’ DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE DU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GENEX VENDU EM 1922 _ SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES ' € # ARCHIVES DES e Lors x Métier *. ce Le xf L \ î EX ; d{ MARÉES ts. | à ‘ \ ei EEE " APT ND A à Es * + DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQUE DU CONSERVATCIRE BOTANIQUE DE GE VENDU EN 1922 Genève. — Impr. Rey & MaLavaLLon, 18, Pélisserie _ précédemment Aubert-Schuchardt. à nat. ne. 2. ds Élu Ste UF . id er lp on ns Dh dé BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT QUATRIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME SEPTIÈME LISSARY MEVE YURK ROTAMCAL \ GARDEN 0 GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. LAUSANNE PARIS G. BRIDEL ET cie G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 12 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, GEORG & C'°, à Baze 1899 SUR LA CAUSE ou. | L'ABSENCE DE COLORATION CERTAINES EAUX LIMPIDES NATURELLES PAR k: W. SPRING. Il est aujourd’hui reconnu, à suffisance de preuwe, que l'eau pure n’est pas incolore, mais bleue. Cela étant, la couleur d’azur de l'océan et de certains lacs n'a plus rien que de très naturel, alors même que le mécanisme de la réflexion de la lumière du jour, au sein des eaux, n'est 4 pas encore connu d’une manière satisfaisante. È L'apparition de la couleur verte dans certaines eaux lim- | pides, trouve, à son tour, une explication simple dans la présence d’un trouble dans l’eau, trouble doué de la pro- priété de laisser passer plus facilement les rayons jaunà- tres. Si ce trouble était suspendu dans un liquide absolu- ment incolore, le milieu nous paraîtrait jaunâtre, ou brun jaunâtre, selon l'épaisseur du trouble, mais l'eau étant bleue et non incolore, la couleur du trouble se composera pour notre œil, avec la couleur fondamentale de l'eau et nous percevrons la sensation du vert: la nuance en sera 6 SUR LA CAUSE DE L'ABSENCE DE COLORATION plus ou moins pure, selon les cas. La matière constituant le trouble pourra être incolore par elle-même, mais le plus souvent elle sera colorée, ainsi que je l’ai dit dans un article récent sur le rôle des composés ferriques et des matières humiques dans le phénomène de la coloration des eaux". Si l’on s’en tenait aux faits qui viennent d’être rappelés, il faudrait, nécessairement, que toute eau naturelle limpide, fût ou bleue, ou verte, dès qu’elle se présenterait en masse suffisante, c’est à dire en couche d’environ un mètre d'étendue et cela, sans que la profondeur doive être notable : on le voit bien dans nombre derivières et même de ruisseaux. L'observation nous apprend cependant que cette con- clusion est très souvent en défaut : il y a des eaux limpides qui sont absolument incolores. Je signalerai surtout l’eau de l’Amblève, de l’Ourthe, dans les parties de leurs cours où, ces rivières ne sont pas souillées par l’industrie. Pro- bablemerit en serait-il de même de l’eau de toutes nos rivières et de nos ruisseaux belges si ceux-ci n'étaient pas contraints d'aider les industriels dans leur travail. Plus généralement, on peut dire que les cours d’eau dont l’origine n’est pas dans la région des neiges perpétuelles et des glaciers, n’ont qu’exc2ptionnellement une couleur bleue; souvent ils ont une teinte verte, mais plus souvent encore ils sont incolores ou d’un aspect plus ou moins sombre dans leurs parties profondes. C’est cette absence de couleur ou, si l’on préfère, cette discontinuité du phénomène de coloration, qui fait la grande difficulté du problème qui nous occupe. Berzélius Archives des sciences phys. et nat., t. V, p. 5. 1898. < A 4 S : | DE CERTAINES EAUX LIMPIDES NATURELLES, a déjà appelé l’attention sur ce point lorsqu'il a rendu compte en 1828* d’un travail que H. Davy avait fait sur la question de la couleur de l’eau, travail dans lequel le célèbre chimiste anglais démontrait, pour la première fois, que l’eau pure est bleue. Les remarques de Berzélius sont si frappantes qu’il ya tout lieu de les reproduire in-ex- tenso. Je traduis textuellement: « « « « à « « Sans vouloir contester la justesse de cetteexplication (celle de Davy), je ne puis me déclarer convaincu de son exactitude, car s’il en était ainsi (si l'eau était bleue), il devrait y avoir quelque chose en état de lui enlever sa couleur. On sait que le lac de Wettern, en Suède, a une couleur plus claire que celle que l’on observe d’or- dinaire dans d’autres lacs. Sur les rives très escarpées, au pied de l'Omberg, le fond du lac est formé de bandes de roches calcaires dénudées. Quand l’eau est cal- me et que le soleil donne, on peut encore distinguer des objets sur le fond, à 32 pieds de profondeur, sans que l'œil ne découvre le moindre vestige de bleu : tout est clair et incolore comme si on regardait à travers un fragment de cristal. A cette profondeur la couleur bleue du lac de Genève aurait absorbé toute la lumière et combien l’eau de la Motala ne diffère-t-elle pas, à sa sortie du lac de Wettern, de l’eau du Rhône où celui- ci s'échappe du lac de Genève. Les petits lacs de Da- larna, que traverse la rivière Fahlu, se distinguent par la pureté de leurs eaux qui ne sont troublées par aucun réactif et cependant ces eaux ne montrent pas non plus, quand on les regarde en masse, la moindre pointe de bleu ou de vert. Ilreste donc toujours à répondre à la ! Jahresbericht für Chemie, etc., t. IX, p. 207. 8 SUR LA CAUSE DE L'ABSENCE DE COLORATION « question de savoir pourquoi l’eau pure des glaciers est « si fortement bleue déjà à deux pieds de profondeur, « tandis qu'il existe d’autres eaux pures n’ayant aucune « couleur, même en masse profonde. » J'aitenu à m’assurer si l'aspect du lac de Wettern répond encore aujourd'hui aux observations de Berzélius. Je dois à l’obligeance de M. le prof. O. Pettersson, de Stockholm, les renseignements suivants, qui émanent de personnes connaissant bien ce lac: « D’après M. L. Olin, « avocat, qui est originaire d’une des îles du lac, l’eau est « claire comme du cristal (Krystallclar), au point qu'il & n’est pas possible de définir sa couleur. Ce jugement « se base sur ce fait que par un temps calme on distingue « nettement de petits objets à de grandes profondeurs. « M. Olin a plongé souvent, aussi profondément que € possible, et ila vu, chaque fois, les objets placés au- « dessus de la surface de l’eau, avec leur couleur naturelle. €, Quand le ciel est nuageux, la surface de l'eau est grise; « avec soleil, elle est bleue ou verte. » D'autre part, M. Lindberg, qui a navigué sur le lac pendant de nom- breuses années en sa qualité de capitaine d’un bateau à vapeur, a fourni les mêmes renseignements sur la clarté de l’eau, surtout pour la partie nord du lac près de sa dé- charge dans la Motala. Mais l’eau n'est claire et trans- parente que là où le fond est de sable ou de pierre. M. Lindberg dit que l’on peut compter alors les cailloux à une profondeur de 12 à 14 pieds, et il ajoute qu'il est parfois impossible de voir à travers l’eau du lac, même quand le soleil donne, et cela aux endroits où l’eau est, à d’autres moments, complètement transparente. M. Lind- berg attribue la cause de ce phénomène aux courants qui se produisent quelquefois dans les couches profondes. DE CERTAINES EAUX LIMPIDES NATURELLES. 9 Enfin, M. Witt, assistant de M. Pettersson, a constaté, à l’occasion de sondages entrepris dans le lac de Wettern: que la transparence n'est pas toujours la même et que la couleur change par places, surtout avec l'intensité de l'éclairage. En résumé, si l'observation de Berzélius n’est pas controuvée, il n'en est pas moins vrai que l'absence de coloration du lac n’est pas constante. On doit donc chercher la cause dans l’action variable d’un facteur étranger à l’eau. L'objet de la présente note est de répondre à la question de Berzélius, tout en tenant compte des variations d'aspect que les eaux peuvent offrir. On le verra, la solution du problème est d’une simph- cité étonnante ; elle s'adapte entièrement à l'explication que j'ai donnée de l’apparition de la couleur verte dans cerlaines eaux, car elle n’est qu'une conséquence néces- saire de la présence d’un trouble réel d'espèce déterminée. Elle peut donc être regardée comme la confirmation des considérations que jai fait valoir sur le problème de la couleur des eaux. Voici le fait nouveau et ses relations avec les observa- tions antérieures : J'ai montré, il y à un an’, l'influence de l'hydrate. ferrique colloïdal sur la couleur de l'eau: il suffit que celle-ci en renferme moins d’un dix-millionième de son poids pour paraître verte; une proportion plus forte du com- posé ferrique la rend de plus en plus jaune. Si les eaux de la nature ne sont pas toutes Jaunes ou brunes en raison de leur titre en fer, c’est que les composés de fer qu'elles 1 Loc. cit. 10 SUR LA CAUSE DE L’ABSENCE DE COLORATION renferment ne sont pas à l’état ferrique, mais qu'ils sont continuellement ramenés à l’état ferreux par l’action combinée des matières humiques et de la lumière solaire. Le pouvoir colorant des sels ferreux est sans importance relativement à celui des composés ferriques. Plus récemment‘ j'ai fait voir, à l’occasion de recher- ches sur les matières colorantes des terrains de sédiment et sur l’origine probable des roches rouges, que l’hydrate ferrique qui a échappé à l’action réductrice des matières humiques, perdait lentement son eau d’hydratation au sein des sédiments et, passant alors de la couleur jaune d’ocre au rouge vineux, il colorait les roches et les ter- rains en rouge comme si celles-ci en avaient été saupou- drées. Or, si l’on fait macérer, à chaud, une roche rouge (du schiste dévonien, par exemple) dans une solution con- centrée de potasse caustique que l’on renouvelle de temps en temps, on arrive, au bout de quelques semaines, à enlever l'acide silicique de la roche et à ne plus avoir qu’une boue formée de sable plus ou moins fin auquel se trouvent mêlées des particules d'oxyde ferrique (hématite) rouges, d’une ténuité extrême. En lavant la masse à l’eau pure, par décantations répétées, il arrive un mo- ment où la matière colorante rouge ne se dépose plus, même après un repos durant plusieurs mois. On a alors, à l’état concentré, un milieu trouble formé de particules solides d’un rouge vineux et de dimensions si petites qu'il est difficile de les distinguer à l’aide d’un microscope grossissant 150 fois. Ces particules, si ténues, ne sont sans doute rien autre chose que les poussières ferriques de 1 Archives des sciences phys. et nat, t. VI, p. 5, 1898. DE CERTAINES EAUX LIMPIDES NATURELLES. 1 l’époque dévonienne rendues à la liberté. En évaporant 10 ce. de ce liquide trouble, dans une capsule en pla- tine, j'ai obtenu un résidu pesant 0 gr. 0125; chaque goutte de mon liquide contient donc approximativement 6 centièmes de milligramme d’oxyde ferrique, en comp- tant 20 gouttes par centimètre cube, Eh bien, si l’on mêle à de l’eau pure, bleue, quelques gouttes seulement de ce liquide trouble, la clarté de l’eau n’en paraît pas atteinte, mais si on examine ensuite l'eau sous grande épaisseur (dans un tube de 6 mètres), on constate la disparition complète de toute couleur bleue, dans le cas, bien entendu, où la proportion du trouble est convenable; le liquide, toujours d’apparence limpide, se montre tout au plus un peu assombri sous cette épais- seur de 6 mètres. Au lieu de ce trouble ainsi préparé, on peut se servir aussi de c2lui qui se forme lorsque l’on traite la carnal- lite par l’eau et que l’on élimine le sel dissous à la suite d’un lavage par décantations successives. La préparation est plus commode, mais le trouble est ici moins persistant, parce que l’oxyde ferrique se prend aisément en flocons et qu’il est bien moins fin que celui des roches dévo- niennes. Si la proportion de trouble d'oxyde ferrique est trop faible, l’eau conserve une teinte d’un vert jaunâtre rap- pelant tout à fait certaines eaux naturelles, par exemple, celles de la Meuse en amont de la région industrielle du pays. Il suffit, toutefois, de quantités extraordinairement faibles d’hématite pour supprimer le bleu de l’eau. Si la proportion de trouble est au contraire trop forte, l’eau se montre de plus en plus sombre jusqu'à deveniro ]; (dans le tube de 6 mètres), mais elle ne devient pas rouge 12 SUR LA CAUSE DE L'ABSENCE DE COLORATION par transparence; le rouge n'apparaît que par la réflexion de la lumière, c’est-à-dire lorsque l’on regarde un tube, non noirci extérieurement. en plaçant l’œil de manière que le rayon visuel rase la surface du tube. Enfin, voici une observation qui est peut-être de nature à fournir quelques renseignements sur la manière optique d'agir des troubles en général. Pour supprimer la couleur bleue de l’eau, il n’est, na- turellement, pas nécessaire de méler la matière troublante au liquide, il suffit que la lumière passant par l’axe du tube de 6 mètres, se soit réfléchie sur un plan enduit de poudre fine d’hématite. Néanmoins, pour réussir, il faut prendre une précaution spéciale qui concerne précisé- ment le point que je désire mettre en évidence. Si l’on dépose sur un plan de porcelaine blanche, le liquide troublé rouge en quantité telle que la partie de la surface utilisée pour la réflexion de la lumière ne ren- ferme pas plus d’hématite que l’eau pure ne doit en recevoir pour éteindre le bleu, et qu'on laisse sécher, on obtient une surface rosée, qui ne renvoie pas assez de lumière rouge pour supprimer la couleur bleue de l’eau. Ce résultat incomplet démontre donc qu'une réflexion unique à la surface du trouble ne suffit pas pour éteindre le bleu alors que l'effet est cependant complet quand les grains du trouble sont en suspension dans l'eau. Pour réussir il faut, de toute nécessité, déposer sur le plan de porcelaine une couche épaisse d'hématite broyée. On doit conclure de là que si, dans la nature, la lumière du jour se réfléchissait seulement une fois sur la surface des grains du trouble, l'extinction de la couleur bleue néces- siterait un trouble assez fort pour altérer, d’une manière très visible, la transparence de l’eau. Au contraire, si la D, DE CERTAINES EAUX LIMPIDES NATURELLES. 13 lumière traverse le trouble à la suite d’un grand nombre de réflexions sur les grains d'hématite, l'extinction du bleu pourra être complète alors que l'eau ne renfermerait pourtant que de rares particules rouges. Cette remarque répond à une objection que M.R. Abegg a faite à ma manière de voir sur le rôle des trou- bles dans le phénomène de la génération de la couleur verte dans les eaux des lacs et des mers’, quand il dit que la lumière perçue par l’observateur ne traverse pas le trou- ble, mais qu’au contraire, elle est réfléchie par celui-ci et qu'on doit regarder tout lechemin parcouru par un rayon lumineux dans l’eau, comme tracé dans un milieu exempt de particules réfléchissantes. Conclusions. Il résulte des faits précédents que la couleur blene de l’eau trouve son complément dans la couleur de l’hématite, Une eau tenant en suspension des particules, même invisibles, de cette substance, ne nous donne plus la sen- sation du bleu sitôt que la proportion des particules d’hé- malite est en rapport avec l’intensité du bleu. Les grains microscopiques d’hématite se trouvant ré- pandas dans presque tous les sols, les eaux £errestres ne pourront que rarement être des eaux bleues quel que soit d’ailleurs leur degré de pureté ou de limpidité apparente. Au contraire, les neiges des cîmes élevées et les glaciers, ne renferment pas d'hématite. Les poussières cosmiques dont on a signalé parfois la présence dans les champs des neiges perpétuelles, sont, pour la plupart des grains de fer météorique doués d’autres propriétés optiques que l’hé- | Naturwissenschaftliche Rundschau, t. XIIT, p. 169, 1898. 1% SUR LA CAUSE DE L’ABSENCE DE COLORATION, ETC. malite et ne pouvant dès lors entrer en compte ici. Les eaux découlant des glaciers et des neiges des hautes ci- mes sont done dans les meilleures conditions pour étaler leur couleur avec le moins d’altération. Le rôle des composés ferriques dans le phénomène de la coloration des eaux est tout différent selon que ces composés sont à l’état d’hydrate ou à l’état d'oxyde anhy- dre. A l’état d'hydrate ils sont jaunes, comme toutes les combinaisons de Fe, O, avec une proportion suffisante d’une combinaison oxygénée non chromogène ‘. Répan- dus en minime proportion dans l’eau, ils ont à lut‘er axec les matières humiques, ou plus généralement, avec les matières organiques de l'eau; mais aussi longtemps qu'ils n’ont pas succombé dans la lutte, ils font virer la couleur bleue de l’eau au vert, au moins pour notre œil, Quand, au contraire, les composés ferriques sont à l’état anhydre ils ont une nuance rouge qui compense exactement le bleu de l’eau et ils ne sont plus soumis au travail réduc- teur des matières organiques. Leur présence se trahit par la suppression de la couleur bleue de l’eau. Un mot encore. Si les observations que je viens de faire connaitre ne prouvent pas directement la présence de particules d’hé- matite dans les eaux incolores de la nature, elles éta- blissent néanmoins un parallélisme si étroit entre les ex- périences du laboratoire et les faits de la nature, que je ne puis me défendre de regarder comme fondée la réponse qu’elles apportent à la question déjà posée par Berzélius au sujet des eaux incolores de la Suède. Liège, Institut de chimie générale, octobre 1898. 1 Voir mon travail sur les matières colorantes des terrains de sédiment (loc. cit.). SUR LA RÉDUCTION DE LA NICOTYRINE PAR Amé PICTET et P. CRÉPIEUX. En 1880, MM. Cahours et Etard, ayant traité la ni- cotine par le ferricyanure de potassium en solution alca- line, obtinrent une base de formule C,,H,,N., qu'ils nommèrent ésodipyridine afin de faire ressortir la relation de polymérie qu’elle présentait avec la pyridine C.H.N. L'étude de £e corps fut reprise quelques années plus tard par M. Blau. Ce savant rendit d’abord sa prépara- tion plus facile en remplaçant le ferricyanure par l’oxyde d'argent ; il établit ensuite, à l’aide de diverses réactions, que l’isodipyridine n’est point un dérivé du bipyridyle, mais que sa molécule renferme, à côté d’un noyau pyri- dique, un second noyau azoté d’une autre nature et pro- bablement méthylé à l’azote. Cette manière de voir fut partagée peu après par M. Pinner. Le nom d'isodipyri- dine ne convenant dès lors plus au corps en question, M. Blau le remplaça par celui de nicotyrine. La synthèse que nous avons faite de l’iodométhylate de nicotyrine' est venue confirmer les hypothèses de 1 Berichte. 28, 1904. 16 SUR LA RÉDUCTION MM. Blau et Pinner, et fixer définitivement la constitu- tion de la nicotyrine et de la nicotine, conformément aux deux formules suivantes : : HC CH : CH, ——CH, DA | | PEN 2 N N | | 4 N | | HC C—C CH HC C—CH CH, | | + | | HC CH u HC NT N V4 à | NZ CH, N 74 CH, Nicotyrine Nicotine Ces faits acquis, il nous restait à chercher à régénérer la nicotine en partant de la nicotyrine. Si l’on considère les schémas ci-dessus, on voit que la nicotyrine renferme deux noyaux non saturés, celui de la pyridine et celai du pyrrol; la nicotine, au contraire, n’en contient qu'un, celui de la pyridine, tandis que le noyau non saturé du pyrrol y est remplacé par le noyau saturé de la pyrrolidine, I s'agissait done, pour transfor- mer la première de ces bases dans la seconde, d’hydro- géner complètement son noyau pyrrolique sans réduire en même temps son noyaa pyridique. Or cette réduction d’une moitié de la molécule ne peut être effectuée directement. En effet, ainsi que de nombreux essais l’ont montré, les deux groupements non saturés se comportent absolument de la même manière vis-à-vis des agents hydrogénants ; si l’on emploie des agents faibles, ils ne sont attaqués ni l’un ni l’autre ; si l’on fait usage, au contraire, de réducteurs énergiques. ils sont hydrogénés tous deux, et le but qu’on s'était proposé se trouve dépassé. Il fallait nécessairement trouver un moyen de rendre dE Et Le v'é-.! DE LA NICOTYRINE. 17 le noyau pyrrolique plus accessible à l’hydrogénation que le noyau pyridique, de telle sorte que le premier de ces groupements fût seul attaqué par les réducteurs faibles. Ce moyen, nous l'avons cherché dans l'introduction préalable d’un halogène. On sait que les dérivés du pyrrol réagissent facilement avec les halogènes, avec l’iode en particulier, en présence d’un alcali, en donnant des produits de substitution. Le pyrrol lui-même fournit dans ces conditions un dérivé tétraiodé qui, sous le nom de todol, est employé en méde- cine pour remplacer l’iodoforme. Les dérivés pyridiques, en revanche, ne donnent pas cette réaction. Nous avions done là un moyen d'introduire de l’iode dans le noyau pyrrolique seul de la nicotyrine. D'après toutes les ana- logies, il était probable que ce noyau ainsi modifié serait plus aisément réductible et que nous pourrions arriver de cette manière à opérer l'hydrogénation incomplète que -nous cherchions. L'expérience a, comme on va le voir, réalisé partiellement ces prévisions. ÎODONICOTYRINE. Dans une solation de # parties d’iode dans un excès de soude caustique diluée on introduit À partie de nico- tyrine, et l’on agite jusqu’à ce que le liquide soit devenu clair. On ajoute alors avec précaution de l’acide acétique ; il se produit un précipité rouge, probablement un perio- dure. On redissout ce précipité par une nouvelle addition de soude et on laisse reposer à la température ordinaire. On voit alors au bout de quelques minutes se former de petites aiguilles incolores et lourdes, qui se rassemblent rapidement au fond du vase. Lorsque ce dépôt n’augmente « ARCHIVES, t. VIL — Janvier 1899. 2 18 SUR LA RÉDUCTION plus, on filtre et on recommence la série des opérations (addition successive d'acide acétique et de soude) avec le liquide filtré, tant qu’il fournit de nouvelles quantités d’aiguilles. Celles-ci sont alors réunies et purifiées, soit par cristallisation dans l’eau chaude ou dans lalcool étendu, soit par distillation avec les vapeurs d’eau. L'analyse de ce corps nous a donné les résultats suivants : I. Subst. gr. 0,2036 ; CO, 0,3145; H,0 0,0607. IL. » » 0,2069 ; Agl 0,1715. Trouvé Calculé pour C;,H9INo C 42,130, 49,33 0, 44691 3,17 I 44,77 L4,62 Le produit obtenu a donc la composition d’une nico- tyrine monoiodée. On voit que, tandis que le pyrral échange du premier coup tous les atomes d'hydrogène de ses quatre groupes CH contre autant d’atomes d’iode, cette substitution n’a lieu, dans la nicotyrine, qu’à un seul atome de carbone, du moins dans les conditions expé- rimentales où nous nous sommes placés. Cette différence s'explique aisément par le fait que la nicotyrine est un pyrrol déjà deux fois substitué. Quant à la position que l'atome d’iode vient occuper dans le noyau pyrrolique, il nous semble très probable d’après certains indices sur lesquels nous ne voulons pas insister ici, que c’est la position f', de sorte que l’iodoni- cotyrine posséderait la formule constitutionnelle suivante : DE LA NICOTYRINE. 19 L'iodonicotyrine forme de longues aiguilles plates, incolores et inodores ; elle fond à 110° et se volatilise len- tement avec les vapeurs d’eau. Elle se dissout assez aisé- ment dans l’eau bouillante, très peu dans l’eau froide et dans la ligroïne, facilement dans l'alcool, l’éther et le benzène, très facilement dans le chloroforme. Sa solution alcoolique, additionnée d'acide chlorhydrique, colore le bois de sapin en vert. Les acides minéraux étendus la dissolvent avec une coloration jaune. Elle constitue, comme la nicotyrine, une base monoacide tertiaire. Nous en avons préparé quelques sels : le picrate, lon- gues aiguilles jaunes fusibles à 124°; le chloroplatinate, petites aiguilles jaune pâle, qui fondent à 171° en se dé- composant ; le chloromercurate, aiguilles incolores fusibles à 155°. L’iodométhylate se forme lorsqu'on chauffe quelques instants au bain-marie la solution méthylalcoolique de la base avec un excès d’iodure de méthyle. Il cristallise dans l'alcool méthylique en longues aiguilles jaune pâle dont le point de fusion est situé à 196-1970. Le nitrate d’ar- gent n’enlève à ce composé qu’un seul atome d’iode. Analyse : Subst. gr. 0,2035; Agl 0,1126. Trouvé Calculé pour C;9H91No. CHal [I 29,89 ®, 29 76°), Lorsqu'on chauffe au bain-marie l’iodonicotyrine avec de la poudre de zinc et de la soude, son atome d’iode est remplacé par un atome d'hydrogène, et la nicotyrine est régénérée. Cette réaction constitue un moyen rapide de purification de la nicotyrine brute, laquelle retient toujours, lorsqu'elle est préparée par le procédé de M. Blau, une faible quantité de nicotine. 20 SUR LA RÉDUCTION DIHYDRONICOTYRINE. L'iodonicotyrine est chauffée pendant 2-3 heures au bain-marie avec du zinc granulé et de l’acide chlorhydri- que concentré. La solution, d’abord jaune, puis brune, devient finalement incolore. On la filtre alors, on la sur- sature par la potasse caustique et on l'extrait plusieurs fois par l’éther. La solution éthérée est séchée sur de la potasse et distillée; le résidu forme un liquide huileux incolore, possédant l'odeur de la nicotine. Soumis à la distillation, il passe entièrement à 248° (corr.), c’est- à-dire # deyrés plus haut que la nicotine. Analyse: [ Subst. gr. 0,1889; CO, 0,5195 ; H,0 0,1258. II » gr. 0,0981; N 15,9 cmc; t—22°; bar —731,5°" Trouvé Calculé pour C;,H;9No C%75:00% 75,00 °/ H 7,28 1.50 N 17,58 17,50 Comme on le voit par ces résultats, le produit de ré- duction de liodonicotyrine diffère de la nicotine par 2 atomes d'hydrogène en moins; il constitue une dihydro- micotyrine. L'action réductrice du zinc et de l'acide chlor- hydrique a pour effet de remplacer l’iode de l’iodonico- tyrine par un atome d'hydrogène et de fixer deux autres atomes d'hydrogène. Les propriétés du pro- duit montrent que cette addition a lieu dans le noyau du pyrrol, qui devient par ce fait un noyau de pyrroline. La dihydronicotyrine possède donc très probablement la formule suivante : HG Jane El tac NE DE LA NICOTYRINE. 21 Les propriétés physiques et chimiques de la dihydro- nicotyrine se rapprochent beaucoup de celles de la nico- tine, tandis qu’elles s’éloignent considérablement de celles de la nicotyrine. La nouvelle substance est, comme la nicotine, un liquide incolore, facilement soluble dans l’eau et dans les dissolvants organiques, et possédant une réaction fortement alcaline. Ses solutions ne sont pas fluorescentes. Elle ne donne pas la réaction du bois de sapin, caractéristique pour les dérivés pyrroliques non réduits, et se dissout sans coloration dans les acides mi- néraux ; ces solutions deviennent rouges par évaporation à l’air. Enfin la dihydronicotyrine est une base diacide et bitertiaire, comme la nicotine. La principale différence réside dans le fait qu’elle décolore instantanément le per- manganate de potasse en présence d’un excès d'acide sulfurique, ce qui prouve qu’elle renferme une double liaison en dehors du noyau pyridique. Toutes ces pro- priétés cadrent absolument avec la formule constitution- nelle que nous avons donnée plus haut et montrent que la dihydronicotyrine est à la nicotyrine d’un côté, et à la nicotine de l’autre, ce que la pyrroline est au pyrrol et et à la pyrrolidine. Nous en avons préparé les sels suivants: Le chloroplatinate est un précipité rouge brique, qui apparaît sous le microscope comme formé de petites sphères transparentes. Il commence à noircir vers 210”, mais n’est pas encore fondu à 300°. Il ne renferme pas d’eau de cristallisation. Analyse: Subst. gr. 0,1392; Pt 0,0475 Trouvé Calculé pour C;5H12N2. 2 HCI. PtCl, Pt 34,42°L 34,18 °/, 22 SUR LA RÉDUCTION DE LA NICOTYRINE. Le picrate cristallise dans l’eau chaude en petites ai- guilies jaunes groupées en étoiles. Son point de fusion est situé à 156°. Lorsqu'on chauffe la base au bain-marie avec un excès d'iodure de méthyle, on obtient le düodométhylate C,,H,,N, (CHI), sous la forme d’une masse sirupeuse que nous n’avons pu faire cristalliser. Nous l’avons alors transformé au moyen du chlorure d’argent dans le di- chlorométhylate correspondant, et celui-ci dans son sel de platine, que nous avons analysé : [ Subst. gr. 0,1674; CO, 0,1527; H,0 0,0484. I » » 0,2119; Pt 0,0684 Trouvé Calculé pour Ci9Hi2N9 (CH5Cl)o PtCly U 24,88 °c} 24,13 °L H:-,5,21 3,02 Pt 32,28 32972 Ce chloroplatinate ressemble beaucoup à celui de la bâse elle-même; c’est une poudre rouge-brique formée de sphères microscopiques. Il commence à noircir vers 220° et fond à 240-242° en se décomposant entièrement. POUVOIR ROTATOIRE ET ISOMÉRIE DE POSITION PAR Ph.-A. GUYE et A. BABEL. INTRODUCTION Les corps actifs isomères sont caractérisés tantôt par des pouvoirs rotatoires notablement différents, tantôt par des propriétés opliques très voisines sans que l’on ait encore trouvé la cause de cette manière d’être. Il faut reconnaitre que les observations déjà nom- breuses recueillies sur ce sujet sont cependant loin d’être suffisantes pour permettre d’en déduire des con- clusions générales. Dans l’état actuel de la question, il convient surtout d'accumuler des données expérimentales et se borner pour le moment à en tirer quelques conclu- sions partielles. Des formules plus générales ne sauraient être établies que lorsque ce travail, en quelque sorte pré- liminaire, sera lui-même plus avancé. Les recherches qui font l’objet du présent mémoire ont eu précisément pour but d'opérer ce travail d’orien- tation dans une des questions qui se posent en premier lieu lorsqu'on aborde l'étude des relations entre le pouvoir 24 POUVOIR ROTATOIRE rotatoire et l’isomérie. Parmi les groupes d’isomères actifs qui peuvent être le plus facilement obtenus par les méthodes usuelles de nos laboratoires, il faut mentionner, en effet, les corps aromatiques dérivés des trois séries classiques : ortho, méta et para. L'étude d’isomères de cette nature a déjà fait l’objet de quelques observations. Les premières en dates sont à notre connaissance celles de MM. Goldsehmitt et Freund” relatives à des dérivés des acides carbamiques. Elles ont été suivies de mesures analogues effectuées en 1895 par M'e Welt”, MM. Guye et Chavanne*, M. Walden', M. Rawitzer* sur diverses séries plus ou moins complètes de dérivés aromatiques. Un travail plus étendu a été publié en 1896 par MM. Frankland et Wbarton ‘. À la même époque, nous avons entrepris des recher- ches analogues sur tout un groupe d’éthers amyliques dérivés des trois séries ortho, méta et para. . Ce sont les résultats obtenus au cours de ce travail que nous consignons dans ce mémoire, divisé comme d’autres sur des sujets analogues en deux parties princi- pales. La première est consacrée à la description des recherches expérimentales ; dans la seconde nous dévelop- pons les quelques considérations et conclusions qui se dégagent de nos propres observations et de celles d’autres expérimentateurs. 1 Goldschmidt et Freund. Zeit. phys. Chem. 1894, t. 14, p. 394. ? Welt. Ann. chim. phys. 1895 (7) t. 7, p. 142. # Guye et Chavanne. Bull. soc. chim. (3) t. 15, p. 177. # Walden. Zeit. phys. Chem. 1895, t. 17, p. 264. 5 Rawitzer. Thèse. Zurich. 1896, p. 25. 8 Voir un résumé de ces observations : Guye, Bull. soc. chim. (3) t. 15, p. 1157. 7 Frankland et Wharton. Journ. chim. Soc. 1896, t. 69, p.1309 et 1583. ET ISOMÉRIE DE POSITION. A5 PREMIÈRE PARTIE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES. Les corps sur lesquels ont porté nos recherches appar- tiennent à deux groupes : le premier est constitué par une série d’éthers de l'alcool amylique primaire actif; le second par des dérivés du type des anilides. Les corps du premier groupe sont liquides à la tempé- rature ordinaire; nous les avons donc étudiés en procé- dant d’après les règles qui ont été suivies au cours de divers travaux antérieurs ; leur pureté a été contrôlée en mesurant leur réfraction moléculaire et leur volume molé- culaire et en comparant les valeurs données par l’expé- rience avec celles qu’indique la théorie. Nous ne revenons pas sur le détail de ces contrôles pour lesquels nous nous référons à nos publications précédentes"; nous nous bor- nons seulement à indiquer les valeurs théoriques que nous avons admises pour les coefficients des groupements NO, et NH, : Réfraction moléculaire Volume moléculaire. Groupe NO, 7.40 14.1 Groupe NH, 5.32 3.0 A propos des dérivés amyliques nous faisons remarquer que nous avons fait sans succès plusieurs tentatives pour obtenir un alcool plus actif que celui généralement employé depuis quelques années dans nos recherches sur les corps actifs ; ces tentatives n'ayant pas eu de succès, 1 Guye et Chavanne, loc. cit. et Guye et Jordan. Bull. Soc. chim. (3) t. 15, p. 474 ; Guye et Guerchgorine, Arch. Sc. ph. nat. (4) t. II, p. 203. 26 POUVOIR ROTATOIRE nous nous sommes contentés de l'alcool Claudon déjà décrit [a], = — 4,4 à — 4, 5. Les divers éthers d’une même série ont toujours été préparés avec un alcool de même provenance. Les corps appartenant au groupe des anilides étant solides, leurs pouvoirs rotatoires ont été mesurés au moyen de dissolutions préparées autant que possible dans les mêmes conditions toutes les fois qu'il s'agissait de comparer des corps d’une même série. Nous tenons à dire que nous attachons moins d'impor- tance à ces observations qu’à celles faites sur des corps actifs liquides. À. ÊTHERS AMYLIQUES Nitrobenzoates d’amyle NO, C, H, CO0 C, H, . Les 3 éthers isomères ortho, méta et para ont été préparés de la même manière. Dix grammes d’acide ont été chauffés au bain-marie pendant 40 heures avec 15 grammes d'alcool amylique actif et 3-4 gouttes d'acide sulfurique concentré. Un excès d’aleool favorise l’éthéri- fication. Au bout de quelques heures, il se dépose des gouttes d'eau qui se rassemblent au fond du ballon, on les siphone et continue à chauffer en répétant l’opération jusqu’à ce qu'il ne s’en forme plus de quantités notables. On verse le mélange refroidi dans l’eau, neutralise l'acide en excès par le carbonate de soude, décante et sèche l’éther sur le carbonate de potasse sec, puis le soumet à des distillations fractionnées dans le vide. La grande différence de point d’ébullition entre l’éther et l’alcool amylique permet une prompte et complète séparation des ET ISOMÉRIE DE POSITION. 24 produits de la réaction, de sorte qu’au bout de trois dis- tillations successives on obtient un corps assez pur pour en étudier les propriétés. Orthonitrobenzoate d'amyle. — Point d’ébullition 238° HS 097 Réfraction moléculaire t — 17° DA 155 Nr = 1.5132 RM observée RM calculée 63.03 62.26 Volume moléculaire . observé calculé Pour M — 237 208.8 198.1 Pouvoir rotatoire 4» = — 0,07 pour ! = 0,1 dem. à 17° d,, = 1.135 [al = — 0,61 à 17° En présence du résultat inattendu fourni par les obser- vations polarimétriques, — cet éther est en effet un des premiers dérivés lévogyres connus de l’alcool amylique gauche, — nous avons jugé nécessaire de répéter la pré- paration de l’orthonitrobenzoate d’amyle sur une plus grande quantité de substance, soit 30 gr. d'acide pour 36 gr. d'alcool actif. En opérant comme ci-dessus nous avons obtenu un second échantillon qui présente les mêmes propriétés que le premier, ainsi que le prouvent les chiffres ci-après. L’anomalie du pouvoir rotatoire qui caractérise cet éther peut done être considérée comme un fait expérimental bien établi. Point d’ébullition 236—238° H, — 64m. 28 POUVOIR ROTATOIRE Réfraction moléculaire. t — 18° DAS fn = 1,5107 RM observée RM calculée 62.77 62.26 Volume moléculaire. = observé calculé Pour M — 237 208.8 198.1 Pouvoir rotatoire. do = — 0.63 pour { — 1 dcm. à 18° d,, — 4495 RE EL TA Bt Eee Ve Om ee [alr = — 0.55 à 18° [a] = + 0.90 à 75° Ce dernier échantillon après refroidissement donne a» — — 0.06 pour 1— 0.1 dem. à 20° d,, = 1.134. [al = — 0.53 à 20° Metanitrobenzoate d'amyle.— Point d'ébullition 223— PR — Dan Réfraction moléculaire. 119% dé —A.117 fo —= 1.5187 RM observée RM calculée 62.84 62.26 Volume moléculaire. Æ. observé calculé Pour M = 937 207.1 198.1 Pouroir rotatorre. an = + 0.67 pour ! = 0,1 dem. à 19° d,, a» = + 0.48 pour { = 0,1 dem. à 75° d > [a]o = + 5.85 à 19° [ar = + 4.28 à 75° 1.144 1.120 I 15 ET ISOMÉRIE DE POSITION. 29 Paranitrobenzoate d'amyle.— Point d’ébullition 250 — 2920, — S0nn, Réfraction moléculaire. t=—= 17° de 1.140 NM = 1.5203 RM observée RM calculée 63.23 62.26 Volume moléculaire. _ observé calculé Pour M = 237 207.9 198.1 Pouvoir rotatoire. an — + 0.79 pour ! = 0,1 dem. à 17° di; = 4 = + 0.54 pour !{ — 0,1 dem. à 75° d [ar = + 6.93 à 17° [ain — + 4.82 à 75° Bromobenzoates d'amyle. Br. C, H,. CO0C, H... La préparation de ces 3 éthers isomères s'effectue d’une façon identique à celle des nitrobenzoates d'amyle, à cette différence près que le fractionnement peut s’opérer à la pression ordinaire. Orthobromobenzoate d'amyle. — Point d’ébullition 285- SO, — #30", Réfraction moléculaire. AC d,, = 1,279 No — 1,5243 RM observée RM calculée 64,9 63.8 30 POUVOIR ROTATOIRE Volume moléculaire. — observé calculé Pour M = 271 211.8 197.1 Pouvoir rotatoire. a» = + 0.24 pour {= 0,1 dem. à 19° d on = + 0.18 pour { — 0,1 dem. à 75° d [ul = + 1.88 à 16° Eal, = 113475 Métabromobenzoate d’amyle.— Point d'ébullition 286— . 2894 — 737: Réfraction moléculaire. t — 17° d,, — 1,285 NM = 1,5243 RM observée RM calculée 64.5 63.8 Volume moléculaire. == observé calculé Pour M = 271 210.8 197.1 Pouvoir rotatoire. an = + 0,34 pour ! = 0,1 dem. à 16° d,; — 1284 an — + 025 pour —" 01cm "475 d;, —14"209 [al — +2,70 à 16° [oul» = + 1,99 à 75° Parabromobenzoate d’amyle.— Point d’ébullition 287— 290 H,=°724%:9. Réfraction moléculaire. t = 16° di, —1:258 fn — 1,5282 RM observée RM calculée ” 64.8 63.8 ET ISOMÉRIE DE POSITION. 31 Volume moléculaire. — observé calculé Pour M=— 271 210.4 197.1 Pouvoir rotatoire. [al = + 0,41 pour ! = 0,1 dem. à 16° d,, — 1.288 [a]» = + 0,30 pour ! = 0,1 dem. à 75° dy, = 1.269 [al = +348 à 16° [al = + 2.35 à 75° Aminobenzoates d'amyle. NH,.C, H,.CO0C, H... On à mené à bien l’éthérification des acides isomères d'une façon analogue. On chauffe 10 gr. d'acide dans une quantité suffisante d’alcool amylique pour le dis- soudre à l’ébullition, soit environ 70 gr. en faisant passer un courant d'acide chlorhydrique sec. Le chlor- hydrate de l’acide insoluble se dépose, puis se redissout au fur et à mesure des progrès de l’éthérification. Lors- qu’à peu près tout est redissous, on arrête l'opération et distille jusqu’à 130° pour enlever une partie de l'alcool amylique. Le résidu contenu dans le ballon est formé, en majeure partie, par le chlorhydrate de l’éther qui se se prend par le refroidissement en une masse brune amorphe, qu'on dissout dans l’eau et décompose par le carbonate de soude. On extrait l'huile surnageante par l’éther, sèche sur du carbonate de potasse sec et frac- tionne dans le vide. Orthoaminobenzoate d’amyle. — Point d’ébullition 192 —1940 H, = 41%, POUVOIR ROTATOIRE Réfraction moléculaire. DUT de 1047 No — 1.5364 RM observée RM calculée 61.66 60.19 Volume moléculaire. —— observé calculé Pour M — 207 197.7 186.9 Pouvoir rotatoire. [alb = + 3.13 pour ! = 0,5 dem.à 17° d,, —1047 [xhb= + 052 pour = "0;1 dcm:a75® - d,, =4.0% [ar — + 5.98 à 17° Lolo = + 4.94 à 75° Métaminobenzoate d'amyle. — Point d’ébullition 184— (| 87° H, = gjmn. Réfraction moléculaire. 1 48° d, = 1051 no = 1.5351 RM observée RM calculée 61.31 60.19 Volume moléculaire. = observé calculé Pour M — 207 196.2 186.9 Pouvoir rotatoire. av = + 2,61 pour ! = 0,5 dem. à 18° d,; = 40h an — + 0,45 pour { — 0,1 dem. à 75° dy = 1045 [ao = + 4,95 à 18° [a le = + 4,30 à 75° ET ISOMÉRIE DE POSITION. 39 Paraminobenzoate d'amyle.— Point de fusion 27—30°. Point d’ébullition 215° H, — 35, Réfraction moléculaire. —"75 0 4:050 No = 1.5369 RM observée RM calculée 61.55 60.19 Volume moléculaire. M ; : PR observé calculé Pour M— 207 197.1 186.9 Pouvoir rotatoire. ds — + 0.44 pour ! — 0,1 à 75 d,, — 1,030 [ah = + 4.19 à 730 Toluates d'amyle. CH,C,H,C00C;H:: L'ortho et le para-toluate d'amyle ont déjà été décrits". Nous mous sommes donc bornés à compléter ce groupe en préparant le méta-toluate d'amyle. Métatoluate d'amyle. CNET Ci CO0 CH, S CH, Point d’ébullition 266—268° H6=1720 Réfraction moléculaire. t — 20° 10976 nr — 1,4929 RM observée RM calculée 61 32 60.52 ! Guye et Chavanne. Bull. Soc. Chim. (3), t. 15, p. 177. ARCHIVES, L. VIL — Janvier 1899. 3 34 POUVOIR ROTATOIRE Volume moléculaire. . observé calculé Pour M — 206 211,0 203,1 Pouvoir rotatoire. d = + 4.93 pour { = 1,0 dem. à 20° d,, — 0,976 [ah = + 5.05 à 20° B. ANILIDES ET TOLUIDES Tartranilide et Tartratoluides. GO, GONG 2 GO, < GO NICE LCH Ces corps ont été préparés suivant une méthode indi- quée par M. Polikier‘. On chauffe à l’ébullition 5 parties de base et y ajoute peu à peu une partie d’acide tartrique. Lorsque tout est dissous on distille l'excès de base jusqu’à ce que le contenu du ballon se prenne en une masse branâtre. On neutralise par l’acide chlorhydrique et traite à plusieurs reprises par l’eau bouillante. On lave ensuite avec un peu d'alcool et d’éther, puis on fait cristalliser dans l'alcool bouillant. Les corps ainsi obtenus sont bien cristallisés, insolubles dans l’eau et la plupart des dissol- vants. Pour étudier leur action sur la lumière polarisée, on en à fait des solutions de concentration uniforme dans la pyridine, à raison de Î gr. de substance dans 19 gr. de solvant. Tartranilide. — Fond vers 250° en se décomposant. ! Polikier. Berichte der d. chem. Gesell. 1891, t. 24, p. 2959 ET ISOMÉRIE DE POSITION. 39 La solution de 1 gr. de substance dans 19 gr. de pyri- dine a donné: do = + 12.54 pour / — 1 dem. à 15° d,, — 0.968 [ah = + 259 Orthotartratoluide. — Fond vers 200° en se décompo- sant. La solution de 1 gr. de substance dans 19 gr. de pyridine a donné: Oo» = + 11.56 pour ! = 1 dem. à 15° d,, — 0.966 [al, = + 239 Métatartratoluide. — Fond vers 182° en se décompo- sant. La solution de 1 gr. de substance dans 19 cr. de pyri- dine a donné: d» = + 11.24 pour ! — 14 dem. à18° 4, — 0.964 [al =: + 233 Paratartratoluide. — Fond vers 230° en se décompo- sant. La solution de 1 gr. de substance dans 19 or. de pyri- dine à donné: On — + 11.57 pour { — 1 dem. à 15° 4, — 0:965 [lo = + 239 Valéranilide et valératoluides GS CHCONELC,H, et GHs > CH.CO.NH.C,H,. CH, 3 3 L’acide valérique employé a été préparé au moyen de l’alcool actif oxydé par le mélange sulfochromique ‘. Après plasieurs fractionnements, il a donné: a» = + 10.40 pour ! = 1 dem. à 15° d,, — 0.935 [ul = + 11.19 à 15° 1 Voir les détails : Guye et Guerschgorine, loc. cit. 30 POUVOIR ROTATOIRE Pour obtenir l’anilide ou les toluides, on a chauffé à l’ébullition, plusieurs heures, parties égales d’acide et de bases. Après refroidissement, on a neutralisé successi- vement l’excès d’acide par le carbonate de soude et l’excès de base par l'acide chlorhydrique, puis on purifie par cristallisations dans l’eau bouillante. On a obtenu des corps incolores, bien cristallisés, peu solubles dans l’eau froide, davantage dans l’eau bouillante et assez solubles dans l'alcool. C’est ce dernier qui a servi de solvant pour étudier leur action sur la lumière polarisée. On a opéré avec une concentration uniforme de 1 dans 9. Valéranilide. — Point de fusion 95-96°. La solution de 1 gr. dans 9 gr. d'alcool a donné: a —= 0.44 pour ! = 0.5 à 14° d,, = 0.836 [or lo == + 10.5 Orthovalératoluide. — Point de fusion 68-70°. La solution de 1 gr. dans 9 gr. d'alcool a donné : on —= + 0.39 pour = 0.5 à 14 d,, = 0.836 [ah = + 9.3 Métavalératoluide. — Point de fusion 60-61°. La solution de { gr. dans 9 gr. d'alcool ne donne pas de déviation appréciable au polarimètre. On ne pourrait cependant pas affirmer avec certitude que ce corps soit absolument inactif; dans les conditions des expériences, on peut conclure que son pouvoir rota- toire est dans lous les cas plus petit que 0.2, étant donné le degré de concentration de la solution. Il se pourrait aussi que ces anilides et toluides obte- nues à partir d’un acide valérique partiellement actif et purifiées par cristallisation, ne contiennent pas toutes la même proportion du produit actif et que, dans le cas ET ISOMÉRIE DE POSITION. 42 particulier du dérivé méta, celui-ci soit essentiellement formé de l’isomère inactif, le corps actif plus soluble étant resté en totalité ou en partie dans les eaux mères. Les valeurs des pouvoirs rotatoires des corps de cetle série ne doivent donc être admises que sous toutes réserves. Paravalératoluide. — Point de fusion 69-71°. La solution de 1 gr. dans 9 gr. d'alcool a donné: 2 = + 080pour/ —0.3àd4 d, — 0.836 [a ]» —= - 19.1 Malanilide et maladitoluides. GO GONG 2 GO CONH CH OH, Leur préparation est analogue à celle des anilides et toluides de l'acide tartrique. On dissout peu à peu l'acide dans la base portée à l’ébullition, on enlève l’excès par distillation, neutralise par l'acide chlorhydrique, traite à plusieurs reprises par l’eau bouillante, lave avec un peu d'alcool et d’éther et fait cristalliser dans l'alcool. Les solutions étudiées au polarimètre ont été faites dans la pyridine avec une concentration uniforme de 1 dans 19. La malanilide et les malatoluides ortho et para ont été étudiées précédemment par M. Walden', en solution de diverses concentrations dans lacide acétique, et il à trouvé les pouvoirs rotatoires suivants: Anilide. Solution de 1.50 gramme dans 100 c$ d’ac. acétique. [lv = 60.7 ® Walden. Zeit. phys. Chem. 1895, t. 17, p. 264. 38 POUVOIR ROTATOIRE Solution de 0.75 gramme dans 100 c° d’ac. acétique. [æ]v = — 58.7 Orthoditoluide. Solution de 2 grammes dans 100 cÿ d'acide acétique. [ah = — 65.0 Solution de 1 gramme dans 100 c° d’acide acétique. lulo = — 66.5 Paraditoluide. Solution de 1 gramme dans 100 c d’acide acétique. | [a] = — 70.0 Malanilide. — Point de fusion 198°. La solution de 1 gr. dans 19 gr. de pyridine a donné: d = — 2.44 pour ! — 0,5 dem. à 15° d,, — 0,965 Lolo = — 101.4 Orthomalatoluide. — Point de fusion 179. La solution de { gr. dans 19 or. de pyridine a donné: or = — 1,49 pour ! — 0,5 dem. à 17° d,, — 0,964 [ot ]r = 61.8 Métamalatoluide. — Point de fusion 153°. La solution de 1 gr. dans 19 gr. de pyridine a donné: d = — 1.83 pour / — 0,5 dem. à 17° d,, = 0.964 [alr = — 75.9 Paramalatoluide. — Point de fusion 206°. La solution de 1 gr. dans 19 gr. de pyridine a donné: a» = — 2,23 pour ! — 0,5 dem. à 17° d,, = 0,964 La Talr = — 92.5 ET ISOMÉRIE DE POSITION. 39 Tableau récapitulatif des pouvoirs rotatoires. Non substitué1 Ortho Méta Para ; 20° +496 —0.53 <+5.85 +-6.93 Nitrobenzoates d’amyle. . | ( 750 — <+0.90 +428 4.82 ( 20° +4.96 1.88 2.70 : Bromobenzoates d'amyle.| + Lx 43 99 0 cu F7 = . . 9 20° 4.96 5.98 —4.9 — Aminobenzoates d’amyle… Le D 99 4 ns +419 Toluates d’amyle........ +-4.,96 +-4.55 5.05 +5.20 Tartranilide et Tartrato-\ 259 9239 +233 — 239 ETES RES ARR ER LEE l Valéranilide et Valérato- ? x _— 19.1 DE CR Re ne RE + Malanilide et Molatoluides. —1]101.1 —61.8 —75.9 —92.5 REMARQUES Avant de comparer nos résullats avec ceux d’autres expérimentateurs, il convient ici de formuler quelques remarques particulières qui se dégagent de nos obser- vations. L. Pouvoir rotatoire de l'orthonitrobenzoate d'amyle. Le pouvoir rotatoire de cet éther présente une ano- malie très frappante; c’est le premier exemple bien dé- fini, d’un corps de structure relativement simple, dont le pouvoir rotatoire change de signe avec la température : [al — — 0.33 à 18 (al = + 0.90 à 75° ! Soit : benzoate d’amyle pour les quatre premiers groupes et anilides pour les trois derniers. 40 POUVOIR ROTATOIRE Ce résultat, tout à fait inattendu, ayant été observé sur deux échantillons provenant de préparations diffé- rentes paraît hors de doute. Nous ne tenterons pas de donner ici une interpréta- lion rationnelle de ce fait curieux; on peut, en effet, le concevoir de plusieurs façons. Nous nous bornons à faire remarquer que, parmi les hypothèses les plus simples que l’on puisse formuler, deux se présentent d’abord à l'esprit. D’après la première, ce changement de signe pourrait être attribué à un changement survenu dans le degré de complexité moléculaire (polymérisation et dépolymérisa- tion sous l’action de la chaleur). D'après la seconde, on pourrait admettre qu’il est dû à un changement survenu dans la forme de la molécule. Dans tous les cas, il est tout à fait surprenant que cette anomalie ne s’observe qu'avec ce dérivé ortho et ne se rencontre pas chez les éthers bromés et amidés de l'acide benzoïque. On pourrait en inférer qu’elle est peut- être en rapport avec la position du groupe NO, très voi- sine du carbone asymétrique du groupe amylique. Il est intéressant, enfin, de rapprocher cette particu- larité de l’orthonitrobenzoate d’amyle d’une observation faite par MM. Goldschmidt et Freund'' sur l’orthonitro- benzoyle —-d-— carvoxime. dont le pouvoir rotatoire à la température ordinaire (en solution chloroformique) est nul et devient faiblement négatif à basse température. Il ne serait pas impossible que ce dérivé se comporte comme l’éther que nous avons étudié et que son pouvoir rota- toire redevienne positif à des températures élevées, c’est- 1! Goldschmidt et Freund, Zeit. Phys. Chem. T. 14, p. 405. ET ISOMÉRIE DE POSITION. 41 à-dire de même signe que ceux des isomères méta et para. (Voir dans la deuxième partie les valeurs numé- riques.) Il. Réfractions moléculaires. On remarquera que les valeurs observées des réfrac- tions moléculaires sont en général un peu plus élevées que les valeurs obtenues au moyen des coefficients de M. Conrady. Nous ne pensons pas qu’il faille en déduire que les éthers, ainsi étudiés, ne fussent pas suffisamment purs. On sait, en effet, que dans la série aromatique, des ano- malies de ce genre sont nombreuses. Les différences que nous avons constatées entre les valeurs expérimentales et les valeurs théoriques sont d’ailleurs de l’ordre de grandeur de celles qui ont été trouvées par d’autres expé- rimentateurs et se produisent dans le même sens. III. Volumes moléculaires. Nous avons résumé dans le tableau suivant les va- leurs obtenues pour les volumes moléculaires des éthers sur lesquels ont porté nos observations : Corps E observé = calculé Différences O-nitrobenzoate d’amyle. 208.8 198.1 10.7 M-nitrobenzoate » 207.1 198.1 + 9.0 P-nitrobenzoate » 207.9 198.1 + 9.8 O-bromobenzoate » 211.8 1970 +-14.7 M-bromobenzoate » 210.8 1971 +-13.7 P-bromobenzoate » 210.4 197 +-13.3 O-aminobenzoate » 19724 186.9 10.8 M-aminobenzoate >» 196.2 186.9 + 9.3 P-aminobenzoate >» 197.1 186.9 +-10.2 NÉtoluate > 7" 77.1. 211.0 203.1 + 7.9 42 POUVOIR ROTATOIRE ET ISOMÉRIE DE POSITION. On remarque que toutes les valeurs observées sont notablement différentes des valeurs calculées au moyen des coefficients de M. Traube; l’écart est en moyenne de 10 unités. Nous croyons pouvoir en conclure que les coefficients calculés par M. Traube ne s'appliquent que fort imparfaitement à la détermination un peu exacte des volumes moléculaires du groupe de composés étudiés par nous; il y aura une revision à faire à ce sujet lorsqu'on possédera un plus grand nombre d’obser- vations. IV On remarque, enfin, que chez tous les éthers que nous avons étudiés, à la seule exception de l’orthonitroben- zoale d’amyle, le pouvoir rotatoire diminue avec une élé- vation de température. (Voir le tableau récapitulatif plus haut.) Ce résultat est la confirmation de ceux observés au cours de travaux effectués dans ce laboratoire ‘. ? Guye et Amaral. Arch. sc. ph. nat. (3) t. 33, p. 409 et 513. Guye et Aston, C. R. t. 124, p. 194 et t. 125,p. 819. Guye et Chavanne, loc. cit. (A suivre.) L’AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE LE MOTEUR AIR-EAU PAR Raoul PICTET (Suite 1.) CHAPITRE VI COMPARAISON DU MOTEUR AIR-ÉAU AVEC UN MOTEUR DE MÊME PUISSANCE MARCHANT A L'EAU PURE. Pour comparer utilement les résultats obtenus dans l'étude précédente, concernant la marche du moteur normal, soit à l’air et à l’eau, avec une machine à vapeur perfectionnée mais fonctionnant à la vapeur d’eau seule et échappant à la pression atmosphérique, nous allons faire le calcul du même moteur opérant à l’eau seulement sans compresseur d’air. Un moteur à vapeur, donnant la même puissance que le moteur Air-Eau dont nous venons de terminer l'étude, serait une machine beaucoup plus simple, n'ayant que ! Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin p. 550; t. VI, juillet, p. 16; décembre, p. 555. 44 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. deux cylindres à vapeur au lieu de trois, et pas de com- presseur d'air. Celui-ci serait remplacé par une simple pompe d'alimentation dont, pour l'instant, nous négli- gerons le travail. Nous ferons fonctionner ce moteur à eau dans les mêmes conditions de température et de pression que le moteur Air-Eau. Nous appliquerons également, dans les limites du pos- sible, l’action de l'échangeur. Nous déterminerons les quantités de chaleur à fournir à ce moteur pour lui faire rendre une force motrice égale et dans des conditions de pression et de vitesse identiques. Nous savons que le compresseur absorbait exactement le travail de l’un des cylindres-moteurs, et que la compres- sion et la détente étaient toutes deux isothermiques entre les mêmes limites de pression. Cette considération nous donne immédiatement les conditions de marche de la vapeur pure sans addition d'air. Le moteur à vapeur de même puissance que le moteur Air-Eau se composera, ainsi que nous le disions, unique- ment de deux cylindres, de même capacité que ceux adoptés, et fonctionnant entre 9 atmosphères et la pres- sion atmosphérique avec 5 tours par seconde (vitesse adoptée précédemment). La vapeur, au sortir du cylindre, sera surchauffée à 3900 et l'échappement sera utilisé pour chauffer l’eau d'alimentation. Dans ces conditions, on aura deux machines parfaite- ment parallèles qui permettront de comparer théorique- ment le rendement de ces deux systèmes de moteurs. s L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 4e 1. Voici les données du calcul : Nombre de cylindres 2. Volume de chaque cylindre Î litre. Nombre de tours par minute 300. Pression à l'échappement l'atmosphère. Pression à l'admission 9 atmosphères. Température pendant le travail 350°. Le travail par révolution du moteur est donné par la relation : 2 xX 10.33: NME HSE Des en — 9 ch. S5. 19 Le moteur donne bien un travail équivalent à celui du moteur Air-Eau. 2. Calcul du poids de l'eau consominée par heure. Comme nous avons affaire à de l’eau pure, la vapeur qui en sort remplit exactement les cylindres à 350° et à la pression atmosphérique à la fin de chaque révolution. Le poids de l’eau consommée sera done égal au volume engendré par les cylindres, multiplié par le poids spécifique de la vapeur à 350° sous la pression atmos- phérique. Le poids spécifique de la vapeur à 350° est: 0 806 TE — 0,353 po 273 Le poids de l’eau utilisée par heure est donc: 2USC 3,600 K 5 X 0,353 — 192 708. 40 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 3. Quantité de chaleur à fournir. La quantité de chaleur à fournir à cette eau pour la vaporiser à 390° et sous 9 atmosphères est donnée par une double formule. La première correspond à la chaleur totale de vapori- sation à fournir à l’eau pour la vaporiser à la pression de 9 atmosphères. La seconde correspond à la chaleur nécessaire pour élever la température de la vapeur à 350°. D'après les tables de Regnault, la pression normale est atteinte pour une température de 175° 77. - La formule de la chaleur totale de vaporisation de l’eau à cette température, appliquée aux 12708 qu'il faut vaporiser, donne une quantité de chaleur q.. a = [606,5 0,305 x 175,77] 12,708 el comme nous prenons l’eau à 15°, on a donc: q, = [606.5 + 0,305 x 175,77-15] 12.708 q, — 645,1 X 12,708 — 8197 «1193 Pour chauffer celte vapeur à 350°, on a à fournir la quantité de chaleur q.. Qu — 12,708 [350-175,77] 0,475 — 10512170 Il faut en outre fournir à la vapeur une certaine quan- tité de chaleur g, pour maintenir la température de 350° constante pendant la détente. Le travail étant : 21,432 X 2 — 421-8264, on a une quantité de chaleur __42,8264 X5 X 3,600 3 125 — 1813 °41:82. L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 47 On a donc la quantité totale 9 = q, + q, + q, q = 8197,93 + 1051,70 + 1813,82 — 11063,45 4, Chaleur fournie par l’échappement. D La vapeur sortant des cylindres à la pression atmos- phérique va se condenser à partir de 100°; mais elle ne se condensera pas dans l'échangeur. On ne peut donc utiliser que la chaleur spécifique de la vapeur entre 350° et 100? soit: 250 X 12,708 X 0,475 — 1509°21 5. Chaleur réelle à fournir au moteur. La chaleur réellement à fournir au moteur est donc 11.063,45 — 1509 — 9,554 cel 45. Ainsi done un moteur à vapeur dans les mêmes con- ditions de travail et de vitesse que le moteur Air-Eau exigerait à l'heure 9554145, Nous avons vu que le moteur Air-Eau demanderait dans le même temps 672117. Le rapport des deux quantités de chaleur à fournir est donc : L'économie résultant de l'emploi du moteur Air-Eau sur un moteur à vapeur de même puissance dans les mêmes conditions est donc théoriquement de 349 ”, soit environ 35 °/. 00? 48 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. CHAPITRE VII. Il nous paraît convenable de compléter l’étude du moteur Air-Eau par différents exemples numériques choisis avec de grands écarts de pression correspondant aux maxima et minima de ce que l’industrie a sanctionné par de nombreuses applications. Certaines machines fonctionnent actuellement à 12 atmosphères (locomotives, machines à triple expansion, etc.) et elles sont entrées dans les mœurs économiques actuelles. D’autres appareils fonctionnent encore à 6 atmosphères: 1ls représentent un peu le vieux jeu et sont démodés, quoique nombreux encore. Enfin, dans certains cas, on trouve encore des ma- chines fonctionnant à 3 atmosphères : c’est l'enfance de l’art au point de vue des machines à vapeur. = En comparant le moteur Air-Eau avec la machine à vapeur ordinaire à 12, 9, 6, et 3 atmosphères absolues, le tableau des résultats numériques permet de suivre sur toute l’échelle thermométrique et sur l’échelle des pres- sions l'influence très caractéristique de l'air dans Ja vapeur d’eau, cette influence se traduisant surtout par l’économie de la quantité de chaleur à fournir pour obtenir un travail donné. Nous ne recommencerons pas tous les raisonnements ; dans chaque cas ils sont textuellement les mêmes que ceux développés ci-dessus. Nous ne ferons que donner les détails numériques de chaque phase pour permettre au lecteur de suivre l'influence systématique du mélange d’eau et de, vapeur d’eau dans les moteurs. L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 49 CALCUL DU MOTEUR AIR-EAU FONCTIONNANT A 212° ET SOUS 12 ATMOSPHÈRES DE PRESSION. Les conditions de marche sont les mêmes que dans le cas précédent, sauf que l'admission dans les cylindres moteurs a lieu suivant 1/12° de la course des pistons. Cela permet d'obtenir la pression de 12 atmosphères à l’ad- mission ; quant à la température, elle n’est plus que de 212° au lieu de 350°. Travail de compression. La formule du travail de compression est: T. — 0,001 X 10,333 X 2,3026 log. — 2367708 Pour un tour de l'arbre, on a donc un diagramme résistant, qui est celui de compression de l’air, et trois diagrammes moteurs équivalant au premier. Travail moteur. On a donc: Lr—25<25.07108 — 5128516. La vitesse de Ro étant toujours de cinq tours à la seconde nous déduisons le travail en chevaux : S1,35416 X 5 EE — _— —\ HOT ÉZ2 15 Quantité d'eau à introduire. Raisonnant comme on l’a fait dans le cas précédent, On à : V, 1+ LAS 15 volume d’air à 212° ; on a donc la relation Von a (1 —L 4. 212) _ 11.684, 3 — 1,684 + vol. de la vapeur d’eau, ARCHIVES, t. VIL — Janvier 1899. Æ 20 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. d’où : vol. de vapeur = 3 — 1,684 = 1.316. Poids de l’eau. Ayant le volume de cette vapeur, son poids sera _. = 0er597. p = 1.316 X 1e PAT soit à l'heure 0,59703 X 18000 = 10.746 54. Dépense en calorique. 1° Chaleur fournie par l'échappement. Cette chaleur se décompose en deux phases : 1. Chaleur fournie par l'air et la vapeur d’eau ; 2. Chaleur fournie par la condensation de la vapeur, vapeur saturante, eau de condensation et air. 1" phase. Nous avons comme précédemment un poids d’air égal à 15-225 qui sort des cylindres moteurs; la capacité calorifique de l’air sous pression constante étant 0,2379, la quantité de chaleur cédée par l’air sera par différence de température de 1° 1,225 %X 0,2379 = 0,2914. De même pour la vapeur 0,597 X 0,475 — 0,2835. Nous représentons ces deux quantités de chaleur fournies par deux droites parallèles à l’axe des x et à une distance de 5""82 et 5266 (l'échelle adoptée étant de 20"" par calorie). L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 51 2° Température à laquelle commence la condensation de la vapeur. Nous appliquons la même méthode que dans les cas du moteur à 350° et 9 atmosphères. Le rapport des volumes, vapeur et mélange est Le — (0,4386. La tension de vapeur au moment où commence la condensation est 760 X 0,4386 = 3337" 36. Cette pression correspond à la température de 78°5. Construction de la courbe représentant la capacité calorifique du mélange. Nous opérons comme précédemment, en calculant les chaleurs latentes de condensation par la formule: À = 606,5 — 0,595 f. Nous en déduisons les tableaux suivants : 1. Condensation de la vapeur. t À P q TER 14 > pe ; 7805 592,0 TPE X0,806X = = 0,02500 0,025xX552—13,800 600 564,8 » 0,01250 » 7,060 400 578,7 » 0,00537 » 3,107 30°0 585,7 » 0,00358 » 2,096 2. Chaleur fournie par la vapeur saturante. t p q 7805 1,361 X _— = 0,5970 0,28350 600 : 0,2666 0,12680 1000 , 0,098% 0,04674 30°0 » 0,056% 0,02679 52 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 3. Chaleur fournie par l’eau de condensation. l P q 78°5 0 0 60°0 0,597 — 0,2666 — 0,3304 0,3304 40°0 0,597 —0,0984 = 0,4986 0,986 30°0 0,597 —0,0564 = 0,5306 0,5306 Il reste à l’état de vapeur à 30° 00564 que l’on ne peut condenser. Cette quantité de vapeur entraînée dans l’atmosphère enlève à notre cycle une certaine quantité de chaleur et cela explique que les deux surfaces repré- sentant les quantités de chaleur émises et reçues ne soient pas équivalentes. 3° Chaleur absorbée par le mélange Air-Eau après le «compresseur. le phase, comprenant la quantité de chaleur à fournir jusqu’à ce que le mélange air-eau soit complètement transformé en air saturé. 2me phase, comprenant la quantité de chaleur néces- saire pour porter le mélange de la température de satura- tion à la température finale de 212°. Température de saturation. Le rapport du volume de la vapeur au volume total étant 0,4386, la pression des mélanges étant 12 X 760, la tension de la vapeur qui correspond à la saturation est 12 X 760 X 0,43865 — 4000". Cette tension correspond à une température de 154°17. Nous pouvons alors établir les tableaux suivants : L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 53 4. Chaleur à fournir pour la vaporisation de l'eau à 154°17. t À P q 30°00 585,70 0,000297 0,1759 60°00 564,80 0,001040 0,5873 90°00 544,00 0,002970 1,5156 100°00 537,00 0,004020 2,1587 120°00 523,10 0,007000 3,6617 140000 509,20 0,011320 5,7640 15417 499,00 0,015780 7,8740 2. Chaleur à fournir à la vapeur saturante de 30° à 154°11. t P q 30°00 0,00%69 0,002227 60°00 0,02165 0,011200 90°00 0,07820 0,037140 100°00 0,11320 0,053700 120°00 0,22200 0,105400 14#0°00 0,32710 0,176700 15417 0,59700 0,283500 3. Chaleur à fournir à l'eau à évaporer de 30° à 154°11. t q t q 30° 0,592314 120°00 0,3750 60° 0,57535 140°00 0,2699 90° 0,51880 15447 —— 100° 0,48380 — Er Échange de température. En comparant les courbes représentatives de la capa- cité calorifique du mélange entrant dans les cylindres- 54 L’AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. moteurs et du mélange sortant, on voit que la quantité de chaleur que peut céder ce dernier n’est pas complè- tement récupérée. En mesurant les surfaces qui s’équilibrent dans les deux courbes on arrive par tâtonnements successifs à admettre que la quantité de chaleur récupérée est limitée par une ordonnée prise à 27% de l’origiue (54° 30° — 84°); la surface mesurée est 367, Cela donne, en transformant en calories : 307 CA) DeDe Te Chaleur à fournir au mélange : 1e phase Pis 318°4 2me phase LOS 39,2 3516 Chaleur récupérée dans l’échangeur: 73,9 Reste à fournir par le foyer . . . . . 2781 Chaleur à fournir pour maintenir le mélange à 212° pen- dant la détente par lour : __ 25,677 X3 X 5 > — Y94Ap. cal. 425 ju à Chaleur totale à fournir par heure : Q = (278,1 + 188,3) x 5 x 3600 — 83855:0-2. CALCUL DU MÊME MOTEUR FONCTIONNANT A L'EAU PURE. Nous savons que ce moteur comprendra deux cylindres de mêmes dimensions; le travail moteur qu'il fournira sera : Tn = 2 X 25,677 = 51kn. 354 par tour. L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 59 Quantité d’eau consommée. Il nous suffit, connaissant le volume à 212° et le poids spécifique de la vapeur à cette température, de les diviser l’un par l’autre : On a ainsi par heure p— 04532. X 2 X 3600 X 5 — 16,315F-2. Quantité de chaleur à fournir. {. Chaleur latente totale de vaporisation. 2. Chaleur pour porter la vapeur à 212°. 3. Chaleur pour maintenir la détente isothermique. 1) La chaleur de vaporisation totale est donnée par la formule A4 = 606,5 + 0,3054. Les tables de Regnault nous donnent comme tempéra- ture correspondant à une tension de vapeur de 12%: 188°4. On a donc q, = (606,5 + 0,305 X 188,4) 16,3152 — 10,831° 96. 2) Pour surchauffer cette vapeur de 18804 à 212° sous pression constante 2 = 16,3152 X 0,475 (212—188,4) — 182,73. 3) Pendant la détente de 12 k. à 1 K. : __ 51,354 X 18,000 té 195 Soit au total : 10.831°96 182,73 + 2175 — Q — 13.189,69. — 2,119 56 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Chaleur fournie par l'échappement. La vapeur d'échappement va céder une certaine quan- tité de chaleur g' en s’abaissant de 212° à 100° g = 112 X 0,675 X 16,315 — 867,9 Chaleur réellement à fournir. C’est évidemment Q — q = 13.189,6 — 867,9 — 12.324127 Le rendement économique du moteur Air-Eau par rapport à un moteur à vapeur de même puissance fonc- tionnant dans les mêmes conditions, est donc : 8.385,2 Ce 12.321,7 —= 0,68 On a donc à réaliser une économie de 32°/, en employant le moteur Air-Eau. (À suivre.) SUR UN CURIEUX PHÉNOMÈNE D'ADHÉRENCE DES LIMAILLES MÉTALLIQUES SOUS L'ACTION DU COURANT ÉLECTRIQUE Communiqué à la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève dans sa séance du 5 janvier 1899. Occupé depuis quelque temps à des recherches sur les cohéreurs ou radio-conducteurs, dont je résumerai les résultats dans un prochain Mémoire, je viens d’ob- server un phénomène assez étrange et curieux, qui, à ma Connaissance, n’a pas encore été signalé. J'avais construit de la façon suivante ce qu’on appelle aujourd’hui un cohéreur élémentaire : un petit pendule en laiton nickelé était suspendu à un support au moyen d'un fil métallique très fin, hé à l’un des pôles de la source d'électricité, la boule du pendule avait un centi- mètre de diametre; au-dessous, à une distance de quel- ques millimètres un disque de cuivre de 4 cent. de diamè- tre était soudé à une tige élastique de cuivre fixée à un autre support mobile et liée à l’autre pôle. Le disque étant ! Comptes rendus à l’Acad. des sc. de Paris, séance du 12 dé- cembre 1898. D8 CURIEUX PHÉNOMÈNE D'ADHÉRENCE maintenu horizontal et le petit pendule perpendiculaire à son centre, je déposais sur le disque une pincée de limaille de nickel et je faisais descendre le pendule jus- qu’à ce qu'il effleurât la limaille. Pour mes expériences le cohéreur ainsi formé était en circuit avec un accumulateur, une résistance, un comu- tateur et un relais très sensible; ce dernier agissait pour ouvrir et fermer un autre circuit contenant une autre boîte de résistances, deux accumulateurs et une petite lampe bijou à incandescence. A chaque étincelle de l’oscillateur placé à l’autre bout de la salle, la petite lampe s’allumait, et s’éteignait au plus léger mouvement du pendule. Or j’observais qu’en abaissant le disque il subsistait entre la boule et la limaille un mince fil brillant, qui, regardé à la loupe, s’est trouvé formé de grains de limaille adhérents l’un à l’autre, sans rigidité, formant ainsi une espèce de chaînette mobile et flexible par laquelle le courant continuait à passer; la lampe restant toujours allumée, et évitant les secousses, je suis arrivé à produire des chaînettes d’une longueur de près de deux centimè- tres, mais il ne s’en formait toujours qu’une seule. Si la chaïinette se casse en bas, et si l’on fait toucher au som- met du petit tas de limaille, le bout qui pendant quelque temps reste encore adhérent au pendule, immédiatement, le courant commence à passer et la petite lampe se ral- lume. Si on interrompt le courant, la chaînette adhère encore pendant quelques instants, puis se détache et se détruit. On n’a qu’à approcher légèrement la limaille du pendule et éloigner doucement celui-ci pour former une autre chaïnette. J’ai essayé des limailles de différents métaux et allia- MÉTALLIQUES. DES LIMAILLES ges, j'ai pu ainsi établir approximativement la série sui- vante où les métaux sont rangés selon l’ordre décroissant de la propriété adhésive que je viens de signaler. 0 |9 1 1 0 | FG IV XNOIDITIS WNTUTUN]Y un pe) quo (exnpnog) quiord Je ureiy LIL GRAVE) our UITUTUNT V | aUTOUU \ UISQUEUN J9F 9p aJUOT ON quustef SaUa4PYpD no 8249 2UNOUX) om£ SJUau9ypD 04 2 OU) 5m snd onbsoud no | spuaupypn S0d 2N O4) swf 10 autyuL 0/ \06 n9 UNTUIUNIY,P 22001 0 fOT I uOytur] 0 9 9 xnoramo wnrurmm lolpr iv HER 118409 PIN JUa RAY SIUOUDYPD SPA} odn042) 17 60 CURIEUX PHEÉNOMÈNE D ADHÉRENCE, ETC. N.-B.— On pourrait placer le platine et l’or à cause de leur poids spécifique entre l'argent et le nickel. On voit que la propriété adhésive varie en sens contraire de l'oxidabilité. Il me semble que cette observation peut avoir quelque valeur pour l'étude de la variation de conductibilité des limailles métalliques dans les cohéreurs*. Genève, laboratoire de physique de l'Université, décembre 1898. ! En substituant dans le circuit au relais le secondaire d’une bobine de Ruhmkorff, avec trois accumulateurs, je viens d'obtenir avec la limaille de laiton des chaïînettes de 105 millimètres de longueur, et avec celle de fer des chaînettes de 36 mm., tous les métaux étant alors plus ou moins adhérents ; même certains d’en- tre eux changent de place dans la série que j’ai donnée ci-dessus. J’ai pu aussi voir se former des chaînettes dans des liquides dié- lectriques, tels que l’huile de vaseline. PÉRIDOTITE ET GABBROS POMONEXCEEBR ELOR NN PAR Albert BRUN (Avec la planche I.) Communiqué à la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève dans sa séance du 1e* septembre 1898. Le Matterhorn, ce pic célèbre, qui élève son sommet jusqu’à l'altitude de 4505 mètres, a une constitution pétrographique encore mal connue. Le professeur Gior- dano en a donné il ya plus de trente ans une coupe géo- logique ; depuis, les progrès faits sont insignifiants, tant au point de vue pétrographique, que géologique. M. Schaefer, en 1895, a reproduit ce que l’on savait sur les gabbros de la moraine du glacier du Zmuitt, et décrit une roche du sommet du pic; mais il n’a pas dé- terminé les gisements exacts, ni constaté en place la sé- rie des roches basiques du Matterhorn. Les descriptions et opinions qui vont suivre sont donc nouvelles et résultent de mes recherches de l’année 1898. Un examen du Matterhorn au point de vue de l’orien- tation de ses couches et de sa pétrographie générale, per- met d’énoncer les deux propositions suivantes : 62 PÉRIDOTITE ET GABBROS [° proposition. PLI COUCHE. On sait déjà que l’ensemble des couches se relève vers le N.-E. En observant l'Epaule Suisse on voit que les couches sont pliées comme l'indique le croquis ci-joint, pris sur les lieux. La roche blanche est un gneiss à mica noir, séricite, par places très semblable à un schiste talqueux avec pyri- tes, et qui demande une étude plus approfondie. Car il doit être très métamorphique. La roche noire est un gneiss (?) amphibolique. De plus, l’arête de Zmutt a ses couches concaves vers le haut. L’arête sud-ouest, du pic Tyndal à la Grande- Tour, a ses couches concaves vers le bas. En sorte que ! A mon grand regret je n’ai pu déterminer cette roche qu’à la vue, sans avoir pu la toucher de la main un orage de neige m’a yant empêché de faire l’escalade nécessaire à cette vérification. DU MATTERHORN. 63 je suis porté à admettre que le Cervin forme un pli cou- ché, dont le noyau subsiste encore à l’Epaule Suisse. I®° proposition. MÊTAMORPHISME. Les roches de ce pli couché, schistes anciens plus ou moins cristallins, gneiss plus ou moins normaux, sont métamorphosés profondément par l'injection de nom- breux filons de roches basiques : Péridotites et Gabbros. Pour faire la preuve des propositions ci-dessus, il s’agit d'établir, par points, la pétrographie du pic. Mais, vu la nature de cette colossale montagne, il s’é- coulera beaucoup de temps avant que ce travail soit com- plet, aussi je pense qu’il est bon de commencer par fixer quelques points d’une façon précise, autour desquels viendront se grouper d'autres observations. Je m’appliquerai plus particulièrement, ici, aux gab- bros et à la péridotite. PÉRIDOTITE A AMPHIBOLE. La Péridotite du Matterhorn, est la roche la plus ba- sique du Massif. Elle se trouve en place dans l’Arête de Zmutt, dans la grande paroi dominant l’éperon 2962 m. (Carte Siegfried). C’est une roche très foncée, très tenace et compacte. À l’œil nu on distingue de larges plages d’amphibole de couleur cuivrée, semblables à celles du Mont Collon. C’est une péridotite franche, c’est-à-dire sans felds- paths. Ses éléments sont : De I°° consolidation. Pléonaste, fer oxydulé, Péridot. De If° consolidation. 1 * stade, Diallage. 2° stade, Am- phibole brune, mica noir. 64 PÉRIDOTITE ET GABBROS De mélamorphisme chimique. Serpentine, fer oxydulé. Pléonaste. — Ce spinellide forme 2 à 3 millièmes de la roche. Il est en petits grains anguleux, d’un beau vert et absolument isotrope. Péridot. — L’olivine est très caractéristique; ses for- mes cristallines nettes et ses arêtes vives séparent immé- diatement la péridotite des gabbros, dont l’olivine est globuleuse. Les cristaux sont assez gros, et très souvent entière- ment inclus dans de larges cristaux d’amphibole. Diallage. — 1 appartient au premier stade de forma- tion des minéraux de 2° consolidation. Ses formes cristallines sont accusées, souvent à termi- nalsons nettes. Comme inelusions il contient des lamelles violettes dichroïques (pyroxène titanifère ?). Il a peu de tendance à la fibrillisation, et se rappro- cherait d’un type augitique. Amphibole. — Ce minéral donne un cachet spécial à la roche. [l contient la majorité de l’olivine en inclu- SIOnS. Cette amphibole d'un brun tombac, n’a pas de cris- taux terminés. Le dichroïsme est intense. Elle contient de remarquables inclusions brunes rectangulaires ou losangiques, couchées dans la zone mm : vues de tranches, ces inclusions sont extraordinairement ténues. Ce sont elles qui donnent l'éclat cuivré à cette amphi- bole; par cela ce minéral est identique à celui du gabbro noir d’Arolla. (Voir la planche). Mica noir. — Assez rare : en petites lamelles, il est à peine ployé. La roche à done ou bien subi très peu de compressions, ou bien y a résisté. Il semble de deuxième consolidation. DU MATTERHORN. 65 Serpentine. — Rare, provient de l’hydratation du pé- ridot. L'analyse brute de la Péridotite a donné : Silice 40,6 à 41,6. Alumine 10,2 à 15,8. Magnésie 19,8 à 16,5. FeO 27,2 à 24,1. Haute 29:1 Le fer (tout calculé en FeO) est pour 1/3 soluble dans les acides. Ce tiers appartient donc au Péridot, Serpen- tine et fer oxydulé. La roche ne contient qu’une trace de chaux, ce qui explique l’absence des feldspaths. La Péridotite n’a été que peu comprimée. Les fissures y sont rares, du reste elle est tellement résistante qu'il est possible que les compressions aient eu peu d'influence sur elle. Je n’ai malheureusement pas pu constater les contacts de cette roche. Elle est du reste rare dans le massif et n’occupe qu'une faible place. Car sur la moraine du Zmutt je n’en ai constaté qu'un seul bloc. GABBRO A OLIVINE. Ce gabbro a déjà été décrit par d’autres auteurs qui l’ont trouvé sur la moraine du Glacier de Zmutt. J'ai observé son gisement; il est dans la paroi de l’arête de Zmutt, qui domine le point 2962 m. Son olivine est globuleuse, le feldspath partiellement zoïzitisé. Sa teinte est gris verdâtre. Sa cristallinité est moins prononcée que celle de la péridotite. Il est abon- Le ARCHIVES, t. VII. — Janvier 1899. 5 66 PÉRIDOTITE ET GABBROS dant dans l'arête du Zmutt et son contact avec le gabbro blanc doit se trouver vers 3050 m. sous la neige qui sépare l’éperon 2962 de la montagne principale. GABBRO BLANC SANS OLIVINE. (Euphotide de Giordano) Le prof. Giordano à annoncé que cette roche se trouve dans la paroi Sud-Ouest à l'altitude de 3300 m. J'ai dé- couvert en outre un gisement considérable de cette roche en place. L’éperon 2962 m. en est presque formé totale- ment. Cette roche est composée par un feldspath Labra- dor presque entièrement zoïzitisé. Le diallage est vert sans contours cristallins. Il est assez altéré, sa biréfrin- gence a diminué et sa fibrillisation est avancée. Il est fortement ployé et ondulé, indice de fortes com- pressions. Il présente par son aspect et sa constitution microsco- pique, une identité complète avec le gabbro blanc de l’a- rête et du vallon de Bertol à Arolla. Contact. Je n’ai pas pu constater en place le contact de cette roche avec les schistes encaissants. Mais à l’alti- tude de près de 3000 m., j'ai trouvé au pied de la paroi du Zmutt un bloc tombé qui présentait un superbe con- tact. Au voisinage de la roche acide, et déjà à une certaine distance, il se développe dans le gabbro des cristaux d’amphibole brune qui vont en grandissant à mesure que l’on se rapproche du contact. En sorte que la zone séparative des deux roches, est formée par un banc de superbes et énormes cristaux d’une amphibole brune légèrement hydratée. Il se déve- loppe aussi du sphène. DU MATTERHORN. 67 GABBROS DU SOMMET DU MATTERHORN. Le sommet du pic étant un point de repère de premier ordre, 1l importait d'en fixer le mieux possible la consti- tution ‘. Les roches décrites par les auteurs sont au nombre de deux : Par Giordano, un gneiss talqueux (année 1865). Par Schæfer, une roche à zoïzite talc et amphibole, avec traces de clinochlore (année 1893). Mes observations ont montré que le sommet portait en outre les roches suivantes (année 1898): Au Sommet suisse. À. une roche noire à zoïzite, tré- molite, talc et diallage brun. Au Sommet italien. B. une roche jaunâtre à zoïzite, trémolite et diallage. Au Sommet suisse. C. une microgranulite (aplite) avec larges filons d’amphibole verte et trémolite (semble contenir du diallage très altéré ? ?) » » 1). un schiste gris talqueux. Les roches À et B sont des Gabbros; j'estime que la roche C est une roche de contact. GABBRO DU SOMMET SUISSE (4484), Ce gabbro est plus où moins profondément altéré. [l'est compact, noir; par places assez tendre; certaines 1 Je dois remercier MM. Kündig, Miney, W. Maunoir, Séche- haye, alpinistes distingués, qui ont bien voulu me remettre des échantillons authentiques du sommet du Cervin, venant compléter la série récoltée par moi-même. 68 PÉRIDOTITE ET GABBROS parties sont si complètement métamorphosées que l'on à de la peine à reconnaître un gabbro. En d’autres blocs, l’on constate une Zoïzitisation moins profonde du Labra- dor. Le diallage est brun, souvent encore intact, ayant même conservé sa forme cristalline ; ailleurs il est fibrillisé et les fibrilles plus ou moins ployées passent insensible- ment à l’actinote ; il se développe du tale et beaucoup de trémolite : (ce doit être une portion de cette roche où le diallage avait disparu que M. Schæfer a décrite). Il n’est pas étonnant que le gabbro du sommet soit le plus métamorphosé. Les variations de température et d'humidité, beaucoup plus ampies là que dans la vallée, permettent une transformation cristalline et chimique beaucoup plus rapide et profonde. La température d’un bloc de rocher au sommet du Cervin ou d’un pic sem- blable, passe de 30° à — 28° et dans une période de 24 heures peut passer de + 30° à — 10° et au delà. Au soleil, la roche s’échauffe jusqu'à devenir brûlante pour geler ensuite pendant la nuit. GABBRO DU SOMMET ITALIEN (4905), Le gabbro du sommet italien est d’une couleur vert jaunâtre. La masse est pour ainsi dire complètement zoi- zitisée et tendre, et il ressort des cristaux de pyroxène encore durs et presque intacts facilement visibles à l'œil nu. Le pyroxène est peu modifié; souvent ses terminai- sons sont encore nettes. Il semble que tout l’effort de la modification chimique se soit porté sur le Labrador. Par places cependant on observe bien de la trémolite et du talc et le diallage a alors plus ou moins disparu. Ces deux roches ne peuvent pas être des schistes à DU MATTERHORN. 69 pyroxène, ce sont bien des gabbros altérés, ce dont on ne peut douter lorsque l’on à étudié la série des altérations de cette roche tant dans le massif d’Arollà que du Cervin. Ces deux roches n’en font qu’une, les apparences diffé- rentes provenant de l’action de l’eau. Le sommet du Maitterhorn forme donc une zone de contact de gabbros et de schistes cristallins avec déve- loppement d’amphibole, comme je l’ai constaté aussi à la base de ce pic. Conclusion. La deuxième proposition se trouve donc démontrée par la constatation de roches à pyroxène en filons sur toute l'étendue de la face sud-ouest du Matterhorn. La preuve absolue du pli doit encore être donnée par l'étude de la concordance pétrographique des couches de part et d'autre du noyau de l'Épaule Suisse. Malgré les difficultés et les dangers de cette entreprise, je ne doute pas qu’elle soit un jour menée à bien. A PROPOS D’UNE SÉRIE DE 51 CRANES DE CRIMINELS PAR Eugène PITARD. Durant un séjour que j'ai fait au laboratoire d’Anthro- pologie de l’Ecole des Hautes Etudes à Paris, M. le professeur L. Manouvrier a bien voulu me confier l'étude crâniométrique d’une série importante de 51 crànes de criminels français, provenant de la Nouvelle Calédonie, et donnés au laboratoire par M. Billoreau, médecin de la marine. Les résultats détaillés de cette étude ont été en grande partie publiés dans le Bulletin de la Société d’Anthropologie de Paris (fasc. 3, 1898). Afin de pou- voir établir des comparaisons avec les crànes de Français quelconques, j'ai, sur les conseils de M. le prof. Manouvrier, cherché dans les registres de Broca, dépo- sés au laboratoire, trois séries de 51 crânes français provenant des Catacombes. Ces crànes ont été, comme on le sait, ramassés dans les anciens cimetières de Paris et ils ont appartenu à des individus arrivés de toutes les parties de la France. Les séries ainsi obtenues, formées toutes deux de crânes masculins, sont compa- rables entre elles et les chiffres qui proviennent des mesures prises sur les uns et les autres peuvent être A PROPOS D UNE SÉRIE, ETC. 71 mis en regard utilement. Ces chiffres ont démontré qu'il n’y pas, généralement, de différences entre les crànes de ces criminels et ceux ayant appartenu à des Fran- çais quelconques. Comme dans la publication indiquée ci-dessus, je n’ai pas exposé certaines comparaisons des résultats que j'ai acquis avec ceux obtenus par des prédécesseurs qui ont étudié comme moi des séries françaises et que ces comparaisons me paraissent être intéressantes, je crois utile d'indiquer celles-ci, tout en restant dans d’expresses réserves relativement à leur signification par rapport à la « criminalité ». Les 51 crânes de criminels étaient tous en bon état; la calotte crânienne ayant été sciée dans le plan hori- zontal il était nécessaire de prendre des précautions pour les diverses mensurations à affectuer. Tous les chiffres qui figureront ci-dessous représentent des dia- mêtres ou des indices moyens. Comme mesures crâniennes et crânio-faciales présen- tant des différences appréciables dans les deux séries on a les suivantes: Criminels. Catacombes. Diamètre antéro-postérieur maximum 181.35 182.91 » Métopique 179.41 18199 > Frontal minimum 97.02 99227 Ù Bijugal 111% 82 114.16 » Bizygomatique 131.56 133.21 Les comparaisons sont forcément restreintes à cause du plus petit nombre de mesures prises sur les crânes des Catacombes que sur ceux des criminels. Le diamètre basio-bregmatique aussi paraît être généralement un peu plus élevé dans les crànes des criminels. Te A PROPOS D'UNE SÉRIE Certaines courbes mesurées sur ces crànes sont cer- tainement intéressantes à étudier par comparaison, notamment la courbe sous-cérébrale et la courbe fron- tale. Plusieurs de ces comparaisons ont déjà été faites auparavant par MM. Orchansky, Ten Kate, Manouvrier et d’autres auteurs. Voici d’abord quelques chiffres relatifs à la courbe sus-auriculaire et à la courbe horizontale totale dans ces deux séries : Criminels. Catacombes, Courbe sus-auriculaire 306.96 _— » horizontale totale 516.08 520.45 M. Manouvrier avait trouvé pour une autre série de criminels le chiffre de 308 pour la courbe sus-auricu- laire, pendant que cette courbe moyenne chez les Français quelconques est de 312. Quant à la courbe sous-cérébrale et à la courbe frontale le même auteur a montré que la première paraît être fougours plus petite dans les crânes de criminels que dans les autres crànes. Voici par cette autre courbe les chiffres de divers auteurs avec les nôtres en regard. oi en Ten-Kate. Bordier. Manouvrier. Pitard. 22.8 22.3 26.3 De 18.55 Les chiffres représentatifs de cette courbe dans les crânes de Français quelconques sont toujours plus élevés que ceux-ci. La courbe frontale à donné les chiffres qui suivent: Orchansky. Ten-Kate. Bordier. Manouvrier. Pitard. 100.2 104.8 99.8 101.68 108.39 Elle est représentée par le chiffre 110.90 chez les Parisiens du cimetière de l'Ouest (Bordier). Les tableaux ci-dessus sont d’autant plus intéressants qu’on a montré que la courbe sagittale est la même DE D CRANES DE CRIMINELS. 13 dans les crânes des criminels et dans les crànes quelcon- ques (Manouvrier). En ce qui concerne les indices il n’y a pas lieu de les rappeler tous dans cette très courte note. Voici le clas- sement des 51 crànes de criminels d’après l'indice céphalique : Dolichocéphales 9 soit le 17.65 °, avec l’indice moyen 72.62 Sous-dolichocéphales 9 » 17.65 » » » » 76.39 Mésaticéphales 1227.45 »,, » » » 78.84 Sous-brachycéphales 11 » 21.57 » » » 81.52 Brachycéphales 8 » 15.69 » » » 85.72 La différence entre le plus dolichocéphale (69.03) et le plus brachycéphale (87.64) est de 18 unités. Ce tableau permet de voir qu’il y a. à l’encontre de certaines opinions, autant de criminels dolichocéphales que de criminels brachycéphales. Le plus grand nombre de crânes sont mésaticéphales ce qui paraît tout naturel dans un pays dont la population est mixte comme la population de la France. Parmi les autres indices nous ne retiendrons que l'indice vertical de longueur qui parait être aussi toujours plus élevé chez les crânes de criminels: nous indiquons sommairement quelques chiffres comparatifs : Orchansky. Ardouin. Bordier. Pitard. 75.30 73.28 73.94 72.83 Pour les crànes provenant des Catacombes le chiffre de cet indice est 71.86. Il n’est pas question d’entrer ici en discussion sur la question de savoir s’il existe ou non des rapports entre la forme du crane ou divers caractères du crâne et 74 A PROPOS D’UNE SÉRIE, ETC. la criminalité ou certaines formes de la criminalité, d’ailleurs nous manquons d'éléments pour une telle discussion et en l’espêce nous ne la croyons guère opportune. Mais il nous semble possible de résumer les conclusions des recherches dont nous avons parlé ci- dessus sous la forme simple que voici: L'étude des faits généraux, c’est-à-dire les moyennes crâniométriques recueillies chez les crânes de crimi- nels, nous montrent que ces crànes paraissent posséder quelques caractères qui les différencient des autres crânes ayant appartenu à des individus quelconques faisant partie du même groupement ethnique. Parmi ces caractères différentiels il faut signaler en premier lieu la petitesse du frontal; peut-être un plus grand diamètre basio-bregmatique ; et une plus grande valeur de l'indice vertical de longueur. L’excès de la courbe sous-cérébrale notamment, semble être un caractère bien tranché des crânes de criminels. Cette dernière constatation ne fait qu'appuyer une remarque déjà signalée par notre maître, M. Manou- vrier (Bull. Soc. Anthrop. de Paris, 1883). Toutefois il convient de ne pas oublier que criminel signifie dégénéré et qu’il est très probable qu’une série de crânes de dégénérés non criminels nous donnerait des résultats (différences) sinon identiques, du moins analogues. Rappelons aussi que les différences ci-dessus sont très faibles. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. A. SAMTLEBEN.SUR QUELQUES PERHALOÏDES. (Berichte, XXXI, 1141, Bâle) On sait que certaines bases azotées : e la série grasse et de la série aromatique ont la faculté d’additionner les halogènes Les iodhydrates des alcaloïdes par exemple additionnent de l'iode pour former des superiodures insolubles. L'auteur s’est proposé d'examiner plus particulièrement l’action des halo- gènes sur les amines tertiaires de la série du benzène ainsi que sur quelques bases cycliques acétoniques. Lorsqu'on fait réagir le brome, l’iode ou le chlorure d’iode sur les bases tertiaires libres de la série aromatique ilse forme des produits de substitution mais si on les fait réagir sur les chlohydrates, bromhydrates ou iodhydrates des dites bases il se forme en général des produits d’addition colorés. Dans presque tous les cas observés il se forme des composés de la formule générale RHX — X, dans laquelle R — une amine tertiaire et X un atome d'halogène. Ces perhaloïdes peuvent être réprésentés par les formules suivantes: R.HCI.CLJ; R.HBr.Br,; R.HJ.J,. La tétraméthyldiamidobenzophénone qui renferme deux groupes d’amine tertiaire s'empare de la quantité double d’halogène. Le chlorhydrate de nitrosodiméthylani- line se comporte différemment il n’est susceptible d’addi- tionner qu’une !/, molécule de chlorure diode. De même que la plupart des perhaloïdes ceux des amines tertiaires sont doués d’une stabilité relativement faible. Tandis que les combinaisons du chlorure d’iode avec la pyridine et la chino- 76 BULLETIN SCIENTIFIQUE. line ainsi que leurs chlorhydrates sont scindés par la lessive de soude, les mèmes combinaisons de la dimêthvlaniline et de la diéthylaniline subissent par l’action de la lessive de soude une transposition, l'atome d’iode émigre dans le noyau en position para relativement au groupe «amido». Les per- iodures et en particulier les perbromures subissent facile- ment cette transformation. Si la position para est occupée il y à départ d’halogène et régénération d’amine. De même que la tétraméthyldiamidobenzophénone, les dérivés des amines tertiaires Lels que le bleu méthylène, le violet cristallisé, la rhodamine forment avec l’iode ou le chlorure d’iode des produits d’addition bien cristallisés. L'auteur a préparé aussi un jododichlorure de triméthylphénylammonium qui se com- porte vis-à-vis la lessive de soude d’une manière analogue aux iodochlorures de quinoline et de pyridine; l’action du brome sur les bromhydrates de deux bases nucléaires hydrogénées la triacétoalkamine et la N-méthytriacétoalkamine a aussi été étudiée sur les conseils du D' Pauly qui a déjà décrit an bromhydrate de perbromtriacétonamine très instable. On trouvera dans la partie expérimentale de ce mémoire tout le détail des recherches faites à ce sujet, F.R. E. ScHULZE. ÉLÉMENTS CONSTITUANTS DE LA GRAISSE DE LAINE. (Berichte, XXXI, 1200, Zurich.) L'auteur fait remarquer que sises résultats différent de ceux de Darmstaedter et Lifschütz, c’est que la graisse de laine est essentiellement variable surtout en ce qui concerne la pro- portion de cholestérine et d’isocholestérine. E. BAMBERGER el JAN LAGUTT. ACTION DE LA PHÉNYLHYDROXY- LAMINE SUR L’ANILINE ET SUR L’ACIDE SULFURIQUE EN PRÉSENCE D’ALCOOL (Berichte, XXXI, p. 1500, Zurich.) La phénylhydroxylamine chauffée avec l'alcool absolu et de l'acide sulfurique, donne de l'azoxybenzène, de la p. et de l’o. phénéditine, du p' et de l’o.aminophénol, de l’aniline, du nitro- s. pl PU RU. CHIMIE. 77 phénol, du phénol et encore d’autres produits; à froid on n’oblient que de l’azoxybenzène, de l’aniline et du p. amino- phénol; dans aucun cas on n’a pu isoler C,H,.NH.0C,H,. L'action de l’aniline sur la phénylhydroxylamine en pré- sence de chlorhydrate d’aniline à chaud, a donné, de l’azoxy- benzène, diverses matières colorantes, de la benzidine, de la p. aminodiphénylamine, de l’o. aminodiphénylamine et des traces de chroraniline. Parmi les produits de la décomposition spontanée de la nitrosophénylhydroxylamine, Bamberger a réussi à isoler du diphényle en petite quantité. E. BAMBERGER. COMBINAISON DU NAPHTOL ET DU MERCURE (Be- richte, XXXI, p. 2624, Zurich.) O. Dimroth a signalé dernièrement que le phénol se com- bine très facilement à l’acétate de mercure; l’auteur avait fait la même remarque il y a quelques années avec le B naphtol et il décrit l’acétate de 5 oxynaphtyle-mercure CH5,.HgOCOCHS.OH 1. 2- qu'il avait obtenu en ajoutant une solution acétique de 8 naphtol à de l’acétate de mercure. Le composé en question est en aiguilles brillantes, fusibles à 185° en se décomposant ; il est peu soluble dans la plupart des dissolvants à l'exception de l'acide acétique bouillant. [1 suffit de faire bouillir quelques instants ce sel avec HCI étendu pour régénérer leB naphtol ; le chlorure de diazoben- zène, le nitrate de p- nitrodiazobenzène le décomposent éga- lement. L’y naphtol se transforme aussi facilement que son isomère en sel de mercure. E. SCHULZE. SUR LES PRODUITS DE DÉDOUBLEMENTS DES MATIÈRES PROTÉIQUES DES SEMENCES DE CONIFÈRES (Zeit. physiol. Chem, 24, p. 276, Zurich.) L’auteur montre qu’on obtient de grandes quantités d’argi- pine quand on décompose par HCl et SnCl, les matières albuminoïdes extraites des semences d’Abiès pectinata et de Picea exelsa. F.R. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Séance du 17 novembre 1898. Uaïller. Intégration des équations différentielles de Laplace. — Dussaud. Microphonographe. M, CalzLerR communique les résultats de recherches entre- prises par lui sur l'intégration des équations différentielles de Laplace. À la méthode ordinaire on peut en substituer une autre basée sur le théorème suivant, Si À, et À, sont les solutions de deux équations de Laplace, de même ordre et de mêmes modules (on appelle modules les facteurs de la variable dans les coefficients de l'équation de Laplace), l'intégrale fA,(2)%,(x-2)d, vérifie une troisième équation de Laplace de même ordre et de mêmes modules. Pour l'exactitude du théorème. il faut choisir convenablement le contour d'intégration ainsi que les intégrales À, et À. M. Cailler indique quelques applications de ce théorème aux fonctions de Bessel et termine en signalant la générali- sation dont est susceptible la formule donnée par Abel pour résoudre l’équation fonctionnelle 1 Se 4, —(n) o M. F. Dussaup expose et décrit son microphonographe ’. 4 Voir Archives, T. VI, p. 362, 1898. 1 © SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. Séance du 1°" décembre. Arnold Pictet. Hyménoptères et Diptères parasites de chenilles. — Ch. Soret. Causes produisant des cristaux gauches ou droits. M. Arnold Picrer présente une note sur les Hyménoptères et Diptères parasites de chenilles. Les Hyménoptères parasites de chenilles appartiennent à la famille des Jchneumoniens. La femelle pond un œuf sous la peau de la chenille; la larve se développe rapidement, car la vie larvaire du parasite est beaucoup plus courte que celle de la chenille. D'un autre côté, certaines larves d'Ichneumoniens ne passent à l’état de nymphe qu’une fois que la chenille à construit son cocon, et ce n’est que dans ce cocon que la transformation a lieu. Il arrive donc souvent qu’une larve se trouve com- mencer sa vie à l’intérieur d’une chenille trop jeune, qui atteindra sa dernière phase longtemps avant que le parasite soit apte à devenir nymphe. M. Pictet pense que les chenilles qui se sentent atteintes par une larve d'Ichneumonien qui est arrivée à sa maturité, construisent alors leur cocon, même si elles sont beaucoup trop jeunes et à un moment où, en bonne santé, elles n'auraient jamais pu le faire, soit qu'elles sentent leur mort prochaine, soit qu’elles cherchent, par instinct, à protéger celui dont elles sont la victime, C’est sur une chenille de Bombyx Lanestris qu’il a fait une observation qui le prouverait : La chenille avait atteint la moitié de sa grandeur, elle semblait devoir muer, quand elle construisit très rapidement un petit cocon, passablement plus petit et moins serré, mais semblable aux cocons nor- maux de même espèce. L’'Ichneumon éclosait 3 semaines après. M. Pictet a également observé un cas semblable sur une chenille de Bombyx Neustria, qui elle aussi, construisit un petit cocon quand elle avait à peine atteint la moitié de sa grandeur. Seulement, au lieu d’un Ichneumonien, c'est un Diptère, une grosse mouche de la famille des Tachinaires (genre Echinomie) qui éclosait 3 semaines après. Les femel- 80 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE les des parasites connaissent bien cette particularité qui facilite leur ponte. Parmi les Hyménoptères parasites, il faut encore citer ceux du genre Microgaster dont les femelles effectuent toute leur ponte sur une même chenille. Au moment de leur maturité, les larves sortent toutes à la fois en pratiquant chacune une petite ouverture à travers la peau de la chenille et construi- sent chacune un petit cocon soyeux, dont la masse entoure complètement la chenille. Ainsi agit le Microgaster glome- ratus très répandu en Europe. M. Pictet a remarqué sur une chenille d’Acronycta Rumicis que les larves de Microgaster perspicuus ne se transforment pas sur la chenille : avant d'achever leur cocon, elles poussent loin d’elles et avec la partie antérieure de leur corps, la dépouille de celle qui fut à la fois leur nourrice et leur berceau. Cette chenille était infestée de 52 larves et vécut encore deux jours, complète- ment vidée. Sur une chenille de Bombyx Quercus, il à trouvé 20 larves d’un parasite semblable. M. Ch. Sorer a fait, sans grand succès d’ailleurs, d'assez longues recherches pour tâcher d’élucider les causes qui donnent lieu à la production des cristaux gauches ou droits dans les sels actifs à l’état de cristaux et inactifs en solution. Pour le carbonate de guanidine, M. Soret a trouvé comme M. Bodewig, mais moins prononcée, une prédominance des cristaux droits. Sur 16 dépôts, il en a trouvé 9 en majorité dextrogyres, et 7 en majorité levogyres, faisant en tout 221 cristaux droits du poids total de 81 grammes, et 165 cris- aux gauches, du poids total de 28 grammes. Pour le silicotungstate de potassium, il n’a pu, comme M. Wyrouboff, obtenir que des cristaux droits, au nombre de 86, bien qu’il ait essayé, 1° de renverser le champ dissymétrique combiné de la pesanteur et du magnétisme terrestre, par l'emploi d’aimants convenablement placés ; % d'éliminer l'influence possible d’impuretés dissymétriques provenant de l’atmosphère, soit en ajoutant à la solution de petites quantités de substances oxydantes, soit en soumeltant le silicotungstate à plusieurs cristallisations et dissolutions | IEP el ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 81 successives en tubes scellés, soit en chauffant les solutions en tubes scellés dans une marmite de Papin à deux atmos- phères. Le chlorate desoude passe pour donner à peu près égale- ment des cristaux des deux espèces. C’est ce qui resulte en particulier des recherches récentes de MM. Pope et Kipping. Aucune influence positive n’a pu étre reconnue, soit de la présence dans la solution de lames de quartz gauche ou droit sur lesquelles le chlorate se déposait en cristallisant, soit d’une agitation de la solution par un agi- tateur tournant toujours dans le même sens, et créant en combinaison avec la pesanteur une sorte de champ dissymé- trique ; soit d’un renversement du champ magnétique ter- restre, soit du mélange de petites quantités de tartrates. Il conviendrait cependant de multiplier ces essais, car Pope et Kipping ont observé une influence exercée par le mélange de petites quantités de dextrose ou d’isodulcitol à la solution. Dans les cristallisations à l'air libre faites par M. Soret à diverses époques de 1891 à 1895, il s'est produit en général un excès de cristaux gauche ; 20 solutions de divers échan- tillons de chlorate ont donné 38 dépôts en majorité droits, 73 dépôts en majorité gauches, et 5 égaux; en tout 4657 cristaux droits contre 6504 gauches. Dans des tubes scellés, il ne se forme en général qu’un ou deux cristaux. On peut les examiner sans ouvrir le tube, les redissoudre par la chaleur et l'agitation, continuées jusqu’à ce que le tube puisse être refroidi lentement à la température ordinaire sans cristalliser. Les cristaux se forment ensuite au bout d’un temps plus ou moins long dans la solution sursaturée. Sur 50 tubes mis en expérience, 23 ont donné un excès de dépôts droits et 20 un excès de dépôts gauches. En tout 433 dépôts droits, 411 gauches, 94 mixtes; c’est à peu près l'égalité. Cette différence entre les cristallisations à lair libre et en tubes scellés semblerait indiquer une influence des poussières de l’atmosphère. Une influence de ce genre paraît se manifester, dans les cristallisations en vase clos, par le fait que les premiers dépôts se succèdent beaucoup ARCHIVES, L. VIL — Janvier 1899. 6 89 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE plus rapidement que ceux qui viennent après, et sont beau- coup plus souvent formés de plusieurs cristaux de signes différents. Cependant les premiers dépôts ne présentent rien de spécial quant à leur signe. Si l’on compare les dépôts suc- cessifs d’un même tube scellé, toutes précautions prises pour éliminer dans chaque cas la possibilité d’une dissolution in- complète du dépôt précédent, il semble y avoir une tendance à la conservation du signe. 25 tubes ont donné un excès de conservations, 17 un excès de changement. En tout on trouve 413 conservations contre 333 changements. On n’a naturel- lement fait entrer en ligne de compte que les cas où aucun des deux dépôts successifs comparés n’était mixte. Tous ces résultats sont très incerlains, et ne suggèrent aucune explication des propriétés paradoxales du silico- tungstate de potassium. [l serait désirable que des recherches sur ce sujet fussent entreprises de divers côtés et fournissent des faits assez nombreux pour être concluants. Séance du 15 décembre. Secrétaire des publications. Tome XXXIIL (1'° partie) des Mémoires de la Société. — F. Battelli. Etude des eflets des courants à hante fré- quence sur les organismes vivants. — L. de la Rive. Propagation d'un allongement graduel et continu dans un fil élastique. M. le secrétaire chargé des publications, présente à la Société le Tome XXXHI (17e partie) des Mémoires de la Soc. de Physique et d'Hist. Naturelle de Genève, lequel paraîtra fin décembre. Ce volume renferme : a) Parti administrative : Rapport pour 1897. Tableau des membres. Liste des Associations correspondantes. Biblio- graphie. b) Un mémoire intitulé : Recherches Géologiques et pétro- graphiques sur le massif du Mont-Blanc par Louis Dupare et Ludovic Mrazec (227 pages). Cet important mémoire renferme 2% planches, entre autres de remarquables clichés zincographiques de vues pri- ses de points jusqu'ici inexplorés du massif. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 83 M. le D' Frédéric BarrTeLu, assistant de Physiologie à l'Université de Genève, communique une note intitulée : Contribution à l'étude des effets des courants à haute fré- quence sur les organismes vivants. Pour cette série d'expériences je me suis servi de l’appa- reil que j’ai décrit dans un travail précédent ?. Par cet appa- reil Je pouvais modifier le nombre des oscillations des cou- rants à haute fréquence, de façon à produire la contraction musculaire d’une grenouille, ou bien à laisser l’animal abso- lument tranquille. Je disposerai les expériences dans une série de cas. La grenouille était toujours placée sur une plaque en ébonite bien isolée, et ses membres postérieurs plongeaient dans deux petits verres remplis d’eau. 1* cas. — Dans un des verres sont introduites les deux électrodes à l'induit de Tesla; dans le second verre plonge un fil métallique, qui peut être mis en communication avec le sol. On dispose l'appareil de Tesla de façon que lanimal ne présente point de contractions; puis on met le fil métalli- que au sol ; la grenouille entre en tétanos. 2% cas. — Les deux électrodes du transformateur de Tesla et un fil conducteur plongent dans le même petit verre. L'appareil de Tesla est disposé de façon que la grenouille présente des contractions. En mettant le fil conducteur en communication avec le sol, les contractions diminuent. ge ças. — Chacune des deux électrodes du transforma- teur de Tesla plonge dans un verre; et dans un des deux verres est immergé aussi le fil conducteur. L'appareil de Tesla est disposé de facon que la grenouille présente des contractions. Quand le fil conducteur est mis au sol, les con- tractions de la grenouille diminuent. 4e ças. — Une seule électrode plonge dans un verre; l’au- tre électrode est tenue isolée; l’animal ne présente pas alors de contractions. En mettant ensuite l'électrode isolée au sol, les contractions tétaniques apparaissent. ! Un apparechio per produrre correnti di alta frequenza, etc. Rivista Veneta di Scienze medicha. ànno XV, 15 Luglio 1898. 84 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE me ças. — Une seule électrode plonge dans un verre, l’autre pôle est tenu isolé; dans l’autre verre est immergé un fil conducteur. La grenouille ne présente pas de contrac- tions. En mettant ensuite le fil conducteur au sol, l’animal entre en tétanos. Tous les cas précédents s’observent de même, bien que dans une mesure plus faible, si on met le fil conducteur en communication avec l’armature d’un condensateur. En outre ces phénomènes sont aussi vrais pour la sensibilité, et peu- vent être observés sur une personne qui est placée sur un tabouret isolant, et qui plonge un doigt de chaque main dans les deux verres. Les cas suivants se rapportent exclusivement à la sensi- bilité. 6e cas. — La personne est isolée et plonge un doigt dans un verre, dans lequel arrive une seule électrode. L'appareil de Tesla est disposé de façon que la personne a une sensa- tion du courant assez distincte. Le verre est ensuite mis en communication avec le sol; la sensation du courant cesse presque complètement. 7% cas. — Chaque électrode aboutit à un verre. La per- sonne est isolée et plonge un doigt dans un verre; elle éprouve une sensation faible. En plongeant l’autre main dans l’autre verre, la sensation augmente faiblement. &me cas. — Chaque électrode aboutit à un verre. La per- sonne n’est pas isolée et plonge un doigt dans un verre. L'appareil de Tesla est disposé de façon que la sensation soit assez distincte. En plongeant ensuite un doigt de l’autre main dans le second verre, la sensation diminue de beaucoup. 9°e cas. — La personne est isolée et tient un doigt plongé dans chacun des deux verres. En se mettant ensuite en communication avec le sol, la sensation augmente. M. L. DE LA Rive fait une communication sur : la propaga- tion d'un allongement graduel et continu dans un fil élastique. Les deux extrémités d’un fil élastique sont l’une fixe et l’autre assujettiè à se mouvoir avec une vitesse constante ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 89 suivant l’axe du fil qui subit aussi un allongement graduel. L'auteur a trouvé une solution de problème théorique d’où résultent les conséquences suivantes : 1° Le mouvement d'un point quelconque du fil est périodi- que et la durée de la période est le temps employé par une perturbation longitudinale pour parcourir deux fois la lon- sueur du fil avec la vitesse du son. 20 Le point se meut dans le sens de l'allongement pendant une partie de la période, désignée par période efficace, cor- respondant au parcours par le son de deux fois la distance du point à l'extrémité fixe, et ce mouvement a lieu avec la vitesse constante de l'extrémité qui se meut. Pendant l’autre partie de la période totale le point est immobile. L'auteur a vérifié ces résultats en observant l'allongement d’un ressort en hélice formé par un fil de laiton dur de 0,5 mm. de diamètre enroulé en spires dont le diamètre est 6,5 mm. L’hélice est suspendue verticalement; sonextrémité supérieure est fixe et l’inférieure est entraînée par un Ccor- don qui s’enroule sur un cylindre tournant régulièrement. La hauteur totale est d'environ 8 m., l'observation a porté sur deux points, l’un à 1,42 m., l’autre à 4,40 m. au-dessous du point fixe. L’allongement a lieu, comme l'indique la théo- rie, par petits mouvements rapides suivis d’un temps d’ar- rêl. La période a bien la durée qui correspond au parcours du fil par une perturbation. Pour rendre l’observation plus précise, on a projeté l’image aggrandie des spires sur une bande de papier quadrillée au centimètre se déplaçant hori- zontalement et sur laquelle l'extrémité de l’image d’une spire paraît tracer une courbe qui exprime les circonstances du mouvement. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 10 novembre 1898. F. Kehrmann et R. Kaiser. Dinitrodiphénylamine. — P.-A. Guye et Radice. Détermination de températures critiques. M. F. KearManN annonce qu’il a obtenu, en collaboration avec M. R. Kaiser, la dinitrodiphénylamine 1. 2. 6. NO, | —NE— —NO, en traitant l’iododinitrobenzène 1. 2. 6 par l’aniline. Le produit cristallise dans l'alcool en jolies aiguilles rouge gre- nat, fusibles à 106°. Les auteurs se proposent de Putiliser à des essais synthétiques dans le groupe de la rosinduline. M. le prof. P.-A. Guye communique les résultats de re- cherches qu’il a entreprises avec M. RapicE pour déterminer les températures critiques des composés organiques. H ressort de ce travail qu’un petit nombre seulement de corps organi- ques sont stables jusqu’à la température critique. On n’a pu obtenir de résultats satisfaisants qu'avec les nitriles, l’aniline, le phénol, quelques homologues de ces deux derniers corps, quelques carbures (naphtaline, biphényle, diphénylméthane) et la pyridine. La température critique de l’iode a été déterminée appro- ximativememl! et trouvée égale à 502° environ. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 87 Séance du 8 décembre. C. Græbe. Constitution de l’auramine. Acide dichlorophtalique 3. 4. — E. Ackermann. Analyse du lait. M. le prof. GRÆBe discute la constitution de l'auramine. NH eslime que ce corps doit être rangé dans la classe des colo- rants cétoniques, conformément à la formule qu’il a proposée il y a plusieurs années’. Sa coloration serait due à la pré- sence du groupe chromophore C—NH et non à une structure quinonique. M. Grære parle ensuite de l'acide dichlorophtalique emptové dans l’industrie pour la fabrication de léosine. Il rappelle que M. Le Rover avait établi que, dans cet acide, les deux atomes de chlore se trouvent en ortho l'un par rapport à l’autre. Il ne peut donc posséder que l’une des deux formules suivantes : CI C] COOH (I COOH COOH CI COOH [ Il MM. Claus et Groneweg ayant préparé, à partir du dichlo- roxylène 1. 2. #. 5. l'acide de la formule If et celui-ci s'étant trouvé différent de l'acide dichlorophtalique industriel, il en résulte que ce dernier doit répondre à la formule [; cela est, du reste, confirmé par la nature des produits d’éthérification qu'il fournit, Pour lever cependant tout doute à cet égard, M. Græbe a transformé l'acide en question, par lintermé- diaire de l’acide dichlorobenzoylbenzoïque, en dichloran- thraquinone, et celle-ci, par fusion avec la soude, en alizarine. M. E. AckERMaANN a voulu s'assurer jusqu’à quel point la présence de nitrates dans le lait indique que celui-ci a été ad- ! Archives (3) 18. 563. ? Archives (3) 13. 149. 88 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE ditionné d’eau. [l a examiné à ce point de vue plus de 700 échantillons et il n’a jamais trouvé de nitrates dans le lait pur, même lorsque les vaches sont abreuvées avec de l’eau riche en nitrates, comme le sont le plus souvent les eaux des fer- mes. Toutes les fois qu’un lait pris sur le marché a accusé une teneur en nitrates, l'enquête a démontré qu’il lui avait été frauduleusement ajouté une certaine quantité d’eau à la ferme même. Si, en revanche, l'addition deau a lieu à la ville, cette réaction ne prouve plus rien, Peau du lac ne ren- fermant pas de nitrates. Pour déceler les nitrates dans le lait, M. Ackermann se sert de la méthode de Môslinger, légère- ment modifiée par lui, et reposant sur l'emploi d’une solution sulfarique de diphénylamine. AP: té LA 419 - … ee - em © OO 1 O O1 à > — © Sn VSD ra 28, 29, 30, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE DÉCEMBRE 1898 première gelée blanche à glace de la saison. forte gelée blanche le matin ; couronne lunaire à 10 h. du soir, très forte rosée le soir. très forte gelée blanche le matin; brouillard depuis 10 h. du matin. brouillard pendant tout le jour. brouillard pendant tout le jour. brouillard le matin et jusqu’à 7 h. du soir ; fæhn à 11 h. du soir. pluie dans la nuit. forte gelée blanche le matin; pluie de 4 h. 30 m. à 7 h. du soir. pluie dans la nuit. très forte gelée blanche le matin, qui persiste à l’ombre pendant tout le jour; brouillard depuis 10 h. du soir. très forte gelée blanche le matin ; brouillard pendant tout le jour. brouillard à 7 h. du matin; légère pluie à 3h. du soir; pluie depuis 4 h. 45 m. du soir. pluie dans la nuit; brouillard jusqu’à 10 h. du matin ; très forte rosée à 10 h, du soir. légère gelée blanche depuis 7 h. du matin ; forte bise à 4 h. du soir. arc-en-ciel de 8h. 30 m. à 9 h. 10 m. du matin ; légère pluie à 9 h. du matin ; brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard pendant tout le jour. brouillard jusqu’à 10 h. du matin; très forte rosée à 10 h. du soir. légère pluie dans la nuit ; forte bise à 4h. du soir. très forte bise pendant tout le jour ; de 7 h. 10 rm. à 7 h. 20 m. du matin; giboulée de neige. très forte bise à 7 h. du matin; forte bise de 10 h. du matin à 1 h. du soir. légère gelée blanche à 10 h. du soir. très forte gelée blanche le matm; brouillard à 10 h. du matin et depuis 9h, du soir. brouillard le matin jusqu’à 10 h. et depuis 7 h, du soir. forte gelée blanche avec du givre le matin; brouillard pendant tout le jour. tort givre le matin ; brouillard jusqu’à 10 h, du matin ; forte gelée blanche à 10 h. du soir. très fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du soir; pluie de midi 30 rm. à 7 h. du soir ; nouvelle neige sur toutes les montagnes environnantes. fort vent à 7 h. du soir. pluie dans la nuit et depuis 4 h. du soir. ARCHIVES, t. VIL — Janvier 1899. g 90 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. Ce APN MS0irE- Ce Lee 732,50 HAMD hematin es rec 736,08 SH A0Nh isoice sr Eee 733,09 118 240h/ematn ee terre 743.24 AS MINUIT RPC L EEE 732,36 AT M0 bi tmatin se 00. 737,51 DAME Sim te RECU 730,95 25 a 10h matin tr 0e Mr 740,78 DEA AM NN SOIT RAR EE 721,13 ABS ADR. matin Ferrer. 129)D2 MINIMUM. Laden ant EEE 798,54 SAN Dh emma TEERS 734,69 7 à 40 h. soi US 797,33 A1 375 hors Te 741,36 15 14 MINES EE PRES 730,02 17.4 minuit.22:2 20000 735,12 20 à 2h. matin.......... 729,30 ET A SO Lo deco > à 739,54 90.à: 1h. soir. Le Se 744,65 SÙX minuit 22 PRESS 721,61 Résultats des observations nluviométriques faites dans le canton de Genève. Obserr. MM Total... CÉLIGNY Ch, lesson mm 26.2 SATIGNY P. Pelletier mm 22.5 ATHBNAZ | J.-J, Decor mai 1.8 | COMPESIERES Pellegrin Durée totale de l’insolation à Jussy : 72h 95 m OBSERVAT. nm 18.4 COLOGNY JUXSY R, Gautier M. Micheli mn mm 16.1 | 14.5 So ogg QUO QU TOYEr OST FT'8 SL'O 18% ÉMCTUSUS CUT MES Le'G + EG'EEL stopq C'ESTI ST a %'L 100 0017 | C'e aa] "|" |OL6 OL |6% —|978 |L'% de | L'O ee EVE) 06e + |c'eGL V9‘TeL | CO’ — (QL'EGL| FE | 0'GGT| L'T + | £'£ 100 1860196 “all (Un | 016 O6L | TT —|468 | EL + | ge + een 1 Lre Æ |eT Tec S0rz | CTYT— |CO97Z | 0€ | 16:61) 0'T + | L'9 106 [88 0) TET | F'ASS| "|" | OS 008 |H61— | 129 196 + | La al OL‘ 1 6S'y + |9L'86L GG'LEL | JCE — 1087 | 6% DEN er | 69 [NT |ESONQUT |6 ASSIS |7% | 088 068 | L61— | 809 | FO | € 0 + 188% + | 18% + | T6'8GL | 8298 | 0E 0 — ET LEL | 8e OGC] L'O + | S'9 TE |LEOÏVE | MS 21° 000 004 | 46 + | 816 | 8% + | 08 — 10€ —| 106 — |68'L6L | OL'66L | F9 + |GS'CEL | Le IS'6GT] 60 + | 49 100 |O0TIS9 |F ‘Asl:"!"": | 0007 06 | LOT | 696 | SE — | 8e — 00e —| 86% — |L8'66L | GL'LEL| LY'EV+- G8'SEL | 98 | (NAS ‘ICT |8801çc malt" | O86 1098 | 27 | FIG | GO — | F9 — 26€ —| 8e — |SL'OUL HC'6EL | 6c'a1—+ 16 6€L | Ce 698) 60 +] 39 |L'O 1290178 |r ‘s\°-1""" | 086 008 | où + 1606 | 20 — |g'8 — l6ce —| LT — ECO z0:6cz GTI EC'GEL | 5 L'661| 80 +! 89 |£'% |GYO|c'Or all": |016 068 | 01 + | 648 | TO — | 81 — |08E — CE — |CO'GEL O7LEL SLURE LE'8EL | EG OST 07 + | y2 !69 |evole6e |e “anni: |or6 1094 er — | 1é8 | co | 1% — l0ne — 976 — 166 LEL | 69'GEL | 669 + GEL | Sc. 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Tih55: 10h.s, nm mm mm mm mm mm mm mm 1re décade 732,63 732,84 733,27 734,01 733,09 732,89 743,39 733,84 OL 735,44 735,35 735,17 735,71 734,48 734,18 734,41 734,46 DALCe 79248 73201 73195 732,91 73128 731,00 731,28 78 Mois 733,38 733,36 733,41 734,02 732,89 732,64 732,97 733,19 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 Lre déc. + 1,95 + 1,25 + 0,77 + 3,04 + 6,44 + 4,73 + 297 + 92,74 2 » + 1,89 + 1,74 + 148 + 3,17 + 5,66 + 5,09 + 3,84 + 2,67 3 » — 139 — 1,64 — 1,56 — 0,33 + 1,20 + 0,96 — 035 — O4 Mois + 0,75 + 0,38 + 0,17 + 1,89 + 4,23 + 3,51 + 2,07 + 1,60 Fraction de saturation en millièmes. dre décade 932 935 947 878 790 807 876 893 2° » 927 935 959 879 817 829 873 888 3° » 884 864 863 831 776 787 851 829 Mois 913 910 921 862 794 806 868 869 Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mètre 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm dre déc. + 0,03 + 7,94 + 898 0,75 20,9 1,59 7,8 141,69 2 » et 0,20 + 7,08 + 8,61 0,76 20,9 2,21 18 135,85 3e » — 319 + 321 + 69% 0,74 24,0 10,27 8,8 126,84 Mois — 1,06 + 598 + 8,11 0,75 69,8 L,87 18,4 134,54 Dans ce mois l’air a été calme 63,4 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 1,68 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 98°,0E. et son intensité est égale à 10,3 sur 100. 95 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE mois DE DÉCEMBRE 1898. neige dans la nuit; hauteur de la neige : 18:,0. neige depuis 7 h. du soir ; hauteur de la neige : 12:",0; forte bise à 10 b. du soir. brouillard à 7 h. du matin; forte bise à { h. et à 4 h. dusoir. neige à 7h. du matin et à 4 h. du soir; brouillard de 10 h. du matin à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir; forte bise à 4 h. et à 10 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin; forte bise à 1 h. du soir. brouillard à 7 h. et à 10 h. du matin. brouillard pendant tout le jour; forte bise à 10 h. du matin. brouillard à 7 h. du matin. neige à 4 h. et à 7 h. du soir. brouillard à 7 h. et à 10 h. du matin ; neige à 4 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barogr p MAXIMUM AAA SON ER EE er 42h = matin 25 3 DR ET ue na 7 h. soir à minuit AAA SON Lee 10 h. matin MINUItE LINE 564,90 572.60 065,95 - 75,44 265,70 972,30 261,70 . 071,33 556,60 598,50 MINIMUM. Le 1 à minuit... 6à 4h. 8 à 4h. Ha 7 15 à 10 h. 48. à A hmatin. 7227 Da 00 Hamatine SUR DA MINUIT. 30 à rte te RL 86 0 OST + 669 — ec + CT SK | TA TRIEENSREN dE DO — | 0GI— | 290 — | 616 — | OL'SCC | OLIS | SE — | SL | TE En s NE RÉ End) 79 — | Co — Fe — | YU | 00960 | EL'eCG | C6 0 — | QE | DE FO | F “ms | < |... es | eG — LOT | cer — | KC'OT— || OL' T9 | OC'9ce | 567 — | S7'600 | 6x 090 | F ‘MS J ere lescer | 89 — | O'ST— | 80% — | eS'0T— | 0L'S0C | TOTOC | LST + | 1C'LOC $& San F “AS ss rer | @G — | FOT— | 860 + | £8Z — | 0£'0:S | 08S98 | 829 Ve 80€ | LE 000 [1 “IN ON re — ét | CGT pi) 860 — | OR TLS | L3OLS | É86 + | 0L0Le | 08 où ‘MS 5 eus Loue Loge — | 06 — | Or + | 269 — | EE TZC | 0L'0L8 | 976 + GG'OLS | D Er ee PI age eu A EE | pr TS CR eo 8L'9 — | (EOLS | 09898 | 808 66696 | 7e 000 | TAN) mu one 69 — |9€7— | OET — | 696 — | 08808 | 0608 | 960 + | Su | de 200 LE AN ce | 7 88 — | 967 | Me — | 686 | 0960 | O6 TOC | 606 + | 8CEDC | 2e GW 0 FOMN DU UN Ne or oz | 6607 |NO OS 0e Cor NUS OL 191006 Fe nr VO CN nee ge teer— | 260 — | 106 — | 0900 | 28000 | AT. 18806 | 0 & Op 7 Dre NC DE (di Norte 6L'e — | O£'OLS | CC'C0C | 479 €L'L98 | 6F 00 l Li AT AO ST U CON ET ner RE Er de CT — | 0£SLS | SS'OZS | S0‘0r—- | 99'TLS | 87 8 0 FN) FR ni [190 = 66 — | 209 + | 87 — | LS'L6 | 00806 | 088 + | ETOLS | LI 2e ASE ER OR OP E ee [ge — | 9J'Tr— | 060 GEL — | 00896 | 06 LOG | LEE + | TO'Go6 | 97 66 “IN ne Je Joe gs — | ge — | 2e8 + | 0e — |'ococ | cecoc | Ge | prie | Sr NA AE eq — | on — | ae + | 87e — |'essoe | 02006 | e1e 1e ET 206 | GT GO LT AN) © mes Joe 60 + | 6m — | 108 + | 19% — | Ou | 20809 | 6e 6V'OLS | €T to FN se A OR ae STE St) Guy 180 + | gr'gue | oreze | cor | see || GT en ne er | VO + | LS — | 1e9 if DV — | VSLS | GOULS | VHS | TGS || F1 E0 | J Fe RER te 9e — | CT | 867 + | 979 — | OR SLS | OT'LOC | 096 OE'TLG | OF GO |T ‘AN Fe 086 0er | SO — | L'6 — | £7e + | 76% — | 00298 | L6'S9S | 9% ue 906 | 6 eo LE AN ee ee. |. | EC 40 — | 110 — | 008 — | eee | 0006 | ete D GL 100 | 8 260 | "MS c'8 O'S8I DO — | 66 — | 07S + | IST — | OT'ELS | 00296 | ago + 36 89c | L 000 | F “MS es | sers 0! 6% 9m — | 100 — | 19:0 — | 09:81 | ZO'TZG.| T6:6 OL'TLG | 9 000 | F ‘MS | :: es ose re + 0% — | 809 + | 960 — | 0S'LS | 08OLS | 996 ECTLE | G 810 | TE “MS | TL" MERDE ES ER EE PO En re PC 87600 | % | GO |T ‘IN ÿ QE ee er — | 801— | 67% + | 60% — | 06298 | 00998 | ZE ‘e 80906 | € CFO | TEA AN DEC LEA DCE DEN RS tr SN nr OFUOE | 06406 eut : qu sos 6 | Won mp ju ju SO 88e) ir | Qi | QU | HET | Gé 3 *U #8 S2l “aslou “ntosqe 211080 "A[PUIOU “sauna #g |[endvisoreq FAAATE UT EE] £ 22 |'aueutuop| quon re En EE URUNER TU OR MESY auetog lune [una | one vavay sn | - Se Ua “a$teu no am +") aaneagduue j, 2190184 LA S68T AUHANADIAG — ‘AAVNHAG-LNIVS ni Baromëtre. {h.m. 4h. m. Th.m. 10h. m. 4h.s. &h.s. 7h::s. 10 h.s. mm mm mm mi m mm mm nm mm Are décade... 567,20 567,30 567,55 568,21 567,93 567,98 568,30 568,51 de » ... 569,58 569,15 569,01 569,48 568,72 568,62 568,59 508,36 3 » ... 564,49 564,27 564,10 564,49 564,01 564,01 564,15 564,18 Mois …... 364.93 364,75 564,73 565,92 564,73 564,71 364,85 5Gk,85 Température. Th. m. 40 h. m. 4h.s. #h.s. dns: 40 h.s. 0 0 ( 0 0 0 {re décade... — 7,09 — 6,18 — 3,20 — 4,59 — 4,99 — 4,9 Des ..5— 93,78. — 2,9 — 2,935 —.3,393 — 3,9 27104 3e » ...— 10,53 — 10,142 — 9,20 — 9,40 — 9,59 — 9,8% Mois .... 2 17,9. — 6,89 — 506 — 5,890 — 6,30 = Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de là ou de neige. neige tombée. ° o mm cm Are décade... — 8,90 — 1,19 0,14 14,1 30,9 Don 7.220 = 6,74 — QUOI 0,32 See Se ROME EL — 6,15 0,2 EE EDGE ST ES 0,22 ja 1 © 500 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,39 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 42,5 sur 100. dre re. on T qu 7 MES Vo L ARRET Explication de la planche. Fig. 1. — Péridotite du Matterhorn. Lumière naturelle gr. 33 diam., Grande plage d’un seul cristal d’amphibole brune, pérido- cristallisé inclus. En haut : Diallage. Fig. 2. — Inclusions dans l’amphibole. gr.: 100 diam. lumière naturelle. Arch. des Sc. phys. et nat; Janvier 1899 ,tome VI! PÉRIDOTITE À AMPHIBOLE ou MATTERHORN INCLUSIONS pas L'AMPHIBOLE LUMIÈRE NATURELLE Marc. A. Durouvenoz ad nat pinx. 1898 SUR LA PROPAGATION D'UN ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU DANS UN FIL ÉLASTIQUE PAR L. DE LA RIVE I Le problème dont je donne ici une solution est le sui- vant: des deux extrémités d’un fil élastique tendu sont l’une fixe et l’autre assujettie à se mouvoir suivant l’axe du fil avec une vitesse constante, Comment l'allongement se propage-t-1l dans le fil et quelles sont les conditions du mouvement d’un point quelconque ? Je n’ai pas connaissance que cette question ait été l'objet de recherches théoriques ou expérimentale. On peut citer comme s’en rapprochant l'indication donnée dans le second paragraphe du mémoire de Poisson sur le mouvement des fluides dans des tuyaux cylindriques relative au cas où la longueur du tuyau est infinie et qui consiste à remarquer que l’on peut substituer au mourve- ment d’oscillation de la première tranche un mouvement progressif, pourvu que la vitesse soit très petite par rap- port à celle de la propagation. Mais, comme on le voit, Poisson ne s’est pas proposé dans le cas du tuyau fermé le problème analogue à celui que j'ai défini plus haut ARCHIVES, t. VIL — Février 1899. 8 98 ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU pour un fil élastique et qui serait à peu près le même. L'élasticité des barres, quand elles sont choquées par leur extrémité, a donné lieu à des recherches mathéma- tiques sur une question qui est bien aussi celle de la pro- pagation d’une suite de mouvements subis par la tranche terminale et de la réaction qui en est la conséquence. II faudrait citer en particulier un mémoire de Saint-Venant et la solution du choc longitudinal de deux barres de M. Boussinesq, mais je me borne à rappeler ces recher- ches qui portent sur la propagation d’un mouvement non oscillatoire, parce que ce problème est différent de celui dont 1l s’agit et d’une complexité qui le rend beaucoup plus difficile, par la raison que le mouvement de l’extré- mité de la barre dépend lui-même de la réaction tandis que je suppose la tranche terminale assujettie à une vitesse constante. Soient x la distance du point quelconque M à l’extré- mité fixe O, / la longueur du fil dont l'extrémité E est assujettie à se mouvoir avec une vitesse constante et w l'accroissement de æ à l'instant £. L’équation à laquelle u doit satisfaire est, en appelant a la vitesse de propaga- tion du son d'u _ , d'u () de —° dx dont la solution la plus générale est, comme on le sait u=F,(x<+at) +EF, (x — at) Je prends pour uw l’expression suivante Fe m(r+at) 1 ne 27 (x +at) 4 1: ns. 3r(æ+ut) Al? l dns een ns 7 FER (2) u = Axi+—— ) Te at), 1, 2) 1 37 (œ-a —— JS — S .... SCO Sn = cos l 2° l 3° l (3) DANS UN FIL ÉLASTIQUE. 99 qui satisfait à (1). À est une constante. La série, abstrac- tion faite de A et a, et supposée divisée par quatre, est le développement en série de Fourier de la fonction y = e TN À en désignant par z la variable æ -E at ou æ — at. Remar- quons que cette série ne donne cette valeur pour y que lorsque z est compris entre —{ et + {. Pour une valeur de z comprise entre 1 et 34, il faut remplacer dans y, 3 par z— 21, puisque la série a pour période 21. Il en est de même pour une valeur négative de z comprise entre — let — 31, Ona 5 ; 9—- de r(æ + at) hi il in 2r(x + at) : du l 2 l z dt Fe Qr(x — at F —+ sin _ we) sin CEA Cette série supposée divisée par 2 et abstraction faite de À est le développement de la fonction z. Il s’agit main- tenant de montrer que w satisfait aux conditions du pro- blème. En premier lieu aux conditions initiales u— 0, quel que soit æ, ce que l'expression (2) Pour t — (j Fe rend évident. nn 0, quel que soit +, sauf pour x — l. (e En faisant { = 0 dans (3), x étant compris entre 0 et d, la série donne les valeurs A(x + at) # A(x — al) 2 2 dont la somme Ax prise avec le signe — détruit le pre- STRESS 100 ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU mier terme. Mais à la limite pour x — !, la série s’annule et la vitesse est Al. En second lieu aux conditions permanentes Pour æ — 0, u — 0, quel que soité, ce qui est évident. Pour di, — Cf, quel que soit £. dt En faisant x = / dans (3), les deux séries se détruisent et l’on a du REA dt L'expression (2) est donc une solution. Voyons main- tenant quelles en sont les conséquences et faisons d’abord LR varier { entre 0 el —, qu est le temps que met le son ou une perturbation longitudinale à parcourir deux fois le fil. l— x 1° est compris entre 0 et AT Il en résulte x + at = [Eee + Hat Al | Al £ L | 3° t'est compris entre — LE et = : 21 La variable x + at reste plus petite que 3/7 car 1< F4 La seconde variable at — x est comprise entre l et 37 car l ; Car > _ donne at—x>l et d'autre part at — x est plus petit que x + at. On a donc: 2Alx a (5) uw — Axt + £ Es — (x + at — A) — 21 | EE Je suppose enfin que £ prenne une valeur quelconque et je fais 2kl = —+r a k exprimant un nombre entier; on à rx + at’) 1 2r(2x—at) — cel : ( RE 2° l Me u—A Axt ) ire + * r°a r(x-at ) I Qr(x- at) — C0S — 97 cos 1 re car la fonction trigonométrique de ta pour période 21 HA ABUS 21 a On voit ainsi que uw, lorsque f varie entre 0 et VOIRE prend les mêmes valeurs que ci-dessus, en y ajoutant le 2kl ; terme constant Az X > te qui constitue un allonge- { Ve M ca 21 ment périodique avec une durée de période Re 102 ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU Dans la fig. 1, la droite OE représente le fil, O étant l'extrémité fixe et M un point quelconque pour lequel OM = x. M (es Re SRE © Ge RER Fig. 1. Nous venons de voir que « reste nul tant que # est l — plus petit que _ qui est le temps que met une per- turbation longitudinale à se propager de E en M. A partir de ce moment l'allongement a lieu en M d’après (4) » LA . l , “ . . jusqu’à ce que £ atteigne la valeur = c'est-à-dire jus- qu’à l’instant où la perturbation partie au temps 0 de E et réfléchie en O revient en M. Pendant cette durée que je désigne par période efficace, la vitesse d’allonge- ment est constante et égale à A7, comme on le voit en jen EU par rapport à £. La durée de la période , de manière que l'allongement total est 2Alx a À partir de la fin de la période efficace, d’après ce qui précède, # prend une valeur constante qui coïncide bien avec celle que nous venons de trouver. Ainsi pour un point quelconque l’allongement au bout de chaque période de durée “ à partir du temps initial est proportionnel à æ, bien que la vitesse soit la même pour tous les points parce que la durée de la période efficace est elle-même proportionnelle à x. Pour l'extrémité E, la période effi- cace se confond avec la période totale, Ces résultats peuvent aussi s’énoncer en disant que la vitesse d’un point quelconque est égale à zéro ou à Al et qu’elle passe DANS UN FIL ÉLASTIQUE. 103 avec discontinuité de l’une de ces valeurs à l’autre au commencement et à la fin de la période efficace. Cherchons en second lieu comment varie la tension. En prenant la dérivée par rapport à x de (4) et de (5), on à pour la tension les deux valeurs successives Al DAV à PS d’où résulte que de même que la vitesse, la tension varie d’une manière discontinue en augmentant ue. “AU de la quantité — au commencement et à la fin de la période efficace. Pour l'extrémité E, la fin de la première période coïncide avec le commencement de la suivante, . ; LUE de manière que la tension qui a été ss jusqu’à cet ins- ( tant augmente de 22 En dérivant (6) par rapport à æ on voit que la tension pour une valeur quelconque de t'est celle qui existait à la fin de la dernière période effi- ace à laquelle s’ajoute celle qui peut s’être produite dans la période actuelle. Il Vérification expérimentale de la loi d'allongement sur un ressort en hélice dont l'axe est assimilé à un fil élastique. Il ne semble pas possible de réaliser des expériences dans lesquelles on observerait l'allongement graduel de fils métalliques. La longueur à leur donner pour obienir un minimum de période observable, une demi-seconde par exemple, serait d'environ cinq fois la vitesse du son dans l’air, puisque la vitesse dans le métal est au moins dix fois plus grande, c’est-à-dire de 1700 mètres. D'autre part, la condition à satisfaire de laisser le fil parfaitement libre ne permettrait pas de le soutenir comme un fil télé- graphique. C’est probablement en opérant sur une colonne 104 ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU d'air dans un tuyau cylindrique que l’on réussirait le plus aisément à étudier directement la propagation de l'allongement ou du raccourcissement graduel. Toutefois J'ai pu vérifier les résultats de la théorie telle que je lai démontrée dans la première partie de ce travail, en ob- servant l'allongement d’un ressort en hélice d’une lon- gueur de 8 mètres environ formé d’un fil de laiton dur de 0,5 mm. de diamètre, enroulé en spires dont le dia- mètre est 6,5 mm. et qui sont sensiblement en contact les unes avec les autres à l’état normal, c'est-à-dire sen- siblement normales à l’axe du cylindre formé par leur succession, La longueur employée de l’hélice représente environ une longueur de 100 m. du fil de laiton. Le ressort en hélice est suspendu verticalement par son extrémité supérieure qui est fixe dans l’intérieur de la cage d’un escalier tournant. Le point de suspension qui est un crochet métallique vissé dans une pièce de bois est à 9,41 m. au-dessus du plancher de l’étage infé- rieur. Dans l’extrémité inférieure du ressort cylindrique est introduit un petit cylindre de bois qui force légère- ment de manière à produire l’adhérence et c’est au bout de ce cylindre qu’est fixé un petit anneau servant à atta- cher le cordon qui allonge le ressort. Ce cordon s’enroule sur un Cylindre muni d’un mouvement d’horlogerie avec volant et faisant régulièrement un tour en 45 secondes ; la résistance du ressort est trop faible pour donner lieu à la moindre variation de vitesse appréciable. La circonfé- rence du cylindre est de 19,5 cm. et le mouvement cesse automatiquement après chaque tour. Les points de l’hé- lice dont le mouvement fait l’objet des observations sont: a à 1,42 m., b à 4,49 m. du point de suspension et c l'extrémité inférieure. Eu LES DANS UN FIL ÉLASTIQUE. 105 J'ai commencé par observer le mouvement des spires en les regardant directement se déplacer verticalement devant une règle graduée placée à une petite distance, et j'ai pu constater immédiatement que le mouvement soit en a, soit en b était périodique et qu’en a la vitesse deve- nait à peu près nulle à un instant de chaque période. En d’autres termes, l'allongement avait lieu par petits dé- placements brusques séparés par des arrêts relatifs. Le nombre de ces déplacements périodiques pendant un tour du cylindre était toujours le même, 28 ou 29, et don- nait pour durée de la période 1,57 secondes, en divisant 45 par 28,5. D'autre part, en observant la propagation d'une perturbation longitudinale provoquée initialement à peu près au milieu de la hauteur de l'hélice, on trou- vait 19 périodes en 30 secondes, ce qui donne 1,57 sec. Par conséquent le caractère périodique de l'allongement et la durée de la période se trouvaient vérifiés; d’autre part l'extrémité inférieure se déplaçait d’une vitesse constante. J'ai ensuite cherché à rendre les observations plus précises et pour cela j'ai projeté l’image agrandie de l'hé- lice, se détachant en silhouette sur le faisceau lumineux d’une lampe à réflecteur, sur une bande de papier qua- drillée au centimètre qui est assujettie à un mouvement transversal, c’est-à-dire horizontal. Un index de papier collé à la spire ou l'extrémité de la spire elle-même, ou du moins son image, paraît décrire une courbe sur le papier, laquelle exprime les circonstances du mouvement. Une ligne horizontale correspond à un temps d'arrêt, une ligne inclinée à un temps d'allongement. Comme l'image est renversée, la spire paraît s'élever tandis qu’en réalité elle descend. 106 ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU On peut aisément tracer en la calculant la courbe théorique relative aux points observés. a) La vitesse de translation de la bande de papier est de 1,35 em. par seconde, ce qui donne en multipliant par la durée de la période 2,1 em. Pour le point a, le rapport — est donné par le rapport de 1,42 m. à 8,37 m., moyenne de la longueur totale de l’hélice pen- dant l'expérience, ce qui fait 0,17. L’allongement de l'extrémité pendant une période est 0,68 em. d’où ré- sulte pour le point a 0,11 et, comme l’agrandissement de l’image est 10, l'allongement périodique est de 1,1 em. Enfin la durée de la partie efficace de la période est bn "3 0,35 em. sur le papier. La courbe théorique décrite par l'image est donc comme le montre la figure 2 formée d’une droite horizontale longue de 1,7 em. et d’une droite inclinée ayant pour projection la période efficace 0,35 em. Dans la courbe observée, la ligne horizontale est rem- placée par une courbe qui s’en écarte graduellement et qui se transforme en une branche de courbe ascendante, comme le montre la figure 2. donné également par d'où résulte 0,27 secondes et EE nl er Cndmnntenhes 1 | 1 t me mm ee me mm um 1 1 + Le l 1 i l | EL Fig. 2. b) Le même genre de calcul donne pour la courbe sh LL DANS UN FIL ÉLASTIQUE. 107 théorique du point b : rapport — 0,54, période efficace en centimètres 0,92 em., allongement périodique 0,37 em. et comme l'agrandissement est 6, 2,2 em. La courbe théorique est une droite horizontale de 1 cm. et une droite s’élevant de 2,2 cm. pour une projection de 1 em. La courbe observée est plus rapprochée pour le point b de la courbe théorique que pour le point a, comme on le voit dans la figure 3 - l | | | Ù l 1 ! [ el Le — "mcm 4 = — pr 1 1 1 ' ne ee ee ee me ee ee me c) En projetant sur un écran l’image agrandie de l'extrémité inférieure, il n’y a pas de mouvement pério- dique appréciable. Il semble qu'il apparaît lorsqu'un certain nombre de spires ont passé. J'ajoute qu’en général, le caractère du mouvement est plus net au commencement de l'expérience et que vers la fin il s’y superpose souvent une petite oscillation. Au moment où l'allongement cesse, il se produit une brusque perturbation dans le sens du raccourcissement, qui re- vient périodiquement pendant assez longtemps, car l’élas- ticité de l’hélice ne donne lieu évidemment qu'à un très faible amortissement. On peut aisément calculer son 108 ALLONGEMENT GRADUEL ET CONTINU module d’élasticité en l’assimilant à un fil qui aurait un diamètre fictif. Un poids de 50 gr. l’allonge de À m. et un poids de 100 gr. de 2,14 m. En outre j'ai constaté que le mouvement périodique observé lorsque l’hélice s’allonge est le même lorsqu'elle se raccourcit. En terminant, et pour insister sur la valeur de cette vérification de la loi théorique d’allongement, je rappelle que dans une hélice dont la spire est dans un plan faisant avec l’axe un angle très voisin d’un angle droit, l’allon- gement de l’axe est proportionnel au poids comme dans un fil élastique et qu'il en résulte qu’on peut lui appli- quer l’équation de propagation (1). EPS 7. CT 45 TR 1 5 POUVOIR ROTATOIRE ISOMÉRIE DE POSITION Ph.-A. GUYE et A. BABEL. (Suite et fin 1.) DEUXIÈME PARTIE CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES Nous nous proposons de discuter, dans cette seconde partie, les conséquences générales qui peuvent se dégager de nos propres expériences et de celles des observateurs qui ont travaillé le même sujet. Toutefois, nous croyons bien faire de résumer d’abord d'une manière générale, les conditions dans lesquelles ce genre d’études doit être entrepris. Nous sommes ainsi conduits à traiter successivement les points suivants : I. Choix d'observations polarimétriques comparables. IT. Mode de comparaison à employer. [IT Pouvoirs rotatoires comparés des dérivés benzéni- ques mono et disubstilués. I. Choix des observations polarimétriques comparables. Pour déterminer expérimentalement et rigoureusement l'influence spécifique exercée sur le pouvoir rotatoire ? Voir Archives, t. VII, janvier 1899, p. 23. 110 POUVOIR ROTATOIRE par des groupements isomères ou voisins, on ne peut s'adresser qu’à des corps actifs à un seul carbone asymé- trique. Il faut, en outre, opérer les substitutions d’une façon aussi simple que possible. Le benzoate et les trois toluates d’amyle offrent un exemple typique de ce genre: CH, CH, H-Ÿ+_CH,CO.CLH, al ci1,00.c,H,.0H, CE, ch, benzoate d’amyle toluate d’amyle Lorsqu'on passe, en effet, du benzoate d’amyle à l’un des toluates, la substitution ne modifie que le radical benzoyle; les trois autres groupements H, CH, et C,H, restent absolument intacts. Abstraction faite des condi- tions purement physiques relatives à la comparabilité des observations polarimétriques, on est donc bien sûr que la différence du pouvoir rotatoire entre le toluate et le benzoate d’amyle dépend uniquement du remplacement d'un atome H benzénique par un groupe méthyle CH. Il en est de même, dans une certaine mesure, lorsque l’on modifie simultanément et de la même manière deux des chaînes qui caractérisent un carbone asymétrique. Tel est le cas, par exemple, lorsque l’on considère les éthers propylique et isopropylique de l’acide malique : CO0.CH,.CH,CH, coocx < CH: | + OH—C*—H OH—C*—H | CH, CH, | | CH C0O.CH,.CH,CH, COOCH< Kp° 3 malate de propyle malate d'isopropyle Les variations de pouvoir rotatoire constatées en pas- ne ET ISOMÈRE DE POSITION. 111 sant du corps propylique à son isomère isopropylique sont alors bien dues au remplacement de deux groupes propyles par deux groupes isopropyles sur le même car- bone asymétrique. Les conditions sont beaucoup plus compliquées lors- qu'on considère des corps à plusieurs carbones asymé- triques; afin de mieux nous faire comprendre, nous citerons l'exemple du dibenzoyltartrate d’éthyle et des dytolytartrates d’éthyle, dérivés de l'acide tartrique droit. D'après les travaux de M. E. Fischer ‘ sur la constitution de l'acide tartrique, ces éthers seront représentés res- peetivement par les formules Let IF. CO0O,H, COOC,H, a_l_oco.cu, re L+_0.c0.C,H.CH, C.H,C0.0—l*%_H CH,C,H,.c0.0—L*H dooc,n Looc,H, I IL Or, les recherches sur la superposition optique des divers carbones asymétriques d’une même molécule ac- tive”, ont conduit à ce résultat confirmé d’ailleurs par d’autres observateurs”, que, dans une molécule à plu- sieurs carbones asymétriques, chacun d’eux agit sur la lumière polarisée comme si tout le reste de la molécule était inactif d'une part et, d'autre part, que les effets des divers carbones asymétriques s’ajoutent algébriquement. Dans le cas des éthers tartriques représentés par les 1 E. Fischer. Berichte, d. d. Chem. Gesell. t. 29, p. 1377. ? Guye et Gautier. Bull. soc. chim. (3) XI, p. 1170. — Guye et Jordan. C. R. — Guye et Goudet. C. R. # Landolt. Drehungsvermügen, 1898, p. 265. 112 POUVOIR ROTATOIRE formules I et I], les deux carbones asymétriques de chaque molécule sont identiques. Par conséquent, chaque car- bone agit sur la lumière polarisée comme le feraient les éthers suivants : a) a) COOC,H, COOC,H, | | b) H—C*—0.CU.C,H, c) b) H—C*—0.C0.C,H,.CH, c) | C''H110* C'AMOICHE d) d) Ill IV dans lesquels les groupements C,, H,, O, — qui ne représentent que les formules brutes des groupements constituant le carbone asymétrique désigné par C** — seraient supposés inactifs. En raison de l'identité des deux carbones asymétri- ques des corps I et Il, les actions propres aux carbones asymétriques ILE et IV seront égales à la moitié des pou- voirs rotatoires des éthers [ et I. Si nous désignons par a et b ces deux pouvoirs rota- toires, les effets optiques des carbones asymétriques III TT a ser ! — — et IV seront donc 5 et 5 Ceci posé, on voit que lorsqu'on passe du corps IT au corps [V, le changement de pouvoir rotatoire qui en 3 a résulte, soit (5 rs } n'est pas dû exclusivement au remplacement d’un hydrogène benzénique par un méthyle dans la chaîne c, mais bien à deux substitutions semblables, l’une dans la chaîne ce, l’autre dans la chaîne d, agissant chacune sur un carbone asymétrique. On ne NC € , en" RSC TE ES. RE ET ISOMÈRE DE POSITION. 113 se trouve donc plus dans les conditions simples du corps à un seul carbone asymétrique. Pour établir une compa- raison rigoureuse, on aurait dû mettre en regard de léther IE, non pas l’éther IV, mais bien un éther V, ne différant du premier que par un seul groupe méthyle introduit dans la chaîne latérale, le reste de la molécule n'ayant pas changé et étant supposé inactif. COOC,H, COOC,H, | H—C—0C0.C,H,CH, H—C*—.C0.C,H,.CH, | | C,H,COOC Cuk:0, | COOC,H, V VI La formule VI représente le schéma développé de cet éther V; ce serait un tolylbenzoyltartrate d’éthyle. Pra- tiquement, on ne parviendrait à mesurer l’action optique propre au corps V avec le radical C, H,,0, supposé inactif qu’en introduisant successivement dans un mélange équimoléculaire de tartrate d’éthyle droit et de tartrate non dédoublable, le radical benzoyle sur le carbone asymé- trique C** et le radical tolyle sur le carbone C*: COOC,H, COOC,H, H_C* 0H He 0H oHd*_H n_( #0 H boocH, boocn, Ce serait, en effet, le seul moyen d'annuler l’action optique du carbone C**, pour ne mesurer que celle propre au carbone C*. Nos méthodes actuelles ne permettent ARCHIVES, t, VIL — Février 1899. 9 114 POUVOIR ROTATOIRE vraisemblablement pas de résoudre ce problème, si ce n’est avec de très grandes difficultés expérimentales. Les considérations qui précèdent, nous amènent donc à conclure que les pouvoirs rotatoires des corps à plusieurs carbones asymétriques ne se prêtent pas à la comparaison rigoureuse des valeurs fournies par leurs dérivés isomères ou voisins; celle comparuison ne peut étre faite en toute riqueur que sur les valeurs polarimétriques qui caractérisent chaque carbone asymétrique et ne peuvent étre déterminées expérimentalement que par une voie délournée conformément aux mélhodes suivies pour l'étude de la superposition oplique des carbones asymétriques d'une même molécule. Ces réserves limitent considérablement l’usage que l’on peut faire des données polarimétriques propres aux corps à plusieurs carbones asymétriques. En présence des difficultés où l’on est de préparer des corps actifs variés caractérisés par un seul carbone ‘asymétrique, il y a lieu de rechercher dans quelle mesure on peut utiliser, pour l'étude du problème que nous discutons, les données polarimétriques relatives à des corps actifs à plusieurs carbones asymétriques. Les considérations suivantes démontrent que lorsqu'on renonce aux comparaisons rigoureuses pour ne rechercher que des relations d'ordre qualitatif, le problème se sim- plifie. L'expérience démontre, en effet, que les substitutions effectuées sur des chainons ou groupes d’atômes suffisamment éloignés d'un carbone asymétrique ne modifient que faible- ment le pouvoir rotatoire. C’est là un fait général confirmé par un grand nombre d'observations, en particulier, par les propriétés optiques des séries homologues de corps actifs. Si l’on examine les résultats obtenus par les divers ET ISOMÈRE DE POSITION. 1145 observateurs qui se sont occupés de ces études, l’on verra que toujours et sans exception, les différences entre les pou- voirs rolatoires de deux termes homologues décroissent rupi- dement à mesure que l'on considère des termes plus élevés dans la série'. De là résulte que si nous revenons au cas des éthers tartriques, considéré plus haut, le pouvoir rotatoire du corps IV différera relativement peu de celui du corps V; on pourra donc prendre pour valeur approchée de ce dernier la moitié du pouvoir rotatoire du ditolyltartrate d’éthyle. En d’autres termes, les pouvoirs rotatoires du dibenzoyltartrate et des ditolyltartrates d’éthyle, que l’on ne saurait comparer rigoureusement entre eux, devien- nent, au contraire, des données utilisables pour établir des relations seulement qualitatives, par exemple, l’ordre dans lequel ces dérivés doivent être classés par valeurs croissantes des pouvoirs rotatoires, etc. [n'y a qu'un cas où l’on doive faire une réserve, c’est lorsque les pouvoirs rotatoires des dérivés comparés sont très voisins les uns des autres: dans ces conditions, ies différences qui existent entre les valeurs approchées cessent de rentrer dans les limites des erreurs d’observa- tion, et l’on ne peut plus affirmer que même au point de vue qualitatif, les pouvoirs rotatoires approchés se suivent, par exemple, dans le même ordre que les valeurs exactes que l’on pourrait déduire en suivant la méthode rigoureuse indiquée plus haut. ! Voir, par exemple, les tableaux de mesures polarimétriques pour corps homologues: Landolt, loc. cit., p. 259-261. M. Tchu- gaëff (Berichte. t. 31, p. 360) admet même une valeur limite du pouvoir rotatoire moléculaire dans chaque série. Cette conclusion paraît prématurée. 116 POUVOIR ROTATOIRE Il semblerait résuller des considérations qui viennent d’être développées, que dans le cas des éthers tartriques, les dérivés monosubstitués pourraient se prêter à des comparaisons plus rigoureuses. Tel n’est cependant pas le cas, ainsi que nous allons le démontrer. Considérons, en effet, les éthers monobenzoylé et monotolylé. COOC.H, COOC,H, H_—C*_0.CO. CH, Hi d0.:0.C,HLOH, MS Looc,n, COOC,H, VII VIII Si ces corps ne possédaient que les carbones asymétri- ques C*, la variation de pouvoir rotatoire constatée en passant d’un corps à l'autre, serait, en effet, uniquement due au remplacement d'un hydrogène benzénique par un groupe méthyle. Mais, encore ici, il convient de rappeler que le pouvoir rotatoire de chaque éther se décompose en deux parties, l’une due au carbone C*, l’autre au carbone C**, et l’on voit d’emblée que l’activité du carbone C*”, de la formule VIIL, doit être un peu différente de celle du carbone C**, de la formule VIT. Encore ici, pour une comparaison rigoureuse, on serait donc obligé d'évaluer séparément l’activité propre à chaque carbone. De toutes manières, nous sommes donc amenés à conclure que : 1° Pour établir des relations rigoureuses entre la constitu- tion chimique et l'activilé optique, on ne peut utiliser tels quels ET ISOMERE DE POSITION. 117 que les pouvoirs rotatoires des corps à un carbone asymé- trique. 20 Les pouvoirs rotatoires des corps à plusieurs carbones asymétriques ne peuvent être ulilisés directement que pour des relations approchées et d'ordre qualificatif, encore sous toutes réserves. 3° Pour étre utilisées dans une étude rigoureuse, les mesures de pouvoir rotatoire de corps à plusieurs carbones asymétriques, doivent étre complétées par la détermination des activités propres à chaque carbone asymétrique qui peuvent seules dans ce cas être employées. IL. Mode de comparaison à adopter. Si l’étude comparée des pouvoirs rotatoires est beau- coup plus compliquée que celle des autres propriétés optiques des corps liquides, il faut en chercher la cause dans le fait que l'allure des pouvoirs rotatoires dans les séries de corps chimiquement très voisins, comme le sont, par exemple, des dérivés homologues, est fort variable d'une série à l’autre. Pour déterminer l'influence exercée sur le pouvoir rotatoire par le remplacement de tel ou tel groupement par tel ou tel autre plus ou moins voisin, on doit donc toujours tenir compte de l'allure caractéristique du pouvoir rotatoire dans la série comparée. Nous ne croyons pas inutile de rappeler avec plus de détails qu’on ne l’a fait jusqu’à présent, les principales formes de courbes des pouvoirs rotatoires que l’on peut rencontrer, lorsqn’on opère sur un corps actif, des substi- tutions modifiant le moins possible sa constitution. Nous nous placerons d’abord à un point de vue purement 118 POUVOIR ROTATOIRE expérimental pour comparer ensuite les résultats de l'expérience avec ceux qui se déduisent de la notion du produit d’asymétrie. Les observations polarimétriques actuellement connues, relatives aux corps homologues, notamment £elles faites ces dernières années, permettent de formuler les conclu- sions suivantes : [L Corps à un seul carbone asymétrique. 1. Dans les séries de corps actifs homologues normaux, à uu seul carbone asymétrique et à un seul groupe variable, les pouvoirs rotatoires revétent l’une des allures suivantes: ils passent par un maximum, ou prennent des valeurs croissantes, ou prennent des valeurs décroissantes. On trouvera dans un mémoire antérieur‘, les observa- tions relatives à 16 séries homologues de corps actifs dont 10 donnant lieu à un maximum et 6 à des valeurs décroissantes. Afin de bien préciser le sens de l’énoncé ci-dessus, nous reproduisons un exemple de chaque cas: Série à maximum Série décroissante ÉTHERS [a]» ÉTHERS [a]» Formiate d’amyle + 2.01 Chloropropionate de CHs3 —- 26.83 Acétate » —+ 2.53 » de C2H5 + 19.88 Propicnate » + 2.71 » de CsH7 + 11.00 Butyrate » —+ 2.69 Valérate » +- 2.40 2. Dans les séries homoloques à un seul carbone asymé- trique et à deux groupes variables, les pouvoirs rotatoires 1! Guye et Chavanne. Bull. soc. chim. (3), t. 15. ET ISOMÈRE DE POSITION. 119 prennent l'une des allures suivantes : ils passent par un maximum, ou prennent des valeurs décroissantes, ou passent par un minimum. Voici un exemple caractéristique pour chacun de ces cas; les deux premiers sont empruntés au mémoire déjà cité. Série à maximum Série décroissante ÉTHERS [ao ÉTHERS [a}» Malate de méthyle — 6.88 Ethoxysuccinate de CH: +- 60.98 > d’éthyle... — 10.65 » de C2H5 + 55.48 » de propyle — 11.60 » de CsHz + 51.25 » de butyle.. — 10.72 » de CaHe + 46.43 Série à minimum ‘ ÉTHERS [al» B-méthyladipathe de méthyle .... + 3.64 » d'éthyle.# +- 2.25 > de propyle..... + 2.19 » d’isobutyle .... + 3.01 Telles sont les données de l'expérience. Si l’on se reporte, maintenant, à la formule du pro- duit d’asymétrie sous sa forme la plus simple : P = (a—b) (a—c) (a—d) (b—c) (b—d) (cd) (at-b-+c+-d) et si l’on admet, pour simplifier davantage encore, que les quantités a, b, c, d représentent des facteurs carac- téristiques propres à chacun des groupements attachés au carbone asymétrique, la discussion de cette formule démontre que si l’on a les relations a > b > ce > det que si a prend des valeurs croissantes, les valeurs de P * Guye et Melikian. C. R., 1896. 120 POUVOIR ROTATOIRE en fonction de a sont représentées par une courbe de la forme générale suivante : mg Fig. 1. Les parties de courbe AB, BC, CD représentent les trois allures rappelées plus haut sous le chiffre 1. Si l’on discute la même formule dans le cas où l’on fait varier en même temps les deux facteurs a et b chaque fois d'une même quantité, la courbe dans le cas le plus général est de la forme suivante : qui réalise en ses diverses parties les trois allures men- tionnées sous-le chiffre 2. D à ET ISOMÈRE DE POSITION. 121 Lorsqu'on considère, par exemple, une série comme celle des éthers méthyladipiques : COOR—CH(CH,)—CH,—CH, —CH,CO0R il est à remarquer que lorsqu'on ajoute à chaque radical R un groupement CH. on n’augmente pas d’une même quantité les facteurs a et b, propres aux deux chaînes COOR et CH,CH,CH,COOR. D’après ce que nous avons dit plus haut, l’action sur COOR sera plüs forte que sur CH,CH,CH,COOR. Cela résulte des distances relatives entre les radicaux R et le carbone asymétrique. En pas- sant d'un éther à l’autre de série homologue, on introduit done bien dans chaque chaîne deux groupements iden- tiques CH,, mais les facteurs a et b propres aux chaînes COOR et CH,CH.CH,COOR varient de quantités diffé- rentes. C’est dans ce cas que la courbe des pouvoirs rotatoires peut passer par un minimum. IL. Corps à deux carbones asymétriques. Pour les corps à deux carbones asymétriques identi- ques comme c’est le cas pour les dérivés tartriques, on retrouve les mêmes allures que celles propres aux corps à un carbone asymétrique, ainsi qu'on en trouve plu- sieurs exemples dans les mémoires déjà cités. Avec deux carbones asymétriques différents, le pro- blème se complique et il faudrait pouvoir, dans chaque cas, déterminer la courbe des pouvoirs rotatoires, qui est la résultante des deux courbes propres à chaque car- bone asymétrique. On a déjà indiqué un exemple ‘ de ce * Guye et Fayollat. Bull. soc. chim. (3) t. 13, p. 19. 1292 POUVOIR ROTATOIRE genre de construction dans le problème qui nous occupe, construction n'’offrant pas grand intérêt, car elle nécessite diverses hypothèses sur les changements des signes opti- ques par suite des substitutions. Les pouvoirs rotatoires des corps à deux carbones asy- métriques différents, ne pourront donc servir utilement dans ce genre d’études que lorsqu'on aura bien établi les lois relatives aux cas les plus simples. Il y à cependant un cas où les corps à deux ou plu- sieurs carbones asymétriques peuvent donner lieu à des valeurs polarimétriques comparables dans une certaine mesure, c’est lorsque les deux carbones asymétriques sont assez éloigués dans la molécule et que le groupement sur lequel on opère les substitutions est voisin d’un seul carbone asymétrique. Tel serait, par exemple, le composé suivant : CH, CH; | | CAC CH 0H CH, CH, = C*= CO0R | | OH C,H, En désignant par a et b les effets optiques des deux carbones asymétriques C* et C**, le pouvoir rotatoire sera : [op — a+-d Si l’on étudie une série d’éthers obtenus par rempla- cement de l'atome H du COOH par les radicaux CH, CH, C,H,, etc., ces substitutions ne modifieront pres- que pas le pouvoir rotatoire du carbone C*, tandis qu'elles altéreront notablement celui du carbone C**. C'est du moins la conséquence du fait expérimental rappelé plus haut, à savoir que les substitutions effec- (n ET ISOMÈRE DE POSITION. 123 tuées sur des groupements suffisamment éloignés du car- bone asymétrique ne modifient que faiblement le pouvoir rotatoire. Le pouvoir rotatoire du carbone C* restera donc sen- siblement égal à a pour tous les éthers, tandis que celui de C** prendra après chaque substitution des valeurs b', b”, D”, etc., différentes de la première b. Les pouvoirs rotatoires mesurés seront alors très approximativement : [æ] — 440" pour l’éther méthylique [al = 440" » éthylique [al = 440" » » propylique, etc. En d’autres termes, les différences entre les pouvoirs rotatoires de ces éthers seront les mêmes que celles pro- pres aux carbones C** que l’on peut seules prendre en considération pour des comparaisons rigoureuses. Il est à supposer que ces conditions sont à peu près remplies par divers corps actifs du groupe des camphres ainsi qu’on le verra plus loin. IT. Pouvoirs rotatoires comparés des dérivés benzéniques mono et disubstilués. Nous résumons, dans les deux tableaux suivants, nos observations et celles effectuées antérieurement par d’au- tres expérimentateurs sur des corps actifs aromatiques caractérisés par l’isomérie de position. Pour faciliter l’étude de ces diverses expériences, nous avons présenté d’un côté les corps liquides sur lesquels la mesure du pouvoir rotatoire a été effectuée directement et, d’un autre côté les corps dont les propriétés optiques ont été mesurées sur des solutions. 124 POUVOIR ROTATOIRE PREMIER TABLEAU CORPS LIQUIDES SUR LESQUELS LES MESURES POLARIMÉTRIQUES ONT ÉTÉ EFFECTUÉES DIRECTEMENT SÉRIE I Benzoate et toluates d'amyle. (Guye et Chavanne!) Cette série à été empruntée à un travail antérieur que nous avons complété en ce qui concerne le métatoluate d’amyle. ÉTHERS [al» à 20° ÉTHERS [a]» à 20° Benzoate d’amyle.... +- 4.99 Métatoluate d’amyle.. + 5.05 Orthotoluate d’amyle. + 4.55 Paratoluate d’amyle.. + 5.20 SÉRIE II Benzoate et nitrobenzoate d'amyle. (Voir première partie) ÉTHERS [al» à 20° [al» à 75° Benzoate d'amyle..!..:...2. + 4.99 + 4.49 ? Orthonitrobenzoate d’amyle.... — 10:53 + 0.90 Métanitrobenzoate d’amyle.... + 5.85 —- 4.28 Paranitrobenzoate d’amyle.... + 6.93 +- 4.82 SÉRIE [I Benzoate et bromobenzoates d'amyle. Voir première partie. P P ÉTHERS [al» à 20° [a]» à 75° Benzoate d'amyle.:....e4:8 — 4.99 + 4.49 Orthobromobenzoate d'amyle …. 11:88 + 1.43 Métabromobenzoate d’amyle.... + 2.70 + 1.99 Parabromobenzoate d’amyle.... + 8.18 + 2.35 1 Guye et Chavanne. Bull. soc. chim. (3) t. 15, p. 292, 1896. ? Guye et Aston. C. R. 1897, t. 124, p. 194. Valeur interpolée linéairement d'observations faites à 17° — 5.13 et à 99° — 44.28. ET ISOMÈRE DE POSITION. 125 SÉRIE IV Benzoate et aminobenzoates d'amyle. Voir première partie. P P ÉTHERS [al à 20° [alr à 75° Benzoate d’amyle............. + 4.99 + 4.49 Orthoaminobenzoate d’amyle ... + 5.98 + 4.99 Métaminobenzoate d’amyle..... + 4.95 + 430 Paraminobenzoate d’amyle..... = + 4.19 SÉRIE V Ozrydes de phényle et crésylamyle. (Mie Welt 1) OXYDES [æl» à 20° Oxyde de phénylamyle............. + 4.01 Oxyde d’orthocrésylamyle.......... —+- 3.86 Oxyde de métacrésylamyle.......... + 8.93 Oxyde de paracrésylamyle.......... + 4.26 SÉRIE VI Ethers méthyliques des acides dibenzoyle et ditoluyltartriques. (Frankland et Wharton À) (a! D [a}» [a] D CRD à 100 à135° à 186° Dibenzoyltartrate de méthyle.... — 72.56 —66.84 —358.94 Orthoditoluyltartrate de méthyle. — 68.03 —61.28 —52.76 Métaditoluytartrate de méthyle .. — 79.02 —70.58 —60.96 Paraditoluyltartrate de méthyle.. —102.82 —9152 —76.90 1 Welt. Ann. chim. phys. (7), t. 7, p. 142, 1895. 2? Frankland et Wharton. Journ. chem. soc., 1896. t. 69, p. 1309 et 1583. 126 POUVOIR ROTATOIRE SÉRIE VII Ethers éthyliques des acides dibenzoyle et ditoluyltartriques. (Frankland et Wharton!). CN : Fe à 100 à 135 à 183° Dibenzoyltartrate d’éthyle....... — 60.77 —56.72 —51.66 Orthoditoluyltartrate d’éthyle.... —54.73 —50.37 — Métaditoluyltartrate d’éthyle .... —63.74 —58.71 — Paraditoluyltartrate d’éthyle..... —89.98 —81.46 —69.50 DEUXIÈME TABLEAU CoRPS SOLIDES DONT LES PROPRIÉTÉS OPTIQUES ONT ÉTÉ ÉTUDIÉES A L'ÉTAT DE SOLUTION SERIE VIII Éthers amyliques des acides phényle et toluylcarbamiques. (Goldschmith et Freund?.) ÉTHERS [a] à 20°3 Phénylcarbamate d’amyle ......... —+- 4.19 Orthotoluylcarbamate d’amyle..... —+- 2.66 Métatoluylcarbamate d’amyle...... —+- 3.85 Paratoluylcarbamate d’amyle...... + 4.47 SÉRIE IX Dianilide et ditoluides de l'acide tartrique. (Voir première partie.) CORPS [a] à 20° CORPS [a]» à 20° 4 Martranlide :. +. —+-259 Métatartraditoluide .. +233 Orthotartraditoluide. 239 Paratartraditoluide.. +239 ! Frankland et Warton. Journ. chem. soc., 1896, t, 69, p. 1309 et 1583. ? Goldschmidt et Freund. Zeit. phys. chim.,1895;t.14, p. 394. $ En solution chloroformique. 4 En solution dans la pyridine. ET ISOMÈRE DE POSITION. 127 SÉRIE X Dianilide et ditoluides de l'acide malique. (Voir première partie et Walden!.) [&}» [al ? os à 20°*° Walden Malamident "5 —101.1 — 60.7 Orthomaladitoluide ..... — 61.8 — 65.0 Métamaladitoluide ...... — 75.9 — Paramaladitoluide ...... — 92.5 — 70.0 SÉRIE XI Anilide et toluides de l'acide valérique actif. (Voir première partie) CORPS [a]» à 20° CORPS [a]» à 20° Valéranilide....... +-10.5 Métavalératoluide ... — Orthovalératoluide. + 9,3 Paravalératoluide.... 19.1 SERIE XII Anilide et loluides de l'acide B-méthyladipique. (Rawitzer {). CORPS [al» à 20° CORPS [aj» à 20° ÉRRNde. 2125 7e. + 25.9 Métatoluide ....... + 11.0 Orthotoluide ...... —- 58.2 Paratoluide....... + 35.9 Il est à remarquer que le pouvoir rotatoire du dérivé ortho n’a pas été déterminé dans des conditions compa- rables à celles des autres dérivés. Les concentrations étaient en effet : 1.76 pour l’anilide et 0.35, 1.52, 1.57 pour les ortho, méta et paratoluides. ! Walden. Zeit. phys. chim., 1895, t. 17, p. 264. ? En solution dans la pyridine. # En solution dans l’acide acétique. # Rawitzer, Thèse, Zurich, p. 25, 1896. 128 POUVOIR ROTATOIRE SÉRIE XII Phényle et toluylcarbamates de menthyle. (Goldschmidt et Freund 1.) ÉTHERS [a]» à 20° Phénylcarbamate de menthyle ..... —. 717.2 O-tolylcarbamate de menthyle ..... — 65.9 M-tolylcarbamate de menthyle..... — 71.4 P-tolylcarbamate de menthyle ..... — 72.3 SERIE XIV Anilide et toluides de la d.-carvoxime. (Goldschmidt et Freund 1). CORPS [a]» à 20° CORPS [æl» à 20° Anders ee —+ 33.3 Métatoluide....... —+- 29.9 ? Orthotoluide ..... —+ 28.2 Paratoluide....... + 32.5 SERIE XV Benzoyle et toluyle-d.-cavoximes. (Goldsehbmidt et Freund !.) CORPS [a}» à 20° Benzoyle-d-carvoxime............. —+— 26.6 Orthotoluyle-d-carvoxime.......... + 27.1 Métatoluyle-d-carvoxime .......... + 26.9 Paratoluyle-d-carvoxime .......... + 23.4 * Goldschmidt et Freund, Zeit für phys. chim, 1895, t. 14, p. 397 et suiv. ? Les auteurs estiment que l’exactitude du chiffre du métadé- rivé est douteuse. x © ET ISOMÈRE DE POSITION. 12 SERIE XVI Benzoyle et bromobenzoyle-d-carvoximes. (Goldschmidt et Freund 1.) CORPS [a]» à 20° Benzoyle-d-carvoxime ............ + 26.6 Orthobromobenzoyle-d-carvoxime . . + 25.9 Métabromobenzoyle-d-carvoxime ... + 18.2 Parabromobenzoyle-d-carvoxime . .. + 14.9 SERIE XVII Benzoyle et nitrobenzoyle-d-carvoximes. (Goldschmidt et Freund 1.) ] CORPS [al à 20° Benzoyle-d-carvoxime ............ + 26.60 Orthonitrobenzoyle-d-carvoxime..…. + 0 Métanitrobenzoyle-d-carvoxime.... —+- 20.68 Paranitrobenzoyle-d-carvoxime .. .. + 17.33 Ces deux tableaux vont nous permettre maintenant de jeter un coup d'œil récapitulatif sur les résultats obtenus. A. CORPS LIQUIDES, a) Influence de la température. À l'exception de la série n° 2 (benzoate et nitroben- zoates d’amyle), les variations relatives dues à une éléva- tion de température se produisent dans le même sens ce qui permet de classer dans chaque série les éthers dans le même ordre quelle que soit la température. De plus, dans toutes les séries, l’activité optique diminue avec l’élévation de la température. ! Goldschmidt et Freund, Zeit. phys. chim., t. 14, p. 403 et suiv. ? En solution chloroformique. ARCHIVES, L. VIL — Février 1899. 10 130 POUVOIR ROTATOIRE b) Influence de la substitution. Nous allons classer les corps de chaque série du pre- mier tableau par valeurs croissantes de leurs pouvoirs rotatoires ; on obtient ainsi quatre groupes distincts. Nous noterons schématiquement le noyau benzénique mono- substitué par B et chacun des isomères substitués ortho, méta, para, respectivement par O, M, P. Les chiffres se rapportent aux séries du premier tableau dont les pou- voirs rotatoires se classent comme suit : O IX M, = + 0,75 pour P. D'après les auteurs, l'in- certitude peut atteindre + 0,05°. Il suffirait alors que la déviation relative au dérivé benzénique soit de H 0,40 au lieu de 0,45 pour que les pouvoirs rotatoires devien- ! Goldschmidt et Freund, Loc. cit., p. 394. + 4.26 1 447 119.10 +23.40 134 POUVOIR ROTATOIRE nent O0 = + 2,7 — O0 ©: & @ co CHMOTUNOTACERC (er) ss 22 & Où MONS p 0,000433 0,000695 0,000965 0,001650 0,002850 0,00%4410 0,006430 0,009500 q 0,2520 0,4022 0,5517 0,9315 1,5795 2,3985 3,4540 5,0070 141 2. Elévation de 30° à 1159 de la vapeur saturante. 90° 100° 115° P 0,007200 0,012745 0,021360 0,034500 0,067000 0,121900 0,176400 0,295400 q 0,00342 0,00605 0,0101% 0,01630 0,03180 0,05740 0,08370 0,14030 3. Chaleur absorbée par l'eau qui se vaporise. … SD SSTESe CSS © q 2954 — 0,007200 2954 — 0,012745 2954 — 0,021360 2954 — 0,034500 2954 — 0,067000 2954 -— 0,121900 2954 — 0,179400 0 — 0 UUUUUUA 142 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Récupération de l'échappement. En opérant, comme il a été expliqué, par tâtonnements successifs, nous arrivons à déterminer la quantité de chaleur qui peut être récu- pérée dans l'échangeur. 1° Cette quantité de chaleur est de 109 calories, re- présentées par 948%%*, 2° La chaleur à fournir à l’eau et à l’air jusqu’à 3500 est représentée par 1560", soit 312 calories. La quantité de chaleur à fournir réellement est donc de 203 calories, soit à l'heure, 203 X 18,000 — 3654 grandes calories. 3° La quantité de chaleur nécessaire pour maintenir la détente isothermique dans les cylindres est, par heure : RTE X 18,000 — 2352 grandes calories. Chaleur totale à fournir par heure 3094 + 2352 — 6006 grandes calories. Calcul du moteur à eau pure fonctionnant dans les mêmes conditions de vitesse et de pression. Travail moteur. Nous avons encore deux cylindres mo- teurs 2 X 18,153 — 370926. Quantité d’eau à introduire. Le poids spécifique de la vapeur à 390° étant 0,353 (v. calcul plus haut), on a donc p = 0,353 X 2 X 3600 X 5 — 12.708 grammes. Dépense en calorique. 1) Pour vaporiser l'eau : La température correspon- dante à 6 atmosphères absolues est 159°2. L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 143 On a donc Xe = 606,5 + 0,305 X 159,2 — 655 calories. 4 12.708 X 655 — 8324 grandes calories. 2) Pour porter cette vapeur à 350° : «4 = 12.708 X 0,475 (350 — 159,2) — 1151 grandes calories. à) Pour maintenir cette température constante pendant la détente : 18.513 X 2 2 q—— = = X 18.000 — 1568 grandes calories. 425 A0 &) Quantité totale de chaleur à fournir par heure : Q — 11.043 grandes calories. Comparaison entre les deux moteurs : Si nous comparons la quantité de chaleur à fournir respectivement à chaque moteur pour produire le même travail, nous obtenons le rendement économique du mo- teur Air-Eau 6006 C = — 5 . 11.043 — 09% D'où il résulte que l’économie résultant de l'emploi du moteur Air-Eau sur un moteur à vapeur ordinaire de même puissance est de 0,457, soit environ 45 °/,. CALCUL DU MOTEUR AIR-EAU FONCTIONNANT A 3 ATMOSPHÈRES DE PRESSION. La température des cylindres est toujours supposée 350°. Les conditions sont les mêmes que dans les cas précé- dents, sauf pour l’admission, qui a lieu pendant un tiers de la course des pistons. 14% L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Travail de compression : Te 10.333 0,001 << L*%0:—10€7066: Travail moteur : par tour 10,7066 X Q. = 2154312. soit en chevaux Poids d'eau à introduire : Nous sommes dans les mêmes conditions que précédemment. La consommation de l’eau par tour est 02954. » » parheure 53170. Dépense en calorique. [. Chaleur fournie par l'échappement : Identique au cas précédent. IL. Chaleur à fournir : Nous avons trois phases à consi- dérer : 1° De 30° jusqu’à la température de saturation de l'air. 2° Depuis la température de saturation jusqu’à 3500. 3° Maintenir cette température constante pendant la détente. 1) Détermination de la température de saturation de l'air. On a encore, comme rapport constant entre le volume total de vapeur et le volume du mélange, 0,279. On a donc la tension de vapeur correspondante à la saturation 760 X 3 X 0,279 = 636mm12. Cette tension correspond à une température de 95°1. Pour construire les courbes nous intéressant, nous allons former les tableaux suivants : L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 1. Vaporisation de l'eau, de 30° à 95°1. h P 385,7 0,000866%4 578,7 0,0013900 571,8 0,0019300 564,8 0,0033000 554,4 0,0057000 544,0 0,0088200 540,5 0,0106800 1 q 0,5040 0,8044 1,1035 1,8630 3,1590 970 1 k,7 5,1125 145 2. Élévation de la vapeur saturante de 30° à 95°1. t 30°0 40°0 50°0 60°0 75°0 90°0 95°1 3. Élévation de l'eau Î 30°0 40°0 50°0 60°0 75°0 90°0 95°1 ARCHIVES, t. VIL — Février 1899. P 0,01440 0,02549 0,04272 0,06900 0,13410 0,24390 0,29540 0,295%4 — 0,01440 0,2954 — 0,02549 0,2954 — 0,04272 0,2954 — 0,06900 0,2954 — 0,13410 0,2954 — 0,24390 0,2954 — 0,29540 q 0,00684 0,01210 0,02029 0,03270 0,06360 0,11580 0,14030 0,27100 qui se vaporise de 50° à 95°1. 146 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Récupération de la chaleur de l’échappement". En comparant les deux courbes, et par tâtonnements successifs, nous arrivons à déterminer la quantité de cha- leur qui peut être récupérée dans l’échangeur. Elle est représentée par 578""*; sa valeur est done de 115,5 calories. Nous mesurons cette quantité de chaleur sur la courbe en même temps que nous relevons la quantité de chaleur fournie au mélange jusqu’à 350°. Cette quantité totale de chaleur est représentée par 13047. Sa valeur est donc 261 calories. La chaleur réellement à fournir pendant ces deux phases et à cause de la récupération de l’échappement est ainsi 261 — 115,5 = 145,5 calories, soit par heure : 145,5 x 18.000 — 2619,°05. Chaleur nécessaire pour maïntenir la détente isothermique. Elle a par heure 10,7066 X 3 X 5 3,600 — 1336,8 ni X 3,600 — 1336, soit en tout 3955,3 grandes calories. 1 Voir Archives, 1898, t. VI, planche V. L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 147 MOTEUR A EAU PURE FONCTIONNANT DANS LES MÊMES CONDITIONS DE VITESSE ET DE PRESSION. Travail moteur : On a Tn — 21k04319, soit 1,425 cheval. Poids de l’eau à introduire : Nous avons, comme dans les moteurs à 9 et 6 atmo- sphères, une consommation d’eau de 12.708 grammes à l'heure. I Dépense en calorique. 1° Vaporisation de l’eau à la pression de 3 atmo- sphères, c’est-à-dire à la température de 133°9. Chaleur totale x; — 606,5 X 0,305 X 133,9 — 647,3. Gi = 12.708 X 647,3 — 8225 grandes calories. 2° Pour surchauffer cette vapeur à 350° Qa = 12.708 X 0,475 (350 — 133,9) — 1267 gr. calories. 3° Pour maintenir la détente de cette vapeur isother- mique 9 x 10,7066 = X 5 X 3,600 — 891,2 grandes calories. 425 Quantité totale de chaleur à fournir Q — 10.383,2 grandes calories. 148 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. IL. Chaleur fournie par l'échappement. De 350° à 100°, la valeur d'échappement peut céder une quantité de chaleur 12.708 X 250 X 0,435 — 1609 grandes calories. Soit à fournir réellement à l'heure 10.383,2 — 1609 — 8774,2. Rendement économique du moteur Air-Eau. Nous obtenons le rendement économique L'économie résultant de l'emploi du moteur Air-Eau est donc d'environ 55 ” °° (A suivre.) NOTES RELATIVES A LA THERMO-ÉLECTRICITÉ CRISTALLINE PAR F.-Louis PERROT À. Sur une anomalie observée dans certains prismes de bismuth cristallisé, au point de vue thermo-électrique. Au cours de mes recherches sur les forces électromo- trices thermo-électriques dans le bismuth cristallisé‘ J'avais observé le fait suivant: Les deux premiers prismes P et G qui furent étudiés donnèrent en janvier dans une série préliminaire, faite, il est vrai, dans des conditions imparfaites de refroidisse- ment de la soudure froide, des rapports * force électromotrice || force électromotrice L ! Archives tome VI. p. 105 et 229, 1898. — Le point traité dans la présente note avait été signalé déjà, tbid. page 255. ? Le symbole | désigne la direction du courant parallèle à l’axe cristallographique (les soudures bismuth-cuivre ayant leur plan parallèle au clivage principal) et le signe L désigne la direc- tion du courant perpendiculaire à l’axe (les soudures ayant leur plan perpendiculaire au clivage principal). — Voir Archives loc. cit. pages 116 et 256. 150 NOTES RELATIVES A LA plus élevés que ceux que je trouvai plus tard pour les mêmes prismes lors des séries définitives, en février et mars. Vers la fin des mesures définitives, assez nombreuses et dont les résultats se rangeaient en courbes très nettes, j'observai une faible tendance à l’abaissement dans le même rapport nn Laissant de côté quelque temps les prismes P et G je fis de nouvelles préparations et en tirai d’autres prismes, entre autre le prisme A. Ces nouveaux furent étudiés en mai et juin, mais lorsque je voulus les comparer aux anciens je vis que, pour P et G, le rapport avait décidément beaucoup diminué et qu’au lieu d’être compris entre 2,00 et 1,97 comme en mars, pour G en- tre 10° et 100”, ilétait tombé à 1,79 en juillet. Le chan- gement sur P: était à peu près de même ordre. Chose curieuse, la force électromotrice absolue dans le sens || n'était pas altérée; c'était seulement la force électromo- trice dans le sens | qui se trouvait notablement accrue. Les prismes étant souvent nettoyés il était impossible d'attribuer le changement à une oxydation superficielle. En outre toute cause extérieure provenant de l’expéri- mentation, des thermomètres, des soudures ou des contacts aurait affecté non seulement les résultats | mais encore les ||. La cause du changement de valeur dela f.e | de- vait donc provenir de l’intérieur des prismes. J'ai cherché si un échauffement prolongé avait été la cause du changement du rapport. A cet effet je laissai exposés à une température de 93° les prismes P et A pendant 12 heures. L'expérience, faite en novembre, donna pour P un rapport identique à celui trouvé en juillet et pour A un rapport un peu inférieur. THERMO-ÉLECTRICITÉ CRISTALLINE. 151 Les deux prismes furent ensuite soumis à des trempes réitérées, en ce sens qu'ils furent plongés alternative- ment dans de l’eau à 98° et dans de l’eau à 15°, en ré- pétant d’abord 10 fois, puis 30 fois l'opération. Nettoyés ils donnèrent des moyennes un peu plus faibles qu'aupa- ravant, mais dans les limites des erreurs d'observation, aussi les effets de la trempe peuvent-ils être considérés comme peu sensibles. Voici les valeurs moyennes trouvées pour le rapport P _ mesuré entre { = 14° et — 320, P. en janvier (18989) — 2.45 —— P. en mars — 292 —— P. en juillet — 2,00 A. en juillet = de 2,35 à 2,25 P. en novembre A. en novembre avant les trempes — 2.00 avant les trempes= 2,93 P. en novembre A. en novembre après 40 trempes — 1.97 après 10 trempes = de 2,22 après 40 trempes = de 2,1 Les faits qui se dégagent des observations ci-dessus sont les suivants: 1° L’abaissement plus ou moins graduel du rapport des axes thermo-électriques n’est pas un phénomène sys- tématique et continu qui soit dû à un échauffement pro- longé, ni à des échauffements et refroidissements succes- sifs des prismes, comme il leur en est infligé lorsqu'ils sont soumis à des mesures. 2° L’abaissement de ce rapport n’est pas dû non plus à un tassement qui continue indéfiniment avec le temps, car on n'a pas observé de diminution sensible entre juillet et novembre. 3° L’abaissement du rapport paraît plutôt être un phé- 152 NOTES RELATIVES A LA nomèêne accidentel, beaucoup plus manifeste dans cer- tains morceaux de bismuth que dans d’autres et se pro- duisant à des moments et pendant une durée que l’on ne peut prévoir. Peut être que l’abaissement a été plus sensible dans P et G que dans A parce que les deux premiers prove- naient d’une fonte au four Perrot, qui s’est refroidie dans l’espace de une ou deux heures, tandis que A était tiré d’une fonte dans un four à poteries où le refroidissement estincomparablement plus lent. Or on sait que les verres et d’autres substances refroidis rapidement peuvent être dans un état d'équilibre moléculaire apparent qui tôt ou tard est rompu, sans cause extérieure appréciable, leur structure se modifiant graduellement ou par soubre- sauts. Témoin d’une part les changements de points fixes des thermomètres et, d'autre part, les bris spontanés de vases mal recuits. Des phénomènes de même ordre peuvent fort bien avoir modifié à un moment ou à un autre l’état moléculaire du bismuth et avoir entraîné un change- ment dans les grandeurs relatives des axes de thermo- électricité. 4° Le changement du rapport dans certains prismes de bismuth montre qu'ils ne sont pas dans un état molé- culaire stable. Il n’y a donc aucune probabilité à ce que l'on trouve à une même époque des valeurs identiques pour les forces électromotrices dans tous les prismes. Mais en mesurant un prisme ou un autre pendani une période où ses variations sont nulles ou extrêmement faibles, on peut se faire une idée assez exacte des phéno- mènes thermo-électriques dans un milieu cristallisé. Il est possible aussi de se rendre compte de l’ordre de grandeur des forces thermo-électriques qui sont en jeu. THERMO-ÉLECTRICITÉ CRISTALLINE. 153 B. Vérification de la formule de l’ellipsoide de thermo-électricité. Th. Liebisch' à démontré que la formule de l’ellipsoïde Fe COS? w+ t, Sin? & = 7 convient aussi bien au calcul des forces électromotrices thermo-électriques dans des directions inclinées sur les axes de thermo-électricité d’un cristal du système hexago- nal qu'à la représentation de l'effet Peltier dans le même cristal. Liebisch a vérifié cette formule sur l'oligiste en se servant des données expérimentales de Bäckstrôm”. Les mesures de vérification que j'avais faites au mois de novembre sur le prisme P de bismuth, durant une pé- riode où son rapport L yariait très peu, m'avaient fourni les valeurs moyennes du pouvoir thermo-électrique bis- muth-cuivre, soit dans la direction de l’axe || soit dans la direction [. Désirant en profiter pour vérifier sur le bismuth la formule de Liebisch, ce qui je crois n’a pas encore été fait, je taillai à la même époque dans le prisme P deux faces parallèles entre elles et dont là normale fai- sait avec l’axe || un angle de & = 40°. Pour l'appareil et la méthode des mesures, je renvoie à mon précédent mémoire (Archives, loc. cit). Voici le résumé des pouvoirs thermo-électriques, re- 1Th. Liebisch. Wied. Ann. t. 39. p. 390, 1890. ? H. Bäckstrôm. Oefvers. k. Vetensk. Füôrh. 1888, n° 8, p. 553. 154 NOTES RELATIVES A LA présentés en divisions de l'échelle galvanométrique. Il a paru inutile de les traduire en volts. Le pouvoir thermo-électrique est, comme toujours, la force électromotrice développée par une différence de 1” centigrade entre les soudures £et {'. Les tableaux suivants donnent les pouvoirs moyens dans des intervalles de tem- pérature compris entre 12° et 31. Direction || = y t (Ab pouvoir therm. 15.95 35°3 14.00 14.15 29 1 15.01 14.28 30 3 14.22 15.32 31 4 14.29 13.42 31 9 14.20 movenne: 14°2 3176 14.34 = "7 Y Direction L = à. t Cl pouvoir therm. 13.87 39 0 7.236 14.20 28 95 1.31 14.45 29 7 7.07 15.15 31 7 7.24 12.52 32 42 7.18 moyenne: 14°0% 31°595 7.207= 7, Direction «». d t’ pouvoir therm. 12.22 31 72 11.53 12.22 30 82 11.46 13.27 31 12 11.35 moyenne: 12°57 1 22 11.447 THERMO-ÉLECTRICITÉ CRISTALLINE. 155 Le calcul par la formule de Liebisch donne, en faisant dans Ge cos? © + T, Sin? DT t,— 14.34, t,— 7.207; © —A10? pour + une valeur —11.393 différence observé — calculé — 0.054 soit 0,47 0, de la valeur +. Cette différence est comprise dans les limites des erreurs d'observation et la formule se trouve vérifiée d’une façon satisfaisante. Pour l'oligiste, Liebisch avait trouvé une différence en sens inverse : calculé — observé — 0,34 °,, sur la valeur de +. Genève, laboratoire de physique de l’Université, décembre 1898. SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRE (HYPERTRICHOSIS) Eugène PITAKD (Avec la planche Il.) Communiqué à la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève dans sa séance du 2 février 1899. J'ai eu dernièrement l’occasion d’étudier un cas de pilosisme très accentué dont est atteint un homme qu'on nommait Rham-a-Sama et qu'on montrait à Ge- nève, dans une baraque de forain. J’ai examiné cet homme à plusieurs reprises, malheureusement toujours dans des conditions défavorables et dans des séances de peu de durée. Une fois, M. le D' Wartmann s’est joint à moi, ainsi que M. E. Lacour, dentiste, qui a exécuté le moulage des arcades dentaires. Rham-a-Sama a déjà été exhibé en différentes villes. M. le D' Reboul de Nîmes a pré- senté des photographies de ce sujet à la Société d’Anthro- pologie de Paris, et a publié dans le Bulletin de cette Société" des indications le concernant. Des cas de tel ® J. Reboul, homme velu. Présentation des photographies du sujet, etc., Bull. Soc. Anthr., Paris 1897, p. 444. SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRÉ. 157 pilosisme étant très rares, il m’a paru intéressant de publier la présente note. Le nommé Rham-a-Sama doit être âgé d'environ 45 à 50 ans. Son Barnum prétend qu'il a été capturé au pied de l'Himalaya, par les délégués d’une Commission russe de topographie? C'est dans tous les cas un sujet qui parait assez inférieur au point de vue cérébral, j'ai pu m'en rendre compte à diverses reprises. Jamais je n'ai réussi à entendre de lui autre chose que des sons inarticulés. Mais il est encore bon de faire des réserves quant sa valeur intellectuelle. Quant à sa santé physique elle paraît être bonne, c’est d’ailleurs ce que nous à déclaré son Barnum qui le possède depuis einq ans, parait-1]. La taille est plutôt petite, mais le corps est bien con- formé, on peut même dire que les lignes en sont harmo- nieuses, les hanches seraient peut-être un peu étroites et ont, par derrière, un aspect infantile. Les jambes sont courtes. La tête qui est normale comme aspect général pré- sente deux bourrelets graisseux placés horizontalement vers la base de l’occipital. Le bourrelet supérieur est d’une longueur d'environ 10 centimètres sur 3 ‘/, de hauteur, le second n’a que 8 centimètres sur 3 de hau- teur. La bouche est grande, les lèvres sont épaisses, les oreilles également développées, ont une forme triangu- laire, larges en haut et s’amincissant passablement vers le bas; le front est nu, il s'élève droit, en façade; les divergences des crêtes frontales sont faibles ; les yeux sont bruns, le nez est droit, fort et haut. Le larynx est gros et dur; le cartilage cricoïde 158 SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRÉ. assez développé, en forme d'éperon, est dur; la glande thyroïde est également forte, ce qui fait dire au Barnum que Rham-a-Sama a deux « pommes d'Adam ». Les seins présentent des mamelons saillants, le droit est un peu plus développé que le gauche. Le sillon om- bilical est dans l’axe vertical; la verge est normale plutôt grosse, le testicule droit manque: il n’a pas été senti à exploration inguino-scrotale ; le testicule gauche est normal. Le corps est complètement recouvert de poils qui sont surtout développés sur le tronc et les membres supé- rieurs. La paume des mains et la plante des pieds sont complètement dépourvues de villosités. La chevelure est très développée, les cheveux sont soyeux, grisonnants, ondulés, d'une longueur de 40 cen- tümètres environ. Leur implantation est à l'ordinaire des races blanches. La barbe, qui atteint 35 centi- mètres de longueur est formée de poils gris, soyeux et ondulés comme les cheveux; les poils de la poitrine sont aussi ondulés, ils sont rassemblés surtout dans la partie médiane. Autour du mamelon ils rayonnent et remon- tent régulièrement jusqu'au menton, divergent sur les épaules, remontent vers la nuque; le dos est beaucoup plus velu. Sur la ligne médiane, on voit comme une sorte de crinière allant depuis la nuque jusqu’au coccyx et dont les poils noirs dirigés vers le bas, ont, dans la région lombaire et sacrée où ils atteignent la plus grande longueur, environ 12 centimètres ; les parties latérales du dos sont aussi complètementrecouvertes de poils bruns. Ceux-ci partent de l’aisselle, se dirigent vers le bas de l’omoplate, puis remontent vers l’échine, ils vont done obliquement de bas en haut et du dehors au dedans SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉREÉ. 1459 (ligne médiane). Ce sont les épaules qui possèdent les touffes les plus fournies. En cet endroit le poil a 6 centi- mètres de longueur, il est aussi grisonnant. Les régions du corps où, ordinairement, les villosités sont très accentuées, le pubis et la région axillaire ne présentent rien de spécial sous ce rapport. Sur les bras, qui sont peu poilus dans la région du biceps, les poils descendent de haut en bas sur la face intérieure. Sur la face externe, ils descendent le long du segment supérieur et remontent le long de l’au- tre segment, de cecôté-là ils se rejoignent done au coude. Sur les membres inférieurs les poils descendent de la cuisse jusqu’au pied, ils remontent un peu dans larégion trochantérienne. Un peu au-dessous du mollet les poils sont déjà moins nombreux. J'ai essayé de prendre quelques mesures sur Rham-à- Sama. Ainsi que je l’ai déjà dit ces mesures ont été obte- nues dans de mauvaises conditions. Je mets des? à côté de celles qui sont les moins exactes. Si, malgré qu'elles sont sujettes à caution, je les indique ici, c’est qu’il se pour- rait que le sujet en question, pour une raison ou pour une autre, ne soit plus jamais mesuré. Les anthropolo- gistes qui pourraient examiner après moi Rham-a-Sama trouveront des différences: ils devront tenir compte des réserves que je viens de formuler ‘. ! Quelques-unes de ces mesures ont été prises par les agents du service anthropométrique. Je dois remercier ici M. Martin, secré- taire du Départ. de Justice et Police, qui a bien voulu mettre à ma disposition quelques instruments de ce service. 160 SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRÉ. Hauteur au-dessus du sol : VÉTIEX 2e CCE CRRAEE: 1583 millimètres. Donanuditl Meter AN 2 1425 » Fourchette du sternum......... 1242 (?) » Mann een Lux 1092 (?) » DMC PE MER ETA NT. du. on 905 (?) » TN TOR SET 890 » Chez la plupart des sujets ordinaires en doublant la taille assis on obtient à peu près la taille debout; il n’en est pas ainsi dans le prèsent cas, le buste est donc relativement très élevé. Voici les hauteurs (?) au-dessus du sol qui concernent les membres. Acromion (bord externe) ...... 1250 millimètres. Articulation du coude ......... 979 » Apophyse styloïde du radius ..... 728 » Extrémité du médius .......... 569 y Bord supérieur du grand trochanter 772 (?) » Articulation du genou ......... 389 » Largeurs : Grande ever pure Met SR, 1530 » Biaeromialesre. 4 ben Re 391 » Bihumérale (épaules) .......... 418 » Himamelonnaire:. 0.020 188 » Minimum à la ceinture......... 239 » Je regrette de n'avoir pu prendre avec suffisamment d’exactitude les diamètres du bassin pour pouvoir en par- ler ici. : SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRÉ. 161 Main : Lonnenntoinle. EM pre 172 millimètres. lrsenr maximum... ..... 83 » la longueur libre du médius est de 75 millimètres, celle de l'index 68, de l’annulaire 70 et celle de l’auriculaire 91. Toutes ces mesures prises sur le dessin de la main. Le pied à une longueur totale de 240 millimètres. Sa forme est normale. Sa largeur = 93 millimètres. Circonférences : EUR AO RE 390 » Du thorax au-dessus des seins ... 830 » D RÉMBNTORT ENNENRRRE RE 125 » De la cuisse au pli fessier ....... 490 » De la cuisse au-dessus du genou.. 370 » Du mollet maximum .......... 390 » Du bras (partie moyenne)...... 258 ) De l'avant bras maximum ...... 248 » De l'avant bras minimum. ...... 165 » Mesures de la téte : Diamètre antéro-postérieur maxim. 189 » — transverse maximum ... 152 » mn RPC AL à 5 5 nette. ASE 133 » — … frontal minimum. . … .. 111 » l'indice céphalique est de 80.42, ce qui classe le sujet parmi les sous-brachycéphales. Le crâneest donc d’après les chiffres ci-dessus d'assez grande dimension. Par contre la face n'est pas large. ARCHIVES, t. VII — Février 1899. 12 162 SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRE. Mesures de la face : Largeur bizygomatique. ........ 152 millimètres. — bioculaireinterne....... 39 » — bioculaireexterne....... 96 » IÉVAITERTTE STE RATER ETAT COSTEE PEN 98 » MARCEUR EN AE RE DA. 3 1,0 000 Bouche fente buccale .......... o4 » Hauteur de la lèvre supérieure . .. 12 » — — inférieure. ... 16 » OreNAIbEneUEur AE MERE, 2. 70 » AOL Co ce « 43 » l'indice crânio-facial (rapport de la largeur bizygomati- que au diamètre transverse maximum) est 86.84, l'in- dice nasal — 64.65, indiquant la leptorrhinie. Chez la plupart des hommes velus examinés jusqu'à ce jour ce développement exagéré du système pileux se complique d'anomalies du système dentaire. C'était le cas chez Julia Pastrana, qui a possédé une double rangée de dents, chez les membres de la famille Shwe Maong atteints de pilosisme et qui n’ont jamais eu (le grand-père, la mère et le petit-fils) que des dents in- cisives ; chez Adrien Jeftichew et son fils Théodore, ete. Chez Rham-a-Sama les anomalies sont limitées au ma- xillaire supérieur; mais le sujet a possédé toutes ses dents. Plusieurs ont été arrachées ou sont rasées jusqu’à la gencive par suite de carie. La lèvre supérieure pré- sente une légère encoche indice d'un bec de lièvre. La voûte palatine est étroite (longueur (?) 58, largeur 26 entre les troisième molaires et 34 entre les cinquièmes) et profonde. On y voit une fissure sinueuse se continuant sur le côté droit, sur le bord dentaire du maxillaire, à gauche de la canine. SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGERÉ. 163 Le maxillaire gauche chevauche en avant et au-dessus du maxillaire droit ainsi que l'avait déjà remarqué M. Reboul. Cela est dû sans doute au bec de lièvre. Le maxillaire inférieur est plus large que le supérieur (largeur 39,5 entre les cinquièmes molaires) et les molaires gauches et droite sontinelinées vers la partie médiane; elles ne ren- contrent qu'en partie les antagonistes supérieures, et il se passe là le phénomène contraire à ce qui se passe ordinai- rement où la couronne des molaires supérieures déborde en dehors la couronne des molaires sous-jacentes. L’arti- culation des deux mâchoires est tout à fait défectueuse ; la grande incisive moyenne (la seule qui existe) rencontre les deux incisives moyennes inférieures. Le Barnum dit que Rham-a-Sama ne mange que des légumes et des fruits : on le comprendrait aisément à cause de sa den- lion. Quant aux dents (nous ne nous occupons que de la mâchoire supérieure), à gauche (et laissant de côté les molaires qui ne présentent rien de spécial): la canine est forte, placée régulièrement; la première incisive n’est pas en place sur l’arcade, elle a émigré en dedans et un peu en arrière de la canine. La deuxième incisive est bien placée. À droite : la canine est plus petite que celle de gauche; la première incisive est aussi en dedans et en arrière de la canine comme à gauche. Quant à la grande incisive elle est absente : elle à probablement été arra- chée. Mais 1l existe, placée tout contre l’incisive moyenne gauche, et transversalement par rapport à celle-ci, une dent supplémentaire qu’on peut considérer soit comme une incisive moyenne supplémentaire modifiée, soit com- me une canine supplémentaire. C’est cette dernière alternative qui est acceptée par les dentistes que j'ai con- sultés. Le fait que Rham-a-Sama a possédé toutes ses 164 SUR UN CAS DE PILOSISME EXAGÉRÉ. dents (et peut-être une en plus) est intéressant en ce qu'il est en contradiction avec les faits généralement observés chez les hommes velus. Quant à la monorchidie constatée, peut-elle être rap- prochée des anomalies génitales qui retentissent parfois sur l'appareil pileux ? Il est vraiment dommage que l’on ne puisse rien savoir d’exact sur les ancêtres de Rham-a-Sama et sur sa Vie passée. En ce qui concerne la place que doit occuper, au point de vue ethnique, Rham-a-Sama, nous désirons ne pas nous aventurer. BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE Général LAFOUGE. ESSAI SYNTHÉTIQUE SUR LA FORMATION DU SYSTÈME SOLAIRE. 1'° partie, formation du système. Châlons sur-Marne, 1898. Comme le dit fort bien M. C. Wolf dans la préface de son remarquable ouvrage critique, Les hypothèses cosmogoniques (Paris 1886) : « L'esprit humain est ainsi fait qu’il a besoin d’une solution, quelle qu’elle soit, des grands problèmes qui intéressentle passéetl’avenir du monde; et c’est ce qui expli- que l’engouement du public pour les hypothèses cosmogoni- ques, bien qu’il n’en puisse pas saisir le fort et le faible. Tel est l’attrait de ces spéculations sur l’origine des mondes, que les plus grands esprits de tous les temps n’ont pas dédaigné d’y arrêter leurs méditations et d’en chercher une solution d’après les idées scientifiques de leur époque. » Parmi les conceptions relatives à l’origine de notre systè- me solaire, celle d’une nébuleuse est la plus simple et la plus rationnelle. Kant a été le premier à développer cette hypo- thèse. Puis, indépendamment de lui, Laplace l'a sommaire- ment reprise dans son Exposition du Système du Monde et éta- blie sur des bases plus scientifiques. Mais cette hypothèse que les travaux de Roche et de M. G.-H. Darwin rendent tout à fait acceptable, en théorie, d’après les développements de M. Wolf, rencontre une objection capitale, à côté de quel- ques objections secondaires : « Les calculs de Helmholtz et de Sir W. Thomson (Lord Kelvin) limitent, d’après M. Wolf, à 30 millions d'années, au plus, la provision de chaleur que la condensation de la ma- tière primitive dans le soleil a pu y accumuler. La terre ne peut donc exister que depuis un nombre d’années moindre. 166 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Or les géologues exigent des centaines de millions d'années pour la formation des couches qui composent notre globe. Il y a donc contradiction entre le chronomètre des astronomes et celui des géologues, et cette contradiction, il faut l'avouer, est impossible à écarter aujourd'hui. On aura beau, avec M. Faye (dans son ouvrage, Sur l'Origine du Monde, Paris 1884), faire naître la terre avant le soleil; les quelques millions d'années que l’on gagnera ainsi ne satisferont pas l’avidité du géologue, puisqu'on ne pourra pas lui en donner plus de trente, quand il en veut des centaines. . .» Dans l'ouvrage que nous annonçons aujourd'hui, M. le gé- néral Lafouge à cherché à répondre à cette grosse objection, tout en établissant une synthèse générale de la formation du système solaire, soleil, planètes et satellites. Il sera naturel- lement impossible de rendre compte, dans le peu de place dont nous disposons, de ce travail considérable; nous cher- cherons seulement à indiquer les principaux traits des con- ceptions de l’auteur. Pour M. le général Lafouge, l’origine de notre système est une nébuleuse excessivement diffuse, froide, de forme quel- conque, (pourquoi quelconque?) s'étendant très au delà de l'orbite actuelle de Neptune et sans condensation centrale. La nébuleuse à une densité de valeur évanouissante et est homogène. Puis, sous l'influence des forces extérieures seules, la Nébuleuse se faconne, perd son homogénéité, prend une forme ellipsoidale et tourne tout d’une pièce.— Par quel méca- nisme ? c’est ce dontilest difficile de se rendre compte. — Puis la force centrifuge intervient et disjoint les différentes cou- ches et il se forme des centres attractifs et principalement un noyau central dont la vitesse de rotation croît sans cesse. Il se forme alors une première zone annulaire dense par la réu- nion des particules que la force centrifuge et la dilatation éloignent du centre avec celles que la pesanteur attire de l'extérieur vers l'anneau. Après ce premier anneau il s’en forme successivement d’autres, dans l'intérieur dela Nébuleuse elà des distances de plus en plus grandes du centre. Chaque anneau donne naissance à une planète ou à un ensemble d’astéroïdes. = ASTRONOMIE. 167 Dans la conception de Laplace, les anneaux se formaient à l'extérieur de la Nébuleuse solaire. Dans celle de M. Faye il y a deux groupes d’anneaux naissant spontanément dans l’intérieur de la Nébuleuse. La théorie de M. le général La- fouge touche par quelques points à chacun de ces deux sys- tèmes et l’auteur discute, dans un de ces chapitres, les for- mes diverses que prend, durant la formation des anneaux, l'expression des forces gravitiques qui agissent sur eux. La sé- rie de ces forces est variable et complexe, car elles sont plus ou moins proportionnelles a la distance, lorsque la Nébuleuse se rapproche de l’état homogène, plus ou moins conformes à la loi newtonienne, à mesure que l’agglomération centrale de la Nébuleuse s’accuse. L'étude du mode de décomposition des anneaux dans l’idée de l’auteur, et de la formation dans chacun d’entre eux, d’une planète ou d’un grand nombre d’astéroïdes, nous entraine- rait trop loin. Notons seulement que pour M. le général La- fouge, les matériaux de l’anneau ne sont en aucun cas inté- gralement incorporés dans la planète. Tous ces matériaux non incorporés iront grossir plus tard la condensation cen- trale, mais commencent par s’en éloigner. Dans les chapitres suivants, l’auteur cherche à rendre compte des causes de l’inclinaison variable des équateurs planétaires sur les orbites et sur l'équateur du soleil, des masses, des volumes et des densités des planètes. Pour lui la planète tvpe est Jupiter dont la densité est la moyenne de toutes les autres et dont la distance est rapprochée de la moyenne detoutesles autres; Jupiter a donc dûse former d’une manière normale. Le général Lafouge ne laisse de côté au- cun des points de détail qui différencient les diverses planè- tes et il trouve une explication à toutes les divergences qui distinguent ces corps les uns des autres; ce qui ne signifie pas que toutes ces explications soient coneluantes. Et ilrésulte, naturellement, de cette recherche de ne rien laisser de côté, que le volume de M. le général Lafouge en devient un peu touffu et que lalecture n’en est pas toujours aisée. Les satellites se sont formés autour des planètes de la mê- me manière que les planètes autour de la condensation cen- 168 BULLETIN SCIENTIFIQUE. trale. L'auteur rend compte, d’une facon satisfaisante, des divergences des différents systèmes planétaires. Pour lui, la lune n’est pas un satellite au vrai sens du mot et il voit dans le système de la terre et de la lune un cas de planète double formée dans lanneau terrestre. Nous aurions désiré voir l’auteur attacher plus d'importance au rôle des marées qui ont dû se produire, de tous temps, entre les planètes et leurs satellites. Si nous avons bien compris l’auteur, il va eu un transport continu de matière sous l'effet des forces en jeu, soit de l'intérieur vers l’extérieur soit en sens inverse. En ce qui concerne les planètes, la condensation qui se forme dans un anneau doit, en semouvant dans l’intérieur de la Nébuleuse, se rapprocher peu à peu dela condensation centrale. Le res- tant de la matière de l’anneau a dû au contraire, d’après l’au- teur, s'éloigner toujours plus vers l'extérieur. Puis est venu un moment où toute cette matière moins condenséeet s’éloignant vers le dehors en est venue, elle aussi, à se rapprocher du centre et, à ce moment, la condensation finale a commencé. Cette conception permet à M. le général Lafouge de don- ner satisfaction aux désiderata des durées géologiques. La terre était condensée bien avant que la nébuleuse qui a donné nais- sance au soleil se fût renfermée dans l’intérieur de l’espace limité par l'orbite terrestre. Pour lui, les diverses époques géologiques, azoïque, primaire et secondaire ont dû se suc- céder dans un temps où la terre circulait encore dans lin- térieur de la nébuleuse, et les grandes transformations ont coincidé avec le passage de la terre à travers le restant des anneaux des différentes planètes se rapprochant successive- ment du soleil. Le soleil n’a enfin dû se former que durant la période primaire et ne briller de tout son éclat que depuis la période quaternaire. [l faudrait être plus versé que je ne le suis en géologie pour pouvoir apprécier le bien fondé de ces conceptions certainement très ingénieuses, mais peul-être un peu fantaisistes. L'auteur doit, dans la deuxième partie de son ouvrage s'oc- cuper surtout des Comètes ; il est doncinutile de discuter d’a- vance les sujets qui y seront traités et qui ne sont qu’indiqués RTS 2e Ce tés } re he PSE s CHIMIE. 169 au Chapitre XXIL. J’exprimerai seulement un désir, c’est que l’auteur, dans ce deuxième volume, cite plus souvent les sources auxquelles il a emprunté, afin qu’il soit plus aisé de faire le départ entre ce qui est vraiment original dans son œuvre et ce qui n’est que l’extension ou la modification d'i- dées déjà émises. Enfin je terminerai, comme j'ai commencé, par une cila- tion, en rappelant que l’illustre Laplace présentait sa théorie cosmogomique « avec la défiance que doit inspirer tout ce qui n’est point un résultat de l'observation ou du calcul. » RÉ CHIMIE Revue des travaux fails en Suisse. ST.-v. KosTaANECkI et A. LupwiG. SUR LA 2 BROMFLAVONE (Berichte, XXXI, p. 2591, Berne). Les auteurs ont précédemment préparé, par décomposi- tion de la 2- brom- phénacylidèneflavène au moyen de lal- coolate de sodium la 5- brom- 2 oxyacétophénone qui avec la benzaldéhyde leur a fourni la 5- brom- 2 oxyhenzalacéto- phénone. Ils ont préparé depuis cette dernière en assez grande quantité, pour voir sion pourrait la transformer d’une manière analogue aux autres benzalacétophénones orthohv- droxylées dans le résidu cétonique, en un dérivé de la fla- vone, la 2- bromflavone : Dans ce but on l’a transformée d’abord en dérivé acétylé F. — 115 — 116°, lequel a fourmi par l’action du brome en solution dans le sulfure de carbone, le dibromure (2). OCOCH* BCJCC F: — 121— 1922? (1). CO.CHBrCHBrC°A5 170 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. La solution alcoolique de ce dibromure additionnée de la quantité calculée de lessive de potasse donne la 2- bromfla- vone. Cette substance cristallise dans l'alcool en aiguilles blanches, F. -189- 190°, elle est faiblement colorée en jaune par H?SO*, La position du brome a été déterminée en exa- minant les produits de la décomposition au moyen de Pal- coolate de sodium ; on y a trouvé de la 5- brom -2 oxyacéto- phénone déjà connue et de l’acide benzoïque. F.R. Euc. BAMBERGER. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NITROSOHYDRO- XYLAMINES (Berichte, XXXI, p. 574, Zurich). L'auteur a étudié l’action d’un certain nombre d'agents sur la nitrosophénylhydroxvlamine, il a préparé le sel de phénylhydrazine et celui d’hydroxylamime. La nitrosophé- nylhydroxylamine se décompose spontanément soit à sec soil en solution benzénique ou éthérée. L’oxydation par le per- manganate fournit presque quantitativement du nitroben- zène. [l a préparé l’éther méthylique de lisonitrosophényl- hydroxylamine, qui réduit dans diverses conditions, donne de l’acétate de diazobenzène ou de la phénylhydrazine, sans méthylphénvlhydrazine dissymétrique, on du méthoxydiazo- benzène. Par saponitication on obtient de l’isonitrosophényl- hvdroxylamine et du sel isodiazoïque. La nitroso-p. bromophénvihydroxvlamine a été aussi pré- parée ainsi que quelques-uns de ses sels et éthers. H. PauLzy et C. HARRIES. CONTRIBUTION À L’ÉTUDE DES PIPÉRI- DINES 7 HALOGÉNÉES (Berichte, XXXI, p. 666, Bâle). Ont été étudiées : les pipéridines bromées et iodées qui se préparent facilement en faisant agir HBr ou HJ sur la triacétone alcoylamine ou sur la vinyldiacétone-alcoylamine, ainsi que différents éthers et sels. COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL Séance du 18 mars 1898. F. Tripet. Iconographie manuscrite du Jura neuchâtelois. — H. Moulin. La série crétacique à Valangin. M. F. Triper fait voir un album de plantes du Jura neuchà- telois, qui lui a été prêté par Madame Léon Du Pasquier. Cet al- bum compte 192 espèces en général exactement déterminées; ila pour auteur M. Louis Du Pasquier-Vorbruck, de Colombier, mort il y a quelques années. L'auteur était dessinateur à la fabrique de toiles peintes de Cortaillod, ce qui explique l'exactitude du dessin et des couleurs. M. H. Mouux, pasteur, présente un travail fait avec la col- laboration de M. E. BaumBeRGER sur la série crétacique à Va- langin. Ce travail se compose de : 1° Une partie historique, relatant les diverses phases par lesquelles a passé l’étude du terrain crétacé à Valangin de- puis qu’en 1835 Auguste de Montmollin en a dénoncé la pré- sence dans cette localité. 2° Une partie tectonique, dans laquelle les auteurs étu- dient successivement l'allure de lanticlinal jurassique de Chaumont et des dépôts crélaciques qui lui font une ceinture de base ; puis un accident intéressant, les couches du Haute- rivien redressées et brisées au point de plus grande flexion ; enfin diverses particularités, entre autres la colline du château isolée par les cours réunis du Sevon et autrefois de la Sorge. 172 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL 3° Une partie stratigraphique constatant les faits suivants : a). À Valangin la série crétacique est entièrement visible, du Purbeckien, sur lequel elle s'appuie, jusqu’au sommet du Hauterivien; seules quelques couches disparaissent sous un revêlement détritique ou glaciaire. b). Le Valangien se subdivise en deux parties et trois zones, 1° Valangien inférieur composé des deux zones suivantes : Zone oolithique et zone des marbres bâtards. 2° Valangien supérieur composé de la zone des calcaires roux, et limoniteux. Dans le Valangien un horizon est particulièrement digne d'attention à Valangin; il s’agit d’un dépôt de rognons limo- nileux avec marne, situé aux confins de l’étage, en contact direct avec la « marne à Hol. Astieri ». C’est très probable- ment l'horizon appelé par Campiche « marne à brvozoai- res. » Ilse fait remarquer par la richesse de sa faune et par la belle conservation des fossiles. Céphalopodes 2 esp., Gastropodes 35 esp., Brachiopodes 20 esp., Acéphales 22 esp. Echinides 9 esp., Bryozoaires 7 genres, Spongiaires 14 gen- res, Polypiers 2, recueillis sur un très petit espace. €). Le Hauterivien se subdivise en deux parties et trois zones. 1° Hauterivien inférieur comprenant les zones marneuse el marno-calcaire, 2 Hauterivien supérieur comprenant la zone calcaire. IV. Une comparaison des dépôts du Hauterivien dans les environs de Neuchâtel. V. Divers tableaux, entre autres un tableau synoptique de la stratification du crétacique de la région; une coupe stratigraphique du crétacique inférieur à Valangin. Quelques conclusions terminent ce travail. Séance du 23 mars. M. de Tribolet. Projet de traversée des Alpes en ballon. — Ed. Cornaz. Quel- ques faits de la pathologie de Neuchâtel dès la fin du XVI: siècle. M. M. pe TRIBOLET communique à la Société des détails SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 75 sur le projet formé par M. Spelterini, et appuyé par de nom- breuses notabilités scientifiques de la Suisse, d'effectuer la traversée des Alpes en ballon dans un but scientifique. M. le Dr Ed. Cornaz fait part de quelques faits curieux concernant les maladies qui régnaient à Neuchâtel à la fin da XVEF et au X VIF siècle. Séance du 22 avril. F. de Rougemont. Une mouche nouvelle. — Diptères et lépidoptères inédits de la faune neuchâteloise. M. le pasteur F. pe RouGEMoONT raconte comment il a dé- couvert une mouche, restée inconnue jusqu’à ce jour, dont la larve vit à l’intérieur des feuilles de la joubarbe (Semper- vivum tectorum). Cette espèce nouvelle du genre Chilosia a élé trouvée et étudiée à Dombresson (Val-de-Ruz) par M. de Rougemont, qui lui a donné le nom de Chilosia dombresso- nensis. En voici la description scientifique : Chalosia Dombressonensis n. sp. &. — Espèce à veux nus et à paties panachées. D’après la table analytique de la « Ré- vision du genre Chilosia » (Meigen, 189%, p. 267), les carac- tères indiqués conduisent à la Chiosia Hercyniæ (Lwhm). Mais notre espèce se distingue de cette dernière par la peti- tesse du troisième article de l’antenne qui n’est pas tron- qué en avant et dont la couleur est aussi plus foncée, par la face plus proéminente, par le manque de poils noirs à l’ab- domen et par la coloration plus claire des jambes. Mâle. Le thorax, l'abdomen et l'hypopygium proéminent d’un vert bronzé brillant et couvert uniformément de poils régulièrement espacés d’un gris jaunâtre allant jusqu’au gris pâle. Des poils noirs sur la partie dorsale du thorax, mais en petit nombre seulement, de façon à échapper à l'œil d’un observateur superficiel, Au bord du prothorax se trouvent quatre à six soies noires plus longues et quelques soies du même genre sur la callosité existant entre la racine de l'aile et l’écusson. L’abdomen, contrairement à celui de la Chilosia 174 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. Hereyniæ, se distingue par le manque total de poils noirs. Le ventre, comme la face supérieure de l'abdomen, est bril- lant; il n’est pas saupoudré de blanc; le second anneau est couvert «le longs poils, La partie inférieure de la face s’a- vance en descendant assez obliquement; elle est d’un noir brillant, glabre; cependant, sur chaque côté des joues, elle présente une bande saupoudrée de blanc. Les joues n’ont que la largeur habituelle et sont couvertes de poils courts et de couleur claire. Les veux sont nus. Le front est peu proé- minent et est en grande partie couvert de poils d’un gris pâle; ce n’est que tout à fait au sommet qu’apparaissent quelques poils noirs. Le tubercule ocellaire est parsemé de poils noirs ; le bord postérieur des yeux, au contraire, a des poils clairs. Les antennes se distinguent par leur petitesse; elles sont rougeâtres jusqu’à la racine du premier article ; le troisième article est arrondi, pas plus long que large; il porteunesoie noire couverte d’une pubescence excessivement courte. Les cuisses sont d’un noir brillant et leur extrémité d’un rouge jaunâtre. Les jambes et les tarses postérieurs d’un rouge jaunâtre ; les premières portent une large bande brune, de sorte que le premier tiers de la jambe reste jaune. Les tarses postérieurs sont bruns, de même que le dernier article des tarses antérieurs. A l'exception de quelques poils noirs, courts et raides sur le dessous des cuisses postérieu- res, la pilosité des pattes est d’un jaune pâle. Les cuillerons sont blancs et ciliés de blanc. Les ailes sont transparentes. La mouche femelle dépose ses œufs isolément sur (ou dans!) les feuilles charnues de la joubarbe des toits, vers la fin de mai probablement. Une fois éclose — dans la pre- mière quinzaine de juin sans doute, — la petite larve pénètre dans la substance de la feuille et l’évide peu à peu. Si la feuille est très grande, elle suffira à nourrir et à cacher la larve pendant les deux ou trois mois de son exis- ‘ L’anatomie, ou l’analogie avec les autres Chilosia, nous dira si cet animal possède un oviducte ou une tarière capable de per- cer l’épiderme d’une feuille de Sempervivum. 2. LP 2 EL 14 L+ ut, i » SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 179 tence, sinon le ver, une fois sa provision de vivres épuisée, sortira de sa feuille et pénétrera dans la feuille la plus rap- prochée. Après avoir ainsi évidé deux, tout au plus trois feuilles, le ver, parvenu maintenant à toute sa taille, quitte définitivement sa plante nourricière, pendant le courant du mois d’août ou au commencement de septembre, et descend dans la terre pour s’v transformer en nymphe. Dans ce but, il ne voyage pas au loin et ne descénd pas non plus bien pro- fond dans le sol : il ne se tisse ni ne se fabrique non plus aucun cocon de soie ni de terre, mais il pénètre tout simple- ment dans le sol sous l’épaisse touffe des rosettes de jou- barbe qui le recouvrent, et là, tout nu pour ainsi dire, il se transforme en une petite nymphe ovoïde, pour en sortir sous forme de mouche au printemps suivant. Le cycle en- tier du développement de ce diptère sous ses différentes for- mes serait donc d’une année complète. Il sera intéressant maintenant de rechercher quels sont les pays où se rencontre cet insecte, qui évidemment n’est pas localisé à Dombresson, ni même dans notre Jura. Après cela, il s’agira de voir si les diverses espèces de joubarbes des Alpes et des pays méridionaux ne nourriraient pas d’au- tres Chilosia encore inédites. M. pe ROUGEMONT attire aussi l’attention de la Société sur le nombre considérable et sur les mœurs infiniment variées des diptères dont les larves vivent comme parasites dans les chenilles. Il raconte à ce propos les mœurs et le dé- veloppement de l’Anthrax flarus. dont la larve vit en pa- rasite dans le corps de certaines chenilles d’Agrotides vivant dans la terre (Agrotis segetum, agr. Cinerea, etc.), et dont la nymphe au moment d'éclore perce le test de la chrysalide, comme, d’après Fabre, la nymphe de l'anthrax noir du Midi perce la coque de pierre dans laquelle elle se trouve enfermée. M. DE RouGEMoNT cite ensuite plusieurs lépidoptères nou- veaux pour la faune neuchâteloise, dont il a découert les chenilles sur la colline rocheuse de la Cassarde, au-dessus 176 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. de Neuchâtel. Ce sont: Arctia aulica, Agrotis Cos, Agrotis Latens, Agrotis decora, Épisema Glaucina. var. Hispana, Hadena Furva, Garadina superstes, Mesogona Acetosellæ et Cleophana Platyptera. Séance du 6 mai. H. Schardt. Un nouveau gisement de calcaire cénomanien. — L. Rollier. A travers l’Ardenne. — Une poche d’Albien dans les gorges de la Reuse. — Les miroirs de failles avec stries de friction dans le Jura. M. le prof. H. ScHarpT annonce à la Société qu'il a dé- couvert un gisement de calcaire cénomanien qui paraît être nouveau. Îl se trouve à côté de l’exploitation de marne hauterivienne à Cressier et n'offre que quelques mètres de surface. Il joint à la nouveauté l'intérêt d’être dans une si- tuation des plus étranges. Contrairement au gisement bien connu du Château Jeanjaquet, près Cressier, où le Cénoma- nien repose, avec une épaisseur considérable, sur le Hau- terivien supérieur, le nouveau gisement ne représente qu’un ou deux petits lambeaux intercalés dans la marne d’Hauterive ou superposés à celle-ci. Une lame de deux mètres d'épaisseur accompagnée d'une lame de calcaire limoniteux du Valangien supérieur est bien nettement in- tercalée dans la marne hauterivienne qui en forme le toit et le mur; mais au contact il y a des surfaces de glissement manifestes. [l paraît évident que ce terrain a glissé d’une situation plus élevée dans une excavation érodée dans la marne d’Hauterive en entraînant une lame de calcaire va- langien. La situation est donc analogue à celle des poches bauteriviennes dans le Valangien des environs de Douanne et de Bienne. Sauf que c’est du calcaire qui a glissé dans la marne, le fait n'exclut cependant en aucune manière la sé- dimentation transgressive du Cénomanien aussi dans cette région. M. L. Router fait les trois communications suivantes : 4. À travers l’Ardenne. — M. Rollier présente à la So- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. ir ciété les profils coloriés des deux rives des vallées de l'Aisne et de l’Ourthe avec reconstitution des plis hercy- niens écrasés pendant les périodes géologiques post-carbo- nifères. On peut se convaincre par construction géométri- que que les plis du Condros ont présenté des montagnes de plus de 3000 mètres d’élévation. Il fait voir en outre que dans les massifs siluriques de l’Ardenne proprement dite les plis sont effacés par des chevauchements et que le re- lief de ces régions a été ébauché avant le dépôt du Dévo- nique qui constitue la région des plis réguliers. Cela s’ex- plique par une lacune avec discordance constatée par M. Dewalque entre les deux systèmes silurique (ardennais) et dévonique (rhénan). L'étude du pied de l’Ardenne dé- montre en outre une discordance complète entre le Per- mien ou le nouveau grès rouge et les terrains paléozoïques, ce qui oblige à rattacher le Permien au Trias et non au Carbonifère, 2. Une poche d’Albien dans les gorges de la Reuse. — Un éboulement survenu dans la tranchée de la ligne Neuchà- tel-Pontarlier a mis à découvert, tout près de la maison du garde de la Combe-aux-Epines, une poche régulièrement stratifiée des sables et marnes d’Albien avec fossiles phos- phatés en place, reposant sur la roche taraudée de l’Urgo- nien moyen. Le manque de lasphalte et des marnes aptiennes montre la transgression de l’Albien vers l'Est, et la régression de l’Aptien. C’est le gisement d’Albien le plus oriental connu jusqu’à ce jour au pied du Jura. 3. Dans une troisième communication, M. Rollier signale l'importance orogénique des miroirs de failles avec stries de friction dont l’étude systématique est à faire dans le Jura. Ce phénomène lui parait être indépendant des poches ou inclusions de marnes néocomiennes dans des roches plus anciennes. ARCHIVES, t. VIL — Février 1899. 13 - 178 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. Séance du 20 mai. S. de Perrot. Observations hydrologiques dans le canton en 1897. — L. Fa- vre. Travaux de M. Alexandre Agassiz sur les îles et les bancs de coraux de l'archipel des Fidji. M. S. DE PERROT, ingénieur, expose les principaux résul- tats hydrologiques obtenus en 1897 et refait l'historique de l'établissement des diverses stations météorologiques dans le canton : Neuchâtel et Chaumont observent depuis janvier 1864. et la Brévine depuis 1896, le baromètre, le thermo- mètre, l'humidité et la pluie, trois fois par jour. Boudry, Dombresson et les Ponts observent la pluie de- puis 1886 ; enfin 10 nouvelles stations pluviométriques ont été établies en 1897. Ce sont : le Bugnenet, Couvet, Fon- taines. les Hauts-Geneveys, le Locle, Montmollin, la Nou- velle-Censière. St-Sulpice, Tête-de-Rang et Valangin. Enfin, une nouvelle station :limatérique vient d'être inaugurée à Fontaines. Nos meilleurs remerciements à tous les fidèles observateurs desservant ces stations. Pour répondre aux vœux exprimés au Grand Conseil par M. le Dr Pettavel, il serait nécessaire d'établir un réseau de stalions thermométriques et actinométriques dans les en- droits proposés comme asiles, afin de faciliter le choix défi- nitif des établissements pour malades. Le coût des instru- ments pour ces stations varierait entre 60 fr. et 100 fr. Il est aussi à remarquer qu’il n'existe dans aucune des stations du canton d'appareils pour mesurer la durée de l’insolation et que ces appareils, dont le prix est de 70 fr. environ, sont des plus utiles par les renseignements qu'ils fournissent pour les stations de malades. La station où il est tombé le plus d’eau en 1897 est celle des Hauts-Geneveys avec 1518#* de pluie : celle où il en est tombé le moins, soit Montmollin, n’a reçu que 922". Il est tombé 253" de pluie à Dombresson en août et 3/10" en novembre à la Nouvelle-Censière, comme maximum et SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 179 minimum mensuels. Enfin, la plus forte chute d’eau en un jour, 64%», à eu lieu aux Hauts-Geneveys le 1% février. Des explications sont aussi données au sujet des observa- tions hydrologiques publiées dans les bulletins de la So- ciélé ; ce sont : les variations de niveau des trois lacs, les courbes de débit de la Serrières, du Seyon, de l’Areuse au Champ-du-Moulin et des sources de la Ville. La question de placer le limnimètre enregistreur de la colonne météorologique à un autre endroit mieux appro- prié aux services qu’on est en droit d'attendre d’un pareil instrument est aussi soulevée ; les données enregistrées ne correspondent pas avec celles des limnimètres du service des Travaux publics de la Confédération et ne peuvent ser- vir de base à des recherches futures. Il est probable que l’eau du lac ne peut arriver au flotteur que par infiltration et que plus les variations du lac sont subites, plus l’enregis- treur est en retard sur ces mouvements. Îl se peut aussi que l'appareil ait besoin d’être nettoyé. Enfin, M. de Perrot attire l'attention de la Société sur l’in- térêt que présenterait la publication de données botani- ques et cynégétiques concernant le canton. Il ne devrait pas être difficile de trouver des observateurs de bonne volonté dans le Vignoble, le Val-de-Ruz, le Val-de-Travers et la Montagne, notant les dates des transformations successives d’un certain nombre de plantes et arbres choisis, comme cela a été fait pour la vigne jusqu’à maintenant. Ces don- nées montreraient pendant toute l’année l'avance ou le re- tard dela saison, comparée à telle autre année ou série d’an- nées que l’on jugerait bon d'adopter, beaucoup plus correc- tement que ne le font les sommes de température que l’on additionne depuis une certaine date et qui nécessairement ne peuvent tenir compte de l'intensité de la radiation so- laire, de l’humidité ou des vents dominants, phénomènes qui exercent une très grande influence sur la végétation. Du temps de M. le professeur Kopp, MM. les instituteurs fai- saient de semblables observations tout en instruisant leurs élèves, el les données ainsi recueillies étaient régulièrement 180 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. publiées dans les bulletins. Espérons que cet exemple trou- vera bientôt des imitateurs. M. le professeur L. Favre présente le compte rendu d’une notice sur les îles et bancs de coraux de l'archipel des Fidji par le prof. Alexandre Agassiz, de Cambridge-Boston, tra- duite par M. Auguste Mayor. Séance du 3 juin. Ed. Cornaz. Le D' Nicolas. — A. Bellenot. Sur les dangers du croisement des äls téléphoniques avec ceux des trams électriques. — F. Tripet. Fleurs d'Anemone sulphurea sans carpelles. M. le Dr Ed. Cornaz lit une notice sur la vie et les travaux de notre regretté collègue le Dr Nicolas. M. A. BELLENOT, ingénieur, expose les dangers du croise- ment des fils téléphoniques avec ceux des trams électriques et propose quelques moyens d’y remédier. M. F. Trier présente plusieurs exemplaires d’Anemone sulphurea L, que M. le professeur Perrochet a rapportés il y a quelques jours de Montana, au-dessus de Sierre. Tous ces exemplaires présentent des fleurs chez lesquelles il n’y à pas trace de carpelles : ces organes ontcomplètement avorté. Il paraît que cette curieuse anomalie pouvait être constatée sur un assez grand nombre d'individus. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 19 octobre 1598. E. Bugnion. Sur l'ossification des amphibiens urodèles. — E. Wilezek. Voyage dans la République Argentine et les Andes. M. E. Bucniow, professeur, présente l’état de ses recher- ches sur l’ossification chez les amphibiens urodèles et complète son exposé par une série de projections. (Voir compte rendu de la Société helvétique à Berne.) M. E. Wizczek nous entretient de son voyage dans la Ré- publique Argentine et les Andes et projette un grand nombre de vues photographiques qui illustrent sa conférence. Séance du 2 novembre. Ch. Dufour. Les nouveaux projets de mesure du temps et de la circonférence. — P. Jaccard. Etude géobotanique de la flore des hauts bassins du Trient. —J. Amann. Cryptogames nouveaux. — Le même. Un microscope de poche et un nouveau colorimètre. -- Mercanton. La débâcle du glacier de Crête-Sèche. M. Cb. Durour, professeur à Morges, parle des différentes innovations proposées pour modifier la division du temps et de la circonférence, en général pour les faire rentrer autant que possible dans le système décimal et rendre les calculs plus faciles. 182 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. Dufour ne croit pas possible, pour les affaires civiles, d'adopter le système décimal complet et de diviser le jour en 100 cés (abréviation de centijour) comme le propose M. de Rev-Paillade de Toulouse. On est tellement habitué au jour de 24 heures qu’il semble difficile de remplacer cette heure par le centième du jour. Dans le Bulletin de la Société astronomique de France, M. Dufour a proposé de conserver, pour les affaires civiles, le jour divisé en 24 heures puis si l’on veut de diviser l'heure en 100 minutes et la minute en 100 secondes. Mais pour les affaires scientifiques, spécialement pour les calculs relatifs à Astronomie et à la Navigation diviser les jours en 100 heu- res et la circonférence en 100 degrés, divisions auxquelles on donnerait, du reste, le nom que l’on voudrait. Des cal- culs effectués dans ce système avec les étudiants de PUni- versilé de Lausanne, ont été beaucoup plus simples que les calculs effectués avec les anciennes divisions. En outre, M. Dufour émet le vœu que bientôt en Suisse, on ne divise plus le jour en matin et soir; mais que l’on compte les heures de 0 à 24, d’un minuit à un autre minuit, comme cela se fait en Italie et en Belgique. Ainsi, 3 heures après-midi seraient appelées 15 heures, 6 heures après-midi seraient appelées 18 heures et ainsi de suite. M. P. Jaccarp présente une étude géobotanique de la flore des hauts bassins de lu Sallanche et du Trient. (Voir compte- rendu de la Société helvétique). M. Jules Amann présente deux Cryptogames nouveaux et intéressants pour la flore vaudoise. Ce sont le Boletus cavipes Opat, fidèle compagnon du mélèze, observé en Suisse dans les Grisons, et en Valais, et qui paraît vouloir s’acclimater aux environs de Lausanne dans les Jeunes plantations de son arbre favori. Puis une mousse : l’'Hydrogonium lingulatum Warnst, type méditerranéen déjà indiqué sur les rives des lacs de Constance, de Zug et des Quatre-Cantons, et que MM. Amann et Colomb ont finit par découvrir sur le littoral du Léman en une variété nouvelle et particulière (var. ser- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 183 ratum Amann) sur des blocs de poudingue émergés entre Cully et Rivaz. M. Amanx présente ensuite deux instruments nouveaux : un microsocpe de poche, de volume très réduit, destiné sur- tout à la récolte et à l'examen, sur le terrain, des cryptoga- mes et des animaux microscopiques. Ce petit microscope, qui donne des grossissements variables allant de 5 à 50 fois, a été construit sur les plans de M, Amann, par la maison Koristka, à Milan. Puis un nouveau Colorimétre, construit sur le plan de celui de Gallenkamp, mais notablement perfectionné en ce sens que le système optique reste fixe tandis que le récipient et le prisme creux qui reçoivent les solutions à étudier sont mobiles au moyen d’une crémaillère et qu’un index donne sur une échelle divisée le rapport des épaisseurs des deux couches liquides examinées. M. P. MeRcaNToN exposé les causes de la débâcle du gla- cier de Crête-Sèche le 17 juillet dernier. Séance du 16 novembre. P. Jaccard. Contribution à l'étude de l’évolution. — Pelet. Une nouvelle cape de cheminée. — F.-A. Forel. Circulation des eaux dans le glacier du Rhône. — J. Amann. Champignons de la Haute Fngadine. — Delessert. Observation de bolides. M. J. JaccarD expose la première partie de son étude sur l’évolution animale et végétale. Ce travail ne se prête pas à un résumé succinclt, M Pecer présente un nouveau système de cape de cherni- née et montre par un petit appareil le principe de physique sur lequel il repose, M. F.-A. Forez décrit les expériences faites par la Com- mission des glaciers de la Société helvétique des sciences 184 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. naturelles pour déterminer par le moyen de la fluorescéine la circulation des eaux dans le glacier du Rhône. Première expérience. — Le 22 août 1898, à 8 h. 30, MM. F.-A. Forel et L. Held, ont versé deux kg. de fluorescéine dans un ruisseau qui se perdait dans le glacier, près de la rive droite, au lieu dit Le golfe des Moraines, en amont de la grande cascade de glaces. La couleur à apparu dans le tor- rent du glacier à 9 h. 40 et l’eau est restée colorée jusqu’à 10 h. 40. Le trajet intra-glaciaire avait une longueur hori- Zontale de 1 km. 10 et une hauteur de chute de 500 m., ce qui représente un chemin en ligne droite de 1118 m., avec une pente de 50 pour 100. La vitesse de circulation de l’eau a été de 16 m. à la minute, pour la première apparition de la couleur (vitesse maximale); de 13 m. pour la vitesse moyenne, Deuxième expérience. — Le 30 août 1898, à 8 h. du ma- tin, M. L. Held a versé 1,5 kg. de fluorescéine dans un ruis- seau se perdant dans un moulin, sur le milieu du profil rouge du glacier, à 2 km. en amont de la cascade des glaces. La couleur verte est apparue dans le torrent du glacier à 42 h. 05, et l’eau est restée colorée jusqu’à 19 h. 52. Le trajet in- tra-glaciaire avait une longueur horizontale de 3040 m. et une hauteur de chute de 754 m., ce qui représente un che- min en ligne droite de 3132 m., avec une pente de 24 pour 100. La vitesse moyenne de cheminement de l’eau a été de 12 m. à la minute, la vitesse maximale de 13 m. Cette vitesse de transmission de l’eau est relativement assez grande, et l’on peut admettre que la circulation se fait sans arrêl important, sans que l'eau stationne dans des bassins ou réservoirs intra-glaciaires. En tout cas il n’y a rien là qui puisse faire supposer l'existence d'un lac sous- glaciaire. Ce lac sous-glaciaire que certaines hypothèses admet- taient au pied de la grande cascade de glaces du glacier du Rhône est déjà réfuté par toutes nos constatations topo- graphiques dans l’état de décrue extrême que ce glacier nous montre actuellement ; il est définitivement réfuté par les expériences de fluorescéine que nous venons de résu- mer. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 185 M. Jules Amanx présente à la Société une superbe collec- tion de planches peintes à l’aquarelle, représentant plus de 200 espèces de champignons supérieurs de la Haute Enga- dine et de l’Oberland grison, récoltés par M. Candrian, insti- tuteur et garde-forestier à Samaden, l’auteur de ces plan- ches. Les déterminations ont été revues avec soin par MM. P. Magnus, à Berlin, et Fayot, à Paris, de sorte que cette collection constitue un document précieux pour la flore mv- cologique de la Suisse, et surtout pour celle de nos Alpes, fo: t peu étudiée jusqu’ici. Comme on pouvait s’y attendre, la collection de M. Can- drian comprend plusieurs espèces du plus haut intérêt qui, sans doute, n'avaient pas été indiquées en Suisse avant lui. Les matériaux qu’elle fournit ont du reste été utilisés par M. Magnus dans sa publication : Erstes Verzeichniss der ihm aus dei Kanton Graubünden bekannt gewordenen Pilze, von P. Magnus. (XXXIV Jahresbericht der naturforschenden Gesellschaft Graubündens, Chur 1890.) Il est à désirer que M. Candrian continue cette collection d'images si fidèles et si exactes qu’elles permettent, dans la plupart des cas, la détermination et la revision des espè- ces. M. Decessertr-Dpe Mozuns fait part de ses observations re- latives à plusieurs bolides qu’ a eu l’occasion d’apercevoir depuis la dernière séance de cet été. Le premier en date remonte au 16 juillet, à trois heures et demie du matin. Au cours d’une excursion qu'il faisa t ce jour-lè, en compagnie de quelques personnes parties du Grand Hôtel des Bains de Gimel, dans le but d'aller voir le lever du soleil depuis les hauteurs du Jura, et quelques ins- tants avant d'arriver au Pré d'Aubonne, M. Delessert vit tout à coup un superbe météore, d’une durée de quelques secondes, et se dirigeant du Nord au Sud. Paraissant tra- verser le Léman, à une hauteur relativement peu élevée, il s’éteignit au-dessus du plateau savoisien, dans la direction de Thonon. Trois autres bolides furent notés, évoluant aussi du Nord 186 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. au Sud, dans les soirées du 13 et du 14 août, lors de lappa- rition des Perséides, qui ne donna lieu à aucune observation importante, du moins de sa part. De cet essaim d’étoiles filantes, M. Delessert n’en aperçut que quelques-unes tout à fait insignifiantes. Enfin, un cinquième bolide fut observé à 2 h. 55 du ma- tin, le 15 novembre dernier, pendant l'observation des Léo- nides. Ce météore, d’un blanc brillant avec teinte bleuâtre, comme pour les précédentes, ne dura que deux secondes environ et traversa la constellation d’Orion, de l'Ouest à l'Est. Séance du 7 décembre. Jaccard et Rittener. Sur la Gentiana Excisa var Alpina. — Galli. Les disto- mes des poumons de la grenouille. — Ch. Dufour. Le spectre de Brocken. — Forel. Sur l'existence du lac souterrain de l'Orbe. — Delessert. Pluie d'étoiles filantes. M. Paul Jaccarp présente en son nom et au nom de M. Th. RiTrENER, son collaborateur, divers exemplaires du Gentiana excisa b. alpina Vul. (Voir les comptes rendus de la réunion de la Société hel- vétique des sciences naturelles à Berne, août 1898.) M. Bruno Gazci-VALERIO expose les observations qu'il a faites sur des pseudo-tubercules des poumons de la Rata esculenta, qui ne sont autre chose que des exemplaires de Distomum cylindroceum. Leder, englobés dans les poumons. Il a cru utile de communiquer cette observation à cause du fait que d’autres observateurs ont confondu des lésions ana- logues avec des tumeurs et ont considéré les œufs des dis- tomes comme des conidies. L’observaleur expose ensuite l'état actuel des études sur l'Uncinariose, la nouvelle voie de pénétration de U. duode- nalis dans l'organisme de l’homme, découverte par Loos, l'erreur commise par von Rothangi qui avait cru trouver les œufs d’'U. doodenalis dans les fèces du cheval, l’action toxi- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 187 que exercée par ce parasite, action toxique qui est confirmée aussi par un cas d’oxiémie que l'observateur a étudiée chez le chat sous l’action de U. hygonocephala. M. Ch. Durour. — On sait généralement en quoi consiste le phénomène appelé le Spectre du Brocken, parce qu'il à été observé pour la première fois sur cette montagne. Quand le soleil se lève et qu’il v a des brouillards à l'Ouest, on voit fort bien sur ce brouillard l'ombre de l'observateur, ce qui produit un effet assez remarquable. Mais il n’est pas besoin d’aller sur le Brocken pour jouir de ce spectacle. On doit le voir sur toutes les cimes, quand on se trouve dans des circonstances météorologiques conve- nables. Une de celles d’où on le voit fort bien sont les Rochers de Naye si l’on y est le matin, quand le soleil se lève derrière les montagnes de l'Oberland, et qu'il ÿ a des brouillards à l'Ouest du côté de Caux et de Montreux. En 1896, nous avons très bien pu le voir avec les mem- bres de la Commission fédérale de météorologie. Nous avions passé la nuit à l'Hôtel, et le matin, avant la séance, nous allâmes sur la cime, espérant que nos collècues pour- raient jouir de la vue admirable que l’on a alors sur cette sommité. Mais notre espérance fut déçue. Si le ciel était clair du côté de l'Est, du côté de l'Ouest, au contraire, un brouillard in- tense nous empêchait de voir le lac et la plus grande partie du canton de Vaud. Mais au lieu de cette belle vue, nous eumes le spectacle beaucoup plus rare du Spectre du Brocken, que la plupart d’entre nous voyait pour la première fois. C’était réellement quelque chose d’étrange que l'ombre sur ce brouillard de toute une société. Je doute que l’on en Jjouisse davantage sur le Brocken, cité comme la cime classique pour cette observation. Mais pour voir ces images, il faut être au sommet des Ro- chers de Nave de grand malin, à peu près au lever du soleil; il est clair que plus tard dans la matinée, apparition est plus rare et moins remarquable. 188 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. M. F.. A. Forez étudie l'écoulement des eaux des lacs de Joux dans l'Orbe à Vallorbes. [1 se base sur les faits suivants résultant en partie des expériences faites en 1893 par M. le prof. H. Golliez et lui-même, (Archives XXXI, 314 à 315 Genève, 1894). 1° Le 28 décembre 1893 à 12 heures, les vannes de l’en- tonnoir de Bonport au lac Brenet, jusqu'alors entièrement» fermées, furent ouvertes et versèrent dans l’entonnoir une quantité d’eau que des expériences précédentes de M. l’ingé- nieur Ch. Guiguer-de-Prangins font évaluer à environ 0,8 m° par seconde. Cette masse d’eau s'écoulant par les fissures de la montagne, arriva dans le cours de l'Orbe souterraine et v détermina une crue. 2° M. Forel avait établi sur le cours de l’Orbe, vis-à-vis des usines de la Dernier, à 500 m. aval de la source, un lim- nographe enregistreur qui inscrivit cette crue. Celle-ci com- mença à À h. 30, atteignit rapidement une valeur de 5 em. à 3 h. 20, et continua lentement pour atteindre une valeur de 6 em. à 7 h. du soir. 3° La lenteur du développement de la crue qui n’a atteint son point culminant qu'au bout de 110 minutes (ou 330 m. si on la poursuit jusqu’à 7 h.), s'explique par l'hypothèse d’un lac souterrain venant aboutir à la source de l’Orbe. L'eau partie à midi des entonnoirs de Bonport aura circulé dans des canaux à l’état d’eau courante jusqu’à 1 h. 30, mo- ment où elle à atteint la tête du lac souterrain. Alors a com- mencé la crue du lac qui s’est traduite par le plus grand dé- bit de la source de lOrbe. Ce débit exagéré n’a d’abord pas égalé l’apport supplémentaire des eaux venant de Bouport et le niveau du lac souterrain s’est élevé jusquà ce que le débit de la source ait été augmenté d’une valeur de 0,8 m° par seconde, et alors la crue à cessé de s’élever. &° L’exploration du scaphandrier Pfund, le 20 octobre 1893, a montré que la source de l'Orbe est le déversoir d’un canal d’eau qui remonte des profondeurs de la montagne. Cet homme est descendu jusqu’à 11 m. au-dessus de la nappe de déversement de la source, et il a constaté que le canal continuait à deseendre. La source de l’Orbe est donc sur la SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 189 branche ascendante &un siphon renversé dont l’autre bran- che aboutit à un lac souterrain de superficie assez considé- rable pour que la crue du 28 décembre ait employé au moins 110 minutes pour atteindre sa valeur totale, malgré l'impor- tance du débit supplémentaire de 0,8 m° par seconde versé par lentonnoir de Bonport. 9° Tandis que la crue de notre lac souterrain commençail déjà à se manifester au bout de 90 minutes, l’eau employait une durée beaucoup plus grande pour arriver à la source de lOrbe. C’est ce que nous apprend lexpérience. Le même 28 décembre à 12 h. 10, en même temps qu'on avait ouvert les vannes de Bonport, nous avions versé dans lentonnoir une quantité de 3,2 kg. de fluorescéine en solution sodique. Les premiers indices de coloration de l’eau ont été reconnus par nous à la source de l’Orbe le 29 décembre à 10 h. du matin, soit 22 heures après l’opération de Bonport. Ainsi, tandis que lPeau de Bonport arrivait à la tête de notre lac souterrain en 90 minutes, elle n’arrivait à la Source qu’au bout de 22 heures. La différence entre ces deux chiffres, soit 1230 minutes, est le temps qu'avait employé l’eau colo- rée pour traverser la longueur du lac souterrain. 6° Nous n’avons pas mesuré le débit de la source de l'Orbe le 28-29 décembre 1893. Il était probablement entre 2 et 3 m° par seconde. Suivant que nous prenions l’un ou l’autre chiffre et que nous le multuplions par 1230 minutes, nous arrivons à un volume du lac souterrain de 145 à 220 mille mètres cubes. 7° Une autre preuve de l'existence d’un lac souterrain est donnée par l'apparition sur le tracé de notre appareil enre- gistreur, d’oscillations rythmiques que nous devons considé- rer comme des seiches, analogues à celles des lacs ouverts. Il y en a eu le 27 décembre de 2 à 7 heures du soir, envi- ron 6 oscillations, et le 28 décembre de 8 h. du matin à 2h. du soir, environ 7 oscillations. Elles sont trop irrégulières pour que j'essaie d’en préciser la durée qui est supérieure à 30 minutes et inférieure à 60 minutes. 8° Le lac souterrain qui se termine à la source de l'Orbe n’est probablement pas le seul bassin d’eau interposé sur le 190 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. cours de l'Orbe souterraine. Dans une seconde expérience, le 6 janvier 1894, nous avions fait verser à 11 heures du matin 4,2 kg. de fluorescéine dans l’entonnoir de Rocheray. vers la tête du lac de Joux. La couleur n’a apparu à la source de l’Orbe que le 18 janvier à 4 heures du soir. La durée de ce voyage souterrain de 11 kilomètres qui a employé 293 heures, ne s’explique que si lon admet en amont de notre lac de la source de lOrbe une série d’autres bassins étagés sur le cours de l’Orbe souterraine qui $’v attarde et v laisse reposer ses eaux. De ces faits je conclus que l’Orbe souterraine, la rivière qui recueille le drainage de la Vallée de Joux, présente une série de lacs étroits, dont le dernier, de longueur probable- ment grande et de grand volume, aboutit à la source de l'Orbe par la branche ascendante d’un siphon renversé. M. DecesserT-pE MoLLiNS communique ses observations sur les étoiles filantes (Léonides, du 15 novembre), dont le point radiant est situé dans la constellation du Lion (6) et qui se rattachent à la comête de Tempel (1866). Annoncée pour la nuit du 13 au 14 novembre, la chute dé ces météores a éprouvé quelque retard ; car, dans la ma- tinée du 14, pendant une éclaircie du côté d'Orient, entre 2 et 3 heures, l'observation n’a donné lieu à aucun résultat. En revanche, le matin du 15, de minuit à 3 h. 15. M Deles- sert a pu en compter une vingtaine, dont il présente une reproduction graphique ; deux de ces étoiles filantes ont laissé une traînée étincelante, aussitôt disparue. Le retour du maximum (tous les 33 ans) ayant liea en 1899, on s'attendait à une pluie remarquable pour cette an- née, de même que pour les Perséides (en août dernier); 11 ne paraît pas que ces prévisions se soient réalisées. Notre collègue conclut donc que cet essaim des Léonides a été fort peu fourni, du moins à ce qu’il a pu constater durant cette nuit du 4% au 15 novembre. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 191 Séance du 20 décembre. Jaccard. Contribution à l’étade de l’évolution, 2° partie. — Piguet. Sur la répartition des oligochètes dans le Léman. — Galli. Sur la teigne faveuse- — Corboz. La flore d'Aclens. — Forel. Pseudo-mirages. — Th. Bieler. Blocs erratiques M. Jaccarp expose la 2 partie de sa contribution à l'étude de l’évolution. M. Picuer présente un travail sur la répartition des oligo- chètes dans le Léman. M. Gaz présente deux souris noirs portant de grandes lésions de teigne faveuse en indiquant les dangers de trans- mission à l'homme. M. Corgoz présente ses recherches sur la Flore d’'Aclens. Dans un premier travail publié dans le Bulletin de notre Société (vol. XXIL, n° 95, 1887), j'avais eu en vue unique- ment les Phanérogames et cette première partie en ren- ferme 843 espèces. Mais dans un premier supplément (vol. XXIX, n° 111, 1893), 27 nouvelles espèces viennent s’ajou- ter aux précédentes et j’aborde en outre la division des Cryptogames, dans laquelle je mentionne déjà 512 espèces de mousses et de champignons. Dans un 2% supplément (vol. XXXI, n° 118, 1895), les Phanérogames ne sont repré sentées que par une seule espèce, tandis que les Cryptoga- mes en comptent encore 241 réparties dans les divers or- dres de cette division. Enfin, le 3" supplément que j'ai l'honneur de présenter aujourd’hui, renferme les espè- ces que j'ai découvertes pendant les trois dernières années, savoir 17 Phanérogames et 50 Cryptogames. En résumé l’on voit par les chiffres qui précèdent que les deux grandes divisions du règne végétal se partagent à peu près également la totalité des espèces de plantes qui crois- sent dans notre localité, soit 888 Phanérogames et 8035 Cryp- togames, mais il ne faut pas oublier que dans cette dernière 199 SÉANCES DE LA SOCIETÉ VAUDOISE. division l’on trouverait sûrement encore une quantité d’es- pèces en fouillant plus complètement toutes ses parties, tan- dis que des Phanérogames nouvelles sont très difficiles à découvrir. M. F.-A. Forez fait circuler deux photographies de pseudo- mirages. Sur l’une, barque du Léman devant Montreux, com- me sur l’autre, col de la Maloja, l'on voit dans le ciel une répétition parallèle d’une partie du paysage. Ces pseudo-mi- rages s'expliquent facilement par lun des divers accidents qui peuvent arriver au moment de la pose photographique. M. Théodore BIeLer signale 2 blocs erratiques qui méri- teraient d’être soustraits à la destruction qui menace ces témoins de l’ancienne extension des glaciers. L'un de ces blocs, mesurant plusieurs mêtres cubes, se trouve à la gravière de Dizy, près Cossonay. Il est marqué sur la carte topographique Siegfried, mais l’altération de la surface a dû longtemps laisser méconnaitre la nature de la roche, Des tentatives récentes d'exploitation, heureusement discontinuées, ont produit des cassures fraîches révélant un magnifique poudingue miocène à cailloux plus gros que la tête d’un homme et dont l’origine doit être probablement cherchée au sommet du Mont-Pèlerin. L'autre bloc, de dimensions plus restreintes, (environ un mêtre cube) se trouve au lieu dit Affouages, au-dessus de Gillv (la Côte) au bord du chemin montant à Vuillebran- daz. Le rélargissement du dit chemin a écorné ce bloc et permis d’Y reconnaître une superbe roche composée de feldspaths (surtout des plagioclases à stries hémitropes très nettes) et de tourmaline. Cette association de minéraux se rencontre, paraît-il, dans les moraines du Bodengletscher, partie inferieure du glacier du Gorner (massif du Mont-Rose). Peut-être en trouverait-on des gisements encore dans d’au- tres régions du Haut-Valais. M. Amann, pharmacien à Lau- sanne, croit en avoir observé au pied du col du Trift. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A I’OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE JANVIER 1899 , pluie à 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir ; fort vent de {1 h. à 4h. et à 9 h. du soir. pluie et très fort vent tout le matin et jusqu'à 7 h. du soir ; forte giboulée de grésil à 7 h. 35 m du soir; neige à 10 h. du soir. neige à 7 h. et à 10 h. du matin; pluie à 1 h., 7 h. et à 10 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard pendant tout le jour. brouillard à 7 h. et à 10 h. du matin; léger brouillard enveloppant à 10 h. du soir. forte rosée le matin; brouillard pendant tout le jour. brouillard pendant tout le jour. brouillard pendant tout le jour ; légère pluie à 7 h. du soir. pluie le matin jusqu’à 10 h.; : brouillard enveloppant à 10 h. du matin; pluie depuis 10 h. du soir ; nouvelle neige sur les montagnes environnantes. pluie dans la nut et de 2h. 30 m. à 4 h. du soiret depuis 9 h. du soir; fort vent à 4 h. et à 10 h. du soir; forte bise à 7 h. du soir. pluie la nuit, à 10 h. du matin, 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir; fort vent le matin, à À h. du soir et depuis 9 h. du soir. pluie depuis le matin jusqu’à 9 h. du soir ; fort vent le matin, à À h., 4 h. et à 10 h. du soir. pluie la nuit, à 4 h. et à 7 h. du soir. 16, fort vent à 10 h. du soir. pluie depuis le matin jusqu’à 4 h. du soir; fort vent à 7 h. du matin et à 1 h. du soir ; arc-en-ciel à 41 h. 10 m. du matin et de 3 à 4 h. du soir. couronne lunaire à 9 h. du soir. , forte gelée blanche le matin et léger brouillard bas ; rosée le soir. forte rosée le matin; fort vent à 10 h du matin ; hälo lunaire à 6 h. 40 m. et couronne lunaire à 9 h. du soir. , gelée blanche le matin; fort vent à {1 h. et à 10 h. du soir. , fort vent à 4 h. et à 7 h. du soir. pluie depuis { h. du soir. pluie dans la nuit et à 10 h. du matin ; la neige descend jusqu'au pied des montagnes environnantes. quelques flocons de neige à 7 h. 30 m.; forte bise de 10 h. du matin à 9 h. du soir. 26, forte bise à 1 h. du soir. , brouillard depuis 7 h. du soir. ; brouillard le matin jusqu'à 10 h. et depuis 7 h. a soir. , brouillard le matin jusqu'à L h. du soir et de 7 h. à 9 h. du soir ; neige depuis 9 h. 30 m. du soir. ; neige dans la nuit; hauteur de la neige : 1°",5. 31, neige de midi 50 m. à 11 h. du soir “hauteur de la neige : 27cm 0. Hauteur totale de la neige pendant le mois : 28°",5, en 2 jours. ARCHIVES, t. VIL — Février 1899. 14 194 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. 2 MN HR ÉCL-ce he 71851 Le 9.à : 9h; son eee 708,65 SAMAD h omatin een nee 735,65 B'A MINUIT. CRC ERNRNE 734,20 10 minute. 2 723,71 A1 à 3 honte 719,96 12 oh: amaNier AC Sn 731,60 15 à minuit CERTES 729.38 RE A at REA EE A SC 729,07 16 à 8 hi soir. + PES 724,44 Araamddh-tsoiree 2e tee 733,41 A8:à ? 30h°.s01r PAIE 731,00 De Ann tes LIENRE 728,01 19 à S'héom CNE 798.91 Dh A AL: SOLE cc 731,62 20 à :Lh-1matin RMS . 730,30 26 Amine retenue 730,20 22 2 3h: sait FC 724,80 DL MUR, MOMIE 718,76 95 -à Al hTs0mEc MEME 730,20 31 à Al h: soin... .: 20 712,82 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. Ob$err, MA Total... CÉLIGNY SATIGNY ATHB NAZ | COMPESIÈRES Ch. l'esson |P. Pelletier Pen Pellegrin | | nm mm | ni mn 169.1 | 203.0 | 178.8 | 106.5 Durée totale de l'insolation à Jussy : 42h 10m OBSERVAT. COLOGNY R. Gaulier mn 99./ JUSSY M. Micheli min 90.5 LIT 677 0€'9 £8'0 6L'8 66 — 868 TT EME 100 — EC'LEL sm L'YET| L'O “ ge |0'0 |O0'7|E" ouquo) 6 |9'TF | 0001 058 |08 + |926 [LT + CE — [810 —| 0860 + |9L'81L 88812 | 60 81 |0YCIL| FE IG'6GF| 90 + | TS ICT |28016'€ “ame 166 | 066 OL | 69 + | 168 19% + | TO + |LE'Y 4601 + || S0'TGL | GF'6EL | 89 9 — 1608L | 0E (O'OEH 2: ": | °°° 100 |00'TIS'E eue 6 106 | 016 1068 | 0% + | 688 | 97 + | ST — LS 0 —| F£'O — | SE'8GL 0806 | 96 — |F9'%6L | 6 O66r| € 0 | TS 100 |00'F|S'9 avale: |"" || 016 018 |96 + | 918 | GT + | ET — 00 —| TO — | 1162 0VL8L | 810 + 60 862 | 8 60€ SO + | ES 100 100 TS9 l “aNN| "| """ |OT6 OL |66 —|668 |G6F Æ | — |FFO —| 500 + IS TEL GG'66L | 6€ + 09'0EL | LG D9E7| 70 + | GS 100 |860|9%1 |S ANN) |": | 006 |06Z | 5 —|208 |60 + | 97 — Ho T1 10 = 106062) 0068L | 887 + 196661 | 96 GLET| 8'0 de 9: 19% | L8 0! 7'8T G “INN| ‘lt | 066 |0%4 |Sn —|608 | KG + | 60 — 60 +] 660 + EST : | O6 OEL | LOE + AL'OEL | SG O2EY| 9 | #9 |FO ISL'OÏLO | ‘NIF |O0'F | 086 | 084 | L9 — | 881 | + | 60 + Ge HUIGE + | TEL LL'6eL | 686 + |LS'OEL | 76 GSRI| CE + | 9 100 |OOTISL | ‘xeal6 |09 | 096 | 069 | 18 — | GEL |6'8 + | 8% + AR sa 609 + | 8 664 (062 GrO — €9'L6L| € 0'OwP "| "8e |SL'ONL'ST 8 Ass! 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A'h9s 4 h.s. ins. 10 h.s mm mm mm mm min ram mm mm {re décade 726,25 726,43 726,09 726,43 725,73 725,85 726,14 726,47 270% 728,37 72882 729,45 729,91 729,30 72024 729,90 72949 JT 4» 727,03 12040: 726,92 727,36 . 726,32! 795,88 : 726,02 72108 Mois 727,2 727,94 727,47 127,88 727,09 726,95 727,08 - 727,91 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 Are déc. + 207 + 198 + 1,83 + 266 + 42% + 3,93 + 3,33 + 231 2 » + 634 + 5,70 + 5149 + 6,52 + 8,02 + 801 + 7,2% + "768 3e » + 2,25 + 14,99 + 145 + 247 + 410 + 370 + 275 + 9203 Mois + 351 + 318 + 278 + 3,84 + 541 + 5,16 + 439 L 3,9% Fraetion de saturation en millièmes. dre décade 911 943 : 924 916 892 839 86% 917 2° » 818 792 846 795 742 763 79% 773 3e » 825 828 847 797 74 752 80! 844 Mois 850 84h 872 839 778 784 819 845 Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. LEE Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mètre 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm dre déc. + 0,66 + 5,75 <+ 6,79 0,92 8,9 6,16 29,9 124,62 2 » +403 + 1112 + 6,50 0,75 18,4 11,11 D2,0 134,68 3e ». +0,20 + 5,21 + 2,68 0,82 15,0 8,87 22,8 135,46 Mois + 4,58 + 7,29 + 6,30 083 42,3 8,72 104,7 13174 Dans ce mois l’air a été calme 38,9 fois sur 400. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 0,47 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents ohservés est S. 31°,2 W. er son intensité est égale à 98,8 sur 400. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE JANVIER 1899. Le 1*, neige de 10 h. du matin à { h. du soir et depuis 10 b. du soir ; hauteur de la neige : 50cm,0. 9, neige pendant tout le jour ; hauteur de la neige : 30cm,0; très fort vent depuis 7 h. dusoir. 3, très forte bise pendant tout le jour; neige à 7 h. du matin; hauteur de la neige : 9em,0 ; brouillard depuis 10 h. du matin. 4, forte bise pendant tout le jour ; brouillard de 1 h. à 7 h. du soir; neige à 10 h. du soir. 5, brouillard jusqu'à 10 h. du matin. 9, brouillard à 7 h. du matin. 10, neige à 10 h. du matin et à 1 h. du soir; brouillard à 4 h. du soir. 11, brouillard à 7 h. du matin et à 4 h. du soir ; neige de 10 h. du matin à 1 h. du soir.; hauteur de la neige : 13°m,0. 12, neige depuis 4 h. du soir; hauteur de la neige . 12:m,0. 13, très forte bise jusqu’à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir ; brouillard à 7 h. du matin et à 7 h. du soir; neige de 10 h. du matin à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir ; hauteur de la neige : 28cm,0. 14, brouillard à 7 h. du matin et neige depuis 10 h. du matin ; hauteur de la neige ; 30cm 0 ; très forte bise depuis { h. du soir. 15, forte bise à 7 h. du matin ; brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir ; neige à 4 h. du soir ; hauteur de la neige : 25°%,0 16, forte bise à 10 h. du soir. 17, très forte bise pendant tout le jour ; brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir ; neige de 10 h. du matin à 4 h. du soir ; hauteur de la neige : 6°",0. 23, brouillard jusqu’à 4 h. du soir ; fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du soir. 2%, neige à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; hauteur de la neige : 8°m,0 ; brouillard de { h. à #h, du soir; forte bise depuis 4 h. du soir. 25, brouillard jusqu'à # h. du soir et depuis 10 h. du soir. 26, brouillard à 7 h. du matin; neige depuis 10 h. du matin ; hauteur de la neige : 21cm,0: fort vent à 10 h. du soir. 27, fort vent jusqu'à 10 h. du matin et depuis # h. du soir ; neige jusqu'à 10 h. du matin et de 4 h. à 7 h. du soir; hauteur de la neige : 9:,0. 28, brouillard jusqu'à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 30, brouillard jusqu’à 10 h. du matin. 31, neige à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir; hauteur de la neige 20c,0; brouillard à 4 h. du soir Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. D: MAXIMUM MINIMUM. LUE PNA DiQuit-. here ere DO0AD Le 02 4-10 )h: Soit" EPRPPER 10 h. matin...... … 569,63 6 à 10 h: soit). 1220000 ANNE STAR SRE 561,00 IL 3 70h matin... 5000 ASS DIRE Mie de, 367,68 46 à-10/h. so 5:24: | MAMA...) . 565,90 ATLAORP ÉoNE TPS 49 à minuit... Me 7211e 86840 CMD Ain bte. ER M2 à dh matin... 86140 96 à &h. matin........ 097 à 10h. matin... se 304 97 à minuit... EN - DSL 2 minuite..:. FÉES Tate 290,29 LA 10h (soiré EP TIAPEE pi “80 JE # “ Modan ns SLT + 18890 sion | COUR NPA CMS MENT NE G 006 | L6 GUY | OV — | LYYT— | SEC | LO'GES | ESS — | GET | FE | HAUT) MN SEE RS 2 L— | 66 | 890 — | CL'6 — | SY'LSC | SCC | TSE — | OL'96 | DE | LS SN RES ESS RS DONC 070 RO S AUTOS Of ZE 690 — 666 | 66 | RO DA UNS CR EE ES PO = 000 0970) 69/8. =%1K00 706 | TESOS 1 866 7 1N6S: 2000 06e RSS ONE CMS CUS, GE O6 LG ANT TC 0 NEO O1" TT 108 08 EU OTE + | FLO | LG PUDPIINT EN SN NUE TT O°TG V6 — | S'OI— | 976 — | CCI | 06 69S | 00666 | GO — ES'O9S | 98 POS ONF MAN UE ES NN OT Ge | SO LRQ ES CGT |NOGSEOQ 1009/6880 — || 81008" CE GG ONE NAN ENENIGUE 08 FA Le AL nl 5 nr tes || 06 690$ | Où T9 | UT + | LOG | %G BED ONE ANS AN ESS | RO LE Se 0 661 00 506 | FO'EOS | 976 + GENS | EG LEA ee A RO EEE SO CE OO 1 Pr AC EL Um P 06% — | 0L'996 | ETUIS | 8€ Y L LYCOS | ROUION APR SE ES tt ST + | ES — | SL + | OST — | 09'89S | 08'99L | 919 + | 8L'LAG | Fe LEON RSS ES DOTE) 69) G69 | 61e — | 6108 | 00498 | 159 EC | LG 196 | O6 LU NAS NES br mn DAFT | QG | 899 + | Se — | OFS9 | 06198 | ZLQ | 99/19 | GT RÉCUB IS RAIN PO SES GO STE JO L6£ — || 09:98 LEON 49'G + | 9699 | 8F ROUE MÉMORTIN | 0 | OS 0‘9 66 — | STI | 0 — | LC6 — | 06 LOC | LEE | CLO 1F 2 Has LY GROS ÉPMNTEN | PE LE EE Se A CRREs LOE — N'GUS LU 2107206 00 €9G | 8E°% + | 9E'COC | 97 LEO | F ‘AN | ‘''" | 098 Ofce | LE + | 69 — | 68% + | 61% — | 89:06 | OK 06 | GTS + | 06 00 | ST OO MENU & "11086 008 | 60 + | 6€ — | SRG + | OT — | 0098 | 670 | O6 + | Y6 AS | FT SN 007€ ‘ant ‘‘‘ |O01e |0'8e | ST — | SE | 8LE LE | ST — | 19%06 | FOTOS | SO + | GES | EF 2200) ASUS SE ON cr | ee — | 0er | 1L'e + | 089 — | sc%0c | 06196 | 7% + | €'E0C || 27 MALOE NEBREUTIN | ee VOTE Or LE — | 807 | 280 — | 208 — | O0 T9S | O8 LEE | 8GT — | #T'6CG | FY DÉSUN ETES ANS UN EE NE OO | 98 nn) SES Se T0 O6 060 06 60 NEC OA A COUDRE ANT RO UN MR TS RUN APE EEE OO = LG OT | 860 a LS 00 00 OMEGA CE 6 INC [860 | MS |‘ | 8e — | S6 — | 960 + | L8L — | OEGOC | GLEN | FLE TL | CHEN | 8 | (AUD en SE ne OO EU STEP") CC OR SU OS CUS NE GE PA RO 0NRIAT DO OTMeNt Mn Er) re ICE 68 en) 667 En 667 — "60/6001 08806 862 1 6€ 6087109 DER) OT 0 INT M out TT — 88 — | FTE + | 696 — | 0S'698 | 06 99€ | SSL + | 67896 | G REGIONS ANA RCE PRESS ES ON GG NO ete SLT NS 0 1106, 0964 N002RS RIT GE AD ER ROUITS ÉÉSAT TN Er EU 0‘6 | EG — | SI | 8U% — | STE | O0'ZES | 06 CES | SCT | 6:65 | € ROIS REAN Le "ONCE 0°0€ 99 — | OU | WE + | OW'L — | JF | SSI | EG OF | OV TES || € BAOMIET Pen ANNE" 00 008 | 69 — | STI | 880 — | 676 — | O69SS | GENE | O'G — | FEES | F uit u19 Q eu ou u CUT} “UT EUI ui qqun “uttf}ron | RER © me A — Re ——— —" diél CPE LES “saine p ne LR “93ou “njosqe “mjosge |. lEUMOU | SRE 48 proton endaoles RTL nou ve! £ | 28 Lauuop) ne pe 2e danse ane fe EE Manet ten one nan | vo | 5 | FE SR | Le CN RS || Z Ë 1U9 À ‘a81au no dem Id "9 RUE NON | = | GG8T HHIANVI — CAHVNHAS-LNIVS 200 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — JANVIER 1899. Baromètre. 4h.m. &h. m. 7h.m. 10 h. m. 4'h. 8. æh.s. TRES 40 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 561,24 561,19 561,28 561,62 560,98 561,15 561,45 561,39 2% y» ... 564,11 563,95 563,91 564,24 564,19 564,64 564,91 504,82 De 0 0 . D62,05 961,77 961,41 561,71 561,20 560,78 560,72 560,51 Mois ..... 362,46 562,20 562,18 562,50 562,10 562,12 362,31 562,18 Température. Th. m. 40 h. m. EC &h.s. Th.s. 10 h.s. 0 0 0 0 (0 0 Are décade. .. — 7,30 — 6,88 — 6,20 — 6,75 — 7,71 — 7,93 RO) — 9 — 4,87. — 2,96 — 3,87 — 4,42 — 4,72 3 » — 9,49 — 8,68 — 7,74 — 8,68 — 9,83 — 10,26 NEO 10 Dee 2ba8Te 257 De 0 e6 5 OT AD EEE Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm cn {re décade. .. — 10,43 — L,% 0,59 59,6 89,9 » HE — 8,h2 — 0,16 0,58 112,0 114,0 Qui, Ls — 12,56 — 6,09 0,63 30,7 58,0 Mois ..... — 10,54 = 13:06 0,60 202,3 264,0 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 1,28 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. son intensité est égale à 16,4 sur 100. h5° E., et Archives des Sciences physiques et naturelles. Tome VII. Février 1899. PIPIT: BROOKE BRUN EXPLICATION DE LA PLANCHE Fig. 1, 2, 3. Uncas de pilosisme exagéré (hypertrichosis) dont est atteint un homme qu'on appelle Rham-a-Sama (phot. Lacroix, Genève). Ces photographies ne pouvent pas être considérées comme anthropologiques. Il n’a pas été possible, pour diverses causes, d'en obtenir d’autres. SUR LES DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS DES PHÉNÉTIDINES AINSI QUE SUR QUELQUES MATIÈRES COLORANTES AZOÏQUES QUI EN DERIVENT PAR Frédérie REVERDIN et Franz DURING On sait que l’introduction d’un groupe nitro dans une amine diazotable exerce une certaine influence sur la nuance et les autres propriétés des matières colorantes azoïques qui en dérivent; la position du groupe nitro rela- tivement à celle du groupe amido (ou « azo ») doit aussi être prise en considération à ce point de vue. C'est ainsi que la m-nüitraniline diazotée et copulée avec l'acide salicylique fournit, comme on le sait, une matière colorante plus jaune que la p-nitraniline diazotée; le dérivé diazoïque de l’o-ni- tro-p-phénétidine (ou d’après les dénominations employées dans la suite de ce travail: m-nitro-p-amidophénétol C°H°. OC*H°.N0*. NH° 1.3.4.) développe sur la fibre traitée au 6 naphtol une nuance rouge violet tandis que dans les mêmes conditions la m-nitro-p-phénétidine (ou o-nitro-p-amidophénétol C°H*. OC*H°.NO*. NH° 1.2.4.) donne une nuance rouge-orange; ce fait a été signalé ARCHIVES, t. VII. — Mars 1899. 15 202 DÉRIVES CHLORES, BROMÉS ET NITRÉS dans une demande de brevet des « Farbwerke Hôchst », Rappelons encore que d’après le brevet français 271,908 du 4 novembre 1897, pris par la « Fabrique de produits chimiques de Thann et Mulhouse* » la p-nitro- o-anisidine (ou m (5) -nitro-0 (2)-amidoanisol C°H°. OCH”°. NH°. NO° 1.2.5.) se distingue de l’isomère méta ou p-nitro-0-amidoanisol C°H°.OCH*. NH°. N0O°1.2.4.en ce sens que son dérivé diazoïque développe sur la fibre traitée au B naphtol un rouge bleuâtre tandis que celui du dérivé méta donne une nuance jaune-orange. Ayant eu l’occasion de constater à plusieurs reprises que l'introduction da chlore ou du brome dans une amine diazotable exerce aussi une influence sur la nature des matières colorantes dérivées, nous nous sommes proposé de préparer quelques dérivés chlorés et bromés des phé- nétidines susceptibles d’être employés pour la fabrication des couleurs azoïques et d'étudier l'influence, sur la nuance et les propriétés des couleurs dérivées, de la po- sition du chlore et du brome relativement au groupe « amido » (ou « az0 »). Nous avons été aussi conduits à préparer les dérivés nitrés de l’o-phénétidine analogues à ceux de l’o-anisidine | décrits par la Fabrique de Thann et Mulhouse, afin de comparer aussi les nuances de leurs dérivés azoïques. [.. DÉRIVÉS CHLORÉS DES PHÉNÉTIDINES. 1) p-chlor-0-amidophénétol CSH5. OC'H°. NH°, CI 1.2.4. F — 42° Nous sommes partis pour préparer ce dérivé de la p- ? P A. F.) 10058 du 19-7. 97. — et 10903 du 16-4. 98. ? Chem. Zeit: 27 (1898) 273-PA.) K. 10233 du 4-10. 97. DES PHÉNÉTIDINES. 203 phénétidine qui, après avoir été diazotée et trailée par une solution de chlorure de cuivre à 10 °/,, nous a fourni le p-chlorphénétol sous la forme d’une huile que nous avons purifiée par distillation avec la vapeur d’eau‘. Ce composé a été nitré en l’introduisant à froid dans le dou- ble de son poids d’acide nitrique de D= 1,485 (87,7 °/,); la réaction étant terminée on a lavé à l’eau, puis au carbonate de soude et en faisant cristalliser dans l'al- cool on a obtenu des aiguilles faiblement colorées en jaune, fusibles à 61°, constituées par l'o-nitro-p-chlorphé- nétol déjà connu *; on a en outre retiré des eaux-mères des aiguilles jaune foncé, fusibles à 80°; ce produit secon- daire a été caractérisé comme étant le 4-chlor-2-6-dini- trophénol déjà connu ‘; il fournit un sel rouge de potassium, un sel d'argent cristallisé en longues aiguilles rouges et une combinaison avec l’aniline fusible à 1370. li à donné à l'analyse les résultats suivants : Calculé pour Trouvé CSH® (NO*), OH. CI N == 12.75 °/ 127299) La réduction de l’o-nitro-p-chlorphénétol a été opérée à chaud au moyen du chlorure d’étain et de l’acide chlo- rhydrique; le sel double d’étain difficilement soluble qui en résulte a été traité par l'hydrogène sulfuré et le p-chlor- o-amidophénélol obtenu sous la forme de son chlorhydrate qui à été purilié par dissolution dans l’eau et précipita- tion au moyen de l'acide chlorhydrique. Il est facilement ! Beïlstein et Kurbatôw — Ann. 176-31. W. Authenrieth. Ber. 28 (1895) R. 612. * Faust et Saame. — Ann. Spl. 7. 190. * Smith et Peirce. Ber. 13 (1880) 35. 204 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS soluble dans l'alcool et dans l’eau ; il fournit par addition de perchlorure de fer un précipité vert bleu et par addi- tion de bichromate de potasse un précipité vert jaune. Les alcalis séparent de cette solution la base sous la forme d’une huile qui se solidifie et cristallise au bout de quelque temps; elle fond à 42°, elle est volatile avec la vapeur d’eau et possède une odeur d’anis. Elle est facile- ment soluble dans l’éther, l'alcool, la ligroïne et le chlo- roforme, difficilement soluble dans l’eau ; après purifica- tion par distillation à la vapeur d’eau et cristallisation dans l'alcool étendu, elle se présente sous la forme d’ai- guilles blanches. Son picrate cristallise dans l'alcool étendu en aiguilles jaunes, fines et soyeuses, il fond à 182°5 en se décom- posant et il est assez soluble dans l’alcool; son sulfate est facilement soluble dans l’eau et dans l’alcool. Son dérivé acétylé cristallise dans l'alcool étendu en feuillets argen- tés, fusibles à 1 10°. Nous avons encore préparé cette même base en trai- tant l’acet-o-amidophénétol par le chlorate de soude et l’acide chlorhydrique puis saponifiant; cette chloruration a été effectuée dans les mêmes conditions que celle de l’acet-p-amidophénétol dont il est question plus loin. Enfin il est encore plus avantageux de chlorer l’acet-0- amidophénétol en solution dans l'acide acétique par la méthode d'Hodureck‘ puis de saponifier. Les bases obte- nues des deux manières ont été identifiées avec le p-chlor-0-amidophénétol par leurs points de fusion (42°) ainsi que par ceux de leurs picrates et de leurs dérivés acétylés. ! Hodureck. Ber. 30 (1897). 478. DES PHÉNÉTIDINES. 205 2) Dichlor-p-amidophénétol CSH* OCHS.NA°CI1.4??2F = 64° Ce composé a été obtenu en dissolvant 36 gr. de p-phénacétine dans 200cc d'acide acétique cristallisable, puis en y ajoutant une solution aqueuse concentrée de 17 gr. de chlorate de soude, et d’un seul coup en refroi- dissant 60cc d'acide chlorhydrique concentré. On a ajouté ensuite au bout de quelques minutes et en remuant 300cc d’eau; il s’est déposé une bouillie cristalline qui a été fil- trée le lendemain et qui, après trois cristallisations dans l’alcool, a fourni des aiguilles blanches, fusibles à 1622. Cette phénacétine chlorée est presque complètement inso- iuble dans l’eau, peu soluble à froid et plus facilement à chaud dans l'alcool. Analyse Calculé pour Trouvé CSH2.0C°H5.CIÈ.NH.C?H50 N = 5.88 °/o 6.25 CI = 28.63 28.58 Il se forme encore dans cette réaction des produits secondaires dont la proportion varie suivant la quantité du chlorurant et la température; on a isolé, par exem- ple, un composé fusible à 145° et un autre fusible à 132°; le premier ne se forme qu’en petite quantité, le second, comme l’ont montré les recherches subséquentes, est constitué par la mono-0-chlor-p-phénacétine. La dichlorphénacétine fusible à 162° dont nous ve- nons de parler a été saponifiée en la chauffant pendant 3 heures à feu nu avec dix fois son poids d'acide chlo- rhydrique concentré. Le chlorhydrate de dichlor-p-phé- nétidine qui en résulte se dissocie lorsqu'on évapore sa 206 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS solution aqueuse et renferme ainsi retiré une certaine quantité de base difficilement soluble dans l’eau. Il n’est lui-même pas très soluble dans l’eau et sa solution est complètement précipitée par l'acide chlorhydrique ; il est facilement soluble dans l’acide acétique cristallisable et l’alcool, insoluble dans le chloroforme et la ligroïne. La base libre qui se forme déià par ébullition du chlo- rhydrate avec l’eau à été purifiée par distillisation avec la vapeur d’eau et cristallisation dans l'alcool étendu. Elle se présente sous la forme de prismes blanes, fusibles à 63°5-64°5, elle est facilement soluble dans l’éther, l’alcool, la ligroïne, l’acétone et le chloroforme, elle est difficilement soluble dans l’eau. Le bichromate et l’acide chlorhydrique donnent avec sa solution un précipité vert foncé passant au bleu indigo puis au rouge violet, le perchlorure de fer un précipité rouge qui se forme à l’aide de la chaleur. Le sulfate est difficilement soluble dans l’eau, plus fa- cilement dans l'alcool, il est en feuillets blancs. Le picrate cristallise de l'alcool en longues aiguilles jaunes, fusibles à 149-150°. Nous avons obtenu la même dichlorphénacétine fusi- ble à 162° par l’action du chlorure de sulfuryle sur la p-phénacétine en solution dans l'acide acétique cristalli- sable. 3) 0-chlor-p-amidophénétol. CSHS.OC?HS.CI.NH® 1.2.4. F = 66° a) Au moyen de l’o-phénétidine. L'o-phénétidine a été transformée par la méthode de Sandmeyer en o-chlorphénétol qui se présente sousla forme DES PHÉNÉTIDINES. 207 d’une huile jaune, laquelle à été purifiée par distillation avec la vapeur d’eau puis à feu nu en recueillant la partie qui distille à 208° ‘. Ce chlorphénétol a été nitré en l’in- troduisant peu à peu et en refroidissant dans le double de son poids d'acide nitrique de D = 1.38; le produit de la réaction prend une couleur brune, il a été coulé dans l'eau puis la masse résineuse brune qui se dépose à été séparée des eaux-mères; après lavage à l'eau et au carbo- nate de soude elle a été cristallisée dans l’alcool et dans la ligroïne et se présente après purification sous la forme d’aiguilles jaune pâle, fusibles à 82° et constituées par le p-nitro-0o-chlorphénétol *. Ce composé a fourni par réduction au moyen du chlo- rure stanneux et de l'acide chlorhydrique un sel double difficilement soluble, qui traité par l'hydrogène sulfuré donne le chlorhydrate de l'o-chlor-p-amidophénétel en ai- guilles blanches. La phénétidine libre correspondante obtenue par l’ac- tion de l’alcali sur ce chlorhydrate a été disullée avec la vapeur d’eau; c’est une huile blanche qui se concrète _ bientôt et qui après cristallisation dans l'alcool étendu est en aiguilles blanches ressemblant beaucoup à la dichlor- p-phénétidine fusible à 63°.5 — 6%°.5 obtenue au moyen de la p-phénacétine mais fusible à une température un peu plus élevée 66”. Elle est cependant beaucoup plus | L. Gattermann. Per. 28 (1895). 2878. ? Ce point de fusion n’est pas tout à fait d'accord avec celui qui est indiqué par Hallock 78° (Amer. Journ. 3.21 et Ber. 14 (1881) 37) pour un produit obtenu en traitant l’éther éthylique du 4-nitrophénol par le chorate de potasse et l’acide chlorhydri- que; il est probable que le produit ainsi obtenu n’était pas tout à fait pur. 208 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS stable; son chlorhydrate ne se dissocie pas par ébullition ou évaporation de sa solution aqueuse. Avec le bichro- mate et l'acide chlorhydrique il ne donne pas immédiate- ment un précipité vert comme le dérivé dichloré, mais un précipité rouge violet. Le picrate fond à 167-170" et cristallise en aiguilles microscopiques qui sont plus facilement solubles dans l’alcool. Le dérivé acétylé préparé soit avec la base libre, soit avec le chlorhydrate en présence d’acétate de sodium cristallise dans l’alcool étenda en longues aiguilles blan- ches, fusibles à 1329. b) Au moyen de la p-phénacétine. Nous avons aussi préparé cet o-chlor-p-amidophénétol par la méthode employée par Hodureck pour la prépara- tion de l’o-brom-p-amidophénétol correspondant, c’est- à-dire par l’action d’une solution de chlore dans la soude caustique sur la p-phénacétine. On a dissout 50 gr. de p-phénacétine dans 500cc. d'acide acétique cristallisable et 130 cc. d’acide chlorhy- drique puis on a ajouté en refroidissant une solution de chlore préparée en saturant 65cc. de lessive de soude à 40°/,. La chlorphénacétine se dépose aussitôt en cristaux et elle est totalement précipitée par addition de 500cc. d’eau. Après plusieurs cristallisations dans l’alcool on a obtenu de grosses aiguilles fusibles à 132°, identiques au dérivé acétylé de l’o-chlor-p-amidophénétol ci-dessus décrit. La chlorphénacétine saponifiée par ébullition pen- dant 3 heures avec 4 fois son poids d’acide chlorhydri- que à donné par addition d’aleali et distillation à la vapeur d’eau la base correspondante, identique à l’o-chlor-p-ami- dophénétol obtenu en partant de l’o-phénétidine. Elle fond à 66°, elle donne avec le perchlorure de fer et le DES PHÉNÉTIDINES. 209 bichromate les mêmes réactions, son sulfate est de même facilement soluble dans l'alcool et son picrate fond à 168- LA0S: La préparation de l’o-chlor-p-amidophénétol au moyen de l’o-phénétidine indique la position du chlore dans la molécule et sa préparation en partant de la p-phénacétine indique la position occupée par le groupe «amido», en sorte que la constitution donnée pour ce dérivé est tout à fait justifiée. 4) p-chlor-m-amidophénétol CHOC NE: CL-H3:2 Cette base a été préparée au moyen du m-nitro-p- amidophénétol", F = 113°, par la réaction de Sandmeyer puis réduction du dérivé chloronitré obtenu. Le p-chlor- m-nitrophénétol cristallisé plusieurs fois dans l'alcool se présente sous la forme de longues aiguilles colorées en jaune, il est soluble dans tous les dissolvants sauf dans l’eau. il a donné à l'analyse les résultats suivants : Calculé pour Trouvé CSHS. CI. NO°. OC*H* N = 70, 7.67%/0 Ce dérivé réduit au moyen del’étain et de l'acide chlo- rhydrique a donné un chlorhydrate dont la base a été distillée avec la vapeur d’eau et obtenue sous la forme d’une huile qui ne se concrète ni à — 12°, ni par une exposition prolongée sous l’exsiccateur. Son dérivé acétylé cristallise dans l’alcool en feuillets incolores, fusibles à 106° et son picrate un peu soluble dans l'alcool en fines aiguilles jaunes, fusibles à 1114°. 1 Beilstein’s Handbuch II. 732. 210 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS 5) o(2)-chlor-m(5)-amidophénétol CSH®. OC*HS. CI. NH. 1.2.5. Nous sommes partis pour la préparation de cette base du 2-amido-5-nitrophénétol obtenu en nitrant au moyen de l’acide mitrique de 40° Bé l’o-phénacétine; nous avons remplacé le groupe NH° par CI au moyen de la réaction de Sandmeyer. Le 2-chlor-5-nitrophénétol est fortement souillé par des produits résineux et ce n’est qu'après plusieurs cristallisations dans l’acétone et la ligroïne en présence de noir animal que nous avons pu l'obtenir sous forme d’aiguilles jaunes, fusibles à 64°. Il est un peu volatil avec la vapeur d’eau et se dissout facilement dans l’éther, l’acétone, le benzène et l’alcoo!, il est moins soluble dans la ligroïne et difficilement dans l’eau. Il nous a donné par réduction le chlorhydrate d’une base facilement oxydable; nous l’avons employé directement pour les essais de tein- ture sans isoler la base. Dans la réaction de Sandmeyer il se forme dans ce cas comme produit secondaire un dérivé nitré, beaucoup moins soluble dans l’acétone, que nous avons réduit; la base obtenue très oxydable a été distillée à la vapeur d’eau, diazotée et fixée sur le coton préparé au B naphtol elle donne un violet foncé. IT. DÉRIVÉS BROMÉS DE L’O ET DE LA P-PHÉNÉTIDINE. L. o-brom-p-amidophénétol CH OCH5Br, NA? 1:24. F— 47° Cette base déjà connue et décrite par Hodureck (loc. cit.) a été préparée selon la méthode de cet auteur en ajoutant DES PHÉNÉTIDINES. 211 à une solution de p-phénacétine dans l’acide acétique cris- tallisable en présence d’acide chlorhydrique une solution obtenue en introduisant du brome jusqu'à refus dans de la lessive de soude bouillante; l’o-bromphénacétine ainsi obtenue a été saponifiée par l’acide chlorhydrique; la base fond à 47° et le picrate préparé dans le but de com- parer les autres dérivés bromés de la phénétidine avec celui-ci, cristallise en petites aiguilles microscopiques, fusibles à 178-1790. Cette même base a encore été préparée comme on le verra plus loin par réduction de l’o-brom-p-nitrophénétol qui se forme par suite d’une transposition moléculaire dans la nitration du p-bromphénétol. 2) p-brom-0-amidophénétol CHOC SNA ES BA LT 63 a) Préparation au moyen de l'o-phénétidine. Acet-0-phénétidine CSH*, OC?H5, NHC?H°0 80 gr. d'o-phénétidine ont été chauffés à feu nu peu- dant trois heures avec 60 gr. d’anhydride acétique, puis le produit de la réaction a été soumis à la distillation fractionnée. Après distillation de l’acide acétique et de l’excès d’anhydride le dérivé acétylé passe au-dessus de 250° : la masse cristalline ainsi obtenue est débarrassée d’une petite quantité de produits huileux en l’étalant sur une assiette de porcelaine crue, elle fournit ensuite par cristallisation dans l'alcool à 60 °/, ou dans la ligroïne le produit pur en feuillets blanes, fusibles à 79°, Analyse : Calculé pour Trouvé CSH* OC*H5 NH C°H°0 Nous 7.82°/, 8.14°/ p-brom-acet-0-amidophénétol CSH$. OC?H5. NHC*H°0.Br 1.2.4. 212 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS On a dissout 50 gr. de l’o-phénacétine ci-dessus dans 900cc. d'acide acétique cristallisable, puis on y a ajouté 125cc. d'acide chlorhydrique et en refroidissant une so- lution obtenue en dissolvant 60 gr. de brome dans 65 ce. de lessive de soude bouillante. Le produit de la réaction ayant été immédiatement additionné de 600 cc. d’eau il s’est déposé une masse cristalline blanche qui a été puri- fiée par plusieurs cristallisations dans l’alcool. On a ainsi obtenu un dérivé bromé fusible à 133°, qui cristallise dans l’alcool à 60 °/, en feuillets argentés, assez facilement solubles dans l’alcool et l’acide acétique, presque complé- tement insolubles dans l’eau. Les eaux-mères renferment une certaine quantité de produits secondaires fusibles à une température inférieure. Analyse : Calculé pour Trouvé CSH$ OC°H° Br NH C?H0 N 2 3.420) 8.74 °/. ‘ Le dérivé acétylé ci-dessus a été saponifié en le chauf- fant pendant trois heures au bain-marie avec quatre fois son poids d'acide chlorhydrique; le chlorhydrate presque insoluble dans l’acide chlorhydrique se dépose en petites aiguilles blanches, facilement solubles dans l’eau ; il se dissocie en partie à la température du bain-marie. La base libre qui se forme par addition d’alcali à la solution du chlorhydrate distille facilement avec la vapeur d’eau et se présente après une seule cristallisation dans l'alcool sous la forme d’aiguilles blanches, fusibles à 53°, Elle est plus stable que son isomère, l’o-brom-p-ami- dophénétol fusible à 47°, contrairement à cette dernière base elle ne réduit pas en solution alcoolique le nitrate d'argent même à la chaleur etelle donne un sulfate solu- DES PHÉNÉTIDINES. 213 ble. Son picralte cristallise dans l'alcool en aiguilles jaune pâle, fusibles à 135-137" en se décomposant, il su- blime déjà à la température du bain-marie sans décom- _ position. La constitution de cette base, comme p-brom-0-amido- phénétol est déterminée par le fait de sa préparation au moyen de lo-amidophénétol et par son identification avec la base ci-dessous, fusible à 53°, obtenue en partant du p-brom-phénétol. Elle est peut-être identique à celle décrite par Staedel (Ann. 217-62) qui lui donne le point de fusion de 57°. b) Préparation au moyen du p-bromphénétol. Le p-bromphénétol a été préparé par la méthode de Sandmeyer en partant de la p-phénétidine, 1l se présente sous la forme d’une huile distillant à 227°. Nitration du p-bromphénétol (transposition de l'atome de brome) o-brom-p-nitrophénétol C*H*'OC*H°.Br NO° 1.2.4. On a introduit peu à peu une partie de bromphénétol dans deux parties d’acide nitrique de D = 1,485 en re- muant et en refroidissant à — 10°, car à la température ordinaire ou même à la température de l’eau froide la réaction est trop vive. À — 10° même la réaction est assez énergique el provoque une coloration brune du li- quide. Immédiatement après l'introduction du bromphé- nétol on coule sur de la glace, puis après avoir laissé re- poser quelque temps on filtre pour débarrasser la partie solide d’une huile jaune lourde. La masse solide qui s’est ainsi séparée, représente à peu près la moitié de la quantité de bromphénétol em- ployée; on la lave avec une solution de soude pour enle- ver le nitrophénol qui a pris en même temps naissance et on la sèche sur une assiette de porcelaine crue. On 214 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS fait ensuite cristalliser dans cinq parties d’alcool et on obtient ainsi de fines aiguilles, jaune-soufre, qui après une seconde cristallisation fondent à 98° et sont presque blanches: Analyse Calculé pour Trouvé CH OC HP AB Er NO N — 5.70 QE 6.12 Die Les eaux-mères de ce dérivé renferment une assez grande quantité d’un dérivé nitrobromé cristallisant en feuillets jaune-soufre, dont le point de fusion malgré des cristallisations répétées dans la ligroïne n’est pas constant mais oscille autour de 66°. Ce produit comme on le verra plus bas est constitué en majeure partie par le p-brom- o-nitrophénétol. 0-brom-p-amidophénétol CSH5. OC?H5. Br. NH? 1.2.4. 13 gr. de bromnitrophénétol fusible à 98° ont été réduits en les introduisant peu à peu dans une solution chauffée à feu nu de 45 gr. de chlorure stanneux dans 56cc. d’a- cide chlorhydrique. Le sel double d’étain qui se dépose déjà à chaud à été filtré après refroidissement; en lechauf- fant avec de la lessive de soude on a obtenu la base libre sous la forme d’une huile brune. Cette base distille diffi- cilement avec la vapeur d’eau, aussi a-t-on préféré l’ex- traire avec de l’éther. L’éther ayant été évaporé a laissé 7 gr. de cristaux bruns qui après avoir été bouillis avec de la ligroïne et du noir animal ont fourni la base pure, en feuillets blancs, fusibles à 47°. Ce point de fusion: étant le même que celui de l’o-brom-p-amidophénétol DES PHÉNÉTIDINES. 215 préparé d’après la méthode d'Hodureck, les propriétés de ces deux bases ont été soigneusement comparées et il est résulté de cette comparaison une identification complète. {" La solution alcoolique de la base réduit déjà à froid le nitrate d'argent avec formation d’un miroir mé- tallique. 2° Le sulfate est insoluble dans l'acide sulfurique. 3° Le dérivé acétylé cristallise dans l'alcool étendu en aiguilles blanches fusibles à 114° (Hodureck indique comme point de fusion 107°; nous avons trouvé pour l’o-brom-p-amidophénétol préparé par la méthode de cet auteur 112-115"). 4° Le picrate cristallise dans l'alcool en aiguilles jaune pâle, il est fusible comme celui de la base d’Hodureck à 178-179° en noircissant et en se décomposant. 9° Les dérivés diazoïques des deux bases fournissent sur la fibre traitée au 5 naphtol la même nuance rouge jaunâtre. La base ci-dessus correspond malgré sa préparation au moyen du p-bromphénétol à l'o-brom-p-amidophénétol de la formule: C°H*. OC*H°. Br. NH° 1.2.4. Il y a donc eu pendant la nitration une transposition de latome de brome de la position para qu'il occupait à la position ortho. Le dérivé nitré, fusible à 98° est par conséquent le même que celui qui a été décrit par Stae- del’. C°H°. OC’H°. Br.NO* 1.2.4. Nous l'avons du reste encore obtenu par nitration de l’o-bromphénétol au moyen de HNO° de D — 1.485 et à 1! Staedel Ann. 217. 67. 216 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS — 10°, ce qui est une nouvelle preuve de sa constitu- tion‘. Réduction du dérivé nitré huileux. Le produit secondaire qui prend naissance dans la ni- tration dn p-bromphénétol et qui sous la forme d’une huile a été séparé des composés fusibles à 98° et vers 66° a été d’abord traité par une solution de soude pour éli- miner les phénols qu’il pouvait renfermer. Les eaux de lavage acidulées par l’acide chlorhydrique ont laissé déposer une substance qui, après cristallisation dans l'alcool étendu, est en petites aiguilles jaunes, un ! Nous n'avions pas constaté autrefois (Arch. 2. 1896. 557) de mi- gration de l’atome de brome dans le cas de la nitration du p-brom- anisol, l’observation de cette migration avec le p-bromphénétol nous à engagé à vérifier de nouveau la chose et à soumettre en particulier les produits ‘secondaires de la nitration du p-broma- nisol à un examen minutieux. En nitrant le p-bromanisol à la température ordinaire avec un mélange d’acide nitrique de D — 1,5 et d'acide acétique, nous avons bien obtenu ainsi que précé- demment comme produit principal l’o-nitro-p-bromanisol fusible à 85°, mais nous avons isolé en outre dans les produits secon- daires un phénol, fusible à 117°, qui est selon toute probabilité l’o-brom-dinitro-phénol C$H? OH.Br. NO°. N0O° 1.2.4.6. décrit par Kürner (Jahresbericht 1875, p. 337) ainsi qu’une substance, ren- fermant du brome et dépourvue d’azote, cristallisée en aiguilles fines, fusible à 59° et constituée très probablement par le dibrom- anisol C$H$. OC H*. Br?1.2.4. décrit également par Kôrner (Ann. 137, p. 205). En nitrant le p-bromanisol avec l’acide nitrique de D — 1.485 à — 10° nous avons obtenu un mélange de composés nitrés duquel nous avons retiré par cristallisation dans la ligroïne l’o-nitro-p- bromanisol, fusible à 85°, sans parvenir à en isoler l’isomère qui aurait dû se former en cas de migration, mais nous avons trouvé encore dans le produit de la réaction le même phénol que ci-des- sus C‘H°?. OH. Br. NO? NO*°. 1.2.4.6. En outre en cherchant à réduire une partie huileuse renfermée dans les eaux-mères nous avons obtenu un produit non réductible DES PHÉNÉTIDINES. 217 peu solubles dans l’eau, fusibles à 114°. Ce composé est peut-être identique au bromdinitrophénol de Kürner ‘ C°H° OH. Br. NO°. NO° 1.2.4.6. Les recherches faites dans le but de retirer du produit buileux débarrassé des phénols, par cristallisation dans l'alcool, l’éther ou la ligroine, une substance solide, étant restées sans résultat nous l’avons réduit directement au bain-marie au moyen du chlorure stanneux et de l’acide chlorhydrique. La plus grande partie de la substance s’est réduite mais le reste s’est séparé du produit de la réac- tion sous la forme d’une huile noire qui après cristallisa- tion dans l'alcool et ébullition avec le noir animal à fourni de grosses aiguilles blanches, fusibles à 74°. Ces aiguilles renferment beaucoup de brome et pas d'azote, elles ne sont solubles ni dans les alealis, ni dans les acides et sont très probablement constituées par le constitué par des aiguilles blanches fusibles à 870, présentant tous les caractères du éribromanisol CSH?. OCHS. Br° 1.2.4.6. décrit par Reinecke (Berichte 1886, 366); une partie de l’huile à été cepen- dant réduite et nous à fourni l’o-amido-p-bromanisol fusible à 97° décrit par Staedel (Liebigs Ann. 217 p. 55) ainsi qu’une base renfermant du brome et cristallisant dans la ligroïne en longues aiguilles fusibles à 60° dont le dérivé acétylé fond à 127°. La base obtenue par réduction du p-nitro-0o-bromanisol préparée pour la contrôler avec la précédente est différente, elle cristallise en feuillets incolores et fond à 64°, son dérivé acétylé fond à 111° (Staedel qui n’a obtenu sans doute cette base qu’à l’état im- pur l’a décrite comme étant une huile (loc. cit.): nous l’avons pu- rifiée nous-mêmes par distillation à la vapeur d’eau.) Il résulte de ces nouvelles recherches que si la migration du brome dans la nitration du p-bromanisol est beaucoup moins fa- cile que dans celle du p-bromphénétol elle a cependant lieu en une certaine mesure puisque l’on retrouve dans les produits se- condaires des dérivés o-bromés. 1 Kôürner. Jahresbericht d. Ch. 1875, p. 337. ARCHIVES, t. VIL — Mars 1899. 16 218 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS tribromphénétol déjà décrit par Varda CH”. OC*H”. Br° 1.2.4.6. et dont le point de fusion est indiqué comme étant de 69° ou 72-73". Le produit prircipal de la réduction, retiré à l’état de sel double d’étain à été traité par un alcali et distillé avec la vapeur d’eau. L'huile blanche ainsi obtenue se concrète bientôt et fond, après cristallisation dans l’alcool étendu, à 53°. Cette base en aiguilles blanches est solu- ble dans l’éther, l'alcool et la ligroïne ainsi que faiblement dans l’eau. Ces propriétés sont les mêmes que celles de la base ob- tenue en traitant l'o-phénacétine par le brome. Pour identifier ces deux composés d’une manière plus complète nous avons préparé le dérivé acétylé et le picrate de la nouvelle base. Le picrate cristallise dans l'alcool étendu en aiguilles jaunes, fusibles à 135-137", exactement comme le picrate de la première base. Le dérivé acétylé fond à 133° de même que la brom-0-phénacétine pré- parée en partant de l’o-phénacétine. Les deux bromamidophénétols fusibles à 53° peuvent donc être considérés comme identiques. Pour le premier la position du groupe amido en ortho est déterminée par le fait de sa formation au moyen de l'o-phénacétine et pour le second on peut admettre quela position du brome en para est aussi fixée par le fait de sa préparation au moyen du p-bromphénétol étant donné que le dérivé o- bromé possède un point de fusion et des caractères difié- rents. La constitution de la dernière base décrite est donc C°H° OC'ET. NH°. Br 1.2.4. Cette même base a été également obtenue en rédui- ! Varda. Beilstein’s Handb. II. 674. DES PHÉNÉTIDINES. 219 sant le produit fusible vers 66° qui se forme en assez grande quantité dans la nitration du p-bromphénétol et qui est beaucoup plus soluble dans l'alcool que le com- posé fusible à 98°. Nous ne sommes pas arrivés à le pu- rifier suffisamment pour avoir un produit présentant un point de fusion constant mais la réduction nous a mon- tré qu'il est constitué en majeure partie par le p-brom-0o- nitrophénétol; un composé de cette constitution a été dé- crit par Hallock (Amer. J. 3. 20) et par Staedel (Ann. 217-57) avec les points de fusion 47° et 43°. III. DÉRIVÉS NITRÉS DE L'O-PHÉNÉTIDINE. 1) p-nitro-0o-amidophénétol CALEOC'A NÉE NO NET R T0 Ce composé a été préparé d’une manière analogue au dérivé correspondant de l’anisol décrit dans le brevet français 271,908 du # novembre 1897 de la « Fabrique de produits chimiques de Thann et Mulhouse ». Dans une dissolution de 10 gr. d’o-phénacétine dans 40 gr. d'acide sulfurique concentré et 10 gr. d'acide acé- tique on à introduit peu à peu à 0° un mélange de 8.4 d'acide nitrique à 40° B° et de 16.8 d’acide sulfurique concentré; le produit de la réaction coulé dans l’eau laisse déposer une substance cristalline jaune qui a été filtrée, lavée avec de la soude, puis purifiée par cristallisation dans l'alcool ; elle cristallise en petites aiguilles jaunes, fusibles à 196° et a donné à l’analyse les résultats suivants: Calculé pour Trouvé CS. OCEH5. NH C*H°0. NO? N = 12.50°,, 12.49 °, Le produit de la réaction est donc constitué par une 20 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS 1O mononitrophénacétine, c’est le p:nitro-0-acétylamidophénétol ear ila fourni par saponification etélimination du groupe NH: le p-nitrophénétol, fusible à 58-59". Le p-nitro-0-amidophénétol obtenu par saponifica- tion du dérivé acétylé cristallise dans l’alcool étendu en aiguilles oranges ou en feuillets jaunes, fusibles à 97°, il est facilement soluble dans l’éther, l'alcool et dans l’acé- tone, difficilement soluble dans la ligroïne et l’eau; son sulfate est facilement soluble dans l’eau ce qui le distin- gue de l’isomère décrit ci-après. 2) m(D)nitro-0-(2)amidophénétol CHOC NES ND 420; Ce dérivé a été préparé par la méthode décrite par la fabrique de produits chimiques de Thann et Mulhouse pour la préparation du dérivé correspondant de l’anisol. : On a introduit peu à peu 13 gr. d’o-phénacétine dans 200 gr. d'acide nitrique à #1° B° en maintenant la tem- pérature de 25 à 40°. Le produit de la réaction coulé dans l’eau, filtré et lavé à la soude, à été cristallisé à plu- sieurs reprises dans l’acétone et dans l'alcool, on obtient ainsi une petite quantité du m(5) nitro-0-(2 )acétamidophé- nétol fusible à 165°. La plus grande partie reste dans les eaux-mères mé- langé avec son isomère et le point de fusion de ce mé- lange est assez constant (149-150°). On l'en sépare d’après la méthode suivie par la fabrique de produits chi- miques de Thann et Mulhouse, en le traitant après saponi- fication par l'acide sulfurique étendu (12 °/,), car la base correspondante donne un sulfate insoluble. Le dérivé aeétylé fusible à 165° cristallise dans l’alcoo! DES PHÉNÉTIDINES. 221 en aiguilles jaunes facilement solubles dans ce véhicule ; il a donné à l'analyse les résultats suivants : Calculé pour Trouvé CeHS. OC’H5. NHC?H°0. NO? N £ 12,30 °/, 13.08 °/ Saponifié par l'acide chlorhydrique concentré il donne le chlorhydrate d’une base fusible à 90°, le m(5) nitro-0- (2)amidophénétol dont la constitution a été déterminée, car en éliminant le groupe NH° il se forme du m-nitro- phénétol, fusible à 34° et d'autre part de même que le dérivé de l’anisol obtenu de la même manière il donne par réduction une p-diamine. Le composé en question cristallise dans l’alcool en aiguilles jaune foncé, il est fa- cilement soluble dans l'alcool, l’éther, l’acétone, difficile- ment soluble dans la ligroïne et dans l’eau, son sulfate à l’inverse de celui de la base isomère précédemment dé- crite, est difficilement soluble. Les diverses bases que nous venons de décrire ont été utilisées soit pour la production de matières colorantes sur la fibre traitée au £ naphtol, soit pour la préparation de quelques couleurs azoïques, en particulier de celles dé- rivées de l’acide salicylique, de l'acide naphtolsulfonique 1.4, du sel R, de l’acide amidonaphtolsulfonique G et du chromotrope. Sans vouloir entrer dans les détails des essais d'impression et de teinture qui ont été exécutés par les « Farbwerke Hôchst » nous pouvons tirer des renseignements qui nous ont été obligeamment commu- niqués par cette maison les conclusions suivantes : 1° En impression l’azoïque de B naphtol développé sur la fibre en partant des dérivés chlorés ci-dessus dé- 299 DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS crits est de nuance rouge-orange, plus jaune, moins vif et moins solide à la lumière que l’azoïque obtenu en par- tant des dérivés bromés. Celui de la base C°H°. OC*H° NH°. CI 1.2.4. est un peu plus violacé que celui de la base C°'H°..OC°H°. CI. NH 1.2.4. L’azoïque du p-brom-0-amidophénétol est de nuance légèrement plus jaune que celui de l’o-brom-p-amidophé- nétol, 1l devient plus jaune encore par le savonnage au bouillon. 2° Si l’on compare entre eux les échantillons teints au moyen des dérivés diazoïques par développement sur le coton préparé au B naphtol, on trouve pour ce qui con- cerne les dérivés chlorés que c’est celui de l’o-amidophé- nétol C°H°. OC*H°. NH°. CI 1.2.4. qui fournit la nuance la plus violette, vient ensuite celui du p-amidophénétol C°H°.0C°H°. CI. NH° 1.2.4. puis ceux du m-amidophéné- tol C°H°. OC*H°. CI. NH° 1.2.5. et 1.4.5. qui sont de la nuance la plus orange; la même remarque s'applique aux deux dérivés bromés C°H°.OC*H°.NH°. Br 1.2.4, et 1.4.2. que nous avons examinés, ils sont en outre de nuance légèrement plus violette que les dérivés chlorés corres- pondants. On remarque encore que le dérivé chloré qui fournit la nuance la plus orange et qui donne même un orange très vif C°H”°. OC*H°. CI. NH° 1.4.5. est celui dans lequel l'atome de chlore se tronve le plus rapproché du groupe amido, L'o-amidophénétol lui-même donnant une nuance plus violette que son dérivé chloré en para relati- vement à OC*H” lequel fournit encore un rouge violet, il semble que l'introduction du chlore modifie la nuance déterminée par le groupe amido seul (ou « azo ») et cela d’autant plus profondément qu'il se trouve dans:son voi- sinage le plus immédiat. Le fait que l’on peut aussi cons- DES PHÉNÉTIDINES. 293 tater d’après les essais de teinture que le dérivé C°H°. OC*H:. CI. NH°. 1.2.4. donne une nuance moins brune que le p-amido-phénétol non substitué tient aussi peut-être à une neutralisation partielle de l'influence du groupe amido (ou « azo ») par le chlore. Quant aux dé- rivés nitrés c’est le composé C°H°.OC*H°.NO°.NH° 1.3.#. qui fournit la nuance la plus violette, tandis que le dérivé C°H°. OC*H°. NO° N°. 1.2.4. donne une nuance rouge- orange (P.A. des Farbwerke Hüchst 10058 et 10905); nous pouvons ajouter que le dérivé C°H*.O0C*H°. NH”. NO° 1.2.5. que nous avons encore préparé donne une nuance rouge un peu moins violette que le m-nitro-p-amidophé- nétol, tandis que C°H°. OC*H°. NH°. NO* 1.2.4. fournit une nuance rouge-orange. Ceci a du reste été déjà signalé, au sujet des nitroanisidines correspondantes, dans le bre- vet de la « Fabrique de produits chimiques de Thann et Mulhouse » (P.A. F. 10253). Les remarques faites au sujet des dérivés chlorés et bromés ne peuvent donc pas s'appliquer ici; tout ce que l’on peut déduire de nos essais de teinture c’est que le dé- rivé C°H°. OC*H°. NH°. NO° 1.2.4. donne une nuance beaucoup plus orange que les dérivés correspondants renfermant à la place de NO°: CI ou Br. 3° D'une manière générale et pour ce qui concerne les matières colorantes azoïques, les dérivés de l’acide sa- hcylique ressemblent beaucoup au jaune d’alizarine, ceux de l’acide naphtolsulfonique 1.4. et du sel R sont compa- rables aux Écarlates Victoria G et R, à la Coccine nou- velle O ou au Rouge d’anthracène, celui du Chromotrope fait avec l’o-chlor-p-amidophénétol seulement, est de même nuance que le Chromotrope 6 B. Les différences de nuance entre les divers dérivés ne sont pas très accentuées. 22% DÉRIVÉS CHLORÉS, BROMÉS ET NITRÉS, ETC. a) Matières colorantes faites avec le sel R. Les dérivés des bases bromées CH”. OC*H°. NH°. Br 1.2.4. et 1.4.2. sont de nuance plus violette et plus vive que ceux des bases chlorées correspondantes et de la base dichlorée. Les dérivés des bases dans lesquelles l’halogène se trouve en position para sont de nuance plus violette que ceux des bases dans lesquelles l’halogène se trouve en po- sition ortho relativement à OC'H. b) Matières colorantes faites avec l'acide naphtolsulfoni- que 1.4. Le dérivé de la base C°H”. OC°H”. Br. NH° 1.2.4. est de même nuance que celui de la base chlorée correspon- dante. La base dans laquelle le chlore est en para donne une matière colorante de nuance plus violette que celle dans laquelle il est en ortho relativement à OC*H”. c) Matières colorantes faites avec l'acide amidonaphtolsul- fonique G. Il y a fort peu de différence entre les diverses couleurs faites en solution acide ou en solution alcaline; on peut seulement signaler le fait que les dérivés bromés fournis- sent des matières colorantes de nuance un peu plus brune. 4° Au point de vue de la résistance au lavage, au sa- vonnage etau foulon il n’y a pas de différence sensible entre les diverses matières colorantes. Les matières colorantes dérivées des bases bromées résistent mieux à l’action de la lumière que celles qui dérivent des bases chlorées. Genève, 9 rue du Stand, janvier 1899. » SUR L'ORIGINE DU BLEU DU CIEL PAR État de la question. La cause de la coloration du ciel a préoccupé, depuis longtemps déjà, les physiciens ; néanmoins le problème ne se trouve pas encore résolu, de manière à satisfaire tous les esprits. Il n'entre pas dans le cadre de cette note de retracer tous les travaux exécutés sur ce sujet depuis l’époque où Newton fit voir, le premier, que des corps peuvent pa- raître colorés, dans certaines conditions, sans cependant posséder une couleur qui leur soit propre. L'histoire suffisamment développée de la question ayant été faite par J.-M. Pernter, il y a quelques années”, je puis me borner à faire mention seulement des recherches princi- pales, indispensables pour comprendre l'observation que je désire faire connaître par ces lignes et la valeur qu'elle peut avoir pour la solution du problème. ? Schriften des Vereins z. Verbreitung naturw. Kenntnisse. Wien, t. 30, p. 197. En résumé dans les Fortschritte der Physik, t. 46. 37 Abth., p. 441, 1896. 2926 SUR L'ORIGINE On a attribué, depuis longtemps, la lumière de l’at- mosphère à une réflexion ou à une diffusion des rayons du soleil dans l’air. En effet, si l'atmosphère était absolu- ment transparente elle serait obscure; le disque lumi- neux du soleil se marquerait seulement sur le fond noir des espaces stellaires et les phénomènes de l’aurore et du crépuscule ne se produiraient pas. La preuve physique directe de la réflexion atmosphérique a été fournie pour la première fois par Brewster. Ce physicien constala que la lumière du firmament n’est pas de la lumière ordi- naire, mais bien de la lumière partiellement polarisée. Le maximum de la polarisation a lieu quand, tournant le dos au soleil, on regarde le ciel dans une direction perpen- diculaire aux rayons qui nous atteignent. Il résulte immé- diatement de là que l’angle de polarisation atmosphérique est de 45 degrés, car l’angle de 90 degrés correspondant au maximum de polarisation, comprend l'angle d’inci- dence des rayons directs et l’angle des rayons réfléchis qui sont nécessairement égaux. L'observation de Brew- ster a été confirmée par Arago, Babinet, Herschel et par d’autres savants. On peut donc regarder comme cer- tain que le ciel nous envoie de la lumière réfléchie. Ce point étant acquis, Clausius s’est demandé sur quoi la lumière du soleil se réfléchit? Comme il était diffile d'admettre une réflexion de la lumière dans l’air sur l'air, il a cherché, par l’analyse mathématique des phéno- mènes de réflexion, les conditions physiques que devaient remplir les particules servant de miroirs pour que les propriétés optiques de notre atmosphère fussent satis- faites. Son travail, qui a paru en 1849 conduit, en ré- 1 Ann. de Poog, t. 76, p. 161-188. DU BLEU DU CIEL. 297 sumé, aux résultats que voici : La réflexion ne peut avoir lieu sur des particules qui seraient répandues dans l'air comme une fine poussière ‘, sinon la transparence de l'air se trouverait diminuée plus fortement que nous ne le constatons ; elle ne peut pas non plus se faire sur des couches d’air de densités différentes enveloppant concen- triquement la terre, car la lumière du soleil, loin d’at- teindre notre œil, serait renvoyée vers les espaces plané- taires. Si l’on admet plutôt la présence, dans l'air, de particules d’eau, on rencontre encore une difficulté. Un milieu constitué de cette façon ne transmettrait pas la lu- mière en ligne droite. Les réfractions subies par un rayon passant successivement par des goattelettes frappées, en général, sous un angle quelconque, auraient pour effet une diffusion qui nous effacerait le contour du disque so- laire comme si nous le regardions au travers d'un verre dépoli. Il ne reste donc qu’une hypothèse, celle de corps transparents creux, où de vésicules d’eau. Si on l’accepte, on s'assure facilement que non seulement la réflexion de la lumière s'explique, mais encore que la lumière réfractée en même temps, c'est-à-dire celle qui passe par la vési- eule transparente, doit continuer son chemin dans une même direction. En effet, la lamelle sphérique d’eau qui constitue la vésicule peut être assimilée, aux deux points où elle est percée par le rayon lumineux, à deux lamelles planes parallèles infiniment petites et l’on sait que la ré- fraction à la sortie d’un milieu compris entre des plans parallèles compense la réfraction à l'entrée. La direction ! Cette explication a reparu, néanmoins, en 1872. Voir l’article de Collas « sur la cause de la couleur bleue du ciel » dans Les Mondes (2),t. 39, p. 647. 298 SUR L'ORIGINE de la lumière traversante sera donc conservée. Cette hy- pothèse est, en outre, avantageuse à la réflexion, car elle met sur le chemin du rayon lumineux quatre change- ments de milieu par vésicule : le rayon incident se ré- fléchissant sur la surface externe et sur la surface interne de la vésicule à l'entrée et à la sortie. L’intensité de la partie réfléchie de la lumière devra donc l'emporter de beaucoup sur la partie réfractée. Clausius regarde donc comme très probable, sinon comme démontré, que la vapeur d’eau passe, dans l'air, par la forme vésiculaire avant de se condenser en gouttes proprement dites. La cause de l'illumination du firma- ment se trouverait dans la forme de ce premier degré de condensation. Passant ensuite à la question de l’origine du bleu du ciel ainsi qu’aux phénomènes de coloration de l'aurore et du crépuscule, Clausius admet, dans un autre mé- moire ‘ que le bleu n’est pas propre à l'atmosphère mais qu'il apparaît dans les vésicules d’eau à la suite de l'in- terférence des rayons de plus grande longueur d'onde. Le firmament ne serait pas bleu par suite de l'absorption des rayons complémentaires comme l’est une fleur bleue, par exemple, mais sa coloration aurait la même cause que l'irisation des bulles de savon dont les parois sont devenues suffisamment minces. Toutelois, il y aurait à noter que le bleu du ciel serait exclusivement une couleur du premier ordre, c’est-à-dire de même origine et définition que celle qui, dans l'expérience bien connue des anneaux de Newton, entoure la tache centrale obscure. Les tons rouges orangés de l'aurore ou du crépuscule, 1 Ann. de Pogg., t. 76, p. 188 à 195. DU BLEU DU CIEL. 2929 d'autre part, s'expliquent aussi bien simplement. En effet, la lumière traversant les vésicules doit être néces- sairement complémentaire du bleu, mais nous ne pour- rons la percevoir que quand les rayons du soleil auront passé par un nombre considérable de vésicules car, d’après ce qui a été rappelé plus haut, la partie réfractée de la lamière est bien plus faible que la partie réfléchie *. Cette condition se trouve toutefois réalisée lorsque le soleil est à l'horizon; alors le nombre de vésicules traversées est bien plus grand. La théorie de Clausius paraît bien expliquer les faits observés. Elle à trouvé, en outre, un appui dans les expériences de G. Govi sur la polarisation de la lumière par diffusion * ainsi que dans celles de Tyndall sur l'illu- mination des nuages naissants”. Le célèbre physicien anglais a, notamment, fait voir que si l’on éclaire forte- ment un mélange d'air, de vapeur de nitrite de butyle, ou d’amyle, et d'acide chlorhydrique, sous une pression très réduite, il se produit « un azur splendide qui devient « d'abord de plus en plus prononcé, arrive à son maxi- « mum de pureté et d'intensité et passe ensuite, les par- «ticules devenant plus grosses, au bleu blanchâtre ». Cette lumière bleue ayant été reconnue polarisée, Tyndall a regardé son expérience comme reproduisant au moyen de substances spéciales, le phénomène de la coloration bleue du ciel et comme prouvant que ce bleu devait être 1 Si l’on prend pour wnité la lumière totale, la partie réfléchie serait 0,922 et la partie réfractée 0,078, dans les limites extrêmes, d’après les calculs de Clausius (loc. cit., p. 194). ? Comptes Rendus, t. 51, p. 360, 1860. 3 La chaleur mode de mouvement (Traduction de l'Abbé Moi- gno); Paris, 1874, p. 512 et suiv. 230 SUR L ORIGINE engendré par la réflexion el non par une absorption propre à l'atmosphère. Quoiqu'il en soit, l'explication de Clausius a soulevé des objections de la part de J.-W. Strutt', au moins en ce qui concerne l'existence réelle de vésicules de vapeurs dans l'air. Le savant anglais a établi, de son côté, par l’analyse mathématique, que des gouttelettes pleines pouvaient aussi réfléchir beaucoup mieux les rayons bleus. Il suffit pour cela que leur diamètre soit extrêmement petit et de l'ordre de grandeur des lon- gueurs d'ondes. Ce désaccord entre Clausius et Strutt n’a cependant pas d'importance pour le sujet qui nous occupe. Ce résumé de la théorie de l’illumination du firma- ment porle à croire, malgré tout ce qu’il a forcément d’incomplet, que la « grande énigme » du bleu du ciel, comme la nommait Herschell, a trouvé son explication. Néanmoins la solution proposée laisse encore place au doute. Il résulte des expériences mêmes de Tyndall que la lumière réfléchie par «un nuage naissant » n'est bleue que pendant peu d’instants ; elle passe bientôt au bleu pâle puis au blanc. Cette fugacité contraste singu- lièrement avec la fixilé et avec l’uniformité du bleu d’un ciel serein. Si l’on admet même, avec Clausius (Loc. cit., p. 192), qu’il se forme continuellement de nouvelles va- peurs, on ne comprend pas, sans autre explication, pour- quoi les vésicules devenues trop épaisses pour donner du bleu de premier ordre s’évaporeraient à nouveau pour en reproduire de plus fines, avec une régularité et une pré- cision telles que l'œil ne parvient à saisir aucune variation dans la nuance du ciel. D'autre part, le bleu du ciel n’a 1 Phil. Mag. (4), t. 41, p. 274, 1871. LT AE Les OCDE, Fe +. ?1 DU BLEU DU CIEL. 231 pas la nuance du bleu de premier ordre; celui-ci est plus gris: on s’en assure facilement par l'examen des anneaux de Newton. La théorie de Clausius postule, enfin, que la couleur des rayons de l'aurore et du crépuscule soient exactement complémentaires du pleu du ciel ; or, d’après E. Brücke ‘ il n’en serait pas ainsi. Ce physicien émet explicitement un doute sur l’origine du bleu du ciel et il regarde les couleurs crépusculaires comme indépen- dantes, au point de vue de leur production, du bleu du firmament. Enfin, je rappellerai un fait bien connu de toutes les personnes qui ont fait de grandes ascensions. À mesure que l’on s'élève, le bleu du ciel perd de plus en plus son ton blanchâtre ; au-dessus de 4000 mètres environ, le firmament paraît bleu sombre. En même temps, le degré de polarisation de la lumière va diminuant (Tyndall). Ii me paraît que la vraie conclusion à tirer du parallélisme de ces denx phénomènes, c'est que la cause de la polari- sation réside dans ce qui blanchit le ciel et non dans ce qui le bleuit. Ce qui empêche de se prononcer catégori- quement c’est l’indétermination du problème : dans la vallée on observe un bleu moins sombre, mais on a de- vant soi une épaisseur d'air plus grande et l’on pourrait, avec Tyndall, attribuer la plus forte polarisation à une réflexion plus multipliée des rayons lumineux. Quoi qu’il en soit de la valeur de ces doutes, il ne sera pas sans utilité de mentionner des observations que je crois nouvelles. Ann. de Poog. 1.88, p. 363. 232 SUR L'ORIGINE Observations nouvelles. Pour résoudre l’indétermination à laquelle il vient d’être fait allusion on peut, me paraît-il, opérer de la manière suivante. Si l’on regarde la polarisation comme la preuve de l’origine par réflexion du bleu du ciel, il faut nécessaire- ment admettre qu’en interceptant les rayons bleus, à l’aide d’une substance de couleur exactement complémentaire, on éteindrait, par le fait même, la partie polarisée de la lumière du firmament,. Si, au contraire, l'atmosphère de- vait sa couleur à une absorption, la suppression de la lu- mière bleue n’effacerait pas nécessairement la polarisa- tion ; celle-ci serait alors due plutôt à la réflexion du contingent blanc de la lumière du ciel. En réalité le phé- nomène à étudier est plus compliqué que les lignes pré- cédentes le supposent. La polarisation peut être due en partie à la formation du bleu et en partie aux réflexions nous amenant de la lumière blanche. Dans ce cas, l’in- terposition de la couche de couleur complémentaire ne supprimera que partiellement la polarisation. Voyons ce que l'observation va nous apprendre. Le choix de la matière dont la couleur est complémen- taire du bleu du ciel est une conséquence des recherches que j'ai faites il ya peu de temps, sur la cause de l'absence de coloration de certaines eaux limpides naturelles". On se souvient que l'hématite en parcelles assez fines pour être transparentes, est de couleur complémentaire au bleu de l'eau. Si l'on regarde le ciel à travers ces lamelles suspen- ! Archives des Sciences phys. et nat., 1899, t. VII, p. 5. DU BLEU DU CIEL. 233 dues dans un peu d’eau, on constate aussi la disparition du bleu du ciel. Toutefois le maniement des lamelles d'hématite est très incommode. J'ai renoncé à leur emploi pour me servir des solutions ferriques Jimpides dont la couleur paraît la même. Celle qui a le mieux ré- pondu aux conditions désirées a été une solution de sul- focyanure ferrique. Comme l’hématite, elle éteint aussi le bleu de l’eau quand sa dilution est suffisante. Pour la préparer, on ajoute une goutte d’une solution de chlorure ferrique à 5 p. ©. environ, à quelques centimètres cubes d’une solution de sulfocyanure de potassium à 10 p. c. puis on étend d’eau jusqu’à ce que l'intensité de la teinte rouge-orange soit en rapport avec celle du bleu de l’eau que l’on observe dans un tube de longueur suffisante. En interposant entre l’œil et le tube, une auge à faces paral- lèles contenant le composé ferrique, la sensation du bleu disparaît. Si l’on regarde de même le ciel serein au travers de cette auge on remarque aussi la disparition du bleu pour une concentration convenable du composé ferrique. Celle- ei est à chercher par tatonnements d’après l’état du ciel. Quand on la possède, on voit, dans le ciel, comme une tache blanche, d'intensité lumineuse nn peu affaiblie, ce qui doit être. Ce résultat étant acquis, on place entre l'œil et l’auge un polariscope (je me suis servi de celui de Savart, muni d’une lame de quartz, ou de gypse) et l’on constate nette- ment que la lumière, bien que privée de bleu es{ encore polarisée dans la méme proportion que celle du ciel non regardé à travers l'auge. En comparant le degré de polarisation avec celui du ciel nu, il ne m'a pas été possible de trou- ver une différence, avec l'instrument dont je disposais. ARCHIVES, L. VIL — Mars 1899. 17 234 SUR L'ORIGINE J'ai répété souvent cette observation pendant les nom- breux jours sereins des mois de septembre et d'octobre derniers, à diverses heures de la journée, et je suis arrivé invariablement au même résultat. Conclusions. On peut conclure, je crois, de ces observations que le fait de la polarisation de la lumière du ciel ne prouve pas nécessairement l’absence de couleur propre de notre atmosphère. La suppression du bleu paraît sans influence appréciable sur le degré de polarisation du firmament. On est plutôt conduit à admettre que la polarisation est due à la réflexion de la lumière sur des particules (vési- cules ou gouttelettes) assez épaisses pour ne pas être le siège de phénomènes d'interférences. Le bleu du ciel ne serait donc pas, comme on l’a pensé généralement, la cause de l'illumination de l'atmosphère, mais nous le ‘percevons comme une conséquence de celle-ci. La lumière du soleil, en pénétrant dans notre atmosphère y subirait une diffusion partielle à la suite de réflexions causées, très probablement, par les vésicules ou les gouttelettes de vapeur d’eau. Si le milieu était absolument incolore, le ciel nous apparaîtrait blanc, mais moins éclairant dans la direction perpendiculaire aux rayons solaires, ou le bleu est aussi plus sombre. Or, le fait que nous voyons le ciel bleu nous oblige donc à admettre que l’atmosphère n’est pas absolument incolore, mais bleue. Nous devons examiner, à présent, si cette conséquence se concile avec l'optique météorologique. D'abord on remarquera que la réflexion de la lumière, dans l’air, sans phénomènes de coloration, n’exelut, en DU BLEU DU CIEL. 239 aucune façon, la polarisation. Arago a vu, déjà en 183%, qu’il suffit que la lumière passe par une couche d'air de 50 mètres, troublée par des vésicules de vapeurs, pour se polariser notablement ‘. Hagenbach à fait la même re- marque en 1872*. Enfin, Lallemand avait déja émis l'opinion que le bleu du ciel n’est pas polarisé mais que la lumière polarisée est blanche *. Les considérations théo- riques sur lesquelles ce physicien se base, sont mêmes appuyées sur une expérience; cependant comme celle-ci peut être critiquée je n'insisterai pas. L'atmosphère aurait-elle, ensuite, une couleur propre: le bleu ? Non seulement rien ne s'oppose à ce qu’on admette le fait, mais je dirai que cette conclusion découle de nos connaissances physiques des constituants de l'air. En effet, parmi les substances dont le mélange forme l'air il en est quatre qui ont la couleur bleue. D'abord la vapeur d'eau. Tyndall dit, à ce sujet ‘, que « la vapeur « d'eau et l’eau liquide absorbent la même classe de « rayons ; C'est une manière d'établir que la couleur de « l’eau pure est aussi la couleur de sa vapeur ». Il ajoute que probablement l'atmosphère doit à la vapeur d’eau, d'être un milieu de couleur bleue, car on a remarqué que le bleu du firmament et des montagnes lointaines de l'horizon se fonçait en proportion de la quantité de va- peur d'eau contenue dans l’air. On se rappelle, en outre, que Ch. Montigny * a vu, dans ses nombreuses observa- MEoccit.;p. 127: ? Der Naturforscher, t. V, p. 23, 1872 (Das Licht des Land- schaftsduftes). ® Comptes Rendus, t. 75, p. 707, 1872. * La chaleur mode de mouvement, p. 365. ® Bull. de l’Acad. de Belgique, 3° série, t. 7, p. 304, 1884. 236 SUR L'ORIGINE tions sur la scintillation des étoiles, la couleur bleue appa - raître plus fréquente et plus intense chaque fois que l’air était plus humide. Enfin, le fait que le bleu de l’eau et le bleu de Pair se trouvent éteints par la même substance (voir plus haut), ne parle certainement pas contre une origine commune. D'autre part l’oxygène lui-même n’est pas incolore. M. Olszewsky (Chem. Zeitung. Repertorium, p. €6, 1891) dit que l'oxygène liquide exempt d'ozone est net- tement bleu sous une épaisseur de 30 millimètres. Sa coloration est donc environ cinquante fois plus prononcée que celle de l’eau pure puisque celle-ci ne commence à se manifester que sous 1500 mm. d'épaisseur. Ce physi- cien s’est demandé aussi si le bleu du ciel ne serait pas dû à l'oxygène ? Dans les régions plus élevées de l'atmosphère, là où les émanations organiques du sol deviennent plus rares, l’air renferme souvent sinon toujours, de l’ozone et du peroxyde d'hydrogène. Ces substances sont aussi bleues. D’après Olszewsky *, l'ozone liquide est si bleu qu’une couche de deux millimètres est presque opaque, d’après Hautefeuille et Chapuis* l'oxygène ozonisé autant que possible à la température ordinaire est bleu sous un mètre d'épaisseur. J'ai montré moi-même que le peroxyde d'hydrogène pur a une couleur bleue environ deux fois aussi foncée que celle de l’eau *. Il n’est donc plus possible de regarder l’air comme absolument incolore. D'ailleurs W.-N. Hartley rappelle, dans son travail sur les limites du spectre solaire, sur le bleu du ciel et la fluorescence de l Monatshefte für Chimie, t. 8, p. 69. ? Comptes Rendus, t. 91, p. 522. 3 Bull. de l'Acad. de Belgique, 3° série, t. 29, p. 363, 1895. DU BLEU DU CIEL. 237 l'ozone ‘ que Liveing et Dewar ont constaté que l'oxygène de l’air a effectivement un fort pouvoir absorbant pour les rayons à grandes longueurs d’ondes. Il attribue, lui- même, le bleu du ciel à la fluorescence des gaz de Pat- mosphère, principalement de l'oxygène et de l’ozone. Il regarde l'ozone comme se trouvant en quantité suffisante dans l’air pour donner à l'atmosphère une couleur bleue d'absorption. Il reste, à présent, à examiner siles phénomènes lumi- neux de l’aurore et du crépuscale ne sont pas un obstacle à notre manière de voir. On s’en souvient, d’après la théorie de Clausius le bleu du ciel et les lueurs rouges du matin et du soir au- raient une origine commune : le bleu étant le résultat de la réflexion et le rouge-orange celui de la réfraction des rayons solaires dans les vésieules de vapeur d'eau. En déplaçant maintenant l’origine du blen, on doit se de- mander comment pourront s'expliquer les lueurs crépus- culaires ? La réponse à cette question se trouve dans les résultats obtenus par Carl Barus dans ses recherches sur les couleurs des condensations nuageuses *. L'auteur à constaté que ces couleurs dépendent des dimensions des particules de vapeur et qu'elles permettent de distinguer sûrement la vapeur d'eau d'un amas de gouttelettes extrêmement petites ; elles donnent même, une mesure pour les dimensions de ces dernières. Il observait un jet de vapeur se détendant dans un tube de 60 cm. de long, fermé par des plans de verre, tandis que la lumière passait par le tube dans la direction de l’axe. Le résultat ? Fortschritte der Physik. t. 45, 3. Abth., p. 239, 1889. ? American meteorological Journal; March, 1893. 238 SUR L'ORIGINE général des observations peut se résumer en disant qu'une condensation nuageuse produit les phénomènes de coloration des milieux troubles. Suivant le diamètre des gouttelettes, la première lueur colorée vire du rouge au vert. Ce sont, en somme, des couleurs de diffraction d’ordre supérieur qui se produisent quand les dimensions des gouttelettes ont grandi au point derendre impossible la formation du bleu de premier ordre. Si les rayons du soleil traversent donc, le matin ou le soir, des couches d’air chargées de goutte- lettes dont les dimensions sont comprises, d’après Barus, entre 0,000 0% et 0,000 # mm., ils se coloreront de nuances diverses, étrangères au bleu proprement dit du firmament. Ces nuances ne seront pas nécessaire- ment complémentaires du bleu du ciel comme devaient l'être celles de la théorie de Clausius. La remarque de E. Brücke (voir plus haut) n’est plus une objection. On sait, en outre, que l’apparition de lueurs vertes, à l'aurore ou au crépuscule, n’est pas un phénomène bien rare. M. de Maubeuge en à signalé récemment une extraordinaire qui à accompagné le lever du soleil der- rière le massif du Sinaï « en lançant à la première se- « conde de son apparition un rayon lumineux vert-éme- « raude absolument pur et net ' ». L’explication des couleurs de l’aurore et du crépuscule peut donc être dé- tachée de celle du bleu du ciel. Pour terminer, je toucherai encore un point particu- lier qui semble étranger au sujet actuel mais qui s’y rat- tache cependant au fond. Lorsque Tyndall eut appelé de nouveau l'attention sur l’origine probable du bleu du ciel; on a cru que la cou- 1 Comptes Rendus, t. 127, p. 453, 1898. DU BLEU DU CIEL. 239 leur bleue de l’eau pouvait être due également à des phé- nomènes d’interférences. Cette opinion a été renouvelée récemment par M. R. Abess ‘ et regardée comme certaine (« sicher richtig und unwiederleglich »), de sorte que pour cet auteur le bleu de l’eau serait, à la fois, bleu de réflexion et bleu d'absorption. Je crois, pour ma part, que M. Abegs fait erreur : la réflexion de la lumière dans l'eau donne une illumination blanche, ou plus ou moins jaune, mais non bleue. Pour trancher la question, il suf- fira d’éteindre la lumière bleue des eaux naturelles par sa couleur complémentaire et s'assurer, si oui ou non, la polarisation disparaît en même temps et dans la même mesure. Je me propose de vérifier le fait sitôt que les devoirs de ma charge m’en laisseront le loisir. Liège, Institut de chimie générale, novembre 1898. ? Naturw. Rundschau, t. 13, n° 14, 1898. L’AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE LE MOTEUR AIR-EAU PAR Raoul PICTET (Suite et fin ?). CHAPITRE VIIL APPLICATION DU MOTEUR AIR-EAU A L'AUTOMOBILISME. Les conditions de fonctionnement du moteur Air-Eau, sa théorie, son rendement, et les phénomènes physiques liés d’une part à la production de la chaleur, d'autre part à son utilisation dans le cycle de l'appareil sont exposés dans les chapitres précédents: il convient maintenant de retourner en arrière et de déterminer comment ce mo- tenr répond au programme fixé pour l’automobilisme au commencement de cette étude. Nous examinerons si ce type rationnellement étudié est susceptible de faire faire un nouveau pas en avant à cette branche de l’in- dustrie contemporaine. Rappelons ce que nous avons énoncé sur les caractères essentiels des moteurs destinés à l’automobilisme : ! Voir Archives, t. V, avril 1898, p. 350, mai, p. 444, et juin, p. 550; t. VI, juillet, p. 16 ; décembre, p. 555; t. VIT, janvier 1899, p. 43; février, p. 139. L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 241 1° Le moteur doit permettre au véhicule de circuler sur n'importe quelle route, avec toutes les déclivités cor- respondant aux pentes les plus importantes permises aujourd'hui par les lois sur les routes, c’est à dire de dix à douze pour cent. 2e Le moteur doit s’alimenter avec des matières pre- mières communément répandues, afin de pouvoir trouver facilement et fréquemment les matières nécessaires à la production de la force motrice. Envisageons encore ici quelques conditions intimement liées à la marche d'un moteur destiné à l’automobilisme : Il faut que l’automobile puisse partir rapidement, dès qu’on en a besoin, sans qu’on ait à attendre trop longtemps la mise sous pression de l’appareil. Il faut qu'il fonctionne sans trépidations et ne fasse pas subir aux personnes qui sont dans la voiture les chocs continus dus au travail des pistons. Il faut pouvoir arrêter instantanément le véhicule s'il y a lieu d'éviter quelque obstacle inopiné. Il faut assurer la double marche en avant et en arrière, cette dernière étant indispensable sur une route acci: dentée ou pour tourner dans un chemin étroit. Il faut que l'appareil soit de faible poids, d’un méca- nisme simple, et puisse être construit avec des métaux usuels. Enfin, lorsque le conducteur voit devant lui une rampe il doit, sans être obligé de subir un temps d'arrêt, pou- voir la franchir sans employer des engrenages ni modi- fier beaucoup son allure, car les trop grands changements de vitessesont désastreux pour la marche d'un automobile. Nous pouvons affirmer quetoutes ces conditions se réa- lisent facilement avec le moteur Air-Eau. 249 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Résumons de ce chef les principales dispositions adop- tées pour permettre cette marche normale. Admettant exactement le principe qui a été décrit dans la première partie de ce mémoire, nous pourrons utiliser à notre choix des moteurs à double effet fonc- tionnant seulement jusqu'à 215° de chaud avec de la vapeur à 12 atmosphères, ou bien employer des cylindres à simple effet pouvant fonctionner jusqu’à 350° de chaud. Suivant qu'on attribuera une plus grande importance à l’économie de marche ou, au contraire, à la légéreté de l’appareil, le constructeur adoptera les machines à simple ou à double effet. On peut utiliser à volonté pour la construction de ce moteur la fonte ordinaire et la fonte d'acier : les cylindres peuvent être en tubes d’acier : les surfaces de l'échangeur en tubes de bronze, de cuivre ou d’acier. La construction du moteur peut par conséquent être d’une légéreté remarquable, puisque les cylindres mo- teurs, soit les surfaces utilisant la chaleur, peuvent être amenées au minimum de poids par leur simplicité et leur faible épaisseur. D'après nos prévisions, un moteur pouvant atteindre de huit à dix chevaux de force ne pèsera pas plus de cent cinquante à deux cents kilos. Pour chauffer l'appareil, on peut utiliser n'importe quel combustible, mais nous recommandons tout parti- culiérement l’emploi du pétrole qui donne une quantité considérable de calories pour chaque kilogramme em- porté. Le pétrole peut se régler aujourd'hui avec une grande facilité pour sa combustion totale dans un foyer, et comme ce combustible est liquide et qu’il peut tenir sous pression à l'extrémité d’orifices très fins, on peut L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 243 ouvrir une série de becs brûleurs qui permettent, au bout d’un laps de temps très court, de tripler, de qua- drupler la puissance de la flamme et la quantité de cha- leur fournie au foyer. Un levier qui commande une série de robinets succes- sifs permet de laisser aisément sortir dans le foyer une quantité triple ou quadruple de pétrole, ou, au contraire, de maintenir à l’état de veilleuse des brûleurs qui un moment auparavant faisaient jaillir une flamme puis- sante. En plaçant devant le conducteur de l'automobile un levier spécial se mouvant devant un tableau sur lequel on a gravé les indications des pentes à parcourir, il sera très facile de préparer son foyer à quelques centaines de mètres de distance sans interrompre la marche, de ma- nière à forcer la puissance du foyer et à la rendre varia- ble, proportionnellement aux efforts à vaincre. Le conducteur n’a qu’à porter son attention au devant de lui et estimer (l'habitude permettra de le faire rapide- ment) la valeur de la rampe à gravir, puis à placer son levier sur le numéro indiqué par son estimation. Immé- diatement, le foyer recevra plus de chaleur, augmentera les quantités de vapeur disponibles et compensera au moment voulu les efforts plus puissants que la machine est obligée de produire. Avec la connaissance du pays parcouru, le conducteur pourra toujours prendre les dispositions nécessaires avant d'aborder les rampes afin de les franchir à une allure régulière. Grâce à ce dispositif, la machine augmentant de puis- sance sans aucune modification quelconque dans son mécanisme pourra garder une vitesse presque constante quels que soient les accidents de terrain. 244 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Ce point est d'une réelle importance pour le progrès de l’automobilisme tel qu’on le conçoit aujourd’hui. Enfin, lorsque au lieu d’avoir devant soi une rampe, l'automobile s’engagera sur une descente, le compresseur à air servira de frein. Il suffira de laisser fonctionner le compresseur et d’ad- mettre l’air comprimé dans un réservoir auxiliaire de capacité variable placé n'importe où sur la voiture, sous le siège du conducteur, dans le caisson, sous les ban- quettes, etc., etc. Cet air comprimé pourra être abandonné à l'intérieur sous une certaine pression, soit, 3, 4, 5 et jusqu'à 12 atmosphères. Avant de mettre le frein, on aura par con- séquent emmagasiné dans un réservoir une assez grande quantité de potentiel sous forme d’air comprimé. Cette réserve n'est point inutile. Lorsque l'automobile voudra partir pour sortir de la remise, dès qu’on aura allumé en veilleuse tous les becs du foyer et avant que la chaleur ait pu se propager dans tout l'appareil, l'automobile pourra parcourir cinq à six cents mètres avec la puissance motrice accumulée dans cet air comprimé lequel agira dars l'intérieur de Ja machine, comme la vapeur et l'air le feront un peu plus tard. La surface des chaudières des échangeurs et la capa- cité calorifique des cylindres étant extrêmement faibles, la puissance mécanique de ce réservoir d'air ne sera pas encore épuisée que le moteur prendra sa vie naturelle et permettra de reconstituer rapidement ce potentiel dis- paru. Ainsi point de temps perdu au départ et un frein con- sistant en une accumulation méthodique d'énergie jus- L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 245 qu'à concurrence de la dimension de l’accumulateur représenté par le réservoir auxiliaire. Enfin lorsqu'on se trouvera en face d'une montée très raide qui nécessitera un coup de collier puissant, on pourra utiliser d’une part tout l’air comprimé à pleine pression associé à la vapeur également à pleine pression et en supprimant le travail du compresseur, ce qui s’ob- tient en fermant l'admission de l'air. La machine donnera alors dix fois plus de travail que dans la marche normale sur une longueur de quelques cents mêtres. Ce coup de collier pourra permettre à automobile de franchir des rampes que les voitures ordinaires n'ose- raient aborder. On voit par ce qui précède que le moteur Air-Eau est susceptible de fonetionner presque comme un moteur à air chaud, lorsque la déclivité du terrain est légère ou lorsque les routes bien entretenues permettent au roule- ment de s'effectuer sans grande résistance. Dans ces conditions le moteur n’emploie que très peu d’eau, presque uniquement de l'air; il donne alors peu de travail, consomme peu de pétrole et maintient cepen- dant une bonne vitesse à l'automobile. Dès que la route devient moins bonne ou légèrement montante, la machine entre dans sa période de force nor- male. Enfin, lorsque des accidents de terrain forcent la ma- chine à sortir des conditions ordinaires, elle peut par des modifications successives et prévues arriver à donner une puissance atteignant environ dix fois le travail nor- mal. La machine ayant sa mise en train pour la marche en avant et pour la marche en arrière, i: est possible d’ajou- 246 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. ter à l’action des freins la contre-vapeur, ce qui est impraticable avec les moteurs en service aujourd’hui sans risque de briser les engrenages et les transmissions de mouvement. Au point de vue du poids du combustible, les calculs nous montrent que le poids moyen par cheval et par heure sera d’un demi-kilogramme de pétrole pour une force de deux à trois chevaux. Ce sont des conditions que nous estimons très avantageuses, étant donnés les rendements actuels des moteurs à pétrole. Le poids de l’eau à transporter avec soi sera relativement faible puisque la dépense en eau sera d’une façon moyenne de six à dix kilos par heure pour une force de deux à trois chevaux. L'air atmosphérique se prend pendant la marche et le réglage du combustible se fait par le conducteur qui dirige le foyer uniquement par la manœuvre du grand levier réglant l’écoulement du pétrole. Une prise d’air maintient, au moyen de régulateur, une pression constante sur le réservoir à pétrole de ma- nière à assurer un débit régulier aux brûleurs. La communication du mouvement aux roues motrices se fait simplement par un appareil différentiel commandé à volonté soit directement soit par une Chaîne. La machine ne subit aucune trépidation si elle est bien compensée dans les pièces mobiles et le moteur est complètement à l’arrêt lorsque l’automobile ne bouge pas. Le graissage se fait comme pour les machines à vapeur similaires et n’entraîine aucune complication spéciale. En réalité, par sa souplesse, sa légèreté, l’économie du combustible, la faible quantité d’eau suffisante à son fonctionnement, le moteur Air-Eau est une solution du sie QE =] L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. 24 problème de l’automobilisme qui se dégage directement des principes de la théorie mécanique de la chaleur et s'adapte à merveille à toutes les conditions de ce problè- me si complexe. Nous n’avons pas à entrer ici dans plus de détails sur la construction de ce moteur. Nous avons voulu en esquisser seulement la théorie et le functionnement inté- rieur dans ses divers modes, afin de montrer combien l'introduction de l'air atmosphérique dans le cycle des moteurs transforme d'une façon profonde ces mécanis- mes si connus et si bien étudiés lorsqu'ils fonctionnent avec la vapeur d’eau pure. C’est tout ce que nous voulions momentanément dire sur cette question. CONCLUSIONS. Généralisons les conclusions qui découlent de cette étude et appliquons-les à toute industrie qui réclame de la force motrice. 1° Pour le moteur Aïr-Eau de même que pour toute autre machine thermique, on constate la loi suivante, classique en thermodynamique : le rendement écono- mique d’un moteur s'élève proportionnellement à la tem- pérature de la chaudière (la température la plus élevée du cycle), et proportionnellement encore à la pression des gaz qui actionnent les pistons moteurs. 2° Sil’on compare deux moteurs de même force, l’un fonctionnant au système Air-Eau, l’autre à la vapeur d'eau pure, le rendement du premier sera d'autant meil- lear, comparé au second, que la pression absolue et la température seront plus basses. Ce point est intéressant à constater. 248 L'AUTOMOBILISME ET LA FORCE MOTRICE. Ces conclusions qui paraissent paradoxales sont cepen- dant directement déduites des lois de la thermodynami- que; on aura pu s’en convaincre en lisant l'étude que nous venons d'exposer. Les constructeurs se serviront de ces lois pour déter- miner les dimensions de tous les organes mécaniques composant un moteur dont la puissance doit répondre à un besoin précis. Comme vérification de ce qui précède, nous pouvons dire qu’une machine Air-Eau fonctionnant à six atmos- phères, pression des plus usuelles dans l’industrie contem- poraine, permet de réaliser une économie de 45 °/, sur la dépense d’un moteur similaire fonctionnant à la vapeur d’eau pure. Lorsque la pression tombe à trois atmosphères l’éco- nomie s'élève jusqu'à 59 °/,. Il sera possible d'utiliser le moteur Air-Eau pour les chemins de fer, les tramways, la navigation, les éléva- teurs, eic. En un mot nous nous proposons d'introduire le sys- tème nouveau dans toutes les machines motrices qui fonctionnent aujourd’hui à la vapeur seulement, et no- tamment dans celles qui n’emploient pas la condensa- tion. C’est surtout pour celles-ci que l’économie résultant du nouveau moteur est évidente. Nous allons exécuter de nombreuses expériences avec les modèles actuellement en construction, et nous ferons suivre ce mémoire d'une étude numérique et expérimen- tale qui nous permettra de comparer les résultats théori- ques exposés ici avec les chiffres donnés par les obser- vations directes. NAS ENL AP TN | SUR LA CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE CHEZ LES THÉCAMOEBIENS PAR E. PENARD ‘ Docteur ès-sciences. Les phénomènes de reproduction chez les Protozoai- res ont toujours été difficiles à observer, et c’est peut- être chez les Rhizopodes d’eau douce que les observations sont encore le plus indécises. Ces petits êtres se prêtent en effet mal à l'expérience, et quand de temps à autre se présente un individu qu'il serait intéressant de suivre dans son développement, l'attente de l'observateur est trop souvent déçue par la persistance de l'animal à rester dans l’état où on l’a trouvé. Ce que l’on connaît le mieux chez les Thécamoebiens ou rhizopodes à coquille solide, se rapporte aux phéno- mènes de la bipartition. Le corps mou se divise en deux, avec participation du noyau, et dans quelques rares occa- sions on a pu voir ce dernier présenter alors des phéno- mènes de karyokinèse; plus souvent on à dû se borner à constater une simple division par étranglement du plasma, Quant à la coquille, dure et presque toujours formée ARCHIVES, t. VIL — Mars 1899. 18 250 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE d’élément siliceux reliés entre eux par un ciment de na- ture chitinoïde, elle se forme par un procédé tout parti- culier : l’animal rassemble au préalable dans son corps même une provision d’écailles où de pierres; lors de la division, son plasma sort par la bouche, formant à l’exté- rieur une sorte de sac ou de bulle qui prend très vite la forme et la grandeur de la coquille-mère; les éléments de réserve, pierres ou écailles, arrivent à leur tour par la bouche, glissent le long des parois de la bulle, et pren- nent leur position définitive les uns à côté des autres dans l’ordre le plus convenable pour eux. La nouvelle coque ainsi formée durcit irès vite, mais se distingue tou- jours de l’ancienne en ce qu'elle est plus claire, plus dé- licate, en même temps que le ciment interstiliel est plus tendre, et jamais coloré comme dans l’ancienne coque. Telle est la marche suivie dans le dédoublement ordi- naire; j’ajouterai cependant que d'après mes observations il est probable que, dans certaines espèces au moins, la bulle émise par l’animal-mère dureit très vite à la surface de manière à constituer une fine membrane, et que c’est sous cette première enveloppe que vont se loger les écailles; dans une Arcella même, j'ai vu cette fine mem- brane ou pellicule externe se détacher et s’en aller à la dérive après la formation complète de la nouvelle enve- loppe‘. Dans un mémoire paru en 1891*, Rhumbler a étudié 1 E. Penard. Etudes sur les Rhizopodes d’eau douce. Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, Tome XXXI, 1890. ? Rhumbler. Beiträge zur Kenntniss der Rhizopoden. Ueber Entstehung und secundäres Wachsthum der Gehaüse einiger Süsswasserrhizopoden. Zeitschrift fur wissenschaftliche Zoologie. Vol. 52. À 10, Dé CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 251 ce genre de dédoublement chez la Difflugia acuminata, Ehrenberg, où plutôt chez une variété de cette espèce à laquelle j'avais en 1890 donné le nom de Difflugia ele- gans; je l'avais en effet reconnue comme parfaitement autonome; elle est munie d’une corne postérieure comme la Difflugia acuminata, mais s’en distingue par une taille bien moindre, des contours urcéolés, et par la singulière habitude qu’elle a de se garnir presque toujours la bou- che d'un bouquet d'écailles ou de baguettes siliceuses. Rhumbler explique la présence de ces écailles en di- sant que dans cette espèce, les matériaux de réserve, au lieu d’être accumulés dans l’intérieur de l’animal, sont gardés à l'extérieur jusqu’au moment où ils deviendront utiles : c’est ce qu'il appelle Extrathalame Aufspeicherung des Gehaüsematerials; d’autres fois encore ces écailles ser- viront à former des kystes durs et globuleux, au sein desquels j'animal se retirera pendant un temps. Dans mon mémoire sur les Rhizopodes, j'avais égale- ment émis l'opinion que ce bouquet d'écailles pourrait bien être destiné à la confection d'une nouvelle coque ; mais cette explication m'avait paru en somme peu plau- sible, parce que les éléments qui forment le bouquet en question ont pour la plupart une forme particulière: ils sont généralement longs et étroits, élargis en pétales au sommet, tandis que la coquille elle-même est revêtue de pierres semblables à celles de toutes les Difflugies. Rhumbler ne dit pas d'ailleurs qu'il ait observé direc- tement la construction d'une nouvelle coque au moyen de ces écailles buccales, mais il parle du fait comme d’une chose certaine, et peut-être est-il après tout dans le vrai. Quoi qu'il en soit, le mémoire de Rhumbler traite en majeure partie d’un autre sujet, dont les lignes précéden- 292 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE tes n’ont pour but que de préparer l’examen, et qui prête, me semble-t-il, à de nombreuses critiques. Il concerne surtout l'accroissement possible de la coquille et combat les idées de Verworn, quien était arrivé à la conclusion que la coque une fois formée n’est plus aucunement mo- difiable ‘. Rhumbler désire avant tout « empêcher que la théorie « fondée par Verworn de l’immuabilité de l'enveloppe « chez les Rhizopodes d’eau douce ne prenne trop ferme- « ment pied, et ne conduise à des conclusions erronées. » Et il faut le dire, Rhumbler semble en voie d'obtenir gain de cause, car dans l'excellent Traité de Zoologie de Delage et Hérouard* on lit à propos de l'enveloppe des Théca- moébiens : « Elle s'accroît avec l'animal par inlussuscep- tion », et plus loin, à propos de lArcella: « Pour grossir, « l’animal fait éclater sa coquille, la disjoint en quelques « places, et la répare sous ses nouvelles dimensions. » Or il est très probable que Delage et Hérouard, qui eitent souvent Rhumbler, s’en sont purement rapportés à ses conclusions, et comme le Traité de ces auteurs est où sera très répandu, peut-être faudrait-il reprendre presque dans les mêmes termes la thèse de Rhumbler, mais en la retournant dans le sens de Verworn. En effet cette question, qui paraît être une affaire de détail, à une grande importance pour tout ce qui con- cerne l’organisation des Rhizopodes, etil n’est pas inutile de montrer que Rhumbler s’est trop pressé, et que ses conclusions ne reposent, j'en suis persuadé, que sur des faits très controversibles. ‘ M. Verworn. Biologische Protistenstudien. Zeitschrift für wiss. Zool. Vol. XLVI. 2 Traité de Zoologie concrète. Vol. I. Paris 1896. CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 253 Rhumbler tient en principe pour certain que l’enve- loppe des Thé’amoebiens doit grandir, croître avec l’âge. Les observations qu'il a faites sur la Difflugia acuminata (Diff. elegans Penard) ne lui ont, il est vrai, rien montré de semblable, et il a trouvé en fait la coque jeune égale en tous points à celle de la mère, mais, dit-il, les coques doivent grandir, puisque dans une même espèce la taille varie considérablement suivant les individus. Me réservant d'examiner dans un instant cette der- niére considération, je voudrais à mon tour présenter quelques remarques. Dans le cours de mes études il m'est arrivé très fréquemment de rencontrer des indivi- dus liés deux à deux par la bouche, et présentant des phénomènes tantôt de division tantôt de conjugaison. Les cas de division indubitable que j'ai observés particu- lièrement se rapportent aux espèces suivantes : Difflugia lobostoma, Difflugia pyriformis, Difflugia ele- gans, Centropyxis aculeata, Cyphoderia margaritacea, Ne- bela collaris, Arcella vulgaris, Heleopera sylvatica, Assu- lina semilunum, Assulina minor, Euglypha alveolata. Partout, dans ces espèces, les coquilles nouvellement formées, plus claires et généralement plus souples que les vieilles, étaient parfaitement semblables à leurs pa- rents, jusque dans le détail de leurs ornements (cornes, etc.). Je puis pourtant citer à cela une exception qui se rattache précisément à la Difflugia elegans, mais à une forme particulière à la faune profonde du lac de Genève : cette variété est beaucoup plus grosse que la forme type, et la corne postérieure caractéristique de l'espèce y est normalement remplacée par une pierre collée au sommet de la coque; or, dans deux individus que j'ai trouvés en cours de division, le sommet de la jeune coquille était 254 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE arrondi; il ÿ manquait la pierre terminale, que sans doute l'animal y ajoute après coup. Partout également j’ai constaté une identité approxi- mative de taille entre les deux coques; quelquefois pour- tant il existait une légère différence, mais alors l’avan- tage de volume était tantôt pour la nouvelle coque, tantôt pour l’ancienne, ce qui empêche toute déduction quant à un développement de taille. Généralement aussi chacune des deux coquilles, une fois la séparation opérée, est munie d’un plasma et d’un noyau; parfois cependant, chose curieuse, la vieille coque conserve tout le plasma; ce dernier s’enkyste alors, laissant vide la jeune enveloppe, qui pourtant reste attachée à l’ancienne. D'autres fois enfin tout le corps mou passe dans la nouvelle coque; c’est alors une sorte de mue ou d’exu- viation, qui a été pour la première fois clairement dé- crite par Claparède et Lachmann chez l’Arcella vulgaris. Le genre Arcella est en effet très sujet à cette exuviation; c'est à ce phénomène sans doute qu’il faut rapporter ces grandes quantités de jeunes Arcelles, presque complète- ment hyalines ou à peine jaunâtres, à membrane délicate et souple quoique munie de toutes ses ponetuations alvéo- laires, mais de taille habituelle, que l’on trouve à certains moments. Rhumbler cite le fait de l’exuviation de l’Ar- cella comme une preuve de sa théorie, car, dit-il, si l’ani- mal mue, c'est qu'il se trouve trop à l’étroit, et s’il veut une nouvelle coque, c’est qu'il lui en faut une plus grande. Mais on peut fort bien supposer d’autres raisons pour expliquer la mue; chez l’Arcella, par exemple, la coquille devient peu à peu brune ou même noirâtre, et finit peut-être par attirer trop vivement l'attention des petits crustacés, etc. CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 255 Puis il n’est pas certain que chez l’Arcella la jeune coque soit plus grande que l’ancienne; mes observations tendraient plutôt à montrer une égalité générale. Enfin, si le volume de la coque augmentait à chaque mue, nous aurions là plutôt une preuve que, la coque étant immua- ble, l’animal, s’il grandit, est obligé de s’en construire de toutes pièces une nouvelle. [Il y aurait peut-être même là des recherches intéressantes à faire, mais si elles abou- tissaient dans le sens indiqué, elles iraient droit contre la théorie de Rhumbler, qui admet une croissance de la co- quille elle-même. Il ne semble done pas, jusqu'ici, que l'accroissement de l'enveloppe chez les Thécamoebiens soit chose directe- ment observée. Mais Rhambler tient cet accroissement pour certain, et, d’après lui, il s'opère, grâce à un ciment (Kitisubstanz), susceptible de se ramollir et de se redurcir au gré de l'animal, même après un temps assez long. Ainsi dans la Difflugia bicuspidata Rhumbler, le kyste dur, formé de pierres liées entre elles par ce ciment, doit nécessairement se ramollir pour laisser sortir plus tard l’animal ; de même la Diffl. acuminata perce son kyste et se bâtit une nouvelle coque avec les pierres même de ce kyste, ce qui ne serait possible qu'après ramollissement da ciment. Il y a là, je crois, des faits positifs, et j'en ai parfois constaté de semblables, mais le fait d’un ramollissemert possible de la substance cimentitielle n’est par lui-même aucunement une preuve d'un accroissement de l’enve- loppe. Quant à un ciment, ou « Kittsubstanz », il est hors de doute qu’il existe; Rhumbler cite le cas où des coquil- les sont partiellement revêtues d'éléments étrangers beau- 256 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE Coup trop gros pour pouvoir passer par la bouche ; il faut qu'ils aient été cimentés après coup. De mon côté j'ai'observé beaucoup de cas de ce genre, par exemple des diatomées collées à la coque et plus longues que la coque elle-même, je pourrais aussi mentionner une petite Difflugia (D. saxicola Pen), généralement recouverte de pierres en partie plus grosses que l’orifice de la coque, et qui a l’habitude, avant de s’enkyster, de se coller par la bouche à une large pierre plate, souvent plus grande que la coquille tout entière. Rhumbler, n'ayant pas, comme nous l’avons vu, observé directement un accroissement de coquille, a fait des essais de régénération, ou de reconstitution des par- ties blessées; cette régénération serait alors à son avis une preuve indirecte d’une faculté d’accroissement de la coque entière. Verworn avait déjà tenté dans le temps sans succes les mêmes essais; les expériences de Rhum- bler n’ont également donné que des résultats négatifs, mais il croit cependant cette faculté absolument inatta- quable. Ayant en effet répandu des fragments de verre rouge dans de l’eau habitée par des rhizopodes, il a trouvé un jour une nouvelle coquille de Lecquereusia spi- ralis collée, et pour ainsi dire moulée à l’un de ces frag- ments. Les quelques essais occasionnels que j'ai faits moi- même n'ont pas été plus heureux que ceux de Verworn et de Rhumbler; mais j'ai rencontré parfois des individus intéressants, p. e. une coquille de Quadrula, vide et par- faitement rigide, mais anormale: elle avait dû être rom- pue transversalement, le long d’une rangée de plaques, puis recimentée, mais sans que l’animal eût rejoint exac- tement les deux bouts; on aurait alors pu la comparer à 4 CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 257 une colonne formée de deux pierres, et dont l’une aurait été légèrement déchaussée et poriée de côté par an trem- blement de terre. En somme je serais porté, aussi bien que Rhambler, à considérer comme certaine la faculté de régénération, ou plutôt de réparation des parties blessées. Mais de là à appliquer le fait à une croissance normale de la coque tout entière, 11 y a un pas immense que rien ne nous au- torise à franchir. Un autre argument est fourni à Rhumbler par la pré- sence de matière cimentitielle à la bouche. On remarque. dit-il, fréquemment une substance collante à la bouche de la coquille ; le fait est prouvé par la coloration que prend celte bouche par l'effet des réactifs { Lecquereusia spiralis, etc.). De même chez les Nébélides les lèvres se colorent en brun par l'iode. Cette remarque est parfaitement juste; moi-même j'ai souvent observé des faits pareils (Nebela, Heleopera, etc.). Les bords buccaux, ou lèvres, sont presque toujours plus clairs et plus mous que le reste de l'enveloppe, et je les ai vus souvent se colorer par le carmin, l’hématoxiline, etc. J'irai même plus loin, en disant que dans quelques espèces ces lèvres peuvent être souples et membraneuses, jusqu’à finir en une sorte de pellicule qui permet à la bouche, tout en plaquant sur le plasma, de s'ouvrir ou de se fermer à volonté (Æeleopera, Hyalosphenia cuneata, Hyalosphenia punctata). Mais cette faculté de coloration de la coquille à la bou- che plus qu'ailleurs, peut avoir une autre signification que celle ayant trait à des phénomènes de croissance ; je crois pour mon compte, que si celte région se colo’e, c'est qu'elle est pour ainsi dire vivante, sans qu'il y ait 258 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE nécessairement croissance ; en effet tandis que la coque presque dans son entier est morte, inerte et séparée du plasma par un espace que remplit le liquide ambiant, le col est presque toujours en contact avec ce plasma, et reste plus où moins mou, ou en tout cas revêtu d’un verni de mucus. De plus, dit Rhumbler, la lèvre dans certains individus est garnie de dents, ou bien les encoches entre ces dents peuvent être remplies, ce qui prouve un dépôt subséquent de matière; chez les Nébélides les bords de la coque sont souvent recourbés, souvent droits ; il y aurait done de ce fait un léger accroissement pour les uns ou pour les autres. Ces faits sont également certains, mais il n’y faut, me semble-t-il, plutôt voir qu’un accroissement tout à fait local, et qui n’a pas de portée pour la coquille entière. Le bec des oiseaux grandit sans qu’on puisse en inférer qu'il y a croissance pour l'oiseau lui-même. [y a, dit encore Rhumbler, souvent un rapport très changeant suivant les individus entre la longueur du col et celle de l'enveloppe tout entière, donc le col au moins grandit. Mais personne n’a jamais constaté d’allongement du col dans un même individu, et ces variations se ver- ront aussi bien, que l’on compare entre elles des coques jeunes ou des coques vieilles: il n’y a là sans doute que des différences originelles, déjà existantes au moment où la jeune coque se détache de l’ancienne. ! Dans le genre Cyphoderia cependant, il me semble qu’il se produit avec le temps une légère croissance du col, par apport de matière chitinoïde et peut-être même de petites plaques à la bouche, mais la coquille elle-même semble rester absolument rigide. x CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 259 D'ailleurs, on pourrait citer bien des espèces chez les- quelles un allongement du cou semble impossible. Ainsi dans tous les Euglypha les écailles de la bouche sont dès l'origine dentelées, et différentes de celles du reste de la coque; s’il y avait croissance, il faudrait ou bien que la substance nouvelle se trouvât en avant des dents, ce qu'on ne voit jamais, ou bien qu'il y eût une intercala- tion derrière les écailles buccales, ce qui serait encore plus étonnant, car l’ordre et la belle symétrie des plaques de la coque en souffrirait certainement. Dans un nombre assez considérable d'espèces égale- ment (Assulina, Corythion, Campascus, Sphenoderia den- tata, etc.), la bouche est ornée de dents, de collerettes, de visières, ou d'appendices quelconques, qui étant toujours terminaux, exigeraient en tout cas pour le col un allon- gement intercalaire, lequel n’a jamais été observé. Chez une Difflugia (D. bacillifera Penard) j'ai toujours trouvé la coque formée entièrement de diatomées allongées, mais ornée à la bouche d’un anneau de globules siliceux ex- trêmement petits (diatomées ?); cet anneau est toujours simple et terminal, et la croissance ne s’est jamais faite sur les bords buceaux, car on y trouverait, ou plusieurs rangées de globules, ou un bourrelet en avant de ces globules. Une preuve ultérieure de croissance est fournie à Rhumbler par certaines lacunes, ou espaces libres entre les pierres qui couvrent la coquille, et qui montreraient qu'à cet endroit les pierres se sont écartées, en même temps que l’espace intercalaire se garnissait de matière chitinoïde. Mais il n’y a jà que la constatation d’un fait très ordi- naire; dans tous les Thécamoébiens on peut s’attendre à 260 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE trouver sur la coque des lacunes plus ou moins dessinées, et cela dès le moment de la formation de l'enveloppe. Ainsi dans un tout jeune Centropyxis, que je venais de voir se détacher de l’animal-mère, la coque présentait déjà, sauf la grande transparence, l'aspect habituel, mais il existait partout de larges espaces non recouverts d’é- cailies, où l’enveloppe primitive seule était visible. A cette Occasion même, j'ai pu constater un fait intéressant, à savoir que la membrane jeune et incolore du Centropyxis est recouverte de ponctuations serrées et régulières, rap- pelant les jeunes coques de l’Arcella, avec laquelle Cen- tropyxis acquiert par là une parenté assez rapprochée. EnGo, dit Rhumbler, une dernière preuve, évidente, de l’accroissement de la coquille réside dans le fait que dans la nature on trouve pour une même espèce des dif- férences de taille considérables d’un individu à an autre. Il existe, cela est certain, souvent de grandes diffé- rences ; tous les auteurs en citent, et dans leurs diagnoses on voit fréquemment les longueurs indiquées varier com- me 2 et 3, et quelquefois du simple au double. Mais, en premier lieu, pourquoi ces différences, fussent- elles assez sensibles, seraient-elles nécessairement conco- mitautes d'une croissance ? Ne pourraient-elles pas être originelles, et prouver simplement une différence d'adulte à adulte ? Puis, ces différences mêmes ne sont-elles pas plus apparentes que réelles? Après m'être longtemps occupé de Rhizopodes et avoir va passer sous mes yeux par milliers et milliers des coquilles appartenant à presque toutes les espèces connues, après avoir cru comme d’au- tres à des variations de taille très sensibles, je suis arrivé CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 261 à la conclusion qu’en somme la longueur de la coquille chez les Rhizopodes d’eau douce est relativement cons- tante, et constitue un élément d’une réelle importance comme caractère spécifique. Comment donc concilier ces vues avec les faits mêmes, qui nous montrent par-ci par-là des différences considé- rables d’un individu à un autre? C’est ce que les remar- ques suivantes pourront peut-être éclaircir. 1° Les chiffres indiqués par les auteurs vont de l'extrême à l’autre de l'échelle de grandeur, et les extrê- mes sont des exceptions ; il est indubitable que dans chaque espèce on peut se trouver en présence d'un individu de taille exceptionnelle, cela chez les Rhizopodes comme chez les animaux supérieurs. On pourrait aussi bien dire que chez l’homme la taille de l'adulte varie entre 1 m. 20 et 2 m. 30, ce qui serait juste, mais en donnant une idée fausse de la taille humaine. 2° Il existe en général une très grande confusion dans la systématique : des formes parfaitement fixées, auto- nomes, des espèces véritables, étant grâce à une ressem- blance générale dans laquelle on ne tient pas compte de la longueur, cataloguées sous nn même nom spécifique. Le genre Difflugia surtout aurait besoin sous ce rapport d’une révision générale ; c’est ainsi que tout ce qui dans ce genre à une pointe en arrière est appelé Difflugia acu- minala ; ce qui est globuleux représente la D. globulosa, ce qui se trouve un peu allongé en même temps que renflé en arrière la D. pyriformis. Mais pour nous en tenir à ces trois espèces, 1l y a en réalité dans chacune un certain nombre de formes parfaitement autonomes. Pour le mo- ment la revision en serait, il est vrai, prématurée, et ne 262 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE ferait, dans l’état actuel de nos connaissances, qu’obscur- cir le sujet déjà assez compliqué ‘. 3° Ilest absolument hors de doute que quelques espè- ces, presque toujours appartenant au genre Difflugia, présentent un nombre considérable de formes différentes, peut-être un véritable polymorphisme, mais qui se ren- ferme d’ailleurs dans de certaines limites ; le genre Dif- flugia tout entier rappelle involontairement les genres Rosa, Rabus, Hieracium des botanistes, où l’on trouve un certain nombre d'espèces bien déterminées avec une masse considérable de formes en apparence transition- nelles. C’est ainsi que l’on pourrait former une chaîne où l’on verrait intercalées Centropyxis discoides, Centro- pyxis aculeata, Centropyæis ecornis, Difflugia contricta, Dif- flugia marsupialis, et la seule chose qu'on puisse recon- paître clairement dans cette série, c’est qu'il y a là deux types distincts : le type Difflugia, et le type Centropyxis, qui se rapprocherait des Arcellas. 4° La taille des Rhizopodes testacés, si elle est assez constante dans une seule et même localité, est par contre très variable d’un lieu à un autre ; il se forme facilement des races ou variétés locales, où généralement la longueur * Leidy, dans ses belles planches, a souvent rangé, j’en ai la conviction, sous une même dénomination bien des espèces diffé- rentes ; cependant il faut se garder de le blâmer, le terrain n’était pas prêt. Moi-même, en 1890,je m'étais cru pour ainsi dire obligé, pour appeler espèce ce qui devait en être une, de créer un assez grand nombre de noms nouveaux. Après une expérience plus müû- rie, et après avoir revu un peu partout ces mêmes espèces, je n’ai pu que reconnaître leur autonomie (sauf pourtant peut-être pour Difflugia bacillifera, Assulina scandinavwica, Difflugia bicornis) ; et cependant si la chose était à refaire, je montrerais beaucoup plus de prudence. CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 263 est l'élément principal de variation. Dans ces conditions il est clair que pour des comparaisons destinées à vérifier une croissance de la coquille, il faudrait de toute néces- sité avoir des sujets provenant exclusivement d'une même localité. Quoi qu'il en soit, Rhumbler a joint à son mémoire un petit tableau donnantles dimensions comparées de dix individus pris au hasard et appartenant à l'espèce Difflu- gia spiralis Ehrbg. (Lecquereusia, Schlumberger). Les chiffres, en micromillimètres, sont les suivants (je n'in- dique que les mesures de longueur, suffisantes dans le cas actuel): 84, 90, 114, 120, 123. 1#1, 150, 150, 162, 174. On voit que ces chiffres varient du simple au double: si Rhumbler avait fait un choix, ou si encore les premiers et derniers termes seulement avaient été exceptionnels, il n'y aurait rien là de particulièrement curieux, Car on rencontre toujours par-ci par-là des individus anormaux, géants où nains. Mais Rhumbler nous dit bien qu'il a pris ses individus au hasard, et la taille est régulièrement progressive, ce qui me paraît curieux, Car je n'ai jamais rien vu de semblable ; cette espèce, il est vrai, est assez variable, surtout d’une localité à l’autre, et peut-être Rhumbler a-t-il construit son échelle d’après des exem- plaires pris un peu partout. D'autre partil faut remarquer que la Diff. spiralis Ehrbg. présente deux types toujours distincts", l’un à écailles très larges et trapues, avec une forme de coquille toute particulière, le col n’étant qu'un tube renflé à la base et posé droit sur la coque comme un Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, 1893. 264 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE robinet (var. Epistomium Penard), l'autre à écailles très étroites, et à col continuant la coquille comme pour un commencement de spirale (espèce type). Or ces deux types, qui vivent mêlés ensemble et m'ont même dans le temps fait croire à une sorte de dimorphisme que d’ai- leurs rien ne m'a Jamais prouvé, sont un peu différentes de taille, la Lecquereusia typique étant généralement plus grande que la var. Epistomium. Je suis pour ma part persuadé que si Rhumbler avait choisi au hasard non pas dix, mais au moins vingt indi- vidus provenant d’une seule et même localité, il serait arrivé à des résultats différents. C’est du moins ce que me font croire mes propres essais, représentés par le ta- bleau ci-contre. Il est utile peut-être de faire observer que ce tableau date de quelque temps, et se trouvait dans mes papiers lorsque j'ai eu connaissance des recherches de Rhumbler‘. J’ajouterai que les chiffres cités dans mon tableau se rapportent, sauf pour Euglypha alveolata, pour chaque espèce à une seule et même étendue d’eau. Ces chiffres ne sont pas exprimés en micros, mais en centiè- mes de millimètre, car les calculs ont été faits d’après un procédé simplifié, qui ne me permettait de calculer qu’à cinq ou six micromillimètres près, d’ailleurs exact et don- nant des résultats comparables entre eux, puisqu'il était le même pour toutes les espèces. ! Ayant passé tout le temps qui s’est écoulé entre 1892 et 1898 à l’étranger, sans m'occuper, sauf incidemment en temps de vacances, de travaux scientifiques, je n’ai que tout dernièrement eu entre les mains l’ouvrage de Rhumbler. le) (sx THÉCAMOEBIENS. CHEZ LES 6T |FI| OT |6 O0T T2] GT IT GI GTIGI IL 016 OT'OT IGI PI 10G 106 8G 66166166 8 |8 |8 LG|LG|9G 0806 |0G GLIITITI ETIITIIT PI|STIST GI &T OT &T &T 6 &T IT 6 ST RE AprorT Shjayouo ua tt ÂPIOT PAP UNI 0999 NT 2 PIRUOX PDINUOUD DJ2GON * paeuoq vivjound vruoydsopohpy Lt" pieuoq Psowonbs ruuoir tte fnq 00000 vydfônT * ‘‘psopou ‘ea ‘Juid min tte paeuoq suvbag mônlhq CS Piano mn ‘ pPIRu9 4 40m ‘ea ‘PI *49S Van pan au muiopoydh) °‘pieuoq 4272nb14 snosodun,) tt "SQUIM S9P10981P D/J904F ‘GI # S4GOdOZIHH SHAÔIHQÔŸ A4 SHAAVANOY SHAHNAINOT , ,» une manière géné- On voit d’après ce tableau que, d’ rale, les coquilles varient, mais dans la proportion où, chez les anim D les adultes varient entre eux aux supérieurs, 19 ARCHIVES, t. VIL — Mars 1899. 266 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE s'il y avait un accroissement normal et régulier de la co- que, on pourrait s'attendre pour chaque espèce à des dif- férences allant de 10 à 100 comme pour la Gromia squu- mosa, dont je reparlerai tout à l'heure. Il me faut du reste présenter quelques éclaireisse- ments sans lesquels mon tableau risquerait de n'être pas compris dans le sens que j’indique. On remarquera d’abord que, presque pour chaque es- pèce, les extrêmes sont représentés par un nombre très restreint d'individus, souvent par un seul, ce qui en fait en quelque sorte des cas exceptionnels; par exemple Cam- pascus triqueter sur 23 individus, deux { et deux 1 #, les dix- veuf autres coques variant entre 10 et 12"; Cyphoderia margaritacea, un seul 14, le reste variant entre 11 et 43, Cyphod. margarit. var major, un 17 et deux 25, la varia- tion normale étant de 18 à 22; on pourrait croire, en considérant la Cyph. margaritacea des auteurs, que la taille varie de 11 à 23, mais en réalité il y a là, comme je l'ai montré dans le temps”, deux variétés indépendan- tes, l’une allant de 10 à 12, l’autre de 18 à 22, avec par- ci par-là, une fois peut-être sur cent, un individu faisant transition. Dans la Difflugia acuminata. la variation est de 25 à 28, le n° 29 est unique; de même pour les n° 5 et 10 de l’Æyalosphenia punctata. La variabilité dans cette dernière espèce est du reste rendue un peu forte par le fait que chez elle la coque est terminée à la bouche par une véritable membrane souple, soluble dans l’acide sul- furique, qui disparaît d'elle-même peu à peu sur les co- ! Ce Campascus vient, comme également les n°° 2 à 6, 9 et 10, du lac de Genève, où d’ailleurs il existe une seconde forme de Campascus, beaucoup plus petite et qui sera décrite, de même que la Gromia squamosa, dans un mémoire maintenant en préparation. ? Archives des Sciences physiques et naturelles, Août 1892. CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 267 ques mortes, et cela sur une longueur plus ou moins forte; c'est là un cas de croissance locale et terminale, qui peut influer sur les mesures prises d’une coque à l’autre. Quant à l’Euglypha alveolata citée dans ce tableau, elle provient de différentes localités, d'Amérique, d'Allema- gne et de Genève; dans la règle elle varie de 8 à 11, et l’on voit que les n° 7 et 12 sont uniques. Leidy, il est vrai, en à vu de rares individus qui atteignaient 16, mais il faut remarquer que cette espèce est extrêmement poly- morphe, ou plutôt renferme une quantité de formes sans doute autonomes, mais sur lesquelles on n’est pas encore au clair". Dans la Nebela crenulata la taille est générale- ment de 10 à 12; cependant on voit un n° 14; quant au 19, c'était un individu monstre. Enfin un cas exceptionnel est représenté par le n° 9 de mon tableau, par la Gromia squamosa, qui fait partie de la faune profonde du lac de Genève: cette espèce, à caractères de foraminifere et à pseudopodes anastomosa- bles, si curieuse à divers titres, peut se rencontrer sous toutes les tailles dans les limites de 10 à 100 et plus, et cela dans une seule et même localité. Je serais donc porté à croire que nous avons dans la Gromia squamosa un exemple de rhizopode susceptible de croissance continue, et cet exemple, par cela même qu'il montre une excep- tion, pourrait servir à prouver la règle. Mais l’exception n'est qu'apparente:; en réalité la Gromia squamosa n’est pas un rhizopode à coque dure et continue, et la crois- sance devient alors explicable. ! La plus belle des Euglypha (E. aspera Penard), caractéris- tique de la faune profonde du lac de Genève, varie régulièrement de 17 à 19; c’est une forme absolument fixée, autonome, qui n’a plus rien affaire avec E. alveolata. 268 CROISSANCE SUPPOSÉE DE LA COQUILLE Il faut nous souvenir en effet que l’organisme des rhizopodes n’est pas en principe dépourvu de la capacité de développement ; les amibes grandissent, les rhizopodes à membrane à peine ébauchée, molle et souple, comme certains Cochliopodium, Pamphagus, Lecythium, semblent également se développer ; les héliozoaires, nus ou revêtus d'un cuirasse à éléments mobiles, grandissent continuel- lement ; autrement dit, le rhizopode croît avec son enve- loppe, quand cette enveloppe est de nature à croître. Or, après une étude attentive de la Gromia squamosa, je me suis convaincu que cette espèce posséde un revê- tement comparable pour sa structure à celui des hého- zoaires à cuirasse mobile. L’enveloppe, très épaisse, est en effet formée d’un véritable feutrage de petites écailles siliceuses, probablement des particules de boue ; ces par- ticules sont alors couchées les unes sur les autres absolu- ment comme les galets dans le lit d’une rivière, sans qu’il y ait cimentation par aucune substance dure, Il s'ensuit tout naturellement que les écailles peuvent, s’il le faut, jouer les urnes sur les autres; de là un développement possible de la taille, développement qui semble en effet être la règle pour cette espèce. J'ajouterai que chez les gros individus la membrane est dans la Gromia aussi épaisse, et souvent plus, que chez les petits; le fait est alors facilement explicable par un apport continu de nou- velles particules siliceuses qui entreraient peu a peu dans la composition de l’enveloppe. Pour terminer les remarques relatives au tableau dont je viens de parler, il est juste d'ajouter qu'en prenant certaines espèces choisies par exemple : Difflugia pyrifor- mis, Difflugia urceolata, arcula, lobostoma, constricta, Cen- tropyæis aculeata, Surtout en les prenant dans des localités CHEZ LES THÉCAMOEBIENS. 269 différentes, on arriverait à des variations de taille bien autrement fortes ; mais, comme nous l’avons vu, ces espèces sont exceptionnelles et leur classement sera à refaire un jour. Rhumbler, convaincu en principe de la croissance des coquilles, et après avoir donné ce qu’il pense être des preuves du fait, s’est occupé des moyens employés par l'animal pour réaliser cette croissance. Pour les espèces à écailles bien dessinées et régulièrement imbriquées, comme l'Euglypha, il se demande si dans l'individu jeune les écailles ne se recouvriraient pas plus que dans les coques àgées ; il pourrait se produire alors, avec ramol- lissements et durcissements alternatifs de la substance cimentitielle, de légers glissements de toutes les plaques les unes sur les autres, dont le résultat serait un accrois- sement du volume de la coquille. J'ai examiné à ce point de vue, en 1889 déjà, plu- sieurs coques toutes jeunes d'Euglypha, et les résultats de mes recherches ont été plutôt négatifs ; je puis dire cepien- dant que sur les coques toutes jeunes les formes ellipti- ques de chaque écaille sont plus faciles à distinguer que sur les coques âgées ; maïs il m'a fallu pourtant arriver à la conclusion que l’apparence provient de ce que chez le jeune le ciment est très transparent et peu abondant; plus tard il se loge en abondance entre les écailles, en cachant leurs bords, parfois formant une réticulation al- véolaire, et couvrant même toute la bouche d’un bour- relet épais (Euglypha strigosa Leidy). Quant aux coques continues, dures et formées, dans une partie de leur épaisseur, de chitine, il fallait de toute nécessité recourir à une explication différente; « la chi- « tine en effet, d’après toutes les expériences, une fois 270 CROISSANCE SUPPOSÉÉ DE LA COQUILLE « déposée ne peut plus être dissoute par des influences « organiques. » Rhumbler ayant trouvé une Centropyxis dont la coque avait été fendue, et dont la fente avait été plus tard com- blée, déduit de son observation la théorie suivante : « la « masse cimentitielle protoplasmique est dissoute et pro- « bablement tendue par le gonflement du sarcode qu’elle « recouvre ; la substance chitineuse ne peut pas suivre la « tension, aussi se déchire-t-elle. » La fente ensuite se comble, par apport de ciment, et alors, par une suite pé- riodique de fendillements et de comblements, la coque finit nécessairement par grandir. La coque fendue et réparée que cite Rhambler pourrait servir d'exemple illustrant des facultés de réparation. Mais les déductions générales qu'il tire sont purement hypothétiques, et contraires, il me semble, non seulement aux faits connus, mais à toute probabilité. … Partant cependant de ces déductions, Rhumbler nous donne des schémas de la croissance dans la Centropyæis aculeata : « La coque, dit-il, peu à peu se boursouffle et gon- Île, d’abord en arrière, puis avec l’âge en avant, de sorte que la bouche, d’abord terminale chez les petites coques, finit par devenir presque centrale chez les grandes. » Il est parfaitement vrai que dans le genre Centropyxis on trouve toutes les formes possibles, avec dôme aplati ou au contraire plus ou moins boursoufflé et élevé, avec bouche presque terminale ou parfois presque centrale ; mais tout cela ne provient pas de développement, et la coque jeune, en quittant l’ancienne, revêt déjà indiffé- remment l’une ou l’autre de ces formes. En résumé il me semble que jusqu'ici nous manquons absolument d'observations sérieuses qui nous permettent CHEZ LES THECAMOEBIENS. 271 de regarder la croissance des coquilles chez les Théca- m@æbiens comme vraisemblable. Je ne voudrais cependant pas me montrer trop rigoureux dans mes appréciations ; d'une manière générale, je ne refuserais par toute possi- bilité de variation à la coquille dure des Rhizopodes testa- cés, mais cette variation ne s’opérerait, j en suis persuadé. que dans des proportions presque négligeables et cela seu- lement au moment où la coque est toute jeune et le sub- stratum encore mou ; le fait ne pourrait pas alors être considéré comme un phénomène de croissance. Je ne puis done m'empêcher de considérer les con- clusions de Rhumbler comme résultant d’un interprétation erronée des faits. Les observations qu'il à faites sont en tout cas insuffisantes pour l’édification d’une théorie qui après tout serait d'une assez grande importance, et qu'il est regrettable de voir si facilement adoptée dans le sens de Rhumbler par l’un des meilleurs traités de Zoologie générale qui aient été publiés Jusqu'ici, BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE KarL BREITFELD. UNTERSUCHUNGEN AN EINEM DREIPHASENTSROM TRANSFORMATOR. RECHERCHES SUR UN TRANSFORMATEUR DE COURANT TRIPHASÉ. Inaugural Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde vorgelegt der Universität Zurich 1898. Ce travail est en quelque sorte le complèment de l’étude précédente. On y trouvera nombre de données expérimen- tales utiles sur la mesure des coefficients d’induction des dif- férents noyaux d’ux transformateur triphasé du second type ainsi que sur le fonctionnement même du transformateur. La compréhension du mémoire est d’ailleurs grandement fa- cilitée par une série de courbes indiquant les diverses con- ditions de marche. L'influence qu’exerce la forme dela fonction périodique représentant le moment magnétique sur la valeur des coeffi- cients d’induction fait l'objet d’un chapitre fort intéressant. Il en est de même de la mesure du retard d’aimantation dans les diverses branches qui constituent le circuit magné- tique du transformateur. Enfin un dernier chapitre montre clairement comment la courbe périodique représentant la tension aux bornes du transformateur se rapproche de la forme sinusoïdale à mesure que l’on augmente la charge du transformateur. En résumé ce travail constitue une contribution théorique et expérimentale fort utile à l’étude du fonctionnement des transformateurs triphasés. Il montre une fois de plus combien la notion souvent trop vague de coefficient d’induction doit être minutieusement précisée dans chaque cas. C.-E. G. = v% # n 1% CHIMIE. 279 CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. H. PAULY. ACTION DU BROME SUR LA TRIACÉTONAMINE (Berichte, XXXI, 668, Bâle.) On obtient une bromotriacétonamine et un perbromure C,H,,NOBr, qui chauffé à 80-90° perd HBr en se transforman) en bromhydrate de triacétonamine et en bromhydrate de dibromotriacétonamine ; cette dernière base distillée rapide- ment par la vapeur d’eau se transforme en isomère. R. GNEHM et L. BENDA. SUR LA TARTRAZINE (Liebigs Ann. Chem. 299 p. 100, Zurich). Le composé que les auteurs ont obtenu par l’action du dinitrobenzène sur la tartrazine et envisagé comme un acide dicarboné, a une constitution analogue à:la tartrazine, L'action de la p. nitrophénylhydrazine en présence de HCI sur l'acide dioxytartrique fournitl’ozazone, corps qui peut éprou- ver deux sortes de déshydratation, lune aux dépens d’un groupe NH et du carbonvyle qui en est le plus éloigné pour donner une pyrazolone, l’autre aux dépens des deux carbo- xyles, ce qui donne un anhydride. Les recherches des auteurs montrent que l’anhydride acétique et le chlorure de benzoyle agissent comme déshydratants et qu’on peut obte- nir deux anhydrides isomériques de l’ozazone lun rouge, l'autre jaune orangé. Alfred WERNER. SUR LA CONSTITUTION DES COMBINAISONS INORGANIQUES (Zeits. anorg. Chem. 15, p. 123, Zurich.) Ce mémoire est consacré à établir la constitution des com- posés qui prennent naissance dansla réaction d’Anderson c’est- à-dire dans les transformations que subissent les chloropla- tinates d’un certain nombre de bases organiques en perdant 274 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. successivement une puis deux molécules d’acide chlorhy- drique. L’auteur démontre que les deux composés obtenus avec les chloroplatinates de pyridine sont construits sur le modèle des composés ammoniacaux du platine. Eug. BamperGer, H. Busporr et H. SAND. SUR L'ACTION DES CARBURES NITROSÉS SUR L’ACIDE SULFURIQUE CONCENTRÉ. (Berichte XXXI, 1513, Zurich.) Les auteurs ont étudié le corps qui se forme par l’action de l’acide sulfurique concentré à 0° sur le nitrosobenzène, il a la formule C,,H,,N,0, ; c'est une p. nitrosodiphénvlhy- droxylamine. Les homologues du nitrosobenzène se com portent de même à condition que la position para soit libre; ils ont préparé la p. nitrosodi-o-tolyvihydroxylamine et divers dérivés, la p. nitroso-di-0-dibromodiphénylhyäroxylamine, l’o-bromonitrozobenzène, la p. aminodibromodiphénylamine et la paranitrophénylhydrazone de laldéhyde salicvlique. ‘H. KunzE-KRAUSE. RECHERCHES DANS LA SÉRIE CINNAMIQUE (Berichte XXXI, 1189, Lausanne.) Ce sont des recherches sur les relations qui existent entre la fluorescence et la constitution chimique : elles ont porté sur le cumarol, le 4-oxvcumarol, le 3.4 dioxycumarol, le 4.5 dioxycumarol le 4oxy 5 méthoxycumarol, l’aldéhyde o-mé- thoxycovmarique, l'acide cinnamique, l'acide o-coovmarique, les acides caféique, pipérique, cafétannique et sur le pipérin. Le pouvoir fluorescent s'accroît où apparait par fixation de chaînes latérales sur le noyau benzénique, il ne dépend pas du nombre des oxhydriles ou des méthoxyles, il ne dépend pas de la présence de la chaîne olidique; laniline et la quino- léine atténuent ou détruisent la fluorescence et dans certains cas on obtient des combinaisons cristallisées. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du à janvier 1899. Auriol. Sols agricoles du canton de Genève. — Thomas Tommasina. Varia. tions de conductibilité dans les limailles métalliques. M. Aurioc rend compte de ses recherches concernant les sols agricoles du canton de Genève. La recherche du calcaire est nécessaire parce que la pro- portion de celui-ci doit régler dans une certaine mesure, les fumures que l’on doit donner aux sols et permet de déduire des lois sur la composition chimique du sol. M. Auriol a examiné premièrement les terrains ne renfer- mant pas trace de calcaire, secondement ceux qui en contien- nent des quantités variables, dans les différentes formations géologiques; il a recherché en outre, dans le premier cas, s’il existe une corrélation entre l’absence de calcaire et la pauvreté du sol en certains éléments fertilisants. Dans le second cas qui est celui des sols renfermant du carbonate, les recherches ont porté sur les formations dans lesquelles il était possible de trouver des quantités de calcaire pouvant être préjudiciables à la culture de la vigne améri- caine et dans l’affirmative, comment l’on pourrait distinguer la quantité de calcaire appelé «calcaire assimilable. » Il ne s’agit donc pas tant de rechercher l’origine ét la pro- venance de nos sols actuellement en place, soumis à la cul- ture, mais plutôt de voir où l’on peut retrouver des sols de 276 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE formations chimiques de même nature, et cela, par la simple analyse du calcaire au point de vue de ses proportions abso- lues et de sa nature intime, car chaque formation a les mêmes caractéristiques minérales, c’est-à-dire que le calcaire un des constituants, et les deux éléments de richesse potasse et acide phosphorique, se retrouvent sensiblement dans les mêmes proportions en une même formation: il suffit donc de connaître l’un, en une même formation, pour connaître les deux autres. La première formation importante dans notre région, est l'argile glaciaire; on en trouve une étude détaillée dans la géologie de Favre. S’en remettant aux conclusions formulées par les auteurs compétents et avant de posséder des docu- ments irréfutables, M. Auriol pensait que la composition du diot, ainsi que le dit Risler, est très complète. M. Auriol s’est demandé comment l’on pouvait classer les sols indiqués comme reposant sur le glaciaire et qu’il a trou- vés cependant privés de calcaire et situés par exemple sur la rive droite du Rhône à Collex, Satigny, Prévessin, Célignv, Mategnin. Meyrin, elc. L'analyse chimique de ces sols à invariablement montré qu’une terre qui manque de calcaire, contient moins de 40/0 d’acide phosphorique. L’inverse était-il vrai ? Les analyses faites par M. Auriol, celles qu'il a réunies d’autres auteurs, tendraient à le prouver. Les mêmes extrêmes se retrouvent à Meinier et Jussv, c’est-à-dire que des terres pauvres en calcaire le sont en acide phosphorique avec moins de 1 °/,. D’autres terres contenant du carbonate de chaux ont plus de 1°/,, de P*05. Quant à la teneur maxima en carbonate de chaux des argiles glaciaires ne reposant pas sur la molasse, on peut l’évaluer de 25 à 30 ‘/,. La moyenne de nombreuses analyses faites sur la commune de Vandæuvres donne 5.5°/, ce qui ne prouve pas en définitive, que ce terrain-là soit bien calcaire. A Cologny à la surface, l’on rencontre 3 ou 4°/, de calcaire puis au-dessous un banc de marne à 30°/, et plus de cal- caire; à Saconnex 32°/, ; à Peissy 32°/,: à Evordes 31°/,; à ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 277 Bellevue 29°/,. La formation glaciaire sur molasse est re- présentée sur ces coteaux où la quantité de calcaire atteint 40 à 44°/,. Ce sont de vraies marnes dont la teneur en cal- caire est nettement supérieure d’a peu près 10 °/, aux argi- les calcaires. La plus grande teneur en calcaire que l’on trouve dans le sous-sol, résulte d’une loi connue, mentionnée par Risler et vérifiée en plusieurs endroits :le calcaire dissout par l’eau chargée d'acide carbonique, se dépose dans les couches plus profondes du sol. Les sols draînés fraichement laissent pas- ser des eaux contenant une assez forte proportion de chaux, ainsi qu’il l’a été constaté en particulier à Cologny sur des eaux de draiînages. La décalcification du sol est très marquée en certains en- droits, dans les sols de prairies par exemple, à 0°/, de cal- caire alors que le sous-sol en contient des proportions suffi- santes et parfois exagérées. Dans les sols molassiques, la proportion de calcaire n’est Jamais très élevée ; le taux en °/, de calcaire dans la molasse jaune est de 24°/,; les terres arables qui en dérivent en contiennent donc moins. Le calcaire s’y rencontre, en ou- tre, sous une forme moins ténue, moins assimilable en lan- gage agricole, partant inoffensive pour la vigne américaine, On trouve également une relation entre les proportions d'acide phosphorique et de calcaire de ces terrains molassi- ques. Ils sont plus riches en acide phosphorique, et la pro- portion de {°/,, est toujours dépassée. Mais cette molasse se trouve surmontée sur les versants, assez souvent par ces bancs déjà mentionnés de marne blan- che, froide, pouvant contenir jusqu’à 44°/, de carbonate de chaux. La détermination du calcaire grossier et du calcaire fin au moyen de la lévigation permet de reconnaître si la terre est argilo-calcaire ou silico-calcaire, Dans le glaciaire on obtient une quantité de calcaire fin très supérieur à celle que l’on trouve dans la molasse. M. Taomas TommasiNa communique ses recherches sur les 278 à SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE variations de conductibilité électrique duns les limailles métal- tiques. Il montre d’abord les curieux phénomènes d'adhéren- ces qui se produisent dans les limailles sous l'influence des courants, et qui ont fait l’objet d’une note, présentée le 12 décembre 1898 à l’Académie des sciences de Paris, et repro- duite dans le numéro de janvier des Archives. IL expose en outre quelques autres observations dont voici le résumé. M. Tommasina au moyen d’un cohéreur de forme spéciale construit par lui, pouvant être immergé complètement dans du mercure, a pu constater, que, les ondes électriques n’agis- sent pas directement sur la limaille, mais sur les conducteurs métalliques reliés à celle-ci, en circuit ouvert ou fermé. En se servant de conducteursrectilignesisolés ettrès courts, il a observé qu’une seule étincelle ne suffisait plus, mais qu’il en fallait un certain nombre pour rétablir la conductibilité du cohéreur. De même, en intercalant dans le circuit un pe- tit électro-aimant à armature oscillante réglable, il arrivait à la régler, de façon qu’une seule étincelle faisait à peine bou- ger l’armature, et qu’il en fallait cinq où six, et même plus, pour la redresser complètement. De cette observation et des précédentes avec des fils très courts, M. Tommasina croit pouvoir conclure, que : la modification de conductibilité dans les limailles métalliques ne se produit pas immédiatement, mais par degrés, et que la rapidité de cette action, augmente entre certaines limites, avec la longueur des conducteurs métalliques reliés à la limaille. Dans ses expériences antérieures sur les cohéreurs, M. Tommasina avait souvent intercalé un téléphone, soit direc- tement dans le circuit, soit par l'intermédiaire d’une petite bobine, et toujours il avait entendu le crépitement des étin- celles invisibles, dans l’intérieur des tubes à limaille, pendant que se produisait l'augmentation de conductibilité. Pen- dant la formation des chaînettes de grains de limaille, il a entendu encore un bruit analogue; même, dans ses der- nières expériences, en formant des chaînes dans des liquides diélectriques, tels que l'huile de vaseline et l’eau distillée, il l'entendait très nettement sans téléphone; mais dans cette ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 279 dernière disposition, il voyait aussi en plein jour et à l'œil nu les étincelles qui se produisaient chaque fois qu'un grain venait à former un nouvel anneau de la chaîne. Il en a ob- servés aussi, le long de la chaîne et dans le petit tas de limaille, lorsqu'il se produisait des modifications ou des chan- gements dans les contacts. En augmentant jusqu’à quatre le nombre des accumulateurs, avant en circuit le simple secon- daire d’une bobine de Rhumkorff, il est parvenu à produire la fusion stable des contacts, dans l’eau distillée, de façon que, lorsque la chaîne longue de 5 à 6 cent. se cassait, elle ne tombait pas en grains séparés, mais en morceaux, droits, rigides, de 10 à 12 millimètres de longueur. Ce phénomène de fusion des contacts à été discuté; admis par un certain nombre de savants, mis en doute par d’autres; entrevu der- nièrement sous le microscope par M. Leo Arons, il est main- tenant incontestablement démontré par cette dernière dispo- sition expérimentale de M. Tommasina. Les limailles dont il s’est servi sont celles de laiton et de platine. très différentes par leurs températures de fusion, et limées dans l’intérieur même de l’eau distillée, pour éviter toute possibilité d’oxy- dation préalable. Les résultats ont été les mêmes dans les deux cas, sauf que les iongueurs sont réduites d’un tiers pour le platine. Séance du 19 janvier. A. Rülliet. Rapport présidentiel annuel. M. A. Rincer, président sortant de charge, lit son rapport annuel sur Pexercice 1898. Il présente les biographies et rap- pelle les principaux travaux des membres de la Société dé- cédés dans l’année, Ph. Plantamour et D. Monnier, mem- bres ordinaires, Séance du 2 février. C. de Candolle . Feuilles peltées. — Emile Steinxann. Thermo-électricité de divers alliages. — Arnold Pictet. Développement aérien des ailes des Lépidoptères. — Eugène Pitard. Un cas de pilosisme très accentué. M. C. DE CANDOLLE présente un travail sur les feuilles pel- 280 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE tées. À la suite de longues recherches bibliographiques il est arrivé à dresser un catalogue, qu'il croit à peu près complet, des plantes phanérogames pourvues de feuilles de cette ca- tégorie dans laquelle il fait aussi rentrer celles en entonnoirs ou en ascidies des Sarraceniacées, Nepenthacées et autres végélaux analogues. Îl à eu soin d'indiquer autant que pos- sible, l'habitation de chaque espèce, sa manière de végéter, le dégré de peltation de ses feuilles, leur disposition sur la tige ainsi que la nature glabre ou pubescente de leur surface. Les principaux résultats de cette enquête sont les suivants : 1° Le catalogue en question ne comprend que 467 espèces nombre évidemment très faible en comparaison de celui de toutes les phanérogames actuellement décrites dont il existe au moins 110 000 espèces. 2° Parmi les 467 espèces du catalogue 91 seulement pré- sentent une peltation sensiblement centrale ou en tout cas très large et encore ce nombre se réduit-il à 49, si l’on n’en- visage que les feuilles peltées proprement dites à l'exclusion de celles en entonnoirs et en ascidies. 3° On ne connaît encore que deux plantes à feuilles com- posées dont les folioles soient peltées. L’une et l’autre appar- tiennent au genre Thalictrum. Ainsi les folioles de cette sorte sont encore énormément plus rares que les feuilles peltées. &° La grande rareté de la peltation est d’autant plus sur- prenante que, d’une part, une foule de feuilles et de folioles ont une structure interne comportant la forme peltée de leur limbe et que, d'autre part, la production des ascidies térato- logiques constitue un genre de monstruosité assez fréquent. 5° Dans les 467 espèces énumérées dans le catalogue, aucune n’a les feuilles verticillées et 18 seulement les ont opposées tandis que toutes les autres sont des plantes à feuilles alternes. 6° Il ressort de l’examen des diverses données consignées dans le catalogue que la peltation des feuilles n’est en corré- lation ni avec la distribution géographique des plantes ni avec leur mode de végéter, ni avec leur structure florale. En revanche la peltation paraît être peu compatible avec la disposition opposée et encore moins avec la disposition ver- ticillée des feuilles. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 281 M. Emice STEINMANN communique le résultat de ses recher- ches sur la fhermo-électricité de divers alliages par rapport au plomb pur. Il à étudié en tout 32 spécimens : 4 maillechorts, 3 bron- zes d'aluminium, 6 bronzes télégraphiques, 5 laitons, 10 fer- ro-nickels, # platines iridiés, tous de composition chimique connue, en maintenant la soudure froide à 0° et en portant successivement la soudure chaude à 55°, 95°, 135°, 197° et 2600, dans la vapeur de différentes substances. Il a employé la méthode d'opposition due à Poggendorff et modifiée par Du Bois-Reymond; le circuit principal com- portait un accumalateur sur une résistance constante d’en- viron 13000 Q; le circuit dérivé comprenait alternativement, outre un galvanomètre Thomson à faible résistance, un éta- lon Clark et le couple thermo-électrique étudié. Après cha- que mesure, ce couple était mis hors circuit, et le circuit dérivé était fermé sur lui-même; la déviation du galvanomè- tre donnait alors la mesure de la f.é.m. parasite (due aux dif- férences de température et de métaux du cireuit dérivé) qu’il fallait ajouter ou retrancher suivant le cas de la f.é.m. brute trouvée l'instant d’avant. Les résultats sont consignés en 6 planches, — les tempé- ratures en abscisses, les f.é.m. en ordonnées. — De l'examen des courbes, il résulte que pour certains groupes, les bronzes d'aluminium et les bronzes télégraphiques, les courbes des alliages sont toutes comprises entre celles des métaux com- posants; que pour celui des laitons, elles sont toutes en de- hors, et que pour les autres groupes, les courbes sont en partie comprises et en partie en dehors. Pour de plus amples détails, nous renvoyons au mémoire qui sera publié dans les Archuves. M. Arnozp Picrer mentionne de nouvelles expériences qu’il a faites sur le développement aérien des ailes des Lépi- doptères. M. Pictet a remarqué que les décharges électriques produi- tes par une simple pile de Bunsen et une bobine de Ruhm- korff, et données à des chrysalides et des chenilles, amènent ARCHIVES, t. VIL — Mars 1899. 20 282 ; SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE des arrêts de développement dans la formation des ailes; le papillon avorte en éclosant, présentant ainsi des positions successives de celles-ci, qui peuvent être considérées comme des stades de développement. Il a opéré sur des Vanessa [o, et des Pieris Rapæ et a surtout remarqué que létincelle élec- trique renouvelée plusieurs fois et à intervalles réguliers, sur ies fourreaux d’une chrysalide d’un âge avancé, c’est-à-dire dont les ailes sont déjà formées, brûle la membrane de la chrysalide à plusieurs endroits; que ces brûlures d’abord in- visibles, apparaissent après deux ou trois jours, sous forme d’autant de petits points noirs, faciles à remarquer. Une fois le papillon éclos, on aperçoit sur les ailes supérieures des brüû- jures analogues, sur lesquelles les écailles ont disparu, soit que, sous l’effet de la décharge, elles n'aient pu se dévelop- per, soit qu’elles aient été brülées. Ces taches laissent voir, là où elles sont, la membrane à nu; elles sont au moment de l'éclosion de la même grandeur que celles sur les fourreaux de la chrysalide; il n’y a donc rien d'étonnant de les voir s’agrandir quand l'aile s'étend à l’air libre. Mais, elles mon- trent que l’aile sous les fourreaux est plane, gonflée par le liquide sanguin et plus épaisse qu'après le développement. . En effet, si l’aile était plissée dans la chrysalide, ne se dé- veloppant que par déploiement et non par extension dans tous les sens, on remarquerait pour chaque brûlure de la chrysalide, autant de brûlures qu’il v a de replis alaires. Ce qui n’est pas le cas, puisqu'elles sont en nombre égal. Il est vrai que les décharges n'étant pas assez fortes, n’auraient pû traverser que le replis supérieur de l'aile, laissant les autres indemnes. Dans ce cas, les taches ne seraient marquées que sur une seule partie de l'aile et seraient de la même grandeur que celles des fourreaux. Or, en réalité, elles sont dissémi- nées sur toute sa surface, et en outre, M. Pictet a bien re- marqué qu’elles s’agrandissent pendant le développement aérien; il croit pouvoir dire qu’elles deviennent 8 ‘/, fois plus grandes que les taches correspondantes du fourreau de la chrysalide. C’est du reste le chiffre qu’il a indiqué comme proportion entre l'aile de la Vanessa [o toute développée et celle au moment de l’éclosion. On pourrait probablement ha- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 285 biluer les chrysalides peu à peu et progressivement à rece- voir des décharges beaucoup plus fortes, sans amener leur mort; mais il faut tenir compte que cette accoutumance de- vrait porter sur des chrysalides dont les ailes sont déjà formées, c’est-à-dire une dizaine de jours avant l’éclosion. Quand les décharges, données comme précédemment, mais à des chrysalides, chez lesquelles Les ailes ne sont pas encore en voie de formation, on obtient des avortons, ressem- blant énormément à ceux obtenus précédemment. L'étude du développement de ces derniers tendrait à montrer que les deux membranes alaires ne suivent pas une marche sem- blable et parallèle pendant la durée de lextension, mais qu’elles se rejoignent et ne deviennent superposables l'une sur l’autre, que vers la fin du développement. Etudiant aussi certains plis accidentels qui se forment sur une aile de développement avancé, il ressortirait que lallon- gement des nervures a lieu avant l’écartement. En effet, sur les avortons de celle catégorie on ne remarque pas les plis transversaux qui devraient disparaître par l'allongement des nervures, mais qui pourtant on! exislé amtérieurement, tan- dis que ceux qui disparaissent par l'écartement des nervures et qui sont longitudinaux, sont encore visibles; on peut les faire disparaître artificiellement en éloignant l'une de l’autre avec une aiguille emmanchée, deux nervures voisines. Pour terminer, M. Pictet parle des avortons naturels que l’on rencontre dans la nature et qui, pour une raison ou pour une autre, possèdent des ailes atrophiées ; ceux-là sont éga- lement utiles à étudier. Il montre comment il a pu étaler complètement et développer arlificiellement une femelle de Saturnia pavonia qui avait mal éclos et avail les ailes atro- phiées. Ce papillon présentait quelques soulèvements alaires, remplis de liquide sanguin qui ne pouvait se résorber entre les deux membranes de l’aile et qui formaient des dépres- sions considérables de celle-ci aux points où ils se trouvaient. En piquant ces soulèvements avec une aiguille et en en pom- pant le contenu avec le coin d’un mouchoir, on peut arriver à rendre les ailes complètement planes et à les étendre comme si le papillon était né normalement, M. Pictet pense 284 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE alors que le rôle de cet épanchement du liquide sanguin est d'agrandir les membranes alaires, et de faciliter le jeu des nervures. M. Eugène Prrarp fait une communication sur un cas de pilosisme très accentué, (hypertrichosis) dont est atteint un homme, visible en ce moment à Genève, dans une baraque de forain. Il présente à la Société des photographies repré- sentant cet homme velu et les moulages de ses arcades den- taires Cette communication a été publiée dans les Archives, février 1899. Séance du 16 février. A. Brun. Propriétés optiques de l'acide urique, de l’oxalate de chaux et de la cystine. — Ed. Martin. Calcul de cystine. — P. Dutoit et Fréderich. Détermination de poids moléculaires par la méthode des ascensions capil- laires. — E. Pitard. Angles auriculaires de 50 crânes valaisans. — Preudhomme de Borre. Sur la distribution géographique des espèces. M. Albert Brun tommunique les recherches qu'il a exé- cutées sur les propriétés optiques de quelques substances. . Acide urique. Cet acide purifié forme des cristaux en tables rectangulaires aplaties parallèlement au plan des axes optiques. Dans l'urine il donne des rhombes aplatis de même. La direction de la grande diagonale du rhombe est néga- tive. Les indices principaux sont : NE MyS Nm — inconnu Npt= 4:85 Biréfringence — 0,200 Pur, le corps est incolore. Mais cristallisé dans l'urine, ou dans une solution colorée de safranine de violet ou encore de jaune d’aniline il se dépose coloré. Il est alors fortement dichroïque de la teinte de la solution employée. Ng est tou- jours plus foncé que Np. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 285 Oxalate de chaux. On a mesuré Ng et Np. Ne — 1,60 Np — 1,53 Cystine. C’est grâce à l’obligeance de M. le Dr Edouard Martin qui a fourni à M. Brun un calcul de ce corps extrait par lui de la vessie d’un enfant, qu’il a été possible d'étudier celte intéressante substance, La cystine cristallise en tables hexagonales aplaties paral- lèlement à la base. Les cristaux sont à un axe optique néga- tif. La biréfringence est assez élevée. Le grand indice est l'ordinaire. Mesuré sur des petits cristaux bien nets il vaut Ne — No — 1,683 L'erreur possible est de 0,002 pour le jaune moyen. L’in- dice n’atteint en tout cas pas 1,685. M. le Dr Ed. Marrix présente un calcul extrait de la vessie d'un enfant de 3 ‘/, ans, ainsi que la photographie aux rayons Rœntgen de ce calcul prise avant opération. Ce calcul est remarquable parce qu'il est entièrement formé de cystine cristallisée. Son poids esl, après élimina- tion d’une croûte de pus et de phosphate ammoniaco- magnésien, de 19 grammes. La densité est de 4,57. Le volume de 11 cm. cubes. Une coupe montre des couches concentriques d’accroisse- ment successif. Au microscope on reconnaît les cristaux de cystine dont un grand nombre sont à section hexagonale. Les cristaux rayonnent de 2 centres de formation. La teinte du calcul, débarrasse par lavages du sang et du pus, est grise jaunâtre avec un éclat gras et cristallin tout à fail caractéristique. L'opération a présenté certaines particula- rilés qui ont été présentées à la Société médicale. C’est ce calcul qui a permis à M. Brun d'étudier les pro- priétés optiques et cristallographiques de la cystine. Paul Durorr Er L. FrinericH. Déterminations de poids mo- léculaires par la méthode des ascensions capillaires. — Nous 286 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE avons étudié les hauteurs d’ascensions capillaires et les densités à l’état liquide de corps pouvant être obtenus à un état de grande pureté. Ces déterminations, effectuées à diffé- rentes températures, ont eu pour but 1° de vérifier dans le cas «le liquides à point d’ébullition élevé, l'exactitude de la loi de MM. Ramsay et Shields, 2 de rechercher de nouvelles séries de liquides polymérisés et d’en fixer les coefficients d'association. Les substances qui ont été étudiées ont été les suivantes : Hexane, n. xylène, mésitvlène, durène, pentamé- thylbenzène, naptaline, diphényle, diphénylméthane, diphé- nyléthane, triphénylméthane, acénaphiène, acétonitrile, propionitrile, butyronitrile, capronitrile, p. tolunitrile, acé- tone, méthyléthylcétone, acétophénone, benzophénone, ani- line, méthylaniline, diméthylaniline, éthylaniline, diéthyla- niline, o. toluidine, p. toluidine, diphénylamine. Il ressort de nos expériences que la dérivée de l'énergie superficielle moléculaire (k) augmente toujours, dans une même série homologue, avec la température d’ébullition du liquide. Dans la série des hydrocarbures substitués du ben- zène celle varialion de la constante est faible; tandis que dans la série des cétones et des nitriles, les termes supé- rieurs présentent des valeurs de K d’environ 15 °/, plus élévées que la valeur moyenne de 2.12. La dérivée de l'énergie superficielle moléculaire varie éga- lement d’une série à l’autre, voici les valeurs moyennes oblenues pour des groupes de corps non polymérisés : K Hydrocarbures substiluées de benzène 2.15 Hydrocarbures (groupe de diphénvyle) 2.22 Anilines substitués 2.32 La précision des déterminations de poids moléculaires par la méthode des ascensions capillaires dépendant uniquement de la plus ou moins grande constance de K, on ne peut ainsi s'attendre à trouver des résultats très exacts. L'erreur com- mise atteint facilement 10 et 15 °/. Il serait peut-être pos- sible d'obtenir une précision plus grande en admettant pour la constante des valeurs particulières dans chaque série. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 287 Parmi les corps polymérisés que nous avons étudiés, les premiers termes des nitriles présentent des coefficients d’as- sociation considérables; ils conservent leur polymérisation jusqu’à la température d’ébullition. Les premiers termes des anilines sont également polymérisés aux basses températures, tandis que leur poids moléculaire devient normal à partir de 100°. M. Eugène Prrarp à étudié es angles auriculaires dans une série de 30 crânes valaisans de la vallée du Rhône. — 1 présente une partie des résultats fournis par cette étude. Tous les crânes qui figurent ici proviennent d’ossuaires existant dans les localités dont les noms sont mentionnés ci- dessous. Plusieurs de ces ossuaires contiennent des crànes fort anciens, notamment celui de Naters. Nous avons déjà indiqué, pour quelques-uns de ceux-ci, leur historique, dans diverses publications. Etude de 114 crânes de la vallée du Rhône. (Rev. Ecole d’Anthrop. Paris, II, 1898.) Etude de 59 crânes de la vallée du Rhône. (Rev. Ecole d’Anthrop. Paris, V. 1898.) Suivant la méthode ordinaire, M. Pitard a dessiné au sté- réographe les projections de profil des crânes, puis tracé sur ces projections, qui sont parfaitement exactes, les angles auri- culaires de Broca. Ces angles au nombre de 5 ont pour sommet commun le centre du trou auditif et pour côtés des lignes qui embrassent la face, la partie cérébrale du frontal, le pariétal, la partie supérieure et la partie inférieure de l’oc- cipilal. Comme la valeur de ces angles est considérée comme très grande au point de vue morphologique, et que les crânes dont il est question ici proviennent de localités différentes, il est bon, pour les travaux qui auront comme objectif l’an- thropologie détaillée du Valais, d'indiquer les résultats obte- - nus suivant les localités. Mais sans v insister trop cependant, le nombre de crânes examinés dans plusieurs de ces localités étant petit. 288 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ANGLES AURICULAIRES — _—_—2 facial frontal pariétal occ.-cérébral occ-céré- belleux Rarogne 53,1 55,1 52; 38,5 25.9 Sierre 49,1 52,7 59,5 275 28,5 Viège 51,5 48 05.3 38 SH Naters 52,4 50,8 56,5 35,9 32 Saxon 50,8 52,1 57,8 37 30 En étudiant ces angles auriculaires suivant l’indice cépha- lique, on constate ce qui va suivre. Les crânes étant sériés suivant la valeur de leur indice, j’ai pris les 10 brachycépha- les les plus élevés et les 10 dolichocéphales (et mesaticé- phales) les plus élevés. ANGLES AURICOULAIRES EEE LULU facial frontal pariétal occ. cérébr. occ.-cérébel. occ.- total o 0 40 brachy. 46,4 50,7 56,8 37,1 33,2 70,4 10 dolicho. 479 535 61,1 39,60 29,2 64,8 ‘ D’après ce tableau les crânes dolichocéphales paraissent surtout développés dans la région frontale et pariétale. Ils le sont moins que les brachycéphales dans leur partie occi- pitale, aussi bien cérébrale que cérébelleuse. Il était intéressant de séparer ces crânes, suivant leur sexe présumé et d’examiner ce que fournissent, à cet égard, les angles auriculaires. La question de la grandeur des princi- pales régions du crâne chez l’homme et chez la femme a été étudiée en détail par notre maître M. Manouvrier qui a montré entre autres choses que le crâne féminin présente par rapport au crâne masculin, le type frontal; que le crâne féminin diffère du crâne masculin par un moindre dévelop- pement pariétal ; que la partie occipitale du crâne est plutôt plus grande chez la femme que chez l’homme, En totalisant d’une part tous les crânes considérés comme masculins et d'autre part tous les crânes considérés comme ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 289 féminins dans notre série de cinquante, voici les chiffres que nous avons obtenus : ANGLES AURICULAIRES facial frontal pariétal occ. cérébr. occ. céré- belleux. 24 crânes Z BA9 522 559 374 315 29 » ©. 493 508 562: 377 292 + La face, le segment frontal et le segment pariétal sont plus développés chez les hommes que chez les femmes ; il en est de même du segment occipital cérébelleux. Cela serait donc contraire aux résultats exprimés par M. Manouvrier. Mais il y aurait encore à établir les rapports de chaque angle à l’angle cérébral total — 100. Mais nous réservons ce travail pour une autre fois lorsque nous aurons multiplié nos observa- tions. Toutefois comme il s’agit de grandeurs absolues, nous avons relevé dans nos registres les courbes afférentes aux 50 crânes qui font l’objet de la présente communication ; les courbes horizontales seulement. Pour les crânes masculins d’un côté et pour les crânes féminins de l’autre, les chiffres (courbes moyennes) sont les suivants: COURBES frontale pariétale occ. cérébr. occ. cérébelleuse 2Ecrapes S 114.7 125 69.3 46.8 Fleet Q 107 119 68.5 45.9 Dans ce cas aussi comme dans celui des angles auriculaires les crânes considérés comme féminins présentent les seg- ments du crâne moins développés que dans les crânes mas- culins. Je ne me crois pas autorisé à émettre aucune conclusion, le nombre des crânes étudiés étant encore trop restreint. M. PREUDHOMME de BORRE annonce qu'un zoogéographe de Moscou, M. Carl Grevé, vient de publier dans le Tome LXX des Nova Acta de l’Académie Léop.-Carol. des Naturalistes, 20* 290 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE une étude fort remarquable sur la distribution géographique des Perissodactyla, Lamnunguia et Artiodactyla non rumi- nants, groupes de Mammifères des plus intéressants, car ils constituent, parmi ceux de notre époque, comme une série d’épaves ou de témoins de types d'organisation qui, bien plus nombreux et plus complexes, ont eu leur summum de développement aux époques tertiaires. Les ÆEquidæ, Rhinocerotidæ, Tapiridæ, d’une part, les Hyracidæ ensuite, et enfin les Hippopotamidæ et Suidæ, sont successivement examinés au point de vue, et des affinités paléontologiques ei de l’aire géographique actuelle. Cette dernière est figurée sur cinq belles cartes. Naturellement ces cartes nous expriment l'extension actuelle reconnue, additionnée de données plus ou moins complètes, ou plus ou moins approximatives, sur l'extension ancienne, Car beaucoup des espèces en question sont de ceiles qui diminuent de siècle en siècle et finiront sans doute par disparaître du globe devant les progrès de l'homme el de sa civilisation. J'aurai à faire une remarque, ou plutôt une légère réserve relativement à la représentation graphique des aires des ani- maux ou des plantes, représentation qu’on ne saurait pourtant trop s’applaudir de voir devenir d'un usage de plus en plus général. On sait combien d'obstacles la théorie de l’évolution a rencoutrés dans le simple fait de l’accoutumance générale à considérer les espèces comme des entités immuables et pourvues de caractères immuables. Qu’on se garde donc bien maintenant de s’habituer éga- lement, au vu des cartes, à considérer l'aire géographique comme quelque chose de fixé, comme autre chose que la constatation d’un état de choses actuel et temporaire, telle qu’elle résulte de l'observation. Je parlais tout à l'heure des espèces dont l'aire géographique va se rétrécissant rapide- ment jusqu’à ce que l'extinction de l'espèce soit complète. Il y a aussi des espèces qui gagnent du terrain, indépendam- ment de l’homme et aussi malgré l'homme. Tels les deux rats (Mus rattus et Mus decumanus) qui ne sont, comme on ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 291 sait, européens, l’un que depuis le commencement du moyen âge, l’autre depuis à peine deux siècles; également le Hamster qui avance peu à peu, d’année en année, d’orient en occident. Même des espèces qui semblent plus stables, je l’ai con- staté pour certaines espèces d'insectes, ont leurs limites sujettes à des mouvements alternatifs d'expansion et de rétraction, très intéressants à étudier dans leurs causes, les unes biologiques et du domaine de la concurrence vitale surtout, les autres météorologiques. Donc, quand nous dressons des cartes de zoogéographie, prions nos lecteurs de ne pas leur attribuer un caractère absolu qu’elles ne peuvent avoir, puisqu'elles ne sont que la con- stalation d'un état de choses tout à fait temporaire ou transi- toire. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 12 janvier 1899. F. Kehrmann et M. Woulfson. Composés de l’azonium dérivant du benzile. — F. Ullmann et E. Næf. Tolunaphtacridine. — A. Pictet et A. Steinmann. Oxydation de la strychnine. — H. Terrisse et G. Darier. Nouveau colo- rant du groupe de l’acridine. M. F. KexrMmanx expose les résultats de recherches qu’il a faites avec M. M. WouLrson sur la constitution des composés de l’azonium dérivant du benzile. Ces recherches ont conduit leurs auteurs à admettre que les sels d’azonium formés par la condensation du benzile avec l’o-aminodiphénylamine subissent, lorsqu'on veut mettre leur base en liberté au moyen d’un alcali, une transposition moléculaire que lon peut représenter par les schémas suivants : N L N, CN CCE 4 NCA Ste DH ee EG N \: LR CH, HO CH, NCA, | | CH, pt ot 20 0 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 293 Cette interprétation s'appuie sur le fait que la base en question, qui ne possède d’ailleurs pas les propriétés habi- tuelles des bases d'azonium, fournit sous l’action de l’anhy- dride acétique un dérivé acétylé qui présente les plus grandes analogies avec le corps N 54 NC_CH, | CB Gil que l’on obtient par condensation de l’o-aminodiphényl- amine avec la benzoïne, Les deux substances sont converties en solution alcoolique par l'acide chlorhydrique en sels de couleur rouge-sang qui sont complètement dissociés par l’eau. La base hydroxylée donne aussi un chlorhydrate rouge, mais cette couleur disparaît presque immédiatement. Il y a lieu d’admettre, dans ce cas, une nouvelle transposition moléculaire, inverse de la précédente, qui régénère le sel d’azonium primitif. M. F. ULzmann a observé, en collaboration avec M. E. Nær, quelques modes de formation synthétique de la para- tolunaphtacridine. Ce composé prend naissance : 1° Par fusion de la paratoluidine ou de son chlorhydrate avec le dioxydinaphtyIméthane obtenu par condensation du B-naphtol avec l’aldéhyde formique. Il y a régénération d’une molécule de naphtol : CH 4 AN CH, 0 sn NO 107 CH. - 4 de e . + 2H,0 N + LA HO 294 - SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE 2 Lorsqu'on chauffe un mélange de $-naphtol, de p- toluidine et de trioxyméthylène : k + H,00 + 1e + 0 Du ee Re + 3H0 NN 3° Par l’action du 8-naphtol sur les différents produits de condensation que la p-toluidine fournit avec l’aldéhyde for- mique, par exemple sur l’anhydroformaldéhyde-p-toluidine : or Na. 4° Par fusion du B-naphtol avec la méthylène-p-toluidine : UE L "2 A TAN MEME + QYPE A e 4 + > ah ef “En PTE EE) SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 295 La tolunaphtacridine obtenue par ces différents moyens fond à 158° et distille à 446° sous 730 mm. de pression. Ses sels sont jaunes et facilement solubles dans l’eau chaude ; ils présentent en solution très diluée une fluorescence verl- bleuâtre. Le picrate se dissout très difficilement dans l’alcoo! et dans l'acide acétique. M. le prof. Amé Picrer a fait, avec M. A. STEINMANN, des essais d’oxydation de la strychnine, afin d'obtenir si possible quelque nouvelle donnée sur la constitution encore si peu connue de cet alcaloïde. En se servant du permanganate de potassium en présence d’alcali et à basse température, les auteurs ont obtenu comme produit principal un acide mono- basique que l’on doit considérer comme un acide indolcar- bonique. La chaleur le décompose, en effet, en anbydride carbonique et indol. Ce résultat, en montrant que l'atome d'azote non basique de la strychnine fait partie d’un noyau d'indol, fournit un nouvel exemple de l’existence du groupe- ment pyrrolique dans la molécule des alcaloïdes végélaux. M. H. Ternisse rend compte de recherches qu’il a entre- prises avec M. G. DARIER pour arriver à une synthèse de la phosphine (diaminophénylacridine). En faisant réagir l’aldé- hyde formique sur la #-toluylène-diamine, on obtient une base incolore qui possède probablement la formule : CH, NCH,OH NH, NE, 15 gr. de ce corps sont dissous dans 80 gr. de p-toluidine ; on chauffe au bain-marie et on ajoute 16 gr. de chlorhydrate de p-toluidine. Au bout-d’un quart d'heure, le mélange se prend en une masse solide ; on sursature alors par un alcali et l’on entraine l’excès de toluidine par les vapeurs d’eau. Il reste un corps jaune, insoluble dans les dissolvants orga- 296 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. niques, soluble dans les acides. Sa formule probable est la suivante : re CH, QE Chauffé de nouveau avec un mélange de p-toluidine et de son chlorhydrate, ce composé se transforme en un colorant Jaune, cristallisant dans l'alcool ou dans le benzène en aiguilles fusibles à 245° et possédant la fluorescence verte caractéristique des dérivés de l’acridine. Il constitue l'amino- diméthylacridine CH, CH, NH, N En éliminant le groupe NH, on obtient, en effet, la di-p- méthylacridine déjà connue. Ce nouveau colorant pourra être utilisé avec avantage dans la teinture des cuirs. Séance du 9 février. A. Bach. Formaldoxime. — P. Dutoit et W. Habel. Dissociation des sels dans l’acétone. — F. Ullmann, D. Kohan et R. Osmalowsky. Synthèses dans le greupe du carbazol. — F, Reverdin et F. Düring, Dérivés des phénétidines. — C. Græbe et Keller. Dérivés de la benzophénone. M. À. Bacu présente quelques nouvelles observations sur la formaldoxime. Lorsqu'on fait agir une solution à 40 ©}, d’al- débhyde formique sur une quantité équivalante de chlorhy- drate d’hydroxylamine et qu’on abandonne la solution filtrée dans le vide d’un dessiccaleur garni d'acide sulfurique et de potasse solide, le liquide laisse déposer au bout d'un certain temps de fines aiguilles qui, recristallisées dans l'alcool méthylique chaud, se présentent sous la forme de prismes durs. L'analyse a montré que ce corps est le chlor- hydrate de trioximidométhylène (CH = NOH),HCI. Le même corps s'obtient en broyant ensemble des quantités équimo- SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 297 léculaires de trioxyméthylène et de chlorhydrate d’hvdro- xylamine et en faisant recristalliser le produit dans l'alcool méthylique chaud. MM. Duanstan et Bossi l'ont aussi pré- paré dernièrement en traitant par le gaz chlorhydrique une solution éthérée de formaldoxime et en faisant cristalli- ser le produit dans l'alcool méthylique additionné graduelle- ment d’éther, Le chlorhydrate de trioximidométhylène, de même que la formaldoxime libre, possède la remarquable propriété de donner avec une solution trés étendue de sulfate de cuivre, et en présence de polasse caustique, une coloration violette très intense. Cette réaction, qui est extrêmement sensible, peut être employée avec avantage pour déceler la présence de très peliles quantités de cuivre. Voici comment il convient de procéder : On prépare le réactif en mélangeant des quantités équi- moléculaires d’une solution à 20 °/, d’aldéhyde formique et de chlorhydrate d’hydroxvlamine. La solution ainsi obtenue paraît se conserver indéfiniment. Pour la recherche du cuivre dans une solution, on traite 15 ec. de celle-ci par un demi-centimèêtre cube de la solution de formaldoxime et un demi-centimètre cube d’une solution à 15 °/, de potasse caustique. En présence d'un sel de cuivre, il se produit une coloration violette plus ou moins intense. Dans une solution ne renfermant qu’une partie de sulfate de cuivre pour 1.000.000 p. d’eau. la coloration violette est encore parfaitement perceptible. Avant de procéder à la recherche du cuivre, il convient d'éliminer les métaux du groupe du fer. Quant à sa nature, cette réaction est analogue à la réac- tion du biuret. Toutefois, elle en diffère par la nuance de la coloration violette, qui tire sur le noir, et par sa grande sen- sibilité. Comme le biuret, la formaldoxime donne aussi avec le sulfate de nickel et la potasse caustique une coloration jaune-orangé. Mais ici comme pour le cuivre, la nuance est plus foncée et la réaction beaucoup plus sensible. Elle pour- rait même être utilisée pour la recherche du nickel. M. Bach ajoute que le produit obtenu en faisant agir une ‘ 298 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. solution à 40 ©/, d'aldéhyde formique sur le cyanure de potassium en poudre, donne d’une manière très prononcée la réaction caractéristique du biuret. Etant donné l’étroit rapport qui existe entre la formaldo- xime et l'acide cyanhydrique, ce fait tend aussi à faire res- sortir la similitude des deux réactions. M. P. Durorr a poursuivi, en collaboration avec M. W. HABeL, ses recherches sur la dissociation des sels dans l’a- cétone!. L'étude des réactions qui se passent dans ce disso - vant montre un parallélisme remarquable entre la conduc- tibilité électrolytique des solutions et l'aptitude qu’ont Îles corps dissous à entrer en réaction. Ainsi les acides solubles dans l’acétone qui conduisent l'électricité sont précipités par l'addition d’une solution salive, tandis que les acides non dissociés ne réagissent pas. Un grand nombre d'exemples confirment cette conséquence de la théorie de la dissociation. L'étude des phénomènes de solubilité conduit aussi à admettre, dans les solutions acétoniques, la présence d'ions libres. On sait qu’il n’en est pas de même avec les données fournies par l’ébullioscopie. M. F. ULLMaNN communique quelques nouvelles synthèses dans le groupe du carbazol, qu'il a effectuées avec MM. D. Koan et R.OsmaLowsky. M. F. REvERDIN a préparé, avec la collaboration de M. F. DürixG, un certain nombre de dérivés chlorés, bromés et nitrés des phénétidines, dans le but de déterminer l’influence que la position du groupe diazotable NH, par rapport aux substituants NO,, CI, Br, exerce sur la nuance des colorants azoïques. [Il est résulté, entre autres, de ces recherches que, si l’on compare les teintures obtenues au moyen des dérivés diazoïques des diverses chlorophénétidines par développe- mentsur le coton préparé au B-naphtol, onconstate quela base CH. OCH,. NH. CI (1, 2, 4) fournit la nuance la plus vio- ! Archives (4) 6. 193. FRS #s Dar | L ” F NS dt NS Tdi SOCIÈTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 299 lette ; viennent ensuite les bases (1, 4. 2) et enfin (4, 5, 2)et (4,5, 4) qui donnent la nuance la plus orangée. On remar- que que la dernière de ces bases est celle dans laquelle l'atome de chlore se trouve le plus rapproché du groupe NH.. L'o-phénétidine elle-même donnant une nuance plus vio- lelte que son dérivé chloré en para relativement à l’éthoxyle, lequel fournit encore un rouge un peu violet, il semble que l'introduction du chlore modifie la nuance déterminée par le groupe diazotable NH, seul, et cela d’autant plus profon- dément qu’il se trouve dans son voisinage le plus immédiat. En préparantles dérivés bromés des phénétidines,les auteurs ont constaté une migration de l’atome de brome dans la nitra- tion du p -bromophénétol. Ils ont, en effet, retiré du produit de la réaction, non seulement le dérivé C,H,.0C,H,.N0,.Br (1, 2, 4), mais aussi son isomère (1, 4, 2), ainsi que les dérivés C,H,.0H (NO,), Br (L 2, 4, 6) et C;H,.0C,H,. (Br), (4, 2, 4, 6). Une semblable migration de l’atome de brome n'ayant pas été constatée autrefois dans la nitration du p- bromanisol!, MM. Reverdin et Düring ont tenu à vérifier de nouveau la chose et ils ont soumis les produits secondaires de la nitration du p-bromanisol à un examen minutieux. [ls n’ont pas pu isoler le dérivé C,H,.0CH, NO, .Br (4, 4, 2), mais ils ont trouvé en revanche, à côté du produit principal (4, 2, 4), les dérivés 0-bromés suivants : C;,H,0H (NO, ),Br (1, 2, 4, 6), C,H,0CH, (Br), (1,2, 4) et C,H.,.0CH,(Br), (1,2, 4,6). Il résulte donc de cette nouvelle étude que, si la migration du brome dans la nitration du p-bromanisol est beaucoup moins facile que dans celle du p - bromophénétol, elle a cependant lieu dans une certaine mesure, contrairement à ce qui avait été communiqué précédemment, puisque l’on retrouve par- mi les produits secondaires des dérivés 0 - bromés. M. le prof. GRÆBE avait indiqué dans une précédente séance * que les oxybenzophenones qui possèdent au moins un hydroxyle dans la position ortho, forment facilement des 1 Archives (4) 2. 557 et 3. 92. ? Archives (4) 5. 291. 300 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. dérivés phényliminés lorsqu'on les chauffe avec de l’aniline, tandis que les p - oxybenzophénones ne réagissent pas de la même manière. Il a poursuivi avec M. KELLER ses recherches à ce sujet. La m-oxybenzophénone se comporte comme l’isomère para. L’o-méthoxybenzophénone fournit avec laniline le com- posé OC, CC NC = NCH, CH, Des trois chlorobenzophénones, l'isomère ortho seul se condense directement en donnant C,H,CI ÿe — NC HN, CH, Tous ces composés sont jaunes ; ce fait confirme l’auteur dans l'opinion qu'il avait émise’ au sujet de la constitution des auramines. AP: 1 Archives (4) 7. 87. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A I’OBSERVATOIRE DE GENÈVE { PENDANT LE MOIS DE FÉVRIER 1899 Le 1°", brouillard enveloppant pendant tout le jour. 2, 3 ©t — > < œ CS 10 ARCHIVES, t. VIE — Mars 1899. 21 brouillard depuis le matin à 1 h. du soir et depuis 9 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin; forte bise de 10 h. du matin à { h. du soir et a9h. du soir. , neige de 8 h. à 10 h. du matin; hauteur : 2%,); léger brouillard bas à 7 h. du soir. brouillard enveloppant à 10 h. du matin ; pluie depuis 9 h. du soir. brouillard enveloppant bas à 7 h. du matin. pluie dans la nuit; léger brouillard à 9 h. du soir. fort vent à 10 h. du matin. légère gelée blanche le matin ; forte rosée à 9 h. du soir. forte gelée blanche le matin ; brume à 10 h. du matin. fort vent à 7 h. et à 10 h. du matin; très fort vent à 1 h. et à 4 h. du soir; pluie de 8 h. 15 m. à 10 h. du matin; tonnerres à 4 h. 25 m. le soir au NW. fort vent à 1 h. du soir. léger halo lunaire à 7 h. du soir. légère gelée blanche le matin; très fort vent à 10 h. du matin et à 1 h. du soir ; légère couronne lunaire à 10 h. du soir. gelée blanche le matin ; couronne lunaire à 7 h. du soir; rosée à 10 h. du soir. très forte gelée blanche le matin; rosée le soir. très forte gelée blanche le matin; brouillard enveloppant jusqu'à 10 h. du matin ; couronne lunaire à 7 h. du soir ; rosée à 10 h. du soir. très forte gelée blanche le matin ; rosée à 10 h. du soir. très forte gelée blanche le matin; très forte bise depuis 4 h. du soir. forte bise à 7 h. du matin ; très faible gelée blanche à 10 h. du soir. , très forte gelée blanche le matin; forte bise à 4 h. du soir; brillante étoile filante à 7 h. 4 mm. dans la constellation des Gémeaux. forte gelée blanche le matin ; forte bise de 1 h.à 7 h. du soir. gelée blanche le matin; forte bise de 7 h. à 9 h. du soir. gelée blanche le matin. gelée blanche le matin. forte gelée blanche le matin et brouillard enveloppant bas. Hauteur totale de la neige : 2:m,0. Elle a recouvert le sol jusqu'au 7 février. 302 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. . MAXIMUM. MINIMUM. oO NE PI À 719 38 Me A Eh, con NU SRE 719.60 RER soir ei he 728,20 à & h. soir. CURE 709,04 REV LR RO TO ES ES 724,52 10 à 5 h. Soir NES 728,13 10/20 0h malt 257 0 730,18 191.4 h. Soir CHERS 722,25 RAD Soir. ce 724,35 16141 1h.) soir. ° RENE 728.08 CPE TRE SR 739,37 173 /& h-sor:. 2 CR 725,03 CEE LÉ TEE 730,51 22 Abminuite ee". 20 RE 730,57 D nee LS NE NL 798,52 28 AMmMuite SALE VUE 738,61 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. E = = [pee | | | | | OGéeNY | sariext | aTHeNaz | couresténs| L cooext | aux || Q ( | | RARES (Re Gautier | M. Michel Obserr, MM Ch. lesson |P. Pelletier | J.-J, Decor | Pellegrin | | f | [| || mn | nm ni mm | tom | min mm | Motal*\VU6:6 2) 44752100) 6.5 10.1 | 10.6 10.5 Durée totale de l’insolation à Jussy : 146h 50m Nora.— Il faut ajouter à la pluie de Jussy du mois de janvier : 13mm,0, tombés dans la nuit du 31 janvier au 1‘ février. Le total est ainsi : 103mm,5. . » Er 9L0+ GL'G 8%0 319 | 69 — 361 0% + 00% + 100 + 88'96L som NE noi | | | | MAI | | | re | | | (ns 6:207|%0 + IGFOILE | ©N]'')""" | 0%6 069 | 18 — | 401 |v8 LYS — |S6'T —|680 + |Ec'OUL 19'8EL | 81 LE GEL | 88 | L'O0F| SO + 100019% [5 ‘N|''|""" | 086 ONE | Sn — | SGH |GS + | LE — ee —)950 —|O7'8EL|0S 261 | SIG + .ETSEL | LG (111 000 |£*6 mal:|"" || 06 |O8€ |€8 — | CIL |S% + 9% — 199% —| 100 — | QSGEL | I8'OEZ | ENS + | YO'TEL | 9 SET 60 +] 89 10'L |OTOISAF | ann) "|": | OFS |OLS | LOT— | F69 |G% Æ ST — GT —| 680 + | FS'OEL) 07661 | SE + 08681 | Se SO OT + | 69 166 | 000 19% 16 NN] "| "7" | 088 0LS | EYG— | LC |G6 + | CE — (USE 189€ + | OLTEL TE'SGZ 8e 0EL | Y S6190 88 8 TOO IF CN): |': | 066 On | 80 | 869 | 68 TL 196 — 680 Le + | ONTEL ON Ge GY'OEL | 6 SGH, 80 + | 09 19€ | 870 1867 8 ‘AN: | 088 | 069 | 36 — | EIL | FE + | 80 — LEO F0 + || LEGEL| LC'OCL | M TEL dd (9981) 60 + | 09 169 |0OGOÏSGT [8 “ann: |""" | 006 |O8S | SE — eLL | m8 + | 0 — |LCT +101 + | Ti FEL 86682 eu OEL | VG (0'CGr| 60 + | 09 198 |0'0!LE “aa: | 016 0M9 | 16 + | ES 196 + | SO — |L8'S +1 07% + | T6'02 | 6168 OG'OEL. 08 (D96F "| :**|S8 |OTONFS | ‘Nl°"|""" | OOOF OL7 6 — | 608 | 8Sr+ | 70 — |Z0'€ +) 008 + | 860) 1S'68L en | 61 (OLGI FT | 49 56 10066 |r ‘N°: | 096 |069 | 6€ + | 9%8 |9'07+ | 90 + LE | c'e + | GEL 66 EL UTGGL ST LS GT + | 69 78 |TEOILE agalle:|":" | 066 1009 | 96 — | 064 | TENTE | ST + 1889 +] 0L + | CL'SSL|E0 GEL OF'LGL | LI O6 FE + | F9 158 |0YO!6OT |F'uss|""|""" | 068 |OLT | IET— | 89 | FL | TE mire + 616 + |ST'6RL S0'8EL 90% + OL'SL | 97 LCI TT +] FO 9€ IE 0 v£ “eal-|-"" | 088 |OLn | G6 — | CSL |L'@rr | 0 + 1966 | 169 + | CSL 66181) 680 + 6696L| SI SCT OT 09 |0'0 |S6'ONEZ | ‘N°1 | 068 | 08% | 606 — | 66€ | 601 | F9 + 1180 + ES + | CCM mu'ecL | WCE — CL'ECE | GI GSer| FF + | 09 € ELOÏES |r-assl--|""" | 009 |096 | 266— | 06% (V8 CG + IST6 +) SO | G0'8RL GG CL 166 — SEUL) ET 026] * "| ‘108 080106 | mssle [90 | OCZ LOTS | 961 069 OT | L'9 + Ve 6 | 67 01- | 18 8SL O'eL GOT — 9 | Gr LIL 60 | 88 169 160196 |F'ass|""|""" | O16 068 | 56— | 469 | OT | CF TL + 162 + | 88 SL LO'ES. 980 — 80961 | FI 0'LGF| € 0 + | 69 |L'8 |GFO|L' “wal:|""" | 068 :OFh | SET— | 669 | FOG+ | Se + |9L'4 | 188 + | ST'OZ ErReL | 606 + |6E'6€L | OF GET) 60 | 8 100 |L6 01007 |r'ass)""|""" | 008 008 | 881— | 929 | S'Or | SL + 180 07H 7L'YT—+- | G'GeZ LUI 160 + 97461, 6 | LS61| O0 | CSG EE |ESOÏEE | ‘real o log | 026 079 |9r — | 818 |£ 27 89 + |9m'2 | eme TT LAS 06m) SCT — E8GEL | 8 OMer|80 +) 08 10 860178 |F'uss|""|""" | 096 019 | FF + 0% | L6 + |S0 + |GrY + 66% | 86CSL 09'UEL 608 — L0GEL| L S96F| FO | 6% 100 |COTILY | owmole |8:7 | 0007 062 | 69 + 668 | 6% + 18% — 1250 —|9£0 + | Suez L|RO'EL Te ou se 9 | D9GF| "| °‘"|£Y |OSOÏrE talf |66 | 096 |OUL | 0€ + | 698 | F9 + | LS — ST —| QÙr — | SL'LGL|8C'ETL | 88 — SE GEL | Ç O'TET) 0'0 1F] 8% 6 1069 |F ann '|""" | 06 | 092 |06 + | 098 100 | SZ — 197% —| 18e — | 07 SZ 198 fel &90 — 6996! % OMETLEO | VS LEO GB OIOET |F ANN| "|" :" | 086 |0L9 16 — 058 | 60 + |0€ — STE —|060 —| 16 6106072) S901— | FL'OTL | € (OTET| 0 — œ ; 0'O |OOFIGT | ewumwl "|: | OO0F 006 | FOF- | %%6 | SO — | 06 — |97'E — ox — | SCHL |F0 601 | FL — OS OL | 6 | 19687) 60 -F FR ,100 |00'7 16°7 eue "|" | OOOF) 096 | LH | 866 | ED —|98 — 986 —| TE — CHAT QU SGGIL | 4 lun U É | EE lee “tu | uw ü “ u UAH LNTTEUL LUE [58 {EU | g |E DET: OT ee QIBUTIOU - |l'afoueq |‘1ñoirq | , Æ | à Ë : rie FE É | 2 :Él- pu Sa] ‘P “UHIXBN LU uotioe | se XEN | ‘“tuiut “duo RE £ ie VA) anne PE four = B= um |" |SS)SSl2Es re NE nel [PRE |'auokogs [ARE | PHONE Dont nirog|amorne| à | ES D 3 © se Aide k CE — . TT À ee pi 4 MPSPES 7 AA NESENES € | TIT np “dun IE on EL LC (Bien no on) MOULE U9 HOHPANTES 9p ‘198 ) aanqeagdiue | ‘219018 5 GGRE HAIHAGHA — ‘HAANAI 30% MOYENNES DU MOIS DE FÉVRIER 1899 Baromètre. 1 b. m. 4h. m. 7 h. m. 10 h. m. Ah 4 h.s. A'hèts: 10h. s um mm mm mm min mm mm mm Lre décade 721,63 721,62 721,89 722,741 72249 792,11 72249 722,98 2 » 127,50 797,30: 727,40 7927,10:° 726,87: 126,31 ‘226,997 J » 73199 73209 732,46 7327 732,94 791,77 132490007815 Mois 726,69 726,64 726,88 727,37 726,83 726,37 126,81. 1217,99 Température. 0 0 0 0 0 0 0 0 dre déc. + 0,57 — 0,16 — 0,2% + 1,82 + 5,61 + 491 + 3,2% + 1,97 2 » + 5,73 + ha + 3,54 + 8,32 + 1165 + 1,48 + 9,45 + 645 ge » — 0,09 — 1,37 — 92,18 + 2,01 + 4,60 + 5,90 + 392 + 4,04 Mois + 92,992 + 14 + 0,55 + 4920 + 7,48 + 7,54 + 5,55 + 3,30 Fraction de saturation en millièmes. re décade 890 896 89% 877 743 755 820 848 2e » 792 804 839 696 D6) D94 650 780 J° » 805 890 882 72% 614 462 544 799 Mois 831 850 870 769 642 600 680 792 Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne, eu heures. p.le vent. de neige. mètre 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm dre déc. — 4,74 + 7,07 + 5,23 0,77 re 4,79 9,5 128.80 2% » +2,47 +1402 + 605 0,4% 64, 6,63 0,6 126,97 de» 0 —2,80. +6,72 + 5,97. 0,4 61,2 9,30 116,49 Mois — 0,48 + 9,45 + 372 048 147,9 6,74 10,4 12463 Dans ce mois l’air a été calme 47,6 fois sur 40Q. » Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,88 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 10°,6 E. et son intensité est égale à 16,0 sur 400. SU 305 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES _ FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD LE Mois DE FÉVRIER 1899. Le 9, forte bise à 10 h. du soir. 3, brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir; neige à 1 h. et à 4 h. du soir ; forte bise à 10 h. du soir. 5, neige à 10h. du matin. 8, neige à 8h. du matin. 12, brouillard à 10 h. du matin et à 7 h. dusoir; neige à { h. et à 4 h. du soir. 14, brouillard jusqu'à 1 h. du soir. 22, forte bise à 4 h. du soir. 25, brouillard à 7 h. du matin et à 4 h. du soir; neige à 7 h. du soir; forte bise à 10 h. du soir. Le 300 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM RU ae 549,30 DRAM ANS CI ARR 561,28 GA APR Smatin eee. 0 960,70 APM EmAUNE Pen 570.50 AA AIDE So CU MONET.. 504,60 10 ENENANNE MRC 567.70 AAA MAMN Soir ner ere 566,80 AO EMMA MAS L. 268,60 DRM matin 2. . b62,50 PRE NUE Le RIT RE) TORRES 972,90 MINIMUM. Eee a L'h: SOI REPOS 546,76 5,2: H'h: SOS 360,32 6 «1 h..s01r..MPECRENSe 599,45 10 minuit 2-20 569,10 194 04h soir C0 362.30 43% Ah Soir. 200000 563,22 14 à 40h -rmatin.. 1.700 562,65 16 à hs: LC 566,72 A7:à 7h: matins 209,40 19/7 "h matin, PR 568,09 95 à Ah: soint 1 360,60 DSP AMINUIT CT EEE 569,40 610 Tr CREER, DÉPIT ES _____ 86 + 6c€90 sion | | | | | | 000 | T HHINS | SSS MN RO PTT NS IIIe 0 OS'GLS | 07696 | GY'T + GITLS | 000 |} "oN “> RER 0 NA UN OST | 66 — | 696 — | 06898 | 0596 | 009 + | rZ'o0c | 000 | LINE | en A ner RS EE Sd EVA re 41 7 EN ALT | OF'69S | OFG9S | OL'S a € G0C | HUONIREESSNNS NUS EE A en C As NL SU | G9E — | CF'er— || 08 698 | 09098 | HL'T + | 97100 000 SNS CO EC TT 000 | No Oo Ares |" égcoc | 000 |} "aN Re RS tete D'LT — SL — | GE + | 80% — | 06% UE | 6 EOC | ESY + | c£'59 c0'0 | I “FIN es M EE EE V0 2 me CE | 00'G0S | Nr + | FF'S06 000 |} "IN nr LENS las SEE 0 Sr M0 de 09 — De | 66 %9L | 669 + 90'998 000 | F ‘IN SN Les AS te SE + | 96 — | O8 + | SCO — | OL 898 | O8 LOS | 038 LE | cos | 000 | FT ‘As ù M TR Re EEE a Cr ACC mme 1 en ei CE D | 05806 | 60896 | 878 + | C£'806 | GI 000 | } ‘MS bnp 5 Rat | E OT 9G — | 668 + | 6F0 + | LO'89S | 08'99S | 97:24 EL | ego | 81 DOM APES MS) N M n CG ENN RE — 188 20). 88 0 —) 08000 "07606 1209 | 56000 ET 100 | F ‘AN da A LIEU ON LC ET OISE Cr NOT 0) OO NS 00 BST SES Nr ere ENT ONE PRES II ESS TOR tt 6 — | 86 — | OT + | 969 — | 97L9C | 0L'T9S | eg —L |, ep:coc | C7 PC NOLIONT “IN | pitt jte | 8 — | EVE | 07 + | F8L — | 09%96 | Go'egg | ge + | 1ç'e00 | #r SP RSUIOMITT © MS: | (Ses te D'Or + | 8% — | 69% + | 96% — | 06290 | ca'e0c | c6e —L | 96:r90 | £T CRIS 0 OT LAN ee D PTE NO NCIS EG) d CC | DE'GOS | ETE + | OS'ENS | GI POUSSE G En) 76 — "866 1670 + 0604041 "06 600 | PoT'8-E" O2 R0cN TT CU0e ren lt ve LU JON PAT er | Le@rt | 66% | 8Y0L8 | OF6 | cé + G0OLE | OT GEO AS | Res de DR ARS CN MEEAI NS LU RS CS CA 07698 08'G9G | 864 + | 67206 | 6 86 0 dune lee RS NO EE RC ST 8 PIS 0020 PO or rer 0 2lee 660 | Y ‘IN LT TO SE Re A LATE Er 009€ | 01008 | 98T + | 60298 | Z 60 |F ‘MS Je DO ON ET — | 69 — | QL'E + | 96 — | 0109 | ST6C | 60 — | 66 NO 160 | F ‘MS | RO ARE LOU NES MIT + OCT — || S0 TC NET N0G | OCDE cp none 600 FO an] “ dose ete | go — | g'ér— | 227 — | 9/:0r— | 0096 | oc eco | 97z = | RG'LCG || & SOON MT SAN “> on A Re ECO AR OUT— 00! G — | CO'YI— | OTESS 0H SET | OGBIS | € GRO | PR > SN | "ere ueses À 69 — | 07 | 00 — | 196 — | 0F'65S | 92950 | rer | HO'LEG || & CODES EAN | : ELA NE eee 9 — | JE | 590 — | IL'6 — | 0660 | CSC | TE FT | Fe'6mne | 1 | ut 19 (n LU Se Ü | “U}jitu HI ü LAURE ELLE “tuifpia | TE “sammaup |... 96 Sel “2#1au “ntosqe “nposqe |. ‘?1emiOu | “sauna 4x |etiderSoneq |aydeiSoieq| ‘ojeuiou are a 2 | 5e jouumop] at jee) A Later | me foie nn ane ne] rate | Set) 2: JU9 À | ————© © ÙÛû——— Rs | = | ZË “a#Iau n0 QUE. 4) auneaydue L QUE me | | | | | | | mn UATMAIA — AULAANLEL NIV 308 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — FÉVRIER 1899. Baromèêtre. 1h.m. &h. m. 7h.m. 10 h. m. BES &h.s TINANS: 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 557,97 557,99 558,30 558,81 558,99 559,12 559,67 559,95 d%e » .. 566,64 566,40 565,97 566,00 565,92 565,93 566,19 506,40 RU QU . 04,91 564,72 564,74 564,94 564,98 564,94 565,25 565,41 Mois ..... 503,05 902,92 562,88 563,13 563,18 563,21 563,60 563,81 Température. Th. m. 40 h. m. 4h.s. #h.s. Th.s. 10h.s. 0 0 0 0 0 0 Are décade...— 6,62 — 4,56 — 92,32 — 3,43 — 4,83 — 5,38 Dents .….— 3,87 — 1,86 + 0,49 — 0,99 — 3,18 — 3,51 DL NO QU 0 += af 7 5 JEUN ENS NON Mois ... — 6,40 — 4,00 — 1,89 — 3,28 — 5,29 — 5,61 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée 0 0 min cm Lee décade... — 8,70 — 1,30 0,26 FEVER — 19,87 + 1,68 0,20 D — 411,33 — 3,66 0,10 Mois De — SLA — 0,55 0,19 Dans ce mois, l’air a été calme (,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,26 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E.. et son intensité est égale à 11,9 sur 400. ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND PAR le D" Frédéric BATTELLI Assistant de Physiologie à l'Université de Genève. Dans les recherches d’électrophysiologie l’impolarisa- bilité des électrodes, qui réunissent les tissus animaux avec le reste du circuit, est une condition indispensable à l'exactitude des résultats. Si l’impolarisabilité n’est pas absolue, et que l’on ne connaisse pas la force électromo- trice de polarisation dans les phases successives de l’ex- périence, on ne peut arriver à des conclusions bien neites. On sait que ce sont les électrodes de Du Dois-Reymond et de D’Arsonval qui sont le plus habituellement em- ployées dans ce genre de recherches. On à cru longtemps que ces deux sortes d’électrodes étaient presque impolari- sables ; mais Hermann ayant constaté que les électrodes de D’Arsonval présentent une notable polarisation, en conseilla l'étude à MM. Pirquet et Amberzer. Ces auteurs’ formèrent un circuit qui comprenait une ! Pirquet et Amberger. Prüfung der d’Arsonval’schen Elec- troden auf Gleichartigkeit und Unpolarisirbarkeit — Pflüger’s Archiv. LXV. Page 606. ARCHIVES, t. VIE — Avril 1899. 29 310 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES pile Daniell, un galvanomètre, une paire d’électrodes de D’Arsonval qui plongeaient dans un verre contenant une solution physiologique de NaCI (6 ‘/,,), et une paire d’électrodes de Du Bois-Reymond qui plongeaient dans un autre verre rempli d’une solution saturée de sulfate de zinc. Au moyen d’un commutateur on pou- vait rapidement ouvrir le circuit, exclure la pile, et mettre l’un ou l’autre des deux groupes d’électrodes en communication avec ies bornes d’un second galvanomè- tre très sensible. La déviation de l’aiguille de ce galvano- mêtre indiquait la valeur et la polarisation qui avait été produite par la même pile Daniell dans l’un ou dans l’autre groupe d’électrodes. Pirquet et Amberger ont employé un autre dispositif. Ils formaient un circuit, qui comprenait un élément Daniell, un galvanomètre très sensible, une paire d’élec- trodes de D’Arsonval et de Du Bois-Reymond et une caisse de résistance ; et ils observaient les dévialions de l’aiguille du galvanomètre avec différentes résistances du circuit. | Avec l’un comme avec l’autre dispositif ces deux auteurs ont trouvé que tandis que les électrodes de Du Bois-Reymond ne présentent presque point de polarisa- tion, celles de D’Arsonval offrent une notable polarisa- tion. Malgré les résultats de Pirquet et Amberger j'ai jugé utile d'étudier mieux encore la marche de la polarisation de ces électrodes, et de constater quelle influence peut offrir l’intensité du courant qui les parcourt. Les électrodes sur lesquelles j’ai expérimenté ont été construites avec grand soin. Pour l'étude de celles de D'Arsonval j’ai employé des sels très purs de la maison DE D’'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 9311 Kahlbaum. Ces électrodes étaient conservées à l’abri de la lumière. Les électrodes de Du Bois-Reymond ont été formées avec deux petits cylindres de zine très pur de la maison Merk, soigneusement amalgamés avec du mer- cure pur; le sulfate de zinc très pur et parfaitement neutre, nécessaire pour la solution, m'a été fourni par Kahl- baum. En outre, lorsque ces dernières électrodes n’étaient pas employées, la solution de sulfate de zinc était placée dans un flacon avec bouchon à l’émeri, renfermant des cris- taux de sulfate de zinc (pour conserver la solution tou- jours saturée), et un peu d'oxyde dezine, afin qu'il n'y eût jamais trace d'acidité. J'ai employé plusieurs dispositifs des appareils, avant d'en trouver un qui fût approprié au but. Je ne crois pas inutile d'exposer, dans leur lignes générales, mes essais, parce qu'ils servent aussi à éclairer les propriétés de ces électrodes, et parce qu'ils peuvent éviter à d’autres expé- rimentateurs des essais analogues. Le premier dispositif a été essentiellement celui qui se trouve décrit dans notre traité des recherches électriques" à la page 702. Au moyen de ce dispositif je pouvais en même temps obtenir la valeur de la force électromotrice de polarisation des électrodes et l'augmentation appa- rente de leur résistance. Sur un côté BC (fig. 1) d'un pont de Wheatstone j'insérai une pile étalon P, et la paire des électrodes E (de D’Arsonval ou de Du Bois-Reymond). Les deux som- mets de la diagonale AC du pont sont mis en communi- * A. et F. Battelli. — Trattato pratico per le ricerche di elet- tricità in medicina — Roma 1898. 312 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES cation avec les deux bornes d’un électromètre de Lipp- mann ; et les deux autres sommets B et D en communi- cation avec deux bornes d’un interrupteur, au moyen Fig. 1. duquel on peut établir ou enlever la communication entre D et B. En disposant les résistances dans les côtés AB, AD, DC, de façon que les manœuvres de l’inter- rupteur ne produisent pas de mouvement dans l’électro- mètre, on peut immédiatement calculer, par les valeurs de ces résistances, la valeur de la force électromotrice et de la résistance complexive de la Pile P et des électrodes E; et par conséquent aussi les valeurs de la force élec- tromotrice et de la résistance des électrodes, car les élé- ments de P restent constants. Il aurait suffi de quelques expériences, en insérant entre B et C seulement la pile P, pour déterminer la force électromotrice et la résistance de cette pile. Mais cette méthode ne m'a pas donné de bons résul- TER DE D’'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 313 tats, parce que, surtout pour les électrodes de D’Arsonval, l'électromètre de Lippmann n’avait pas une sensibilité suffisante, et les mesures restaient incertaines. J'ai alors essayé une autre méthode. Je forme un circuit comprenant une pile P (fig. 2), une caisse de ré- sistance R et une paire d’électrodes E. Au moyen d'un électromètre de Lippmann je mesure, dans les différents instants, les différences de potentiel existant entre les deux électrodes. Ce dispositif ne me donna pas non plus de bons résultats, parce qu’elle n’est pas d’une sensibi- lité suffisante. Après d’autres essais qu'il est inutile de rapporter ici, je me suis définitivement arrêté à un dernier dispositif. Celui-ci en même temps qu'il constitue une méthode très sensible, permet de suivre graduellement les variations des électrodes. Par ce dispositif on ne mesure pas la force électromotrice de polarisation, mais on obtient l'augmentation apparente de résistance des électrodes pendant tout le temps que leur polarisation augmente. Je me suis servi dans ce but d’un pont de Wheatstone ordinaire MNOL (fig. 3). Les sommets NL de la diago- 314 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES nale, dans laquelle est insérée la pile, présentent les communications suivantes : le premier à travers la touche U est réuni à une extrémité À du fil d’un rhéocorde Fig. 8. AB ; l’autre un courseur mobile C du même rhéocorde. Le rhéocorde fait partie d’un circuit, dans lequel sont insérées une pile P etune caisse de résistance D. De cette façon on peut disposer d’une force électromotrice très faible. Dans l’autre diagonale du pont est inséré, à travers la touche T, un galvanomètre de Du Bois et Rubens G de 900 ohms de résistance, disposé de façon à offrir la plus grande sensibilité possible (sur une échelle disposée à 2 mètres de distance, la déviation de { mm. correspondait à 1,6 X 107"°ampères). Ce galvanomètre peut être shunté dans les épreuves préliminaires, mais on l’emploie en- suite sans shunt. Les électrodesS sont placées dans le côté ML. Elles sont constituées, comme d'habitude, de deux électrodes égales LRU FÉES j'a En ES DE D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 9345 (de D' Arsonval ou de Du Bois-Reymond), qui plongent l’une à côté de l’autre dans un verre plein du liquide contenu dans les électrodes. Avec toute la rapidité possible on fait la détermination de la résistance des électrodes (qu'on connaît déjà d’une façon approximative par des essais préliminaires); puis on abaisse d’une manière permanente les touches T et U, et pendant que les électrodes se polarisent, on change au fur et à mesure la résistance dans le côté OL du pont, de façon que le galvanomètre reste toujours à zéro. Au moyen d’un chronographe on marque le temps qui correspond à chaque observation. On note ainsi de quelle manière change, avec le temps. la résistance des électrodes; ce qui équivaut à étudier la marche de leur polarisation. Observons en effet la figure 4, dans laquelle le dispositif de la fig. 3 est indiqué d’une manière plus schématique et avec les mêmes lettres. Fig. 4. 316 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES Soient r,, r,,r, les résistances dans les trois côtés a, c, b; et que l’on indique avec r la résistance vraie des électrodes S au commencement des expériences, c'est-à- dire quand les électrodes ne sont pas encore polarisées : cette résistance se déduit en fonction de r,, r, et r, de la façon habituelle. Les valeurs de r, qu’on peut déterminer de la même manière dans le cours et à la fin des expériences, n’indi- quent pas la résistance vraie des électrodes (qui évidem- ment restent toujours la même), maisla résistance appa- rente, qui estinfluencée par l'intervention en S de la force électromotrice de polarisation, qui a la tendance à pro- duire un courant contraire à celui de la pile. Or. en connaissant les résistances r, r,,r,, r, des qua- tre côtés du pont et la force électromotrice E de la pile P, on peut calculer la force électromotrice e de polarisa- tion des électrodes, à mesure que celles-ci se polarisent. En effet, supposons que dans un moment quelconque où les électrodes sont polarisées, on ait disposé les résis- tances r,,r, et r, de facon que l'aiguille du galvanomè-— tre reste au zéro; l'intensité du courant qui traverse r et r, est la même (nous l’indiquerons par 2); et c’est aussi la même qui traverse r, et r, (nous l’indiquerons par à,). Si nous appliquons alors le 2° principe de Kirchhoff au circuit SGcS, nous aurons : 1) ir, — ir —=e En indiquant par E' la différence de potentiel qui existe entre les deux points CB du rhéocorde AB, et en appliquant la loi de Ohm aux deux traits NbcL et NasL, nous aurons respectivement : 2) à Es: (r,+r,) 3) E—e—=i(r+r,) DE D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 317 vu que dans le galvanomètre il ne passe aucun courant. Les formules 1, 2 et 3 fournissent un système de trois équations avec les trois inconnues 2, ?,, e, desquelles on peut déduire : CRE PA NERLA e—=EÆ Cale c'est-à-dire —_— k E UE RUN rrtrr, Si l’on veut exprimer E’ en fonction de la force élec- tromotrice E de la pile P, il suffit d'observer que : E’ R' PHARE où R indique la résistance introduite avec la caisse D, R” celle de tout le fil du rhéocorde, et R' celle de la partie de ce fil comprise entre les points C et B. J'ai enfin calculé l'intensité du courant qui traverse les électrodes au commencement des expériences, pour mon- trer aussi l'influence de cette intensité sur la polarisation. Dans ce but je me suis servi de la formule 3, où, dans ce Cas, e = 0, parce qu'il n’y a pas encore de polarisation ou bien qu’elle est négligeable par rapport à la force électromotrice de la pile. On aura donc : E = i(r+r,) d'où in PA Ci Le verre qui contient les électrodes est placé pendant les expériences, dans un autre verre plus grand de façon à avoir la même température dans le liquide et les tiges métalliques des électrodes. et afin d'éviter ainsi les cou- rants thermo-électriques, sur lesquels Hermann à fait une courte étude”. ! Hermann. — Notiz über die Kraft des Hydrothermoelements zinc-zincsulfatlüsung. Pflüger’s Arch. Vol. XIV, page 485. 318 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES En envoyant dans les électrodes des courants d’inten- sité variable j'ai pu étudier l'influence de l'intensité du courant sur la polarisation. Dans ce but j'ai mis dans la caisse D des résistances variables; 20, 100, 500 ohms et ainsi de suite. Les chiffres que je donne dans les tableaux suivants représentent les moyennes des résultats que j'ai obtenus dans de nombreuses expériences. Dans ces tableaux je n'ai pas rapporté la marche de la polarisation des élec- trodes dans la première minute, parce que les variations étaient si rapides qu'il était impossible de les suivre. Électrodes de D’ Arsonval. Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : « — 1000 ohms, b — 1000 ohms. l'intensité du courant, qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience, est de 0,0081 mil- liampères. La valeur E' de la force électromotrice du courant po- larisant est de 0,077 volts. Temps à partir du com- Valeurs de la résistance Rapport entre la valeur mencement de l’expé- introduite dans le côté e de la force électromo- rience (en minutes). c du pont (en ohms). trice de polarisation des électrodes etla valeur E’ du courant polarisant. 0 850 0 2 2104 0,52 3 2407 0,62 4,30” 2577 0,64 7 2697 0,66 10 2807 0,67 h7 2857 0,68 21 2857 0,68 31 2857 0,68 50 2857 0,68 Continuent à être constantes L DE D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 319 If. Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : &« — 1000 ohms, e b — 100 ohms. l'intensité à du courant, qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience, est de 0,0004 mil- liampères. La valeur E de la force électromotrice du courant pola- risant est de 0,004 volts. Temps à partir du com- mencement de l’expé- rience (en minutes) Valeurs de la résistance introduite dans le côté ç du pont (en ohms) 850 1750 4040 6160 Continuent à augmenter IL. Rapport entre la valeur e de la force électromo- trice de polarisation des électrodes, et la valeur E’ du courant polarisant 0 0,49 0,77 0,84 Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : à — 1000 ohms, b — 1000 ohms. L’intensité : du courant qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience est de milliampères 0,0024. La valeur E' de la force électromotrice du courant polari- sant est de 0,019 volts. Temps à partir du com- mencement de l'expé- rience (en minutes) D H ND æ# © ri ot Valeurs de la résistance introduite dans le côté c du pout(en ohms) 690 3090 3690 3710 3710 3710 Rapport entre la valeur e do la force électro- motrice de polarisation des électrodes, et la valeur E’ du courant po- larisant 0 0,75 0,79 0,79 0,79 0,79 Électrodes de Du Bois-Reymond. LV: Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : &« —1000 ohus, b—1000 ohms. L’intensité 2 du courant qui traverse les élec- 320 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES trodes au conmencement de l’expérience est de milliampères 0,017. La valeur E’ de la force électromotrice du courant polari- sant est de volts 0,077. Temps à partir du com- Valeurs delarésistance Rapport entre les valeurs mencement de l’expé- introduite dans le côté e dc la force électromo- rience. ce du pont. trice de polarisation des (en minutes) (en ohms) électrodes, et la valeur E’ du courant polarisant 0 621 0 2 623 0,001 5 623 0,001 8 624 0,002 15 624 0,002 30 624 0,002 Continuent à être constantes V Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : a—1000 ohms, b—1000 ohms. L’intensité à du courant, qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience est de milliampères 0,012. La valeur KE’ de la force électromotrice du courant polari- sant est de volts 0,019. Temps à partir du com- Valeurs de la résistance Rapport entre la valeur mencement de l‘expé- introduite dans le côté c e_de la force électromo- rience. du pont. trice de polarisation des (en minutes) (en ohms) électrodes et la valeur E’ du couraut polarisant 0 629 0 1 630 0,0006 16 630 0,0 06 29 630 0,0006 40 630 0.0006 Continuent à être constantes VI. Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : a—1000 ohms, b—1000 ohms. L’intensité à du courant qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience est de milliampères DE D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 9321 0,0024. La valeur E de la force électromotrice du courant pola- risant est de volts 0,004. Temps à partir du com- Valeurs de la résistance Rapport entre la valeur mencement de l’expé- introduite dans le côté c e de la force électromo- rience. du pont. trice de polarisation des (en minutes) (en ohms) électrodes, et la valeur E’ du courant polarisant 0 623 0 2 624 0,0006 10 624 0,0006 47 624 0,0006 Continuent à être constantes Je reproduis sous forme de courbes les résultats précé- dents relatifs aux électrodes de D’ Arsonval, en prenant e pour absceisses les rapports pour ordonnées les temps exprimés en minutes. Fig. 5. 1) La force électromotrice du courant polarisant est de volts 0,077. 2) La force électromotrice du courant: polarisant est de volts 0,004. Je ne dessine pas les courbes relatives aux résultats ob- tenus avec les électrodes de Du Bois-Reymond, car dans ce cas la ligne de la force électromotrice du courant po- 329 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES larisant serait très voisine de l’axe des temps. On voit par ces courbes que dans les électrodes de D' Arsonval la po- larisation est relativement assez considérable, surtout pour des forces électromotrices polarisantes très faibles. Aussi ces électrodes ne peuvent-elles pas servir pour des expériences physiologiques très délicates. Les électrodes de Du Bois-Reymond au contraire pré- sentent ane polarisation très faible, quelle que soit l’in- tensité du courant qui les traverse. En outre avec les électrodes de D’ Arsonval il faut plusieurs minutes avant que la polarisation ait atteint une valeur absolument cons- tante. La polarisation augmente d’abord très rapidement (dans les deux ou trois premières minutes), et ensuite toujours plus lentement. Les électrodes du Du Bois-Rey- mond par contre atteignent une polarisation constante. après un laps de temps beaucoup plus court (une minute environ). … Electrodes de Du Bois- Reymond employées de la méme fa- con que dans les expériences électrophysiologiques. J'ai dit que les électrodes de Du Bois-Reymond, dans les expé- riences précédentes, plongeaient dans un verre rempli d’une solntion saturée de sulfate de zinc. Mais dans les expériences physiologiques on ne peut pas mettre le sul- fate de zinc en contact immédiat avec les muscles et les nerfs. Le contact s’établit en interposant, entre les élec- trodes et les tissus, une substance poreuse imbibée d’une solution de NaCI au 6 °/,,. J'ai employé ce mode de com- munication dans les expériences suivantes, dans lesquelles l'extrémité inférieure des électrodes était fermée par un bouchon de caolin et était plongée dans la solution à 6°/,, de CINa. = DE D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 9323 Je rapporte les moyennes des expériences que j’ai faites. Electrodes de Du Bois-Reymond. VIL. Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : a—1000 ohms, et b—1000 ohms. L’intensité à du courant qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience est de milliampères 0,032. La valeur E’ de la force électromotrice du courant polari- sant est de volts 0,077. Temps à partir du com- Valeurs de la résistance Rapport entre la valeur mencement de l’expé- introduite dans le côté c de la force électromo- rience. du pont. trice de polarisation des (en minutes) (en ohms) électrodes, et la valeur E’ du courant polarisant. 0 1575 0 1 1404 0,01 8 1404 0,01 15 1404 0,01 20 1404 0,01 Continuent à être constantes VIIL. Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : 4a—1000 ohms et b—1000 ohms. L’intensité à du courant qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience est de milliampères 0,0017. La valeur E’ de la force électromotrice du courant pola- risant est de volts 0,004. Temps à partir du com- Valeurs de la résistance Rapport entre la valeur mencement de l’expé- introduite dans le côté c de la force électromo- rience. du pont. trice de polarisation des (en minutes) (en ohms) électrodes, et la valeur E’ du courant polarisant, 0 1384 0 1 1408 0,01 5 1408 0,01 15 1408 0,01 16 1408 0,01 23 1408 0,01 40 1408 0,01 Continuent à être constantes 324 ÉTUDE SUR LES ÉLECTRODES IX. Les côtés a et b du pont ont les résistances suivantes : a—1000 ohms et b—1000 ohms. L’intensité : du courant qui traverse les électrodes au commencement de l’expérience est de milliampères 0,0008. La valeur E’ de la force électromotrice du courant pola- risant est de volts 0,002 Temps à partir du com- Valeurs dela résistance Rapport entre la valeur mencement de l’expé- introduite dans le côté c de la force électromo- rience. du pont. trice de polarisation des (en minutes) (en ohms) électrodes, et la valeur E’ du courant polarisant 0 1378 0 2 1410 0,1 10 1410 0,1 20 1410 0,1 35 1410 0,1 Continuent à être constantes. Ces expériences montrent que, même plongées dans une solution de CINa à 6°), les électrodes de Du Bois-Rey- mond sont presque complètement impolarisables, et qu’elles conservent dans la polarisation la même marche que nous avons trouvée plus haut. Mais la résistance est naturelle- ment dans ce cas beaucoup augmentée. CONCLUSIONS Electrodes de Du Bois-Reymond; quelle que soit l’inten- sité du courant qui les traverse, la force électromotrice de polarisation ne dépasse jamais le 4°, de la force élec- tromotrice polarisante. Electrodes de D’ Arsonval: la force électromotrice de polarisation varie beaucoup avec les variations de l’inten- sité du courant qui les traverse, et lorsque celle-ci est très faible, elle peut même dépasser 84°). DE D'ARSONVAL ET DE DU BOIS-REYMOND. 329 La marche que présente la force électromotrice de po- larisation est la suivante : Dans les électrodes de Du Bois-Reymond elle va légè- rement en augmentant dans le premier moment du pas- sage du courant (pendant la première minute), et elle reste ensuite constante. Dans les électrodes de D’Arsonval, au contraire, la for- ce électromotrice de polarisation augmente avec beaucoup de rapidité pendant les deux ou trois premières minutes ; ensuite toujours plus lentement et finalement, après quel- ques minutes, elle reste constante. Les électrodes de Du Bois-Reymond peuvent donc être employées dans les expériences physiologiques très déli- cates; quant à ceux de D’Arsonval on ne peut s’en servir dans ce cas, sans faire une étude préalable de leur pola- risation en se plaçant dans les mêmes conditions, dans lesquelles seront faites les expériences. ARCHIVES, {. VII — Avril 1899. 23 SUR L'UNITÉ D'ORIGINE DU BLEU DE L'EAU PAR W. SPRING. Plusieurs physiciens ont regardé la couleur bleue des mers et de certains lacs, comme n'appartenant pas en propre à l’eau, mais comme étant produite par la réflexion de la lumière du jour sur des particules invi- sibles que l’eau tient toujours en suspension. Le point de départ de cette manière de voir se trouvait dans la théo- rie alors admise sur l’origine du bleu du ciel. L'atmosphèére passant pour incolore, il avait été nécessaire de chercher, en dehors des phénomènes d'absorption caractéristiques ‘des substances colorées, une cause à la coloration du fir- mament. On a cru trouver celle-ci dans une réflexion sélective des ondes bleues de la lumière blanche sur des particules extrêmement petites dont on admettait l’exis- tence dans l’air. J'ai montré, daus un travail récent , que cette théorie, . tout irréprochable qu'elle soit au point de vue mathé- matique, ne se vérifie cependant pas par l’observation. Le problème de la couleur des eaux a eu une genése semblable. L'observation journalière des masses d’eau peu considérables nécessaires à nos besoins, nous a aussi d’a- bord fait regarder ce liquide comme le type d’une sub- stance incolore; on a donc été porté à attribuer éga- 1 Archives des Sciences phys. et nat. t. VII, p. 225, 1899. SUR L’UNITÉ D'ORIGINE DU BLEU DE L'EAU. 327 lement la coloration des mers et des lacs à des phéno- mènes d'interférence ou deréflexion spéciale. Bien que H. Davy et, après lui, Bunsen eussent fait voir que l’eau pure n’est pas absolument incolore, divers savants, notamment Hagenbach, Soret et Tyndall, ont regardé la couleur des eaux comme ayant, en tout ou en partie, une origine semblable au bleu du ciel : elle devait être le résultat de la réflexion de la lumière du jour sur des particules suspendues dans l’eau, de dimensions trop petites pour renvoyer les rayons de grande longueur d'onde. Comme preuve àl’appui, on a signalé le fait que la lumière réfléchie par les couches de dessous la surface des eaux était polarisée comme la lumière du ciel. On oubliait, cependant, que le phénomène de la polarisation ne prouvait pas nécessairement que la lumière réfléchie fût bleue. La divergence des idées qui régnaient alors sur l’ori- gine de la couleur des eaux, m'a engagé à vérifier, par des expériences nouvelles, la valeur de l’une et de l’autre théorie. Mes observations firent voir ‘ que l’eau est véritablement bleue par elle-même et que les particu- les qu’elle tient en suspension, tout en contribuant prin- cipalement à son illumination, n’ont cependant qu’une influence inappréciable, sinon nulle, sur l'intensité du bleu. Toutefois, ces particules pouvaient être la cause des tons verts, plus ou moins prononcés, de certaines eaux de la nature, parce que la lumière qui traverse un milieu trou - ble devient plus ou moins jaune brun. Cette coloration associée au bleu de l’eau, donne, ensuite, le vert. ! Bull. de l’Acad. roy. de Belgique. 3me série, t. V, pp. 55-84, 1883, et t. XII p. 814-857, 1886. 3928 SUR L’UNITÉ D ORIGINE Mes recherches avaient ainsi confirmé une opinion déjà émise par L. Soret' en 1869, mais qui m'avait échappé ; elle se trouvait en note au bas de la page 1169 du travail de ce savant sur l’illumination des corps trans- parents; je me fais un devoir de la reproduire : « Quant « à la couleur de l’eau... dit Soret, je suis arrivé à « croire que ces particules en suspension n’ont qu'une « influence secondaire : elles modifient bien d’une ma- « nière importante l’apparence de la teinte de l’eau, mais «on ne peut leur attribuer l’origine même de la colora- « tion bleue ». Pourtant, ni les travaux de Soret, ni les miens, ne paraissent avoir élucidé suffisamment le rôle des parti- cules en suspension pour rallier l’opinion générale. Dans un article récent sur la couleur des mers et des lacs * M. le prof. Abegg dit, explicitement, que ceux-ci sont bleus par suite du concours de deux causes différentes : d'abord parce que l’eau est bleue, ensuite parce que la réflexion de la lumière sur les particules suspendues doit produire le bleu. M. Abegs ne fournit pas de preuve nouvelle à l’appui de son affirmation, il se réfère seulement aux travaux de Tyndall et de Lord Rayleigh sur l’origine du bleu du ciel, en ajoutant que si on reporte la théorie des savants anglais à l’eau, il s’en suit nécessairement que sans la couleur propre de ce liquide, l’eau limpide devrait être bleue. Cette conclusion serait même démontrée phy- siquement, selon Abegg, parce que Soret et Hagenbach ont constaté la polarisation de la lumière de l’eau de certains lacs. A mon avis, M. Abegg va trop loin dans sa conelu- ! Comptes Rendus, t. 69, p. 1192-1196, 1869. ? Naturw. Rundschau, XIII, p. 169, 1898. DU BLEU DE L'EAU, 329 sion. Les observations des physiciens suisses prouvent incontestablement que la lumière émanant de l’eau est de la lumière réfléchie, mais en aucune façon que la réflexion ait pour conséquence l'extinction de la partie complémen- taire du bleu de l’eau. Comme je l’ai fait d’ailleurs moi- même dans mon premier article sur ce sujet, M. Abegg met trop d’absolu dans l'opinion qu'il attribue à Soret. L’éminent physicien de Genève n’a pas prétendu, nous l'avons vu plus haut, que la réflexion de la lumière sur les particules suspendues dans l’eau, produisit un effet d'importance semblable à la coloration due à l'absorption. Soret s’est, au surplus, exprimé à nouveau sur Ce point en 1884'. Quoiqu'il en soit, M. Abegg regarde la théo- rie de la réflexion comme aussi certaine et aussi irréfuta- ble que la théorie de l'absorption (« ebenso sicher richtig und unwiederleglich ») et il admet que la couleur bleue de l’eau doit nécessairement avoir une double origine. On le voit, M. Abegg replace la théorie de la couleur des eaux au point où elle était avant mes premières expé- riences en ce qui concerne le bleu”. Il est donc bien na- turel que j'aie tenu à vérifier si mes observations étaient véritablement sans portée et si la réflexion de la lumière ! Archives des Sciences phys. et nat. (3) t. XI, p. 276-296, 1884. ? M. le Prof. Abegg explique l’apparition des tons verts de cer- taines eaux parce que la lumière pénétrerait moins profondément dans les eaux vertes, plus troubles, et qu’elle ne pourrait perdre alors, par absorption, une proportion suffisante de ses rayons à grandes longueurs d’onde. Cette explication ne se vérifie pas par l'expérience. J’ai montré, devant le 5me Congrès international d'Hy- drologie, de Géologie et de Climatologie, tenu à Liège en septem- bre dernier, que la teinte bleue de l’eau ne vire jamais au vert quand on diminue la longueur de la course de la lumière. Je re- viendrai du reste sur ce point dans un article spécial. 330 SUR L'UNITÉ D ORIGINE intervenait d’une manière aussi « certaine et irréfutable» dans la production de la couleur bleue. Ce sont les expé- riences que j'ai instituées à ce sujet que je désire faire connaître à présent. On verra qu'elles confirment mes conclusions antérieures en établissant l'unité d’origine du bleu de l’eau. Le but à atteindre dans ces expériences, était la con- naissance pratique, et non théorique, des propriétés op- tiques des particules qui forment le trouble invisible des eaux limpides. Je reconnais volontiers, avec les mathématiciens que des particules dont les dimensions sont de l’ordre de gran- deur des ondes lumineuses pourroni mieux réfléchir les ondes courtes, mais il n’est pas démontré que les parti- cules suspendues dans les eaux remplissent nécessairement les conditions supposées. Si Tyndall a vu de la lumière bleue quand il a éclairé un mélange de vapeurs de certains éthers nitreux et d'acide chlorhydrique, il n’est pas certain que ce bleu fût dû à une simple réflexion, car il n’a duré que le temps de la réaction chimique provoquée par la lumière. Et les conclusions de Tyndall fussent-elles même exactes, l'assimilation du trouble des eaux à an nuage naissant resterait gratuite aussi longtemps qu'une vérification ne serait pas intervenue. J'ai donc monté une lanterne de Duboscq, à éclairage électrique puissant, pour produire l'irradiation du trou- ble de l’eau d’après le procédé de Tyndall et le rendre visible de cette façon. La lampe était alimentée par un courant de 12 ampères et 110 volts et placée au foyer des lentilles de la lanterne de manière à produire, autant que possible, un faisceau de rayons parallèles. Au devant de l'objectif se trouvait disposé un tube de DU BLEU DE L'EAU, 3931 verre de 1,20 m. de long et 0,07 m. de diamètre in- térieur, fermé par des plans minces, de cristal. Ce tube a été rempli d’eau distillée parfaitement limpide à la lu- mière du jour, ou bien, pour varier, d’eau alimentaire de la Ville de Liège, également limpide. Jamais ces eaux ne se sont montrées optiquement vides : dans chacune le fais- ceau lumineux était visible dans toute la longueur du tube et, chose curieuse, l’eau distillée du laboratoire ren- dait le faisceau plus apparent que l’eau alimentaire. La pre- mière montrait une traînée estompée continue, tandis que dans la seconde cette traînée était moins opaque, moins nourrie, et partant, malaisée à découvrir. L’eau distillée est done moins propre que l’eau alimentaire". J'ai rempli aussi le tube d’eau de pluie, clarifiée par le repos, en vue d'opérer sur un liquide ayant pu se char- ger plus abondamment encore des poussières de l'air que l’eau distillée. Le faisceau lumineux s’est montré comme je le présumais, avec plus d’évidence encore que dans l'eau distillée. Dans chacun de ces liquides la traînée lumineuse était blanc-laiteux plus ou moins visible, mais elle n’a fait voir aucun ton rappelant le bleu de l’eau ou le bleu du ciel. Tyndall disait, au sujet de l'illaumination de ses nuages naïssants, que son tube « reproduisait un coin du ciel »; ici, rien ne rappelait l’azur de l’eau, même dans sa plus grande atténuation. Ce point étant établi par des observations répétées, j'ai interposé entre le tube et la source lumineuse, une auge ! Je montrerai à quelle circonstance ce fait est dû, dans une note sur la préparation des liquides optiquement vides, qui fera suite à cet article. 332 SUR L'UNITÉ D'ORIGINE chargée d’une solution fuchsine concentrée au point de ne laisser passer que la région rouge du spectre solaire. Dans ces conditions la trainée lamineuse a apparu en rouge, sans que sa visibilité en fût atteinte en rien. Etant donné que les substances fluorescentes trans- forment les ondes lumineuses incidentes en ondes plus longues et non plus courtes, cette expérience prouve que la trainée n’était pas due à la fluorecence, sinon elle au- rait dû devenir invisible, ou prendre un ton en rapport avec les rayons très réfrangibles que laisse passer la fuch- sine. Cette conclusion se base sur ce qu’une solution de sulfate de quinine, convenablement étendue, a persisté dans sa fluorescence bleue dans la lumière électrique, malgré l’interposition de la fuchsine. Dans d’autres expériences, j'ai placé sur le passage de la lumière incidente, une solution alcoolique jaune d'acide picrique, qui éteignait complètement l’extrémité violette du spectre et ne laissait passer que le rouge, l’orangé, le jaune et le vert, avec une frange insignifiante de bleu. La traînée lumineuse est restée aussi intense, mais elle était jaune, Soit dit comme contrôle, la lumière jaune de l’acide picrique éteignait absolument la fluorescence du sulfate de quinine. Enfin, j'ai éclairé les eaux avec une lumière verte ob- tenue par interposition d’une solution concentrée de chlorure de nickel; puis avec une lumière bleue d'un verre coloré au cobalt, ou d’une solution d’hydrate de cuivre dans l’ammoniaque. Le résultat a été constam- ment le même : dans la lumière verte le faisceau lumi- neux était vert et dans la lumière bleue, il est devenu bleu, sans changement d'intensité. Il résulte à toute évidence de ces observations, me DU BLEU DE L'EAU. de paraît-il, que les particules auxquelles l’eau limpide, distillée ou naturelle, doit son illumination, ont la pro- priété de réfléchir avec une égale facilité les ondes rouges, jaunes, vertes, bleues et qu’elles ne peuvent, dès lors, cau- ser la coloration bleue de l’eau. Elles nous renvoient la lumière du jour sans altération chromatique. Les spéculations des mathméaticiens sur la génération de la lumière bleue ne se vérifient done pas plus, par lexpé- rience, en ce qui concerne l’eau, qu'elles ne se vérifient pour l’origine du bleu du ciel. Il est entendu, toutefois, que les observations précédentes n’infirment en rien les calculs de physique mathématique, mais elles prouvent que les conditions matérielles admises par les théoriciens ne sont pas réalisées dans la nature et que, par suite, les déductions que l’on en a tirées doivent demeurer sans emploi pratique. En résumé, il m'est permis de regarder mes recher- ches antérieures comme ayant reçu une nouvelle confir- mation : l’eau est bleue par elle-même et les particules qu'elle tient en suspension causent principalement son illumination : selon leur nature, elles déterminent aussi les modifications de la couleur de fond et produisent les tons verdâtres lorsqu'elles n'ont pas pour effet de sup- primer toute coloration visible ainsi que je l’ai montré dernièrement ‘. Liège, Institut de Chimie générale, janvier 1899. ! Archives des sciences phys. et nat., t. VII, p. 5, 1899. L'ASIE MOYENNE SISMIQUE PAR F. DE MONTESSUS DE BALLORE Sous cette dénomination d'Asie moyenne, on réunit les régions qui de l’ouest à l’est s'étendent de la mer Méditerranée et de la mer Rouge à la mer de Chine. Politiquement, ce sont la Syrie et l'Arabie, la Perse et la Chine. Le reste de l'Asie sismique : Sibérie, Caucase, Arménie, Asie Mineure, Turkestan, Afghanistan, Inde, Indo-Chine et Japon, a été ou sera décrit dans d’autres monographies. Celle-ci est naturellement divisée en deux parties : la Chine d’une part, la Syrie, l'Arabie et la Perse d'autre. part. Pour aucune région, les documents n’ont permis le calcul de la sismicité. Il faut donc s’en tenir à l’aspect de la carte sismique pour avoir une idée approximative des régions stables ou instables. 4) LA CHINE Au point de vue des informations scientifiques en général et sismiques en particulier, la Chine se présente dans des conditions toutes spéciales. Les annales de l’Empire du Milieu remontent à la plus haute antiquité que l’homme puisse étudier, Mais on peut se demander si la science peut.faire état de ces documents qui ont passé L'ASIE MOYENNE SISMIQUE, 339 par tant de mains et tant de transcriptions. En outre les annalistes officiels se bornaient le plus souvent à relater les faits intéressant les capitales successives ou résidences de la cour sous les diverses dynasties : Si-ngan-fou ou Tchang-ngan, Lo-Yang, Nangkin, Pékin, ete. ou leurs environs plus ou moins immédiats. Les récits de cata- strophes naturelles sont nombreux, mais comme dans l’esprit ou au moins dans le texte des historiographes chinois les grands phénomènes de la nature, inondations, éboulements de montagnes, cyclones, tornados, raz de marée, etc., sont presque toujours accompagnés de trem- blements de terre, il est souvent difficile dans leurs des criptions de faire la part des uns et des autres phéno- mènes. La synonymie des noms géographiques est des plus compliquées, et qui plus est variable suivant la na- tionalité des savants et des missionnaires européens qui ont eu à les transcrire dans leur propre langue. En rai- son de l'antiquité démesurée de l’histoire chinoise beau- coup de villes ont plusieurs fois changé de nom. Les bonnes cartes font défaut et pour cause. Bref tout cela fait que cette description sismique de la Chine est don- née sous les plus expresses réserves. Ce n’est done qu'un essai n'ayant abouti malgré un travail considérable qu’à deviner pour ainsi dire et approximativement les princi- pales régions d’instabilité, et qu’on donne surtout pour ne pas laisser de lacunes dans la description sismique du globe. Deux sources principales ont servi à établir cette mo- nographie : 1° pour les siècles qui s'étendent de 1800 avant Jésus-Christ au moyen âge, les annales Wen-hian- Thoung-Khao et Thoung-Kien-Khang-Mou, dont E. Biot a extrait les grands désastres naturels et les tremblements 336 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. de terre; 2° le grand catalogue des tremblements de terre de l’Empire russe et des régions adjacentes de Mouchke- toff et Orloff pour les temps modernes, et dont les auteurs ont profité des nombreuses informations dues aux agents commerciaux et politiques que leur pays entretient en Chine depuis plus de deux siècles. Les relations des mis- sionnaires catholiques et des Jésuites n’ont presque rien donné. Combien ne doit-on pas regretter la perte par incendie d’un catalogue d’un millier de secousses recueil- lies par Mac-Gowan. Dans ce travail on a distingué 9 régions, un peu arbi- traires, li est vrai, et utilisé 2897 séismes ressentis en 259 localités. J. CHINE SEPTENTRIONALE. 112 localités et 860 séismes. Cette région comprend le Pe-Tehi-li, le Chan-si, le Chan-Tong, le Ho-nan moins le bassin du Pe-Ho (affluent de gauche du Han-Kiang), le Kiang-Su, la plus grande partie du Ngan-Hweï, et le nord du Tche-Kiang. Elle à pour limites : de Shai-hai-Kouan sur le golfe du Pe- Tchi-li au mont Pei-Chan, la ligne de faite de la rive gauche du Lan-Ho; du mont Pei-Chan au coude NE du Hoang-Ho, une ligne de hauteurs qui passe au N de Siouen-Hoa ; le Hoang-Ho jusqu’au confluent de l'Ouei- Ho; les collines Fu-Niu-Chan et Mu-Ling qui ferment à gauche le bassin du Han-Kiang jusqu’au Yang-tse-Kiang vers Noan-King; le faîte des bas affluents de droite du Kia-Kiang:; puis enfin au travers du Tche-Kiang les hauteurs qui, courant au NE, s’avancent vers la mer jusqu’à Ning-Po.. L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. 3937 Comme il fallait s’y attendre, la capitale Pékin à pour les temps modernes accaparé un grand nombre de se- cousses venues d’ailleurs. Plus anciennement Lo-Yang en a fait autant pour la même raison. En dehors de cela on observe que les parties montagneuses du Chan-Si et du Pe-Tehi-i NO sont riches en centres secondaires d’ébranlement. De la distribution de ces centres on peut inférer que le massif septentrional du Chan-si et la val- lée du Fuen-Ho sont assez instables. Le pays entre l'em- bouchure du Yang-tse-Kiang et le golfe de Hang-Tehéou viendrait ensuite ; à Nang-Kin on a attribué le plus grand nombre des secousses de cette région. Enfin suivrait une région d'instabilité dans le Chan-Tong entre Lai-Tehéou et Tsi-nan-fou par l’arête des monts T'ay ou Thay-Chan jusqu’au grand canal et au Hoang-Ho,. 1 Pékin L74 18 Tai-ngan-fou (Tai-an- 2 Lo-Yang 141 fou) 5 8 Nan-King 95 — Chine septentrionale 4 4 Lai-Tchéou 45 — Nord de la Chine sep- > Sung-Tchéou 23 tentrionale 4 6 Thay-yuen-fou 21 19 Kie-Tchéou 4 7 Khai-fong-fou 20 ; 20 Ning-Po 4 7 Yang-Tsai-Siang | — Pe-Tchi-li (Prov.) 4 (Tehi-fou) 18 | 21 T’ay (Thay-Chan — Chan-Si (Prov.) 18 | Monts —) 4 — Kian-Su (Kian-nan. 22 Tchang-Tchéou 4 Prov.) 17 | 23 Young (Yong-Ping-fou) 4 8 Toung-Tchéou-fou 17 — Chan-Tong et Kiang- 9 Tsin (pays de —) 15 Su (Prov.) 3 10 Yu-hang-hien 15 24 Hing (district) 3 11 Lin-Tchéou 13 25 Houa-Tchéou 3 — Pe-Tchi-li et Chan- | — Kiang-Su et Ho-nan Tong (Prov.) 12 | (Prov.) 3 12 Fong-yang-fou 8 26 Mo (district ; Jin- 13 Schang-haï 8 Tchéou) 3 14 Pou-Tchéou-fou 7 27 Sou-Tchéou 3 — Chan-Tong (Prov.) 6 28 Tai-Tchéou 3 15 Hang-Tchéou (côtes | 29 Tan-Yang 3 du golfe —) 6 30 Yang-Tchéou 3 — Ho-nan (Prov.) 6 81 Wu-soh (Weï-shan-hu) 3 16 Hin-Tchéou 5 — Chan-si et Ho-nan 17 Ping-Yang 5 (Prov.) 2 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. Ho-Chan (Monts) Hu-Tchéou Kiang Kiang-Su (côtes sud de la Prov.) Kin-hoa-fou Siang-fou Sin-gan-San (Sin-Sou- Sou) Siouan-hoa Song-Kiang Tehang-Tchéou Tching-Ting-fou Tong-Tchéou Tsi-nan-fou Tso-Tchéou Ao-Chan-Weï (Lai- Tchéou-fou) Chang-Ko (pays de —) Chan-Tan-Weï (Pe- Tchi-li) Chan-Tan-Weï (Kiang- Su) Chan-Tong et Ho-nan (Prov.) Chan-Tong, Ho-nan et Tche-Kiang (Prov.) Cha-Tching Sud de la Chine sep- tentrionale Cohilonzaa (ant.) Fen-Ho (vallée du —) Hoaï-han-fou Hoang-Ho (vallée du —, dans le Ho-nan) Hoang-Ho (vallée du —-, de Tsi-nan-fou à Khaï- fong-fou) Hoang-Ho (rive gauche de sa branche NS dans le Cham-Si) Hoeï-Jin Hoeï-Ki (pays d’—) Ho-Kien-fou Ho-nan-fou Hu-Tchéou (Hui, Hiü- Tchéou) Kaï-Ping-Veï Khalgang Kouang-Ping (Phing- Ne mi Hi D D ND ND KR N ND D ND ND ND ND ND WW bi Di ed jou | | 100 Tchéou, Quang-Tin- fou) Lai-Tchéou (presqu'île de —) Lang-Ye (pays de —) Lin-Houi-Tsing Ling-youey-Sian Lo-Ping Lou (pays de —) Lou-Chan (Monts) Ngen-Tchéou Oxey (district) Ouey-Tchéou (Weï) Pao-Ting-fou Pe-Tchi-li et Chan-Si (Prov.) Pe-Tchi-li et Leao- Toung (Prov.) Ping-Tchéou Schan-Yang (pays de —) Schen-Chow Sian-Hia-Ling Sin-Yang Soui-Kéou Sung-Chan Tai (côte SO du lac —) Tai-Tchéou Tai-Tong-fou Tay (pays de —) Tchang-te-fou Teng-Tchéou Thsing-Tchéou Tin-Haï (Ile —) Tin-Tsiang Tsin-Tsiang-fou Tsin-Pin-Lou Tsin-Tchéou Van-Siouen Vou-ha Yao-Tchmg Yen-hien Yen-Tchéou (Tche- Kiang) Yen-Tchéou (Chan- Tong) Yeou-Tchéou Yng (district) You-Tchéou Yo et So (districts) Y-Yang hd 4 es di bi Dé Pet bel bd ed Hd pod Li Ed ba bed pod bed je L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. 3939 IL. CHINE OCCIDENTALE. 43 localités et 853 séismes. Cette région comprend la grande boucle du Hoang-Ho (pays des Ordos, Chen-Si et Kan-Su oriental), le Sse- Tchuen et la plus grande partie du Koueï-Tchou. Elle a pour limites: le Hoang-Ho depuis son confluent avec le Oueï-Ho jusqu'au sud du Koukou-Noor près de Si-ning ; les hauteurs de la rive droite du cours supérieur du Hoang-Ho et les monts Jün-Ling dans le pays des Si- Fan; le bas Ta-Tchang et le Yang-Tse-Kiang jusqu'aux environs de Tchao-Toung: une ligne de faite jusqu’au pays des Miao-Tse; puis jusque près de Koueï-Tchéou sur le Yang-Tse-Kiang, la ligne de faite entre ses deux affluents le Ou-Kïang et le Jouan-Kiang; enfin une ligne conventionnelle de Koueï-Tehéou au coude de l'Hoang- Ho à son confluent avec le Oueï-Ho. Les chaînes du Pe-Chan et du Tsien-Lin sur la rive droite de l’Oueï-Ho paraissent la partie la plus instable de Min-Tchéou-Weï à Hoa-Tehéou en passant par l’an- tique capitale Si-ngan-fou. Puis viendrait le pays mon- tagneux des Si-Fan dans l’ouest du Sse-Tchuen auquel on peut vraisemblablement attribuer la plus grande partie des secousses du centre de cette province. Enfin les hauts bassins du Ma-Liang-Ho et du King-Ho au nord de Pin- Liang à l’ouest de la frontière du Chen-Si et du Kan-Su oriental. Un centre secondaire d’ébranlement existe peut- être dans le Koueï-Tchéou vers le haut U-Kiang. — Sse-Tchnen (prov.) 384 3 Hoa-Tchéou 101 1 Kien-Wey 125 4 Si-ngan-fou (Tchang- 2 Min-Tchéou-Wey ngan) 36 (Min-Tchéou-fou) 102 5 Kin-yang 22 340 L’ASIE MOYENNE SISMIQUE. 6 An-nan-Wey 14 | 21 Chou (pays de —) 1 7 Tching-Tou-fou 10 |! 22 Han-yang (district) 1 — Koueï-Tchou (prov.) 4 | — Hoang-Ho (rive droite 8 Nan-ngan (district) 4 du —, dans le chen-si) 1 9 Ya-Tchéou (Y-Tchéou) 4 | 23 Ho-Tchéou 1 10 Wa-Ting 4 | 24 Houan-Tchéou 1 11 Chen-si (prov. 3 | 25 Khai-Tching 1 12 Lan-Tchéou-fou 3 | 26 Khouei-Tchéou 1 13 Ma-Hou-Tchéou 3 | 27 Ky (pays de —) 1 — Chen-si central 2 | 28 Ling 1 14 Kien-ngan (district) 2 | 29 Mi (Mey) 1 15 Kin (King-Tching) 2 | 29 Nan-Khiang (pays de —}) 1 16 Lan-Tien 2 | 30 Pao-Ning (Pao-King) 1 17 Tchoung-Tcheng | — Sse-Tchuen central 1 (Tchong-King) 2 | 31 Tchéou (pays de —) 1 18 Thsin-Tchéou (Tsin- 82 Thsin (Tsin-ngan) 1 ning) 2 | 33 Yang-Tsin-Veï 1 19 Chan-in-Sian 1 |: 34 Yeou-fou-fong 1 — Chine occidentale. 35 Ynet Ping (districts) 1 20 Chi-Tsuen 1 ! 36 Young-Tchéou 1 III. CHINE CENTRALE. 23 localités et 245 séismes. Cette région comprend le sud du Ho-nan, le Hu-nan, l'extrême ouest du Koueï-Tehou et le Kiang-Si. Au nord et à l’ouest elle confine à la Chine septentrionale et à la Chine occidentale respectivement. Au sud elle est limitée par la chaîne de la rive gauche du Si-Kiang ou monts Nan-Chan, et par la chaîne du Fo-Kien occidental ou monts Ta-Jü-Chan. ; La Chine centrale paraît beaucoup plus stable que les deux régions précédentes. Ou-Chang-fou a accaparé de nombreuses secousses dont il est difficile d’assigner l’ori- gine probable. Quant à Nan-Yang, cette ville doit faire partie du centre d’instabilité de Lo-Yang dans la Chine septentrionale, et qui selon toute apparence est constitué par les deux versants de la chaîne des monts Fou-Niou- Chan. * LE LS VA L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. 341 1 Ou-Tchang-fou 160 | — Kiang-Si et Hou-Kouang 2 Nan-Yang 43 | (prov.) 1 3 Mi-Ling (Nan-chan, 11 Ki-ngan 1 monts) 8 | 12 Miao-Tse (pays des —) 1 4 Ou (pays de —) 5 | 13 Siang-Tchéou 1 5 Kia-Kiang (basse vallée 14 Siang-Yang 1 du —) 4 15 So-Son-hien 1 6 Han-Khow 3 : 16 Tong-Tin-hou (lac —) 1 — Kiang-Si (prov.) 3 | 17 Tchang-cha 1 7 Entre le Han-Kiang et | 18 Tsin-Yang 1 le Yang-Tse Kiang 2 19 Yo-Tchéou 1 8 King-Tchéou 2 , 20 Yiouen-Tchéou 1 9 Tchen-Tsian-fou 2 | 21 Y-Yang 1 10 Chan-Yong (Schan-nan) 1 IV. CHINE MÉRIDIONALE. 25 localités et SO séismes. Cette région comprend le sud du Tche-Kiang, le Fo- Kien, le Kouang-Toung, le Kouang-Si et l’île d'Haïnan, Elle confine aux trois régions précédentes, au Yun-nan et au Tonkin, et est limitée au sud par la ligne de faîte entre le Ju-Tchang (affluent de droite du Si-Kiang) et le Ngan-Nank. La Chine méridionale ainsi définie semble assez stable, sauf peut-être la côte montagneuse du Tehe-Kiang et du Fo-Kien de Ning-Po à Hong-Kong. Il faut cependant observer que les secousses connues n’y sont pas très nombreuses en dépit de l’ancienneté relative de l’établis- sement des Européens dans les ports à concessions. L'île d'Haïnan est peut-être instable, le poète national Ch'iu ayant signalé 14 désastres de 1523 à 1822. 1 Ile d'Haïnan 14 | 7 Amoy + 2 Fou-Tchéou-fou 10 | — Fo-Kien (côtes du —) 4 3 Taï-nin-fou (Huang-Si) 7 | — Si-Kiang (vallée du —) 3 4 Hong-Kong 6 | S Tchang-Tchéou-fou 3 5 Macao 6 | 9 Wen-Tchéou 3 6 Thsian-Thian (Tsin-Tien) 5 | 10 Cha-Tchéou (Swatow) 2 ARCHIVES, L. VIL — Avril 1899. 24 3492 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. 11 Canton (Kouang-Tchéou) 1 : 14 Kouang-Tchéou — Chine (côte SE de la —) ï | (district) 1 — Fo-Kien et Tche-Kiang | 15 Niao-Tong-Kiang (côtes des prov. de —) 1 | (vallée du —) 1 — Fo-KienetKouang-Tong | 16 Ou-Tchéou-fou (Wu- (prov.) 1 | Tchéou) 12 Hai-fong-Tsien (Hai- | 17 Tchao-Tchéou fung-hian) 1 | — Tche-Kiang (prov.) 13 Hoey-Ky (pays d’—) 1 | 18 Tsoung-houa-Tsiang — Kouang-Tong (prov.) il ie bi bi V. COoRÉE ET LEAo-TouxG. 12 localités et 50 séismes. Cette région comprend la Corée et les provinces chi- noises de Sching-King et Leao-Toung jusqu’au faîte de partage de la rive gauche du Lan-ho qui rejoint au mont Pei-chan la chaîne Chingan entre la Mandchourie et la Mongolie. La limite septentrionale est formée par le Shara-Muren (affluent du Sira-Muren), par cette dernière rivière (affluent du Leao-ho) jusqu’à son coude à Ki- Juen, puis par les monts Schanian-Alin, enfin par le bas Tamian-Kang jusqu’à la mer du Japon à la baie Possiet. La très grande pauvreté des documents rend risquée toute appréciation sur le plus où moins de stabilité de la région. Cependant on peut supposer la Corée très stable par ce fait que les annales historiques Tong-Kuk-Thong- Kham et Kuk-Cho ne donnent que 27 tremblements de terre de 57 avant Jésus-Christ à 1766 et spécifient que seuls ceux de 719 et de 1518 ont été « sérieux. » 1 Kokuli 18 | — Leao-Toung (prov.) 2 2 Kwang-jü 7 6 Niou-Tchouan (Yng-Tse) 2 — Corée 6 : — Ta-ning (département) 2 3 Séoul (Silla, Kiông, Ha- 7 Fong-Houang-Tcheng 1 niang) 4 8 Leao-Yang-fou 1 4 Chülla-Do B1|"91 Y-Tchéou 1 5 Nin-Juän-Vei 5 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE, 343 Quant aux régions suivantes les documents sont exces- sivement peu nombreux, mais encore ce n'est que très récemment que s’est dissipée un peu l'obscurité de leur géographie. VI. MANDCHOURIE ET MONGOLIE. À locatités et 8 séismes. Cette région est certainement très stable. Ourga doit faire partie de la région transbaïkalienne si instable de la vallée de la Selenga, et Aïgoun resterait le seul centre secondaire d’ébranlement propre à la région. Citons seulement pour mémoire les manifestations volcaniques de l'Oïoune-Kholgoun, si remarquables par l’anormal éloignement de ce point de la mer. 1 Aïgoun 3 | 3 Ourga 2 2 Chan-Tou 2 | 4 Oïoune-Kholgoune 1 VII. DZOUNGARIE CHINOISE, TURKESTAN CHINOIS ET PAMIR. 7 localités et SS séismes. Tach-Kourgane, dont on connaît un grave désasire, est probablement un centre important d’ébranlement là où la vallée du Yarkand-Daria, jusque là dirigée vers l'intersection des massifs du Pamir et du Karakorum, est brusquement rejetée vers le sud. La Dzoungarie chinoise est très certainement beaucoup plus stable que la Dzoun- garie russe, et de même le versant sud des Tien-Schan plus que leur versant nord ou l’Issyk-Koul. 1 Tach-Kourgane 80 | 4 Kaschgar 1 — Dzoungarie chinoise 2 | 5 Tarim (bassin du —) 1 2 Aksou 2 | 6 Tchougoutchak 1 3 Chie-Chow (Schi-Cho) 1 344 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. VII. Kan-Su. 10 localités et 112 séismes. Cette région s’étend en longueur sur le flanc nord des Nan-Chan jusqu’au Hoang-Ho. Elle est peut-être assez instable. 1 Yeou-Yuen (Oueiï-Yuen) 80 2 Liang(Leang)-Tchou-fou 10 3 Long-Sy (pays de —) 8 4 Ning-Hia (Nin-Sia-fou) 6 — Kan-Su (prov.) 2 5 Kan-Tchéou-fou IX. THiBer | 6. Si-ning 1 | 7 So-Tchéou L | 8 Tchang-Lang-Vei (Tchouang-Lang-yng) 1 9 Young-Tchang-fou I ET YUN-NAN. 23 localités et 134 séismes. Du Thibet l’on ne sait absolument rien. Le Yun-nan cest au contraire très certainement d’une grande instabilité de Ba-Thang à Yun-ran-fou et de Ta-li-fou à Ho-Tsin. On y connaît de graves désastres. Yung-ning-Veï Tchu-jung-fou Ho-Tsin (Ho-Si-Sin, district) Ba-Thang (Pa-Tang) Yun-nan (prov.) Ta-li-fou Moumeïn (Mou-Mi- Houan, Teng-Yueh- Ting) 7 Guia-gni-Ting 8 Mine-Houa-Ting (district) 9 Nan-chan (monts) O Yun-nan-fou 30 28 17 12 10 8 D D ©) (A 12 An-Tchéou 1 Chang-Ruh (Tchang- Kou) 1 Yung-Pe-Ting (Yung- Peï) «1 Kada 1 Lin-ngan-fou 1 Schih-Ping et Kien-Shui 1 Sien-Tien 1 Tangoutes (pays des —) 1 Te-King I Toung-Tchouan 1 Tsin-Toui-Veï 1 Wu-Ting 1 On connaît en outre pour l’ensemble de la Chine 467 séismes généraux ou mal déterminés. L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. 345 B) L'ASIE DÉSERTIQUE (Syrie, Arabie et Perse.) Cette partie de l’Asie, qui s'étend de la Méditerranée et de la mer Rouge aux avants-monts du plateau central, ne se présente pas sous de meilleures conditions que la Chine au point de vue des documents sismiques. Elles sont peut-être encore plus défectueuses. On à établi 7 régions pour lesquelles on connaît seule- ment 409 séismes correspondant à 6 localités. I. SYRIE ET PALESTINE. 28 localités et 188 séismes. Cette région est bornée au nord par la ligne de hau- teurs de l’Akma-Dagh entre l’angle SE du golfe d’Ale- xandreite et le coude que fait vers le NE l'Euphrate au NO d'Urfa ; elle est limitée à l’est par une ligne conven- tionnelle à peu près parallèle au rivage de la Méditerranée jusqu’au fond du goife Elanitique. Les désastres d'Alep et surtout d’Antioche sont cé- lèbres dans l’histoire. La côte jusqu’à Saint-Jean-d’Acre viendrait ensuite comme instabilité décroissante du N au S. 1 Alep 50 | 11 Sayda (Sidon) 2 2 Antioche 836 | 12 Baalbeck 1 — Syrie 27 | 13 Ghor (El) 1 — Syrie et Asie Mineure 11 | 14 Jéricho 1 — Syrie et Chypre 10 | 15 Liban (vallée du —) 1 3 Jérusalem 7 |! 16 Mar Dschurdschus 4 Beyrout 6 (Gordjos) 1 — Palestine 5 | 17 Markab 1 5 Tripoli 5 : — Palestine et Arabie 1 6 Aïn-Hamadi 4 | 18 Roum-Kaleh 1 7 Damas 3 19 Sichem Il 8 Lattakieh (Yanah) 3 | 20 Sinaï (Mont) L — Syrie et Palestine 3 | 21 Tyr Il 9 Saint-Jean-d’Acre 2 | 22 Yarpouz L 10 Ramlah 2 346 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. IL MÉSOPOTAMIE. 12 localités et AS séismes. Les limites de cette région très stable sont : le cours de l’Euphrate depuis le coude précédemment indiqué jusqu’à son coude vers l'ONO à Telek au sud de Khar- pout; le flanc du Karadja Dagh et du Tour Abdin jus qu’au Tigre à Djeziret-Ibn-Omar ; une ligne SO-NE au travers du plateax Chatakh des Kurdes Hartouch jusqu'à la frontière persane vers Kotour ; cette frontière jusqu'au mont Tehehil; l’indécise ligne de faite entre le plateau d'Iran et les affluents de gauche du Tigre jusqu'au Koubhi-Rang; les colines de la rive gauche du Karoun jusqu’à l'embouchure du Chati-el-Arab; puis séparant la Mésopotamie de l'Arabie une ligne allant du golfe de Kadhima sur le golfe Persique à Tedmour (Palmyre). L'instabilité, très faible d’ailleurs, se manifeste surtout le long de l’'Euphrate. 1 Bagdad 19 | 6 Mossoul 1 2 Kerkouk 6 | — Mossoul (province de —) 1 — Mésopotamie 6 | 7 Salolaki 1 — Bagdad (province de —) 4 | 8 Sigear (Mont Sindchar 3 Bassorah À Dagh) 1 4 Kouk-El-Haï 3 | 9 Souk-El-Cheïik 1 5 Fao que IT. ARABIE. & localités et 19 séismes. Les documents font presque complètement défaut. On doit penser que la côte de l’Iemen entre Aden et Moka jouit d’une certaine instabilité. Puis viendrait la côte à hauteur de La Mecque. L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. 347 1 Aden 5 | 4 Moka 2 — Arabie 4 5 Korah (Kara) 1 2 La Mecque 3 | 6 Mascate 1 3 Médine 2 7 Taïz 1 IV. FARSISTAN, MEKRAN ET BÉLOUTCHISTAN MÉRIDIONAL. 12 localités et 66 séismes. Cette région s’étend le long du golfe Persique et de la mer des Indes sur les pentes méridionales du plateau de l'Iran. Les environs de Chiraz, qui a subi plusieurs désastres, sont probablement très instables. On connaît une cata- strophe sismique rave à l’île de Kischm. 1 Jle de Kischm 34 | 5 Guadir 1 2 Chiraz 18 | 6 Kaleh-i-Toul 1 3 Bender-Bushire 3 | 7 Kelat 1 — Perse 3 | 8 Mucharageh 1 4 Ardschan 1 — Perse et Arabie 1 — Béloutchistan méridional 1 | 9 Schwarzan 1 V. IRAN. 12 localités et 17 séismes. L’Aderbeidjan sismique (Tabriz), très instable d’ail- leurs, a été décrit avec l'empire russe comme dépendant à ce point de vue de la région arméno-caucasique. Il est séparé de l'Iran par une ligne EO partant de l'extrémité N du lac d'Ourmiah jusqu'à Kotour ; par la côte de ce lac jusqu’au golfe de Khanaga; puis par une ligne de faite à peu près OE passant par le Sehend Kuk et le massif du Khelkhal jusqu’à la Caspienne à Lisän. L’Iran paraît en général très stable. Cependant on connaît un grave désastre à Gandjabad. Les environs de Mianch ou le versant sud du Khelkhal, puis ceux de 348 L'ASIE MOYENNE SISMIQUE. Kaschan viendraient ensuite. Ces deux centres ont aussi connu des catastrophes. 1 Teheran 3 8 Ispahan 1 2 Kaschan 2 9 Khelkhal (massif du —) 1 3 Khoroat 2 | 10 Menzil il 4 Mianch 2 | 11 Ourmiah (environs du 5 Dehinar 1 lac d—) 1 6 Gandjabad 1 | 12 Songoor (Mont —) 1 7 Hamadan, : EN) VI. GHiLaN ET MAZENDERAN. 6 localités et 50 séismes. Il s’agit là du versant nord de l'Iran sur la mer Cas- pienne de Lisân à l'angle SE de cette mer près d’Astra- bad. L’instabilité y a peut-être quelque importance, sur- tout dans le golfe de Recht. 1 Rhecht 45 | 4 Enséli 1 2 Altchaki 1 5 Les Portes Caspiennes 1 1 3 Ile Ashurada 1 6 Tash VIT. KHORASSsAN. S localités et 21 séismes. Cette région, sur le flanc nord-est du plateau de l'Iran, est probablement très instable aux environs de Kabou- chan qui a souffert plusieurs catastrophes. — Khorassan 6 | 4 Bihak il 1 Kouban (Kabouchan) 6 | 5 Kelat 1 2 Ramazan 3 | 6 Mesched 1 3 Maadan 2 | 7 Nischapoor | Nantes, le 5 mars 1899. SUR DES RESTES HUMAINS PROVENANT DE DIVERSES STATIONS LACUSTRES DE L’AGE DU BRONZE PAR Eugène PITARD,. J'ai eu l’occasion dernièrement, d'étudier quelques débris humains, entre autres des restes de crânes prove- nant d'habitations lacustres. Deux de ces pièces appar- tiennent à la collection de M. le D' Brière à Genève, les autres au Musée de Fribourg. Ni les uns, ni les autres n’ont encore été décrits. Or, on sait la rareté de ces documents anthropologiques. MM, Studer et Bannwarth' ont décrit et figuré, 1l y à quelques années, ceux qui étaient connus à ce moment-là; l’année dernière, mon ami, le professeur Schenk, de Lausanne, en a retrouvé dans le Musée archéologique de cette ville et a publié à leur sujet un intéressant travail *. ! Studer et Bannwarth. Crania helvetica antiqua in-40. Leipzig 1894. 2 Schenk. Description des restes humains provenant de sépul- tures néolithiques, etc. Bull. Soc. vaud. des Sc. nat., vol. XXXIV, n° 127, 1898. 390 RESTES HUMAINS PROVENANT DE DIVERSES M. le docteur Brière m’a remis deux calottescraniennes, dont l’une en assez bon état; je les décrirai en premier lieu, M. le professeur Musy, directeur du Musée d'histoire naturelle de Fribourg, m’a confié trois pièces et quelques débris de moindre importance, plus une moitié de maxil- laire inférieur et un fémur incomplet. Les premiers (col- lection Brière) proviennent tous deux de Corcelettes, au bord du lac de Neuchâtel ; les trois autres (collec. Musée Fribourg) ont été ramassés les uns à l'embouchure de la Broye, les autres à Estavayer. Cränes de Corcelettes. Ces restes de crânes ont été découverts; le n° 1 par M.Brièrelui-même, en 1884 ; len° 2 par un tiers en 1883. Tous deux à un mètre de profondeur environ, dans une couche archéologique assez riche en objets de bronze. Suivant les renseignements que me fournit M. Brière, toute la station, ou au moins une bonne partie de celle-ci était, au moment des recherches, hors de l’eau; les fouil- les ont donc été faites sur terre ferme, à la pioche. N° 1. Calotte cranienne en assez bon état ; très proba- blement du sexe masculin. Il manque les temporaux et une partie de l’occipital. Celui-ci est brisé non loin de l’opisthion. Ce crâne est allongé. Vu de profil (fig. À) il présente une courbe harmonieuse sur tout son pourtour. L'occipital ne présente pas de chignon. Le front n’est pas élevé. , STATIONS LACUSTRES DE L'AGE DU BRONZE. 991 Vu de face (fig. 2) la glabelle est forte, les ares sourciliers bien développés, les crêtes frontales assez divergentes: Fig. 1. les bosses frontales sont modérément accusées. Comme autres caractères voici ce qu'il convient de relever : Les sutures sont très visibles, fortement dentelées, sur- tout la lambdoïde. Cette dernière présente deux petits os wormiens, l’un dans la branche de droite, l’autre au lambda. Les sinus frontaux sont fortement développés. Comme coloration, ce crâne a la patine brune caractéris- tique de presque tous les crânes lacustres que j'ai pu examiner. 392 RESTES HUMAINS PROVENANT DE DIVERSES Les mesures qu'il a été possible de prendre sur ce crâne sont les suivantes: diamètre antéro-postérieur maximum 187 D MÉTOPIQUE RE Le + eee 184 » 57 LTANSVEFSE MA. - eee iere 134 (7) » frontal minimum........ 89 » » 2 MARIE «+ 00 116 (?) » occipital maximum....... 104 (?) Courbe sous-cérébrale.. .... FRE 23 D TOIMAID 2 PMR etais as 106 »\>-pariétale He mer MAC AE à 134 » occipitale cérébrale. ..... sep TO Nous ne pouvons présenter que l'indice céphalique obtenu par le procédé ordinaire, auquel nous ajoutons le même, obtenu non plus avec le diamètre antéro-posté- rieur, mais avec le diamètre métopique. Indice céphalique n° 1 71.65 (?) » id: n02% 72608200) Ce crâne est donc un vrai dolichocéphale. N° 2. Partie seulement d’une calotte cranienne épaisse et très solide ; évidemment masculine. Le crâne a dû être allongé. Dans l’endocrâne la feuille de figuier est forte- ment accusée. L’exocrâne ne présente rien de spécial: les sutures coronale et sagittale sont très dentelées. Les bords de cette calotte ne paraissent pas avoir été cassés naturellement. Ils sont abattus de telle façon, que la voûte du crâne forme une espèce de coupe. Le fond de cette coupeest percé d’un trou qui est creusé dans le parié- tal droit à 19 mm. environ de la suture coronale. La per- STATIONS LACUSTRES DE L'AGE DU BRONZE. 9393 sonne qui a découvert cette calotte cranienne a assuré que ce trou existait au moment de la trouvaille et que ce n’est pas le résultat d’un coup de pioche. Cela nous paraît sin- gulier. Nous ne pouvons pas croire qu'il s’agit là d’une trépanation. Cette ouverture n’en présente nullement les allures. Ce reste de crâne est très épais. Les pariétaux, dans leur partie postérieure ont jusqu'à 8 mm. d'épaisseur ; le frontal de chaque côté de la crête coronale a environ » millimètres. Ce crâne a dû être dolichocéphale. Il n’y a pas moyen de prendre des mesures, en dehors des sui- vanies : frontal maximum 120 (?) courbe pariétale.. 127 IL. Cräne de la Broye. Par suite de remaniements dans les collections du Musée de Fribourg, on n’est pas très certain de l’exacte provenance de cette pièce. Elle a été découverte soit dans le canal de la Broye, soit, dit M. Musy, dans la station du bronze de Sugiez, qui est dans le voisinage immédiat. La forme en est très allongée. Vue de face (fig. 3), Fig. 3. elle présente une glabelle saillante et des arcades sourci- 394 RESTES HUMAINS PROVENANT DE DIVERSES lières très accusées. Le front n’est pas large, les crêtes frontales divergent fortement; les bosses frontales sont bien dessinées. Vue de profil (fig. 4), la même courbe Fig. 4, harmonieuse que nous avons relevée sur le crâne de Cor- celettes se rencontre ici; l’occipital devait former un peu le chignon. On ne se rend pas bien compte de la valeur de celui-ci parce qu'il y a déformation posthume d'une partie de l’occipital. La trace de l’écaille du tem- poral est allongée d'avant en arrière. Les sutures sont dentelées, surtout la lambdoïde. L’inion est peu accen- tué. Les lignes courbes supérieures de l’occipital forment nettement le bourrelet. Dans l’endocrâne, la feuille de figuier est très accu- sée pour le pariétal droit. La table interne du pariétal gauche est complètement usée et une partie du diploé a disparu. Les sinus frontaux sont fortement developpés et la crête coronale est très saillante. L’épaisseur des os est grande : jusqu’à 9 millimètres, frontal gauche. Ce crâne porte, extérieurement, sur la partie droite du STATIONS LAGUSTRES DE L'AGE DU BRONZE. 9399 frontal, à 16 millimètres environ de la branche droite de la suture coronale, une impression ovalaire, qui paraît avoir été produite sur le vivant par un instrument contondant. Cette impression a une longueur de 9 ‘/, millimètres, une longueur de 8 millimètres et une profondeur de 2 mil- limètres environ. Sur cet espace, la table supérieure du crâne a été enfoncée ; mais il n'y à pas d’éclats osseux. Cette impression est un peu plus profonde dans la région postérieure comme si le coup avait été donné d'avant en arrière. Quant à connaître quelque chose de l'instrument qui a donné ce coup, j'avoue mon incompétence. Peut-être s'agit-il tout simplement d’un coup de pioche — post mortem | Ce crâne a la patine caractéristique des crânes la- custres. Voici les chiffres des mensurations que nous avons pu obtenir : diamètre antéro-postérieur max. 196 (?) » MÉDPDIQUE TC SE 193 (?) » frontal eur ET 118 Courbe sous-cérébrale. ....... 20 NL IrOntAle ne Ress 125 NO DATA lee ANNEE 145 » occipitale cérébrale. .... 72 Il n’est pas possible d'évaluer l'indice céphalique mais il est hors de doute quele chiffre de celui-ci aurait été peu élevé plaçant ce crâne parmi les vrais dolichocéphales. Cränes d’Estavayer. N° 238 de la collection du Musée de Fribourg. Calotte cranienne incomplète ne comportant que le frontal et les 356 RESTES HUMAINS PROVENANT DE DIVERSES pariétaux, et encore ces os sont-ils aussi incomplets. Crâ- ne épais, probablement masculin. L'exocrâne ne pré- sente rien de particulier. Toujours la même patine brune; les sutures sont nettementdentelées. Vue de profil, la courbe est identique à celle des crânes précédemment exa- minés. L’endocrâne montre une forte impression de la feuille de figuier (pariétal gauche). La seule mesure possible est celle de la courbe frontale. Elle donne 120 mm. N° 2 de la collection du Musée de Fribourg. Partie postérieure d’un crâne comprenant presque tout l’occi- pital, une bonne partie des pariétaux et un fragment du frontal. [l provient de la collection Grangier. Les sutures sagittale et lambdoïde sont très dentelées, particulièrement la lambdoïde, Un petit os wormien se trouve au lambda. L’inion est peu proéminent. L’exocrâne de même que l’endocrâne ne présentent rien de particulier; il faut pourtant signaler la forte courbure postérieure des parié- taux qui ferait croire à un crâne moins allongé que les autres décrits ci-dessus : diamètre occipital max. ..... 108 courbe pariétale. . . ....... ME — occipitale cérébrale... 55 — — cérébelleuse. 44 Avec ce dernier débris de crâne se trouvait un maxil- laire inférieur cassé portant encore les deux canines ainsi que les molaires de la branche droite. C’est une mâchoire solide, épaisse, aux attaches musculaires puissantes. Les dents sont très régulièrement implantées. Celles qui sub- PA STATIONS LACUSTRES DE L’AGE DU BRONZE. 9397 sistent sont en fort bon état. Le rebord mentonnier n’est pas saillant, les apophyses geni sont bien développées. J'ai pris sur cette pièce incomplète les mesures suiv- antes: hauteur symphysienne..... 34 ÉRRIROlAEO. 5 2 2e 31.5 corde gonio-symphysienne. 83 l'épaisseur, à la hauteur de la dernière molaire — 17,5 millimètres. D’autres fragments qui m'ont également été remis par le Musée de Fribourg ne peuvent pas être décrits. Fémur incomplet. N° 5 de la collection du Musée . Fribourg. Aux restes de crânes provenant de la station d’Estavayer était associé un fémur de moyenne taille dont les deux extrémités sont en mauvais état. Cette pièce n'est pas mesurable quant à sa longueur. De telles parties du sque- lette sont très rares dans les stations lacustres. Ce fémur (droit) a appartenu à un adolescent. Il est également recouvert d’une patine brune comme celle que nous avons indiquée à propos des restes humains décrits ei- dessus. La tête de cet os ainsi que le grand et le petit tro- chanter ont été rasés. Il en est de même de la partie inférieure qui est cassée un peu au-dessus de la tubé- rosité du condyle externe. La ligne âpre est peu saillante. On a de la peine à distinguer les lignes étendues de l’an- gle inférieur de bifurcation à la tubérosité des condyles. En superposant ce fémur sur d’autres fémurs, de façon ARCHIVES, t. VIL — Avril 1899, 25 998 RESTES HUMAINS, ETC. à obtenir approximativement sa longueur, on trouve que celle-ci devait être d'environ 400 millimètres. Les seules mesures qu’il est possible de prendre sont les suivantes : Circonférence minimum.............. 19788 Diamètre sous-trochantérien, transverse... 26,5 » » antéro-postér. 24,5 Diamètre, partie moyenne: transverse.... 24 » » antéro-postér. 21 L'indice de platymérie — 81,13 et l'indice pilas- trique — 87,90. Mais ces chiffres ne peuvent servir que d'indications, vu la qualité du fémur examiné. AV ER GE de LAS AT : LES VARIATIONY DE LONGUEUR DEN GLACIERN DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES PAR Charles RABOT DEUXIÈME PARTIE AVANT PROPOS Depuis la publication de la première partie ‘ de ce mémoire, les glaciers des régions arctiques et boréales ont été l'objet de plusieurs travaux importants. C’est d'abord l'ouvrage considérable du professeur Erich von Drygalski, relatif au Grônland*’, une description des glaciers de la Norvège méridionale * par le professeur Richter, enfin une étude de M. Israël Russell sur les formes glaciaires actuelles de l'Amérique du Nord’. * Charles Rabot. Les variations de longueur des glaciers dans les régions arctiques et boréales. Première partie, Archives des sciences phus. et nat., Tome III, février 1897. ? Grôünland-Expedition der Gesellschaft fir Erdkunde zu Berlin, 1891-1893, unter Leitung von Erich von Drygalski. 2 vol. in-8°, Berlin, 1897. * Die Gletscher Norwegens. nm Geographische Zeitschrift, 1896, IL, 6. * The Glaciers of North America. in Geographical. Journal, 1898, XIL, 6. 360 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Chacun de ces auteurs a proposé une classification et une nomenclature des glaciers différentes de celles que j'ai suivies; aussi bien, me paraît-il nécessaire de sou- mettre à une étude critique ces divisions et d'établir l’équivalence des divers termes employés pour définir une même forme glaciaire. Faute d’une entente, la plus grande confusion ne tarderait pas à régner dans la nomenclature glaciaire et les géologues qui n'ont pas visité les régions arctiques seraient exposés aux plus graves méprises. En veut-on un exemple, le glacier nor- végien de Forbes, de Heim et de Richter, devient avec von Drygalski une variété de l’Hochlandeis, un local-ice- cape d’après Chamberlin, et un inlandsis dans la pre- mière partie de ce mémoire. Une classification des glaciers doit être établie, soit d’après les formes topographiques affectées par la glacia- tion, soit d'après l'intensité avec laquelle elle se mani- feste. Dans le premier cas, le caractère spécifique est évidem- ment la position relative du bassin d'alimentation du glacier par rapport à tout ou partie du relief qui le ren- ferme. Ce bassin se trouve-t-il dans un cirque de monta- gnes, c’est-à-dire, en contre-bas des cîmes, on a le type de glaciation alpine. Le réservoir, au lieu d’être dominé, occupe-t-il, au contraire, une position dominante, cou- vre-t-il un plateau d'où descendent vers les régions inférieures des courants de glace, nous nous trouvons en présence de la forme polaire. En conséquence, j'ai divisé les glaciers en trois catégories : {° glaciers polaires ou inlandsis, 2° glaciers alpins, 3° glaciers alpins-norvé- giens ou composites, ces derniers représentant les types intermédiaires ‘entre les deux autres classes. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 301 La première catégorie comprend toutes les nappes glaciaires présentant le caractère spécifique indiqué plus haut, celle de l’intérieur du Grônland, comme celle de la Terre du Nord-Est au Spitsberg, la Vatnajükall, le Myr- dallsjükul, ete., en [slande, le Jostedalsbræ, etc. en Norvège. Toutes dérivent, en effet, du même type de glaciation et ne diffèrent les unes des autres que par l'intensité du phénomène. Supposons que le Jostedalsbræ et le Folge- fonn en Norvège, viennent à s'étendre pendant une lon- gue période, ils constitueront un énlandsis comme celui du Grônland, de même si l’énlandsis du Grônland dimi- nuait progressivement, dans plusieurs régions subsiste- raient des coupoles de glace, semblables au Jostedalsbræ ou au Folgefonn. La création d'une classe intermédiaire entre le facies alpin et le facies polaire me paraît, d'autre part, absolu- ment nécessaire. Si cette division n’a pas été proposée auparavant, c’est que les glaciers de cette catégorie ont été jusqu'ici très peu étudiés et ont passé presque Ina- perçus. Un des plus importants, le massif des Oxtinder (Norvège), n’a été visité que par moi et par les officiers de l’Etat-Major norvégien qui en ont dressé la carte. Du reste, après avoir exploré le Jotunheim (Norvège) où les courants de glace appartenant à cette classe sont abondants, M. OEyen reconnait, comme moi, l'utilité d’une rubrique spéciale pour cette forme de glaciation'. Le professeur Richter à également signalé ce type particulier’. Le D'E. von Drygalski a proposé une classification toute ! P. A. Œyen. Isbræstudier à Jotunheim. in Nyt Magazin for Naturvidenskaberne. 1893, Kristiania, XXXIV, 1, p. 24. ? Richter, Loc. cit., p. 316, 3062 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS différente. Etablie d’après l'intensité de la glaciation, elle comprend simplement deux grandes divisions" : les /n- landsis d'une part, et de l’autre les Hochlandeïs et les gla- ciers littoraux (Küstengletscher). Le caractère spécifique choisi par l’éminent géologue allemand est l’indépen- dance plus ou moins grande du glacier quant au relief du sol qui le supporte. La masse de glace est-elle telle- ment considérable, que son écoulement n'est que peu ou point influencé par les accidents du sol, forme-t-elle une inondation recouvrant tout le pays, on a le type de l'inlandsis et au Grünland la représentation la plos parfaite de cette forme. Le revêtement cristallin est-il moins épais, se modèéle-t-1l sur le terrain, devient-il une simple cara- pace s'appliquant sur les inégalités du sol, c'est l'Hoch- landeis et ce second type primordial de glaciation se divise à son tour en différentes catégories suivant le facies que le sous-sol impose à la glace. Cette classification, très judicieuse, doit être retenue, quoique, dans l’état de nos connaissances, elle ne soit pas très pratique. Nous ignorons en effet si sur les grandes nappes d'Islande l'écoulement de la glace est dépendante ou non du relief du sol, en un_mot, si elles constituent des inlandsis dans le sens que le professeur E. von Drygalski donne à ce terme. De plus, il reste à s’entendre sur les divisions de l’Hochlandeis notamment sur une dénomination applicable aux nappes, plus où moins épaisses, plus ou moins étendues, recouvrant des surfaces campaniformes dont l’écoulement est déterminé par le relief du terrain. Le terme de glacier norvégien, employé par Forbes et adopté ensuite par un grand 1 E. von Drygalski. Loc. cit., I p. 298. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES, 309 nombre de géologues, pour désigner cette forme gla- ciaire doit être rejeté, comme évoquant une idée topo- nymique inexacte. Loin, en effet, d'être spéciaux à la Norvège, comme le ferait croire cette rubrique, les glaciers de ce genre se rencontrent, au contraire, dans presque toutes les régions arctiques et boréales, en Nor- vège, en Islande et au Grônland, Pour ce type glaciaire, si l’on adopte la classification Drygalski, la dénomina- tion anglaise: local-ice-cape où celle de Plateau-gletscher, employée par Richter, me paraît excellente. Dans la même classe seraient également comprises les «calottes glaciaires » (Kalloten-gletscher) de Richter, qui sont en somme des local-ice-capes à l’état minimum. Dans l'Alaska, le professeur Israël C. Russell a signalé l’existence d’une forme glaciaire très curieuse. C'est le « piedmont glacier » qui est le contraire de l'inlandsis. Au Grünland, une mer de glace occupe une position dominante et s’ècoule vers les régions inférieures, cana- lisée par des crêtes qui émergent peu à peu de la nappe cristalline. Toute différente est la situation dans plusieurs régions de l'Alaska, notamment à la base méridionale du Mont Saint-Elie. Les glaciers alpins qui descendent de cette cime majestueuse, étant beaucoup trop puissants pour être détruits par les ablations à leur entrée dans les basses régions, s’étalent au «pied des monts» en une immense nappe sur une plaine située presque au niveau de la mer. Tel un gros torrent s’épanche au milieu de terres basses en sortant d’une étroite gorge où il se trouve comprimé. Ainsi, à la base méridionale du Saint-Elie, le glacier Malaspina. formé par la réunion de ceux de Libbey, d'Agassiz, de Seward, de Marvine, constitue une plaine large de 32 kilomètres, couvrant une superficie 364 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS de 1500 milles anglais carrés, dont l’altitude ne dépasse pas 500 mètres ‘. En conséquence, deux classifications des formes gla- ciaires peuvent être proposées, selon que l’on adopte, avec le professeur E. von Drygalski, comme caractère spéci- fique, l'intensité de la glaciation ou le facies topographi- que, ainsi que je l’ai fait jusqu'ici. A. Classification d'aprés l'intensité de la glaciation. Cette classe comprend l’énlandsis du Grônland, les nappes glacées de la terre du Nord-Est et de l’île Blanche au Spitsberg, de la Terre de Grant dans l’archipel polaire américain et peut-être quel- ques glaciers d’Islande, comme le Vatnajôkull, le Myrdallsjôkull. I. Inlandsis Local-Ice-Cape de Disko \ et de Nugsuak au Grün- 1° Local Ice-Cape. | land, plusieurs glaciers ou plateau- / islandais, Jostedalsbræ et gletscher | partie du Svartis en Nor- vège. IT. Hochlandeis. ! % Éeteo i sites (Alpins-Nor- Oxtinder, Sulitelma. végiens). \ a. glaciers proprement dits | 8° Glaciers alpins b. glaciers du « pied des ! monts» (type alaskien). B. Classification d'apres le facies topographique. Cette classe comprend tous les glaciers recouvrant des plateaux ou atteignant dans des régions alpines une telle puissance que les saillies rocheuses de- I. Inlandsis. ! meurent enfouies sous la glace. Elle renferme par suite les inlandsis, comme les local-ice-capes de la classification précédente et les kalotten gletscher. II. Glaciers composites ou Alpins-Norvégiens. a. Glaciers proprement dits. III. Glaciers alpins. ji Glaciers du «pied des monts» (type alaskien). ‘ Israël C. Russel. The glaciers of North America. in Geogra- phical Journal. Londres, Déc. 1896, XII, 6. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 909 SPITSBERG Coup d'œil général sur les formes glaciaires dans cet archipel. Le Spitsberg‘ forme un archipel comprenant six ter- res ou groupes d'îles. Ce sont : 1° la Terre du Nord-Est et l’île Blanche, 2° l’île de Barents, 3° l’île d’'Edge ou Stans Foreland, 4° la Terre du Roi Charles, composée de deux îles : le Svenska Forland et l’île du roi Charles * (Ile d'Iéna de la carte de la marine anglaise et des cartes allemandes), 5° l’île de l'Espérance (Hope Island [A], Hopen Eiland des anciens baleiniers hollandais), 6° le Spitsberg occi- dental (West Spitzbergen [A |). Sur ces diverses îles, la glaciation affecte un facies varié et une énergie très différente. L Terre du Nord-Est. Dans aucune autre région du Spitsberg, le phénomène glaciaire ne se manifeste avec une pareille intensité. À part quelques promontoires des côtes nord et ouest, cette grande île est entièrement recouverte par une nappe de glace. D'après A.-E. Nor- denskiôld, cette carapace cristalline mesurerait 130 kilo- mètres du nord au sud et 160 de l’est à l’ouest: sa ! Cette terre ayant été découverte et dénommée par le Hollan- dais Barents, il est rationnel de suivre l'orthographe néerlandaise : Spitsberg, plutôt que la forme allemande : Spitzberg. ? La toponymie du Spitsberg présente une grande confusion. Souvent la même localité porte deux ou trois noms différents. En général, je suivrai la nomenclature de la carte de la marine anglaise, le document cartographique le plus répandu (Arctic Sea. Spitzbergen n° 2751); lorsque je m’en écarterai, je joindrai à la dénomination employée celle fournie par ce document, accompa- gné par la lettre : |A]. 366 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS puissance atteindrait 800 à 1000 mètres ‘. Si dans le nord et l’ouest elle semble suivre le modelé du terrain, dans le sud et dans l’est, elle paraît s’écouler suivant des directions indépendantes de la forme du sol sur lequel elle repose. Sur la côte orientale, du cap Leigh Smith au cap Mohn, elle donne naissance à un gla- cier large de 110 kilomètres, le plus étendu que l’on connaisse”. Sur toute cette distance, aucun pointement rocheux n'est visible. Au niveau de la mer cet im- mense courant se termine par une falaise cristalline baute de 30 à #0 mêtres*. Le glacier de la Terre du Nord- Est paraît donc être un énlandsis dans le sens que le pro- fesseur E. von Drygalski donne à ce terme. Cette calotte n’a été l’objet que d’une seule explo- ration. En 187%, le professeur A.-E. Nordenskiôld la traversa au mois de juin, alors qu’elle était encore recou- verte par les neiges de l'hiver‘. D’après l’estime de ce voyageur, le point culminant de cet inlandsis atteindrait de 6 à 900 mètres *. Île Blanche ( Hoita OE des Suédois). Cette îlea été visitée en 1898 pour la première fois par une expédition scien- tifique‘. Le chef de cette mission, le professeur A.-G. ! A.-E. Nordenskiüld Redogürelse für den Svenska polarexpedi- tionen ar 1872-1873. in Bihang till K. Svenska Vet-Akademi Han- dlingar. Stockohlm, 1875, IT, 18, p. 85. ? Ibid. p. 86. 5 Rüdiger. Allgemeines über den Verlauf der Expedition nach dem europäischen Nord-Meer an Bord des Dampfers Helgoland. (Verhandlungen der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin. XXV,8 et 9, p. 444, 1898.) * A.-E. Nordenskiôld La seconde expédition suédoise au Grôn- land. Traduit par Charles Rabot. Paris. Hachette. 1888. p. 140. $ Ibid. p. 142. $ Expédition suédoise de l’Antarctic en 1898. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 307 Nathorst décrit ainsi cette terre : « Entièrement blanche de la base au sommet, elle justifie pleinement son nom. Elle s'élève jusqu’à une altitude de plusieurs centaines de mètres en formant un dôme régulier et est entierement couverte de neige et de glace. De tous côtés le glacier avance au milieu de la mer, terminé par un mur escarpé donnant naissance à de grands isherg cubiques ‘.» IL. Terre de Barents. À ma connaissance l’intérieur de cette grande ile n’a pas été exploré. La glaciation ne semble s'y manifester avec énergie que dans la partie nord-est où la carte de A.-E. Nordenskiüld (Urkast till en geologiska karta üfver Spetsbergenin Sketch of the geology of Spitzbergen. Stockholm 1867) dessine un grand courant sur la rive sud de l’Unicorn Bay.. Les régions ouest et sud paraissent ne renfermer qu'un petit nombre de gla- ciers. Pendant la croisière de la Princesse Alice, en 1898, le D' Richard à parcouru les environs de la Changing Point et n’y a rencontré que des névés. La earte du Spits- berg oriental d'A. Petermann” jointe à l'ouvrage de Heuglin * indique seulement quatre glaciers ‘ dans la sec- tion méridionale de l'ile. IL. Terre d’Edge ou Stans Forland. Cette terre est, com- me la précédente, très peu connue. Dans la partie nord les glaciers sont rares, tandis que le sud de l'île est un centre important de glaciation. 1 A.-G. Nathorst. Om 1898 àrs svenska polar expeditionen. in Ymer. Stockholm, 1898, IV, p. 313. ? Originalkarte von Ost-Spitzbergen zur Uebersicht von Th. v. Heuglinws Aufnahmen 1870 von A. Petermann. $ Th. von Heuglin. Reisen nach dem Nordpolarmeer in den Jahren 1570 und 1871. Braunschweig. 1872, vol. I. * Glaciers Reymond et Hubuer, sur la côté est, glacier Ascher- son, sur la côte sud et glacier Duckwitz dans l’ouest. 368 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS La presqu'île comprise entre la baie Disko et le Dee- vie Bay, au nord-est du plateau de la Whales Point, est probablement occupé par un glacier. Sur la côte ouest, la carte de A. Petermann indique trois courants. Le 5 septembre 1882, à douze milles dans le sud de la Whales Point, j'ai eu une excellente vue de la rive nord de la Deevie Bay. Le sommet du plateau semblait couvert d’une nappe de glace‘ et par l’ouverture des vallées j'ai cru voir trois grands glaciers descendre jusqu'à la mer. La presqu'île située à l’est du Deevie Bay est égale- ment soumise à la glaciation. Sur la côte sud-est de l’île d’Edge, on observe trois glaciers. Si deux sont peu étendus, le troisième, celui du Roi Jean, présente un front, long de cinquante-huit kilomètres *, se terminant au-dessus de la surface de la mer par une paroi haute en plusieurs endroits de plus de cinquante mètres. Une nappe de glace d’une telle largeur à son extrémité inférieure doit naturellement posséder un vaste bassin dans l'interieur des terres. IV. Terre du Roï Charles. Sur cet archipel le phéno- mène glaciaire n’affecte qu'un territoire très restreint. Le Svenska Forland renferme seulement un petit glacier (glacier Kükenthal) et une coupole de glace de fai- ble étendue (Ovala Iskalotten). À l’île du Roi Charles (lle d'Iéna :A}) on ne rencontre qu'un glacier « mort » sur les pentes méridionales du mont Tordenskjold et une calotte de glace (Runaa Iskalotten) très réduite *. * Je dois faire remarquer que quelques jours auparavant il était tombé une abondante chute de neige. ? D’après la carte de Petermann in Th. von Heuglin. Loc. cit. 48 kil. seulement d’après Lamont. $ Cet archipel a été entièrement exploré en 1898 par l’expédi- tion suédoise commandée par le professeur A.-G. Nathorst. Voir la DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 309 V. Île de l'Éspérance. (Hope Island). La Princesse Alice commandée par S. A. S. le Prince de Monaco est la pre- mière expédition scientifique qui ait visité cette terre (1898). D’après les observations du Prince de Monaco et du Dr Richard, cette île ne contient que des névés dans les ravins ‘. VI. Spütsberg occidental. Sur celte terre l'intensité de la glaciation a été singu- lièrement exagérée et la forme sous laquelle elle se pro- duit représentée très inexactement. Jusqu'à une époque toute récente on croyait cette grande île entièrement cou- verte par une carapace de glace. La carte marine anglaise”, le document cartographique le plus répandu, porte, en effet, pour unique indication dans l'intérieur du Spitsberg occidental, la légende : High inland-ice, qu'elle emprunte, du reste, aux cartes suédoises. Primitivement l'expression scandinave énlandsis (inland-ice en anglais, inlandeis en allemand), signifiant « glace continentale, n'impliquait aucune définiion du mode de glaciation et était simplement employée dans son sens propre par les explorateurs suédois et norvégiens pour désigner une nappe de glace étendue située dans l’intérieur des terres, sans se préoccuper de ses formes topographiques. Ainsi, sur la carte du Spitsberg, publiée en 1874 par le pro- carte de cette terre. Xarta üfver Kungs Karls Land... af C. J. O. Kjellstrôm och A. Hamberg, 20000°, jointe au mémoire de A.-G. Nathorst Kung Karls Land. in Ymer 1899, I. Stockholm. ! Jules Richard. Notes d’excursion au Spitsberg et aux iles voi- sines. (Comptes rendus de la Société de Géographie de Paris. Février 1899.) ? Arctic Sea. Spitzbergen, n° 2751. 370 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS fesseur A.-E. Nordenskiôld, la légende Æigh Inland-ice se trouve appliquée à l’île occidentale, bien que l’auteur connût parfaitement la différence profonde existant entre les glaciers du Grünland et ceux du Spitsberg. Plus tard, les géologues ayant donné un sens défini au terme inlandsis, sa présence sur les cartes a conduit à tort à penser que le Spitsbsrg était couvert d’une carapace glaciaire sans aucune solution de continuité. Jusqu'ici quatre explorations seulement ont été effec- tuées dans l’intérieur de cette île. En 1890, Gustaf Nordenskiôld. le fils du célèbre explorateur suédois, tra- versa les glaciers, parallèlement à la côte, du Hornsound à la Baie de la Recherche (Belsound) ', et, deux ans plus tard, par la Sassendal j'arrivai au centre de l’isthme séparant la Sassen Bay de l’Agardhs Bay*. Enfin, en 1896 et 1897, Sir William Martin Conway, accompagné deMM. E.-J. Garnwood et J.-W. Gregory accomplit deux impor- tantes campagnes dans les massifs montagneux situés autour de l’Ice ford”. Seulement dans les régions très li- mitées parcourues par ces différents voyageurs nous con- naissons avec certitude l'énergie et les formes de la gla- ciation. Pour tout le reste du pays nos indications reposent sur des généralisations hypothétiques basées sur l’aspect que présentent les glaciers sur la côte. ? G. Nordenskiüld Redogôürelse für den svenska expeditionen till Spetsbergen 1890. in Bihang till K. Svenska Vet.-Akad. Handlingar. vol. XVII, n° 3, Stockholm 1892. ? Charles Rabot. Explorations dans l Océan Glacial Arctique.in Bulletin de la Société de Géographie de Paris.1, 1894; Jan Mayen et le Spitzberg. in Tour du Monde. N° 18 et 19, 2° semestre 1894. # Sir Willian Martin Conway, The first Crossing of Spitsbergen. Londres Dent 1897; With Ski and sledge over arctic glaciers. Londres, Dent, 1898. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 97/14 A la suite demon exploration en 1892, j'ai, le premier signalé l’exagération que l’on donnait au phénomène glaciaire dans la grande terre occidentale. On n’y ren- contre point, écrivais-je, une nappe de glace d’un seul tenant, mais différents massifs dans lesquels la glaciation ne présente ni la même énergie, ni le même facies. A ce point du vue, le Spitsberg occidental peut être divisé en quatre régions distinctes : 1° le massif du nord- ouest, limité à l’est par l’Ice fiord, la Wiide Bay et l’isthme séparant ces deux golfes. La partie baignée par lee fiord, a été appelée Terre du Roi Oscar par le Baron G. de Geer, et Terre du Roi Jacques, (King's James Land) par Sir Mar- tin Conway; 2° le massif du nord-est, compris entre la Wiide Bay et la Diksons Bay à l’ouest, l'Hinlopen Strait, l’Helis sound, la Ginevra Bay à l’est, enfin par la Sas- sendal au sud. Cette dernière vallée trace une pro- fonde dépression dans toute l'étendue du Spits- berg depuis la Sassen Bay jusqu'à l’Agardhs Bay. A la portion méridionale de cette région, à l’est de la Klaas Billen Bay, Sir Martin Conway a donné le nom de Terre Garnwood en l'honneur de son compagnon de route, et le Baron de Geer ceux de Terre Bunsow et Terre Dick- son aux presqu iles comprises entre la Temple Bay et la Klaas Billen Bay, et entre cette dernière baie et la Dickson Bay ; 3° le massif central, s'étendant dela Sassendal dans le nord, à une ligne unissant la Van Keulen Bay (côte ouest), à la Whales Bay (côte est) dans le sud. Sous le nom de Terre Nordenskiôld, le Baron de Geer désigne la partie de cette région comprise entre l’Ice fiord et le Bel- sound ; #° le massif méridional au sud de la Van Keulen Bay. Massif du Nord-ouest. D'une manière générale, on peut 312 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS dire que cette région présente l’aspect d’un massif alpin à la période glaciaire. Dans le nord-ouest de cette large presqu'île, autour de la Baie de la Madeleine (Magdalena Bay [A]) ce facies est très caractérisé. Au sud, entre la Wood Bay et la Cross Bay existerait, au contraire, un grande plateau glacé‘ dont les émissaires s’écoulent entre des saillies rocheuses et qui offrirait par suite le caractère de glaciation composite. Plus loin, à partir de la latitude de la Cross Bay, sur la terre du Roi Jacques, la forme alpine reparaît. A peu près à égale distance entre l’Ice fiord (Ice sound) (Isfjord des cartes scandi- naves; Fiord des Glaces en français) et l'océan Glacial, s'élève une chaîne de partage détachant de nombreux contre-forts entre de très larges glaciers. Dans toutes les dépressions la glace à pris la place du sol et de tous côtés s’élèvent des crêtes et des groupes de pics. Ces cimes ro- cheuses, atteignent un millier de mètres, dépassant de trois cents mêtres * en moyenne la nappe cristalline qui enveloppe leur base. Sur le versant oriental de ce massif descendent dans l'Ice fiord huit grands glaciers dits de Svea, de Wahlen- berg, de Sefstrôm *, d'Holmstrôm, de Nore, de Nansen, d'Esmark, et de Kjerulf*. Sur la côte ouest, entre l’Alkhorn et la Saint-John's Bay débouchent trois glaciers. Le plus grand, situé au nord de l’Alkhorn, formé par la réunion de quatre cou- 1 Sir W. Martin Conway. With Ski and Sledge over Arctic Glaciers. p. 218. 2 Jbid. p. 18. 8 Splendid Glacier de Trevor-Battye. (Conway, The first Cros- sing of Spitsbergen. p. 249.) # Noms donnés par le Baron de Geer. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 9379 rants, présente un front d’une douzaine de kilomètres. Dans la Saint-John’s Bay apparait le large glacier d'Os- borne’, puis, huit autres entre cette baie et l'English Bay, enfin, un dixième dans ce dernier repli de la côte, Au fond de la Kings Bay débouche un énorme glacier et deux autres sur sa rive nord, tandis que des courants locaux tapissent le revers septentrional de la chaîne qui limite cette baie au sud. Plus au nord, les glaciers les plus remarquables sont: le courant situé au fond de la baie Lil- liehôôk, dans la Cross Bay, les sept Glaciers, les quatre fleuves de glace de la baie de la Madeleine. Dans la Smeerenburg Bay se rencontrent cinq glaciers, un, très large, dans la Foul Bay, deux autres dans les deux bran- ches dans la Red Bay, enfin un dans la ramification occidentale de la Wiide Bay. Cette liste est donnée sim- plement à titre d'indication et n’est nullement complète. On peut dire que dans cette partie du Spitsberg toutes les vallées et même tous les ravins sont remplis par des glaciers. IL. Massif du Nord-Est. Dans l’ouest et dans le sud cette région renferme de vastes espaces presqne dépour- vus de glaciation. Les parties méridionales des terres Dickson et Bünsow contiennent peu ou point de glaciers et le massif du Colorado, au nord de la Sassendal, est simplement parsemé de névés. À l’est de la Klaas Billen Bay jusqu’à l’Hinlopen Strait et au Stor fiord ou Wybe Jans Water, la Terre de Garnwood constitue un plateau glacé, hérissé de pointements rocheux dessinant des bas- sins glaciaires. Cette zone présente donc, croyons-nous, le facies composite. De cette haute plaine descendent dans ! Nomenclature de Sir W. Martin Conway. ARCHIVES, t. VIL — Avril 1899. 26 374 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS la Kiaas Billen Bay, le glacier Nordenskiôld (Largeur du front: 3,700", d’après la carte de Conway), dans la Temple Bay le glacier von Post: dans la Sassendal, le glacier Rabot; dans le Stor Fiord, les glaciers Hayes, Negri et Sonklar: dans l'Olga Strait, le glacier Hochs- tetter; dans le Bismarck Strait, plusieurs courants 1m- portants, cinq autres' entre ce goulet et la Wiide White Valley (carte de Conway); enfin, un très large émissaire dans la branche orientale de la Wiide Bay. Plus ua nord, sur la presqu'île comprise entre la Wide Bay et l'Hinlopen Strait (Nieuw Friesland), la glaciation acquiert une énergie beaucoup plus considérable, et, d’après Sir William Martin Conway, forme un inlandsis ou un local ice-cape, suivant que l’on adopte l’une ou l’autre des clas- sifications. Sur la côte de l’Hinlopen Strait, cette nappe se décharge par un courant large de quarante quatre kilo- mètres” entre l’'Hekla Hook et la Lommebay, et, dans cette dernière baie, par le glacier du Vétéran, enfin, par six glaciers * échelonnés jusqu’à la Wide White Vally. Vers le nord, elle n'émet qu’un émissaire dans la Treu- renberg Bay. Du côté de l’ouest cette surface glacée arrive jusqu'au sommet des falaises bordant la Wide Bay mais ne donne naissance qu'à trois courants bai- gnés par la mer. IV. Massif Central. La région dépouillée de glaciation qui s’étend à la limite méridionale du massif précédent au nord de la Sassendal et du cap Thordsen prend ei 1 A.-E. Nordenskiôld. Uékast till en geologiska karta üfver Spetsbergen. ? Sir W.Martin Conway. The first Crossing of Spitsbergen p.283. $ A.-E. Nordenskiôld, Utkast till en geologiska kurta üfver Spets- bergen. in Loc: cit. Stockolm 1867. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 93/9 une très grande extension. Dans le vaste polygone mon- tagneux dessiné par la côte, l'Ice fiord, la Sassendal, la Van Mijens Bay et une ligne joignant ce fiord à l’Agardhs Bay n'existe aucune nappe de glace continue, mais simple- ment des groupes de glaciers localisés autour des som- mets, n’atieignant qu'exceptionnellement le niveau de la mer. Le plus important, situé derrière les cimes du littoral, entre le Green Harbour (Ice fiord) et l'entrée de la Van Mijens Bay, donne naissance à quatre courants, trois dans le Green Harbour, et un dans la Van Mijens Bay. le fameux glacier de Fridtjof. Ces différents massifs sont isolés par des vailées complètement dépouillées de neige à partir de la fin de juillet, couvertes d’une végéta- tion relativement développée, et habitées par des trou- peaux de rennes. Entre les grandes nappes glacées de l'île cette zone constitue une véritable oasis. Ainsi donc, dans un espace très rapproché, peuvent se trouver réunies des régions où ia période glaciaire dure encore et d’autres où cette période a déjà pris fin et où la vie se manifeste avec le maximum d'intensité permis par le climat. Dans le massif central comme dans celui du nord-est la glaciation acquiert une ampleur beaucoup plus consi: dérable, sur le versant oriental. Au sud-est d'une ligne joignant l’Agardhs Bay à la Van Mijens Bay se rencontre une zone glaciaire envoyant trois émissaires dans la val- lée située au fond de ceite dernière baie, plusieurs dans la Van Keulen Bay et de larges et puissants courants dans le Stor fiord. IV. Massif Méridional. Seules les côtes de ce massif ayant été explorées, il est impossible d'indiquer avec cer- 376 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS titude le type de glaciation * dominant dans cette région. Sur la côte ouest, autour du Hornsunds peak, le point culminant du Spitsberg, et, entre le Hornsund et le Belsund, le facies alpin paraît exister comme sur la Terre du Roi Jacques. Dans cette zone se rencontre le glacier Torell dont la tranche terminale, haute de cent mètres, borde la mer sur une distance de plus de treize kilomè- tres. Au sud du Hornsund et vers le Stor fiord, les crêtes alpestres font peu à peu place à un vaste plateau glacé, un inlandsis ou un local-ice-cape, suivant la classi- fication adoptée. Vers l’ouest, cette nappe se décharge par trois glaciers dont un très important, situé immé- diatement au nord du Cap Sud. Sur le versant oriental le phénomène glaciaire acquiert une intensité énorme. Le long du Stor fiord, du mont Keilhau (Keïlhau’s berg) à l’Agardhs Bay, sur une distance de 75 kilomètres environ, apparaît une carapace cristalline presque con- tinue, divisée en larges vallées par des chaînes de som- mets campaniformes, recouverts également de glace, et, derrière cette immense mer de glace s’éleve la silhouette du Hornsunds peak. Puissance et forme des glaciers. Sans affecter l'énergie qu'elle acquiert au Grônland, la glaciation présente cependant encore au Spitzberg une ampleur remarquable. Si on examine une carte, on reconnaît à première vue qu'elle atteint son plus grand développement dans l’est de l’archipel autour du Stor fiord, de l’Olga Strait et de l’Hinlopen Strait. ! Le brouillard a empêché Sir W.Martin Conway de reconnaître l’aspect de cette région, lors de son ascension au Horsunds peak (Mont Hedgehog.) DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 977 Les nappes des côtes méridionale et orientale de la Terre du Nord-Est mesurent respectivement une lar- geur de plus de cent kilomètres. Celle, située au nord de la Lomme Bay. s’étend sur une distance de quarante- quatre kilomètres et les glaciers de Negri et de Souklar dessinent un front qui n’est guère inférieur à quarante- deux kilomètres. Sur la côte ouest, les courants les plus puissants, comme ceux du Cap Sud et de Torell, ne dé- passent guère un diamètre de dix à douze kilomètres. L’épaisseur des glaciers du Spitsberg est considéra- ble, mais il n’est possible de l'indiquer avec précision que pour quelques localités. Si tous les voyageurs ont décrit en termes pittoresques les magnifiques falaises cristallines que ces courants projettent en mer, un très petit nombre a mesuré leur hauteur. D’après Scoresby, au commencement du siècle, la tranche terminale du glacier du Cap Sud s'élevait à 121 mètres au-dessus de l’eau, et, suivant Phipps, en 1773, celle du glacier du Fram (Smeerenburg), atteignait quatre-vingt-onze mètres. En 1838, dans la baie de la Madeleine, les glaciers de l’Entrée (Adams Glacier [ A}, largeur : 1840 m.) et de la Pointe des Tombeaux (Gully glacier [A], lar- geur : 1806 m.) se terminaient par des parois hautes respectivement de 63 et de 76 m.' Dans la baie de la Recherche, le glacier de l'Est, large de 3 kilomètres, dominait, en 1892, la surface du fiord par un escarpe- ment d'une vinglaine de mêtres. Pour les grands cou- ? Voyages en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et aux Feroë pendant les années 1838, 1839 et 1840, sur la corvette la Recherche. Géographie physique I, 1, Charles Martins Obser- vations sur les glaciers du Spitzberg comparés à ceux de la Suisse et de la Norvège, p. 173. 318 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS rants des côtes du Stor fiord je n’ai pu trouver aucune observation. En général, comme l'avait très justement observé Charles Martins ‘, la largeur des glaciers du Spitsberg n'est pas proportionnelle à leur longueur. Le plus sou- vent les vallées qu'ils remplissent sont courtes, compara- tivement à leur diamètre. Dans la baie de la Madeleine les officiers de la Recherche ont relevé les chiffres sui- vants : Largeur. Longueur. Glacier du Fond de la baie 1580 m. 1840 m. (Waggon Way glacier [A]) Glacier de la pointe des Tombeaux. 1800 m. (Gully glacier [A]) Glacier de l’Entrée. 900 m. 1840 m. (Adams Glacier | A!) Glacier suspendu. (Hanging Glacier |A |) 240 m. 680 m. Les glaciers du Spitsberg occidental, notamment sur la côte occidentale et sur la rive ouest de l’Ice fiord ont généralement une pente très faible, dans leur par tie inférieure. Ils affectent ainsi dans une certaine mesure l’aspect des « pied mont glacier » de l’Alaska à cela près que leurs parties planes se trouvent cernées par des crêtes. Ainsi, à huit kilomètres environ de l’extré- mité inférieure du glacier Torell, l'altitude n’est que de 109 m.°,et, sur le glacier de la Kings Bay, à dix-huit ki- ? Les géologues de l’expédition de la Recherche donnent à ce- courant la dénomination trop vague de Grand glacier de Bell- sound. Nous lui avons substitué celle plus précise de Glacier de l'Est de la baie de la Recherche adoptée par l’expédition de la Manche. * Gustaf Nordenskiëld. Loc. cit. p. 14. Consulter le croquis de la page 13 de cè même ouvrage. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 979 lomètres de la mer, de 300 m. seulement, d’après Sir Mariin Conway. Structure des glaciers. À ce point de vue, les glaciers du Spitsberg se divisent en deux catégories: les uns sont constitués par des grains de glace dans les mêmes con- ditions que les courants des Alpes, les autres simplement par des grains de nevé. Sur les premiers la stratification n'est pas toujours très visible, tandis que sur les seconds elle apparaît avec une remarquable netteté, mise en évi- dence par des lits de cailloux et de graviers inelus dans la nappe cristalline. Dans la zône arctique, en raison des basses températures régnantes, la transformation de [a neige en glace est très lente et ne peut s'opérer sans l’in- tervention de pressions énormes. M. À. Hamberzg attri- bue l'existence de ces nevés à l’absence où au moins à la faiblesse de ce dernier facteur. Faute d’une compression suffisante le nevé ne peut se transformer en glace‘. Ces nevés que l’on peut appeler des glaciers imparfaits, attei- gnent parfois une grande puissance ; ceux de Loven, sur la côte méridionale de la Kings Bay, se terminent par une falaise haute de 20 à 25 mètres’. Dès 1838, Eugène Robert avait signalé cette variété de structure que présentent les divers courants eristallins du Spitsberg, et, à ce point de vue les avait divisés en glaciers à aiguilles et en glaciers à nevé et à calottes”. ! Om glacierernas parallelstruktur. in Geol. Füren. à Stockholm Forhandlingar. XIX. 7, 1897. ? A. Hamberg. En resa till norra Ishafvet sommaren 1892 füre- tagen med unterstüd af Vegastipendiet. in Yiner 1894. I. p. 43. Stockholm. # Voyage en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et aux Feroe..… Géologie, Minéralogie et Métallurgie par Eugène Robert, 380 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS D'une classe à l'autre la transition est marquée par de très nombreux types d’agrégats intermédiaires. Ainsi, dans sa partie inférienre, le glacier de la Pointe des Renards, (baie de la Recherche), un des glaciers à nevé et à calot- tes de Robert, était, dans les premiers jours d’août 1892, recouvert d’une couche de grains de glace, épaisse de cinq à six centimètres, d'une très faible consistance ‘. Un coup de talon vigoureusement appliqué dissociait ces fragments. Seulement en dessous-de cette nappe superfi- cielle se rencontrait une glace très compacte. La première couche était évidemment due à la transformation impar- faite du nevé en glace. A la même époque, le glacier de V'Est ne présentait pas cette formation particulière et était constitué de glace vive très dense. Sur le front de ce dernier courant la stratification était indistincte, tandis qu'elle était beaucoup plus nette sur celui de la Pointe des Renards. La structure parallèle favorise singulièrement la des- truction des blocs issus de ces glaciers. Un jour, dans la baie de la Recherche, je rencontrai un glaçon large d’une dizaine de mètres, haut d’un mètre à un mètre ou deux au-dessus de la surface du fiord. Tout à coup, le sommet de ce glacier-isblock glissa sur sa base comme sur un plan de clivage et tomba à la mer en donnant naissance à p. 203. Dans leurs Etudes sur le mouvement des glaciers dans la baie de la Recherche, les lieutenants de vaisseau R. de Carfort et Lancelin contestent à tort cette distinction. ( Voyage de la Manche 4174 ? Le professeur A.-E. Nordenskiüld a observé également cette couche de glace à la Terre du Nord-Est. (A.-E. Nordenskiôld La seconde expédition suédoise au Græœnland. Traduit par Charles Rabot, p. 142.) TOUS ET PS LOLSES of DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 9381 plusieurs petits glaçons, tandis que le bloc principal con- tinuait sa dérive. Ablation et velage. Tous les grands glaciers du Spits- berg, ayant leur front baigné par la mer, se trouvent sou- mis aux ablations particulières à cette position. Comme je l’ai expliqué dans la première partie de ce mémoire, au contact de l’eau la tranche terminale immergée éprouve une fusion très rapide, et, en même temps, subit des actions destructrices. Dans l'archipel que nous étu- dions, la première de ces ablations est singulièrement active. Sur les côtes nord et ouest du Spitsberg le Gulfstream fait sentir son influence réchauffante, et, jusqu'à une grande distance vers le nord, les eaux superficielles atteignent une température relativement élevée. Au mi- lieu de la banquise, par 82°,40' de Lat. N., Parry nota à la surface: + 2°,7. En 1890, par 80°,20', au large de la Red bay, G. Nordenskiôld observa, le 18 août, 5°,6 à la surface’. Dans le Belsund et dans l’Ice fiord, en juillet et durant la première quinzaine d'août 1890, ? Sondage thermométrique en ce point. Profondeur : 166 m. m o m 0 _0 + 5,6 5 + 5.6 10 + 5,5 15 + 5,4 25 259 50 30 100 Lo) 150 M A7 G. Nordenskiôld. Redogôürelse für den svenska expeditionen till Spetsbergen 1890. in Bihang till svenska Vet-Akademi Handlingar. XVII. 2. N°3. Stockholm. 382 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS la température superficielle varia de + 3° à —- 6°,6°. Dans ce dernier fiord, du 11 au 19 septembre 1882, j'ai même noté une température oscillant à la surface de + 3° à + 20, {, alors que celle de l'air se tenait entre + 2° et — 0°,9. A l’est du Spitsberg occidental, les eaux deviennent singulièrement plus froides. Ainsi, dans le Stor fiord, à vingt milles de la Wahles Point, le 5 septembre 1882, j'ai observé — 1°,8 (Temp. air: + 0°,2), tandis que les deux jours suivants, sur la côte ouest du Spitsberg occidental, le thermomètre marquait à la surface 1° et + 1°,8. Si les fronts des glaciers du Spitsberg en contact avec la mer éprouvent une très forte fusion du fait de la tem- pérature des eaux ambiantes, en revanche, par suite de conditions topographiques spéciales, ils ne se trouvent pas exposés à un velage très actif. La plupart de ces courants ne. produisent pas d’isberg*, mais simplement des glaciers- ! Sondages thermométriques exécutés dans l’Isfjord par Gustaf Nordenskiüld entre l’Advent Bay et le Cap Boheman : Stations II, voisine Station V, au milieu Station voisine du Cap de l’Advent Bay. du fjord. Boheman. Profondeur ; 153" Profondeur: 311% Profondeur : 167" m Le) m Le) m Le} D: 58 Or ASE 616 AE | RE EE hr 5 + 4,5 Hunt et Ee 10 + 4,2 10 + 2,5 10 + 1 20 —+- 2,5 20 + 0,1 20 + 0,6 SD 2 06 50 LOS BD ag 100 — 0,6 100 — 0,7 100 — 0,4 DANS 200 | dÉAET 2000 300 — 1,1 2 (Gustaf Nordonskiüld. Loc. cit. p. 81 et 82 du tirage à part). ? Isberg, en norvégien et en suédois, iceberg en anglais, eisberg en allemand, montagne de glace flottante, en français. Comme je lai expliqué, ce terme s'applique uniquement aux blocs de grande taille détachés des glaciers, par opposition aux glacier-isblock et à la kalvis qui sont de petites dimensions. * sie pe DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 9389 isblock, suivant l’expression suédoise ou de la kalvis dans le vocabulaire danois. Deux conditions sont nécessaires à la formation des ésbergs : le glacier doit être animé d’une très forte vitesse d'écoulement et le fjord dans lequel il se termine doit présenter de grandes profondeurs près du front du courant cristallin. Toujours poussée en avant par les apports provenant de l’amont, la masse de glace avance sur le fond de la baie jusqu’à ce qu'elle perde pied au- dessus de la cavité sous-marine et s’y disloque en blocs de taille colossale par l'effet de la pression hydrostatique. Au Spitsberg, on ne rencontre d'isberg que dans la partie orientale de l'archipel dans le Sior fiord, et dans les para- ges de la Terre du Roi Charles; encore n’atteignent-ils pas de grandes dimensions, comparés à ceux du Grôn- land. Au commencement d'août 1892, M. Hamberg à observé, entre les îles de l’Espérance et d’Edge, des blocs échoués par des fonds de 28 mètres et qui s’élèvaient au-dessus de la surface de la mer à une hauteur à peu près égale. Ces montagnes de glace flottante proviennent des glaciers des côtes méridionale et orientale de la Terre du Nord-Est et des glaciers du Roï Jean. Dans les autres parties du Spitsberg les conditions nécessaires à la formation des ésberg ne se trouvent pas réalisées. D'abord, presque tous les glaciers se terminent sur des hauts fonds" qu'ils ont formés eux-mêmes par le ! Dans la baie de la Recherche, une ligne de sondages, située à 800 m. du front du glacier de l'Est (1895), indique les profondeurs suivantes en mètres : 32, 45, 57,57, 54, 50,87, 57,52, 63,61, 59, 10. (Anchorages on the West and North Coast of Spitzbergen N° 00 de l’hydrographie anglaise). Devant le glacier de la Pointe des Renards les cotes ne dé- 384 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS dépôt de leurs matériaux morainiques; en second lieu, l'apport des glaces d’amont n’est pas suffisant pour les pousser au de là de ces bancs jusque dans une zone plus profonde où leur base ne serait plus soute- nue ‘. Par suite, le velage se réduit à des éboulements déterminés soit par l'érosion du pied de la falaise cristalline, soit par un mouvement dans la masse du glacier à la suite de l'ouverture d’une crevasse ou de tout autre accident du même genre, soit par une rupture d'équilibre causée par le jeu des marées. Ces diverses ac- tions sont à peu près constantes. [ei le velage n'est pas, comme au Grünland, un élément perturbateur dans la positien du front du glacier. Les érosions auxquelles la paroi terminale est exposée, sont, en général, trop faibles pour la faire reculer alors que le courant est en crue. Donc, dans le Spitsberg occidental, la position du front d’un glacier baigné par la mer est un indice de son état de régime. Lorsque d’une année à l’autre on ie voit passent pas 11, 28m, 801, La ligne de 40 m. passe à 800 m. au large de ce dernier courant. Un calcul très simple démontre que le glacier de l'Est repose sur un banc. La hauteur de sa falaise terminale au-dessus de la nappe du fiord variait, en 1892, entre 25 et 40 m.; prenons la moyenne : 32",50. Une masse de glace, ayant une pareille hau- teur au-dessus de l’eau, ne pourrait flotter que si la profondeur atteignait 227 m. Or elle ne dépasse pas 60 mètres. ‘ Sur la côte ouest du Spitsberg, seul le glacier situé à lextré- mité supérieure de la Lilliehüücks Bay (Cross Bay) paraît rencon- trer de grands fonds près deson front. En tout cas, dans cette partie de l’archipel, c’est lui qui donne naissance aux plus gros glaçons. Souvent les blocs qui se détachent de ce courant s'élèvent à neuf ou douze mètres au-dessus de la mer et mesurent une circonfé- rence de 40 à 60 m. (Chydenius, Svenska expeditionen till Spits- bergen àr 1861 utfærd under ledning af Otto Torell. Stockholm 1865 p. 352. * DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 93823 avancer de plus en plus loin dans la baie ouverte à sa base, il y a indication certaine d’un état de crue; de même, lorsqu'il rétrograde progressivement, on peut affirmer une décroissance. Dans les deux cas, l’éner- gie du velage fournit des indications. Si, en effet, un glacier s’allonge, il atteint des fonds de plus en plus grands, parfois l’accore du banc sur lequel il repose, par suite l'équilibre de la masse de glace est rendu de plus en plus instable par les actions multiples du mouve- ment de progression, de la pression et de l'érosion de l’eau. Est-il, au contraire, en décroissance, le front de- meure immobile, et l’œuvre destructive de la mer, n'étant plus facilitée par le déplacement de la masse de glace, devient moins active. Les observations faites en 1838 et en 1898 sont à cet égard probantes. En 1838, lorsque l’expédition de la Recherche étudia la baie qui porte son nom, le glacier de l'Est, alors en crue, attei- gnait des fonds de 64 mètres, et la relation du voyage signale la fréquence du velage en même temps que la grosseur des blocs détachés. En août 1892, alors que ce glacier était en retrait, les éboulements étaient devenus rares et ne fournissaient que de petits glaçons. Il arrive en outre souvent que le glacier s’isole lui- même de la mer. Lorsqu'il est resté stationnaire pen- dant longtemps, le dépôt des matériaux morainiques et des slams rejetés par les torrents glaciaires constitue peu à peu une digue derrière laquelle une portion du fiord se trouve transformée en lagune; à mesure que le glacier se retire, le travail d’alluvionnement se poursuit et cette nappe colmatée peu à peu devient une plage. Pour l'étude des variations de longueur des glaciers 386 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS, ETC. du Spitsberg, les documents sont rares. Le plus souvent je n’ai pu déduire le régime probable des glaciers que par la comparaison de descriptions, de cartes, de dessins et de photographies. Toujours heureux d'être utile aux naturalistes, S. A.S. le prince de Monaco m'a autorisé à étudier la magni- fique collection de photographies qu'il a exécutées au Spitsberg, lors de sa récente croisade scientifique (1898). Qu'il me permette de lui présenter mes remerciements de cette bienveillante communication. Ces documents, ainsi que les vues rapportées par le D' Richard, chef du laboratoire de la Princesse Alice pendant ce même voyage, m'ont fourni d'intéressants renseignements. Si jusqu'ici les observations sur les variations des gla- ciers du Spitsberg sont peu abondantes et peu précises, il n’en sera plus ainsi désormais. En 1896, le Baron de Geer a levé au 20,000" le front des glaciers Wahlenberg, et Sefstrôm, Nordenskiôld et von Post (Ice fiord). En 1898, le professeur A.-G. Nathorst a relevé la position de l'extrémité de ces mêmes glaciers. La Commission internationale des glaciers possédera ainsi des observa- tions précises pour la période 1896-1898. Pour plusieurs glaciers je n’ai pu trouver qu'une seule observation se référant à une date éloignée; néanmoins j'ai cru devoir la reproduire, afin de permettre aux voya- geurs qui seraient amenés à visiter ces courants de juger des changements survenus entre l’époque de la première observation et la date de leur passage. (A suivre.) "NN AU BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE ALBERT BAYER. THÉORIE DER TRANSFORMATOREN FUR DREIPHA- SIGE WECHSELSTRÔME. THÉORIE DES TRANSFORMATEURS POUR COURANTS TRIPHASÉS. Inaugural Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde vorgelegt der Universität Zurich *. Au point de vue théorique cette étude constitue un travail intéressant et sérieux dont la lecture sera profitable à tous ceux qui désirent se familiariser avec le calcul des courants alternatifs. Après avoir posé les équations des moments magnétiques des diverses branches du noyau de fer, moments qui résul- tent naturellement des actions magnétisantes de tous les courants alternatifs primaires et secondaires qui parcourent les divers enroulements, l’auteur en déduit les équations des forces électromotrices induites en tenant compte du retard d’aimantation. Ces formules sont alors simplifiées par diverses hypothè- ses sur la symétrie de construction et la dispersion magné- tique. L’auteur a étudié ensuite les deux dispositifs principaux de transformateurs triphasés les plus employés dans la pratique à savoir; le cas où les trois branches du circuit magnétique sont identiques et symétriquement disposées, et celui où ces trois branches sont placées dans un même plan. Les équations de Kirchhoff donnent aiors pour le fonction- nement du réseau triphasé 8 équations se réduisant à 6 par ? Voir numéro de mars, p. 272. 388 BULLETIN SCIENTIFIQUE. suite de la symétrie du système dans le premier cas et à 7 dans le second. Ces équations sont résolues par les méthodes ordinaires et en supposant les forces électromotrices sinusoïdales simples. L'auteur en tire alors les expressions des intensités des ten- sions primaires et secondaires, le potentiel du point nodal et les conditions de marche à vide du transformateur; en un mot les principales données qu'il est utile de connaître. C.-E. G. CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. H. Brunner et Karl EISENMAN. SUR L'ACTION DES COMBINAISONS HALOGÉNÉES DE LA SÉRIE GRASSE SUR LA PHENYLHYDRAZINE (Berichte XXXI, 1406, Lausanne). Le chloroforme agit sur la phénylhydrazine, il se forme du chlorhydrate de phénylhydrazine, la phénylcarbylamine, du benzène et il se dégage de l’azote; le bromoforme et l’iodo- forme agissent de même, ainsi que le chloral; dans ce cas il y aen outre formation d’aniline et de chlorure de benzovle. L'hydrate de chloral donne naissance à un composé com- plexe, C,,H,6N,CI0, dont divers dérivés ont été préparés. Le chloral butylique fournit un composé plus simple suivant la réaction : CH, CI, H(OH), +2 CAN, = CH N;C10 + 2HC1 + NH, + H,0 E. WINTERSTEIN. SUR LES DÉRIVÉS DE LA GOMME DE CHAGUAL (Berichte XXXI, 1571, Zurich). Les recherches ont porté sur la gomme de chagual,mono- cotylédone du Chili. L’oxydation par l'acide nitrique donne de l’acide mucique; la distillation avec l'acide chlorhydrique donne du furforal en quantité correspondante, à 28 °/, de galactose et45°/, de pentose, mais c’estavecl’acide sulfurique ACTES Ra CHIMIE. 389 à 5 °/, qu'on obtient le plus de sucres réducteurs, on obtient du xylose, du galactose inactif et un peu de d. galactose. Fr. Ficarer et Auguste EGGERT. SUR L’ACIDE ÉTHYLIDENE GLUTARIQUE (Berichte XXXI, 1998, Bâle). Cet acide se forme à côté de l'acide 7-d-hexénoïque CH, — CH = CH —CH, —CH, — COOH dans la distillation sèche de l'acide 3-caprolactone--carbonique. Il est soluble dans l’eau chaude; plusieurs sels, son anhvdride, ont été pré- parés; l’amalgame de sodium le réduit à l’état d’acide éthyl- glutarique; le produit d’addition bromhydrique se décompose facilement et il se forme l'acide -d-hexénoïque. Par ébul- lition avec la soude l'acide éthylidène glutarique se trans- forme par migration de la liaison éthylénique, en acide vinyiglutarique isomère. Fr. Ficurer et Al. BAUER. SUR L’ACIDE PHÉNYL-YÜ-PENTENOIÏQUE (Berichte XXXI, 2001, Bâle). L’éther benzoyilglutarique fournit par réduction le sel de sodium de l'acide correspondant ; en chauffant à 125° et fai- sant passer un courant d’air sec, on obtient la lactone cor- respondante, qui chauffée avec de l’eau perd CO, et se trans- forme en acide phényl-,à-penténoïque C,H,CH — CH (CH,), COOH, que les auteurs ont étudié dans ses sels et dérivés. Cet acide se produit aussi par distillation sèche de lacide d-phényl-ÿ-valérolactone carbonique, en même temps que l'acide benzalglutarique C,H,.CH.C.CH,.CH,COCH COOH ARCHIVES, t. VIL — Avril 1899. 27 390 BULLETIN SCIENTIFIQUE. T. Emizewicz et ST. von KOSTANECKI. SUR LA 3-ÉTHOXY-PIPÉ- RONALCUMARANONE (Berichte, XXXII, p. 309, Berne). Tandis que le dibromure de l’éther éthylique de la benzal- résacétophénone fournit par l’action de la potasse alcoo- lique, avec formation d’un noyau oxygéné hexagonal, la 3-éthoxvflavone, le dérivé correspondant de la pipéronalré- sacétophénone donne dans les mêmes conditions un pro- duit qui tout en ayant la composition du dérivé attendu de la flavone s’en distingué complètement par ses propriétés. Ce composé en effet est coloré en jaune, il se dissout dans H?S0* conc. en rouge éosine, caractères qui n’ontjamais été observés chez les éthers des oxyflavones. Les recherches des auteurs leur ont montré que la réaction se passe différem- ment dans le cas du dérivé du pipéronal et qu’il y a forma- tion d’un composé renfermant un noyau oxygéné pentagonal, la 3-éthoxy-pipéronalcumaranone; la réaction peut en effet théoriquement se passer de deux manières distinctes. La 3 éthoxy-pipéronalcumaranone 0 0 CH50. CRC ÿc . CH. CC DH: CO 0 est en aiguilles, jaune-paille, F — 150 Friedländer et Brüllont décrit comme dérivé de la flavone un com- posé analogue, la 3-méthoxy-pipéronalcumaranone, qu'ils ont préparée par l'action du pipéronal sur l’4 bromacéto- pæonol. Cette substance possède tousles caractères des oxy- benzalcumaranones et de la classe des matières colorantes qui en est voisine;les réactions dela 3-éthoxy-pipéronalcuma- ranone sont tout à fait analogues, Pour établir d’une ma- nière indiscutable ces relations, les auteurs ont préparé la 3-méthoxy-pipéronalcumaranone par la même méthodeque le dérivé 3-éthoxv, au moyen du pæonol (éther méthylique de la résacétophénone) et du pipéronal; ce produit a été reconnu identique à celui décrit pæ Friedländer et Brüll. En faisant réagir en outre sur la 3-éthoxypipéronalcumaranone l’alcoolate de sodium on à obtenu une résine insoluble dans CHIMIE. 391 l'alcool tandis que le dérivé isomère de la flavone aurait dû donner dans ces conditions et d’une manière nette du pæo- nol et de l'acide pipéronylique. On peut dire que les éthers des oxybenzalcumaranones et ceux des oxvflavones se com- portent envers l’alcoolate de sodium d’une manière toute différente. VW. FEUERSTEIN ET ST. VON KOSTANECKI — SUR LA PIPÉRONALCU- MARANONE (Berichte, XXXIL p. 315, Berne). Les auteurs ont combiné le pipéronal à l’o-ôxyacétophé- none dans le but d’obtenir la 2/-oxy-pipéronalacétophénone et d'examiner si le dibromure de la 2° acétoxypipéronalacé_ tophénone qui en dérive, fournit sous l'influence de la potasse alcoolique un dérivé de la flavone ou un dérivé de son isomère la benzalcumaranone. fl résulte de cette étude qu'il se forme dans ce cas un dérivé de la cumaranone : (8) / la pipéronal-cumaranone Ce DL : CH. CS A DC: CG 0 cristallise en aiguilles Jaune intense, F — 192, elle se dissout dans H?SO0*# en rouge-éosine, elle est identi- que au composé décrit par Friedländer et Neudürfer sous le nom de méthylène-dioxyflavone. Elle se comporte envers l’alcoolate de sodium de la même manière que la 3-éthoxy- pipéronal-cumaranone décrite dans un précédent mémoire et non pas comme les flavones. Tous ces faits s'accordent avec les déductions que les auteurs tirent de leurs recher- ches. Sr. von KosTANECKI, R. LEVI ET TAMBOR. SYNTHÈSE DE LA 2-0XYFLAVONE (Berichte XXXIL, p. 326, Berne). Tandis que l’éther éthylique de la résacétophénone four- nit avec la benzaldéhyde une oxycétone non saturée, l’éther éthylique de la quinacétophénone donne par la même réac- tion un composé qui à bien la formule brute de l’éther éthy- lique de la benzalquinacétophénone mais qui se distingue d’une manière très caractéristique de toutes les autres céto- 392 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. nes o-hydroxylées, non saturées. Ce composé est en effet incolore et se dissout dans l'alcool avec une fluorescence bleue; il ne renferme plus de groupe hydroxyle intact car il ne se laisse pas acétvler. L’hydroxyle à donc pris part à la réaction etce fait rapproché du mode de formation de la dite substance permet d’en déduire la constitution qui doit être la suivante : 70H ut : N CO.CH2. (OH). CSHE : si l’on provoque maintenant une élimination d’eau non pas dans la chaîne latérale mais avec fermeture du noyau on devrait obtenir 0 CH CRE C2H°0 CHE CO soit une 2-éthoxy-dihydroflavone que les auteurs appelleront 2-éthoxy-flavanone. Les recherches dont on trouvera le dé- tail dans le mémoire original ont confirmé cette manière de voir. En bromant en solution dans CS? la 2 éthoxyflavanone, un atome d'hydrogène du noyau dihydro--pyronique est substitué par le brome et la 2-éthoxy-bromflavanone qui en résulte se scinde lorsqu'on la met en contact avec la polasse alcoolique en ! mol. de HBr et en un composé de la formule C:*H° (OC?H°) O* possédant tous les caractères d’un dérivé de la flavone et qui doit être considéré comme la 2-éthoxy- flavone. Ce dérivé fournit à son tour par l’action de HI à l’ébullition la 2-oxyflavone laquelle cristallise en aiguilles inco- lores ; F — 231 — 232° ; H*S0“ colore ces cristaux en jaune pur mais la solution est presque incolore, douée d’une fluo- rescence verte très faible ;la 2-oxyflavone se dissout en jaune verdâtre dans la lessive de soude. Son dérivé acétylé cristal- lise dans l'alcool, étendu en longues aiguilles, blanches et brillantes, F — 157-158. F.R. » COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 2 mars 1899. R. Gautier. Météorologie de l'hiver 1898-99. — R. Gautier. 1'° année d'ob- servations météorologiques aux forts de St-Maurice. — R. Gautier. Obser- vations des Léonides et des Biélides à St-Maurice. — R. Gautier. Sur la petite planète Æros (433). — Duparc. Roches Liparites d'Algérie. — D' Prevost et F. Battelli. La mort par les courants électriques alternatifs. — A. Le Royer. Arc-en-ciel sur le lac. — P. van Berchem. Nouvel inter- rupteur électrolytique Wehnelt. M. R. Gaurier donne quelques indications sur les carac- tères météorologiques des trois mois de l’hiver 1898-1899. — Cet hiver a été beau et doux, mais il y en a eu de plus doux. Pour la température, Décembre, avec + 1°83, a été d’un degré au-dessus de la normale seulement. — Janvier, avec —+ 403, est le mois de janvier le plus chaud de la série de 1826 à 1899 après le mois de janvier 1834 qui accusait une température moyenne de + 5°1%4. I est plus chaud que jan- vier 14877 qui comptait + 3°91. — Février est plutôt chaud, avec + 4°00, mais il reste en arrière d’un grand nombre de mois de février qui dépassent ce chiffre, puisque, six fois, la température de février a dépassé 5°. Les maxima sont : 1866, avec + 5987 et 1867 avec + 5°82. Le commencement du mois de février écoulé n’a pas été très chaud, la fin, belle mais fraîche. Ce n’est que dans la 394 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE période médiane du mois que la température s’est maintenue à une hauteur absolument inaccoutumée. Pour l'hiver entier, on trouve une température de + 3°26, qui dépasse un peu celle de l'hiver de 1828: + 3°23, mais est surpassée par celle des trois hivers suivants: 1834 avec + 4°65, 1869 avec + 4°38 et 1877 avec + 4°39. Au point de vue de la pluie, décembre est sec, avec 18°"4, janvier humide, avec 104""7 et février sec, avec 101 de pluie seulement. La nébulosité a été faible, surtout en février. — Décembre, avec 75°/,, est au-dessous de la normale; janvier, avec 83 °/o, est au-dessus ; février avec 48 °/, est sensiblement au-dessous, la normale étant 66.6 °/, d’après Plantamour. Cela corres- pond d’ailleurs à une durée d’insolation totale de 148 heures soit de plus de 5 h. par jour, en movenne. M. R. GAUTIER annonce les résultats de la 7" année d'ob- servations aux Stations météorologiques des forts de St-Maurice. C'est à M. Albert Brun, alors au service militaire aux forti- fications de St-Maurice, que M. Gautier doit d’avoir appris, au printemps de l’année 1896, qu'il existait des instruments météorologiques aux forts de Savatan et de Dailly. A cause du travail exceptionnel de l’exposition de 1896, ce n’est que l’année suivante que M. Gautier a pu visiter les forts au point de vue météorologique. I à rencontré auprès du chef du bureau des fortifications, M. le L'-Colonel Dietler, la plus grande obligeance pour organiser les observations météorologiques, qui se faisaient jusqu'alors déjà trois fois par jour, de façon à correspondre au service normal des stations météorologiques suisses. Les baromètres des deux forts de Savatan et de Dailly sont de bons instruments de Pfister et Streit de Berne. M. Gautier les a vérifiés une première fois le 25 novembre 1897, puis, dernièrement, pour obtenir leur correction défi- nitive, le 4 novembre 1898. Les thermomètres, de Buchi à Berne, ont été transférés dans des emplacements meilleurs et installés dans des cages doubles en bois, analogues à celles de l'observatoire de Genève ; l’observatoire a fourni en ou- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 395 tre des thermomètres à maximum et à minimum. Les obser- vations régulières ont commencé, pour le baromètre, en décembre 1897, pour la température, en janvier 1898. Elles se font maintenant, comme partout dans le réseau suisse, à 7 ‘/, h. du matin à 1 ‘/ et à 9 ‘/, heures du soir (heure de l’Europe centrale). M. Gautier, avec l’assentiment de M. le Lt-Colonel Dietler, v a joint l’observation de la pluie. Si-Maurice est situé à un point intéressant de la vallée du Rhône, près de la limite entre la région plutôt humide qui avoisine le lac de Genève et la ré- gion sèche qui comprend le Valais moyen, de Martigny à Brigue. Il existe bien une station pluviométrique officielle au pont de St-Maurice, mais M. Gautier a pensé qu'il serait in- téressant d’organiser, dans un périmètre restreint, une série de stations pluviométriques à des altitudes différentes, pla- . cées, toutes, sous le contrôle de la même autorité et suivies avec une régularité militaire. Le bureau météorologique cen- tral de Zurich a fourni deux pluviomètres pour les stations de Savatan et de Daillv, l'observatoire de Genève en à fourni deux,pour le village de Lavev et pour le sommet de la mon- tagne, l'Aiguille. On possède donc là, ans un espace restreint, quatre stations pluviométriques, aux altitudes de 440 m., 700 m., 1240 m. et 1460 m. dont les plus distantes sont à 11, kilomètres l’une de l’autre dans le sens horizontal, et deux d’entre elles à plus de 1000 m., de différence d’altitude, Elles permettront d'étudier la distribution des chutes de pluie en bauteur dans une région intéressante. Les observations ont commencé, aux quaire stations, le 4% décembre 1897. Les résultats des observations sont régulièrement commu- niqués à M. Gautier qui a trouvé, dans la personne de M. G. Cellérier, ancien astronome à l'observatoire, un colla- borateur compétent pour le travail de réduction. Il fournira prochainement dans les Archives les résultats complets de la première année. M. R. Gautier communique les observations des Léonides faites aux fortifications de St-Muurice. Le temps a été très généralement défavorable en Europe du’ 396 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE rant le mois de novembre 1898 et, d’après les divers journaux astronomiques, il semble que l'observation des Léonides et des Biélides a été fort entravée. Le résultat paraît avoir été un peu meilleur en Amérique, sans être bien brillant. Il est d’autant plus intéressant de signaler les observations qui ont été faites, aux forts de St-Maurice. Comme M. Gautier avait tout lieu de craindre que le brouillard empêcherait l’observa- tion des étoiles filantes dans la plaine, il avait signalé à M. le Lt-Colonel Dietler, chef du bureau des fortifications de St-Mau- rice, le passage des Léonides et des Biélides pour les nuits du 43 au 15, puis du 22 au 24 novembre. Sur l’ordre du L'-Colonel Dietler, un service régulier d'observations a été entrepris, pour ces quatre nuits,aux deux forts de Savatan et de Dailly. L'observation était confiée aux sous-officiers des forts; ils se relavaient, d'heure en heure au fort supérieur, de 1'}, heure en 1'/, heure au fort inférieur. Voici les résultats de leurs observations, en temps moyen de l’Europe centrale : La nuit du 43 au 14 novembre a été nuageuse. On a ce- pendant pu noter 55 météores à Dailly, de 7 h. du soir, le 43, à 6h. #/, du matin, le 14, avec une interruption forcée de plus de 2 heures au milieu de la nuit causée par le brouillard. A Savatan, où les interruptions ont été plus fréquentes et plus longues, on a observé 22 météores de 10 h. ‘/, du soir à 6 h.#/, du matin. Le maximum d'intensité s’est manifesté le matin entre 4 et 5 heures, avec {1 étoiles filantes obser- vées à Dailly et 6 à Savatan. Ces météores n'étaient certai- nement pas tous des Léonides; mais on ne pouvait pas de- mander aux observateurs de déterminer les trajectoires des étoiles filantes et leur point de radiation. Cela aurait d’ailleurs été difficile, même pour des observateurs exercés, parce que la montagne borne l’horizon à une grande hauteur, à Sava- tan surtout, du côté de l'Est et du Nord-Est, et que le radiant des Léonides n’a dû être visible que vers le matin. Dans la nuit du 14 au 15 novembre, le temps a été favo- rable dans les deux stations et l'observation, continuée de la même façon, a fourni des résultats intéressants qui sont grou- pés dans le tableau suivant : ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 397 nomb. de météores nomb. de météores Heure Dailly Savatan Heure Daily Savatan nov. (heure centrale) (12507) (7007) nov. (beure centrale) (1250) (7097) 4% 6 le — 7 2 — 15 minuit — 1 22 23 7 — 8 6 — 1 — 2 16 b) 8 — 8 2 2 — 2 — 3 33 28 8 ‘h — 9 a 6 3 — À 28 60 9 — 10 5) 13 n — D »1 87 10 — I! 12 12 b) — 6 60 86 11 — minuit 21 24 6 — 6 ‘2 28 . 6 ‘Re — 7 7 _ Il n’y a pas concordance absolue entre les résultats des deux stations, puisque, dans le même temps, de 8 ‘/, heures du soir jusqu’à 6 ‘/, heures da matin, on a observé 280 mé- téores à Dailly et 377 à Savatan. Cette discordance peut évi- demment s’expliquer, en partie, par les personnalités des observateurs; elle s'explique peut-être aussi par le fait que la portion du ciel visible de Savatan étant très limitée par les montagnes, il était plus facile à un observateur isolé de sur- veiller tout ce qu’il voyait du ciel, qu’à celui placé à Daillv, où l'horizon est plus découvert et plus étendu. Il n’était pas davantage question, cette nuit-là, de deman- der aux observateurs de déterminer les « radiants » des mé- téores. Ils ont seulement noté que les étoiles filantes venaient du Nord, du Nord-Est et aussi du Nord-Ouest. Mais l’énor- me augmentation de leur nombre sur celui qui avait été constaté la nuit précédente, prouve, à n’en pas douter, que c’étaient, en grande majorité, des Léonides. Le maximum d'intensité du phénomène s’es produit le matin du 15; entre 5 h. et5 h, /,, car on a noté, durant ce quart d'heure, 21 météores à Dailly et 29 à Savatan. Cela correspond d’ailleurs assez bien avec le commencement du passage observé au Yale Observatory et relaté par M. W.-L. Elkin dans le n° 451 du « Astronomical Journal ». D’après les indications des observateurs, aucun météore n’a brillé d’un éclat comparable à celui d’un bolide, mais ils étaient plutôt brillants et même très brillants. [ls n’ont géné- 398 SOCIÈTE DE PHYSIQUE ralement pas laissé de traînée lumineuse dans Pair. Leur couleur est indiquée comme jaunâtre et même rougeûtre, ce qui ne correspond pas avec les anciennes constatations faites sur les Léonides. L'observation des Biélides ne semble pas avoir donné de résultats cette année. Les renseignements qui nous viennent de St-Maurice ne peuvent pas éclairer beaucoup à l'égard de ces météores. Le brouillard a régné à Savatan, comme dans la vallée, du 22 au 24 novembre. Il en a été de même à Dailly dans la première nuit. Mais dans la uuit du 23 au 24, les ob- servateurs se sont postés au sommet de la montagne, à 1500 mètres d'altitude, et là, durant quelques éclaircies dans le brouillard, ils ont pu noter 10 étoiles filantes de minuit à 1 ?/, heures et5 de2 h. 20 à 3 h. 45. Etaient-ce des Biélides? il est difficile de le dire. Ges météores sont indiqués par les observateurs comme beaucoup moins brillants que ceux des nuits du 13 au 14 et du 14 au 15 novembre. M. R. Gautier fournit, d’après des sources récentes * quel- ques renseignements complémentaires sur la petite planète dont l'orbite est intérieure à celle de Mars, et dont M. Pidoux avait annoncé la découverte à la Société dans la séance du 6 octobre 1898. Cet astre, remarquable par son mouvement, avait reçu, suivant la règle établie en juillet 1892, la désignation alpha- bétique : DQ. — Depuis, on lui a donné son numéro d'ordre (433) et, pour le distinguer des autres planètes du même groupe dont les orbites sont situées entre celles de Mars et de Jupiter et qui, toutes, portent des noms féminins et plus ou moins mythologiques, et on lui a donné le nom, masculin, de Eros. Comme il a déjà été dit, cette planète intéressante a été en opposition très favorable le 21 janvier 1894, et on ne l’a The Astronomical Journal, n° 452, vol. XIX, p. 160. Astronomische Nachrichten, n°° 3540 et 3545, vol. 148, p. 189 et 269. The Astrophysical Journal, vol. IX, p. 53. LAUS À LAN 7 = ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 399 pas trouvée quoiqu’elle fût de 7° à 8" grandeur! La pro- chaine opposition favorable aura lieu au commencement de 1901 et il y aura lieu de préparer un programme d’obser- vations pour arriver à déterminer, par son moyen, avec une approximation non encore atteinte, la parallaxe du soleil. Pour obtenir aussi exactement que possible les éléments de l'orbite de cette planète intéressante, les nombreuses ob- servations faites en 1898 ne suffisent pas. La question s’est donc posée aux astronomes desavoir si on ne relrouverait pas de traces des apparitions précédentes sur les nombreux cli- chés photographiques pris durant ces dernières années. Sur les clichés européens on n’a rien retrouvé, mais la recherche faite à Cambridge (Mass. )à l'observatoire du Harvard College placé Sous la direction de M. Pickering a été couronnée de succès. M. Chandler à calculé, d’après les observations de l'automne dernier, les positions probables de la planète en 1894. Une première recherche n’a pas réussi, mais en se reportant à l’opposition subséquente, moins favorable mais moins an- cienne de 1896, pour laquelle l'incertitude dans les posi- tions calculées était moitié moindre, M" Fleming. chef du bureau des relevés photographiques à lobservatoire de Cambridge, a trouvé un cliché sur lequel la planète Eros se trouvait photographiée. Au moyen de cette position, M. Chandler a pu corriger ses premiers calcuis et fournir une éphéméride beaucoup plus exacte des positions de la pla- nète pour 1894 et 1896. Grâce à ces indications plus pré- cises, M®° Fleming a, jusqu’à ces derniers temps, trouvé 28 clichés fournissant des positions de la planète. La plus an- cienne est du 28 octobre 1893, la plus récente, du 30 juin 1896. Cet ensemble de positions jointes à celles obtenues directement en 1898, permettront à M. Millosevich, à Rome, qui s’est chargé de l'étude du mouvement de cette intéres- sante planète, de déterminer, très exactement, les éléments de son orbite et de fournir des éphémérides pour les prochai- nes oppositions. M. le Prof. Duparc rend compte de ses recherches sur une série de roches Liparites d'Algérie. 400 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE MM. J.-L. Prevosr et F. BarTrTeLLr présentent une note intitulée La mort par les courants électriques (courant alter- natif) dans laquelle ils résument les résultats fournis par 170 expériences faites sur des chiens, des chats, des cochons d'Inde, des lapins, des rats et démontrent de nombreux tracés de la pression artérielle des animaux expérimentés. Les courants alternatifs employés avaient une tension variant de 5 volts à 4800 volts, le courant possédant 45 périodes par seconde. 1° Les courants de haute tension (4800 ou 2400 volts chez le chien, 1200, 600 ou 240 volts chez le cochon d'Inde), appliqués pendant une fraction de seconde, une ou deux secondes de la tête aux pieds ont produit chez ces animaux des troubles graves du système nerveux : crises de convulsions intenses, ou de tétanos avec opisthotonos. perte de sensibilité, prostration générale, arrêt momentané de la respiration, perte plus ou moins prolongée des réflexes cor- néen et rotulien. Le cœur offre une accélération des ventricules avec élé- vation considérable de la pression artérielle qui dure plu- sieurs secondes et qui est suivie d’une chüûte modérée de la pression avec ralentissement du cœur. Les oreillettes sont arrêtées en diastole pendant que les contractions ventriculaires persistent. L'animal est en grand danger de mort mais peut dans certains cas se remettre spontanément et être souvent sauvé par la respiration arti- ficielle, sans quoi le cœur se paralyse secondairement à la suite de l'arrêt de la respiration. 2 Les courants à tension relativement basse de 120 à 20 volts et même dans quelques cas de 10 volts provoquent une crise de convulsions si les électrodes sont placées de la tête aux pieds. Elles peuvent manquer si une des électrodes n’est pas placée sur la tête. La sensibilité générale n’est que peu affectée, ou ne l’est que momentanément. L'accident le plus important est l'apparition immédiate de trémulations fibrillaires des ventricules du cœur, qui sur- viennent si le contact électrique a duré au moins une seconde. Les oreïllettes continuent à battre, comme lorsque l’on électrise directement le cœur mis à nu. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 401 L'animal meurt donc de cette forme de paralysie du cœur avec chûte immédiate de la pression, la respiration conti- nuant pendant plusieurs minutes. La respiration artificielle est alors sans effet favorable, vu celte paralysie du cœur, qui chez le chien est irrémédiable. On peut en soumettant l'animal dont le cœur a été mis en trémulations fibrillaires par un courant de faible tension voir les contractions des ventricules se rétablir si on soumet l'animal à un courant de haute tension avant que quinze secondes se soient écoulées. La respiration s'arrête ; mais en entretenant la respiration artificielle 11 est souvent possible de sauver lanimal. Ce résultat est plus facile à obtenir chez le cochon d’Inde que chez le chien, mais nous y sommes parvenus chez le chien. 3° Chez le lapin et surtout chez le rat, les trémulations fibrillaires du cœur sont ou passagères, ou nulles, en sorte que ces animaux ne meurent pas par le cœur, à la suite de l'application de courants à haute tension. 4° MM. Prevost et Battelli insistent en outre sur l'impor- tance de la durée du courant, ainsi que sur le siège de l’ap- plication des électrodes. [Is montrent que le cœur, comme les centres respiratoires, sont d'autant plus affectés que ces organes sont placés sur la ligne de réunion des élec- trodes. »° Ils insistent d’autre part sur quelques phénomènes ac- cessoires et de moindre importance: tels que paralvsie momentanée des nerfs vague et sympathique cervical, rigi- dité cadavérique, absence de lésions macroscopiques cons- tantes, etc. M. A. Le Royer a pu observer le 19 février sur la surface du lac de larges bandes brillantes présentant l'aspect d’un arc-en-ciel aux teintes très vives. Ce phénomène serait dù à la présence de goutelettes liquides qu’il a observées et qui flottent à la surface de l’eau. Les aspects variés que présente ce phénomène sont dus aux courbes d’intersection que fait la surface horizontale du lac avec le cône d’arc-en-ciel et varient avec la hauteur du soleil. 402 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE M. P. Van Bercaeu signale et décrit le nouvel énterrup- teur électrolytique pour bobine de Rhumkorf du D: A. Weh- nelt à Charlottenbourg *. Cet interrupteur se compose d’un récipient contenant de lacide sulfurique à 20° 25° Beaumé et de deux électrodes, l’une formée d’une plaque métallique et l’autre d’un fil fin de platine, sortant d’un centimètre environ de l'extrémité d'un tube de verre fermé et conte- nant du mercure. Cet appareil esi intercalé sur lun des fils amenant le courant à l’inductenr de la bobine de façon quele pôle positif soit sur le fil fin de platine. Dès que le courant passe, le fil fin devient incandescent au milieu du bain d’a- cide et il se produit à sa surface un dégagement de bulles tumultueux et intermittant. M. Wehnelt a obtenu jusqu’à 1700 intermittences à la minute. M. Van Berchem a établi un de ces dispositifs dont le fonctionnement, après rêglage convenable, s’est montré remarquablement constant. L’étin- celle obtenue au secondaire de la bobine est une vraie flamme. [l'est probable que cet interrupteur pourra être em- ployé pour différentes recherches, spécialement dans tous les cas où il v aura avantage à obtenir un grand nombre de décharges à la seconde. Séance du 16 mars. E. Pitard. Indices céphalique et facial N° 2 de crânes valaisans. — E. Pitard. Reconstitution d’une tête de femme lacustre de l’âge de pierre. — E. Pitard. Trépanation sur un crâne de l’âge du bronze. — Chodat. Microor- ganismes des nodosités bohyoïdes des Aulnes. — Prevost et Battelli. La mort par les courants électriques continus. — C. de Candolle, Monogra- phia cactacearum du D° K. Schumann. M. Eugène Prrarp présente une communication sur l'in- dice céphalique et l'indice facial N° 2 de diverses séries de crânes anciens de la vallée du Rhône (Valais). Ces séries qui comportent un total de 322 cräânes sont constituées par un matériel recueilli dans les ossuaires valai- sans dont les noms suivent. On a mis en regard le nombre 1 Elektrotechnische Zeitschrift, 26 janvier 1898. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 405 de crânes examinés. Les noms des localités sont classés par ordre géographique de la source du Rhône vers le lac de Genève. Naters 11% crânes. Viège O0 » Rarogne 45 » Sierre 6% » Saxon 59 » L'étude de l'indice céphalique considéré seul serait déjà intéressante, mais cet intérêt s’augmente si on met en re- gard de cette étude celle de l'indice facial N° 2 qui fournit les caractères de leptoprosopie et de chamæprosopie dont 1l a déjà été parlé en diverses publications. Il est nécessaire de considérer d’abord chacune des séries isolément. Il y a une obligation d'ordre ethnographique que nous avons signalée et au sujet de laquelle nous ne revenons pas ici. Tous les caractères fournis par l’étude des diverses séries seront exposés dans le même ordre. Série de Naters. dolichocéphales. ....... 2 soit le 1,77 °/, sous-dolichocéphales.... 2 — 1,77 mésaticéphales.. ....... 7 — 6,19 sous-brachycéphales .... 22 — 19,47 brachycéphales ........ 80 — 70,79 En éliminant les dolichocéphales et les mésaticéphales, nous restons en présence de 103 brachycéphales que nous pouvons sérier de la manière suivante : de 80 à 84 33 soit le 32,35 °/o de 85 à 89 51 — 50 de 90 à 94 18 — 17,65 L'indice céphalique moyen de la série totale — 85,75. Celui des 103 brachycéphales = 86,51. Les crânes considé- rés comme féminins sont d’un indice moins élevé — 84,98 que celui des crânes masculins. 404 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Quant aux caractères tirés de l'indice facial ils nous four- nissent les chiffres que voici : chamæprosopes 33 °/, leptoprosopes 67 Les 11 dolichocéphales et mésaticéphales ont un indice moyen de 77,37. Série de Viège. dolichocéphales. ........ 0 soitle 0 °X sous-dolichocéphales..... 1 — 25 mésaticéphales.......... 3 — 1,9 sous-brachycéphales..... 1% — 35 brachycéphales ......... 22 — 5 Sériation dès l'indice 80. de 80 à 84 18 soit le 51,4 °L de 85 à 89 1% — 40,0 de 90 à94 3 — 8,6 Indice céphalique moyen — 85,74. Hommes = 87,03. Femmes — 84,45. chamæprosopes 27,9 °/, leptoprosopes 72,5 Série de Rarogne. dolichocéphales ........ 1 soitle 2,2 °/ sous-dolichocéphales .... 0 — 0 mésaticéphales ......... k — 88 sous-brachycéphales..... 14 — 315 brachycéphales, ........ 26 — 57,7 Sériation dés l'indice 80. de 80 à 84 20 soitle 50 ‘ de 85 à 89 19 — 485 de 90 à 9% 41 — 2,5 Indice céphalique moyen — 84,17. Hommes — 84,29. Femmes 84,05. - chamæprosopes 17,4 °% leptoprosopes 82,6 ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 405 Les dolichocéphales et mésaticéphales ont un indice moyen — 77,42. Série de Sierre. dolichocéphales . . ..... 2soitle 3,12 % sous-dolichocéphales. .. 5 — 7,81 mésaticéphales........ A1 — 17,19 sous-brachvcéphales ... 30 — 46,88 brachvcéphales.. ...... 16 — 25,00 Sériation dès l'indice 80. de 80 à 84 34 soit le 53,12 °/ de 85 à 89 11 — 17,19 de 90 à 9% 0 — — Indice céphalique moyen — 82,00. Hommes — 81,27. Femmes — 80,53. chamæprosonpes 36,9 °/, leptoprosopes 63.1 Les dolichocéphales et mésaticéphales ont comme indice moyen — 78,00. Série de Saxon. dolichocéphales....... 1 soitle 1,69 ?/, sous-dolichocéphales... 1 — 1.69 mésaticéphales........ 5 — 8,47 sous-brachycéphales ... 11 — 18,64 brachycéphales ....... LA — 69,49 Sériation dès l'indice 80. de 80 à 84 19 soit le 34,54 °/, de 85 à 89 29 — 52,72 de 90 à 9% 7 — 12,73 Indice céphalique moyen — 85,71. Hommes — 85,96. Femmes — 85,46. chamæprosopes 35,7 ‘/, leptoprosopes 64,3 ARCHIVES, t. VIL — Avril 1899, 28 406 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Les dolichocéphales et mésaticéphales ont comme indice moyen — 77,6. 4 En totalisant les observations exposées ci-dessus, les chiffres suivants sont obtenus : Séries réunies (322 crânes). Proportion des dolichocéphales. ........... 1:08 — des sous-dolichocéphales........ 2,1 — des mésaticéphales..... A te LA 9,6 = des sous-brachvcéphales.. ?...... 30,0 — des brachycéphales. . ::.:.::.4:.. 55,0 Indice céphalique (moyen) de la série totale. . 84,37 — des hommes. .... 84,78 — des femmes...,... 83,89 — des dolichocéph... 77,60 Proportion des chamæprosopes ............ 30 °/, — TePÉDPIOSOPES ne es 70 M. Schürch!, qui a étudié une nombreuse série de crânes de la Suisse centrale, a obtenu sous le rapport de ce dernier caractère les chiffres suivants : chamæprosopes — 115 °/ leptoprosopes — 88,5 Le] Les indications que nous fournissons ici au Sujet de nos séries valaisannes seront discutées ailleurs et expasées avec les développements qu’elles comportént. *M. Eugène Pirarp présente un buste: reconstitution d’une tête de femme lacustre de l'âge de pierre (Station d’Au- vernier) opérée par M. le professeur Kollmann, de Bâle, Il montre le moulage du crâne — avec ses repères pour la ré- ection des parties molles — qui à servi à cette reconslitu- tion et explique le procédé employé par M. Kollmann. Le même montre une trépanation sur un crâne de femme ‘ Communication à la réunion de la Société helvétique des sciences naturelles, session de Berne, 1898. 7 ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÊVE. #07 de l'âge du bronze lrouvé aux Sallanches, commune de St- Jean d’Arves (Maurienne). Ce crâne, qui appartient au Musée de Chambéry, a été trouvé dans un tombeau, à 1 m. de pro- fondeur ; il présente une trépanation considérable opérée sur le pariétal droit Les détails de cette communication seront publiés. M. le prof. Caopar parle des microorgarñismes qui habitent les nodosités bohyoïdes des Aulnes. On ne savait rien de pré- cis sur ces végétaux parasites que les divers auteurs ont tantôt considérés comme des myxomycèles, tantôt comme un champignon. Îlest en effel extrêmement difficile d’élu- cider leur structure. M. Chodat explique les méthodes qui lai ont permis d’y arriver. Il résulte de ses recherches que l’eau de javelle à une concentration appropriée permel d’éclaircir les pelottes en question. Le bleu de méthylène y décèle alors des filaments bactériens très nets et dont cer- taines extrémités passent à des formations de zooglées à la manière des ascococcus. [ y a également vraie ramification. D'ailleurs les amas zoogléiformes ne sont pas seulement ter- minaux; ils sont souvent intercalaires et même prennent parfois un grand développement. Les bactéries isolées, en filaments ou en zooglées, sont entourées d’une gaine où cap- sule qui en masque la structure si Pon n’emploie les réactifs. La netteté des images, le passage si parfait qui s’observe entre les filaments et les zooglées diverses ne laissent aucun doute sur la nature strictement bactérienne. de ce microor- ganisme. L'identité des bactériés que l’on obtient aux dépens des nodosités de l’alnus par culture sur gélatine et celle des microorganismes que l’on observe dans es tissus parait donc réelle. (Voir sur ce sujet Chodat, Archives 1898, Congrès de Berne). MM. Prevosr et Barrezzi font une communicalion rela- live au mécanisme de la mort par les courants électriques (courants continus) qui complète la communication qu'ils 408 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ont faite dans la dernière séance sur l'effet des courants alternatifs. Ils ont employé dans ces expériences le courant continu qui sert à la distribution d'énergie électrique dans la ville de Genève. Le pôle positif est représenté par le fil distribu- teur, le pôle négatif est constitué par le sol. Entre les deux pôles il existe une différence de potentiel de 550 volts. Pour diminuer ce voltage ils ont eu recours à un rhéostat à spi- rale sur lequel on prenait en dérivation le courant à tension abaissée. Les autres dispositifs étaient les mêmes que ceux qui avaient été employés dans les précédentes expériences. Le mécanisme de la mort par les courants continus est semblable dans ses grandes lignes à celui qu’on constate avec les courants alternatifs. Toutefois il v a plusieurs no- tables différences. Les chiens meurent avec des tensions relativement basses par la paralysie du cœur, tandis que la respiration continue à s'effectuer pendant un certain temps, sans être directe- ment atteinte. Les ventricules offrent les trémulations fibrillaires signa- lées dans la précédente communication, tandis que les oreil- lettes continuent à battre. La respiration artificielle est par conséquent absolument inutile et inefficace. Avec le voltage le plus élevé dont on pouvait disposer (550 volts) le cœur est arrêté par une seule secousse (ferme- ture et rupture). La respiration est suspendue pendant plu- sieurs secondes. Elle reprend très faible et superficielle et s'arrête bientôt. Pour produire les trémulations fibrillaires du cœur, il faut au moins 50 volts; l’électrode positive étant placée dans la bouche et la négative sur les cuisses rasées et dans le rec- tum, tandis qu’il suffit dans les mémés conditions de 10 volts avec les courants alternatifs; mais tandis qu'avec les courants alternatifs il faut que la durée du contact soit d’au moins une seconde, avec le courant continu une seule secousse, c’est-à-dire le temps nécessaire pour fermer et rompre le circuit, suffit pour obtenir ce résultat. Chez le cochon d'Inde le cœur peut être mis en trémula- ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 409 tions fbrillaires par une tension d'environ 100 volts. L’élec- trode positive étant placée dans la bouche et la négative sur les cuisses rasées. Mais la paralysie du cœur parait être moins définitive qu'avec le courant alternatif, Souvent le cœur se remet à battre après avoir offert un stade de tré- mulations ; souvent aussi il s'arrête définitivement surtout si le voltage n’est pas trop élevé. Une tension de 200 à 300 volts paraît être la plus favorable pour arrêter ie cœur. I] est très rare au contraire que 550 volts produisent ce résul- lat. Chez les lapins l'état fibrillaire du cœur n’élant en général que momentané, il n’entraine pas la mort de l’animal. La sensibilité chez tous les animaux expérimentés a paru être plus fortement atteinte que par les courants alternatifs. Il en est de même pour la respiration : ainsi une tension de 550 volts avec un contact d’une seconde produit la mort du cochon d'Inde par la respiration; le lapin offre une respira- tion faible qui se rétablit au bout de quelque temps ; le chien n’exécute que quelques inspirations faibles, qui s'arrêtent bientôt, car le cœur est paralysé. Dans une communication à l’Académie des sciences, M. d’Arsonval a avancé que les courants continus ne sont dan- gereux que par l’extra-courant de rupture. MM. Prevost et Battelli insistent sur ce que le courant employé par eux étant un circuit en dérivation sur le circuit principal, lPextra-courant devait être très faible. [ls ont em- ployé aussi un rhéostal liquide présentant une résistance de 0 à 15,000 ohms qui leur permit de supprimer presque com- plètement les secousses de fermeture et de rupture. Les accidents signalés du côté du cœur et de la respira- lion n’ont point été modifiés. Seules les convulsions sont surtout provoquées par la secousse de rupture et manquent souvent quand on l’évite. La secousse de rupture avec un courant de 460 volts a paru dans bien des cas faire cesser chez le cochon d'Inde les trémulations fibrillaires qu'avait provoquées le courant con- tinu. Ce fait rappelle le rétablissement du cœur par les cou- rants alternatifs de haut voltage signalé dans la précédente communication. 410 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Chez le chien le cœur n’a pas pu être ranimé, 1l est pos- sible que les courants de 550 volts, maximum dont on pou- vait disposer, ne suffisaient pas pour cela. Il semble d’après l'examen des tracés de la pression que les centres vaso-moteurs ou les vaisseaux ne sont pas excités comme ils le sont par les courants alternatifs. M. C. DE CANDOLLE présente un mémoire intitulé : Monographia Cactacearum (Gesamtbeschreibung der Kak- teen) par le Dr Karl ScHumann, Neudamm, 1897-1898. La famille des Cactées présente un intérêt tout particulier, soit à cause de l'aspect si singulier des plantes qui la com- posent, soit surtout sous le rapport de leur distribution géo- graphique. Il s’en faut en effet de bien peu qu’elles ne soient, comme les Broméliacées, une famille exclusivement américaine, car elles ne sont représentées dans l’ancien monde que par un tout petit nombre d’espèces du seul genre Rhipsalis. On savait déjà que l’une de ces espèces, le R. Cassytha Gærtn., qui est très répandue dans toute l’Amé- rique tropicale, se trouvait aussi à l’état spontané l’île Maurice et même à Ceylan. Dans ces derniers temps on à découvert encore dix autres espèces de ce genre, dissémi- nées à travers l'Afrique tropicale jusqu’à Madagascar. Mais toutes les autres Cacltées connues appartiennent en propre au continent américain, sur lequel leur aire s’étend depuis le Canada jusqu’à la Patagonie avec un centre principal d’ha- bitation dans les contrées situées immédiatement au sud et au nord du tropique du Cancer, Les Cactées sont généralement mal représentées dans les herbiers : cela sans doute à cause des difficultés spéciales que présentent la dessication de leurs organes charous et presque toujours hérissés de piquants. Par contre elles sont abondamment cultivées dans les serres. Mais leur apparence change souvent beaucoup dans ces conditions et il arrive que certaines espèces cultivées en Europe ne res- semblent plns du tout à ce qu’elles sont dans leur pays d’ori- sine. En outre la plupart des plantes de cette famille mani- festent une extrême variabilité pendant leur développement. ES ESS ET D HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 411 Ainsi on trouve toujours des piquants sur les jeunes pieds d'espèces qui en sont dépourvues à un âge plus avancé. De même les Echinocactus qui à l’état adulte sont caractérisés par des membres à côtes allongées ont dans le jeune âge Papparence mamelonnée des Mamillarias et ces change- ments de forme sont encore plus frappants chez les Phyllo- cactus et Rhipsalis dont les plantules présentent la forme arrondie des Cereus tandis que leurs pieds adultes ont des pousses aplaties. Cette grande variabilité ontogénique fait que la définition des espèces est souvent chose malaisée et on peut en dire autant de la distinction des genres à cause de la fréquence des formes intermédiaires entre celles qui semblent le mieux pouvoir servir de types génériques. Aussi les auteurs sont- ils loin de s’accorder à ce sujet et bien des genres ont-ils été successivement créés pour être presque aussitôt abandonnés. Quant aux espèces grande est la confusion, ainsi que cela devait arriver pour un groupe de plantes recherchées par une foule d'amateurs toujours à l'affût de formes nouvelles, Les horticulteurs qui les leur fournissent créent constam- ment de soi-disant espèces qui ne sont jamais décrites el dont les types ne sont conservés dans aucune collection botanique. Enfin si l’on considère qu’il existe un grand nombre de Cactées dont les fleurs et les fruits ne sont encore que très imparfaitement connus, on comprendra que la monographie de celte famille était une tâche des plus ardues et on doit savoir le plus grand gré à M. Schumann de s’en être chargé. Au reste personne n’était mieux qualifié pour cela que le savant éditeur du Monatsschrift für Kakteen- kunde, ayant à sa disposition la riche collection de Cactées qu'il a lui-même rassemblées dans le Musée royal de Berlin. Ainsi que M. Schumann le fait remarquer, si l’on ne voulait admettre dans cette famille que dés genres absolument dis- tincts, entre lesquels n’existeraient point de formes de trasi- tion, on serait forcément conduit à n’en plus reconnaître que trois, à savoir les genres : Cereus, Opuntia et Pereskia, dont le premier comprendrait à lui seul presque toutes les espèces. Mais aucun auteur ne s'est astreint à ce système rigoureux, De Candolle, dans le Prodromus, admet 7 genres 419 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. de Cactées, Bentham et Hooker en ont reconnu 43 dans leur Genera Plantarum. M. Schumann en admet 20 dont il constitue trois tribus sous les noms respectifs de : Cereideæ, Opuntiæ, Pereskiæ, qui correspondent au fond aux trois types irréductibles dont il vient d'être question. Ces tribus, fondées principalement sur les caractères végétatifs, repo- sent aussi en partie sur la structure de l’ovule, les Opuntiæ se distinguant sous ce rapport des plantes des deux autres tribus en ce que leur ovule n’a qu’un seul tégument an lieu de deux. Lorsque parut le tome IT du Prodromus où il est traité des Cactées, c’est-à-dire en 1898, cette famille ne se com- posait encore que de 264% espèces. On en a découvert un grand nombre depuis cette époque et, comme nous l’avons déjà dit, une foule d’espèces nouvelles ont été proposées avec plus ou moins de raison, soit par les botanistes, soit surtout par les horticulteurs. M. Schumann s’est ainsi vu obligé d’en citer près de 1200 indépendamment des nom- breux synonymes. Mais il n’a en définitive admis et décrit que 676 de ces espèces. Pour les autres il s’est borné à les mentionner sans description à la suite de celles admises dans chaque genre. La monographie débute par un chapitre de généralités qui est fort intéressant. Les singularités de la végétation des Cactées y sont en particulier exposées avec une remarquable lucidité. Vient ensuite la partie spéciale consacrée à la clas- sification et à la description des genres et des espèces. Les diagnoses de celles-ci sont en latin et M. Schumann a eu l'heureuse idée d'adopter pour elles le système des courtes phrases linnéennes, ce qui les rend facilement comparables entre elles. Ces diagnoses sont suivies de descriptions com- plètes rédigées en langue allemande et accompagnées de toutes les indications géographiques et bibliographiques né- cessaires. La série des espèces de chaque genre est précédée d’une clef analytique détaillée. Enfin de nombreuses et élé- gantes figures intercalées dans le texte achèvent de faire de celte monographie un ouvrage éminemment pratique et agréable à consulter. Le 1er, 9 A 3, L, 5, 1, 12, 14, 15, 16, 29, 30, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE MARS 1899 forte gelée blanche le matin. très faible gelée blanche le matin. forte gelée blanche le matin; fort vent à 10 h. du soir. fort vent à ! h. et à #4 h. du soir; quelques gouttes de pluie à 9 h. 45 m. du soir. forte bise à { h. du soir et très forte bise depuis 9 h. du soir ; quelques flocons de neige à 5 h. du soir; nouvelle neige sur les Pitons et les Voirons. forte bise jusqu'à 10 h. du matin. forte gelée blanche le matin. légère pluie dans la nuit. pluie jusqu’à 10 h. du matin ; nouvelle neige sur le Jura. très légère pluie dans la nuit. forte bise à 10 h. du matin et à 1 h. du coir. forte bise de 10 h. du matin à 4 h. du soir. forte rosée et légère gelée blanche le matin. gelée blanche le matin. forte gelée blanche le matin. gelée blanche le matin. gelée blanche le matin. légère gelée blanche le matin; très forte bise de 10 h, du matin à 1 h. du soir. le sol est couvert d’une très légèré couche de neige, tombée dans la nuit ; neige sur toutes les montagnes environnantes; forte bise à 4 h. du soir. gelée blanche le matin; fort vent à 1 h. du soir; léger halo et couronne lunaire à 9 h du soir. forte bise jusqu'à 10 h. du matin et à 7 h. du soir. forte bise depuis 10 h. du matin ; giboulée de neige à 11 h. 25 m. du matin, à 3 h. 40 m. et à 4 h. 30 m. du soir. violente bise jusqu’à 4 h. du soir. très légère gelée blanche le matin. faible gelée blanche le matin. légère gelée blanche le matin. tort vent à { h. du soir. légère pluie de 6 h. à 9 h. du soir. ARCHIVES, t. VIL — Avril 1899 29 26 à HA Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. VW \XIMUM. MINIMUM. nn mm | Lente 0 matin eur. 71053 LL Me "à 411 h: soir een 737.92 HAINE eee ee: 727,02 Ba LUN. MAMA UEEeRrE 721,41 GAROU matins 20. 728.01 Ga: "6h: Soir PPS 725,80 D CE A 718.08 Ja - 4h. soir. 2252 ES 711,89 ta A0 h matin. -e.. 735,95 AA p4 in: SOA" CPR 732,98 DO MINHIPE en ere te 718,93 DD A LAN USDir. 22e LEE 716,20 TARA ee 735,43 DA NNESOM EM ACTE 715.43 DA NL 2 AT MEET ANA eut 739,97 DETARTENIT- SOIT EE. SIM EE 733.99 MAD RE SOIR AS LEE 730,95 Résultats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. € | £ CELIGNY SATIGNY | ATHENAZ | COMPESIERES! Obserr, MM Ch, Pesson |P. Pelletier | J.-J. Decor' | Pellegrin RES ane CE RS © uns en DR PERS j mm mm | mit mm lotalse | t26:6 12041040; 2"0:0 | Durée totale de l’insolation à Jussy : 462h 20 m. | OBSERVAT rin | | 2.3 | | coso6xx | JUSSY R. Gautier | M. Micheli | mm mm 24 T2 | | 8666 8704 09'9 ceO 1E'8 YL — 089 leg | "7" | -"" ce logoloe Tee OL 067 199 — | Ego 688 | 90 + | L'L |EG 18610 L'9 ‘TO | 0% 06% | 901— | ST9 076 || 00 O'L 17 | LROIS'L "|: | 069 09€ | £8e— | 008 C6 | 80 — | 89 607 800 29 ‘°°° 1009 1066 | EE£— | C6 SIG | L'O — | 89 LOFT) 000,8'€ ‘rt: (LOLS |O8S | FT | 979 DOGN | "188 |e8 0 CT "1°" | 006 1096 |£6I— | 909 026 | L'T — | O0 |0'FT) 200 15 66 “lt: | 09Z | 097 | 98 — | 929 (606 | 60 + | 69 17% | 810,608 2 08-068 € — OT 1196 | 80 +1 89 |9'r | 60) L'OT |8 “ANNT ':| "7 | 068 10% | 08 — | SQ9 18:96 | £0 +| 89 £'8 |270178 aa" FO | 066 09% | LET— | 129 8:46: | 90 + | FZ |0'L 10 1816 F'ANNl "|" | OS6 | 06S | 56 + | 192 (E46 190 + | OZ |L'£ |E9 0) 20 BA ""|°"" || 088 : 06€ | £TI— | 669 (0007) *""": | -*° 00 |08016:01 & “ANN|'"|"": | 098 | 069 | 1e — | €zi (GG QT + | 82 70000 !L'E deall::|t: | 066 | 09€ | &07— | 039 JISGL TE | 9'L 166 10001 |r- 'Nl'"" |-0x6 | OFF | 02 — | 619 STOY) NT +] EL 176 |0001£6 | ‘N°1 | 046 00% | 08 — | T0 A 86 OF +) FL SG |600!$6 | ‘Nl'°|""" | 066 08% | 57 — | OZ 66 | FT | SL 78 |ETO)0S aa l""|:"" || 096 | 019 | 9% + | TOR S66 160 +] 69 S% |SSOÏEO À ‘nl: | 008 09 | FT + | 094 O%OpL "| "100 |L80)SCr |6 anN | "|" | O8L OFL | 95 — | GÿL (SSOF) L'O | 99 17% 007 ICT 18 “NN "|" | OS 069 |£ — | 79z O'EOF) R'O 99 19'€ | LOIS eue | ""|0Q | 096 0% | 87 — | 852 O‘TOF | £'0 F9 | |E6 082 ‘tal |6T | 068 OL | 09 + 668 L'€0F| 60 + | 09 |0'0 |00F|TF ‘es ""|80 | 068 O8£ | Ly + | ST8 SCORE — | 8 170 1860126 | ‘N|'-|""" | 026 OS |8 — | 991 0 ZOF) #0 —| &$ 007) LT'O 997 8 “an " |": | 088 | 059 | OF — 992 AOF) | ‘°° EE 16901606 | ‘ANN |::|'"" | OEZ | 00$ | £L1— | 909 G'GOF dis w9 109 | LLO GIF |T'MSS |" |""" | 089 | 06 | SO8— 9LC SO 90 | T9 192 1070 )9% |F'ASss| "|" | 088 06% | 61 — | 304 & LOT Se 09 196 1060 8% JA *|""" | OL8 | O%E | 081— | 909 O'LOF) GO 66 |G'r | £8010'G dtalltrltt: | 0GG | OP% | LL — | FFL EU ù DE AE ER RE AR En 8 Re ® ‘eTBUMOU .£ He te so A Hd ‘uaiou 1 #5 £a [use [pu lEs Es 88) queu | ES uverlunng | Won sn EZ | 1e Salss lies) -wuop | £a 18g |‘0N à ER per ET EI EP ET ET ON ee » auQqy np ‘day E a" QUCUEE QE meurt (6) DOUANES Op" ty | 66G8T GE V + 18 + | 601 [T4 + 108€ +] 08'0r+- | 26 ce I L'ST+ | 6 + |LS9 + FETE te YEL FIG | 0% + 1649 Hart CL EL 0'06+ | 6€ + CSC +) er'er+ lec'ez O'GET|TE — LOF —| 07S + |gL'aez UTOr+ | F2 005 —| £06 + |67Gez IOE + OT — 1008 —) 070 + |SvE: WE UT — 168% —| 560 + |0L'L: 09 + LT — IG6E —| 697 + ICOGEL lGL LL — 1896 —| 210 — |09'087 O6 FFE — 11756 —|600 — |0c'08Z UNS +6 Fr — ICS —]| Cr + |E6'ST2 F9 | GT + 62 —| 19€ RO VOTE | GE 50% +106 — |eC'e8c SLI | GT + ICE + Fe'6 — ISC'SEZ LOGE | LT HT 208 — |0G'HEZ BAL 16e +676 H) 0e + 08 YeL TEIT | 86 + STE +|%6Z + (GEL (SGH | La + 66e +) TER + 128 7€ 166 +179 + 169€ 681 L |cgser CO | 89 + 07% +28 — eL'Tez CUT | 86 + STE + 078 + |H0 SSL (6 +|L'E +186 +|889 + 180 872 (V8 +, 64 + LOT +) 18% 89 fol 1G +2 — 0e —| 6er + GR 0 CG (86 FIRE — 16 —| 020 + 10872 |L'OT+ | 80 — 1106 + me + CT ZE | L'GYE | 9 + H0'L Æ 9JÉ'OI | 80262 EEE | GT — 616 +666 + | 1e TEL VOIE | ST — |Z8'T +) 96% + |LS'2EL 106 + 19% — 0 976 + | ES OU 0 6 mn LLTTTEEELE CLAIR TU ; _ || '18048q ; S “dan Said #5 ne UIXEN TU Sa HE auuokor HE oo" ‘7 aameiodue SUEVN — HAGNAD TT, 7 "JF W018 996 + 69284 sy C6 ‘064 | 94 + 'TS'TEL| FE VE'CEL 188 + OY EL) 0€ 16 EL | 866 “+ 9SEEL | 66 CO'SEL | ES + 76 EL 87 LG'ISL|NS'S + GTECZ | Le GC GEL | LG + GETEL 98 06 S6L | 09 + SF 'OEL Cz LO'STL| 16€ — LOTTSL | 5 QY'CIL | OC'L — TUIL | CZ LV'SEL | 906 — IC6EZL | 3x OF'LEL OL'S — |ET'6FL | TS OGYYL EL — SYLEL | 0% 00'61Z 89% — 06082! 61 9606L £O'T — G68'ESL | 8I QU'8CL L8'G + ES'OEL! 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"727,65 Température. 0 0 0 Lu 0 0 (0 0 Are déc. + 9,72 + 1,98 + 1,58 + 570 + 8,00 + 8,80 + 6,52 + 5,41 2e » + 5149 + 399 + 3,4% + SA + 9,92 + 11.40 + 9,53 + 6,71 de » + 2,47 + 09% + 1,05 + 6,64 + 941 + 9,26 + 7,17 + 4,79 Mois + 3,43 + 2926 + 1,96 + 6,81 + 9,12 + 9,80 + 7,72 + 5,61 Fraction de saturation en millièmes. re décade 782 80% 828 692 576 589 719 714 2e » 817 860 873 689 596 947 636 725 AR » 712 76% 774 576 485 423 D43 65% Mois 768 808 829 650 590 916 630 696 Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p. le vent. de neige. mètre. 0 0 o h. kil. p. h. mm cm dre déc. — 046 + 1061 + 597 067 474 792 21 10504 %æ » +278 + 1260 + 7,19 0,43 63,5 6,87 100,21 3e » —0,76 +410 + 670 056 680 996 02 9324 Mois + 0,57 + 11,40 + 6,60 055 178,9 8,31 2,3 99.28 Dans ce mois l’air a été calme 32,8 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,00 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 14°,6 E. et son intensité est égale à 48,5 sur 400. Le OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE MOIS DE MARS 1899. 5, neige le matin jusqu’à { h. du soir et à 7 h. du soir; brouillard à 4 h. et à 10 h. du soir ; forte bise depuis 4 h. du soir. 1 , fort vent pendant tout le jour; brouillard à 7 h. du matin. (2) , brouillard à 4 h. du soir et neige depuis 7 h. du soir; fort vent depuis 4 h. du soir. , brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; neige à { h. et à 4h. du soir ; fort vent depuis 7 h. du soir. © 10, brouillard le matin jusqu'à 1 h. du soir 12, neige à ! h. du soir; brouillard à 4 h. du soir. 19, brouillard à 4 h. et à 10 h. du soir. 20, brouillard depuis 7 b. du soir. 21, forte bise le matin jusqu'à { h. du soir; neige jusqu'à 10 h. du matin. 23, brouillard depuis 4 du soir ; forte bise à 10 h. du soir. 24, brouillard le matin jusqu’à 1 h. du soir ; neige et forte bise depuis 4 h. du soir. 25, forte bise de 10 h. du matin à 4 h. du soir. 26, neige et forte bise de 4 h. à 7 h. du soir. 30, brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir; forte bise depuis 1 h. du soir. 31, brouillard depuis 4 h. du soir ; forte bise à 1 h. et à 10 h. du soir. 418 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM MINIMUM. TRS MURS BDD Le lea Neo 571,48 Damien pe 559,10 Bath: soin. EE EEE 556.16 T9 ho omtins 20 362,00 7 1à 91h. soir LT 360,90 DR DAME NULS = 2 certe à 0 557,00 9'AE: hi. {soir 22 PSE ... 553,69 La dO hisoinre. 2 Le 571,53 ASE. SAINT. HORS 571,01 D ARAMDURE SOIT REC ER EE 551,22 210 hematins. 00e 548,20 2OVAMDM mA ere 571.00 20 à 2 h-tmatinte.. NE 570,50 SR MINES TER 567,30 ANA EEMaAtN ES RES 566.20 419" | Ye 0 | 09" 0 6L0 Ge 0 000 «00 LG'O 0F0 007 fL'O 610 06 0 ££'0 0€ 0 00 0 000 000 000 00 0 060 6y 0 80'0 88 0 O0'T 090 8£'0 00° 0 Nébulosité moyenne. "IN "IN ‘IN "IN "IN "IN "IN "IN ‘AN "MS "IN "IN "IN "IN ‘MS "IN ‘MS "MS ‘MS ‘MS ‘MS "MS "MS ‘MS ‘MS MS CIN MS "MS IN "IN = GNU GI GNU té ét ON mé mt GI GNU ct mt ee om GNU "JUEUTUOP 1U9 À EE À k RE Ur 3 G£€ + Y0'696 son | 4 LES MR ET NOR AGIT sk G9'E — | Of'496 | 06996 | CE 9 + | 29998 | TE 5 Eee a SE + | 8% — | 566 + | 81% — | OL | EG 490 | 208 + | 3898 | 0€ | te Ne PUR Le + | 0% -— | ONS + | E70 — | O0'HS | OSOLS | SO | SL'OZS | 63 | se D ue Nes PRE EE OS RTE Ter 80070008 0001076 T 06698 | 88 | ; 7 tt | 60 — | 68 — | SE + | 066 — | 69696 | 0889 068 90698 || LG | L'6 LOOF | SL — | 706— | 50€ — | 066 — | 00'89S | O0'EAS | LFS + | ca c08 | 97 | es CA te F6 — | 806— | 097 | 98LE— | OOEUS | ONLEC | SST — | 07'8CC | SG HR L 0e en CO OUT NI6 LS ENT OC | 0661 | SOL — | E07CS | 6 | ROSE : nue GE UN OEr- | F6 —= | SÉ6 — N'OSECS | <0'06C | 178 — | CGT | ça | DONNE AU SE ANSe = 6e 0680 — | OfCr | 0868 | 08000 | 11 — | meeco | 2e. ” 0'G 0° fre ee | 606— | EL'OT— | OYLI— | GU'ISS | DGSE | LG — | FT'OS | 6 | PSS nt | L9 — | 8ST— | 99€ — | EVOF— | NOEL | SO OËC | 598 — | VE ICS | 06 | 4 re rh bte | 86 — | Gr + | S9'G — | 068 | HEC | LT'Y — | CO'CCG | 67 | : RES Ce EUR | ÿ9 — | GC + | EL'T — | 09998 | 0068 LE LY'69S | 8F | : Co rs GS + | 0% — | 69 + | OO — | VOLS | 92 299 | LF6 Y6 898 | LI LAPS ct 94 + | 0% — | 9 + | 0%O0 — | OSILS | 6YOLS | ES OI | SC'OZS | 97 PRES tre Le + | SE — | 09 + | EU — | OSHES | VOLS | CTI | SF'TLS | SI RES es EE TO a A 2e GO + | SCYLS | OL'OLS Es SV'TLS | #7 A MIE TESS tent Bert OÙ ee | RTL 00 + || OL'0L6 | OY698 | 93'01+ | 96698 | EH ne te Ma TRS CN CERN OT 110 6000 rer 00 018 - | SS'L9G | CH Du ESS nee ROC ES 88e + | 896 — | 6L'29S | 01600 | 40'Z + | EL'99S | FH : RCA ct NET — | 88 — | 956 + | 808 — | NT GOC | 0690 | EL'T + | 0F199 | OH ; | &'OI 0‘6 EL — | Car | 976 — | 86 — | oo'2ce | co'eee | am — | co | 6 ge cs mer EL — | Si | SL'Y — | 956 — | OS'ONS | (0'LES | TO'T — | SO SG | 8 DE ete | LL — 2) I | 80€ — | EST — | 00608 | 06'096 | ZL'Y À | 27 F00 | L LE eu OL — | O'LY— | 66° —= | 166 — || FS'F9S | MS | 670 + | 8L'6S | 9 js O‘0F 0‘ | 8% — , CSI | 676 — | VY'OI— | 0166 | 9F'9SS | 99 — | FO'LES | G AE Ep NE D Neo LS 00 96 | OS'6SS | OL'T + | LE'T9S | % ….. certe OS + | 6% — | 018 + | 100 — | (S'698 | 00798 | LFZ + | S8'096 | £ & es. dore À 06H A0S — | 269 À | OCT —.| O0'FLS | OO'OÉS- FREE L'68'0LS | CHE Fe MORT Et) SL RAT = OR'ELG | QE AEOREPE SG" ILE | | ux ui ui) au CREER Ü u LUTTE ENTTELT LONTELN | RTE LU FE SOI “ou -njosqe -yosqe “A[EUIOU | ‘San Yz AL en EST “a[euiOou |‘Sainau 4x nef eue] 00. |uanen | eur jdn) EE der na aofiveace | So éo a, “281 n0 aIN]q +) eamyeagdus 681 SAVA — OHVNHAHS-LNIVS TT , < ÉATELONU: Jours dumois. l 420 y MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — MARS 1899. Baromètre. 1{h.m. 4h. m. Th. m. 10 h. m. 4h.s. &æh.s. Th.s. 40 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 562,93 562,44 562,35 962,55 562,32 562,19 562,26 562,43 %æ » .. 566,38 565,79 565,62 565,84 565,48 565,18 563,23 509,19 3 » : 560,80 560,46 560,66 561,25 561,29 561,37 961,99 562,33 Moser. 563,29 502,82 562,81 563,15 562,98 562,87 563,12 563,27 Température. Th. m. 40 h. m. 4h.s. &h.s 7Th.s 10h.s 0 0 0 0 0 0 L'edécade... — 6,89 — 5,43 — 4,66 — 5,82 — 7,40 — 7,54 2e : y — k,1k — 0,96 “+ 0,69 — 0,8 — 3,33 — 4,20 3 » — 10,00 — 7,35 — 5,95 — 6,68 — 9,10 — 8,9 Mois : — 7,11 — 4,67 — 3,39 —..4,51 - — 6,69, —:46,95 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. ° 0 mm cm {re décade — 10,76 — 3,08 0,43 20,2 21,0 7 101) FR — 6,27 + 41,60 0,15 0,0 0,0 CNRS — 42,91 — 3,01 0,43 19,2 27,0 M: — 10,07 UE 0,3% 39, 48,0 Dans ce mois, l’air a été calme (0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 1,43 à 41,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4ÿ° E., et son intensité est égale à 20,4 sur 100. ET 2 EC NA Are Archives des Sciences physiques etnalurelles Tome WT Avril 1899 Nombres de detsmes PLU V Ilongolie el «Mandchourie Doungarie chinoise el Turkeslan chinois 7 12/2 ÿ 5 S S 5 È À TS S LE Fig. 5. — Section transversale des tissus interneuraux dans l’H capitata. Es, épiderm, supérieur; Cp, chlorenchyme palissadique ; C#, éléments collecteurs de transition ; Cse chlorenchyme spongieux; Æi, épiderme inférieur. Grossissement 324/1. recouvert d'innombrables poils, semblables à ceux qui ont été décrits pour le pétiole, mais recroquevillés, ondu- lés, très longs et enchevêtrés les uns dans les autres, de façon à former un feutre dense et plus épais que toute l’épaisseur du limbe. Les cellules épidermiques ont une cuticule faible et des parois presque également minces de tous les côtés. Elles sont sensiblement plus petites que celles de l’épiderme supérieur. En outre, au lieu d’être toutes placées dans an même plan, elles forment une surface irrégulièrement ondulée. C’est au fond des plis ainsi dessinés que se trouvent généralement des stomates qui sont plus petits que ceux de la face supérieure, 466 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE quoique sensiblement conformes. Le mésophylle est net- tement bifacial. Du côté supérieur, il comprend au moins deux rangées de palissades, tandis qu'à la face inférieure se trouve une couche plus faible de chlorenchyme spon- gieux, à éléments faiblement rameux. Les palissades sont réunies aux cellules spongieuses par des cellules collec- trices faiblement caractérisées. Hermas quinquedentata. Gaine. — La coupe transversale de la gaine de cette espèce présente la forme d’un croissant à concavité très accentuée. Le pourtour est moins sinueux que dans l’es- pèce precédente. La gaine est recouverte de poils du côté extérieur, mais est glabre à l’intérieur. Les poils sont plus abondants vers le sommmet. Ils sont recroquevillés et crépus, très allongés et enchevêtrés de façon à consti- tuer un feutre. Les parois en sont assez épaissies, peu éutinisées. Les cloisons transversales sont rares. L’épi- derme possède des cellules médiocres, un peu étirées tangentiellement, à parois extérieures assez fortement cuticularisées. Cet épiderme est sous-tendu, au moins du côté inférieur, par quelques éléments collenchymateux. Le corps de la gaine est occupé par un parenchyme à gros éléments incolores. Les faisceaux, au nombre d’en- viron sept, possèdent un péricycle non collenchymateux. Le bois est presque entièrement constitué par des trachées spiralées, sans intercalation de parenchyme, si ce n’est dans la région endoxylaire qui est très peu développée. Le liber forme à la périphérie du bois une mince couche à péricycle périphérique, non collenchymateux. Les canaux sécréteurs sont placés en face du liber de chaque DANS LE GENRE HERMAS. 467 faisceau. En outre il existe quelques canaux plus petits, disséminés sans ordre. Pétiole. — La coupe transversale de la partie inférieure du pétiole a aussi la forme d’un croissant, dont le som- met est formé par une côte assez marquée. Les sinuosi- tés du contour sont moins nombreuses que dans la gaine. La face dorsale du pétiole est recouverte de poils qui forment un feutre moins épais que celui décrit pour la gaine. La face supérieure est glabre. Les cellules de l’épiderme ont une section transversale isodiamétrique ou allongée tangentiellement. Elles ont des parois très épaissies et fortement cuticularisées du côté extérieur. La couche de collenchyme qui sous-tend l’épiderme est forte de deux à quatre assises. La partie intérieure du pétiole est remplie par un parenchyme incolore, dont les éléments sont plus petits dans les parties rapprochées des faisceaux. Ces faisceaux sort en général au nombre de sept, et pré- sentent d’ailleurs la même organisation que dans la gaine. Îl en est de même pour les canaux sécréteurs. Quant au chlorenchyme il est très peu développé et appa- raît en mince bande sous l’épiderme supérieur et sur une petite étendue des faces latérales. Limbe ; nervure médiane. — La nervure médiane fait très fortement saillie en dessous, tandis qu’elle correspond, à la face supérieure, à une rainure très marquée. En section transversale la nervure se rattache au corps de la feuille par un isthme étroit. Sur le côté dorsal l'épiderme possède des éléments médiocres, à parois extérieures très épais- sies et cuticularisées, à cuticule plissée. L’épiderme porte de très nombreux poils. A la face supérieure, au fond de la rainure, l’épiderme possède des éléments de forme analogue, tandis que sur les flancs on constate la présence 468 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE de cellules qui prennent graduellement les caractères de l’épiderme interneural et qui se distinguent de ce dernier par la présence de poils. L’épiderme inférieur est régu- lièrement sous-tendu par une couche de collenchyme, forte de deux à trois assises. Cette couche se retrouve ré- duite à une seule assise sous l’épiderme supérieur. Le corps de la nervure est occupé par un parenchyme volu- mineux, à gros éléments sphérico-polyédriques, à parois minces. Les faisceaux sont au nombre de trois groupés en demi-cercle. Leur structure ne diffère en rien de ceux du pétiole et de la gaine. Les latéraux donnent à droite et à gauche des branches qui se rendent dans les nervu- res latérales. Pour ce qui est des canaux sécréteurs, leur disposition ést extrêmement irrégulière. Il en existe tou- Jours deux ou trois dans le parenchyme qui occupe la con- cavité des faisceaux. Quant au chlorenchyme, il n’est dé- veloppé dans la nervure médiane que sous la forme d’une couche à caractère mal défini et souvent inconstante, qui passe sous le collenchyme hypodermique de la face supé- rieure. Vers le sommet de la feuille le collenchyme hypo- dermique se réduit à une seule assise sous-tendue d’une mince bande de chlorenchyme. Nervures latérales et nervilles. — Dans ces nervures il n'existe plus qu’un seul faisceau, accompagné d’un gros canal sécréteur qui flanque l’endoxyle. Le bois et le liber ne présentent aucun caractère particulier. En revanche le collenchyme a disparu et le parenchyme qui occupe le corps de la nervure est plus ou moins garni de chloro- plastes. Il est intéressant de remarquer que les cellules épidermiques à la face inférieure ont un calibre beaucoup plus considérable que les éléments interneuraux voisins. Les nervures et nervilles font saillie à la face inférieure. DANS LE GENRE HERMAS. 469 En revanche la rainure qui leur correspond à la face su- périeure est à peine marquée. Tissus interneuraux (fig.6).— Dans cette espèce les épi- Es F1 | : Si [or LA | 5. LE o_ CE. | CS RIRE CHE £ CE el ET Le él AU Æ£7 Fig. 6. — Section transversale des tissus interneuraux dans l’H quinquedentata : Es, épiderme supérieur; Cp, chlorenchyme palissadique: C8 chlorenchyme spon- gieux; O mâcles d’opalate de chaux; Eÿ, épiderme inférieur; S, stomate. Grossis- sement 324/1, dermes sont remarquablement hétérocytiques. Dans l’épi- derme supérieur, les cellules atteignent en hauteur la moitié du diamètre du mésophylle. Leurs parois internes et latérales sont minces, les externes sont très épaissies et fortement cutinisées. Par places ces éléments sont sen- siblement plus hauts que larges. Les parois latérales sont ondulées pendant les périodes de sécheresse. Cet épiderme est dépourvu de poils et de stomates. L’épiderme infé- rieur est microcytique, à éléments d'un calibre plusieurs fois plus petit que l’épiderme supérieur. Il porte de nombreux poils et d'innombrables stomates ARCHIVES, t. VIL — Mai 1899. 33 470 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE Ceux-ci sont insérés au niveau des cellules épidermiques voisines. Leurs arêtes extérieures, entièrement cutinisées sont extrêmement aiguës, les intérieures sont aussi nette- ment marquées. Les lumens sont triangulaires et rétré- cis au contact des lèvres du stomate. Le mésophylle est constitué par une couche de hautes palissades cloison- nées occupant au moins la moitié de l'épaisseur totale du mésophylle et surmontant un chlorenchyme à éléments rameux très serrés. Hermas ciliata. Gaine. — La gaine aplatie ettrès large de l'A. ciliata est formée, en majeure partie, par un parenchyme fonda- mental incolore, à gros éléments polyédriques. Ce paren- chyme diminue graduellement le calibre de ses éléments au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’épiderme, en prenant des allures collenchymateuses. Au milieu de ce parenchyme se trouve une série de faisceaux, placés les uns à coté des autres, mais séparés par de larges bras parenchymateux. Ces faisceaux ont une forme concave, en section transversale, la concavité étant occupée par un massif de sclérenchyme qui protège l’endoxyle, à éléments parenchymateux plus petits et à parois plus tendres. Le bois est formé par des trachées spiralées serrées, mélangées cependant avec des éléments parenchymateux tendres. Dans certains gros faisceaux, particulièrement développés, le bois a une tendance àfor- mer une ceinture concentrique. Le liber forme habituel- lement, à la périphérie du bois, trois larges bandes dans lesquelles on reconnaît assez facilement les tubes criblés à leur calibre. Les bandes libériennes sont soutenues à l’ex- F OR M Re UT DANS LE GENRE HERMAS. 471 térieur par une puissante cuirasse de stéréome péricycli- que. Les canaux sécréteurs accompagnent les faisceaux libéro-ligneux, à raison de deux par faisceau, ils sont si- tués assez loin et à peu près à égale distance du péricy- cle et de l’endoxyle. En outre il existe un certain nombre de canaux sécréteurs disséminés. Quant à l’épiderme, ses caractères sont peu accentués. Il est dépourvu de stoma- tes et porte quelques poils. Pétiole. — Au milieu du pétiole, les différences d’avec la gaine sont encore bien peu marquées. L’épaisseur du parenchyme fondamental à augmenté. Les canaux sécré- teurs de la face supérieure se sont fortement rapprochés de l’endoxyle. En outre, les faisceaux ont décidément adopté la forme concentrique avec trois massifs princi- paux, entourant un ilot central de sclérenchyme endoxy- laire (pl. D. Ces caractères persistent dans la partie du pétiole qui avoisine le limbe. Seulement ici, il existe sous l’épiderme supérieur une couche de chlorenchyme assez nette, tandis que sous l’épiderme dorsal se trouve une épaisse couche de collenchyme, à lumen bizarrement an- guleux. L’épiderme présente sur les deux faces des carac- tères très spéciaux sur lesquels nous reviendrons en décrivant le limbe. Nervure médiane (fig. 7).— La nervure médiane ressem- ble en ceci au pétiole et à la gaine qu’elle est extrêmement large, en forme de ruban. A la face supérieure, on ne s’aperçoit guère de sa présence, car l'épiderme et le chlo- renchyme n’y différent en rien des régions interneurales. A la face inférieure, elles présentent trois saillies qui cor- respondent à trois faisceaux libéro-ligneux. Les faisceaux sont plongés dans un parenchyme fondamental à gros éléments lâches. Ils sont constitués par deux massifs 472 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE ligneux, se regardant par leur masse ventrale, et séparés par un paquet de parenchyme lignifié. Dans le faisceau médian, le paquet de sclérenchyme entoure encore une A 7 TA) Vo AY ox 4 fe (AY \ Fig. 7. — Section transversale d'ensemble de la nervure foliaire médiane de l'H ciliata : Æs, épi- derme supérieur; C'P, chlorenchyme palissadique; Pn, parenchyme fondamental; Æë, épiderme inférieur; Cm, collenchyme de la côte inférieure médiane; C, collenchyme des côtes inférieures latérales ; Cv, chlorenchyme valléculaire inférieur; C8, canaux sécréteurs; F1, faisceaux latéraux, comprenant une masse libéro-ligneuse supérieure (m s) et une masse libéro-ligneuse inférieure (m i) séparées par une bande endoxylaire (ec). Fn, faisceaux médians, comprenant deux masses libéro- ligneuses confluentes (m!) (m?), une masse libero ligneuse inférieure (m°), un diverticule libéro- ligneux (m“) et un massif endoxylaire (c). Fortement grossi. petite masse libéro-ligneuse, qui se détache du faisceau principal, tourné vers la partie dorsale du limbe. L’ori- gine des deux masses libéro-ligneuses se regardant par leur face ventrale s'explique aisément lorsqu'on suit le parcours des faisceaux de la région supérieure du pétiole. On voit que les trois masses libéro-ligneuses constituant le faisceau sont de grosseurs inégales. La plus grosse est tournée du côté inférieur ; les deux autres plus petites se rapprochent du côté supérieur et finissent par se réunir en une seule masse équivalente à celle qui lui fait face. La face dorsale de l’épiderme est sous-tendue dans les côtés par de grosses masses de collenchyme. L’épiderme DANS LE GENRE HERMAS. 473 y est extrêmement microcytique. Quant aux canaux sé- créteurs, leur disposition ne présente aucune particula- rité. Nervilles. — Les nervilles sont entièrement plongées dans le limbe et, sauf la réduction de calibre des massifs constituants, n’offrent rien de particulier. Tissus interneuraux. — L’épiderme supérieur possède des cellules plus hautes que larges, assez grosses, à parois extérieures très épaisses, recouvertes d’une épaisse cuti- cule, plissés. Les latérales sont minces, pourvues ça et là de quelques ponctuations. Les internes sont épaissies un peu à la façon d’un collenchyme, mais pourvues ça et là de larges ponctuations. Les stomates sont enfoncés à mi- côte de la hauteur de l’épiderme. Leurs cellules de bor- dure ont un lumen vaguement triangulaire, acuminé du côté des lèvres de l’ostivle. Les arêtes intérieures sont très courtes et à peine indiquées. En revanche, les inté- rieures sont ascendantes et recouvrent une partie de l’antichambre eisodiale, à la façon d’un toit. Les cellules annexes sont très étroites dans leur partie moyenne, en contact avec le dos des cellules de bordure, et au contraire élargies au-dessus et au-dessous du stomate. L’épiderme inférieur est très différent du précédent. Les parois radia- les et internes en sont minces, les extérieures un peu plus épaisses, à cuticule lisse. Elles sont étirées tangen- tiellement. Les stomates sont plus petits qu’à la face supérieure, presque de la taille des cellules annexes. Leur organisa- tion est d’ailleurs très semblable à celle qui a été décrite plus haut. À l'inverse de l’épiderme supérieur, les poils abondent. Ils sont recroquevillés, ont des parois relati- 47% ANATOMIE .COMPARÉE DE LA FEUILLE vement minces et sont cloisonnés une ou deux fois vers la base. Le chlorenchyme se compose à la face supérieure de deux assises de hautes palissades, très riches en chloro- plastes, à parois minces. Parfois ces cellules sont trans- formées en idioblastes qui contiennent de grosses mâcles d’oxalate de chaux en oursin. Sous les palissades se trou- vent quelques cellules collectrices, beaucoup moins hautes, un peu rameuses. C’est dans cette zone à cellules collec- trices que circulent les anastomoses libéro-ligneuses. Sous la zone collectrice se trouve une très épaisse cou- che de parenchyme spongieux, à éléments rameux, à bras allongés, limitant de volumineux méats intercellulaires. Cette couche spongieuse atteint et dépasse parfois en épaisseur les cellules collectrices et la zone palissadique. A son intérieur circulent des canaux sécréteurs irrégu- lièrement disséminés. … Dents. — Deux mots encore sur les dents si caractéristi- ques pour cette espèce. Un faisceau se dirigevers chaque dent, faisceau qui s’élargit en entrant dans la dent pour se terminer par un massif de trachéides, entouré par un parenchyme incolore. Lorsqu'on examine les dents jeu- nes, on les voit terminées par une pointe fine et conique dans laquelle les cellules épidermiques sont plus petites et les parois externes de celles-ci beaucoup plus minces. Plus tard cette pointe se rompt et le parenchyme de l’épithème correspond directement avec l'extérieur. Ce sont done là de véritables hydathodes dont les fonctions sont facilitées dans la jeunesse par les modifications de l’épiderme porteur d’ailleurs de stomates aquifères assez nombreux et à l’état adulte par la rupture du sommet de là dent. È MDN 19 11e ex TRS DANS LE GENRE HERMAS. 475 S IT. CONCLUSIONS OECOLOGIQUES ET ANATOMIQUES. A. OEcologie. Les pages quiprécèdent ont fait connaitre diverses par- ticularités anatomiques intéressantes qui sont dans un rapport étroit avec le milieu spécial dans lequel vivent les espèces du genre Hermas. Ces particularités se rappor- tent à trois ordres de faits: 1° La protection contre une transpiration exagérée. 2° La mise en réserve de l'eau. 30 L'héliophilie. 1° Protection contre une transpiration exagérée. — La nature des stations affectionnées par les Hermas (rochers arides jusque et au-dessus de 1200 mètres) entraine for- cément une déperdition d’eau considérable, surtout pen- dant les heures du jour. Parmi les nombreux procédés qui peuvent être mis en œuvre pour parer aux excès de la transpiration, ceux qui sont adoptés ici sont le tomen- tum, puis l’épaississement et la cuticularisation des parois externes de l’épiderme. Il est à remarquer que ces deux modes de protection s’exeluent l’un l’autre, c’est-à-dire que les surfaces protégées par des poils abondants n’ont pas les caractères signalés plus haut dans lépiderme et vice versa. On peut résumer les particularités protectrices contre la transpiration de la façon suivante : a) H. gigantea. Les poils forment un feutre épais sur les deux faces. Comme corrélatif l’épiderme est sur les deux faces dépourvu de caractères protectifs particuliers. Celui de la face inférieure est même chlorophyllifère. b) H. villosa. Pas d’indûment à la face supérieure mais 476 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE épiderme à cellules épaisses et cuticularisées. Tomentum à la face inférieure et pas de caractère protectif dans l’épi- derme de cette face. La page supérieure est dépourvue de stomates, l'inférieure en possède. c) H. quinquedentata. Comme l’espèce précédente. d) H. capitata. Comme l’espèce précédente, mais sto- mates à la page supérieure. c) H. ciliata. Comme l'espèce précédente, mais orga- nisation plns parfaite par l’enfoncement de stomates. 2° Mise en réserve de l’eau. — Quelle que soit l'efficacité des agents protecteurs contre une transpiration exagérée, il est évident que l’utilité de tissus spécialement organisés pour la mise en réserve de l’eau est très grande, étant donné le milieu spécial dans lequel vivent les Hermas. C’est l’épiderme qui fonctionne comme réservoir à eau, mais d'une façon appréciable seulement lorsque la surface de la feuille est dégarnie de poils. En outre lorsque l'épi- . derme est développé comme réservoir à eau, c'est toujours au contact du chlorenchyme palissadique, ce qui est con- forme aux données connues de l'anatomie physiologique‘. Chez l’H. gigantea, par exemple, qui est fortement pro- tégé par un épais tomentum et chez lequel la mise en réserve de l’eau se fait par conséquent beaucoup moins fortement sentir, l’épiderme n'offre pas de caractères spé- Ciaux. Chez l’H. ciliata, en revanche, l’hétérocytie des deux épidermes est manifeste. Dans l’épiderme supérieur ma- crocytique les cellules latérales sont minces et pourvues de quelques ponctuations, les internes sont épaissies, 1 Voyez Haberlandt, Physiologische Pflansenanatomie, édit. 2, page 351. DANS LE GENRE HERMAS. 477 mais communiquent avec les cellules palissadiques au moyen de larges ponctuations. Dans l’A. capitata, l'hétérocytie est encore plus accusée; les cellules épidermiques forment de grands réservoirs à eau à la face supérieure. L’H. quinquedentata présente les mêmes caractères, avec cette particularité en plus que les parois radiales se plis- sent à la façon d’un harmonica en cas de dessication absolument comme dans les célèbres tissus aquifères des Peperomia, étudiés par Westermaier et Haberlandt. L'adaptation la plus remarquable est fournie par l'A. villosa, dans lequel l’épiderme supérieur macrocytique développe ses cellules en palissades, à parois internes très minces et à parois radiales se plissant élégamment par la dessiccation. Dans cette espèce les réservoirs à eau sont souvent aussi élevés que tout le tissu assimilateur sous-jacent. Parmi les Hermas, VI. ciliata est le seul dans lequel le tissu assimilateur passe par-dessus les nervures en sépa- rant l’épiderme des faisceaux. Dans cette plante les élé- ments conducteurs ne communiquent guère directement avec l’épiderme que dans les dents. Cette particularité est d’ailleurs accompagnée d’autres anomalies de struc- ture, ainsi que nous l’avons vu plus haut. Dans les autres espèces, les faisceaux sont reliés avec l’épiderme supérieur par des bandes de parenchyme. Chez l’H. villosa ces bandes de parenchyme ont même des éléments étirés radialement, ce qui facilite naturelle- ment le passage de l’eau amenée des vaisseaux à l’épi- derme. 3° Héliophilie. — Chez aucun Hermas l'héliophilie ne va jusqu'à donner au chlorenchyme une organisation cen- ELU PME RER ÉERNON 478 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE trique. En tête des Hermas, au point de vue de l’hélio- philie, on peut placer l’H. villosa, pourvu de deux rangées de grandes palissades et de deux rangées sous-jacentes de cellules à caractères palissadiques moins accusés; le chlo- renchyme spongieux à éléments arrondis est très peu développé. Puis viendrait l’H. capitata où le chlorenchyme spongieux est beaucpup plus développé, et l’H. quinque- dentata, où les palissades se réduisent à une seule haute assise. Dans l'A. ciliatu la limite entre le chlorenchyne palis- sadique et le chlorenchyme spongieux est absolument tranchée. Le chlorenchyme spongieux a des éléments sé- parés par d'énormes méats aérifères. Il est à remarquer que dans cette espèce le tomentum, qui recouvre la face inférieure, est formé par des poils très recroquevillés, res- semblant beaucoup à ceux que Haberlandit figure pour le Banksia stellata, et qui constituent une protection efficace contre l'accès de l’air extérieur. L'espèce la moins héliophile est l’H. gigantea, dans la- quelle les palissades sont à peine différenciées. Les carac- tères négatifs de cette plante à ce point de vue sont évi- demment en rapport avec l'existence d’un feutre épais sur les deux faces de la feuille. 4° Hydathodes. — I] est probable que les dents del’. villosa fonctionnent comme hydathodes dans leur jeu- nesse, mais, à l’état adulte, les cellules qui en occupent le sommet ont des parois très épaissies qui sont sans rapport avec les fonctions hydathodiques. Il en est autrement dans l'H. ciliata où les dents ont l’organisation des hydathodes les plus typiques avec un renflement considérable du massif trachéidal au milieu de l’épithème. Le fonction- nement de cès hydathodes mériterait d’être étudié sur CRE, T DANS LE GENRE HERMAS. 479 place. Il est singulier que ces organes soient précisément développés sur les feuilles d’une espèce qui nous a déjà présenté de nombreuses anomalies. B. Anatomie. Bon nombre des caractères anatomiques des Hermas ne peuvent pas être mis en relation directe avec le milieu extérieur. Signalons les caractères suivants comme étant les plus importants. Tout d’abord il convient de mentionner les anomalies de structure du système libéro-ligneux dans la gaine, le pétiole et les grosses nervures. Ainsi le faisceau de la gaine peut être immergé dans une cuirasse scléreuse péri- eyelique et endoxylaire enveloppant des ilots de liber (H. gigantea.) Ce manteau peut rester parenchymateux (H. villosa.)Aïnsi encore les faisceaux du pétiole de l’H. gigantea sont entièrement fermés comme ceux des rhizomes des Convallaria et des Polygonatum, à manchon ligneux continu, à endoxyle central. Enfin dans l’H. ciliata les faisceaux adoptent dans le pétiole une forme concentrique, mais avec trois massifs libéro-ligneux principaux entourant un ilot endoxylaire central. Dans la nervure médiane du limbe, cette siruc- ture se modifie par un processus singulier qui donne deux faisceux opposés par leur face ventrale. L'un de ces faisceaux possède en outre sur sa face ventrale un diver- ücule libéro-ligneux plongé dans l’endoxyle. Ces anoma- lies sont en partie nouvelles pour la famille des Ombelliféres et méritaient d'être mises en évidence. Quant aux autres caractères relatifs à la distribution 480 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE du collenchyme dans la gaine, le pétiole et les nervures, le nombre et la situation des canaux sécréteurs, la distribu- tion des oursins d’oxalate de chaux, etc., ce sont là des détails d'intérêt spécifique, qui n’offrent rien de saillant par rapport aux autres Ombellifères connues. $ IV. CONCLUSIONS SYSTÉMATIQUES. Les cinq espèces que nous venons d'étudier ne possèdent pas, dans leurs feuilles, des caractères anatomiques com- muns permettant de reconnaitre, à coup sûr, le genre Hermas de tous les autres genres d'Ombellifères. En re- vanche, ces espèces se distinguent admirablement les unes des autres par une foule de caractères anatomiques. C’est à tel point que, pour faire une clef analytique exprimant les affinités telles qu’elles ressortant de la structure de la feuille, il faudrait reproduire presque en entier notre K descriptif. Nous nous bornons donc aux indications som- maires suivantes, renvoyant aux descriptions pour de plus amples détails. Ï. Epais feutre pileux sur les deux faces de la feuille. Epidermes homocytiques ou presque homocytiques à petits éléments, sur les deux faces. Mésophylle à chlo- renchyme palissadique peu net. Faisceaux de la gaine en partie concentrique.. H. gigantea. IL Poils nuls ou presque nuls à la face supérieure, Epidermes hétérocytiques. Mésophylle à une ou plu- sieurs rangées de palissades nettement développées. 1. Mésophylle interrompu par le parenchyme neural. Nervures foliaires à faisceaux plus ou moins disposés en arcs et-simples. DANS LE GENRE HERMAS. 481 A. Stomates dans l’épiderme supérieur ; celui-ci à parois extérieures médiocrementépaissies /. capitata. B. Pas de stomates à la face supérieure ; épiderme à parois extérieures très épaisses, à parois latérales s’ondulant par la dessication. a) Cellules de l’épiderme supérieur plus ou moins palissadiques en section transversale ; plusieurs ran- _gées de palissades.… 7. villosa. b) Cellules de l’épiderme supérieur nettement palis- sadiques en section transversale; une seule rangée de palissades.. H. quinquedentata. 2. Mésophylle à chlorenchyme palissadique non inter- rompu par les nervures. Nervures foliaires médianes à faisceaux parallèles divisés en deux masses qui se regardent par leur face ventrale. Chlorenchyme spon- gieux très épais et très lacuneux... A. ciliata. d LR UC, à NA u LEE PRE NR BULLETIN. SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. R. Nierzki et W. GEUSE. SUR LES PRODUITS D'OXYDATION DE LA DIQUINOYLTETROXIME. (Berichte XXXII, p. 505, Bâle). Les auteurs ont oxydé la diquinoyltétroxime en solution concentrée dans le carbonate de soude au moyen de l'hypo- chlorite de soude et à froid, ils ont obtenu de cette maniêre le tétranitrosobenzène C°H? (NO)* (1.2.3.4.) lequel cristallise en aiguilles, F = 93°. Ils ont essayé de transformer ce com- posé en tétranitrobenzène par oxydation au moyen de HNO® mais ce n’est qu'en le chauffant longtemps avec un acide très concentré, de D = 1.52 qu'il est attaqué et dans ce cas il y a introduction d’un groupe nitro et formation d’un tetranitroso- nitrobenzène CH. NO° (NO), (1.2.3.4.5.) lequel cristallise en aiguilles, F — 158. Le rendement est très mauvais. Il y a longtemps que l’un des auteurs et Blumenthal ont cherché à oxyder la tétroxime au moyen de l'acide nitrique et qu’ils ont obtenu une petite quantité du tétranitro-phénol. On s’est de- mandé si ce tétranitrophénol se formait réellement au moyen de la tétroxime pure ou s’il provenait d’une petite quantité de trioxime renfermée dans ce produit. Pour répondre à cette question les auteurs ont préparé de nouveau de la té- troxime absolument pure et ils l’ont soumise à l’action de l'acide nitrique de D — 1.4 en maintenant la température à 35-400 : ils ont obtenu ainsi un composé cristallisé en aiguil- les jaune foncé, F — 68°, qui se distingue du tétranitrosoben- zène en ce sens qu'il est complètement soluble dans les al- calis; cette solution absorbe l'oxygène de l’air et fournit bien- CHIMIE. 483 tôt un précipité fusible à 93°, constitué par le télranitroso- benzène. La substance fusible à 68°, correspond à la formule CSHÉN ‘0, elle renferme deux atomes d'hydrogène de moins que la tétroxime et deux de plus que le tétranitrosobenzène, c’est donc une dinitroso-dioxime de la formule — N'0H N°20 En, 41 — N. 0H F. HERSTEIN ET ST. voN KOSTANECKI. SUR LA 4’-MÉTHOXY- BENZALCUMARANONE (Berichte XXXIL, p.318, Berne). Les données que l’on a jusqu'ici sur la constitution des matières colorantes végétales jaunes que l’on peut considé- rer comme des oxyflavones ou oxyflavonols, ont engagé les auteurs à faire la synthèse des oxyflavones renfermant le résida de lacide anisique. Ils ont dans ce but condensé l’o- oxyacétophénone avec l’aldéhyde anisique et cherché à trans- former la 2'-oxy-anisalacétophénone ainsi préparée en 4'-méthoxyflavone, mais au lieu d'obtenir ce dérivé de la flavone ils ont obtenu la Z’-méthorybenzalcumaranone (ani- salcumaranone) la réaction se passant de la même manière que dans le cas de la 2'-oxypipéronalacétophénone étudiée par l’un des auteurs et Feuerstein. L’anisalcumaranone (0) Ce à C — CH. CH. OCH® obtenue en traitant OC par la potasse alcoolique le dibromure de la 2° acétoxyani- salacétophénone est en longues aiguilles jaunes, F — 133°.5 — 134°.5, elle se dissout dans H?S0“ conc. en orange et four- nit par ébullition avec l’alcoolate de sodium une résine inso- luble dans l’alcool. Bednarski à fait réagir, dans le même ordre d’idées, l’aldéhyde éthvlsalicylique sur l’o-oxyacétophé- none, il a obtenu la 2’-oxy-2-éthoxybenzalacétophénone ainsi que son dérivé acétylé mais il n’a pas réussi jusqu'ici à préparer le dibromure à l’état cristallisé. La 2'-oxy-2-étho- 484 BULLETIN SCIENTIFIQUE. æybenzalacétophénone est en aiguilles jaunes, F — 61°, solu- bles en orange dans H?S0* conc., son dérivé acétylé est en feuillets jaune pâle, F — 68°. ST. VON KoSTANECKI ET F. W. Osrus. SUR LA 3.4" DIOXYFLA- vonE. (Berichte XXXII, p. 321, Berne). Les travaux précédents ont montré que l’éther éthylique de l’acétyl-pipéronalrésacétophénone se comporte différem- ment sous l’action de la potasse alcoolique que le dérivé cor- respondant du benzal, il en est de même des dérivés de l’o- oxyacétophénone. En revanche dans la série du naphtalène la nature du résidu aldéhydique paraît être sans influence, le produit final étant toujours un dérivé de la naphtoflavone. On s’est démandé quelle influence un autre résidu aldéhy- dique pourrait avoir sur la réaction en question ce qui à donné lieu aux recherches signalées dans le mémoire précé- dent de Herstein et von Kostanecki. Enfin les auteurs du présent mémoire ont combiné l’aldéhyde anisique avec une autre acétophénone-0-hydroxvylée, avec l’éther monoéthyli- que de la résacétophénone, pour examiner si l’éther éthyli- que de l’anisalrésacétophénone pourrait être transformé en dérivé de la flavone. Dans ce cas ils sont bien arrivés à un tel composé soit à la 3-éthoxy-4 méthoxyflavone qu'ils ont ensuite transformée en 3. 4’ dioxyflavone en la traitant par l’alcoolate de sodium. Ce composé cristallise mal, il fond à 315° et se dissout dans la lessive de soude en jaune, H?SO* conc. colore les cristaux de dioxyflavone en jaune, mais la solution est presque incolore avec une belle fluorescence bleue. Le dérivé diacétylé est en aiguilles soyeuses, F — 182 — 1832. G. MATTHAIOPOULOS. CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA MONOCHLOR- ACÉTOXIME (Berichte XXXI, 2396, Zurich). La monochloracétoxime se combine à l’isocyanate de phé- nyle en solution benzénique et donne un éther phénylcarba- CHIMIE. 4835 mique. Le gaz ammoniac sec réagit sur une solution éthérée froide de monochloracétoxyme en formant une trioxyme de la triacétonylamine, sur laquelle réagit l'iodure de méthyle, en donnant un iodométhylate, dont la base n’a pu être isolée. L’iodéthylate se forme plus difficilement. Avec la pipéridine, la monochlorarétoxime donne la pipéridylacétoxime, E. WiNTERSTEIN. PRÉPARATION DE L'ACIDE PHOSPHOTUNGSTIQUE A L'ÉTAT DE PURETÉ (Chem. Zeit. 22 p. 539, Zurich). E. SCHULZE. INFLUENCE DES HYDRATES DE CARBONE SUR LA PRO- DUCTION DES SUBSTANCES ALBUMINOÏDES DANS LES PLANTES. (Landw. Jahrb. 27. p. 516, Zurich). L'auteur croit pouvoir conclure de ses recherches précé- dentes que la présence dans les graines d’une réserve de substances non azotées, n’empêche pas les matières albumi- noïdes de diminuer. ALFRED WERNER. CONSTITUTION DES COMBINAISONS INORGANIQUES avec F. Beppow, A. BaseLzi et F. STEINITZER. COMBINAISONS COMPLEXES DU COBALT AVEC L’AMMONIAQUE. (Zeit. anorg. Chem. 16, p. 109, Zurich). A. WERNER et ALB. MyLius. OXYKOBALTIAKES ET ANHYDROXYKO - BALTIAKES (Zeit. anorg. Chem. 16, p. 245, Zurich). A,.WERNER et H. GRÜGER. COMBINAISONS SULFITOKOBALTAMINÉES (Zeit. anorg. Chem. 16, p. 398, Zurich). A. WERNER et P. PFEIFFER. COMBINAISONS MOLÉCULAIRES DES DÉRIVÉS TÉTRAHALOGÉNES DE L’ÉTAIN AVEC LES ALKYLES DE L'ÉTAIN. (Zeit. anorg. Chem. 17, p. 82, Zurich). ARCHIVES, t. VIL — Mai 1899. 34 486 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ALFRED WERNEB. COMBINAISONS DES CHLORURES ENTRE EUX (Zeit. anorg. Chem. 19, p. 158, Zurich). E. Hargeck et G. LUNGE. ACTION DE L'OXYDE DE CARBONE SUR LE PLATINE ET LE PALLADIUM (Zeit. anorg. Chem. 16, p. 50, Zurich). Les auteurs ont remarqué que l’oxyde de carbone est ab- sorbé par ja mousse de platine et de palladium, et paraît for- mer avec ces métaux une véritable combinaison, qui n’est pas détruite par l’action d’autres gaz, mais bien etsubitement à une température de 250°. E. Harngeck et G. LUNGE. MÉTHODES D’ANALYSES DU CARBONE DANS LE FER. (Zeit. anorg. Chem. 16, p. 67, Zurich). Le résultat auquel sont arrivés ces chimistes en compa- rant les différentes méthodes en usage pour doser le carbone dans le fer ou l’acier est que celle de Corleis est la plus exacte mais que celle de Lunge et Marchlewski est plus rapide et ‘plus commode quoique donnant des résultats d'analyses pour le carbone de près de 0,03 °/, trop faibles. E. HarBeck et G. LUNGE. SÉPARATION QUANTITATIVE DE L'ÉTHY- LÈNE ET DU BENZÈNE A L'ÉTAT DE VAPEUR (Zeit. anorg. Chem. 16, p. 26, Zurich). La méthode est compliquée et peu pratique et ne peut s’ap- pliquer à l’analyse du gaz d'éclairage à cause de la présence de CO. Dans ce travail les auteurs étudient aussi l’action de l'hydrogène et de l’éthylène sur la mousse de platine, l’action de la vapeur de benzène sur l'hydrogène et la mousse de pla- tine, et enfin l’action de l’éthylène et du benzène à l’état de vapeurs sur l'hydrogène et la mousse de platine. CHIMIE. 487 E. Scaucze. DE LA NÉCESSITÉ D'AMÉLIORER LES MÉTHODES D'ANA- LYSE DES SUBSTANCES ALIMENTAIRES (Landw. Vers. Stat. 49, p. #19, Zurich). E. Scauzze. DE La GLUTAMINE DANS LES PLANTES (Land. Ver. Stat. 49, p. 442, Zurich). L'auteur a constaté la présence de la glutamine dans 22 plantes appartenant à 10 familles. De même que dans plu- sieurs familles l’asparagine s’accumule pendant la germina- tion (papilionacées, graminées) de même aussi la glutamine s'accumule dans d’autres (crucifères). J, WERDER. DU REFRACTOMÈTRE DANS L’ANALYSE DES CIRES (Chem. Zeitg. 22, p. 38 et 59. St-Gall). Ce chimiste recommande l'emploi du réfractomèêtre dans l'analyse des cires, il donne une table des valeurs de réfraction de différentes cires ainsi que de quelques falsifica- tions. N. GerBER et MM. CRAANDIZK. DÉTERMINATION DE LA GRAISSE ET DE L'EAU DANS LA CRÈME, LE BEURRE, LE FROMAGE ET LE LAIT CONDENSÉ (Müilch Zeitg. 27, p. 35, 273, 290, 449, 593 et 611, Zurich). Les auteurs ont construit un nouveau butyromèlre et donnent les résultats qu’ils ont obtenus avec cet instrument ainsi que les précaulions à prendre dans l'analyse. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 11 janvier 1899. L. de la Rive. Sur la propagation d’un allongement graduel dans un fil élasti- que. — Lugeon. Géologie et géophysique du Caucase. — H. Mœbhlenbruck. Agitateur pour cuvettes photographiques. — F.-A. Forel. Sur la carpe de nos lacs. M. L. pe LA Rive. Sur la propagations d'un allongement graduel dans un fil élastique. Les deux extrémités d’un fil élas- _tique sont l’une fixe el l’autre assujettie à se mouvoir avec une vilesse constante. La solution mathématique du pro- blème conduit aux conséquences suivantes : Le mouvement d'un point quelconque du filest périodique et il a lieu avec la même vitesse que celle de l'extrémité. La durée est comprise entre l'instant où une perturbation partie au temps initial de l’extrémité mobile parvient au point el l'instant où après réflexion à l'extrémité fixé, elle repasse par le point. Il en résulte que la durée du mouvement est d’au- tant moindre que le point est rapproché de l'extrémité fixe. L'auteur peut montrer, avec l’aide obligeante qui lui est offerte dans l’auditoire de physique, l'expérience, qui vérifie ces résultats. Un ressort en hélice de 7 m. de longeur est sus- pendu verticalement et son extrémité inférieure est tirée par un cordon s’enroulant sur un cylindre tournant, et se trouve par conséquent assujettie à une vitesse constante. A 1,50 m. du point de suspension, les spires de l’hélice sont projetées is CH EN SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 489 sur un écran au moyen d’une lampe électrique et d’un objec- tif. Une échelle à traits horizontaux est tracée sur l’écran de manière à ce qu’on puisse observer le mouvement des spires. Lorsque le cylindre tournant est mis en mouvement, on voit l’image des spires se déplacer par petits mouvements brusques séparés par des temps d’arrêt. On en compte envi- ron 33 pour un tour du cylindre ce qui correspond à une vitesse de propagation de 10 m. par seconde. Le mouve- ment projeté est de bas en haut parce que l’image est ren- versée. M. M. Luceon fait une conférence accompagnée de projec- tions sur la Géologie et la géophysique du Caucase. M. H. MüazeNBrucx présente un agitateur universel pour cuvettes photographiques. Inventé et breveté par M. Messaz, photographe, cet appareil a été perfectionné et construit par la Société anonyme de Construction d’Instruments de Préci- sion à Lausanne. L'appareil se compose essentiellement d’une petite tur- bine genre Pelton dont l’axe est muni à une de ses extré- mité d’une vis sans fin en acier. Celte vis sans fin engrène sur une roue dentée de 120 dents tournant horizontalement, et faisant par suite de la réduction de vitesse occasionnée par la vis sans fin environ 40 à 50 tours par minute, Une tige verticale repose à sa partie supérieure sur une rotule tandis que la partie inférieure pénètre dans un trou excentrique percé dans le corps de la roue dentée qui joue ainsi le rôle d’une manivelle sur la tige verticale. Celle-ci porte enfin à son extrémité supérieure un large plateau rivé, sur lequel on place les cuvettes auxquelles l'appareil lorsqu'il fonctionne communique un mouvement oscillant. On comprend l'utilité de cet appareil qui permet un déve- loppement régulier de plusieurs clichés simultanément et économise un temps considérable à l'opérateur. La consom- mation d’eau de la turbine est du reste très faible, et celle-ci peut fonctionner depuis 20 à 30 mètres de pression. M. F.-A. ForeL rappelle que la Carpe des lacs, Cyprinus 490 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. carpio (L) est, d’après les auteurs, d’origine méridionale ou orientale. Cette opinion semblait réfutée par la trouvaille faite par Rütimeyer d’ossements de la carpe dans les palafittes de Moosseedorfsee, âge de la pierre très ancien (Fauna des Pfahlbauten p. 41, Zurich, 1860). M. le professeur Th. Studer a vérifié sur les fossiles originaux conservés au Musée de Berne la détermination de Rütimever, il n’y a pas retrouvé trace de carpe : mais bien des nombreuses écailles de Ja Brème, Abramis brama (L). L’objection basée sur les soi- disant carpes de Moosseedorfsee de l’âge néolithique tombe donc définitivement. Séance du 25 janvier. H. Dufour. Coup de vent du 2 janvier 1899. — Le même. Caractères météorologiques des périodes de beau temps. — L. Pelet. Analyse des gaz résiduels dans l’air confiné. M. Henri Durour donne quelques renseignements sur le violent coup de vent du sud-ouest, du 2 janvier 1899. C'est à partir de midi, le 1% janvier, que le vent d’ouest-sud- ouest fraîchit pour devenir fort dans la soirée. Les vitesses moyennes observées à l’enregistreur donnent les valeurs suivantes: Le janvier. Midi à 3 h. 17 k, à l'heure. 3 à 6h. 29% » 6à9h. 19 » ) 9 à minuit 39 100 » 2 janvier. Minuit àGh. 23 » Ù 6à9h. 15 > » 9à12h. st ) 12à3h. 58 » ) 3àa6h. &7 » 6à9h. 33 » 9 à minuit 29:35 » Le maximum a été observé à 2 !}, la vitesse était alors de 18,8 par seconde, soit 67 k. 5 à l'heure, En comparant les observations directes avec les valeurs moyennes déduites des 3 heures d'observations, on voit que SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 491 la vitesse atteint de 2 à 2 ‘/, fois, dans certains cas, la valeur moyenne. La pression peut donc atteindre quatre fois au moins, celle déduite des vitesses moyennes. Ce fait explique le renversement d'objets par des vents qui ne sont pas exceptionnellement rapides en valeur moyenne, mais qui présentent de fortes variations. Le coup de vent d’ouest-sud-ouest du 2 janvier ayant amené en peu de temps des masses considérables d'air chaud et humide sur notre pays, le thermomètre et l'hygro- mêtre ont subi des variations très brusques. Le thermo- mètre est rapidement monté dès 7 h. 30 du matin pour atteindre un maximum de: 8°,6 à 3 h., à partir de ce moment une baisse prononcée se produit jusqu’à 8 h. 30, elle se termine par une chüte thermométrique de 3° entre 8 h. 50 et 9 h. du soir où la température est de 2°. En même temps l’hygromèêtre subit des variations extré- mement rapides, dès 11 h. du matin, oscillant à plusieurs reprises de 100 °, à 40 *’, d'humidité relative dans l’après- midi. Ces caractères de variabilité du sud-ouest pour la violence. la température et humidité sont très différents de ceux qui dominent par un coup de vent du N.N.E., tel que la bise du 4 au 8 oct. 1897. La vitesse, moindre il est vrai que celle du sud-ouest, n’a pas dépassé à Lausanne 45 kil. à l'heure pendant les 5 jours de sa durée. La température à subi une baisse lente et régu- lière du 4 au 9. L’oscillation diurne est très atténuée, elle ne dépasse pas 3 à 4 degrés le 7 ; tandis qu’elle se relève à 10° dès que la bise tombe le 9. L’hygromètre cesse presque entièrement d’avoir une variation diurne pendant la période de grande bise, l’humidité relative oscille le 7 entre 67 et 70 °/, tandis que le 9, premier jour de calme, elle varie de 80 à 40 °/, et que le % avant le début de la bise elle a varié de 28 à 73 °/.. Ces chiffres observés à un peu plus d’un an d'intervalle dans les mêmes conditions, avec les mêmes instruments, montrent d’une facon nette les caractères typiques de deux vents dominants sur le plateau entre les Alpes et le Jura. 499 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Parmi les coups de bise particulièrement violents, l’un des derniers est celui du 1% octobre 189%, qui avait atteint à Genève 90 kil. à l'heure, soit 25 m. par seconde. M. Henri Durour donne les détails suivants sur les carac- tères météorologiques de périodes de beau temps tels qu’on a pu les observer dans les deux séries de beaux jours, du 12 au 28 août et du 3 au 10 septembre 1898. La variation diurne de la température présente pendant ces périodes une régularité remarquable. Du 12 au 21 août, le thermomètre monte dès 6 h. ou 6 ‘/, du matin jusqu’à 3 !/, ou 4 ’/, de l'après-midi; la durée du maximum est plus longue que celle du minimum. La courbe ascendante monte rapidement jusqu’à midi, puis présente une inflexion indi- quant un ralentissement dans l’accroissement de la tempé- rature; à partir d’une heure et demie la courbe se relève de nouveau, mais plus lentement qu'avant midi, pour atteindre entre 3 h. et 4h. la région de maximum. Un caractère très net d'une période de temps stable est celui-ci: les maxima et les minima des journées successives ne diffèrent pas beaucoup et surtout les différences ne vont pas en s’accentuant rapidement comme c’est le cas lorsque quelques jours de beau se terminent par des orages. Les minima de nuit s'élèvent ordinairement alors chaque jour, c’est le signe à peu près certain de la fin du beau temps. La belle période du 13 au 22, donne les différences suivantes des minima et maxima successifs : Dates Différences des maxima Différences des minima. 12 + 3.3 + 2.2 13 AS + 929 14 — 1.0 — (0.2 15 + 2.0 + 0.6 16 + 0.5 + 0.4 17 — (0.3 + 1.0 18 + 0.4 + AA 19 + 0.4 — cha 20. + 1.0 +15 21 + 15 — 0.5 22 — 6.3 — 0.0 L's e - 0) APCE 7e SÉANCES DÉ LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 493 Les mêmes caractères se retrouvent pour la période éga- lement belle du 3 au 10 septembre. Les variations de l’hygromètre présentent une régularité semblable à celle du thermomètre. On constate ordinaire- ment un maximum d'humidité relative, aux environs de 6 h. du matin et un minimum à 4 h. de l'après-midi; parfois cependant un premier maximum a lieu à minuit, les valeurs du maximum varient de 70 à 74 °/,, le minima atteint 20 °/.. Le régime des vents présente un intérêt particulier, car les périodes de beau temps prolongé, permettent seules de se rendre compte des vents locaux à Lausanne et du rôle que le lac joue dans leur formation. Ces vents sont très réguliers et ont les allures suivantes dans une belle journée: Dès 7 h. !/, du soir, le vent du N.-E. souffle régulièrement avec une vitesse modérée, 4 kil. à 5 kil. à l’heure, jusqu’à 7 h. du malin; une période de calme lui succède jusqu’à 10 b. !/, ou 11 h., parfois même elle se prolonge jusqu’à midi; le vent souffle ensuite de l’est, puis du sud-est, du sud, et enfin du sud-ouest jusqu’à 6 heures; le calme se rétablit de 6 h. à 7 h. ‘/, et le même cycle recommence. La rotation E., S.-E., S. se fait d’abord assez rapidement jusqu’à ce que le vent du S.-W. s’élablisse à 3 h. environ, c'est lui qui dure le plus longtemps, de 3 h. à 6 heures. Cette rotation correspond parfaitement au régime de l’in- solation des pentes qui depuis les collines dominant Lau- sanne descendent jusqu’au lac ; à partir de 2 ou 3 h., l'appel produit par l’échauffement des pentes regardant le S.-W. détermine lafflax de l'air venant du lac dans la direction S.-W. N.-E. Le régime de nuit correspond aussi à l’action de la nappe chaude du Léman sur l'air refroidi des pentes qui le dominent. Il est probable qu’il faut attribuer le ralentissement dans l'accroissement de la température dès midi, à l’action du courant ascendant du vent du lac qui débute entre 11 h. et midi et souffle à ce moment-{à de l’est et du sud-est. M. PELEr expose quelques résultats d'analyse des gaz résidueis dans l'air confiné. En faisant brûler sous une cloche 494 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. différents corps combustibles (bougie, soufre, phosphore, alcool, térébenthine), l'extinction se produisait au bout de quelques instants; les gaz étaient analysés et les résultats ramenés à la quantité d'air primitif en ‘/,. Îl trouvait que l'extinction se produisait aux points suivants. Oxygène disparu. Oxygène restant. Bougie 4.5 - 5.2 16.25 - 15.6 Soufre 10.43 - 12.6 10.37 - 8.20 Phosphore 20.8 == Alcool 9.32 11.48 Térébenthine 9.0 118 La cloche avec laquelle il opérait avait une capacité de 10 litres. Le nombre de bougies employées était de 3. Le soufre, placé dans une capsule, était au préalable fondu, puis enflammé. Pour le soufre et le phosphore, il était facile de se rendre compte que la S. et P. était suffisante, car une partie du S. et P. non brülés était volatilisée à cause de leur haute tem- pérature et se déposait sous forme d’une fine poussière sar les parois de la cloche. Ces faits tendent à prouver que la limite de combustibilité était bien atteinte d’ailleurs pour les uns comme pour les autres, les chiffres indiqués sont le résultat d’une nombreuse série d'essais. Séance du 1° février. A. Tauxe. Appareil pour la photographie nocturne. — P. Jaccard. Contribution à l'étude de l’évolution. M. A. TauxE présente un appareil permettant la photogra- phie à la lumière artificielle dont il est l’inventeur. Cet appareil se compose d’une rampe de dix becs de gaz d'éclairage ordinaire qui peuvent, par un simple déclanche- ment, se transformer en becs Bunsen, produisant la chaleur nécessaire à la combustion du magnésium. En avant de chacun de ces becs se trouve une petite cap- sule destinée à recevoir la poudre de magnésium, qu'un courant d’air comprimé projette sur la flamme. 24 NI ER SEANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 495 Lorsque l'appareil est prêt à fonctionner, on allume la rampe de gaz qui permet une mise au point exacte, puisqu'elle oc- cupe la même place qu’occupe au moment de l’opération le foyer magnésium, Une simple pression sur une poire à main, déclanche l’obturateur de l'appareil photographique, projette la poudre de magnésium sur les becs, éteint ceux-ci une fois l’opéra- tion terminée afin d'éviter tout accident et rabat en même temps sur le tout une tente en étoffe légère et incombustible qui retient la fumée prisonnière. M. P. Jaccarp présente la dernière partie de son éfude sur l’évolution. Séance du 15 février. E. Chuard. Sur les scories phosphatées. — J. Amann. Sur le pouvoir optique des objectifs photographiques. M. E. Cauarp, prof., rappelle qu'en avril 1887 il communi- quait à la société quelques observations sur la composition et le mode de désagrégation des scories phosphatées, obtenues comme sous-produit de l'application du procédé Thomas-Gil- christ aux fontes phosphoreuses, scories dont l'emploi comme engrais commençait alors dans notre pays. En exposant les résultats auxquels on venait d’arriver, concernant la présence dans les scories phosphatées d’une nouvelle forme du phosphate de chaux, le phosphate tétra- calcique Ca,P,0,. qui présente vis-à-vis du réactif citro-am- moniacal la même solubilité que le phosphate di-calcique, M. Chuard faisait ressortir l'intérêt que présenterait la syn- thèse de ce phosphate tétracalcique, par action de la chaux sur les phosphates naturels, à haute température. Des essais entrepris dès cette époque n’avaient pas donné de résultats positifs, étant donné la difficulté d’atteindre une température suffisamment élevée. Or, aujourd’hui, cette synthèse a été obtenue et cela dans des conditions qui permettront probablement de réaliser le progrès déjà indiqué en 1887: transformer les phosphates 496 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. naturels, difficilement assimilables et, par suite, d’un emploi direct restreint, en phosphates plus solubles et plus actifs. Le D: Wolter, en associant aux phosphates naturels de la chaux, ou plus simplement de la craie, et des matières sus- ceptibles de donner des silicates alcalins, agissant comme fondants, a obtenu un produit dont la solubilité au citrate rappelle celle des scories. Voici par exemple un mélange in- diqué par M. Wolter. phosphate naturel 100 kil. craie 80 » SO,Na, 60 » sable 54 5» Un phosphate obtenu par chauffage à haute température de ce mélange, avait, sur 15,5 °/, d’acide phosphorique total 145 d'acide phophorique soluble au citrate, et donnait comme engrais des résultats comparables à ceux des super- phosphates. M. Wolter à aussi essayé de remplacer la soude par la potasse, soit par la kaïnite (sulfate de potasse et ma- gnésie) et a obtenu ainsi un engrais phosphaté et potassique, dans lequel la potasse demeure suffisamment soluble; elle n’est pas comme on pourrait le craindre, engagée dans des combinaisons silicatées trop peu solubles. On transforme déjà paraît-il d’après ce même principe en Suède, à Wiborgh, les apatites inutilisables pour emploi direct. Au lieu de les traiter par l’acide sulfurique pour les transformer en superphosphate, on les rend plus assimila- bles par une fusion avec le carbonate de soude. Ilse forme- rait ainsi un phosphate quadribasique double, de Ca et Na. Il reste à savoir, si dans la pratique ces réactions sont applicables, c’est-à-dire si l’engrais phosphaté auquel elles conduisent est d’un prix suffisamment inférieur à celui des superphosphates. Dans ce cas, il y aurait là un mode d’utili- sation des phosphates de Bellegarde, par exemple. qu’il vaut la peine de signaler, étant donné le fait que ces phosphates sont à proximité de forces naturelles, capables de fournir ai- sément les conditions de transformation. M. Jules Amaxx fait une communication sur le pouvoir op- MORE SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE, . 497 tique de l'objectif photographique. Ce pouvoir est la mesure de la faculté que l'objectif possède de remplir le but particu- lier auquel il est destiné, d’une façon plus ou moins parfaite. Cette propriété dépend 1° de l’état de correction de l'objectif, 2° de la quantité d'énergie actinique qu’il amène à la plaque sensible. Pratiquement, l’état de correction se mesure par la dimension angulaire du champ de netteté, tandis que la clarté peut être représentée conventionnellement par le rapport du diamètre de l'ouverture utile à la distance focale absolue. En désignant par f celte distance focale, par D le diamètre du champ de netteté mesuré sur la plaque, par d le diamètre de l'ouverture utile, le pouvoir optique P devient : pi D d Dd [ à ff pour éviter des valeurs exclusivement fractionnelles, moins pratiques dans l’usage courant que les nombres entiers, il convient de multiplier conventionnellement ce pouvoir opli- que par 4100. D d Les deux facteurs RS et Fe peuvent être nommés les facteurs cardinaux de champ et de clarté du pouvoir optique. Ce sujet se trouve du reste développé dans un mémoire des- tiné à paraître in extenso dans le Bulletin de la “ociété fran- çaise de photographie. Séance du 1° mars. H. Mœhlenbruck. Sur un nouveau compteur d'électricité. — F.-A. Forel. Sur le Cygnus olor. — Le même. Hypertrichose et pilosisme. M. H. Môacensruck. Les compteurs d'électricité préoccu- pent à juste Litre les inventeurs depuis plusieurs années et le nombre de ces appareils est aujourd’hui légion. Depuis le compteur horaire, les compteurs de quantité à intégration discontinue ou continue, jusqu’au compteur d'énergie, le che- min parcouru est digne d’être remarqué. Le compteur d’éner- 498. SÉANCES DE LA SOCIÉTE VAUDOISE. gie étant le seul qui donne satisfaction au vendeur et à l’ache teur, les inventeurs ont fait des efforts surprenants pour arriver au résuitat désiré. M. Peloux, de Genève, a eu l’heureuse conception d’un compteur d'énergie, dont l'originalité consiste à avoir tous les enroulements fixes ; il se compose pour le système mobile d’un axe, terminé par une pointe mousse reposant sur un saphyr ; sur cet axe sont fixées 4 armatures en fer fixées à 90° l'une de Pautre. Ces armatures sont placées dans Z bobines fixes, etles ex- trémités des fils de leurs enroulements sont connectes d’une part avec les lamelles d’un collecteur fixe, tandis que les autres extrémités, sont reliées ensemble à une résistance de compensation. Ces bobines sont placées excentriquement par rapport à l’axe il en résulte que l’armature prenant la même polarité que le côté de la bobine où elle se trouve, est repoussée par la différence d'intensité des deux demi-plages magnéti- ques de la bobine, lPappareil entre en rotation pour ‘/, de tour et le courant est lancé dans la bobine suivante où la même action se reproduit. Ce système mobile se meut d'autre part dans un champ magnétique formé par deux grosses bobines traversées par le courant d'utilisation tandis que le courant passant dans les petites bobines estpris en dérivation aux bornes + et — d’amenées du courant. Les deux champs sont perpendiculaires. Un disque de cuivre calé sur l’axe et passant entre les pôles de deux aimants déterminent pendant la rotation, des courants de Foucault qui ont pour effet de frei- ner l'appareil et d'empêcher toute accélération. Lorsque le courant d'utilisation circule dans les grosses bobines, 1l a pour effet de produire un champ magnétique plus ou moins intense, et d’attirer les armatures, ce qui produit une vitesse de rotation proportionnelle à l'énergie employée. Cet appa- reil est donc un wattmètre. Une vis sans fin se trouve au sommet de l'axe et commande un numérateur de telle façon que les chiffres indiquentla consommation directe hectowatts heures. De longues études faites sur cet appareil nous con- duit à y apporter de notables modifications qui placent cet SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ YAUDOISE. 499 appareil au premier rang parmi les concurrents. Une série de spectres magnétiques photographiés montrant les défor- mations des champs magnétiques pendant la rotation nous ont permis d'analyser certains phénomènes. Cet appareil se fabrique maintenant en toute capacité variation de 3 à 100 ampères et au-dessus, el pour des tensions de 65 à 500 volts. Il est à remarquer aussi que la consommation d'énergie demandée par l'appareil est des plus minimes; elle est au total de 12 watts ; les petites bobines ont une résistance de 1800 ohms et 8000 tours de fil de ‘/,, de mm., plus une résis- tance fixe de 1200 ohms ce qui la porte au total a 3000 ohms. Les grosses bobines sont composées de bandes de cuivre formant un champ de 500 ampères-tours à pleine charge. La courbe de marche est très sensiblement une ligne droite Le poids du système mobile est de 280 gr. il en résulte que le pivot n’a pas à souffrir avec une charge aussi faible. Les rapports des spécialistes placent ce compteur au pre- mier rang, tant pour la valeur de sa construction mécanique que pour ses qualités électriques et son prix de revient. M. F.-A. Forez a continué sur le cygne domestique, Cygnus olor (Linné), Cygne à l’état demi-sauvage dans le Léman, les observations qu’il a publiées en 1868 sur l'apparition subite d’une variation dans la couleur du plumage des jeunes cygnes ou «cygnets » (Bull. Soc. Vaud. Sc. Nat. X,132). D'une couvée de quatre cygnets nés dans le port de Morges, trois étaient entièrement blancs (premier duvet et premières plumes) un seul avait la livrée grise de tvpe normal, Cette variation s’est reproduite, et de 1868 à 1897 M. Forel a compté, sur 340 cv- gnets du Léman dont il a des notes, 9% individus du type qu’il a appelé faux-albinos, soit près du tiers des jeunes oiseaux observés. La variété faux-albinos semble se multi- plier sur notre lac, où peut-être elle deviendra un jour domi- nante. Cette variété est rare. Dans les voyages en Suisse et à l'étranger, sur des milliers de cygnes qu'il a rencontrés, M. Forel ne l’a retrouvée qu’une seule fois : Une couvée de six Cygnets nés dans un étang de la ville de Nimes (France), 500 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. avait cinq cygnets normaux, un seul de la variété faux- albinos. M. F.-A. Forez a étudié un homme atteint d’hypertrichose ou de pulosisme, promené par son barnum sous le nom de Rham-a-Sama, de provenance et de race inconnues. I a cherché chez lui un caractère différentiel très constant qu’il a reconnu entre l’homme et les autres Primates anthropo- morphes ; à savoir chez l’orang-outang, le chimpanzé, le gorille, le gibbon, l'absence complète de poils dans la cavité de l’aisselle qui est parfaitement glabre, tandis qu’elle mon- tre chez l’homme une touffe de poils assez longs. Le nommé Rham-a-Sama a des poils dans l’aisselle, beaucoup plus que n’en ont les singes anthropomorphes, moins que l’homme normal, beaucoup moins qu’on n’aurait pu le croire chez un individu aussi remarquablement poilu. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE AVRIL 18599 Le 2, très faible gelée blanche le matin. 3, rosée le matin; quelques gouttes de pluie à 7 h. 30 m. du soir; éclairs sur tout l'horizon depuis 7 h. 30 m. 5, pluie dans la nuit. 7, très fort vent de 10 h. du matin à 7 h. du soir ; pluie à 1 h. du soir et depuis 9 h. du soir ; nouvelle neige sur le Jura et les Voirons; grésil à 5 h. 25 m.; neige sur le Salève. 8, pluie la nuit jusqu’à 10 h. du matin et à 7 h. et 9 h. du soir ; fort vent à 7 h. du matin ; très fort vent de 4 h. à 9 h. du -oir; giboulées de grésil à 10 h. 40 m. du matin et à 2 h. 6 m. du soir. 9, légère chute de neige le matin. 10, tort vent à 4 h. du soir ; pluie à 7 h. du soir. 11, fort vent de 10 h. du matin à 1 h du soir ; pluie à 4 h. du soir. 12, forte rosée le matin. 13, forte gelée blanche le matin ; fort vent de { h. à 7 h. du soir ; pluie depuis 7 h. du soir. 14, pluie la nuit jusqu’à 7 h. du matin et à 9 h. du soir: fort vent depuis 10 h. du matin. 15, pluie à 10 h. du matin et à 10 h. du soir ; éclairs et tonnerres à l’W. à 3h. du ù soir et forte chute de grésil de 3 h. 10 m. à 3 h. 32 m. du soir; fort vent de f h. à Th. du soir. 16, pluie la nuit jusqu'à 7 h. du matin; forte bourrasque de pluie de 10 h. 50 m. à 11 h. du matin; arc-en-ciel double à 4 h. 5 m. et pluie à 7 h. du soir ; très fort vent de 10 h. du matin à 1 h. du soir. 17, pluie depuis 7 h. du soir. 18, pluie depuis 4 h. du soir. 19, pluie la nuit jusqu'à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir; forte bise de 4 h. à 9 h. du soir. 20, pluie la nuit jusqu'à À h. du soir ; couronne lunaire à 9 h. 30 m. et léger halo à 10 h. du soir. 21, très forte rosée lé matin ; brouillard enveloppant jusqu'à 10 h. du matin. 22, pluie la nuit jusqu’à 10 h. du matin. 23, forte bise la nuit jusqu'à 10 h. du matin. 24, gelée blanche le matin; très fort vent à 7 h. du soir; quelques gouttes de pluie à 9 h. du soir; pluie depuis 10 h. du soir. 25, pluie dans la nuit et de 7 h. à 9 h. dusoir ; fort vent à 7 h. du matin et à 4h. du soir; arc-en-ciel à 2 h. 30 m. 26, fort vent le matin jusqu'à { h. du soir; pluie à 4 h. et à 9 h. du soir; forte chute de grésil et de pluie, éclairs et tonnerres de 2 h. 10 m. à 2 h. 40 m. du soir; nouvelle neige sur les montagnes environnantes. 27, pluie à 7 h. du matin. 28, très forte rosée le matin. 29, pluie dan la nuit, à 10h. du matin, à #4 h. du soir et depuis9 h. du soir; fort vent à 7 h. du matin; arc-en-ciel double à #4 h. du soir. 30, pluie la nuit jusqu’à 7 h du matin et de #4 h. à 9 h. du soir; fort vent de Th. à 10 h. du matin; arc-en-ciel à 8 h. du matin. ARCHIVES, t. VIL — Mai 1899. 39 Valeurs MAXIMUM. PÉVa à he main 732,26 AMD DEMAIN eee 730,88 LA LL M 10 dE Li ts BR OAtE 735,46 She matnAeL Eee 723,19 DRAM UNE TS OI PACE TENTE 728,99 ARE ROSES tas Or an 716,51 AAA GIDMN SOIT CEE. 726,60 19 à AN: Soir 4 RER 723,40 DA AM h Soir en Re 730,92 DAMON AMmaUNEMEEE TE 723,22 0 AAA SOiNEMR ES PRET 730,69 Résullats des extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MINIMUM. PE D De. 798.95 S:a23 homatin eee sue TRE S A7 7 NE SOIT ETAT 716,30 A0 AAA Et sDir ERA 724,97 134410 0h Soinr ARE URSS 711,68 A7: 270 DURE SOIT NIET 724,69 So ataQue 721.83 9 nunuit 251 LAON 728.69 90 à ALUN: matin. 205800 719,48 9D'ac & he: matt OS 725,65 observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. Observ, MM Total... CÉLIGNY Ch. Pesson | mm | 174.9 P. | | SATIGNY | ATHENAZ Pelletier mm | nn 168.0 | 117.7 J.-J. Decor | COMPESIERES Pellegrin mm 150.0 Durée totale de l’insolation à Jussy : 118h 35m. OBSERVAT. rm | 138.1 COLOGNY JUSSY R. Gautier | M. Micheli mm mm | 432.0 | 123.5 ne | CS me M 8L'E6 S90— OS 86 + GG 600 — 888 +- 8ç‘0 se GE'GGL stop | re) | | | | | | | OTOr * AO UE PASSY VE | 006 00€ | 6% + | g77 | L'GFH | 6'8 fe GVY + Ter |69'0€Z GU'GEL | L6'6 d 88 MIA 0€ | O'Q0F YT “ ce Ce | F'MSS!L 66 | 096 019 | Sert | 918 091 | 9 —- 700 TER ON |GLLEL Gé veL | 80 F + oc ge: | 67: 006 | TT —| #8 Der L ||": LO06 108€ |8 —|989 |Z'ert | ge ie LOT —|906 +- |02'88z OG'SEL | &0'G de 98961 | 86 | IGTOT| GT — | £8 lz9 | UT 190 | OS6 (OLE O6 + | 262 |0Gr+ | re lgze — 0e + |08LeL SL'6L | SVT + |66 C6 | Le | SIG FT —| SR TE LEASS|9 196 | 096 1086 | SL +601 | L'art 8% 97e —|g81e |OS'6EL | SY'GEL | LEE — GUTeL | 97 | L'16 | OT —| Se 8e | 16 MSS|EF GT) 008 |0ES | Ce — | 029 loi | 28 + (RyT + HET GG EG OC'TSL | EU — ZE ceL cr | (0'S6 | VF —| £'e |8'9 IST | 086 1086 | 16 + | One |OGrE UT 6LT —| 968 + lerroes CL'EGL | ST + 06981 56 | 0%6 |°°°"" | "00 |) 6 ANN|" "|" | 006 OC | 06 + | vez Sr | 0e + 0er DITS + \G6'0EZ 69'88 | ce Æ Er oez | ex (006 TT —| 82 lee nl OTE6 | 006 066 | F9 +002 er | 59 + 1e 0 —| ce6 E loreez LT GEL | SL Le CY'CGL | 66 | S%6 | ST —| 92 0%) MAT LOT | OF O6S | 297 | 608 | rer | 9 ere — Gr + |OVSEL 6N'EL OST + 5798 | 1e | 8:96 | ST —| 82 |00 JV, CNITT SET) 000 066 | L98—+ | 696 | 16 + | Ge + tof —| 450 + |OS'86L ETESL OUT + 20981. 0x IGG6 | ET — | 92 |0'0 6 ANN\9F ESF) OO0E OES | Ce 626 | 96 + | E 9 EU T —| cer + JOVERL ES'TGL | SV — 27 28L | GT Re ANTON) exo LOT) 000 089 SLT GLS 061 | Le + 500 —|co8 larger ce GL LVO + CL'H6L | 87 | VE —| 92 [TS Mal ST | 068 00€ |G5 — £c9 | 091 | 92 6er -E! 607.E log 9er 6962 901 + 2962 | LV dr a AT A mie 06 | 068 O9 €9 + 201 | Vert | 0% + lo y —| 7 + 108%6L COL LOT — SC'2EL | 97. 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Th. m. 10 h. m. fh.s, 4h.s. 7h.s. 10h.s im mm mm mm min mm mm mm {re décade 729,23 728,99 729,19 729,35 728,69 728,03 727,94 728,79 r-MN 7215% 72143 72155 721,46 721,02 72064 721,2% 721%#9 JL 725,75 725,43 726,08 726,58 726,17 725,82 725,80 726,44 Mois 72351 72516 725,61 725,79 725,29 72483 725.00 7256d Température. 0 0 0 0 LH 69 + 615 + 665 + ALG1 + 1416 + 13.39 1143 LE 898 JL GA7 + 539 L GA3 L 880 + 1048 E 902 L 7,03 + 6,60 %æ » L 740 + 642 7,40 9.83 + 1240 + 12,04 + 1061 + 871 k 605 + 6,84 + 6,73 - 10.08 + 1295 + 1135 LE 9,70 L 786 ‘Are décade 767 825 798 976 502 D 629 756 PME 798 798 813 672 077 630 811 S33 RE 833 844 865 738 D8D 632 686 828 Mois 799 822 825 662 DD 619 709 806 ‘ Insolation. Chemin Eau de Le Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p. le vent. de neige. mètre. 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm tre déc. + 4,81 + 15,86 + 8,64 0,65 90,2 7,12 16,8 89,33 2% » +3,88 + 1190 + 7,49 0,85 29,9 11,09 70,3 91,99 3e » 501 <+1427 + 824 0,76 30,0 9,67 d1.0 97,02 Mois + 487 AROI + 810 073 1301 929 1381 9278 Dans ce mois l’air a été calme 28,3 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. à été celui de (0,49 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 38°,4 W. er son intensité est égale à 34,8 sur 100. Pet 3, 4, 5, 29, 30, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois D'AVRIL 1599. forte bise de 7 h. du matin à 4 h. du soir. neige à 4 h. du soir et forte bise à 10 h. du soir; hauteur de la neige : 4cm,5. forte bise à 7 h. du matin, à 1 h. et à {0 h. du soir ; brouillard de 7 h. à 10h. du matin et depuis 7 h. du soir. très forte bise le matin jusqu’à 7 h. du soir; neige à 7 h. du matin; brouil- lard à 10 h. du matin; hauteur de la neige : 3°m,2, fort vent de 10 h.du matin à 4 h. du soir; forte bise depuis 7 h. du soir , neige depuis 1 h. du soir; hauteur de la neige . 4cm,0. très forte bise de 7 h. à 10 h. du matin et à 10 h. du soir; neige à { h. du soir et depuis 9 h. du soir ; hauteur de la neige : 12m,5. très forte bise de 7 h. du matin à 4 h. du soir ; brouillard à 7 h. du soir. neige à 7 h. du matin. fort vent à 1 h. du soir et très forte bise depuis 7 h, du soir; neige depuis 7 h. du soir; hauteur de la neige : 12cm,0. , brouillard à 7 h. du soir. très fort vent depuis 1 h. du soir; neige depuis 7 h. du soir. très fort vent pendant tout le jour; neige à 7 h. du matin. fort veut le matin jusqu’à 1 h. du soir et de puis 7 h. du soir. neige le matin jusqu’à 4 h. du soir; hauteur de la neige : 6cm,5 neige à 7 h. du matin; brouillard depuis 7 h. du soir ; hauteur de la neige : 8cm,2. fort vent de 10 h. du matin à 10 h. du soir; brouillard à 10 h. du matin et neige depuis { h. du soir; hauteur de la neige : 20cm,0, , neige à 7 h. du matin, à 4 h. et à 7 h. du soir ; brouillard à 10 h. du matin; hauteur de la neige : 9cm,0. neige jusqu’à 10 h. du matin; brouillard depuis 1 h. du soir; hauteur de la neige : 4cm.U. neige le matin jusqu'à { h. du soir; brouillard depuis 4 h. du soir; forte bise à 1 h. du soir; hauteur de la neige : 10°m,0. brouillard jusqu’à 10 h. du matin. brouillard à 7 h. du soir; neige et fort vent à 10 h. dusoir; hauteur de la neige : {7cm,0 neige jusqu'à 10 h. du matin; hauteur de la neige : 4em,0. , neige depuis 1 h. du soir et forte bise depuis 4 h. du soir; hauteur de la neige : 10cm,0, , brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. brouillard de 10 du matin à 7 h. du soir. neise jusqu’à 10 h. du matin et à 4 h. du soir; brouillard à 1 h. et depuis 7 h. du soir. Le 4°* à 10 h. soir 06 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM 5 à 10 h. soir Sa minuit. 22 0e LE 10 à A MMMUIte EAN TRE 15 A0 bumatin 2. 9% à 4 h matin DD AMINUI eo ee 30 à 10 h. dÉaalete le tete see AONSOIME EM MNT ee d'oustere ls ele uendie nu - 068,99 . 70,84 - 062,73 . 093,80 - 263,92 MINIMUM. 2 à. L'h: mate 0 568.50 8:àA10-h: soir... 551,76 10 2h matin. 000 560,80 193 à 4 h. matin: LE 553,10 AS 10 h: Soir NS 961,95 20 4 h matin. Le 559,60 99-04" he mat T0 eS 564,00 A0 AT NS Soir. NES 290,62 PA PE CR 1 EE ET 563,97 AREAS 690 | | | | | OOT |} DC EN NE aie RUES ENT EEE 2 nt IE a) | OF 609$ | ETF + | 0396 | 0€ 80 |F “AN TETE Des Hé | PRETAES ES re | L6'69S | SS'T + | 07790 | 68 000 | F ‘MS LUE ES TE ne AE EE PAT rl Fe: : | OL'69G | 506 + | 17796 | 8G 860 | F "AN RAS 2 COS RrS rc GE d | OG'LES | SUT — | 68096 | LE LLO | & EN | DL (OL 66 + | £'8 — | QL'E — | 68 — | 08'09S | SOLE | 07% — | SZ | 9% LLO EE MS RUE 0°% L'6 3 E% — | GT + | 190 — | 08198 ‘ 909$ | OFF — | O0'T9S | Ce YO | FT ‘MS è € €T O0 ZT 67 08 -— | 660 — | L9'6 — | 0G9NC | OT ENS | 186 + | 8870 | %G 870 | T7 “HN en SPAS VTT — | S9 — | SU — | 00% — | LFO9G | 00POS | LE + | OL'EE | EC | OOT | f “AN se GER 0 O1 L'4 + | 09 — | 681 — | 09% — | LS EG | SG 096 | 660 — | O9'TAS | Se {00 | F “AN : PRES ES tt LG +) SL — | LEFT — | 66% — | SL'EOS | OO'EOS | FAT + | CES | Fe O0 |} “AN | G 9 0‘% ASOME=L NOEL AG) CT600 00 066 CDI ANT R AP 0E CGONIEFA ANS t & ST 0°6 RO NS Gr TE. | 7601) POP T9 fées G |GCT — | 2609 | 67 860 | 6 ‘MS e | (0 6G 006 | 80 — | OO | £8‘0 — | OF — | 26696 | GO'TOS | LS'T Se FFE || ST €60 | F ‘MS FE (2 & 8 EC ed 0 0 à PE am A LEE 019€ GT A9 EDS | LE C60 | F ‘AS | 9° G9 | FE — | 86 — | GEY — | 266 — | OC I9S | GH'OCG | Ge — | SS'8CS | 97 L9'"0 | 6 ‘MS $ tn nn 66 2 | ee | 0 966 | 08166) 69/9 — 19! 166 ST 660 |/E ‘MS | 0°% € LE — | 06 — | 466 — | 089 — | OESS | US'ESS | YF'£ — | SOS | VE 080 | €: MS | PE AR | Le EE ml SP OT ESS GS'L — | 66 ES | CF (SO LT ‘AN AE c'G O'GE | 68 — | TU1— | OS'L — | GS | ZE'GCC | OS EL | 979 — | 06 | CF £8'0 | T ‘MS PE UE | $ vÿre LU LG + | ET | SCO — | LYY — | QU'I9S | TG ECC | GL'e — | 1€ SCC | F} £LO l'T “aN : RAR E | 60 — | L'EY— | FVO + | 36% — | £L'69C | 0809 | YL'O + | 99 T9 || OF (90 | & "aN rat M AR TE OLA TT 10096 0890 OS GES DEN 6 60 | & ‘AN | L'OI GG | 8S —- | OV | 68% — | US6 — | OS SEC | OL'ICS | 689 — | 68 | 8 L80 16 ‘MS | 8°e 0‘y ! 60 + | 06 — | 090 + | YF% — | 0£'99S | OLESG | 900 — | 9008 | L 670 |} ANSE RS Se rie nel Le + | GE — | 186.+ | SO — | 08‘0LS | 00'L96 | 838 | 46 896 | 9 070 | & ‘AN : (LES LA 1 FO —, 09 — | FLY + | SE — | LS'OLS | 06 296 | EL'8 + | 1E'69$ | 0L0 | & “AIN de 17e) c° GO + | ES — | EST + | 66€ — | CS'L9C | 7Y 906 | 699 + | FS LOS | % | OSO | 7 "IN PS A en LEE 66 + | 80 — | 068 + | 96 + | 09'69€ | 60896 | 98 + | TF6 | € | 600 | F ‘AN ) peines TN Em | 90 — | 664 + | OT -F | 19608 | OL 89S | 9'8 + SO'696 | € 610 | & ‘AN AA Cine de ire 80 + | JE — | 67% + | 660 — | SC'8IS | COL | ES'9 + La Bee | UIUI ‘09 LA: CRETE Q “ “UT LU RLITELU LUTTE | | ® . ; “saInau, "1 #& Sal “a8rau -njosqe “n1osqe “ajemaou | ‘saanon #3 |eydeisoieq ed “2]BUIIOU "saaneq vel £ 22 J'aueuruop} équog ju) ee donner | mon re SE later (antennes | ds . £ Z ST "©" || s EEE TT, æ | ZE VER ‘219U 00 9]d +) aanjexgduae] "2.190184 | 5 | G6GRT TIHAV — “THVNHAA-LNIVS PE 27 508 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD . —— AVRIL 1899. Baromètre. 1h. m. th m. Th.m. 10 h. m. 4hn.s. #h.s. Th.s. 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm re décade... 564,43 564,16 564,19 564,77 564,69 564,33 964,61 564,24 œ% y» .. 358,02 557,88 558,01 558,21 558,18 598,02 558,19 558,41 ge . 562,87 562,28 562,31 562,51 562,68 562,76 562,99 563,21 Mas cr 561,77 561,44 561,50 561,84 561,85 561,70 561,93 561,95 Température. Th. m. 40 h. m. 4 h.s. #h.s. TEE 10 h.s. 0 0 0 0 0 0 d'edécade... — 3,96 — 1,81 — 1,00 — 1,65 — 4,00 — 4,65 CN 6:50 : — 4,85 °— 3,57 — k,47 — 6,2 17m 3 LRO LE nhenB, À1,997 = 0,78. 1 —1 1,26 7 /— STAGE RES Mois 2222: — 8,00 : —: 2,65 :— 1,78 — 2,46 — 66} "0/0 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige- neige tombée. ° 0 mm cm Are décade... — 7,10 + 0,35 0,53 26,6 24,2 de » — 9,80 2}:p'23 0,78 70,8 59,7 FRA — 6,70 + 4,06 0,99 29,9 44,9 Rd PUS ge CUT LT 0-60 ),63 127,2 192,9 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 1,33 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 4ÿ° E., et son intensité est égale à 20,0 sur 100. Archives des Sciences physiques Section transversale d’un faiscc central; Æ, endoxyle; Pf, parenchym F, massifs libéro-ligneux : de droite (| a l’intérieur un arc péricyclique (Pe), des trachées initiales 7r1. Grossissen à x Archives des Sciences physiques et naturelles. Tome VII. Mai 1899. PI IV. Section transversale d’un faisceau composé dans le pétiole de VH. ciliata : 80, îlot de sclérenchyme central; Æ, endoxyle; Pf, parenchyme fondamental; P, éléments selérifiés reliant les massifs libéro-ligneux : F, massifs libéro-ligneux : de droite (74), de gauche ({g), inférieur (+). Chaque masse comprend de l'extérieur à l’intérieur un are péricyclique (Pe), un are libérien (L), une bande ligneuse (B), limitée vers l’intérieur par des trachées initiales 7r4. Grossissement 324/1. SUR LA TRANSFORMATION DES RAYONS X PAR le Dr HURMUZESCU (Avec les planches V et VI.) Dans les premières applications des rayons X à la radiographie on a cherché à obtenir des tubes plus puis- sants pour diminuer le temps de pose, mais on s’aperçut tout de suite d’un inconvénient très grave ; que toutes les plaques étaient voilées, elles n’avaient plus le même contraste entre les parties blanches et les parties noires. Ce voile des radiographies fut attribué à la grande surface d'émission des rayons X de la source et l’on songea à limiter le faisceau agissant au moyen d'écrans métalliques. En employant des écrans de plomb à proxi- mité de la plaque sensible les résultats furent encore moins bons dans certaines expériences. La cause fut alors attribuée à la fluorescence, ou la luminiscence plus ou moins grande que tous les corps sont capables de produire sous l’influence des rayons X. Cette explication parut suffire d'autant plus qu'on trouva que la couche était plus impressionnée quand elle était sur le verre que sur la gélatine ; c’est ainsi aussi que certains métaux en contact avec la couche sensible ont ! Communication faite à la Société Française de Physique, 17 avril 189. Voir l’Eclairage électrique No 17, du 23 avril 1898. ARCHIVES, LL. VIL — Juin 1899. 30 510 SUR LA TRANSFORMATION produit des renforcements que l’on avait attribués à une réflexion des rayons X. Mais l'explication par la fluorescence, c’est-à-dire l'impression par les rayons optiques, devient insuffisante si l’on remarque que par l'interposition d’une feuille de papier ou d'aluminium entre la couche sensible et le métal, le renforcement quoique affaibli se produit encore. En étudiant ce phénomène j'ai été conduit à con- sidérer que les rayons X rencontrant différents obstacles se transforment en d’autres rayons de longueur d'onde plus grande, conformément à la loi de Stokes, que sui- vant la nature du corps frappé pas les rayons X, les longueurs d'onde de rayons transformés peuvent être assez grandes pour impressionner notre réline et alors nous avons la luminiscence des corps fluorescents, ou ils ne sont pas visibles et alors on décelle leur présence par une des trois propriétés connues. Cette transformation‘ des rayons X serait analogue à la transformation des rayons lumineux, sans pouvoir affirmer qu’elle soit absolument identique. Pour suivre l'ordre chronologique je décrirai d’abord les expériences suivantes qui m'ont mis sur la trace de ce phénomène. C mL Al Fe LL SLISS LISA SL ISSESSIS LISE SASS SSL SSI SSI SSI LISI SE ISIN TT 1) t verre Fig. 1. Sur une plaque de verre 13X18 (fig. 1) sont placées ! Comme l’a montré M. Sagnac. C. R. de l’Académie des Sciences. DES RAYONS X. 511 quatre lames métalliques: une de cuivre rouge d'épaisseur 0,1 mm., une de zinc, une d'aluminium et une de fer étamé, l'épaisseur moyenne de ces lames était 0,5 mm. Toutes ces lames présentaient à chaque extrémité un trou circulaire servant comme témoin dans l'impression de la plaque sensible. Les lames étaient disposées dans l’ordre indiqué, laissant entre elles un intervalle de quelques millimètres (3 à #4), et collées sur la plaque de verre pour qu’elles ne changent pas leur position. Le système ainsi préparé, on le place sur une plaque photographique (fig. 2) et on enveloppe le tout dans du TITI III LL LL LL LL LL LL LLL LL LL HS Fig. 2. papier noir, et au-dessus du papier noir on met des pièces de monnaie de cuivre (des sous), après quoi on expose (la gélatine vers le haut) pendant une ou deux secondes aux rayons X. En développant on trouve (radiographie N° 1, PI. V), l’opacité de ces différents métaux et on observe en outre que la superposition des monnaies fait paraître mieux la lame de cuivre et celle d'aluminium disparues presque par leur grande transparence spéciale ici. En regardant de plus près la radiographie N° 1, on 512 SUR LA TRANSFORMATION peut se rendre compte que les bords de ces pièces ne sont pas nets, ce flou tient à l’impression des rayons transformés par le bord du métal, le tube X étant sur la verticale au-dessus de la plaque. Voici une cause d’insuccès dans les radiographies lorsqu'on emploie des écrans métalliques dont les bords sont près de la plaque. Nous obtenons la radiographie N° 2, PI.V, de la manière suivante : au-dessus du système des lames métalliques se trouve une plaque sensible, la gélatine en bas, c’est-à-dire en contact avec les lames, entre elles se trouve une feuille de papier noir couvrant sur une largeur de 2 em. la diagonale de gauche à droite et du haut en bas (fig. 3); CL UM UV LIL VIII, i Fig. 3. le tout est enveloppé du papier noir et au-dessus les trois pièces de monnaie. En faisant agir verticalement les rayons X pendant deux secondes au plus, on constate après développement que les parties se trouvant au-dessus des métaux sont plus fortement impressionnées, même à travers le papier, par suite des rayons transformés par éy me. = À: DES RAYONS X. 513 les lames métalliques. L’intensité de ces impressions varie avec la nature du métal, elle est plus forte pour le zine et plus faible pour l'aluminium. La radiographie N° 3, PI. V, est une variante de la précédente, dans laquelle les pièces de monnaie ont été remplacées par des lames de zinc de 2 mm. d'épaisseur, sur chaque lame entière se trouve une autre plus courte, doublant ainsi l'épaisseur dans la partie moyenne. Dans cette radiographie on voit que les lames métalli- ques apparaissent là seulement où il y a les écrans exté- rieurs en zinc, on remarque donc l'importance de ces écrans pour faire ressortir de faibles différences d'opa- cité. (On peut obtenir avec des écrans appropriés la radiographie d'une main vivante montrant tous les détails de la circulation du sang). Si au lieu de mettre des écrans (pièces de monnaie ou lames de zinc) sur une partie seulement de la plaque, on couvre tout par une feuille de plomb de 3,5 mm. d'épaisseur, dont les bords sont rabattus (fig. #), on ob- 514 SUR LA TRANSFORMATION tient une radiographie N° #, PI. V. Les lames métalliques étant au-dessous de la plaque sensible, les métaux en contact avec la gélatine, le tout est enveloppé dans du papier noir, et au-dessus la feuille de plomb à bord rabattus (voir la figure schématique). Après une pose de trois à quatre minutes aux rayons X provenant d’un tube placé au-dessus du milieu de la plaque et à 30 cm., on développe et on trouve (radio- graphie #) une impression nette sur toutes les parties de la plaque qui ne sont pas abritées par les métaux et sur- tout sur les bords de la plaque en indiquant ainsi par la portée des ombres que ces impressions proviennent du bord de la feuille de plomb. Ceci prouve qu’on a affaire à des rayons transformés par les bords du plomb, ces rayons se propagent à l'intérieur du système et sous la feuille de plomb et traversent plus ou moins facilement les diffé- rents métaux. Le zine est le plus opaque puis vient le fer étamé, le cuivre et l’aluminium; les trous circulaires laissant passer les rayons comme partout où il n’y a pas de métal, l'impression y est la plus forte. Ces expériences répétées de différentes façons, condui- sent à ce résultat inattendu que des rayons se propagent des bords de la feuille de plomb dans toutes les directions, donc nous avons affaire iei à des rayons transformés. On ne peut pas supposer que ce soit les rayons X qui traver- sant la feuille de plomb seraient venus impressionner la plaque, car nous aurions dû obtenir la négative de cette radiographie-ci, et puis la direction des ombres portées s'oppose à cette supposition. La radiographie N°5, PI. VI, est obtenue en remplaçant la feuille de plomb par deux autres feuilles métalliques : une en plomb de-3 mm. 5 recouvrant à droite une partie du DES RAYONS X. 515 système, l’autre en zinc couvrant le reste. On voit sur la radiographie cette ligne de séparation des deux écrans, leurs bords à droite et à gauche dépassant de beaucoup les bords de la plaque sensible. C’est à cette position des bords des écrans qu’on doit l'impression plus forte vers le milieu de la plaque plus près de ces bords d’où les rayons transformés se propageaient en dessous de ces écrans. Pour préciser davantage cette transformation des rayons X, J'ai remplacé les lames métalliques précéden- tes par une feuille de zinc de 13 X 18 etayant une épais- seur de { mm, percée de trous circulaires également es- pacés sur Cinq rangées (fig. 5). En mettant sur cette Fig. 5. feuille ainsi préparée, une plaque photographique la couche sensible en bas (en contact avec le métal), le tout étant enveloppé dans du papier noir et exposé aux rayons X, on obtient après développement la radiographie N° 6, PI. VE. C'est-à-dire que partout où il y a eu les trous 516 SUR LA TRANSFORMATION circulaires la plaque à été moins impressionnée, donc le métal (zinc) a renforcé. Maintenant répétons l'expérience, mais en couvrant le système avec la feuille de plomb à bords rabattus. Le positif de la radiographie obtenue est justement le con- traire de la première, c’est-à-dire qu'ici la plaque sensi- ble n’a été impressionnée que par les trous circulaires. On observe que cette impression est plus forte sur les trous disposés près des bords, et leur contour est plus net tandis que vers le milieu de la plaque l'impression est moindre et les bords des trous présentent des ombres portées en tout sens. Il en résulte que les rayons qui ont produit l'impression de la plaque sensible viennent de la partie inférieure et des bords de la feuille de plomb. Le même système toujours enveloppé du papier noir a été enfermé dans une cuve plate en plomb de 2 mm.5, le couvercle était double et maintenu par du mastic Go- laz. Après une pose de 5 minutes environ et développe- ment, les images des trous étaient tantôt en clair, tantôt en noir, suivant que les rayons qui impressionnaient la plaque venaient par en bas ou par en haut. Au moyen d'écrans opaques tels que des feuilles de platine, on pou- vait déterminer l’endroit d’où proviennent les rayons: d’une manière générale ils provenaient des côtés de la pla- que, des parois verticales où l’épaisseur avait été dimi- nuée à la lime par l’ouvrier qui avait fait les soudures. Les rayons agissant sont donc des rayons transformés sur la face intérieure ; là où l’épaisseur est moindre, leur intensité est plus grande et détermine l'impression. On doit se demander si les phénomènes dus à la soi-disant lumière noire n’entrent pas dans le cas des rayons trans- formés par les différents corps ? DES RAYONS X. 517 Etude des rayons transformés par leur propriété électrique". Les rayons transformés des rayons X possèdent comme ces derniers la propriété de décharger les corps électrisés. La méthode de recherche que nous avons donnée (avec M. Benoît) lorsque nous avons indiqué pour la première fois cette propriété nouvelle des rayons X, reste encore la meilleure pour étudier les rayons transformés. En at- tendant une nouvelle méthode basée sur une meilleur uti- lisation de l’absorption de l'énergie des rayons X, la mé- thode électrométrique est la plus avantageuse et la plus précise, autant que la complexité du phénomène et la va- riation trop irrégulière des sources de ces rayons le per- mettent. La grande difficulté dans l’étude de ces phénomènes est l'impossibilité absolue d’avoir une source de rayons X semblable à elle-même pendant une série d'expériences. Pour les radiations calorifiques et optiques nous pos- sédons toujours des sources assez constantes et dans tous les cas nous avons la lumière solaire, à laquelle nous pouvons comparer les autres. Pour les sources des rayons X les conditions des- quelles dépendent ces rayons sont multiples et complexes, s’enchevêtrant les unes dans les autres: car, comme nous le savons, la production et les propriétés de ces rayons sont liées à la différence de potentiel des électrodes, et dépen- dent en outre de la nature de la surface, de la position et de la forme des électrodes, du degré du vide, de la forme ! Les résultats de ce travail ont été déjà communiqués au Con- grès de l'Association française pour l’avancement des Sciences le 10 août 1898, à Nantes. 518 SUR LA TRANSFORMATION du tube et du nombre des interruptions. Or il existe dans cet ensemble de conditions deux paramètres qui changent d’une manière trop irrégulière: ce sont la période de l'interrupteur et le degré du vide. Le vide s’altère très fa- cilement à la suite de l’échauffement du tube par la dé- charge, d’où la résistance du tube étant elle-même chan- gée la différence de potentiel entre les électrodes change et les interruptions se trouvent modifiées. Donc pour bien connaître les radiations il faudrait mesurer l'intensité de leurs effets pour chaque différence de potentiel, mesurant en même temps le nombre d’inter- ruptions, le degré du vide et le courant qui passe dans la décharge. Il faudrait encore avoir des ondes régulières et moins amorties que celles qu’on à dans les appareils actuels. En attendant, les expériences qu’on peut faire sur ces radiations ne sont pas moins importantes, tout en étant seulement comparatives, leur intérêt est très grand pour déterminer la nature et les effets relatifs de ces ra- diations. Description de la méthode expérimentale. Pour n'avoir affaire qu'aux rayons X transformés seulement, le tube X se trouvait enfermé à l’intérieur d’une caisse C en feuilles de zinc de 3.5 mm. d'épaisseur ; les rayons X sortaient par une ouverture a de 5 em. de diamètre el étaient dirigés par un cylindre b sur le corps transformateur. Celui-ci était tenu verticalement par un support S. D'iei les rayons transformés se pro- pageant dans le même plan horizontal que ceux incidents DES RAYONS X. 519 tombaient sur les feuilles d’or d’un électroscope de l’au- teur à cage métallique et à diélectrine (E, fig. 6). Pour nous rendre compte de la marche des rayons nous allons considérer schématiquement les rayons dans le plan vertical du papier (fig. 7). PUISE Fig. 7. L’électroscope était sensible à 20 volts, on y mesurait le temps de décharge à partir d’un même angle des feuil- les jusqu’à une valeur déterminée et toujours la même, différente de zéro. 520 SUR LA TRANSFORMATION Les interruptions dans le courant d’une bobine Car- pentier (de grand modèle) étaient données par le trem- Lleur de Despretz ou de Foucault suivant le cas. On alimentait le circuit primaire de la bobine par le courant des accumulateurs (100 a. h.) dont le nombre variait depuis trois jusqu’à huit. J'ai employé des tubes X de nature différente, mais ceux que j'ai utilisés le plus à ces expériences ont été les tubes provenant de chez MM. Chabaud Paris et Müller- Unkel Braunschweig. La vérification de cette installation m'a prouvé, que l’électroscope n’était influencé que par les rayons trans- formés. Pour éliminer autant que possible l’erreur provenant de l’altération du tube X, on faisait des expériences alter- natives en mesurant le temps de décharge des rayons transformés par un corps quelconque et le temps de décharge des rayons transformés sur une feuille de zinc déterminée ; c’est à cette dernière mesure qu’on rappor- tait toutes les autres. Le corps transformateur était sous forme d’une feuille 12 X 15 disposée verticalement sur le support C en zinc amalgamé de 2 mm. de diamètre. Ainsi donc à l’épais- seur de la feuille en question s’ajoutait l'épaisseur du support. On notera dans les tableaux des mesures, à côté du pom du corps son épaisseur en mm. Pour un même potentiel donné par le même angle d’écartement des feuilles de l’électroscope, on mesuraiten secondes avec un chronomètre au dizième de seconde le temps de décharge des rayons transformés par les diffé- rents COrPS. DES RAYONS X. 521 Zine, 15° Paraffine,, zinc, 16,5 Zine, 17 Aluminium, 75 Zine, 16,2 Fer: 56 Avant de commencer une série d'expériences on arrangeait bien le tube de manière à obtenir le maximum d'intensité des rayons transformés; cela correspondait à une position déterminée du tube, c’est-à-dire lorsque l’anticathode était au milieu de l’ouverture cylindrique. On vérifiait cette position par la tache luminescente cir- culaire qui se formait sur un écran de platinocyanure de baryum. Les premiers résultats sont les suivants : Des corps très absorbants comme le fer 1 mm, se rangent à côté de l’alaminium 2 mm. qui est un corps peu absorbant ; de même la paraffine sous une épaisseur de 12 mm., donne les mêmes rayons transformés que le zinc, ." Par exemple les rapports entre les temps de décharge : Al Rita RUN TRNTE Zn, 010 rte 2,739 Fée 2,633 EURE aus 0,993 Zn, » = 1,014 » —= 1103 » — 0,971 On voit que ce dernier rapport varie d’une expérience ! Ces résultats ne font que vérifier plus loin les conclusions de M. Sagnac sur les rayons secondaires, voir. L’Æclairage Electri- que n° 11, 12,13 ; 5 année, t. XIV. 522 SUR LA TRANSFORMATION à l’autre. Ces variations peuvent tenir ; à l’altération du tube, à la modifications des corps (zinc, paraffine), ou aux deux causes à la fois. Influence de la nature et de l’état du tube. Pour que le tube ne s’altère pas trop on ne le faisait fonctionner que pendant une minute tout au plus pour chaque décharge, après quoi on le laissait se reposer, pour revenir à l’état initial. La plus petite altération du tube change le faisceau de radiations, et à cause de la complexité de ces faisceaux les expériences sont difficiles et les rapports des temps de décharge changent continuellement. La comparaison serait exacte à chaque instant si l’on pouvait avoir des faisceaux monochromatiques. Pour cela on devrait trouver un corps qui absorbe toutes les autres radiations et ne laisse passer qu’une seule radiation. En cherchant la valeur approximative de ces rapports pour les différents corps, il s’agit de savoir leur variation pour des tubes divers non seulement comme vide, mais aussi comme forme et comme nature. Avec un tube Chabaud à anode en iridium, le rap- port de décharge fer étamé et zinc varie entre les deux 7 68,0 valeurs suivantes 1 — 5,538 n = 5,901. Pour un autre réglage de l'interrupteur on trouve 60 UNE k T 9,49 Laissant dans le même état j'ai changé le tube le rem- plaçant par un tube Müller bianodique de dix centimètres d’étincelle ; on obtient pour le Fer élamé 46,5 Mers Lier DES RAYONS X. 523 Dans une autre série d'expériences, le lendemain, j'ai Fe 40 É ONE 2 100: Zn 19 De même dans une autre série d'expériences Fe 60 — —= 3 — 2,222 Zn 27 En augmentant le nombre des accumulateurs on à 95 PE A NS AG Zu 10,3 Du reste on verra beaucoup mieux les résultats pour les différents corps dans les tableaux ci-dessous. Ces nom- bres ont été obtenus en mesurant le temps de décharge de l’électroscope, provoqué par les rayons qui se transforment sur le corps indiqué. Mais ce corps était lui-même appuyé sur une lame de paraffine de 12 mm. d'épaisseur, laquelle à son tour était tenue verticalement, en s'appuyant sur un écran en zinc de 3 mm. d'épaisseur. Expériences du 7 juin 1898, avec le tube Chabaud à anode d’iridium. t t Aluminium feuille | mm. 30” 272 Paraffine 49; » 10,8 9,2 Fer étamé 0,50 68,0 49,4 Zinc 049 14,5 10,3 Fer 0,60 58,0 44 Cuivre rouge 0,16 15,0 14,1 Aluminium 0,60 31 26,2 » 2,00 45 2 Plomb 3,00 14 135 Verre À mm. sur zinc o1 45 » » sur paraff. 47 37 Zinc 0,55 11,7 10,3 524 SUR LA TRANSFORMATION D’après ces résultats on voit que l’intensité des rayons transformés diminue à mesure que l'épaisseur de l’étain augmente. Une feuille d’étain sur zinc 0,80 47 4 feuilles d’étain sur zinc 40 6 » » » SE 8 » » » 31 L'expérience suivante est pour vérifier l’état du tube dans de très courts intervalles. Paraffine 10,5 Zine 1124 Etain 8 feuilles sur zinc 26,4 Fer étamé 60 Zinc 12 Avec le tube Müller sans rien changer : Zine 0,55 19 Aluminium 0,60 70 Paraffine 12,00 16,9 Zinc 0,55 20 Paraffine 16,2 Fer étamé 46,4 Aluminium 0.60 28,4 Zinc 21 Dans ces expériences pour mesurer la transformation sur la paraffine on n’avait qu’à enlever la plaque métalli- que qui se trouvait devant. Expériences du 12 juin avec le tube Müller. L’appa- reil tel qu'il était monté depuis hier soir. DES RAYONS x. 5925 Zinc 0,55 mm. sur paraffine 19 Paraffine 12 16” Fer étamé 40” Fer 38” Cuivre rouge 18" Aluminium 0,3 sur paraffine 20” » 0,6 » 224 » 1,08 » 29” » 2,00 » 34” De ceci on voit qu’à mesure que l'épaisseur de l’alu- minium augmente, le temps de décharge augmente aussi done l'intensité des rayons transformés est plus petite puisque l'épaisseur d'aluminium augmentant, la plus grande transformation se fait dans ce corps et non plus dans la paraffine. Expérimentalement on déduit que, pour un corps peu absorbant comme l'aluminium, plus l’épaisseur est grande plus l'intensité des rayons transformés est grande. La comparaison entre le fer et le fer étamé nous donne qu'un corps moins absorbant (étain) sur un corps plus absorbant (fer) augmente le temps de décharge donc di- minue l'intensité de transformation ; tandis que plus haut, un corps plus absorbant (aluminium) sur un corps moins absorbant (paraffine), autant que son épaisseur est infé- rieure à la couche agissante, augmente l'intensité des rayons transformés. Donc on voit qu'il n’y a pas une relation simple entre l’absorption et la transformation mesurée par la propriété électrique. Dans l'expérience suivante on vérifie la constance du tube. ARCHIVES, t. VIL — Juin 1899. 37 526 SUR LA TRANSFORMATION Zinc 10 Fer étamé 2e Zinc 10,6 Zinc 2 mm. 10,4 Aluminium sur zine 18,4 Zinc 11,0 Nous allons donner à titre d'exemple quelques tableaux d'expérience. 13 juin 1898. Ces différents corps sont appuyés sur la paraffine de 12 mm. laquelle à son tour s’appuie sur une plaque de zinc amalgamé de 3 mm. Du reste le même dispositif que pour les mesures précédentes. Tube Müller (petit). Zinc 19 ! 8 feuilles étain sur zinc 21 Paraffine5 mm. sur zinc 27 | Paraffine 15 mm. 16 249: » 45 | Plomb 26,3 Zinc 19,3 | Zinc 19 Fer étamé 50 | Alum. 0,3 mm. 23 Zinc 207 9E ne Gim 33 Fer 48 Zinc 21 Zinc 17 | Alum. 1,00 mm 36 Cuivre rouge 20,2 | » 2,00 mm. 38 Zinc 148 | Zinc 21,2 Les altérations du tube sont données par la variation de transformation sur le même zinc variant ici depuis 17” à 2472. J'ai laissé le tube reposer pendant une heure, après quoi On à : Zinc 245 Fer étamé 5 Zinc 20 Dans les deux expériences suivantes j'ai cherché à DES RAYONS x. 527 comparer deux tubes tant par rapport à leur altération, qu’aussi entre eux. Les mesures se rapportent aux diffé- rentes substances métalliques appliquées sur une lame de paraffine de 12 mm. Tube Chabaud. Zinc FER Re sl ë __—— 4,400 Fer étamé 39 Zn 7,5 Zinc 76: AlE 220 —— 2,031 Aluminium 2 mm. 20,0 Zn 7,6 Zinc 1e Paraf._6,6 _ 0,880 Paraffine 12 mm. 6,6 Zinc 7,5 Fer étamé 33 Zinc 7,6 Tube Müller (grand) 20 em. étincelle. Zinc 21246008 rar Fer étamé FIN EYTTTTE an Zinc 20 AI 33 ; Aluminium 2 mm. 33 Zn 202 es Zine 20,5, Par {4h Paraffine LÉ S TOREUT ES ie Zine DS Paraffine 14,4 Alum. 0,6 mm. 20,4 Il résulte des expériences précédentes que pour chaque tube la transformation est différente ou mieux encore les radiations étant différentes, l'intensité des rayons trans- formés est autre. Fe Le rapport, comme les autres aussi est beaucoup plus grand pour le tube Chabaud que pour le tube Müller. 228 SUR LA TRANSFORMATION Les mesures alternatives sur le zinc nous montrent que le tube a varié de 7,5 à 7,6 et pour la deuxième série de 20 à 22,5. | Comment varie le rapport entre les décharges (rl pour les différents tubes ? zinc Le tube Chabaud I IL II IV Zn. 10” 10”: 13,670 AI. 0,6 mm. 49,2 48 98,4 51,4 AI. 1 mm. 43,8 43,8 49,2 44 Avec le grand tube Müller : Zn. 1641162 "29 24 AI. 0,6 mm. 72 74,8 127 139 Al. 1 mm. 60 62,4 115 108 Pour le petit tube Müller : Zn. SET MOUR SU 26 AI. 0,6 mm. JAM MASTER OOTO AI. 1 mm. 23 25: 62 63,4 Le tube Chabaud est le plus régulier, c’est-à-dire celui qui s’altère le moins. Pour les deux premiers tubes qui avaient des résistan- 1. 0, ces intérieures plus rapprochées, les rapports et AI. 1 A Sa ë Zn. NE sont pas très éloignés ; tandis que pour le troi- sième tube il y a une énorme différence entre les deux premières expériences et les deux dernières, Ces quatre séries d’expériences sont faites : I, en com- mençant d’un état initial; IE, pour un réglage différent de l'interrupteur ; IE, faisant varier la distance de l’élec- tropode ; IV, augmentant le nombre des accumulateurs. ke Al SE ; Variation du rapport Tn avec l'épaisseur de l’alumi- nium. DES RAYONS X. 529 Avec le tube Chabaud- Villard. Zn. 14,4 10,8 AI. 0,6 59,6 61,4 AI.O,3 82,4 80 AI.1 68,2 63 Les plaques sont appuyées sur le support S, une pla- que de zine amalgamée de 3 mm. On voit que le temps de décharge passe par un maxi- mum avec l'épaisseur de la plaque d'aluminium pour une épaisseur voisine de 0,8, donc l'intensité de trans- formation passe par un minimun pour croître ensuite jusqu’à une valeur constante pour une épaisseur déter- minée de chaque corps. Sur le zinc quand l'épaisseur de l’alaminium croît, le temps décroit ; sur la paraffine c’est le contraire. Si l’on cherche l'influence sur ce rapport de la plaque support c'est-à-dire de celle sur laquelle se trouve appli- quée notre plaque métallique, nous avons Îles expériences suivantes : Sur zinc Sur paraffine Zn. 27,8 27 AI. 0,3 mm. 107,4 44,5 Zn. 27,8 28 Al. 0,6 105 55 Zn. 29 33 AI. { mm. 95 63,8 Avec un tube Müller : Zinc 30 Paraffine 24,6 Al. 0,6 mm. 98 49 Zinc 30,4 34,8 AI. mm. 83 48 Zinc 4 \ à y 39 530 SUR LA TRANSFORMATION On conclut de ces expériences que la transformation qu’on mesure dans ces phénomènes n’est qu’une partie de l'énergie absorbée, et que cette transformation se fait dans l’épaisseur jusqu’à une valeur 5. Les rayons transformés se propagent dans tous les sens et sortent de la masse du corps si le corps n’est pas très absorbant. Pour que toute la transformation se fasse dans un seul corps il faut que son épaisseur soit supérieure à a; dans le contraire une partie des rayons se transforme sur le corps qui limite le corps dont l'épaisseur est plus petite que 5. De cette manière apparaît l'influence du rapport zine ou aluminium dans les expériences précédentes. Si l'épaisseur de deux corps accolés l’an à l’autre n’est pas plus grande que 5 = & + 5’, alors on aura l'influence du troisième placé derrière les deux autres, comme par exemple les expériences des feuilles d’étain sur l'aluminium, sur Zinc ou sur paraffine. On peut considérer la transformation à travers trois corps et constater l'influence du quatrième. et ainsi de suite. Paraffine Comment varie le rapport Zinc ) pour différentes distances ? | Paraffine Zinc grand tantôt plus petit que l'unité tout en restant très voisin de cette valeur. Il m’a semblé au premier abord que ces variations tenaient à l’état physique de la paraf- fine, j'ai cherché alors à voir s’il n’y avait pas une influence due à l’électrisation de cette substance; mais les J'ai observé que le rapport est tantôt plus DES RAYONS X. 531 nombres que j'ai trouvés ne m’autorisent pas à tirer cette conclusion, à cause de l’altération du tube. Mais on voit d’une manière indubitable que ce rapport varie avec la distance du tube à la plaque. d = 13,5 cm. Paraffine 24 Zinc 24,2 d = 21,6 Zinc 39 Paraffine 36 Zinc 34,6 Paraffine 39,1 Zinc 39 d = 30 Zine 4h. Paraffine 48,0 Zinc 45 Les expériences suivantes avec un tube Chabaud- Villard sont plus précises, la distance « augmente depuis 12 cm. jusqu’à 35. Zinc Paraffine Zinc Paraffine Zinc Paraffine Zinc Paraffine 7,8 Zinc 7,8 Paraffine 10 Zinc 9,8 Paraffine 10,4 Zinc 10.6 Paraffine 14,4 16,2 17,4 19 20,4 22,4 24 26,3 h32 SUR LA TRANSFORMATION Nous ne saurons tirer d'ici la conclusion que dans Paraffine Zinc tance depuis une valeur inférieure à l’unité jusqu'à une autre inférieure à un. Mais nous pouvons encore insister sur le peu de cons- tance de ce rapport provenant non seulement de l’altéra- tion du tube, mais aussi de la sélection particulière des rayons X et transformés par l'absorption dans les diffé- rents milieux qu’ils traversent, et dans le cas présent ce milieu c’est l'air. Ces erreurs doivent se retrouver aussi dans les mesures de transparence des corps aux rayons X comme dans les mesures des absorptions aux mêmes rayons. tous les cas le rapport augmentera avec la dis- Cas de plusieurs corps superposés. Nous avons vu dans une partie des expériences précé- dentes que la transformation des rayons sur un corps en forme de lame pas trop épaisse dépendait du corps qui était derrière cette lame métallique. Pour simplifier le langage nous allons appeler ce corps sur lequel s'appuie notre lame, support. Nous avons déjà vu, d’après les expériences de la page 523, qu’une feuille d'aluminium qui transforme très peu les rayons X lorsqu'elle est seule, transforme plus sur un support zinc et beaucoup plus lorsqu'elle se trouve sur un support en paraffine de 12 mm. d'épaisseur. Support zinc Support paraffine. Zn 12,6 12 AI. { mm. 60,8 39 DES RAYONS x. 533 On voit donc que l'intensité des rayons transformés par une feuille d'aluminium de { mm. est beaucoup plus grande (33) lorsque cette feuille est sur la paraffine que lorsqu'elle est sur le zinc (60,8), c’est-à-dire que les rayons transformés par la paraffine sont de beaucoup plus intenses que les mêmes rayons transformés sur le Zinc ; ou mieux que les rayons paraffine sont moins absorbés par l'aluminium que les rayons zinc. Les expériences précédentes ont été obtenues avec un tube Chabaud-Villard: voici maintenant quelques nom- bres obtenus avec un tube Müller (20 cm. étincelle). Support zinc. Support paraffine. Zinc 30 96,8 AI. 0,6 mn. 98 48 Zine 30,4 38 Al. { mm. 89 49 Zinc 30,7 37 La comparaison des nombres obtenus dans les deux expériences c'est-à-dire en employant deux supports dif- férents nous montre que les rayons transformés sur le zinc traversent moins facilement l'aluminium que les rayons transformés sur la paraffine. Dans ces expériences on voit que l'influence du sup- port est très importante. Influence du métal de la cage de l'électroscope. La substance qui entourait les feuilles de l’électroscope c’est-à-dire la cage de l’électroscope pourrait intervenir dans le phénomène de décharge par une transformation 534 SUR LA TRANSFORMATION des rayons pénétrant à son intérieur ; pour étudier cette influence j'ai fait construire deux cages identiques : une en plomb et une autre en zinc, l’isolant en diélectrine supportant les feuilles d’or de l’électroscope, s’adaptait très bien à l’une et à l’autre de ces deux cages. Ainsi pour faire les expériences comparatives, on lais- sait tout dans le même état, en remplaçant les cages l’une par l’autre et en mettant les mêmes feuilles d’or. Electroscope avec cage en zinc: Paraffine 199 176 18” Zinc 18/1 16”4 17” Electroscope avec cage en plomb : Paraffine 38” 30” Zinc 234 20 On déduit de ces mesures que pour l’électroscope à cage en zinc les temps de décharge pour zinc et paraffine sont voisins; tandis que pour l’électroscope à cage en plomb les temps de décharges de ces mêmes corps sont très éloi- gnés. Cela tiendrait-il à une transformation à la surface de séparation gaz-plomb, ou à une absorption plus difié- rente de deux métaux ou aux deux causes à la fois ? Maintenant j'ai cherché à vérifier avec cet électroscope à cage métallique, les lois et propriétés trouvées antérieu- rement avec l’électroscope avec cage en zinc : c’est-à-dire j'ai voulu voir qu'elle est, dans ce cas expérimental, l'in- fluence de l'épaisseur et puis celle de la superposition des lames. Les expériences suivantes vont nous servir à ce don- ble but. ÿ DES RAYONS X. Support paraffine. Zine 20 Paraffine 36 AI. 0,3 mm. 42,6 Al. 0,6 mm. SL AI. 1 mm. 50,4 Cu. 22 Pb. 48,8 Fer étamé 88,6 Sn. sur zinc 27,4 Zn. 28 935 Support zinc. 25 45 141 144,4 107 28 60 120 44 33 De ces nombres on constate l'influence du support dans le même sens que précédemment, c’est-à-dire que lorsque la paraffine sert comme support les temps de dé- charges sont plus rapprochés que pour lesupport zinc. On y voit de même que la loi d’un minimum d'intensité des rayons transformés pour une certaine épaisseur de l’alu- minium est indiquée tout en étant de plus faible variation que dans les cas précédents. Dans une autre série d'expériences nous avons comparé en même temps l'influence de la cage de l’électroscope pour ies différents corps, et pour différents supports: I L’électroscope à cage en plomb: Support paraffine Zn 29,1 Cu 32,0 Pb à Mr Fer étamé 138,6 AI. 86,8 Zn 26 Paraffine 119 Support zinc 24,6 30,4 44,8 536 SUR LA TRANSFORMATION IT L’électroscope à cage en zinc : Paraffine 24 Zinc 27,4 Cu 32,8 39.9 Pb 29,8 29,0 Zu FEI 25,9 On remarque ici que la feuille de plomb de 3 mm. va- rie beaucoup avec la cage employée, ainsi lorsque nous avons l’électroscope à cage en plomb le temps de décharge est 51,2, pour l’électroscope à cage en zinc le même nous donne seulement 29,8. Pour les autres corps la diffé- rence n'est pas aussi grande. Dans cette remarque on doit voir une relation entre les rayons transformés par le plomb sur la plaque et sur la cage de l’électroscope. Les rayons transformés par le plomb doivent être plus absorbés aussi par le plomb: de même les rayons émis par le zinc doivent être plus absorbés par le zinc, c’est ce qui arrive. Ceci prouve de plus que ces phénomènes sont dus à une transformation des rayons et non pas à une simple diffusion. Influence du gaz. Une condition expérimentale qui pouvait faire changer les résultats par ces variations, c'était le gaz qui entoure la surface de transformation. En vérité les expériences nous avaient donné que l’état de la surface de la plaque n'avait aucune influence lorsque les expériences se pas- saient dans un même milieu, d'autant plus que la trans- formation pénètre jusqu’à une certaine profondeur ce qui nous est donné par l'influence des épaisseurs des supports. DES RAYONS X. 537 Pourtant on pouvait rapprocher une certaine prédo- minence de la couche de passage due à l'existence d’une double couche électrique’ qui varierait avec la nature du gaz. Pour faire ces expériences, j'ai employé une cuve en plomb de 3 mm. d'épaisseur en forme de prisme triangu- laire, ayant comme base un triangle rectangle. Sur l’une des faces du prisme il y avait la plaque métallique sur la- quelle on cherchait à avoir la transformation, sur les deux autres face À et B qui formaient le dièdre rectangle on avait deux fenêtres circulaires de # em. de diamètre bou- chées avec de l’aluminium en feuilles de 0,2 mm. d’é- paisseur. Cette cuve avait deux robinets pour l’introduc- tion du gaz et était rendue bien étanche pour pouvoir bien garder le gaz. Pour faire une expérience on disposait la cuve avec la face À normale aux rayons X el la face B normale à la direction qui unissait la lame de transformation à l’élec- troscope. D'abord avant d’expérimenter sur les différents gaz, j'ai essayé les différents métaux suivants dans l'air atmos- phérique pour voir s’il n°y avait pas une influence quel- conque due à ce dispositif. Zu AT Fer étamé 64,7 Cu 34,4 Zn 29 Pb 24,4 ! J'ai cherché à mettre en évidence cette action par la paraffi- ne électrisée mais les expériences ne m’ont pas semblé suffisam- ment nettes. 5338 SUR LA TRANSFORMATION En laissant la lame de plomb et en mettant différents gaz on obtient : H. 38 Air atmosphérique 37,2 CO, 37,7 38 37,4 On laissait le gaz se mettre bien en équilibre. Ces nombres et bien d’autres qu’on a obtenus ne donnent que des variations du même ordre que celles provenant de l’altération du tube. Donc on ne peut déduire de ces expériences aucune influence du gaz qui entoure la plaque de transformation. Probablement la méthode n’était pas assez sensible pour mettre en évidence dans la dissociation du gaz l’effet caractéristique, Pendant ces expériences multiples j'ai observé des va- ‘riations dues au changement de la capacité du système. J'ai eu déjà l’occasion de voir, comme tous les physiciens qui se sont occupés de ces phénomènes, qu’une feuille de pa- pier d’étain sur le tube X autour de la cathode ou de l’anode, modifie tantôt dans un sens tantôt dans le sens contraire, l'intensité des rayons X. J'ai cherché à voir cette influence sur les rayons irans- formés en employant des capacités déterminées. J'ai mis en communication métallique l’armature in- térieure d’une bouteille de Leyde avec les électrodes du tube X Muller bianodique, l’armature extérieure étant en communication avec la terre. Dans les expériences à partir du 30 mai, j'ai trouvé que si la capacité est sur l’anode, le temps de décharge di- en DES RAYONS X. 539 minue de 47/,5 à 15’; la même bouteille en communica- tion avec la cathode augmente la décharge de 17,5 à 20°. Dans d’autres expériences plus tard, j'ai trouvé que l’in- troduction de la capacité augmentait le temps de décharge mais d’une manière irrégulière; tantôt c'était la cathode qui ’augmentait le plus, tantôt l’anode. Zn 4 39 36,2 Zn Ca 42 40,4 41,4 Zn Ce 47 45 43,3 Zn 39 Zn Ca 45 Zn Ce 43 En faisant varier le nombre des bouteilles je n'ai vu aucune loi se dessiner, ainsi le tube seul Zn 39 6 bouteilles. En mettant toute la balterie à l’anode Zn 44! Avec une seule bouteille à l’anode Zn 46'5 Sans conducteur Zu JE Avec une seule bouteille à la cathode Zn 52 Il n’y a pas de relation précise entre la décharge et la capacité, on peut donc supposer que cela tient plutôt à une diminution du courant de décharge, qu'à un effet de capa- cité, si on met en ligne de compte l’état hygroscopique du verre du tube qui fait varier ainsi cette décharge par dé- rivation sur la surface d’un tube. Dans les expériences du 9 juin l'introduction de la ca- 540 SUR LA TRANSFORMATION pacité à l’anode augmente le temps de décharge de 27” à 46,4 ; à la cathode l'augmentation est de 27' à 63". Conclusion. Pour expliquer ces phénomènes on peut penser au premier abord à une diffusion de ces rayons X lesquels ayant une très faible longueur d'onde ne peuvent pas se réfléchir franchement parce qu'il n’y à pas pour eux une surface ayant un poli spéculaire, mais au contraire pour ces rayons toutes les surfaces sont grenues. Cette hypothèse très plausible n’est pas suffisante pour expliquer l'influence de la succession des écrans, ainsi done on est mené à adopter une autre solution basée sur une transformation successive de ces rayons en des rayons de plus grande longueur d'onde, car ces rayons transfor- més se propagent moins facilement que ceux qui leur ont donné naissance. Mais cette transformation des rayons ne peut pas être déduite de l’absorption de ces rayons par les différentes substances, car, comme nous l'avons vu, un corps très absorbant comme le fer transforme beaucoup moins que la paraffine et cette dernière sous une épaisseur plus grande que 6 mm. transforme autant que le zinc. Cela tient à ce que dans l'absorption des rayons X, il n’y a qu’une partie de l’énergie vibratoire X se transfor- mant en énergie vibratoire T, susceptible de décharger les corps électrisés, le reste de l’énergie initiale se transforme en chaleur, etc. Il existe nécessairement, en vertu du principe de la conservation de l'énergie, une relation entre l'énergie totale et les énergies transformées et, par conséquent, entre l'absorption des rayors, leur transfor- DES RAYONS X. 541 mation ei la chaleur dégagée, mais on n’a pas le moyen de déterminer le coefficient de chacune de ces transforma- tions d’une manière générale, jusqu’à présent du moins. Maintenant cette transformation dans les couches suc- cessives du corps se propageant dans tous les sens donne les rayons complexes secondaires, tertiaires, etc. Ces rayons transformés ‘ont toutes les propriétés des rayons X fournis par les tubes très mous, donc ils sont plus près des rayons ultravio)ts. Ainsi ce phénomène n’est pas une simple diffusion mais plutôt une transformation analogue à la transfor- mation des rayons optiques par les corps phosphores- cents". ! Ce travail a été fait au laboratoire du Lycée Internat de Jassy, et j'ai été aidé par M. J. Roman préparateur de physique au lycée. ARCHIVES, t. VII — Juin 1899. 98 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES EFFETS DEN COURANTS À HAUTE FRÉQUENCE SUR LES ORGANISMES VIVANTS PAR le Dr Frédérie BATTELLI Assistant de physiologie à l'Université de Genève. En continuant à étudier l’action des courants à haute fréquence et à haute tension sur l'organisme, j'ai observé dans quelques expériences que des modifications même légères dans le courant d’excitation, qui dans les condi- tions ordinaires pourraient être considérées comme négli- geables, peuvent entraîner de profondes altérations dans les effets physiologiques qu’il produisent. Pour la réussite de ces expériences il faut pouvoir mo- difier le nombre des oscillations et l’amortissement des courants à haute fréquence de façon à obtenir, au com- mencement de chaque série d'expériences, des conditions bien déterminées. L'appareil que j’ai eu l’occasion de dé- crire dans un travail précédent ‘ se prête assez bien à ce but. 1 F. Battelli. Un apparecchio per produrre correnti di alta fre- quenza e di alto potenziale variabili fra limiti estesi etc. — ÆRi- vista Veneta di Scienze mediche. Juillet 1898. dl 2 ur € EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE, ETC. 943 Je vais résumer ces expériences, en les groupant en cas distincts et disposés de façon qu'il sera ensuite plus facile d’en donner les explications successives. Courants de conduction. CHAPITRE PREMIER. 1® cas. — La grenouille dont on a détruit les centres nerveux est isolée sur une plaque en ébonite. Chacun de ses membres postérieurs plonge dans un petit verre rempli d’eau; les deux verres se trouvent à un centimètre de distance l’un de l’autre. Dans un des verres (en C) sont introduites les deux électrodes de l'induit de Tesla; dans le second verre plonge un fil A, qui peut être mis en communication avec le sol. Je dispose l'appareil de Tesla de façon (en lui donnant Fig. 1. une petite capacité et une petite self-induction) que la grenouille ne présente point de secousse musculaire, en 04% EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE tenant le fil À isolé. Je mets ensuite À en communica- on avec le sol; la grenouille entre immédiatement en tétanos. | Le même phénomène a lieu pour la sensibilité, si une personne met un doigt dans chaque verre et reste isolée sur un tabouret isolant. Dès que le fil A est mis en com- munication avec le sol, la sensation du courant augmente ou bien elle apparaît si elle n’existait pas. Il résulte immédiatement de ces expériences que quand dans la disposition précédente l'animal fait partie d’une grande capacité, l’excitation pour ses nerfs sensibles ou moteurs et pour ses muscles est augmentée. En effet on peut répéter la même expérience en mettant le fil A en communication avec l’armature d’un condensateur, au lieu de le mettre avec le sol ; on observe alors les mêmes phénomènes. On pourrait, à première vue, expliquer ces faits en , Supposant que le changement de l’action physiologique soit due à une altération dans le nombre des oscillations ou dans l’amortissement des courants du transformateur de Tesla. Mais, quoique sans doute cette altération doive présenter elle aussi son effet, toutefois dans le cas présent elle est d’une importance secondaire. Il suffit pour le prouver de considérer l'expérience qui fait partie du se- cond cas; dans celui-ci on fait changer la capacité du se- cond verre, et alors le phénomène physiologique n’a plus lieu, tandis que les conditions physiques ont subi le même changement pour ce qui a rapport à la décharge oscil- lante. En laissant de côté, pour abréger, la discussion d'au- tres explications qui peuvent se présenter à l'esprit, mais qui sont côntraires aux effets obtenus dans cette expé- rat SUR LES ORGANISMES VIVANTS. D45 rience et dans les suivantes, j'exposerai l'interprétation qui me semble pouvoir sans objection expliquer le phénomè- ne. Quand nous disposons la grenouille comme dans la fig. {, en maintenant A isolé du sol, il est évident que l'animal est traversé par des courants à haute fréquence d’une très faible intensité. Si l’on met B en communica- tion avec le sol ou avec un condensateur, ces très faibles courants auront une durée plus longue. Or c’est à cette durée plus considérable des courants, qui pourtant sont encore assez fréquents, que sont dus les changements que nous avons déerits. Pour se rendre mieux compte de cette explication, on peut disposer l’expérience d’une façon légèrement différente. La grenouille plonge par ses membres posté- rieurs en deux pelits verres, dans lesquelles arrivent les électrodes. Les membres antérieurs sont immergés dans un verre qui peutêtre mis en communication avec le sol. L'appareil de Tesla est disposé de façon (en lui donnant une petite capacité et une petite self-induction) que la grenOuille ne présente point de secousse musculaire quand le fil À est isolé du sol. Or quand on établit la communication de À avec le sol on voit se produire le té- tanos. Dans ce cas le courant tout entier doit traverser la gre- nouille ; et pourtani elle ne présente de contraction que quand elle vient à faire partie d’une grande capacité, ce qui allonge évidemment le temps de chaque oscillation. Entre cette seconde expérience et la précédente il y a celte seule différence, que ici la fréquence des courants qui traversent la grenouille est la même que celle des courants qui traversent tout le circuit du transformateur ; tandis que dans le premier cas le circuit étant aussi fermé 046 EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE à travers le liquide du verre, la durée des alternances dans ce circuit n’est que faiblement changé par la capacité différente de la grenouille. Observation. La contraction varie si le conducteur, qui est en communication avec le sol, est appliqué dans le voisinage des nerfs. Si par exemple il est mis à proxi- mité de l’extrémité dénudée du sciatique, la contraction est extrêmement forte. On observe en outre que la contraction a lieu surtout et quelquefois uniquement (quand les muscles sont un peu fatigués) dans les fibres qui sont dans le voisinage du fil qui est en communication avec le sol. SUR LES ORGANISMES VIVANTS. 547 Cela pourrait simplement être dû à un phénomène physiologique, mais pourrait aussi dériver d’une cause physique. Nous pourrions en effet supposer que le pas- sage de l'électricité entre les nerfs et le rhéophore à travers le liquide n’a pas lieu avec la même facilité ou avec la même régularité qu’on observe quand on a, au heu des nerfs, des conducteurs homogènes. Peut-être pour vaincre la résistance qu’on rencontre à la surface de ces nerfs, il se produit entre eux et le liquide des différences de potentiel plus grandes que celles qui existent entre le liquide et un conducteur ordinaire, et par conséquent il se produit des décharges plus violentes. Il s’en suit que si nous approchons le rhéophore, qui communique avec le sol aux nerfs de la grenouille, nous concentrons sur ces nerfs le plus grand nombre de lignes de force, et nous rendons encore plus violentes les décharges ; à ces dé- charges correspondront évidemment des contractions plus fortes. 2m ças. —- On dispose la grenouille comme dans le cas précédent. Les deux électrodes du transformateur de Tesla sont immergées dans le verre C, et on dispose l’ap- pareil de façon que la grenouille présente des contrac- tions. En mettant alors le verre C en communication avec le sol au moyen du fil A, les contractions diminuent. Le phénomène a aussi lieu pour la sensibilité, en introduisant un doigt de chaque main dans le verre C. Comme pour le premier cas, ici aussi l'effet des alté- rations produites dans la décharge oscillante du trans- formateur est secondaire. L’explication du phénomène doit être cherchée dans le fait qu'il y a une diminution dans l'intensité des faibles courants, qui traversent la grenouille quand le verre C est mis en communication 548 EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE avec le sol, car alors une grande partie de ces courants passe dans le sol au moyen du fil A. In If Ho L'expérience suivante nous donne la confirmation de l’exactitude de l'explication. On fait communiquer le fil À, non avec le sol, mais avec un condensateur ; on ob- tient un effet un peu plus faible, mais de même nature. Et on à un effet analogue, quoique encore plus faible, comme il fallait s’y attendre, en touchant simplement avec les doigts le verre C. 3e ças. — On met la grenouille avec les deux pattes postérieures plongées dans deux petits verres d'eau B et. C: L'appareil de Tesla est disposé de façon que la gre- nouille présente des contractions assez visibles. A chaque verre aboutit une électrode: en outre dans le verre B plonge un fil de cuivre À, qui peut être mis en commu- nication avec le sol. Quand le fil A est mis en commu- nication avec le sol, les contractions de la grenouille dimi- nuent. Fi SUR LES ORGANISMES VIVANTS. 549 Cela s’observe aussi pour la sensibilité. Je place un doigt dans le verre C, et un autre dans le verre B, dans lequel plonge le fil A. Or, quand le fil A est mis au sol, la sensation diminue sensiblement en B, moins en C. Fig. 4. Si ce phénomène était dû au changement du nombre des oscillations à cause de la capacité changée, on aurait dû observer un effet en sens contraire‘, L’altération qui par la même cause se produit dans l'amortissement irait d'accord avec le résultat obtenu *, toutefois l’amortisse- ment aurait pu bien difficilement masquer le premier effet. Du reste que le phénomène ne soit pas dû, dans sa partie principale, au changement des éléments de la décharge oscillante, il est démontré par les expériences qui se rat- tachent au premier cas, dans lesquelles on a les mêmes conditions de décharge, et pourtant on obtient un effet contraire. Il est évident qu'en mettant le fil À au sol, une partie de l'électricité qui devrait traverser la grenouille \ F. Battelli. Loc. cit. 2 Jbid. 590 EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE est dispersée dans le sol, ou pour mieux dire on augmente la capacité entre les extrémités des rhéophores, et par jou HR! (nm) ( IT CARE T8) 2 an. OPEL PRES Fig. 5. suite les différences de potentiel de B et de C sont dimi- nuées, ce qui rend plus faibles les courants qui traversent l'animal. 4m cas, — La grenouille est placée comme d'habitude ‘sur la plaque en ébonite. Une électrode plonge dans le SUR LES ORGANISMES VIVANTS. 591 petit verre C, et on n'obtient pas de contractions en tenant l’autre électrode isolée. En mettant ensuite l’élec- trode E en communication avec le sol, les contractions télaniques apparaissent. Un phénomène de même nature a lieu pour la sensi- bilité, en mettant un doigt de chaque main en C et en B. Modification. La grenouille est isolée comme d'habi- tude, et l'expérience est disposée comme ci-dessus. Mais au lieu de relier l’électrode E avec le sol, on le réumit avec l’armature d’un condensateur. Les contractions, dans ce cas aussi, apparaissent mais peu énergiques. Jei le phénomène de l’apparition des contractions est dû à la diminution du nombre des oscillations à cause de l’aug- mentation de la capacité de l’électrode E, qui est mise en communication avec le sol. Le même fait a lieu, pour la même raison, si nous augmentons la capacité de l’autre électrode, en mettant en relation avec le sol le second verre B, comme on voit dans le 57% cas. Ou ças. — Un seul pôle plonge dans un verre, l’autre és un | pôle est tenu isolé ; la grenouille ne présente pas de con - 552 EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE tractions. Si on met ensuite À en communication avec le sol, on observe un tétanos très fort. En mettant, au lieu de la grenouille, un doigt d’une main dans un verre, et en faisant ensuite communiquer À avec le sol, la sen- sation aussi augmente. Il est superflu d’ajouter qu’il n’en serait pas de même si l’on mettait en même temps en relation avec le sol l’électrode E et le conducteur À, car dans ce cas le sol ne ferait pas l’effet d’une capacité, mais l'effet d’un con- ducteur qui réunit E avec B. En effet si l’on met E au sol, comme dans le cas de la fig. 6, et ensuite, pendant que l’appareil fonctionne, on met au sol le rhéophore À, on observe dans la grenouille une forte contraction instantanée, qui disparaît après quelques instants; elle est due simplement à la nouvelle distribution de potentiel dans l'animal. Cela est si vrai que, si l’on réunit A avec le sol, avant de faire fonctionner l'appareil, on ne cons- tate plus dans la grenouille aucun phénomène au mo- ment où l'appareil est mis en action. En ouire, si A est au solet E isolé, de façon que la grenouille se trouve en tétanos, celui-ci disparaît quelques instants après qu'on a mis E en communication avec le sol. CHAPITRE IL. Expériences se rapportant seulement à la sensibilité. Les expériences que je vais exposer et que je distin- guerai aussi en plusieurs cas, serviront à éclaircir encore mieux le mécanisme auquel sont dues les précédentes expériences. 1° cas. — La personne est isolée et plonge un doigt SUR LES ORGANISMES VIVANTS. 504 dans un verre rempli d'eau, dans lequel arrive une seule électrode. L'appareil de Tesla est disposé de façon que la personne éprouve une sensation du courant assez dis- tincte. Le verre est ensuite mis en communication avec le sol; la sensation du courant cesse presque compléte- ment. Le phénomène se produit de la même manière que la personne soit ou non isolée. Dans le cas, dans lequel le verre B est isolé, la per- sonne est portée à des potentiels rapidement alternants, qui produisent en elle la sensation dont nous venons de parler. Mais quand le verre, au moyen du rhéophore A, est mis en communication avec le sol, l'électricité se dis- perse presque toute dans le sol, c’est-à-dire la personne est presque maintenue au potentiel zéro, ou à des varia- tions si faibles, que celles-ci ne sont pas capables de pro- voquer la sensation. C’est un cas analogue au second cas du chapitre pré- cédent, et il sert à l’élucider. 26 ças. — La personne se trouve isolée sur un tabouret et plonge un doigt dans le verre C. L'appareil de Tesla est réglé de façon que la personne éprouve une 554 EFFETS DES COURANTS -A HAUTE FRÉQUENCE certaine sensation. Elle introduit ensuite un doigt de l’autre main dans le verre B. La sensation augmente un peu, mais assez faiblement. Il fallait s'attendre à ce résultat, car quand les deux doigts sont plongés dans les deux verres, les courants de Tesla traversent la personne; mais le phénomène est un peu différent si la personne est isolée, ou si elle est en communication avec le sol. Le courant qui traverse le corps, quand on est isolé, est plus intense que quand on est en communication avec le sol, parce que dans ce dernier cas une partie de l'électricité est dispersée dans le sol, et par suite l'effet qui en résulte est plus faible. ame ças. — La personne n’est plus isolée, mais se trouve en communication avec le sol, et on répète l'expérience précédente, c'est-à-dire on introduit un doigt dans le verre C; en plongeant ensuite un doigt de l’autre main dans le second verre, la sensation diminue de beaucoup. Quand seulement le verre C est mis en communication avec la terre, celle-ci produit l'effet d’une grande capacité ajoutée au rhéophore qui arrive en C, ce qui diminue le nombre des oscillations du courant du transformateur. Mais quand ensuite on met encore B en communication SUR LES ORGANISMES VIVANTS. 599 avec le sol, alors celui-ci produit surtout l'effet d'établir la communication entre C et B, et non l'effet de former une capacité ajoutée aux deux rhéophores. C’est un cas ana- logue à celui que nous avons représenté dans lobserva- tion au cinquième cas du chapitre précédent. Les expé- riences que je viens de rapporter servent à élucider les 4me et 5% cas du chapitre précédent, et on obtient une explication encore plus confirmative de ces deux cas par l'expérience suivante. 4% ças. — La personne est isolée et tient un doigt plongé dans chacun des deux verres ; elle se met ensuite en communication avec le sol (en descendant par exemple du tabouret isolant au sol); la sensation augmente. Mais l’augmentation de sensation est bien plus prononcée, quand on tient un doigt dans un verre, auquel arrive une seule électrode, et on établit ensuite la communica- tion de la personne avec le sol. Les deux expériences sont parfaitement d’accord avec ce que nous avons vu plus haut. En effet en réunissant avec le sol la personne qui se trouve en communication avec les deux rhéophores du transformateur, il fant s’at- tendre à obtenir dans cette personne une augmentation de sensation, comme il a été expliqué en parlant du pre- mier cas du chapitre précédent. Mais quand la personne est en relation avec un seul verre, et nous la mettons ensuite en communication avec le sol, nous augmentons la capacité de l’électrode relative, c’est-à-dire nous pro- duisons une diminution du nombre des oscillations du courant de Tesla. Nous aurons alors comme effet une sensation plus prononcée de celle qu’on éprouve quand la personne est réunie aux deux électrodes, car dans ce cas l’union avec la terre sert surtout à introduire celle-ci 596 EFFETS DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE, ETC. comme conductrice de communication entre les deux électrodes. Conclusions. Toutes ces expériences, outre l'importance qu'elles ont pour les phénomènes auxquels elles se rapportent, montrent de quelles précautions il faut que le biologiste s’entoure, en travaillant avec des courants à haute fré- quence. En effet nous voyons, par ces expériences, de combien les phénomènes peuvent être changés par des circonstances qui seraient négligeables s’il s'agissait de courants ordinaires. Il est donc à conseiller que l’on décrive toujours avec exactitude toutes les conditions dans lesquelles on a expérimenté, si l’on veut obtenir que les faits observés puissent être coordonnés avec les autres dont on prend peu à peu Connaissance. LES VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERN DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES PAR Charles RABOT (Suite 1.) I. Observations sur les variations de longueur des glaciers du Spitsberg. I. TERRE DU NORD-EST Inlandsis. Glacier à l'extrémité supérieure de la baie Wahlenberg. En juin 1873, ce courant paraissait en crue, d’après l'observation suivante de A.-E. Nordenskiüld : « Au fond de la baie de Wahlenberg, l’énlandsis ne se termine pas par un escarpement abrupt, mais par une pente douce qui n’est interrompue par aucun ressaut et par aucune crevasse. Près de l’extrémité supérieure de la baie, à une altitude de 280 m., émergent de la glace quelques pointements de granit très peu élevés; plus loin, nous voyons des moraines étendues, hautes de 45 m., formées ! Voir Archives, avril 1899, p. 359. ARCHIVES, t. VIL — Juin 1899. 39 558 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS d'argile ef de graviers à angles saillants. Suivant toute vraisemblance, ces moraines ont été soulevées par le gla- cier, et son front, loin de:se retirer, progresse ‘. » IL TERRE DE BARENTS (COTE OUEST) Glacier Duckwitz. En retrait, en 1870, d’après Th. von Heuglin. « Sur tout le pourtour de son front, le glacier Duckwitz a élevé nn moraine qui le dérobe à la vue, lorsqu'on passe devant en canot. Cette moraine est un énorme monceau de débris, découpé par des ravins qui débouchent vers la mer. Dans ces dépressions, la strati- fication de la moraine devient très apparente... Ses couches s'étendent parallèlement à la côte, inclinées, à mon estime, de dix ou vingt degrés vers l’est, c'est-à-dire vers le glacier... La surface des strates composées de graviers et de glace n'est pas partout complètement ‘ plane, et forme des ondulations en différent endroits. Le glacier doit être actuellement en retrait marqué, à moins que, pressé par la moraine qu'il a construite, ilne se soit détourné vers le sud-ouest. Dans cette direction il s’abaisse vers un ravin d’où sort un large torrent.» IT. ILE D'EDGE OÙ STANS FORELAND 1° Deevie Bay (Deicrowes sound). Une observation faite par Lamont, en 1859, indique à cette date une décroissance dans cette région. * F. R. Kjellman. Svenska Polar-Expeditionen àr 1872-1873 under ledning af À. E. Nordenskiüld. Stockholm, 1875, p. 302. * Heuglin. Reisen nach dem Nordpolarmeer in den Jahren 1870 und 1871. Braunschweig. Westermann, 1872, I, p. 228. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. DD9 « L'un des glaciers de cette baie, rapporte ce voyageur, possède une curieuse moraine, située, en avant de son front, comme un brise-lame. Cette moraine, formée exclusivement de terre et de boue, est longue de trois à quatre milles, large de 2 à 400 yards (182 à 364 m.), et haute de 20 à 30 pieds (5,80 m. à 8,70 m.). Le glacier ne semble pas avoir été en contact avec elle depuis bien des années, car, depuis longtemps, le sol ne paraît pas avoir été bouleversé ; de plus, des mousses et des saxi- frages ont commencé à s’élablir sur ce terrain. Cette moraine, distante du glacier d'environ deux milles, en est séparée par une lagune‘. » Lamont découvrit sur cette formation différents mol- lusques : Astarte burealis var. semisulcalta, A. compressa Mont var. striata, Mya truncata var. Uddevaliensis. Pour que cette plage ait pu se constituer, évidem- ment le glacier a dû pendant longtemps être en recul. 20 Glacier du Roi Jean. D'après Lamont, ce glacier offrait, en 1859, l'aspect suivant : « Le front de ce glacier dessine trois convexités tour- nées vers la mer. Il fait, semble-t-il, une saillie d'environ trois à quatre milles en dehors de la ligne de côte. On n’aperçoit aucune moraine frontale ; il existe simplement devant ce courant un banc s'étendant jusqu’à quinze milles au large. [Profondeur moyenne : 15 fathoms (27 m.) ! J. Lamont. Notes about Spitzbergen in 1859. (Quart. Journ. Geol. Society Journal. Londres 1860, XVI, p. 431). 560 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS environ, avec fond de boue]. La hauteur de l’escarpe- ment de glace au-dessus de la mer varie de vingt à deux cents pieds (5,80 m. à 58 m.).' » Le vêlage était très intense et très abondant *. A cette date, des marins, qui, depuis vingt ans, fréquen- taient ces parages, affirmèrent à M. Lamont avoir toujours vu ce glacier dans la même situation et dans le même état”. Donc, de 1839 à 1859, en état de crue ou de maximum stationnaire, suivant toute probabihté. IV. TERRE DU ROI CHARLES A. SVENSKA FoRLAND Aucune observation. B. Ize pu Roi CHARLES L'existence d’un «glacier mort »‘ sur les pentes du Mont Tordenskjold semble indiquer une décroissance de la glaciation. 1 J. Lamont. Ibid. p. 429. 2 J. Lamont. Ibid. p. 430. $ Lamont. Yachting in the Arctic. Seas. Londres, 1876. # On donne le nom de « glacier mort» à un amas de glace en- tièrement recouvert de débris morainiques et qui n’est plus ali- menté par les nevés supérieurs. Sous ce revêtement de matériaux, et grâce au climat rigoureux des régions arctiques, la glace se conserve indéfiniment et devient fossile. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 961 V. SPITSBERG OCCIDENTAL A. MASSIF DU NORD OUEST ET ÎLES VOISINES a. Côte septentrionale. I. Foul Bay. 1° Grand glacier du fond de la baie. Au mois d'août 1872, ce courant présentait, d’après Kjellman, l'aspect suivant : « L’extrémité supérieure de cette baie est occupée par un puissant glacier chargé de moraines latérales et médianes extraordinairement puissantes. Ce courant produit la canonnade que nous entendons et les blocs de toutes tailles qui flottent à la surface bleue de la mer et au milieu desquels passe notre canot vigoureusement ramé. Lorsque nous approchons du front, il semble que nous soyons dans le voisinage d’une batterie électri- que que l’on est en train de décharger. Sans cesse des crépitements se font entendre, et, à chaque instant, pour ainsi dire, nous nous attendons à apercevoir la lueur d’é- tincelles électriques ‘. » L'intensité du vélage lors du passage de M. Kjellman paraît dénoter un état de crue. A la fin d'août 1892, Gustaf Nordenskiôüld visita ce glacier. Sa relation ne fournit aucune indication sur la position de son front, non plus que sur le vélage. Elle renferme simplement un panorama photographique” 1 F, R. Kjellman. Loc. cit. p. 78. 2 G. Nordenskiôld. Planche III. in Loc. cit. 562 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS executé d’un ilot de l’intérieur de la baie. La comparaison de ce document à la vue photographique" prise, en 1872, par le D' Envall, le compagnon du D' Kjellman, semble indiquer un retrait du glacier. Sur la photographie de G. Nordenskiôld apparaissent deux longs îlots moraini- ques qui ne sont pas visibles sur le panorama du D' Envall. 20 Glacier alpin (local?) débouchant à l'est du grand glacier. Sur le panorama du D' Envall (1872), son front se termine sur la mer par une haute falaise de glace et en- toure presque le pied de l’arête rocheuse qui le flanque au nord. En 1892, cette dernière partie du glacier avait disparu et la base de l’arête était complètement dégagée; la haute paroi cristalline terminale s'était affaissée et lais- sait apercevoir au niveau de l’eau des parties rocheuses auparavant invisibles *. De 1872 à 1892 une décroissance a donc affecté ce glacier. IL Fairhavn. Glacier ouest situé sur le continent *. En août 1872, d’après Kjellman, il se terminait par une paroi, haute de trente à quarante pieds (9 à 12 m.)', et paraissait en retrail”. ! Ce panorama se trouve reproduit en lithographie dans: F. R. Kjellman, Loc. cit., p. 80. 2 Voir Planche IIL. in G. Nordenskiôld, Loc. cit. 3 Glacier immédiatement à l’est du botn taché de neige rouge situé le plus à l’ouest sur le panorama pris de l'Observatoire de Sabine par Gustaf Nordenskiôld, Loc. cit. pl. IV. # Kjellman. Loc. cit. p. 54. STbid: DT ‘ DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 963 b. Côte occidentale. I. Smeerenburg. Sur la rive orientale débouchent cinq glaciers : ceux de Kennedy, du Fram, de Sallstrôm', de la Princesse Alice * et, à l’angle sud-est de la baie, un très grand cou- ranl,. 1° Glacier du Fram . En 1773, lors du voyage de Phipps, il présentait une paroi haute de 300 pieds (100) au-dessus de la mer’, et « fréquemment il s’en détachait de gros glaçons ‘, » Au niveau de l’eau son front était percé d’une grotte ”. En 1815, cette grotte subsistait toujours * En 1896, d’après la carte de Strindberg, le courant ! Voir Karta üfver Amsterdamün med omgifningar efter mät- ningar under Andrées polarexæpeditionen 1896 af N. Ekholm och N. Strindberg, utarbetad af N. Strindberg, 40,000°. in Ymer, 1897, I, Stockholm. 2 Ce glacier, dont le nom est destiné à rappeler la visite du Yatch du Prince de Monaco au Spitsberg est situé immédiatement au sud de celui de Sallstrüm. $ Le courant auquel s'applique la description de Phipps est situé juste en face la Pointe des Hollandais (Hollandarudden, de la carte de Strindberg}), où le marin anglais fit ses observations de pendule. Ce ne peut donc être que le glacier du Fram. Com- parer la carte de Phipps (PI. 8 de l’ouvrage cité à la note sui- vante) à celle de Strindberg. 4 C.-J. Phipps. À voyage towards the North Pole. Londres, 1774, p. 70. ® Voir PI. 7 de C.-J. Phipps, Loc. cit. p. 70. $ F.-W. Beechey. À voyage of discovery towards the North Pole performed in His Majesty’s ships Dorothea and Trent under the command of Captain David Buchan. Londres, 1843, p. 154. 564 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS dessinait une saillie légèrement proéminente en mer, et dans le voisinage immédiat de son extrémité inférieure, atteignait une hauteur de 63 mètres au-dessus du fjord. De 1773 à 1818, le glacier du Fram semble donc être resté stationnaire; depuis, son épaisseur aurait diminué, si la mesure de Phipps est exacte. 20 Glacier de la Princesse Alice (Glacier imparfait.) En août 1898, le front rongé par la mer était dé- coupé par une profonde concavité. Au sud-est de cette indentation deux amorces de moraines indiquaient une ancienne extension de ce courant. (Photographie exécutée par S. A. S. le Prince de Monaco (1898). Sur les glaciers de la baie de Smeerenburg la relation de l'expédition Lerner-Rüdiger due au commandant Rü- diger renferme l’observation suivante. € Un grand nombre de petits glaciers, qui ne sont pas très larges, débouchent en mer. Avec quelle rapidité ils avancent, les cartes dont la configuration générale a élé établie en 1818 le montrent. Sur ces cartes tous les petits glaciers de la côte du Spitsberg descen- dent dans des baies dont la concavité est très neltement accusée. Aujourd’hui, ces courants ont progressé et rem- pli complètement toutes ces inflexions du rivage” » M. Rüdiger n'indique pas quels glaciers concerne son observation. Or, la carte de l’île d'Amsterdam levée par 1 Reproduite in : S. A.S. le prince Albert Ier de Monaco. Explo- ration océanographique aux régions polaires. (Bulletin du Museum d'Histoire Naturelle. Année 1899 n° 1, p. 9 Paris). ? Rüdiger. Allgemeines über den Verlauf der Expedition nach dem europaschen Nord-meer am Bord des Dampfers Helgoland. (Ver- handlungen der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin, XXV, 1898, 8 et 9 p. 437.) DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D09 Strindberg (Karta ôfver Amsterdamôn ete in Fmer, 1897, I.) figure de petites baies creusées dans le front des gla- ciers de Kennedy et de Sallstrôm; seul le glacier du Fram atteint la ligne de la côte et présente un front convexe. L'observation du commandant Rüdiger ne doit donc être acceptée que sous réserve, à moins que la progression ne se soit produite depuis 1896. Il. Ile d'Amsterdam. Glacier Anna. (Glacier local.) En 1861, ce glacier débouchait dans un lac séparé de la mer par une étroite digue qui présentait les appa- rences d’une ancienne moraine ‘. Depuis, la situation n’a pas changé, d’après les observations de N. Strindberg * (1896) et du Dr Richard (1898.) IT. Baie de la Madelaine. (Magdalena Bay ! A.) D'après la carte de l’hydrographie anglaise (Spitzber- gen, N° 2751), quatre glaciers descendent dans cette baie. Ce sont,sur la rive sud, le glacier d'Adam (Adams Glacier) (Glacier de l’Entrée, de l’expédition dela Recher- che), le glacier du Ravin (Gully Glacier) (Glacier de la Pointe aux Tombeaux). le glacier suspendu (Hanging glacier), et, au fond du mouillage, le Waggon-way glacier (glacier du fond de la baie, del’expédition de la Recherche.) Cette baie a été relevée en 1818 par l'expédition an- ! Chydenius. Svenska expeditionen till Spitsbergen àr 1861 un- der ledning af Otto Torell, 1865, Stockholm p. 336. ? Karta üfver Amsterdamün, etc. 566 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS glaise commandée par Buchan (Magdalena Bay and the South Gat. Carton de la carte Spitzbergen, N° 2751), et, en 1839, par l'expédition française de la Recherche. (N° 929, de l'hydrographie française.) En 1818, le front du Waggon-way glacier se trouvait à 2600 mètres, en ligne droite, dans l’est de la saillie est du Burial ground (Pointe aux Tombeaux, de la carte française), voisine de la côte bathymétrique : 14; en 1839, cette distance était réduite à 1852 mètres ‘. Done, de 1818 à 1839, crue du Waggon-way glacier. IV. Les sept Glaciers (Seven [ce-Mountains [A]; Sju Isfjällen des cartes suédoises.) Ces glaciers débouchent directement sur la côte entre le Mock Hook et ia Hamburger Bay. Chacun d'eux aurait une largeur de deux milles marins, d’après Charles Mar- tins (1839). En 1892, les glaciers { et 2° se terminaient par des escarpements sur le bord de la plage; le N° 3, séparé de la mer par un assez grand espace, présentait une pente assez régulière, chargée de graviers, tandis que le N° # formait une légère saillie en mer *. En 1818, Latta à exploré le glacier le plus méridional, semble-t-il (le N° 1 de Hamberg). A cette date, « son extrémité, constituée par un mur de glace haut de deux ! Voyages en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et aux F'erûe pendant les années 1838, 1839, 1841, sur la corvette la Re- cherche. Atlas de Physique. Plan du glacier du fond de la baie de la Madelaine. ? Les numéros vont du sud au nord. $ A. Hamberg. En resa till norra Ishafvet sommaren 1892 fôre- tagen med understäd af Vegastipendiet. in Ymer, 1894, I, p. 38. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D07 cents pieds (70) environ, s’arrêtait sur le bord de la mer et était lavée par les vagues ‘. Done, de 1818 à 1892, le courant le plus méridional des sept Glaciers paraît être demeuré stationnaire. V. Kingsbay. 1° Kings’ glacier *. Le 27 juillet 1837, le naturaliste suédois S. Loven examina ce glacier. « Nous nous dirigeämes, écrit-1l dans son journal”, vers la petite île la plus éloignée dans l’intérieur de la baie. Sur le point où nous débarquâmes, du côté de l'ouverture de la baie, elle était basse, mais plus loin s'élevait peu à peu, toute verdoyante de mousses et de touffes serrées de Dryas octopetala. Avauçant vers l’autre versant, je me irouvai devant un paysage tout à fait extraordinaire. Sur le rivage faisant face au fnnd de la baie et au glacier apparaissait un groupe de petits mon- ticules présentant la silhouette la plus hardie. [ls se dres- saient en murs escarpés ou en pointes aiguës, dessinant des crêtes étroites, ayant les aspects les plas variés. Ces Alpes en miniature, hautes de trente à quarante pieds, renfermaient dans toutes leurs vallées des lacs; l’absence de végétation indiquait que la formation était toute 1 Latta. Observations on the glaciers and climate of Spitzbergen made during a visit to that island, in Edinburgh New Philosophical Journal, vol. IT. oct. 1826 à août 1827. ? Central Spitsbergen by Sir Martin Conway. (Sir Martin Conway, Wüith Ski and Sledges over arctic glaciers, Londres 1898. Dent.) # Reproduit dans Chydenius, Loc. cit. p. 363. 568 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS récente. Le sable, fin et de couleur brune, contenait un grand nombre de pierres de différente nature, les unes à angles saillants, les autres arrondies ; plus haut, se montraient des blocs d’un pied cubique. II fut facile de trouver un point d'où j'avais, comme premier plan, une vallée ouverte entre ces monticules de sable désolés et d’où je découvrais plus loin le grand glacier, au delà du fjord qui était large de mille pieds. » En août 1861, l'expédition de Torell visita la Kings Bay. Sa relation ‘ ne renferme aucune indication sur la situation du glacier à cette date. Une mauvaise litho- graphie *, jointe à cet ouvrage, représénte trois ilots morainiques à une faible distance du front du glacier. Pendant le mois d’août 1897, Sir Martin Conway explora le King's glacier. « Quel changement s’est pro- dait, écrit-il, depuis la visite du professeur Sven Lovén en 1837, le premier naturaïste qui ait examiné cette partie du Spitsberg. L'ile qu'il décrit si minutueuse- ment avec ses Alpes en miniature et ses moraines était alors séparée du glacier par un chenal de mille pieds ; maintenant la glace l’a entourée complètement et recou- vert le sol que ce voyageur a foulé. Le glacier avait déjà envahi celle île avant la visite de Nordenskiôld‘ en !Chydenius, Loc. cit., p. 362. ? Tre Kronor i Kingsbay. Hors texte entre les pages 360 et 361 in Chydenius Loc. cit. 3 Sir Martin Conway commet ici une erreur. L’expédition sué- doise de 1861, commandée par O. Torell, opéra, divisée en deux escouades. L’une, composée de Torell, d’A.-E. Nordenskiôld, mon tée sur la goëlette, Aeo'us, explora la côte nord du Spitsberg, tan- dis que la seconde, embarquée sur le sloop Magdalena et compo- sée de Blomstrandet et de Duner, visita la côte ouest, notamment la King’s Bay. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 969 1861 ; depuis lors aucun changement important n'est survenu ‘.» Les merveilleuses photographies exécutées par M. Garn- wood, le compagnon de Sir Martin Conway, montrent, en effet, que les îlots morainiques représentés sur la lithogra- phie de 1861 sont toujours à découvert. De ces différentes observations, il résulte qu’antérieu- rement à 1837 s'était produit une crue dont l'extension était marquée par l’ilot morainique visité par Lovén. Cette crue a été suivie d’une phase de décroissance dont l’am- plitude ne dépassait pas, en 1837, trois cents et quelques mètres. La présence de végétaux sur le versant ouest de la moraine indique que le début de cette retraite remon- tait à plusieurs années. Postérieurement à 1837 s’est produit un allongement du glacier, qui a persisté jusqu'à nos jours. 2. Névés de Lovén (glaciers imparfaits.) (Sur la rive méridionale de la King's Bay). En 1892, d’après À. Hamberg, ces névés étaient en état de maximum ou stationnaires. « Les nombreuses inelusions de graviers dans l'épais- seur des névés, rapporte ce voyageur, donnent naissance à d'importantes moraines frontales, hautes de six à huit mètres. Comme les névés paraissent en voie plutôt d'augmentation que de diminution, elles sont situées tout près de leur front. Seul, le plus occidental de ces amas olaciaires s’est retiré, et, comme la carte” l'indique, ! Sir Martin Conway. With Ski and Sledges. p.158. 2? Kartskiss füver Lovens névéer vid Kingsbay pa Spetsbergen. 1/50000. in Ymer, 1894. I. Stockholm. 570 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS a abandonné de grosses moraines frontales affectant la forme d'äsar. L'un d'elles avait une hauteur de pas moins de 75 mètres. Le névé s'élevait sur le flanc de ce monticule, presque jusqu’à son sommet, disposition qui paraissait indiquer qu’il était de nouveau en voie de pro- gression ‘. » €. Côte occidentale de L’Ice ford. D'après M. A. E. Nordenskiôld, « la comparaison des anciennes cartes hollandaises avec la configuration ac- tuelle paraît démontrer que la mer de glace sur la côte nord de l'Ice sound (lce fiord) remplissait jadis tout le bras du fjord, nommé North sound, et que depuis le gla- cier s’est considérablement retiré. Il est, d'autre part, difficile d'expliquer comment l'Ice sound, le second fjord du Spüsberg en étendue, est representé comme irès étroit sur ces cartes. Ces documents ne figurent pas la branche nord de ce fjord, tandis qu'ils en dessinent la rive sud, sinon exactement, du moins d'une manière re- connaissable *. » Plus loin, je discuterai la vraisemblance de cette ob- servalion. North fiord (North sound). ! A. Hamberg. Æn resa till Ishafvet sommaren 1892 fôretagen med understäd af Vegastipendiet. in Ymer, 1894, I, p. 48. Stock- holm. ? A.-E. Nordenskiôld. Sketch of the geology of Ice sound and Bell sound Spitzber gen. in : Geological Magazin, Dec. I, vol. HT, 1876 n.p. 19 DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D71 1° Glacier au fond de l’Ekman Bay, entre le Capitole et le Colysée. Le 9 août 1868, ce courant reculait. « L’extrémité supérieure de la branche occidentale du Northfiord est occupée par un glacier en retrait devant lequel la mer est si peu profonde que l’on ne peut y passer en canot et qu'à marée basse de notables étendues de ce bane assèchent". » 2° Glacier Sefstrôm. (Splendid Glacier de M. Trevor- Battye). Le plus ancien renseignement est du 29 août 1882. « Dans ces derniers temps, observe à cette date le baron de Geer, ce glacier s’est notablement retiré, à en juger par les moraines qu'il a abandonnées sur le rivage et par d’autres qui émergent comme des îles au milieu du fjord *. » Ultérieurement il a subi une crue considérable, comme le prouvent les observations suivantes de ce même voya- geur et de M. Trevor-Battye en 1896. « Le grand glacier de Sefstrôm a éprouvé, écrit le baron de Geer ‘, un allongement absolument étonnant, ! Th. M. Fries och C Nystrôm. Svenska Polar-Expeditionen ar 1868. Reseskizzer. Stockholm, 1869, p. 94. 2 A.-G. Nathorst. Redogürelse für den tillsammans med G. de Geer ar 1882 fôretagna geologiska expeditionen till Spetsbergen. in Bihang till K. Svenska Vet- Akad. Handlingar, IX, n° 2, Stokholm, 1884, p. # G. de Geer. Rapport om den svenska geologiska expeditionen till Isfjorden pa Spetsbergen sommaren 1896. in Ymer. 1896, IV, p. 265. DT VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS qui, cependant, paraît arrêté par la fusion. Son front escarpé s’est allongé à travers le fjord d’environ quatre kilomètres, jusqu’à la grande île; à l’époque de son maximum, il n’était séparé de la rive orientale de la baie que par une distance de près d’un kilomètre. L’ex- trémité supérieure de la baie d’Ekman a donc été sur le point d’être transformée en lac par un barrage de glace *. » La même année, M. Trevor-Battye a visité ce glacier : « Ce courant, écrit-il, tend maintenant à s’écouler vers l’est. Par suite de ce changement de direction, la moraine frontale est devenue une moraine latérale. L'ancienne moraine est recouverte en partie par la mince lèvre terminale du glacier et les débris qui se trouvent sur son front tombent latéralement *.……. « À 200 yards (182") du front ouest du glacier baï- gné par la mer, on voit une petite île sur laquelle je dé- barquai; elle forme une partie de la moraine... La carte de l’Amirauté anglaise indique une grande île dans le nord de la baie Ekman. En vain, je la cherchais ; elle avait disparu *. Le Splendid glacier avance rapidement. Actuellement il présente sur la mer trois fronts vers le sud-ouest, le sud-estet l’est. Sur ces deux dernières faces, le courant s'élève en formidables seracs. Toute la portion de la baie à l’ouest de la grande île marquée sur la carte comme existant, il n’y a pas vingt ans, est maintenant 1 D’après Trevor-Battye, une ligne de rivage formée à l’épo- que où le glacier fermait presque la baie Ekmann et où ce bar- rage en élevait le niveau, se rencontre au pied du Colysée (Colosseum). (The first Crossing of Spitsbergen, p. 250.) ? Sir William Martin Conway. The first Crossing of Spitsbergen. p. 242. 8 Ibid. p. 248. rest. . La DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D73 remplie par le glacier. Plus de la moitié de l’île est recou- verte. Sans pousser aucune moraine et aucune boue, sans décolorer la roche, la masse de glace avance et les grands seracs ne sont séparés des fleurs et du gazon que par le ruisseau auxquel ils donnent naissance ‘. » Donc antérieurement à 1882, le glacier de Sefstrôm a été en retraite, puis, entre 1882 et 1896, s’est produit une crue énorme. À l’époque du maximum, l’allonge- ment a atteint environ six kilomètres *. En 1896, d'après le baron de Geer, il était de nouveau entré en décrois- sance ; suivant M. Trevor-Battye, la crue semblait, au contraire, continuer. B. Massir pu Noro-Esr a. Inlandsis du Nieuw Friesland. I. Lomme Bay. Glacier du Vétéran. Largeur : 2500", Epaisseur de son front : 50" (Chy- denius, 1861). En 1861, en décroissance. «A cette époque, écrit Chy- ! Sir William Martin Conway. The first Crossing of Spitsbergen, p. 250. ? M. de Geer évalue la distance du front de 1882 à la grande île à 4 kilomètres. A cette longueur pour obtenir l’amplitude totale de la crue, on doit, d’après l'indication de ce naturaliste, ajouter la distance de l’île à la côte orientale de la baie Ekmann diminuée d’un kilomètre. Faute de documents, cette dernière distance ne peut être indiquée avec précision. D’après la carte hydrographi- que anglaise, elle serait d’un mille marin (1852), d’un mille et demi, d’après les levers de Sir Martin Conway, in With üki and ôledge over arctic glaciers. ARCHIVES, t. VI. — Juin 1899. 40 o1E VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS denius, il n’atteignait pas le niveau de la mer et était entouré, sur les côtés comme sur son front, par de puis- santes moraines entassées sur la grève, large de 180 m. à marée haute et du double à basse mer. En approchant on voit que le glacier a eu jadis une beaucoup plus grande extension ; l’intervalle entre son pied et la mer est, en effet, occupé par une série de moraines perpendiculaires à la direction de la vallée et toutes semblables à celle actuellement en formation ‘. » IL. Wiide Bay. Glacier au sud de l'Aldert Dirkses Bay. « Sur son front nord, écrit Chydenius, ce glacier forme une protubérance à pentes régulières portant à son extré- _ mité des pierres et des graviers. En avant de sa pointe la plus extrême, le dépôt de ces matériaux a peu à peu constitué une langue de terre assez proéminente. Dans cette région les crevasses ne sont pas nombreuses ; elles sont, au contraire, très fréquentes dans la partie sud du glacier, beaucoup plus importante, qui forme, au-dessus de la mer, un mur à pic de 200 pieds (50"). » * Juin 1861. Cette description est accompagnée d’une lithographie. (p. 311). L'examen d’une photographie prise par Sir Martin Con- way, le 9 août 1896, montre que, de 1861 à 1896, ce glacier n’a subi ancun changement appréciable. ? Chydenius, Loc. cit. p. 287. ? Chydenius, Loc. cit. p. 318. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. Qn ES | Qt b. Terre Dickson. [. Dickson Bay. Glacier de la rive gauche d2 la vallée débouchant au fond de la Dickson Bay.' Sur la carte de cette région, levée en 1882, par le lieutenant Stjernspetz’, le front de ceglacier est représenté comme sortant complètement de la gorge dans laquelle il se meut et s’étalant largement dans la vallée princi- pale jusqu’à 400 mètres de la rivière débouchant au fond de la Dickson Bay. La carte exécutée, en 1896, par Sir Martin Conway * figure, au contraire, l'extrémité de ce glacier comme s’arrêtant à 5556 m. du torrent et ne dépassant pas l’orifice de la gorge. De 1882 à 1897, un retrait semble donc s’être pro- duit. IL. Klaas Billen Bay. Glacier situé au fond d’une vallée débouchant à l'extrémité nord-est de la baie. De 1870 à 1882 stationnaire. « Il était intéressant de remarquer, écrit M. A.-G. ! Premier glacier latéral à partir de celui occupant le fond de la vallée principale, à l’est du Vardberg. ? Carte de Dicksonbay äu Spitzberg (Exploration internatio- nale des régions polaires, 1882-1883. Observations faites au Cap Thordsen Spitzberg par l'expédition suédoise, publiées par V Acadé- mie Royale des Sciences de Suède. Stockholm, 1891, T. I. 2). ® Central Spitzbergen by Sir Martin Conway. (With Ski and sledges over arctic glaciers.) 2 IT PROS à, "A AE 576 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Nathorst en 1882, que ce glacier paraissait s’étendre pré- cisément jusqu’au point qu’il occupait lors de ma précé- dente visite en 1870". » I. Wiide Bay. La carte de Giles et d'Outer Rip, publiée par Gerard Van Keulen (1707), représente, sur le promontoire sé- parant les deux bifurcations extrêmes de cette baie, un grand glacier descendant jusqu’à la mer avec la légende: Groote Ysberg *. Actuellement, tout au moins sur la carte de cette baie dressée par Sir Martin Conway ‘, il n’existe en ce point aucun Courant de glace. À l'extrémité supérieure de la Wiide bay, on ne rencontrerait aujourd’hui de glacier débouchant en mer qu’au fond du fjord de l’est. (East fiord). Si une expédition venait à visiter celte région, ses recherches devraient porter sur cette localité, afin d’exami- ner si on n'y trouve pas d'anciennes moraines indiquant l’existence d’un glacier à une époque récente. Je dois faire observer que la carte de Giles et d’Outer Rip représente la Wiide bay assez exactement. Elle des- | sine les deux embranchements de la partie supérieure du | fjord et les trois glaciers provenant de l’inlandsis de la ‘ A.-G. Nathorst, Redogôrelse für den tillsammans med G. de Geer àr 1882 [üretagna geologiska expeditionen till Spetsbergen. p. 45. : = Ysberg : glacier. Ce terme est encore employé dans cesens par Scoresby. # Sketch mag of the mountains along the shores of Wijdebay, m The first Crossing of Spitsbergen, p. 292 DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D77 Nieuw Friesland qui arrivent jusqu'à la mer sur la côte est, au sud de l’Aldert Dirkses bay (Eerste, Tweede, Deerde Ysberg). €. Terre Bünsow. Glacier Bruce. Affluent le plus méridional du Glacier Von Post sur la rive droite. Sur la carte de la Temple Bay”, dressée en 1882 avec la plus grande exactitude par le professeur A.-G. Nathorst, ce glacier se termine à environ 800 m. du fjord; il est précédé d’une moraine frontale d'où sort un torrent et séparé du glacier von Post par une moraine latérale. Des photographies prises en août 1898 par S. A. S. le Prince de Monaco montrent que ce courant a singuliè- rement progressé depuis 1882. Actuellement il atteint le fjord au-dessus duquel il présente un front escarpé, et, sur sa rive gauche, se confond avec le glacier von Post. Dans sa marche en avant il a repoussé ses moraines sur son flanc droit où elles forment un monticule très proémi- nent. Le glacier Bruce paraît être stationnaire en état de crue depuis plusieurs années. Un croquis de la rive nord-ouest de la Temple Bay que j'ai pris en août 1892, de l’entrée de la Sassendal, montre que, dès cette époque, il atteignait le fjord ou tout au moins en élait très pro- ? Nom donné par le D: Richard en l’honneur de M. Bruce le naturaliste écossais bien connu, qui a fait partie de l’expédition de la Princesse Alice en 1898. ? A.-G. Nathorst, Kartläggningen af Templebay. Ett bidrag till Spetsbergens geografi. in Ymer, 1883. IV-VI, Stockholm. 578 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS, ETC. che. Une esquisse’ de la Temple Bay exécutée par M. Victor-H. Gatty * en 189%, indique ce glacier comme arrivant à la mer dans sa partie ouest, mais ne joignant pas encore le glacier von Post. En tout cas, dès 1896, d’après une photographie prise par Sir Martin Conway, la position du courant paraît identique à celle observée en 1898 par S. A.S. le Prince de Monaco. Donc, après avoir été en retrait en 1882, le glacier Bruce a éprouvé une progression de huit cents mètres, et, depuis 1896, peut-être même depuis 1892, est station- paire dans cet état de crue. (À suivre.) ! Très incorrecte au point de vue de l’orientation. ? Victor-H. Gatty, Ice fiord. Spitzbergen. in Alpine Journal. N° 127. Février 1895, p. 310. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. W. FEUERSTEIN et ST. VON KOSTANECKI. SUR LA BRÉSILINE (Berichte, t. XXXII, p. 1024, Berne). Les auteurs se sont proposé d’élucider la question de la constitution de la brésiline et ils ont dans ce but étudié spé- cialement un produit d’oxydation que Schall et Dralle ont déjà obtenu en 1888, et dont la formule correspondait à C°HS0*. En voulant établir la structure de ce composé on avait été arrêté par le fait qu’il ne réagissait ni avec l’hvdro- xylamine, ni avec la phénylhydrazine ; mais comme l’on sait aujourd’hui que les dérivés &« et y pyroniques ne réagissent pas avec ces substances et qu’il existe des dérivés 7 pyro- niques hydroxylés dans le noyau pyronique (Oxyflavonols) on peut supposer que le produit d’oxydation de la brésiline est une ombelliférone hydroxylée dans le noyau a-pyronique (0) LENS og CO SU C'H{OH) ou comme Schall l’a déjà fait observer en 1894 un 3-0xy- phéno-y-pyronol 280 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Les auteurs ont donc préparé à nouveau ce produit d’oxyda- tion et ont soumis son éther diméthylique à l’action de Pal- coolate de sodium; cette réaction leur a fourni par une scission nette l’éfher diméthylique du fisétol et de l'acide for- mique, produits qui correspondent bien à ceux que doit donner par dédoublement un 3-0oxy-phéno-,-pyronol. Cette observation permet de préciser davantage la formule pro- posée par Schall et Dralle pour la brésiline OH C‘H:O(CH5O), HO en la décomposant en OH __C#H°0 et CH'(CH50?) HO Le premier de ces constituants est le résidu du 3-0xv- phéno-pyronol tandis que le second possède sans doute une structure analogue à celle de l’acide protocatéchique, Herzig ayant observé qu’en fondant la brésiline avec la soude on obtient cet acide. Il reste done à savoir comment ces deux résidus sont reliés entre eux et d’après les auteurs il serait possible que ce fût de la manière suivante qui demande du reste à être véribée : (9) HO CH C(0H) Ter le She de di dite cl, CHIMIE. 581 C. ScHALL. SUR LA CONSTITUTION DE LA BRÉSILINE (Berichte, 1. XXXIL, p. 1045, Zurich). Dralle et l’auteur ont émis autrefois l’idée que le produit d’oxydation presque incolore de la brésiline qu’ils avaient obtenu pourrait être un dérivé phéno-7-pyronique CO—C(O0H) Î 0 — CH avec la restriction toutefois qu’un dérivé de cette constitution devrait être coloré. Cette restriction est tombée depuis que Kostanecki et Osius ont préparé la 3.4 dioxyflavone CO—CH I 0 — C,CSH*.0H (OH) / COM) CHE laquelle est aussi presque incolore. Des travaux récents de Gilbody et Perkin montrent que la brésiline renferme un noyau pyrocatéchique. En réunissant ces observations et en admeltant en outre que l'union du noyau pyrocatéchique avec le noyau phénopyronique se fait à la position du groupe cétonique de ce dernier, l’auteur arrive à la conclu- sion que l’on doit avant tout rechercher si la brésiline ne correspond pas à la formule A) (3) 0 — CH HO). CC | (&) \CH—COH | CH CeH(OH)2 (1) pr (3.4) Cette formule est également proposée dans le travail pré- cédent de Feuerstein et Kostanecki dont les recherches ont élucidé la constitution du produit d’oxydation de la brésiline. Sr. von KosraNEckI et R. von SaLis. SUR LA 3.2" DIOXYFLA- vONE (Berichte, 1. XXXII, p. 1030, Berne). Les auteurs ont préparé une nouvelle dioxyflavone, la 582 BULLETIN SCIENTIFIQUE. 3-2’ dioxvflavone, par la méthode d’Emilewicz et Kostanecki. En condensant l’éthylsalicylaldéhyde avec l’éther monoéthy- lique de la résacétophénone, ils ont obtenu l’éther éthylique de la 2-éthoxy-benzalrésacétophénone (2)0H CHOCO (1) CO.CH : CH (1). C°H#(OC?H5) (2) lequel cristallise en prismes F — 125° et dont le dérivé acé- tylé fond à 78-79°. Le dibromure de ce dérivé acétylé traité en solution alcoolique par la lessive de potasse concentrée fournit un mélange de diéthoxybenzalcumaranone et de diéthoxyflavone. Cette dernière est assez difficile à purifier, cependant après plusieurs cristallisations dans lalcool et dans la ligroïne, elle cristallise en prismes blancs, fusibles à 125°. Traitée par l’alcoolate de sodium elle se scinde d’une manière nette en êther monoéthylique de la résacétophé- none et en acide salicylique. En faisant bouillir la diéthoxy- flavone avec HJ les auteurs ont enfin obtenu la 3-2” dioxy- flavone (9) de CH CO qui cristallise dans l’alcoo!l en aiguilles fines, F — 320° et que H?S0“ conc. colore en jaune pur. Elle se dissout dans la lessive de soude également en jaune. Son dérivé acétylé cristallise dans l'alcool étendu en aiguilles épaisses, F = 105°. HO E. KELLER et ST. voN KOSTANECKI. SUR LA Æ'-0XY-4-NAPHTO- FLAVONE (Berichte, t. XXXIL, p. 1034, Berne). La 4-méthoxy-a-naphtoflavone (œ)0 (4) (& cuous NC.C'H(OCH®) CH : (BÉ0 CHIMIE. 583 a été préparée en partant du 2-anisalacéto-1-naphtol obtenu par l’action de l’aldéhyde anisique sur l’acélonaphtol; le dibromure du dérivé acétylé de ce produit a été traité en solution alcoolique par la lessive de potasse. La #-méthoxv- a-naphtoflavone cristallisée dans l'alcool fond à 181°, elle est colorée en orange par H?S0* conc.; sa solution dans H?S0"* est jaune avec fluorescence verte. Traitée par Palcoo- late de sodium elle est scindée en 2-acéto-1-naphtol et acide anisique. En la faisant bouillir pendant plusieurs heures avec HJ on obtient la Fe im ue L N @c6 qui se présente sous la forme d’aiguilles fines et presque incolores, F — 315-316°. Sa solution dans H?S0# conc. est jaune pâle. avec fluorescence verte; elle se dissout en jaune dans la lessive de soude étendue. Son dérivé acétylé cristal- lise dans l'acide acétique et dans l'alcool en aiguilles blan- ches, F = 215°. D. ALPERIN el ST. von KOSTANECKI. SUR LA 2’-ÉTHOXY-4- NAPHTOFLAVONE (Berichte, 1. XXXIL, p. 1037, Berne). En faisant réagir l’aldéhyde éthylsalicylique sur le 2-acéto- 1-naphtol les auteurs ont obtenu le 2’-éthoxy-2-benzalacéto- 1-naphtol, lequel a été acétylé puis transformé en dibro- mure. Ce derniawsoumis en solution alcoolique à l'action de la lessive de potasse a fourni une naphtoflavone. La mé- thode d'Emilewicz et Kostanecki pour la préparation des flavones réussit beaucoup mieux d’une manière générale lorsqu'il s’agit des dérivés de l’y-naphtflavone que pour les flavones elles-mêmes ; on se souvient en effet que dans plu- sieurs cas on à obtenu au lieu des flavones leurs isomères, les benzalcumaranones. La 2°-éthoxy-5-naphtoflavone GO c(ncH(20cHs C2He | 584 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. cristallise dans l’alcool en aiguilles jaune pâle, F — 160. Sa solution dans H?S0* conc. est orange pâle avec une fluo- rescence verte intense. Bouillie avec l’alcoolate de sodium elle est scindée en acétonaphtol et acide salicylique. Les auteurs ont en outre condensé le furol avec le 2- acéto-1-naphtol, ils ont obtenu sans difficulté le 2-fural- acéto-1-naphtol F — 121-1922° ainsi que son dérivé acétylé F — 116-117, mais par contre la préparation du dibromure a élé essayée en vain; il se forme des résines avec dégage- ment de HBr. FR: E. RIETER. ACIDE SULFUREUX DANS LE VIN (Schweiz. Wochensch. Pharm. 36, p. #1, Zurich). L’acide sulfureux est en général combiné avec l’aldéhyde dans le vin, dans quelques cas cependant il est combiné avec le sucre. C. HARTWICH. SUR LA GOMME D'ANGRA PEQUENA (Apoth. Zig. 13, p. 182, Zurich). ‘Trois nouveaux échantillons de cette gomme ont élé exa- minés, ils présentaient une polarisation droite; des parties brunes et opaques, renfermaient un peu d’oxalate de calcium. R. Kunz-KRAUSE. ACTION DU SODIUM SUR QUELQUES COMBINAI- sons cycuees (Arch. d. Pharm. 236, p. 542 et 561, Lau- sanne). L'action du sodium sur différentes combinaisons cyclées dissoutes dans l'alcool absolu, au point de vue de la colora- tion caractéristique qui se produit, a été étudiée sur les phé- nols et les éthers phéniques dans les séries du benzène, de la naphtaline et du styrol, sur les acides de la série du ben- zène, sur les aldéhydes et acides de la série du styrol, sur la coumarine et dérivés, et les tannoïdes. » PER: COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL Séance du 17 juin 1898. G. Borel. Sur les localisations de la mémoire des signes conventionnels dans le cerveau humain. — Ed. Cornaz. Quelqnes découvertes intéressantes du capitaine Chaïllet dans les genres Epervière et Rose. M. le D' G. Borez parle des localisations de la mémoire dans le cerveau humain, et particulièrement de la mémoire des signes conventionnels. Il décrit un cas intéressant de cécité verbale et démontre sur le cerveau lui-même les lésions qui ont amené cette forme d’anamnésie. M. le Dr Ed. Connaz attire l'attention de la société sur quelques découvertes intéressantes du capitaine Chaillet dans les genres Épervière et Rose. > Séance publique à Cernier, le 23 juin. M. de Tribolet. Auguste de Montmollin. — A. Cornaz. Les avantages de la stérilisation du lait. — ©. Pilleter. L’hydrogène silicié. — M. Du Pasquier. Les moyens mis en œuvre par la nature pour reconstituer le boisement des pâturages. — J, Jeanprêtre. Le rôle de la chimie dans le domaine de l'œnologie. — H. Schardt. Les conditions géologiques des eaux de Cernier. Les sources du Mont de Chamblon. M. M. pe TriBozer lit une notice sur la vie et les travaux d’Auguste de Montmollin (voir Actes de la session de 1898 de la Société helvétique des sciences naturelles, p. 320). D80 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL, M. le D' A. Cornaz parle des avantages de la stérilisation du lait. M. 0. BiLceTer, professeur, décrit comme suit la prépara- tion et les propriétés de l'hydrogène silicié. Depuis que le siliciare de magnésium est devenu un corps facilement accessible, grâce surtout aux publications de Clé- ment Winkler et de Gattermann, j'ai étudié de plus près la préparation de l’hydrogène silicié comme expérience de cours. Jusqu'ici on se contentait sans doute souvent de dé- montrer la formation de ce gaz spontanément inflammable en projetant du siliciure de magnésium sur de l’acide chlor- hydrique ; car le mode de procéder décrit dans les ouvrages de chimie donne des résultats peu satisfaisants. Il consiste, comme on sait, à verser de l’acide chlorhydrique à travers un tube à entonnoir dans un flacon de. Woulff à deux tubu- lures, rempli d’eau et contenant du siliciure de magnésium, et qui communique avec une cuve à eau au moyen d'un large tube de verre passant par la deuxième tubulure. Or, le gaz qui se dégage dans ces conditions se compose d'hv- drogène à peu près pur et ne s’enflamme spontanément que lorsque, par la violence de la réaction, des particules de sili- ciure de magnésium sont entraînées, en même temps qu'un peu d’acide chlorhydrique, jusque dans la cuve à eau, el que la production de gaz se continue à la surface de l’eau. L’in- flammation a sans doute lieu grâce au concours de la chaleur de réaction entre le siliciure et l'acide. Mais si l'on modifie l'appareil de manière à accumuler le gaz dans le flacon de Woulff et à ne le laisser pénétrer dans la cuve à eau qu'une fois la réaction terminée, il n’y a généralement plus d’in- flammation spontanée. En cherchant la cause de linsuccès, j'ai constaté qu’il tient à la concentralion de l'acide chlorhydrique. Pour obte- nir un gaz suffisamment riche en hydrogène silicié et s’en- flammant sûrement, il faut employer de lacide chlorhy- drique concentré. Dès lors, J'ai modifié le procédé comme suit : Le siliciure,de magnésium est introduit dans une ampoule SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 587 en verre mince, complètement fermée, qu’on attache au moyen d'une ficelle à l'extrémité élargie et aplatie d’une forte baguette de verre. Celle-ci est fixée au moyen d'un bouchon dans la tubulure du milieu d’un flacon de Woulff à trois tubulures, de telle manière que l’ampoule se trouve au fond du flacon. Ce flacon communique par la deuxième tubulure avec une cuve à eau au moyen d’un tube à robinet, tandis que la troisième sert à le relier au moyen d’un tuyau en caoutchouc avec la tubulure inférieure d’ane tour à des- sécher ou un vase analogue. Enfin on remplit le flacon d'acide chlorhydrique concentré cru, dont on verse une quantité suffisante pour chasser tout l'air du flacon et des deux tubes de communicalion, puis on ferme le robinet. En pressant alors sur la baguelte de verre, on écrase Pampoule renfermant le siliciure de magnésium et on dé- termine la réaction entre celui-ci et l'acide, Le gaz, qui se dégage avec une grande violence, s’accu- mule dans la partie supérieure du flacon en refoulant dans la tour un volume égal d'acide. Après avoir placé la tour sur un support de la hauteur du flacon, il suffit d'ouvrir le robinet de communication entre celui-ci et la cuve à eau pour faire passer le gaz dans la cuve, où chaque bulle s’enflamme spontanément en arrivant à la surface de l’eau. D’après les résultatsjle l’analyse eudiométrique, le gaz dégagé dans ces conditions renferme environ 4°/, d'hvdro- gène silicié. M. Max Du Pasquier, inspecteur-forestier, décrit les moyens mis en œuvre par la nature pour reconstituer le boisement des pâturages. I insiste en particulier sur le rôle des taupes. C’est en effet sur les taupinières que poussent ces longues herbes dédaignées du bétail, sous la protection desquelles peuvent se développer, sans crainte de la dent des animaux, les buissons qui serviront à leur tour d’abri à la croissance des sapins. Chaque taupinière devient ainsi un centre de propagation de la végétation arborescente, 588 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. M. J. JeaNPRÈTRE parle du rôle de la chimie dans le do- maine de l'ænologie. M. H. ScHarpr, professeur, fait une communication pré- liminaire sur les conditions géologiques des eaux de Cernier. Il en sera rendu compte quand elle aura été complétée. M. Schardt communique ensuite ses recherches sur l’ori- gine des sources du Mont de Chamblon près d’Yverdon (voir Archives, 1898, p. 649). Séance du 11 novembre. R. Weber. Sur une intégrale relative à la transmission téléphonique. M.R. WEeger, professeur, communique une étude sur une intégrale relative à la transmission téléphonique et sur son interprétation. Séance du 1°" décembre. £ Le Grand Roy. Sur l'application des déterminants à la méthode des moindres carrés. — M. de Tribolet. Les fossiles vivants. M. LE GRanD Roy, prof., donne une démonstration géné- rale de la règle suivie, dans la méthode des moindres carrés, pour le calcul des erreurs moyennes des inconnues. Si l’on s’appuie sur le développement complet des valeurs des inconnues, les formules deviennent inextricables dès qu’on dépasse le nombre de 2 inconnues. Si au contraire on résout les équations par déterminants, et qu’on se borne à les développer suivant les termes de la 1" colonne, l’ex- pression qui en résulte pour l'erreur moyenne se simplifie très facilement, quel que soit le nombre des inconnues, et conduit sans difficulté à la démonstration cherchée, avec toute la généralité désirable. M. DE TRiBOLET, professeur, entretient la Société des fos- siles vivants. C’est sous ce nom qu’on désigne certaines ROSE ES LS LE Ep AE us SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE NEUCHATEL. 589 espèces d'animaux, vertébrés surtout, que les recherches récentes des zoologues sont parvenues à découvrir à l’état vivant, alors qu’on ne les connaissait auparavant qu’à l’état fossile. Le Ceratodus du Queensland, le Notorius de la Nou- velle-Zélande et le Neomylodon Listai de la République argentine en sont des exemples. Séance du 15 décembre. A. Cornaz. Le laboratoire de zoologie de Roscoff. — R. Weber. Un hygro- mètre à absorption. M. le D: A. Cornaz décrit les installations du laboratoire de zoologie de Roscoff (Finistère) et les méthodes de travail qui y sont appliquées. M. R. Weger, professeur, présente à la Société un hygro- mètre à absorption, qui permet de déterminer le degré d’hu- midité de l'air par la diminution de volume qu’y produit l'absorption de la vapeur d’eau par l'acide sulfurique conc. Un second appareil identique contenant de la potasse caus- tique absorbera l’eau et l'acide carbonique, et l’on pourra ainsi doser ce dernier gaz par différence. * ARCHIVES, t. VIL — Juin 1899. 4 COMPTE RENDU DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 9 mars 1899. F. Ullmann et I. Goldberg. Purification de l’acétylène. — F, Kehrmann et M. Idzkowska. Nitroquinone. — C. Græbe et J. Hesse. Ethers phtalaldé- hydiques. M. F. UzLMann a fait, en collaboration avec Mlle [. Gozp- BERG, Un examen comparatif de quelques substances propo- sées pour la purification de l'acétylène : sels de fer, sels de cuivre et acide chromique. Après avoir établi que la méthode de Lunge pour le dosage du phosphore dans l’acétylène se prête aussi au dosage du soufre, les auteurs ont déterminé la quantité de ces éléments contenue dans deux échantillons d'acétylène brut. [ls ont obtenu les chiffres suivants : Echantillon n° 4 ! ! 1:53 gr. P et 0,65 gr. S par mètre cube (II 4,5% >» 0,64 : D NUS 2 OA k DRE ET ORNE : L’acétylène n° 1 fut ensuite dirigé au travers d'appareils contenant du Kieselguhr imprégné d’une solution chlorhy- drique de chlorure ferrique. L'analyse accusa, après ce trai- tement, 151 gr. P et 0,65 gr. S Le chlorure de fer ne purifie donc en aucune façon l’acé- tylène. +. SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 591 Ce même échantillon fut ensuite traité par l'acide chro- mique et analysé de nouveau. On trouva : 0,00 gr. P et 0,02 gr. S L’acide chromique élimine donc entièrement les compo- sés du phosphore et 97 °/, de ceux du soufre. L'’échantillon n° 2 fut soumis à un lavage au moyen d’une solution chlorhydrique de chlorure cuivreux, absorbée éga- lement par de la terre d’infusoires. L'analyse donna : 0,00 gr. P et 0,15 gr. S Le chlorure cuivreux absorbe donc la totalité de l’hydro- gène phosphoré, mais il est sans effet sur la teneur en soufre. Dans les deux échantillons examinés, le soufre ne se trouvait point à l’élat d'hydrogène sulfuré, mais bien sous la forme de composés organiques. M. Ullmann décrit ensuite un procédé de dosage volumé- trique de l’acide chromique dans la masse qu’il emploie pour la purification de l’acétylène et qui est un mélange de Kieselguhr et d’une solution acidulée de bichromate de soude. Ce procédé repose sug l'emploi de l’iodure de potas- sium, de l'acide chlorhydrique et de l’hyposulfite de soude. M. F. KearmanN communique les résultats d’une étude de la nitroquinone décrite il y a quelques années par M. Fried- länder. Ce travail, qui a été exéculé sous sa direction par Mlle M. Inzxowska, a montré que le corps en question pos- sède la constitution suivante : (9) PERS OH (9) NO, M. le prof. GRÆBE a repris, en collaboration avec M, J, Hesse, l’étude des deux éthers éthyliques de l'acide phtalal- déhydique, qui avaient été préparés autrefois dans son labo- 592 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. ratoire ‘. Il ressort de ses observations que l’éther solide qui prend directement naissance à partir de l'acide, et qui à été décrit par M. Racine, possède la formule CHOC, H, c, HE Do CO tandis que la constitution normale CHO a ire COOC,H, appartient à l’éther liquide que l’on obtient au moyen du sel d'argent. Séance du 18 mat. A. Babel. Toxicologie comparée des amines aromatiques. — F. Ullmann et N. Weintraub. Synthèses dans le groupe de la phénylacridine. — F. Kebr- mann et Kramer. Isomère de la phénosafranine. M. A. BaBez résume une série d’expériences effectuées dans le but d'apporter une contribution à l’étude des rela- tions qui doivent exister entre la constitution chimique des corps et leur action physiologique. Il a expérimenté sur environ 150 cobayes divers composés appartenant à la série des amines aromatiques. Ceux-ci ont été injectés sous la peau, en solution aqueuse, avec loutes les précautions néces- saires pour obtenir des résultats rigoureusement compa- rables entre eux. On a cherché à déterminer : 4° la toxicité relative, 2 l’action physiologique générale de ces corps. L'intoxication par l’aniline donne lieu à une excitation vive mais passagère de l'animal; celle-ci fait bientôt place à une sorte de frissonnement général, qui durera jusqu’à la mort. La température subit un abaissement de plusieurs degrés. Des convulsions d’abord cloniques, puis toniques, 1 Archives (3) 16, 70. SOCIÉTÉ DE CHIMIE LE GENÈVE. 593 surviennent et se manifestent avec une grande intensité. Enfin la paralysie termine la phase convulsive et l'animal meurt dans le coma quelques heures après l'injection. L’ac- tion très vive sur les organes se traduit par une congestion intense et générale des tissus. La toxicité de l’aniline est assez prononcée; il suffit en moyenne de 0,05 gr. par 100 gr. de cobaye pour amener la mort. Le groupe NH, affirme ainsi son activité énergique. Il n’y a cependant pas de différences essentielles entre l’in- toxication par le benzène et celle que produit l’aniline. L’in- troduction du groupe NH, ne fait qu’exalter les propriétés physiologiques propres au benzène, qui n’y étaient conte- nues, pour ainsi dire, qu’à l’état latent. La marche générale de l’intoxication due à l’aniline se retrouve dans toute la série des corps étudiés, amoindrie ou accentuée par l’entrée de nouveaux groupes. Le tableau suivant résume les principales propriétés de ces corps. Les doses toxiques minimales moyennes y sont indiquées en fonction de celle de l’aniline prise égale à l'unité. 594 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. Corps injectés es Propriétés physiologiques Aniline C6H;.NH: 1 Excitant, convulsivant Sulfate d’aniline L1 cynee H / à . j On ne constate pas de différence CsHu # m 1,2 notable avec l’aniline, ni entre NC e ii | les trois isomères | Lécer ? ‘+: Méthylaniline C,He.NH.CHs 0,7 Fear Ar re l'apparition | L’intoxication caractéristique de AE Benzylamine C;Hs . CH: NH 0,5 l'aniline passe au second rang et est remplacée par un mou- / _ vement vertigineux Phénylène-diamine : 0 0,2 De BR (m 0,9 (n n’y a plus de convulsions CE \ NH p 0,4 \ Phénylhydrazine CHs.NHNE | O1 | Pas de Er Aminobenzoate de soude, 4 | 7 NE m 12 Pas de convulsions CH : COONa p 11 RS Mens 11 | Excitant, peu convulsivant Aminobenzène-sulfonate | 0 7 de soude | NH: °m 12 Peu excitant, pas de convulsions CH : \ SO2—ONa p 13 NH.CO.CH:(1) Cosaprine CH 14 Id. SO: —ONa (4) Aminophénol 0 1,4 F4 Ha m 0,8 Peu convulsivant CE \ Phényl ne ee TOR NEOE 0,1 | Pas de convulsions k / NE (1) Diaminophénol CHsCNE (2) 0,1 Id. OH (4) | Si l’on compare les dérivés substitués dans le noyau avec leurs isomères substitués dans la chaîne latérale (p. ex. les toluidines avec la méthylaniline ou Ia benzylamine, les phénylène-diamines avec la phénylhydrazine, les aminophé- nols avec la phénylhydroxylamine), on arrive à cette con- SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 595 clusion que ce sont toujours les produits de substitution dans la chaîne latérale qui sont les plus toxiques. Il semble que la longueur ou le poids de cette chaîne influe sur la toxicité. Par contre, si l’on compare entre eux les isomères ortho, meta et para, on constate qu’il ne semble pas possible de les classer d’une manière rationnelle au point de vue de leurs propriétés toxiques. L'ordre de toxicité est, en effet, le sui- vant pour les différents composés : ST TT EE CR NÉE RCE D. M. 0. Phénylène-diamines. ..............,.. d0 D: M. Aminobenzoates de soude............. 0: °D..m: Aminobenzène-sulfonates de soude..... 0. M. p. AIDE RHONE LR T2 2 der ee m. p. 0. M. F. Uzczmann décrit un nouveau mode de formation de dérivés de la phénylacridine, qu’il a étudié avec M. N. Wern- TRAUB. Lorsqu'on chauffe à 100-110c la benzylidène-p-tolui- dine avec la p-toluidine et son chlorhydrate, il se forme le diaminoditolylphénylméthane déjà préparé par M. C: Ullmann CH, CH 3 | N CH, | CH 154 to + B,0 2 SM, EN Mais si l'on élève la température à 180-200°, on obtient avec un bon rendement, par perte d’une molécule d’'ammo- niaque, le phényldiméthylacridine (point de fusion 170°) ainsi que son dérivé dihydrogéné (point de fusion 216°) ne ŒH, CH C .Ss4sees NN Nr 596 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. En remplaçant l’aldéhyde benzoïque par ses dérivés para et métanitrés, on peut préparer de la même façon les nitro- phényldiméthylacridines correspondantes, qui, par réduction» fournissent les aminophényldiméthylacridines. M. F.KEHRMAN\ a préparé, en collaboration avec M. KRAMER, un isomère de la phénosafranine possédant la constitution suivante NH, GS N quid 0 NH,— 2 K nf N PAYS LE QD à à Ce composé diffère considérablement de la phénosafranine par la couleur de ses sels qui sont vert-olive et ne pré- sentent pas de fluorescence; ils se dissolvent dans l’acide sulfurique en jaune clair ; cette nuance vire au rouge-fuch- sine par addition d’eau et repasse au vert-olive lorsqu'on neutralise l'acide. On sait que la phénosafranine est vert bleuâtre en solution dans l'acide sulfurique, bleu pur après dilution et rouge après neutralisation; en outre, ses sels sont fluorescents. A. P. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE MAI 18299 Le 1°+r, très forte rosée le matin. 2, très forte rosée le matin; fort vent de 10 h. du matin à 1 h. du soir. 3, très forte rosée le matin ; fort vent à { h. du soir. 4, pluie dans la nuit; très forte bise depuis 4 h. du soir. 5, très forte bise pendant tout le jour. 6, forte bise de 10 h. du matin à 7 h. du soir. 8, arc-en-ciel à 5 h. 45 m. du soir. 9, pluie le matin jusqu'à 1 h. du coir. 0, brouillard enveloppant à 7 h. du matin; pluie à 2 h. 25 m. du soir et depuis 10 h. du soir. 11, pluie jusqu’à 10 h. du matin ; très fort vent de { h. à 7 H: du soir. 13, quelques gouttes de pluie à 7h du soir. 15, fort orage de 1 h. 5 m. à 1 h. 40 m. du soir: nombreux coups de tonnerres et quelques grêlons ; pluie de 4 h. à 9 h. du soir. 16, pluie dans la nuit; nouvelle neige sur le Jura. 18, forte rosée le matin; éclairs à 10 h. du soir. 19, couronne lunaire à 9 h. du soir. 20, forte averse à 2 h. 35 m. du soir. 21, légère pluie dans la nuit, à 8 h. du matin et à 9 h. du soir; fort vent à 4h. du soir. 22, quelques gouttes de pluie à 6 h. 45 m. du matin ; fort vent à 10 h. du matin. 23, rosée le matin; fort vent à 1 h. et à 4h. du soir ; orage au SW. et au SSW. à 3 h. 45 m. du soir ; pluie mêlée de grésil à # h. du soir; éclair, au N. à 9 h. du soir; la dernière tache de neige a disparu sur le Salève. 2%, pluie de 3 h. 10 m. à 5 h. 20 m. du matin; fort orage de 5 h. 25 m. à 6 h. 5 m. du soir; pluie depuis 9 h. du soir. 25, pluie dans la nuit et de T h. à 9 h. du soir; fortes averses avec grésil à 9 h. 20 m. du matin et de midi 15 m. à 1 h. du soir. 26, nouvelle neige sur le Môle et le Jura 27, forte rosée le matin. 28, pluie à 10 h. du matin et à # h. du soir; violente bise depuis 10 h. du matin. 29, violente bise pendant tout le jour. 31, forte rosée le matin. ARCHIVES, L. VIE -— Juin 1899 42 598 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. Re home 731.00 Le 4" à 41 h. soir........... . 727.93 near ematin res 723.96 3 à 9h: SsoIr LL PER 721.81 HA MO TD Soiree. rocsre 729,51 B-4 MMUIt... 2-0 726,91 S'ominnLe LE TA ErCEs: 723 80 8 4 4h. Son... 729,72 13% :7 haine 728,39 12. à- 5h soir. 22 Re 726.10 Ah canatur ie SUN 79,71 15 à 9h. matin... ..….. 716.09 ES DNA re 731,63 A midi... :-:247 4 730,39 OS AT AL AD SOINS EL ne due 724,71 Aa Blih: Soir Ses RE … 718,44 MAPS O0 ThEMmaAUN Lee 734,80 91/4 0.h:-S0ir:.2.-22 PS 732,49 Résullats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. | || | || CÉLIGNY | SATIGNY ATHBNAZ COMPESIERES | COLOGNY | JUXSY | | || onennr || Sd Obserr, MM Ch. Pesson | P. Pelletier! J.-1, Decor | Pellegrin | | R, Gaulier M, Micheli 2 RE ES MEME ÉNONCÉS RET ONE RENE a ——— nine } [l mu mm nu mm || run | mm mm Total...| 73.5-| 44.0 |. 70.8 | 81.5 | 72.8 | 60.010575 Durée totale de l'insolation à Jussy : 205h 50m « ét a — EL'OOF ETF 6$07 8£0 076 IE — £L9 19'0 - GOONET — | L'SF Er L0 0e * 092 (OGY | 36 — | 019 TENTE LORLEL 67 TEL 8 800€ — | LOT 01086 O6L 006 | £6 — | F19 | |L'y +100% — 80'E6L FC TEL SUITE — | &'OF,9'2 ||09'0) L'E OL9 106% | WUT— | ONG 108 + [18€ — EU OEL O'8GL (807: | CO‘ SG 008 |08S | FF + | GIZ | 'G + |C6S — 86 86L 07281 O'FEFITE — | L'6 |9'SFEE'O 701 088 [OR | £9 — | F9 | SRERrENT G8'L6L 00 962 O'OFL0 — | 06 STE ETOEZ 0C8S 06€ | T07— | 668 | 69 199% —|} L'OEL VL'VGL GGOTI9'0 — | ES E |£6 0! Vel 19 | O6 :099 | 68 + | CL A6 en ELLE 1L'U6: 8L'O06L IW'EOT TO — | Ter |e60 66 IG | 06 | 098 | 89 +] FLL | L'6 + |1F'0 + 1FE9GL mt j'8TL IG'T0F 60 — || L8'0 | L'9 | 068 106% | 81 + 062 | VOTE |GS'T + L'86L GL'CGL FIOP 9 — | NZ | 890) G'£ | 006 00€ | £6 — | 649 | L'ETH TE + HC'OCL | YS'8CL 0'00! """:: | \9'0 |E6OISL |r: 068 069 |: GE + GEL | Cart |EUe Li 10G'FEL | G£'OEZ 16:86 190 + | 671 L'0 007 | OF F: 066 OUE | 0% + | TEL | Or |0L'6 + GO'O6L 66 8GL 86 | 0'0 R GI L'NÉE O6 9 OYL OL | 6 — | 909 LOF EG + LS TEL 60662 1066 |£'O — | SE L6 | ce 18'G OSL OS | 66 — | 109 | 89 + |08‘F + f OG'OEL SE'SEL (S'86 LEE — | 907 6‘el}S OO LE O8L 067 | 89 — 5£9 | VS + 007 |; COTEL 66 6TZ 026 | SF — | 9'OTLTET| 0€ 010 (GS O0€ | YOI— 96€ 89 + \9L0 — GG'OEL 91'96L 666 |60 —| SOI y 196 066 O8C | YL + CLL | € 168 + 1560 + 48 CL GO 9H HEbaeS |) êE 6L01% C98 OL | Zy + | 97L 68 + 850 sn TL'U6L 06 LEZ 056 | 60 — 9'O 6-0 080 SG OCS 09 | LE + 189 + 1560 — 66081 FL'EGL 0%6 10 — | 70166 |SS'O 16€ 098 Of | TS — | 250 LF6 + 1960 + 6E'S86L OF9G! %%6 | L'O — CON” COT EEE |T | OL8 019 | 82 + | GEL | | L'OF+ | 150 — 608EL C8 cel C6 | SO — | 9'0F.6'S |8L'O CE fe O0OT OC | %OIH+ 108 | 86 + 100 —| V2 36L 18 CL SOUS — "LOIS ISO VE 06 069 LUI 78 | L'& + |FGT — 66 684 16062 696 | Fr —| 86 lac |£60 179 O9L 096 156 — | 729 | S'L H\TET — 08 £eL GL'ORL UC 7) Eee en 2 |\E7'O a OC8S 09% 9 — 089 FG + Ice — .6L 9GL O0'6EL S'66 | FT — | 96 |8'er|SYO | L'8T OCZ | 06% | 19 — | z£a 6€ + 61% — + | 87661 | 07 U8L L'OOT GT — | 6 EU EU 1796 OGL | 06€ | 1S1— TE SE +|ISE — = LIC'66L | T696L 0'0F.60 — | L'6 78 670 9'97 006 | 00% | 6% — 959 L'G + 1100 —|S GE'LGL 818 C'OOFI ST — | F6 T8 1890 9'G O6L |OYE |NGI— | ÇLC | 8e + 1076 +|. - | 96 662 LEA L'EOT' SE — | 06 |(S'OT SO LS 0C8 | EE OUI — 67C 6% +16 +|S : 60'L6L | 0L' 8eL TIOTITT — LR, WT REO 19 06 | 09€ 68 — | 119 16 + 1660 — LOO'FGL |€G'LEL bruni u “ UE GE LS | ü “ | uat|pitu DUT TT ET ONE LÉ E E uoroay | “#8 ETS cr Ê= el SE “PUR FE 2 33 | £ CUIXEN D'UN | pe 99AE su “um | à dns gasqo | ga1asqo ÊS 11894 ‘4 = |S8Ss 2 ? 11894 11894 “UIXEN | “UNUTX gs _ 25 ÈS E ai | EN Te — = laoqy np “duo” Re 2°E tien ue ema)|eMOUIIT A HOTIRANTES 9p * eu 7) amerodue | 6 Le. li abbé OUT + 'L + 9G'G + CuG + AE = FL'O + 880 — L6£ — SU CGI + FOIRE 9ÙE + €0°% + 6L‘% + 16€ + TA em 196 199 — AUS 870 + €06 + 160 — €9'T 60 £ C6 100 VLG +- EC + 49 0 80 GEO — 67% + ajeuiou inaqneuy ej|sap ‘fou Q9AE Ur24 inayne y} 36 6CL 149 9€L son GJ'EEL| FE OL'TEL | 0€ SL'86L | 66! ES LCL | SG 84 9e Le %/ CE 9 Vu dC GG CO CGL | 76 LATAE A IL'6G£L | G 98'OEL | FC LL'66L | OC OS'OEL ! 6H 09664 SF 66062 | ZY. SF86L O1 CG SIL | GF| OST: %1 66 SGL EI 6 LGL | GI LEXTA 89 6€L LVGGL 16 CGL FF'CGL | S8':GL Ef'86L CY EL — — 99'YG£ VV 6CL LAN TILL tel U v& "alQUOIe 600 MOYENNES DU MOIS DE MAI 1899 Baromètre. 1h. m. #h. m. Th. m. 10 h. m. 4h.s, 4 h.s. the nm mm mm mm mm mm mm {re décade 725,43 725,45 725,85 72555 724,66 724,96 724,47 2:29 726,6% 726,64 727,07 727,07 726,38 726,18 726,69 5 AL 120419772808: 72826 ‘72827 721:09 72737 412102 Mois 1796.77 720.718. 127:10 721,01, 796,28" 7259-0726 Température, 10 h.s. mm 725,05 727.45 728,28 726,97 0 0 0 0 0 re déc. + 8,03 + G61 + 806 + 1158 + 1441 + 1519 + 13,08 +- 10.08 % » + 1065 + 9.19 + 1249 + 1548 + 17,95 -- 17.38 + 13,32 L 1280 3e» —+- 10.29 + 880 À 1148 + 1822 + 1636 +- 15,86 + 13.89 E 11,56 Mois, + 9,68 + 8,22 + 10,70 + 13,66 + 16,2% + 16,14 + 14,09 + 11,51 Fraction de saturation en millièmes. Le décade 765 823 796 626 491 2° » 79% 807 781 613 D13 3° » 760 791 735 639 527 Mois 713 806 770 626 DLL Insolation. Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée min, max. du Rhône. moyenne. en heures, 0 0 (] h. {re déc. + 5,67 + 16,30 + 9,48 0,51 71,8 2 » +8hi + 20,46 + 1146 0,62 66,2 3e » + 815 + 18,44 + 1102 0,62 78,8 Mois + 7,45 + 18,29 + 10,59 0,58 222,8 Dans ce mois l’air a été calme 29,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,21 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 1°,9 W. et son iutensité est égale à 33,9 sur 100. 450 8 D77 632 D0% 633 d31 617 Chemin Eau de parcouru pluie ou p. le vent. de neige. kil. p. h. mm 9,82 7,4 6,40 AT 11,68 17 9,40 72,8 73% 771 737 747 Limni- mètre. cm 99,5% 95,92 106,17 ar Le 4, 19 1 19 TOOL à - Le 601 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE MAT 1899. neige à 7 h. du matin et à 7 h. du soir; hauteur de la neige : 10cm,0 ; brouillard de 10 h. du matin à 4 h. du soir et à 10 h. du soir ; fort vent à 7 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. brouillard à 7 h. et à 10 h. du matin; neige à À h. du soir; hauteur de la neige : 7em,0 ; fort vent à { h. du soir. brouillard le matin jusqu’à 7 h. du soir ; furte bise à [ h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. neige la nuit jusqu’à 7 h. du matin, à 1 h. et à 7 h. du soir; hauteur de la neige : 10cm,0; brouillard à 4h. et à 10 h. du soir. brouillard à 7 h. et à 10 h.du matin ; pluie à 1 h. et à 4 h. du soir; fort vent depuis 10 h. du matin. neige le matin jusqu'à Î h. du soir et à 10 h. du soir; hauteur de la neige : 10em,0 ; brouillard à 4 h. et à 7 h, du soir; fort vent le matin jusqu’à 4 h. du soir. brouillard à 4 h. et à 7 h. du soir; neige à 10 h. du soir. brouillard le matin jusqu'à { h. du soir et depuis 7 h. du soir; pluie à 4 h. du soir. brouillard à 7 h. du soir. brouillard à 10 h. du soir. neige à 7 h. du soir; brouillard à 10 h. du soir. forte bise depuis 4 h. du soir; neige depuis 7 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin, à #4 h. et à 7 h. du soir; neige à 10 h. du matn, à { h. et à 10 h. du soir; hauteur de la neige : 7em,0. brouillard à 7 h. du matin et d puis { h dusoir. brouillard à 7 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe FE MAXIMUM Es va MINIMUM. % mr : * à 10 RE RE T RU 966,02 Le de à &h. matin......... matin .......... 36280 #e 5 à 4 h. matin... 028 . soir............ 363,97 LG 7 h. ati ne 3 Matin ele 36L10 29 Job matin: 25. 0 | à 40 his .. 001" H00/20 Ba7h. matin... 15 à minuit... 8640) (Bab 9 à 4h. SO en ee ice oc. 810,78 Wah. « DR AO besoin: Neie 0000 à DIR so LU je - ; | bre, f i a” MAO son M 2 O7A:89 MIAGE, 46 80 CURE . (el di pe tn " _$60 + 6L%9S Sen) RO A NPA EEE MER Re LR TUE OT | 880 1) GBYLE | O8'608 | FER | OFFLE STE LS'O | F ‘AN LE TNT L'G + | 67 — | 8L'6e —| SE 0 — | 6869 | 09 LOS | 10 + | LG'L9G | DE | PORDRTENRINA POS APR LIRE LEONE SEE) 06 — | E6C —| 666 — | LKR | OREDS | QUE — | SYTOS | 66 | ROAD SAN: | 077 Le" 0°L VIT — | F9 — | 9S9—| LEX — | D'EUC | O9'TOC | GG'e — | LEEDS | 85 | ROMIM PE MAN UN Flotte QU nest EG OO STORES — | CEE A SEC | OPé0R ob e — | CLEO | LE 890 | F ‘AN s “ LÉ R L6e + | 6 — | GES —| O7E — | 20'E9S | LEON | LUE — | 06198 | 97 | UN IN on LE” tte | LO +) 7% — | V9 —| S8L'E — | 60 OU | CS'LEC | 569 — | OL | GE MOSIONIREGMEMS "|." ” re | ca) ST | 660 + | 006 + || 0099 | 86680 | SEE — | 0929 | Fe 690 | F ‘MS D AE PR EE 66 +| 60 + | GITE] 046 + | OV69S | LCONC | C6 + | LL | EG | DROMINPREE MIN | AS A QUE te | 66 TG + | SO +] 08% + | 0L69€ | 0G 696 | AU + | 5L'698 | SC | PO INP US AN ||. us IOE SR EP 9 LL Le LEP NC de 98800 | 1e | MELON AN | 2e ES Gé he0 7696 1686 + |/0L'OLS.) 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Baromètre. 4h.m. &h. m. 7h.m. 10h. m. 4h.s. æh.s. Th.s. 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm L'e décade... 562,89 562,45 552,44 562,65 562,97 562,58 562,75 562,97 ge » ... 566,39 555,26 506,34 965,48 966,41 936,35 566,58 566,90 3 » ... 565,20 562,88 562,93 563,1 565,1: 565,20 555,38 565,64 Mois ..... 506,8 904,94 902,98 904,78 964,73 564,73 564,92 565,19 Température. Th. m. 40 h. m. A\hos. &h.s. fihss: 10 h.s. 0 0 ( 0 0 0 L'edécade...— 3,58 + 0,49 + 2,56 + 1,39 — 9,51 — 3,0 2e.» …..— 0,07 + 2,76 + 4k,40..+ 3,72 +: 0,96: 001 Do in ..—: 1,32. + 14,27 + 1,60: + 0,5 — 1,08 Mois ..... — 1,69. ,1,99 +. 2,80: -+ 1,84 - = OS Min. observé Max. observé. Nébulosilé. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm cm 1-e décade... — 5,89 É 27,04 0,42 50,6 17,0 De Le, —1 92,30 19747 0,47 32,4 20,0 rs 30] + 4,36 0,67 33,3 7,0 “RENE RENTREE TT 0,33 133,5 - 440 Dans ce mois, l’air a été calme (0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 4,5% à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E.. e} son intensité est égale à 23,1 sur 100. PAT À graphic KRadiog N graphic Radiog Nu Radiographie des Sciences physiques et naturelles. Tome VII. Juin 1899. Archives OU | > à 4 4 Radiographie No 7. Radiographie No 6 Radiographie Ne 6. hé BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES _CONTENUES DANS LE TOME SEPTIÈME (4e PÉRIODE) 1899. — N° 1 à 6. Pages Sur la cause de l’absence de coloration de certai- nes eaux limpides naturelles, par W. Spring... 5! Sur la réduction de la nycotyrine, par Amé Pictet PR PM EE orne 15 Pouvoir rotatoire et isomérie de position, par PA Gugee: A; Babel. 15:15... 23 D D I nn RS a ne ee . 409 L’automobilisme et la force motrice : le moteur air-eau, par Raoul Pictet (suite). .......... 43 LUN CHINE LR ETES En EE 139 LH NO VAN LT) MR RES RS 240 Sur un curieux phénomène d’adhérence des limail- les métalliques sous l’action du courant électri- que, par Thomas Tommasina . ............. 97 Péridotite et Gabbros du Matterhorn, par Albert rec panel en 61 À propos d’une série de 51 crânes de criminels, LE COM QT à MSN RER 70 Sur la propagation d’un allongement graduel et continu dans un fil élastique, par L. de la Rive. 97 Notes relatives à la thermo-électricité cristalline, D Ron FROM LE En eee ee 149 Sur un cas de pilosisme exagéré (Hypertrichosis), par Eugène Pitard (avec planche ID) ........ 156 ARCHIVES, t. VII — Juin 1899. L3 606 TABLE DES MATIÈRES. Sur les dérivés chlorés, bromés et nitrés des phé- nétidines, ainsi que sur quelques matières colo- rantes azoïques qui en dérivent, par Frédéric Reverdiniet-Franz Diiringe Er Re ANS Sur l’origine du bleu du ciel, par W. Spring . 2 Sur la croissance supposée de la coquille chez les _ Thécamoebiens, par E. Penard. ........... Etude sur les électrodes de d’Arsonval et de Du Bois-Reymond, par le D" Frédéric Battelli. ... Sur l'unité d'origine du bleu de l’eau, par W. DOTEND ses 5 05 cle a ete DORE L’Asie moyenne sismique, par F. de Montessus de Ballore (avec la planche IIT).............. Sur des restes humains provenant de diverses sta- tions lacustres de l’âge du bronze, par Eugéne Pl se suce MAR CL T OENE Les variations de longueur des glaciers dans les régions arctiques et boréales, par Charles Rabot. dom uitb er. REC OR E ER R ESAERR Note sur l'interrupteur électrolytique du D' Weh- nelt;.par.Henri: Dufour. Re ee Sur un cohéreur très sensible obtenu par le sim- ple contact de deux charbons et sur la consta- tation d’extra-courants induits dans le corps humain par les ondes électriques, par Thomas LOMMOSNA EE. RE RTE ER EEE Sur les mouvements autonomes des Pseudopodes, par Eugène -Penard RER Re Anatomie comparée de la feuille dans le genre Hermas, par Émile Duboule (avec ia planche IV). Sur la transformation des rayons X, par le D' Hurmuzescu‘(avec les planches V et VI)..... Pages 281 339 249 309 326 334 349 399 997 421 TABLE DES MATIÈRES. Contribution à l’étude des effets des courants à haute fréquence sur les organismes humains, panie DePrédériebatei."u.. BULLETIN SCIENTIFIQUE ASTRONOMIE. Général Lafouge. Essai synthétique sur la formation HS VS I ME SO laine EN ER AR ES cet de: PHYSIQUE Carl Breitfeld. Recherches sur un transformateur de CO IO CR RERERR RRRRRREE T R Albert Bayer. Théorie des transformateurs pour cou- ATOS DA TRES RE CRE RAR EE SERA PS CHIMIE A. Samtleben. Sur quelques perhaloïdes ............ E, Schulze. Eléments constituants de la graisse de laine. E. Bamberger et J. Lagutt. Action de la phénylhvydroxy- lamine sur l’aniline et sur l’acide sulfurique en pré- SORT TONER PR, SERRES Re E. Bamberger. Combinaison du naphtol et du mercure. E Schulze. Sur les produits de dédoublements des ma- tières protéiques des semences de conifères........ St. v. Kostanecki et A. Ludwig. Sur la bromflavone... Eug. Bamberger. Contribution à l'élude des nitrosohy- LÉ ER ER RP ERA EE Re H. Pauly et C. Harris. Contribution à l'étude des pipé- MHiRES ARAlGRÉ DÉS". A ee aie ratareei 9 24 H. Pauly. Action du brome sur la triacétonamine. . . R. Gnehm et L. Benda. Sur la tartrazine ............ Alfred Werner. Sur la constitution des combinaisons DHOPÉAMINOS MR. NS CR Ne daté Eug. Bamberger, H. Busdorf et H. Sand. Sur l’action des carbures nitrosés sur l’acide sulfurique concen- RO es RE MAS LR EN Er à 607 165 608 TABLE DES MATIÈRES. H. Kunze-Krause. Recherches dans la série cinnami- QUE LES NE cle ENS Le SMS dE NA SEE H. Brunner et Karl Eisenman. Sur l'action des combi- naisons halogénées de la série grasse sur la phé- DUVAPAZINE RE SANTE MERE ee RE ER E. Winterstein. Sur les dérivés de la gomme de cha- Fr. Fichier et Auguste Eggert. Sur l'acide éthylidène CHMARNUE AA CUS LP PMANNIE ER PURES RE ARS Fr. Fichter et Al. Bauer. Sur l'acide phényl-d-penté- DOIIBRAE 0 cet ne EME CN: su PTS T. Emilewicz et St. von Kostanecki. Sur la 3-éloxv- MDÉCORACUMARATONE. C2 AS A MR Neo W. Feuerstein et St. von Kostanecki. Sur la pipéro- DAC MARATONE TT ALU ES Eos ee EN DRE St. von Kostanecki, R. Levi et Tambor. Synthèse de la OXVNHAVDRBE 022 SIREN e R. Nietzki et W. Geese. Sur les produits d’oxydation déla-diquinoyltetroxme. "TAPIS TER: F. Herstein et St. von Kostanecki. Sur la 4-méthoxyben- BAT ADO Rime een en Des Se G. Mattaiopoulos. Contribution à l’étude de la monoch- ONE ACÉONNE RE Mt a eee E. Winterstein. Préparation de l'acide phosphotungsti- que A léta le pures en ST EN RS es E. Schulze. Influence des hydrates de carbone sur la production des substances albuminoïdes dans les DIADTOSE AR RE Ce LS Rte Alfred Werner. Constitution des combinaisons inorga- niques. Avec F. Beddow, À. Baselli et F. Steinitzer. Combinaisons complexes du coball avec l'ammo- AQU RS NS 0e OU D ee à ed fe a NOR Alfred Werner et Alb. Mylius. Oxykobaltiakes et anhy- OTORYRODALAR ESA ETES ER ET RARE OR Alfred Werner et H. Grüger. Combinaisons sulfito- 433 484 48! 485 485 485 485 TABLE DES MATIÈRES. 609 Alfred Werner et P. Pfeiffer. Combinaisons moléculai- res .des dérivés tétrahalogénés de l’étain avec les okyles de étain SRE RE due Alt .. 485 Alfred Werner. Combinaisons des chlorures entre eux. 486 E, Harbeck et G. Lunge. Action de l’oxyde de carbone sur le platine et le palladium.......... Repas 486 E. Harbeck et G. Lunge. Méthodes d'analyses du car- LOT FOUT ER AO TE : 486 E. Harbeck et G. Lunge. Séparation quantitative de l'éthylène et du benzène à l’état de vapeur........ 486 E. Schulze. De la nécessité d'améliorer les méthodes d'analyse des substances alimentaires. ............ 487 E, Schulze. De la glutamine dans les plantes. ........ 487 J. Werder. Du réfractomètre dans l'analyse des cires.. 487 N. Gerber et M. Grandik. Détermination de la graisse et de l’eau dans la crême, le beurre, le fromage et ut condense 3. RE A orne 487 W. Feuerstein et St. von Kostanecki. Sur la brésiline. 579 C. Schall. Sur la constitution de la brésiline......... 581 St. von Kostanecki et R. von Salis. Sur la 3.2” dioxyfla- MOHO Nes à seed mess s RO TE MERE ER 081 E Keller et St. von Kostanecki. Sur la 4'oxy-4-naphto- A MM en D bu ce Din en rene: ve 582 D. Alperin et St. von Kostanecki. Sur la 2-éthoxv-«- D IDDN A Re nas sabre diese ie AVI LHTIOSS E. Rieter. Acide sulfureux dans le vin....... St 584 C. Hartwich. Sur la gomme d’Angra Pequena........ 584 R. Kunz-Krause. Action du sodium sur quelques com- binaisons cyclèes....... RSS Re PE en DU OO Compte rendu des Séances de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel. Séance du 18 mars 1898. — F. Tripet. Iconographie manuscrite du Jura neuchâtelois. — H. Moulin. La série crétacique à Valangin. 171 Séance du 25 mars. — De Tribolet. Projet de traversée des Alpes en ballon. — Ed. Cornaz. Quelques faits de la pathologie de Neuchâtel HÉRNO nt on ER VASTE CIE ETS ER Ne Tee oc ccie te 172 Séance du 22 avr. — F. de Rougemont. Une mouche nouvelle — Diptères et lépidoptères inédits de la faune neuchâteloise. ...... 173 610 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 6 mai. — H. Schardt. Un nouveau gisement de calcaire cénomanien. — L. Rollier. A travers l’Ardenne. — Une poche d'Albien dans les gorges de la Reuse. — Les miroirs de failles avecrstries de friction dans le Jura, 02% 00. MONTRE PNR Séance du 20 mai. — S$. de Perrot. Observations hydrologiques dans le canton en 1897. — L. Favre. Travaux de M. Alexandre Agassiz sur les îles et les bancs de coraux de l'archipel des Fidji. Séance du 3 juin. — Ed. Cornaz. Le D' Nicolas. — A. Bellenot. Sur les dangers du croisement des fils téléphoniques avec ceux des trams électriques. — F. Tripet. Fleurs d'Anémone sulphurea sans car- DElles rnez t ets ele vero à noce MC CERN Séance du 17 juin. — G. Borel. Sur les localisations de la mémoire des signes conventionnels dans le cerveau humain. — Ed. Cornaz. Quelques découvertes intéressantes du capitaine Challet dans les penres per vibre 06 ROC... 2-0. b eee. Séance publique à Cernter, le 23 Gui — M. de Tribolet. Auguste de Montmollin. — A. Cornaz. Les avantages de la stérilisation du lait. — O. Billeter. L’hydrogène silicié. — M. Du Pasquier. Les moyens mis en œuvre par la nature pour reconstituer le boisement des pâturages. — J. Jeanprêtre. Le rôle de la chimie dans le do- maine de l’œnologie. —H. Schardt. Les conditions géologiques des eaux de Cernier. Les sources du Mont de Chamblon............ Séance du 11 novembre. — KR. Weber. Sur une intégrale relative à Jattransmission télépPhOnIQue 2e - ee ere Séance du 1° décembre. — E. Le Grand Roy. Sur l'application des déterminants à la méthode des moindres carrés. — M. de Tribolet. Lesiossilesvivants EME Ed ete Mate nc eebiee di Liens Séance du 15 décembre. — À. Cornaz. Le laboratoire de zoologie de Roscoff. — R. Weber. Un hygromètre à absorption. ............ Compte rendu des séances de la Société vaud des sciences naturelles, à Lausanne. . Séance du 19 octobre 1898. — E. Bugnion. Sur l'ossification des am- phibiens urodèles. — E. Wilczek. Voyage dans la République Argen- imeleb:les ARABES = een aident eee miel Séance du ? novembre. — Ch. Dufour. Les nouveaux projets de mesure du temps et de la circonférence. — P. Jaccard. Etude géobota- nique de la flore des hauts bassins du Trient. — J, Amann. Cryp- togames nouveaux. — Le même. Un microscope de poche et un nouveau colorimètre. —- Mercanton. La débâcle du glacier de Grôte-SéChb het ee se rar Ce Ne ee re Eee Séance du 16 novembre. — P. Jaccard. Contribution à l'étude de l’évolution. — Pelet. Une nouvelle cape de cheminée. — F.-A. Forel. Circulation des eaux dans le glacier du Rhône. — J. Amann. Champignons de la Haute FEngadine. — Delessert. Observation CEA O ÉRRSREREQrS MROTEN E R REENUS à Séance du 7 décembre. — Jaccard et Rittener. Sur la Gentiana Excisa var Alpina. — Galli. Les distomes des poumons de la grenouille. — Ch. Dufour. Le spectre de Brocken. — Forel. Sur l'existence du lac souterrain de l'Orbe. — Delessert. Pluie d'étoiles filantes... Séance du 20 décembre. — Jaccard. Contribution à l’étade de l’évolu- tion, 2% partie. — Piguet. Sur la répartition des oligochètes dans le Léman. — Galli Sur la teigne faveuse — Corboz. La flore d’Aclens. — Forel. ‘Pseudo-mirages. — Th. Bieler. Blocs erra- Pages 176 178 180 585 585 588 588 589 oise 181 181 183 186 191 TABLE DES MATIÈRES. Séance du 11 janvier 1899. — L. de la Rive. Sur la propagation d’un allongement graduel dans un fil élastique. — Lugeon. Géologie et géophysique du Caucase. — H. Mœblenbruck. Agitatenr pour cuvettes photographiques. — F.-A. Forel. Sur la carpe de nos MAO RE Re ee ne ce cc ueie choieele he cree je ele ie lolrs + Sèance du 25 janvier. — H. Dufour. Coup de vent du 2 janvier 1893. — Le même. Caractères météorologiques des périodes de beau temps. — L. Pelet. Analyse des gaz résiduels dans l'air confiné. Séance du 1° février. — A. Tauxe. Appareil pour la photographie nocturne. — P. Jaccard. Contribution à l’étude de l'évolution. ... Séance du 15 février. — E. Chuard. Sur les scories phosphatées. — J. Amann. Sur le pouvoir optique des objectifs photographiqnes... Séance du 1° mars. — H. Mœbhlenbruck. Sur un nouveau compteur d'électricité — F.-A. Forel. Sur le Cygnus olor. — Le même. Hypertrichose et pilosisme ................................ Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 17 novembre 1898. — Caïller. Intégration des équations différentielles de Laplace. — Dussaud Microphonographe........ Séance du 1° décembre. — Arnold Pictet. Hyménoptères et Diptères parasit s de chenilles. — Ch. Soret. Causes produisant des cris- FO A TC CSIO ANCIEN AE US ins à 2 Maale tele als aie Séance du 15 décembre. — Secrétaire des publications ; T. XXXIIT (1'e partie) des Mémoires de la Société. — F. Battelli. Contribu- tion à l'étude des courants à bante frequence sur les organismes vivants — L. de la Rive. Propagation d’un allongement graduel et CONTRATS EIRE AS IQUER EE eee meme ie ne ee die ie aies Séance du 5 janvier 1899. —— Auriol. Sols agricoles du canton de Ge- nêve.— Thomas Tommasina. Variations de conductibilité dans les NES Un DÉS TRE APR RP PES PE ID Séance du 19 janvisr. — A. Rilliet. Rapport présidentiel annuel. ... Séance du 2 février. — C. de Candolle, Feuilles peltées. — Emile Steinmann. Thermo-électricité de divers alliages. — Arnold Pic- tet. Développement aérien des ailes des Lépidoptères. — Eugène Pitard. Un cas de pilosisme très accentué. .....,............,... Séance du 16 février. — A. Brun. Propriétés de l’acide urique, de chaux et de la cystine. — Ed. Martin. Calcul de cystine. — P. Du- toit et Friderich. Détermination de poids moléculaires par la mé- thode des ascensions capillaires. — E. Pitard. Angles auriculaires de 50 crânes valaisans. — Preudhomme de Borre. Sur la distri- bution géographique des espèces............................ Séance du 2 mars 1899.— R Gautier. Météorologie de l’hiver 1898- 1899.— R. Gautier. Première année d'observations météorologiques aux forts de Saint-Maurice.—R. Gautier. Observations des Léonides et des Biélides à Saint-Maurice — Sur la petite planète ÆZros (433). - - Duparc. Roches Liparites d'Algérie, — D' Prevost et F. Battelli. La mort par les courant électriques alternatifs. — A. Le Royer. Arc-en-ciel sur le lac. — P. van Berchem. Nouvel interrupteur électrolytique Wehnelt....,...................... Séance du 16 mars. — E. Pitard. Indice céphalique et facial n° 2 de crânes valaisans. — E. Pitard. Reconstitution d’une tête de femme lacustre de l’âge de pierre. — E. Pitard. Trépanation sur un crâne 78 14 284 612 TABLE DES MATIÈRES. Ée. Pages de l’âge du bronze, — Chodat. Microorganismes des nodosités bohyoïdes des Aulnes. — D" Prevost et Battelli, La mort par les courants électriques continus, — ©. de Candolle. Monographia Cactacearum du D' K. Schumann............. Hate Pre dE 413 Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 10 novembre,1898. — F. Kehrmann et R. Kaiser. Dinitro- diphénylamine. — P.-A. Guye et Radice. Détermination de tempé- LATE CHIRIQUPE ee ee Andenne sort lis ae ON El CUT 86 Séance du $ décembre. — C. Græbe. Constitution de l’auramine Acide dichlorophtalique 3. 4. — E. Ackermann. Analyse du lait....... 87 Séance du 12 janvier 1899. — F. Kebrmann et M. Woulfson. Com- posés de l’azonium dérivant du benzile. — F. Ullmann et E. Næf. Tolunaphtacridine. — A. Pictet et A. Steinmann, Oxydation de la strychnine. — H. Terrisse et G. Darier. Nouveau colorant du groupe de l'acridine" ie, ce -esN St AR MN Ne 292 Séance du 9 février. — A. Bach. Formaldoxime. — P. Dutoit et W. Habel. Dissociation des sels dans l’acétone. — F. Ullmann, D. Kohan et R. Osmalowsky. Synthèses dans le greupe du carbazol. — F. Reverdin et F. Düring. Dérivés des phénétidines. — C. Græbe et Keller. Dérivés de la benzophénone. ............. 296 Séance du 9 mars. — F. Ullmann et I. Goldberg. Purification de l’acétylène. — E. Kehrmann et M. Idzkowska. Nitroquinone. — C. Græbe et J. Hesse. Ethers phtaladéhydiques.. .......,...... 590 Séance du 18 mai. — A. Babel. D as. comparée des amines aromatiques. — F. Ullmann et N. Weintraub!. Synthèses dans le groupe de la phénylacridine. — F. Kehrmann et Kramer. Iso- mére de) lRphénosafranines tes Net eht CPR E 592 OBSERVATIONS MÉTÉCGROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de décembre AS SE een me se nee 214000 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois s TAMAB D ASS Te a RE NT PA DE 1 z OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de février 1899........ RE LIU AN - RE RP OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de MAPSHAO ND nie ee HR à FACE VI 413 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Ron le mois d’a- NL ASP: SES DORE AE CNE RE RE ETS OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de HAN TOO ANUS EPA RUES MUR De En PACMEN Il Garden Libra 12 [HV 3 | Il | II IL Li 5185 ( Re 5 00274 Ÿ Ÿ > Ps ben Ce 1 Er Se TS ES , k > ” à * > 4 Ù k 4 g : + . < > . « > in > Î À fY " \ J ‘ 2 5 - «Vs ” +, À ; + 3 d ’ « » d Lé £ = Fe, L 2 < » ä > + ‘ r è - « y = à \ e N \ \ À À ‘ a N | i Cu ; à | a + À ‘ « . >