7e 4 Le 7 SR PRE REP TE AR, - à W-Gibs0n: {avt ARCHIVES DES lENCES PHYSIQUES ET NATURELLES ; DUPLICATA DE LA BIBLIOTHÈQUE | DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE LE GENEVE VENDU EN 1922 isserie A * ; LD + oi à : mm 5 a Ÿo , Es | N= ‘ à 2 Tr AS PIE æ «A ds e le | Que S © rs ce Cat A = < 2 x © & : a © ; AnA * | Le , £ \ F4 ] PRE : > TEn ©] } © K , ; = + “ay + _w 4 Er à ke Genève. — Imp BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SUIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES CENT QUATRIÈME ANNÉE QUATRIÈME PÉRIODE TOME HUITIÈME LIRARARY NEW YORK AGTANMCAL GARDEN | RE NA" nor GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18. LAUSANNE PARIS G. BRÉDEL ET cCi° G. MASSON Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 420 Dépôt pour lALLEMAGNE, GEORG & C°, À Baze 1599 È a) FR ip AS 42 Ÿ a 7 DÉC 2 LES VARIATIONS SÉCULAIRES L'INCLINAINON MAGNÉTIQUE DANS L'ANTIQUITÉ le Dr Folgheraiter ! Communiqué par l’auteur. Les observations que nous possédons sur la valeur de l’inclinaison magnétique embrassent une période de trois siècles au plus. L’exactitude des premières observations est assez douteuse ; on peut toutefois affirmer avec quelque cer- titude, que l’inclinaison dans l’Europe occidentale est allée augmentant pendant le dix-septième siècle, pour atteindre un maximum vers sa fin et passer ensuite à une phase de diminution, qui continue encore de nos jours. L'usage de la boussole dans la navigation, qui remonte au treizième siècle, prouve du reste, que depuis ce ' Rendiconti della R. Accademia dei Lincei, Classe Scienze fisiche, ecc, Serie 5°, vol. V, 2° sem. 1896, pag. 66, 127, 199, 242, e 293. Idem vol. VI, 10 sem. 1897, pag. 64; idem vol. VIII, 1° sem. 1899, pag. 69, 121, 176 e 269. 6 SUR LES VARIATIONS SÉCULAIRES DE temps l’inclinaison n’a pu atteindre à Paris ou à Lon- dres une valeur beaucoup plus grande que la valeur maximum connue; car les navigateurs des mers nordi- ques eussent dû rencontrer des variations très rapides de la déclinaison, comme on les observe en passant près du pôle magnétique. Les formules empiriques, qui expriment les valeurs des éléments du magnétisme terrestre en fonction du temps, et dont les coefficients ont été calculés d’après les observations, ne peuvent s'appliquer à des époques quelque peu éloignées des limites des observations mêmes. Dans ces conditions, toute tentative d'étendre nos connaissances de l’histoire magnétique de la Terre doit être accueillie avec quelque intérêt. J'ai fait connaître dans les publications de l’Académie Royale des Lyncées à Rome une méthode, qui m'a conduit à des conclusions assez précises sur la valeur de l’inclinaison en Italie et en Grèce quelques siècles avant Jésus-Christ; qu'il me soit permis de présenter ici un résumé de mes recherches. Principe de la méthode. Si l’on prend un cylindre ou bien un vase de forme quelconque, en argile, et qu’on le porte à une tempé- rature élevée (vers 800°), on observe, qu'après re- froidissement, le vase de terre cuite est devenu un aimant permanent, dont la distribution magnétique est celle qu’il a acquise par induction du champ terrestre pendant le refroidissement même. Supposons à présent que nous connaissions la posi- es L’INCLINAISON MAGNÉTIQUE DANS L'ANTIQUITÉ. 7 tion exacte du vase pendant la cuisson par rapport à des coordonnés terrestres, et que nous puissions déter- miner la magnétisation induite par un champ uniforme sur un vase de la forme donnée, mais d'orientation quelconque par rapport à l’axe du champ. Il est clair que l'examen de l’état magnétique du vase cuit pourra nous renseigner exactement sur la direction du champ terrestre par rapport aux coordonnées choisies. Un vase étrusque, par exemple, est précisément d'argile cuite, et par conséquent la détermination expérimen- tale de sa distribution magnétique conduit à la connais- sance de la direction du champ terrestre inducteur à l’époque de la cuisson. Voilà le principe très simple de ma méthode, que deux cas extrêmes vont illustrer encore mieux. Un cylindre creux est exposé en position verticale à la cuisson pendant que la direction du champ terres- tre est verticale ou horizontale. Du premier cas nous tirerons un aimant avec deux polarités constantes le long des bords de chaque base. Dans le second cas Ms. ON CRENS : 5: 8 SUR LES VARIATIONS SÉCULAIRES DE nous aurons sur les deux bases la même distribution magnétique depuis un maximum S jusqu’à un maximum N de signe contraire, en passant par zéro. L'on voit, qu'un simple examen du vase, pourvu que l’on soit sûr de la verticalité de l’axe pendant l’aimantation, permettra de décider, si l’inclinaison était nulle ou de 90°. Ainsi l'examen des terres cuites anciennes permet des conclusions sur l’inclinaison au temps de leur fa- brication. Condition d'applicabilité de la méthode. Ma méthode repose sur deux données dont il faut d’abord prouver la certitude. 1° La distribution magnétique propre du vase n'a pas changé depuis l’instant de son refroidissement. Il serait en effet à craindre, que la magnétisation des terres cuites anciennes n’ait suivi depuis leur cuisson les variations du champ terrestre. Or il n’en est pas ainsi. On peut facilement s’assurer par l'expérience, qu'un changement magnétique permanent ne peut s’obtenir qu'avec des champs externes très puissants, qui n’ont certainement pas pu se produire à la surface terrestre, ou bien à des températures très élevées, pendant que les conditions climatologiques de la Terre ont peu changé depuis les époques historiques. Mais il y a des preuves plus directes. Si l’on examine avec une simple aiguille les briques qui font encore partie d'anciennes constructions romai- . nes, et qui ont donc conservé la même position depuis près de vingt siècles, on constate aisément, que leur L'INCLINAISON MAGNÉTIQUE DANS L'ANTIQUITÉ. 9 orientation magnétique est absolument individuelle : c’est-à-dire qu’elle change d’une brique à l’autre. On se l'explique facilement. Dans la construction du mur les briques ont été placées l’une sur l’autre, indépendamment de la position qu’elles avaient eue dans le four lors de la cuisson. Mais en même temps nous avons ici la preuve que le champs terrestre n’a pu opérer aucun changement sur le magnétisme déjà acquis par les briques, sinon celles-ci devraient pré- senter toutes la même orientation magnétique, étant examinées à leur place. Des excavations faites en 1883 à Arezzo, pour la fondation d’une maison, ont mis à jour une grande quantité de terres cuites entassées, c’est-à-dire vases et formes de vases (matrici), entiers ou en fragments, non seulement de la même époque — un siècle avant Jésus Christ —— mais portant aussi gravée la mème marque de fabrique. Or l’examen des vases entiers, des fragments, des vases recomposés en collant ensemble leurs débris re- trouvés, donne toujours la même orientation magnéti- que par rapport à l’axe du vase. Si l’on pense, que les fragments et les vases sont restés enfouis pêle-mêle sous le sol depuis un temps, qui remonte à leur fabri- cation ou à peu près, on pourra bien conclure, que la terre cuite conserve la magnétisation acquise avec un degré de ténacité, que nous ne pouvons affirmer pour aucune autre substance, y compris l’acier. 2° La position que les vases ont eue pendant la cuisson est connue. Bien des vases laissent, il est vrai, des doutes sur la position, qu'ils pouvaient avoir dans le four; maisil 10 SUR LES VARIATIONS SÉCULAIRES DE en est d’autres, qui n’admettent qu'une seule position. Je veux citer ici seulement les vases, qui sont riches en ornements et figures latérales; qui ont un bec très relevé ou encore une anse sur la bouche. Ces vases ne peuvent avoir été cuits que dans une position verticale et avec le fond en bas; ce n’est pas nécessaire de s’y connaître dans l’art du potier pour en convenir. Etude expérimentale des vases cuits en position variable. La partie expérimentale de mes recherches se com- pose de deux parties; dont la première a consisté à cuire dans un four expressément construit — c’est-à-dire absolument exempt de fer — des vases d’argile de for- mes très différentes et en position variable, mais exac- tement connue par rapport à la verticale et par consé- quent à la direction du champ terrestre. En second lieu il s'agissait de passer à un examen magnétique du vase pour établir, si de la connaissance de la distribution magnétique on pouvait par des supposi- tions convenables remonter par le calcul à langle formé par la direction du champ avec l’axe du vase. Les résultats du calcul pouvaient ainsi être immédia- tement contrôlés. Supposons d’abord, que le vase soit un cylindre creux, cuit avec son axe vertical, pendant que la direc- tion du champ terrestre fait l'angle 90-21 avec la ver- ticale. Nous admettrons que sur les contours des deux bases on ait une distribution de masses magnétiques due à L’INCLINAISON MAGNÉTIQUE DANS L'ANTIQUITÉ. 11 la simple superposition de deux autres distributions : dont l’une est produite par la composante verticale du champ terrestre, l’autre par la composante horizon- tale R. Pour fixer la position d’un point sur le contour, nous donnerons la distance azimuthale © du plan, qui passe par ce point et l’axe du cylindre, du plan méri- dien, c’est-à-dire qui contenait originellement l’axe du cylindre et la direction du champ terrestre. Nous supposerons encore, que les masses magnéti- ques dues à la composante horizontale, et qui se trou- vent en deux éléments diamétralement opposés de la même base soient de signe contraire. (La manière la plus simple d'exprimer analytiquement cette supposi- tion est d'admettre, que la masse magnétique sur chaque élément du contour est représentée, à un coefficient de proportionnalité près, par l’expression + v + h cosw, le double signe se rapportant aux deux bases.) Si l’on connaissait donc la masse magnétique distri- buée sur un élément quelconque du contour et sur l'élément diamétralement opposé, la somme des deux valeurs donnerait une mesure de la composante verti- cale, la différence une mesure de la composante hori- zontale, si l’on tient compte de l’angle azimuthal des deux points. L'examen magnétique du cylindre se faisait de la manière suivante : le cylindre était tenu horizontal en direction est-ouest couché sur sa génératrice la plus basse. Près de l'extrémité de cette génératrice et sur son prolongement était une petite aiguille magnétique, dont on suivait les déviations angulaires avec échelle et 12 SUR LES VARIATIONS SÉCULAIRES DE miroir, lorsque en faisant tourner le cylindre on venait à le déplacer angulairement de valeurs successives données. Si l’on pouvait admettre que les déviations de l’ai- guille donnent une mesure de la masse située sur le point du bord le plus bas, on aurait, comme j'ai dit plus haut, par somme de deux déviations correspondan- tes à deux points diamétraux une mesure de la com- posante verticale (2 v); par différence une mesure de la composante horizontale (2 h cosw); d’où l’on pour- rait déduire la tangente de l’angle d’inclinaison (tgi = v : h); la section méridienne serait caractérisée par les déviations maximum de côté et d’autre. Mais il est nécessaire d'apporter une correction due à ce que l'aiguille ressent non seulement l’action de la masse située sur le point plus rapproché, mais aussi de tous les autres points des contours des deux bases. Si à présent on pouvait rigoureusement admettre, que la distribution se réduit à des masses situées sur les points du contour et selon la loi susdite, cette cor- reclion ne serait pas difficile à apporter en déterminant les. dimensions du vase et sa position par rapport à l’aigaille; mais j'ai vu que dans la pratique il suffit de tenir compte des masses situées sur certains points de l’une et de l’autre base. Toute cette manière de calculer le rapport des deux composantes est bien de caractère empirique ; mais il s'agissait justement de trouver une méthode, que l’ex- périence justifiàt; vu que le problème théorique de l’induction d’un vase situé dans un champ magnétique est absolument inaccessible à nos moyens analytiques. Or justement en observant les déviations pour un L'INCLINAISON MAGNÉTIQUE DANS L'ANTIQUITÉ. 13 grand nombre de points sur les deux bases avec des formules tirées comme je l’ai exposé, je suis arrivé à des valeurs de l’angle entre l’axe du vase et l’axe du champ, qui ne différaient de la valeur vraie que d’un degré ou d’un degré et demi au plus. Il faut ajouter, que j'ai observé avec des vases de formes différentes du cylindre, et qui ressemblaient à celles des vases anciens, que j'allais examiner dans la suite ; et en inclinant convenablement les vases dans le four, j’ai donné différentes valeurs à l’angle de l’axe du vase avec le champ ; ce qui revenait à faire changer la valeur de l’inclinaison en supposant toujours le vase vertical. J’insisterai encore sur la nécessité d'examiner toutes deux les bases par la même raison, qui constitue la difficulté des mesures magnétiques terrestres par déflec- tion ; je veux dire l’induction temporaire actuelle du champ terrestre pendant la mesure. Aussi la valeur de l’inclinaison, que l’on aurait en examinant seulement une base est très incertaine. Mes longues et pénibles recherches préliminaires, dont j'ai exposé ici seulement les résultats, m’avaient désormais mis en possession d’une méthode d’examen magnétique, et de formules, qui me permettaient de déduire l’angle d’inclinaison. Aussi je suis passé à l’é- tude des vases anciens, d'époque bien déterminable. Résultats des observations sur les vases anciens. J’exposerai brièvement ici les conclusions auxquelles je suis arrivé en renvoyant à mes publications origi- pales le lecteur désireux de détails. 14 SUR LES VARIATIONS SÉCULAIRES DE De l’examen des vases étrusques, qui sont conservés au Musée de la Villa Giulia à Rome et de la riche collec- tion privée du comte Faina à Orvieto il résulte : Au huitième siècle avant l’ère chrétienne l’inclinai- son magnétique dans l'Italie centrale avait une valeur très petite et de plus elle était australe (c’est-à-dire que l’extrémité la plus basse d’une aiguille magnétique aurait été non le pôle nord, comme à présent, mais le pôle sud); deux siècles plus tard l’inclinaison avait une valeur très sensiblement nulle. De l’examen des vases étrusques conservés au musée d’Arezzo il résulte : L'inclinaison dans la première moitié du premier siècle avant l’êre chrétienne avait à Arezzo à peu près la même valeur que l'actuelle. Des vases contenus dans le Musée de Naples : A Pompeï, ou plus précisément dans l'endroit de fabrication des vases pompeiens, l’inclinaison magnéti- que avait, peu avant la destruction de la ville (79 ans après J.-C.), la valeur de 66°. L'examen des vases attiques et corinthiens conser- vés dans les Musées de Florence, Naples et Syracuse n’a conduit aux résultats suivants : Dans la période des premiers vases corinthiens et des attiques à figures noires sur fond rouge l'inclinai- son était australe (VIT"® siècle avant J.-C.). Peu après, peut-être au commencement du VI”* sié- cle, inclinaison était nulle et devint après boréale. Près de la fin de la période de fabrication des vases attiques (fin du V”* siècle avant J.-C.) lPinclinaison était de près de 20° et boréale. Il restait à connaître les variations de l’inclinaison 15 L’INCLINAISON MAGNÉTIQUE DANS L'ANTIQUITÉ. 195 entre le V" et le I° siècle, et J'ai espéré pouvoir utiliser les vases de la Campanie, de l’Apulie et de l'Étrurie. Malheureusement mes observations n’ont con- duit qu’à une discussion sur les données des archéo- logues ; l’époque précise de la fabrication des vases qui nous sont restés, n’est pas connue avec une préci- sion suffisante. La courbe ci-jointe représente à peu près et comme une première approximation les variations de lincli- paison dans la période de 9 siècles, c’est-à-dire depuis 800 ans avant J.-C. jusqu'à la fin du premier siècle après J.-C. Dans le sixième siècle avant l’ère chrétienne, l’équa- teur magnétique passait par l'Italie centrale. On voit aussi, que les oscillations de l'aiguille d’inclinaison, si 16 SUR LES VARIATIONS SÉCULAIRES, ETC. ces oscillations existent, ont une amplitude très consi- dérable. Mes recherches ont porté, comme on l’a vu, sur la connaissance d’un seul élément du magnétisme terres- tre. Mais il n’est pas inutile d’observer, que si l’on pouvait retrouver des fours à briques anciens et in- tacts, une maison en briques, qui ait été exposée à un grand incendie d’une époque connue, on pourrait faci- lement connaître aussi la valeur de la déclinaison en faisant des mesures tout autour de l’édifice. On pourrait penser aussi d'arriver à quelque conclu- sion sur l'intensité du champ terrestre en recuisant des vases anciens et en comparant les intensités de magné- tisation acquise, ancienne et actuelle ; mais des mesures sur vases cuits et recuits à plusieurs reprises m'ont montré que cette méthode conduirait à des résultats trop incertains. Rome, le 12 juin 1899. NOTE SUR LA COMPOSITION DES ZONES D'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES DE CERTAINS PLAGIOCLASES PAR L. DUPARC et F. PEARCE Dans une-étude pétrographique poursuivie par l’un de nous depuis plusieurs mois sur les roches liparites de Ménerville (Algérie)', nous avons eu l’occasion de constater certains faits assez curieux relativement aux variations que peuvent présenter les zones d’accroisse- ment concentriques des Plagioclases. Les observations ont porté principalement sur les feldspaths des deux pointements éruptifs du Cap-Blanc et de Sidi-Fered), le matériel excellent que nous avons eu entre les mains, ainsi que la perfection des méthodes de M. Mi- ! Ce travail qui paraîtra prochainement en une monographie, presque terminée aujourd’hui, est le résultat de la collaboration de M. le D: E. Ritter qui à fait les recherches sur le terrain et la partie géologique, et de M. le prof. L. Duparc qui s’est chargé de la partie pétrographique et chimique sur les échantillons récol- tés par M. Ritter. ARCHIVES, L. VIIL — Juillet 1899. 2 18 ZONES D'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES chel-Lévy‘, pour la détermination des feldspaths zonés, - en utilisant les éclairements communs, nous ont permis de serrer de près le problème. A cet effet nous avons employé soit les sections zonées parallèles à g' = (010) ou perpendiculaires à ng, soit les sections maclées selon l’albite et perpendiculaires à g' = (010). Les roches du Cap-Blanc, comprises sous le nom général de Liparites, sont des roches porphyriques néo- volcaniques, de couleur claire, grisâtre ou verdtre. L’œil nu y distingue déjà une première consolidation d’abondance très variable, de dimension piutôt petite, dans laquelle on reconnaît aisément le Mica noir, les Feldspaths, puis aussi le Quartz; quant à la pâte elle paraît plus ou moins cristalline ou vitreuse, parfois perlitique. Les caractères microscopiques de ces roches sont les suivants : Dans la première consolidation on rencontre de la Biotite, de la Hornblende, des Plagioclases et du Quartz. La Biotite rare ou très abondante selon les cas, est en lamelles hexagonales, toujours plus ou moins forte- ment corrodées. Elle est à un ou deux axes (2V varie de 0 à 50°). Polychroïsme ng = brun, presque noir, np == jaunâtre pâle. Elle renferme de nombreuses inclusions de cristaux d’Apatite, puis aussi du Zircon, et plus rarement de la Sagénite. Le Zircon existe aussi à l’état libre dans la roche, de même que l’Apatite. Le Mica noir est souvent décomposé et cerclé d’une ! Michel-Lévy. Etudes sur la détermination des Feldspaths. Baudry et Ce, éditeurs, fascicules 1 et 2, { " car Ale tes cd DE TE RE ÿ c A ab nf LA ét RE GONE 4 Lr) 42 pl ES Led Léa 7 5 MERE LS Por À li a ps old à 2 Apt 2 VER E k ” 12 : NT NN PPT TU CU ITEN ENS "3 RC T 1 + x , + ein Cast ‘die TRE PrPef, À CAR p7 y 12 Gp ’ *: SD dt") d RE © DE CERTAINS PLAGIOCLASES. 19 bordure de produits opaques, le polychroiïisme dans ce cas change un peu, ng vire au rouge brun. La Hornblende est rare. Elle ne se trouve qu’acci- dentellement. Ses sections, reconnaissables à leurs pro- fils, sont remplies de subtances ferrugineuses opaques, on y trouve également quelques longs prismes d’Apatite. Extinction de ng sur g' = (010) à 20° environ de l’al- longement bissectrice aiguë = np,n,-n, = 0,022, po- lychroisme dans les teintes brunes. Les Feldspaths forment l’élément prépondérant de la consolidation. Ce sont exclusivement des Plagio- clases. Màcles de l’Albite et Karlsbad fréquentes, du Péri- cline plus rares. La structure est presque toujours z0- naire, ils présentent les profils suivants : LL ie 1 1 p h'aza' p. h. a? p. h'. a2a’ ba! Les proprietés optiques dont nous reparlerons, montrent que leur composition varie de l’Andésine Ab, An, au Labrador Ab, An,, et quelquefois même à la Bvtow- nite. La majorité des types oscille cependant entre Ab, An, et Ab, An. Le Quartz est rare, et peut manquer souvent com- plètement. Ses cristaux sont bipyramidés, toujours for- tement corrodés, souvent entourés d’une véritable auréole de Quartz spongieux. La deuxième cousolidation est dans la très grande . Majorité des cas microgranulitique ; plus ou moins fine- ment grenue, et en grande partie quartzeuse. On y rencontre aussi quelques cristaux quasi microlithiques de Feldspaths, puis des paillettes de Mica, et des grains de Magnétite et d'Hématite. La matière vitreuse peut s’y associer ou non aux éléments microgranulitiques. 20 ZONES D'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES Ces roches sont parfois complétement cristallines et absolument identiques comme structure à des mi- crogranulites typiques. Il existe cependant un autre type absolument vi- treux. La première consolidation alors y est beaucoup plus rare et plus acide, les plagioclases descendent rarement à Ab, An, et sont parfois compris entre Ab, An, et Ab. An,. La pâte est alors ici complétement vitreuse et présente manifestement des fissures perliti- ques. Elle renferme également quelques dévitrifications, et montre une certaine structure fluidale. Deux analyses de ces roches (type microgranulitique} ont donné les résultats suivants : N°61 N° 67 SIDE AL SSUUE ES 61:88:%7s AROMEA T0 Er 14.45 » Fe,0, —= 5.03 » 5.14 » C0 à 5.19% à Mg0O = 1.02 » 0.719225 KO. = 4.81 » Le Fr Na 0 = 3.89%,» RE Perte au feu = 0.48 » 0.47 » 101.34 100.00 Ces analyses montrent clairement le caractère des. Plagioclases et celui du magma particulier à ces ro- ches. Les Plagioclases, comme nous l’avons dit, sont tou- jours zonés, la disposition de ces zones est assez varia- ble. Fort nombreuses sur certains individus, elles sont. par contre restreintes sur d’autres. Dans le premier cas, la détermination de chacune d’entre elles serait chose DE CERTAINS PLAGIOCLASES. 21 impossible, mais on peut alors réunir plusieurs de ces zones en un certain nombre de bandelettes principales, plus ou moins larges, composées elles-mêmes, dont les divers individus s’éteignent cependant presque simulta- nément ou à un degré près environ. Dans ce cas, on mesure à la fois l'extinction moyenne pour tous les individus de la zone composée, l'erreur commise pour chacun est alors très petite. Ces bandelettes concentriques sont parfois d’une régularité géométrique et d’une épaisseur constante, ce qui se vérifie quand leur nombre n’est pas trop grand. D’autres fois elles présentent une régularité beaucoup moindre, peuvent être discontinues, leur épaisseur varie selon la région, leur contour est dentelé et inégal. Il n’est point rare d’observer sur les cristaux zonés une couche, dont la biréfringence beaucoup plus forte que celle des autres, saute pour ainsi dire à l’œil du premier coup. Celle-ci divise le cristal en deux parties à savoir : un noyau central zoné lui-même, puis une enveloppe périphérique de constitution analogue. Elle occupe la région médiane du cristal et n’a pas d’habi- tude une épaisseur constante. Cette couche biréfringente est seule, rarement on en voit une seconde: elle est fréquemment discontinue. La composition des zones concentriques est fort dif- férente d’un cristal à l’autre; pour mettre le fait en évidence et montrer ce qui se dégage de nos observa- tions, nous donnerons ici les déterminations de quel- ques feldspaths zonés pris dans un certain nombre de coupes examinées. Le numéro de la préparation cor- respond à celui de l’original que nous avons conservé ; les différentes zones successives sont numérotées com- 2. ZONES D'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES me suit 4, 2, 3, 4, ete. 1 au centre et de là vers la périphérie. La lettre E désigne l’éclairement commun, nous avons toujours choisi les sections pour lesquelles E à la valeur théorique ou a peu de chose près. Le signe de la bissectrice a été observé pour chaque bandelettes. Quand il reste constant pour toutes, nous ne l’indique- rons que pour une seule d’entre elles. Nous donnerons toujours aussi la description sommaire de la roche dont les feldspaths sont décrits, I représente la premiére, IT la seconde consolidation. Description des types étudiés. N° 64%. Cap-Blanc. Récifs du Cap : I. Biotite Plagioclases. II. Pâte microgranulitique, quartzeuse avec Hématite et Biotite. Observé plusieurs faces g' = (010) zonées. 1° Deux zones successives : Bissectrice = ng E = 37. Extinction de 1 = — 12 — 4 4 °/, An — Andésine, voisine de Ab, An. Extinction de 2 = — 16 = 49 °/, An — Labrador Ab, An.. € “ ‘)” d ‘20 3 zones successives E = 37. profils p. h!, a2 Extinction de 1 — — 25 — 60 °/, An — Labrador = Bytownite Ab, An.. » 2 — — 11 — 43 °;, An — Andésine voisine de Ab, An. » 3 = — 20 — 54 °/, An — Labrador Ab, An,. La même coupe montre d’autres faces g' = (010) non zo- nées correspondant à l’Andésine Ab, An, etl'Oligoclase entre Ab, An, et Ab, An.. N° 65. II. Récifs du Cap-Blanc. [. Biotite et Plagioclases. IL. Pâte microgranulitique. Faces g' = (010). DE CERTAINS PLAGIOCLASES,. 24 1° Deux zones successives E — 37. bissectrice aiguë = ng. Extinction de 1 — — 17 — 50 °/, An — Labrador Ab, An,. » 9 — — 11 — 43 °/, An — Andésine basique entre Ab, An, et Ab, An. 20 Deux zones E — 37 bissectrice aiguë — ng. Extinction de 1 — — 18 — 51 °/, An — Labrador Ab, An,. » 2— — 9— 4°, An — Andésine basique voisine de Ab, An,. 3° Profils p h'a2 bissectrice aiguë — ng. 2 zones. dE Fe E - . Andésine entre Ab, An, et Ab, An. Mäcle de l’ablite. Section 1 à g' — (010), zonce deux zones 1 et 2 E — 40. Extinction en sens inverse de E. Extinction de 4 — 21° — 60 °/ An — Labrador- Bytownite. —— » Du 12 — 40 °/, An — Andésine entre Fe Ab, An, et Ab, An.. N° 56. Cap-Blanc. I. Biotite et Plagioclases. IT. Pâte pro-parte globu- bulaire et microgranulitique avec quelques sphéro- lithes à sis noire et microlithes allongés d’andésine. Faces g' — (010). 4° 4 zones successives. E = 37 bissecltrice aiguë = ng centrées sur [, profils ph! az Extinction de 1 = — ME — 43°/ An — Andésine basique entre Ab, An, et Ab, An,. 2 = — 25 —60 °/, An = Labrador-Bytownite. » 3 — — 11 — 43°/, An — Andésine basique. k — — 16 — 49 °/, An — Labrador voisin de Ab, An,. © 2 2 zones E = 37, bissectrice aiguë = ng. À — — 26 = 61 °/, An — Labrador Bytownite Ab, An,. 2 = — 19 — 53 °/ An — Labrador Ab, An,. N° 57. Cap-Blanc, entre l’ Adler et le Telam. [. Biotite, Plagioclases, Quartz II. Pâte microgranu- 24 ZONES D'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES litique et globulaire, avec quelques microlithes d’Andé- sine. Faces g' = (010). 1° 4 zones, bissectrice aiguë = ng, E — 37. À = — 31 — 69 °/, An — Bytownite 2 — — 18 — 51 » An — Labrador — Ab, An. 3 — — 31 — 69 » An — Bytownite & = — 18 — 51 » An — Labrador Ah: Am. 2° 2 zones, bissectrice aiguë — ng, E = 37. À = — 16 — 49 °/, An = Labrador Ab, An. 2—— 9 = 41 °/, An Andésine basique voisine de Ab, An,. N° 73. Cap-Blanc. I. Biotite, Plagioclases, Quartz. II. Vitreuse isotrope avec fissures perlitiques. Observé plusieurs faces g° = (010) zonées. 10 E = 37, bissectrice aiguë — ng, 2 zones. À = — 18 — 51 °% An — Labrador Ab, An,. 2—— 6 —= 37°), An — Andésine Ab, An.. 20 E — 37, bissectrice aiguë = ng, 3 zones. 1—— 3 — 33 °/, An — Andésine entre Ab, An, et Ab, An,. 2 — — 11 — 43 °/, An — Andésine entre Ab, An, et Ab, An. 3 — — 3 = 33 °/, An — Andésine entre Ab, An, et Ab, An,. . N° 77. Cap-Blanc. Récifs. I. Biotite, Hornblende, Plagioclases, Quartz. IT. Pâte microgranulitique quartzeuse. Observé une face g' = (010), zonée 1 Nes À : : ‘ Æ faces p h' a2 b2. ng — bissectrice aiguë. À = — 93 — 57°], An — Labrador voisin de Ab, An,. 2 — — 14 — 470}, An — » » Ab, An,. 3 = — 19 — 52 0/, An — » » Ab, An. N° 82. Cap-Blanc, bloc englobé. Biotite, Hornblende, Plagioclases. Quartz IE. Pâte mi- crogranulitique quartzeuse. DE CERTAINS PLAGIOCLASES. 25 Observé plusieurs faces g'° = (010). 1° Face g' = (010),3 zones concentriques, bissectrice aiguë ng, E voisin de 37, 4 = — 24 — 59 °/, An = Labrador-Bytownite. 2 = — 15 = 48 °/, An — Labrador andésine, voisin de Ab, An.. 3—— 8 — 40°, An — Andésine Ab, An.. 2° Face g', E — 37 environ, 3 zones, bissectrice aiguë — ng. 1 = — 10 = 42°/, An Andésine voisine de Ab, An.. 2—=— 5 — 34°) An Andésine acide entre Ab, An, et Ab, An.. 3 — — 10 — 42 °/, An Andésine voisine de Ab, An,. 3° Face g',E — 37,5 zon. concentr., bissectrice aiguë — ng. {= — 8 —= 390/, An Andésine voisine de Ab, An. 2 = — 15 — 45 °/, An Labrador voisin de Ab, An. 3—— 8 — 39 °/, An Andésine voisine de Ab, An,. & = — 15 = 48°/, An Labrador voisin de Ab, An.. N° 89. Récifs du Cap. [. Biotite, Hornblende, Plagioclases IT. Quartz. Pâte microgranulitique un peu vitreuse. Observé. Section j à g' mâclée selon Palbite et zonée zones. E — 34 ? extinction de 1 en sens inverse. 4 = 31 — 50 °/, An = Labrador Ab, An.. — 927— 40 °/ An — Andésine Ab, An. d— 91 — 50 °/ An — Labrador Ab, An. & — 14 à — 30 ° An —= Oligoclase basique entre Ab, An, et Ab. An, 9 = — 31 — 50 °/, An —= Labrador Ab: An. N° 93. Récifs du Cap Blanc. Observé plusieurs faces g' = (010). 1° E = 37 environ, bissectrice aiguë = ng, 5 zones con- centriques. À = — 11 = 45 °/, An — Andésine voisine de Ab, An. 2— — 19 = 53 °/, An = Labrador voisin de Ab, An,. 26 ZONES D'’ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES 3 = — 11 — 43 0/, An — Andésine Ù Ab, An. & = — 19 = 53 °J, An — Labrador » Ab, An,. 5 = — 11 = 43°, An — Andésine » Ab, An,. 2 E — 37, 2 zones bissectrices aiguë — ng. 1 = — 7 = 38 °/, Andésine Ab, An.. 2— 0 — 28 °/, Oligoclase plus basique que Ab, An,. N° 95 Cap-Blanc. Bord Mirallet. I. Biotite, Plagioclases, Quartz Il. Pâte quartzeuse, microgranulitique . Observé plusieurs faces g' = (010). 1° E = 36, bissectrice aiguë — ng, 2 zones. 1 = — 13 — 46 °/, An = Entre Ab, An, et Ab, An,.. 2 = — 17 — 50 °/, An — Labrador Ab, An,. 20 E = 37, profils p h'a, Lzones, bissectrice aiguë =n g. 1 = — 21 = 55 °/, An — Labrador Ab, An,. 2—— {4 = 47 0), An — Labrador Ab; An,. 3 = — 21 = 55 °/, An — Labrador Ab, An,. 4 = — 14 — 47 97, An = Labrador Ab, An,. 3° E — 32, 9 zones concentriques, hbissectrice aiguë = ng. {= — 23 = 57 °/, An = Labrador-Bvtownite. 1 = — 9 — 40 °/, An — Andésine voisine de Ab, An,. 3—=— 4 — 34°, An = Andésine entre Ab, An, et Ab, An,. k = — 15 = 48 °/, An — Labrador Ab, An,. D = — 34 = 75 °,, An = Voisin de An, très biréfringente. 6 = — 17 = 50 °/, An = Labrador Ab, An. 7 = — 11 = 43 °/, An — Andésine basique voisine de Ab, An. 8—— 5— 35°, An — Andésine acide entre Ab, An, et Ab, An. 9 — — 13 — 46°/, An —= Andésine-Labrador entre Ab, An, et Ab, An,. N° 96. Cap-Blanc. Observé plusieurs faces g' = (010). 40E — 34, 7 zones concentriques, bissectrice aiguë = ng. 1 = — 10 — 42°/, An — Andésine basique voisine de Ab, An,. DE CERTAINS PLAGIOCLASES. 27 = — 13 = 46 °/, An — Andésine-Labrador entre Ab, An, et Ab, An. 3—— 6 — 37 °/, An — Andésine acide entre Ab, An, Ab, An,. &k = — 11 = 43 °/, An = Andésine basique entre Ab, An, et Ab, An. D = — r = 47 °/, An — Labrador voisin de Ab, ++ LE — 37 °/, An — Andésine acide entre Ab, An, et Ab, Ab.. 7 = — 12 — 45 °/, An — Andésine Labrador entre Ab, An, et Ab, An. 22 E — 36, 2 zones. 1 = — 10 — 42°}, — Andésine basique voisine de Ab, An,. 2 — — 20 — 54 °/, — Labrador Ab, An,. N° 98. Observé plusieurs faces g' = (010). 1° E = 36, 3 zones concentriques, bissectrice aiguë — ag. 1—— 8 — 40 °/,, An Andésine voisine de Ab, An,. 2 = — 19 — 53 °/o, An Labrador voisin de Ab, An. 3—— 8 — 40 °/,, An Andésine voisine de Ab, An. 2° E — 37,5 zones concentriques, bissectrice aiguë positive = ng. 1 = — 13 — 40 °/, An Andésine-Labrador entre Ab, An, et Ab, An. 2 — — 22 — 57°}, An Labrador basique voisin de Ab, An, 3 — — 16 — 49 °/, An Labrador Ab, An. 4 — — 24 — 59 °/, An Labrador-Bytownite Ab, An,. = — 15 — 48 °/, An Labrador Ab, An. = — 12 — 44 0/, An Andésine basique entre Ab, An, et Ab, An. Où L'examen attentif des déterminations qui précèdent (faites d’ailleurs sur un nombre d'individus beaucoup plus considérable que celui qui figure ici) suggère différentes remarques intéressantes. 1° En premier lieu, on voit clairement que dans les grands cristaux de la première consolidation d’une 26 ZONES D 'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES 3 — — 11 — 43 0/, An — Andésine » Ab, An. 4 = — 19 — 53°), An = Labrador » Ab, An,. 9 = — 11 = 45°, An = Andésine » Ab. An,. 2 E — 37, 2 zones bissectrices aiguë — ng. 1 = — 7 = 38 °/, Andésine Ab, An.. 2— 0 — 928 °/, Oligoclase plus basique que Ab, An. N° 95 Cap-Blanc. Bord Mirallet. I. Biotite, Plagioclases, Quartz IT. Pâte quartzeuse, microgranulitique . Observé plusieurs faces g' = (010). 1° E — 36, bissectrice aiguë — ng, 2 zones. — — 13 — 46 °/, An = Entre A6, An, et Ab, An.. — 17 — 50 °/, An — Labrador Ab, Ans. 1O — | 1 À : ‘ sv 20 E — 37, profils p h'a ?, 4zones, bissectrice aiguë —n g. 1 = — 21 — 55 °/, An — Labrador Ab, An,. 2 — — 14 — 47°), An — Labrador Ab; An,. 3 = — 2 — 55 °/, An — Labrador Ab, An,. & = — 14 — 47 9/, An — Labrador Ab, An,. 3° E — 32, 9 zones concentriques, bissectrice aiguë = ng. 4 = — 93 — 57 °/, An — Labrador-Bvtownite. 1 — — 9 — 40 °/, An — Andésine voisine de Ab, An. 3—— 4 — 34°), An — Andésine entre Ab, An, et Ab, An,. 4 — — 15 — 48 °/, An — Labrador Ab, An. 5 — — 34 — 750, An — Voisin de An, très biréfringente. 6 — — 17 = 50 °/, An = Labrador Ab, An. 7 = — 11 — 43 °/, An — Andésine basique voisine de Ab, An. — — 5— 35°, An — Andésine acide entre Ab, An, et Ab, An.. 9 — — 13 — 46°/, An — Andésine-Labrador entre Ab, An, et Ab, An,. N° 96. Cap-Blanc. Observé plusieurs faces g' = (010). 4° E — 34, 7 zones concentriques, bissectrice aiguë = ng. 1 = — 10 — 42°}, An = Andésine basique voisine de Ab, An,. AS D À DE CERTAINS PLAGIOCLASES. 27 2 — — 13 = 46 °/, An — Andésine-Labrador entre Ab, An, et Ab, An,. 3—— 6 — 37°), An = Andésine acide entre Ab, An, Ab, An,. k = — 11 — 43 °/, An — Andésine basique entre Ab, An, et Ab, An. D = — 14 — 47°), An = Labrador voisin de Ab, An,. 6—=— 6 — 37°/, An = Andésine acide entre Ab, An, et Ab, Ab,. 7 = — 12 — 45 °/, An — Andésine Labrador entre Ab, An, et Ab, An,. 20 E — 36, 2 zones. 1 = — 10 — 42°}, — Andésine basique voisine de Ab, An. 2 = — 20 — 54 °/, — Labrador Ab, An,. N° 98. Observé plusieurs faces g' = (010). 1° E — 36, 3 zones concentriques, bissectrice aiguë — ag. 1—— 8 — 40 °/,, An Andésine voisine de Ab, An.. 2 = — 19 — 53 °,, An Labrador voisin de Ab, An,. 3—— 8 — 40°/,, An Andésine voisine de Ab, An.. 2° E — 37,5 zones concentriques, bissectrice aiguë positive = ng. 1 = — 13 — 40 °, An Andésine-Labrador entre Ab, An, et Ab, An. 4 — 15 — 48 °/, An Labrador Ab, An. 2 — 44 0/, An Andésine basique entre Ab, An, et Ab, An. L'examen attentif des déterminations qui précèdent (faites d’ailleurs sur un nombre d'individus beaucoup plus considérable que celui qui figure ici) suggère différentes remarques intéressantes. 1° En premier lieu, on voit clairement que dans les grands cristaux de la première consolidation d’une 28 ZONES D ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES même roche, il y a des individus feldspathiques les plus divers, et ce indépendamment des variations ob- servées dans les zones successives d’un même cristal. En effet sur un cristal par exemple, nous trouvons réunis différents termes, allant du labrador basique au labrador acide, et dans la même coupe, nous trouvons un autre cristal allant du labrador acide à l’andésine, ou mieux encore de l’andésine acide à l’anorthite pres- que pure. Ce fait montre clairement l’erreur que lon commettait en se basant sur les feldspaths de la pre- mière consolidation, pour tenter une classification des roches porphyriques. Il y a autant de feldspaths diffé- rents en réalité que d'individus, et toute étude pétro- graphique vraiment critique, doit donc tendre à préciser le caractère spécial du plus grand nombre possible des individus feldspathiques de la roche ; ce qui grâce aux belles méthodes de M. Michel-Lévy est fort souvent pos- sible, surtout pour les roches à deux temps. Une étude pétrographique devient ainsi beaucoup plus iaborieuse, cela est vrai, mais les résultats offrent une précision remarquable. 2° Dans une même coupe, on observe souvent que pour deux cristaux de même dimension et d’égal déve- loppement, qui présentent d’ailleurs un petit nombre seulement de zones concentriques, dans l’un par exem- ple, le centre est formé par un feldspath plus basique que celui de la bordure, dans l’autre c’est précisément le contraire. En d’autres termes, les feldspaths zonés d’une même roche n’offrent pas des caractères analo- gues dans la succession de leurs zones d’accroissement ; ces caractères sont par contre souvent inversés d’un minéral à un autre. DE CERTAINS PLAGIUCLASES. 29 Il découle de ce qui vient d’être dit, que des cristaux d'égal développement étant sans doute contemporains : dans un même magma et au même instant, peuvent se ségréger des felspaths de basicité différente et le phénomène est susceptible de se continuer pendant toute la période de croissance des cristaux de la pre- mière consolidation. 3° On peut voir également qu'il n'y a aucune loi générale dans la façon dont se succèdent les différentes zones du cristal. On n’observe pas qu’il y ait croissance ou décroissance continue de l’acidité, du centre vers la périphérie. De plus, les variations dans la composition des différentes zones d’un même feldspath sont tantôt comprises entre des termes rapprochés de la série con- nue Ab. An, et Ab, An, par exemple, tantôt par contre entre les termes les plus éloignés comme Ab, An, et An. Il convient cependant de remarquer que dansle second cas, les bandelettes offrant la composition des termes les plus extrêmes sont rares; souvent elles sont uni- ques. C’est particulièrement le cas pour les termes voisins d’An qui constituent la zone très biréfreingente spéciale dont il a été parlé plus haut. 4° Il n’est pas rare d’observer sur un même felds- path une répétition alternante de deux types seulement, de basicité différente. Le feldspath quoique formé par plusieurs zones successives, présente seulement deux valeurs pour les angles d'extinction de toutes les diffe- rentes zones. Ce cas se présente surtout quand le cris- tal est petit et composé de trois ou quatre zones con- centriques seulement. Le centre est alors souvent de composition identique à la bordure qui s'éteint en même temps, il est d’ailleurs plus acide ou plus basi- 30 ZONES D'ACCROISSEMENT CONCENTRIQUES, ETC. que que Île restant du cristal et la différence dans la basicité des deux termes feldspathiques qui alternent est soit relativement faible (Ab, An, et Ab, An, par exemple) soit par contre assez forte (Ab, An, et Ab, An, par exemple). | 5° Chez les cristaux plus volumineux, à zones multi- ples, on remarque que ce n’est généralement ni le centre, ni la bordure, qui forment les termes les plus acides ou les plus basiques de la série observée, ces derniers s’échelonnent dans l’intérieur. Il y a quelque fois un saut très brusque dans l’acidité de deux couches voisines, d’autres fois il y a des gradations successives. Laboratoire de minéralogie de l’Université, Genève, 20 mai 1899. ‘ LES VARIATIONS PÉRIODIQUES DEN GLACIERX IVne RAPPORT, 1898. rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers PAR E. RICHTER Professeur à l'Université de Graz, Président de la Commission. A. LES ALPES DE L'EUROPE CENTRALE |. — ALPES SUISSES (Rapport de M. le prof. F.-A. Forel, à Morges). Nous avons, pour l’année 1898, des mesures directes faites sur 70 glaciers". Sur cet ensemble, les observa- tions nous indiquent une crue chez 12 glaciers. Trois glaciers qui, aux dernières observations, étaient en crue certaine ou probable n'ont pas été mesurés celte année. Nous devons done compter 55 glaciers observés en dé- crue certaine. Nous pouvons admettre que la très grande majorité de ceux qui ne sont pas observés sont de même en décrue. Donc, nous sommes actuellement en phase de décrue très générale. Quant aux glaciers en crue, pour mieux apprécier leur situation, nous résumons dans le tableau suivant l’état de tous ceux qui, ou bien lors des précédentes observa- 1 Voir XIXE rapport. Jahrbuch des Schweizer Alpen Club. XXXIII, Bern, 1899. D LES VARIATIONS PÉRIODIQUES tions, ou bien dans les observations de cette année, ont présenté des indices d’allongement ou de changemént d’allures. Nous désignerons par un point d'interroga- tion (?) ceux dans lesquels la constatation de la crue et de la décrue n'est le résultat que d’une seule observation et nous appellerons ces cas des cas « probables » et non des cas « certains ». En effet l'expérience nous a appris à ne pas nous baser sur une seule observation pour affir- mer le sens de la variation d’un glacier ; une observation isolée est trop souvent altérée par des accidents locaux et fortuits; elle ne devient certaine que lorsqu'elle est con- firmée par des mesures ultérieures. Tableau des allures des glaciers intéressants en 1898. Observation Observation Bassin du Glacier. précédente. de 1898. RHÔNE Kaltwasser décrue crue (?) ) Gassenried crue décrue (?) » Moiry crue (?) crue D Corbassière crue (?) crue » Tseudet crue — » Boveyre crue crue AAR Stein crue (?) décrue (?) » Rosenlauï crue (?) crue » Ob. Grindelwald crue stationnaire » _ Gelten crue décrue (?) Reuss Firn-Alpeli décrue crue (?) Livr Clarides décrue crue (?) RHIN Pizol crue (?) décrue (?) » Sardona crue (?) décrue (?) , Scaletta — crue (?) » Schwarzhorn — crue (?) INN Rosegg crue crue » Lischana décrue crue (?) ADDA Palu décrue (?) décrue TESSIN Sassonero stationnaire crue (?) DES GLACIERS. 39 Nous résumerons dans les chiffres suivants le nombre des glaciers que j'appelle intéressants, qui ont changé d’allures où qui ont confirmé une allure jusqu’à présent douteuse, où enfin qui sont en crue certaine : Observation Observation Non observés précédente. de 1898. en 1898. En décrue certaine nr l — En décrue probable l à) — Stationnaire l l — En crue probable 6 Y — En crue certaine 6 6) I Les glaciers en crue certaine en 1898 sont : Bassin du Rhône : Moiry (depuis 1897), Corbassière (1897), Boveyre (1893). Aar : Rosenlauï (1897). Inn : Rosegog (1895 et peut-être avant). Ajoutons-y le Tseudet (Rhône) qui est en crue confir- mée depuis 1895 mais n’a pas été mesuré celte année. En crue probable sont: Bassin du Rhône : Kaltwasser: Reuss: Firn-Alpeli, Linth: Clarides, Rhin: Scaletta, Schwarzhorn, {nn: Lischana, Tessin : Sassonero. IL. — ALPES ORIENTALES (Rapport de M. le prof. D'S. Finsterwalder, à Munich). Les dispositions prises pour le contrôle des variations glaciaires ont été, sur l'initiative de M. le D' A. Penek, à Vienne, étendues aux massifs du Schober et del’ Ankogel, et nous avons la perspective de pouvoir présenter l’année prochaine un rapport sur le mouvement des glaciers dans les prolongements orientaux de nos Alpes. En ce qui concerne les études sur les glaciers de notre ARCHIVES, t. VIIL — Juillet 1899. 3 34 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES territoire, il y a lieu de mentionner : le levé non encore achevé des trois glaciers du Schwarzensteingrund par M. le Dr Forster; un levé du Floitenkees par M. le D' Domsch: un remesurage des diverses lignes de pierres de l’Hintereis et du Hochjochferner, ainsi que celui du Vernagtferner, par M. le prof.-D' Blümke; un mesurage de l’Alpeiner- ferner par M. le D'H. Hess, et celui du Gliederferner par le rapporteur. Le remesurage opéré par M. Blümke au Vernagtferner a montré un redoublement de la vitesse annuelle du profil, vitesse qui s'était déjà accrue dans une proportion énorme jusqu'à l’année dernière : les vitesses maximales annuelles sur un seul et même profil présentent maintenant la série suivante: 1859-91: 17 m.; 1891-93: 25 m.; 1893-95: 51 m.; 1895-97: 96 m.; 1897-98 : 177 m. Quoique le glacier soit beau- coup plus fortement crevassé, qu'il se soit élargi et épaissi, on n'observe pas encore d’allonsement à son extrémité terminale. Les mesurages auxquels il a été procédé à Hintereisferner montrent une grande uniformité de vi- tesse; l’année dernière, tout au plus, a-t-il manifesté une très légère accélération. Une remarque analogue s’appli- que au Pasterzenkess, dont la vitesse est observée de- puis 1882 par M. le conseiller supérieur des mines See- land ; l’an dernier, cette vitesse s’est accrue du 10 0/,. Il en est tout autrement du Gliederferner, qui appartient au type actif des glaciers, dont le rapport s’est déjà occupé l’année dernière. Ensuite de malentendus, les mesures que me communiquait le D' Domseh ne se rapportaient pas au même point de départ que les miennes, et les chiffres indiqués doivent être corrigés. Mais cette modification ne change en rien aux conclusions finales. La ligne de pierres primitives a, dans le cours de sa descente, pris les DES GLACIERS. 39 vitesses maximales annuelles suivantes : 1885-87 : 14 m.: 1887-1892: 22 m.; 1892-98; 35 m. En revanche, sur le profil primitif, on a constaté les vitesses maximales anvuelles que voici: 1885-1887: 14 m.; 1887-92: 22 m.; 1892-97: 40 m.; 1897-98: 35 m. Ici donc, la rapidité a déjà commencé à décroitre. Le gonfle- ment d'ensemble du glacier comportait pour l’ancien profil supérieur: de 1885-87: O m.; de 1887-92: 8 m.; de 1892-98 : 12 m. Dans un profil de la région moyenne, on trouvait: de 1885-87, un affaissement de 6 m.; de 1887-92, une augmentation de 4 m.; de 1892-98, une augmentation de 18 m. Plus bas encore, l'augmentation dépasse 25 m. Au Floitenkees, qui est en phase de crue, M. le D' Domsch a constaté sur un profil la respectable vitesse maximale de 64 m. par année ; en même temps, il s'est produit un gonflement de 3 m. En revanche, la vitesse maximale du Grübelferner occiden- tal, actuellement en phase de déerue n'était, selon le Dr Hess que de # m., près de l’extrémité toutefois. Et maintenant voici les résullats d'ensemble des ob- servations faites sur la variation des glaciers : En ce qui concerne le massif de l'Ortler, M. le D° Fritzseh, de Leipzig, a recueilli avec beaucoup de zèle les renseignements fournis par les guides. Il en ressort que sont en phase de croissance : le Rosimferner (7 m.), le Suldenferner (15 m.): Untere Ollerferner (3 m.) et les deux langues du Laaserferner (chacune 5 m.). Sont à peu près slationnaires : le Madatschferner, le Fornogletscher et la Vedretta Cedeh. Sont en phase de décrue: le Soyferner (2 m.), le Tabarettaferner (4 m.), le Langenferner (5 m.) le Zayferner (10 m.), la Vedretta Rossa (17 m.), la Vedreita Careser (22 m.), la Vedretta la Mare (40 m.). Le cas 36 LES VARIATIONS PÉRIODIQUES de ce dernier glacier est particulièrement surprenant : l’année dernière, il était encore dans une phase de forte crue, et maintenant il décroît d’une manière beaucoup plus rapide que tous les autres glaciers du groupe. En résumé, 5 glaciers sont en phase de crue, 3 sont stationnaires, et 7 sont en phase de décroissance. On ne peut méconnaitre, par rapport à l’année dernière, une tendance à la décrue. Les rapports relatifs au massif de l'OEtzthal ne sont pas complets pour l’année dernière. D'après les mesu- rages de M. le D'R. Aust (section de Breslau da Club Alpin allemand et autrichien) le Gaisbergferner est en phase de crue (3 m.) Il en est de même du Guslarferner, et d’après des renseignements en réalité moins sûrs, du Kreuzferner, du Niederjochgletscher, et des glaciers voi- sins de la Breslauer Hütte. Au contraire, d’après M. le prof. D" Blümeke, le Hochjoch- et le Hintereisferner sont certainement en décrue. Le Vernaglferner se trouve d’ailleurs dans une situation exceptionnelle, puisque son extrémité n’est pas encore en allongement, mais qu'il continue à s'élargir (environ 50 m.) et que son épais- seur augmente. Les glaciers du groupe du Stubaï ont été visités dans le cours de l'année écoulée par M. le D' Hans Hess, de Nüremberg. La comparaison avec les observations des années 1891-95 a donné les résultats que voici : Ac- tuellement (1898) sont en phase de crue : le Sulzenau- ferner (12 m. en 3 ans), l’extrémité médiane du Daun- kogelferner (18 m. en 3 ans) et le Simmingerferner (mar- ques ensevelies sous des éboulis); le Grüblferner oriental est stationnaire. Dans ces dernières années ont dépassé l’état de maximum : le Grünauferner (depuis 1895, 7 m. DES GLACIERS. 37 de crue et 7 m. de décrue) et le Feuersteinferner (depuis 1895, 7 m. de crueet 12 de décrue). Il est possible que le Sulzenauferner, nommé plus haut, se soit 1/1 SE k | : ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 93 c'est-à-dire que le tube pollinique pourrait indifféremment féconder l’une ou l’autre des triades polaires. L’œuf serait doncissu d’une des cellules de l'appareil nor- mal ou de l'appareil antipodial. Au contraire, Treub montre qu'il n’y a jamais ni acroga- mie, ni basigamie et que l’embryon naît, après la disparition des appareils cités, aux dépens d’un albumen issu de la mul- tiplication d'un des noyaux polaires. Une des cellules de ce tissu devient l’origine de l'embryon. Ces deux auteurs sont donc loin d’être d'accord, Aussi était-il particulièrement intéressant de reprendre des re- cherches analogues sur un autre représentant de la famille des Balanophoracées, Les Helosis ont fait anciennement l’objet d’études d'Eichler et de Hofmeister, trop incomplètes pour qu'il soit possible d'en tenir compte. Tout récemment van Tieghem a étudié le Helosis Guyanensis. Selon lui, l'ovaire jeune est creusé d’une loge que remplit complètement une protubérance ovoide émanée de la base. Ce que cet auteur considère comme placenta et dont il ne donne qu'une description trop succincte, nous paraît être un Lissu archésporien, Ce tissu lui- même est entouré par un revêtement de cellules qui sont comprimées el finalement écrasées lorsque grossissent les macrospores. L’archéspore est três remarquable par la grosseur de ses cellules et la vigueur de ses noyaux et il ne semble y avoir aucune raison pour que ce soit l’une plutôt que l'autre de ces cellules qui se développe en sac embryonnaire, Il est cer- tain que dans le plus grand nombre des cas une seule «le- vient sac embryonnaire contrairement à la règle affirmée par van Tieghem. Quelquefois un second sac apparait, plus ou moins équivalent au premier. Le noyau primaire subit une première bipartition. Des deux noyaux-filles, le supérieur seul se développe normale- ment; l’inférieur s’atrophie rapidement et ne se divise que rarement une seconde fois; l’autre se divise normalement et produit deux synergides qui chevauchent curieusement sur l’ososphère médiane. Le noyau-mère d’albumen n'est L'ned 94 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE donc jamais le produit de la fusion de deux noyaux polaires. Au moment où ce noyau se divise la cellule-œuf s’altère; son noyau perd presque complètement sa chromatophilie ce qui donne l'impression qu’il entre en régression; on ne laperçoit plus dès lors, non plus que les synergides, et l’albu- men finit par remplir tout le sac. Autant qu’il nous a été possible d’en juger, l'embryon naîl aux dépens d’une cellule de l'albumen. Cet embryon est très rudimentaire. Nous avons pu rencontrer des sphères directrices tant dans les divisions du noyau pendant la formation des cellules polliniques que lors de la division du noyau-mère d’albumen. Ces observations étaient illustrées de nombreux dessins et de sections en séries faites d’un matériel paraffiné et coloré aux couleurs d’aniline, Les auteurs ont examiné un nombre très considérable de sections. M. le prof. Caopar communique également la suite de ses recherches sur les bactéries vivant en symbiose dans les ra- cines des arbres. M. Caopar énumère ensuite les genres et espèces nouveaux de Protococcoïdées qu'il a découverts dans l’eau d’un étang du Danemark. Il constate que le Tetrape dia emarginata Schræd.., décrit par Schræder pour les eaux de lOder n’est pas une cvanophycée mais une protococcoïdée bien caractérisée par la production d'autocolonies à la facon des Hariotina. De même le Lyngbva contorta de Lemmermann est une vraie chlorophvcée qu’on peut rapprocher du genre Glæotila. Le même auteur présente des préparations colorées mon- trant avec netteté les bactériacées dans les tubercules de l'Alnus glutinosa. M. Arnold Picrer présente une note sur les chenilles de Saturnia Pavonia, var. Ligurica Weismann. Avant trouvé de toutes jeunes chenilles de cette variété, en mai 1898, près de Florence et les ayant élevées avec suc- ET D HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 95 cès jusqu’au moment de leur éclosion, M. Pictet à pu rele- ver les principaux caractères qui les différencient de l'espèce typique. Elles ont moins de ressemblance avec elle, qu'avec une autre espèce bien connue du même genre, le Saturnia Puri (grand paon de nuit), dont elles se rapprochent beaucoup par les caractères suivants : Elles sont de la même grandeur, c’est-à-dire passablement plus grandes que les chenilles de l’espèce typique, Saturnia Pavonia ; elles sont vert-pomme, comme celles de S. Pyri, tandis que celles de S. Pavonia sont vert foncé. Les tuber- cules qui recouvrent les anneaux des chenilles de la var. ligu- rica, sont très accentués, très proéminents, el donnent nais- sance à de longs poils frisés, ce qui est aussi le cas chez les chenilles du Grand paon, tandis que celles de espèce typique ne possèdent que des tubercules insignifiants, peu visibles, surmontés de poils très courts et raides. Les tuhercules des chenilles de la variété sont rouges, le seul caractère essen- tiel qui soil commun avec l'espèce typique. Ce que l’on remarque tout de suite chez les larves de S. Pavonia, ce sont les bandes noires qui séparent leurs an- neaux, la longue bande de même couleur qu’elles possèdent sur le dos, et les dessins noirs qui entourent parfois les tu- bercules dorsaux. On sait qu'aucune de ces bandes noires n'existe sur les chenilles de S. Pyri. Or, M. Pictet a remar- qué, qu'après la troisième mue, ces bandes noires sont à peine visibles sur les chenilles de la variété et qu’elles ont complètement disparu aux mues suivantes, pour ne plus repa- railre pendant tout le reste de la vie larvaire. Ces chenilles ont été trouvées sur l’aubépine, ce qui est bien la nourriture des chenilles de S, Pavonia, mais, M. Pic- tel les a nourries également de poirier et de pommier, qui est celle de S. Pyri. Les cocons de celle variété se rapprochent également beaucoup de ceux S. Pyri; ils sont aussi foncés, aussi grands et très allongés; leurs chenilles emploient également à la fabrication des cocons une quantité considérable de bourre de soie, laquelle fait absolument défaut dans la construction des cocons de S. Pavonia. 96 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE [lv a donc là, quant aux larves, un certain rapprochement de la variété vers l’espèce précédente et un éloignement de l'espèce typique. Les caractères que M. Pictet vient d’indi- quer seraient plus que suffisants pour créer une espèce nou- velle, si les insectes parfaits en possédaient d’aussi tranchés. C’est surtout une différence de grandeur considérable, une teinte plus chaude, et quelques changements dans les des- sins, qui les distinguent. Les éclosions de cette variété ont eu lieu, en chambre, de février à mars 1899; comme les autres espèces de ce genre, les Ligurica restent parfois deux ans en chrysalide; M, Piclet en possède encore de vivantes, qui n’ont pas éclos cette année. Cette variété a été décou- verte par Weismann; elle est rare el peu connue. MM. PrRevosr et BarrEeLLi afin de mettre de côté toute influence que pourrait avoir un extra-courant de rupture, qui sé produit avec les courants continus fournis par la Ville au moyen de dynamos, ont répété leurs expériences en se servant de piles, fournissant de 75 à 85 volts. Ils ont observé les mêmes phénomènes qu'ils ont décrits dans une précé- dente séance, à propos de leurs expériences sur les courants continus : Le cœur du chien a pu être paralysé par ce courant d’une façon définitive, comme le démontrent les tracés de la pres- sion artérielle qu’ils présentent à la Société. Le cœur chez plusieurs cochons d'Inde à pu de même être mis en trémula- tions ventriculaires durables, Les lapins expérimentés ont offert aussi des trémulalions ventriculaires qui, comme c’est le cas chez ces animaux, n’ont été habituellement que mo- mentanées. En résumé, MM. Prevost et Battelli n’ont pu saisir au- cune différence dans les causes de la mort entre les courants obtenus par des piles et ceux qu'ils avaient pris en dériva- tion sur les courants continus fournis par ia Ville. M. le D' Aug. WaRTMaANN communique à la Société une nouvelle observation d’un coup de foudre en boule. -- W rap- pelle un cas analogue déjà signalé par lui en 1888 et décrit &, ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 97 au tome XXI des Archives, p. 75. — Le 5 août 1897 à 9 :/, h. du soir il revenait à cheval, à la tête d’un peloton d’une quinzaine d'officiers montés, d’Henniez, dans la vallée de la Broye, vers Lucens-Moudon. La journée avait été chaude, lourde, avec quelques nuages. Vers le soir le ciel s’était cou- vert de plus en plus. On remarquait à l'horizon de fréquents éclairs accompa- gnés de roulements de tonnerre. Surviennent quelques bouffées d’un vent très chaud et la pluie se met à tomber à torrents sous forme de larges gouttes qui fouettent le visage et ne tardent pas à transpercer les uniformes, Les éclairs et les tonnerres se rapprochent et les cavaliers sont bientôt au centre de l'orage. Eblouis par les éclairs qui luisent à inter- valles toujours plus courts ils trottent avec peine contre le vent qui souffle en tempête et la pluie qui redouble. A droite de la chaussée, supporté par des poteauxde bois, se trouve un fil mélallique d'assez gros diamètre qui sert à la transmission de l'énergie électrique. Tout à coup M. Wartmann a l'œil attiré par l'éclat d’une boule très lumi- neuse qui paraît courir le long du fil en se rapprochant rapi- dement. Ayant déjà été témoin d’un phénomène de ce genre il se rend compte qu'il s’agit d’un de ces cas peu connus de foudre en boule. $e retournant il s’écrie : « Au pas! Tenez vos chevaux, voici la foudre! » Au même instant la boule de feu arrive sur le fil. On a le Lemps d'en voir se détacher une pluie d’aigrettes se dirigeant vers les objets métalliques: mors, étriers, fourreaux de sabre, etc. Puis une violente détonation. Tous les officiers ont ressenti une très forte commotion peut-être électrique, peut-être simplement ner- veuse par suite de la surprise. Les chevaux n'avaient pas fait d'écart, mais donnaient des signes certains de frayeur. Trois officiers tombés de cheval et assezémus par la commo- tion purent remonter de suite et tous les cavaliers rentrèrent à Moudon vers 11 heures, sous une pluie ballante, mais sains etsaufs. Le lendemain, en retournant visiter le lieu du phénomène, M. Wartmann a constaté qu'un des poteaux était foudroyé. On remarquait à sa surface un sillon en hélice avec des traces de carbonisation et de grosses esquilles arra- ARCHIVES, t, VIIL — Juillet 1899. 7 98 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE chées. Au pied du poteau passait un fossé où la pluie avait formé un fort ruisseau qui a peut-être protégé les hommes et les chevaux contre de plus graves atteintes du fluide élec- trique. M. le lieutenant-colonel D' Aug. WarTMaANN, médecin de division, présente à la Société un résumé des observations qu’il a eu l’occasion de faire, en collaboration avec le major D: Keser sur les participants à la course à pied organisée par la Société des officiers de Genève le 26 mars 1899. Parcours: Genève, Bourdigny, Peney, soit environ 24 ki- lomètres avec une reconnaissance tactique à exécuter entre Bourdigny et Peney. — 15 inscriptions, 13 partants. L'âge des concurrents (21 à 35 ans), leur profession, le célibat ou le mariage, la tempérance ou l’abstinence. l'usage du tabac, la chaussure ferrée ou non, ne paraissent pas avoir une grande influence sur les résultats de la course. Taille. Le plus grand des officiers mesurait 183.3 centi- mètres, le plus petit 464.2. La hauteur moyenne de la taille était de 172,6. Après la course ces chiffres étaient descendus à 182,1 — 163,2 — et 171,6. La moyenne du raccourcisse- ment a été de 1 centimètre, le maximum de ?, le minimum de 0,2. Ces observations rendent vraisemblables l’anecdote bien connue que sous Napoléon [° les recrues de petite taille faisaient des courses insensées avant le recrutement pour échapper au service pour insuffisance de taille. Poids. Les deux officiers les plus lourds pesaient chacun 72,1 kilogr. avant la course. Le plus léger 60,9. Le poids moyen des concurrents était de 64,83 kilogr. Au retour ces poids étaient respectivement réduits à 70,3 et 70,2 58,9 — 62,81. La moyenne de la diminution du poids a été de 2,02 ki- logr., le maximum 2,5 et le minimum 1 kil. Pouls. Le chiffre normal de 70-75 pulsations à la minute était monté déjà avant le départ à une moyenne de 106-107, avec chiffres extrêmes 68 et 132. Ce fait peut s'expliquer par un peu d’excilation, des levées tardives, des habillements batifs, une course plus ou moins précipilée pour arriver sans retard au rendez-vous. Au retour la moyenne des pulsalions ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 99 atteignait 143, soit une augmentation de 36 à 37 pulsations à la minute. Les écarts extrêmes ont été un pouls de 68 au départ monté à 132 au retour, soit 64 pulsalions de plus (presque du simple au double) et un pouls de 12% au départ, tombé à 120 au retour, donc en diminution. Tous les autres pouls dénotaient une augmentation de fréquence; les bruits du cœur élatent plus nets, ses mouvements avaient gagnés en amplitude Ce cas unique du pouls en diminution de fré- quence correspondait à des bruits et mouvements du cœur très affablis, des extrémités froides, un élat de fatigue pro- noncé. Ce phénomène a rapidement disparu sous l'influence de quelques tasses de thé chaud. Respiration. Même remarque que pour le pouls. On compte chez l'adulte une moyenne de 14 à 16inspirations à la minute. Au départ déjà cette moyenne s'était élevée à 25, avec chiffres extrêmes 20 et 28. A l’arrivée la moyenne était de 37 respirations à la minute, soit une augmentation de 45, avec extrêmes 22 et 24. Non seulement la respiration a augmenté en fréquence mais aussi en amplitude. En outre les plus fortes augmentations de fréquence de la respiration sont en rapport avec les plus fortes diminutions de poids, ce qui semble indiquer que cette diminution dépend aussi bien de la vapeur d’eau expirée que de la transpiration. Vitesse. Temps employé à parcourir un kilomètre, soit: Vitesse. Maximum. Moyenne. Minimum. Trajet complet ref 10° 2417, 12° 24” Trajet sans la reconnaissance 6° 30” oO ALT 8 30” Genève-Bourdigny 6" 6” 82” 8° 24” Penev-Onex 6” 54” 84247 10” 18” Onex-Genève 6” 42° 8’ 11” 9° 18” Pour obtenir sur ces différents points des résultats présen- tant quelque valeur il faudrait que ces expériences fussent souvent renouvelées (comme cela a été fait dans d’autres pays), avec un beaucoup plus grand nombre de participants soumis autant que possible au même régime pendant un cer- Lain temps. Il serait intéressant de pouvoir y joindre des ana- lyses comparatives d'urine. 100 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Séance du 4 mai. P. Dutoit et W. Habel. Anomalies des pouvoirs rotatoires. — C. de Can- dolle, Bourgeons adventifs des arbres. — R,. Gautier. Un violent coup de foudre. MM. Paul Dupois et W. HABec présentent ane note sur des anomalies de pouvoirs rotatoires. Les sels de brucine, qui possèdent en toludine aqueuse le même pouvoir rotatoire, présentent des valeurs extrême- ment différentes en solution acétonique, y (2)Q BEUCINPS Lee HA OÙ 107,3 Acétate de brucine..., 200 73,1 Azotate de brucine ... 300 10,5 Chlorhydrate de bruc, 200 2 Les considérations tirées des conductibilités électroly- tiques ne jettent aucune clarté sur la cause de cette ano- malie. En étudiant les déviations des solutions aqueuses éten- dues de sels de brucine, les auteurs ont observé que le pou- voir rotatoire passe par un maximum entre les volumes 40 et 200. Ce fait est en contradiction avec les observations antérieures, M. C. DE CANDOLLE fait une communication sur les bour- geons adventifs des arbres. I rappelle que chez beaucoup d'espèces les feuilles produites par l'arbre adulte diffèrent par leur forme ou par leur structure interne ou même par ces deux ordres de caractères à la fois de celles qui naissent pendant le jeune âge de larbre et que l’on désigne alors sous le nom de feuilles juvéniles. Le cas le plus connu est celui de l'Eucalyptus globulus dont les deux sortes de feuilles se distinguent à première vue par leurs formes et leur mode d'insertion. Un autre exemple moins frappant, bien que très net aussi, se rencontre chez les noyers ordinaires ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 101 dont les feuilles juvéniles ont les folioles dentelées tandis que celles de l'arbre adulte les ont absolument entières. Chez le marronnier les deux premières feuilles de la plan- tule tout en ayant déjà les mêmes formes que celles qui leur succéderont, en diffèrent cependant toujours par l’absence de ligneux intramédullaire dans leurs grosses nervures. C’est aussi par un caractère de structure interne, l'absence de ligneux intracortical dans le pétiole el la nervure médiane, que les trois ou quatre premières feuilles du charme se dis- tinguent de toutes celles qui naissent après elles. Or chez les diverses espèces dont il vient d’être question et chez d’autres encore, M. de Candolle a invariablement constaté que les premières feuilles des pousses issues de bour- geons adventifs ont tous les caractères des feuilles juvéniles de l'espèce. De plus cette particularité de produire des feuilles juvéniles se manifeste aussi bien chez les bourgeons adven- tifs formés dans la région supérieure d’un arbre, sur ses branches latérales, que chez ceux issus de la base du tronc. Il y a sous ce rapport une différence capitale entre les bour- geons adventifs et les bourgeons normaux de larbre adulte, ces dermers ne produisant jamais de feuilles juvéniles. Les bourgeons adventifs doivent donc être considérés comme de nouveaux individus de même espèce que l'arbre sur lequel ils naissent, soit comme des embryons apogamiques. Par contre les bourgeons normaux sont les parties intégrantes d’un même individu végétal représenté par l'arbre tout entier de ses bourgeons adventifs. M. Raoul Gaurier donne quelques détails sur le violent coup de foudre qui a frappé un sapin dans la propriété Schatzmanp, à la Grande Boissière, pendant l'orage du 26 avril, peu après 3 heures de l'après-midi. Le sapin foudroyé, qui mesure 27 m. de haut, a été très fortement endommagé dans les trois quarts de sa hauteur et la blessure, en hélice du ESE,. au NNW., a une largeur de 40 à 50 centimètres. Sur une partie de sa hauteur le tronc, qui mesure 80 centimètres de diamètre à la base, est com- 102 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE plètement fendu et on voit le jour au travers'. Des éclats de bois ont jonché le sol aux environs. Du côté du ESE., cor- respondant à la blessure au sommet, des débris ont été pro- jetés jusqu'à 56 m. de l'arbre; du côté du N., correspondant à la blessure à la base, les débris ont été projetés jusqu’à 105 m. de l'arbre. La terre n’a pas été labourée au pied de l'ar- bre. L'immeuble voisin, dont l'angle est à 13 m. du sapin, n’a pas élé endommagé par la décharge électrique et les personnes qui s’y trouvaient n’ont pas ressenti de secousse. En revanche l’ébranlement de Pair v a brisé plus de 100 vitres. Le jardinier qui se trouvait au NW. dans une serre, à environ 40 m. de l'arbre, a ressenti une commotion aux jambes. Le paratonnerre de la maison a été avarié. Tous les téléphones du voisinage ont été endommagés et il semble que cette décharge électrique ait agi sur un assez grand espace, car une personne qui passait à quelques centaines de mètres de distance sur la route de Malagnou, a été projetée sur le sol, probablement par choc en retour mais sans subir de lésion, M. Gautier rappelle à ce propos que l'Observatoire cherche à rassembler tous les matériaux relatifs aux coups de foudre survenant dans la région de Genève. Il prie donc qu’on lui communique tous les documents qui y sont relatifs. Séance du 1° juin. A. Babel. Toxicologie comparée des amines aromatiques. — R. Gautier. Pré- visions du temps probable pour le lendemain. — R. Gautier. Découverte d'un S"° satellite de Saturne. M. A. Baez rend compte de ses expériences sur la Toxi- cologie comparée des amines aromatiques ?, M. R. GauTieR annonce que, à partir d'aujourd'hui {e'juin. ! Le coup de vent du 15 mai a brisé le sommet de l’arbre avec sa couronne de branches, lequel s’est abattu à l’est. ? Voir Archives, t. VII, 1899, p. 592. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 103 l'Observatoire recevra officiellement et gratuitement du Bu- reau météorologique central de Zarich la dépêche météoro- logique avec prévisions du temps probable pour le lendemain. M. Gautier rappelle que, en 1890, la Société auxiliaire des Sciences et des Arts avait pris un abonnement à la dépêche météorologique, laquelle était transmise à l'Observatoire, traduite par M. Kammermann et affichée au Molard avec les cartes des bureaux météorologiques de Zurich et de Paris. Ce service a duré près de deux ans, puis, comme le public ne paraissait pas s’y intéresser, la Société auxiliaire a cessé ce service coûteux pour elle. Depuis deux ans, M. le professeur Henri Dufour, à Lau- sanne, avait introduit, pour les mois d’été, un service spécial pour le Canton de Vaud. La station météorologique du Champ-de-l’Air, était abonnée à la dépêche, la transmetlait par téléphone à une série de localités du canton, d’où elle était transmise, {oujours par téléphone, à d’autres localités, de facon à diffuser dans le canton, dans le courant de l’après- midi, la connaissance des prévisions du femps pour le lende- main, ce qui est fort utile pour Pagriculture. M. H. Dufour s’est mis d'accord cet hiver avec M. Gautier pour demander au Département fédéral de l'Intérieur de favoriser cette diffasion de la dépêche météorologique, en accordant gratuitement aux observatoires météorologiques de Vaud et de Genève. M. le Conseiller fédéral Lachenal s'est montré très favorable à cette demande qui a été accep- tée par le Conseil fédéral, et la dépêche météorologique commencera à parvenir à l'Observatoire dès aujourd'hui. M. Gautier s’est, en prévision de celte éventualité, mis depuis plusieurs semaines en rapport avec M. le Conseiller d'Etat Vincent, chef du Département de l'Intérieur et de l'Agricul- ture, pour la transmission de la dépêche aux diverses loca- lités du canton intéressées, au point de vue agricole, à être renseignées sur les probabilités du temps pour le lendemain. Il est probable que la prévision du temps, communiquée par l'Observatoire au Département de l'Intérieur, sera télépho- née par celui-ci à chaque commune du canton, afin d’être immédiatement affichée. 104 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. M. R. Gautier a également obtenu, par la même occasion, une extension des communications de l'Observatoire au Bu- reau météorologique de Zurich. Depuis longtemps, l'Observa- toire envoie une dépêche météorologique à Zurich à 7 h. du matin. À partir d'aujourd'hui 1* juin, sur notre demande appuyée par le Bureau central de Zurich et avec l’autorisa- tion du Département fédéral de l'Intérieur, nous envoyons aussi une dépêche à 4 h. de l’après-midi (temps local). Ge- nève se trouve ainsi placée sur le même pied que les autres stations météorologiques importantes de la Suisse. Cette mesure élail d'autant plus justifiée que Genève est la station la plus occidentale de la Suisse, et que, comme le temps vient de l'Ouest, ses indications sont fort utiles au Bureau de Zurich. M. R, Gautier fournit quelques indications ! sur la décou- verte d’un 9% satellite de Saturne. C'est une nouvelle capture due à la photographie. M. William H, Pickering a trouvé an astre mobile très faible sur quatre clichés pris par lui du 16 au 18 août 1898 à Cambridge (Mass.) au moyen du télescope photographique. Le mouvement est trop faible pour que ce soit une petite planète et le voisinage de Saturne fait con- clure à un nouveau satellite. Ce nouveau venu dans le sys- tème solaire serait beaucoup plus éloigné de la planète que Japetus, le satellite extérieur, Sa durée de révolution serait de plus d’ane année mais on ne peut encore en préci- ser la valeur exacte, les observations étant trop peu nom- breuses. 1 Astronomische Nachrichten, n° 3562, vol. 149, p. 189. The Observatory, mai 1999, p. 210. 30, OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE JUIN 1s#s99 forte rosée le matin. halo olaire double à 5 h. 30 m. du soir. fort vent à 1 h. du soir. orage au SW. à 5 h. 10 m.; depuis 5 h. 25 m. du soir, forte averse sur Carouge, se dirigeant sur Pregny en traversant Plainpalais et une partie de la ville; à l'Observatoire, quelques gouttes de pluie; à Plainpalais, l’averse est mélangée de grélons. très forte bise à 7 h. du soir. orage sur le Jura de 1 h. à { h. 30 m. du soir. halo solaire à midi. . forte bise à 9 h. du oir. forte bise jusqu'à 10 h. du matin; éclairs à l’est depuis 10 h. du soir. forte bise de 4 h. à 7 h. du soir et depuis {0 h. du soir. très forte bise pendant tout le jour. forte bise de 10 h. du matin à 7 h. du soir et depuis 10 h. du soir. forte bise à 1 h. du soir; pluie depuis midi 25 m. à 1 h. du soir et orage au N. et W.; averses le long du Jura. pluie jusqu’à 10 h. du matin ; léwère pluie à 4 h. du soir. pluie dans la nuit ; forte bise de 1 h à 4 h. du soir. pluie à 10h du matin; forte bise de 4 h. à 7 h. du soir. quelques gouttes de pluie à 2 h. 50 m ; orage sur la Faucille: pluie depuis 7 h. du soir; orageux depuis 6 h. à 8 h. du soir. pluie à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. , pluie dans la nuit et depuis 10 h. du soir. pluie dans la nuit; fort vent de 10 h. du matin à { h. du soir. pluie dans la nuit et à 9 m. du soir. légère pluie dans la nuit et à 5 h. 10 m. du soir. forte rosée le matin; forte bise à { h. du soir. forte rosée le matin; éclairs depuis 9 h. du soir au WNW. rosée le matin ; pluie depuis 10 h. du matin ; orage au SW’. le long du Jura à 9 h 20 m. et à midi 20 m.; fort vent à 10 h. du matin. pluie jusqu’à 10 h. du matin. ARGuives, L VITE -— Juillet 199 3 106 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. TU man 60. 0 Le He” à 7h 0 AO . 730,06 à TS ra US 730.92 E à 6 RE 728,66 RP SR 733,55 RE Uri € ….. THA TL TE EE RER AN TL BE AU son . 79,3% M CO mine ne et TOR TE > A6 RS Loco OR 723,12 DR NUIt re re 718,33 AG hi: soir LUE 714.74 DA NIN UT EeT Pere et 734,79 DOM UE MR: 731,59 D NE Dra 796 Eh. +: 29:16 brad 0 ES 729,55 Résullats des observations pluviomôétriques faites dans le canton de Genève. [| | CÉLIGNY | SATIENY | ATHENAZ | COMPESTÈNES | | | COLOGNY | JUS Obserr, MM | Ch. Pesson | P. Pelletier | J.-J. Decor Pellegrin | OBARTAT | R. Gaulier | M. Micheli re | ——, | | | 1 | mm { mm nn mm | rm nn mm | | | Total.….| 90.5 | 66.0! 90.5 | * | 64.8 | 66.1 | 70.5 | Durée totale de l’insolation à Jussy : l’enregistreur n'a pas fonctionné. * Les observations de Compesières manquent. En dose, “ne de an dt NC des. à < GOT 40 EU 6n0_£22 y — C9 600 — GL'OT+ 190 — 8896 "on LT ÿ'O —| v'9r bo lo ogg |} ‘NIL 167% | 066 069 | 677 608 | SLI | L'IT+ 190€ —| 06'U7+- 107 662 | 66482 | 910 + 6% 262) 0€ | PSG O + DLT 60 |'86 ‘0110'S BA (OF EYE | 096 | OES | YL GOL |8°%6—+ | 85 1000 | 60'87++ | YY 9GL an oeL LOST — 576 | 66 | L'ATT|L'O + | ÉPUILS dl 0000 |. “mal: || 068 |OL6 |ONT— | 186 |S'8c+ | Fer 11e +] 0608 ||£O'TEL | C8 GL | 90 + TE 851 | 88 | ICHITITTE —| PSV Ge 06% |F ‘'Nl''|:"% 1088 | 09% | 16 — | 199 | 8%+ | LOI 1200 +] LOST GL'EEZ | GB'OEL | OS'S + CO'EEL | 12 | O'GYFITE — | Cr L'IF 8001 TL |T ‘'N °° | 096 | 06€ | 16 — | 909 |L'e+ | 8 + 1796 —| VC CT GS HEL | GC'TEL RUES + TEL | 96 | 11414110 19% |6L019% |Y'ANNIF [80 | 066 |OTS | 96 + | OS | L'GFH | G'EYH OUT —| GES ETES MT C0 6 + 18661) IFSYTI6 6 — | Y'Er0S | 680166 ‘AT |60 | 006 | 09€ | 06 + | SIL | 8'» rail 66 + 21,67 + 1560 0,67 29,0 6,89 )7.8 114,9% Mois En M + 2253 +1638 U49 247,0 PR 64,8 111.69 Daus ce mois l’air a été calme 26,1 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 4,50 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 5°.5 E. et son intensité est égale à 55,3 sur 400. Me. FPS 109 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES KAITES AU GRAND SAINT-BERNARD LE Mois DE JUIN 1599. Le 5, fort vent à ! h. du soir. 13, brouillard à 10 h. du soir. 14, brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 15, brouillard depuis 7 h. du soir. 16, neige à 7 h. du matin; brouillard depuis 4 h. du soir. 17, neige le matin jusqu’à #4 h. du soir; brouillard depuis 7 h. du soir; hauteur de la neige : 10cm,0. 18, brouillard jusqu’à 10 h. du matin. 19, brouillard à 4 h. du soir. 20, pluie depuis 1 h. du soir; fort vent à 10 h. du soir. 21, fort vent pendant tout le jour; pluie jusqu’à 10 h. du matin, à 4 h. et à 10 h. du soir; brouillard à { h. et à 7 h. du soir ; neige : 5°m,0. 2 LS , neige jusqu'à 10 h. du matin et à 4 h. du soir; brouillard à { h. et depuis 7 h. du soir ; hauteur de la neige : 8cm,0. 23, brouillard à 7 h.du matin et de uis 7 h. du soir 24, brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 25, brouillard à 7 h. du matin et à 4 h. du soir; pluie à 10 h. du matin. 26, brouillard à 7 h. du matin. 29, pluie de 4h. à 7 h. du soir. 7 ot 30, neige à 7 h. du matin; brouillard depuis 10 h. du matin; forte bise à 1 h. et à 4 h. du soir. 110 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM MINIMUM. Me toraMiNh Soiree rL EE 871.90 Le Aa 8 TUR Son eee 370.12 6'AMOS hi AMaturer er TU 57417 6 à. L h. soir: COR RS a ENS CR 561,90 1& à40 h. matmr: res 558,64 F9 AS he matins... - D63,60 16 à1-h: Soir... 717008 D62,15 DID AS vIr ec Tee 559,80 994 40h matin. 000 597,90 DTA main int 573,08 977à Al/h.' Soir Re CRE 572,00 DTA ADN SOIN ES ERA, .e 566,97 S0'A CAN. matin ee ee 564,60 til PURE 10 — 0199 Aro 6£'0 D'ÉTE ] | | € sn ‘ mi . = 700 — ï 1 )9" 60 — C9C | Of | y : PURES LG + | 50 — | ces 00 — | 16:09 | ON%OR | 168 — | 09e | 0€ | | Ho li AS) Ce ie ay. | 4 | 690 + | 688 + | 00'60€ | 0.908 | T0 + | 482€ | 66 | (800 “an RES Ce VERT | EE + | 67% + | 866 + | QUELS | ao80C | Sue + | LOL | 8 | @FO | FT ‘an . d VOFF |.€8 + | 68u + | 109 Æ | SELS | COGLS | 806 + | HL'ELC | Le | Mode an lie [SET | EE — | 8e — | 60 + | O0ELS | PS0 | 00€ + | EOLS | 07 | OT AND ce | |. | 86H CI — | ENS — | 70 — | LORUE 6800 | 100 — | LH296 | Do VE nl ce en e Ge + | £a | 666 — | ISG + | 610 | 0E TOC | 607 — 98606 | Ve ISO |T “IN ES ji ue) LE — | 1e — | HT | 0GN0S | 0866 | 200 — | LL'om | ce |SLO NT AN 0e 08 | Lu + | 6 — | 18€ — | 660 + | 086CS | 062 | OS — 26-80 ee. or le “MS | Lee | 0 ge + | EI | OLE — | 960 + re | GDR | O0 — | GFGSE | Te 60 |T ‘À re TEE L+|Le 0 — | EE + | CFE0C | ON TOC | 91% — | &ra0c | Où PARU IR GES dan Se DL | £0 ï. 010 — | GLE | ooêue | LOUE | 84 — UV 80 | 6I M0 lT AN - 6. |: | ge + | 27 — | 696 — | 18 + | Loc GE | nn | Rod | 81 | OT AN < Or | 8e + | Ve — | 000 — | 110 — | 0920 | 10890 | SL — | ze eoe | LI | C0 | “IN D gs O1 — | 967 — | 60 — | UEENE | CVeUe EE — | 906 | OT | ne ua rs vs |ég + ge — | aie — | jLU + | gogo | oguoc | 68m — | EGro8 | Sr | 00 1 “AN ni Jo en +) gr — | 686 — |) Ver + | 0606 | toacc | T2 — | roc | 11 | na ot e NA R [ge + | ae + | 180 + | 92% + | gro | o8 10 | 6x — OL€0G | EF | 060! “al - cs GIE | ve + | me +) 969 + | cpioc | 6620 | 860 + | 2eoe | a | DORE AN | ee | ce is 6 + | 6e + | 8 + | 800 + | 02108 | a 400 | TOT + | 206 | + | Se0 LE “IN | 62 1: DT + | ENT Æ | 80€ + | crée | 56200 | ser + | 16800 | 07 | A0 an | ve ne cu ge + 96 + | Ver +) 92% + | 00606 | ngg0c | 8e + | 8F60€ | 6 01 | De pr Leg 'écErene Era | OUILE | 6806 | QUE + | EL60C | 8 AN cons br QE | HE Æ | 06e + | 580 + | crelc | es ou | gee + | F2 TS | L Fo ci ous JA Feet) 808 + | 0 + | LV HEC Ge | OL | IEEE 6 0 | y Mg. +. chute … | e + | 19% + | GLS Æ | OL'ELS | OCTZE | 99 8e | G ao lt ns - ae ONE ro) een li luc GATE Me lee. 2 D SRO | OT + | 67e + | 666 + | 6e | oNOLS | gER + EIRE LS RRN ORNE ce 66 + | 50 — | 697 + | 85% — | 0146 GO GUN) 94 eos RE + | s CEE …... ‘ | IPS mm c'e - ï , A à C | OF'0 | I "IN ss... 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Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. o o mm cn 1re décade + 1,66 + 9,6% 0,20 SE PrEe ne + 0,34 + 6,37 0,0% 29,0 10,0 Bu à + 0,02 + 7,26 0,6% 79,8 13,0 Mois ..... + 0,67 +. 7,76 0,46 108,8 23,0 Dans ce mois, l’air a été calme (,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,79 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 49,4 sur 100. ErraTa aux observations météorologiques du Grand Saint-Bernard pour décembre 1898 : Moyenne mensuelle de la pression atmosphérique, p. 7 D64mm,85; écart + 4 69, au lieu de + 2,53. Moyenues mensuelles aux huit dates d'observations, page 8 : 1h.s. 4 À h.m, 4 h. m. 567,01 566,82 7h.m. 567,00 - 10h, m. 567,30 566,79 h.s, 7h.s. 566,78 506,92 : 566,99, au lieu de 40 h. s. 566,92 NMOE SUR LA THÉORIE DU CONTACT PAR Quirino MAJOKANA 1! Communiqué par l’auteur. La célèbre expérience de Volta qui montre que deux métaux hétérogènes, placés en contact métallique, se chargent à des potentiels différents, s'explique générale- ment en admettant qu’au point de contact des deux mé- taux, il existe une force électromotrice de contact; celle- ei a pour effet de maintenir toujours au même potentiel, et cela indépendamment de leur capacité, les deux dis- ques, l’un de zine, l’autre de cuivre, qui sont employés dans cette expérience. Evidemment en rapprochant ces deux disques on fait croître leur capacité, et en les éloi- gnant on obtient l’effet contraire. Helmholtz, dans son travail : Ueber die Erhallung der Kraft émet une considération que je crois utile de repro- duire ici avant d'exposer mes récentes recherches. Sup- ! Résumé des trois notes publiées dans les Rendiconti della R. Accademia dei Lincei (Séances du 19 février 5 et 19 mars 1899). ARCHIVES, t. VIIL — Août 1899. ÿ 114 NOTE SUR LA THÉORIE DU CONTACT. posez des pièces métalliques de nature et de forme quel- conques, en communication avec le sol et dans des positions déterminées. Elles se trouvent alors selon l'expression reçue, à l’état neutre. D’après le prin- cipe de la conservation de l’énergie, si l’on met en communication directe deux de ces pièces après avoir supprimé leur communication avec le sol, il ne peut se produire aucun mouvement d'électricité, à moins que l’on ne change les deux pièces de position, afin d’altérer ainsi les deux capacités électriques en présence. En effet, s’il n’en était pas ainsi, il suffirait de mettre en commu- nication métallique deux quelconques de ces pièces, d’'a- bord entre elles, puis avec le sol pour avoir chaque fois un mouvement d'électricité; maïs cela est impossible, car établir des communications métalliques ne constitue pas un travail. En développant les idées de Helmholtz, on en tire comme conséquence que les métaux, placés en commu- pication avec le sol, sont recouverts d’une couche élec- trique de potentiel différent d’un métal à l’autre. Bien qu’il soit certain que des métaux réunis métalli- quement sont à des potentiels différents, l’idée que cette différence soit due à une réelle force électromotrice de contact n’est pourtant pas admise universellement par les physiciens modernes. Ceux qui l’admettent sont d’ac- cord pour reconnaître qu’elle est bien différente de la force électromotrice qui existe dans un couple voltaique. Dans ce dernier cas on peut avoir de l'électricité sans accomplir un travail extérieur ; il suffit de laisser se pro- duire l’action chimique. Un couple métallique au con- traire ne peut produire de l'électricité que si l'on fait varier la capacité du système, et pour cela il est néces- saire de faire intervenir un travail pour vaincre les attrac- NOTE SUR LA THÉORIE DU CONTACT. 115 tions électriques des différentes couches qui recouvrent les métaux. Les plus habiles expérimentateurs ont reconnu que les phénomènes électriques qu'on observe en réunissant deux pièces métalliques et en faisant varier leur capacité réciproque ne peuvent être attribués avec une certitude absolue à cette force électromotrice admise par beau- corp de physiciens. Pellat, par exemple, qui nous à fourni les documents les plus précis sur la force électro- motrice de contact des métaux, quand il s’agit d'affirmer si vraiment le contact est le siège de cette force, hésite et se préoccupe du milieu atmosphérique dans lequel les expériences sont faites ; voici comment il s’exprime : « Deux métaux différents réunis métalliquement sont recouverts, à l'état d'équilibre, de couches à des poten- tiels inégaux..... [Il est extrémement probable que la diffé- rence de potentiel observée entre les couches électriques qui recouvrent deux métaux réunis métalliquement, re- présente aussi la différence du potentiel qui existe entre ces métaux. » C’est extrêmement probable, c’est-à-dire pas absolument certain, L'observation de charges élec- triques à la surface des métaux pourrait donc recevoir une explication en dehors de celle de la force électromo- trice de contact. Je passe sous silence les théories diverses imaginées pour expliquer le phénomène découvert par Volta, je ne fais que signaler celle assez récente et curieuse de Lodge combattue par Lord Kelvin. Mais je crois utile, pour l'intelligence des recherches que je vais exposer, de rap- peler les idées et les travaux d'Exner. Plusieurs des affirmations d’Exner sont basées sur des expériences qui appuient la théorie du contact quoique Exner lui-même fût persuadé du contraire. Sa théorie 116 NOTE SUR LA THÉORIE DU CONTACT. repose exclusivement sur ceci : Il admet que les métaux au contact de l’air se recouvrent de couches très minces d'oxyde. Ces couches, d’après lui, sont électrisées par le fait même de leur formation, et comme elles sont isolan- tes, elles maintiennent leurs charges indéfiniment. Les phénomènes observés et expliqués par la théorie du con- tact ne seraient, d’après Exner, que des effeis d’induction électrostatique due à ces couches. Ces idées ont rencontré de nombreuses critiques. Néan- moins nous devons à Exner des expériences intéres- santes qui, bien interprétées, confirment la théorie du contact. J'ai repris, en la modifiant, une de ces expériences que je vais exposer, en rappelant toutefois qu'une expérience analogue avait été faite par Righi avant Exner. Considérons deux disques, l’un de cuivre, l’autre de zinc, meitons-les en communication avec le sol et ensuite isolons-les. D’après ce qu’on vient de voir, ils auront alors une différence de potentiel déterminée. Cette dif- férence, comme il ressort de déterminations récentes, peut varier entre 0,7 et 1,02 volts; le cuivre est négatif par rapport au zinc. Portons les deux disques à une dis- tance telle qu'aucune induction ne puisse sensiblement s'exercer entre eux. Rapprochons-les de beaucoup en les tenant parallèles. Alors à cause de l'induction mutuelle qui intervient, la densité électrique sur les surfaces en regard croît, tandis que sur les deux faces externes il se forme deux couches d'électricité libre, positive sur le cuivre, négative sur le zine. Si nous rétablissons la com- munication des deux disques avec le sol il y aura disper- sion à travers les conducteurs employés de ces couches extérieures d'électricité. Replaçons les deux disques dans leur position primi- NOTE SUR LA THÉORIE DU CONTACT. 117 tive, la densité électrique superficielle des faces en re- gard diminuera; de chacun des disques une quantité d'électricité supérieure à celle que tolérerait n'importe quelle force électromotrice du contact, s’échappera à tra- vers les conducteurs dans le sol. Celte quantité d’élec- tricité est exactement égale, mais de signe contraire à celle qui est devenue libre au moment du rapprochement. Si, après avoir rapproché les deux disques, au lieu de les décharger dans le sol, on les place en communication métallique entre eux, on obtient encore le même résul- tat, car la f. e.m. de contact empêche, il est vrai, la neu- tralisation de la charge positive du cuivre avec la charge négative du zine, mais elle n’empêche pas que les char- ges devenues libres par suite du rapprochement s’annul- lent. Tout cela constitue des conséquences de la théorie du contact et peut se résumer dans les lois suivantes : a) Des conducteurs hétérogènes (non électrolytiques) placés en communication avec le sol, se chargent à des potentiels différents et dépendant de la nature de chaque conducteur. b) Toutes les fois qu'on rapproche deux conducteurs hétérogènes après les avoir déchargés au sol et sans les faire toucher, ils acquièrent des charges libres d'électricité qui peuvent être enlevées par le moyen d’un conducteur quelconque (non électrolytique) mis en communication avec le sol. Ces charges que j'appelle de rapprochement sont de signe contraire à celles qu’on obtient dans l'expérience ordinaire de Volta; de sorte que du zinc qui s'approche du cuivre se charge négativement, et du cuivre qui s'approche du zine se charge positivement. c) Toutes les fois que deux conducteurs hétérogènes 118 NOTE SUR LA THÉORIE DU CONTACT. assez voisins sont éloignés l’un de l’autre après avoir été déchargés au sol ils acquièrent également des charges électriques pour lesquelles on peut répéter ce qui est dit en b. Ces dernières charges qu’on peut appeler charges d’éloignement sont celles qu’on obtient dans l'expérience ordinaire de Volta; elles sont égales et de signe contraire à celles de rapprochement si les déplacements sont les mêmes en grandeur dans les deux cas. Voici par quelles expériences j'ai procédé à la vérifica- tion de ces assertions. D'abord il est nécessaire d’avertir que je me sers dans ces expériences d’un électromètre de Hankel modifié (Malthy); la feuille d’or est remplacée par un fil très mince de quartz argenté. De cette façon, l'instrument à une capacité électrique absolument négligeable; on peut avoir une plus grande stabilité pour le point zéro, une plus grande sensibilité, et en outre il est plus facile de pointer le microscope sur le fil de quartz que sur la feuille d’or. Deux disques parallèles et isolés, l’un de laiton doré, l’autre de zine, tous les deux polis avec soin et d'environ 15 cm. de diamètre, sont placés à la distance de quelques centimètres. Moyennant un mouvement à vis, ils peu- vent être approchés l’un de l’autre jusqu’à ‘/, millimètre environ sans qu'ils viennent à se toucher. Mettons le dis- que de laiton en communication avec le sol, le disque de zinc en communication avec le sol et avec le fil de quartz de l’électromètre; ce dernier est chargé par 90 éléments Daniell. Si nous enlevons la communication du zine avec le sol, nous n’observons aucune déviation (s’il n°y a aucune cause perturbatrice). Rapprochons alors lente- ment au moyen de la vis le zinc du disque doré; on observe une petite déviation qui augmente durant le mou- NOTE SUR LA THÉORIE DU CONTACT. 119 vement et atteint son maximum quand les disques sont à ‘/, mm. de distance. Alors le fil de quartz s’est déplacé de 2,5 divisions dans l’échelle da microscope (la sensi- bilité de l'instrument est de 3,5 divisions environ par volt). Si les deux disques restent dans cette position, le fil de quartz demeure également dévié du zéro. Mais si nous écartons de nouveau les disques, 1l retourne exacte- ment au zéro; il suffit pour cela que leur distance soit devenue de 2 à 3 cm. Si, après avoir rapproché les dis- ques, nous touchons un instant le zinc avec un fil com- muniquant avec le sol ou avec un conducteur isolé, d’une grande capacité, l’électromètre relourne à zéro, et si nous éloignons alors les disques, nous obtenons une grande déviation positive du fil de quartz, quelquelois jusqu’à 22 divisions de l'échelle. Les deux charges qu’on a ainsi obtenues, négative dans le premier cas, positive dans le second, sont égales, puisque, si on n’a pas soin d’annuller la petite déviation de 2,5 divisions en repor- tant le fil de quartz au zéro, on n'obtient aucune dévia- tion positive. L’explication du fait que la charge de rap- prochement est accusée par une petite déviation et celle d’éloignement par une beaucoup plus grande, quoi- qu’elles soient égales se trouve dans la considération des différentes valeurs que la capacité du système a dans les deux cas. La charge de rapprochement s'obtient alors que les capacités croissent, tandis que la charge d’éloi- gnement s'obtient dans le mouvement inverse, c’est-à- dire lorsque la capacité diminue. Les deux charges quoi- que égales sont accusées par des déviations différentes de l’électromètre parce que, étant distribuées sur des capacités différentes, elles sont à des potentiels diffé- rents. [l'est clair que les déviations observées changent s 1.2 DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 199 mon avis, le North fiord ne se trouve pas porté sur les cartes du XVIE et du XVIIT siècle, uniquement parce que les marins de cette époque ne le connaissaient pas. La baleine qu’ils poursuivaient se rencontrant en pleine mer ou à l'entrée des baies, les pêcheurs n’allaient pas perdre leur temps dans les fiords reculés où ils n'avaient aucune chance de trouver du gibier. En second lieu, l’étroitesse de l’Ice fiord s'explique par les habitudes des anciens cCartographes. Toutes les localités fréquentées ils leur donnaient de très grandes dimensions, et les régions inconnues, au lieu de les indiquer par des poin- tillés ou par des amorces de traits, comme on le fait aujourd'hui, ils les traçaient en lignes pleines, en rédui- sant les dimensions des accidents de terrain dont ils savaient l'existence mais dont ils ignoraient l’étendue. Ainsi, le Green Harbour, le mouillage le plus occidental de la côte sud de l’Ice fiord, où les baleiniers relachaient souvent, acquiert sur toutes les cartes du XVI et du X VILLE siècle, une largeur qu'il n’a pas. Peut-être enfin, comme les anciens navigateurs redoutaient le velage des glaciers, létroitesse-donné à l'Ice fiord n’avait-il d’autre but que de leur conseiller de longer la côte Est du fiord dépourvue de glaciation et d'indiquer qu'au delà de celte étroite zone riveraine, 1] était dangereux de s’a- venturer. En résumé, l'hypothèse d’une oblitération du North fiord et de l’Ice fiord par les glaciers dans le courant du XVII: siècle ne me paraît guère admissible. 2° Schoone haven. Ici nous nous trouvons en présence d’une indication présentant des garanties d’exactitude. [l y avait là un 160 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS mouillage fréquenté par les baleiniers et indiqué sur tou- tes les cartes du XVII siècle; de plus, dans les parties du rivage qui n’ont pas été oblitérées, on retrouve les accidents topographiques portés sur les anciens docu- ments cartographiques. Il y a donc lieu de penser qu'il s’est produit ici un phénomène semblable à celui qui a donné naissance au glacier de Frithjof. 3° Bate de la Recherche. Quele glacier de l'Est ait envahi pendant le XVIIIS sié- cle l’anse indiquée sur les cartes hollandaises, cela résulte non pas tant des contours donnés à cette baie par ces documents, que de la découverte des ruines de la fonderie de lard dans la vallée occupée aujourd'hui par le glacier, à plus de deux kilomètres du rivage. Les baleiniers installant toujours ces établissements sur les grèves, il est donc certain que le fiord se prolongeait jadis à deux kilomètres plus loin et qu’il a été ultérieurement en partie rempli par le glacier. 4° Glacier de Torell. L'extension de ce glacier jusqu'aux îles à Duvet pen- dant le XVII siècle ne me semble pas du tout démon- trée. Sur la carte du Spitsberg, dessinée par Guérard de Dieppe‘ (1628) et sur une carte hollandaise manus- crite (XVIII siècle), conservée au Dépôt de la Marine ! Dépôt des cartes et plans de la Marine à Paris. Reproduite en réduction in : Hamy. Les Français au Spitzberg au XVII sié- cle. Paris, Imprimerie Nationale 1893. (Extrait du Bulletin de Géographie historique et descriptive.) DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 161 à Paris, ces îles se trouvent figurées. En second lieu, leur absence sur les cartes de Van Keulen s’expli- que facilement. Les marins hollandais se préoccupaient peu de récolter l’édredon ; ils venaient chercher au Spits- berg un plus gros gibier. Ces îles n'avaient donc pas à leurs yeux l'importance qu'elles ont pour les pêcheurs norvégiens contemporains, avides de piller les nids d’eiders. De plus, les cartes du XVITe et du X VITE siècles indiquant depuis le Cap Sud jusqu’à l'entrée de l’Ice fiord des eaux très malsaines, les baleiniers se tenaient au large et ne pouvaient par suite apercevoir les îles à Duvet qui sont très basses. Une crue du glacier de Torell jusqu'aux îles à Duvet n’est cependant pas un phénomène invraisemblable. Une distance de 3700 mètres seulement sépare ce petit archipel de la côte, et, d’après ce qui s’est passé de nos jours sur le glacier de Sefsirôm, nous savons qu’un pareil accroissement peut se produire. 5° Glaciers de Hans et de Pañerl. Une baie avec deux îles se trouve indiquée sur l’em- placement du front actuel du glacier de Paierl par toutes les cartes du XVIIF siècle. Quelques-unes ne dessinent qu'un seul ilot; d’autres déplacent cette anse. En l'absence de documents plus probants, on ne peut guère affirmer une crue de ce courant. 6° Ile des Morses et ile des Phoques (Stor fiord). Pour cette localité, les conclusions de M. A.-E. Norden- skiôld peuvent être acceptées presque avec la certitude de la vérité. | ARCHIVES, L. VIII — Août 1899. 12 ’ a TS SR à OST TELE LE AP à LE, 3 ‘ "14 162 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Evidemment ici, une crue a dû se produire. L'ile des Phoques (Robben-Eiland) est peut-être l’île Lamont, mais l’île des Morses (Walruss-Eiland) a certainement disparu sous le glacier de Negri. D'abord, ces iles sont mentionnées dans les anciens « Flambeaux de la mer »: en second lieu, leur existence sur les cartes ne prête à aucun doute. Ces îles étant le rendez-vous de troupes nombreuses de morses et de phoques, les documents dressés par des baleiniers devaient naturellement les indi- quer avec la plus grande précision. De cette discussion, il résulte qu’au Spitsberg, comme en Islande, s’est produit une crue considérable, tout au moins sur certains glaciers, dans le courant du X VIII: siècle (Glaciers de Negri, du Volage, de l'Est), et que, dans la première partie du XIX® siècle, cette crue a persisté. Le glacier du fond de la baie de la Magdelaine semble s'être allongé de 1518 à 1839 (T. VIE, p. 565) ; celui de l’Est dans la baie de la Recherche, était encore en crue en 1838; ceux du fond de la baie et de la Pointe des Renards dans la même localité se trouvaient égale- ment en état de maximum à cette même date. Pendant l’hiver 1860-1861, le glacier de Frithjof éprouva un énorme accroissement. Sur les bords du Stor Fjord, au témoignage des baleiniers, un courant a envahi un mouil- lage de la Whales Bay, (T. VITE p. 85), et, en 1870, Heuglin relève des indices d'extension à une époque antérieure sur tous les glaciers qu'il visite (T. VIT, p.558, et T. VII p. 64). Vers 1860, une décroissance se manifeste. La plupart des observations recueillies jusqu’en 1880 signalent une diminution dans l'énergie de la glaciation. (Glaciers ÉTÉ DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 163 Duékwitz (1870) [T. VII p. 558, de la Deevie Bay (1859) [T. VIE, p. 558), Ulve (1870 !T. VIT, p. 64 , de la Mohn Bay (1870) [T. VII, p. 65}, Hayes (1870) [T. VIT, p. 65], du Vétéran (1861) [T. VIE p. 573, de l'Ekman Bay (1868) [T. VIT, p. 571}, Sefstrôm (1882) [T. VIE p. 571], Bruce (1882[T. VII. p. 576], Fairhaven (1872) [T. VIT, p. 5621. Cette retraite n’est pas encore terminée: le glacier de VEst (T. VIIL p. 7#) qui a commencé à reculer à une date indéterminée, antérieurement à 1880, rétrograde toujours. En 1896, le glacier de Baldhead [T VIT, p. 69] était en retrait. De 1872 à 1890, le grand courant de la Foulbay semble s'être retiré. Enfin, la décroissance signa- lée, en 1870, par Heuglin dans la région du Stor Fjord duraitencore en 1895, d’après le norvégien Martin Knud- sen. Sur la terre du Roi Charles, la présence d’un « gla- cier mort » indique également une diminution de Ja glaciation. Cette décroissance ne paraît pas toutefois avoir été générale. Eu même temps que certains glaciers du Spitsberg reculaient, d’autres avançaient, comme celui de Negri (T. VIIL, p. 66), si la carte d'Heuglin est exacte, et celui de la Kings Bay (T. VIE p. 567). Aprés cette phase de régression où même pendant cette période une crue parait s'être manifestée dans cer- taines régions de l'archipel. La plupart des observations recueillies depuis vingt ans indiquent en effet une varia- tion positive. Glaciers de la baie de Wahlenberg (1873) [T, VIE p. 557, de la Kings Bay (en maximum de 1873 à 1897 [T. VIS, p. 567], Loven (1892) [T. VIE, p. 569], Sefstrôm (crue entre 1882 et 1896) [T. VIL p. 571], Bruce (erue entre 1882 et 1890, encore en maximun 1898) T. VII, p. 577 |, de l’Ivoire (crue entre 1870 ei 16 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS 1896)[T. VILL p. 62}, Booming (1896)[T. VIT, p. 68], : du Renard (1896) IT. VII p. 69], Plough (1896) [T. VIIL p. 69), Rieper (1896) [T. VITE, p. 691. De plus, plusieurs glaciers paraissent être restés station- naires pendant une très longue période. Ainsi, celui d'Anna (1861-1898) [T. VIE p. 565 |, le courant le plus méridional des Seven Ice mountains, (1818-1892 [T. VIL p. 566, le glacier situé au fond d’une vallée dé- bouchant à l’extrêmité nord-est de la Klaas Billen Bay (1870-1882) T. VIE p. 575]. En résumé, au Spitsberg comme en Islande, il s’est produit en plusieurs localités une augmentation de la glaciation depuis le début du XVIII: siècle. Cette période de maximum s’est prolongée pendant une partie du XIX® siècle, semble-t-il; après quoi s’est produit vers 1860 une régression. Ce dernier phénomène ne parait pas avoir atteint au Spitsberg l'ampleur ni la généralité qu'il à présentées dans les Alpes. Actuellement une phase de progression semble commencer. Au Spitsberg le recul ‘es glaciers vers 1860 et leur progression postérieure constituent des variations secondaires tandis que la crue du XVII siècle est un phénomène primaire. Charles RABoT. ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE RELATIVE AUX GLACIERS DU SPITSBERG. Phipps (Constantin-John) (Lord Mulgrave). À voyage towards the North Pole undertaken by his Majesty's Command. 1773. Londres 1774, in-4. (XIV planches ou cartes). Phipps (Constantin-John). Voyage au Pôle Boréal fait en 1773, par ordre du Roi d'Angleterre. Traduit de l'anglais par Demeunier. Paris 1775. Phipps (C.-J.) Reise nach dem Nordpol im Jahre 1773. Aus dem Englisch, mit Zusätzen und Anmerkungen von Sm. Engel. Bern. 1777, in-4. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 165 Scoresby (W). An account of the Arctic Regions with a History and Description of the Northern Whale F'ishery. (XII Planches). 2 vols. in-8. Edimbourg. Constable, 1819-1820. Latta (Thomas). Observations on the glaciers and climate of Spitsbergen made during a visit to that Island with a reply to M. Scoresby's Remarks.in Edinburgh Ne Philosophical Journal. VI. Oct. 1826 à Avril 1827. Beechey (F.-W.). À voyage of Discovery towards the north Pole performed in his Majesty s Ships Dorothea and Trent, under the command of Captain David Buchan, 1818. Londres, Bentley. in-8, 1843. Parry (E.-W.). Narrative of an attempt to reach the North Pole in boats fitted for the purpose and attached to his Majesty's Ship Hecla, in the year 1827. Londres 1828, in-4. Voyages en Scandinavie, en Laponie, au Spitzberg et aux Ferüe "pendant les années 1838, 1839 et 1840, sur la corvette la Recher- che, commandée pur M, Fabvre, lieutenant de vaisseuu ; publiés par ordre du Roi sous la direction de M. Paul Gaimard, Président de la Commission scientifique du Nord. 20 vol. in-8 et 7 atlas. Lamont (James). Notes about Spitzbergen in 18359, (Quart. (eol. Society Journal. Londres 1860, XVI.) — Remarks on the geology of Spitzbergen. (Ibid. vol. ibid.) — Seasons with the Seahorses ; or sporting adventur'es in the Nor- thern Seas. Londres. Hurst et Blackett. IS61. in-8. — Yachting in the urctic Seas; or notes of five Voyages of Sport and Discovery in the Neighborhood of Spitsbergen und Novaya Zemlya. Londres. Chatto et Windus in-8. Chydenius. Svenska expeditionen till Spitsbergen àr 1861 under ledning af Otto Torell. 1865, Stockholm, in-8, ? parties. N. Duner, A..J. Malmsren, A.-E. Nordenskiôld, och A. Quenners- tedt. Svenska expeditioner till Spetsbergen och Jan Muyen utforda under ren 1863 och 1864. Stockholm 1867, in-8. A.-E. Nordenskiüld. Sketch ofthe geology of Spitsbergen. Trans- lated from the Transactions of the royal Swedish Academy of scien- ces. Stockholm. Norstedt, 1867, in-8, avec trois planches (cartes et profils géologiques). — Utkast till Spetsbergens geologi. in K. Vetenskaps-Akadesni Handlingar. VI, 1866. (Edition originale du précédent mémoire.) Th.-M. Fries och C. Nystrôm. Svenska Polur-Expeditionen àr 1869 med Krono-àngfartyg Sotia. Reseshkizzer. Stockholm, 1569. in-8. Von Heuglin (Th.). Reise nach dem Nordpolarmeer in den Jah- ren 1870 und 1871. Braunsweig. Westermann 1872, in-8, avec cartes. 166 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Kjellman (F.-R.). Svenska Polur-Expeditionen 4r 1872-1873 under ledning af A.-E. Nordenskiôld. Stockholm, 1875, in-8, avec une carte. A.-E. Nordenskiôld. Redogôrelse fôr den svenska Polurexpeditio- nen &r 1872-1873. in Bihang till K. Svenska Vetenskaps-Akademi Handlingur. IL. n° 18. Stockholm 18,5. — Sketch of the geology of Ice sound und Bell sound, Spitzber- gen. in Geological Magazine. Decade Il. vol. INT. Londres 1876. Drasche-Wartinberg (R. von). Reise nach Spitzbergen, im Som- mer 1873 auf den Schooner Polarstjerne. Vienne, Braumüller, 1874, in-8. Hofer (Hans , Graf Wilczek's Nordpolarfuhrt. Mittheilungen des- selben «ls Geologen der Expeditionen. Beitrage sûr Geographie Süd Spitzbergens. in Petermann's geographische Mittheilungen, XX, 1874. Nathorst (A.-G.). Redogôrelse for den tillsammans med G: de Geer &r 1882 féretagna geologiska expeditionen tillSpetsbergen. in Bihang till _K. Svenska Vetenskaps-Akademi Handlingar,1X, 2, Stockholm, 1884. — Kartläggningen af Tempelbay. Ett bidrug till Spetsbergens geografi. in Yiner,IV-VI, 1883, Stockholm. Nordenskiüld (Gustaf). Redogôrelse for den svenska exæpeditionen till Spetsbergen 1890. in Bihang till K. Svenska Vetenskaps-Aka- derni Handlingur. XVII. n°3, Stockholm, 1882, in-8. Explorations internationales des régions polaires. 1882-1883. Ob- servations faites au cap Thordsen, Spitzberg, par l'expédition sué doise, publiées par l’Académie royale des sciences de Suède. Stock- holm,:1891, T. I. De Geer (Gerard). Spetsbergens jôklar. in Geologiska Férenings i Stockhobn Fôrhandlingar. Vol. VI. Rabot (Charles). Explorations dans l'Océan glacial arctique. in Bulletin de la Socièté de Géographie de Paris. I, 1894. — Jan Mayen et le Spitzberg. in Tour du monde, 1894, 2° se- mestre, n° 18 et 19, Paris. Voyage de la Manche à l'ile Jan Mayen et au Spitsberg. (Juil let-uoït 1892). in Nouvelles Archives des Missions scientifiques et littéraires. V. Paris. Hamberg (A.). En resu till norra Ishufvet sommuren 1892 fcre- tagna Med understëd af Vegastipendiet. in Ymer, 1894, I. Stock- holm. (Intéressantes gravures) Gatty (H.-V.). Zcefjord. Spitsbergen. in Alpine Journal n° 127, Février 1895, Londres. De Geer (Gérard). Rapport om dem svenska geologiska expeditio- nen till Isfjorden pu Spitsbergen sommaren 1896. in Ymer, IN. 1896. Stockholm. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 167 Conway (Six William Martin). The first Crossing of Spitzbergen. Londres, Dent, 1897, in-8. — With Shi and Sledges over arctic Glaciers. Londres, Dent, 1898, in-8. | Garnwood et Gregory. Contributions to the glacial geology of Spitsbergen. in Quaterly Journal Geological Society, XIV, 1898. Rüdiger. Allgemeines über den Verlauf der Expedition nach dem europäischen Nord-meer am Bord des Dampfers Helgoland. in Verhandlungen der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin. XXV 8 et 9, 1898. Nathorst (A.-G). Om rs 1898 svenska polarexpeditonen in Ymer IV. 1898, Stockholm. —Kung Karls Land. in Yyner. 1, 1899, Stockholm. CARTES ! Carte de Jean Guérard (1628. (ms du Dépôt des Cartes et Plans de la Marine à Paris.) Carte de Jean Vrolicq (1629?) (ms. appartenant à M. Cash, d'Ed m- bourg). De Groote Nieuwe vermeerderde Zee-Atlas.. t' Amsterdam. By Johannes van Keulen. Grand in f.. 1695. Nieuice Zee-Kart van het Noorder geehelte van Europa... van Hetlund en Fero tot Spitsbergen en Archangel. (Routier sans date, ni nom d'auteur, au Dépôt des cartes et plans de la Marine à Pari<), Probablement de la fin du XVII"e ou du commencement du XVII" siècle. Spitzbergen. Carte hollandaise manuscrite du Dépôt des cartes et plans de la Marine, à Paris, sans nom d'auteur, ni date. Probable- ment de la même époque que la précédente. Nieuwve afteenekening van Het-Eylund Spits-Bergen opgegeven doonde de Commandeurs Giles en Outger Rep. en int Ligt gebragt en uytgeven door Gerard van Keulen. Jusque dans les premières années du XIXe siècle, cette carte a été copiée par tous les cartogra- phes. Plan of Fair Haven with the Islands adjacent on the North- West Coust of Spitzbergen from an actual survey taken 1773. in Phipps. Loc. cit. Scoresby (W.). À Chart of Spitsbergen or East Greenland com- prising an original survey of the West Coast, in Loc. cit. ! Cette liste comprend non point toutes les cartes du Spitsberg, mais simplement celles utiles à consulter pour l’étude des glaciers de cet archipel. 168 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Plan de la baie de Bel-Sound au Spitzberg levé en juillet et août 1838. (Hydrographie française n° 912.) Voyages en Scandinavie, en Laponie, au Spitsberg et aux Ferce.. sur la corvette la Recherche... etc. Atlas physique. N. Duner och A.-E. Nordenskiôld. Karta ôfver Spitsbergen hurf- vudsakliqast enligt iakttagelser under de svenska expeditionnerna ären 1861 och 1864. (Chydenius, Svenska expeditionen till Spets bergen ar 1861 etc.) Sur des cartons : plans de l’Advent Bay, de l’Al- dert Dirkse Bay, de la Kobbe Bay, du port Ebeltoft (Cross Bay), du port du Charbon (Kol-Hamm) (Kings Bay) et du port Blomstrand (Kings bay). L’échelle de ces plans n’est pas indiquée. La carte générale du Spitsberg indique l'emplacement des glaciers connus à cette épo- que. Cette carte se trouve reproduite à une plus grande échelle in N. Duner och, A.-E. Nordenskiôld, Anteckningar till Spetsbergens geologi. (K. Vetenskaps-Academi Handlingar. V.1865. Stockholm). Nordenski6ld (A.-E.). Uthast till en geologiska karta ôfver Spits- bergen, 1865. in A.-E. Nordenskiôld. Sketch of the geology of Spitsbergen. Petermann (A.). Originalkarte von Ost-Spitzbergen zur Ueber- sicht von Th. v. Heuglin's Aufnahmen 1870. in Th. von Heuglin. Loc. cit. Karta éfver Spetsbergen hufoudsakligast enligt iakttagelser af de svenskhaexpeditionerna 1858-1873, och med begagnande af mätnin- gar ôfver Spetsbergens nord vestra del af Brooke, Franklin, Beechy och Parry, samt ôfver ôstra delen af Spetsbergen m. m. af Kol- dewey, Heuglin, Smith, Ulve, m. fl. 1874. in A.-E. Nordenskiôld. Redogérelse for den svenska polareæpeditionen x 1872-1873. Cette carte se trouve reproduite à une plus petite échelle in Kjellman. Loc. cit. Skizze des Hornsunds mittelst Compass und Logleine aufgenom- men von K.K. contre-Admiral Max. Freiherrn von Sterneck und Eh- renstein 1872. in Petermann's Geographische Mittheilungen. 1874. Karta ôfver Spetsbergen hufvudsakligen efter Nordenskiôlds karta 1874 jemte iakttagelser under den svenska geologiska expeditionen, 1882. in Nathorst (A.-G). Redogérelse etc. Karta ôfver Tempelbay pâ Spetsbergen 100000€. in Ymer, IV-VI. 1833, Stockholm. Kartskiss angifvande vär väg mellan Hornsund och Belsund. in Gustaf Nordenskiôld. Loc. cit. Glacierernas fôrandringar i Recherche bay enligt mätningar af J.- À. Bjorling. in Gustaf Nordenskiôld. Z:c. cit. Rabot (Ch.) et Lancelin. Rendal de la Sassenbay.(Spizherg). 18931. 1 Faute du graveur, pour 1892. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 1469 in Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 1,1894. Cette carte se trouve reproduite sans nom d'auteur par le service de l'hydrogra- phie française. Karta ôfver Amsterdamün med omgifningar efter mätningar un- der Andrée’s polarexpeditionen af N. Ekholm och Strindberg, utarbe- tad af N. Strindberg. 40000€. in Yner, I, 1897, Stockholm. Carte de Dickson bay au Spitzberg. in Exploration internationale des régions polaires. 1882-1883. Obserrations faites au Cap Thor- dsen Spitsberg par l'expédition suédoise. Stockholm, 1K91, T. I. 2. Sketch map of Part of Spitzbergen, from a survey by Sir Willam Martin Conway in June, July and August 1896. (Sir William Martin Conway, The first Crossing of Spitsbergen). Sketch map of the Mountains along the shores of Wijdebay. Spits- bergen. by Sir W. Martin Conway, 1894, in Zbid. Central Spitsbergen by Sir W. Martin Conway. (Sir William Mar- tin Conway, With Ski and Sledges over artic glaciers). Arctic Sea-Spitzbergen, (n° 2751 de l’hydrographie anglaise). Anchorages on the West and North Coasts of Spitzbergen. (n° 300 de l’hydrographie auglaise). Karta üfver Kung Karls Land upprättad under 1898 ärs svenska polarexpedition af C. J. O. Kjellstrôm och A. Hamberg, 200000°. in Yiner, 1, 1899, Stockholm. (À suivre.) 3 BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. D P. FRIEDLENDER. FORTSCHRITTE DER THEERFARBENFABRIKA- TION UND VERWANDTER [INDUSTRIEZWEIGE. IV. Theil, 1894- 1897. Berlin. Verlag von Julius Springer.Grand in-#e. Ce quatrième volume d’une publication, commencée en 1877 et accueillie d'emblée avec la plus grande faveur, était attendu avec impatience par tous les chimistes qui s’oc- cupent de recherches ayant trait à la fabrication des matières colorantes artificielles, des produits pharmaceutiques et des parfums synthétiques. Il renferme comme les précédents les brevets pris en Allemagne dans les spécialités ci-dessus et pendant la période indiquée; ces brevets arrangés systéma- ‘tiquement sont très souvent accompagnés d'observations critiques qui en font saisir le fort et le faible et ce qui fait le prix de ces remarques, c’est l'autorité dont jouit leur rédac- teur dans le monde scientifique et industriel. Il faut savoir que les brevets pris en Allemagne constituent, grâce aux garanties très sérieuses que présente l’organisation de l’of- fice des brevets dans ce pays, des documents importants au moyen desquels on peut suivre le développement de la chi- mie appliquée dans ses relations avec la chimie scientifique; ces documents dont les publications chimiques sont obligées de tenir de plus en plus compte y sont souvent disséminés et incomplets, il y a donc un grand intérêt à les réunir systé- matiquement, à les coordonner d’une manière utile pour en CHIMIE. A faire ressortir le but et en faire sentir la valeur. C’est cette tâche de plus en plus considérable que s’est imposé l’auteur et le succès de sa publication prouve surabondamment qu'il a touché juste. Le volume qui nous occupe et qui ne comprend pas moins de 1379 pages est divisé en un certain nombre de chapitres, renfermant chacun les brevets concernant tous les produits susceptibles d’être groupés ensemble. En tête de chacune de ces grandes divisions nous trouvons un résumé des princi- pales découvertes et des progrès réalisés dans la branche traitée. Cette sorte d'introduction critique est d’une grande utilité car elle constitue une orientation rendue nécessaire par la multiplicité et la diversité des brevets. Avec ce volume se terminent les premiers vingt ans d'existence de la loi allemande sur les brevets; pendant ces vingt ans quelques chapitres ont été sinon épuisés du moins amenés à un point tel que l’auteur a jugé utile de grouper sous la forme de tabelles et d’une manière succincte les résultats obtenus, tel est le cas par exemple pour quelques dérivés du naphtalène. Les catalogues des brevets et des demandes de brevets ainsi que les tables qui terminent ce bel ouvrage rendent des plus praliques la consultation de ce 4% volume et des trois précédents. En félicitant l’auteur nous ne pouvons que souhaiter la continuation de son œuvre qui gagnerait encore en intérêt en étant présentée, si possible, à des intervalles plus rap- prochés. F. R. O. KyYM. SUR QUELQUES DÉRIVÉS AMIDÉS DE L’4-PHENYLBENZO- xXaZ0L (Berichte, XXXIT, p. 1427 ; Zurich, Université). L'auteur à préparé divers dérivés amidés soit dans Île noyau phénylique, soit dans le noyau benzazolique de l’oxa- zo), de limidazol et du thiazol, dans le but d'étudier lin: fluence de la position du groupe «amido » sur l’affinité pour le coton des matières colorantes qu'ils fournissent. f1 décrit pour le moment quelques dérivés du benzoxazol. re es pr: Er En Um 172 BULLETIN SCIENTIFIQUE. L’a-phényl m-amidobenzo»azol ( Dr > NL: ANA 4 a été préparé par réduction ménagée de l’éther benzoylique du dinitrophéno)l ; ilse présente sous la forme d’aiguilles bril- lantes fusibles à 151-152. Son dérivé acétylé fond à 181- 182°. En partant de l’éther benzoylique du trinitrophénol et en prenant certaines précautions pour la réduction, on ob- tient l’-phényl-m-diamido-benzoxazol qui fournit par lac- tion de l’anhydride acétique un dérivé diacétylé. Le rende- ment est faible. L'éther nitrobenzoylique du dinitrophénol préparé en chauffant au bain d'huile à 180-200° le dinitro- phénol avec le chlorure de p-nitrobenzoyle donne par ré- duction le p-amido-0-phényl m-amido-benzoxazol 0 TE M" PAIX NE és 4 “D. N La base après purification se présente sous la forme d’ai- guilles brillantes, fusibles à 229-230”. Le rendement est bon. Son dérivé acétylé (diacétylé) est en aiguilles blanches, F 278-279"; la solution alcoolique de ce composé est douée d'une fluorescence violette. E. BAMBERGER et F. TSCHIRNER. TRANSFORMATION DIRECTE DE L’ANILINE EN PHÉNYLHYDROXYLAMINE (Berichte, XXXII, p. 1675; Zurich, Polvtechnikum). Caro a employé pour transformer l’aniline en nitrosoben- zène un oxydant qu'il prépare en faisant réagir sur le per- sulfate de potassium ou d’ammonium de l'acide sulfurique concentré. Avec ce même oxydant et en changeant un peu CHIMIE. 75 _les conditions, les auteurs sont parvenus à arrêter l’oxyda- tion à la phénylhydroxylamine ; ils opèrent dans ce but à une basse température avec l’oxydant en solution aqueuse et l’aniline en solution dans l’éther. La phénvlihydroxyla- mine formée a été isolée sous la forme de phénylazohydro- xyanilide qu’on obtient par l’action du chlorure de diazo- benzène sur la solution de phénylhydroxylamine en présence d’un excès d’acide minéral. La série des produits d’oxyda- tion de l’aniline est donc complète: 7% CSHSNH? = (CSHSN )— C'H5.NH.OH #— CSHSNO »— NO ! CSH5NO? NH? ,0 CRE se CH OH NO Les auteurs ont opéré de même avec lo et la p-toluidine et ils ont isolé la phénylazohydroxy-o-toluide F — 79-79,5° et le dérivé para correspondant F — 124°. Le perchlorure de fer colore la solution alcoolique de ces deux composés en bleu intense ou en vert suivant la quantité du réactif. FR F. Firrrica. JAHRESBERICHT ÜBER DIE FORTSCHRITTE DER CHEMIE de J. Liebig et H. Kopp. Nous recevons la 5° livraison pour 1892 de cet excellent ouvrage qui ne devrait manquer dans aucune bibliothèque de chimiste ou de physicien. Malheureusement sa publication est très en retard, mais les éminents rédacteurs dont a su s’entourer le prof. Fittica font tous leurs efforts pour rattra- per le temps perdu. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE La SOCIÉTÉ VAUDOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du 13 mars 1899. C. Bubrer ét Henri Dufour. Observations actinométriques. — H. Dufour. Congélation de l’eau. —- J. Amaun. Présentation de couleuvres. MM. C. Büarer et Henri Durour présentent les résultats des observations actinométriques qui ont été faites à Clarens, Nave et Lausanne en 1898, comme les années précédentes et avec les mêmes iustruments (actinomètre de M. Crova). Les valeurs moyennes données dans le tableau ci-dessous sont celles d'observations faites entre 11 h. 30 et 1 h. (H. E. C.) ; leur nombre dans chaque mois varie beaucoup aves les conditions météorologiques, il n’y a jamais eu moins de trois Journées d'observations dans un même mois. Ces moyennes se rapportent à Clarens et Lausanne. Les chiffres indiquent des calorie-gramme-degré par minule et par centimètre carré. Janvier 0,74 Juillet 0,92 Février 0,865 Août 0,86 Mars 0.87 Septembre 0,84 Avril 0,9% Octobre 0,83 Mai 8,92 Novembre 0,76 Juin 0,90 Décembre 0,82 Le premier maximum à eu lieu en avril, comme en 1897, ie second à eu lieu en juillet (en août en 1897). On a obtenu, dans la belle journée du 16 juillet, la valeur de { cal. 12 à une heure de l'après-midi à Clarens. nu 2,7 0". Vs R AR: , SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. RES vus Les 6 et 10 février on a observé également la forte valeur de 0,90, qui est élevée si on tient compte de la faible hau- teur du soleil à cette époque de l’année; il vaut la peine de noter que ces fortes valeurs d'hiver ont succédé à des chutes de neige. La plus forte insolation observée à Naye a été de 1 c. 26 te 21 janvier à 1 h. 30. Si on compare la plus forte insolation observée à Naxe le 21 janvier avec la plus forte observée à Clarens le 6 février, on trouve une différence de 0 c. 36 qui serait due à l'absorp- lion produite par l'atmosphère du milieu de l'hiver entre ces deux stations. : Le 16 juillet, des observations simultanées entre Naye et Clarens ont donné pour l'absorption 0 c. 10. La différence de niveau de station est de 1700 m. environ. Parmi les journées exceptionnellement belles de l’année 1898, on peut citer celles du 16 juillet, 20 août et 9 sep- tembre. Des observations multiples ont pu être faites ces jours-là. En voici les résultats : 16 juillet. — Clarens : 11 h. 30: 0,91; 11 h. 45: 0,89; 121h7:0,87 :: 12 h. 39 : 0,89; 4 h. 02: 1,42: 4:h. 40 : 0,95; 2b:: 0,95. 16 juillet. — Naye : 10 b.: 0,90; 11 h.: 0,92; 11 h. 15 : Dore h2925: 050120. -501:10,98:2 42; h.750:::096": À h. 34 : 0.90 ; 3 h.: 0,95; 3 h. 30 : 0,97. 20 août. — Clarens : 8 h.: 0,65 ; 10 h.: 0,79; 411 h.: 0,79; PaPalS5sl-h:087: 2h: 0,82:43/h;: 0,/79;:4 hr: 073; 5 h.: 0,65; 6 b. : 0,40. 9 septembre. — Clarens : 9 h.: 0,69 ; 10 h. : 0.80 ; 11 h.: 087:22h:20,84:;:1h::0,78;: 2h. : 0,76; 3 h.:.0,54 ; k h.: 0,68; 5 h.: 0,55. A côté de ces mesures et parallèlement, on a fait des observations sur l'intensité de la polarisation de la lumière du ciel à 90° du soleil dans le vertical du soleil et de l’obser- vateur ; les résultats sont trop peu nombreux pour en tirer des conclusions ; on a constaté tout d’abord un accroisse- ment de la quantité de lumière polarisée avec l'altitude. Ainsi, le 16 Juillet, la quantité de lumière polarisée s y P] FA 34 B: F RE PL PNR MAUR CAPE CP EI 176 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. atteignait à Naye, entre 9 h. 40 et F1 h., 79 à 80°; à Lau- sanne, les 45 et 17 juillet, journées toutes semblables à celles du 16, elle variait de 65 à 70 °/, entre 10 b. et midi. Le maximum absolu a été observé le 16 juillet à Naye à 10 h. 35 avec 81°/.; c’est la plus forte valeur que nous ayons notée jusqu'ici. L'instrument employé était le photo- polarimètre de M. Cornu. Enfin des observations sur la durée de l’insolation ont été faites en 1897 et 1898 en Plan, près Vevey, par M. Cornu, chimiste. Il résulte de la comparaison des valeurs enregis- trées par l’héliographe de Campbell, à Lausanne et à Vevey: 1° Que pendant les années 1897 et 1898, l’insolation a été un peu plus forte à Vevey qu’à Lausanne, 1844 h. contre 1730 en moyenne; 2 Que la différence, presque insensible en été, est prononcée surtout pendant les mois d'octobre, novembre, décembre et janvier. Ces observations simultanées seront poursuivies. M. Henri Durour décrit quelques expériences et observa- tions sur la congélation de l’eau dans diverses conditions destinées à résoudre la question de savoir si les taches d'huile des lacs se congèlent plus ou moins facilement que l’eau vive. Cette question a été soulevée dans une séance précé- dente par M. Forel, à propos de son étude sur les flaques d’eau libre dans la glace des lacs gelés. Pour étudier l'effet d’une mince pellicule graisseuse sur la congélation de l’eau, on à préparé des cuvettes identiques remplies d’eau et placées côte à côte sur une terrasse décou- verte. L’une que nous désignerons par P contient de l'eau pure, l’autre H contient de l’eau sur laquelle on a formé une pellicule très mince d'huile semblable à celles qui forment les bandes calmes, dites fontaines, sur les lacs. Voici les résultats des observations : Le 27 décembre 1897, à 7 !/, h. soir, les vases P et H sont exposés à la radiation nocturne, faible ce soir-là, le ciel étant en partie voilé, la température est — 1,2°, A 8 '/, h., l’eau vive de P est couverte de quelques grandes aiguilles de glace en forme de feuilles de fougère, SEANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 71 l’eau de H est encore liquide. — A 8/, h., la glace com- mence à se former sur H, mais elle n’a pas la forme d’ai- guilles. Le lendemain (minimum de nuit — 3°), les deux cuvettes sont gelées ; l'épaisseur de la glace est de 5 à 6 mm. sur P (eau vive) et de 6 mm. fort sur H. — La glace de P est transparente et sans bulles; celle de H est un peu opa- lescente et rappelle le verre dit verre cathédrale ; la nuit, le ciel à été voilé. Le 29 décembre, par une nuit très claire et un temps doux, température de lair à 9 h. + 2°, on fait la même ex- périence avec une quantité d'huile moindre, la différence d'aspect des glaces est la même que le 27, l'épaisseur de glace le matin est la même sur les deux cuvettes, soit 8 mm. Le 5 janvier 1898, par une nuit très claire et douce (tem- pérature + 3,4° à 9 h. soir, minimum + 2,1°), la cuvelte P sans huile est couverte le matin d’une glace très transpa- rente de 4 mm. d'épaisseur, la cuvette H n’est pas gelée du tout. Le 11 février, nuit très claire, température —3,4° à 9 h. du soir, minimum de nuit — 5,5°. On place trois cuvettes sur la terrasse, les cuvettes P et H et une troisième remplie d’eau pure au-dessus de laquelle est déposée une plaque de cuivre rouge noircie au noir de fumée sur les deux faces ; cette plaque est supportée par quatre piquets à 10 cm. de l'eau. L'expérience commence à 7 h., à 9 h. 30 la cuvette P est couverte d’une mince couche de glace; H est couverte d’une couche plus mince encore que celle de P; l’eau de la cuvette n° 3 n’est pas gelée. Le malin, les trois vases sont gelés : P, glace transparente à grands dessins, épaisseur moyenne 15 mm., peu de bulles d'air ; H, glace opaque, beaucoup de bulles d'air, épaisseur 12 mm.; l’eau de la cuvette à plaque de cuivre est couverte d’une glace extrêmement transparente, sans bulles d’air, de 9 mm. d'épaisseur. On peut conclure de ces expériences que l’eau vive gêle un peu plus rapidement que celle qui est couverte de traces de matières graisseuses ; en outre, il paraît probable qu'une partie du refroidissement rapide de l’eau vive doit être attri- ARCHIVES, t. VIIL — Août 1899. 13 178 SÉANCES DE LA SOCIÉTE -VAUDOISE. buée à l’évaporation dont la valeur, même avec de l’eau à 0°, n’est pas négligeable, une couche d’eau de 0,1 mm. s’'évaporant sur { m.? représente 0,1 k. dont la chaleur de vaporisation est de 60 calories, c’est-à-dire capable de re- froidir une couche de 6 mm. d’eau de 1°. Le pouvoir émissif de l’eau pure paraît être très élevé si on en juge par la rapi- dité de la congélation d’eau exposée au rayonnement noc- turne même par un temps doux. M. J. Amanx présente une collection de couleuvres prove- nant de Vidy et profite de la circonstance pour nous remé- morer les caractères généraux des serpents de la Suisse. Séance du à avril. E. Félix. Visite des installations de l’Institut vaccinogène. — F.-A. Forel. Détermination de la position de l'horizon apparent. M. E. Féux, directeur de l'Institut vaccinogène suisse à Bellevaux, a eu l’amabilité d'inviter la Société des sciences naturelles à visiter les installations si complètes et si soignées de l’Institut. Nous assistons aux différentes opérations que nécessitent la culture et la préparation du vaccin. M. Amann, président, remercie vivement M. E. Félix au nom de la Société et des membres présents. M. F.-A. Forez. En poursuivant mes études sur les réfrac- tions atmosphériques à la surface du lac, j'ai été conduit entre autrés à déterminer la variation dans la position de l'horizon apparent (CF. Léman, IE, 560). Pour mieux préciser les valeurs de ce déplacement de horizon apparent par rapport à l'horizon vrai, j’ai installé, dans une chambre au bord du lac, à Morges, sur un pilier en maçonnerie, une lunette astronomique dont j'ai établi l'axe à peu près suivant l'horizontale. J'ai déterminé l'angle formé par l’axe de ma lunette avec l'horizontale en visant le sommet d’une montagne (la Dent d'Oche), successivement la vision directe, puis la vision réfléchie dans un miroir d’eau; la moitié de l'angle ainsi obtenu me donne l’horizon- tale. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 179 J’apporte la correction de la dépression de l’horizon vrai au-dessous de l'horizontale en fonction de la hauteur de ma lunette au-dessus de la nappe du lac. Enfin je vise l'horizon apparent et, avec le micromètre à fil d’araignée, je mesure la position de l'horizon du lac en secondes de degré. De cette manière, je constate que l'horizon apparent est tantôt plus élevé, tantôt moins élevé que l'horizon vrai, les déviations atteignant parfois des valeurs considérables de plusieurs minutes de degré. Les cas extrêmes que j’ai obser- vés, du 25 octobre 1898 au 31 mars 1899, sont: + 476" et — 972”; différence entre les extrêmes 758” soit 12°38”. Quand j'aurai suivi pendant une année entière les dépla- cements de l'horizon apparent, J'espère pouvoir en donner quelques valeurs intéressantes et les rapporter aux différents types de réfractions que nous connaissons sur le lac. Les facteurs qui font varier la position de l'horizon appa- rent sont la stratification thermique de Pair, la stratification hygrométrique, les vents, peut-être la pression atmosphé- rique, etc. Le facteur le plus important est la stratification thermique, laquelle dépend essentiellement de la différence de tempéra- ture entre l’air et l’eau. J’apprécie celle-ci en mesurant avec le thermomètre la température de l'air qui entoure la lunette ta et celle de l’eau du lac, au rivage te. Si j'ordonne les valeurs de déplacement de l'horizon appa- rent en fonction de la différence ta-te, j'obtiens les moyennes provisoires suivantes : Horizon apparent Correction Différence ta-te — horizon vrai provisoire — (6,5° — 164” APT 85 —_ 153 LP ner nr — 9 ps RE Ep paye — 2,5 — 60 — LT “00 er RTE noi Eau L 05 + 9 oies ES neo pa + 95 134 1 91} DATE + 191 Den + 48 L 304 17 180 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. En appliquant ces corrections, on diminuera certainement de moitié au moins l'erreur possible dans la position de l'horizon, erreur possible qui, je le répète, peut s'élever de — L1/, à + 8. L'importance de cette correction pour la navigation océa- nique, où le point se détermine par les mesures d’angle d’un astre au-dessus de l'horizon apparent de la mer, n'échappera à personne. C’est ce qui m'engage à publier ces premières recherches que je compterai et développerai par des recherches subséquentes. Séance du 19 avril. C.-J. Kool. Chemin moléculaire moyen dans les gaz. — H. Dufour. Interrup- teur électrolytique de Wehnelt. M. C.-J. Kooz présente une note sur la longueur exacte du chemin moléculaire moyen dans un gaz. Basant son rai- sonnement sur la considération du jeu des chocs molécu- laires tel qu'il existe vraiment dans un gaz, l’auteur montre une fois de plus, et cela d’une manière plus probante peut- être qu’il ne l’a fait dans sa première note sur le sujet (Bull. de la Soc. vaud. des Sc. nat., tome XXVIIT, 108) que, dans la double supposition que les molécules du gaz sont de _forme sphérique et que leur vitesse est à tout instant égale à la vitesse moléculaire moyenne, la longueur Due | ThS que Clausius a trouvée pour le susdit chemin est rigoureuse- ment exacte. [l montre donc que dans cette double supposi- tion il n’y a pas lieu d'apporter une correction à cette lon- gueur en vertu du fait que les molécules qui s’entrechoquent ont de l’étendue, non seulement dans une direction normale à celle de leur mouvement relatif, mais encore dans la direc- tion de ce mouvement même, ainsi que l’a soutenu M. v. d. Waals dans son mémoire sur la continuité des états liquide et gazeux. M. Henri Durour montre à la Société le nouvel interrup- PT a SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 181 teur électrolytique du D' Wehnelt et le fait fonctionner ; il indique les propriétés de cet appareil et les résultats des expériences qu’il a faites avec cel instrument *, Séance du 3 mai. Walras. Equation de la circulation monétaire. — Renevier. Progrès du Musée. — Lugeon. Echantillons de roches de Biskra. — Forel. Un manus- ecrit de Perraudin. M. WaLras présente un travail sur l'équation de la circu- dation monétaire. (Voir aux annonces.) M. RENEvVIER communique à l’Assemblée les progrès accomplis au Musée géologique dans cette dernière année et présente de nombreux échantillons de moulage. M. Luceon présente des échantillons de roches des dunes de Biskra (Algérie), et dépose sur le bureau un travail de M. Haug sur la géologie des Préalpes. M. F.-A. FoREL a trouvé dans un manuscrit de l’ancien pasteur Henri Gilliéron, conservé à la Bibliothèque canto- nale vaudoise, une note inédite de la main de Jean-Pierre Perraudin, de Lourtier, vallée de Bagnes (Valais), ainsi conçue : « Observations faites par un paysan de Lourtier. — Avant depuis longtemps observé des marques ou cicatrices faites sur des rocs vifs et qui ne se décomposent pas (elles sont toutes dans la direction des vallons) et dont je ne connais- sais pas la cause, après bien des réflexions, j'ai enfin, en m’approchant des glaciers, jugé qu’elles étaient faites par la pression et pesanteur des dites masses, dont je trouve des marques au moins jusqu’à Champsec. Cela me fait croire qu’autrefois la grande masse des glaces remplissait toute la vallée de Bagnes, et je m’offre à le prouver aux curieux par l'évidence, en rapprochant les dites traces de celles que les glaciers découvrent à présent. Par l'observateur Jean-Pierre Perraudin. » Voir Archives des sc. phys. et nat. 1899, t. VII, p. 421. 182 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. Il résulte de cette note, qui doit dater de l’année 1818, que ce J.-P. Perraudin, chasseur de chamois et guide des Alpes, qui déjà en 1815 avait exposé à J. de Charpentier la notion de l’ancienne extension des glaciers en se basant sur la présence de blocs erratiques près de Martigny (Charpen- tier, Essai sur les glaciers, p. 241), avait aussi su recon- naître l’origine glaciaire des roches striées ou moutonnées. Dix ou quinze ans avant Venetz et Charpentier, il avait donc déjà formulé les grands traits de la théorie glaciaire. Séance du 17 mai. Alf. Burnens. Les Leucocytes et leur influence dans la métamorphose. — Radzikowski. Recherches d'électro-physiologie nerveuse. — Lebedew. La pression de la lumière. M. Alf, Burexs présente les résultats de son étude sur les Leucocytes et leur influence duns la métamorphose. L'action plus ou moins active des leucocvtes dans les phénomènes de métamorphose a soulevé de nombreuses et intéressantes discussions entre les auteurs qui se sont occupés de ces questions. Les uns, avec Korotneff, n'ayant pas réussi à voir nette- ment la phagocytose l'ont rejetée, expliquant la dégéné- ‘rescence et la résorbtion des organes larvaires par une simple action chimique. Les travaux de Metchnikoff, de Ro- walinsky, et plus récemment ceux de Bataillon, Bugnion et Jouin, nous montrent nettement la phagocytose comme le phénomène le plus actif dans la dégénérescence des muscles larvaires. Il est bien évident que la phagocytose sera très marquée chez les larves qui présentent une dégénérescence complète de leurs organes : telle est la larve de la mouche à viande (musca vomitoria), étudiée par Rowalinsky. Elle sera moins marquée quoique visible cependant chez les larves qui ne présentent qu’une dégénérescence partielle (Lépidoptères). La question suivante se posait : SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 183 Les phagocytes attaquent-ils des tissus normaux ou des tissus modifiés ? fl résulte des travaux de Bataillon sur les amphibiens anoures que, au début de la métamorphose, on constate facilement sous l'influence de causes diverses, un ralentisse- ment très prononcé du rythme respiratoire. De ce ralentis- sement découle tout naturellement une insuffisance des échanges respiratoires d’où accumulation d'acide carbonique. La circulation n’est donc plus normale, les tissus sont de plus en plus dans un état d’asphyxie lente; ils commencent à dégénérer. Nous avons donc en tout premier lieu une dégénérescence des tissus. La conséquence de cette dégéné- rescence est une migration plus ou moins active des leuco- cytes qui se portent vers les tissus, les désagrègent, les détruisent en se transformant peu à peu en un liquide épais, gluant, qui, avec les corps graisseux, fonctionne comme ma- tière de réserve destinée à nourrir les bourgeons des or- ganes nouveaux. M. Rapzixowskr fait une communication sur quelques recherches d’électro-physiologie nerveuse. I à étudié particu- lièrement certains caractères des courants induits et des décharges du condensateur. La connaissance de ces particularités a une grande im- portance au point de vue pratique de l'application de l’élec- tricité dans les recherches physiologiques. Le premier fait digne d’intérêt consiste dans la polarisa- tion produite par les courants induits d’une bobine de Du Bois Reymond. Le second fait concerne la dispersion extra- polaire des courants induits même très faibles. Enfin les courants induits ainsi que les décharges du con- densateur varient leur pouvoir irritant vis-à-vis des nerfs moteurs selon l’état physiologique dans lequel ces derniers se (rouvent et selon la direction dans laquelle se fait la dé- charge à travers le nerf. Ce phénomène dépend de causes intranerveuses connues sous le nom de réceptivité. Pour démontrer mieux cette thèse, M. R. a fait une série d'expériences qui démontrent d’une façon indiscutable la 154 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. distinction entre les deux propriétés fondamentales des nerfs: réceptivité et conductibilité — distinction qui fut établie déjà par Schiff et ensuite par Grünhagen, Weber et Lautenbach. M. P. LEBEDEW, professeur de physique à l’Université de Moscou, veut bien faire part à la Société du résultat de ses premières recherches sur la pression de la lumière. L'existence d’une pression exercée par un faisceau de rayons lumineux sur une surface absorbante ou réfléchis- sante est une conséquence de la théorie électro-magnétique . de la lumière et elle à été annoncée par Maxwell. La valeur de cette pression serait très faible d’après la théorie, 0,3 mg. par mètre carré de surface noire. — M. Lebedew est parvenu à réaliser un appareil qui la mesure et le résultat des premières expériences est conforme aux pré- visions de la théorie. M. Lebedew montre ensuite les consé- quences importantes qui découlent de cette pression pour se rendre compte de la déformation que subissent les comètes dans leur mouvement dans l’espace. (Voir note de M. Lebe- dew.) Séance du 7 juin. Ed. Bugnion. Développement du Triton. — J. Amann. Projections erypto- gamiques. M. le professeur E. Bucnion expose les résultats de ses recherches sur le développement postembryonnaire du Triton. Il présente à cet effet plusieurs séries de coupes microsco- piques projetées sur l'écran au moven du scioptikon, et explique tour à tour la formation du système nerveux, de l'œil, du cœur et du corps de Wolff. Le même auteur démontre ensuite diverses formes d’élé- ments fécondants, entre autres les spermatozoaires doubles des Dytics, déjà décrits par Ballowitz, et le spermatozoaire de la vipère (v. aspis) dont la tête aplatie porte sur son bord antérieur un éperon très net et très pointu. Cette dernière préparation, qui a été obtenue par la méthode sèche, suivie SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 185 de double coloration à l’hématoxyline et l’éosine, fera ulté- rieurement l’objet d’une description plus complète, M. J. Amanx projette une série de préparations cryptoga- miques. Séance du 17 juin. Charles Dufour. Eclipse de lune du 3 juillet 1898. — Amann. Variation organique. — Renevier. Etude géologique du Simplon. — Brunbes. L'Ir- rigation en Egypte. — F.-A. Forel. Cygnes faux-albinos. — H. Dufour. Climat de Lausanne il y a cent ans. — W. Robert. Anciens appareils. M. Ch. Durour, professeur à Morges, a vu pendant l’éclipse de lune du 3 juillet 1898 Yombre des Andes sur la partie éclipsée de la lune (voir Archives des sciences physiques et naturelles de Genève, novembre 1898). M. Dufour a recherché dans quelles circonstances cette observation pourrait se renouveler. D'abord les Andes, seules par leur étendue et par leur direction, peuvent projeter sur la lune une ombre sensible. Car elles s'étendent générale- ment du nord au sud, c’est-à-dire dans la direction que peut prendre le grand cercle qui, sur la terre, sépare l'hémisphère éclairé par le soleil et Phémisphère sombre. En outre, cette chaine immense, longue de 126°, du Mont St-Elie au détroit de Magellan, est considérablement plus étendue que toutes les autres chaînes de montagnes du globe. Pour que l'ombre des Andes se projelte sur la lune, il faut que le grand cercle qui, sur la terre, sépare l’hémis- phère éclairé de l’hémisphère sombre, passe par ces mon- tagnes. Il est impossible d’avoir un grand cercle qui les com- prenne dans toute leur étendue. Mais elles peuvent se trou- ver sur deux grands cercles, lun comprenant les Andes de l'Amérique du Nord, du Mont St-Elie jusque dans le voisi- nage de Mexico; l’autre, les Andes de l'Amérique du Sud. Pour que les Andes de l'Amérique du Nord projettent leur ombre, il faudrait que l’éclipse ait lieu vers le solstice d'hiver et à minuit, heure de Greenwich. Et pour que l'ombre soit projetée par les Andes de l'Amérique du Sud, il faudrait que léclipse ait lieu en été à 9 h. 30 du soir, heure 1865 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. de Greenwich. L'époque la plus favorable serait celle où le soleil est à 10 ou 11° de déclinaison boréale, ce qui arrive vers le 19 avrilet vers le 24 août. M. J. Amann parle de l’application du calcul des probabili- tés à la variation organique. M. E. ReNevIER présente une étude géologique sur le Simplon, ainsi que les propositions de la commission inter- nationale de classification stratigraphique. M. Jean Bruges, professeur de géographie à l’Université de Fribourg, fait une communication sur l'irrigation en Egypte et montre comment les conditions géographiques influent sur la vie économique de ce pays. M. F.-A. Forez, dans la séance du 1% mars 1899, avait décrit comme caractère de l’adulte des Cygnes faux-albinos du Léman la coloration rose clair des pattes. Quelques ob- servateurs avaient cru voir dans cette couleur claire des pattes un caractère sexuel en l’atiribuant aux femelles, les mâles ayant des pattes noires. Pour élucider cette question, M. Forel a étudié les couples des cygnes domestiques du lac de Zurich, chez lesquels la variation faux-albinos n’a pas apparu où du moins n’est pas fréquente; il a pu s'assurer que chez le Cycnus olor, type, la coloration est la même, à savoir d’un noir presque pur, dans les deux sexes. La colo- ration rose clair de la peau des pattes n’est donc pas un caractère sexuel; elle est spéciale à la variété faux-albinos décrite par M. Forel. M. Henri Durour donne les quelques renseignements sui- vants sur le climat de Lausanne il y a 100 ans. Des observations méléorologiques régulières ont été faites de 1763 à 1772 à Lausanne, elles ont été publiées par le D" Verdeil en 1788, dans les « Mémoires de la Société des sciences physiques de Lausanne.» Ces mémoires forment trois volumes, parus de 1783 à 1790, ils contiennent tous les SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 187 travaux publiés par les membres de cette Société qui a dis- parn, mais qui peut être considérée à juste titre comme lan- cêtre de la Société vaudoise des sciences naturelles. D’après les observations météorologiques de 1763 à 1773, la température moyenne de Lausanne était de 953 C.; ces observations ont été faites avec un thermomètre à alcool de M. Réaumur, ce thermomètre était attaché hors d’une fenêtre, donnant au nord sur un jardin; il était lu quatre fois par jour, deux fois dans la matinée, deux fois dans l'après-midi. En prenant 10 ans d’observations faites à l’Asile des aveugles, de 1874-1883, on trouve une température moyenne de 96, La série de 1884-1893, déduite des observations du Champ-de-l'Air (à partir de 1887) donne en le ramenant à altitude de l’Asile des aveugles 9°4. Enfin la moyenne déduite de la comparaison des obser- valions de Lausanne et de Genève et établie en utilisant les 50 ans d'observations de Genève, 1826-1875, donne pour la température moyenne de Lausanne, à laltitude de 508 m., la valeur 9°34. — Les extrêmes signalés par M. Verdeil dans les 10 années 1763-1772 sont — 20° en 1768 et + 35° en 1764. M. W. Rorerr présente : 1° Un thermomètre Fastré (avec tabelle manuscrite), le dernier survivant de ceux qui furent présentés par M. Fréd. Burnier en 1853 (Bull. Soc. vaud. sc. nat.,t. IT, p. 248). Divisé en parties arbitraires, il donne la température, à un ou deux centièmes de degré près, de —10° à —+ 40° et a servi aux expériences faites par lui, avec MM. Ch. Dufour et Yersin, à la détermination de la température de quelques sources du Jura en 1853 et 1854. (Bull. Soc. vaud. sc. nat., t. IV, p. 226). M. Ch. Dufour, dans sa notice nécrologique sur M. Fréd. Burnier, ait à ce sujel : «I avait emplelté plusieurs thermomètres de prix et d’une grande précision ; il les prétait volontiers à ceux de ses amis qui voulaient les employer, heureux, disait-il, de 188 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE, voir utiliser son matériel scientifique. Plusieurs de ces ins- truments furent cassés dans des expériences de diverses na- tures; mais M. Burnier ne les regrettait pas; il répondait alors qu’il les avait achetés pour s’en servir, et il ajoutait quelquefois en riant: «Je m’en console facilement, cet instrument a fait comme Nelson, il a succombé au champ d'honneur. » Il serait intéressant, nous semble-t-il, de comparer cet appareil avec ceux qui servent actuellement à cette même recherche sur la température des sources du canton. 2° Un cadran solaire de poche, du X VIF: siècle, en laiton, construit par Meurand à Paris. Comme on peut le voir, il est tout pareil à l’instrument décrit dans le journal La Nature (47 semestre 1888, page 4) par M. Ch.-Ed. Guillaume. Le style mobile porte également un petit oiseau montrant la latitude de son bec, de 40 à 60°. — Un autre appareil en argent, beaucoup mieux soigné, appartient à M. Ed. Blane, à Marly-le-Grand, et a, de plus, été construit par Butterfeld. 3° Un planimètre d’Amsler, l'auteur bien connu de la théorie de la seconde coloration. On sait que la formule du planimètre, Amsler à été donnée, par la voie du calcul diffé- rentiel, par M. F. Burnier, dans la séance du 18 juin 1862. (Bull. Soc. vaud. sc. nat., t. VII, p. 330). 4° Une carte géologique du canton de Vaud et de Neuchà- tel, coloriée par Rodolphe Blanchet sur la carte de F. Weber au 4 : 200,000 avec légendes explicatives, et donnée à son neveu en novembre 1854. Elle servait peut-être d’illustra- tion à son travail sur le Terrain tertiaire vaudois (Bull. Soc. vaud. sc. nat., 1. IV, p. 85) ou à celui sur la Formation de la molasse (Bull. cité, t. V, p. 3), où l’on lit: « Le même membre (M. R. Blanchet) présente encore trois cartes destinées à figurer le mode de formation succes- sive des terrains miocènes dans le canton de Vaud. Chacune d'elles répond à l’une des périodes que l’auteur admet dans cette formation. » Nous laissons aux géologues à apprécier la valeur historique de ceite représentation. Enfin, 5° Une pierre de tonnerre donnée par le D' Chaus- son, à Gimel, ancien membre de la Sociélé, décédé cette SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 189 année, sur lequel je me propose de présenter plus tard une courte notice nécrologique pour le bulletin. La tradition veut qu'il tombe toujours deux pierres de tonnerre à la fois, l’une froide et l’autre chaude. Nicolas Lemery, l’instigateur du Volcan de Lemery, dit à ce sujet dans son Cours de chimie, imprimé à Lvon en 1715, à propos des ouragans qui s’élancent des entrailles de la terre : « On en ressent plus les effets dans les pais chauds que daas les lieux temperez, parce que la chaleur du soleil y pénétrant les terres avec plus de force, a plus de faculté à meltre en mouvement le souffre avec la mine de fer et à exciter la fermentation... Ces vents sulphurez impétueux montent jusques aux nuës et ils enlèvent souvent avec eux _des matières pierreuses et minérales, qui se mêlant et s’unis- sant par la chaleur qui vient du mouvement, forment ce qu’on appelle « pierres de tonnerre. » (P. 167.) Une pierre de tonnerre a déjà été présentée à la Société par le géologue Morlot, dans sa séance du 7 juin 1854 (Bull. Soc. vaud. sc. nal., t. VE, p. 6). Séance du à juillet H. Dufour. Diffusion des rayons Rüntgen. — P. Jaccard. Enveloppe cor- pusculaire des Ephedra. —— Le même. Stations nouvelles de plantes. — J. Dufour. Parasite des fleurs de vigne. — F.-A. Forel. Plancton du Léman. — Delessert-de Mollins. Course de vitesse. M. Henri Durour expose les résullats de ses recherches sur la diffusion des rayons de Rüntgen dans l’intérieur des corps. fl rappelle les expériences de MM. Sagnac el Hurmu- zescu sur la diffusion par réflexion à la surface de certains corps. La diffusion dans l’intérieur des corps se constate par le fait que des rayons X frappant par exemple un morceau de bois en forme de prisme droit à base carrée perpendiculaire- ment aux grandes faces du prisme, les extrémités du bloc de bois peuvent illuminer un écran fluorescent ou impression- ner une plaque sensible au travers de deax feuilles de papier. = F, VERT Se ACC ANRL ODA Le nt) ; ASS Er RE AU 51 à 2 Le 190 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. à Des résullats semblables sont obtenus au travers des blocs ; À de bois placés obliquement par rapport à la direction des ; rayons. Une diffusion intérieure prononcée a lieu dans la | paraffine solide ainsi que dans l'huile de vaseline, dans le ? pétrole, etc, en général dans les hydrocarbures; les liquides < aqueux absorbent très rapidement les radiations et diffusent à moins. Fa Les surfaces libres du corps qui diffusent les ravons X dans l’intérieur se comportent comme les faces des corps dépolis qui seraient éclairés depuis l’intérieur, c’est-à-dire qu’elles émettent des radiations dans toutes les directions, ces radiations pénètrent deux à trois couches de papier et agissent sur la plaque photographique sensible. (Voir aux mémoires). M. Paul Jaccaro. Rôle de l'enveloppe corpusculaire des Ephedra. L'auteur étudie le mode de désorganisation de l'enveloppe corpusculaire des Ephedra ainsi que le passage et l’accumulation de substances protéiques qui en résultent dans les archégones. La dissolution s’opère très probable- ment sous l'influence d’un ferment spécial, et le passage s’effectue par dialyse au travers des membranes cellulaires et de la paroi de larchégone qui reste reliée à l’enveloppe corpusculaire par de nombreux filaments protoplasmiques. Il n°v a jamais perforation de la membrane ainsi que S. Ikeno, de Tokio, la observé pour les Cycas. Le rôle de cette enve- loppe corpusculaire des Ephedra est tout à fait comparable à celui des antipodes et de l’assise épithéliale du sac embrvon- naire des composées dont Mlle M. Goldfuss vient de faire 4 l'étude. M. Jaccard signale sur le même sujet diverses observa- tions intéressantes faites sur les ovules de Ginkgo biloba. M. Jaccarp signale ensuite quelques stations nouvelles d'Orchis simia aux environs de Lausanne, ainsi qu’une station de l'Hemerocalis fulva. M. Jean Durour communique le résultat de ses observa- SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 491 tions sur un nouveau parasite des fleurs de vigne. 1 s’agit d’une petite larve, mesurant 1 à 2 millimèlres seulement, qui attaque les jeunes boutons ; ceux- ci prennent une colo- ration brune et se dessèchent plus ou moins rapidement. Le pistil devient d’un brun noir; les étamines se flétrissent ; tantôt la corolle tombe, tantôt la fleur reste fermée. En examinant des fleurs noires un peu avancées on ne trouve pas d'insectes. On voit assez souvent des moisissures sur l'ovaire et sur les étamines ; mais leur espèce varie: ce sont évidemment des saprophytes qui viennent là après coup et n’ont pas causé eux-mêmes laltération principale du pistil. D’ailleurs, les déformations et les taches de l'ovaire indiquent plutôt les dégâts d’un insecte. M. J. Dufour à trouvé finalement l’auteur du mal en exa- minant des fleurs au début de l'attaque, avant la chute du capuchon: les petites larves, d’abord blanches, punis jau- nâtres, rampent autour de l'ovaire; souvent il n’v en a qu’une seule par bouton; ailleurs deux ou trois, plus rare- ment quatre. Une fois sorties de la fleur, les larves sont tout juste visibles à l'œil nu; elles sont environ dix fois plus petites que les vers de la vigne (cochylis). Ces larves n’ont pas de pattes; leur corps est terminé par des crochets qui leur permettent de sauter d’une curieuse façon en s’archoutant d’un côté et en se détendant ensuite comme un ressort. D’après leurs caractères généraux, elles ont beaucoup d’analogie avec celles de la Cécidomye du blé, et des autres larves du même genre. Le parasite a été observé celte année surtout dans les vignes des environs de Lausanne. Les dégâts causés se bor- naient en général à la perte de quelques fleurs; toutefois on observait aussi, dans certaines vignes, des grappes fortement atteintes qui étaient presque entièrement détruites par les larves. M. F.-A. Forez analyse les résultats de 15 pêches de * plancton faites dans le Léman devant Morges en 1896 et 1897 avec le filet moyen d’Apstein. 1° I y a dans le Léman une variation saisonnière. La 192 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. quantité de plancton de la couche supérieure de 60 m. d’é- paisseur mesurée en centimètres cubes et rapportée au mèlre carré de la surface du lac a été : 23 avril 50 cm.’ par m? 31 août 27 cm.* par m.? 7 mai 104 ) 6 octobre 50 » 19 — 126 ) 14 novemb. 32 » 31 — 17 » 10 décemb. 36 » 13 juin 45 ) 21 février 18 » > Juillet 50 o 17 avril 68. » 13 — 18 ) 21 avril 27 ». 15 août 32 » La quantité de plancton varie comme 1 : 4 à 5. Comment celle énorme variation n’influence-t-elle pas la composition chimique de l’eau qui est presque constante (Cf. F.-A. Forel, Le Léman, IH, 610)? C’est que la quantité de matière orga- nique suspendue sous forme de plancton est très faible par rapport à celle qui est dissoute dans l’eau du lac. On peut calculer qu’il y a en moyenne par mètre carré de la surface L. du lac : : Matière organique dissoute 600 gr. par m.?. 4 Matière organique figurée (plancton) 0,3 gr. par m.? ; ë 2 Des pêches étagées montrent que le plus souvent la k. quantité de plancton est plus considérable dans les couches Fr supérieures que dans les couches sous-jacentes. à Les moyennes de la série de M. Forel sont en centimètres ‘ cubes par mêtre carré de la surface dans les couches supé- g rieures de : É 0—-10 m. 15,4 cm.5 par m.° n 10—20 m. 11,5 » À 20—30 in. 8,4 ) < 30—410 m. 7,0 » + 40—50 im. L,5 » a 50—60 m. SOS DE». y Il y a cependant d’assez grandes irrégularités dans cette stratification d’une pêche à l’autre, et souvent des inversions ; D, PORN A OL PRE PP LS OCR ET Es LS SUR A, Un le - bond : Is A, LAN ton tÉ PAS ere UE 2 le NE Tor QE pe AMEL EE NE A S ’ SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ VAUDOISE. 193 cela s'explique facilement par les émigrations journalières de quelques animaux spécialement des entomostracés. M. DELESSERT-DE MOoLLINS communique une observation d'histoire naturelle, qui se rattache de près aux questions sportives, puisqu'il s’agit d’un concours de vitesse exécuté par plusieurs champions, au nombre desquels figuraient trois quadrupèdes. Un riche amateur des Etats-Unis, désireux de constater quelle course peut fournir léléphant, avait fait préparer à cet effet une piste spéciale dans le parc de sa propriété. Cet intelligent animal, malgré sa lourde carrure et son massif balancement, vient cependant de sortir vainqueur de celte course assez curieuse, Cinq concurrents étaient donc en présence : un superbe éléphant de Birmanie, un chameau de race arabe, un cheval pur sang, un léger automobile der- nier modèle et un bicycliste plusieurs fois médaillé. Dans les deux épreuves qui ont eu lieu récemment à New- York, c’est l'éléphant qui est arrivé premier ; puis viennent, dans l’ordre 1le priorité, le bicycliste, l'automobile, le cheval el le chameau. M. Delessert ajoute que cet essai, qui peut encore se com- prendre sur un champ de courses plus ou moins limité, offrirait sans doute un résultat bien différent, si l'épreuve se soutenait pendant un certain nombre d'heures, et que cette expérience, rien moins que banale, mérite d’ailleurs confir- mation, ce que l'avenir nous apprendra peut-être. EE ARCHIVES, L. VIIL — Août 1899. l COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIÈTE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 6 juillet 1899. A.-M. Boubier. Pyrénoïdes. — Chodat. Noyaux vermiformes dans le sac embryonnaire des Lilium. — Amé Pictet. Une réaction des alcaloïdes, - Aré Pictet et Athanasescu. Sur la papavérine et la laudanine. — L. Per- rot. Cristanx des sels doubles. — J. Pidoux. Deux météores lumineux. — Ed. Sarasin. Travail de M. Folgheraiter sur les variations séculaires de l’inclinaison magnétique dans l'antiquité. M. le D" A.-M. Bousier présente une communication rela-- tive aux recherches qu’il a entreprises sur les pyrénoïdes. L'auteur a porté en premier lieu ses investigations sur la présence de la membrane pvrénoïdienne. La plupart des auteurs n’en font pas même mention et se bornent à constater que le pyrénoïde est composé d’un cristalloïde de nature protéique inclus dans le chromato- phore et entouré d’une enveloppe d’amidon. Deux auteurs seuls mentionnent l'existence d’une mem- brane plasmique extérieure à la gaine d’amidon : Pftzer en colorant des Spirogyres par la nigrosine a obtenu diverses réactions positives et de plus le résultat négatif suivant : la membrane plasmatique reste incolore. Cet auteur ne poussa pas son observation plus en avant. Hiéronymus en étudiant les pyrénoïdes de Dicranochæte reniformis, une Protococcacée d’eau douce, trouva que ces corps étaient formés du cristalloïde central et d’une enve- loppe homologue à la couche amyleuse des autres pyré- noïdes, mais non composée d’amidon. SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. 195 Entourant le tout, se trouve une fine membrane, pas tou- jours très visible, mais que l’on peut faire apparaître en dis- solvant la gaine par la potasse très diluée. Pour Hiéronymus cette membrane fait partie constitutive du réseau protoplasmique du chromatophore et par consé- quent n’est pas une dépendance du pyrénoïde. L'auteur combat cette manière de voir el, sans rien vou- loir préjuger sur l’origine de cette membrane, il pense dé- montrer qu’à l’état définitif du pyrénoïde, celle-ci fait bien partie intégrante de l’organite. Deux méthodes permetlent de mettre en évidence la membrane pyrénoïdienne : les méthodes de colorations et les réactions chimiques. Parmi les premières, la fuchsine acide laisse incolore la membrane d’enveloppe; le réactif genevois suivi de l’action du réactif de Millon colore en bleu la membrane, le chro- matophore et le cristalloïde. Un fait ressort de lemploi des procédés de colorations, l'extrême difficulté de colorer la membrane plasmique du pyrénoide, qui cependant se distingue parfois nettement par réfringence. des parties entourantes colorées diversement. Les procédés chimiques proprement dits donnent une preuve bien plus nette de la présence d’une membrane plasmique. Par lemploi successif d'alcool à 50°/,, d’alcool absolu puis d’acide chromique, les prrénoides montrent une paroi propre enfermant un cristalloïde central. Une solution concentrée de formaldéhyde à 40° sur ’algue vivante avec amidon gonfle énormément cet amidon. La membrane pyrénoïdienne est alors très visible. Mais les meilleurs résultats ont été donnés par la méthode suivante : en fixant l’algue par l'alcool absolu, puis par le réactif de Millon, le chromatophore disparaît presque Lotale- ment ou subsiste sous forme d’un faible nuage granuleux. Les pyrénoides ressortent très nettement avec leur mem- brane plasmique quelquefois distinctement à double contour. Si donc elle subsiste après la disparition du chromato- phore entourant, c’est qu’à l’état définitif du moins, elle lui s + F 2 AE ANRT -L) PR s ME s Du LU RER FO d— Lee AIRE POUR W NL Ri on Be PR Us È à en LE DER SES AA Er 7 Me. Li PAS 3 + 2e LME AE OU Ait En à tu " 196 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE est distincte et qu'elle se rattache bien réellement au pyré- noïde, dont elle forme une partie constitutive. 1 L'auteur a fait en second lieu des recherches sur une par- ticularité morphologique des pyrénoïdes de Spirogyres, par- ticularité qui a passé à peu près complètement inaperçue jusqu'ici. En observant l’algue vivante on voit, courant tout le long du chromatophore spiralé, une sorte de côte épaissie de celui-ci, Nægeli seul en a parlé en passant et l’a prise pour une ligne dorsale du chromatophore fortement accentuée. En se servant de la méthode du réactif de Millon indiquée plus haut, l’auteur est arrivé à mettre en lumière la struc- ture exacte de cette partie. On s'aperçoit tout d’abord que tous les pyrénoides sont sous la dépendance de ce cordon. A certains endroits on voit ce dernier se boursoufler très faiblement. Dans son intérieur apparaît une petite granulation qui n’est autre qu'un cristalloide pyrénoidien. Ce jeune cristalloïde grossit peu à peu tandis que les branches du cordon pyrénoïdien s’écartent et que se forme la membrane plasmique. La formation centrale du pyrénoïde par rapport au cordon est la règle générale, mais parfois le pyrénoide se produit par enflure latérale du cordon. Il résulte en conséquence de ce qui précède que chez les Spirogyres, les pyrénoïdes se forment à l'intérieur du cordon du chromatophore, par boursouflure de celui-ci. Les pyrénoïdes peuvent avoir, comme dans les autres algues du reste, une autre origine, c’est-à-dire qu'ils peuvent être le produit d’une division d’un pyrénoide mère. M. Caopar expose le résullat des recherches préliminaires de Nawaschin (Congr. russe scient. de Kieff), de Guignard (Acad. d. sc. avril 1899) et de Miss E. Sargent (Proc. of the roy. Soc. vol. 65, 163) concernant la présence de noyaux vermiformes (anthérozoïdes non ciliés) dans le sac embryonnaire des Lilium. Non seulement l’œuf est fécondé par le noyau vermiforme mâle, mais le noyau polaire supé- Fr “ a Vies pen F. AT + ee DRE Bt nn cl ME LT ALES ar EP RRNQE E T *ol ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 197 rieur s’unit également avec un second anthérozoïde. Ce n’est qu'après que les deux noyaux polaires s'unissent pour former le noyau secondaire du sac embryonnaire générateur de l’albumen. Les trois auteurs sont d’accord sur lessence même du phénomène. Il y aura donc lieu de réviser nos idées actuelles sur la valeur physiologique des éléments du sac embryon- paire. M. Chodat rappelle qu'il à déjà considéré précédem- ment, à propos d’un ‘travail fait dans son laboratoire, (A. Preda. Sur le sac embryonnaire des Narcisses), le noyau secondaire fusionné comme un second œuf et l’albumen comme une plante rudimentaire absorbée par la plantule normale. M. Amé Picrer présente quelques observations sur une réaction des alcaloïdes. Ayant remarqué que plusieurs repré- sentants de cette classe de corps se décomposent, lorsqu'on chauffe fortement leurs sels, en donnant des vapeurs qui colorent en rouge le bois de sapin humecté d'acide chlorhy- drique (réaction du pyrrol), il a chargé M. A. Rotschy d’exa- miner à ce point de vue toute une série de composés ba- siques divers. Le résultat de cette étude a été qu’un grand nombre de bases, naturelles ou artificielles, dont la molécule ne renferme pas le groupement pyrrolique, fournissent ce- pendant la réaction dite du pyrrol. Celle-ci ne peut donc en aucune façon être utilisée comme preuve de la nature pvr- rolique d’un composé. Dans une seconde communication, M. Picrer parle de re- cherches qu'il à faites avec M. B. ArHANAsEscu sur deux alcaloïdes de l’opium, la papavérine et la laudanine. Le prin- cipal résultat de ce travail a été d’établir la relation constitu- tionnelle qui existe entre ces deux bases. En effet, l’éther méthylique de la laudanine s’est trouvé être identique au produit de réduction du chlorométhylate de papavérine. M. F.-Louis Perrot remarque que la plupart des auteurs en préparant des sels doubles en vue de mesures cristallo- RATÉ ae sf gy hrr bas EME Del AA eee Le RE TT d\< tenez A Ci a On € MUR Pet re ARE TER (4 ne * & 2 ke, Lire 1 bre are Pre Las" La APE HA CL 4# : ARR CE RC 22 : pr EE f 198 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ; graphiques, ont cru devoir apporter des soins minutieux à la pesée des sels simples dans leurs proportions moléculaires exactes. Ces précautions se justifient par le fait que, dans certains cas, la présence d’un excêés d’un des sels simples dans la solution peut gêner, sinon la formation chimique, du moins la cristallisation du sel double. L'observation des proportions moléculaires dans la pesée des sels simples n’est cependant pas toujours indispensable pour l’obtention de bons cristaux. C’est en tout cas ce qu'ont montré à l’auteur des mesures d’angles et d’indices de ré- fraction faites comparativement sur des sulfates doubles à 6H,0 de la série magnésienne, préparés avec ou sans les proportions moléculaires et qui se trouvêrent donner des valeurs identiques. M. J. Pipoux a observé deux phénomènes rentrant dans la catégorie des météores lumineux. 1° Le 2 juin 1899, à 8 h. 40 m. du soir, de l'emplacement des thermomètres à Observatoire. C'était la fin du crépus- cule; le soleil s'était couché derrière le Jura à travers des bandes de status assez denses pour qu'il ait disparu avant d'atteindre la crête de la montagne de sorte que son coucher avait été prématuré. Le ciel, au couchant, présentait encore une teinte rouge foncé dans les échancrures de la mon- _tagne, entre le Reculet et le Crêt de la Neige, mais le reste du ciel était sombre et on voyait déjà Jupiter et Arcturus. Une colonne lumineuse se dessinait derrière le Jura et s'élevait verticalement jusqu’à 15 degrés sur l'horizon ; elle se détachait nettement brillante sur le ciel du couchant et se déplaçait insensiblement vers la droite en se rapprochant du Crêt de la Neige, A 8 h. 50 m. le phénomène diminuait d'intensité, disparaissait peu à peu et le ciel, à cet endroit, reprenail son aspect normal. Il est naturel de rattacher l'observation précédente au phénomène suivant: Le soleil, masqué par un groupe de nuages, Jette parfois de nombreux faisceaux lumineux qui sillonnent une grande partie du ciel; ils se dispersent en éventail, depuis la position occupée par le soleil jusqu’à ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 199 l'horizon. On entend dire alors que le soleil se baigne, qu’il tire de l’eau et que c’est un signe de pluie prochaine. Il s’agit donc de savoir si dans le cas qui nous occupe, le soleil se trouve bien sur le prolongement, au-dessous de l'horizon de la bande lumineuse verticale signalée plus haut. La posi- tion moyenne de ce faisceau a été trouvée de 42,4° à l’ouest du sommet de la Dôle et le volume V de la triangulation de la Suisse donne 350,8° pour l’azimut de la Dôle vue depuis l'Observatoire. [l en résulle pour lPazimut de celte colonne lumineuse 128,4° à parür du sud vers l’ouest. Or, avec un angle boraire de 8 h. 12,2 m. et une déclinaison boréale de 220145 on trouve pour l’azimut du soleil 128,9°, ce qui con- corde avec la valeur trouvée plus haut, dans les limites de l'observation. Pour une distance zénilale aussi forte, 94,4°, la réfraction contribue, à elle seule, à augmenter de 43° Pazi- mut vrai fourni par le calcul. 2° Le 4juir 1899, à 6 h. du soir, du Pare Revilliod à Varembé. Le ciel, à l’ouest, était parsemé de nuages reliés entre eux par des cirrus formant un voile assez prononcé. L’arc de grand cercle que je suppose partir de l'horizon, passer par le soleil pour finir au zénith était partagé en #4 parties sensiblement égales: au premier quart, à 20 ou 25 degrés d’élévation, se trouvait le soleil; au milieu, un arc coloré, soit un fragment du halo solaire ordinaire; au troi- sième quart, un nouvel anneau coloré, courbé en sens inverse du premier et ayant pour centre le zénith. Le halo ordinaire est très fréquent, mais ce deuxième halo, ayant pour centre un faux-soleil situé verticalement au- dessus du premier est assez rare pour être signalé. Le faux- soleil lui-même n’était pas visible, le ciel étant entièrement couvert au zénith ; de même les 2 halos n'étaient pas com- plets, ils ne formaient qu’un arc de 60 à 70 degrés, mais ils étaient l’un et l’autre très distincts, la couleur bleue domi- nant à l'extérieur et la couleur rouge à l'intérieur. Si lon calcule la hauteur du soleil sur l'horizon pour l'instant con- sidéré on trouve 21,6°; de plus la distance angulaire du halo au soleil est d'environ 23 degrés. Cela correspond assez bien à l'estimation d’un quadrant divisé en quatre parties égales. DS FOLGHERAITER, de l'Université de Rome, sur les variations séculaires de Tinclinaison magnétique dans l'antiquité. ERRATUM au numéro précédent. — Page 101, ligne 26, au lieu de : représenté par l'arbre tout entier de ses bourgeons adventifs, lisez : représenté par l'arbre tout entier à l'exclusion de ses Ve bourgeons adventifs. 1 Voir Archives, juillet 1899, p. 5. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE HUMMER) TM IS" 0:09 Le 1er, fort vent de 1 h. à 9 h. du soir ; pluie à 4 h. et depuis 9 h. du soir. 2, pluie dans la nuit, de 6 h. 30 m. à 11 h. 30 m. du matin et à 5 h. 30 m. du soir ; très fort vent le.:matin jusqu'à 4 h. du soir, 3, pluie dans la nuit et à 7 h. du matin; fort vent à 10 h. du matin. #4, pluie dans la nuit et de 9 h. 30 m. à {1 h. 30 m. du matin; fort vent de | h. à 4 h. du soir. 6, forte bise de 1 h. à 4 h. du -oir. 7, rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir. 8, rosée le matin. 9, forte rosée le matin; orage le long du Jura de midi 40 m. à 2 h. 15 m. ; éclairs à l’est à 9 h. du soir; légère pluie à 2 h. du soir. 10, trés forte rosée le matin; orage le long du Jura de 1 h. à 2 h. 30 m du soir; forte averse à 2 h. 30 m. du soir. 11, très forte rosée le matin; orage au NW. sur le Jura à 4 h. du soir ; léger halo solaire à 5 h. 40 m. du soir. 2, forte rosée le matin; pluie depuis 4 h. 50 m. du soir; orageux depuis 4 h. du soir. 13. pluie dans la nuit et à 4 h. du soir. 15, très forte rosée le matin. 16, forte rosée le matin. 47, forte rosée le matin. 18, légère pluie à midi 30 m. et à # h. du soir et orage au NW. 19, très forte rosée le matin ; superbe bolide bleu se dirigeant du pôle vers l’ouest à 8 h.25 m. du soir. forte rosée le matin. rosée le matin; uperbe bolide bleu se dirigeant de NW. à W. à 9 h.11 m. du soir. forte rosée le matin; très fort orage et tempête depuis 9 h. 40 m. du soir. légère pluie dans la nuit et depuis 10 h. du soir ; fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du soir. 24, pluie dans la nu t, à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir ; orage à l’W. de 9 h. à 9 h. 30 m. du matin. t{ =] t{ 1 SRE 2 © ” 25, pluie dans la nuit; légère averse à 3 h. 20 m. du soir; arc-en ciel à 5 h.30 m. _ 26, forte rosée le matin; bolide se dirigeant du sud ou nord sur Cologny à 8 h. 45 m. du soir. 27, très forte rosée et léger brouillard bas le matin. 28, forte rosée le matin : forte bise à 9 h. du soir. 29, forte rosée le matin; forte bise à 10 h. du rnatin. 30, très forte rosée le matin. 31, rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir. ARCHIVES, t. VII — Août 1899. 15 ah N + hé. Dr UE PR LAS EN ES Re MEORT ML” 202 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. ne nuit nt 790.97 :! Le Lei AA Léo MS 726 17 BAAIA h: soir... 55 cd 726,40 2 à 10 h. matin ..... se 2e TA TIERL DD Uh:Cmatin 7, 2-2206 732,47 5'à 3 hat 2000 731.76 AAA) he soir: ee 727,19 19° à: 6 h. son LR 724,00 Ramin 0 520 731,56 45 à° ht soir. 0700 . 730,14 OPA matin 255587 728,07 19. à. 7. h.soir: 27/2520 725,43 2Ata2 9 matin 12 LU 730.09 21,5à:, 6'h:601ir7-27806 - 128,21 PR a MAN SDIT 2 Panne 728,25 234; 6:h."S0W:.. ee 724,73 96 à 9h. matin.......... 734,90 26 à: 6 b. soir: 0 732,33 O8 ALU h Sbir et ONE 731,51 99 à 6 h. soir... 20 729,49 RSA h dire 7.2 733,60 914 minnit.. 20 TETE 732,08 Résullats des observalions pluviométriques faites dans le canton de Genève. CÉLIGNY | Obserr, MM Ch, Pesson | P, Total... SATIGNY | | ATHENAZ | COMPESERES| | Pelletier ! J.-J. Decor | Pellegrin | | | mm min | mm 80.0 | 83.0 | | | | Durée totale de l’insolation à Jussy : 2492h 10m (l IH COLOGNY | JUS OBSERVAT. || p Gautier | M. Biebeli | | | | | | mm | nm | rm | 94.4 | 94.9 | 1250 RS RS D amis dermabte st ématr + CET ERA PT PT Pee BS'LGY 9L'O— FELT 670 989 6 + OL 960 -— GS'8T+ LOT + 66 66L sm OSEO + LOS 0er S00 EL [FaNN ||" | 068 06 |S +980 [6e | 6Q1-E IGL'T | 108 |09'EEZ | 90'GEL | 90 € + |86'CL| TE OBET | IFer eL'olse |F'anNNl "|" "" | OS |OLS | FI — | 699 1096 | 661 1960 | 82'67-+ | SG'TEL | G9'0EL | 66 € + |ETTEZ | 0€ O'SEIGY + | 861 QUES 0186 |F'aNN|""|:"".| 068 LOS | FE — | 899 |L'Uc+ | O'ET-E LEGO | LO'6T-+ |6S TEL | 61662 | 86 + |GL'OEL | 68 JLEFIEO + | 0'67L'6 |SCOÏSS |F ANN| |" | OMS |OLS | Lu + |06L | Ce+ | SG SCT | 68 06 |ISTEL LL'66L | 10€ + 06 0EL | 86 GEI —| SÉTOFTETONOS LE IN‘) | 068 |08% | 9 + | 380 1026 | SET SCT +] 66 06+ | FI'É£EL | ES O6 | LT'Y + |H0'GEL | LG GUETILE | SSI SON 0801018 F CN: | 088 [OnS | 19 + | 662 |OGe+ | L'ért- |LSO —]| TEST 0 SEL | ECC L | FAC + | LT'CEL | 96 GOCI0G — | S'ETG |8O01GY | “Ne 17% | 06 1068 | SET | FES | 66 | S'AIH GET — GEL |ENREL Mo SEL | EST + 89062 | GG L'OEFIFS — VOILE 860109 |F'ASSITT 746) 086 086 | EG | TES | Ge | LUF GBT —)HO0'LT-E |GT'8GL | LG '06L | 860 — 198081 | 16 O'LGF| * "Le |G'O|SOr (8 MSSIS 19% | 006 08€ | 2% —| 069 686 | OCT 20 + c6'ec+ |GT'6CL EL'UCL | GO — |LT'LEL | EG e6CI| TE LL 816 FIV 890 176 meafre|ttt | 008 |ORE | 19 — | 919 | SRE | 607 LENS +) EME |OL'GGL | 9E'OGL | TH'O ++ GT'RGL | GG OC LE 9'T6 L'EV|ETO|CE aeal--|::" | 088 109€ | LE — | 099 |OTEH | SLI |GL'U +) VOS |GO'OEL 27 881 | GOT + | TE'GEL | F6 GLS + | FI 86 |SE0VY “agallre|""t || 066 | 0% | TE — | 999 | 766 | EI 1066 +] 6016 |ST'OGL | 28982 | OS O — |SL'LEZ | 06 ÉPGQUIRRE È C'T6 61600 !8% |FANN|:-|""" | 066 |OLE | Ge — | 909 | Sat | 8er 870 | 9661 | LORS En'GeL 680 — 28081) 61 LL 86 + | 0'TGIFS |0S'O|S'E “male. |eo | OM OU | 6 VI | Ce | TT 600 | 6881 |0G 8GL | ST'LEL | 060 — AS LEL | ST (GGGHIOT + | L'ENSVHIETOÏSS Fr ‘Nl':1""" | 066 O1 | ET + | 169 | SGH | OUI 1280 +] GL'6I + | TL'6GL | #T'96L 00 + |LL'LGL | LV OST: |" |STNSO!SS | “Nl:|""" | 096 069 | 97 Æ | 469 | Ve | CI LE | OF'OG+- | GT TEL | 09'66Z | 9 de LG OL 91 PCGTIST + | SES T0 OS [7 ‘Nl:|""" | 016 088 | OL + | 6% | Ge | CUT 1060 + FL'61+ |OS'TEZ GTOEL LG'E + |96'0€1 | ST (62e 10 —| 8482 |0COÏS6 |F'anNl' "|" | 068 066 | 26 + | 0O0L | E6ST | O'LI GRO +) SE'GI SC IEL 66 8GL | LE + HO'0EZ | YF (Beer € 0 — | 9'LT6'E 060186 | 'ANN Ie GT | 0L6 | 06€ | FEI | 16L | 6 + | GOT TE + L0'61+ 109682 | 89962 | FFO — (US LGL | ET &'T6 1) 00 8211196 |LCOÏ0S [IT ‘No |8'66 | 086 O9 | %6 + | 422 | T'Oc- | JGTE 00 + 061 |61'2EL 0061 6 FT — |1006L | GP 1861 0'0 L'LIIFTT0G O0! % | ‘Nl'-|""" | 06 O0 | 46 + | COL TRE | TT 1660 —| IL'LTH |G'66L 66 96 | 8FO + |SL'LEL | FT LT 50 — | S'LH66 ISEOILE | ‘Nr 160 | 006 :00$ | LE + | GEL | G'U6+ | LT OST —| 19 LI 0 GEL 99'862 | V9T + |6T'6€L | OT 0er": | "188 SONGS |r :Nl'-|""" | 088 006 | Er + | Gez De VE ISTT SNL |N6 68 L 0G'86L | OL'T + 96 661 6 GCGIIS ET — | 207116 |EFOÏSG | °Nl':|""" | OL8 OIS | LE + | O6 |6'EG+ | L'EY |C90 — | V6'LEH | LEVEL | O0'6EL | 8e + 9E'OEL 8 (S'GF98 —| S'TC'S |6TO0 SO [7 ANN |" | OL8 OS | 61 + | 969 | S'OS+- en (GT —| STYLE | 6962 | 9506 | LUE + |86'0€L | L L'UGV 8% — CG |eL'01SO0r |F ann | "|" | SL |O8G | SE — | 199 |TOG—+ | C'EI |L0R —| 67 ON ICTEL |QS'OEL | LSE |JE TEL | 9 GIGHIEL — 4 SOLS | "Nl''|""" | OS | 089 | 0% + | SEL, | WT | 9H 88 E —| LEE | D GEL OL'TEL | 0 + FVSEL | S | _ ÉLGRIOS — | GelLE 860 €8 |T'MSSE |LT | 006 |00$ | LT + | 604 | V6 | 601 190 —| BS'ETH || TO'GEL | FL'66L | 806 + |SS'OEL | % | GG LG — | TYF9% |GO!L8 |T'Mss)9 |60 | O6 | 096 | RE + | Tec | 081 | G6 + |OL'S — | 79 IH BL'6EL RE 9GL 6L0 + 06 86L € | MAD ee" |" 19€ 6601967 a asser SCT 086 | 006 118 + 822 |OGI+ | 66 + |8e% —| 90H ON SL |OEGEL SG — ATESL | 8 | FOGF 00 COTE OUT 801 G'AMsse |8% | 088 00 | Ge + | UTL | 906 | OT 18'G SR 6 68L | LVUEL V0 — e LéL | V U Ü sus PET era °tütu (L ü “ we “Haye "au "1 Lo 1 ! 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HE 13.21 + 12,26 %œ Oo» + 1373 + 1230 3e » + 17,48 + 15,68 Mois + 195,54 + 14,20 + 16,65 + 19,53 + 22,08 + 22,60 + 20,27 + 17:53 Fraction de saturation en millièmes. Le décade 826 81 80% 673 d79 D68 659 774 - ere, 38/L 901 795 647 D40 D23 622 797 3° » : 809 859 795 662 270 481 660 765 Mois 839 870 798 661 204 D23 647 7178 Insolation. (Chemin Eaude Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min, max. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de ee mètre. 0 o 0 h. kil. p. h. cm dre déc. +1120 + 20,70 + 1390 0.70 00,89 8:27 26.8 123.81 2e op» +A1420 +2553 + 192$ 036 99,00 5,39 39,2 124,47 3 » Lo 7& + 26,43 de 18,42 0,41 100,00 6,10 29 4 133,81 dé 413, w2 + 24,29 D 47. 33 0,49 254,89 6,56 91,4 12758 Dans ce mois l’air a été calme 27,4 fois sur 400. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,30 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 6°,2 W. et sou jutensité est égale à 28,7 sur 400. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE MOIS DE JUILLET 1899 pluie à 4 h. et à 7 h. du soir. pluie à 7 h. du matin; neige de 10 h. du matin à 7 h. du soir; fort vent à 10 h. du matin; brouillard à 10 h. du soir. brouillard à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. brouillard de 4 h. à 7 h. du soir. brouillard jusqu’à 10°h. du matin et depuis 4 h. du soir. brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis # h. du soir. 7, brouillard jusqu’à 10 h. du matin, à 4 h. et à 10 h. du soir; pluie à 7 h. du soir, brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin et à 7 h. du soir. brouillard depuis 4 h. du soir. brouillard depuis 4 h. du soir. Dégel complet du lac. pluie dans la nuit. , brouillard depuis 1 h. du soir. brouillard le matin jusqu’à 4 h, du soir. brouillard à 10 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. brouillard depuis 7 h. du soir. 206 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM MÉRRMRQIQUIEE REA EE TRE 566,00 Hal ih: soir 2:52. 570,60 PTE VINS CTP APE 269,50 TROP IN OO TRE FPS 571,92 20 MAMAN SOINS 2 eee 569,30 DA AMD MALMN EEE ere 273.90 DA MINUTE ab seen 568,50 RAM h.-s0E 5.3, d73,80 OPA AMEN SOL MR ere. 271,90 AMOR SOIN: en en. 074,74 2àa 10h 8à 6h BB à Lh 15 à 5h 48 à 4h 22à 10h 2% à 10h 27 à 7h 28 à 7h Ja. 4h MINIMUM. matin}. CFE ER8E 569,15 -"inatin, ACTES 569,50 . Matin es 568,00 matin : LCR 571,10 matin: 97%2174 567,90 Soir”. . 22 573,11 matin +271 266,71 soir «RÉEL 572,94 matins . 270200 570.94 miatin:, : LCR 573,20 EURE €00 + RI9 + ET + 1R69€ Sin | G£'0 IRL ANA EEE A raie er OT Per CO A GS ET SO OT YL'YLS | OGELS | 60 + | 96ELS | FE | | OO | T “HN | | CEE Get | 09 + | 3l'E mA OA one | A GLS | OQN'TLS | 176 + | LC 'eLS | 0€ | | 650 | T LIN RU 2 1e k L'YER | C9 Lee | E06 + O6 TLS GO'TLE | 676 + | TE'TLE | 66 | | SO |T UN | ; j FR Yi | SL | 866 + | 806 + | OT'ELS | Y6'02S | 914 + | O9'TLS | 86 | | 660 | } “IN | Le: MO CET | 69 Sie M LA ie Em eLG V6 CLS | LEY + | OC'ELS | LE | 800 | T NC UNE ET) AE DAT AL SE MELE EU CO OA EO LE FOR CLS OBS | 20 + 88'6LS | 9% | L9'0 | T IN AE Ref SAT 0 M ONBTE | 9% ++ | 96 — | £TE + | OG'YLE O0'L9E | 900 GE'69€ | GG | 080 |} "UN RU fe à ire GET | 66 + | SEE — | 00% + l'OS SOC | FL'900 | 19 — | 97208 | 53 | 690 | F ‘MS Terre °° GET Leg + | SLT + | F8 + |'OSCZS | 06890 | SU'a + | CLEO | ce ©y0 | MS | SO AIRGNS PA DE EE SU AN ASE 86€ O6'ELS | FF'ELS | LA + | 87'6LG | ce | | 400 |} "AN Peer nee |A PAS ee Pr 109 + | OE'GF+ | OL'ELS | OV'GLL | HET L | TOCLE | F6 | 0CO |T MS | gr FA AA PC co em OT+ | OSGLS | OS 69€ | 66 + | 68'OLS | O6 | £0'0 | } AN ; AR: A à PRE | SE + | 866 + | 198 + | 0£'600 | 0x 898 | STO + | 6L'89€ I 6F | LEO | T NA ER Ce 2 Se Si ot 66 + 9€ Æ LATE = | £08 Æ | 09690 | 06290 | 270 — | 67806 | 8r | 660 |} HN Re ESS ot DOTE | $% Æ | 960 — | 19 + | OO'IZS | 07898 | SL‘O LL | 1C'690 | LT | 610 | f aN | ; d Me CRT TE Met AOL CE | PDG GE 0 02Q RTL EE Le Por re | 9 | SO | F ‘Aix | ja, 2 tt GIE | Ê9 | LOT Æ | 802 + | GO TES | OFTLS | 60€ + | 09'FZQ | gr 1= 670 |} “IN | NÉ tt LS + | VE + | 900 — | 109 + | OSTLS | OK69S | EST + | 6G'OLS | FT | R 1 090!Fr ‘Ms LE D | TOI | S% + | 670 + | 9 + | 0C'696 | 00'898 | ST'O + | 8C'808 | EF | 860 | F ‘MS à D à Doi | c'e + | 64% + | 9S0 — | EE + | OS'69€ | 06896 | 070 + | 6L'89€ | 67 | LEO | F ‘MS ro Se tn NTI: 66 € | 80 —| 096 + | 0L'69S | 97 69€ | FO'T + | 96696 || FF | 810 |} ‘AN ; 1 à GO | T6 + | 060 — | OLS + | 0669 | 06 89€ | OST E | TS'69€ | OF (Le L “AN es Et | O'GIE | T6 + | 650 — | ETS + | OT'OLS | (709$ | ET + | 0L'60 | 6 | | 60 | F7 ‘HN L : eo LS te | 070 — | 07S | OS'OLE | 0S'69S | GL'T + | CO'OLS | 8 | 880 | FT ‘IN a te F9 +166 + | 696 — | 90€ + | (9'0LS | 0G'696 | A9T + | 869€ | L | &60 | F ‘AN | AA "EH UT + | 606 — | 896 + | O0'OLS | OF 69 | LSr + | 07696 | 9 :€60 |} AIN TE SN MN rs | 6% +, QE — | 60% — | OT + | 08690 | 06 898 | 00'T + | 20'698 | GO | 7 "AN a ut NL VE — | 68% — | SL'O + | 06 890 | 07996 | 060 — | ET'LIS | % | OLO |} ‘aN Len ohne Eee | L'E + | 86 — | 679 — | 060 — | 890 | OLA | EL'E — | 61 TO 1 El _ O0T .IUA AR 0° AL u‘e | 8% + | &6 — | 909 — | 090 — | 009986 | ST'ENS | 68% — | F0‘ | à J €LO | F ‘Ms tu 8°c es D GEL + VE — | ST — | SCC + | 06996 | 00906 | ST — | FE 90 | F | LU tu ‘u9 “ (0 es di ü | u “UT }jiU RCHTTEUL TEL) “un | | à k 2e à re = Sozeq loudeuSoueq| “reunou |-souneu #el .5 | LS |. *SaInau, reel 931ou ‘n[osqe ‘H1OSqE AE PRE UT s d ne gAJ9sq0| Ju R fe ‘£ LE JUvuTUOp QAQUON Te UE WNUIXER | WNUIUTN Le DER suéion NUTREN A DA AI RU | L. ZE 1U8A “a81au no amd 4 aanye1g due JL "wWoJEg | a + eh NRA D 208 MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — JUILLET 1899. Baromètre. {h.m. &h. m. Th.m. 10h. m. 4°h::8: &h.s. Th.s. 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm re décade... 567,90 567,42 567,43 567,52 567,92 567,92 568,06 568,40 % » .…. 569,84 569,37 369,46 569,62 569,83 569,74 569,88 570,13 3e. » ... 571,85 571,35 571,49 571,66 571,83 571,91 572,05 572,12 Mois ..... 569,93 569,45 569,52 569,67 569,92 569,93 570,06 570,2 Températnre. Th. m. 10 h. m. 1h.s. #h.s. Tihers 10h.s. 0 0 0 0 0 0 l'edécade. .. + 4,9 + 3,69 + 5,48 + 4,10 “+ 2,55 + 1,51 DD. HO . + 7,46 + 9,16 + 9,01 —+- 7,23 06,20 DC 07,85 40,6% + 44,30, + 40,51 + 8,36 FI Mois ..... sean 417,37 + 8,73 : +7,96 COMME Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. ° o mm cm Are décade... + 0,16 + 6,78 0,66 35,8 5,0 DU. + 4:38 + 11,73 0,39 ne EU RP Un SR 0 | 13 17 0,39 8,8 Mois 572. + 3,45 + 10,65 1,48 44,6 5,0 Dans ce mois, l’air a été calme (,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 2,67 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 45,7 sur 100. S y Vi COMPARAISON ENTRE PA LUMIERE DU SOLEIL ET CELLE DE QUELQUES ÉTOILES PAR Ch. DUFOUR Professeur à Morges. En général, les observations astronomiques se font avec une remarquable précision. Cependant, il est un genre d'observations pour lesquelles, dans l’état actuel de la science, cette précision fait absolument défaut. Ce sont les observations photométriques. Toutes les mé- thodes employées donnent des résultats plus ou moins approximatifs, surtout quand les luminaires que l’on considère sont d’un éclat très inégal. On le voit bien quand on compare les chiffres donnés dans les différents ouvrages d’Astronomie pour la lumière relative des étoiles. Et la difficulté est encore augmentée quand on doit comparer des lumières de couleurs différentes. Aussi, dans les résultats que je vais indiquer, n’ai-je pas la prétention de donner des résultats d’une exacti- tude absolue. Je ne puis les présenter que comme des ARCHIVES, t. VIIL — Septembre 1899. 16 210 COMPARAISON ENTRE LA LUMIÈRE DU SOLEIL résultats approchés; ce qui, dans tous les cas, vaut mieux qu'une appréciation faite au hasard, sans être appuyée par aucune observation sérieuse. Je puis bien parler de comparaisons faites sur des luminaires d’éclat différent, puisque je me propose de comparer le Soleil, le plus brillant de tous, avec les étoiles fixes. Ici, toute comparaison directe est impossible. Hi faut prendre des intermédiaires. Voici ceux que j'ai trouvé les plus avantageux : La pleine lune. Un bec de gaz, tels que ceux que l’on allume sur les quais de Morges. Les étoiles, spécialement les étoiles de première grandeur. D'abord, pour la comparaison entre la lumière du Soleil et celle de la pleine Lune, Je n’ai pas fait d’obser- vations directes, je me suis servi des chiffres générale- ment indiqués. Autrefois, on disait que la lumière du Soleil était 300,000 fois plus grande que celle de la pleine Lune; plus tard, on a dit 500,000 fois, puis 800,000 fois. L'écart de ces chiffres montre combien ces observations sont difficiles et incertaines. Arrêtons- nous au premier, celui de 300,000 fois, qui, à première vue, me paraissait énorme. Cependant J'ai pu m'assurer qu'il n’était pas très inexact, moins inexact que ce que l’on pourrait supposer au premier abord. Voici ce qui m’a engagé à le reconnaitre. Quand j'habitais Orbe, j'utilisais souvent un micros- cope solaire, qui me donnait des images très claires et très visibles sur une des parois de ma chambre. Un soir, j'eus l’idée de le faire marcher avec la Lune, alors dans ET CELLE DE QUELQUES ÉTOILES. 211 son plein. Sur la paroi habituelle, toute image était alors invisible. Et c’est seulement quand l'écran fut à peu près 500 fois plus rapproché, que je pus obtenir une image, en apparence aussi claire, que celle que le Soleil me donnait sur la paroi que Jj'utilisais pendant le jour. Je fais toutes mes réserves quant à la quantité de lumière qui a pu être retenue par les verres du micros- cope, et pour la difficulté de reconnaître l’égalité d’éclai- rement de deux images que l’on ne voit pas en même temps; mais, en somme, j'ai pu juger par cette expé- rience que le chiffre de 300,000 fois n’était pas si mauvais. Puis j'ai comparé la lumière de la pleine Lune avec celle d’un bec de gaz qui brülait 460 litres de gaz par heure. Ceci était plus facile, parce que l’on pouvait assez bien se rapprocher ou s'éloigner du bec de gaz, jusqu’à ce que l'ombre produite par la Lune et celle produite par le bec de gaz fussent de même intensité. Mais ici se présentait une autre difficulté. D'abord, la hauteur de la Lune au-dessus de l’horizon avait une influence assez grande. Ensuite, la Lune à la même hauteur et âgée d'un même nombre de jours, ne don- nait pas toujours la même lumière, ce qui était dû sans doute au fait que le ciel n’était pas toujours également serein. Pour ceci, j'ai pris les chiffres obtenus quand la Lune était à la plus grande hauteur au-dessus de l’ho- rizon et qu'elle paraissait donner le maximum d'éclat. J'ai trouvé alors que sa lumiëre était la même que celle d’un bec de gaz dont on était éloigné de 6 mètres. Puis je me suis éloigné du bec de gaz jusqu’à ce que son éclat fût comparable à celui d’une étoile de gran- deur déterminée. Ce qui était le plus commode pour 212 COMPARAISON ENTRE LA LUMIÈRE DU SOLEIL cette recherche, c'était de profiter de la saison où un bateau à vapeur arrivait à Morges pendant la nuit en suivant la côte suisse. À mesure que l’on approchait, les becs de gaz paraissaient plus brillants et l’on pou- vait assez bien saisir le moment ou ils avaient le même éclat que telle ou telle étoile. D’après la position du bateau le long de la côte, il était facile alors de connaître sa distance au bec de gaz. Ainsi, le 1 1 septembre 1890, quand on était à 2000 mêtres du bec de gaz, son éclat était pareil à celui d’Arcturus élevé alors de 19°40° au-dessus de lhorizon. Ces observations, renouvelées plusieurs fois, n’ont sans doute pas donné des résultats identiques ; il y avait à compter avec les erreurs d'observation, avec les dif- férences de hauteur de l'étoile au-dessus de l’horizon, et sans doute aussi avec des variations dans la transpa- rence de l'air. Mais, en somme, les différences n'étaient pas grandes et ne dépaissaient pas ce à quoi on ponvait s'attendre dans des recherches de ce genre. Quand l'étoile Arcturus était de 15 à 20° au-dessus de l’horizon, je pouvais compter qu’en moyenne il fallait être à 2000 mètres d’un des becs de gaz qui brülaient sur le quai de Morges pour que son éclat fût pareil à celui de l’étoile. C’est dire qu'il fallait être à une dis- tance 333 ! fois plus grande que celle qui donnait pour le bec de gaz un éelat égal à celui de la pleine Lune. Donc, la lumière de l’étoile était (333 :)" fois ou 110,000 fois plus faible que celle de la Lune. Donc, le rapport de sa lumière à celle du Soleil serait exprimé par 110,000 X 300,000 = 33,000 X 10°. Ainsi, la lumière d’Arcturus serait 33 milliards de fois plus faible que celle du Soleil. ET CELLE DE QUELQUES ÉTOILES. 243 J'ai vu autrefois dans un ouvrage d’Astronomie que la lumière d’Arcturus était 30 millions de fois plus faible que celle du Soleil; cela était indiqué sans preuves et sans observations à l'appui. 1l m’est impossible de re- trouver l’ouvrage où j'ai vu ce chiffre, maisil est certain qu’il est beaucoup trop faible. Je ne veux pas affirmer que le chiffre cité plus haut soit parfaitement juste ; j'ai indiqué moi-même les différentes causes d’erreur avec lesquelles il faut compter, mais il n’est assurément pas mille fois trop grand. Pour qu'il soit mille fois trop grand, il faudrait qu'Arcturus soit aussi brillant qu'un bec de gaz dont on est distant de 60 mêtres ; il est cer- tain qu'il n’en est pas ainsi. D'ailleurs, ce chiffre de 33 milliards auquel je suis arrivé peut être, pour ainsi dire, retrouvé d’une autre maniére. Un soir, pendant que Herschell observait Arcturus, le brouillard se forma peu à peu, léclat de l'étoile diminua; ces rayons brillants qui paraissent émerger des étoiles disparurent et Arcturus avait l'aspect d’un point lumineux. Alors Herschell, qui s’y entendait, apprécia le diamètre du disque à un centième de se- conde; puis le brouillard devenant plus intense, l'étoile devint invisible. Si cette étoile avait alors un diamètre apparent de un centième de seconde, ce serait 192,000 fois moins que notre Soleil, et si, à surface égale, son éclat est le même, cet éclat devrait être 36864 millions de fois plus faible. C’est un chiffre qui ne s’écarte pas beaucoup de celui que j'ai trouvé plus haut. Arago (Astronomie populaire, vol. I, p. 365) dit qu'Herschell a donné à Arcturus 0”,2 de diamêtre, et 21% COMPARAISON ENTRE LA LUMIÈRE DU SOLEIL Wega 0”,36, ce qui impliquerait pour ces étoiles des dimensions gigantesques. Si une étoile, en réalité grande et brillante comme notre Soleil, était à une distance telle qu’elle parût avoir 0”,2 de diamètre, elle parai- trait 92,160,000 fois moins lumineuse que le Soleil. Or, la lumière d’Arcturus est certainement beaucoup plus faible. D'ailleurs, dans le même volume, à la page 371, Arago dit que le diamètre angulaire de l’étoile la plus brillante est inférieur à 0”,02. En outre, si une des étoiles occultées par la Lune avait un diamètre ap- parent de 0”,1, la disparition de l'étoile ue serait pas instantanée, elle durerait un temps appréciable. Par la position des étoiles à la saison où je faisais ces recherches, c’est Arcturus que j'ai le plus souvent ob- servé. Cependant, voici les résultats auxquels je suis arrivé pour d’autres étoiles : À 4000 mètres, un bec de gaz donnait la même lumière qu'Antarès, il est vrai seulement alors à une hauteur de 7°,40' au-dessus de l’horizon. Cela donnerait pour Antarès quatre fois moins de lumière qu’Arcturus, ou 132 milliards de fois moins que le Soleil. A 2400 mètres, ces becs avaient le même éclat qu'Altair à une hauteur de 51°50. Cette étoile avait donc un éclat 1 ; fois moins grand qu’Arc- turus où 48 milliards de fois plus faible que celui du Soleil. Wega avait une lumière sensiblement pareille à celle d’Arcturus. Mais pour les étoiles de deuxième grandeur, par exemple pour celle de la Grande Ourse, il fallait s'éloigner de nouveau de 3800 à 4000 mètres, ce qui donnait pour ces étoiles un éclat 3 £ à 4 fois plus faible que celui d’Arcturus ou de Wega et 120 milliards de fois plus faible que celui du Soleil. La parallaxe des étoiles est un peu incertaine. Ce- ET CELLE DE QUELQUES ÉTOILES. 2145 pendant, il parait bien que la distance de Wega et d’Arcturus est plus de un million de fois plus grande que celle du Soleil. En nous arrêtant à ce chiffre, on trouvera que si un de ces astres avait une lumiére presque égale à celle du Soleil, elle nous paraitrait 10'° fois plus faible. Or, nous avons vu que leur lumière est certainement plus forte que cela. On peut en conclure que ce sont des luminaires plus grands ou du moins plus brillants que notre Soleil. Si l’une de ces étoiles avait une lumière propre égale à celle du Soleil et en comptant sa distance égale seulement à un million de rayons de l’orbite terrestre, sa lumière serait 3,300 ,000 fois plus faible que celle de la pleine Lune. Donc, en comparant cette lumière à celle d’un des becs de gaz dont j'ai parlé plus haut, on voit qu’elle lui serait égale seulement quand on serait éloigné à plus de 10 kilo- mètres. Or, il n’en est pas ainsi. Donc, ces étoiles sont certainement plus brillantes. Et cela est encore plus vrai si la distance de ces étoiles excède un million de rayons de l’orbite terrestre, ce qui paraît assez probable d’après les mesures de pa- rallaxe les plus récentes. Pour que la comparaison de la lumière d’une étoile avec celle d’un bec de gaz puisse se faire dans de bonnes conditions, il importe que ces luminaires soient à peu près dans la même direction. Ainsi, il ne faudrait pas que l’un soit à l’est de l’ob- servateur, tandis que l’autre serait à l’ouest. C’est la raison pour laquelle, à l’époque où je faisais ces obser- vations, je n’ai pas pu comparer la lumière des becs de gaz de Morges avec celle d’un plus grand nombre d'étoiles, entre autres avec celle de Sirius. Actuellement, 216 COMPARAISON ENTRE LA LUMIÈRE DU SOLEIL je suis plus âgé, ma vue n’est plus aussi bonne, et les résultats auxquels j'arriverais ne seraient pas compara- bles avec ceux que j'ai obtenus précédemment, ils se- raient probablement plus mauvais. Voilà pourquoi je préfère abandonner cette recherche, en la recommandant toutefois, aux jeunes gens placés dans des circonstances favorables et disposés à faire des recherches scientifiques. Il serait intéressant, par exemple, de comparer avec une lumière permanente, tel qu’un bec de gaz, celle de la même étoile à différentes hauteurs au-dessus de lho- rizon. On verrait ainsi à quel degré la lumière d’une étoile est affaiblie par l’interposition d’une plus épaisse couche d’air, et peut-être aussi cette influence sur le changement de couleur des étoiles. Je sais, par expérience, qu’en faisant ainsi un grand nombre d'observations, de manière à pouvoir prendre des moyennes, on arrive à des résultats satisfaisants et souvent précieux pour la science. DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE UN NOUVEAU CALORIMÈTRE PAR le D' W. MARCET Membre de la Société Royale de Londres !. (Avec la planche I.) Etant donné que la chaleur est produite par la vibra- tion d’une substance (se communiquant aux molécules d’un corps) dont nous admettons l’existence sans pouvoir en définir les caractères; cette chaleur — ces vibrations se révèlent de deux manières: d’abord par observation « thermométrique », puis par étade « calorimétrique ». Un corps chaud dans un milieu relativement froid rayonne continuellement sa chaleur et c’est l'affaire de la calorimétrie d'en déterminer la quantité. Supposons la température d’un litre, soit un kilo d'eau à 80° C. et qu'après le refroidissement elle tombe à 79°, ces deux températures nous indiquent deux états diffé- rents, mais ne nous apprennent rien sur la quantité de chaleur émise par le rayonnement de ce litre d’eau de 80 à 79°. Il est évident que nous ne pouvons pas compter le nombre de vibrations qu’un kilo d’eau a perdu en pas- ? Proceedings of the Royal Society, vol. 63. Rédigé à nouveau. 218 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. sant de 80° à 79°, mais nous savons que ce même nom- bre de vibrations élèvera également 1 kilo d’eau de 1° C ; il est convenu de regarder cette agrégation de vibrations comme une unité de chaleur ou une calorie. On peut également se représenter une unité de chaleur comme la quantité de chaleur nécessaire pour élever un gramme au lieu de 1 kilo d’eau de 1° C., seulement cette unité ou cette calorie, sera mille fois plus petite que la première. Nous avons donc des grandes et des petites calories ; les unes pouvant se transformer dans les autres en les divi- sant ou en les multipliant par 1000. Si au lieu d’eau il s'agissait de toute autre substance, alors la quantité de chaleur pour élever ce nouveau corps de 1°, ne serait plus la même que dans le cas de l’eau, mais se montrerait plus faible; l’eau se trouvant être le corps dans lequel s’absorbe la plus grande quantité de chaleur pour l’élever d’une température donnée, servira de terme de comparaison. Par exemple, pour chauffer un gramme d'air atmosphérique de 1° C, au lieu de 1 calo- rie, il ne faudra que 0.237 (petites) calories. Ce rapport se nomme « la chaleur spécifique » 0.237, sera donc la chaleur spécifique de l'air. Encore un mot avant de nous engager dans le travail qui nous occupe. Il faut pour fondre la glace une certaine chaleur, cette chaleur se prend aux corps ambiants, et malgré cette absorption de chaleur, la glace et l’eau de fusion de cette glace ne changent pas de température, constatons bien clairement que cette chaleur de fusion est absolument indépendante de celle que demandera l’eau pour s’élever d’un degré centigrade, c’est-à-dire de sa chaleur spécifique. Dulong et Desprets ont trouvé que la quantité de cha- UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 219 leur nécessaire à la transformation de 1 gramme de glace en eau est de 79 calories (petites), c’est-à-dire que cette même Chaleur éièverait la température de 79 grammes d’eau de 1° C. Nous aurons souvent l’occasion de revenir sur ce chiffre. On peut d’après cette courte introduction, se faire une idée de l’intérêt que comporte l'étude de la quantité de Chaleur émise par l’homme. Dans la nature toute perte de chaleur équivaut à un refroidissement, à deux exceptions près, en effet le soleil fait exception à cette règle ainsi que les animaux vivants à sang chaud; il y a bien réelle- ment refroidissement dans les deux cas, mais la chaleur dans chacun d’eux se reproduit au fur et à mesure de son émission. Nous retrouvons chez l’homme la température universelle de 37° centigrades. Que ce soit en été ou en hiver sous les Tropiques ou aux Pôles, c’est toujours cette même température à quelques fractions près. Cette température représente en chaleur la différence entre la quantité de chaleur produite et la quantité per- due par rayonnement, plus celle qui se transforme en mouvement. On peut calculer approximativement à com- bien de calories se monte la chaleur contenue dans le corps de l’homme. Supposons une personne pesant 60 kilos et acceptons comme approximation de la chaleur spécifique du corps le chiffre 0,8 ; alors la chaleur que contiendrait ce corps serait de 60 kilos ou 60 mille grammes 0.8 — 48000 petites calories pour 1° centi- grade ou pour 37° centigrades 1,776,000, — petites ca- lories. En considérant ce chiffre énorme de calories; énorme, puisque le corps n’émet en moyenne qu’un peu plus de 100,000, —- calories par heure, on comprend 220 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. que la température du corps puisse rester sensiblement la même sous des conditions calorifiques pouvant différer dans certaines limites. L'activité des fonctions varie continuellement, aussi voyons-nous la chaleur émise dans le calorimèêtre être sujette à de grandes variations sans qu'il soit toujours facile d’en discerner la cause. Pendant l'exercice muscu- laire, la chaleur perdue ou émise est considérablement augmentée. Faut-il pour cela que la température du corps se soit élevée? Je reviendrai sur ce point-là plus tard; mais je demanderai à constater d'emblée que dans des observations sur moi-même et sur deux assistants, observations buccales et rectales, nous n'avons pu cons- tater que des différences de température faibles et irré- gulières pendant le travail que donnait la manœuvre nécessaire à tourner une roue enrayée par l’action d'un frein. Le sujet en expérience restait assis. Ces différences étaient insuffisantes pour donner une appréciation claire et nette, il y avait cependant, comme on le constatait au calorimètre, augmentation de chaleur émise, se montant à un tiers environ en surplus de la chaleur rayonnée au repos pendant le même temps. D'où l’on concluera que l'excès de chaleur produit par ce mode d'exercice, sous les conditions de la chaleur spécifique du corps et du rayonnement, ne se percevait pas clairement au ther- momèlre. La calorimétrie humaine est l'étude de la chaleur émise par le corps, elle peut se faire de deux manières : La première est de déterminer avec soin la composition chi- mique de la nourriture prise dans un temps donné, et de calculer la chaleur que fournirait cette nourriture d’après la chaleur de combustion de ces différents éléments. Cette UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 294 méthode, malgré l'incertitude qui doit nécessairement se rattacher à certains de ces calculs à donné pour la chaleur émise en 24 heures un chiffre se rapprochant beaucoup de celui qu’on a obtenu au moyen du calorimêtre. Le professeur W. Ranke prit une nourriture ordinaire de tous les jours, mais dont la composition pour cent était connue, et sans entrer dans les détails du calcul, le bilan de la production et de la décharge de la chaleur se balançait par le chiffre 2,307,700 (petites) calories en 24 heures ; soit une moyenne de 96,154 calories par heure‘. Ce chiffre se rapproche beaucoup de celui que j'ai obtenu par méthode calorimétrique pendant la journée, en collaboration avec R. B. Floris; soit 102,260, moyenne de 92 expériences. Les calorimètres faits pour déterminer la quantité de chaleur émise par l’homme ou l’animal diffèrent dans leur construction. Le premier calorimètre destiné à l’étude de la chaleur animale fut construit par Lavoisier et Laplace, qui mirent un animal dans une caisse entourée de glace ; la chaleur émise fut calculée d’après le poids de la glace fondue. Crawford, en 1788, enferma un animal dans une chambre à air plongée dans un réservoir plein d’eau et obtint la quantité de chaleur émise d’après l’élé- vation de température de l’eau. Hirn (1858) se livra à un travail sur la chaleur émise par l’homme en se servant d'une guérite en bois parfaitement fermée, pour laquelle il avait préalablement déterminé la perte de chaleur au travers de ses parois. [l obtint ces données en brülant un certain volume de gaz hydrogène dans l’intérieur de la guérite jusqu'à ce que la température devint constante et ! Burdon Sanderson, Syllabus of Lectures, p. 42. 299 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. en déterminant la chaleur perdue par unité de temps, d’après le volume de gaz brulé. Cette méthode se recom- mandait par sa simplicité, mais elle était indirecte et la personne en expérience se trouvait soumise à une tempé- rature assez élevée. D'’Arsonval construisit (1878-1879) un instrument composé de deux chambres concentriques laissant un espace entre elles. Un manomètre communiquant avec cet espace montrait l'effet de la chaleur émise par la per- sonne renfermée dans la chambre intérieure; effet qui se faisait sentir par la dilatation de l’air de la chambre extérieure. Au moyen d’un appareil enregistreur, il était facile d'obtenir un graphique des oscillations du mano- mètre. Rosenthal en 1888, fit usage d’un calorimètre se com- posant de trois chambres concentriques, en feuilles de cuivre, et fait à double. Ces deux appareils étaient reliés par un manomètre en U, lequel s'ouvrait dans les deux chambres médianes. La chaleur de l’animal dilatait l'air de cette chambre et s’accusait par les oscillations du ma- nomèêtre. ‘En 1889 le professeur Richet publia son ouvrage sur la chaleur animale ; il se servit dans ses recherches d’un calorimètre construit de telle manière que la chaleur émise par le sujet de l’expérience renfermé dans un espace clos, déplacait par l’effet de la dilation de l'air dans le vase, un volume d’eau proportionnel à la pression pro- duite. Plus récemment (1894) nous constatons la construc- tion d’un calorimètre ingénieux, par J. S. Haldane, W. Hale Whiteet W. Washlbourne. Ces auteurs firent usage d’un instrument au moyen duquel la pression UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 293 atmosphérique produite par la chaleur d'un animal placé dans un vase clos, se comparait à la pression causée par la chaleur résultant de la combustion d’un volume connu de gaz hydrogène eflectuée dans un vase clos semblable à l’autre. Le volume de gaz brülé était contrôlé au moyen d’un robinet, de manière à ce que les pressions restas- sent parfaitement égales, el le volume de gaz brûlé don- nait la chaleur émise par l'animal en expérience. Enfin à la séance de l’Association Britannique tenue à Toronto en 1897, W. O. Atwater et E. B. Rosa, de Connecticut, décrivirent la construction d’un grand calorimètre dans lequel une personne pouvait rester de 1 à 12 jours. Cet instrument était disposé de telle manière que la chaleur produite était emportée par un courant d’eau. D’après les auteurs, les essais faits avec cet instru- ment furent satisfaisants. On peut conclure que la calorimétrie est loin d’être un sujet nouveau ; à la suite de tant de travaux, il paraîtrait inutile de vouloir construire un nouveau calorimètre, c’est presque l’embarras du choix pour quiconque aurait bescin d’un instrument pour servir à l'étude de la cha— leur animale. Je crois cependant qu’un nouveau calorimètre destiné à l'étude de la chaleur émise par l’homme ou l’animal, maintenant la température initiale constante pendant tout le cours de l'expérience, d’un maniement facile et très précis dans ses résultats, peut être appelé à rendre de grands services en physiologie. Le calorimètre que j'ai fait construire me fut suggéré par celui de Berthelot ayant pour but l'étude de la cha- leur spécifique des liquides par voie de mélanges. Le principe de cet instrument est la réflexion de la chaleur 2924 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. émise par des surfaces brillantes de cuivre argenté dis- posées autour du vase contenant les substances en expé- rience. Mon calorimètre, dont le cuivre ne fut pas argenté, quoique maintenu aussi pol que possible, se trouva ne pas réfléchir toute la chalear émise, aussi fallut-il un ar- rangement pour déterminer avec soin la chaleur absor- bée par les parois métalliques. Cet instrument se compose d’une chambre ou guérite en bois dont les parois sont garnies en dehors et en dedans d’une épaisse couche soit de feutre, soit de ouate. Dans l’intérieur de cette guérite se trouve une chambre en cuivre laminé dont la surface intérieure est mainte- nue aussi polie que possible; sa hauteur est de 145 cm., sa largeur et profondeur de 69 em.; il existe entre les deux chambres un espace annulaire de # à 5 em. de lar- geur. La capacité de la chambre de cuivre vide est de 810 litres, et son poids de 62,370 kilos. Par conséquent un changement de température de 1° C. dans cette masse de cuivre équivaudrait à 5,832 (petites calories ou en d’au- tres termes, chaufferait ou refroidirait 5832 grammes d’eau de 1° C. (Voir PI. [.) * La chambre de cuivre est, commeon le voit, assez grande pour qu’une personne puisse y rester confortablement assise. Elle s'ouvre et se ferme par un panneau mobile en cuivre laminé, formant à lui seul une des parois de la chambre. Ce panneau en cuivre est fixé à une des parois de bois de la chambre extérieure comme le montre le des- sin, en sorte que les deux parois s’enlèvent et se repla- cent en même temps. Au moyen d’un coussinet en caout- chouc, on obtient une fermeture presque hermétique lorsque la porte est en place; elle se ferme avec 8 écroux. Cette porte mobile est trop lourde pour qu’un homme UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 295 seul puisse la soulever facilement à la main, et afin de faciliter cette manœuvre, je me sers d’un système de mouf- fle suspendu au plafond du laboratoire; cet arrangement remplit parfaitement le but désiré. Une petite fenêtre de 21 x 15 cm. fut disposée dans le calorimètre de manière à ce que la personne en expérience püût l'ouvrir si par hasard elle se trouvait mal à l'aise. Dans le courant des expériences, comme après quelque temps cette fenêtre paraissait inutile, elle fut fixée de manière à mieux fermer la chambre de cuivre, tout en donnant accès à la lumière. Dans l’intérieur de la chambre de cuivre se trouvait deux ventilateurs, ou pour parler correctement « deux agitateurs » sous la forme de deux moulinets, en hélice, servant entre autres buts à mélanger parfaitement et cons- tamment l’air de la chambre. La force motrice était prise au courant électrique servant à éclairer le laboratoire. L'un de ces deux agitateurs se trouvait placé au sommet de l’intérieur du catorimètre et l’autre en bas, du côté opposé. L’agitateur supérieur donnait un courant d'air de 190 litres par minute, soit environ 380 litres par mi- nute pour tous les deux ; par conséquent presque la totalité de l’air passerait par les deux agitateurs dans deux mi- nutes. Il faut remarquer, cependant, que dans le courant de l'expérience calorimétrique, certaines circonstances venaient plus ou moins s'opposer à cetle grande rapidité de la ventilation, mais on peut dire en tout cas que l’air était parfaitement mélangé dans l’intérieur de l’instru- ment. L’agitateur placé au sommet de la chambre était disposé de manière à projeter l’air au travers d’une masse de glace concassée, et maintenue dans un vase cylin- drique en fer-blanc suspendu au plafond. (Voyez le des- sin). L’air froid tendant à descendre se trouvait entrainé ARCHIVES, t. VIII — Septembre 1899. 17 226 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. dans l’agitateur inférieur et renvoyé dans la partie supé- rieure de la chambre, de là une circulation constante de l'air. Si la température de la chambre s'élevait par suite de la chaleur que rayonnait l'individu en expérience, en augmentant le courant d’air au travers de la glace, on produisait une absorption immédiate de cette chaleur, et vice versa. La glace servant à l'absorption de la chaleur de la personne en expérience laisse échapper l’eau de fusion dans une ou deux éprouvettes ou ballons, suivant les nécessités de l'expérience; ces éprouvettes. comme le montre le dessin, sont suspendues au-dessous du réservoir à glace et reçoivent l’eau par un ou deux conduits tubu- laires. Un thermomètre dans chaque éprouvette montre la température de l’eau de fusion à la fin de l’expé- rience. On connaît au commencement de l’expérience le poids exact de chaque récipient vide avec son thermo- mètre. Trois thermomètres divisés en cinquantième de degré centigrade servent à faire connaître : 1° la température de l’air dans la chambre de cuivre, 2° celle de la masse de cuivre formant cette chambre et 3° celle de l’air de l’espace annulaire. Ce dernier thermomètre aurait pres- que pu être supprimé, la petite masse d’air dans cet espace, et la faible chaleur spécifique de l’air réduisant l'erreur à très peu de chose. Le thermomètre destiné à donner la température du cuivre avait sa boule main- tenue en contact avec le cuivre au moyen d’une bande de ce même métal par laquelle elle était complètement recouverte. Les tiges des trois thermomètres sortaient au-dessus de la chambre de bois, de sorte qu'il était facile de suivre leurs mouvements pendant une expérience ; .,” “€ UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 297 un rézulateur à résistance se trouvait sous la main de l'observateur, au moyen duquel il réglait l'admission de l'air dans le réservoir à glace. Du reste, avec un peu d'attention il était facile de maintenir la température du cuivre (la plus importante) à 0.3° ou 0.4° près du point de départ; souvent à la fin d’une expérience d’une heure il n’y avait pas plus de 0,1° à 0,2° de différence entre la température initiale et finale du cuivre. Les essais faits en brûlant un volume connu de gaz hydrogène dans ce calorimètre ont démontré que la température perçue pour le cuivre était bien celle de toute la masse du métal, ces essais ayant donné un chiffre très rappro- ché de celui qu'ont obtenu Favre et Silbermann. Les périodes successives de l'expérience sont les sui- vantes : la chaleur émise par le corps est d’abord distri- buée rapidement dans Pair de la chambre intérieure, puis elle est absorbée par la glace, paraissant de nouveau sous forme de glace fondue. Sachant que chaque gramme d’eau de fusion correspond à 79 (petites) calories, il est facile d’après le poids de l’eau de calculer la chaleur que la glace a absorbée pour se fondre. Il ne faut pas oublier que pendant tout le temps de l'expérience la température de l’air de la chambre de cuivre reste la même, par con- séquent l’eau de fusion (plus la température du cuivre) représentebien la chaleur émise du corps. [l y a de plus un grand avantage à ce que la personne soumise à l'expérience n'éprouve aucun changement de température. Les cou- rants d’airs produits par les agitateurs sont ménagés de manière à ne pas être perçus. Une certaine quantité de la chaleur émise tombe sur la paroi bien polie de la chambre de cuivre; la plus grande partie de cette chaleur est rayonnée dans l’inté- AT DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. rieur de la chambre, mais une certaine proportion est absorbée dans la masse métallique pour être accusée par le thermomètre en contact avec la paroi de cuivre. Une tres faible proportion de cette chaleur peut passer au travers de la paroi dans l’espace annulaire, elle pourrait être négligée mais on en a toujours tenu compte. Les thermomètres étaient généralement lus et notés toutes les dix minutes, la température du cuivre servant de guide pour régulariser la température de l’instrument. Il faut bien comprendre qu’une différence de 41° C. dans la température de l’air de la chambre de euivre était sans grande importance, considérant la faible chaleur spécifique de l'air; en effet, une différence de 4° ne cor- respondrait qu'à 214 calories, ce qui dans 90,000 calo- ries correspondrait à 0,2 °/, seulement. Il en était bien autrement de la chaleur absorbée par le cuivre. Le main- tien de la température du cuivre en deça ou au delà de 0,3° où 0,4° de la température initiale se faisait sans difficulté; si la température s'élevait, au moyen du régu- lateur on augmentait légèrement le courant d'air au travers de la glace, et le contraire si la température s’abaissait, il suffisait d’arrêter le courant d’air projeté sur la glace pour voir monter de suite la température du cuivre. [l restait cependant une difficulté sérieuse à surmonter, dépendant de la chaleur produite par agitation des ven- tilateurs. La seule manière de faire fut de déterminer préalablement la chaleur produite dans le calorimètre, par l’action exelusive des agitateurs et de soustraire cette chaleur de la chaleur obtenue dans chaque expé- rience. Il devint nécessaire d'introduire des compteurs indi- UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 2929 quant le nombre de tours des agitateurs jusqu’à un chiffre de un million de tours. Le lecteur peat comprendre que l'étude des ventilateurs absorba à lui seul une portion considérable d’une saison d'hiver. Il suffira de donner les détails d’une seule expérience pour décrire le procédé. Poids de la glace : de 500 à 800 grammes (au lieu de 4 à 7 kilog. en usage pour l’homme). Chambre. Espace annulaire. Cuivre. Température initiale. 1559 15950 15°35 » finale. . 1555 15°52 15°50 Différence. — 0°04 + 0°02 + 0015 Poids de la glace fondue .... 97,46 gr. Température de cette eau... 10092 Calories retrouvées: DS ER ONU) LL Us outre — 7699 Absorbées dans l’eau ...... FOUR RARES + 106% » nait détla chambre sx; ee (— 9) » ) » de l’espace annulaire .. + l » D CRIE CURE ANR RE + 875 Après soustraction de 9. 9630 Nombre total de tours des agitateurs ... 342,305 A2 On AAA Malheureusement le nombre des tours de roue, ou plutôt le carré de ce nombre, ne se trouva pas exacte- ment proportionnel à la chaleur produite. Pour remédier à cel inconvénient, avant d’enfermer ie sujet dans le ca- lorimètre, on fit deux expériences préalables avec les agi- tateurs seulement, en imitant autant que possible la marche des volants telle qu’elle se présentait en général quand une personne était soumise à l'expérience. Consi- dérant le temps que prenaient ces expériences prélimi- 230 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. naires, dans le courant du travail elles furent limitées à une seule. Le tableau suivant montre le nombre de calories obtenu pour 200,000 tours d’agitateurs dans six de ces expériences. Sur 200,000 tours ; Calories. Moyennes. Lk janvier 1897 ee 6420 janvier 1897.::::07: SQ74 “*""" )l: AE SN Der art 5845 5559 5)11 CA 9 » $ à RO AE s79S 5623 D323 l Po ane Reda en 5551 jh 3780 4901 : [1 » D FRET RE LES “°°” 4779 6120 | L'R RE EU DODO TITRE 6434 6463 Ces expériences donnent une erreur moyenne de ‘218 calories ou (dans 40 minutes '), sur 70000 calo- ries, (chiffre approximatif émis pendant ce temps par un homme), l'erreur moyenne se montait seulement à 0.30). — En ne faisant qu'une seule expérience il est évident que l'erreur s'élevait un peu; elle se trouvait même alors très faible. Il s'agissait maintenant de déterminer par un certain nombre d’essais jusqu'à quel point le calorimêtre décrit ci-dessus donnait des résultats exacts et sur lesquels il ! 40 minutes au lieu de 60 minutes, dans ces premières expé- riences. UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 231 était permis de compter. Deux méthodes se présentaient pour faire ces essais ; une première était de recouvrer et déterminer la chaleur émise par an récipient rempli d’eau chaude se refroidissant dans le calorimètre, et de com- parer ce résultat avec l’abaissement de la température de l’eau constaté au thermomètre; il s'agissait de retrouver la chaleur émise. Un second moyen était de brûler un volume connu d'hydrogène pur dans le calorimètre, et de rechercher si la chaleur produite était égale à celle que ce volume de gaz aurait dû donner. Dans ces expé- riences, je fus habilement secondé par M. R.-B. Floris, membre de la Société de Chimie de Londres, et depuis lors nous avons travaillé en collaboration. Expériences faites par MM. W. Marcet et R.-B. Floris. La première série d'expériences se trouva beaucoup plus difficile à faire que nous ne l’avions prévu. Il fallait mélanger avec soin les couches d’eau dans le récipient avant et après l’expérience et lire très rapidement un thermomètre gradué au einquantième de degré C. De plus, il était impossible de déterminer la perte de chaleur pendant le trajet du récipient, à l'entrée et à la sortie du calorimètre. Malgré ces nombreuses causes d'erreur, on verra dans le tableau suivant que nous avons réussi à obtenir des résultats dont la moyenne se rapprochait beaucoup des calories calculées par la perte de chaleur de l’eau. Le récipient était en fer-blane, fermé par un bouchon en caoutchouc au travers duquel passait le thermomètre; il contenait environ 6 litres d’eau (volume déterminé avec soin). Supposez cet eau préalablement à 75° C. 239 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE. (température exacte notée) perdant 10° de chaleur, on aurait dû retrouver dans le calorimètre 60,000 calories (petites) avec de petites corrections pour la chaleur spé- cifique de l’eau à cette température, et la capacité ther- male du vase renfermant l’eau. Les expériences donnèrent les résultats suivants : Calories retrouvées. Calories perdues Chiffres p. 04. par rayonnement. 57,451 58,468 -1,74 49,345 93,099 -8,04 61,760 62,480 +115 99,432 99,141 +0,19 60,383 61,085 1,15 63,323 64,392 -1,66 63,296 60,410 +4,66 65,882 66,575 -1,04 61,873 89,566 +3,88 63,016 66,250 _1,88 51,940 99,033 -5,62 59,785 60,642 A, Quoique dans une de ces expériences il se trouvât, par exception, une différence de 8,08 ‘/, entre les calories perdues et trouvées, la moyenne des 11 expériences ne : diffère que de 1,41 °/, résultat assez satisfaisant consi- dérant les difficultés du travail. Nous passons maintenant au second mode d'essai plus simple et plus pratique que le précédent. Il s’agis- sait de déterminer la chaleur perdue dans le calorimètre par la combustion d’un volume donné de gaz hydrogène. Cet hydrogène fut préparé comme d'habitude avec le zinc et l’acide sulfurique, lavé dans des flacons de potas- sium hydraté et de sulfate de cuivre, puis recueilli dans une cloche d’environ 38 litres. Cette cloche graduée UN NOUVEAU CALORIMÈTRE. 233 avec soin, était équilibrée par un poids et s’abaissait dans un réservoir d'eau. Elle était munie d’un mano- mètre à eau indiquant les pressions exercées sur le gaz, et d’un thermomètre. Il fallut de 20 à 30 litres de az pour chaque expérience. L'expérience se faisait comme suit : On mettait d’a- bord la cloche en rapport avec le calorimètre au moyen d’un tube en verre à l’extrémité duquel était fixé un brüleur donnant une très petite flamme, ce brûleur était monté ser un support en fer dans la chambre de cui- vre. Avant de commencer l’expérience on s’assurait de la rapidité du courant de gaz, qu'il était facile d'ajuster soit en réglant la pression exercée sur la cloche, soit au moyen d’une pince à vis serrant un tube en caoutchouc très court, placé sur le trajet du tube de verre. L’expé- rience préalable avait été faite pour obtenir la chaleur produite par les agitateurs : la glace était à sa place dans le cylindre, et lorsque tout fut prêt, on faisait la lecture des thermomètres et de l'indicateur sur l'échelle de la cloche contenant le gaz ; puis on tournait le robinet du gaz et on allumait le jet: on fermait le calorimètre et les agitateurs étaient mis en mouvement. L'expérience dura en général 40 minutes, pendant lesquelles il fut tout à fait facile de maintenir la tempé- rature iniliale du cuivre à 0,1° ou 0,2° C. près. Lorsque le temps fixé pour l'expérience se fut écoulé on lut les thermomètres, le gaz fut éteint en tournant le robinet et l’expérience se termina comme d'habitude. Il fallut encore trouver la quantité de chaleur absorbée par le brûleur qui s'était fortement chauffé pendant l'expé- rience. Ceci se fit très facilement en plongeant le brû- leur et son support en fer dans 200 c. c. d’eau dont on 234 DE LA CALORIMÉTRIE HUMAINE, ETC. connaissait la température, et en déterminant ie réchauf- fement de cette eau ; par ce moyen on trouva que le brûleur absorbait 300 calories pendant la durée de l’ex- périence. Dans les premières expériences il ne nous vint pas à l’idée d'analyser l'hydrogène, mais bientôt le gaz fut ana- lysé dans chacun de ces différents essais, par procédé eu- diométrique, ce qui contribua notablement à diminuer l’erreur. Dans le tableau suivant, les chiffres précédés d’une étoile donnent les calories trouvées pour { gramme de H. sans correction; dans les autres expériences la cor- rection est introduite. Favre et Silbermann ont trouvé que { gr. d'hydrogène en brûlant donne 34,462 calories. Pour 1 gr. d'hydrogène brûlé nous avons trouvé : Calories. Différences pour cent. * 183,199 3,26 au-dessous * 35,291 D. 78 2 » 34212 0,73 » » * 35,610 3,93 au-dessus 33,334 3,26 au-dessous 39,186 3.10 au-dessus 33,923 1.56 au-dessous 34.079 ALES » 34,440 0,06 » » 39,048 1,70 au-dessus 34,428 1,70 au-dessous. Favre et Silbermann 34,462 Marcet et Floris 34,428 34 = 0,1 Cette différence moyenne de 0.1 °/, seulement dé- montre l'exactitude sur laquelle on peut compter en se servant du calorimèêtre en question. RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE DE L'ANNÉE 1898 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD PAR R. GAUTIER Professeur et directeur de l'Observatoire de Genève. (Suite et fin!.) IL. PRESSION ATMOSPHÉRIQUE. Genève. — Le baromètre normal de Noblet à servi aux six observations trihoraires diurnes. Sa correction, déterminée en 1892, est de + Omm43. [altitude absolue de l'extrémité de la pointe d'ivoire, correspon- dant au zéro du baromètre, est de 40491, si lon admet, comme hauteur absolue du repère de la pierre du Niton, la valeur 373"54, indiquée comme la plus probable dans la 9e livraison du « Nivellement de pré- cision de la Suisse ». Les indications pour les deux observations nocturnes de À h. et de 4 h. du matin, ainsi que pour les minima et les maxima diurnes, sont fournies par le barographe horaire de Hipp dont les constantes sont soigneusement déterminées chaque mois. Le baromètre à enregistrement ? Voir Archives, t. VIII, août 1899, p. 137, Fee 5 080 | 180 | 650 | 8ro- | sr‘ot | &s‘ot | 00‘0 For | GeLGL |": ‘opuuy | jd nn es ns | mn Ce _——— ns | ns CREER | es RENE ee | - SF0+ ce‘ 0 99/0 LI07 ge‘ot ce 0t £0‘0- 60‘0+ Yr'9cL | ‘ ‘ ‘ ouwoqny 2 980 | 6607 | 2907 | 970 | GeOot | eo | 9004 | 6107 | sesc |‘ * "14 Dee 88,0F | 8107 | 8907 | 6107 | 060 | %60+ | 600 | Oor | cegez |‘: * ‘sduequrq B, 3 OA £0°0- GY 07 0 0- 1‘0T &0'0- 000 60‘0+ FO‘IgL | © * © © ‘JAH (a) = EURE RL TS casernes Fame ana al AE es 50 | Q = ; | = Pa LY:0* 1 0= 6c'0- 18,07 ÿc'0t LI'O+ 00‘0 £0‘0- DOPELE NE" PTS AON KE À SeOt | +00t | 68 0- 6007 | 1N0f |G00 | Geo À 800! | 9081 |: : "m0 ne [et 10 0t L9 07 LO 1 1& 0 IL'0t 0L‘0+ Gz‘0+ 88 0t G£6GL | ‘ o1quwydog = Got | Go | flo | gro | gcot | go‘ot | 00 | @oot | eg'ez |: * © * “mov = ; GI 0+ 67:0- 69 0 &G 07 LI'0T £e 0+ | 850+ Yr°0+ 19'88L | ° ‘ ‘ " ‘ye1imp En e ES O+ | 6LO | 80 | +r0- en SPOT NGC JSDO SL YL'YEL- | Eu = ce Se 0 £8 0 89° 0- 0807 € 0 660+ | €00t 0€°0+ OO YEL: 2e 1 SRB mis 18071 6VOR |. 60 58 0 1e OF | #G0t | erO- | 80‘0- | é2'reL |‘ © : Imay É = du GI 0 89 07 60 0e F£:0t 8F0t | F0 0- 9€:0+ &0‘IGL | °°: SEX ee 10,07 AXE 3S 07 80° 0 8e0t 80:04 Le 20‘0+ 6&‘0+ FC LeL tt + JOHA9Y 7 8g.0+ 81 04 YY' 0 68 0- 6v 0+ 0FO- | 970- 08 0- IS'GEL |’ 8687 orauef = 1G 07 9 0 8€ 07 18 07 po 04 yo 0+ | 60/0+ 6 0H T9 GEL L68F 21q{U999(] 4 ‘S'UQI SAT St ‘S'UF ‘ü ‘UQr | ‘m'UL u‘yy |‘WM'UI EE andodA | 236 | | à En Er "2 x , ” SE os NT ET Ne TE + … Fr AA Le _ w Sa Ne" 237 POUR GENEVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. érique. ph resslon atmos XIV. SAINT-BERNARD, 1898. — P 0‘0— ‘0 | £00+ 0 0- F0‘0- 01'0- 1£‘0- LG 0 L£‘0- 11 '0- YS'0- - | € GG 07 Cr '0- CO 0= LT'0- CT ic Pr'0- 6'GOE |‘ *: : SUO1JRJS XN9P Sa[ 2109 aS11dW09 J1e,p 242009 EJ ap sprod af _68°0t 6y'0+ 180 | go‘ot Gr'0+ SF'0+ 90°0+ 80‘0- GS‘091 Fr 04 €9°04 LE 04 LO‘0+ 07607 Se'0t 1S'0+ Ge 0+ 80° 0+ | €EL‘T9r Fe 0+ ah 0+ 97° 0+ c0‘0+ Yr'997 cc'0+ £FO+ | G0‘0- G0‘O= | £0‘0+ | 15‘0- 1G‘0- PH'O+ | £0‘c9g &1OF | 900 | Fo- | gro= | oùot | ero- | 6o‘o- | z\o+ | ce‘coc 9604 | SFO+ | Goot | 100+ | 600 | 60- | 1#0- | cr0+ | 18‘89c G0+ | 6104 | 007 | 100 | So‘o- | LG 0- | 8eo- | rot |. eg‘ooc 08'0+ 80'0+ | OFO- | 60‘0- LI'O+ rv0= 91‘0- +0'0+ | _L8‘r9g 900 | 000 SVO= | HOT | Va0t | 900 | 900- | erot | r6‘c9s 8604 Ve:0+, 1: #00--| 6107 | c0‘0t |‘ 020- 1807 | LO‘0t | 9SF79S €O 0+ | SO'0 | 970 | 600- | 20‘0+ LFO- | 900 ce 0t | 6€ 0LC | 060+ | ZOO. | 200 | S00 | Goo | s1'o- | 1e | got | 80129 | IE0t 970+ £0‘0+ 10‘0- £F'0- 68 0- 10 G 04 8L'896 874 | ce 0t HEOt | 600 | &@FO- | Gr'0- IF07 | SG0‘0— | 67996 68,0+ | €POf | GO00+ | 9004 | So'ot | Ho | Z%e‘o- | 9o‘nt | sg'coc | LyOt | 0801 | £0ot | 600 | 80‘o- | Le‘o- | ee‘o- | co‘o- | 1o‘z9s Le OT |! #hOE | GO | @rO0T | Ho | So | Lifo- | ge‘ot | F019S 8F0f | G00f | IFO- | F00- | g0‘o 16,07 | 810 | 980t | £0096 | 9607 | 160 | 600- | £ro- | s81‘0 LO- | C0 | %1‘0- | 80018 2 de RS Om LR Er SE AR et PE SR AE Ras mr nr ——— TT L'S'uor | sus | sur | sur j'uuor| ut l'ucus lu | nomex D 2 ———— —— - _ 722222220000 * opuuy * euwuomny DRE nr Sduraqurr * *IOAH oo ANOd 9An0ï UO ‘pEUIO-FUIES NE Jo 9AQUEN E S0PA19SGO sonbuoydsouye suorssard sep OUSIOIP E[ puord uo1S | aguuy ‘ ‘ euwropn y From * sdurqurr ° * °° JOAIH andod4 OIQUUYAON | ° ‘2140190 * a1qua3dos ++ + qnoy un f "TN Roy ® SIN ® * IOWA9J AS de RESI dorauef *LGST 21qu1999( Jerimg | | 238 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE continu de Redier, donné à l’Observatoire par Philippe Plantamour, complète occasionnellement ces données et, grâce à sa forte amplification, fournit des courbes intéressantes lors des brusques changements de pression. Grand Saint-Bernard. — Le baromètre de Gourdon, donné à l’Hospice par Auguste de la Rive, sert aux six observations diurnes. Sa correction, déterminée pour la dernière fois en 1891, est de — Omm20, Les valeurs dela pression atmosphérique à 1 h. et à 4 h. du matin, ainsi que les minima et les maxima diurnes sont relevés sur un barographe horaire de Hot- tinger qui a été décrit dans le « Résumé » de 1884. Dans les deux stations, la moyenne des huit observa- tions trihoraires donne la moyenne diurne de la pression atmosphérique. 1° Moyennes générales. — Variation diurne. — Ecarts. Le tableau XIII donne, pour Genève, les valeurs moyen- nes de la pression atmosphérique pour les douze mois, les saisons et l’année météorologique ; il donne en outre, pour ces mêmes périodes, la variation diurne exprimée Far les différences entre les moyennes générales et les moyennes des huit observations trihoraires. Le Tableau XIV fournit les indications analogues pour le Grand Saint-Bernard. Ce tableau fournit aussi les différences entre les pressions moyennes de Genève et du Grand St-Bernard pour les quatre saisons et pour l’année. Ces différences corres- pondent au poids de la couche d’air comprise entre les deux stations. En prenant les moyennes annuelles seules : 7270»22 pour Genève et 56503 pour le Grand St- Bernard; puis les températures moyennes annuelles : POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 239 — 9°91 et — 0°70; enfin les moyennes annuelles de la fraction de saturation: 0.78 et 0.81, on peut cal- culer la différence d'altitude entre les deux stations. Les tables hypsométriques d'E. Plantamour donnent, pour cette différence d'altitude, la valeur 2065". Le nivellement direct exécuté avec le niveau à lunette, en 1855, par E. Plantamour et le colonel Burnier avait donné la valeur 20703. Le tableau XV donne les résultats de la comparaison entre les moyennes mensuelles et annuelles et les valeurs normales déduites, par E. Plantamour, des 40 années de 1836 à 1875, pour Genève, et des 27 années de 1841 à 1867, pour le Grand Saint-Bernard. XV ÉCARTS Époque. (enêve. Saint-Bernard. Genève-Si-Bernard. mm rm nm Décembre 1897 ... + 1.66 + 1,72 — 0,06 Janvier 1898...... + 8,44 +9,59 — A,15 HET se ec + 0,40 — 01 + 0,61 MANS NE TNT UT — 9,67 on LETTRE + 0.02 1018 — 0,36 1 MEN TERME — 1,24 — 1,26 +- 0,02 Minnie 0,45 — 0,62 + 0,17 TOI CRE PARES + 1,02 + 0,30 0,72 LA NSNENEES + 1,56 + 9,68 LS NE Septembre...:.... + 1,72 + 2.84 — 1,12 {01 15319 de FAR ARNR — 1,45 — 0,04 — 1,41 Novembre........ — 0,89 +- 0,91 Ar 60 ANDÉÉ RER cn + 0,58 + 1,05 — 0,57 Il en résulte que, en 1898, à Genéve, la hauteur baro- métrique moyenne annuelle est supérieure de 0°"58 à la normale de 40 années et, au Grand Saint-Bernard. 240 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE supérieure de 1m15, soit presque exactement du double, à la normale de 27 ans. Ce qui est vrai pour l’année météorologique est encore plus vrai pour l’année civile. En effet la pression atmos- phérique a été sensiblement plus élevée en décembre 1898 qu’en décembre 1897. Cela résulte des chiffres suivants : Genève. Grand St-Bernard. Décembre 1897 7290n(69 2642204 » 1598 733093 566%799 D'où, pour la pression atmosphérique moyenne : Genève. Grand St-Bernard. Année météorologi- que 1897-98 727mm99 2695203 Année civile 1898 7270059 5652227 Les écarts pour les pressions moyennes mensuelles n’ont pas absolument la même allure dans les deux stations. Il y a, pour toutes deux, sept écarts positifs contre cinq nézatifs, et les premiers l’emportent sur les seconds en importance ; lesécarts ont des signes contraires aux mois de février et de novembre. La discordance maximum à lieu au mois de novembre, elle atteint — 1280. L'écart négatif le plus fort correspond, pour les deux stations, au mois de mars, l'écart positif le plus fort au mois de janvier où il atteint les valeurs de 8""44 à Genève et de + 9mm59 au Grand Saint-Bernard. 9° Ecarts diurnes. — Anomalies. Les tableaux XVI et XVII renferment les données qui permettent d'apprécier la variabilité de la pression atmosphérique dans les deux stations. Ils donnent des POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 241 indications sur les écarts entrela valeur moyenne du baro- mètre pour chaque jour et la valeur normale, puis sur les écarts entre deux jours consécutifs. Pour les deux catégo- ries d’écarts, ils fournissent les valeurs moyennes et les valeurs extrêmes. 3° Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. Les tableaux XVIII et XIX donnent les maxima et les minima absolus pour les douze mois et pour l’année météorologique aux deux stations. À Genève, les extrêmes moyens et absolus ont, d’après les publications antérieures, les valeurs suivantes : minimum extrême moyen: 705"m(05. » » absolu: 700216 (26 XII, 1856). maximum extrême moyen: 741""03 » absolue 74074 (17; 1141889). Le minimum et le maximum absolus de l’année 1898 diffèrent peu des valeurs moyennes de ces extrêmes dans la période de 1836 à 1875. Au Grand Saint-Bernard le baromètre n’est pas des- cendu très bas durant l’année 1898. En revanche il est monté très haut le 30 janvier. L’amplitude annuelle est de 32285, sensiblement moins élevée qu’en 1897. ARCHIVES, t. VIIL — Septembre 1899. 18 RÉSUMÉ MÉTEOROLOGIQUE 242 ‘8687 JOIN | "GB LOMAPY ‘8681 1oruel ‘8687 ‘Aou | 901 og'ert | + o1 Gr | 60e + |66 91 SSH | GG 91 6261 | 69 + | EL dd PRO HA RAUNSE 06 91 GL‘9 + | OI 918 — | 198 Gh 1 SG L + GG O1 66 61- | 819 y 8} &y |‘ 21quieaoN, 0G 91 872 + |GF 91 vez — | 67. |£6 91 61 L + LE OI 6F'LI- | 60° 9 91 ep |: ‘ 014090)! 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IOTIA9] ‘S681I J9TIA9) 8681 dorauel | ‘S681 Sie | 19 91 8S'EH | & 2168 6- | 964 + | OCDE GET | 9G 1 FLFI- | SCT + | 90 (Aa (TA SE ‘JauuY | | | | | 8G OL FLY +18 91 LOL - | CGT gy SL 9SL +98 91 LUC +109 | € 0& 01 2AUI9AON | | IG °18L"G +184 1 809 - | 84‘ F6 RICHES PE ILROT GLS | 067 726 61 dl ° : ‘244070 | |G 216#G + |YE 21 686 — | 101 GI 91 671 +108 91 €06 — | Oer | l £G L * a1queydes | OF OT IG, y +8 911% — | FT Ge 21 819 +16 1 FLE — | 8LG | € 66 € D ei PO GF 91 0S° 9 +18 21 GES — | LE] F 91 886 + FE O1 08‘+ — | e8°‘I L 81 gr PO TTL | LI 9161 G + IST 91 685 — | FSI GLISSE D OP U00 8 19e | Le 1" 07 FT SN tem ft) PI OLYS9 + GT OL FEL | 81 FO 91LIY +|Gr 91 616 | LO'E HA a 0& EURE 61 91160 +160 01 FS'G - | LG 8 91166 +6 911F6 -| 99‘ 6 | LI €} °* INA | 6 21969 +|YG O1 TR'L — | 70 64 91 99°9 + 98 O1 YL'YI- | Ge PS PTE 6 EL 9 SISTER 91 986 — | SET V 21666 +19 1 6FE1- | 1g'G FRS NE PT A °° : JOHApJ 6 91188 +|18 91 696 — | 68°] 0€ 91 9€'GI+ L 21 G6'S — | G9'6 I | 68 td 8681 J2TAUf GE OLFFTO +16 O1 08 8 — | re LE O1 YS'OIH+ S O1 89'L — | 9c'G + y td 6 L68T ‘ ‘90 ui ut ur tu ui ut ui tu | Lu ui tu ur | | | spisod snesou ‘}n99SU09 spsod syesou ausis 9p | RONDES CURE RE ES samof % RUE Pa suaour | Sjuatues | syrisod sprenou Eee | Æ aaque Aout | SJIUOT | -U8U9 9P | SJIEIF SUIEOIST ons | sjuynogsuoo sanof 7 aqua AA RARES ne 2e | ; ; FUUzS SJABI ne HR LEE MSN “HOOIMAHASONLT NOISSIA — "RGRT MVNHAS-LNIVS ‘HAX NE AH ESS 1598. 244 RÉSUMÉ MÉTÉOROLUGIQUE XVIIL GENÈVE, 1898. Epoque. Minimum. Date. Maximum. Date, Amplitude. absolu. absolu. nn nm mm Déc. 1897. 716,19 le 31 738.30 le 923 22,11 Janv.41898. 712,72 Je 1 743,83 le 30 31,11 Février ... 706,50 le 740,00 le 4 33,90 MAS. 708,18 le 26 730,61 le 18 22,43 Are: 712,59. “le 735,00 le 8 292,41 ME ee 713,36 * le 42 730,59 le 5 17,23 Juin. 719,13 le 16 733,45 . le 30 14,32 Juillet. 2072359 04e 48 733,99 . le 1 10,46 ADD 1749.73 "4e. ©8 733,24 le 10 13,91 Septembre. 719,15 le 30 130302 411813 17,47 Octobre... 706.38 le 17 734,416 : le 23 27,78 Novembre. 704,38 le 25 734,16 le 16 29,78 Année.... 704,38 le 25 nov. - 743,83 le 30 janv. 39,45 1898. 1898. XIX. SAINT-BERNARD, 1898. Époque. Minimum. Date, Maximum. Date. Amplitude absolu. absolu. . mm mm mi Déc. 1897.. 552,60 le 9 573,20 le 18 20,60 Janv. 1898. 554,75 Le 1 576,95 le 3) 22,2) Février... 544,10 le 5 574:79:# le A 27,65 Mrs Re 54n,58 le 26 567,25 le 18 22,67 ALES SE 549,72 le. 2 570,65 le 8 20,93 18 1 RAR 592,70: le 12 568,10 le 15 15,40 LT RSR 597,65 le 16 571,80 le 30 14,15 Juillet ....:561,17 le 14 572,40 le 19 11,23 AONE 42: 563,10 le 9 079,20 01. le 22 12,10 Septembre. 559,50 le 30 979,20 le 15 15,70 Octobre... 550,09 le 17 912,87 "::10 23 22,78 Novembre. 546,03 le 25 970,40 le 14 24.37 Année.... 944,10 le 5 fév. 576,95 le 30 janv. 32,85 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 245 IT. HUMIDITÉ DE L'AIR. Depuis l’année 188%, la tension de la vapeur d’eau n’est plus calculée, et l'humidité de l’air n’est représen- tée, pour Genève, que par la fraction de saturation. Pour les six observations diurnes, cet élément est dé- duit de l'observation des deux thermomètres du psychro- mètre. Pour les deux observations de nuit, À h. et # h. du matin, les valeurs de la fraction de saturation sont relevées sur les diagrammes de l’hygromètre enregistreur Richard. Le tableau XX fournit, pour les huit observations triho- raires, les données moyennes de la fraction de saturation, pour les douze mois, les saisons et l’année; puis la valeur de la fraction de saturation moyenne pour les mé- mes périodes; enfin les minima et les maxima absolus ; lorsque le maximum correspond à la saturation complète, le nombre des cas de saturation est indiqué. Afin de rendre l’évaluation des cas de saturation com- parable avec celle de l’ancien système des observations bihoraires, usité jusqu’en 1883, on a aussi calculé, comme précédemment, la fréquence relative de la satura- tion pour les mois, les saisons et l’année. Le tableau XXI donne les écarts de la fraction de satu- ration et de la fréquence de la saturation avec les valeurs normales des « Nouvelles études sur le Climat de Ge- nève » de E. Plantamour. L'année météorologique 1898 a été plutôt humide : la fraction de saturation dépasse la valeur normale de Plan- tamour de 1.1 °/,. Sept mois présentent des écarts posi- RESUME MÉTEOROLOGIQUE + ON | UOTIPANIES eJ 9p QAB[9100HNbOUT SIOF F6 Fa SIOY 9G 000k € LI ‘0001 © Gr ‘0001 « 066 « ‘066 « ‘086 CH ‘0001! & ‘Ou0I Y ‘000! € 5 ‘0007 V ‘0001 «“ &£ ‘000! SI0F£S ‘000! ayosqe UUUULX EN njosqe UN EUT IN S68 FOL 6€L ycs 688 188 YeL yYOL FL9 8GL OGL 90L 09L GoL 016 LAC aunafout DOTRIAR | Y6R | G98 6€6 | 916 868 | 578 F98 | 918 CASMCE 916 | 976 C96 |} 976 LE6 | S88 SI6 | 6F8 Y6S | 6C8 G88 | #58 388 | 768 YSS | c08 FY8 | OIS G8 | 068 166 | 866 LGS | G98 Cu yy| ui 'U | “SOUIQITIUU U9 UOIJRANIES 9P HONDA — R68E HAUNHI XX * a1quados | SG8T enaUuef * ‘ eouuy * auWOopn y SAT A sduaquri *X2ATH DIU AON 9140720 "nov | ° geqrnf DO STTTr fi °: un "IMAY * SICNW | * “JOUA9 LG8F ‘29 4ndOd4 4 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 247 tifs ; ceux de janvier, octobre et novembre sont les plus humides, avec des écarts dépassant tous trois le 5 °/,.. Sur les cinq mois avec des écarts négatifs, septembre est le plus sec, avec un écart de 3.6 °/.. XXI. GENÈVE, 1898. Fraction Fréquence relalive de saturation. de la saturation. Ro Or ES nee ei Époque Moyennes Écarts pour Moyennes Bcarts pour (1849-1875) 1898 (1849-1875) 1898 mm Décembre 1897.. . 865 = ll 0.147 — 0,054 Janvier 1898.... 857 + 53 0,145 — (6.016 Février: 221. 819 — 27 0,086 — 0,091 21 OP Eee 75% + 6 0,039 — 0,031 | [14 AG ES 697 + 9 0,016 — (,912 MAR. Sin: 704 + 16 1,046 — (0,008 “TIRER 698 + 30 0,010 — 0,006 Ty TE RERO 679 — 8 0,096 — 0,006 RONDE PES Tr 710 — 6 0,009 — 0,109 Septembre ...... 710 — 36 0,025 — 0,025 bélobre:si£ xs. 831 + 50 0,083 — 0,035 Novembre....... 833 + 56 0,067 + 0,00% Amnée:.....,.. 768 + 1 0,055 — 0,024 L'année civile 1898 à été encore un peu plus humide que l’année météorologique, le mois de décembre 1898 ayant été plus humide que le mois correspondant de 1897, avec une fraction de 868 au lieu de 854. La frac- tion de saturation moyenne de l’année civile est de 780 millièmes, présentant un écart de 4,2 °/, sur la valeur moyenne normale. En ce qui concerne la fréquence de la saturation, l’année météorologique 1898 donne, comme les deux précédentes, un nombre faible de cas de saturation. Un seul mois, novembre, présente un écart positif, les onze 248 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE autres des écarts négatifs, avec un minimum accusé pour le mois de février qui n’a compté que 1 cas de satura- tion. IV. VENTS. Genève. — L'observation des vents se fait de deux manières différentes : 1° six fois par jour, à l’ancienne girouette, en estimant la force du vent par les chiffres de 0 à 6 de la demi-échelle de Beaufort; 2° au moyen de l’anémographe de MM. Richard frères, enregistrant auto- matiquement la direction et la vitesse du vent. Le tableau XXII donne les résultats généraux du pre- mier système d'observations. Il fournit, pour les diffé- rents mois et pour l’année, le nombre de calmes plats et le nombre de fois où le vent a été observé, avec la force 1 ou avec une force supérieure, dans chacune des seize di- rections de la rose des vents. Le tableau XXII contient les résultats que l’on peut déduire du précédent au point de vue de la résultante finale des vents à Genève. Le tableau XXIV est le relevé des jours de forte bise (NNE.) et de fort vent du midi(SSW.). Il y a eu 6 jours de forte bise de plus que la moyenne (42) et 9 jours de fort vent du midi de moins que la moyenne (44). Il n'y a eu, en 1898, qu'un cas de très forte bise, le 16 juin, et pas de cas de très fort vent du midi. POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 249 XXIL Vents observés à Genève dans l’année 1898. ele dede uen ee. E | Calme 781119! 68] 65! 50, 49! 60! 54) 84) 74115 104 918 Re 111 9! 18| 24] 40! 24| 45! 39! 42| 49| 97| 513% NNE. 45] 9! 28] 57! 40! 45) 64! 75] 23) 59! 16! 26,485 NE... 7140! 5! 3] 2! 3] 2] 8! 3] 3| O0! 4] 50 ENE. 1 A pre IOENS a en (0 RCA RP a 1 EC A ES (FN AS RO ee LM OR OS O0 TAIETS) 137 ESE oO en 2 AS QE A A Rs 0 O6 ES ISERE EN: DA ee 0 M EE 0) 017012221429 SSE. LRO OREGE O A ES OT C0 FO SC eUE one eo CA RO COS; 6 Er MES EST ECO CRE Q NE GS SSW. 23| 3| 46| 47| ki] 9! 35| 20! 221 7| 16! 201289 SW.. os ohe Ge ES IMO 2 "5 SNS EL 7) 11 57 WSW DNA SOA TEE) ee MANIERE "2 21 LA Re OMR RES EC RE OO ES AE TD 40) 12 WNW RO Re oi VO) AL 20 E 027014 NW... A OA Re Te RL ES 1 A 7 NNW. RM LE AA CAE 1/80) 0) | [ | XXII. GENÈVE 1898 RAPPORT RÉSULTANTE ÉPOQUE Vents. 0 Calme NNE. à SSW. Direction. Intensité sur 400. sur 400. Décembre 1897... 2,17 N977E 16,5. 41,9 Janvier 1898. .... AE N 70,8 E 14,0 64.0 LÉ ISERE 0,91 S 75,4 7,4 L0,5 11 LT RRRREE 1,61 NÉS DRE 6,0 33,9 ATH UFR AN NPA 1,78 N 45,0 W 19,0 27.8 MALE UE or 0,78 SHEONE 12,0 26.3 INR ARMES 2,64 N 69E 29,8 JS HillebE ner ar L,69 Ni°93:E D1,1 29.0 AOÛT ANNE 2,34 N 8,4 W 24,6 45,2 Septembre. ...... 11,55 N13,1E >4,1 &1,1 Oeiobres sr se 4,72 N 12,14 W 12,0 61,8 Novembr.e,..... 1,52 N 57.4 E 12,7 D7,8 Minee ur 1,96 N103E 19,0 41,9 250 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE XXIV. GENÈVE 1898 Nombre de jours de forte bise fort vent du midi Décembre 1897 ... 3 3 Janvier 1898...... 0 0 Hévrier. LAURENT. 2 3 EN CR An GE 5 2 ANT EUR Te 3 4 DU LES AA TOR ER REED 7 11 JDIDEE NUE EE 5 2 ROLE AE PRES TTE 9 5 ATOUT) TEE LE TRES 3 3 Septembre........ 6 0 Octobre PTE EE 2 0 Novembre........ 3 2 INR MATE Te 5 6 ErINtEMPS CE 15 17 JP PRESS 17 10 AUTOMNE. NE. .6e Ji 2 ANTÉE EN CTEUNE 48 3) Le petit tableau suivant donne les résultats du deuxiè- me système d'observations du vent, au moyen de l’ané- mographe Richard. Il indique, pour les différents mois de l’année, la vitesse moyenne du vent, exprimée en kilomètres par heure, sans faire de distinction suivant la direction du vent : Kim. p. h. Kim. p. h. Décembre 1897, 8.58 DRE RER AE 10.05 Janvier 1898... 3.29 TUE TERRE 8.91 Février. ...... 7.06 AO k,50 Morse. ce 7.18 Septembre..... 5.71 LE IBENS t 6.94% Octobre cet 3.29 MANS ER 2e 9.21 Novembre..... 4.17 Comme l’anémographe a bien fonctionné durant l’an- née 1898 et qu'il n’a pas subi de réparation impor- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 254 tante, ces chiffres sont comparables à ceux de l’année 1897. Si l’on fait cette comparaison, on trouve que les mois d'hiver ont été plus venteux en 1898 qu'en 1897, de même que ceux d'été. Les chiffres sont très sembla- bles au printemps, mais l'automne 1897 avait été beau- coup plus venteux que l’automne 1898. Il résulte, d’ailleurs, de ce tableau que le mois le plus calme a été celui d'octobre ; — c'était le contraire en 1897 ; — celui de janvier est presque aussi calme. Le mois le plus venteux a été celui de juin. Si l’on recherche encore, comme précédemment, les jours pour lesquels la vitesse du vent a dépassé, en moyenne, 25 kilomètres à l'heure, on n'en trouve que trois : le 5 décembre avec 26,4 kil. et les 16 et 17 juin avec 49,0 et 30,2 kil. à l'heure. Deux jours se rap- prochent beaucoup de cette vitesse : le 15 juin avec 24,8 et le 8 mai avec 24,0 kil. Grand Saint-Bernard. — La direction du vent est XXV. Veuts observés au Saint-Bernard dans l’année 1898. VENTS. RESULTANTE. ÉPOQUE. NE. SW. Rapport Direction. Intensité Calme sur 100. sur 100. Déc1897:. -70 138 0,51 S 45°W 36,6 0,0 Janv.1898. 127 TIRE GI N45E 25,8 0,0 Février... 218 35 6,23 N4#E 72,3 0,0 Mars. .... 91 5 MAO0: 7) D'IADENE 029 0,0 ANTIL: Le: 125 99126 N' 45 E2 116 0,0 MALE. 105 MIO 10 S 45 W fl 0,0 3 15 01 RER 109 13-04 ,49 N45E 19,8 0,0 Juillet... 171 20 8,55 N45E 812 0,0 ET ANR 144 49 2,94 NAS 5 00 Septembre. 146 99, 8174 N45E 59,4 0,0 Octobre .. 82 L18/010/69 BRAENWE. C19,3 0,0 Novembre. 38 172%/;0;22 S 45 W 74,4 0,0 Auncer.tNld26 MODS EEMESS N4ÿwE 17,0 0,0 259 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE observée à la girouette et la force du vent estimée suivant la demi-échelle de Beaufort. Ces observations se font six fois par jour. Va la situation de l'Hospice sur le col, on n’y observe que deux vents : ceux du NE. et du SW. ; le calme ne s’observe guère. Le tableau XXV fournit les ré- sultats moyens de ces observations, avec les conelusions que l’on en peut tirer pour la résultante des vents. V. PLUIE ET NEIGE. Le tableau XX VI fournit, comme dans les résumés an- térieurs, pour Genève, les données relatives à la pluie, et pour le Grand Saint-Bernard. les données relatives à la pluie et à la neige. XXVI. Pluie ou neige dans l’année 1898. GENÈVE. SAINT-BERNARD. ÉPOQUE. Nombre Eau Nombre Nombre: Eau: Hadisn de jours. tombée. d'heures. de jours. tombée. de la neige. mm mm m Décemb.1897. 8 57,2 60 7 112,4 y Janvier 1898... 6 14,0 18 0 0,0 0,00 Février... .- !. 11 50,1 64 7 117,5 0,81 CMATS A retus 14 76,5 50 8 92,7 1,50 ANDIERPES 15 74,5 tt 6 121,0 0,86 NÉE AMAR Ce AND UPS 0 72 10 164,5 0,89 ARS M ANERs 16 130,2 68 11 157,8 0,10 JUer TEE 8 341,3 17 5 50,7 0,00 NOTE TEE 8 29,9 14 2 43,1 0,00 Septembre.... 2 JO) 18 il 10,0 0,00 Octobre": 1m LE 87 9 211,0 0,23 Novembre .... 13 134,0 120 6 165,9 0,99 HIVER. Ale DOI ISA? 14 299,9 2,52 Printemps.... 5l 289,8 199 24 378,2 3,25 ÉRO PEL: 32 194,4 99 16 :-9251,6 27080 Automne. .... #32: 295,0: 225 16 386,9 1,22 ANNÉE ASE 140 900,5 665 70 1246,6 7,09 D'ETAT POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 9253 Il convient donc d’y ajouter les indications suivantes relatives à la neige à Genève : on a récolté, à l’Observa- toire de Genève, durant les mois d'hiver, les hauteurs de neige fraîche suivantes : cm. 2.0 en décembre 1897 en 1 jours. 0.0 » janvier 1898 » O0 » 3.0 » février » Ms Ai 32 . 3 » mars » » 5 » - 37.3 dans l’année 1897-98 en 7 jours REMARQUE à propos du nombre de jours de pluie. Au cours d'un travail que je prépare sur la pluie à Genève depuis plus d’un siècle, je me suis assuré qu'il s’était introduit, pour les années de 1885 à 1897, un nouveau mode de compter le nombre de jours de pluie, mode qui détruit l’homogénéité des totaux mensuels et annuels. A partir de l’année 1847 Plantamour à indiqué les jours où il était tombé quelques gouties de pluie, sans qu’on pût la mesurer, par 0,0 mm. Evidemment ces jours-là ne doivent pas compter comme Jours de pluie. Je ne m'explique pas pourquoi, depuis 1885, ils ont été comptés comme tels. En faisant le résumé de 1897 j'ai continué ce système, croyant qu'il datait de l’origine. Pour l’année 1898, j'en suis revenu au système ancien de ne compter comme Jours de pluie que ceux où on a mesuré au moins 0,1 mm. Il y aura lieu de rectifier les totaux des années 1885-1897, publiés dans les Résumés de ces treize années, de même que dans mon travail « Nouvelles moyennes pour les principaux éléments mé- téorologiques de Genève » (Archives 1897, vol. HE, p. 22 254 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE et p. 116). Cette rectification paraîtra dans le travail annoncé sur la pluie à Genève. Le tableau XX VII donne les écarts entre les valeurs normales et les chiffres obtenus, en 1898, pour le nom- bre de jours de pluie et la hauteur d’eau tombée. A Genêve c’esi au mois XX VII Écarts GENEVE GRAND £t.-BERNARD ÉPOQUE Jours de pluie. Eau tombée. Jours de pluie Eau tombée. mm Décembre 1897 — 1 + 6,2 — 1 + 39,3 Janvier 1898.. — 4 — 34,8 — 11 — 129,1 Février..... + 3 + 18,6 — 2 + 23,9 sIPNSTSNRENRR + 4 + 29,2 — 3 — 4,2 AVR. 2 + 5 + 17,5 — 5 + 0,9 Mate IE + 10 + 59,9 — 1 + 44,5 AUDE PERE SE + 5 + 51,2 + 1 + 56,4 Juillet er — 1] — 36,5 — 6 — 24,4 NO AE 2 —_ 50,5 ENT N49 Septembre .... — 8 — 74,3 — 8 — 106,0 Octobre... APT PS0 rs + 68,7 Novembre..... + 2 + 60,0 — À + 67,3 Hiver. 1, — 2 — 15,0 — 14 — 65,9 Printemps + 19 + 106,6 — 9 + 41,2 D ER PS2 1398 ne Ÿ AO AUOMNE ELLE: NE + 25,8 — 13 + 80,0 ANNÉE. ee 18 + 84,6 — 48 5,4 de novembre qu'il y a l’excé- dant maximum de pluie de 60 mm. Le mois où il est tombé le plus d’eau est, comme c’est le cas ordinaire, le mois d'octobre. C’est au mois de mai qu'il y a le plus de jours de pluie, 22, avec un excédant de 10 jours. — Au Grand Saint-Bernard les mois d'octobre et de novembre sont presque également pluvieux par rapport à la moyenne, mais la plus grande quantité de pluie est tombée en oc- POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 255 tobre, Juin est le seul mois qui présente un excédant de jours de pluie sur la moyenne. Janvier et septembre sont les mois les plus secs aux deux stations. Au Grand Saint-Bernard janvier est un mois absolument sans neige ni pluie. A Genève septembre est relativement encore plus sec que janvier. Pour la quantité de pluie, les saisons ont les mêmes caractères aux deux stations, mais avec des degrés diffé- rents : L'hiver et l’été sont secs pour toutes deux; le printemps et l'automne sont humides pour les deux éga- lement. Quant au nombre de jours de pluie, il y a excé- dant, à Genève, au printemps surtout et en été; il y a déficit pour les quatre saisons au Grand Saint-Bernard. L'année météorologique à été humide à Genève, avec un excédant de 18 jours et de 85 mm. sur la moyenne. Au Grand Saint-Bernard l’année est normale pour la quan- tité d’eau et il y a un fort déficit, de 48 jours de pluie. L'année civile a des caractères opposés aux deux sta- tions. À Genève elle est humide, un peu moins que l’an- née météorologique en ce qui concerne la quantité d’eau tombée. Au Grand Saint-Bernard, l’année civile est plu- tôt sèche, les mois de décembre 1897 et 1898 ayant présenté des caractères encore plus opposés qu’à Genève, C'est ce qui résulte des chiffres suivants : Genève. Grand St-Bernard. Jours £au tombée Heures Jours Eau tombée Neige mm. mm. mn. Décembre 1897 8 57.2 60 7 112.4 1.71 » 1898 19 18.4 © 99 2 14.1 0.30 Année météorologique 1898 440 900.5 665 70 1246.6 7.09 » civile » 14h 861.7 63% 65 1148.3 5.68 Ecarts (année civile) + 22 + 45.8 — —53 — 103.7 — La stutistique de la pluie a été, comme d'ordinaire, poussée plus loin pour les observations de Genéve : ÎTÉOROLOGIQUE Mi RESUME "8681 (SGS8T ‘10U 68-86 'AOUGE 01 %'YY SMOIGE SMOTCE : UM 0g-£8) sanol g (8681 des 23-p)simol 83 ++: "oguuy } 66 91 Y°Y% Q( £ } VE 91 6°8£ 6 G 0 86 2 FAI 0 0 0 8 916017 0 G 0 6F 91 L'6 & © GG 9 0'98 Y 9 } GI AVE (E (0) 0 86 2 Y'ET [! £ 0 G 91 £'68 6 O0 eGIS8'S8I I y 0 L'STG'FE & G 0 GI 91 097 Stu0fQ sanolp uit ROMAN JZ up y ap Snossap-ne (66-88) « 8 (GI-SI) € (120 F-1des 0€) € 3 (BL) CCR (68-L8) © £ (0£-£8) © 8 (88-90) € L (08-91) G (SICUI G-" HAN) SE) € L (1) € G (9-0b He (HI-8) sanol % *SoSnaTanql SpOL0g SOIOT 77 SUEP 9] HAGINAND 8681 (FF-9) <« (68-98) « (LE-1) < (8-01) « (Sr-S) <« (es e (un y-1eu 67) « (O1-£) « (08-Y1) « (ES) << (£8-6) « (FE-LD) smof Spor1oq y / 9 * *91QWI9A0N °° *"2440790) “J1quua1das tee nov ce ommp eee mp Fee ip ET ae °°" AOUAIY GT © 8687 Jolaurf GT © LGST {999 ASSOTAITIAS 1) “auboilq HIAXX POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 257 La tableau XX VIII donne, pour chaque mois, la plus longue période de sécheresse, ou le nombre maximum de jours consécutifs sans pluie, et la plus longue période pluvieuse, ou le nombre maximum de jours consécutifs où la pluie a été récoltée. Les plus longues séries de pluie correspondent aux mois humides de juin et de novembre. La plus longue période de sécheresse (28 jours) corres- pond au mois de septembre qui est, relativement, le plus sec. Le même tableau XX VIIT indique le nombre de jours où la hauteur de pluie mesurée a été inférieure à { mm. et à ‘/, de millimètre. Ces nombres, moins élevés qu’en 1897, sont cependant importants : 45 et 19. Si l’on ne compte comme Jours de pluie caractérisée, que ceux où il tombe au moins Î mm. d’eau, on n’en trouve donc que 95 en 1898. Enfin le tableau XX VIII donne le maximum de pluie récolté chaque mois et le nombre de jours où la hauteur d’eau tombée a atteint ou dépassé 30 millimètres. Il n’y à eu que quatre jours en 1898 où des chutes d’eau de cetteimportance aient été constatées. Le tableau donne les totaux et les dates. Le maximum correspond au 29 novembre, avec 44,4 mm. Comme complément à ces indications, il sera intéres- sant de noter ici le relevé des plus violentes averses enre- aistrées durant un court espace de temps au pluviographe de la fabrique Usteri-Reinacher : Date mm. min. mm. par minute 2 AVS RU 3.6 10 0.36 28 VA ren Site 3.3 9 0.37 GunTAl MÉPER ES 2.0 3 0.67 PRE Re En de 4.4 6 0.40 DR UN ON RUE 2,2 5 0.44 ARCHIVES, t. VIIL — Septembre 1899. 19 258 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE Dans les derniers mois de l’année, le pluviographe ne fonctionnait plus bien, et il a cessé de marcher à la fin d'octobre. Le tableau XXIX a pour but de permettre la compa- raison des différents mois entre eux et des quatre saisons entre elles, au point de vue des précipitations atmos- phériques. Il est, à cet effet, calculé de façon à éliminer les inégales durées des mois ou des saisons. On y trouve : 1° la durée relative de la pluie, ou la fraction obtenue en divisant le nombre d'heures de pluie par le nom- bre total d'heures de la période; 2° le nombre moyen d'heures de pluie par jour de pluie, obtenu en divisant, pour chaque période, le nombre d'heures de pluie par XXIX 1898. GENEVE Époque. Durée relative Nombre moyen Eau tombée de la pluie. d'heures par jour. dans { heure. Décembre 1897 .... 0,081 7,50 Omm,95 Janvier 1898....... 0,024 3,00 0,78 Féminin lu ex 0,095 5,82 0,78 MARS A A RE rar 0,067 3,57 1,59 AT: 2 RM ee Eee 0,107 5,19 0,96 Mais AE CA 0,097 3,27 1,93 Jaintisce lt rai ke 0,094 4,95 1,91 DIE Me ete 0,023 2,13 2.02 MOULE ne tee 0,019 1,75 2,14 Septembre ........ 0,025 9,00 LT OCDE RL ER OT 5,12 1,62 Novembre... ..:.. 0,167 9,23 1e | 5 AE De ARE DANCE SE 0,066 5,68 0,85 Printemps... 1... 0,090 3,90 1,46 DB ET PME ET. < 0,045 3,09 1,96 AUTOMNE eee 0,103 7,03 1551 ARNEE "2 MURS 0,076 4,75 1,35 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 259 le rombre de jours de pluie; 3° l’eau tombée dans une heure, obtenue en divisant la hauteur d’eau tombée durant la période, par le nombre d'heures de pluie de la période; ce dernier chiffre représente donc l'intensité moyenne de la précipitation. Il y a lieu de faire, pour les chiffres de la deuxième colonne, nombre moyen d'heures de pluie par jour, la même remarque que pour le nombre de jours de pluie : Ces chiffres sont comparables à ceux calculés avant 1885. Les chiffres des Résumés précédents, de 1885 à 1897, devront être rectifiés et le seront, le nombre de jours de pluie ayant été pris trop élevé. Le tableau XXX contient le relevé des observations pluviométriques faites dans sept stations du canton de Genève, par le personnel de l'Observatoire, par l’auteur de ce « résumé » et par cinq zélés observateurs que nous remercions vivement de leurs concours. La station de Sécheron a cessé de fonctionner dès décembre 1897 par le fait de la maladie de M. Philippe Plantamour que la science genevoise a eu la douleur de perdre en février 1898. Nous espérons que les observations pourront reprendre pour 1900 dans le même emplacement de cette pro- priété de Sécheron léguée par Plantamour à la Ville de Genève. Dans les six stationsexelusivement pluviométriques, la pluie est enregistrée d’après les « Instructions » du Bureau météorologique central de Zurich, c’est-à-dire qu’elle est recueillie à 7 heures du matin (heure locale) et compte pour le jour précédent. À l'Observatoire, suivant l’an- cien usage, la hauteur de pluie est comptée de minuit à RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE 260 “je ne @y np ‘sou np uÿ e] rnb puodsarioo au 868} 2140320 u9 Zeua}Y à a1fpON2or n89/| y PUR ‘IN Assnf br] mnoucmie — — OR ES NS) 191089) ‘YU Âu%0/0) S°006 O'Y£I P'TIT 6" 6} 6°6G GUYE G 061 0'6£1 S'YyL G'9L p'0G O‘YI G LS Tux 21O}UA IIS (0) ur1S9[12d S1918a (00) (G' 988) RSsam om (ap) — D 19 10 19 S 19 ON + GI © GA FA Sn ErE= + G ce © 1099 ‘f-‘f PAALEL EL G GL ur ut NOTA d Ausyeg 7°886 Y'CVI G'Lv}Y PSG 8°6G 06€ P'9€r Y 706 G°G9 G'LG 6 YL £&'G} 1° LG UIur U0SS94 ‘u9 Auäteo ...... Maesee vipie Jet COUT * 21QU9AON 2140790) *‘‘o4qua)das eee noy °°° 'qerpmf HAUT cesretee INIAY "Sie °°" JONMA9N °:T'SG8I donuef * LGSF 21qu099(T :‘NN SIn97PA195q0 AAYNAD AA NOËLNVO NG SHNÔIHLANOIANTId SNOILVES "XXX POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 261 minuit pour chaque jour. Il peut donc se présenter, entre les chiffres de l'Observatoire et ceux des autres stations, des divergences assez sensibles pour quelques mois, lors- qu'il pleut abondamment dans la nuit du dernier jour du mois au premier jour du mois suivant. Le total de la station d’Athenaz doit être augmenté d'environ 70 mm.; en effet l’eau de pluie n’a été recueil- lie au mois d'octobre que du 19 au 31. Si l’on tient compte des chiffres des auires stations on arrive donc à un total pour l’année, à Athenaz, dépassant 900 mm. Le tableau XXXI fournit le nombre de jours d’orage ou jours de tonnerre à Genève et le nombre de jours où des éclairs ont été vus à l’horizon, sans que le tonnerre fût entendu (éclairs de chaleur). Le nombre de jours de tonnerre, en 1898, est sensiblement inférieur (de 7) au nombre moyen (25) déduit par Plantamour des 30 années de 1847 à 1875. XXXI 1898. GENÈVE ÉPOQUE. RS Mer 2e RS Jours de tonnerre. sans tonnerre. Décembre 1897 ..... 0 0 Janvier 1898........ (0 9 JE 9 0 (0 APS DES LATE 0 0 Mars ere ee 0 0 IAE SEAT 1 (0) d'A 4 4 HN ARE TER uthe 3 1 UOTE RAM Nr 4 1 NOURRI A nE. Ler 4 2 Septembre.......... ! i DEtODTE EURE 0 0 Novembre ere ren 0 0 262 RÉSUMÉ MEÉTÉOROLOGIQUE Il n’y a pas eu, en 1898, de chute de gréle enregistrée à l'Observatoire de Genève. VI. NÉBULOSITÉ. La nébulosité s'exprime par une fraction décimale comprise entre zéro et un. Zéro (0.0) correspond à un ciel entièrement clair. Un (1.0) correspond à un ciel entièrement couvert. La mesure de la nébulosité par estimation se fait à Genève et au Grand St-Bernard aux six observations diurnes, de 7 heures du matin à 10 heu- res du soir. La moyenne des six observations donne la moyenne diurne de la nébulosité, exprimée en cen- tièmes. XXXII État du ciel. GENÈVE. SAINT-BERNARD. ; Jours Jours Jours Jours Nébu- Jours Jours Jours Jours Nébulo- EPOQUE. clairs. peu très cou- Tlosité clairs. peu très cou- sit nuag. nuag. verts, moyenne. nuag. nuag. verts. moyenne Déc: 1897201 20 , 8: 27! (0,92. 17.143778 SOS Janv. 1898.* 2 0: 3.196. 0:89/0099 7,4) LI (ANS Février 0: 5 4 51420065 10 "2206 7 10m Mars "0: LT Le) ONG 55242" 008 PT AANURGE AVule Ve, D AN SION MON RU RS Mars..." 0 L 8 22 0,85 1 8 6 16 0,70 JU EEE. JO C AID 66 Ge TM 1229/0358 Judiet 7 #412#0b 0810 AIO AO MMLOE GPA 4 0,43 ABAT AE 15006 46 1067 40,86 7:16: l'A TGS EE Septembre. 18% 5° 5/-1/2,00,981 :22.. 1. <81 ‘4200 Octobre v-002 4 5 20 0,78 7 4 4 16 0,62 Novembre. 1 1 2 26. 0,90 41:17, 11805 LENS Hiver... 64 4:11: 67 :0,82 49 9 10 = 22000 Printemps 47#12217,160 0,79: 19 15 CI8 PATES DT Ho are SOMATULLL. 24. : 0,47 ,32. 17 0922010 Automne...21.10,12 . 48: 0,65 33 : 12 10362090 Année... :..,62 48%161 199 : 0,68 126::53 160126210720 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 263 Dans le tableau XXXII, la nébulosité ou l’état du ciel aux deux stations est indiqué, pour les mois, les saisons et l’année, de deux manières différentes : 1° par le nom- bre de jours clairs, peu nuageux, très nuageux et couverts, ces désignations correspondant aux valeurs moyennes de la nébulosité comprises entre 0,00 et 0,25, 0,25 et 0,50 0,50 et 0,75, 0,75 et 1,00; 2° par la valeur moyenne de la nébulosité. Le tableau XXXIIT (nouveau) fournit les écarts de la nébulosité aux deux stations par rapport aux moyennes calculées par Plantamour. À Genéve, l’année météorologique a été nébuleuse, moins que la précédente, mais présente pourtant un excédant de nébulosité de 6 ‘/,. Le même fait se constate dans la statistique des jours clairs à cou- verts. Ïl y a un déficit de 5 jours clairs, de 19 jours peu XXXIHII Écarts de la nébulosité. Époque. Genève. Saint-Bernard. Décembre 1897..... + 0,09 — 0,08 Janvier 1898........ —- 0,10 — 0,29 JIVES (EDR — 0,02 0,00 LE Se PAPAS + 0,15 + 0,05 RL La Pense SALUE Se —+ 0,17 0,00 LUE T TARN . + 0,27 + 0,01 Mi) + 0,12 | — 0,07 LIT IVE RACE ONE — 0,04 — 0,12 HP 2011 25098 Séptembre.…........ — 0,21 — 0,36 CAOREP AE Sid: + 0,09 + 0,01 Novembre.......... + 0,11 + 0,12 IVe. CR en — 0,06 — 0,13 Printemps: + 0,20 + 0,02 D LL ST — 0,01 GA ATIÉOMNE,". ere — 0,01 — 0,08 Bones. el eu + 0,06 20:08 264 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE nuageux et de {0 jours très nuageux, mais un excédant de 34 jours couverts. Au Grand Saint-Bernard, la nébulosité moyenne est faible, de 8 ‘/, au-dessous de la normale. Quant aux différents mois, ils présentent une grande diversité. Le mois le plus nébuleux est mai à Genève, mars au Grand Saint-Bernard. Le plus clair est septembre aux deux stations. La différence de la nébulosité moyenne entre les deux stations est maximum en janvier. L'année civile 1898 est moins nébuleuse que l’année météorologique. En décembre 1898 on a constaté une nébulosité moyenne de 0,75 à Genève et de 0,22 au Grand Saint-Bernard. Il en résulte, pour l’année civile les valeurs suivantes de la nébulosité : 0.67 à Genève avec un excédant de 5 ‘/, et 0,49 au Grand Saint-Ber- nard avec un déficit de 9°}. Le tableau XXXIV donne, pour Genève, le nombre de jours de brouillard observés. On peut, d’après Planta- XXXIV GENÈVE 1898 Brouillard Brouillard Nombre EPOQUE. tout le jour. une partie total. de la Journée. Décembre 1897... 11 0 11 Janvier 1898...... 11 13 24 HÉVRIEr EP RER 0 0 0 Mrs ER RER 1 4 5 A1 511 RPC SE SES 0 0 0 EN RE AR DE 0 (0 0 UDC de PRE 0 2 2 JUNE Nec 0 0 0 AO meta ce 0 (0) 0 Septembre... .. (® 0 0 OEDDTE RENE 0 6 6 Novembre........ 2 18 20 re [=] [=] ® œ [Le] Qt TS © [er] [ee] POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 269 mour, s'attendre à 33 jours de brouillard dont un tiers, environ, pour lesquels le brouillard règne avec intensité toute la journée. D'après le nombre de jours couverts, on, pouvait s'attendre à un excédant de jours de brouil- lard. Cet excédant est en réalité très fort : il y a 68 jours de brouillard, plus du double du nombre prévu, et 25 jours de brouillard continu, plus du double aussi du nombre probable. VII. DURÉE D'INSOLATION. L’instrument qui enregistre l’insolation à l'Observa- toire de Genève est un « Sunshine-Recorder » de Campbell et Stokes et sort de la fabrique Usteri-Reinacher, à Zurich. Il à été décrit par M. Biliwiller dans une note aux Archives intitulée « Nébulosité moyenne et durée d’insolation ‘ ». Cet appareil a fonctionné dans le même emplacement que l’année dernière et sans aucun accroc. J'ai établi pour ce résumé les mêmes tableaux que pour celui de 1897. Le tableau XXXV permet de suivre, heure par heure, la marche diurne de la durée d’insolation pour les douze mois, les quatre saisons et l’année. Il donne, dans ses deux dernières colonnes, la durée d’insolation en heures et les moyennes diurnes d’insolation pour les mêmes pé- riodes. Il ressort de ces chiffres que le minimum absolu et relatif d’insolation tombe sur le mois de décembre 1897 et le maximum sur le mois de juillet 1898. Le total général de l’insolation est d’ailleurs supérieur de 128,7 h. à celui de l’année précédente. ! Archives, 1889, v. 21, p. 404. GIQUE RÉSUMÉ MÉTÉOROLO 266 “ATOS NP SOINOU JL S2400 991ISIFOIUO UOTEIOSULP [y PUSIdUO9 941749 29 % 960 ATÉS Ah €0'6 GG 68.0 67 80 € 18€ 19€ 68/0 6L'0 u auinip auuo (op ‘029 O'YSE c'OSL TIGE G'OGT 6:88 9:66 C'T9G J'ESE 6081 & GET y 9 LG pr € por er G CG ü og } uOT}U[OSUT, p Le'eg re or 02 TO LIT GOT M 66 8 6UT SEE 9 COF| 1 09 NT — F6 Joe 180% |s%% 90% | Fer c'e |LO6 |6Fe 166 | — mor |9%6 |8'8G |0'F9 |7€9 |S09 |0€9 669 179 1686 |0/87 |O'GT Dy |VEr [606 |066 |0'LE |e4% |8'67 S'L£ [STE 18e |86 | 1e T | = [OL Ter res (666 |V6I FE EL ET 0m | LmIe0e Dre les er MCE RE — | — 92 JO (6er |6%F |LGr [NTI (T8 RASE — F6 98e (96e |£08 108 |298 |9'08 |1'98 06 166 | — ge [os [Sec lee june ILES |Lue lee | TG WVG 99 |L:0 L'9 |L08 [Fee |1T6 SI |L0G |966 6,66 Sec |K08 |29 FOe GET (Gr (WU (SLT |FON LT L'U L'EY [CETTE 19% L'O |6€ 89 |L8 |£Or |FST |Z9r OA OF |9G 1 L'O 62 OV |S€r ILE |89T |SOI vor 8 06 10% |10 — Er (XL SO |06r [681 1987 EF |0 SE eDe = nt |MORIGPTE Je) PARA|E 61 E'Gr 86 DERÈERrS ses 90 Ly |91 119 186 06 | FRA 8Fr 106 186 106 86 | | Eee | Li q U Li Li Li 4 CAN sets EU q no Log | gr À 5-6 | 6-8 | 8-1 À 1-ex Jar-ur lui-or | o1-6 | 6-8 | 82 | 2-9 | 9 EEE A —— — — " HI0S NILVN ECS O0 "oQuu y ‘*':"ouuomny reset °°° sdwajulig tete RAI ‘°°° QIQUUOAON SE 010190) °*** a1quadas Se “te 0oY terecee qelpnf nf de Dos Re ne ""RGSE JOTAURF LG8T 21401899] "CGT ‘HAGNAN) V NONLV'IOSNI.Œ A44NQ VI 44 ANANIA AHIUVN ‘AXXX POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 267 L'année civile 1898 présente une assez forte différence avec l’année météorologique, le mois de décembre 1898 ayant eu un nombre relativement grand d'heures d'inso- lation : 65,8 contre 22,2 en décembre 1897. Les mois de l’année civile 1898 présentant le minimum d’insola- tion sont ceux de janvier et de novembre avec 27,6 et 28,9 heures. Le total d'heures d’insolation de l’année civile est de 1720,1 heures. Le tableau XXX VI permet d'apprécier la différence de l’insolation entre le matin et l'après-midi. Comme l'ap- pareil est réglé sur le temps solaire vrai, les périodes d'insolation théoriques sont égales ; les périodes réelles sont sensiblement différentes. Elles sont représentées dans XXXVI. DURÉE D’INSOLATION AVANT ET APRÈS MIDI DIFFÉRENCE MATIN SOIR Soir—Matin a — — D nombre nombre nombre ; d'heures TA d'heures DA d'heures lo Décembre 1897 11,6 52,3 10,6 47,7 QE ET Janvier 1898.. 5,5 19,9 29,1 80,1 + 16,6 + 60,1 Février....... 42,9 42,4 58,2 57,6 + 15,3 + 15,1 LL TE DRE 42,8 43,0 50,119 70 + 13.9 + 14,0 ;: A7 1 SHRRENENES 14,61%247,0 80,8 53,0 + 9,2 + 6,0 11 ET SENTE FAR 0050 622047 — 14,8 — 10,6 1 TN LAC OSNNRS 90,3 48,3 96,6 51,7 + 6.3 + 3,4 Janet: 147,0 51,8 136,6. 48,2 — 10,4 — 3,6 ROUE es state à 139,9 48,4 {44,5 51,6 + 9,0 + 3,2 Septembre .... 125,2 47,9 136,3 52,1 + 1H, + 4,2 Octobre... 32,9 35,1 60,7 64,9 + 27,8 + 29,7 Novembre... 9,9 34,3 19,0 65,7 + 9,1 + 31,5 LAN) SORA EE 60,0 39,8 90,9 60,2 30,9 + 20,5 Printemps .... 191,4 48,9 199,7 5L.I + 8,3 + 2,1 (Er NRA AR 372,8 49,7 ST 0 L 49 + 0,7 Automne ..... 168,0 43,7 216,0 56,3 + 48,0 + 12,5 ANNEE 2... ., 792,2 47,3 884,3 92,7 + 92,4 + 5,5 268 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE le tableau, ainsi que la différence, soir —matin, de deux façons différentes : en heures et en pour cent du total d'heures d’insolation. Durant les mois d'hiver et d'automne, la prédomi- nance de l'insolation dans l'après-midi est très caracté- risée, sauf pour le mois de décembre 1897, qui présente presque l'égalité entre les deux périodes. Cela provient d’ailleurs des brouillards qui, lorsqu'ils se dissipent, se dissipent peu avant midi ou au commencement de l’après-midi. Pour l’ensemble du printemps et de l’été la même circonstance se produit, mais très faiblement et, pour quelques mois, mai et juillet, elle est renversée, très fortement pour le mois de mai. XXXVIL COMPARAISON DE LA DURÉE DE NON-INSOLATION A LA NÉBULOSITÉ MOYENNE. GENEVE 1898. Durée théorique Rapport Nébulosité d’insolation t—i moyenne Différence t t h - = Décembre 1897 270 0,92 0,92 0,00 Janvier 1898... 282 0,90 0,89 + 0,01 Février sie te 291 0.65 0,65 0,09 ET ANT TR 371 0,73 0.76 7005 PAwriLEt 1e 108 0,63 0,75 00 LUN RE T SN “rs 465 0,70 0,85 — 0,15 DIN 471 0,60 0,66 — 0,06 Duel 0s Le, 475 0,40 0,40 0,00 JLKT) 1 SES EATNESSS L37 0.36 0.36 0,00 Septembre..... 319 0,30 0,28 + 0,02 OCiobrer sert. 338 0.72 0,78 — 0:06 Novembre..... 284 0.90 0,90 0,90 Hiver: Arte : 843 0,82 0,82 0,00 Printemps..... 194% 0,69 0,79 — 10,10 | HAORQL 2 € PTE 0 1383 0,46 0.47 0:01 Automne...... 997 0.61 0,65 — (0,04 Annés: 54 2267 0,62 0.68 — 0,06 POUR GENÈVE ET LE GRAND SAINT-BERNARD. 269 Le tableau XXXVIT à été constitué, comme l’année dernière, pour faire ressortir une relation entre la nébu- losité et la durée d’insolation, relation que M. Billwiller a établie d’une façon très ingénieuse dans la note que je citais plus haut. Il avait trouvé que la valeur de la nébu- losité moyenne d’une période (mois ou année) est à très peu de chose près égale au rapport entre les heures de non-insolation et le total des heures d’insolation théo- riquement possibles. Dans ce tableau XXXVIL la première colonne con- tient les nombres d’heures d’insolation théoriques, pour la latitude de 46°, nombres que j'ai empruntés au ta- bleau de la p. 411 du travail de M. Billwiller. La 2° colonne contient le rapport du nombre des heures de non-insolation au nombre total d'heures d’insolation possible. Si l’on appelle £ le nombre d'heures d’insolation théorique, ? le nombre d'heures d’insolation réel, ce rap- - $ ._. t—i port est représenté par la fraction SES La 3% colonne contient les valeurs de la nébulosité moyenne telles que les fournit le tableau XXXIL et la 4" colonne donne la différence entre les valeurs des deux précédentes. La relation trouvée par M. Billwiller se trouve abso- lument justifiée pour les mois d’hiver et pour quelques mois de lété et de l’automne. Mais pour les autres mois, surtout au printemps, il n’y a pas concordance, et partout l'écart est de même signe, la nébulosité étant plus forte que la valeur du rapport établi comme ci- dessus. C’est la même constation que j’avais faite l’année dernière. L’enregistreur d'insolation installé par M. Marc Micheli 270 RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE, ETC. sur le mur de la terrasse du Château du Crest, à Jussy, a donné les résultats suivants durant l’année 1898 : b. h. Décembre 1897 32.2 Juin 1898 206.9 Janvier 1898 39.9 Juillet » 285.9 Février Ù 111.0 Août » 289.3 Mars » 103.3 Septembre » 259.6 Avril » 149.4 Octobre » 83.3 Mai » 191.1 Novembre » 32.9 Hiver ; 183.1 Eté D 070 2.01 Printemps » 306.8 Automne » 379.8 Année 1707.8 Si l’on fait la comparaison de ces chiffres avec ceux du tableau XXXV, valables pour Genève, on trouve. comme l’année dernière, que la durée d’insolation à Jussy est supérieure à celle de l'Observatoire. Il y a un excédant de 31,3 b. pour l’année entière. L’insolation est surtout plus forte à Jussy dans les mois d'hiver et au mois de juin. Elle est sensiblement plus faible dans les mois d'avril, de mai et d'octobre. Pour les autres mois, les va- leurs sont assez concordantes. LES VARIATIONS DE LONGUEUR DEN GLACIER\ DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES PAR Charles RABOT (Suite 1.) TERRE FRANÇOIS-JOSEPH. Cette terre est formée par un groupe compact de pe- tites îles recouvertes dans presque toute leur étendue par des énlandsis ou des local ice-caps. Aucun renne ne vit actuellement dans cet archipel, où il ne trouverait pas une nourriture suffisante, mais il n’en à pas toujours été ainsi. Des cornes de ce cervidé ont été découvertes, en 1881, par M. Leigh Smith au cap Flora, et, en, 1895 dans cette même localité par M. Fre- derick Jakson. La ramure trouvée par ce dernier explo- rateur était enfouie dans la boue, à une hauteur de trente pieds au-dessus du niveau actuel de la mer. D’après M. Fr. Jakson, le renne aurait été peu à peu chassé de la terre François-Joseph par le progrès des glaciers ; d’après ses observations, les coupoles cristallines qui ? Voir Archives, t. VII, avril 1899, p. 359; juin, p. 557; t. VII, juillet, p. 62; août, p. 156. D VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS recouvrent aujourd’hui ces îles seraient de date récente, géologiquement parlant ‘. L'expédition Fr. Jackson qui vient de poursuivre pen- dant trois ans (1894-1897) l'exploration scientifique de la Terre François-Joseph, a fait d’intéressantes obser- vations sur le régime des glaciers de cet archipel. | I. — ILE NORTHBROOK Glacier au N.-E. du cap Flora, pres de la Windy Gully. Ce glacier 4 considérablement reculé. Vers le nord, à travers le Windy Gully (ravin du vent) il a abandonné une haute et large moraine latérale; au pied de ce ra- vin, des blocs de basalie portent les marques du passage de la glace *. IT. —— BELL-IsLAND En 1895, il était impossible de débarquer près de la hutte où Leigh Smith avait hiverné en 1881-1882, tout le rivage étant bordé par une nappe de glace formant au-dessus de la mer un escarpement de six à dix pieds. En 1881, lors du séjour de M. Leigh Smith, cette croûte cristalline ne devait certainement pas exister, rapporte M. Fr. Jakson ‘. Donc, de 1881 à 1895, augmentation de la glaciation. ? Frederick-G. Jackson, À Thousand Days iu the Arctic, New- York et Londres, Harper 1899, p. 308. ? Ibid, p. 566. $ Ibid, p. 310. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 279 III. —— TERRE ALEXANDRA Glacier Peary. Au Cap Grant et au cap Neale, on remarquait, en 1895, des traces évidentes du recul du glacier ‘. Les observations paraissent indiquer actuellement l’existence d’une phase de décroissance à la Terre Fran- çois-Joseph. SCANDINAVIE Du cap Nord au Skagerak un puissant relief couvre la plus grande partie de la Norvège et les bassins supérieurs des fleuves suédois, formant un épais rempart entre l'Atlantique et la dépression baltique. Au nord du cercle polaire, ce massif atteint sa plus grande altitude, dans la Laponie suédoise, au Kebnekaisse (2130) * (67° 52 de lat. N.), et, au sud du 66° de lat. N., au Galdhôppig (2560) (61° 40) en Norvège. Dans cetie région montagneuse, les glaciers occupent une superficie de 5,000 kilomètres environ; 4600 en Norvège et 400 en Suède. Contrairement à l'opinion répandue jusqu’à une époque toute récente, la Norvège est donc de tous les pays d'Europe celui qui renferme la plus vaste étendue de glaciers. ! Frederick-G. Jackson, À Thousand Days in The Arctic, New- York et Londres, Harper 1899, p. 566. ? D’après des mesures trigonométriques très précises exécutées récemment, le Sarjektjokko (67° 25’ de lat. N.) n’est point le point culminant de la Scandinavie septentrionale. L’altitude de 2145 m. qui lui était attribuée d’après les observations baromé- triques concordantes de trois voyageurs serait entachée d’une erreur considérable. ARCHIVES, L. VIIL — Septembre 1899. 20 274 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Aueun de ces glaciers n’a son front baigné par la mer. Tous les ouvrages de géographie et de géologie répètent à l’envi qu'unebranche du Jükulfjeld trempe dans l'Océan Glacial et émet de petits icebergs dans le Jükulfjord. Au-dessus de ce fjord, la nappe supérieure de ce courant rencontrant un précipice, s'écroule et va constituer au pied de la falaise un petit glacier remanié duquel la mer détache de petits fragments. La présence de cette masse de glace au niveau de l’océan est donc ia consé- quence des formes du terrain et non point de l'intensité de la glaciation. Le même phénomène se produit, du reste, à une latitude plus méridionale, au Frostis, sur les bords du Skjomen (Ofoten fjord) dans des circons- tances à peu près semblables. En Scandinavie, le phénomène glaciaire se présente sous ses trois facies principaux: 1° le glacier alpin; 2° le glacier alpin-norvégien ou glacier composite ; 3° l’inland- sis où local ice-cap, suivant que l’on adopte l’une ou l’au- tre des classifications proposées. La forme alpine se rencontre généralement avec des formes plus ou moins altérées. Les courants de premier ordre (classification de Heim) ou Thalgletscher de Richter sont rares et n’atteignent point un développement com- parable à celui qu’ils offrent en Suisse. Les plus longs ne dépassent guère huitkilomètres. Les plus importants sont situés dans les Alpes de la Laponie suédoise, et, en Norvège dans le massif central du Svartis, et dans le Jotunheim ‘. La plupart des glaciers alpins de Ja Seandi- ! Longueurs des principaux glaciers alpins de la Scandinavie: Laponie suédoise, Skuorkijôkel : 6 kil., d’après Svenonius. Norvège, massif central du Svartis, glacier du Svartisvand et et de l’Oster-Glomdal : 8 kil., glacier septentrional du Blakadal 8 kil., d’après Rekstad. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 279 navie, sont de deuxième ordre et se trouvent localisés dans des cirques (bo/n) ou suspendus le long des pentes. D'où les dénominations norvégiennes de botnbræ (glacier de botn) et de hangebræ (glaciers suspendus). Le boinbreæ correspond au kahrgletscher de Richter. Le facies composite ou alpin-norvégien, est parti- culièrement développé dans le nord de la péninsule, aux Oxtinder et au Sulitelma. Dans le Jotunheim (Norvège méridionale) cette forme glaciaire est assez fréquente, sans atteindre cependant l'étendue qu’elle présente dans les deux massifs cités plus haut. En Scandinavie la plus grande partie des surfaces soumises à la glaciation appartient à la catégorie des inlandsis ou local ice caps suivant la classification adop- tée. Sur les 5000 kilomètres carrés de glaciers existant en Norvèce et en Suède, ces nappes en occupent près des quatre cinquièmes. Les émissaires des inlandsis affectent un facies tout à fait différent de celui auquel nous sommes habitués dans les Alpes. Les plateaux supportant ces nappes de glace ne sont guère découpés que par des vallons très courts et très escarpés ; rarement leur masse se trouve entamée par de longues vallées à pentes régulières. Aussi bien, les courants issus des énlandsis se présentent-ils le plus sou- vent sous la forme de cascades de seracs plus où moins larges suivant les dimensions du lit dans lequel ils s'écou- lent, et suivant l’afflux de la masse de glace. Le plus long glacier sorti d’un inlandsis norvégien, celui de Tunsbergdal (Jostedalsbræ) mesure une longueur de quatorze kilomètres; mais c’est un cas exceptionnel, pres- que tous les courants qui descendent de ces carapaces cristallines ne dépassent pas un développement de sept à 9276 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS huit kilomètres. Pour caractériser l'intensité de Ja gla- ciation, on peut diviser les émissaires des inlandsis en courants de premier ordre et en courants de deuxième ordre, mais en spécifiant catégoriquement que cette clas- sification ne doit éveiller aucune idée de comparaison avec celle du même genre adoptée dans les Alpes. Ces glaciers de premier ordre ne sont pas des Thalgletscher mais de larges cataractes de seraës remplissant des val- lées escarpées, et les courants de deuxième ordre ne sont pas non plus des Kahrgletscher mais simplement des lan- gues de glace descendant par des ravins. La même classification peut être appliquée aux apo- physes des massifs composites ou alpins norvégiens sous les réserves mentionnées ci-dessus. En suédois, glacier se dit : jükel, en norvégien j0kul ou jôkel", bræ, isbræ, fonn, fond ou fogne, gammel is, svart is, skaak, en lapon jægna ou jækna, où encore jække suivant les dialectes. Au sens propre, 70kul où jükel* désignerait en norvé- gien, les émissaires, et bræ le réservoir glaciaire supérieur. L'usage de cette spécialisation des dénominations n’ayant malheureusement pas prévalu, la plus grande confusion règne dans le vocabulaire glaciaire norvégien. Aujour- d'hui par extension on donne le nom de 70kul ou de jôkel à l'ensemble de massifs de glaciers. Exemple : le Jokulfjeld en Finmark, et le Hardangerjükul dans le département méridional de Bergen, de même celui de ! Jükul est la forme ancienne, et jôkel la forme moderne du même mot. ? Communication de M. A. Greve, vice-consul de France à Bergen. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 277 bræ à des glaciers issus des coupoles de glace et à des courants alpins. Isbræ correspond à notre mot glacier et snebræ au vocable névé. Dans le patois du Nordland, fonn, fond ou fogne dési- gne un amas de glace ou de neige persistante. Précédé du préfixe sne, il indique un névé ou une nappe de neige; suivi du vocable #s, un glacier. Svart is (glace noire), gammel is (vieille glace) sont également employés par les indigènes de cette province dans le sens de glaciers. Enfin le dialecte du Hardanger emploie le mot skaak dans la même acception. NORVÈGE SEPTENTRIONALE DÉPARTEMENTS DU FINMARK, DE TRÔMSd ET Du NORDLAND (71° 10’ de lat. N. à 65° de lai N.) Dans l’état actuel de nos connaissances une liste com- _plète des glaciers de la Norvège septentrionale ne peut être établie, faute de documents cartographiques suffi- sants. Des trois départements (Amt) du nord du royaume, seul celui de Tromsô, la partie la plus méridionale du Nordland et deux fragments du Finmark possèdent des cartes dressées par les officiers du Geografiske Opmaaling ", encore sont-elles d’une valeur très inégale pour l'étude qui nous intéresse. La carte du département de Tromsÿ * ‘Institut géographique officiel correspondant au Service géo- graphique de l’armée en France et au Bureau topographique fédéral en Suisse. ? Kart over Tromsô Amt sammendraget efter de à Aarene 1569, 1870 og 1872 foretagne Krokeringer uagivet af Den Geografiske Cpmaaling. 1874. 4 feuilles. UE ORNE TT là 278 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS au 200000, ne fournit une représentation ni précise ni complète des massifs glaciaires ‘ de cette région. Seule à cet égard, la carte de la Norvège septentrionale au 100000°*, donne toute satisfaction, mais jusqu'ici douze feuilles seulement ont été publiées pour les régions renfermant des glaciers. Dix sont relatives au Nordland méridional où se trouvent les massifs du Store Bôrgegfjeld * et des Oxtinder et deux au district d'Hammerfest (Fin- mark) qui renferme la coupole glacée de l’île de Seiland ”. Pour la plus grande partie du Nordland et du Finmark occidentaux qui contiennent les principales nappes de glace de la Norvège septentrionale, on doit encore se contenter de la carte de Munch, dressée au 700.000 par renseignements en 1852. Sur ce document les centres de glaciation les plus importants sont simplement indiqués par leurs noms, sans aucun iracé de leur configuration. Les sources imprimées ne sont guère plus abondantes, et la bibliographie sera complète lorsque j'aurai indiqué les ouvrages classiques de Wahlenberg * (1807) et de Forbes (1853)°. Quelques renseignements sur les gla- ‘ Les glaciers les plus importants sont marqués par des lignes ponctuées qui n’indiquent ni leur forme ni leur étendue. ? Topoyrafisk kart over Kongeriget Norge à 1 : 100000. Nordlige Del. Gradafdelingskart. $ Feuilles Velfjorden, Hatfjelddalen, Skarmodalen, Flovær, Mosjüen, Krutfjeld. Donna, Virvand, Junkeren, Rôüsvand. * Feuilles Sorôen et Hammerfest. ° Georg Wahlenberg. Bericht über Messungen und Beobachtun- gen zur Bestimmung der Hüôhe und Temperatur der Lapplandischen Alpen unter dem 67t Breitengrade angestellt im Jahre 1807. Gôt- tingen, 1812. L’édition suédoise porte le titre: Berättelse om Mütningar och Observationer für att bestümma Lappska Fjällens Hüjd och Temperatur vid 67 Graders Polhüjd; fürrättade &r 1807 af Güran Wahlenberg. Carl Debn 1808. $J. D. Forbes. Norway and its glaciers visited in 1851. Edim- borgh 1853. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 279 ciers se trouvent en outre épars dans la relation du voyage de Buch ‘, dans les nombreux mémoires publiés par Karl Pettersen sur la géologie de la Norvège au nord du Saltenfjord (67°15) et dans les descriptions du Département de Tromsô * publiées par le Geografiske Opmaaling de Kristiania et par le professeur Helland. Dans la pensée d'étudier le développement du phéno- mène glaciaire dans la Scandinavie, j'ai exploré la Norvège septentrionale de 1880 à 1885, notamment le Svartis le principal centre de glaciation de l’Europe continentale au nord du Cercle Polaire. Depuis mes voyages, un seul travail a paru sur ce sujet, une description de Svartis publiée par M. Rekstad, à la suite de deux campagnes ac- complies par lui dans cette région en 1892 et 1893 *. L’énumération des glaciers de la Norvège septentrio- nale indiquée ci-après a été établie d’après mes observa- tions personnelles, d’après les sources cartographiques et bibliographiques indiquées plus haut, enfin d’après une liste des glaciers du Nordland au nord du Folden que m'a obligeamment communiquée le colonel Haffner, directeur du Geografiske Opmaaling de Kristiania. Dans le Finmark. il n’existe que trois massifs glaciai- res, situés dans la partie occidentale du département : deux dans l’île de Seiland, les plus septentrionaux de Reise durch Norwegen und Lappland von Leopold von Buch. Berlin. Nauck, 1810. 2 vol. ? Beskrivelse af Tromsô Amt. Kristiania 1874 et Topografisk- Statistisk Beskrifvelse over Tromsô Amt…. udgivet ved Amund Helland Kristiana 1899. * J. Rekstad. Beretning om en undersügelse af Suartisen. in Ar- chivo for Mathematik og Naturvidenskab. vol. XVI. 3 et 4. Kristiania, 1893. et Om Svartisen og dens Gletschere. in Det Norske Geogra- fiske Selskabs Arbog. III. 1892-1892 Kristiania. PAT APP 2,10 TS DR M end 4 280 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS l’Europe (70° 20"), le troisième, le Jôkulfjeld (70210) entre l'Oksfjord et le Langfjord. Suria frontière même du Finmark et du département de Tromsô, entre l’eid' Lang- fjord-Jôkulfjord à l’est, et entre le Frakfjord et l’Older- fjord à l’ouest (70° 10), s'étend un petit inlandsis ou local ice-cape, autant que j'ai pu du moins reconnaître ce massif à travers la brume qui l’enveloppait lors de ma visite. Dans le département de Tromsô, constitué en grande partie par des massifs alpins, la description publiée par le Geografiske Opmaaling signale l’existence d'environ soixante glaciers *. Tous présentent le facies alpin. La plupart sont situés sur la chaîne du Lyngenfjord. Deux autres centres de glaciation se rencontrent dans les hauts massifs voisins de la frontière suédoise, limités l’an par le Salangdal et le Sôrdal (tributaire du Maalselvdal), l’an- tre par le Bardodal et le Dividal. Dans le Nordland, le bassin de l’Ofotenfjord renferme plusieurs massifs glaciaires encore inexplorés. C'est d’abord le Frostis [inlandsis ou local ice-cap (?)|, situé sur la rive ouest du Skjomen, s'étendant au sud” jus- ‘ qu'au Getzitchok, à l’est du Manfjord (Tysfjord) 68°10'), puis, entre les deux branches de l’Elvdal, une seconde local ice-cap ‘ (Kalottengletscher de Richter), et un troi- sième massif à l’est de l’Oster Elvdal, sur la frontière. 1 Isthme bas entre deux fjords. ? Très certainement leur nombre est trois ou quatre fois plus considérable. D’après A. Helland (Loc. cit. p. 58), leur étendue dans cette circonscription est de 287 kilomètres carrés. $ D’après un renseignement communiqué par le colonel Hafïner directeur du Geografiske Opmaaling. # Lors de ma visite, les brumes m'ont empêché de me rendre compte de l’étendue de ce glacier. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 281 Dans le bassin du Norfolden, on observe une formation glaciaireassez étendue sur le versant nord du Gjerdalstind, près de la frontière suédoise, et un glacier dit Heldalsbræ au sud du gaard' Heldal, dans le Vinkefjord :. À l’est du Sôrfolden et du Skjerstadfjord (67°20'), à cheval sur la frontière se rencontrent plusieurs nappes glaciaires (local ice-cape ou Kalottengletscher). C’est d’abord une série de coupoles glacées entre le Nordfjord du Sôrfolden (Norvège) et le bassin du Virihjauri, en Suède (bassin du Stora Lule elf), puis les plateaux glacés de l’Olmajalos en Suède et du Blaamand en Norvège, enfin le massif de Sulitelma. C’est entre le 67°10 et le 66° de lat. N. que la gla- lation se manifeste dans la Norvège septentrionale avec le plus d'énergie. Dans le quadrilatère compris entre le Skjerstadfjord au nord, le Ranenfjord au sud et entre l'Océan et la frontière suédoise, les glaciers occupent une superficie d'environ 12 à 1300 kilomètres carrés, répartis en huit groupes principaux. Sept constituent les différents reliefs du Svartis entre le Beierenfjord au nord et le Sjonafjord au sud, l'Océan à l’ouest et le Danderlandsdal à l’est. Le huitième groupe est le massif des Oxtinder, au nord du Rôsvand. En outre, différents glaciers tapis- sent les pentes des hauts sommets du massif situé à l’est du Dunderlandsdal, au nord des Oxtinder. Au sud de cette région l'intensité de la glaciation di- minue singulièrement. Autour des hautes vallées du Vefsenelv et du Namsenelv on rencontre seulement quel- Habitation. ? D’après des renseignements que je dois à l’amabilité du colo- nel Haffner. 282 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS ques glaciers de Bon et quelques glaciers suspendus dans la partie méridionale du Store Bôrgefjeld. Pour la connaissance des variations de longueur éprouvées par ces glaciers les renseignements sont peu nombreux. Antérieurement à 1880 les observations sont rares, dispersées dans les sources imprimées mention- nées ci-dessus; pour la période si importante du XVII siècle, un seul document a été extrait de la poussière des archives. Dans la Norvège septentrionale, la zone des pâtu- rages utiles se trouvant limitée aux vallées et les glaciers étant situés pour la plupart loin et hors de vue des habi- tations, leur progression n’a qu’exceptionnellement affecté les intérêts des indigènes et par suite donné lieu à des constatations dont les résultats se trouvent consignés dans des pièces authentiques. De 1880 à 1885, pendant mes voyages dans la Nor- vège septentrionale, j’ai recueilli des observations qui ont servi de cadre à cette enquête. Depuis, grâce à de pré- cieux concours il m'a été possible de suivre le régime de plusieurs glaciers. Pour faciliter mon enquête, M. C. Brandt, le fourreur bien connu de Bergen, a eu l'obli- seance de faire distribuer une circulaire imprimée à laquelle se sont empressés de répondre plusieurs capi- taines des paquebots de touristes qui visitent chaque été le Svartis et le Lyngen et des négociants habitant dans le voisinage des massifs glaciaires. De plus, avec un empressement dont je leur suis très reconnaissant, M. A. Greve, vice-consul de France à Bergen, et M. Didriks B. Martens, négociant dans cette même ville, ont, à ma demande, pris la peine de recueillir des informations sur les variations des glaciers de la Norvège méridionale. Enfin, M. K. Bing, président de la Société des touristes DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 283 de Bergen et deux membres de l’Alpine Club, MM. Has- tings et Cecil Slingsby ont eu la bonté de me communi- quer les très importants résultats de leurs observations sur ce sujet. A tous les degrés de la hiérarchie sociale, les Norvé- giens manifestent le plus grand intérêt pour les recher- ches d'histoire naturelle et observent les phénomènes ac- tuels avec une conscience absolument méritoire. Je dois en outre des renseignements du plus haut in- térêt sur le régime de l’Engabrae (Svartis) à S. A.S. le prince de Monaco, recueillis pendant sa croisière scientifique dans le nord en 1898. Enfin S. A. S. a eu la bienveillance de me communiquer, sur la valeur du recul éprouvé par ce glacier de 1889 à 1898, une ob- servation particulièrement intéressante faite par S. M. l’empereur d'Allemagne, au cours de ses nombreux voyages en Norvège. FINMARK Î. — ILE DE SEILAND. (70° 20 lat. N.). Cette ile renferme deux massifs glaciaires séparés par une profonde coupure tracée par le Stor Kufjord et le Gyfjorddal. À l’ouest de ce fossé s’étend un énlandsis de faible étendue qui paraît rentrer dans la catégorie des Kalotten-gletscher. La carte de la Norvège septentrionale au 100.000 Jui donne le nom de Normands fjordjôkel. L'altitude de son point culminant est de 1075 m. Le se- cond massif, qui affecte le même facies que le premier, est le Seilandsjükel. DA EN A RS 284 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS SEILANDSJÜKEL Glaciers du Gyfjorddal. « Le glacier émet dans cette vallée plusieurs branches qui s'étendent sur une pente assez dégagée. Elles se ter- minent à l'altitude d'environ 400 m. et ne sont précé- dées d’aucune moraine; mais les pentes situées en avant sont couvertes de puissantes couches de cailloux roulés”. » 1876 (?). K. Pettersen. Dans un second travail sur ce massif (Bidrag til de norske Kyststrogs Geologi, II’, daté du 21 octobre 1883, K, Pettersen reproduit cette description en ajoutant: « L’extrémité inférieure des glaciers est en général formée par des escarpements. » L'absence de moraines en 1876 semble indiquer un état de crue et la relation de 1883 une persistance de celte erue iusqu’en 1883 ; le gonflement du glacier à sa partie inférieure paraît du moins le dénoter. IL. — Jükucriezn (70° 40')*. Inlandsis couvrant le plateau délimité par le Bergs- fjord, l’Oeksfjord, et les deux eid séparant ces baies du Jôkulfjord. Superficie : 190 kilomètres carrés *. ÜK. Perrersen, Om fjord-0g daldannelsen à den nordlige Norge in Archi. f. Math. og Naturv., II, 2. 1877, p. 383. ? Montagne des glaciers. Fjeld: montagne, en norvégien Tükul, glacier, en vieux norvégien. 5 D’après K. Perrersex, Om fjord-og daldannelsen in den nordlige Norge. in loc. cit., II, 2, 1877. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 289 De cette coupole descendent : 1° Un glacier suspendu dans le Bergsfjord ". 2° Deux ou trois langues secondaires dans l’Ulfsfjord. 3° Quatre glaciers suspendus * dans la baie ouest du Nusfjord. 4° Un glacier de premier ordre dans la vallée débou- chant dans la baie orientale de Nusfjord. 5° Deux langues de glace suspendues dans le Tverdal supérieur, s’ouvrant sur la côte ouest de l'Oksfjord en face de l’église d'Oksfjord. 6° Deux langues de glaces suspendues dans un val- lon tributaire du Tverdal. 7° Un glacier depremier ordre dans le Romsdal, rive ouest de l’Oksfjord. 8° Deux ou trois langues de glace suspendues au- dessus de l’eid entre l'Üksfjord et le Jükulfjord. 9 Un glacier remanié dans le J6kulfjord. 10 Un glacier de premier ordre débouchant sur l’eid entrele Jükulfjord et le Langfjord. {lo Un glacier dans l’Isdal (vallée du Langfjord). a) Glacier suspendu du Bergsfjord. Le premier document que j'ai recueilli sur ce glacier est une description de Karl Pettersen. Le mémoire, Om fiord-0g daldannelsen à den nordlige Norge (Loc. cit. p. 329) qui la contient, porte la date de 1877. Le voyage de Pet- tersen au Bergsfjord remonte donc au moins à 1876. ! La nappe divisée en deux branches visible de la station de Bergsfjord (ligne des paquebots Hambourg-Vadsô). ? Deux de ces nappes sont peut-être des glaciers locaux indé- pendants de la masse du Jékulfjeld. re m0 state den NE EL 5 + 286 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS « Au delà du lac (78 m.) ei des terres basses qui oc- cupent le bas de la vallée, écrit Pettersen, on rencontre une ancienne moraine, puis, à 4950 m. en amont, plu- sieurs autres moraines très rapprochées les unes des au- tres. Après avoir parcouru une distance plus grande, on arrive à l'extrémité inférieure du glacier. Elle descend divisée en deux branches, celle qui avance le plus bas se termine à l’altitude de 135 m. par un escarpement d’en- viron 42 m. » Le 21 août 1881, pendant la relâche du paquebot postal à Bergsfjord, j'ai exécuté un croquis du glacier, du mouil- lage du vapeur. À cette époque, deux branches de glace descendaient presque jusqu'au fond de la vallée. La com- paraison de mon croquis à celui joint au mémoire de Karl Pettersen semble déjà indiquer un retrait. Les sur- faces rocheuses séparant les deux digitations terminales paraissaient s'être notablement agrandies en hauteur depuis le passage de Karl Pettersen. Ultérieurement, M. Cort Buck, négociant à Bergsfjord. a très intelligemment étudié les oscillations de ce glacier. Ayant placé en 1890 un repère devant l'extrémité infé- rieure d’une des langues cristallines, il a pu mesurer avec exactitude son recul. De 1890 à 1895 ce retrait a été de 20 à 25 m.' Ce mouvement s’est continué (Lettre de M. Cort Buck, en date da 15 février 1899). D’après les indications que M. Cort Buck à eu l'obli- geance de porter sur mon croquis de 1884, depuis cette date, la longueur de la langue suspendre à gauche en re- gardant la vallée, a diminué de moitié et l'étendue d’un ! Communication de M. Cort Buck au capitaine Fasting, de Kong Karl en date du 20 mars 1896. CSM DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 287 rocher situé au milieu de la branche de droite a doublé. Résumé. — À une époque indéterminée, le glacier de de Bergsfjord a éprouvé une crue considérable dont l'extension est marquée par la moraine, la plus éloignée du glacier, puis, après une période de retraite, est resté stationnaire pendant assez longtemps, à 150 m. en amont du point atteint lors du maximum. Le recul parait en- suite avoir persisté jusqu’en 1899. b) Glaciers suspendus dans la baie ouest du Nusfjord. Ces glaciers se trouvent figurés dans une planche hors texte de l’ouvrage de Forbes: Glaciers of the Nusfjord (entre les pages 80 et 81). La comparaison de ce docu- ment avec un croquis que j'ai exécuté le 21 août 1881 indique un recul survenu de 1851 à 1881. ©) Langues de glace suspendues dans le Tverdal supérieur. A la fin d’août 1881, M. Bugt, négociant à Oksfjord, m'a raconté que, depuis dix ans, deux des poiniements rocheux situés sur le bord du plateau au début de la pente supérieure de ces langues de glace, visibles d'Oks- fjord par l'ouverture du Tverdal avaient peu à peu émergé de la nappe cristalline. Donc, de 1870 à 1881, retraite. d) Glacier du Romsdal. Le 24 août 1881, lorsque je vis ce glacier, il se ter- minait dans un petit lac situé à l’altitude de 125 m. Entre cette nappe et le fjord s’étendaient trois moraines séparées chacune par une mare. La présence d’épais tapis de mousse et de touffes de bouleaux sur ces dépôts glaciaires # 1] 288 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS indiquait leur ancienneté. Dans la vase du lac (125 m.) et aumilieu des moraines apparaissaient des troncs dessé- chés de bouleaux tels qu’il n’en pousse plus aujourd'hui dans le bassin de l’Oksfjord. Le vallon est occupé dans toute sa largeur par le lac supérieur et par le glacier ; d'autre part, les escarpements environnants sont trop abrupts et trop pierreux pour que des arbres puissent actuellement y pousser. Îl est par suite permis de sup- poser que jadis des bois de bouleaux couvraient le Romsdalet qu'ils ont été détruits par une progression du glacier, qui, en se retirant ensuite, a déposé les mo- raines échelonnées entre le fjord et le front actuel. e) Glaciers remanié du Jokulfjeld. Les récits des rares voyageurs qui ont visité cette intéres- sante localité paraissent indiquer, depuis le commencement du siècle, une diminution dans la fréquence des éboule- ments qui donnent naissance au glacier remanié, par suite une diminution dans l'intensité de la glaciation. Dans la relation de son voyage L. de Buch (1807) décrit en ces termes le Jükulfjeld, d'après le témoignage des indigènes, n’ayant pas visité lui-même ce glacier. « Le glacier est suspendu sur un escarpement presque à pic. En été, des masses considérables de glace s’en détachent constamment et se précipitent dans le fjord en telle quantité et avec une telle force que les vagues dé- terminées par la chute de ces avalanches balayent les rives jusqu’à une hauteur de bien des pieds, sur une distance de plusieurs milles. Il arrive même de temps à autre, DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 289 comme cela s’est produit il y a deux ans, que l’onde enlève les huttes des Finnois ‘.» Vers 1877, la situation était à peu près identique à celle indiquée par L. de Buch, comme en témoigne la descrip- tion suivante de K. Pettersen : « Les fragments de giace qui s’écroulent dans le fjord sont si gros que leur chute détermine une très violente agitation dans toute la baie. Parfois, les vagues produites par ce phénomène se font sentir jusqu’à une distance de plus d’un mille (11 kil.), jusqu’à l'ouverture de la baie dans le Kvænangenfjord ; aussi est-il dangereux d'approcher du glacier en canot. Plusieurs embarcations ont été coulée avec leurs équipa- ges par des lames déterminées par ces avalanches. Jusqu'à une très grande distance du glacier, le fjord est toujours parsemé de glaçons plus ou moins gros *. » La date de l'observation précédente n’ayant pas été indiquée par l’auteur dans sa relation, reste incertaine. Le mémoire dans lequel elle est relatée a été publié en 1877. Du 27 au 30 août 1881, je demeurai sur les bords du Jôkulfjord en vue du glacier remanié. Durant ce séjour aucune avalanche ne fut suffisante pour amener une per- turbation dars les eaux de la baie ; pendant ce temps, je n’observai que quelques petits blocs à la surface du fjord. Les indigènes me conduisirent en canot jusqu’au pied du glacier, sans élever la moindre protestation. Enfin, un campement lapon était installé sur la berge du fjord, à deux kilomètres du Jôkulfjeld. Tous ces faits prou- ? L. de Buch. Loc. cit. Berlin, Nauck, 1810, I, p. 472. ? Karl Pettersen. Om fjord-og daldannelsen etc. in Archiv. f. Math. og. Naturv, IT, 2, p. 332. ARCHIVES, t. VIIL — Septembre 1899. 21 AO ru: RSS A à Te 290 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS vent qu’en 1881 les accidents signalés par L. de Buch et par K. Pettersen étaient devenus plus rares. La comparaison de l’esquisse du glacier, jointe à la relation de K. Pettersen, à celle que j’ai faite en 1881, montre que, depuis la visite de ce voyageur, le courant avait subi une notable diminution. Sur le dessin de Pettersen le sommet du glacier remanié atteint presque la langue inférieure de la nappe de glace supérieure. En 1881, l'intervalle séparant les deux portions du glacier était devenu sensiblement plus grand. Sur cette branche du Jükulfjeld, M. Cort Buck, de Bergsfjord m'a communiqué l’intéressante note suivante, en date du 20 mars 1896: « Le glacier du Jükulfjord a notablement diminué dans ces dernières années. Ayant visité cette baie à différentes reprises, je puis affirmer ce fait avec certitude. L’été passé (c'est-à-dire en 1895), je suis retourné dans le Jükulfjord. Mon guide, un vieillard digne de foi, qui depuis quarante ans habite près du glacier, m'a affirmé qu'aujourd'hui il est loin d’être aussi long et aussi large que jadis. Il a de plus observé qu’en différents points des rochers qui étaient jadis enfouis sous la glace sont maintenant à découvert. » Pendant l’été 1897, M. Cort Buck visita de nouveau le Jükulfjord et le trouva parsemé de gros blocs de glace. Quelques jours avant son arrivée s’était produit une ava- lanche considérable. Cette fois encore, les vieillards lui affirmèrent de nouveau que le glacier était jadis heau- coup plus grand qu'aujourd'hui et qu'il continuait à décroitre ‘. D’après ces observations, le glacier du Jôkulfjord serait 1 Communication de M. Cort Buck en date du 15 février 1899. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BOREALES. 291 en retraite depuis longtemps, en tout cas, depuis 1877 au moins. f) Glacier débouchant sur l'eid entre le J6Bn/fiard et le Langfjord. Le 30 août 1881, sur une largeur d’une trentaine de mêtres autour de la langue terminale du glacier, la nappe de gazon qui recouvrait les rochers avait été en- levée. À cette date, l'extrémité inférieure du glacier était située à 382 m. Un mouvement de recul venait donc de se produire récemment. g) Glacier de l'Isdal. « Sur les escarpements qui enferment l’extrémité infé- rieure de la vallée descendent de puissantes nappes de glace jusqu’au niveau de la vallée. Leur extrémité infé- rieure s'arrête à l'altitude de 88 m., en formant un talus haut de 9 à 12 m. Le torrent glaciaire sort d’une grotte de glace haute de 5 à # m., large de 12 et profonde de 6... Devant l’ouverture de cette grotte, on ne voit aucune moraine frontale, mais, un peu au nord de la sortie du torrent, existe sur une largeur de 19 m. une moraine très basse (hauteur O m. 60 à 1 m. 20; largeur 2 à 5 m.), adhérente pour ainsi dire au glacier ‘ ». Antérieurement à 1877. Karl Pettersen. De ces différents renseignements il semble résulter que le Jékulfjeld aurait été en état de maximum vers le com- ! Karl Pettersen. Loc. cit. in Archiv. for Math., ag Nat. I, 2 1877, p. 329. 292 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS, ETC. mencement du siècle (Observation de L. de Buch sur le glacier remanié du Jôkulfjord et présence d'anciennes moraines dans le Romsdal), que cet état de maximum au- rait persisté pendant les deux premiers tiers du siècle (Observations de K. Pettersen sur les glaciers du Jükul- fjord et de l'Isdal). D’après M. Bugt d'Oksfjord, une décroissance aurait commencé à se manifester vers 1870. En 1881, lors de ma visite, toutes les branches du Jôkul- fjeld étaient en voie de diminution. Depuis, ce retrait persiste suivant les observations très précises de M. Cort Buck, de Bergsfjord. IE — Massir À L'EST DE L’EID LANGFJORD-JÜKULFJORD Glacier de premier ordre descendant dans une vallée tributaire du Langfjord. Le 29 août 1881, ce glacier se terminait par un large front baignant dans un lac et par une langue de glace située un peu plus au sud atteignant à peine le niveau d’une petite nappe d’eau ‘. (Charles Rabot.) (A suivre.) 1 Ayant fait cette observation à distance, je n’ai pu m’assurer si cette seconde nappe était réellement distincte de la première. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. SL. von KosTanEckt et S. ODERFELD. SUR LA 2.4’ DIOXYFLAVONE (Berichte t. XXXII, p. 1926. Berne). Kostanecki, Levi et Tambor ont récemment montré que le benzaldéhyde se combine avec l’éther monoéthylique de la quinacétophénone pour donner un dérivé de la favanone et que l’on peut transformer ce dérivé en 2-éthoxvflavone en faisant réagir la lessive de potasse sur la solution alcoo- lique de son dérivé bromé. Les anteurs du présent mémoire ont appliqué cette méthode à la synthèse de la 2-4 dioxv- flavone Par l’action de l’aldéhyde anisique sur l’éther mo- noéthylique de la quinacétophénone ils ont obtenu la 2. éthoxy-£ méthoxyflavanone F — 131-132 qu'ils ont trans- . formé par l’action du brome sur sa solution dans le sulfure de carbone en 2-éthoxy-4 méthoxydromflavone F — 140- 14e. Ce dérivé traité en solution alcoolique par la lessive de potasse à 30 °/, leur a fourni la 2-éthoxy-£ méthoxyfla- vone F = 134-135° qui par l’action de l’alcoolate de sodium se scinde en éther monoéthylique de la quinacétophénone et acide anisique et par ébullition avec de l'acide iodhydri- que fort donne le 2-£ dioxyflavone dont les auteurs décri- vent aussi les dérivés diacétylé et dièthylique. St. v. KosranECKI ET J. TAMBOR. SUR LES SIX MONOOXYBENZA- LACÉTOPHÉNONES ISOMÈRES [MONOOXYCHALKONES| (Berichte XXXIL p. 1921. Berne). On sait depuis longtemps que les combinaisons colorées isomères présentent souvent des différences sensibles dans 294 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. leur nuance et il est intéressant de chercher à fixer les règles qui président à ces phénomènes. L'influence de la position de l’'hydroxyle, par exemple, relativement au chromophore CO a déjà été étudiée chez les monooxyxanthones isomères; les auteurs rappellent aussi les caractères comparatifs des trois mononitrophénols isomères ainsi que des trois nitranilines, des monobenzalindandiones et des monooxybenzalbromin- danones ; ces dernières combinaisons présentent des diffé- rences de nuance autrement sériées que les précédentes. Les auteurs ont voulu étudier aussi les propriétés des trois J monooxybenzalacétophènones hydroxylées dans le résidu | célonique ; le dérivé ortho a déjà été obtenu par Feuerstein et Kostanecki en combinant lo-oxy-acétophénone avec la benzaldéhyde ; les dérivés méta et para ont été préparés % d'une manière analogue. La benzalacétophénone est dési- à: gnée dans ce mémoire pour plus de simplicite et en (enant compte de sa couleur plus rougeâtre que celle de la flavone et de la xanthone, par le nom de « chalkone » (de yæxoc minerai, spécialement cuivre) et ses dérivés sont classés d'après le schema suivant : > PS De A >. 4 3! NX Ê Ne É | SU gr LE RS CESR AIS Ses ER ÉD RE S. ES ML: 12 { ù ‘ sl PUR HN f \: X 6! Xe * 6 7 \ COTE te An 5 | de a ï. Les auteurs donnent dans une tabelle les propriétés des Le 6 oxychalkones isomères en tenant compte spécialement de la nuance comparative de ces dérivés ainsi que de la cou- leur de leur solution dans les alcalis et dans l’acide sulfuri- que concentré; la forme cristalline, le point de fusion de la substance elle-même et de son dérivé acétylé sont également Fe notés. . 285 Re Tes: COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE DES SCIENCES NATURELLES Séance du à janvier 1899. E. Le Grand Roy. Une question d’algèbre élémentaire. — H. de Pury. Action de l’acide carbonique sur la caséine du lait de vache. M. Le Gran Roy, professeur, démontre que l’équation qui donne les valeurs maximum et minimum d’une fraction algébrique du second degré ne peut admettre de racines imaginaires que si le terme du second degré qu’elle ren- ferme a un coefficient positif. Ordinairement les traités d’al- gèbre passent le cas contraire sous silence, ou se bornent à faire remarquer que, dans cette hypothèse, toute valeur réelle de la fraction donnerait pour la variable une valeur imaginaire. M. H. ne Pury résume brièvement nos connaissances actuelles sur la composition chimique du lait; puis 1l com- munique ses expériences sur l’action de l'acide carbonique sur la caséine du lait de vache. Contrairement à ce qui était admis jusqu'ici, il résulte de ses recherches que l'acide car- bonique coagule le lait de vache tout comme le font les acides plus forts. La précipitation de la caséine se fait rapide- ment à chaud, après 8 à 415 jours à froid, sous forme de petits flocons imperceptibles à l'œil nu qui se réunissent peu à peu en un magma peu consistant. Afin d'éviter toute in- fluence extérieure, M. de Pury n’emploie que du lait fraîiche- D RE TS 296 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE ment trait et soigneusement stérilisé, et de l’'anhydride car- bonique absolument stérile lui aussi. Séance du 19 janvier. H. Ladame. Les régulateurs de vitesse à force centrifuge, — O. Billeter. Les nouveaux éléments gazeux. M. H. LapaME, ingénieur, présente une étude sur les ré- gulateurs de vitesse à force centrifuge et leur application au plan incliné de Serrières et au funiculaire Ecluse-Plan. M. O. BiceTEeR, prof. fait une communication sur les nou- veaux éléments gazeux, découverts récemment, l’argon, l'hélium, le néon, le métargon, le krypton et le xénon. et sur la place qu’il convient de leur assigner dans le système naturel des éléments. Séance du 2 février. H. de Pury. Les levures de la graisse. — R. Weber. Sur les mesures de résistances électriques par le pont de Wheatstone. — R. Chavannes. Un déclancheur maximum d'intensité. On admet généralement que la plupart des maladies des vins sont dues à des microbes. M. H. pe Pury, qui depuis ‘ un certain temps étudie celte question, trouve que l'on généralise trop, et croit que bien des maladies, telles que l’'amertume, la graisse, etc. sont dues dans certains cas non à un microbe (bacille, coccus, etc), mais à une levure de maladie. Il cite à l'appui de son dire les expériences faites à Copenhague par Em.-Ch. Hansen, qui a reconnu le premier que les maladies les plus communes de la bière sont pro- duites, non par des bactéries, mais par certaines levures. Enfin, i! rend compte d’un travail de M. Richard Weissner, de Geisenheim, qui, par une série d'expériences sur la graisse du vin, vient de démontrer que cette maladie est produite par des levures qu’il a réussi à isoler et à cultiver à l'état pur. M. Weissner a ainsi trouvé neuf espèces différentes de le- DES SCIENCES NATURELLES. 297 vures, qui, introduites dans un moût, readent le vin gras. Enfin, M. le D: Hôye, de Bergen, à aussi trouvé* une levure produisant la maladie de la graisse dans les cidres. M. de Purv se demande si la maladie de lamertume dans les vins de Neuchâtel n’est pas aussi due à une levure et se propose d’élucider la question. M. R. Weger, prof., fait une communication sur les me- sures de résistances électriques par le pont de Wheatstone. Les mesures de résistances par le pont de Wheatstone sont facilement entachées d'erreurs provenant de contacts défectueux et de la résistance des fils et pièces auxiliaires. Leur élimination présente des difficultés, surtout si l’on est obligé de modifier, pendant leur mesure, la composition du pont. Mais en introduisant deux constantes a et b se rapportant à une composition invariable du pont, en faisant deux me- sures auxiliaires sur ce pont même, on arrive à déterminer d’abord la valeur de ces constantes a et b, puis une résistance inconaue X par une résistance étalonnée R en employant la relation X=(R +0) —6. M. R. CHAvaANxESs, ingénieur, présente à la Société un dé- clancheur maximum d'intensité. Partout où se font des dis- tributions d’électricité, on a intérêt à connaitre si le maximum sur lequel on à compté n’est pas dépassé. C’est le cas surtout dans les stations de transformation à courant alternatif, à réseaux séparés. Il n’existe pas d’ampère-mèêtre à maximum, et les constructeurs ont essayé en vain jusqu'ici d’en cons- truire qui soient applicables au courant alternatif. Pour combler cette lacune, M. Chavannes se contente d’un déclan- cheur qui se compose d’une balance romaine; le petit fléau est attiré par un solénoïde que parcourt le courant distribué, et le grand fléau porte un contrepoids réglable sur un cur- seur. Pour éviter l'effet de vibration dû au courant alternatif, toutes les pièces mobiles sont lourdes et massives, Un petit 21* 298 SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ NEUCHATELUISE déclancheur indique si le fléau à été attiré au delà d'un cer- tain effort qûi correspond au maximum de courant qu’on s'était fixé. Cet appareil est installé dans les stations de trans- formateurs de la ville de Neuchâtel. Il est présenté aux assis- tants. Séance du 23 février. R. Weber. Présentation d'une machine à vapeur. — H. Rivier. La fermen- tation alcoolique sans levure. M. R. WEBER, professeur, présente à la Société une ma- chine à vapeur qui appartenait au docteur Nicolas et dont sa famille à fait don à l’Institut de physique de l’Académie de Neuchâtel. M. H. Rivier. professeur, fait une communication sur la fermentation alcoolique sans levure. Après avoir cité Les expé- riences faites déjà en 1872 par MM. Lechartier et Bellamy sur la production de la fermentation du sucre par des cel- lules végétales en l'absence de levure, il rend compte des travaux de M. Buchner sur le jus de levure et la zymase, travaux qui tendent à faire tomber la distinction entre les fermentations par ferments organisés et les fermentations par ferments solubles. Il examine enfin les changements qu’apporte la découverte de Buchner aux théories régnantes ‘de la fermentation. Séance du 9 mars. H. de Pury. La maladie du bacillus piluiiformans dans un vin rouge de Neuchâtel. — G. Borel. Un cas d'hémiachromatopsie. M. Hermann pe PurY annonce avoir constaté dans un vin rouge de Neuchâtel 1893 la maladie au bacillus piluliformans. Cette maladie, trouvée pour la première fois il y a quelques années par M. Müller-Thurgau dans un vin d’Ingelheim, n'avait pas été signalée depuis lors. Dans les bouteilles atteintes de la maladie se trouvent de petites boules de DES SCIENCES NATURELLES. 299 moins de { mm. à 1 cm. de diamètre. Ces petites boules sont formées de microorganismes en forme de bâtonnets de longueur variable (3 à 10,5 y) incrustés de matière colo- rante, en tout semblables, à l'examen préliminaire, au bacille de l’amertume décrit par Pasteur. Le vin était clair, transparent, sans trouble et sa couleur absolument normale. A la dégustation, il ne présentait aucun mauvais goût, le bouquet était encore très appréciable. Le même vin, examiné une année plus tard, à notablement perdu; il est plat, n’a plus aucun bouquet, mais est resté lim- pide et sa couleur non altérée. M. le D' G. Borez, oculiste, décrit un cas d’hémiachroma- topsie, c'est-à-dire de perte de la vision des couleurs par lésion cérébrale, qui a été suivi de guérison. [! s’agit d’un homme de près de 70 ans qui, il y a quelques mois, a ressenti un craquement dans la tête suivi de céphalalgies; immédiatement après 11 a commencé à voir les objets tout différemment que l'instant auparavant. Il déclare que tout devient brun foncé, que la nature n’est plus belle sur toute la partie gauche de son regard, et cependant il voit Lout aussi bien qu’aupara- vant. L'examen du champ visuel révèle un symptôme des plus curieux. Toute la moilié gauche du champ visuel est vue sans couleurs; c’est la vision photographique d’un stéréos- cope, qui montre les reliefs et tous les détails avec une net- teté parfaite, mais sans aucune couleur. Le malade parle de son côté laid, à gauche, où tout est vu comme un dessin à la plume ou au crayon, tandis qu’à droite, à partir du point de fixation, les couleurs sont normalement perçues, et il appelle le côté droit : « le côté où je vois beau. » I! s’agit d’une légère attaque d’apoplexie cérébrale qui a affecté le centre du cerveau qui perçoit les couleurs et qui est seul lésé, puisqu'il n’existe nul autre symptôme. Le plus intéressant a été de voir comment la guérison s’est effectuée. Petit à petit, comme l’aube naissante colore un nuage, la vision du rouge revenait à gauche, du centre à la périphérie, et augmentait degré par degré, à la grande ETS Fe 300 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE satisfaction du sujet, qui retrouva la nature dans sa beauté primitive. Ces cas isolés d’hémiachromalopsie, sans aucun autre symptôme, tels que la cécité des mots ou la cécité psychique, sont d’une exceptionnelle rareté. [Is se comptent encore sur les doigts, etils montrent la délicatesse du mécanisme céré- bral, où chaque rouage peut être lésé isolément. Il s'agirait ici d’une lésion minime du lobe occipital droit. semble, dans ce cas, que le fait d’avoir porté des verres défectueux a joué un rôle, en congestionnant l'œil d’abord et secondairement le cerveau. Cet homme, tailleur de sa profession, était en effet fortement astigmate et, n’avant jamais porté de verres cylindriques, avait, par conséquert, forcé ses yeux à un tra- vail exceptionnellement fatigant. Séance du 28 mars. H. Junod. Les lépidoptères de la baie de Delagoa. — F.-A. Forel. Le iac de l’Orbe souterraine. M. H. Juxop, missionnaire, présente une étude sur les lépi- doptères de la baie de Delagoa faisant partie d'un travail sur la faune entomologique de cette région. Au fur et à mesure que M. Junod obtient des exemplaires, illes envoie en Eu- rope à des naturalistes autorisés qui se sont chargés de les ‘conserver et d'aider à leur classification. Ce travail com- prend, outre la description des espèces, celle de leurs che- nilles et de leurs chrysalides, puis l'indication des plantes sur lesquelles elles vivent et des saisons où elles subissent leurs diverses transformations, En outre M. Junod a fait une clas- sification, d’après leur distribution géographique, des espè- ces qu’il a rencontrées. Les exemplaires présentés sont des- tinés au Musée de Neuchâtel. M. F.-A. Foruz communique les résultats des expériences qu'il a faites avec M. Golliez sur le cours souterrain de l’'Orbe (Voir Archives 1899, p. 188). DES SCIENCES NATURELLES. 301 Séance du 13 avril. M. de Tribolet et Rollier. L'oxfordien à fossiles pyriteux dans le canton de Neuchâtel. — L. Isely. Inscriptions tumulaires de mathématiciens. — R. Chavannes. Etude sur les turbines à vapeur. M. M. De TRIBOLET présente, au nom de M. Louis ROLLIER el au sien propre, une note sur la présence de l'Oxfordien à fossiles pyriteux dans les Côtes du Doubs, au-dessus de la Maison-Monsieur. Cette découverte est d'autant plus intéres- sante que l’on ne connaissait auparavant pas cet horizon dans le canton de Neuchâtel. M. L. Isezy fait une communication sur des inscriptions tumulaires de mathématiciens. Il cite en particulier l’épitaphe d’Archimède, consistant en une ‘sphère et un cylindre cir- conscrit, et celle de Jacques Bernoulli, sur le tombeau duquel fut gravée une spirale logarithmique. M. R. CHAVANNES, ingénieur, commanique une étude sur les turbines à vapeur. Séance du D mai. H. Schardt. Une crevasse sidérohitique à Gibraltar. — R. Weber, La venti- lation du tunnel du Gothard. M. ScHaRDT, prof. fait une communication sur un gisement de terrain sidérolitique mis à découvert dans une carrière ouverte à Gibraltar près Neuchâtel pour l’exploitation de la pierre jaune du Hauterivien supérieur. Îl s’agit de deux filons disposés presque transversalement aux bancs de pierre jaune. mais qui n’atteignaient cependant pas la surface. Un lit de calcaire fortement injecté de matière sidérolitique recouvrait les deux filons. Le plus gros, épais de 4 m. à 1 m. 60, est rempli de bolus bleu verdâtre et brunâtre (couleur hépa- tique) et d’un grès quartzeux glauconieux verdâtre, locale- 302 SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ NEUCHATELOISE, ETC. ment blanc. Le petit filon disposé parallèlement au premier est rempli de bolus brunâtre, panaché de bleu verdâtre. Les parois des deux filons offrent les traces les plus mani- festes de corrosion par l’eau, de même aussi la surface des galets de pierre jaune englobés dans le bolus. Les uns et les autres ont subi manifestement l’action dissolvante d'eaux souterraines. Il en découle la supposition très naturelle que les bolus et sables sidérolitiques formant le remplissage de ces filons ne sont que les résidus de la lévigation du terrain encais- sant par l’action des eaux souterraines sidérolitiques suppo- sées thermales ou non. Or, en dissolvant dans un acide étendu le calcaire hauterivien encaissant les filons sidéroli- ques, on obtient, comme résidu, un sable quartzeux vert-bleuû- tre glauconieur et une masse argileuse de même couleur, absolument identiques aux remplissages des filons en ques- tion ! Il résulte ainsi de cette expérience la preuve matérielle de l’origine des remplissages de nombreux filons sidérolitiques sans qu’il soit même nécessaire d'admettre la nature ther- male des eaux ayant produit ces sédiments. Cependant le fer pisolitique ne peut guère s’expliquer autrement que par l’action d'eaux gazeuses. M. Schardt rap- pelle à cette occasion les observations qu'il a publiées jadis sur les filons sidérolitiques du Mont de Chamblon qui ont été produits très manifestement par des eaux ayant poussé de bas en haut. (Bull. Soc. vaud. Sc. nat. 1880 t. XVI, p. 626 et pl. D. M. R. WEBER, prof., rend compte des installations qui ont été faites à Güschenen pour la ventilation du tunnel du Gothard, MAT UT. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE Séance du 8 juin 1899. F. Ullmann et E. Næf. Aminométhylnaphtacridine. — C. Weizmann. Oxydation électrolytique de l’anthraquinone. M. F. ULLMANN, annonce qu’il a obtenu, en collaboration avec M. E. Naer, une aminométhylhydronaphtacridine, en utilisant l’une ou l’autre des quatre réactions suivantes : 1. Action du $ - naphtol sur le tétraminoditolyIméthane: 2, Aclion de la m - toluylène-diamine sur le dioxydi- naphtylméthane: 304 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 3. Fusion du B-naphtol avec le composé que Schiff a ob- tenu par condensation de la m - tolnylène-diamine avec l’aldéhyde formique en solution aqueuse : CH, CH, -CH,- + H,0 NE, N:CH,+C,H,0H= NHK -NH- &. Fusion d’un mélange de $ - naphtol, de trioxymé- thylène et de m - toluylène-diamine. L’aminométhylhydronaphtacridine forme des paillettes incolores qui fondent vers 200°. Les oxydants la transfor- ment en aminométhylnaphtacridine. Gelte dernière cristal- lise dans le benzène en aiguilles jaunes, fusibles à 240°; ses sels se dissolvent facilement dans l’eau avec une coloration jaune orangé et une belle fluorescence verte ; ils teignent en orangé la laine mordancée au tannin. M. C. Werzmann a fail des essais d’oxydation électrolytique de l’anthraquinone en solation sulfurique. IT à obtenu les deux monooxyanthraquinones, de la quinizarine, de Pali- zarine et dela purpurine. Ces corps, dont la quantité repré- sente environ le 55 °/, de l’anthraquinone employée, ont élé isolés en traitant successivement le produit brut par l’ammoniaque, l’eau de barvte, le carbonate de soude et la polasse. Séance du 6 juillet. A. Pictet et B. Athanaseseu. Laudanine et papavérine. — F. Kebrmann. Constitution des colorants oxaziniques. — C. Graebe, Krafft et Oser. Colo- rants dérivant des dinitronaphtalines. M. le prof. Amé Picrer communique les premiers résul- tats de recherches qu’il a entreprises avec M. B. ATHANA- sEscu sur deux alcaloïdes de lopium, la laudanine et la papavérine. En traitant la laudanine, C,çH,,NO,.0H, par la quantité exactement calculée de potasse et d’iodure de méthyle, les SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 305 auteurs ont préparé son éther méthylique, G,,H,,N0,. OCH,. Ce corps, sur lequel ils se réservent de revenir avec plus de détails dans une prochaine séance, s’est trouvé identique à la N - méthyltétrahydropapavérine, qu'ils ont obtenue d'autre” part en réduisant le chlorométhylate de papavérine au moyen de l’étain et de l'acide chlorhydrique. Cette observation établit la relation qui existe entre les deux alcaloïdes; la formule de la papavérine ayant été fixée par M. Goldschmiedt, conformément au schéma [, celle de la laudanine doit en dériver par addition de 3 H et d’un méthyle au noyau pyridique et par remplacement de l'un des 4 méthoxyles par un hydroxyle. Comme la laudanine fournit par oxydation l'acide métahémipinique (I), sa constis tution ne peut être exprimée que par l’un des schémas III ou IV. CH,0 CH==CH CH,0//" \COOH CHON ZC=N CH,0K_ /C00H CH, ra Il (Des ÔCH, CHOC CHECH: CAO SCE.=CH OH ON CHE Ne CE, ti CHLOKT JÉCA-N2CH, ! ! CH, CH, es OCH, OH LI IV MM. Pictet et Athanasescu ont fait en outre quelques essais dans le but de réaliser une synthèse de la papavérine. On sait que M. Pomeranz a obtenu, il y a quelques années, l'isoquinoline par condensation de l’aldéhyde benzoïque avec l’aminoacétal : C,H,0), : CH -CH SGH CH ‘55 ie NE. — nou HA ORnse 306 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. En remplaçant dans cette réaction, l’aldéhyde benzoïque par la tétraméthoxydésoxybenzoïne de la formule ci-dessous: CH,0 CLR UECO Û CH, OCH, ÜCH, on pouvait espérer arriver à la papavérine. Pour préparer cette célone, les auteurs sont partis de l’eu- génol. Ils lonttransformé par oxvdation et méthylation en acide homovératrique : CH, CH COOH COUH CH, CH, CH, — —- OH OH OCH, ÜCH, ÜCH, OCH, puis ils ont fait agir le chlorure de cel acide sur le vératrol en présente de chlorure d'aluminium. Le produit (aiguilles incolores fusibles à 112°) a montré la composition et les propriétés voulues, mais il n’a pas été possible jusqu'ici de le condenser avec l’aminoacétal. M. F. KEHRMANN parle de la constilution des colorants oxaziniques. Diverses observations l’ont conduit à penser que, dans ce groupe de composés, l'oxygène du noyau peut fonctionner comme élément quadrivalent et que c’est lui qui communique à la molécule son caractère fortement positif et basique. On est amené, dans cette hypothèse, à attribuer des formules constitutionnelles analogues aux sels des trois clas- SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. 307 ses de colorants dérivant de l’oxaizne, de la thiazine et de l’azonium : ‘ds JOmCX On C Ql La ressemblance évidente que présentent tous ces corps apparaît dans ces nouvelles formules beaucoup plus nette- ment que dans celles que l’on admettait jusqu’à présent el qui faisaient des dérivés oxaziniques et thiaziniques des com- posés paraquinoniques. L'auteur a déjà rendu fort probable la quadrivalence du soufre dans certains colorants thiaziniques (thiazine, thionine, bleu de méthylène). En ce qui concerne la quadrivalence de l'oxygène dans les colorants oxaziniques, il croit trouver un sérieux appui à son hypothèse dans le fait que MM. Collie et Tickle ont reconnu récemment que la diméthylpyrone (1) CO CO DAT EAN DA Voie HC CH HC CH | I | | CH, — C C — CB, CHE SE CEeH NU Re 0 ( fx Ho °C I Il est capable de former des sels, propriété qu’ils expliquent également par une addition des éléments de l'acide à l'oxygène du noyau (I). M. le prof. GRABBE à déterminé la nature de certains colo- rants jaunes qui ont été découverts par M. M. Isler, et bre- vetés par la badische Anilin-und Sodafabrik. Ces corps pren- 398 SOCIÉTÉ DE CHIMIE DE GENÈVE. nent naissance dans le traitement des dinitronaphtalines 1.8 et 1.5 par l’acide sulfurique fumant à la température de 40-50°. L'étude que l’auteur en a faite avec MM.Krafft etOser a montré que ce sont des produits de transposition. Celui qui dérive de la dinitronaphtaline 1.8 est un mitronitroso- naphtol de la formule ci-dessous : NO, NO, NO, NOH Ï l l Il ASS > ? LATE AAE OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE AOÛT 1899 Le 1er, forte rosée le matin. 2, très forte rosée le matin; orages sur le pays de Gex et le Jura de 3 h.55 m. à 5 h. et sur les Pitons et le Salève de 6 h. 55 m. à 7 h. 20 m. du soir; pluie et arc-en-ciel à 7 h. 30 m et orage à l’W. de 8 h. à 8 h. 45 m. 3, forte rosée le matin; orage à l’W, et NW. depuis 1 h.55 m.; légère averse à à 4 h. 45 m.; arc-en-ciel à 5 h. 40 m. ; orageux. 4, forte rosée le matin; pluie et orage de 5 h. 30 m. à 6 h. du soir. 5, forte rosée le matin. 6, forte rosée le matin; orage au NW. depuis 5 h. 10 m. à 6 h. du soir; pluie depuis 10 h. 30 m. 7, forte pluie de { h. 30 m. à 3 h. 30 m. du matin; orageux à l’W. à 5 h. 30 m. du soir; pluie depuis 9 h. du soir. 8, pluie dans la nuit et à 7 h. du soir; orageux à l'W.et au SE. depuis 5 h. 45 m. à 7 h.; fort vent à À h. du soir. 9, pluie dans la nuit; forte bise à 7 h. du soir. 10, forte rosée le matin; forte bise à 4 h. du soir. 11, forte rosée le matin; nombreuses étoiles filantes dans la s0 rée. 12, très forte rosée le matin. 13, forte rosée le matin; forte bise à 10 h. du matin. 14, forte rosée le matin. 15, rosée le matin; pluie depuis 9h. du soir ; éclairs à 9 h. du soir. 16, pluie dans la nuit et à 7 h. 30 m. du soir; éclairs à 9 h. du soir. 17, pluie dans la nuit et à 7 h.du matin; forte bourrasque de pluie à 3 h. du soir. 18, forte rosée le matin; forte bise à 10 h. du matin. 19, forte rosée le matin et forte bise de 10 h. du matin à 4 h. du soir. 20, forte rosée le matin et forte bise de 10 h. du matin à 7 h. du soir et depuis 10 h. du soir; léger halo lunaire à 10 h. du soir. 21, très forte bise de 10 h. du matin à 9 h. du soir. 22, forte bise à 9 h. du soir. 23, forte rosée le matin. 24, très forte rosée le matin. 25, très forte rosée le matin. 26, forte rosée le matin. 27, forte rosée le matin. 28, pluie de 9 h. 30 m. à 10 h. 30 m. du matin; très fort vent; quelques éclairs et tonnerres. 29, pluie dans la nuit; fort vent à { h. du soir. 30, fort vent de 1 h. à 4 h. du soir; éclairs au S. dans la soirée. 31, fort vent à 4 h. du soir. ARCHIVES, t. VIIE — Septembre 1899. ho 1O 310 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM. MINIMUM. Lesbian SUN matt AUS + 733.89 Le 4% à 6 h. soir............. 730.95 ÉLE TE Qu MT TR EEE 725,73 8 à 4 h.-matin...... sites TARDE Aa IS HmatmEn ee ie 732,40 Ah 2% 6 hist er 0260 730,03 ARS D Ne ORNE ET 729,65 17 SUCRE PE RSS 727,89 CE RE EL PEL LE OP 732,53 19,à 6 hs RES 729,14 DEA Ah MA INA EUN. 728,36 QU L hASOIT EE PEER F, MERE 727,70 AD 27/7 emafin. UE 729,32 93:46 h, soir, MUSEESS 730,36 97.4 Zh2 soin. 19/00 725 904 07 D: -60ir. . 1:60 RES 727,91 JA: 59h SOLE LE TL 726,40 liésullats des observalions pluviometuwiques faites dans le canton de Genève. CETTE qe | CELIGNY SATIGNY ATHENAZ | COMPESIERRS COLOGNY JUXSY Obserr. MM Ch, Pesson | P. Pelletier! J.-J. Decor | Pellegrin ORSERTAT R, Gautier M. Micheli : | | Re mm ne mm CREER en mm means nee sm | (ll nl | | | mm nm | mu mm mm min mm x | nn | | 6 Dotal 16675 SOS ANSE NS 39.8": 3244 90.0 | | | I | || Durée totale de l’insolation à Jussy : 276h 55m O9'GCF OL FY06 660 89 0900 8SF + 6Y61T GOT + 16862 stop UT E +] L6T607 SOÏ6Z |F'AMSS|' "|" | 068 | 066 | OST— | 68 10987 [SG LT +) LT08+ 101862 05962 | OFO — 89'LL | FE DONITT + | SITE |ESO SO Amal] LOS 1006 |G8 — | C9 |8'L+ | GC ONE + | 08 06 + |SE 664 | O7’ LEL | 890 + SY8GZ | DE LENS + | O6 OT 270196 |T'MSS] "170 | 068 00€ | 86 — | 969 |698+ | 7 SH 168€ + 08 00+ |S9 68L | 16'LGL | LV + 66 88: | 66 ILGRVILE +) COS GT 16067 | ‘italie 18€ | 068 |OUL | 6€ + | OLL GEST CUITE 1887 + 68 SIT 166 661 88 962 | €0'0 + LS LEL | 86 O6)" | "Ter c00)66 5 - N°)" | 088 | 08€ |SL — | 369 Get BTE 616 + 06 GI |9E'8GL V6 GEL | NO — EVLEL | LG CETIGT + | COTE CO 66 Bal" t|""" | OSL |OIE | 661 | 260 | Set | F'ET |LS'T + | 8065 + | TS'06L 08'L3L | OST + LE'661 | 98 GATIO'6 + | 906 08H) 000)EE | N°} | O8L |OSY | 18 — | 629 | L'CT | 86 + 1890 +] S6 LIT |UL'OEL | GT'6CL | 66 7 + ,L8 68 | GG G'LETILY + | EOGITET| O0ONSE | N°77" | 062 106€ |66 — | 669 | TG | 66 + 400 +) FYLF+ | LO'IEL 0S'86L | 00 + 68667 | 2 BSEFI9"T + | S'086 F7) 00 019% 5 ‘N\'°|""" | 092 |ONE | | 609 | L'EST 06 + (UT —) 91 |EC'GEL | 9C'OBZ | 9€ + |YG TE | EG VO LT +] 7066610066 | ‘Ni | 092 1008 | OI— | 19 | Pat | m6 + EG —| SOI | GO TEL | 96682 | LL'G + 890€: OD'ERT| 6 F + | 906 01 006 6e 15 "ANN| |" | OGL |OLE | SET— | 6LG LOT | SET IGFE —|0$'0Fr+ 106664 0L'26L 80 Æ 9L'8CL | VC MO GUN |‘ ITGTIEFOÏE Er le ‘N°77 | OS 1096 | HS — | 806 | CUS | SF | SO +) LC'8T + | LO'OEZ | S6'LGZ | L6O + 06'86Z | 06 L'ENSE + | CIE SOI) LGO|E OV |F 'ANN | "|" "7 | 008 00% | 96 — | %19 |6'%6—+ | 0.61 1680 + LOS |6L'O6! #1 682 266 + LT OEZ | 61 GGU|CE + | C'IG N'FFI890169 | “Nl''| "| 068 106€ | FE L6C A6 | OUT IST + OL'GT-+ | Y6'OËL | 10 67L 816 + ETOEZ | SF 064110 + | 806 6% |S8010'C “tag 192 | O6 0€S | 8% | €GL |08c + | OST SCE +) SCT |Co'66L 68131 L8'0 + GS'88z | L (O'SETIEG + | FIG GE |06 011€ | owner OF | O1 1099 | 84 + | 182 | SLe+ | L'SY+ 1696 + el 1e + |GO'OEZ cu geL SLT + TL'66L 91 GET) + | 01888 |S89018S 1 MSe 197 | 006 06n | 96 — | 9 |O'TE + | G'LIH EL +) ES ES+ ISCIEL | Gu 881 | GE'6 + SGOEL ST SET 6 1 + | L'OG TT ES'0 9% "Aa || 006 1066 | SG — 970 | FIET | 661 1096 +) T8'7G + |ONGEL EO'OEL 686 + OCTE: | 57 [O'SET) : "|" |SEr| 000189 |F 'AINN 068 1066 16 — GL9 | GEST | SET 860 + 987 | 16 OËZL 6066: SG + 6 681 ET GEYT| CO + | L'EST E0 0 6 % mal :|""" | 098 ,OS6 | GT — | €89 | EMG TE | STI GC O —| 6 LT | 17661 SO 86L 980 + ESC | GI SENFIEO + | TELLE 200!0 -|F aNN "|" | O8L 06% |%6 — | 019 |66e— | L'OYH ONF —| Ga LT+ 108661 8n'8cL | VTT + |TV'6€L | VF Y'GYV| 90 ie W6T 60160186 5 ANN| °°)" | 098 O6 |Z + 001 |08e+ | V'YEH IST — | 6897 |00 662 L9'L3L | SE O0 + |GS'SEZ | OF) O'VYY 60 L'EVIS'E |6L'016 |F'ANNIT 106 | 008 09€ |OF — | OL Fr SI 1680 — | CO'LI-+ | 19882 ES CL 60 — 60'LG, | 6 HSEFIOY | S618E OUT 76 |F'MSSIE 18€ | 088 OL | 58 + HLL | Cest 897 060 + 088 EL SSL 1 HeL LOC — |68%6L | 8 PSENITT | 60669 |L019% IF'MSSIS |VO9r) 066 015 66 + | LEL |S8c+ | CO E |1C À 90e |SG LL LE'neL | GL'Y — CSL | L OT "7" | ‘| 80r8E0)C9 "deal" [GO | OS8 106€ | 59 — | £& LOUE OCT GG % 18e + |OC'REL SC 0GL 90 — |TE'LGZ 9 L'EV6 6 + | 01678 |OEOITE | ‘wall |""" | 008 | OLE | Se — | 199 | n'66-—+ | RU 108 | 6H Te | LG LEL | LE OzL | ELO — |G'LeL | Q | FLET € de OIGEOTISUO ILE | ‘NIT [80 | 068 06% | ST + 669 | %'8c-+ | FAI 1908 | LOG | GES |ST'OSL LO — 062114 | GET 67 L'06,S'8 | 0K01S'E Amal" |1Q | 068 [00% | 97 Æ 669 | SO | CU EST | HO | 69 SEL | RC 062 | 160 — OL'LGL | € GET EG + | ISLE | 60 8% ‘dma|""|TO | 068 | ONG 1€ + 289 | FIEF | GGIH LE | Lure + | 96 VE |G6.:6L | GB + |8L'66L | G (SRI + | FIGOTNGTOÏLE | “N° "|""" | 068 | OS | 06 + | 814 | 7'9c+ | GT |68F | 9908 |68 EEL CG OCZ | COS + LESEL | Y 4 EURE GE ER Lt ee Hs Det nn | mms | mms | mes DER TSEUE" £ DRE 5 | WUIRU nue CIE RUE a a[PUIOU À, = l'u48 ‘Wäou |, 2IBWIOU | | "150184 | ‘180184 : ä 8 “du191 selle) se = |sar'p ||. ; uonoeay | U%6 |. 2 “duos |S210098 | ne ne SE qe: | à me è S3|E=18<3) ‘que |E£ |: UXEIX |“ULTUTY ; sep || ‘uixen | “wiuim sa ao LNANEU EI sap'fou| à | 2S | mea | "|S2|SS IS -ruop | £ | va nue | SON og out | te | Pan LPerE He) inanrg| 2 | Es | 1215851802). Eu | à [= euogynp due] TRÈS VUO A oon no mal *MQIIE 09 HOUEINIES P 1981} ‘) aameodue "21908 E ‘668E LAOY — ‘'HAHNHI 312 MOYENNES DU MOIS D’AOUT 1899 Baromètre. 1h. m. #h. m. Th. m. 40 h. m. 1h.s, 4 h.s. Th.s. im mm mm mm mm mm mm {re décade 72818 72804 728,44 728,42 727,67 727,06 727,17 2 » 729,89 72962 730.23 730,34 729,74 729,04 729,05 3 » 729,46 729,50 729,69 729,83 729,15 728,27 728,24 POS 729,49 729,07 729,46 729,54 728,86 728,13 728,15 Température. * Fe. ER 5 10 h.s. mm 727,77 729.79 728,98 728.85 0 0 0 Lee déc. + 17,29 + 4546 + 17,69 L 21:39 + 24.90 + 24,75 + 21,67 + 18,99 d%œ » — 16,79 -L 1477 + 16.93 + 21,20 + 23,88 + 2164 + 22,33 18,95 ge» + 4463 + 1291 + AK87 20.01 + 22.90 + 218 + 21,09 + 17,02 Mois + 16,19 + 1433 + 16,45 + 20,8% + 23,86 + 24,51 + 21,68 + 18,05 Fraction de saturation en millièmes. Lre décade 802 832 820 661 b31 526 64% 2° » 774 810 798 622 503 48! 579 F À » 746 78% 794 591 483 443 581 Mois 773 898 80% 624 205 183 601 Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm,. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p. le vent. de neige. 9 Q 0 h. kil. p. h. mm tredéc. +1484 + 27,20 + 2044 054 83,6 5,69 25,4 2 » —+1428 + 26,26 + 2057 0,38 99,S 6,43 10,2 3e » 1188 + 15,26 + 2026 0,25 116,0 6,96 42 785 726 685 730 Limui- mètre. cm 136,59 140,91 141,32 Mois +-13,64 + 26,21 “+ 20,41 039 299,4 6,38 39,8 Dans ce mois l’air à été calme 32,8 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,45 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 9° son jutensité est égale à 32,4 sur 100. 439,66 9 Val 6 7 8 9, 16, 17, 28, 313 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE mois D'AOÛT 1899. pluie à 7 h. du soir. pluie dans la nuit. pluie à 10 h. du soir. brouillard à 7 h. du matin et depuis 7 h. du soir. brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir ; pluie à 1 h. du soir. brouillard à 10 h, du soir. brouillard depuis 4 h. du soir. pluie à 4 h. et à 10 h. du soir; brouillard à 7 h. du soir. 31% Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM MINIMUM. ER DENT ET RTE BA LD Le de à 40 M soit LLC CROSS DT RE ARR 567,23 D 28 he TOR 365.30 LR ant me 37:30 ES L'h aGn EE D AD Sur. eu 568.70 is Dh OM ES 367,30 DAT PRET AR 37168 2% à 7h. main... . 370,35 nb ne MAG A 26020 A 231 à 4h. sait UPS 568.21 = dd “AUBUIUOP | o1qmon Nébuiosité moyenne, [4 G 7 : LS 2e Re | Re MECS re ER ; ARTE Q .. if el 07% Ë Il LL] ‘w9 : "U #& SI “a81au SUP suepagquo| ey ap ne InaMEH ©" ‘2$19U NO ain]d © D = + — CD 200 TH = ah 20 GNU T5 20 O0 D = Le LE 00 EN = Où C5 00 © O0 Où = GI GNU m4 "= — — ROMA OR CO IQENAX 20 00 219 NMNIDODAQOQERE TEE dd CT + | LE + 09 + | <9'E + F9 + | 0€ + DL + | OE + CL + | Sr + GC + | 86e + 6 +666 + 6% + | 6 + l'et LUI + Ke PISE 0 — EG À | 590 — SG + | TO — GE + | 990 — 9 + | «60 + PET 78 + | 19€ E 66 + | 699 + 66 + | OC + 69 + | 64% + 0 + | F9‘ + L'y + | OT + LT + | 6%0 — Le + | SL'E — W4 + | 6r0 — F9 + | 6£°% + L'9 + | 96€ + L9 + | q9'€e + CL + | 19€ + OL + | LL + L'O + | 17€ + £'8 + | 6SE + “josqe *a[PHIOU au (en ues +") aaneagdus j | 01696 | FG 89€ OSOL£ | 06 696 Y9'OLC | GO OLS 09'0LS | OF'OLG OS'ULS | 6T'OLS OZ IZS | 66'0LS O9 FLE ! OG'OLC GG TLC | SE'OLC 8912S | 06'OLS QL'OLS | OS'R9G 01806 | ON£'ZOE 0:69€ | Sy 800 0G'0LS | 89608 | L'OLS | O0'OLS LL'OLS | OC OLS GL'ELS | OY'TLS OCYLE | 69G/G LYYLS | O9'ELS | OS'ELE | OTOLS OL'OLS | OF'69G 8669€ | 06890 | 07 69€ | 08'99€ 66 196 | 0€'G9G O£'L9€ | 29'G9c lOYOLS | F7°296 YS'0LS | 08 696 LS'OLS | 06 OLS O60LS | OT'OLE OV'IZG | OO'OZS C6 6 | O7 TLS O'YLG | YO'ELS “UT[JHUU “UIf{iU andeisoieq |aqde1$01eq ne 9AJ9S{O NE 9AIISGO “LQUNXEN | WNUUTN 10 +. RE RE | RG OLE CSG 96 69€ VOLS | £6 OLS €y'OLS OF'YZE GV'TLS | 69'02£ £@ 1LS 8F'69€ 98 296 68 89€ C8 696 | Gy OL LY'OLS LG GLe EG ELS | AAU7AS SETLE LG'69C 96'69€ £6 29G F£'9ac £T 996 10'69€ Ly'OLS 69'0ZS LEAUAS GE OLS y CLS 9FTLS LIT RE TR à ‘Sainau 4z Sap “Aout IN9MPH "AlRW0Je4 a MCOAT 6G68T LAOV — ‘AHVNHAS-LNIVS | | ON ON AH 20 © = 00 | Jours du mois. | LE PEN MOYENNES DU GRAND SAINT-BERNARD. — AOÛT 1899. Baromètre. 4h. m. &h. m. Th.m. 10h. m. 4h.s. #h.s. d'hise 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm re décade... 570,17 569,65 569,66 569,86 569,87 569,68 569,70 569,74 ge » ... 571,05 570,71 570,66 570,91 571,03 571,05 571,16 574,47 3e » ... 570,23 569,95 569,89 569,99 570,09 570,00 570,24 570,29 Mois ..... 370,48 570,10 570,06 570,24 570,32 570,24 570,36 570,40 Température. Th. m. 10 h. m. 1h.s. #h.s. Th.s. 10 h.s. 0 0 0 0 0 0 Lredécade. .. + 7,67 + 9,94 + 10,88 + 10,10 + 7,82 + 7,30 Den iico + 753700 A0,82 TE A4L,929 | +4:40,51:- + 78,26 PES ne HE 6,772 210,46 4 40,67. 440,05; + 7,80 Rp Mois +. 7,952 4:9,88 140,94. +40,22, +, 7,900 ECS Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 o mm cm Are décade... + 5,78 + 12,48 0,42 12,0 Dieu 4 5,70 + 12,65 0,29 0,0 DAC 87 + 11,78 0,13 4,5 M re LH 43 | + 12,90 ),28 16,5 Dans ce mois, l’air a été calme (,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 56,4 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 69,9 sur 400. FÊTE : VA. Sept. 1899. SE SE ETES ESS ESS Se > ENS ENERT K RR > ESS = a “ r LE RARE SA NE ESS RCE URR ES FAT | Des Suences physiques dan atrelles Tome VAI. Sept. 1899 LUeSs Arch CLIVAGE PARTICULIER DE LA GLACE DES HAUTS-NÉVES PAR Albert BRUN. Communiqué à la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève dans sa séance du 5 octobre 1899. On sait que dans les Alpes la glace se forme à toute altitude . Sur les hautes arêtes et sur quelques névés, on ren- contre une glace particulière. L’arête terminale du Lyss- kamm de 4300 à 4570 mêtres la présente fréquem- ment : quelquefois au Mont Rose au-dessus du Sattel : certaines années à la Dent Blanche : fréquemment à l’arête terminale du Grand Paradis. etc., ete. Cette glace est bulleuse, dure, de couleur grise ou à peine bleuâtre. Elle est transparente homogène et con- tient de nombreuses bulles d’air. Elle ne contient aucun grain de neige. Elle à une similitude très grande avec celle qui se forme à la bordure inférieure d’un névé dans les régions moyennes. En effet leur mode de formation est analogue. C'est le résultat de la congélation répétée d’une neige imbibée ARCHIVES, t. VIIL — Octobre 1899. 23 AE EP ATP E-e 318 CLIVAGE PARTICULIER d’eau de fusion, sans pression ni mouvement. On n'y distingue pas de grain glaciaire, indiquant un cristal, comme c'est le cas dans le Glacier. Je n'ai, il est vrai, pas fait l'expérience de l'injection de couleur d’aniline, mais j'ai suffisamment l’habitude d'examiner les différentes glaces pour que je ne croye pas me tromper. Cette glace forme donc un bloc d'apparence homo- gène bulleux et transparent. Dans quelques cas fort rares, et je crois pas encore bien observés, ce bloc peut se comporter comme un vaste cristal. M. Zumstein de Gressonney m'avait dit qu'au Lysskamm, lorsque les corniches surplombantes de l’arête étaient en glace, elles pouvaient se fendre par le seul choc de la hache, et alors, facilement s’écrouler sous le poids des alpinistes. J'avais peine à croire qu’un choc si faible et le poids si petit de deux ou trois hommes puisse provoquer la chute de masses de glace si considérables et pesant plu- sieurs tonnes. J'étais d'accord en cela avec l'opinion en cours chez les alpinistes qui admettent qu’une corniche bien glacée pe présente pas de danger de chute. Une observation faite cette année, lors d’une visite à la Tour Saillière m'a montré que j'étais dans l’erreur. Pour atteindre ce sommet l’on franchit, dans la partie supérieure du val de Barberine, quelques névés isolés. Je fus fort surpris le malin, en traversant un de ces névés, d'entendre une détonation chaque fois qu’ave: la pointe de la hache je frappais la surface gelée. Ce névé était transformé presquetotalement en la glace ci-dessus décrite. A pt DE LA GLACE DES HAUTS-NÉVÉS. 319 En observant avec soin, je pus m'’assurer qu’au choc de la pointe de fer la masse se clivait sur une très grande longueur, plusieurs mètres. Un éclair, dû à un jeu de lumière au moment du décollement des surfaces, soulignait ce clivage et le rendait visible. Le fente était perpendiculaire à la surface générale du névé : elle n'avait qu'une direction. Îl ne semblait pas se former d'étoiles de fissures. Cette masse de glace se comportait donc comme un bloc homogène assimilable à un cristal clivable. Ilest remarquable qu’un si petit effort puisse fendre une aussi vaste région de glace. Il en découle done que la remarque de Zumstein est parfaitement exacte. Plus tard dans la journée, la température ambiante n'’é- tant plus la même, la surface étant un peu réchauffée, le phénomène ne se produisait plus. Mais je remarquais qu'en taillant cette glace on faisait sauter des éclats très grands, analogues à ceux que l’on remarque sur les hau- tes arêtes. J'estime done que l’on peut admettre sans grande chance de se tromper : qu’à une certaine température la glace bulleuse de hautes arêtes est clivable selon de lar- ges surfaces, et que par suite il existe chaque jour un instant plus propice à la rupture des corniches glacées. Cet instant se trouve être le matin alors qu'il fait encore froid : fait en contradiction avec la croyance générale (toutes choses égales d’ailleurs et sans préjudice des autres causes de rupture). On peut rapprocher cette remarque de la suivante : Dans les Hautes Alpes, il est certain que dans les 24 heures, un des instants de plus grande fréquence des 320 CLIVAGE PARTICULIER, ETC. avalanches, est sis dans la nuit, au moment où le froid acquiert une certaine intensité (altitude 3.000 à 4.500 mètres). Il se pourrait done bien que le clivage sus-mentionné, ne soit qu'une rupture provoquée par une faible cause, d’une masse en état de tension ou contraction thermi- que. M. F. Nansen a observé que les glaciers de la Terre de François-Joseph faisaient entendre des craquements et des détonations lorsque la température s’abaissait. Dans les hautes arêtes la même cause donne une ava- lanche. LES VARIATONS DE LONGUEUR DEN GLACIER\ DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES PAR Charles RABOT (Suite 1.) DÉPARTEMENT DE TROMSOÔ Sur les variations de longueur des glaciers de cette cir- conscription les renseignements sont très peu abondants. I. Chaîne du Lyngenfjord. Versant oriental. a. Glacier du Pipertind pres d'Ytre Gamvik. En retrait, d’après les observations faites par le D' J. Richard, chef du laboratoire de la Princesse Alice, au cours de la campagne entreprise en 1899 dans l'Océan Glacial par S. A.S. le Prince de Monaco. b. Glacier du Pipertind, près d'Indre Gamvik. Ea retrait, en 1899, d’après le D' J. Richard. Glacier de Strupen (Strupensbræ). Ce courant forme dans sa partie inférieure un glacier remanié. . 5 Voir Archives, t. VIL avril 1899, p. 359; juin, p. 557; t. VIII, juillet, p. 62; août, p. 156; septembre, p. 271. 322 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Dans son cirque supérieur, le Stropensbræ donne nais- sance à un lac de barrage, long d'environ trois kilomè- tres. Cette intéressante nappe d’eau, beaucoup plus pit- toresque que le fameux Marjelen See, a été découverte, en en 1898, par MM. G. Hastings et Cecil Slingsby. Peu après le passage des voyageurs anglais, les eaux ayant trouvé une issue sous le glacier, le lac se vida en partie, et, à la place du vaste bassin parsemé d’icebergs qui exis- tait quelques jours auparavant, on ne voyait plus que des blocs de glace échoués autour d’une mare sans im- portance. D’après le D' Yngvar Nielsen, ce glacier serait de for- mation récente. « En 1880, les vieillards lui racontèrent avoir entendu dire aux vieux de la génération précédente que dans leur enfance ce courant cristallin n'existait pas. Il se serait donc formé de 1740 à 1760 ‘.» De 1885 à 1895, ce glacier a été en retrait. Au com- mencement de juillet 1885, il s’étendait jusqu'à « un amas de graviers situé à la base de l’escarpement rocheux qui coupe son extrémité inférieure, tandis qu'aujourd'hui (1896) il reste suspendu sur le sommet de cette falaise. De cette langue de glace s’éboulent de gros blocs qui vont rouler dans le bas de la vallée *.» En septembre 1897 et juillet 1898, M. G. Hastings a visité la partie supérieure de ce courant. À l'altitude de 600 à 750 m., ce voyageur observa une moraine laté- rale située à uu mêtre ou un mètre cinquante au-dessus de la surface du glacier. Sur les pierres qui la constituaient 1 Yngvar Nielsen. Reisehaandbog over Norge Kristiania, 8e édi- tion, p. 368. ? Communication du capitaine Fasting du Xong Carl, en date du 380 avril 1596. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 323 aucun lichen n’était visible. D’apres l'aspect de cette for- mation, M. Hastings pense que son dépôt remonte à quelques années ; nulle part, en suivant cette moraine, il n'a relevé aucun indice d’une augmentation du glacier, notamment d’un bouleversement de ces amas de débris par l'extension de la glace". d. Glaciers du Lyngdal. Sur ces glaciers, M. G. Hastings a la bonté de me communiquer la note suivante : « En août 1897, en aval du front glaciaire, sur une plaine de graviers, au milieu de laquelle divaguait un torrent, on voyait trois lignes successives de moraines, hautes de quatre pieds au plus (4* 20). Devant l’extrémité inférieure du glacier on observait seulement une très petite moraine termi- nale et aucun indice d’an déplacement dans les graviers. » Chaîne du Lyngenfjord. Versant oriental. a. Glacier d’Holmebugt. Descend, sur la face ouest du Jækkevarre, par une pente très escarpée, dans l’Andersdal (Sürfjord in Ulfsfjord). « Ce glacier charrie des débris détritiques, sans former de moraine frontale. Ces matériaux sont disséminés sur le sol au fur et à mesure de la fusion de la glace qui les porte. Tout indique un recul du glacier. Son front est situé à l’altitude de 1450 pieds anglais (435 m.) .» [Août 1898]. (Communication de M. G. Hastings). b. Glacier de Tugledal. « Ce courant, formé par les avalanches qui descendent des névés supérieures du Jækkevarre, est long d’un mille anglais (1609 m.). Il se termine par de magnifiques fa- ! Communication personnelle de M. G. Hastings. 324 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS laises de glace dans un lac situé à l'altitude de 360 m. Ce Jac n’est pas d’origine morainique. » (Communication de M. G. Hastings.) Dans cette vallée descend du nord un second glacier. En 1897, il ne présentait aucune moraine frontale, d'après M. G. Hastings. c. Glacier de Fornoes. Descend de la face nord du Jækkevarre et du Durn- alstind. « En 1897, devant ce courant, m’écrit M. G. Hastings, je ne comptais pas moins de quatre petites moraines fron- tales. À cette date, j'observai un soulèvement et un amon- cellement de la moraine terminale le long d’une partie du front, ce qui me parut être l'indice d’une récente pro- gression partielle de la glace. En 1898, il n’y avait plus trace de ce phénomène. Le glacier se termine sur une vaste plaine de cailloux roulés par les eaux ; le moindre déplacement de son front devient done aisément discernable. » d. Glacier de Lenangen. Sur ce courant, M. G. Hastings me communique la ‘note suivante : « Les moraines frontales sont de petites dimensions, à peine visibles. La position et l'aspect des moraines latérales indiquent que ce courant est en retrait. Ces dépôts se trouvent au-dessus du niveau actuel du glacier”, de plus ils ont été en partie dilués par les agents atmosphériques; enfin, leurs matériaux ont été ordonnés de manière à former presque partout un talus à pente.» Cette description indique que la formation de cette moraine remonte à plusieurs années. 1 Ce sont donc des Ufer moraine. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 395 IL. CHAINE ENTRE BALFSFJORD ET MALANGENFJORD La description du département de Tromsà publiée par le Geografiske Opmaaling signale l'existence de vestiges de glaciers dans deux boin situés respectivement sur les flancs du Maarfjeld et du Kvandefjeld ‘. Ce département a été levé pendant les étés 1869, 1870 et 1872. Il sem- blerait donc résulter de ces observations qu’antérieure- ment à cette époque une période de décroissance avait commencé dans cette région. IL Massir DE L’IsriND (1900 m.) (Bardodal) En 1875, les glaciers de ce massif présentaient l'aspect suivant, d'après M. A. Helland : « L'Istind est découpé par quatre boin dont trois sont occupés par des glaciers. J'ai visité deux de ces nappes de glace. Dans le boin situé au nord-ouest, le gla- cier n'occupe plus actuellement que la partie la plus reculée du cirque, mais, à une époque antérieure, il s’est étendu jusqu’à son ouverture et dans son retrait à aban- donné cinq ou six moraines. L'une d’elles, située près de l'ouverture du boin, a donné naissance à un petit lac... Le boin oriental renferme le plus important des trois glaciers. Il est précédé de trois moraines, dont la dernière est en voie de formation. En avant de ces moraines et dans l'intérieur du bon se trouve également un lac. Au- paravant, ce glacier s’étendait jusqu’à l’extrémité inférieure de ce bassin lacustre; actuellement, il s’est retiré en donnant ! Tromsô Amt Beskrivelse, p. 64 et 65. 326 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS naissance à celte nappe d’eau dans le lit qu'il a aban- donné ‘.» Donc, depuis cinq et même dix ans avant 1876, ces glaciers étaient en retrait. IV. ANDorGü Glacier de boin à l’est du point 4168 (visible du Mjüsund) En 1895, il semblait avoir diminué, d’après une com- munication du capitaine L. Fasting, du paquebot Kong Carl, en date du 30 mars 1896. Résumé pour le département de Tromsô. Une crue paraît s’être produite dans la dernière partie du XVIII siècle au glacier de Strupen. La tradition rela- tant ce phénomène semble d'autant plus vraisemblable que des faits analogues sont survenus au Svartis en 1720 et au Jostedal en 1740. Entre 1860 et 1870 une période de décroissance a commencé, tout au moins pour plusieurs glaciers; depuis, elle est devenue générale, mais ne semble pas avoir atteint une grande amplitude. Partout le recul a été lent. Il n’a été relevé jusqu'ici aucun indice d’une interruption de cette régression pendant ces trente ou quarante dernières années. M. Hastings a seulement signalé sur un glacier une simple pulsation en avant, toute momentanée, phé- nomène complètement différent, croyons-nous, de celui des grandes variations périodiques. Actuellemeni, tous es glaciers du département de Tromsô sont en retrait. ‘ A. Helland. Om Indsüerne à Italien og Fjordene à Norge. in Archiv. f. Math. og. Natur IT, 4. Kristiania 1877, p. 391. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 327 DÉPARTEMENT DU NORDLAND. I. — Hinpô. Glacier suspendu sur la rive nord du Tjelsund. « Longtemps stationnaire. Paraît avoir éprouvé un mouvement de retrait en 1895. » Communication du capitaine Hirsch du paquebot Uranus, en date de 1896. IL. — FRosris. N'ayant vu ce massif que des bords du Skjomen, je n'ai pu observer avec certitude à quel type de glaciation il appartient. C’est, je crois, un glacier composite ou un inlandsis (local ice cap) à son dernier stade de glacia- tion. Glacier dominant la rive ouest du Skjomen. Ce glacier, perché sur une paroi rocheuse dominant le fjord, donne naissance à des éboulements à peu près dans les mêmes conditions que le Jükulfjeld dans le Jü- kulfjord. De son extrémité inférieure des blocs de glace tombent directement à la surface de la baie, mais leur masse n’est pas suffisante pour former un glacier remanié. D’après les renseignements que m'a donnés, en août 1883, un indigène d’Elvgaard ', ce courant aurait pro- ! Gaard situé à l’extrémité supérieure du Skjomen, d’où l’on découvre le glacier. 328 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS gressé de 1879 à 1882, puis subi une diminution à la suite de l’été chaud et sec de 1883. » III. — Locaz ice caps DU GEITZIKCHOK ET DE L'OSTER-ELVDAL. Aucune observation. IV. — GLACIERS DU GJERDALSTIND ET DU HELDAL. Aucune observation. NS TuoLPA: Local ice cap entre le Sürfolden (Norvège) et le Virih- jauri (Suède). Sur la face ouest du Tuolpa, Wahlenberg signale l'existence de deux glaciers. En 1807, d’après la descrip- tion de ce célèbre naturaliste suédois, ils étaient, semble- t-il, stationnaires en état de maximum. A cette date, ils étaient précédés de moraines importantes parsemées de Saxifraga oppositifolia et de Ranunculus glacialis. « La présence de ces plantes indiquait que, depuis plusieurs années, ces formations n'avaient point été bouleversées. En revanche sur ces monceaux de débris détritiques on n’observait aucun lichen; la croissance des cryptogames est plus longue que celle des phanérogames . » À la suite des fortes chaleurs qui marquèrent l'été de 1883, la nappe glacée du Tuolpa subit une notable dimi- nution. Sur les bords du Roggijauri (versant nord) une langue de glace. longue d’une centaine de mêtres environ: avait disparu depuis l’année précédente, me racontèrent Georg Wahlenberg. Berättelse om mätningar etc. p. 30. LÉ TOR DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 399 les indigènes. Ces naturels connaissaient très bien le gla- cier, le traversant fréquemment pour se rencontrer avec les Lapons du Virihjauri avec lesquels ils ont des intérêts communs. D’après leurs dires, tous les autres glaciers de la région avaient également reculé d'environ cent cin- quante ou deux cents mètres. VI. — BLAAMAND. Aucune observation. VIT. — Suuirezua. (Versant norvégien). Aucune observation. (Voir Laponie suédoise). VII. — SvARTIS. Tout récemment encore les cartes représentaient et les traités de géographie décrivaient le Svartis comme formé par une nappe de glace d’un seul tenant, s’éten- dant du Beierenfjord, au nord da Ranenfjord dans le sud et de l'Océan au Dunderlandsdal. Mes explorations pour- suivies pendant les étés 1882, 1883 et 1884 m'ont per- mis de reconnaitre l’inexactitude complète de ce figuré de terrain et de dresser la première carte précise de celte région. La carte ci-jointe empruntée à mon livre : Au Cap Nord (Hachette et Cie, Paris) dans lequel se trouvent exposées mes observations sur ces glaciers est la réduc- tion de ee document". 1 Il a été publiée pour la première fois dans l'Atlas de Vivien Saint Martin et Schrader (Feuille septentrionale de la carte : Suède-Norvège-Danemark, 1886). 330 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS À la place du large plateau glacé existent sept mas- sifs isolés, séparés par des dépressions ou des vallées, dans lesquelles la glaciation se manifeste avec une inten- RER d'est sn AR 7 Va Lie PL us | Li) dll = ao [1] 2 ee = e] mn | Jjomotis jauri ° Bjellaane : | | L Res | D | Le. a _—_— —————— Ne, a —— ET SVARTIS RE — levee par Sen DAT die) Co 100 a CH.RABOT V.HUOT or | Ne Extrait du volume Au Cap Nord. Paris, Hachette et C°, 1898. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 991 sité variable. Ce sont : 1° le massif occidental, limité à l'ouest par l'extrémité supérieure des Glomfjord, Bjeran- genfjord, Holandsfjord, Nordfjord, à l’est par les Glom- dal septentrional et méridional, au nord par le plateau où prennent naissance la Sandfjorddalselv et l’Arstad- dalselv et au sud par la dépression ouverte entre le Mel- fjord et le Langvand ; 2° la chaîne s'étendant du Hüitind au Langvand ; 3° le massif compris entre le Blakadal à l’ouest et l’Urtdal; 4° le groupe de l’Urtfjeld ; 5° le relief circonscrit par le Grotaadal et le Beïerendal; 6° les mas- sifs qui s’élèvent entre le Melfjord, le Langvand et le Ra- nenfjord ; 7° une coupole glacée située sur la rive nord du Glomfjord. A. — MASSIF OCCIDENTAL DU SVARTIS. Ce massif est occupé par un inlandsis (local ice cap), limité au sud par une profonde dépression ouverte entre le Nordfjord et le Glomdal méridional, et, au sad de ce seuil, par la crête des Skavigtinder (1450 m.) Superficie des surfaces glacées : 450 kilomètres carrés. De cet inlandsis descendent vers les vallées et les fjords six glaciers de premier ordre et un grand nombre de gla- ciers suspendus. Les courants de premier ordre sont : le Nordfjordbræ, le Fonddalsbræ, l’Engabræ, sur le ver- sant ouest; au nord, le glacier débouchant dans le Glom- vand supérieur, et, à l’est, deux autres glaciers descendant dans le Glomdal méridional. 332 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS [. — Inlandsis (local ice cap). VERSANT OCCIDENTAL. BASSIN DU NORDFJORD. 1° Glacier du fond de la baie venant de la dépression. Nordfjord-Glomdal méridional. Glacier de premier ordre. Altitude de l’extrémité inférieure : 90 m.' en 1890. En retraite en 1891 *, d’après Rekstad. 20 Glacier suspendu le plus oriental sur la rive droite du Nord/fjord. € En juillet 1882, son extrémité supérieure reposait, divisée en deux branches, sur un cône d’éboulis ; la plus occidentale de ces digitations s’arrêtait à une altitude de 15 à 20 m. de la mer. À 50 ou 60 mètres de la glace se trouvaient des touffes de bouleaux. Le front du glacier semblait cheminer sur un fragment de glacier « mort » en- foui sous une nappe de débris rocheux. » — Charles Rabot. Donc en retrait, en 1882. La présence des bouleaux indique que depuis une longue période le recul n’a pas été considérable. 1 Rekstad. Beretning om en undelsügelse af Svartisen. in Archiv f. Math. og Naturv. XVI. 3. p. 280. ? Rekstad. Lettre en date du 11 mai 1896, communiquée par M. Didrik. B. Martens, de Bergen. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 93939 BASSIN DU HOLANDSFJORD. l° Glacier de Fonddal. (Fonddalsbræ). Glacier de premier ordre. Le 22 juillet 1883, le front de ce glacier présentait l'aspect suivant : « À un kilomètre de son extrémitéinférieure, on ren- contre une moraine importante envahie par une végéta- tion arborescente. À 300 mètres en amont, commence le terrain morainique actuel sur lequel la végétation est très clairsemée et à 90 mètres du glacier se trouve une seconde moraine ébréchée par le torrent, parsemée de saules. Sous la moraine frontale actuelle, haute de six à sept mètres, est engagée une pousse de saule dont l’âge peut être évalué à six ou sept ans. « Le glacier se termine par une grotte dont la voûte ne s'élève guère à plus d’un mètre au-dessus du torrent. D’après un vieillard habitant le gaurd de Fonddal, le Fonddalsbræ aurait avancé de « 25 brasses », il y a deux ou trois ans. » — Charles Rabot. Deux ans plus tard, à la fin de juillet, je visitai de nouveau ce glacier. Depuis 1883, le Fonddalsbræ avait reculé d'environ dix mètres sur la rive droite et de deux ou trois sur la rive gauche. De ce dernier côté, à deux ou trois mètres de la glace, on observait un amoncellement de cailloux formé depuis mon précédent passage. La voûte de la grotte terminale était toujours très basse. Le vieillard me confirma le renseignement donné, il y a deux ans, sur ARCHIVES, t. VII. — Octobre 1899. 2% 334 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS la progression de « 25 brasses » survenue quatre ou cinq ans auparavant. En 1890, d'après M. Rekstad, le glacier offrait l’as- pect suivant : « Entre la moraine qui barre l'entrée de la vallée et le front actuel du glacier, on compte quatre moraines peu développées qui marquent les étapes successives de sa re- traite. Le torrent sort d’une voûte haute de dix mètres ; en avançant le long de la rive gauche du torrent, j'ai pu pénétrer dans cette cavité jusqu’à une distance de douze mètres ‘ ». « En 1890 et 1891 ce glacier était en retraite et la position des moraines indiquait que ce mouvement se continuait depuis longtemps * ». Donc, en retrait depuis une longue période. En 1879 ou 1880 une progression momentanée paraît s'être pro- duite ; après quoi le recul a continué. 2° Glacier d’Enga (Engabra:). Glacier de premier ordre. Longueur, 8 kilomètres, d’a- * près Rekstad ; Largeur : de 500 à 1800 m. environ. La vilesse d'écoulement de ce glacier a été très soi- gneusement observée par M. Rekstad en 1890 et 1891 ° suivant sept lignes transversales de jalons. Ce courant peut être divisé en trois zones : 1° dans sa partie supé- rieure, une région modérément inclinée : 2° une chute ‘Rekstad. Loc. cit. p. 286 et 287. * Lettre de M. Rekstad en date du 11 mai 1896 communiquée par M. Didrik. B. Martens, de Bergen. $ Rekstad. Beretning om en undersügelse af Svartisen. in Archiv for Math. og Natur. XVI. 4. LATS DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 9399 de séracs ; 3° une zône s'étendant de cette région acci- dentée au front du glacier, dont la pente diminue à me- sure que l’on approche de son extrémité inférieure. La plus grande vitesse d'écoulement a été observée, au pied de la chute de séracs, dans la partie supérieure de la zone n° 3, à l'altitude de 530 m. et à 3400 m. de l'extrémité inférieure du glacier. En un point de cette ligne, (Profil V}situé à 595 m. dela rive nord (largeur du glacier, suivant le profil passant par ce point : 900 m.), elle a atteint 172 par vingt-quatre heures. Au-dessus comme au-dessous de ce profil, la vitesse d'écoulement décroit, comme le montre le tableau suivant : Profil. Distance du Largeur du Altitude Distance du point Vitesse maximum profil à glacier sni- du profil. ayant la vitesse par 24 heures. l'extrémité vant le profil maximum à la inférieure rive nord du glacier. du glacier. VIE 6500 m. 1800 m. 1050 m. 1250 m. 0 m, 4817 VI 5400 m. 1300 m. 1020m. 435 m. 1 m. 323 V 3400 m. 900 m. 530m. 595 m. 1 m 723 IV 2750 m. 900m. 365m. 420 m. 1 m. 656 [II 1400 m. 1100 m. 165m. 638 m. 0 m. 498 Il 700 m. 1000 m. 105 m. 320 m. 0 m. 167 | 300 m2 500 :m. 40m. ; 210:m. 0 m. 064 De ces mesures, il résulte que, dans la plus grande étendue du glacier, l'écoulement est le plus rapide, non point au centre du courant, mais plus près de la rive sud que de la rive nord. L’extrémité inférieure de ce glacier, située à une altitude de 7 ou 8 m., se trouve séparée de la mer par une plaine d’alluvions marines et de débris morainiques, large en 1898, de 900 m. environ, sur laquelle les subfossiles sont très abondants. Après la période glaciaire, le fjord a done eu une plus 390 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS rande extension vers l’intérieur des terres et serait venu baigner la base du plateau du Svartis, en même temps le glacier aurait eu une étendue moindre qu'aujourd'hui *. Au début du XVIIE siècle, cette plaine d’alluvions était occupée par des cultures et par deux gaard, Stors- tenür et Fondür. Entre 1720 et 1723, le glacier d'Enga éprouva une crue, recouvrit les champs et détruisit les habitations. Une pièce authentique découverte par M. Rekstad dans les archives de Kristiania relate cette catastrophe dont les traditions ont du reste conservé le souvenir précis’. Un projet de matrice de mai 1733 pour la paroisse de Melü dont le Holandsfjord fait partie, contient la mention suivante: « Storstenür entièrement enlevé par la glacière, désert et ne peut pius être habité. ? C'est pourquoi il est rayé des matricules. » Relative- ment au gaard voisin de Fondôüren appelé aujourd’hui Enga, ce document contient la rote suivante: « Funôr (Fondür) ravagé journellement par la rivière et le torrent de glace ». Pour cette raison on propose une diminution de la côte de ce gaard. Jusqu'au commencement du siècle, l'Engabræ est ‘en état de maximum, d’après le passage suivant du voyage de L. de Buch. Le célèbre géologue n'ayant pas visité le Holandsfjord à recueilli ce renseignement de la bouche des indigènes. ! Au Spitsberg plusieurs glaciers se meuvent aujourd’hui sur d'anciennes terrasses quaternaires. (Ivory glacier et glacier de Torell). ? En 1882, le gaardman d'Holand me raconta que, deux cents ans auparavant, le glacier avait avancé jusqu’à la mer et rasé deux gaard dont les noms se trouvaient encore mentionnés sur le cadastre, disait-il. 3 J. Rexsran, Loc. cit., p. 284. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 997 « Environ un mille au sud du cap (du Kunna), en face la maison du marchand d’'Haaswer, un glacier des- cend de la montagne, et, ce qui est peut-être unique dans le pays, avance tout près de la mer. À la suite de la chaleur de l’été dernier, il s’est maintenant retiré à quelques pas de la rive, mais, suivant toute vraisem- blance il réoccupera bientôt l’espace perdu". » Pour la longue période s'étendant de 1807 à 185853 je n’ai trouvé aucune observation. En 1883, l'extrémité inférieure de l'Engabræ était d’après mes observations, distante de 8(0 m. environ de la mer et précédée dans sa partie nord de quatre rangées de moraines. La plus éloignée, complètement démantelée, se rencontrait à environ 400 m. du fjord comme du front du glacier; la seconde, également en grande partie détruite, sise à cent mètres plus à l'est, por- tait des bouleaux et des arbres âgés d’une quarantaine d'années, d’après l'estime des indigènes. La troisième, éloignée de la précédente de quarante mètres, était faci- lement reconnaissable à un énorme bloc, situé dans sa partie méridionale, non loin du torrent. La quatrième, se trouvait séparée, sur une partie de son étendue, du front actuel par un lac, long de 900 à 1000 m. dans la direction est-ouest. Entre la troisième et la quatrième rangée morainique on remarquait le lit à sec d’un large torrent. Une cinquième moraine était en voie de forma- tion dans la partie du glacier la plus voisine du ford, qui limitait au nord la nappe d’eau. Sur tout le pour- tour de ce bassin la tranche terminale de glace était tres basse, s’élevant à peine à un ou deux mêtres au-dessus Léopold de Buex, Loc. cit., I, p. 311. 333 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS de la surface de l’eau. Partout le glacier avait un aspect affaissé très remarquable. À la fin de juillet 1885, je revins visiter l'Engabræ. A cette date, mon carnet contient la note suivante sur ce glacier : « Depuis 1883, le mouvement de retraite a continué, particulièrement accentué sur la rive sud, au delà de l’émissaire du lac morainique. De ce côté, en se retirant, la glace a laissé une longue moraine frontale qui, dans cette région, l’isole du lac. Le front ouest n’a, au contraire, subi qu'une faible diminution ; il s’est retiré de cinq mè- tres au plus et aflaissé de 3 à 3.50 m. La langue ter- minale qui, en 1883, s'appuyait sur le sommet de la moraine subsiste toujours, mais entièrement disloquée et singulièrement rongée par la fonte. » « Le la morainique s'est élargi, mais son niveau a baissé. L’épaisseur du front devant ceite nappe est partout très faible (un ou deux mêtres au-dessus de l’eau); le glacier présente, comme en 1883, un aspect affaissé, » « D’après Johann Peder, de Fonddal, le lac morainique n’existerait que depuis trente ou quarante ans. » « Les indigènes sont unanimes à affirmer qu'ils ont toujours vu le glacier reculer. Depuis trois ans, me racon- tent-ils, un pointement rocheux du cirque supérieur, jus- que là recouvert, a émergé. Cinq ans plus tard, en 1890, d’après M. J. Rekstad, l’Engabræ présentait l'aspect suivant: « En outre de la moraine frontale adhérente au glacier on en remarque trois autres qui atteignent en certains endroits la hauteur de 10 m. La plus éloignée est située à environ 400 m. de l'extrémité actuelle du glacier. Sur DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 999 ces moraines sont disséminés des gros blocs; le plus volumineux (400 m°. environ) se trouve sur la plus éloi- gnée ‘ … Ce glacier se termine dans un petit lac qu'il remplit dans sa plus grande étendue; seulement une partie de cette nappe se développe librement sur la rive sud du glacier. Des trois moraines frontales, la plus rappro- chée de l’Engabræ est située en avant du lac. A une époque, le glacier a donc rempli la cavité occupée par ce bassin. Un ancien lit prouve qu'alors le torrent sortait de l'extrémité nord-ouest du glacier, et, passant entre les moraines, suivait ensuite le même cours qu'aujourd'hui. Les vieillards du Holandsfjord racontent qu'il y a quatre- vingt-dix ans,c’est-à-dire au commencement du siècle, le glacier atteignait presque la mer, mais que depuis il s’est toujours retiré. * » Pendant l'été 1891, M. Rekstad a fait une nouvelle étude de l’Engabræ. Dans l'intervalle de ses deux visites le glacier était demeuré stationnaire, restant toujours adhérent à sa moraine frontale; le front avait simplement éprouvé une diminution d'épaisseur *. D'après le capitaine Hirsch, du paquebot Uranus qui ! Sile bloc observé par M. Rekstad est le même que celui que j'ai signalé plus haut, la moraïine la plus éloignée du glacier, sui- vant le géologue norvégien serait la troisième d’après mes obser- vations en partant du bord de la mer. M. Rekstad ne ferait pas entrer en ligne de compte les dépôts, du reste démantelés, situés en avant de cette formation; d'autre part, entre la moraine au gros bloc et celle qui se trouve sur le bord occidental du lae, il en signale une que je n’ai pas mentionnée. 2 J. Rexsran, Beretming on undersügelse af Svartisen. in Archiv f. Math. og Naturv.. XVI, 3, p. 282-2883. # Lettre de M. Rekstad en date du 11 mai 1896 communiquée par M. Didrik. B. Martens, de Bergen. 340 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS a visité le Holandsfjord, chaque été, de 1889 à 1893',l'En- gabræ aurait constamment rétrogradé pendant cette pé- riode. Le recul, lent jusqu’en 1893, serait devenu particu- lièrement rapide cette année-là *. Par une lettre en date du 30 avril 1896, le capitaine Fasting, du Kong Carl, confirme la retraite persistante du glacier jusqu’à cette date, observation attestée par les indigènes Le 4 juillet 1896, M. Equer, ingénieur des ponts et chaussées, a pris plusieurs photographies du front de l’Engabræ qu'il a eu l’amabilité de me communiquer. La partie du front du glacier bordant le lac dans l’est présentait à cette date des escarpements très élevés. Toutes les parties basses du courant qui limitaient le lae en 1885 avaient disparu. Au cours de sa croisière scientifique en 1898. à bord de son yacht, Princesse Alice, S. A. S. ‘le Prince de Monaco à visité l'Engabræ en vue de re- cueillir des informations précises sur le régime de ce glacier. S. À. S. à fait placer deux repères” et du re- ! Communications particulières. ? En 1893,le glacier du Rhône subit une ablation considérable. Il perdit, en 1893-1894, une surface de 14,800 mètres carrés, alors que, dans les saisons précédente et suivante, la superficie mise à nu ne dépassait pas 8230 mètres carrés. (Forel, Les varia- tions périodiques des glaciers des Alpes. Seizième rapport 1895 in Annuaire du Club-Alpin Suisse XXXI.) On doit rappeler, à ce pro- pos, que l’été 1893 fut dans toute l’Europe extraordinairement chaud. 5 Ce sont des cairns en pierres sèches, peintes en rouge, sur- montées d’un mât de pavillon également peint en rouge. Chaque mât est muni d’une plaque de cuivre portant l’inscription suivante : Princesse Alice, 17-18 juillet 1898. Le premier repère, placé sur la moraine qui limite le lac à l’ouest, à peu près au milieu de la val- DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 341 père situé à 63 m. du glacier, a exécuté un panorama orienté ‘. Sur ce panorama, on remarque un envabissement de la moraine du front de gauche, et, sur une partie du front de droite un gonflement que le glacier ne présentait pas auparavant. La décroissance éprouvée par l’Engabræ semble donc éprouver un arrêt. Les observations rapportées ci-dessus établissent d’une manière certaine le recul du glacier de 1883 à 1898, sans cependant faire connaître son amplitude. Un ren- seignement que je dois à la bienveillance de S. A. $. le Prince de Monaco permet de combler cette lacune et de connaître la valeur numérique du retrait de l'Engabræ durant une partie au moins de la phase de décroissance. Cette observation très importante présente un intérêt particulier, non pas seulement au point de vue scientifi- que mais encore en raison de la haute personnalité deson auteur qui n'est autre que S. M. l'Empereur d'Allemagne. Au cours de ses nombreux voyages en Norvège, l'Empe- reur Guillaume IT à visité l'Engabræ en 1889 et en 1898. D'après ses observations, le recul du glacier dans l'inter- valle de ces neuf ans serait de 60 à 80 m. Résumé. — Vers 1723, l'Engabræ a subi une crue extraordinaire. À celte époque, le glacier a envahi des ter- rains qui, depuis une très longue période, n'étaient point lée du glacier, se trouve à 63 m. à vol d’oiseau (distance mesurée au télémètre) du glacier. Le second repère, placé plus au nord sur le sommet de la moraine la plus rapprochée de l’Engabræ, est situé à 10 m. du front du glacier. ! Ce panorama se compose de trois plaques 13 X 18. Orienta- tion de l’appareil pour ces trois plaques : $. 209 E.;S. 389 E.; S. 700 E. 342 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS exposés à ses invasions, puisqu'ils étaient cultivés et que des habitations y étaient établies. Antérieurement à cette date, l’Engabræ avait donc une étendue beaucoup moin- dre qu'aujourd'hui. Après être resté en état de maximum jusqu'au com- mencement du siècle, le glacier a ensuite éprouvé une décroissance qui semble avoir été continue jusqu'à ces dernières années. Le propriétaire du gaard le plus rap- proché du glacier a raconté à M. Rekstad « avoir entendu dire à son père, que, de son temps, l'Engabræ atteignait presque la mer et que depuis il avait toujours reculé ‘. » Cette retraite a été très lente, et interrompue par des phases stationnaires. Ainsi, de 1883 à 1885, comme de 1890 à 1891 le front du glacier n’a subi qu'une légère diminution. I. Massif des Skavigtinder. Sur le versant sud de cette crête, dominant la dépres- sion Melfjord-Glomdal, s'étend une nappe de glace par- tagée par des arêtes rocheuses en plusieurs bassins. Au pied du point culminant de ce relief, ce glacier forme trois courants ; deux de deuxième ordre localisés dans des cir- ques, et un, de premier ordre, descendant dans le Glomdal méridional. 1° Glacier de deuxième ordre, le plus oriental au pied du point culminant des Skavigtinder. Largeur : 2500 m. 1 Lettre de M. Rekstad en date du 11 mai 1896, communiquée par M. Didrick B. Martens de Bergen. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 34: «Devant son front s'étendent cinq moraines espacées sur une largeur de 400 m.» 188%. Charles Rabot. Donc, en retraite depuis plusieurs années. 20 Glacier de premier ordre descendant dans le Glomdal. «Son extrémité inférieure est précédée de deux mo- raines frontales et sa rive gauche bordée de quatre mo- raines. » 1884. Charles Rabot. Done, en retraite depuis plusieurs années. (A suivre.) DES VARATIONS QUANTETATIVEN DE PLANKTON DANS LE LAC LEMAN PR Emile YUNG Professeur à l’Université de Genève, (Avec la planche IT.) Depuis la publication de M.Victor Hensen' consacrée à l'expédition du National, navire aménagé pour l'étude du plankton marin, les recherches relatives au dosage et aux variations du plankton d’eau douce se sont multipliées. En effet, le savant professeur de Kiel y relate dans leurs plus menus détails les études préala- bles auxquelles il s’est livré dans le but d'établir une technique rationnelle propre à déterminer quantitative- ment, soit la totalité du plankton récolté dans un volu- me donné d’eau, soit la proportion relative de cha- cune des espèces animales ou végétales qui le consti- tuent. Sa méthode repose sur l'emploi du filet fin, construit de telle sorte qu'on püt calculer la quantité d’eau explorée, et retenir, sinon tout, du moins la plus grande partie des organismes qui y flottaient au mo- ment de la pêche. \ Ergebnisse der Plankton-Expedition. Bd. I. Methodik der Expedition von V. Hensen 1895. 5 e-Pn PPTT CET VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON, ETC. 9349 Cette méthode nous a servi dans nos recherches actuelles ; nous résumerons ici les résultats auxquels elle nous a conduit sur le lac Léman et nous montre- rons comment nous avons acquis la conviction qu’elle doit être modifiée dans les recherches ultérieures de planktologie quantitative. MM. Asper et Heuscher' furent, sauf erreur, les pre- miers qui, en 1886, essayérent de compter les orga- nismes constituant le plankton du lac de Zurich. Ils se servaient d’un filet très fin dont les mailles n’excé- daient pas 0"",015 de côté, promené horizonta- lement à la surface de l’eau sur une étendue d’envi- ron 200 m., puis ils versaient son contenu dans 20 em.” d’eau pure et comptaient les organismes dans une goutte de cette dilution (une expérience préalable leur ayant fait estimer que 15 gouttes équivalaient à 1 em, un simple calcul leur donnait ensuite le total des organis- mes compris dans leur pêche). C'était l'enfance de l’art, ils en eurent conscience et ne publiérent leurs résultats qu’en les accompagnant des réserves néces- saires. Deux ans plus tard, M. Imhof fit usage dans le même lac de Zurich d’un filet de 20 cent. d'ouverture qui pouvait se fermer à volonté, et recueillit des organis- mes dont, sans dire comment, il détermina le nombre. Les chiffres publiés par lui n’ont assurément qu’un faible intérêt; nous n’en retiendrons que cette particu- ! Dr Asper und J. Heuscher. Eine neue Zusammensetzung der pelagischen Organismenwelt. Zoologischer Anzeiger. IX. Jhrg. 1886, p. 448. ? O.-E. Imhof. Die Vertheilung der pelagischen Fauna in den Süsswasserbecken. Zoologischer Anzeiger, XI. Jhrg. 1888, p. 284. 346 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON larité qu’il fut le premier et qu’il est resté jusqu'ici à peu près le seul explorateur qui, grâce au système de fermeture de son filet, ait fait des récoltes dans des colonnes d’eau épaisses de 10 m., quelle que soit leur profondeur. MM. Asper et Heuscher d’un côté, M. Imhof de l’autre, paraissent avoir reconnu l'insuffisance de leurs méthodes pour conduire à des données précises sur la quantité du plankton et ses variations, car ils n’ont pas multi- plié leurs recherches et se sont bornés à publier les notes fragmentaires et, en quelque sorte, préliminaires que nous venons de citer. Depuis lors, plusieurs naturalistes, notamment MM. Apsteinet Zacharias en Allemagne ; MM. Reighard, Ward, D. Marsh et Kofoïd aux Etats-Unis se sont ingéniés à créer une technique susceptible de permettre de récolter et de doser tout le plankton contenu dans une quantité d’eau déterminée, puis d'établir le dénombrement de cha- cune des espèces végétales ou animales constituant ce plankton. Ils ont appliqué cette technique avec plus ou moins de suite à un certain nombre de lacs. Malheu- reusement les procédés employés par ces savants sont assez différents pour empêcher de comparer leurs résul- tats et malgré l'intérêt particulier de ces derniers, il faut bien convenir que la planktologie quantitative en est encore à la période des tàtonnements. Cette consta- tation me dispense d'entrer dans de plus amples déve- loppements historiques, je renvoie sur ce point à l’ou- vrage de M. Apstein', me bornant à mentionner ici les travaux de MM. H. Blanc, F.-A. Forel et E. Pitard, les 1 Dr Carl Apstein Das Süsswasserplankton. Kiel und Leipzig, 1896. DANS LE LAC LÉMAN. 347 seuls, à ma connaissance, qui aient porté sur le plankton du Léman objet du présent mémoire. M. H. Blanc‘, conclut de pêches horizontales prati- quées en 1894 et 1895 sur un fond de 50 m., à lasurface, à 20 m. et à 40 m. de profondeur (il ne dit pas com- ment il a réussi à maintenir à ces profondeurs pendant 5 minutes qu'ont duré ses pêches, le filet dans la sta- tion horizontale, avec un filet, de 30 mc. d'ouverture) que le plankton vit pendant toute l’année dans le Lé- man, mais qu'il n’est point uniformément réparti. Le plankton est toujours plus abondant au large que vers le rivage. La profondeur exerce une influence sur là répartition du plankton : sur un fond de 50 m.; c’est à 20 m. qu'il est le plus abondant; sur un fond de _100 m. c’est à 40 m. qu'il atteint son maximum. En- fin, sa quantité est à son apogée au large pendant les mois d’été, tandis que près du bord, c’est durant les mois de février, mars et avril qu’elle atteint son maxi- mum; ces variations paraissent pouvoir s'expliquer, selon Blanc, par les courants; mais il y en a d’autres qui se manilestent d’un mois à l’autre et même de quinze en quinze jours, lesquelles variations reconnais- sent d’autres causes : la multiplication plus ou moins grande de telle ou telle espèce, les migrations, etc. Dans une publication ultérieure, M. Blanc * a donné les résultats de pêches quantitatives pratiquées le même ‘ H. Blanc. Distribution verticale et horizontale du plankton. Compte rendu des travaux présentés à la 78e session de la So- ciété helvétique des Sciences naturelles. Archives des Sc. phys. et nat. Octobre-novembre 1895. ? H. Blanc. Le plankton nocturne du lac Léman. Bulletin de la Soc. Vaud. Sc. nat. Vol. XXXIV. 1898. 348 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON jour (26 juillet) à 4 h. après midi, à 9 et 41 h. du soir et à # h. du matin, résultats obtenus par le même procédé que ci-dessus et qui prouvent que la quantité du plankton est beaucoup plus grande à la surface pen- dant la nuit que pendant le jour, à cause des migrations verticales des Copépodes et des Cladocères (les pre- miers précédant les autres dans leur ascension vers les eaux superficielles) et à cause aussi, d’après le savant zoologiste de Lausanne, de la plus grande multiplica- tion pendant la nuit de certains organismes tels que Ceratium hirundinella. Blanc reconnait d’ailleurs que de nouvelles pêches sont nécessaires pour confirmer ou non la constance de ces résultats. M. F.-A. Forel” ne nous a fait connaître jusqu'à pré- sent que les premiers résultats de ses pêches, et si in- complets qu'ils soient, ils nous intéressent parce qu'ils ont été obtenus par le procédé des pêches verticales, les seules auxquelles on puisse accorder quelque confiance. M. Forel a pêché au large de Morges. Nous rapproche- rons ses chiffres des nôtres un peu plus tard et nous ne retiendrons pour le moment de ses observations que deux faits que nous aurons à contredire. Le premier est relatif à la quantité de plankton au-dessous de 60 mé- tres, quantité que M. Forel déclare «insignifiante. » Le second concerne l’abondance relative du gros plankton (Entomostracés) et du petit plankton (Rotifères, Fla- gellés, Diatomées). En face de Morges, ditM. Forel, dans la communication que nous analysons, « le plankton est composé pour moitié d’'Entomostracés (Diaptomus gracilis, D. laciniatus, quelques Bosmina longirostris ! Procès-verbal de la séance du 3 juin 1896, dans Bulletin de la Soc. vaud. des Sc. nat. Vol. XXXII, 1896. DANS LE LAC LEMAN. 349 etun ou deux Bythotrephes longimanus), pour moitié de Dinobryon, de Ceratium hirundinella, d’Asterio- nella formosa et Nitschia pecten, etc. » Quant à M. Pitard', il a pêché en dix-neuf endroits, de Genève à Thonon et entre Thonon et Rolle le 24 sep- tembre 1896 ; il n’a exploré que la surface et sa prin- cipale conclusion est que, sur les bords, le plankton est à peu près deux fois plus considérable que vers le milieu du lac, tout le contraire par conséquent ce qu’a constaté M. Blanc en face d’Ouchy. Voilà où nous en sommes pour ce qui concerne notre lac. Après avoir personnellement pratiqué un grand nombre de pêches horizontales sur le Léman, et sur le lac de Morat, je me suis convaincu des défec- tuosités de cette méthode ; il est très difficile d’explo- rer des quantités d’eau strictement comparables en ramant pendant un même temps, parce que la vitesse du bateau et par conséquent le chemin parcouru varient d’un moment à l’autre, selon le vent qui souffle, l’état du lac et la force du rameur (même lorsque celui-ci est le même homme, sa force varie); en outre je ne connais aucun moyen sûr de trainer un filet en le maintenant à la même profondeur pendant toute la durée de la pêche. Ces deux raisons suffisent pour abondonner la méthode des pèches horizontales. Lors donc que J'eus décidé d'entreprendre une étude prolongée des varia- tions quantitatives du plankton dans le lac Léman, je m'arrêtai à la méthode des pêches verticales étagées et après avoir pris conseil auprès de quelques savants ! Communication à la Société de physique de Genève. Archives des Sc. phys. et nat. 4% pér., tome III. 1897. ARCHIVES, t. VIIL — Octobre 1899. 5 TT TN TS TA NE 390 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON particulièrement compétents en matière de pêches péla- giques, Je {is usage du filet Apstein, petit modèle, construit par M. Zwickert à Kiel”. Cette méthode ainsi pratiquée est supérieure de beaucoup à la précédente, c’est exactement celle dont M. Forel a fait usage, avec cette différence que le filet employé par lui a une sur- face d'ouverture 4 fois plus grande que le mien. Néan- moins nous verrons tout à l’heure que cette méthode n’est pas sans de graves défauts et c’est autant pour signaler ceux-ci que pour faire connaître les résultats de mes pêches pendant une année que j'écris ces lignes. Les pêches, au nombre de 130, représentant à peu près 500 coups de filet, ont eu lieu au large (au moins a 500 m. du rivage) de 2 à 5 h. après midi en deux stations : près de Genève, en face l’Ariana, sur un fond de 30 m.; et à Montreux, en face du Kursaal, sur un fond de 130 m.; elles se sont réparties à peu près tous les 15 jours, de janvier à décembre 1898. Malheureusement, les pêches verticales nécessitant que les eaux soient tout à fait calmes, il ne nous a pas été permis de pêcher exactement chaque quinzaine, ni le même Jour à Montreux et à Genève. D’autre part, nous n'avons noté que la température de l’eau à la surface et non dans la profondeur. Enfin il est à remarquer que les opérateurs étaient différents à Montreux et à Genève. Dans la première de ces stations, c’est M. le professeur Marius Nicollier qui maniait le filet”; dans la seconde c’est moi-même. Quoique nous nous soyons ? Voir la description de ce filet dans Apstein, loc. cit., page 34. ? Qu'il me soit permis d'adresser ici à M. le professeur Nicol- lier mes vifs remerciements pour sa longue et habile collaboration. DANS LE LAC LÉMAN. 391 concertés au préalable et que nous ayons convenu de remonter le filet avec une vitesse de 0",50 par secon- de, il se peut qu'il y ait eu à cet égard quelques petites différences individuelles. Le plankton récolté était immédiatement fixé au formol à 2 °/,, puis dosé dans des éprouvettes gra- duées en dixièmes de centimêtres cubes. Pour activer le dosage, j'ai fait usage de longs et larges tubes dont l'extrémité inférieure effilée en entonnoir était reliée par un caoutchouc à l’éprouvette graduée. De pareils tubes sont assez volumineux pour recevoir d’un seul coup, le produit entier d’une même pêche, produit qui se dépose peu à peu sur le fond; nous ly laissions séjourner 24 heures afin d'assurer son tassement. Le gros plankton tombe le premier, en sorte que, géné- ralement, grâce à une différence de coioration, il est facile par un simple examen à la loupe du produit tassé, d'estimer approximativement la part du gros plankton et celle du petit dans le total de la récolte. Tous les dosages ont été effectués à Genève de la même maniére. A Montreux les recherches ont eu lieu successive- ment chaque jour à 7 étages différents ; à 5, 10, 20, 30, 50, 100, et 120 m. de profondeur. À Genève, elles n’ont porté que sur 3 étages : à 5, à 10 et à 20 m. On trouvera dans les deux tableaux suivants les chif- fres bruts des dosages et, à côté, les mêmes chiffres calculés pour 1 mêtre carré de la surface du lac. Les planches qui accompagnent ce mémoire traduisent les mêmes résultats sous forme de courbes. VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON 392 inod ‘8H0r)VA10840 829 *O[QISTA 2119,P J188500 JoTD A[ OT[ONbeT € AMOP *8£"L37 OP OUOP 759 99BJINS 2P ,°'U LE AUNPAL ANOÏ INOJOUF OT "9987IN uozord ref xed ogmson ‘oouomdst 8 0p 00/x582 J108 OTHFTOAUO PO} w Ve) = ‘19 "99708 CT R 091NSOU NBAT 9P SANJEMQUMUS — LG o v soyagd 590 suep 9407dure a[Qpotu quad ute}sdy 918 €" : mor mes — | — |é8"#%)08€ 0109088 s68"0 ov-6r og “olsez-er oor-ofeue-x £o-0lcoe x on = | — [81/08 0l927" 861008 ESS 6 £20°0 ece6 |g20" 016989 [0g0'0l — | miton a GT PT F0 | — | — oures)oos-ofgee-crker-olones onu ofeee"e 0"0fer-E #00) — voi an + a Bt PO — | — logo sig OfmGe ae GLT" 0 SEAT ETF 0 998 GT 1T 0Û69€ 9 |0CO"O] — ED DD | — um erg-1elose-0f16s "ee |eur"08EL 87 007 SEL "67 00H ONLOS H F60/01860 8 |910 0 ne PO fets-re |0g8"0|927" 66.008 0|86 SF 85 T0 8eL"81 001'0f8EL"67 001" 0fL0n"8 990"01608 5 |E60°0 m pen er Lg 1069:E9 |008-0f686 08.00%" 0|688 "7% 0% 0 ne" 8€ O0EOÏ168 88 SLT O9LL UT 997-01L07"8 19900 ee D 506-707 008 ofces"6.082"0/846"08/007"0 sens oge"oleus-reloge"ofeur-1e 997-0]8EL "er 000 ape ner og LeEe 26 |08L"0]TE" Le|08%"OIG18" 16088 0 yre:8€.008"0lo09"8c1ge6 01649" 68 665" Of TG 8€ 00€ "0 on ee, [e86"08 007" 0fn1e"8€)00€ "OfuTe"8€ 00€ "0 oun-ge ooz-oloz-celoos-orre-o7 cer "0fLo7:8 990-0 Des avese |o0g-olozr 66008 0f92% 68.008 0fn6S' 86 SLI OÏSSG RE ST O|08 3 460-0686" 6 |E0°0 cn eee 0, [STE 068" 0|818"1€)088"0]LOF 67 OST" 0]60€"9 ogo-olesg-9 logo-oleze"r 0700 — | wii ee A PO log-te logc-olensTeloes ofrGe-aeeLro] — jm |éee"6 |eL0'0]LON"8 |990-0ÛNE8 € 106070 men ces fr MLOL' LA |8L€-0/86 "06 007 0]SE9" 08 297 "0 Lor-6r 0gr-olegg'6 |gz0-0/69€"9 Logo of8T'€ |0"0 er n ne Lg [96% |ger"ofute 86 1006"0[168 66 821" 0|8EL 8r OT OESS"6 |SLO'ON0S à 60/08 'E 40" su get ne D, [60786 |086 OÏERG HE 0) — L'inmnr REL"8F.00 0[69€-9 080: 0f608 4 Eorof — | ii ; SNOILV AHASIO A DD ee 7 es PE ne nes RAR ‘0 087 V ‘ut OOF V np Su 00€ *SAMOU () £7 2p puof un ans ‘abmart £60'Ol'e1qme0ep LT ‘21qU2AOU 9G *:°91q0790 8G nod dou} Proxquodes £ “exqmojdes 6 :**quor 96 “germe 8 DAT Tr QI CPS CRETR TT 1£ ‘.wué6 200 Ov CG ‘sieur ()f **sieu y *10u497 QG ‘ JOTA9F G *Jorauel GT SILVA e (QGST U2 ANAMUOE D San] Sa4r9d ap PIN soA uogyumd np sabvsop sap uouvinndIn — 1 AVATAN], ‘SOMQU 08 % 70 G % s0J1e S0499d of topnuue np ref enb nveoyeq of T1AQD JUE7 JiUSIe mb ‘quoa op ed so9u98 979 quo TO HAQY 9p 79 JotAUC op soyood sort , :SORABED SD 0048 xnoBenu foto) ‘ar g-2 °1 * 605 À 4, 92761006 01156 97 er" 0lc0s 7 |ee0-0l's1amo0op z ‘ ‘81Quo$ ‘XNOMNIQ 191) ‘Ut 6 “19 *PoET -|- ‘I 8LS'OF E80' 0 208 |990°01208 % |££0"0l"eaqueaou 8 _ SORIRAU XNOD OAQUS AIO [OI UM O6 ‘A1 4 I |SELGTIOOF OT — [rit] — | nt |: --6190700 y “TIOS “489 11) “U OT-6 43 6008 + ‘L [608% 6600] — | mit] — | nd |-oxquogdes 7 ‘HI0S ‘118[0 [010 ‘ù 1-6 ‘43 à ‘A [6 97 ££T OÏLOG'S 99001226" |060' 01°: ‘run “TLOS “AO [OLD ‘6-8 ‘47 *g'o2t + 1 [SEL ‘GT 001 01860" (910 0Ù — | mit 2e emnni Gr ‘sesenu senbjonb 9048 ‘arepo at ‘un g ‘49 *g'ogr + ‘x ÎCrg" 16 0SG'OILOF' GY 087: 0169£:9 10G0: ol: : : :: um[ gg “SHOF 2588 954 ‘peauoo ot) “mt 2-9 “hour + L |619°68 £C"0[L0T- 67 08T-0l8c0-3 |970:0 “OZ 20884 pus D qua ieanoo fol “m ge2 “at “18 - "1 |Ge8-%8)999 "026082 906" 0fe88-£e 998 -0|: "row je Prnounaq sud ‘inqop ne am fr) ‘un ga ‘66 À x |ecrçe cer 0l9% ge l006 ol v56-o7 eér-0l rom Ly ROEMEQUE eos ANAL [OLD “ET 07 OT À 1 [re-86 006-0186 "6r/007:01L07:8 1990-01: “rar 6e mano 11) JGES"LT OUT" OÏS8E"L |860"0/8€0:8 19:0"0f"** sav Je ‘+ urmi 7} DANS LE LAC LÉMAN. | ‘IIOS ‘arejo sea 1019 [CES "7/1 0%1'0106F°01!408001 — ORIGIN TE ‘etpod #7 1nurguoo ep eçqisodur 750 JL ub ‘jiOj IS opjuos pns np Jue4 e] ‘ AI8[9 [919 — — [TIO ZE OI Ol — | — |" 118149] IG ‘quea ‘jioanoo nod jar9 4° gg + +7, | — — AFFO'TEIOFF'Ol — | — |"',xrmuel Fe ne | commmmanee | mmpmnnhen | mme | us | era | mme a UI'Sp} Jn1q 'WT'sp) quiq |;'m rep) juiq SNOILVAUHHSHIO ns. 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J’ajouterai à ce propos que des pêches faites en septembre 1898, en face de St-Gingolph, m'ont prouvé que de 100 à 200, m.il existe encore d'impor- tantes quantités de plankton, et tout récemment (juil- let 1899), M. le D° O. Fuhrmann pêchant en face .d’Evian a trouvé également du plankton en abondance de 60 à 100 m. Conséquemment, l’existence du plankton n’est point liée à un certain degré d’intensité lumineuse puisque, selon M. Forel, la limite d’obscurité absolue pour le chlorure d'argent est à 110 m. dans le Léman”. Jai notamment rencontré en face de St-Gin- golph, une quantité de Cladocères (Daphnia, Sida) entre 150 et 200 m., alors que ces animaux étaient * Voir dans Comptes rendus de la 78e session de la Société helvétique des Sciences naturelles, Archives des Sc. phys. et nat., octobre-novembre 1895, le résumé des travaux de M. B. Hofer par le comte de Zeppelin-Ebersberg. ? F.-A. Forel. Le Léman, t. II, p. 443. Lausanne, 1895. EPA DANS LE LAC LEMAN. 399 relativement rares (Daphnia) ou absolument absents (Sida) à de moindres profondeurs. 2° La répartition du plankton loin d'être uniforme, varie dans de larges limites d’une région à l'autre (et même entre deux régions très rapprochées) autant dans le sens horizontal que dans le sens vertical. Com- parons en effet les trois premières colonnes de notre tableau I avec celles qui leur correspondent dans notre tableau 11. Nous y voyons qu’à peu près à toutes les époques, mais très particulièrement à celles où le plankton atteint son maximum, il est beaucoup plus abondant à Genève qu’à Montreux. Il semble, qu’en- trainé par les courants du lac, il vienne s’entasser dans les lieux où les eaux sont moins profondes. L’irrégu- lière distribution du plankton dans le sens vertical, l’hétérogénéité pour ainsi dire de sa répartition, se manifeste par le défaut de parallélisme des courbes de la planche I. Sans doute ces courbes marquent bien dans leur ensemble une augmentation générale de la quantité du plankton à mesure qu’on le récolte sur une plus grande épaisseur d’eau. Cependant les exceptions à cette règle paraissent trop nombreuses pour être attribuées à de simples accidents. Ainsi, nous voyons qu'à la date du 31 mai, la quantité de plankton recueillie de 0 à 5 m. est égale à celle rapportée de 0. à 30 m. et qu’elle est supérieure à celles rapportées de 0 à 10 et à 20 m. Comment expliquer des résul- tats aussi paradoxaux, sinon qu’en admettant que de 0 à 5 m. le filet a rencontré un essaim d'organismes qui ne se trouvait plus en place lors des pêches subsé- quentes ? On sait que cette question des essaims a été beau- 396 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON coup discutée à propos du plankton marin et elle constitue un des points principaux de la critique adressée par Hæckel, à la thèse de M. Hensen sur l’ho- mogénéité du plankton dans l'Océan. Pour ce qui con- cerne notre lac, l’existence d’essaims et de courants d'animaux, me paraît probable. Il y a longtemps, en 1878, J'eus l’occasion de constater de nuit la pré- sence à la surface du lac entre Montreux etle Bouveret, d’une zone large de 20 à 30 m. où les Bythotrephes abondaient, alors qu’en dehors d’elle le filet n'en rap- portait aucun. Il s'agissait évidemment là d’un « che- min d'animaux » pour employer une expression de M. Greef, à propos du même phénomène constaté à la surface de la mer. À plusieurs reprises, j'ai été frappé de la différence quantitative du plankton puisé au moyen du même filet et à la même profondeur dans deux régions situées à quelques mètres seulement de distance horizontale l’une de l’autre. Qu'il s'agisse là d’essaims à proprement parler, nous ne pouvons en donner une preuve absolue; mais il est incontestable qu’il se pro- duit, ici et là, sous l'influence de causes diverses, des accumulations de plankton, alors qu’en des régions peu éloignées, celui-ci au contraire se trouve considé- rablement raréfié. Les migrations verticales des Ento- mostracés lucifuges ont pour effet de les accumuler dans la profondeur pendant le jour, pour les ramener à la surface pendant la nuit. Les courbes publiées par M. Blanc sont très intéressantes à cet égard, mais outre les variations, dues à ces migrations périodiques, il en est d’autres qui sont aussi liées aux variations d’inten- sité lumineuse, mais dont la périodicité est irrégulière. Ainsi, quand le ciel est sombre, toutes choses égales DANS LE LAC LÉMAN. SE d’ailleurs, on prend plus de plankton dans les dix pre- miers mêtres d’eau que lorsque le soleil brille. Or, l'état du ciel pouvant changer d’un instant à l’autre, il influe sur la répartition du plankton au point de rendre compte des irrégularités des courbes à 5, à 10 et à 20 m. (nous verrons plus loin que ces irrégularités sont aussi imputables aux défauts de la méthode de pêche). 3° De jour, et surtout lorsque le soleil brille, le gros plankton fait défaut à la surface du lac ; il est reléqué dans la profondeur. L'influence de celle-ci est donc considérable sur la proportion relative du gros et du petit plankton. J'ai dit plus haut comment on pouvait approximativement évaluer à l’œil nu cette proportion dans le produit d’une mème pêche accumulé au fond d’une éprouvette. Il y aurait avantage à faire usage pour donner plus de précision à cette évaluation, d’un tamis qui séparerait le gros et le petit plankton afin de les doser séparément. Lors de mes pêches au lac de Morat, j'employais dans ce but une toile métallique dont les mailles mesuraient "/,, de mm. d'ouverture. Je n’ai pas continué à m'en servir dans les pêches dont il est question ici et, par conséquent, je ne puis donner sur la part que prennent le gros et le petit plankton dans la constitution du plankton total des renseigne- ments rigoureux. Néanmoins, je crois pouvoir affirmer que l’assertion de M. Forel relative à la composition du plankton en parts égales de gros et de petit plankton, vraie sans doute pour la profondeur à laquelle il pêchait (60 m.), ne peut être généralisée. La composi- tion du plankton diffère avec l'épaisseur d’eau sur laquelle on pêche. Ainsi, de jour, à Montreux, sur un 398 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON fond de 130 m., le gros plankton ne commence à se montrer qu'au-dessous de 20 à 30 m., tandis qu'à Genève sur un fond de 25 m. on le rencontre déjà de 5 à 10 m. J'ai toujours constaté (sans pouvoir l’expri- mer par des chiffres puisque je n’ai pas dosé séparé- ment le gros et le petit plankton), qu’au-dessous de 30 m. à Montreux et au-dessous de 10 m. à Genêve, le gros plankton prédomine sur le petit plankton dans le volume total du plankton recueilli. C’est même la présence du gros plankton dans les eaux peu profondes du voisinage de Genéve et à des profondeurs de 5, 10, 20 m. où il est absent outrès rare dans les eaux beau- coup plus profondes de Montreux qui explique la plus srande quantité volamétrique du plankton à ces pro- fondeurs à Genève. À la surface même de l’eau, on ne récolte d’ailleurs de jour dans tous les cas que du petit plankton, puisque les crustacés qui constituent le gros plankton fuient la lumière et s’en vont au fond. 4° Enfin, nos courbes nous enseignent que la quan- tité du plankton varie beaucoup selon l’époque de l'an- née. Elle à atteint en 1898, son maximum à Genève au mois de mai (pêches du 31 mai) et, à Montreux, au mois de juin (pêche du 418 juin), la température de l’eau à la surface étant de 13 à 14°. À Genève, le sommet des 3 courbes se trouve exactement à la même date. À Montreux il en est de même pour le sommet des courbes relatives au plankton pêché à 20, 30, 50, 100 et 120 m., tandis que celui des courbes du plankton recueilli à 10 et à 5 m. se trouve situé à la date du 31 mai comme c’est le cas à Genève. À partir de cette époque (fin de mai et commence- ment de juin), les courbes font une chute rapide et plus DANS LE LAC LÉMAN. 399 ou moins irrégulière pour chacune d'elles. Abstraction faite de ces fluctuations qu'il serait prématuré de dis- cuter avant de savoir si elles se répêtent d’une année à l’autre, et à ne considérer que la marche générale des courbes, nous voyons qu’elles accusent une raréfac- tion du plankton qui atteint son minimum vers le mi- lieu de septembre (pêches du 13 septembre) à Genève (température de l’eau + 209,9) et un peu plus tard vers la fin d’octobre (pêche du 28 octobre) à Montreux (température de l’eau + 140). Puis, les courbes s’élé- vent de nouveau lentement et irréguliérement pour atteindre un second maximum trèsinférieur au premier, en décembre. Enfin, elles s’abaissent encore une fois, irréguliérement, avec des hauts et des bas, accusant presque toutes un second minimum le 31 mars. Si, encore une fois, nous laissons de côté, les irré- oularités desquelles nous ne pouvons actuellement don- ner aucune explication plausible, et si nous ne considé- rons que les points extrêmes, nous arrivons à cette con- clusion que, dans le Léman, le plankton présente deux maxima d’ailleurs fort inégaux, lun de beaucoup le plus important, à la fin du printemps (mai-juin) et l’autre à la fin de l’automne (décembre), ainsi que deux minima beaucoup moins inégaux que les maxima et qui coïncident avec la fin de l’hiver (mars) et la fin de l'été (septembre-octobre). En l'absence de déterminations de la température de l’eau aux profondeurs où les pêches ont eu lieu, je ne puis établir une corrélation précise entre la quantité de plankton et la température. Les dates indiquées permettent cependant de présumer une relation entre ces deux termes. Les mois où le lac estle plus chard 360 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON ou le plus froid, peuvent être considérés comme étant les moins favorables à la multiplication du plankton pris dans son ensemble. Une température moyenne parait en revanche lui être particulièrement propice. Telles sont les conclusions les plus générales et les moins discutables qui me paraissent découler de l’exa- men de nos tableaux et de nos courbes. Une foule de questions relatives à la biologie du plankton se ratta- chent à la connaissance de ses variations quantitatives. Il est très désirable que des recherches analogues à celles dont nous venons de donner le résumé se multi- plient sur le Léman et s'étendent aux autres lacs de notre pays. Il est désirable encore qu’elles soient poussées plus loin que je n’ai pu le faire dans cette pre- mière étude, c’est-à-dire qu'à la détermination de la quantité totale du plankton, s'ajoute celle de la quan- tité relative aux diverses époques de l’année des divers éléments, des diverses espêces végétales et animales qui le constituent. Il s’agit là d’un travail considérable pour l’accomplissement duquel, une entente préalable sur les procédés de capture, de dosage et de numéra- tion du plankton, me paraît nécessaire entre les divers naturalistes qui s’adonnent à cette étude. J’ai nanti lan dernier la section de Zoologie de la Société helvé- tique des sciences naturelles, réunie à Berne, de la question ; il est à souhaiter que la Commission limnolo- gique à qui la question à été renvoyée, lui trouve au plus tôt une solution convenable. C’est pourquoi je terminerai cette courte notice par la critique du procédé que j'ai employé et dont J'ai pu au cours de l’année dernière constater les défectuosités. Critique. — De tous les procédés proposés pour la DANS DE LAC LÉMAN. 36! capture du plankton, celui du filet Hensen modifié par M. Apstein en vue de son application aux eaux lacus- tres est le plus commode. Malheureusement il n’est pas exact. Le principal reproche qu’on puisse adresser au filet Apstein, petit modèle, tel que celui dont je me suis servi, est qu'il ne prend pas tout le plankton con- tenu dans la couche d’eau qu’il explore. Cela résulte des comparaisons auxquelles nous nous sommes livrés, M. le D' Otto Fuhrmann et moi. Nous avons pêché au même moment et au même lieu avec des filets ditfé- rents. Pendant qu’à la poupe du bateau je descendais à une profondeur déterminée le petit filet Apstein à 0"10 de diamêtre d'ouverture, M. Fuhrmann descen- dait depuis la proue à la même profondeur un filet à large ouverture de 0"24 qu’il avait fait construire pour ses études sur le plankton du lac de Neuchâtel. Puis nous remontions les deux filets avec la même vitesse ", et nous dosions de la même manière le plankton rap- porté par chacun d’eux. Or, le rapport des surfaces des orifices des filets étant de 4 à 5,76, ce rapport aurait dû se retrouver dans les quantités du plankton dosé , ce ne fut cependant pas le cas. A de rares exceptions prés, le filet de M. Fuhrmann rapportait relativement beaucoup plus de plankton que le mien, ordinairement 7 à 8 fois plus, au lieu de 5,76. Cela prouve que les chiffres publiés ci-dessus n’ont aucune valeur absolue ! La vitesse avec laquelle on remonte le filet exerce une in- fluence sur la quantité de plankton recueilli. Si elle est très grande, la filtration s’opère mal et une partie de l’eau ressort par l’orifice du filet entraînant avec elle du plankton. Si elle est trop faible, les crustacés nageurs n’entrent pas ou ressortent après être entrés. Nous avons fait usage de la vitesse recommandée par M. Apstein de 0®50 par seconde. 302 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON et que dans des eaux peu chargées de plankton, comme c’est le cas des eaux du Léman, il y a avantage à em- ployer des filets à large ouverture sans que, d’ailleurs, ces derniers puissent prétendre à prendre tout le plankton, mais ils en prennent davantage. L’orifice du ptit filet Apstein est en tout cas insuffisant ; pour ce seul motif, ce filet devra à l'avenir être abandonné. La quantité de plankton qu'il récolte dans une colonne d’eau de 0"10 de diamètre et de 10, 20 et même 50 mêtres de hauteur est, à certaines époques de l’année, si faible dans le Léman, que l’on est obligé de multiplier les coups de filet afin d’avoir assez de plankton pour pouvoir le doser. Nous avions convenu, M. Nicollier et moi, de donner 3 coups de filet pour les profondeurs de 5 à 20 m. et 2 coups pour celles au- dessous de 20 m. Cela occasionne une grande perte de temps. Une des raisons pour lesquelles les filets à petite ou- verture ne prennent qu'une petite partie du plankton, réside dans le fait qu'une notable fraction des Entomos- tracés et, en général, des organismes bons nageurs, prévenus de l’arrivée du filet réussissent à fuire. La corde qui retient le filet et les trois cordons surmon- tant son orifice, fouettent l’eau, pour ainsi dire, et en chassent ce qui est capable de se sauver. Sans doute un tel inconvénient existe pour tous les filets, mais son effet est relativement moindre pour ceux dont l’ouver- ture est très grande. On perd de la sorte le gros plankton, c’est-à-dire les organismes qui font surtout le volume du produit de la pêche ; il y a là un élément d’erreur pour les études statistiques relatives aux crus- tacés principalement. DANS LE LAC LÉMAN. 303 Dans le but d’obvier à cette cause d’erreur et d’em- pêcher le fil d'attache du filet de passer exactement sur le trajet suivi par celui-ci, J'ai fait construire un appa- reil composé essentiellement d’une tige transversale de 1"20 portant à ses extrémités un châssis métallique dans lequel est pincé un filet Apstein. Chaque filet est donc distant de 0"60 de la corde qui tient l'appareil en son milieu et monte dans des couches d’eau que celle-ci n’a pu troubler. Jusqu'ici, Je n’ai pratiqué qu'un petit nombre de pêches au moyen de cet appa- reil ; elles suffisent cependant pour montrer qu'il est préférable à ce dont on a fait usage jusqu’à présent et je me propose de l'utiliser dorénavant en substituant aux filets Apstein rivés aux extrémités de la tige, des filets de plus grande ouverture. On sait d’ailleurs déjà que le filet Apstein laisse passer par ses mailles une certaine quantité du petit plankton et qu'après qu’on l’a descendu une fois ou deux, les diatomées, les algues, etc., se collent contre les parois si bien qu’une bonne partie des mailles sont obstruées. Dés lors, l’eau ne filtre plus que très impar- faitement et une partie de celle-ci ressort par où elle est entrée, entrainant avec elle une fraction inappréciable du plankton. MM. Hensen et Apstein ont reconnu eux- mêmes ces causes d'erreur et ont proposé de les corri- ger en multipliant le produit de la pêche par un « coef- ficient de filtration » qu’ils ont calculé d’après des don- nées empiriques pour une série de diverses vitesses. Mal- heureusement, le coefficient proposé par M. Apstein n’a de valeur que pour les lacs du Holstein , il varie néces- sairement avec la nature du plankton ; nous n’en avons pas tenu compte, puisque notre plankton changeant avec 364 VARIATIONS QUANTITATIVES DU PLANKTON, ETC. les saisons, il aurait fallu constamment le modifier. M. Ko- foïd ‘ a publié à cet égard les comparaisons auxquelles il s’est livré à la Station biologique de l'Illinois, entre les résultats fournis par le filet Apstein et ceux four- nis par d’autres méthodes. Ces résultats sont tout à fait défavorables à la méthode du filet ; ils montrent que la fuite des microorganismes par les mailles de la soie est beaucoup plus grande que ne l’ont admis MM. Hensen et Apstein et qu’elle peut atteindre jusqu’à la moitié de la récolte. La conclusion de M. Kofoïd est qu’il faut sub- stituer la méthode de la pompe à celle du filet. Malheu- reusement la méthode de la pompe est coûteuse, ap- pliquée aux lacs très profonds tels que le Léman, elle exigerait des dépenses considérables, aussi pensons- nous qu'avant de l’adopter, il est désirable d'essayer d'améliorer la méthode du filet. (est pourquoi j'ai tenu à signaler quelques-uns des points sur lesquels celle-ci m'a paru particulièrement fautive. Et je renvoie, en terminant, les planktologues aux critiques fortement motivées que M. le D° Fubhrmann vient de publier, relativement aux méthodes de cap- ture, de dosage et de dénombrement du plankton. Ils y verront pourquoi je me sens pressé, tout en publiant les résultats d’une année de pêches périodiques, d’in- sister sur leur valeur relative, étant données les imper- fections de la méthode dont j'ai fait usage. 1C.-A. Kofoïd. On some important sources of error in the Plank- ton method. Science. Vol. VI. 1897. 2Otto Fuhrmann. Zùr Kritik der Planktontechnik. Biologisches Centralblatt, n° 17, septembre 1899. QUATRE-VINGT-DEUXIÈME SESSION DE LA SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES RÉUNIE A NEUCHATEL du 30 juillet au 2 août 1899. C’est Neuchâtel, la patrie des Agassiz, des Desor, des de Coulon, des Du Pasquier et de tant d’autres natura- listes illustres qui a tenu à honneur de convier cette année dans ses murs le Congrès de la Societé helvéti- que des sciences naturelles, réuni sous la présidence de M. Maurice de Tribolet, le savant géologue neuchà- telois. L'hospitalité préparée par le Comité local, dirigé avec beaucoup d’affabilité et d’entrain par son président, a été particulièrement cordiale, elle a revêtu même cette année un charme plus intime, gràce aux réceptions particulières qui lui ont donné cette saveur spéciale que rien ne remplace. Ce fut d’abord le premier soir à la grande Rochette, dans cette splendide demeure qui fut celle de Léon Du Pasquier, le jeune et éminent géologue que Neuchâtel pleure encore. Dans une pensée touchante et d’une délicatesse infinie, sa veuve ARCHIVES, t. VIIL — Octobre 1899. 26 306 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE a tenu à recevoir chez lui, en son lieu et place et comme il avait désiré le faire, ses collègues et amis qu'ilne pou- vait plus recevoir lui-même. Réception aussi belle qu'émouvante. Le lendemain les membres du Congrès étaient invités au château de Gorgier dont le nouveau propriétaire M. Ant. Borel, Consul suisse à San Fran- cisco, a voulu leur ouvrir les portes toutes grandes au lendemain du jour où il venait d’y entrer lui-même la première fois et cela pour leur offrir la plus large des hospitalités. Au retour c'était la ville de Neuchâtel qui donnait à ses hôtes une fête vénitienne sur le lac, puis nouvelle collation offerte par le président du Comité annuel. Nous ne voulons pas omettre non plus l’accueil fait aux membres de la Société dans les divers établissements scientifiques et industriels de Neuchâtel entre autres à la fabrique de câbles électriques de MM. Borel et Berthoud à Cortaillod, à la fabrique de Chocolat Suchard et à celle de papier à Serrière, à l’école de viticulture à Auvernier, etc. A part cela, et c’est beaucoup, le programme de la réu- nion a été très sensiblementle même que celui des années précédentes. La session a été ouverte en assemblée géné- rale, le 31 juillet au matin, par M. de Tribolet qui a donné lecture d’un discours très intéressant sur le mouve- ment scientifique à Neuchâtel dans le siècle qui finit. Après lui on a entendu des conférences de M. le D' Roux, de M. C.-E. Guillaume et de M. Webrli. Le 1° août était réservé aux séances des sections spéciales. La session a été close le 2 août au soir après une seconde assemblée générale dans laquelle MM. le prof. Schrôter et le D° Morin se sont encore fait entendre DES SCIENCES NATURELLES. 307 et qui a été suivie d’une excursion au Champ du Moulin et aux gorges de l’Areuse. Il ne nous reste qu’à remercier le Comité annuel et tout particuliérement M. de Tribolet, son président, pour l'excellente organisation de cette session qui a compté près de 200 participants. La prochaine réunion aura lieu en 1900 dans le canton des Grisons. Nous allons maintenant rendre compte des divers travaux présentés dans les séances générales et dans les sections en les classant suivant les branches de la science auxquelles ils se rapportent. Physique, Mathématiques et Astronomie. Président : M. le Dr Rob. Weger, prof. à Neuchâtel. Vice-Président : M. le D' Henry Durour, prof. à Lausanne. Secrétaire : M. E. Le Granp Roy, prof à Neuchâtel. C.-E. Guillaume. La vie de la matière. — Ch. Dufour. Comparaison de la lamière du soleil avec celle de quelques étoiles. — Henri Dufour. Diffusion et transformation des rayons Rôntgen dans l’intérieur des corps.— F.-A. Forel. L’horizon du lac.— A. Kleiner. Observation sur un pendule pour la mesure du temps. — D' Jeanneret. La loi d'Ohm dans le courant voltaïque. — Ch. Moser. L’ordre de survie et les fonctions de Lamé. — Sam. de Perrot. L'application de la courbe de Brückner à la météorologie. — De Kowalski. L'interrupteur Wehnelt et la combustion de l’air. — Klingelfuss. Nouveau transformateur. — Ch.-Ed. Guillaume. Snr les aciers au nickel. — Ed. Sarasin. Seiches du lac des IV Cantons. — H. Fehr. Courbure moyenne quadratique. Dans la première séance générale, M. Ch.-Ed. Guic- . LAUME expose une série de faits qui peuvent conduire à considérer les transformations que subit la matiere 3068 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE solide comme ayant un caractère en quelque manière semblable à celui des phénomènes que l’on observe dans l'être vivant. Les déplacements que peuvent subir les molécules dans un corps solide sont beaucoup plus considérables qu'on ne le croit communément. La cristallisation des alliages par le recuit, la diffusion de l'or dans le plomb solide, démontrée par M. Roberts-Austen, l’électrolyse du verre dans le cas où la cathode contient un aleali semblable à celui du verre, ou à molécule plus petite, nous prouvent que les déplacements peuvent atteindre des millimètres ou des centimètres. Les transformations ont souvent le caractère d’une adaptation ; ainsi, la section étranglée d’un barreau d'acier soumis à une traction est toujours plus solide que les sections voisines. Les aciers au nickel irréver- sibles se transforment par la traction de manière à constituer des métaux très différents du métal tra- vaillé à chaud, et possédant en général une résistance à la rupture beaucoup plus forte. Il semble donc que Je métal se modifie en vue de résister à la destruction. Certains aciers au nickel et tous les verres n’arri- vent que peu à peu à l’état définitif correspondant à la température et aux pressions actuelles, Ces modifica- tions, que l’on constate par des changements lents du volume, sont dues probablement à des groupements chimiques variables, les affinités étant des fonctions de la pression et de la température. Lorsque les combi- naisons actuelles correspondent le mieux possible aux conditions de température et de pression, l’état définitif est atteint, et la forme reste invariable. Les substances phosphorescentes s'adaptent aussi ne je, _ DES SCIENCES NATURELLES. 369 aux conditions de température et d’éclairement auxquelles elles sont soumises. Une lumière étrangère d’une qualité déterminée provoque la combinaison d’une petite quantité d’un corps étranger avec une faible proportion des molécules du corps formant la masse du support. Ces combinaisons se rompent en partie d’elles-mêmes, sans action extérieure, aussitôt que la lumière excitatrice a cessé d’agir, mais, en général, l'équilibre définitifne s'établit que sous l’action d’une lumière de longueur d’onde plus grande que la précédente. La photographie des couleurs par le procédé Bec- querel nous offre un autre exemple de modification passagère sous l’action de la lumière. L'iodure d'argent se modifie de manière à réfléchir la couleur qui le frappe, comme pour pouvoir résister à son action. D'autre part, on a cru pendant longtemps que lor- ganisme vivant n’était pas soumis aux lois qui régissent les machines thermiques. Mais Robert Mayer et Helm- holtz ont montré que l'être vivant obéit au principe de la conservation de l’énergie, et les recherches de M. Engelmann ont conduit à envisager le muscle comme composé de parties à des températures très différentes, ce qui explique son rendement élevé. Ces analogies entre la matière inorganique et l’être vivant pourraient conduire à penser qu'il y a continuité entre les phénomènes des deux catégories. L'auteur estime qu'il serait prématuré d'arriver à cette conclu- sion. M. Ch. Durour, professeur à Morges, parle des obser- vations qu'il a faites sur la comparaison de la lumière du soleil avec celle de quelques éloiles. 370 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Par l’égale intensité des ombres, il a trouvé que la pleine lune donnait la même lumière que celle d’un des becs de gaz allumés sur le quai de Morges dont on était éloigné de 6 mètres. Puis il a trouvé qu’il fallait s'éloigner de 2,000 mètres de ce bec de gaz pour qu'il parüt avoir la même lumière qu’Arcturus. Il en conclut que cette étoile avait 110,000 fois moins de lumière que la pleine lune; et en admettant que celle-ci don- nait 300,000 fois moins de lumière que le soleil, il à trouvé que le chiffre qui exprimait combien de fois Arcturus était moins brillante que le soleil était 33 X 10° ou 33 milliards de fois. Même résultat pour Wega, tandis que les étoiles de la Grande Ourse par exemple donnaient 120 milliards de fois moins de lu- mière que le soleil. M. Henri Durour, prof. à Lausanne, expose quelques fais relatifs à la diffusion et transformation des rayons X. C’est un fait aujourd’hui bien constaté que si les rayons de Rœntgen ne se réfractent ni ne se réflé- chissent ils subissent de la part des corps sur lesquels ils tombent certaines modifications. Les travaux de M. Sagnac ‘ sur les rayons S, etc., ont signalé un cer- tain nombre de cestransformations, ceux de M. Hur- muzescu * les confirment. Jusqu'ici cette transforma- tion a été observée et étudiée surtout aux points où les rayons X entrent ou sortent des Corps, souvent on observe à ia fois des effets dus aux rayons Rœæntgen directs et à ceux qui sont diffusés par les corps rencon- l Journal de physique, IX, t. VIII, 1899, p. 65. ? Archives des Sciences phys. et nat., juin 1899. DES SCIENCES NATURELLES. 37/1 trés par les rayons X. Les expériences suivantes ont eu pour but d’étudier les transformations qui se produi- sent dans l’intérieur des corps excités par les rayons X sans que ces rayons eux-mêmes puissent agir directe- ment sur l’instrument de mesure. Le tube générateur enfermé dans une caisse de plomb ne produisait des rayons au dehors que par une ouverture formée d’un canal rectangulaire de plomb de 7,5 cent. de longueur, les rayons n’avaient d’issue à l’extrémité que par ce canal qui en limitait un faisceau bien déterminé ; on a appliqué sur l’extrémité de ce faisceau un morceau de bois (sapin ou noyer) de sec- tion rectangulaire de 5 cent. sur 5 cent. de côté taillé perpendiculairement à la longueur à l’une de ses extré- mité et obliquement sous un angle de 45° à l’autre extrémité; de sorte que la face en biseau étant sur l’ouverture de la caisse, le bois était à 45° de la direc- tion des rayons. Les longues faces du bois avaient 17 et 12 cent. Aucun rayon direct sortant de ouverture ne pouvaient émerger par les extrémités. Malgré cela on obtint des pho- tographies nettes de l'extrémité de bois et d'objets de plomb placés dessus pourvu que la plaque photogra- phique de l’écran fluorescent fût en contact avec Île bois. À petite distance l’image est flou et sans contour comme si elle émanait d’une surface diffusant la lu- mière dans tous les sens. On a varié l'expérience en photographiant avec du bois ou un cylindre de paraffine placés perpenüiculaire- ment aux rayons Rœntgen, l’émission de lumiére a lieu dans ce cas par les deux extrémités, les radiations émises ne contiennent aucun rayon X direct. Rs à à 2 372 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Une auge remplie d'huile de paraffine émet des ra- diations sur toute sa surface, perpendiculairement à la marche de rayons X qui la traversent. En faisant passer les rayons X dans plusieurs auges successives en ébonite contenant des substances diverses on constate que chaque substance diffuse dans tous les sens et dans toute sa masse des radiations pour les- quelles les rayons X sont les rayons excilateurs. Ces rayons diffusés impressionnent des plaques photogra- phiques enveloppées de deux à trois couches de papier ; ils ont donc une certaine pénétration. Tout écran sup- primant les rayons X dans une partie du liquide sup- prime la production des rayons diffusés. Les substances soumises aux rayons X peuvent-elles conserver pendant quelque temps la propriété d’émet- tre des rayons secondaires après que l'excitation a cessé ? Les expériences ont donné jusqu'ici un résultat dou- teux. Diverses substances, plomb, aluminium, laiton, placées sur une planche et soumises aux rayons X puis transportées dans une chambre noire ont produit une impression sur la plaque après plusieurs heures de présence. Le zinc impressionné par les rayons agit très énergiquement, mais comme l'expérience montre que ce métal à une action directe et intense sur les plaques photographiques, même sans avoir été soumis aux rayons, les expériences faites avec ce corps ne peu- vent être admises qu'avec beaucoup de réserve. L’ac- tion du zinc fraîchement nettoyé s'exerce sur la plaque même à travers une feuille de papier, que le métal ait été soumis aux rayons ou non ';ilen résulte que pour ! L'action des métaux sur les plaques photographiques a été 2 DES SCIENCES NATURELLES. 373 reconnaître l’action des rayons transformés par ce mé- tal il faut d’abord éliminer l’action du métal seul. La question de savoir si les rayons X produisent une action analogue à la phosphorescence ordinaire n’est pas tran- chée par les expériences actuelles, qui dans leur en- semble, font pencher pour l’affirmative, mais doivent être encore répétées et variées. Les résultats obtenus avec la méthode électrique, décharge d’un électroscope, n’ont pas montré un effet persistant des rayons X sur les corps métalliques ou isolants solides soumis à leur influence. M. F.-A. FoREL extrait d’une série d'observations sur les réfractions à la surface du lac Léman celles qui lui donnent la position de l'horizon apparent par rapport à l’horizon vrai. Une petite lunette astronomique établie sur un pilier de maçonnerie, dans un laboratoire à 2"5 au-dessus du lac, à Morges, sert pour les observations. L'horizontale est donnée par la moitié de langle formé par le sommet d’une montagne (Dent d’Oche) et son image dans un miroir d’eau. L’horizon vrai est donné par la dépression de lhori- zon au-dessous de l’horizontale, résultant de la hauteur de la lunette au-dessus de la nappe du lac. L’horizon apparent est donné par le viser direct de la nappe du lac. Les extrêmes de déplacement de lhorizon apparent par rapport à l'horizon vrai ont été dans une série d’ob- étudiée spécialement par M. W.-J. Russel. (Bakerian Lecture. 1898.) 374 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE servations, entre le 25 octobre 1898 et le 30 juin 1899, de — 272” et + 501”. Différence entre les extrèmes 173" soit près de 13 minutes de degré. En ordonnant les 607 observations en fonction de ta — te, la étant la température de Pair à la hauteur de la lunette, {e la température de la surface du lac à la rive, les valeurs moyennes indiquent un déplacement systématique de l’horizon apparent; celui-ci est plus haut que l’horizon vrai quand la température de Pair est plus chaude que celle de l’eau et vice versa. Les valeurs moyennes de ces différences sont : ta — te. Minutes. ta — te. Minutes. — 6,50 pe 4 1.80 +41 — 45° ne + 3.5° +9 — 9,5 A LL 3.50 13 — 0.5° Hate En appliquant ces corrections, quand on mesurera la hauteur d’un astre en prenant pour base l’horizon appa- rent de la mer, on diminuera de moitié l'erreur pos- sible de l’observation du fait de la réfraction à la surface de l’horizon liquide. D’autres facteurs que la stratification thermique de l’air interviennent pour compliquer ces réfractions : humidité de l'air, agitation de l'air, direction et qualité des vents, pression barométrique ; leur action relative- ment moins importante n’est pas facile à démêler. Les règles pratiques qui peuvent être données sont: 1° L'incertitude de l'observation est plus grande quand la température de l'air est plus élevée que celle de l’eau. 2° L’incertitude est plus grande quand Pair est calme. DES SCIENCES NATURELLES. 379 3° L’incertitude est plus grande quand air étant calme sa température s'élève au-dessus de celle de l’eau. Dans ce cas l'observation est mauvaise. 4° Dans la saison chaude les observations de la ma- tinée sont meilleures que celles de l'après-midi. Ces dernières sont le plus souvent suspectes. M. KLEINER, professeur à Zurich, décrit une modifica- tion du pendule de Helmholtz pour la mesure du temps, par laquelle ilsera possible d'étendre la limite d’obser- vation jusqu'à ‘/, de seconde. Le corps du pendule, constitué par une lourde pièce en fonte de laiton, est terminé en quart de cercle ayant son centre dans l’axe du pendule et portant à son pour- tour une rainure dans laquelle peuvent être déplacées deux petites pièces cylindriques en acier qui au retour du pendule viennent frapper sur deux leviers de con- tact interrompant ainsi deux courants électriques. Pour la mesure de très courts intervailes de temps ces deux leviers sont déplacés par une vis micrométrique, lun par rapport à l’autre dans la direction de Pare d’oscil- lation. Le temps est alors déterminé, comme au pen- dale de Helmholtz, par le chemin parcouru du pendule entre les deux leviers. Pour mesurer des intervalles de temps plus grands on déplace, en les écartant, les pe- tits cylindres en acier, dans leurs rainures. Le maximum de temps mesurable peut alors être presque égal à la durée d’une oscillation du pendule. Les petits cylindres en acier portent à leur extrémité pour les isoler des communications électriques des agates d'une forme arrondie. Après l'emploi d’un de ces pendules pendant un certain temps on remarqua à la surface de ces petits 376 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE boutons isolants d’agate un effet corrosif surprenant. La partie la plus élevée, celle qui avait supporté directement les chocs au contact, est restée intacte tandis qu'autour d'elle s’est formé un sillon circulaire, un creux au cen- tre duquel s’élève la partie frappante en forme de pivot. Ce phénomène peut être expliqué par la théorie de Hertz sur l’attouchement des corps solides élastiques. (N° 6 œuvres réunies). D’après cette théorie la com- pression propage au-dessous de la surface comprimée (aplatie) dans l’intérieur jusqu’à une certaine profondeur non seulement parallèlement mais aussi perpendiculaire- ment à cette dernière. Autour de la surface compri- mée (aplatie) se manifestent des efforts de traction tangentiels qui se répandent sur une certaine longueur à la surface et à l’intérieur. Si maintenant, comme cela est le cas pour beaucoup d’autres corps, la limite d’élas- ticité pour la traction est moins grande que la limite d’élasticité pour la compression, la forme annulaire de la zone brisée de notre observation mentionnée devient compréhensible et fournit une constatation de la théo- rie de Hertz dans une direction dans laquelle Hertz lui- mème n’a pas présenté des observations. M. JEanneRET, de Neuchâtel, parle de la loi d'Ohm E=]X R, dans le courant voltaïque. Elle repose sur ces points, que la chaleur et l’élec- tricité doivent se propager dans un métal d’une ma- nière identique, et que l'électricité, fournie par la pile etemportée par la force électromotrice rencontre, dans le conducteur, une force d’obstruction (R) exactement proportionnelle à l’intensité (1) du courant. Ces faits sont-ils démontrés ? Je ne le trouve pas S 2 SMS MER A DES SCIENCES NATURELLES. 377 — et quant à l’intérieur du fil, il n’est pas le seul nilieu pouvant offrir des résistances dans le processus en question. D’après mon hypothèse sur l'induction voltaïque, le rôle du fil inducteur ne serait pas celui qu’on lui assi- gne. La pile lui transmettrait une énergie spéciale, force attractive, puissante, modifiant son attitude habi- tuelle vis-à-vis des éléments du milieu et son attraction naturelle pour léther. Dans sa progression sur le fil elle agirait, alors, latéralement autour de lui et trans- formerait ainsi le milieu en champ de force électrique. L’intensité (1), créée de cette facon en chaque point du trajet, serait la conséquence des résistances (R) vain- cues dans l’accomplissement de ce travail. L’induit appelé inverse serait la suite directe el im- médiate de l’évolution de l’espace, et quant au mou- vement de réaction (induit direct), il serait commandé par la force antagoniste, éveillée dans Pambiance par la perturbation qui lui est imposée. M. le D' Christian Moser, de Berne, fait une com- munication sur l’ordre de survie et Les fonctions de Lamé. L'auteur montre comment la discussion des équa- tions différentielles relatives à l’ordre de survie et à la valeur que les Anglais appellent la « force de mor- talité » (force of mortality) conduit dans certains cas à des fonctions de Lamé. A la suite de ces considérations, il communique un théorème concernant la somme des 2 n + 1 cons- tantes B. Soit en effet l d*P - 378 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE l'équation différentielle de Lamé dans laquelle : ax 1) Mn NE anes > p/X—a) (XD (0) admettons &, b, c comme valeurs réelles, Da e et n comme un nombre entier positif. Si «, B, y sont des valeurs égales à 0 ou à ‘/,, c’est-à-dire si on pose : œ (2x — 1) == B(28— 1) — ILE l’équation différentielle de Lamé, pour des valeurs convenables de B, est satisfaite par 2 n + 1 fonctions de Lamé, appelées aussi polynomes de Lamé (comp. H. Burkhardt, Elliptische Funktionen, Leipzig 1899), de la forme : %. 6 + PIX a) (Xe) D. où y dei V (JE, RAY EL AUTRE PR RSERE terre désigne une fonction entière du degré » en X. Le degré » est déterminé par l’équation : n = 2 (a LB T +). On sait (H. Poincaré, Acta mathematica, t. VE, p. 311) que chacune des ? n + 1 valeurs différentes de B, correspondant à la même valeur de », est réelle et satisfait en outre à la condition que nfn+Da] > + _— F- CTUPTE 1 sa auuako y |#0'EGL |C9'LGL | F9'ZGL 78962 |88'LGL | LG'O6 2 |99'0€6Z ,0'86L IN47 C6 664 |6S'962 169" LGA YS'LCL OS LCL LL'EGL LY LCL | F0'9G£L 09'96£ 2'06L QY'YEL 09'66L | LO'6G£ :09'8EL OU'8GL 0962 |GL'OGZ ST TEL 88 0€L 69'LGL | OF'LGL |: utqyrut ‘1504184 ne ?AIeS((0 | ‘UTXEN 7) samedis j O8'GEL EYE EL CO YL TNT OL'LGL 69'88L VOL OS'CZL V0 08L 0C'YGL 16 CL 18 SL 09'06L 88 OL 61 982 88 EL OT: | 09'982 | S6 BEL OL'88L Oÿ'L8L 00682 TL'GGL 0£'98L LU 8GL 9L'68L |OV'SGL | 9E'GGZ "HU EEU “180184 ne 2119Sq0 “ULTUTIN 06 461) | 61e | OO'T 9% GET GO'T 88'T LG'G 670 | 790 | CL'O G9'Y 6£'0 Gy'0 CCE C7 990 966 [WA AUAU 98'G GYY 6L0 YC 0 F9'0 8L'0 06 & 6LG Gy'T | L9'Y 97 “ifqUu EE ee où a|PUIOU __SL'O — 88982 LUA 1YA 66 CL CVS | Cu 19 SGL 66 SGZL G6'86L 89664 £C'LGL 176 96L |66'LC£ 169 CGL 88'06L 98'96L T'YCL E8"CGL | LA LEVEL GO‘: 164 LEL 8£'06Z 40 6€L OL'SEL | 90'Z6L | CO'LGL | C7'8EL 88 68L GU'OEL LV6RL L0'98£ EEE LA inanet P]|sap "ou 994€ uv | nanex Tr, mm © ‘2119110184 6681 AHANALAAS — ‘HANAN dre sn 6 MOYENNES DU MOIS DE SEPTEMBRE 1899 128 Baromètre. 4h. m. 4h. m. Th. m. 40 h. m. 4h.s, nm mm mm mm mm {re décade 72845 728925 728,61 728,71 728,14 2.10 72624 72609 72636 726,40 725,84 : TA 72693 72645 726,45. 726,57 726,04 Mois 727,21 72693 727,14 727,23 796,67 Température. 4 h.s. Th.s. mm mm 727,42 727,55 725,93 725,95 725,83 726,37 726,26 726,62 4 CSN AFAQ 0 0 [1] 0 Lee déc. + 1736 + 15,86 H 16,95 - 2268 + 25.90 + 25,04 + 2196 EL 1581 2e, _» 3e C2 +- + 110% + 10,06 + 10,99 + 15,52 + 17,47 + 17,8 + 1391 + 1236 9,96 + 8,81 + 9,31 + 14,08 + 17,06 + 45,95 + 13,17 + 4457 Mois Fraction de saturation en millièmes. + 12,79 + 1148 + 12,42 + 17,43 + 19,91 + 19,39 + 16,11 + 14,25 L': décade 773 793 796 570 459 46% 631 726 2° » 810 833 821 609 543 591 746 79% 3° » ° 849 879 879 672 999 597 751 788 Mois SL 839 832 619 920 037 709 769 Insolation. Chemin Eau de Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne, en heures. p.le vent. de neige. mètre 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm dredéc. +140 + 27,43 + 19,14 0.49 86,8 D,73 135 146,3 2e » +8,81 + 1897 + 1792 054 57:9 9,61 18,3 138,2 3° » +690 + 18,52 +1:66 0,73 41,2 3,91 1,7 138,6 Mois 410,04 + 21,64 + 1727 U,59 195,5 6,42 73,5 110 Dans ce mois l’air a été calme 34,4 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE, à ceux du SSW. a été celui de 0,61 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 48°24, W. et son intensité est égale à 23,6 sur 100. HUE =: 109 6 A de LS NT AE pet He : 7 429 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE mois nE SEPTEMBRE 1899. Le 2, pluie depuis 4 h. du soir. 3, pluie à 7 h. du matin. 7, pluie à 10 h. du soir. 8, pluie à 4 h. du soir. 9, brouillard jusqu’à 10 h. du matin et à 10 h. du soir; pluie à 4 h. et à 7 h. du soir ; forte bise depuis 7 h. du soir. 19, forte bise le matin jusqu’à 4 h. du soir et depuis 10 h. du soir; brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 11, forte bise à 7 h. du matin, à { h. et à 4 h. du soir; neige à 7 h. du matin et à { h. du soir; brouillard depuis 4 h. du soir. 12, neige le matin jusqu’à 1 h. du soir; brouillard et forte bise depuis 4 h_ du soir. 13, brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir. 15, brouillard de 1 h. à 7 h. du soir. 17, neige à 7 h. du matin; brouillard depuis 7 h. du soir; forte bise depuis 4h du soir. 18, brouillard à 7 h. du soir. 20, pluie à 10 h. du soir. 21, brouillard à 10 h. du matin et à 1 h. du soir. 22, brouillard jusqu’à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 23, pluie à 7 h. du matin et brouillard depuis { h. du soir. 24, brouillard depuis { h. du soir. 25, brouillard depuis 7 h. du soir. 26, pluie à 7 h. du soir. 27, brouillard depuis 7 h. du soir. 98, brouillard jusqu'à 10 h. du matin ; pluie à 1 h. du soir. 29, brouillard à 7 h. du matin et à 10 h. du soir. 30, brouillard à 7 h. du matin et depuis { h. du soir; neige à 10 h. du matun. 430 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe MAXIMUM nee 568,10 SNA SL NAN 573,4 NE NES CT) QRnA ERP AIR 562,89 Sa 40 hgoir:.7 402 à 366,34 DANS PeDine ee 964,90 99 à 4h matin.......... 567.40 94 à A h. soir............ 363,90 27 AO A SOIN EME. 567.12 AO UMR EMMA 562,79 MINIMUM. Le 1“ à, Lib. maintes 567,40 5 à &h: snir om 572,89 14 à 078. mine 362.39 18 à 4h. matin: TEE 565,50 A7 ac 10 he MAMA . b59,90 Sa AD NL DIT 77 OR 566,69 99 à Avh. soif. 42.40 NU 764,75 DEA 7e ma see VIE . 0,67 30 à 410 h. matim. :.......: 560,32 31 AUS 5 UTC La LO'Y — 8E99C SIC | É rame ] | | | | | 007 | F ‘MS DS Er LT ON LG À | Va — |) 98€ —| O9 — | Lao | 86096 | Lu% — | 87796 | DE LS'O | F ‘MS ; RS LT T | 8% —| 816 —| 860 — | 00200 | gene | cue — | geo | 62 | 90 | + ‘AS | : 8‘6 2. | Le | 06 — | 69 —| C3 + | 00990 | 63E9C | OL — | £HT00 | gx 490 | F ‘AS Are SET et FLY Æ SRE + | 61290 | 0708 | 200 — | SF 998 | LG | 0%0 | F ‘AS “ tt | 89 + | -00 + | 606 +| 16% + | 0998 | 27000 | 580 — | ZL'C0c | 97 LRU SRE ETES RRNE RUE UT [LG] LA — | ENT —]) L6'O + | LL'998 | Lecoe | 950 — | 16000 | cz | MELOU PE : ‘AN |": PART | GI + | 06 — | :06S —| 016 — | 060 | CRTC | CET — erçoc | 13 C60 | F ‘AN 0‘9 AN TT SE RE TAG — | 00 = 000 | GATOË | OFF — | 95000 | ez €60 | F ‘MS Aie PASS M EEUE sk | ET +) 607 +) S8E + | 072400 | 69098 | 6£'0 + | 10290 | 3x 60 | Y ‘IN | : Fes ONLY + | 60 + | 680 —| 066 + | OLIS |- Greg | LÉO — | T0'99c | re LS | EF ‘AS Fe 06sr 76 T EL TOT Ge C0 + | 06G9G | ETSOG | GE — | EL'SOC | 08 €00 | F ‘AN re AR ‘+ 1.98+ | SO + | 460 61 Y + | SE 096 | OF,C0C | 160 — | 669 | 67 OO NAN) PPS UNE AC nee SRE GS + | 86 — | 060 —| 20€ + | 09090 | 06498 | 69T — | 67 LG | 8F | £90 | 8 ‘IN [tn 166 + | 6€ —| SES —| SG E — | 06198 | OL'ECS | e9S — | ev'Toe | LI 860 | FT ‘MS OL Ut NW +) %0 —| 680 —| 0L6 + | 08000 | 20096 | 26€ — | zc'e9e | 97 LOUE TN | pr ER tt 169 + |. 06 + | FO —| £6E + | 160908 | 00COg | GT — | Le cos | SF 000 | F ‘IN LES ns RE LOL | GED — | 806 CG Co | coeot Bye 269 'c00 6 8LO + ‘IN « pv 4 [LT + |-S% — | 965 —]| 800 — | 6898 | 1908 | 29° — | CZ'e9e | er OÙT | S ‘IN JT A DO tt NOT + LOS + | EL —| SEC — | 00000 | 870 |-LL'e 2 | 79606 | ZI 660 | YF ‘AN | *:: (A O‘OF | 60 + | L'9 —| Gus —| cE'y — | 6g'Loc | eLE00 | 98% — | Co 796 | FF | €80 | 8 ‘IN É 0‘ Nm +) ST | SLE —| 670 + | 08‘L9C | SG 0€ | ICT — | La 908 | O7 | 880 | F ‘AN PR ct LOL +) Se +) 660 —| 66€ + | 6C 800 | 08298 | 970 + | rec | 6 | €90 | F ‘MS re tt Lerr | 68 | SL'E +] 068 + | 08690 | 00898 | GOT + | zr'8g | 8 | 670 | F : ‘MS G°L CN 'ORrE | ES | 889 +1 OI | OO GLS | 06696 | EE + | SOLE | L | €VO | F ‘IN A de LOT | 08 +! 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La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 42,2 sur 400. Baromètre. 1h. m. 4h. m. Th.m. 10 h. m. 4h.s. #h.s. Th 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 570,03 569,74 569,83 570,04 569,98 569,76 569,76 569,76 Dette .… 564,15 563,96 563,97 564,26 564,11 564,16 564,47 564,48 3 HOUR . 365,53 565,36 564,80 564,98 564,82 564,82 565,09 565,18 Mois ..... 566,57 566,35 566,20 566,43 566,30 566,25 566,44 566,48 Température. 7h. m. 40 h. m. 4h.s. 4h.s. has; 10 h.s. 0 0 0 0 [0 0 Are décade. .. + 6,92 + 9,20 + 144,50 + 9,59 “+ 7,68 + 6,51 de » u—. 0,07. + 2,31 + 3,36. + 92,6%: +1,07 : 20508 5 CNE, —. 0,3 + 1,87 + 92,8% + 2,33 + 1,13 +0,52 DE 4.086 | LL EG +8,00 48N 03 20 ES Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de là ou de neige. neige tombée. 0 0 mm cm Are décade. .‘ + 5,02 + 14,97 0,42 15,5 ARE SNA — 2,1! + 5,05 0,5% 19,0 10,0 De — 1,81 + 4,38 0,67 15,8 PER Mois ..... + 0,37 Le TA 0,5% 50,3 10,0 78 Rte A (e + y eue : ON M L : s Fe ' PUR A + m2 su. à 2 y [a D-1 : * rm # [l Fe u ñ Fa ; | PRET ? { 4 4 ! à se d j | 6 * Là ne Lt { = ' Fa k : À L » ÿ se $ 1 ï Q s Re * 728 POS N3 ? DORE | . à Tr he Û $ Li ater Le - ra t * Û > AS À n> LeS- À à È + > ; # "nr * 2 s ‘ AZ , UT TS t A0 e gp Ex “to Archives des Saences physiques el naturelles Tome VHI. PLIL. 1 Se De 7 € s' AE 0e Centim À Cubes de variations quantitatives du Manktôn dans 12 Zeman Go do vartalions quantilatiwes dun Pantin duo fe, bee 10e Ph fais à More à 50% du He ave L für Cpalein_ a= The fais a Gnéte, face de Mraranre de PBelobte, a peu pr dans 0 277 72 7 = DIT, — au — — , P! £ 5 1e QE 10 J'anvertare. (Ze chifrer ont caleules pour 17.) (Aunée 1898. Taxe dutac. ax À JR pale à 010 d'onvertare.-(éshifres ent de allés pur 122) ÿL Aunée 1898. 36 95 34 33 92 91 30 49 Die ji Enfin. à J6 5 4 pa ; | ; #5 F 1g- JE $s si fi s0 80 71 74 À 18 ; F 17 LA 7é 14 75 7 k f 3 4 5 35 50 68 “ 67 #3 66 é6 À 4 ék 3 & 62 Ê 62 éi 5 él ÿ ù ; 5 52 HU 5s se # È 5% 3 14 ñ 43 a & 52 51 8 so 51 ï ï 44 49 fe LS »6 fe 16 }s 1 dr 4h ré f. ri jt 5 ré 0 hi 100 $ 140 + + — —— 1h hote ka he Lara pa FS fo Us Un Un Una Lx La Le Ua Un Jr a — Re out GDS RS Ua Un GT et © = FAURE Un BUY SR 2 — 2 — — — pote tetepe te po ta la lR Us aus La LA Un La ua una Q = tee ne DT 2 RARE Dia cn © — peus EU Gr m0 © — POULE LG A D 2 Roue au es 19. |S 26 |1#,.30 Dans Fériu= 18. Fe fr, 21] 12,27 Juin 7 En Dune |Duiffer . #0, 1. é 7, pre. are Jüven£. Dub #. 26 23 x 13, 19 1E 2. Jul | ment” avt | aoû [Supfént| rire | stunt. |Oicamt. SUR QUELQUES CHLORANISIDINES ET SUR LE MÉTACHLORANISOL PAR Frédéric KEVERDIN et D' F. ECKHARD L'un de nous' a communiqué antérieurement que dans la nitration du p-bromanisol et du p-chloranisol il n'y à pas, dans les conditions indiquées, de migration de l’atome d’halogène tandis que ce phénomène se pro- duit dans le cas de la nitration du p-iodanisol” et du p-iodphénétol. On à reconnu depuis” que lors de la ni- tration du p-bromphénétol l'atome de brome émigre aussi d’une manière nette et que dans le cas de la nitra- tion du p-bromanisol, ce phénomène, contrairement à ce qui avait été observé précédemment, se reproduit en réalité quoique d’une manière moins caractéristique. Il y avait donc en présence de ces faits un certain intérêt à vérifier de nouveau si dans la nitration du p-chloranisol il y a migration ou non de l’halogène. Nous avons dans \ Archives t. II (1896) p. 557. ? Archives t. II (1896) p. 317. $ Archives t. VII (1899) p. 201 (avec Düring). ARCHIVES, t. VII. — Novembre 1899. 31 43% SUR QUELQUES CHLORANISIDINES ce but repris l'étude comparative de la nitration de l'o et du p-chloranisol et nous avons profité de l'occasion pour caractériser les chloranisidines qui en dérivent, ces bases étant peu connues jusqu'ici. Nitration de l’o-chloranisol. Lorsqu'on nitre en introduisant À p. d’acide nitrique fumant de D — 1. 4, dans la quantité équivalente de l’o-chloranisol, on obtient de l’o-chlor-p-nitranisol C°H'. OCH°. CI. NO* 1. 2. #4, sous la forme d'ai- guilles blanches, fusibles à 95°. La constitution de ce dérivé a été établie en l'identifiant au produit que l’on obtient en remplaçant dans l’o-amido-p-nitranisol, fusible à 417-118°, le groupe « amido » par le chlore ; ce pro- duit possède le même point de fusion que l'o-chlor- p-nitranisol ci-dessus, il cristallise de la même manière et fournit par réduction la même base. L’o-chlor-p-anisidine C‘H°. OCH°. CI NH° (1. 2. 4) qui à été préparée par réduction du dérivé nitré au moyen de Sn CI + H CI, n’est pas volatile avec [a va- peur d’eau, elle est facilement soluble dans lalcool, l’éther et le benzène, difficilement soluble dans la benzine dans laquelle elle cristallise en petites aiguilles blanches, fusibles à 62°. Son dérivé acétylé cristallise dans l’eau chaude en pe- tites aiguilles blanches, fusibles à 94° et son picrate cris- tallise dans l'alcool étendu en aiguilles jaunes et feutrées. fusibles à 186° en se décomposant. Lorsqu'on élimine de cette base le groupe « amido » par la méthode habituelle, on obtient un chloranisol qui fournit de nouveau par nitration le même dérivé nitré ET SUR LE MÉTACHLORANISOL. 435 fusible à 95°, ce qui apporte une preuve de plus à l’ap- P P pui de la constitution indiquée pour ce composé. Nitration du p-chloranisol. En nitrant le p-chloranisol nous avons obtenu comme précédemment du p-chlor-o-nitranisol C°H°. OCH”. CI. NO°1. 4. 2, fusible à 98°, lequel est facilement volati! avec la vapeur d’eau, mais nous avons pu isoler en ou- tre du produit de la réaction un composé cristallisant dans la benzine en aiguilles jaune pâle, fusibles à 80° et fournissant avec l’aniline un produit fusible à 137°. Ces caractères sont exactement ceux du dinitro-p-chlorphénol décrit par plusieurs auteurs (Beilstein’s Handbuch t. IT p. 69%4)et dont la constitution correspond à C°‘H°. OH. CI. NO*°. NO° 1. #4. 2. 6. Nous n’avons pas retrouvé d’autres produits (à part une petite quantité de p-chlora- nisol non attaqué) ensorte que cette recherche n’a fait que confirmer nos observations précédentes. Dans la pitration du p-chloranisol, l’atome d'halogène reste en position para. Il nous reste à prouver cependant que le dérivé nitré en question possède bien la constitution indiquée, c’est ce que montrera l’étude de la base dérivée. La p-chlor-o-anisidine C'H°. OCH*. CI. NH° 1, 4. 2 obtenue par réduction au moyen de Sn CI + HCI, cris- tallise en aiguilles blanches, fusibles à 82°. Elle est vola- tile avec les vapeurs d’eau, facilement soluble dans l’al- cool, le benzène et l’éther, difficilement soluble dans la benzine. Son dérivé acétylé cristallise dans l’eau en petites ! Archives t. II (1896) p. 557. ME tre 426 SUR QUELQUES CHLORANISIDINES aiguilles blanches, fusibles à 104°; son picrate est en longues aiguilles jaune-pâle, qui fondent à 194° en se décomposant. Lorsqu'on élimine de cette base le groupe « amido » on obtient un chloranisol qui fournit de nouveau par nitration le même dérivé nitré que ci-dessus, ce qui prouve que l’atome d’halogène a conservé sa position; d'autre part lorsqu'on remplace par la réaction de Sand- meyer ce même groupe « amido » par du chlore, on obtient un composé volatil avec les vapeurs d’eau, cris- tallisant dans l'alcool en aiguilles fusibles à 26-27° et possédant tous les caractères du dickloranisol décrit par Hugouneng ‘ qui en à établi la constitution comme étant C°H°. OCH:*. CI. CI 1. 2. 4. Ajoutons encore que la base décrite en premier lieu, l’o-chlor-p-anisidine nous a fourni par la même transformation ce même dichlor- anisol. Beilstein donnant dans son Traité (t. IF, p. 726) la constitution ci-dessus, soit OCH°. CI. NH° 1. 4. 2, à une base, décrite par Herold * et caractérisée par des propriétés toutes différentes (pt de fusion 52°; dérivé acétylé 150°; picrate 200°) nous avons jugé utile d'étudier aussi cette base de plus près. Nous avons constaté en premier lieu que la position de l'atome de chlore dans celte base n’a été indiquée par Hérold ni dans sa dissertation inaugurale (Fribourg ‘/B 1881) ni dans l’extrait qui en a été publié dans les « Berichte ». L'auteur à éliminé, il est vrai, de la base le groupe « amido » et a obtenu un chloranisol, mais le ? Bull. soc. chim. Paris, t. II, (1889) p. 273. ? Berichte, t. 15, (1882) p. 1685; Archives t. 5 (1881) p. 476. ET SUR LE MÉTACHLORANISOL. 437 temps lui a manqué pour faire les recherches nécessaires en vue de la détermination de sa constitution. La base en question constitue un produit secondaire obtenu dans la fabrication de l’o-anisidine; lorsqu'on réduit l’o-nitranisol au moyen de l’étain et de l'acide chlorhydrique et qu’on distille à la vapeur d’eau le pro- duit de la réaction après l'avoir rendu alcalin, on peut séparer une partie moins volatile qui se présente sous la forme d’un résidu noir et huileux. C'est de ce résidu qu'Hérold avait isolé une chloranisidine, fusible à 52°, dont il avait préparé un certain nombre de dérivés. Ses recherches ayant été faites en partie à l'Ecole de Chimie de Genève et M. le prof. D' Graebe ayant encore en sa possession une certaine quantité du résidu en question, nous avons pu, grâce à son obligeance, reprendre l'étude de cette chloranisidine au point de vue de sa constitu- tion. Nous l'avons isolée du résidu en le distillant d’abord à feu nu, puis à la vapeur d’eau. En éliminant le groupe amido de la base ainsi puri- fiée et possédant tous les caractères indiqués par Hérold, nous avons obtenu un chloranisol, lequel nous a fourni par nitration un dérivé nitré fusible à 58°, volatil avec les vapeurs d’eau et cristallisant dans la benzine en lon- gues aiguilles fines et jaunâtres. L’o et le p-chloranisol donnant dans les mêmes conditions des dérivés nitrés différents on pouvait déjà conclure de ce fait que le chlo- ranisol ainsi obtenu constituait le dérivé méla et que la base devait correspondre à l’une des deux formules CH". OCH'.. NH°. CL. 1.,2. 3. ou 1. 2. 5. Les recher- ches suivantes montrent qu'elle correspond à la seconde de ces formules. La « fabrique de produits chimiques de 4 Li oi APR A ce A NO GANG LES DEV qu 438 SUR QUELQUES CHLORANISIDINES Thann et Malhouse » a décrit‘ une nitroacétanisidine fusible à 153-154°, dont la constitution a été établie comme étant celle du m-nitro-0o-acelamidoanisol C°H°. OCH*. NH. C‘H°0. NO° 1. 2. 5. Nous avons réduit ce dérivé acétylé au moyen du fer et de l’acide acétique, à la température du bain-marie ; après avoir rendu le mé- lange légèrement alcalin et filtré l’oxyde de fer précipité, nous avons reliré le produit réduit en évaporant à sec le: liquide filtré rendu légèrement acide au moyen de l'acide acétique et extrayant le résidu avec du benzène. La masse cristalline et brunâtre ainsi obtenue a été immédia- tement diazotée et transformée par la réaction de Sand- meyer en une chloranisidine (le groupe acétylé étant éli- miné pendant le traitement du dérivé diazoïque avec le chlorure de cuivre et l’acide chlorhydrique) fusible à 52° et présentant tous les caractères de la base décrite par Hérold. Nous en avons préparé le dérivé acétylé fusible à 149° (H. indique 150°); en éliminant le groupe « amido » nous avons de nouveau obtenu le m-chlora- nisol fournissant le dérivé nitré fusible à 58° et enfin en transformant cette base en dichloranisol nous avons obtenu une huile, volatile avec les vapeurs d’eau, se con- crétant par le refroidissement et fondant à 24°. Ce même dichloranisol qui correspond à la formule C°H*. OCH° CI CI 4. 2. 5 a été aussi oblenu en partant de la base d'Hérold dont la constitution correspond par conséquent bien à la formule C°H°. OCH°. NH°. CI. 1. 2. 5. O-chlor-m-anisidine. C°H5. OCHE. CI N°. 1. 2,5 Nous avons encore préparé cette base dans le but de ? Brevet français n° 271908 du 4 novembre 1897. ET SUR LE METACHLORANISOL. 439 continuer à caractériser et à différencier les chloranisi- dines. Nous avons transformé la m-nitro-0-anisidine fusi- ble à 439-140° décrite par « la fabrique de produits chi- miques de Thann et Mulhouse » en m-nitro-0-chloranisol C°H*. OCH”. CI. NO° 1. 2. 5. Ce dérivé qui n’était pas encore connu est volatil avec la vapeur d’eau, il cristallise dans la benzine en longues aiguilles jaunâtres, fusibles à 83°. Il nous a donné par réduction an moyen du Sn CF + HCI la base correspondante, l'o-chlor-m-anisidine C°H°. OCH*. CI. NH° 1. 2. 5. qui distille avec la vapeur d’eau et cristallise dans un mélange de benzine et de benzène en petites aiguilles blanches, fusibles à 77°. Son dérivé acétylé cristalise dans l’eau chaude en aiguilles blanches, fusibles à 122°. En comparant les nuances que fournissent par copu- lation sur du coton préparé au B naphtol les dérivés diazoïques de l’o-anisidine et des deux chlor-0-anisidines que nous venons de décrire, nous avons eu une confir- mation du fait que nous avons déjà observé avec les dérivés des phénétidines ‘ Le chlore étant introduit dans l’o-ani- sidine modifie la nuance déterminée par le groupe NH° (ou N = N) d'autant plus profondément qu'il s’en trouve plus rapproché. L'’o-anisidine diazotée four- nissant sur coton préparé au BG naphtol une nuance violette un peu brunâtre, la nuance obtenue avec le diazoïque de la base C°H°. OCH*. NH°. CI. 1. 2.5 en diffère moins que celle donnée par le diazoïque de la base C°H°. OCH'. NH°. CI 4. 2. #4. Ce dernier fournit une nuance sensiblement moins violette et plus dépour- vue de brun. ! Archives, t. VII (1899) p. 201 (avec Düring). TRISTE E Sr FAITS 1eù FLE GrRnnE 440 SUR QUELQUES CHLORANISIDINES, ETC. Il serait intéressant de pouvoir examiner à ce point de vue la base C‘H°. OCH°. NH° CI 1. 2. 3 que nous nous proposons de préparer. Comme complément à ces recherches nous ajou- terons que nous avons préparé le m-chloranisol qui, à notre éonnaissance, n'a pas encore été décrit et ceci dans le but de différencier les trois isomèéres. Nous l'avons obtenu en éliminant le groupe « ami- do » de la m-nitro-0-anisidine, réduisant le m-nitroani- sol qui en dérive et remplaçant le groupe « amido » de la m-anisidine par le chlore. Le m-chloranisol C'H”. OCH”. CI 1.3 se présente sous la forme d’une huile jau- nâtre qui distille avec les vapeurs d’eau et possède pres- que la même odeur que ses isomères. Il distille sous 728"" de pression à 191-192°, tandis que le dérivé ortho distille sous la même pression à 197-198° et le dérivé para à 193-194°. Les trois ehloranisols sont faciles à caractériser au moyen de leurs dérivés nitrés; en effet l’o-chloranisol donne à la nitration dans les conditions indiquées plus haut l’o-chlor-p-nitranisol fusible à 95° et ne distillant pas avec les vapeurs d’eau, l’o-chloranisol fournit le p-Chlor-o-nitranisol cristallisant en longues aiguilles fusibles à 98° et distillant avec la vapeur d’eau, enfin le m-chloranisol donne dans les mêmes conditions un dé- rivé fusible à 58°, distillant avec les vapeurs d’eau. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES VARIÉTÉS DE PRE A EE NE AE ANS: ‘L.: PAR €. SCHRŒTER (Avec la planche III.) M. A. NaraorsT a démontré en 1888‘ per l'examen de plus de 2500 fruits récents et subfossils de Trapa natans, provenant de la Suède et de la Hongrie, qu'on peut distinguer deux séries parallèles de variations. d’après le schéma suivant (voir fig. A et B, planche IT) : A. Série des lœvigata. — Bouche du fruit non entou- rée d’une couronne saillante; un cou (c’est-à-dire une partie RÉTRÉCIE au-dessous de la bouche) manque: les épines sont peu ou pas rétrécies à la base; la série des proéminences réunissant les épines est peu développée. a) à quatre épines. var. lævigata Nathorst — sans prolongement au-dessous de la bouche (fig. A 1). 5 Voir Narnorsr. Om de Fruktformer af Zrapa natans L., etc. (en suédois) ; (Sur les formes des fruits de 7rapa natans, etc.) — Bihang till k. Svenska vet.-Akad. Handlingar. Bd. 13, Afd. II, N° 10 (avec 3 planches). Stockholm 1888. 449 CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES VARIÈTÉS var. rostrata Nathorst — la bouche est portée sur un court prolongement cylindrique ou peu conique (fig. A 2). var. conocarpoides Nath. — prolongement considérable et conique moins haut que la moitié du fruit (fig. A 3). var. conocarpa Areschoug — prolongement conique, for- mant la moitié du fruit (fig. A 4). P) à deux épines. var. suecica Nath. (fig. A 5 et 6). B. Série des coronata. — Bouche du fruit entourée d’une couronne saillante; cou plus ou moins long; épines fortement rétrécies à la base; série des proémi- nences mieux développée. var. subcoronata Nath. — couronne et cou très faibles (fig. B 2); transition entre série A et B. var. coronata Nath. — couronne et cou distincts (fig. B 1). var. elongata Nath. — prolongement au-dessous de la bouche formant la moitié du fruit (fig. B 3) ; forme parallèle à la conocarpa de la série A. P) à deux épines. var. Verbanensis de Notaris (B 4) — forme parallèle à la suecica de la série A. Les deux séries, les lœvigala sans couronne et les coronala avec couronne, sont dans leurs extrêmes (fig. A et B 1) bien différentes, mais ces extrêmes soni réunis par de nombreuses transitions, Dans chaque série, nous avons en outre une branche qui aboutit en formes avec un fort prolongement de la partie supérieure du fruit (conocarpa et elongata), et une branche avec avortement des épines médianes (suecica et Verbanensis). L'auteur de cet article a étudié ces variétés de Trapa natans sur environ 2300 fruits, provenant de stations récentes et subfossiles de la Suisse, de l'Allemagne, Italie, Hongrie, Russie et Suède, et constituant la collection de Trapa du musée botanique du Polytechnicum de EP PDP PR VEN. NL de Oo : LS VE DE TRAPA NATANS L. LEUR + Zurich‘, commencée par feu M. Jüggi * et complétée par l’auteur. Voici les résultats de cette étude : A. Série des lœvigala. var. lævigata Nathorst. Cette variété est indiquée par son au- teur en Suède et en Hongrie. Elle semble être rare sur le Continent; parmi mes matériaux il n’y en a que deux exemplaires bien typiques qui se trou- vaient parmi une collection de 619 fruits achetés chez E. Merck à Darmstadt et provenant du Gross- Kühmauer-See à Anhalt (Prusse). B. Série des coronuta. a) var. subcoronata Nathorst (fig. B 2). 1. Stations récentes : Laco pr Moxaro, près Varèse, Italie du Nord; ces fruits m'ont été envoyés par M. PrrortTa, jardinier en chef à l’Isola-Bella, comme matériaux pour fabriquer des chapelets; voir ei- dessous, sous Ferbanensis ; LINKEHNEN, sur les bords de la rivière Pregel, seule station de la Prusse de PEst, peut-être introduite, d’après M. ABROMEIT ; Gross-Künxauer-See près de DEssau (prov. d’Anhalt, Prusse); il y avait sur 619 fruits de cette localité 125 de cette variété, avec les variations suivantes : 112 fruits normaux, à quatre épines, 6 fruits à 3 épines : une épine médiane (infé- rieure) totalement, l’autre à moitié avortée, 4 fruits à 2 épines : les deux inférieures (ou mé- dianes) totalement avortées, 1 L'auteur cherche à compléter cette collection; il désire des collections de fruits de Trapa en aussi grand nombre que possible de chaque station, si possible avec l’épicarpe, et avec des notes sur la variation du fruit sur la même plante; il offre en échange des exemplaires de Trapa natans var. Verbanensis et Muzzanensis, Trapa bicornis L. de la Chine, et Trapa incisa Fr. et Sav. du Japon. ? Voir JzæcGi. Die Wassernuss, Trapa natans L. und der Tribulus der Alten. Zurich 1883. Le CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES VARIÉTÉS 1 fruit à 3 épines, mais ici une épine supérieure (ou transversale) avortée, cas très rare ! 1 fruit à 2 épines, mais ici une supérieure et une inférieure avortée. 2. Station historique, éteinte il y à 30 ans: RocGwyz, caston de Berne, Suisse (station vraisemblablement artificielle), cf. Jæccr, L. c. 3. Stations préhistoriques : Palafittes de ROoBENHAUSEX et de MoossEEDoORF en Suisse. 4. Stations subfossiles : Tourbière près du lac LüTZELSEE près de Hombrechtikon, canton de Zurich; c’est la troisième station subfossile de la Suisse, décou- verte par M. Tr. WazpvoGEez, cand.-phil., en 1899 ; dans une profondeur de 2 m. au-dessous de la surface de la tourbière se trouve une couche de tourbe d’une épaisseur d’environ 70 em. qui est remplie de fruits de Trapa. — Tourbières de Weix- GARTEN près Carlsruhe, grand-duché de Bade, où les habitants connaissent depuis longtemps ces fruits et s’en servent pour orner leurs arbres de Noël en les dorant (communication de M. Orro). BP) var. coronata Nathorst (fig. B 1). 1. Stations récentes : Laco pr VAREsE, Italie du Nord (voir ci-dessous, sous var. Verbanensis); ELLWANGEN, Wurtemberg ; Gross-See et Klein-See près GRüNE- waLDE dans la « Nicderlausitz» (Allemagne)!. Dans cette station, le nombre des épines varie beaucoup; la plupart des fruits n’ont que peux épines ; puis il y en a avec trois et avec quatre épines; ces derniers fruits sont plus grands. D’après les observations très détaillées de M. Jacosascu, le nombre des épines peut varier SUR LA MÊME PLANTE! C’est la première observation de ce genre. — Les fruits à deux épines provenant de Grünewald se distinguent de ceux de la variété Verbanensis du Lac Majeur par la ligne saillante de l’épicarpe très marquée qui contourne tout le fruit, en suivant les bords latéraux des épines et en les réunissant. Cette ligne saillante se trouve dans tous mes exemplaires de la 1 Voir Jacogascx, dans: Abhandlungen des bot. Vereins der Provinz Brandenburg, vol. XXVI, p. 64. DE TRAPA NATANS L. 445 série des coronata, exceptée la Verbanensis. — Gross-Kühnauer-See près de Dessau (prov. Anhalt, Prusse) ; il y avait sur 619 exemplaires 492 de coronata. 2. Stations subfossiles : Vases du lac disparu de Kum- mersee près Brüx en Bohême, tourbière de Tromp près de Braunsberg en Prusse leg. ABroMerT ; tour- bières de Schonen et de Smaland en Suëne (exem- plaires originaux de Narxorsr). y) var. Verbanensis de Notaris (Fig. B 4). Cette variété est caractérisée par l’avortement des deux épines mé- dianes et en outre par le manque de la ligne sail- lante de l’épicarpe (voir ci-dessus). Seule station récente : BATE D’ANGERA DANS LE Lac Mayeur. À Pallanza et à Isola-Bella, on vend des chapelets « Rosenkränze » fabriqués avec les noyaux des fruits de Trapa, c’est-à-dire avec l’endocarpe dur qui reste, après que la mince enveloppe verte a été éloignée. On se sert de fruits des provenances suivantes : 1. Trapa natans L. var. Verbanensis de Not., du Lac Majeur. 2. » » coronata Nath., du lac de Varese. 3. » » subcoronata Nath., du lac de Monato. Ces derniers différent de ceux du lac de Varese par leurs épines très renflées à la base et par la dureté de leurs noyaux. Les fabricants de chapelets les connaissent bien et ne les aiment pas, parce qu'ils sont difficiles à perforer. Les chapelets se composent uniquement de noyaux: les exemplaires brun clairs proviennent de fruits pris sur la plante et non germés, contenant encore la graine et à 1 Voir Wertsteix. Ueber ein subfossiles Vorkommen von Trapa natans in Bôühmen, Zeitschrift « Lotos » 1896, N° 8. EURE EN PT NAT td AR AVS 446 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES VARIÉTÉS cause de cela plus lourds; les exemplaires noirs sont vides et ont germés. En examinant les noyaux d’une vingtaine de ces chapelets, 28 fruits entiers collectionnés par Malinverni dans la baie d’Angera du Lac Majeur et 162 fruits pris sur les plantes vivantes à la même station par M. Rob. Mania! de Locarno en septembre 1899 (en somme totale environ 1450 fruits), j'ai trouvé les formes sui- vantes : 1. à deux épines obtuses : forme dominante | 2. à une épine obtuse, l’autre pointue : 12 ; var. Verbanensis ÉCOÉS TERRA RE A Te), SANS à deux épines pointues: 18 fruits !:.... var. ? 4. à trois épines obtuses, 2 supérieures et | une inférieure plus petite : 34 fruits.. / transitions entre 5. à trois épines, deux supérieures pointues, | Verbanensis et Où coronata 6. à trois épines pointues : 2 fruits. ...... 7. à quatre épines, deux supérieures poin- tues, deux inférieures obtuses: 14 fr. 8. à quatre épines: deux supérieures et une inférieure, pointues; l’autre infé- , var. coronata riéure obtusé:s"6" ES, SA ete à quatre épines pointues : seconde forme AOMANANUE 2. 2 20 MEL EN CAS. | 40 Puis en outre comme formes anormales : 10. à 5 épines: une médiane (inférieure) dédoublée : 2 fruits. 11. à une seule épine pointue ou obtuse : 2 fruits. 12. à aucune épine, forme rabougrie, comme amputée : 11 fruits. Parmi les 28 fruits entiers (avec épicarpe) collection 1 Cette forme a été trouvée en abondance dans la baie d’Agno du lac de Lugano par le D' AmwgerG de Zurich en 1898; comme on ne connaît que les noyaux et qu’on ignore par conséquent si l’épicarpe a la ligne saillante ou non, il est impossible de dire si <’est une verbanensis ou une forme de Ja coronata comme celle de Grünewald ; en 1899, M. AmgerG l’a cherchée en vain! DE TRAPA NATANS L. 447 nés par MaLiNveRNi sous le nom de Trapa Verbanensis, il . ÿ en avait quatre à # épines, deux pointus et deux obtus, mais qui différaient des autres par la ligne saillante de lépicarpe, sur et entre les épines. Ils appartiennent à la var. CORONATA et sont identiques avec les exemplaires de Grünewald. Aussi M. Marian m'écrit que les pêcheurs l’assuraient qu'il y avait dans la baie d’Angera, à côté des Verbanensis, un petit nombre de plantes avec fruits à quatre épines ; lui-même pourtant n’a pas réussi à en trouver; les cen- taines de plantes examinées par lui étaient toutes des Verbanensis. Les 162 fruits collectionnés par lui prove- naient de 17 plantes ; comme les fruits de chaque plante étaient emballés séparément, j'ai pu constater, qu'ici il n’y à pas de variation dans le nombre des épines sur la même plante. Tous ces 162 fruits étaient normaux, et ne montraient qu'une légère variation dans la formation de Ja couronne (analogue à la var. coronata et subcoronata). La ligne saillante de l’épicarpe, autour des épines, man- que totalement ; outre le nombre des épines cela semble être un caractère distinctif constant entre le Verbanensis et les autres variétés de la série des coronata. Si les transitions entre verbanensis et coronata (voir ci-dessus) trouvées dans les chapelets proviennent du lac Majeur, ce qui est très probable, elles pourraient bien être des hybrides (comme m'a suggéré mon collègue, le prof. Scxixz). Les conditions seraient bien favorables pour la formation d'hybrides dans la baie d’Angera (lac Majeur) : beaucoup de vwerbanensis et très peu de coronata. Mais pour être sûr, il faudrait voir des fruits frais, avec l’épicarpe, pour voir si le caractère de la ligne saillante manquante, si essentiel pour Verbanensis, aurait aussi 448 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES VARIÉTÉS laissé ses traces sur ces prétendus hybrides. Je répète que parmi les 190 fruits frais du lac Majeur que j'ai pu examiner, je n'ai pas pu trouver d'intermédiaire entre verbanensis el coronala. Ô) var. Muzzanensis Jäggi'. Entre les quatre épines se trouvent quatre tubercules proéminents et bien indi- vidualisés (voir Fig. B5). En outre, le nerf com- missural, partant de la base du fruit, ne se bifurque pas, mais va directement terminer dans un tuber- cule, pendant que dans les autres formes étudiées il se bifurque. SeuLe station récente : Laco pr Muzzaxo près Lugano. SeucE station subfossile : Tourbière de Trompr, district de Braunsberg, Prusse de l'Est, leg. D' AsromerT (Künigsberg). Cette variété, la mieux caractérisée de toutes et sans transition aucune, offre un intérêt tout spécial par son isolement actuel, par sa seule station subfossile très éloignée de l'actuelle, et par ses relations très étroites avec deux formes pliocènes : le Trapa bituberculata Heer des gisements de Mealhada en Portugal, et le Trapa Heerii K. v. Fritsch du Pliocène de Thuringue. Tous les deux ont les mêmes tubercules intermédiaires comme le Muzzanensis, mais ils différent par la petitesse de leurs fruits”. Le Muzzanensis semble d’après ces données un reliquat de la flore tertiaire qui s’est maintenue dans cette « Insubrie » privilégiée. 1 La diagnose de cette forme a été donnée par l’auteur de cet article dans le travail de K. v. Frirsen : Das Pliocen im Talgebiet der zahmen Gera in Thüringen. Jahrbuch der kgl. preuss. geolog. Landesanstalt, 1884. 2 Ce caractère semble, comme a remarqué M. le D: R. KeLLER de Winterthour, dans la discussion qui suivit la démonstration résumée ci-haut (à la section de botanique du Congrès des natu- ralistes suisses à Neuchâtel, août 1899), un fait assez général pour les fruits tertiaires. A bios Ar APE RE 1 | Bit NÉ + Alt d 1 r. . DE TRAPA NATANS L. 449 Résumons les résultats de cette petite étude : 1. Les variétés de Trapa natans, caractérisées par le fruit, peuvent se ranger en deux séries, celle des Zævigata et celle des coronata, avec transitions. 2. L'opinion de Narxorsr que la série des lævigata manque dans l’Europe centrale et méridionale, n’est pas confirmée, pourtant elle semble y être très rare. Dans le Gross- Kühnauer-$See, où elle se trouve, il y avait sur 619 fruits 492 de coronata, 125 de subcoronata, 2 de laevigata. 8. Il existe une tendance vers l’avortement des deux épines médianes, inférieures, se manifestant dans des degrés bien différents: En effet, nous avons : a) Des faits, où les fruits de la même plante diffèrent dans le nombre de leurs épines (lacs de Grüne- wald, d'après JacoBascH). b) Des localités, où il s’est formée une race géogra- phiquement localisée avec deux épines, et où les autres nombres d’épines se rencontrent en faible proportion : Lac Majeur : var. Verbanensis. Lac de Pechau près Magdeburg, d’après Frirscx, /. c. (variété ?) Lacs de Grünewald en Niederlausitz, d’après JAcoBAsCH (var. coronata). Baie d’Agno dans le lac de Lugano, d’après AMBERG (variété ?) c) Des localités où il n’y à qu’un très petit nombre de fruits à deux épines : Gross-Kühnauer-See. d) Des localités où il n’y a aucune variation, où tous les fruits ont quatre épines : RocewyL. 4. Le Trapa natans a une tendance prononcée de produire des races locales, cantonnées dans un lac; ainsi dans « l’Insubrie », c’est-à-dire sur le versant méridional des Alpes centrales, nous avons dans cinq lacs rapprochés autant de variétés différentes, savoir !: ! Franzoni, « Le piante fanerogame della Svizzera insubrica », cite encore deux autres stations de Trapa dans le canton de Tes- sin, Savoir : Lago d’Origlio, au-dessus de Taverne. Piano di Magadino, fossées près du lac. M. R. Marrani s’est donné la peine de chercher la plante dans ces ARCHIVES. t. VIIL — Novembre 1899. 32 450 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES VARIÉTÉS Lac de Varèse : var. coronata. » de Monato: » subcoronata, sensiblement dif- férente. » Majeur :: > Verbanensis (var endémique nouvelle, endémisme pro- gressif). >» de Muzzano: » Muzzanensis (forme ancienne, relicte tertiaire, endémisme conservalif). » de Lugano, baie d’Agno, var. à deux épines, mais différente de Verbanensis. 5. Pour des études futures sur le Trapa natans, il est à re- commander les trois points suivants ; a) D’étudier un aussi grand nombre que possible de fruits de la même station. b) D’étudier la variabilité des fruits de la même plante. c) De ne pas négliger les caractères que fournit lépi- carpe APPENDICE. — Sur une station éteinte de Trapa nalans en Suisse. — Mon ami, le D' HArRTWwICH, prof. de Pharmacologie à l'Ecole polytechnique de Zurich, à eu l’obligeance de me faire la communication suivante : « Dans son intéressante brochure sur le Trapa natans (Zurich 1883), M. Jäggi, en parlant des sta- tions éteintes dans le canton de Zurich (Andelfingen et lac de Zurich), citées par Külliker, Gaudin et Haller, démontre que la première de ces stations est citée pour deux localités : il n’a pas réussi à la trouver, malgré de longues et pénibles recherches. À Magadino on lui a dit que la plante n’y existe plus depuis la grande inondation de 1868. — La plante ne semble donc avoir plus que deux stations en Suisse : Lago di Muzzano et baie d’Agno (?) dans le lac de Lugano. ! Outre le lac Majeur, la Verbanensis est encore indiquée par Dyer (Journal of Linnean Soc. XX, p. 414) dans le lac de Varese, par Cesari, PasserinI et GiBELLI dans le lac de Mantua. (Voir Ascherson, dans Botanisches Centralblatt, vol. XVII, p. 244. Cassel 1884.; DE TRAPA NATANS L. 451 la première fois par Conrad Gessner. Pour le lac de Zurich, M. Jäggi n'a pas pu trouver l’indication dans Gessner. J'ai réussi à la trouver : elle se rencontre dans C. Gessner, Horii Germaniæ, p. 285, sous Tribulus aquaticus, où l’auteur dit : occurrit in aquis profun- dis. cum alibi tum in lacu nostro superiore circa Tungam, ut audio‘: Il est à remarquer que ni à Andelfingen, ni dans le lac, Gessner n’a vu lui-même la plante. « Le village de Tuggen (= Tunga) est aujourd’hui à deux kilomètres du lac supérieur de Zurich, séparé de lui par le « Buchberg » inférieur ; il n°y a aujourd’hui plus de lac à Tuggen. Mais cette contradiction avec les mots de Gessner n’est qu'apparente : en effet, autre- fois il y avait un lac près de Tuggen, qui était en com- munication avec le lac supérieur de Zurich. On le trouve représenté bien clairement sur la carte de Conrad Türsch (de situ confæœderatorum descriplio). Des notices exactes sur ce lac donne M. de Liebenau (Geschichte der Fischerei auf einem verschwundenen Schweizersee, Schweizerische Fischereizeitung, 1893, Beilage N° 1). Ses derniéres traces ont disparu seulement au com- mencement de ce siècle, par suite de la correctior de la Linth. Dans une carte que C. Escher von der Linth a publiée en 1807, la Linth passe en plusieurs branches directement devant Tuggen, en parcourant des marais étendus. On se rappelle que ce lac est le même dans lequel Saint Gallus à précipité les idoles des païens de Tuggen, comme sa biographie (fin du VII siècle) 1 Le Tribulus aquaticus (— Trapa natans) se trouve dans des eaux profondes, entre autre dans notre lac supérieur près de « Tunga, » comme on m’a dit. 4592 CONTRIBUTION, ETC. nous raconte. On avait plus tard oublié ce lac à un tel point qu’on cherchait le lac de Tuggen à Zoug ! « Des recherches réitérées pour trouver des fruits de Trapa dans le sous-sol des marais de Tuggen ou dans la tourbe ont été inutiles jusqu'à présent. Les habitants de Tuggen n'en ont jamais rencontré non plus. « Je profite de l’occasion pour rectifier une petite erreur chez Jäggi, p. 33: il cite Valerius Cordus, Annotationes ad Dioscoridem, comme source d’une indication de Trapa à Torgau et Wittenberg. Cette indi- cation ne se trouve pas là, mais dans Valerius Cordus, Historia plantarum, cap. CXLVIIT, p. 161-162, où cet auteur dit : Nascitur stagnantibus fluviorum partibus, lutosis lacubus et urbium fossis, quibus omnibus limo- sus sil fundus. Plurimis Willembergæ et Torgæ ex Albi fluvio omissis lacubus, atque Lipsi® in stagnantibus Elistri partibus, lutosisque lacubus. Dans le livre de V. Cordus, cité par Jäggi, la plante est mentionnée comme suit (p. 62) : Nascilur in limosis el stagnanti- bus fluviis, ut apud nos est inferior Mildæ pars circa Dieben ; Elister in Misnia, Albis et ali quidam. Y. Cordus parle ici de la ville de Düben sur la Mulde (Province de Saxe), de la rivière Elster près de Meissen, et de l’Elbe. La connaissance exacte de la contrée se comprend quand on sait que V. Cordus a fait ses études à Wittenberg. » A ENFANT A: CE FA MR NT 1% 20 , LES VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES P4R Charles RABOT (Suite 1.) B. MASSIF CENTRAL DU SVARTIS. Ce relief présente deux aspects très différents. Du Hüitind, à une dépression ouverte est-ouest à hauteur du Tjaamotis jauri * (Blakadal supérieur) il est formé par des plateaux couverts de névés donnant naissance à des langues de glace suspendues, puis, au sud du Tjaamotis jauri, par une énorme coupole rocheuse, très aplatie au sommet, accidentée de saillies rocheuses, et découpée sur son versant oriental par plusieurs cirques. Le revètement glaciaire de cette dernière partie du ce massif présente par suite le facies alpin. Sur la face orientale de cette zone alpine se rencon- trent quatre courants : un sur la rive ouest du Tjaamotis jauri, deux dans le Blakadal, et le quatrième dans le Bjeldaadal ; enfin, à son extrémité méridionale, existe un superbe courant primaire, se bifurquant dans sa partie inférieure en deux branches qui viennent se terminer : ? Voir Archives, t. VII, avril 1899, p. 359; juin, p. 557; t. VIII, juillet, p. 62; août, p. 156; septembre, p. 271; octobre, p. 321. ? Jauri, lac en lapon. 454 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS l’une dans le Svartisvand, l’autre dans le Glomdal orien- tal. Sur le versant du Glomdal méridional ne se rencon- trent que des glaciers suspendus de deuxième ordre. [. Massif alpin s'étendant du Tjaamotis jauri au Langvand. a. BLAKADAL 1° Glacier nord du Blakadal. Glacier de premier ordre. Longueur : 8 kilom. *. Alt. de son extrémité inférieure, au point le plus proéminent vers le Blakaa : 500 m. * (Rabot). Le 8 août 1882, en passant devant ce courant, je notai l'observation suivante : « D’après l'aspect du sol, le glacier semble s'être retiré sur sa rive gauche d'environ cent mètres, et de deux cents sur son front. La moraine, située immédiatement après la plus éloignée de l’extrémité dn courant, porte un saule dont les guides évaluent l’âge à trente ans. Le glacier a dû barrer la rivière à l’époque de son maximum. » Huit ans plus tard, en juillet 1890, M. Rekstad décrit en ces termes le glacier : « Il est maintenant séparé du Blakaa par un petit espace, mais la position des moraines indique qu'il n'y à pas bien longtemps il atteignait le torrent ‘. > Lors de mon passage, ce glacier s'était déjà éloigné du torrent. Ce courant a done subi une très faible décrois- sance de 1882 à 1890. Le début de la période de recul ! D’après Rekstad. Loc. cit. ? M. Rekstad fixe à 390 m. l’altitude de ce point. 3 J. Rekstad. Beretning om en undersügelse af Svartisen. in Loc. cit: p.279. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 499 est certainement ancien; en admettant que les guides aient exagéré l’âge du bouleau, elle date très certaine- ment de la période 1860-1870, d’autant que le recul semble avoir été très lent de 1882 à 1890. 20 (Glacier de Bjeldaadal”. « La disposition des moraines indique que ce glacier a été jadis plus long de deux kilomètres. D’après la taille des bouleaux qui se trouvent entre la vieille moraine et le front actuel du glacier, on peut évaluer à cent ans l’âge de cette formation”. » Juillet 1890. Rekstad. D’après cette observation, ce glacier aurait éprouvé une très forte crue au XVITF- siècle. b. VALLÉES DU SVARTISVAND ET DU LANGVAND Glacier de l'Oster Glomdal et du Svartisvand. Glacier de premier ordre. Le plus long des massifs du Svartis et peut-être de la Laponie. Longueur : 8 kilom. Largeur : 3 kilom. dans sa partie moyenne. Se partage en deux branches descendant, l’une dans le Svartisvand, l’autre dans l'Oster Glomdal. a. Branche descendant dans le Svartisvand. Altitude du lac dans lequel setermine le glacier : 90 m. (d’après mes observations barométriques). Le 21 juillet 1873, le front du glacier, baigné par le Svartisvand, mesurait une longueur approximative de * Un brouillard très épais m’a empêché de voir ce glacier en 1882. ? Beretning om en undersügelse af üvartisen. in Loc. cit. p. 278. 456 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS 1500 pieds norvégiens (372 m.), d’après M. C. de Sene ‘. Le 41 juillet 1881, ce courant présentait l’aspect sui- vant : « Sur la rive droite du glacier, on remarque neuf mo- raines espacées à un ou deux mètres d'intervalle. La plus haute ne dépasse pas cinquante centimètres. Le front du courant qui baigne dans le lac y a déposé quatre mon- ticules de sable et de graviers échelonnés l’un derrière l’autre ; le sommet du plus élevé émerge de quatre mètres au-dessus de la surface de l’eau. Ce dépôt atteint une largeur d’une trentaine de mètres en avant du glacier. » Charles Rabot. Les indigènes me racontèrent que le glacier était en retrait depuis trois ans. Le nombre des moraines indi- quait que ce mouvement de retrait était plus ancien. En 1882, je retournai au Svartisvand. Malheureuse- ment le mauvais temps m’empêcha d'aller visiter le glacier. Du gaard de Tveremo son front me sembla avoir diminué depuis l’année précédente. . En juillet 1890, d’après M. Rekstad, l'extrémité du glacier atteignait à peine la surface du lac *.» De 1881 à 1890, cette branche du Svartis a reculé puisque, lors de la première observation, son front bai- gnait complètement dans le lac, tandis qu’à l'époque de la seconde, il atteignait à peine le niveau de l’eau. D’après le nombre des moraines latérales observées en 1881, ce retrait aurait commencé au moins en 1872. 1 C. de Sene. Undersügelse af Svartisen. og temperaturforholdene à enkelte af de Nordlandske fjorde. in Nyt Magazin for Naturvi- denskab. 1875. Kristiania. P. 26 du tirage à part. 2? Beretning om en undersügelse af Svartisen. in Archiv f. Math. og Naturv. XVI, 3, p. 276. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 497 Branche de l'Oster Glomdal. « Lorsque nous arrivàmes sur le côté nord-ouesi du glacier, mon guide me montra une grosse pierre, qui. il y a vingtans, marquait le niveau de la glace. Aujourd’hui elle se trouve à quinze mètres au-dessus ‘. » Juillet 1890, J. Rekstad. Donc, de 1870 à 1891, recul, comme la branche des- cendant dans le Svartisvand. c. BASSIN DU GLOMVAND SUPÉRIEUR Glacier descendant vers le Glomvand supérieur. Glacier de second ordre (?). « À environ 4 kilomètres à l’ouest de ce glacier, se rencontrent d'importants monticules de graviers ; un peu plus près de son front, les pointements rocheux semblent avoir éié arrasés.. L'existence de stries glaciaires et la présence des amas détritiques signalés plus haut prou- vent quil y à très longtemps le glacier s’est avancé jusque là, broyant les schistes et déposant le produit de cette érosion devant son front sous la forme de monti- cules de graviers *. » 1% août 1891. J. Rekstad. | Rekstad. Loc. cit. in Loc. cit. XVI, 8, p. 275. ? Beretning 011 en undersôgelse af Svartisen. in Archiv f. Math. og Naturv. XVI, 4, p. 295. 458 VARIATIONS DÉ LONGUEUR DES GLACIERS IL — Massif campaniforme entre le Hoïtind el le Tjaamotis jauri. De ce névé descendent dans le Grotaadal quatre gla- ciers. Le plus méridional se termine par une chute de séracs ; au de-là, débouche par un ravin un second gla- cier, qui le 30 juillet 1882, atteignait la rivière. Neuf ans plus tard, au milieu de juillet 1891 M. Rekstad trouva ce glacier dans la même situation par rapport au torrent ‘. Il est donc demeuré stationnaire de 1882 à 1891. C. — MASSIF COMPRIS ENTRE BLAKADAL ET URTDAL Ce massif ne renferme que quelques plaques de glace de faible étendue recouvrant des plateaux ou suspendues. Aucune observation sur leurs variations de longueur. D. — MASSIF DE L’URTFIELD Petite coupole glacée, divisée par des pointements ro- cheux, donnant naissance à cinq ou six langues cristal- lines suspendues. En 1883, en traversant la coupole culminante, je n’ai rencontré aucune moraine. La glace s'appliquant sur la roche en place, je n’ai pu recueillir aucune indication sur le régime probable de la glaciation. 1 Loc. cit. in Loc. cit., XNI, 4, p. 299. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 429 E. — MASSIF ENTRE BEIERENDAL ET GROTAADAL Glacier de la source du Beierelv. Glacier de botn. Altitude de l'extrémité inférieure au centre du cirque : 800 m. en 1882. « Le glacier est précédé de cinq moraines, échelon- nées sur une distance de 900 m. La première est sépa- rée de la seconde par un intervalle de 19 m., la seconde de la troisième par un espace de 30 m., la troisième de la quatrième par 25 m. et la quatrième de la cinquième par 15 m. En avant de la cinquième moraine, large de 20 m., on distingue les amorces d’une sixième et même d'une septième moraine. La cinquième moraine, la plus saillante de toutes, ne dépasse pas une hauteur de 7 m. » 1882, Charles Rabot. Donc en retrait depuis une dizaine d’années au moins. G. — MASSIF AU SUD DE LA DÉPRESSION LANGVAND-MELFJORD Renferme quelques glaciers de botn sur son versant nord. Glacier du Leiraa. (Leiraabræ). Glacier de botn. « Les moraines indiquent qu’il n’y à pas bien long- temps encore, il était plus long d’un kilomètre ‘ » Juillet 1890, J. Rekstad. * Rekstad. Loc. cit. in Archiv f. Math. og Naturv. XVI, 3, p. 269. 460 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS K. — LOCAL ICE CAP AU NORD DU GLOMFJORD A ma connaissance, de cette calotte se détachent trois glaciers sur la rive nord du Glomfjord et un dans le Sandfjorddal supérieur. Glacier du Sundfjorddal supérieur. (glacier suspendu). « La moraine la plus ancienne est située à cent mètres du front du glacier. » 1882, Charles Rabot. Donc en retrait depuis une assez longue période. RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS FAITES SUR LES GLACIERS DU SVARTIS Les observations relatées ci-dessus sont beaucoup trop incomplètes pour que l’on puisse reconstituer le régime particulier des glaciers des différents massifs du Svartis. Elles permettent cependant d'affirmer que, dans la pre- mière partie du XVIII siècle, une crue anormale, dé- passant en amplitude toutes les précédentes, a affecté, sinon tous les glaciers de cette région, an moins quel- ques-uns (glaciers d'Enga et du Bjeldaadal). Cet état de maximum semble avoir persisté jusqu’au commencement du siècle pour ces deux courants. Depuis, jusque vers 1870, le régime des émissaires du Svartis est absolument inconnu. D’après les indigènes, l'Engabræ aurait été en retrait à partir du commencement du siècle, témoi- DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 461 gnage qui paraît confirmé par la disposition des mo- raines. Dans le dernier tiers de ce siècle, une décroissance gé- nérale, croyons-nous, mais relativement peu accentuée, s’est produite sur les glaciers du Svartis. Le début de cette phase peut se placer vers 1870. Elle a duré pour l’Enga- bræ jusqu'en 1898, et certainement pour les autres courants jusqu’en 1891. Pendant la période 1882-1890, à ma connaissance, seuls deux glaciers de cette région, celui de Grotaadal et le courant nord du Blakadal sont restés stationnaires. Cette période de reeul a-t-elle été interrompue par une progression temporaire ? On ne peut à cet égard être affirmatif. Sur un seul glacier, celui de Fonddal, une crue momentanée de faible amplitude a été constatée pendant cette phase, encore ne l’a-t-elle été que par les indigènes. VII — OxTINDER Dans ce massif situé à l’est du Ranenfjord le phéno- mène glaciaire affecte le facies alpin-norvégien, Du pla- teau supérieur descendant sur le versant nord quatre glaciers, dont deux de premier ordre, et trois sur le ver- sant méridional. Vers l’ouest, la nappe glaciaire s'arrête sur le sommet d’escarpement rocheux ou n’émet que des émissaires très courts. Sur Ja face orientale du massif se rencontrent seulement des glaciers de bon ou des gla- ciers alpins de deuxième ordre. Superficie des glaciers : 80 kil. Versant nord: 462 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS 1° Glaciers du Jordbrodal". En 1883, la nappe supérieure du glacier s 3: épanchait, “8687 ‘SUR ‘09 79 0JJOUOUT *PALON ÉD nf 9p 9J1813X0 0NABEI "EAST u0 IPOtqp10£ hp SITORIS sort * Mot à mot, vallée du pont de terre. Avant de se jeter dans le Lerskarelv, le ruisseau issu du lac se perd dans les cipalins. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 463 divisée en quatre branches escarpées, dans un profond ravin occupé par un lac, comme on peut le voir sur la gravure ci-contre exécutée d'après une de mes photo- oraphies ‘. D'après mon guide lapon, sept ans auparavant aucune de ces digitations cristallines n’atteignait la surface de la nappe d’eau et l’escarpement rocheux se trouvait comple- tement à nu. La feuille de la carte de la Norvège septentrionale au 100000, contenant cette partie du massif des Oxtin- der, dessinée postérieurement à ma visite ne représente plus qu’une seule branche du glacier descendant l’escar- pement, et le lac a disparu. 20 Glacier entre les points cotés 1270 et 1491. (Etat Major Norvegien.) « Depuis cinq ou six ans, il se serait allongé de trois cents alen (180 m.), affirme mon guide lapon. » 1883, Charles Rabot. 3° Glacier du Mork Baäkke. La reproduction photographique de la minute de Ja carte des Oxtinder que le colonel Haffner, directeur du Geografiske Opmaaling de Kristiania, a eu l’amabilité de me communiquer figure deux lignes de moraines sur le front gauche de ce glacier. ! Cette gravure que MM. Hachette et Cie ont bien voulu m’au- toriser à reproduire dans ce travail, est empruntée à mon volume Au Cap Nord, publié par cette maison. 464 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS IX. STore BÔRGEFJELD. Il y a quelques années encore, les géographes indi- quaient dans l’est du Vefsenfjord un immense massif glaciaire recouvrant, d’après leurs évaluations, une sur- face de trois cent quatre-vingts kilomètres carrés. Cette mer de glace doit disparaître des atlas. Dans cette région n'existent que quelques glaciers de deuxième ordre et quelques plaques de glace collées sur les flancs des cimes, la plupart groupées autour du Lôips- karstind. D’après mon estime, leur superficie ne doit guère dépasser sept ou huit kilomètres carrés. Si, dans la région comprise entre le Hvalpskartind et le Lüips- kartind, la feuille Hatfjelddalen de la carte au 100000: (Topografisk kart over kongeriget Norge. Nordlige Del) donne aux glaciers une extension légèrement supérieure à mon évaluation, cela tient à ce qu’en plusieurs endroits elle figure des névés. VERSANT EST. Glacier de botn du Sandskar. « Le glacier est précédé d’une moraine frontale, large de cent cinquante mètres et, sur le flanc gauche, d’une nappe de pierres dont le diamètre atteint soixante mè- tres ». 1885. Charles Rabot. Donc, en retraite depuis une période assez longue. RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS FAITES DANS LA NORVÈGE SEPTENTRIONALE Pendant le XVIII siècle, une crue, anormale, dépas- sant l’amplitude des variations habituelles, s'est mani- LESC PENSE : } N (4 ‘ Cd DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 465 festée sur quelques glaciers de la Norvège septentrionale. Seulement pour l’Engabræ la production de ce phéno- mène demeure certaine, attestée par un document authentique; pour le glacier de Strupen, quoique le souvenir de cet événement n'ait été conservé que par la tradition, il y a lieu cependant d’en admettre l’exacti- tude. Dans toutes les vallées de la Norvège où est surve- nue au XVIII siècle une invasion des glaciers, les récits des indigènes relatant ces catastrophes ont été confirmés ultérieurement par la découverte de documents histori- ques. Avant que M. Rekstad n'ait trouvé le procès ver- bal relatif à la crue de l’Engabræ, ce cataclysme m'avait été raconté par les habitants des bords du Holandsfjord. Cette même crue paraît avoir gonflé les glaciers du Bjeldaadal (Svartis) et du Romsdal (Jôkulfjeld). Ce phénomène a-t-il affecté la plupart des courants de la Norvège septentrionale ? La production d’une crue sem- blable et à peu près à la même date dans la Norvège méridionale, en Islande et au Spitsberg, rend cette hypo- thèse vraisemblable. L'état de maximum s’est prolongé jusque dans les pre- mières années du siècle. Depuis cette époque jusqu’en 1870, je n’ai pu trouver aucun document concernant les variations de longeur subies par les glaciers de la Nor- vège septentrionale. Dans ces trente dernières années une décroissance presque générale s’est manifestée. Mais à quelle date a débuté cette période? Dure-t-elle depuis les premières années du siècle, comme l’affirment les indigènes pour le glacier d'Enga, ou bien a-t-elle été interrompue par des crues secondaires, comme cela est arrivé dans la Nor- vèse méridionale. Les indications que j'ai recueillies sur ces crues secon- ARCHIVES, t. VIIL — Novembre 1899. 33 466 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS daires ne présentent pas des garanties suffisantes pour que l’on puisse se prononcer avec certitude à ce sujet. Trois renseignements seulement mentionnent une crois- sance des glaciers pendant cette période. De 1876 à 1883, deux courants des Oxtinder auraient progressé ‘ ; vers 1880, le Fonddalsbræ se seraitallongé de « 25 bras- ses », et, de 1879 à 1889, une branche du Frostis aurait avancé. Depuis, ces glaciers ont à leur tour reculé. Enfin, de 1883 à 1891 un glacier du Grotaadal et le courant nord du Blakadal sont demeurés stationnaires. Les obser- vations rapportées plus haut donnent les dates suivantes pour la période de retraite de la fin du XIX° siècle. Début de la Durée minima période Dernière dela période de retraite. observation. de retraite. Glacier du Bergsfjord avant 1876 1895 20 ans. » du Tverdal 1871 1881 10 ans. » du Jékulfjord 1855 (?) 1895 40 ans. » de Strupen avant 1885 1895 (2) » du Maarfjeld avant 1869 (?) » du Krandefjeld (?) » de lIstind avant 1876 (?) » du Nordfjord (?) 1891 (?) » de Fonddal avant 1883 1891 (?) » d’Enga début du siècle 1897 90 ans (?) » des Skavigtinder 1879 (?) 1884 (?) » nord du Blakadal avant 4882 1890 (?) du Svartisvand 1872 (?) 1890 18 ans. * de l'ster glomdal 1870 (?) 1890 » de la Source du Beierenelf 1872 (?) 1882 » du Sandskar 1875 (?) 1885 * Voici dans quelles circonstances mon guide lapon me donna ce renseignement: Lorsque nous arrivâmes en vue de ces glaciers, le bonhomme, sans avoir été interrogé à ce sujet, s’écria : « Oh! comme la glace a augmenté », et sur cette croissance il me donna les renseignements rapportés plus haut. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 467 Ce recul a été très lent et coupé par des phases station- naires pendant lesquelles se sont formées les moraines. Ainsi, le glacier suspendu du Bergsfjord, en cinq ou six ans, n'a reculé que de vingt-cinq mètres, soit de quatre ou cinq mètres par an; en neuf ans, l'Engabræ n’a rétro- gradé que de 60 à 80 mètres, d’après les observations de S. M. l'Empereur d'Allemagne. Le retrait du glacier de la source du Beiïerenelf n’a pas dépassé 90 mètres pour une période d’une dizaine d’années au moins et celui du glacier de deuxième ordre du Skavigtinder 400 m. La plus grande amplitude dans les variations paraît s'être produite sur des glaciers de deuxième ordre : gla- ciers de Bjaldaadal (2 kil.), du Leiraa (1 kil.), du massif central vers le Glomvand supérieur (4 kil), tandis que pendant une période de près d’un siècle, l'Engabræ n'a subi qu'un raccourcissement d'un kilomètre, en admet- tant qu'il ait atteint le bord de la mer vers 1807. En général, les courants de premier ordre semblent, au con- traire, avoir été moins affectés par Ce mouvement rétro- grade. Le régime des glaciers de la Norvège septentrionale peut donc être ainsi établi : 4° Dans le courant du XVII: siècle, entre 1720 et 1724, sur le Svartis, entre 1760 et 1780, dans le Lyn- genfjord, crue considérable, et maximum stationnaire jus- qu’au commencement du XIXe siècle. 2" Du commencement du siècle à 1860 régime in- connu. 3° De 1860 à 1870-1898, période de décroissance générale. Sur les glaciers de premier ordre tout au moins, celte décroissance n’a pas atteint l’ampleur qu’elle à présentée dans les Alpes. (À suivre.) eu QUATRE-VINGT-DEUXIÈME SESSION DE LA SOCIETR HELVBTIQUE DES SCIBNCES NATURELLES REUNIE A NEUCHATEL si du 30 juillet au 2 août 1899. : (Suite et fin !.) Géologie. Président : M. le D' Barrzer, professeur à Berne. Secrétaires : MM. E. BavusEeRrGEr, de Bâle, et Ch. Sarasix, de Genève. D' Webrli. Lac de Lacar. Deux profls à travers les Andes. — J. Beglinger. f) Relations entre la Géologie et l’Astronomie. — E. Baumberger. Faunes : néocomiennes dans le Jura suisse. — H. Schardt. Origine du Sidérolithi- que. Marnes à bryozoaires valangiennes et hauteriviennes. — Ch. Mayer: Eymar. Lanistes Bolteni éocène et moderne. Nouveau céphalopode. Remarques sur Ostrea Escheri, Ostrea vesicularis, Ostrea angulata. — Dr Kissling. Caiïllonx de Lehm dans les formations fluvioglaciaires. — Prof. Baltzer. Type nouveau de formation erratique dans le bassin de l’ancien glacier du Rhône. Dislocations dans des moraines. — D' Lorenz. Etudes géologiques dans la région limite entre le facies helvétique et celui < des Alpes orientales. A la 1" assemblée générale M. le D' Léo Wenrui, de à Zurich, donne une description détaillée du Lac de Lacar | dans les Andes de l’Amérique du Sud. ! Pour la première partie de ce compte rendu, physique, ma- thématiques et astronomie, chimie et botanique, voir Archives, 1899, t. VIII, p. 365. x SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES. 469 Ce lac se trouve aux environs du 40° de latitude sud à 600 mêtres au-dessus du niveau de la mer dans la bordure orientale des Andes. Comme les lacs subalpins il est allongé suivant une direction perpendiculaire à celle des chaînes ; il est bordé de parois de rochers ou de pentes de bois très fortement inclinées. Les extrémités orientale et occidentale sont creusées dans le granit et celui-ci est coupé dans le voisinage de l’extrémité orientale du lac par une bande de ba- salte large de plusieurs kilomètres. Cette dernière roche présente une fissuration bien nette en forme de colonnes ou de dalles, elle a été en maints endroits polie et travaillée par les glaciers. Elle se dispose en forme d’éventail, reposant vers l’est et vers l’ouest sur le granit et le recouvrant sur de grands espaces en couches horizontales ou faiblement inclinées. Les basaltes forment ainsi une vaste zone dirigée du nord au sud perpendiculairement à l’axe d’allongement du lac de Lacar que l’on suit pendant plusieurs Journées de marche et qui correspond évidemment à un puissant système de fissures. Plus à l’ouest près de l’extrémité occidentale du lac, on constate une zone de porphyre. On voit dans les environs du lac plusieurs fonds de vallée plats et bas qui indiquent nettement une exten- sion notablement plus grande de celui-ci à l’époque pleïstocène, un fait qui est du reste confirmé par d’an- ciennes lignes de rivage et d’anciens deltas. L'émissaire actuel du lac de Lacar est le Rio Hua Huma, qui débouche à l'extrémité occidentale et tra- verse les Cordillères par une gorge étroite et sauvage pour atteindre d’abord un nouveau lac situé plus bas puis, l'Océan Pacifique. Au nord et au sud du lac les 470 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE eaux se déversent dans les deux fleuves Limay et Col- lon-Cura et sont ainsi entraînées vers l'Océan Atlantique. Il paraît fort probable que les eaux du lac de Lacar ont dû se déverser aussi à un moment donné du côté de l'Océan Atlantique; il existe en effet 3 anciens lits de rivière qui conduisent depuis la Vega de Maipu à la Terrasse d’a!luvions du Rio Quilquihué, un affluent du Rio Chimehuin qui débouche lui-même dans le Collon-Cura (ce dernier forme avec le Limay et le Rio Neuquen le Rio Negro qui débouche vers Viedma dans l'Océan Atlantique). —— D'autre part tandis que le Rio Hua Huma coule de nos jours de l’est à l’ouest, plu- sieurs de ses anciennes terrasses d’érosion marquent une inclinaison bien nette vers l’est c’est-à-dire vers le lac de Lacar. Ainsi le lac était alimenté primitivement par les eaux de la Cordillera de Spela à l’ouest et s'écoulait vers l’est dans la direction des Pampas de l'Argentine. Puis les 3 débouchés du lac vers l’est furent bouchés pendant la période glaciaire, tandis que les fleuves très puissants de la région à l’ouest du lac, enta- mant constamment les Cordillères, finirent par se creu- ser un chemin jusqu'au lac de Lacar et entrainérent ainsi ses eaux du côté du Pacifique. Par ces faits la ligne de séparation des eaux s’est trouvée déplacée de la zone moyenne des Cordillères à leur bordure orientale. M. WEgrui présente à la section de géologie deux profils à travers les Andes entre le Chili et la Républi- que Argentine. Le premier profil a été pris à environ 33° latitude Sud entre Curico dans le Chili et San Raphael dans la province de Mendoza (République Argentine) et établi Sas TT DES SCIENCES NATURELLES. 471 il y a deux ans par MM. L. Webrli et Carl Burckhardt de Bàle. Le second est le résultat d’une seconde explo- ration faite en 1898 par l’auteur seul et coupe les Andes à environ 8° au Sud du précédent entre Puerto Muntt dans le Chili et la plaine des Pampas en passant par le grand lac Nahuel-Huapi. Le profil septentrional traverse surtout des formations sédimentaires et des roches effusives récentes, tandis que le profil méridional passe plutôt par des massifs cristallins anciens. L'auteur a cherché à établir une comparaison entre ses profils et ceux établis par Schmidt à travers les Alpes et par Heim à travers le Caucase. M. Webrli renvoie pour ces deux communications au rapport préliminaire qu'il a publié dans la fevista del Museo de la Plata, tome VIT et IX, et au rapport complet qui va être publié dans les Anales del Museo de la Plala. M. BeGzincer, de Hombrechtikon (canton de Zurich), rapporte sur les relations qui existent entre l'Astrono- mie el la Géologie. Il manque encore de nos jours une théorie admise à la fois par les adeptes de la géologie et de lastrono- mie ; c’est pourquoi l’auteur commence par un aperçu général sur le système solaire. L'on à découvert pendant ce siècle environ 450 mi- croplanètes et le nombre des lunes s’est élevé à 22. Comme les comèêtes peuvent devenir des météores et que ceux-ci peuvent facilement être absorbés par la terre, l’on est en droit de se demander si les micropla- nêtes ne pourraient pas tomber sur les planètes plus 472 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE internes du même système solaire et si les lunes ne pourraient pas aussi tomber sur leurs planètes. L'auteur examine ici certaines périodes de l’histoire de la terre, dans lesquelles certaines modifications se sont pro- duites qui pourraient s'expliquer ainsi, en particulier la période permienne et l’époque glaciaire. Ainsi les 2 principales questions posées par Darwin peuvent être reliées entre elles et le rapprochement de la terre et du soleil peut s'expliquer (d’après la théorie hypothétique de l’évasion). En ce qui concerne la question astronomique l’au- teur rappelle sa « loi universelle 1884 », il mentionne les déplacements de l’axe de rotation de Vénus et de Mars, la lune interne de Mars, les travaux de Pline et de Newton et termine en confiant son hypothèse à l'étude bienveillante des cercles compétents. M. E. BaumBerGer, de Bâle, fait une communication sur le Valangien et l'Hauterivien dans le Jura suisse. Le Valangien et l’Hauterivien présentent dans le Jura suisse un facies littoral partiellement récifal. Les 2 éta- ges sont caractérisés par une riche faune bathonienne et par des modifications relativement brusques des facies. L’on y retrouve les mêmes associations d’Am- monites que dans les couches correspondantes à facies mixte de la bordure du bassin du Rhône. Les genres dominants sont Hoplites et Holcostephanus, tandis que les diverses espèces de Phylloceras, Lytoceras, Desmo- ceras, Haploceras qui caractérisent le facies subpéla- gique du Néocomien du Sud de la France, manquent. Par contre il existe dans la faune subpélagique beaucoup d'espèces, il est vrai faiblement représentées, qui attei- DES SCIENCES NATURELLES. 473 onent leur développement maximum dans le facies à huitres et à spatangues et d'autre part la plupart de nos espèces d’Ammonites se retrouvent dans les cou- ches du Hils ou se rapprochent tout au moins beaucoup de certaines espèces du Hils. Enfin quelques formes sont communes au Jura suisse, au bassin du Volga (Simbirsk) et à la région de Speeton. Notre Falangien inférieur n’a fourni jusqu'ici en fait d’Ammonites qu’un seul échantillon defoplitesEuthymi, trouvé à Vingelz prés Bienne (Musée de Lausanne). La présence de cette espèce indique que le Valangien inférieur du Jura suisse (zone du marbre bâtard avec les marnes et calcaires marneux qui l’accompagnent) pe doit pas être parallélisé avec la zone à Hoplites neocomiensis du Midi de la France mais correspond à un facies littoral, du Berriasien. La liste des Ammonites découvertes dans le Valangien supérieur comprend 12 espèces distinctes : Hoplites Thurmanni, H. Desori, H. Leenhardti, H. Arnoldi, H. Enthynni, H. c. f. Albini, H. c. f. Dalmasi, Saynoceras verrucosum, Oxynoliceras Gevrili, Or. Marcoui, Ox. heteropleurum, Desmoceras ? Celestini. Dans l’Hauterivien l’on a découvert jusqu'ici 7 espé- ces d'Hoplites, 3 d’Holcostephanus, Placenficeras. elypeiforme et Schlænbachia cultrata. Le vrai Holcos- tephanus Astieri semble faire défaut ou est en tout cas très rare dans l’Hauterivien du Jura: le nom a été appliqué par erreur à diverses espèces: Hole. Sayni Holc. psilostomus, Hole. multiplicatus. Ce sont ces trois espêces qui caractérisent dans le Jura les couches désignées par G. de Tribolet comme Marnes à Am. Astieri. L’Holcostephanus stephanophorus à fourni quel- 474 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE ques rares échantillons à Douanne. Outre Hoplites ra- diatus, H. Leopoldi, H. castellanensis, H. Leenhardti (H. neocomiensis Pict. non d'Orb.) il faut citer Hopl. Vaceki, H. Frantzi. H. amblygonius. Les géologues français placent les couches à Hole. Astieri dans le Valangien en se basant sur les Ammo- nites qui y ont été découvertes par Sayn à Villers, et en effet certaines espèces semblent confirmer cette manière de voir. Mais il existe dans ces couches des formes in- contestablement hauteriviennes et la provenance exacte de plusieurs espèces à caractères valangiens est loin d’être certaine. Il est en tout cas faux de faire rentrer déjà la zone de la Pierre de Neuchâtel dans la Barré- mien ou d’en faire un étage à part; l’on n’y a jamais trouvé d’Ammonite barrèmienne, tandis que les formes habituelles de l’Hauterivien y sont représentées, et d'autre part cette zone renferme toute la série des fos- siles typiques bathoniens des marnes d'Hauterive. Le fait que les Ammonites méditerranéennes man- quent presque toutes dans les formations littorales fait supposer qu'il existait le long des côtes une faune d’Ammonites différente de celle des régions subpéla- siques. Cette hypothèse paraît être la seule manière d'expliquer l’existence de ces associations d'espèces restant plus ou moins constantes pour un même facies et différant complètement d’un facies à l’autre. M. le prof. H. ScHarpT, à Neuchâtel, fait une com- munication sur des cheminées de sables et argiles sidé- rolithiques dans le Hauterivien supérieur de Gibraltar prés Neuchâtel. Les deux cheminées ou filons sont presque transver- DES SCIENCES NATURELLES. 475 sales aux couches de pierre jaune et ont 1,60 m. et 0,80 m. d'épaisseur. Le remplissage consiste en bolus brun-jaunâtre, bleu-verdâtre et dans le milieu en un orès verdâtre glauconieux localement blanc. Les parois du filon, ainsi que les blocs calcaires contenus dans le bolus offrent les traces les plus indéniables de corrosion. Les essais faits en attaquant le calcaire ambiant avec un acide étendu montrent que le résidn consiste en un dépôt argileux bleu-verdâtre et un sable siliceux glau- conieux identiques au remplissage des filons. M. Rollier a récemment décrit cette localité en attri- buant ce remplissage à une sédimentation d’Albien au sein d’excavations, érodées dans la pierre jaune haute- rivienne. Or les faits observés rendent absolument su- perflu un mécanisme aussi compliqué. L'identité entre le résidu de dissolution du calcaire hauterivien et le remplissage argileux et sableux des filons sidérolithiques ne laissant aucun doute, il en ressort la preuve maté- rielle de l’origine des formations sidérolithiques ; ce sont des formations crénogènes, les bolus ne sont autre chose que de la terra-rossa, les sables divers qui les accompagnent sont les parties insolubles des calcaires impurs du Néocomien ou des étages Jurassiques, de même les nodules siliceux et les jaspes. L'on ne peut évidemment pas nier l’analogie existant entre les sables sidérolithiques et les sables verts du Gault, mais la conséquence qui en découle le plus logiquement est justement inverse de celle déduite par M. Rollier, à savoir que les sables et argiles du Gault sont peut-être aussi les résidus de la dissolution des calcaires néocomiens qu'ils recouvrent en distordance transgressive. Leur origine serait ainsi analogue à À CE ANNEE 1 LI 176 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE celle des grès glauconieux tertiaires, de la molasse rouge, etc., qui sont eux aussi des restes de la cor- rosion de roches préexistantes. M. ScHaARDT fait quelques observations sur les Marnes à Bryozoaires du Néocomien des environs de Ste-Croix. Il constate que Campiche a réuni sous ce nom deux ni- veaux en réalité bien distincts par leur faune. En effet dans la région de Ste-Croix, la base du Hauterivien est formée par une marne à bryozoaires renfermant toute une série de fossiles hauteriviens et correspondant par sa faune au niveau à Holcostephanus multiplicatus. Cette couche repose sur une formation tout à fait ana- logue comme facies et renfermant également des bryo- zoaires, mais dont la faune présente un caractère fran- chement valangien. Ce niveau inférieur mérite d’être distingué, il forme la partie supérieure du valangien et peut être désigné comme marne à bryozoaires va- langienne ou couche à spongiaires, ceux-ci y étant nota- blement plus abondants que les bryozoaires. Les fouilles entreprises par MM. Schardt et Rittener à la localité classique du chalet du Marais, ont nette- ment démontré que cette marne appartient au niveau du calcaire limoniteux. Au Collaz près Sainte-Croix, M. Rittener a également constaté la superposition de deux niveaux, l’un hauterivien l’autre valangien. M. le professeur Maver-Eymar, de Zurich, fait les communications suivantes : é 1. Sur une Ampullaria (Lanistes) Bolteni Chemn. (Helix) éocène el marin. La localité de Dimé au bord ouest du lac du Fayoum, DES SCIENCES NATURELLES. 471 en Egypte, se distingue par la richesse de sa faune fos- sile, faune dont le niveau stratigraphique correspond exactement à la base du calcaire grossier supérieur du bassin de Paris, soit du Parisien IF, a, partie supérieure ou niveau de l’Ostrea (Alectryonia) Cloti, Bell. Or M. Mayer-Eymar a trouvé dernièrement dans cette localité et cette couche un Ampullaria, sous-genre Lanistes, qu’il est facile de reconnaitre pour l’ancètre marin du Lanistes Bolteni, Chemn. (Hel.) si commun dans le Nil et le lac du Fayoum. 2, Sur le singulier Céphalopode : Kerunia cornula M.-E. Dans cette même localité et dans la même couche Paris. Il, a, y, où il n’y à pas ou presque pas d’Ostrea Cloti, si commun pourtant assez près au Nord, à l'Ouest et à l'Est, se recueille en grand nombre un fossile des plus curieux, qui ne saurait guére être autre chose qu'un Céphalopode d’un genre et sans doute au moins d’une famille, sinon d’un sous-ordre tout nouveaux. Cette bête extraordinaire avait une coquille interne, mince et à peu près lisse, formant comme la coquille externe desArgonauta, environ deux. tiers de tour. Mais ici la coquille est recouverte par une épaisse couche de calcaire poreux, en couches superposées, constituant des deux côtés de l’ouverture deux cornes à l'instar de deux longues cornes de bœuf, et sur le dos une série de gros piquants de plus en plus forts. Si la place sys- tématique de cet animal extraordinaire est encore incer- taine, tout porte à croire que c’est un Cephalopode Dibranchiate, ayant certaines affinités soit avec les Octo- podes, soit avec les Ammonées. 478 SO£IÉTÉ HELVÉTIQUE 3. Sur la distribution stratigraphique de l'Ostrea {Gryphœæa) vesicularis, Lamarck. Cette huitre bien connue apparaît certainement dans le Sénonien supérieur de France, par exemple, à Tours; elle est très répandue dans le Garumnien ou Atu- rien d'Europe. Or, elle remonte en Egypte de même qu’en Europe, jusqu'au Parisien inférieur (Appenzell et Einsiedeln. Gryphæa Escheri, M.-E.) 4. Sur l'apparition de l'Ostrea (Gryphæa) angulala Lam. dès le Campanien (craie blanche supérieure). L'huitre portugaise typique, c’est-à-dire à crochet étroit et très élevé, tantôt légèrement tronqué, tantôt recourbé en spirale, facile à reconnaître au caractère indiqué et à plusieurs autres, apparaît (mirabile visu) dès la craie supérieure de Norwich, car POstrea globosa, du Mineral Conchology ne saurait être une autre espêce. Elle passe de là dans les divers étages éocènes infé- rieurs et moyens d'Egypte et elle réapparaît en Europe dans l’argile de Londres. (Ostrea grypho-vicina, Wood, proparte) et dans le Parisien inférieur des Alpes (Gry- phœa Mayeri, Frauscher). Du reste, l’autre Gryphée des mers d'Europe, l’Ostrea cochlear, Poli, est maintenant connue du Londinien inférieur d'Egypte, en deux exemplaires, correspondant exactement à la grande variété Gr. navicularis, si com- mune dans le pliocène inférieur d'Italie. Les preuves de tout cela vont être données dans une première monographie des huitres éocènes d'Egypte. M. le D' Kissuixe, de Berne, fait circuler des cailloux de Lehm qu’il a découverts dans des formations fluvio- DES SCIENCES NATURELLES. 479 glaciaires et fait ressortir l'intérêt que présente cette trouvaille, étant donné le peu de résistance contre l’usure et la désagrégation que présentent ces cailloux. M. le professeur BALTzER, de Berne, rapporte sur un type spécial de formations erratiques étudié dans le bassin de l’ancien glacier du Rhône. L'on peut reconnaître parmi les diverses formations morainiques qui occupent l’ancien bassin du glacier du Rhône un type spécial qui présente les caractères sui- vants : la forme générale est celle d’un talus très allongé, orienté parallélement à la direction du mou- vement du glacier et présentant une inclinaison sur ses deux flancs. Les éléments sont toujours parfaitement stratifiés, la stratification pouvant être souvent débor- dante ; les gros blocs ainsi que les cailloux striés font défaut. La structure est anticlinale en section trans- verse, d’où vient la forme en talus. Les matériaux constituants sont d’origine alpine mais complétement mêlés. D’après ces caractères nous n'avons affaire ici ni à des levées de galets erratiques ni à des formes d’éro- sion dans des dépôts morainiques et des terrasses, mais plutôt à des drumlins ou des aosar. Les drumlins typiques de l’ancien bassin du glacier du Rhône se distinguent des formations en question par l’absence presque constante d’une stratification qui n’est jamais que faiblement indiquée et par la présence de cailloux striés, mais s’en rapprochent par tous les autres caractères. L'auteur les considère comme formés sous le glacier par la pression que celui-ci exerce sur sa moraine de fond. $ ae Er 480 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Les différences entre les drumlins et les formations étudiées ici étant trop importantes pour assimiler les unes aux autres il reste à examiner si nous n'aurions pas affaire à des aosar semblables à ceux qui existent en Suêde, en Finlande et dans le nord de Allemagne. Les aosar de Finlande forment des saillies allongées pouvant atteindre plusieurs kilomètres de longueur et sont en général nettement stratifiés, ils sont absolu- ment analogues aux formations étudiées par l’auteur dans la région du lac de Constance qui se composent de matériaux d’origine alpine, non striés et stratifiés, les strates ont montré dans deux cas différents une forme anticlinale suivant la section transverse dans un cas aussi suivant la section longitudinale. M. Baltzer considère les formations qu’il a étudiées comme ayant dû probablement se former sous le glacier par l’action de la pression de la glace comme les drum- lins; ce serait prématuré de les désigner dés mainte- nant sous le nom d’aosar mais il semble justifié d’éta- blir un rapprochement entre elles et les aosar typiques du nord. M. BaLTzer décrit une dislocation curieuse qu'il a observée dans une moraine des environs de Berne. Une exploitation de graviers a mis dernièrement au jour une coupe à travers une moraine terminale qui présente un type de dislocation non encore constaté dans les formations erratiques de cette région. L’on voit en effet ici un véritable pli-faille avec chevauchement ; la partie supérieure de la moraine est arrivée par glis- sement sur la partie inférieure et ce mouvement s’est fait suivant un plan de faille peu incliné dans le sens de DES SCIENCES NATURELLES. 481 la poussée du glacier, en sorte qu’on ne peut l’attri- buer qu’à la pression exercée par celui-ci. M. le D' Théodor Lorewz, de Fribourg en Brisgau, fait part à la Société d’une étude qu'il a faite dans la région limite entre les facies helvétique et alpin. Cette étude s’est étendue sur plusieurs années et concerne tout spécialement le Fläscherberg et le Falk- niss près de Mayenfeld dans le canton des Grisons. Elle a donné les résultats suivants : La limite entre les deux facies correspond ici avec le défilé de Luciensteig et le facies helvétique se termine ainsi avec le Fläscherberg, tandis que le Falkniss mon- tre déjà le facies des Alpes orientales. Le Dogger du Fläscherberg se distingue par des dif- férences importantes du type que ce sous-système présente habituellement dans les Alpes suisses. Il mon- tre dans sa partie occidentale une subdivision litholo- gique qui ne se trouve nulle part ailleurs dans les Alpes ; ainsi le Bathonien est caractérisé ici par un con- glomérat fossilifère, composé de débris de Quartz et de Feldspath. Un fossile fort intéressant a été découvert dans cette formation, le Lytoceras tripartitum Raspail, qui n’a été constaté jusqu'ici que dans des sédiments appartenant au type méditerranéen. Dans l'est du Fläscherberg le Dogger est représenté par un calcaire gréseux qui renferme une faune très riche de Gastéro- podes et de Coraux, composée en grande partie d’es- pêces nouvelles. Au point de vue tectonique le Fläscherberg repré- sente un système de plis continus, qui se résout vers ARCHIVES, L. VIIL — Novembre 1899. 34 P} 482 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE l’est en une série d’écailles imbriquées. L'on y constate d’une facon incontestable un plissement double; les plis primaires ont une direction NO.-SE., les plis secon- daires une direction NE.-SO. Les plis primaires se poursuivent dans la chaîne des Churfirsten où ils prèn- nent une direction E.-0. et dans les chaînes situées au Nord du Kloenthal où ils prennent une direction NE.- SO. Ils se continuent d’autre part dans le Calanda où la direction est sensiblement NE.-SO, et à la Ringelspitze où la direction est orientée à peu près de l'E. à l’O. — Nous nous trouvons ainsi en face d’un système de plis dont la direction décrit un arc de cercle presque fermé. La chaîne n’est interrompue que sur un court espace “entre Mayenfeld et Mastrils. L'auteur est convaincu par l’ensemble de ses observations qu’il se trouve bien en effet en présence d’un plissement en arc de cercle, et cette constation l'amène à considérer le « Double pli glaronnais» non plus comme un double pli mais com- me un pli en arc de cercle et déjeté du côté interne de l'arc décrit par sa direction. Le plissement secondaire présente la direction géné- rale des plis alpins et l’on retrouve aussi ses traces dans les Alpes glaronnaises. C’est dans le prolonge- ment sud-est des Churfirsten qu’il se manifeste de la façon la plus claire. L'étude de M. le D' Lorenz sera publiée in-extenso dans une Monographie détaillée de la région du Fläs- cherberg. ps Q0 ©Q2 DES SCIENCES NATURELLES. Zoologie. Président : M. Paul Goper, professeur à Neuchâtel. Secrétaire : M. le D' FuxrmanN, privat-docent, de Bâle. Émw. Yung. Sur les variations quantitatives du plankton dans le lac Léman. — Éw. Yung et O. Fubrmann. De l'influence d’un jeûne prolongé sur les éléments histologiques de l'intestin chez les poissons. — O. Fuhrmann. Le plankton du lac de Neuchâtel. — VW. Volz. Extension de quelques espèces de Turbellaria dans nos ruisseaux. — Émery. Végétarianisme chez les fourmis. — F.-A. Forel. (‘ygnes faux-albinos. — P. Godet. Les proto- zoaires du canton de Neuchâtel. — D" Fischer-Siegwart. La Rana fusca dans la haute montagne. La vie d'un Proteus anguineus dans un aquarium. Hydropbhilus piceus. — Eug. Pitard. Sur diverses séries de crânes anciens provenant de la vallée du Rhône (Valais). Sur des comparaisons sexuelles dans une grande série de crânes anciens dun Valais. — H. Blanc. L’Asellus aquaticus dans le lac Léman. — D' A. Kaufmann. Sur les Ostracodes de la Suisse. M. le prof. Emile YunG présente le résumé des do- sages qu'il à entrepris, sur les Variations quantila- tives du plankion dans le lac Léman. Nous avons publié in extenso son mémoire relatif à cette étude dans le numéro d'octobre des Archives. M. E. Yuxc fait, en outre, en son nom et au nom de de M. le D'O. FuarMANN, une communication prélimi- naire sur les modifications histologiques de l'intestin des poissons soumis à un jeûne prolongé. 11 en résulte que l’inanition a pour effet de raccourcir l’intestin, d’amincir ses parois, et de diminuer les dimensions des éléments histologiques qui le constituent. Voici un exemple : Deux brochets (Esox lucius) de même taille (0"25) 484 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE furent observés pendant huit mois. Toutes les autres conditions étant identiques, l’un, le brochet A, fut nourri de proies vivantes, pendant que l’autre, le bro- chet B, fut soumis à une inanition absolue. Ce dernier ayant, après ce laps de temps, donné des signes de mort prochaine, il fut retiré de l’eau, ainsi que À ettous deux furent traités exactement de la même facon. Leurs intestins et les annexes de ceux-ci furent fixés, puis détaillés en coupes minces. 1° Pendant que l'intestin de A est entouré de graisse comme c’est le cas chez tous les brochets normaux, celui de B, dont la maigreur générale est extrème, en est entièrement dépourvu ; les vaisseaux du mésentére sont absolument dégagés. 2° L'intestin de A, mesure 0"29 de long; celui de B, 0"24 seulement. Les plis longitudinaux caracté- ristiques de la muqueuse de l’œsophage et de lesto- mac, sans avoir complètement disparu, sont moins pro- noncés et moins nombreux chez B, que chez A. Tout le tractus intestinal fendu longitudinalement et étalé sur un liège est sensiblement plus mince et plus étroit chez B que chez A. La lumière de Pintestin moyen est presque réduite à zéro chez B. résultat de l’extrème réduction de sa muqueuse ; la limite entre l'intestin moyen et l'intestin terminal de ce dernier est en revanche beaucoup mieux marquée que chez A. 3° Le foie de A, mesure 0"06 de long sur 0"029 de large. Le foie de B, est réduit à 0"04 de long sur 0"006 de large; il n’est plus représenté que par un mince fila- ment. Les cellules hépatiques de celui-ci, mesurées sur des coupes, sont 8 à 10 fois plus étroites que les mêmes cellules chez A. Leur dégradation porte surtout sur ce HE. d A TEE 3 DES SCIENCES NATURELLES. 485 leur cytoplasme ; le noyau n’est guère réduit que de moitié, mais il n’est plus entouré que de traces de pro- toplasme. 4° L’amaigrissement des parois de l'intestin de B ne porte pas également sur toutes ses couches, ainsi qu'en témoigne l’examen comparatif de coupes transversales pratiquées dans ses diverses régions. L’épithélium est le plus atteint, viennent ensuite les éléments glandu- laires, puis la couche conjonctive de la muqueuse et de la sous-muqueuse, enfin les couches musculaires cir- culaires et longitudinales. MM. Yung et Fuhrmann indiquent quelques-uns des chiffres attestant ces divers degrés d’atrophie et présen- tent des figures dessinées à la chambre claire sur les- quelles la réduction des éléments histologiques chez le brochet affamé est très apparente. Des expériences analogues faites sur la Lote (Lola vulgaris), les ont conduits à des constatations du même genre. Toutefois, ce poisson qui demeure immobile durant des mois sur le fond des aquarium et dont les réserves nutritives sont énormes, résiste beaucoup plus longtemps que le brochet à l’inanition. M. O. Fonrman, privat-docent à l’Université de Genève. Le plankton du lac de Neuchâtel. Nous avons fait dans le lac de Neuchâtel du mois d'octobre 1896 au mois de septembre 1897 une série de pêches verticales régulières avec un filet Hensen à large ouverture (24 cent.). L'étude de ces pêches nous a donné des résultats qui sont en partie en contradic- tion avec ceux qu'ont obtenu Apstein et Zacharias dans fes lacs de l’Allemagne du Nord. PR PR Per RSR ns VE nN—.,, VU 4 «2 REA EN VPN TEE an A + YEN ARE 486 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Le maximum de plankton pour une colonne d’eau de 1 m° de surface et de 40 m. de haut est de 92 cm’. (Les lacs de l’Allemagne du Nord ont 10 à 40 fois plus de plankton). Les espèces du plankton ne se trouvent point pen- dant toute l’année et en même quantité dans le lac: mais nous trouvons deux maxima en décembre et mai et deux minima en mars et août. Le premier maximum provient des Asterionella et Fragillaria ainsi que des Copépodes, Bythotrephes et Bosmina. Le nombre des espèces et des individus de rotateurs est restreint, seul Conochilus unicornis se trouve en grande quantité. Le second maximun tient aux Dynobryons, Bosmina, Bythotrephes, Cyclops strenuus et Daphnia hyalina. Les rotateurs sont très riches en espèces (17) mais peu nombreux en individus. Ils atteignent leur maximum de développement aux mois de juin, juillet et août. Les minima de mars et d'août sont provoqués tous deux par la pauvreté du plankton en algues et en Daphnides et Copépodes. Certaines espèces se rencontrent pendant toute l’an- née, d’autres seulement pendant une certaine période. Dans le premier groupe rentrent toutes celles qui ne peuvent fournir des œufs d'hiver, mais il y a aussi quelques espèces qui malgré ce pouvoir persistent en petit nombre pendant toute l’année. Ainsi j'ai trouvé Daphnia lyalina, les Bosmina, et chose curieuse aussi Bythotrephes longimanus pendant toute l’année, Comme autres espèces qui se rencontrent pendant toute l’année nous trouvons : Asterionella gracillima, Fragillaria, Ceratium hirundinella, Conochilus unicornis, Po- lyarthra platyptera, Triarthera longiseta, Gastropus DES SCIENCES NATURELLES. 487 stylifer et Pompholyx sulcata ? puis les Copépodes‘ et les Daphnides cités plus haut. La distribution verticale dans nos lacs suisses est toute autre que dans ceux du Nord de l’Allemagne. La surface qui dans ces derniers est la plus riche en orga- nismes, est en partie ou totalement dépourvue de vie animale, Jusqu'à une profondeur de 2 m., pendant la Journée, dans nos lacs suisses. Les Copépodes, Daphni- des, Rotateurs ne deviennent nombreux qu’à 10 m. ou 20 mètres de profondeur. Ils font des migrations jour- nalières qui manquent aux lacs allemands. Quelle est la cause de ces différences ? Les lacs du nord de l’Allemagne sont extrêmement riches en algues qui forment à la surface, une cou- che dense très peu transparente. La lumière est en grande partie absorbée par les algues. Les animaux très sensibles à la lumière peuvent donc monter jusque dans les couches superficielles sans être incommodés par elles. Dans nos lacs beaucoup plus transparents, les espêces sensibles à la lumière sont forcées de des- cendre dans les profondeurs pour revenir à la surface pendant la nuit. Ainsi s’expliquerait donc en même temps les migrations Journalières. M. W. Vozzrapporte sur l'extension de quelques espè- ces de Turbellaria dans nos ruisseaux. Il à fait une série d'observations dans quelques ruis- seaux des environs d’Aarberg et a constaté que la répar- tition des diverses espèces de Turbellaria qu'on y ! Diaptomus laciniatus paraît manquer pendant lété, mais probablement il persiste quand même en petit nombre dans les profondeurs. M 483 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE rencontre est analogue à celle que Voigt a signalée pour certaines régions d'Allemagne. Dans la profondeur se trouve Planaria gonocephala puis vient Polycelis cor- nuta, tandis qu’à la surface c’est Planaria alpina qui prédomine. L’on rencontre au niveau de Planaria gono- cephala des représentants égarés des deux autres espèces. am. M. C. Eumery. Végélarianisme chez les fourmis. L'auteur a entrepris, il y a quelques années, des expériences dont voici les principaux résultats. Ayant établi dans un nid de plâtre, système Janet, une société de Messor structor, fourmi moissonneuse et granivore fort commune en Italie, il leur a offert toutes sortes de substances alimentaires. Les fourmis ont mangé, en abandonnant des résidus plus ou moins considérables : a) Des champignons (Agarics et mycéliums divers). L'absence de moisissures dans les nids des fourmis semble provenir de ce qu’elles coupent et mangent les hyphes qui montent. Dans le nid Janet, des taches noires, dues à un mycélium végétant dans les pores du plâtre, se sont développées, mais n’ont pas produit de végétation saillante, tant qu’il y a eu des fourmis dans le nid. Cette mycophagie accessoire est vraisemblable- ment l’origine de la mycophagie exclusive des Attinæ. b) Des graines encore vertes et des bourgeons végé- taux. ce) De la viande cuite et séchée (bœuf bouilli). d) Du riz dépouillé de ses enveloppes et d’autres graines müres entières ou en fragments. e) Du pain et de la pâte d'Italie crue. DES SCIENCES NATURELLES. 489 Elles ont constamment refusé l’amidon cru. C’est principalement sur la pâte d'Italie qu'ont porté les expériences ; cette pâte était présentée aux fourmis en petits grains arrondis ; les fourmis tenaient ces grains entre leurs mandibules pendant des journées entières : ils se gonflaient et se ramollissaient en une pâte ductile qui se laissait pétrir ; ensuite les résidus étaient aban- donnés dans la chambre sèche et éclairée du nid. Avec ce seul aliment, les fourmis ont élevé de jeunes larves jusqu’à l’état parfait. Le fait que l'aliment farineux suffit aux fourmis à l'élevage de leurs larves fait supposer qu’elles en tirent non seulement du sucre, mais encore des matières azotées, et peut-être principalement celles-ci. Cette sup- position est corroborée par le fait que Messor structor tire aussi parti de la viande bouillie et desséchée, qui ne renferme que fort peu de substances solubles. La salive de ces fourmis paraît donc être capable de pep- toniser des substances albuminoïdes, ainsi que. Plateau la prouvé pour Periplaneta orientalis. Le fait que ces fourmis rejettent l’amidon cru fait croire qu’elles ne peuvent le dissoudre. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une digestion qui se fait dans la bouche, ou du moins y commence, sauf à s’accomplir sous linfluence de la salive dans le jabot. Il est intéressant de constater que les plus proches parents des Messor granivores sont les Aphænogaster, la plupart principalement carnassiers. Le changement du régime alimentaire qui a conduit des Aphænogaster aux Messor, de la zoophagie à la phytophagie, n’a vraisemblablement pas modifié le chimisme de la diges- tion de ces insectes, quant à sa nature. Il à dû consister Lo Se AT: CR É OT L a A FN, À SEE DRE dico 7-15 (PR Age RIRE 2 Re ee PRES 490 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE surtout dans le développement de puissantes mandi- bules, capables de triturer ou ràcler l’albumen des graines dures avant de le soumettre à l’action pepto- nisante de la salive. M. F.-A. FoREL rappelle qu’en 1868, 1l a signalé l'apparition soudaine d’une variété de coloration chez le Cygnus olor (L). Sur une couvée de quatre cygnets nés à Morges, trois présentaient une livrée d’albinisme partiel; le premier duvet était blanc, les premières plumes blanches, le bec et les pattes gris rosé. Le pig- ment de l’œil était d’un noir parfait, et aucun symp- tôme de faiblesse ou d’état maladif n’était apparent; aussi M. Forel a pu les décrire sous le nom de faux- albinos. (Bull. Soc. vaud. Sc. nat. X, 132. Lau- sanne 1868.) Cette variation s’est reproduite fréquemment chez les Cygnes à l’état semi-sauvage dans le Léman — d’après ses notes M. Forel estime à environ 35 °/, le nombre relatif des Cygnets faux-albinos nés dans le grand lac depuis 1868 — beaucoup moins fréquemment chez les Cygnes semi-domestiques du port de Genève. Le Cygne faux-albinos adulte ne se distingue que par la couleur rosâtre des pattes, qui sont noirâtres chez le Cygne olor type. Le Cygne faux-albinos diffère absolu- ment du Cygne polonais, C. immutabilis (Yarrell). Cette variété n’est pas nouvelle ; elle a été signalée déjà à diverses reprises dans plusieurs pays; mais elle est accidentelle et rare. Depuis 1868 que M. Forel étudie la question, dans tous Les pays où il a voyagé, il-ne l’a vue apparaître qu’une seule fois en dehors des Cygnes du Léman; à Nimes (France) en 1898, un DES SCIENCES NATURELLES. 491 cygnet faux-albinos sur une couvée de six cygnets type. Dans la grande Swannery de lord Ilchester dans les Fleet de Portland, qui comptait dans l’été de 1899 1228 cygnes, il y avait 80 cygnets de l’année; tous avaient le plumage gris normal à cet âge ; le gardien à affirmé à M. P. Mercanton qui l’interrogeait à ce sujet que depuis 20 ans qu’il surveille ces cygnes, iln’ajamais vu apparaître un seul faux-albinos. Le Cygnus olor à été introduit à Genève en 1838 par une paire d'oiseaux achetés à Paris. En 1858 une paire donnée à la ville de Vevey, et émigrée en 1859 à Morges, a été la souche de tous les Cygnes semi-sau- vages du Léman (toutes réserves faites sur quelques croisements possibles avec les cygnes semi-domestiques de Genêve). La variation faux-albinos a été observée pour la première fois en 1868 à Morges; depuis lors elle a apparu chaque année dans la plupart des couvées des diverses rives du lac. Actuellement la fréquence de cette variation chez les Cygnes du Léman autorise l'espérance de voir la variété se fixer bientôt à l’état d'espèce nouvelle dans le cours de quelques décades d'années. C’est ce que nos successeurs pourront vérifier. Le plumage gris est caractéristique du jeune àge chez toutes les espèces de genre Cygnus (à l'exception peut-être de C. melanocephalus (Vieill.) dont le pre- mier duvet est presque blanc). L'apparition hâtive du plumage blanc chez les faux-albinos est done un revèê- tement anticipé de la livrée de ladulte. La variation faux-albinos doit être considérée comme une variation progressive de l'espèce. M. le prof. Paul Goper, de Neuchâtel, présente à la 492 SOCIÉTE HELVÉTIQUE Société un travail sur les Protozouires du canton de Neuchâtel, contenant la liste des espèces rencontrées jusqu'ici et une série d’une septantaine de planches coloriées par lui et représentant les espèces mention- nées. M. le D° Fiscer-SiecwarT, de Zofingue, décrit ses observations sur la Rana Fusca dans la haute monta- gne. Il avait déjà remarqué précédemment que, con- trairement aux assertions de Brehm dans la première édition de son « Thierleben », la grenouille rousse ne prend nullement dans la haute montagne la place de la grenouille verte commune qui passe tout l'été dans l’eau, mais qu’elle s’accouple tout de suite aprés la fonte de la glace superficielle et se conduit ensuite exactement comme dans la plaine, vivant sur terre jus- qu'aux approches de l'hiver. L'hiver dernier les lacs de haute montagne sont restés gelés particulièrement longtemps et dans la ré- gion du Gothard les lacs de Gella (2400 m.) et de Lu- cendro étaient encore recouverts d’une couche impor- tante de glace et de neige à la fin de juin, tandis qu'ils sont en général dégagés dès le commencement de ce mois. L'auteur recut d’Andermatt, le 31 mai, des larves fraîchement écloses avec des œufs, et le 44 juin des larves de 25 millimètres de longueur ayant envi- ron 20 jours. Le 15 juillet, étant arrivé lui-même à l’hospice du St-Gothard, il apprit que le lac de Gella n’était dégagé que depuis cinq jours et que celui de Lucendro avait encore des glacons importants. Il se rendit donc le lendemain matin au bord du lac de Gella DES SCIENCES NATURELLES. 493 et ne tarda pas à trouver en grande quantité des œufs datant de trois ou quatre jours. Par contre il ne vit qu'une seule grenouille, les autres s'étant déjà éloignées de l’eau. Ainsi les observations faites cette année par M. Fis- cher confirment absolument celles qu’il avait faites pré- cédemment et il a récolté cette année des œuls de la grenouille rousse plus tard que cela n’a peut-être ja- mais été fait. M. Fiscxer rapporte ensuite sur la vie d’un Proteus anguineus dans un aquarium. Il recut en Juillet 1896 de M. J. Berchelt, de Berlin, deux Protées qui parais- saient morts à leur arrivée. Les ayant placés dans un aquarium garni de plantes aquatiques il réussit à rendre la vie à l’un des deux qui vit encore actuellement. Les plantes qui remplissent aquarium sont Chara, Nitella, Lemna polyrrhiza et Etodea canadensis ; cette dernière espèce a la propriété d'émettre de l’oxygêne en forme de petites bulles et contribue ainsi au bien-être du Protée qui prospère malgré la température élevée de l’eau en été. Au moment de son arrivée le Protée avait un peu plus de 17 centimètres de long; au débat il se tenait constamment au milieu des fouillis les plus serrés de plantes, en sorte qu’on pouvait passer des mois entiers sans le voir. Puis dès 1897 il devint moins craintif et pendant l'été 1899, en particulier pendant les jours très chauds du mois de juin, il se montra plus fréquem- ment que jamais; on le voyait suivant des feuilles d’Etodea canadensis et une fois entre autres il s’appro- cha si bien de la paroi de verre de l'aquarium qu'il put 491 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE être mesuré. [l avait 20 centimètres de long ; ses bran- chies étaient d’un rouge pourpre foncé et l’on aperce- vait entre elles placé un peu en arrière, le cœur d’une couleur bleue rougeâtre, Depuis la région branchiale une bande rougeàtre suivait la face ventrale jusqu'aux membres postérieurs. Le reste du corps était d’un rouge clair. Il resta visible ce jour-là pendant environ une heure et l’on put voir comment, pour prendre sa nourriture, il ouvrait toutes les cinq minutes à peu près la bouche à la façon des poissons et absorbait une certaine quantité d’eau avec tous les organismes qu’elle contenait (Infusoires, petits crustacés, etc.) Ces obser- vations sur la nourriture du Protée n'avaient pas en- core été faites et l’on n’avait pas réussi à élever cet animal en caplivité. M. Fischer expose enfin quelques observations faites surun Hydrophilus piceus. Il reçut le 31 mai 1899 une femelle de cette espèce qui tissa le 1° Juin un cocon dans un aquarium garni de plantes aquatiques ; ce cocon avait 31 millimètres de long, 23,5 de large, 20 de haut, et possédait une tige de 35 millimètres de hauteur. Le #4 juin l'animal construisit un second cocon qui fut terminé dans l’espace de 2 heures et le 7 il en fit dans le même espace de temps un troisième. Dans l’a- près-midi il apparut à la surface de l’eau et, se cou- chant sur le dos, s’efforça en vain de repousser avec ses pattes les abondantes lentilles de Lemna qui flottaient sur l’eau, de façon à en dégager complètement une par- tie de la surface. À 1 heure 15 il commença à tisser avec la partie postérieure de son corps et il eut bientôt DES SCIENCES NATURELLES. 495 fait de construire une cellule entièrement recouverte de Lemna et qui s'élevait au-dessus de la surface. Il construisit ensuite une cellule inférieure dans laquelle il déposa ses œuls, opération qui prit relativement le plus de temps, puis il ferma le cocon sur sa face antérieure. Ce n’est qu'après cela que la confection de la tige com- menca. L'Hydrophilus, pendant ce travail, se tenait avec la partie postérieure du corps hors de l’eau et l'organe sécréteur du fil faisait un mouvement continu de haut en bas et de bas en haut de façon à joindre chaque fois un nouveau fil aux précédents. La partie la plus intéressante du travail est celle où l’animal vide d’eau l’intérieur du cocon et le remplit d’air après y avoir déposé ses œufs. Il doit pour cela fermer hermétiquement l'ouverture avec l'extrémité postérieure de son corps, puis se retirer peu à peu du cocon en bouchant à mesure l’ouverture depuis l’inté- rieur par un travail de tissage se prolongeant jusqu’à ce que le plus petit orifice soit fermé. Le 9 Juin le premier cocon présentait une large ou- verture du côté antérieur (10 millimètres de large et 5 de haut) et les larves l'avaient déjà quitté, le second cocon était aussi ouvert et les larves y étaient écloses mais n’en étaient pas encore sorties. Il en sortit 51 jus- qu’au lendemain. Le 43 juin le troisième cocon était ou- vert à son tour. Ainsi la même femelle d’Hydrophilus pi- ceus a Construit trois cocons, contenant ensemble environ 150 œufs. Les larves se sont développées en cinq jours et ont quitté les cocons qui les renfermaient le sixième ; elles mesuraient à ce moment 12 à 15 millimètres de longueur. 496 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le D' Eugène Prrarp, de Genève, a présenté deux communications : 1° Sur diverses séries de crânes anciens provenant de la Vallée du Rhône (Valais) de laquelle il résulte que les populations qui habitaient autrefois cette région étaient en très grande majorité du type brachycéphale. Sur environ 400 crânes étudiés, M. Pitard a trouvé une proportion de 88 °}, revêtant ce type. Un tout petit nombre de ces crânes (1.56 ‘/,) étaient de vrais doli- chocéphales. Ces brachycéphales anciens de la Vallée du Rhône ont donné à cette région son expression ethnique. En plus de ce caractère de brachycéphalie élevée (l’indice céphalique moyen = 84.48) ces crà- nes présentent des orbites en grande majorité mégasé- mes, et un indice nasal les classant parmi les leptorrhi- niens. La face est en moyenne leptoprosope. Si l’on compare ces brachycéphales à d’autres séries étudiées jusqu’à ce jour, on constate qu’ils se différen- cient par un plus grand développement de la région frontale et pariétale et par un moindre développement de la région occipitale. La courbe sus-auriculaire est aussi, chez eux, plus développée. (Voir Bulletin de la Société neuchâteloise de géographie 1899.) 30 Sur des comparaisons sexuelles dans une grande série de crânes anciens du Valais. Pour établir ces com- paraisons, M. Pirarp a étudié dans des séries à peu prés égales de crànes féminins et masculins, les angles auriculaires, le poids du crâne, la capacité cranienne, les indices, les courbes, ete. Il en résulte, en défini- tive, que le crâne féminin est morphologiquement su- périeur au crâne masculin. Le premier revêt surtout DES SCIENCES NATURELLES. 497 le caractère fronto-occipital et le second le caractère pariétal. M. Henri BLanc, professeur à Lausanne, parle de la présence de l’Asellus aquaticus dans le lac Léman. Il a trouvé ce erustacé dans le port d’Ouchy, et s’il a échappé Jusqu'ici aux naturalistes qui l'ont cherehé, c’est probablement parce qu’il se tient caché et cram- ponné dans les touffes de Ceratophyllum, où il trouve une nourriture abondante. Après enquête, il résulte encore que cet Isopode, que l’on dit être si commun dans toutes les eaux du centre de l’Europe, est plutôt rare en Suisse. Discutant aussi l’origine de l’Asellus Forelii, espèce aveugle de la faune abyssale, et de lPAsellus cavaticus, vivant dans les eaux des puits, l’auteur considère l’Asellus aquaticus comme étant l’espèce souche, de laquelle dérivent les deux espèces aveugles adaptées à des milieux différents ; il attribue ainsi à l’Asellus Forelit, comme à son congénére, une origine littorale plutôt qu’une origine souterraine. M. le D'F. Kaurmanw, fait une communication sur les Ostracodes de la Suisse. Les Ostracodes dé la Suisse appartiennent au groupe des Podocopes établi par G. 0. Saco et ils se répartis- sent entre les familles des Cythéridés, des Cyprides et des Darwinulidés. Aux trois espèces des Cythéridés qui ont été découver- tes dans la plupart des lacs suisses il faut aujouter Limi- nicythera inopinata (incisa Dall) du lac des Quatre- Cantons. En outre l’auteur a trouvé Cythéridée lacustris dans ARCHIVES, t. VIIL — Novembre 1899. 39 498 = SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE le lac de St-Moritz à 1767 m. de hauteur et d’autre part Limnicythera sancti-patricii à été constaté dans un marais et un petit fossé près de Berne. Les Cypridés ont une extension verticale considéra- ble puisqu'ils ont été observés sur plusieurs points au delà de 2000 m. de hauteur. Les Darwinulidés ne sont représentés que par Dar- winula Schwensoni que l’auteur a signalée dans le lac des Quatre-Cantons. Les trois familles sont donc représentées comme suit : Cythéridés 3 genres z espèces Cypridés 1% » 34 » Darwinulidés 41 » fi 18 >» 39 » Médecine. Présidents : M. le Dr CHareLaix, professeur à Neuchâtel. M. le Dr Buenion, professeur à Lausanne. Secrétaire : M. Georges BerraouD, cand. méd., de Genève. D' Roux. Chirurgie abdominale. — D' Morin. Traitement de la tuberculose par l'altitude, — Dr Ed. Bugnion. L’articulation de l'épaule chez les ani- maux et chez l'homme. — D'H. Dor. Traitement du décollement réti- nien. — Prof. Eteruod. Canal notochordal de l'embryon humain. — Ch. Du Bois. Utilité du formol et préparations macroscopiques d’embryons et de fœtus. A la 1°° assemblée géaérale, M. le D' C. Roux, pro- fesseur (Lausanne), résume son opinion sur l’appen- dicite. Comme cause de cette maladie, il admet DES SCIENCES NATURELLES. 499 l'hérédilé, qui jouerait un rôle très important (disposi- tion anatomique, habitudes, imprudences familiales), puis le froid humide, l’indigeshion, le traumatisme (efforts), les menses, comme causes adjuvantes expli- quant suffisamment les sortes d’épidémies remarquées cà et là. Les corps étrangers jouent un rôle secondaire beau- coup plus fréquemment qu'on ne l’a dit, mais ils sont la plupart formés dans l’appendice et non des immi- grés. Par conséquent, on a tort de terroriser les enfants avec les noyaux de cerises ou autres et surtout d’incri- miner la faïence émaillée. On ne doit pas considérer comme guéri un sujet qui a supporté une première atteinte d’appendicite sans en conserver trace apparente : il est exposé en tout temps à une rechute légère ou mortelle, quelles que soient les précautions prises. L’excision de l’appendice seule le met à l’abri des récidives, qui surviennent après quel- ques jours, quelques mois et même 10, 30 ou #0 ans! Cette opération, faite « à froid », est sans aucun dan- ger. Au contraire, ceux-là ont tort et gravement tort, qui veulent opérer en tout temps, dès que le diagnostic est posé, sous prétexte qu'une appendicite aiguë opérée à la première heure ne serait pas plus dangereuse que l'opération à froid. Si l’on prend les choses telles qu’elles se présentent et qu’on se rappelle le temps écoulé, dans la règle, entre le début du mal et l’arrivée du chirurgien, il n’est pas difficile à l’orateur de démontrer que la formule du prof. Dieulafoy : on ne meurt plus d'appendicite, appli- quée rigoureusement par ses élèves, ses adeptes et ses 500 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE admirateurs, se transformerait rapidement dans celle- ci: Onn'en meurt plus, on en péril. M. le D' Morin entretient la 2%° assemblée géné- rale du traitement de la tuberculose par l'altitude. Il fait d’abord l’historique de la question et montre que si les régions élevées ne conférent pas une immunité absolue pour la tuberculose, cette maladie est bien moins répandue à la montagne qu’à la plaine et que les cas de guérisons y sont plus nombreux, Puis il passe à l’étude du climat d'altitude, dont les facteurs carac- téristiques sont les suivants : La raréfaction de l'air, qui force le malade à faire une gymnastique pulmonaire spécialement favorable aux tuberculeux ; pour absorber la quantité d'oxygène nécessaire à l’organisme, la respiration doit devenir plus profonde ; il en résulte une activité plus grande de la respiration et de la circulation et une augmenta- tion du nombre des globules sanguins. La purelé de l’air, moins chargé de poussières et de microbes que celui de la plaine. La sécheresse de l'air, et l’insolation, dont la durée est plus grande et plus constante. Les basses tempéra- tures des hauteurs, le calme de l’atmosphère dans les stations abritées contre les vents du Nord, ont aussi leur importance. M. Morin pense que le climat d’altitude, déploie ses effets utiles durant l’année entière. Après avoir exa- miné dans quels cas le séjour dans laltitude est utile et dans quels cas il est inutile ou nuisible, il montre que l’air des hauteurs produit une accélération de la nutrition générale. Pour conclure, le conférencier se x DES SCIENCES NATURELLES. 501 prononce pour l'établissement dans chaque canton d’un hospice de tuberculeux où l’on recevrait tous les malades, et qui, opérant une sélection, enverrait dans un sanatorium de montagne les malades curables. M. le prof. E. Bueniow, de Lausanne, présente un tra- vail intitulé l'articulation de l'épaule chez les animaux el chez l’homme. L'étude des surfaces articulaires montre qu'il n’y à pas entre l’épaule des mammifères et l’épaule de l’homme des différences si profondes qu'on ne puisse établir des transitions. La tête humérale du quadrupède est courbée en spirale (le rayon de courbure passe successivement de 22 à 50 mm. chez le cheval) d’abord parce qu'elle à l'avant-train à supporter et surtout parce que ce genre de courbure augmente la puissance des muscles exten- seurs (le bras de levier grandit au cours du mouve- ment d'extension) et qu'une articulation conformée de cette manière est plus propre à la fonction locomotrice. L’épaule humaine au contraire tend à prendre une forme sphérique, d’abord parce qu’elle n’a rien à sup- porter et surtout parce que, le bras étant devenu un organe de préhension, cette forme est celle qui favo- rise le plus l'ampleur et la liberté des mouvements". Toutefois si une épaule à tête sphérique représente le plus haut degré de perfectionnement, il faut recon- naître que cette forme idéale n’est réalisée nulle part d’une manière parfaite. 1 Une tête humérale à peu près sphérique se rencontre déjà chez les singes supérieurs. 502 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Chez l’homme lui-même, la surface convexe offre (sur la coupe verticale) un agrandissement du rayon de courbure qui va de 23 à 29 mm., ou de 24 à 30 mm. suivant les sujets. Cet agrandissement du rayon est faible en comparai- son de celui que lon observe chez les quadrupêdes, mais il se fait dans le même sens (d’arrière en avant) ; il n’y a en somme qu’une différence de degré. La série animale offrant de nombreux intermédiaires entre la forme spiroïde et la forme sphérique, nous sommes en droit de conclure que la courbure légère- ment spiroïde de notre épaule représente vraisembla- blement le dernier vestige d’une disposition ancestrale. M. le D' H. Dor. Le traitement du décollement ré- tinien. En 1893, je présentai à la Société française d’ophtalmologie l'observation d’un cas de guérison spontanée d’un double décollement rétinien datant de sept ans et demie et chez lequel la vision d’un œil était normale = 1, sur l’autre œil = */,. Cet œil pré- sentait une cicatrice étendue visible à l’ophtalmoscope dont je vous présente le dessin. À cette époque, Je recherchai dans toute la littérature ophtalmologique les cas de guérison spontanée du décollement. J'en trouvai seize en tout. Aujourd’hui nous savons qu'ils sont beaucoup plus nombreux qu'on ne l’admettait, et der- nièérement dans une thèse publiée sous la direction du professeur Uhthoff, à Breslau, Müglich a résumé 136 observations. Mais qu'est ce nombre en présence du chiffre effrayant des décollements, car moi-même, en 1893, j'en avais observé 500 cas. Il était permis de reprendre courage et de se remettre à traiter cette ma- x = DES SCIENCES NATURELLES. 503. ladie, que nous avions pris l'habitude de considérer comme incurable, surtout après l'affirmation d’un homme aussi compétent que de Græfe, qui nous ensei- gnait qu'une rétine qui avait été décollée plus de six semaines était incapable de reprendre ses fonctions. On avait jusqu'ici obtenu quelques guérisons par divers traitements, par la ponction, l'aspiration des liquides, l’électrolyse, les sangsues artificielles de Heurteloup, les pointes de feu, le décubitus dorsal prolongé, les injections sous-conjonctivales de solution concentrée, 20 °/,, de sel de cuisine. Je pensai qu'en combinant plusieurs de ces traitements on obtiendrait de meilleurs résultats. Celui que j’applique aujourd’hui consiste en un décubitus dorsal absolu, la tête basse, sans oreiller, pendant deux mois, une fois par semaine les ventouses de Heurteloup aux deux tempes, une fois par semaine les pointes de feu, trois à cinq, suivant l’étendue de la maladie, sur les parties de la sclérotique correspondant au décollement; enfin, une fois par semaine une injec- tion sous-conjonctivale ou intraténonienne d’une demi- seringue Pravaz de la solution saline. En 1895, j'ai apporté à la Société française quatre cas de guérison sur cinq décollements; en 1896, neuf sur treize, et aujourd'hui, quatorze sur vingt-et-un. Je ne m'étendrai pas sur le nouveau travail de Deutsch- mann, Car son traitement est trop dangereux et il n’ar- rive qu'à 26 °/, de guérisons, tandis que j'en ai obtenu 66,6 ‘/,, et cela avec une méthode qui a le grand avantage de ne faire courir aucun danger au malade. J’ajouterai en terminant que plusieurs de mes malades avaient une myopie de plus de dix dioptries. 204 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE M. le D'ETeRNoD, professeur à l’Université de Genève, parle de la présenee dans l'embryon humain d'un canal notochordal, soil d'un archentéron, homologue à celui des organismes inférieurs. Pour la première fois, un intestin primitif, ou archen- téron, est mis.en évidence par lui, chez l’homme. Cette formation a les mêmes rapports fondamentaux que ceux constatés pour d’autres mammifères, tels que le lapin, : le myotus murinus, le cobaye, ainsi que pour les sau- ropsidiens et les lacertiens, entr'autres, Cette constatation est très importante au point de vue de l’ontogenèse et, plus encore, pour la phylogénèse de l’espèce humaine; elle donne une dernière consécra- tion, un couronnement à la théorie de la gastrule, dont l'application à l’homme était restée en défaut jusqu’à ce jour. Elle démontre, de plus, selon M. Eternod, que, au point de vue phylogénétique, l’homme est descendant d'organismes dont les ovules étaient primitivement très riches en réserves vitellines et qui ont, probablement sous l'influence de la gestation utérine, vu progressive- ment disparaître leur méroblastisme, tout en gardant une segmentation et une dérivation d'organes primor- diaux semblables à celles des œufs à grande surcharge vitelline. Donc, l’ovule humain devrait être considéré comme ayant subi, de ce chef, une resimplification. La démons- tration d’un archentéron, représenté par le canal noto- chordal, vient confirmer d’une façon éclatante l’exis- tence de cette resimplification transformistique, que, pour d’autres raisons, trop longues à exposer ici, M. Eternod a admise et enseignée déjà depuis plusieurs Ova (œufs) à 0 .... y méroblasta 5-mérolécithes DÉS -SCIENCES NATURELLES. 505 années à ses élèves. Modifiant les classifications de Balfour et de Hæckel, devenues classiques des œufs, M. Eternod s’est vu forcé d'admettre les types suivants : holoblasta — 1-analécithes Protozoaires ) ni « ri : A1 sans vésieule ombilicale pseudo-holoblasta — 2-oligolécithes Mé tt ni vitellus ; centroblasta 3-panlécithes | PTS téloblasta 4-télolécithes \ Métazoaires } are vésieule ombilicale inférieurs \ et vilellus Métazoaires arec vésieule ombilicale | métablasta 6-métalécithes : \ supérieurs sans vitellus pr, dit Ainsi, il devient maintenant possible — ce qui ne se pouvait pas avec les classifications de Hæckel et de Balfour, — d'établir une gradation régulière d’orga- nismes, d’abord non gastruléens, puis gastruléens, ces derniers avec méroblastisme d’abord croissant, puis ensuite décroissant. Les êtres à œufs métalblastiques ou métalécithiques sont donc, d’aprês M. Eternod, ceux qui, par l'intermédiaire d’une gestation plus ou moins prolongée, ont la faculté d'acquérir chemin faisant les éléments nutritifs indispensables à leur développement ultérieur. Disons, pour terminer, qu’il ne faut pas confondre, comme cela a été malheureusement fait par beaucoup d’embryologistes, le canal notochordal, ou archentéron, avec la formation parfois canaliculée (c’est le cas chez l’homme) que prend par enroulement, et par la suite, dans un stade fugace, la plaque dorsale. En réalité, la notochorde présente donc trois stades de développement : 1° canal notochordal, ou archen- téron ; 2° plaque chordale, par fonte du plancher ven- tral du dit canal; 3° tractus chordal, d'aspect parfois plus ou moins canaliculé. Il faut donc, en tout cas, distinguer un canal chordal primitif (archentéron, ou agastruleens gastruleens 206 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE intestin, primitif) et un canal chordal secondaire, qui est loin d’être constant pour tous les organismes". M. CH. Du Bors, assistant aux laboratoires d’em- bryologie et d’histologie normale de l’Université de Genêve, parle de l'utilité du formol dans les prépara- hions macroscopiques d'embryons et de fœtus. Les fœtus et embryons traités par le formol prennent une consistance telle, que l’on peut très facilement, à main levée, avec un bon couteau à amputation, ies sec- tionner dans les différents plans et obtenir des coupes macroscopiques qui, montées en préparations défini- tives, appliquées contre des plaques de verre et conser- vées dans du formol faible, sont d’une très grande utilité dans un laboratoire d’embryologie pour faciliter aux étudiants la compréhension de la topographie des coupes microscopiques. Le procédé est très simple, le point le plus important est la position à donner au fœtus pendant son durcisse- ment, qui doit se faire dans une grande quantité de formol à 20 °/.. Il faut disposer sa pièce de façon à ce que le corps ne présente aucune courbure, ni aucune torsion dans le plan par lequel passera la coupe. Si des points d’ossification ont déjà fait leur appari- tion, l'emploi de la scie fine devient nécessaire. Les photographies présentées montrent une série de coupes faites sur des fœtus humains de différents âges et sur des fœtus de plusieurs mammifères (pores, mou- tons, etc.). Ces coupes montrent des dispositions anatomiques ! Voir Anatomischer Anzeiger, 1899, t. XVI, p. 131-143. PP Re d; DES SCIENCES NATURELLES. 507 dont on ne peut guère se rendre compte malgré une étude attentive de la forme extérieure et des dissections faites sur des sujets frais. Ainsi, les différents états de courbure par lesquels passe la colonne vertébrale avant d’avoir sa disposition définitive. La transformation de courbures de l’encéphale. La situation exacte du testicule chez le fœtus humain avant qu'il ait fait sa descente et ses relations avec lorifice interne du canal inguinal, etc. La collection des coupes macroscopiques organisée pour le laboratoire d’embryologie de l’Université de Genève sera complétée par des pièces injectées, met- tant en évidence la topographie des systèmes circula- toires. Pour la fixation des tissus destinés à létude histo- logique, le formol, dans sa combinaison avec l’alcool et l’acide acétique, a donné de si bons résultats, même pour les tissus nerveux, que la formule donnée dans Bolles Lee et Henneguy (page 65, 2° édition) peut ètre trés vivement recommandée : D TR PA TRE 30 parties. MODO a Ale erane < 15 » TRUVEO D.70) Acide acétique cristallisable.. 1 » L'adjonction d’un peu de chloroforme activerait de beaucoup le durcissement, d’après l’expérience de M. L. Cardenal, assistant au laboratoire d'anatomie de l’Université de Genève. 508 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Agriculture, Viticulture et Sylviculture. Président : M. JeanrEeNAUD, prof. à l'École d’agriculture de Cernier. E. Chuard. Sur l'influence des composés cupriques employés contre le mil- diou, relativement aux phénomènes de maturation. — C. Dusserre. Des- truction des mauvaises herbes par les prorédés chimiques. M. E. Cauarp, prof. de chimie à l’Université de Lausanne. Sur l'influence des composés cupriques em- ployés contre le mildiou, relativement aux phéno- mènes de maturation. L'action spécifique des composés cupriques sur les cryptogames parasites de la vigne et en particulier sur le mildiou est un fait absolument acquis, et ne sou- levant plus aucune objection. Il n’en est pas de même de l’action directe des composés cupriques sur la feuille elle-même. Différents auteurs, Rumm d’un côté (Berl. Bot. Ber., 1893, p. 79), Frank et Krüger de l’autre, ont voulu en faire dériver une augmentation de produc- hon de la chlorophylle, qui elle-même entraine une assimilation plus intense, une maturité plus hâtive et une récolte plus abondante et plus riche en sucre. L'auteur à été amené, par diverses observations con- cernant les vins, à reprendre d’une manière plus com- plète cette étude de l’action directe du cuivre sur la feuille de la vigne et d’autres végétaux. Avant de met- tre en expérience la vigne, il a tout d’abord essayé de rechercher l’action des traitements cupriques sur des végétaux moins sujets à l’attaque de parasites crypto- gamiques puisque la première condition, pour obtenir DES SCIENCES NATURELLES. 509 des résultats concluants, est d’éliminer l’action anti- cryptogamique des composés du cuivre. L'auteur a ins- titué des essais comparatifs sur groseillers (groseillers à grappes et groseillers à gros fruits). Le détail des expériences et des constatations sera donné ailleurs ; voici quelques-unes des conclusions principales de cette première série de recherches, qui seront continuées : Quant à la teneur en chlorophylle, l’auteur a constaté que l’expérience de F. et K. se reproduit parfaitement, si l’on prend les feuilles telles quelles. Mais si l’on a soin d’enlever entièrement le résidu du traitement cuprique, demeuré sur la feuille traitée, par un lavage à l'acide chlorhydrique étendu, puis à l’eau distillée (lavage auquel on soumet les deux lots pour qu'ils demeurent comparables), les extraits alcooliques sont très sensiblement de même coloration. La diffé- rence observée par F. et K. provient donc essentielle- ment de l’action purement chimique, et très sensible, comme Tschirsch l’a montré, du cuivre sur la chloro- phylle ou plus exactement sur l'acide phyllocyanique. La chaux agit aussi en neutralisant partiellement les acides végétaux et contribue ainsi à retarder la décom- position de la chlorophylle. Eu ce qui concerne la maturation, la seule constata- tion nette a été une légère augmentation de sucre, en faveur des fruits traités. En résumé : 1° L'augmentation de chlorophylle par les traite- ments cupriques n’est pas démontrée par l’expérience citée plus haut. Le fait incontestable d’une verdeur plus nette et plus persistante des feuilles traitées doit attendre encore une autre explication. 2° Les indications souvent données (Rumm, loc. cit., 510 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Gallovay, Schachinger) concernant une augmentation considérable de la récolte et de la teneur en sucre par les traitements cupriques, sont exagérées. Il y a réelle- ment une plus forte proportion de sucre, dans les fruits traités, mais l’écart dans Îles essais faits jusqu'ici ne dépasse guère 1 à 2 °/,. 3° Comme les précédents, l’auteur à constaté l’ab- sence totale de cuivre dans la feuille traitée, après éli- miaation, sur celle-ci, des résidus de traitement par un lavage à l'acide. M. C. Dusserre, Chef de l’Établissement fédéral d’essais et d'analyses agricoles, à Lausanne. Destruction des mauvaises herbes par les procédés chimiques. Depuis un certain temps déjà des expériences ont été faites pour détruire la moutarde sauvage (Sinapis arvensis) et la Ravenelle(Raphanus Raphanistrum) qui nuisent souvent beaucoup aux cultures de céréales. A l’instigation de M. Bonnet, viticulteur français (Mari- .gny près Reims) on a employé pour cela les bouillies cupriques qui servent à combattre le mildiou dans les vignes. Un arrosage avec une solution de 4 à 5 °,, sulfate de cuivre suffit, si les plantes ne sont pas trop vieilles et trop dures, pour noircir et brüler les Sinapis et les Raphanus. Quelques autres substances telles que le sulfate de fer, le nitrat: de cuivre ont été essayées, mais avec des résultats moins certains. Nous avons eu l’idée d’expérimenter le nitrate de soude, celui-ci étant corrosif pour les plantes délicates (pommes de terre, betteraves, etc.) lorsqu'on le répand sur les feuilles mouillées; comme on le sait, DES SCIENCES NATURELLES. 511 il constitue par sa forte teneur en azote un engrais de printemps, très employé pour céréales et autres cul- tures. Nous avons expérimenté avec des solutions à 5, 10 et 20 °/, sur un champ d'avoine infesté de mou- tardes fleuries et déja montées partiellement en grai- nes ; la solution au 5 °/, a produit très peu d'effet, celle au 10 ‘|, une action partielle. La solution au 20 °, a brülé complètement les fleurs, feuilles et parties jeunes des tiges ; seules, les tiges vieilles et les siliques déjà formées ont résisté. La céréale n’a pour ainsi dire pas souffert et a pris un développement exubérant, se traduisant par une végétation d’un vert foncé et des chaumes plus longs d'environ 20 em. Un autre caamp d'avoine, également infesté, traité de la même facon a donné des résultats analogues, ainsi que le montrent les photographies et les plantes séchées que nous avons l'honneur de présenter. Il résulte donc de nos premiers essais, que le nitrate de soude, répandu en solution de concentration suffi- sante sur les céréales infestées de moutardes sauvages, jouit d’une double propriété : il détruit, en la brülant, cette mauvaise herbe et sert de fertilisant pour la cé- réale, qui a besoin d’un engrais actif pour reprendre une nouvelle vigueur. Reste à trouver la dose conve- nable pour ce traitement ; elle devra être d’autant plus forte que les plantes seront plus avancées et plus dures. Nous croyons que des solutions du 10 au 20 °/, rem- pliront ce but; à raison de 1000 litres par hectare, on aura ainsi répandu 100 à 200 kg. de nitrate, dans les meilleures conditions pour assurer son efficacité comme engrais. Ajoutons encore que la solution se prépare D12 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES, rapidement, le nitrate étant très soluble dans l’eau froide ou chaude. La destruction des moutardes et ravenelles par les substances chimiques provient de leur délicatesse plus grande que celle des céréales; il est probable que l’on pourra allonger la liste des ingrédients concourant au même but. Mais aucun ne nous paraît mieux appro- prié que le nitrate de soude, d’un emploi facile et inof- fensif, qui est en même temps l’engrais de printemps pour les céréales, auxquelles on a donné déjà les au- tres substances fertilisantes nécessaires, surtout le phosphate. BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE Revue des travaux faits en Suisse. SL. von KosraneckI et J. TamBor. RECHERCHES SUR LA SYN- THÈSE DES DÉRIVES DE LA CHRYSINE (Berichte, 1. XXXIE, p. 2260, Berne). Les résultats obtenus par leurs recherches synthétiques dans le groupe de la flavone ont engagé les auteurs à essaver la synthèse de la chrvsine ; ils pensaient pouvoir appliquer dans la série de la phloroglucine la méthode suivie par Pun d’eux et Emilewicz pour la synthèse de loxvflavone. La plupart des o-oxyacétophénones employées dans leurs recherches se laissent condenser avec les aldéhvdes aroma- tiques pour donner des o-oxychalkones (P) et dans tous les cas les o-oxychalkones préparées au moyen de la benzaldé- hyde ont donné des dérivés de la flavone (IP OR On PAT: | : ES A 7° N CO.CA = CHR ss tandis qu’en employant d’autres aldéhydes on à souvent obtenu des dérivés de la cumaranone (IH). Comme dans 0 NEA HAS) CHR ARS CO la synthèse de la chrysine il fallait partir de la 4.3 dimétho- ARCHIVES, {. VIIL — Novembre 1899. 30 514 BULLETIN SCIENTIFIQUE. xychalkone préparée au moyer de l'éther diméthylique de la phloracétophénone CH*0 OH à 2, IV | OCH* et de la benzaldéhyde on pouvait supposer que la fermeture de la chaîne aurait lieu dans les conditions habituelles. fl n’en est rien cependant, les recherches ont montré que dans la série de la phloroglucine on obtient une orindo- génide. Les auteurs décrivent dans la partie expérimentale la pré- paration des éthers triméthylique, diméthylique, triéthvlique et diéthylique de la phloracétophénone. L'action de la ben- zaldéhyde sur l’éther diméthylique en question leur a donné la 2’-oxy-4'-6'-diméthoxychalkone dont ils ont préparé le dérivé acétylé et le dibromure de celui-ci. Ce dibromure traité en solution alcoolique par la potasse donne la 4.3- diméthoxv-benzalbromeumaranone ; cette substance aurait pu être d’après sa formation l’éiher diméthvlique de la bromchrysine mais tel n’est pas le cas, les recherches faites à ce sujet confirment que l’on à à faire au dérivé ci-dessus soit à un oxindogénide de la formule suivante : + SCOLCÉ | 479 O\ (CHSO), C'H Be DC = CHCH: CO Les auteurs sont arrivés à des résultats analogues en fai- sant étudier l’action de la benzaldéhyde sur l’éther diéthv- lique de la phloracétophénone, ainsi que celle du pipéronal sur l’éther diméthylique. T. EmiLewicz, Sr. von KosrTanEcKkt et J. TAMBOR. SYNTHÈSE DE LA CHRYSINE (Berichte, 1. XXXII, p. 2448 ; Berne). Les auteurs sont arrivés à la synthèse de la chrysine de la manière suivante : ils font réagir l’éther éthylique de l’acide benzoïque sur l’éther triméthylique de la phoracélophénone en présence de sodium métallique ; il se forme une £ dicé- » ZOOLOGIE ET ANATOMIE 45 tone, la 2.4.6 triméthoxy-benzoylacétophénone et celle-ci sous l'influence de l'acide iodhvdrique élimine du méthyle et se transforme par fermeture de la chaine en chrysine. La chrysine ainsi obtenue (4.3 dioxyflavone)C'#H 0 à exacte- ment les propriétés de la chrysine décrite par Piccard, mais pour la caractériser et lidentifier encore mieux avec ce composé les auteurs ont préparé avec leur produit la tecto- chrysine (4 oxy-3-méthoxyflavone) C'SH®0* qui possède le point de fusion indiqué de 163° et cristallise dans le ben- zène, comme Piccard la communiqué autrefois, en gros cristaux jaune soufre. Ces cristaux seront encore mesurés. Les auteurs se proposent de généraliser la réaction qui les a conduits à cette intéressante synthèse et font ressortir avec raison l’importance et la conséquence des services rendus dans cette question par Piccard qui à étudié et caractérisé les matières colorantes des bourgeons de peuplier. F.R. ZOOLOGIE ET ANATOMIE J. Panrez. LE THRIXION HALIDAYANUM, ROND. ESSAI MONOGRA- PHIQUE SUR LES CARACTÈRES EXTÉRIEURS, LA BIOLOGIE ET L’ANATOMIE D’UNE LARVE PARASITE DU GROUPE DES TACHINAIRES (La Cellule A. XV, 1° fasc.; publié à part, un vol. in-8°). Les tachinaires sont jusqu’à présent peu connus, nous ne possédons que peu d'observations précises sur les premiers stades de développement et sur l’organisation interne de ces insectes. L'ouvrage de M. J. Pantel sur le Thrixion halidaya- num vient combler partiellement celle lacune. Cet ouvrage se recommande par lexactitude et la précision des nom- breuses observations qu'il renferme, et par la minutieuse descriplion de l’animal. Le Thrixion halidavanum est une petite mouche qui vit, à l’état larvaire, en parasite dans un orthoptère adulte. La femelle du Thrixion colle ses œufs sur l’intégument de la femelle de la Lystynia hispanica Bol., insecte qui appartient à la tribu des Phasmides, La jeune larve perfore la peau de lorthoptère el se trouve, dans le premier stade, à l’état libre dans le caclome 516 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. Jusqu’après sa première mue. Après celte mue le parasite, qui est d’une couleur d’un jaune vif, perfore du dedans au dehors la membrane molle, qui unit le dorsite au ventrite de son hôte, et s'installe parmi les graines ovigères. Il n’em- ploie pour cette perforation que ses accidents chitineux, qui hérissent la région stigmatique. Il reste ainsi fixé pendant la seconde mue et en outre plus tard, jusqu’à sa complète ma- turité larvaire. La larve mûre quitte sa victime, tombe à terre, s'enfonce à pelite profondeur, ou se cache de quelque autre manière, pour se transformer. Le puparium est un ellipsoïde brun. Dix ou dix-sept jours plus tard a lieu la sorlie de l’imago, dont la femelle était inconnue jusqu’à présent. Les phasmes n'ayant qu’une vie très courte, on est porté à admettre l'existence d’une ou de plusieurs générations alteroantes de parasites. En effet, les phasmes tendant à disparaître après l’époque de sortie du tachinaire, celui-ci n’en trouvera pas pour y déposer ses œufs, et comme le Thrixion est un insecte très délicat, on ne peut guère supposer qu’il survive plusieurs mois jusqu’à apparition d’une nouvelle génération de phasmes. L'auteur suppose donc qu’il peut déposer ses œufs dans d’autres insectes, et que les larves de ces nouvelles généra- tions revêlent peut-être d’autres formes que celles du Thrixion éclos d’un phasme. Mais cette question est encore obscure. Parmi les effets causés par le parasitisme nous remarquons une forte atrophie des ovaires de l'hôte. En ce qui concerne l’anatomie et l’histologie il n’est pas possible d'en donner un extrait, aussi nous nous bornons à dire que l'appareil digestif présente un caractère prononcé de réduction et de simplification, que l’œsophage a la forme d’un large entonnoir déprimé et que les tubes de Malpighi appartiennent par leur insertion à l'intestin moyen. Ces faits, ainsi que ceux qui intéressent l’histologie, sont traités avec beaucoup de détail et mis en lumière par de nombreuses planches, exécutées d’après les très beaux des- sins de l’auteur. A. FRITZE, COMPTE RENDU DES SÉANCES SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du $ août 1899. Ed. Sarasin. Seiches du lac des Quatre-Cantons. — Chodat. Algues vertes. — C. de Candolle. Grains de blé pendant 4 ans dans du mercure. M. Ed. SarasiN expose la suite de l’élude des seiches du lac des Quatre-Cantos dont il à été chargé par la commis- sion spéciale de ce lac et par la commission limnologique suisse !. M. R. Cuopar présente quelques remarques au sujet d’al- ques vertes. M. C. DE CanpoLLe fait part du résultat d’une expérience, qu’il vient de terminer et qui à consisté à faire séjourner des grains de blé pendant quatre ans dans du mercure afin de les priver de tout contact avec l'air atmosphérique el de supprimer ainsi leur fonction respiratoire. Ces grains au nombre de 6, enveloppés d’un lambeau de toile métallique fixé au bout d’un fil de platine, ont été maintenus de la sorte pendant tout la durée de l'expérience à la profondeur de > centimèlres au-dessous de la surface du mercure. Ils y avaient été placés le 17 mai 1895 et ils en ont été retirés le 19 mai 1899. Mis à germer quelques jours plus tard, ils ont tous levé et produit des plantules normales. \ Archives, 1899, t. VIII, p. 382. H18 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE À cette occasion M. de Candolle rappelle que M. Godin avait déjà constaté que des grains de blé conservés pendant 10 ans sous une éprouvette pleine de mercure et renversée sur la cuve n’avaient pas perdu leur faculté germinative. Aucun gaz ne s'était d’ailleurs dégagé dans l’éprouvette. Cette expérience de M. Godin a été publiée en 1876 dans les Comptes rendus de l’Institut. Séance du à octobre. F. Reverdin et F. Eckhard. Nitration de l’ortho et du para-chloranisol et prépa- ration de quelques chloranisidines et du meta-chloranisol. — Prevost et Battelli. Décharges électriques sur le cœur. — Preudhomme de Borre. Etu- des sur le genre Bombus par M. Sladen. — A. Brun. Clivage de la glace. — Sarasin. Célébration du Centenaire de la pile à Côme. M. Frédéric ReverpIN communique le résultat des recher- ches qu’il a faites avec M. F. EcknarD sur la nitration de Portho et du para-chloranisol ainsi que sur la préparation de quelques chloranisidines et du meta-chloranisol. Ces recher- ches prouvent que lorsqu'on nitre le para-chloranisol 1 n°y a pas migration de l’atome d’halogène comme c’est le cas lors de la nitration du p-iodanisol et du p-bromanisol; étude des diverses chloranisidines au point de vue de la nuance des matières colorantes qui en dérivent montre dans une certaine mesure l’influence de la position respective da groupe NH? (ou N = N) et du CI dans la molécule. MM. Prevosr et BATTELLI, présentent trois tracés de la pression, prise dans Partére crurale, recueillis sur des chiens, anesthésiés dont on avait mis le cœur à nu, en ouvrant le thorax pendant que l’on entretenait la respiration artifi- cielle. Ces tracés, surtout l’un d’eux démontrent que l’on peut, au moyen d'une décharge électrique énergique appliquée directement sur le cœur, faire cesser les trémulations fibril- laires des ventricules qui avaient été produites par l’applica- lion directe d’un courant induit sur le cœur. ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 519 M. Preupaomme De Borre. L'Entomologist’s Monthly Maga- zine du 1° octobre nous à apporté une petite notice fort intéressante d’un entomologiste anglais, M. Sladen, qui a pendant plusieurs années, étudié en captivité, dans des nids artificiels de son invention, les espèces anglaises du genre Bourdon (Bombus). IL y a naturellement quelque réserve à faire sur les altéra- tions dans les mœurs qui peuvent résuller de l’état de captivité. Nous les constatons chez les mammifères et oiseaux caplifs, étilest assez naturel de supposer qu’il doit bien en être aussi quelque peu de même chez des insectes captifs, no- nobstant la plus grande prédominance, chez ces derniers, de l'instinct pur de ce qui ressemblerait à de l'intelligence. M. Sladen a trouvé, dans les huit espèces qu'il a obser- vées, une différence très notable, permettant de les diviser en deux catégories. Chez six espèces, qu'il appelle des Pouch-makers, les Bourdons revenant de leur récolte, placent le pollen à la disposition de leurs larves dans de petits sacs ou bourses en cire, leur laissant le soin d’y puiser elles-mêmes leur nour- riture. Ces espèces se conduisent donc sous ce rapport com- me les Abeilles dites solitaires. Chez les deux autres espèces (Bombus lapidarius et B. terrestris) les choses se passent autrement. M. Sladen les nomme Pollen-storers. Elles emmagasinent le pollen par elles récolté dans des cellules en cire ; et des individus, rem- plissant les fonctions de nourrices, v prennent la nourriture pour les larves qu’ils soignent. Il y a là un indice d’une organisation supérieure, les rapprochant des Abeilles sociales ou domestiques. M. Sladen à remarqué chez les Bourdons de ces deux der- nières espèces, l'instinct de défendre par leurs aiguillons leurs nids contre les agresseurs. Les Bourdons de la caté- gorie des Pouch-makers ne semblent pas avoir cet instinct belliqueux. M. Sladen à aussi étudié l’envahissement des nids par les espèces d’Hyménoptères parasites du genre Psithyrus, ce genre qui, par un cas très curieux de maimicry, fournit des sosies pernicieux aux diverses espèces du genre Bombus. 520 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE. ETC. Ce sont surtout les espèces supérieures, les Pollen-storers qui sont les victimes des agressions de ces Psithyrus. Cepen- dant il a constaté qu'une espèce de Psithyrus, le Ps. campes- tris, est affecté spécialement au parasitisme de deux espèces de Bombus Pouch-makers. Dans une des deux espèces de Pollen-storers, M. Siaden à remarqué que la race ou variété lucorum, d’une couleur plus claire et apparaissant plus tôt au printemps, n’est pas attaquée par le Psityrus vestalis, qui ne se montre que plus tard, et est l'ennemi spécial de la race typique ferrestris, dont il reproduit plus exactement l’apparence. La variété lucorum, dans les conditions de la lutte pour l'existence, se trouverait par conséquent en possession d’un avantage sur la forme typique de l'espèce mère. M. A. BRUN communique une observation sur nn état particulier de la glace des névés et des corniches des hautes arêtes. Cette glace peut se cliver selon de larges surfaces ?. M. E. Sarasin donne quelques détails sur le Congrès réuni à Côme du 18 au 25 septembre dernier pour la com- mémoration du Centenaire de la pile de Volta. N y avait été invité et y a représenté officiellement la Sociélé, au nom de ‘laquelle il a déposé une couronne sur la tombe du grand physicien, à l’occasion d’une très intéressante cérémonie qui y a été célébrée. L’accueil des savants italiens et l'hospitalité accordée par la ville de Côme ont été au-dessus de tout éloge. " V. Archives t. VIII, octob. 1899, p, 317. ss Le fer, = = SO 0 +1 Otè C2 em OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE OCTOBRE 1899 très forte rosée le matin et le soir ; la neige a disparu sur le Jura. pluie la nuit et depuis 10 h. du matin; léger brouwllard enveloppant à 10 h. du matin. pluie dans la nuit ; brouillard enveloppant bas à 7 h. du matin; très forte rosée le soir. brouillard enveloppant jusqu’à {0 h. du matin; très forte rosée le soir. brouillard enveloppant à 7 h. du matin; pluie à 9 h. du soir. pluie la nuit jusqu’à 10 h. du matin et à 9 h. du soir ; brouillard élevé le matin. pluie la nuit jusqu'à 4 h. 30 m. du soir ; forte bise depuis 9 h. du soir. très forte bise jusqu'à 7 h. du soir. forte bise à { h. du soir ; forte rosée le soir. très forte rosée le matin et le soir; léger brouillard bas le matin; fort vent à [ h. du soir. très forte rosée le matin; pluie de 5 h.05 m. à 9 h. du -oir. pluie dans la nuit et de 9 h. 20 m. à 11 h. 30 m.; très fort vent de 10 h. du matin à 4 h. du soir. pluie dans la nuit; fort vent de {0 h. du rmatin à 4 h. du soir; arc-en-ciel à à 1 h.15 m. et couronne lunaire à 7 h. 30 m. du soir. rosée le matin; forte bise de 10 h. du matin à 7 h. du soir. forte bise à 7 h. du matin; pluie depuis 9 h. 30 m. du matin. pluie dans la nuit, à 7 h. et à 10h. du soir. . pluie dans la nuit; brouillard depuis 10 h. du matin ; forte bise à 9 h. du soir. forte bise et brouillard jusqu'à 10 h. du matin. forte bise jusqu'à 4 h. du soir; brouillard à 7 h. du soir. couronne lunaire à 5 h. du matin et à 9 h. du soir; brouillard à 10 h. du matin et à 7 h. du soir ; très forte rosée à 10 h. du soir. brouillard enveloppant jusqu’à 1 h. du soir et depuis 7 h. du soir; halo lunaire à 9 h. du soir. brouillard enveloppant jusqu'à 1 h. du soir : léger brouillard bas à 7 h. et halo lunaire à 10 h. du soir. . légère gelée blanche et brouillard enveloppant bas le matin; très forte rosée le soir. très forte rosée le matin et le soir brouillard enveloppant jusqu'à 10 h. du matin, à 7 h. et à 10 h. du soir; très forte rosée le soir. brouillard jusqu'à 10 h. du matin ; très forte rosée le soir. brouillard enveloppant bas à 7 h. du matin ; très forte rosée le matin et le soir. très forte rosée le matin; fohn de 1 h. à 10 h. du soir; pluie depuis 8 h. du soir. pluie dans la nuit; éclairs à l'W. à 9 h. du soir; très forte rosée le soir. très forte rosée le matin ; fort vent à { h. et à 9 h. du sor. pluie de 10 h. du matin à 7 h 30 m. du soir; fort vent à 7 h. du matin et forte bise à 4 h. du soir. ARCHIVES, t. VIIL — Novembre 1899. 37 EE en M Er © EN Lo PRE RTE RS 0 VE 522 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barographe. MAXIMUM, MINIMUM. DENT De AE F9297 Le 1" à 7h. com US 790 85 2 210 Nhemaim rer 732,42 3: à A0 hESpir LR PREES 729,52 DRAAMINIUT RME TRE 727,84 7 326. -matine eee 723,36 TO AN Ne TES 73,60 10. à AR ire 739,10 19 mans 0 AS 726,14 134 &h! matin: #00 721,91 43 à 10 h. matin... ....... 729.19 13 à 7h. soic.....… ke 008770 {6 à minuit. ‘2.1 000, 728,02 16 à ,9 hisoir 730 0e 725,10 99 à 8h. matin... 5. 73843 OA à minuit... 4000 736,89 D7/à:-D'h.-matin 42.200, 730,34 97 à Ath. Soir. £- Ye . 728,32 99 à 9 h. matin.......... 733,01 29 à 5h. soit. UE 731,07 | DA AAA h EDIT ES TEE 734.40 Ha LL hEmatin eee 736,96 Résullats des observations pluviométriques faites dans le canton de Genève. 1 : | } | : | | | CÉLIGNY | SATIGNY | ATHBNAZ | CONPESIENES| COLOGNY JUSSY | dal SEC SERVAT. | : dE Obsers, MM Ch. Pesson | P, Pelletier! J.-1. Decor | Pellegrin | DERRT || R. Gautier M. Micheli | | | | | ER A RE SR RER am —— — — | | ll | | | | ; | mm | mm | mani mm | mm | mm | mm Total.……| 493.0 | 432.0 | 137.5 | .... | 442.4 | 132.4 | 4205 Durée totale de l’insolation à Jussy : 93h 10m. O'IGE 600 LOF 890 09 DIT RES IEC 2000 Me G9'0 + £g ml OF +- OL'E + 16681 sron O'SYILGT | L'EF 00 |OUTIE TI “al TT| 21 0001 OFL | EE + | 998 | Or | S'OrH-lOr9 | 5e EH lOVTEZ 96081 | 696 | C8 881 | FE YOU) LA JE S% |LLONTS |T'MSss) "|" |686 Où |6e — | 018 | L'Fe+ | T6 +102 +601 86 EL Sc'LeL Ve — l6c'6ez | 0€: OO | ‘ANS ISYOÏET | owiw)% |0'S | 066 OL |%6 + | 966 | S'8+ | L'6 +16 +) Ly EE | 10 EL ZO'TEZ KE + 68 162! 68 SLHTIOY + | TETGS |LEO|TE 1 MSIE 88 | (86 00€ | ES — | 608 SIG | VA 110% | CL TT |OTSCL 0662 | LEE + GE OCZ | 8e | 9 867180 + | GE1L9 |ISTOINT 1 N°" TO | 066 09 | 69 + |068 | 99H | 9€ 1020 +908 + |LE'OEL ZE 82 | SO 2RGE | 2 S'OST) SO SE D'ET GE 1870100 | Sumo): |""" | 016 OL | 86 698 | CFE | 9% HILL E +] 186 —- |0S OCZ GY'RGL | QUE À 90 6GL | 98 L'SYT| £'0 661 F9 020 10'0 oui |""}""" | O00F 008 |08 +016 |SOI+ | 76 100 +28 + |09'LEL | ON'TEZ | 19 + EH zez | ex £ C1 00 861 £8 | £FO1SO eue |" | O0OF 066 16 —|168 | OST | GE LILO EF +976 + |SCUEL sC'eez | 664 + len ecr | me OOUT| FO + | O'EFTLZ | 6 0100 owB0 | ""|FO | 0001 OLL | 48 + | 916 SO | GP 1297 —| 069 + TG SEZ 90'£EZ | 168 + QUUEL | EG OAET| "| 0 "66 100,90 | owmwi""|90 | ONOT 008 | LE | 966 | 6 FI | SF 1866 —| LLC + |FS6Z 06 62 | SL'OT QU'LEL | 8e G6ST|TO — | 8% LT |E80180 | etui |" | COOY O6L | GONE | 066 | FO | OF +09 —| 60% Æ ITT'SCZ 68 OCZ. 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Nébulosité Durée parcouru pluie ou Limni- min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mètre, 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm tre déc. + 9,44 + 17,22 + 1511 066 4,2 à,80 69,2 148,81 2 » +6,25 +1228 + 1409 088 417,2 10,40 7,7 154,78 3 » +4,77 + 16,60 + 1313 0,51 D4,9 2,29 25.2 149,56 Mois + 6,65 + 15,41 + 1407 0,68 115,9 6,05 142,4 15100 Dans ce mois l’air a été calme 49,5 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 2,30 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 79°,3 E. et son intensité est égale à*26,0 sur 100. 929 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE mois D'OCTOBRE 1899. Le 1°", brouillard pendant tout le jour; fort vent dejuis 4 h. du soir. 2, brouillard jusqu’à 1 h. du soir et depris 7 h. du soir. 3, brouillard de 1 h. à 4 h. du soir. 4, pluie de { h. à 7 h. du soir. 6, pluie à 7h. du matin et depuis 4 h. du soir. 7, pluie jusqu’à 1 h. du soir: brouillard et forte bise depuis 4 h. du soir. 11, neige à 10 h. du soir. 13, pluie dans la nuit; brouillard à 10 h. du matin et depuis 7 h. du soir. 14, fort vent à 10 h. du soir. : brouillard jusqu'à 10 h. du matin et depuis 4 h. du soir; neige à 1 h. du soir ; . fort vent depuis 7 h. du soir. 16, brouillard à 7 h. du matin et depuis 4 h. du soir; forte bise à 7 h. du matin et fort vent à 10 h. du soir. | 28, première congélation du lac. 30, brouillard à 10 h. du soir. 31, brouillard depuis 4 h. du soir; deuxième congélation du lac. l + , , in Va Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barograp AI CRT ( La é l mr MINIMUM. Î î È Le barographe n’a pas fonctionné. GTR ie SEXES Te + 196 + GVY + SL896 sn) (LOI) ASS Er da A CCR An AE Ne à NC ed A | 95% + £8 206 | FE CROIRE ANS EUR MRC ITS GS PROS ERP EPS ER G0E 7 | SF9 + | 6$ 69€ | 0€ CO'O | F ‘IN FL. rss Sa EE SA 2 mA € 1 L9'L + | SFTLS | 66 000 | “aa | ‘°" RS a |A 20 6 ENONCE 009 + 86696 | 88 000 | F. ‘IN | : OR DR PRE D EE PET UE Le NT RS GTS 48% + 69890 | LE URI SORCIER RSR ee) DORE EUR OI A ae CUS Rite ne LyY + | 61898 | 9 COS NAN NEA Hagen Ar Eng EE ea eg Eu OR QT NS == £ea + | SOLS | GG PTE RUE SR AE Er RCE EP 1 EE D ® €9'L + | OSTLS | 6 ADONIET. NZ] 1) RE RO RO SV PM M Al 4 «98 + | 8GELS | EG CODE TAN UE TES Feet QE CE AE ES AU ee ET Die = GOT EGULE | GC CDIOULAE AIN IRON “ie SA SE RATS MOTO SCO EE | SCOP+H- | LVL | V6 CON MS IEEE Re MATE RTE er CT EE e @0'6 + | GEL | 06 FAUNE RS MALE LUE ARR PACA SA AO SN OS = 666 + | 19696 | 67 600 | FY ‘MS | : RES PI Re PE PA A EPS A œ EnE + | 6L'LOS | 81 FE OAI AR Se ee PES RE 9 SEA A Sr A RQ 5 €06 + | 97906 | LI CG UE PS TMNN SU RE Ce Re D CO 600 re) En OS) a" GG + | LL'GOS | 9 DORA APR NN EL Ie EE D RE EXO AE EE rem EU LA Qu EL Per = GO'E + | 96996 | SF SANTE PAPE SA ENS PES CEE À REA 7 dE 66: —.| 060 + | F80 + | 7 €eO — | 15396 | %I 090 | F ‘MS | ‘’ PASSE NS RACE A PL D'OR — 69 — | OFÉNG | EF LEO MSI TRE NET FO EN SE NOTE ES BG RE RADAR SE = 860 + | 96 LS | GI ET ET RO OR NE TEE AE ED Po =. 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Fe VASE | SUR UNUTN ts ne UMOEXER TAN AE 1162 ele Ê | ae —_—_ "© — - 5 | se) 1U8A “2$19u n0 9M]q 7) aanpegdue], | "MU | s 6681 AU4OII0 — ‘AHVNHAA-INIVS PTE Baromètre. 4h.m. &h. m. Th.m. 10 h. m. 4h.s. &h.s. Th.s. 40 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 567,83 567.68 567,81 568,28 568,22 568,23 508,79 568,75 Der .. 567,17 567,04 566,92 567,13 566,99 566,93 567,28 567,59 DRE . 570,95 570,84 570,67 570,81 570,68 570,55 570,62 570,65 | (OCR 568,73 968,99 968,54 568,81 568,70 568,64 568,92 569,04 Température. Th.m 40 h. m. 4h.s. &h.s. Th.s. 40 h.s. 0 0 0 0 0 [0 lredécade... + 9,04 + 3,63 + 4,56 + 3,75 “+ 3,36 + 3,26 %e » HR 08 +2,98: À 8,90 +285 0 EEE RE De +. 9,60 + 5,40 + 6,45: +4,79 +:,3/018 EM Mois ..... He 479 :+r.3,78 0 TU, 72 UT ECS, 8R ES ART ER Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm cm {re décade + 0,60 + 6,13 0,56 50,5 2% » Ce be + 4,00 0,36 4,5 RAR + 41,00 + 6,4 0,16 POSE 558 0,35 53,0 Dans ce mois, l’air a été calme 0,0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE à ceux du SW 2 été celui de 0,74 à 41,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 45° W., et son intensité est égale à 15,6 sur 100. Archives des Sciences phys el nal PL IT fes vaualions du Feuit de Grapa Halano See des faevr Serue des coionala { var. laevigala” Nalhorst- Hongrie, recente ! var coronala Nalh-récenle- Hongrie . 2 var rostrala atlas Suède ? var subcoronala Nalh subjessile Suede 3 var conocarpoides Nalh. subfossile Suede 3. var edongala Nath. sufossile Suède var conocarpa Areschoug subfossile Sucde 4 var verbanensts de Nolaris, récente Lac majeur 5el6 var suecica Nalh subfossile, Suede 5 var Muzzanensis Jagq recente Lago Muzano (1-6 d'après Nalhorst) ca Pi Jusse (13 d'apres Nalhorst) #5 dapres nalure) € Schrôter del OBSERVATIONS SUR LA DIFFUSION DES RAYONS X DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS PAR Henri DUFOUR Les rayons qui émanent d’un tube de Rôntgen ne sont ni réfléchis ni réfractés d’une manière appré- ciable par les substances qu’ils rencontrent ; en revanche c'est par l’absorption qu’ils exercent sur eux que les divers corps se différencient. Tous : solides, liquides et gaz paraissent se comporter comme des milieux plus ou moins troubles; mais il n'y à pas de parallélisme entre l’opacité des corps pour les radiations ultra-violettes ou infra-rouges et leur opacité pour les rayons X. La diather- mansie et là transparence actinique paraissent jusqu'ici n'avoir aucun rapport avec la transmissibilité des nou- veaux rayons. En pénétrant dans un milieu incomplètement trans- parent des radiations, quelle que soit leur origine, doi- vent produire des effets particuliers; elles peuvent être en partie diffusées, en partie transformées. On a constaté déjà par plusieurs expériences que toutes les fois que les rayons X pénètrent dans un corps, la surface sur laquelle ils tombent devient le siège d’une véritable émission de radiations nouvelles, très analogues à celles qui en pro- ARCHIVES, t. VIIL — Décembre 1899. 38 530 DIFFUSION DES RAYONS X voquent la naissance. On a reconnu de même qu'après avoir traversé un corps, les rayons X en en quittant la surface sont accompagnés de radiations qui sont émises dans toutes les directions et qui présentent les mêmes propriétés que celles provoquées par l’arrivée des rayons de Rüntgen. Ces faits paraissent bien établis, en particulier, par le travail de M. Sagnac ‘ et par celui que M. Hurmuzescu a publié récemment * dans ce journal. Les expériences que nous allons décrire étaient faites, pour la plupart, lorsque le mémoire de M. Hurmuzescu à paru, elles peu- vent cependant présenter encore quelque intérêt comme complément au travail du savant de Jassy. Pour obtenir un faisceau de rayons X aussi homogène que possible et être à l’abri de toutes radiations acces- soires, nous avons employé un tube de Rôüntgen enfermé complètement dans une caisse entièrement doublée de plomb épais ; une ouverture de 3 à 4 cent. de côté était percée dans la paroi en face de l’anticathode du tube ; un tube de plomb rectangulaire, de 8 à 10 cent. de longueur, était le seul canal par lequel les rayons pouvaient sortir ; des écrans de plomb percés d'ouvertures de forme et de dimensions diverses pouvaient être placés à l'entrée où à la sortie du tube. Nous nous sommes assurés par des expériences préliminaires que l'installation était optique- ment étanche et que le faisceau sortant par l'ouverture était bien le seul groupe de radiations actives qui agis- saient à l'extérieur. 1 G. Sagnac. Transformations des rayons X par la matière, Journ. de physique, 1899, vol. VIII, p. 65. ? Hurmuzescu. Sur la transformation des rayons X. Arch. des Sc. phys. et nat., 1899, tome VII, p. 509. DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS. 531 Voici les types principaux des expériences faites, elles ont été répétées et variées à plusieurs reprises. 1° Un morceau de bois de sapin de forme parallélipi- pédique ayant une section de 5 cent. sur 5 cent. de côté et de 17 cent. de longueur, a été taillé en biseau, sous un angle de 45°, à l’une de ses extrémités, de sorte que l’un des grands côtés est réduit à 12 cent. de longueur. Ce morceau de bois a été enveloppé de plomb sauf à ses extrémités oblique et droite. La surface libre taillée en biseau était appliquée exactement sur l'ouverture de la caisse ; les rayons X pénétrant dans le bois par cette sur- face ne pouvaient agir que sur l'extrémité en biseau; toute la longueur du bois sur une étendue de plus de 10 cent., depuis l’extrémité la plus éloignée de la caisse, est complètement à l’abri de l’action directe des rayons X. On a placé sur cette extrémité libre une croix de plomb puis un écran fluorescent, la forme de la croix et les dimensions étaient nettement mesurables sur la lumi- nescence produite sur l’écran ; la fluorescence de l'écran était limitée aux contours du bois, la croix de plomb se dessinait en sombre. Une plaque photographique enveloppée de deux feuilles de papier noir à été impressionnée en 5 minutes de pose. Les radiations paraissent émaner de toute la sur- face libre du bois qui se comporte comme produisant une fluorescence invisible, on le constate par le fait qu’en éloignant l'écran de bois l’illumination de l'écran s’étend en se dégradant vers les bords et à 5 ou 6 cent. du bois sa forme ne se distingue plus que vaguement. Une pho- tographie faite dans ces conditions donne encore une image, mais faible et à contours peu nets. La même expérience a été répétée avec du bois de 532 DIFFUSION DES RAYONS X noyer de même dimension que le sapin, elle a donné exactement les mêmes résultats avec une netteté encore. plus grande qu'avec le sapin. L'expérience a été modifiée de la manière suivante : 2: Un morceau de bois de sapin de forme parallélipi- pédique de {#4 cent. de longueur a été enveloppé de plomb sauf sur ses deux faces terminales. On à taillé dans l’une des faces du plomb, au milieu de l’un des grands côtés, ane ouverture égale à celle par laquelle sortent les rayons: en appliquant les deux ouvertures l’une sur l’autre, on. constate que les deux extrémités s’illuminent par des radiations qui se propagent perpendiculairement à la di- rection des rayons X incidents. 3. Cette expérience a été faite également avec un vase poreux de pile de Bunsen de 15 cent. de longueur rempli de paraffine ; en éclairant le milieu du vase perpendicu- lairement à l'axe, on obtient des effets de fluorescence et des impressions photographiques aux deux extrémités. L’extrémité à surface de paraffine libre donne une image notablement plus forte que celle donnée par le fond du vase où la paraffine est séparée de la plaque photogra- phique par l'épaisseur de la terre poreuse. En illuminant l'extrémité seulement d’un vase de pile de 15 cent. de longueur, perpendiculairement à l’axe, et en protégeant par un cylindre de plomb tout le reste du vase, sauf l'extrémité libre, on obtient encore une illamina- tion de l’écran fluorescent et une empreinte photogra- phique au travers de deux couches de papier. Pour voir comment diminue l'intensité de la produc- tion des rayons transformés avec l’affaiblissement des rayons X primitifs, on à fait l'expérience suivante : 4° Une auge cubique en verre de 6 cent. 5 à été DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS. TH H remplie d'huile de vaseline, puis on a envoyé près du fond de l’auge et parallèlement à sa surface un faisceau de rayons X sortant de la caisse de plomb par une ou- verture de 18"" de diamètre. Une plaque photographique enveloppée de papier forme couvercle de l’auge, mais ne touche pas le liquide dont le niveau est à 4-5 du bord. Les rayons X ayant traversé pendant cinq minutes la cuve, enveloppée de plomb, la plaque montre au déve- loppement une impression nette et continue, dégradée depuis la région d'entrée des rayons jusqa'à l'extrémité de la cuve. 5° En versant de l'huile de vaseline dans une auge en ébonite, on constate une légère fluorescence visible du liquide dont les couches profondes sont traversées par les rayons ; en revanche, les solutions aqueuses de quinine ou de fluoresceïne n’ont donné aucun résultat, l’absorp- tion par l’eau étant trop énergique. 6° Une cuve en ébonite de 34 cent. de longueur sur 10 cent. de hauteur et 6 de largeur divisée en 15 com- partiments par des cloisons d’ébonite est placée sur le trajet des rayons X qui la traversent près du fond dans le sens de la longueur. Une plaque photographique en- veloppée de papier est posée sur plasieurs des cases, elle est impressionnée faiblement sur toutes, mais l’impres- sion est plus forte au-dessus d’une case remplie d'huile de vaseline. Les cloisons d’ébonite se dessinent en ton plus clair sur l’image photographique négative. 7° En plaçant sur une petite étendue verticale de l'une des parois de l’auge d’ébonite une bande de plomb, l’auge étant remplie d'huile de vaseline on constate que l'impression photographique produite est plus pâle au- 534 DIFFUSION DES RAYONS X dessus de l’ombre du plomb, par rapport aux rayons X, qu'’au-dessus des régions dans la profondeur desquelles pénètrent sans obstacle ces rayons. 8° L'effet des rayons secondaires émis par l'huile de vaseline est très faible au point de vue photogénique, ce qui résulte de la forte absorption qu'ils éprouvent eux- mêmes dans le milieu où ils naissent. Ainsi on verse de l'huile de vaseline dans une caisse en sapin, la caisse et l'huile émettent dans tous les sens des rayons secondaires sous l’action des rayons X. Un morceau de verre d’urane placé dans le liquide luit dans toutes les régions où les rayons X arrivent, mais il ne luit pas dans les régions traversées par les rayons secondaires seuls. Tous ces effets sont, nous semble-t-il, jusque dans leurs détails, identiques à ceux que présentent les expé- riences faites avec des substances à fluorescence visible. Il se produit dans les bois, la paraffine, l'huile de vase- line, l’ébonite, une émission de radiations, invisibles éga- lement, qu’on peut appeler comme M. Sagnac le pro- pose, rayons S ou rayons secondaires ; ces radiations qui se développent sous l'influence des rayons X qui sont pour eux les radiations excitatrices, ont, comme les rayons de lumière fluorescente, une facilité de pénétra- tion plus ou moins grande suivant le milieu dans lequel ils se développent. L’intensité de l'effet photographique des rayons de fluorescence invisible dépend à la fois de la facilité avec laquelle les rayons X pénètrerit dans le milieu fluorescent, et de celle avec laqueile ces rayons fluorescents se propagent eux-mêmes dans le milieu qui leur donne naissance. La paraffine, l'huile de vaseline, les bois résineux paraissent avoir à un assez haut degré la qualité d’être facilement perméables pour les rayons X DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS. 599 et de l’être moins pour les rayons fluorescents développés dans leur propre substance. En présence de ces faits il est naturel de se demander si certains Corps peuvent présenter une phosphorescence invisible analogue à la phosphorescence visible dévelop- pée par les lumières violette, ultra-violette et aussi par les rayons X eux-mêmes. Les expériences faites jusqu'ici ne nous ont pas donné de résultats positifs dans ce domaine, mais nous ont montré des faits nouveaux et intéressants et dont il faut tenir compte dans les expériences de radiographie. Pour étudier si la paraffine peut émettre des radia- tions invisibles après avoir été exposée quelque temps aux rayons X nous avons employé l'appareil suivant : Un chassis photographique plus épais que les chas- sis ordinaires et construit à peu près de la même manière recevait d’un côté au lieu d’une plaque photographique, une plaque de paraffine de 6 à 7mm, [’autre face du chassis était munie d’une plaque photographique (Lu- mière), la cloison de séparation entre les deux plaques était formée d’une plaque de plomb épaisse, pouvant glisser dans une rainure et disposée de façon qu'elle pourrait être rapidement retirée ou introduite entre les deux plaques en regard sans laisser pénétrer de la lu- mière. La plaque de plomb étant interposée entre la paraffine et la plaque photographique, sans contact ni d’un côté ni de l’autre, on fait agir les rayons X sur la paraffine pendant dix minutes, on développe la plaque photogra- phique qui n'est pas impressionnée; on s'assure ainsi que la plaque de plomb a une épaisseur suffisante pour faire écran. Dans une seconde expérience après avoir 536 DIFFUSION DES RAYONS X soumis la paraffine pendant dix minutes aux rayons X on supprime ces rayons et on enlève le plomb, la face de la paraffine peut agir alors par rayonnement sur la plaque sensible à travers 6 millimètres d’air; en laissant l’appa- reil à lui-même pendant 12 heures, on n’a trouvé aucune empreinte. La distance pouvait être un peu trop grande, on a mis en contact des corps soumis aux rayons X avec la plaque photographique sensible. Mais dans ce cas il est indispensable de faire une expérience parallèle pour s’as- surer si un Corps non soumis aux rayons X n’agit pas sur la plaque sensible. En faisant ces expériences, nous avons trouvé une série de faits que nous avons cru être nouveaux, mais qu'une recherche bibliographique ultérieure nous a mon- tré avoir été indiqués déjà par M. W. J. Russel en 1897 et 1898", puis étudiés aussi par MM. Muraska et Kasuya * et tout récemment encore (1899) de nouveau par M. Russel. Le sujet est donc encore assez neuf pour que les quelques observations suivantes puissent être utiles à noter. L'expérience que nous venons de décrire avec une plaque de paraffine placée en face et à quelques milli- mètres de la plaque sensible a été répétée après avoir fixé dans la paraffine des morceaux de métaux divers, laiton, fer, zinc, dont la surface affleurait celle de la paraf- fine. Après l’action des rayons X la plaque ainsi préparée a été pendant 114 heures en présence de la plaque pho- ! Proceedings of the Royal Society,1897, vol. LXI. The Chemical News, 1898, vol. LXX VII. ? Wiedemann’s Annalen der Physik, 1898, vol. LXIV. DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS. 537 tographique qui n’était en aucun point en contact avec les métaux ou la paraffine; il n’y a eu aucune action appréciable. L'expérience suivante en revanche a donné un résul- tat: un cube de bois de noyer de 5 centimètres de côté, bien sec, a été soumis pendant quelques minutes à l’action de rayons X puis rapidement porté dans une chambre noire et déposé directement sur la face sensible d’une plaque photographique ; le tout a été enveloppé de papier noir et laissé dans une boîte fermée, placée elle-même dans une chambre noire, pendant 114 heures. Au déve- loppement on reconnaît la forme du morceau de bois, l'empreinte est nette et an voit même par places l’image des veines du bois. La même expérience est faite parallèlement dans les mêmes conditions avec un morceau du même bois qui n'a pas été soumis aux rayons X ; on reconnaît sur la plaque une faible empreinte rappelant la forme du mor- ceau de bois. On prépare deux plaques de paraffine incrustées d'échantillons identiques de métaux divers, laiton, fer, plomb et aluminium, la surface de chaque métal qui dépasse légèrement la paraffine est frottée à l’émeri; l’une des plaques est soumise aux rayons, l’autre sert de témoin, elles sont placées toutes deux sur les faces sen- sibles des plaques photographiques et laissées en contact pendant 114 heures. La plaque non soumise aux rayons X ne produit au- cune impression. La plaque soumise aux rayons X donne ung impression foncée de l’alaminium: moins intense, mais nette, du plomb; plus pâle, mais encore distincte, du laiton. D38 DIFFUSION DES RAYONS X Ces expériences sont variées et répétées de diverses manières. Ainsi on prépare quatre planches de sapin identiques ayant les dimensions de plaques photogra- phiques; sur l’une et l’autre sont fixées des bandes de laiton, aluminium, zinc et plomb. Deux des planches sont soumises à l’action des rayons X, sur l’une est posée une plaque photographique enveloppée de papier noir, sur la seconde une plaque identique non enveloppée. Le tout est laissé dans l'obscurité complète. Les deux autres planches sont préparées de la même manière dans l'obscurité, les métaux ayant été frottés également dans l'obscurité. Ces préparations qui n'ont pas été soumises à l’action des rayons Rôntgen servent de témoins. Les résultats sont les suivants : Les deux plaques en contact direct avec les métaux, sans intermédiaire de papier, ont toutes deux été impres- sionnées par le contact; mais celle exposée aux rayons X donne une forte empreinte du zinc, une empreinte nette de l'aluminium et une trace pâle du plomb. La plaque témoin donne une empreinte, nette de contours, mais pâle, du zinc et une faible trace de l’aluminium. Nous appel- lerons pour abréger cet effet direct des métaux naturels l'effet Russel puisqu'il a été si bien étudié par W.-J. Russel. Les plaques enveloppées dans du papier donnent une empreinte nette du zinc seulement, pour le métal soumis à l’action des rayons et absence de toute empreinte sur la plaque témoin. Dans ces expériences ces corps ont été en présence des plaques sensibles pendant 71 heures. Toutes ces expériences ont été répétées, les effets gé- néraux ont été les mêmes, c’est-à-dire qu’il y a eu tou- DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS. 539 jours une différence plus ou moins accentuée en faveur des corps soumis préalablement à l’action des rayons X ; cette différence est faible parfois, mais elle n’a jamais été en faveur du corps non impressionné. L'action photographique du métal (effet Russel) dépendant pour une grande part de l’état de propreté et de poli de sa surface, nous avons fait quelques expériences sur ce sujet qui confirment, au moins en partie, les obser- vations du savant anglais. Ainsi une piaque de zinc du commerce frottée dans l’obseurité avec du papier d’émeri et appliquée sur la plaque photographique l'impressionne nettement en vingt- quatre heures ; l'intensité de l'impression photographique copie les défauts et stries de la plaque; l'impression s’affaiblit très vite avec la distance métal plaque, ainsi le léger creusement produit sur une partie du zinc par un frottement plus intense et plus prolongé qu'ailleurs se traduit sur l'empreinte par une image plus pâle et moins nette dans ses détails. Une plaque de zinc amalgamé enveloppée de papier produit sur une plaque photographique une empreinte très nette. Après avoir été grattée au burin, malgré le papier, on reconnait les traces de chaque trait du burin. On grave au burin sur une plaque épaisse d'aluminium parfaitement dressée, mais non frottée, le mot Lux, la plaque photographique reproduit avec une netteté par- faite le mot gravé, on distingue très bien les traits du burin tandis que la partie de l'aluminium qui n’a pas été fraîchement mise à nu ne donne aucune empreinte. Il importe évidemment de tenir compte de ces actions secondaires et parasites dans l'interprétation des effets attribués aux rayons X. On sait que cet effet métal est th NOT TRE 540 DIFFUSION DES RAYONS X dû, d’après M. Russel, à la formation de péroxyde d'hydro- gène; l’action incontestable de ce corps sur la plaque photographique est-elle la seule cause des effets observés ? il nous paraît prématuré de l’affirmer. En tout cas il y a lieu de tenir compte de cet effet métal lorsqu'on applique, comme le fait M. Hurmuzescu, des plaques métalliques en particulier de zinc, sur la face sensible d’une plaque photographique. Pour des poses aux rayons X de 5 à 10 minutes, l'effet métal, comme nous l'avons cons- taté directement, est négligeable, mais il n’en est plus de même si la pose se prolonge et on obtient des renforce- ments de tons qui résultent d’un effet complexe desrayons transformés et de l'effet Russel qui s’ajoutent. Dans l’em- ploi de châssis photographiques avec lames d'aluminium il ne faut utiliser le métal que lorsqu'il a pris sous l’ac- tion de l’air une patine d’oxyde qui empêche l’action du métal à vif. Toutes ces expériences ont été faites par la méthode photographique et optique ; nous aurons l’occasion plus tard d'indiquer quelques résultats obtenus par la méthode électrique. Pour le moment, nous concluons comme tous ceux qui ont étudié cette question, c’est que les rayons X produisent dans beaucoup de corps un phénomène sem- blable à une fluorescence invisible, et que certains corps paraissent présenter, quoiqu'à un faible degré, l’analogie d’une phosphorescence invisible. Si l'on réfléchit au fait que d’après les mesures les plus récentes ‘ les longueurs d'ondes des rayons Rôngt- gen serait 0000015 c’est-à-dire six fois plus courtes que M. Maier. Wellenlängebestimmung der Rôntgenstrahlen, Annalen der Physik und Chemie. N. F', 1899, Bd., 68, p. 908. DANS L'INTÉRIEUR DES CORPS. 541 les radiations les plus extrêmes de l’ultra-violet et 35 fois plus courtes que la longueur d'onde de 0"0005 qui correspond à peu près à la teinte la plus visible pour l'œil de la luminosité d'une substance, on comprend que la fluorescence et surtout la phosphorescence ne puissent être que faiblement déterminée par la minime quantité d'énergie de ces vibrations si courtes. Lausanne, Laboratoire de physique, sept. 1899. LA VARIATION NÉGATIVE est-elle un sione infaillible d'activité nerveuse ? PAR A. HERZEN Professeur à Lansanne, On sait depuis longtemps que l’activité d’un nerf est accompagnée de négativité électrique: on ne connait aucune exception à cette règle et l’on est, par conséquent, autorisé à admettre que toutes les fois qu’un nerf devient actif, il devient en même temps électro-négatif. Mais on admet, comme allant de soi, que l'inverse est également vrai, c'est-à-dire que toute variation négative éveillée dans un nerf par une irritation (fût-elle fonc- tionneilement inefficace) est nécessairement accompagnée d'activité physiologique de ce nerf. Or, cette présomption, pour probable qu’elle paraisse, ‘n’est cependant nullement prouvée et repose uniquement sur l’existence incontestable et incontestée du lien en sens inverse, entre l'événement physiologique et l'événement électrique; et non seulement aucun fait connu ne la jus- üfie, mais elle est contredite par un certain nombre de faits dont quelques-uns démontrent que la variation négative peut se produire dans un nerf sans qu'il entre en activité fonctionnelle. 1° Lorsque la partie centrale d'un nert a été irritée à plusieurs reprises, elle finit par ne plus agir sur l'organe terminal périphérique, — le muscle. Mais si, à ce moment, on transporte l’irritation à une partie du nerf plus rap- LA VARIATION NÉGATIVE, ETC. 543 prochée du musele, celui-ci se contracte encore. On ne tient aucun compte de ce fait, qui exclut l'épuisement complet de la plaque motrice; on se préoccupe unique- ment de l’inefficacité des irritations appliquées à un point éloigné du muscle : et on l'explique par cet épuisement hypothétique; et, comme ces irritations produisent dans toute la longueur du nerf la variation négative, on en con- elut qu'il est infatigable. 1 y a là une contradiction mani- feste; en effet, si le nerf lui-même n'était point altéré et si toute variation négative était un signe certain d’acti- vité fonctionnelle, sa pénétration dans la partie périphé- rique du nerf, encore excitable, devrait la mettre en activité et, partant, faire contracter le muscle. Pourquoi done ne se contracte-t-il que lorsqu'on irrite la partie périphérique du nerf? 2° Dans l’empoisonnement par le curare, 1] y a une phase passagère pendant laquelle l'excitation appliquée à un point du nerf éloigné du muscle n’éveille plus de contractions, bien que le musele se contracte encore lors- qu'on excite un point du nerf plus rapproché de lui; à ce moment l'appareil terminal n’est donc pas encore para- lysé par le curare; il peut encore devenir actif et il le devient en effet, pourvu que son nerf lui amène l’exci- tation physiologique; si néanmoins il ne réagit plus à l'irritation de la partie centrale du nerf, c’est que celle-ci ne met plus en activité la partie périphérique du nerf. Cependant, comme cette irritation produit une variation négative qui se répand à toute l'étendue du nerf, on en con- elut, d’abord, que le nerf jouit d’une immunité complète vis- à-vis du curare, et ensuite, que le curare agit exclusive- ment sur la plaque motrice. Or, si le nerf n'était pas lui- même plus ou moins altéré, l'irritation de sa partie 544 LA VARIATION NÉGATIVE EST-ELLE centrale devrait mettre en activité sa partie périphérique encore excitable, et produire des contractions museu- laires. Pourquoi donc le muscle ne se contracte-t-il que lorsqu'on irrite la partie périphérique du nerf? Ces deux ordres de faits suffisent pour montrer qu'on accorde pour le moins une confiance exagérée à la va- riation négative envisagée comme signe certain d'activité nerveuse et pour faire naître le soupçon que les deux phénomènes dont il s’agit, le phénomène électrique et le phénomène physiologique, bien qu’il se produisent habi- tuellement en même temps et s’accompagnent récipro- quement dans un nerf actif, ne sont pourtant pas éndis- solublement liés l’un à l'autre et peuvent étre disjoints, — l’un, la variation négative, pouvant, dans certaines con- ditions, se produire seule, sans que le nerf entre en activité. Mais ces faits ne sont pas absoluments décisifs à cet égard, attendu qu'ils se rapportent non seulement à des nerfs plus ou moins altérés, mais surtout à des nerfs reliés à un appareil périphérique qui, lui, d’après les théories généralement admises, est profondément altéré. Mais il y a d’autres faits, plus probants : 3° Après la cessation de la circulation du sang, les nerfs, coupés ou non, perdent peu à peu leur excitabilité ; la partie qui la première cesse d’agir sur le muscle quand on l’irrite est, ici encore, la partie la plus éloignée du muscle, tandis que les autres parties du nerf éveillent encore les contractions et ne deviennent inexcitables que les unes après les autres, — en dernier lieu la plus rapprochée du muscle. Nous avons ici exactement les mêmes conditions que dans le nerf curarisé; et pourtant il n’est venu à l’idée de personne d’expliquer l’inefficacité UN SIGNE INFAILLIBLE D'ACTIVIVÉ NERVEUSE ? 945 de l’irritation de la partie centrale du nerf par la mort de la plaque motrice ; on attribue dans ce cas une grande importance au fait que l’on néglige dans les deux cas précédents : aux contractions provoquées par l’irritation de la partie périphérique du nerf, et on forge une hypo- thèse d’après laquelle la perte des propriétés physiolo- giques commence dans la partie centrale du nerf, que celui-ei « meurt du centre à la périphérie ». Cependant en irritant la partie centrale du nerf, envisagée comme morte, on produit dans sa partie périphérique, encore excitable, une variation négative qui n'est accompagnée d'aucune activité de cette partie du nerf. Pourquoi, sans cela, le muscle ne se contracterait-t-1l pas? Je ferai observer en passant combien il est étrange qu'on ait admis vis-à-vis des faits identiques offerts par les nerfs fatigués, curarisés ou mourants, deux explica- tions non seulement différentes, mais diamétralement opposées, l’une attribuant l’inefficacité des irritations du nerf à l’inexcitabilité de la partie centrale du nerf et l’autre à celle de sa partie périphérique. Il est clair que l’ane ou l’autre de ces deux explications devait néces- sairement être fausse: nous savons à présent qu'elles le sont toutes deux: les faits en question ne peuvent en effet être expliqués qu’en admettant que la fatigue, la mort et la curarisation produisent dans le conducteur nerveux une résistance croissante et, par suile, un amor- tissement croissant de l’ébranlement fonctionnel; celui-ci se propage de moins en moins loin le long du nerf, sans que la variation négative soit pendant longtemps encore sensiblement enrayée (v. l’Intermédiaire des Biologistes du 9 juin 1898). Cependant, la fallacité foncière de toutes les hypothèses ARCHIVES, t. VIIL — Décembre 1899. 39 546 LA VARIATION NÉGATIVE EST-ELLE et théories basées sur Paffirmation gratuite que la varia- tion négative est un signe infaillible d'activité fonction- nelle, ne sera péremptoirement prouvée que si on réussit à produire le phénomène électrique dans des nerfs par- faitement normaux aboutissant à un appareil périphérique absolument intact, sans que ce dernier entre en activité; — le repos du muscle serait alors la preuve de Pinactivité du nerf, On va voir que cela n’est pas impossible et n'offre même aucune difficulté. 4° On connaît quelques substances qui ont une action très particulière sur les nerfs avec lesqnels on les met directement en contact: le trajet du nerf soumis à leur action perd peu à peu son excitabilité locale sans que sa conductibilité subisse une diminution appréciable : placé dans ces conditions, le trajet modifié transmet par- faitement les impulsions centripètes et centrifages qui lui arrivent de Ja partie périphérique ou de la partie centrale du nerf, mais il est totalement incapable de transformer lui-même en activité fonctionneile les irritations que l’on _ fait agir directement sur lui: elles ne produisent aucun effet physiologique, ni sensitif, ni moteur. Il était tout indiqué de faire quelques expériences sur des nerfs placés dans ces conditions, afin de voir si l'irri- tation du trajet inexcitable, bien qu’elle ne fournisse aucun effet fonctionne}, produit néanmoins une variation négative dans les parties normales du nerf, situées plus près des centres ou plus près du muscle. Quelques essais préliminaires nous montrèrent, à M. Radzikowski, mon assistant, et à moi, que la cocaine était, dans ce but. préférable à d’autres substances, et nous eûmes à plusieurs reprises de bonnes variations négatives dans les parties normales du nerf en irritant sa partie Ccocainisée. » UN SIGNE INFAILLIBLE D'ACTIVITÉ NERVEUSE? 947 C’est alors que j'ai prié M. Radzikowski de profiter d’un séjour qu'il devait faire à l'Institut électro-physio- logique de Solvay à Bruxeiles, pour continuer et perfec- tionner ces expériences. C’est à lui que revient le mérite d’avoir trouvé que la meilleure des substances ayant sur les nerfs l’action désirée est le chloralose. Son action est lente, mais constante et sûre; il faut quelquefois attendre fort longtemps, jusqu'à une heure, pour que le trajet de nerf entouré de toutes parts de chloralose en poudre légèremeni humecté, soit devenue absolument inexcitable ; il transmet alors très bien et pendant fort longtemps. Or, toute irritation frappant ce trajet évoque dans toute la longueur du nerf une variation négative qui ne semble se distinguer en rien de celle qu'on obtient en irrilant un point excitable du même nerf, ou un nerf normal quelconque; et comme les organes terminaux du nerf ne donnent aucun signe d'activité fonctionnelle lorsqu'on irrite le trajet chloralosé, bien qu'ils soient normaux, nous tenons cette fois, indubitablement, dans un nerf normal, le phénomène électrique qui accompagne habituellement l’activité physiologique, en l'absence com- plète et certaine de cette activité. Dès lors il devient impossible de soutenir que « toute variation négative est nécessairement accompagnée d’ac- tivité fonctionnelle », et, par conséquent, que toutes les fois qu’elle apparaît dans un nerf, cela constitue une preuve suffisante de l’activité physiologique de ce nerf. On voit combien était erronée et peu fondée la pré- somplion contraire qui a néanmoins longtemps été admise comme üne sorte de dogme scientifique, et qui est encore très répandue. 548 LA VARIATION NÉGATIVE, ETC. Mais il me semble que les faits que j'ai exposés en dernier lieu nous permettent d'aller plus loin ; 1ls parais- sent, en effet, être inconciliables avec les théories domi- nantes concernant la nature intime de l’activité ner- veuse : D'une part, d’après la théorie purement électrique de celte activité, l'apparition, l'irruption et la propagation du phénomène électrique dans la partie normale du nerf aurait dû la mettre en activité; d'autre part, conformé- ment à la théorie chimico-électrique, d'après lagnelle l’événement initial de l'entrée en activité serait un événement chimique, l'irritation de la partie inexcitable du nerf n’aurait pas dû donner naissance à la variation négative. Nous serions ainsi amenés à croire non seule- ment que le phénomène électrique ne constitue point l’essence de l’activité physiologique, mais qu’il n’en est même ni une cause ni un effet nécessaires, — car s’il en était toujours la cause, 1l aurait dû la provoquer en pénétrant dans la partie excitable du nerf, et, s'il en était toujours l'effet, il n'aurait pas dû se produire sans elle lorsque l’irritation portait sur la partie excitable du nerf. Ïl ne faut cependant pas oublier que ce n’est peut-être pas la simple présence d’un changement de potentiel qui est en jeu dans cette question, mais la forme de ce chan- gement; 1l se peut, en effet, que la variation négative non accompagnée d'activité s’établisse et s'écoule gra- duellement, tandis que, dans les conditions normales, son apparition est brusque et son écoulement rapide. Des recherches ultérieures, au moyen d’une méthode apte à donner le profil fidèle du phénomène (telle que l’admi- rable méthode de Gotch et Burch), nous diront, bientôt, je l'espère, à quoi nous en tenir à ce sujet. SUR UNE TRÉPANATION PRÉHISTORIQUE DE L’AGE DU BRONZE PAR Eugène PITARD Communiqué à la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève dans sa séance du 16 mars 1899. Le cràne dont il est question ici a été tronvé il y a quelques années aux Sallanches, commune de St-Jean- d’Arves (Maurienne). Il appartient à la collection du Musée de Chambéry. Son étude m'a été facilitée gräce à la parfaite obligeance de M. Deshays, directeur de ce Musée, que je tiens à remercier ici. Le donateur de ce crâne, M. Florimont Truchet, vice-président de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, a pu- blié, en le remettant au Musée, une notice ‘ dans laquelle nous puiserons les renseignements relatifs à la découverte de cette pièce très intéressante et qu’il a su si bien conserver. Nous ajouterons quelques dé- tails à la publication de M. Truchet. 1 F. Truchet. Note sur un crâne préhistorique trépané trouvé aux Sallanches, commune de St-Jean-d’Arves (Maurienne) Cham- béry, imp. Bottero, 1890. de F Ty. (PET. TN FRE TUE ins TE ar en a he Dore De 990 TRÉPANATION PRÉHISTORIQUE C'est en creusant un puits qu'un propriétaire du vil- lage de Sallanches trouva, à la profondeur d’un mêtre cinquante centimêtres, un tombeau de pierres brutes contenant un squelette et recouvert de grandes ardoises appelées vulgairement lozes. Près de la tête de ce squelette il y avait une petite case occupée par des cendres et du charbon; un foyer croit M. Truchet. La tête seule a été extraite de la terre et des enfants qui avaient assisté à son extraction s’en servaient comme d’un jouet lorsque M. J. Fay, horloger à Saint- Jean-de-Maurienne, la recueillit, ainsi que quelques ornements de métal qui s’y trouvaient également. Ces ornements, qui figurent aussi au Musée de Chambéry, sont: une torsace en argent et des brace- lets en bronze. Mais je n’ai aucune compétence pour dater ceux-ci. La torsade est une lame d’argent ayant la forme d’une série d’M soudés par le pied : elle est bombée au centre et s’amineit jusqu'aux bords ; il n’y a qu'un fragment. Le bracelet de bronze, très petit, ne mesure que cinq centimètres de diamètre. Les parties qui subsistent de ce crâne sont les sui- vantes : la voûte cranienne moins la partie temporale droite et une portion de l’occipital qui est cassée, une partie du sphénoïde, le jugal gauche, le temporal gauche, une partie des os nasaux, le maxillaire supé- rieur réduit à ses deux palatins, une partie du maxil- laire inférieur soit la branche gauche qui est incomplète et une portion de la branche droite. Ce crâne a appartenu à un individu du sexe féminin. Vu de profil : il est allongé, la glabelle est assez proéminente de même que les bosses frontales, puis le DE L’AGE DU BRONZE. Do front s'élève régulièrement et la courbe ainsi com- mencée se continue jusqu’au lambda où se termine la voûte cranienne. Ce qui reste de l’écaille est assez élevé, los jugal et larcade zygomatique sont assez développés. Les os nasaux s’avancent en éperon. Vu de face : le front est normal, bombé ; la région métopique est également avançante ; les orbites devaient être spacieuses. La suture métopique est conservée et, comme (ouJours, faiblement dentelée. Au contraire les autres sutures sont fortement dentelées, surtout la suture sagittale. Ce qui subsiste de l’occipital est simplement la por- tion épaisse, solide, formée par la croix occipitale, iaquelle est bien développée. La surface de l’exocràne ne présente rien de spécial, il y a de nombreuses éraflures, sillons, etc., mais Ces empreintes sont de date récente et ne doivent pas nous retenir. Une bonne partie du pariétal droit a été enlevée par la trépanation que nous décrirons tout à l'heure. L’endocràne ne présente non plus rien à signaler, les sillons de la feuille de figuier sont peu accentués : Voici quelques mesures prises sur ce crâne. Diamètre antéro-postérieur ‘ 175 (?) » métopique ! 175 (?) » transversal 138 (?) Ù frontal minimum 97 » » Maximum 1E7 Courbe sous-cérébrale 17 » frontale 110 » pariétale 127 ! Mesuré au lambda, ce qui est, nous le reconnaissons, tout à fait insuffisant. 552 TRÉPANATION PRÉHISTORIQUE Avant de passer à l’étude de la trépanation, il con- vient d'examiner encore les parties qui sont restées des deux maxillaires. A la mâchoire supérieure l’évolution des dents s’est faite d’une manière anormale. Cela est dû sans doute à la petitesse des palatins. La voûte palatine a comme longueur 44,5 millimêtres et comme largeur 33 milli- mètres. Cette mâchoire supérieure a dû porter 28 dents seulement. 1l ne reste que les deux canines, encore dans leurs alvéoles (elles commençaient à poindre) et les deux dernières molaires (une gauche et une droite). Celle de droite est fortement usée surtout dans la partie de la couronne tournée vers l’intérieur du palais. Celle de gauche au contraire est absolument intacte : elle venait d'effectuer son évolution. Mais elle n’a pas poussé dans le plan vertical; elle est déjetée en dehors, dans le plan horizontal. Les incisives moyennes et latérales devaient chevaucher (il n’est resté qu'une portion des alvéoles). La canine droite est implantée obliquement d’arrière en avant, i! en est de même de la canine gauche : toutes deux sont donc dirigées vers la ligne médiane du palatin. La mandibule est petite, à caractère infan- tile. Comme le maxillaire supérieur, elle n’a porté que 28 dents. Celles qui restent ont leurs couronnes forte- ment usées, les incisives aussi bien que les molaires. Même la pointe des canines a été rasée par usure. Les molaires seules présentent des traces de carie, au niveau du collet. Cette mandibule est trop incomplète pour qu’il soit possible de la mesurer d’une manière satisfaisante. Ligne mentonnière (approximative) = 44 mm. Hauteur symphisienne = 25.5 millimètres. DE L'AGE DU BRONZE. D93 Hauteur molaire = 26 millimètres. Corde gonio-symphisienne env. 54 millimètres. Malgré sa petitesse, cette mandibule est solidement construite, son épaisseur à la ligne symphisienne est de 13.5 millimètres. Cette partie du squelette présente encore un carac- tère intéressant. Les tubercules de l’apophyse geni sont presque invisibles. Dans sa note, M. Truchet dit que l’apophyse geni n’existe pas. Il est vrai qu’elle est très légèrement indiquée, si légèrement qu’on n’apercçoit qu'avec beaucoup d'attention les tubercules supérieurs. Dans tous les cas, il n'y a pas le creux qui est caracté- ristique des mâchoires de singes. SEL + %* En ce qui concerne la trépanation. Elle est considérable. Elle intéresse une bonne partie du pariétal droit. Peut-être a-t-elle aussi occupé une partie de l’occipital. La bosse pariétale a été complète- ment enlevée. C’est vers le début du quatrième quart de la suture sagittale que l’ouverture ainsi pratiquée dans le crâne est la plus rapprochée du sommet de la tête. En cet endroit le bord interne de la blessure est à 18 millimètres de la suture, le bord externe du biseau seulement à 11 millimétres environ. Une ligne oblique partant du bregma (ce serait la bissectrice d’un angle dont les deux côtés seraient formés par la branche droite de la coronale et la sagittale' rencontre l’ouverture de la trépanation à 46 millimètres environ. L'endroit de celle-ci (bord interne) le plus rapproché de la branche droite de la coronale est encore à 31 millimètres de cette suture. La distance qui sépare les bords extrêmes 394 TRÉPANATION PRÉHISTORIQUE de ce qui est conservé de l’ouverture (nous avons marqué cette distance par un pointillé sur la figure que nous publions = A B)est de 71 millimètres. Et celle qui va du milieu de cette ligne au bord supérieur (C D) est Fig. 1. — Crâne trépané. Vu de profil !. Fig. 2. — Le même que fig. 1. Vu de face. de 60 millimètres. Nous parlons de mesures prises au bord interne. Nous avons donc bien raison de dire que cette trépanation est très considérable. Ilest bien certain qu'il s’agit là d’une trépanation. 1 La ligne pointillée horizontale — A B; la verticale — C D. Le cliché n’a pas réussi à bien montrer ces lettres. AM AA = nf 198 tn in hit.» Define à dé Re DE L'AGE DU BRONZE. DD) Les bords de la blessure sont d’un contour très régulier. Ces bords sont en biseau s’inclinant du dehors en dedans et ont une largeur d'environ 8 millimètres. Ce diamètre n’est qu'approximatif parce que la portion tranchante (interne) du biseau est effritée en divers endroits. Sur tout Le pourtour du biseau le diploë est invisible ; la table supérieure et la table inférieure du eràne l'ont recouvert d'un émail de cicatrisation lisse au toucher. Cette cicatrisation osseuse, régulière, s’étant étendue sur toute la longueur de la blessure, démontre que le sujet sur qui l'opération a été pratiquée a survécu à celle-ci. Il ne s’agit nullement d’un râclage, puis d’un enlé- vement post mortem. Le bord interne du biseau est tranchant et régulier et éloigne donc toute supposition de ce genre. Les cas de trépanation, à l’âge du bronze, doivent être des cas tout à fait exceptionnels. Cette opération chirurgicale était commune à l’époque néolithique et les exemples découverts ont été fort bien étudiés. Mais à l’époque du bronze, il semble que cette habitude avait disparu. D'ailleurs je dis : âge du bronze ; est-ce bien sûr ? Je l’ai déjà indiqué plus haut, je n’ai aucune compétence pour exprimer une telle affirmation. Je ne fais que suivre, sur éMierrain, M. Truchet, le donateur de cette pièce, qui a plus de qualités que moi pour juger. Deux choses, donc, sont particulièrement à retenir: 1° l'opération considérable subie ; la position de celle- ci et la guérison extraordinaire qui semble en avoir été la suite ; 2° l'époque où la trépanation a été accomplie. PROPOSITIONS TECHNIQUES POUR L’ETUDE DU PLANKTON DES LACS SUISSES FAITES A LA COMMISSION LIMNOLOGIQUE PAR O0. FUHRMANN Privat-Docent à l’Académie de Neuchâtel Dans la dernière séance de la section zoologique de la société helvétique des sciences naturelies réunie à Berne, on avait décidé, sur la proposition de M. le prof. Yung, d'étudier quelle serait la meilleure méthode à suivre pour recueillir et doser le plankton. L’entente dans cette ques- tion, est d’une grande importance pour tous ceux qui s'occupent du plankton. C’est seulement comme l'a fort bien fait remarquer M. Yung, en adoptant et employant une seule et même méthode, qu'on pourra comparer les résultats obtenus, qui donneront alors une réponse sûre à de nombreuses questions biologiques. Il s’agit donc de choisir une bonne et simple méthode qui pourra être adoptée par tous les naturalistes suisses qui s'occupent de ces questions. L’entente est nécessaire parce que la différence dans les dimensions et la forme du filet, la manière de pêcher, nb PROPOSITIONS TECHNIQUES, ETC. 597 de conserver et de doser, donne, comme nous l’ont montré les expériences, des résultats qui cessant d’être compa- rables et ne sont plus de grande valeur. Je ne parlerai pas de l’histoire de l'étude du plankton, ou des questions biclogiques à résoudre, mais j’aborde tout de suite l’étude des méthodes. Il y à trois moyens de récolter le plankton : 1° Par la bouteille de Mayer. 20 Par la pompe. 93° Par le filet. 1° Bouteille de Mayer. La méthode consiste à descendre un récipient fermé, qu’on ouvre à une profondeur déter- minée. Nous voyons à cette méthode surtout deux incon- vénients principaux : 4. Elle demande, pour avoir une quantité de plankton dosable, un récipient de dimension relativement grande, de sorte que cet instrument devient trés lourd et très mal commode. b. On ne peut avec cet appareil faire des pêches verti- cales, qui sont absolument nécessaires pour pouvoir juger de la productivité d’un bassin. 20 Pompe’. Cette méthode est sans doute celle qui donne les meilleurs résultats. Par ce moyen, on connaît d’une façon absolument exacte, la quantité d’eau qu'on a filtrée, ce qui n’est jamais le cas lorsqu'on emploie le filet. De plus, on peut faire aussi bien des pêches dans des couches d’eau d'épaisseur et de profondeur déter- minées, que des pêches verticales faites jusqu’à la surface. Cette méthode employée en Amérique a malheureusement ! Kofoid, Plankton studies. Methods and apparatus in use in plankton investigations at the biological expériment station of the University of Illinois. Bull. of the Illinois state Laboratory of natural history, vol. V, 1897. 558 PROPOSITIONS TECHNIQUES POUR L'ÉTUDE aussi ses inconvénients, l'appareil est très volumineux, lourd et difficile à transporter et relativement très cher. Il nous ne reste done, me semble-t-il, qu'à parler du troisième engin de pêche, le filer. Cette troisième méthode qui a été surtout développée par Hensen, est celle qui est la plus employée actuelle- ment. Elle consiste à faire des pêches verticales avec le filet Hensen. C’est la seule méthode dont, me semble-t-1], il peut être question pour l'étude de nos lacs suisses, malgré les quelques défauts assez graves qu’elle renferme et que nous relèverons plus loin. La méthode de l'étude quantitative du plankton a été employée pour la première fois par Hensen dans ses études sur le plankton marin; puis Apstein”, un élève de Fensen, à adopté cette méthode en la modifiant, pour l'étude du plankton d’eau douce. Mais l'appareil et la méthode de dosage et de dénombrement ayant de graves défauts et inconvénients, les résultats obtenus jusqu'ici laissent beaucoup à désirer. Comme j'ai dit plus haut, il faudrait adopter cette méthode en la modifiant, et en cherchant, si non à éliminer complètement, du moins à diminuer les défauts qu’elle renferme. L'appareil de pêche est le filet Apstein. Il se compose de trois parties : le filet filtreur, l’entonnoir avec robinet et à la partie supérieure un ajoutage conique imper- méable, qui se termine par l'ouverture du filet. Le filet doit être en gaze de soie, possédant des trous de 5 y de diamètre, ce qui correspond à la gaze n° 17 de Schindler- Escher à Zurich. Dans ce filet, il y a deux choses à transformer, l’une 1 Apstein, C. Das Süsswasserplankton. (Methodik, pg. 34-50). DU PLANKTON DES LACS SUISSES. 259 qui rend l'appareil très cher, l’autre qui est une source de grande erreur. L’entonnoir filtreur inférieur (Apstein Loc. cit. fig. 6) qui me semble absolument inutile pour des raisons qui seraient trop longues à développer ici, peut être remplacé par un simple entonnoir muni d'un robinet terminal. I! faut que l’entonnoir soit assez lourd pour permettre à l’appareil une descente facile. Le filet Apsfein à une ouverture d’un diamètre de 10 em°, dont une surface d'ouverture de 78 cm°. Comme mes nombreuses expériences ‘ et pêches comparatives avec un filet à grande ouverture me l’ont montré, il échappe avec le filet Apstein une grande proportion des crustacés. Le courant formé par l’eau qui ne filtre pas à travers les mailles, avise les crustacés de l’arrivée du filet et facilite ainsi la fuite de ces habiles nageurs qui compo- sent la majeure partie du volume du plankton. Dans mes expériences, j'ai employé deux filets, l’un le filet Apstein et l’autre un filet à grande ouverture, de même construction, dont l'ouverture était dans le rapport de À à 5,7 avec le premier. La quantité de plankton pêché avee les deux filets au lieu d’être dans les mêmes rapports, est au maximum dans le rapport de À à 15 et en moyenne de 1 à 9. C'est-à-dire environ 70 ‘/, de plus que le veut la pro- portion des ouvertures. Ces différences dans les rapports doivent encore être augmentées par le fait que le grand filet n'avait qu'une grande surface de filtration douze fois plus grande que l'ouverture, tandis que dans le filet ? Fuhrmann, O. Zur Kritik der Planktontechnik. Biologisches Centralblatt, vol XIX, n° 17, 1899. 560 PROPOSITIONS TECHNIQUES POUR L'ÉTUDE Apsiein les proportions sont de 1 à 19. Je proposerai donc d'employer un filet ayant une ouverture de 25 cen- ümètres de diamètre (490 m° de surface). Dans ce cas, les autres parties du filet doivent, pour être dans les mêmes proportions que le filet Apstein, avoir les mesures suivantes: cercle inférieur 54 cm., diamètre de l’enton- noir 8 cm., longueur du filet filtreur 97 em. Le rapport entre surface d'ouverture et surface de filtration est alors de 1 à 19. Pour rendre le filet moins encombrant on peut, comme l’a proposé M. Burckhardt, supprimer le cerele inférieur en métal (54 cm). Les trois cordes qui rejoi- gnent l’entonnoir sont alors naturellemeni inutiles et doi- vent être remplacées par un fil de cuivre qui relie l’en- tonnoir avec l'anneau où s'attache la corde et le porte ainsi. En levant le filet, l’eau le gonfle tout à fait comme s'ii y avait le cercle en métal. Mes expériences avec un pareil filet m'ont donné des résultats très satisfaisants. Cette large ouverture à encore un grand avantage, c’est qu’on n’est pas obligé de faire, comme avec le filet Apstein trois ou quatre pêches à la même profondeur pour avoir des quantités dosables de plankton. Maintenant quelques mots sur la manière d'employer le filet. La vitesse avec laquelle on doit remonter ce der- nier est de grande importance, car la quantité de plankton recueillie varie d’après cette vitesse. Une vitesse de 40 à 90 m. par seconde nous a donné de très bons résultats. Il est hors de discussion que seules les pêches verticales doivent être pratiquées pour l'étude quantitative du plankton. Pour pouvoir étudier la distribution verticale du plankton il est nécessaire de faire des pêches en étages. Ce sont des séries de pêches faites à 1, 5, 10, 20, DU PLANKTON DES LACS SUISSES. 561 30, 50, etc. mètres jusqu’au fond. Je proposerai même de pêcher également à 50 em. et à 2 m. pour pouvoir mieux juger de la distribution verticale du plankton, si variable dans les couches supérieures. Il est absolument nécessaire de commencer les séries de pêches par les couches superficielles, car dans le cas contraire, il peut arriver que des animaux de la profondeur restent accro- chés au filet et soient alors attribués à la faune des couches supérieures. Pour les pêches de profondeur plus grande que 80 où 100 mètres, il faudrait, à cause de la quantité minime de plankton qui se trouve généralement dans ces régions, employer des filets à fermeture auto- matique. Si ces filets n'étaient pas si compliqués il y aurait avantage à les employer aussi pour les pêches dans les couches superficielles. La pêche faite, il s’agit de la fixer. Le meilleur réactif est sans doute le formol à 4 */, ou 2 °/,. Il ne nécessite aucun lavage, ni changement de liquide, comme l'exige l'emploi des autres fixatifs (ac. chromique, picronitrique, alcool). Sachant la quantité d’eau que contient l’enton- noir du filet, on peut d'avance mettre dans chaque flacon la quantité de formol concentré nécessaire pour que la pêche soit tout de suite conservée dans le formol à À ou 2 */,. Le seul inconvénient que possède ce fixatif, comme du reste aussi les autres, c’est que certaines algues restent à la surface et ne peuvent ainsi pas être dosées. Il s’agit maintenant d'étudier les méthodes de dosage. Les américains dosent leur plankton après lavoir tassé au moyen d'une machine centrifuge avec laquelle on obtient, d’après les expériences de Kofoid' un tasse- ment beaucoup plus régulier que par le tassement ordi- * Loc. cit. ARCHIVES, L. VIIL — Décembre 1899. 40 562 PROPOSITIONS TECHNIQUES POUR L'ÉTUDE naire. L'inconvénient de la méthode américaine, qui me semble très bonne, c’est que les organismes sont perdus pour l'étude et il faudrait alors faire chaque fois deux pêches, l’une pour le dosage du plankton, l’autre pour l’étude des organismes qu'il contient. Il est nécessaire d'employer pour la mensuration des tubes gradués de mêmes dimensions, parce que la même quantité de plankton mesuré dans les tubes de diamètres différents ne donne pas les mêmes résultats. Pour la mensuration des pêches recueillies il est avantageux de se servir de l'appareil employé par M. le prof. Fung, consistant en bauts et larges tubes dont lextrémité inférieure en forme d’entonnoir est reliée par un tube en caoutchouc à des éprouvettes graduées en dixièmes de centimètres cubes. Cet appareil a l’avantage de pouvoir contenir le produit entier d’une pêche. Une manière plus simple encore, c’est d’aspirer la solution de formol à 1 °/, au moyen d'une pipette à large ouverture fermée par la gaze de soie. De cette façon on concentre la pêche dans une petite quantité d’eau qu’on transporte ensuite dans les tubes gradués. Suivant la méthode de Hensen, on laisse séjourner la pêche pendant 24 heures dans le tube pour qu'elle soit bien tassée. Cette méthode à un inconvénient qui est beaucoup diminué dans la méthode américaine. Si nous avons des pêches de différentes profondeurs, elles donnent des quantités diverses de plankton qui se tassent d'autant plus que la quantité est plus grande. Ces différences sont très notables comme le montre l'exemple suivant : après 16 heures 5,3 CM 0,85 cm° AMD 4.8 cm 0,82 cm* 0," 4.5 cm° 0,8 cm° = DU PLANKTON DES LACS SUISSES. 963 La première pêche s’est tassée à partir de la seizième heure d’un sixième, tandis que la seconde n’a diminué que d’un seizième. Une autre erreur dans les mensurations qui ne peut également pas être évitée, consiste en ce que du plankton composé surtout de plantes et de rotateurs se tasse beaucoup plus que du plankton composé surtout de crustacés. ILest bon deramener les mesures obtenues à un mètre carré de surface, ce qui se fait, ayant employé le filet de 490 m° d'ouverture en multipliant la quantité pêchée avec 20,4. Apstein multiplie la quantité de plankton obtenue par un chiffre qu'il appelle cæfficient de filtra- tion, pour corriger la perte d'organismes produite par l’eau qui ne filtre pas, quand on remonte le filet. Ce chiffre a été calculé à 1,39 pour le filet Apstein. Mais les expériences soigneuses de Kofoid' avec le filet Hensen ont montré que ce filet ne pêche dans les meilleures conditions que la moitié de la quantité qui existe réelle- ment. Ce cœfficient est donc loin de combler l'erreur produite par le reflux d’eau. D'autre part, ce cœæfficient varie d’après la composition et la quantité de plankton, dans des limites d’autant plus grandes que la colonne d’eau à filtrer est plus haute; il peut même se quadrupler. J fandrait donc pour chaque mois et même pour chaque pêche, faire la détermination très compliquée du cœæffi- cient de filtration. Comme nous ne prétendons pas comme Apstein obtenir des résultats absolus, il nous semble qu'il est inutile d'employer un cœæfficient de filtration. Pour pouvoir se faire une idée nette de l’augmenta- ? Kofoïd, A. On some important sources of error in the plankton method. Science, N.S. Vol. VI.N° 153, p. 829-832, 1897. 564 PROPOSITIONS TECHNIQUES POUR L'ÉTUDE tion et de la diminution dans le cours de l’année de chaque espèce composant le plankton, 1l est nécessaire d’avoir recours au dénombrement des individus. Un simple examen microscopique d’une partie de la pêche, peut facilement entacher d'erreurs le jugement que l’on pourrait porter sur l'augmentation ou la diminution des espèces composant le plankton. Pour éviter ces erreurs, il faut une méthode déterminée pour faire le dénombre- ment des espèces. Pour cette partie de l'étude du plankton, Hensen à élaboré une méthode très compliquée qui nécessite beaucoup de temps. Mais comme le filet Apstein est très défectueux, cette exactitude dans la méthode d’énuméra- tion est tout à fait mal placée et nous pouvons arriver à des résultats d’exactitude tout aussi relative, sans avoir recours aux appareils fort chers inventés par Hensen. II s’agit done d'adopter une méthode plus simple pour ce dénombrement des espèces. J'ai employé avec succès la méthode de dénombrement dont M. Burkhurdt s’est servie pour les animaux dans son étude sur le plankton du lac des Quatre-Cantons. Cette méthode se rapproche de celle des planktonistes américains. Pour le dénombrement du plankton on dilue les pêches de faible produit j’usqu’à 5 cm’, les autres à 20 em° ou plus, dans un cylindre gradué, étroit, que l’on agite de manière à avoir une répartition régulière de la masse planktonique. On retire ensuite rapidement à l’aide d'une pipette munie d’un point de repère un demi cm° ou un em° d’eau que l’on étend sur la plaque graduée de Hensen sur laquelle on compte les organismes. La pipette se compose de deux petits tubes en verre cn 2e DU PLANKTON DES LACS SUISSES. 565 reliés par un tube de caoutchouc. La portion qui s’intro- duit dans le liquide à la forme d’une pipette ordinaire renversée. La partie libre est la plus large et celle sur laquelle se trouve le point de repère est la plus effilée. Ceci afin de réduire le plus possible les chances d'erreurs. Il est nécessaire de faire ce dénombrement deux fois pour chaque pêche. Il faut même répéter une troisième et quatrième fois pour les espèces rares ou pour les espèces qui se présentent en nombre trop différents dans les deux premiers dénombrements. On prend ensuite la moyenne de ces deux ou quatre chiffres. Les chiffres obtenus pour chaque espèce doivent alors être multipliés par le chiffre représentant la dilu- tion de la pêche. Ce chiffre donne le nombre des animaux contenus dans la pêche; on le multiplie ensuite par 20,4 pour avoir le nombre total des animaux contenus dans une colonne d’eau d’un m° de surface. Les chances d'erreurs sont beaucoup moins grandes en employant le grand filet qu'avec le filet d’Apstein; car les résultats obtenus avec ces derniers doivent être multipliés par 157. Le dénombrement des espèces relativement grandes peut se faire sous la loupe par exemple pour les Daphnides, Daphnia, Bosmina et Leptodora et Bythotrephes et certains grands copépodes se trouvant en petit nombre (par exemple Diaptonus laciniatus et Cyclops strenuus pour le lac de Neuchâtel). Pour ce dénombrement, le plankton est versé par petites quantités dans de petits récipients à fond plat et à large surface. Cette méthode est rapide et donne des résultats très satisfaisants dans nos lacs qui contiennent dix à quarante fois moins de plankton que les lacs-étangs de l'Allemagne du nord. LES VARIATIONS DE LONGUEUR DEN GLACIERN DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES PAR Charles RABOT (Suite 1.) LAPONIE SUEDOISE IL y à vingt ans, les massifs glaciaires de la Laponie suédoise étaient encore complètement 1gnorés. A cette époque, tous les géographes rapportaient que les plus hauts sommets du relief scandinave se trouvaient en Norvège, sur le bord de l'Océan, et que la Suède septen- trionale, constituait une région relativement déprimée, occupée par de longues pentes douces, étagées de la Bal- tique à la crête norvégienne. Les seuls glaciers dont on connût alors l’existence sur le versant oriental de ce relief étaient ceux du Sulitelma, explorés par Wahlenberg en 1807. Aussi bien, profond fut l’étonnement, lorsqu’en Voir Archives, t. VII, avril 1899, p. 359; juin, p. 557; t. VIII, juillet, p. 62; août, p. 156; septembre, p. 271; octobre, p. 321; novembre, p. 458. Bd RES * ANDRE : = PTS pe. ind - dar. dé VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS, ETC. 967 1879, les topographes chargés du lever du Norbottenslän découvrirent, sur le territoire suédois, de puissants mas- sifs alpins, dépassant l'altitude de 2,000 m., et, tout ruisselant de glaciers. Ces montagnes s'étendent de la source du Lille Pite elf (67° de lat. N.) jusqu’à la rive sud-ouest du Torne træsk, . sur une largeur de 60 à 70 kil. à partir de la frontière norvégienne. Leur étendue est d'environ 1,200 kil. car- rés, et leur point culminant, le Kebnekaisse (67° 52’); s'élève à 2,140 m. ‘ À la suite des topographes suédois, je pénétrai dans cetle région, et, en 1881 et 1883, réussis à gravir deux de ses principales cimes, le Sarjektjakko et le Kebnekaisse, tandis que le D' Svenonius *, du Bureau géologique de Stockholm, commençait l'étude de cette intéressante partie de la Laponie. Depuis, sous Îles aus- pices de la Société des Touristes de Suède, MM. A. Ham- ! Dans mon livre, Au Cap Nord, et dans toutes mes publica- tions précédentes, j'avais indiqué le Sarjektjakko comme le point culminant de la Laponie suédoise. La carte de l’état-major suédois (Norrbottens läns kartverk) au 200,000° indique respectivement pour cette cime et pour le Kebnekaisse les altitudes de 7175 et 7192 pieds suédois, soit 2135 et 2140 m. D’après mes mesures barométri- ques, la première de ces sommités atteignait,, au contraire, 2140 m., chiffre confirmé par une observation de M. A Hamberg (Berüt- telse om en resa à Sarjekfjällen. in Svenska turistfüreningens Ârss- krift,1896, Stockolm, p. 169), tandis que la seconde ne dépassait pas 2130 m. La prééminence entre ces deux cimes restait donc incertaine. Seulement en 1896, le professeur Rosen, par des observations très précises, a reconnu que le Sarjektjäkko était loin d’atteindre l'altitude que lui assignaient mes mesures baro- métriques et celles de létat-major. D’après ses calculs, ce sommet ne dépasserait pas 2091 m. ? Svenonius. Studier vid Svenska jüklar. in Geologiske F'orenin - gens à Stockholm Fürhandlingar, Stockholm 1854, VIT, H. I. n° 85. 068 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS berg ‘, A. Gavelin * et Westman * ont poursuivi d’inté- ressantes explorations méthodiques sur le versant oriental du relief scandinave. Grâce à ces différents voyageurs, il est possible aujourd’hui de présenter un aperçu du phénomène glaciaire dans cette partie du nord de l'Eu- rope. La superficie des glaciers de la Suède peut être éva- luée à quatre cents et quelques kilomètres ‘. Presque tous sont situés dans le département (län) de Norbotten, entre le 67° et le 68° 20’: quelques petites plaques seu- lement se rencontrent dans les départements de Vester- botten et de Jämtiand, sur les flancs du Stuoravare et de l’'Ammarfjäll (66° de lat.) et autour de l’Helagfjäll et des Sylar (63° de lat. N.). Sur le revers oriental du relief scandinave, on ren- contre les trois types glaciaires primordiaux. Dans cette région, la forme polaire n’est représentée que par de petites coupoles cristallines (Kalotten gletscher ), et le type alpin-nor- ‘ A. Hamberg, Berättelse om en resa à Sarjekfjällen. in Svenska * Turistfüreningens Arsskrift, 1896, Stockholm; Resor à Kvikkjokks hügfjäll sommaren 1896, in Ibid. 1897; Om Kvikkjokksfjällens glacierer. in Geol. Füreningens à Stockholm Fôrhandl., XNI, 7, 1896 et XIX, 7, 1897. ? A. Gavelin, Undersükningar och studier vid j6klar inom Västerbottens läün. in Svenska Turistfüreningens Arsskrift, 1897 3 Jôkelstudier vid Sulitelma, in Svenska Turistfüreningens Arsskrift, 1899; et Beobachtungen über die gletscher von Sulitelma und Almajalos, in Bull. of the Geol. Instit. of Upsala n° 7, vol. IV. Patr 141898: 4 Svenonius évalue à 400 kilomètres carrés la superficie des glaciers de Norbottenslän, mais il ne semble pas avoir compris dans cette évaluation le Kärsojükel situé à l’ouest du Torneträsk. Ce glacier ne figure pas, en effet, croyons-nous, sur la carte sché- matique représentant la distribution des glaciers dans le Norbot- tenslän jointe au mémoire de ce naturaliste. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 909 végien ou composite seulement par le massif du Sulitelma. géné ralement la glaciation se manifeste sous le facies al- pin, plus ou moins modifié. Les glaciers de premier ordre ou de vallée (Thalgletscher), par exemple, ne sont point toujours entourés par une crête dans leur partie snpé- rieure, et se rapprochent par suite des gleischerjoch. La division des glaciers alpins dans les massifs voisins de _Kvikkjokk (67° 7° — 67° 31° Lat. N.), proposée par M. Hamberg ‘indique, du reste, l’aspect de ces courants et les différences topographiques qui les distinguent de ceux des Alpes. Ce géologue partage ces amas glaciaires en deux grandes catégories *: les glaciers suspendus et les glaciers de vallée (dalgletscher *). Ces derniers se di- visent à leur touren : 1° glaciers de cirque (Mischglacier) correspondant aux botnbræ des Norvégiens et aux Karren- gletscher de Richter, 2° glaciers de courte vallée, remplis- sant des vallons séparés de la vallée principale par un escarpement rocheux, 3° glaciers de longue vallée, occu- pant des vallons dont l'ouverture se trouve sur le même plan que la vallée principale, 4° glaciers de vallée dont l'extrémité inférieure se développe sur une surface plane (dalglacier med plataglacierända), type réduit des « pied- mont glaciers » de l'Alaska, 5° glaciers de vallée dont l'extrémité inférieure est suspendue. Les glaciers les plus étendus sont naturellement ceux qui remplissent de longues vallées. D'après M. Hamberg, LA. Hamberg, Om Kvikkjokksfjällens glacierer.in Geol. Fôren à Stockholm Fürhandl. XVIII, 7, 1896, Stockholm. ? M. Hamberg signale en outre une troisième catégorie : les gla- ciers de plateau, correspondant au type polaire de notre classi- fication. 3 Dal, vallée en suédois et en norvégien. 970 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS les plus grands mesurent, de leur extrémité supérieure à leur front, une distance de six kilomètres sur une largeur d'un kilomètre. Quelques-uns, comme le glacier de Tjäu:a, atteignent trois kilomètres d’une rive à l’autre. L’altitude à laquelle se terminent les glaciers de la Laponie suédoise est naturellement très variable, comme l'indique le tableau suivant. Elle dépend, semble-t-il, de leur éloignement de l'Océan. Date de Nom des Latitude. Massifs. Glaciers. Altitude. l'observation obse:vateurs. Glacier ouest au pied 67°54 Kebnekaisse | nord du point culmi- 1065" 1883 Ch. Rabot. 1" nant. “ BrancheE. du Sarjek- | 5g0m 1881 Tbid, N jôkel. | | Ibid. 1370n ! 1895 A. Hamberg ? M SN hi) Linds jokel 1300% 1895 Ibid. se PÉPRCSATNeRNRERO DS dk el 1105" 1881 Ch. Rabot. ne l Ibid. 1095® 1895 A. Hamberg. 4 | Suotas jükel 1120® 1895 Ibid. Solta jükel 1030 1895 Ibid. 67°19 Alkastuoddar Tälmajôkel 900" ? 1896 Ibid. \ Sala jekna 770% 1881 Ch. Rabot. 67°08’ Sulitelma Ibid. 79m 1898 J. Westmar . { Stuora jekna 899% 1898 Ibid. Les variations de longueur des glaciers sont dans une R étroite dépendance de l’afflux de la glace et de l'ablation. Il nous paraît done utile d'indiquer le résultat des obser- ! Observation effectuée un peu au Nord-Ouest de la nôtre. ? Toutes les altitudes provenant de M. Hamberg sont emprun- : tées à la carte du Massif de Sarjektjäkko au 100.000° publié par Fe ce voyageur dans Svenska Turistfürenings Arsskrift for 1896, ; Stockolm, (Kartskiss üfver Sarjektrakten och dess jüklar). } à % A. Hamberg. Om Kvikkjokks fjällens glacierer. in Loc. cit. XVIII, p. 628. D’après ce naturaliste, aucun glacier de la région nr, de Kvikkjokk ne descendrait aussi bas que ce courant. À. 4 J. Westman. Loc. cit. p. 329. ° Front du glacier devant le Tuolpa. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D7/1 vations faites par les naturalistes suédois sur ces deux phénomènes. Vitesse d'écoulement. La vitesse moyenne d'écoulement a été étudiée sur plu- sieurs glaciers par MM. A. Hamberg et J. Westman. Dans le massif du Sarjektjäkko, le Mikajôkel et le Suotasjôkel ont été observés à ce point de vue. Sur le premier’ de ces courants, la vitesse moyenne, pendant une période de deux ans et six jours, a été de 0.070 par jour, à une distance de 2500 m. de l’ex- trémité inférieure du glacier, en un point situé à 528 m. de la moraine de gauche *, et, de 0.076 par jour, à une distance de 1000 m. du front, en un point situé à peu près à la moitié de la largeur du glacier ‘. En été, le mouvement d'écoulement est beaucoup plus rapide. Au Mikajôkel, sur la ligne inférieure des repères, une pierre placée à 392 m. de la moraine de gauche, a atteint la plus grande vitesse observée. Du 28 juillet au 20 août 1897, elle s’est déplacée de 4.2, soit à raison de 0".183 par jour‘. Sur le Suotajôkel*, la vitesse maxima s'est élevée à 02.116 par jour, en un point situé aux deux ? Hamberg. Om Kvickjocksfjällens glacierer. in Geol. Foren. à Stockholm Forhandl. XIX, 7, p. 517. ? Largeur du Mikajôkel suivant ce profil : 1300". # Distance à la moraine de gauche du point ayant la vitesse maxima : 392 m. # Hamberg. Om Kvickjocksfjällens glacierer. in Geol. Foren. ? Stockholm Forhandl. XIX, 7, p. 519. 5 Hamberg. Om Kvikkjokksfjällens glacierer. in Geol. F'oren. à Stockholm Forhandl. XVIIL, 7, p. 635. SAM D CPP pt PAS SR A < - SES NS £ … PE 5792 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS tiers de la largeur du glacier et à 1200 m. environ de son front‘. Au Sulitelma, la vitesse d'écoulement observée dans la partie centrale de l’extrémité de la branche du Tuolpa du Stuora jekna, a été de 0.032, par vingt quatre heures, d'après la distance parcourue par un repère durant une période de 380 jours. En été, elle s'élève à 0,052”. Ablation superficielle. En Laponie, en raison de la présence continuelle du soleil au-dessus de l'horizon durant une partie de l'été, la température aux hautes allitudes demeure parfois très élevée, même pendant la nuit, et, de ce fait, les glaciers de la Scandinavie septentrionale éprouvent une très forte ablation superficielle. Le 43 et le 14 juillet 1897, sur le grand glacier du Lulleavagge, au nord du massif du Sarjektjäkko, à l’al- titude de 1080 m.. l’ablation à atteint le chiffre énorme detreize centimètres par vingt-quatre heures. A cette date, pendant la nuit, la température s'était élevée à H 10° sur des pics de 16 à 1700 m.! La même année, du 28 juillet au 17 septembre, période durant laquelle le temps resta froid et pluvieux, l’ablation superficielle sur le gla- cier de Mika a été de 2,95, pour un point situé à l'altitude de 930m., de 1%,80 et de 1.45, pour des points sis à 1015 et 1090 m. au dessus de la mer. En énonçant le résultat de ces observations, M. Hamberg fait observer que, pour obtenir la somme totale de l’ablation superficielle sur ce 1 Calculé d’après la distance parcourue par le repère en 354 jours. 2 Westman. Beobachtungen, etc., p. 71. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 979 glacier pour tout l'été, on doit augmenter de moitié les chiffres précédents, la neige de l'hiver qui, au com- mencement de juillet, recouvrait encore les glaciers ayant disparu très rapidement. C’est donc à 3 m. ou 3.50 que l’on peut, d’après ce naturaliste, évaluer la tranche de glace superficielle que l’ablation fait disparaître ‘. Sur les glaciers du Sulitelma et de l’Almajalos, M. Westman a observé les valeurs suivantes de l’ablation superficielle *. Valeur moyenne de l’ablation superficielle de la glace en 24 heures. STUORAJERNA A LMAOLO Langue terminale Front nord. Eront est. près da Tuolpa. Altitudes. 950-1000 m. 1175 m. 1200m Fin juillet et commenc. d'août 1897. 0,066 » » > 1898. 0,04 0,043 0,025 Valeur moyenne de l’ablation superficielle de la neige en 24 heures. STUORAJEK NA XLMAJOLOS Langue terminale Front nord. Front est. près du Tuolpa, Altitudes. 950-1025m. 1175m. 1100m. Milieu de juillet 1897............ 0,06 0,072 » » L'OOSPEELAONEeS 0,05 0,342 0,041 0,030 Fin juillet et comm. d’août 1878 .. 0,033 0,031 D'autre part, les observations de M. Westman ont mis en évidence ce fait très important, que les ablations qui se produisent dans l’intérieur du glacier et sous le gla- ! A. Hamberg. Om Kuickjocksfjällens glacierer. in Geol. Fôren. Stockholm Forhandl. Vol. XIX, 7, 1897, p. 514 et suiv. ? Westman, Beobachtungen, etc., p. 67. MPAET "de Set 71 e + arS ar Es AN SAT ee : LORS 7 TVOD, — 2 Re 4 574 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS cier sont considérables. Ainsi, du 24 juillet au 15 août 1898, la langue terminale du Stuorajekna voisine du Tuolpa s’est affaissée de 1,35, soit de 0,051 par vingt- quatre heures. La différence entre ce nombre et celui représentant la valeur de l’ablation superficielle (0",043) donne la somme des autres ablations ". Observations sur les variations de longueur des glaciers. NORBOTTENSLAN (département de Norbotten). I. Massir DE KeBnekaisse (67°52"). Glacier ouest au pied nord du point culminant (2140 m. 7192 pieds suédois). Glacier de longue vallée, suivant la classification de À. Hamberc. Le 21 août 1883, son front était situé à l'altitude de 1065 m., d’après mes observations barométriques, et n’était précédé par aucune moraine. Donc, suivant toute vraisemblance, en état de crue ou de maximum station- paire. II. MassiF DU SARJEKTIAKKO (67°25") 4° Buchtsjokel. Glacier de courte vallée. La carte du massif du Sarjektjakko, levée par M. Hamberg * en 1895, porte une côte de 1095 m. à l'extrémité :nférieure de ce glacier, à l’intérieur de la 1 Westman, Beobachtungen, p. 69. ? Kartskiss ôfver Sarjektrakten och dess jüklar. in Svenska Turistfüreningens arsskrift, 1896. » DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D19 moraine frontale et à la sortie du torrent glaciaire. Un peu au nord de ce point et en dehors de la moraine frontale, le 7 août 1881, j'ai obtenu, par le baromètre, dans la matinée, une altitude de 1070 m., et, dans la soirée, le chiffre de 1105 m. La faible différence entre ces trois côtes, pour des points très rapprochés, indique, semble-t-il, que, de 1881 à 1895, le Buchtsjükel est resté stationnaire. 2° Lindsjokel. Glacier de courte vallée. En 1881, il était précédé de deux moraines frontales. D’après Hamberg, du 26 août 1895 au 15 août 1896, la position de son front est restée stationnaire ‘. 3° Suotasjükel. Du 25 août 1895 au 11 août 1896, suivant les ob- servations d'Hamberg, il s'était retiré sur un point de son front, tandis qu'ailleurs il avait progressé. L’allon- gement du glacier avait été très inégal; au point où il était le plus marqué, il ne dépassait pas dix mêtres ”. 4° Soltajükel. Du 9 août 1895 au 15 juillet 1896, progrès de 28 m. « Si la mensuration, ajoute M. Hamberg, avait eu lieu le 9 août 1896, c’est-à-dire un an, jour pour Jour, après celle effectuée en 1895, la valeur de la progression n’au- ralt pas été aussi grande. Il est très vraisemblable, toute- fois, que, du 15 juillet au 9 août, l'ablation n’a pas été suffisante pour faire disparaître l'allongement du glacier : aussi Je considère ce courant en crue depuis l’année der- nière ‘. » ‘A. Hamberg, Om Kvoikkjokksfjällens glacierer. in Loc. cit. XVII, p. 632. ? Ibid. $ Jbid, p. Ibid. LES NC RARE. ST ÉTS RO de Dern PR PU de ne Vo è dr « We Me. En | AT PRET 2e] 276 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS 9° Mikajôkel. Du 7 août 1895 au 17 août 1896 complètement stationnaire ‘. IE. Massir pu PArreruoDDaR (67°10"). Glacier de Luotoh. Situé dans un vallon tributaire du Niatsosjokk, à 30 kil. au nord de Kvikkjokk, il se partage à son extré- mité inférieure en deux branches. Le 31 août 1883, la branche occidentale était précédée d’une zone morainique, large de 250 m. *, parsemée de petits lacs. A cette date, la distance entre le front du glacier au point de sortie du torrent el un repère rocheux choisi par M. Svenonius était de 161 m. Le 29 août 1897, M. A. Hamberg a trouvé cette distance égale à 280 m. En quatorze ans, le glacier s’est retiré de 119 m.*. Anté- rieurement à 1883, il était en décroissance, depuis une date inconnue. IV. Massir DE L'ALMAJALOS (67°15/). Superficie : 22,03 kilom. carrés. Local ice cap. L° Versant nord. En 1807, lorsque Wahlenberg visita ce glacier, il le ! A. Hamberg, Loc. cit. in Loc. cit. XVIII, p. 632. 2 D’après la carte de ce glacier levée en 1883 par M. Fr. Sveno- nius, Xarta ôfver Luotohjoklarne, in Geologiska Füreningens à Stockholm Eürhandlingar, vol. VIT. 5 A. Hamberg, Om Kvickjocksfjällens glacierer. in Geol Füren. à Stockholm Fürhandl., XIX, 7, 1897, p. 520. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D77 trouva bordé d’une moraine, L'absence de lichens sur les blocs de cette formation induisit ce naturaliste à penser que cette formation était de date récente. Donc, quelques années avant 1807 ce glacier était en état de maximum. 2° Versant sud-est au-dessus du Skaptaur. Sur une distance de trois ou quatre kilomètres, le glacier est bordé d’une énorme moraine, haute en cer- iains endroits d’au moins trente mètres. Sur plusieurs points elle forme deux crêtes distinctes, correspondant à deux stades différents de glaciation ‘ (1897). Donc actuellement en retrait depuis une longue pé- riode. V. MassiF DU SULITELMA. Ce massif, le plus connu de la Laponie suédoise, est situé à cheval sur la frontière norvégienne. Au-dessus du relief campaniforme qui constitue l’ossature de la Scandinavie, il s’élève en un puissant plateau, ruisselant de glaciers et hérissé par des pics alpins. La nappe cristal- line présente par suite le facies composite; dans les par- ties supérieures, les glaciers forment des nappes, plus ou moins circonserites par des crêtes, tandis que souvent leurs extrémités inférieures s’étalent en dehors de l’en- ceinte des pics *. Dans sa partie orientale, le plateau de Sulitelma est 1J. Westman, Beobachtungen, et Loc. cit. in Svenska Turist- füren. ars. 1899, p. 331. ? Consulter le magnifique panorama photographique de la borne frontière 239, exécuté par M. J. Westmann, reproduit in Svenska Täristfürenings àrsskrift. 1899. ARCHIVES, t. VIIL — Décembre 1899. LA MAN QE Venere (4 20 Le gs 2 POUR SOPPE Pet 16 vd ARC LPC ee des be Ne pre ET ne es AT , + Fe 578 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS occupé par un grand glacier, le Stuorajekna s'épanchant en nombreux exutoires vers le nord, l’est et le sud. Ses neiges alimentent des torrents tributaires du Pite elf et du Lule elf, Sa branche la plus intéressante est celle dite du Tuolpa, qui présente dans une certaine mesure l'aspect des Piedmont glaciers de l Alaska. À l’ouest du Stuora- jekna se rencontre une seconde nappe de glace, très étendue, le Salajekna, qui se déverse également sur les versant nord et sud du massif, puis une troisième, située en Norvège, appelée par les Suédois: glacier du Suli- telma méridional (Sodra Sulitelmas glacier). 1° Glacier méridional du Sulitelma (Sodra Sulitelma’s glacier). En 1807, lorsque Wahlenberg le visita, ce glacier était bordé d’une moraine, composée de débris schisteux, haute de « six à dix brasses », empiétant parfois sur la langue terminale du glacier ‘. Ces débris détritiques ne portaient aucune trace de végétation et semblaient tout récemment déposés *. Donc en 1807, en état de maximum. 2° Salajekna *. — (Superficie : 15,88 kilom. carrés") Ce glacier compris entre le Lairofjeld au sud et le Metjarpakti à l’est, débouche dans la vallée du Lairojokk qu'il alimente. En 1807, comme le montre le panorama dessiné par Wahlenberg”, le Salajekna était beaucoup plus long ! Wahlenberg, Berättelse om mätningar och observationer jôr att bestümma lappska fjällens hüjd, Stockholm, 1808, -p. 15. 2"Ibid, D: 16. “ Appelé parfois Lairoglacier (Wahlenberg) et Lairojekna, etc. # Westman, Beobachtungen, ete., p. 52. 5 Wahlenberg, Loc. cit. DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D79 qu'aujourd'hui. Sur ce dessin, ce courant occupe toute la dépression, entre le Metjarpakti et le Labba, où coule aujourd’hui le Metjarpaktijokk, affluent du Lairojokk, et s’unit, dans sa partie inférieure, au Stuora jekna. « Sur une distance d’un demi-mille (5 kilom.) au delà du Labba, rapporte Wahlenberg, le front du glacier forme une mu- raille continue, haute de 200 pieds (58 m.) hérissé d’aiguilles ‘. » Pendant tout le temps que le célèbre natu- raliste fut occupé près de la borne frontière 239 à des- siner le magnifique panorama qu'il avait sous les yeux, celle falaise de glace donna naissance à de bruyants ébou- lements. Seulement soixante-dix ans plus tard, le Salajekna fut de nouveau étudié au point de vue qui nous intéresse. En 1877, le D'Svenonius visita ce glacier, et, avec le soin qu’il apporte à tous ses travaux, l’observa de la borne frontière 239, c’est-à-dire du même point que Wahlen- berg l’avait examiné. Depuis 1807, le Salajekna avait notablement changé d'aspect *. Si le long du Lairofjeld le glacier ne paraissait pas s'être retiré, en revanche, dans la vallée du Lairojokk, son front avait singulièrement reculé. D'autre part, il ne cou- vrait plus la base du Metjarpakti, comme l'avait figuré Wahienberg et atteignait simplement le pied de cette montagne. Enfin ce glacier était complètement séparé du Stuorajekna. Le D' Svenonius évalue à cent pieds (29 m.), l'épaisseur de la tranche de glace disparue depuis 1807, et qui, en 1877, auraii été nécessaire pour rétablir la réunion entre le Stuorajekna et le 1 Wabhlenberg, Loc. cit., p. 239. ? Syenonius, Om nagra svenska jôklar, in Geol Fôreningens 1; Stockholm F'orhandl. IV, 1, 1878, p. 23 et suivantes. Ana DCE RS LOS Shot, À De RP À … mes ? es . - TÉRE > MPTEX, Si À RARE TMD TTRE Sr Mer À ; 2 « (a pin ve nf RP See EE N FN AS E ,4 Gr? Où Je DE ae AS 2 à 2 580 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Salajekna et pour que ce dernier courant pût atteindre la puissance indiquée sur le dessin de Wahlenberg. Enfin, un pointement rocheux, situé sur la frontière, à peine visible en 1807, était devenu, en 1877, beaucoup plus apparent. À cette dernière date, les bruyants éboulements du front du glacier avaient complétement cessé. Le 14 août 1881, le Salajekna se terminait par une superbe grotte, à l'altitude de 779 m., d'après mes obser- vations barométriques. En 1897, M. J. Westman a entrepris l'exploration scientifique des glaciers du Sulitelma et disposé sur les fronts da Salajekna et du Stuorajekna des lignes de repère pour mesurer avec précision leurs variations de longueur. Suivant ses observations, du 29 juillet 1897 au 17 juillet 1898, l'extrémité inférieure du Salajekna a reculé sur toute sa périphérie, sauf en un point; en- core dans cette localité le progrès est-il peu important. Peudant cette période, M. J. Westman a obtenu pour les oscillations du front de ce glacier les valeurs suivantes : Numéros Situation. Valeur numé- Valeur numé - de la station. rique du rique du ; recul progrès l Extrémité S.-E. du glacier, près du Labba 6,5 3 » S h | 4 im 40 5 » 1".,6 7 Ù 1,3 15 Extrémité S.-0, dans la vallée du Lai- rojokk 10 14 : 18,5 Résumé, En 1807, le Salajekna était en état de maxi- DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. 981 mum, et, en 1877, en décroissance. Pendant ces soixante- dix ans, l'épaisseur de son extrémité inférieure avait di- minué de 29 mètres. Entre les dates de ces deux obser- valions, le recul du glacier a été probablement continu. Depuis, la période de retraite a persisté, et, de 1897 à 1898, la régression du front da glacier, sur un point, a atteint la valeur considérabls de 37,6. Il est vrai que l’été de 1897 fut extraordinairement chaud. 3° Stuorajekna. Superficie : 14,67 kilom. carrés”. Sur son versant méridional cette nappe de glace s’écoule par deux branches, l’une dans la vallée du Met- jarpaktijokk, l’autre devant l'Unna Labba et le Tuolpa. a. Branche dans la vallée du Metjarpaktijokk. En 1807, ce courant s’unissait dans sa partie inférieure au Salajekna. Soixante-dix ans plus tard, les deux gla- ciers étaient complètement séparés. En 1877, le guide lapon qui accompagnait M. Svenonius, raconta à ce natu- raliste, d’après le témoignage de son père, que, depuis cinquante ou soixante ans, cette partie du Stuorajekna s'était retirée de « plusieurs milliers de pieds ». En 1877, cette dernière nappe se trouvait « si loin dans l’est, que le plus gros torrent auquel elle donnait paissance passait à l’orient du Labba tandis que le cours d’eau qui s’écoulait vers l’ouest et qui occupait l’emplace- ment de l’ancienne conjonction du Salajekna et du Stuerajekna, était très maigre. » b. Branche devant l’'Unna Labba et le Tuolpa. Le 14 août 1881, sur le front nord-est, j’observais les traces visibles d’un recul récent, sur une largeur de 400 m. et, sur le front est, une série de petites moraines. 1 J. Westman, Beobachtungen, etc., p. 58. ar tr ES a À EU pe 582 VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS Le 28 août 1892, d’après les mesures du D' Sveno- nius, un gros bloc morainique, le plus important de cette zone, était situé à 3#4%40, en ligne droite du front du glacier. Le 16 août 1898, M. J. Westman trouva cette distance égale à 36 mètres. Comme du 16 au 28 août 1898, la valeur de l’ablation peut être évalue à deux ou trois mètres, le recul du Tuolpa pendant une période de six ans ne doit pas dépasser quatre mètres". Suivant les mesures de ce naturaliste, du 1er août 1897 au {er août 1898, le front du Stuorajekna devant l'Unna Labba et le Tuolpa s’est retiré d'environ six mètres *. Résumé. En 1807, le Stuorajekna était en état de maximum. Depuis une date indeterminée, ilest en retrait. Son recul est actuellement très lent et parait sur le point de s’arrêter. VESTERBOTTENSLAN (département de Västerbotten). Dans ce département on ne connaît qu'un glacier sur ‘un plateau au pied de l’'Ammarfjäll [66° Lat. N.] (lar- geur : 2 kil.) et six autres sur le Stuoravare (66° 51° — 65° 55’ Lat. N.), Glacier le plus méridional du Stuoravare. Nischgletscher. Longueur: 1 kil. ; largeur : 500 m. Vitesse maxima d'écoulement mesurée, du 5 au 20 août 1896 : 0",04 par jour ” 1 Westman, Loc cit. in Svenska Turisjôreningens ärsskrift for 1899, p. 325. ? Westman, Beobachtungen, p. 63. $ A. Gavelin. Loc. cit. in Loc. cit., p. 206. x L< DANS LES RÉGIONS ARCTIQUES ET BORÉALES. D89 De 1896 à 1898, il s’est retiré de 16 m., d’après les observations de M. A. Gavelin ‘. Pendant cette même période les autres glaciers du Stuoravare sont restés stationnaires *. RÉSUMÉ DES VARIATIONS DES GLACIERS DANS LA LAPONIE SUÉDOISE. Au commencement du siècle, les ylaciers du Sulh- telma, les seuls que l’on connût à cette époque dans cetta région, étaient en crue. Ensuite est survenue une phase de régression. À quelle date a commencé ce recul ? Il est im- possible de le savoir. En 1877, le D' Svenonius, le pre- mier géologue contemporain qui ait visité les glaciers de la Laponie suédoise, trouva ceux du Sulitelma en re- trait. En 1881, j'observai le même phénomène au Sar- jektjâkko. Vers cette époque, d’après le témoignage de Svenonius, les moraines frontales actuelles les plus éloi- gnées se trouvaient à environ cent mètres des extrémités inférieures des courants cristallins, et étaient recouvertes d’une maigre végétation, tandis que celles de ces forma- tions les plus voisines de la glace ne portaient que quel- ques plantes *. Sur tous les glaciers du Sulitelma et de l’Âlmajolos qu’ils à étudiés, M. J. Westmann à noté deux moraines frontales parallèles, nettement distinctes *. Au Sarjekjätkko j'ai observé la même disposition. Dans la période de régression du milieu du siècle, 1l y a donc eu deux stades interrompues par une phase stationnaire. Maintenant quelle a été l'amplitude de cette variation. l Svenska Tuvistforeningens ursskrift for 1898, Stockholm, p. 436. ? Ibid. p. ibid. 3 Svenonius, Loc. cit., p. 29 du tirage à part. # Westman, Loc. cit. in Loc cit., p. 231. 584% VARIATIONS DE LONGUEUR DES GLACIERS, ETC. Sur ce point les observations précises font défaut. Si le Salajekna (massif du Sulitelma) a beaucoup diminué, s’il est encore aujourd'hui en retraite rapide, le recul d’autres courants a été moins considérable. En six ans, une branche du Stuorajekna n’a perdu que quatre mètres, et, en quatorze ans, le front du glacier de Luotoh n’a rétrogradé que de 119 mètres, soit de 850 par an. Aujourd'hui nous sommes, semble-t-il, à la veille d’une période de progression. Depuis 4892, un bras du Stuorajekna est presque stationnaire et dans le massif Sarjektjäkko, de 1895 à 1896, an glacier n’a subi au- cune modification tandis qu'un autre (le Suotasjôkel) manifeste des tendances à une crue, et qu'un quatrième, le Soltajôkel a progressé. (À suivre.) BULLETIN SCIENTIFIQUE CHIMIE M. M. Ricurer. LEXIKON DER KOHLENSTOFF - VERBINDUNGEN. Le nombre des combinaisons du carbone à atteint un chiffre si élevé (il dépasse aujourd’hui 70,000) que le chi- miste éprouve une difficulté de plus en plus grande à s'orienter au milieu de la multitude des faits accumulés. Aussi fera-t-il toujours le meilleur accueil à tout ouvrage qui pourra lui faciliter les recherches bibliographiques en chimie organique et le mettre à même de trouver rapide- ment les renseignements qu’il désire sur tel composé donné. Le livre de M. Richter est un auxiliaire de ce genre. Il renferme la liste complète de tous les composés organiques connus actuellement, rangés dans l’ordre de leurs formules brutes. Ce mode de classification, purement empirique, pourra surprendre au premier abord, mais l’on se con- vaincra vite que c’est le seul qui puisse répondre au but spécial que s’est proposé l’auteur. Tous ceux qui ont à consulter fréquemment les traités de chimie organique, dans lesquels l’ordre des matières est donné par la consti- tution et les fonctions des corps, ou les dictionnaires où cet ordre repose sur la nomenclature, savent, en effet, quels obstacles ces deux systèmes de classification opposent sou- vent à la rapidité des recherches. Soit que les données nécessaires sur la constitution de la combinaison cherchée fassent défaut, soit que l’on n’ait pas présentes à l'esprit toutes les dénominations sous lesquelles elle a pu être classée, CRE EL | 586 BULLETIN SCIENTIFIQUE, ETC. on perd souvent un Lemps précieux avant de trouver le ren- seignement dont on a besoin. C’est à cet inconvénient que M. Richter a voulu parer en basant sa classification sur la seule formule empirique. Celle-ci sera, en effet, connue du chercheur dans la presque totalité des cas, et aucune hésitation ne pourra se produire à son égard. Le système adopté est des plus simples. Les composés organiques sont rangés en premier lieu suivant le nombre d’atomes de carbone qu’ils renferment, Dans chacun des groupes ainsi formés, de nouvelles divisions s’établissent, d’abord d’après la nature des éléments qui sont unis au car- bone, puis d'après le nombre des atomes de ces éléments. On arrive ainsi à une répartition claire et commode, grâce à laquelle on peut très rapidement retrouver, parmi les 70,000 combinaisons enregistrées, celle qui vous occupe plus spécialement. À propos de chacune de ces combinaisons on trouve sa composition centésimale, les différents synonymes sous les- quels elle est désignée (à l’exclusion cependant du nom officiel adopté par le Congrès de nomenclature de Genève!) ses points de fusion et d’ébullition, et, s’il v a lieu, les prin- cipaux sels qui en ont été préparés. Si ces renseignements ne suffisent pas, on peut les compléter aisément, grâce à la mention des principales sources bibliographiques, et à des renvois au trailé de Beïlstein. Le lexique de M. Richter constituera un guide précieux pour {ous ceux qui s'occupent de chimie organique et leur épargnera une grande somme de temps et de travail, ASP: SU ÿ “ PORN VPN LARMES t Se, COMPTE RENDU DES SEANCES SOCIETE DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENEVE Séance du 2 novembre 1899. Herzeu. La variation négative est-elle un signe infaillible d'activité nerveuse? — Battelli et Prevost. Cause et mécanisme de la mort par des décharges électriques — Chodat et Lendner. Utilisation de levures dans la fermen- tation des vins. M. le prof. HeRZEN présente une communication intitulée : La variation négative est-elle un signe infaillible d'activité nerveuse ? Il signale une expérience qu'il a faite dans laquelle la variation négalive est constatée sans trace d’activité ner- veuse ?. M. le D' F. Barreuct communique le résultat d’expériences faites en collaboration avec M. le prof. PRevosr, relatives à la cause et au mécanisme de la mort par les décharges élec- triques. Ces expériences ont élé faites sur des chiens, des lapins, des cochons d'Inde. De grandes plaques de verre recouvertes sur une partie de leurs deux faces de papier d’étain formaient les condensateurs d'une capacité connue C, chargés au moyen d’une grosse bobine de Ruhmkortff, due à l’obligeance de M. le prof. Soret. La longueur de l’étincelle (distance explosive) donnait le potentiel V. Ces deux éléments ont permis de calculer la quantité d’électri- cité Q — CV, qui passe à chaque décharge à travers l’ani- mal placé dans le circuit, ainsi que l'énergie électrique W = + CV? Il résulte des expériences de MM. Prevost et Battelli que les effets mortels de la décharge ne sont pas proportionnels à la quantité Q, mais bien à l’énergie W. Pour obtenir les ! Voir ci-dessus, p. 542. D 88 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE mêmes effets, l'énergie des décharges doit augmenter d’une manière générale avec le poids de l'animal ; toutefois l’âge paraît jouer un certain rôle, les jeunes animaux étant plus sensibles à ces effets que les adultes. L'énergie maxima que l’on pouvait obtenir était de 1029 joules, insuffisante pour luer un chien par une et même deux décharges. Une décharge d’une énergie faible donne une contraction musculaire généralisée unique, sans autre effet appréciable. Une décharge plus intense provoque des convulsions clo- niques, qui deviennent toniques si la décharge est encore plus énergique. Il y a alors arrêt de la respiration, d’abord momentané et définitif en cas d’énergie élevée. Le cœur n'est atteint que par des décharges plus éner- giques que celles qui inhibent les centres nerveux. On constate alors fréquemment l'arrêt des contractions des oreillettes. Enfin les décharges maxima qui pouvaient être atteintes produisaient chez les animaux de petite taille (petits cochons d'Inde) une perte de l’excitabilité des muscles lisses de l’in- testin avec conservation de l’excitabilité des muscles striés et des nerfs moteurs. M. CHopar présente une communication relative à l’utili- sation des levures pures dans la fermentation des vins. I expose les avantages que présente celte méthode et donne les résultats obtenus jusqu’à présent en utilisant les levures selectionnées, provenant d’un vin rouge du Crêt (M. M. Micheli, Jussv). Les expériences ont été faites par M. le D* A. LENDNER, premier assistant au laboratoire de botanique. 8 espèces de Sacharomyoes ont été isolées de ce vin. L'une (n° V) appartient au groupe du $S. apiculatus, les autres sont de vrais levures. On les désigne sous le nom de Jussyon de EC ANNE NT: La levure LI a produit dans un moût stérile contenant 19,35 °/, de glvcose, 5,78 °/, d'alcool (vol.). 0,833 °, acide tartrique. Jussy WE. — Moût 19,35 °/, glycose, 8,18 °/ alcool (vol.), 0,66 °/. acide. [e) ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 589 Jussy HE. — Moût 17,86 °/, glycose, 5,39 °/, alcool, 1,04 °/, acide. Jussy IV. — Moût 17,86 °/, glycose, 13,43 alcool (vol.), 11,7 acide. Jussy V (apiculatus). — Moût 19,55 °/, glycose; 1,3% alcool; 0,495 acide. Jussy VI. — Moût 19,35°/, glycose: 5,78 alcool; 0,819 acide. Voici les quantités de glycose détruites par ces levures, soit pour produire l'alcool, soit pour la dépense d’entrelien: Jussy T; 11,21 °/,. — Jussy I: 84,4. — Jussy I; 31,25. — Jussy IN ; 90,4-96,6. — Jussy V; 15. — Jussy VIE; 7,1- 9,6. Ces études seront étendues à d’autres crûs genevois. Séance du 16 novembre. Dussaud. Méthodes d'enregistrement et de reproduction phonographiques. — F.-L. Perrot et Ph.-A. Guye. Sur la mesure des tensions superficielles par la méthode du compte-gouttes. — Battelli. Influence des courants à haute fréquence et à haute tension sur l'échange matériel. M. Dussaup expose les progrès accomplis depuis un an dans les méthodes d'enregistrement et de reproduction phono- graphiques ainsi que dans les transmissions téléphoniques. M. Dussaud est heureux et à tenu à venir faire à Genève les premières expériences en public d’enregistrements à distance avec son nouveau téléphone enregistreur. Le poste trans- metteur de cel appareil repose sur une étude complète des lois qui régissent l’action d’un même ébranlement d'air sur une ou plusieurs membranes microphoniques et agissant sur l’une ou chacune des deux faces des dites membranes. Le poste-récepteur de ce même appareil repose sur des recherches détaillées sur laction d’un électro-aimant à facettes dont chaque facelte agit sur une plaque vibrante. Ces plaques sont distribuées à l’intérieur d’une caisse de résonance de telle façon que des conduits recueillent l'air ébranlé de chacun des deux côtés de chacune des plaques et amènent dans un même canal qui aboutit à l’orifice du récepteur. Fa à Le 590 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE M. Dussaud fait entendre une fable et un morceau de chant qui avaient été dits le jour précédent, 15 novembre, par M. Raymond dans le laboratoire de physique de l’ani- versité de Genève où était fixé le posle transmetteur el qui étaient venu s’enregistrer dans l’Aula où était ce poste récepteur. Cette fable et ce morceau de chant s'étaient enregistrés avec une telle intensité que lorsque l'appareil les reprodui- sait, plus de mille personnes qui assistaient à l'expérience ne perdaient pas un mot; de plus le timbre n’était pas déformé et on le reconnaissait très bien. M. Dussaud à ensuite exposé les résultats encourageants obtenus avec un téléphone enregistreur sur le réseau pour l'enregistrement des conversations téléphoniques, les com- munications en l'absence de l’abonné, l'enregistrement des nouvelles aux agences de journaux, l'enregistrement des airs d’opéras chez les abonnés du théâtrophone, l’enregis- trement d’un discours au moyen d’un poste transmetteur dissimulé sur la tribune de l’orateur, etc. En terminant M. Dussaud prie quelques uns des assistants de bien vouloir dire quelques paroles devant un nouveau diaphragme enregistreur qui n’est pas encore sorti des labo- ratoires de recherches et qui constitue un grand progrès comme les membres présents le constatent lorsqu'on fait aussitôt après répéter par l'appareil les paroles prononcées. M. F.-Louis PERROT dépose, en son nom et en celui de M. Ph.-A. GuyE, une note relative à la mesure des tensions superficielles par la méthode du compte-gouttes. La plupart des traités de physique, et même les meilleurs, indiquent que les tensions superficielles des différents liquides sont pro- porhonnelles aur poids des gouttes de ces liquides issues d’un méme orifice. Il ressort de l’étude des mémoires originaux que cette relation, tout en avant été l’objet de quelques réserves, est généralement considérée comme une loi au moins approchée. Les auteurs de la présente note ont pensé que la méthode nouvelle proposée par MM. Ramsay et Shields pour la mesure ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 591 des tensions superficielles (méthode qui est la seule à don- ner des valeurs exactes de ces constantes), permettrait de contrôler avec plus de rigueur qu’on ne l’avait fait jusqu à présent la valeur de la relation ci-dessus. MM. Guye et Perrot ont donc déterminé dans plusieurs conditions les poids des gouttes de divers liquides dont les ten- sions superficielles ont été mesurées par la méthode des deux savants anglais et ils ont constaté que la relation ci-dessus n'a pas même le caractère d'une loi approchée lorsqu'on con- sidère des liquides de types chimiques quelque peu diffé- rents. Les principaux liquides examinés jusqu’à présent ‘sont: Benzène, chlorobenzène, nitrobenzène, benzaldéhyde, aniline, monoéthylaniline, diméthylaniline, orthotoluidine, diméthylorthotoluidine, diphénylméthane, benzonitrile, bu- tyronitrile, anisol, phénétol mésitylène, benzophénone, ace- tophénone, crésol, isobutyrate de méthyle, acétylacétate d’éthyle, pipéridine. Il ne faudrait pas cependant conclure de ces résultats que la méthode du complie-gouttes doive être complètement et définitivement abandonnée pour la mesure des tensions superficielles. Les auteurs poursuivent leurs recherches en vue de déterminer, si possible, les corrections à lui apporter pour la rendre utilisable dans ce but. M. le D: F. BarreLLr, assistant de physiologie à l’Université, communique une note sur l’Influence des courants à haute fréquence et à haute tension sur l'échange matériel. J'ai soumis six chiens à l’action des courants à haute fré- quence et à haute tension. L'animal était inséré dans le circuit du secondaire d’une bobine de Tesla. Chaque électrode aboutissait à un baquel d’eau tiède. Les pattes antérieures du chien plongeaient dans un des baquets, les pattes postérieures dans l’autre baquet. Quatre chiens ont été soumis à l’action du courant une demi-heure par jour pendant un temps qui à varié de built à vingt jours. Deux chiens ont été électrisés trois fois par jour pendant vingt-cinq jours. 1h # EE pe 1 Fate ù 392 SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE Les animaux recevaient tous les jours la même ration ali- É à mentaire qui était constituée par du lait, du pain et de l’eau. | a Les expériences sur l’action du courant à haute fréquence | or n’ont commencé que lorsque le poids de lanimal et la a : quantité d'azote éliminé par les urines, se maintenaient 4 à peu près constants. On recueillait les urines jour par jour L et on en faisait l’analvse. *e Les résultats ont été concordants chez les six chiens sou- mis au passage du courant de Tesla. La quantité d’azote, dosé par la méthode de Kjeldahl, n’a pas subi des différences appréciables. Pendant tout le temps dans lequel les animaux sont soumis aux courants de Tesla; la quantité d'azote émise chaque jour par les urines est restée à peu près la même de ce qu’elle était avant la période des électrisations. La quantité des chlorures a augmenté, mais bien légère- ment. Le résultat le plus remarquable que j'ai observé a été celui d’une forte diminution des phosphates. Chez les deux chiens qui étaient soumis trois fois pay jour au courant de Tesla, la quantité moyenne des phosphates émise chaque jour par les urines est devenue à peu près la moilié de ce qu’elle était avant la période des électrisations. Chez les quatre chiens électrisés une seule fois par jour, la moyenne journalière des phosphates à diminué d’un tiers environ. Lorsque les électrisations ont cessé, la moyenne des phos- phates est redevenue normale. Séance du 7 décembre. Pidoux. Nouvelle détermination de la latitude de Genève. — R. Gautier. Caractères météorologiques de l’année 1898-99. — R. Gautier. Observa- tions des Léonides. — E. Pitard. Comparaison des différents segments craniens chez l’homme et chez la femme. M. J. Pipoux communique quelques résultats relatifs à wne nouvelle détermination de la Latitude de Genève. Il reprend d’abord quelques valeurs trouvées par des observations antérieures; en particulier: En 1772, par Jaques-André Mallet avec un quart de cercle de Sisson 46° 12° 0”. 4 % ÿ ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 593 En 1775, par Marc-Auguste Pictet, avec le même instru- ment, 46° 11° 58”. En 1813, par Henry et Delcros, officiers du service topo- graphique français avec un cercle répétiteur de Lenoir, 46° 11° 59”.4, De 1825 à 1828, par Alfred Gautier, une série importante avec un cercle répétiteur de Gamber ! 46° 11° 59”.4, Ces valeurs se rapportent à l’ancien observatoire édifié par Mallet sur le bastion de St-Antoine. Le nouvel observa- toire encore occupé actuellement date de 1830, il se trouve sur la demi-lune presque vis-à-vis de l’ancien (12 pieds plus au sud et 219 pieds plus à l’est). En 1843-44, observations de la polaire dans ses deux culminations par vision directe et par réflexion faites par E. Plantamour et Bruderer, astronome avec un cercle méri- dien de Gambey : 46° 11° 587.8. C’est cette dernière valeur qui figure encore aujourd’hui dans les tables et les catalogues astronomiques comme lati- tude astronomique de l’observatoire de Genève. En 1880, la Ville de Genève à qui appartenait le cercle méridien de Gambey, remplaça cet instrument par un cercle méridien plus moderne pouvant servir à la fois d'instrument de passages et de cercle mural. Comme instrument de passage, il servit d’abord à la détermination télégraphique de la différence de Longitude entre Vienne et Genève, par Plantamour et Oppolzer. Il sert encore maintenant à otre entière satisfaction pour le service de l'heure et pour la garde du temps à l'Observatoire. En revanche, comme cercle mural, pour la mesure des angles, il faut attendre jusqu’en 1893 où grâce à l’mtroduc- tion de la lamière électrique à l'Observatoire il a été possible d'éclairer le champ de vision des microscopes de manière à permettre la lecture des divisions du cercle ainsi que les pointés micrométriques. Depuis 1894, d'accord avec M. le Directeur de l’observa- ‘ Lu à la Soc. de Phys. et d’hist. nat. de Genève, le 16 octo- bre 1828, ARCHIVES, L. VIIL — Décembre 1899. 42 ds LATE" Re 7 | à # RS LR EU € A pi ESE nur F3 D. F 4 CE 4 = + r * À L 4 CROP REP PERS TV uw z LD : « la FN - GE LS L k M AGREE eu Lé Sd EE " 4] 14 2% F Ve Net 14 594 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE toire, plusieurs séries de mesures d’angles ont été faites el poursuivies jusqu’en 1897. La plupart ont eu en vue la mesure des distances nadirales d'étoiles fondamentales, afin de combiner l'étude du cercle divisé avec une nouvelle détermination de la latitude de l'Observatoire. Toutes ces séries de mesures faites dans diverses positions du cercle divisé et prenant à partie des étoiles disposées symétriquement au nord et au sud du zénith, les observa- tions de la Polaire dans ses passages supérieurs et inférieurs, le calcul de la réfraction d’après les données les plus récentes, en utilisant les tables de M. Radau, tout l’ensemble des réductions conduit à une valeur de la latitude plus grande que celle admise jusqu’à présent. Au lieu de rester au- dessous des 12 minutes: 46° 11° 588, le résultat final dépassera 46° 12’ 0” et se rapprochera de 46° 12° 4”. Si ce résultat était définitivement acquis, il se rapproche- rait des mesures géodésiques directes, qui partant de Paris ou de Strasbourg, donnent pour la latitude de Genève une valeur supérieure à 46° 12”. M. R. GaUTiIER, pour compléter sa communication du 2 mars, relative à l'hiver de 1898-1899, fournit quelques indi- cations sur les caractères climatologiques des trois autres saisons de l’année, printemps, été et automne. Pour la température, l'hiver avait présenté un excédent de 2°,5. Les trois autres saisons ont aussi été trop chaudes à des degrés divers: Le printemps, avec 9°,1, dépasse la moyenne de 0°,16, grâce au mois de mars, trop chaud de 19,24. — L'été, avec 18°,3, dépasse la moyenne de 0°,4 à cause du mois d'août qui présente un excès de chaleur de 1°,6. Les autres mois du printemps et de l’été ont des divergences négatives faibles avec la normale. Seul le mois de mai, avec 12°,5, est de 0°,7 plus froid que la moyenne. — L'automne, avec 10°5, est aussi plus chaud que la moyenne de 0°,8, grâce à un excédent presque constant de température des trois mois de septembre à novembre. A noter la décroissance rapide de la température de novem- bre: La première décade à une température de 411°,0, la deuxième de 4°,5, la troisième de 1°,0. x ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 595 Au point de vue de la pluie, l'hiver avait été à peu près normal, avec 1332. — Le printemps a été plutôt humide, avec 2132 et cela grâce au seul mois d’avril qui fournis- sait 138""1 d’eau tandis que mars était très sec, avec 275 et mai plutôt sec avec 7228. — L'été a été plutôt sec, avec 1960. Juin est un peu sec, avec 64%%8; juillet plutôt hu- mide, avec 9124; août sec avec 3978. — L'automne est aussi plutôt sec, avec 235""0. Septembre est resté au-des- sous de la moyenne, avec 73*"5; octobre l’a beaucoup dépassée, avec 142»%1; novembre a été sec avec 19"%4, La nébulosité avait été faible en hiver, elle a dépassé la moyenne au printemps : 0.63 avec un excédent de 4°/.. Cela vient du mois d'avril, très nébuleux, avec 0.75. L'été a une nébulosité de 0.46, légèrement inférieure à la normale. Le mois d'août, beau et chaud, a eu une nébulosité faible de 0.39. — Les mois d’automne ont élé en s’améliorant au point de vue de la nébulosité. Septembre, avec 0.59, avait un excédent de 10 °/, sur la moyenne. Octobre, avec 0.68, est presque normal avec un déficit de { °,. Novembre a été très beau, avec 0.65, ce qui donne un déficit de nuages de 13 ‘/, °/o. La nébulosité de l'automne est donc en movenne plutôt au-dessus de la normale, avec 0.64. La durée de l’insolation qui est un peu l'inverse de la nébulosité, donne des chiffres élevés pour l’année 1899. Le printemps fournit 532 heures, l'été 802 et l'automne 394. Si l’on tient compte des 148 heures de l’hiver et que l’on compare aux chiffres des deux années précédentes : 109, 453, 697 et 289 en 1897; 151, 391, 751 et 384 en 1898, on trouve que les saisons de l’année 1899 sont généralement plus riches en heures d’insolation que celles des années pré- cédentes. Les saisons ont toutes à peu près les mêmes caractères généraux qui sont ceux de l’année météorologique elle-même. Celle-ci est chaude avec 10°,3, dépassant de près de un de- gré la moyenne, 9°.35. — Elle est plutôt séche avec un total de 777°°4, en présence d’une moyenne de 836,6 (1826-1895). — La nébulosité est plutôt faible : 0,60 au lieu de 0,62; et la durée totale d’insolation, 1876 h. est sensiblement supérieure à celles de 1897, 1548 h., et de 1898, 1677 h. 996 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE M. R. Gaurier résume les observations des Léonides fai- S Li tes, du 14 au 17 novembre, dans l'Europe centrale et spé- de. cialement dans quatre stations de la Suisse sud-occidentale. 4 Les nouvelles parues jusqu'ici dans les journaux astro- N nomiques, et les communications manuscrites reçues par ÿ M. Gautier de MM. Riggenbach, à Bâle, et Wolfer, à Zurich, pes tendent à prouver que le passage des Léonides à été, cette #4 année, très au-dessous de ce que beaucoup d’observateurs ï= attendaient. Ou bien lessaim s’est beaucoup plus étendu sur + l'orbite qu'aux passages antérieurs de 1866, de 1833 et de 3 1799; ou bien l’orbite des Léonides, sous l'influence pertur- batrice de Jupiter, ne passe plus aussi près de celle de la terre au point où nous nous trouvons à la mi-novembre. ve VIRE Te À En général l’observation a été entravée par le mauvais à temps surtout dans la nuit du 1% au {5 dans laquelle on à Fix cependant constaté le passage maximum des Léonides (130 pe à 440 Léonides à Munich). Puis les météores n’avaient géné- à ralement qu’un faible éclat, leur vitesse était grande et leurs + trajectoires courtes, ce qui fait que beaucoup ont dû échapper À à l’observation à cause du clair de lune intense. à Nuit du 14 au 15 novembre. * A Genève, il a fallu observer dans des éclaircies à travers ne le brouillard et ce n’est que vers le matin, après le coucher Ÿ, . de la lune, dans une éclaircie de 35 minutes, qu’on a pu à noter un nombre appréciable de météores, 25, dont 20 ee Léonides. E À Salvan, où M. G. Cellérier avait pu recruter quatre observateurs, les observations ont malheureusement cessé vers 5 heures, au moment où les étoiles filantes se mal- a. üpliatent. Aux Fortifications de St-Maurice, M. le lieut.-colonel Dietler avait eu l’obligeance d'organiser, comme l’année précédente, un double service’d’observations. Les observa- % teurs du fort de Savatan étaient placés à la batterie du Se Chalet, à 700 mètres environ d’altitude. Ceux du fort de | Dailly observaient au point culminant, l’Aiguille, à près Me. de 1500 mètres de hauteur. Aux deux stations il y avait à toujours deux observateurs, remplacés de deux en deux Li N} ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 597 heures, de 41 h. du soir à 7 heures du matin. [ls se parta- geaient l'inspection du ciel et notaient le nombre des étoiles filantes de 10 en 10 minutes. On n’avait pas pu les charger de les distinguer d’après leurs radiants, mais on leur avait demandé de noter les directions des trajectoires en les rap- portant aux points cardinaux. C’est d’après ces indications que M. Gautier a cherché à classer les météores observés en Léonides (L.) et en étoiles filantes appartenant à d’autres ra- diants (Divers). Le même travail à été fait pour les observa- tions de Salvan. Aux forts de St-Maurice comme à Salvan, le temps a été très beau toute la nuit. Le tableau suivant contient le relevé fait de demi-heure en demi-heure des observations faites aux quatre stations de Genève, Savatan, Aiguille et Salvan : Heure Europe GENÈVE FORTS DE St-MAURICE SALVAN Centrale SAVATAN AIGUILLE Novem- L. Divers L. Divers L. Divers L. Divers bre. b. b. Am A -11'} brouillard 0 0 0 1 3 1 A1 1-12 QUES 0 Uk 0 % 2 4) 45 12 —12 12 » 0 0 IL 2 L 1 12 1} 1 » 1 2 5) 2 3 6 4 -1'L » { 0 3 3 3 il 1 Lo 2 | brouillard 9 9 6 kg 5 9 NOR AUE AS il 7 1 L (0) 2 1]9= 3 le | 2 5 il B) I RER UE Re 0! 4 0 3 (D 7 9 3 lo= 4 5 | OR 1 13 1 ÿl 1 & -441,, 7 brouillard 9 0 8 0 8 2 & 1h 5 L » 1 0 24 3 28 5 Du =) 1, 48 5 20 > By? 7! 1% 6 5 lh- 6 9 brouillard 31 3 58 D L 3 (MEN TU » 42 2 21 il — — 6 1/— 7 » 9 1 — == — — Potals. 149 E LS 145 _23 JAN 947 95 Total général... 57 166 9216 119 Les résultats sont suffisamment concordants, si l’on tient compte 4° du fait qu’à observatoire de Genève on à observé pendant quelques éclaircies seulement, puis 2° de la diffé- rence d’étendue de l'horizon à Savatan et à l’Aiguille. On ne s’étonnera par conséquent pas de constater qu’à lAiguille on a observé environ un tiers de météores de plus qu’à Savatan.. Lt ie ae Lai LENS A | # PS2 CRE TATRE ME à et “Pet : sut o " a 2 2 GE ON > Te Leu Le + EN MP LE à Le UE Pl lo LR Ce à 598$ SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE Le moment du maximum, non observé à Genève et à Salvan, a eu lieu dans les dix minutes comprises entre 5 h.50 m. et 6 h. Om. durant lesquelles on a noté, à Savatan 19, à lAi- guille 26 météores, dont la mayorité sont des Léonides. Nuits du 15 au 16 et du 16 au 17 novembre. À Genève, brouillard épais durant les deux nuits. À Salvan, pas d’observations. Aux forts de St-Maurice, les observations ont continué aux mêmes emplacements el suivant le même système que du- rant la nuit du 1% au 15. Le temps a élé variable, et les résullats ont été meilleurs, la première nuit, à l’Aiguille, la deuxième à Savatan. C’est ce qui résulte des chiffres por- tés au tableau suivant, chiffres qui indiquent un passage de Léonides beaucoup pius faible que pendant la nuit du 14 au 15. Le maximum a donc bien eu lieu pour nos régions, le 15 novembre vers 6 h. du matin. NUIT DU 15 AU 16 NOVEMBRE NUIT DU 16 AU 17 NOVEMBRE Heure SAVATAN AIGUILLE SAVATAN AIGUILLE (Europe Centrale.) L. Dm: D. me D; L. A1 111%, 9 DEMO (4) 0 1 (brouillard) 4 A1 :/,-19 1 (OX | 0 0 (l » 12 19:14, 4 D'UEU ( 0 Il » 12 1/2 1 % (0) (0) 0 (0) (D » L'or 02 020 240 RUUD » 1 15-19 (brouillard) 0 2 (D 0 Lo QUE » 1H at) | 0 0 » 2 1b= 3 » Le 0 2 1 { » JU 1 Ù 2H 0 ( 0 » 3 ‘Jo D EU RU: Il 0 (0 » & —kL1}, » 2 ! Ü 0 { (l] k 19 D » p Î 3 { 3 0 DEN) » 5 (0) 5 (0 L 0 5 1} 6 » 2 (D 5) (9) (brouillard) 62002 » > (I) 2 0 » 6 '/3- 7 » + D 3 (0) = Total:1.1043 DT 8 20 3 9 | Ce or mn PES em D on Total général, 18 95 23 10 M. Eugène Prrarp présente une première communication sur la comparaison des différents segments crâniens chez l'homme et chez la femme, et sur diverses autres comparai- sons dans le même ordre d'idées. Pour cela, il a choisi diverses séries de crânes anciens provenant de la Vallée du Rhône, lesquelles séries ont été ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE. 599 étudiées par lui dans plusieurs publications de la Revue mensuelle de l'Ecole d’Anthropologie de Paris'.Ces crânes sont en très forte majorité des brachycéphales dont l'indice céphalique est d’une valeur élevée. [L. Comparaison des angles auriculaires dans deux séries de 62 crânes masculins et 63 crânes féminins. Il en résulte que la valeur de tous les angles varie, suivant les sexes. Les crânes considérés commme féminins l’emportent par la va- leur absolue de l’angle frontal proprement dit, ainsi que pour les deux angles occipitaux, tant cérébral que cérébelleux. L’angle facial et l'angle sous cérébral sont plus grands dans les crânes masculins. IL. Comparaison des diverses courbes crâniennes. Celles-ci indiquent les vraies grandeurs des segments cràäniens. Le nombre des crânes est le même que ci-dessus. [en résulte que les crânes féminins ne l’emportent sous aucun rapport au point de vue de la longueur absolue de leurs segments. A peine la courbe occipitale cérébelleuse est-elle un peu supérieure chez les crânes féminins. IE. Poids du crâne. Le poids du crâne féminin est, dans les séries valaisanes de M. Pitard, au poids du crâne masculin comme 82.8 : 100 (Parisiens de Broca = 86.9 : 100; Italiens de Morselli — 85.6 : 100). Les poids absolus trouvés sur 74 crânes masculins — 706 gr. et sur 64 crânes féminins = 585 gr. Ce sont des chiffres élevés, se rapprochant beau- coup de ceux trouvés sur des séries formées par des individus de forte taille. IV. Capacité crânienne. Obtenue par le procédé direct du cubage et par la manière indirecte préconisée par M. Manou- vrier. D’après ce dernier procédé les chiffres suivants ont été trouvés : 80 crânes masculins — 1565 cc.; 80 crânes féminins — 1462 cc. Le chiffre qui concerne les crânes féminins est élevé; il semble, d’ailleurs, être caractéristique pour les séries celtiques. 1 Étude de 114 crânes de la vallée du Rhône, fasc. III, 1898. Etude de 59 crânes de la vallée du Rhône, fase. VII, 1898. Etude de 65 crànes de la vallée du Rhône, fase. VI, 1899. 600 SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE, ETC. V. Comparaisons du poids du corps à la capacité crânienne. Ce rapport a déjà été cherché à plusieurs reprises. On a- calculé le nombre de centimètres cubes par chaque gramme du poids du crâne. Les crânes féminins de notre série possè- dent une plus grande capacité relativement à leur poids que les crânes masculins ainsi qu’il appert du tableau suivant, où figurent seulement des crânes dont la capacité a été obtenue par le procédé direct du cubage : capacité poids moyen nombre de ec. par gr. crânes 7 1554 670 2 cc 170 crânes © 1390 600 2.CC/948 VI. L'indice cränio-cérébral et sa comparaison avec la capa- cité crânienne et le poids crânien. Cet indice est le rapport du poids du crâne à la capacité crânienne. Le poids du crâne ne varie que d’une manière très générale soit avec la masse totale du squelette soit avec le volume du cerveau. Nous avons obtenu sur 38 crânes dont la capacité a été obtenue par le procédé direct du cubage les chiffres que voici : poids moyen capacité moyenne indice 26 crânes 4 688 gr. 1554 44.4 12crânes Q 600 gr. 1390 L3.2 Le rapport du poids du crâne à la capacité crânienne est plus élevé dans le sexe masculin. VII. Comparaisons de la circonférence horizontale totale à la capacité crânienne. Ce caractère à été étudié sur une série de chacune 50 crânes. La capacité crânienne a été calculée d’après le procédé indireel. Le rapport donne comme chiffre : pour les 50 crânes masculins — 3.34 et pour les 50 crânes féminins = 3.45, ce qui donne au crâne féminin un avantage marqué sur le crâne masculin. La suite et les résultats totaux de cette étude fourniront l’objet d’une prochaine communication. ERRATA Numéro du 145 novembre : pages 472 et 474, lire : faune benthonienne au lieu de bathonienne, Page 518, Société de Physique, séance du 3 août 1899, lire : expérience de M. Jodin et non Godin. | | | | - LS PRET RME + si PP PE RE PT OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE 1899 < PEL DURE LL 1 PRES Ë she PP 6 " 2 7 > »e 2 à Ne? > + - # . AIS. = : MIT E Le 1er, brouillard depuis 9 h. du soir. 2, brouillard jusqu’à 10 h. du matin; quelques gouttes de pluie à 1 h. 50 m.; très forte rosée le soir. 3, brouillard à 7 du matin; pluie de 10 h, du matin à 4 h. 30 m. du soir. %, fable pluie la nuit; forte rosée le soir. 5, brouillard bas à 7 h. du matin et à 9 h. du soir; rosée le soir. 6, brouillard à 7 h. du matin et depuis 9 h. du soir; très forte rosée le soir. u 7, brouillard bas à 10 h. du matin et depuis 9 h. du soir. n 8, pluie dans la nuit et de 3 h. 50 m. à 9 h. du soir; fort vent à 4 h. et depuis | ; 9 h. du soir. À 9, pluie dans la nuit; fort vent de 10 h. du matin à { h. du | Sep UUXEN | “LIU sa sqo | AN9INEU PI|sap Lou! E | Fe ne IPIA Ss|3£|È8s quo El tra D | -KON k se auvafog craie Cu A6 HPIG| anoned| s Es A 35 LE mu P : = | 0 | 2. QU np “duray s- # |£285| 1094 Fe vo eng} QTf[L N9 Roi UpS Very 20 aamerodure L AR RUN È int he À ANT TAN CNE PE VENT Ed SE ri # 60% MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1899. ca ke | à # Baromètre. É bo ‘ 14 A mn Om T0 7 10 bmw: fs &h.s. 7h.s. 10h. 8 à ÿ nm mm mm mm mm mm nm mm D {re décade 728.90 72874 798,91 729926 72849 72890 72866 728,88 À. 2 » 73466 73485 73508 73534 73442 73394 73h28 TILW n+ JUS 73645 736,35 736,71 737.14 73637 736,09 736,67 73684" ta Mois 733,33 73331 73357 73302 733,09 73275 73320 73338 0 Le i} a 4 E Température. + & 6 mn 0 0 0 0 0 0 ù à É Are déc. + 9,04 + 8,36 + 8,36 + 12.02 + 14,60 +- 13,90 + 11,22 + 10,28. ni 2 » + 3,38 + 278 + 2140 + 545 + 7,32 + 7,44 + AM ES SMS 3e» — OÙ — 054 — 0,50 + O9 + 33 + 285 MAS EDS Mois + 410 + 333 + 3,32 + 603 + SA + 7,96 + 5,80 + 473. : Fraction de saturation en millièmes. # Lee déçade 942 949 021 706-* 683. - TITRE À r He 839 879 901 749 646 642 763 2 3° 910 923 919 883 814 834 888 À Mois 902 915 JB 809 74 71 82 à Insolation. Chemin Eau de LT Therm. Therm. Temp. Nébulosité Durée parcouru pluie cu Limni- : min. max. du Rhône. moyenne. en heures. p.le vent. de neige. mètre do 0 0 0 h. kil. p. h. mm cm % ; tre déc. + 6,98 + 16,30 + 13,01 06 28,7 3,53 184 14828 . % Oo» AA + 887 ALAL O68 479 9,72 4,0 44540 De 3e » — 198 + 409 + 926 U,82 15,7 1,23 133,50 à Mois E 205 + 965 LA1A3 065 923 283 ! 104 41229) À * Dans ce mois l’air a été calme 52,2 fois sur 100. Le rapport des vents du NNE. à ceux du SSW. a été celui de 3,29 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 38°,7 E. et son iutensité est égale à 31,2 sur 100. à OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES | FAITES AU GRAND SAINT-BERNARD pendant LE Mois DE NOVEMBRE 1599. ne ge à 7h.et | brouillard à à 10 h. ne matin. Phil à 7h. du matin f Lei PE à LC Le L à;h matin #à 4 h. soir. à 9 à 7 h. matin 45 à 4h matin | MDaih. soir. 29 a h. soir. . MAXIMUM LULU 368.30 - 269,40 364,75 570.30 363,58 572,74 271,15 … Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique observées au barograp MINIMUM. 10 h. soir. 7 h. matin. 10 % soir. 7 h. soir. 1 h. matin. 10 b. matin. minuit...... 607 00/0 «00 100 800 £00 00 200 000 L0'0 600 £E0 GG 0 LY'0 £60 LY 0 £r'0 0£ 0 Nébulosité moyenne, | | | | L “Ms HARAS Le f AN SRE RER h N| -: ALES ee pe sl lee DUREE (|A OR PRE re [ NE Je #)| * el [ ‘AN | . . ….. | Fan: set 10e FN) PR GA 1 IN! RE De CRT SN | CRAN M0 LS CRT PR à PAR ESS ER AT FEV AIR De N| * Lee TR FN pee ar) ET | RE RE | Lane) 23 CNE LR | } ‘AN | . | Mae . CE FAN | Les LS f AN ce le. ru] F “AN ) FRERE Sue Tue à FRE LEA Fi Me He Let] & ‘MS | ane FRERE Re tre ns a RTC sue | 4 MS (EL .….... | 6 ‘MS Us 06 ne | A ‘MS . CE Dre CAR CCE | Lu uu ‘W9 , “Saanoup Ni #& Sa] “eau JUeUtUOP | saquox |uréqun) eo EN SANT OR AT 7 a81au n0 amq 169 + | Ly + EO0 + 678 + LOST OR O CE 69 + | 06 — | 928 + AU ee Er UN as 80 + | VE — 6L'4 + Se | 0% —:) Fr + 60 + | 0% — 1e + SU — | 8 — TE + PEN LE) 820 + GE — | SL — | LEO 60 + | 88 — | e£T + £0 — | 66 — | 20% + 80 = |-66— |.HR0 + 68 — | £'OT— | £9'0 — 80 + | 89 — | 60 + 60 FFE) 697 60 + | 6€ — | ILE + EG — | 92 — | 70 + CSS Re GT + | 8% — | OCT + 0G + | JE — | ZLSG À 8 +1 LT — | 166 + L% + | ST — | 66 + 0'f + | EE — | 69% + LO + | ST— | GE + 08 + £'O — | 877 + Ve + | VO + | 99% + LEE QU LY% + ge + | 60 + | 98E + LE +) FO + | 06€ + “nos ETS *a]emIou ne | sous | | | | | “Saint HS alu9A0 ") aanyeigdue j G6RT AUANAAON — “THVNHAT-LNI Lo N LH II UE ET ET 00 2€ | CYCLE | 66'ELS | EL'GLC | OTGLS O9'ULE UAUAS (Ou IA 06 896 || OS'‘L9G | 00096 | 07'29C | 09'99G £8'096 || O9'TZE | LYC | OS'OZLC G£'OLS 16 69€ 08 69€ G6 20€ || LO'L9G 0669 | ES 69€ | 0G'80€ || 7y'69€ || 66 69€ || %O'OLE T0 OZLE £T'69€ LT “THQUNXE [A V& CT ELG YL'ELG 09°321G 00 618 OL'OLE 08:69€ CR'696 06 69€ 17 LOG 08'€9€ 8S'E0c 06'996 89 Gag 0L'69G 0L€9G 0€f'0LS 0€'69€ 00698 66 89€ 0% L9e 00'29€ CL'%9G 00'£9G 09'89G 0% 99€ 0£ 296 6% 69€ €} 69€ 0F'69$ 66 89€ CHEN auders04eq |ouyder80o1eq ne 9AI9S{O | NE JAI9SQN AUCUN G6'6 + 60 F1 Q6'0r+- [6 OT+- Ye 6 + GG L +- 964 + £o'z (8'G LE'E 00'& 19% 0L'e L0'% FE'G 916 Y£'L te PAT) 619 9c'7 40€ 86'£ 17'9 01% LL'G 89'9 699 669 VUE LLONP TETE tt — “aemou INaINE e] 9948 11894 "AIQUOIY mm" 00 69€ Stcn C6 FLS | 0€ | 60 6LS || 66 | 66'GLS | 86 LE GLS || LG SE'ILE | 98 | LO OS | CG FFOLS || %G 68 09€ | EG | C0 | & | €9'006 | Te | (16%96 | 06 | 10 296 | 65. 80996 | 8 67906 |: LT | LG'LOS | JF | Q9'FES | CT | 6869 | Y} F8 609$ | 6F | 0€'696 | GI | C8 896 | FT | F6 L9S | OH 18 LS | 6 78996 | 8 66 69€ | L YF 29 | 9 18896 | & | 8L'69 | 7 8L'69€ | € GC60€ | & a 1 a —— “sainou 4zl .£ | sap “Aout 8 | IMamnrH = É | | MOYENNES DU GRAND 608 SAINT-BERNARD. — NOVEMBRE 1899. Baromètre. {h.m. &h.m. Th.m. 10h. m. 4h.s. &h.s. Th. s. 10 h.s. mm mm mm mm mm mm mm mm Are décade... 568,40 568,20 568,18 568,54 568,23 568,07 568,48 568,38 de. » . 68,32 968,11 568,15 968,37 568,02 567,99 568,10 568,07 Do CAEN . 570,29 570,24 570,29 570,70 570,51 570,52 570,79 570,94 Mois - 569,00 568,85 568,87 569,20 568,93 568,86 569,12 569,13 Température. Th. m. 40 h. m. 4h.s. 4h.s. Th.s. 10h.5,. 0 a 0 0 o 0 Aredécade...—+ 0,27 + 0,96 + 1,47 + 0,9% + 0,43 0,00 d% » SAS L'ENCRE T pes TERRE Lee ne 3» — 1,92 —1,10 + 0,9 — 0,62 — 1,65 — 1,57 Mois}. — 1,95 — 1,10 + 0,09 — 0,99 — 1,73 —:14,98 Min. observé. Max. observé. Nébulosité. Eau de pluie Hauteur de la ou de neige. neige tombée. 0 0 mm cm Are décade... — 1,20 29:06 0,61 16,0 DE — 6,84 — 0,27 0,10 5 ee + :3,85 + 1,47 ),02 Mois ..... RE PA: rer 0,2% 16,0 Dans ce mois, l’air a été calme (,0 fois sur 400. Le rapport des vents du NE à ceux du SW a été celui de 1,24 à 4,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45° E., et son intensité est égale à 49,2 sur 400. F + AG “ r$' c rs LD SN PS pa MS CS RES REC OR VV TT BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME HUITIÈME (4me PÉRIODE) 1899. — N°: 7 à 12. Sur les variations séculaires de l’inclinaison ma- gnétique dans l'antiquité, par ie D" Folyheraiter. Sur la composition des zones d’accroissement concentriques decertains plagioclases, par L. Du- MON E nPeree DEEE GE NUE E Les variations périodiques des glaciers. 4% rap- port, 1898, rédigé au nom de la Commission internationale des glaciers, par Æ. Richter, pré- LES OT PAR UT A A RAA RTS ES AR ARC Les variations de longueur des glaciers dans les régions arctiques et boréales, par Charles Rabot RE RS NRA ee D NN CONTRE Se Een PAIN DEEE ni NO VON AR SE AR RER RERO RO RER NT Me se «à. 1 ENEPENETTON es PRIS Er MR PRE LE CR CO ON RU ROME PAR SITE Note sur la théorie du contact, par Quirino Majo- Pages 12 31 610 TABLE DES MATIÈRES. Sur la nature et la cause du phénomène des cohéreurs, par Thomas Tommasina.......... Résumé météorologique de l’année 1899 pour Ge- nève etle Grand St-Bernard, par Raoul Gautier. Idem (suite et meet nue ee st eR : Comparaison entre la lumière du soleil et celle de quelques étoiles, par Ch. Dufour. .......... De la calorimétrie humaine; un nouveau calori- mètre, par le D' W. Marcet (avec planche P).. Clivage particulier de la glace des Hauts-Névés, par Albert Brun En See ete MRADENSER Des variations quantitatives du plankton dans le lac Léman, par Emile Yung (avec planche IP). . Quatre-vingt-deuxième session de la Société hel- vétique des Sciences naturelles, réunie à Neu- châtel, du 30 juillet au 2 août 1899....... Physique, Mathématiques et Astronomie. — C.-E. Guil- laume. La vie de la matière. — Ch. Dufour. Comparaison de la lumière du soleil avec celle de quelques étoiles. — Henri Dufour. Diffusion et transformation des rayons Rôntgen dans l'intérieur des corps. — F.-A. Forel. L'horizon du lac. — A. Kleiner. Observation sur un pendule pour la mesure du temps. — D’ Jeanneret. La loi d'Ohm dans le courant voltaïque. — Ch. Moser. L'ordre de survie et les fonctions de Lamé.— Sam. de Perrot. L'application de la courbe de Brückner à la météorologie. — De Kowalski. L'interrupteur Wehnelt et la combustion de l'air. — Klingelfuss. Nouveau trans- formateur. — Ch.-Ed. Guillaume. Sur les aciers au nickel. — Ed. Sarasin. Seiches du lac des IV Cantons. — H. Febr. Courbure moyenne quadratique.:.......:.........:.:..0 30-1608 Chimie. — St. von Kostanecki. Oxyflavone. Brasiline. -— A. Werner. Isoméries chez les métal-ammoniaques. — E. Bamberger. Oxydation des hydroxylamines aromatiques. Transformations du nitrosobenzène. A. Bistrzycki. Condensation des acides o-aldéhydiqnes. — Schuma- cher-Kopp. Sur un cas d’empoisonnement. — E. Nülting. Dérivés nitrosulfonés de la benzalphénylhydrazone. Dérivés de la dibenza- 369 367 TABLE DES MATIÈRES. lazine. Dérivés du benzalindoxyle. — O. Billeter. Dithiobiurets PORN PE ANR AN en seen 21) ame cle dues « à iteiae Botanique. Prof. Schrôter. Esquisses d’un voyage botanique autour du monde. Variabilité daus les fruits de Trapa natans. Nouvelles recherches sur le plankton. — D' Cornaz. Découverte du Plantago fuscescens dans la vallée de Binn. — Dr Magnin. Her- borisations au Crêt des Somètres (Franches-Montagues). — Prof. Tripet. Découverte du Biscutella cichoriifolia au pied du Mont Generoso. — M. Micheli. Plantes nouvelles du Mexique. — D' Paul Jaccard. Rôle physiologique de l'enveloppe corpusculaire de l'Ephedra.— Sire. Apparition de l’Erysimum strictum sur les bords © CAR DRE To ERL 2 du lac de Neuchâtel. — S. Bieler. Mycelium de champignon dans 4 un tronc de chêne foudroyé. — D' Andreæ. Herborisation au Chas- I ei CE CON EE PARC CAPE MER UDODE ME EEE CES En | Géologie. — D° Webrli. Lac de Lacar. Deux profils à travers les Andes. — J. Beglinger. Relations entre la géologie et l'astronomie. — F. Baumberger. Faunes néocomiennes dans le Jura suisse. — H. Schardt. Origine du Sidérolithiqne. Marnes à bryozoaires valan- giennes et hauteriviennes. — Ch. Mayer-Eymar. Lanistes Bolteni éocène et moderne. Nouveau céphalopode. Remarques sur Ostrea Escheri, Ostrea vesicularis, Ostrea angulata. — D' Kissling. Cailloux de Lehm dans les formations fluvioglaciaires. — Prof. Baltzer. Type nouveau de formation erratique dans le bassin de l’ancien glacier du Rhône. Dislocations dans des moraines. — Dr Lorenz. Etudes géolo- giques dans la région limite entre le facies helvétique et celui des EC Alpes orientales ..... Soc boss op dropbbnle de CEE VAE Zoologie. — E. Yung. Sur les variations quantitatives du plankton dans le lac Léman. — E. Yung et O. Fuhrmann. De l'influence d’un jeûne prolongé sur les éléments histologiques de l'intestin chez les poissons. — ©. Fuhrmann. Le plankton du lac de Neuchâtel. — W. Volz. Extension de quelques espèces de Turbellaria dans nos | : ruisseaux. — Emery.Végétarianisme chez les fourmis — F.-A. Forel. F 1 Cygnes faux-2lbinos. — P. Godet. Les protozoaires du canton de 0 Neuchâtel. — D° Fischer-Siegwart, La Rana fusca dans la haute k montagne. La vie d'un Proteus anguineus dans un aquarim. Hydro- À philus piceus. — Eug. Pitard. Sur diverses séries de crânes anciens 5 provenant de la vallée du Rhône (Valais). Sur des comparaisons 4 sexuelles dans une grande série de crânes anciens du Valais. — ; H. Blanc. L’Asellus aquaticus dans le lac Léman, — D" A. Kauf. mann, Sur les Ostracodes de la Suisse Médecine. — D' Roux. Chirurgie abdominale. — D' Morin. Traite- ment de la tuberculose par l'altitude. — D' Ed. Bugnion. L’articu- 611 Pages 384 468 483 612 TABLE DES MATIÈRES. Pages lation de l'épaule chez les animaux et chez l'homme. — D' H. Dor. Traitement du décollement rétinien. — Ch. Du Bois. Utilité du formol et préparations macroscopiques d'embryons de fœtus....... 498 Agriculture, Viticulture et Sylviculture. -— E. Chuard. Sur l'influence des composés cupriques employés contre le mildiou, relativement aux phénomènes de maturation. — C. Dusserre. Des- truction des mauvaises herbes par les procédés chimiques........ 508 Ea peste: par 4 D'Espines: ses ere . 400 Sur quelques chloranisidines et sur le métachlora- nisol, par Frédéric Reverdin ei le D' F. Eckhard. 433 Contribution à l'étude des variétés de Trapa na- tans L,; par €. Schrater (avec planche HD).... 441 Observations sur la diffusion des rayons X dans l’intérieur des corps, par Henri Dufour. ..... 929 La variation négative est-elle un signe infaillible d'activité nerveuse ? par À. Herzen......... 542 Sur une trépanation préhistorique de l’âge du bronze, par Eugène Pitard. 0% 049 Propositions techniques pour l’étude du plankton des lacs suisses faites à la commission limnolo- gique par 0." Fuhrmann. CET EL PRE 996 BULLETIN SCIENTIFIQUE PHYSIQUE D' E. Gerland et D' F. Traumäüller. Histoire de la phy- SIQUE EXDOTIMENNAIGE SEE se. à ce aa TR 86 H. Poincaré. La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes si tee es RIRE RATE D RSeRS 418 E. Wiedemann et H. Ebert. Exercices pratiques de phy- MB de à ALARME LCR GET PRE 418 TABLE DES MATIÈRES. CHIMIE R. Gnehm et E. Rütheli. Théorie du processsus tinc- ER A LA cœur pe vos Jakob Kunz. Action des oxydes de l'azote sur les mer- curealphyles:......... A dela à etat et RO Pr RRRE A. Tschirch. Contribution à l'étude de l’aloës ........ A. Tschirch. Des oxyméthylanthraquinones et de leur importance comme purgatifs...... RE OR A. Tschirch. Essai sur une théorie des purgatifs orga- niques qui renferment des oxyméthylanthraquinones. À. Bistrzicki et H. Simonis. Synthèse de dérivés de la NÉS SON TON RARE AIO ES MERE ET CAE Dr P. Friedländer. Fortschritte der Theerfarbenfabri- kation und verwandter [ndustriezweige.......... 0. Kym. Sur quelques dérivés amidés de l’y-phényl- DEN ZRAZOIS couter PURE ie UE Ne cu E. Bamberger et F. Tschirner. Transformation directe de l’aniline en phénylhydroxylamine.. ............ F. Fittica. Jahresbericht über die Fortschritte der Che- MIG......................................... TC RENE RE PRE DSP MRNS RER Ë St. v. Kostanecki et J. tes Sur les six Rens 2AHCÉLODRÉNONES ISOIMÈFES . à. 2. . 4... .. : O. Kym. Sur quelques dérivés «- phénylbenzimidazoli- TES NON SSSR SR PP EN ET H. Pauly. Note sur les bases cétoniques cycliques.... Lassar-Cohn. Traité de chimie ....... RP NES UE SE St. von Kostanecki et J. Tambor. Recherches sur la syn- thèse des dérivés de la chrysine.................. T. Emilewicz, St. von Kostanecki et Tambor. Synthèse RPC TRNPINO EE PEN EURE RAR, RIT M. Richter. Lexikon der Kohlenstoff-Verbindungen.… ZOOLOGIE ET ANATOMIE J. Pantel. Essai monographique sur les caractères exté- rieurs, la biologie et l'anatomie d’une larve parasite Déroupe destachinaites ie; . 0232410 4 613. Pages 614 TABLE DES MATIÈRES. Compte rendu des Séances de la Société Neuchâteloise des sciences naturelles Pages Séance du 5 janvier. 1899— E. Le Grand Roy. Une question d’alzèbre | élémentaire. — H. de Pury. Action de l’acide carbonique sur la caséie dnelait ide VacHe Ame Re Lean CE 295 Séance du 19 janvier. — H. Ladame. Les régulateurs de vitesse à force centrifuge, — O. Billeter. Les nouveaux éléments gazeux... 296 Séance du 2 février. — H. de Pury. Les levures de la graisse. — R. Weber. Sur les mesures de résistances électriques par le pont de Wheatstone. — R. Chavannes. Un déclancheur maximum d'in- Tone PES NUL Meme ess seslnee ne cet ROMANE 296 Séance du 23 février. — R. Weber. Présentation d’une machine à vapeur. — H. Rivier. La fermentation alcoolique sans levure.... 298 Séance du 9 mars.— H. de Pury. La maladie du bacillus piluiiformans dans un vin rouge de Neuchâtel. — G. Borel. Un cas d’hémiachro- MALOPELE FRE ER RARE, ONE MERS RER ES ER 298 Séance du 23 mars. — H. Junod. Les lépidoptères de la baie de Delagoa. — F.-A. Forel. Le iac de l’Orbe souterraine ......... 300 Séance du 13 avril. — M. de Tribolet et Rollier. L'oxfordien à fos- siles pyriteux dans le canton de Neuchâtel. — L. Isely. Inscrip- tions tumulaires de mathématiciens. — R. Chavannes. Etude sur lesttnrbinesa vapeurs LE CR RETENIR ARR MERE RRR EE 301 Séance du 5 mai. — H. Schardi. Une crevasse sidérolitique à Gibral- tar. — R. Weber. La ventilation du tunnel du Gotbard........ 301 Séance du 19 mai. — O. Billeter. Transformation des dithiobiurets pentasubstitués de constitution normale en pseudodithiobiurets. — Ed. Cornaz. Etude pratique sur la vaccination des malades. — $. de Perrot. L'avenir des forces motrices de Neuchâtel. — F. Tripet. La Gentiana acaulis à Lignières... ML RUN EE ME TAR 421 Séance du 2? juin. — F. de Rougemont. CUauserie entomologique. — G. Ritter. Les 1500 chevaux du Seyon. — $. de Perrot. L'avenir des forces motrices de Neuchâtel (suite).....,...........:... 422 Séance du 28 juin — R. Weber. Résultats de la prévision du temps de 1893 à 1898. Communications diverses. — F. de Rougemont. Causerie entomolarique, 242.2. ---c2.r-etredirmerect Ce 424 Compte rendu des séances de la Société vaudoise des sciences naturelles, à Lausanne. Séance du 15 mars 1899. — C. Buhrer et Henri Dufour. Observa- tions actinométriques. — H. Dufour. Congélation de l'eau. — J'tAmann. Présentation de Couleuvres. 2e CEE CREER 174 ne TABLE DES MATIÈRES. 615 Pages Séance du 5 avril. — E. Félix. Visite des installations de l’Institut vaccinogène. — F.-A. Forel. Détermination de la position de l’ho- DA ZON EXD DALON Ua ee RU DR Eee aie diu sml9 Douai ee sie ele 178 Séance du 19 avri. — C.-J. Kool. Chemin moléculaire moyen dans les gaz. — H. Dufour. Interrupteur électrolytique de Wehnelt..…... 180 Séance du 3 mai. — Walras. Equation de la circulation monétaire. — Renevier. Progrès du Musée. — Lugeon. Echantillons de roches de Biskra. — Fcrel. Un manuscrit de Perraudin............... 181 Séance du 17 mai. — Alf. Burnens. Les Leucocytes et leur influence dans la métamorphose. — Radzikowski. Recherches d'électro- physiologie nerveuse. — Lebedew. La pression de la lumière... 182 Séance du 7 juin. — Ed. Bugnion. Développement du Triton. — J. Amann. Projections cryptogamiqnes...................... 184 Séance du 17 juin. — Ch. Dufour. Eclipse de lune du 3 juillet 1898. — Amann. Variation organique. — Renevier. Etude géolo- gique du Simplon. — Brunbes. L’Irrigation en Egypte. — F.-A. Forel. Cygnes faux-albinos. — H. Dufour. Climat de Lausanne il y à cent ans. — W. Robert. Anciens appareils... .............. 185 Séance du 3 juillet. — H. Dufour. Diffusion des rayons Rôntgen. — P. Jaccard. Enveloppe corpusculaire des Ephedra. — Le même. Stations nouvelles de plantes. — J. Dufour. Parasite des fleurs de vigne. — F.-A. Forel. Plancton du Léman. — Delessert-de Mollins. LRO Er TP RE A EE ER ES RER RES 189 Compte rendu des séances de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève. Séance du 6 avril 1899. — Penard. Expériences sur des pseudopodes détachée de rhizopodes. — Th. Flournoy. Sur un cas de glossolalie \ SATA EU QU PR AA PRE SES AU EN ete AT AAA Q tr ARC LOUE Lee 98 1 Séance du 20 avril. — President. Décès de M. Ch. Friedel, membre honoraire. — R. Chodatet C. Bernard. Sur l’embryogénie d’une balanophoracée, Hélosis Brasiliensis. — R. Chodat. Bactéries vivant en symbiose dans les racines des arbres. — R. Chodat. Genre et espèces nouvelles de Protococcoidées, — Arnold Pictet. Che- nilles de Saturnia Pavonia (var. Ligurica Weismann). — Prevost et Battelli, La mort par les courants continus. — Dr Aug. Wart- mann. Un coup de foudre en boule. — Lieut.-col. Wartmann. Observations sur les participants à une conrse d'offciers à pied... 92 Séance du 4 mai. — P. Dutoit et W. Habel. Anomalies des pouvoirs ‘ee rotatoires. — C. de Candolle. Bourgeons adventifs des arbres. — R. Gautier. Un violent coup de foudre...................... 100 616 TABLE DES MATIÈRES. Pages Séance du 1°* juin. — A. Babel. Toxicologie comparée des amines aromatiques. — R. Gautier. Prévisions du temps probable pour le lendemain. — R. Gautier. Découverte d’un 9%° satellite de DADUTITO A 1er ES later CRE EE A et 0 Net lacune GE 102 Séance du 6 juillet. — A.-M. Boubier. Pyrénoides. — Chodat. Noyaux vermiformes dans le sac embryonnaire des Lilium. — Amé Pictet. Une réaction des alcaloïdes, — Amé Pictet et Athanasescu. Sur la papavérine et la laudanine. — L. Perrot. Cristaux des sels doubles. — J. Pidoux. Deux météores lumineux. — Ed. Sarasin. Travail de M. Folgheraiter sur les variations séculaires de l'incli- naison magnétique dans l'antiquité. ...... Séance du 3 août. — Ed. Sarasin. Seiches du lac des Quatre-Cantons. Chodat. Algues vertes. — C. de Candolle. Grains de blé pendant quatretans dans Auimercure te tirent ere 517 Séance du 5 octobre. — F. Reverdin et F. Eckhard. Nitration de de l’ortho et du para-chloranisol et préparation de quelques chlora- nisidines et du meta-chloranisol. — Prevost et Battelli. Décharges électriques sur le cœur. — Preudhomme de Borre. Etudes sur le genre Bombus par M. Sladen. — A. Brun, Clivage de la glace. — Sarasin. Le Centenaire de la pile à Côme................. 518 Séance du 2 novembre. — La variation négative est-elle un signe infail lible d'activité nerveuse? — Battelli et Prevost. Cause et mécanisme de la mort par des décharges électriques. — Chodat et Lendner. Utilisation de levures dans la fermentation des vins............. 587 Séance du 16 novembre. — Dussaud. Méthodes d'enregistrement et de reproduction phonographique. — F.-L. Perrot et Ph.-A. Guye. Sur la mesure. des tensions superficielles par la méthode du compte- gouttes. — Battelli. Influence des courants a haute fréquence et à haute tension sur l’échange matériel,........................ 589 Séance du 7 décembre. — Pidoux. Nouvelle détermination de la lati- tude de Genève. — R. Gautier. Caractères météorologiques de l'année 1898-99, — R. Gautier, Observations des Leonides. — E. Pitard. Comparaison des différents segments craniens chez l'hommeretichezilatemme: MAN IE en TEE tnt 592 Compte rendu des séances de la Société de chimie de Genève. Séance du 8 juin 1899. F. Ullmann et E. Næf. Aminométhylnaph- tacridine. — ©. Weizmann. Oxydation électrolytique de l’anthra- duiInOne:. "net caiene miele sets Ie cirlato Me ele LEE 303 EN set LA TABLE DES MATIÈRES. 617 AN Pages _ Séance du 6 juillet. — A. Pictet et B. Athanasescu. Laudanine et Fa papavérine. — F. Kehrmann. Constitution des colorants oxazini- Ds. ques. — C. Graebe, Krafft et Oser. Colorants dérivant des dinitro- DE D AR Lu...) RU 304 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Samt-Bernard. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de Jin ASE SIT. oe NANTES PRIE ee ne ul 0E OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de NET ASE ne REV ARR PT L CURE 201 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de PA EE EURE NN POP RUE TEE 309 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de septembre 1899 ...: :.. SPRICE MAR PUSH OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de vetubre 4899.22: Re EN SR SORTE 521 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES pendant le mois de novembre 1899...... RARES MR ESA RAD Pa LE 44% A ARE CE dre se à Ce Fou c'e DES : TABLE DES AUTEURS POUR LES ARCHIVEN Es NCIENCEN PHYIQUEN 47 NATURELLEN SUPPLÉMENT A LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ANNÉE 1899, Tomes VIL et VIIL (Quatrième période) A Ackermann, E. Analyse du lait, NIL'O7 Agassiz, A. Bancs de coraux de l’Archipel des Fidji, VIT, 180. Alperin, D. et St. von Kosta- necki. La 2-éthoxy-a-naphto- flavone, VII, 583. Amann, J. Cryptogames nou- veaux, VII, 482. — Un mi- ‘croscope de poche et un nou- veau colorimètre, VII, 183. — Champignons. de la Haute En- gadine, VII, 485. — Pouvoir optique des objectifs photogra- phiques, VII, 496. — Collec- ion de couleuvres, VII, 178. — Projections cryptogamiques, VII, 485. — Variation organi- que, VIIL 186. Amberg. Voir Schrôter. Andrea, Herborisation au Chasse- ron, VIII, 399. Athanasescu. Voir Pictet. Auriol. Sols agricoles du canton de Genève, VII 275. B Babel, A. Toxicologie comparée des amines aromatiques, VIT, , 992 Bach, 206: Baltzer. Type nouveau de forma- tion erratique dans le bassin de l’ancien glacier du Rhône. VIII, 479. — Dislocation dans les moraines, VITE, 480. Bamberger, E. Combinaison du naphtol et du mercure, VIT, 77. — Etude des nitrosohydroxy- lamines, VII, 170. — Oxyda- tion des hydroxylamines aro matiques, VIIL 387. — Trans formations du nitrosobenzène, VII, 388. Bamberger, E.. H. Busdorf el H. Sand. Action des carbures nitroses sur l'acide sulfurique concentré, VIE 274. Bamberger, E. et Jan Lagutt. Action de la phénylhydroxyla- mine sur laniline et sur l'acide sulfurique en présence d'alcool, VIT, 76. Bamberger, E. et F. Tschirner. Transformation directe de l'ani line en phénylhydroxylamine, VINE, 472. Baselli, A. Voir Werner. Battelli, Frederic. Etudedes eflets des courants à haute fréquence , VI, 102. — Voir Guye. A. La formaldoxime, VIH. L | 1 à v“érLi OS LÉ DS en eee Sr VE Dar" Li des 2 ER Te Tr AL S AE + PR Le «15 LS ae di RE "TABLE DES AUTEURS sur les organismes vivants, VIE,! 83, 542. — Etude sur les élec- trodes de d’Arsonval et de Du Bois Reymond, VII 309 — Influence des courants à haute! fréquence et à haute tension, sur l'échange matériel. VITE, 591. | Voir Prevost. Battelli et Prevost. Cause et mé- canisme de la mort par des dé- charges électriques, NITE, 587. Bauer, Al. Voir Fichter. Baumberger, E. Faunes néoco- miennes dans le Jura suisse, VI, 472. — Voir Moulin. Bayer, Albert. Théorie des trans- formateurs pour courants tri- phasés, VIL 387. Beddow. F. Voir Werner. Béglinger. J. Relations entre la véologie et l'astronomie, VII, 471. Bellenot, A. Danger du croise- ment des fils téléphoniques avec ceux des trams électri- ques, VII, 180. Benda, L Voir Gnehm. Berchem, P. van. Analyse del divers travaux, VIE, 402. Bernard, C. Voir Chodat. Bieler, S. Mycelium de champi- gnon dans un tronc de chêne foudrové, VIIL, 399. | Bieler, Théodore. Blocs errati-| tiques, VII, 192. | Billeter, O. L'hydrogène silicié. VII, 586. — Les nouveaux élements gazeux, VII, 296. —; Les dithiobiurets pentasubsti- tués, VIIL, 393. — Transforma- tion des dithiobiurets penta- subslitués de conslitution nor- male en pseudodithiobiurels, VIII, 421. | Bistrzycki, A. Condensations des acides o-aldehydiques, VIIL, 389. Bistrzychki, A. et H. Simonis. Synthèse de dérivés de la pyri- dazone. VITE, 88. Blanc, H. L'Asellus aquaticus dans le lac Léman, VIH, 497. POUR L'ANNÉE 1899 G19 Borel, G. Localisation de la mé- moire dans le cerveau humain. VII, 585. — Un cas d’hémi- achromatopsie, VIIL, 299. Boubier, 4.-M. Pyrénoïdes, VIFE. 19%. Breiütfeld, Karl. Un transforma- teur de courant triphasé, VIT, 272. Brun, Albert. Péridotite et gab- bros du Matterhorn, VII, 64. — Propriétés optiques de l'acide urique, de l’oxalate de chaux et de la cystine, VIE 284. — Clivage particulier de la glace des Hauts-Névés. VIIT, 317, 920. Brunhes, Jean. L'irrigation en Egypte, VIII, 186. Brunner, H. et Karl Eisenman. Action des combinaisons halo - génees de la série grasse sur la phénylhydrazine, VIE 588. Bugnion, ÆE. L'ossification des amphibies urodèles, VII, 181. — Développement du Triton, VILLE, 484. — L’articulation de l'épaule chez les animaux el chez l'homme. VII, 501. Bührer, C. et Henri Dufour. Observations actinométriques, VII, 174. Burnens, Alf. Les Leucocytes el leur influence dans la métamor- phose, VIIL, 182. Busdorf, H. Voir Bamberger. C Cailler. Intégration des équations différentielles de Laplace, VIT, 78. Candolle, C. de. Feuilles peltées, VII, 279. — Bourgeons adven- tifs des arbres, VII. 100. — Grains de blé pendant # ans dans du mercure. VILLE, 517. — Analyse de divers travaux, VII, 410. Chaillet. Découvertes intéressan- tes dans les genres Eperviére et Rose, VIL, 585. 620 Chavannes, maximum d'intensité, VITE, 297. — Les turbines à vapeur, VIII, 301. Chodat. R. Microorganismes des nodosités bohyoïdes des Aulnes, VII. 407. — Bactéries vivant en symbiose dans les racines des arbres, VIIL, 94, — Genre et espèces nouvelles de Proto- coccoïdées, VIIE, 94. — Noyaux vermiformes dans le sac em- bryonnaire des Lilium, VIT, 196. — Aloues vertes, VIIT, 917. Chodat, R. et C. Bernard. L'em- bryogénie de Hélosis brasi- liensis, VIII, 92. | Chodat, R. et Lendner. Utilisa- ton des levures dans la £er- mentation des vins, VITE, 588. Chuard, E. Les scories phospha- tées, VIT, 495. — Influence des composés cupriques employés contre le mildiou relativement aux phénomènes de maturation VIII, 508. Collie, Norman. Variations pério- diques des glaciers. Montagnes rocheuses du Canada, VITE, 49. — Hymalaya, VIIL, 59. Corboz. La flore d'Aclens, VIE 1914: Cornaz, À. Le laboratoire de z00-| logie de Roscoff, VII, 589. | Cornaz, Ed. Faits concernant! les maladies qui règnaient à, Neuchâtel aux XVI et XVII siècles, VIE, 173, — Noticesur | Nicolas, VII, 180. — Les avan- D tages de la stérilisation du lait, VII, 586. — Découverte du Plantago fuscescens dans la! vallée de Binn, VIII, 397. — Etude pratique sur la vaccina- tion des malades, VITE, 421. Craandizk, M. Voir Gerber. Crépieux. P. Voir Pictet. D Darier, G. Voir Terrisse. x TABLE DES AUTEURS R. Un déclancheur|Delessert de Mollins. Observation de bolides, VIE, 185. — Pluie d'étoiles filantes, VII, 190. — Course de vitesse, VIIE, 193. D'Espine. A. La peste, VII, 400. Dor, H. Traitement du décolle- ment rétinien. VIT, 502. Du Bois, Charles. Utilité du for- mol dans les préparations ma- croscopiques d'embryons et de fœtus, VII, 506. Duboule, Emile. Anatomie com- parée de la feuille dans le genre Hermas, VIE. 446. Dufour , Charles. Nouveaux projets de mesure du temps et de la circonférence VIT, 181.— Le spectre de Brocken, VIT, 187. — Eclipse de lune du 3 juillet 1898, VII, 185. — Comparaison entre la lumière du soleil et celle de quelques étoiles, VIE, 209, 369. — Ana- iyse de divers travaux, VIT, 181. Dufour. Henri. L'interrupteur électrolytique du Dr Wehnelt, VII, 421; VII, 180. — Coup de vent du 2 janvier 1899, VII, 490. — Caractères météorolo- giques des périodes de beau temps, VII, 492. — Congéla- tion de l’eau, VIII, 176. — Le climat de Lausanne 1l y a cent ans, VIII, 186. — Diffusion des rayons Rœntgen dans lin- térieur des corps, VIIL 189, 370, 529. — Voir Bührer. ufour, J. Parasite des feuilles de vigne, VII. 190. Dupare, L. Roches Liparites d’Al- gérie, VIF, 399. Dupare L. et Mrazec. Recher- ches géologiques et pétrographi- ques sur le massif du Mont- Blanc, VII 82. Dupare et F. Pearce. Compo- sition des zones d’accroissement concentriques de certains pla- gioclases, VIIL, 17. Du Pasquier, Max. La reconsti- LES ES LES TER ae ie L'ÉRÉ e 2 FTEN ES Tee 2 PR dr CS PR OO Re, 7 Le panne AS ‘ e LS ta < 1e POUR L'ANNÉE 1899. 621 tution du boisement des pâtu-| rages, VIT, 587. Düring, Franz. Voir Reverdin. Dussaud, F. Microphonographe, VII, 78. — Méthodes d'enre-| gistrement et de reproduction phonographique, VII, 589. | Dusserre, C. Destruction des mau-| vaises herbes par les procédés chimiques, VIIL, 510. | Dutoit, V. et L., Friderich. Dé- terminations de poids molécu- laires par la méthode des ascen-| sions capillaires, VII, 285. | Dutoit P., et W., Habel. Disso-| ciation des sels dans l’acétone, | VII, 298. — Anomalies. des, pouvoirs rotatoires, VIIL, 100. E Ebert, H. Voir Wiedemann. Eckhard, F. Voir Reverdin. Eggert, Auguste. Voir Fichter. Eisenmann, harl. Voir Brunner. Emery, GC. Végétarianisme chez les fourmis, VIII, 488. Emilewicz, T. et St. von Kosta- necki. La 3-é6thoxy-pipéronal- cumaranone, VII, 39). | Emailewicz, T., St. von Kostanecki et J., Tambor. Synthèse de la chrysine, VII, 51%. | Eternod. Canal notochordal de: l'embryon humain, VIT, 504. | F | Fehr, H. Courbure moyenne quadratique, VII, 383. | Felix, E. Installation de lInsti-| tut vaccinogène, VIIL, 178. | Feuerstein, W. Voir Xostanecki. Feuerstein, W. et St-von Kosta-| nechki. La pipéronalcumara-| none, VIE, 391. — La brési- line, VIL. 579. Fichter, Fr. et Al. Bauer. L’acide, phényl-»ô-pentenoïque, VII 389. | Fichter, F. et Auguste Eggert. L'acide éthylidène glutarique, VII, 389, Fielding Harry. Variations pé- riodiques des glaciers. Etats- Unis. VII, 52. Finsterwalder, S. Variations pé- riodiques des glaciers. Alpes orientales, VIII, 33. Fischer-Siegwart. La Rana Fusca dans la haute montagne, VIII, 492. — La vie d’un Proteus anguineus dans un aquarium, VIII, 493. — Hydrophilus piceus. VIII, 49%. Fitica, F. Les progrès de la chi- mie, VILL, 173. Flournoy, Th. Un cas de Glosso- lalie somnambulique, VIH, 90. Folgheraiter. Les variations «é- culaires de linclinaison ma- gnétique dans l'antiquité. VI, à. Forel, F.-A. Circulation des eaux dans le glacier du Rhône, VII, 483. — Lac souterrain de l'Orbe, VIT, 188. — Pseudomi- rages, VIT, 192. — La carpe de nos lacs, VII, 489. — Le Cy- gnus olor, VIX, 499. — Hypertri- chose et pilosisme, VIE, 500. — Variations périodiques des glaciers. Alpes Suisses, VIIT. 31. — Détermination de la po- sition de lhorizon apparent, VII, 478. — Un manuscrit de Perraudin, VIII, 181. — Cygnes faux -albinos, VII, 186, 490. — Plankton du Lé- man. VIIT, 191. — L'horizon du tac, VITE, 373. Forel F.-A. et H. Golliez. Le cours souterrain de l'Orbe, VITE, 300. Friderich, L. Voir Dutoit. Friedländer, P. Fabrication des matières colorantes artificielles, VII, 170. Fritze. Analyse de divers tra- vaux, VII, 515. Fuhrmann, O. Le plankton du lac de Neuchâtel, VII, 485. — Propositions techniques pour l'étude du plankton, VII, 557. — Voir Yung. 622 G Galli-Valerio Bruno. Les disto- mes des poumons de la gre- nouille, VIF, 486. — La teigne faveuse, VIE, 191. Gautier, R. Météorologie de lhi- ver 4898-99, VII, 393. — Première année d'observations météorologiques aux forts de) St-Maurice, VII, 594. - Obser- vations des Léonides et des Bié- hdes à St-Maurice, VIT, 395. — La petite planète Eros, VII, 398. — Coup de foudre, VII, 101. — Prévisions du temps! probable pour le lendemain, VII, 102. — Découverte d’un! Qme satellite de Saturne, VIL, 104. — Résumé météorologi-| que de l'année 1898 pour Ge- nève et le Grand Saint-Bernard, VIII, 137, 235. meteorologiques de 1898-99, VILLE, 594. — Obser- vation des Léonides, VITE, — Analyse de divers travaux, VII, 165. Geese W. Voir Nietzhi. | Gerber, N.et M. Craandizk. Dé. termination de la graisse et de l'eau dans la crême. le beurre et le lait condensé, VITE. 487. Gerland, E. et°Æ. Traumäüller. Histoire de la physique expé- Herstein, ie rimentale, VII, 86. Gnehm, R. et L. Benda. La tar-| trazine VII, 273. Gnehm R. et E. Rœtheli. Théorie du processus tinctorial, VI, 87. Godet, Paul. Les protozoaires du canton de Neuchâtel, VII, 494. Goldberg, TL. Voir Ullmann. Græbe, mine. Acide dichlorophtalique, Isely, L. VII, 87. Græbe, C. et J. Hesse. KEthers phtalaldéhydiques, VIT, 591. Græbe, C. et Keller. la benzophénone, VIT, 299. » — Caractères l’année Aarbeck E. et G. Lunge. Action D96. Dérivés de! Jaccard, P. Flore des hauts bas- TABLE DES AUTEURS Græbe C.. Krafft et Oser. Colo- rants dérivant des dinitronaph- talines, VIT, 307. Grevé, Cart. Distribution géogra- phique des espèces, VII, 289. Grüger, H. Voir Werner. Guillaume C.-E. La vie de la matière, VII 367. Les aciers au nickel, VITE, 382. Guye Ch.-Eug. Analyse de divers travaux, VIL 272, 387. Guye, Ph.-A. Voir Perrot. Guye Ph.-A. et A. Babel. Pou- voir rotatoire et isomérie de position, VII, 23. 109. Guye. Ph.-4. et Radice. Déter- mination de températures eri- tiques, VIT, 86. — Analyse de divers travaux, VIIL, 420. H Habel, W. Voir Dutoit. de l’oxyde de carbone sur le platine et le palladium, VIE, 486. — Méthodes d'analyses du carbone dans le fer, VIE, 486. — Séparation quantitative de l’éthyiene et du benzène à l'état de vapeur, VIL 486. Harries, C. Voir Pauly. Hartwich, C. La gomme d’Angra Pequena, VII, 984. et St von Kosta- necki. La 4.méthoxybenzaleu- maranone, VII, 483. Eerzen, A. La variation négative et l’activité nerveuse, VIIE, 542. Hesse, J. Voir Graebe. Hurmuzescu, D. La transforma- tion des rayons X, VII, 509. I C. Constition de l’aura- Zdzkowska, M. Noir Kehrmann. Inscriptions tumulaires de mathématiciens, VIII, 301. J TEL Ex (RS OP RES RATS EF Le POUR L'ANNÉE 1899, 623 sins de la Sallanche et du Trent, VII, 182. — Etude de l’évolution, VIT, 183, 194, 495. — Enveloppe corpusculaire des Ephedra, VIII, 190, 398. — Stations nouvelles de plantes, VIIT, 190. Jaccard, P. et Th. ÆRittener. Gentiana Excisa var Alpina, VIT. 186. Jeanneret. La loi d’Ohm dans le courant voltaïque, VII, 376. | Jeanprêtre. J. Le rôle de la chi- mie dans le domaine de l'œno- logie, VIE, 588. Junod H. Les Lépidoptères de la! baie de Delagoa, VII, 300. K | | | Kaiser, R. Voir Kehrmann. Kaufmann, F. Les Ostracodes de la Suisse, VITE, 497. | Kehrmann, F. Constitution des colorants oxaziniques, VITE, 306. Kehrmann, F. el M. Idzkowska,. La nitroquinone, VIE, 591. | Kehrmann F.et R. Kaiser. Dini-! trodiphénylamine, VIE, 86. | Kehrmann, F. et Kramer. Iso- mère de la phénosafranine, VIE, 526. | Kehrmann F. et M. Woulfson.. Composés de l’azonium dérivant du benzile, VIT. 292. | Keller, E. Voir Graebe. Keller, E. et St von Kostanecki. La 4’-oxy-a-naphtoflavone, VIE, D82. Kissing. Cailloux de Lehm dans les formations fluvioglaciaires, VIIE, 478. Kleiner, À. Observation sur un pendule pour la mesure du temps, VILLE 375. Klingelfuss. Nouveau transfor- mateur, VIIL, 380. Kohan, D. Voir Ullmann. Kool, C.-J. Chemin moléculaire moyen dans les gaz, VIII, 180. Kostanecki, St. von. Oxyflavone, VIII, 384. — Voir Alperin. — Voir Emilewicz.—Voir Feuers tein. — Voir Herstein. — Voir Keller. Kostanecki, St. von et W. Feuers- tein. Brasiline, VII, 385. Kostanecki, St. von et A. Ludwig. Sur la 2 bromflavone, VIT, 169. Kostanecki, St. von, R. Lévy et Tambor. Synthèse de la 2-oxy- flavone, VIL, 391. Kostanecki, St. vonet S. Oberfeld. La 2. 4 dioxyflavone. VII, 293. Kostanecki, St. von et 7.-W. Osius. La 3. 4, dioxyflavone, VII, 484. Kostanecki, St von et R. von Sua- lis. La 3. 2’ dioxyflavone, VII, D81. Kostanecki, St. von et J. Tambor. Les six monooxybenzalacéto- phénones isomères, VII, 293. — Synthèse des dérivés de la chrysine. VITE, 513. Kowalski, de. L’interrupteur Webhnelt et la combustion de l'air, VII, 380. Krafft. Voir Graebe. Kramer. Voir Kehrmann. Kunz-Krause, H. Recherches dans la série cinnamique, VII, 27%. — Action du sodium sur quelques combinaisons cyclées, VIL 594. Kunz, Jakob. Action des oxydes de l'azote sur les mercureal- phyles, VITE, 88. Kym, O. Quelques dérivés ami- dés de la-phénylbenzoxazol, VIIL, 171. — Quelques dérivés a - phénylbenzimidazoliques , VII, 419. L Ladame, H. Les régulateurs de vitesse à force centrifuge, VIF, 296. Lafouge. Essai synthétique sur la formation du système solaire, VII, 165. Lagutt, Jan. Voir Bamberger. 621 Lassar-Cohn. Traité de chimie, VIII, 420. Lebedew, P. La pression de la lu-| mière, VIII, 184. Lendner. Voir Chodat. | Le Grand Roy, E. Application des déterminants à la méthode! des moindres carrés. VII, 588. — Une question d’algèbre élé- mentaire, VII, 295. | Le Royer, A. Arc en ciel sur le lac, VII, 401. | Lévy, R. Voir Kostanecki. | Lorenz, Théod.Etudes géologiques! dans la région limite entre le facies helvétique et celui des Alpes orientales, VII, 481. | Ludwig, A. Voir Kostanecki. Lugeon, M. Géologie et géophysi-| que du Caucase, VIT, 489. — Roches de Biskra, VIII, 181. | Lunge, G. Voir Harbeck. M Magnin, Antoine. Herborisation au Crêt des Somètres, près Sai-| ynelégier, VIE, 398. | Majorana, Quirino. La théorie du contact, VITE, 413. | Marcet, W. La calorimétrie hu- maine. Un nouveau calorimè-| tre, VIII, 217. | Marinelli, G. Variations périodi- ques des glaciers. Alpes italien- nes, VIIT, 39. Martin, Ed. Calcul de cystine, VII, 285, Matthaïopoulos, G. La monochlo- racétoxime, VIE, 48%. Mayer-Eymar. Lanistes Bolteni eocène et moderne, VIII, 476. — Nouveau Céphalopode, VIII, 477. — Ostrea vesicularis, VIT, 478. — Ostrea angulata, VIT, 478. Mercanton, P. Débacle du gla- cier de Crête-Sèche, VIT 183. Messaz. Agitateur pour cuvetles photographiques, VII, 489. Micheli, Mare. Plantes nouvelles du Mexique, VIT, 398. » TABLE DES AUTEURS Moœhlenbruck, H. Agitateur pour cuvettes photographiques, VII, 489. — Un nouveau compteur d'électricité, VIL, 497. Montessus de Ballore, EF. de. L'Asie moyenne sismique, VIE, 334. Morin. Traitement de la tubercu- lose par l'altitude, VIIE 500. Moser, Ch. L'ordre de survie et he fonctions de Lamé, VIII, 377, Mouchketow, J. Variations pério- diques des glaciers. Caucase, VII, 56. Moulin, H. et E. Baumberger. La série crétacique à Valangin, VII, 4174. Mrazec, L. Voir Duparc. Mylius, Alb. Voir Werner. N Næf, E. Voir Ullmann. Nathorst, A. Variations périodi- ques des glaciers. Les terres polaires, VIT, 43. Nicolas. Notice nécrologique sur —, VIE, 480. Nietzki. R. et W. Geese. Produits d'oxydation de la diquinoylte- troxime, VII, 482. Noœlting, E. Dérivés nitrosulfonés de la benzalphénylhydrazone. De la dibenzalazine. Du benza- lindoxyle, VII 393. 0 Oberfeld, S. Voir Æostanechi. Observatoire de Genève. Observa- tions météorologiques, VII, 89, 193, 3014, 413, 501, 597; VIT, 105, 201, 309, 425, 521, 601. Oser. Voir Græbe. Osius, F.-W. Voir Kostanecki. Osmalowsky, R. Voir Ullmann. E Pantel, J. Le Thrixion, VIII, 515. Pauly, H. Action du brome sur la # Ë æ 4 ; ? » pa Le 24 L Fe r A à SUN JE nf s 25 Eufte ne - L r _ Ca Re A 4 TR : E ù = ’ r + FINE MO ME LA qd ze > ph, Fe D rar le LS 7, “# Lee Put NT ANONE AR HONTE ve ee POUR L'ANNÉE 1899. 625 triacétonamine, VII, 273. — Les bases cétoniques cycliques, | VII, 419. aérien des ailes de Lépidoptè- res, VII, 281. — Chenilles de Saturnia Pavonia, VIIL, 9%. Pauly, H. et C. Harries. Les Pictet, Raoul. L'automobilisme et RprIÈMes y halogénées, VII, 17 Pearce, EF. Voir Duparc. Pelet. Nouvelle cape de cheminée, VIL, 183. — Analyse des gaz résiduels dans Pair confiné, VIL, 493. Penard, Eugène. Croissance sup- posée de la coquille chez les! Thécamæbiens, VII, 249. — Les mouvements autonomes des pseudopodes, VII, 434. — Expériences sur des pseudopo-| des détachés de rhizopodes VII, 90. Perrochet. Anemone sulphurea L. VIT, 180. | Perrot, F. Louis. La thermo-| électricité cristalline, VIT, 149, — Cristaux des sels doubles, VIII, 197. Perrot, F.-L. et Phil.-A. Guye.| Mesure des tensions superfi-| cielles par la méthode de compte- gouttes, VILLE, 590. Perrot, S. de. Observations hydro- logiques dans le canton en 1897, VIL, 178. — L'application de: la courbe de Bruckner à la mé- téorologie, VII, 379. — L’ave- nir des forces motrices de Neu- châtel, VIII, 422, 423. | Pictet, Ame. Une réaction des! alcaloïdes, VIIE, 197. — Ana- lyse de divers travaux. VIE, 86, 292, 590; VIIL, 303. Pictet Amé, et Athanasescu. La) papavérine et la laudanine,| VIII, 197, 304. Pictet, Amé et P. Crépieux. Sur! la réduction de la nicotyrine,| VIL, 15. | Pictet, Améet A. Steinmann.Oxi- dation de la strychnime, VII, 295. | Pictet, Arnold. Himénoptères et, Diptères parasites de chenilles, VII, 79. — Développement la force motrice, VIE, 43, 139, 240. Pidoux, J. Deux météores lumi- neux, VIII, 1498. — Nouvelle détermination de la latitude de Genève, VIIL, 592. Piguet. Répartition des oligochè- tes dans le Léman, VIE, 194. Pitard, Eugène. À propos d'une série de 91 crânes de eriminels, VII, 70. — Un cas de pilosisme exagéré, VII, 156, 279. — An gles auriculaires de 50 crânes valaisans, VII, 287. — Les res- tes humains provenant de diver- ses stations lacustres de l’âge du bronze, VII, 349. — Indices céphalique et facial n° 2 de crânes valaisans, VII, 402. — Reconstitution d'une tête de femme lacustre de l'âge de la pierre, VIL, 406. — Trépana- tion sur un crâne de l’âge du bronze, VII, 406; VII, 549. — Séries de crânes anciens provenant de la vallée du Rhô- ne, VIII, 496. — Comparaisons sexuelles dans une grande série de crânes anciens du Valais, VIIE, 496. — Comparaison de différents segments cràniens chez l'homme et chez la femme, VIIL, 598. Poincaré, H. La théorie de Max well et les oscillations her- tziennes, VIIL, 418. Preudhomme de Borre. Distribu- tion géographique des espèces. VII, 289. — Analyse de divers travaux, VIIL, 519. Prevost, J.-L. Voir Battelh. Prevost, J.-L. et F, Battelh. La mort par les courants électri- ques alternatifs, VII, 490. — La mort par les courants élec- triques continus, VII 407; VIII, 96. — Décharges élec- triques sur le cœur, VILLE, 518. 626 Pury, H. de. Action de acide! carbonique sur la caséine du lait de vache, VIIT, 295. — Les levures de la graisse, VII, 296 .— La inaladie du bacillus piluliformans dans un vin rouge de Neuchâtel. VII, 298. R Rabot, Charles. Variations de lon- gueur des glaciers dans les régions arctiques el boréales. VIL, 359, 557; VIIT, 63, 156, 271, 321, 453, 566. Radice. Voir Guye. Radzikowski. Recherches d'élec tro-physiologie nerveuse, VIIT, 183. Renevier, E. Progrès du Musée géologique, VIII, 181. — Etu- de géologique du Simplon, VIII, 186. Reverdin, Frédéric. Analyse de) divers travaux, VII, 73, 77, 169, 394, 583; VIII, 170, 172. 293, 419, 514. Reverdin, Fred. et Franz Düi- ring. Dérivés chlorés, bromés et nitrés des phénétidines, VIT, 202, 298. Reverdin, EF. et F. Eckhard. Quelques chloranisidines et le métachloranisol, VIII, 433. — | Nitration de l’ortho et du para-| chloranisol et préparation de! quelques chloranisidines et du! méta-chloranisol, VII, 518. Richter, E. Les variations pé-| riodiques des glaciers, VII, 31.) Richter, M. Lexicon des composés! du carbone, VIEIL, 585. | Rieter, E. Acide sulfureux dans! le vin, VII, 584. Rilliet, Atb. Analyse de divers travaux, VIIE, 86. Rittener, Th. Voir Jaccard. | Ritter G. L'avenir des forces motrices de Neuchâtel, VII, 422. — Les 1500 chevaux du Seyon, VIIL, 423. Rive, L. de la. Propagation d'un » TABLE DES AUTEURS allongement graduel et continu dans un fil élastique, VIT, 84, 97, 488. Rivier, H. La fermentation alcoo- lique sans levure, VIIT, 298. Robert, W. Anciens appareils, VIT, 187. Rolher, L. A travers l'Ardenne, VII, 176. — Une poche d'Albien dans les gorges de la Reuse, VII, 177. — Les miroirs de failles avec stries de friction dans le Jura, VIE 177. — Voir Tribolet. Rœtheli, E. Voir Gnehm. Rougemont, F. de. Une mouche nouvelle, VIT, 173 — Diptères dont les larves vivent comme parasites dans les chenilles, VII, 175. Lépidoptères nou- veaux, VIT, 175. — Causerie entomologique, VIIL, 422, 424. Roux, C. L'appendicite, VII, 198. S Salis R. von. Voir Kostanechi. Samtleben, A. Sur quelques perha- loides, VIE, 75. Sand, H. Voir Bamberger. Sarasin, Ed Les seiches du lac des IV Cantons, VIII, 382, 517. — Celébration du cente- naire de la pile à Côme, VIN, 220. — Analyse de divers travaux, VIIT, 200, 418. Schall, C. Constitution de la bré- siline, VIE, 581, Schardt, H. Nouveau gisement de calcaire cénomanien, VIF, 176. — Les conditions géologiques des eaux de Cernier, VII, 588. Les sources du Mont de Chamblon, VII, 588. — Une crevasse sidérolitique à Gibral- tar, VII, 301. — Origine du Sidérolithique VIIT, 474 — Marnes à Bryozoaires valan- giennes et hauteriviennes, VII, 276. Schrœter, C. Esquisses d’un voya- ge botanique autour du monde. VU, 394. — Variabilité dans les fruits de Trapa natans, VII, 395, 441. recherches sur VIII, 395. de la graisse de laine, VIE, 76. — Produits de dédoublements semences de conifères, VIE, 77. — Influence des hydrates de carbone sur la production des substances albuminoïdes dans! les plantes, VIT, 485. — Né- cessité d'améliorer les méthodes d'analyse des substances ali- mentaires, VII, 487. — [La glutamine dans les plantes, VII, 487. Sehumacher-Kopp. Un cas d'em- poisonnement, VIIT, 392. | Schumann, Karl. Monographia Cactacearum, VIT, 410. Simonis, H. Voir Bistrzychki. variegatunm sur les bords du ac de Neuchâtel, VII, 399. Sladen. Etude sur le genre Bom- bus, VIE, 519. Soret, Ch. Causes produisant des! cristaux gauches ou droits, VIE, 80. — Analyse de divers. travaux, VILL 418. Spring W7 Sur la cause de Pabsence de coloration de cer-| taines eaux limpides nalurelles, | VII, 5. — L'origine du bleu du ciel, VII, 225. — L'unité| d'origine du bleu de l’eau ,| VII, 326. Steenstrup, K. J. V. Variations| périodiques des glaciers. Grœn-| land, VILLE, 46. Steinmann, A. Voir Pictet. Steinmann, Emile. Thermo-élec-| tricité de divers alliages, VIT, 281. Steinitzer, F. Voir Werner. Svenonius, F. Variations pério-| . diques des glaciers. Suède, VIII, 41. POUR L'ANNÉE 1899. Schulze, E. Eléments constituants! ITribolet, M. de, et WTschirch, À, LE Tambor, J. Noir Kostanecki. — Schrœder et Amberg. Nouvelles Voir Emilewicz. le Plankton, Tuuxe, A. Appareil pour la pho- tographie nocturne, VII, 494. Terrisse, H. et G. Darier. Syn- thèse de la phosphine, VIE, 295. des matières protéiques des! Tommasina, Thomas. Curieux phé- nomène d'adhérence des limail- les métalliques sous l’action du courant électrique, VIE, 57. — Variations de conductibilité dans les limailles métalliques, VIT, 277. — Un cohéreur très sensible obtenu par le simple contact de deux charbons et constation d'extra-courants in- uits dans le corps humain par les ondes électriques, VII, 430. — La nature et la cause du phénomène des cohéreurs, VIT, 133. Traumäüller, F. Voir Gerland. Sire. Apparition de l'Erysimum! 7ribolet, M. de. Notice nécrolo- gique sur Auguste de Mont- mollin, VII, 585. — Les fos- siles vivants, VIE 588. Rollier. L'oxfordien à fossiles pyriteux dans le canton de Neuchâtel. VITE, 301. pure res «e de! Zripet, F. Anémone sulphurea, L., VIL, 180. — Découverte du Biscutella cichortifolia au pied du Mont Generoso, VII, 398. — Analyse de divers travaux, VII, 171. L'aloës, VIII, 88. — Les oxyméthylanthraquino- nes et leur importance comme purgatifs, VIIL 88. — Purga- tifs organiques qui renferment des oxyméthylanthraquinones, VIIL, 88. Tschirner, F. Voir Bamberger. U Ullmannn, F. et Goldberg. Puri- 628 TABLE DES AUTEURS POUR L'ANNÉE 1899. fication de l’acétylène, VII, 590. Ullmann, F., D. Kohan et R. Os- malowsky. Synthèses dans le groupe du carbazol, VIE, 298. Ullmann, F. et K. Næf. La para- tolunaphtacridine, VIE, 293. — L'aminométhylnaphtacridine, VILLE, 303. Ullmann, F. et N. Weintraub, Dérivés de la phénylacridine, VII, 595. V Volz, W. Extension de quelques espèces de Turbellaria dans nos ruisseaux, VIIL, 487. W Walras. Equation de la circula- tion monétaire, VIII, 181. Wartmann, Aug. Un coup de foudre en boule, VIII, 96. — Observations sur les partici- pants à une course d'officiers à pied, VIT, 98. Weber, R. Une intégrale relative à la transmission téléphonique, VII, 588. — Un hygromètre à absorption, VII, 589. — Mesu- res de résistances électriques par le pont de Wheatstone, VIT, 297. — Machine à va- peur, VIIL, 298. — La ventila- ion du tunnel du Gothard, VIIT, 301. — Résultats de la prévision du temps de 1893 à 1898, VIII, 424. — Analyse de divers travaux, VIII, 424. Wehnelt, A. Nouvel interrupteur électrolytique, VIE, 402. Wehrli, Léo. Lac de Lacar, VIIE 468. — Deux profils à travers les Andes, VIIE, 470. Weintraub, N. Voir Ullmann. Werder, J. Du réfractomètre dans l'analyse des cires,3 VIT, 487. Werner, Alfred. Constitution des combinaisons inorganiques, VII, 273, 485. — Combinai- sons des chlorures entre eux, VIT, 486. — Isomèries chez les métal-ammoniaques, VII, 386. Werner, Alfred, F. Beddow, À. Baselli et F. Steinitzer. Combi- naisons complexes du cobalt avec l’'ammoniaque, VIE, 485. Werner, Alfred et H. Grüger. Combinaisons sulfitokobaltami- nées, VII, 485. Werner Alfred et Alb. Mylius. Oxykobaltiakes et anhydroxy- kobaltiakes, VII, 485. Werner, Alfred et P. Pfeiffer. Combinaisons moléculaires des dérivés tétrahalogènes de l’étain avec les alkyles de l'étain, VIT. 185. Weizmann, C. Oxydation élec- trolytique de l’anthraquinone, VIII, 304. Wiedemann, E. et H. Ebert. Exercices pratiques de physi- que, VIIL, 418. Walezek, E. Voyage dans la Ré- publique Argentine et les An- des, VII, 181. (Vinterstein, E. Dérivés de la gomme de chagual, VII, 388. — Préparation de l'acide phos- photungstique, VIT, 485. Woulfson, M. Voir Kehrmann. Y Yung, Emile. Variations quanti- tatives du plankton dans le lac Léman, VIII, 344, 482. Yung, E. et O. Fuhrmam. Influence d'un jeûne prolongé sur les éléments histologiques de l'intestin chez les poissons, VIII, 483. (LN un] #3 Ë nl FE Ë [0] E €