. GRÆBE revient sur le travail de M. F. Hônics- BERGER dont il avait parlé dans une précédente séance et

1 Archives (4) 5, 581.

RS.

+ 1

194 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE.

qui avait pour objet l'oxydation de la chrysoquinone. L'étude de l’acide qui prend naissance dans cette opération a montré son identité avec l’acide biphtalique. Comme celui-ci se forme aussi, et avec plus de facilité encore, par l’action du permanganate sur la chrysocétone, il est fort probable qu’il faille admettre la formation intermédiaire de cette dernière substance. L’oxydation se porterait alors uniquement sur l’un des noyaux du groupement naphtalinique, en éliminant un atome de carbone et en transformant deux autres en carboxyles et un en carbonyle :

AC Re” ÿ NCo=-c0— Fee COOH HO0C— Chrysocétone Acide biphtalique

M. F. Kearmanx parle de l’influence qu’exerce la constitu- tion sur la couleur des composés du type de l'azonium. En comparant les spectres d'absorption des 6 indulines isomé- riques dont les formules suivent :

:N ! re D d) y be. Ne LA NAN

of VE, LA I Te MAI CE, Cl CH CCE, Res SA NH, D N. N. N COROOOMACS NH, | NA NL? NE IV V. VI

{45 6 SÉMEERSES 2 pit LE A < 3

SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 195

il a remarqué que l'introduction du groupe NH, augmente dans tous les cas l’absorption en la déplaçant du côté du rouge, et que la valeur de ce déplacement dépend de la position occupée par le substituant. Si celui-ci se trouve en para par rapport à l'azote tertiaire, comme c’est le cas dans les formules E, Il et V, il en résulte une rosinduline rouge ; si au contraire il est situé en para par rapport à l'azote quaternaire (formules HE et IV) on aura une rosinduline bleue ; enfin le composé VI est coloré en violet. La posi- tion para par rapport à l'azote quaternaire parait donc avoir l'influence la plus considérable sur l'absorption.

Ayant ensuite comparé les spectres des trois rosindulines suivantes :

2 Oy' e: © : \n/ Nn7 4 EN :

A N NK N AN PAC CHRUCIR R VIT VIT. IX.

et ceux de leurs dérivés aminés et acétaminés :

N ŸN” NN AD LAN FR CH CC CI CG X XII XII

l’auteur à trouvé que, dans les trois séries, la valeur de l’ab- sorption et son déplacement vers le rouge croissent régu- lièrement avec le poids moléculaire de la substance. Îl y à cependant une exception remarquable en ce qui concerne le composé IX. Non seulement son pouvoir d'absorption n’est pas sensiblement différent de celui du composé VII, mais,

196 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE.

en outre, il est le seul des neuf corps considérés dont la solu- tion alcoolique ne présente pas de fluorescence. Cette excep- tion vient confirmer ce qui a été dit dans la dernière séance’ sur la position des doubles liaisons quinoniques dans les composés de l’azonium ; elle s'explique par le fait que ces doubles liaisons sont situées, dans le corps IX, non pas du côté du noyau de la naphtaline, comme dans tous les autres composés, mais du côté du noyau du phénanthrène. La dif- férence dans les propriétés optiques se trouve ainsi en con- cordance parfaite avec la différence de constitution.

Il résulte encore de cette étude que l’aposafranine n’appar- tient pas davantage par ses caractères optiques que par ses propriétés chimiques à la classe des rosindulines. Elle consti- tue le premier terme d'une autre série, qui dérive de la B-benzoquinone :

\x ne x ne Ve | H

fat re ÙH, Fe CH, XIII. XIV: XV.

C

Dans cette série, comme dans la précédente, l'absorption croit avec le poids moléculaire, mais son déplacement vers l'extrémité rouge du spectre est encore plus considérable.

A. P.

1 Archives (4) 5, 582.

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES

FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE

JUILLET 1s9s

Le 1:r, rosée le matin. 2, rosée le matin; fort vent à 1 h. du soir. h, rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir ; pluie à 7 h. du soir. 5, très forte bise depuis 7 h. du matin à 7 h. du soir. 6, très forte bise depuis 7 h. du matin à 7 h. du soir. 7, forte bise depuis 10 h. du matin à 9 h. du soir. 9, rosée le matin; forte bise depuis 4 h. du soir.

10, forte bise depuis 1 h. à 7 h. du soir ; éclairs à l’est à 10 h. du soir.

13, fort vent à { h.et à 4h du soir; pluie à 9 h. du soir.

14, forte bise à 10 h. du matin et à 4 h. du soir.

17, forte rosée le matin.

18, forte rosée le matin.

19, fort vent à 1 h. du soir; éclairs et tonnerres au NNW. depuis 6 h. 17 m, jusqu'à 6 h. 42 m. du soir; éclairs au sud et tonnerres lointains à 9 h. du soir ; éclairs à l’est à 10 h. du soir.

20, pluie depuis minuit à 4 h. du matin; pluie à #h. età 9 h. du soir ; depuis 3 h. 24 m. à 3 h. 57 m. du soir, tonnerres à l’W.; fort vent à 1 h. du soir.

21, forte bise à 1 h. du soir.

22, très forte rosée le matin.

23, fort vent à 10 h. du matin; à 9 h. 35 m. du matin, quelques gouttes de pluie.

24, forte rosée le matin ; häle à 10 h. du matin.

25, forte rosée le matin.

26, rosée le matin.

27, le matin, depuis 6 h. 15 m., tonnerres au NW. et à l'W. ; l'orage saute brus- quement à l’est, puis revient par le sud, pour continuer à l'W.; pluie à 10 h. du matin.

28, à 10 h. 50 m. du matin, tonnerres lointains; orage sur le Jura à l'WNW.; l'orage se rapproche en passant à l'W.; la pluie commence à tomber à 10 h. 10 m. ; à 1 h. 27 n., tonnerres lointains ; orage au NE. ; à 1 h.48 m.,

averse orageuse venant du NE.; à 4 h. 15 m., tonnerres au NW. 29, pluie à 1h. du soir.

30, forte bise à 9 h. du soir. ARCHIVES, t. VI. Août 1898. 14

198

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe.

MAXIMUM.

LeAa-v7"h/matin Ra MAPN SOIN... G'aMATh-esoir. 00 DA MANNITSOINEEe RE A1 à A1 h. soir... 45 à 9h. matin ..., 17 à &h. matin... 2D'a eh soir. 95 à 8 h. matin...

28 APP EHE MS Oir se.

1 2 AIM Soir 2

….....

….....

731,80 728,4

730,06 726,72 730,36

MINIMUM. Le , À hMsoir.. 2 726,20 8 à 6h. Soir. 727,50 11 à 2 h.matin. 728,58 13 à 7 h. Soir. .20 0 723,53 15 à 5 h. Soir. 60 729,80 20.à À h, soir 2e 725,47 25 à 5 h.\s0ire LAPS 728,40 29 à midi. °}, 7, CESSE 724,39 31 2/6 h!Msoir. MAPEENEER 728,55

Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève

CÉLIGNY Observ, MM | Ch. lesson De tn | | min

Total. . i | 39.0

COLOGNY R. Gautier

mm

27.2

JUXSY M. Micheli

mm

23.5

OBSERVAT

| a

Durée totale de l’insolation à Jussy : 285h 55 m.

|

Pellegrin

COMPESIERES

mm 24.5 |

ATURNAZ | NATIGNY J.-1. Decor | P, Pelletier

ni mn

27.5 | 20.0 |

20'0£F <0 FT _ 070 IG: ee To à = (LIN COMPOSER

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S6RT LATIN “HAANAO

LES 21. : À ; F7 XT, De 116

200

MOYENNES DU MOIS DE JUILLET 1898

Baromètre. 1h. m. #&h. m. 7h. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h. 8,

im mm mm mm min mm mm mm Lre décade 730,08 729,83 729,92 729,57 729,47 728,85 729,05 729,69 2 » 72899 72887 72890 728,66 728,13 727,64 727,93 728,60 3” » 72833 728,22 728,24 72833 728,08 727,66 727,60 798,15

Mois 729,11 72895 72900 728,84 728,15 728,04 728,17 798,79

Température.

re déc. + 13,31 + 41,74 Æ 1660 + 1842 + 2038 - 20,74 + 1844 + 45,61 de ».-+ 18,87 + 1312 + 16,37 920,01 + 22,96 -- 2293 + 20,33 + 17.97 3 » L 1612 + 14.34 + 17.06 + 19,86 + 265 -E 22,62 2081 + 17,82

Mois +:14,81 + 13,18 + 16,05 + 19,45 + 21,4% + 2249 + 19,78 + 16,93

Fraction de saturation en millièmes.

dre décade 816 872 725 D29 L30 Lo 906 676 ae» 839 911 742 260 197 K7A 601 746 11e 819 898 783 647 D89 DD0 648 728

Mois 823 89% 751 D80 d08 493 603 717

Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p. le vent. de neige. mètre

0 0 0 h. kil. p. h. mm cm dredéc. 41148 + 22,44 + 16,46 O,44 94,7 11,70 0,2 138,12 2 » <+1273 + 2485 + 1834 0,39 93,5 7,36 20,3 127,38 de » <+13,67 + 2439 + 19,34 0,39 95,4 7,79 13,8 143,38

Mois 412,66 + 2391 + 1811 0,40 283,6 891 34,3 136,62

Dans ce mois l’air a été calme 29,0 fois sur 4100.

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,69 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 9°,3 E. et son intensité est égale à 51,1 sur 100.

201

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD

pendant

LE MOIS DE JUILLET 1898.

Le

LS

brouillard à 4 h. du soir; pluie à 7 h. du soir. brouillard depuis 4 h. du soir.

er

brouillard depuis 4 h. du soir. , brouillard à 7 h. du matin. brouillard à 10 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir.

.

=

brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir.

brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir.

M

_ © © 00 1 D à Co

brouillard depuis 4 h. du soir.

, brouillard depuis 7 h. à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir.

12, brouillard depuis 4 h. du soir.

13, brouillard à 7 h. du soir; pluie à 10 h. du soir.

14, forte bise pendant tout le jour; brouillard à 7 h. et à 10 h. du matin età Th du soir.

17, dégel complet du lac.

20, pluie à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir.

22, brouillard à 10 h. du soir.

23, pluie à 1 h. et à 4 h. du soir.

27, pluie à 10 h. du soir.

28, brouillard depuis 7 h. du soir.

29, pluie à 4 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir.

30, brouillard pendant tout le jour.

.

MAXIMUM

S'AMUSE NL ATÉE H 572,33 DA AN SOIT ec ce EC 967,26 TRAMOMNENSOIMES CPE TPEE 569,73 1D AMIE... 7.801 7 00e 967.15 AS MINOR 569,00 A5 AMAR SOIT CE. 572,30 IMÉMTNENMER Soon once d72,40 SD-mmuits 0. dede 570,40 DD. GR SOIR. eo come 971,71 DU RD NIL EL co . 207,90 2} RU | UOTE AP ERENRES S70 A7

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204

MOYENNES OU GRAND SAINT-BERNARD. JUILLET 1898.

Baromeëêtre. 1h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 4h.s. &h.s. FUN: TER 140 h.s. mm mm nm mm mm mm mm mm A décade... 568,45 567,75 567,90 567,96 567,99 568,09 508,19 568,23 2 » ... 569,38 568,83 568,73 568,94 509,20 569,16 569,29 569,52 3 » ... 569,21 568,79 568,82 569,00 569,09 569,16 569,30 569,49

PUS 569,02 568,47 568,50 568,65 568,77 568,81 368,94 369,09 Température. Th. m. 40 h. m. 4h.s. &h.s. Th.s. 10 h.s. 0 0 0 0 U 0 Aredécade.®. + 4,98 + £,60 75,80 + 5,02 : FL SET DDC 0,21 © + CS AOC 91: LL 8,77 LENCO ge. » ...—+ 6,27 + 8,68 + 8,93 + 8,92 “+ 7,40 "5/89 Mois ..... % 4,0 7, AE 7. + 7,64 + 5,0 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm cm Are décade... + 0,22 + 7,49 0,92 6,0 DR CE C9 47 + 11,61 0,42 34,5 025.0, +. 3,60 + 11,72 0,36 10,2 Mois ..... + 9,37 + 10,32 0,43 50,7

Dans ce mois, l’air a été calme (0,0 fois sur 400.

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 8,55 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 81,2 sur 100.

SUR LE PHÉNOMÈNE DE SUCCION

DES

RAYONS CATHODIQUES

PAR

UN POLE MAGNÉTIQUE

PAR Kr. BIRKELAND

(Avec la planche I.)

1. Dans les Annales de Wiedemann, T. LXIV, livr. 3, 1898, MM. E. Wiedemann et A. Wehnelt traitent la question de l'attraction ou succion des rayons catho- diques par un pôle magnétique et ils rendent compte de la façon dont ils ont vérifié expérimentalement les prévi- sions suggestives inspirées à M. Poincaré‘ par mon tra- vail sur cette même question publié dans la présente revue *.

Ayant moi aussi, il y a un an déjà, justement à la suite de l'analyse de M. Poincaré, refait à nouveau mes expériences sur ce point, je vais pouvoir compléter le travail de MM. Wiedemann et Wehnelt et donner une méthode simple pour la détermination du rapport exis-

1 Comptes Rendus, 123, p. 930. 1896. 2? Archives des sciences phys. et nat. (4) p. 497. 1896.

ARCHIVES, t. VI. Septembre 1898. 15

Mas 0 RS dl DR * M. NT

206 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

tant entre la vitesse des rayons cathodiques et la diffé- rence du potentiel {entre anode et cathode) sous laquelle les rayons sont émis.

2. La figure 1 rend compte, d’après une photographie, des phénomènes lumineux présentés par un tube de Crookes à croix de Malte, sous l’action d’un électro- aimant cylindrique disposé en avant du tube et suivant son axe, de telle façon que les rayons cathodiques se pro- pagent vers un pôle magnétique.

Reprenons les phénomènes un à un, tels que l’expé- rience les a reproduits dans un tube de Crookes la croix de Malte était à 107 mm. du fond du tube. Avec cette grande distance, les phénomènes d'ombre que je vais décrire se dessinent bien plus nettement que quand la distance est moindre. Nous allons comparer ensuite la théorie aux résultats de l’expérience.

Lorsque l’aimant, d’abord éloigné, est rapproché du tube suivant l’axe de ce dernier, la croix d’ombre qui se trouvait d’abord debout (fig. 2 a) va lourner autour de l’axe de l’aimant, en même temps que la facule lumi- ueuse sur le fond du tube et la croix d'ombre qui s’y trouve dessinée vont diminuer tous les deux. Le sens de la rotation est tel que, lorsque les rayons sont dirigés vers un pôle magnétique nord, la croix, vue du pôle, tour- nera comme les aiguilles d’une montre, tandis que le contraire aura lieu s’il s’agit d’un pôle sud (fig. 2, réduc- tion de moitié).

3. Nous allons d’abord suivre les changements ayant lieu dans les taches lumineuses qui disparaissent et se reforment alternativement sur le fond du tube à mesure que l’aimant se rapproche, et jusqu'à nouvel ordre ne pas nous inquiéter des ombres qui s’y dessinent.

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 207

Lorsque la première tache lumineuse circulaire s’est réduite à peu près à la grandeur relative indiquée fig. 2 b, sa circonférence croise celle d’une autre tache lumineuse concentrique croissante, qui à été d’abord comme recou- verte par la tache primitive. Celle-ci continue à dimi- nuer et à augmenter d'éclat, tandis que l’autre, d’abord verdâtre et pâle, croît de plus en plus et devient toujours plus jaune et plus lumineuse (fig. 3).

Au moment la première tache, réduite à un point ardent, finit par disparaître, la seconde tache commence à diminuer et à augmenter d'éclat. À un moment donné, sa circonférence croise celle d’une troisième tache con- centrique verte. Cette troisième tache augmente tant que la seconde diminue, et elle devient en même temps de plus en plus lumineuse.

Lorsque la seconde tache disparaît, la troisième se met à diminuer et ainsi de suite. La dimension maximum de ces taches successives diminue, du reste, de plus en plus, en même temps que leur intensité.

4. Il est clair que ces phénomènes ne sont pas aussi simples que semblent l'indiquer les expériences de MM. Wiedemann et Wehnelt suivant qui : « Die Erscheinung erinnert an die einer schwingenden Saite bei stehenden Schwingungen. » Mais, en revanche, nous allons en ana- lysant les résultats de l'observation, obtenir une image plus complète de l’évolution des rayons cathodiques sous l’action du pôle magnétique en question.

Les résultats ci-dessus sont de nature à nous convaincre que dans le tube de décharge, les rayons cathodiques périphériques, c’est-à-dire ceux qui s’éloignent le plus de l'axe sont les premiers amenés à intersection par les forces magnétiques et par suite à une plus grande dis-

208 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

tance de l’aimant que les rayons plus centraux du fais- ceau.

La fivure # représente schématiquement en projection la marche des rayons cathodiques tant périphériques que centraux ; seulement, comme nous le verrons plus tard, deux éléments de rayons symétriques par rapport à l'axe du tube, feront partie de rayons, qui sur tout leur trajet, resteront chacun de son côté d’un même plan passant par l’axe.

Lorsque, par exemple, les rayons les plus centraux du faisceau ont formé trois foyers, qui se manifestent par des points brillants correspondants sur le fond du tube, les rayons périphériques en ont en général un plus grand nombre, le plus souvent 5 ou 6, dans les expériences dont je rends compte.

La tache blanche 1 (fig. 3) est formée ici par les rayons qui ne sont pas encore arrivés à intersection el, la tache verte 2 par ceux qui se sont déjà rencontrés.

5. Examinons maintenant les taches lumineuses au point de vue des ombres qui s’y dessinent.

La croix d'ombre contenue dans la tache lumineuse n°1 (fig. 2a) diminue en même temps qu'elle, et subit un mouvement de rotation accompagné d'une certaine torsion, à mesure que l’aimant se rapproche du tube de Crookes. Lorsque la tache lumineuse devient inférieure en dimension à celle représentée fig. 2b, elle diminue plus vite que la croix d'ombre, de telle sorte que celle-ci ne tarde pas à avoir ses bras légèrement tronqués. En même temps la tache lumineuse 2 augmente rapide- ment. L'expérience devient fort instructive lorsque l’aimant se trouve légèrement déplacé dans le sens trans- versal au tube de Crookes : alors la croix d'ombre conte-

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 209

nue dans la facule À n’est plus tronquée que d’un seul côté (fig. 5)', tandis que la partie lumineuse se développe fortement du côté opposé. En même temps qu'on constate cette dissymétrie dans la tache lumineuse {, on en trouve une analogue dans la tache 2, la région lumineuse se trouve développée d’une façon anormale du côté opposé à celui la tache n°1 atteignait son plein. L’ombre de la tige portant la croix d’alumi- nium est visible dans les deux facules (fig. 5).

Si l’on dispose l’aimant d’une façon symétrique devant le tube de Crookes, on ne tardera pas, l’aimant se rappro- chant, à voir la tache lumineuse À disparaître sous forme d’un point brillant, provenant du croisement des rayons centraux. La 1'e croix d’ombre semble au moment de la disparition, avoir tourné d'environ 160! : le fais- ceau des rayons cathodiques semble donc, sur cette dis- tance de 107mm., avoir subi une rotation de 160°. Cet angle varie fort peu, alors même que la pression dans le tube, l'intensité des décharges et celle de lPaimant varient dans une assez large mesure.

Immédiatement avant la disparition de la première tache lumineuse, on observe l’apparition d'une croix d'ombre renversée au milieu de la tache 2, qui, à ce moment, à acquis son maximun d'extension. Cette nou- velle croix d'ombre se développe rapidement, en partant du centre de la tache lumineuse; lorsque l’aimant se rap- proche ce sont les parties périphériques de la croix qui

! La fig. 5 est dessinée d’après les phénomènes tels qu’ils sont apparus dans un tube la croix de Malte était à 43 mm. seule- ment du fond. La figure resterait la même, quoique ici moins nette, si l’on avait employé le tube qui a servi généralement aux pré- sentes expériences, la distance en question était de 107 mm.

210 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

émergent les premières du centre. La première partie de la croix d'ombre qui se montre dans les taches 2, est l'ombre renversée et déformée de la tige portant la croix de Malte; cette ligne d'ombre part du centre dans la direction exactement opposée à celle l’ombre de la même tige a disparu dans la tache 1. On distingue déjà l’ombre de cette tige dans la tache 2, alors que la tache 1 à encore la dimension indiquée par la figure 2b. Il est donc clair que ce sont les rayons cathodiques périphériques du faisceau qui se croisent les premiers, à mesure que l’aimant est rapproché du tube, les rayons plus centraux se croisent à leur tour.

Cependant la tache 2 diminue, pendant que la croix d’ombre invertie est d’abord en croissance (fig. 24). La figure 2c est évidemment une image retournée de 26, image produite après que les rayons se sont interséqués.

Si la croix d'ombre est tordue, comme le montre la figure, c’est évidemment que les rayons cathodiques péri- phériques se déplacent autour de l’axe plus rapidement que les rayons centraux et comme nous l'avons vu, ils sont les premiers à se croiser. Ces propriétés tiennent, comme nous le verrons, à ce que l’angle formé par l’axe commun de l’aimant et du tube avec les rayons catho- diques au moment ils émanent de la cathode, est plus grand pour les rayons périphériques que pour les autres.

Lorsque la tache lumineuse 2 disparaît, il se pro- duit au centre de la tache 3, qui a justement alors atteint son maximum de développement, une croix d’om- bre plutôt indistincte, mais en sens inverse de celle contenue dans la tache 2. Il est pourtant toujours possible de régler l’aimant de telle sorte que la figure se

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 211

montre à peu près comme en 2e, son caractère ne laisse aucun doute. Les rayons cathodiques centraux du faisceau ont alors formé un foyer 2.

6. Les croix d'ombre produites au fond du tube de Crookes conformément à la fig. 2 ne sont que rarement, ou même jamais, tout à fait nettes, soit qu'il y ait près du centre des branches lumineuses distordues ou, comme cela arrive aussi, plusieurs ombres se superposant ; mais l’essentiel reste toujours la croix d'ombre, telle qu’elle est indiquée par la figure.

Si l’aimant se rapproche davantage encore du tube de Crookes, on constate l’existence de plusieurs figures in- verties les unes relativement aux autres; j'en ai moi- même vu jusqu’à cinq ou six, mais on ne les suit plus bien dans leurs détails.

7. On peut toutefois faire ici une observation d’une grande importance au moment la tache lumineuse 3 commence à céder la place à la tache 4. La fig. 6 indique, sur une plus grande échelle, ce qui se passe : tout au centre quatre petites languettes lumineuses, pres- que blanches, appartenant au n°3, alors en train de disparaître, tandis que des languettes vertes, plus volumi- neuses, appartiennent à la tache #, encore en crois- sance.

Un moment avant que la figure ne prit ce caractère, les quatres languettes intérieures appartenant à la tache 3, avaient la forme indiquée schématiquement, à une échelle plus grande encore, par la figure 7 (cette figure ne représente qu'une des languettes). Les rayons qui pro- duisent la lumière à la pointe des languettes, sont ceux qui ont passé dans les angles mêmes, formés par les bras de la croix de Malte. Cette pointe lumineuse rétrogade à

Rs

219 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

mesure que l’aimant se rapproche davantage au tube, et elle décrit assez exactement un cercle à peu près com- me la ligne médiane de la languette représentée fig. 7. Les autres languettes disparaissent de même. Les languettes de lumière verte, plus volumineuses, appar- tenant à la tache 4, et dont nous parlions tout à l'heure, infléchissent leur pointe vers le centre, de telle sorte que la pointe des languettes devient leur racine, tandis que les racines se détachent de leur base, et de- viennent les pointes des languettes, qui vont à leur tour se rétracter et disparaître comme celles appartenant à la tache 3, représentées fig. 7.

Il semble résulter de avec évidence que les rayons cathodiques donnant lieu à ces figures lumineuses se déplacent chacun autour de son axe, de telle façon pour- tant que pour chaque révolution, ils rencontrent une fois l’axe du tube.

8. Les résultats précédents nous portent à croire que la cathode n’émet qu’un seul faisceau de rayons catho- diques, mais on peut sans peine, dans ces expériences, provoquer des états dans lesquels il y a à coup sûr plu- sieurs faisceaux distincts.

Si, par exemple, on dispose un tube de Rüntgen avec vide très complet en série avec le tube de Crookes employé et devant sa cathode, on verra se produire, lors- que la tache lumineuse que nous avons appelée n°1, ainsi que sa croix d'ombre, auront diminué et se seront déplacés d’un angle suffisant, une nouvelle croix d’om- bre qui tourne et diminue avec une vitesse par exemple moitié moindre, lorsque l’aimant est rapproché du tube. On se convainc bien vite que ces deux croix d'ombre appartiennent à deux faisceaux différents de rayons

Re

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 913

cathodiques. C’est précisément l'observation de cette seconde croix d'ombre se déplaçant avec lenteur, qui m'a conduit à la découverte du spectre discontinu des rayons cathodiques (voir Archives, 1. I, juin 1896, p. 205).

En disposant un tube de Rôüntgen ou un micromètre à éuincelles en série avec un tube à spectre comme celui employé par moi et devant sa cathode, on trouve juste- ment dans le spectre des lignes beaucoup moins fortement déviées que la grande masse (la déviation étant souvent réduite de moitié), comme on le sait, pour des forces magnétiques constantes, les lignes du spectre sont dans leur ensemble assez rapprochées les unes des autres.

Et justement ce fait qu’elles sont très rapprochées, nous explique commentil se fait dans notre expérience ci-dessus relative à la succion des rayons cathodiques, qu'on n'ait pas plusieurs images se contrariant mutuellement. Il se peut du reste aussi queles forces magnétiques employées, qui sont relativement fortes, réduisent le nombre des chocs intermittents se succédant les uns aux autres, et partant de la cathode, pour chaque décharge de la bobine d’induction employée.

9. Je dois maintenant mentionner et discuter l’exis- tence d’anneaux lumineux avec phosphorescence vert jaunâtre, qui se manifestent sur les parois latérales du tube de Crookes, simultanément aux modifications ci- dessus décrites dues à la succion exercée par l’aimant (fig. 1).

Au moment la tache lumineuse 1 est sur le point de disparaître et la croix d’ombre renversée commence à se montrer dans la tache 2, il se produit un anneau lumineux bien distinct sur la paroi latérale

214 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

du tube de Crookes et ordinairement dans la partie com- prise entre le plan de la croix de Malte et la tache lumi- neuse du fond. (La position de cet anneau dépend d’ailleurs du degré de vide existant dans le tube de décharge et de l'intensité de l’électro-aimant employé). Ce premier anneau rétrograde de plus en plus en marchant vers la cathode, à mesure que l’ai- mant est rapproché davantage du tube de Crookes. Bien- tôt après le premier anneau lumineux, il se produit tout- à-coup un second anneau sur la paroi du tube, mais plus près de la cathode que le précédent, sans cependant qu’on puisse constater de changement correspondant dans la tache lumineuse avec croix d'ombre projetée sur le fond du tube. Au moment la tache 2 commence à s’évanouir, On aperçoit un troisième anneau encore plus rapproché de la cathode, puis un quatrième et ainsi de suite, tous ces anneaux se rapprochant de plus en plus de la cathode, à mesure que l’aimant est rapproché du tube, et à peu près, avec la même vitesse de transla- tion que l’aimant lui-même. Lorsque laimant est au plus près, on voit un grand nombre d’anneaux : j'en ai cons- taté jusqu’à 8 dans des tubes le vide était poussé assez loin. Tandis que la distance entre le premier et le deu- xième anneau peut être d’un ou deux centimètres, celle entre le septième et le huitième n’est plus que d'environ 5 MM.

Ce qu’il y a de plus frappant dans ces phénomènes, c’est que dans chacun des anneaux situés entre la cathode et la croix de Malte, on aperçoit l’esquisse de l’ombre, portée par les bras de cette croix. Ceci se voit surtout bien lorsque l’aimant est disposé un peu en dehors de l’axe du tube de Crookes, de telle façon que la

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 215

tache lumineuse correspondant au faisceau de rayons, objet de la succion, tombe d’une façon légérement excen- trique sur le fond du tube de décharge. Si, de cette tache lumineuse, on mène des génératrices tangentes au contour de la croix de Malte, et qu’on prolonge ces génératrices jusqu’à la rencontre des parois du tube de Crookes, on apercevra plus ou moins sur la paroi à l'in- tersection avec ces génératrices, des traces de l'ombre de la croix de Malte sur l’anneau le plus rapproché de la cathode.

Des lignes menées de même de la croix de Malte aux croix d'ombre contenues dans les autres anneaux, convergeront, si on les prolonge vers des points situés entre la tache et la croix, et d'autant plus loin du fond du tube, que l’anneau lumineux est lui-même plus éloi- gné de la cathode.

Le premier anneau peut, quoique rarement, s’effacer en partie ou même disparaître tout à fait lorsque l’ai- mant est très près du tube de Crookes.

Il est évident que les rayons cathodiques qui donnent naissance à ces anneaux doivent venir de l’autre côté de la croix de Malte, c’est-à-dire de la partie du fond du tube Crookes, située du même côté que l’aimant. Ces rayons ont done une direction opposée à celle des rayons Cathodiques primilifs sucés par l’aimant.

10. En ce qui concerne le nombre des anneaux lumi- neux, comparé au nombre des inversions du faisceau de rayons cathodiques soumis à la succion, il est malaisé de saisir une loi qui les relie.

Ce qu'on observe tout d’abord, c’est qu'il y a plus d’anneaux que de foyers au point d'intersection des rayons cathodiques les plus centraux du tube, lorsque

216 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

l'aimant se rapproche de plus en plus. Entre deux appa- ritions consécutives d'un pareil foyer avec phénomène d’incandescence sur la paroi du tube la plus rapprochée de l’aimant, il pourra par exemple y avoir trois anneaux lumineux. Si pourtant l’on examine de plus près le nom- bre des taches lumineuses consécutives (voir p. 207) qui représente jusqu’à un certain point le nombre des inter- sections des rayons cathodiques les plus périphériques, on trouve un nombre qui se rapproche bien plus de celui des anneaux lumineux simultanés. Comme je l'ai déjà fait observer, il se peut fort bien que les rayons périphériques aient un plus grand nombre d'intersec- tions à l’intérieur du tube que les rayons centraux. Le nombre d'intersections des rayons périphériques ne peut, on le comprend, être trouvé exactement rien qu’en comptant le nombre des taches lumineuses successives ; on ne peut done pas ici non plus espérer établir de loi définie, si même 1l y en avait une.

11. Avant d’aller plus loin, je signalerai une ou deux expériences jetant un jour intéressant sur la formation du premier anneau. Si l’on met l’aimant à une distance du tube telle que le premier anneau soit situé à quelques centimètres du plan de la croix de Malte, mais plus prés de l’aimant que la croix, on apercevra dans le clair- obscur au-dessus de l’anneau lumineux jaune bien distinet, l'ombre de la tige supportant la croix, comme la fig. 8 le montre en projection.

La courbe ABC est l'ombre de la tige qu'on suppose percer la paroi du tube au point A; LM représente un fragment du premier anneau lumineux.

Si l’on dispose l’aimant un peu excentriquement à l'axe du tube, on réussira sans peine à apercevoir au

ch

d'en TA L'ÉURE

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 217

voisinage de C l'ombre de celui des bras de la croix de Malte, auquel la tige se trouve fixée.

La fig. 8 semble montrer que les rayons cathodiques formant l’anneau lumineux sont tangents au cône de verre constituant la paroi latérale du tube de Crookes et que deux rayons quelconques contigus du même faisceau rencontrent la paroi en des points tels que la ligne qui les joint est perpendiculaire à l’axe du tube.

Dans une autre expérience, on s’est servi d’un tube de décharge en poire, dont le volume atteignait 7500 ce., et qui était placé, avec son axe vertical, au-dessus d’un électro-aimant cylindrique de 72 em. de longueur, dont la distance au tube était facile à régler.

Au fond du tube, il y avait nne petite tige de verre oblique d'environ 15 em. de longueur, s'appuyant d’un bout sur le fond du tube, et de l’autre sur sa paroi latérale.

Lorsqu'on remontait l’aimant vers le tube, pendant qu'il était en action, on apercevait l'ombre de la tige dans le premier anneau lumineux, aussitôt que ce dernier faisait son apparition, puis l'ombre se montrait dans le second anneau, lorsque celui-ci apparaissait à son tour : mais en même temps, ou même un peu avant, l'ombre cessait de se monirer dans le premier anneau.

Rappelons-nous que l'anneau 2 est situé bien plus haut que l’anneau 1, et plus près de la cathode.

Si l’on rapproche encore davantage l’aimant du tube, on donne lieu à l'anneau 3, avec une ombre vague de la tige, tandis que cette même ombre est disparue dans les deux premiers anneaux. Ayant relevé la position des plans des anneaux, à un moment donné, je trouvai qu'ils étaient : le premier à 157 mm., le second à

218 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

228 mm., le troisième à 286 mm., de l'extrémité la plus voisine de l’aimant.

Il résulte évidemment de cette expérience que les rayons qui donnent lieu aux anneaux rebroussent che- min dans le tube en avant de l’aimant. Les rayons cor- respondants au premier anneau, rétrogradent les premiers, et au plus loin de l’aimant; les rayons correspondants aux anneaux subséquents arrivent d'autant plus près de l’ai- mant, que leur numéro est plus élevé.

Le fait que les rayons rétrogradent progressivement dans le sens opposé à l’aimant, peut aussi se conclure de ce que l'intensité des taches lumineuses sur le fond du tube décroît si visiblement à mesure que leur numéro augmente.

12. Nous allons maintenant dans ce qui suit, examiner jusqu’à quel point la théorie peut expliquer les phénome- nes relatés plus haut: nous partirons pour cela des équations différentielles établies par Poincaré * pour les rayons cathodiques soumis à l’action d'un pôle magné- tique. Les rayons sont considérés comme les trajectoires de particules chargées électriquement, conformément à la théorie de Crookes, sans tenir compte pourtant de l’ac- tion exercée par ces particules chargées sur leurs trajec- toires réciproques.

Nous allons donc citer d’abord les généralités de la théorie de M. Poincaré, puis nous supposerons de nouvel- les conditions initiales, celles admises par M. Poincaré ne répondant pas bien à la réalité, surtout lorsque le vide est poussé assez loin dans les tubes de décharge. Nous examinerons ensuile de plus près la marche rétrogade des

1 Loc. cit.

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 219 rayons, qui n'a pas été examinée par M. Poincaré. Or ce sont eux qui donnent l'explication des anneaux, et ils vont nous fournir une jolie méthode pour déterminer la vitesse des rayons cathodiques, et tirer au clair différents autres points Connexes.

13. Voici in-extenso les passages de la note de M. Poincaré dont nous avons besoin :

« Supposons un seul pôle magnétique, que nous prendrons pour l'origine, en conservant le même axe des z ‘.

Les équations s’écriront :

dx À ( Lente cu

a (Va ‘a dy À dx Z\ De Pz SN TT 1 dx\ Œr (2 æ Va)

ni Er;

À est un coefficient constant qui dépend de l'intensité

de l’aimant et de la nature du rayon cathodique (c’est-à-

dire, dans l'hypothèse de Crookes, de la masse de la parti-

cule matérielle en mouvement et de sa charge électrique). On trouve aisément :

CE + 9Bt + À, A, B, C, étant trois constantes d'intégration.

On trouve ensuite :

! L’axe des z est le même que celui du tube et passe par le centre de la cathode.

2920 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

dz dy Àt

Pr A

(D) dx Here dy ia Me ete 67e

a, b, c, étant trois nouvelles constantes d'intégration liées aux trois premières par une relation simple. On tire de :

ax + by + cz = Xr,

ce qui prouve que le rayon reste sur un cône de révo- lution.

Comme l'accélération est perpendiculaire à la vitesse et à la génératrice de ce cône, elle est normale au cône ; d’où l’on doitconclure que le rayon suit une ligne géodésique de ce cône de révolution. »

14. Avant de substituer de nouvelles hypothèses ini- tiales à celles admises par M. Poincaré, nous déduirons du système (IT) quelques équations générales qui nous serviront plus tard.

En effectuant directement les calculs, on trouve :

a + b? + c v?r? sin? w + + b = (3? 2rz y COS © + y?)

+= (Ar? 2crz + X2°)

«w désigne l’angle entre l’élément de trajectoire du rayon cathodique et le rayon vecteur à chaque instant donné, v la vitesse du rayon et > est le cosinus de l'angle formé par ce même élément avec l’axe des z.

Lorsque l'axe des z est une génératrice du cône de

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE, 291

révolution, c’est-à-dire lorsque z peut prendre la valeur r pour des valeurs réelles, on aura, c étant À

a? + 0? = v°r° sin? w = (2° 2rz7 COS w + r°7?)

Admettons maintenant que les rayons cathodiques émergent en houppe du centre de la cathode, en formant un angle w, avec l'axe 3, w, pouvant prendre toutes les valeurs de zéro à une certaine limite. Désignons par la moitié de l’angle au sommet du cône

ax + by + kz = \r

sur lequel se meurent les rayons cathodiques (cône que J'appellerai cône conjugué au rayon considéré) et par z, la distance à l’origine du centre de la cathode. Nous aurons donc : a | AFTER = r Sin © II : | M'tang'o—=a?+b"=0(2"-2r2c08 0 + 7°) rte) Si l’on fait r = z,, on aura : COS OCR OO (OT er Nous voyons par la première des équations (IIF) que si le cône des rayons cathodiques est développé la trajec- toire des rayons sera rectiligne. Dans la figure 9, L représente le développement total du cône, c’est-à-dire que d = 2 + sin +. On voit par la figure que la distancein mimumr,, en- tre l’origine et le rayon cathodique est

2

Nan LU (2)

ARCHIVES, &. VE Septembre 1898. 16

D rte A À : ‘rs ane dtadd" Lu TE hs 15 HONEE

299 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

z, est la distance à l’origine du point le rayon cathodique rencontre l'axe des z.

À la distance r,, , le rayon cathodique rétrograde et sur la portion de la trajectoire il s'éloigne du pôle il suivra pré- cisément la surface du même cône qu'à l'époque il se rapprochait du pôle.

Si z, z, etc. désignent les distances à l’origine des points d’intersection successifs du rayon cathodique avec l’axe des z sur son chemin s’éloignant de l’aimant, nous aurons :

Pr 8 00 IE, sin (oo + à) = Z, Sin (60 + 24) = = 3, Sin (wo, + 3 d) etc.

Le rayon cathodique se rapprochera de plus en plus d'une asymptote dont l'angle avec l’axe des z sur le cône développé sera égal à x - «..

15. On voit par ce qui précède que si le rayon catho- dique est émané de la cathode sous un angle w, rela- tivement considérable, la valeur de , déterminée par la relation

Z : x Sin &,

lang o sera aussi relativement élevée, ainsi que celle de d = 27r sin ©. r, devient alors considérable et il arrive que le rayon cathodique ou bien ne rencontre plus l'axe des z (lorsque w, + L © +)ou en tout cas ne le ren- contre qu'un petit nombre de fois.

Les rayons les plus centraux du faisceau cathodique eux-mêmes ne rencontreront pas non plus l’axe des z un grand nombre de fois dans l’intérieur du tube de décharge, attendu que le pôle de l’aimant ne pourra jamais se trou-

RER Yi

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 293

ver plus près du fond du tube qu'une certaine distance minimum.

Nous voyons ainsi pourquoi avec les dispositifs anté- rieurs, nous pouvions observer un moins grand nombre de foyers pour les rayons les plus centraux, que pour les rayons moins centraux.

16. Comme il ressortait déjà de la discussion de nos ex- périences relatées plus haut, les anneaux phosphorescents qui se manifestent sur les parois du tube de Crookes, sont dus pour la plupart à des rayons cathodiques rétro- gradés. Car on à pu, au moins dans ceux du numéro le plus élevé, observer distinctement l'ombre d'objets plus éloignés de la cathode que les anneaux eux-mêmes. Il est alors naturel d'examiner si on peut les expliquer par la propriété qu'ils doivent avoir, suivant la théorie, de revenir sur eux-mêmes en suivant toujours une ligne géodésique sur leur cône conjugué.

Toutefois il saute immédiatement aux yeux que les anneaux produits sur la paroi du tube constituent un phénomène périodique et en apparence discontinu, alors qu'on serait plutôt porté à croire que l'angle «w, sous lequel les rayons cathodiques émanent de la cathode devrait pouvoir, sans saut brusque, parcourir toutes les valeurs comprises entre zéro et une certaine limite pro- bable.

À vrai dire, les expériences faites sur le spectre des rayons Cathodiques indiquent que la cathode émet par poussées successives des rayons qui semblent dénoter une série rapide de décharges, qui auraient lieu sous des différences de potentiel toujours décroissantes entre l’a- node et la cathode, puisque sa déviabilité magnétique des rayons va en croissant, à chacune de ces poussées cor-

Re, à

29% SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

respondrait probablement de préférence un certain angle w,. Mais la différence entre ces angles w, doit être très petite, et trop petite pour expliquer la grande distance existant entre les anneaux : sans cela le phénomène devrait se laisser constater distinctement ce qui n’est pas par les expériences s’occupant des ombres portées sur le fond du tube de Crookes.

Nous allons voir néanmoins que le phénomène des anneaux lumineux se laisse parfaitement expliquer, alors même qu’on admet qu’il y a toute une touffe de rayons émanant de la cathode, sans que l’angle w, ait pour cela de valeurs de préférence.

17. Soit CO l'axe des z, le point C le centre de la cathode, et O le pôle magnétique (Fig. 10).

Le cône OBC sera le cône conjugué du rayon cathodi- que CP. Soit S le sommet d’un cône de révolution ayant SO pour axe et À pour angle au sommet, et répondant aussi exactement que possible à celle des faces internes du tube de Crookes sur laquelle se manifestent les anneaux lumineux.

Posons maintenant PO —=7r, PO=ZuU0U—. OS = Z et appelons G l’angle POQ, w l'angle COM, et x l'angle CMN, tandis que « et y représentent les mêmes grandeurs qu'auparavant.

Cherchons les points (r, w) les rayons cathodiques rencontrent le cône de verre à génératrice PS.

Le point cherché devant être situé sur ce cône de verre on à :

Z—7r cos Bi

à Cotg À = —— (a) ü rsin 8

1 Si A et Z varient avec z (— 7 cos f), c’est-à-dire si nous n’as-

Lis)

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE, 25 Mais le même point doit être aussi sur la ligne géodési-

que et on doit done avoir : À (b) r Sin © a tang œ

et

/

bee) + < C) cos B = cos | ———— | sin? + cos *e

Cette dernière équation s'obtient en imaginant une

sphère décrite autour du point O, en remarquant que ® Wo 7 sin p

À chaque valeur de + correspondent ici plusieurs cou- ples de valeurs pour r et w; une seule pourtant de ces valeurs joue un rôle dans la solution du présent problème, puisque le rayon cathodique cesse de cheminer dès qu'il a rencontré le verre.

Mais, comme je l'ai dit plus haut, pour chaque point (r, w) les lignes géodésiques sortent du cône de verre, il ya un autre point (r, w,) ils y rentrent. Nous allons chercher quelle est la valeur de w pour laquelle ces deux points coïncident, c'est-à-dire les rayons cathodiques sont tangents au cône de verre.

Il convient d'ajouter ici l'équation :

dr (d) ae O.

Les 4 équations (a) (b) (c) (d) déterminent alors les

valeurs de r, w, © et w,, attendu qu’on a toujours

À tang © vz, Sin w,. similons pas la paroi interne du tube de décharge à un cône, mais

d’une façon plus générale à une surface de révolution les résul- tats auxquels nous allons arriver tout à l’heure resteront intacts.

OO

296 SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES

Les valeurs de r ainsi déterminées répondent à des minima possibles de distance entre l'origine et les points le verre est frappé par les rayons cathodiques ‘.

En comparant les valeurs ainsi trouvées avec celles cor- respondantes relevées expérimentalement sur les anneaux

D) : À a on fixera les valeurs de 5 qui devront être les mêmes

pour tous les anneaux.

18. Les anneaux se produiraient alors comme l’in- dique la figure 11 :

Le premier anneau lumineux forme la limite des rayons qui frappent le verre avant d’avoir encore rétro- gradé, c’est-à-dire avant d’avoir fait une demi-révolution chacun autour de l'axe du cône conjugué.

On voit immédiatement par la figure, qu’un rayon cathodique émané de la cathode sous un angle w, si peu que ce soit inférieur à l’angle sous lequel est émané le rayon tangent et qui par suite chemine sur un cône conjugué, ayant un angle au sommet plus petit, ne frap- pera plus la paroi de verre qu'après avoir rétrogradé et rencontré une fois déjà l’axe des z.

Si l’on suppose des rayons ayant une valeur de w, toujours décroissante, on arrivera bientôt à un rayon cathodique qui sera tangent au cône de verre après avoir fait un peu plus d’un tour complet autour de l'axe de son Cône conjugué : et alors ce rayon contribuera à la formation de l’anneau lumineux 2.

1! L’expérience nous a en effet montré que la région de la paroi du tube de Crookes comprise entre le premier anneau lumineux et la tache lumineuse du fond du tube reste obscure (voir fig. 1), c’est-à-dire qu’elle n’est frappée par aucun rayon venu de la cathode.

PAR UN PÔLE MAGNÉTIQUE. 227

Si on continue alors à faire décroitre w,, et cela si peu que ce soit, ce rayon correspondant n’arrivera plus à frapper le cône de verre avant d’avoir fait encore tout un tour, c’est-à-dire au total plus de deux tours, autour de l’axe de son cône conjugué, et ainsi de suite.

19. Les équations indiquées précédemment sont trop compliquées pour permettre d’en tirer aisément des valeurs numériques pour les grandeurs cherchées.

Nous pouvons cependant, par une détermination expérimentale d’une ou plusieurs des grandeurs figurant dans ces équations, obtenir une formule éminemment

0) pe

Puisque en effet les rayons cathodiques donnant lieu aux anneaux lumineux sont tangents au cône de verre, on aura :

simple pour déterminer la valeur du rapport

cos (A + 9),

cos ©: cos À

? ou bien si l’on désigne par l’angle formé par le rayon cathodique avec la génératrice SP du cône du verre :

f = COS À COS COS & = COS (A + B) cos

Or, « peut fort bien se déterminer expérimentalement, comme je le ferai voir dans un travail subséquent, et l’on pourra introduire les valeurs de et w dans l’équa- tion.

à NT. r? sin? © = (2? —2rz7 coOSw + f?) + a (r—2)? On en tirera donc la valeur de , toutes les autres

grandeurs étant connues.

228 | Il est encore une autre des grandeurs figurant dans les À

SUCCION DES RAYONS CATHODIQUES, ETC.

équations sus-dites que l’on peut facilement mesurer : c'est l'angle x, celui dont les rayons donnant lieu

à l'anneau À ont tourné autour de l'axe de leur

cône conjugué. En mesurant cet angle, on pourra égale- Ù HE

ment fixer le rapport —— ainsi que nous le verrons plus ï

tard. suivre.)

D CT BC

THERMO-ÉLECTRICITÉ

DU

BISMUTH CRISTALLISÉ

PAR F.-Louis PERROT (Suite et fin.)

(Avec la planche II.)

ITfme PARTIE

DESCRIPTION DE LA MÉTHODE ET DE L'APPAREIL EMPLOYÉS

Expériences faites. Les expériences faites au moyen des parallélipipèdes ainsi obtenus ont consisté à suivre la marche des forces électromotrices thermo-électriques développées par diverses différences de température des soudures, tant dans le sens || que dans le sens | ,entre le bismuth et le cuivre. Un nombre assez considérable de mesures ont fourni des données suffisantes pour construire des graphiques au moyen desquels on peut se rendre compte de la marche du phénomène, calculer

! Voir Archives, t. VI, août 1898, p. 105.

2 Voir la planche II. L'appareil y est représenté d’une manière à demi-schématique en ce sens que les proportions des diverses pièces et leurs distances respectives n’ont pas pu être conservées dans le dessin.

230 THERMO-ÉLECTRICITÉ

les rapports des forces électromotrices L'aux divers

L points de l’échelle thermométrique entre 10° et 100°

dans plusieurs parallélipipèdes, comparer ces paralléli- pipèdes, ete.

Comme faces | on a choisi celles qui dans chaque prisme avaient des dimensions égales ou comparables à celles des faces || afin d'opérer dans des conditions sem- blables dans les deux sens au point de la conductibilité thermique, ce qui avait l'avantage de restreindre le nom- bre des mesures de températures.

Principe de l'appareil. La face inférieure du parallé- lipipède de bismuth reposait sur la partie horizontale par- faitement polie d’une plaque de cuivre épaisse (c) dont les deux prolongements, coudés en fer-à-cheval, plongeaient verticalement dans un grand vase plein d’eau froide.

Sur la face supérieure du prisme de bismuth (Bi) venait s'appliquer le fond en cuivre d’une petite boîte métallique (b) parcourue par un courant d’eau chaude. Les soudu- res étaient ainsi constituées par le simple contact du bis- muth avec deux plaques de cuivre maintenues chacune à une température différente. On pouvait donc déplacer ou changer les parallélipipèdes en soulevant momentanément la boîte. L'inconvénient d'une soudure ainsi mobile réside dans la difficulté théorique de pouvoir réaliser toujours la même adhérence par pression entre le cuivre et le bismuth. Je suis arrivé heureusement en pratique à obtenir un serrage très constant, grâce d’une part à l'étendue des surfaces de contact et d’autre part au mode de serrage adopté.

Presse. Ayant fait l'heureuse trouvaille d’un vieil instrument dont les serruriers se servent pour tarauder

DU BISMUTH CRISTALLISÉ, 231

sous le nom de presse à coussinets, je me proposais d’abord de ne l'utiliser qu’à des essais préliminaires. Mais, avec quelques perfectionnements, je vis que cetobjet me four- nissait des résultats d’une concordance étonnante, grâce il est vrai aux dimensions exceptionnelles des blocs de bismuth.

La presse en question consiste en une sorte de fer-à- cheval en bronze dont les branches sont réunies par une traverse en acier, à travers laquelle passe une longue vis. Les branches da fer à cheval sont biseautées en dedans et deux pièces de plomb y sont encastrées de façon à pou- voir se déplacer à frottement gras le long des biseaux, sans ballotter. Le bloc de plomb inférieur reste plaqué au fond du fer à cheval et n’avait pas d'utilité. L’autre bloc (a) se meut de haut en bas quand on serre la vis, ou peut être relevéen sens inverse quand on l’a desserrée. Sous la vis estune pièce d'acier qui empêche que le plomb soit déformé par le contact direct de la vis. Sous le plomb mobile est suspendue une pièce en ébonite. Elle est creusée en assiette à sa partie inférieure de manière que la petite boîte ronde (b) puisse s’y enfoncer légèrement. L’assiette d’ébonite n'est pas fixée au plomb d’une façon rigide, mais simplement suspendue par une vis à moitié serrée, qui lui permet de s’incliner légèrement en tout sens. Au- dessous de l’assiettese place la boîte métallique (b) servant au chauffage. Elle porte deux ajutages, l’un pour l’en- trée, l’autre pour la sortie de l’eau chaude. La plaque (e)de cuivre, coudée en fer à cheval, est encastrée dans un bloc d’ébonite qui l’isole du plomb inférieur, Cette ébonite à aussi un certain jeu et n’est que retenue par les biseaux de la presse.

Serrage. En serrant toujours la vis jusqu’à premier

NY 7) FR TSR

232 THERMO-ÉLECTRICITÉ

refus, c'est-à-dire en ne s’arrêtant qu'après avoir senti une résistance décidée très facile à remarquer, sans cher- cher à forcer ensuite le serrage, on arrive à obtenir des serrages parfaitement constants. J'ai vérifié la chose un nombre considérable de fois, tant au cours des mesu- res définitives qu’au cours des essais préliminaires. L’en- lèvement el la remise en place des bismuths ramenait constamment Jes mêmes déviations du galvanomètre, toutes choses (autres que le serrage) égales d’ailleurs, pourvu qu'on serrât assez les pièces mobiles contre le bismuth pour rencontrer une certaine résistance assez brusque qu'il est facile de reconnaître. Une fois ce degré de serrage obtenu, venait-on à desserrer d’un quart ou d’un demi-tour de vis, la force électromotrice baissait légè- ment, pour revenir à sa valeur primitive quand on res- serralt.

L'existence de la pièce de plomb contribue probable- ment à donner au serrage une régularité et une douceur qu'on n'obtiendrait peut-être pas avec des glissements de métaux plus durs, et le jeu laissé à l’ébonite évite qu’on force et fausse le bismuth s’il est accidentellement mal placé.

Mesure des températures des soudures. L'évaluation des températures £ et { des soudures se faisait par com- pensation et réduction à zéro des forces électromotrices de quatre soudures auxiliaires cuivre-maillechort. Deux de ces soudures étaient logées entre les cuivres et le bismuth dans les deux plans de contact; deux autres, opposées respectivement à chacune des deux premières, plongeaient

Nous évitons le mot de compression parce que le bismuth n’était point comprimé mais fermement appliqué contre les cuivres

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 299

dans des vases d’eau dont on faisait varier la tempéra- ture jusqu'à réduction à zéro des déviations du galva- nomètre. On pouvait ainsi connaitre les températures des plans de contact par les températures des vases d’eau plongeaient des thermomètres à mercure.

Comme détail technique disons que les soudures cuivre- maüllechort étaient fixées dans des rainures faites d’un trait de scie, diamétralement sur la surface des cuivres, Ces soudures affleuraient ainsi exactement ces surfaces et tou- chaient le bismuth. Quant au montage des fils jusqu’au galvanomètre, en passant par les soudures de comparai- son, la figure au haut de la planche Il et l'explication de l’usage des commutateurs le font comprendre suffi- samment. On remarquera que deux des fils servent à la fois à la mesure des températures et à la mesure du cou- rant de la pile bismuth-cuivre.

La soudure (f,) antagoniste de celle du plan de contact chaud (7) était plongée dans un entonnoir pro- tégé contre le refroidissement par une double paroi. Dans cet entonnoir, fermé par un robinet, était de l’eau à une température de un ou deux degrés plus élevée que celle du plan du contact ’. On remuait l’eau avec le ther- momètreet la température était lue quand le galvanomètre était à O; la température de /’, ayant baissé peu à peu, se trouvait alors égale à celle de ?’.

De même pour la température de la soudure (#) du plan de contact froid. Sa soudure antagoniste (£,) était plongée dans un autre entonnoir plein d’eau froide dont on élevait la température en y mêlant, par petites portions, de l’eau moins froide jusqu’à ce que le galva- nomètre fût à O. A cet instant la température de £, est la même qu'en £. Il faut répéter l'opération assez souvent

234 THERMO-ÉLECTRICITÉ

entre les mesures des forces électromotrices Bi-Cu et faire au besoin une double lecture du O en revenant en sens inverse à la température d'équilibre si on l’a dépassée. Les robinets au-dessous des entonnoirs permettent d’en- lever une partie de l’eau, en l’évacuant dans un conduit, et la place se fait pour les quantités d’eau froide ou chaude qu’il faut rajouter.

Pour ces mesures de températures il faut laisser au galvanomètre une grande sensibilité. Avec le réglage que j'avais, je devais supprimer le shunt et mettre en court circuit une résistance de six ohms, qui m'était néces- saire pendant les mesures des dévialions bismuth-cuivre ; lors de ces dernières le miroir sortait en effet de l'échelle, malzré le shunt, si l’on n’ajoutait pas une résistance sur le galvanomètre, quand la différence des températures des soudures dépassait une douzaine de degrés.

Les mesures thermométriques individuelles sont faites à 0°,1 près; la moyenne donne le 0°,05 en général.

Chauffage et refroidissement des soudures. La sou- dure supérieure est chauffée par de l'eau qui circule constamment dans la petite boîte. Cette eau est tirée par siphonement d’un réservoir cylindrique, pouvant renfer- mer de 130 à 150 litres. Un bouilleur à eau prolongé en serpentin contre les parois à l'intérieur du réservoir permet d'amener son contenu à une température de 60°. Cependant il n’a été fait usage de ce système de chauf- fage que jusque vers 40° ou 45°. Si l'on dépasse cette température, l'excès sur la température de la chambre esttrop grand et, à moins de régler le bec sous le brûleur"

1 Ce qui serait fort difficile vu la diminution continue du volume d’eau dans le réservoir.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. an

le refroidissement de l’eau est trop rapide pour que les mesures successives soient comparables. Il serait alors nécessaire de reprendre à chaque instant les températures ce qui éloignerait trop les unes des autres les mesures sur le bismuth. Mais si l’on s’en tient à des températures de 20 à 35°, la provision d’eau chaude est suffisante pour faire des séries entières de mesures, sans que ja température #’ baisse de plus de 1 ou 2 degrés. Dans ces conditions les mesures de températures sont très exac- tes, celles du bismuth-cuivre bien comparables, de sorte qu’en prenant des moyennes et en fractionnant conve- nablement les séries, on élimine l'effet du refroidissement. Quand il à fallu des températures supérieures à 40° j'ai fait usage, vers 50 à 70°, d’un petit fourneau dans lequel un filet d’eau circulait à travers un tuyau enroulé en deux spirales horizontales superposées. L'eau se tié- dissait dans la supérieure, se chauffait dans l’inférieure, d’où elle se rendait dans la boîte.

Pour arriver vers 100° j’employais un courant de va- peur très rapide, obtenu en chauffant fortement de l’eau dans une bombe en bronze. La vapeur après avoir tra- versé la boîte et parcouru un assez long tuyau de caont- chouc sortait dans un canal étant encore absolument sè- che et à une température de 97 à 99°. La soudure su- périeure variait entre 93° ou 96° suivant la pression atmos- phérique et suivant la température de la soudure infé- rieure, vers laquelle une partie de la chaleur de la boîte s'écoule naturellement par conductibilité.

Pour refroidir à £ la soudure inférieure j'ai d’abord opéré dans un grand nombre de mesures en laissant sim plement plonger les prolongements verticaux du fer à che- val de cuivre dans l’eau d’un grand vase. Mais il a fallu

"ir fE Lu,

N-7 " té. 0" à ML De, AE 7,

236 THERMO-ÉLECTRICITÉ

faire autrement plus tard, quand l'usage du potentiomè- tre à permis de contrôler par une autre méthode les ré- sultats obtenus par les simples déviations du galvanomè- tre, En outre le brassage fait avec un agitateur en verre manœuvré à la main était insuffisant. J'obtins néan- moins avec ce système un premier tracé de courbes re- présentant les forces électromotrices d’après les dévia- tions du galvanomètre causées par le courant ther- mo-électrique bismuth-cuivre, Ce tracé ne s’écarte pas beaucoup comme allure des courbes définitives.

Lors des mesures définitives un courant constant d’eau froide arrivait par en bas dans le vase plongeait le cuivre: le niveau de l’eau affleurait la soudure inférieure et les prolongements du cuivre plongeaient de deux ou trois centimètres dans l’eau en avant et en arrière.

L'eau renouvelée sans cesse retombait dans un second vase après avoir ruisselé le long des parois du premier, ce qui achevait d'empêcher tout réchauffement par l'ex- térieur. Du second vase elle se rendait dans le canal d’éva- cuation commun à toute l'installation.

Pour assurer le brassage de l’eau, des bulles d'air étaient dégagées au fond du vase au moyen d'un soufflet. Cet instrument était placé près de la lunette du galvano- mètre. De cette façon au moment de faire la lecture, l’eau pouvait être remuée dans toute sa masse,

Ce brassage est essentiel pour éviter un réchauffe- ment graduel de l’eau dans le voisinage du cuivre infé- rieur. Ce dernier recevant de la chaleur par conduetibi- lité à travers le bismuth, la soudure inférieure est tou- jours à une température un peu plus élevée que l'eau froide qui la baigne. Il n’y a pas à se préoccuper de cet excès à condition que le brassage soit suffisant pour le

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 20

maintenir constant pendant la mesure de la force électro- motrice Bi-Cu et celles des températures £ et / correspon- dantes.

Mesures galvanométriques. La première méthode de mesure des courants thermo-électriques développés entre le bismuth || on | et le cuivre a consisté à observer les déviations produites par le courant sur un galvano- mètre dont la résistance, quoique faible, était très grande par rapport à la résistance intérieure du couple. Dans ce cas il a été admis que E = I et le galvanomètre a été employé comme boussole des tangentes. Les mesures au potentiomètre ont confirmé la légitimité de cette suppo- sition, à savoir que les forces électromotrices étaient bien proportionnelles aux déviations, toutes corrections faites aux chiffres lus sur l'échelle en tenant compte de sa dis- tance au miroir et de la grandeur de la déviation lue.

Le galvanométre est du type d’Arsonval- Wiedemann avec un fort amortissement et deux demi-bobines valant ensemble 1, 2 ohms.

La résistance du shunt était de 0,0275 ohm. Celle des fils conducteurs depuis les soudures Bi-Cu jusqu’au shunt étaient de 0,066 ohm; le shunt était placé près des commutateurs. De ceux-ci au galvanomètre se rendaient deux fils représentant ensemble 0,222 ohm. Une résis- tance supplémentaire de 6 ohms a toujours été mise en série sur le galvanomètre après le shunt lors des mesures faites pour établir les courbes de O à 100°. On l’enlevait quand on ne maintenait pas une différence de plus de 10 à 12 degrés entre les températures £ et 7. Pour des différences plus grandes le miroir serait sorti de l'échelle si l’on n’avait pas augmenté la résistance.

On à vérifié avec soin qu’il ne se produisait pas de

ARCHIVES, t. VI. Septembre 1898. 17

238 THERMO-ÉLECTRICITÉ

courants parasites en dehors des piles cuivre-bismuth cuivre-maillechort, et que ces deux systèmes de piles ne confondaient pas leurs effets.

Mesures potentiométriques. 11 n’est pas nécessaire de rappeler ici la description et l'usage du potentiomètre que l’on trouvera dans les traités de mesures électriques. J'employai le montage habituel, avec un fil à curseur valant 0,330 ohm à 18°. Les valeurs absolues des résis- tances ont été souvent changées afin d'opérer avec des degrés de sensibilité différents.

Toutes les mesures de contrôle faites au moyen du potentiomètre pour comparer ses données à celles de la méthode galvanométrique ont été faites avec un élément étalon Daniell d'environ 4,0 volt. Mais la force électromo- trice de cet élément a varié au bout de quelques semai- nes, aussi ces mesures ne peuvent compter que comme comparaison avec des expériences faites dans la même journée ou à très peu de jours d'intervalle.

Pour l'estimation absolue en volt des forces électro- motrices j'ai pris un étalon Gouy valant 1',386 à 18° et fait quatre mesures à des températures différentes, faciles à maintenir très constantes. Ces résultats, résu- més dans un tableau, ont été combinés de façon à four- nir une valeur moyenne en volt correspondant à une division de l'échelle des courbes.

Manœuvre des commutateurs. Les commutateurs comprenaient 14 godets à mercure et 5 contacts ou clefs en gros fils de cuivre recourbés lesquels permettaient de faire communiquer entre eux tels ou tels godets plun- geaient certains fils de façon permanente. Ces commu- tateurs, dont le schéma est donné au-dessous de la figure de l'appareil (planche IT), m'ont permis d'employer un

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 239

seul et méme galvanométre réglé une fois pour toutes et d'effectuer sans aide plusieurs opérations qui devaient se succéder chaque fois très rapidement.

L’explication de la manœuvre des commutateurs peut remplacer le paragraphe que les auteurs intitulent souvent marche d’une expérience. Les opérations à faire dans d’autres parties de l’appareil ont été suffisamment signalées à propos de sa description et de celle du chauf- fage; l'usage du galvanomètre est trop connu pour qu’on s’y arrête.

En suivant sur le schéma on verra que:

Pour mesurer la température de la soudure froide t on réunitDàFetAàE; puisOàKetlàH; on sup- prime la résistance R (6 ohms) en réunissant K à M. Le courant va alors de £ à £, (soudure antagoniste) puis 4 D: F... 1... H:. G (galvanomètre).. M... K... O0... E... : COL À

20 Pour mesurer la température de la soudure chaude t' mount: Bac CAE: Kàa M OùiK; T'iHeEe courant va donc de #’ à l', (soudure antagoniste). €... OS KM GE Be pe

Pour mesurer la déviation causée par le bismuth-cuivre entre { et t'onréunit: AàF;0àK; H àl; B à E: on shunte par la résistance S en réunissant K à J: on intercale (en général) la résistance R en reliant K à 0 et L à M. Le courant va donc de t à f’ à travers le bis- mous ab. O0: KR OEM. Gr 21 AMEN

On peut produire la déviation dans les deux sens sur l'échelle (ce qui a toujours été fait) en reliant alternati- vement KO et HI, puis OH et KLau moyen de deux fils coudés deux fois, reliés par un manche commun de malière isolante.

240 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Pour opérer la réduction à zéro avec le potentio- mètre, on supprime S et R des circuits. B (pôle +) est en relation permanente avec N. On joint N à M, et H au potentiomètre +. Le fil du curseur du potentiomètre, qui doit aboutir au pôle de la pile thermo-électrique, se plonge dans À.

Ainsi, le circuit va du potentiomètre (—) à À ...4

0.7.8: 7 0N 6 EMM:. .. galvanomette ... (—) du potentiomètre.

Pendant le réglage du potentiomètre avec l’étalon (p) il faut plonger son fil + dans N au lieu de plonger celui du curseur dans A. On a alors le circuit commun à l’éta- lon p et à la pile auxiliaire (P) de (—) à N ... M ... galvanomètre . .. H et retour à (+).

Pour lancer le courant dans le galvanomètre, on peut se servir du contact qui réunit M à N, ou, de préférence, intercaler un manipulateur entre N et M au lieu du con- tact.

IVe PARTIE

Mesures relatives aux prismes P et G.

Après des essais préliminaires variés, faits en vue de m’assurer de la valeur de l’appareil et de la méthode générale, j'ai fait une grande quantité de mesures qui ont permis d'établir les courbes des forces électromotrices entre et 45° environ pour P et G. Ces déterminations ont déjà montré quelle était l’allure du phénomène entire ces limites. Mais, lorsque je voulus les contrôler avec le potentiomètre, je m’aperçus que les résultats de ce der- nier ne concordaient pas exactement avec ceux qu'avait donnés le galvanomètre. En perfectionnant le brassage de

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 241

l’eau froide et en remplaçant le simple bain par un cou- rant d’eau sans cesse entretenu dans le vase, je vis les résultats des deux appareils devenir identiques.

Il fallut renoncer à faire des expériences en partant de 0°, vu la difficulté de maintenir à cette température la soudure inférieure, la glace fondant par conductibilité autour du cuivre. Quelques essais avec des mélanges réfrigérants n’ont pas donné des résultats suffisamment précis, tout en permettant de voir que les courbes sui- vraient une marche régulière de + 10° à 10°.

Le potentiomètre employé seul donna le rapport des

forces électromotrices f. e. _ à diverses températures.

Voici le relevé de ces mesures :

M Na

t v Rapport t LA Rapport Me R20 2,99 1022008256 10 20 2,39 1022000235 10 20 2,36 26%.46 222 26:2044,9) 2,16 26 AG AE RO 25,1. 43,4 2,18 25.410207 20100420) 2:92 30-4r40k502,22

25,1 492,5 2,923 30 40 2,21

La suite du travail consista à employer concurremmen le galvanomètre et le potentiomètre, en substituant im- médiatement l’un à l’autre dans une même série, au moyen du commutateur, et en les alternant plusieurs fois, pour chaque prisme et chaque direction. Une cer- taine quantité d'expériences furent faites sans appliquer au galvanomètre la résistance supplémentaire de 6 ohms.

2492 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Ces expériences correspondent à des différences de tem- pérature inférieures à 12°.

Leur but était de bien s’assurer de l'identité des ré- sultats donnés par les deux appareils. Elles ont prouvé que la résistance intérieure de la pile thermo-électrique est négligeable; on pouvait s’y attendre étant donnés la forte section et le peu de longueur des prismes dans le sens du courant.

On peut donc considérer justement que les déviations vraies du galvanomètre sont proportionnelles aux forces électromotrices, et on serait en droit de se servir unique- ment du galvanomètre après l'avoir étalonné au poten- tiomètre.

Voici quelques exemples du détail des mesures, tirés de mon cahier d'observations :

Mesures du 25 février. 150 ohms sur le fil du potentiomètre. Galvanomètre sans résistance supplémentaire.

Prisme P. t— 17,350 # 30,10 Potentiomètre: || 559 mm. 1 245 mm. k Ba lecture: | 668 » 1245 » | EDS Moyenne galvanomètre: L 373 gauche 637 droite. ‘} dév. brute 132 » » | 812 » 203 » » 304,5

Potentiomètre : || 548 mm. JL 239 mm. Rapport: 2,29. Galvanomètre : || 207 gauche 809 droite. ‘2 dév. brute 301,0 LS 652" 0 » 127,5 DATA DONNE 20 8 Résumé. Moyenne des températures : £ 17,40° + 29,9 Moyenne des déviations brutes: || 302,7 L 129,7 tg @, corrigé: {|| 297,7 JL 129,3 Rapport par galvanomètre : 2,30.

Rapport par potentiomètre : 2,285.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ.

Moyenne des températures : Moyenne des déviations brutes tg @, corrigé LE L

Rapport par potentiomètre :

Rapport par galvanomètre :

Mesures du mars. Mêmes conditions. Prisme G. t— 12,950 # 21,70 Galvanomètre : || 307 gauche 1 694 droite } ,, .,,. déviat. brute 192 2de lecture : 309 693 NO ETES : Galvanomètre : L 417 gauche 1 582 droite } 1 83.0 416 | 583 \ < Potentiomètre: || 367 mm. 1 154 Rapport : 2,38 Galvanomètre : || 299 gauche || 702 droite } A À re : 300 702 \ 182 déviat. brute 201,2 1 416 gauche L 583 droite } Ê 85,2 417 583 \ Potentiomètre : || 361 1 152 Rapport: 2,37 Galvanomètre : || 304 || 700 IE 7 léviat. brute 198,2 9de lecture 302 699 ne RS t—412,350006— 21,600 Résumé.

12,30 4 21,65° : | 197,3 L 83,1 : || 195,9 L 83,1

2,357 2,375

Pour établir les courbes allant de + 10° à + 100° environ et opérer, par conséquent, entre des intervalles

de température dépassant le plu

s souvent 12°, il a fallu

mettre sur le galvanomètre la résistance supplémentaire

de 6 ohms.

Exemples de mesures faites dans ces conditions :

244

THERMO-ÉLECTRICITÉ

Mesures du 2 mars. Courant de vapeur dans la boite. 30 ohms sur le fil du potentiomètre. Résistance supplém. de 6 ohms

Galvanomètre : Galvanomètre : Potentiomètre :

9de lecture : Galvanomètre :

Potentiomètre : Galvanomètre :

Potentiomètre :

1 310 gauche L 694 droite } ÿ

sur le galvanomètre.

Prisme P.

t—17,1° # 94,6°

2 déviation brute 191,7

311 694 128 A È 1e e Rapport : 1,986 - SANCREURE . HEqitE le déviation brute 187,7 OR RE

155 OL GE | 703 L 554 Rapport : 1,986 - . 12 déviation brute 190 || 698 L 354 Rapport : 1,972 Résumé.

Moyenne des températures : £ 17,25° Moyenne des déviations brutes : L 189,8

I

tg @, corrigé: L 188,5

Rapport par galvanomètre : 1,995

Rapport par potentiomètre : 1,981

# 94,6° | 386,4 || 376,2

Dans l’exemple suivant, la série ayant duré un temps assez long et les températures ayant changé notablement du début à la fin, elle a été scindée en deux pour l'éta- blissement des moyennes.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ.

245

Mesures du 7 mars. 50,3 ohms sur le fil du potentiomètre.

Galvanomètre :

2de Jecture :

Galvanomètre :

2de ]ecture:

Galvanomètre : Potentiomètre : Galvanomètre :

Potentiomètre :

Galvanomètre :

2de lecture:

Galvanomètre :

Potentiomètre :

Galvanomètre :

2de lecture:

Galvanomètre :

Potentiomètre :

Galvanomètre :

Prisme G. t— 13,150 # 400 448 gauch 51 droi LR : 448 NUE se as le déviation brute 52,0 | 375 623 ) | | ; 375 623 3 124,0 EN 552 > 53,0 | 396 A 77 Rapport : 2,23 | 372 gauche L 624 droite ’/2 déviation brute 126 1 443 554 | Le 444 553 \ à LEA 175 | 392 Rapport : 2,23 | 37 2 i ire Le sauce “e dote 12 déviation brute 124,5 L 444 554 » 55 178 à ) a L 189 | 412 : Rapport : 2,28 t— 12,45 # 41,1° à guy _. que 1/2 déviation brute 58,7 | 369 633 ) 369 632 \ < 131,7 L187 | 420 188 422 184 419 | Rapport : 2,27 182

1 442 gauche

E s 60 droite } 1/2 déviation brute 58,5

444 560 \ | 368 635 368 637 \ < 00 t— 11,75 # 42,0 Résumé.

a) Moyenne de la première partie de la série: £ 12,8 et # 40,5°

Moyenne des déviations brutes | 125

1 53,5

tg @, corrigé || 124,5 153,4

Rapport par galvanomètre : 2,331

Rapport par potentiomètre : 2,254

VTT.

à. x re 7

246 THERMO-ELECTRICITÉ

b) Moyenne de la seconde partie de la série : £ 12,050 et Ÿ 41,5° Moyenne des déviations brutes || 132,8 L 58.6 tg o, corrigé || 132,4 L58,6

L Rapport par galvanomètre : 2,259

Rapport par potentiomètre : 2,272

Pour certains intervalles, on a employé le galvano- mètre seul. Exemple :

Mesures du 14 mars. Avec le galvanomètre seul, augmenté de 6 ohms. On a fait usage des spirales pour chauffer le courant d’eau à 64°.

Prisme P. AA; 00 0 —164,0!7

Galvanomètre: | 255 gauche | 746 droite } 1h déviation brute 490,0

256 745 \ 1 379 1 617 , 237,0 380 616 \ | 251 || 749 } 253 749 \ : 497,0 1 377 1 617 à : 379 616 sp | 253 | 749 j : 495,5 253 748 É :

t— 11,3 #? 63,80 Résumé.

Moyenne des températures : £ 11,15° # 63,9° Moyenne des déviations brutes: || 247,1 1 118,8 tg o, corrigé: || 244,5 L 118,5 Î an Rapport : 2,063

Les deux tableaux qui vont suivre résument les résul- tats définitifs; le second (b) renferme tout le matériel qui a servi à la construction des courbes P et G. L’échelle des températures dans le graphique est arbitrairement choisie :

un millimètre sur l’axe des abscisses valant 0°,2 centi-

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 247

grade. Sur l’axe des ordonnées, un millimètre représente une division (corrigée) de l'échelle du miroir galvanomé- trique'. Les chiffres des tg w corrigées, sont donc égaux aux nombres de millimètres des ordonnées qui représen- tent ces tangentes. La valeur du millimètre en volt sera donnée plus tard. Les courbes ont été construites de pro- che en proche au moyen des résultats ci-dessous.

1 Les points ayant été fixés sur le graphique à l’aide d’une règle graduée en millimètres il faut ne pas se préoccuper de l'erreur de quadrillage signalée dans la légende (planche II) et faire abstraction pure et simple des traits horizontaux.

| gra |GL'er | 6007 | 0.18 16.6 | « GI | | | | gore |e‘6z | ofeur | 0.08! gr.ot| «< et | | | FIG | P'SCI | 1‘G98 | O.OL | GQTIT| «< 81 |088"e |9'08 |cr'8 | 0.18 | 28.6 on 886T | = |0%76 |OLGT| « SG | 890'8 | S'8TT | a‘F7G |06 .£9 [OTeIT| «FT : - |(oyqutava) G10'8 | ÿ80'G | O‘LSI | S'086 | 09.76 | GLGI| < 86 T | I06T | :ouuolon | 9,ÿ6 LoLT-GI| < GLGE'T | OBG'T | S'O6T | 698 | 09,76 | OST] « £ 986°T | GET | S'S8T | 2'9LE | 090P6 | GBLT| « 8 É eue |ogc'e |otee |væer log. | cost] < 2 608‘ | g18'e | ge | a'oIt | 02.28 | GGCTI «+8 © | Æ 90 | 166 ve |S'FGI | 0.07 | O8.GI| STE LLT'E | 6006 [SG Fr | 916 | 09.88 | GOT | Sreur 8 2 (q | es | , a | e 8808 | 7606 | £'68L | L'L6G | 06.68 | OOLT| « | 2 888‘ a | 926°8 | S'eL | SLT | 06.18 |O9FT| « 8c T opg'a | gos'a | s'ért | L'e8c | OL.68 | GL.LT lioa9g ce 18a‘e | 162‘ | L'OL | o‘cot | 8.18 | L9.PT [1011497 GG gus'e | Lag‘a | 1‘e8 | 6‘G6T | G9.18 | 08.GI | sreur 01 6 186" | 026" | 668 | 6‘86I | SF.IC | 09.GI | SIUU 07 | ; | PR El ee Ne a Bee | le 1940, op (9509 [950 | 9 | = (95109 [95109 | 7 ? a . :-ddey | bd |d3 RRRALVEE Lex | 0H |08 | rad ee TE ———_—_—_—_— + TT" = a ER —— si 1) d

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 249

Mesures faites sur d’autres prismes.

Tous les résultats qui précèdent se rapportent aux deux prismes P et G, pour lesquels des courbes complètes ont été tracées. Quant aux nouveaux prismes M, A, O, etc., je n'ai pas cru devoir en faire l'étude détaillée aux divers points de l'échelle thermométrique et me suis contenté de fixer quelques points indiquant leurs posi- tions relatives sur ie même graphique que P et G.

Ce travail à été compliqué par le fait que le galvano- mètre dont je me servais a ètre déplacé un jour pour cause de force majeure ; quand il a été replacé, son réglage n'a pas pu être rétabli identique à ce qu'il était aupara- vant. Il à fallu raccorder le nouveau réglage avec l’ancien. Pour cela, j'avais deux moyens. L'un cunsistait à refaire quelques expériences avec un des anciens prismes à des températures £ et {’ faciles à maintenir constantes, à mesurer la déviation obtenue, et à chercher sur le graphi- que le nombre de millimètres correspondant à la lon- gueur d’ordonnée comprise entre ces mêmes températures pour le même prisme avec l’ancien réglage. Je pouvais ainsi calculer le rapport du nouveau réglage à l’ancien.

Une autre méthode, que j'ai employée un plus grand nombre de fois, consistait à ne plus se préoccuper de l’ancien réglage et à chercher les rapports des forces électromotrices de tous les nouveaux prismes, tant dans le sens |} que dans le sens | avec celle d’un des anciens prismes pris entre les mêmes températures. Malheureuse- ment, il était impossible de partir toujours des mêmes températures et il fallait faire des décomptes et des moyen- nes assez compliqués.

250 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Néanmoins, j'ai pu fixer la position de plusieurs points pour les nouveaux prismes par ces procédés-là, et finalement des mesures au potentiomètre faites dans de très bonnes conditions ont corroboré ces résultats. Le détail numérique serait fastidieux et je l'épargne au lecteur.

Mesure absolue de la force électromotrice.

Les ordonnées des courbes représentent en millimè- tres les déviations du galvanomètre. Restait à savoir quelle fraction de volt représente un millimètre, afin de pouvoir interpréter en volts la marche des courbes.

Pour atteindre ce but, j’ai fait un certain nombre de mesures au potentiomètre, avec un étalon Gouy valant 1,386 volts à 18°, en comparant à cet étalon les forces électromotrices développées dans les soudures G {| à des températures faciles à maintenir constantes.

Voici le détail des mesures :

Résistance de 100 ohms sur le fil à curseur long de 1 mètre et valant Om 330. Lempér: 1425: = "29°4% G || curseur arrêté à 353wm, le calcul donne f. e 0*,001599. La différence des ordonnées sur la courbe pour G || entre 1295 et 29°1 70mw,6, d’où force électromotr. pour des ordon- nées 0°,00002264.

2% Même résistance, —(G || ). a) t=11°6 t’=39°45 eurseur à 585mm f. e = 0*,002650 bo t=116 t=39 415 s,1à677 [.e = 0 ,00261% Dt= US 11-389 » à 68 [.e = 0 ,002573 Moyennes É = 11°6 (= 39°17 f 6 = 0*,002612

La différence des ordonnées sur la courbe 119,4 d’où f. e pour {mm (%,00002187.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 251 30 a) Résistance de 150 ohms sur le fil. (G ||). tempér. 1979 DEP —12906

curseur à 483mm f.e 0v,001464. b) Résistance de 200 ohms sur le fil. tempér. t—14°45 1 28°8 curseur à 608mm fe == 0*,00138%. Moyennes : t 14°4 #’—29°2 f.e— 0",001424, d'où f.e pour 4mm 0v,00002200. &o Résistance de 200 ohms. (G ||). _ tempér. 41°70 t' 2800 curseur à 659mm f.e 0v,001490, d’où f. e pour {mm (,00002172.

On a donc quatre valeurs du mm. : 0", 00002200 0, 00002172 0, 00002264 0, 00002187 dont la moyenne = 0",000022057.

Le degré d’exactitude des mesures individuelles ne permet pas de considérer les deux derniers chiffres frac- tionnaires comme certains. Lorsqu'on calculera une or- donnée en partant de la valeur du millimètre en volt le résultat ne devra être donné qu'avec 5 chiffres au delà de la virgule.

Comme vérification voici un exemple:

On à mesuré au potentiomètre la f. e. P || entre t 12°,75 et rt 29°,5 et trouvé 0", 0001678.

Par les courbes, en multipliant par 0'",00022057 la différence des ordonnées de P || entre les mêmes tem- pératures on a trouvé 0",0001648.

Chaque division du galvanomètre et chaque millimètre de longueur des ordonnées du graphique valent donc 0,000022057.

M Re :

2592 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Résultats généraux.

L'étude qui précède conduit aux conclusions suivan- Les :

La force électromotrice, pour un degré de différence entre les températures 1 et l' des soudures (ce qui équivaut au pouvoir thermo-électrique), va en augmentant avec la température entre 10° et 100°.

Cette augmentation est plus rapide pour les soudures JL que pour les soudures || ; il en résulte que le rapport

des forces électromotrices ne va en diminuant à mesure que

(t + 1) augmente. On a, d’après les courbes comme rap- port, l’une des soudures, £, étant à 11° et l’autre !', suc- cessivement à

d 20°. 30°: 40° 50°*260 70° SO 200 P —". 2,33 2,97 2,19 9,14 2,08 2,04 2,01 2,02 2,00

G +. 243 2,33 2927 2,20 2,14 2,11 2,06 2,03 2,00

Les courbes entre et 100° sont des paraboles dont la convexité est iournée du côté de l’axe des abs- cisses. La figure classique des traités de physique, qui représentent la marche des forces électromotrices ther- moélectriques par une parabole dont la concavilé est constamment tournée vers l’axe des abscisses, n’a donc rien d’absolu.

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 209

Quant aux valeurs absolues des forces électromotri- ces elles varient aussi d’un prisme à l’autre. Voici en volt quelques forces électromotrices pour le prisme P lequel occupe une position à peu près moyenne entre les autres.

La température inférieure £ étant 11°, on a eu, en volt :

Pour 30° 50° 700 95° volt volt volt volt Force électromotrice ||... 0,00190 0,00396 0,00610 0.00899 Force électromotrice 1 …. 0,00084 0,00185 0,00299 0,00447 Pour t— 10°eté 100 ° volt volt TS INRP P || 0,00965 et Pi 0,00481 G | —0,00919 Gy 0,00460 A || 0,00969 Ag = 0,00525 M | —0,01057 My 0,00500 O | 0,00863 O1 0,00519 1 N = 0,00831 71 0,00451

La raison de ces différences entre les prismes est in- certaine. Elles ne sont en tout cas pas en relation avec les dimensions des prismes, non plus qu'avec aucune circonstance extérieure. Elles ne peuvent tenir qu'à des propriétés intrinsèques de chaque prisme. Les petits pris- mes, 0 et y et d’autres encore, pouvaient fort bien ren- fermer des macles, car ils ont été tirés, non de beaux fragments bien délimités comme c'était le cas pour A, M, P, et G, mais de culots ou parties de eulots dans lesquelles on avait eu de la peine à choisir des régions convenables. Ces prismes donc sont a priori sujets à cau- tion. Mais des quatre principaux, À, M, P et Gje ne pourrais citer aucun comme étant inférieur à l’autre au point de vue de la structure”.

1 Les fentes dans G n’atténuaient pas le caractère régulier du

clivage. ARCHIVES, L. VL Septembre 1898. 18

A dte ANR SE» RE RCE ET ot + gets * 4 + 2

254 THERMO-ÉLECTRICITÉ

Il me serait par conséquent tout aussi difficile de dire lequel des quatre se rapproche le plus du bismuth cris- tallisé absolument homogène.

Quant à l'effet des macles on peut remarquer ce qui suit :

Les macles peuvent abaisser la f.e. || et élever la f. e. | ; mais aucun genre de macle ne peut augmenter la f.e. [| niabaisserlaf.e. |.

Une macle pourra n’affecter la f. e. que dans une des directions, l’autre conservant sa valeur normale. En effet, si le cristal parasite traverse de part en part le prisme, son effet sera nul quand les soudures seront con- tre les faces parallèles au parasite, parce que les extré- mités de ce dernier seront toutes deux à la même tempé- rature. Tandis que dans une position à 90°, les extré- mités du cristal parasite seront aux soudures et son effet se fera sentir à côté de l'effet thermo-électrique normal du prisme.

Représentons les feuillets de clivage par des traits pa- rallèles nous pouvons avoir un prisme ainsi constitué :

pr t a HA b t a b

qui dans la position (a) n'aura aucun effet sur la force électromotrice [| du prisme, tandis que dans la posi- tion (b) il augmentera la f.e. | vraie.

De même un parasite peut diminuer la f.e. || (posi- tion c d’un autre genre de macle) en établissant une

DU BISMUTH CRISTALLISÉ. 255

sorte de dérivation intérieure entre £ et /’ comme le ferait un fil métallique rejoignant les deux soudures. La même macle dans la position (d) n’altérera en rien la f.e, | normale.

CE ES DS == um =||= HT

A t

d

Ce sont les cas les plus simples. Ils suffisent pour montrer que beaucoup de mesures faites sur le bismuth peuvent être faussées si les auteurs ne s’assurent pas autant que possible de l’homogénéité de leurs cristaux.

Il est probable que la faiblesse des rapports f. e. ru

de Matthiessen, est due à l'existence de macles dans les échantillons qu’il employa.

La densité du bismuth cristallisé par fusion et lent re- froidissement est voisine de 9,867 à 180.

Le peu de probabilité de l'existence de macles dans les quatre principaux prismes porte à croire que d'autres causes de variations peuvent exister. Rien ne prouve du reste que l’état moléculaire soit identique dans les divers culots et dans les différentes parties d’un même culot, quand bien même les clivages y conservent leur disposi- tion en couches parallèles. Bien plus, je crois avoir ob- servé que dans un même prisme la f. e. | tend à augmen- ter avec le temps, tandis que la f.e. || reste constante. Des réchauffements et refroidissements successifs sont peut-être la cause de ce phénomène, qui demanderait à être examiné de plus près.

9256 THERMO-ÉLECTRICITÉ DU BISMUTH CRISTALLISÉ

Cette étude, par le fait même de la concordance des résultats dans les grandes lignes et de leur divergence dans les détails, est propre à montrer à quel point la cristallisation influe sur les phénomènes thermo-électri- ques dans le bismuth.

On ferait bien de se préoccuper de la structure cristalline dés le début de toute recherche physique sur ce métal.

En effet il est permis d'étendre par induction aux autres propriétés physiques la complexité qu’amène dans les phénomènes thermo-électriques la nature cristalline du bismuth. L'expérience même a montré que la conduc- tibilité électrique, par exemple, n’est pas la même dans le sens de l’axe que dans le sens perpendiculaire. Les va- leurs trouvées pour la conductibilité du bismuth fondu ou préparé en fils, fût-il même absolument pur, ne pour- ront être constantes que si le métal est en quelque sorte rendu pratiquement amorphe dans les divers échantillons par le fait de l’extrême petitesse des cristaux disposés en tous sens dans la masse.

Mais entre des échantillons en tout ou partie cristalli- sés, il est très possible que les différences de conductibi- lité pouvant être causées par des traces de métaux étran- gers seraient plus faibles que celles provenant de la cris- tallisation.

Genève, décembre 1897-juin 1898. Laboratoire de physique de l'Université.

Position L Erratum. Les flèches indiquant la di- "+ rection de l’axe cristallographique dans la | seconde figure, L (Archives, août, page 116) NE | sont mal placées, elles auraient l’être ainsi :

RACE PRCETES

SUR LE

VERSANT SUD-EST

DU

MASSIF DU MONT-BLANC

PAR

Francis PEARCE

Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l’Université de Genève.

(Suite 1.)

TROISIÈME PARTIE

ROCHES ÉRUPTIVES ET CRISTALLINES ACCOMPAGNANT LES PORPHYRES.

$ 1. Les granulites.

Les granulites qui accompagnent fréquemment les microgranulites et pénètrent en filons dans le revêtement porphyrique du val Ferret suisse, offrent des aspectsassez variés. Parfois, ce sont des roches finement grenues, d'une texture saccharoïde et de couleur blanche, assez semblables à celles qui constituent les nombreux filons perçant la protogine du Versant sud-est du Mont-Blanc.

D’autres fois, la granulite s’est modifiée profondément

1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56, et août, p. 134.

258 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

en traversant des bancs de schistes cristallins, le grain de la roche devient plus grossier, en même temps qu'elle se charge d’une quantité beaucoup plus considérable de mica noir. La structure devient aussi plus schisteuse. On trouve un grand nombre de variétés de schistes granulitisés, à des degrés divers, et l’on rencontre fréquemment des formes de passage, des schistes granulitisés à la granulite franche. Quant aux minéraux constitutifs des granulites, ce sont :

La Magnétite, plutôt rare, toujours en très petits grains disséminés dans toute la roche.

L’ Apatite existe presque toujours, peu abondante et en petits cristaux dans la granulite franche, elle devient beaucoup plus fréquente en sections d'assez grandes dimensions dans les schistes granulitisés, elle accom- pagne le mica noir.

Le Zircon, quelques grains seulement ou des petits prismes allongés présente les caractères optiques ordi- naires.

L’Allanite, est très constante, on la trouve dans un grand nombre d'échantillons provenant de différents endroits. Elle se montre en assez grosses sections d'un brun rougeâtre, polychroïques et présentant les mêmes caractères que l’allanite, de la protogine.

La Biotite, existe toujours en assez grande quantité, soit en larges lamelles isolées, soit le plus souvent, en amas, parfois assez gros, simulant des fragments de schistes cristallins et formés d’une multitude de petites lamelles de biotite entremêlées d'apatite, d’épidote et d'hématite.

La coloration et le polychroïsme sont variables, on observe :

470

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 259

N, = brun rouge ou brun verdâtre. N, = jaunûtre.

Cette biotite est toujours à un axe optique négatif, eile possède une biréfringence normale et renferme quelques inclusions de magnétite; elle se présente dans les granu- lites avec des caractères absolument analogues à la biotite des quartzporphyres ou des schistes cristallins.

Le mica brun rouge s’altère souvent, avec changement du polychroïsme pour se iransformer en mica brun ver- dâtre ou bien en chlorite.

Les Plagioclases, paraissent abondants, mais sont géné- ralement complètement séricitisés, dans la plupart des cas leur détermination est difficile sinon impossible.

Ils appartiennent toujours à des variétés très acides, allant de l’Albite à l’Oligoclase ; en effet, sur quelques sections favorables on a trouvé :

Dans la zone de symétrie de la macle de l’albite, on a mesuré pour À,, par rapport à la trace de g'= (010), extinctions comprises entre ‘/, et 15°:

Les faces g '— (010), montrent généralement, en lumière convergente, une bissectrice aiguë positive, puis on a mesuré pour À, des extinctions variant entre + et + 23° par rapport à l’arête pg' ;

La méthode de Becke, appliquée aux contacts favo- rables avec le quartz, nous a donné : A, <0, A, <0: 4), 0:50, <O0, 9, LO:;

Des sections perpendiculaires sur la bissectrice N,, nous ont fourni aussi des extinctions correspondantes à celles de l’albite ou de l’oligoclase albite.

L'Orthose prédomine sur les plagioclases, il forme de grandes plages, quelquefois maclées, selon Carlsbad, il est fréquemment séricitisé et dans un état de décomposi- tion plus avancé que les plagioclases.

PE ON ST RO mnt 2 Pa ce DT ne à D

260 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Sur quelques faces g' (010), on a constaté une bissectrice obtuse, N, et une extinction de N, par rapport à pg' de + 5°.

Le Microcline, est beaucoup plus rare que l’orthose, mais cependant il peut être très abondant, dans quelques échantillons, il se présente en grandes plages très fraîches et montrant les quadrillages caractéristiques.

Le Quartz est toujours très abondant et offre nette- ment la structure granulitique ; la dimension des grains est très variable, ceux-ci peuvent devenir extrêmement petits et la roche présente alors une structure rappelant celle d’un porphyre quartzifère, dans lequel le premier temps de consolidation serait très développé. Le quartz est toujours à un axe, il accuse des phénomènes dynamiques très énergiques, dans ce cas, on observe une légère dislo- cation de la croix noire. On trouve souvent des plages quartzeuses à extinctions onduleuses, ou bien des grains de quartz brisés et réduits en esquilles.

Comme produits secondaires, on trouve de nombreux grains d’Epidote, de la Chlorite, du Mica blanc, de la Séri- cile et quelques grains de Leucoxène.

Monographie des échantillons étudiés.

850. La Maya (coupe par la base).

Roche de couleur blanc-grisâtre, à grain fin, par places quelques cristaux de pyrite.

SLM. Magnétite rare, le mica noir est également peu abondant, l’orthose prédomine sur les plagioclases qui sont: de l’albite, oligoclase-albite et oligoclase. Quartz gra- pulitique abondant. Séricite.

854. La Maya (coupe par la base).

Granulite compacte, de couleur jaunâtre.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 261

SLM. Peu de magnétite, apatite rare, seulement une ou deux petites sections. Le mica noir est de même peu abondant et presque entièrement transformé en chlorite avec magnétite. Les feldspaths, en majeure partie décom- posés etremplacés par des masses séricitiques, paraissent, d’après quelques extinctions dans la zone de symétrie perpendiculaire à g', être de l’albite et de l’oligoclase. Orthose abondant. Quartz granulitique, en gros grains.

Epidote, chlorite, séricite.

860. La Maya (coupe par la base).

SLM. Magnétite rare, le mica très chloritisé est de la biotite verte, il est d’ailleurs peu abondant et en petites lamelles seulement. Albite, oligoclase et orthose, très altérés. Quartz, épidote, chlorite séricite.

884. La Maya (coupe par la base).

Granulite de couleur blanche, à grain moyen.

SLM. Magnétite en très petits grains, provient de la décomposition du mica noir Un peu de zircon et d’apa- tite. La biotite est peu abondante et partiellement trans- formée en chlorite. Les feldspaths, en partie séricitisés sont de : l’albite, de l’oligoclase-albite, de l’orthose et du microcline. Quartz en gros grains polyédriques.

Epidote, chlorite, séricite et caleite.

886. La Maya (coupe par la base).

Belle granulite de couleur blanche, avec quelques trai- nées de mica noir.

SLM. Très peu de magnétite, nombreuses sections d’apatite d'assez grandes dimensions. Zircon, en petits grains. Belle biotite, très abondante, en jolies lamelles polychroïques, dans les tons : N,, brun rouge et N,, jau- nâtre. Feldspaths en grandes sections criblées de fines aiguilles de séricite : albite, oligoclase-albite, orthose et microcline. Quartz.

262 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

890. La Maya (coupe par la base).

Roche blanche, à structure, un peu schisteuse, on y distingue des traînées de mica alignées parallèlement à la schistosité, c’est un schiste micacé fortement granulitisé.

SLM. La roche présente une structure rappelant un peu celle d’un porphyre. A côté de gros éléments de quartz et de feldspath, il y a une sorte de pâte porphyrique for- més de petits grains de quartz et de feldspath.

Magnétite, apatite en gros grains et prismes entre- mêlés avec des lamelles de mica. Biotite très abondante, en amas ou en paillettes, disséminées dans toute la roche.

Orthose et microcline en grandes plages. Quartz, séri- cite et chlorite.

895. La Maya (coupe par la base).

Schiste fortement granulitisé, passant à la granulite, c'est une roche vert clair à grain moyen ; l’élément micacé très abondant y dessine une sorte de réseau, entre les mailles duquel se développent les éléments de la granulite.

SLM. Magnétite assez abondante, en grains informes. Beaucoup d’apatite, en grosses sections accompagnant toujours le mica. Le mica vert est de même abondant, en petites lamelles, il forme des amas ou des traïnées dis- séminées dans toute la roche. Les feldspaths en grandes plages sont de l’albite, de l’oligoclase-albite et de l’orthose. Quartz granulitique souvent associé à des petits éléments feldspathiques, sorte de pâte porphyrique. Nombreux grains d'épidote et beaucoup de séricite.

89%. La Maya (coupe par la base).

Roche de couleur grisâtre, c’est un schiste granulitisé passant à la granulite.

SLM. Peu de magnétite, beaucoup de gros grains d’apatite. Biotite très abondante en belles lamelles brun

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 263

rouge, se transformant sur les bords en mica vert, Elle est toujours disposée en amas, ouen traînées, entremêlées de magnétite, d’épidote et d’apatite.

Les feldspaths sont complètement séricitisés et indé- terminables. Quartz granulitique en gros grains polyédri- ques. Epidote, séricite, chlorite.

769. Aréte des Grépillons.

Roche très compacte verte, d'apparence porphyrique.

SLM. La roche est très altérée, les feldspaths sont indé- terminables. On y trouve un peu de magnétite, en très petits grains, quelques prismes de zircon, puis plusieurs jolies sections très allongées d’allanite, environnés d’une couronne d'épidote, qui est du reste très abondante daus la roche. Un peu d’apatite. Le mica est rare, seule- ment quelques petites paillettes chloritisées. Une ou deux larges sections d’amphibole. Quartz en grains. Séricite.

902. Dans les rochers de la face Est de l'Aréte des Grépillons.

Roche un peu schisteuse, riche en mica noir, c’est un micaschiste très granulilisé.

SLM. Peu de magnétite, sphène, puis une ou deux sections de zircon et quelques fragments d’allanite. Biotite verdie, abondante forme des amas de petites lamelles. Plagioclases indéterminables. Quelques belles plages très fraîches de microcline. Quartz, Epidote, chlorite, séricite.

907. Dans les rochers du versant Est de laréte des Grépillons.

Roche vert clair, à grain moyen, schiste granulitisé.

SLM. Magnétite rare, beaucoup d’apatite en grosses sections, allanite, zircon et sphène.

Le mica noir est plutôt rare, et généralement chloritisé. Quelques jolies lamelles de muscoviste. Plagioclases en

Men, 1) pate

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(i

264 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST partie séricitisés, représentés par l’albite et l’oligoclase albite. Orthose abondant. Quartz en grains.

Epidote, beaucoup de chlorite, séricite.

928. Catogne.

Roche grenue, vert grisâtre, très chargée d'assez grosses lamelles de mica noir.

SLM. Apatile, magnétite, puis quelques grains de zircon.

La biotite est très abondante, on la trouve en larges lamelles polychroïques avec : N, brun rouge et N, jaune pâle. Les feldspaths sont entièrement transformés en masses séricitiques. Chlorite.

934. Catogne.

Roche assez semblable à la précédente, mais moins chargée de mica.

SLM. La roche est très altérée, les feldspaths sont réduits en agrégats séricitiques. Magnétite peu abondante, en pelits grains disséminés, puis apatite et allanite. La biotite a être primitivement assez abondante, mais elle est complètement remplacée par de la chlorite.

Le quarlz en grains, accuse des phénomènes dynami- ques intenses, il montre des plages à extinctions onduleu- ses ou bien broyées.

S 2. Les schistes cristallins.

Ainsi qu'il à été dit plus haut, les porphyres quartzi- fères sont fréquemment entrecoupés, par des bancs de granulites ou de roches cristallines, ces dernières présen tent des types très variés, parmi lesquels on remarque : des roches cornéennes ou séricitiques, des micaschistes riches en biotite, des amphibolites, puis, mais plus rare-

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 265

ment, des schistes d’un type chloriteux. Nous allons maintenant examiner successivement ces diverses caté- gories.

Jo Les schistes à séricite.

Les schistes séricitiques qui se rencontrent dans la zone des microgranulites du Val Ferret ne paraissent pas être de véritables schistes cristallins à séricite: ils sont à notre avis plutôt le résultat d’une altération et d'actions dynamométamorphiques extrêmement intenses, qu'ont subi certains bancs de quartzporphyres ou de granulites.

On les rencontre souvent au contact des porphyres avec la protogine, c’est le cas, à l’arêie du Châtelet, et à Treutz-Bouc, mais on les trouve souvent aussi en bancs. dans les schistes micacés ou dans les porphyres.

Les minéraux constitutifs, ainsi que la composition chimique, sont comme nous le verrons, absolument iden- tiques à ceux des porphyres, et de plus on trouve tous les termes de passage depuis les schistes à séricite, Jus- qu'aux microgranulites et aux granulites.

Les Feldspaths sont, dans la plupart des cas, complé- tement décomposés et transformés en masses séricitiques, qui grâce au laminage intense que la roche à subi, sont disposées en traînées parallèles, entremêlées de petits grains de quartz ou de fragments de biotite.

Le Quartz accuse toujours des actions dynamiques manifestes, il forme tantôt des lentilles allongées selon la schistosité, tantôt des gros cristaux complètement brisés et réduits en esquilles.

La Biotite que l’on y trouve est absolument identique à celle décrite dans les quartzporphyres.

Das d w

266 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Monographie des échantillons étudiés.

657. Aréte N.-0. du Châtelet, au contact avec la prologine.

Roche grisâtre, schisteuse, très friable et d'aspect corné. Elle forme un banc, de quelques mètres d'épaisseur seu- lement et renferme au contact même avec la prologine, des cailloux plus ou moins anguleux de granulite ou de protogine, semblable à celle de la pointe des Chevrettes.

SLM. La biotite, brun rougeätre, est assez abondante, elle forme avec la séricite des agrégats disposés, en longues traîinées parallèles et entremêlés de nombreux grains de quartz, ils rappellent par places une pâte porphyrique.

Le quartz en plus gros éléments, s’y trouve aussi en lentilles allongées, constituées par de gros grains anguleux différemment orientés et montrant souvent des extinc- tions onduleuses. La magnétite, le zircon et l’apatite sont disséminés un peu partout dans la roche.

Nous avons analysé cette roche intéressante, qui nous a fourni la composition chimique suivante :

SiO, —=VAGS LOI 4 ALLO MEN GE O7ES

FeO = FLOU S

Ca0 = 1.55 »

MgO = 1.99 »

K,0 5.47%» NOW 109,33: Perte au feu 1.52% Total = 100.85 c/,

Comme on le voit cette composition se rapproche beau-

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 267

coup de celle que nous avons donnée pour des porphyres quartzifères, riches en mica noir. Cette roche peut donc fort bien être considérée, comme un porphyre quartzifère altéré et dynamométamorphosé.

650. Aréte S.-E. du Châtelet, à 200 m. environ du sommet.

Roche verdâtre, à grain fin, un peu schisteuse.

SLM. Elle est uniquement formée d’un agrégat de fines paillettes de séricite, entremêlées de zoïsite et de produits ferrugineux. La biotite en très petites lamelles est relativement peu abondante et disséminée un peu partout. Le quartz est peu abondant, seulement, en petits grains dispersés dans toute la roche.

647. Combe d'Orny, prés du contact.

Roche gneissique grisâtre.

SLM. La séricite forme de longues trainées, entre- mêlées de nombreux grains de quartz, ce dernier forme aussi quelquefois des associations rappelant un peu Ja pâte d’un quartzporphyre. Un peu d’apatite et de magné- tite. La biotite est rare, seulement quelques petites lamelles brun rouge. Zoïsite.

685. Treulz-Bouc, au contact.

Roche grise schisteuse.

SLM. La roche est en majeure partie formée par une sorte de pâte, constituée de fines aiguilles de séricite, entremêlées d’un peu de quartz. La magnétite est rare, elle accompagne toujours la chlorite, qui résulte d’ailleurs de la décomposition de la biotite. L’apatite en beaux et gros cristaux est peu abondante. Le quartz forme par places des associations granulitiques, composées de gros grains polyédriques et diversement orientés, il est sou- vent brisé et montre des extinctions onduleuses. Les feld-

MAL. : PR NES

268 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

spaths ne présentent que quelques plages séricitisées et indéterminables ; on trouve cependant une ou deux jolies sections de microcline.

687. Treutz- Bouc.

Roche grise, très schisteuse.

SLM. La séricite constitue la majeure partie de la roche, elle forme des agrégats fibreux, entremêlés de chlorite ou d’un peu de biotite brun verdâtre. L’apatite en assez gros cristaux est très abondante. La biotite est plutôt rare, elle se décompose manifestement en chlorite avec séparation de produits ferrugineux. Le quartz en grains, forme des petits amas ou des traînées parallèles à la schistosité.

Quelques grains de zireon. Zoïsite. Calcite.

29 Les Micaschistes.

Les micaschistes, sont les roches cristallines les plus répandues, parmi celles qui se trouvent en intercalations, dans le revêtement porphyrique du versant sud-est du Mont-Blanc.

Ils offrent des types assez variés, ce sont cependant toujours des micaschistes à mica brun, en général ces roches sont très cristallines, et plusieurs échantillons offrent des caractères rappelant ceux des micaschistes de l’arête du Brouillard.

Souvent fortement modifiées par la granulite, ces roches sont en général assez riches en quartz; par un apport plus considérable de la granulite, elles passent à une granulite à mica noir, les feldspaths y sont en général kaolinisés. Dans d’autres variétés, au contraire, la biotite y devient extrêmement abondante et la roche présente une compo-

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 269

sition minéralogique et une structure, rappelant celle d’une minette, mais d’une minette laminée.

Les Feldspaths généralement séricitisés, sont comple- tement indéterminables.

La Biotite s’y rencontre soit isolée, en grandes lamelles ou bien disposée en amas formés d’un grand nombre de petites paillettes, rappelant ceux que l’on a vu précédem- ment dans les porphyres et les granulites.

Elle est toujours à un axe optique négatif, son poly- chroïsme variable se fait dans les tons :

N, = rouge brun, ou vert brunâtre N, = jaunàtre-pâle.

Cette biotite se retrouve souvent avec les mêmes carac- tères, dans les quartzporphyres, les granulites et dans les schistes de l’arête du Brouillard.

À ces minéraux s'ajoutent encore de la Magnétite du Zircon, du Sphéène, de l’Albite, de l’Apatite qui abonde surtout dans les schistes granulitisés, puis encore assez constamment de l’Épédote, de la Zoisite, de la Chlorite et Séricile.

Nous allons maintenant examiner quelques-uns des types les plus caractéristiques.

Monographie des échantillons étudiés.

618. Breya.

SLM. Mica brun disposé en traînées, avec de l’apatile du sphène et du zircon. Les feldspaths sont complètement séricitisés ; le quartz forme quelques plages et des lentilles écrasées. Calcite, séricite et zoïsite.

619. Breya.

La roche est très schisteuse, cristalline et très riche en mica noir.

ARCHIVES, t. VI Septembre 1898. 19

270 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

SLM. La roche renferme beaucoup de mica noir, en grandes lamelles quelquefois hexagonales, avec inclusions d’apatite, zircon, sagénite et sphène. L’apatite existe aussi à l’état libre, disséminée un peu partout. Le mica pos- sède un polychroïsme très caractéristique, avec N, = rouge brunet N, = jaunâtre pâle. Il est nettement uniaxe. L'orthose estrare, en revanche les plagioclases sont abon- dants, mais passablement altérés et sont compris entre l’oligoclase et l’oligoclase basique. Le quartz est rare et forme çà et quelques plages éparses. Séricite, épi- dote, chlorite, zoïsite et calcite comme éléments secon- daires. |

Nous avons analysé cet échantillon dont voici la com- position :

Analyse du 619.

SiO, SET EUSATE A1,0, == 16.84 » FeO —= 8.99 » Mn0O Traces Ca0 6.44 » MgO 6.49 » K,0 = SUD Na,O —= 3.98 » Perte au feu 07 Total... 100.44,

622. Breya. À : , + Roche micacée, finement grenue, hornfelsitique, rappe- lant absolument certains échantillons de l’arête du Brouil- lard. SLM. La roche est riche en apatite, elle renferme de plus un peu d’allanite et du zircon. La biotite brune y est

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 271

dispersée un peu partout, les feldspaths décomposés et séricitisés. Quartz en lentilles allongées. Séricite, calcite, zoïsite, épidote.

625. Breya au contact.

SLM. La roche est formée d’un agrégat schisteux de mica brun, de séricite et de zoïsite, avec quelques petits grains de zircon, beaucoup de petits prismes d’apatite, des grains de fer titané et du sphène. On trouve aussi quelques plages de plagioclases séricitisés, puis du quartz montrant des extinctions onduleuses.

697. Pres des Chalets de Planereuse.

Roche verdâtre, schisteuse.

SLM. La roche renferme de nombreux grains de quartz, ainsi que beaucoup de biotite brun verdâtre, le tout noyé, dans un agrégat de paillettes de séricite et de grains de zoïsite. On trouve également un peu de zircon, beaucoup d’apatite, puis quelques débris de grenai, et certaines plages complètement altérées d’orthose et d’oli- goclase.

Pour cet échantillon on a obtenu la composition chi- mique suivante :

Analyse du 697.

SON DOTE AL, 0, = 16.36 » FeO 9.34 » Moore 1125 CaO = 1.225 No 2— 4.58 » LOU M 5.99 » Naf} = 2.13, Perte au feu 1.92 »

Total... 101.15 °/,

272 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

7929. La Maya.

C’est un schiste verdâtre surchargé de mica noir.

SLM. Il renferme beaucoup d’un mica brun rouge, en partie chloritisé et verdi, les lamelles sont orientées parallèlement et renferment de l’apatite. Ces lamelles sont réunies par une masse séricitique, qui provient sans doute d’un feldspath, au détriment duquel elle s’est formée. Quartz sous la forme ordinaire.

735. La Maya.

Roche grisâire, schisteuse avec large développement de mica noir.

SLM. Biotite brun rouge très abondante; avec AN, brun rouge et N, jaunâtre pâle, rigoureusement à un axe optique, elle renferme un peu d’apatite. La section pré- sente aussi quelques petites plages de hornblende, s’étei- gnant à 22° de l’allongement positif. Le polychroïsme est presque inappréciable, avec N,, vert très pâle, et N,, pres- que incolore. La biréfringence est normale, bissectrice aiguë négative. Ces deux éléments sont noyés dans une masse séricitique à paillettes très fines. Localement, il se développe du quartz à extinctions onduleuses, tandis que toutes traces de feldspaths ont disparu.

$ 3. Les Amphibolites.

Les amphibolites se trouvent d’une façon assez cons- tante sur toute l’étendue du revêtement porphyrique, en bancs de faible épaisseur, intercalés dans les porphyres ou dans les schistes cristallins. Ils sont particulièrement bien développés, à la Maya, aux Grépillons, à la Breya, au Catogne; dans les éboulis au-dessous de la paroi rocheuse de Six-Niers on en trouve de nombreux frag-

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 279

ments. Ce sont des roches tantôt grenues, tantôt schis- teuses ou compactes, la grosseur du grain en est très variable, ainsi que l'abondance de l’amphibole. Quelques- unes de ces amphibolites ont subi des actions métamor- phiques très intenses, dues à l'injection de la granulite, qui les a transformées en véritables syénites, ou diorites quartzifères.

Les minéraux composants sont :

La Magnétite, plutôt en faible quantité, l’Apatite très abondante libre ou en inclusions. Le Sphéne est également très constant, on en trouve parfois de fort belles sec- tions, légèrement polychroïques dans les tons brun jau- nâtre. Le Zircon est rare, seulement quelques petits grains.

L’Amplibole, en larges sections allongées selon la zone du prisme présente des caractères normaux, le poly- chroïsme est variable, mais généralement peu marqué, parfois la coloration est très faible et le polychroïsme est à peine sensible. On a :

N, = vert sale. N, = vert jaunâtre.

L’amphibole renferme de très nombreuses inclusions d'apatite, de magnétite, de zircon et quelquefois de biotite.

La Biotite est semblable à celle qui se trouve dans les schistes micacés, polychroïque dans les tons :

N, = brun rouge. N, = jaunûtre.

Les Feldspaths sont en général complètement séricitisés, sur quelques échantillons nous avons pu cependant cons- tater la présence de l’Orthose et du Microcline, accompa- gnés de quelques plagioclases indéterminables.

Séricite, Chlorite, Epidote et Zoisite.

D CP DST D PV Nes PT NO =“ = “| = = 7

274 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Monographie des types étudiés.

616. Breya.

A l’œil nu, la roche est gris verdâtre, massive et tra- versée de veinules granulitiques.

SLM. Elle renferme beaucoup de mica brun, poly- chroïque, de l’amphibole verdâtre et du quartz granuli- tique, tantôt en amas, tantôt en traînées. La biotite ren- ferme un peu de sagénite. Zoïsite, puis séricite formant ciment entre les cristaux de biotite et d’amphibole.

620. Breya.

Roche verte à gros cristaux disposés en traînées, c’est une amphibolite feldspathique transformée, elle renferme une hornblende verte avec inclusions de mica brun, sans doute secondaire; celui-ci est en général peu polychroi- que, avec 2V très petit. L’amphibole est noyée dans une masse séricitique chargée de zoïsite.

712. La Maya.

SLM. Gros cristaux de sphène et d’apatite, zircon plus rare, tous les trois sont libres ou en inclusions. Biotite brune, polychroïque, renferme un peu de sagénite. Horn- blende, vert clair, riche en inclusions de gros prismes hexagonaux d’apatite, elle est localement très altérée. Plagioclase rare, moulant l’amphibole, et indéterminable vu son état de conservation. L’orthose et le microcline constituent en majorité l’élément blanc. Il sont encore assez frais. Quartz rare en grains granulitiques. Calcite, zoïsite, chlorite, séricite.

734. La Maya.

Cette amphibolite est très métamorphosée, la horn- blende vert clair est altérée, et associée ici à beaucoup

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 219

de mica blanc. Les feldspaths sont séricitisés et mélangés d’amas de zoïsite et d’épidote.

767. Aréte des Grépillons.

SLM. Apatite, magnétite el sphène disséminés. Horn- blende verte en voie d’altération, se transforme en chlo- rite ou actinote, elle renferme quelques inelusions d’apa- tite ou de magnétite. Les feldspaths très abondants sont de l’orthose et des plagioclases indéterminables. Le quartz est rare.

Beaucoup de zoïsite et séricite.

768. Aréte des Grépillons.

La roche ressemble beaucoup à la précédente. Elle est plus riche en amphibole. Apatite, magnétite, sphène abon- dant. Un peu de mica brun. Quartz plutôt rare. La coupe est traversée par une veinule de granulite, elle renferme

de l’albite et de l’orthose. (A suivre.)

LES PROGRES DE LA GÉOLOGIE

EN SUISSE

PENDANT L'ANNÉE 1897

PAR

H. SCHARDT.

Nécrologie géologique. 1 y à une année nous pleurions la perte de Léon Du Pasquier, enlevé à la fleur de l’âge; aujourd’hui nous avons à relever la mort d’un vété- ran qui s’est éteint après une longue et féconde carrière. GUSTAVE-ADOLPHE KENNGOTT (1818-1897) a été pen- dant 37 ans professeur de minéralogie à l'Université et à l’École polytechnique de Zurich. Combien de générations d’auditeurs ont passé devant lui pendant cette longue activité dans l’enseignement. Mais aussi comme chercheur Kenngott a fait preuve d’une force de travail remar- quable. On lui doit nombre de travaux originaux. Depuis 1842 jusqu’en 1895, il quitta définitivement sa charge de professeur, il n’a pas publié moins de 200 notices diverses dans nombre de périodiques et une douzaine de volumes indépendants. M. GRUBENMANN a retracé la vie si bien remplie de ce savant.

1 Väerteljahrsschrift d. naturf. Gesellsch. Zurich. XLII.

LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. A Il TECTONIQUE

Cartes géologiques. Descriptions géologiques et orographiques, etc.

Généralités. M. ScampT' a publié une explication de la nouvelle carte géologique de la Suisse au 1: 500,000. Il y indique la caractéristique des divers terrains figurés et justifie surtout la classification adop- tée pour les terrains cristallins, qui n’est évidemment pas parfaite, étant donné l'incertitude qui règne encore sur la nature vraie de nombre de terrains rangés dans jes schistes cristallins, gneiss, etc.

Dans une notice très instructive, M. Früx * fait appel à tous ceux qui ont à cœur les progrès de nos connais- sances sur la nature et la structure du sol, d'observer et de noter les coupes d’affleurements devenant visibles lors de travaux souterrains, fouilles, routes, tranchées de chemins de fer, ete. Il indique les moyens d'observer et de consigner les opérations, ainsi que les sources l’on peut puiser des renseignements. Ce sont surtout les auto- rités préposées aux travaux publics, ingénieurs, chefs de travaux, etc., qui auraient intérêts à veiller à ce que les découvertes, faites au cours de travaux, fussent conser- vées.

Le grand volume des Comptes Rendus de la sixième

! C. R. Congr. géol. int. Zurich. 352-360. 2 Jahresb. St-Gall. naturh. Gesellsch. 1897.

278 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE session du Congres géologique à Zurich’ à enfin paru peu de temps avant le dernier congrès de Russie. Il contient, outre les procès-verbaux des séances administratives et scientifiques, une série de travaux originaux, dont il sera fait mention dans les pages qui suivent, ainsi que les comptes rendus des excursions qui ont extrêmement bien réussi dans le Jura, mais ont été fortement entravées par la pluie pendant la première semaine des courses alpestres.

Ces excursions, soit dans le Jura, soit dans les Alpes, ont eu beaucoup de succès et ont certainement bien inté- ressé les participants. Il a été constaté toutefois, que les tournées pédestres dans les Alpes ont été bien moins fréquentées que le voyage en zigzag, dispensant les par- ticipants de se servir de leurs moyens de transport automobiles.

Nous avons déjà rendu compte du Chronographe géolo- gique de M. Renevier qui a paru comme annexe à ce volume *. (Voir année 1896 de cette revue).

ALPES.

Alpes occidentales.

M. Étienne Ritter * a publié une étude très importante sur la tectonique des plis de la bordure SW et NW du Mont-Blanc. Cette région devenue classique par les recher- ches d’Alph. Favre, à été étudiée à nouveau, en vue du levé de la carte géologique détaillée, par le regretté Maillard et par M. Michel-Lévy. Enfin M. Haug a été

1 Compte rendu de la sixième session, août 1894, Zurich. Lau” sanne, 1897.

? Bull. serv. carte géol. France, IX, 1897, 232 p., 6 pl.

3 Archives, 1897, t. II, p. 559.

PENDANT L'ANNÉE (897. 279 chargé de réviser certaines parties du travail de Maillard. Il a été réservé à M. Ritter de saisir la vraie relation tectonique de cette région.

Son travail renferme non seulement des documents très précieux sur la nature des terrains cristallins, avec analyses et diagnoses microscopiques, mais il à soumis les assises paléozoïques et triasiques à ce même examen. Il a enrichi ainsi considérablement nos connaissances sur ces terrains. Mais c’est la tectonique de cette région qui offre surtout un très grand intérêt. Partant du syn- elinal de Chamonix, dont il montre la jonction avec celui de Courmayeur et le 5longement du massif cristallin sous la nappe sédimentaire qui épouse les digitations du massif, l’auteur s'arrête au Mont-Joly dans lequel il a déjà constaté une série de plis. tant droits que couchés. Le Mont-Joly, correspond au Prarion, d’où se déve- loppe plus loin le massif des Aiguilles rouges et dont la structure a été décrite par M. Michel-Lévy. Or, M. Ritter a constaté que les plis couchés du Mont-Joly ne se bornent pas à ce massif, ils sont formés par le Trias et le Lias. Mais ils montrent une tendance très manifeste à se prolonger vers le nord en s’allongeant en forme de longues boucles ou lacets superposés. Plusieurs de ces lacets ont eu évidemment une extension horizon- tale très considérable, à en juger de quelques «témoins » situés sous forme de buttes sur le cristallin de la région de Mégère et qui ne sont rien d'autre que des lambeaux de recouvrement. Mais le fait le plus surprenant est que les replis superposés de Lias et de Trias qui tendent à former une nappe sur le terrain cristallin de la région de Mégève, s’abaissent visiblement vers l'E, pour plonger sous la série jurassique et crétacique de Platé sur la rive

280 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

opposée de l’Arve, dont elle forme le socle inférieur. Comme cette nappe de Platé représente également une série de plis couchés, dont deux sont visibles à la cascade d’Arpennaz, il devient évident que les contours convexes des plis du Mont-Joly sont les noyaux anticlinaux tria- siques de ces plis jurassiques situés plus au nord (cascades d’Arpennaz). Ceux-ci sont eux-mêmes dans une situation analogue par rapport aux plis des témoins créfaciques qui se trouvent encore plus au N.

Les replis répétés qui se trouvent dans le jurassique et le néocomien de l’Arête d’Areu (Pointe percée), corres- pondant aux plis crétaciques situés au N d’Arpenaz sur Magland, doivent donc être considérés comme les aaticli- naux crélaciques dont les racines ou noyaux triasiques sont au Mont-Joly à plus de 15 kilomètres au S. Il semble que cette succession de replis couchés représente sous forme de plis répétés un rejet ou refoulement égal, sinon supérieur, à celui du grand pli glaronnais. La démonstration si lucide de M. Ritter est certes une belle acquisition pour nos connaissances tectoniques.

Alpes calcaires nord. La question des Alippes et régions exotiques est encore fort débattue. On a vu un moment que M. Haug' et Lugeon* s'étaient mis d'accord à propos du Mont de Sulens. Ce lambeau triasique et liasique, de même que la klippe des Annes sont des lambeaux de recouvrement, des îlots flottants sur le Flysch, appartenant au facies méditerranéen, alors que tout leur entourage est helvétique. M. Lugeon s’est rangé à cette manière de voir, mais M. Haug* est

1 Bull. soc. hist. nat. de Savoie, 1897. ? KE. Haug. Le problème des Préalpes. Revue générale des Sciences, Paris 15 sept. 1897.

PENDANT L'ANNÉE 1897. 281

revenu à son idée de plis anticlinaux en éventail im- briqué, soit de plis en champignon, ayant surgi par surrection, sur la place même des klippes. Il a de nou- veau afffrmé ce point de vue, en publiant récemment une critique de l'hypothèse du recouvrement proposée par M. Schardt.

Les Préalpes du Chablais et du Stockhorn seraient sur l'emplacement d’un géosynelinal liasique, ayant un géan- ticlinal dans son milieu (Couches à Mytilus et brèche du Chablais). Chaque klippe serait sur l'emplacement : d’un partie de ce géanticlinal transformé par surrec- tion en éventail imbriqué, soit en pli-champignon. C'est un mécanisme qu'il est logiquement difficile de se repré- senter ; mais d’après M. Haug cette hypothèse rend bien plus clairement compte des particularités stratigraphi- ques et tectoniques des Préalpes que lPhypothèse du recouvrement. M. Haug ne s'occupe d’ailleurs que des Préalpes et des klippes et ne parle guère de la question Flysch, de celle des blocs exotiques.

M. ScHarptT' a fait à l’Assemblée générale de la Société helvétique des sciences naturelles à Engelberg, un esposé complet de sa démonstration sur la tectonique et l'hypothèse du charriage des Préalpes et des klippes, en indiquant les relations de ce phénomène avec celui des blocs exotiques et du Flysch. Nous ne faisons que men- tionner cette conférence, un résnmé assez complet en ayant déjà paru dans les Archives.

MM. BERTRAND et GoLLiEez * en modifiant de fond en

1 C. R. Soc. helv. Sc. nat. Session d’Engelberg. 1897. Archives 1V. 467-472. 2? Bull. soc. géol. de France. 1897. XXV. 568-595.

A7. "2 LU AT -,M LA MN:

282 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

comble les vues de ce dernier sur l’âge triasique des cal- caires des Alpes bernoïises, adoptent une explication qu'il est possible d'accorder avec les travaux faits par ceux qui ont jeté les bases de nos connaissances sur cette région. Is admet- tent d’après l’idée de M. Bertrand, que le grand pli gla- ronnais n’est pas double, mais simple et se continue vers l’ouest dans les Alpes bernoises et que le massif de l'Uri- Rothstock, du Brisen et du Faulhorn en font partie. La zone de Flysch de la Scheidegg Surenen serait une réapparition du synelinal éocène supportant ces mas- sifs calcaires; le Flysch de Wolfenschiessen, figuré par M. Moesch comme synclinal, ne serait qu'un faux anti- clinal, soit un retroussement de l'assiette de Flysch; enfin l'ouverture vraie du synclinal serait la large zone Habkern-Sarnen. Cela peut d’ailleurs se déduire sans peine de l'excellente carte géologique suisse, dont la lecture est si facile et l'analyse si intéressante, grâce au choix des teintes. Nous avions nous-mêmes exprimé exactement ce point de vue dans notre travail présenté au concours pour le prix Schläfli en 1891! Cette con- clusion devient inévitable lorsqu'on admet le grand pli glaron- nais comme étant un pli simple.

Le mérite de cette étude est l'indication que la racine du grand pli couché et de quelques autres doivent se trouver appliqués très haut, contre le massif cristallin, en accord avec les fameux coins calcaires de la Jungfrau et du Gstellihorn.

Ils donnent un profil hypothétique construit d’après les coupes connues et passant par l’Urirothstock et par le Brisen. Le grand pli représenté par ce profil res- semble singulièrement au pli culbuté de la Dent-du-Midi Tour Salières.

LE

PENDANT L'ANNÉE 1897. 283

La lutte au sujet de la structure du double pl glaronnais que M. ROTHPLETZ avait engagée avec M. Heim, paraît s’être un peu calmée, mais un nouveau combat éclate cette fois entre ce géologue' et M. Baltzer, au sujet de la structure du Glärnisch. La divergence d'opinion est grande et paraît loin de pouvoir conduire si rapidement à un compromis. On sait que M. Baltzer avait conclu, en suite d’ane étude extrêmement détaillée, que le massif du Glärnisch était formé de plusieurs plis couchés, superposés en position presque horizontale. [| en à constaté au moins trois, formés de Néocomien, Aptien, Gault, elc., reposant sur un socle de jurassique, ayant la forme d’un pli couché aussi. Or, M. Rothpletz conteste absolument cette explication. Pour lui les répé- titions de couches, sur lesquelles se base M. Baltzer, n'existent pas, il y en a tout au plus quelques failles et un chevauchement oblique dans la partie existerait les trois plis superposés. Le seul pli que donne M. Roth- pletz est sur un point M. Baltzer n’en indique pas! Quant au socle jurassique de la montagne, M. Rothpletz y taille encore bien autrement. L'ordre normal des assises, indiqué par M. Baltzer, devient une triple super- position de lames chevauchées, séparées par autant de plans de glissement.

Le Calanda que M. Heim avait considéré comme for- mant une partie du flanc moyen du lacet sud du double pli glaronnais, a été étudié en détail par M. PiPEROFF", qui ÿ découvre un repli couché indépendant, Il considère ce repli comme étant justement l’amorce du pli sud, du

1 Zeitschr. d. deutsch. geol. Gesellsch. 1897, 17 p. 1 pl. ? Berichte d. naturf. Gesellsch. Fribourg i. Br. 1897. X.

928% LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

double pli glaronnais, qui irait en s’abaissant, tout en perdant son amplitude, pour se retirer définitivement. Il pense avoir démontré par cela, l’impossibilité de consi- dérer le double pli glaronnais comme un seul pli venu du sud. Cependant, en examinant la carte jointe à ce travail et surtout les publications et la carte géologique de M. Heim, il nous semble que la conclusion de M. Piperoff ne cadre pas avec les faits visibles. Le Verrucano de Flims occupe une position telle que sa continuation dans la direction de Coire sous les alluvions de la vallée du Rhin, ne pent guère être mis en doute, et, comme ce Verrucano forme bien le noyau du grand pli (pli sud) les calcaires du Calanda, qui se trouvent conséquem- ment au N de ce verrucano, ne peuvent pas, comme le croit M. Piperoff, renfermer le pli S lui-même. Le pli constaté par lui n’est donc qu'un repli local, soit du flanc moyen, soit du flanc inférieur du grand pli.

ALPES ORIENTALES ET MÉRIDIONALES.

La discussion sur lesschistesgrisons continue. M. STEIN- MANN’ vient de publier la suite de ses recherches sur cet objet, en particulier sur la région des schistes grisons mésozoïiques. Nous en détachons ce qui suit, concernant la tectonique de cette région. L'an passé M. Steinmann avait constaté qu'une partie des schistes classés par MM. Schmidt et Heim dans le mésozoïque (Lias) devait appar- tenir au Flysch oligocène ou éocène; c’est la partie com- prise entre le Prättigau, le Schyn et l'Oberhalbstein. A l’est, au sud et à l’ouest de cette région, en la contour-

1 Mat. carte géol. Suisse. NS. t. VII. 1897, 66 p., 1 carte.

PENDANT L'ANNÉE 1897. 285

nant de trois côtés, se montre une ceinture de schistes et calcaires que des fossiles attestent positivement comme terrains mésozoïques, appartenant au facies méditerranéen et se liant directement aux Alpes orientales, notamment au Rhäticon. Or, M. Steinmann reconnait en même temps que ces terrains, qui contiennent du Trias austro- alpin typique, du Jurassique (Lias, Dogger, Malm) et même du Crétacique, sont superposés anormalement en forme de nappe, et écailles chevauchées et imbriquées, sur le Flysch précédemment constaté, tout comme le mas- sif du Rhäticon chevauche sur le Flysch du Vorarlberg. Il reconnaît la similitude de cette disposition avec celle des klippes de Sehwytz. En outre, comme là, il y a sur le bord de la ligne de contact anormale des paquets et et intercalations de roches éruptives (serpentine, por- phyrite, spilite, variolite, gneiss, granits, etc.), que l’au- teur considère, à cause de leur enchevêtrement avec les sédiments, comme des roches intrusives, ayant pénétré dans les sédiments, en les injectant pendant la dislocation ; l’intrusion de ces rochesserait post-crétacique. Il n’est pas autrement frappé par la constance avec laquelle les lam- beaux sont limités sur le bord du contact anormal et manquent absolument dans l'intérieur des terrains mésozoïques, autant que dans le Flysch. Pour l'explication de ce phénomène de superposition, M. Steinmann admet sous le Flysch du Prattigau et de l’Oberhalbstein un massif ancien caché; donc une seconde chaîne vindéli- cienne, puisque la première est sous le miocène du pla- teau suisse. Comme les klippes de Schwytz, ainsi que le soutient M. Steinmann, ce serait done encore du nord que serait venu ce recouvrement des montagnes calcai- res des Grisons. Mais ne s'arrête pas l'étrange phé- ARCHIVES, t. VI. Septembre 1898. 20

PEN EU PORTO TE TON PT ON “ant 4 , N n

286 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

nomène, car il nous conduit ensuite dans la Basse Engadine, séparée des montagnes du Splügen et du Schwarzhorn par une zone cristalline et nous y fait constater le même phénomène. Il y a des écailles de terrains mésozoïques (Trias, Jurassique et Crétacique), reposant sur du Flysch et suivi de tout un contigent de lambeaux cristallins. Il faudrait donc encore faire surgir ces terrains du Flysch de Prättigau, à moins de les faire sortir de leur propre soubassement éocène, ainsi que le ferait probablement M. Haug. M. Steinmann n’en ditrien celte fois, mais, la connivence de ce phénomène avec celui des montagnes du Splügen est indubitable. On conçoit difficilement qu’en présence de ces constatations de similitude de facies et de structure, M. Steimann puisse se laisser aller à défendre encore le mouvement nord- sud des nappes de recouvrement ayant produit les klip- pes et de parler de l’explication que nous avons donnée comme d’une idée qui ne mérite pas même d'être exa- minée. Or, il nous semble évident que la région décrite par M. Steinmann renferme sinon la racine, du moins une série de témoins intermédiaires de la grande nappe de char- riage, dont les klippes de Schwytz et d'Unterwald, et les blocs exotiques du Toggenburg sont les avant-coureurs. Ces der- niers ont été portés plus au nord, sur le dos méme du grand pli glaronnais, admis simple, et qui, en culbutant sur son front nord, a jeté ces débris, déjà disjoints par l'érosion mio- cône, presque sur le bord du plateau suisse et dans le syn- clinal Habkern- Toggenburg. M. Steinmann a justement commencé à démontrer. pour la région orientale de la Suisse, ce que nous avons, déjà affirmé pour la région occidentale ; car la zone des schistes grisons est l’équivalent tectonique et stratigraphique de la zone de Briançon et des schistes lustrés. |

PENDANT L'ANNÉE 1897. 287

Avec les idées de M. Steinmann concernant les roches éruptives des schistes grisons cadre assez bien la conclu- sion de M. BaLc ‘, sur l’origine du massif de serpentine entre Davos et Klosters. Cette roche, qu'il a étudiée sur- tout pétrographiquement, existe d’abord en forme d’une grande masse longue de six kilomètres et plusieurs autres plus petites. Elle est en contact avec les schistes lustrés liasiques, avec du Verrucano, du Trias et des roches gneissiques. Mais elle renferme elle-même des traînées de roches schisteuses rouges et des calcaires blanes que l’au- teur considère comme des terrains entraînés, lors de l'éruption de la serpentine. Celle-ci serait une lherzolite altérée. L’éruption serait certainement postliasique et pré- tertiaire. L’enchevêtrement avec le schiste liasique est con- sidéré comme un effet de l’injection, et M. Ball croit avoir trouvé la preuve d’un métamorphisme de contact très manifeste ; il s'étonne toutefois de la rareté des minéraux de contact.

Nous signalons encore une note sur l’Alta Brianza de M. ScamipT *, publiée à l’occasion de l’excursion supplé- mentaire qu'il a dirigée dans cette région après le Con- grès géologique international de Zurich. Les roches sont du Trias alpin du Rhétien surmonté de Lias supérieur, de Dogger et de Malm avec du Crétacique. Ces derniers terrains forment un ensemble indissoluble comme facies (eau profonde): l’Ammonitico rosso, le Rosso ad Aptychi, la Majolica, la Biancone, suivis de la Scaglia (couches rouges).

M. Schmidt signale et figure d’intéressants recouvre- ments, ayant joué du nord vers le sud et qui ont fait che-

! Dissertation présentée à l’Université de Zurich. ? ©. R. Congr. géol. int. Zurich, 503-513. 1 pl.

UE RUN

988 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

vaucher le Lias inférieur sur le complexe du Biancone- Ammonitico rosso.

PLATEAU MIOCÈNE

Nous mentionnerops la note de M. Hein‘ sur l’histoire géologique des environs de Zurich qui donne un excellent résumé des phénomènes qui ont créé le relief et le modelé du paysage miocène et morainique de cette région.

Il MINÉRALOGIE ET PÉTROGRAPHIE

MINÉRALOGIE.

En s'inspirant des recherches de M. Michel -Lévy, M. M. Duparc et PEARCE * ont publié une note sur les dé- terminations des Feldspaths. Cet travail contient aussi des considérations originales des auteurs.

PÉTROGRAPHIE.

MM. Duparc et PEARGE * ont fait des recherches pé- trographiques sur les porphyres quartzifères du versant sud du Mont-Blanc. Ce mémoire ayant paru dans les Archives, nous devons nous contenter d’une mention fort succincte et des conclusions. Ils distinguent dans ces roches filo- niennes trois types :

1 C. R. Congr. géol. int. Zurich, 181-197. ? Archives des sciences, III. 1897, 155-162. 5 Archives des sciences. IV. 1897, 148-165 et 246-265.

217

PENDANT L'ANNÉE 1897. 289

1. Type à pâte microgranulitique.

2. Type à pâte globulaire.

3. Variétés schisteuses, provenant des deux types pré- cédents.

Tous ces porphyres sont holocristallins et il n’a été constaté aucune trace de matière vitreuse ou felsitique. Ces roches ne sont donc pas des pritrophyres et rentrent dans la catégorie des granits porphyres (Rosenbusch).

M. Bopuer BEDER a étudié les roches cristallines qui accompagnent les gisements de minerai exploités jadis sur l’Alpe Puntaiglas (Grisons). Il y a là, outre du Verru- Cano, passant au micaschiste, de la diorite, des phyllites, des gneiss séricitiques, le granit de Puntaiglas, des gra- nits en filons et toute une série de roches éruptives ac- compagnant le minerai. Ce dernier est composé de ma- gnétite, pyrite, hématite, avec beaucoup de Tourmaline el quelque peu de malachite. La composition approxima- tive des parties riches est :

Minerai de fer ......... LOMY Dourmalhne 2:50. ROLE AM Re rare AU

L'auteur décrit un porphyre quartzifére et d’autres roches très intéressantes qui accompagnent le minerai, ce Sont:

Schistes gris vert, colorés en jaune, attribuables à une diorite décomposée,

Schistes chloriteux calcitique avec minerai.

Schiste séricitique épidotifère.

AN. Jahrb. f. Min., Geol. und Val. 1897, IX. 1897. 217-257, 4 pl.

290 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC.

Gneiss porphyrique à muscovite.

Porphyrite quartzifére microgranulitique.

Aplites et granites en filons (granit porphyres).

Granit de Puntaiglas.

Le métamorphisme dynamique a beaucoup modifié la structure de ces roches; l’auteur basé sur la présence de la tourmaline en grande quantité, attribue la formation de ce minerai à des influences pneumatolithiques, soit à des injections vaporeuses el thermales minéralisantes pendant l’intrusion de la diorite.

L'effet dynamométamorphique se serait manifesté sub- séquemment. Le granit de Puntaiglas est considéré comme plus jeune.

L'étude pétrographique de M. BaLz sur la Serpen- tine de Davos qualifie cette roche comme résultant de la serpentinisation d’une roche péridotique, soit d’une lher- zolite. Il y a reconnu positivement les restes d’olivine d’enstatite et de diallage. L’olivine a former au moins la moitié de la roche, ce qui est attesté par la forte pro- portion de la magnésie 35 ‘°/,. L’éruption de cette roche serait post-liasique et prétertiaire.

(A suivre.)

? Dissertation présentée à l'Univ. de Zurich. loc. cit.

BULLETIN SCIENTIFIQUE

CHIMIE

Revue des travaux faits en Suisse.

E. BAMBERGER ET F. TSCHIRNER. SUR L’OXYDATION DE L’ANI- LINE (Berichte, XXXI, p. 1522, Zurich).

On sait que l’aniline fournit par oxydation de nombreux dérivés parmi lesquels l’azobenzène, la benzoquinone, la dianilidoquinone-anilide, l’induline, le noir d’aniline, etc. sont des produits résultant d’une action oxydante plus ou moins profonde ou des produits de transformation de sub- stances plus simples qui prennent naissance dans les pre- mières phases de l'oxydation, mais qui n’ont pu être isolées comme telles jusqu'ici. Ces faits ont engagé les auteurs à étudier l’action de divers oxydants sur laniline et l’un d’eux avait déjà remarqué autrefois qu'une solution d'acide hypo- chloreux libre agit sur cette base d’une autre manière que le chlorure de chaux. En reprenant cette étude ils ont obtenu par l’action de l'acide hypochloreux en même temps qu’une résine noire de l’azobenzène, du p-amidophénol et d’autres composés, parmi lesquels la benzoquinone-chlori- mide qui résulte de l’action de l'acide hypochloreux sur le p-amidophénol. Les auteurs ont supposé que ce dernier prenait lui-même naissance par transposition de la 8-phényl- hydroxylamine et ils ont en effet isolé du produit de la réac- tion du permanganate de potasse sur l’aniline en solution sulfurique et en présence d’une petite quantité de formaldé- hyde du nitrosobenzène, ce qui revient au même; comme on sait d'autre part que l’aniline peut être transformée par

299 BULLETIN SCIENTIFIQUE.

oxydation en nitrobenzène, on peut représenter la réaction par le schéma suivant:

CSHSNHE > CSHSNH(OH) => CSHSNO => C'HENO? ET NH? C4 OH

EN 0 me |

No

Parmi les autres produits de l'oxydation, les auteurs ont pu isoler sous la forme de son sulfate la p-amidodiphényla- mine CSHSNH.CSH'NH?, ce qui peut avoir de l'intérêt pour la théorie de la synthèse de certaines matières colorantes; cette base se forme sans doute par l’action de l’aniline sur la phé- nylhydroxylamine, sa présence explique aussi la formation de la phénylquinone-imide et sans doute celle de l’azophénine d’où dérive l’induline. La série étudiée jusqu'ici des produits d’oxydation de l’aniline peut donc être représentée comme suit :

X

ay %, NC %

CSH:NH? CSHSN = NCH° N NHCSH:

Azophénine Induline (Pseudomauvéine, ete. Phénylphenosafranine).

Les auteurs se proposent de rechercher encore à expli- quer la formation de l’éméraldine et du noir d’aniline, ainsi que d’étudier l'oxydation d’autres bases organiques.

; 45

CHIMIE. 293

R. NieTzki ET À. RAILLARD. SUR LES COMPOSÉS AZAMMONIUMS (Berichte, XXXI, p. 1460, Bâle).

Les auteurs donnent le nom d’« azammoniums » aux déri- vés alkyliques quaternaires de la benzène-azimide qui cor- respond à la formule type

(CH*),CI LE NN, N DA N/

Des composés semblables ont été préparés par Zincke et ses collaborateurs ainsi que par Nietzki et Braunschweig en méthylant directement les azimides ou les azimidols, mais jusqu'ici on n’avait pas essayé de les préparer en traitant directement les o-diamines alkylées asymétriques par l'acide nitreux ; les auteurs ont obtenu des résultats pour quelques dérivés de la méthyldinitrodiphénylamine de Leymann

y

ils ont préparé par nitration directe le dérivé tétranitré

CH: 1 O2N NO2 02X NO?

F 210°, qui a été réduit partiellement par le sulfure d'am- monium en dérivé monoamidotrinitré ou par l'hydrogène sul- furé à chaud en dérivé diamidodinitré correspondant à la formule :

CH:

| N “Or on

294 BULLETIN SCIENTIFIQUE.

L'action de l’acide nitreux sur l’amidotrinitrométhyldiphé- nylamine a donné lieu à la formation de l’hydrate de trinitro- diphénylméthylazammonium

CH°

N

on NN OH on No:

et sur la diamidodinitro-méthyldiphénylamine au composé :

CHS | \

MC ONNUU/N=N N=—N

lequel prend naissance en deux phases.

Les auteurs ont aussi étudié l'action de l’anhydride acé- tique sur la monamidotrinitrométhylidiphénylamine et 1ls ont obtenu, comme ils l'avaient prévu d’après la constitution de ce produit, une base éthénylique quaternaire C'SH'N50T, fusible à 264°, F.K&:

NO?

GÉOLOGIE

ERNEST VAN DEN BROECK. EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE DE L'ÉTUDE DU GRISOU DANS SES RAPPORTS AVEC LES PHÉNOMÉNES DE LA MÉ- TÉOROLOGIE ENDOGÈNE ET AU POINT DE VUE DE SA PRÉVISION PAR L'OBSERVATION DES MICROSÉISMES. Bulletin de la Société Beige de Géologie, Paléontologie et Hydrologie. Séance du 14 juin 1898.

Le grisou est encore actuellement, malgré toutes les pré- caulions que l’on a pu prendre dans la ventilation des mines et dans l'outillage des mineurs, un ennemi terrible pour les travailleurs de la houille qui fait en moyenne 2000 victimes par an. L’on peut même dire que le danger augmente tou- jours, à mesure que l’on exploite des galeries plus profondes et que l’on pénètre ainsi dans des zones le gaz meurtrier est renfermé en plus grande quantité et sous des pressions beaucoup plus fortes.

GÉOLOGIE. 295

Bien des hommes se sont évertués depuis longtemps à diminuer ce danger en cherchant à prévoir les coups de grisou et l’on connaît déjà depuis bien des années les rela- tions qui existent entre ceux-ci et les seismes d’une part, les fortes chutes barométriques de l’autre. Mais il a manqué jusqu'ici à cette étude une direction rationnelle en même temps que la collaboration de tous les éléments nécessaires. Aussi a-t-elle peu progressé et c’est pourquoi le savant secré- taire général de la Société belge de Géologie voudrait faire adopter un plan général qui serait appliqué par les deux Sociétés belges de Géologie et d’Astronomie avec l’aide de tous les savants qui voudraient bien v prêter leur concours. Ce plan consisterait tout d’abord à créer sur différents points de la Belgique des stations géophysiques destinées à étudier les phénomènes sismiques. électriques, magnétiques du sol sous-jacent et à prévoir par ces éludes, les dégagements el explosions de grisou ; ensuite à établir des stations de météo- rologie endogène dans le bassin du Hainaut, en vue de l’étude exacte du grisou. Les résultats de ces diverses études seraient collationnés par une commission spéciale de la So- ciélé belge de Géologie et ceux qui auraient un intérêl général publiés par les soins de la dite Société.

Il va sans dire que le but que poursuit M. van den Broeck présente le plus vif intérêt puisqu'il vise à garantir des plus terribles dangers, l'existence de milliers de travailleurs ; il semble d'autre part que le plan proposé soit excellent et nous ne doutons pas que, s’il est suffisamment appuyé dans les régions houillères, il n’amène bientôt à des résultats de pre- mière importance.

C. Sar.

= Li 2"

COMPTE RENDU DES SÉANCES

DE LA

SOCIETÉE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE

Séance du 31 mars 1898.

L. Duparc. Constitution du Mont-Blanc. R. de Saussure. Cinématique des fluides.

M. le prof. Duparc présente son étude d'ensemble sur la constitution du Mont-Blanc. Ce travail va paraître dans les Mémoires de la Société, nous y renvoyons le lecteur.

M. René pe Saussure fait une première communication sur la cinématique des fluides *.

Séance du 21 avril.

J. Pidoux. Occultation d'Antarès par la Lune. C. de Candolle. Un mémoire posthume d'Alphonse de Candolle.

J. Pinoux. Sur l'occultation d’Antarès par la Lune dans nuit du 13 au 14 mars dernier.

On sait depuis 1849 que cette brillante étoile du ciel aus- tral, d’une couleur rouge-feu caractéristique, est accompa- gnée d’une petite étoile de grandeur qui la précède à l'Ouest à une distance de quelques secondes d’arc.

L'occultation ayant lieu à peu près suivant un diamètre lunaire, il en résulte qu’à l’émersion, au bord obscur de la

1 Voir Archives des sciences phys. et nat., 1898, t. V, p. 497.

SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 297

Lune, le compagnon devait apparaître seul pendant un ins- tant, l'étoile principale étant encore cachée par la Lune.

A Genève, 4 observateurs, à ma connaissance, ont suivi le phénomène, sans avoir élaboré un programme commun : M. le professeur M. Thury, avec une lunette de 3 pouces de Reinfelden, très bonne et un grossissement de 72. 20 M. le Consul d'Italie, J. Basso, avec une lunette de 6 pouces et un grossissement de 225. et A l'Observatoire, au petit équatorial Gambey, objectif de 3 ?/, pouces et gros- sisement de 60 par M. Schär, astronome-adjoint et à l’équa- torial Plantamour, objectif de 10 pouces et grossisement de 120 par l’auteur.

Il résulte de ces données, ainsi que de l’état du ciel, qu’au- cun observateur n’était armé pour séparer optiquement l'étoile principale de son compagnon. La séparation était donc laissée entièrement à la lune fonctionnant comme écran mobile.

M. Thury a porté son attention sur le phénomène de l'immersion de l'étoile ; pour lui, elle s’est faite d’une façon très nette, sans aucun empiétement de l'étoile sur le disque brillant de la lune. Au contraire, M. Schär a remaqué qu'avant sa disparition, l’étoile s’est projetée pendant un instant sur le disque lunaire comme si elle voulait passer devant. Voilà donc le même phènomène vu de deux façons différentes. M. Thury avait mis sa lunette soigneusement au point, pré- cisément en vue de ce phénomène d’empiétement et il pense que cela n’est peut-être pas indifférent. Si l’oculaire n’est pas au point, l’image de la lune est virtuellement un peu agrandie et il est possible que l'étoile paraisse se projeter sur l’image même de la lune avant de disparaître.

Pendant la durée de l’occultation j'ai cherché à plusieurs reprises, mais sans succès, à voir la lumière cendrée de la lune afin d’avoir un point de repère facile pour attendre la sortie de l'étoile. Or, pendant le même temps, M. le consul Basso a au contraire vu distinctement la partie obscure de la lune et cela assez bien pour lui permettre d'attendre la sortie en visant le bord cendré-obscur du disque lunaire. Il serait intéressant de rechercher quelles peuvent être les fac-

298 SOCIÉÈTÉ DE PHYSIQUE

teurs atmosphériques qui peuvent ainsi faciliter ou empêcher l'apparition de la lumière cendrée.

A l’émersion, le compagnon est apparu seul, formant une étoile assez brillante, certainement de grandeur ; au bout de quelques secondes, elle fit pour ainsi dire explosion en se transformant tout à coup en une brillante étoile rouge: C'était l'émersion de l'étoile principale.

Pendant le court espace de temps le compagnon est resté seul, M. Basso l’a vu relativement brillant et d’une cou- leur qu’il désigne par vert véronèse ; M. Schär l’a vu plutôt blanc-jaunâtre et le réfracteur de 10 pouces me l’a montré bleu. Ainsi, autant d’observateurs, autant de couleurs diffé- rentes. Toutefois, il faut bien remarquer que l'objectif de 10 pouces est sur-corrigé ; il laisse le bleu-violet du spectre secondaire en dehors du contour brillant des images. Il en résulte que la couleur bleue qui dominait dans l’image de l'étoile pouvait provenir en tout ou en partie de l'instrument lui-même.

Enfin, voici les principaux instants du phénomène, tels qu'ils ont été notés à l'Observatoire :

Immersion. 13 mars 1898, temps moyen de Genève, 15 h. 7 m. 5,9 s. (Schär).

Emersion du compagnon 16 h. 21 m. 39.2 s. (Schär). ) » 16 h. 21 m. 38.9 s. (Pidoux).

Emersion de l'étoile principale 16 h. 21 m. 46.2 s. (Schär). ) ) ) 16 h. 21 m. 46.2 s. (Pidoux).

Durée totale de l’occultation 4 h. 14 m. 40,3 s.

Les dixièmes de seconde proviennent de la réduction du temps sidéral en temps moyen et de la correction de la pen- dule sidérale. Intervalle entre les deux étoiles : 7 secondes et 7,3 secondes.

Cet intervalle de plus {le 7 secondes entre l’apparition du compagnon et celle d’Antarès lui-même n’est pas d'accord avec les mesures micrométriques directes. En effet, même en ne tenant compte que du mouvem®nt apparent de la lune en ascension droite, 39 secondes d'arc par minute de temps, pour l'instant de l’émersion, on trouve qu'en 7,15 s., le che-

ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 299

min parcouru par la lune est de 4”,6. Ce serait même une valeur minima pour la distance entre les deux étoiles. Or les mesures directes varient entre 3” et 3”,5 ; la valeur fournie par la lune semble incompatible avec ces dernières.

Il sera intéressant de voir si les résultats obtenus en d’autres lieux viennent confirmer les remarques précé- dentes !.

M. C. DE CANDOLLE remet à la Société le tirage à part d’un écrit posthume de son père. Cet écrit extrait de l'annuaire du Conservatoire et du jardin botanique de Genève pour 1898 est intitulé : Ce qui se passe sur la limite géographique d’une espèce végétale et en quoi consiste celte hinite. Dans ce travail, Alphonse de Candolle cherche à apprécier limpor- tance relative des causes biologiques et des causes physiques pour l'établissement des limites des espèces. Il s’y appuie principalement sur l’observation qu’il avait faite autrefois d’un grand nombre d’espèces étrangères au pays et qui aban- données à elles-mêmes avaient cependant persisté pendant cinq années consécutives dans le jardin botanique de Genève. Les espèces en question étaient au nombre de 126, dont : 101 de pays éloignés tels que l'Amérique, la Chine, etc. ou d’origine inconnue; 20 du Tyrol, d'Autriche, de l'Italie septentrionale, de la France méridionale, ou du Dauphiné; 5 du Bas-Valais, et ordinairement aussi du Dauphiné ou d'Italie.

En résumé la discussion des faits l'amène à conclure, 4°, que la plupart des 101 espèces de la première catégorie ne deviennent pas sauvages dans notre pays en raison de causes biologiques, telles quela concurrence d’autres plantes, l’action des oiseaux, des insectes, etc., ou l'absence des insectes nécessaires à leur fécondation. 2, que ces causes biologi- ques peuvent seules expliquer l'exclusion des 25 espèces des deux dernières catégories, c’est-à-dire des plantes spontanées dans les pays voisins du nôtre.

Le 3490 des Astr. Nachrichten pablie les résultats de Ma- drid. L’émersion du satellite a été observée 8,2 avant celle de l’étoile principale.

300 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

Séance du à mai.

R Gautier. Première comète périodique de Tempel.

M. Raoul GauTIER communique à la Société ses derniers calculs relatifs à la 1°° comète périodique de Tempel. H se ré- fère aux précédentes communications qu'il a faites à son sujet dans les séances du 19 mars 1885: et du 17 novembre 1887 ?. Il rappelle seulement que cette comète a été observée en 1867, en 1873 et en 1879. Elle avait à celte époque une durée de révolution de 6 ans environ et s’est trouvée de 1867 à 1873 à grande proximité de la planète Jupiter, ce qui a amené de grandes perturbations dans son mouvement. Des perturbations considérables se sont également produites de 1879 à 1885 et l'orbite a été de nouveau profondément modifiée.

Les éléments de l'orbite qui déterminent sa forme sont le demi grand axe et l’excentricité. Ils ont subi de grands changements de 1867 à 1885, et la distance périhélie a fort augmenté, ce qui est très nuisible pour l'observation à partir de la terre, tandis que la distance aphélie n’a presque pas varié. C’est ce qui résulte du tableau de chiffres suivant, les distances sont exprimées en unité de la distance moyenne de la terre au soleil:

Année Demi grand axe Excentricité Dist. périhélie Dist. aphélie 18657 3.179 0.5080 1.562 4.788 1873-1879 3.295 0.4626 1191 4.820 1885 3.483 0.4060 2.069 4.898

La distance à la terre, en 1885, était de 1,51 au minimum et la comète n’a pas été retrouvée.

Au retour de 1892, les conditions d'observation étaient un peu moins mauvaises, mais la comèle n’a pas non plus été retrouvée.

! Archives, 1885, t. 13, p. 441. * Archives, 1887, t. 18, p. 577.

LT Stats

ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 301

Pour le retour de 1898, M. Gautier à voulu tenter un effort pour que celte très intéressante comète püt être re- cherchée dans les meilleures conditions possibles.

Il a revisé ses calculs des perturbations exercées par Jupiter de 1879 à 1885, puis il a calculé la suite des perturbations de 1885 jusqu’en 1898. Il à pu s'assurer ainsi que l’éphéméride approchée qu'il avait publiée pour le retour de 1892 pré- sentait une approximation suffisante.

De 1892 à 1898, on aurait pu s'attendre à de nouvelles perturbations très fortes. Mais il faut tenir compte du fait que, depuis 1879, la durée de la révolution de la comète à été portée à 6 !/, années par l’action perturbatrice de Jupiter. Jette planète, ayant elle-même une durée de révolution de moins de 12 ans, a, durant cet intervalle, pris de l'avance, en longitude, sur la comète. Et effectivement, de 1892 à 1898, la distance entre les deux astres n’a pas été inférieure à 3 fois la distance de la terre au soleil. Les perturbations du mouve- ment ont été, somme toute, peu fortes et les éléments pour 1898 ressemblent à ceux pour 1885. La date du prochain passage au périhélie tombe sur le 4 octobre. D’autre part, la comète s’est trouvée en opposition au 12 mars, 7 mois aupa- ravant. Les conditions d'observation sont donc aussi mau- vaises, si ce n’est pires qu’en 1885. De plus il s’y ajoute l’in- certitude de calculs qui reposent sur des observations faites en dernier lieu en 1879, il y a 19 ans.

M. Gautier a cependant envoyé aux journaux astrono- miques une éphéméride pour les prochains mois, afin de presser la recherche de la comète. Puis, pour tenir compte de l’incertitude inévitable, il a calculé cette éphéméride non seulement d’après les éléments les plus probables, mais aussi en variant de + 8 jours l’époque probable du passage au périhélie. Malgré les circonstances défavorables, on peut espérer qu'avec les puissants instruments dont l’astronomie dispose à notre époque, il sera possible de retrouver cette comète dont le mouvement présente des particularités si intéressantes.

A partir de 1898, Jupiter restera éloigné de la comète durant la prochaine révolution de celle-ci, et le retour au périhélie

302 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

aura lieu en avril 1905, ce qui concordera beaucoup mieux avec la période d'opposition et permettra de rechercher la comète dans de meilleures conditions.

Séance du 2 juin.

M. Bedot. Recherches sur la population du Valais. Preudhomme de Borre. La variation sexuelle chez les Arthropodes, par P. de Peyerimhof.

M. Bepor rend compile à la Société de Physique des résul- tats qu'il a obtenus dans ses Recherches sur la population du Valais.

Les mensurations et observations ont été faites sur 14242 recrues du Haut et du Bas-Valais et sont relatives à l'indice crânien, à la taille et à la couleur des cheveux. La population du Valais est composée, en majeure partie, de têtes larges (Brachycéphales et Sous-brachycéphales).

Les Brachycéphales sont en majorité dans toutes les val- lées latérales à l'exception de celles de Louèche, de Hérens- Hérémence et de Nendaz. Dans ces trois vallées, la majorité appartient aux Sous-brachycéphales.

Les têles étroites, très rares dans les vallées latérales, se rencontrent surtout dans la plaine du Rhône elles devien- nent plus nombreuses lorsqu’on se rapproche du Lac.

Mais il existe ure région l'élément sous-dolichocéphale prédomine : c’est Savièze, au-dessus de Sion. L'influence de ce foyer sous-dolichocéphale se fait sentir à l’est, sur les coteaux et dans la plaine du Rhône, jusqu’à Venthone et Sierre (peut-être Louèche?) et au sud, dass les vallées de Nendaz et d'Hérens-Hérémence.

L'étude de la taille et de la couleur des cheveux montre :

Que ce sont toujours les Sous-dolichocéphales qui ont la taille la plus élevée ;

2 Que la couleur châtain est la plus répandue, aussi bien chez les Brachycéphales que chez les Dolichocéphales;

Que dans tous les groupes d'indices crâniens les indi- vidus blouds ont une taille un peu plus élevée que les indi- vidus d’autres couleurs.

DR:

ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 303

La hauteur de taille qui s’observe le plus souvent est 1,64 (74 cas sur 1200). En faisant la moyenne de toutes les tailles. on obtient un chiffre à peu près semblable : 1°,655.

Les tableaux détaillés de ces mensurations seront publiés dans les Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris.

M. PREUDHOMME DE Borre signale le mémoire : La varia- tion sexuelle chez les Arthropodes, publié récemment par M. Paul de Peyerimhof dans les Annales de la Société ento- mologique de France.

Il s’agit de l’étude d’un phénomène dont on découvre assez souvent de nouveaux exemples, un polymorphisme chez l’un ou l’autre des sexes (parfois chez les deux) pré- senté par un certain nombre de Crustacés, d’Arachnides et d’'Insectes, et qui ne paraît pas être susceptible d’une expli- cation unique, mais résuller de causes diverses et qui n’ont encore été que fori imparfaitement débrouillées. Le travail de M. de Peyerimhof n’est en quelque sorte qu'un résumé de l’état actuel de la question, prodrome de plus amples études.

M. le professeur Girard avait proposé le nom de pæcilo- gonie pour désigner les cas la larve d’une espèce se pré- sente sous plusieurs formes, souvent très différentes l’une de l’autre. M. de Peverimhof propose les termes pæcilandrie et pæcilogynie pour les cas de polymorphisme du mâle et de la femelle.

A ce polymorphisme sexuel se rattachent les faits d’indi- vidus neutres ou agames, d'ouvriers, de soldats, si communs dans les Hyménoptères et Névroptères sociaux (Fourmis, Abeilles, Termites) et ceux anaiogues que l’on remarque chez les Pucerons et les Cynipides, le phénomène se com- plique de ceux de parthénogénése et de génération alternante.

Depuis longtemps on connaît aussi les Papilio de certaines régions intertropicales, une forme mâle correspond à plusieurs formes femelles, fort différentes les unes des autres. M. de Peyerimhof combat l'explication du fait par le mimé- tisme, qui avait cours jusqu'ici pour ces espèces. Est-il dans le vrai ?

TL er is

Ve, 5

CU 304 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. "1780

Des faits de même nature ont été observés chez des Coléoptères, des Hémiptères, des Psocus.

Chez les Crustacés, on en connaît aussi des exemples. Il a été reconnu que la pœcilogynie des Artemia était en corréla- tion avec le degré de salure de l’eau saumätre vit cette espèce, dont on fit jadis plusieurs espèces, basées unique- ment sur les femelles ; les mâles ne différaient pas les uns des autres.

Un cas fort curieux enfin, et le milieu a aussi un rôle, est offert par des Sarcoptides plumicornes (Acariens). Le. Syringobia chelopus, espèce qui vit dans les tuyaux des rémiges du Totanus calidris, et les deux sexes prennent lun aussi bien que l’autre, des formes toutes différentes, suivant qu'il sera possible aux deux sexes de s’accoupler ou non, lorsqu'ils sont prisonniers à l’intérieur de la tige des plumes; ce serait, chose assez étrange, la simple présence de l’autre sexe qui déterminerait l'orientation du développe- ment vers l’une ou l’autre des deux formes que peut prendre chaque sexe.

En résumé, des faits observés, il semblerait qu’on peut généralement conclure que la virginité amène la femelle vers un perfectionnement, tandis que ce serait le contraire pour le mâle.

29, 23,

25,

26,

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES

FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE

PENDANT LE MOIS DE

AOUÛUT 1898

rosée faible le matin.

très forte ro-ée le matin.

de 3 h. 50 m. à 4 h. du soir, tonnerres à l’W. et à l'WNW. ; quelques gouttes de pluie; à 8 h. du soir, éclairs à l'W.; pluie à 10 h. du soir.

à 1 h. 45 m. du matin, violent orage à l’W. et au SW.; durée une heure environ; à 7 h. 10 m. du matin, tonnerres au NW.

rosée le matin; léger hâle à 4 h. du soir.

hâlo solaire à 2 h. 30 m.; fort vent à 4 h. du soir ; légères averses à 8 h. et à 9 h. du soir; depuis 9 h., éclairs à l’'W. et à l'E.

pluie à 7 h. du matin, à 4 h. et à 7 h. du soir; fort vent depuis 1 h. du soir ; à Th. du matinet à 3 h. 20 m. du soir, éclairs et tonnerres au NW.et au SW.

légère pluie pendant la nuit et à { h du soir; arc-en-ciel à 4 h. 30 m.; à 9 h., éclairs au S.; fort vent à 7 h. du matin.

très forte rosée le matin.

forte rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir.

forte rosée le matin.

très forte rosée le matin.

très forte rosée le matin.

forte rosée le matin.

très forte rosée le matin.

forte rosée le matin.

forte rosée le matin.

rosée le matin; fohn de 3 h. à 5h. du soir; la température monte brusque- ment et atteint 32°,9 à 3 h. 50 m.; c'est le maximum absolu de l’année.

rosée le matin.

rosée légère le matin ; cumulus sur le Jura à 1 h. du soir; à 4 h., sur tout l'horizon, sauf au S.

faible rosée le matin.

orage au NNW. et au NW. de 9h. 36 m. à 9h. 42 m. du matin; à 10h 20 m., orage au SSW.; la plu e commence à tomber à 10 h. 06 m.; à 10 h. du soir, éclairs au SSE.

rosée le matin ; forte bise à 4 h. du soir.

forte bise à 10 h. du mat n.

28, pluie à 4h. dusoir. 31, forte rosée le matin; pluie de 10 h. 30 m. du soir à minuit. ARGHIVES, L. VE Septembre 1898 21

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barograp

MAXIMUM. MINIMUM.

Le 9 à 40 h. matin 798.77 Le 2 à 4h, D 6 à mini... 730,30 5 à 41 h! soir. RES LUE Bi nunnit. «it. .... 725,04 8 à. 3/h's0ir PRESS x 749,78 Da TIR mois 733,94 10 S C6 hs . 732,22 15 48h. malin LOPEMRS 727,80 15 2 5 HT S0Ire 0 SE 725,98 K. CRE Nr 732,19 23 à-minuit 25e ee 79 à 93 à minuit... 729,26 95 à 4 h. soir... Pere 7185 29 à 10 h. matin... 731,64 JO 4h soir......... F 730,02 LE a.

Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de Genève

CÉLIGNY | COLOGNY AUSSY COMPRSIÈRRS | ATHENAZ À SATIGNT Obserr, MM. Ch. lesson | R. Gautier | M. Micheli OBSERTAT: Pellegrin | J.-J, Decor | P,. Pelletier or | mm rm | mn ram mm mu im

Total. 20.8 | 35.7 | 96.0 | 29.9 | 34.7 | 40.8 | 27.0

|

Durée totale de l'insolation à Jussy : 289h 45 m.

EL'EYT “is 0%'6F 9£‘0 0% 9 %OL FOR Tee Core OCT + GG 66L som S'OYF!! ae 6'6F STI aa 6 |0'E | 06 O1Y | 69 | 049 JÉRE SOI KES | FO'6I- SS'TEZ | 08'682 | 828 E | SS'OEL| FE ; L'GYF| Oe À y08 0'£ || F'ASS|""|""" | 066 06€ | 5 | 769 9 | £'6 + |er'o +! por ex: TÉL 80062 088 | 090€2 0€ : Dep Le | L'O6 SITE ONEO + “NN "|" | 068 On | 191— | OL | 6:02 | 6'01-+ 660 —| 26:07 (HOTEL | ze"ézr 696 + SUOEL 66 | OO | °°° 100 |0071TS AlE | F9 | 066 068 | 66 + | 092 | OS | FH LOT +! 80'87-+ |C£'68c | ZE Ze | €2'0 | Leger L|86 POUIOE | SFe TON LEONSE |F ‘AS|""|""" | 066 |0GE | 0 200 | Fée | SET lo1'e | 28 02-- 00 TEL |9G eZ | Ce Tr + |2: 66L| LG | 08H66 | 116,99 |ESOÏSE | ‘Nl''l-": | 066 0 | 66 + | 6 est | 9er ler | ceer-t lov'oez LE8GL JE + 8C'66L 9 eSHISE + | FI6GS |LTOÏC'L |F AN "|": 0% 10GY 19 —|S8r2 |GGc—T | SCI |G0 6 | 161+- 96 GEL |G'LEL | 160 + GTSCL| | O'LUY| FE + | L'EGUT |88'01S'E Alt | 068 (O9 | TE +662 |%%6+ | SLI TT +) 0S67+- |SL'OSZ | 09'822 | 90e T SP 6e Ve | 0'9P)0% +1 LS |88 017% MAL |9'T | 066 06S | SF | 301 Let | 601 61e Hl 08 Te+ |l6r'eez |nm'ezz | 61e |69'0€4| ge (GOUTTE + | See TETISTO NL | ‘N° | 0%6 00€ |0 OFL | 608+ | Sr |ETS ++ DE VE EL | 68'86L | 966 À 61'0EL 8 De | SISOONLe | ‘N|'°|""" | OY6 |OTS | 65 129 |G'éx | Or (96% | 19'ca-+ 00 TEL | 8:82 | 008 + l6'66L| 1z (SERIE | secs HO 011 | ‘Nl'')'": | 068 0 | 80 | 709 nel CC 1 90661 |OL'OEL 0E'SGL | 061 + | E8'66L) 07 (SWF FE + | 6 S' TT 0706 JA l-"|"": | 088 |066 | SL | SGE0 | 66 + | S'ST—+- |97'e LE | 6L'66L | YE'8CL | GUT + | 60662 67 (ENST | 90661000! | ‘N\'°|""" | OL8 ONE | 86 | 019 6604 | d'Or Len L VE" |C6'86L 00'L8L | 900 + | TO'86L| 87 (SOIT | O8 GT) EFOÏTE | N°)": | O6 On | 02 |9'68+ | ur |eL'e | 1 1e-+ loe'6ez | 76'082 | 060 + | r£'eer L BEN | G'GHIL'YTIOOONSE | ‘Nl'-|"" | 008 LOIS | + | 507 (L'OG+ | SET |TG'T | 7661 |8G'S8L | £S'OSZ CC | Wi'LG2| 97 O6YF|60 +| L'6NS'er 00! e | “Nl':l"" | 066 018 | 6e + 561 | roc | set cor | gré 08'LGL | 86'GGL O0'T 96082 GT OOGT| *"" | SRSTIUOONLS FN’) | OL6 08% | 26 + LeL |S'Let | 6er |10'8 +) Mm'0—- |1S'66L | LL'98L | ge: + lec'8cL| 1 SEUIOT | S'LICSTIEOOÏEE |T “N°1: | O6 098 | ee + | 181 amet | 971 070 —| S6'LI+ | V6 OL | 07'86L | OST + | LU 6GL| £T SVI0 —| SF) 00 OISE | ‘Nl''|":: | 088 09% |9r 089 |eez—t |L'8 + SE —| 96'ST-+ IS TEL | GT'66L | 8U'T + | CYOEL| ST (OOSF8% | OTVTT)| ST O|0'OT |F ANN| |": | O6 00 | 87 | 189 608 88 + lme 2647 OV'EEL SFTEL | FC + | 8C'CEL| FI BE | PSS 8069 |F ANN| |" | 06 O6 | Ce + 812 66 | 9 + Lee | egcr— ln eee rca 18% | TS'cEL| 0 (CYETS | L'EFO'T | 08088 “ea || 7 LI 006 069 | 9 ER LL | QUE | L'ON )96% —| GEI ]SO'ÉEL 66'GL | 190 + | 8C'86L| 6 (661160 + | L'6rI8S |86 01807 | ass )# |607) 068 087 | 9e + | ges | 698 | CUT 16e | 1106 |H0SCL ELGIL| ES |c0cEL| 8 OA | "188 |8901£L |r:MSSIT 80 | 086 009 | 25 119 |OTE GS 66€ L| LT'ae+ |09'86L aCEGL | OL 96 98L L FEYT 90 +! T61,87)000 18€ mal t:| te" | 066 | O6 | £E | 300 | 0‘OEH | er 698 | 80: Ye | 0'O€Z | 66:92 | 590 + .09'86L 9 CSS O | É6L'ET|O0O EE |F “N°1: | 086 | 08% | ce + | 80L 1046 | VI 120 —| 9S'81+- | 00'EEZ GE OEL | O8'E “+ | ISTEL S AAAREAT 16179 |86018% "ma |£'G | 066 | OME | 8€ + 264 | C'Oc—+ | 657-007 de L9'61-- || LY'GEL | GT'66L | 69 + | 39 0€ y S'EN EO + | F6FLEO |0L'0 67 mA ||""|G0 | 0L6 | 06% | 69 + | 91 | SL | ‘ET |6C'0 +] 66 61 60'662 | 80 251 | L'0 + | 69821 Se T0 | LS ISTO 6e 5 “nl: | 066 008 |£6 + | 22 leg t ext CG O —| 6781 || LL'RGL | GG'96L | Gc'O + | 8T'8CL| & QU: 0'87 fe 88 0 T'£ “atall-::|-:: | 066 | 089 | 681 | Tes E6eT | JON 86 —| 69'91-+ |6T'OEZ | 66264) ETF À CO'66L| V Q DE Leu =] EE “ut ü u “UFR | “pt “UE[Uu GA ENT CH 5 21EUOU _& PS = |'u4 AAC ER 2PUIOU SON YG ‘180184 |"18048q oqwumou | “age | À 2 due | 85/2125) ‘queu | 2 | SP |urxex “ur | LONIEU sn uen | aug | 101 ee je TE lanaineu er|sop our] 3 É PIN È | 2 2 À Ee -ruop | $ Le pie Ko Et auuok ot EE ere 296 HVIG| monen| s È sn |ÉSIES|SS ADO An ET SEE ; £ = 7 fPun np ‘duèy TE a on no e1ni LATE u9 > Horenyes 9p° eu} 7) aanpeagdue ‘2nQuoisg E

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MOYENNES DU MOIS D’AOUT 1898

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nm mm mm mm mm ram mm mm {re décade 728,88 72890 72897 72896 728,50 728,02 72840 729,16 2 » 729,14 729,94 729,84 729,70 728,88 72816 728,21 72887 3 » 729,83 729,68 730.41 730.57 72981 729,9 729,31 730,01

Mois 72930 72929 72076 72977 12909 72818 72866 729.37

Température. re déc. + 1513 + 13,38 L 1587 + 20.01 + 22/73 —- 22.67 + 90/01 + 16.84 % » —+ 1308 + 13,31 + 16,20 L 2168 L 2136 + 25.76 + 22.84 19,05 + 1398 + 1433 16.63 L 2176 + 2.05 + 202 + AOL 1895 Mois + 1340 + 13,69 + 16,25 -E 2117 + 23,73 + 2415 L 21,29 + 1805

Fraction de saturation en millièmes.

_ Afredécade 884 949 SOL 646 b) ÿ _ 844 902 801 618 x | 1 NE 821 897 787 600 220 D34 660 755

Mois 849 915 796 621 D25 206 649 772

lnsolation. Chemin Eau de

Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne, en heures. p. le vent. de = mètre 0 o 0 h. kil. p. h. cm dre déc. H12,61 + 25,23 + 17,69 0,52 76,4 à,36 19,2 143,58 2e » —+412,87 + 26,95 + 19,03 0,04 119,2 3,98 ss 143,10

3e » —<+13,71 <+2645 + 2147 0,50 S4,4 4,55 107 144,45 Mois +13,08 + 2622 + 1940 0,36 280,0 4,50 29,9 143,73

Dans ce mois l’air a été calme 45,2 fois sur 400.

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,34 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 8°,4 W. et son intensité est égale à 24,6 sur 100.

ê PF : L . P- e { et *

EU POST TR Re ace ER ti ve no” RME \ ARC NS LEE LINE F ER = OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD

vendant

LE Mois D'AOÛT 1898.

_ Le 1*, brouillard à 7 b. du soir.

E 3, pluie à { h. et à 7 h. du soir.

= 4, brouillard depuis 7 h. du soir.

Ê 7, pluie à 10 h. du soir.

j 8, brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir; pluie depuis 4 h. du soir.

9, fort vent depuis 10 h. du matin; neige à 7 h. du matin et brouillard depuis 10 h. du matin.

23, pluie à { h. du soir.

24, brouillard depuis 1 h. du soir.

25, brouillard depuis 7 h. du soir.

26, brouillard depuis 7 h. du soir.

28, brouillard depuis 4 h. du soir.

= 29, brouillard depuis 7 h. à 10 h. du matin.

MINIMUM. tu 10,30 8e 274 62h-matine ete 4. 21000

5 à 10 h soir 572 50 9 à 41 h. soir 568.10 OH PS7ANE AA MO hIESOIL EE. PEN GTA | 43 à 5 h. matin

4524 44 h-soir. ue 45 à 7 h. matin 22 à 10 h. soir 575,20 2% CN

25 à minuit 570,10 95.4 5.

27 à 1 h. matin 571,60 27 à 6 h. matin 29 à 10 h. soir 569,24 29 à 7 h. matin 31 à 9h matin 271.50 SL à 11h. soir

311

MÉNVERTEEV : PEN 906 + 308 + 806 + SOLE sion TR RO RS ECTS SE LE | LR + | 096 + | GL'L + | OSTLS | 0609 | 80€ + | ET LOTS CSI TN AR OR SEE Lee L8 + | 60 + | E80 + | 109 + | OS'ILS | 06 690 | S6T + | LT'OZS | 0€ GEO | F ‘AN ee RS RS EN EEE 66 + | VIT + | 86 | TE di | 18 69 C6L96 | 680 + | ES'80G | 66 680 | F ‘AN IR NE OCT | 8% E | LOT + | 979 + | SETLC | 09/8096 TT x | 6L'69$ || SG 80 | F ‘AS RTS a A em Rat ECC: e EVL + | O9'TLS | OC'YLS | TE + | TS'TLQ | LG 090 | F ‘MS PR * | T6 + | 0S + | 8F0 LG + | O9 FLE | 06696 | 6L'Y + | EG'OLS | 9% GO | F ‘AN JA | L'6 + | 86 + | FFO + | LC E | OFOZS | 07806) La0 dE G0'698 | SG 680 | F ‘IN DT Sn D |A ME EU LS EMA) sl 669 + | OLGLS | OFOLS | 976 86 0LS || 5 LOT AMEN EEE Tee ee RO LES EN ee FOR COLE | 08'GLS | VYS + | OL'ELS | EG €FO | F ‘AN nt ESS tele De l FIG+ | SL À | 699 + | 66H | UG SLS | JS'YLG | C9 + | EL'YLQ | Se | G0'O | F ‘AN ER Ce ce Ÿ 981+ | OO | 672 + | H0'EI | OL'YLS | OO'YLE | EL'S + | 9H | Fe API] MSc TS A RSR ES FAR LE ; L'SF+ | 66 T VOL Æ | 1661 | 6S'YLS | FO DLS | ESC Æ | GTYLS | OG 660 | F ‘AN A + RE ; 681 | O'OF 604 + | 06H | GTYLC | GL'ELS | YL'4 + | SYELS | 6F | HN CTI SE) EP ERA NOT EN LBI TE |" ET 0) 0 NET ete | OUEN NO EZ2CNISRUE T OY'eLS | 8F | 000 | F ‘AN Re SC | 08 + | ce + | OC | 9'GLS | OTGLS | 99€ VF'eLS | LE | 600 | F ‘AN rider Due | or GL + | TS + | CET | 09'LS | OL'OLS | FLE + | SU'TLS | 97 | FO NE NOT 82 + | OS'E + | 666 + | OY'ILG | TS'OLS | 90 GS'OLS | SI #00 | F ‘AN | DR pe | 697 | 08 + | SE + | ICO | OV GLS | OC'TLE | 66 YL'YLS | UT | DONS CUN || ER TUE | GE | 79 Æ | STE + | 196 + | LT'LS | ONTLS | SOC V6'FLS | | ADIDAS ||.‘ RE LS | 6er | 86 + | 598 + | 988 + | Oa'eLS | LSOLS | Gite E | OETLS | er QUO IT : AN |. ** Se PA EX | L'6 + | 60 + | 180 + | 969 + | OSELS | OTOLS | Gc'e + | SO'TLS | FT | | 860 | F ‘AN SC TE APE °" 88 + | SE | 689 | 190 | 0901 | LE'808, ALTO EXC CON) ADRN | 00'T | 5 ‘AN V6 | L9 + | Se | %62L | CO | OI'S9S | OT E9S | FLE | TTC l'E O0'F | F ‘Ms LP one RE | S6 + | 6% + | 960 + | 689 + | O0OLS | O0'E9C | EL | 908 | 8 | 850 | F ‘MS Rp ce LG | 08 + | 96% + | O7 | 8G'CLS | OCOLS | STE + | LOYLO | L 100 | F ‘AS RE ES | GS | CL + | SFS + | STI | SU'GLS | OL'YLG.| GE + | 6048 | 9 | 000 | F ‘AIN ARS Se DE NE A | GOT | 66 + | 860 + | EL + | OS'GLS | OG' ILE | Due + | HE'GLS | G | 690 | F ‘AN ESP Re | 98 + | 0% + | 290 | EL'S + | ET'L | SOLS | Fe + | ETILS | % ORO\ IF" “IN |. ‘: ie 0e | F6 + | 9 + | 600 + | 679 + | 8S'OLS | 00'OLS | SLT | S9'OLS | CCO | F ‘AN POLE MEET Lu | Gt | LS + | 960 + | EL + | OUYLS | OS'696 | GT + | S0'OLS | €SO | F ‘AN ER Us NN LOPR N6 6 ).460 + L'LEL + NOS OL NEC 600) DIREEN REC OOAISTEA) | uuu ui) œut REULTER ü u “qu | “qu um | “up | à. | ne “1 #G SI -a8tu “njosqu npoqe “aqeuiou | “Sainau #3 cent AL *2]BWIOU ‘saanou ÿa = 38 |'aueunmop} quon enéaun) 0 Manu ang feu care ane | one | Son “fou # 22 a, - je ES NREUE ETS 2 ETES HET ee ZE Do “a$1au no 9] +7) 24nyexgdue j, "AQU 5

8681 LAOV ‘AHVNHAS-ENIVS

{

MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. AOÛT 1898.

Baromètre.

4h. m. #h. m. Th.m. 10 h. m. 4h: s; &h.s. Th.s. 10 h.s.

mm mm mm mm mm mm mm mm 1: décade .. 570,01 569,58 569,62 569,77 569,76 569,71 509,9, 570,22 ®œ » ... 572,08 571,79 571,86 571,99 572,00 572,12 572,25 572,55

3. ss ... 574,56 571,20 571,19 571,39 571,29 571,17 571,24 "571,96 Mois 2. 571,23 970,87 570,90 571,06 571,03 571,01 571,15 571,38 Température.

Th. m. 40 h. m. 1h.s. #h.s. 7h:6: 10 h.s.

frédécade. .L 81 799 L SAS L SE L 64 CR 2% Oo» + 8,98 +12,9%6 13,99 + 13,26 10,86 9,68 Di 04 VAS + QÉS HA0A0 LE 9% C TDR

Mois ..... Æ 7,42 + 9,63 + 10,85 +10,2 + 8,16 ES

Min. observé. Max. vbservé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la

ou de neige. neige tombée.

0 ° mm cm

| Are décade... + 3,49 + 9,84 0,53 43,1 P RP... EE 7,18 + 15,68 0,07 ... La DT LL 500 + 49,51 0,43 igé | Mois ..... + 5,20 + 12,67 0,35 43,1

Dans ce mois, l’air a été calme (,0 fois sur 400.

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,94 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 51,1 sur 100.

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Archives des Sciences 207 s, et nat. tome VW], Sept !* 1898

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Archives des Sciences physiques et naturelles. Tome VI. Septembre 1898. PI. I bis.

Kr. Birkeland. Succion des rayons cathodiques par un pôle magnétique.

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NOTICE

SUR

UN TRANSFORMATEUR DE M. KLINGELFUSS A BALE

PAR

Henri VEILLON

Depuis la découverte des rayons de Rôntgen on a vu surgir partout des laboratoires spéciaux de radiographie. La bobine de Ruhmkorff est venue y prendre place sous la forme ordinaire qu’on lui connaît dans les cabinets de physique. Parmi les recherches incessantes, qui ont pour but le perfectionnement du matériel radiographique, un grand nombre sont consacrées à cet appareil si impor- tant. Les constructeurs, après l’avoir modifié pour les besoins de l’électrotechnique, s'appliquent en particulier à lui donner une forme appropriée au manuel opératoire de la radiographie. A l'exposition, qui accompagnait ces jours passés la session annuelle de la Société allemande de physique à Dusseldorf, on a pu voir plusieurs appa- reils construits dans ce but par diverses maisons. Je me propose dans ce qui va suivre, non pas d'établir des com- paraisons entre des types différents, mais de donner quel-

ARCHIVES, t. VI. Octobre 1898. 22

314 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR

ques indications sur des mesures que j'ai eu l’occasion de faire sur un instrument de ce genre imaginé par M. F. Klingelfnss ingénieur-électricien à Bâle. Ces mesures ont été exécutées comparativement à une grande bobine de Carpentier avec l’aide de M. Bäurlin chez M. Klingelfuss. Cette bobine à 0,62 cent. de longueur et 0,22 cent. de diamètre. Les instruments de mesure nécessaires avaient été mis très gracieusement à ma disposition par M. le professeur Hagenbach-Bischoff.

Ce qui distingue tout particulièrement l'appareil en question de la bobine Ruhmkorff, c’est qu’à l'instar des transformateurs ordinaires techniques, le noyau de fer est presque complètement fermé, comme l'indique la figure ci- contre, par une armature À, fendue verticalement en son milieu. L’intervalle n’est que de quelques millimètres.

Cette traverse pouvait être remplacée par une seconde

A

non fendue. Le noyau entier el la traverse sont formés de lamelles de fer doux, séparées par du papier, et la

DE M. KLINGELFUSS A BALE. 315

masse totale surpasse considérablement celle du fer dans la bobine Ruhmkorff. Deux paires de bobines primaires et secondaires sont disposées sur les deux branches vertica- les du cadre, les secondaires entourant les primaires. La disposition essentielle est l’enroulement du fil secondaire, que M. Klingelfuss obtient au moyen d’un appareil fort ingénieux que nous n'avons pas à décrire ici. Cet enrou- lement est absolument mathématique et combiné de ma- nière à écarter, selon des règles précises, les spires en raison de leurs différences de potentiel. Le procédé de fabrication, dont M. Klingelfuss tient à conserver le se- cret, permet d’enrouler le fil de manière à éviter d’une spire à l’autre même le contact de l'enveloppe de soie qui le recouvre. Le nombre des spires, soit primaires, soit secondaires est très inférieur à celui de la bobine Ruhm- korff. Voici les données comparatives pour les enroule- ments des deux appareils en question; les chiffres indi- quent le nombre des spires:

Bobine Carpentier Transformateur Klingelfuss Fil primaire 322 112 Fil secondaire 153.000 18.000

Les deux paires de bobines peuvent être utilisées soit en les mettant en série, soit en les reliant parallèlement.

L'interrupteur est à mercure et fonctionne séparément alimenté par un courant spécial. Dans les expériences suivantes on n’a utilisé que des fermetures et des ruptu- res isolées du circuit primaire, obtenues au moyen d’un dispositif fort simple. Un levier métallique horizontal, mobile autour d’un axe également horizontal, portait à une extrémité deux tiges en cuivre à bouts de platine plongeant dans deux godets de mercure recouvert d’al-

316 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR

cool. Dans cette position le courant entrait par l’un des godets et ressortait par l’autre. L’interruption se faisait au moyen d'un poids tombant d’une hauteur constante d'environ 1250 sur l’antre extrémité du levier.

Les mesures furent exécutées dans le circuit secondaire fermé à travers un galvonomètre balistique. On obte- nait ainsi pour chaque fermeture et pour chaque rupture la quantité d'électricité induite. Les résultats fournis par de nombreuses expériences en utilisant des courants pri- maires de différente intensité, sont représentés graphique- ment dans le tableau ci-contre. Les courbes sont des moyennes entre les quantités induites à la fermeture et à la rupture du courant primaire. D'après la théorie ces deux quantités doivent être identiques. Elles se sont en effet montrées à très peu près telles pour l'appareil de M. Klingelfuss lorsqu'il était muni de la traverse fendne. Pour la traverse pleine il y avait une petite différence sur laquelle nous ne voulons pas insister. Avec la bobine Ruhmkorff par contre il y a une assez grande différence en faveur de la rupture dans certains cas, en faveur de la fermeture dans d’autres; mais nous passerons ici sur ce détail.

Les abscisses représentent les intensités du courant primaire en ampères, les ordonnées; les quantités induites en microcoulombs.

La courbe I se rapporte à la bobine Ruhmkorff de Carpentier. Les autres courbes sont fournies par l’appa- reil Klingelfuss dans les conditions suivantes : Dans IT et III, les bobines primaires sont reliées parallèlement; II est formé par l'appareil dégarni de l’armature A, et III par l’appareil muni de l’armature. On voit l’importance colossale de cette dernière qui a pour effet de conduire

DE M. KLINGELFUSS A BALE. 317

les lignes de forces en les empêchant de venir entraver l'effet de l'induction par un parcours défavorable. Les quantités induites dans l’appareil muni de son armature

ä0ao

| 7000!

6000

5009

sont près de trois fois plus considérables que celles indui- tes dans l'appareil sans armature. À mesure qu’on s’élève dans l'intensité du courant primaire, ce rapport diminue un peu. Voici d’ailleurs quelques chiffres relatifs aux courbes IT et IIT. Ce sont les quantités induites en micro-

coulombs :

5 10 15 20 #30 45 ampères

Avec armature 872 1780 2616 3540 4620 5878 microcoulombs Sans armature 293 614 912 1215 1837 2694 :

Rapport: 3,0 2,9 29 29 925 92,92

La courbe IV enfin représente les quantités induites lorsque les deux bobines primaires sont reliées en séries.

318 NOTICE SUR UN TRANSFORMATEUR

On voit qu’elle s’élève encore beaucoup plus que la

courbe III au-dessus de celle fournie par la bobine

Rahmkorff. On obtient ainsi avec le même courant

primaire une quantité beaucoup plus considérable qu'avec

le Puhmkorff. Voici d’ailleurs le résultat des mesures

pour des courants primaires variant de 10 à 25 ampères. 10 15 20 25 ampères.

Transformateur Klingelfuss 3440 4600 5550 6300 microcoulombs Bobine Carpentier 524 750 1094 1270 »

Rapport : 6,7 6,1 5,1 5,0

En se reportant aux données comparatives faites au début sur le nombre des spires des enroulements pri- maires et secondaires dans les deux appareils, on recon- naîtra la supériorité incontestable de l'appareil de Klin- gelfuss.

Jusqu'ici nous n’avons envisagé que la quantité de l'électricité induite. Reste encore à examiner la tension en circuit secondaire ouvert. La longueur des étincelles atteint exactement celle que l’on obtient avec la bobine Ruhmkorff, soit 42 et même 45 centimètres. D'ailleurs ceci est un point dont il ne faut pas exagérer l'impor- tance dans le cas particulier des applications à la radio- graphie. Il est fort rare que dans les tubes employés pour les rayons de Rôntgen la distance des bornes les élec- trodes sont scellées dans le verre ne dépasse 30 centimè- tres. C’est pourquoi il n’y a pas avantage à forcer la cons- truction de la bobine dans ce sens, tandis qu'il est néces- saire de lui faire rendre des quantités aussi grandes que possible. Une bobine de la puissance explosive de 60 cen- timètres par exemple fournira toujours des résultats infé- rieurs à ceux que donnera une bobine de la puissance de 30 centimètres mais dont les quantités à chaque dé-

DE M. KLINGELFUSS A BALE. 319

charge sont beaucoup plus fortes que dans la première. A ce point de vue en effet l'appareil que nous avons étu- dié fournit des rayons de Rüntgen très puissants. Pour en revenir aux étincelles nous ajouterons que celles-ci ont à longueur égale une auréole beaucoup plus large que celles de la bobine Ruhmkorff. À 25 centimètres on sépare encore par le souffle l’auréole qui s’écarte sous forme de véritables flammes, chose que l’on ne réalise plus guère avec le Ruhmkorff au delà de 7 ou 8 centi- mètres.

Ce qui permet d’obtenir des résultats aussi intenses c’est comme nous l'avons indiqué, la grande masse du noyau fermé de fer doux et l’enroulement mathématique- ment régulier du fil secondaire. Ce dernier a 0,2 mm. de diamètre, tandis que celui de la bobine Ruhmkorfi n'a que 0,16 mm. ce qui lui donne une section presque double (‘°/.) de celle du fil du Ruhmkorff. La résistance du fil induit est ainsi considérablement diminuée, et cela d'autant plus que le nombre des spires de l’induit est relativement petit. Elle n’est que de 8.000 ohms environ contre 50.000 qu'elle atteint dans la bobine Ruhmkortf. La tension étant donc la même que pour la bobine Ruhmkorff et les quantités induites (si l’on veut aussi les intensités) étant environ sextuples, l'énergie rendue est environ six fois plus grande. Si l’on considère enfin que cette énergie six fois plus grande est obtenue par un inducteur qui est bien inférieur au Ruhmkorff sous le rapport des ampères-tours on verra combien le rende- ment de ce nouvel appareil est avantageux.

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RECHERCHES

SUR LE VERSANT SUD-EST

DU

MASSIF DU MONT-BLANC

PAR

Francis PEARCE

Assistant au laboratoire de Minéralogie et Pétrographie de l'Université de Genève.

(Suite et fin!.)

QUATRIÈME PARTIE

LES TERRAINS SÉDIMENTAIRES

Dans la bordure méridionale du massif du Mont-Blanc, les terrains sédimentaires sont peu développés, 1ls sont représentés par : le Carbonifère et le Permien rares, le Trias, l’Infralias, le Lias, le Dogger et le Quaternaire.

On en trouve dans le Val Ferret suisse, quelques lam- beaux plaqués contre les parois abruptes de porphyres; de petits affleurements se voient également sur la rive droite de la Dranse près de Som-la-Proz et la Seiloz.

1 Voir Archives, t. VI, juillet 1898, p. 56, août, p. 134, et sep- tembre, p. 257.

RECHERCHES, ETC. 321

Au col des Grépillons et au col Ferret, les dépôts sédimentaires deviennent plus importants, ils forment alors une épaisse bande, allant de la base de l’arête des Grépillons, au village de Ferret. A partir du col Ferret, cette bande se poursuit sur la rive gauche de la vallée de la Doire, forme l’anticlinal de la Montagne de la Saxe et du Mont-Chétif, ainsi que le synclinal de Courmayeur, puis disparaît près de la cantine de la Visaille, sous les schistes lustrés ou le quaternaire, pour reparaître dans la partie supérieure du Val de l’Allée blanche, dans les plis des Pyramides Calcaires, du col de la Seigne, etc.

Le sédimentaire se trouve aussi sur la rive droite de la Doire, il forme un talus entre Praz-Sec et l’extré- mité du glacier de la Brenva.

La direction des couches est sensiblement N.-E.-S.-0. et le plongement se fait généralement au S.-E., sauf tou- tefois dans la région voisine de Courmayeur, les cou- ches se replient sous le massif du Mont-Blanc, en plon- geant au N.-0., tandis que vis-à-vis, elles se renversent sous le flanc nord de la Montagne de la Saxe et du Mont- Chétif. Le synclinal de Courmayeur, qui est isoclinal couché dans sa plus grande longueur, présente en cet endroit la disposition en éventail.

Au sud, ces terrains triasiques ou liasiques supportent les schistes lustrés de la zone du Briançonnais.

Nous n’entrerons pas ici dans une étude détaillée des formations sédimentaires, nous ne ferons que résumer les travaux antérieurs, en y ajoutant quelques observa- tions que nous avons eu l’occasion de faire.

L'étude que nous avons faite, n’ayant pas eu pour but celle des formations sédimentaires, et comme d’ailleurs il existe certaines lacunes dans la connaissance des forma-

PR EPS

329 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

tions très intéressantes de cette région, il serait à désirer qu’il en soit fait une étude stratigraphique plus complète.

S 1. Le Carbonifére et le Permien.

Ces deux formations manquent en général sur le ver- sant sud du Mont-Blanc, ils n’ont été signalés qu’en deux endroits seulement :

Le premier, au Mont-Fréty, l’on trouve entre le granit et les schistes du Lias, un grès que MM. Duparc et Mrazec ont rapporté au Carbonifère. C’est une roche gréseuse, compacte ; au microscope, le type est essentiel- lement quartzeux et renferme des grains arrondis de quartz, un peu d’orthose et d’oligoclase, puis par places quelques plages arrondies de granit ou de granulite. Le deuxième point, est dans le cœur de l’anticlinal triasique des Pyramides Calcaires, l’on trouve une roche verte, que les auteurs précités rapportent au Trias inférieur ou plutôt au Permien, vu ses caractères pétrographiques.

$ 2. Le Trias.

Le Trias, généralement peu développé, se trouve, sous forme de quartzites, de calcaires dolomitiques et de dolomies.

Les Quartzites paraissent être à la base des formations triasiques ; dans la région du Val Ferret, on les rencontre seulement au Mont-Chétif, elles forment un chapeau recouvrant les quartzporphyres, et à la Montagne de la Saxe, l’on en trouve par-ci par-là quelques lambeaux.

Ce sont des roches vertes ou blanches, cristallines, res- semblant parfois à des roches granitiques, le grain en est

>

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 393

plus ou moins grossier et la structure un peu schisteuse, Elle sont formées de galets de quartz et de feldspaths, réunis par un ciment constitué par des grains de quartz et de feldspaths roulés, de la calcite, de la séricite et de la chlorite.

Les Dolomies et les Cargneules sont plus répandues, elles se rencontrent sur le flanc méridional de la Montagne de la Saxe et du Mont-Chétif, les dolomies sont des roches blanches ou grisâtres, d'aspect bréchiforme, elle reposent sur les porphyres et supportent les cargneules.

Au Catogne, le Trias est représenté par une brèche, reposant sur le porphyre, sur laquelle s’appuyent des calcaires dolomitiques bleuâtres ou des schistes dolomi- tiques,

Quant aux cargneules, elles prédominent dans le Val Ferret, sur les autres formations du Trias elles suppor- tent soit un conglomérat, que nous avons rapporté à l’infralias et que nous décrirons plus loin, soit des schistes liasiques les schistes lustrés de la zone du Briançon- nais. Ce sont des roches jaunes, vacuolaires et bréchi- formes, elles renferment quelquefois de gros débris de quartz et des fragments de blocs de calcaires dolomi- tiques ; le ciment est calcaire, gréseux et jaunâtre.

Les cargneules forment une bande à peu près con- tinue, que l’on peut suivre sur la rive droite de la Dranse, depuis Som-la-Proz au col Ferret; on les retrouve plus loin à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif, et enfin elles sont très développées dans la région des Pyramides Calcaires et du col de la Seigne.

Sur l’autre rive du Val Ferret, le trias fait générale- ment défaut parmi les terrains sédimentaires plaqués contre les flancs du Mont-Blanc, à l’exception toutefois

324 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

du Catogne, l’on trouve comme nous l'avons déjà dit des brèches et des dolomies triasiques.

Comme on le voit, les divers termes de la série triasique ne se rencontrent que très rarement ensemble, les sup- pressions que l’on observe, sont sans doute dues à des étirements locaux fréquents d’ailleurs dans ces régions, plutôt qu’à des lacunes dans les dépôts triasiques.

S 3. L’Infralias.

Dans la bordure sud-est du massif du Mont-Blanc, l’infralias est représenté par des grès et des conglomérats. Il est très développé dans la région du col du Bonhomme et du col des Fours, il forme les grès singuliers. A la Montagne de la Saxe, à la Maya et à l’Amore, contre les parois des Six-Neirs, on trouve encore des conglomérats, que nous avons rattachés à l’Infralias, à cause de l’ana- logie de faciès et des conditions de gisement avec les grès singuliers du col des Fours.

Les grès singuliers.

Ceux-ci ont été remarqués en premier lieu par de Saussure, qui leur a donné ce nom, puis ils ont été en- core étudiés par Lory et l’abbé Vallet, qui leur ont assi- gné l’âge infraliasique, d’après les fossiles qu'ils y ont rencontrés; M. E. Ritter enfin en a fait une étude très complète‘, à laquelle nous renvoyons le lecteur pour de plus amples renseignements. Nous résumerons cepen- dant ici leurs caractères principaux afin de pouvoir

1 E,. Ritter. Loc. cit.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 9325

établir l’analogie entre ces grès et les conglomérats de la Saxe, de la Maya et de l’Amône. Les grès singuliers sont des grès, on des conglomérats, de couleur rouge brunâtre, renfermant des galets réunis par un ciment calcaire ou argileux chargé de paillettes de séricite.

Les galets que renferment ces conglomérats sont for- més par des roches éruptives, cristallines, calcaires ou dolomitiques.

Parmi les roches éruptives ou cristallines formant les galets on trouve:

De la protogine.

Des granulites, riches en oligoclase, avec un peu d’orthose et de quartz, le mica y est rare.

Des granulites analogues à celles que l’on trouve intercalées dans le revêtement porphyrique du Val Ferret suisse.

Des fragments de micaschistes granulitisés, sem- blables à ceux de l’arête du Brouillard, ou bien à ceux intercalés dans les porphyres.

Quant aux galets de roches sédimentaires, ce sont des cailloux de dolomies et de calcaires, analogues à ceux en place dans la région.

Les grès singuliers supportent dans cette région des schistes noirs liasiques, qui nous paraissent assez sem- blables à ceux qui reposent dans le Val Ferret sur les con- glomérats de la Maya et de l’'Amône.

Le conglomérat de la Montagne de la Saxe.

À la Montagne de la Saxe, près du village du même nom, on trouve un conglomérat formé de cailloux roulés de granit et de dolomie, il supporte les schistes noirs du

326 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Lias et repose sur le Trias, qui y est représenté par des dolomies et des quartzites blanches.

Les cailloux granitiques que l’on y trouve, sont en tout semblables au granit du Mont-Blanc, ce sont des roches pauvres en quartz, avec de jolies lamelles de mica vert, le feldspath est de l’oligoclase et de l’orthose. Quelques- uns de ces cailloux de granit accusent des phénomènes dynamiques très intenses.

L'analogie dans les conditions du gisement, de ce con- glomérat avec les grès singuliers du col des Fours, nous le font rattacher à la même formation.

Le conglomérat de la Maya et de l Amône.

Dans le revêtement sédimentaire de la Maya et de la paroi des Six-Niers, dominant le hameau de l’Amône, Favre, puis Gerlach ont déjà mentionné l'existence d’un conglomérat reposant sur le porphyre et supportant les schistes noirs du Lias.

Nous l’avons étudié dans ces deux localités et nous en donnerons ici une description détaillée.

Dans le Val Ferret, ce conglomérat parait être absolu- ment sporadique, nous ne l'avons rencontré qu'à la Maya et à l’Amône, mais il n’est pas impossible qu'il ait été plus étendu, mais alors supprimé par un de ces étirements si fréquents dans cette région.

À la Maya, la position stratigraphique de ce conglo- mérat est facile à établir par une coupe faite dans les ravins creusés dans le revêtement sédimentaire, par les torrents qui descendent du glacier du Mont-Dolent. Il repose directement sur les porphyres, et il est surmonté par des schistes argileux noirs, qui ne font généralement

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 327

pas effervescence avec l'acide chlorhydrique. Ces derniers sont un horizon très constant dans la bordure sédimen- taire du Val Ferret, on y a, paraît-il, trouvé des belem- nites ‘; en tout cas ils sont absolument semblables à ceux décrits par M. Ritter, comme étant à la base du Lias. En d’autres endroits ces mêmes schistes reposent sur des quartzites triasiques.

A l’Amône, le conglomérat de faible épaisseur, repose également sur le porphyre. On en trouve de nombreux blocs dans les éboulis et en place, on ne peut guère le voir qu'en lambeaux dans le voisinage des galeries qui desser- vaient les anciennes mines de pyrite.

A l'endroit même on l’observe, il supporte des cal- caires spathiques et pyriteux, dans lequel Greppin” à trouvé une faune Bajocienne ; mais il est vraisemblable que les schistes noirs de la Maya soient ici localement sup- primés. En effet, on trouve des débris de ces mêmes schistes dans les éboulis et ils paraissent provenir d’un point inaccessible, situé plus haut dans la paroi. Ces schistes supporteraient alors les calcaires spathiques à échinodermes.

Le conglomérat renferme en abondance des galets par- faitement arrondis, dont la grosseur peut atteindre celle de la tête. Les roches formant ces galets appartiennent aux différents types suivants :

Des porphyres quartzifères, (microgranulite, micro- pegmatite, porphyres globulaires), identiques à ceux que l’on trouve en place dans les parois dominant le Val Ferret.

! Graeff. Loc. cit.

* Greppin. Fossiles bajociens dans les mines de pyrites ferru- gineuses du Val Ferret. Verhandlung der Schweizer Naturv. Ces. Jahresbericht. 1875, T6.

228 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Des cailloux de protogine et de granulite, plus rares déjà et ayant tous les caractères de ces mêmes roches en place dans le versant sud-est du Mont-Blanc.

Des amphibolites feldspathiques, (pseudosyénites, pseudo-diorites), parfaitement semblables à celles que l’on trouve encore aujourd’hui en place et dans les éboulis des parois de la Maya et des Six-Niers.

Des cailloux calcaires.

Le ciment, qui fait corps intime avec les cailloux, se montre sous le microscope, formé d’une quantité de petits galets de porphyre, de plages minuscules de granit et de grains arrondis de quartz et de feldspath ; le tout est asgloméré par des grains de calcite et des plages de fluorine.

Ce dernier minéral présente parfois de jolies sections carrées, avec des clivages octaédriques et renferme de nombreuses inclusions opaques.

La fluorine a été mise en évidence par la méthode de Becke, en utilisant des contacts favorables avec le quartz, l'indice en a toujours été trouvé inférieur à N, du quartz. Le fluor a d’ailleurs été aussi reconnu par les méthodes analytiques ordinaires.

À notre avis, ce conglomérat doit être rapporté à l’Infralias, nous ne l’avons jamais vu, il est vrai, reposer sur le Trias, mais nous savons qu’il est nettement infé- rieur aux schistes noirs que l’on considère comme la base du Lias. Ce poudingue nous paraît comparable au grès du col du Bonhomme et aux conglomérats qui l’accom- pagnent. Or l’âge infraliasique de ces derniers a été établi par des fossiles, comme aussi par leur position stratigra- phique entre le Trias supérieur et les schistes du Lias inférieur.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 329

*

C'est probablement à la même époque qu'il faut rattacher le conglomérat sporadique de la Montagne de la Saxe, intercalé lui aussi entre le Trias et le Lias et qui renferme des cailloux de granit associés à des fragments de calcaires dolomitiques.

$ 4. Le Lias.

Le Lias, dans le Val Ferret prédomine dans les for- mations sédimentaires, il est disposé généralement en grandes dalles, plaquées contre les parois du Mont-Blanc. Au Mont-Chemin, au Catogne, au Col Ferret et au Mont- Fréty, il forme de puissantes assises, tandis que dans beaucoup d’autres endroits du Val Ferret, on n’en trouve que quelques lambeaux accrochés contre les parois abruptes de cette partie du massif.

Le Lias du Mont-Blanc peut se subdiviser en deux nouveaux horizons :

Le Lias inférieur, calcaire.

Le Lias supérieur, schisteux.

Le Lias inférieur, se présente sous deux types distincts, mais qui n’ont rien d’absolu; entre eux il existe des variétés de passage.

La même observation peut être faite relativement au Lias du synclinal de Courmayeur et les schistes lustrés de la zone du Briançonnais, on ne peut parfois trancher la limite exacte de séparation, ces deux formations présen- tent sur quelques échantillons, les caractères de l’une ou de l’autre.

Le premier type est formé par des schistes noirs argi- leux, qui ne font pas effervescence avec l’acide chlorhy- drique.Ce sont ces schistes qui dans la région du Col-du-

ARCHIVES, t. VI. Octobre 1898. 23

390 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Bonhomme, s’appuyent sur les grès singuliers, et ce sont probablement les mêmes schistes, que l’on peut suivre dans toute la bordure sédimentaire du Val Ferret, et qui, à la Maya et à l’Amône, reposent sur le conglomérat.

Le deuxième type est représenté par des schistes cal- caires, spathiques, ils se délitent en plaquettes et sont quelquefois attaquables avec l'acide chlorhydrique.

Dans le lias supérieur schisteux, on trouve des schistes noirs bien lités, généralement pyriteux, qui possèdent presque toujours du carbonate de chaux, cet élément peut cependant faire quelquefois défaut.

Cette subdivision en Lias inférieur et supérieur est très nette au Col-du-Bonhomme, au Catogne et au Mont- Chemin, mais elle est beaucoup plus difficile à établir dans d’autres régions du Val Ferret.

Au Catogne et au Mont-Chemin, M. H. Schardt, y subdivise le Lias, en Lias inférieur, moyen et supérieur ; comme Lias inférieur, cet auteur décrit des schistes noirs, qui nous paraissent être l’équivalent de ceux du Val Ferret et du Col-du-Bonhomme.

Nous avons étudié en coupes minces quelques échan- tillons de ces schistes noirs du Lias inférieur, et au mi- croscope ils présentent une très grande analogie avec ceux du Lias inférieur du Col-du-Bonhomme, dont M. E. Rit- ter a mis très obligeamment les coupes à notre dispo- sition.

Schistes du Lias inférieur.

Ces schistes se débitent en plaquettes et ressemblent assez, au premier aspect, à des formations analogues du

1 H. Schardt. Observations géologiques au Mont-Catogne et au Mont-Cherin. Eclogæ geologicæ Helveticæ. Bd. IX.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 391

carbonifère de l'extrémité S.-0. du massif du Mont- Blanc. Ils sont noirâtres, miroitants et gras au toucher.

Au microscope, on voit qu'ils sont formés en grande partie par un ciment argileux et séricitique, entremélé de petits grains de quartz, auxquels s’ajoutent des grains microscopiques de sphène et d’ilménite, puis aussi des matières charbonneuses.

14. V. La Maya.

Schiste noir reposant sur le poudingue.

SLM. La masse principale de la roche est formée par une pâte de très fines aiguilles de séricite et de mica, mélangées à des matières amorphes, charbonneuses et opaques, puis à de très fines aiguilles de rutile et de ma- gnétite. Partout on trouve disséminés de tout petits galets de quartz, et des lamelles de mica noir et d’oligiste.

500. Chdtelet, à l'extrémité de la Combe d'Orny.

SLM. Roche paraissant surchargée de matières opa- ques et pulvérulentes, sans doute charbonneuses. On y trouve ça et des fibrilles serpentineuses (allongement positif), puis du mica blanc, et quelques grains de quartz et d’oligiste.

1. V. Châtelet, à l'extrémité du Vallon de Saleinaz.

SLM. Roche très schisteuse formée par une multitude de petits grains de quartz, de débris de mica blanc et un peu de calcite.

Matières charbonneuses et ocreuses.

Lias supérieur.

Ces schistes sont généralement très fissiles et noirä- tres. La majeure partie de la roche est formée par de la calcite en grains, entremêlés avec des grains de quartz et et de feldspath et quelquefois des lamelles de mica. En outre, on trouve des matières opaques et des aiguilles de rutile.

3932 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Il existe en outre encore certains types le calcaire fait défaut.

295. Au Nord du Mont-Chétif.

SLM. La roche est formée d’une véritable boue cal- caire à éléments très fins, dans laquelle on trouve quel- ques nids de quar{z et de feldspath. La poussière opaque est peu abondante.

297. Au Nord du Mont-Chétif.

SLM. Type à grain plus grossier, renfermant quelques débris de quartz et de Tourmaline, puis quelques cristaux de pyrite entourés d’une auréole de limonite. L'élément principal est encore ici la calcite en grains. Poussière noire abondante, avec belles aiguilles de rutile.

$ 9. Le Dogger.

Le Dogger est très peu représenté dans le Val Ferret. M. Schardt signale au Catogne et au Mont-Chemin, des couches appartenant à cet étage et même au Malm, c'est sur ce malm que vient alors dans cette région se placer la zone des schistes lustrés.

Le Jurassique a déjà été signalé antérieurement par Favre, qui l’a trouvé à la Maya et à l’Amône, il en existe des couches fossilifères. Parmi les fossiles recueillis par Favre, Desor a reconnu : Cüidaris propinqua, des tiges et des anneaux de pentacrinnées, qui lui font rap- porter ces couches à l’Argorvien.

Plus tard, une étude plus complète du gisement fossi- lifère de l’'Amône a été faite par Greppin, qui rapporte alors ces terrains au Bajocien.

1 H. Schardt. Loc. cit.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 200

Nous-mêmes nous partageons plutôt cette manière de voir, car le faciès du Dogger de l’Amône ressemble beau- coup à celui du Dogger de certaines régions alpines. D'au- tre part, nous avons recueilli à l’Amône quelques fos- siles, que M. Rollier, à qui nous les avons montrés n'a pas hésité à attribuer au Dogger même inférieur.

CINQUIÈME PARTIE S 1. Résumé et conclusions.

Nous résumerons, en quelques mots, les caractères généraux des différentes formations du Val Ferret, telles que nous les avons décrites dans les pages qui précédent :

I. La protogine.

La protogine dans les régions que nous avons étudiées se présente sous trois types distincts, que nous avons désignés sous les noms de : type granitique, type pegmatoïde et type schisteux.

Ces différentes variétés ne sont point distribuées d’une façon absolument quelconque dans la chaîne du Mont- Blanc, mais bien selon certaines lois. Le type granitique forme un massif très homogène, constituant la plus grande partie du versant sud du Mont-Blanc; il se ren- contre aussi en certains points du versant nord du massif. Les types pegmatoïdes et schisteux sont disposés en bandes dans l’intérieur du massif, ou bien en flanquent les bords extérieurs.

La roche granitique du versant sud répond entie- rement par ses caractères macroscopiques, microsCopi- ques et chimiques, à ceux d’un véritable granit, mais d'un granit relativement acide.

334 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

Le quartz y est presque toujours en grandes plages, faisant ciment entre les autres élémenis, et présente beaucoup plus rarement la forme granulitique, qui est plutôt une exception.

Les phénomènes dynamiques subis par ce granit paraissent avoir été très énergiques, ils ont écrasé ou dé- formé certains éléments, les feldspaths sont tronçonnés, les lamelles hémitropes ployées ; le quartz montre des extinctions onduleuses et parfois des plages complète- ment broyées.

Le type pegmatoïde est accusé par le grand dévelop- pement des cristaux feldspathiques, généralement de l'or- those, et qui atteignent de grandes dimensions, plusieurs centimètres de longueur. Les cristaux sont orientés sans

ordre aucun les uns par rapport aux autres. Le quartz

est en plages, mais il se présente aussi sous la forme gra- nulitique ; le mica est plus abondant que dans le type gra- nitoide .

Le type schisteux est une roche dans laquelle les cristaux feldspathiques, toujours de grandes dimensions, sont alignés parallèlement entre eux ei se développent, accompagnés de beaucoup de quartz granulitique, entre des feuillets micacés. Les types schisteux et pegmatoïde renferment en outre, de nombreuses enclaves fragmen- taires de roches cristallines et ont aussi subi des actions dynamiques très intenses.

D’après les différents profils qui ont été décrits plus haut, on a pu voir que ces trois types passent soit latéralement soit verticalement les uns aux autres, le passage, du type granitoïde au type schisteux, se fait par la protogine pegmatoïde. D'autre part, on peut aussi constater le passage graduel des variétés schisteuses, aux schistes cristallins.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 399

Quant à la composition chimique, elle est assez constante pour le granit du versant sud-est du massif, mais elle subit aussi des modifications en même temps que la protogine granitoïde passe à la protogine pegma- toide ou schisteuse. D’après les considérations précé- dentes, la protogine pegmatoïde et la protogine gneissi- que, nous paraissent être le résultat d’une modification plus ou moins profonde qu’a subie le magma granitique, par la résorption des schistes de la couverture cristalline, ou par l’apport plus ou moins considérable de la roche éruptive dans les schistes cristallins. Cette modification est accompagnée d’un changement dans la structure de la roche et aussi d’une variation dans sa composition chimique.

La roche éruptive du massif du Mont-Blanc serait donc un véritable granit, qui est représenté dans le ver- sant sud de la Chaîne, et la protogine pegmatoide et schisteuse, et les autres variétés ne seraient que des roches résultant de l’action métamorphique exercée par le granit sur la couverture cristalline.

IL. Les porphyres quartziféres.

Sur tout le flanc S.-E. du massif du Mont-Blanc, du Catogne et au delà, jusqu’au Col des Grépillons, les schistes cristallins plus ou moins injectés qui, sur le ver- sant nord flanquent la protogine, sont remplacés par un complexe de porphyres acides, de schistes cristallins, d’amphibolites et de granulites, formant une bande con- tinue, qui atteint sa largeur maxima au Catogne et au Châtelet.

La continuation de cette bande au delà du Col des Grépillons ne doit point être recherchée contre les flancs du massif du Mont-Blanc ; elle se retrouve à la Montagne

336 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

de la Saxe et au Mont-Chétif, avec des caractères analo- gues et disposée semblablement vis-à-vis du granit d’une part et des couches sédimentaires de l’autre.

Au delà du Mont-Chétif, cette zone disparaît sous les terrains sédimentaires. Le Mont-Chétif et la Montagne de la Saxe appartiennent donc à la zone du Mont-Blanc et la zone du Briançonnais passe à l’est de ces montagnes.

Les porphyres ont un contact généralement franc, avec la protogine, qui se fait soit par des roches schis- teuses, soit par des variétés laminées.

Il est difficile de savoir si, près du contact, les porphy- res traversent en filons la protogine, nos observations sont peu d’accord avec cette manière de voir, les coupes des Grépillons, de la Maya et autres, ainsi qu’un examen de la forme topographique des affleurements du por- phyre, semblent plutôt montrer que ceux-ci recouvrent la protogine.

Comme au Catogne, sur toute l'étendue de la zone les porphyres alternent avec des roches cristallines, mi- caschistes, amphibolites feldspathiques, schistes sériciti- ques, granulites, etc. Dans le Val Ferret, les porphyres paraissent prédominer de beaucoup.

Envisagés au point de vue pétrographique, les por- phyres du Val Ferret sont des microgranulites, toujours à deux temps de consolidation et dont la composition mi- néralogique est analogue à celle des mêmes roches de la première zone alpine. |

Les différences qu’on observe dans les diverses variétés portent, exclusivement, sur les rapports respectifs des deux consolidations, ainsi que sur la nature de la pâte.

Les porphyres du Val Ferret sont tous entièrement cristallins, sans traces de matières vitreuses ou felsitiques.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 8937

La seconde consolidation, microgranulitique en principe, peut affecter cependant toutes les structures comprises entre le type microgranulitique et globulaire absolu. Les formes dites à étoilement, voire même les formes micro- pegmatoïdes, ne sont point rares et dans certains Cas, il y a tendance à la formation de sphérolithes incomplets.

Les quartzporphyres réalisent un type essentielle- ment acide, dans lequel le quartz abonde dans la seconde consolidation. La pauvreté en chaux montre l'acidité des plagioclases et la composition du magma, d’où sont issus les dits porphyres, est en somme voisine, sinon identique, de celle du magma qui a donné naissance aux granulites filoniennes, ainsi qu’à la protogine finement grenue du versant sud.

Tous les porphyres sans exception accusent à des degrés divers des phénomènes dynamométamorphiques, ceux-ci ont écrasé ou déformé plus ou moins la première et la seconde consolidation. Cet écrasement a facilité la production de la séricite et laminé par moments si forte- ment ces roches, qu'il devient impossible parfois de les distinguer des schistes séricitiques francs.

Sur toute son étendue, à l’exception de quelques points dénudés par lérosion, cette bande porphyrique entre en contact avec les couches sédimentaires du Val Ferret. Partout ce contact est mécanique, les couches plaquées contre la microgranulite plongent toujours vers le sud, sur toute l'étendue du versant, ce plongement est conforme à celui que l’on peut observer, dans les premiè- res chaînes situées à l’est du massif du Mont-Blanc; cette disposition se retrouve à la Montagne de la Saxe et au Mont-Chétif.

Les couches sédimentaires les plus anciennes qui en-

338 RECHERCHES SUR LE VERSANT SUD-EST

trent en contact avec les porphyres sont triasiques et alors ce sont des quartzites ou des dolomies, c’est le cas au Mont-Chétif et à la Montagne de la Saxe. D’autres fois, comme à la Maya et aux Six-Niers, c’est un conglomérat polygénique, à cailloux de porphyre dominant; il n’est pas possible de savoir si ce conglomérat est général ou sporadique, quant à son âge, nous le croyons infralia- sique. Ailleurs, le contact se fait avec des dalles cal- caires ou des schistes noirs, liasiques ou jurassiques.

Les schistes cristallins qu’on trouve intercalés dans le massif porphyrique, sont de divers types :

Des schistes séricitiques, qui paraissent pour la plupart être le résultat de l’altération et d’actions dyna- mométamorphiques, subies par les quartzporphyres.

20 Des schistes micacés ou quelquefois chloriteux.

Des amphibolites, franches ou feldspathiques.

Les schistes micacés dominent parmi les autres forma- tions cristallines, ce sont des micaschistes à mica noir et qui offrent fréquemment des variétés identiques à celles de l’arête du Brouillard. Toutes ces formations cristallines sont presque toujours modifiées d’une façon assez énergi- que par l'injection de la granulite.

Les granulites qui accompagnent les filons de por- phyres sont semblables aux granulites filoniennes qui percent la protogine du versant sud; ce sont des roches blanches, finement grenues, à texture saccharoïde. On les trouve rarement franches, elles se sont presque toujours modifiées par leur injection dans les schistes.

IT. Les terrains sédimentaires.

Les formations sédimentaires du Val Ferret se ratta- chent au Trias, à l’Infralias, au Lias, au Dogger et au Quaternaire.

DU MASSIF DU MONT-BLANC. 339

Le Trias est représenté par des quartzites, des dolo- mies et des cargneules. L’Infralias, nous est donné par les poudingues que l’on trouve à l’Amône, à la Maya et à la Montagne de la Saxe et qui nous paraissent être la continuation directe des grès singuliers, nettement infra- liasiques du Col-du-Bonhomme.

Les formations liasiques de la zone du Mont-Blanc appartiennent soit au Lias inférieur, soit au Lias supé- rieur, mais la limite de séparation de ces deux niveaux est souvent difficile à établir, vu le passage graduel de l’une de ces formations dans l’autre.

La même observation est à faire vis-à-vis des schistes lustrés de la zone du Briançonnais.

Le Dogger se trouve aussi en quelques points du Val Ferret, il est peu développé et il est représenté par des calcaires spathiques à échinodermes, qui le font rattacher au Bajocien. Quant au Quaternaire, il est formé d’é- boulis d’alluvions ou de dépôts morainiques dont les éléments proviennent tous du massif du Mont-Blanc ou des montagnes avoisinantes.

Comme on le voit, jusqu’à la fin de l’Infralias, les dé- pôts sont en majeure partie des dépôts côtiers, qui ont emprunté beaucoup de leurs éléments aux formations qui constituent le massif du Mont-Blanc actuel. Il en ré- sulterait qu'à l’époque de l'Infralias, le relief du Mont- Blanc était déjà suffisamment accusé, pour permettre la formation de dépôts côtiers.

LES PROGRÉS DE LA GÉOLOGIE

EN SUISSE PENDANT L'ANNÉE 1897

PAR H. SCHARDT.

(Suite et fin!).

Il] GÉOLOGIE DYNAMIQUE ACTIONS ET AGENTS EXTERNES.

Après les études de M. Tarnuzzer sur les collines ou Tomas de la vallée du Rhin (voir année 1896) nous avons à noter les observations de M. Piperorr * qui a soumis vingt-quatre de ces collines à un examen aussi détaillé que possible. Il conclut à la nature in-loco pour un petit nombre. La plupart sont considérés comme pro- venant d'un grand éboulement.

Pour arriver à un travail d'ensemble sur les mouve- ments de terrain en Suisse, la COMMISSION GEOLOGIQUE

! Voir Archives, t. VI, septembre 1898, p. 276. ? Mat. Carte géol. Suisse. N.S. VIL p. 45.

LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC. 341

Suisse a fait un appel à tous ceux qui ont l’occasion d'en constater. Un programme avec instructions à suivre, à été adressé aux Sociétés scientifiques, autorités, géolo- gues, ingénieurs, topographes, etc.

Ovailles. Bien que le phénomène des éruptions de tourbières ne se produise guère en Suisse, nous mention- nons une étude de M. Frün* basé sur des constata- tions faites en Irlande. C’est dans les tourbières élevées, situées sur des cols (Hochmoore) que le phénomène en question a lieu. Ces tourbières s’accroissent dans le milieu plus rapidement qu’au bord. La surface se bombe peu à peu et la masse de tourbe nouvelle exerce une pression sur les couches plus profondes de vieille tourbe, noire et pâteuse. Soit par des tremblements de terre, par des pluies persistantes, soit surtout par des exploitations, avançant depuis le bord, la masse de tourbe soumise à cette surcharge trouve un écoulement latéral et se meut lentement ; le sommet de la tourbière, autrefois proémi- nant, s’enfonce et se transforme en une cavité, profonde souvent de dix à douze mètres.

Il n’y a aucune connexion avec les volcans boueux ; cette apparition rentre dans la catégorie des ovailles ou glissements de terrain semi-fluides.

Charriage. M. Stanislas Meunier a fait des expériences sur le charriage des masses caillouteuses ou boueuses sous l’action de l’eau, en imitant des phénomènes qu'il a eu l’occasion d'observer dans la nature. Il arrive à la conclusion que par le déplacement d’amas de galets dans un étroit couloir, ceux-ci se strient superficiellement

! Eclogae. geol. Helv. V, 262. ? Vierteljahrsschr. naturf. Ges. Zürich. XLII. 202-237. 8 C. R. Congr. géol. int. Zürich. 216-237.

342 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

comme les galets striés dit glaciaires. M. Meunier d'en conclure que ce que l’on a appelé moraine de fond à galets striés, n’est souvent autre chose que le résultat de coulées successives dans lesquelles l’action glaciaire est bien secondaire. Il cite des exemples observés dans les Préalpes, aux environs de Montreux. Il nous semble cependant bien difficile de séparer du phénomène glaciaire ces dépôts que tous les glacialistes sont unanimes à appe- ler moraine de fond. L'objet est intéressant et vaut la peine d’être discuté, mais il mérite encore bien plus l'étude suivie sur le terrain.

D'autres expériences faites par M. Meunier ont eu pour but de montrer que des coulées de boue peuvent entrainer des blocs anguleux, assez volumineux, sans les user, d'où résulterait pour lui qu'une argile contenant des fragments anguleux n’est pas nécessairement un dé- pôt glaciaire.

Vallées. M. Lugeon a soulevé un problème qui n'est pas des plus simples, en voulant attribuer les vallées transversales des Alpes à des plis coupant les plis longitu- dinaux des chaînes dans une direction normale à leur ali- gnement. Ayant observé ce fait à propos de la vallée du Rhône, il en déduit une loi qui s’appliquerait à toutes les vallées des Alpes occidentales qu’il a visitées et probable- ment encore à d’autres. Cependant, il reconnaît que le grand pli entre les dents du Midi et les dents de Morcles ne parait pas concorder avec cette règle.

Après que les vallées transversales du Jura ont été attribuées successivement à des ruptures ou des cas-

1 Bull. Soc. vaud. Sc. nat. XXXIII, 57-62. C. R. Acad. Sc. 5 mars 1897.

PAT | 0 CM 4

PENDANT L'ANNÉE 1897. 343 sures, puis de nouveau à l'érosion seule ou concur- ramment avec le plissement (Rollier), M. JENNY' qui à soumis la vallée de la Birse à une étude détaillée, conclut que l'érosion doit être le seul agent qui a créé cette dé- pression qui traverse huit anticlinaux, plus ou moins transversalement. Il rejette l'hypothèse de l’action simul- tanée de l’érosion et du plissement et admet comme action directrice de l'érosion, des accidents tectoniques ; abaisse- ment local de l’axe des plis, ruptures anticlinales, etc., dont l’eau a pu profiter dans l’approfondissement du sillon.

Sources. À propos des mofettes de Schuls, M. Mossca * a eu l’occasion de constater que l’une d'elles n’est autre chose qu’un échappement d’acide carbonique, provenant d’une source d’eau minérale gazeuse.

M. He * a fait d’intéressantes constatations au sujet du débit d’eau dans des puits et indique un procédé de déterminer, sans long tatonnement, le débit exact de l’eau et les moyens de conserver ce débit constant.

M. Piperorr donne une analyse des eaux thermales de Pfäffers, qui jaillissent de fissures dans les schistes du Flysch à 36°,85 C.

Cours d’eau. D’après M. STANIsLAS MEUNIER * le phé- nomène de capture, constaté pour les cours d'eau, est aussi applicable aux glaciers. De la supposition qu'un glacier peut, par érosion régressive, capturer un autre glacier, dont l’appoint de glace occasionnera un avance- ment considérable du glacier, l’auteur déduit que la

! Jahresbericht der Realschule Basel, 1896. 2 C. R. Soc. hel. Sc. nat. Engelberg 1897. Eclogae V. 253. 8 Vierteljahrschr. nat. Ges. Zürich XLII. 112-128. .* Mat. Carte géol. Suisse N. S. VIL. 56. $ C. R. Acad. sc. Paris. 10 v. 1877.

344% LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

formation des gisements de charbons feuilletés recou- vertes de moraine, s'explique facilement ainsi.

Après avoir constaté sur le prolongement du cours de l'Isère et de l’Arve, les traces d'anciennes vallées aban- données, M. LuGsoN' conclut que ces cours d’eau se déversaient autrefois dans le Rhône en coulant vers le nord. Appliquant ce principe au Rhône suisse, il admet que cette rivière, de même que la Dranse du Chablais, a coulé jadis vers le nord, elle suivait le cours de la Broye qu’elle atteignait par la dépression d’Attalens tandis que la Dranse passait par la vallée de la Venoge. L'auteur ne donne cependant aucun argument géolo- gique pour appuyer cette conclusion, basée exclusivement sur la topographie.

Lacs. M. Scaarpr* attribue à l’affaissement préalpin, délimité par les vallées de l’Arve et du lac de Thoune, d’être la cause de la formation des lacs du pied du Jura. En s'étendant jusque dans cette chaîne de montagnes, cet affaissement a transformé en lacs une partie des vallées de l’Orbe Thièle, de la Menthue et de la Broye; il a également créé le petit lac Léman entre Yvoire et ‘Genève, en occasionnant en même temps la grande profondeur du grand bassin du Léman. (Voir Archives V. Janv. 1898).

M. SWERINZEW * a fait une étude sur les lacs de mon- tagne, ces charmants lacs alpins existant, soit à l'origine des hautes vallées alpines, soit sur le parcours des tor- rents et rivières, dans des cuvettes à seuil rocheux. Com-

1 Bull. soc. vaud. Sc. nat. XXXIII, p. 71. C. R. Acad. Sc. Paris, 11 janvier 1897.

? Archives des sciences V et Ecloge geol. Helv. V. 257-261.

8 Dissertation présentée à l’Université de Zürich, 1897.

oc

PENDANT L'ANNÉE 1897. 34

parant cette disposition à ce que Îl'on observe sur un sillon creusé par un filon d’eau de pluie, avec ses petites cascadelles et les petits bassins qui se suivent en chapelets, l’auteur y voit la même cause, soit l'érosion purement aquatique. Il exelut toute intervention appréciable de l'érosion glaciaire et affirme que 90 °/, au moins des lacs alpins doivent leur existence à cette influence, sans compter les innombrables lacs déjà comblés et transfor- més en plaines marécageuses. Même des lacs qui s’écou- lent aujourd'hui souterrainement par des entonnoirs auraient eu cette même origine.

Il nous paraît que l’auteur généralise sans motifs plau- sibles un phénomène qui est possible en miniature, mais qui ne se produira pas identiquement, ou pas du tout, en grand. S'il en était ainsi, on devrait aujourd'hui encore voir, en voie de formation, des lacs du type ima- giné par l’auteur. Or, cela n’est pas le cas. Tous ces lacs sont en voie d'être comblés, ou le sont déjà. Cela indique pour leur formation une cause qui n’agit plus. c’est l’érosion glaciaire qui seule a pu excaver à 30 mètres et plus de profondeur en contrebas de l'horizontale !

L'opinion de M. Swerinzew a d’ailleurs été vivement combattue par M. BALTZER ‘.

Glaciers. MM. Forez et DupasQuiER * ont publié plu- sieurs rapports et comptes rendus sur le phénomène gla- ciaire ses causes et ses périodicités. Actuellement les glaciers tendent généralement à se retirer, aucune grande crue n’est signalée. M. FOREL‘ recommande les petits gla- ciers à la sollicitude des observateurs et des photographes.

! Eclogae. geol. helo. V. p. 215. ? Archives des sciences IV. 218-245. Ann. S.A.C.XXXII. 287. 5 C. R. Soc. vaud. Sc. nat. Archives III, 582.

ARCHIVES, t. LVL Octobre 1898. 24

93460 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

Tremblements de terre. Nous devons à M. Frün' deux rapports sur les tremblements de terre en 1895 et 1896 dont nous extrayons les faits les plus saillants : L’année 1895 à été marquée par 17 sismes distincts, dont un sisme appeninico-alpin (7 août, 8 h. 5 m. pm.), un trem- blement valaisan (août 21), deux sismes séduniens (Sion, oct. 17 et nov 1), et plusieurs sismes à La Vaux (rive N. du Léman). En 1896, il y a en 19 sismes, dont il faut relever le grand sisme Haut-Rhénan, du 22 janvier 0h.45-50 m. am. Un triple sisme bas-valaisan. Un sisme sédunien et plusieurs sismes à La Vaux. La fréquence des mouvements sismiques sur la rive nord du Léman, à La Vaux (plus rarement La Côte) mérite d’être notée. Le plateau suisse offre en général peu d’ébranlements. Plusieurs fois agitées en 1895, les Alpes centrales et orientales ont été calmes en 1896.

IV

STRATIGRAPHIE TERRAINS D'AGE PROBLÉMATIQUE

Schistes lustrés. L'âge des schistes grisons continue à occuper la sagacité de M. STEINMANN *. Après avoir dé- fini quels sont les sédiments tertiaires appartenant au Flysch, qu’il est nécessaire de séparer du groupe méso- zoïques des schistes grisons (voir cette revue pour 1896),

* Annal. des Schw. Meteorolog. Centralanstalt. 1895 et 1896. ? Bericht. naturf. Gesellsch. Freiburg i. B. X. 1897.

PENDANT L'ANNÉE 1897. 347 l’auteur nous conduit dans ce qui doit réellement être classé dans le groupe des terrains mésozoïques (Lias d’après MM. Heim et Schmidt). Il y a de tout, depuis le Trias austro-alpin typique, jusqu’au crétacique, toujours avec des facies qui se retrouvent dans les Alpes orien- tales. Ce n’est donc pas un complexe uniforme, mais bien un mélange des terrains qu'il faudra séparer. M. Steinmann arrive sans peine à en sortir le Trias; puis, il distingue les schistes bariolés de rouge, dites d’Allgän et qui sont liasiques, d’autres schistes également rouges et riches en foraminifères, qu'il associe au tithonique- (schistes à Aptychus, couches rouges). Quant à la brèche du Falknis, que M. Tarnuzzer avait classée dans le crétaci- que, M. Steinmann la croit jurassiqueet conteste d’ailleurs la présence du crétacique dans cette région. Il la com- pare à la brèche liasique du Télégraphe (Briançonnais) et à la brèche de la Hornfluh. Les schistes verts qui ac- compagnent les schistes grisons, sont considérés avec M. Schmidt comme roches éruptives modifiées, (porphyrite, diabases), il y a d’ailleurs d’autres roches éruptives, moins modifiées, telles des variolites gabbros, porphyrites, eic., ainsi que des gneiss et granites. Quant aux roches basiques, M. Steinmann neles considère pas comme d'âge jurassique, soil contemporaines à la formation des schis- tes, mais il croit que leur intrusion a été simultanée à la dislocation. Le même phénomène se répète dans la Basse-Engadine au sud de la zone cristalline du Julier- Albula-Silvretta. on constate la superposition des mêmes roches mésozoïques (Trias, Jura et Craie) sur du Flysch tertiaire, avec lambeaux de roches éruptives sur la ligne de contact.

Le. 1 7: | h ve L

348 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

ARCHEÏQUE ET PALEOZOÏQUE

Permo-Carbonifére. La seconde partie du grand mé- moire de M. Mica' sur le Verrucano (voir année 1892 de cette Revue). Après avoir décrit précédemment les roches éruptives apparaissant en coulées ou filons-strates, entre les assises du Verrucano, ou en fragments dans ses conglomérats, toutes plus moins modifiées, l’au- teur étudie la composition des sédiments eux-mêmes de cette formation dans la région glaronnaise. Cette étude a été faite à l’aide du microscope, en suivant pas à pas les divers degrés de métamorphisme dynamique, que ces roches ont subi. Cette étude a fourni les bases d’une classification de ces roches et d'une nomenclature devenue nécessaire.

Il étudie d’abord l’état des fragments à ce point de vue et parvient à distinguer :

EL. a. Fragments allothimorphes. Débris clastiques, ayant conservé leur forme et leur composition.

b. Fragments authimorphes. Débris ayant conservé leur composition, mais ayant changé de forme.

Il. a. Pseudomorphoses allothimorphes. Débris ayant changé de composition, en relation avec le substratum, mais ayant conservé leur forme primitive.

b. Pseudomorphoses authimorphes. Débris ayant changé de composition, en relation avec le substratum, mais ayant changé leur forme primitive.

III. Produits nouveaux eleutheromorphes, de forme et de composition propres indépendantes du substratum ou

Beiträge zur Kenntnis des Verrucano. Leipzig. 1896.

4

PENDANT L'ANNÉE 1897. 349

d’une matière préexistante; produits nouveaux authigènes et authimorphes.

Les sédiments du Verrucano sont tous des terrains conglomérés, les uns sont reconnus par l’auteur pour être des tufs, les autres des sédiments détritiques.

Les composants essentiels reconnus sont: porphyres, porphyrites, mélaphyres ; ces trois roches sont con- temporaines à la formation du Verrucano (isochrones). D'autres plus anciennes et d’âge varié sont appelés hété- rochrones (granite, etc.).

La base de la classification des conglomérats est ensuite établie d’après la prédominance de l’un ou de l’autre de ces composants, ou d’après le mélange de quelques-uns.

L'auteur n’a pas pu arriver à une subdivision dans le sens vertical, sauf que, à la base de la formation, le grain est plus grossier. Dans le sens horizontal la propor- tion des roches erruptives diminue de l’'W à l'E. Le métamorphisme peut produire la même structure gneis- sique chez des protogines, des porphyres, des conglomérats à protogine ou porphyres, ou chez des conglomérats hété- rogènes. Le métamorphisme augmente à l’approche de la courbure du pli glaronnais.

TERRAINS MESOZOÏQUES.

Triasique.

Dans la région des schistes grisons, le Trias affecte fran- chement le facies austro alpin-méditerranéen. M. STEIN- MANN’ a constaté le Rhétien au Arosa-Rothhorn, avec Avi- cula contorta, Cardita austriaca, Gervillia inflata. Mais la

! Berichte naturf. Gesellsch. Freiburg 1|B. X. 24.

300 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

classification des étages inférieurs est difficile et incertaine, par suite de la rareté des fossiles, l’absence du niveau si tranché du Raiblien et les bouleversements. Il a cepen- dant reconnu le Hauptdolomit et le Conchylien.

M. Toger a reconnu que le Trias de la zone de con- tact, entre le massif et les Alpes calcaires, est fourni par un massif de calcaire dolomitique (Rôtidolomite, 15-16"), ayant à sa base un lit de grès arkose de 2 à 15", que l’auteur classe dans le Verrucano ; à moins que ce ne soit le niveau du grès bigarré.

Les quartenschiefer ne se rencontrent qu'au Gaden- thal au-dessus du Rôütidolomite.

Jurassique.

Jurassique alpin. Nous devons à M. ToBLER* une étude détaillée et très précieuse du jurassique des Hautes-Alpes calcaires bordant le flanc N. du massif de l’Aar. Il s’est basé essentiellement sur les profils stratigraphiques relevés avec tant de soin par Slutz, et dont la collection se trouve au Musée de Bâle. Il a vérifié ces profils sur le terrain et arrive à nous donner de cette manière les allures strati- graphiques du jurassique de la bordure calcaire du massif cristallin entre la vallée de l’Aar et la Limmath. Neuf pro- fils complets ont été poursuivis, sans compter nombre de stations isolées. Voici les résultats essentiels :

Lias. Calcaire échinodermique représentant probable- ment le Lias en entier. Les fossiles constatés appartien- nent au Sinémurien, au Charmouthien et au Toarcien. Ce dernier manque localement (Sandalp).

? Verhandl. naturf. Gesellsch. Basel. XII. 25.-107. ? Ibid.

PENDANT L'ANNÉE 1897. 391

DoGGer. Forme quatre assises faciles à reconnaître : 1. Opalinien ou schistes inférieurs ; 2. Bajocien, calcaires à coraux; 3. Bathonien, schistes supérieurs ; 4. Callovien, oolite ferrugineuse. Un tableau donne des listes très inté- ressantes de fossiles, attestant une analogie de faune et de facies qui rapproche ce dogger d’une manière frappante de celui du Jura.

Mac. M. Stutz a subdivisé dans ses profils le malm en niveaux : C. à Am. cordatus (oxfordien), C. de Birmensdorf et calcaire en bancs minces (Argovien) Hochgebirgkalk, formant avec le Troskalk le malm supérieur, (Séquanien, et Portlandien). Ici encore, les listes de fossiles énumérés par M. Tobler rappellent singulièrement les facies juras- siens, de même que le caractère stratigraphique des étages.

Une succession analogue a été observée par M. P1PE- ROFF' au Calanda près Coire.

Dans les Grisons, M. Mogscx” a constaté un facies échi- nodermique rouge du Lias, rappelant le facies de Hierlatz et de Rossinière.

Jurassique du Jura. M. L.-A. GIRARDOT * a terminé son grand travail sur les étages du Jurassiques inférieur du Jura lédonien depuis le Rhétien à l'Oxfordien. La der- nière partie comprend le Bathonien, le Callovien et la base de l’Oxfordien.

L'auteur a relevé d'innombrables coupes stratigraphi-

1 Mat. Carte géol. Suisse. II. 1897, 4-11.

? ©. R. Soc. helv. Sc. nat. Engelberg. Archives des sciences. IV. 473.

8 Coupes des étages inférieurs du système jurassique dans les environs de Lons-le-Saulnier. Mém. Soc. d’'Emul. du Jura. 1890- 1896. 867 p. et 6 tableaux stratigraphiques.

3D2 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

ques dont il donne les caractères lithologiques, avec nom- breux détails et énumère les fossiles, couche par couche. Des tableaux synthétiques et synoptiques permettent une comparaison facile des coupes et facies. Il existe peu d'ouvrages ayant épuisé le sujet d’une manière aussi complète.

Le fait remarquable qui ressort de cette étude est que le Dogger se présente presque exclusivement avec le facies échinodermique et que les niveaux ammonitfères font presque entièrement défaut. Le facies marneux du callovien en est seul pourvu, mais dans le callovien infé- rieur, le facies oolithique et échinodermique envahit aussi ce sous-étage du côté de l’est, apparaît la Dalle nacrée.

M. ScHazcH' a publié la première partie d’un mémoire stratigraphique qui sera pour la région du Ran- den, ce que le mémoire dont nous venons de parler est pour le Jura lédonien. Il ne s’agit cependant que du Dogger à partir des marnes à Am. Opalinus. M. Schalch décrit dans cette première partie le Dogger inférieur jus- qu'au niveau à Am. Humphrisi; soit les assises suivantes: 1. C. couches à Am. opalinus. 2. C. à Am. Murchisone. 3. C. à Am. Sowerbyi. 4. Zone des calcaires bleus. 5. C. à Am. Humphriesi, Des listes complètes et bien vérifiées de fossiles sont données de chaque niveau et souvent même de chaque gisement.

Facies du Malm. La discusion sur le synchronisme des facies et étages du Malm du Jura et son application à l’orographie continue toujours. M. ROLLIER* vient de

! Der braune Jura des Donau-Rheinzuges. Mitteil. Grossh. bad. Landes Anstalt. III. 1897. 527-618.

? Archives des sciences. 1897. III. 263-280, 2 pl. ; 4bid. IV. 546- 557 et C. R. congr. géol. int. Zürich, p. 332-342.

Pa?

PENDANT L'ANNÉE 1897. 393 publier encore toute une série d'articles. D'accord sur le principe du synchronisme entre le Rauracien et l’Argo- vien, synchronisme qui ressort d’ailleurs de la compa- raison entre la succession des niveaux ammonitifères de la Souabe d’après Quenstedt et ceux du Jura occidental, il n’est pas encore possible de déclarer le débat clos: mais nous constatons toutefois que la démonstration donnée par M. Rollier du principe déjà annoncé par Choffat, peut être acceptée et sera acceptée par la suite par tous. Si l’accord n’est pas parfait, cela tient peut-être moins à la science et aux preuves matérielles, qu’à des susceptibilités personnelles qui ne tarderont pas à disparaître. Des con- testations comme celles qui ont donné lieu au débat entre MM. Rollier et Choffat ont plutôt leur origine dans la tendance qu'ont souvent les «jeunes » de relever avec trop d’insistance les erreurs de leurs précurseurs, sans songer que nous sommes tout aussi sujets à nous tromper que ceux qui nous ont précédés, et que ce sont eux qui ont préparé le terrain sur lequel nous construi- sons et récoltons.

Paléontologie des terrains Jurassiques.

Il y a à signaler la suite du mémoire de M. PARONA' sur les Ammonites liasiques de la Lombardie, compre- nant les espèces du Lias moyen ; l’auteur décrit 13 espèces.

Dans son étude paléontologique sur le terrain oxfor- dien supérieur et moyen du Jura bernois, dont la fin

! Mém. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 19 p., 3. pl.

394 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

vient de paraitre, M. de LorioL' nous décrit cette riche faune composée de 18 céphalopodes, 14 gastéropodes, 55 péléopodes, 6 brachiopodes, 10 échinodermes et coraux. M. Koby doit nous donner encore une notice stratigra- phique sur ce terrain. En attendant M. de Loriol signale le rapport étroit qui existe entre les fossiles des assises décrites et ceux de la zone à Pholadomya exaltata, puis le rappro- chement de la faune du calcaire oxfordien silicieux de la Croix, avec celle du terrain à chailles de Ferrette.

Une étude sur les spongiaires du Malm des environs de Baden, par M. OPpLiGEr * nous fait connaître plus de 70 espèces, dont 6 nouvelles. Ce travail difficile, en raison de la mauvaise conservation des fossiles, traite des spon- giaires des niveaux supérieurs du Malm. (C. à Hemic cre- nularis, C. de Baden, et le C. de Wettingen). Les espèces des couches de Birmensdorf (Spongitien) n’y sont pas comprises ; ce terrain n’offrant pas de bons affleurements près de Baden.

Les espèces se répartissent sur trois familles comme

suit : C.-A. Crénularis. C. de Baden. C. de Wettingen.

Hexactinellides. 16 esp. 11 esp. 24 esp. Lithistides. 2210 6 » 20 » Pharétrones. 4 » 6 » 3 »

Les deux dernières assises (Kimmondgien inf. et sup.) ont 21 espèces communes. Six espèces seulement pas- sent des c. a. H. crenularis dans les c. de Baden et en même temps dans les c. de Wettingen.

Crétacique. Néocomien. Dans une notice de MM. ScHARDT et

1 Mém. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 78-158. 6 pl. ? Mém. Soc. Pal. Suisse. XXIV. 58 p. 11 pl.

PENDANT L'ANNÉE 1897. 399

BAUMBERGER", le Valangien inférieur est décrit, avec beau- coup de soins, d’après les études spéciales de M. Baum- berger, pour bien prouver l'impossibilité d'attribuer au Valangien les intercalations hauteriviennes qui se ren- contrent dans le Valangien inférieur sur les bords du Lac de Bienne. Il faut distinguer dans le Valangien infé- rieur de cette région quatre zones niveaux :

Massif calcaire supérieur (marbre bâtard

sup.) avec peu d'intercalations marmo-

Palcaires: "à. .. 25-28 m. 3. Marne moyenne. MAL Euh Raafiaes 1-4 m. 2. Massif calcaire inférieur st bâtard

inférieur) . HE à dar 4-8 m.

1. Marnes TRE es ou grisâtres

reposant sur le Purbeckien, dont elle est

séparée par quelques lits calcaires . . . . 3-4 m.

La zone marneuse intérieure a fourni dans ce gise- ment une faune de 30 espèces. La marne moyenne, beau- coup plus riche, a fourni plus de 40 espèces (Gottstatter- haus près Daucher).

M. ToBLer * a constaté que la faune du Gault du Piz Dartgas, dans le voisinage du Kistenpass et dont les fossiles sont conservés dans la collection Stutz, est exclu- sivement vraconnienne.

Les schistes et calcaires à Aptychus, schistes rouges à silex avec radiolaires des klippes grisonnes que M. STEIN- MANN * classe dans le Tithonique sont bien le correspon- dant des «couches rouges » des Préalpes ce terrain est certainement crétacique. M. Steinmann a constaté en

} Eclogae Geol. helv. V. 159-201. ? Verh. naturf. Gesellsch. Basel. XII. 75-103. $ Berichte. Naturf. Gesellsch. Freiburg i. B. X. 241.

396 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE EN SUISSE

outre une brèche formée de débris de dolomie triasique et de fragments de silex. Cette brèche paraît appartenir au cénomanien. Mais elle n’est pas associée aux « couches rouges. »

Paléontologie des terrains crétaciques.

Outre les études de M. SaRasin ‘, sur plusieurs genres d’Ammonites crétaciques nous avons à citer l'achèvement du mémoire de M. Kogy * sur les polypiers crétaciques. Sur 90 espèces décrites, il y en à 63 nouvelles pour la science. Elles se répartissent comme suit :

Valangien 14, Hauterivien 16, Ürgonien 50, Aptien 7 Albien et Vraconnien 5. Toutes les espèces, sauf une (Pleurosmilia néocomiensis) qui est commune au Valan- gien et au Hauterivien, sont propres à leurs étages respec- tifs. Cette circonstance est peut-être aussi motivée par le fait, qu'un petit nombre d'échantillons, provenant d’un petit nombre de gisements, ont été à la disposition de l’auteur.

TERRAINS CÉNOZOÏQUES.

Eogène.

Sidérolitique. M. ToBLer* a signalé la présence de fossiles jurassiques (séquanien) dans les marnes sidé- rolitiques du Jura bâlois et soleurois, attestant le rema- niement des terrains jurassiques par les eaux sidérol-

Archives des sciences. IV. 1897. 179. Bull. Soc. Géol. France, XXV. 700-799.

? Mém. Soc pal. Suisse. XXIV. 68 p. 6 pl.

% Versamml. des oberrhein. geol. Vereins, Mühlhausen, 22. IV. 97

PENDANT L'ANNÉE 1897, 397

tiques. Les grès sidérolitiques ressemblent par places à tel point au grès bigarré, qu'il est porté à considérer ce dernier terrain comme ayant fourni les matières sableu- ses et même argileuses de cette formation crénégène. Cela nous ramènerait sensiblement à la théorie de Gressly.

NEOGÈNE.

Miocène. M. ROLLIER à décrit les assises de la mol- lasse œningienne de Tramelan, il a trouvé un pou- dingue-brèche, formé de calcaire jurassique (Kimmerid- gien) et qui passe latéralement au calcaire d’eau douce. L'auteur pense que c’est une formation de delta. Les formations œningiennes du Jura (Tramelan, Locle, etc.) ont formé une seule nappe avant le plissement de la chaîne.

Glaciaire et interglaciaire. Un éboulement probablement interglagiaire a été constaté et signalé par M. SCHARDT * aux environs de Vugelles (Jura vaudois). La nappe d’éboulement, couverte de moraine de fond, repose elle- même sur le miocène ou le glaciaire.

Du Loess, d'âge incertain (l'interglaciaire ou postgla- ciaire?) a été signalé par M. PipeRorF dans la vallée du Rhin en amont de Coire.

Plistocène. À citer les observations de MM. SARAsIN et Gosse‘ sur plusieurs coupes des alluvions post-gla- ciaires ou terrasses lacustres des environs de Genève et dont les Archives ont rendu compte.

IN. Jahrb. f. Min. Geol, etc. 1897. p. 212-216.

2 C,-R. Soc. vaud. Sc. nat. 4. W. 1896. Archives des sciences, III. 175.

3 Mat. Carte géol. Suisse. N. S. VII. 55.

# Archives des sciences, III, p. 504, IV, p. 74.

398 LES PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE, ETC.

Faune plistocène, préhistorique. M. E. KissuixG a décrit les gisements ont été trouvés des restes de marmolles, dans leurs tanières mêmes, creusées dans le gravier gla- ciaire au Bantiger près de Stettlen et au Steinibach près Belp. Il s’agit de restes provenant en tout de 8 indi- vidus ; trouvailles précieuses et intéressantes.

Le grand mémoire de M. Nuesca * sur la station pré- historique de Schweizersbild a été publié, avec un subside de la Confédération, par la Société Helvétique des Scien- ces naturelles et avec le concours de dix collaborateurs. Cette publication donne une idée complète des établisse- ments préhistoriques que ce rocher a abrités successive- ment à quatre reprises pendant l’époque paléolitique et néolitique. Les restes d'animaux attestent aussi des varia- tions notables dans le climat de cette région, ce qui avait même fait croire à M. Steinmann que ces variations cor- respondaient aux oscillations ayant produit les diverses glaciations. Un renseignement remarquable est fourni par la découverte dans la couche la plus élevée de 27 squelettes humains dont 5 d’une race naine. Les couches inférieures ne renferment que des restes d'habitation et pas de sépultures. Le Musée national suisse à Zurich renferme le premier choix des restes recueillis avec tant de soin par M. Nuesch. M. Ch. SaRASIN * a donné dans les Archives, un résumé complet des résultats de l'étude de M. Nuesch, en sorte que nous devons nous borner à cette simple mention.

? Mitteil. naturf. Gesellsch. Bern, 1897, 2-7. ? Neue Denksch. der Schw. naturf. Gesellsch. 1896, XXXV. % Archives des sciences, IV, 45-66.

is 20

QUATRE-VINGT-UNIÈME SESSION

SOCIBTR HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES

BERNE

Du 31 juillet au 3 août 1898.

La 81° réunion de la Société helvétique des Sciences naturelles, s’est tenue à Berne du 31 juillet au 3 août. Le comité local, sous la présidence de M. le prof. Th. Studer, en avait réglé avec beaucoup de soins tous les détails, et les congressistes, au nombre de deux cents environ, qui avaient répondu à son appel, ont pu apprécier la manière distinguée dont le président et ses collaborateurs s'étaient acquittés d’une tâche sou- vent ingrate. Ils leur en doivent beaucoup de remer- ciements.

Après avoir, selon l'usage, consacré la première soirée à la séance de la commission préparatoire et à une réunion familière dans la grande salle du Museum une collation leur fut offerte par la Société ber- noise des sciences naturelles, les participants ont pu, le lundi 1% août, entendre dans la première assem- blée générale, plusieurs communications intéressantes, entremêlées des tractanda administratifs ordinaires. Le discours d'ouverture du président, sur «l'influence de la paléontologie sur les progrès de la science z00- logique », en a dignement ouvert la série qui s’est

360 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

continuée par un mémoire de M. le prof. Schär, de Strasbourg, sur les travaux de Schœnbein et de ses successeurs sur les ferments d’oxydation. M. le prof. Yung, de Genève, a parlé de la digestion chez les poissons et M. le D’ Standfuss, de Berne, de recherches expérimentales dans le domaine de la zoologie. M. F. Dussaud, de Genève, a présenté le microphonogra- phe, système Berthon-Dussaud-Jaubert, dont il est le principal inventeur, et les assistants ont pu se rendre compte par eux-mêmes de la valeur de cet appareil.

Les séances de sections commencées le 2 août au ma- tin, se sont prolongées pour plusieurs d’entreelles dans l'après-midi. Elles ont permis aux congressistes de visi- ter et d'admirer les nouveaux instituts que Berne a fait construire ces dernières années, pour loger les divers laboratoires scientifiques. Cette visite était facilitée par le fait qu’un superbe volume contenant les plans et la description de tous ces bâtiments avait été remis à chaque participant du Congrès au nom du Département de l’instruction publique du canton de Berne.

Le dernier jour de la réunion, un train spécial auquel s'étaient joints M. le Président de la Confé- dération Ruffy et M. le Conseiller fédéral Lache- nal transportait les naturalistes à Grindelwald, ils furent admirablement reçus par la population du village, ayant à sa tête M. le pasteur Strasser. La dernière Assemblée générale se tint dans l’église et on y enten- dit d’intéressants mémoires de MM. les professeurs Cho- dat et Brückner. Un banquet à l'Hôtel de l’Ourstermina la fête.

Nous ne parlerons pas ici des réjouissances de toutes sortes qui avaient été combinées par le comité et qui

DES SCIENCES NATURELLES. 361

permettaient aux membres du Congrès de se reposer de leurs travaux scientifiques, nous devons cependant faire exception pour une exquise représentation théâtrale, organisée en plein air dans un site charmant au centre d’une forêt et au pied d’une source « Glasbrunnen ». Composé exprès pour cette réunion par le docteur Otto de Greyers et joué par des étudiants et des enfants, ce « Festspiel » intitulé l’Eau a laissé un déli- cieux souvenir à tous ceux qui ont eu le privilège d’y assister.

C'est à Neuchâtel que les naturalistes suisses se réuniront l’année prochaine.

Nous allons maintenant rendre compte des divers travaux présentés dans les séances générales et dans les sections en les classant suivant les branches de la science auxquelles ils se rapportent.

Mathématiques, Astronomie et Physique

Président : M. le prof. J.-H. Grar, de Berne. Secrétaire: M. le Dr P. Grüner. de Berne.

F. Dussaud. Présentation de son microphonographe.— C. F. Geiser. Systèmes triples orthogonaux. Ch. Moser. Sur une fonction qui intervient dans la théorie de l'assurance contre la maladie, L. Crelier. Loi de pério- dicité du développement des racines carrées en fraction continue. G. Künzler. Sur les lignes doubles des surfaces développables. Ch. Dufour. L'éclipse de lune du 3 juillet 1898. J. Pidoux. Coloration des Alpes et réfraction. H. Dufour. Déperdition de l'électricité. P. Dubois. Sur le moyen de mesurer la durée de la période d’état variable d’un courant. D. Kleiner. Sur les condensateurs et la durée nécessaire à leur charge. Le même. Induction magnétique dans le fer traversé par un courant, H. Wild. Modèle perfectionné de son polaristrobomètre. L. de la Rive. Propagation d’un allongement croissant d’une manière continue dans un fl élastique. Jeanneret. Problèmes d'électricité. Ed. Hagenbach-

ARCHIVES, L. VI. Octobre 1898. 25

362 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Bischoff. Bruits causés dans le téléphone par la marche des tramways électriques. R. Weber. Nouvel hygromètre. Ris. Les travaux de M. Guillaume sur les aciers au nickel. Ed. Sarasin. Continuation de ses études sur les seiches du Lac des IV Cantons.

Dans la première assemblée générale, M. le prof. Frantz Dussaup, de Genève, expose et décrit son micro- phonographe. Il rappelle qu’il a communiqué en 1896, à Zurich, à la session de la Sociéte helvétique des Sciences naturelles les résultats obtenus au moyen d’un appareil de son invention auquel il a donné ce nom. Cet appareil se composait, on s’en souvient, d’une combinaison du phonographe, du microphone et du téléphone. Le microphone reposait sur la membrane du phonographe et était ébranlé directement, c’est- à-dire mécaniquement et non par des ondes sonores. Le courant d’une pile passait successivement dans un rhéostat, dans le microphone et dans le récepteur télé- phonique. Le microphonographe permettait d'obtenir les résultats suivants :

Entendre dans le téléphone ce que disait le pho- nographe avec une augmentation d'intensité considé- rable grâce à l’ébranlement mécanique du microphone. Cette amplification avait pour but de faire entendre le phonographe à davantage de personnes ou à des sujets dont l’ouïe est affaiblie, afin de les soumettre à des exercices auditifs qui, comme on le sait, développent en eux le sens de l’ouie. Ces exercices, qui doivent être faits pendant un temps très long, sont fort fatiguants pour la voix de l’instituteur, l'appareil vient l’aider en servant de répétiteur.

Faire varier à volonté, grâce au maniement du rhéostat, l’intensité des paroles ou des sons émis par le phonographe depuis ceux à peine perceptibles pour une oreille normale jusqu’à ceux qu'il lui est impossible

DES SCIENCES NATURELLES. 369

de supporter, permettant ainsi d'apprécier le degré d’audition chez les sujets atteints d’une surdité plus ou moins accentuée.

Faire entendre le phonographe à des distances considérables grâce à la transmission électrique de ce qu'il dit, transmission dont le rendement est infiniment supérieur à celui par l'air, soit qu’on adjoigne au pho- nographe un cornet ou des tuyaux de caoutchouc.

Depuis, M. Dussaud a perfectionné son micropho- nographe en colloboration avec MM. Jaubert et Ber- thon, et c’est le dernier modéle ainsi réalisé per- mettant d'obtenir les résultats précités avec toute la précision désirable que M. Dussaud à fait fonctionner à la première assemblée générale de la session.

M. le prof. D'C.-F. Geiser, de Zurich. Sur la théorie des systèmes triples orthogonaux.

M. Geiser a examiné l'interprétation géométrique de l'équation différentielle dont dépendent les familles de Lamé. On désigne sous ce nom toutes les familles de surfaces qui font partie d’un système triple de surfaces orthogonales. Si l’on représente les trois familles de surfaces par les équations

Mr MD) CT, LL) —=0o WE, LE), danslesquellesx. ,x,,x,sontlescoordonnées cartésiennes d’un point de l’espace, et ç, 5, +, les paramétres des trois familles, la solution du problème des systèmes triples orthogonaux dépend de l’intégration d’une équa- tion aux dérivées partielles du troisième ordre à la- quelle doit satisfaire l’un des paramètres. Cette équa- tion a été étudiée d’une manière approfondie par ©. Bonnet, Darboux, Cayley et Schläfli. M. Geiser éta-

304 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

blit d’abord la forme donnée par ce dernier en s’inspi- rant de la méthode suivie par Hesse dans la démons- tration du théorème de Dupin. En considérant ensuite les variables x,, æ,, æ, comme coordonnées trilinéaires homogènes du plan, il montre que les relations fonda- mentales d’un système triple orthogonal donnent lieu à une intéressante interprétation géométrique ; leur étude se trouve ramenée à celle d’un système de trois coni- ques. Bien que la plupart des résultats aient déjà été donnés par Cayley, la méthode adoptée par M. Geiser présente l’avantage d’une plus grande simplicité.

M. le Ch. Moser, privat-docent à l’Université de Berne, parle d’une fonction qui intervient dans la théorie de l'assurance contre la maladie.

Si l’on prend comme abscisse le temps £ et comme ordonnée le nombre Z ({) des cas de maladie dont la durée a excédé le temps {, on obtient une courbe dont l’équation est y = Z (t). L’aire de cette courbe, com- prise entre les abscisses o et { représente alors la durée lotale de maladie subie par tous les assurés pendant une période { de leur traitement. Cette quantité est

t donc égale à : VE Z (®) dt. 0

Si l’on prend, comme une unité de temps, l’année tropique, et comme unité de la durée totale de maladie, Paire de la courbe qui correspond à une année, cette durée totale pour une période { de traitement sera

[ro RE? /F

Z () dt. 0

DES SCIENCES NATURELLES. 365

C’est de cette fonction R ({), que s'occupe l’auteur et il en montre le rôle important pour divers calculs d'assurance. La fonction Z (f) peut être déterminée approximativement par l'expérience ; mais l’auteur in- dique aussi une formule empirique qui représente très exactement la courbe y = Z (t) obtenue au moyen des observations faites pendant plusieurs années par la Caisse d’assurance du canton de Berne et portant sur 10.493 adultes du sexe masculin. Cette loi empirique s'obtient en posant :

HD Eros

et en déterminant les deux constantes arbitraires r et au moyen de deux valeurs particulières attribuées à la variable {. On trouve ainsi r = 5,2447 et c = 6,5147, et il en résulte le tableau comparatif suivant entre les résultats du calcul et ceux de l’observation :

| DURÉE L (#) DIFFERENCE | eu semaines en années | Calculé Observé 1 0,019165 1000 1000 0 9 0,03833 624 622 | +9 + ‘| 0,0575 423 421 + 2 4 0,0767 305 | 306 ! 8 0,1533 122 126 À 15 0,2491 61 62 ! 17 | 0,3258 42 5 AA 21 | 0,4025 31 31 | 0 | Ro a6 0,4983 23 23 0 | Sr = 074 14 13 | +1. | | 4,0000 10 Cr AU qe | |

FSTATR

366 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

On a réduit à 1000 le nombre des cas de maladie dont la durée est supérieure à une semaine, parce que la fonction R (t) ne change pas lorsqu'on multiplie Z(£) par une constante. La divergence que l’on remarque entre le calcul et l'observation pour les valeurs de £ inférieures à une semaine s'explique par le fait que la Caisse d’assurance ne paie pas de prime pour les mala- dies qui durent moins de trois jours, sauf en cas de mort.

L'auteur applique la même loi empirique à un pro- blëme il s’agit d’une Caisse d’assurance nouvelle- ment ouverte et l’on est conduit à l’expression :

A v@=e JRoa à a R (a) Œ

a représentant une certaine période de transition et il trouve pour a = 1 : » (1) = 0,86, résultat qui con- corde avec la valeur fournie par les observations consi- gnées dans une publication du Département fédéral de l'Industrie '.

D' L. CRELIER, professeur, St-Imier. Loi de pério- dicité du développement des racines carrées en fraction continue.

La valeur a se développe aisément en une frac- tion continue de quotients incomplets :

à, Dre, : Do, HE 1 Voir Mémoire sur la charge financière des caisses contre les

maladies. Publié par le Département fédéral de l’Industrie. Deuxième édition, page 192,

DES SCIENCES NATURELLES. 367

Pour les calculer, nous avons recours aux opérations simples ci-dessous ;

l _Vatb_ Vatb_ 2b ab b_ ÿ.Va--n) ds TR

Te b 4- ñ na. ñ, SÉECPRRS. Nr HE atb-rs_,. V a-(b-r,) ÿa-G- nr). -(b-r,)? ñ ne h, ri mie L Eat re x ere Fe TR p V a- ne Fa ee n, nuhe Fos r) (Ver Cn)_ 4 4, ; | n, TE, 1\ 6

r, représente le reste de la division : 2b- Li b ; 2br5: Le

n et n P P

Ce développement suppose : a—(b—r, 1) =ny 3; cette formule se vérifie pour les premières valeurs, et en la supposant vraie pour deux valeurs n,_: + n,_1, on démontre aisément qu’elle subsiste pour le produit suivant : n,_1 * #,; elle est donc générale.

En remarquant : n, > r,; M > lp15 My < 2 ; r, <b; on peut démontrer le théorème suivant :

Taéo. I: Dans le développement de y a en frac. cont., si, à un moment donné on a: n p = Ny41, eNCOre y = pp, à partir de n,,, toute % série des valeurs (n) obtenues avant (n,) ou (n,_,) se répète dans l'ordre inverse; les valeurs (b) suivent la même loi.

La valeur (n) qui devient égale a (n,), entraine une valeur suivante (nr) égale à 1 et des valeurs b1=b,

368 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

elb3,, =2b partir de cette valeur 2 b, tous les quo- lients depuis b,, à 2 b forment une période.

b =" b 1) On a donc: ? p+1 ou p—1 de, Pl © b,+: p—2 p+2 b,_, bis Le = bis b, = b,,—0) b, LP —= b

On peut encore déduire les deux théorèmes suivants : THÉO. II. Si l’on a une fois deux termes n,, eln, ,1

lels que n, =n, et Nuta = Mg M

: tn; _1 élant des

termes précédemment obtenus, la loi précédente sub- siste pour les valeurs (n)et (b) entre n, etn u Ainsi que pour les valeurs correspondantes avant n,_, et après LPAETE

Téo. LIL. Si, au contraire, on an, = n,eln, 44 = n,_s, les valeurs n, el n,73 font partie d'une pé- riode qui est la répétition d'une autre formée suivant le théo. I, et à laquelle appartiennent n, etn, Li

Tous les produits n;_, « n, figurant dans le calcul des quotients incomplets peuvent se former en retran- chant de (a) les carrés parfaits inférieurs, et en décom- posant les restes en produits de deux facteurs satisfai- sant aux conditions énoncées précédemment.

En développant les quotients incomplets, arrivé pour la première fois à une valeur n, qui se répète (n, étant égal à une valeur antérieure nZ4), trois alternatives peuvent d’abord se présenter : Le produit suivant Na + Maty peut être un des produits l’on a rencon-

2 . ( ci À trén Nyye N,, OUN, » N,y4: il peut aussi être

DES SCIENCES NATURELLES. 369

M N3_1; (on aurait n3_j = N;}4): on peut avoir Ni = M.

Les deux dernières alternatives entraînent la pério- dicité établie au théo. I; la première est à rejeter à cause des théo. III et IV; une quatrième alternative seule peut encore se présenter : il y aura un produit n, eh; avec n, 11 diffiérant den, _{,n,,n,_ 1 et den, +1

Comme il n’y a évidemment qu'une valeur (n;, 4) satisfaisant aux conditions du développement, et que le nombre des produits est limité, en continuant de raisonner ainsi à Chaque terme répété, on arrivera forcément à un moment la série des produits n, * Nyu sera épuisée, alors cette alternative ne pourra plus subsister, la 41° étant impossible; on retombera comme seule issue, dans l’une des deux autres.

Dans les deux cas la périodicité des quotients imcom- plets est établie.

I. Les quotients incomplets de la fraction continue représentant la racine carrée d’un nombre entier for- ment une période mixte.

Il. Le premier quotient incomplet (b) seul ne fait pas partie de la période.

IT. Le premier terme de la période est (b,) et le der- nier est (2b).

IV. Dans la période tous les quotients incomplets depuis (b,) à l’un d'eux se reproduisent dans l’ordre inverse pour finir la période avec (b,) puis (2 b).

FAN PROAS

370

DÉVELOPPEMENT : Il y a deux cas suivant que le terme critique se répête ou non:

SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

yat à bit Re LUN £ À b,-1+ sereese + 1 1T934 2 Va=bts à 1 b,+ Es 5” 1 1 RES Ra TC Ver Œ, btp, 4 RE 372 1 b, LETTES

G. KüNZLER. Sur les lignes doubles des surfaces développables.

L'auteur montre que lorsqu'on représente sur une courbe plane C’ la courbe C, qui sert à engendrerunesur- face développable, la ligne double de la surface se trouve aussi représentée univoquement par une courbe A. La discussion à laquelle donnent lieu les courbes A et C’ conduit à quelques-unes des 14 équations de Cremona et fait connaitre les singularités de la ligne double. L’équation de la courbe A se trouve facilement lorsque la courbe C,, est rationnelle ; pour une courbe C, (c’est- à-dire du quatrième degré) la courbe correspondante A est une conique apolaire de C'; pour des courbes C; et C;, on peut représenter A comme la courbe jacobienne d’un réseau de courbes du troisième ordre dont les composantes sont apolaires de C’. Si la ligne double correspondant à une courbe C, rationnelle est elle- même rationnelle, A, se dédouble en courbes de pre- mière ou de seconde classe, à moins que C, ne possède

PT <

DES SCIENCES NATURELLES. 371

des singularités. Ces remarques seront développées en détail dans un mémoire qui paraîtra prochainement.

M. Ch. Durour, professeur à Morges, parle de quel- ques particularités de l'éclipse de lune du 3 juillet 1898. La couleur d’un rouge sombre que l’on voit sur la lune au moment deséclipses totales, est attribuée à la réfraction de la lumière du soleil par l’atmosphère de la terre. Cependant, dans des cas très rares, cette lumière manque, alors la lune est complètement invi- sible. Autrefois on attribuait cette absence de lumière aux nuages qu'il y avait dans notre atmosphère et qui arrêtaient les rayons du soleil.

M. Dufour l’attribue plutôt au trouble causé dans cette atmosphère par la fumée et la poussière rejetées par les grandes éruptions volcaniques. Il en voit la preuve dans le fait que la lune a disparu ainsi trois fois dans le XIX° siècle, d’abord en 1816, après que, en 1815,le volcan de l’ile de Sumbava près des Célèbes, eut jeté une grande quantité de fumée. L’obscurité était si complète à 60 milles du voican, qu'on ne pouvait pas voir ses doigts en mettant sa main devant les yeux; puis deux fois en 1884, c’est- à-dire dans les deux seules éclipses totales de cette année-là, alors que l'atmosphère de la terre était encore troublée par l’éruption de Krakatoa.

Il rappelle que le charbon est très opaque, ensuite des expériences qu’il à faites avec M. Brunner, profes- seur de chimie à l’Université de Lausanne. Il à trouvé qu’une plaque de verre avait une opacité sen- sible quand elle était couverte d’une couche de noir de fumée, épaisse de ; 4 de millimètre ; que si elle était

d12 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

recouverte d’une épaisseur de charbon de +5; de mil- limêtre, on ne pouvait voir au travers aucun objet terrestre, mais quelle serait excellente pour observer une éclipse de soleil; enfin qu’une couche de noir de fumée, épaisse de + de millimètre était suffisante pour rendre le soleil invisible, même dans les plus beaux jours.

Il est donc très possible qu’une très légère quantité de charbon, resté dans l’air, ait pu arrêter les rayons de lumière qui, sans cela, seraient arrivés sur la lune.

Revenant ensuite à l’éclipse du 3 juillet 1898, M. Dufour parle d’un certain affaiblissement de cette lumière de la lune vers 9 h. 30. (heure de Greenwich), près des régions méridionales de la partie éclipsée de la lune. Une observation pareille a été faite par M. Ed. Perrot, pasteur à Ste-Croix. M. Dufour pense qu'on peut l’attribuer au puissant relief des Andes dans le voisi- nage du 40° degré de latitude sud : parce qu’alors ces montagnes étaient sur une assez grande étendue, à la circonférence du grand cercle qui séparait l'hémisphère éclairé de l’hémisphére sombre de la terre. Elles avaient alors le soleil couchant, et leur ombre en se projetant sur la lane, pouvait fort bien produire l’affai- blissement de lumière observé en ce moment sur notre satellite. Vingt minutes plus tard, alors que ce grand cercle de séparation passait généralement sur l’Océan Pacifique, cet affaiblissement de lumière avait disparu.

M. J. Poux, astronome à l'observatoire de Genève. Alpenglühn et Réfraction.

L'idée d'attribuer à des changements de réfraction les phénomènes lumineux qui se succèdent parfois sur

DES SCIENCES NATURELLES. 373 les Alpes neigeuses colorées par le soleil couchant a été émise par M. le prof. Amsler-Laffon dans la 77° ses- sion de la Société helvétique des Sciences naturelles, réunie à Schaffhouse en 1894. Malheureusement, cette explication, aussi élégante qu'ingénieuse, ne correspond pas à la réalité des faits.

Supposons le soleil, près de son coucher, descendant peu à peu sur le point B de l’horizon. Il éclaire encore la haute montagne depuis son sommet A jusqu’au point C, près de sa base. Lorsque intervient le changement de réfrangibilité de l’air, les rayons solaires se redres- sent et n'éclairent la montagne que jusqu’au point C, situé au-dessus de C. Pour le soleil, la montagne s’est affaissée, s’est effondrée de la quantité CC. Lorsque l’inversion thermique de l’air est assez forte, les rayons sont assez relevés pour passer au-dessus du sommet A. La montagne est alors entièrement efflondrée, elle à disparu pour le soleil. En d’autres termes : Tout changement dans la réfrangibilité de l’air a pour con- séquence un Mouvement apparent des objets situés au delà.

Au lieu du soleil, éclairant la montagne par ses rayons qui remontent du point B de l’horizon, nous pouvons supposer un spectateur placé dans le voisi- nage du point B, tournant le dos au soleil couchant et regardant la montagne lointaine éclairée par les der- niers rayons du soleil. Ses rayons visuels participeront évidemment à toutes les modifications de la trajectoire des rayons solaires, car ils suivent des directions aussi rapprochées que l’on voudra bien supposer. Ainsi, pour l’observateur comme pour le soleil, la haute montagne devra s’affaisser, disparaître puis réapparaître de nou- veau.

314 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Or ce phénomène n’a pas encore été constaté, et même se produirait-il que ce ne serail en aucune façon le spectacle de l’Alpenglühn ; il faudrait lui donner un nouveau nom : «Alpentanz », par exemple.

Ainsi, le seul fait que l’Alpenglühn est visible (effets de lumière sur un objet immobile) prouve que les changements de réfraction n’y sont pour rien, puisque ces derniers ne peuvent produire que des mouvements apparents.

Ces deux choses, Alpenglübn et Réfraction, non seu- lement ne sont pas liées entre elles mais s’excluent mutuellement : la présence de l’une suffit à prouver l'absence de l’autre.

M. le prof. H. Durour, de Lausanne, adresse à la Section une note sur la déperdition de l'électricité.

M. le D' P. Dugois, de Berne, décrit une méthode rapide et exacte qu'il a imaginée pour déterminer les durées relatives de la période d'état variable de ferme- ture dans diverses conditions de résistance, de self- induction et de capacité de circuit.

Le principe de la méthode est le suivant :

Un condensateur de capacité C mis en communi- cation avec une source électrique du potentiel V, prend aussitôt une charge Q = CV, qu'on peut mesurer au galvanomètre balistique. Cette charge se fait très rapi- dement si les résistances sur le chemin de charge sont minimes; elle s'effectue, au contraire, très lentement si de grandes résistances ou la self-induction viennent ralentir le flux.

Pour apprécier la durée de la période d’état variable il suffit de pratiquer une fermeture du courant si courte

HOME Pa hs : :

, Les

DES SCIENCES NATURELLES. 319 que la rupture aît lieu en pleine période d'élat varia- ble.

On détermine ainsi une des ordonnées æ7y de la courbe 4 B. Il est évident que si par le fait d’un obs- tacle à l'ascension du courant la courbe devient 4 B,

B C

la valeur de l’ordonnée mesurée sera x z. Cette valeur relative vis-à-vis de x y indique dans quelle mesure le flux a été ralenti.

On obtient ce court contact par le choc d’une bille d'acier contre une masse d'acier. Une batterie B est mise en communication, par un de ses pôles, avec l’une des armatures d’un condensateur C. L'autre pôle aboutit à une bille d'acier, suspendue à un fil métalli- que. Ecartée de sa position verticale et abandonnée à elle-même, elle vient frapper le bloc d’acier et com- munique une charge partielle que mesure le galvano- mètre balistique G.

En AetB on peut interrompre le circuit et intercaler sur le chemin de charge des résistances diverses, rhéostats exempts de self-induction, solénoïdes, capaci- tés diverses et apprécier ainsi la durée de la période

d'état variable dans ces diverses conditions. En procé- dant ainsi le D' Dubois, est arrivé aux résultats suivants:

Les résistances dont le coefficient de self-induc-

376 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

tion et la capacité sont négligeables ralentissent le flux en raison directe de leur résistance ohmique. Les solénoïdes op- DMUPals L posent à l'établissement B du courant une résis- lance beaucoup plus grande que leur résis- tance ohmique. L'insertion d'un condensateur convenable aux bornes de la résis- lance annule l'effet aussi bien de la résistance oh- mique que de la self-in- duction. La résistance du corps représente, en pé- riode d'état variable, une résistance beaucoup plus faible que sa résistance ohmique. Sa capacilé annule sa résistance. Celle résistance du corps, pour la période d’élat variable reste fixe et minime (400 à 2100 ohms) en dépit des énormes variations que peut présenter, pour le régime permanent, la résistance ohmique (500 à 500.000 ohms. 6°. Celte résistance croît avec la longueur du seg- ment du corps interposé el dépend aussi de la surface des électrodes. Le corps est un condensateur à diélectrique semi- liquide d'une capacité de 0,165 microfarads, dans les conditions se sont faites les expériences précitées. La méthode est précieuse pour la détermination de

xx il ve

DES SCIENCES NATURELLES. 377 la capacité des condensateurs à diélectrique liquide. La briéveté du contact élimine les effets de polarisation qui, dans la charge à refus, troubleraient les résultats. Ce contact de la bille d'acier a l’avantage d’avoir tou- Jours la même durée. Les recherches de Schneebeli à Zurich ont montré que si on fait varier la masse de la bille et la hauteur de chüûte, la durée du contact ne varie qu'à partir de la septième puissance.

M. le prof. A. KLEINER, de Zurich, expose les ré- sultats d’un travail, sur le temps nécessaire à la charge apériodique de condensateurs en paraffine.

Afin de fixer l'emploi des condensateurs en paraffine tels qu'ils ont été décrits en 1896 à la réunion de la Société helvétique des Sciences naturelles, j'ai étudié avec le pendule de Helmholtz et le galvanomètre balis- tique, la manière dont la charge des condensateurs grandit avec le temps employé à cette charge et com- paré les résultats avec ceux qui ressortent de la formule :

La concordance entre les charges observées expéri- mentalement et calculées théoriquement est facile à voir d’après le tableau suivant, dans lequel les temps sont exprimés en millionièmes de seconde et les déviations du galvanométre donnent la mesure des charges :

LE ACER ER 8,1-16,2-24,3-32,4-40,0-48,6-56,7-72,9-89,3-15,3-121 ,7-142,3 Obs. 34. 25,5-43,5-56,0-65,0-74,5-79,0-86,0-91,0-93,0-94,5- 95,5- 96,0 3 cale .... 25,2-43,7-57,4-67,5-174,9-80,5-84,6-89,8-92,6-94 2- 95,0- 95,7

Le potentiel pour le chargement était de 8,35 volt, ARCHIVES, t. VI. Octobre 1898. 26

318 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

la capacité de 0,0053 micr. far. la résistance du con- ducteur 9986 ohms. Une concordance analogue entre la théorie et les mesures fut trouvée pour la marche temporelle de la décharge et pour d’autres résistances dans le circuit conducteur.

M. KLEINER parle ensuite de la charge oscillante de condensateurs, au moyen de bobines d’induction fuites de différentes matières.

Les courbes que donne la charge avec le pendule de Helmholtz et le galvanomètre balistique furent éta- blies pour une capacité de 0,1 microfarad en disposant dans le circuit une fois une bobine de fil de fer de 0,3 millimètres d'épaisseur et de 728 tours une autre fois une bobine de fil de cuivre de mêmes dimensions.

Dans le premier cas il put être constaté 6 oscillations entières , mais dans le chargement au moyen du fil de cuivre, l’amortissement fut si fort qu'il n’y eut qu'une seule oscillation. La durée d’oscillation fut pour le fil de fer 0,001081 secondes. Le fait que l’amortissement est beaucoup plus considérable que ne le voudrait la

/ C

formule : à = x w | Ex s'explique par cela que,

lors d’une certaine rapidité de variation d'intensité du courant, celui-ci est limité à la surface du con- ducteur qu'il traverse, ce qui rend la résistance sensi- blement plus grande que celle qui correspondrait à la section du fil.

Pour reconnaître si cette circonstance a aussi une influence sur le coefficient de self-induction, et qui doit s'exprimer dans la durée d’oscillation d’après la for- mule : T = 2? x y LC il fut fait des observations sur les

DES SCIENCES NATURELLES. 379

oscillations dans des conditions telles que pour les bobi- nes de fer et de cuivre il était facile de déterminer la durée d’oscillation.

Pour des dimensions égales des bobines de 40 tours chacune et pour une capacité GC = 0,1 mier. far. la durée d’oscillation fut trouvée T = 0,0000628 sec. pour le fer, et T = 0,0000%54 sec. pour le cuivre. Il est par conséquent prouvé, et cela en concordance avec les résultats des théories connues, que pour des oscilla- tions relativement lentes, la durée d’oscillation dépend de la perméabilité du milieu que traverse le courant, tandis que pour des oscillations rapides, iln’y a, comme on sait, que la perméabilité du milieu qui entoure le conducteur que parcourt le courant qui à de l'influence sur la durée d’oscillation.

Des observations de ce genre paraissent donner un moyen approprié pour suivre en la mesurant, la pro- fondeur à laquelle pénètre le courant dans le con- ducteur qu'il traverse, pour différentes périodes d’oscillations.

M. le H. Win montre à la section la nouvelle forme de son polaristrobomètre.

La dernière disposition de cet appareil, telle qu'elle a été construite par l'atelier de MM. Pfister et Streit à Berne, a déjà été publiée par l’auteur dans la Vier- teljahreschrift der naturf. Gesellschaft in Zurich, Jahrgang 1898. Il présente l'instrument à la section en insistant surtout sur un accessoire ajouté depuis cette publication. Celui-ci consiste en un spectros- cope Amici à vision directe avec collimateur et permet de déterminer la rotation du plan de polarisation

390 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

pour la raie D du spectre en se servant de la lumière blanche d’une lampe à gaz ou d’acétylène, avec la même

exactitude que si l’on observe d’après la publication

antérieure avec la lumière homogène de sodium fournie par une lampe à gaz fixée à l’appareil. De cette manière, l’application d’un compensateur à prismes de quartz pour l'observation de la rotation avec la lumière blanche devient superflue et de même les corrections que ces compensateurs demandent toujours.

M. L. DE LA RIVE fait une communication : Sur la propagation d’un allongement graduel dans un fil élus- lique. | Les deux extrémités d’un fil élastique sont l’une A fixe et l’autre B entraînée d’un mouvement continu avec une vitesse constante de manière à donner lieu à un allongement graduel du fil. Comment l'allongement se propage-t-il dans le fil à partir de B vers A?

Une solution qui satisfait aux conditions du problème es"

cos z (x + a) 1 cos 2 x (x + ul) + etc. |

u—=Axt + Al l = l

ru COS x (x + at) + 1 cos 27 (xt at) elc.|

l l

æ est la distance du point considéré à l’origine fixe, & la vitesse de propagation du son, / la longueur du fil. Il résulte de cette expression que :

la vitesse d’allongement en un point M est pério- dique et la durée de la période est 2//a.

2 L’allongement n’a lieu en M qu'entre l'instant la perturbation partie de B parvient en M et celui la perturbation réfléchie à l’extrémité fixe repasse par M.

di

tags h

DES SCIENCES NATURELLES. 381

la vitesse d’allongement au point M est constante et la même qu’à l'extrémité B.

L'auteur a vérifié la périodicité de l’allongement près de l'extrémité fixe d’un ressort à boudin en laiton dur, long de 8 m.— Un cylindre tournant par un mouvement d'horlogerie sur lequel s’enroule un fil entraîne l’extrémité inférieure du ressort qui est sus- pendu verticalement.

L'allongement est de 18 em. en #0 s. A deux mètres de l’extrémité supérieure, en visant les spires du res- sort contre une règle graduée verticale, on voit que le mouvement a lieu par échelons et qu’à la fin de chaque période la vitesse devient à peu près nulle. On observe 27 périodes en 40 s., d'autre part une pertur- bation partant de l'extrémité inférieure met 3/2 seconde pour revenir après s’être réfléchie, valeur de la période qui donne 26,6 en 40 secondes.

M. JEANNERET, de Genève, parle de l’évolution des courants directs et inverses dans le champ voltaïque. Dans ce travail purement théorique et qui d’après l’auteur lui-même ne se prête pas à être résumé, il expose ses vues particulières sur la genèse des cou- rants induits. Il pense résoudre ainsi certaines difficultés qui l’ont arrêté au début de ses études, et qui pour- raient se présenter à d’autres.

M. le prof. HacenBacH-BiscHorr, de Bâle, a étudié les perturbations produites dans les appareils télé- phoniques par le passage des tramivays -électriques dans leur voisinage. Il a reconnu que les bruits anor- maux perçus dans ces appareils ne proviennent que de

382 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

l'induction du fil de contact du tramway sur le conduc- teur aérien unifilaire du téléphone. Le courant, dit vagabondant, c’est-à-dire le passage de lélectricité dans les rails de retour du courant sur la plaque deterre du téléphone ne produit point de bruit dans celui-ci. Il ne s’y produit pas davantage de bruit quand ce sontdes càbles qui sont exclusivement employés pour le télé- phone. Il n’y a pas non plus de perturbation à craindre dans le cas d’un téléphone servi par une double ligne aérienne, dans laquelle le fil d'aller et le fil de retour sont disposés près l’un de l’autre sur les mêmes po- teaux, de telle sorte que les actions inductrices s’annu- lent. Si l’on intercalle dans le circuit du tram une bobine avec noyau de fer (Drosselspule) les variations du courant inducteur sont atténuées, et l’on peut réduire de moitié à peu près, le bruit produit par l'induction sans arriver à le supprimer complètement.

M. R. WEger, professeur à Neuchâtel, indique quel- ques améliorations qu'il a apportées pour son usage personnel à l’hygromèlre à absorption, mais qu'il pré- fère ne pas publier encore.

M. Ris, de Berne, signale à la Section les intéres- santes recherches de M. C.-E. Guillaume sur le nickel el ses alliages".

M. Ed. SarasiN communique la suite de ses recher- ches sur les Seiches du lac des IV-Cantons, qu'il a entreprises à la demande de la Commission d’étude de ce lac.

! Voir drchives des sc. phys. et nat., 1898, t. V, p. 255 et 305.

DES SCIENCES NATURELLES. 383

Le limnimètre enregistreur, qui a marché du 15 juillet au 15 décembre 1897, à Lucerne ‘, a été installé par lui le 4 mai dernier à Fluelen dans un pavillon de bains près de l’ancien « Urnerhof», actuellement dépôt fé- déral de matériel d’ambulances. M. Gisler, directeur de ce dépôt, a bien voulu accepter d’en surveiller la marche; M. Sarasin tient à lui exprimer toute sa re- connaissance pour ce concours dévoué, ainsi qu'à M. le prof. Bachmann, de la Commission d'étude du lac.

Les tracés obtenus jusqu'ici dans cette station con- cordent avec ceux obtenus l’année d'avant à Lucerne. Seulement, tandis que dans cette dernière station la période longue, de 45 minutes, n’est presque jamais apparue sous forme de sinusoïde simple, mais toujours accompagnée des mouvements de 24 et de 10 minutes, c’est le contraire qui a lieu à Fluelen cette période constitue le type habituel et elle se produit avec une extraordinaire régularité, en séries très prolongées. Aucun autre lac de Suisse n’a donné d’aussi belles sé- ries d’uninodales, si ce n’est ceux de Genève et de Cons- tance. C’est ainsi que, du 6 mai au soir au 8 mai au matin, ce mouvement de balancement rythmique a montré pendant plus de 36 heures une parfaite régu- larité, atteignant, à la suite d’un fort orage, une am- plitude de dénivellation de 8 à 10 em. Cette seiche est évidemment l’uninodale du lac entier, et des observa- tions faites à Lucerne le 22 juin par M. Bachmann, simultanément avec celles de Fluelen, le prouvent en montrant nettement l’opposition du mouvement dans ces deux stations, quand même la seiche à Lucerne

? Voir Arch. des sc. phys. et nat., t. IV, p. 458 et t. V,p. 289.

384 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

était fortement dicrote. Les périodes moitié et quart de celle-là sont, au contraire, beaucoup plus rares et effacées à Fluelen.

Les deux promontoires des Nasen doivent être sensi- blement au centre d’oscillation du lac, ce qui favorise- rait la production d’uninodales régulières dans la portion du lac Nasen-Fluelen, régulière elle-même comme forme. Au contraire, la forme irrégulière de la portion occidentale du lac se prêterait moins bien à ces mou- vements réguliers de longue période, et ce serait l’unnodale Nasen-Lucerne et la binodale de celle-ci qui domineraient à Lucerne.

Chimie.

Président : M. le prof. E. NoëLrixé, de Mulhouse. Secrétaire : M. le D' Heywa, de Berne.

E. Bamberger. Hydrolyse des composés azoïques. Mercure-méthyle. Al- phylhydroxylamines. C. Kchall. Dithiodisulfures. Décomposition élec- trolytique de l'acide o-nitrobenzoïque. A. Werner. Composés nitro-az0- azoxiques et hydrazoïques. H. Rupe. Acide cinéolique. Condensation des aldéhydes nitrobenzoïques avec la gallacétophénone. A. Granger. Pbosphures métalliques. A. Pictet. Réduction de la nicotyrine. E. Noelting. Benzényl-diphénylamidines diaminées. Pararhodamines. Colorants dérivés de l'acide 2.8 naphtylamine-sulfonique. Dérivés 1. 2. 6 du benzène, F. Fichter. Acides crotoniques. S. von Kostanecki. Dérivés de la flavoue.

M. le prof. E. BAMBERGER (Zurich). 1. Sur l'hy- drolyse des composés azoïques mixtes. La relation que présentent les alphylazonitroparaffines avec la phé-

DES SCIENCES NATURELLES. 389

nylhydrazine est démontrée expérimentalement par le fait qu’elles sont décomposées par les alcalis en acide nitreux et B-acylphénylhydrazines. Exemple :

\ TR : : ΠL a NO,-CZ\ H NHC,H, + H,0 == HNO, OC< A NHC,H, 2 >

Phénylazonitropropane Propionylphénylhydrazine

Dans les mêmes conditions, le phénylazonitroéthane se convertit en acétylphénylhydrazine, et le phénylazo- nitropentane en valérylphénylhydrazine.

Le nitroformazyle se comporte d’une manière ana- logue ; on peut le décomposer, quoique par un moyen un peu différent, en acide nitreux et oxylormazyle ; celui-ci ne peut être isolé comme tel, car il se trans- forme immédiatement, en présence des oxydes de l'azote, en un corps cristallisé en aiguilles blanches, quiexplode à 174%° et qui, d’après son analyse, son poids moléculaire et toutes ses propriétés, doit être considéré comme la bétaïne de l'hydrate de diphényl- orylétrazolium :

N—N— CH, | CES NÆNECE

Ce Ca

Ce corps, qui possède une réaction neutre et une sa- veur amère, fournit des sels insolubles avec le perman- ganate etle bichromate de potassium, les chlorures d’or et de platine, le triiodure de potassium, l'acide picri- que, etc.

2. Sur le mercure-méthyle. Ce composé est

transformé par le peroxyde d'azote en un acide extré- mement peu stable, qui cristallise en aiguilles blanches

380 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE fusibles à 65-70° (selon la rapidité d’élévation de la température) et possède la formule C,H,N,0,. Le plus souvent cet acide se décompose spontanément peu après sa formation, en fournissant de l'acide formique, de lPanhydride carbonique, du protoxyde d’azote, de l'azote, de l’ammoniaque, de l’hydroxylamine et des traces d'oxyde de carbone ; dans un cas on a observé aussi la production d’aldéhyde formique, reconnais- sable à son odeur. Ces faits trouvent leur interpré- tation dans la formule constitutionnelle suivante :

HO-N=—C-NH-C=N-0H

OH OH

qui ferait du corps en question la dioxime de l'acide iminocarbonique.

3. Sur les alphylhydroxylamines. L'action simul- tanée de l’air et de l’eau sur les alphylhydroxylamines les transforme en composés azoxiques et en peroxyde d'hydrogène. L'examen quantitatif de cette réaction conduit à l'équation suivante :

2 (C,H,-NHUH) + 0, + H,0 H,0, + C,H,-N,0-C,H, + 2 H,0

On voit, d’après ce résultat, que ces hydroxylamines se comportent comme certains métaux bivalents (Zn, Pb, etc.) qui, eux aussi, sont oxydés avec formation de peroxyde d'hydrogène.

On à reconnu aussi à cette occasion que les alphylhy- droxylamines sont capables de rendre l’oxygène actif; elles permettent, par exemple, au carmin d’indigo d’é- tre oxydé par l’air.

ML 7 us

LL +1

DES SCIENCES NATURELLES. 387

L'auteur a essayé, en collaboration avec M. Tschirner, de méthvler la phénylhydroxylamine au moyen du diazo- méthane ; il a observé que ce dernier agit dans ce cas comme un mélange de méthylène et d’azote et donne naissance à la méthylènediphénylhydroxylamine, selon l'équation :

C,H CH N <5H

CH,N, +2 (NH <Éal ) re PA CRIME N <cH,

L'hydrogène mis en liberté réduit une partie de la phénylhydroxylamine et la convertit en aniline.

Ce mode d’action du diazométhane semble être particulier aux alphylhydroxylamines ; il a été constaté pour plusieurs représentants de cette classe de corps.

M. le C. ScHaLz (Zurich). 1. Formation élec- trolytique des dithiodisulfures. L’électrolyse en solu- tion aqueuse des corps de la formule générale RCSSM les transforme en dithiodisulfures, (RCSS),, dans les cas suivants :

Lorsque M = K et R = les groupes oxyméthyle (CH,0 —), oxyéthyle, oxyisobutyle, oxyisoamyle, ou le groupe C,H,S-—.

Lorsque M = H, (C,H.),N et R (C,H.),N-—.

Mais la réaction n’a pas lieu lorsque M = KetR = C,H-NH-NH- ; il ne se forme alors que la diphé- nylthiocarbazide, CS (NH - NH- CH).

En prenant M = NH,etR = NH, on n’a pas ob- tenu dans tous les cas le dithiodisulfure correspondant.

2. Décomposition électrolytique de l'acide 0 nitro-

388 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

benzoïque. Si l’on soumet à l’action du courant une solution des sels de certains acides aromatiques dans ces acides eux-mêmes, on observe la formation d’hy- drocarbures. On obtient une solution de ce genre en dissolvant du carbonate de soude dans l’acide préala- blement désséché et au besoin fondu. On peut, par exemple, dissoudre jusqu'à 6, 4 gr. de carbonate de soude dans 50 gr. d'acide o-nitrobenzoïque porté à la température de 160-180" même à celle de la va- peur du benzoate d’éthyle. Dans cette dernière solu- tion, l’auteur a fait passer pendant ‘/,-1 h. un cou- rant de 0,4-1 ampère (8-15 éléments Bunsen ou au bichromate, électrodes en platine de 12-16 cm’, distantes de 4,5"). Il a obtenu une certaine quantité de nitrobenzène, des flocons bruns insolubles dans les carbonates alcalins, des matières charbonneuses noires et parlois des traces de cristaux fusibles à 149-150° et ne possédant pas de propriétés acides. Lorsqu'on ajoute à la solution une très faible quantité d’eau, il se forme aussi des nitrophénols.

M. le prof. A. WERNeR (Zurich). Sur les composés nitro-azo-azoxiques et hydrazoïques. Nous n'avons pas reçu le résumé de cette communication.

M. le D' H. Rupe (Bâle). 1. Sur l'acide cinéo- ligue. L’acide cinéolique, C, ,H,,0,, préparé par M.Wal- lach en oxydant le cinéol, se décompose lorsqu'on le chauffe à 160° avec de l’eau. Parmi les produits de cette décomposition l’auteur a isolé deux nouveaux acides, possédant tous deux la formule C,H,,0,, laquelle diffère de celle de l’acide cinéolique par CO, en moins.

DES SCIENCES NATURELLES. 389

Le premier de ces corps, qu'il nomme acide cinéo- lénique, cristallise en prismes ou en tables fusibles à 83-84°; il entre en ébullition à 127,5-129,5° sous une pression de 13"*, et à 250° sous la pression atmosphé- rique. Il n’est attaqué ni par le brome ni par le per- manganate et renferme très probablement encore la chaîne fermée du cinéol.

Le second acide cristallise dans l’eau, dans laquelle il est beaucoup plus soluble que son isomére, sous la forme de petites aiguilles ; il fond à 53-54° et bout à 158-160° sous 13"" de pression. Son sel de magne- sium est insoluble dans l’eau froide. On peut aussi l'obtenir en chauffant l’acide cinéolénique à 150° avec de l’eau. Il réagit immédiatement avec le brome et le permanganate et ne contient par conséquent plus Île novau du cinéol. Comme il n'entre pas en réaction avec la semicarbazide et ne forme pas de lactone, il ne cons- titue ni un acide cétonique ni un acide d-hydroxylé ; mais il renferme probablement un groupe OH dans la position B, car la distillation sous la pression atmosphé- rique lui fait perdre une molécule d’eau et le convertit en un nouvel acide liquide de formule C,H,,0..

L'auteur est amené par ces faits à proposer les for-

390

Mi. ::: 1 + PA

SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

mules suivantes pour l'acide cinéolique et pour ses pro- duits de décomposition :

\c_co0H | CH (CH),

Acide cinéolique Formule de Wallach

| C (CH:),

7

COOH

Acide cinéolénique

Acide fusible à 53-54°

C(CH;)e 2

Nc”

COOH Acide cinéolique Nouvelle formule

Ces formules concordent avec celles de la terpine,

du terpinéol, etc.

L'auteur a encore étudié l’action du brome sur l’anhy- dride cinéolique ; il a obtenu des dérivés bromés bien cristallisés qui sont dépourvus de propriétés acides.

2. Sur la condensation des aldéhydes nitroben- zoïques avec la gallacétophénone (en collaboration avec M. J. LeonTyerr). En chauffant à 90-100° une mol. de

gallacétophénone avec

1-2

_

mol. d’aldéhyde nitro-

DES SCIENCES NATURELLES. 391

benzoïque meta ou para et du chlorure de zinc, on obtient des produits de condensation de la formule

(UH), CH, CO CH, Don C,H, NO, (3 ou 4) PSC S:CO CH,

Ces corps ne sont pas oxydés par le peroxyde de plomb ; ils n’appartiennent donc pas à la série du triphé- nylméthane. Leurs propriétés tinctoriales sont à peu près les mêmes que celles de la gallacétophénone. Réduits par le chlorure stanneux et l'acide chlorhydrique, ils four- nissent des bases faibles qui, diazotées et copulées avec les phénols, donnent des colorants azoïques tirant sur mordants.

M. À. GRANGER, professeur à l'Ecole d'application de la Manufacture de Sèvres. Sur quelques phosphures et arséniures métalliques.

J'ai montré dans un travail d'ensemble publié dans les Annales de Chimie et de Physique que les phosphures métalliques ne pouvaient pas être préparés par une méthode générale. Suivant les propriétés des métaux et l’altérabilité des phosphures auxquels ils donnent naissance, il y a lieu de chercher des procédés diffé- rents. La phosphuration directe des métaux est restreinte à quelques corps dont on peut augmenter le nombre en prenant les précautions nécessaires pour éviter la dissociation. En maintenant pendant le refroidissement, qui doit être brusque, une atmosphère saturée de vapeur de phosphore, j'ai pu isoler un certain nombre de ces COpHSeS OU PU YADP AT EN PEP PERS" PIRE reprendre l’étude de ceux qui nécessitaient de nouvelles

399 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

expériences pour en constater l'existence. Je passe sous silence un certain nombre de méthodes indirectes que, devant les contradictions des savants qui m'ont précédé, J'ai étudier à nouveau et que je crois bon de laisser de côté par suite de leurs résultats peu satisfaisants. Je vais seulement insister sur deux procédés que j'ai ima- ginés et sur l'intérêt desquels je crois devoir m’étendre un peu.

Les métaux, chauffés à une température convenable dans un courant de vapeur d’une combinaison halogénée du phosphore, sont généralement attaqués avec forma- tion d’un phosphure et production d’un composé haloïde du métal. C’est le trichlorure de phosphore qui m’a donné presque toujours les meilleurs résultats.

On peut aussi réaliser la proposition inverse et traiter un chlorure par la vapeur de phosphore.

Par l’action du trichlorure de phosphore sur le fer, le nickel et le cobalt, réduits de l’oxalate, J'ai pu isoler Fe‘P°, Ni’P, Co’P. Le chrôme et le manganèse sont altérés par les lavages nécessaires pour éliminer les chlorures qui recouvrent le métal et arrêtent la réaction ; dans ce cas on ne peut donc obtenir de résultats. Le cadmium et le zinc donnent des composés complexes contenant du cadmium ou du zinc, du chlore et du phosphore, qui, lorsqu'ils sont préparés à une tempéra- ture pas trop élevée, dégagent de l'hydrogène phos- phoré au contact de l’eau. Si, à la température de la réaction, le phosphure se détruit, on n'obtient qu'un chlorure; c’est le cas du plomb et de l'argent. Le cuivre donne un biphosphure CuP*. Avec le mercure il faut opérer un peu différemment ; chauffé en tube scellé, au- dessus de 300°, avec du biiodure de phosphore, il se

É |

DES SCIENCES NATURELLES. 393

transforme en phosphure Hg'P' et en iodure mercu- rique.

Inversement les chlorures de cuivre, de fer, de nic- kel et de cobalt se transforment en phosphures quand on les chauffe dans la vapeur de phosphore. Le chlorure de cuivre donne le biphosphure CuP* obtenu précé- demment, les chlorures de fer, nickel et cobalt les sesquiphosphures Fe*P*', Ni*P*, Co*P*. Avec le chlorure d'argent on a un biphosphure. Pour préparer les phos- phures de chrôme et de manganèse, il faut joindre à l’action du phosphore celle de l’hydrogène. Traités au rouge par la vapeur de phosphore et de l’hydrogène les deux chlorures donnent naissance à CrP et Mn°P*.

J'ai commencé à généraliser ces deux réactions qui me semblent convenables à la préparation de quelques arséniures. J’ai constaté déjà que le cuivre, le fer, le nickel et le cobalt étaient facilement attaqués par la vapeur de AsCI* et transformés en arséniures dont la composition et les propriétés sont encore à l’étude.

Je crois pouvoir espérer que par l’action de SbCl sur les métaux je pourrai peut-être isoler aussi quelques antimoniures.

M. le prof. Amé Picrer (Genève). Sur la réduc- tion de la nicotyrine (en collaboration avec M. le P. CréPrEux). On sait que la nicotyrine (formule I) est le premier produit d’oxydation de la nicotine (IT),

ARCHIVES, t. VI. Octobre 1898. 27

394 SOCIÉTÉ HELYÉTIQUE

dont elle diffère par 4 atomes d'hydrogène en moins dans le noyau pyrrolique.

CH CH CRT CH, | | Ep CH CH IIGRE 47 Na N N N | N | CH, CH, I Il

Les auteurs ont cherché à régénérer la nicotine à partir de la nicotyrine. Il s’agissait pour cela de réduire le noyau pyrrolique sans hydrogéner en même temps le noyau pyridique. Ils y sont parvenus dans une certaine mesure en passant par l'intermédiaire du dérivé iodé et en utilisant la propriété que possèdent les dérivés du pyrrol, de donner avec l’iode en solution alcaline des produits de substitution, propriété qui fait défaut aux dérivés de la pyridine.

Lorsqu'on traite la nicotyrine par l’iode en présence de soude caustique, on obtient un produit solide, qui cristallise dans l’eau bouillante ou dans l’alcool dilué en longues aiguilles incolores. Ce composé possède la formule C,,H,IN, et constitue un monoïodonicotyrine. C’est une base monoacide tertiaire, qui forme des sels jaunes, et colore en vert le bois de sapin, propriétés qui la rapprochent de la nicotyrine. Il est infiniment probable que l’atome d’iode se trouve dans le noyau pyrrolique, et cela dans la position ' (Formule IT).

L’iodonicotyrine est beaucoup plus facilement réduc- tible que la nicotyrine elle-même. Lorsqu'on la traite par le zinc et l’acide chlorhydrique, elle échange non

DES SCIENCES NATURELLES. 9395

seulement son atome d’iode contre un atome d’'hydro- gène, mais elle fixe encore deux autres atomes d’hy- drogène au noyau pyrrolique, et on obtient une base de formule C,,H,,N,, la dihydronicotyrine (IV), qui présente les plus grands rapports avec la nicotine, dont elle ne diffère plus que par 2 atomes d'hydrogène en moins.

DT CH; —; 0H; Î | Î | 2 CH SepieT DOG UMP 74 N N N N CH, CH, [Il IV

La dihydronicotyrine est un liquide incolore qui bout à 248°, Comme la nicotine, elle est facilement soluble dans l’eau, présente une réaction alcaline prononcée, ne colore pas le bois de sapin, forme des sels incolores et constitue une base diacide et bitertiaire. Elle déco- lore instantanément le permanganate en solution sulfu- rique, ce qui prouve qu'elle renferme encore une double liaison en dehors du noyau pyridique.

M. le prof. E. NœLTinG (Mulhouse) communique quelques travaux entrepris en collaboration avec ses élèves.

1. Sur une nouvelle classe de matières colorantes, les benzényl-di-phényl-amidines diaminées par MM. NŒLTING et KUNTZ.

La benzényl-di-phényl-amidine

CH, ME NNHCH,

396 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

et son dérivé méthylé

CH, DEN CH Ne rés

CH

sont blancs aussi bien à l’état de bases qu’à l’état de sels et ne possèdent aucune propriété tinctoriale.

Si l’on introduit dans ces deux substances un groupe amide, NH,, mieux un groupe amido-diméthylé, N(CH,),, on obtient des dérivés, tels que

CHiN(CH;), C—N—C,H, A CH 3 CH, qui sont des matières colorantes jaunes de faible inten- sité. Si l’on introduit deux groupes basiques les propriétés tinctoriales sont considérablement augmentées.

Ainsi C,H,N(CH,), » GHiN(CH;), C = N—C,A,NH, a C = N —C,H,N(CH,), NN ge Xy si CH, CH,

sont des colorants jaunes très puissants teignant la soie, la laine et le coton mordancé au tanin en nuances vives et intenses. Jusqu'à présent les dérivés dans lesquels les groupes NH, sont en para ont été seuls étudiés.

L'PLS

DES SCIENCES NATURELLES. 397

On les prépare tous de la même manière, par action

de la diméthyl-paramido-benzo-méthyl-anilide

Mind CO | / CH,

N \CH,

sur l’aniline, le para-phénylène-diamine ou la diméthyl- para-phénylène-diamine en présence d’oxychlorure de phosphore.

La benzényl-diphényl-méthyl-amidine peut donc être considérée comme un chromogène

CO LC NCE,

analogue jusqu’à un certain point à l’azobenzène

OO

L'une et l’autre deviennent colorants par introduc- tion des groupes auxochromes, amide, mais tandis que l’azobenzène est déjà coloré par lui-même le nouveau chromogène est incolore comme la xanthone, la flavone et autres.

2. Sur les isomères des rhodamines, les para-rhoda- mines, par MM. NœLTiNG et Parma. Les rhodamines doivent être considérées comme les dérivés ortho-

398 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE carboxylés des diamido-phényl-pyrones tétraalcoylées COOH

| ro

| P se

On les obtient par l’action de l’anhydride phtalique sur les métamidophénols dialcoylés. Il paraissait inté- ressant de préparer aussi les isomères de la méta et de la para-série. Ils ne sauraient être préparés par l’action des acides isophtalique et téréphtalique sur les méta- midophénols, mais on peut les obtenir par une voie détournée. En effet, en condensant les nitrobenzaldé- hydes avec les dialcoylmétamidophénols on obtient des dérivés triphénylméthaniques

LA.

C—C,H,(OH)(NR,) 1.3 el 1.4 NGHCOH)(NR,)

et par déshydratation ultérieure les dérivés pyroniques C,H,NO, C— CgH,(NRe) 1.3 et LA

QE

il CH(NR,)

En remplaçant successivement le groupe NO, par NH,, CN et COOH et en oxydant ensuite les leucobases on devra obtenir les rhodamines isomériques. L’expé-

DES SCIENCES NATURELLES,. 399

rience a pleinement réalisé ces prévisions dans la para- série, la seule qui ait été étudiée jusqu’à présent. Les para-rhodamines

montrent la plus grande analogie au point de vue des propriétés chimiques et tinctoriales avec les rhodami- nes ordinaires ; leur nuance est toutefois plus bleuûtre. Par éthérification elles fournissent les anisolines corres- pondantes.

Les pyrones amidées et cyanées sont naturellement aussi des matières colorantes, ainsi que les pyrones nitrées, dont la préparation avait été indiquée il y à quelques années par un brevet des Farbenfabriken, autrefois F. Bayer et Cie, à Elberfeld.

3. Matières colorantes azoïques dérivées de l'acide 2-8 naphtylamine-sulfonique, par MM. NœLTING et BIANCHI.

On sait par les expériences de M. Witt que le diazo- benzène se copule avec l'acide 2.8 naphtylaminesul- fonique en donnant un dérivé diazoamidé

SO,H 274 N SNEPNEE CU.

400 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Il en est de même avec le paranitro-diazobenzène, si l’on opère en solution alcaline. Le produit obtenu SO,H 1

se N N—C,H,NO,

teint la soie et la laine en jaune et montre tous les caractères des dérivés diazoamidés.

Il en est tout autrement si la copulation a lieu en solution acide. On obtient alors un véritable dérivé azoique

SO,H

= N=EN—- CHEN, —NH,

teignant la soie et la laine en rouge-ponceau et donnant par réduction un acide diamidonaphtylamine-sulfo- nique.

k. Sur quelques dérivés 1.2.6 du benzène, par MM. NŒLTING et FILIPKOWSKI.

D’après la formule du benzène de Kékulé les dérivés trisubstitués du benzène 1.2.6.

A A N ex ap ER V7 NY

devraient être différents, de même que les dérivés 1.2 et 1.6. Pour ces derniers l’expérience a au contraire montré maintes fois leur identité, etceci a été un argu- ment contre la formule de Kékulé et en faveur de la formule à liaisons centrales (Baeyer).

DES SCIENCES NATURELLES. 401 Pour les dérivés 1.2.6, il n'existe qu'un travail de M. Lobry de Bruyn qui a montré que les deux cyanures CN CN CHO/ “OC, et C.H,0/ NOCH,

sont identiques. Il semblait intéressant d'examiner l’identité ou la non-identité des dérivés 1.2.6 dans un nombre plus considérable de cas.

A cet effet le dinitrotoluëne 1.2.6

CH, NO, NO,

qu’on peut obtenir maintenant à l’état de pureté de la Chemische Fabrik Griesheim était une matière pre- mière toute indiquée.

En y remplaçant successivement les deux groupes nitro NO, par des groupes X et Y on peut obtenir toute une série de composés

qu'on peut ensuite comparer entre eux. Jusqu'à présent on a préparé

CH, CH, me el ol

402 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

CH, CH, 4% on

qui ont montré entre eux une identité complète. Ces expériences seront continuées.

ainsi que

M. le F. FicaTEer (Bâle). Sur la constitution des deux acides crotoniques. L'auteur a soumis, en collaboration avec M. A. KrarrT, l’acide B-oxyglutarique à la distillation dans le vide. Il se forme, à côté de l'acide glutaconique, que M. von Pechmann avait déjà obtenu dans cette réaction, des quantités considérables d'un autre acide monobasique liquide, possédant la formule C,H,0,. La formation de ce composé doit être représentée par les deux équations suivantes ;

CH, - CHOH - CH, - COOH CH, - CH - CH, - COOH . nl | + H,0

COOH CO 6

CH, - CH - CH, - COOH

CH, CH - CH? - COOH + CO, CO O0

Il faut admettre comme produit intermédiaire un acide 6-lactonique qui, comme les B-lactones de M. Ein- horn, se décomposerait sous l'influence de la chaleur en donnant de l’anhydride carbonique et un composé non saturé.

D’après les formules ci-dessus, l’acide C,H,0, pos- séderait la constitution de l’acide vinylacétique que l’on a jusqu'ici vainement tenté de préparer. Or, toutes ses propriétés montrent qu'il est absolument identique à l’acide isocrotonique, à cette seule différence prés,

…. Cl

DES SCIENCES NATURELLES. 103 que ce dernier, préparé suivant le procédé de M. Geu- ther, renferme toujours une certaine quantité d'acide crotonique solide.

Ces résultats conduisent à la conclusion que l’isomé- rie des deux acides crotoniques est due à la position différente de la double liaison et non à une cause d’or- dre stéréochimique.

M. le prof. S. pe KosrTanecxI (Berne). Nouveaux es- sais synthétiques dans le groupe de la flavone. L'auteur a montré récemment que le dibromure de l’o-oxybenzalacétophénone

OH cuC 00 = CHBL CAB CH

fournit, sous laction de la potasse alcoolique, la fla- vone

substance mère de plusieurs colorants végétaux jau- nes.

Il a préparé de même la 2-bromoflavone en par- tant du dibromure de la 5-bromo-2-oxybenzalacéto- phénone

OH CH BC CO CHBr CHBr CH,

Considérant que la plupart des colorants végétaux jaunes renferment le reste de l'acide protocatéchique, il a cherché à réaliser la synthèse de la 3'4'-dioxyfla- vone en soumettant à l’action de la potasse alcoolique le dibromuse de la 2-oxypipéronalacétophénone ; mais il

404 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

n'a obtenu dans ce cas qu'un oxindogénide, la pipéro- nalcoumaranone :

0 O\ CC »e = CH CE, DUR, CO 0

Le dibromure de la 2-oxyanisalacétophénone et celui de l’éther monoéthylique de la pipéronalrésacéto- phénone fournissent aussi des oxindogénides et non des dérivés de la flavone.

Dans la première Assemblée générale du 1% août, M. le prof. E. ScHarr (Strasbourg) a fait une conférence sur les travaux de Schonbein sur les ferments orydants. Il a résumé les recherches de ce savant sur la polarisa- tion et l’activité de l’oxygène, la catalyse du peroxyde

d'hydrogène et l’ozonisation, ainsi que sur le rôle que *

certains ferments jouent dans ces phénomènes. Puis il a exposé les résultats récents obtenus dans ce même domaine depuis la mort de Schünbein et passé en revue les travaux de Hoppe-Seiler, M. Traube, Rôühmann et Spitzer, ainsi que ceux de MM. Bertrand et Bourquelot sur la laccase et sur les ferments de cer- tains champignons.

Pharmacie,

Président: M. le prof. A. Tscuirou, de Berne. Secrétaire: M. le D' OESsTERLE, de Berne.

E. Schaer. Hydrate de chloral. C.Hartwich. Poisons indiens Fausse salse- pareille, Schaerges. Dérivés du gaïacol. C. Nienhaus. Fabrication de

DES SCIENCES NATURELLES. 405

la cellulose. Schumacher-Kopp. Analyses d'huiles. H. Kunz-Krause. Tannoïdes. A. Tschirch. Aloïne. Oliban. Gomme laque. Xanthorham- nine. Chromatophores du café. Aweng-Barr Principes actifs de diverses drogues. A. Conrady. Décoctions et infusions. Issleib. Céarine. B. Studer. Expertise des champignons.

M. le prof. E. ScHaER (Strasbourg) rend compte d’une étude des propriélés physiques et chimiques de l'hydrate de chloral, faite sous sa direction par M. R. Maucu. Ce travail devant paraitre prochainement ?n exlenso dans un journal spécial de pharmacie, il n’en indique que les résultats principaux.

Au point de vue physico-chimique l'hydrate de chloral se distingue par les propriétés suivantes :

1. Par sa solubilité dans des liquides chimiquement très différents, comme l’eau, l’alcool, le chloroforme, le benzène, les huiles grasses et essentielles, etc.

2. Par le pouvoir dissolvant très considérable que possèdent ses solutions aqueuses concentrées (60-80 °/,) pour un grand nombre de substances minérales ou orga- niques ; parmi ces substances, celles qui présentent de l’intérèt au point de vue pharmaceutique sont les suivan- tes : alcaloïdes et leurs sels, santonine, résines, huiles grasses et essentielles, matières colorantes des fleurs, curcumine, colorant du seigle ergoté, couleurs d’ani- line, etc. D’autres corps, comme le caoutchouc, la gutta- percha, l’indigo, les cires, la cellulose, sont au contraire à peu prés insolubles dans la solution de chloral.

3. Par la propriété qu’il a de se liquéfier (le plus souvent avec abaissement, dans quelques cas avec élé- vation de température) au contact d’un grand nombre de composés organiques, tels que les stéaroptènes, les phénols, les acides, les alcaloïdes, etc. On remarque alors comme un fait constant que les corps au contact

406 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

desquels l’hydrate de chloral se liquéfie sont eux-mêmes extrêmement solubles dans la solution aqueuse con- centrée de ce composé.

4. Par la faculté qu’il possède d’empêcher la colo- ration bleue de l’amidon par l’iode. La solution d’ami- don dans l’hydrate de chloral devient seulement rougeätre par addition d’iode; si on fait couler avec précaution sur ce mélange un peu d’eau, il apparaît au bout d’un temps très court, à la limite de séparation des deux couches superposées, une coloration bleue très intense. L’amidon est transformé par la solution concentrée de chloral en amylogène et en amylodex- trine, mais il ne se forme ni dextrine ni sucre.

L'auteur renvoie au mémoire détaillé pour les nom- breuses applications que ces propriétés de l’hydrate de chloral peuvent trouver en pharmacie et en chimie.

M. le prof. C. HarTwicx (Zurich).— 1. Sur quelques substances employées dans les Indes pour empoisonner les flèches. Il existe, dans l’Asie méridionale et orien- tale, deux contrées dans lesquelles les indigènes font encore actuellement usage de flèches empoisonnées.

L'une de ces contrées s'étend sur le versant méri- dional de l'Himalaya, jusqu’à la Chine à l'Est et jusqu’au royaume de Siam au Sud. Les Mongols qui l’habitent empoisonnent leurs flèches avec le suc de différentes espèces d’aconits, en particulier avec celui de l’Aco- nitum ferox.

Au Sud de cette contrée s’en trouve une autre qui comprend la partie orientale de l'Inde, la presqu'île de Malacca et la plus grande partie des îles de la Sonde jusqu'aux Philippines; ses habitants, presque tous

DES SCIENCES NATURELLES,. 407

Malais, emploient surtout le suc laiteux de lAntiaris loxicaria, mais aussi écorce de diverses Strychnos, le Derris elliptica, certaines Apocynées, Aroïdées, etc.

L'auteur indique les réactions qui peuvent servir à reconnaitre les principes toxiques de l’Antiaris (antia- rine), des Strychnos (strychnine et brucine) et du Derris (derride). Il a surtout étudié les poisons des Orang-Benuas (presqu'ile de Malacca) et il a trouvé que, sur 6 échantillons examinés, l’antiarine ne manque dans aucun ; les alcaloïdes des Strychnos ont pu être décelés dans # cas, le derride dans un seul.

Des recherches de l’auteur et de celles plus anciennes de Santesson il résulte que ce n’est pas, comme on le croit généralement, le Strychnos Tieuté seul, ne renfer- mant que de la strychnine, qui est employé pour la préparation des poisons, mais que l’on utilise encore au moins deux autres espèces du même genre, dont l’une contient de la brucine et l’autre de la brucine et de la strychnine.

Pour reconnaitre la présence des principes prove- nant de la plupart des Strychnos, on peut se servir d’une réaction de la strychnochromine, découverte en 182% par Pelletier et Caventou dans le Strychnos Tieuté. Cette substance donne avec l’acide nitrique une colora- tion d’abord verte, puis bleue. Elle se trouve aussi, d’après l’auteur, dans le St. Nux vomica, le St. Colu- brina et le St. Gaultheriana, et, d’après Pelletier et Caventou, dans le St. Pseudochina de l'Amérique du Sud ; mais elle fait défaut au St. ligustrina.

2. Sur une fausse salsepareille du Brésil. Ce pro- duit, dont une certaine quantité est arrivée récemment

à Hambourg, ne se distingue pas de la vraie salsepa-

lise. À -

408 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

reille par son odeur; on n’aperçoit pas davantage de différence dans la coupe sous un faible grossissement. Mais l'étude anatomique plus approfondie montre que le parenchyme de lécorce ne contient ni amidon ni aiguilles d’oxalate, et fait apercevoir encore d’autres différences dans les caractères botaniques, en particu- lier en ce qui concerne l’épaisseur des cellules de l’en- doderme. La plante qui produit cette fausse salsepareille n’est pas connue ; peut-être est-ce le Herreria Salsapa- rilla Martins, dont les racines sont employées sous les noms de Salsaparilla brava et de Salsaparilla do mato.

M. le D' ScHarrGes (Bàte). Sur le gaïacol et ses dérivés. L’auteur expose d’abord les principales méthodes de préparation du gaïacol, soit à partir de la créosote, soit par voie synthétique à partir de la pyro- catéchine et de l’anisol. Il parle ensuite de la prépara- tion de ses éthers, en s'appuyant sur les données de divers brevets allemands. Il passe enfin aux acides gaïacol-monosulfoniques ortho et para de la maison F. Hoffmann, La Roche et C°, de Bâle. Ces deux acides que l’on obtient par sulfonation directe du gaïacol en observant certaines conditions précises de température, sont bien cristallisés, ainsi que leurs sels. Les sels alcalins sont facilement solubles. L’orthosulfonate de potassium a reçu le nom de thiocol et est employé avec succès dans le traitement de la tuberculose pulmo- naire.

M. le D' C. Nienaaus (Bäle). Sur l'état actuel de la fabrication de la cellulose en Suisse. Les fabriques de cellulose qui employent aujourd’hui en Suisse le

DES SCIENCES NATURELLES. 409

procédé dit au sulfite, bréveté par Mitscherlich, sont les suivantes :

Attisholz, établie en 1882, envoyant ses résidus dans l’Aar.

Cham, 1882, avec déversement dans la Lorze.

Perlen, 1883, » » la Reuss. Biberist, 1884, » » lJ’Emme. Balsthal, 1884-1885 » » la Dünnern. Kaiseraugst, 1890 » » le Rhin.

Après une courte description du procédé, l’auteur donne la composition des solutions de sulfite, au début et à la fin des opérations (Kocherlaugen). Le déverse- ment de ces dernières dans les cours d’eau ne semble pas présenter de grands inconvénients. On n’a pas réussi jusqu'à présent à les utiliser. L'auteur énumère les divers essais faits dans ce sens et préconise leur emploi pour la fabrication de la dextrone, que l’on obtient en concentrant les solutions jusqu’à la densité de 1,3 et en précipitant par un sel alcalin neutre ; le produit ainsi obtenu peut être utilisé dans l’apprêt des tissus.

Dans la discussion qui suit, on indique qu’une nou- velle fabrique de cellulose, travaillant aussi d’après le pro- cédé au sulfite, vient de s’établir dans le Val-de-Tra- vers ; elle n’a donné lieu jusqu'ici à aucune plainte.

M. le D' Scaumacaer-Kopp (Lucerne). La réaction du furfurol dans les analyses d'huiles. On ne peut tirer de résultat positif de la réaction de Baudoin, modi- fiée par Villavecchia et Fabris, et employée pour déceler la présence d’huile de sésame dans l'huile d'olives au moyen du furfurol, que si la coloration rouge produite

ARCHIVES, t. VI. Octobre 1898. 28

410 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

est durable. En effet, certaines colorations rouges dues à d’autres impuretés tournent au vert au bout de quel- ques heures.

Il n’est pas possible de constater, au moyen du réfractomètre de Zeiss, une relation entre le pouvoir réfringeant du mélange et l'intensité de la coloration rouge produite par le furfurol. Ce n’est qu'après l’addi- tion de 25°/, d'huile de sésame que la réfraction dépasse de 0,2° la limite maxima (55°) admise jusqu'ici pour l’huile d'olives pure.

M. le D' Kuxz-Krause (Lausanne). Sur les tannoïdes. Nous n’avons pas reçu le résumé de cette commu- nication.

M. le prof. A. TscaiRcH (Berne). 1. Sur l'aloïne du Cap. L'auteur annonce qu’il a réussi en colla- boration avec M. Hiepr, à retirer de l’aloës du Cap de Bonne-Espérance une aloïne cristallisée, ce qui n'avait pu être effectué jusqu'ici. Pour l'obtenir on additionne l’aloës d’une quantité d’alcool insuffisante pour le dissoudre entièrement, on sèche le résidu, on lextrait dans l'appareil de Soxhlet d’abord par l’éther puis par l'alcool, et on soumet la solution alcoolique à une précipitation fractionnée au moyen de l’éther. Il se dépose d’abord des substances résineuses brunes, puis l’aloïne elle-même, sous la forme de flocons jaunes. En faisant cristalliser ceux-ci dans un mélange d’alcool et d’éther on obtient, quoique assez difficilement, des aiguilles presque incolores, réunies le plus souvent en rosettes. L’aloïne du Cap diffère fortement par ses réac- tions de la barbaloïne et de la nataloïne et se rappro- che de la socaloïne.

DES SCIENCES NATURELLES. 411

2. Sur l'oliban. D'une étude détaillée que

l’auteur a entreprise avec M. HaLxey, il résulte que l’oliban ou encens possède la composition suivante :

: Acide boswellique libre, Cs1H5102. COOH. 33 4 Partie

EE RES » sous forme d’éthers 1,5 : Olibanorésène, C1:H220 33 dans l’alcool ; : Re : ; on Huiles essentielles (pinène, dipentène, 79 0) phellandrène, cadinène) 4-7 s Principe amer 0,5 ri incolnble | Gomme (arabates de chaux et de dans l’alcoo!l Li) ct environ 28 °/o Ho ; “> Résidus végétaux 2-4

On a étudié plus spécialement l’acide boswellique et ses sels. La richesse relative en résène fait reconnaitre immédiatement l’oliban comme provenant d’un végétal de la famille des Burséracées ; toutes les plantes de cette famille produisent, en effet, des résines riches en résène.

3. Sur la gomme laque. La composition de ce produit a été établie comme suit par l’auteur, en colla- boration avec M. FARNER :

Cire 6

Laccaine 6

Partie soluble dans l’éther, renfermant le

principe odorant, une partie de la résine

et l’érythrolaccine 35 Partie insoluble dans l’éther, renfermant

une combinaison de l’acide aleuritinique

avec un résinotannol 65 Résidu (sable, morceaux de bois, restes

d'insectes) 9,5 Eau et perte 3,9

419 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

La séparation de ces diverses substances se fait de la manière suivante :

On élimine d’abord la cire par extraction au moyen de l’éther de pétrole, puis on traite le résidu par l’eau, ce qui fournit la matière colorante brute, soluble en violet dans les alcalis et renfermant l'acide laccaïque, C,,H,,0,, isolé pour la première fois par M. R.-E. Schmidt.

On épuise ensuite le résidu par l’alcool bouillant et on précipite la solution par l’acide chlorhydrique ; on obtient ainsi la résine sous la forme d’une poudre jaune brunâtre. Celle-ci contient au moins quatre corps diffé- rents. On la redissout dans une petite quantité d’alcool et on ajoute à cette solution dix fois son volume d’éther ; il se dépose une résine Jaune pâle (voir plus bas).

La solution éthérée, une fois séparée de ce dépôt, est agitée avec une solution de carbonate de soude au millième, aussi longtemps que cette dernière se colore en violet. On l’additionne alors d’acétate de plomb, ce qui fournit un précipité violet. On met celui-ci en sus- pension dans l'alcool, on le décompose par l'acide sul- furique, on traite la solution par le charbon animal et on la précipite de nouveau par l’acétate de plomb alcoolique. Après plusieurs traitements semblables on parvient à éliminer complétement la matière colorante sous la forme de sa combinaison plombique et on obtient une masse poisseuse blanc jaunâtre qui con- tient des acides gras et le principe odorant de la gomme laque.

La combinaison plombique du colorant est mise de nouveau en suspension dans l’alcool et décomposée par l’acide sulfurique, puis la solution versée dans l’eau.

dés NE Lntt Atout

DES SCIENCES NATURELLES. 413

On obtient ainsi des flocons bruns, que l’on purifie en précipitant plusieurs fois leur solution alcoolique par l’eau. On élimine encore certaines impuretés par préci- pitation au moyen du benzène, puis on extrait la solu- tion benzénique au moyen du carbonate de soude ; on précipite enfin le colorant par l'acide chlorhydrique et on le fait cristalliser dans l'alcool dilué, dans lequel il se dépose sous la forme de paillettes rhombiques. Après sublimation il forme de petites aiguilles rouges qui pré- sentent de grandes ressemblances avec l’alizarine. Ce nouveau corps, qui reçoit le nom d’érythrolaccine, et auquel la gomme laque doit sa couleur, appartient au groupe des colorants dérivant de l’anthracène.

La substance précipitée par lPéther (voir plus haut) forme la majeure partie de la résine. Dissoute dans l'alcool et précipitée par l’eau, elle se transforme en une poudre presque blanche. En la saponifiant par la potasse à 10 °/, on obtient un nouvel acide que l’on peut purifier par l'intermédiaire de son sel de magné- sium. Il cristallise dans l’alcool étendu en paillettes rhombiques, dans l’eau en aiguilles, et fond à 106°. Sa composition répond à la formule C,,H,,0,. Les auteurs l'ont nommé acide aleuritinique et ont préparé ses sels de magnesium, de barvum et de plomb. Il est lié dans la gomme laque à un résinotannol qui n’a pu jusqu'ici être isolé à l’état de pureté.

4. Sur la xanthorhamnine.— M. Tschirch présente des cristaux de ce composé, qu'ilaretiré avec M. PoLacco des fruits du Rhamnus cathartica et qu'on n'avait trouvé jusqu’à présent que dans la graine d'Avignon. On l'obtient par digestion avec l’eau et extraction du produit par l’éther; celui-ci laisse par évaporation

414 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

un résidu que l’on fait cristalliser dans lPalcool bouil- lant. On obtient ainsi des aiguilles jaunes, solubles dans les alcalis, et dont les propriétés concordent avec celles de la xanthorhamnine retirée de la graine d’Avi- gnon.

5. M. Tschirch a observé enfin, dans l’enveloppe des fruits du caféier, l’existence de chromatophores très bien formés, de couleur violet foncé ou noir bleu. Ils se trouvent dans l’épiderme à côté d’un suc cellu- laire rouge. Dans la partie sous-épidermique on rencon- tre en abondance des cristaux aciculaires de longueur variable réunis en rosettes ; chaque cellule renferme une ou plusieurs de ces rosettes.

L'échantillon frais qui a servi à cette étude provenait du Jardin botanique de Berne, le caféier a donné cette année des fruits arrivés à complète maturité.

M. le D'AwENG-Barr. Contribution à l'étude des prin- cipes actifs de Cort. Frangulæ, Rhiz. Rhei et Fol. Sen- næ.— Ces principes sont des glucosides, au nombre de # probablement, qui sont communs aux trois pro- duits et s’y trouvent en proportions variables. On peut les diviser en deux groupes, suivant leur solubilité dans l’eau ; les glucosides insolubles peuvent être séparés des glucosides solubles par l’action des moisissures. L'étude complète de ces corps n’est pas encore ter- minée.

En ce qui concerne les préparations galéniques, il faut remarquer que les glucosides solubles conviennent seuls aux préparations liquides, et encore faut-il em- ployer un véhicule qui les mette à l'abri de l’action des moisissures. Comme type d’une préparation renfer- mant l’ensemble des principes actifs, on peut citer

DES SCIENCES NATURELLES. 415

l'extrait hydro-alcoolique de rhubarbe. En préparant ce produit on doit éviter avec soin le dédoublement des glucosides par les acides ou les alcalis, car les subs- tances qui prennent ainsi naissance sont en partie inactives.

En comparant divers échantillons de rhubarbe on à trouvé de grandes différences, soit dans leur teneur absolue en glucosides, soit dans les proportions rela- tives de ceux-ci. Ce point doit évidemment être pris en considération lorsqu'on veut fixer le prix ou choisir le mode d'emploi d’un échantillon donné.

M. A. Conrany (Leutmannsdorf, Silésie). Décoctions et infusions. A la suite de recherches expérimen- tales sur la solubilité dans l’eau des principes essentiels des drogues, l’auteur pose les thèses suivantes :

La préparation des décoctions et des infusions selon les pharmacopées actuelles ne répond plus aux exigences de la pharmacognosie scientifique.

Jusqu'ici toutes les drogues étaient soumises à des traitements identiques ; il faudra dorénavant, au con- traire, traiter chacune d’elles d’après ses caractères individuels, et en particulier, déterminer dans chaque cas la température de l’eau à laquelle extraction se fait le plus facilement et le plus complètement.

On prendra dans tous les cas les drogues à l’état pulvérisé.

La percolation remplacera partout la décoction et l’infusion.

Il conviendra d’employer des appareils qui permet- tent de régler exactement la température à laquelle doit se faire l'extraction.

416 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Ces thèses sont recommandées à l'examen des direc- teurs des pharmacies cantonales.

M. IssceB (Bielefeld). Sur la céarine. L'emploi de la paraffine pour la préparation des onguents à le grand inconvénient de fournir une masse qui ne peut absorber qu’une petite quantité (4-5 "|, au maximum) de médicaments liquides. La graisse de laine ou lano- line est susceptible, au contraire, de s’en incorporer de beaucoup plus fortes proportions, mais elle se comporte à ce point de vue d’une manière extrêmement variable suivant les échantillons.

L'examen chimique de la lanoline y démontre l’exis- tence de l’acide carnaubique et de l'alcool carnauby- lique. Or, ce même acide carnaubique fait aussi partie constituante de la cire de Carnauba, qui provient d’un palmier du Brésil, le Copernicia cerifera.

Comme il est fort probable que la faculté d’absorp- tion de la lanoline est en relation avec sa teneur en acide carnaubique, l’idée devait se présenter de prépa- rer une base d’onguents avec la cire de Carnauba, qui renferme le même principe.

Toutefois la cire naturelle paraissait impropre à ces essais, vu sa forte coloration, qui va du jaune verdàtre au gris. La cire blanchie pouvait seule être utilisée. Or on n’a pas réussi jusqu’à présent à blanchir directement la cire de Carnauba ; on ne peut le faire qu'après l'avoir préalablement mélangée à d’autres substances, telles que la cire du Japon, la cire d’abeilles, la cérasine, Ja paraffine. Encore faut-il remarquer expressément que ces divers mélanges, qui trouvent leur emploi dans la fabrication des bougies, ne peuvent pas tous être utilisés en pharmacie. On doit rejeter en particulier ceux qui

DES SCIENCES NATURELLES. 417 sont préparés à l’aide de la cire d’abeilles ou de la cire du Japon, car ils deviennent facilement rances.

L'auteur à choisi un mélange renfermant 25°/, de cire de Carnauba et 75°/, de paraffine, et blanchi au soleil. Ce dernier point est de grande importance, car les produits qui ont été blanchis par les procédés arti- ficiels contiennent du chlore.

On à pris une partie de ce mélange et on l’a fondu avec # parties de paraffine liquide de densité 0,880. Le produit ainsi obtenu à été appelé céarine, du nom de la province de Ceara (Brésil) d’où vient la cire de Car- nauba.

Ainsi que l’on pouvait s’y attendre, la céarine absorbe encore plus d’eau que la paraffine, soit environ 15°/,. On peut, à l’aide de la céarine, préparer l’onguent de plomb sans avoir à concentrer préalablement la Lig. Plumbi subacet. On peut également préparer l’onguent à l’iodure de potassium sans addition d’hyposulfite de soude. En outre, la céarine est, au point de vue chimi- que, aussi inaltérable que la paraffine. Elle semble donc constituer une base excellente pour la préparation des onguents.

M. B. Sruper (Berne). Le pharmacien comme expert dans les questions concernant les champignons. L’au- teur montre pourquoi le pharmacien est tout particulié- rement qualifié pour remplir les fonctions d’expert dans toutes les questions relatives aux champignons. Il émet en conséquence le vœu que, dans l’établissement des programmes d’études et d’examens de pharmacie, ces cryptogammes soient pris en sérieuse considération.

(A suivre.) 28*

BULLETIN SCIENTIFIQUE

CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse.

O. HiINSBERG ET A. SIMCOFF. SYNTHÈSE DES DÉRIVÉS DU NAPHTINDOL (Berichte, XXXI, 250, Genève).

On sait d’après des travaux antérieurs que lorsqu'on fait bouillir des amines aromatiques primaires ou secondaires en solution aqueuse ou dans l’alcool étendu avec du bisulfite de sodium et du glvoxal, il se forme des dérivés du glycocolle ou des acides indolsulfoniques d’après l'équation :

ONaS0? OH DO + C'H'NH? HO SO?ONa

NH NaHSO® + 240 + ce )CSO!Na CH

La formation facile de ces acides a engagé les auteurs à étudier l’acide 8 naphtindolsulfonique pour le transformer dans les principaux dérivés de la série du $ naphtindol. Ils décrivent à cette occasion la B naphtylamide du & naphtylglycocolle CO N,H— CH"(8)

qui s’oblient en faisant bouillir avec CO N,H CH"(G) de la lessive de potasse étendue le produit de la réaction du bisulfite de sodium et du glyoxal sur la B naphtylamine; le

B naphtindol NH ce cu ch”

qui prend naissance par distillation sèche des sels de l'acide

SR Mir g:t MST à SRE LA

CHIMIE. 419

naphtindolsulfonique, spécialement en présence de poudre de zinc; l’isonitrosonaphtoxindol

NH ce. ÿc0 N C —-NOH

préparé par nitrosation du précédent; la BG naphtisatine qui cristallise en aiguilles rouges, fusibles à 252° et se forme en chauffant l’isonitrosonaphtoxindol avec un grand excès de H*S0"; la naphtindophénazine

qu’on obtient en chauffant au bain d'huile à 250°, la $ naph- tisatine avec l’o-phénylènediamine et enfin le f naphto-

dioxindol NH .CO ce A CH 0H

Ce dernier à été préparé en dissolvant la 8 naphtisatine dans l'acide acétique cristallisable à chaud et ajoutant du zinc en poudre jusqu’à complète décoloration. Il cristallise en cris- taux incolores ou légèrement bruns, fusibles à 216°. Ses solutions s’oxydent à l’air en régénérant la naphtisatine. ER

J. TamBor ET F. WiLpi. SUR LES DÉRIVÉS DE LA BENZALACÉTO- PHÉNONE RENFERMANT DE L'AZOTE (Berichte XXXI, 349, Berne),

Il résulte des recherches des auteurs, recherches qui sont la conséquence des travaux de Kostanecki, que la benzalacé- tophénone est susceptible de réagir avec l’ammoniaque et les amines primaires aromatiques, tandis que jusqu'ici les bases aromatiques secondaires pures ou mixtes ont résisté à cette réaction qui se fait en général à froid, en présence ou dans la plupart des cas, en absence d’alcali. On n'a pas pu

420 BULLETIN SCIENTIFIQUE.

déterminer la règle à laquelle serait soumise celle réaction, car tandis que deux mol. de benzalacétophénone fixent 1 mol. d’ammoniaque, de nitrotoluidine (CHS.NH?N0?1.2.5), des trois nitranilines isomères et d’4 naphtylamine, elle réa- gil à molécules égales avec l’aniline, la p toluidine et la B naphtylamine.

Les produits de condensation sont blancs, cependant s'ils renferment un groupe chromophore comme le groupe NO? par exemple, ils deviennent jaunes ou rouges.

Les auteurs ont préparé les dérivés suivants :

Di-benzalacétophénone-amine :

CSHS.CH——CH?.C0.CSH* > NH CSHS.CH—CH*.CO.CSHS par condensation de la benzalacétophénone avec lammonia- que en solution alcoolique; ce composé fond à 163°, son dérivé acétylé à 149°.

Di-benzalacétophénone-nitrotoluidine :

CSH5 CH CH°.CO.C‘H° CHE

PLIE |

NI @ DN SV RME |

|

CSH5 CH CH°.C0.CH*

fusible à 203°. Ils décrivent aussi les dérivés correspondants des trois nitranilines isomères et de l’« naphtylamine, ainsi que les produits de condensation de la benzalacéto- phénone avec l’aniline, la p toluidine et la BG naphtylamine dans la formation desquels 1 mol. de la cétone entre en réaction avec 1 mol. de la base. La benzalacétophénone-ani- line correspond par conséquent à la formule :

CSH5.CH CH?.CO.C'H* | H— N— C'H°

et les dérivés des autres bases indiquées ci-dessus sont cons- titués de la même manière. F. R.

"3

OPEL TS, 0 het T7 va CPS F . = ‘à » 4 HAS

ZOOLOGIE. 491

ZOOLOGIE

ABNOLD LANG. TRAITÉ D’ANATOMIE COMPARÉE ET DE ZOOLOGIE, Traduction française par le professeur G. Curtel 2 vol: avec 854 fig. dans le texte. Georges Carré et G. Naud, éditeurs à Paris. 1898.

Le Traité d’Anatomie comparée et de Zoologie que M. le prof. Arn. Lang, de Zurich a fait paraître, complète d’une façon fort heureuse la série des ouvrages consultatifs avant trait à ces deux sciences. Il combine en effet les tendances de la Zoologie et de l’Anatomie comparée de manière à donner une idée bien complète des divers embranchements d’Inver- tébrés soit au point de vue systématique soit surtout au point de vue de l’ontogénie, de la phyllogénie et de l’homologie des organes dans les différents groupes.

Dans un premier chapitre, l’auteur décrit la cellule en par- tant des animaux unicellulaires et de la cellule œuf et pas- sant ensuite en revue les différents tissus tels qu’ils se mon- trent chez les Métazoaires. Après cette introduction il prend les embranchements les uns après les autres, consacrant à chacun d’eux un chapitre : Célenthérés, Platodes, Vers, Arthropodes, Mollusques, Echinodermes. Chaque chapitre présente un plan uniforme qui rend le traité très facile à con- sulter; après avoir donné brièvement la caractéristique géné- rale de l’embranchement, l’auteur en établit la systéma- tique, en exposant pour chaque classe, ordre ou famille les principaux caractères; puis vient la partie anatomique chaque organe est pris l’un après l’autre et l’on peut suivre avec facilité les modifications qu'ont subies les organes homologues suivant les conditions dans lesquelles ils se trou- vent et agissent. Dans cette étude l’auteur, pour plus de clarté, part souvent d’un type primitif schématique depuis lequel il suit les diverses tendances évolutives jusqu'aux types extrêmes et la compréhension du texte est extrêmement facilitée par l’intercalation d’un grand nombre de figures d’une clarté parfaite. Enfin chaque chapitre se termine par

4929 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC.

une partie ontogénique et phyllogénique dans laquelle est décrit avec le plus grand soin le développement de l’œuf et de la larve depuis le stade blastula jusqu’à l’état adulte pour les représentants les mieux connus ou les plus caractéristi- ques de chaque classe.

Il va sans dire que ce Traité tient compte des publications d'anatomie comparée les plus récentes; certains chapitres présentent pourtant un intérêt spécial, lorsque le distingué professeur de Zurich peut se baser sur ses nombreuses et consciencieuses études personnelles; c’est le cas de ceux qui concernent les Vers, les Mollusques et tout particulière- ment les Echinodermes. Enfin il faut féliciter l’auteur de l’impartialité avec laquelle il expose et discute les hypothèses divergeantes à propos des points controversés et ceci tout spécialement à propos des questions souvent si difficiles de l’'ontogénie et de la phyllogénie. C. SAR.

COMPTE RENDU DES SÉANCES

DE LA

SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES

Séance du 18 mai 1898.

A. Schenk. Ethnozénie des populalions helvétiques. H. Dufour. Ob- servations d'Héliotropisme. S. Bieler. Un pied-étalon de 1657. La conformation du pied du cheval.

M. le D' A Scuexx fait une communication sur l'Ethnogé- nie des populations helvétiques.

C’est seulement à partir de la fin de la période quater- naire, à l’époque magdalénienne, que l’on a trouvé dans les différentes stations paléolithiques de la Suisse des objets d'industrie démontrant d’une facon absolue la présence de l'homme dans notre pays à cette époque reculée, mais aucun reste humain n’a encore été rencontré. L'époque de la pierre polie nous a fourni par contre un certain nombre d’osse- ments humains provenant des premières palafittes ou d’an- ciens cimetières lacustres. Ces ossements se rapportent à deux races principales : une race de petite taille brachvcé- phale, à face plutôt basse qui se rattache par ses caractères à la race de Grenelle ou race brachycéphale néolithique et, une race plus grande, dolichocéphale, à face haute et étroite, leptoprosope, d'origine septentrionale. Ces deux ra- ces en s’unissant donnèrent naissance à des mélis, souvent caractérisés par un crâne mésaticéphale.

Durant l’époque du bronze, la Suisse a été le théâtre d’une immigration compacte et massive, de populations fortement

424 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

brachycépales, caractérisées par un crâne arrondi, relative- ment court et large, une taille plutôt petite et une carnation foncée. Cette immigration venant de l'Est, constitue la grande invasion celtique.

Dans les temps historiques, la Suisse a été encore le siège de nouvelles invasions, les Helvètes, les Romains, les Alle- mans, les Burgondes, les Goths et les Franks se succèdent dans notre pays, s’y fixent quelquefois et exercent nécessai- ment une influence sur les caractères des populations helvé- tiques. Toutefois cette influence n’est pas considérable, car ainsi que le démontre la taille, la couleur des veux et des cheveux, et surtout la forme cranienne, la race celtique est aujourd’hui chez nous en forte majorité. Cette race s’est surtout maintenue pure dans le massif alpin de l'Est de la Suisse, les Grisons et le Haut-Valais, ainsi que l’ont prouvé les remarquables travaux de MM. His et Rütimever, Koll- mann, Scholl et tout dernièrement enfin celui de M, le pro- fesseur E. Pitard. L'indice céphalique moyen calculé sur un grand nombre de crânes est toujours supérieur à 85.

Une étude entreprise par M. Schenk sur un très grand nombre de crânes vaudois anciens lui à fourni les mêmes résultats; l'indice moyen est encore brachycéphale, un peu moins élevé cependant que celui des montagnards du Haut- Valais et des Grisons, ce qui indique probablement un mé- lange avec les populations dolichocéphales d’origine germa- nique.

Il est permis, en somme, d’après les faits jusqu'ici connus de conclure que la population de la Suisse appartient en grande partie à l'élément ethnique à tête arrondie, à la race celtique, l'élément germanique n’y étant plus qu’en mino- rité. Mais cette race celtique n’est pas pure, c'est une race mixte, associant les caractères de la race celtique pure ou rhétique à ceux (mais d'une façon beaucoup moins accusée) de la race kimrique ou germanique.

M. Henri Durour donne les résultats complémentaires des observations qu'il avait présentées le 20 avril sur l'héliotro- pisme,.

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 425

Les herbes cultivées dans les divers milieux ont été cou- pées el pesées puis traitées par l'alcool. Les solutions obte- nues dans les mêmes condilions avaient immédiatement après la filtration la même teinte Jaune vert; elles étaient tou- tes également fluorescentes, Le lendemain la solution faite avec l'herbe développée en lumière jaune avait changé de teinte et viré au vert; le spectre de cette solution était différent de celui de la chlorophylle développée en lumière blanche. Vingt-quatre heures plus tard la chlorophylle déve- loppée en lumière bleue avait également changé de teinte. La solution de chlorophylle normale (en lumière blanche) est encore fluorescente et inaltérée vingt-sept jours après la préparation, les autres solutions vertes n’ont plus subi de modifications depuis leur première transformation, elles sont à peine fluorescentes.

Cette expérience qui sera répétée paraîtrait indiquer une formation incomplète des compiexes de la matière verte dans la plante cultivée en lumière colorée, La différence la plus caractéristique est le rapide changement de teinte et la dis- parition presque entière de la fluorescence.

M. S. Biecer fait circuler un pied, ancienne mesure de longueur datant de 1657 divisé en 12 pouces de 8 lignes.

M. S. Bieler, à propos d’un travail de M, Jolv, prof. à Sau- mur sur la soudure congénitale des os tarsiens du cheval, re- vient sur la question de l’origine bifide du doigt du cheval. Il montre des phalanges du cheval qui indiquent nettement que le doigt est formé de pièces soudées n'ayant pas de rap- port de structure avec le doigt principal du tapir auquel on assimile le doigt du cheval.

M. Bieler pense que la parenté du cheval devrait être cherchée dans les Suidés. Soit les pécaris, soit les races de porcs syndactyles, montrent la soudure des os métatarsiens et phalangiens et offrent ainsi une homologie plus complète avec le cheval.

Quant à la soudure cunéiforme à laquelle on attache une grande importance, les recherches de M. Joly, sur une cin-

426 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

quantaine de chevaux, semblent montrer qu'il y a un phé- nomène d'évolution se continuant et s’accentuant dans la période actuelle.

Séance du 1” juin.

H. Brunner. L'action des persnlfates. H. Brunner. Nouvelles réactions des alcaloïdes.

M. le prof. BruNNER donne de nouveaux résultats obtenus en collaboration avec ses élèves sur l’action des persulfates. Au point de vue analytique il a constaté le pouvoir oxydant si remarquable des persulfates permettant non seulement, comme cela a été communiqué précédemment, la détermi- nation du carbone par voie humide des acides gras, des aci- des de fruits, des alcools polyatomiques (y compris les su- cres), des dérivés de l'acide urique, de la pyridine, de la strvchnine, mais aussi celle de l'azote dans les combinaisons azotées correspondantes. Par contre, le noyau benzénique résiste à la combustion au moyen des persulfates ce qui permet quelquefois de reconnaître sa présence dans une com- binaison. L’action oxydante la plus puissante se produit quel- quefois par un mélange de persulfate et de permanganate de potassium, et c’est ainsi que M. Brunner et ses élèves sont arrivés à brûler en solution aqueuse l’oxyde de carbone.

Dans une communication précédente M. Brunner a dit qu'il avait réussi à déterminer aussi au moyen des persul- fates et par la méthode volumétrique les halogènes dans le chloral, le iodoforme etc. et dernièrement M. Brunner à trouvé une méthode très simple pour la détermination gra- vimétrique et volumétrique des halogènes, méthode qui peut remplacer celle de Carius et celle par la combustion avec de la chaux. Dans ce but on traite la substance halogène en dis- solution azotique et en présence de nitrate d'argent avec un persulfate : les halogènes se précipitent immédiatement; une petite quantité se dissout au commencement dans le sulfate formé pendant la réaction ; on le précipite en faisant bouillir ensuite avec de l'alcool; pour recueillir les quantités d'halo-

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 497

gène qui se volatilisent pendant la réaction, on adapte au bal- lon dans lequel on opère, un appareil Varrentrapp rempli d'acide sulfureux; le contenu de ce dernier est ensuite versé dans le ballon.

En déterminant ainsi le chloral, M, Brunner et ses élèves ont constaté que ce dernier se dédouble en partie en hexa- chloroéthane C,CI,. Il s’opère ici, comme souvent sous l’in- fluence des persulfates une condensation des deux groupes C CL.

Par action des persulfates sur les phénols et l’acide salicy- lique en solution neutre, M. Brunner et ses élèves sont ar- rivés à obtenir des produits de condensation en rapport in- time avec le tanin et les phlobaphènes. C’est ainsi que l’a- cide salicylique donne, entre autre, un acide tribasique et renfermant encore 6 groupes phénoliques de la formule C,,H,,0;,, qui correspond à 2 mol, de tanin moins 2 fois OH,

2 C3H009 2 OH = C,,H,:04

Tanin

et qui est aussi en rapport avec les phlobaphènes C,,H,,0,, qui sont des produits d’oxydation des tanins naturels.

Les produits chlorés, bromés et iodés, tels que les acides chloro-bromo et iodosalvcique, la chloranil, etc., qui se for- ment en solulion acide ont été indiqués autrefois.

Le produit d’oxydation obtenu par action des persulfates sur l’essence de térébenthine est un pinol C;,H,,0 inactif, mais aussi, comme la détermination du poids moléculaire la démontré, probablement un polymère, un produit de condensation.

De même l'acide urique donne, en solution alcaline, un produit de condensation avec les persulfates, un acide triba- sique, pentatonique C;,H,,N,,0, à côté de l’urée, ce qui pourrait être en rapport avec le fait constaté que par la combustion de l’acide urique, de la caféine etc. un des qua- tre atomes d’azote est toujours transformé en ammoniaque, Le nouvel acide ne peut pas être C,;H,N,0, ce qui correspon- drait p. ex. à un sel ammoniacal d’un acide oxyurique, parce qu’il forme entre autre un sel d’argent C,,H,,Ag,N,,0,.

498 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

Par action des persulfates en présence de chlorure, de bro- mure et d'iodure de potassium sur la fluorescéine il se forme toujours ses dérivés bihalogénés, tandis que le persulfate ne donne point de dérivés analogues avec l'acide phtalique et la résorcine (cette dernière est tout de suite carbonisée).

En résumant l’action des persulfates sur les substances or- ganiques, M. Brunner constate une grande analogie entre les réactions et les oxydations, accompagnées souvent de condensations, qui s’opèrent dans l'organisme animal et dans les plantes.

M. le prof. BRuNNER communique encore une nouvelle série de combinaisons : lhydrate de chloral, l'hydrate de bromal, la paraldéhyde, le sulfurol et l'acide ortho-nitro-phényl- propiolique pour servir aux constatations des alcaloïdes; ces réactions, d’abord employées pour la morphine, s'appliquent aussi à l’apomorphine, à la codéïne, la papavérine, la thé- baïne, la picrotoxine et d’autres substances analogues. Elles sont d’une très grande sensibilité, très durables et souvent caractérisées par de superbes colorations.

si EM

Te

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE

SEPTEMBRE 1898

Le 1er, forte bise depuis 10 h. du matin jusqu’au soir. 9, forte bise à 1 h. du soir. . 3, très forte rosée le matin.

rosée le matin.

=

forte rosée le matin.

-

, forte rosée le matin. forte rosée le matin.

très forte rosée le matin. forte rosée le matin; de 8 h. 30 m. à 9 h. 45 m. du soir, aurore boréale. très forte rosée le matin.

= © © D 1 C1

-

>

forte rosée le matin; à 4 h. 30 m. du soir, orage sur le Jura au NW.; à 7 h. 40 m. et à 10 h., éclairs au NE.

12, rosée le matin.

14, très forte rosée le matin; forte bise à 10 h. du matin et à 7 h. du soir.

15, rosée le matin.

16, rosée le matin.

17, très forte rosée le matin.

18, très forte rosée le matin; à 7 h. 40 m. du +oir, éclairs à l'E.

19, quelques gouttes de pluie à 8 h. du matin; forte bise à 7 h. du soir.

20, rosée le matin.

21, très forte rosée le matin.

22, forte rosée le matin.

23, très forte rosée le matin ; depuis 3 h. 29 m. du soir, tonnerres lointains au

NW.; quelques gouttes de pluie à 4 h. 10 m. du soir.

24, forte bise le matin.

25, très forte rosée le matin.

26, très forte rosée le matin; faible couronne lunaire à 7 h, du soir.

27, quelques gouttes de plu e à 8 h. 30 m. du matin.

28, pluie le matin jusqu'à 4 h. du soir.

29, forte bise depuis 10 h. du mat n à 4 h. du soir.

30, très forte rosée le matin; légère pluie à 3 h 30 m. du soir; pluie à 9 h. du soir.

AncHives, LL VE Octobre 1898. 29

MN ET CES EN PE NRA TE EY Ca ; P Ag = L f- bn ES V me | '

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe.

MAXIMUM. MINIMUM.

Dee AN mn 735.85. Le 4 à: 4h. matt 730.92 SAMOA ere 730,62 3 à 0 hsoir. 733,80 DAS OR MAIRES 730,04 98 6 h. soit 727,69 1240002 -matine: ce 728,42 10 à 5h. soir. 728,14 15 a 0h malins 17e. 735,25 12-à 06h soir s. 1280 725,74 SONIA nc eee 731,01 15 à »5 h; soir LE 533,07 95 à 9h. matin......... « 795,38 18 à Ah. soir............ 728,04 ADR Oh MatME tee 726,47 A9°à 3h some 730,50 S7A eh ANatINE eee 724.70 28 à- 4/h:/matin LEE 722,11

DO nUNt LE 727,93 29 à:44 1. Soi TRES 724.85 Re ee 724,85 30 à 4h. soir, FF . 749,45

Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève

] 1 | | GueNY | couoent | uw | COMPASIÈRES | ATHENAZ | SATIGNY | | UE Obserr, MM Ch. Pesson | R. Gautier | M Michel ||. OPSERNAT. | Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier | | | - | mm nn | mm mm mm | min nm Total. .| 95.1 28.8 | 38.5 19.9 | 34.5 | 929.5 1" 96.0 | l

Durée totale de l’insolation à Jussy : 259h 35 m.

5e. dope LRO a

CYEYE 866 C0'6T 660 IL'E 9€ YeL GG'YT + GO'9r+- GL'Y + GE'GGL SO Del L'LV6% lesolog |r'assla lee | oce one | 57 | 164 lo'or+ | eo + rar —locrr-+ lesuez |er'erz | 00 06:14 | 0€) | GSTE |EL'OSET [6 ANN| |" | OGS |OLY | GET | 619 | SG | 66 + 1490 —| 8067 ET LEZ | S8'NEL | GOT | 16: REZ 166 C 8'81|""" |007|T9 “A8A || OT| FO || 066 069 | SG | 884 | 897 | T'OFH- 10L'0 +) 6S'ET+- RG LGL | 1T'SGL | GOT [SE TEL | 83 | JSTEY |S8OIEE |F'ANN |" "|" 7" | 06 |O19 GG | 9LL | 808 | S'8 + 1660 +1 10/27 OL'SL | 87'TSL | ONE |TS'CSL | 13 + | S'87 GFOÏQE [FT ‘N°1 | 066 LOS | 65 | 084 | S'8F-E | 67 —+- IGLT —| 87 TT | 27 OGL | SO'ESZ | GG: |GO'GSZ | 93 ANSE) GO'OEZ | 'ANN "|" | 0L6 108$ | 024 | L6L | O'ST+H- | O'L + GET —| Ge SCOR | CG'C2L | LOG [00:72 02 G'OFITS 1460196 |F 'ANN| "|" | O8 | 069 | FL —|%6L |0'87-+- | TOI E GFO +) L9'EF-E | LT'OGL | 99 662 | 666 |68'Y6L | 7 | orlg8 lesolse [r “Nl':l":: | 086 Lo6n | 59 | OL LE OT 1166 1 GG'97—- 96 LL | S8'USL | 190 |EL'OGL | EG | S'66'6 | 21016" “malt | 086 OMS | 61 | 084 | 8664 | 76 + |T0'S +] 28 S7-- |TE' GEL | 92982 | O0'T + |ST'8GL | 28 + | S'6F GOT «006 V “Nl''|""" | 026 (OS | 16 | 692 | Tee | 8'L + |69'0 +] 1951 GT'OEL | La'LeL| LIT - |88'8GL | FC + | 8'6F%'O07IC00!SL |F'ANN |" "|" | 0L6 | 00% | EOI— | 389 | 06 | F'6 €80 +1 06'Y1-+- |O9'TEL | 69862 | GO'E + 166 0E€L | 08 + | VOcLY "0 | 06 F'ANN "|" | 068 | 06% | E— | 289 | Te | SI |TGE | 6187 SL'CEL | OS'OEL | 67% + IQNTEL | 6F | tt" GOTIETOITS malt" lett | O86 O6 | 661— | 199 1 5'66-+ | Sr UGS +] 9661 | TO'TEL | 50'86L | 626 + IC0'OEL | 87 GERS E + | L'OSUTOT C0'0 |G% F N°": | 086 | 098 | 6 | '1L HUE Cyr [ DCE | O6'LE-H OV'GEL | 79 66L | 88€ + GG EL | 1 PnIlee + | poa£'orl000!oe | “nl! | 006 o6v | 8e | vez ges | vi lame c6:91-- l06'%€Z |9g'Tez | 509 Æ| VY'EEL | 97 STI FE + | 708007 0001 |F “N°1 | 096 |OY | F6 | 89 | OR | 601 1686 | WT LT || GG'SEL | LO'EEL | 069 + |0E TEL GT FOR 0E + | TOC OISE O|SS [5 ANN| |" | OLG | 09€ | 68 | 669 | St | ST 1686 | L8'LT-+ |OL' GEL GEL tO'G an) Gy'G6L | VY O'OUT TE | OSOÏT9 | ‘Nl'' |" | 096 1008 | 79 | 80L | EC AE YyE | OC'8T- QU TEL | 8O'LEL | CGT 96 86L £T (GOUT L' 89019€ |r'ASS!""|""" | 086 06 | LOT— | 899 | TOC | ST 199 Hal GY'8GL | YL'CGL | 100 |CY' LL | 61 SE 6€ 016 ‘ama ll *"|""" | 086 | 0€S | £6 | 729 ||'O8- pe 00 +) 6606 | L9'O6L | LS'LGL | OU'E + |66'8EL | FT 6 +| SOS OTTIE00!6% FN "17" | 096 OP | eu | Yez | £'8c—- | C'et 190% | 8708 |9G'O8Z | TT'8GL | O8:T JF GE'66L | 0 Ge + 08 L'OY 60019 | ‘N° |" | 046 096 1€ 662 |'L6-+ | L'ET+ 19€ % +) 00'08-+ | T0'O6L | 69'L8L | FO 60/6646 6 + | L'6FS'OTI00'0 TE ma ||" "|" "" | 006 | OS | Of | 664 vies OUI ES Y 10€ 08H |'CS'OEL | 67'8CL | 616 + |6L'66L | 8 GE + | 8678 0r/000!9€ [5 ‘Nl''|""" | 066 1089 | Sr + | 694 | TR | 8er EE GG |EVTÉL BS'8L | LC - 8F'O6L | L 106 + | LOS FF100019€ | “Nl''|""" | 066 | 088 | 06 + | YZL Wet FETE 1666 EF G6'87-+ | SL'TEL | VE'66L | SEE + |OO'TEL | 9 SE +) S618 07600 17% aa" "|""" | OGG LOS | 66 + | 181 196 | 61 |GE'G | Q7'8T |09'6EL | 99'TEZ | 80'G + |9L'GEL | & a LEFT] AUS) PO OONl "|": | 016 06 | 08 | 669 |668+ | 96 1007 | ga'27—+ |9L'GEL | ag'eez | 960 \JGUEL | V 8'0 D'6FSOFISTO RS EF aNNl "|": | 0%6 |O1S | 66 | 814 | L'ee+ | 64 + 1760 —| 9781 | 79 002 | 08'£EL | 9L'Z 86'GEL | (80 +! 06769 1270186 |F ‘aNN| "|" | OL8 | 069 19 + 002 | F'67+- | 0'GE- LL T —| 9L'RT- | 69 GEL |HO'CEL En IGWUEL | & \ OF + | £'6168 07 OL 8 NN "|" "" | 086 | 098 196 + | 192 |9'06+ | S'ET-H+ IGT'O +! %L'o7-+ |SC'EEL | R6'0€L | 86'E + (UL'TEL | V D: u ù I APE um | | u ü mn ut | “open | “oqpuu |‘ pet | "= ‘AEUIOR | k x el On 16 ‘uHOu Ti a[EuHIou Sound pG “18048 | ‘1#0418q oemaou ‘1 98 2 - “dtua Ë 55 - KE ‘JueU | £ Ian “UE NN |'UTUUN ATNEN de “UUXEN | “OUI *doro sop As pe Anoqney ej|sop ‘Aou 1 pu | £ 2|ZZS ÈS -nmop | À Lu eg | 'ÉON dog | 2uañom ER OO ELLES ELEC ETC Ee |. |2°1SS SL MALE AE UE D PR NS RE x em LL E np ‘du eu BE efen no o1n1y Mille 119 UOEINE 9" voeu} 4 QAULLAETLEUOX 7 2190184 se S68T AUANALAYS AIN |

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432

MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1898

Haroméètre.

{ h. m. &h. m. Th. m. 10 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. 10 h.s, mm mm

im mm nn mm mo mm {re décade 732,09 73207 732,41 732,49 731,69 730,83 730,97 731,80 2 » 730,74 730,91 73167 731,72 730,75 729,76 : 730,26. 7809 3 » 72606 725,83 726,09 72597 72498 721,26 724,821 "725,32

Mois | 729,63 729,60 730,05 730,06 729,14 728,28 728,68 729,36

Température.

0 0 0 0 0 0 Lee déc. + 1455 + 12,96 + 14,32 + 19,84 + 22,35 + 2299 + 90,74 + 47,10 de » + 1463 + 4264 + 13,59 + 19,91 + 23,27 + 2117 + 2048 + 17,02 3 » 1110 + 9,67 + 9.99 + 1520 + 47,37 —- 17,63 + 13,8 4255

Mois + 13,43 + 11,76 + 12,63 + 18,32 + 21,06 + 21,57 + 18,79 + 45,66

Fraction de saturation en millièmes. dre décade 882 922 853 672 586 584 698 778 2e » 883 953 834 613 498 L3à 289 712 ) 886 925 860 690 610 634 710 787

Mois 885 937 819 698 D0) Do 666 759

Insolation. Chemim Eaude 1 Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne, en heures. p.le vent. de neige. mètre

0 0 0 h. kil. p. h. mm cm die déc. +-12,32 + 24,41 + 19,71 0,43 102,5 à,4% NE 142,98 2 » —+11,94 + 25.49 + 20,40 0,2% 89,5 ,16 P- 144,95 3e » +843 + 19,67 + 1892 0,40 69,4 6,23 19,9 142,36

Mois +10,90 + 23149 + 19,65 0,29 261,4 5,71 19,9 143,43 Dans ce mois l’air a été calme 4,1 lois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 44,55 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 13°, E. et son intensité est égale à 54,1 sur 100.

Fr

433

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD

pendant

LE MOIS DE SEPTEMBRE 1898.

Le 1%, brouillard à 7 h. du matin et à 7 h. du soir. 11, brouillard depuis 7 h. du soir. 13, brouillard depuis 7 h. du soir. 19, brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 26, brouillard à 10 h. du soir. 27, neige à 7 h. du matin; brouillard depuis { h. du soir. 28, brouillard de 7 h. du matin à 1 h. du soir et à 7 h. du soir ; pluie à 4 h. du soir ; neige à 10 h. du soir ; forte bise depuis 7 h. du soir. 29, brouillard de 7 h. du matin à 4 h. du soir. 30, brouillard depuis 4 h. du soir; fort vent depuis 1 h. à 7h. du soir.

437

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe

MAXIMUM DE Ana. 11h, SOUL us: 37140 GREC SARNRRERAT ER 074,95 OMAN RE So... ver 573.26 ASS MAMNETSOIRR. PC ecres 274,40 AA MAN SOIT er ere 979,20 AT-ON RS RE 569,90 PARA ANNE SOIT. inerte 970,39 PORUMAANEESOIN CCR RL CCE 265,39 DRAM eMAtINL. 966.90

SDAMADEemMAIM-nne 502.60

MINIMUM.

Le {9 à 27 h/matin 20 569 75 3/a 6h. matin 2.740000 574,50

7 à - 5h. 0matin "900 572,90 Sa: L' h S0IL RES 573,05

493 à 4h. matin. 569,30 16 à 5 h:s0ir... 7 574,25 25 à 7h main 063,99 26 à À hrmatin.204n 565,35 30 à 10/h. 501... 2500 539,50

+

5

43

‘281U 2p ‘W9 S2p SUUO]09 E] SUEP 29qUI0] 9, “UIU S9[ MAS JA SI & UO ‘JUOpEI9UÀ Sion np 2WNS91 2[ SUET

CSC ANRT 18e + _6F0L8 Sion (ll | pet NS) MR Eee SES M PS | 6 + | ST | 400 | COTE + | 09200 | 0S'6SC | 08 | £6 098 |MOE CARPACISE ARE D LO + | FE | O6 | 097 | OT E9S | (CE9S PTE NTe 200 1NGE Pan an 2e O0 TE | LG + | Le | 160 | 160 + | 09790 | £8R0G | Je MSCCOQUNSZ LAMENTSE RE ON TS LIU E | GET HF | ONE + | 069000 02290 200 07000, ME EANSE | Er "| 66 + | Le + | SEE + | LEG + | Gr 000 | SECOG 090 | FL606 |N9E PES INN) RTK 2 DEAR | LS + | 66 + | SE + | S8'C + | CpGoc CCE | pa | 16506 lc | er RS) RAR LPS | 66 + | 66 + | 666 + | ETC + | 00290 | 0G0C | GET | FF GO | Fe (PA CEA NS OR ES PO | 88 + | Fr + | 6e + | SEC —Æ | OL‘608 | 00290 | GT E | FF'89S | | PEATEN RARE tt Or | 6€ + | 16€ + | 199 + | 64'0ZC | 00696 | 8x + | 87696 || 2 DR NN Re tre | O'OTF | GE + | ILE + | 099 + | 06690 | 5069 | ELA E | 67696 || Fe LE CINE RE MIO ETES | 996 + | 89€ + | O£'OLS | 06 69€ | 983 + | 89698 | 0 ÜF ‘IN | 0 RUE 88 + | 1% + | LE + | COS + | OL TS | SE'OZS | 077 NO0NLS |M6T LR ON SR ee lose FGF (LE À | GS | 6081 //r 70 NOTION NET IS) [IF ‘AN TR Es RC CT | SE | en | «64 + | ecve | LO'ELG | Qu'9 E | rceug | 7 AL GE RER CSSS, RE GUIE | C9 | 160 | 686 + | areze | S'YLS | Gr + | JC LE | 97. LU ÉCIN ee a a ERP IS Vert | C9 + | ES + | LG + | OcCLC | COLE ANGEL D NTL'TIG NET UT ‘an se LES 86 + | GE + | 6e + | 899 + | O6'ELS | OSTLE | GS + | 1E'GLS | FT, EVA NES ES RE GO+ | 9% + | SG + | EL'9 + | O5 | 06 698 | LS 6 + | COLE | ER dea | :: A ec SO F | LS + | 86% + | LES + | 00ELC | 606 | EL + | LTOZS NET FY ‘MS DS AN TE en LT | 06 + | 6% + | 606 + | OC'ELS | SCI | ES À | TL'ELS | HA Y ‘IN er] É : QU | 06 + | VOL + | SCIE | 9 6LG | O9'ELS | ECS E | 16 LS | Or Y ‘MS Fra s L'U+ | 08 + | 669 + | SCIE | co'erc | Ov'eLS | 166 E | 08626 Y ‘AN es RTE et L'E+ | 88 + | OSL + | GTI | 0961 | SO'ELS | GG | OS EL 8 Y ‘IN : te LOGE | T8 + | 919 + | SCI | OC'ELS | 06'€LS | 5e E | ET'ELQ MZ F “IN EDS | L'Sr+ | 6% + | 99 + | LCI | 09'E2S | 60'ELG | pre E | OEELG NO DEV TAN AE | SLT | L'S + | 979 + | STII+ | GEGLC | ON'ELS | 969 E | SG TL | E MALMERIN ; è 3 Or | 9% + | COS + | É86 + | cE%LC | OYYLS | 19 E | LT M | F ‘IN ns AE LOF | DS + | SG + | SSL + | covze | OSYLE | G9'9 E | 90HLE NE | NES ia ee 66 +166 + | F97 + | 690 + | OEQ | SYTLS | LLY PUIS ELU MNE ei Ée SNT) OTONNR ECRS [rot N'eL H 106 + | 860 | 015 + |OTrLe UGS EC PONITIOLENINT | | “ULU ui) PAL Je EN LA U | y Pal “UUT{}IUT RATER RUITELU “UfrTO | gi 1 #G SI “a3tou ! ; “oeumaou | “soanou #5 loudesoseqlaudesoeq| “aeunou |-somog 4el 2 ; à - u,p . nj0sqe u105qe CES saone 94 , = 35 j'ueumop) ccm LU) eg jure | ane |noaueg) our eme amet | one eg | dent | à 22 A " : a - = ZE TUE “2$1aU n0 al] 7) amyeodue "9AJQUIOIE 5 | 8681 AUANALdIS ‘AHVNHAS-INIVS d

436

MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. SEPTEMBRE 1898.

Baromètre.

4h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. WE #h.s. T's: 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 573,27 573,09 573,03 573,20 573,19 573,21 573,40 573,55 % » 572,46 572,08 572,02 572,28 571,99 571,96 572,11 572,22 de.» 906,12 969,71 565,50 565,61 565,41 565,23 505,23 565,18 Mois ..... 570,62 570,29 570,19 570,37 570,20 570,14 570,25 ‘570,31

Température.

Th.m 10 h. m. 4h.s. 4h.s. HDi 10 h.s. ledécade. 0866 CL AL80 496 LAS + JAN de » + 6,93 - + 9,57 - + 10,67 + 9,32 + 7,66 +6,38 3 » HE 3,75 + 5,20 + 6,6 + 5,8 + 3,60 ES

Mais.....—+ 6,45 + 8,89 + 9,9 + 8,85 —+- 6,86. F 601

Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la

ou de neige. neige tombée.

0 0 mm cm 1re décade + 6,09 + 13,97 0,05

de » + 5,13 + 11,39 0,22 nee 5 <a + 1,36 + 7,38 0,40 10,0 Mois ..... + 4,19 + 10,91 0,22 10,0

Dans ce mois, l’air a été calme (0,0 fois sur 4100.

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 3,74 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 59,4 sur 4100.

PHÉNOMÈNES INTÉRESSANTS CONSTATÉS PENDANT L’ÉCLIPSE DE LUNE du 3 juillet 1898

PAR

Ch. DUFOUR,

Professeur à Morges.

Communiqué à la section de mathématiques, d'astronomie et de physique de la Société helvétique des Sciences naturelles dans sa séance du 2 août 1898.

L'éclipse de Lune du 3 juillet 1898 à été presque to- tale, puisque au moment dela plus grande phase les 0,933 du diamètre de notre satellite étaient cachés, il ne resta visible que les 0,067 ; et cette faible quantité, située dans la partie australe de la lune, était si profondément plon- gée dans la pénombre de la terre que sa lumière était fort atténuée.

Voici le moment des phases principales de cette éclipse en temps moyen de Greenwich :

Commencement de l’éclipse à 7 h. 45 m. 51 s.

Plus grande phase à 9 h. 17 m. 27 8.

Fin de léclipse 10 h. 45 m. 57 s.

Dans les régions entièrement éclipsées, on voyait bien la couleur d’un rouge sombre qui, dans la grande majo- rité des cas, se retrouve sur la Lune pendant les éclipses

ARCHIVES, t. VI. Novembre 1898. 30

458 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT

totales. Cette couleur est due à quelques rayons du Soleil réfractés par l'atmosphère de la terre.

Cependant, on cite certains cas, très rares, autrefois on disait en moyenne une fois par siècle, la Lune a dis- paru entièrement pendant ses éclipses totales. On attri- buait ce fait aux nuages qu'il y avait dans notre atmos- phère et qui interceptaient complètement les rayons du Soleil.

Je n'ai jamais cru à cette explication ; car il aurait fallu admettre l'existence de nuages à peu près sur toute la circonférence du grand cercle qui, sur la terre, séparait l'hémisphère éclairé de l'hémisphère sombre. Ensuite les nuages ne s'élèvent jamais très haut : et au-dessus d'eux il resterait une portion de l'atmosphère suffisante pour renvoyer sur la Lune une lumière appréciable.

Mais ce phénomène si rare, s’est produit deux fois pen- dant l’année 1884, c’est-à-dire pendant toutes les éclipses totales de cette année là, observées la 1"° au mois d'avril dans l’île de Java, la 2% au mois d’octobre en Europe. Et dans le XIXe siècle, il s'était déja produit au moins une fois, en 1816.

Pour l’année 1884, il est facile d'expliquer l’opacité de l'atmosphère par l’éruption du Krakatoa le 26 août 1883, qui avait jeté dans l’atmosphère une quantité de pous- sière et de fumée suffisante pour recouvrir le globe entier. C’est ce qui produisit les magnifiques lueurs crépuscu- laires qui ont caractérisé le bel hiver de 1883 à 1884.

Ce trouble de l’atmosphère était reconnaissable à plu- sieurs phénomènes optiques, entre autres à ces cercles co- lorés que l’on vit autour du Soleil pendant plus d’une année, et qui étaient surtout apparents sur les montagnes : au fait que pendant toute l’année 1884 il a été fort dif-

L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 93 JUILLET 1898. 439

ficile de distinguer à l'œil nu les étoiles de 5% et Gm° grandeur. Jamais je n’ai vu la lumière zodiacale aussi mal qu’au printemps de 1884. A la fin de l’année 1884, ce trouble avait diminué sans doute, mais il était loin d’être entièrement dissipé.

D'après les mesures que j’ai prises en décembre 1883 et dont j'ai rendu compte en 1885 dans les Archives: j'ai estimé que ces débris lancés dans notre atmosphère existaient encore à une hauteur de 70 kilomètres. L'il- lustre Helmholtz à Berlin avait trouvé a peu près la même chose, tandis que d'autres observateurs étaient arrivés à des résultats différents.

Admettons 70 kilomètres ; à cette hauteur la pression de l’atmosphère est réduite à Omm,12 : et cela sans tenir compte du refroidissement de l’air, qui doit encore avoir pour conséquence de diminuer ce chiffre.

Par conséquent ce qui reste au-dessus est bien peu de choses, et l’on comprend que les rayons qui y sont réfrac- tés n'arrivent plus en quantité appréciable sur la Lune.

Il peut sembler étrange que la quantité de fumée lan- cée par le Krakatoa et répandue sur tout le globe ait été suffisante pour altérer la transparence de l'air. Mais avec le charbon, il suffit d’une couche excessivement faible pour produire une opacité appréciable.

Pour avoir une idée de cette opacité, et pour savoir quelle épaisseur il faut pour arrêter les rayons du Soleil, J'ai fait quelques recherches avec mon collègue M. Brun- ner, professeur de chimie à l'Université de Lausanne.

Nous avons pris 5 plaques de verre que nous avons

pesées exactement, puis nous les recouvrions d’une légère couche de noir de fumée en les exposant un moment à la flamme du gaz, nous les pesions de nouveau ; et d’après

440 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT

le poids de la couche de charbon déposée, il nous était possible de calculer l'épaisseur de celle-ci.

La plaque 1 fut très légèrement enfumée, elle était très faiblement opaque, l'épaisseur du charbon était de Ou 00003.

La plaque 2 fut enfumée un peu plus ; son opacité était plus prononcée, la couche de charbon était épaisse de 0,00005, ou ‘/,,,,, de millimètre.

La plaque 3 fut enfumée plus fortement. A travers cette plaque on distinguait encore les objets terrestres, mais ce n'aurait pas été suffisant pour oberver le Soleil, l'épaisseur du charbon était de 0°",00010.

La plaque 4 fut rendue encore plus opaque. En re- gardant au travers, on ne pouvait plus distinguer les obiets terrestres, mais on voyait très bien le disque du Soleil sans aucune fatigue pour l'œil. Un verre pareil serait excellent pour observer les éclipses de Soleil, l'épaisseur du charbon était de 0®,00049, ou ‘/,,,, de millimètre.

Enfin la plaque 5 fut encore plus fortement enfu- mée, l'épaisseur du charbon était de 0,001445, ou ‘/,,, de mm. Avec cette plaque, par un ciel parfaitement clair, le 30 mai 1895 à 3 h. après midi, nous n’avons pas pu apercevoir la moindre trace du disque du Soleil.

D'ailleurs, pour reconnaître quelle petite quantité de charbon est nécessaire pour arrêter les rayons du Soleil, il n’y à qu’a voir ce qui se passe avec la fumée d’un ba- teau à vapeur, Cette fumée est suffisante pour atténuer à un haut degré les rayons solaires. Or s’il était possible de mettre cette fumée entre deux plaques de verre, on ver- rait que l'épaisseur de la lame de charbon ainsi formée,

1

n’est pas de ‘/ de mm. C'est ce dont il est facile

/ 4200

L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 441

de s'assurer, en comparant avec l'étendue de ce nuage de fumée, la quantité de houille brûlée sous les chaudières du bateau.

On voit donc que la disparition de la Lune en 1884, peut fort bien avoir été produite par la fumée qui restait dans l’atmosphère depuis la catastrophe du mois d’août 1883. Ce qui rend ce fait probable, c’est que la disparition de la Lune en 1816, eut lieu dans l’année qui suivit la terrible éruption du volcan de l’ile Sambava, près de Cé- lébes, le 5 avril 1815. D’après le rapport d’un capitaine de vaisseau qui se trouvait à 60 milles da volcan, le pre- mier jour l'obscurité était telle, qu’à 1 heure après midi, on ne pouvait voir ses doigts quand on mettait la main devant les yeux. Or pour produire cet effet et arrêter to- talement les rayons du Soleil; il suffisait qu’il y eût dans l'air assez de famée, pour produire une couche de char- bon de ‘/.,, de millimètre d'épaisseur.

Je crois donc que la raison, donnée jusqu’à présent, pour expliquer la disparition de la Lune pendant ses éclipses ne peut être conservée, Si la lumière du Soleil ne peut plus arriver sur la Lune, cela est dû, non pas aux nuages Ge notre atmosphère, mais au trouble qui y existe ensuite de quelques grandes éruptions volcaniques.

Pendant l’éclipse totale da 28 janvier 1888, la Lune avait repris la lumière rouge qu’elle a généralement ; cela prouve que le trouble constaté en 1884 avait dispa- ru, du moins en très grande partie. Mais ilétait intéressant de voir ce qui en serait en juillet 1898 ; car il semble que depuis 2 ou 3 ans l’atmosphère a de nouveau perdu un peu de sa transparence, qu’il y a toujours un certain hale. Ainsi, depuis 2 ans, il est rare de voir le Mont- Blanc assez dégagé de toute vapeur pour qu’il soit possi-

449 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT

ble d'étudier la seconde coloration comme j'aurais aimé pouvoir le faire. Depuis longtemps je n’ai pas réussi, avec une très bonne lunette, à voir nettement à une distance de 30 et 40 kilomètres comme je pouvais le faire souvent autrefois. Il m'est revenu que ce fait n’était pas particulier à la Suisse. En différents points de l'Europe on l’a signalé aussi. Voilà pourquoi il me paraissait intéresssant de bien observer la surface éclipsée de la Lune le 3 juillet 1898, afin de voir s'il y avait une diminution de lumière, qui aurait révélé un trouble dans une grande partie de notre atmosphère. Or au moment de la plus grande phase, le disque lunaire était parfaitement visible sur toute son étendue. Cela prouve qu’en 1898, le trouble dont j'ai parlé était un phénomène local.

Mais en examinant avec soin ce disque lunaire, j'ai vu une autre chose à laquelle je ne m'attendais pas.

Vers le moment de la plus grande phase, et surtout à 9 h. 30 m., heure de Greenwich, je voyais dans la partie éclipsée, mais au-dessous du centre, une espèce d’assom- brissement, ou si l’on veut une espèce de tache, un peu mobile parfaitement distincte des taches de la Lune qu'elle paraissait recouvrir. À 9 h. 10 m. cette tache, assez fai- ble, ne dépassait pas le centre de la Lune. À 9h. 20 m., elle avait bien dépassé le centre du côté du sud. A 9h. 30 m., elle avait atteint son maximum, et touchait presque l’arc qui séparait la partie sombre de la partie éclairée. À 9 h. 35 m., cette tache avait diminué, elle était remontée presque au centre de la Lune. À 9 h. 45 m. elle était très peu sensible, A 9 h. 50 m. on n’en voyait presque plus rien, seulement quelques légers restes dans la partie septentrionale et occidentale de la Lune.

Cette tache n’a jamais paru entièrement noire ; c'était

443

seulement une diminution de la faible lumière qui éma- nait encore de la partie éclipsée de notre satellite.

Un de mes anciens élèves, M. Edouard de Perrot, pasteur à Ste-Croix, a vu aussi, près du moment de la plus grande phase, que les régions australes de la Lune paraissaient légèrement teintes en bleu, tandis que les régions plus profondément plongées dans l'ombre étaient un peu rougeatres.

Y aurait-il trop de témérité, à attribuer cet assombris- sement à l’ombre de quelques grandes montagnes de la terre, entre autres des Andes du Chili, surtout de la partie voisine du 40"° de latitude sud ?

En effet, à 9 h. 30m... temps moyen, qui était 9 h. 26 m. temps vrai de Greenwich, le grand cercle qui séparait sur la terre, l'hémisphère éciairé de l'hémisphère sombre coupait : le 10" degré de lat. sud par 55° 47'àl’ouestde Greenwich

L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898.

»y 20° » » » 60° 21’ » » » 30% » » » 65738! D » » 4(ME » » » F0) 7 » » » DÛMe » » » 81° 48 ) »

Pendant l’éclipse du 3 juillet 1898, c'était précisément cette partie méridionale du globe terrestre qui s'inter- posait entre la Lune et le Soleil. Et le grand cercle dont on vient de parler suivait les Andes sur une assez grande étendue. Or dans ces contrées les Andes sont fort élevées. Quelques sommets dépassent 6000 m. A cette altitude, le baromètre doit être à peu près à 358 mm. Ce calcul est fait en prenant simplement la formule barométrique renversée, sans avoir égard à la diminution de tempéra- ture quand on s'élève. Or pour ces régions australes, qui étaient alors au cœur de l’hiver, l'effet de la température

Li" CARE

444 PHÉNOMÈNES CONSTATÉS PENDANT

devait diminuer encore la pression atmosphérique dans les régions supérieures.

On voit donc que la couche d'air qu’il y avait au-des- sus de ces sommets des Andes n’était pas la moitié de celle qui exerce sa pression au niveau de la mer; par conséquent la lumière qui y est réfractée devait être bien affaiblie; etil n’y a rien d’extraordinaire à ce que cet affaiblissement ait pu être constaté le 3 juillet, comme cela résulte de nos observations,

Si le 3 juillet 1898, à 9 h. 30 m. du soir, temps moyen de Greenwich, il y avait eu des habitants dans l’hémis- phère austral de la Lune, ils auraient vu dans le ciel un grand cercle noir de de diamètre, c'était la terre éclipsant le soleil ; et autour de ce cercle une couronne lumineuse large de 1’ à peu près, c’est-à-dire seulement, de la ‘/,,, partie du disque sombre. Cette couronne aurait paru beaucoup plus brillante dans sa partie intérieure que dans sa partie extérieure ; elle aurait été formée par l'atmosphère de la terre qui réfractait sur la Lune une partie de la lumière du Soleil.

Cette couronne lumineuse n'aurait pas paru également brillante dans toute l’étendue de sa circonférence. Elle l'aurait été beaucoup plus dans sa partie méridionale que dans sa partie septentrionale, parce que le Soleil n'aurait pas eu son centre derrière le centre de la terre, 1l a: rail été placé, au contraire, d’une manière très excentrique ; tout près d’être visible du côté du sud, tandis que du côté du nord il aurait été très éloigné du bord du disque noir. C’est donc du côté du sud que la couronne aurait paru la plus fortement éclairée.

Mais sur cette bande, et précisément dans les régions elle aurait été la plus brillante, on aurait vu dans les

L'ÉCLIPSE DE LUNE DU 3 JUILLET 1898. 449 régions inférieures une espèce de sci qui n'aurait été autre chose que le puissant relief des Andes. Si le Soleil avait été un point lumineux, comme une étoile, ou com- me le foyer d’une lentille convexe, la forme des Andes elles-mêmes se serait parfaitement dessinée sur la Lune. Mais avec un luminaire tel que le Soleil, 1l ne pouvait rien y avoir de pareil, seulement un peu moins de lu- mière sur la Lune.

Vingt minutes plus tard ce phénomène avait disparu ; parce qu’alors, sur la terre, au sud de l'Amérique, le grand cercle de séparation entre l'hémisphère éclairé et l'hémisphère sombre ne suivait plus les Andes sur une grande étendue, il les traversait près du 30° degré de latitude australe; de s’avançait sur l'Océan pacifi- que à l’ouest du Chili, jusque vers le 50° de latitude sud qu'il coupait environ à l’ouest du continent.

Ou en reprenant la supposition que j'ai faite il y a un instant, celle d’un habitant de la Lune qui aurait regar- l’éclipse du 3 juillet 1898. À 9 h. 50 m. il aurait cessé de voir les dents de scie formées par les Andes. Celles- ci, entraînées par la rotation dela terre, n'auraient plus été visibles. La couronne lumineuse aurait reparu dans toute sa largeur. La partie intérieure, la plus brillante, aurait redonné sa lumière; et elle aurait été terminée, à sa base, par un are parfaitement régulier, ce serait la partie de l'Océan pacifique, sur laquelle aurait passé alors le grand cercle terrestre qui séparait l'hémisphère sombre de l'hémisphère éclairé.

Telles sont les raisons qui me font supposer, que l'om- bre d’une partie de la grande chaîne de montagne amé- ricaine, a produit l’affaiblissement de lumière constaté sur la Lune pendant l’éclipse du 3 juillet 1898.

MÉTHODE

DÉTERMINER LA PUISSANCE

DANS

UN APPAREIL PARCOURU PAR DES COURANTS SINUSOIDAUX DE FREQUENCE ELEVEE

PAR

C.-E. GUYE

Prof. agrégé à l'Ecole polytechnique de Zurich.

En 1891, MM. Ayrton et Sumpner ont doté l'électro- technique d’une ingénieuse méthode permettant de déterminer la puissance consommée dans un appareil parcouru par des courants alternatifs quelle que soit d’ailleurs la forme de la tension ou du courant alternatif.

Cette méthode est désignée généralement sous le nom de méthode des trois voltmètres, parce que la puissance est déterminée par les indications de trois voltmètres alternatifs donnant les voltages efficaces V, V, V (fig. 1).

V, étant la tension aux bornes d’une résistance R _ LC NP dépourvue de self-induction, h À \/\ A QC

V, la tension aux bornes de VVV VV UUUN léppareil. d'utilisation, Va. 7 NON tension aux bornes de l’en- re

semble des deux appareils. La puissance consommée dans l’appareil d'utilisation est alors donnée par l'expression

% | 2 2) W —= 2 HE ; 2R \ ge de

PUISSANCE DANS UN APPAREIL, ETC. 447

La démonstration de cette formule est trop connue pour être reproduite ici.

On a reproché à cette méthode son peu d’exactitude ; une petite erreur dans les lectures des voltmètres entrai- nant une erreur assez considérable sur la valeur de la puissance déduite de la formule. Cet inconvénient est, en réalité, en partie diminué par le fait que la plupart des voltmètres alternatifs (électromètres ou voltmètres calori- ques) donnent des déviations qui, sans être rigoureuse- ment proportionnelles au carré des voltages, croissent rapidement à mesure que le voltage s'élève et augmen- tent ainsi la sensibilité de la mesure.

Toutefois, pour effectuer des mesures dans de bonnes conditions, il faut se placer de manière à se trouver au maximum de sensibilité de la méthode, c’est-à-dire choisir V, et V, approximativement de même grandeur. C’est ce que montre la discussion de la formule.

Il en résulte donc, dans ce cas, qu’il faut absorber au- tant, et si ce n’est plus d'énergie dans la résistance sans self-induction que dans l'appareil d'utilisation lui-même, ce qui n’est pas toujours possible et, dans le cas de grandes puissances, nécessite des rhéostats encombrants.

Le même inconvénient est inhérent à la méthode dite des trois ampèremètres.

Cette considération m'a engagé à employer, dans un cas spécial, un dispositif qui ne présente pas cet inconvé- nient, mais qui, par contre, ne s'applique en toute rigueur qu'aux tensions et intensités alternatives sinusoïdales et de fréquence élevée.

Dans ce dispositif on substitue à la résistance R une bobine à grande self-induction L. Cette bobine comprend un petit nombre de spires de gros fil, son noyau est formé d’un faisceau de fil de fer doux de 0,2 à 0,3"" de

448 PUISSANCE DANS UN APPAREIL PARCOURU PAR DES

diamètre. Dans le cas particulier des expériences, les courants de Foucault étaient totalement négligeables. La fréquence du courant employé variant de 800 à 2000 périodes, on obtenait le voltage V, nécessaire avec une faible induction magnétique du noyau et, par consé- quent, les pertes par hystérésis étaient aussi réduites que possible: de cette façon on s’approchait autant que faire se pouvait d’un décalage de 90° entre la tension V, et le courant qui traversait la bobine ‘.

Une construction graphique très simple permet alors de déterminer la puissance consommée dans l'appareil d'utilisation à l’aide des indications des trois voltmètres et de la connaissance du coefficient L, de la bobine.

Construisons, en effet, le triangle OAB ayant respecti- vement pour côtés VV, V, (fig. 2).

La tension v, est, à chaque instant, représentée par l'équation

À di V, = R + L Fe

mais grâce à la fréquence élevée et à l'importance de la self-induction dans cette branche, cette expression se réduit à di \'E IL TRES * dt 1 Si l’on admet, ce qui d’ailleurs n’est qu’une approximation, que les pertes par hystérésis restent proportionnelles à la fré- quence et à la puissance 1.6 de l'induction magnétique, il en ré-

sulte qu’à voltage V2 égal, les pertes par hystérésis sont diminuées ñn 1.6

dans le rapport en employant une fréquence n fois plus

n

grande. Quant aux pertes par courants de Foucault elles sont à voltage égal indépendantes de la fréquence : puis que d’une part elles sont proportionnelles au carré de la fréquence et d’autre part au carré de l'induction magnétique. Or cette dernière à voltage égal dans l'enroulement est précisément inversément pro- portionnelle à la fréquence.

COURANTS SINUSOÏDAUX DE FRÉQUENCE ÉLEVÉE. 449 soit dans le cas d’un courant sinusoïdal ? J sin mt

)

_— «

v, = 6 LJ cos wt w LJsin (ot +

JS errd vsthf

9

Cette dernière expression nous montre que la tension

v, est décalée de en avant du courant, c’est-à-dire

que la puissance consommée dans la bobine inductive est négligeable. Si l’on veut représenter le courant sur le diagramme,

. ES V, . . il faudra mener un vecteur OI LL perpendiculaire au 0)

vecteur BA.

La puissance cherchée se déduit alors du diagramme

Noesis 2

D VIcos6 Eva On pourrait, d’une façon semblable, effectuer des mesures de puissance en employant un dispositif ana- logue à celui de la méthode dite des trois ampèremètres. Il suffirait de remplacer la dérivation sans self-induction

450 PUISSANCE DANS UN APPAREIL, ETC.

par une dérivation à grande self-induction L n’absorbant qu'une puissance négligeable.

Le schéma du dispositif serait alors représenté par la figure 3 et le diagramme fig. 4.

D NE

La tension E entre les points A et B étant nécessaire- Me 7 OR ment décalée de n avant de I, est représentée par le

vecteur AB=E = LI.

La puissance consommée est alors

W, = AB: X AC

Comme il est aisé de le voir, cette méthode ne peut s'appliquer, en toute rigueur, que dans des cas spéciaux, c'est-à-dire lorsque les courants et les tensions alterna- tives peuvent être représentées par des fonctions sinu- soïdales simples, de façon que les dérivées de ces fonc- tions restent elles-mêmes des fonctions sinusoïdales sim- ples ou s’en écartent peu. Dans ce cas, la méthode a l'avantage de n’absorber qu'une puissance négligeable dans la résistance auxiliaire et avec les fréquences élevées n’exige que des appareils peu encombrants. C’est à ce titre qu'il m'a paru intéressant de la mentionner.

DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE

IMITANT

RES LACGHES SOLAIRES

PAR TH. LULLIN.

(Avec les planches III et IV.)

Dans le courant de mes recherches relatives à la chute d’une goutte d’eau (Archives, mars 1895), j'ai constaté que lorsqu'une masse liquide se brise à la rencontre d’une surface plane sur laquelle est étendu un liquide visqueux, ce dernier prend, autour du point de chute, des formes tout à fait comparables à celles que présentent générale- ment les taches solaires.

Ces analogies sont-elles purement fortuites? Sont- elles au contraire de nature à apporter quelque indication nouvelle sur l’origine des taches solaires ? Je ne saurais le dire, et dans mon incompétence à résoudre cette ques- tion, je me bornerai à citer un certain nombre de faits qui m'ont paru intéressants, en y ajoutant quelques brèves remarques.

Le procédé que j’emploie consiste à faire tomber de l’eau sur une plaque de verre à la surface de laquelle est étalé un liquide visqueux ; pour rendre le phénomène

459 DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE

bien visible je choisis un verre de couleur foncée. Comme substance visqueuse, je me sers de sulfate de baryte en poudre délayé dans de l’eau; la couche de sulfate doit être bien homogène et étendue d’une manière uniforme. J’ajouterai que l'apparence des empreintes varie beaucoup suivant l'épaisseur de la couche et son degré de viscosité ; mais une observation attentive montre que leurs carac- tères fondamentaux restent très constants.

L'eau peut être répandue sur la plaque au moyen d’un entonnoir allongé, dont l’extrémité inférieure est séparée de la couche visqueuse par un espace de 10 à 15 centi- mètres. Lorsqu'on veut étudier l'effet produit par plusieurs chutes successives, il est préférable de faire tomber l’eau goutte à goutte sur la plaque, d’une hauteur de 40 cen- timètres environ.

Tache simple.

La figure ci-jointe, empruntée à Secchi, représenie une tache solaire, dans sa forme la plus simple (PI. IV, fig. 9). On y distingue une zone centrale obscure entourée d’une auréole de rayons lumineux divergents, séparés les uns des autres par un intervalle obscur. L'espace occupé par les rayons, appelé la Pénombre, constitue un des phénomènes les plus caractéristiques des taches solaires. Les rayons qui entourent le noyau central sont rarement droits, quelquefois ils sont enchevêtrés les uns dans les autres et présentent un aspect broussailleux (Young). Souvent, sur le bord interne de la pénombre on distingue un anneau qui paraît provenir d’une accumulation de matière lumineuse. Je signalerai aussi comme caractère intéressant, l'accumulation de matière lumineuse, fré-

IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 453

quemment observée dans la zone solaire qui circonscrit une tache.

Il suffira je crois d’un coup d'œil jeté sur les figures ci-Jointes pour y reconnaitre les principaux caractères que je viens d'énumérer (PI. IT, fig. 1, 4 et 5).

L'empreinte (fig. 1) a été obtenue par la chute d’une seule goutte d'eau, tandis que la figure 4 provient de la chute de quelques centimètres cubes du même liquide, répandus en une fois sur la plaque au moyen d’un en- tonnoir.

Quant à l'empreinte (fig. 5), elle résulte de plusieurs chutes d’eau tombant goutte à goutte en un même point. On y distingue, sur le bord intérieur de la pénombre, l'anneau formé par la juxtaposition des rayons au point de leur moindre écartement ; c’est-à-dire sur le bord de la partie centrale dénudée. Cet anneau ne se dessine qu'après un certain nombre de chutes.

L’empreinte (fig. 2) a été produite en laissant sécher la couche visqueuse sur le verre pendant un certain temps avant d’y faire tomber les gouttes d’eau. On remar- quera d’après cet exemple combien le degré de cohésion de la matière visqueuse influe sur l'apparence des em- preintes.

Taches n'ayant de pénombre que d'un seul côté.

« Très souvent une grande tache est suivie sur le bord oriental du soleil par une suite d’autres plus petites, en pareil cas, un grand nombre de celles-ci ont souvent une structure très imparfaite, quelquefois elles ne présentent pas d'ombre, souvent elles n’ont de pénombre que d’un seul côté et ordinairement elles offrent une forme irré- gulière » (Young).

ARCHIVES, t. VI Novembre 1898. 31

45% DESCRIPTION D'UN PHÉNOMENE

Grâce à l'extrême obligeance de MM. les prof. A. Wolfer et R. Gautier, j'ai pu examiner de nombreuses figures représentant des taches solaires, mais il m'a été impossi- ble de découvrir une tache ne possédant de pénombre que d'un seul côté et montrant une forme quelque peu régu- lière. Ces taches ont en général leur noyau obscur traversé par des bandes lumineuses ou ponts, dont la largeur dé- passe celle des filaments de la pénombre ; le plus souvent ce noyau central est de forme allongée. La figure 6*, reproduction d’un dessin de A. Ricco, donne, quoique assez imparfaite, une idée de ces taches étalées en éven- tail.

Pour obtenir une empreinte rappelant ce genre de taches, il faut faire arriver l’eau obliquement sur la plaque au moyen d’un conduit paraffiné (PI. IV, fig. 7). Quant on élève de quelques centimètres l’extrémité du conduit au-dessus de la couche visqueuse, la dernière partie du liquide tombe verticalement et dessine une queue à la suite de l'empreinte principale (fig. 8).

Enfin, lorsque dans le but d’étaler le liquide, on donne à l'embouchure du conduit une forme évasée, la chute se divise et produit plusieurs empreintes séparées les unes des autres par des ponts, dont l'apparence ne me paraît pas sans quelque analogie avec ceux que présentent quelquefois certaines taches solaires (PI. II, fig. 3).

Fusion de deux taches.

Il arrive souvent que deux taches solaires voisines se fusionnent en une seule, ou qu'une tache unique se di-

! Memorie della Societa degli spettroscopisti Italiani, Vol. X, pl. CXXX VIII, 1881.

IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 455

vise en deux autres. Secchi signale aussi le fait que deux taches voisines semblent se repousser, et qu'il se produit entre elles une accumulation de matière lumineuse.

Pour produire sur la plaque de verre des phénomènes analogues, il faudrait pouvoir diviser une chute d’eau en deux autres, ou réunir en une seule deux chutes dis- tinctes. L’expérience présentant certaines difficultés, je me suis borné à produire une empreinte empiétant sur une autre empreinte déjà formée. S'il était possible de rapprocher progressivement les deux points de chute jus- qu’à les confondre, il est évident que les deux taches se superposant, la fusion serait complète, et que si la chute durait quelque temps, toute trace de la seconde empreinte finirait par disparaître (PI. IV, fig. 13).

Quant à l'accumulation de matière lumineuse qui se produit entre deux taches solaires voisines, elle se com- prend d'elle-même, et je n'ai pas cru nécessaire de reproduire ici une figure analogue.

Taches allongées.

Parmi les déformations les plus fréquentes observées dans les divers groupes de taches, je citerai le cas l’on voit une raie obscure plus ou moins incurvée, dont les bords sont frangés par la pénétration dans la matière lumineuse de dentelures obscures, séparées par des lan- guettes lumineuses. Ces raies obscures sont quelquefois coupées, de distance en distance, par des bandes étroites de matière lumineuse. D’autres fois, au lieu de former le pont complet, ces bandes lumineuses pénètrent dans la raie obscure sous forme d’éperons plus ou moins symétriques. Dans certains groupes de taches, ces raies obscures mon-

456 DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE

trent une tendance manifeste à se développer parallèle- ment les unes aux autres (fig. 11, Secchi).

Pour obtenir une empreinte rappelant ces bandes obscures, il faut faire avancer lentement la plaque de verre sous une série de chutes émergeant d’un point fixe. On arriverait naturellement au même résultat, en maintenant la plaque immobile et en déplaçant le point de chute. Les «Ponts» se forment lorsque l’espace parcouru par la plaque entre deux chutes est suffisant; les « Épe- rons » ont une origine analogue (fig. 12). J’ajouterai que ce phénomène constitue, en quelque sorte, le « dédou- blement » d’une empreinte en deux autres.

Tourbillons.

À côté des taches proprement dites, certains groupes montrent de véritables tourbillons au centre desquels tournoie la matière lumineuse (Secchi, fig. 22). Ce phé- nomène, qui me parait tout à fait distinct des taches ordinaires, peut être attribué à une foule de causes. Il doit en particulier se produire, lorsque deux chutes obliques et persistantes, dirigées en sens inverse, attei- gnent la surface en deux points voisins l’un de l’autre; la zone comprise entre ces deux points doit, en effet, acquérir dans ces conditions un mouvement tourbillon- naire.

[ est impossible de produire un fait analogue dans une couche visqueuse; par contre, l'expérience réussirait facilement en opérant sur une surface liquide recouverte de lycopode.

En terminant ce rapide exposé de mes expériences je dois encore rappeler que M. le prof. H. Gosse, dans le

IMITANT LES TACHES SOLAIRES. 457

cours de recherches médico-légales ‘, a observé les em- preintes formées par l’étalement des gaz à la sortie d’un canon de fusil, lorsqu'on décharge ce dernier contre une surface plane. Il à remarqué que, dans certaines circons- tances, cet étalement présente de grandes analogies avec celui des liquides.

Les figures 10 et 1 4, empruntées au mémoire de M. Gosse montrent nettement l’anneau, on y constate également l’existence des rayons. La distance de l'extrémité du canon de fusil à la surface brisante était de 6 centimètres (fig. 10) et 7 centimètres (fig. 14).

Cette observation présente un grand intérêt, étant donné qu’à la surface solaire la matière est, selon toute probabilité, à l’état gazeux.

Si l’on voulait, à titre de pure supposition, tirer de ces expériences quelques déductions relatives aux phéno- mènes solaires, il faudrait admettre qu’une tache résulte d'une chute de matière à la surface du soleil, et qu’en outre elle survit pendant un certain temps à la chute qui l’a produite.

Chaque tache aurait ainsi sa phase de formation, dont la durée égale celle de la chute. Une fois formée, la tache subsiste inaltérée pendant un temps plus ou moins long: elle se déforme ensuite progressivement et disparaît, tandis que la surface solaire reprend son aspect primitif. C’est probablement pendant cette dernière phase que les taches subissent certaines déformations, allongements, torsions ou autres perturbations, inhérentes à la matière solaire au sein de laquelle elles se sont développées.

Cette hypothèse, qui ne me paraît pas contraire aux

! Notes médico-légales, br., in-4° Genève. Georg, 1896.

458 DESCRIPTION D'UN PHÉNOMÈNE, ETC.

faits révélés par l’observation, rendrait compte de l’appa- rence rayonnée des taches avec ou sans anneau, et de l'accumulation de matière lumineuse observée sur leur pourtour extérieur.

Je citerai aussi, comme pouvant être expliqués par la même hypothèse, les taches allongées, le dédoublement de certaines taches, leur alignement, signalé dans quel- ques groupes, et enfin les queues suivant quelquefois des taches à pénombre complète. Tous ces phénomènes pour- raient en effet s'expliquer par une série de chutes éma- nant d'un point fixe, et se produisant dans une zone solaire entraînée par un courant. La supposition inverse, c'est-à-dire celle d’une série de chutes se déplaçant dans une zone solaire immobile pourrait également être adoptée.

On remarquera que mes expériences ne montrent aucun fait comparable à la dernière phase d’une tache. Contrairement à ce qui se passe pour la matière solaire, les poussières répandues sur la plaque n’ont en effet, une fois déplacées, aucune tendance à reprendre leur état primitif. Une remarque analogue pourrait être faite relativement à la dépression centrale des taches qui exige- rait, pour être reproduite, l'emploi d’une matière plasti- que aa lieu de verre.

Quoiqu'il en soit de ces suppositions et du degré de probabilité qu’il convient de leur attribuer, il m'a paru intéressant de constater qu’il existe certaines analogies entre les formes des taches solaires, et celles que prend une masse liquide ou gazeuse, lorsqu'elle se brise à la rencon- tre d’un milieu plus résistant.

RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1897

POUR

GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD

PAR

R. GAUTIER

Professeur

De 1881 à 1896 les Résumés météorologiques annuels pour Genève et le Grand Saint-Bernard ont été faits par le regretté ARTHUR KAMMERMANN, astronome à l'Observa- toire de Genève. Les Archives ont consacré quelques lignes à sa mémoire dans le numéro de janvier 1898 (1. V, p. 10%). Sans vouloir revenir sur tous les détails de la carrière de cet homme distingué, enlevé jeune encore après une activité fructueuse de seize années à l’Obser- vatoire, je désire rappeler ici ses principaux titres scien- tifiques et son œuvre comme collaborateur aux Archives.

Kammermann a eu laresponsabilité du service météo- rologique à l'Observatoire dès la mort d'Emile Planta- mour. Il a établi, durant ces seize années, non seulement les résumés annuels, mais aussi les tableaux mensuels des observations météorologiques pour Genève et le Grand Saint-Bernard, que les Archives publient, mois après mois, depuis l’origine de cette publication. Mais ce travail con-

L

DIT PM Sn ND SE NINTeT EVE NIET , as. rie D.

460 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

sidérable, très minutieux, quoique un peu mécanique, ne pouvait suffire à son auteur.

Météorologiste distingué et très au courant des progrès que la science du temps a faits dans ces dernières années, Kammermann s’est plus spécialement voué à l’étude de quelques problèmes spéciaux. Un de ceux qui l’ont le plus préoccupé est celui de la prévision des gelées nocturnes au printemps. Je ne veux pas répéter ici ce que je disais dans la notice nécrologique insérée dans le rapport du Président de la Société de Physique de l’année der- nière; je voudrais seulement rappeler que la note publiée par lui en 1885 dans les Archives (t. XIV, p. 425) sous le titre de «Le thermomètre à boule mouillée et son emploi pour la prévision du temps », donnait une solution simple du problème posé, avec une approximation très suffisante. J'ajoute encore que la plupart des améliorations apportées durant ces dernières années au service météorologique de l'Observatoire ont été introduites sur l’intelligente initiative de Kammermann.

Dans le domaine de l'astronomie, il à fait un grand nombre d'observations intéressantes, et les notes fournies par lui aux Archives (de 1885 à 1892) donnent une idée de la précision de ses observations et de l'esprit chercheur qu’il appliquait à tous les travaux dont il avait à s’occu- per. Le service chronométrique, auquel il a aussi collaboré durant toute sa présence à l'Observatoire, a, comme les autres services, bénéficié de ses connaissances théoriques et pratiques et de son exactitude comme observateur.

Dans les derniers mois de sa vie, en septembre et en octobre 1897, il avait commencé à collationner les chif- fres en vue du résumé météorologique qui se publie aujourd’hui. Plusieurs des tableaux des pages suivantes

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 461 ont été en partie calculés et préparés par lui. Je me suis borné à les compléter et à ajouter ceux qu'il n'avait pas établis, de sorte que ce travail est, en quelque sorte, une œuvre collective que je dédie, comme un hommage de reconnaissance, à la mémoire de mon regretté collabora- teur À. Kammermann.

Le Résumé météorologique aura la même forme que ceux des années précédentes. Je me suis seulement attaché à le rendre aussi concis que possible et me bornerai à faire ressortir, dans le texte, les faits principaux et les anoma- lies remarquables.

Comme précédemment, le résumé est précédé d’une courte introduction générale, suivie d’une étude des diffé- rents éléments météorologiques durant l’année 1897 à Genève et au Grand Saint-Bernard, dans l’ordre accou- tumé: Température, pression atmosphérique, humidité de l'air, vents, pluie et neige, nébulosité, auxquels s'ajoute un élément nouveau, la durée d’insolation, observé à l’Obser- vatoire depuis décembre 1896.

INTRODUCTION.

À l'Observatoire de Genève, les observations météoro- losiques directes, se font, comme précédemment, de trois en trois heures à partir de 7 h. du matin jusqu’à 10 h. du soir. Les instruments enregistreurs fournissent en outre les valeurs de la plupart des éléments météorologi- ques à À h. et à 4 h. du matin. Les moyennes diurnes de ces éléments reposent donc sur huit observations trihorai- res. Une observation directe supplémentaire se fait en outre à 9 heures du soir, pour rattacher Genève au réseau

462 RÉSUMÉ MIÈTÉOROLOGIQUE

suisse, pour lequel les observations se font trois fois par jour, à 7 h. du matin, à 1 h. et à 9 h. du soir. Cette observation de 9 h. n’est pas utilisée dans les résumés genevois, mais elle est publiée chaque mois par les soins du Bureau météorologique central de Zurich.

Au Grand Saint-Bernard, les observations sont faites par les religieux, sous la surveillance de M. le prieur Frossard. Elles ont lieu six fois par jour, en général aux mêmes heures qu'a Genève; l’observation de 7 h. du matin pour la température se fait cependant à des heures variables dans le courant de l’année : au mois de décem- bre 1896, elle s’est faite à 5 h. du matin; du mois de janvier au mois de mai 1897 inclusivement, elle s’est faite à 7 h. du matin; et du mois de juin au mois de novembre inclusivement, elle s’est faite à 5 h. et demie du matin.

On a obvié à cette regrettable variabilité d’instant, en continuant à se servir du mode d’interpolation gra- phique exposé dans le résumé météorologique de 1884. Cette méthode fournit en effet une valeur approchée de la température moyenne vraie à 7 h. du matin, ainsi que des températures de { h. et de # h. du matin. Pour ces deux heures de nuit, les valeurs de la pression atmosphé- rique seules sont relevées chaque jour sur un appareil enre- gistreur.

L'observation de 9 h. du soir ne se fait pas au Grand Saint-Bernard.

Les valeurs normales des différents éléments météorolo- giques sont empruntées, pour Genéve, aux «Nouvelles études sur le climat de Genève » d'Emile Plantamour, qui utilisent toutes les observations faites jusqu’en 1875. Pour les raisons indiquées par Kammermann dans le

LL PE 4

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 463

« Résumé » de l’année 1896, je ne me suis pas encore servi des nouvelles moyennes météorologiques pour Genève, publiées dans les Archives au commencement de l’année 1897 (t. IL p. 5 et p. 101).

Pour le Grand Saint-Bernard, les valeurs normales sont fournies par les moyennes des 27 années, 1841-1867, calculées par E. Plantamour.

Toutes les moyennes ou sommes annuelles se rapportent comme précédemment à l'année météorologique qui s’étend de décembre 1896 à novembre 1897 et qui est préfé- rable au point de vue climatologique, parce qu’elle permet le groupement des mois en quatre saisons. Une exception seulement à été faite pour le tableau des températures de cinq en cinq jours; les principales moyennes sont égale- ment fournies, dans le texte, pour l’année civile.

Les observations météorologiques ont toules été faites à L'HEURE LOCALE, seule indiquée. Pour la transformer en temps de l'Europe centrale, il faut ajouter 35 minutes aux observations de Genève et 30 minutes à celles du Grand Saint-Bernard.

Î. TEMPÉRATURE.

Genève. Comme le résumé de 1896 l’annonçait, les anciens thermomètres à renversement de Negretti et Zambra ne sont plus utilisés pour la détermination des températures de nuit à 1h. et à 4 h. du matin. Dès le mois de décembre 1896, les indications pour ces deux instants ont été fournies par un ‘hermographe grand modele de M. Jules Richard à Paris, installé dans une nouvelle cage double en boïs, placée à proximité immédiate du psychro- mètre normal servant aux six observations directes. Le

de * M DT TR

464 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

thermographe Richard petit modèle sert de contrôle et en cas d’avarie de l’autre. Cette année d'expérience nous a pleinement satisfaits, et les températures fournies par cet enregistreur concordent bien avec les lectures directes au thermomètre à boule sèche.

Grand Saint-Bernard. Lors d’une excursion au Grand Saint-Bernard, j'ai eu l’occasion, le 13 août 1897, de vérifier les thermomètres de cette station météorologi- que et j’ai pu constater que leurs corrections ne s’étaient pas modifiées.

Les résultats généraux des observations thermométri- ques sont consignés dans douze tableaux de chiffres à propos desquels jai seulement quelques remarques à ajouter.

Moyennes générales de la température. Ecarts.

Le tableau I fournit, pour Genève, toutes les valeurs moyennes des températures, de trois en trois heures à partir de h. du matin, puis la température moyenne des mois, des saisons et de l’année, moyennes des huit moyennes trihoraires, enfin les minima et maxima moyens.

Le tableau I fournit, pour le Grand Saint-Bernard, les mêmes moyennes pour ies six dates d'observation directe. Les moyennes des mois, des saisons et de l'année sont établies sur la moyenne des huit températures trihoraires, en se servant des températures obtenues par interpolation gra- phique pour { h. et # h. du matin. Viennent ensuite les valeurs moyennes des minima et des maxima.

Le tableau III donne les écarts entre les températures moyennes et les valeurs normales de la période 1826- 1875 pour Genève et de la période 1841-1867 pour le Grand Saint-Bernard.

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 465

Il résulte de l'examen de ces chiffres que, soit pour Genève, soit surtout pour le Grand Saint-Bernard, l’année météorologique 1896-1897 à été une année chaude. L'année civile 1897 a été un peu moins chaude que l’année météo- rologique pour Genève, encore un peu plus chaude pour le Grand Saint-Bernard. Cela résulte des chiffres suivants :

Genève Grand St-Bernard Décembre 1896 + 1°76 8°03 » 1897 + 1°43 6°62

D'où résulte pour la fempérature moyenne de l’année : Genève Grand St-Bernard

Année météorologique 1896-1897 + 9°79 —-1°13

Année civile 1897 + 9°74 1°01

La plus-value de la température de l’année météoro- logique provient, à Genève, des trois premières saisons de l’année, au Grand Saint-Bernard, des quatre saisons (voir tableau II).

A Genève, sept mois présentent des écarts de tempé- rature positifs dont deux, février et mars, des écarts consi- dérables. Février a été très chaud, mars également, mais sans atteindre cependant la température de mars 1896. Les écarts négatifs des cinq autres mois ne présentent rien d’extraordinaire.

Au Grand Saint-Bernard, sept mois également ont des écarts positifs, dont trois très marqués: février très chaud, mars chaud et novembre très chaud. Pour ce dernier mois, grâce au brouillard qui a régné dans la vallée, tandis que le ciel était remarquablement serein sur la montagne, l'écart, négatif à Genève, se transforme en un écart positif au Grand Saint-Bernard; différence des deux écarts : 3091.

RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

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POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD.

467

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entre les deux stations

468 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

Les mois remarquables sont donc, pour Genéve: février avec + 5°01. Cette température a été cependant dépassée par les mois de février 1866, 1867, 1869 et 1885 ; mars, avec + 7°97 qui n’a été dépassé que par le mois de mars 1896.— Pour le Grand Saint-Bernard ces mêmes mois sont très chauds et il s’y ajoute, comme mois chaud, celui de novembre.

Les Températures moyennes mensuelles extrêmes se sont présentées cette année aux époques habituelles, soit en janvier et en juillet:

Genève Grand St-Bernard

Mois le plus froid, janvier 0°64 10°26. » » Chaud, juillet + 19°62 + 6°77. Amplitude annuelle 20°26 17°03.

L'amplitude de la température entre les deux mois extrêmes est forte; elle dépasse de plus d’un degré les amplitudes normales qui sont de 18°89 à Genève et de 15020 au Grand Saint-Bernard.

20 Température de cinq en cinq jours à (enéve.

Le tableau IV fournit les températures moyennes par pentades et, comme précédemment, pour l’année civile et non pour l’année météorologique, du janvier au 31 décembre 1897. A côté des températures figure l'écart avec les températures caleulées d’après la formule déduite par E. Plantamour de l’étude des cinquante années de 1826 à 1875. Lorsque l'écart observé dépasse la limite de l'écart probable calculé et constitue ainsi une anomalie, le chiffre de l’écart est mis entre parenthèses dans le tableau.

POUR GENÈVE ET LE

GRAND SAINT-BERNARD.

169

IV. 1897. Température de 5 en 5 jours, à Genève. Diffé- Diffé- Tempé-, rence | Tempé-| rence Date rature | avec Date rature avec moy. | la moy. la formule formule mm | om | o ME 0 0 | 1- 5 Janvier! - 0,51 -0, za) || 30- à Juillet +22,47| (14,19) 6-10 id. 0,10 +0,2 5- 9 id. +21,14| (+2,59) | 11-15 vd. + 0,89 +1, 19. 10-14 id. +20,29| +1,56 16-20 id. + 0,63 #0, 83 15-19 id. +19,33| +0,49 | 21-95 id. - 2,85, (-2,82), 20-24 id. +18,16 0, 73 "| 26-30 id. 2,19, (-2 30) 25-29 id. +18,03 0:83 31- 4 Février| + 4,57 (44,05) 30- 3 Août 418,05| -0,71 5 9 id. | +4,39! (43,51)| #8 id. +20,45| (+1,86) 10-14 id. | + 6,79 (+5,51), 9-13 id. 17,87! -0,47 45-49 id. | + 4,32) (42,58)! 1418 id. +18,28| +0,25 20-24 id. | +3,94) 411,70 || 19-23 id. +16,72| -0,92 25- 1 Mars | + 5,70! (42, ve) 24-28 id. 16,47! -0,73 126»). id. +4 3,70! +0, 38 | 29- 2 Septemb.| +19,07| ;+2,38) 7-11 id. + 3,58, -0,32 | 3-7 id. #14,53| (-1,60) 12-16 id. + 5,32, 10, 81 | 8-12 id. H13,37| (-2,15) | 17-21 id. ne (+5, 34) 13-17 id. 411,84 (-3,01) | 22-26 id. 13,14) (47,37), 18-22 id. + 9,96! (-4,16) 27-31 id. 411,72) (+5 29) 23-27 id. +14,87| (F1,51) | 14- 5 Avril | + 6,43| 0, 68 | 28- 2 Octobre | +15,43| (+2,86) | | 6-10 id. + 6,06] -1,72| 3-7 id. + 8,68| (-3, 06) 11-15 id. 410,34, (41 8) 8-12 id. + 6,17| (-4,71) 16-20 id. + 9,03 0/17 | 43-17 id. + 9,75] -0,25 | 21-25 id. + 9,21) -0,70 18-22 id. 410,23] +1,12 | | 26-30 id. 414,67! (+4,04) 23-27 id. + 7,32 0,90 | | 1-5 Mai | M0,83 -0,52 | 28- 1 Novemb. | + 4,44| (-2,88) | 6-10 id. + 9,00! (-3,07)) 2- 6 id. + 4,43] (-2,01) | 11-15 id. + 7,19] (-4,99), 7-11 id. + 4,51| -1,06 | 16-20 id. | 414,41, +0,92 | 12-16 id. + 4,12] -0,62 1921-25 id. #14,62| +0,46 | 17-21 id. + 4,20| +0,25 26-30 id. 414,47! -0,36 | 22-26 id. + 2,40! -0,80 | | | 81- 4 Juin | 420,25, (+4,80)! 27-— 1 Décemb. | + 1,67| -0,84 5- 9 id. H8,78| (+2,73)! 2-6 id. + 1,16] -0,72 10-14 id. 417,18) +0,57) 7-11 id. + 3,79| (+2,47) 15-19 id. | H15,99| -1,12 | 12-16 id. 5,68| (+4,84) 20-24 id. 415,72! (-1,84)| 17-21 id. 0,66] +0,22 | 25-29 id. 421,52, (+3,56)| 22-26 id. - 2,08| -2,20 | 27-31 id. - 2,33| -2,22 (

ARCHIVES, t. VI. Novembre 1898.

470 RÉSUMÉ MÉTEOROLOGIQUE

Sur les 73 pentades, 36 présentent un écart positif et 37 un écart négatif, mais comme les premiers sont plus forts en moyenne, il en résulte cependant que l’année est, comme nous l'avons vu, plutôt chaude. En effet, sur les 36 écarts positifs, 21 dépassent la valeur de l’écart probable, tandis que, sur les 37 écarts négatifs, 13 seule- ment dépassent cette même limite.

La plus longue période de chaleur relative comprend sept pentades consécutives et va du 31 janvier au 6 mars. La plus longue période de froid relatif comprend cinq pentades consécutives et va du 23 octobre au 16 novembre.

Le plus fort écart positif, + 7°37, tombe sur la pen- tade du 22 au 26 mars, le plus fort écart négatif, 4°99 sur celle du 11 au 15 mai.

Le plus fort abaissement de la température, 5°97, a eu lieu entre la 18% et la 19% pentade, puis vient un abaissement, presque égal 5°92, de la 55m à la 56e pentade. La plus forte augmentation de température 6°45, a eu lieu de la 6m à la 7% pentade.

La pentade la plus froide est la 5%, du 21 au 25 janvier avec 2°85. La pentade la plus chaude est la 37%, du 30 juin au 4 juillet, avec + 22047.

30 Moyennes diurnes. Ecarts. Anomalies.

Le tableau V fournit la classification des jours de l’année météorologique à Genève suivant leurs températures moyennes. Il en résulte que 20 jours seulement ont pré- senté une température moyenne inférieure à zéro. Il y en avait eu 43 en 1896.

Le tableau VII fournit la même classification pour le Grand St-Bernard la température moyenne a été au-

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 471

dessous de zéro durant 198 jours. Elle y est restée du 10 octobre 1896 jusqu’au 21 mars 1897, avec une seule interruption les 26 et 27 février. En revanche, elle n’est pas descendue au-dessous de zéro du 22 juin au 3 sep- tembre.

Les deux tableaux V et VII fournissent également, pour chaque mois et pour l’année, les dates des jours les plus chauds et les plus froids. L’amplitude entre ces jours à températures moyennes extrêmes est de 30°68 pour Genève et de 31°48 pour le Grand St-Bernard.

Les tableaux VI et VIII fournissent les données habi- tuelles sur les écarts entre les températures observées et les températures normales des deux stations. Pour toutes deux le nombre des écarts positifs dépasse sensiblement celui des écarts négatifs, ce qui confirme ce que je disais sur la température relativement élevée de l’année.

Les mêmes tableaux fournissent ensuite, pour chaque mois et pour l’année, les valeurs moyennes des écarts, 41° entre la valeur observée et la normale, entre les températures de 2 jours consécutifs. [ls donnent enfin les dates des écarts extrêmes, pris à ces deux points de vue; les derniers chiffres indiquent le plus fort abaissement de tem- pérature ou la plus forte augmentation d’un jour à l’autre, pour chaque mois et pour l’année.

2

Une dernière anomalie se présente parfois : il fait plus chaud dans la station de montagne que dans la station de plaine. Cette anomalie ne s’est pas présentée durant l’année météorologique 1897.

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476 RÉSUMÉ METEOROLOGIQUE

Températures extrêmes.

Les tableaux IX et À fournissent les températures extrêmes pour les deux stations. A Genève le minimum et le maximum absolus n’ont pas atteint les valeurs moyennes normales de Plantamour qui sont 13°3 et + 3205. L’oscillation extrême de température, 4108, est donc inférieure de à l’oscillation extrême moyenne qui est de 45°8. Au Grand St- Bernard l'oscillation extrême observée est de 43°0.

Le tableau IX fournit en outre le nombre de jours de gelée, le minimum est tombé au-dessous de zéro et celui de jours de non-dével, le maximum est resté au-dessous de zéro. Nous constatons que, à Genève, la dernière gelée blanche à glace du printemps a eu lieu le 3 avril 1897 et la première gelée blanche de l’automne, le 9 octobre, avec une température de 3°0 pour le thermomètre dans l’air, abrité sous la cage, et de 8°0 pour un thermomètre placé à l’air libre sur le sol.

Température du Rhône.

Les tableaux XI et XII fournissent les documents habi- tuels sur la température du Rhône, prise, comme anté- rieurement, vers midi, à la sortie du lac, sous le pont des Bergues, à une profondeur de { mètre au dessous de la surface de l’eau.

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 477

IX. GENÈVE, 1897. INDICATIONS DES THERMOMÉTROGRAPHES,

Nombre de jours = ——— Minimum Maximum

ÉPOQUE. Minimum Date. Maximum Date, au-dessous au-dessous absolu. absolu. de de Déc. 1896 .. 4,7 le 18 po 150 As Du Janv. 1897.. —10,6 le 28 + 6,2 le 1 23 7 Février. .... 6,0 le 1 +12,2 le 43 6 (] MS... 13 le 7 +24,2 le 28 b) (l AVE. 1... 0,4 le 3 +-21,2 les 28, 29, 30) 1 0 1! INDIENNE + 0,9 le 8 26,3 le 31 0 0 : LITE RENNES + 6,1 le 18 30,0 le 14 0 0 Juillet...... + 3,9 le 31 30,7 le 2 0 0 Aodt--"2. + 8,0 le 24 +31,2 le 5 0 0 Septembre .. + 2,2 le 21 27,0 le 2 0 Octobre..... 3,0 le 9 91,1 le 1 2 (0 Novembre... 6,5 le 27 13,1 le 28 b) 0 Année.,.... —10,6 le 28 janv. +31,2 le 5 août 57 8 1807. 1897.

X. SAINT-BERNARD, 1897. TEMPÉRATURES EXTRÈMES

Epoque. Min.absou. Date. Maximum absolu. Date. 0 0

Déc. 1896... —19,0 le 17 + 19 le 1 Janv. 1897.. —25,0 le 25 92,4 le 17 Février. .... —15,0 le 8 + 5,2 le 24 Mare —16,8 le 9 +-10,0 le 98 ANT 20 8: —15,0 les 2et3 + 8,2 le’ 25 1 ÉTIENNE —13,2 le 13 +H15,2 le 31 don, 6,0 le 19 +18,0 le 25 Juillet. ..... 1,5 le 29 +17,1 le 25 Dons. M 3,0 le 20 +-14,6 le 11 Septembre .. 8,7 le 20 +42,7 Je 1 Octobre..... 5,0 le /7 + 7,6 le 19 Novembre... —14,7 le 30 Tue HA Année...... --25,0 le 25 janv. <+18,0 le 25 juin 1897.

1897.

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QUATRE-VINGT-UNIEME SESSION

SOCIETE RELVBTIQUE DES. SCIENCES NATURELLES

BERNE du 31 juillet au 3 août 1898.

(Suite 1.)

Géologie et Géographie. L—]

Présidents : MM. C. Scaminr, de Bâle, et Bruecxxer, de Berne. Secrétaires : MM. R. ZELLErR et H. Scxarpr.

Tobler. Sur la stratigraphie des klippes du canton d'Unterwalden. F. Müblberg Sur les recouvrements de la chaîne du Lagern et la formation des klippes. Mayer-Eymar. Bases de la terminologie stratigraphique internationale. Gremaud. Perforations de galets par actions mécani- ques, par érosion et par des animaux. Otto Hug. La faune ammoni- tifère du Lias supérieur des Pueys et de Teysachaux (Moléson). Max Müblberg. Le Dogger du Jura septentrional. Baumhauer. Concurrence de differentes lois de macles et phénomènes accessoires de la structure des cristaux.— Field. Bibliographie internationale. Richter. Traces 1’anciens

glaciers dans l’intérieur des Aipes. H. Schardt. La recurrence des glaciers jurassiens après le retrait du glacier du Rhône. J. Frueb. Structure écailleuse de la neige. Galets sculptés. Luethy. Relief du Gothard.

M. le D' Aug. Togcer, de Bâle, fait une communi- cation sur les recherches qu'il a faites pendant l’été

! Pour la première partie de ce compte rendu, #athématiques, astronomie et physique, chimie et pharmacie, voir Archives, 1898, t: VL:p: 93909:

ciel

SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 481

1897 dans la région des Klippes autour du lac des Quatre-Cantons. Après quelques remarques sur la tec- tonique si compliquée de cette région, il expose la découverte qu'il a faite d’un horizon stratigraphique inconnu jusqu'ici : les bancs calcaires de l’Alp Holz- wang sur le Stanzerhorn font partie du Hettangien et correspondent absolument aux couches hettangiennes des Préalpes romandes.

Le terme le plus ancien du Lias est assez générale- ment formé par une brèche à Echinodermes riche en silice et renfermant de petits fragments de dolomie corrodée. Les banes calcaires du sommet du Buoch- serhorn, désignées par Stutz' comme couches à Am. psilonotus, sont en réalité du Dogger. Le calcaire à Arietites à Gryphea dansle vrai sens du mot n'a été encore trouvé nulle part, et les couches, considérées jusqu’à présent comme telles, de l’Alp Huetleren sur le Buochserhorn, correspondent au Lias moyen. D’au- tre part les couches de Klaus sont très répandues dans la région et renferment des fossiles à la Kinne sur le Stanzerhorn. Elles sont remplies par endroit d’em- preintes de Cancellophycus et renferment quelques échantillons de Lytoceras tripartitum bien détermina- bles. Les mêmes couches se retrouvent au sommet du Buochserhorn, mais les échantillons de Lyt. tripartitum trouvés par Stutz en cet endroit sont très mauvais et l’on s'explique ainsi qu'il ait pu les prendre pour des Psiloceras psilonotum. Depuis lors l’auteur a découvert de meilleurs exemplaires qui montrent clairement les

1 U. Stutz. Das Keuperbecken am Vierwaldstättersee. Neues Jahrbuch für Mineralogie, etc. 1890. Band. IT, page 112.

482 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE sutures et les constrictions, et peuvent être déterminés avec certitude comme Zyt. triparlitum Rasp.

L'auteur a étudié à nouveau un gisement de Callo- vien signalé déjà par Stutz' au Griggeli (Kleine Mythe), gisement très fossillifére qui a livré, outre une série de Phylloceras du type méditerranéen, un Macrocephalites Herveyi. Il a retrouvé d'autre part à la Müllerbodenalp sur le Buochserhorn les mêmes couches de Dogger à débris végétaux que Stutz * avait signalées au Stanzer- horn.

Une découverte qui mérite une attention spéciale est celle de l'existence de la brèche de la Hornfluh dans la région des Klippes du Lac des Quatre-Cantons ; cette formation si caractéristique se retrouve en blocs isolés à Iberg dans le canton de Schwytz et d'autre part en place et alternant avec des couches de Dogger normales et fossiliféres sur le chemin qui conduit de Zwischen- mythen au Haken.

La série jurassique offre dans la région étudiée la même nature pétrographique et les mêmes caractères paléontologiques que dans les Préalpes romandes. Les nombreuses observations faites par l’auteur semblent montrer qu'il existe des analogies certaines dans la répartition des facies entre les environs du Lac des Quatre-Cantons d’une part et les Alpes du Stockhorn de l’autre.

M. le D' F. MüaLgerc, d’Aarau, rapporte sur les Phénomènes de recouvrement et les Klippes de recou-

1 U. Stutz, loc. cit., page 114. ? U. Stutz, loc. cit., page 116.

DES SCIENCES NATURELLES. 4S3

vrement dans le Jura et plus spécialement dans le Lagern.

Quoique la chaine du Lägern, qui forme le dernier chainon du Jura vers l'Est, ait déjà été étudiée et décrite à plusieurs reprises, sa structure géologique n’a pas été exactement expliquée jusqu'ici; l’erreur commise généralement consiste à admettre d'emblée que le Lägern, comme les autres chaînes du Jura, seraient des plis absolument normaux ; on a même cité la montagne en question comme un type d’anticlinal simple rompu, le sommet en ayant été enlevé par érosion.

Or cette manière de voir ne résiste pas à un examen approfondi des faits; le Lägern ne présente nullement un plan symétrique; il y a au contraire chevauchement du flanc Sud sur le flanc Nord avec formation par en- droits de véritables klippes de recouvrement. Celles-ci sont formées, ou bien par des lambeaux du flanc Sud, on bien par des paquets arrachés au flanc Nord et en- trainés par la masse chevauchante ;: elles ont été refou- lées vers le Nord par-dessus les couches plus récentes du flanc Nord, subissant dans ce mouvement des dislo- cations diverses, et ont été ensuite séparées du flanc Sud par une érosion intense.

L'auteur montre, à l’appui de sa manière de voir, une série de profils et de photographies prises dans la carrière de pierre à ciment et à Sackhôülzli, près d’Eh- rendingen et dans les environs de Hertenstein, près de Baden.

Les autres chaînes du Jura septentrional ont une structure absolument analogue ; depuis le Lägern au moins, jusqu’à Porrentruy, l’on retrouve partout, dansle

48% SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

nord du Jura, la structure isoclinale, les chevauche- ments et les klippes de recouvrement. L'auteur a indi- qué cette position tectonique du Jura dans son esquisse géotectonique du nord-ouest de la Suisse, et il se ré- serve de revenir en détail sur ce sujet dans ses prochai- nes publications.

M. Mayer-Eymar parle de quelques principes de la Lerminologie stratigraphique internationale et propose la latinisation des terminaisons des noms d’étages. Au lieu de dire Mayencien, Tortonien, Néocomien, etc., il faudrait dire Moguntianum, Dertonianum, Neoco- mianum, etc. Comme chaque étage se compose, d'après M. Mayer, de deux sous-étages, le nom de chacun de ceux-ci devrait avoir une terminaison spé- ciale on pour l’inférieur et in pour le supérieur.

M. A. GREMAUD, ingénieur à Fribourg, traite des galets perforés qu'il groupe en 3 catégories : les galets perforés mécaniquement, ceux perforés par érosion et ceux perforés par des organismes.

La perforation mécanique s’est faite suivant un pro- cédé absolument analogue à celui des marmites de géants, par le mouvement rotatoire d’un petit caillou dur sur un galet plus tendre. Des échantillons de galets ainsi perforés sont très fréquents soit dans le lac de Morat soit dans la Sarine. Ceux que l’on trouve dans le lit des fleuves présentent le plus souvent des perfo- rations à section ovale ou même irrégulière. Il arrive d’autre part fréquemment que la cavité ne traverse pas la pierre de part en part, le caillou ayant été enlevé ou usé avant la fin de son travail. Une autre sorte de

DES SCIENCES NATURELLES. 485

perforation mécanique est produite par l’action de goutte d’eau tombant constamment sur le même point. La perforation par érosion se produit toutes les fois qu’une veine ou un fossile plus tendre ou plus soluble que la roche enveloppante est supprimé par voie mécanique ou chimique.

La perforation organique peut être l’œuvre d’ani- maux très divers ; ainsi le taret commun, le pholade dactyle, le lithodome lithophage et divers oursins ; et ces organismes peuvent agir mécaniquement ou chimi- quement, ou encore combiner ces deux actions, cette question a du reste été étudiée dejà par plusieurs natu- ralistes : Laurent en 1850, Aucapitaine en 1855, Cailliaud. Les agents perforants varient beaucoup, la forme des cavités devra varier de même et M. Gremaud a constaté des perforations à section circulaire, rectan- sulaire, triangulaire. D’autre part le parement des ouvertures est tantôt lisse, tantôt strié, tantôt annelé. Le type le plus curieux qu’il ait observé est fourni par des perforations dirigées obliquement à la surface du galet et suivant une ligne droite, quoique l’action per- forante ait commencé à la fois sur les deux faces opposées, les deux cavités ainsi pratiquées se joignant au milieu avec une exactitude surprenante. Ce travail semble avoir été opéré avec des pointes très fines et d’une certaine longueur ; du reste il est impossible actuellement de déterminer avec certitude quel est l'animal auteur de ce travail et si il faut l’attribuer à une ou plusieurs espèces ; les ouvertures varient en effet tant au point de vue de leur forme qu’à celui de la nature pétrographique des galets dans lesquels elles sont pratiquées. Pourtant M. Gremaud a trouvé dans

ARCHIVES, t. VI Novembre 1898. 33

486 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

le lit de la Sarine un petit animal qui lui a paru cons- titué de facon à pouvoir effectuer les fines ouvertures en question. Cet animal, de la grandeur d’une petite guêpe, sans ailes, avait un abdomen en forme de ballon armé de deux pointes en forme de stylets. Celles-ci pour raient, d'après l’auteur, fonctionner alternativement comme organes perforateurs à la façon des fleurets des perforatrices, tandis que l'abdomen remplirait l'office de matelas d’air. Nous aurions ici une organisation qui rapellerait par divers traits l'organe perforant de l’Echinus, tout en s’en distinguant par une dispo- sition absolument différente de la musculature.

Du reste l’auteur, en présence des faits qui sont loin d’être certains, ne veut pastirer de conclusion et désire avant tout attirer l'attention des naturalistes sur cette question encore très imparfaitement connue des divers organismes perforants.

M. Otto Huc parle des Ammonites du Lias supérieur des gisements des Pueys et des Teysachaux au Moléson. Il y a constaté les espèces suivantes : * Phylloceras Pompeckji Hug. * Lytoceras cornucopiæ Y. et B. Lytoceras sp. ind. Harpoceras serpentinum Rein.

ii » Fellenbergi Hug. » exaralum Y. et B. » lytherpe Y. et B.

ë » capellinum Schloth. » cf. Bayeni, Dunc. » bifrons Brug.

» Levisoni Simps.

DES SCIENCES NATURELLES. 487

Harpoceras Renevieri Hug.

k » Kisslingi Hug. à » cf. Bodei Denkm. » SP. Cœloceras commune Sow. » enguinum Rein. » crassum Phil. » subarmatum Y. et B.

Aptychus Elasme W, v. Mayer.

Cette faune ammonitique porte un caractère franche- ment centroeuropéen et sa présence dans une région domine dans le Dogger en particulier le facies méditerranéen peut paraître étrange. Les espèces mar- quées d’un * n’ont été trouvées jusqu'ici que dans les pays septentrionaux (Angleterre, Wurtemberg). Les autres sont connues autant dans le facies méditerranéen que dans le facies de l’Europe centrale, à l'exception du Harp. Renevieri qui est inconnu dans d’autres loca- lités. Un mémoire paléontologique sur cette faune paraitra dans les Mém. Soc. pal. Suisse, t. XXV.

M. Max MüaLBerG d’Aarau, assistant à l’Institut géo- logique de Fribourg en Brisgau, rapporte sur la Sfrati- graphie du Jurassique moyen dans la Suisse septen- trionale.

Il y a trois zones dans la série médiojurassique du nord de la Suisse, qui présentent un intérêt spécial. L'on remarque tout d’abord des phénomènes d’érosion entre la zone à Am. Murchisonæ et la zone à Am. Sowerbyi, et ce fait paraît correspondre à l’absence de la zone à Am. concavus dans le Jura suisse. Il semble pourtant que les sédiments de cet âge ne font pas entièrement défaut.

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488 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

En second lieula partie inférieure du Hauptrogenstein, désignée par Thurman sous le nom de « oolithe sub- compacte », s’amincit progressivement dans Pest du canton d’Argovie et n’est que partiellement remplacée par le facies argileux souabe. La partie supérieure de cette série (Marnes à Ostrea acuminata et grande ooli- the de Thurmann), correspond à peu près aux couches à Am. Parkinsoni de la Souabe. Le Hauptrogenstein est d'autre part plus ancien que l’horizon de Bath en An- gleterre.

Il faut noter, en troisième lieu, que la différence de facies que M. Rollier a signalée à la base du Malm existe non seulement dans le Callovien supérieur et POxfor- dien inférieur, mais déjà dans les couches à Am. macro- cephalus. Tout le Malm inférieur (depuis les couches à Am. macrocephalusjusqu’au terrain à chailles), passe dans l’Est du canton d’Argovie au facies très réduit de l’oolithe ferrugineuse et finit par disparaître par amin- cissement progressif vers l’est. Ce fait semble indi- quer une émersion avec érosion ; l’hydroxyde de fer de l’oolithe ferrugineuse pourrait fort bien provenir de la désaggrégation à l’air libre de certaines roches.

L'auteur à appuyé sa manière de voir sur les pério- des d’émersion et d’érosion, par la démonstration d’une série de figure et d'échantillons. Il publiera prochaine- ment un travail plus complet sur cet objet.

M. BAumHAUER présente des observations sur la con- ception génitique des macles el sur la présence de plusieurs Lois de macle sur un même cristal.

Il appelle concurrence des lois de macle, lappari- tion de deux macles très voisins chez un cristal suivant

DES SCIENCES NATURELLES. 489

Sa position par rapport à un autre cristal. Des observa- tions faites sur la chalcopyrite ont démontré que de cette matière un cristal peut affecter une position incer- taine entre deux formes cristallonomiques.

M. Baumhauer a observé en outre que la position des figures particulières que l’on obtient en attaquant une surface de cristal avec un dissolvant n’est pas due au hasard ou à l'influence du dissolvant, mais le lieu de leur formation est déterminé d’avance. Cela est prouvé par le fait que deux lamelles d’un même cristal obtenues par clivage, ont montré les mêmes figures.

Cette observation est très importante relativement à l’idée que l’on se fait habituellement sur l’homogénéité des cristaux.

M. FrELp fait la démonstration d’un catalogue à fiches selon le système décimal adopté par le Concilium bibliographicum.

M. RictEer, professeur à Graz. Sur les traces lais- sées par les anciens glaciers dans l’intérieur des Alpes.

M. Richter a étudié la région des Alpes Centrales orientales en Styrie. Cette région est intéressante, parce que la glace n’y a certainement pas recouvert toute la région et peut ainsi offrir des repères plus sûrs pour la détermination de l’ancienne limite des neiges éternelles.

Les Kahrs (excavations dues à l’érosion glaciaire) et les lacs élevés sont les traces les plus manifestes de la présence de glaciers. D’après la présence de ces deux formes morphologiques, la limite des neiges à l’époque glaciaire aurait été en Styrie voisine de 1600-1700 m.,

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490 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

pendant que sur le versant N. des Alpes elle doit avoir éte à 1200-1400 m.

Les groupes montagneux isolés, dont les vallées ne furent pas comblées par de grandes masses de glace, permettent les plus sûres constatations dans ce sens. Dans les régions par contre de formidables courants de glace remplissaient les grandes vallées, ce n’est que dans les parties supérieures de celles-ci dans la région collectrice que se voient des Kabrs et des lagots, et non sur le parcours du grand courant de glace. C’est pour cette raison que les Kahrs et lagots sont situés d'autant plus haut que l’ancienne limite des neiges était plus élevée.

La signification des Kabrs et lagots est donc différente suivant la région. Dans les parties extérieures des Alpes ils indiquent le niveau des neiges éternelles de l’époque glaciaire; dans l’intérieur de la chaine ils déterminent tout au plus le niveau du glacier.

La hauteur du courant de glace peut être déterminée d’une part par le niveau des dépôts erratiques, d’autre part par les polis glaciaires. Le niveau des anciens polis entre en contact avec celui des névés actuels d’où résulte que la limite des neiges était à l’époque gla- ciaire à peu près la même qu'aujourd'hui.

En reconstituant les anciens glaciers, on remarque que leur talus est bien moins incliné que le thalweg des vallées qu'ils occupaient. Dans leur cours moyen surtout, la hauteur de la glace était très considérable ; de grandes surfaces du glacier purent se joindre par cette circonstance à la région des névés; cela explique l’avancement énorme des glaciers par l'adjonction au champ collecteur de toute la région du glacier dont

DES SCIENCES NATURELLES. 491

l'altitude était supérieure à la limite des neiges. Inver- sément, une forte ablation jusqu'au-dessus de cette limite du glacier pouvait soustraire en peu de temps au champ nourricier une très grande surface et provo- quer un mouvement brusque de recul.

Cet épaississement qui ressemble aux grandes crues qui ont toujours lieu aussi sur le cours moyen et infé- rieur des cours d’eau, a été provoqué par la rencontre de divers glaciers confluents, coulant dans des vallées distinctes et qui furent forcés, après leur jonction, de s’introduire dans une vallée bien plus étroite que le total des vallées qu'ils avaient occupées précédemment. Le glacier réuni devait donc gagner en hauteur, ce qu'il n’avait pas en largeur. Les divers glaciers représen- taient donc des lames de glace placées de champ. Leurs moraines devaient former des bandes de mo- raines internes comprises entre ces lames de glace. (Drumlins ?). Conclusions :

1. La formation des glaciers diluviens n’exige pas un changement climatique aussi considérable qu’on le croit communément. L’épaississement du glacier dans les vallées moyennes ayant augmenté le champ nourri- cier, peut avoir suffi pour faire progresser les langues des glaciers.

2. L’avancement et le retrait des glaciers peut avoir été provoqué par des changements de niveau, ayant augmenté ou diminué la surface du champ nourricier.

3. Les moraines comprises entre les lames verticales de glace ont amené au fur et à mesure de la fusion la nappe de moraines de fond sur et devant le champ d’ablation du glacier. Les dépôts de boue n’ont pas nécessairement été transportés au-dessous du glacier, par le mouvement de celui-ci.

4992 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

M. H. ScnarpT présente l'original de la nouvelle feuille XVI de l'atlas géologique Suisse, dont il vient de terminer la revision.

M. Schardt attire surtout l'attention sur l'application de la nomenclature et du figuré des dépôts glaciaires, conformément à un système nouveau adopté par la Commission géologique suisse. Outre les dépôts des glaciers alpins, cette nouvelle carte figure aussi les dépôts des glaciers jurassiens, en particulier les morai- nes datant de l’époque que M. Schardt appelle la phase de récurrence des glaciers jurassiens. M. Schardt a été surpris de trouver souvent fort loin du pied du Jura, des dépôts morainiques renfermant une forte proportion de matériaux de provenance jurassienne, reposant à la surface de moraines de fond à matériaux exclusivement alpins. Ces dépôts ont évidemment été formés après le retrait du glacier du Rhône. Il y en a de très beaux aux environs de Gex, près de Nyon, Gingins, Trélex, Coinsins, Aubonne, Gimel, Bière. Ces dépôts moraini- ques ne peuvent être attribués qu'à des glaciers des- cendus du Jura, après le retrait des glaciers alpins. Un glacier important à ainsi envahi le pays de Gex; un autre, plus puissant encore, descendu du Col de S'-Cergues, a créé un superbe paysage morainique aux environs de Gingins, Trélex, Givrins, Coinsins. De même, le glacier du Marchairuz a poussé un moment donné jusqu'à Aubonne. Devant les moraines de ces glaciers s'étendent des terrasses fluvio-glaciaires qui se soudent, à l'approche du lac Léman, aux Deltas des cours d’eau actuels, mais se trouvent à des altitudes que le niveau du lac Léman n’a jamais atteintes.

Il y a donc eu, après le retrait du glacier du Rhône,

or.

DES SCIENCES NATURELLES. 493 une récurrence des glaciers jurassiens qui ont envahi, sur une assez grande distance du Jura, le terrain que les glaces alpines venaient d'abandonner, en superpo- sant aux dépôts exclusivement alpins, des moraines et des terrasses fluvio-glaciaires souvent presque entière- ment formées de matériaux jurassiens, ou mêlées de débris alpins, ramenées en arrière par le mouvement de retour des glaces. En effet, cette récurrence, en somme anormale, s’explique aisément de la manière suivante : Pendant la forte expansion des glaces alpines le glacier du Rhône refoulait littéralement les glaces propres au Jura, en forçant celles-ci à s’écouler vers l’ouest, elles ont déposé des moraines énormes au delà de Pon- tarlier, dans la vallée de Mièges, etc. Au moment du retrait du glacier du Rhône, une rupture se produisit dans la nappe de glace, non pas au pied même du Jura, mais à une certaine distance de celui-ci. Le glacier du Rhône se retirait dans le bassin du Léman, tandis que la branche rhénane était supprimée: alors, les glaces refoulées du Jura se firent jour en descendant vers le plateau suisse. Le premier avancement était une phase de progression excessive, mais de courte durée, ainsi que le prouvent les faibles dimensions des moraines terminales.

Le glaciaire de la région du Léman est particulière- ment compliqué par le fait que le phénomène qui vient d’être décrit a se répéter au moment de chaque retrait du glacier du Rhône après la suppres- sion de sa branche rhénane. De même, au moment de la progression, la branche rhodane, en suivant la dépres- sion du lac Léman, a avancer d’abord seule au delà du Jura; ce n’est qu'ensuite, avec l’augmentation de

49% SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

l’altitude de la glace, que la branche rhénane a pu se développer.

M. le D°J. FruEx, de Zurich, expose une série de photographies qu’il a faites en décembre 1897, et des- tinées à montrer la structure écailleuse de la neige telle qu'elle se produit sous l’action des rayons solaires lors- que le soleil est bas et l’atmosphère tranquille, comme c’est le cas, par exemple pendant un anticyclone. Cette structure, qui est la vraie structure écailleuse, est bien distincte de la « surface écailleuse » de Saussure (Voyages, IV, 1776, S 2013), un phénomène qui semble n’avoir pas été très bien compris par Ratzel (Die Schneedecke, Kirchhoffs-Forschungen, IV, 1889).

En terminant, l’auteur prie ses collègues de bien vouloir lui communiquer les observations analogues.

M. FRUEH présente ensuite à la section des échan- tillons de honycombed limestone du lac Huron; ces curieuses formations ont été décrites par R. Bell (Bull. of the geol. Soc. of America, vol. VI, 297-304) qui les considère comme les résultats de l’action de l’eau du lac chargée d’acide sulfurique sur des galets calcaires. L'auteur à trouvé des galets sculptés analogues dans le lac de Zurich, et admet que l'érosion qu’ils ont subie est due, en tout cas, en grande partie à des organismes, algues, bactéries".

M. Lueruy, de Berne, présente un relief de la région du St-Gothard exécuté d’après X. Imfeld par un pro- cédé nouveau, un alliage métallique spécial.

! Voir ci-dessus communication de M. Gremaud, p. 484.

DES SCIENCES NATURELLES, 495

Zoologie.

Président : M. le Prof. Th. Sruper, de Berne. Secrétaire : M. le D R.-0. Buri, de Berne.

Standfuss. Études de zoologie expérimentale en corrélation avec la théorie de l'évolution. Blanc. Fécondation de l'œuf de la truite. Fischer-Sigwart Mammifères et oiseaux rares de Suisse. Hagmann. Variabilité dans la longueur des dents de quelques carnivores. Carl. Sur le genre Collem- bola en Suisse. Buhler-Lindemeyer. Époque du passage des oiseaux migrateurs à Bâle en 1895-98. Keller. Recherches sur le Pediaspis aceris. Urech. Variétés aberrantes des Vanessa. Lang. Helix nemoralis et Helix hortensis. Émery. Sur un Oligochète noir de l'Alaska, Meyer-Eimar. Fossile nouveau de l’Éocène d'Égypte. Fatio. Sur la repré- sentation des Faunes locales dans les musées. Yung. Intestin des poissons. Plankton du Léman. Spécimen de l’Eupomotis gibbosa pêché dans le port de Genève. Musy. Quelques animaux disparus dans le canton de Fribourg. Haviland-Field. Le Concilium bibliographicum.

Dans la première assemblée générale, M. le D'SrTanp- Fuss, de Zurich, rend compte d’une série d'expériences qu’il a faites sur des Lépidoptères soit en soumettant des chrysalides à diverses températures, soit en provoquant des accouplements hybrides.

La première catégorie d'expériences consistait d’une part à élever ou abaisser la température du milieu ambiant d’une façon constante mais modérément et sans dépasser + comme minimum 39° comme maximum, d'autre part à exposer temporairement la chrysalide à des températures allant jusqu’à 18° et + 45°. Ces opérations ont provoqué chez presque toutes les espèces étudiées des modifications sensibles du papillon soit dans sa couleur, soit dans sa forme ou

496 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

sa taille (voir pour les détails dans les Denkschriften der Schweiz. naturforsch. Gesells., 1898, p. 1 à 40).

Certains types aberrants obtenus par l’emploi tem- poraire de températures élevées se rapprochent beau- coup de certaines variétés très rares rencontrées dans la nature qui sont dues évidemment à des causes semblables. D'autre part l’auteur est arrivé à élever, en suivant le plus possible les conditions normales d'existence de cette espèce, des produits d’une variété très aberrante de Vanessa urlicæ obtenue par l'emploi temporaire de basses températures. Des papillons ainsi obtenus, la plupart ont repris les caractères nor- maux de l’espèce, tandis que quatre individus mâles ont conservé des caractères aberrants de la même nature que ceux de leurs parents. Or, parmi les innom- brables individus provenant de la Vanessa urticæ nor- male qui ont été élevés dans les mêmes conditions que ces descendants d’une variété aberrante, aucun n’a présenté les mêmes caractères que ceux-ci et ces cons- tatations ont par suite un grand intérêt au point de vue de l’action des conditions extérieures sur la trans- formation des espèces.

Pour ses essais d’hybridations l’auteur est parti de l’idée que, si la multiplication des espèces s’est faite et se fait encore par la scission de certains groupes d'individus en deux ou plusieurs séries divergeant progressivement jusqu’à la spécialisation complète, les essais de croisement pourraient servir de critère pour établir le degré de divergence et de différence physio- logiques entre des formes voisines. Cette manière de voir a été pleinement justifiée par l'expérience. En effet, en partant d’accouplements hybrides incapables

DES SCIENCES NATURELLES. 497

de créer des produits ou du moins des produits viables, il a composé une succession de couples formés d’indi- vidus appartenant à des espèces de plus en plus voisines jusqu’à ce qu'il arrivàt à obtenir une forme bâtarde apte à la reproduction quoique à un médiocre degré.

Les caractères des hybrides primaires obtenus par le croisement de deux espèces différentes varient assez et se rapprochent plutôt de ceux des types anciens que de types récents. Des hybrides secondaires produits par accouplement de deux hybrides primaires ont été obtenus, mais pas encore élevés: quant aux hybrides secondaires obtenus par le croisement d’un hybride primaire mâle avec une femelle d’une des deux espèces originelles ou d’une troisième espèce, leurs caractères varient beaucoup d’un individu à l’autre. Il ressort de l'étude de tous ces hybrides secondaires une tendance générale à revenir aux caractères d’un type ancien, tendance plus marquée encore chez les formes bâtardes dérivées de trois espèces différentes.

Parmi ces produits de croisement l’on distingue des mâles plus ou moins aptes à la reproduction suivant les individus, des femelles presque toutes stériles et, en proportion très variable suivant les accouplements, des individus gynandromorphes.

Ces faits jettent un jour intéressant sur les causes qui règlent le développement des produits des accouple- ments normaux en individus mâles normaux et individus femelles normaux.

Le Prof. Henri BLanc de Lausanne, entretient la Sec- tion de son travail sur la fécondation de l'œuf de la Truite publié en 1894 et dont les résultats ont été récemment

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498 SOCIÉTE HELVÉTIQUE

contestés par G. Behrens qui a étudié le même objet.

Ne pratiquant que la méthode des coupes, faisant fi des germes traités et montés in toto, Behrens nie existence de deux sphères attractives et par consé- quent de deux centrosomes distincts, d’origine diffé- rentes, séparé l’un de l’autre avant la conjugaison des deux pronucléus et ©. Il n’y a pour lui, dans l'œuf de la Truite, qu'un spermocentre qui se divise pour fournir les deux corpuscules polaires du futur noyau de segmentation.

Tout en reconnaissant que sa méthode ne se prête pas à l'observation de certains détails, M. H. Blanc fait circuler les dessins de préparations microscopiques, utilisées pour ses recherches et faites avec des germes colorés et montés en entier 6 à 7 heures après la fertilisation. Ces préparations qui sont examinées séance tenante par plusieurs spécialistes démontrent bien qu’au moment de la fécondation, alors que les deux pronu- cléus sont encore nettement séparés l’un de l’autre et lorsqu'ils sont même en pleine conjugaison, il existe dans leur voisinage deux sphères attractives. Ces deux sphères étant distantes l’une de l’autre de 0,07 mm.,il est reconnu que l’auteur du travail critiqué par Behrens pe pouvait interpréter autrement qu'il ne l’a fait, les préparations démontrées ; qu'il lui était impossible de considérer les deux sphères comme les produits de la division d’une sphère unique et quoiqu'il n'ait pas pu observer de spermocentre et d’ovocentre, il devait, pour être logique, nier la division d’un spermocentre en deux et supposer au contraire, l'existence de deux centres différents provoquant autour d’eux, dans le protoplasme du germe, l'apparition de deux sphères attractives.

Me.

DES SCIENCES NATURELLES. 499

M. le D’ Fiscuer-SiewarT, de Zofingue, parle de quel- ques animaux rares observés en Suisse pendant ces dernières années.

Il signale tout d’abord un couple d’étourneaux qui vécut de 1892 à 1897, dans les environs de Brittnau et donna le jour chaque année à un ou deux petits albi- nos; ceux-ci ne se sont jamais trouvés que dans la pre- mière couvée, sauf en 1892 la seconde couvée en contenait deux; par contre dans la seconde couvée de 1895, sur sept œufs, quatre donnèrent des individus normaux, trois ne furent pas viables, et l’auteur attri- bue ce fait à une dégénérescence des parents qui serait aussi la cause de l’albinisme d’une partie de la progéni- ture. Parmi les descendants normaux du couple en question, plusieurs, semble-t-il, ont hérité de la ten- dance à avoir des petits albinos. En outre M. Fischer a observé, en 1897, une femelle semi-albinos, prove- nant toujours de la même paire, ayant une tête blan- che et une raie blanche sur la poitrine et le ventre, mais des yeux normaux, et dont deux petits étaient albinos.

Ces différents étourneaux albinos, étant pourvus d’veux très imparfaits, ne tardent pas à devenir la proie des chats ou des corneilles. M. Fischer a pour- tant pu en recueillir plusieurs, presque tous griève- ment blessés; l’un d’eux vit encore actuellement.

L'auteur signale en outre un albinos partiel de geai, tué en février 1897, près de Fulenbach (So- leure), et un albinos presque parfait de corneille, tué en septembre 1897, dans le Gôtzenthal prés d’Adlin- genschwyl (Lucerne).

Il peut être intéressant de citer ici une capture faite

500 SOCIÈTÉ HELVÉTIQUE

en mai 1898, près de Goldau par M. Zollikofer, d’une nichée d’harle huppé avec la mère et douze petits, car elle prouve que cette espèce peut nicher en Suisse. Du reste d’autres oiseaux qui nichent dans la régle dans le Nord, prennent de plus en plus l'habitude de nicher chez nous. Ainsi l’auteur possède : un vieux mâle en plumage de noce et trois petits récemment éclos de srèbe huppé, provenant des environs du lac de Hall- wyl; quatre œufs de courlis cendré, trouvés en mai 1896, près de Kloten (Zurich); un individu de la même espèce encore vivant, qui fut pris dans le nid sur les bords du lac de Constance au printemps 1894.

En fait d'échantillons curieux de sa collection, M. Fischer signale encore une variété de corneille avec le bec supérieur très long et fortement recourbé, tuée en 1897 près de Hagethal (Haute Alsace), un lièvre blanc des Alpes, tué dans le Jura. Il indique enfin l'existence dans les collections du Musée de St-Gall, d’un bâtard de lièvre commun et de lièvre blanc, qui a été tué dans les Grisons en 1897.

M. le D' G. HaGmanN, de Strasbourg, parle des varia- tions qu'il a observées dans les dimensions relatives des diverses dents chez quelques carnassiers.

Il à entrepris en effet pour son étude de la faune pléistocène de Vüklinshofen (Haute Alsace), une série de mensurations sur des mâchoires, soit de carnassiers quarternaires, soit de types voisins récents, dans le but de fixer les limites des variations dont chaque espèce est susceptible ; les résultats ainsi obtenus sont les sui- vants :

DES SCIENCES NATURELLES. 501

Canis Lupus. Woldkirch a distingué, parmi les re- présentants pleïstocènes de cette espèce, trois types : Lupus vulgaris fossilis, L. spelaues et L. Suessii, nette- ment distincts d’après lui par les relations de grandeur entre la longueur de la carnassière et la hauteur du maxillaire inférieur.

Or M. Hagmann à constaté que sur vingt exemplai- res de loups adultes des collections zoologiques de Strasbourg ces mêmes relations varient au moins autant qu'entre les trois types de Woldkirch ; il en conclut que cette distinction ne peut être conservée.

Ursus. Ce genre est représenté à Vôklinshofen par U. spelaeus et U. arctos, deux espèces à peine dis- tinctes par la longueur de leur rangée de molaires, mais différant sensiblement par la hauteur de la bran- che horizontale de leur maxillaire inférieur. M. Hag- mann à constaté en outre que la mâchoire de U. spe- laeus est moins puissante que celle de U. arctos et de la plupart des ours, U. malaganus, U. americanus, U. labiatus et U. maritimus, ayant seuls une mâchoire moins puissante encore.

Felis. La disposition de la mâchoire ne pouvant ser- vir à distinguer les diverses espèces de félins, l’auteur a cherché, sans succès du reste, à établir des caractères distinctifs sur les dimensions relatives de la carnas- sière et de la prémolaire suivante. Il donne un tableau de ses mesures pour F. leo, F. tigris et F. onca.

Hyena. Il existe dans ce genre deux groupes : celui de H. spelaea et H. crocuta et celui de H. striata et H. brunnea, nettement distincts par la forme de leurs carnassières. La carnassière inférieure a en effet un talon très réduit dans le premier groupe, tandis

ARCHIVES, LL. VL Novembre 1898. 34

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502 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

qu'il est bien développé dans le second et la carnassière supérieure présente dans le premier groupe un tuber- cule antérieur externe beaucoup moins développé, un tubercule postérieur externe plus développé que dans le second.

Outre les espèces sus-mentionnées l’on a découvert encore à Vôklinshofen les carnassiers suivants : Vulpes vulpes, V. lagopus, Gulo borealis, et Felis Iynx.

M. le D' CarL fait une communication sur les Col- lembolidés de la Suisse.

C’est en automne 1897 qu'il a commencé à collec- tionner et déterminer les Collembolidés du plateau suisse et des Alpes et en neuf mois il a récolté en Engadine, dans lOberland bernois et dans les envi- rons de Berne 72 espèces et 15 variétés. Si l’on y ajoute # espèces signalées par Nicolet dans le Jura le nombre des formes différentes connues en Suisse s'élève à 91 dont #1 vivent dans les Alpes et 69 sur le plateau suisse.

Quoique les résultats déjà acquis aient besoin d’être complétés par des recherchessur des territoires plus éten- dus, l’on peut déjà en déduire quelques données inté- ressantes. Il faut remarquer tout d'abord la forte pro- portion d'espèces communes à la Suisse et à l’Europe septentrionale ; c’est ainsi que 51 des espèces signalées par Schæffer dans les environs de Hambourg se retrou- vent dans notre pays et l’on connait maintenant envi- ron 60 espèces ou variétés communes à la Suisse d’une part, la Scandinavie et la Finlande de l’autre. C’est justement parmi ces formes septentrionales que se trou-

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DES SCIENCES NATURELLES. 503

vent les types les plus répandus soit en distance hori- zontale soit en distance verticale.

A 2000 mètres l’on trouve encore dans les Alpes d’abondants Collembolidés cachés sous la mousse et les pierres; l’auteur en a récolté jusqu’à 2340 mêtres et il admet que l’Isotoma saltans remonte plus haut encore sur les glaciers. Certaines espèces sont aussi abondantes à de grandes hauteurs et dans le voisinage des glaciers que dans les régions les plus basses du plateau; d’au- tres au contraire, telles que l’Orchesella villosa, vivent surtout sur les points élevés. Enfin d’autres encore sont abondantes dans les régions basses, deviennent de plus en plus rares à mesure qu’on s'élève et pren- nent parfois aux altitudes extrêmes qu’elles peuvent atteindre un type un peu aberrant. Du reste chez les espèces qui habitent aussi bien les régions basses que les régions élevées l’on constate souvent une modification de l’animal qui tend à prendre une couleur toujours plus foncée et dont la taille diminue progressivement à mesure qu'il vit à de plus grandes altitudes.

L'auteur a constaté à diverses reprises l’existence de certaines espèces en quantité considérable sur la neige. Plusieurs d’entre elles se rencontrent à la fois sur la neige et dans des conditions bien différentes, par exemple sous des écorces ou sous des pierres. L’isotoma saltans en particulier, qui est pour ainsi dire l'emblème de la faune des glaciers, a été retrouvé d’une part sur une place très ensoleillée du versant Sud du Faulhorn loin de toute flaque de neige, d’autre part prés de Grindelwald bien au-dessous de l’extrémité du glacier. Il semble donc que les conditions d’existence de cer- taines espèces sont des plus larges et que la multitude

504 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

d'individus qui circulent par moments sur la glace pro- viennent de migrations parties d’un tout autre point.

M. Th. BüxLer-LINDEMEYER, de Bâle, fait une com- munication sur le passage des oiseaux au printemps dans les environs de Bâle. Il y a déjà plusieurs années qu'il a entrepris ses recherches sur les oiseaux de pas- sage plus spécialement au printemps ; il a toujours pro- cédé avec la plus grande prudence ne tenant compte que des oiseaux qu'il a vus ou entendus lui-même et de ceux qui lui ont été signalés par des personnes absolu- ment sûres. Depuis le milieu de mars jusqu’à la fin de mai il à fait au moins trois fois par semaine des excur- sions matinales dans les régions les plus favorables à l'établissement des oiseaux et, des nombreuses observa- tions ainsi recueillies, il a pu tirer les déductions sui- vantes :

Il existe une série d'oiseaux qui apparaissent dans nos pays toujours exactement à la même époque de l’année; ce sont : le Rossignol, le Rouge-queue, la Fauvette grisette, la Grive musicienne, l’Hirondelle de cheminée, l’Hirondelle de rivage, l’Alouette des champs, le Coucou, la Cigogne.

D’autres passent moins exactement ; ce sont : le Pouil- jot véloce, l’Hirondelle de fenêtre, le Martinet noir, le Torcol, le Ramier, la Huppe et l’Alouette lulu.

Enfin le Gobe-mouches becfigue et le Loriot sont tout à fait irréguliers.

D'autre part l’auteur a constaté une augmentation sensible des Torcols, Loriots, Huppes, Rossignols, Go- be-mouches becfigues, Serins, Rousserolles, et au con- traire une diminution très marquée des Fauvettes à

De

DES SCIENCES NATURELLES. 505

tête noire, Hirondelles de fenêtre, Rossignols de Mars, Grives musiciennes et Bécasses. La Caille très commune dans les environs de Bâle il y a quelques années, a maintenant presque complètement disparu.

L'auteur se propose du reste de compléter ses ob- servations en continuant ses études pendant beaucoup d'années encore.

M. le prof. D’ C. KELLER, de Zurich, expose à la So- ciété quelques observations qu'il a faites sur la biologie du Pediaspis aceris. L'on savait jusqu’à présent que cette espèce produit des galles sur les feuilles et les racines de l’érable. Or l’auteur à découvert ce printemps des galles attribuables à cet insecte non seulement sur les feuilles, mais aussi en nombre considérable sur les fleurs de cet arbre. Le pistil portait alors 2 ou 3 galles tandis que les étamines avaient subi un raccourcisse- ment notable de leur filet.

Pediaspis aceris présente ainsi une analogie curieuse avec Cynips baccarum, la guêpe des noisetiers.

M. le D' F. Urecx, de Tubingue, montre quelques échantillons aberrants qu’il a obtenus dernièrement soit

de Vanessa urlicæ, soit de Vanessa 10.

En ce qui concerne la première espèce il a obtenu tout d’abord par l’action alternative des températures froides et normales sur les chrysalides jeunes une Vanes- sa urticæ aberr. polaris artifice et une Vanessa urticæ aberr. Donar (appelée jusqu'ici ichnusoïdes artifice).

D’autre part, en serrant au moyen d’un fil la chrysa- lide encore tendre au-dessus des ailes rudimentaires, il a constaté qu'avec une faible pression la couleur du

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506 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

pigment des écailles sur la région externe de l’Aile est seule modifiée tandis que la membrane de laile et les écailles restent intactes. Avec une pression plus forte la membrane se plisse sous le fil, puis avec une pression plus forte encore, les écailles sont gènées dans leur développement et finalement elles ne se développent plus du tout depuis la ligne de pression sur toute la par- tie externe de l'aile.

Les chrysalides de Vanessa Ioexposéesalternativement à des températures normales et froides donnent des Va- nessa lo aberr. lokaste chez lesquelles tout le pigment jaune des ailes antérieures est remplacé par du pig- ment en partie brun rougeàtre, en partie brun et en partie noire, et les écailles bleues et noires des yeux des ailes postérieures deviennent grises. Si l’on fait agir d'autre part des températures alternativement normales et élevées l’on obtient la Vanessa Io aberr. calore ni- grum maculata.

L'auteur a provoqué aussi chez cette espèce des mo- difications de la substance pigmentaire en comprimant les ailes par une liaison de la chrysalide, quoiqu'il soit difficile de ne pas amener par cette opération une atro- phie des ailes.

M. le prof. D' A. LaxG, de Zurich, fait une communi- cation sur quelques cas d’atavisme chez Helix nemora- lis et Helix hortensis.

C. EMERY. Sur un oligochète noir des glaciers de l'Alaska.

Ce petit ver a été observé par Russell sur la neige qui recouvre le glacier de Malaspina et retrouvé dans les

DES SCIENCES NATURELLES. 907 mêmes lieux par le D' De Filippi qui faisait partie de expédition de S. A. R. le Duc des Abruzzes au Mont St-Elie. On le rencontre avant le lever du soleil à la surface; puis il disparait sous la neige à une grande profondeur. Cet animal doit constituer un nouveau genre dans la famille des Enchytréides. Son caractère le plus remarquable est la pigmentation noire de lépi- derme qui est unique parmi les Oligochètes décrits Jus- qu'à ce Jour. Mais il existe des espèces alpines encore inédites qui offrent une pigmentation marquée de la peau, quoique moins intense que chez le ver de l'Alaska. Quelques exemplaires d’une espèce récoltée dans un petit lac sur le Mont-Rose, par le regretté R. Zoja sont présentés à l'assemblée. Il serait à désirer que latten- tion des naturalistes qui explorent les Alpes se portàt sur les Oligochètes limicoles, jusqu'ici fort négligés.

M. MEYEr-Eimar, de Zurich, montre et décrit un nouveau fossile de l’Eocène d'Egypte.

Le V. Fario, de Genève, parle de lutilité qu’il y aurait à faire, dans chacun de nos Musées suisses, non pas des collections de vertébrés et d’invertébrés du pays entier, collections fédérales qui ne pourraient être que des copies plus ou moins complètes les unes des autres, mais bien des collections cantonales ou locales qui, embrassant un champ d’exploration beaucoup plus restreint, permettraient une étude beaucoup plus cir- constanciée de la distribution, du développement, de la biologie et de la variabilité d’espèces en nombre par le fait plus limité.

Il rappelle les directions qu’il donnait déjà à ce sujet

508 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

en 1872, dans une communication en assemblée géné- rale de la Société helvétique des Sciences naturelles, à Fribourg, et appuie plus particulièrement sur l’établis- sement indispensable d’une carte détaillée du champ d'étude et surtout d’un catalogue spécial toutes données d'âge, de sexe, d’époques, de provenance exacte, etc., ainsi que toutes observations biologiques, morphologiques ou autres se rapportant à chaque indi- vidu en collection seraient consciencieusement enregis- trées, sous le numéro porté par celui-ci.

Dans le cas un Musée tiendrait absolument à embrasser dans ses collections Ja faune suisse entière, il voudrait que l’on distinguät de manière ou d'autre, tout ce qui provient du canton, du bassin ou de tel ou tel champ d’étude déterminé ; les sujets composant la faune ou la collection locale devraient porter alors une étiquette de couleur particulière et faire l’objet d'une mention toute spéciale dans le catalogue.

Il explique à ce propos la subdivision du pays en onze régions comprenant de une à quatre zones super- posées, ainsi que les signes conventionnels abréviatifs proposés par V. Fatio et Th. Studer, dans leur Catalo- gue distributif des Oiseaux de la Suisse, en 1892, et demande seulement qu’on porte dorénavant à 6, au lieu de 5, les chiffres de fréquence comparée.

On est aujourd’hui dans le siècle de la division du travail, et, pour le naturaliste voyageur qui visite nos collections suisses, il importe souvent bien plus de trou- ver une représentation aussi complète que possible des espèces ou des formes qui figurent dans telles ou telles conditions que de rencontrer des représentants égrenés d'espèces exotiques.

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DES SCIENCES NATURELLES. 509

Les Musées suisses, sauf dans certains groupes peut- être, ne peuvent avoir la prétention de lutter, pour les collections générales, avec ceux de plus grands cen- tres beaucoup plus favorisés et fortunés.

Considérant que des collections locales bien établies seraient appelées à rendre de grands services aux zoolo- gistes, tant de la Suisse que de l'étranger, M. Fatio recommande la chose aussi bien aux directeurs de nos différents Musées qu’à la Société zoologique suisse récemment fondée en vue de l’étunde de la Faune du pays, et aux diverses autorités cantonales qui feraient œuvre d'utilité publique et de patriotisme en accordant largement les facilités et les subsides indispensables à semblables intéressantes créations.

Dans la première assemblée générale, M. le prof. Emile Yuxc résume les recherches qu'il a faites sur la structure intime et les fonctions de l'intestin des Poissons. Le point capital sur lequel il insiste est la diversité des moyens employés par ces animaux pour atteindre le même but: la digestion des proies ingé- rées. Les uns y parviennent au moyen des sucs sécrétés par l’épithélium à peu prés uniforme qui tapisse d’un bout à l’autre leur intestin rectiligne (Petromyzontes). Les autres déploient une grande variété d’éléments, tous d’origine épithéliale, il est vrai, mais différenciés selon les régions de leur intestin qu'on peut diviser en un œsophage, un estomac au sens histologique du mot, un intestin moyen et un intestin terminal (Sélaciens). Chez les derniers, un foie et un pancréas distincts viennent compléter encore le tube digestif si hau- tement organisé. Entre ces deux extrêmes, existent

510 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

une quantité de types intermédiaires chez lesquels on assiste à la transformation progressive des cellules épithéliales en cellules gastriques.

Pour en donner une idée, M. Yung expose une grande planche sur laquelle il a figuré l'intestin de Petromyzon marinus, de Leuciscus rutilus, de Perca fluviatilis, d’Esox lucius et de Scyllium catulus, avec les formes cellulaires contenues dans sa muqueuse. Ces cinq espé- ces correspondent à cinq des principaux stades évolutits du tractus intestinal : @, intestin droit à diamètre peu variable et à épithélium cylindrique prédominant ; b, intestin recourbé à double anse, avec une dilatation dans la région stomacale et un épithélium à cellules caliciformes en majorité, épithélium formant des eryptes mais non de véritables glandes gastriques, intestin dé- pourvu par conséquent d'estomac au sens propre; €, intestin recourbé à plusieurs anses et atteignant par- fois une très grande longueur, avec un estomac en sac, tapissé dans sa portion antérieure de glandes gastriques et dans sa portion postérieure de glandes muqueuses, pancréas diffus ; d, intestin recourbé à deux ou un plus grand nombre d’anses, avec un estomac proprement dit, tapissé sur toute son étendue de glandes gastri- ques, de glandes muqueuses entremêlées, pancréas également diffus; e, intestin recourbé à deux anses, avec un vaste estomac divisé en deux portions, l’une trés large, l’autre (le tube pylorique) très étroite, mais tapissées toutes deux de glandes gastriques en majeure partie ; pancréas massif.

Faute de temps, M. Yung ne peut développer les résultats physiologiques de son étude ; ce sont à ses yeux les plus nouveaux. Chez les Cyclostomes et chez

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DES SCIENCES NATURELLES. 511

les Cyprinoïdes, la digestion se fait surtout en un milieu neutre ou légèrement alcalin et revêt le type d’une digestion pancréatique. En revanche, chez les Sélaciens et particulièrement chez les Squales, la digestion se fait alternativement en milieu acide, puis en milieu alcalin ; elle est successivement du type gastrique et du type pancréatique se rapprochant ainsi de la digestion des animaux supérieurs seuls bien connus sous ce rap- port.

M. le prof. E. Yuxc, de Genève, poursuivant depuis huit mois des recherches quantitatives sur le plankton du lac Léman a pu se convaincre des imperfections de la méthode employée généralement dans cette étude. Persuadé, d'autre part, que les résultats publiés jus- qu'ici par divers auteurs ne peuvent être comparés, par la raison qu’ils ont été obtenus par des procédés diffé- rents, M. Yung est tenté de considérer ces résultats comme ne présentant à peu près aucune valeur scien- tifique. Aussi propose-t-il à la section d'examiner la question de savoir quelle serait la meilleure méthode à suivre pour recueillir et pour doser le plankton. Per- sonnellement, il fait usage d’un filet à petite ouverture (filet d’Apstein, petit modèle) dont la surface filtrante est calculée de façon à ce que toute l’eau qui entre puisse passer à travers et que, par conséquent, tous les organismes contenus dans cette eau se ramassent dans le réservoir cylindrique qui termine le filet. Il est cer- tain que les filets à large ouverture livrent entrée à plus d’eau qu'il n’en peut filtrer par leurs parois ; il en résulte à l’intérieur du filet la formation d’un remou qui entraine au dehors une fraction (incalculable et

542 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

variant avec la vitesse) du plankton. On ne sait jamais exactemeht de la sorte la quantité d’eau qui a vraiment filtré et l’on ne peut établir aucun rapport précis entre cette quantité d’eau et le volume du plankton qu’elle contient. M. Yung critique aussi les pêches horizontales parce que le filet trainé après le bateau n’occupe pas un niveau fixe et qu'il est difficile de ramener à chaque opération la même vitesse, la même inclinaison du filet et conséquemment la même quantité d’eau explorée. Ces raisons sont suffisantes pour justifier le choix qu’il a fait de pêches verticales : il est toujours facile de con- naître le volume de l’eau filtrée qui équivaut à celui d’un cylindre d’eau de 10 centimètres de diamètre (diamètre de l’ouverture du petit filet d’Apstein) et d’une hauteur égale à la profondeur à laquelle le filet a été descendu. Quant au dosage du plankton, M. Yung l’ef- fectue dans des tubes hauts d’un mêtre et larges de 2‘, centimètres, effilés à leur extrémité inférieure et reliés par un caoutchouc à des éprouvettes graduées en dixièmes de centimètre cube. Ces tubes présentent l’avantage de pouvoir recevoir toute la pêche préalable- ment fixée au formol à 2 ‘/,; celle-ci y séjourne au moins vingt-quatre heures afin d'assurer son tassement. Et pour éviter les erreurs dues à la présence des grands Crustacés qui gènent laccumulation régulière du fin plankton, on filtre au préalable le produit de la pêche sur une toile métallique dont les mailles mesurent 1/10 de mm. de côté et l’on sépare ainsi le gros et le petit plankton que l’on dose tour à tour.

M. Yune est prêt à adopter une autre méthode si ses coliègues en planktonologie s’y décident, mais ce qu'il désire avant tout, c’est une unité dans les procédés de

DES SCIENCES NATURELLES. 13

recherches. Ce ne sont pas tant les résultats absolus qui importent, mais bien des résultats comparatifs. En ter- minant M. Yung, préconise la méthode américaine utili- sant la pompe aspirante, tout en reconnaissant que son prix élevé la rend difficile.

La question est renvoyée à l'examen de la Commis- sion limnologique .

M. E. Yuxc présente trois exemplaires d’un nouveau poisson recueillis dans une nasse à l’intérieur du port de Genève. Il s’agit de la perche-soleil ou perche du Canada, le Sun-Fish, introduit en Europe il y a déjà une dizaine d'années et qui paraît s’être acclimaté dans certains fleuves français, notamment la Loire (Voir l’Intermédiaire des Biologistes, année, pages 61 et 81). M. le Oltramare obtint, il y a deux ans, dans son établissement de pisciculture de Genêve, une ponte prospère de progéniteurs achetés à Paris: il en sema des jeunes dans le Rhône et les individus apportés ré- cemment à M. Yung par un pêcheur prouvent qu'ils y ont trouvé les conditions favorables à leur croissance. La perche-soleil est un joli poisson à coloration verte et vert-bleuâtre qui le fait ressembler à un Labre.

M. le professeur M. Musy, de Fribourg donne le résultat de son étude sur l’époque de la disparition de quelques mammifères du sol fribourgeois.

Ses recherches ont consisté à étudier les diverses lois qui, depuis le XV® siècle jusqu’à nos jours, ont réglé la chasse d’une part la destruction des fauves de l’autre et sur lesquelles il donne divers renseignements. Il a pu ainsi fixer assez approximativement l’abondance de

Sons hanté A Ée sh ce ne 0 a de ES LS et Ne Toni à

514 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE quelques espèces pendant les siècles passés ainsi que le moment de leur disparition par les primes payées pour les fauves tués et par les récompenses accordées pour le gibier de hante-chasse apporté aux membres du gouvernement.

On trouve des restes de castor (Castor fiber L.) dans les palafittes du lac de Morat et la Bibera (Bibern- bach), qui se jette dans le même lac, doit certainement son nom à des colonies de cet intéressant rongeur. Sans pouvoir se baser sur des documents bien authenti- ques, on peut affirmer que cette espèce a disparu dans le courant du XI"° ou du XIT°* siècle.

L'ours brun (Ursus arctos L.) était fréquent pendant le XVI" et le XVII” siècle. De 1507 à 1698 on en tua trente et un, principalement dans la région monta- gneuse qui s'étend de Planfayon à Bellegarde. Il a dis- paru dans le courant du XVII" siècle ; celui qui fut tué à Barberêche en 1698, semble avoir été le dernier.

Le cerf commun (Cervus elaphus L.), était très abondant aux XV" et XVI"* siècles. Les nombreux bois qui ornent les galeries de nos anciens châteaux en sont une preuve. Les derniers ont été tués, l’un le 27 Juillet 1748, près de Broc, l’autre le 15 octobre de la même année près de Cerniat et le troisième près de Morat en 1750. On peut donc admettre que le cerf a disparu vers la fin du XVII”* siècle et celui qui fut tué en 1871 dans les bois de Cottens était un sujet égaré.

Le loup (Canis lupus L.) abondait pendant les XV®", XVI" et XVII" siècles et il parcourait la plaine aussi bien que la montagne. Chacun pouvait le tuer et recevait une prime pour chaque capture. Trois cents loups au moins ont été tués depuis 4504 à 1800. Au commen-

DES SCIENCES NATURELLES. 15

cement du XVI" siècle ils se faisaient surtout tuer dans la plaine, plus tard ils devinrent particulièrement fré- quents dans la région des Alpettes. Au XVII" siècle, les loups étaient devenus très rares et cependant le der- nier ne fut tué que le 27 avril 1837, dans les environs de Riaz.

Le lynx (Felis Iynx L.), semble avoir toujours été très rare, le dernier connu a été tué près de Charmey, en 19826.

Le sanglier (Sus serofa L.) est surtout mentionné dans le courant du XV"° et du XVI" siècle, mais il ne disparut que vers le commencement du XIX"* pendant lequel on en tua encore quelques-uns.

On a prétendu avoir tué des chats sauvages (Felis catus L.) au Vuilly en 1890 et en 1891; étaients-ils bien authentiques? c’est douteux.

Le bouquetin (Capra ibex L.) semble n’avoir jamais habité le territoire fribourgeois et le chevreuil (cervus capreolus L.), rare déjà au commencement du siècle, a beaucoup de peine à s’y maintenir et surtout à s’y multiplier.

Depuis cinq siêcles, la classe des mammifères s’est appauvrie d’au moins sept espèces".

M. HAviLanD-Fiecp, de Zurich expose le catologue du Concilium bibliographicum à Zurich.

1 Voir Bulletin de la Soc. frib. des Sc. nat. Vol. VIII. 1898.

516 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Botanique.

Président : M. le prof. CRAMER, de Zurich. Secrétaire : M. le prof. Ed. Frscuer, de Berne.

Westermaier. Sur les ouvertures stomatiques Ed. Fischer. Présentation du premier cahier de la Flore cryptogamique suisse. Expériences d'infection par des Urédinées alpines de M. Jacky. Expériences de culture du Protomyce macrosporus de Mlle Popta. A. Maurizio. Diffusion et germination des Saprolégniées. Développement d'algues sur des plantes de serre. Jean Dufour. Trois maladies de la vigne. C. Schrôter. Sur la variabilité dans le genre Pinus. M. Rickli. Découverte de la Tulipa Celsiana près de Brigue. Le genre Doryenium. R. Chodat. Symbiose bactérienne et mycélienne. Chodat. Recherches de M. Barth et de Mie von Schirn— hofer. M. Micheli. Greffage du Clianthus Dampieri. Photographies de plantes rares. Exploration botanique au Mexique. Paul Jaccard. Gentianes du groupe de G. acaulis. Dutoit. Ronces intéressantes des environs de Berne.

M. le prof. WEsTERMAIER, de Fribourg, fait une com- mupication sur l’organisation des stomates des feuilles.

Devant publier incessamment ses observations à ce sujet, l’auteur ne nous en à donné aucun extrait.

M. le prof. Ed. Fiscer, de Berne, présente le pre- mier cahier des Contributions à la Flore cryptogami- que suisse qui contient ses études sur le développe- ment d'environ 40 espèces d’Urédinées suisses. Il résume l’état actuel de nos connaissances sur les Urédi- nées de la Suisse et fait ressortir les mérites des tra- vaux des mycologues bernois Trog et Otth. Il parle ensuite avec quelques détails des Puceinia qui habitent sur le Carex montana et signale les relations qui existent entre le Puccinia obtusata (P. arundinacea var. obtu-

DES SCIENCES NATURELLES,. 917

sata Otth) décrit par Otth et l’Æcidium Ligustri Strauss. L'auteur appuie sur les faits qu’il vient d'exposer, quel- ques considérations théoriques relatives à la Phylogénie des Urédinées.

M. Fiscxer parle encore des expériences d'infection par des Urédinées alpines faites à l’Institut botanique de Berne par M. E. Jacky. Les résultats obtenus peu- vent se résumer comme Suit :

Au bord du glacier de Corbassière (Valais), à 2650 mètres d'altitude, on a trouvé sur Saxifraga oppo- siifolia, un Caeoma ; dans le voisinage immédiat, on vit peu aprés se développer un Melampsora alpina sur Salix herbacea. Cela fit supposer que le Caeoma ren- trait peut-être dans le cycle de développement du Melampsora, ce qui a été confirmé par l'expérience.

Un Æcidium observé à Fionnay (Vallée de Bagnes) sur Aquilegia alpina appartient au cycle d’un Puccinia qui vit sur 4grostis alba. Des téleutospores de ce der- nier ont pu infecter également des plantes d’Aguilegia vulgaris. Le champignon est donc identique au Pucei- ma Agrostidis Plowright.

L’Uromyces Aconiti-Lycoctoni est un Uromy- copsis : en semant les Teleutospores sur la même plante nourricière, on à pu y reproduire des Æcidium qui, semés à leur tour, ont donné de nouveau des Téleu- tospores. Les Aconitum Napellus et paniculatum, le Trollius europaeus n’ont pas été infectés par cet Uro- myces.

Enfin M. FiscHerR communique quelques expériences d'infection au moyen du Protomyces macrosporus faites ARCHIVES, t. VI. Novembre 1898. 39

518 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

à l’Institut botanique de Berne par M" C. Popra. Ces expériences ont montré que ce parasite n’est pas aussi spécialisé dans le choix de ses plantes nourricières que la plupart des Urédinées, Avec des spores récoltées sur Ægopodium Podagraria, l’auteur a pu infecter les Ombellifères suivantes : Ægopodium podagraria, Pa- limba Chabraei, Bubon gemmiferum, Cicuta virosa, Libanotis vulgaris, Ferula thyrsiflora, Pachypleurum alpinum, Seseli montanum, Trinia vulgaris, Bunium virescens, Athamanta cretensis.

Les résultats négatifs de quelques autres essais ne sont pas assez probants pour qu'on puisse en conclure à une résistance de quelques autres Ombellifères à lPin- fection de Protomyces macrosporus.

D' A. Maurizio (Wädensweil). Une méthode pour évaluer le nombre des germes de Saprolégniées dans l'eau et la vase.

La faculté qu’on les Saprolégniées de se développer dans des conditions très variables et sur des substratum vivants ou morts et de produire ainsi de nombreuses colonies, donne un certain intérêt à la question du nombre de germes contenus dans l’eau et dans la vase.

J'ai pu, à l’occasion des recherches sur la distribu- tion et la biologie de saprolégniées qui paraîtront dans l'organe de la Société « Deutsche Fischerverein » établir une méthode qui permet d'évaluer la quantité de ces saprophytes dans divers milieux.

Il se produit constamment dans les conduites l’eau séjourne, des croûtes mycéliennes de plus ou moins gran- des dimensions. J’ai non seulement rencontré de ces revêtements dans les conduites des divers laboratoires

DES SCIENCES NATURELLES. 919 à Zurich ou à Wädensweil, mais aussi dans les cuisines l’eau n'arrive que momentanément. Ce ne sont pas seulement des Saprolégniées qui les font naître, mais des Bactéries et des ascomycètes incomplètement dé- terminés.

Ces dépôts ont servi de point de départ pour la déter- nination du nombre des germes de ces divers genres.

La matière obtenue est diluée au moyen d’une quan- tité connue d’eau. De cette dilution on prend un ‘/, à 1 cm.c., qui servent à établir des cultures sur plaques qui permettront en tenant compte du débit de l’eau durant le temps d'expérience, de déterminer le nom- bre de germes ou des portions de mycélium qui ont pu être isolés des conduites.

J'ai obtenu ainsi un germe par 1000, 1500, 1900 litres. Ce résultat ne cadre que difficilement avec la constatation que dans des essais de quelques litres on trouve constamment plusieurs germes. On ne sait pas d’ailleurs non plus si la croûte doit son origine à un ou plusieurs germes.

Comme les filtres ordinaires laissent passer les z00- spores et qu’à cause des grandes quantités d’eau à filtrer les bougies ne sont pas commodes, j'ai préféré utiliser la méthode de détermination directe.

L'eau est distribuée en vases d’une contenance de 8 à 10 litres. Sur la surface de cette eau on dépose en quantité suffisante des œufs de fourmis. Après deux Jours on remarque sur les œufs un fin duvet. On les enlève et ceux de chaque vase sont comptés séparé- ment.

Après cette première expérience on remet de nou- veau des œufs de fourmis et on en trouve moins d’in-

sa PTE CLEO LN S AN ER e U Te PR AS RE ON d * ds, De D

520 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

fectés et moins encore à la troisième, ce qui montre

que le nombre des germes a diminué.

Evalués de cette manière les germes de l’eau du lac de Zurich sont au nombre de 3,33 par litre, tandis que dans un étang à poisson près de Wädensweil on n’en trouve que 0,16 par litre.

Dans la vase en moyenne :

Germes Germes sur 100 gr. de la substance dans 100 gr. de subst. organique séchée à 100° (déterminée par calcination) Lac de Zurich 6981,3 2497,1 Etang 4931,1 1637,7

Cette méthode est sans doute la seule actuellement qui permette d’évaluer le nombre des champignons dans l’eau.

Sans prétendre à une exactitude absolue, elle permet de reconnaître des degrés dans la distribution des genres et sous quelle forme les germes de Saprolé- gniées sont contenus dans ces milieux. Malgré quelques défauts, elle rendra de bons services.

A. Maurizio. Développement d'algues épiphytes sur les plantes de serre.

Les botanistes comme les horticulteurs connaissent les revêtements verts ou jaune qui se déposent sur des plantes de serre chaude.

Pendant les années pluvieuses de 1896 et 97, on trouvait beaucoup de ces taches de ‘/, à 2 centim*., formant un feutrage susceptible d’être enlevé en bandes. Je les ai rencontrées dans les serres de Wädensweil, de Zurich, Berne, Pavie, Milan et Monza. Ces algues sont absolument épiphytes.

DES SCIENCES NATURELLES. 921

Je cite parmi les plantes qui en souffrent ; Adianthum Capillus veneris et ses variétés, Nephrolepis exaltata, Pteris lineata, Pt. nobilis, Pleris cretica, Pteris serru- lata, Centradenia rosea, et plusieurs Begonia. On en trouve, sur presque toutes les plantes à grandes feuilles comme les Aracées, les Artocarpées, les Araliacées, les Pipéracées.

Ces mêmes algues se retrouvent sur les tables et pa- rois des serres. Ce sont ici principalement des Pleuro- coccusetdes Protococcus. En outre Cyslococcus humicolu , Nostoc sp., Occilatoria Froehlichi, Cylindrospermum macrospermum, Oscillatoria tenerrima, des fragments de Vaucheria, prennent aussi souvent un beau dévelop- pement. D’autres espèces s’y trouvent en moins grande quantité.

Ce revêtement d'algues est plus ou moins épais et atteint parfois presque l'épaisseur de la feuille elle- même. Dans ce cas-là, la fonction amylogène de celle- ci est fortement affaiblie. En outre la transpiration di- minue sensiblement. A la face inférieure, les algues pénètrent dans les stomates, s’y multiplient et les désorganisent.

La nature de la surface de la feuille, l'épaisseur de l’épiderme, l'existence ou l’absence de poils, etc., influent naturellement beaucoup sur ce phénomène.

M. Jean Durour, directeur de la Station viticole de Lausanne, parle de quelques maladies nouvelles de la vigne el de leur traitement.

Les maladies dont il est question ici sont le Black-rot, qui cause de grands ravages en France, mais n’a pas encore été signalé en Suisse, la maladie brune qui s’est

529 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

montrée dès 189% dans certaines localités du canton de Vaud et du Valais; enfin une forme nouvelle et dangereuse du mildiou observée sur les grappes en fleurs.

M. Dufour montre des échantillons de feuilles et grappes atteintes de ces maladies et décrit les parasites cryptogames qui en sont la cause.

Le Black-rol produit sur les feuilles des taches brunes qui présentent à leur surface de petites pustules noires (pycnides), organes de reproduction du parasite. Les spores tombent ensuite sur les grappes et les infec- tent, en produisant une pourriture dangereuse. Les grains atteints se flétrissent, se rident et se dessèchent, tout en devenant d'un noir bleuâtre; les mêmes pustules noires que sur les feuilles se montrent bientôt à leur surface. Des récoltes entières peuvent être anéanties ainsi en peu de jours. La maladie importée d'Amérique existe depuis 1885 en France, principale- ment dans le Sud-Ouest ; mais on l’a constatée aussi en Beaujolais, dans l’Ain et plus récemment, dans le Dé- partement du Jura.

M. Dufour a observé la maladie à Salins, vignoble qui se trouve à peu de distance de la frontière suisse. Les traitements à la bouillie bordelaise sont les seuls qui présentent quelque efficacité et encore sont-ils dans beaucoup de cas insuffisants pour protéger complète- ment la récolte.

La maladie brune, due au Septocylindrium dissiliens Saccardo, avait été observée pour la première fois en 1834 dans les environs de Genève, par Duby et de Candolle. Des dégâts assez considérables avaient eu lieu alors, les vignes s’étant défeuillées de bonne heure

à} Ale)

DES SCIENCES NATURELLES,. 523

sous action du parasite. Depuis cette époque il n'avait pas été fait mention de cette maladie, qui est apparue de nouveau en 189%, à Ollon, Saxon et St-Léonhard, causant également un dessèchement précoce des feuil- les. Le parasite est facilement reconnaissable aux taches brunes qu'il produit sous les feuilles atteintes et à la forme de ses spores. Les traitements essayés : soufra- ges et suMfatages n’ont pas produit grand effet. Il semble cependant que le soufre est plus énergique et peut dans une certaine mesure prévenir la maladie.

Le mildiou, bien connu déjà sur les feuilles et les grappes formées, s’est attaqué cette année d’une façon très intense aux grappes, immédiatement avant la floraison, arrêtant celle-ci et provoquant la coulure sur une grande échelle. Des recherches microscopiques ont montré que le mycelium du Peronospora avait envahi complètement les organes de reproduction et spéciale- ment les ovaires. Un traitement avant la fleur est à recommander vivement.

M. le prof. C. ScurôTer, de Zurich (absent), à fait dé- poser sur le bureau une brochure « Ueber die Vielge- staltigkeit der Fichte (Picea excelsa Lin), » renfermant un grand nombre d'observations sur les formes diverses de cet arbre.

M. Ricxu, de Zurich, signale la découverte qu'il a faite près de Brigue de la Tulipa Celsiana , puis présente quelques considérations sur le genre Doryenium, qui est représenté en Suisse par deux espèces appartenant à la section Eudoryenium dont elles offrent toutes deux les caractères dis- tinctifs, avec une grande netteté (ailes soudées au

524 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

sommet et munies de deux poches latérales, calice fai- blement bilabié, légume arrondi, ordinairement mo- nosperme). L'une est le D. herbaceum Vill., qui ne se rencontre que dans la partie la plus méridionale du Tessin. L'autre habitant les Grisons, est bien connue des botanistes, sa position systématique a été trés discutée. Successivement rattachée au D. suffruticosum Vill., au D. decumbens Jord., ou traitée par M. Gremli, comme variété spéciale du D. Jordani, Loret et Barran- don, elle a été finalement classée par M. Burnat, comme D. suffrulicosum var. germanicum.

C’est une espèce à propos de laquelle se posent plu- sieurs questions intéressantes, relatives à son origine, à son affinité, à son aire géographique, etc. Pour M, Rickli, elle représente une forme parallèle au D. suf- frulicosum var. genuinum dont l’aire est plus occi- dentale. Elle est assez répandue dans toute la région des collines préalpines de la Haute et Basse-Autriche, pousse une pointe du côté de la Moravie, une autre le long du Danube jusqu'au Banat, une troisième enfin du côté de la Styrie, de la Carinthie, de la Carniole jusqu’au littoral Dalmatien et au nord de la Grèce, dans le Pinde et dans les Alpes Dinariques de la Bosnie, et de l’Herzégovine (1600 à 2000 mètres), elle se mo- difie et prend un aspect déprimé, des feuilles étroites et courtes. L'auteur considère cette plante qui a été décrite par Heldreich sous le nom de D. nanum, comme une forme alpine de D. suffruticosum, var. germanicum. ;

Enfin M. Rickli a terminé sa communication par une étude de 6 variétés du D. hirsutum L., fondées sur l’ap- parence et la conformation des feuilles, la grandeur des

DES SCIENCES NATURELLES. 929 fleurs et particulièrement l’indument. Ces six variétés sont assez distinctes et d’une manière générale, on peut dire que les formes les plus poilues appartiennent à la zone septentrionale de la région méditerranéenne et les plus glabres à la zone méridionale. L'espace dont nous disposons ici ne nous permet pas de donner l’énu- mération complète de ces variétés dont l'aire géographi- que comprend le bassin méditerranéen tout entier, depuis Toulon jusqu’en Grèce, en Asie-Mineure et au Maroc.

M. CHonat, de Genève, fait à la seconde assemblée générale une conférence sur les symbioses bactériennes el mycéliennes.

Il expose tout d’abord la question des bactéries des Légumineuses et les recherches récentes de Mazé. Il ressort de ces dernières que le Bacillus radicicola à besoin pour fixer l’azote gazeux d'emprunter au sucre qu’il décompose l’énergie nécessaire à cette réaction. L'auteur a repris en collaboration avec M. Riklin ces recherches et leurs expériences confirment celles de Mazé. On a cru pendant longtemps que les légumineu- ses étaient capables par elles-mêmes de fixer l’azote atmosphérique. Le fait que les microbes que l’on a retirés des bulbilles bien connues peuvent en dehors de l'organisme de la légumineuse fixer de notables pro- portions d’azote rend très douteuse cette manière de voir. Les auteurs ont réussi à cultiver ces microbes sur divers milieux ; bouillon de maïs, et plus particulié- rement de carotte. Le microbe des légumineuses paraît peu difficile et reproduit partout les mêmes apparences de colonies ressemblant à de la vaseline transparente.

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526 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Ils ont en outre inoculé ces bactéries à diverses racines de graminées et ont obtenu des formations rappelant celle de l’ærenchyme.

Dans une seconde séries d'expériences, MM. Chodat et Riklin ont isolé des bulbilles de l’Hippophäe et de l’Aulne, comme aussi des fausses lenticelles de l’Aulne, du Saule et des Myricaria, des bactéries également ra- mifiées et rappelant extrêmement comme morphologie celles des légumineuses.

Des expériences faites avec le microbe isolé de l’Hip- pophäe ont donné les mêmes résultats que celles avec la bactérie des légumineuses. Il y a également un gain notable d'azote. Ces bactéries rappellent par leur mor- phologie ce qui s’observe chez plusieurs Cyanophycées à vraie ramification. Dans certains cas il y a parallélisme avec ce qui a été décrit par le jeune Hyella

À cause de la formation de spores comme celles des vraies bactériacées, elles ne sauraient en être séparées. Les auteurs qui prétendent que la vraie ramification est étrangère aux bactériacées ne sauraient montrer un groupe de microphytes la formation des spores se passe de la même manière que dans les bactéries ra- mifiées de l’'Hippophaë.

La question de savoir si ces bactéries isolées par les deux auteurs sont identiques aux organismes qui pro- duisent les têtes dans les bulbilles de l’Hippophäe et de l’Alnus est encore ouverte.

M. CHopaT rend compte en outre des recherches faites sous sa direction par M. le D'° F. Barta et par M von SCHIRNHOFER. On sait que dans les racines des orchidées s’établissent des champignons qui y restent pendant un

4 4 .

DES SCIENCES NATURELLES. 927 certain temps puis finissent par être digérés par la plante hospitalière ou nécrosés dans d’autres cas. M. Barth a suivi les modifications que subit la cellule de la plante attaquée et notamment le novau. Il à vu celui- ci s’hypertrophier, subir souvent une division directe et passer successivement par des stades divers de com- position chimique qui modifient sa capacité d’absorber les couleurs. [Ty a une grande analogie entre ce phéno- mène et celui qui a été décrit par L. Huie pour les noyaux des cellules digestives des plantes carnivores. Il y a de grandes variations d’une orchidée à l’autre. Ces phénomènes parlent en faveur de la théorie de la diges- tion des champignons par la plante et dans certains cas en faveur de la théorie de la symbiose car le champignon est régénéré successivement dans les par- ties les plus jeunes de la racine.

Dans les expériences faites avec M°° Schirnhofer les champignons causes de ces symbioses ont été isolés dans plus de 15 espèces d’orchidées terrestres de la Suisse et du midi de la France. Le champignon spécifique s’est trouvé être dans tous les cas un Al{ernaria (Fusatium). M. Chodat décrit les cultures de cet Alternaria et insiste sur le fait que son développement est nul ou presque nul sile milieu ne contient point d’azote combiné. Il semble donc que cette symbiose ne saurait avoir pour effet d'enrichir la plante hospitalière en azote et qu'il y à lieu de distinguer entre les symbioses bactériennes qui sont productrices d’azote et les sym- bioses mycéliennes qui paraissent être simplement un commensalisme.

M. MicxeLi, de Genève, parlant de la culture du

528 SOCIÉTÉ HELVYVÉTIQUE

Clianthus Dampieri, remarquable Légumineuse d'Australie, décrit un procédé de greffage sur les ger- mes qui paraît intéressant. Il consiste à enlever de suite après la germination la gemmule du Colutea fru- tescens et la remplacer par la gemmule du Clianthus. On obtient ainsi une végétation vigoureuse ; autrement le C. Dampieri ne peut que difficilement vivre dans notre climat.

Le même observateur présente des photographies de quelques plantes rares qui ont fleuri dans son jar- din, entre autres de diverses espèces d’Erémurus, gigantesques liliacées du Turkestan.

Il donne ensuite quelques détails sur une exploration botanique qu'il fait faire en ce moment par M. Lan- glassé, voyageur français dans les Etats mexicains de Michocaan et de Guerrero.

M. le D' Paul Jaccarn, de Lausanne, présente en son nom et au nom de M. Th. RITTENER, à Ste-Croix, divers exemplaires de Gentiana excisa Presl. b/alpina Vill. provenant des vallons d’Emaney et de Salanfe. Dans ce dernier vallon cette forme qui est en général prédominante sur les terrains silicieux se rencontre égalementsur les pentes calcaires. Plusieursexemplaires en ont été trouvés sur les pentes calcaires de Gagnerie, à des altitudes diverses côte à côte avec des Gentiana excisa Presl, et avec des Gent, acaulis auct.

La présence simultanée dans les mêmes stations de la forme alpina Vill. avec G. acaulis auct. et excisa Presl. empêche de la considérer comme une simple

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PRET,

DES SCIENCES NATURELLES. 029 race géographique ou biologique, d'autant plus que ses caractères anatomiques et morphologiques la séparent tout aussi nettement de l’ercisa Presl que cette der- nière l’est de l’acaulis, auct. On peut donc la consi- dérer au même titre que ces deux dernières comme une espèce authentique.

Une note plus détaillée paraîtra dans le Bulletin de la Soc. vaud. des sciences naturelles.

M. Duroir présente et distribue des échantillons d’espêces rares du genre Rubus des environs de Berne.

(A suivre.)

BULLETIN SCIENTIFIQUE

PHYSIQUE

R. BLONDLOT. SUR LA MESURE DIRECTE D’UNE QUANTITÉ D'ÉLEC- TRICITÉ EN UNITÉS ELECTROMAGNÉTIQUES; APPLICATION A LA CONSTRUCTION D'UN COMPTEUR ABSOLU D'ÉLECTRICITÉ (C. R. de l’Acad. des Sc., t. CXX VI, juin 1898).

Une longue bobine creuse est assujettie de facon que son axe soit horizontal; dans la région centrale de cette bobine, une seconde bobine formée de quelques tours de fil et ayant la forme d’un anneau est suspendue de facon que son plan soit vertical el qu’elle puisse tourner librement autour de son diamètre vertical. Les deux bobines sont parcourues par le même courant ; des godets à mercure servent à établir la communication entre la bobine mobile et la partie fixe du circuit.

Le magnétisme terrestre étant compensé, lorsqu'on écarte la bobine annulaire de la position d'équilibre qu’elle prend sous l’action de la bobine fixe, elle exécute des oscilla- tions isochrones. La durée de la période T est en raison inverse de l'intensité à du courant, d'où résulte que le pro- duit 2T est une quantité constante ne dépendant que de la construction des deux bobines. D’autre part ce produit n’est autre chose que la quantité d'électricité qui traverse une section du fil pendant la durée d’une oscillation et par con- séquent :

Quelles que soient l'intensité du courant et la période d’oscil- lation, la quantité d'électricité qui traverse une section du circuit pendant qu'une oscillation s’accomplit est toujours lu même.

L'auteur donne la formule très simple par laquelle le pro- duit ?T exprimé en unités électromagnétiques absolues

POP en

St

PHYSIQUE. Sal

dépend des données de l'appareil qui permet ainsi de déter- miner la quantité d'électricité débitee par un courant sans qu'on ait à mesurer séparément comme on le fait habituel- lement, le temps d’une part et l'électricité de l’autre.

M. Blondlot a construit sur ce principe un compteur appli- cable aux besoins de l’industrie. Plusieurs modèles ont été exécutés au Laboratoire de Physique de la Faculté de Nancy ; le type industriel a éte établi par la maison E. Ducretet.

De nombreux essais ont montré que le produit ?T est bien indépendant de 2 jusqu’à la plus grande intensité que les fils puissent supporter, c’est-à-dire environ {1 ampères.

En SEILER. UEBER DIE ABHÆNGIGKEIT DER W ÆRMESTRAHLUNG... INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE ET DE LA PRESSION ATMOSPHÉ- RIQUE SUR LE RAYONNEMENT CALORIFIQUE DES FILS MÉTALLI- QUES CHAUFFÉS. Thèse de Zurich ; broch, in 8. 28 p. 3 pl. Winterthur, G. Binkert 1898.

Un fil de constantan de 3 mm. de diamètre et de 91 cm. de longueur était fixé suivant l’axe d’un tube de laiton noirci, intérieurement, dont la surface extérieure était maintenue à une tempéralure constante par un courant d’eau froide, et dans lequel on pouvait faire le vide à l’aide d’une trompe à mercure de Kahlbaum. On faisait passer dansle fil un courant électrique d'intensité connue de 1 à 35 ampères. Des cou- ples thermoélectriques fer-constantan, soudés en divers points du fil, permettaient, soit de mesurer à chaque instant la tem- pérature de celui-ci, soit, en utilisant seulement le fil de fer de deux couples, de déterminer par comparaison avec un élé- ment normal de Clark la différence de potentiel entre les deux points correspondants, d’où l’on pouvait déduire la chaleur dégagée dans le filentre ces points, égale à la chaleur rayonnée lorsque la température était devenue stationnaire.

Lorsque, maintenant constante l’énergie fournie par le courant, on fait progressivement le vide dans le tube, on trouve que la température du fil s'élève d’abord lentement jusqu’à ce que la pression soit descendue à 100 mm. de mercure environ. Entre 100 et 3 mm. la température reste

932 BULLETIN SCIENTIFIQUE.

constante, puis augmente de nouveauet cela très rapidement pour les pressions plus basses ; dans une observation, par exemple, on a trouvé

pression 728 mm. température 152,3° 61 221,5 3,2 221,6 15 2925 0,003 (environ) 257,5

En maintenant constante une pression aussi faible que la pompe pouvait la maintenir, et en faisant varier l’intensité du courant, on pouvait étudier l'influence de la température sur le rayonnement. L'auteur trouve que cette influence est bien représentée par la formule de H.-F, Weber, ou du moins que les divergences paraissent explicables par les différences que la température doit introduire dans l’état de la surface rayonnante et des couches gazeuses adhérentes à cette surface. C.S.

Uzricx SEILER. UEBER OSCILLATIONEN... SUR LA CHARGE OSCIL- LATOIRE DES CONDENSATEURS ET SON APPLICATION À LA DÉTER- MINATION DU SELF-POTENTIEL DE SYSTÈMES CONDUCTEURS QUELCONQUES. Thèse de Zurich. broch. in-8, 27 p. 1 pl. Leipzig. J.-A. Barth 1897.

Les résultats de ce travail ont été communiqués par M. le prof. A. Kleiner, à la session de 1896 de la Société helvétique des Sciences naturelles (Archives 1896, t. If, p. 528).

CHIMIE

Revue des travaux faits en Suisse.

FRANz FEIST, STROPHANTINES ET STROPHANTIDINES (Berichte XXXI, 554, Zurich.)

Dans ce travail préliminaire l’auteur donne pour formule à la strophantine C;,,H,,0,,; traitée par les acides à chaud

PVO e CT

CHIMIE. 533

elle donne la strophantidine, une combinaison C,,H,,0,, qui paraît être un sucre méthylé, mais renfermant moins d’oxy- gène qu'une saccharose et un produit fusible vers 95° qui parait être un mélange de différents sucres. La strophanti- dine, aiguilles brillantes fusibles vers 170° aurait pour for- mule C,,H,50; + 1 *,H,0, donnant d'abord par oxydation le corps C,,H,,0, + 1 '/,H,0 fusible de 294° en se décompo- sant, puis un acide fusible au-dessus vers 340° et une autre substance plus soluble dans l'alcool méthylique ayant pour: formule (C,H,,0,) x aiguilles fusibles à 198°,5.

E. Scuurze. DES TRANSFORMATIONS DES SUBSTANCES ALBUMI- NOÏDES DANS LES PLANTES (Zeits. physiol. Chem., 24 p. 18, Zurich).

Discussion des méthodes à employer pour obtenir les produits à l’état de pureté el les analyser. Résultats obtenus dans les précédentes recherches sur les transformations des substances albuminoïdes dans les plantes en germination et dans celles qui ont passé ce stade et ne germent plus. Substances azolées extraites des racines et des tubercules et provenant de la transformation de l'albamine. Rapport existant entre les hydrates de carbone et la transformation et la formation de l'albumine dans les plantes.

ARCHIVES, L VE Novembre 1898. 30

be Cal à à E * a 27.

COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA

SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE

Séance du 7 juillet 1898.

Penard. Iris observé sur le lac. Brun. Rupture d'une poche d’eau de glacier.

M. PENARD parle d'un arc ou iris qu'il a observé sur le lac non loin de Genève. Cetiris, très lumineux, et qui présen- tait nettement les couleurs du spectre, décrivait à la surface du lac une ellipse ou plutôt une parabole, partant de la pointe du canot d’où il allait en divergeant et en s’élalant des deux côlés, pour se perdre sur le rivage à 1 kil. du lieu d’obser- valion. Ce phénomène a été observé quelquefois, et décrit notamment par M. le prof. Wartmann et par M. Forel; ce dernier croit pouvoir rattacher la production de cet iris à la présence d’une tache d'huile étalée en couche infiniment ténue à la surface de l'eau; M. Wartmann l'attribue à des poussières répandues sur la nappe liquide. M. Penard se rattacherait plutôt à l'opinion de M. Wartmann, car dans le cas actuel la surface de l’eau était en réalité couverte d’une poussière de granulations très fines, d'origine organique, el accompagnées d’une infinité de petites bulles. Mais il est fort possible que la tache d'huile ait également existé, el que ce füt elle qui retint les poussières à la surface.

M. A. Brun communique que le 24 juin 1898 au Glacier de Laneuvaz dans le val Ferret, Suisse, il y eut ane rupture d'une poche d’eau incluse dans le glacier. Une grande masse liquide s’écoula sous le torrent et envahit promptement toute la forêt de l'Amône qui fut fortement endommagée.

Grâce à la configuration du terrain il n’y eut pas de dom- mages plus grands, l'écoulement dura environ une heure.

7

SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 0e

Séance du 1* septembre.

E. Ritter et A. Delebecque. Lacs des Pyrénées. A. Brun. Péridotite nor- male au Cervin. VW. Marcet. Transparence de l’air au point de vue de la photographie. Penard. Calcaires ruiniformes

M. Etienne Rirrer fait, au nom de M. A. DELEBECQUE et au sien, une communication sur les lacs des Pyrénées qu’ils ont explorés en août 1898. Ils étaient accompagnés par M. John Demierre. s

Ces lacs sont groupés dans quatre régions :

I. Lacs DU DÉSERT DE CARLITTE *. On trouve en remon- tant vers le pic de Carlitte :

Lac Noir de Pradeilles. Prof., 24 m., 50. Le fond du lac, très inégal, présente des hauts-fonds de 8 mêtres, tempéra- ture le 4 août, 19°. Couleur donnée par la gamme de Forel, 10.

Lac de Pradeilles. Prof. 15 mètres. La vase fluenterend l’es- timation exacte un peu difficile ; le fond est irrégulier ; temp. le 4 août, 18°,5. Couleur 11.

Étang de la Bouillouse est un ancien lac presque comblé, qui forme aujourd’hui un vaste marais; le pelit étang d’el Racou, qui en recueille les eaux, n’a pas de profondeur, ainsi que le petit élang situé immédiatement au sud.

Lac Noir de Carlitte. Prof. 7 m. 20, temp. le 8 août, 16°.

Lac d’el Vive. Prof. 10 m. 20 ; temp. le 8 août, 17°. Couleur 8.

Lacs de Comassé. Le lac amont a : prof. 11 m. 40, temp. le 5août 16°,50. Couleur 5. Le lac aval a : prof. # m. 20 temp. 18°. Couleur 7.

Lac de lEstallat. Prof. 14 m. 50, temp.le5 août 16°.Coul. 7.

Lac Long. Prof. 6 m. 70. Couleur 8.

Lac de Balai. Prof. 3 mètres, temp. le 8 août 16°. Couleur

Lac de las Dougnes. Prof. 5 m.10, temp. 8 août 16°. Coul. 7.

Lac de Treben. Prof. 13 m. 50, temp. 8 août 16°. Coul. 6.

Lac de Soubirans. Prof. 5 m. temp. 8 août 14°,50. Coul. 5.

or

! Voir. Carte d’Etat-major au ‘/soooome feuille Prades, quart N-W et carte du ministère de l'Intérieur, feuille Ax.

op RE ES a + 02 LE ti I GS, 4 rte: D Pu

*

536 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

Ces lacs sont situés dans une contrée dont l’hydrographie est très indécise et qui forme la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Tet, qui va se jeter dans la Méditerranée à l’est de Perpignan, et celui de la Sègre, affluent de l’'Ebre, Ainsi le lac de Pradeilles déverse ses eaux à la fois dans la Tet et dans un affluent de la Sègre ; il en est de même du lac de las Dougnes. L’émissaire le plus important de ces deux lacs va à la Sègre. Le lac Noir, qui s'écoule dans le bassin de la Sègre, est séparé par un seuil à peine sensible du lac voi- sin d’el Vive, qui porte ses eaux à la Tet. Un col assez bas séparé d’un affluent de la Sègre l'étang d’el Racon, qui se déverse dans la Tet.

Tous ces lacs sont dans le granit en place hormis ceux de Casteilla de Treben et de Soubirans!. Le lac de Casteilla est au contact du granit qui forme sa rive droite et du silurien injecté qui forme la rive gauche. Les lacs de Treben et de Soubirans sont dans les schistes siluriens, d'autant moins injectés qu’on s'éloigne plus du granit.

L'origine de ces lacs semble devoir provenir de Paction glaciaire qui à laissé des traces manifestes dans la région.

IT. PRINCIPAUX LACS AVOISINANT LE Pic pu Mini p'Ossau 122. Lai Romassot. Prof, 15 m. 50; couleur, le 12 août, #4; transparence au disque de Secchi, 8 m. 30, temp. 17°.

Lac dit du Milieu, situé entre ceux de Romassot et d’Ayous, prof. 2 m. 70.

Lac d’Ayous ou de Gentaou. Prof. 19 mètres, temp. le 12 août 17°,50, couleur 3, transparence 11 mètres.

Lac Barsaou avec deux bassins principaux, profonds de 26 mètres et de 32 m. 50, temp. le 12 août 16°, couleur 3, transparence 11 m. 40.

Le lac d’Ayous et le lac du Milieu ontchacun un déversoir superficiel ; ils sont situés dans les schistes plus ou moins cristallins du primaire. Leur origine semble due à l’action glaciaire, comme paraissent le témoigner les roches polies et striées, qui forment la barre aval du lac d’Ayous. Celles-ci

! Voir. Roussel. Bulletin service de la carte géologique de la France 52.

tds pbs D +

ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 597

sont recouvertes par des éboulis anguleux, de grès schisteux rouges probablement triasiques ! et qui sont tombés du pic d'Ayous. Le lac Romassot, lni, s’infiltre souterrainement au sud. A 15 ou 20 mètres du bord du lac, la voûte qui recou- vrait l’émissaire sous lacustre s’est effrondrée et ce dernier apparaît en formant une cascade. La rive d’où sort l’émis- saire est formée par des calcaires probablement triasiques el qui reposent en discordance sur les schistes primaires; l’émissaire est au contact. Le lac Barsaou à aussi un écoule- ment sous lacustre et ses eaux reparaissent plus bas en deux sources. Ce lac est dans des quartzites et des près schisteux rouges, qui paraissent appartenir aux trias. Dans le voisi- nage de ces deux lacs, nous avons un certain nombre de petits bassins fermés, presque tous à sec. L'origine de ces deux lacs, semble donc être analogue à celle des lacs de Karst. Dans une contrée voisine, le lac du Mont-Perdu, que nous n'avons pas pu sonder en raison des difficultés d'accès, semble avoir la même origine. Dans la même région du pic du Midi d'Ossau, le lae d’Aule à : prof. 4 m. 90, temp. le 14 août, 170, transparence 4 m. 30, couleur 6. Situé dans les schistes primaires, il possède un émissaire à l'air libre.

IL Lac d'Oncer, au P1ED pu Pic pu Mipi DE BIGORRE. Le lac d’'Oncet a : Prof. 17 m. 70 droit au pied du Pic du Midi; il a de nombreux hauts-fonds dus aux avalanches; vers laval se trouve une seconde cuvette profonde de 8 im. 30, température le 17 août 16°90.

Son origine est due à une barre d’éboulis ; ceux-ci sont formés des schistes cristallins à andalousite qui forment les cimes voisines et aussi le Pic du Midi de Bigorre.

IV. Lacs SUR LE VERSANT NORD DU Monr NEOUVIEILLE. Les lacs Glaire. Le lac aval a : Profondear 8 m. 70, temp. le 18 août 14°, couleur entre 3 et 4. Le lac amont a: Prof. 16 m. 40, temp. 17°, couleur entre 3 et 4. Le lac de Louey-Négré. Prof. 34 m. 10, temp. le 18 août 15°, couleur

1 Voir annuaire du C. A. F. 1891. F. Schrader et Em. de Mar- gerie, Aperçu de la Structure géologique des Pyrénées, avec une carte.

D38 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

2, Sa transparence atteint au moins 19 m. 50, ce qui en fait un des lacs les plus transparents des Pyrénées. Tous ces lacs sont dans le granit et ont des émissaires à l'air libre, Ils semblent devoir leur origine à l’action glaciaire,

M. Albert Brun rend compte de la découverte qu'il a faite au Cervin, dans larête de Zmutt, d'une péridotite normale.

Cette roche ne contient aucun feldspath. Elle présente de grands cristaux d’amphibole brune, moulant et englobant les autres minéraux.

Elle est en relation intime avec le système éruptif de gab- bros, qui va de la vallée d’Arolla à l’Allalin par le Cervin.

M. le D' Marcer a remarqué que les jours il existe un halo autour du soleil il faut donner une pose sensible- ment plus longue aux clichés photographiques. Le halo serait donc un indice que l'atmosphère, contenant en plus grande abondance des poussières ou d’autres corps étrangers, ab- sorbe une plus forte p'oportion des rayons actiniques du soleil.

M. Penarp expose quelques observations qu’il a faites sur des échantillons divers de calcaires ruiniformes et desquelles il ressort que l’on ne peut admettre, comme beaucoup d’au- teurs le font, un rejet des diverses parties de la roche les unes par rapport aux autres.

Séance du 6 octobre.

W. Marcet et Floris. Sur la calorimétrie humaine. J. Pidoux Petite planète, 1898. DQ.

M. le Dr W. Marcer communique ses travaux sur {a calo- rimétrie humaine entrepris avec la collaboration de M. R.-B. FLoris, membre de la Société de chimie de Londres.

M. Marcet commence par présenter quelques observalions sur la différence entre la température du corps et la chaleur émise par le corps; et constate le fait remarquable que le corps humain tout en conservant une température de 37°,0 C, peut émettre dans une heure de temps un nombre de (petites) calories variant de 122,000 à 800,000. Les auteurs ont décrit dans la séance d'octobre 1897 de la Société de physique le calorimètre (Marcel) dont ils ont fait usage. Ce

ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 539

calorimètre jauge 810 litres à l’état vide, permettant sans inconvénient un séjour d’une heure de temps dans l’intérieur de l'instrument. En effet la consommation d'oxygène pen- dant ce temps correspondrait à une ascension d'environ 2735 mètres de hauteur sans effet délétère sur la respiration.

Les auteurs après un certain nombre d'expériences sur deux personnes arrivèrent à la conclusion que les moyen- nes des calories émises dans deux demi-heures consécutives peuvent être regardées comme n’ayant pas changé.

Le rapport entre le poids de l'oxygène absorbé et la cha- leur émise dans un temps donné par le corps humain fut étudié de près et les résultats obtenus démontrèrent que ce rapport varie sensiblement dans chaque expérience, mais il existe une moyenne que l’on retrouve pour toutes les per- sonnes. Cette moyenne est très près de 4.00 grandes calories pour un gramme d'oxygène absorbé. Hirn qui s’est occupé de ce même sujet obtient 5.22 calories pour un gramme d’oxv- oène. Il n'avait appparement déterminé que l'acide carboni- que produit, tandis que les auteurs du présent travail avaient jaugé non seulement le CO, mais encore l'O absorbé et dont le corps dispose sans le transformer en CO,. De probablement la différence entre les chiffres obtenus.

MM. Marcet et Floris ont observé que le nombre des calories émises par différentes personnes n'est pas en rapport avec les poids de leur corps.

Le coefficient économique de la machine humaine fut ensuite mis à l’étude. [Il est impossible dans ce rapport d'entrer dans les détails de ces recherches. Le dynamomètre employé fut une modification du frein de Prony; les résul- tats obtenus se rapprochèrent du chiffre que lon admet en général, soit Putilisation d'environ un cinquième de la chaleur émise pendant le travail.

M. J. Pinoux fournit ensuite quelques données sur la petite planète 1898 DO. découverte le 13 août dernier sur une plaque photographique par M. G. Witt à l'Urania de Berlin. Les éléments de son orbite calculés par M. A. Berberich"

Erste Bahnbestimmung des Planeten 1898 DQ. Astr. Nach- richten 3517.

540 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC.

m'ont permis de tracer la position respective des orbites de Mars, de la Terre et de la planète DQ. On voit ainsi que cette dernière se trouve en partie entre Mars et la Terre, en partie à l'extérieur de l'orbite de Mars. En outre, sa distance à la terre peut diminuer jusqu’à n’être que les 0.15 du rayon de l'orbite terrestre et le calcul montre que le 21 janvier 1894 la Terre se trouvait en opposition avec la planète pré- cisément dans celte région *.

Le développement en fraction continue du rapport des durées de révolution de la planète DQ et de la Terre fournit la série de réduites suivantes :

2 fl 23 30 263 1345 4298

1 4 15 17 149 762 2435

Ainsi, on peut dire d’une façon assez exacte, que la Terre fait 30 révolutions pendant que la planète en fait 47. Donc en janvier 1924, les 2 astres se retrouveront en opposition dans les mêmes conditions qu’en 1894. La prochaine opposi- tion en longitude aura lieu vers le 3 novembre 1900 avec une déclinaison de + 51° et une distance à la Terre de 0.410*°.

À Genève, le réfracteur de 10 pouces permet de voir cette petite planète malgré son faible éclat; elle est actuellement de 44% grandeur. Mais il faut pour cela de bonnes conditions atmosphériques et l'absence de la lune sur lhorizon. Sa position dans le ciel a pu être relevée chaque soir d’une façon presque continue du 6 au 24 septembre. Malheureuse- ment la distance de la Terre à la planèle va en augmentant et cet objet intéressant sera bientôt à la limite de visibilité.

1 À. C. D. Crommelin, The new Planet DQ. The Observatory, Oct. 1898.

2 f, Millosevich, Sulle opposizioni del pianeta DQ 1898. Men. della Sve. spettrose. ilal. Vol. XXVIT, p. 127.

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES

FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE

OCTOBRE 1898

Le 1er, pluie depuis minuit à 4 h. du matin et à 7 h. du matin; forte bise à 7 h. et à 9 h. du soir. ; très forte bise à 10 h. du soir.

2, forte bise à 7 h. du matin.

3, légère pluie dans la nuit.

5, très forte rosée le matin et à 9 h. du soir.

6, légère pluie à midi; très forte rosée à 9 h. du soir.

7, plu e depuis 5 h. à 7 h. du matin et à #4 h. du soir.

8, légère pluie le matin ; brouillard enveloppant le matin; forte rosée à 10 h. du soir.

9, pluie depuis 3 h. à 7 h. du mat n.

10, très forte rosée le matin.

11, quelques gouttes de pluie à 6 h. 55 m. du matin; pluie depuis 3 h. 50 m. du soir.

12, première neige sur le Jura et sur les Voirons (jusqu’à 1300 m.) ; neige sur les

Pitons; pluie à 10 h. du matin et à 10 h. du soir.

13, forte rosée à 10 h. du soir.

14, très forte rosée le matin et le soir ; la neige a disparu sur les Pitons, sur les Voirons et sur le Jura; elle persiste sur le Môle.

15, pluie depuis 3 h. à 5 h. du matin et depuis 7 h du soir.

16, pluie dans la nuit; la neige a disparu du Môle; très forte rosée à 10 h du soir.

17, pluie dans la nuit et depuis 10 h du matin à { h. du soir, légère neige sur le Jura et la Dôle; forte rosée à 10 h. du soir,

18, pluie dans la nuit et depuis 10 h. du matin à 1 h.dusoir.

19, pluie dans la nuit et à 10 h. du soir.

20, forte rosée à 9 h. du soir.

21, pluie à 7 h. du matin, à 4 h. et à 10 h. du soir.

22, forte rosée à 7 h. du soir; très forte rosée à 9 h. du soir.

23, brouillard à 7 h. et 10 h. du matin et à 9 h. du soir.

24, légère pluie dans la nuit; brouillard enveloppant à 7 h. et à 10 h. du matin; hâlo lunaire à 9 h. du soir; forte rosée à 10 h. du soir.

25, pluie dans la nuit; hàlo lunaire depuis 7 h. du soir.

26, très forte rosée le matin; forte rosée le soir.

27, très forte rosée le matin et le soir.

28, brouillard enveloppant à 7 h. et à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; très forte rosée à 10 h. du soir.

29, brouillard enveloppant le matin jusqu'à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir.

30, pluie depuis 6 h. du matin jusqu’à #4 h. du soir et depuis 10 h. 30 m. du soir.

31, pluie pendant tout le jour; brouillard enveloppant à 7 h. du matin.

ARCHIVES, &. VE Novembre 1898. 37

+

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barogr

MAXIMUM.

A2 AM he IsDiIrEr. .. 732,10

. 725,15 .. 729,85 . 714,60

5 à #9 /h:matin.” SMILE ec 10 à 9h. 417 à 11 D. 294,00 1h:

31 à 10 h.

Mae

Résultats des observalions nluvioméhr'iques faites dans le canton de Genève

JUSSY M. Micheli

COLOGNY R. Gaulier

CÉLIGNY Obsery. MM Ch. Pesson enmanEnEres mm

146.5

mm

141.6

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Jotal...| 147.3

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à minuit.

à &h. à 41 h. 71h: 3 h 6 h.

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148.5

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Durée totale de l'insolation à Jussy : 83h 45m.

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D44

MOYENNES DU MOIS D’OCTOBRE 1898

Baromètre,

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uim mm mm mm mm ram mm mm {re décade 797,41 727,13 727,63 127,98 727,56 127,26 727,57 727,97 2, à 74798 717,33 74742 747,75 A7 717,31 : T6 0 : Re 729,40 729,929 729,91 73019 72948 728,99 729,33 729,42

Mois 72508 72474 725,14 725,47 72497 72466 725,09 725,31

Température.

0 re déc. + 11,70 + 41,07 + 120% + L&AS + 1612 + 16,31 + 1543 + 12,66 % »i+ 902 899 L 890 + 1138 + 13,18 + 1274 + 10H + 888 ge » L 808 7,67 + 7,80 + 1115 + 13,65 + 12,95 10,82 + 944

Mois + 9,55 + 9,19 + 9,20 + 12,29 + 14,28 + 13,97 + 11,75 F 4030

Fraction de saturation en millièmes. dre décade 918 955 957 825 738 736 842 899 2e » 940 946 922 823 742 71% 343 912 » 977 98% 988 897 80% S)1 927 962

Mois 946 962 957 bb) 703 770 873 925

Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mètre

0 0 0 h. kil. p. h. mm cm tre déc. +10,49. + 17,95 + 17,05 0,80 30,9 L,32 19,8 12,58 2% » +7,22 + 14,7% + 1452 0,84 24,4 4,28 627 142,79 3e » +7,02 <+1511 +1396 0,72 38,4 1,26 58,6 148,92

Mois + 8,20 + 1591 + 1510 0,78 93,7 3,23 141,1 144.87

Dans ce mois l’air a été calme 61,8 fois sur 400.

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 1,72 à 1,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 12°,1 W. et son iutensité est égale à 12,04 sur 100.

DD

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant

LE Mois D'OCTOBRE 1898.

Le 1*, pluie dans la nuit; brouillard à 7 h. et à 10 h. du matin; fort vent à 10 b. du

soir. 2, brouillard à 10 h. du soir. 3, neige le matin jusqu’à 1 h. du soir; neige depuis 7 h. du soir. 4, brouillard depuis 10 h. du matin à 7h. du soir. 5, pluie à 4 h. du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir; fort vent à 10 h. du soir. 6, pluie à 10 h. du matin, à { h. et à 10 h. du soir; brouillard à 4h. et à 7 h.

du soir. , brouillard pendant tout le jour. 8, brouillard à 7 h. du matin. 9, brouillard pendant tout le jour. 1, brouillard à 7 h. du matin, à 4 h. et à 7 h. du soir; neige à 10 h. du soir. ?, forte bise depuis { h. du soir; brouillard à 7 h. du matin et depuis |! h. du soir ; neige à 10 h. du matin ; hauteur de la neige : 13°m,0. 13, brouillard à 7 h. du matin. L4, fort vent depuis 7 h du soir ; brouillard depuis 7 h. du soir. 15, brouillard à 7 h. du matin ; fort vent depuis 7 h. du soir. 16, neige à 7 h. du matin; fort vent à 7 h. du matin. 17, neige à 7 h. et à 10 h. du matin; brouillard à 1 h. du soir. 18, brouillard à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; neige à {1 h. du soir. 19, brouillard depuis 4 h. du soir. 20, brouillard pendant tout le jour. 21, brouiliard depuis 4 h. du soir. 22, brouillard à 7 h. du matin. 26, brouillard le matin jusqu’à 7 h. du soir. 29, fort vent depuis 7 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir. 30, brouillard à 7 h. du matin et depuis 1 h. du soir; neige à 10 h. du matin; hauteur : 10cm,0. 31, brouillard pendant tout le jour.

y. ,

Le der à 410 h. soir. 365,46

À aa

5 à 10h matin. 571.58 S à 4h. matin .... 504.00

40 à 10 h. soir 567,69

18 à 1h. i 294,40 23 à 4h. 272,87 25 à 10 h. soi "00008 26 à 10 h.

a dub:

10 à 12 à 13 à 17 à 23 à 25 à 27 à 31 à

:

| | |

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548

MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. OCTOBRE 1898.

Baromètre.

1 h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. 4h.s. kh.s. Th.s. 10 h.s.

mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 566,60 566,47 566,63 967,03 567,08 567,15 567,28 567,53 2e ». ... 558,11 557,78 95907,90 007,34 597,06 557,34 557,80 "b97,12 3e ... 568,76 568,41 568,68 568,94 568,74 568,68 508,84 568,89

Mois ..... 504,63 504,35 564,36 564,58 564,44 564,53 564,78 564,85

Température.

7 h. m. 10 h. m. 4h.s. #h.s. 7Th.s. 19 h.s.

0 0 0 0 0 0 Ar décade... + 0,69 + 1,87 + 2,49 + 2,98 + 1,85 + 4/11 2% » .— 2,3% AN ON AM SU SUN 08) D 977 L'306 L 335 +220 Mois ee HO OU + 0,97 + 1,90 + 1,47 + 0,73 FE 02 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée.

0 0 mm cm

1décade... (0,88 + 4,4 0,74 103,0 re

nt 57 + 41,02 0,73 60,0 13,0

DEN 0 « 0,09 + 4,54 0,42 48,0 10,0

Mois ..... LA PES rue 0,62 911,0 923,0

Dans ce mois, l’air a été calme (0,0 fois sur 400.

Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,69 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et son intensité est égale à 19,3 sur 100.

Archives des sciences physiques et naturelles Tome V1. Novembre 1898. PI

Fig. 11. Fig. 12. Fig. 18. Fig. 14.

Archives des sciences physiques et naturelles. Tome VIII.

4

MEET MA

Archives des sciences physiques ct naturelles. Tome VI. Novembre 1898. PI. 111.

Fig. 4. Fig. 5. Fig, 6.

< : 1% MES

SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUEN

PAR

C. GUTTON

Agrégé de physique.

M. Henri Veillon a publié dans les Archives" plusieurs expériences curieuses sur les écrans électromagnétiques. Ayant répété ces expériences au laboratoire de physique de l’Université de Nancy, j'ai été amené à faire quelques expériences nouvelles analogues à celles de M. Veillon et à trouver un aperçu de l’explication tant de ses expé- riences que des miennes.

M. Veillon plaçait un excitateur derrière une ouver- ture circulaire percée dans un écran; les ondes électriques qui passaient par cette ouverture agissaient sur un (ohé- reur disposé en avant de l'écran. S'il munissait l’ouver- ture de l’écran d’un bout de tuyau métallique de même diamètre que l'ouverture et dont l’axe était perpendicu- laire au plan de l'écran, toute action sur le cohéreur cessait; mais s’il plaçait immédiatement devant le cohé- reur, un second écran, le cohéreur était à nouveau rendu conducteur.

Dans mes expériences un premier écran placé devant

1 H. Veillon, Archives des Sciences physiques et naturelles, mai 1898. Quelques expériences sur les cohéreurs.

ARCHIVES, t. VI Décembre 1898. 38

Mise, Mdr de Tin

990 SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. l’excitateur n'avait aucune ouverture el abritait complète- ment un cohéreur situé en avant de l’écran. Si on plaçait un second écran entre l’excitateur et le cohéreur et très près de ce dernier, le cohéreur était rendu conducteur par les ondes issues de l’excitateur, de sorte que le second écran empêchait le premier d’abriter le cohéreur.

Les expériences étaient disposées à peu près comme celles de M. Veilion. Un excitateur, formé de deux gros cylindres de laiton, identiques à ceux dont Hertz s’est servi dans ses expériences sur les rayons de force électri- que, est actionné par une bobine de Ruhmkorff. L’axe de l’excitateur est disposé horizontalement. Les ondes produites par cet excitateur agissent sur un cohéreur formé d’un tube de verre de 2 cm. de diamètre intérieur fermé à ses deux extrémités par des disques en laiton de diamètre un peu inférieur à celui du tube. Ces deux dis- ques sont distants d'environ 3 cm. et l’espace qu’ils com- prennent est à moitié rempli de petites vis de fer de 0,5 cm. de longueur, pesant chacune environ 0,07 gr. L'emploi de vis de fer dans la construction des cohéreurs a été indiqué par M. Drude' et permet d’obtenir des appareils dont la sensibilité reste à peu près constante. Le cohéreur est placé dans un circuit comprenant un élément de pile et un galvanomètre Deprez-d’Arsonval. La pile et le galvanomètre sont enfermés dans une boîte en zinc; un petit trou percé dans l’une des parois de la boîte permet d'observer les déviations du miroir du gal- vanomètre. Un tuyau de plomb contenant les fils de jonction de la pile et du galvanomètre avec le cohéreur

1 P. Drude. Wäied. Ann. 65 p. 481, 1898. Ueber die Messung electrischer Wellenlängen mittelst der Quinck’schen Interferenz- rôbre.

PS

SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 591

fait communiquer cette première boîte avec une seconde, dont la face antérieure porte une ouverture circulaire de 12 em. de diamètre.

Le cohéreur, dont l’axe est parallèle à celui de l’exci- tateur, est placé dans cette seconde boîte immédiatement derrière l'ouverture. J'ai constaté que si cette ouverture était hermétiquement fermée les ondes ne pouvaient agir sur le cohéreur et que par suite la protection du galvano- mètre et des fils de jonction était suffisante. Comme M. Veillon, j’appellerai dans la suite axe principal la droite qui joint l’étincelle de l’excitateur au milieu du cohé- reur.

L’excitateur étant placé à # mètres du cohéreur, je dispose normalement à l'axe principal, à 10 em. en avant de l’excitateur une feuille de zine de 2 mètres de hauteur et de ! mètre de largeur. On constate alors que toute action sur le cohéreur est interceptée. Si ensuite on place à 5 ou 6 cm. en avant du cohéreur et normalement à l’axe principal un écran, qui peut avoir jusqu’à 50 em. de diamètre, l’action sur le cohéreur reparaît. Le second écran rétablit encore l’action si on le place dans le plan horizontal contenant l'axe principal. Il ne produit, au contraire, aucun effet s’il est placé dans le plan vertical qui passe par cet axe.

L'action reparaît encore si, comme l’a fait M. Veillon, on dispose un fil métallique ayant au moins 30 cm. de longueur parallèlement au cohéreur et très près de celui-ci. Le même fil métallique est sans action s'il est placé dans le plan vertical qui contient l’axe principal.

Si on conserve la distance de 10 cm. entre l’excitateur et le premier écran et si on remplace celui-ci par un écran plus grand fait de deux feuilles de zinc soudées

552 SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES.

ensemble de manière à former un carré de ? mètres de côté, l’action sur le cohéreur ne peut plus être rétablie au moyen d’un second écran.

Il résulte de ce qui précède que:

Si un écran de dimensions peu considérables placé en avant d'un excitaleur empéche les ondes d'agir sur un cohéreur placé en arant de l'écran, l'action sur le cohéreur peut étre rétablie au moyen d'un second écran, ou d'un fil métallique placé prés de ce cohéreur, à condition toutefois que l'écran ou le fil ne soient pas dans le plan perpendiculaire à l'axe de l'excilateur en son milieu. |

L'action sur le cohéreur pouvant être rétablie, il est nécessaire que les ondes puissent passer en avant du pre- mier écran. Si cet écran est suffisamment épais pour ne pouvoir être traversé, les ondes ne peuvent se répandre dans l’espace situé en avant de l'écran qu’en contournant ce dernier par ses bords; il en résulte que si on empêche les ondes d'atteindre les bords de l'écran l’action sur le cohéreur ne pourra plus jamais être rétablie. Pour m'en assurer j'ai enfermé la bobine et l’excitateur dans une grande boîte dont j'ai recouvert d’épaisses feuilles de plomb, toutes les faces sauf la face antérieure; cette face est formée par l’écran en zinc que J'ai appliqué exacte- ment contre les bords de la boîte. Les ondes qui ten- draient à contourner l'écran par ses bords sont alors arrêtées par les parois de la boîte. J'ai constaté que, dans ces conditions, aucune action sur le cohéreur ne pouvait plus être rétablie. Cette expérience prouve d’abord que l’écran en zinc était suffisamment épais pour ne pouvoir être traversé et qu'’ensuite les ondes qui, dans les pre- mières expériences, agissent sur le cohéreur, lorsqu'on interpose le second écran, sont celles qui ont contourné

SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES. 599

le premier écran par ses bords. Lorsque le second écran n’est pas en place ces ondes ne sont pas assez intenses au point se trouve le cohéreur pour pouvoir le rendre conducteur, mais puisqu’en interposant cet écran devant le cohéreur celui-ci devient conducteur, il est nécessaire d'admettre que ce second écran rassemble sur le cohé- reur des ondes qui auparavant passaient à côté de lui sans l’atteindre.

Dans les ondes issues de l’excitateur, les lignes de force électrique aboutissent normalement aux surfaces conduc- trices et les lignes de force magnétique sont tangentes à ces surfaces. D’après le théorème de Poynting, l'énergie électromagnétique se propage, en un point du champ hertzien, normalement au plan déterminé par les direc- tions de la force électrique et de la force magnétique ; il en résulte qu'au voisinage d’une surface conductrice l'énergie se propage parallèlement à cette surface. Dans les expériences qui précèdent, une partie de l'énergie rayonnée par l’excitateur longe la surface du premier écran, le contourne par ses bords et se répand dans l’espace situé en avant du côté du cohéreur, puis attei- gnant le second écran les ondes sont détournées de leur trajet primitif et ramenées le long de la surface de cet écran. Elles arrivent ainsi au cohéreur, qui est placé très près de cette surface.

On s’explique facilement qu’un écran secondaire, ou un fil métallique, qui sont tout entiers dans le plan per- pendiculaire à l’axe de l’excitateur en son milieu ne peu- vent produire aucun effet. En effet en tous les points de ce plan, qui est un plan de symétrie des appareils, les lignes de force électrique sont normales au plan et les lignes de force magnétique sont dans le plan; si on y

554 SUR LES ÉCRANS ÉLECTROMAGNÉTIQUES.

place un écran métallique mince les ondes se trouvent avoir leurs lignes de force électrique normales aux surfa- ces métalliques de l'écran et leurs lignes de force magné- tique tangentes à ces surfaces sans qu'aucune modification dans la forme des ondes soit nécessaire, tout se passe donc à peu près comme si l’écran n'existait pas. Au con- traire, si la surface de l'écran se présente tangentiellement aux lignes de force électrique, ce qui est le cas lorsque l'écran est normal à l’axe principal, ces lignes de force doivent se déformer complètement pour devenir norma- les à l'écran et l’on voit que l’interposition d’un écran en modifiant complètement la forme des lignes de force amène près du cohéreur des ondes qui n'y seraient pas arrivées.

RE

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE

LE MOTEUR AIR-EAU

PAR Raoul PICTET Avec planche V.

(Suite 1,)

Nous revenons au calcul des quantités de chaleur à fournir au moteur air-eau au moment la condensation commence.

Nous prenons la courbe des tensions maxima de la vapeur d’eau ei, pour chaque degré, multiplions la ten- sion de la vapeur correspondant à cette température par le volume de vapeur et son poids spécifique ; en re- tranchant de ce produit le poids de la vapeur qui reste pour un degré d’abaissement de température, nous avons le poids de vapeur condensée: ce poids multiphé par la chaleur latente de la vapeur d’eau à cetie température, nous fournit l’ordonnée correspondante.

La courbe, comme on le voit, se trace par points, et la série de ces points se trouve sur une courbe logarith- mique, car on sait que les tensions maxima de la vapeur d’eau varient en fonction des températures suivant une courbe exponentielle.

* Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin p. 550; t. VI, juillet, p. 16.

556 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.

Mais la courbe vraie est plus compliquée que nous ne venons de le dire.

En effet, au fur et à mesure que l’air et la vapeur se refroidissent et que la vapeur se condense, une ceriaine quantité d’eau s’est formée, laquelle en se refroidissant abandonne sa chaleur spécifique multipliée par l’écart de température.

De plus, le volume gazeux ne conserve pas sa même composition physique; la masse d’air est la même, mais la vapeur d’eau n'étant pas constante, la chaleur spéci- fique du mélange varie.

L’ordonnée réelle de la courbe en fonction des tem- pératures est donc fournie par la somme des trois quan- tités qui sont représentées par trois courbes superposées.

La courbe de l'air pur.

29 » de la vapeur d’eau pure.

» de l’eau pure.

5. Calculons le point de la courbe la condensation commence. Les conditions qui permettent de préciser cette température sont les suivantes :

D'une part, on connaît la pression totale pour le mé- lange d’air et de vapeur d’eau : c’est une atmosphère.

D'autre part, nous connaissons leur rapport en volu-

mes. Volume total Vol. d'air Vol. de vap.

3 2,163 <+ 0,837 La saturation est obtenue au moment la pression de la vapeur dans le volume total occupé par l'air et par elle-même égale la tension de saturation. Dans notre exemple cette tension est donc donnée par

la relation : 0,837 760 XX ——— 219rn,04 3 É

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 557

Nous cherchons maintenant dans les tables de Regnault la température correspondant à cette tension et nous déterminons ainsi la température à laquelle commence la condensation: c’est 679,7.

Ainsi jusqu’à 67°,7, notre échangeur ne pourra donner comme quantité de chaleur que la somme des produits de la chaleur spécifique par le poids de chaque composant et par l’écart de température.

En traçant ces courbes avec beaucoup de soin sur du papier quadrillé très fin, en portant comme ordonnées les valeurs numériques calculées comme il est expliqué plus haut, nous pouvons séparer les quantités de chaleur four- nies en deux phases bien distinctes.

La 4" phase va de 350° à 67°,7.

Dans cette première phase, la chaleur spécifique des gaz est constante et la quantité de chaleur représentée par la surface est équivalente à 609"%*.

Pour estimer cette surface en calories, voici les para- mètres dont nous nous sommes servis.

Nous avons adopté pour abscisses (températures) 0m®,5 par degré. Pour les ordonnées (capacités calorifiques) 10% par calorie.

La deuxième phase commence à 67°,7, au moment l’air étant saturé de vapeur d'eau permet la conden- sation de la vapeur contre les surfaces de l'échangeur.

À 67°,7, la tension de la vapeur d’eau est 212,04; pour une différence de 1°, la tension de la vapeur d’eau s’abaisse de 9%", et le poids de vapeur condensée pour est de 05,0125.

En multipliant le poids de cette eau par la chaleur latente de vaporisation de l’eau pour cette température, on obtient la valeur de l’ordonnée de la courbe cherchée.

558 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.

En opérant ainsi à différentes températures, nous ob- tenons les tableaux suivants:

Chaleur fournie par la condensation.

température chaleur latente poids quant, de chaleur GA 999,5 02.0125 6 cal. 993 60° 264,8 0g.0099 5 cal. 591 50° 571,75 0g.0065 3 cal. 716 10° 578,7 0g.0042 2 cal. 43 50° 585,7 Og.0026 1 cal. 32%

Chaleur entrainée par la vapeur saturante.

température chaleur spécit. poids quant. de chaleur O7: 0,475 0,2954 0 cal. 1403 60° » 0,207 0 cal. 098 50° » 0,128 0 cal. 0608 40° Ù 0,0764 0 cal. 03619 30° » 0,0438 0 cal. 0208

Chaleur entrainée par l'eau de condensation.

température poids quant. de chaleur 07e 0,2954—0,2954 0 cal. 60° 0,2954—0,207 0 cal. 0884 90° 0,2954—0,128 0 cal. 1674 40° 0,2954—0,0764 0 cal. 2190 30° 0,2954—0,0438 2 cal. 2516

Ces résultats permettent de tracer la courbe à partir de 67°7. Comme on le voit, elle s’élève avec une grande rapidité et donne une ordonnée environ 19 fois plus grande que l'ordonnée correspondant au mélange des gaz.

À partir de 67°7 jusqu'à 30° la courbe s’abaisse et notre calcul montre qu’à 30° l’ordonnée a encore environ

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 559

3 fois ‘/, la valeur de celle correspondant au mélange des gaz.

En même temps que la vapeur se condense, l’eau de condensation se refroidit et abandonne une certaine quan- tité de chaleur; par contre la quantité de vapeur contenue dans Pair diminue et le mélange d’air et de vapeur se modifiant au fur et à mesure de la condensation, possède une chaleur spécifique qui diminue de plus en plus.

Les courbes 1 et 2 (PI. V) représentent la chaleur abandonnée par l’eau de condensation et la variation de la capacité calorifique du mélange d’air et de vapeur.

A partir de 67°7 jusqu’à 30°, la totalité de la chaleur abandonnée par l'air, par la vapeur qui se con- dense et l’eau condensée est représentée par une surface donne

En prenant les mêmes paramètres que plus haut, nous transformons cette surface en calories et nous obte- nons 165 cal. 4.

La somme totale de la chaleur que les gaz sortant des cylindres moteurs peuvent abandonner en se refroidissant de 50° à 30° et en condensant le maximum de vapeur compatible avec ce refroidissement est représentée par la somme des deux phases, soit :

121,8 + 165.4 28712

6. Cette chaleur pourra-t-elle être utilisée par le cou- rant ascendant de l’air et de l’eau qui sortent du com- presseur et qui cheminent en sens inverse derrière la paroi métallique qui les sépare ?

Pour répondre à cette question, nons allons examiner, par la même méthode, les quantités de chaleur absorbées

LL” LR . Len CA

560 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.

par le mélange air-eau sortant du compresseur et se di- rigeant vers les cylindres moteurs.

Nous emploierons les mêmes paramètres et la même représentation graphique pour mesurer les quantités de chaleur absorbées par le mélange air-eau et pour un de- gré d’élévation de température.

A 30° l'air arrive saturé de vapeur à cette tempéra- ture, et avec une certaine quantité d’eau.

Nous admettons que le mélange sort du compresseur à 30°.

Au fur et à mesure que cette eau passe sur les parois de l'échangeur, elle enlève des calories aux gaz qui se refroidissent de l’autre côté de la paroi et échauffent sa propre masse.

Un examen superficiel de la question pourrait faire ad- mettre que l'échange de température doive se faire régu- lièrement d’un bout à l’autre de l'échangeur puisque dans les deux sens circulent des masses égales d'air et d’eau.

Il n’en est rien cependant.

Dans le courant montant, les gaz sont sous la pression de 9 atmosphères: la température de saturation pour l'air est dans ce cas toute différente que lorsque les gaz sont à la pression atmosphérique, ainsi que nous l'avons déjà vu.

Nous pouvons dès maintenant fixer par le calcul la température cette saturation s'effectuera.

Le rapport du volume de l’air à celui de la vapeur est différent du cas de l’échappement tant que la saturation de l'air n’est pas obtenue; mais dès que la’ saturation est atteinte, le rapport du volume de vapeur d'eau au volu- me total (air et vapeur) est le même que dans le cas de l'échappement. |

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 561

La tension de la vapeur correspondant à la saturation est donc:

9 X 760 X 0,279 1908,36

Cette tension correspond à la température de 128° environ.

On voit par ce résultat la différence fondamentale des phénomènes qui se passent dans l'échangeur.

Nous allons tracer la courbe par points en prenant comme ordonnées la capacité calorifique du mélange d’air et d’eau pour l'élévation de température de 1°.

Au fur et à mesure que l’eau se vaporise son poids diminue ; par contre le volume gazeux augmente.

Nous aurons done ici encore 3 courbes dont la {re représente la capacité calorifique des gaz et vapeur :

la 2" représente la capacité calorifique de l’eau:

et la 3" représente la capacité calorifique résultant de l'absorption de la chaleur latente de vaporisation de l’eau.

La somme de ces trois courbes représente la capacité calorifique totale du mélange.

lei encore, nous avons 2 phases analogues à celles de la figure J.

Dans la {re phase l’eau et l'air entrent à 30° dans l'échangeur, et l’eau se vaporise progressivement jusqu'à son épuisement complet qui a lieu à 128°.

Lorsque toute l’eau est vaporisée, commence la phase dans laquelle la capacité calorifique du mélange est représentée par la somme des chaleurs spécifiques des masses d’air et de vapeur d’eau.

Nous établissons, de même que pour l'échappement, les tableaux des résultats obtenus, qui permettent de tra- cer les courbes par points.

562 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE,

Chaleur absorbée par la vaporisation de l'eau

température chal. latente poids quaut. de chaleur 128° 517,6 0£,0088 4 cal. 554 115 526,6 0g.00634 3 Cal, 338 100° D37 0g.00429 2 cal. 303 90° 544 0g.00294 { cal. 599 75° D04,4 Og.0019 1 cal, 053 60° 564,8 0c.0011 0 cal. 621 30° 589,7 0g.0002888 0 cal. 168

20 Chaleur absorbée par la vapeur saturante

température chal. spécifique poids quant. de chaleur 128° 0,475 0g.2954 0 cal. 1403 115° Oc.1493 0 cal. 0707 100° D Og.1176 0 cal. 0558 90° » Og.0813 0 cal. 0386 75° » 0g.0447 0 cal. 0212 60° 0.023 0 cal. 0109

if , 0g.0048 0 cal. 00228

Chaleur absorbée par le liquide

température poids quant. de chaleur 128° 0,2954 0,2954 0 cal. 115° 0,2954 0.1493 0 cal. 1461 100° 0,2954 0,1176 0 cal. 17178 90° 0,2954 0,0813 0 cal. 2141 75° 0.2954 0,0447 0 cal. 2507 60° 0,2954 0,023 0 cal. 2724 30° 0,2954 0,0048 0 cal. 2906 2% phase : air 1,225 X 0,2379 X 222 64,61 vapeur 0,2954 X 0,475 X 222 91,14 95,75

On voit que dans la figure IT les extrémités d'entrée et de sortie sont identiques à celles de la figure I. Les gaz (vapeur d’eau et d'air) dans la figure I pas-

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 263

sent de 350° à 30° en liquéfiant toute la quanuté de vapeur qu'il est possible de liquéfier.

Dans la figure I, l’eau et Pair entrent à 30°, toute l’eau se vaporise et le mélange des gaz est chauffé à 350° sous la pression de 9 atmosphères.

Dans l'échangeur, ces deux courbes qui représentent les quantités de chaleur à fournir ou à ôter à une même masse d'air et d’eau ne se superposeront point car elles ne représentent point de mêmes quantités de chaleur à échanger aux mêmes points de l'échelle thermométrique.

Une assez grande quantité de chaleur se perdra né- cessairement dans l’atmosphère par l’échappement sans pouvoir être utilisée dans léchangeur. Il est important de montrer cette perte obligatoire, quelque système que l’on emploie pour perfectionner l'échangeur.

Calculons d’abord la surface de la courbe IT,

phase de 30° à 128° ou à 1029"? soit 205,9

2e phase de 128° à 350° ou à 479%? soit 95,8

soit en tout 1508""? soit 301,7 calories.

Si nous comparons ces résultats avec ceux de la fig. I, nous voyons que ces deux surfaces ne sont pas rigou- reusement équivalentes; 1l y a une différence de

1508mn2 —_ 1436mn? = 79nn2 Fig. IL. Fig. L ces 72mn° représentent environ 14 calories 5.

Cela provient uniquement de ce que nous supposons l'air entrant dans le compresseur absolument sec et sor- tant de l'échangeur saturé à 30°, après avoir circulé dans le moteur ; il emporte donc ainsi une quantité de chaleur par la vapeur qu'il contient et cette quantité est de 44 calories 5.

564 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE.

7. Récupération de la chaleur de l’échappement dans l’échangeur de température. Ainsi que nous l’avons dit, les quantités de chaleur qui arrivent par les courbes de la fig. IT sont cédées en 2 phases éminemment dis- tinctes l’une de l’autre.

La chaleur latente de condensation ne peut en aucun cas se transformer en chaleur utilisable à une tempéra- ture supérieure à 67°7; jusque-là on ne peut utiliser que la chaleur spécifique du mélange gazeux et la quantité totale disponible est représentée par 536""* qui corres- pondent à 107 calories 2.

Nous voyons, en traçant sur la courbe de la fig. II la surface représentée par ce nombre, qu'il faut remonter à une abscisse de 29%%,1 à partir de 30° comme origine ; cela correspond à 104°,65.

La conclusion à laquelle nous sommes parvenu est celle-ci : c’est que si la totalité de la chaleur à l’échappe- ment est utilisée pour réchauffer le mélange ascendant d’eau et d’air, entrant dans l'échangeur et se dirigeant sur les cylindres il doit entrer à 350°: (l'emploi d'un échangeur parfait obligeant cependant de jeter dans l’air atmosphérique, à la pression atmosphérique un mélange de vapeur d’eau et d’air à la température de 101°65;) cette quantité de chaleur résidant encore dans les gaz et notamment toute la chaleur latente de la vapeur d’eau sont obligatoirement perdues pour la machine.

On voit que cette méthode graphique dispense de ma- nier des équations transcendantes qui seraient les inté- grales de fonctions exponentielles superposées, et qui devraient être intégrées ayant l’inconnue sous le signe JS dans les limites même de l'intégration.

En traçant les courbes suivant les résultats des travaux

VPN

du tte SP RS PA

L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 565

de Regnault, on a une expression graphique de tous les phénomènes qui se passent dans l’appareil et la vérifica- tion des principes qui servent au fonctionnement du moteur qui nous occupe.

8. Calcul des quantités de chaleur à fournir. Cal- culons la somme totale des quantités de chaleur à four- nir au moteur.

L'air et l’eau comprimés sous la pression de 9 atmos- phères pénètrent au sortir du compresseur dans l’échan- geur ils s’élèvent gratuitement à une température de 101°,65.

Nous disons gratuitement, puisqu'ils utilisent pour cela la chaleur perdue de l’échappement.

De 101°65 à 350, ilfaut fournir à l’eau et à l'air une quantité de chaleur de

301,7 107,2 == 194,5

totale récupérée à fournir

Ainsi il faut fournir un mélange, pour une révolution, une quantité de chaleur de 194°5.

En outre de cette quantité de chaleur qu'il faut fournir à l’air et à l’eau pour les amener à l'état de gaz et à 350° dans les cylindres moteurs, nous devons fournir à ces gaz une quantité de chaleur suffisante pour leur per- mettre de se détendre sans abaisser leur température.

Chacun des cylindres donnant 21*"4132, le travail total est donc :

21,4132 X 3 = 64,2396.

Pour déterminer la quantité de chaleur à fournir pen- dant la détente, nous nous servons du premier principe de l’équivalence; en divisant le travail par 425, nous

ARCHIVES, t. VI. Décembre 1898. 39

ATEN

Li

566 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. aurons la quantité de chaleur à fournir aux cylindres et

aux gaz pour maintenir la détente isothermique _. 157r.045,

À ce moment, les gaz ayant terminé leur travail dans les cylindres s’échappent au dehors en traversant l’échan- geur et ne font plus que rendre leur chaleur au courant ascendant.

Faisons la somme de ces quantités de chaleur pour déterminer la chaleur totale à fournir au moteur :

à fournir après l’échangeur 194,50 à fournir pendant la détente 151,15 soit 345,09 En ramenant le tout à l’heure, on trouve Q = 300 X 60 X 345,65 6,2216: c-7,

9. Dépense totale et rendement du moteur air-eau.

Il résulte de l’étude numérique que nous venons de faire qu’en mélangeant de l’eau et de l’air dans des pro- portions telles que, pour chaque litre d'air, on introduise 02954 d’eau et que l’on fasse fonctionner le moteur à une pression de 9 atmosphères jusque dans les cylindres, en maintenant les cylindres à 350° pendant la détente, il est possible d'obtenir 2 chevaux 85 de puissance effec- tive avec une dépense de 6221°7.

Nous n’avons compris, dans ces chiffres, ni les frotte- ments des organes, ni la déperdition due au rayonne- ment, ni les imperfections inévitables de l'échangeur, ni la circulation d’eau qui se fait dans le cylindre de com- pression d'air.

Ces quantités sont, du reste, extrêmement variables, et n'auraient fait que gêner l'étude théorique à laquelle nous nous sommes livré. (A suivre.)

RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1897

POUR

GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD

PAR

R. GAUTIER

Professeur (Suite et fin1.)

IT. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE.

Genéve, Le baromètre normal de Noblet à servi aux six observations trihoraires diurnes. Sa correction, déterminée en 1892, est de + Om 43, L’altitude absolue de l'extrémité de la pointe d'ivoire, correspon- dant au zéro du baromètre, est de 404" 91, si l’on admet, comme hauteur absolue du repère de la pierre du Niton, la valeur 373" 54, indiquée comme la plus probable dans la 9% livraison du « Nivellement de pré- cision de la Suisse ».

Les indications pour les deux observations nocturnes de 4 h. et de # h. du matin, ainsi que pour les minima et les maxima diurnes, sont fournies par le barographe horaire de Hipp dont les constantes sont soigneusement déterminées chaque mois. Le baromètre à enregistrement

? Voir Archives, t. VI, novembre 1898, p. 459.

968

RÉSUMÉ MÉTEOROLOGIQUE

XII. GENÊVE, 1897.

Pression atmosphérique.

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570 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

continu de Redier, donné à l'Observatoire par Philippe Plantamour, complète occasionnellement ces données et, grâce à sa forte amplification, fournit des courbes intéressantes lors des brusques changements de pression.

Grand Saint-Bernard. Le baromètre de Gourdon, donné à l'Hospice par Auguste de la Rive, sert aux six observations diurnes. Sa correction, déterminée pour la dernière fois en 1891 est de 0""20.

Les valeurs de la pression atmosphérique à À h. et à 4h. du matin, ainsi que les minima et les maxima diurnes sont relevés sur un barographe horaire de Hot- tinger qui a été décrit dans le «Résumé » de 1884.

Dans les deux stations, la moyenne des huit observa- tions trihoraires donne la moyenne diurne de la pression almosphérique,

Moyennes générales. Variation diurne. Ecarts.

Le tableau XIII donne, pour Genéve, les valeurs moyen- nes de la pression atmosphérique pour les douze mois, les saisons et l’année météorologique ; il donne en outre la variation diurne pour ces mêmes périodes, exprimée par les différences entre les moyennes générales et les moyennes des huit observations trihoraires.

Le tableau XIV fournit les indications analogues pour le Grand Saint-Bernard.

Ce tableau fournit aussi les différences entre les pressions moyennes de Genève et du Grand St.-Bernard pour les quatre saisons et pour l’année. Ces différences corres- pondent au poids de la couche d’air comprise entre Îles deux stations. En prenant les moyennes annuelles seules: 727,05 pour Genève et 564,68 pour le Grand St- Bernard; puis les températures moyennes annuelles :

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 971

+ 9°.79 et 1°.13; enfin les moyennes annuelles de la fraction de saturation : 0.77 et 0.80, on peut cal- culer la différence d’altitude entre les deux stations,

Les tables hypsométriques d’'E. Plantamour donnent, pour cette différence d'altitude, la valeur 2064",0.

Les tables météorologiques internationales fournissent pour cette même différence, la valeur 206125.

Le nivellement direct exécuté avec le niveau à lunette, en 1859, par E. Plantamour et le colonel Burnier avait donné la valeur 2070n.,3.

Le tableau XV donne les résultats de la comparaison entre les moyennes mensuelles et annuelles et les valeurs normales déduites, par E. Plantamour, des 40 années de 1836 à 1875, pour Genère, et des 27 années de 1841 à 1867, pour le Grand Saint-Bernard.

XV ÉCARTS Epoque. Genève, Saint-Bernard. Genève-St-Bernard. mm Tan nm Décembre 1896 ... 3.25 2,71 0,54 Janvier 1897...... L,87 3,45 41,42 Bevrienun Ar + 4,92 + 5,97 1,05 NEUISE PSE Ce 0,27 + 1,47 1,74 22 NTE RE RATE 0.46 0,22 0,24 L. ET PIN OR CRE CES 1,21 41,87 + 0,66 Mons NE NS SE + 0,79 + 1,85 1,06 ue: 0e. 0,60 20,22 20:02 JT LORS 0,61 + 0,10 0,71 Septembre........ + 0,53 0,25 + 0,78 Drtobre. UT + 3,91 + 2,51 + 1,00 Novembre........ + 7,08 + 6,65 + 0,43 LANTA + 0,41 + 0,80 0,39

Il en résulte que, en 1897, à Genève, la hauteur barométrique moyenne annuelle est supérieure de On"41

1 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

à la moyenne, et au Grand Saint-Bernard, supérieure de 0""80, presque du double.

Ce qui est vrai pour l’année météorologique est plus vrai encore pour l’année civile. En effet la pression atmosphérique a été sensiblement plus élevée en décembre 1897 qu'en décembre 1896. Cela découle des chiffres suivants :

Genève Grand Saint-Bernard Décembre 1896 794.74 559.61 > 1897 729.62 564.04

D'où résulte pour la pression atmosphérique moyenne :

Genève G. Saint-Bernard Année météorologique 1896-97 727.05 564.68 Année civile 1897 12747 969.06

Quant aux écarts pour les pressions moyennes mensuelles, ils n’ont pas la même allure dans les deux stations: À Genève, nous trouvons cinq écarts positifs, contre sept négatifs, mais les premiers l’emportent sur les deuxièmes par leur importance. Au Grand Saint-Bernard, nous trouvons, inversément, sept écarts posilifs, contre cinq négatifs. Il y a discordance entre les deux stations pour les mois de mars, juillet, août et septembre, pour les- quels les écarts ont des signes contraires. La discordance maximum a lieu au mois de mars; elle est de mm 7%,

L'écart négatif le plus fort correspond, pour les deux stations, au mois de janvier et l'écart positif le plus fort au mois de novembre, pour les deux stations également.

90 Æcarts diurnes. Anomalies. Les tableaux XVI et XVII renferment les données qui permettent d'apprécier la variabilité de la pression

+ À

dti AN

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 973

atmosphérique dans les deux stations. Ils donnent des indications sur les écarts entre la valeur moyenne du baro- mètre pour chaque jour et la valeur normale, puis sur les écarts entre deux jours consécutifs. Pour les deux catégo- ries d’écarts, 1is fournissent les valeurs moyennes et les valeurs extrêmes.

30 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique.

Les tableaux XVIIT et XIÀ donnent les maxima et les minima absolus pour les douze mois et pour l’année météorologique aux deux stations.

A Geneve, les extrêmes moyens et absolus ont, d’après les publications antérieures, les valeurs suivantes :

minimum extrême moyen: 705%® 05

» » absolu : 7007 16(26 XIT, 1856). maximum extrême moyen: 741%" 03

» » absolu: 748mm 71 (17, I, 1SS2).

Le maximum absolu de l’année 1897 est donc de peu supérieur au maximum extrême moyen. Le minimum absolu est sensiblement plus bas que le minimum extrême moyen et supérieur de 1""34 seulement au minimum absolu. Durant les 62 années, de 1836 à 1897, il y a eu, du reste, six minima absolus inférieurs à celui de l’année 1897.

Au Grand Saint-Bernard, le baromètre est descendu très bas le 23 janvier et monté très haut le 22 novembre, dates communes des extrêmes absolus aux deux stations; l'amplitude annuelle absolue y diffère peu de l'am- plitude à Genève, de 2°" 54 seulement.

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974

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“HAOIMAHASONLY NOISSN *Z68E “CUVNUGA-LNIVS ‘TAX

576 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

XVIIL GENÈVE, 1897.

Époque. Minimum. Date, Maximum. Date,

absolu. absolu.

nm rm Déc. 1896. 702,60 le 6 738,18 le 27 Janv. 1897. 701,50 le 23 737,04 le 1 Février ... 717,73 le 741,82 Je 24 Mars... 712,48 le 29 733,03 le 11 AVES x 709,07 le 4 735,07 le 16 MATE EL 0E 714,04 le 27 133,15 le 44 1ft1T: PÉRERS 122,040 "le. 9 134,40 Île 41 Juillet.... 749,69 le 20 733,14 le 29 AOL 721,67 . le 22 TA 22e Septembre. 718,30 le 19 736,50 Le 5 Octobre... 721,56 le 1 737,61 le 27 Novembre. 712,82 le 29 742,58 le 22

Année.... 701,50 le 23 janv. 742,58 le 22 nov. 1897. 1897.

XIX.

Époque. Minimum. absolu.

k rnrn Déc. 1896. 544,68 Janv. 1897. 537,51

Février... 552,69 Mars 522 549,57 Avr. 2.2 18,79 MAL: .... 594,90 June. 562,10 Juillet .... 564,15 ADULTE 562,12

Septembre. 555,83 Octobre... 557,95 Novembre. 548,57

Année.... 537,91

SAINT-BERNARD, 1897.

Amplitude.

mm 35,58 35,54 24,09 20,55 26,00 19,11 12,06 13,45

9,85 18,20 16,05 29,76

41,08

Amplitude

mm 25.62 31,32 22,57 19,68 29,20 15,00 11,05

8,90 9,78

29 nov. 38.94

Date. Maximum, Date.

absolu.

mm le 6 570,30 le 30 le 23 568,83 le 1 le 1 019220 1e020 le 13 569,25 le 2% lere2 570,95 le 29 le 27 569,9) le 29 le 19 913,19 le 13 le 20 573,09 le 24 le 25 571,90 le 12 le 19 579,15 le 25 le 6 D/4:09 à eat le 29 576,05 le 29

le 23 janv. 576,05 le 1897. 1897.

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 977

IT. HUMDITÉ DE L’AIR.

Depuis l’année 188%, la tension de la vapeur d’eau n'est plus calculée, et l’humidité de l'air n’est repré- sentée, pour Genève, que par la fraction de saturation.

Pour les six observations diurnes, cet élément est dé- duit de l'observation des deux thermomètres du psychro- mètre. Pour les deux heures de nuit, { h. et # h. du matin, on déterminait jusqu’à la fin de novembre 1896 la fraction de saturation de deux manières différentes : au moyen d'un hygromètre enregistreur Richard, an- cien modèle: au moyen des thermomètres-psychro- mètres à renversement de Negrelti et Zambra installés en 1883.

Comme lindiquait la remarque insérée au bas des notes relatives aux observations météorologiques du mois de décembre 1896, tous ces appareils ont été remplacés par un hygromèêtre enregistreur, nouveau modèle, de M. Jules Richard, à Paris. Cet instrument a été placé dans la cage occupée précédemment par les thermomè- tres à renversement, lesquels ont été supprimés.

Le tableau XX fournit, pour les huit observations triho- raires, les données moyennes de la fraction de saturation, pour les douze mois, les saisons et l’année; puis la valeur de la fraction de saturation moyenne pour les mé- mes périodes ; enfin les minima et les maxima absolus : et lorsque le maximum correspond à la saturation com- plète, le nombre des cas de saturation est indiqué.

Afin de rendre l’évaluation des cas de saturation com- parable avec celle de l’ancien système des observations bihoraires, usité jusqu’en 1883, on a calculé, comme précédemment, la fréquence relative de la saturation pour les mois, les saisons et l’année.

RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

978

| 8£0° 0 SIOJ GIF ‘O00H. 001 GLL | 818 | SrL | LG9 | 979 | GEL | 978 £0r'0 GL ‘0001 001 yes | GL8 | LIS | LGL | GIL | 808 | +16 800°0 9 ‘000! 0fc 969 | 6SL | 179 | SES | CS | 9r9 | LL c00'0 YF ‘000! OF LOL | LGL | yG9 | LOG | SYS | 09 | 96L 8£0°0 SIOJ LS ‘O00F| 0 £98 || 888 | 198 | 008 | F8L | YS8 | F06 II '0 ‘0001 007 88 | 988 | 198 | GIS | G6L | LS8 | 866 £60°0 « ‘O001 OF t08 || 878 | CGL | 189 | 999 | G9L | 68

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| 800'0 «€ S ‘0001! Off 6rL | 188 | IIL | 660 | 76G | 669 | cs &I0'0 « © ‘OUOI| OS YL9 || GEL | Y19 | 80 | 00S | +c9 | 192 +00'0 CS UUODT I OS 699 L | 969 | LOS | FES | £I9 | 6GL 0000 ‘0L6 | 08G 8L9 || GEL | 109 | OYS | 819 | SG | GrL

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0p0:0 ‘086 | 08S 068 | 608 | +18 | SIL | 869 | G6L | 888

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POUR GËNÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 979

Le tableau XXI donne les écarts de la fraction de satu- ration et de la fréquence de la saturation avec les valeurs normales des « Nouvelles études sur le Climat de Ge- nève » de E. Plantamour.

XXI. GENÈVE, 1897.

Fraction Fréquence relalive

de saturation. de la saturation. Moyennes Bearts pour Moyennes Bcarts pour

(1849-1875) 1897 (1849-1875) 1897 Décembre 1896.. 569 + 11 0,147 0,131 Janvier 1897.... 897 + 32 0,145 0,052 HeVTIEr 7. 2,50 819 + 1 *0,096 0,096 MARS RE MAL TRE 754 30 0,039 0,093 NTM 697 + 22 0,016 0,016 LEP RTE 704 926 0,016 0,016 LS RE 698 29 0,010 0,006 SUN REA 679 D 0,006 —+- 0,006 LOUP ARNEENRRE 710 + 39 0,009 0,001 Septembre ...... 770 + 49 0,025 —+- 0,026 WELODre. Mic! 831 29 0,083 + 0,010 Novembre....... 833 —+- 48 0,067 —+- 0,084 Année... Li. 768 + 7 0,055 0,017

L'année météorologique 1897 à été plutôt humide ; la fraction de saturation dépasse de 0,7 °/, la valeur nor- male. Sept mois présentent des écarts positifs et le mois de septembre, avec un écart de 4,9 */,, est proportion- nellement le plus humide. Sur les cinq mois avec des écarts négatifs, mai est le plus sec, avec un écart de 20 ii

Le mois de novembre 1897 a été plutôt humide, et c’est cependant, le 28 de ce mois, qu’à été atteint le minimum absolu de l’année pour la fraction de satura- tion : 10 0/,. Ce minimum, survenant pendant un coup de fœhn intense, après une longue période de sécheresse

580 RÉSUME MÉTEOROLOGIQUE «

et de brouillards, représente le minimum absolu de la frac- tion de saturation depuis le début des observations psychrométriques à Genève, en 1849.

L'année civile 1897 à été un peu moins humide que l'année météorologique, le mois de décembre 1897 ayant été plus sec que le mois correspondant de 1896, avec une fraction de 854 au lieu de 876. La fraction de saturation de l’année civile est de 773, présentant un écart de 0,5 */, seulement sur la valeur moyenne nor- male.

En ce qui concerne la fréquence de la saturation, l’année 1897 donne, comme 1896, un nombre faible de cas de saturation. Quatre mois seulement présentent un écart positif, et novembre l'écart positif maximum. En revanche, décembre 1896 accuse un petit nombre de cas de saturation et un fort écart négatif,

IV. VENTSs.

Genève. L'observation des vents se fait de deux mauières différentes : six fois par jour, à l’ancienne girouette, eu estimant la force du vent par les chiffres de O à 6 de la demi-échelle de Beaufort; au moyen de lanémographe de MM. Richard frères, enregistrant auto- matiquement la direction et la vitesse du vent. Cet ané- mographe a été réparé peu avant le commencement de l’année météorologique, le 17 novembre 1896.

Le tableau XXII donne les résultats généraux du pre- mier système d'observations. Il fournit, pour les diffé- rents mois et pour l'année, le nombre de calmes plats et le nombre de fois le vent a été observé, avec la force À ou avec une force supérieure, dans chacune des seize directions de la rose des vents.

Le tableau XXII contient les résultats que l'on peut

PRES

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 981

XXII Vents observés à Genève dans l’année 1897.

3

= PSN Ro) lens | E LE É |.

S'AISIS|ElS|SIS | S | Sl£ ES

rs let lete LS Es IS |S | = | = Calme. .1123/101| 90! 63] 53! 56| 60! 44] 61! 82] 89] 991921 DEEE or 3 29| 21| 34] 39! 54| M] 35| 20] 18| 141309 NNE 14| 20! 20! 31 35! 86! 28| 60! 24| 28113Z| 29/1481 NE... DOP7 D AIN NO DURUTS MED MONS Le A 310 )538] ENE NE ET) TA RE AA (TEE ILE M PTT AN) DIRE 5 RS RON EE EE EU 0 EEE (RO RO RE ra 0) ESE (0) APE A Po TEE ET ER EE RCA ENS RE (D I 7 TA SR ETAIENT) I RE NN SSE. DUO O EN OEM O EMA NO OI 0 AO) NOIRE SRE Br DL Ah L6 | a O NO 2 MONS CA 00127 SSW. 54| 25| 38| 79] 81| 23| 28] 36| 51| 43) 7| 71472 SW... BIMA 2 AD ee SO El CR NS ns ESA WSW MOSS OMIPAQNAA 7 DAS AL ZT QC RE NT AC ee 0 RE AE RE RE RE QE SA A NS NE 1 WNW DIRRO)AU O0) PE THANIO) ES RAS OR SE RO (| PE NW... 1 POUSE RS M RATES ES EEE ET REC RTE NNW 3 LEE RUES GPA MS et 7 AO RSS

XXIIT ; RAPPORT RÉSULTANTE EPOQUE Vents - Calme NE. à SW. Direction. Intensité sur 400. sur 100. Décembre 1896... 0,33 S 27% W 19,7 66.1 Janvier 1897..... 0,95 S 54,7 W 2,8 54,3 1 HN à (9 APE SPA 1,07 N 61,2 W 8,5 53,6 MERMEE 0,27 S 43,5 W L5,3 33,9 ANT SRE 0,80 S 60,5 W 16,8 29,4 CI RSR EAP »,08 N 10,0 E 56,6 30,1 UT RATER 2,65 N 8.1 W 31,4 A AT) LIT SERIE 252 N:20:2°F 38,3 29,1 NOM RP ES db 0,95 S 85,9 W 6,3 32,8 Septembre. ...... 0,98 N 87,6 W 123 45,6 Céiahre eur, 14,09 N194E 79,3 L7,8 Noyembre....... 5,30 N 33,4 E 27,2 55,0 Année: 41] 244 1,50 N 10,4 W 14,2 42,1

ARCHIVES, L. VE Décembre 1898. 40

582 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

déduire du précédent au point de vue de la résultante finale des vents à Genève.

Le tableau XXIV donne le relevé des jours de forte bise (NNE) et de fort vent du midi (SSW). Le premier nombre est absolument égal au nombre normal de Plantamour. Il n’y a pas eu, du reste, de /rès violente bise en 1897. Au mois d'octobre seulement, une bise violente correspondant au chiffre 5 de la demi-échelle de Beaufort a soufflé une fois. Le refroidissement, amené par cette bise, a déterminé, le 9 octobre, la première gelée blanche de l'automne.

Le nombre de jours de fort vent du midi est supérieur de 21 au nombre normal de Plantamour : #4 jours.

XXIV. Nombre de jours de forte bise fort vent du midi Décembre 1896 ... 2 4 Janvier 1897...... 1 1 Hévrien.#RL:-0 2 6 MATH CRE et 13 ANTILLES et te 6 10 MATRA AV AC. 10 4 Je A MAN 2 2 AU EE FAR CIRRE 5 7 AOL ce cho be 2 7 Septembre........ 3 9 ODIODEB RE AA EE: 8 1 Novembre........ 1 1 IRL PME RS 5 1 Printemps........ 16 27 FE RIRE 9 16 AUTOMNE... +... 12 11 + MNT OPEN ERA 42 65

Le petit tableau suivant donne les résultats du deuxième système d'observations du vent, au moyen de l’anémo-

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 583

graphe Richard. Il indique, pour les différents mois de l’année, la vitesse moyenne du vent, exprimée en kilomètres par heure, sans faire de distinction suivant la direction du vent :

Kim. p. b. Kim. p.h. Décembre 1896. 5.21 RULES 6.38 Janvier 1897... 4.74 TUNER EE Ce 7.64 Février.......…. 5.92 A OUT Se du D.83 ETES RER 7.78 Septembre..... 6.01 AVES te SN 9.01 Octobre 27" 9.58 AL ANSE CRM OR 8.18 Novembre ..... 5.14%

Ces chiffres ne sont pas comparables à ceux de l’année précédente, la réparation de l’anémographe, le 17 no- vembre 1896, ayant forcément moditier les cons- tantes instrumentales. [l ressort en effet de la compa- raison, que les vitesses enregistrées sont très sensiblement supérieures en 1897 à ce qu’elles étaient en 1896, et cette augmentation est certainement, en grande partie, attribuable au nouveau moulinet et au nouveau comp- teur de l’anémographe.

Il résulte d’ailleurs de ce tableau que le mois le plus calme à été celui de janvier et le plus venteux, celui d'octobre.

Si l’on recherche encore, comme précédemment, le nombre de jours pour lesquels la vitesse du vent a dépassé, en moyenne, 25 kilomèires à l’heure, on en trouve cinq : À en mai (le 15 avec 34,0 km.) et 4 en oc- tobre (les 5, 6 et 7, la vitesse a été évaluée à 50, 36 et 25 km., et le 21, elle a été déterminée à 40,6 km).

Grand Saint-Bernard. La direction du vent est observée à la girouette et la force du vent estimée suivant la demi-échelle de Beaufort. Ces observations se font six fois par jour. Vu la situation de l'Hospice sur le col, on

584 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

n'y observe que deux vents: ceux du NE. et du SW.; le calme ne s’observe pas. Le tableau XX V fournit les résul- tats moyens de ces observations, avec les conclusions que

l'on en peut tirer pour la résultante des vents.

XX V. Vents observés au Saint-Bernard pendant l’année 1897

VENTS. RESULTANTE. 5 0 EPOQUE. NE. SW. Rapport. Direction. Intensité sur 100.

Déc. 1896. 98 122 0,80 S 45°W 12,9 Janv.1897. 91 138 0,66 S 45 W 25,3 Février... 147 ATUNE TS N4#5E 59,5

Mars. 7" 151 T1 2 N45E 43,0 Avril. .... 132 68 1,94 N45E 35,6 Mais er 172 24 071 N455E 79,6 Dons 0 137 55 2,49 N45E 45,6 Juillet.... 134 1201;86 N45 E 33,3 Août..... 86 102 0,84 S 45 W 8,6 Septembre. 117 19-21) 1:56 N45E 23,3 Octobre .. 87 109 0,80 5 45; Wie Ale

Novembre. 108 94041715 N45E 7,8

Année.... 1460 DT TCASAS N 45 E 22,1

V. PLUIE ET NEIGE.

Calme sur 100.

0,0 0,0 0,0

Le tableau XXVI fournit, comme dans les résu més antérieurs, pour (Genève, les données relatives à la pluie, et pour le Grand St- Bernard, les données relatives à la

pluie et à la neige.

Il convient donc d'y ajouter les indications suivantes relatives à la neige à Genève : on à récolté, à l’'Observa- toire de Genève, durant les mois d'hiver, les hauteurs de

neige fraiche suivantes : cm. 15.7 en décembre 1896 en 5 jours. 33.8 .». janvier -: 14897 » 8.» 3.5 » février » » À » 2.5 » mars » » "ES

59.5 dans l’année 1896-97 en 15 jours

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 989

XXVI. Pluie ou neige dans l’année 1897.

GENÈVE. ___ SAINT-BERNARD ÉPOQUE. CRE Not à Née C2 Eau Hauteur de jours. tombée. d'heures. de jours. tombée. de la neige. mm mm m

Décemb.1896. 23 113,1 114 12 130,0 1,41 Janvier 1897.. 14 29,4 98 9 (89,8) (1,11) Février ...... 12 66,7 66 9 158,4 1,84 LUN Tate 16 97,0 70 8 98,3 1,03 EST PVR NRR 14 13,4 56 10 105,5 1,22 MA art 9 22,7 21 5 57,0 0,46 PR. 16 45,4 37 6 134,0 0,36 Jullet:., : 2. 11 43,8 21 7 117,1 0,00 MOULE EL os à 20 159,4 83 10 182,7 0,00 Septembre.... 17 122,6 88 7 222,0 0,58 Octobre: :... 2 0,5 L 3 33,0 0,03 Novembre .... 5 14,8 7 0 0,0 0,00 ÉRNer = .t. 49/60209:2%0 1278 30 378,2 4,36 Printemps.... 39 193,4 147 23 260,8 2,71 [5 FENTARERRQE 47 248,6 141 23 433,8 0,36 Automne. .... 24 137,9 96 10 255,0 0,61 ANNÉE 2. 2 159207891662 86 1327,8 8,04

Le tableau XX VII donne les écarts entre les valeurs normales et les chiffres obtenus, en 1897, pour le nombre de jours de pluie et la hauteur d’eau tombée.

Le mois le plus pluvieux, à Genève, est le mois d'août, avec un excédant de 10 jours et de 79 mm.:; c'est, en chiffres ronds, pour les deux critères, le double de la normale. Décembre a été aussi très humide, avec des chiffres dépassant de beaucoup les valeurs normales. Au Grand St-Bernard, septembre est le mois le plus humide.

Octobre est le mois le plus sec dans les deux stations. A Genève, ce mois est le mois d'octobre le plus sec depuis l’année 1826. Et il succède immédiatement au mois d'octobre 1896 qui, avec 288,8 mm., était le mois

986 RESUME MEÉTÉOROLOGIQUE

d'octobre le plus humide de toute la série 1826-1896. Les années se suivent donc sans se ressembler ; une remar- que que l’on n’a que trop souvent l’occasion de faire en climatologie, et surtout à propos des précipitations atmosphériques.

XX VII Écarts GENEVE GRAND ST.-BERNARD EPOQUE Jours de pluie. Eau tombée. Jours de pluie Eau tumbée. ram Turn

Décembre 1896 + 14 —+ 62,1 + 4 —+ 56,9 Janvier 1897.. + 4 19,4 2 39,3 MénrTIer: ot + 4 + 30,2 0 + 64,8 MAS crue —+— 6 + 49,7 3 + 1,4 AY... Sie + 4 16,9 1 14,6 LTÉE 3 56,4 6 63,0 à LT CT EEE + 5 30,6 4 —+— 32,6 Juliet. .Lieet + 2 27,0 2 42,0 ADR < ART CID 700 OU + 96,9 Septembre .... + 7 + 28,4 2 —+- 106,0 Octobre....... 10 100,5 7 109,3 Novembre..... 6 59,2 10 98,6 Eye Le. + 22 + 72,9 + 2 + 82,4 Printemps..... + 7 + 10,2 10 76,2 IIS SORRTRE NT TE 25 4- 1745 Automne...... nn 131,3 19 101,9 AA x 0 + 37 hope 139 + 75,8

Les saisons se présentent de la façon suivante: A Genève l'hiver, le printemps et l'été sont trop humides, automne est trop sec et c’est lui qui donne son carac- tère à l’année entière pour la hauteur d’eau de pluie. Au Grand St-Bernard, le printemps et l'automne sont trop secs, mais l’hiver et l’élé, sensiblement plus humi- des, l’emportent sur eux et déterminent l’excès d'eau tombée pour l’année entière.

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 987

Il en résulte que l'année météorologique 1897 à des caractères opposés aux deux stations, et cette opposition se manifeste encore davantage si l’on tient compte du critère du nombre de jours de pluie. À Genove, ce nom- bre est de 37 supérieur à la normale et la hauteur de pluie est de 27 mm. inférieure à la normale. L'année à donc été plutôt sèche, mais il a plu beaucoup plus sou- vent que dans une année moyenne. Au Grand St-Ber- nard, c’est le contraire qui a lieu: l’année est humide, avec 76 mm. de plus que la moyenne, mais 1l y a un déficit de 32 jours sur le nombre moyen de jours de pluie.

L'année civile 1897 présente les mêmes caractères que l’année météorologique, en un peu plus accusé comme sécheresse pour Genève. Cela résulte de l'examen des chiffres suivants :

Genève. Grand St-Bernard. Jours Bau tombée Heures Jours Eau tombée Neige mm. min. im. Décembre 1896 23 413.1 41% 42 130.0 LA

» 1897 SANTO 2 EN OUR 71

47

LE Année météorologique 1897 159 789.1 662 86 1327.8 8.02

» civile » 1h 733.2 608 81 1310.2 8. Ecarts (année civile) + 22 82.7 ——37 +582

La statistique de la pluie à été, comme d'ordinaire, poussée plus loin pour les observations de Genéve :

Le tableau XXVIIT donne, pour chaque mois, la plus longue période de sécheresse, ou le nombre maximum de jours consécutifs sans pluie, et la plus longue période pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécutifs la pluie a été récoltée. Les plus longues séries de pluie correspondent aux mois les plus humides : décem- bre (1 à 9 et 12 à 21) et septembre (10 à 19).

+

RESUME METEOROLOGIQUE

588

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POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 89

La plus longue série de séchesse effective est celle du au 15 octobre; mais la période de sécheresse à été de beaucoup plus longue durée en automne. Si l’on fait abstraction des 0,2 mm. du 30 septembre, qui provien- nent de la bruine d’un brouillard enveloppant, des 0,4 mm. du 16 octobre, puis des bruines insensibles du 28 octobre, du # et du 12 novembre, on trouve une longue série, s'étendant du 24 septembre au 24 novem- bre, de 62 jours sans pluie véritable.

J'ai déjà relevé le fait que octobre 1897 a été le mois d'octobre le plus sec depuis 1826. Novembre 1897 n'est pas le plus sec de la série, novembre 1867 n’accusant que 5,9 mm.; mais si l’on ajoute octobre et novembre de l’année qui nous oceupe ici, on trouve que les 15,3 mm. recueillis durant les 61 jours de ces deux mois consti- tuent un minimum absolu pour cette période qui est, en général, plutôt pluvieuse à Genève.

Le même tableau XX VIT indique le nombre de jours la hauteur de pluie mesurée a été inférieure à { mm. ou à ‘/, de millimètre. Ces nombres sont assez élevés pour 1897 : 54 et 29; ils ont une assez grande impor- tance pour la comparaison avec le nombre des jours de pluie des premières années de la série et pour la com- paraison avec des séries d’autres stations, certains météo - rologistes ne comptant comme Jours de pluie caractérisés que ceux il tombe À mm. ou davantage.

Enfin le tableau XXVIIT donne le maximum de pluie récolté chaque mois et le nombre de jours la hauteur d’eau tombée a atteint ou dépassé 30 millimètres. En 1897, il y a eu cinq jours l’on a enregistré des chutes d’eau de cette importance. Ce sont :

990

le 12 mai avec » A9 août » » 29 » »

» 3 septembre avec

» | 9 »

RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

30.0 millimètres

32.6 » 39.6 » 30.5 » d1.1 »

Comme complément à ces indications, il sera intéres- sant de noter ici le relevé des plus violentes averses enregistrées durant un court espace de temps au pluvio- graphe de M, Usteri-Reinacher :

Date nm. min. mu, par minute 6 février 2,0 10 0,20 1 avni122/6 0108026 26 M s4t05 1919 0031 9 juin 2,0 3 0,67

Le tableau XXIX à pour

Dale I. 27 juin 3,0 20 juillet 4,0 28 août 2,2

2 septembre 3,5

Bin, I. par min,

7 0,43 4 1,00 3 0,73 5 0,70

but de permettre la compa- raison des différents mois entre eux et des quatre saisons

XXIX GENÈVE Époque. Durée relative Nombre moyen Bau tombée de la pluie. d'heures par jour. dans { heure.

Décembre 1896 .... 0,153 4,96 om 09 Janvier 1897....... 0,132 7,00 0,30 HéVrIerA on 0,098 5,50: 1,01 D A ER ME TE 0,094 1,38 1,39 ANTISPAM CT 0,078 4,00 1,32 Ma dt UE 0,028 2,33 1,08 SES Poe Me 0,051 2,31 1,23 JUIL RE PEER TEE 0,028 St 2,09 Res LES AL ETS 0,112 4,15 1,92 Septembre ........ 0,122 5,18 1,39 Octobre. ee 0,001 0,50 0,50 Novembre......... 0,010 1,40 SLT FE ÊTES pop ANARE TIMES 0,129 5,67 0,75 Printemps... .!.. 0,067 374 1,32 AE ETS: 0,064 3,00 1,76 Automne.......... 0,044 4,00 1,44 ANNEES, <(ORERS 0,076 4,16 1,19

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. D91

entre elles, au point de vue des précipitations atmos- phériques. Il est, à cet effet, calculé de facon à éliminer les inégales durées des mois ou des saisons, On y trouve la durée relative de la pluie, la fraction obtenue en divisant le nombre d'heures de pluie par le nom- bre total d'heures de la période: le nombre moyen d'heures de pluie par jour de pluie, obtenu en divisant, pour chaque période, le nombre d'heures de pluie par le nombre de jours de pluie: l’eau tombée dans une heure, obtenue en divisant la hauteur d’eau tombée durant la période, par le nombre d'heures de pluie de la période ; ce dernier chiffre représente donc l'intensité moyenne de la précipitation.

Le tableau XXX contient le relevé des observations pluviométriques faites dans les huit stations du canton de Genève, par le personnel de l'Observatoire, par l’auteur de ce « résumé » et par six zélés observateurs que nous remercions vivement pour leur concours. Dans les sept stations exclusivement pluviométriques, la pluie est enre- gistrée d’après les « Instructions» du Bureau météoro- logique central de Zurich, c’est-à-dire qu’elle est recueillie à 7 heures du matin (heure de Berne) et compte pour le jour précédent. À l'Observatoire, suivant l’ancien usage, la hauteur de pluie est comptée de minuit à minuit pour chaque jour. Il peut done se présenter, entre les chiffres de l'Observatoire et ceux des autres stations, des divergences assez sensibles pour quelques mois, lorsqu'il pleut abondamment dans la nuit du dernier jour du mois au premier jour du mois suivant.

Il manque malheureusement la hauteur d’eau recueillie au mois de février à Athenaz. Quant à la station de Com-

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POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 993

pesières, les totaux des mois de mars à août ont être corrigés sur les chiffres publiés dans les feuilles d’obser- vations mensuelles, parce que l’eau de pluie était mesurée dans une éprouvette dont la graduation ne correspondait pas à la grandeur du modèle de pluviomètre de la station. (Voir la note aux observations de septembre 1897, Archives, 1897, t. 4, p. 394.)

Le tableau XXXT fournit le nombre des jours d'orage ou jours de tonnerre à Genève et le nombre de jours des éclairs ont été vus à l'horizon, sans que le tonnerre fût entendu (éclairs de chaleur). Le nombre de jours de tonnerre en 1897 est absoiument égal au nombre moyen, 25 jours, déduit des trente années de 1846 à 1875.

XXXI GENÈVE ÉPOQUE. ETS TT Me rater Jours de tonnerre. saus lonnerre, Décembre 1896 ..... 0 0 Janvier 1897........ 0 9 HÉVTIET AA ET SE (9) 0 MERS PER NIMES A" 1 1 AVE TIRE Pa RE 2 1 MAL 2 TEE 3 0 PTE MORE NET RATS 9 4 TU NA ET 4 5 MOQUE AE TS en: 4 4 Septembre.......... 2 1 Ociohes ter un mr 0 0 Novembre,......... 0 0 ANNÉCERER CAEN 2 25 16

À noter qu'il n’y a eu, en 1897, à l'Observatoire de Genève, qu'une seule chute de gréle, le 2 septembre. Cette chute a duré 2 minutes seulement ; les grêlons, de forme irréguhere, étaient en moyenne de la grosseur d’une noisette; ils n’ont pas causé de dégâts. Cette chute a été suivie d’une violente averse de pluie.

594 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

VI. NÉBULOSITÉ.

La nébulosité s'exprime par une fraction décimale comprise entre zéro et un. Zéro (0.0) correspond à un ciel entièrement clair. Un (1.0) correspond à un ciel entièrement couvert. La mesure de la nébulosité par es- timation se fait à Genève et au Grand St-Bernard aux six observations diurnes, de 7 heures du matin à 10 heu- res du soir. La moyenne des six observations donne la moyenne diurne de la nébulosité, exprimée en cen- tièmes.

Dans le tableau XXXII. la nébulosité ou l’état du ciel aux deux stations est indiqué, pour les mois, les saisons et l’année, de deux manières différentes : par le nombre

XXXII État du ciel. GENÈVE. SAINT-BERNARD. f Jours Jours Jours Jours Nébu- Jours Jours Jours Jours Nébulo- ÉPOQUE. clairs. peu très cou- losité clairs. peu très cou- sité

nuag. nuag. verls. moyenne. nuag. nuag. verts. moyenne

DécAB06 NO ET ERTENU,05 7. 41 9/0 MESSE JANV 1697; COUPS 2026 070.90 6 514: 4 167 Février... 04) Ll 44:19. 0.76. 1 8: | LOST NN Mars 2 A TAL'E JAb 0;72 FT 9 0,55 AVE NE ON Sete 20/20,82 5 57 2201800 Mare she CU SELON RNA AO LE 1 LOGE 5 | 8 0,54 Juin c.... 94,034 10 Le OR LI E2 ECO À: VASE OA © 7 0,48 JOUER. 781 06 1 74% 105.055 9, 6408 7. DRE Août...... 5-6 "6.1 14! 0,620 48 SONGS Septembre. 6 1 7 16 0,69 9 ‘3,4 4 Eee DEtobEBe 0310 8 L 6 14 -10,687%.15 578 8 0,40 Novembre. 1 3 2 24 0,86 23 4 1 AUO0 AS Hiver... 4! 4 9,78, 0,87: 21. 15. 181/938/2000 Printemps. 6 17 20 49 0,71 19 17 21 35 0,59 LH NSAS 2915-28 ‘#2 0,67 27 19193, C0 Automne... 10 12% 15%15# 0,74 47 12 87.229087 Année .... 42 48 67 208 0,72 114 61 70 120 0,52

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D ENAE

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 999

de jours clairs, peu nuageux, très nuageux et couverts, ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de la nébulosité comprises entre 0,00 et 0,25, 0,25 et 0,50 0,50 et 0,75, 0,75 et 1,00; par la valeur moyenne de la nébulosité.

A Genève, l’année météorologique 1897 peut être carac- térisée, à ces deux points de vue, comme tres nébuleuse, plus encore que l’année 1896 de triste mémoire. En effet, on trouve à Genève, en moyenne, 67 jours clairs, 62 jours peu nuageux, 71 jours très nuageux, et 165 jours couverts. D’après les chiffres du tableau, on trouve, pour 1897, un déficit de 25 jours clairs, de 44 jours peu nuageux et de # jours très nuageux et un excédant de 43 jours couverts.

La nébulosité moyenne de l’année à Genève est de 0.62. Celle de 1897 est de 0,72, soit un excédant de 100), C'est autant qu'en 1853 et 1 °/, de plus qu'en 1896. Nous avons donctraversé une année présentant le maxi- mum de nébulosité constaté à Genève: et il est intéressant de suivre, dans le tableau suivant, les écarts de la nébulo- sité à Genève pour les différents mois et les quatre saisons, d’après les moyennes de E. Plantamour :

Écarts de la nébulosité.

Décembre 1896. +- 0,10 À F5 QUE ge 0,02 Janvier 1897... + 0,11 Juillet... 17155: +- 0,11 Févrient 22e +- 0,09 AO il + 0,15 Mare (135002 + 0,11 Septembre..... —- 0,20 JE RAM 0,24 Octobre. ...... 0,01 L.ET. cRPRRRES + 0,02 Novembre..... + 0,07 ee + 0,11 PR A e + 0,09 Printemps ..... +- 0,12 Automne ..... —+ 0,08 ATMEC 5.12 +- 0,10

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96 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

Les seuls mois de juin et d'octobre présentent de faibles écarts négatifs ; tous les autres mois et les quatre saisons, de fort écarts positifs. L'écart maximum positif tombe en avril qui a été trop nébuleux de 24 */,. Vient après, le mois de septembre, généralement beau dans nos régions, qui donne un excès de 20 ‘/, de nébulosité sur la va- leur moyenne.

Au Grand St-Bernard, la nébulosité moyenne est de 20 ‘|, inférieure à cellede Genève, comme en 1896, et de 6 °/, inférieure à la normale.

L'année civile 1897 présente les mêmes caractères de nébulosité que l’année météorologique. À Genève, décem- bre 1897 a une nébulosité moyenne de 0,92 au lieu de 0,93 en décembre 1896. Cela ne change donc rien au chiffre de la nébulosité moyenne annuelle. Au Grand St- Bernard, le mois de décembre 1897 à une nébulosité faible, 0,37 au lieu de 0,58 en décembre 1896. Cela abaisse encore de 2 */, environ la nébulosité moyenne de l’année civile, qui tombe à 0,50, avec un déficit de 8°/, par rapport à la normale,

Le tableau XXXIII donne, pour Genève, le nombre de jours de brouillard observés. D'après Plantamour, on peut s'attendre à 33 jours de brouillard, dont un tiers, environ, pour lesquels le brouillard règne avec intensité toute la journée. Comme on pouvait le prévoir, d’après les chiffres de la nébulosité, l’année 1897 doit présenter également un excédant de jours de brouillard. Cet excé- dant est fort: on trouve en effet 61 jours de brouil- lard, au lieu de 33, presque le double, et 24 jours de brouillard continu, au lieu de 44, plus du double.

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 97

XXXHII GENÈVE

J Brouillard Brouillard Nombre

EPOQUE. tout le jour. une partie total.

de la journée.

Décembre 1896 ... 0 10 10 Janvier 1897...... 7 11 18 HÉVrIEL Serre 0 4 4 NÉS CREER 0 0 0 ADI SRE Ta SE 0 0 0 ENCRES AREA A 0 1 1 JEUN RSS ENRESAEE 0 0 0 A ITIE SEE MEME 0 1 1 AO CC 0 0 0 Septembre ....... 0 3 3 OPIODrE Eee 4 6 10 Novembre........ 13 1 14 ANNÉE EN ELU A 24 37 61

VIT. DURÉE D’INSOLATION.

La feuille d'observations météorologiques de décembre 1896 annonçait l'installation d'un appareil enregistreur de l’insolation à l'Observatoire de Genéve. Cet appareil est construit sur le modèle des « Sunshine Recorder » de Campbell et Stokes et sort des ateliers de M. Usteri- Reinacher à Zurich. Je n’ai pas besoin d’en faire la description détaillée ici, car elle a été donnée aux lec- teurs des Archives, dans une note intéressante de M. Billwiller intitulée « Nébulosité moyenne et durée d’in- solation ».

Cet instrument a été placé sur le toit de l’Observa- toire, à une hauteur de 2,90 m. au-dessus du niveau de celui-ci, afin d'être soustrait à l'ombre portée par les coupoles. L’horizon est presque entièrement découvert pour lui; l’insolation n’est gênée un peu, qu’au NW. par des maisons de la promenade de St-Antoine et par

! Archives, 1889, t. 21, p. 404. ARCHIVES. &. VE Décembre 1898. A

D98 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

les clochers de St-Pierre. Mais il est probable que ces cons- tructions sont sans influence, l'appareil n’enregistrant pas l’insolation quand le soleil est bas sur l'horizon.

Vu le peu de place dont nous disposons dans les tableaux mensuels, nous n’y avons fait figurer que le nombre d'heures de soleil de chaque jour. Pour le résumé annuel, j'ai établi quelques tableaux de chiffres plus détaillés.

Le tableau XXXIV permet de suivre, beure par heure, la marche diurne de la durée d'insolation pour les douze mois, les quatre saisons et l’année. [l donne, dans ses deux dernières colonnes, la durée d’insolation en heures et les moyennes diurnes d’insolation pour les mêmes périodes. Il ressort de ces chiffres que le minimum absolu et relatif d’insolation tombe sur le mois de janvier et le maximum sur le mois de juin, ce qui correspond presque exactement à ce que nous avions constaté, en sens in- verse, pour la nébulosité.

L'année civile 1897 ne présente pas de différence avec l’année météorologique, le mois de décembre 1897 ayant eu 22,2 heures d’insolation, contre 22,9 en décem- bre 1896. Le total d'heures d’insolation de l’année civile est donc de 1547,1.

Le tableau XXXV permet d'apprécier la différence de l’insolation entre le matin et l'après-midi. Comme l’appareil est réglé sur le temps solaire vrai, les périodes d’insolation théoriques sont égales ; les nériodes réelles sont sensiblement différentes. Elles sont représentées dans le tableau, ainsi que la différence, soir —matin, de deux façons différentes : en heures et en pour cent du total d'heures d’insolation.

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000 RÉSUMÉ MÉFÉOROLOGIQUE

XXXV. DURÉE D'INSOLATION AVANT ET APRÈS MIDI

DIFFERENCE MATIN SOIR Soir—Matin Re RS D nombre - nombre À nombre ï d'heures FE d'heures 7e d'heures Je

Décembre 1896 5,8 25,3 17,4 - 74,7 + 11,3 + 49,3

Janvier 14897.. 5,8 34,7 10,9: 65,3 + 5,1 + 30,5 HÉVRIETR EN 30,3 43,8 38,9 56,2 + 8,6 + 12,4 MARS PE PEUT 63,7 47,4 70,8 52,6 + 7,1 + 5,3 TOUR SO RS 61/6.53,9 52,6 46,1 9,0 7,9 NAT AA Aer one 102,8 50,2 101,8 49,8 1,0 0,5 HuiDe:e Er LES 121,6 49,3 125,14 50,7 ‘+ 3.5 +", Jurilèt.. 222.0 117,3 47,5 199,9 52,5 —+ 12,6 + 5,1 AOL Mixer 98,0 48,3 104,7 51,7 + 6,7 + 3,3 Septembre .... (63,1 47,7 69,2 52,3 + 6,1 + 4,6 Octobre....... 45,0 40,7 65 19078 + 20,7 + 18,0 Novembre..... 44,6 31,7 31,5 68.3 + 16,9 + 36,7 HIVEr ET ee LA,9 38,5 66,9 61,5 + 25,0 + 25,0 Printemps .... 228,1 50,3 225,2 49.7 2,9 0,6 HER erreur 336,9 28.4 359,7 51,6 + 22,8 + 3,2 Automne ..... 122,7. 42,4 166,4 57,6 + 43,7 + 15,1 AMnee re... 729,6 47,1 818,2 92,9 + 88,6 + 5,7

Durant les mois d'hiver et d'automne, la prédomi- nance de l’insolation dans l'après-midi est très caracté- risée. Cela provient évidemment des brumes et des brouillards qui se dissipent, lorsqu'ils se dissipent, peu avant midi ou au commencement de l'après-midi. En été, la prédominance de l'après-midi est faible, Au printemps, il y a davantage d'heures d’insolation le matin, surtout au mois d'avril qui a été assez pluvieux et très nébuleux.

Dans la note que j’ai citée plus haut, M. Billwiller à établi d’une façon très ingénieuse une relation entre la nébulosité et la durée d’insolation ; il a trouvé que la valeur de la nébulosité moyenne d’une période (mois ou année) est à très peu de chose près égale au rapport entre les

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 601

heures de non-insolation et le total des heures d’insola- tion théoriquement possibles.

Pour faire cette comparaison, pour 1897, à Genève j'ai établi le sableau XXX VI. La 1" colonne contient les, nombres d'heures d’insolation théoriques, pour la latitude de 46°, au-dessus de l'horizon mathématique; j'ai em- prunté ces nombres au tableau de la p. #11 du travail de M. Billwiller. La 2"° colonne contient le rapport du nombre des heures de non-insolation au nombre total d'heures d’insolation possible. Si l’on appelle £ le nom- bre d'heures d’insolation théorique, & le nombre d'heures d'insolation réel, ce rapport est représenté par la fraction

F0 . , . La 3% colonne contient les valeurs de la nébu-

XXXVI COMPARAISON DE LA DURÉE DE NON-INSOLATION A LA NÉBULOSITÉ MOYENNE. GENEVE 1897.

Durée théorique Rapport Nébulosité

d’insolation t—i moyenne Différence t LE h

Décembre 1896 270 0,92 0,93 0,01 Janvier 1897... 282 0,94 0,90 + 0,04 Bevrier: 291 0.76 0,76 0,0) ATOS 371 0,6% 0.72 0,08 ANTIIRASPANEE 408 0,72 0,82 0,10 À 4 STORE PERS K6S 0,56 0,69 0,04 AGARA ee 471 0,48 0,52 0,0% net. 00 475 0,48 0,55 0,07 HEURE 437 0,54 0,62 0,08 Septembre..... 379 0,65 0,69 (0,04 Ociohrent.<.. - 338 0,67 0,68 0,01 No.embre..... 26/4 0,84 0,86 0,02 HNBR en. 2. 843 0,87 0.87 0,00 Printemps..... 124% 0,64 0,71 0,07 D LU PRES 1383 0,50 0,57 ==200:07 Automne...... 997 0,71 0,74 0,03 Ann eat kk67 0,65 (h72 0,07

602 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE

losité moyenne telles que les fournit le tableau XXXII, et la colonne donne la différence entre les valeurs des deux précédentes.

La relation trouvée par M. Billwiller se trouve abso- lument justifiée à Genève pour les mois d'hiver. Elle ne se justifie plus autant pour les autres mois et saisons de l'année 1897. L'écart est partout de même signe, la nébulosité étant plus forte que la valeur du rapport établi comme ci-dessus. Cela tient-il à ce que l’année 1897 à présenté une nébulosité moyenne exceptionnelle- ment forte à Genève ? ou bien cela vient-il du fait que la nébulosité se calcule à Genève sur 6 observations trihoraires diurnes (de 7 h. du matin à 10 h. du soir): au lieu de se calculer sur 3 observations comme aux stations de Zurich, Bâle, Lugano, Davos et da Säntis qui ont servi de base au travail de M. Billwiller ? C'est ce qu'une étude ultérieure de cette relation pour les années suivantes permettra d’élucider.

Dans le courant de l’année 1896, M. Marc Micheli a installé sur le mur méridional de la terrasse du Château du Crest, à Jussy, un enregistreur d’insolation tout sem- blable à celui de l'Observatoire. Il nous communique chaque mois le relevé du nombre d'heures d'insolation à Jussy. En voici le tableau complet pour 1897 :

b. h. Décembre 1896 28.7 Juin 1897 264.4 Janvier 1897 26.7 Juillet » 248.4 Février » 82.1 Août » 208.5 Mars » 136.6 Septembre » 135.7 Avril 5 110.1 Octobre » 119.3 Mai » 202.0 Novembre » 59.5 Hiver , 137:5 Eté » +: 72129 Printemps » 448.7 Automne » 314.5

Année 1622.0

POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 603

Si l’on compare ces chiffres à ceux de Genève du tableau XXXIV, on trouve que la durée d’insolation à Jussy est supérieure à celle de l'Observatoire. Il y a un excédant de 74 heures pour l’année entière et l’insola- tion est plus forte, à Jussy, dans tous les mois, sauf dans ceux d'avril et de mai. Cela ne doit pas étonner du reste, le château du Crest étant situé un peu plus haut que Genève et distant, en ligne droite, de 9 kilomètres de l'Observatoire, an NE,., et de 5 kilomètres du lac.

QUATRE-VINGT-UNIÈME SESSION

SOCIETE HELVETIQUE DES SCIENCES NATURBLLES

BERNE

du 31 juillet au 3 août 1898.

(Suite et fin).

Géographie physique.

Président : M. le prof. Dr E. Bruecxwer, de Berne. Secrétaire : M. G. Srreux, de la Rütti, Berne.

Ed. Brückner. Sur les limites d’altitudes dans les Alpes suisses. R. Bill- willer. Apparition simultanée du fœbn des deux côtés des Alpes. H. Wild. Détermination de l’inclinaison magnétique. Hergesell. Aerosta- tion scientifique. Riggenbach. Photographies de nuages. Maurer. Observation à distance de la neige recouvrant le Titlis Brückner. Périodes d’oscillation du climat. G. Streun. La mer de brouillards en Suisse.

M. le prof. D' BRuEcxNER (Berne). Sur les limites d'altitude dans les Alpes suisses, conférence à la as- semblée générale.

H.-B. de Saussure a été le premier qui ait fixé son attention sur la hauteur-limite de certains phénomé-

! Pour la première partie de ce compte rendu, mathématiques, astronomie et physique, chimie et pharmacie, voir Archives, 1898, t. VI, p. 359; pour la seconde partie, géologie et géographie, zoologie et botanique, p. 480.

SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 605 nes dans les Alpes. D’autres savants Pont suivi dans cette voie et ont cherché à déterminer les hauteurs des neiges éternelles, les hauteurs-limites des forêts et des arbres isolés. Tous les essais de ces savants étaient basés sur l'observation directe des phénoménessurles différents versants. Maiscette méthode à le grave inconvénient de reposer sur un nombre trop restreint de données, un seul observateur ne pouvant réunir suffisamment de matériaux. Nous possédons heureusement en Suisse une source très complète de documents exacts dans les cartes du Bureau topographique fédéral. Deux des élèves de M. Brückner viennent de terminer des tra- vaux sur ces matériaux dans l’Institut géographique de l'Université de Berne : M. le D' Iegerlehner, de Berne, a déterminé la hauteur des neiges éternelles dans les différentes régions des Alpes suisses; M. Imhof, de Schiers (Grisons), a déterminé les limites des forêts.

On désigne par limite des neiges éternelles dans la conception de Ed. Richter, la surface horizontale pour laquelle la neige tombée pendant une année arrive exactement à fondre. Dansles dépressions, le vent ac- cumule la neige, celle-ci peut subsister au dessous du niveau de cette surface. D'autre part on trouve, au-des- sus de cette limite, des parois de rochers à forte pente la neige n’a pu subsister. Il en résulte ce qu’on ap- pelle les limites locales des neiges éternelles.

La hauteur de la limite se détermine soit par la mé- thode de Kurowski, soit par la méthode de l’extension géographique des glaciers. Les deux méthodes condui- sent d’ailleurs à des résultats identiques.

Les différences dans l'altitude de la limite des neiges éternelles sont grandes, comme l'avait déjà signalé

606 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Richter. Cette limite s’élève à mesure qu'on pénêtra plus avant dans la montagne. Mais elle s'élève aussi avec la masse de la montagne. Exemples : Glärnisch 2500”, Urirotstock 2560", Titlis 2610", Groupe du Finsteraar- horn 2950, Alpes pennines 3100; dela Dent de Mor- cles au Wildstrubel 2740, région du Trift 2750, Oberalp- stock 2600, Tüdi 2710, Sardona 2630 ; groupe du Gothard 2700, Bernina 2900, Disgrazia 2750.

Il en est de même de la limite des forêts d’après les études faites par M.Imhof. Elle varie beaucoup de lieu en lieu. Exemples : Säntis et Glärnisch 1500, Pilate 1600, Engadine 2100 et plus, vallée de Saas 2300. L’impor- tance des masses soulevées joue aussi un grand rôle, mais tandis que c’est la hauteur des sommets qui influe sur la limite des neiges éternelles, c’est la hauteur du fond des vallées qui influe sur la limite des forêts. On peut dire en résumé que, dans les Alpes, cette limite s'élève avec l'élévation du fond des vallées. Exemples : Haute-Engadine 2160, Vallée du Bernina 2200, Bru- sio 2100, Disgrazia 1900; puis Basse-Engadine 2060, Scarlthal 2200, Münsterthal 2130; puis Haut-Valais 2000, vallée de Saint-Nicolas 2250, vallée de Saas 2300. Au groupe du Tôdi, la limite s'élève seulement à 1620 m. sur le versant nord et monte à 1950m. sur le versant sud.

Il est évident que ces variations dans la hauteur des neiges éternelles et des forêts proviennent des condi- tions climatologiques. Lorsqu'un massif de montagnes s'élève, cela influe sur la température parce que les surfaces isothermes de la saison chaude s’élévent propor- tionnellement; l’étude des observations météorologiques la prouvé. L’élévation de ces surfaces doit agir par

DES SCIENCES NATURELLES. 607

contre coup sur la hauteur des neiges éternelles et des forêts. Mais ce n’est pas une règle générale, car à côté de la température, d’autres facteurs agissent également, spécialement la quantité des précipitations atmosphéri- ques qui influe sur la hauteur-limite de la neige. On peut dire que l'altitude des limites de hauteur dans les Alpes représente fidèlement la diversité des condi- tions climatologiques de nos montagnes.

M. R. Bizcwizcer, Directeur du bureau météo- rologique central. Sur le phénomène de l'apparition simultanée du fæhn des deux côtés des Alpes.

Ce phénomène est, en apparence, en contradiction avec la théorie du fœhn telle qu’elle est généralement admise actuellement par les météorologistes et qui a fait antérieurement le sujet de communications à Ha Société helvétique. M. Billwiller rappelle que les an- ciennes théories ont été sapées par les travaux de MM. Hanon et Wild, lesquels ont démontré que les propriétés particulières de sécheresse et de chaleur du fœæhn ne se produisent qu’en pays de montagne. Dans les vallées des Alpes c’est la descente de l'air qui augmente sa pression et l’échauffe tout en le rendant relativement plus sec. La descente de l'air est motivée, dans la plu- part descas, par une diminution dela pression sur l’un des versants, par le fait de aspiration déterminée par le passage de minima barométriques à une distance plus ou moins considérable. L’air s'écoule alors des régions à haute pression vers celles à basse pression, par-dessus les sommets des montagnes et en suivant la pente. La théorie, bien établie maintenant, des cyclones et des

608 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

anticyclones a amené à conclure à la relation entre le fœhn et une dépression barométrique.

Une chute d'air, soit un mouvement dans une direc- tion plus ou moins verticale, se produit cependant aussi, sans qu'il soit besoin de linterposition d’une chaîne de montagnes. La descente de l’air est même la règle dans les anticyclones, quand on constate, en hiver, du fœhn au-dessus des couches d’air très froides remplissant à l’état stagnant, les dépressions terrestres cachées sous la mer de brouillards.

Il y a aussi des cas où, avec une hausse de la pres- sion sur les deux versants des Alpes, c’est-à-dire sous l'influence d’un apport d’air de haut en bas, favorisé par la nature du sol, le fæhn se manifeste en même temps dansles vallées septentrionales et méridionalesdes Alpes. M. Billwiller illustre ce phénomène par un exemple tiré des observations faites le 14 avril 1898 dans des stations des vallées des deux côtés des Alpes. Partout se manifeste l’élévation de température et la diminution de l'humidité relative qui sont caractéristiques du fœhn et qui correspondent ici, sur les deux versants à un écou- lement de l’air d’amont en aval. En même temps le baromètre montait des deux côtés des Alpes, de la même quantité, 5 mm. environ, du 13 au 14 avril.

Dans la discussion qui à suivi cette communication M. Wild s’est déclaré d'accord avec l’explication four- nie par M. Billwiller, mais il est d'avis que le terme de fœhn doit être réservé au vent qui franchit une chaine de montagnes en présentant les caractères spéciaux sus-mentionnés. MM. Billwiller et Brückner estiment au contraire qu’il n'existe pas de différence essentielle entre les deux catégories de phénomènes qui ont fait

de

DES SCIENCES NATURELLES. 609

l’objet de cette communication. La différence réside seulement dans l’intensité et dans la valeur de la compo- sante verticale du mouvement de l'air. Dansles deux cas la chaleur et la sécheresse proviennent de la même cause. Il existe aussi des formes de transition entre les deux phénomènes, de sorte qu'il serait difficile de limi- ter la notion du fœhn comme M. Wild.

M. le D' H. Wisp (Zurich). Détermination de l’in- clinaison magnétique absolue et de ses variations.

M. Wild rend compte d’une recherche qu'il a faite concernant l'exactitude des différents instruments moyennant lesquels on détermine aussi bien la valeur absolue de l’inclinaison magnétique que ses variations et les efforts qu'on a faits dans les derniers temps pour rendre cette exactitude plus grande et comparable à celle des autres éléments magnétiques : la déclinaison et l'intensité horizontale.

Il démontre d’après les observations faites à diffé- rents observatoires magnétiques et surtout celui de Pa- wlowsk que pour les meilleures boussoles d’inelinaison avec des aiguilles ni l’exactitude de l’inclinaison absolue ni celle pour les valeurs relatives d’une époque à l’autre ne surpasse + 1”, pendant que les déterminations avec l’inclinateur à induction de W. Weber, en suivant la méthode d’observation indiquée par l’auteur en 1881, peuvent atteindre une exactitude de + 3”,5.

Il en conclut que la complète exclusion des inclina- teurs à aiguilles et leur remplacement par des inclina- teurs à induction dans les observatoires magnétiques devrait s'effectuer aussitôt que possible.

A cette occasion un nouvel inelinateur à induction

ee;

CN PAR PTS LA! * LEE

610 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

construit dans l'atelier de M. le professeur Edelmann à Munich (aussi présent à la séance) d’après des idées communes de lui et de l’orateur est mis sous les yeux de la section. Il est destiné à observer d’après la méthode Nulle en employant au lieu des bobines circu- laires de Weber un inducteur d’après le système des électro-dynamos ; selon les essais préliminaires on peut espérer d'atteindre une exactitude de + 1”.

Parmi les instruments de variation, soit directement de l’inclinaison soit seulement de l'intensité verticale, dont la combinaison avec l'observation des variations de l'intensité horizontale fournit également celles de l’in- clinaison, M. Wild a trouvé que pour le moment ce n’est que la balance de Lloyd avec compensation pour la température qui donne des indications satisfaisantes et il présente à la section, grâce à la complaisance de M. Edelmann un exemplaire d’un tel instrument cons- truit dans son atelier à Munich. Parmi les essais qu’on a faits pour remplacer la balance de Lloyd par un instru- ment encore plus sensible, il cite l’inclinateur de varia- tion avec induction dans le fer par Lloyd et Lamont, lequel d’après les recherches faites à différents obser- vatoires doit être rejeté comme donnant des indications fausses, et l’inclinateur de variation Weber-Kupffer avec induction dans un cylindre en cuivre qui tourne autour d’un axe horizontal avec une vitesse constante, lequel promet beaucoup si l’on parvient à rendre ce mouvement assez régulier. Les auteurs espèrent que le nouvel inclinateur à induction, présenté à la section, pourra avec quelques modifications aussi servir comme un excellent instrument de variation.

M. le prof. HERGESELL, directeur de l’Institut météo-

++

DES SCIENCES NATURELLES. 611

rologique d’Alsace-Lorraine à Strasbourg, parle de l’aérostation scientifique.

Il expose les résultats des dernières expéditions aérostatiques internationales, en particulier ceux qui concernent les variations diurnes de la température. Déjà à des hauteurs de 700 m. l’oscillation de la tem- pérature pendant le jour se réduit à 3 ou tandis que l’oscillation nocturne disparaît complétement.

M. Hergesell s'étend surtout sur les travaux de la Commission aéronautique internationale réunie à Strasbourg en mars et sur l’ascension internationale qui à eu lieu en suite de ses décisions le 8 juin suivant. Le ballon enregistreur de Strasbourg s’est élevé ce jour- à l'altitude de 10,000 m., à laquelle, il a inscrit une température de 49° C.

L'auteur émet le vœu que la Suisse entre dans ce nouveau champ d'études.

M. le prof. RiGceNBacH, de Bâle, démontre une série de photographies de nuages qui permettent de suivre très nettement le développement des Cumulo-nimbus, des Mammato-Cumulus et autres types de nuages.

M. BRuECkNER, lit à la Section une note qui lui est adressée par M. le Maurer, de Zurich, sur la mesure à distance de la quantité de neige qui recouvre le sommet du Tiilis.

La station météorologique centrale suisse, près de Zurich, d’où M. Maurer opère ses recherches, se prête très bien à ce genre d’observations à cause de son altitude (493 m.) et de la magnifique vue qu’elle possède sur toute la chaîne s’étendant du Glärnisch au

612 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

Titlis. De cette station il scrute le paysage alpestre avec une très bonne lunette de Merz de 2 ‘/, pouces avec deux oculaires de Ramsden (grossissement 30 et 60 fois) et un excellent micromêtre bifilaire. Un degré du tambour de ce micromètre (‘/,,, de tour) correspond presque exactement pour la distance du Titlis, à une longueur de 1 m.

Le printemps de 1897 à été particulièrement intéres- sant à cause de la quantité tout à fait exceptionnelle de neige accumulée sur les sommités à la suite de l’été très humide de 1896 et des mois très neigeux d'avril et mai suivants. Le nivean maximum de la neige au Titlis fut très exactement noté les 29 et 30 mai, en le repérant à un rocher toujours nettement visible. La marche de l’ablation du névé du sommet fut suivie régulièrement pendant tout le cours de l’été et de l'automne, ce der- nier, on s’en souvient, exceptionnellement sec. Du 30 mai au commencement de décembre le sommet neigeux du Titlis s’est abaissé de 7 m., ce qui équivaut à une hauteur de neige fraiche 3 à 4 fois plus forte.

Ces résultats concordent assez bien avec les données auxquelles sont arrivés Schlagintweit, Heim, Kerner de Marilaun et d’autres sur les quantités de neige qui tombent annuellement sur les sommités.

M. le prof. D' BruEcKNER. Sur la période de 35 ans des oscillations du climat.

L'association des vignerons allemands a publié des tableaux détaillés sur la qualité des vins pour l'intervalle entre les années 1820 et 1895 ; il en résulte que la bonté du vin est fidèlement représentée par les varia- tions du climat. Dans les périodes sèches et chaudes

DES SCIENCES NATURELLES. 613

correspondant aux environs des années 1830 et 1860, la qualité du vin a été, en moyenne, pour tous les vi- gnobles allemands, très supérieure à ce qu’elle a été durant les périodes des environs de 1850 et de 1880. Depuis cette dernière date, la qualité moyenne du vin s’est sensiblement relevée. Pour toutes les régions vi- nicoles les courbes des deux phénomènes marchent parallèlement et c’est une confirmation remarquable des oscillations du climat.

M. G. STREUN, de Berne, traite de la mer de brouil- lards en Suisse. Il montre sur la carte de la plaine Suisse et par des relevés journaliers les variations d’étendue du brouillard pendant la période très bru- meuse de l’automne 1897. Sa limite supérieure a été en moyenne de 900 m., son épaisseur d'environ 400 m. M. Sireun a aussi étudié les causes qui agissent sur la mer de brouillards, les circonstances topographiques, les vents, la température, etc.

Anthropologie.

Président : M. le Prof. KozLmawx, de Bâle. Secrétaire : M. le D' R.-0. Buri, de Berne.

Martin. Proposition de fonder une Commission anthropologique suisse. V. Gross. Sur le cimetière helvète de Vevey. Crâne trouvé à Bienne. Eug. Pitard. Sur une série de crânes dolichocéphales de la vallée dn Rhône. Sur 51 crânes de criminels français. Nzesch. Fouilles au Kesslerloch près de Thayngen. Schürch. Formes de crânes dans la Suisse moyenne.

M. le MARTIN propose de fonder une commission anthropologique permanente. Après discussion, il est décidé qu’il y aura à l'avenir dans les sessions annuelles

ARCHIVES, t. VI. Décembre 1898. 42

G1# SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

une sechion d'anthropologie qui examinera les meilleu- res méthodes d'étude.

M. le D' V. Gross, fait une communication sur les sépultures de l’époque de La Tène, découvertes à Vevey, l'hiver dernier, à l’occasion des travaux opérés au- dessus de la ville pour la construction d’un boulevard. La Direction des Travaux ne fut avisée de la décoaverte que lorsque quatre ou cmq tombes avaient été fouillées par les ouvriers et leur contenu (bracelets de verre et autres objets) dispersé ou brisé.

M. Alb. Naef, inspecteur cantonal des fouilles, appelé sur place, constata la présence d’un antique cimetière et, après entente avec les autorités, il fut décidé que des fouilles systématiques seraient entreprises.

M. Naef, secondé par M. l’architecte Barvat, explora dès ce moment, les unes après les autres, toutes les tombes situées dans le champ des travaux du nouveau boulevard. Des photographies furent prises sur place et un journal des fouilles, relata, jour par Jour, tout ce qui était intéressant à constater.

Ces tombes gisaient dans un lit de gravier de 4%,45 à 1",51 d'épaisseur et étaient toutes orientées du N.N.E. au S.S.E., la tête était toujours (sauf dans un seul cas) placée au N.

Une constatation intéressante, faite par M. Naef, a été celle de l'existence de cercueils de bois, qui se trahissent par une poussière noirètre entourant la tombe. Parmi la trentaine de squelettes découverts, six appartenaient à des hommes, sept à des femmes et jeunes filles, et six à de petits enfants. Quant aux ob- jets trouvés près des ossements en voici la liste : seize

DES SCIENCES NATURELLES. 615

fibules de bronze, treize fibules de fer du type de La Têne, trois bagues d’or, d’électrum et de bronze, une chainette de bronze très complète qui était placée autour de lataille, deux épées en fer, à lame très bien conser- vée, et dans la paume de la main d'une femme une monnaie messaliotie portant d'un côté l'effigie de Diane et de l’autre une rouelle avec les lettres M A.

A en juger d'aprés les trouvailles faites dans le voi- sinage du champ de fouilles, cecimetière gallo-helvête, comme l’a désigné M. Naef, s’étendait sur une surface assez considérable. On peut espérer qu’un jour ou l’autre, les fouilles y seront reprises et étendues au cimetière entier.

M. le D' Gross présente ensuite à la Société un crâne humain (de femme probablement) découvert tout der- niérement à Bienne dans un terrain tourbeux, sous une couche de gravier sablonneux de 1,80 d'épaisseur. Dans le voisinage immédiat du crâne se trouvaient des ossements humains.

D’après la couleur foncée du crâne et la profondeur à laquelle il a été trouvé, d’après les ossements d’a- nimaux qui y étaient joints, d’après aussi l’analogie frappante qu'il présente avec les célèbres crànes d’Au- vernier, on doit admettre qu'il date de l’époque du bronze probablement.

M.E. Pirarp (Genève) présente deux communications : Sur une série de crânes dolichocéphales prove- nant de la vallée du Rhône, dans laquelle il montre les caractères afférents à ces crânes qui sont sous dolicho- céphales et mésaticéphales; par leur indice orbitaire

616 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

mésosèmes et par leur indice nasal mesorrhiniens. Il indique combien la Vallée du Rhône (Valais) a subi de modifications sous le rapport des populations qui l’habitent.

M. Pirarp a étudié à Paris, au laboratoire d’an- thropologie de l’École des Hautes études, et grâce à l’obligeance de son maître M. Manouvrier, une série de 51 crânes de criminels français.

Ces crànes, classés d’après leur indice céphalique, prouvent qu’il existe, contrairement à l’opinion admise, autant de criminels dolichocéphales que de criminels brachycéphales.

Il a montré les caractères les plus intéressants relevés au cours de son travail et les a comparés à ceux d’autres séries précédemment étudiées en France.

Pour montrer le peu de valeur qu’il y a lieu d’attri- buer aux prétendus caractères différentiels découverts dans les crânes des criminels, M. Pitard a comparé la série indiquée ci-dessus, à plusieurs séries de même nombre, de crànes provenant des Catacombes de Paris. Il a démontré que des différences analogues existent, d’une série à l’autre, lorsque celles-ci sont composées de crànes quelconques.

Les principaux résultats de cette étude ont été publiés dans le Bulletin de la Société d’ Anthropologie de Paris, Fasc. 3, 14898.

M. le D' Nuescu, de Schaffhouse, fait une communi- cation sommaire relative aux fouilles et aux trouvailles qui ont été faites au Kesslerloch près de Thayngen et, à sa requête, la section d'anthropologie émet le vœu que

pe”

DES SCIENCES NATURELLES. 617 la Société helvétique des sciences naturelles fasse des démarches pour obtenir des recherches complètes et systématiques dans cette intéressante localité.

M. le D' Otto Scaürca, de Langnau, fait une commu- nication relative à la forme du crâne chez les popula- ions du plateau suisse.

Ses recherches ont porté sur le Musée anatomique de Berne et sur les ossuaires de Hassle, Buochs, Stans, Altdorf et Schatidorf, représentant en tout 455 crânes ; elles ont montré une prédominance très forte du type brachycéphale qui forme le 86,6 °/, des individus étu- diés, tandis que le type mésocéphale n’en forme que le 11,8 */, et le type dolichocéphale le 1,6 °/,.

Les proportions varient suivant les ossuaires de 70 à 94 °/, pour les brachycéphales, de 8 à 26 °/, pour les mésocéphales et de 0 à 4 */, pour les dolichocéphales.

En ce qui concerne l'indice de la face le type lepto- prosophe forme le 88,5 */, (82 à 98 ‘/,), le type chamæprosope le 11,5 °/, (2 à 18 °/,) du total.

La population du plateau suisse est donc en grande partie brachycéphale et leptoprosope.

L'auteur a ensuite cherché à établir les corrélations qui existent entre les diverses parties de la face en se basant sur le travail de M. le prof. Kollman intitulé « ZweiSchädel aus den Pfahlbauten und die Bedeutung desjenigen von Auvernier für die Rassenanatomie . » Pour les crânes de Berne et de Hassle il a comparé seulement la forme de la face et celle du palais et a trouvé à Berne 61 individus leptoprosopes et stenostaphilines, 8 indi- vidus chamæprosopes et eurystaphilines, et à Hassle

7 individus leptoprosopes et stenostaphilines et 6 indi-

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vidus chamæprosopes et eurystaphilines. Ce qui repré- sente une proportion de 87.3 °/, à Berne, de 82.7 ‘}, à Hassle d'individus chez lesquels les caractères du palais sont corrélatifs de ceux de la face. À Buochs sur 106 cràues 42, soit le 39,6 ‘/,, sont à la fois leptopro- sopes, stenostaphilines, hypsiconques et leptorhines ; à Stans sur 76 crânes, 30 présentent {ous ces mèmes ca- ractères tandis que 4 est à la fois chamæprosope, eurystaphiline, chamæconque, et platyrbine. A Altdorf, sur 80 crànes, 22 ont tous les caractères corrélatifs de la leptoprosopie et 3 tous ceux de la chamæprosopie. A Schattdorf, sur 64 individus, nous en avons 24 à la fois leptoprosopes, stenostaphilines, hypsiconches et lepto- rhines et 3 à la fois chamæprosopes, eurystaphilines, chamæconques et leptorhines.

Ces quelques mesures confirment ainsi nettement la loi de la corrélation si vaillamment défendue par M. le prof. Kollmann. Elles montrent d’autre part l’unité de race des populations de la Suisse centrale.

Anatomie et Physiologie.

Présidents : MM. les prof. KeonecKEeR et STRASSER, de Berne. Secrétaires : MM. les D' K.-W. ZimmErMANN et Asker, de Berne.

Prof. Kollmann. Irfluence de l’hérédité sur la formation des races humaines. Embryons de singes. P. Burckhardt. Struciure anatomique du cerveau chez les Sélaciens. KE, Buznion. La fo'mation des os chez les batraciens urodèles. -- Auz. Eternod. Premiers stades de la circulation sanguine dans l'œuf et l'embryon humain. K.-W. Zimmermann. Démonstrations ana- tomiques. Asher. Bases anatomiques et physiologiques de l'acuité visuelle. R. Wood. Mouvements de l'intestin chez les Tanches. R. Wybauw. Relations du nerf vague avec le cœur. D' H. Ito. Le développement de chaleur par suite de l'excitation du cerveau. Me Pel. Betschasnoff

DES SCIENCES NATURELLES. 619 Relations entre la fréquence du ponls et le contenu du cœur. Mii® Julia Divine. Respiration du cœur chez la grenouille. Mil® N. Lomakina. Anastomoses nerveuses sur le cœur du chien et du cheval. Mile [,, Schi-

lina, Comparaisons entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de Hürthle. D’ Lüscher, Effets de l'isolement du cerveau, du cervelet et

de la mœælle allongée.

M. le prof. KoLLMaANN, de Bâle, traite des rapports de l'hérédité avec la formation des races humaines.

Des milliers de cränes préhistoriques et modernes furent mesurés et comparés entre eux et l’on reconnut l'existence de deux types, dolichocéphale et brachycé- phale qui se sont constamment transmis par hérédité.

L'on distingue d’autre part dans la race blanche d’après la couleur des yeux, des cheveux et de la peau la variété blonde et la variété brune ; or on sait main- tenant que, déjà avant l’apparition des Romains et des Germains, ces deux variétés étaient réparties comme elles le sont aujourd’hui, le type blond prédominant dans le Nord, le type brun dans le Sud, Ces deux varié- tés sont donc persistantes et leurs caractères respectifs se sont incontestablement transmis par hérédité.

Il esi prouvé que les représentants de la race blanche qui ont émigré dans d'autres climats n'ont nullement été modifiées méme après plusieurs siècles, mais ont conservé tous les caractères essentiels de leur va- riété. Et, comme le climat, l’alimentation est inca- pable de transformer une race ou une variété; elle peut agir seulemeat sur les caracteres individuels, son action étant par suite essentiellemeat passagère. Il est donc impossible de “onsidérer les races bumaines comme soumises « une transformation lente mais continue.

Si ces observations ae s'étendent que sur quelques siècles, nous avons une autre preuve de la persistance

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des races et variétés humaines dans les nombreuses œuvres d'art de la civilisation égyptienne, qui remonte à plusieurs milliers d'années et sur lesquelles sont pour- tant figurés d’une façon parfaitement distincte des repré- sentants des Sémites, des Ariens et des Nègres, absolu- ment semblables à ceux qui vivent actuellement en Egypte. Or les débuts de la civilisation égyptienne doi- vent remonter à peu près d'aprés Virchow, jusqu’au temps de la période néolithique de l’Europe centrale et occidentale.

L'on peut donc admettre que les races humaines de la période néolithique étaient identiques à celles de l’époque actuelle non seulement par le squelette, mais aussi par le développement des chairs. Si l’on a appris à connaître par un grand nombre de mesures l’épaisseur moyenne des chairs sur les diverses parties de la face chez les races contemporaines, l’on pourra reconsti- tuer une tête d’après n'importe quel crâne préhistori- que. C’est dans cette idée que M. Kollmann et M. W. Buchly ont, d’après les données fournies par 28 cadavres d’âges et de sexes différents, recouvert un crâne de femme de la période néolithique, d’une cou- che de terre exactement égale sur chaque point, à l'épaisseur normale des chairs. La tête ainsi reconsti- tuée appartient à une femme néolithique découverte à Auvernier et est caractérisée par sa forme générale brachycéphale et chamæprosope, son front plat, ses pommettes saillantes, son nez un peu relevé et ses lèvres épaisses. Ce même type était déjà représenté parmi les Troglodytes de Schweizersbild et existe encore actuellement à côté du type leptoprosope.

Une publication complète sur le sujet a paru dans les Archiv für Anthropologie, Brunswick, 1898, 4°.

DES SCIENCES NATURELLES. 621

M. KoLLMANN expose ensuite plusieurs planches montrant les diverses phases du développement de Cercopithecus cynomolgus et de Semnopithecus pres- bytes. L’embryon de la seconde espèce étudiée ici a été rapporté de Ceylan et remis à l’auteur par MM. Paul et Fritz Sarasin. Son développement correspond à celui d’un embryon humain de 5 semaines d’après l’aspect des yeux, des arcs branchiaux et des extrémités ; on pourrait à première vue le confondre avec un embryon humain mais un examen approfondi montre des diffé- rences bien marquées : ainsi il a un cordon ombilical nettement plus gros et sa vésicule ombilicale est vaste et distendue ; en outre le corps est tordu sur son axe longitudinal de façon à faire dévier son extrémité posté- rieure fortement à gauche. La région caudale de la co- lonne vertébrale est déjà bien développée et dévie également à gauche.

L'auteur à observé d’autre part chez 3 embryons de Makakes long de 15 à 20 mm. une réduction de l’ex- trémité de la région caudale analogue à ce que lon constate pour l’Homme, les Mammifères en général et les Oiseaux.

M. le prof. R. BurcxHarpT, de Bâle, fait une com- munication sur la forme extérieure du cerveau des Sélaciens.

Dans cette étude, qui fait suite à celle dont il a rendu compte à la session d’Engelberg en 41897, l’auteur à pris pour base le cerveau de Scymnus dont il a étudié aussi bien la forme que le développement et est arrivé aux Conclusions suivantes :

La structure de la moelle épinière se suit à travers

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toute la moelle allongée et le cervelet et la continuité des différentes zones ne subit d’altération importante que dans la région de l'organe auditif la zone dorso- latérale se plisse en forme d’S et dans le cervelet qui se différencie dans les mêmes proportions que ses or- ganes des sens périphériques. La structure du cerveau antérieur peut également se ramener à celle de la moelle épinière, quoique le développement de l’œil et de l'organe olfactif amène ici des modifications plus inportantes que celles subies par les centres des or- ganes des sens moins différenciés. Nous arrivons ainsi à une conception du cerveau tout à fait semblable à celle que l’on avait au commencement de ce siècle avant que l’on eût atiribaé faussement une valeur mor- phologique aux vésicules cérébrales et aux métamères du cerveau. L'auteur se refuse absolument à attribuer à la segmentation du feuillet germinatif moyen une va- leur décisive pour la genèse du cerveau et affirme au contraire que ce sont le feuillet germinatif externe et ses dérivés qui ont une importance insuffisamment connue pour le problème de la céphalogénèse des vertébrés.

L'auieur accompagne son exposition de la démons- tration de nombreuses figures représentant le cerveau de 42 genres différents de Sélaciens.

M. E. BüGx'on, de Lausanoe, parle de la formation des os chez les Batraciens urodèles.

Les animaux qui oo ‘ai l’objet de ceite étude sont le Triton, la Salamandre, l’Axolotl et le Protée. L’au- teur s’est servi de coupes sériées, colorées au carmin boracique et au vert d’iode.

DES SCIENCES NATURELLES. 623

. L'os se montre en premier lieu sur les bords de la bouche, au niveau des dents, en continuité avec le socle ou base de celles-ci.

Le tissu osseux dentaire, si bien étudié par Hertwig, peut être observé chez des larves de Triton de 16 mm. Il se forme dans l’épaisseur du chorion de la muqueuse buccale, à une époque le reste du squelette est encore entièrement cartilagineux.

L'ossification des membres, de la colonne vertébrale, du chondrocräne et des arcs branchiaux commence quelques jours plus tard.

D'abord exclusivement périchondrale, l’ossification est précédée dans le fémur, le tibia, etc., par lappa- rition au sein du cartilage de capsules relativement énormes qui sont groupées sans ordre l'opposé du cartilage sérié) et occupent la partie moyenne de la diaphyse.

Ces grandes capsules se voient très bien chez les lar- ves de Triton de 16 à 18 mm. et chez les Salamandres de 20 à 30. La cellule qu’elles renferment est ramassée autour du noyau, le reste occupé par un liquide clair. Plus tard (chez les Salamandres de 45 mm.) le proto- plasma de ces capsules forme ao réticule filamenteux contenant dans ses mailles des gouttelettes hyalines.

L’os se dépose à la surface du cartilage dans la par- tie moyenne de la diaphyse et forme dés l’abord an man- chon continu. If est le produit d’osiéoblasies très aplatis qui se trouvent à la face profonde du périchondre et que lon distingue facilement gràce à la teinte rose pâle et aux belles dimensions de leur novaa.

Plus épais au milieu, aminci en revanche vers les deux extrémités, le manchon osseux offre à cette épo-

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624 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

que la forme d’un clepsidre ou sablier. Les capsules cartilagineuses restant parfaitement intactes, il n’y à à l’intérieur de la diaphyse ni lacunes médullaires, ni moelle, ni vaisseaux. Il n’y a pas non plus d’épiphyses osseuses et il ne s’en formera pas dans la suite ; les deux bouts cartilagineux restent à peu près ce qu'ils sont au début.

M. A.-C.-F. ETERNOD, prof. à Genève, décrit les premiers stades de la circulation sanguine dans l'œuf el l'embryon humains (avec démonstrations de croquis, + de modèles et de reconstructions graphiques et plas- tiques.)

Cette démonstration se rapporte à un œuf humain mesurant, y compris les villosités, 107,0, 8,9 et6",0, avec villosités de 0,3,—0,5 à 0,8 d'épaisseur et 1,2 1,7 à 2°°,0 de longueur, avec embryon 177,3 de long et large de 0"",23 dans la région céphalique et de OM®,18 dans la région caudale.

Cet embryon présente un blastopore, une ligne pri- mitive, un mésoderme non clivé, et un pédicule abdo- minal (Bauchstiel de His). Il a un cœur double, 2 aortes, avec arcs branchiaux, aortes qui deviennent plus loin artères chorio-placentaires ; un tronc veineux chorio- placentaire unique, produit de la coalescence des deux veines de retour qui longent la marge du champ em- bryonnaire pour aller au cœur.

Il présente, en outre, un vaisseau veineux curieux et encore bien mystérieux, logé dans la partie caudale de la vésicule vitelline, que nous proposons d’appeler Anse veineuse vilelline.

Les données énumérées ci-dessus ayant trait à la

DES SCIENCES NATURELLES. 625

circulation étaient inconnues jusqu’à ce Jour pour l’em- bryon humain, mais ont des correspondants évidents dans la série animale.

Elles ont donc une grande importance pour la phy- logénèse de l’espèce humaine.

M. ZimMERMANN, de Berne, fait la démonstration de cavilés céphaliques rudimentaires chez un embryon humain de 3,5 mm. de longueur. Ces cavités se trouvent de chaque côté (3 plus grandes à droite, 6 plus petites et de dimensions inégales à gauche). Tandis que leur nombre n’est pas le même à droite et à gauche, l’espace qu’elles occupent est égal de part et d'autre. Il n’est donc pas possible d'admettre que chacun de ces rudi- ments correspond à une cavité céphalique déterminée des Sélaciens et il est probable que c’est l’ensemble de ces rudiments placés du même côté qui représente une seule cavité des Sélaciens.

M. Zimmermann montre ensuite un fort ganglion existant sur le nerf facial de la souris à l'endroit ou se détachent le muscle stapedius et la chorde tympanique. L’échantillon démontré appartient à un embryon à peu près complètement développé.

L'auteur a constaté la même disposition chez un embryon de bœuf avec cette différence que le ganglion se trouve ici dans le voisinage immédiat de la naissance de la chorde tympanique et se prolonge même dans cette dernière, en sorte qu'il faut le considérer comme faisant plutôt partie de celle-ci.

M. le D’ Asxer, de Berne, fait une communication sur les bases anatomiques et physiologiques de l'acuilé vi- suelle.

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Depuis que lon sait que à 3 millions de papilles vi- suelles, ne correspondent que 4 million de fibrilles optiques, il semble difficile de considérer la papille comme l'unité optique, et ces doutes sont encore con- firmés par les nouvelles observations faites sur les rela- tions anatomiques qui existent entre les papilles, les chaines ganglionaires bipolaires et le réseau fibrilaire du perf optique dans la rétine. L'auteur à constaté par ses expériences que les images produites sur la rétine sont toujours plus grandes que le diamètre d’une papille à cause de laberration due à la convergence non stigmatique des rayons lumineux. L’impression produite par de très petits objets, dépend d’une part de la quantité de lumière qu’ils envoient, de l’autre de l’état de la rétine ; l’on sait que deux petits objets produisent la même impression extensive et intensive, si le produit de la surface lumineuse multipliée par l'intensité de la lumière est le même pour tous les deux. De deux objets très petits, c’est le plus lumineux qui paraîtra le plus grand et si l’on admet qne c’est à ce dernier que correspondra l’image rétinienne la plus grande il s'ensuit que la projectiôn lumineuse de cet objet sur la rétine sera notablement plus grande que l’image rétinienne schématique et, en tenant compte des conditions spé- ciales de l'expérience, elle devra être plus grande aussi que le diamètre d’une papille visuelle. Mais c’est la surface de perception et non la surface lumineuse qui détermine leffet produit par les objets et cette surface de perception dépend de la sensibilité aux contrastes qui dépend à son tour de l’état de l’organe de la vue. Ainsi les bases physiologiques de l’acuité visuelle sont beaucoup trop compliquées pour être exposées d’une façon complète par des calculs schématiques.

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M. le D' H.-C. Woo, de Philadelphie, à Berne, rend compte d’une série d'observations qu'il a faites sur les Mouvements de l’Intestin chez les Tanches.

La paroi de l’intesiin chez les tanches renferme d’une part des muscles lisses de l’autre des maseles striés ; il est par suite susceptible de deux sortes de mouve- ments : des mouvements rapides et des mouvements lents. Du reste même la contraction brusque des mus- cles striés de lintestin est moins rapide que celle des muscles thoraciques, dont la coniraction se fait en 0,1 à 0,2 seconde.

Les muscles striés de lintestin différent très sensi- blement de ceux des membres quant à leur excitabilité; ainsi si on fait agir sur eax va seul courant d’induction, ils ne réagissent que lorsque le courant est très puis- sant ; il y a par contre déjà réaction avec des courants faibles, si l’on fait agir plusieurs courants successive- ment à petits intervalles. La réaction commence à se produire à des intervalles de 0,2” et atteint son maximum à des intervalles de 0,05”. La contraction produite par l’action prolongée des courants d’induction peut durer de 5 à 10 secondes ; elle cesse au delà de cette durée même si l’on continue à faire agir les courants. Ainsi la musCulature striée de l'intestin des tanches contient des organes réflèxes analogues à ceux qui ont été constatés par Barbéra dans l’estomac des grenouilles. Si lon in- tercale un fragment de l'intestin dans le circuit d’un courant continu, il se manifeste une contraction persis- tante qui ne cesse qu'avec l’ouverture du circuit.

L’intestin, isolé et étiré, se contracte de lui-même de façon à former 6 segments ; d’autre part les muscles lisses de l’estomac font souvent, lorsque lanimal est encore frais, des mouvements spontanés et lents.

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L'auteur a découvert outre les couches de muscles lisses décrites par René du Bois-Reymond et Oppel des faisceaux de fibres lisses réparties d’une façon très cu- rieuse autour des muscles striés subséreux.

M. le D' Wygauw, de Bruxelles, à Berne, fait une communication sur les relations entre le nerf vague et les mouvements du cœur. Pour étudier ces relations, il a fait une série d'expériences sur des tortues, ces ani- maux ayant été choisis plutôt que d’autres à cause de la simplicité relative que présentent chez eux les anasto- moses du nerf vague dans le cœur.

Ayant introduit par l’aorte la canule de perfusion de Kronecker dans le ventricule, il fit passer dans ce der- nier un courant d’eau salée au 0,6 °/, jusqu’à ce que celle-ci ressortit à peine rougie par une faible quantité de sang.

Après un lavage ainsi poursuivi pendant plusieurs heures, le ventricule subit encore de faibles pulsations, se succédant souvent dans un rythme différent de celui des battements de l’oreillette. Si maintenant, le cœur étant dans cet état, on tétanise le nerf vague (en gé- néral le droit), qui agit sar le cœur normal, le ventricule continue ses pulsations sans modification sensible ou avec un léger ralentissement, tandis que les oreillettes cessent tout mouvement.

Ainsi le ventricule, rempli d’eau salée au lieu de sang, devient insensible à l’action du nerf vague ; mais il suffit souvent d'interrompre pendant quelques mi- nutes l'introduction de l’eau salée, pour que le ventri- cule, qui se remplit alors du sang provenant des oreil-

DES SCIENCES NATURELLES. 629

lettes, reprenne sa sensibilité. Une expérience analogue faite sur un lapin a donné des résultats semblables.

Il résulte de ce qui précède que le ventricule, sous l'influence de solutions anormales, subit des pulsations tout à fait indépendantes du système nerveux normal et provenant de l'excitation des réseaux nerveux inter- musculaires. Si l’on fait cesser aussi cette derniére ac- tion soit en expulsant par lavage la solution nutritive, soit en tétanisant le cœur, soit en provoquant un fort refroidissement, les battements du cœur ne sont plus du tout coordonnés et les réseaux musculaires ne su- bissent plus que des mouvements fibrillaires.

M. le D' H. Iro, du Japon, à Berne, fait une com- munication sur la production de chaleur par l'excitation du cerveau.

Il a constaté que la région du corps la plus chaude chez le lapin est le duodenum, dont la température s'élève parfois jusqu'à 0,7° au-dessus de celle du rectum, tandis que d’autre fois la différence entre ces 2 points devient insignifiante. La température de l’es- tomac est en général supérieure à celle du rectum, celle du foie lui est sensiblement égale et celle du cœur lui est un peu inférieure. La température de la peau est plus élevée que celle de l'intestin grêle et en général aussi que celle du rectum.

Ayant d'autre part pratiqué une piqûre dans le corps strié d’après la méthode d’Aronsohn-Sachs, il a remar- qué des élévations de temperature dans 26 cas sur 37. Les mesures de température ont montré que ce n’est pas dans les muscles, mais dans les glandes digestives que l'élévation se fait en premier lieu.

ARCHIVES, t. VI Décembre 1898. 43

IV: 0, LE 10 408 . Pr

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Cette élévation ne peut pas être attribuée à une dou- leur, l’animal restant absolument tranquille et n’éprou- vant aucun sursaut au moment de la piqûre.

En écartant le cerveau au moyen d’une injection de paraffine, l’auteur a constaté une élévation de 0,5° dans la température du rectum, sans qu'il se manifeste de crampes très sensibles ; mais il fait remarquer que les animaux soumis à la même opération après une injec- tion de curare ne subirent aucune élévation de tempé- rature.

M"° Pélagie Berscaasnorr, de St-Pétersbourg, à Berne, s’est occupée des relations entre la fréquence du pouls et le contenu du cœur chez la grenouille.

Se basant sur les travaux de Kronecker, Stirling et Rossbach, elle a fait circuler dans des cœurs de gre- nouilles un courant de sang de veau mélangé avec une quantité variable d’une solution de sel marin, et elle a cherché à établir dans quelle mesure le pouls est in- fluencé par la proportion plus ou moins forte d’eau salée et par l’adjonction à la solution d’autres sels en faible quantité.

Elle à constaté ainsi que ce sont les solutions très étendues, par exemple 4 partie de sang pour 6 à 8 parties d’eau salée au 0,6 ‘/,, qui donnent les pulsa- tions les moins fréquentes, le cœur pouvant même dans certains cas ne subir aucun mouvement pendant une longue durée, sans toutefois perdre son excitabilité. Celle-ci ne se perd que sous l’influence de basses tem- pératures. L’eau salée physiologique au 0,6 °/, pure provoque immédiatement des pulsations fréquentes et il en est de même des solutions riches en sang; mais

DES SCIENCES NATURELLES, 631

tandis que l’eau salée ne peut donner que de faibles battements, le sang ou une solution riche en sang en donnent de fortes.

Si l’on additionne à l’eau salée mélangée au sang de faibles quantités de chlorure de calcium, l’on constate un renforcement de l’action excitatrice.

Une solution peu concentrée (0,1 ‘},) de soude semble n’avoir qu'une faible action excitatrice.

Enfin l’auteur à remarqué que, dans quelques cas isolés, des solutions riches en sang ont donné des pulsa- tions moins fréquentes que des solutions plus étendues ; mais l’eau salée a toujours montré son pouvoir exci- tateur.

M'° Julia Divine, de Moscou, à Berne, a étudié la respiration du cœur chez les crapauds, et est arrivée aux résultats suivants :

Contrairement à certaines objections exprimées, il se confirme que le sang dépourvu d'oxygène, ou saturé d'hydrogène ou de protoxyde de carbone a sur le cœur une action nutritive tout aussi forte que du sang artériel (sang de veau étendu d’une solution de sel marin au 0,6 ‘/,) et entretient des pulsations d’égale amplitude. Du sang saturé d'acide carbonique diminue au contraire rapidement l'énergie du cœur et pour combattre cet effet il faut réintroduire dans le cœur du sang pur d'acide carbonique avec ou sans protoxyde de carbone.

M'°e Nadine LomaxinA, de Moscou, à Berne, a fait une série de recherches sur les anastomoses nerveuses dans le cœur des chiens et des chevaux.

Les tissus nerveux maicroscopiques très riches qui

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sont en relation avec le cœur chez les chiens et les chevaux se répartissent en trois ramifications : la pre- mière se trouve du côté antérieur, près de la branche descendante de l'artère cardiaque ; la seconde, du côté postérieur, près de la branche descendante de l'artère cardiaque circonflexale, et la troisième, près de la branche auriculo-ventriculaire gauche. C’est sur le ven- tricule gauche que les fibres nerveuses se ramifient le plus. Presque tous les nerfs se terminent sous le pé- ricarde à la limite entre le premier et le deuxième tiers, comme Vignal l’a déjà constaté chez l’homme.

Pour se rendre compte de l’importance physiolo- gique de ces nerfs, l’auteur à opéré tout d’abord sur un lapin et a trouvé que, si l’on lie un des rameaux prin- cipaux de la branche postérieure, le ventricule se met à battre dans un rhythme différent de celui de l'oreillette, comme Kronecker l'avait déjà observé chez le chien. Si chez le chien on lie un des rameaux postérieurs, le pouls devient intermittent. Si l’on excite le nerf vague, les battements de l’oreillette droite seuls sont modérés et le ventricule droit se contracte par suite avant l'oreillette correspondante.

L'auteur a lié à plusieurs reprises tous les nerfs visi- bles dans le sillon de l’oreillette sans obtenir d’effet ; elle en conclut que ces nerfs doivent pouvoir être relayés par des tissus nerveux microscopiques et cachés en profondeur.

M'° Ludmilla Sci, de Krasnojarsk, à Berne, à fait un travail comparatif entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de Hürthle.

Depuis que Vierordt a en 4855 déclaré le Kymogra-

DES SCIENCES NATURELLES. 633

phe de Ludwig inutilisable, il s’est fait plus de décou- vertes à l’aide de cet instrument qu'avec aucun autre appareil de physiologie. L'auteur a cru utile de com- parer le dit kymographe avec le nouveau Tonographe de Hürthle, en relevant les données que fournissent ces deux instruments pour des pulsations connues lentes ou rapides. Il résulte de ce travail que le Tonographe peut dans certains cas enregistrer une valeur inexacte pour la pression moyenne du sang et fausse d’autre part la forme des pulsations ; par contre il donne en géné- ral exactement le nombre des battements. Le Kymo- graphe dessine des ondulations qui oscillent symétrique- ment au-dessus et au-dessous de la pression exacte du sang. Il n’y a que les pulsations particulièrement fortes qui occasionnent des mouvements vibratoires prolon- gés. Tandis que de faibles ébranlements provenant de l'extérieur dérangent le Tonographe, le Kymographe n'en est pas influencé.

A côté de ces deux appareils, le Sphygmographe est particulièrement bien fait pour les relevés des batte- ments du pouls.

M. le D' Luscer, de Berne, fait une communication sur lisolement sans épanchement de sang du cerveau, du cervelet et de la moelle allongée.

Tandis que Marckwald a étudié surtout l'innervation des organes respiratoires, au moyen des mouvements respiratoires, l’auteur s’est occupé spécialement des mouvements du cœur en se basant sur la courbe des pressions du sang données par le Kymographe.

En ce qui concerne la respiration les observations de Marckwald ont été absolument confirmées ; l'isolement

Me. Va ONE à

634 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

de la moelle allongée entraine immédiatement et d’une façon persistante l’arrêt des mouvements respiratoires et l’auteur n’a pu découvrir aucun centre nerveux agissant sur la respiration dans la moelle épinière même quand celle-ci était en état de réagir à divers modes d’excitation. Si au contraire l’on isole le cer- veau et le cervelet en conservant la moelle allongée, la respiration reste normale, mais dans cet état la sec- tion des nerfs vagues produit tout de suite une respira- tion spasmodique; tandis que si le cervelet est con- servé avec la moelle allongée, les spasmes ne se pro- duisent pas après la section des nerfs vagues.

La pression du sang est resté relativement élevé dans un grand nombre d'expériences, après que la moelle épinière était seule conservée et sans qu'on pût attribuer ce nombre à une excitation de la moelle.

L’asphyxie agit très rapidement sur les centres vas- culaires spinaux, contrairement aux données générale- ment admises. Elle occasionne des pulsations vagiennes même quand les deux nerfs vagues sont coupés. L’acti- vité du cœur n’a pas été notablement modifiée par l'isolement total. L’excitation des nerfs splanchniques produit une élévation importante de la pression du sang tandis que la section d’un de ces nerfs n’amène pas d’a- baissement de cette pression.

En liant l'aorte vers la crosse l’on fait monter la pression du sang notablement au-dessus de la normale et si, après avoir délié l’aorte on la lie de nouveau la pression remonte à la même hauteur.

Un symptôme très caractéristique de l'isolement complet des centres nerveux consiste dans l’excitabilité exagérée de la région anale.

Re.

DES SCIENCES NATURELLES. 635

Médecine.

Président: M. le Dr Dor, professeur à Lyon. Secrétaire: M. le D' Woruser, de Berne.

De Cérenville. Procédé du frôlement Kottmann. Péri et paratyphlite. His. Rôle de l'acide urique dans l'organisme. Hanau. Influence de la thyroïde sur la guérison des fractures. Le mal perforant du pied. Müller. Photographies de Rœntgen. Schenkel. Même sujet.

Le D' DE CÉRENVILLE, de Lausanne, parle du pro- cédé du frôlement appliqué à la détermination topogra-

- phique des organes et spécialement des organes thora-

ciques. Ce procédé, qui est employé par les tonneliers, consiste à promener le doigt préalablement mouillé sur la région en expérience, en l’appuyant très légère- ment. On recueille ainsi une sensation très différente suivant la densité du plan sous-jacent qui permet de délimiter avec une très grande précision les limites des organes pleins, plus exactement qu’au moyen de la percussion.

Korrmanx (Soleure) : Abcès par congestion impor- lants au point de vue pratique dans la paratyphlite.

La paratyphlite est une variété de la pérityphlite. Elle à comme elle, pour point de départ une appen- dicite dans le plus grand nombre des cas, plus rarement une typhlite. On ne peut la diagnostiquer, que lors- qu'elle devient purulente. Primitivement le pus se col- lecte dans la fosse iliaque droite, entre la face posté- rieure du péritoine pariétal et la face antérieure de

636 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

l’aponévrose iliaque, dans un espace bien délimité, qui contient de la graisse sous-séreuse avec des vaisseaux, des nerfs, des ganglions et l’uretère. Tantôt c’est indi- rectement par les Iymphatiques du mesocôlon que le processus inflammatoire arrive dans cet espace. Tantôt la propagation est directe, quand le pus de la typhlite est situé entre le cœcum et le tissus cellulaire sous-séreux en dehors de la cavité péritonéale.

Tant que l’abcès paratyphlitique siège dans la fosse iliaque droite, on ne peut le distinguer d’une périty- phlite ; le symptôme d’Oppolzer (sensation d’éponge) est trompeur, puisqu'il peut être produit dans la périty- phlite par l’accollement d’anses intestinales remplies d’air et de liquide.

La paratyphlite ne prend d'importance pratique que par la migration du pus, qui suit le fascia iliaca. Dans les formes très aiguës, l’abcès arrive à la peau qu'il rou- git et s’ouvre au-dessus du ligament de Poupart, une participation de la peau à l’inflammation doit toujours faire admettre une paratyphlite. Les abcès plus chro- niques pénètrent dans le ligament large droit ou dans la paroi postérieure du rectum. Ce dernier cas est le plus fréquent (8 observations personnelles).

La marche et le traitement de ces abcès périrectaux présentent des particularités intéressantes. Après les symptômes du début qui sont ceux de la pérityphlite, il se fait une rémission vers le jour dans les symp- tômes alarmants, qui coïncide en général avec une éva- cuation de gaz et de matières fécales. Mais au lieu

d’une convalescence franche, on voit le pouls augmenter

de fréquence, la température est subfébrile ; le malade se plaint d’une sensation de plénitude dans le ventre

DES SCIENCES NATURELLES. 637

avec pression vers le bas. Il y a des nausées, un senti- ment de grande faiblesse; l'urine contient beaucoup d’indican. Néanmoins l’examen physique démontre l'absence de toute douleur à la pression du ventre, la matité primitive de la forme iliaque diminue et disparait.

L'’abcès rétro-rectal peut s'ouvrir spontanément ; mais il est préférable de ne pas attendre l’ouverture spontanée et de livrer passage au pus par une incision rectale au bistouri, après avoir immobilisé la muqueuse au-dessus de la tumeur.

On fixe un drain dans l’incision par une suture. Les accidents ont cessé immédiatement et tous les malades ont guéri rapidement, quoique l’état de plusieurs d’entre eux parüût sérieux avant l’opération.

Fait curieux, M. Kottmann n’a jamais observé de récidive de pérityphlite, nécessitant une résection de l’appendice, chez ces malades.

D' W. His, jun. Sur le rôle de l’acide urique dans l'organisme.

L'auteur fait un exposé critique des diverses opinions actuelles sur la nature de la goutte, et fait ressortir que les recherches des dix dernières années ont eu pour ré- sultat de renverser les théories régnantes plutôt que de donner une bonne explication de cette maladie. L'auteur insiste en particulier sur le fait que le rôle de lPacide urique dans le corps nous est peu connu et expose à ce sujet des travaux qui ont été faits sous sa direction à Leipzig dans la clinique du prof. Curschmann. D’après les recherches de Freudweiler, de Zürich, lurate de soude, injecté en solution sous la peau du lapin et de l’homme, n’agit pas seulement comme corps étranger,

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638 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

mais Comme un vrai poison, comme l’ont montré les ex- périences de contrôle faites avec le carbonate de chaux ; en effet ces deux sels déterminent une nécrose des tissus avec une infiltration inflammatoire de voisinage et cellules géantes. Néanmoins la réaction des tissus est beaucoup plus forte et plus durable avec l’urate de soude, qu'avec le carbonate de chaux. La phagocy- tose joue le rôle le plus important dans l'élimination de l’urate de soude, comme l’ont montré pour les tophus de l’homme les recherches de Riehl. .

Les recherches de Nager à Berne qui ne sont pas encore terminées, paraissent indiquer que ce sel subit dans l’économie une transformation chimique ; on ne sait pas encore si la phagocytose joue aussi un rôle dans la dissolution des dépôts articulaires d’urate de soude. En tout cas ce processus paraît nous donner la clef du fait curieux qu’on n’a jamais vu augmenter l’excrétion de l'acide urique par l'urine, par l’administration des alca- lins et d’autres substances lithontriptiques (pipéra- zine), etc.

Enfin le D' His rapporte, d’après de nombreuses recherches faites en commun avec les D Freudweiler, Respilger et Cohnheim, que l’accès de goutte aigu est toujours précédé par une diminution de la quantité d'acide urique excrétée en 24 heures, qui peut tomber à quelques centigrammes, et que cette diminution est suivie d’une augmentation considérable. Ce fait pourrait s'expliquer ainsi : les dépôts uriques dans les articula- tions se font déjà de 1 à 3 jours avant l’attaque, ils proviennent du sang et diminuent d'autant la quan- tité excrétée par l’urine ; au contraire l’inflammation articulaire pendant l’attaque remettrait en circulation

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DES SCIENCES NATURELLES. 639

une certaine quantité des dépôts uriques et aug- menterait l’excrétion urinaire. Enfin M. His indique que plusieurs manifestations de la goutte deviendront plus compréhensibles, si l’on admet que l’acide urique des goutteux est un produit anormal difficile à brûler, et difficile à excréter du sang, comme les recherches de Schmiedeberg et Nauning l’ontdémontré pour le sucre du sang des diabétiques.

Hawau (St-Gall). I. L’Influence de la thyroïde sur la guérison des fractures.

Le D' Hanau rappelle une communication faite en son nom et au nom de son élève Maurice Steinlin, il y a deux ans, sur des lapins rendus cachectiques par l’extirpation de la glande thyroïde et qui avaient pré- senté un retard dans la consolidation des fractures. Il à engagé à ce moment les chirurgiens à essayer le traite- ment des fractures par les tablettes de corps thyroïde. Il n’a reçu à ce sujet qu'une communication du Kappeler de Constance, qui avait obtenu par le traitement de bons résultats dans une pseudarthrose. Le Hanau apprit il y a quelques jours seulement que le D' Gauthier a pu- blié dans le Lyon médical de 1897 deux cas de pseud- arthroses traitées avec succès par la glande thyroïde et qu’en Angleterre on a employé le même traitement avec succés d’après ses indications.

Il. Sur le syndrôme de Morvan et le mal perforant du pied.

Le Hanau présente un moignon de pied d’un homme de 57 ans, qui à été amputé par le procédé de Pirogoff à l'hôpital de St-Gall par le D' Feurer. Ce pied

640 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

qui était atteint d’un vice de conformation (déviation latérale de l’avant-pied), avait été déjà opéré par un médecin et présentait un mal perforant plantaire typique causé par un spina bifida latent de la région lombo- sacrée, comme le démontra d’ailleurs un examen ap- profondi du malade.

Le D' Hanau ajoute quelques considérations sur les rapports entre le mal perforant et la maladie de Morvan, qu'il ne considère pas comme une maladie spéciale, mais comme un symptôme observé dans une série de maladies nerveuses qui déterminent l’anesthésie plan- taire (syringomyélie, Spina bifida, léprômes des nerfs périphériques, névrites, etc.), l’anesthésie plantaire favorisant le développement de processus infectieux traumatiques dans Le pied.

Le mal perforant du pied est très probablement à la blessure traumatique de la plante du pied par les clous du soulier, qui traversent la semelle.

M. MuELLER (Berne). Démonstration de quelques pho- tographies de Rontgen montrant le bassin de femmes au terme de la grossesse. Les épreuves ne sont pas très réussies, comme d’ailleurs toutes celles qui ont été faites jusqu’à présent sur le bassin dans un état avancé de la grossesse, Par contre, un cliché montrant un bassin après une symphyséotomie est bien réussi.

M. SCHENKEL (Berne) montre également une collec- tion de photographies de Rœntgen.

DES SCIENCES NATURELLES. 641

Art vétérinaire

Président : M. le directeur BEerpez, de Berne. Secrétaire: M. le Dr A. WicaEezmi, de Berne.

D' A. Wilhelmi. Arthrites chez des veaux. Dégénérescences blanches du rein 8

du veau. Guillebeau. Hypotrichon des pores. Tumeurs utérines de la

vache, anomalies sexuelles. Rubeli. Position du rein gauche. Noyer.

Castration aseptique des étalons.

M. le D' A. WicHELMI communique le résultat de ses recherches bactériologiques sur des abcès du mufle et des arthrites observées chez des veaux. Il démontre que les phénomènes arthritiques observés ne sont pas dus à une infiltration directe de la bactérie mais de la toxine qu'elle sécrète.

M. WicneLmi parle encore des dégénérescences blan- ches du rein du veau (weisse Flecknieren) et montre que cette affection n’est pas en réalité une néphrite mais plutôt une anomalie de développement qui dispa- raît dans la suite.

M. le prof. GuizLeBEAU parle de l’Hypotrichon des pores, affection caractérisée par la présence de nom- breux kistes superficiels sur le dos, les oreilles et les cuisses des animaux. Ces kistes l’on a voulu voir la présence de parasites bactériens, paraissent plutôt dus à une altération des follicules pileux et des glandes peaussières.

M. GuILLeBEAU parle encore de tumeurs ulérines de la vache et d'anomalies sexuelles.

642 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE

M. le prof. RuBeLr explique les causes du change- ment dans la position du rein gauche pendant le déve- loppement fœtal des ruminants.

M. le prof. Noyer analyse un procédé qu’il emploie pour la castration aseptique des étalons, procédé au moyen duquel il obtient une prompte guérison.

Agriculture et Sylviculture

Président: M. J. Cozz, inspecteur des forêts à Berne.

Moser. Alimentation du bétail. Anderegg. Classification du bétail suisse. Lederrey. Stations d'essais agricoles. Keller. Les galles. Coaz. Ravages par les avalanches. Liechti. Engrais.

M. Moser, directeur de l’école d'agriculture de la Rütti, expose des expériences récentes faites sur l’ali- mentation du bétail.

M. le prof. ANDEREGG, de Berne, attire l’attention de la section sur le peu de précision de la classification de notre bétail en race tachelée, race brune et race de montagne, sur la difficulté qu’on rencontre souvent à définir certains types et lutilité qu’aurait une étude complète morphologique, physiologique et historique du sujet. Il pense que la Société helvétique des Sciences naturelles serait bien qualifiée pour provoquer les études préparatoires auxquelles devrait succéder un congrès d’éleveurs de toutes les parties de la Suisse et une exposition générale de tous les types de bétail de mon-

“ii

DES SCIENCES NATURELLES. 643

tagne. On arriverait ainsi peu à peu à une classification réellement scientifique de notre bétail.

M. Lenerrey, de Berne, inspecteur des stations d’es- sais agricoles suisses parle de l’organisation de ces établissements et décrit en particulier la station fon- dée par l’autorité fédérale en mars 1897 au Liebfeld.

M. le prof. KELLER, de Zurich, étudie l’influence fà- cheuse des galles sur certains végétaux et montre en particulier le mal que font les galles des Cynipides dans les forêts. Il étudie entre autres les galles de Pe- diaspis aceris qui se développent sur les érables, non seulement sur les feuilles mais aussi sur les fleurs elles occasionnent une atrophie partielle des ovaires et des étamines.

M. Coaz, inspecteur en chef des forêts fédérales, parle des ravages occasionnés par les avalanches, des moyens d'y remédier, et des dépenses considérables faites dans notre pays pour cela.

M. le LrecaTi, directeur de la Station d’essais bernoise, analyse les méthodes expérimentales em- ployées pour apprécier les quantités d'engrais réclamées pour chaque sol.

BULLETIN SCIENTIFIQUE

CHIMIE Revue des travaur faits en Suisse.

W. FEUERSTEIN et ST. v. KOSTANECKI. SYNTHÈSE DE LA FLAVONE (Berichle XXXI p. 1757, Berne).

MM. EmLewicz et von Kosranecki (Archives 1. VI p.90) ont obtenu précédemment des flavones en traitant par la potasse alcoolique les dérivés acétylés des dibromures des cétones non saturées et ortho-hydroxvylées dans le résidu cétonique. Ils avaient Jusqu'ici préparé des dérivés de la flavone mais ils se sont proposés d'obtenir de cette manière au moyen du dibro- mure de 2’ acétoxybenzalacétophènone la flavone, elle-même, En faisant réagir la potasse alcoolique sur ce composé on pouvait supposer qu'il se formerait la benzalcumaranone qui est déjà connue :

O0 () Fe : AS TRE SR RUE C. HS C— CH.CSH5 ou la flavone (CH. CO CO

En réalité c’est celle dernière qui prend naissance. Elle cristallise dans la ligroïne en aiguilles, fusibles à 97°; elle est insoluble dans l’eau, facilement soluble dans tous les véhicules organiques ; l'acide sulfurique concentré la dissout en jaune avec une faible fluorescences bleue. D’après les observations faites par l'un des auteurs sur la décomposition des dérivés de la flavone sous l'influence de la potasse en fusion, décomposition qui se passe de telle manière que le noyau pyronique est scindé avec addition d’une molécule d’eau à la place est fixé l’atome d'oxygène lié à la manière d’un éther, on devait s’attendre à retrouver dans les produits de décomposition de la flavone elle-même de l'o-benzoylacé- tophénol, puis de l'o-oxyacétophénone et de l'acide benzoï- que ainsi que de l’acide salicylique et de l’acétophénone provenant d'une décomposition ultérieure des premiers pro- duits. Les auteurs ont constaté dans les produits de la décom- position alcaline la présence de ces quatre derniers composés, ce qui prouve que l’o-benzoylacétophénol dont ils provien- nent s’y trouvait aussi. L'action d’une solution d’alcoolate de sodium sur la flavone a donné lieu à une scission nette en o-oxyacétophénone et acide benzoïque, scission qui était aussi prévue par les expériences antérieures. FR

COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA

SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES

Séance du 18 juin 1898.

C. Dusserre. Les sols arables de la commune de l'Isle. Aug. Forel. La parabiose chez les fourmis. J. Dufour. Les glandes perlées de la vigne. Guillemin. Le serutateur électrique. E. Wilezek. Sur le citron.

M. C. Dusserre a fait une étude des sols arables de la com- mune de l'Isle. L'analyse calcimétrique a porté sur une cinquantaine d'échantillons.

La partie plate située à l’est-sud-est du village est formée par des terres fortes provenant de l’argile déposée par les glaciers ; elles sont, à de rares exceptions près, complètement dépourvues de calcaire, de même que le sous-sol. La propor- tion de chaux totale, 2,6-2,9 ‘/.., sous forme d’autres combi- naisons, est à peine suffisante pour nourrir les végétaux. L'application des amendements calcaires: chaux, marnes doit y donner de bons résultats. Ces sols étant très pauvres en acide phosphorique, l'emploi des scories Thomas est indiqué. Ces terres sont relativement riches en potasse, 14-17 gr. °/003 la plus grande partie est à l’état insoluble et constitue ainsi une réserve; l'emploi des engrais potassiques v serait peu avantageux. La proportion d’argile ne dépasse guère 10 °/. grâce à l'absence du calcaire celle-ci déploie ses effets au maximum.

La portion du territoire située à l’ouest et au nord est formée de terrains jurassiques mélangés à du glaciaire. Les terres y sont plus légères, plus chaudes dans les parties

ARCHIVES, t. VI. Décembre 1898. 44

ï 6 4)

646 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

l'élément calcaire joue son rôle. Sa proportion varie de 0 à 40 °/.. L’urgonien affleure sur une bande d’une certaine longueur allant du sud-est au nord-est; grâce à sa difficile décomposition, 1l ne s’est formé à sa surface qu’une mince couche de terre végétale, recouverte d’un maigre gazon.

La partie ouest est formée par de l’erratique jurassien : graviers galets, sables, mélangés aux apports glaciaires, la décomposition de ces divers éléments a donné un sol mitigé, plutôt sec et généralement pourvu de calcaire.

Le territoire plat entourant la Venoge est constitué en grande partie par les alluvions du ruisseau de Cherjaulaz. Ces alluvions d’origine Jurassique ont donné des terres tantôt graveleuses, tantôt limoneuses, mais relativement riches en calcaire, 24-40 °/,,. Elles sont plus riches en acide phos- phorique, plus pauvres en potasse que le sol de la partie Est.

M. le D: Aug. ForeL. La parabiose chez les fourmis.

Il s’agit du fait suivant observé pour la première fois par moi-même dans les forêts de Colombie, au printemps 1896, dans le vovage que j'y fis avec M. le prof. Bugnion. J'ob- servai souvent deux espèces de fourmis de genres et même de sous-familles différentes, un Dolichoderus et un Cremasto- gaster, tous d’un noir luisant, le premier beaucoup plus grand et plus large que le second et de forme très diffé- rente, courant en files communes et en paix parfaite. Les files étaient très longues et serrées., de sorte que les fourmis se rencontraient à chaque instant. Les deux espèces allaient fourrager sur les arbustes, les Cremastogaster recher- chaient surtout des pucerons ou des coccidées, les Dolicho- derus des sucs de plantes. Aussi, vers leurs extrémités, les files se divisaient-elles, chaque espèce allant à son but spécial. Je finis par découvrir sur le tronc d’un Mangier un gros nid de termites qui avait été conquis par les deux espè- ces de fourmis en question, et leur servait d'habitation com- mune d’une façon inconnue jusqu’à aujourd’hui. Le nid était habité tel que les termites l’avaient fait, sans aucune adjonc- tion. Nulle part il n’y avait mélange des deux espèces de fourmis. Quelques coins du nid étaient encore habités par les

Re

2/5.

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 647

termites. Mais les cases et galeries étaient occupées, soit par des Cremastogaster, soit par des Dolichoderus, chacun avec leurs femelles, mâles et nymphes. Chaque espèce avait donc son ménage à part, au contraire de ce qui se passe dans nos fourmilières mixtes des Polyergus et Formica; mais toutes les cases et galeries occupées par l’une des deux espèces avait accès dans celles occupées par l’autre espèce; les appartements de chacune s’entrelaçaient avec ceux de l’autre. Donc le cas est tout autre que celui de nos nids doubles ou composés d'Europe, deux ou plusieurs espèces ennemies entrecroisent bien leurs galeries en partie, mais sans les faire communiquer. Î s’agit ici d’une association pacifique pour le logement et les files qui vont fourrager, mais sans mélange ni ménage commun, c’est-à-dire d’une vie indépendante à côté l’une de l’autre. De le nom de parabiose que j'ai eru pouvoir appliquer à ce genre d’association. Quoique très fréquente, la parabiose de ces deux espèces n’est pas cons- tante; j'ai aussi trouvé des nids de chaque espèce isolée.

M. Jean Durour fait part de ses observations sur les glandes perlées de la vigne. Ces productions ont la forme de poils arrondis, ressemblant à des gouttes de rosée; on les trouve principalement sur les jeunes pousses, au printemps, soit sous les feuilles soit sur les nœuds. Elles sont du reste peu visibles et manquent fréquemment chez la vigne normale. Mais dans certaines circonstances on les voit se développer en plus grand nombre, ainsi dans les vignes cultivées en serre. Îl en est de même lorsqu'on place une cloche de verre sur un cep en y faisant pénétrer un ou deux rameaux de vigne; ceux-ci se développant dans une atmosphère humide se couvrent bientôt de glandes perlées.

M. Dufour décrit la constitution anatomique de ces glandes et énumère les diverses théories émises sur leur rôle physiologique. Il suppose qu’elles servent peut-être d'organe de sécrétion, car l'huile qu’elles contiennent aug- mernte peu à peu à mesure que la glande s’accroit et reste dans les cellules centrales jusqu’à ce qu’elle se dessèche.

ra 648 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. VOA ; M, le colonel GuiLLeMmin présente à la Société le scrutaleur électrique de Guillemin et Cauderay. M. Waicczecxk entretient l'assemblée du développement anormal d'un fruit de citron.

Séance du Ô juillet.

A. Borgeaud. Sur une larve de nématode de l'intestin du bœuf. H. Schardt. L'origine des sources vauclusiennes du Mont de Chamblon. J. Amann. Sur le dosage de l’acide urique. Le même. Un nouvel azotomètre., Le même. La nouvelle jumelle marine de Zeiss à oculaire-revolver. S. Aubert et F.-A. Forel. Essais de coloration des eaux de l’entonnoir du Pré-de-Bière. F.-A. Forel. Sur les sables des lacs. H. Mœhlenbruck. Hétoscope pour machines. Lugeon. Carte géologique des Beauges.

M. A. BorGEaUD présente une note sur un parasite peu connu de l'intestin du bœuf. L'intestin grêle de quelques bœufs de race charolaise paraissait recouvert d’un très grand nom- bre de nodules d’une grosseur variant entre celle d’un grain de blé et celle d’un noyau de cerise. Ces nodules sont tous placés sur le parcours des vaisseaux sanguins des parois in- testinales. Ils sont bien délimités mais ont conservé des adhérences avec les tissus avoisinants. [ls possèdent une cap- sule résistante et un contenu qui le plus souvent a subi la dégénérescence caseuse, beaucoup sont calcifiés, A cause de la grande analogie de ces nodules avec des tubercules, nous y avons recherché le bacille de Koch. Nos recherches ont été vaines, Mais par contre nous avons trouvé un nématode aux états larvaire et embryonnaire, dont nous avons pu isoler une quinzaine d'exemplaires.

L'embryon a 105 y de long., le corps blanc, cylindrique filiforme, la têle est petite, obtuse, la bouche ronde. Ilse ren- contre dans les plus petits nodules. Nous n’en avons vu que deux exemplaires.

La larve est plus grande et se rencontre fréquemment, elle mesure 3"*, Son corps est blanc, cylindrique, raide. Tête globuleuse droite et tronquée, bouche orbiculaire cupulifor- me, bulbe œsophagien bien développé, extrémité caudale en

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 649

pointe terminée par un bouton. L’anus est entouré d’un bourrelet et il n°y a pas de traces d'organes génitaux. Jusqu’ici ce parasite n’a été décrit qu'une fois par Drechsler, directeur des abattoirs de Munich, et étudié par Saake et Bollinger.

Il n’a pas encore été décrit en France et pourtant sur dix bœufs charolais examinés quatre portaient des lésions dues à ce parasite, alors que sur 300 bœufs d’origine suisse exami- nés à la même époque nous n'avons rien trouvé.

La détermination exacte de ce parasite n’est pas facile car nous n'avons pas découvert d’individu adulte, La forme de la bouche nous fait présumer que nous avons affaire à un sclérostome se rapprochant beaucoup du sclerostomum hy- postomum qui se rencontre chez le mouton et la chèvre.

L'invasion de ce parasite doit se faire par les vaisseaux sanguins, Mais nous pensons qu'il ne peut occasionner des troubles graves, tous les bœufs sur lesquels nous Pavons ren- contré étaient gras et n’offraient pas de symptômes morbides,.

M. H. ScHarpr expose à la Société les résultats de ses essais de coloration, tendant à expliquer l’origine des sources du Mont de Chamblon. f explique quelles sont les raisons qui l'ont amené à considérer ces sources comme ne provenant pas directement de la montagne elles émergent. Leur débit, la surface du bassin, la structure géologique du terrain s'opposent à cette conclusion et, déjà en 1887, M. Schardt exprimait la supposition que leur origine était à rechercher dans l’infiltration d'eaux du Jura passant sous la colline de Champvent. Pour arriver à une démonstration positive, M. Schardt a introduit dans lentonnoir de Baulmes le lundi premier mai à 41 heures du matin deux kilogrammes de fluorescéine, Or, le mercredi 3 mai, à la première heure, on apercevait la fluorescence verte aux fontaines de Mathod alimentées par la source de la grange Décoppet. De même les sources du Moulinet offrirent vers 5 heures déjà une superbe fluorescence verte. Plusieurs personnes purent remarquer l’après-midi une faible fluorescence verte aux sources du Moulin Cosseau. La durée du trajet souterrain de l’eau du marais de Baulmes jusqu’au Mont de Chamblon n’est donc pas inférieure à 40 heures.

650 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

Afin de connaître les conditions détaillées de l'apparition de la couleur et son intensité pour chaque source, il fut fait un essai identique le vendredi 20 juin, à 1 heure du soir. Le dimanche à 7 heures, soit 42 heures après, la fluorescence apparut à la source de la grange Décoppet et aux fontaines de Mathod. Deux heures plus tard les sources du Moulinet en présentèrent les premières traces, ce n’est qu’à > heures du soir que la première trace fut visible aux sources du moulin Cosseau et des Huttins. La source de la Blancherie seule n’a offert aucune trace de fluorescence ni le jour même, nile lendemain. Des échantillons ont été recueillis pendant les constatations afin de faire reconnaitre la pro- portion de la matière colorante par la comparaison avec des solutions titrées. M. H. Schardt décrit l'appareil très simple qui lui permet de reconnaître la présence de fluores- céine jusqu’à la dilution de un dix-millardième, soit un gramme dans 10 000 mètres cubes d’eau.

M. Jules AManN décrit une nouvelle méthode, à la fois ex- péditive et exacte, de dosage de l'acide urique, comme suil :

Précipiter l'acide urique au moyen d’une solution titrée de sulfate de cuivre ammoniacale, et doser l’excés de cuivre par l'iode qu’il met en liberté d'aprés l'équation.

ACu SO, + KJ 2K, SO, + Cu, J, + J..

L’urine doit être débarrassée auparavant des phosphates précipitables par les alcalis au moyen de 10 °/, d’une solu- tion saturée de carbonate de sodium.

Après précipitation de l’urate de cuivre (urate cuivreux C, H, N, O, Cu), on décante ou filtre 10cc. du liquide, ajou- te 2cc. H,S0, concentré, puis, après refroidissement, 5cc. d'une solution au 20°;, de KJ; après dix minutes, on ajoute un peu de solution d'empois d’amidon comme indicateur, puis un excès de solution décinormale de thiosulfate et titre enfin cet excès de thiosulfate par la solution décinormale d’iode, La solution de sulfate de cuivre ammoniacale est titrée de la même manière une fois pour toutes.

On déduit la quantité d'acide urique de celle du cuivre

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 651

employé pour le précipiter, sachant que 1 gramme urate de cuivre correspond à 0,726 grammes acide urique.

Le dosage de solutions titrées d’acide urique pur, par cette méthode, a donné des résultats exacts à un centième près de la quantité d’acide urique employée. 1l dure 30 minutes.

M. Amann décrit ensuit un nouvel azotomèlre qu’il a imagi- et qui peut du reste servir non seulement au dosage de l’urée, mais aussi de l’acide carbonique et d’autres gaz.

Cet appareil se compose en substance de deux burettes de Schellbach de 50cc., graduées au ‘/,, de centimètre cube, communiquant par le bas entre elles et à un troisième tube de même hauteur mais de diamètre un peu plus grand. Le tout forme ainsi un système de trois tubes communiquants. Les deux burettes doivent être de diamètre exactement égal, de sorte que leurs divisions sont rigoureusement égales.

L'une des burettes est fermée à son orifice supérieur par un bouchon à tabulure simple qui communique, au moyen d’un tube muni d'un robinet à 3 voies, au réfrigérant composé d’un serpentin de verre immergé dans de l’eau.

L'autre extrémité du serpentin est en communication avec le flacon se fait la réaction. Ce flacon peut être im- mergé dans le vase qui contient le serpentin.

Pour le dosage de l’urée, la manœuvre est la suivante :

Ouvrir le robinet à 3 voies (communication des buret- tes avec l'air extérieur).

2 établir le niveau de l'eau à 0 dans les deux burettes en élevant ou abaissant le tube non gradué ;

mesurer, au moyen d’une pipette, 2cc. de l’urine et l’in- troduire dans un petit tube spécial;

placer le petit tube avec l’urine de manière à ce qu'il flotte sur le réactif (hypobromite de soude et soude causti- que) contenu dans le flacon à réaction.

boucher hermétiquement le flacon à réaction ;

fermer le robinet à 3 voies de manière à établir la communication entre le flacon à réaction et la burette ;

abaisser le tube non gradué pour produire la raréfac- tion de l’air dans la burette;

vas O0 ete tie OURS La AS opt ie ar ne Pt à Ed . il NN Y à ï à 270

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652 SÉANCES DE LA SOCIÉTE VAUDOISE.

mélanger l’urine au réactif en inclinant et agitant dou- cement le flacon à réaction, puis placer celui-ci dans l’eau, à l’intérieur de la spirale du serpentin;

après quelques minutes, rétablir l'équilibre de niveau dans les deux burettes ou moyen du tube non gradué;

10° faire la lecture du volume de gaz dégagé;

Au lieu de réduire ce volume de gaz à la pression et à la température normales et de faire les corrections relatives à la tension de la vapeur d’eau, on répétera immédiatement l'opération avec 2cc. d’une solution au 1°/, d'urée chimique- ment pure,

Cet appareil présente l'avantage d’une mesure très exacte du volume de gaz dégagé et permet, grâce à la graduation identique des deux burettes, légalisation rigoureuse des pres- sions intérieures et extérieures.

M. Amanx présente enfi et démontre la nouvelle Jumelle marine de Zeiss à oculaire-revolver permettant d'obtenir, à volonté, un grossissement de 5 ou 10 diamètres et un champ visuel de 6°,5 ou 3°,4, soit, à un kilomètre de distance, 143 ou 60 mètres. L'effet stéréoscopique est, suivant le grossis- sement employé, de 40 ou 20 fois celui de la vision binoculai- re simple. Grâce à l'ouverture relativement considérable de l'objectif (25 mm.), la clarté du champ est très considérable, permettant d'opérer même de nuit.

MM. S. AugerT et F.-A. Forez ont répété le 29 mai 1898 l'essai de coloration des eaux de l’entonnoir du Pré-de-Bière entre le Brassus et le Marchairuz, 8 kilog. de solution de fluorescence au 25 °/, ont été versés dans l’eau. Malgré une surveillance attentive et longtemps prolongée des fontaines et sources du versant sud oriental de la Vallée de Joux, en particulier de la fontaine de l'Orient de l'Orbe qui dans l’ex- périence du 5 novembre 1897 avail, dit-on, montré des in- dices de couleur verte, aucune trace de fluorescence n’a été signalée jusqu’à ce jour. Le résultat de l’expérience est nul.

M.F.-A. Forez présente quelques séries d'échantillons de

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 653

sa collection de sables. I s'attache en particulier à démon- trer deux faits :

Tandis que les sables de la grève sont souvent fort diffé- rents d’un lac à l’autre, les sables du même lac ont une composition très semblable; les variations locales dans le méê- me lac sont faibles en comparaison des différences considéra- bles que présentent les sables de deux bassins lacustres dis- tincts. La composition des sables d’un lac correspond à la nature minéralogique du bassin d'alimentation.

Les sables dragués sur la beine du Léman (beine, ter- rasse littérale immergée)sont arrondis et roulés, leurs grains se rapprochent plus à la forme sphéroïdale que ceux de la grève. En plusieurs localités, sables de la beine de Morges, de Préverenges, de la beine du lac de Neuchâtel devant Estavaver, etc., les grains de sable sont encroûtés d’un revé- tement calcaire, et présentent souvent lestraces d’une agglu- tination, commencement de ce qui doit amener à la forma- tion d’un grès ou d’une mollasse.

M. H. MogaLenBruck présente un sthétoscope pour machine composé d’une tige d'aluminium de 12" de diamètre et de 400%" de longueur, il est terminé à ses extrémités d’un côlé par un pavillon de 40°" de diamètre, repoussé dans le métal et de l’autre par une petite sphère de 14", cette dernière est destinée à être mise en contact avec l’objet à ausculter. Les résultats obtenus avec cet appareil ont dépassé toute attente car l’on distingue nettement les irrégularités de mar- che dans des soupapes de machines ou dans les roulements de pièces mécaniques.

M. le professeur Greiner pour lequel le premier exemplaire a été fait, lui a donné le nom de baguette auscultatrice.

M. Maurice Luceow. Carte géologique d’ Albertville. L'atlas géologique de la France au 1 : 80000 avance à grands pas depuis une dizaine d’années. Les Alpes, en particulier, seront très probablement achevées en 1900, formant un ensemble de toute beauté dont lutilité n’échappera à personne. Une nouvelle feuille vient de paraître, celle d’Albertville (feuille

654 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE.

169 bis). Sept collaborateurs ont travaillé de 1889 à 1896 sur celte feuille, dont la plus grande partie a été levée par les géologues suisses. Les collaborateurs sont: MM. Marcel Bertrand, Kilian, Haug, Offret, Paquier, Ritter et Lugeon.

On distingue aisément cinq grandes régions naturelles.

M. Lugeon a levé toute la région des Bauges et le massif de la Tournette et en collaboration avec M. Haug, le massif de Sulens, célèbre par des dislocations d’une extrême puis- sance, soit en tout environ 600 kilomètres carrés.

Le massif du Mont-Blanc et son extrémité sud a été dessi- avec un grand soin et un très grand mérite par M. Ritter, privat-docent à l’Université de Genève. Le mémoire explicatif de cette grande étendue a fait connaître les grands plis cou- chés dont elle est formée; les amorces de ces plis forment une série de bandes parallèles descendant au sud-ouest vers la Maurienne. A l’est, la bande houillère du Briançonnais et le massif métamorphique de l’Aiguille du Midi ont été levés par MM. Marcel Bertrand et Kilian. On doit à M. Offret tout l'angle cristallin formé par l'Isère.

M. Lugeon indique en outre quels sont les divers plis qui forment les Bauges. plis remarquables par leur simplicité et leur obliquité vis à vis de la direction générale de la chaîne. [ rappelle en outre les idées qu’il a émises relativement à l’histoire des cours d’eau dans cette région des Alpes.

COMPTE RENDU DES SÉANCES

DE LA

SOCIETÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE

Séance du 3 novembre 1898.

Amé Pictet. Sur la réduction de la nicotyrine. J.-L. Prevost. Contribu- tion à l'étude des trémulations fibrillaires du cœur électrisé. A. Rovida. Sur les résultats de MM. A. Le Royer et P. van Berchem et ceux de M. O. Murani avec les cohéreurs. —F. Reverdin. Emploi du carbure de calcium dans l'analyse chimique.

M. Amé Picrer présente une communication sur la réduc- tion de la nicotyrine,comme contribution à ses recherches sur la synthèse de la nicotine t.

Le prof. D' PREevosT fait une communication intitulée Contribution à l'étude des trémulations fibrillaires du cœur électrisé qu’il résume dans les conclusions suivantes :

En confirmation de ce qui est déjà connu, j'ai observé que le phénomène des trémulations fibrillaires que produit l’électrisation du cœur, manque chez les animaux à sang froid et est variable selon les espèces chez les animaux à sang chaud.

2 Chez le chien les trémulations sont on le sait habituel- lement suivies de paralysie définitive du cœur. J’ai constaté des exceptions soit chez de jeunes chiens, soit chez des chiens adultes à la suite de l'injection de bromhydrate de conicine et surtout en mélangeant celte substance au sang

Le mémoire de M. Pictet paraîtra dans un des prochains numéros des Archives

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656 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

que l’on injectait dans des cœurs isolés et maintenus en contraction par la circulation artificielle,

Il est impossible de produire des trémulations fibril- laires durables chez le rat blanc, quel que soit son âge : Le cœur reprend son rythme aussitôt que l’on cesse l’électri- sation.

Chez le cochon d'Inde adulte, mâle ou femelle, qui a atteint le poids de 800 à 1000 grammes, le cœur se met en tré- mulations et est paralysé par l’électrisation à moins que l’on entretienne la vie par la respiration artificielle et le massage da cœur. Dans ce cas, au bout d’un temps plus ou moins long, quelquefois de 10 à 15 minutes, le cœur reprend habituellement, mais pas toujours ses contractions rythmi- ques.

Chez le cochon d'Inde du poids inférieur à 400 ou 500 grammes, qui est cependant adulte, puisque plusieurs fe- melles expérimentées portaient, l’électrisalion du cœur ne provoque qu'une crise momentanée de trémulations, le cœur se rétablit dans la première minute qui suit l’électri- sation.

Chez le lapin, le chat, le pigeon, les résultals ont varié.

Le rétablissement du cœur qui trémule se fait brusque- ment. Il est précédé d’un temps d'arrêt diastolique compa- rable à celui que produit l’électrisation du nerf vague. Au bout de environ une seconde d’arrêt le rythme se rétablit d’abord lent et irrégulier, puis normal après quelques se- condes,

Le cœur électrisé une première fois subit une accoutu- mance bien caractéristique surtout chez le cochon d'Inde et des électrisations successives provoquent des phases de trémulations de moins en moins durables.

_ Cette accoutumance n’est que momentanée car en laissant reposer l’animal, on voit réapparaître la possibilité de pro- voquer une phase prolongée de trémulations.

La production de trémulations sur des cœurs enlevés du corps et privés de circulation paraît difficile à interpréter par la théorie de la contraction des vaisseaux coronaires

proposée par Kronecker, d'autant plus queces cœurs peuvent

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ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 657

souvent reprendre leur rythme et leurs fonctions physiolo- giques après avoir trémulé, quand on les soumet à l’irriga- tion sanguine.

Le secrétaire donne communication d’une note de M. le prof. Rovipa, à Urbino, sur les résultats de MM. À. Le Royer et P.van Berchem et ceux de M. O. Murani avec les cohé- reurs. MM. Le Royer et van Berchem ont exécuté les pre- miers des expériences avec des cohéreurs sur les radia- tions données par un oscillateur particulier du genre de celui de Hertz, dans le but de constater la longueur d'onde de l’oscillateur. Ils ont trouvé l'existence de nœuds et de ventres sur le parcours d’une onde réfléchie sur sa propre direction par un écran normal à la propagation. La lon- gueur d'onde mise ainsi en évidence serait celle de loscil- lateur tandis que les cohéreurs seraient dépourvus d’une période propre. M. Murani a fait des expériences analo- gues, mais ses résultals ne concordent pas avec ceux des premiers auteurs, car sauf à la paroi il trouve un nœud,

il ne trouve ni nœud, ni ventre ailleurs. Pour cet auteur

l’absence des nœuds et des ventres est explicable aussi bien dans l'hypothèse d’une vibration composée que dans l'hypo- thèse d’une vibration très amortie. Ces conclusions porleraient un coup de grâce aux résultats expérimentaux de MM. Le Royer et van Berchem. M. Rovida émet l’idée que la différence de ces résultats pourrait s'expliquer par la consi- déralion suivante :

Dans ses premières expériences et avant d'avoir adopté son écran parabolique, Hertz employait indifféremment des résonateurs rectilignes et circulaires. Les premiers étaient capables de révéler seulement l'onde électrique, Îles seconds selon leur orientation par rapport à loscillateur pouvaient révéler tantôt loscillation électrique, tantôt la magnétique, tantôt enfin toutes les deux ensemble, Dans ce dernier cas, Hertz lui-même a constaté un nœud élec- trique sur la paroi réfléchissante et un ventre magnétique un peu au delà de cette paroi. Dans les autres positions du résonateur entre l’écran et l’oscillateur, il y avait une com-

658 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE

pensation entre l'intensité des deux espèces de vibrations, et l’étincelle du résonateur circulaire conservait toujours le même éclat, Sans rien modifier dans les conditions de l’ex- citateur, Hertz révéla également deux séries distinctes de nœuds et de ventres à l’aide de résonateurs reclilignes ou circulaires convenablement disposés dans certains azimuths. Or si l’oscillateur de MM. Le Royer et van Berchem et celui de M. Murani donnaient dans leurs expériences les deux séries de vibrations comme dans les expériences de Hertz, les résultats de M. Murani s’expliqueraient en admettant que le cohéreur révèle les deux espèces de vibrations en même temps, et ceux de Le Rover et van Berchem en admettant que le cohéreur révèle seulement une espèce de vibration, magnétique, ou électrique.

Or l’oscillateur de MM. Le Royer et van Berchem doit don- ner les deux espèces d’onde et d’après les expériences de l’auteur, celui de Righi employé par Murani semble les don- ner également. En effet, M. Rovida a construit pour- l'étude de l’oscillateur Righi des petits résonateurs cons- titués par un dépôt d'argent poli à l’intérieur d’anneaux de verre de 2 cm. de diamètre et de 2 mm. d'épaisseur, dépôt sur lequel la distance explosive était produite par une fine rayure. Ces résonateurs fonctionnaient très bien en position électrique, magnétique et double avec une glace para- bolique et aussi sans cette glace. Toutefois l’auteur ne peut encore attribuer à ses résultats une grande rigueur scien- tifique, car il y a de grandes difficultés à trouver une par- faite résonance des nouveaux résonateurs avec l'ancien oscillateur de M. Righi. M. Rovida se réserve de publier les résultats rigoureux de ses travaux.

Si les deux ondes sont en effet produites par les oscilla- teurs, il s'agirait de rechercher pourquoi le cohéreur de MM. Le Royer et van Berchem ne révèle qu'une onde et celui de M. Murani les révèle toutes les deux. M. Rovida admet que l'énergie du courant engendré dans le champ double, c'est-à-dire champ électrique el champ magné- tique croisés, est égale à la somme des énergies des deux courants, engendrés par chacun des champs et que les

M. 2

ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 659

deux courants sont capables également d'agir sur un galva- nomètre d'Ampère, Comme le cohéreur ou résonateur de M. Murani est très semblable à un oscillateur hertzien, on pourrait en conclure pour expliquer les résultats de ses expériences que : deux champs croisés produits par un oscillateur hertzien engendrent deux courants qui s’addi- tionnent dans un résonateur semblable à un oscillateur hertzien. Quelle est la cause qui empêche le cohéreur de MM. Le Royer et van Berchem d’engendrer le courant à l’un des champs? Ce n’est pas l’isolant, puisque les deux espèces de cohéreurs ne renferment que de la limaille con- ductrice. Il reste la présence des deux petits aimants dont leur cohéreur est formé.

De là, deux explications : ou bien les aimants donnent aux particules de limaille une orientation préliminaire, et le courant naît à la suite d’une certaine orientation des parti- cules, orientation qui serait empêchée par celle donnée par les aimants; cette explication n’est pas très vraisemblable, parce que les particules de limaille devraient fonctionner comme résonateurs et il est évident que leur période est beaucoup plus petite que les périodes de l’oscillateur qui les met en mouvement ; 2 ou bien le courant dans le galvanomètre est la somme d’un courant d’induction magné- tique qui naît également dans les aimants de Le Royer et van Berchem et dans les fils de cuivre du cohéreur de Murani, courant auquel s'ajoute le courant de décharge de la limaille chargée par le champ électrique. Les attrac- tions et répulsions de ces charges produisent la nouvelle disposition de la limaille et font naître le courant de dé- charge pour autant qu'il dépend du champ électrique. Or dans le cohéreur de MM. Le Royer et van Berchem, la limaille peut, grâce aux aimants qui renforcent et accélè- rent l'effet magnétique se placer dans la position qu’elle prend quand le courant passe, avant que les particules de fer, peu conductrices, aient le temps de se charger stati- quement. Il est évident qu'après la nouvelle distribution de la limaille, l'effet du champ électrique doit donner un cou-

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660 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC.

rant beaucoup plus faible et qui ne changera pas sensible- ment les nœuds et les ventres de l’effet magnétique .

M. Rovida croit que l'emploi d’aimants au lieu de fils doués de self-induction peut introduire des perturbations dans les expériences de MM. Le Royer et van Berchem, aussi bien que l'emploi de fils de cuivre, tout à fait dépour- vus d’un coefficient de self-induction, peut empêcher lun des effets composants du phénomène-Murani. Unfort coefficient

de self-induction, sans les effets de susceptibilité magnétique,

doit être la cause la plus simple du phénomène Le Rover et van Berchem. Il n’est pas possible d'attribuer seulement un rôle perturbateur à l’aimantation, sans que toute distinction vienne à manquer entre les sus-dits phénomènes et celui de M. Murani.

M. Frédéric Reverpi signale l'emploi que l’on peut faire dans certains cas du carbure de calcium dans lPanalyse chi- mique pour déceler l’eau et peut-être même la déterminer quantitativement. Avant eu à rechercher l’eau dans un échantillon d’eugénol, 1] a ajouté à ce liquide introduit dans un tube à réaction quelques morceaux de carbure, il s’est dégagé immédiatement de l’acétylène, le liquide s’est troublé puis le dépôt de chaux hvdratée est devenu si épais que lon pouvait au bout de quelque temps retourner le tube sans que le liquide s'échappe. En faisant cette opération avec des quantités pesées et en prenant comme témoin un eugénol complètement privé d’eau on a constaté qu'il fallait ajouter 2 à 21/, °/, d’eau pour déterminer le même phénomène. Il y aura lieu d'examiner si cette méthode peut être généra- lisée.

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE

NOVEMBRE 1898

pluie depuis minuit jusqu’à 7 h. du soir.

forte bise à 10 h. du matin ; rosée le soir.

très forte rosée et brouillard bas le matin; très forte rosée le soir.

très forte rosée le matin.

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir; pluie à 4 h. 30 m, et à 8 h. du soir.

forte bise à 1 h. du soir.

brouillard depuis 7 h. du soir.

brouillard jusqu'à 10 h. du matin. et depuis 9 h. du ‘oir.

brouillard pendant tout le jour.

brouillard pendant tout le jour.

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir; forte rosée à 7 h. du soir ; très forte rosée à 10 h. du soir.

brouillard jusqu’à { h du soir.

pluie pendant la nuit jusqu’à 10 h. du mat n; brouillard depuis 7 h. du soir.

brouillard à 7 h. du matin.

brouillard à 7 h. du matin.

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir.

légère pluie à 5 h. du matin; pluie depuis 7 h. 30 m. à 9 h. du matin; brouil- lard à 7 h. du matin et depuis 9 h. du soir; forte bise à 4 h. et à 7 h. du soir.

brouillard à 7 h. du matin ; forte rosée le soir.

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; couronne lunaire à 6 h. 30 m. du soir.

brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir.

pluie pendant tout le jour ; brouillard enveloppant à 7 h. du matin.

, pluie pendant tout le jour ; brouillard à 10 h. du matin.

brouillard jusqu’à 10 h, du matin et à 7 h. du soir ; pluie depuis 9 h. du soir; neige sur les Pitons, le Môle, le Jura et les Voirons jusqu’à 1100 m.

brouillard à 7 h. du matin; pluie à 10 h. du matin, à 7 h. et à 9 h. du soir.

nouvelle neige sur le Salève; pluie depuis minuit jusqu’à 3 h. du matin et depuis 9 h. du soir; fort vent à 1 h. du soir.

pluie pendant la nuit, à 10 h. du matin, à 4 h. et à Th. du soir; très fort vent à 1 h. du soir; fort vent à 4h. du soir.

pluie depuis 9 h. du soir.

pluie depuis minuit jusqu’à { h. du soir et depuis 7 h. du soir; à 7 h.58 m. du matin, giboulée de grésil.

ARCHIVES, t. VE Décembre 1898. 45

662

Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe.

MAXIMUM. MINIMUM.

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Résullats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève

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Pellegrin | J.-J. Decor | P. Pelletier |

CÉLIGNY | COLOGNY JUSSY

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Durée totale de l’insolation à Jussy : 32h 55 m.

* Les 83mm,0 d'eau tombée à Athenaz pendant le mois d'octobre précédent ont

été recueillis du 19 au 31.

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664

MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1898

Baromètre,

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nm mm rm mm mm mm mm {re décade 72877 72873 728,86 729,23 728,48 728,41 729,00 729,46 2* » 730,55 730,65 730,79 73147 730,33 72998 73043 7306 3 » 715,48 715,49 715,74 71611 71545 71493 715,09 745,30

Mois 724,93 72496 72513 725,51 72475 72444 724,8 795,1k

Température.

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9,33 L 1172 + 1076 + 908 L 87 749 + 877 + 833 L 663 + 646 186 + 681 + 612 + 339 L 47

7,29 + 9140 + 8,40 + 7,01 F-6/46

Le déc. + 808 E 7,68 + 7 % » + 636 673 6 OR MOT IE

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Mois + 6,35 + 6,29 + 6,0

0

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Fraction de saturation en millièmes.

{re décade 915 92% 932 875 781 819 902 894 Sous. » 918 918 911 833 819 839 913 928 3 500 95 906 917 906 839 863 896 943

Mois 916 916 920 833 813 840 900 912

Insolation. Chemin Eau de

Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. enheures. p.le vent. de neige. mètre h. kil. p. h.

0 0 0 mm cm tedéc. + 6,56 ,—+ 1257 + 13,33 0,85 16,2 3,760 18,2 150.56 BE 6415 + 9,75 +1266 0,90 6,7 4,16 112 143,30 APS LE dE ET 7 CUITE 0 6,0 4,61 104,6 137,19

Mois + ,97 + 1008 +1218 0.90 28,9 L17 1310 143 68

Dans ce mois l’air a été calme 57,8 fois sur 400.

Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,52 à 4,00.

La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 57°,4E. et son intensité est égale à 19,73 sur 400.

à

Le 1°,

665

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD

LE MOIS DE NOVEMBRE 1898.

brouillard à 7 h. du matin et depuis 4h. du soir; neige à 10 h. du matin et à { b. du soir ; hauteur de la neige : 20cm,0.

, brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. dusoir.

brouillard à 1 h. du soir; neige depuis #4 h. du soir; hauteur de la neige : 10cm ,0.

brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir.

brouillard depuis 10 h. du matin.

brouillard pendant tout le jour.

brouillard à 7 h. du matin et à 40 h. du soir.

brouillard à 1 h., à 4 h. et à 10 h. du soir; fort vent à 10 h. du soir,

brouillard pendant tout le jour; fort vent à 7 h. et à 10 h. du matin,

brouillard jusqu’à 10 h. du matin.

neige jusqu’à 10 h. du matin; brouillar { depuis 1 h. du soir.

brouillard pendant tout le jour ; fort vent à 10 h. du soir.

fort vent à 7 h. du soir.

neige à [0 h. du matin et à 1 h. du soir ; hauteur de la neige : 8,0; brouil- lard depuis 4 h. du soir.

neige à 7 h. du matin et à 7 h du soir ; hauteur de la neige : 15:%,0; brouil- lard depuis 10 h. du matin. à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir.

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir ; neige à { h. et à 4 h. du soir; fort vent depuis 4 h. du soir.

brouillard jusqu’à 10 h. du matin et à 7 h. du soir; neige de { h. à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir; hauteur : 16°",0; très fort vent pendant tout le jour.

brouillard depuis 1 h. du soir; fort vent jusqn'à {0 h. du matin et depuis 10 h. du soir.

28, brouillard depuis 4 h. du soir ; fort vent depuis 4 h. du soir.

fort vent jusqu'à 7 h. du soir ; brouillard à 7 h. du matin; neige depuis 10 h, du matin; hauteur de la neige : 30cm,0.

neise à 7 h. du matin et à 4 h. du soir ; brouillard à 10 h. du matin, à { h. du soir et depuis 7 h. du soir ; forte bise à 4 h. du soir.

MAXIMUM MINIMUM.

Be Aera MANN Soin. ee FeMSSa An; 3 à 41h matin.......... 368.50 à 4h. soir: SERRES PR MNEt ea este à 2 UE à 565,40 Sa 7h; matins +

9 à & h! matin... ..... 369.70 9 à 5h. soir... ELU

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17 à minuit .......... .…... 367,40 {7-48 h sain te F2 SO a Lleh matin. 569,50 20 à 4h. Morse 3x D O2: soir... .... 549,90 gaàalh. |

Er Jp A AIN soir 22.2. .... 539,40 9h A .3-h: 6010 2 | 4 98°à 10 h.:s0iP.L ET ANNEES 90à “L'h-matin

667

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668

MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. NOVEMBRE 1898.

| Baromètre. , |

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3 » ... 904,34 594,22 594,19 594,48 593,87 593,86 993,82 553,62 d = ETS , à Mois 2 2t 563,07 502,88 562,97 563,14 562,80 562,79 562,94 563,00 | Température. j Th. m. 10 h. m. 4h.s. #h.s. Th.s. 40 h.s. 0 0 0 0 0 Lu Are décade...— 1,61 1,07 0,58 0,75 1,02 41,38 De » ...— 3,66 3,48 2,77 2,91 33% = Bon it 1697 2 6,00 = 8171 26 SE Mois 3,85 3,52 3,02 3,49 3,52 —="37 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la. | ou de neige. neige tombée. |: o o mm cm 4 re décade... 9,74 + 0,61 0,66 65,0 30,9 DORE 7 = 5 07 0,81 0,30 0,0 0,0 | et ne 700 er 0,83 100,9 69,0 | FT Be 0:97 0,66 165,9 99,0

Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 400. x Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 0,22 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et son intensité est égale à 74,4 sur 100.

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE

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Archives des Sciences phys. et nat. Tome M Décembre 1898

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BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME SIXIÈME (de PÉRIODE) 1898. N°° 7 à 12.

Sur les matières colorantes à base de fer des ter- Ne rains de sédiment et sur l’origine probable des roches rouges, par W. Spring ........... D

L’automobilisme et la force motrice, le moteur air-eau, par Raoul Pictet (suite)........... 16

Pr eue avee pAV nu en AL. se. 999

Les variations périodiques des glaciers. 3°° rap- port, 1897, rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers, par E. Richter. 22 Recherches sur le versant sud-est du massif du

Mont-Blanc, par Francis Pearce ........... 96 mile) un st. D Nr 134 L'LETNISU A) ARE REP ere 257 OUR On) RTL A me 320 Thermo-électricité du bismuth cristallisé, par

HSBC EETOP LT PA INR dense 105 Idem (suite et fin, avec planche I[)........... 229 La résonance multiple des oscillations électriques,

LOUE LUI ARE DO CT DR OS 121 Appareil pour la détermination du point de fusion,

DA CIN ON ONenUNEn 2 de ist see 129

Dosages de tanin dans des écorces de chêne du canton de Genève, par William Borel et H.-W. RONA en Se al elafee à Ares opel 160

ARCHIVES, t. VI Décembre 1898. 46

670 TABLE DES MATIÈRES.

Sur la mesure des températures au moyen du couple thermoëélectrique fer-constantan, par Ed. van Aube Es RE are ee

Sur le phénomène de succion des rayons cathodi- ques par un pôle magnétique, par Kr.. Birkeland (avec/planche Dés SR Nes

Les progrès de la géologie en Suisse pendant Panne 1697par HNSChara le EEE eee

Idem (suite et fin) :#. 45 AE MERE RSS

Notice sur un transformateur de M. Klingelfuss

à Bale, par Henri Verllont."2. RER Quatre-vingt-unième session de la Société helvéti- que des Sciences naturelles, réunie à Berne, du S1juilet aus 400 1808 CUP PRES

Mathématiques, Astronomie et Physique. F. Dussaud. Présentation de son microphonographe, G.-F. Geiser. Systèmes triples orthogonaux. Ch. Moser. Sur une fonction qui intervient dans la théorie de l’assurance contre la maladie. L. Crelier. Loi de périodicité du développement des racines carrées en fraction continue. G, Künzler. Sur les lignes doubles des surfaces déve- loppables. Ch. Dufour. L’éclipse de lune du 3 juillet 1898. J. Pidoux. Coloration des Alpes et réfraction. H. Dufour. Déperdition de l'électricité. P. Dubois. Sur le moyen de mu- surer la durée de la période d’état variable d’un courant. D. Klei- mer. Sur les condensateurs et la durée nécessaire à leur charge. Le même Induction magnétique dans le fer traversé par un courant. H. Wild. Modèle perfectionné de son polaristrobomètre. L. de la Rive. Propagation d'un allongement croissant d'une manière continue dans un fil élastique. Jeanneret. Problèmes d’élec- tricité. Ed. Hagenbach-Bischoff. Bruits causés dans le téléphone par la marche des tramways électriques. R. Weber. Nouvel hygro- mètre. Ris. Les travaux de M. Guillaume sur les aciers au nickel. Ed. Sarasin. Les seiches du Lac des IV Cantons ...,..........

Chimie. E. Bamberger. Hydrolyse des composés azoïques. Mer- cure-méthyle. Alphylhydroxylamines. C. Schall. Dithiodisulfures. Décomposition électrolytique de l'aide o-nitrobenzoïque. A. Wer- ner. Composés nitro-azo-azoxiques et hydrazoïques. H. Rupe. Acide cinéologique. Condensation des haldéhydes nitrobenzoïques

Pages

169

205

276

340

313

399

361

TABLE DES MATIÈRES. 671

Pages avec la gallacétophénone. A. Granger. Phosphures métalliques. : A. Pictet. Réduction de la nicotyrine. Æ. Noelting. Benzenyl- diphénylamidines diaminées. Pararhodamines. Colorants dérivés de l'acide 2.8 naphtylamine-sulfoniquer. Dérivés 1. 2. 6 du benzène.

F. Fichter. 4cides crotoniques. $S. von Kostanecki, Dérivés don HAyOnE Er cer close eee ne etre Ta ee 384

Pharmacie. E. Schaer. Hydrate de chloral. C. Hartwich. Poisons indiens. Fausse salsepareille. Schaerges. Dérivés du gaïacol. C. Nienhaus. Fabrication de la cellulose. Schumacher. Kopp. Analyses d'huiles. H. Kunz-Krause. Tannoïdes A. Tschirch. Aloïne. Oliban. Gomme laque. Xanthorhamnine Chro-

mathophores du café. Aweng-Barr. Principes actifs de diverses drogues. A. Conrady. Décoctions et infusions. Issleib. Céarine. B, Studer. Expertise des champignons..........,........... 404

Géologie et Géographie. Tobler. Sur la stratigraphie des klippes du canton d'Unterwalden. F. Mühlberg. Sur les recouvre- ments de la chaîne du Lägern et la formation des klippes. Mayer- Eymar. Bases de la terminologie stratigraphique internationale, Gremaud. Perforations de galets par actions mécaniques, par érosion et par des animaux. Otto Hug. La faune ammonitifère du Lias supérieur des Pueys et de Teysachaux (Moléson). Max Mühlberg. Le Dogger du Jura septentrional. Baumhauer. Concurrence de différentes lois de macles et phénomènes accessoires de la structure des cristaux. Field. Bibliographie internationale. Richter, Traces d'anciens glaciers dans l’intérieur des Alpes. H. Schardt. La récurrente des glaciers jurassiens après le retrait du glacier du Rhône. J. Frueb. Structure écailleuse de la neige. Galets sculptés.

Pnethy= RelleBdu GOthard LP ER. dense eee env ce 480 Zoologie. Standfuss. Études de zoologie expérimentale en corréla- tion avec la théorie de l’évolution. Blanc. Fécondation de l’œuf de

la truite. Fischer-Sigwart. Mammifères et oiseaux rares de Suisse. Hagmann. Variabilité dans la longueur des dents de quelques carnivores. Carl. Sur le genre Collembola en Suisse. Bühler- Lindemeyer. Epoque du passage des oiseaux migrateurs à Bâle en 1895-98. Keller. Recherches sur le Pediaspis aceris. Urech. Variétés aberrantes des Vanessa. Lang. Helix nemoralis et Helix hortensis. Emery. Sur un Oligochète noir de l'Alaska. Meyer- Eimar. Fossile nouveau de l'Éocène d'Égypte. Fatio. Sur la représentatior. des Faunes locales dans les musées. Yung. Intestin , des poissons. Plankton du Léman. Spécimen de l’Eupomotis gibbosa pêché dans le port de Genève. Musy. Quelques animaux disparus dans le canton de Fribourg. Haviland-Field. Le Concilium biblio- PTADIHOUME EM es ere Pa eat c none en elere tata ele De Ale 495

672 TABLE DES MATIÈRES.

Botanique. Westermaier. Sur les ouvertures stomatiques.

Ed. Fischer. Présentation d’un premier cahier de la Flore cryptoga- mique suisse, Expériences d'infection par des Urédinées alpines de M. Jacky. Expériences de culture du Protomyce macrosporus de M" Popta. A. Maurizio. Diffusion et germination des Saprolé- gniées. Développement d'algues sur des plantes de serre. Jean Dufour. Trois maladies de la vigne. C. Schrüter. Sur la varia- bilité dans le genre Pinus. M. Rickli. Découverte de la Tulipa Celsiana près de Brigue. Le genre Dorycnium. R. Chodat. Sym- biose bactérienne et mycélienne. Chodat. Recherches de M. Bar- the et de Mie von Schirnhofer. M. Micheli. Greffage du Clianthus Dampieri. Photographies de plantes rares. Exploration botanique au Mexique. Paul Jaccard. Gentianes du groupe de G. acaulis. Dutoit. Ronces intéressantes des environs de Berne..............

Géographie physique. Ed. Brückner. Sur les limites d'alti-

tudes dans les Alpes suisses, R. Billwiller. Apparition simultanée du fœhn des deux côtés des Alpes. H. Wild. Détermination de

l’inclinaison magnétique. Hergesell. Aerostation scientifique. Riggenbach. Photographies de nuages. Maurer. Observation à dis- tance de la neige recouvrant le Titlis. Brückner. Périodes d’oscilla- tion du climat. G. Streun. La mer de brouillards en Suisse . . ...

Anthropologie. Martin. Proposition de fonder une Commission

anthropologique suisse. V, Gross, Sur le cimetière helvète de Vevey. Crâne trouvé à Bienne. Eug. Pitard. Sur une série de crânes d’olichocéphales de la vallée du Rhône. Sur 51 crânes de cri- minels français. Nuesch. Fouilles au Kesslerloch près de Thayngen. Schürch. Formes de crânes dans la Suisse moyenne...... re

Anatomie et physiologie, Prof. Kollmann. Influence de

l'hérédité sur la formation des races humaines. Embryons de singes. R. Burckhardt. Structure anatomique du cerveau chez les Séla- ciens. E. Bugnion. La formation des os chez les batraciens uro- dèles. Aug. Eternod. Premiers stades de la circulation sanguine dans l’œuf et l'embryon humain. K.-W. Zimmermann. Démons- trations anatomiques. Asher. Bases anatomiques et physiologiques de l’acuité visuelle. R. Wood. Mouvements de l'intestin chez les Tanches. R. Wybauw. Relations du nerf vague avec le cœur. D' H. Ito. Le développement de chaleur par suite de l'excitation du cerveau. M"° Pel. Betschasnoff. Relations entre la fréquence du pouls et le contenu du cœur. M'° Julia Divine. Respiration du cœur chez la grenouille. Mie N. Lomakina. Anastomoses nerveuses sur le cœur du chien et du cheval. M'i° L. Schilina. Comparaisons entre le Kymographe de Ludwig et le Tonographe de Hürthle, D' Lüscher. Effets de l'isolement du cerveau, du cervelet et de la moelle allongée................ LR ROE or des s' 6/40 DIRE

Pages

516

604

613

AE ET

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TABLE DES MATIÈRES. 673

Pages Médecine. De Cérenville. Procédé du frôlement, Kottmann. Péri et paratyphlite. His. Rôle de l’a-ide urique dans l’organis- me, Hanau. Influence de la thyroïde sur la guérison des fractures. Le mal perforant du pied. Müller. Photographies de Rœntgen.

En AUCH KL MEME SDIOR eme cerner eu do mean lee die 635

Art vétérinaire. D' A. Wilhelm. Arthrites des veaux, Dégéné- rescences blanches du rein du veau. Guillebeau. Hypotrichon des porcs. l'umeurs utérines de la vache, anomalies sexuelles. Rubeli, Position du rein gauche. Noyer. Castration aseptique des étalons. 641

Agriculture et Sylviculture. Moser. Alimentation du bétail.

Anderegg. Classification du bétail suisse. Lederrey. Stations d'essais agricoles. Keller. Les galles. Coaz. Ravages par les avalanches, Liccbti. pars PRE PPS Ces eos se 642

Phénomènes intéressants constatés pendant l’éclipse

de lune du 3 juillet 1898, par Ch. Dufour. ... 437 Méthode pour déterminer la puissance dans un

appareil parcouru par des courants sinusoïdaux

de fréquence élevée, par C.-E. Guye. ....... 446 Description d’un phénomène imitant les taches

solaires, par Th. Lullin (avec planches ITet IV). 451 Résumé météorologique de l’année 1897, pour

Genève et le Grand Saint-Bernard, par R. Gau-

ee ee nd 49 LETTONIE OL fi Sur les écrans électromagnétiques, par C. Cour 549

RRREETIN SCIENTIFIQUE

PHYSIQUE

R. Blondlot. Sur la mesure directe d’une quantité d’é-

lectricité en unités électromagnétiques, application

à la construction d’un compteur absolu d'électricité. 530 Emil Seiler. Influence de la température et de la pres-

sion atmosphérique sur le rayonnement calorique

des fils métalliques chauffés............... RAR ME EL | Ulrich Seiler. Sur la charge oscillatoire des condensa-

teurs et son application à la détermination du self

potentiel de systèmes conducteurs quelconques .... 532

ù

À

à f Ë Je + ;

674 TABLE DES MATIÈRES. GÉOLOGIE

Ernest van den Broeck.Exposé préliminaire de l'étude du grisou dans ses rapports avec les phénomènes de la météorologie endogène et au point de vue de sa prévision par l'observation des microséismes....

ZOOLOGIE Arnold Lang. Traité d'anatomie comparée et de z00-

CHIMIE A. Wroblewski. De la nature chimique de la diastase et de la présence de l’araban dans les préparations de la-diastase NT SAN ESS ERREURS T. Emilewicz et St. v. Kostanecki. Synthèse de la 3- OXVHAVONÉ, = mature Sins de et ce TRE St. v. Kostanecki. Sur l’a naphtoflavone............. W. Feuerstein et St. v. Kostanecki. Synthèse de déri- Veste A VONELS 2 57 CLASS CARPE ER W. Klobski et St. v. Kostanecki. Sur les oxybenzalbro- minidanonesr 3221 State RUN ER EEE Richard Lorenz. Décomposition des solutions salées. . A. Wroblewski. Nouvel appareil d'extraction pour Hide. Pr ANR RS Er, CRC D RER R. Nietzki et R. Bernard. Sur le cédrirète........... St. v. Kostanecki et D. Maron. Sur la 2-oxydibenzala- Gbtone. ENS. SE M2 LE RAT IRIMRAERESS

R. Nietzki el À. Raillard. Sur les composés azammo- ACT CE A O. Hinsberg et A. Simcoff. Synthèse des dérivés du LARDUNQR.. 2. Se ie CA re De Mare à M TERRES J. Tambor et F. Wildi. Sur les dérivés de la benzala- cétophénone renfermant de l’azote.............. Franz Feist. Strophantines et strophantidines........ E. Schulze. Des transformations des substances albumi- noides dans les plantes... .,... 1:53, 008 W. Feuerstein et St. v. Kostanecki. Synthèse de la FLO LEE à CO PTE RE EC RE Se

TABLE DES MATIÈRES. 675

Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Pages Séance du 6 avril 1898. F.-A. Forel. Le raz de Marée de Grand- son. F. Roux. Présentation de photographies. P. Mercanton. Phosphorescence des neiges et des giaciers. Kunz-Krause. For-

mation de la Carbylamine dans certains alcaloïdes Herzen. Fonc- tion trypsinogène de la rate. S. Bieler. Inclusions d’oranges... 175

Séance du 20 avril. P. Jaccard. Analyse de travaux récents sur la paléontologie végétale. H. Blanc. Les migrations du Plankton du Léman. H. Dufour. Observations d’héliotropisme ......... 181

Séance du 4 mai. Renevier. Musée paléontologique. Renevier. Nouvelles acquisitions du Musée. Renevier. Excursions géolo- giques en Russie. M. Lugeon. Relief géologique des Beauges.

F.-A. Forel. Origine des sources du Brassus. Forel. Les fendues de la glace du lac de Jeux. Forel. Les flaques d’eau libre dans la glace des lacs gelés. Pelet. La combustion dans les fourneaux à pétrole et la viciation de l’air. Morton. Présen- DHHENRIP LOUE Me ee: co mere ec delle ele 183

Séance du 18 mai A. Schenk. Ethnogénie des populalions belvétiques. H. Dufour. Observations d’Héliotropisme. S. Bieler. Un pied-étalon de 1657. La conformation du pied AuICHOVAlES Re Ce reronoveuodbtsc dec haine 423

Séance du juin. H. Brunner. L'action des persnlfates. EH. Brunner. Nouvelles réactions des alcaloïdes .......,......... 426

Séance du 18 juin. C. Dusserre. Les sols arables de la commune de l'Isle. Aug. Forel. La parabiose chez les fourmis. J. Du- four. Les glandes perlées de la vigne. Guillemin. Le scrutateur électrique. E. Wilezek. Sur le citron .................... 645

Séance du 6 juillet. Sur une larve de nématode de l'intestin du bœuf. H. Schardt. L’origine des sources vauclusiennes du Mont de Chamblon. J. Amann. Sur le dosage de l'acide urique. Le même. Un nouvel azotométre. Le même. La nouvelle jumelle marine de Zeiss à oculaire-revolver. S. Aubert et F.-A. Forel. Essais de coloration des eaux de l’entonnoir du Pré-de-Bière. F.-A. Forel. Sur les sables des lacs, H. Mœbhlenbruck. Hétos- toscope pour machines. Lugeun. Carte géologique des Beauges. 648

Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève.

Séance du 31 mars 1898. L. Duparc. Constitution du Mont-Blanc.

R. de Saussure. Cinématique des fluides.,...................., 296 Séance du 21 avril. J. Pidoux. Occultation d’Antarès par la

Lune. C. de Candolle. Un mémoire posthume d’Alphonse de

Candole 7 TE PeEEn Er een ce CIE res -torecre 296 Séance du 5 mai. R. Gautier. Première comète périodique de

DEPOT een mesirie era ie eye dfeinis tele 2Vne less slt à sister tale à 300

676. - TABLE DES MATIÈRES.

Pages Séance du 2 juin. M. Bedot. Recherches sur la population du Valais. —- Preudhomme de Borre. La variation sexuelle chez les Atthropodes pan Pl. deNPeyenimNOIe.. ee. 302

Séance du 7 juillet. Penard. Iris observé sur le lac. A. Brun. Rupture d’une poche d'eau du glacier.................,....... 534

Séance du 1 septembre. KE. Ritier et A. Delebecque. Lacs des Pyrénées. A. Brun. Péridotite normale au Cervin. W. Mar- cet. Transparence de l’air au point de vue de la photographie. PensreCalcainesnumiiOnmest ere Eee Cr re rc cree 534

Séance du 6 octobre. W. Marcet et Floris. Sur la calorimétrie humaine. J. Pidoux. Petite planète, 1898, DQ.............. 538

Séance du 3 novembre. Amé Pictet. Sur la réduction de la nicoty- rine. J.-L. Prevost. Contribution à l'étude des trémulations fibrillaires du cœur électrisé. A. Rovida. Sur les résultats de MM. A. Le Royer et P. van Berchem et ceux de M. O. Murani avec les cohéreurs. F, Reverdin. Emploi du carbure de calcium

dans L'analyse ChimIqUe Le Coere cereecir-eL-e EL er ICE 655

Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève.

Séance du 9 juin 1898. C. Græbe. Jaune de benzoïde. F. Ull-

mann et M. Waitz. Diméthylacridine. F. Ullmann. Points de

fusion et d’ébullition des chlorhydrates des amines aromatiques pri-

maires. —— W. Habel et P. Dutoit. Dosage de l'acide nitrique

6 RO AE MO PE ET OI CE 10 a ane bn nnle 0 IAE Sc 191 Séance du 14 juillet. C. Græbe et F. Hônigsberger. Oxydation de

la chrysoquinone. F. Kehrmann. Relations entre la couleur et

la constitution des composés de l’azoninm........,............. 193

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de

NASA en RS ed 2 97 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de inilet 1898-15-22: D ET TE Ue Se 197 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois d’août SALE NES MR ir ee L'ART PTE 305 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de septembre 1898 ........ PME ciné MS : 429 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois d'oc- tobre 1898...... AT AR ee à sus e Pre s. «+ 009

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de novembre 1898............ RARE EDR RE

£pnr Lai tte

TABLE DES AUTEURS

POUR

LES

ARCHEVEN Des NCIENCEN PHYIQUEN er NATURELLEN

SUPPLÉMENT

A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE

ANNÉE 1898, Tomes V et

A

Amann, J. Nouveau microscope, V, 1486. Mesure de longueur d'onde des rayons, X, V, 191.) Théorie dynamique des) échanges organiques, V, 363. Observations urologiques, V,572. Dosage de l'acide uri- que, VI, 650. Azotomètre.| VI, 651. |

Anderegg. Bétail suisse, VI, 642.

Andrade, J. Leçons de mécanique physique, V, 166.

Asher. Acuité visuelle, VI, 625.

Aston, E. Voir Dutoit.

Aubel, Edm. van. Influence du magnétisme sur la polarisation des diélectriques et l'indice de réfraction, V, 142. Mesure! des températures au moyen du! couple thermo-électrique fer-| constantan, VI, 169.

Aubert, S. et F.-A. Forel. Colo- ration des eaux du Pré de Bière, VI, 652.

Aweng-Barr. Principes actifs de diverses drogues, VI, 414.

B Bach, A. Réduction, électrolyse et

VI (Quatrième période)

V, 287. L'évolution biochi- mique du carbone, V, 401, 520.

Baenziger, E. Voir Gnehm.

Baillard, A. Voir Nietzki.

Ball. L'origine du massif de ser- pentine entre Davos et Klosters, VI. 287, 290.

Baltzer. Structure du Glärnisch, VI, 283. Les lacs de mon- tagne, VI, 345.

Bamberger, Eug. Action des alphylhydrazines sur la B-naph- toquinone, V, 283. Hydro- lyse des composés azoïques. Mercure-méthyle. Alphylhy- droxylamines, VI, 384.

Bamberger E. et Ed. Renaud. Les hydroxylamines substi- tuées, V, 475.

Bamberger, E.et Tschirner. Oxy- dation de l’aniline, VI, 294. Barber, H. Anomalie du foie chez

un homme adulte, V, 370.

Barth, F. Voir Chodat.

Battelli, Dr. Le nerf spinal et le nerf moteur de l’estomac, V, 382.

Battelh, A.Travaux du laboratoire de physique de l’Université de Pise, V, 599.

Baumberger. Voir Schardt.

Baumhauer.Conception génitique

photolyse de l'acide carbonique,

des macles et présence de plu- 46%

SX

678 TABLE DES AUTEURS

sieurs lois de macle sur un mé- me cristal, VI, 488.

Bedot, M. Moulage du crâne de Pithecanthropus crectus, V, 377. Recherches sur la po- pulation du Valais, VI, 302

Benoit, Louis. Propriété particu-| lière du trapèze, V, 1992.

Bernard, R. Voir /Vietzhki.

Berthoud, A. Action de l’isocya- rate de phényle sur les thia- mides, V, 478.

Bertrand et Golliez. L'âge tria- sique des calcaires des Alpes bernoises, VI, 281.

Betschasnoff, Mme. Relations entre la fréquence du pouls et le con- tenu du cœur, VI, 630.

Bianchi. Voir Noelting.

Bicknell, C. Les roches gravées du Val Fontanalba, V, 481.

Bieler, S. Ossements d'animaux dans les palafittes, V, 368. Distension du premier estomac des pigeons boulants. In- clusions d’oranges, VI, 181. Un pied étalon de 1657, VI. 425. La conformation du pied du cheval, VI, 495.

Billeter, O. Quelques analyses de vins de Neuchâtel, V, 482.

Bilhoiller, R. Le fœhn, VI, 607. Analyse de divers travaux, NS 19:

Birkeland, Kr. Phénomène de succion des rayons cathodiques par un pôle magnétique, VI, 205.

Blanc, Henri. Cours élementaire d'histoire naturelle, V, 88. Le Plankton nocturne du Lé- man, VI, 182. Fécondation de lœuf de la truite, VI, 497.

Blonay, H.-W. de. Voir Borel.

Blondlot, R. Sur la mesure di- recte d'une quantité d’électri- cité en unités électromagnéti-

ques ; application à la construc- tion d'un compteur absolu d'électricité, VI, 530.

lines sur Alpe Puntaiglas (Gri- sons) VI, 289.

Bonna, A. Carbure double de cal- cium et de magnésium, V, 575.

Borel, G. Pseudo-hystérotrauma- lismes oculaires chez les hom- nes assurés, V, 479.

Borel, W. et H. W. de Blonay. Dosage de tannin dans les écorces de chêne, VI, 160.

Borgeaud, À. Parasite de l'intestin du bœuf, VI. 648.

Briquet. Organisation et mode de dissémination du fruit chez Bupleurum. Lophocarp, V, 9%.

Brœck, Ernest van den. Exposé préliminaire de l'étude du gri- sou dans ses rapports avec les phénomènes de la météorologie endogène et au point de vue de sa prévision par l’observa- tion des microséismes, VI, 294.

Brown, T. Vitalité des graines refroidies, V, 104.

Brückner, E. Limites d’altitudes, VI, 60% Oscillations du climat, VI, 612.

Brun, A. [Cristallisation de pâtes siliceuses à 75 de silice et polybasiques, V, 384. Rupture d'une poche d’eau de glacier, VI, 534. Pérido- tite normale au Cervin, VI. 538.

Brunner, H. L'action des persul- fates, VI, 426. Nouvelles réactions desalcaloïdes, VI. 428.

Brunner, H. et H. Lenis. Déri- vés de la théobromine et action du chloroforme sur la phényl- hydrazine, V, 284.

Bugnion, E. Lépidoptères exo- tiques, V, 189. Nouvelle théorie du sommeil, V, 568. Les os chez les Batraciens urodèles, VI, 622.

Buhler-Lindemeyer, Th. Passage des oiseaux migrateurs à Bâle, VI, 504.

Bührer, C. Le tremblement de terre du 2 février, V. 570.

Bodmer Beder. Roches cristal-!Bührer,C.et H. Dufour. Observa-

. L PE CUT T NI ATT TR TER T

P. »"n ne.

RFI

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UN

F> 3 cn &

POUR L'ANNÉE 1898.

tions actinométriques, V, 374.! Burckhardt, F. Le cerveau des Sélaciens, VI, 621.

C

Cailler, C. Analyse de divers travaux, V, 166.

Candolle, Alph. de. Ce qui se passe! sur la limite géographique d'une, espèce végétale et en quoi con-| siste cette limite, VI, 299.

Candolle, Cas. de. Analyse del divers travaux, V, 101; VI, 299.

Carl. Collembolidés de la Suisse, VI, 502.

Cedercreutz. Ed. Voir Lunge.

Cérenville, de. Procédé du frôle ment. VI, 635.

Chair, E. Explorations de grottes! V, 385. |

Chodat, R. Algues littorales du. lac de Genève, V, 96. Sym- biose bactérienne et mycé-| lienne, VI, 525. Analyse de! divers travaux, V, 378.

Chodat, F. Barth et von Schirn- hofer. Champignons dans les! racines des orchidées, VE, 526.

Couz. Avalanches, VI, 645.

Commission géologique Suisse. Les mouvements de terrain en Suisse, 340.

Congrès géologique à Zürich. Comptes rendus, VI, 277.

Conrady, A. Décoctions et infu-| sions, VI, 415.

Cornaz, Ed. Une angine diphté- ritique, V, 477. Trois faits de tératologie végétale, V, 480. Les roches gravées du Val Fontalba, V, 481.

Creher, L. Périodicité du déve- loppement des racines carrées! en fraction continue, VI, 366.

Crépieux, P. Voir Pictet.

D

679

Delessert, Eugène. Le haricot sauteur, V, 183.

Delessert-de-Mollins. Observation d’un bolide, V, 192.

Divine, Mlle. Respiration du cœur de la grenouille, VI, 631.

Drechsel. E. Un éther silicique extrail des plumes, V, 56%.

Dubois, P. Durées relatives de la période d'état variable de fer- meture dans diverses conditions de résistance, de self-induction et de capacité, VI, 374.

Dufour, Ch. Particularité de l'é- eclipse de lune du 3 juillet, 1898, VI, 371, 437.

Dufour, Henri. Caractères météo- rologiques particuliers du mois d'octobre 1897, V, 189. Dé- perdition de lélectricité, V, h84, VI, 374. Observations d'héliotropisme, VI, 182, 424. Voir Bührer.

Dufour, H. et C. Dutoit. Expé- riences de Marconi, V, 571. Dufour, Jean. Maladies de la vi- one, VI, 521. Glandes per-

lées de la vigne, VI, 647.

Dumont. Eugène. Les propriétés magnétiques des aciers au nic- kel, V, 331, 426. Analyse de divers travaux, V, 281.

Duparc, L. Constitution du Mont- Blanc, VI, 296.

Duparce, L.et L. Mrazec. Phéno- mènes d'injection et de mé- tamorphisme exercés par la pro- togine et les roches granitiques en général, V, 450.

Duparc, L. et F. Pearce. Déter- mination des Feldspaths, VI. 288. Les porphyres quart- zifères du versant sud du Mont Blanc, VI, 288.

Duparc, L. et Et. Ritter. Le mi- nerai de fer d'Ain-Oudrer (Al- gérie), V, 145.

Décombe, L. La résonance mul-|Du Pasquier, Léon. Voir Forel. tiple des oscillations électriques! Dussaud, #. Présentation de son

VI, 121.

microphonographe, VI, 362.

Delebecque, A. Les lacs français,|Dusserre, C. Sols arables de

V, 84. Voir Ritter.

l'Isle, VI, 645.

650

Dutoit, C. Photographies du Cro- ton Colliguaya, NV, 189. Ronces des environs de Berne, VI, 529. Voir Dufour.

Dutoit, P. Voir Guye; voir Habel.

Dutoit, Paul et L.Friderich. Cal- cul indirect de la pression criti- que, V, 574.

Dutoit P., E. Aston et L. Fride- rich. Conductibilité des électro- lytes dans les dissolvants orga- niques, V, 287.

E

Emery, C. Un oligochète noir des glaciers de l'Alaska, VI, 506.

Emilewiez, T. et St. v. Kosta- necki. Synthèse de la 3-oxy-fla- vone, VI, 90.

Escombe, F. Vitalité des graines] refroidies, V, 101. |

Eternod. Circulation sanguine! dans l'œuf et l'embryon bhu- main, VI, 624.

F

Farner. Voir Fschirch.

Fassbender, F. Voir Werner.

Fatio, V. Répresentation des Faunes locales dans les musées, VI, 507.

Favre, L. Explosion d’une chau- dière à vapeur, V, 479.

Feist, F. Condensations cycliques dans la position para, V, 565. Strophantines et Strophan- tidines, VI, 532.

Feuerstein, W. et St. v. Kosta- necki. Synthèse de dérivés dela flavone, VI, 93. Synthèse de la flavone, VI, 644.

Fichter, Fr..et Eug. Gully. L’acide Ôe-hepténique, V, 566.

Fichter, F. et A. Krafft. Uonsti- tution des deux acides croto- niques, VI, 402.

Fichter, Fr.et Werner Langguth. Acide a oxy-a-méthyladipique et acide à e hépténique, V, 566.

Field. Bibliographie internatio- nale, VI, 489. Le Concilium|

TABLE

bibliographicum VI, 515.

DES AUTEURS

Filipkowski. Voir Nœlting.

Fischer, Ed. Flore cryptogamique suisse, VI, 516.

Fischer-Sigwart. Mammifères et oiseaux rares de Suisse, VI, 499.

Floris, R.-B. Voir Marcet.

Forel, Aug. Parabiose chez les fourmis, VI, 646.

Forel, F.-A. Le phénomène er- ratique en Finlande, V, 103. Terrains olaciaires de la Fin- lande méridionale et centrale, V, 491. Observations de mirages, V, 364. Couche huileuse à la surface des fleu- ves, V, 372. Le raz de ma- rée de Grandson, VI, 1475. Origine des eaux du Brassus, VI, 186. Les fendues de la glace du lac de Joux, VI, 187. Les flaques d’eau libre dans la glace des lacs gelés, VE, 187. Sables du lac, VI, 652. Analyse de divers travaux, V, 8%, 470. Voir Aubert.

Forel, F.-A. et Du Pasquier. Le phénomène glaciaire, ses causes et ses périodicités, VI, 345.

Friderich, L. Voir Dutoit.

Früh, J. Sur la nature et la struc- ture du sol, VI, 277. Erup- tion de tourhières, VI, 3441. Les tremblements de terre en 1895 et 1896, VI, 346, Structure écailleuse de la neige, VI, 49%4.— Galets sculp- tés, VI, 494.

Fuhrmann, O. Phénomènes de la régénération chez les inverté-

brés, V, 478. G

Galli-Valerio. Notes helmintho- logiques, V, 572.

Gaudry, A. Essai de paléontolo- gie philosophique, V, 28%.

Gautier, Raoul. Première comète périodique de Tempel, VI, 300. Résumé météorologique de l’année 1897 pour Genève et le Grand Saint Bernard VI, 459,

POUR L'ANNÉE

D67, Analyse de divers tra- Nan, 270:

Geiser, C.-F. se triples orthogonaux, VI, 363.

Girardot, L.-A . Jurassique inférieur lédonien, VI, 351.

Gnehm, R. et R. Bénziger. charge de la soie au point de vue chimique, V, 476. La 2-5-dichlorbenzaldéhyde, V,| d63.

Goldflus, M. Particularités l’ovule des Composées, V, 390.

Golliez. Voir Bertrand.

du

Gosse, H. Alluvions post-glaciaires|

à Genève, VI, 357. Græbe, €. Nouveau carbure d'hy- drogène, 102" Produits!

de condensation des oxycétones.

Fe étages du Jura!

La

de!

1898. 681

Gutton, GC. Ecrans électromagné- tiques, VI, 549.

Guye C.-E. Méthode pour déter-

| miner la puissance dans un ap- pareil parcouru par des courants

sinusoïdaux de fréquence élevée

NT AG 0— DE de divers travaux, V, 170.

Grüye, Ph. -A.et P. Dutoit. Effets thermiques dus au mélange des liquides, V, 91.

H

et P. Dutoit. Dosage de l'acide nitrique dans les ni- trates, VI, 193. Hagenbach-Bischoff, Ed. Pertur- bations produites dans les appa- | reils téléphoniques par le passage des trans électriques, VI, 384.

Habel W.

avec l’aniline, V, 291, Jaune Hagmann, G. Variabilité dans la

de benzoïne, VL, 191.

Græbe, C. et A. Hünigsberger. Constitution du chrysène, V, »81 ; VI, 193.

Granger, À. Phosphures et arsé- niures métalliques, VI, 591. Grassi. Métamorphoses de l’an-

guille, V, 479 Gremaud, lets par actions mécaniques,

pasér osion, etpar des animaux, |

VI, 481.

Gross, V. Cimetière helvète de Vevey, VI, 614.

Groth, P. Relations cristallogra- phiques et chimiques des miné- raux, V, 180.

Grübenmann. Vie de Gustave Adolphe Kenngott, VI, 276. Guggenheimer, Sieg. Contribu- tions espérimentäles à létude des rayons Rüntgen, V, 222.

Guillaume, Ch.-Ed. Le nickel et ses alliages, V, 255, 305.

Guillebeau. Hypotrychon des porcs. Tumeurs de la vache, VI, 641.

Guillemin. Scrutateur électrique, VL 648.

Gully, Eug. Voir Fichter.

|

A. Perforations de ga-|

longueur des dents de quelques | carnivores, VI, 500.

Halbey. Voir Tschirch.

Haller, R. el St. v. Kostanecki. Sur la 3-4 dioxycinnamylidène- cumaranone, V, 86.

| Hanau. Influence de la thyroïde. Le mal perforant du pied, VI, 12(

Hann, Julius. Manuel de climato- logie, V, 79:

| Harbeck, E. Voir Lunge.

Hartiwich, CG. Poisons indiens. Fausse salsepareille, VI, 406.

Haug.Klippes et régions exotiques VI, 280.

Heim, À. Histoire géologique des environs de Zurich, VI, 288.— Débit d’eau des puits, VE, 343.

Hergesell. Aérostation scienti- fique, VI, 610.

Herzen. Fonction trypsinogène de la rate, VI, 180.

Hiepe, H. Voir Tschirch.

Hinsberg, O. L'acide benzène- sulfinique comme réactif, V, 283.

Hinsberg, O. et A. Simcoff. Syn- thèse de dérivés du naphtindol, VI, 418.

Hirase, S. Voir Jkeno.

ic de LIT M NE NU CE 6 RTS > tés 2 ÉÈT LR ns DAT = NA ps a 5 A ; à <# A de vs d 244 d'‘ér. : ES 682 TABLE DES AUTEURS

Hirsch, A. Le tremblement de terre du 22 février, V, 483. His. Rôle de l’acide urique, VI,

637.

Hünigsberger, F. Voir Græbe.

Horace. Vitalité des graines re- froidies, V, 101.

Howard, L.-0. Le Liparis dispar, V, 383.

Hug, 0. Faune ammonitifère du Lias supérieur des Pueys et de Teysachaux (Moléson), VI, 486.

Hurmuzescu. Modifications mé- caniques, physiques et chimi- ques qu'éprouvent les différents corps par l’aimentation, V, 27.

I

Ikeno, H. et S. Hirase. Le Gingko et le Cyclos revoluta, V, 477.

Essleib. La céarine, VI, 416.

Ito. Chaleur produite par lexci- tation du cerveau, VI, 629.

J

Jaccard, Paul. Voyage dans le

Turkestan, V, 189, Fixation de l'azote gazeux, V, 189.—Pa- léontologie végetale, VI, 181.

Jaccard, Paul et Th. Rittener. Gentianes, VI, 528.

dinées alpines, VI, 517.

Jeanneret. Evolution des courants! Koby. Les polypiers crétaciques,

directsetinverses dans le champ voltaïque, VI, 381. Jenny. Vallée de la Birse, VI, 343.

K Kacer. Voir Reverdin.

Kammermann, A. Notice nécrolo-

gique sur —, V, 104. Kehrmann. F. Migration des dou-

bles liaisons quinoniques dans les corps du type azonium ; V,. 982. Couleur des composés du type de l'azonium, VI, 194.;

Kehrmann, F. et 0. Krüger. Oxi- mation des paraquinones, V, 9

Kehrmann, F. et E. Ruttimann.

Combinaisons de l'acide arsé-|!

| bobines d’induction faites de

Klobski, W. et St. v. Kostanecki. Jacky, E. Infection par des Uré-|

:Kollmann. Races

Kostanecki, St. ». L': naphtofla-

|Kotimann. Peri- et paratyphlite,

nique avec l'acide tungstique, 'AULIE

Kehrmann, F., F. Zimmerli et M. Matis. Amino-naphtophé- nazines, V, 290.

Keller, C. Eléments africains par- mi les animaux domestiques de l'Europe, V, 54. Le Pedia- spis aceris, VI, 505.

Keller, C.-C. Dosage de la ca- féine dans le thé, V, 562. Les glucosides des feuilles de la digitale et leur analyse quantitative, V, 563.

Keller. Galles, VI, 643.

Kenngott, G.-A. Notice nécrolo- gique sur —, VI, 276.

Kippenberger, C. Recherche ana- lytique de l’antipyrine, V, 362.

Kissling, E. Gisements ont été trouvés des restes de marmottes au Bantiger et au Steinibach, VI, 358.

Kleiner, A. Le temps nécessaire

à la charge apériodique de con-

densateurs en paraffine, VI

377. Charge oscillante de

|. condensateurs, au moyen de

différentes matières, VI, 378.

Les oxybenzalbromindanones, VI T2

VI, 356. Kokhan, voir Ullmann. humaines et hérédité, VI, 649,

vone, VI, 92. Nouveaux essais synthétiques dans le groupe de la flavone, VI, 403. Voir Feuerstein. Voir Haller. Voir Klobski.

Kostanecki, St. v. et L. Laczkow- sky.Monoxybenzalindanediones V, 475.

Kostanecki, St. v.et D. Maron. La 2-oxydibenzalacétone, VI, 174.

VI, 635. Krafft, A. Voir Fichter.

% a, ; ss

POUR L'ANNÉE 1898. 683

Kruger, O0. Voir Kehrmann.

Kuntz. Voir Nœlting.

Künzler, G. Les lignes doubles des surfaces développables, VE, 370.

Kunze-Krause, H. L'analyse capil- laire, V, 486. Formation de la carbylamine dans certains alcaloïdes, VI, 178. Les tannoïdes, VI, #10.

L

Laczkowsky, L. Noir Kostanecki.

Lang, Arnold. Traité d'anatomie comparée, VI, 421.— Helix ne- moralis et Helix hortensis, VI, 506.

Lederrey. Station d'essais agri- coles, VI, 643.

Lenis, H. Voir Brunner.

Leontieff, J. Voir Rupe.

Le Royer, Al. Grottes et gouffres naturels, V, 386.

Liechti. Engrais, VI, 645.

Lomakina, Mie. Anastomoses nerveuses sur le cœur du chien et du cheval, VI, 631.

Lorenz, Richard. Décomposition des solutions salées, VI, 96.

Loriol, P. de. Etude paléontolo- logique sur le terrain oxfordien supérieur et moyen du Jura bernois, VI, 353.

Luethy. Relief du Gothard, VI, 49%.

Lugeon, M. Relief géologique des Bauges, VI, 185. Klippes et

régions exotiques, VI, 289. =

Les vallées transversales des Alpes, VI, 342. L'ancien cours du Rhône, VI, 344. Carte géologique d’Albertville, VI, 653.

Lullin, Th. Description d'un phé- nomène imitant les taches so- laires, VI, 4d1.

Lunge, G. Analyse du carbonate de sodium, V, 561.

Lunge, G. et Cedercreutz. Ana- lyse du carbure de calcium, de l'acétylène et sa purification, V, 567.

Lunge, G. et E. Harbeck. Ana- lyse des bicarbonates, V. D6%.

Lunge, G. et Ed. Marmier. Sen- sibilité des indicateurs, V, 362. Fabrication du chlore par le procédé de Mond au moyen du nickel, V, 561.

Lunge, G. et ©. Millberg. Action des alcalis caustiques et des carbonates alcalins sur la silice de diverses provenances, V, 362, 563.

Lüscher. Isolement du cerveau, du cervelet et de la moëlle allongée, VI, 633.

M

Mallet, E. Voir Ullmanr.

Marcet, W. Transparence de l'air au point de vue de la photogra- phie. VI, 538.

Marcet, W. et R.-B. Floris. La calorimétrie humaine, VL 538.

Marchal, Paul. Cecidomyia des- tructor, V, 376.

Marconi. Télégraphe sans fil, V, 383.

Marmier. Ed. Noir Lunge.

Maron, D. Voir Kostanecki.

Matis, M. Voir Kehrmann.

Maurer. Couche de neige au Titlis, VE, 611.

Maurizio, A. Diffusion et germi- nation des saprolégniées, VI, 518. Développement d’al-

| vues épiphyles sur Îles plantes.

de serre, VI, 520.

Mayer-Eymar. Bases de la tr- minologie stratigraphique 1n-

| ternationale, VI, 484. Fos-

| sile nouveau de lEocène

d'Egypte, VI, 597.

(Mazé. Absorption de l'azote par

| les racines des légumineuses, V, 378.

Melander, G. Condensation de la vapeur d’eau dans l'atmosphère, Vite

Mercanton, P. Le grain du gla- cier, V, 369. Formation des cristaux de givre, V, 365.

"4. ) "3 > 0

DES Je gr, e Eds ï D is M EAST +:

Le e. o

684 TABLE DES AUTEURS

Phosphorescence des neiges et Musy, M. Mammifères disparus

des glaciers, VI, 177. de Fribourg, VI, 513. Merlis, M. Composition des grai- N

ues et des germes étiolés du lu-

pinus augustifolius, V, 562. Niehaus, C. Fabrication de la

Voir Schultze. cellulose en Suisse. VI, 408. Meunier, Stanislas. Charriage des Nietzki, R. et A. Baillard. Com- j masses caillouteuses ou boueu- posés azammoniums, VI, 293. ses sous l’action de l’eau, VI, Nietzki, R. et R. Bernard. Le

ù 341. Phénomène de capture cédrirète, VI, 172. = 4 applicable aux glaciers, VI, 343. Nœlting, E. et Bianchi. Matières 124 pe Micheli. Mare. Greffage du Clian- colorantes azoïques dérivées de = k tus Dampieri, VI, 527. | l'acide 2-8 naphtylaminesulfo- ot #E Photographies de plantes rares.) nique, VI. 399. - ‘£ VI, 598. Explorations bota- Nœlhng, E, et Filipkowski. Quel- LE De niques au Mexique, VI, 528. ques dérivés 1-2-6 du benzène, + D. Milch. Le Verrucano, VI 348. : VI, 400. 2,80

ve Millberg, C. Voir Lunge. Nelting, E. et Kuntz. Une nou- <%

: Mœhlenbrück, H. Sthétoscope, velle classe de matières colo- 4 , NL rantes, les benzényl-di-phényl- A

Meæsch. Les mofettes de Schuls,. amidines diaminées, VI, 395. ee: 3 VI. 343, Facies échinoder- Nælting, E. et Paira. Les isomè- e 4 mique rouge du Lias dans les res des rhodamines, les para- , 4 Grisons, VI, 351. rhodamines, VI. 397.

Monnier. D. Recherche des colo- Noyer. Castration, VI, 642. rants artificiels dans les vins, Nuesch. Le Schweizersbild, VE,

V, 282. 358. Le Kesslerloch, VE, 616. 2 Montessus de Ballore, F. de. Les 0 nr Etats-Unis sismiques, V, 201.

à Morris, D.-K. Propriétés magné Observatoire de Genève. Observa- E Dr tiques et résistance électrique tions météorologiques, V, 105, % D. du fer comme fonctions de! 193, 297, 393, 489, 585 ; VI, Éé:

tempéralure, V, 281. | 97, 197, 305, 429, 541, 661. * Morton, W. Tortues d'Algérie et|Oppliger. Spongiaires du Malm %

de Madagascar, VI. 190. |: des environs de Baden, VI, 354. > Moser, Ch. Fonction intervenant, P

dans la théorie de l'assurance).

contre la maladie, VI, 364. |Paira. Voir Nœlting. Moser. Alimentation du bétail, | P arona. Ammonites liasiques de VI, 642 | la Lombardie, VI, 353.

: , Pearce, F. Recherches sur le ver-

Mrazec, L. Voir Duparc. F .

Mühlberg, F. Recouvrements de! bu re ri la chaine du Lägern et forma-| "Voir Dupare Mars - : tion des Klippes. VI, 482. | pejet, L. Combustion et analyse

Mühlberg, Max. Stratigraphie du! ges gaz des fumées dans les ca- Jurassique moyen dans la Jorifères à feu continu, V, 368. Suisse septentrionale, VE, 487.| __ La combustion dansles four-

Müller. Photographies Ræntgen,! neaux à pétrole et la viciation VI, 640. de l’air, VI, 190.

Murani, Oreste. La lumière et les|Penard. Iris observé sur le lae,

rayons Rôntgen, V, 83. | VI, 534.

POUR L'ANNÉE 1898. 685 Perrot, Louis. Thermo-électricité! ceuses, V, 363. Musée Pa- du bismuth cristallisé, VI, 105, ! léontologique, VI, 183. 229. Analyse de divers tra-| Excursion géologiqueen Russie, vaux, V, 81. | VI 184. Peyerimhof, P. de. La variation | Reverdin, F. Le carbure de cal- sexuelle chez les Arthropodes,! cium pour déceler l'eau, VE, VI, 303. 660. Analyse de divers

Pictet, Amé. Nouvelle synthèse! travaux, V, 85, 86, 283, 474; de l’4 2’-phénylpicoline, V, 89./ VI, 90, 92, 93, 94, 174, 293, Analyse de divers travaux,| 418, 419.

V. 89, 282, 286, 580; VI, 199. | Reverdin, F. et Kacer. Migration

Pictet Amé et P. Crépieux . Ré-| de l'atome diode, V, 92, 129. duction de la nicotyrine, V,| Richter, Ed. Etudes lacustres, V, 580; VI, 393. | 470. Les variations périodi-

Pictet, Amé et G. Sussdorff. Quel- ee des glaciers, VI, 22. ques dérivés de l'acide micotique! Traces d'anciens glaciers dans

V, 443. l'intérieur des Alpes, VI, 489. Pictet, Arnold. Développement! Rickli. Tulipa Celsiana près c'e aérien des ailes de Lépidoptères. Brigue, VI, 523. Le genre Rhopalocères, V, 378. Mé- Doryenium, VI, 524. tamorphoses des chrysalides de! Riggenbach. Photographies des Rhopalocères, V, 577. | nuages, VI, 6114.

Piclet, Raoul. L’ automobilisme| Ril liet, A. Analyse de divers tra- et la force motrice : le moteur! vaux, V, 383. air-eau, V, 390, K4A, 590, VI Rittener, Th. Voir, Jaccard.

16, 555. Ritter. Et. Tectonique des plis Pidoux, J. Occultation d’Antarès. de la bordure SW. et NW. par la lune, VI, 296. Al- du Mont-Blanc, VI, 278.

penglühn et réfraction, VI, Voir Duparc.

372. Petite planète, VI, 539.) Ritter, E. et À. Delebecque.Lacsdes Piperoff. Le Calanda, VI, 283, Pyrénées, VI, 53.

351. Tomas de la vallée du Ris, C. etC, Simon. Acide p-dini-

Rhin, VI, 340. Analyse des! trodibenzyldisulfonique V, 85,

eaux de Pfäffers, VI, 343. | 474. Pitard, E. Crânes dolichocé-| Rive, L. de la. Propagation d'un phales, XI, 6145. Crânes| allongement graduel dans un fil

de criminels français, VI, 616. élastique, VI, 389. Plantamour, Ph. Notice nécrolo-| |Rollier. Synchronisme des facies

gique sur, V, 293. | et étages du Malm du Jura et Polacco. Voir Tschirch. . son application à l’orographie, Popta. C. Infection par des Pro-| VI, 352. Assises de la

tomyus macrosporus, VI, 517.) molasse œningienne de Trame- Preudhomme de Borre. Analyse lan, VI 357.

de divers travaux, V, 377, 383; Rothpletz. Structure du Glärnisch,

VL 303. VI, 283. Prevost, J.-L. Trémulations fibril | | Roux, F. Photographies d’argy-

laires du cœur électrisé, ŸL, | ronètes, VI, 177.

655. | Rovida. Cohéreurs, VI, 657.

R (Rübeli. Le rein dans les fœtus | des ruminants, VI, 642.

Renaud, Ed. Voir Bamberger. | Rupe, H. L’acide cinéolique, VE Renevier, E. Incrustations sili-! 388.

686

Rupe, H. et J. Leontjeff. Conden-| salion des aldébydes nitroben zoïques avec la gallacétophé-! none, VI, 390. |

Rüst, C. Analyse de l’eau de la source « Marzis» à Plongeon! près Genève, V, 162, 580.

Rutimeyer, L. Recueil de petits écrits, V, 180.

Rüttimann, E. Voir Kehrmann.

S

Sarasin, C. Mémoire sur les gen- res Hoplites, Sonneratia, Desmo- ceras et Puzosia, V, 383; VI, 396.—Alluvions post-glaciaires des environs de Genève, VI, 397. Analyse de divers tra- vaux, V, 180, 284; VI, 294, 421. |

Sarasin, Ed. Seiches du lac des. IV-cantons, V, 389; VI, 382. Analyse de divers travaux, | V, 102. |

Saussure, R. de. Cinématique] des fluides, V, 497; VI, 296. |

Schaer, E. Les ferments oxy-| dants VI, 404. Hydrate de! chloral, VI, 405.

Schaerges. Le gaïacol et ses déri- vés, VI, 408. |

Schaich. Mémoire stratigraphique ea région du Randen, VI,

D2.

Schall, C. Formation électrolyti- que des dithiodisulfures, VI, 387.

Schardt, H. Origine des lacs du pied du Jura suisse, V,68; VI, 344. Origine des grands lacs du Jura V, 182. Un nouveau fossile du flysch, V, 373. Quelques accidents tec- toniques du Jura, V, 481.

Stratigraphie du calcaire du Mont Arvel, V, 484. Syn- clinal entre Miex et Tanay, V, 488. Les progrès de la géo- logie en Suisse pendant l'année! 1897, VI, 276, 340. La tec-| tonique et l'hypothèse du char- riage des Préalpes et des Klip- pes. VI, 281. Eboulement

TABLE DES

AUTEURS

interglaciaire aux environs de Vugelles (Jura vaudois), VI, 357, Recurrence des gla- ciers jarassiens après le retrait du glacier du Rhône, VI, 492. Origine des sources du Mt de Chamblon, VI, 649.

Schardt, H. et Baumberger. Le

Valangien inférieur, VE, 355.

Schenk, A. Les populations lacus- tres au point de vue anthropo- logique, V, 366. Ossements humains des sépultures néoli- tiques de Chamblandes, du Chà- telard et Montagny sur Lutry, V, 536. Ethnogénie des po- pulations helvétiques, VI, 423.

Schilina, Mile. Kymographe et tonographe, VE, 632.

Schirnhofer von. Voir Chodat.

Schmidt. Nouvelle carte géolo- gique de la Suisse, VI, 277. L'Alta Brianza, VI, 287.

Schœntjes, H. Piromètre portatif basé sur l'emploi d'un millivolt- mètre Westen et d'un couple, ther oélectrique platine-platine rhodié 10, V, 136.

Schrôter, C. La variabilité dans le genre Pinus, VI, 523.

Schulze, E. Matière azotée ex- traite de germes du ricin, V, &74. Décomposition des substances albuminoïdes et pro- duction de l'asparagine et de la glutamine pendant la germi- nation, V, 565. Transforma- tion des substances albuminoï- des dans les plantes, VI, 533.

Schulze et M. Merlis. Lécithine extraite de quelques graines et de tourteaux oléagineux, V, D6).

Schulze et E. Winterstein. Un produit de décomposition de l'arginine, V, 476.

Schumacher-Kopp. La réaction du furfurol dans les analyses d'huiles, VI, 409.

Schürch, O. Crânes de la Suisse moyenne, VI, 617.

Seiler, Emil. Influence de la tein-

[+ _ 687 Faune du Gault du Piz Dartgas, VI, 355. Fossiles Jurassiques dans les marnes si-

dérolitiques du Jura bâlois et soleurois, VI, 356. Stratigra-

POUR L'ANNÉE 1898. pérature et de la pression at-! mosphérique sur le rayonne-! ment calorifique des fils métal-| liques chauffés, VI. 531. Seiler, Ulrich Sur lacharge oseil-| latoire des condensateurs et son|

application à la détermination

conducteurs, VI, 532. Simcoff, À. Voir Hinsberg. Simon, C. Voir Ris.

Vaux, NV 680179, 478, 479, | 180, 361; VE, 531.

À Spring. W. Du rôle des composés ferriques et des matières humi- ques dans le phénomène de la

Soret, C. Analyse de divers tra-|Tschirch, A. et Farner.

phie des Klippes du canton d'Unterwalden, VI, 480.

du self-potentiel de systèmes|Tripet, F. Tératologie végétale,

V, 481. Tschirch, A. Chromatophores du café, VI, 414.

La gomme laque, VI, 411. Tschirch, A. et Halbey. Oliban, VI, 441.

ITschirch, A. et H, Hiepe. L'aloi-

ne du Cap, VI 410.

|Tschirch. A.et Polacco. Xantho-

coloration des eaux et sur l’éli- ù mination de ces substances sous! _ rhamnine, VI, 413. > l'influence de la lumière solaire! Zschirner, F. Voir Bamberger. Me V, 5. Matières colorantes à| Turrettini, Th. Hauteurs diurnes 4 base de fer des terrains de sé-| du lac Léman, en 1897, V, 217. Dre diments et origine probable des|Tutton, A.-E. Etude cristallo- 7 roches rouges, VE, 5. graphique sur les séléniates Standfuss. Zoologie expérimen-| simples de potassium, rubidium : tale en corrélation avec la théo-| et cesium, V, 81. rie de l’évolution, VI, 495. U : Steinmann. Les schistes grisons, ue É VI, 284, 316, 349, 355. Ulimann, F. Purification de l'a- q Steinmann, E. Analyse de divers! cétylène, V, 582. Points de 11 travaux, V, 560. fusion et d’ébullition des chlor- 42 Stichtenoth, Albert. L'orbite de| hydrates des amines aromati- : la comète de 1822, V, 79. ques primaires, VE, 192. 2 Straneo. P. Sur la conductibilité| Ulmann, F. et D. Kohan. Naph-

thermique de la glace, V, 361. Streun. La mer de brouillard en Suisse. VI, 613. Studer, B. Expertise des cham- pignons, VI, #17. Stutz. Subdivision du malm, VI, 391. Sussdorff, G. Voir Pictet. Swerinzew. Les lacs de montagne, VL 344. J à

Tambor, J. et F. Wildi. Dérivés de la benzalacétophénone VI, 419.

Tobler. Jurassique des Hautes- Alpes calcaires bordant le flanc

tocarbazol, V, 286.

Ullmann, F.etE. Mallet. Méthyl- fluorénone, V, 90.

Ullmann, F. et M. Waitz. Dimé- thylacridine, VI, 191.

Urech, F. Variétés aberrantes de Vanessa, VI, 505.

V

Vandevyver, L.-N. Appareil pour la détermination du point de fnsion, VI, 129. DEYE

Varigny de. Télégonie, V, 487.

Veillon, Henri. Expériences avec les cohéreurs, V, 416. Un transformateur de M. Klingel- fass à Bâle, VI, 313.

N. du massif de l’Aar, VI, 350.! Voigt, W. Propriétés physiques

688 TABLE DES AUTEURS POUR L'ANNÉE 1898.

fondamentales des cristaux, V, 173. W

Wautz, M. Voir Ullmann.

Walter, J. Nouvel appareil d’ab- sorption pour gaz, V, 362.

Weber, H.-F. Considérations sur l'influence de la forme des for- ces électromotrices ou des in- tensités alternatives dans la détermination des capacités et des coeïficients d’induction à lPaide des courants alternatifs, V, 170.

Weber, R. Hygromètre à absorp- tion VI, 382.

Werner, Alf. Constitution des combinaisons inorganiques, V, 563. Grandeur moléculaire de quelques sels inorganiques, V, 564. Sels cobaltiques tri et diaminés, V, 566. Sur les composés nitro-aZ0-aZ0xIques et hydrazoïques, VI, 388.

Werner, A. et F. Fassbender. Constitution des combinaisons inorganiques. Réaction d’An- derson, V, 566.

Werner, Alf. et Georg Richter. Combinaisons ammoniacales du sulfocyanure de chrome et de leurs stéréoisomères, V, 567.

Werner Langquth. Voir Fichter.

Westermaier. Stomates des feuil- les, VI, 516.

Westmann, J. Le magnétisme du fer oligiste, V, 179.

Fe | es, .

fchg LATE Es Se 27 NES ASTON PTE TS SRE

ea Le

à! Wilezeck, E. Toxicité des graines d'Euphorbe, V, 571. ; Wild, H. Nouvelle forme de po- laristrobomètre, VI, 379. —In- clinaison magnétique, VE, 609 Waldi, F. Voir Tambor. ME. Wilhelmi. Phénomènes arthri- tiques chez le veau, VI, 641. Winterstein, E. Combinaison phosphorée quidonne naissance à l’imosite, V, 567. Noir Schulze. F4 Wolfer, A. Taches solaires dans les années 1887, 1889, V, 76. a Wood. Mouvements de lintestin chez les Tanches, VI, 627. A Wroblewski A. L’amidon solu ble, V, 566. Nature chi- mique de la diastase et pré sence de l’arabane dans les prés parations de la diastase, VE, 90. Nouvel appareil d’extrac- tion pour liquides, VI, 96. D Wybauw. Relations du nerf vague 5 avec le cœur, VI, 628.

Y

* Ur

A :*e

Yung, E. Intestin des poissons, VI, 509. Le Plankton du Léman, VI, 511. La perche soleil, VI, 545. 28e

Z

Zimmerli, F. Voir Kehrmann. k : Zimmermann. Démonstration ana- tomique, VI, 625. +

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