^r' vA i. :':•%-•; 1 t. .7- 1- ■;k îr^ ■<^f l,Wi^ /.■r'^.*>t^ '*A- ^r^^rsK^" ' vC XA .RU83 Per. 2 VoL. 18 1873 -^ s t y^i ^•' A / "* BOTA^MQU DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQUE DU CONSEIIVATCIRE BOTANIQUE DE GENEVE VENDU EN 1922 ARCHIVES DKS SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES DUPLICATA DE LA BIBLIOTrLjiceuE DU coNSEr.v//:'ri:'-E ECTAKior-E de genst^s VENDU EIÏ !G;:2 GENEVE. — IMPR[MER(Ë RAMBOZ ET SGHUCHARDT BII]L10Tlli:(UJK UNIVKRSIILE ET KEVUE SUISSE ARCHIVES DES SCIENCES PllïSlûlS ET ilTURELLES NOUVELLE PERIODE TOME QUARANTE -HUITIÈME GENEVE ' BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLJSSERIE, 18 LAUSANNE PARIS GEORGES BUIDEL SANUOZ el t'ISCllBACHER Place de la Louve, 1 Rue de Seine, 33 Dépôt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, .v Bale •873 -^ :EriVATCiriE BOTANIQUE DE GENET.. VENDU EN 1922 /?73 DES EFFETS CHIMIQUES nu COURANT GALVANIQUE KT DF. I.A RÉPARTITION DE L'ÉLECTRICITÉ LIBRE A LA SURFACE DU CONDUCTEUR PAR LI»»*IÇY M. E. EDLUND. ^^^ >U«îK (Communiqué par l'auteur *.) ^ I I. I. Dans un précédent mémoire ^ nous avons indiqué rapidement comment l'on peut expliquer les effets chi- miques du courant galvanique, si l'on admet que les phénomènes électriques se passent dans l'éther. Nous allons développer d'une manière plus complète ce qui n'a été que mentionné en quelques lignes dans le travail en question. Quelqu'idée que l'on se fasse de la nature de l'électri- cité, il faut pourtant, pour expliquer le pouvoir du courant de décomposer chimiquement des corps, admettre que l'é- lectricité a une action différente sur les éléments qu'il s'agit de séparer l'un de l'autre. Elle doit repousser l'un et atti- cvi rer l'autre, ou aussi les repousser ou les attirer tous les o:> I ' Ce travail a été communiqué à l'Académie royale des Sciences de t^ Stockholm, le H septembre 1872. La traduction que nous donnons ici CD a été faite par les soins de l'auteur ; une traduction allemande de ce mémoire vient de paraître dans les Annales de l'o;/fiend.,C\lAX, p. 87. * Arcliives des Sciences phys. et naliir., 1872, t. XLllI, p. 317. eo 6 EFFETS CHIMIQUES deux, mais à des degrés diflV'renls. Si rélectricilé exer- çait une action égale sur les éléments constituants du corps c1)imif]uement composé, il serait impossible de les séparer à l'aide de réiectricité. Or, nous savons par l'op- tique que les corps matériels ont la faculté d'attirer les molécules d'étlier et de condenser de la sorte l'éther dans leur intérieur jusqu'à ce que l'attraction de la matière sur une molécule extérieure d'étlier soit égale à la répul- sion de l'éther condensé sur la même molécule d'étlier. Mais des matières diverses exercent une attraction di- verse sur les molécules d'étlier : certaine matière attire plus faiblement ou plus fortement que l'autre. La quan- tité d'éther que tiennent condensé les atomes d'oxygène dans une masse d'oxygène est différente de la quantité (l'éther condensé par les atomes de l'hydrogène, etc. Dans l'exposé qui suit, nous prendrons l'eau pour ma- tière éleclrolytique; ce qui se dira de cette matière pou- vant mulatis mutandis se dire de toutes les autres. Si l'on désigne par jd^, pris en considération, se trouve à un point quelconque du circuit du courant galvanique. 3. Ces raisonnements préliminaires établis, nous pas- sons à l'objet môme de notre travail. Nous supposons un courant galvanique de l'intensité s traversant un vase contenant de l'eau acidulée, et nous nommons o) la grandeur de la section du vase en un cei- tain point. Dans cette surface, nous considérons spéciale- ment un élément dw, dont nous faisons la base d'un prisme avec la hauteur d'^, située dans la direction du courant. Ce petit espace contient qd^d'^ molécules d'eau, q étant une constante. L'un des deux constituants de ces molé- cules est, comme on l'a vu, tout aussi fortement repoussé par les forces électriques extérieures, que l'autre en est attiré. Il suffira donc de considérer l'une de ces actions pour obtenir une expression proportionnelle au pouvoir électrolytique du courant. Nous considérons spécialement deux éléments dwA'^ du courant galvanique, situés dans la direction du courant, l'un de chaque côté, et infiniment rapprochés de doid'^. La densité de l'éther dans le courant ou, ce qui revient au même, sa quantité par unité de vo- DU COURANT GALVANIQUE. 1 1 lume s'appellera S. La quantité (le l'élhor circulant dans chacun dos deux éléments est donc égale à ûdfoA'^. Si nous désignons par S^ la répulsion des deux éléments de couraFit signalés sur l'une des parties constituantes de l'élément qdwâi^, et que So et S, signifient la répulsion, sur la même partie constituante, du reste du courant et de toute la masse d'éther dans l'espace, toutes ces répulsions comptées suivant la direction du courant, on aura comme expression de la force cherchée : (So+S.) qda^-\-S^ qd,.,d^, ou comme c?foAc dans lequel p est une quantité infiniment petite: fp — ;;; — qd^id^^^^qd^d^. 4. Pour ce qui concerne S^, cette quantité est facile à trouver de la manière suivante : la répulsion entre deux molécules d'éther m et m' , dont l'une m' est au repos et dont l'autre m se meut avec la vitesse h dans une direc- tion formant l'angle 0 avec la ligne de jonction des deux molécules, est, d'après l'équation (12) de mon mémoire sur la nature de l'électricité : mm ^[i-ah cos 9+1 JC- ( 1- 1 cos ^ e)] où a et k sont les constantes et k a une valeur insigni- fiante en comparaison de a, quoique cette dernière soit cependant inférieure à—. Quand m se rapproche de m', tv l'angle 0 est inférieur à un angle droit, et le cos 0 est, par conséijuent, positif; si, par contre, on s'éloigne de m', 12 EFFETS CHIMIQUES 6 est supérieur h un angle droit, et le cos 0 devient né- gatif. Si nous appliquons ce principe à rélément de courant Sdo)\t qui se trouve devant qdood't, et dans lequel les molécules s'approchent, par conséquent, de ce dernier élément ; si nous nous rappelons en outre que le cos 9 est ici égalà-j-l, et qu'au lieu de r* il faut écrire r", vu que la dislance est infiniment petite, on obtient l'expression suivante pour la répulsion de cet élément du courant sur l'une des parties constituantes de qdood^ : frl'-d^ r !—(/// -^1. où f est une constante. L'expression correspondante pour l'élément du courant dwA'^, placé api'ès dwdç, et dans lequel les molécules d'étlier s'éloignent du dernier élément, sera, puisqu'ici cos 0= — 1 : ^c/wAÎ fqdwdt, I l~{-ah — ■ *- I . En retranchant la première de ces expressions de la seconde, on aura : i>^do,A l Sj sera donc égale à — 2/"- fqdwdl. ah. onkduà^ Or, So+Sj était égal hfp—— , où p est une quan- tité infiniment petite. So+S, peut dès lors être négligé en comparaison de Sj. On obtient donc pour expression de la force tendant à séparer l'un de l'autre les deux constituants de l'eau dans l'élément dood'E, : SalidwSl 9 2f """"-^ . q,l^dl DU COURANT GALVANlQUfc:. 13 Si l'on étend ce c.ilciil à la section totale o) en miilli- ta) pliant par -, -, et en se rappelant en outre que èoifi est rfw égal à l'intensité du courant s, on obtient : Les distances entre les molécules d'éther étant infini- ment petites, la répulsion mutuelle de ces molécules varie, suivant Cauchy, en raison inverse de la quatrième puis- sance des distances '. L'exposant n est donc, selon ce mathématicien, égal à 4, et, par conséquent, le dénomina- teur de l'expression ci-dessus est une quantité infiniment petite de 4"^ ordre. Or, dood^A^ est aussi une quantité infiniment petite du 4"" ordre. L'expression " ^ est donc une quantité finie, avec une valeur déterminée que nous pouvons appeler P. Nous obtenons ainsi la formule finale suivante comme expression de la force avec laquelle le courant tend dans le plan en question à séparer l'un de l'autre l'hydrogène et Toxygène. Il résulte de là que le pouvoir électrolytique est pro- portionnel à l'intensité du courant, et indépendant de la grandeur de la section. Un nombre égal de molécules d'eau se décomposent pendant le même temps dans un plan parallèle au précédent et situé à une distance infini- ment petite. Les molécules d'hydrogène de l'un de ces plans rencontrent les molécules d'oxygène de l'autre, et sont portées les unes contre les autres avec une force égale à la somme de leur attraction chimique et de Tac- ' Verdtt, Leçons d'Optique, tome 11, p. 26. 14 EFFETS CHIMIQUES tion du courant, ce qui provoque leur réunion chimi(iue. De celte manière la décomposition devient aussi indépen- dante de la longueur du vase dans le(|uel elle s'opère, vu que les surfaces seules des pôles laissent les constiluanls de l'électrol} te à l'état libre. 5. L'expérience a prouvé que le courant même le plus faible est à même de décomposer un lifjuide dans le- quel il peut se propager. La décomposition cl la conduc- tibilité paraissent être si intimement liées entre elles, que l'une n'existe pas sans l'autre. Pour pouvoir expliquer d'après la théorie proposée l'action chimique du courant, il faut donc admettre que le courant même le plus faible est en état de transporter des molécules d'éther de la mo- lécule d'oxygène à la molécule d'hydrogène ou vice versa. A mesure que les molécules d'éther ont été transportées de la sorte, la capacité du courant de séparer l'hydrogène de l'oxygène augmente, comme nous l'avons dit, jus- qu'à ce que le lien chimique qui les unit se rompe. Tout dépend donc de la circonstance que les molécules se lais- sent transporter avec la plus grande facilité d'un consti- tuant chimique à l'autre. L'équilibre de l'éther condensé par une molécule d'eau dépend évidemment en grande partie de l'éther libre dont il est entouré, et cet éther H- bre est en repos dans les circonstances ordinaires. L'ac- tion de cet éther libre sur l'éther condensé est à peu près égale de tous les côtés. Si l'on pouvait maintenant par un procédé quelconque modifier cette action de l'un des cô- tés, ou l'augmenter d'un côté et la diminuer de l'autre, les molécules d'éther condensé devraient aussi nécessairement changer de position. Or, c'est justement ce qui arrive quand la molécule d'eau entre dans le courant galvanique. Il est impossible d'admettre que l'éther condensé reste DU COURANT GALVANIQUE. 15 immobile dans sa position, quand rélhcr libre qui l'on- loure commence à S(î mouvoir. La résislanco galvanique constituera cependant un obstacle au déplacement des molécules d'élher d(3 l'un à l'autre des constituants de l'eau. Or, comme nous avons essayé de le démontrer', cette résistance est proportionnelle à l'intensité du courant, ce qui veut dire ici, à la vitesse avec laquelle le déplace- ment a lieu. Ainsi la résistance n'empêche pas le courant même le plus faible, de provoquer le déplacement des molécules d'élher. 6. Pour ce qui concerne la production et la répartition de l'éther libre à la surface d'un conducteur galvanique, ces deux faits pourront le mieux s'expliquer de la manière suivante : Figurons-nous un tube dans lequel une masse de gaz est mise en mouvement par une force agissant à l'une des extrémités du tube, le gaz pouvant sortir librement par l'autre extrémité. Admettons, en outre^ que la résistance du tube au mouvement du gaz est, comme c'est en réalité le cas, proportionnelle à la longueur du tube. Si l'on nomme x la distance entre un certain plan de sec- tion et l'extrémité ouverte du tube, la résistance dans ce plan contre le mouvement peut être posée propor- tionnelle à X. Nous omettons totalement l'influence que peut avoir sur la résistance la différence de densité et de vitesse du gaz. Nommons D' la densité du gaz au plan précité et D sa densité à l'extrémité ouverte du tube. Personne n'ignore que, du moment où le mouve- ' Archives des Sciences physiques et natur., 1873, t. XLVII, p. 213. 16 EFFETS CHIMIQUES ment est devenu constant dans le tube, l'excès D' — Dest proportionnel à x. La densité du gaz va donc en augmen- tant depuis l'extrémité ouverte du tube, vers l'extrémité où la force agit. Supposons maintenant les deux extrémi- tés du tube réunies de manière à renfermer complètement la masse de gaz en mouvement. Le gaz sera évidemment dilaté dans l'une des parties du tube, de la quantité dont sa densité augmentera dans l'autre, et il aura, au point de transition entre ces deux parties, la même densité que s'il était au repos. Si le tube est partout égal, ce plan de transition (plan d'indifiérence) divisera le tube en deux parties égales. A égale distance de ce plan, la condensa- lion de l'un des côtés est égale à la dilatation de l'autre. Si la résistance est plus grande dans l'une des parties du tube que dans l'autre, le plan d'indifférence se déplacera vers la partie qui présente la plus grande résistance, de la quantité nécessaire pour que la résistance de toute cette partie (à partir du plan précité jusqu'à l'endroit où agit la force) devienne égale à la résistance de l'au- tre partie. Si D est la densité du gaz au plan d'indiffé- rence, D' la densité dans un plan situé du côté où le gaz est condensé, D' —])=am' où a est une constante et m' la résistance depuis le plan d'indifférence jusqu'au plan en question. Si D" représente la densité du gaz dans un plan situé de l'autre côté du plan d'indifférence, D — D" sera de la même manière égal à am", si m" est la résistance entre ces deux derniers plans. 7. Ces thèses si connues ont une application directe sur l'éther circulant. Il possède les propriétés des gaz ordinaires, en ce que ses molécules sont très-mobiles, et qu'il opère par conséquent une pression égale dans toutes les directions. La circonstance qu'un corps élec- DU COURANT GALVANIQUE. 17 trisé possèd(^ les mêmes propriétés opliiiiies qu'à l'état normal, indique, comme nous l'avons fait observer dans une précédente occasion, que l'élasticité de l'éther libre est proportionnelle à sa densité. Ce qui a donc été dit dans cette question par rapport aux çfaz ordinaires doit aussi s'appliquer à l'éther. La seule différence sera que l'éther comprimé et dilaté se placera à la surface du conducteur galvanique, vu que les molécules d'éther se repoussent mutuellement. Supposons un circuit galvanique dans lequel une force électromotrice E provoque le mouvement de l'éthnr vers l'un des côtés. L'éther deviendra donc plus dense du côté de la force électromotrice vers lequel se porte le cou- rant, et il sera raréfié de l'autre côté. Le plan d'indif- férence aura une position telle, que la résistance galvani- que depuis ce plan jusqu'au siège de la force électromo- Irice, présente une grandeur égale des deux côtés. Dési- gnons maintenant par s l'intensité du courant, par D, la densité de l'éther au plan d'indifférence, ou, ce qui revient au même, la densité de l'éther quand il est au repos, par D', D" sa densité à deux plans quelconques du côté de la condensation, par D'^, D"o la densité du côté de la dila- tation, et, en dernier lieu, par m' ,m" ,7n\,m" ^ les résis- tances respectives pour l'unité d'intensité du courant de- puis le plan d'indifférence jusqu'aux plans précités. Comme la résistance est proportionnelle à l'intensité du courant, on aura évidemment : D'_D=m's; D"— D=m"s;— Q)\—\))=m\s; — (D"o— D) = m"oS. Or, D'— D, D"— D; D'o— D et D"o — D ne sont pas autre chose que les tensions électros- copiques dans les plans respectifs, les deux premières Archives, t. XLVIII. — Septembre 1873. 2 18 EFFETS CIIIMIOL'ES UL' COURANT GALVANIQUE. étant positives cl les deux dernières négatives. Si l'on nomme les premières T' et T" et les dernières T'o et T"o, on aura : T'— T" = {m -m") s : — T'o+T"» = {m'o-m\) s T'— T'o = {m'—m'o)s; T'-T"» =(m"-\-m\)s; Ce (jui signifie que la différence entre les tensions élec- troscopiqiies dans deux plans est proportiomielle à l'in- tensité du courant multipliée par la résistance galvanique entre ces plans pour l'unité d'intensité du courant. Si M est. la résistance pour l'unité d'intensité du cou- rant dans tout le circuit et T la tension auprès de la force électromotrice, on aura évidemment : _ 2T _ E ce qui, comme on le voit, s'accorde avec l'expérience. En y réfléchissant de plus près, on trouve que les ex- périences aux(]uelles a été soumise la répartition de l'é- lectricité sur la surface du conducteur galvanique, n'indi- quent nullement si l'électricité libre est en mouvement ou au repos. Elles indiquent seulement en réalité que l'é- ther présente à la surface du conducteur une densité plus ou moins grande qu'à l'état normal, et qu'il trahit, par conséquent, une certaine tension. Pour cette cause nous n'essayerons pas pour le moment de déterminer si l'éther qui forme la tension électroscopique est au repos ou en mouvement. RÉVISION \)\LS KCUIXIDES* PAR M. ALEXANDRE AGASSI/. L'élude des Échinides ne date pas d'hier et, dès le comin'ncemont du dix-huitième siècle, des travaux éten- dus, Irès-remarqnables pour l'époque, faisaient connaître un certain nombre d'espèces, pour la plupart à la vérité décrites d'une manière sommaire, mais souvent figurées d'une manière reconnaissable. Le grand ouvrage de Klein imprimé en 1734, le Thésaurus de Sébaen 1758, puis une seconde édition de Klein, fortement augmentée par Leske, qui parut en 1778, sont les principaux de ces ouvrages auxquels il faudrait en ajouter bien d'autres de moindre importance, mais qui {^lisaient connaître des oursins nou- veaux. Toutes ces espèces imparfaitement classées, décri- tes souvent sous des noms différents, avaient fini par former un amas de matériaux assez informe, lorsque La- raarck, en 1810, dans la première édition des a Ani- maux sans vertèbres, » entreprit de le débrouiller et chercha à écarter les espèces nominales et à grouper par genres celles qui devaient subsister. Ce premier travail de classification fut suivi de plusieurs autres, parmi les- quels il faut citer ceux de MM. Desmoulins et L. Agassiz. ' Al. Aijassiz, Itevision of the Echiiii, llluslraled Catalogue ol' tlie iMiiseuiu of comparative zoology, al llaivanl collège, n° 7. Un volume iii-4° avec 49 [ilaiiches. 20 ALEX. AGASSIZ. Ce dernier surloiit, par les travaux importants sur les Échinitles qu'il accomplit lui-même ou qu'il provoqua, établit sur des bases solides cette branche de la science. Le « Catalogue raisonné des Echinides » publié en 1846 et 1847 par MM. Agassiz et Desor donne un tableau aussi complet que possible des espèces d'Écliinides vi- vantes et fossiles connues à cette époque. Depuis lors, les espèces fossiles furent recherchées avec beaucoup de soin et consciencieusement étudiées dans des ouvrages spé- ciaux. Le nombre des espèces vivantes s'accroissait de même, les voyages se multipliaient, de nouvelles espèces étaient rapportées de divers parages et se décrivaient dans de nombreux mémoires et opuscules, épars dans divers recueils, le plus souvent non accompagnés de figu- res, et pas toujours faciles à consulter. 11 en résulta une foule de doubles emplois; les essais d'interprétation des anciens auteurs, plus ou moins heureux, donnaient lieu à beaucoup de discussions et la synonymie des Echinides vivants tendait peu à peu à devenir inextricable. Une ré- vision totale des espèces était généralement désirée et absolument nécessaire. M. Alex. Agassiz s'est décidé à entreprendre cet important travail et il a réussi à dresser une liste de 217 espèces certaines d'Échinides vivant dans les différentes mers du globe, qui portaient au moins 900 noms différents. De vastes recherches étaient néces- saires pour arriver à ce résultat, car, ainsi que je l'ai dit, on n'était point d'accord sur la valeur de beaucoup d'es- pèces insulïisamment décrites, et il était presque indis- pensable de voir par soi-même tous les échantillons types pour s'assurer de leur identité. M. Al. Agassiz se trouvait particulièrement bien placé pour accomplir cette grande RÉVISION DKS i'^CHINlDES. 2i tâche. En effet, sa position au Muséum de Cambiidge mettait à sa disposition une magnifique collection d'Échi- nides vivants rapportés par de nombreux voyageurs ou obtenus par écliange avec tous les grands musées, et renfermant des types des nombreuses espèces décrites par les naturalistes américains. Une fois que ces vastes séries eurent été classées et étudiées, M. Al. Agassiz en vint à se convaincre qu'il n'arriverait point à un résul- tat satisfaisant s'il ne parvenait à comparer et à étudier lui-même les types des espèces décrites par les divers au- teurs européens. Il entreprit donc un voyage dans ce but et parcourut tous les musées et les collections de l'Euro- pe qui renfermaient des échantillons qui pouvaient lever ses doutes et compléter ses informations. Un semblable travail n'avait encore été entrepris par personne, et M. Al. Agassiz a mis en œuvre ces immenses matériaux en se plaçant à un point de vue élevé et avec beaucoup de soin et de talent. Aussi son livre doit-il être mis en pre- mière ligne parmi les ouvrages classiques d'Échinologie et il a fait faire un pas important à cette branche de la science. Un premier chapitre est consacré à la bibliographie; tous les mémoires contenant quelques renseignements sur des Echinides vivants, et ceux dans lesquels se trou- ve la description de quelque genre nouveau d'Échinide à l'état fossile, sont soigneusement énumérés dans ce ca- talogue qui ne comprend pas moins de 451 numéros. Un second catalogue intitulé : « liste chronologique, » donne ensuite le dépouillement de tous ces matériaux en indi- quant par ordre de date les noms des espèces qui ont été décrites et ceux des genres qui ont été créés par les di- vers auteurs. 22 ALEX. AGASSIZ. Un second chapitre traite de la nomenclature et de la synonymie. M. A. Agassiz part du principe vrai et géné- ralement adopté, que chaque fois que le nom donné pri- mitivement à une espèce peut être reconnu avec certitude par l'examen d'échantillons authentiques, ou autrement, c'est ce nom (jue l'espèce doit définitivement porter à l'exclusion de tout antre. Ainsi (|u'il a été dit, M. Alex. Agassiz a comparé avec un soin extrême à peu près tous les échantillons types des espèces vivantes qui ont été décrites, aussi nous pouvons nous fier à lui, et je pense que les noms qu'il adopte maintenant devront être main- tenus et resteront fixés. Voilà pour les noms spécifiques. Quant aux noms génériques, c'est une autre question et, comme la manière d'envisager et de définir les genres peut varier et varie souvent, en effet, suivant les auteurs, il en résulte unedilïiculté bien plus grande d'arriver aune certaine fixité. De là des remaniements continuels et une source permanente de confusion. M. Agassiz trace un ta- bleau des plus sombres du chaos où l'on arrive en vou- lant constamment revenir sur les anciennes coupes et re- chercher, en devinant souvent, quelle a pu être la pensée de tel auteur en établissant telle coupe. Il est inutile de s'appesantir sur un sujet aussi désolant. J'ai cependant un petit reproche à faire à M. Alex. Agassiz à cette occa- sion, car, tout en éclaircissant bien des choses, il est des points sur lesquels il a aussi lui-même un peu augmenté la confusion. Je n'en citerai qu'un exemple: M. L. Agas- siz en 1841 a indiqué quelques coupes nouvelles par un simple nom en citant une espèce type pour chacune d'en- tre elles, ainsi il a mentionné un genre Toxopneustes, en donnant pour exemple ÏËchinus pileolus de Lamarck, la RKVISION DKS KCIIIMDI-S. 23 même année déjà il lui (Ionn;iil un type bien (lilïérenl, VEcli. lubcradalus. Plus tard, en 1<, 1!) «M UC) auùl 1.S7~. Depuis le (> octobre 1815, époque ou elle fui londée à Genève sous l'initiative de la Société de pJnjsi^l,f{x-{-h) — f (.T)<2 /*. Posons maintenant : A0^)-2-^^a«-O, 1,2,3. ..x) âm m mi Je dis : a. Que la fonction f (x) est continue pour toutes les valeurs de l'argument x, et a la propriété de croître avec sa variable. 6. Quelque petit que soit un intervalle ,To...X, il se trou- vera un nombre infini de valeurs x' comprises entre ces f(x'-\-li) f(x') limites, pour lesquelles le quotient ^ dé- h passera un nombre g pris aussi grand qu'on le voudra, h partant d'une grandeur positive pour se rapprocher de plus en plus de zéro. 36 SOC[PiTÉ HELVÉTIQUE Pour démonlrer la première de ces deux propositions, je remarque que la série 1 '^^^„ '^J converge de la «M • «ri même manière pour toutes les valeurs de x. Il suit de Icà que la propriété que chacun des termes de cette série possède: d'être une fonction continue de x, s'étend aussi à leur somme. Si on ne veut pas faire usage de cette considération, que la dite série converge toujours de la même manière pour toutes les valeurs de x, on peut aussi démontrer, comme suit, la continuité de la fonction f(x). En effet: / (X + h) -f(x) = ^^ ^.,„ l ^ ^ ' , fi étant une quantité positive plus petite que 1, /• un nom- bre entier déterminé par la formule suivante : 9r+\ \ 2 on a : ^y(2°j;+2°/0 — y(2°.r)= ' v^2^X Mmi u)a an \ .^^ c)n ^n 0 " ■ ^ 0 - • - =2\/2-(2\/2)-' ,- d'autre part : V y(2°a;+2°/0 — y(2°j;) ^ y ^ 2° /i Zj gn 9n ^ ^ "' au an an Qn Qr-l r+1 " • - r+1 2 .4 \ Qr-i \ 2^-1 ^ ^2 \/~2)' ' d'où il suit : /-(.r ^2 v/2— (2 \/2) + /0 -f{x) < '^—^-±—^— + 2 (2 v/2)- . V^S. DES SCIENGKS NATUHKLLES. 37 Le coeiïicienl de \/h attcinl sa plus grande valeur, savoir 3 lorsque r esl égal à zéro ; si donc li satisfait à la condition 0 \/rx'—E{'i''x') se vérifie. De ce qui précède, on conclura que la supposition de l'existence d'une dérivée de la fonction /"(j;), qui pour toute valeur de l'argument x, même dans un intervalle aussi petit qu'on voudra, ait une valeur finie et détermi- née, est inadmissible. M. Schwarz fait ensuite une communication sur les hy- pothèses qui font la base du théorème 9 /9/'(j,//)\_ 8 i^f(r,!l)\ dii\ àx I àx\ Oii ' dij \ dx I 'àx\ ôij Dans un mémoire ' communiqué en 1860 à la Société finnoise des Sciences, M. Lindelof a démontré l'insuffisance de deux démonstrations qui ont été données du théorème formulé dans le titre ci-dessus, démonstrations dont l'une se trouve dans la seconde édition du Compendmm de l'a- nalyse supérieure de M. Schlomilch, l'autre dans le traité de calcul difi"érenliel et de calcul intégral de M. Bertrand. La première de ces deux démonstrations insuffisantes repose sur une supposition (\u\ ne se vérifie pas généralement, savoir que si f(x, y) est une fonction de x elde y e^f^{x,y) sa dérivée partielle prise par rapport à .r, la quantité 0 comprise entre 0 et 1 et satisfaisant à l'équation : fix-j-luj) -f{x,y) = hf, (.r-f G//,//) ^ Remarques sur les différentes manières d'élablir la formule — ^ = . {Acla socielatis scienliarum Fennicae. Tomus VIII. ex ej/ c^ ^x llelsingfors, 1867.) DES SCIENCES NATURELLES. 30 est indépendante du second argument n (1(î la foiiclioii Cette déndonstralion inexacte se retrouve d'ailleurs aussi dans la troisième édition du Compcndimn (Brunswick, I8G8), dans jo cours différentiel et intégral de M. Serret (tome I; Paris, 18()8), dans Iciiucl celte démonstration est attribuée à M. Ossian Bonnet et a passé aussi dans lu traité de M. Spitz (premier cours de calcul différentiel et intégral. Leipzig et Heidelberg, 1871). La seconde démonstration contestée par M. Lindelof repose sur l'hypothèse suivante : si une fonction -h (x, a) est infininu'nt petite, quel que soit x, pour une va- leur infiniment petite de a, il en est de même de sa .... 'd^{x.,a) ^ . . , . . , dérivée . Celte proposition n est évidemment pas juste dans tous les cas. M. Lindelof cite l'exemple •^ (a;,a) == a sin ^— dans lequel sans doute il ne peut pas être question d'une quantité dont l'expression serait liïii Ow /^,_0\ ~^ > car une semblable limite n'existe pas. Le même mode de raisonnement insuffisant se trouve dans le cours d'analyse de Sturm (troisième édition; Paris, 1868), dans l'appendice à la troisième édition du Compendiuin de M. Schlomilch et dans le cours lithographie de M. Hoiiel, sur le calcul infinitésimal (Paris et Bordeaux, 1871). La démonstration de ce même théorème donnée par Lagrange et perfectionnée par Caucliy n'est pas exposée au reproche de manquer de précision, du moins pas lorsque le développement de la différence /'(aî-f/i,î/-|-/f) — f(x,ij), suivant les puissances de h et de k, est poussé jusqu'aux termes du second degré. 40 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Pour cette démonstration, il est nécessaire d'admettre, outre la continuité de la fonction f(x,ij), l'existence et la continuité des deux dérivées premières et des quatre dé- rivées secondes de cette même fonction /" (a?, î/) que nous désignerons comme suit : Faisant croître x jusqu'à x-}-h, puis y jusqu'à y-{-k, il vient : f{x+h,ij-j-k) — f{x,y) - /•, {x, y) h-\~f^ {x,y) k-\- + {[(/.. {^,y) 4- «)/i^+2 (A, {x,yWS) hk+(f,, {x,y)+y) k'I où a|3 -y représentent des quantités qui deviennent infini- ment petites en même temps que h et k. Si, au contraire, on commence par faire croître y jusqu'à y-\-k, puis x jusqu'à x-{-h, il vient : f(x~j-h,y-^k) —f{x,y) = f, {x,y) h-{-f^ {x,y) k + oùa'iS'v' ont une signification analogue à celle que Ton a donnée à a j3 y. Par la comparaison de ces deux résultats, on obtient, en posant encore k=h, m (h) désigne une quantité qui devient infiniment petite en même temps que h. Il suit de là que la différence fa {^'V) — Al (^>2/) "^ P^"' P^^ ^^0''' """^ valeur diffé- rente de zéro. On ne peut pas méconnaître que cette démonstration, dont la rigueur ne peut pas être mise en doute, n'est pas parfaite, vu qu'elle suppose l'existence et la continuité DI':S SCIENCKS NAÏL'IŒLLICS. 4 1 des deux dérivées partielles f^ , et/",,, tandis que la propo- sition qu'il s'agit d'établir ne concerne que les dérivées f^% ^^ fn- ^^^^^ ^ O'i P*^"'' ti'és-bien former des fonctions satisfaisant aux autres conditions pour Icscjuelles les déri- vées iiui se désisincraient par -^ — et — - n'existent pas. Suit la question qu'on devra dès lors nécessairement se poser : la proposition — /— ) = — (7—) n'est-elle vraie ^ ^ ^ dij \dx/ dx\dy/ 9Y 9Y que si —-ei — existent et sont continues? On peut ré- dx^ dy* pondre à cette question par le raisonnement suivant : soit f(x,y) une fonction qui, pour toutes les valeurs de x et de y comprises entre de certaines limites, n'a jamais qu'une valeur unique et demeure toujours finie et continue: cette triple condition se réalisant aussi entre les mêmes limites pour ses quatre dérivées partielles : ^-f ^-f ^-f ^ = f dx ~'" dy ~''' dy ~'^-'' dx '''' Soient de plus Xo,yoâeux valeurs quelconques de ces deux- variables comprises entre les limites considérées. Appe- lons h et k deux quantités positives si petites que toutes les couples de valeurs de x et àe y qui satisfont à la fois aux deux conditions : Xo!/o)+'''/x » ''/x est une quan- tité dont la valeur dépend en général de x, mais dont la valeur absolue est en tout cas plus petite que r,. On ob- tient donc /, {x,yo + A') — /", {x,yo) = kf,^Xxo,yo) + k •//,. Le premier membre de cette équation est égal à Y [f{x,yo-\-k) — f(x,yo))- Ainsi donc l'accroissement que subit la fonction f(x,yQ-\-k) — f{x,y^) lorsque x passe de la valeur x^ à jCo -|- ^ est égal au produit de h par une valeur moyenne entre la plus petite et la plus grande va- leur qu'atteigne l'expression kf^^{Xo,y^~\-k■n^ dans l'in- tervalle indiqué. Cette valeur moyenne peut en tout cas être mise sous la forme kf^Xx^,yQ)-\-k(^ri), où (•/;) désigne une quantité dont la valeur absolue est plus petite que yj. On obtient de la sorte : f(Xo-hh,yo-hk}—f{Xo.yo-\-k)—f{Xo-i-li,yo)-{-f{Xo,yo) = hkf^^{Xo,yo)-\-hk {r). i*ar une série de raisonnements analogues, en parlant de l'équation \' '' = f^ , {x,y), on obtient : f{Xo-^h,y,-{- k) — f{Xo-{-h,yo) —fiXo,yo-\-k)-{'f{Xo,yo) =likf\,{XoJJo) + hk(n), DES SClliNGES .NATn{liLLi:S. 43 oii (y;') désigne une ijuantitt' plus potile en valeur abso- lue que r/. Les deux premiers membres des é(|ualions ci-dessus étant identiques, il suit: fn (•ï'o^ //o) — 1\ , (.ro, y.) = (r/ ) — (r,), d'où il résulte, puisqu'on peut léduice autant (]u'on le veut le i^econd membre de celte équation en prenant h et k suffisamment petits, tandis qu'au contraire le premier membre est indépendant de h et k, que : /l2 («^'oj//oj = /21 (ïo) ^0)5 ce qu'il s'agissait de démontrer. Remarque. On peut facilement se convaincre par un exemple (jue les deux expressions : T-^ A (•^.^//)] et llf^(x,yS] f-d y Jy=yo \_ dx Ja;=j;o peuvent avoir des valeurs différentes l'une de l'autre si l'on n'admet pas la continuité des deux dérivées/",, et/",,. Prenons, par exemple : Il X f{x,y) = j;2 arc tg -^ — \f arc Ig — , X " y la valeur de l'arc tangente étant prise toujours entre — "^el-|- — , alors on aura pour cette fonction et ses ma M deux dérivées partielles qui sont : fi {x,îj)=y-^x arc lg-|- , f^{x,y) = —x-^2yarc tg— , X y des valeurs finies, continues et «niques. Pour cette fonction on a : 9 .f,{0.y) = -^i et J_A(x,0)=-l, dy dx les deux expressions [TF^-^'-y^U ^' [^^■H.=. 44 sociéth; helvétique n'ont donc pas ici la même valeur, la raison en est dans ôY 11^ — X- le fait que poura:=0, y=i) l'expression ^ =^_^__ oJO ou y — i*^ cesse de n'avoir qu'une seule valeur et d'être continue. Si, par contre, on renonce pour l'une seulement des deux dérivées/", j ou /",, par exemple pour cette dernière, aux trois propriétés que nous lui avons supposées partant de l'équation : f{x,y)—f{x,yo)—f(JO„y)i-fix,,yo)=j clvj A^ (.r.y) '/»/. X. y. et en se basant sur le principe du changement de l'ordre des intégrations dans une intégrale double, on déduira l'existence et la continuité de la dérivée /",, comme con- séquence nécessaire des hypothèses antérieures. Si, en effet, on différentie par rapport à y, il vient : A (jc,y) —fi {xo,y) =J fn ix,y) dx, par conséquent ^ A {x,y) = fn i-'^-y)- dx La démonstration du principe du changement de l'or- dre de l'intégration dans une intégrale double renferme donc comme cas particulier la preuve du théorème 9 / ^f(-r.y)\_ 9 I dfix,yy dy \ ûx / dx \ dy M. le professeur Geiser, de Zurich, lit une notice bio- graphique sur le célèbre mathématicien Jacob Sleiner, né à Atzenstorf, dans le canton de Berne, en 1796, et mort à Berlin en 1803. Après avoir fait ses études à DES SCIENGKS NATUllHLLES. 45 Yverdon d'abord, sons la direction de Peslalozzi puis à runivorsilé de Heidelberg, Stciner alla, en I1S2!2, s'établir à Berlin où il se voua à l'enseignement des mathéniatiiiues. H devint plus tard professeur à l'université de Berlin et membre de l'Académie des Sciences de celte ville. Il se fit connaître par de nombreux mémoires mathématifiues, qui ont paru pour la plupart dans le «Journal de Crelle.» La plus importante de ses publications est son fameux traité sur « la dépendance des formes géométriques entre elles ', » qui fut une des bases de la nouvelle géo- métrie supérieure. Steiner était membre d'un grand nombre de sociétés savantes, l'Académie des Sciences de Paris le comptait au nombre de ses correspondants. La notice de M. Geiser étant à l'impression et devant pa- raître sous peu, nous y renvoyons nos lecteurs pour plus de détail sur la vie de notre illustre compatriote. PaiSIQUE et CHIMIE. M. Henri Sainle - Claire Deville, de l'Académie des Sciences de Paris, membre honoraire de la Société, fait une intéressante communication sur les recherches qu'il a entreprises avec la collaboration de M. Debray, pour la commission internationale du mètre, en vue de trouver un métal ou un alliage satisfaisant à toutes les conditions exigées pour la substance dont devront être faits les nou- veaux étalons métriques. Ces conditions étaient principa- lement l'inaltérabilité, la ténacité, et un coefficient de di- latation identique h celui du mètre type des Archives de France, Le mètre des Archives est, on le sait, en platine ' Si/s(ematisc7ie Enlwickelung âer Abhàngigkeit geometrischer Gestal- len von einander. Berlin, ISS^. 46 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE impur, soit en un alliage de platine, de rhodium, d'iridium, de rhuténium, de palladium, etc. Après de longues re- cherches, M. Deville et avec lui la commission du mètre se sont arrêtés à un alliage do 90 "/o de platine et 10 °„ d'iridium. iM. Deville décrit d'abord les propriétés de l'iridium pur qu'il a, le premier, mises en lumière, puis celles de l'alliage de platine avec 10 °/o d'iridium, lesquels rentrent absolument dans les desiderata de la commission du mètre. Son inaltérabilité est plus que suffisante, il n'est point modifié, même par une exposition prolongée à une très-haute température, 1500°, par exemple; il présente une ténacité remarquable, et s'étire à la filière avec la plus grande facilité ; enfin son coefficient de dilatation est identiquement le même que celui du mètre type des Archices. M. Deville décrit enfin le mode de préparation de l'iri- dium pur, et celui de cet alliage plaline-iridium '. M. le professeur E. Kopp, de Zurich, rend compte de ses recherches sur la brésiline et quelques-uns de ses dé- rivés -. Lors de la fabrication des extraits li(juides concentrés de bois de Brésil, si fréquemment employés dans la tein- ture et l'impression des tissus, il se dépose, pendant le refroidissement et surtout en les abandonnant en vases ouverts au contact de l'air (ce qui en améliore notable- * Nous ne pouvons pas en dire davantage pour le moment sur cette communication, mais nous y reviendrons bientôt, M. Deville ayant bien voulu nous promettre de nous adresser une notice détaillée sur ce sujet, aussitôt que l'état d'avancement des travaux de )a commis- sion du mètre le lui permettrait, - Ivxtrait communiqué par l'auteur. DliS SCIENCES NATUFIELLES. 47 mont la qualité), des croûtes résineuses, semi-cristallines, d'un brun rouge foncé. Cette matière, qui, à cause de sa faible solubilité dans l'eau, n'a trouvé jus(ju'ici que des applications industrielles assez restreintes, et dont M. Geigy, de Hàlc, avait mis lib('ralt'ment unn (juanlilé assez notable à notre disposition, peut servir avantageu- sement à la préparation de plusieurs composés cbimiques intéressants, entre autres de la brésiline pure, de la résor- clne et de l'acide styplinique (trinilrorésorcinej. Pour obtenir la brésiline, les croûtes préalablement broyées et lavées avec de l'eau légèrement acidulée par de l'acide chlorhydrique, afin d'éliminer quelques bases terreuses, sont dissoutes à saturation dans de l'eau bouil- lante; la solution filtrée laisse déposer, par refroidisse- ment, une quantité considérable de brésiline, en belles aiguilles jaune-orange. Celles-ci, exprimées et redissou- tes dans de l'eau bouillante, légèrement hydrosulfurée, pour éviter l'oxydation et la coloration de la brésiline, fournissent immédiatement une belle cristallisation de brésiline pure, en aiguilles blanches ou tout au plus lé- gèrement colorées en jaune. En les exprimant et les plaçant sur du papier buvard, on peut les faire sécher à l'ombre sans altération sensible. Les solutions aqueuses ou alcooliques de brésiline pure sont presque incolores. Elles prennent une colora- tion rouge-orange au contact de l'air et par l'addition d'acides. Avec ces derniers il se produit souvent une fluorescence rouge-cinabre très-belle. La moindre trace d'alcali colore les solutions de brésiline en cramoisi intense. Une pareille solution digérée en vases clos avec de la poudre de zinc se décolore complètement, évidemment par hydrogénation de la brésiline; mais au moindre accès 48 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE (l'air ou d'oxygène, la riche teinte cramoisie se régénère immédiatement. La composition de la brésiline pure et sèche peut être représentée par la formule C"*H'^0^ Celle-ci présente une relation très-intéressante avec la formule de l'hématoxyline G'^H'*0", comme le montre l'équation suivante : Brésiline. Eau. Héraaluxyline. P.ésorcine. En effet, on n'a qu'à soumettre la brésiline à la distil- lation sèche pour obtenir de la résorcine. L'opération réussit très-bien avec les croûtes décrites plus haut, et c'est là certainement le mode de préparation le plus sim- ple et le plus avantageux de cette combinaison si intéres- sante et jusqu'ici encore si rare. Il est bon de n'opérer que sur 80-120 grammes de matière à la fois, et de se servir de cornues en tôle de fer ou de cuivre qu'on chauffe graduellement jusqu'au rouge. Il y reste un charbon très-volumineux provenant de la destruction do l'hématoxyline, et il se condense dans le récipient refroidi un liquide aqueux, brunâtre, un peu goudronneux, qu'on filtre à travers un filtre préa- lablement mouillé. Ce liquide concentré fortement au bain-marie, fournit une cristallisation de résorcine en longues aiguilles encore brunâtres. Après en avoir re- cueilli une certaine quantité, on les introduit dans une cornue en verre et on distille. Il passe d'abord un peu d'eau, puis de la résorcine pure et blanche, qui se soli- difie rapidement en une masse cristalline incolore. La résorcine, traitée par 20 à 30 fois son poids d'acide sulfurique concentré, s'y dissout peu à peu en le colorant successivement en jaune-orange, vert-sale, vert- DES SCIENCES XATL'RELLKS. 49 bleuâtre, et finalement en un bleu pur magnifique. En chauffant la solution au bain-marie, la nuance bleue passe au pourpre intense. En sursaturant l'acidi) pur du carbo- nate de soude la solulioFi devient rouge cramoisi et montre un dichroïsme très-remar(|uable. La résorcine, par le traitement avec l'acide sulfurique concentré, engendre facilement des sulfoacides, un ou plusieurs atomes de H pouvant être remplacés par SO'II. (juoique prenant naissance au sein de solutions forte- ment colorées, ces sulfoacides et leurs sels sont inco- lores. En traitant au bain-marie I p. de résorcine par 5-6 p. d'acide sulfurique fumant, le liquide syrupeux se solidifie complètement par le refroidissement, par suite de la cristallisation d'un des acides sulforésorciques. Une solution de résorcine dans l'ammoniaque liquide, abandonnée au contact de l'air, donne peu à peu nais- sance à une belle matière colorante bleue, virant au rouge par les acides, et montrant beaucoup d'analogie avec les couleurs dérivées des Lichens. La réaction pourrait être représentée par l'équation suivante : Les croûtes brutes de l'extrait de bois de Brésil per- mettent encore d'obtenir, très-facilement et en quantité considérable, la trinitrorésorcine G''H^(NoJ'0^ désignée enfin par les noms d'acide styphnique ou d'acide oxypi- crique. A cet effet on n'a qu'à les traiter par 6-8 fois leur poids d'acide nitrique ordinaire. La réaction est des plus énergiques; il se dégage des torrents de vapeurs nitreuses, on laisse achever l'oxyda- tion au bain-marie, puis on décante la solution jaune- rougeâtre. Par le refroidissement elle fournit une abon- Archives, t. XLVIII. — Septembre 1873. 4 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE dante cristallisation d'un mélange d'acide oxalique et de trinitrorésorcine. Les eaux-mères concentrées en fournis- sent de nouvelles quantités. Les cristaux rassemblés dans un entonnoir sont lavés à l'eau tiède, qui dissout surtout l'acide oxalique. Le résidu redissout dans de l'eau bouillante fournit de suite de la trinitrorésorcine parfaitement pure. La séparation de l'acide oxalique et de la trinitrorésor- cine peut d'ailleurs aussi être effectuée par la chaux, qui forme avec cette dernière une combinaison soluble. Un des produits de réduction de la trinitrorésorcine, par le zinc ou l'étain, est une matière colorante bleue assez instable. M. /. Mïdler, professeur à Fribourg en Brisgau, donne une relation remarquable qu'il a trouvée entre les points conjugués d'une lentille. Appelant /' la distance focale, o la distance de l'objet, i celle de l'image à la lentille, on a : 0—f puis en prenant il vient: et en plaçant /■=1 ]_ la courbe ayant pour abscisses les différentes distances de l'objet à la lentille et pour ordonnées, les distances cor- respondantes de Kimage, est une hyperbole. M. Culmann fait remarquer que cette relation n'est point nouvelle et ressortait déjà des calculs de M. Beck, privat-docent à l'Université de Zurich. M. le professeur Victor Meijer fait la communication DKS SCIKNCKS NATCRF'LLKS. 51 suivante sur l'aclioii du lorniiale do soude sur l'acide sull'obcnzoïijiio ot sur l'acide benzoïque * : M. Meyer a montré, il y a près de quatre ans -, que lors- que l'on fond ensemble du sulfobenzoate de potasse et du Ibrmiale de soude, on obtient un mélange de sulfate de potasse et d'isoplilalate de potasse et de soude d'après l'équation : ^« "^ 1 îof + 'I f^OONa= HSO3 K + Ce II, j ^^^^^ Il en avait conclu que l'acide sulfobenzoïque et, par conséquent, toute la série de l'acide oxybenzoïque (celui- ci s'oblenant par la fusion du premier avec la potasse caustique) appartenait à la même série des dérivés du benzol que l'acide isophtalique. Cette conclusion a été dernièrement attaquée par M. v. Ricbter "" : il a remarqué en effet qu'en fondant ensemble du benzoate de potasse avec du formiate de soude, on ob- tient un mélange d'isophtalate et de téréphtalate, et qu'il se dégage de l'bydrogène : C^H, GOOK + H COONfl == H, + C^ H, J ^gg^^^ L'isophtalate, il est vrai, domine. M. V. Ricbter émet donc l'opinion que l'acide isopbtali- que obtenu par M. Meyer ne provient pas de la substitution du groupe COONa au groupe SO. K, mais bien de la ré- génération de l'acide benzoïque qui, sous l'influence du formiate de soude, suivant son expérience, se transforme en acide isophtalique. 11 est parfaitement exact, en effet, que M. Meyer a toujours obtenu de petites quantités d'a- cide benzoïque régénéré à côté de l'acide isophtalique. * Extrait communiqué par l'auteur. ' Berichte der deutscli. clicm. Gesellscliaft, 1870, p. 114. ^ Ibid., 1873; p. 870 et suivantes. 52 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Il a donc re[)ris ce sujet et fait quelques expériences (jui prouvent d'une manière péremptoire que l'hypothèse de V. Richter est inexacte. M. Meyer a d'abord recherc'îé s'il se formait de l'acide téréphtaliqne en fondant du sulfobenzoate de potasse avec II' lormiate de soude, ce qui devrait avoir lieu si l'ex- plication de M. V. Richter était la vraie, et il n'en a pas trouvé la moindre trace. Mais l'expérience suivante est encore plus concluante : on chauffa, dans un même bain de plomb, deux capsules en porcelaine do 200'='^ de ca- pacité renfermant, l'une 10 grammes du mélange de M. V. Richter, de benzoate de potasse et de formiate de soude, l'autre iO grammes du mélange de sulfobenzoate de potasse et de formiate de soude ; ces capsules^ rete- nues par des pinces, restaient à la même hauteur dans le plomb fondu, et pendant l'opération elles furent traitées (Je la même manièi'e, on remua constamment; la tempé- rature du bain fut n'-glée de façon qu'une partie de la sur- face du plomb demeurât toujours à l'état solide; on arrêta l'opération lorsqu'un essai du mélange de sulfobenzoate, acidifié, dégagea de l'acide sulfureux, et de môme que dans ses précédentes expériences, l'auteur obtint de l'a- cide isophtalique qu'il isola; tandis que le mélange de benzoate et de formiate, sauf une légère coloration grisâ- tre, était resté parfaitement intact, il n'y avait eu aucun dégagement d'hydrogène, et on ne put découvrir la moin- dre trace d'acide isophtalique ou de son isomère. Cette expérience prouve donc qu'il faut, pour que l'a- cide benzoïque se transforme en acide bicarboné, une température beaucoup plus élevée que pour la transfor- mation de l'acide sulfobenzoïque; donc l'acide isophtali- que, obtenu par M. Meyei-, ne provient pas de l'acide D1-:S SCIKNCKS NATUHKI.LKS. 53 benzoïqiic, d'abord régénéré comme M. v. IViclilcr le ■^u\)- posait, mais bien directement de l'acide snUobi'nzoïijue. M. llagcnhacli, président de la section de physique cl chimie, [)résente, an nom (h; M. L. Dnfour, qui n'a pu se rendre à SchalTIiouse, son récent mémoire sur « la ré- flexion de la chaleur solaire à la surface du lac Léman. » M. L. Sorel décrit un procédé (jn'il a imaginé pour l'étude des spectres ultraviolets. Ce procédé consiste à placer une lame mince, fluorescente, en avant de l'ocu- laire du spectroscope à la place où se forme l'image, et à observer, avec une inclinaison suffisante de l'oculaire, l'image du spectre ultraviolet qui se développe alors sur la lame fluorescente. On peut prendre, pour cette lame fluorescente, une [)laque mince de verre d'urane ou un liquide fluorescent tel que du sulfate de quinine ou du rose de naphtaline, compris entre deux plaques de verre très-rapprochées. M. Soret présente un dessin du spectre solaire ultraviolet obtenu avec ce procédé, qui pourra peut-être s'étendre à l'étude des spectres ultraviolets, dis- continus des vapeurs métalliques et des gaz. M. Hagenhach montre un bout de fil conducteur isolé provenant d'une horloge électrique et qui a été traversé par la foudre. Le fil de cuivre a été complètement expulsé de sa double enveloppe de gutta-percha et de soie, laquelle, par contre, est intacte à part quelques petits trous de distance en distance, par lesquels le cuivre a dû s'échapper. M. le professeur Amskr, constructeur d'instruments de précision à Schafïhouse, présente un appareil de Watt pour l'étude de la pression dans l'intérieur d'un corps d(^ pompe d'une machine ci vapeur perfectionné suivant If système de M. Marcel Depré. M. Simîer indique un procédé pour la conservation du 54 SOCIÉTÉ IIKLVÉTIOUE sodium et du potassium, à l'abri de tonte influence de l'air, dans un petit appareil en verre où on l'a fait fondre sous de riiuile de naphte et qu'on ferme à la lampe après (-*n avoir chassé tout l'air par l'ébullilion. M. Hurler , de Schaiïhouso ', donne quelques détails sur le procédé Deacon, de fabrication du chlore, pro- cédé inventé par Deacon et lui-même; il repose sur l'oxydation de l'acide chlorhydrique, à une température de 3G0", par l'oxygène de l'air et à l'aide de sels de cui- vre; le chlore est mis en liberté. L'appareil dont on se sert est une chambre en tôle, remplie de petites boules d'argile imprégnées de la dissolution d'un sel de cuivre (sulfate); on la fait traverser à la température indiquée, par un mélange de vapeurs d'acide chlorhydrique et d'air; on fait condenser l'eau qui s'est formée, puis on sèche le chlore par l'acide sulfurique concentré. La dé- composition complète de l'acide chlorhydrique dépend du mélange de l'acide avec l'air, de la rapidité du cou- rant du gaz et de la température. On obtient le maxi- mum de rendement en mélangeant à volumes égaux, la vapeur d'acide et l'air; pour de l'oxygène pur, il faudrait aussi employer 1 volume et non pas seulement */.. de vo- lume. M. le professeur E. Kopp parle de la fabi ication du chlore au point de vue économique et technique, il com- pare entre elles les deux meilleures méthodes actuelles, celle de Deacon et celle de Weldon ; les anciennes mé- thodes, par le peroxyde de manganèse, ne peuvent plus lutter, économiquement parlant, soit parce que ce mi- ' Les notes sur les communicaiions qui suivent nous ont été four- nies par M. Meister, privat-docenl à Zurich, secrétaire de la section de physique et chimie. DES SClENCliS NATURELLES. 55 nerai devient plus rare, soil parce qu'il est aussi fort l'echerché par d'autres industries, pour la labrication du fer et de l'acier par exemple. Les deux nouveaux pro- cédés émancipent pour toujours le fabricant de chlore du producteur de peroxyde de manganèse ; en elïet, \V(;ldon réyénèi-e toujours son peroxyde, et Deacon s'en passe complétenu.'nt. Le procédé Weldon est ancien déjà, mais il a été per- fectionné par lui; la réaction qui est à la base a lieu vers :20U" suivant l'éfiuation : Mn a, + Ca CO3 = Cfl C/^ + M/i CO,. MwCO. chauiïé en présence de l'oxygène de l'air, se transforme en Mw^Oj, sesquioxyde de manganèse, qui chauflé de nouveau avec l'acide chlorhydrique, donne du chlore. Weldon, au lieu de prendre GaCO., se sert d'un excès de Ca(OH), ; on a : mn Cl, + 2 Crt (OH), = Ca Cl, + ^^'^^ j + 2 H^O. MwO.CaO par l'exposition à l'air s'oxyde et devient -f-CaO. MwO^ qui sert de nouveau à décomposer l'acide chlorhydrique. — M. Jetzler, de Schaffhouse, oxyde bien plus rapidement en se servant d'air chauffé au lieu de laisser seulement le précipité à l'air, c'est un grand per- fectionnement. M. Kopp fait remarquer qu'un inconvénient du pro- cédé Weldon, c'est la perte d'HCl, nécessaire pour neu- traliser CaO; dans le procédé Deacon, par contre, l'in- convénient est que l'industriel, pour utiliser l'acide chlorhydrique provenant des fours à sulfate, est obligé de fabriquer du chlorure de chaux, lors même qu'il n'y aurait pas de demandes, et que cependant ce corps se décompose assez rapidement. 50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE Le principe du procédé de Deacon, l'emploi des sels de cuivre comme véhicule de l'oxygène, a été breveté depuis longtemps en Angleterre, mais sans prendre ra- cine dans l'industrie, parce que le chlorure de cuivre qu'on employait est trop volatil, il usait rapidement tous les appareils et incommodait fortement les ouvriers; main- tenant on se sert de sulfate de cuivre. Les difficultés pour une bonne marche de l'opération sont d'abord d'obtenir le mélange voulu d'air et de vapeurs d'acide, puis de dessécher le gaz obtenu ; en effet, le chlorure de calcium ne peut être employé, et l'acide sulfurique revient fort cher, enfin les frais de chauOage sont considérables. M. Hurler réplique d'abord qu'on trouve toujours à placer le chlorure de chaux en Angleterre; que quant à ce qui s'agit du dessèchement du chlore, par le refroidis- sement du gaz on condense une grande partie de l'eau, et que la dessication complète par l'acide sulfurique donne peu de peine et se fait à peu de frais, enfin, les dé- penses pour 1(3 chauffage ne sont pas très-considéiables, parce que l'oxydation se fait avec dégagement de chaleur. Il s'engage ensuite une courte discussion entre M. le professeur WisUcemis, de Wurzbourg, et M. Hurler, sur l'opinion émise par ce dernier, qu'on pourrait calcu- ler le poids moléculaire des substances solides en se ba- sant sur le maximum de rendement obtenu dans l'unité de temps ou sur le minimum de temps nécessaire pour qu'une réaction chimique s'effectue complètement. M. le professeur ]Vislice?ius développe la théorie du procédé Deacon. Le fait que le sulfate de cuivre retient encore une molécule d'eau à 200^ est expliqué par Erlenmeyer, qui lui donne la formule : Cu \ ^ ^^ ^jj DES SCIENCES NATUIŒLLES. OJ par l'action de l'acide chlorliydrique on obtient : r. (Cl . ,. Cm J ç. ç^f. -^„ corps qui se décomposerait d une manière analogue au chlorure de cuivre : Cl O.SO,.OH Cu< Cu Cl Cu< Ca.O.SOjOH j^j=: -f-Cljdeméme {J^| =1 +C1, Ca< ' Cu-Gl Cu< Cu.O.SOjOH Cl O.SOjOn c Cette combinaison * | 2S0^ certainement instable. en présence d'oxygène et d'acide chloihydrique devient: O.SOjOH Ca O.SO2.OH Cu< I + 0 + H Cl = + ^^[j Cu O.SO2.OH Cu< O.SOjOH puis en présence d'une nouvelle quantité d'acide chlor- hydrique : O.SOj.OH Cu< Cu. O.SOj.OH Cu<^^ + H Cl = Cl,-f-H,0 + j OH Cu. O.SOa.OH. O.SO^.OH Il est vrai que des expériences faites à 200*^ n'ont donné qu'une faible absorption d'acide chlorhydrique et qu'un faible dégagement de chlore, mais il ne faut pas oublier qu'à une température déterminée il y a cepen- dant toujours des particules qui restent au-dessous et d'autres au-dessus de cette température, que, par consé- quent, la petite quantité d'acide qui entre en combinai- 58 SOCIKTÉ HELVÉTIQUE son à 200° avec le sulfate de cuivre, ne prouve pas du ^ (Cl tout la non-existence du corps tu] „ ^ „ M. E. Kopp fait un rapport sur les couleurs d'aniline à l'exposition de Vienne '. Dans la séance générale de clôture, M. Weltstehi, de Zurich, fait une communication sur le fœhn. M. Heim expose les résultats de ses recherches sur le son rendu par les cascades. Il a reconnu qu'elles don- nent toutes la note c dur ou f. GÉOLOGIE. M. le professeur Culmann fait une communication sur les inondations causées par les torrents de hautes monta- gnes et en particulier sur celle qui a ravagé dernièrement la ville d'Immenstadt. M. le professeur Mérian présente un beau fossile du jura blanc des environs de Bœhringen qui paraît appar- tenir à une forme entièrement nouvelle. M. le D"" F. Schalch rend compte de ses recherches sur les roches volcaniques du Ilohgau. Ces roches peuvent se diviser en deux groupes, celui des basaltes et celui des phonolites. Elles forment des cônes isolés entourés de dé- pôts puissants de tufs volcaniques. Les basaltes ont ap- paru presque tous le long d'une même fente dirigée du nord au sud; ils sont généralement composés d'une roche compacte riche en olivine ; mais ils présentent aussi quel- quefois des variétés scoriacées ou amygdaloïdes ; ou trouve aussi dans le basalte compacte de la néphéline grenue. Les tufs qui accompagnent le basalte proviennent ' Nous publierons dans notre prochain numéro une notice que M. Kopp a bien voulu nous communiquer sur cet intéressant sujet. DKS SCIENCKS NATUHELLKS. ')<) des cendres cl des buiies dégagées pendant l'éruplion ; ils sont nettement stratifiés et leurs bancs vont en s'a- i)aissant de tous côtés à partir des cônes basaltiques. Ils renferment beaucoup de produits étrangers, en i)articu- lier des fragments de la nagelfluh jurassique et d'un con- glomérat tertiaire (jui forme la partie supérieure du grès coquillier. Ces fragments, ainsi que des hélix trouvés dans les tufs, permettent de déterminer exactement l'âge de ces éruptions ; elles datent de la fin de l'époque tertiaire. Un grand nombre de fragments de roches cristallines contenus dans ces tufs sont identiques aux granités et aux gneiss de la Forêt-Noire ; ils ont été arrachés à l'écorce du globe par les éruptions. On trouve en deux points différents et dans le voisinage immédiat des cônes basal- tiques des dépôts locaux de gypse tertiaire. On n'observe nulle part de dérangement dans la stratification des roches traversées par les basaltes, aucun phénomène de contact ni de véritables cratères. Les cônes de phonolithe ont moins de régularité dans leur disli'ibution. Ils sont également entourés de dépôts de tufs dont quelques-uns ont été séparés plus tard par les érosions. La roche est généralement une pliono- lite porphyrique qui présente dans chaque cône des variétés différentes ; elle est pénétrée accidentellement de divers minéraux, parmi lesquels on remarque sur- tout la natrolite et Tanalcime. Les tufs phonolitiques se comportent relativement aux phonolites comme les tufs basaltiques relativement aux basaltes ; ils renferment aussi des fragments de granités et de gneiss de la Fo- rêt-Noire, ainsi que de mollasse. Quelques restes or- ganiques qui y ont été recueillis sont identiques à ceux des dépôts d'Œningen, dans le voisinage desquels on 60 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE constate aussi la présence de ces tufs. Les tul's phonoliti- ques sont le produit d'éruptions de boue et de cendres qui se sont probablement déversées dans le voisinage d'un lac d'eau douce, vl non le produit de la décomposition de la roche éruptive lompacle. Il est difficile de fixer l'âge relatif des basaltes et des phonolites; ils paraissent cependant être à peu près de même époque. Les alternances fréquentes entre la roche éruptive et les tufs indiquent (ju'il y a eu beaucoup d'é- ruptions successives. A l'époque glaciaire, le district vol- canique du Hohgau avait déjà sa configuration actuelle. D'après M. le professeur Fraas, les éruptions du Hoh- gau ont eu lieu le long de trois fentes parallèles; la plus orientale, qui est aussi la plus récente, a donné passage aux phonolites, dans les tufs desquels il a reconnu des fragments de basalte; la médiane, aux basaltes avec py- roxène; la plus oci'identale aux basaltes avec olivine. Il regarde les tufs basaltiijues comme plus anciens que les basaltes. Il a reconnu jusqu'au pied de l'Albe de Souabe, aux environs d'Eliingen, les blocs erratiques de phonolilf entraînés par le glacier du Rhin; celui-ci passait à l'épo- (jue glaciaire dans le bassin du Danube par une dépres- sion du terrain aux environs de Hattingen, au nord d'En- gen. M. Desor rappelle que M. E. de Bcaumont a mis en rapport les éruptions du Hohgau avec le dernier soulève- ment des Alpes qui, d'après le savant géologue français, aurait eu lieu h l'époque quaternaire. Il rappelle que ce soulèvement quaternaire n'a jamais existé, que les conglo- mérats redressés de la vallée de la Durance ne sont pas quaternaires, mais bien tertiaires. M. le professeur Suider confirme cette observation. DES SCIENCKS NATUnELLES. 6'I M. E. Favre donne une coupe des Alpes vatidoiscs prise des Pléiades près de Vevey aux Ormonts, et pas- sant par la Dent de Jaman, les Rochers de Naïe et les Tours d'Aï. Il divise cette région en trois zones : la plus externe, composée de terrains jurassique supérieur et néocomien, apparaissant au milieu du llysch, formant une voiJt(5 déjetée du côté de la plaine, et séparée de la zone suivante par une grande faille qui se voit dans les Alpes vaudoises et fribourgeoises, de même qu'en Savoie; la seconde zone, composée de tous les terrains du trias au terrain éocène, formée d'une série de plis réguliers et non déjetés; la troisième zone, la plus interne, com- posée de terrain éocène (flysch), au milieu duquel ap- paraissent une chaîne jurassique en forme de voûte (celle des Tours d'Aï) et des rochers isolés de ter- rains jurassique et néocomien qui ont une grande res- semblance avec les klippe. M. Favre décrit les divers ter- rains qui constituent cette région et les contournements des couches; il rapporte le gypse des Alpes vaudoises en partie au trias, en partie au terrain éocène. Une discussion s'engage entre MM. Chavannes, Brun- ner, Studer et Favre sur l'âge et l'origine des gypses; M. Studer fait remarquer que c'est à Bex qu'il faudra chercher la solution de ce problème. M. Jaccard signale les recherches qu'il a faites sur les phosphorites du Jura neuchâtelois. Elles s'y trouvent dans le gault, de même qu'à Bellegarde; des analyses des no- dules phosphatés y indiquent la présence de 33,6 % de phosphate de chaux. Dans les argiles pures, les fossiles du gault sont pyriteux ; dans les sables ils sont phospha- tés; les nodules du gault de Morteaux sont formés d'un agglomérat de fossiles phosphatés liés par un ciment 02 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE également phospliaté ; mais le sable encaissant ne ren- ferme pas de phosphate. M. Jaccard attribue au phosphati' une origine ani- male. Le gault se présente dans le Jura en lambeaux peu étendus ; les couches de ce terrain se sont probablement formées alors que les chaînons du .liira se dessinaient déjà à la surface de l'Océan et circonscrivaient des golfes et des fiords au sein desquels se sont déposés les sables qui enveloppent les nodules. C'est dans les bassins peu moùifiés par l'érosion, comme ceux de Sainte-Croix et de Morleaux, que l'on peut espérer de trouver des gisements de phosphorites assez importants pour être exploités. M. Desor ajoute (]uelques remarques sur les phospho- rites de Bellegarde et sur leur exploitation. M. le D"" Heim montre un nouveau mode de représen- tation géologique d'une contrée dont il a fait l'appli- cation au massif des Windiïtelle; il consiste en une série de coupes à une même échelle coloriées et fixées vertica- lement et à égale distance sur une carte géologique. Il décrit ensuite ses nombreuses observations sur la zone de contact des roches cristallines et des terrains sé- dimentaires proprement dits dans la Suisse orientale et les Alpes bernoises. Il signale la difficulté qui existe sou- vent à séparer le gneiss du verrucano et les transitions qui relient ces deux roches; il donne ensuite plusieurs coupes dans lesquelles on voit le gneiss en couches plus ou moins verticales s'infléchir et se recourber dans le voisinage des terrains sédimcnlaires, de manière à présenter une sorte de parallélisme avec les couches de ces derniers terrains. Ces faits, qui parlent en faveur de la stratification des gneiss, s'observent dans la chaîne des Windgaelle, près de Ponteljes, au Scheidnosli, au Met- DF.S SCIENCES NATURELLES. (V^ tonbei-g ot flans rUrbachlhal. La stratification du gneiss n'est donc pas entièrement indépendante des roches sédi- mentaires. M. Ileim lappelle aussi qu'il a constaté de grands contournements dans les couches du gneiss au Piz Cambi'iales et ailleurs. M. Studer répond à M. Heini que ces petits contour- nements des bancs de gneiss au contact des calcaires n'in- diquent pas (jue ces deux formations soient concordantes. Il rappelle qu'au Saint-Gothard et dans les Vosges on voit à quelque distance les uns des autres des bancs de gneiss, les uns verticaux, les autres horizontaux. Ces deux es- pèces de bancs sont produits par la même cause, et on ne peut attribuer les uns à la stratification, les autres au clivage. M. N. Chavannes signale trois nouvelles observations faites par lui sur le gypse et la cargneule, et qui viennent confirmer sa théorie ' sur l'origine de ces roches : l'une est relative à une cargneule ou brèche dolomitique siliceuse provenant de la modification d'un calcaire siliceux au pied du Chamossaire ; la seconde^ à la métamorphose en gypse de blocs de conglomérat du flysch à Essergillod (vallée de la Grande-Eau), et à la présence dans ce gypse de cristaux de quartz bipyramidé ; la troisième, au contact complet du gypse et de la cargneule dans la galerie de l'ancien réservoir des mines de Salins. M. le professeur Lang présente les coupes de deux tunnels du Jura bernois actuellement en voie d'exécution: l'un, celui de Glovelier à Sainte-Ursanne, qui est creusé dans le keuper, le lias et le terrain jurassique; l'autre, celui de Sainte-Ursanne à Courteraautruy, qui présente une coupe plus compliquée. ' Bulletin de la Société vaudoise, 1873, t. XII, p. 109. 64 SOCIÉTK HELVÉTIQUE M. Fraas remarque que la présence du kenper fait prévoir pour ce chemin de fer des difficultés de con- struction. M. Lang signale aussi la publication, qui sera faite par le Club alpin, d'un registre pour les glaciers (Glet- scherbucli), dans lequel seront inscrits les renseignements de toute nature sur leurs dimensions, leur forme, leur marche, leurs variations, etc. La subdivision des glaciers y sera faite en combinant les systèmes orographique, hy- drographique et géologique. Chaque district glaciaire (Gletschergebiet), comme ceux du Mont-Blanc, de la Dent Blanche, du Mont-Rose, etc., sera subdivisé en groupes de glaciers qui se répartiront eux-mêmes par vallées. M. Ziegler présente une nouvelle carte de l'Engadine à Tr.^T^., et donne des renseignements sur des glaciers encore peu connus du versant sud du groupe de la Ber- nina. M. Zawisza décrit une caverne qu'il nomme caverne du Mamouth, située au pied des Carpathes, â deux heures de Cracovie, et dont les restes ressemblent à ceux de la caverne du Moustier. Il y a recueilli trois molaires d'E/e- "phas primigemiis et une défense de l'",45 de long, beau- coup d'os brisés de diverses natures appartenant en partie au renne, des poinçons, des ornements, plus de 2000 silex taillés ressemblant à ceux du Mesvin (Belgique). Ces objets ont été enfouis sous des éboulis. M. Fraas remarque combien il est curieux de trouver dans l'Europe orientale une confirmation aussi complète des découvertes faites dans l'Europe occidentale. Dans la première séance générale, M. le professeur Heim donne un résumé des diverses théories par les- DES SCIENCES NATLHELLES. (>5 quelles on a cherché à expliquer le mouvement des gla- ciers depuis Scheuchzer (17ii3) jusqu'à nos jours'. Dans la deuxième séance générale, M, le professeur Desor présente un mémoire sur le paysage morainique. Sous ce litre il a caractérisé certains paysages qui se ratlaclienl à l'ancienne extension des glaciers. De même qu'il existe un paysage alpestre, un paysage jurassien, un paysage des landes, un paysage de la plaine, de même il existe im paysage morainique. Les types les plus remarquables s'en trouvent au pied méridional des Alpes. Là se déroule, entre les grands massifs formant les contre-forts de la chaîne pennine et la plaine lom- barde, une zone accidentée de largeur variable qui con- traste également avec la montagne et avec la plaine. Cette zone, qui passe à juste titre pour l'un des plus beaux pays du monde et qui est depuis longtemps apprécié par les paysagistes, se distingue avant tout par la variété de ses accidents. C'est une succession de collines tantôt ali- gnées, tantôt isolées, séparées les unes des autres par un petit bassin verdoyant, un joli lac ou une sorte de marais offrant les cultures les plus diverses suivant leur hauteur ou leur exposition, et couronnées souvent par de char- mantes habitations. Si l'on vient à examiner la structure de ces collines, on trouve qu'elles sont composées de terrains meubles, de sable, de gravier, de galets entremêlés çà et là de gros blocs. Ce sont évidemment des débris d'anciennes forma- tions qui ont été broyées et triturées. L'aspect des cailloux et la manière informe dont les matériaux sont mélangés * Ce travail intéressant vient d'être publié dans le Jahrbuch des Schweiz. Alpenclub, 1873, p. 330. Archives, t. XLVlll. — Septembre 1873. 5 OG SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE indiquent que ce n'est pas l'eau qui les a façonnées et que leur arrangement ne peut être que l'œuvre d'un gla- cier. Toute la zone si pittoresque, qui s'étend au pied du Monte-Campo di Fiori, comprenant le lac de Varèse et les petits lacs de Comabbio, de Monate, de Hardello, repré- senterait ainsi l'ancienne moraine du glacier de la Levan- tine qui débouchait dans la plaine par le Lac Majeur, se déployait à droite et à gauche et poussait ses digues mo- rainiques jusqu'à Galarate. De même, la partie inférieure de la Brianza, entre les deux branches du lac de Gôme, doit son prestige à l'ancien glacier de l'Adda qui, en éta- lant ses moraines au pied du Monte-Canzo et du Pizzo de Forno, y aurait formé ce paysage admirable tant vanté des Milanais, qui comprend les petits lacs d'Alserio, de Pu- siano, d'Anone, et qui serait, lui aussi, un vrai paysage morainique. Si telle est la vraie interprétation de ce type particu- lier, on doit présumer qu'il n'est pas limité au versant méridional des Alpes, mais qu'il doit s'en trouver aussi des exemples sur le versant septentrional, où les anciens glaciers ont joué un rôle aussi important, sinon plus con- sidérable, que de l'autre côté ; M. Desor en a trouvé un exemple frappant dans la région accidentée qui s'étend au bord du lac de Thoune, au pied du Stockhorn, for- mant en quelque sorte la lisière de l'Allmend à l'ouest. Rien de plus varié, de plus accidenté que cette zone com- posée de petites collines, tantôt en forme de buttes, tantôt en forme de remparts, séparés par de petits marais ou de petits lacs (d'Amsoldingen, d'Uebeschi, de Dittlingen), C'est le même aspect général que sur le versant italien. Aussi suffit-il d'évoquer l'idée des anciennes moraines pour qu'aussitôt ceux qui ont l'œil tant soit peu exercé y DES SCIRNCES NATURKF.LES. (Î7 reconnaissent le cachet de l'action glaciaire. Pour vérifier ridenlilé du phénomène, M. Desor a visité de nouveau cette année l'ancienne moraine du glacier supérieur de Grindchvald, cl il a [)u se convaincre que sa structure est la même, aux dimensions près. Cette opinion est aussi partagée par le chef du bureau de l'Etal-major suisse, iM. le colonel SiegIVied. Il est hors de doute que le même phénomène doit se reproduire sur d'autres points, soit des Alpes, soit d'autres chaînes de montagnes, spécialement à l'issue des grandes vallées. C'est là que les anciens rem- parts ont eu le plus de chance de se conserver. Il serait à désirer que les géologues voulussent bien en prendre note. ZOOLOGIE et BOTAKIQL'E. Dans la séance générale d'ouverture, M. le D*" F. A. Fo- rel, de Morges, professeur à l'Académie de Lausanne, expose les résultats de ses travaux sur la faune des pro- fondeurs du lac Léman '. En même temps que les natura- listes Scandinaves, Anglais et Américains prouvaient la possibilité de la vie sous de hautes pressions dans les grandes profondeurs de l'Océan, M, Forel a suivi depuis 1869 des études parallèles dans les lacs suisses et est arrivé à des résultats analogues. Le limon du Léman, au delà de 30 mètres de fond, est partout d'une finesse extrême, argilo-calcaire, assez plasticjue pour pouvoir être modelé et cuit au four; si la drague en fait une coupe convenable, on y remarque à peu près constamment la superposition suivante : a. Une couche de 3 à 4 centimètres d'épaisseur, lé- gère, jaunâtre, formée de limon minéral, de débris d'ani- maux morts et d'animaux vivants; c'est la couche animale. • Extrait communiqué par l'auteur. 68 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 6. Une couche noirâtre de 1 centimètre environ d'é- paisseur. c. Une couche bleuâtre, argileuse, très-plastique et relativement Irès-dense, qui paraît se continuer dans la profondeur. C'est dans la couche supérieure que l'on trouve la faune profonde. M. Forel l'étudié au moyen de deux mé- thodes distinctes. La première consiste à laisser reposer le limon dans une terrine plate pleine d'eau. Les animaux vivants sortent de la vase l'un après l'autre et viennent nager ou ramper dans l'eau; au bout de quelques jours on laisse sécher le limon et alors les pisidiums, les cypris et les cyclops viennent à la surface du limon tracer les méandres de leurs passages; enfin, en raclant le limon sur la lame d'un couteau l'on obtient les chétopodes et les nématoïdes. Par ce procédé l'on constate que le li- mon du fond du Léman est très-riche en animaux vi- vants, et l'on peut évaluer leur nombre à une centaine environ par litre de limon. La deuxième méthode consiste à tamiser l'eau sale, obtenue par le lavage à très-grande eau du limon jaunâ- tre de la couche animale. Avec des tamis de plus en plus fins Ton obtient ainsi, d'une part, des animaux vivants assez intacts pour qu'on puisse les bien observer, d'une autre part, les débris d'animaux morts, spécialement les coquilles de mollusques, les carapaces de crustacés, les polypiers de bryozoaires, les œufs et les excréments des diverses espèces. Le nombre de ces débris est énorme et M. Forel évalue de 5 à 10 mille les fragments de carapaces d'entomostracés qu'il a ainsi tamisés dans un litre de limon. Cette abondance de débris organiques peut expliquer la richesse en produits azotés et phosphatés de certaines DES SCIKXCES NATURELLES. 69 marnes et argiles employées en agriculture comme amen- dements. La faune qui vit dans les profond(,uirs des lacs est sou- mise aux conditions de milieu suivantes : i° Les animaux sont dans l'impossibilité de venir res- pirer à la surface l'air en nature. 2'' L'eau est rarement pure, le plus souvent troublée par les eaux glaciaires en été, torrentielles pendant le reste de l'année; ces eaux, gagnant le niveau correspon- dant à leur densité, forment des couches horizontales troubles, dont le limon se dépose lentement dans les plus grandes profondeurs. 3° Température très-basse de 5, G, 7 ou 8° suivant les lacs et suivant les années. ¥ Température constante sans variations diurnes ou annuelles. 5° Lumière nulle ou très-faible. A l'aide de procédés photographiques M. Forel a prouvé qu'en été, à Morges, la lumière n'influence plus le chlorure d'argent à la pro- fondeur de 50 mètres, 6" Uepos presque absolu. Les vagues ne remuent plus le fond et les courants du lac sont très-faibles. Le plus fort courant mesuré par M. Forel marchait à raison de 12 mètres par minute. 7° Pression considérable à raison d'une atmosphère par 10 mètres d'eau. 8° Flore presque annulée. Au delà de 25 mètres il n'y a plus traces de plantes vertes. Encore quelques algues violettes et un très-grand nombre de belles diatomées. Dans ces conditions vivent des animaux appartenant à tous les types et presque à toutes les classes. En voici une énumération provisoire établie par MM. Forel et G. du Plessis. Copépodes, III. Mollusques. Gastéropodes, IV. Vers. 70 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE I. Vertébrés. Poissons. II. Arthropodes. Insectes. Larves de Diptères. Némo- cères. Tipules et Chironomes. Arachnides, Atax. Crustacés, Isopodes. Asellus (?) cœcus. Amphipodes, Gammarus cœcus. Entomostracés, Lynceus macrourus. Lynceus lameUatus. Cijpris, trois espèces. Cyclops. Cyclopsine. Limnœus (pereger). Valvala (spirorba). Lamellibranches, Pisidium. Hirudinés, Piscicola geometra. Stylaria (?). Clitellio. Lombriculus. Tubifex. Ascaridien. Rhabditis. {Ligula) (^). Planaria. Mésostomum. Vortex. Flosculaire. Bracchion. Fredericella. Hydra. Epistylis. Operculaires. Acinètes. divers. Chœlopodes, Nématodes, Ceslodes, Turbellariés, Rotateurs, Bryozoaires, V. Rayonnes. VI. Protozoaires. Infusoires, Rhyzopodes, DES SCIENCES NATURELLES. 7 I En somme, plus d'une trentaine d'espèces de divers groupes. M. Forel a étudié aussi la faune des lacs de Neuchâtel, Zurich, Constance (BndenstN' et Untersee). Ouelques sondages dans chacun de ces lacs lui ont permis de con- stater, sinon Tensomble des espèces, du moins un assez grand nombre d'animaux analogues pour qu'il puisse avancer que dans les autres lacs suisses la même faune profonde se retrouve à peu près dans les mêmes conditions. Voici les conclusions que formule iM. Forel : 1° Il y a dans les lacs trois faunes distinctes : A. La Faune Uuorale ou ftiune des rivages, allant jus- qu'à 15 ou 20 mètres de fond. B. La fatme profonde, allant de 20 à 25 mètres jus- f|u'à 300 mètres et plus. C. La faune pélagique. 2° Toutes les formes de la faune littorale ne se retrou- vent pas dans la faune profonde. 3*^ Toutes les formes de la faune profonde ont leurs similaires ou leurs analogues dans la faune littorale. Les modifications qu'on trouve dans les types des profondeurs semblent une adaptation au milieu. 4° H n'y a pas dans la faune profonde de différences horizontales. Au même niveau la faune est la même à Villeneuve et à Morges. 5° En fait de différences verticales en suivant la pro- fondeur, l'on peut remarquer que quelques (deux ou trois) espèces, que l'on connaît entre 30 et iOO mètres, n'ont pas été retrouvées à 300 mètres, mais que tous les types de 300 mètres se retrouvent entre 30 et 1 00 mètres. 6° Différences locales assez fortes. En certaines places sont des bancs de coquilles d'œufs, de carapaces de crus- tacés. 72 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE 7*^ Différences suivant les saisons assez importantes pour quelques groupes (larves d'insectes). 8° La faune profonde étant la mieux déterminée entre 30 et 60 mètres, c'est à cette profondeur qu'il convient de l'étudier. 9** En comparant la faune des différents lacs, l'on re- connaît que les caractères généraux des faunes profondes sont les mêmes. 10° Que les caractères spéciaux varient pour quelques types dans les différents lacs. En terminant M. Forel insiste sur l'intérêt que pré- sentera l'étude des modifications spécifiques dans les dif- férents lacs qui ont dû servir de centre de formation par- ticulière depuis l'époque glaciaire, et dans lesquels les espèces ont dû se modifier isolément pour s'adapter au milieu depuis un temps relativement assez court. La séance particulière des deux sections de zoologie et de botanique réunies a présenté les communications sui- vantes : M. Slierlin fait voir une chenille et des cocons du Sa- tuniia Permji élevés à Schaffhouse, et donne quelques détails sur l'acclimatation de ce nouveau ver à soie. Cette espèce du nord de la Chine, déjà importée à Lyon en 1851 par le missionnaire Perny, fut récemment réintro- duite en Europe par les soins de la Société d'acclimata- tion de Berlin. Elle vit sur le chêne de même que le S. Yamamai, et promet des résultats plus heureux que cette dernière espèce, parce qu'elle habite ûq^ contrées plus septentrionales de la Chine. La graine, dont l'éduca- tion a si bien réussi à M. Stierlin, provenait de papillons élevés par M. Wullschlegel à Lenzbourg. Le 6'. Permji a DES SCIENCES iNATURELLES. "ij deux générations par an. Le papillon éclot en avril, et les petites chenilles sortent des œufs dix jours environ après la ponte. A la fin de juillet ri dans le courant du mois d'août elles se mettent en cocon, l/éclosion et la seconde ponte ont lieu à la fin du même mois. Les jeunes chenilles naissent comme au printemps après une dizaine de jours, et se transforment encore en chrysalides avant l'hiver, pour passer la mauvaise saison dans cet état. Nous avons appris depuis de M. Stierlin que l'éclosioii d'août a très-bien réussi. L'accouplement s'eflectua sans difficulté dans la grande caisse de lattes dans laquelle les cocons avaient été placés. M. Stierlin a obtenu plusieurs centaines d'œufs fécondés, et le G septembre les petites chenilles commençaient à éclore, M. le pasteur K'ùbler lit une notice sur le Phytopus vùis qu'il a observé dans les vignobles d'Andelfingen et de Neflenbach. Cet acarien microscopique, découvert pai- M. Landois de Greifswald, a déjà été étudié par M. Kijlli- ker à Wurzbourg, et Targioni à Florence. Sa présence sur les feuilles y cause des bosselures auxquelles corres- pondent des cavités sur la face inférieure. La cavité est tapissée de filaments blancs qui deviennent plus tard roussàtres, et qui sont dus, de même que les bosselures, à une prolifération anomale du tissu végétal causée par la piqûre du Phytopus. Il résulte des observations de M. Kûbler qu'on ne trouve cet acarien que sur les jeunes feuilles longues de un à deux pouces. La face supérieure de la feuille est encore parfaitement unie, tandis qu'en dessous on aperçoit un duvet gris ou rougeâtre semblable à des moisissures. C'est là, au milieu de ces filaments, qu'il faut chercher le Phytopus. M. Kùbler évalue leur nombre à plusieurs centaines sur une surface d'un pouce 74 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE carré. Cet acarien est blanc, de forme allongée semblable à celle du Dennodex foUicuIorum, sauf que l'abdomen est renflé au milieu. Il est long de 7^5 de ligne et large de Yaoo- L-^s ^^^^ premières paires de pattes sont bien développées et munies d'ongles robustes, tandis que les deux suivantes sont réduites à de petits moignons ; la tête porte deux mandibules droites et assez fortes. Sur des feuilles un peu plus grandes, longues de deux pouces et déjà bosselées, les acariens étaient roulés sur eux-mêmes et immobiles au milieu des filaments. Ils se pelotonnent de la sorte quand la ponte est terminée et meurent peu après. Il n'y a probablement qu'une géné- ration par an, et les œufs déposés au printemps, entre les filaments qui tapissent les bosselures, ne doivent éclore qu'au printemps suivant; alors les jeunes acariens quittent les feuilles sèches qui jonchent le sol, grimpent aux sar- ments et attaquent les petites feuilles. La prolifération anomale qui produit les bosselures commence après que le Phytopus a cessé de sucer. Il ressort clairement de ce qui précède que pour détruire le Phytopus il n'y a qu'à couper les feuilles bosselées et à les jeter au feu. Le mieux est d'attendre le moment où les secondes feuilles se montrent déjà et sont prêtes à les remplacer. M. Kraft, qui a observé le Phytopus à Schaffhouse, l'a trouvé aussi en automne, mais toujours sur de jeunes feuilles. Il y aurait donc dans certaines circonstances une seconde génération. M. le professeur Forel fait voir en détail les animaux qu'il a péchés dans les profondeurs du lac Léman et du lac de Neuchâtel. (Voir page 07.) M. Ed. Bugnion expose le résultat des recherches qu'il a entreprises au laboratoire de M. le professeur Eberth, DES SCIENCES NATURELLES. 75 à Zurich, sur les organes sensitifs qui se trouvent clans Tépiderme du prolée et de l'axolotl. Leur structure les rapproche des organes cyalhiformes (becherfnrmii^fe Or- gane) découverts en 1850 par M. Leydig dans l'épiderme des poissons; ils sont, par conséquent, très-voisins des organes du goût; mais ils ne sont pas portés sur des pa- pilles, et au lieu d'être dispersés comme les organes cya- lhiformes sur toute la surface du corps, ils ne se trouvent (jue sur certaines régions de la tête et le long de la ligne latérale. Leur distribution est la même que celle des or- ganes sensitifs que iM. Fr.-E. Schuize découvrit dans la ligne latérale des jeunes poissons et qu'il retrouva chez les têtards et les larves de tritons. Ceux des poissons deviennent plus tard les renflements nerveux qui sont renfermés dans les canaux mucipares. Chez le protée, les organes sensitifs atteignent un développement remarqua- ble ; M. lîugnion n'en a pas compté moins de 1400 sur un exemplaire adulte. Ils sont disposés le plus souvent par groupes linéaires de trois ou quatre et forment des séries régulières qui suivent la direction de certains nerfs de la tête et le nerf latéral jusqu'au bout de la queue. Chez un axolotl long de 17 centimètres, il n'y avait pas d'organes sensitifs dans la ligne latérale, quoique le nerf latéral fût bien développé; il est probable qu'ils existent dans la ligne latérale des jeunes exemplaires. 11 semble, en effet, que le nerf latéral soit spécialement affecté à ces organes, puisqu'il disparaît en même temps qu'eux chez les Batraciens au moment de la métamorphose. L'axolotl est richement fourni d'organes sensitifs semblables à ceux du protée, le long des lèvres et au-dessus des yeux, dans les régions où se ramifient le facial et le trijumeau, seule- ment les groupes, au lieu d'être disposés dans le sens de 76 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE la direction des nerfs, sont plus souvent placés transver- salement, de même que les organes sensilifs figurés par M. Schulze dans la ligne latérale du Gobiiis ininulus. Ces organes n'ont guère que '/,„ de millimètre de dia- mètre ; ils sont entièrement contenus dans l'épiderme, et leurs emplacements se voient à la loupe comme de petits points ou sillons enfoncés. Au fond de ces fossettes le mi- croscope fait découvrir un orifice ordinairement ovale ménagé dans la cuticule, orifice par lequel les filets sen- sitifs terminaux se trouvent en contact avec l'eau. Les re- cherches de M. Bugnion devant être publiées prochaine- ment, nous n'entrerons pas dans de plus amples détails histologi(jues. M. le docteur Cartier ajoute à cette communication quelques détails sur les poils sensilifs (Taslhaare) des crocodiles et des geckotiens. Ces poils sont portés sur de petites proéminences de l'épiderme, tantôt isolément, tantôt par groupes de cinq ou six. Les proéminences sont quelquefois cachées au fond de cavités ménagées entre les écailles; elles sont parsemées sur toute la surface du corps. La portion d'épiderme qui porte les poils sensitifs ne présente pas de cellules modifiées; mais elle est amin- cie, et en dessous se trouve une papille qui renferme un faisceau de filets nerveux. Ces observations ont été pu- bliées en 1 872 dans Verh. dcr phys. med. Gesellsch. in Wïirzburg. M. Ed. Bugnion donne encore quelques détails sur les mœurs de VHœmonia Equiseti qu'il a observé en grande quanlilé dans la Glati, près de Wallisellen, en juin et juillet 1873. Il résulte de ses observations que ce coléop- lère demeure constamment sous l'eau, même à l'état par- fait, bien différent en cela des autres Donacides. Il se DES SCIENCliS NATURELLES. 77 tient accroché aux plantos ;i(iiiali(|nes et court sur les tiges avec la plus grande facilité. Quoique a(|nali(jue, Vllœmo- nia ne peut pas nager ; elle coule à fond immi'diatement ((uand on la délaclK; de la tige où dit; était cramponnée. Au contraire, si on la fait sf'clicr, clh; ne peut jtlus s'en- foncer dans l'eau à cause di; la couche d'air ipii l'entoure. L'accouplement positif a été observé deux fois; la femelle était lixée à une tige de polamogcton, à 1 ou 2 centimèt. en dessous de la surface. Chez les larves des Donacides, la respiration se fait probablement par les deux stigmates terminaux de l'abdomen qui sont transformés en disques membraneux et auxquels aboutissent deux troncs tra- chéens. C'est M. Perris qui a décrit le premier cette mo- dification remarquable sur la larve de la Donacia sagitla- riœ. On ne connaît pas encore de disposition analogue chez {'Hœmonia à l'état parfait. M. Bugnion a cependant constaté que cet insecte peut passer sous l'eau au moins quinze jours. M. Fr. Forel en a même maintenu sous l'eau quelques exemplaires vivants pendant quatre semaines. M. Fréd. Roux présente des échantillons de deux plantes textiles, Y Alfa et VAsclepias synaca L. (Cornuti De- caisnc) qu'on peut utiliser pour la fabrication du papier. L'Alfa ou Stipa lenacissima, une graminée vivace, abon- dante en Espagne et surtout en Algérie, donne lieu de- puis 1870 à un commerce important et alimente déjà de grandes papeteries anglaises; mais c'est surtout sur VAs- clepias syriaca que M. Roux voudrait attirer l'attention des cultivateurs, parce qu'elle pourrait plus aisément s'acclimater en Suisse, et qu'elle deviendrait pour notre industrie une acquisition précieuse. Introduite à Nyon il y a quelques années, dans la propriété de M. Roux, elle s'y est propagée rapidement, même à travers des cou- 78 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE elles assez profondes de graviers et malgré les soins qu'on a pris pour l'extirper. L'A. syriaca est originaire de l'Amérique du Nord, et non de la Syrie, comme son nom pourrait le faire croire. C'est une plante vivace dont les tiges annuelles, herba- cées, s'élèvent jusqu'à six pieds. Ces liges, outre qu'elles ont deux ou trois fois l'épaisseur de celles du chanvre, présentent une couche de tissu fibreux proportionnelle- ment plus forte, et si nous établissons un parallèle entre ces deux plantes, nous voyons que l'avantage est à l'As- clepias. En effet, le chanvre, plante annuelle, dioïque, exige pour sa culture le meilleur terrain, beaucoup de soins et d'engrais; il produit des tiges relativement min- ces, recouvertes d'une couche de fibres assez mince aussi, et en plus sa graine est nue. L'Asclepias est une plante vi- vace très-rustique, hermaphrodite, se développant pres- que sans soins ni engrais dans des terrains graveleux peu propres à d'autres cultures; elle fournit un précieux ali- ment aux abeilles, ses tiges épaisses sont recouvertes d'une couche épaisse aussi de tissu fibreux, et enfin dans les aigrettes de ses graines elle offre un édredon végétal qui aura bien sa valeur comme garniture de coussins et de duvets. M. Roux se fera un plaisir de distribuer des graines aux personnes qui voudront faire l'essai de celte nouvelle culture. M. le professeur Simmler expose un appareil d'un nouveau modèle pour étudier la germination. Il est fait de terre cuite et se compose d'une assiette profonde di- visée en compartiments, et d'une cloche qui recouvre le tout. On sème les graines dans les cases périphériques qui sont à demi lemplies de porcelaine ou de verre pilé. La loge centrale reçoit une combinaison chimique propre DES SCIENCES NATUllELLES. 79 à dégager constamment de l'oxygène, et une ouverture ménagée dans la cloche permet de lire le thermomètre sans déranger l'appareil. ivit:Di-:ciiv'E. Dans la séance particulière do la section de médecine, M. le professeur //. Karstm, de Vienne, parle de la né- crobiosc. — Il rappelle d'abord que des lambeaux cuta- nés, de diverse nature, conservent leur puissance vitale jus(iu'à environ vingt-quatre heures après la mort de l'individu dont ils faisaient partie, de telle sorte que ces lambeaux, greffés sur des individus vivants, peuvent se développer. De même les cellules embryonnaires, contenues dans la lymphe, continuent leur développement et se multi- plient après la mort, à moins qu'une grande sécheresse, une chaleur trop élevée, un froid trop vif, la privation d'oxygène ou l'action d'agents chimiques, ne les en em- pêchent. Quant aux bactéries, vibrions, micrococcus, etc., qui se trouvent dans des cellules fermées de tissus malades en voie de destruction, et que l'on considère comme des véhicules de contagion, M. Karsten les tient pour des for- mes cellulaires pathologiques comme les corpuscules du pus et des ferments. Par conséquent, ces cellules ne doi- vent pas être considérées comme des espèces organiques proprement dites. Du reste, d'autres raisons militent con- tre l'opinion qui fait de ces cellules simples des espèces organiques parfaites; en effet, on n'a jamais observé chez elles les phénomènes de la reproduction animale, ni trouvé d'œufs ou de germes qui leur donnassent nais- sance. — La grande mobilité des vibrions n'est pas non 80 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE plus une preuve de leur animalité; il y a, en effet, des cellules qui font évidemment partie de plantes ou d'ani- maux, et qui jouissent de mouvements tout aussi accen- tués, qu'elles soient ou non pourvues d'organes spéciaux destinés à produire ces mouvements. Il n'y a donc, suivant l'orateur, qu'une manière de considérer ces cellules simples qui se reproduisent à la manière des ferments et que, il y a bien des années déjà, K. Mùller de Halle avait appelées des Pseudophyles : ce sont des produits pathologiques qui naissent à l'intérieur des cellules végétales ou animales, mais qui n'y pénè- trent pas une fois développés comme des parasites. Le mode de reproduction des cellules végétales et des cellules de ferment est connu depuis longtemps. Elles se multiplient quand elles sont à l'état de liberté dans des liquides qui leur conviennent. Le même fait a lieu quand il s'agit de bactéries, de vibrions, etc.; ces corpuscules se développent à l'intérieur d'un tissu malade, contribuent k la rapidité de la destruction, puis, rendus libres par les progrès de la mortification de l'organisme qui les conte- nait, ils peuvent transmettre la même maladie à des in- dividus sains. Ces phénomènes ont été observés, d'une manière certaine, pour ce qui regarde toutes ces formes celluleuses, pour les cellules de la lymphe et du pus, comme pour les bactéries et les micrococcus. Quant à leur mode d'action, l'orateur s'en réfère à un travail qu'il a publié en 1872, sous le titre « Ueber Fàul- niss und Ansteckung. » Le professeur Karsten présente à l'assemblée des cel- lules végétales et animales en voie de destruction, dans lesquelles se sont développés des micrococcus et des bac- téries en ' P. H. Dvr.owsKi. PnoQUE uu lac Baïkal, Phoga baicalknsis. {Ar- chiv fur Anatomie, Pluisiolojjic, etc., année 1873, n° 1. [). lOD-l^^rJ: [)1. u et in A.) — Ed. PiiiUBK. Description des Pla.\aires ue la uÉ(iio.N DU LAC Baïkal. (Avchir fur eii de chiens dressés dans ce hul, les sou- piraux servant à leur respiration. On > place des lilels laits de crins de cheval pour prciidr*; d(> jeunes phoques. (]es orifices varient de l'orme et de grandeur: ils consistent gé- néralement en trous courts, inrundihiilirormes, élargis dans le bas. In soupirail de ce genre, observé par M. Uvbowski à sept ou huit versies du rivage, l'oi-mait un trou d'un nu'Ure de diamélre percé dans une glace de 0"',(jO d'épaisseur, à une place où le lac avait une profondeur de 850 mètres. L'auteur suppose (jue ces voies de communication avec l'extérieur e.Kistent depuis la formation delà première glace, mais (ju'on ne peut les découvrir dans le commencement de l'hiver aii-des.sous de la neige. Selon lui, ces orillces sont produits par les phoques eux-mêmes, sans qu'il soit encore possible de dire comment ces animaux s'y prennent pour les percer et les maintenir ouverts. Le lac Haïkal et les eaux douces avoisinantes ont fourni aussi à i\L Uvbowski des matériaux intéressants sur un autre groupe d'animaux, celui des Tiirbellariés. M. Gerslfeldt avait signalé en I808 trois espèces de Planaires provenant de cette région; l'une est la Planaria torra. O.-F. MûUer; les deux autres étaient des espèces nouvelles. M. Uvbowski, qui a ex- ploré le lac avec beaucoup de soin et a étendu ses recher- ches jusqu'à de^ profondeurs de 1000 mètres, s'est pi-ocuré un assez grand nombre de Planaires l'orinant une série d'es- pèces aussi remarquables par leurs formes (|ue par leurs di- mensions, et rappelant davantage, sous ses deux points de vue. les espèces marines (jue nos modestes formes d'eau douce. Certains échantillons de la Planaria Aufjareiisifs, 9i^ BULLETIN SCIKNTIFIQUE. (Jei'slf. el de la PI. jnili)iitai\ Gf. ont dans l'alcool une lon- gueur de GO à 70 millimèlres sur une largeur environ de moilié. A l'étal vivant elles devaient probablement avoii- une longueur de 80 à 90 millimèlres, dimensions qui ne sonl atteintes ou dépassées que par un petit nombre de Planaires mai'ines. (juoi(jue les descriptions t-l les ligui'es de M. (jrube aient été laites d'après les échantillons conservés dans l'alcool par M. Uybowski et, par conséquent, contractés, elles établissent les espèces d'une manière sufllsammenl complète. Ces espèces, au nombre de dix. comprennent les trois déjà décrites par Gersiteklt et sept nouvelles. Klles n'ont toutes qu'une ouverture génitale: leur ouverture buccale est située dans le milieu de la face ventrale, et, chez toutes celles où M. Grube a pu l'étudier, le tube pliarvngien est cylindrique. Dans la plupai-t des espèces, le savant professeur de lireslau n'a pu constater l'existence de points oculiformes que sur quelques petits échantillons : ces oiganes semblent dispa- raître avec l'âge. Il n'y avait que deux espèces chez lesquelles ces organes se vissent dans tous les exemplaires; ils étaient nombreux, en série arquée, simple ou multiple de chaque côté, comme chez les Leiitoplana et Polycelis. Chez les Pla- naria (jutlntu el jinlrimir, on remarque au bord antérieur du corps des fossettes ou cui)ules d'adhérence, (.lisposition qui n'avait été observée que rarement; quant aux tentacules ou plis frontaux tenlaculiformes qui n'existent que chez des Planaiies marines, ils nianquent complètement aux espèces du Baïkal. Le faciès marin des Planaires du Baïkal est une nouvelle singularité de cette vaste nappe d'eau douce qui nous fait désirer vivement de connaître les résultats des recherches de M. Dybowski sur les poissons et les crustacés. On peut, en elTet, espérer qu'elles seront récompensées par des décou- vertes analogues aux précédentes et à celles que iM. Lovén a faites dans les la -s Venern et Vetlern. .\. H. ZOOLOCIK, ANATdMIK KT l'ALKONTOLOCIK. *.Ki Anton SciiNKn)i:n. llNTKUsucniiNdKN iikhi-:!» Pi-.\TnKi.MiNïni<:.\. RF.ciiKncMKs sua i,i':s Platiiki.mlnthf.s : 77 ll.'l^;e.s in-S" et .") pi. {Jnhresbcrioht il. ohcrlu'ssisrhoi (iPHolluch. fiir Sntiii- inul llcill.nuilc. (îiessen, IH7.*{.) Les observations de M. Sclineider, coniniencées d'abord sur le Mesostonium Khrenhcrqii. oui ('h- ensuite étendues à un très-grand nonil)re de types de Plallieluiintlies, et portent ^nr les (linérents points de l'analoinieel de la physiologie de ces vers. L'auteur lésa fait suivre de considérations sur les prin- cipes de la classilicalion des Plallielininthes et desNeuiatliel- niinthes. Les paragraphes relatifs aux organes reproducteurs et à leurs produits sont peul-éire les plus importants. Aussi, limités par l'espace, nous contenterons-nous ici d'analyser ce qui a rapport à la fécondalion et à la formation des dilTérents œufs. On savait depuis Pallas (juc le M. Ehrenbergii produit deux sortes d'œufs, les premiers transparents, qui se développent déjà dans l'utérus, et les seconds à coque dure et foncée qui ne se développent qu'après avoir été pondus dans l'eau. 0. Schmidt a décrit deux autres espèces, les M. lingna et M. (Schizostomum) procluctuni qui mettent au monde des petits vivants et produisent des œufs à coque solide. A part ces trois exceptions, tous les Rhabdocœles pondent des œufs à coque dure et foncée. M. Schneider a fait des observations intéres- santes qui jettent du jour sur les lois présidant à ces deux modes de reproduction. Les œufs à coque dure pondus en été et en automne sont déjà assez avancés en développement au mois de novembre; ils n'éclosent toutefois que dans l'année suivante, du mois de février au mois de juin. Dès que les jeunes individus ont at- teint une longueur de 7 à 8""", ils renferment déjà des œufs dans leur utérus, mais seulement des œufs transparents. Tous les jeunes qui en sortent sont au bout de trois semaines arrivés au même point de développement et naissent presque tous en même temps. 94 KULLETIN SClK-NTiriOUt;. La foinialion des œufs à cotjufi dure couinience niremenl pendant que l'aniuial ])orle encore ses premiers produits; ordinairement c'est seulement aprôs raccoucliement qu'elle s'étahlil pour continuer jusqu'à la mort. Lors(ju"un individu s'est mis à former îles ipufs à coque dui-e. il n'eu produit plus d'autres. Tous les Jeunes commcncenl^ quel(|ues jours après leui- naissance, à former des œufs transparents, et après ceux-ci des œufs foncés. Les dilTèrentes générations se succèdent ainsi plus ou moins rapidement jusqu'en novembre, sans (ju'aucun embryon ne sorte des œufs foncés avant le prin- temps suivant. L'on est donc autorisé à appeler les (eufs transparents mifti tPété et les œuls loncés œufs (llUver. Les animaux (jui naissent de ces deux sortes d'œufs peuvent être désig-nés sons les noms di'animaux d'hirer et iVdnimnux d''étp. On pouvait croire d'abord que, de même que cbez les Ro- lifères. les Aphidiens, les Dapbnides. etc., les œufs d'été étaient produits sans fécondation et que les œ.ufs d'biver étaient fécondés Mais l'observation a montré que. déjà avant la foi'mation des œufs, les testicules et même l'oviducte sont pleins de sperme : M. Sclineider a même ti'ouvé des zoos- permes dans l'intérieur des œufs d'été, l'ne fois cette pre- mière bypotbèse écartée, il semblait très-naturel de suppo- ser que les œufs d'été se produisaient après une fécondation do l'animal par lui-même, et que les œufs d'biver n'apparais- saient (lu'cà la suite d'une fécondation réciproque de deux individus. Pour trancher celle question. M. Schneider a fait de nombieuses observations sur des individus isolés. Elles l'ont amené à la conclusion que chez les individus vierges, l'oviducte se remplit de sperme de la même manière que chez ceux qui se sont accouplés, et que la fécondation de l'individu par lui-même peut être suivie de la production d'œufs d'hiver aussi bien que d'œufs d'été. On pouvait enhn se demander si les œufs d'hiver (|ui se formaient chez des individus vierges étaient fertiles. L'expérience a montré qu'ils donnent tous naissance à un embryon et même qu'une ZOOLUIJII-:, AXAÏOMIK KT l'ALKONTOLOClK. '.)") génération (l'aniiii.iiix >\\''\r ikmî saii-; accftiipléincnt pri-alalile prodiiisail de la même iii.iiiicic des (RiiIs (riiivcr a|)les à se développer, (j'accouplemenl n'est iliuic pas ahs(diimenl né- cessaire pour ((ue les œufs du M. Elin-nhcrqu^a diiviilopjjonl et. la fécondation de l'animal pai' lui-même suflil. Ces résultats n'étant pas compléleuiciit satisfaisants. M. Sclnieider a recherché (|uelle est la uiarche normale et quelle iniluence peut avoir sfir la fertilité la fécondation de l'animal i)ar lui-même substituée à la fécondation par accou- plement de deux individus. Ses observations lui ont fait dé- couvrir (\e> lois dont la première e.st celle-ci: La féconda tiofi des animaux par eux-mêmes n^est la marche normale que pour les œufs d'été des animaux d'hiver. Lorsqu'on observe des animaux d'été et d'hiver de tout âge, on les trouve fréquemment accouplés. 1/acte dure près d'une demi-heure et ne peut pas passer inaperçu: cependant M. Schneider n'a jamais vu de jeunes animaux d'hiver ainsi accouplés tanl(ju'ils avaient des œufs d'été dans l'utérus, ni une semaine après cette première phase de la reproduction. L'accouplement n'est en elïet pas possible pour eux pendant celte période. Ils ont bien un pénis, mais cet organe est ex- Irèmemenl petit et incomplètement développé ; on ne peut le reconnaître d'une manière certaine qu'avec un très-fort grossissement (obj. 9 imm. de Ilartnack). Le peu de sperme qu'il contient ne s'y trouve évidemment (jue parce que ce li- quide y passe en allant du testicule à l'ovaire. Lorsque l'en- trée des œufs d'été dans l'utérus s'est efTecluée. le pénis est vide et complètement atrophié. Ce n'est qu'au bout de quel- que temps qu'il croît, se remplit complètement de sperme et entre souvent en fonction. Chez les jeunes animaux d'été, le pénis se comporte tout autrement : dès que les zoospermes sont développés, cet or- gane est formé et il est plein de sperme. D'autres faits démontrent encore que la fécondation de l'animal par lui-môme n'a lieu normalement que pour les œufs d'été des aniuiaux d'hiver; ainsi, par exemple, l'isole- 96 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nient n'a pas de conséquences fâcheuses pour les animaux •l'hiver, tandis qu'il est très- funeste à la santé des animaux d'été. Il y a donc chez le M. Klirenberr/ii une alternance régulière entre une reproduction par accouplement et une reproduc- tion sans accouplement. On peut comparer ces phénomènes à ceux delà génération alternante, c'est-à-dire à l'alternance •l'une reproduction sans fécontlalion el d'une ou plusieurs reproductions avec fécondation. L'isolement, créant un obstacle à l'accouplement, exerce une influence sur la santé et sur la fertilité; toutefois cette action ne se fait sentir que pendant le temps des portées, d'été; lorsque la période des portées triiiver a commencé, les individus isolés restent complètement sains. Mais la fé- condité est restreinte d'une manière très-diflerente par l'iso- lement : en eiïel: Les animaux rfêté qui se sont développés dans des jnères isolées ne produisent que des œufs dViirer. Celte formation exclusive d'œufs d'hiver s'observe aussi bien sur les produits des animaux d'hiver isolés que sur ceux des animaux d'été isolés. Comme la fécondation de l'animal d'hiver par lui-même est un phénomène physiologique, ce mode de fécondation ne peut pas être la cause de celle ponte d'œufs d'hiver; il y a en jeu une autre circonstance qui esl moins directement liée avec l'isolement. C'est l'obstacle rais à l'accouplement qui retarde la sortie des produits el pro- longe ainsi la vie intra-utérine. Vers la fin du temps normal de gestation les animaux sonllrès-inquiets ; si on leur donne un compagnon, l'accouplement a bientôt lieu el la ponte .s'effectue dans la journée. Nous renvoyons au mémoire de M. Schneider pour les dé- tails relatifs à la structure el à la formation des deux sortes d'œufs ainsi qu'au développement des zoospermes. On y trouvera aussi des observations importantes sur la segmen- tation. A. H. «7 f m OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR Pendant le mois d'AOUT 1873. Le 2, forte bise tout le jour. 5, rosée le matin. 7, rosée le matin. 9, de 51/2 h- à 6Y2 h. soir, éclairs et tonnerres, l'orage passe du SO. au NE., il est accompagné de forts coups de vent de OSO. 16, rosée le matin. 18, à 8 h. soir, éclairs à l'Ouest ; à 9 h. éclairs et tonnerres au SO. avec une forte averse. 21 et 22, rosée le matin. 23 à 53/4 h. matin, éclairs et tonnerres au Sud, l'orage passe du S. au N. 25, forte rosée le matin. 26, rosée le matin. 27, éclairs à l'Ouest toute la soirée. 28, depviis 10'/4 ''• matin, éclairs et tonnerres au SO. ; l'orage atteint sa plus grande intensité à lOV» h. et passe au NE. Archives, t. XLVIl. — Seplembre 1873. 98 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM MINIMUM. mm mm Le i'^'' ;i 6 h. soir 7-27,09 Le 3 à 8 h. matin 730, 66 7 à 10 h. matin 732,48 12 à 10 11. soir 733,60 17 à 8 il. nuitm 731,32 22 à S 11. matin 729,66 27 à 10 h. matin 730,01 31 à 10 il. soir 730,05 5 à 6 h. soir 726,21 9 à 'î- 11. aprrs luiiii 723,37 16 ù 6 il. soir . 728,01 18 à 6 11. soir 722,90 24 à 0 h. soir 724,71 28 à Ht h. lualiii 726,32 Liiiiiiiinétrc à 11 h. -2 a ^ c c « 5; = 2" , Noinb. 91 '?! 'M Tl Tl Tl Tl Tl '71 'M Tl 'M 17» Tl Tl '7> Tl Tl Tl Tl 71 fl Tl 'ïl 00 1> I cq t-^os (?! fî 00 1 G"! '".'-. >^, " '^i, i i?\ o . es -^ ti ■ (m m îo co 'm oo ■ g -^vi? I ■^' «.i<' ^ H^ -^ ««• I fo'cc G'i'Tr'M'co' I ^■!<'— ' I — T— '— " I co" îo" fC « ro* ->■'■ I ++ ++++++ ++++++ +1 I++ +++++I c<5'M_ T- iri^ •* i-^ X fO^ oo--rc-r_cx t^ >n r^'^-^ ro i-^ t~ '■0\n -^r: o 00 M I fC ro ro' 'îf Tl" fo' I — QÎ —.'—'—' —T 1 rîf i--' 1 rô zi C-' I ——'—.' ——T ro" I ■^ CI 'ci 'yi Tl 'M rt\ i^i ' T» -ri rri Tl Tl 'ji ' ^i _, i — _ -, ' r;■^ rr\ ti r;i ti ., l Ci l- "S" (M Jfî «N o Ci — I — • 171 l'- 3rt os 'M O.» o os Oi I- i.'^ os fO — • Oi lO 1^ T'I '^^ CI srt G>1 -^ o -r- o 0_ o "''.'"', ■~.®,'^,'",®. ^.C'',"^, ■>; oc *' s o 51 (?> SI jn X l^ :« os Ci O O O o'o o'o o'o'o'o'o'o'o o"o"o'o'o'o'o'o'o'o'o'"o'o'w'o"o'o' — '71 — ^^ — ^^^-.^, -.^.«^^-.^^ — ^ a>_4, a*. , — .^ • ••«-■• •• ••••• .«• •.. • S eo ^ • os co X • ■ -os • • •■— oi "Xos S o ::;::;:-*; lo" : : : ; :t-"-^' :::<»:: :o* 1^ CO ■** ■** rt ?ti — .-c ro -^ ce -^ '71 ro Tl -* ro M ro !7l ro ro C: ro -<* ro co :n ■«* lO u:i !-'î CO iO o C*5 O Cz2 11 f ■ta > s i — ' ~* X o X ce X o Ci 71 C ~* — ' ~ Tl O :.~ X ce fTl ce le 1^ I— '71 'Î'I I^ '71 X— Ci X co ©i -^ !« 1rs ce i- i.e X -•-* 2.e (71 :s :o -rixoi o lo le ->* '71 ce lo -71 ce — :(î -^ i- ce -* to 1- o X X Ci ;o c: X -* X os o r^ s; o œ :e œ CD îo o m ce :e 20 lo :o lo 2.0 co ie Jrt o X lo o o X i^ r- t^ i- i- lO X X rt C « « I r — .215 1/ X i.e -^ o —1 co ce (71 (71 — o 00 ce X •— !rt ce 1^ X o — 171 ce ce — VT" 1^ (71 --< t^ !>. <7100<710S'I^-HOi_0'71-' — — r o" (71" o" :d i--' x" Ci' o" — <' —"'" -T-~ f7f -^ \r^ Ci o ce 171" ce" -=* -*" (71" i— " cî 171" os —_ so_ !-;■«_ os_o^ce_-*cs__ x__«*_t-_^io_ce_^x__-*o_x_ce_,c7\c ço(7i_—o_ 1—^(71 1^ ce t-^ (71 !o -* X os'x"os"o~(7fci'(r'f '71 l--"ci'^~"'^f os"o5"-^~'7i'ce~x"— "-^'î» i~-'-*'-o'o"t^— <" ce '71 (71 171 (71 G>1 (71 çl ce -7-< 71 (71 (M G-1 (71 ce (M G'I 71 (71 Tl (71 (71 71 (71 71 (71 (71 (71 — i 71 (71 o — — <_ -^ «D (Ci 2n (71_ (CD (Ci (71 OS_, o ■«;«_ os ce 0_ l--_, os •»* 0_ 0S_ cp_ •— _ CD 0_ «•!_ ce LO lO 1 1^ o"-^L'Ô"-^-^C'5 vt l-~'(7f x'-^"(Ci'-^'c'f -^~0 •^~ce''71 iCi~(7f -^~5.e~o co'i^^ (Cit^'7iXJ.e!0-^oixi-e-^ce'ï5-^i^csr^o-3-X 10 ÎTS' ■«* •»-'" o" o" (7f o" (7l' ce" -^'" ce" (71 o" (7l" o~ i +++++++++ I I I ++++++ I I I +++++++ I K -!irH(7ice'«j'3ocot^xosoT- ■—■»«■»-—<•— — — .»- — — (M(71(71Tl(MTl(71(?1(M(71cecO( 100 MOYENNES DU MOIS D'AOUT 1873. 0 |j. m. 8 II. III. 10 II. m. .Midi. Ituroiiiètro. 4 II. s. Il U. s. 8 11. s. lU h. mm mm mm mm mm iiini mm mm mm l".lécade 729,60 729,83 729,76 729,26 72S,6S 72S,10 728,17 728,70 729,li 2« » 730,01 730,18 730,08 729,57 729,13 728,82 728 75 729,25 729,68 3' » 728,32 728,48 728,44 728,17 727,72 727,32 727,12 727,86 728,11 Mois 729,28 729,46 729,40 728,97 728,48 728,06 727,99 728,58 728,95 Température. l"décade+17,03 +21,34 +22,73 +24,87 +26,59 +26,58 +24','61 +22,31 +2()!27 2e „ +15,06 +1854 +21,05 +23,43 +2i,24 +24,69 +23,41 +20,74 +18,68 3e )) +14,76 +17,89 +19,69 +20,98 +21,99 +22,38 +20,99 +19,02 +17,76 Mois -1-15,59 +19,21 +21,11 +23,02 +24,20 +21,48 +22,94 +20,64 -1-18.87 Tcn»iion de la vapeur. mm ire décade I0,72 mm 11,01 mm 10,99 mm 11,03 mm 10,63 Mllll 1 1 ,02 niin 11,73 iiini 11,81 mm 11,56 2e » 10,39 10,97 10,12 10.18 9,80 9,17 10,51 10,73 10,69 3e » 11,24 11,61 12,16 11,76 11.04 11,61 12,51 12,61 12.29 Mois 10,80 11,21 11,12 10,02 10,51 10,63 11,62 11,75 11,54 Fraction de saturation en niiliiéniesi. 1 fe décade 737 582 531 468 407 422 510 582 642 2« » 803 684 546 472 444 415 503 590 676 3e )) 886 745 712 631 561 583 683 771 827 Mois 811 673 600 527 473 477 569 652 719 Tlicrm. miii. Tlierm. max Clarté iiioy. du Ciel. Température du Rhône. Eau de pluie Liinnimètre. ou de neige. 1" décade +15,33 +27,98 0,18 0 +23,21 mm 1,9 cm 237,0 2e ,, +13,65 +26,60 0,40 + 21,20 33,0 228,2 3' » +14,01 +23,75 0,55 + 19,71 33,6 217.8 Mois +14,32 + 26,03 0,38 +21,28 71,5 Dans ce mois, l'air a été calme 5 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,92 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 73,2 0, 227.3 , et son in- tensité est éj^ale à 16,3 sur 100. 101 TABLEAU UKS OBSERVATIONS MÉTKOUOLOGIQUKS l'AITRS AU SAINT-|{|<:i;NAI{I) liuihluiil LK MOIS d'AOIIT 1873. Le 2, brouillaid au milieu de la journée. 3 et 4, brouillard le matin. 9, brouillard le matin et le soir; à 3 li. apiès midi, fréquents coups de tonnerre, un second orage éclate à 6 h. soir. 10, brouillard le matin et le soir. 11, brouillard le soir. 12, brouillard presque tout le jour. 16, brouillard le matin. 17, brouillard au milieu de la journée. 18, brouillard presque tout le jour. 19, idem; à IIV2 li- matin, orage avec éclairs et tonnerres, et une forte pluie. 20, brouillard le matin. 22, 23, 24, brouillard presque tout le jour. 27 à 3 h. matin et dans la journée à 2V2 l^v oi"iigt;s avec éclairs et tonnerres ; brouillard une grande partie de la journée. 28 à 9 h. matin orage avec éclairs et tonnerres, brouillard jusqu'au soir. 29, 30, 31, brouillard presque tout le jour. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MA.\1.MUM. MINIMUM. imii mm Le 2 à 4 h. après m S70,4l 5 à 6 11. matin 569,31 10 à 6 11. matin 566,52 20 à 6 h. matin 565,38 24 à 6 h. matin 567,80 30 à 8 h. matin 565,52 .Le 3 à 8 h. soir 571,20 7 à midi 575,25 15 à 10 h. soir 573,62 21 à 10 h. soir 571,20 27 à 8 h. matin 573,19 31 à 10 h. soir 569,33 « ic li t.& is ta is t* tii I* li is >^ — «^ — c :r oc ^i o; f: «»■ w i4< — o o oc ^1 ctoî^cci* — ocooc^c O!.^wt4/ — slo^u iip sjnof ; c: 05 Ci Ci ^1 --1 -1 c: c: .-1 ^1 c; c: c: — i ^i ^i -i --i -i c: c: c: •>! ^i -i c: --i --i -i -i = içx- Ci p: OC li li/ ooc^oc OjS c:_c:jï:_i4ji. w li/ji O oc^iîC.^.T~ — <:rc'=c;^ = "li- i-s i ' OC "^-» 'c oc c; '-i c. > '— oc ce 't^. "^-^ 'ce o '^ '— \i, 'c. V "o '— Vi oc oc '— ce %- o = c s; = - « S tn -= + 1 I ++++++++ 1 l++-f++-F+l 14 ++++++++ = p 14/ "- o 4»- •»- 1& C= O C O a "c.-: '<=^ "li ":/c 'ce '— oc icc— .^o:,iociè- _-^ — j— 1-& js ce ^ _.;~ ju; ce — o -^ o Cl Cl lij o — »i< j— f-^ ~- ce»*-OC-ll;:^l — liC;'i4(i*.Î4,T ^1 ce CI C". ■»>- — c: li c; ce 1^ e. . ir~ — it oc ce ce i-s; c c: — *~ c. ce oc oc i4< li/ Gi oc »»■ o C'!CTo;CTCr:c«c;5C;îc;îe«e;îe;totc;5 0ic/5WCKc;!c;sc;iosciîCf£ci:c;îcrec;i«îC;'c^ c: es 2 cr. -I -I et c; o: -.1 C-. c; o et -i ^i ^i -i -i et crt et c: -i ^i ^i et et -i -i -i ,Ct>:.Ct^^j—_li_cej^l_3C c o: c: c: ^1 1^ •— 14 i* — ce oc et ^1 ce *~ o ce ce o ■— to oc CI -- -.1 o: ce --^ 'se ce o et ce '-i '--] x ce et "«»• *^ e; 1* c l 'ce et c ci te 'ce 'et '^ o — t^s^^ii^ccooe^oc — occoooet4»-oocit>.>^^"^>— c;oco>-^i>&c — -1 3 1 Cl ci; c: V. Ct ci c: Ct C C: CJ: V, C'< C C"i C~. Cî C": Ct ci Ct Ci et C: Ci Cî Ci C: C: CI Ci e: et ^ ^1 ^i ^1 ^1 et et ^1 ^1 et et ^1 ^i ^i ^i ^i ^i ^i et et ^i ^i ^i ^i ^i ^i -~i --i .^i j:e et et o _çe ce li^ _p ce __— ^«— pc et p ce ce ce u^ yt, — ce oc _•— _*« y i-i- p c j— p ce ce çi ce — '^ "«^ "-^ 'et l-t '— li o V c: ïe c; et "-i bc li i* "*- ce ce tb oc ci ce li/ et oo c;et-iccece — oetiisc:— *~ceceii/ — *-aco^i — i4c/:occecec-ioc C6- ++++++++4-+++++++++ __*- ~ 5*^ --1 jx p p p p j-1 p ji>- O! _oc p — j— p_--i i* p _>^ -- _»^ i& ~ p p p __ "k" ÇÇ ?? ''^ "k? V bj 00 'o et £ ce ce çr. 1.& 'li, '— "--l 'o ce "-^ i-& Vr o et c co to ce ce c< -j ce - wt v.^' ^..^ (^ w. w- '^i (JL' ^.^ (^. (^. W^ f^J ^. l-ij l^ •— -^l '•^ ^^ »^l l-i/ — <^ ' — ^m^ \L^ K^iJ U^ ^,^ ^l ctceoc— icecececeoi..»-C5Ci'— «ï^^-och^ — ■.>-i-i(ceo'ccei«Hi.*~f^-40ts ^ f- 3 I ++++++++ I 1++++++ +++++++++ o -^ te >— o IC *- C-î *>• ce ! - c: *t. ^1 et -ï^ ' 14 14/ ' ^I p ce _iii »— ce .ji» ■;»• et ce i* et '— 'oc "w "►^ ce bc bc et et et i-t- 14 ce C' bc ce '»»• o et ^i î« et "d bc ce ci "►^ o«ï*^oocoocD05to«î*-ci5*>-c;ioococ!Ci:ccîcecoc-j*^o;i-&oooi4/ ce = %r I 3 ^ — a 1 ce» + *> *^ o C 1 ^1 ce et p et p _*- ^"- p ,-i p p p ^-i p ,i-& — p p p p p p p p p p o bc ""-^i et "ii O i»- "et s 'o c "l-i^ ce 1-i/ o "li 'o 'et — '-^i e ; o bc bc V bc "-e- 'c ce Vj bt o O et et et o ce l^s.' ce ce ce ' — »;» ^i ce li/ ce et ci p ~ _>5»- _--i jr>- _c i p et _et p ic p p j^i ce'te o *fcbobo'i^'cn'i-s/boV&''-t>-'ocbt oc ^j et »-i) -5* bc !■& ►— oc o --I c .t~ ^ r*- 00 — O G OC iiiilliin "1 16 - • : : : : ce : . : ; ; : • : ; _ : : : : : ; : : § ^ o ". -1 et : . . _*- 00 . . p . p- = o "o ; o o • ; ■ yi "c: • • "=c ; ; ; ; ; ; ; ; ; f- ; ; ; ; : : * : i Rail Uimbéedans les 24 h. Sx y. ci O 2. «> tSt> o 3 < s: 3 et te ">: '- 1 - 1 et 1 ^ bc ce bc "ce '■»- 'ce bc "o: 'et o "=! ^ o ^1 ^1 te e: — ce c — ce ir-- c et ^i ce •'i ■»*• p p p p p © p p p p p p p p p p p 1 Cl >T^ ^1 — — et ^- tt-^ -I •-! i-i/ ; o 14, -I -I li/ ic ~i ^ •— -4 et lu;; MOYENNES DU MOIS D'AOUT 1873. tili.m. S II. m. Kl 11. m. Mull. - li. s. i li. s li h. •.. Sli.s. fO II. «. IB:ii'i>9ii<^lrc. mm mm mm miii mm iiiiii mm min ru m I«dëcade 571,18 57l,;{r) âTl.id ;i7l,:W 371/2G 571,20 571.12 571,17 571,21 2« « o70,21 570,12 570,()1 570,18 570,12 570,13 570,43 570,58 570,65 i^ « 569,18 569,51 569,68 569,66 569.19 569.44 569,43 569,59 569,67 Mois 570,16 570.41 570.55 570,48 570,36 570,33 570,30 570,42 570,48 'i'<>ni|><>ratiirc l'-*clécade+ 8,01 + 9^76 +H/)5 +12 80 +13,40 +12,16 +10,71 -|- 9,59 -\- 8,71 2« « + 5,37 + 8,21 + 9,81 -f 10,39 +10,01 + 8,97 + 7,39 + 7,11 + 6,50 3"^ <( + 5,21 + 6,61 + 8,34 + 9,43 + 8,95 + 8,78 + 6,91 + 7,24 + 6,18 Mois + 6,16 -f 8,14 + 9,85 +10,83 +10,74 + 9,93 + 8,29 + 7,95 + 7,10 Miii. ubservé.* Max. observé.* Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur (Je la du Ciel. ou de neige. neige tombée. 0 0 mm mm i'« décade +7,28 +13,57 0,38 6,4 — 2« « + 5,05 +11,15 0,48 35,9 — 3e « + 4,69 +10,25 0,69 59,2 — Mois + 5,64 +11,61 0,52 101,5 — Dans ce mois, l'air a été calme 14 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1 ,36 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45 E., et son in- tensité est égale à 15,2 sur 100. ■ Voir la note d» tableau LES COULEURS D'ANILINE A L'EXPOSITION DE VIENNE PAR M. le Professeur E. KOPP. L'exposition universelle de Vienne, comparée à celle de Paris en 1867, permet de constater dans la fabrication des couleurs d'aniline des progrès très-sensibles, tant sous le rapport de la beauté des teintes que sous celui de réconomie et de l'innocuité des préparations. Pour s'en assurer, on n'a qu'à suivre pas à pas les transformations opérées dans cette branche d'industrie de 18G7 à 1873, c'est-à-dire dans un intervalle de cinq à six années. En 1867, à une seule exception près (le violet nouveau de Poirrier et Ch. Lauth), les couleurs d'aniline commer- ciales, c'est-à-dire les rouge, violet, bleu, vert, jaune, orange, brun, marron, avaient toutes pour point de dé- part la fuchsine. Nous laissons ici de côté le noir d'ani- line, puisque cette couleur, pour être belle et solide, de- mande à être produite et développée sur le tissu même, et ne peut guère être préparée d'avance, pour être appli- quée de toutes pièces sur la fibre textile. La fuchsine elle-même, constituée par un sel de rosa- niline, s'obtient exclusivement par la réaction d'un poison violent, l'acide arsénique, sur l'aniline commerciale, c'est- Archives, t. XLVin. — Octobre 1873. 8 •106 COULEURS d'aniline à-dire sur un mélange en proportions convenables d'ani- line pure et de loluïdine, d'après Téqualion suivante: C<=irN-l-2CTFN-|- 3 AsH^'O* =C-°H>^N=»4-3AsH30^4-3IPO. Aniline. Toliiïdiiic. Acide arséniquc. Rosaniline. Acide arsénicux. Eau. Pour se faire une idée de l'énorme consommation d'a- cide arsénique provoquée par la fabrication de la fuch- sine, nous n'avons (ju'à rappeler que pour l'Allemagne seule elle était évaluée à 1 ,500,000 kilog. ; or, de beaucoup la plus grande partie des résidus arsénifères était écoulée dans les fleuves et rivières, et ce n'est que dans quelques localités, comme par exemple à Haan, près d'Elberfeld, et pendant quelque temps dans les environs de Bàle, que ces résidus étaient soumis à des traitements rationnels pour en retirer l'arsenic sous une forme commerciale. La fuchsine, une fois obtenue, devenait à son tour le point de départ et la matière première pour la préparation des violets, bleus et verts d'aniline. Cela se faisait en in- troduisant dans la molécule de rosaniline, à la place de 1, 2, 3 atomes d'hydrogène, un nombre égal d'atomes de radicaux alcooliques ou aromati(jues. Les premiers déri- vés furent ceux du phényle, les violets et bleus de Girard et Delaire. La rosaniline chauffée avec de l'aniline donne lieu à un dégagement d'ammoniaque, tandis que la nuance rouge pur passe successivement au rouge violacé, au vio- let, au violet bleuâtre et enfin au bleu pur. Rosaniline. Aniline. Anin)oniaf|ue. Bosanil. phc'nylérs. Q2uHi\\3_j_ c«H'x\— H3iN = G-"ll"^((>li^)N^ Rosaniline mo- nopliénylée= violet rougeàtre. C-^H'^N^-j-SlC^H^N)— 2H^N=C2"H''(G^H^)^N^ Rosaniline bi- pliénylée=violet bleuâtre. C2oHi9X^4-3(C''H^\)— •^H^N = C2°H»«(C'=H^)^\^ Rosaniline [vi- phéiiylée=bleu pur. A l'exposition ni; vii-:n\r. 107 Ces maliôros colorantes, surtout le hliMj, étant insolu- bles dans l'eau, on ('tail, p.iivi'nu à It's y l'cndrc solublrs en les traitant pai- l'acide suH'ui'iiiui! concentré, d'aiurs hi procédé Nicholson, cl l(>s convertissant ainsi en suKu- acides. Cette Iranslorniation n'est guéi'o appliiiuée qu'au bleu, parce (pu; l'opération est plus diKicile à réaliser sur les violets, dont elle ;iltèi(i d'ailleurs très-sensiblement la pureté. Avec le nondjre d'éiiuivalents d'acide suiruriijue combinés au bleu on voit auL;menter sa solubilité dans l'eau, mais en même temps aussi son altérabilité à l'air et à la lumière. On connaît aujourd'hui les combinaisons suivantes : |o C'°ir'^(C'=H'')'N',SO\ Acide monosullo tripbé- nylrosaniliijue. Il est insoluble dans l'eau pure et dans l'eau acidulée. Ses sels alcalins sont peu solubles dans l'eau froide, assez solubles dans l'eau bouillante. Le sel de sodium constitue le bleu alcalin de Nicholson. 2° C'°H"'(C'^H')'N%2S0'. Acide bisulfo triphényl- rosanili(pie. Il est assez soluble dans l'eau pure; très-peu soluble dans l'eau acidulée. Ses sels alcalins sont assez solubles dans l'eau froide. Le sel de sodium constitue le bleu d'aniline soluble ordinaire. 30 G"'H"'(C"H0'N%3SO'. Acide trisulfo triphényl- rosanilique. Assez soluble même dans l'eau acidulée, pré- cipitable par l'addition de sel marin. Sels alcalins très- solubles dans l'eau. 4" C"H"^(C•'H'')'N^4S0^ Acide lelrasulfo triphé- nylrosanilique. Très-soluble dans l'eau pure et acidulée. H forme non-seulement avec les alcalis, mais encore avec les terres et les métaux des sels solubles dans l'eau. En 1867 on préparait surtout les composés 3 et 4, aujourd'hui ce ne sont plus que les combinaisons 1 et 2 qui se rencontrent dans le commerce. 108 COULEURS d'aniline En traitant la fuchsine par les élhers des différents al- cools imétliyli(iue, éthylique, propylique, amylique, etc.), l'on préparait les violets Hofmann qni l'emportaient sur les violets phenylés, non-seulement par la pureté, l'éclat et la beauté de la nuance, mais encore par une plus grande solubilité et une application plus facile. C'étaient surtout les élhers iodurés (iodure de mélhyle, éthyle, amyle, etc.) qui se prêtaient à celte transforma- tion, par laquelle les radicaux alcooliques étaient intro- duits à la place d'hydrogène dans la molécule de la fuch- sine et en changeaient la nuance du rouge en violets plus ou moins bleus. Les équations suivantes rendent compte de ces réactions. C20J119X3-I- GIF! =C-'IV' (CH^) X3-|-ni= violet rougeâtre. Rosanih ic. Iodure de Hosaniliiie mono- Acide méthyle. mélhylée. lijdriodique. C2«Hi«N^-f 2(Ctr'I)=G^«Hi' (C[13)2N3_[-2H1= violet bleuâtre. Rosaniliiie. Iodure liosaniline Acide méliivlniue. biiiiélliylée. hydriodique. C20H'\N3-f;3(CfPl)=C2"H'« (CH3)^X^-l-:}lll=bleu violacé. Posaniliue. Iodure Rosaniline Acide mélhylique. triiiiélliylL'e. hydriodique. C20H»^N=+ Cmn =:C2»H'« (G'H^jN^-f- HI= violet rougeâtre. Rosaniline. Iodure Rosanllinc Acidt élliyliqu». monotthylée. hydriodique. etc. etc. etc. C2oni9N^+CIPH-G2II^I=C-°ll'"(CH'',r/H^)N'+2in = violet bleuâtre. Rosaniline. Iodure Iodure Rosaniline niétbylé- Acide métliyliqiie. élliylique. lliylce hydriodique. etc. etc. etc. On conçoit qu'on peut ainsi introduire dans la molécule de rosaniline jusqu'à trois i^adicaux diflerents. La grande vogue des violets Hofmann nécessita la pré- paration de très-grandes quantités d'iodures éthylique et méthylique (l'expérience manufacturière donna bientôt la A l/l<:\'Pn,SITI()\ DE VlENNli. 100 préférence à ce dcrnicM) ([n'ori r;it)ri(|iiait avec l'alcool on l'esprit (K' hois, sur icsiiucls on l'aisait réagir dans des appareils noiivcanx et (rès-ing('ni(MJx le phosphore (un poison) et l'iode (une matière chère, dont le prix primitif de 20 l'r. le kil(iL;r. devait hicntôt monter, pai- suite de sa grande consommation, à pins de 100 IV. \o kilogr.). La préparation des violets Hofmann eut pour consé- quence la découverte du vert d'aniline à l'iode (]ui, en 18G7, était encore une haute nouveauté. On avait remarqué, qu'en forçant les doses d'iodure de méihyle réagissant sur la rosaniline ou ses sels, il se for- mait, outre du violet, une magnili(pie matière colorante verte, qu'on parvenait à en séparer par suite de sa plus grande solubilité. La formation de ce nouveau vert-lumière (appelé ainsi parce qu'il est vert à la lumière du gaz et des bougies) repose sur la donnée scientifique suivante : La rosaniline triméthylée est capable de se combiner avec 1, ^ et 3 molécules d'iodure méthylique donnant naissance aux composés suivants: C-''H'«(CH-^)^N^-{- CH^I. iMatière colorante violette. G2oH"^(rJP)3N^-l-2(CH3|). Matière colorante verte. Vcrl à l'iode. C"H'«(CIF)^\3-f 3((:H^I). Matière colorante violette. Ces relations expliquent les propriétés remarquables du vert à l'iode, savoir : d'une part, qu'en le chaulfant au-dessus de 100°, il laisse dégager de Tiodure méthy- lique et se transforme en une matière colorante violette, et d'autre part, qu'en faisant réagir sur lui un excès d'io- dure méthylique, il se détruit également en passant au violet, mais par une réaction tout opposée, c'est-cà-dire en s'assimilant une nouvelle proportion de cette substance. 110 COULEURS d'aniline On savait bien que l'iode n'était pas indispensable pour la constitution du vert d'aniline et qu'on pouvait rem- placer l'iodure métliylique par un autre composé de mé- thyle (chlorure, biomnre, etc.) ; mais le remplacement était difficile, et il en résultait (jue la fabrication du vert à l'iode entraînait la consommation et la disparition d'une quantité notable d'iode, ce (pii en rendait la fabrication et les applications passablement coûteuses. Il était donc tout naturel qu'on cherchât, même déjà avant 1 867, à Se passer du concours de l'iode, et en même temps à obtenir des violets sans avoir à préparer d'abord la fuchsine. Les fabricants qui s'adonnaient à la solution de ce pro- blème faisaient le raisonnement suivant : En oxydant un mélange d'aniline et de toluïdine on ob- tient la rosaniline, et en introduisant ensuite dans la rosa- ndine plusieurs atomes de méthyle on le convertit en violet. Or, l'on doit obtenir des résultats identiques ou du moins analogues en renversant l'opération, c'est-à-dire en méthylant d'abord l'aniline ou la toluïdine, et en oxydant ensuite la méthyle ou dimélhylaniline, la méthyle ou dimé- thylloluïdine. Supposons pour un moment que i molécule d'aniline C'H'N soit convertie en mélhylaniline C'H"(CH'')N, et que 2 molécules de toluïdine C'H*N soient transformées en 2 molécules de méthyltoluïdine, C"H*(CH^)N. Soumettons maintenant le mélange de 1 molécule de méthylaniline, plus 2 molécules de méthyltoluïdine à l'in- fluence d'agents oxydents (par exemple l'acide arsénique), l'on pourra obtenir : C'=fl«(Cn3)N-h2 [C^1I«(CIP) ^] -l-3AslP0* = C^^H' « ((.WY N'+3 Isll '0=-t-3H ^0. Wélhyl.iniljrie. Méthyltoluïdine. Acide Ros.iiiiline Acide Eau. arséiii(iiie. Irimi'lliyiéc. arséiiieux. A L'EXI'OSmON DE VIK.NNE. 11 I Or, la rosaniline triniélliyléo n'est aiilrc chose que le violet Horiiiaiiii, bleu violacé ou (l;ihli;i. L'exemple (|ue nous venons de citer n'est qu'liypotlié- tique, car l'expérience ne tarda pas à démontrer qu(> pour obtenir de beaux violets bleuâtres, il lallail oxyder, non la mélliylaniline ou la métliyltoluidim», mais bien ini mé- lange de mélhylaniline avec beaucoup de dimélbylaniline, = Gir((:ipj*N. La mélliylation de l'aniline s'opère très-facilement en faisant réagir sur l'aniline de l'iodure méthyli(|ue. AiiiliiiL'. loiîiire iM(Hliylii|iie. loilliydrale ilc iiiLtliylaniline. Mais évidemment on ne gagnait rien en faisant usage de ce procédé ; la consommation d'iodure méthylique, et par conséquent d'iode, restait la même qu'auparavant. C'est à M. Bardy, chimiste de la maison Poirrier, qu'est dû le grand mérite d'avoir introduit dans l'industrie des ma- tières colorantes artificielles, le procédé île méthylation (ou d'éthylation) généralement pratiqué maintenant. Ce procédé, inspiré par les recherches théoriques de M. Ber- thelot, consiste à chauffer ensemble, sous une pression d'environ 30 atmosphères et à une température d'environ 200° C, un mélange de chlorhydrate d'aniline et d'esprit de bois ou d'alcool méthylique. Les équations suivantes rendent compte des réactions: HCl,r/H'N-f-CH*0 = HGI,G'^H«(CfP)N -f H*0. Hydrochloi-ate Esprit Hydrochlurale de Eau. d'aniliiic. de buis. milliylaiuline. HCI, C^H 'N-l-2 (CIPO) = HCl, C«H^(CH3)2N-f 2H*0. Hydroclilorale Esprit Ilydrorlilorale de Eau. d'aniline. de bois. dimélhylaniline. HCl,C«H«(CH'')N+GH*0=HGI.G«lP(ClPpN-fH*0. Hydnicldurale de Esprit Ilydroclilnrate de Eau. uitlliylaiiiliiie. de bois. dmiélliylaniliiie. 112 COULEURS d'aniline Du reste le produit obtenu industriellement, non-seu- lement ne contient plus d'aniline libre, peu de méthylani- line, mais beaucoup de diméthylaniline, et en outre une quantité notable de chlorure de Irimétbylphénylammonium (liydrochlorate de triméthylanilint!) qui, à la distillation, se décompose en chlorure méthylique(élher méthylchlor- hydrique) et en diméthylaniline. HCl, G« H* (CH^*)^ N = G IP Cl -f C« H^ (GH'')^ N. Hydrochlnrate de Chlorure Diméthylaniline. triméthylaniline. mclhylique. Au début de la fabrication du violet Poirrier (encore en 1867), on éiait obligé d'avoir recours à l'iode pour oxy- der les méthylanilines et les convertir en violet; mais à peu près à la même époque, M. Ch. Lauth découvrit un nouveau procédé d'oxydation (par les sels de cuivre), assez généralement suivi maintenant, qui non-seulement permit de se passer complètement de l'iode, mais encore augmenta très-sensiblement les rendements, sans nuire le moins du monde à la beauté et à l'éclat de la matière colorante. C'est à partir de ce moment que la fabrication du violet de méthylaniline (appelé aussi violet de Paris) acquit réellement toute son importance. Comme nous l'avons déjà fait remarijuer, ce violet n'était, en 18G7, qu'à son début; en 1873, l'on a pu constater qu'il a détrôné à peu près complètement le violet Hofmann ; il a donc affranchi l'industrie de trois corps dangereux, nuisibles et coûteux : 1° de l'arsenic, puisque la fuchsine ne sert plus de point de départ et de matière première pour le violet; 2° de l'iode, et 3" du phosphore, puisqu'on n'a plus besoin de méthyler et d'é- thyler au moyen des iodures méthylique ou éthylique. L'exposition de Vienne a permis de constater un autre A i/exposition de vienne. 1 1 .'{ progrès important, l'introdinUion dans les matières colo- rantes arlificiiMh^s d'un nouveau radical aroinaliipio, le benzyle, dont les applications pourront probahlement se développer encore sensiblement dans un avenir peu éloi- gne. Le benzyle est un dérivé du loluol, CIT. l'hydro- carbure homologue supérieur de la benzine C/H'', et le point de départ du nilrotoluol G'irNO', de la toluïdine CH'N, etc. En effet, le tohiol peut être considéré comme du mélhyl benzol, c'est-à-dire comme de la benzine, dont un atome d'hydrogène a été remplacé par un atome de méthyl CW. C'H'=C'''H'(CH'). En faisant réagir le chlore sur le toluol, deux cas peuvent se présenter. Le chlore remplace l'hydrogène du composé C^H^ et il se forme le monochlortoluoi C*^H*GI,CH'^ G'H'CI, composé dans lequel le chlore est retenu avec une ex- trême énergie. Cela a lieu lorsqu'on fait réagir à froid le chlore sur le toluol. An contraire, en faisant agir le chlore sur le toluol bouillant, la substitution a lieu dans le méthyl et l'on ob- tient C'^H\CH*G1=C'H^GI, le chlorure de benzyle. Dans cette combinaison le chlore peut être remplacé par d'autres corps avec la plus grande facilité. En effet, le chlorure de benzyle peut être considéré comme du chlorure méthylique, dans lequel un atome d'hydrogène est remplacé par un atome de C^R^ CH^'Cl = CH^G^H^jCl = C^H'CI. Chlorure mélhylique. Chlorure benzylii|ue. On conçoit maintenant facilement que dans la plupart des cas le chlorure benzylique puisse se comporter comme le chlorure ou l'iodure méthylique. 114 COULEURS D'aNILINK Voici maintenant une des applications les plus impor- tantes du chlorure benzylique. Le violet du dimétliylaniline n'est pas assez bleu pour certaines applications. Pour le bleueter il faut y introduire encore un ou deux radicaux (ce que l'on réalise facile- ment en le traitant par les iodures mélhyl ou éthyliques). MM. Ch.Laulh et Grimaux ayant observé, en 1807, qu'en faisant agir le chlorure de benzyle sur la rosaniline, on obtenait une très-belle matière colorante violette, mais insoluble dans l'eau, M. Bardy eut l'idée de faire réagir le chlorure de benzyle sur le violet de dimélhylaniline; il réussit ainsi à préparer un violet bleu, non-seulement d'une richesse de nuance incomparable, mais qui conser- vait en même temps la précieuse propriété d'être soluble en toutes proportions dans l'eau et de se fixer sur la laine et la soie avec la plus grande facilité dans des bains de teinture légèrement acidulés. La découverte du violet de méthylaniline devait évi- demment provoquer des essais dans le but de s'en servir pour la préparation du vert à l'iode. Naturellement on fit d'abord réagir sur lui les iodures mélhvl et éthvliques comme le fit dans le commencement de 1868 M. Fredière pour son vert, dit de Saint-Rambert. Plus tard, M. Bau- bigny, chimiste de M. Poirrier, parvint à substituer avec grand avantage, non-seulement sous le rapport du prix, mais aussi sous celui du rendement, le nitrate de méthyle (du prix de 4 fr. le kilogr.) à l'iodurc méthylique (100 fr. le kilogr.). Cette fabrication devint régulière dès 1871, et quoi- qu'elle fût tenue secrète, des procédés semblables de préparation du vert de méthylaniline s'introduisirent peu à peu chez les principaux fabricants de couleurs d'aniline. A l'exi'Ositiun uk vienne. I l 'j A rexposilion (1(3 Vienni! rij,Mirai('nt dt^ magnifique."^ éclianlillons (le violcls cl (h; verts de niélliylanilirie. Disons (jucUiiies mois de la préparalion de ces produits. Le violet s'ohtient en faisant réa<,Mr sur la dinK'tliyla- nilinc un sel di' cuivre (sullale, chlorure mi nitrate) addi- tionné on iKHi de clilniMle de pdlasse. i^our l'acditer l'o- xydation, le mélange est délayé dans im sable siliceux pur (sable de Fontainebleau), placé sur des plateaux lar- ges et peu pi'ofonds, superposés, qu'on introduit dans une étuve chaufl'ée à la vapeur. La température est main- tenue entre 40o et 70^ On remue le sable de temps à autre pour renouveler les surfaces. Au bout de quelques jours le tout a pris un aspect bronzé métallique. On traite alors le tout par l'eau chaude pour enlever les sels solu- bles. Par un traitement jiar fammoniaque liquide, on peut ensuite dissoudre le cuivre. Le sable lavé et renfer- mant la matière colorante est alors épuisé soit par l'acide hydrochlorique, soit par l'alcool. Dans ce dernier cas les solutions sont distillées pour récupérer l'alcool. En satu- rant la solution chlorhydrique par la soude, le violet est précipité. Dans l'un ou l'autre cas, on traite par un excès de soude caustique pour isoler la base colorée ; après l'a- voir lavée, on la reprend par un acide pour obtenir le violet à l'état d'un sel soluble dans l'eau. Pour préparer le vert de méthylaniline, on fait réagir sur le violet le nitrate de méthyle délayé d'esprit de bois. Comme il reste toujours du violet non transformé en vert, on ajoute à la solution renfermant les deux matières colo- rantes du chlorure de zinc et l'on salure peu à peu par un alcali, en essayant de temps en temps le bain, en y tei- gnant de petits échantillons de soie. Il se précipite d'abord la laijue zincique violette. Dès que la teinture démontre 1 1 6 COULEURS d'aniline que tout le violet a été précipité, on filtre ou l'on décante, puis on concentre la solution du vert. En le laissant re- froidir, l'on obtient une magnifique cristallisation d'un sel double de clilorure de zinc et de clilorbydrate de vert de méthylaniline, présentant un rcfiet vert doré des plus éclatants. Ce vert est naturellement parfaitement soluble dans l'eau et d'une nuance plutôt bleuâtre que jaunâtre. Les nuances vert jaune s'obtiennent facilement en ajoutant au bain de teinture plus ou moins d'acide pi- crique. La production actuelle de rnélhyl et de dimétbylaniline peut être estimée à plus de 5000 kilogr. par jour. Parmi les bleux dérivés de l'aniline, qui ont attiré l'attention, nous devons signaler le bleu de dipb.ényla- mine. D'après les principes développés plus haut, on devait s'attendre à produire des matières colorantes violettes ou bleues, en phénylant d'abord l'aniline et la toluïdine, et en soumettant leur mélange à des actions oxydantes ou déshydrogénantes, au lieu de produire d'abord la rosani- lin(> et de phényler ensuite cette dernière. La phénylation de l'aniline (qui est elle-même la phé- nylamine C'H'N = (C"H",H'N) s'obtient facilement en chauffant sous pression le chlorhydrate d'aniline avec de l'aniline. Il se dégage de l'ammoniaque et il reste le chlor- hydrate de diphénylamine. Hydrorlilnratr Aniline. Ilydroctilorale de Ammoniaque, (l'aniline. diplicnylainlne. La toluïdine se laisse phényler d'une manière analogue et fournit C'H\C^'H')N. A l'exposition de vienne. 1 1 7 On pourrait donc K^aliser la réaction hypolli(''li(jiU! sui- vante : Uipliéiiylurnine. l'Iiéiiylloluidiric. Aciilc Itd.siiinlinc Ariili- Kau. arsénique. tn|ilién)lci'. arscniuux. Cette é(iuation n'a ancnno valeur pralirjup ni ne doit servir qu'à mieux laiiHî ressorlii' la possibilité de la pro- duction des matières colorantes, violet et bleu, par les anilines pliénylées. Déjcà antérieurement on avait réussi à préparer une matière colorante bleue, soit en oxydant la di[)liénylamine par l'acide nitri(iue, soit mieux encore en la désliydrogé- nant pai' du perchlorure de carbone CCI*, substance assez coûteuse qui passait à l'état de sesquiclilorure do carbone CCP. Mais le rendement en bleu de dipiiénylamine n'était pas assez considérable et sa purification était d'ailleurs très- laborieuse et revenait assez cher. Aussi le bleu de di- phénylamine n'avait-il jamais joué un rôle tant soit peu important dans l'industrie. Il paraît qu'il n'en est plus do même aujourd'hui et que les fabricants ont réussi à sur- monter les difficultés principales. Au lieu d'opérer sur le diphénylamine et ditoinylamine (comme l'avaient fait MM. Girard et Delaire), M. Geigy opère actuellement sur la mélhyl-diphénylamine de M. liardy et obtient le bleu de mélhyl-diphénylamine. Le nouveau bleu, qui renferme du méthyle se distingue par la beauté et la richesse de sa nuance. Son hydrochlorale est très-soluble dans l'alcool et se prête très-bien à l'im- pression des étoffes. Ce bleu peut d'ailleurs également être converti en bleu soluble dans Teau par un traitement par l'acide sulfurique concentré. \\S COULEURS d'aniline Voici donc trois couleurs des plus importantes, violet, bleu et vert, émancipées de la fuchsine et dont le mode actuel de préparation contribue considérablement à di- minuer l'usage de l'acide arsénique. H restait un dernier pas à l'aire, la production de la fuchsine sans acide ar- sénique et ce [)as parait sur le point d'être fait. On sait que la fuchsine ou rosaniline peut être engendrée par la réaction d'une foule de substances oxydantes ou déshv- drogénantes sur les anilines du commerce. M. Gerber- Keller de Bfde a préparé longtemps la fuchsine au moyen du nitrate de mercure (c'était son azaléinr), et ce pro- cédé est même encore pratiqué dans quelques localités (par exemple par M. Jordan à Berlin) pour obtenir une fuchsine non arsenicale, désignée par le nom de rubis. En 18G0, M. Ch. Lauth avait obtenu de la fuchsme en chauffant ensemble de l'aniline, de la nitrobenzine et du sel d'étain. En 1861, MM. Laurent et Casthélaz avaient préparé de la fuchsine (leur érythrobenzine) par la réac- tion du fer métallique sur la nitrobenzine en présence d'acide hydrochlorique. Enfin en 1866, M. Coiipier avait fait breveter la fabrication de la fuchsine par la réaction de la nitrobenzine et du nitrotoluol sur la toluïdine et l'aniline avec le concours du fer et de l'acide hydrochlo- rique. Ce procédé, à la suite d'un rapport très- favorable de M. Schùtzenberger, reçut do la Société Industrielle de Midhouse une médaille d'honneur. Malgré cela, il ne par- vint pas à supplanter celui par l'acide arsénicpie. Assez ré- cemment la question a été reprise par MM. Meisler, Lu- cius et Briining à Hœchst, qui parvinrent à surmonter les difficultés pratiques du procédé Coupler; depuis novem- bre 1872 (d'après leurs indications) ils préparent leur fuchsine exclusivement au moyen de la nitrobenzine et sans employer d'acide arsénique. A i/kxi'()sition du vienne. 111) Du reste, en ce momeril l'on l'ail dans presrpie toiiles les fabriques de couleurs d'aniline^ des essais suivis pouf se passer d'acide arséniquf^ dans la piéparaliftn de la fuchsine. Comme nouveauté de l'Exposition de 187;{ nous cite- rons encore la safranini!, celte belle matière colorante rouge rose, tant employée pour la teinture de la soie et dont MM. Geigy et Durand et Huguenin de Bàle et M. Poirrier di} Paiis avaient exposé de magnifiques échan- tillons. La safranine dérive de l'aniline, qui est d'abord traitée par l'acide nitreux ou par un nilrite. Le produit de cette réaction est ensuite soumis à l'action d'agents oxydants, (acide chromique, acide arsénique, etc.). Les difficultés de cette fabrication délicate sont aujourd'hui complètement surmontées. Quoique n'appartenant pas aux couleurs d'a- niline, nous ne pouvons cependant point passer sous si- lence le rouge de naphtaline ou rouge de magdala exposé par MM. Durand et Huguenin. Cette splendidc matière colorante rose, remarquable par un magnifique dich- roïsme, est le résultat de la réaction de la naphtylamine sur l'amidoazonaphtaline ou nitrosonaphlaline, qui est elle- mêiïie le résultat de la réaction d'un nilrite alcalin sur la naphtylamine. SDR LA SOLUBILITÉ DU SULFATE DE CHAUX ET SUR L'ÉTAT DE SlRSATCRATIO.\ DE SES DISSOLUTIONS PAR M. C. MARIGNAC. Ayant eu accidentellement l'occasion de constater dans une dissolution de sulfate de chaux (concentrée par une évaporation lente) la présence d'une proportion de ce sel bien supérieure à celle qui correspond à la solubilité ad- mise, j'ai été conduit par là à faire quelques recherches sur ce sujet et à observer quelques faits qui me paraissent intéressants, soit au point de vue pratique, en raison des nombreuses circonstances dans lesquelles on peut ren- contrer ce sel, soit théoriquement, pour montrer comment se modifient, pour des sels d'une très-faible solubilité, les phénomènes de sursaturation qui n'ont guère été étudiés d'une m;inière suivie que pour des sels d'une grande so- lubilité. Je dois d'abord indiquer les données diverses anté- rieures dont j'ai pu avoir connaissance sur ce sujet. Berzélius, dans son Traité de Chimie, dit, sans en indi- quer l'origine, que le sulfate de chaux est à peu près également soluble dans l'eau froide et dans l'eau bouil- lante; une partie de gypse se dissolvant dans 461,5 par- ties d'eau. La même indication se retrouve dans le Traité de Gmelin, où elle est attribuée à Bucholz. Toutes les obser- SOLUniLlTÉ DU SULFATE DE CHAUX, ETC. 121 valions des autres auteurs prouvent que cette évaluation serait très-inexacte si elle se ra|)portait, coiniiK! il est dit dans ces deux Traités, au gypse ; elle ne s'éloit^nerait, au contraire, pas beaucoup de la vérité si l'on attribuait ce chifl're au suH'ale anliydi'e. Il est donc assez probable qu'il y a eu une confusion sur ce point. Le Traité de Chimie de rimeliii rapporte une autre évaluation de la solubilité du gypse; d'après Giese, ce sel se dissoudrait dans 380 pai'ties d'eau froide et dans 388 parties d'eau bouillante (soit 481 et 491 pour une partie de sulfate anhydre). D'après M. Tipp *, l'eau de 15 à 20" dissout '/jss ^^ gypse, ou y,93 d'anhydrile. Les dissolutions ne se trou- blent pas par la chaleur, mais seulement après un cer- tain degré de concentration : après refroidissement elles restent sursaturées. M. Lecoq de Boisbaudran ^ a trouvé que le gypse se dissout à 12°,5 dans 397,4 parties d'eau (502,6 pour le sulfate anhydre), il a constaté l'état de sursaturation des dissolutions de ce sel; toutefois, comme il préparait ses dissolutions sursaturées en mélangeant des dissolutions de chlorure de calcium et de sulfate de soude, on ne peut assurer que les résultats qu'il a obtenus fussent demeurés les mêmes pour des dissolutions ne renfermant pas de sels étrangers. Toutes ces données, en admettant que les premières concernent le sulfate anhydre et non le gypse, ne s'éloi- gnent pas beaucoup les unes des autres. Mais j'ai à rap- peler encore les résultats assez différents obtenus par un * Jaliresbericlil von Liebig und Kopp, 1854, p. 325, Je ne connais ce mémoire que par le coiirl exlrait renfermé dans ce recueil. * Annales de Chimie et de Physique, i^^ série, tome IX, p. 173. Archives, t. XLYIII. — Octobre 1873. 9 122 SOLUBILITÉ DU SULFATE DE CHAUX savant, connu d'ailleurs comme observateur consciencieux. M. Poggiale *, Suivant lui, le sulfate de chaux présente- rait un maximum de solubilité à la température de 35°. La solubilité rapportée au sulfate anhydre serait à 0» 1 : 488 20 1 : 415 35 1 : 393 100 1 : 461 La solubilité trouvée par M. Poggiale pour le sulfate de chaux à 20° est en contradiction absolue avec toutes les autres observations. Nous verrons aussi que les autres déterminations indiquent une solubilité beaucoup trop grande. Il est évident que l'auteur a été induit en erreur par des phénomènes de sursaturation contre lesquels il ne s'est pas mis suffisamment en garde, et qui d'ailleurs à cette époque (1843) n'étaient point connus comme ils le sont maintenant. Cependant le fait d'un maximum de so- lubilité entre 30 et 40 degrés est parfaitement exact, bien qu'il soit difficile à expliquer pour un sel dans lequel la proportion d'eau de cristallisation demeure invariable entre 0 et 100 degrés. La détermination de la solubilité à la température am- biante n'offre aucune difficulté. Que l'on emploie du gypse cristallisé naturel réduit en poudre fine ou le sulfate de chaux en lamelles cristallines excessivement ténues et lé- gères que l'on obtient en précipitant par l'acide sulfuri- que une dissolution de chlorure de calcium, il suffit de les laisser digérer assez longtemps avec l'eau en agitant fréquemment pour obtenir des résultats invariables et identiques pour ces deux produits. Il faudrait bien se gar- * Annales de Chimie et de Physiijue, S"* série, lome VIII, p. 463. F/r SUHSATUHATION DE SES DISSOLUTIONS. 12)] der (l'employer pour cet essai du gypse cuit qui donnerait naissance à une dissolution sursaturée. Mais Iors(]u'on doit opérer à des températures dilïé- rentes de celle de l'enceinte, on rencontre des dillicultés dues à la formation de dissolutions sursaturées dont l'étal de sursaturalion persiste très-longtemps, même en pré- sence d'un excès de sel solide, lors(|ue celui-ci n'est (pie déposé au fond de la dissolution. Il convient alors de n'opé- rer que sur le sulfate artificiel qui ne se dépose que très- lentement et d'en mettre un assez grand excès pour qu'il occupe presque tout le volume liipiide. Dans ces condi- tions, après avoir maintenu la température stalionnaire pendant quelques heures, en agitant (juelquefois pour •conserver l'état de suspension du sel, on évite toute sur- saturation. En opérant ainsi, on est forcé de séparer en- suite une portion du liquide par une filtration rapide. Il est difficile sans doute d'éviter un changement de tempé- rature pendant cette filtration. mais l'erreur qui peut en résulter n'est pas à comparer avec celles que pourrait produire un état de sursaluration. D'ailleurs une fois la li(iueur filtrée, il n'y a pas à craindre qu'elle laisse sépa- rer du sel par refroidissemenl. En opérant ainsi j'ai obtenu les nombres suivants, ex- primant la quantité d'eau nécessaire pour dissoudre une partie de sulfate de chaux anhydre à diverses lempéra- lures : à 0" 525 à 41° 468 18 488 53 474 24 479 72 495 32 470 86 528 38 466 99 571 Pour les déterminations a. une tempéiature élevée, il 124 SOLUBILITK DU SULFATE DE CHAUX faut opérer dans un ballon fermé pour éviter une évapo- ralion qui amènei'ait une sursaturation, ou dans un ballon surmonté d'un long tube pour (jue toutes les vapeurs condensées retombent dans le liijuide, comme cela a eu lieu dans la dernière observation avec une ébullilion sou- tenue pendant deux heures'. Vu la très-faible solubilité du sel, et par suite la peti- tesse du poids du résidu do l'évaporation, l'erreur seule de la pesée peut entraîner une inexactitude des chiffres précédents atteignant près de 1 p. 100. Il en résulte quo je ne pourrais indiquer exactement la température du maximum de solubilité. Entre 32 et 41 degrés les ré- sultats obtenus dans les nombreuses expériences que j'ai faites varient à peu près entre les mêmes limites, les dif- férences étant de l'ordre des erreurs d'observation. Mais l'existence d'un maximum de solubilité entre ces tempé- ratures ne peut être mise en doute. On peut obtenir, dans des circonstances très-variées, des dissolutions sursaturées de sulfate de chaux. Une dissolution saturée à froid, enfermée dans un bal- lon clos peut être maintcnui' à une température voisine de l'ébullition pendant fort longtemps sans qu'il s'y forme aucun dépôt. Si le ballon est ouvert et qu'on porte la li- (jueur à l'ébullition, elle ne commence à donner lieu à un dépôt et à des soubresauts (ju'après qu'elle a subi un certain degré de concentration. La dissolution fdtrée bouillante peut tenir des proportions de sel très-variables (Y,,, à Viîio) '"suivant que l'ébullition a mis plus ou moins vivement en suspensio i le sel déposé. Une fois ' Je me suis assuré d'ailleurs que le sel qui a subi celte éhuirition avec l'eau n'a éprouve aucun changement dans son degré d'hydrata- tion. ET SURSATUHATION lJl£ SKS DISSOLUTIONS. 125 fillréo elle so mainlionl sans cristalliser après le refroi- dissement. Par l'évapoiation à chaud, sans ébullition j'ai obtenu une dissolution retenant ^/^^f, de .sel. Par l'évaporation à la tennpérature ordinaire dans le vide, la concentration a pu atteindre Vigi» '^^ majeure partie du gypse ayant cristallisé. On obtient des dissolutions plus concentrées encore en faisant dissoudre dans de l'acide sull'uritpie étendu du carbonate de chaux en poudre fine. Dans un essai de ce genre, la liijueur filtiée après un (juart d'heure d'agita- tion, et parfaitement neutre, tenait ';, ^ de sulfate de chaux; elle le laisse alors déposer en partie peu après la filtration. Au bout de vingt-quatre heures elle en rete- nait encore '/îis- Des résultats analogues se produisent quand on fait dissoudre dans l'eau du sulfate de chaux anhydre ; mais ils varient beaucoup suivant le degré de calcinalion au- quel il a été soumis, cette calcination tendant à rendre sa dissolution de plus en plus lente. Si le gypse a été desséché à la plus basse température possible, par exemple à 135 ou 140°, sa dissolution est immédiate. La dissolution, filtrée après dix minutes d'agi- tation, contient '/, ,„ de sel et donne lieu à un dépôt dès qu'elle est filtrée. La partie non dissoute est entièrement convertie en sulfate hydraté. Mais si le gypse a été chauffé au rouge, il ne se re- dissout qu'avec une extrême lenteur. Au bout de vingt- quatre heures la proportion dissoute n'atteint pas encore celle qui correspond au gypse hydraté, elle varie du reste C/sse ^ Vsss) -''uivant l'intensité de la calcination. Mais il continue à se dissoudre de jour en jour, de manière à i 26 SOLUBlLlTk DU SULFATE DE CHAUX former bionlot une dissolution sursaturée. L'accroisse- ment du litre de cette dissolution trouve à son tour une limite, lorsqu'une portion du sel s'étant hydratée déter- mine par son contact une diminution (1(^ Tétat de sursa- turation. Dans diverses expériences le maximum de con- centration a atteint '/^.._, '/r,ii» V532 ^«^"^ ^^^ intervalles variant de dix à trente jours. La solubilité revient ensuite à la longue au chiffre normal, mais elle ne l'atteint guère qu'après six ou huit mois; tant qu'elle ne l'a pas atteint on peut constater que l'excès de sel en contact avec la dissolution n'a pas encore repris la totalité de son eau de cristallisation. L'anhydritc naturelle, réduite en [)oudre fine, se com- porte comme le gypse calciné. J'ai obtenu après un jour de contact avec l'eau une dissolution tenant 'j,.^^. Le ma- ximum a été de *l...^ au bout de quarante jours. Au bout de huit mois ta solubilité n'était pas encore revenue au chiflre normal mais seulement à ^/^,^,. La portion d'anhydrito non dissoute a été analysée et contenait 47,53 p. 100 d'eau tandis que le gypse devrait en ren- fermer 20,9. On y distinguait encore à l'aide d'une forte loupe des grains rectangulaires d'anhydrite au milieu de cristaux aciculaires de gypse. L'état de sursaluration des dissolutions de sulfate de chaux est très-persistant lorsque l'excès de sel dissous n'est pas trop considérable. Des dissolutions tenant */i,o à Yiso ^^ sel donnent lieu à un dépôt presque immédiat,, soit dans des flacons fermés, soit au contact de l'air. Au- dessous de '/s 5 0 J6 n6 les ai jamais vues cristalliser spon- tanément. Une dissolution contenant '/-sk '^'^ ^^^' contenue dans un flacon fermé n'a commencé à donner un dépôt visible ET SUHSATUHATION l)H SKS DlSSOIAJTlONS. 127 (|u'aii bout do quinze jours. La soliihililo a élu trouvée de '/s, a î^ii bout d'un mois, '/*,* «'^" bout de deux mois 6t V*i.i ^V^'^^ ti'ois mois, bien (ju'on l'eût souvent agitée avec le dépôt. L'ébullition tend à diminuer la sursaturation sans la faire disparaître cnnii)léteinent. A la température ordinaire une dissolution contenant '/,.,, a commencé au bout de douze heures à former un dépôt, la solubilité est tombée à '/io» ^^^ ^^0"^ de dix jours, y^j,,. après vingt jours. La même dissolution, portée à l'ébullition, a donné aussitôt un abondant dépôt; filtrée au bout de quelques minutes, elle retenait 7» 57 de sel. Si l'on compare ces pliénomènes à ceux que l'on ob- serve pour des sels très-solubles, on est frappé surtout du peu d'inlluence qu'exerce, pour faire cesser la sursa- turation, la présence d'un excès de sel cristallisé. Cepen- dant on peut bien se rendre compte de cette différence. Pour un sel aussi peu soluble, il ne doit y avoir aucune différence appréciable de densité entre la dissolution nor- male et la dissolution sursaturée. Lorsdoncque lecontact du sel solide fait cesser la sursaturation des particules les plus voisines de la dissolution, il n'en résulte aucun mou- vement par courant ou par diffusion dans le reste de la liqueur, ou du moins un tel mouvement ne peut s'y pro- pager qu'avec une extrême lenteur. Cependant il est facile de s'assurer que la présence du sel solide exerce son influence habituelle, et que celle-ci n'est que ralentie. Dans une dissolution sursaturée tenant Ysîi de sel, j'ai introduit quelques parcelles seulement de sulfate hydraté artificiel. Trois jours après le titre de la dissolution n'avait pas varié et ces parcelles ne parais- saient pas avoir subi d'accroissement. J'ai ajouté alors une 128 SOLUBILITÉ DU SULFATE DE CHAUX, ETC. quantité du même sel suffisante pour occuper presque tout le volume liquide, et au bout de trois autres jours la dissolution était retombée au cbiffre normal; elle l'était probablement même depuis longtemps. Sous ce rapport donc il n'y a entre les dissolutions sursaturées de sulfate de cbaux et celles des sels très-so- lubles d'autre différence que celle qui résulte de la len- teur extrême avec laquelle cesse la sursaturation par suite de l'absence de changement sensible dans la densité des dissolutions. Quant à savoir si l'inlluence du contact de l'air libre s'exercerait sur ces dissolutions comme sur celles des sels très-solubles, il ne m'a pas été possible d'y par- venir. En effet, en raison du long espace de temps néces- saire pour déterminer une cristallisation appréciable dans une dissolution sursaturée, on pourrait toujours l'attribuer à l'évaporation superticielle de cette dissolution. RECHERCHES SUR LA RÉFLEXION DE L/V CIIALEIR SOLAIRE A LA SUaFACE DU LAC Ll-IMAN PAU M . !.. D U 1'' O U R Professeur de physique à l'Académie de Lausanne. {Bulletin delà Société vaudoise des Sciences nntiir., n" 09, vol. XII.) (Extrait) Ce mémoire est divisé en cinq chapitres que nous ré- sumerons ou dont nous reproduirons quelques parties. Expériences préliminaires. — Méthode employée pour observer et mesurer (a chaleur réfléchie. Après avoir indiqué les motifs qui ont empêché d'em- ployer des appareils thermo-électriques ou un pyrhélio- mètre, comme ceux de MM. Pouillet, Soret, Secchi, l'au- teur décrit la méthode dont il a fait usage, méthode des « boules Gasparin.» Il a employé des boules de cuivre mince, creuses, de iO centimètres de diamètre, noircies sur leur surface ex- térieure. Dans l'mtérieur de la boule plongeait un ther- momètre dont la tige ressortait par une petite ouverture. Chaque boule était fixée à l'extrémité d'un piquet de 'l'°,80 de hauteur. L'une des boules, A, était protégée par des écrans convenables du soleil et de la réflexion du lac ; elle donnait donc la température de l'air. Une deuxième boule, B, était protégée par un écran du rayon- 130 RÉFLEXION DE LA CHALEUR SOLAIRE nement solaire; mais elle recevait la chaleur réfléchie par Teaii. La troisième boule, C, entièrement libre, recevait l'action directe du soleil et la réflexion du lac. Un arran- gement convenable permettait de déplacer les écrans du- rant une série d'observations, de telle sorte que les boules étaient toujours protégées comme il vient d"ètre dit. Soit, à un moment donné, i' et l" les excès de tempé- i-ature de B et C sur A. Le premier est produit par l'ac- tion du tac seule; le second, par la somme de l'action directe et de l'action réfléchie. Si V est la vitesse du re- F froidissemcnt pour l'excès i', et î " poiu^ l'excès l" , -— , ;i chaque instant, représente évidemment le rapport entre la chaleur fournie par le lac (R) et la somme (R-|~^) ^^ la chaleur fournie par le lac et le soleil (S). Le but principal des recherches de M. Dufour a été de connaître le rapport — -— ; c'est-à-dire la proportion de R-f-S chaleur solaire que le lac réfléchit dans les diverses sta- tions, aux diverses hauteurs du soleil, etc. Des expériences accessoires ont eu pour but de con- naître la valeur de V pour divers excès de température. Pour cela, on a observé le refroidissement des boules, puis cherché la loi (jui relie les temps (G) avec les excès (i) de température. Une formule de la forme t=l^ ^40—402 représente suffisamment bien, au moins pour des excès compris entre ^=0 et f=i5°, le phénomène du refroi- dissement des boules dont il s'agit. Les constantes toA et A* varient suivant les températures initiales et les circon- stances dans lesquelles le refroidissement se fait ; mais elles sont très-sensiblement les mêmes pour les diverses boules dans des circonstances semblables. Des tableaux A LA .SLKKACli LU LAC LKMAN. 131 ntiméri(|ues et dos courbes montrent la concordance entre les valeurs observées et celles (|ui sont calculées à l'aide de la l'oiinule précédente. ,:J02«l()g-l. Atin de pouvt)U" plus l'acilcmenl calculer \ [lour les va- leurs entières de 0, celte dernière formule peut être com- binée avec la première. Après les transformations et les réductions convenables, on arrive à : (X) r= 2,3026. t. log .1 ^iZlM^KE^îf Les vitesses du refroidissement varient naturellement pour un même excès /suivant les circonstances ambiantes. Dans le problème actuel, il s'agissait d'utiliser le rapport V - pour deux excès de t', et i". Or, do nombreuses véri- fications préliminaires ont montré (jue, pour des condi- tions ambiantes ne différant pas beaucoup les unes des autres et pour des excès t' et i" toujours assez faibles (généralement de 0 à 12°), ce rapport varie peu. On peut donc appliquer aux observations faites en plein air, et V pour étudier la réflexion du lac, les valeurs de - — telles V qu'elles résultent des expériences préliminaires. M. Du- four insiste sur ce que ce mode de calcul n'est naturelle- ment pas rigoureux; mais il a paru d'une approximation satisfaisante en comparaison de l'importance qu'ont d'au- tres causes inévitables d'erreur ou d'incertitude dans les observations en plein air. 132 HKFLEXIOX DK LA CHALEUR SOLAIRE Quant à rinlltience de la pression de l'air sur la vitesse tin refroidissement (\i's. boules, l'auteur dit : « i/inlUience do la pression sur la vitesse du refroi- dissement a été découverte par Dulong et Petit. Ces au- teurs ont trouvé que le pouvoir refroidissant d'un gaz est proportionnel à une certaine puissance de son élasticité. Pour l'air, l'exposant de la puissance est 0,45, et, dans l'expression générale de la vitesse du refroidissement, le second terme (celui ipii représente l'action refroidissante 'du gîiz) renferme le facteur ;;"'*^. Si l'on applique cette loi au cas présent, on trouve sans peine que le pouvoir refroidissanî de l'air étant 1,000 sous la pression 720"'"', il est 1,009 au niveau du lac et 0,991 à Chexbres. Ces valeurs diffèrent peu les unes des autres, et le change- ment qu'elles apportent dans la vitesse du refroidissement, calculée à l'aide de la formule dont il va être question plus bas, est tout à fait négligeable. Les rapports entre les vitesses, ainsi faiblement modifiées par la i)ression du gaz, sont eux-mêmes moins modifiés encore, et il n'y a pas lieu de tenir compte de celte influence-là dans l'ordre d'approximation (pie les présentes recherches peuvent atteindre. « La comparaison entre les vitesses du refroidissement obtenue par la formule (x) et celles qui résultent de la formule classique de Dulong et Petit a permis de recher- cher l'influence de la température de l'enceinte. En déterminant les constantes à l'aide de deux valeurs isolées, iM. Dnibiir trouve que la formule de Dulong et Petit, applicable à ses expériences, est : (y) 1= 13,02. LU077" ( L0077' — l)+0,006. 0j2(j'^-^. t^-^. A LA SUHKACt: DU I.AC LL.MAN. I3ii On sait qiio u est la tompiMMliiiv de l'cnccinln et <, à clia(|iie inslaiil, la leiiiixiraluro du corps (jui su rdroidit. En laisanl dans colle loiinulc «=I5'\ et en la calculant pour les valeurs eiilieres di' / ciili'e I el 1.')", elle fournit des résultais ires-concurdanls avec ceux (|ui résultent de la formule {x); de /=! à l=[2'\ les différences ne dé- passent jamais G",!) 1. M. Dulbui' (lilà Ci' sujet: « L'accord est très-satisfaisant et d(''passe ce (pie j'a- vais supposé. Il est assurément remar(pial)le de voir avec ipielle exactitude la formule générale de Dulong et Petit représente le refroidissement de mes boules, au moins dans les limites comprises entre les excès I et 15". Cctlt> concordance augmente évidemment la confiance (jue l'on peut avoir dans les chiffres déduits de la formule x, et prouve aussi, après coup, l'exactitude des mesures ther- mométriques (|ui ont servi à les déterminer. « Les conditions dans lesipielles Dulong et Petit ont fait les expériences qui les ont conduits à leur formule dilïèrent beaucoup de celles dans lesquelles j'ai opéré. Non-seulement il y avait une énorme différence dans la dimension et la nature de l'enceinte, mais encore le corps, en voie de refroidissement, était tout autre. Dulong et Petit ont opéré avec des thermomètres, c'est-à-dire avec des vases à parois solides contenant un liquide; tandis que, dans mes observations, le corps (jui se refroidissait était lui-même une enceinte métallique remplie d'air, ren- fermant en son milieu le thermomètre à petite cuvette qui indiquait la température. Il est remarquable que, malgré ces difiérences importantes, la formule s'applique aussi bien aux résultats obtenus.» Se basant sur celte bonne application de la formule de Dulong et Petit, l'auteur cherche l'influence d'une varia- i3i RliFLliXION DE LA CllALKL'R SOL MUE lion de la ti^mpôratnre m, de m=5'^ à î/=25'\ Il trouve ainsi comment les valeurs de V en sont modifiées, puis calcule le cliangemenl qui en résulte pour le rapport -7. Le changement est tres-inmime et négligeable dans Tordre d'approximation auquel ces recherches peuvent prétendre. Staliojis. — Mcsufp de la hauteur du soleil Les observations ont été laites dans six stations placées à des distances variables du lac et à des altitudes diffé- rentes. Toutes sont situées sur la live nord du lac Léman, entre Lausanne et Vevey. Ouclnj. Les boules étaient placées à 2'",50 environ au- dessus du niveau de l'eau et à une distance horizontale de 4 à 5"' du bord. Tour Haldimand. Hauteur des boules au-dessus de l'eau, i"\30 : distance horizontale jusqu'au bord, O™,? à 0"\9. La Vuachère. histruments installés dans une vigne. Al- titude : 1 10"' ; distance horizontale jusqu'au bord du lac : 1600™ à peu près. DézaJeij. Instruments installés dans un jardin, au rai- lieu des vignes. Altitude : G2'" : distance horizontale : 120-" à 4 35'". liivaz. Instruments installés dans une vigne. Altitude : 84"^ ; distance horizontal ; 107'". Signal de Chexbres. Instruments installés dans un pré. Altitude ; 203'" ; dustance horizontale : 400"'. La hauteur du soleil a été déduite de l'heure de l'ob- servation, laquelle était donnée par une bonne montre réglée le jour même lors du passage du soleil au méri- A LA SUHFACI.; I)i; LAC LKMAN. 135 dicn. M. Diifour a employé pour ce ('alciil, qui a dû se répétCM' un grand ndinbrc de Ibis, des tables qu'd a éta- blies dans co but paiticidier (^l qui sf»nl données coiTinme Appendice à la lin du UH'inoire. Nous ii'iiisi>tei'niis pas sur ce point particulici', ni sur la di'terniinalion du degré d'approximation avec h^piclle la li;iuleui' du soleil ('tait obtenue, apjiroximation toujours sûrement supérieure à O'MO'. Obsercalions. Ce cbapilre lenferme dix-buit tableaux qui donnent le détail des observations (en tout 2lVi) laites dans les di- verses stations, ainsi (jue des renseignements sur les cir- constances météorologi(pjes (étal du ciel, état du lac, etc.) qui existaient lors de clia(pie série. La plus grande partie des observations ont été laites dans les mois de septembre et d'octobre, ('/est à ce moment de l'année que la ré- flexion du lac peut atteindre les divers points de la côte entre Lausanne et Vevey. Nous donnons ici, comme exemple, la série du 5 oc- tobre '1863, à la TourHaldimand. — La première colonne indicpie l'beure en temps moyen de la station. — ii, bau- teur du soleil. — i>, distance de la station au point du lac pour lequel les angles d'incidence et de réflexion sont égaux. — €, B, A, températures indiquées par les ther- momètres des trois boules désignées précédemment par les mêmes lettres. — s, quantité de chaleur rayonnée directement par le soleil. — l^. rapport entre la chaleur réfléchie par le lac et la chaleur directe. Dans l'évaluation des quantités s, l'unité est la chaleur qui serait capable d'entretenir la boule noire avec un ex- cès de 1° sur la température ambiante. i'M) HKFLKXin.N DE LA CIIALKUH SOLAIRE HEURE II I> C B A :n \. 10"' 23^2 m 3.2 30,8 19,6 u 19,2 15,74 0,02 3- -31 20.52 3,6 28.1 18,6 18,0 13.29 0,04 3- -56 17,09 4,4 27,1 18,8 18,4 11,39 0,03 4- -06 15,35 4,8 27,2 19,0 18,4 11,04 0,05 \- -21 13,14 5,7 26,2 18,8 17.6 10,33 0,12 4- -31 11,38 6.5 26,6 18,9 17,4 10,86 0,15 4- -46 9,12 8,1 25,0 18,6 16,5 9,05 0,26 4- -58 7,14 10,8 23,3 18,1 15,9 7,27 0,34 H- -07 5,46 13,0 23,0 18.0 15,6 7,01 0,39 -IG 4,18 18,6 21,5 17,6 15,3 5,39 0,49 « Ciel pur cjnoique d'un aspect légèrement vaporeux. Air convenablement calme pendant toute la durée des observations. La surface du lac présentait de légères on- dulations; mais elle n'était pas frissonnante et il se pro- duisait parfois une image presque nette du soleil. Mirages prononcés. Température de l'eau, au bord, 15^.» Une anomalie singulière est signalée par l'auteur dans la série du 12 septembre à Ouchy. La quantité de cha- leur rayonnée directement par le soleil est estimée par des nombres compris entre 8,01 et 6,57 jusqu'à 4 heures 52 minutes. A 5 heures 4 minutes, cette quantité est 10,33; puis redevient 7,55 à 5 heures 12 minutes. « Pendant quelques minutes, à partir de 4 heures 55 minutes, les thermomètres B et G montèrent d'une façon inusitée. Il y avait une rapide augmentation dans l'inten- sité du flux solaire direct et une augmentation corres- pondante de la chaleur réfléchie. Le maximum eut lieu à 5 heures 4 minutes, après quoi les thermomètres bais- sèrent, mais moins rapidement qu'ils n'étaient montés. Si l'on consulte les nombres du tableau, on verra que la A LA SURFACE DU LAC LÉMAN. 1 37 variation a été considérable. — La cause de ce brusque accroissement de la chaleur reçue par les appareils ne provient pas de (iiiolque mndifie-alion passagère de la surface de l'eau, car les nombres de la colonne L n'of- frent pas d'anomalie. L'air ne présenta pas de change- ment sensible quant à son état d'agitation; il était d'ail- leurs passablement calme. S'il y a eu un changement dans l'état de transparence de l'atmosphère, ce qui est le plus probable, ce changement a dû être singulièrement subit et très-notable, quoique absolument inappréciable pour la vue. Ce serait sans doute un peu hasardé que de supposer, à la surface même du soleil, quelque modifica- tion passagère accompagnée d'une émission plus abon- dante de chaleur » Discussion des observations. — Résiillais. Dans ce chapitre, l'auteur insiste d'abord sur les cau- ses qui ont empêché que les résultats obtenus offrissent la régularité qui peut être atteinte dans les expériences de laboratoire. Il montre comment l'état de l'air (quoique les observations aient été faites exclusivement dans des jours qu'on peut appeler calmes), l'état du ciel, l'état de la surface du lac (rarement tout à fait calme, ordinaire- ment un peu ridé et plus ou moins ondulé) ont une va- riabilité qui doit intervenir comme cause perturbatrice, et rendre impossible ou très-rare la marche régulière des appareils que déterminerait l'accroissement de distance zénithale du soleil. « L'état variable du ciel a pu apporter quelques irré- gularités même dans les valeurs des colonnes L, surtout pour les stations un peu éloignées du lac. Pour ces sla- Arghivës, t. XLVIII. — Octobre 1873. 10 138 RÉFLEXION DE LA CIL\LEUR SOLAIRE tiens, en effet, les rayons solaires qui atteignaient direc- tement la boule C, à un moment donné, traversaient l'at- mosphère suivant une ligne parfois assez éloignée de celle que suivaient les rayons tombant sur la surface du lac, puis réfléchis vers la boule B. Or, ces deux rayons, dans leur trajet, pouvaient rencontrer un air inégalement transparent et être, par conséquent, inégalement affaiblis. Dans ce cas-là, qui s'est probablement rencontré plusieurs fois, les nombres de la colonne L ne représentent pas la fraction du rayon incident qui a été réfléchie. La mé- thode, en effet, qui fournit ces nombres suppose que le rayon qui se réfléchit possède, à son point d'incidence sur le lac, une intensité égale à celle du rayon qui atteint la boule c « L'anomalie que je signale ici a trouvé sa plus forte exagération dans la série du 7 novembre, à Rivaz, alors que les instruments ne recevaient à peu près plus les rayons directs du soleil, arrêtés par un nuage, tandis que la surface de l'eau, encore brillamment éclairée, envoyait des rayons réfléchis. « Si la nappe réfléchissante eût été parfaitement unie, les rayons solaires renvoyés par la surface de l'eau n'au- raient pu aboutir aux instruments que quand l'astre au- rait atteint une hauteur convenable, variant d'une station à l'autre, dépendant de son altitude et de sa distance au rivage. La boule B n'aurait pu accuser une élévation de température que quand elle aurait commencé à voir l'i- mage du soleil. En réalité, le lac étant toujours plus ou moins irrégulier à sa surface, des rayons réfléchis pou- vaient atteindre les instruments plus tôt. Avant l'instant où une image nette du soleil aurait pu apparaître vers le rivage, il se formait déjà, près du bord, une traînée bril- A LA SURFACE DU LAC LKMAN. 131) lanle, plus ou moins élargie. Des rayons lumineux et chauds étaient renvoyés par les faces diversement iriclinées des petites vagues du lac. Les observations détaillées, fournissent, de ce tait, de nombreux exemples. » Pour mieux faire juger de l'influence de l'incidence sur la pioportion de chaleur relléchie, plusieurs des sé- ries d'observations ont été représentées graphiijuement dans deux planches (jui accompagnent le mémoire. « Ces courbes montrent assez l'influence des causes énumérées plus haut comme devant produire des irrégu- larités dans une même série et des dillérences souvent fort grandes d'une série à l'autre. On voit, d'une manière générale, comment la (pianlité de chaleur relléchie aug- mente avec la distance zénithale du soleil; mais il serait difficile d'en déduire une loi précise. Il est à remarquer, d'ailleurs, que cette loi ne pourrait ressortir directement des observations que là où la chaleur réfléchie a pu at- teindre les instruments sans traverser une couche d'air un peu considérable à partir du point de réflexion, et là où le rayon incident sur la surface de l'eau est assez voi- sin de celui qui frappe la boule c pour qu'on puisse les considérer comme d'égale intensité à chaque instant. Cette double condition ne pouvait évidemment être con- venablement remplie que dans les stations d'Ouchy et Tour Haldimand, et avec une surface réfléchissante assez unie pour que les rayons réfléchis provinssent unique- ment d'une image à peu près nette du soleil et non d'une longue traînée brillante. » Au sujet de cette absorption d'une partie de la cha- leur réfléchie, par l'air, entre la surface de l'eau et les instruments, l'auteur observe que, pour les stations éloi- d40 RÉFLEXION DE LA CHALEUR SOLAIRE gnées, cette absorption pouvait être assez considérable puisque les rayons traversaient une couche atmosphéri- que souvent supérieure à 1000 mètres entre le point d'incidence et les thermomètres. C'est principalement lors d'une faible hauteur du soleil, c'est-à-dire lors de la plus forte réllexion sur la surface aqueuse, que cette cause do diminution acquérait le plus d'importance. C'est très- probablement celte circonstance-là qui expliijue pourquoi les stations les plus rapprochées de l'eau ont fourni les chiffres les plus élevés comme proportion de chaleur ré- fléchie, tandis que les stations plus éloignées, et surtout celles de Chexbres et de la Vuachère, fournissent des ré- sultats notablement plus faibles. « A mesure que l'incidence des rayons augmente, la proportion de chaleur rélléchie s'accroît; mais en même temps le chemin à parcourir jusqu'aux appareils devient de plus en plus grand. Il peut ainsi se faire que, au delà d'une certaine limite, la seconde influence l'emportant sur la première, la proportion de chaleur réfléchie reçue par les instruments cesse de s'accroître et atteigne un maximum pour diminuer ensuite. L'existence de ce ma- ximum, suivi d'un décroissement, pour les faibles hau- teurs du soleil, se retrouve évidemment dans plusieurs séries des stations éloignées du lac. On peut comparer, sous ce rapport, les courbes des séries obtenues près du lac avec celles qui résultent d'observations faites à une plus grande dislance. » « Les tableaux numériques, ainsi que les courbes des Planches II et 111 font voir quelle est la fraction de la chaleur solaire réfléchie par le lac. Même en faisant la part des diverses causes d'erreur et d'incertitude qui ont A LA SURFACIC UU LAC LKMAN. 141 été précédemment exposées, les chiffres oblenns montrent que cette chaleur réiléchie allet accroissement de chakuir doit avoir (piekpie in- fluence sur la végélaliori et spécialement sur les vignobles qui recouvrent les pentes plus ou moins fortement incli- nées du côté du lac. Le moment de l'année où la chaleur réfléchie par le lac peut atteindre la côte doit passable- ment varier d'une région à l'autre à cause de l'orientation. Ainsi, par exemple, le vignoble de Villeneuve, à l'extré- mité orientale du lac, reçoit de la chaleur réfléche à la fin des jours chauds de juillet et d'août, tandis qu'à cette époque les vignobles de Lavaux n'en reçoivent pas d'une manière sensible. A ce moment, lorscjue le soleil est assez bas sur l'horizon pour que le lac réfléchisse, l'azimut dans lequel se trouve l'astre ne permet pas aux rayons réfléchis d'atteindre Lavaux, tandis que la réflexion atteint parfaite- ment Villeneuve. En automne, au contraire, en septembre et octobre, plusieurs parties de Lavaux et spécialement les pentes fortement inclinées du Dézaley et de Rivaz re- çoivent très-bien la chaleur réfléchie. Il en est de même, quoique à un moindre degré, de Montreux et de Vevey. « Il me paraît probable que cette différence, dans le moment où la chaleur réfléchie vient ajouter son action à la chaleur directe, doit correspondre à quelque différence dans son action sur les végétaux. Dans le vignoble de Villeneuve, la chaleur du lac vient agir durant une cer- taine phase de la végétation; au Dézaley, cette chaleur agit durant une autre phase. Ici, le raisin est près de sa maturité ; là, il est encore en formation. Il est fort possible 148 RÉFLEXION DE LA CHALEUR SOLAIRE que ces différences ne soient pas étrangères aux diffé- rences dans la (jnalilé des produits, et on peut se deman- der, entre autres, si la richesse en alcool bien connue des vins du Dézaley (richesse supérieure h celle de tous les autres crûs des bords du lac) ne provient pas de ce que ce vignoble est particulièrement favorisé par la chaleur réfléchie à l'époque où le raisin mûrit et où le sucre se forme dans son intérieur. « On a vu que l'intensité de la chaleur réfléchie dimi- nue pour des stations plus éloignées du lac à cause de l'ab- sorption produite par la couche d'air traversée. Malgré cette diminution, cette chaleur doit se faire sentir jus(jue dans la zone supérieure au vignoble et jusque sur les flancs des montagnes qui entourent le bassin du Léman à son extrémité orientale. La colline de Sonchaud, qui do- mine Chillon, tes monts de Gaux, etc., sont très-favorable- ment situés pour recevoir la chaleur réfléchie du lac à la fin des jours de l'été et de l'automne. La végétation ar- borescente de ces sous-alpes doit bénéficier, dans une petite mesure, de ce surcroît de chaleur. » « L'action réfléchissante du lac doit s'exercer en plus ou moins forte proportion sur toutes les radiations qui composent le flux solaire. Dans les expériences dont il est ici question, il s'agissait de la mesure de la chaleur, c'est- à-dire des radiations à faible réfrangihilité ou de la por- tion ultra-rouge du spectre, et des radiations à réfrangihi- lité moyenne, lesquelles produisent aussi l'impression de la lumière. Il est extrêmement probable que les i-adiations très-réfrangiblesde la région ultra-violette se réfléchissent aussi. Ces radiations-là, et une partie de celles qui pro- duisent l'effet lumineux, forment une fraction du flux so- A LA SL'IIFACE DU LAC LÉMAN. 1 40 laire dont relïel llictiiiiiiut; est liès-lhible, mais dont l'ac- tion finale n'est pas mille pour cela. Celle fraction pro- voque, on le sait, les pliénomènes chimiques, et elle doit agir, dans une certaine mesure, sur la végétation. « .Te ne sais quelles sont les radiations élémentaires du llux solaire ipii impressionnent le plus vivement l'épi- derme chez l'homme, qui produisent ce changement de coloration, ce hàle si caractéristiiiue du visage et des mains. 11 me paraît probabli> que ces radiations sont ré- fléchies dans une forte proportion par le lac, car les per- sonnes qui sont fré(iuemment et longuement exposées au soleil, près de la surface de l'eau (bateliers, etc.), pré- sentent un hâle particulièrement foncé. Il est à remarijuer d'ailleurs que la direction, oblique de bas en liant, des rayons réfléchis rend illusoire le rôle protecteur ordinaire de la coiffure. « Les végétaux qui reçoivent les radiations lumineuses et calorifiques réfléchies par le lac les reçoivent dans une direction assez différente de celle qui est suivie par le rayonnement direct du soleil. Les rayons réfléchis arrivent « par-dessous; » ils atteignent des portions ou des faces du végétal que n'atteindraient pas les rayons directs. Cette diO"érence m'a apparu avec toute son importance au Dé- zaley, à l'époque où les raisins étaient en pleine maturité, et où j'ai constaté, sur un grand nombre de ceps, que beaucoup de grappes étaient éclairées et réchauffées par les rayons réfléchis, tandis que les rayons directs, arrêtés par les feuilles et les parties supérieures de la plante, les atteignaient imparlaitement. Dans bien des cas, sans doute, cette addition de la chaleur et de la lumière réfléchies peut contribuer à dorer plus uniformément les grains de raisin. 150 RÉFLEXION DE LA CHALEUR SOLAIRE « La réflexion de la chaleur solaire par la surface d'un grand bassin d'eau ne dépend sans doute pas de l'absence de salure. Je pense donc que les phénomènes qui sont étudiés dans le présent travail se produisent à la surface de la mer et donnent lieu aux mêmes conséquences fa- vorables pour la végétation des côtes convenablement orientées. « A mesure qu'on s'éloigne de l'équateur, l'obliquité moyenne des rayons solaires augmente et par conséquent ceux de ces rayons qui atteignent les surfaces océaniques doivent se réfléchir dans une proportion de plus en plus forte. Une partie de ces rayons réfléchis est absorbée par l'atmosphère et sert à la réchauffer, mais une autre partie échappe à celte absorption et est rejelée vers les espaces célestes. La prédominance considérable des mers dans les hautes latitudes de l'hémisphère austral doit donc avoir pour conséquence une moins grande utilisation de la cha- leur directement fournie par le soleil. Dans l'hémisphère nord, où les surfaces continentales l'emportent, cette perte de chaleur doit être moins grande. « Je m'empresse d'ajouter que cette considération iso- lée ne suffit pas pour qu'on ait le droit de conclure à une température moyenne plus basse de l'hémisphère austral. La chaleur qui réchauffe les hautes latitudes des zones tempérées et polaires n est pas uniquement due au rayon- nement direct du soleil ; les courants marins et atmos- phériques qui, de l'équateur, arrivent dans ces latitudes y apportent une grande masse do chaleur, soit à l'état de chaleur sensible soit à l'état de chaleur latente dans la vapeur d'eau. La question de la différence possible de température entre les deux hémisphères doit tenir compte de ces diverses sources de réchauffement, et aussi des A LA SURFAŒ DU LAC LKMAN. lÔl pouvoirs émissifs de l'eau et de la tiirre; celle question esl manifestemeiil Irès-complexe et sa discussion ne peut pas trouver place ici. » Comparaisons avec le jjyrliéliomHre direct. — Eralaalions en chaleur absolue. Dans ce dernier chapitre, l'auteur décrit les observa- tions comparatives d'un pyrhéliomètre et des houles qui ont servi aux observations de réflexion du lac, puis il cherche l'équivalent, en chaleur absolue, de l'unité con- ventionnelle admise dans les tableaux et les calculs de la première partie du mémoire. Le pyrhéliomètre employé était absolument semblable à celui qu'a décrit Pouillet sous le nom de pyrhéliomètre direct. On sail quelle est la marche adoptée par ce phy- sicien pour corriger les indications de l'appareil de l'in- fluence de l'air ambiant. M. Dufour a préféré suivre une méthode un peu différente qu'il décrit comme suit : « Le pyrhéliomètre était placé dans une chambre où le soleil pénétrait par une fenêtre ouverte. L'instrument était, longtemps avant l'observation, installé à l'ombre, près de la limite du flux solaire, et continuellement tourné dans ses colliers afin de mélanger les couches liquides. Une loupe, convenablement tenue par un support lié au pyr- héliomètre, permettait de lire avec plus de précision les indications du thermomètre. Dans ces conditions, l'instru- ment arrivait à une température qui ne variait plus que très-peu dans le courant de plusieurs minutes ; c'est quand il était arrivé à cette température à peu près con- stante qu'on l'exposait cinq minutes à l'action du soleil, en continuant à observer le thermomètre de minute en minute ou de deux en deux minutes. On obtenait ainsi 152 RÉFLEXION DE LA CHALEUR SOLAIRE des excès de température, x,,x^, etc. A la cinquième mi- nute, l'instrument était ramené à l'ombre; sa température continuait à s'élever, et le maximum était atteint à six mi- nutes plus ou moins quelques secondes. Lorsque l'appa- reil avait sûrement fourni son maximum, on le replaçait quelques moments au soleil, de manière à le réchauffer d'environ nn degré, puis on le retirait à l'ombre et l'on observait son refroidissement. « La température ambiante était suivie h l'aide d'un second thermomètre plongé dans la boule B, laquelle était placée près du pyrhéliomètre et à l'abri du soleil. La va- riation de cette température, pendant le refroidissement du pyrhéliomètre, a toujours été faible; cependant, il en a été tenu compte pour estimer, à chaque instant, Yexcès du pyrhéliomètre sur l'atmosphère ambiante. « Les diverses températures du pyrhéliomètre, notées de quatre en quatre minutes, étaient portées comme or- données et servaient à obtenir la courbe du refroidisse- ment. Celte courbe, un peu irrégulière, était rectifiée au juger ; après cette régularisation, elle servait à construire une petite table donnant le refroidissement de l'instru- ment, durant une minute, pour divers excès de tempéra- ture. A l'aide de cette table, on corrigeait l'observation faite au soleil, en faisant porter la correction sur les di- vers excès x^, x^, pris à part. a La méthode que je viens de décrire n'est assurément pas irréprochable et laisse place encore à diverses incer- titudes; cependant ces incertitudes sont petites et infé- rieures, je le crois, à celles qui subsistent dans le procédé ordinaiiement employé. L'inconvénient de cette méthode est d'exiger plus de temps que celle qui est indiquée par M. Pouillet; elle ne serait guère applicable si l'on voulait A LA SURFACl- DU LAC LÉMAN. 153 faire plusieurs observations dans le courant d'une matinée ou d'une après-midi et si l'on opérait en plein air. « En mênKi temps (|ue le pyrhéliomètre, j'observais la boule c pourvue de son llier-momètre et exposée au soleil. Cette boulu présentait uo excès /" au-dessus de l'air ambiant sous l'inlluence du llux solaire qui faisait monter, en cinq minutes, de x° la température du pyrbé- liomètre. » Les comparaisons entre le pyrhéliomètre et la boule c ont été au nombre de cinq, par diverses hauteurs du so- leil et, par conséquent, diverses intensités de la chaleur rayonnante. En faisant les calculs convenables, pour les- quels nous renvoyons au mémoire original, on trouve sans peine quelle est la quantité de chaleur fournie par le soleil en une minute sur un centimètre carré qui correspond à l'unité jusqu'ici admise, c'est-à-dire à la quantité de cha- leur capable de donner à la boule un excès de 1° sur l'air ambiant, Tair étant supposé sensiblement calme. Les cinq comparaisons donnent pour cette valeur, en millièmes de calorie : 0,0451, 0,0i5, 0,0466, 0,0440, 0,0445, dont la moyenne est : 0,0450. Nous citons, pour terminer, le dernier paragraphe du mémoire dans lequel l'auteur cherche à évaluer, en calo- ries, la chaleur fournie par la réflexion du lac dans les quatre séries déjà mentionnées précédemment. « Si Ton suppose que les vitesses absolues du refroi- dissement, lors des expériences faites près du lac, étaient les mêmes que lors des comparaisons avec le pyrhélio- mètre, on peut rechercher, avec les données qui viennent d'être obtenues, la quantité absolue de chaleur réfléchie Archives, i. XLVIll. — Octobre 1873. 11 154 RÉFLEXION DE LA CHALEUR SOLAIRE par le lac dans les quatre séries qui ont été discutées précédemment. « On a vu que le 12 septembre, à Ouchy, l'addition des nombres représentant (en unités conventionnelles) les quantités de chaleur réfléchie par le lac, dans douze ob- servations successives, a donné 15,34. Chacune de ces ob- servations correspond à l'état moyen durant un intervalle de quinze minutes. La somme totale de chaleur réfléchie est évidemment la même que si chacune des douze obser- 15,34 vations eût fourni — '—-, soit 1,28. Or, on a vu plus haut 1 Z que l'unité conventionnelle correspond à 0,045 millièmes de calorie pendant chaque minute sur chaque centimètre carré. On aura donc la somme de toute la chaleur réflé- chie par le lac à Ouchy, le 12 septembre, en faisant le produit : 1,28 X 0,0450 X 1^ X 12 r= 10.36. « Un calcul semblable peut s'appliquer aux trois autres séries mentionnées. On obtient comme résultat, exprimé en calories sur tin mètre carré, les nombres suivants : Ouchy, 12 septembre 104 calories. Tour Haldimand, 5 octobre. . . 84 » Dézaley, 28 septembre 112 » Dézaley, 18 octobre 134 « Ce sont donc les quantités totales de chaleur réflé- chie par le lac, sur chaque mètre carré d'une surface normale au rayon, depuis le moment où la réflexion a commencé à se faire sentir jusque tout près du coucher du soleil. « Je m'empresse d'ajouter que ces nombres sont enta- chés de quelque incertitude pour deux motifs principaux : a i° La méthode par laquelle on a obtenu le premier A LA SUIIFACE DU LAC LKMAN. '155 fadeur (iiii ciilni dans leur l'or'inalion t-sl sduli-'iiiciit ap- proximative. « 2° La seconil lact(!ur suppose certaines coritlitions ambiantes, celles qui étaient réalisées lors des comparai- sons avec l(? pyrhéliomètre. Or, dans les observations laites près du lac, l'air était moins calme et, par conséquent, les causes de refroidissement devaient être plus actives. 1! en résulte que ce deuxième faclciir devrait être un peu plus considérable pour correspondre aux circonstances dans lesquelles ont été faites les mesures de réflexion de la cha- leur par le lac. « Il est d'ailleurs convenable de rappeler que les ob- servations ont forcément cessé quelques minutes avant le coucher du soleil. Pour cette raison donc, le résultat du calcul qui vient d'être exposé doit être un peu au-dessous de la réalité. « Le degré d'approximation auquel peuvent prétendre les nombres de calories indiqués plus haut échappe na- turellement à une appréciation précise. Cependant, en fai- sant une large part à l'incertitude qui peut résulter de la méthode qui fournit le premier facteur du calcul ci-des- sus, en tenant compte largement aussi des différences dans la vitesse absolue du refroidissement des boules lors- que l'air était calme ou un peu agité autour d'elles, je pense que l'incertitude dont sont affectés ces nombres de calories n'atteint pas un quart de leur valeur et qu'ils sont très-probablement inférieurs plutôt que supérieurs à la quantité réelle de chaleur réfléchie par le lac.» BULLETIN SCIENTIFIQUE. PHYSIQUE. J.-W, Draper. Sur la distribution de la chaleur dans le si'ECTRE. {Philosoiildcal Magazine, août 1872.) D'après ropinion généralement reçue, Pintensité calorifi- que du spectre solaire va en diminuant depuis les rayons rouges qui sont les inoins réfrangibles jusqu'aux rayons vio- lets, tandis que son action chimique décroit au contraire en allant du violet vers le rouge. L'auteur fait remarquer que dans toutes les expériences faites jusqu'ici sur la distribution de la chaleur dans le spectre, on s'est borné à déterminer, d'abord au moyen de thermomètres ordinaires, plus tard en se servant de la pile thermoélectri(|ue, la température des didë- rentes couleurs dont il se compose. Or, d'après M. Draper, cette méthode pèche par sa base, et doit nécessairement con- duire à des résultats erronés. En eiïet, il existe dans le spectre prismatique une source d'erreur dérivant de la cause même qui le produit, à savoir, la réfrangibilité inégale des rayons. Si l'on compare deux groupes de rayons, l'un pris dans la région du rouge et l'autre dans le violet, il e.-,t évident que dans le même spectre les rayons violets, par suite de leur plus grande réfrangibiUté, devront tomber plus obliquement, et aussi seront plus écartés les uns des autres que ne le se- ront les rayons rouges. Il en résultera un adaiblissement ap- parent des rayons les plus réh-angibles, et en même temps une concentration des rayons les moins réh'angibles. Il en sera de même, à plus forte raison, dans le cas des rayons invisibles qui se trouvent situés en deçà du rouge et au delà du violet. Si ces considérations sont fondées, la concentration de PIIYSIOUK. 157 rayons qui aurait Ulmi ilaiis la ré.t,Mon la moins réfran^Mhle du specli'e, siifilrail à elle seule pour e.\|ili(|uer raugnienlalion apparente de clialeur généraliMUcnl admise dans le rouge, de même (jua récarlement, ou la dilatation des rayons les plus réfrangililcs tendrait à exagérer la diminution de cha- leur remarquée dans la région du violet. Partant de ces don- nées, fauteur s'est demandé si en transportant un thermo- mètre d'une nature (juelconque, depuis les régions les plus réfrangihles du spectre, où les rayons se trouvent très-écartés les uns des autres, jusijue dans la région la moins réfran- gible où les rayons se trouvent comparativement condensés, on peut se llatter d'arriver à une détermination exacte de la distribution de la chaleur spectrale ? La surface thermo- métrique employée ne doit-elle pas nécessairement recevoir dans les portions les moins réfrangihles du spectre une cha- leur plus forte, et dans les portions les plus l'éfrangibles une chaleur, au contraire, plus faible que celle qui y existe réel- lement? Pour déterminer la véritable distribution de la chaleur dans les dilTérentes régions du spectre, M, Draper a eu l'idée de rassembler tous les rayons les moins réfrangihles en un même foyer, et les rayons les plus réfrangihles en un autre foyer, puis de mesurer séparément la chaleur de chacun de ces foyers. Si l'opinion généralement reçue sur la dis- tribution inégale de la chrdeur spectrale est fondée, ce sera au premier de ces deux foyers que devra se trouver la pres- que totalité de la chaleur observée ; on n'en trouvera point ou presque point au second. Si, au contraire, il n'existe au- cune différence, sous le rapport de l'intensité calorifique, entre les dilïérentes régions du spectre, la chaleur dévelop- pée à chacun des deux foyers devra être évidemment la même. C'est en partant de celte base que l'auteur a construit un appareil au moyen duquel il est parvenu à concentrer successivement en un même foyer tous les rayons de cha- cune des deux moitiés du spectre à droite et à gauche de la Série 1. Série 11. 100 100 53 51 il 49 1 58 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ligne D, et à comparer leur intensité calorifique par le moyen d'une pile tliermoélecirique. Quatre prismes dénature dilîé- rente ont été employés dans les nombreuses expériences dont nous devons nous borner à donner un résultat sommaire : 1" prisme de sel gemme ; 2° de flint-glass; 3° de bisulfure de carbone; 4° de quariz. Elles ont été toutes faites par un temps serein et un ciel sans nuages. L'auteur, afin de rendre les résultats obtenus plus comparables, les a réduits tous en centièmes d'une même échelle. Il les exprime ensuite en ta- bleaux delà manière suivante : Tableau I. Distribution de Iti chaleur en se servant d'un prisme de sel gemme. (1) Ctialeur de la tolalilé du spectre visible. . (2) Chaleur de la région la plus réfrangible . (3) Chaleur de la région la moins réfrangible. Dans le tableau ci-dessus, la série n° I donne la moyenne de quatre mesures, et la série n° Il celle de trois. On avait soin de repolir le prisme au commencement de chaiiue nou- velle expérience. Tableau II. Distribution de la chaleur avec un prisme de flint-glass. (1) Chaleur de la totalité du spectre visible. , (2) Chaleur de la région la plus réfrangible. . (3) Chaleur de la région la moins réfrangible. La série I donne la moyenne de dix mesures ; la série II, la moyenne de huit. Tableau III. Distribution de la chaleur avec du bisulfure de carbone. Série I. Série II. (1) Chaleur de la totalité du spectre visible. . . . iOO 100 (2) Chaleur de la région la plus réfrangible 52 49 {3) Chaleur de la région la moins réfrangible. . . 48 51 Série 1. Série 11. 100 100 49 52 51 48 PHYSIQUE. 1 50 Le bisulfure employé 6!ail parfailernenl transparent et dé- pourvu de toute teinte jaunâtre. La série 1 est basée sur une moyenne de Iniil mesures; la série II sur une moyenne de dix. Tableau IV. Distribution de la chaleur avec un prisme de quartz. Série I. Sciie II. (1) Cliuleur (le la lotalitc (lu spectre visible. . . . iOO 100 (2) Chaleur tic la région la plus réfrangible. ... 49 53 (3) Chaleur de la région la moins réfrangible. . . 51 47 La sériel représente la moyene de vingt-sept expériences; la série II la moyenne de douze. On a employé dans la pre- mière série deux prismes de quartz pour augmenter la dis- persion ; dans la seconde, on s'est servi d'un seulement. Le fait important qui semble ressortir de ces expériences peut se formuler comme suit : si Ton partage le spectre visible en deux portions égales, en prenant pour son centre optique le rayon dont la longueur d'onde est 5768, les intensités ca- lorifiques de ces deux portions sont si près d'être égales, qu'on peut attribuer leurs différences à de simples erreurs d'expériences. 11 résulterait nécessairement de là que deux groupes quelconques de rayons du spectre doivent être doués de la même intensité calorifique, quelles que soient leurs longueurs d'onde. F.-A. FoREL. Les taches d'huile connues sous le nom de FONTAINES ET CHEMINS DU LAC LÉMAN. (Bulktiu de ta Société vaudoise des Sciences naturelles, tome XI, p. 148.) Les riverains du Léman désignent sous le nom de fontaines des taches irrégulières qui apparaissent à la surface du lac lorsque celui-ci est ridé par une brise légère; on les appelle aussi chemins lorsque leur forme est très-allongée. Ce phénomène est dii à une modification dans la forme des 160 BULLETIN SCIENTIFIQUE. vagues ou rides soulevées par la brise ou par la chute de gouttes de pluie. Là où le lac a sa couleur normale les rides sont vives et aiguës, à arêtes formées au moins d'un côté par une surface concave ; dans les fontaines les rides sont mortes, à faces convexes et à sommets arrondis. La cause de ce phénomène a été l'objet de beaucoup de suppositions que M. Forel considère comme erronées; il croit qu'il faut l'altrihuer à la présence sur les fontaines d'une mince couche d'une substance grasse; les fontaines ne se- raient donc que des taches dViuile, et c'est sous ce nom que l'auteur les désigne. A l'appui de cette manière de voir, il donne les arguments suivants : « Sur une couche huileuse le vent ne détermine plus que des vagues mortes, la goutte d'eau ne produit plus que des ondes presqu'aussitôt éteintes. C'est ce que nous prouverons par les observations et les expériences suivantes : « 1° Si je suis avec attention la petite barque d'enfant que je fais naviguer à travers une fontaine, comme je l'ai dit plus haut', je constate qu'elle pousse devant elle une couche très- mince, adhérente aux corps solides, qui se détache en lames ou écailles plus ou moins larges. Il y a donc sur la fontaine une couche différente de la surface naturelle de l'eau. « 20 Les poussières et petits corps (lottants sont accumulés en grand nombre à la surface des fontaines. Ils semblent y être retenus par une couche visqueuse et adhérente. Si l'on m'objectait que ces poussières et corps (lottants pourraient être par eux-mêmes la cause de la fontaine, je répondrais par l'expérience suivante. J'ai versé à la surface de l'eau quelques litres de poussières Unes, par un jour de brise lé- gère et j'ai constaté facilement que ces poussières s'étalent très-lentement à la surface de l'eau et qu'elles ne provoquent aucunement la formation d'une fontaine. ' A propos d'une expérience destinée à montrer que ce n'est pas à une différence des courants d'eau que les fontaines peuvent être attribuées. {lied.) l'IlVSlQUE. 101 t 3" Dans certains cas favorables j'ai pu constater à la sur- face des fontaines la formation de cercles irisés qui prouvent l'existence (Tune pellicule extréuieuienl mince de pouvoir réfringent diri'érenl de celui de l'eau. « 4" L'expérience classicpie du camphre (jue j'ai répétée plusieurs fois avec succès m'a toujours montré les petits morceaux de camphre, tournant et giranl avec les allures connues à c(Mé de la fontaine, tandis que dans la fontaine elle-même les poussières de camphre étaient parfaitement immobiles. Cette expérience démontre à la surface de l'eau la présence d'un corps gras. « 5° L'origine des fontaines, ([uand elle peut être suivie, permet toujours de remonter à la source d'un corps huileux et gras. Elles viennent d'un égout, de tanneries, des établis- sements de blanchisseuses, elles marquent la trace d'un ba- teau à vapeur lorsque la cuisine s'est débarrassée des eaux grasses ou lorsque la pompe de cale a rejeté dans le lac l'eau salie d'huile qui est tombée des machines. C'est ce que j'ai pu constater avec une grande précision chaque fois que j'ai eu l'occasion de naviguer sur l'un de ces petits yachts à hé- lice qui servent à la chasse sur notre lac. « G" Enfin la preuve décisive est la production artificielle des fontaines à l'aide de quelques gouttes dliuile versées à la surface. Cette expérience, bien facile à répéter sur le lac chaque fois qu'une brise légère en agitera la surface ou qu'il pleuvra par un temps calme, convaincra les plus incré- dules de la rapidité avec laquelle ces taches d'huile s'éten- dent à la surface de l'eau. L'on pourra même appliquer le calcul à la production de ces fontaines et constater que 20 centimètres cubes d'huile suffisent à couvrir environ une surface de 4000 mètres carrés. La couche d'huile répandue ainsi sur le lac ne mesure guère que tôoôôô'"' de millimètre d'épaisseur. « Je rappellerai à cet égard la pratique bien connue des pêcheurs de la Méditerranée, qui, lorsque la brise ride trop 162 BULLETIN SCIENTIFIQUK. la surface de l'eau et les empêche de voir au fond les ani- maux qu'ils poursuivent, éteignent les vagues en jetant à la surface quelques gouttes d'huile. •> MINÉRALOGIE, GÉOLOGIE. Albert Gaudrv. Considérations sur les mammifères qui ont VÉCU EN Europe a la fin de l'époque miocène. (Extrait du mémoire iiilitulé : Animaux fossiles du mont Lébéron (Vauciuse). Paris, 1873. Un riche gisement de mammifères miocènes découvert au mont Lébéron, dans le déparlement de Yaucluse, a fourni à M. Gaudrv les éléments d'un travail considérable qui fait suite à ses belles recherches sur la faune de Pikermi et lui permet tl'étendre et de développer les conclusions auxquelles l'avaient amené ses premiers travaux. La description des animaux fossiles du mont Lébéron, (jui est maintenant en cours de publication, est faite par M. Gau- drv pour les vertébrés, par MM. Fischer et Tournouër pour les invertébrés. Je donnerai l'analyse de cet important ou- vrage lorsqu'il sera terminé ; mais je puis dès aujourd'hui signaler un certain nombre de remarques auxquelles l'étude des vertébrés a amené M. Gaudrv. Ce savant paléontologiste les formule de la manière suivante : € 1° La lin de l'époque miocène a été caractérisée par le grand développement des herbivores ; outre les gisements du mont Lébéron et de Pikermi, ceux de Baltavar (Hongrie) et de Concud (Espagne) en ont fourni un grand nombre d'é- chantillons, » 2° Les mammifères de la tin des temps miocènes con- firment la croyance que les types des êtres supérieurs ont été plus mobiles que ceux des êtres inférieurs. € 3° A en juger par les mammifères, le miocène supérieur d'Europe peut être divisé en deux sous-étages. > Les deux MINÉHALOGIi:, GKOLOdlE. 1 o -o .2?(Nomb. il •„| -. -> '■'5 C0-:-«'*XI^01-«)'OXX'«C0XI~XXI^OC0O-«-hOC000— 'OXcOfîl fOOCsoœ-<)iXl--a50l~"'lvOI^XCS.cq^ 2 ë xi-i^i^-*— ioo5--t«'î'i— ico-<«'om:o(S'iCi(?ixicx5nxcooc5(?ix ++ I 1 I +++ I _, rî C o — ï-ûûi XtO-^OO'î^sO CI -^©--"t^ciOLO ■-"-* — -^05 (5^1 OO'^Mit^X — fOOOX o »>•__ X_. t-_ :0 -*^ 10 CD X_^ l--_. -<* Gï -r< -r^ (5>1 o ro X t— -^ T^ l^ G-1 -* o o ro t- "^ iC ++i I I ir>^05 05co_»*jnoixxoo(î'io_^t-^'Oi5'ioofos-it--'050oot--i:Dioooi> -1 -^ -H .^ (?1 SI (5>; 15.1 C^ _ .^ .ips -, — ..r, i^ -H —_ -r- oo_ s-^ os in 2n_ ro_^ ■«__ o^ co o^ -^^ oi s-i x_cd os -^^^ — < -* ç^ ■•* o « o o -r- x o^ vô -■** 00" os" t-" x' os* X)" o" <9\ y> o' in o os" os' os" — T ro' os" os 'oT o os' o" — " os' x' i-" o" ++4-+++4-f +++++++• X !C «•> x> o o os co se X X 2C o lO -»* i^ 1^ X +++I I I I I I I+++ +++++ +++++++++++++++ (?« 'M i^ r?i os CD ro '^ — ■ t- !^ œ :o os (M os ffi o vO 'ri -<* o i— '5-1 t^ — — 1: 5 "^.35.1-- cq 1-- os (î-i. i^^ x_. -«t sn '~; ' ~ t~" c^. oo_^ o -r-^ »0_ ?0 (?«. co_^ œ cs^ :o in. os__ i s I-~ :C I -~ x" LO rO o' îo' x' x' os" I-' 10 91 •^" co" Os" •"' e-î fo' G-f — * ■th' x* — '^ ' '^' ^ 5 C-l fî-l Tl "M (M 'î'1 f?! (5-1 -5-1 ■?< e-1 ÇN (5-1 (M T» 'M G-1 CO CO 00 CO CO ro 13 = i^ i- r- t- i^ i^ i^ r- i~ t- i^ i-- 1^ 1^ 1^ i— 1^ I- r- i- i^ r- I ' i- s 000000000000000000000000000000 OI^I^-*O0000I^OS0-^X'O0St^:o — cor^'MOsxooœi-»to — ooco + I I ++ I I I ++ I I I ++++ ^l'/J — S CM 0-^0'î-lXlOI^XXOS:OX30Xl^Ot^l-XX-^OW'^rOOlO'-0 — OS — OSOSOOI-'MCOOI^S'IO-— CSCOlO'î-IOSOSOr-XlO— COlOClCSSiOîtÛOO Xl-COCOCOXXX:CC^COt-OXt-l-Xt^t^t^l:^XXi:Dr~l^XXXX ,_H— . — O00'3-10>(3-1')-10 — OO-^— •^(5-1 — -^OOOO I I I I l++f I I I f++++l i I I +++H ' ) _■ OrOOSirOLOOSS-1 — artiOOv-«co-^î-0 1^-*?OîOO-HXOOS'S-1~*'5-lrOXO ■^ f 0 O)*"" .~ <î-iosG-ico-^io-*coo — ~*t^xx~*css-icoe-ixioosos:ooooo-0'S-J>* S^SÎ — 00— .Ot^t^XXXXCSOSO — CSl^COCS-^OOSOOI^XiXXOSOSOSOS = ■^^ ^— »-^^.^ CSCO-^OCOX— iI^OCO-^XOSO>*XCOCD-^CO _^ -r<^ l---_ CO_ -^_ X_^ 0__ ;0^ CO JO. •r- 'î-l. ■* os (3^_ LO CS_ 5-l_ -^^ -^^ -*^ «s-f ■»- o -H^s-î 00" 00 00 o o <^f (?f co'-^-'s-ioo'G-f '^f co ■^G'i'-»-^"»" — '"o o"o o o' o" +++ îO-^I^X'MOOSrOXOSWOSOOSXO-*X-^ — ■«*00i5-1Ot^Xsri-«-«J'— . f^J_^ooo-*-<*x^qlO--n de saturation en millièmes. 1 le décade 911 807 690 592 579 595 649 760 806 2e » 874 758 060 576 649 657 707 806 813 3e » 899 858 773 701 658 646 734 789 849 Mois 895 808 708 623 629 633 703 785 823 Therm. miii. Therm. inax, CI arlf; moy. du Ciel. Temp(Tatiire du Uhône. Eau de pi ou de nei uie Limnimèlre. I" décade +10,60 + 19°91 0,68 0 + 17,62 mm 32,7 cm 212,1 2e » +11,23 +20,92 0,50 +12,26 31,7 191.0 3» » + 9,06 +18,04 0,47 + 16,10 0,0 172,2 Mois +10,30 + 19,62 0,55 +15,30 64,4 190,3 Dans ce mois, l'air a été calme 5 lois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,76 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents obsei-vés est S. 76,4 0., et son in- tensité est égale à 18,8 sur 100. 181 TABLEAU DES m » OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BEKNARD pendant LE MOIS DE SEPTEMBRE 1873. Le 2, im peu après 4 h. de l'après-midi éclate un fort orage, accompagné de fré- quents coups de tonnerre; brouillard une grande partie de la journée. 3, brouillard tout le jour. 4 et 5, brouillard presque tout le jour. 6, brouillard depuis midi; à 3 h. après midi faible orage. 7, brouillard tout le jour ; il est tombé de la neige en très-petite quantité dans la nuit précédente. 8, brouillard presque tout le jour. 13 et 14, brouillard tout le jour. 15, brouillard le matin et le soir; neige. 16, \1, 18, brouillard tout le jour, neige le 16 et 17. 19, brouillard une partie de la journée. 22, brouillard depuis midi. 23, brouillard le matin et le soir. 25, brouillard au milieu de la journée. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. Le l^f à 10 h. matin 569,80 11 à 10 h. soir 570,20 20 à 10 h. soir. 573,80 25 à 8 h. soir 569,67 min Le 7 à 6 h. matin 561 ,28 16 à 6 b. matm 561,78 24 à midi 567,08 29 à 6 h. matin 567,71 »^ocooc^05oi*^ci;ks«i» siomnpsjnof W Oî 01 o; O: en Wî -i Ci CT O: Cï C Cl C C.T C-: u: et o; CI et Oi OT en e;t en os Oi O: V] li 3c oc w w w ûc Î4i on — 'i>- o ^ c: bc bc w w 14 CT o; "--1 w i-6 — i- '--1 ti lp iS^pfC: y^ li/ 0 4- .-t^ J-S p _h^ _^ C ^ W *" ^^ OC^^^"^P .— '-I -^ ^1 c: 0 co col* cs'-i w «5 cc'cK 01 ce *î« co ce "^1 0 Î-& 0 *. c; '-I bc 1* c; 0 =: Ecail avec la luiileiir noriiiale. Cl tJT Cl Cl y: c;5 u: Ot Cre 0; c;: ci: O: Cl c: CT! CJ; os CT en c: os Os c: Os O! C> Oî C Ci pc _-j -1 œ p çc ^\ çx p i* _i* p pc ce — ji w 3c ce -1 cr. c: J. i:l- u- ce c: c; -i x -J ^ Gc 0: "— -I 0 c: bc \* bî "— V- V '-4 V '^ '•— "— ce c> "ii "c; "i& c ce 0 ce c 'x 14* •— i.i; ce i<& i-i, oc 1.4* ce •— ce *- *»- -1 OC' ~a ce c: ce to 1.1/ ce -.1 oc co 0: 0 CI 14/ ce S. B a î 1 or O! Cl en Ct Oî ct en et crt cra Ct C Ct C". C^ Oî en ot ot en Oï Ot Cl Oî Oî ot oi w en = ~i c: C: c; c; c; œ c; ^1 -1 ^i ^1 ^1 05 et et et c^ o: --I c. c; c; Oî o: c: c; c:; c: c; ~ p jx jx p p p X p p lij o^ _i.t, p po ce co p pe p p pc j-4 c 1 _*» _i<»- p. p j^i ^- 1 p = '■!*• *ce w ce c- et 'o: 'ce bc "ce bc 'c et o et c; "ce "--i bc '14* c: '— et Vi — o ce et bc 00 i — ietii*.cece--iCTOt«»-'005i»^cececnocceceo-4ce^i05:u<^'— ceo • D3 o 3 - -^ CO I W > 50 QC +++4-+^++++++++ I +-+++++++ i ++++++ pn ^>ft» «- jcc <»- pe 00 V +~ "ce bc c: '=; bc 1* "V 'li^ V- oc^iceceiict — *~it~»*-i4.ce çii. et -4 oc «». jS~ j-^ _li> p ZC p pc p p — 14 p _14; li) — p ---1 po ^~ ._ .,- .« ^- Cl — et "— ^1 ce -^ C' ^1 14 *~ »" 14 bf; ce ce c c; *~it~»».i4,ceet*~-.i>— i4c«^oo'— ■i~it^-4t— ce-joc— et t; !« 3 +++++++++++■++ I I I I+++I MM ++ ce 14 ^4 W 14 _"- p 14 _»4 4»- p J— — t4 p ce p p j^ 14 O p — _i- 14 — Ce "^ «.t; C: Vi et V ce et t4 ci \4 '*»- ai 'i4 ce 14 ce o cj o o '— *» et o ce ce i^ bc '^ ci "et "■;»- li/ ^ ce — o o "^ —• oc et o 4*- ce c: ce ce 4.- ^1 Cl oc o oc oc ce •— ce -~ 14 14 oc S 2 " i'ii +++++++++++++ I I 1+++++1 1++1+++ k4 "^ 14 ce ce w t« ce it»-p5p: cepe_>^^.i^ppp *>-p_i4^— ppp n^p 14 <^ C'i 14 'i^ 4^ 00 V 'o '*>- "14 o "oc *o '■«>. \4 'ce "o "— "— 'et "i-o "et "14 "o o bc 00 o "-a ce 00 w Os C et) +++++4-- -+ +++++++++++++++ X oc oc ce ^1 05 oc -^i ^1 o o et j^i 14 o p Cl p o ce p c; CI pjr>-p ^ jj: ~ p bc 'x C; oc o o V V "— o bc '-4 '14 bc o o Î4 bc bc c 1 bc "14 "14 bc '-l 'oc o 'ce "ce 'et c o 5 o.^ N^ 14 . p p p p "*- *~ '»4 "l4 ' p 14 o'— e c3 2 O C S 2. o 3 &; <5 CD 3 18;î MOYKNNKS DU MOIS DK SEPTEMBRE 1873. (ih. m S h. m. 10 ti. m. Midi. -i h. s. 4 li. s. fi h. <. Sli. s. 10 ti. s. ltaroiu*^tre. mm mm mm mm uim mm mm mm mm l--^ décade 5G5,()0 565,7^2 505,98 506,00 505,06 565,81 500,16 560,^27 500,25 2« « 307,21 507,73 508.00 508,00 507.90 507,91 567,91 508.08 508,19 3e « 509,10 569.27 509.10 569.30 509,27 569,26 569,27 569,41 569,54 Mois 587,30 567,57 567,79 567.79 567,73 567 00 567,78 567,92 567,99 Température. l>''décade+ 1,75 + 3^38 + 4!56 + 5,30 + 5,63 + 4'!49 + 3"34 + 2!98 + 2.62 2« « + 2,23 + 3,93 + 5,03 + 6,28 + 6,28 + 5,08 + 4,39 + 4,22 + 4,00 3-^ (c + 3,31 + 5,22 + 0,44 + 7,68 + 7,68 + 6,81 + 5,62 + 5,09 + 4,41 Mois + 2,43 + 4,18 + 5,54 + 6,42 + 0,42 + 5,40 + 4,45 + 4,10 + 3,08 Max. observé." Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur de la du Ciel. ou de neige. neige tombée. mm mm 0,74 28,2 — 0,04 37,2 90 0,21 — — Mots +2,17 + 0,79 0,53 65,4 90 Dans ce mois, l'air a été calme 8 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,76 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45 E , et son in- tensité est égale à 28,5 sur 100. * Voir l:i iiolp du laliliMU. if* décade Miu. observé." 0 + 1,39 Max. obser\ + 5,86 2« « + 1,97 + 6,58 3e « + 3,10 + 7,93 REFI.KXIONS sun LES OUVRAGES GÉNKKAUX BOTANIQUE DESCRIPTIVE FAR M. Ali'h. de CANDOLLE A l'occasiou du dii-seplième el dernier volume du Prodromus qui vient de paiaitre. Depuis Théophrast(3 jusqu'à nos jours on a senti le besoin d'avoir, à chaque époque, une énuméralion aussi complète que possible des formes végétales connues. Ce n'est pas seulement afin de les distinguer et de les clas- ser, ou pour pouvoir trouver plus facilement les noms, c'est aussi dans l'idée de rapprocher, sous une forme commode, une multitude de renseignements sur la pa- trie et les propriétés, l'anatomie et la physiologie des di- vers groupes appelés variétés, espèces, genres, etc. Toute personne qui s'occupe des végétaux, d'une manière quel- conque, pour les étudier en eux-mêmes ou dans des vues d'application, est obligée de consulter un ouvrage général, surtout une encyclopédie botanique, s'il en existe une un peu récente. C'est un fait propre à ce genre d'ouvrages. Les botanistes descripteurs peuvent, jusqu'à un certain point, se passer des livres d'anato- mie et de physiologie, mais les anatomistes et les physio- logistes ont besoin des livres de classification, ne fût-ce Archives, t. XLVIIl. — Novembre 1873. 14 4 86 OUVRAGES GKNÉKAUX que pour indiquer exactement de quelles plantes ils par- lent dans leurs mémoires. D'ailleurs, tôt on tard, les détails anatomiques et physiologiques doivent entrer dans . les caractères qui constituent les espèces, genres, familles ou classes. Plus la science avance plus cela sera vrai. Il est donc évident que les ouvrages généraux servent ou doivent servir à tous les botanistes, quel que soit leur point de vue ou l'objet particulier de leurs études. Ouvrages généraux antérieurs à Linné. I^cs ouvrages de botanique les plus estimés avant Linné, étaient ordinairement des traités complets. On y trouvait tout ce qui avait été observé jusqu'à l'auteur et ce que lui-même pouvait ajouter d'après ses propres recherches. Descriptions, figures, manière de végéter, comparaison avec d'autres plantes, synonymie, localités, propriétés médicales, tout y était, avec des marginaux et des tables qui aidaient le lecteur. Véritablement on ne saurait trop admirer la patience et l'érudition desDodoens, Clusius, .lean Baiihin, Matthiole, Ray, etc., dans les res- pectables in-folio qu'ils ont laissés. Il ne manquait alors qu'un meilleur système de nomenclature pour pouvoir suivre, en employant la même forme, tous les progrès de la science. On était d'ailleurs i)lus près de la méthode na- turelle qu'on ne l'a été un siècle plus tard. Linné et ses imitateurs. L'exemple et l'influence de Linné firent interrompre pendant plus de soixante ans la rédaction d'ouvrages de botanique vraiment généraux, c'est-à-dire complets. Son Species planlaruin (1753), renferme peu de des- criptions, une synonymie moins développée et moins soi- Ofi HOTANigUK DKSCmi'TlVK. 4 87 ;jnée que celle de ses pnTOiers ouvrages, comme \'Horlus cliffortiamis, et do qiiohiues anciens botanistes, une indi- cation fort abrégée des localités et à peine (jnelques mots sur les propriétés, les usages ou les faits physiologiques, évidemment rillustre suédois avait en vue certains objets qui lui tenaient à cœur. Il voulait répandre sa classifica- tion et son procédé de nomenclature hinominale, et en même temps il faisait comprendre mieux que par ses aphorismes de la Philosophia bolanica, ce qu'il entendait sous le nom d'espèce. On peut dire qu'il a jeté amsi les fondements de la botani(iue moderne. D'un autre côté, quand on compare ce beau livre du Species avec d'autres i^ui avaient précédé, on le trouve d'une brièveté extrême. Ce n'est pas du tout un ouvrage général, comme il en avait existé depuis Dioscorides on Pline jusrju'à Jean Bauhin et Hai, mais plutôt un abrégé succinct, analogue au Pinax de Gaspar Bauhin. Cette forme incomplète du Species a été imitée par tous les auteurs subséquents. Ils ne s'en sont pas cachés, au contraire, puisque Willdenow, dont le dernier volume est de i 805, a appelé encore son livre Caroli Linnœi Spe- cies plantarum, edilio quarla. Il donna dans cet ouvrage un peu plus de descriptions et ajouta des espèces que les voyageurs avaient découvertes, mais d'ailleurs c'était tou- jours la classification linnéenne, en dépit du Gênera plan- tarum ^a Jussieu (1789), et l'imitation de Linné y était complète dans le fond et dans la forme. RœmeretSchultes, Sprengel, Dietrich, malgré les progrès de la science, ont emboîté le même pas. Persoon s'en est un peu écarté, tout en suivant les vingt-quatre classes de la méthode de Linné. Dans son Synopsis ou Encheiridiiim (1805 et 1806), il s'est donné la peine de refaire des phrases spécifiques. I 88 OUVRAGES GÉNÉRAUX pour les rendre pins égales et pins comparatives, ce qui suppose une revue faite à la fois sur les livres et sur les plantes. iMalheureusement il n'a i)as suivi rexcellciil exemple donné par Lamarck d'indiquer ce qu'il avait vu lui-même et dans quel herbier. Celte lacune, qui .se re- trouve dans le Gcnera d'Endlicher et dans d'autres ou- vrages, d'ailleurs e.xcellenls, ainsi que la brièveté extrême du Synopsis, n'empêchent pas de considérer celui-ci comme le meilleur résumé moderne selon les formes du Species de Linné. Prodromus. Telle était la nature des ouvrages dits généraux, lors- fjue dans les années 1812 et 1813, Augustin-Pyramus de Candolle conçut l'idée de rédiger le Sijslenia, continué immédiatement après sous le titre Prodromus sijslemalis naluralis regni vegetabilis. Si l'on veut comprendre bien les motifs qui le faisaient agir, il faut se rappeler l'état de la science et la position prise par l'auteur dès le commencement du siècle. La classification linnèenne régnait dans toute ITùirope. même dans la patrie de Magnol, d'Adanson et des Jussieu. Elle faisait oublier aux botanistes qu'il y eût autre chose dans une plante que des élamines et des pistils. Antoine Laurent de Jussieu avait pourtant publié, en 1789, son immortel Gênera planlarum, mais il ne l'avait pas sou- tenu par des publications ou savantes et justificatives, ou tout au moins à la portée du public et en langue vulgaire. De Candolle avait compris, par lui-même, tout jeune, la supériorité de la méthode naturelle et s'en était fait l'a- pôtre. Sa thèse sur les Propriétés médicales des plantes (1804) montrait l'uniformité des propriétés de chaque DE «OTANIOUE OIOSCHH'TIVK. 1 SU organe dans chaque famille; la Flore française (1805) qu'il rédigea seul. Lamarrk n'ayanl donné que son nom, lui la première Horc d'une certaine importance d'après la méthode naturelle V, cl la Théorie éléine?ilaire (\8\ 'S) c%- posail les nouveaux principes avec une conviction qu'on p(;ul dire passionnée Le couronnement de l'œuvre était évidemment d'appliquer les mêmes idées à l'ensemble du règne végétal, c'esl-à-dire aux plantes de tous les pays et à tous les degrés de la classification, en particulier aux subdivisions des familles el des genres, qu'on avait ordi- nairement négligées. Une l'évision totale du réiine végétal ne semblait pas alors dépasser la limite des forces d'un seul homme. On connaissait 25 à 30,000 espèces, el, par une aberration qu'il est difficile de s'expUipier aujourd'hui, on ne réflé- chissait pas à la petite surface des pays déjà explorés rela- tivement à l'ensemble du monde, ni au fait, dont on avait pu s'assurer cependant, que chaque région a sa flore dis- tincte. Ces illusions nous paraissent singulières. Elles ont eu heureusement l'avantage de faire entreprendre un im- mense travail, qui a duré soixante ans, et qui, sans avoir été achevé selon l'idée primitive, a produit néanmoins une série sans exemple de 214 monographies de familles des Dicotylédones, comprenant 5134 genres et 58975 es- pèces*, c'est-à-dire deux fois plus d'espèces qu'on ne pensait en exister dans tout le. règne végétal quand l'ou- ' En 1761, Louis Gérard aval' publié sa Floni gallo-provincialis, d'après la inclliode de Bernard de Jussieu. Les caractèies des familles n'y sont pas indiqués. La Flore française de Laniarck (1788) était arrangée d'après sa niélliode diclioloniique. Le Piodromui Novœ Hol- landiœdn: l{oberl Brown, dont il n'a paru qu'un volume, est de 1810. * Voir Prodromi historia, numeri, conclusio, dans Prodromus, XVII, page 311 . 190 OUVHAGES GENERAUX vrage a commencé et huit t'ois plus qu'il ne s'en trouve dans les deux volumes du Species de l^inné'. Les premiers articles destinés au Syslcma avaient été laits par de Candolle, à Monl[)eHier et à Paris, au moyen des collections françaises. Heureusement ils ne furent pas publiés immédiatement et la paix ayant rétabli les com- munications, Fauteur en profita pour visiter deux fois les collections anglaises où se trouvaient des plantes de pays tout autres que ceux explorés par les Français, il put ainsi vérifier beaucoup de synonymes, d'après des échantillons authenliipies, et publier un grand nombre d'espèces nou- velles. Il mit un soin tout particulier, dont on avait alors peu d'exemples, à citer les localités, les voyageurs, les collections, les descriptions et les figures publiées dans tous les pays. Il appliqua dans la nomenclature la loi de priorité, que lui et ses successeurs ont contribué essen- tiellement à faire prévaloir. D'ailleurs, adoptant les prin- cipes de Tournefort pour les genres, de Linné pour les espèces et de Jussieu pour les familles, les innovations furent de grouper les familles en cohortes*, les genres en ' Le Species de Linné, édition "l'"", 1762, conlienl 5790 espèces de Dicotylédones, 881 de Monocotylédones et 623 de Cryptogames, tot;d: 7-294. * Les Tlialaniiilores étaient groupées en quatre culwrlus. Celle désignation, (pii date de 1818 (Syst. I, p. \ilb), est bien antérieure à celle de classes, alliances ou autres employées depuis. Les laraclères de ces nouveaux groupes étaient énoncés. L'auteur n'en a plus parlé dans les Calycitlorcs du Prodroimis. Jo ne sais s'il se proposait d'y re- venir après examen du tontes les Dicotylédones, ou s'il avait remar- qué le vague de ces associations de familles. Le lait est que si on les compare dans les ouvrages de Lindiey, Endlicher, Hrongniarl, Ben- iham et llooker, et si l'on on fait la synonymie (ce dont les auteurs se sont soigneusement gardés), il est aisé de voir à quel point on est peu d'accord, c'est-à-dire combien ces groupes sont moins naturels que les autres supérieurs et inférieurs. DE BOTANKJUH: DESCIUI»T1VE. l'H li-ibus, les espèces en sections nu paragraphes, d'après h's principes dt; la méthodi! naturelle, ce qui n'avait été l'ait (pie dans un petit nonihre de monograpirujs soif^nées cl pour une bien [X'tite pailin dn rèiçuc végétal. Quant aux détails l'autfMu- revenait au syslèiTK! des ouvrages en- cyclnpédi(|U(îs antérieurs à Linné. Il ne négligeait aucun renseignement, dans l'idée que tout est connexe dans l(is êtres organisés, et en cela il ne faisait que suivre la pente naturelle de son esprit. Je lui ai entendu dire sou- vent que s'il adoptait une devise, ce serait celle-ci : « Ni- hil bolanici a me alienum puto. » Les deux volumes du Sy.Hema, publiés en 1818 et 1821, contiennent onze familles et avaient exigé sept ou huit ans de travail. De Candolle comprit (pi'il Hiudrail 80 ou 100 ans pour achever la revue du règne végétal de la même manière, en estimant à peu près h; nombre des espèces décrites ou contenues alors dans les herbiers. S'il avait prévu l'augmentation énorme des collections, ainsi que les exigences et les difficultés croissantes de la science, il aurait admis 1 50 à 200 ans comme nécessaires, pour un seul travailleur, et serait arrivé ainsi, bien plus tôt qu'il ne l'a fait, à l'évidente nécessité d'employer de nombreux collaborateurs, même avec une forme d'ou- vrage moins développée que celle du Sijstema. En 1821, il s'arrêta seulement à l'idée d'une révision très-abrégée du règne végétal , faite par lui seul, avec le concours occasionnel et limité d'un petit nombre d'élèves, amis ou employés. C'est seulement en 1832 ou 1833 qu'il s'oc- cupa sérieusement d'augmenter la part de ses collabora- teurs, tout en accordant au texte un peu plus de déve- loppement. Les deux premiers volumes du Prodromus syslematis 102 OUVRAGES GÉNÉRAUX naturalis vegetabilinm (1824 et 1825) furent rédigés sous la forme la plus concise. Dans le premier tiers du pre- mier volume se trouve un abrégé des il familles du Sys- tema, avec addition de quelques genres et espèces; vien- nent ensuite 53 autres tamill(;s, dont une seule très-con- sidérable, celle des Légumineuses. Les caractères de genres étaient su (lisants, mais on s'aperçut bien vite qu'une simple phrase, pour chaijue espèce, et seulement quel- (jues mots de plus pour les espèces nouvelles, laissaient trop à désirer. L'auteur le comprit; néanmoins préoccupé du désir d'avancer, il ajouta seulement quelques mots à certains articles, dans les volumes III à VII, qu'il a rédi- gés, comme les premiers, presque complètement seul. Le public lui sut gré de ces additions, et dès lors, par un ensemble de causes tenant au fond encore plus qu'à la l'orme, le Prodromus devint le régulateur de la botanique descriptive. L'ordre qui y (Hait adopté pour les familles fut suivi dans la plupart dos publications. Plusieurs au- teurs de Flores attendaient chaque volume pour continuer leur rédaction. Les voyageurs qui revenaient de pays lointains avec de pi'écieuses récoltes s'empressaient sou- vent de les communiquer de la manière la plus désinté- ressée. En Allemagne, M. le D"' Buek fit paraître des tables des espèces et synonymes, tandis que M. Delessert, à Paris, publiait quatre volumes in-folio de planches ser- vant d'explication au Prodromus. En un mot, de tous côtés on se mit à seconder un auteur qui marchait dans une aussi vaste entreprise avec résolution, imparlialité et ré- gularité. Son dernier et suprême efïort fut la révision de la fa- mille des Composées. Une maladie grave suspendit ce travail pendant plus d'un an et devint un molif sérieux DE HOTANIOUK UKSCIUI'Tl VK, 10)» pour clierclu'i-, parmi k's principaux bolanislos de i'é- poqno, un plus ç^vAud nombre de collaborateurs. De Can- dolle obtint alors des promesses, (pii ont abouti dans la plupart des cas et ont donné lieu à des articles importants, en particulier de MM. lientbam, Dunal, Decaisne, Orisi!- bach, Choisy, Duby, Boissier, Moquin-Tandon etMeissner. Je m'enrôlai aussi dans celte première phalange de bo- tanistes, et, malheureusement, ce fut bientôt à moi de la diriger, mon père étant mon le 9 septembre '1841, Singulière position (jni m'était faite h l'âge de 35 ans! .l'avais à rédiger quelques articles spéciaux du Prodromus avec le plus grand soin possible, pour gagner la confiance du public; mais en même temps, il me fallait rallier nos amis, choisir de nouveaux collaborateurs, remplacer ceux qui faisaient défaut, continuer les notes bil)liographiques nécessaires au travail de tous, achelei' ou obtenu- en cadeau, ou au moins en pi'êl, un nombi'(3 immense de collections. La responsabilité aurait pu m'effrayer. F^ar bonheur je n'hésitai pas un instant. Mon ami, M. George Bentham, me donna dès l'origine, comme il l'a fait toujours ensuite, d'excellents conseils sur le choix des auteurs, et m'aida d'une manière précieuse dans plu- sieurs démarches. Quelques botanistes m'ont rendu le ser- vice très-important de se charger d'articles difficiles, con- sidérables, qui ont exigé une application particulière, Jt? citerai, par exemple, M. Meissner pour le travail des Lau- rinées, auquel un autre botaniste venait de renoncer après avoir gardé les matéiiaux pendant deux ans, et mon fils, pour la révision des Pipéracées, devant la(]uelle plusieurs auteurs avaient reculé. Le conservateur de mon herbier, M, le D' Millier, d'Argovie, s'est acquitté d'une manière remarquable de la rédaction d'un volume énorme sur les lOi OUVUACES CKNKHAUX Kiiphftrbiacées. Enfin, grâce an concours de ces savants et fie pUisieurs autres', que je ne saurais trop remercier, j'ai pu, dans le laps de trente-deux ans, ajouter dix vo- lumes de monographies aux sept que mon père avait déjà publiés. J'ose même me llatt<'r de ce (ju'ayant amélioré certains détails et laissé développ(;r les descriptions, les localités et les synonymes à peu près comme dans le Siisli'ma, la seconde partie du Prodromus conservei'a longtemps dans la science une place importante. Probablement je serais parvenu à publier les cin(j ou six volumes de plus qui auraient contenu les Monocoly- lédones si des occupations d'enseignement, dont le défaut est de fatiguer sans distraire, ne m'avaient détourné de ma v('rilable vocation et empêché d'acquérir, à temps, l'expérience dont j'aurais eu besoin pour la direction d'un grand travail collectif. La suite m'a montré qu'il aurait fallu me préoccuper davantage de la manière de travail- ler, du caractère et du degré habituel de ponctualité des auteurs auxquels je m'adressais. En général, nous avons, mon père et moi, pensé trop exclusivement au mérite, au savoir et à la spécialité dans certaines branches des botanistes dont nous sollicitions le concours. La conséquence en a été que plusieurs, après des promesses positives, ont rempli leurs engagements trop tard, ou même ont renoncé , nous laissant parfois dans un véritable embarras. Quelques-uns n'avaient pas les moyens matériels nécessaires pour un travail de mo- ' Jai tléJM t'xprimt' à la lin du vdIuiiic XVII i pages 301, 305, 31 1) ma vive l'econnaissaiice envers les Irenle-lrois roliaboraleurs qui nous ont aidés, mon père et moi, liaiis ctlte vasic entreprise. La pari de rliacun d'eux dans la rédaction est indiquée aux pages 305 et 30fi, avec une létrère correclioD mentionnée page i95 DK HOTANIUUK DliSCHIPTlVK. I '•>"> nograpliie d ivp lignaient à visiter l(3s pi incipaiix contres (le la botanique en Knro[)e; (raiilres ne praticpiaieiit pas la méthode indispinsahli; de marcher devant soi, sans revenir constamment à eôti'î ou en arrière; phisieurs sl' voyaient dérangés sans cosse par da^ leeons, des rapports administratifs ou dos examens; (juelqiies-uns n'avaient pas compris l'immensité d'un travail dans lequel il faut scru- ter dos espèces mal connues, mal déci'ites, m; négliger aucun échantillon, aucun synonyme et voir le plus pos- sible soi-même, sur de nombreux (H'hantiltons, au lieu (!<• copier dans les livres. Pendant les premières années je n'ai pas compris sul- fisamment la force et la nature de ces obstacles. Je communi(]uais des notes et des matériaux en gianiie abonilance, mais combien y a-t-il d'établissements, soit publics soit particuliers, en Europe, où l'on puisse con- sultei' à la fois et à toute h(Mu-e, dans la même salle, les livres et les plantes, comme cela est nécessaire pour un travail de monographie ? Peut-être il ne faut pas en compter plus do huit ou dix. Évidemment on perd beau- coup de temps et on travailli; moins bien s'il lanl aller d'un (juarlier à l'autre dans une grande ville, ou même d'une maison à une autre très-voisine, pour comparer soit les planches et les échantillons soit plusieurs descriptions différentes. Maintes fois, sur la vue de mes notes bibliu- graphiiiues, on m'a écrit, de localités considérées comme des centres scientili(|ues : nous n'avons pas tel journal ou tel ouvrage, et il me fallait alors l'envoyer ou le copiei-. Quelques-uns de nos collaborateurs, iMiM. Dunal et Mo- quin-Tandon, par exemple, sont venus achever leurs ar- ticles à Genève; d'autres se sont rendus à Kew, à Berlin, ou chez M. Delessert, à Paris, mais plusieurs n'ont pas 11)6 OIJVHAGKS GÉNÉRAUX voulu ou pu recourir à ce prodédé. De là dc-s retards (jui onl singulièrement nui au Prodromus. Maisdira-t-nii, pouninoi ne laisiez-vous pas vous-même la plus grande partie du travail'^ Votre père a rédigé plus de 40{)() pages du texte serré du Prodromus et vous seulement 13 à I iOO. Si vous aviez travaillé avec plus d'ardeur, vous auriez avancé plus vile et avec le concours seulement de vos jjrincipaux collaborateurs tels que MM. Bentliam, Miilhtr, Meissner, vous seriez jiarvenu à achever l's Pliauérogames, au lieu de vous arrêtera la lifi di's DiC()t\iédones. Ceux qui l'ont cette objection ne se représenli'nt pas la fatigu!' d'un travail aussi inonotonr (jue celui du /Vo- (/ro/«?/.s', joint à la correction des é|)reuves, pendant tn-nle ou quarante ans. Quelques voyages ou séjours à la campa- gne ne sulïisent pas pour maintcnii- le système nerveux en b(Mi état '. Nous avons toujours été obligés, mon père et moi, d'interrompre de temf)s en temps et de nous occu- per d autres parties de la botanique, ou même de choses absolument étrangères à la science. Sans ces diversions nous aurions moins avancé dans notre lâche principale. Il laut remarquer aussi la diOlcullé croissante des tra- vaux de botani(jue descriptive. Le Prodromus n'ayant pas pu olïrir, comme on l'avait espéré, un exposé succiiu't du règne végétal, nous nous sommes elTorcés de lui dotnier le caractère d'une bonne suite de monographies. Or. la science et la manière de travailler ont changé du tout au tout daiis le laps de 50 ' Vers lo iiiilieu du l'rodrutnus les é|»i(Mives aiiivèrenl ii:\e fois avec des fautes graves cl singulières. J'ap|iris qu'un uiallioureu.x com- positeur qui travaillait (le|inis vint;! ans sur nos coiiics en avait jierdu la têle ! (\- DK ROTAMOrK DKSCIUL'TIV K. I 07 uns. A ri'|)0(]ii(v 011 mon |)èn> s'orciipail ilii Sjisteina, \\ poiiviiit ;irr-ivor à (Ircrirc, selon les l(|(■'(^s cl les iisa«j[('S de (lo son tomi)s. ji!si|ii';i niillo (3spècL's piu' .mni'c. Lorsiin'il .uiopla la loinie ahiôirêc des pfeinicrs volumes du ho- (irofuiis il lui élail cm'oriî possible de icdii^ci- jusipi'à dix articles d'(>s|)éc('S dans un seul jour. Maintenant, an cori- Iraire, un inonographe ayant hcaui'oup plus d'échanlil- lons et de livres à comparer et devant chercher des ca- ractères plus minutieux lelatil'saux ovules, aux embryons, etc., ne peut pas étudier et déciiro l'onvenablement plus do 3 à 'lOO espèces par année, disons cfi moyenne, une espèce par jour. Ainsi, le temps (pie nous avons mis, le l)"" Millier et moi, à rédiger les Euphoi hiacées, les Gu- l)ulifères. les Santalacéns , ou mon fils les Pipéracées, M. W( ddell les Podostemacées, aurait produit, il y a un demi-siècle, des résultats doubh s ou triples (piant à l'é- tendue dans le Prodromm. Kn inèmi» temps que la rédaction devenait plus lente, par un elfet du progrès même de la science, la direction de l'ouvrage devenait plus dilllcile. Les elïorts rpi'il m'a fallu faire pour obtenir certains articles, surtout pour les obtenir à temps; les matériaux qu'il fallait réunir et com- muniquer: la correction des épreuves, que je n'osais guère abandonner aux auteurs, ni à d'autres personnes, crainte de relards et d'une trop grande divergence dans les dé- tails de typographie, tout cela était nécessaire avec un système de collaborateurs nombreux et dispersés. J'ai cru aussi devoir augmenter les frais, sans me dis- simuler que la vente des livres spéciaux de botanique étant limitée, il ne pourrait me rentrer qu'une minime partie de mes avances après le bénéfice légitime et rai- sonnable du libraire. Pendant plusieurs années nos colla- 198 OUVRAGKS GKNKRAUX horateiirs onl travaillé graliiilemniit, sauf de rares excep- tions, qui résultaient de la position personnelle de quel- ques-uns d'entre eux. Des demi-volumes et même des volumes entiers, nous ont été remis de la manière la plus désintéressée par MM. Hcnlham, Dunal, Nées, Mo- quin-Tandon, Boissier, (>lioisy, Scliauer, Parlalore, et plu- sieurs articles moins étendus nous onl été donnés aussi iiratuitement par douze des autres collaborateurs. f*lus tard, pour les derniers volumes, le désir (dans lequel j'ai été déçu) de marcher moins lentement, m'a fait prendre pour règle ce qui était d'abord l'exception. Tel volume m'a coûté, en honoraires et frais de déplacement des au- teurs, plusieurs milliers de francs. Il aurait fallu peut-être augmenter encore ces dépenses en raison de la difficulté crois.sanle du travail. Cependant, je dois le dire à l'hon- neur des botanistes, les véritables obstacles n'ont [)as été dans le défaut ou l'insuffisance des honoraires, car en définitive les auteurs ont toujours travaillé de leur mieux, avec ou sans indemnité. Ceux qui ont pu et voulu être ponctuels dans la remise de leurs manuscrits l'ont été, sans que les engagements pécuniaires aient paru exercer une influence. Je le répète, la manière de tra- vailler, le temps dont chacun dispose, le caractère, les facilités plus ou moins grandes pour consulter à la fois l(!S livres et les herbiers, sont ce qui influe diversement et fatalement sur la marche d'un ouvrage collectif de lon- gue haleine. Et, (piant au directeur, s'il n'est pas soutenu par un vif désir de contribuer à l'avancement de la science, même au point de négliger des recherches qui lui seraient ]ilus agréables ou lui vaudraient plus de réputation ; s'il n'est pas encouragé, comme je l'ai été heureusement, pai- des considérations de famille, y ne pense pas qu'il puisse I)K nOTANini'K nKSCItlI'TlVK. 109 résister loiighMiips ;iii.\ obstacles. aii\ dëccptioiis ol à la latigiio (Viint^ seinhialtle ciiln'iirist!. I^c Pnnlronius a été conduit jusqu'à la lin t\r la |)lus i,M'ando classe du règne véiiétal, celM des J)i{-()tvl(''dones, et il est venu ainsi loucher aux volumes de Y Enunw- raUo planlanim de Kunlli, (|ui lenlernienl les rauiillfis de Monocolylédones, à l'exception des OrchidfM's. Les deux ouvrages comprennent ainsi l'ensemble des Pha- nérogames, rédigées sans doiiti' d'une manière très- différente, — beaucoup plus spéciale et avec plus de nouveautés dans le Prudroiims, — mais enfin rédigées selon la méthodi; naturelle et conformément à l'état des connaissances vers le milieu du dix-niuivièmc siècle. Je reconnais volontiers des déficits dans le Prodromus, mais (ju'il me soit permis de le dire, en considération des nombreux botanistes (jui y ont travaillé avec nous, cet ouvrage a rendu de grands services pour l'arrangement des herbiers, la rédaction d'autres ouvrages de botanique, la publication de beaucoup de nouveautés, la destruction d'espèces et de genres qui formaient double; emploi ou ne pouvaient pas soutenir l'examen, la diffusion, enfin, et la consolidation des vrais principes de nomenclature et des saines méthodes de classification en histoire naturelle. Je désire qu'après nous on obtienne des résultats meilleurs encore, et pour y contribuer, si possible, en me basant siH' une longue expérience, je voudrais dire quelque chose des ouvrages généraux qu'on pourra tenter plus tard de rédiger. Ouvrages généraux de. l'avenir. Les ddficultés (|ui ont retardé la marche du Prodro- mus, el qui l'ont arrêté à la fin des Dicotylédones, ne sont 200 OUVRAGKS GKNÉHAUX ((lie trop évidpnle5. Elles oITrcnt même ceci de fâcheux [)Oiir l'avenir qu'elles ont toujours été en augmentant, il a él(' plus facile de rédiger les premiers volumes que les derniers, parce (ju'on avait moins d'échantillons à étudier, moins de caractères à cheichei', moins de livres et de localités à citer. L'usage était encore de juger sou- vent des affinités au coup d'œil, sans analyse, tant les procédés d'observation avec la loupe étaient mcommodes et imparfaits'. Peu à peu les moyens d'observation se sont perfectionnés, mais cela même a fait que l'on a exigé davantage. S'il fallait recommencer uiaintenant une série de tra- vaux monographiques , poui- arriver à un ouvrage ana- logue au Prodromus, on serait obligé, non-seulement de comparer beaucoup plus de livres et d'herbiers, mais il faudrait chercher les caractères d'évolution, qui exigent des plantes vivantes, et ceux de composition anatomi- (lue de Técorce, du bois, etc., qui demandent, comme les précédents, l'emploi du microscope. La première chose à faire serait de lire tous les ouvrages ou mémoires d'anatomie et tous les traités (jui parlent ile^^ organes élémentaires, afin de noter ce qu'on a observé, depuis une vingtaine d'années, sur telle ou telle espèce et sur tel ou tel genre de plantes. Les faits de cette nature doi- vent distinguer les groupes. Si l'on a été trompé dans • Los bota listfis qui ont truvailié dans lo premior (luarl du siècle acUiel, avaient encore l'habilude du ttMiir leur loupe d'une main et le fragment à observer de l'autre. Si je ne me trompe, Kunlh a été un des premiers à se servir de la loupe montée, qui laisse l'usage des deux mains et assure la fixité de l'objet. Sans co procédé il n'aurait pas obtenu, des mauvais éclianliilons de Bonpland, le parti qu'il en a lire. DE BOTANIQUE DESCKll'TIVE. 201 bien des espérances à cet égard, cela même est impor- tant à constater. Malheureusement les anatomislos don- nent très-peu de résumés, et quand ils en donnent, c'est avec des locutions et des formes peu comparables d'un livre à l'autre. Les caractères d'espèces, de genres, de familles, dans les ouvrages de botanique descriptive, sont énoncés d'une manière qui facilite les comparai- sons, tandis que rien de pareil n'existe quand il s'agit des organes. Pour savoir au juste comment deux au- teurs d'opinion différente estiment qu'une couche de cellules est placée ou formée, il faut étudier quelque- fois une centaine de pages, encore ne sont-elles pas écrites en latin, mais dans des langues diverses. L'in- troduction des documents microscopiques dans le texte régulier des descriptions de formes, où certainement ils sont tous destinés à entrer, exigerait donc un travail bi- bliographique particulier, laborieux, qui devrait être di- visé selon les genres et familles et accompagné de bons index. La classification elle-même demande à être étendue, complétée. Il ne serait plus permis maintenant de négh- ger, comme on l'a fait souvent autrefois, la considération des subdivisions de l'espèce. Linné a appelé de ce nom une sorte de groupes, ordinairement compliqués et va- riés. Ce n'est pas avancer la science de réunir en un seul bloc toutes les formes qu'on estime secondaires, ou de les désigner comme autant d'espèces, selon le procédé des botanistes antérieurs à Linné. L'un et l'autre de ces moyens ne fait qu'augmenter la confusion. Il sera donc indispensable d'énumérer, autant qu'on pourra les con- naître, les sous-espèces, variétés et variations des plantes Archives, t. XLVIII. — Novembre 1873. 13 202 OLVHAGtS GÉNKRALX Spontanées, en laissant les modifications indéfinies des plantes cultivées aux ouvrages d'horticulture. Nous l'a- vons déjà l'ail dans quelques parties du Prodromus, et il faudra faire mieux à l'avenir pour la totalité du règne végétal. L'époque n'est pas éloignée à laquelle tous les genres seront connus ', comme le sont déjà toutes les familles; mais le nombre des espèces augmentera encore sensible- ment d'ici à la fin du siècle et même au delà. Les volumes du Prodromus, à côté de la destruction de beaucoup de mauvaises espèces, ont ajouté régulièrement à la science 25 °/o d'espèces nouvelles % et si l'on reprenait actuelle- ment l'ouvrage dans le même ordre, il s'en trouverait en- core à peu près la même quantité. On peut le croire d'a- près les rares monographies publiées, depuis quelques temps, sur des familles ou sur quelques grands genres contenus dans la première moitié du Prodromus, et d'a- près les espèces de familles appartenant à la seconde moitié qui ont été publiées dans difi'érents mémoires, au moment oi^i chaque volume venait de paraître ^. Il est impossible d'évaluer cette dernière catégorie d'espèces nouvelles^ d'autant plus (ju'elle est mélangée d'espèces qui disparaîtraient dans le cas d'une révision monogra- phique. Mais, quant aux espèces admises par les mono- ' Voir la démonslralion dans le Prodromus, XVII, p. 313 el 314^, ou dans le même arlicle tiré à part, p. 15 et 16. * Voir Prodromus, XVII, page 313. ' Chaque lois qu'un volume à paru, on a arrangé les herbiers et avancé les Flores commencées, ce qui a donné lieu à la découverte de beaucoup d'espèces qui ne sont pas dans le Prodromus. Ensuite la confusion augmentant, à la suite de publications diverses, il se fait un long silence, interrompu de loin en loin par quelques monogra- phies. I)i: ItOTANIOL'K DKSCI'.II'TIVK. ^O'.i graphes, imc (|ii;tranl;ii(H' (l'iiniKies après le Prodrotinis. voici Mlle cniiiparaisoîi itislrtirlivc : l'ro(li(niiiis. Illnin)(]r;i|)liics haïr. Es|iôccs iJale. Espiccs tassia \m 2H B.MilliamJr.Liiiii.Soc. XXI. 1871 .338 Melasloiiiaceii'elJlcniecjle(i> 1828 IW Iriana.ïr.Liiiii.Soc.XWIII. 1871 18211 Valcrianolla 1830 2i krok,Valeriaii('IIa, br.in-i". 1804 18 Silciio 1821 217 llolirbacli, SloiKHjr. d.SilciK', iii-8° 1808 281) Saïifraga 1830 150 tiigler, Monogr.d.Saxifrajja, in-8" '. . 1872 108 Ebcnacca' 1811 159 llieni, Traos. Liiiii. Soc. . . 1873 202 Tolal. . . . i;>05 Total 2934 D'après la moyenne de ces six groupes Irès-différonls, exotiques ou européens, le noml)re des espèces aurait pres- que doublé depuis les volumes du Prodromus d'il y a 30 à 50 ans. Je cite cependant de véritables monographies, faites chacune sur l'ensemble d'un groupe, avec le désir de tout voir, de tout comparer et de tout apprécier quant à la valeur des caractères. Il ne s'agit pas ici de descrip- tions des plantes d'un seul herbier ou d'un seul pays. Beaucoup de prétendues espèces, résultant de ces travaux incomplets, ont sans doute été réduites à la condition de synonymes par les monographes indiqués. Leurs espèces sont aussi, probablement, analogues à celles de Linné et du Prodromus, car plus on voit d'échantillons dtï pays différents, plus on remarque des transitions et plus l'es- pèce devient l'association naturelle qui renferme une foule de variétés ou races héréditaires. Un travail analogue à crlui du Prodromus fait main- tenant, donneiaitdonc, pour la première moitié de nos vo- lumes^ une augmentation des espèces de 80 °/o au moins. 204 OUVRAGES GÉNÉRAUX et en tenant compte de la seconde moitié, elle serait peut- être de 50 "/o pour l'ensemble des Dicotylédones. Ce se- rait d'autant plus vrai que le travail supposé durerait un plus grand nombre d'années pendant lesquelles s'intro- duiraient de nouvelles espèces dans les livres et les her- biers. Le Prodromus renferme 58,975 espèces de Dicoty- lédones * , et si les Artocarpées avaient été rédigées à temps pour s'y trouver, comme je l'avais espéré, il y au- rait eu environ G0,00() espèces. Ajoutez une moitié en sus, la révision que l'on ferait à présent contiendrait 1)0,000 Dicotylédones. Si l'on tardait de vingt ou trente ans, il y en aurait plus de cent mille, et on approche- rait alors, je suppose, de connaître toutes les espèces de cette classe qui existent. Les Monocotylédones, d'après le calcul assez plausible de Lindiey*, égalent, quant au nombre, le cinquième des Dicotylédones. Il y aurait donc 18 à 20,000 espèces à ajouter pour cette classe, et l'en- semble des Phanérogames comprendrait de 100 à 120,000 espèces, suivant que la révision se ferait actuellement ou plus tard et avec le secours d'herbiers plus ou moins considérables. Supposons M 0,000 espèces. Ce chiffre, avec la ma- nière de travailler qui devient de plus en plus nécessaire dans de véritables monographies, c'est-à-dire à raison de 300 espèces par année pour un seul botaniste actif, en- touré de ressources complètes en fait de livres et her- biers, exigerait 36G ans, soit 36 à 37 ans d'une dizaine de botanistes, ou 18 à 10 ans d'une vingtaine, ou 15 à 16 ans de vingt-cinq environ. Il n'est guère possible de sup- poser une subdivision plus grande, parce que la famille * Historia, numeri, etc., vol. XVll, p. 311. * Verjclable Kingdotn, éd. 1853, p. 800. DK BOTANIQUb; DKSCKll'TIVt:. -05 des Composées ne peut pas êlre divisée et qu'elle exige- rait quinze ou dix-huit ans du travail d'un seul homme. D'ailleurs l'expérience nous a appris qu'en augmentant le nombre des collaborateurs, on n'avance pas en propor- tion. L'essentiel serait d'avoir ({('<• botanistes capables, tra- vaillant régulièrement et ne Taisant absolument que des monographies, ou du moins ne s'en éloignant que dans la mesure nécessaire pour ne pas succomber à un travail aussi fatigant. Trouvera-l-on une fois les vingt ou vingt-cinq mono- graphes dont je parle ? Cela me paraît bien douteux. Assurément lorsque tous les volumes du Prodromus au- ront vieilli et ne seront pas plus au niveau de la science que ne le sont aujourd'hui les premiers et l'ouvrage de Kunth sur les Monocotylédones; lorsque des mdliers d'espèces auront été décrites de toute façon, dans une in- finité de livres et d'articles de journaux; lorsque des compilations plus ou moins bien faites auront montré le peu de solidité de plusieurs de ces espèces et combien il serait désirable qu'on les revît d'après nature, d'une manière comparative, alors assurément de tous côtés on demandera un nouveau travail d'ensemble. Quelques au- dacieux le commenceront peut-être, mais s'ils n'ont pas trouvé un moyen de coordonner un vaste système de tra- vaux en Europe et en Amérique, ils ne réussiront certai- nement pas. Je doute d'ailleurs beaucoup qu'un seul directeur suffise et qu'il se rencontre à l'avenir. Le fonda- teur du Prodroînus était un véritable chef d'école. Par son caractère, sa supériorité, son activité, il entraînait de nombreux amis ou élèves. Son entreprise, plus vaste qu'il ne le pensait, a été continuée par son fils et son petit-fils. Il était d'ailleurs ressortissant d'un petit pays, faible. i20G OLVRAGKS GKNKRAL'X neiilro, intermédiaire entre les grands (iiii se jalousent les lins les autres. C'est nn avantage pour une œuvre qui doit être essentiellement cosmopolite, et dans laquelle on est obligé de recourir à des savants ib' diverses nationa- lités. Il faut pouvoir le faire avec un esprit complètement impartial, sans être exposé à rencontrer contre soi des susceplibililés étrangères à la science. C'est cela qui nous a permis d'avoir des collaborateurs appartenant à liiiil nations diUerentes'. Or, à l'époque actuelle, moins que jamais, il Fi'est possible de se représenter des Allemands et des Anglais soumis à la direction d'un Français, ou des Français, des Anglais, recevant rim[)ulsion d'un Alle- mand. En outre, si l'on suppose dans l'un des petits pays, comme la Hollande, le Danemark, la PxMgiijue, la Suisse, nn botaniste formant école, et ayant l'idée d'une entreprise analogue au Prodromus, il pourrait diflicile- ment cumuler la direction et une part un peu considé- rable de la rédaction. Je puis le dire, en m'appuyant sur ma propre expérience, l'une de ces occupations nuit à l'autre. L'impulsion devrait plutôt, ce me semble, être collec- tive, comme le travail lui-même, et voici de quelle ma- nière je suppose (ju'elle pourrait avoir lieu, une fois, dans vingt ou trente ans, loi'sque la confusion des livres de botanique sera très-gi-ande, qu'on n'auia plus d'ouvrage convenable pour déterminer et pour classer les collec- tions, et qu'un agriculteur ou un botaniste s'occupant d'anatomie ne saura plus ipid nom choisir pour l'espèce ' En dehors de noire piopre lamilie, nous avons eu neuf Français, liuit Suisses, huil Allemands, Irois Anglais, un Italien, un Suédois, un Hollandais et un Belge. (Voir l'arlicle W(s/ona, etc., Prodr. XVII, p. 306 et 495.) DE nOTANIOl'K DESCRII'TIVK. 207 dont il vûiulia (laiier, laiil la sviioiijmic sera coiiii)ii(iu('('. .l'imagine qu'à ce momciil des possesseurs ou dirccleuis de six, huit on dix des principaux élablissements hota- uiques, publics ou pailiculicrs, auront l'idée de s'enten- dre pour rédiger, cliaam de son côté, des monographies de certaines grandes divisions (.\v^ Phanérogames, avec un plan à peu près uniforme. Chacun de ces savants emploierait di'<. collaborateurs, qu'il choisirait de préfé- rence autour de lui. Il publierait leurs travaux comme il pourrait et ipiand il pourrait. Les Dicotylédones se- raient attribuées, par exemple, à cinq, six ou sept direc- teurs; l'un se chargeant des Composées, un autre des Corolliflores, un troisième des Thalamiflores, un qua- trième des Légumineuses, etc. Les Monocotylédones se- raient attribuées à d'autres de ces directeurs supposés. Une fois le travail réparti, grâce à une entente qui exi- gerait une seule conférence d'un petit nombre d'hommes, il s'établirait une louable émulation entre les divers cen- tres. L'aniour-propre national, au lieu de nuire, serait tourné dans ce cas au profil de la science. Chacun des directeurs voudrait ne pas rester en arrière. Il cherche- rait autour de lui les moyens de réussir, c'est-cà-dire les aides, les libraires, et, nous devons ajouter malheureu- sement aussi, les subventions, car il n'est pas probable que des livres spéciaux de botanique se soutiennent par eux-mêmes dans vmgl ou trente ans mieux qu'à présent. Avec le système que j'indiciue, non-seulement les au- teurs, mais encore les sociétés, les protecteurs généreux de la science et les gouvernements mettraient un sentiment d'honneur, dans chaque pays, à seconder l'entreprise. Les sociétés de botanique et des fondations analogues à la Smùlisonian Institution peuvent se multiplier dans 208 OUVRAGES GÉNÉRAL'X le monde et recevoir des legs. L'argent que les associa- tions scientifiques dépensent est toujours bien employé. Ce n'est donc pas une utopie de croire qu'une fois elles pourront soutenir pécuniairement une entreprise d'un in- térêt général comme celle dont nous parlons. Jusqu'alors cependant, et en vue des besoins de la science d'ici à quelques années, il convient d'émettre un vœu. Ce sera mon dernier mot. Utilité des monographies. En attendant un futur ouvrage d'ensemble, qu'il serait mutile de provoquer maintenant et qui rencontrera tou- jours de très-grandes difficultés, le meilleur moyen de parer aux inconvénients des publications isolées sur les plantes d'une région, d'un herbier ou d'un jardin, sur des genres sans les espèces et sur des espèces sans les genres — le meilleur moyen, dis-je, est qu'on publie de bonnes monographies de familles, de tribus ou au moins de genres importants, difficiles à étudier. Ce serait constituer les fragments d'un ouvrage plus général. Les monographies sont le crible par lequel il convient de faire passer les publications locales et fractionnées dans lesquelles il y a malheureusement beaucoup à réfor- mer. C'est d'ailleurs le genre de travail qui forme le mieux les jeunes botanistes, car il les oblige à scruter des ques- tions d'anatomie, d'histologie, de classification, de distribu- tion géographique et autres, relatives au groupe qu'ils étudient, tout en leur faisant connaître la bibliographie et l'histoire de la science. La rareté des monographies tient évidemment à leur difficulté; mais c'est une raison de plus pour les recommander, Augustin-Pyramus de Can- dolle a fini sa carrière en instituant un prix quinquennal DE BOTANIQUE DKSCIUI'TIVE. 209 pour la meilleure monographie d'un genre ou d'une la- mille de planles\ A un âge analogue et conduit par les mêmes idées, je désire vivement encourager aussi les tra- vaux monograplii(ju('s. Dans ce but, je continue de pren- dre des notes sur tous les ouvrages et opuscules de bota- nique descriptive (pii paraissent, du moins pour les plantes phanérogames. Ces notes sont classées par familles et constituent un répertoire unique de tout ce (jui a paru sur les Dicotylédones, depuis les articles du Prodromus, et sur les Monocotylédones , depuis 1820. Je serai heu- reux de les mettre, ainsi que mon herbier et ma biblio- thè(jue, à la disposition des monographes qui voudront venir les consulter à Genève. • Le prochain prix de 500 francs sera décerné en septénaire 1874 parla Sociélé de physique et d'histoire naturelle de Genève. Les mé- moires destinés au concours peuvent être écrits en latin, en français, en allemand, en anglais ou en italien. Ils doivent être inédits. On peut les adresser, avant le mois de septembre de l'année prochaine, à M. Alph. de Candolle, président de la Société, ou à M, iMarignac, se- crétaire. Les membres ordinaires de la Société ne sont pas admis à concourir. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL. (Tome IX, 3°" cahier, i vol. in-8° d'environ 300 pages, avec plusieurs planches el tableaux. Neuchàtel. 1873.) La Suisse présente, très-henreusement pour elle, un assez grand nombre de villes appartenant à des cantons dillérents, et dont chacune est, pour son entourage, un centre d'activité scientifique, littéraire et artistique. Telles sont surtout Bâle, Zurich, Berne, Lausanne, Neuchâtel et Genève. Il y existe diverses Sociétés s'occupant de ces ob- jets et faisant des publications qui s'y rapportent. Celles qui se rattachent à la Société helvétique des sciences na- turelles sont entre les plus nombreuses, et la plupart pu- blient, soit des volumes de Mémoires, soit des Bulletins de leurs séances. Je me propose, pour donner un exemple de ce genre de publications, de rendre ici un compte sommaire du volume de la Société de Neuchâtel qui vient de paraître, et qui me semble, par l'intérêt et la variété de son contenu, donner une idée très-favorable de l'utilité réelle et prati- que de cette institution. La Société des sciences naturelles de Neuchâtel a pour président, depuis nombre d'années, M. Louis Coulon, qui s'occupe depuis longtemps, avec le plus grand soin, de classer et d'enrichir le beau Musée d'histoire naturelle de BULLETIN SCIKNTIKIQUK NKIICMATKLOI.S. ^21 I celle ville. (Ihaciin des voliiin(3s annuels du liiiHeUn {\v^ séances (1(3 la Société renternHî ti(3 lVé(|U(,'nU's communi- cations faites, soit par M. le professeur Uesor, en ce «lui concerne la géolo^ne, la paléonlologie et les monuments préIiislori(|ues, soit par M. le professeur Ilirscli, directeur de l'obsorvaloii-e de Nouchàtel, en ce (pii se rapporte à l'astrononne, à la géodésie et à l'horlogerie. ]{\ vais énii- mérer successivement les principaux matériaux du der- nier de ces volumes, comprenant li! compte rendu des séances (pii ont en lieu du 11 novembre 1872 au 2') mai 1873, en les classant suivant leurs sujets. Astronomie et, géodésie. M. Hirsch a communi(|ué à la Société, dans sa séance du 14 novembre 1872, le relevé méthodique des résolu- tions do la Commission inlernaiionale du mètre, qui a siégé à Pans du 24 septembre au 12 octobre, et où il représentait la Suisse. Ces résolutions sont au nombre de vingt et une, en ce qui concerne le mètre international, qui sera celui en platine, des Archives françaises, dans son état actuel, à 0° centigrade. Les nouveaux mètres seront généralement construits à traits, à l'alliage do 90 parties de platine et de 10 d'iridium. La Commission s'est occu- pée aussi d'un kilogramme international, de même ma- tière que le mètre. Elle a institué dans son sein un Comité permanenl, et a recommandé aux gouvernements intéres- sés la fondation cà Paris d'un Bureau international des poids et mesures, chargé de diriger la construction, la vé- rification et la conservation des prototypes internationaux. M. Hirsch a fait part aussi à la Société des observa- tions de l'essaim très-remarquable d'étoiles filantes du 27 novembre 1872, faites, soit à Neuchâtel, par lui, par son 212 BULLETIN SCIENTIFIQUE NRUCIIATELOIS. adjoint M. le D' Becker et par M. Desor, soit en un grand nombre d'antres stations d'Europe. On sait que ces ob- servations ont montré une grande connexité de ce phéno- mène avec la comète de Biéla. Dans la séance du 6 mars, M. Hirsch a lu une notice sur les résultats récents du nivellement de précision en Suisse. Gomme je suis entré dans quelques détails à ce sujet dans un article du cahier d'août 1 873 de nos Archives, je n'y reviendrai pas. Je me bornerai à dire que M. Hirsch avait eu l'idée que si l'erreur de clôture du grand poly- gone des Alpes était confirmée, elle pourrait être expli- quée par (juelque déviation dans la verticale due ;i l'action des montagnes. Deux autres savants, MM. Bauernfeind, de Munich et Zacharise, de Copenhague, avaient exposé des idées analogues dans des mémoires récents ; mais la découverte postérieure d'une erreur d'un mètre commise dans la partie italienne du nivellement, a suffisamment expliqué la discordance en question, en l'annulant presque entièrement. M. Hirsch a publié aussi, dans le volume que j'analyse, le procès verbal, rédigé par lui, de la dernière séance de la Commission géodésique suisse, tenue à l'observatoire de Neuchâtel le 11 mai 1873. M. le professeur Plantamour y a fait un rapport sur ses opérations sur le mont (iaebris, près de Gais, canton d'Appenzell, du 23 juillet au 21 août 1872, pour la détermination de la longitude, de la latitude et de la pesanteur en cette station. M. Hirsch y a fait des observations d'azimut, de concert avec M.d'Oppolzer, as- tronome de Vienne, qui se trouvait alors à la station du Pfaender, dans le Vorarlberg. Ce dernier y a déterminé, télégraphiquement, avec la coopération de M. Wolf, la différence de longitude entre le Pfaender et l'observatoire de Zurich. HULLKTIN SCIENTIFIQUE NEUCIlATELOiS. 213 M. le proibsseiir Wuif, président actuel de hi Commis- sion géodésiqiio, s'est chargé de prendre toutes les me- sures nécessaires pour que le premier volume de la grande triangulation suisse puisse paraître promptomcnt. Il y en avait déjà, lors de la dernière réunion, vingt-sept feuilles imprimées, comprenant les mesures des angles dans les stations et les réductions au centre ; on devra y joindre : 1" les valeurs probables des angles et leurs poids, 2" les données pour la jonction des stations astronomi- ques au réseau, et 3° le calcul de compensation dans les stations et un calcul provisoire des triangles. M. le général Dufour ayant demandé, par raison d'âge, sa démission de membre actif de la Commission, elle lui a été accordée, avec remercîments pour les services qu'il y a rendus ; il a été nommé membre honoraire, et M. le colonel Siegfried, chef du bureau d'Etat-major fédéral à Berne, a été désigné pour le remplacer comme membre actif. M. Hirsch fait, chaque année, un rapport à la Commis- sion d'inspection de l'observatoire cantonal, dont il est le directeur, et ces rapports se publient dans le Bulletin de la Société des sciences naturelles '. Je ferai mention plus loin de ce qui concerne l'horlogerie dans le dernier de ces rapports, relatif à l'année 1872. Quant aux travaux scientifKjues, le nombre des nuits d'observation, qui est en moyenne de 173, a été de 193 en 1872. Il y a eu, dans cet intervalle de temps, 1300 étoiles observées à l'instrument méridien, lors de leur passage, pour la dé- termination du temps, et 190 observations du soleil. Le nombre de jours sans aucune observation a été de 120, * Une Notice sur cet observatoire a paru dans le numéro de juillet 1862 de nos Archh-es. 21 i niLl.KTIN SrjliXTlFlOUE XlilCIlATKLOIS, et le pins long intervalle sans observation a été, en février, de huit jonrs et demi. L'instrument méridien a encore servi aux observations de zone, commencées en février, et comprenant, en 49 nuits, 3iil étoiles de comparaison et 16 13 étoiles de zone. Il y a eu de plus 38 étoiles dont on a déterminé la distance zénithale ; 50 étoiles observées en commun avec M. d'Op- polzer, en vue de la détermination d'équations person- nelles, etc.: ce qui lait un total de 3411 observations méridiennes. L'instrument parallaciique a servi à trente et une séries de déterminations des positions de treize pla- nètes et d'une comète. Ces observations ont été faites, soit par M. Hirsch, soit par son adjoint M. le D"" Becker. Ce dernier a communi- qué à la Société de Neuchâtel, dans sa séance du 17 avril de cette année, un petit mémoire sur la question de la va- riabilité du diamètre du Soleil. Le père Secchi s'étant demandé si les agitations vio- lentes de l'atmosphère du Soleil, qui se manifestent par les éruptions de protubérances et la formation de taches, ne pourraient pas produire des mouvements analogues dans la photosphère tout autour de cet astre, a fait entre- prendre par le père Rosa une grande série d'observations de passages du Soleil au méridien, en employant la mé- thode chronographique, et prenant tous les soins que re- quiert une question aussi délicate. Après avoir ainsi obtenu en une année 187 observa- lions, le père Secchi en a publié les résultats dans une note communiquée à l'Académie des Sciences de Paris le 27 août 1S72. il a trouvé des différences de trois à cinq secondes de degré dans les valeurs du diamètre du So- leil en différents jours, les plus grandes valeurs corres- HrLLKTIX SClKNTIFIOrE NEUCIIATKLOlS. ^ 1 ") portdunl ;m.\ (''pitiiiics ilii plus pdil iioniln't! (le pi'dtul)!.''- rances vl de l-iilics. M. Amvers, direclciir de r()bs(jrvaloir(3 do (iolha, s'est occupé du mriiii' snji'l, el eu comparant lis observations du Soleil l'ailes dans div(!rs observatoires à la même épo- que, de juillet 1S7I à juillet 187^, il en a conclu (ju'elles ne confirmaient })as la variabilité de son diamètre. I^a dis- cussion de "2()i\ obstM'vatinns faites à Neuchàtel a conduit M.Becker à reconnaître quel(|ue variabilité, dont la marche ne coïncide cependant pas avec celle des observations du père Rosa. M, Respighi, astronome à Home, dans une note communitjuée le 29 septembre 187;{ à l'Académie des Sciences de Paris, n'admet pas la variabilité du dia- mètre solaire. D'après le Compte rendu de la séance du 3 novembre, le père Secchi pei'siste dans son opinion. Le sujet présente d'autant plus d'intérêt, qu'il se lie à celui de l'observation du prochain passage de Vénus sur le disque du Soleil, en décembre 1874. M. Becker a observé l'éclipsé paitielle de Soleil du 25 mai 187^, qui n'était que de trois doigts ou d'un quart du diamètre, à Neuchàtel. Géologie el paléontologie. M. Desor a lu à la Société, le 6 février 1873, une inté- ressante notice sur le combustible minéral en Suisse. « Nous avons, dit-il, des charbons quaternaires dans les charbons feuilletés de Diirnten et d'Utznach ; des char- bons tertiaires dans les lignites de la Paudèze, près Lau- sanne, et de Kaefnach, près Horgen ; enfin des charbons secondaires dans certains bancs de houille grasse, inter- calés dans les massifs compris entre les lacs de Genève et de Thoune, dans le Simmenthal, au Beatenberg, etc. Ce 216 BULLETIN SCIENTIFIQUE NEUCIIATELOIS. qui nous manque, ce sont les grands bancs de houille, tels qu'on les exploite à Saint-Élienne, à Saarbrûck, en Belgique et en Angleterre Ces amas appartiennent à la formation carbonifère, fort ancienne, et à une profondeur d'autant plus grande que la série des dépôts subséquents est plus complète. « On ne doit, par conséquent, pas s'attendre à trouver chez nous la houille^ près de la surface du sol, excepté là où il a été largemiînt ouvert ou profondément bouleversé. C'est ce qui a eu lieu en Valais, où la houille se montre en couches redressées qu'on exploite au moyen de sim- ples galeries; mais les pressions et soulèvements que le sol a subis ont interrompu la régularité et la continuité des bancs, tout en modifiant plus ou moins la nature de la houille, «[ui a passé à l'état d'anthracite. « Les Alpes n'offrant aucune perspective d'exploitation régulière, parce que leurs terrains sont trop bouleversés, il nous reste la plaine et le Jura.... Les terrains carbonifères doivent se rencontrer sous le Jura, mais à une profondeur qui, selon toute apparence, en rendrait l'exploitation im- possible. H y aurait, même au pied des montagnes, une épaisseur d'au moins 900 mètres à traverser avant d'at- teindre la surface supérieure des dépôts de houille Dans la plaine, leur profondeur serait encore augmentée d'environ 700 mètres.» Il existe aux frontières du nord de la Suisse, au delà du Jura, une zone où se trouvent des terrains plus an- ciens. M. Desor estime que, s'il est un point qui présente quelques chances de réussite en Suisse, c'est dans une zone où le grès bigarré aflleure le long du Rhin, en cou- ches à peu près horizontales, se continuant depuis Rhein- feld, en aval, pendant quelques kilomètres. Il y aurait HULLKTIN SC.IKNTIKIUIÎK NKUCHATKLOIS. "211 probahlfinoiil cricon; ôôO niclivs à [)i;rciM' avant daitivi'i- au terrain hoiiillcr : mais l(3s mines anj^laisos des environs (le Nc'wcastic s'tivploitent avec succès à ^000 f)io(ls de profondeur et même au del.i. M. Desor pense (pi'il con- viendrait de leFiter l'essai, pour l'avenir de l'industrie suisse, mais (pie la tiuostion devrait, au pri-nlable, être soumise à une enquête géologique sérieuse. Dans la séance du 17 avril. M. Desor a entretenu la Société sur une découverte récente laite par M. le profes- seur Marsh de Newhaven, dans le Kansas en Amérifjue, d'oiseaux fossiles trouvés dans les schistes crétacés supé- rieurs, d'un type très-curieux en ce qu'ils possédaient des vertèbres biconcaves, à la façon des [)oissons, ce qui les a fait désigner sous le nom iV Ichlhyornis, oiseau-poisson. Ces oiseaux, de la grosseur d'un pigeon, (Uaient munis de dents aux deux mâchoires. Dans la même séance, M. Coulon a conmumiqué une lettre du professeur Kiitlimeyer de Bâle, sur des restes de tortues fossiles trouvées dans le canton de Neuchâtel, et soumises par lui à l'examen de ce professeur. M. Mmirice de Tribolet, jeune géologue, élève deiM. le |)rofesseui' Mœsch de l'Université de Zurich, a envoyé à la Société un mémoire ayant pour titre : Notice géologique sur le cirque de Saint- Sulpice, accompagné de trois plan- ches. Le cirque complet dont il s'agit, au fond duquel se trouve le village de même nom, est formé par une cluse, étroite à ses extrémités et très-élargie vers son milieu, située dans la troisième chaîne du Jura rieuchâtelois. M. de Tribolet en décrit successivement les terrains, au nombre de neuf, et donne des listes des fossiles qui s'y trouvent, d'après les communications qui lui en ont été laites par MM. Jaccard et Coulon. Archives, t. XLVIll. — Novembre 1873. 16 il8 nULLKTI.N SCIENTIFIQU!;: NEL'CIIATIXUIS. Ce mémoire, lu ;i la Société par M. Paul Godel, dans la séance du 28 novembre 1872, a donné lieu, le 20 mars 1873, à quelques observations critiques de M. le professeur Jaccard, auxquelles M. de Tribolet a répondu par une communication lue lo 1'^' mai. Ce dernier a ré- digé aussi une Notice nécrologifjue sur son parent, Georges de Tribolet, mort le 18 mai à l'âge de qua- rante-trois ans, et déjà connu, comme géologue, par de nombreuses publications, dont les plus importantes sont relatives au terrain crétacé et aux fossiles des environs de Sainte-Croix, et ont été insérées dans les Matériaux pa- léontologiques suisses do notre cber professeur j^enevois défunt Francois-Julcs F^ictet. Horlogerie. On sait que cet art a pris un très-grand développe- ment dans le canton de Neuchàtel, et tout ce qui s'y rap- porte a aussi un intérêt particulier pour Genève. Dans la séance du 1) janvier 1873, M. Kopp a présenté à la Société trois petites cartes industrielles du canton de Neucbâtel, pour rendre compte du développement de l'in- dustrie horlogère qui y a eu lien successivement en 1 770, 1820 et 1870. En 1770, l'horlogerie n'existait qu'à l'état d'industrie personnelle, au Locle, à la Chaux-de-Fonds, à la Sagne et aux Ponts; on faisait plutôt des pendules que des montres: il y avait, cependant, aussi des ouvriers horlogers au Val- de-Ruz, à la Brévine et dans le littoral du lac. Leur nom- bre total était alors d'environ 3000. dont 2550 ;iux mon- tagnes. En 1820, la Cliaux-(l(!-Fonds. le Locle et Kleuriei- étaient devenus de grands centres d'industrie : les autres HUI.LKTl.N SClKNIlKinUK NKllC.IIATKI.ftlS. i^1*.< vallées avaient aussi hoaucoiip (râteliers d'horlo'jjerie, et le nombre total des ouvriers pouvait être évalué à 4000, dont 11000 aux niontn|j[nes. Etifin. l'ii IS70. l'iudusli-ie s'est étendue dans la vallée de Joux. par Sainte-Croix jus(iu'à Yverdon. à Saint-Fmiei- jusqu'à Porrentriiy et à liienne, et du Val-de-Kuz jusqu'à Deli'nioiU. Klle est descendue dans la ville de NiHirhàtel et à M(tnlillier près Morat. Le nombre des ouvriers a été, à cette dernière époque, d'environ l;U)00 dans le canton de Neuchàtel, dont 5500 à la Chaux-de-Fonds. :K)0() au Locle, 2500 au Val-de- Travers. 1000 au Val-de-Uuz, 500 à Neuchàtel et 500 ' )' à ressort, 0^^)50 >' ■» à bascule, 0*,55(j •> » à ancre. On peut ilonc diiT! que les horlogers neuchâlelois ont perfectionné, ;'i peu [)rès également, tous les genres de chronomètres, et qu'ils sont arrivés à les régler de telle sorte que leur variation diurne ne dépasse plus sensible- ment la demi-seconde. La très-grande partie (124) des chronomètres de 1872 étaient à spiral plat, avec courbe terminale Phillips ; quel- ques-uns avec la double courbe Phillii)s, ou à spiral plat Breguei ; d'autres avaient leur spiral cylindriciue , et deux seulement le spiral sphérique. Mais ces différences de spiraux n'ont pas eu d'influence marijuée sur la mar- che diurne des chronomètres. D'habiles régleurs ont com- mencé à employer la courbe théorique aux deux extré- mités du spiral, et il paraît que cela facilite le réglage du plat au pendu. Six chronomètres à spiral plat, avec double :222 HULLKTIN SCIENTIPIQUK NKUCHATELOIS. courbe Phillips, n'onl donnt'; qu'iino variation moyenne de 0*,67 du plat au pendu, tandis que les autres spiraux l'ont donnée d'environ 2 secondes à 2 secondes cl demie, (^ette même variation était de 8^,2 1 en 1864, et elle a toujours diminué dès lors. Quant à la variation pour la température, elle a été de un à trois dixièmes de seconde poui- un degré, et de 0%i5 en moyenne, tandis qu'en I8f)4 elle était de 0%48. il a été décerné, à ce dernier concours aniuiel. quatre prix, dont : Un premiei-, de 125 francs, pour un chionomèlre do poche de M. Vlifsse Breling du Locle, avec échappement à bascule, spiral plat à courbe Phillips, sans fusée, à re- montoir. Cette montre n'a varié d'un jour à l'autre que de 0',17 en moyenne et de 0',() en maximum: elle a va- rié de \\0h du plat au pendu, et elle a relardé de(>,'13 pour un degré de variation de température. Les deuxième et troisième prix, de 100 et de 75 francs, ont été remportés par M. Ulysse Cardin du Locle, pour deux chronomètres de poche à ancre, munis également du spiral plat à courbe Phillips, sans fusée et à remontoir. La variation diurne de l'un n'a été que de 0','I9; celle de l'autre de 0',23. Leurs variations poui- un degré de chan- gement, de température ont été presque nulles, lU celles du plat au pendu de 0*,23 et de 0\47. Le quatrième prix, de 50 francs, a été encore décerné à M. l]lyi'ii ;iII()Hl;('' sur {-('s di'l.iils. ;i (■.iiisc de leur iiilùrùl (toiii' la raliii(|ii(' «l'Iinilom rie de (Iciirvc. l/i dlassi' d'iiirlnsliii' d di' (•Miiiiii'r»-!' de iiolif Sociélé des Arls a rcfoiimi l'avatitaL;!' (|u il \ aiiiail |i(nir {'elle faltri- f|iio à suivie \r hiMi ('\i'ni|dc dniiiK' |»ar le iZdiivcrnciiii'Fd du Ni.'ucliâli'l. Klli' a iiislitiK- (h'|tiiis di'ii\ ans {]t's coii- l'iMii'S d'Iini'IftLîciii'. i|iii on! dniiiH' d(''ja df lics-hoiis rr- sidlals. cl en l'uni l'SjxJrer de pins coiisidiTablcs s'ils se noursiiivcnl l'I si le nrunbii' des concurrents s'augmenlr. Dans la séance publi(|ue annuelle de notre Société des Arts qui a eu lieu le TA mai ÎSTI), M. le général Dufonr. présidenl lioiioraire de cette Sociélé. a remis à MM. Ha- dollet, Palek et Philippe les jirix (jii'ils ont ohlenn au der- nier concours. I.e priiinier prix, d'uiie valeur de 1.10 lïancs. a été décerné à M. Hadollel pour nn clironomélre do poche de son atelier, réglé p:ir M. François Vidonne. ayant un échappement à ancre ligne droite et un spiral Liilz coudé. Sa variation moyenne, déterminée par M. le pro- iV'.sseur l'Iantamour à l'observatoire de (ienèvi', n"a (''t(' que de +0%2\39 : ferreui" de compensation de 22ti RULLETIN SCIENTIFHJIJK NEUGHATELUIS. -f-0^^0; la variation de marche du plat au pendu do — 0',63; celle après un changement de position de — lS35; celle après et avant le séjour dans Tétuve de -j-0S52. Les valeurs positives indi(|uent une avance dans la marche et les négatives un retard. Deux troisièmes prix égaux, de 75 francs chacun, ont été mérités par les deux mêmes maisons. On voit par ces détails, qu'il existe maintenant une noble émulation i-ntre les deux principales fabriques suisses |)Our y perfectionner l'horlogerie de précision , et l'on comprend aisément l'importance, sous ce rapport, de l'existence et de Taclivité d'observatoires astronomiques dans leurs chef-lieux. M. le professeur Isely a ('ommuniiiué à la Société de Neuchâtel, dans la séance du 20 février, une étude théo- riijue sur les engrenages d'horlogerie, et spécialement sur la forme épicycloïdale des dents de roues et de pignons, accompagnée d'une planche et de tableaux y relatifs. Il y cite une brochure sur le même sujet publiée à la Chaux- de-Fonds en 1800 par M. Jacol; et M, Lindemanu a rap- pelé aussi, à cette occasion, le mémoire de Prud'homme sur les engrenages, publié k Genève en 1780. M. Olivier Malhey a fait part, le 6 février, à la Société, de ses essais de peinture sur émail et sur vernis vitrifié, en vue de transporter dans son canton une partie d'orne- ment, eu horlogerie et bijouterie, dont Genève a jusqu'à [»ié.sent le monopole. Co m m nn im ( ions diverses. Je dois abrégei' maintenant la (in de ce compte rendu, et me borner à une mention succincte de divers autres articles insérés dans le volume qui en hH l'objet, .sans pouvoir les énumérei- tous à beaucoup près. RlLr,KTIN SC.IKM'IKKJIK NKUCHATKLOIS. ^2^27 M. Desor a l'iilniiiiii la Sufii'li', flans la si'aiici! du I ï tiOM'inbro 187^, de. (iiicltiins travaux ilii (longrès iiilfr- national d'anlhropohv^ic et (rarclit'oloj^ic pirhistoriqui! l<>.nii à lînixtMIcs ccllo aniiiîc-là, d aiii|ii.'| il a assislé. Il lui a communiqué aussi iiiim nftlicc, acfompat^mi'c (rime planche, suc un mobilier i)i(Miisloii(|ucî d»; Sihéiic. con- sistant en armt'S, ustensiles et (irnenhuits en bronze, (pii lui ont été envoyés par M. Lapatine, ingénie'ir russe, par l'intermédiaire de M. MonI, élève de l'Acadi-mie de Neii- rhàtel. Le même savant, en présentant le IT) mai à la Société une lame de bronze mince et < l'Iilée, a aboidé la (juestioii de savoir .s^" les lacustres se rasaient. (I l'a soumise, à M. Hipp (jui, après différents essais, a réussi, en écroiiis- sant celte lame au marteau sous un certain angle, à lui donner un tranchant tel iiu'elle a pu lui servir <'i se raser convenablement, en aiguisant plusieurs (bis l'insti-ument pendant l'opération. On a retrouvé aussi chez les anciens Etrusques de petits couteaux qu'on a estimé être des rasoirs. M. le professeur Charles Kopp s't^st (v:cupé de la va- lialion du niveau des eaux des lacs jurassi((ues de xNeu- chàtel, de Bienne, de Moral et de Joux en 187^, d'après des observations faites, soit par lui à Neuchàlel, soit à Moral et Bienne par les soins du bureau fédéral hydro- méliique, soit par M. l'ingénieur vaudois (lonin pour li' lac de Joux. Les deux premiers de ces quatre lacs ont haussé dans l'année d'environ un mèlre elle quatrième de deux mètres et demi, tandis ijue celui de Bienne a baissé de près de deux mètres, relalivemenl à C( lui de Neuchà- lel, par suite des travaux de canalisation exécutés dans la Thièle inférieure. Les tableaux graphiques joints à !a '2''2H IU'L1>ET1N sniENTlKlOl'fc: NEUGHATELOIS. Notice (le ^\. kopp iiidiquriil, d'ailleurs, une grande cor- ivspondaii(<' dans la marche des variations de hauteur de ces tjiialie hus, les maxima de hauteur ayant eu Heu à la fin de mai et de décembre, et le winimum à la fin de s 'jilembre. Deux tables donnent les hauteurs journalières (1(1 niveau du lac de iNeuchâlel en 1871 et 1872,, obser- vées au liuHiimèlre (bi Môle, situé à 134"^, 7 au-dessus du niveau de la mer. M. E. limon, secrétaire de la Société méléurologique de France, a conuimniqué une note sui' les hauteurs du lac de Neuchâlt'l. de |()5 : il parait y avoir un abaissement iiradtiel du lac. avec quelques alternatives. La différence ujoyenne annuelle entre les eaux les plus hautes et les plus basses est d'environ un mètre. Les plus hautes eau.\ connues ont eu lien le 8 janvier 1802; les plus basses le .") octobre J870; et la différence entre ces deux hauteurs extrêmes est di' 2"',38. \L\1. Ladanœ et A'o/>y> oïd lait déjà, pendant plusieurs années, ôr< observations sui' la (em{)érature du lac de ÏStHichâti.'i, 1 1 il paraît (pi'nn va les reprendre et les pu- blier, conuïie on le lait maintefianl pour celles du lac de (ienève. M. le h' ]'ou(ja a soumis et expliqué, le 3 avril, à la Société trois plans d'établissement de fiscimUure indus- (lielle, qu'il a fait exécuter par l'architecte Ha;fliger. el (uii ont été |»résentés au public de Lausanne et de Genève (Ims des conférences qn'd y a données. Il rroil (jue la lUlLLKTIN SClKNTIKinUK NKUClIATKI.iHS. ^^') plus jj;r;in(l(' (lillifullc dans lu siicits iriiii l'ialilissciiu'iil. ;iy;iiit [loiir hiil iri-lcvcr I;i Indlc sidhali'i', .^il ilaiis li (l( - tensc cl la |)i"(''si'rv;ili(tii ih'> |t(iissoiis l'unlrc la iiialvril- lance, H (''esl, cd y ayant l'i^ard qn'il a conçu ses [)lafis, rians le systrinc (in la conconlratiiH). Le priMiiicr prnji I, applicable aii\ soniccs de Noiraij^nc, (le Saint-Si]lpiC(; ou (raiifrcs .malognes. ('\ifT(.|-;iii imii somme de S(),()0() Irarifs poiu' sa rn-alion cl son cfiIit- tien, i)endant 1rs iinatre à cini] ans ipn pn-i'édciairpt né- cessairement la périodi; de ra()porl. Le denxiôme, applicable à ce ipi'on iMimne la Sourœ de l'Orbe près de Vallorbcs, coùtetaif, selon M.' Voiiga, I40,1)(K) francs; mais il estime (lu'il donnerait ensnite an inhiimiini, \\u rendement annuel de ^0 p. 100 des fonds engagés. Le troisième plan, dont le i)ii\ ne serait (|ue de 5 à 10,000 francs, serait une espèce de vivi(>r basse-cour pour un amateur, où les ])oissons seraient séparés du spectateur i)ar une glace, qui permettrait de les observer depuis l'intiM-ieur du bâtiment. On peut élever des truites dans ^h'A caves: la tempé- rature la pins favorable de l'eau courante est celle de 8 à 10 degrés centigrades, mais les poissons en supportent de bien pins élevées. \L Vouga a réussi à opérer un croisement entre la truite et l'ombre-cbevaliei-. \L VoïKja a étudié aussi les formations (piatcrnaires glaciaires stratifiées au pied du Jura vaudois, d'Anbonne à Coinssins, et il les regarde comme un sujet d'études in- téressant pour de jeunes géologues. Il a présenté à la Société un crâne d'Esquimau, pro- venant d'une station morave du Groenland, et la descrip- tion détaillée en a été insérée dans le BuUetin de la So- ciété. 230 UULLKTIN SCIKNTIKIOUE NEUCHATKLOIS. Je me borno, à signaliT (Micoim^ : 1" Doux noies de nialliémaliques de M. le prolessem- Terrier : !'iiiii' sur la lianslonnation d'un mouvemonl lecliliîïne all"iiiatir eu un mouvement circulaire allernalil". l/aulre relaliv.' ;i la sohilinn d"nn problème du ralcul des piobabilités. 2" Une eommuuicalion de M. le l)"" Houlei sur Temploi des prismes comme mesun* di' la force des muscles de 1 œil. 3" Une notice sur (1<'S ml'chcs de sûreté en plomb, pour les mines, par M. Fraurois Borel, ingénieur à Saint - Aubin. 4" Quelques données de statistique médicale, recueil- lies par M. le D' Nicolas, sur la fréquence avec laquelle les maladies d'organes doubles atteignent un côté du corps. Ce volumi' cl ses appendices sont terminés par des ta- bleaux des obsei'vations météorologiijues journalières de la température, des \mU, de l'étal du ciel, de la pluie, etc.. faites à sept beures du matin d à une heure de l'ai)rès- nudi, de décembre i 871 à juilli'l 1 872, à l'observatoire de N 3ucliâtel, à la montagne de Cbaumont, et pendant quel- ques mois à Affoltern, à Sainte-Croix et à la Brévine. La Société des sciences nalur('lles de Neuchâtel publie aussi un recueil de Mémoires, dont le cinquième volume est sous presse. L'analyse sommaire que je viens de faire du dernier cahier de son BuUeiin me semble prouvei' avec évidence que cette Société rend de grands services à la science et à l'industrie de son canton. Alfred CiAUTU<;n. SI II; QliKLQlIES IMIÉN0MÈM{S DE POLAmS\TIO^ PAR DIFFUSION D£ LA LUMIÈRE PAR M. J.-l. . SORl-'.T Dulis un récent mômuiir '. présenlanl un grand inlé- rêl, M. G. -A. Hirn s'est occupé dos propriétés optiques des flammes, et pour l'explication dR Tensemble des phé- nomènes observés, il suggère l'Iiypothèsc (pie les parti- cules solides et incandescentes auxquelles la llamme doil son éclat, deviennent transparentes à cette haute tempéra- ture et n'ont plus de pouvoir réiléchissant sensible. Un paragraphe de ce mémoire est consacré aux phénomènes de polarisation, on plutôt à leur absence dans la lumière des flammes, et contient la relation de quelques expé- riences sur l'eflet obtenu en faisant tomber la lumière solaire sur une flamme et sur la fumée qui peut s'en échapper *. ' Mémoire sur les propiiélés opliques de la flamme des coîjis eu combuslioi) et sur la température du Soleil, (Annales de Chimie et tie Physique, novembre 1873.) - Nous citerons le passage suivant : « Une des premières observations d Arji|io, en optiijue, a dc/iiontié que la lumière de la llamme, en général, ne présente aucune ti'ace de polarisation, (j'est, comme on sait, cette observation (jiii a seivi à poser un des premiers et des plus importants jalons de la théorie di; Sok-il, en nous apfirenant (pn' la lumièie de cet astre émane d'un gaz et non d'un liquide on d'un solide. » Lorsqu'il s'agit d'une flamme homogène, comme l'est celle de ^:ii l»HKN().MK.\lvS l)K, FOFwVRISA TION Cellt' piibliv'.uioii (h\ M. Ilirii in'cngugi^ à l'aiio i.'on- riaftrr (inflqiips-iiiis des i(''si)ll;ils ([iic j'ai ohlctiiiscn ob- servant la polarisalinn d' la lumièii' dilTiisj^t', soit par des [)arliciili's (lis^t'miiK'cs dans un nuli' ii transpat-cnl. sc-il riiydrnafi'iif lo: (cinnil (viiiiprinii', lnùiaiil dans ro.\yi,'t'MH' coiiiiniinr'. I<»rs(|ii»' 1.1 liiniiùre ôinaii" ili; tontes les parties iln gaz incantJL'.sci'nt Ini- nièine, le l'ail déconvorl par Arajro ne présente rien d'insolile. rien (jni soit en conlradiclion avec d'antres faits fonniis. Il n'en est |)as de même lors(|n'il s'apfil d'une llainnie lieléronniie, lorniée d'un véritable niélani;e d'un i;az avec la ponssière d'nn corps snlide, poussière (pii est Init 'oin d'être, couiuie on l'a souv< ni avancé à tori, à un état de division inlinilésiniale ; il n'eu l'sl pas dt' même, en un mot. lorsqu'il s'a;iil des " ,„ i]os llauiun's ordinaires, dont l'éclat ne peut s'expliquer fpii; par l elle iloil en réfléchir d'étrangère, car elle est éclairée |)ar les antres particules. Dès lors connnent s'explique l'ahsence de loul(> polaiisalion? L'interprétation n'est pas dilhcile. ;'i ce ipi'il îeniltle, quand il s'agil de la ll.iunne drs gaz carhonnés. « l)(! tons les corps comuis, le carbone '^dn moins sons son étal le plus habituel) est celui qui réilécliil le moins la lumière. Le noir de (iimée, par exemple, n'en rélléchit que très-peu ou jias du tout ; or, dans la llanune, c'est [wécisémenl sons l'orme de noir de l'umée que se liouve le carbone, quoique incandescent. L'absence de la lumière po- larisée par réllexion semble done très-naturelle dans ce cas particulier, lians une expérience ilont je parlerai plus tard, j'ai recoimu cependant (Mie la fumée de caibone, loistpi'elle se produit dans une atmosphère t'nrl chaude et ()u'elle est fortement éclairée, semble, non pas noire. mais d'iMi îilanc éclalaiil. L'interprétation ci-dessus n'est donc pas au.ssi correcte qu'elle le semble, et nous allons voir d'ailleurs qu'elle; lie peut pas s'appliipier telle quelle dans un grand nombre d'antres cas. Je citerai comme exemples frapp.mts les deux suivants : « I" J'ai exannné, avec la polariscope à lunules d'.Arago, la llamnie du phosphore brûlant soit à l'ombre, soit en plein soleil, et je n'ai pu apercevoir la moindre ap|tar(Mice d'une coloration dans les deux images. Lorsque, au contraire, je dirigeais linslrument vers la fumée d'acide pliosphorique ioitemeni éclairée par le soleil, la coloration devenait manifeste. » 2° J'ai examiné de même la flamme très-élovée et Irès-brillante ipii s'échappait «lu liaul d'un four à coke (cubilot), alimenté d'air par IV\l; UIKFUSIO.N l>K LA LUMIKIiK. '^'-VA |tui des MU lua's iKiii pilliez, (^c sujcl, doiil jK |,A M'MIKHK. i^li") Les mêmes plK'nomcm's se matiilesteiif lors(|ii mu lail passer I" laisccnii (\r limiière solaire sur la liimée au- dessus lie la llainiii''. c'csl-à-dire sur le noir de lumée non inraiulescenl. Si l'dii i'm[doit' le Iti'c tie Ben^^el muni de sa cheminée de verre, la llaiiime drvieiil |»liis erlalaiite, elle cesse d'ètif^ l'unieuse et Inn n"aper('oi(. plus la tracculu faisceau lumineux. Mais si l'on lail arriver un excèvS de gaz de manière à l'aire filer la llamme. elle présente, dans sa par- tie supérieure, les mêmes caractères qu'avec le bec sans cheminée de verre. Avec un bec papillon, où la l'omhiistioM est complète, on n'observe pas de trace lumineuse, et, par conséquent, [»as de polarisation. Si l'on examine avec un polariscope luie llamme de ijaz un mieux celle d'iinf! lampe à huile qui lile, sans addition de lumière .solaire, on reconnaît que la colonne de fumée émet de la lumière polari.sée dans un plan ho- rizontal. En .somme, pour c qui concerne les résultats expéri- mentaux, on voit que je suis d'accord avec M. Hirn : là oii la flamme brûle avec un vif éclat, la trace d'un faisceau lumineux nVsi pas apparente. M. Hirn. avec quelque réserve il est vrai, explique ce fait par l'alîaibh.ssement du |)Ouvoir l'éfléchissant et la transparence des particules de carbone à une haute tem- pérature. Je n'o.serais émettre une opinion ab.solue sur cette question que je n'ai pas spécialement étudiée ; mais avant d'admettre cette hypothèse, (jui est en partie en dé.saccord avec le principe de l'identité des pouvoirs érais- sif et absorbant, je me demande si l'on ne peut pas se rendre com|)le par les deux considérations suivantes de ^:{(i PUi:.NOMKNi:.S [)E l'ULAHlSAÏlO.N labseiicti de pularisalion dans lus parlies de la llaiiiiue où la combustion est complète. 1" Une llamine de j^az peut, fn général, être consi- dérée comme formée de plusieurs couches. Dans la nappe centrale le gaz d'éclairage se trouve à une ti'mpératuri' inférieure à celle de la décompiisition dos carbures d'hy- drogène; ce n'est que sur les surfaces de cette nappe en contact avi'c l"air ambiant, que s'effectue la décomposi- iion, et que le cai'bone est pi'écipité l'ii particules incan- descentes qui sont rapidement brûlées au fur et à mesure de leui' iiruduclion. La ct)uche incandescente est done très-mince, les particules sont i-ares ot les phénomènes de reflexion et de polarisation doivent être |)eu sensibles. Le fait de la continuité apparente de la flamme ne peut pas être invoqué comme une preuve de l'abondance des particules : l'irradiation et la persistance des impressions sur la rétine en rendent compte suffisamment. Du reste, en parlant de la rarr'té des particules je ne veux parler que d'une rareli' relative : il suffit d'observer à la loupe la faible trace lumineuse qu'un rayon solaire produit dans de Teau très-claire pour recoiniaitre la présence de my- riades de parUcules hétérogènes flottant dans le liquide: et poui'tanl le pouvoir d'illumination est très-faible. Au contraire, si la flamme est hmieuse, c'est-à-dire si l'afflux d'oxygène est insuffisant, la combustion ne détruit plus le noir de fumée au fur et à mesure de sa produc- tion, les particules s'accumulent et deviennent assez abon- dantes pour i-endre visible la trace du faisceau de lumière solaire. 2" Lorsque la combustion est complète, l'intensité de la lumière est très-forte, elle éblouit l'œil, et il est facihî de comprendre 24(1 l'HÉNOMÈ.XES DE POLARISATION aussi sijf de la vapeur (ondenspc de diverses manières. Pour un angle rie vision plus petit que l'angle droit on observe d'abord une. diminution de la polarisation, puis un point neutre (vers 70*): enfin sous un angle de 65"^ environ et au-dessous, la polarisation reparaît en sens in- verse, c'est-à-dire rpir la JMmière est polarisée dans k- plan de vision. Les fumées (|ue l'on obtient en agitant qiielipies gouttes d'acide azotique ou chlorhvdriqne dans un ballon mouillé, ou de l"afide chioiliyflriqiie et de rammonia(|ue, donnent aussi iMi" polarisalini) anomale pour un angle de vision de 90' . Au contraire, sur les nuages et les brouillards éclairés par le soleil, je n'ai jamais observé la polaiisati(>n dan.- un plan per|)endiculaire au plan de vision : la lumière diffuse est ou à peu près neutre ou polarisée normale- ment. — Par une légère brume, la polarisation est très- marquée'. — L'arc-en-ciel blanc est f(»rtement polaiisé dans le plan de vision. Si l'on |»ulvérise de !'<'au en faisant frapper forlement un jet très-mince contre un corps solide, on obtient une fumée composée do gouttelettes très-petites. La lumière qu'elle diffuse est partiellement polarisée dans le plan de vision pour un angle de vision 90°. — Vers 100'' on ob- serve un point neutre ' ; pour des angles plus grands la polarisation est inverse, pai' réfraction. — Si en i)artant de 90*^ on diminue l'angle de vision on constate que la }>olarisation reste normale; elle est très-forte dans une direction corr(»s[)ondant approximativement à la position • La position des points neutres, en général, n'est pas très-con- stante; elle varie, comme l'a montré M. Tyndall, avec les circonstances de grosseur et d'abondance des particules. l'Ai: MIFKI'SKIN lii: l,\ LUMIKHK. iJI! lins (k'ux |ni'mi('is aics-cti-cicl. Ji; dis ;i|)|)i(»\iiii,ili\r- ment, pcircc i\uv les duiix aics-cn-ciul, (jui sont irii.ibilinli' si t';icilcnioiit visibles, disparaissuul pros(jii(i complulc- nienl dans ces conditions d'rxfirinc p(^litesso des glo- bules d'eau; ils ne se nïaiidestent pins que par deux ma- xima de luinièr(,' sensdileni' iit l)lanclio, entre lesquels on observe une l'oloration ron^^c Les autres couleurs ne |ieuv(înt pas se distini'iier: il semble (ju'elles se soient étalées et confondues, cl ipie hs rouges des deux arcs- en-ciel se soient réunis rnn ;i Tautre. Ce lait remai-quable s'expliqu*'. je peiis*. parce que sur d<'s surfaces extrême- ment pelites la réflexion et la réfractiiMi cessent de suivre les lois de l'optique géométri(jue : ,11 se f)rodiiil iinr dil- fraclion comme Fresnel l'a démoiilié. Je ne vi'iix pas allonger davantage: les exem|)les ipic je viens de citer suifist'nt à montrer rinduence considé- rable qu'exerce l'état dans lequel se trouvent les parti- cules. Je renvoie à plus tard la publication i\eA autres faits que j'ai pu observer jusqu'ici ou que je pourrai constatei- en poursuivant cettis étude sur la diffusion. RECTIFICATION Ar SU.IET D'UNK COMMl NICATION ANTÉRIEIJRK Par m. h. A. SCHWAHZ ». (Letlie adressée iiii.v rédacteurs des Archives.) Messieurs, J'ai rhnnm^iir i|i' vous communiquer que, par suite (.riiiit' t'irr-ur (|UG je ne saurais assez regretter, Il s'est L,'lissé dans ma deuxième communication, publiée dans le cahier du mois de sfplembre dernier de votre estimable journal, une assertion incorrecte : la démonstration di; M, Si'irel a été placée à tort sur la même ligne (|u"une autre démonstration, contre laquelle M. Lindelofa élevé des objections bien IVindées. Depuis lors j'ai reconnu, à la suite d'un examen plus scrupuleux, que la démonstration de M. Serret, attribuée par lui à M. Ôssian Bonnet, est rigoureusement exacte : elle n'est pas en désaccord, commii il m'avait paru anté- rieurement, avec l'exemple que j'ai donné dans une re- marque jointe à ma connnunication, puisque cette démons- tration sui)pose implicitement, dans sa conclusion (inale, la coulinuilé des dérivées de second ordi'e en question. Je viens donc, spiMitanément et de mon pi'opre gré, vous prier de bien vouloir uh' donner l'occasion de réparer, dans votre estimable publication, um^ erreur dont je reconnais aujourd'hui avoii- été victime et que je regrette sincèrement. Le l'esté de ma communication ne demande pas de mo- dificalions. Apréez, etc. H. A. Sciiw.vHZ. Zuricli, le 2G octobre 1873. ' Voyez Archives, .seplembro IS73. page 38. RULf.ETIN SCfi:NTIF[QrK. IMIVSIUI^K. EilhartlWiKDKMA.NN. Ubku dik Biikciu .N(isi:\i'().M,.Mi;.\. oIc Slu I.KS INDICES DK RKFIl.VCTIOV DES l'HODUITS Dl<: SrBSTITUTION SULFURKS DK l'hIIIKH C.UllîOMnL'K. {JoUVIlill f/lf piilhtiarllC Cliemii'. 187^2. tome VI, p. \^'X) Le liiivail doiil nous rendons compte ici a\ail itouf bul de reconnaître le cliangeuieni qif entraîne pour l'indice de ré- IVaction d'un corps composé, la substitution d'un ou plusieurs atomes de soufie à un ou plusieurs atomes d'oxygène, et l'in- lluence qu'exerce sur ce même indice de réIVaction la place occupée par les atomes composanls dans le groupemenl mo- léculaire de deux corps isomères. L'auteiu- a étudié à cet. elïef. les indices de réiVaction de la série de corps obtenue par la substitution d'un. <\(i{\\ ou trois atomes de soufre aux atomes d'oxygène contenus (lans l'é- Iher étbylcai-boni(|ue. Les corps soumis à Texpérience étaient donc : ■'2' '^ ''^ ( OC2H, OColl, ^' '^'^ ( SC2H5 es j Ces six corps se divisent en deux groupes, les trois pre- miers contenant le ratlical GO, et les trois derniers le radical es ; Il et IV sont isomères, ainsi que III et V, 2i4 nuLLKTix sciKNTiiivi i:. Une séiit' de rindici' (le fofrnction a élt'' l'aile avec chacun de cps cnrp< |iniir l;i liûiip du lithium (Li). celle du sodium (Na). et celle du thallium (Tl). Le lahleau suivant renferme les valeurs de l'indice de réfraction ohtenues de la sorte, toutes étant ramenées par interpolation, à la tempéra- ture de I8°.2. Li Na Tl 1. . OCJL, '' ' ocai., l.;W:{7 i.;;so8 1.3870 II. ri) ^C-^H, 1.4'i71) 1.4513 1.4544 m. ri) Ï^CaH-, '' ' se, H-, L.NIfîS 1 .M5:^7 1.5287 IV. ''^ OU h; i.4;i():; 1. ')()<) 1 l,4t):{2 V. '^- OCJl, 1. :;:{()'. l.:i:'.7() ! .5431 Vl. '^^ sa H. l()Iu:j 1.(^210 (le là (in déduit jk.iii- 1;i dilTérence des indices de réfraction de ces corps pris deux à doix : Li Na Tl H- 1. 0.0t}'i-2 0,0(355 0.0608 m— II. 0.0707 0.072'i 0.0743 V— IV. 0,0741 0.070U O,07i>2 VI— V. 0,0801 0,0840 — IV— 1. 0,0720 0.0743 0.0703 V— II. 0.0825 0.0857 0.0887 VI— III. 0.01)10 0.0973 — IV— II. 0.008 '1 0.0088 0.0095 V— III. 0.0118 0.0L33 0.0144 Les conclusions qui ressorlent de ces expériences peuvent donc se formuler comme suit poui- la série de corps étudiée. 1. Dans tous les cas l'indice de réfraction croit lorsqu'un atome de soufre vient prendie la j)lace d'un atome d'oxygène, cette auiiuienlatiou est d'autant jilu> giaude ([u'il y a déjà |il is de soufre contenu dans la combinaison. l'll\SlnliK 'i^'^ 2. Aussi les indices do rolVadioii <\ii> cuiidtiiiaisuii.s i|iii renl'eniient le radical GS sonl-ils [iliis irraiids «iiie celui (\ii> conil)iuaisoii.> analogues avec le l'adical r,(). .■>. De nièuK' l'indice de rolVaclioii cioil lor.>(|ui'. eu il<'lior> du radical, iiu |)reuiier. |Mii> un second alonii; de soulre vient se sui).sliluer à ruxvyèiie; dans le second cas raccroissenienl est plus grand «|uo dans le preniiei'. 4. Les corps Isoinùres II vÀ IV. ainsi \\\\e 111 cl V. onl ^i:t^ indices de rélVaclion loin dinV'i'ciils, oi dans chacun de ces deux cas, c'esl la combinaison conlenani le soufre dans le radical qui possède le plus l'ort indice de rél'raclion. Cela montre que la position occupée [lar ralomedc soufre exerce une inlluence mai'(piée sui- le pouvoir réfiingent. Ce fail pourrait peut-être servir réciproqneiueni a irconnailre la con>lilulion ciiimi(pie du corps. A.-U. Oldi:maiNs. Ukbkh den Einfluss opnscn inactiveh Ljgk qu'kxeuce.nt des uissoi,- V.VÎSTS l.NACriFS OPTIQUEMENT SUR LA DÉVIATION DU PLAN DE P0LAR1SATU)N PAU LES SUBSTANCES DOUÉES DU POUVOUl ROTA- TOiRE. (Po(/(jem/. Annalen, 1873, lome CXLYIII, p. 337 : extrait par M. E. Wiedeuiann K) Si l'on-désigne par a la rolalion ijue subit le plan de pola- risation dans une couche longue de / décimètres, présentant une densité ^î, on a comme expression du [lonvoir rftialoire spécillque / ^ y- Si la substance est en dissolution, et i\n'on représente par £ sa concentration, il vient : tin ' .M. Eilhard Wioilcmann, rauloiir du travail dont il vient d'être question, qui vient de se faire connaître par une itièse savante sur la polarisation elli[)tique dont nous donnerons prochainement une.xtrait, a bien voulu nous promettre de nous envoyer un bulletin des travaux de physique publiés en Allemagne. [lied.) 121() l!ll,LK.TIN SClKNTIFlnl'K. Biol et .lotlin ont siirnnlé il \ ;i longtemps riiilluence iju'exei'ce la nature rlii dissolvant sur la grandeur « dans le cas de Tacide \ inique et de la lévulose. 1/auleur a l'ail une élude plus appiol'ondie de celle induence en employant dans ses reclieiclies un polariso^lroboinètre de Wild. U a trouvé (|ue plus un corps a de facililé à se dissoudre dans un liquide, plus la grandeur l'alcool ei l'raii. (>'> dprniers corp.s sont dissous plus facilement pai' l'alcool (]ue par l'vau. et la solution al- coulique présente, en elV»-!. un pouvoir lotatoire ^^ plus con- sidérable que la solution aqueuse. 1/auteur a étudié avec plus de détailles (lissolulion> de cin- chonine dans dilTérenls mélanges de cbloi'ofornie et d'alcool absolu. II a leconnu (pic la cincbonine présente avec le chlo- l'uformc pur un pouvoir rotatoirc et une solubilité plus petite qu'avec l'alcool rectilié. Il a obtenu, en effet, avec le cliloro- forme(a)=2i2", L=0,28 dans 100 parties du di.ssolvant, avec Talcool («)=228", L=0.77. De plus, lorsqu'on pari des deux limites. 0 clilorofoi'me. 100 alcool cl 0 alcool. lOd chloro- forme, on voit augmenter plus \iic la polarisation rotaloire et la solubilité avec des proportions croissantes de cliloro- Ini'uie ijuc dans le ca< inverse. Ces deux grandeurs attei- gnent leur maximum, l'une pour un mélange 80 " „ chloro- forme, 20 7o alcool, qui donne (a) =:{72: Tantre pour 90 V.. .■bloroforine ot 10 "/„ alcool, L-^5,9. W. A.- r. SU.NDKI.I.. HtCUKKCnK SUB LKS FOHCKS KI.KCïHOMOTRICH: ET THERMOKI.r.CTnUjUK DE (^tlELQUES ALLIACES MÉTALLIQUES AU CONTACT nr CUIVRE. {F\u/fi. An>}.. tome CXI.IX, p. l'tï.) La méthoiie emiilovéo dans cette recherche a été indiquée par Al. Edlund : elle repose sur la loi en vertu de laquelle le o s l'ilVSIQUK. -*i7 passage (Fiin courant ;i Iravei's un rleclidinoleur produil flans celui-ci à la suilace de contacl une absorption ou un (léveloppeinenl de chaleur propiulioniiel à la lorce olectro- uiotrice. L'appareil consislo en deux cylindres de cuivre ar- genté, alisolinuent idenliipies. i|ui son! enrerniésdan> un vase à doubles parois et sont réunis par un lulu' de verre gradué. t' trouve une goutte li(piide servant d'index. Dans ces deux cylindres on introduit deux éléments identi- ques. Ces deux éléments sont reliés à la pile de 2 à 4 éléments de Bunsen qui lournit le courant, de telle sorte qu'il y ail absorption de clialeui- dans Tun et développement de clialeur dans Taulre. Si maintenant a est la (juantité propoitionnelle à la chaleur absorbée ou produite dans le cas d*'un courant égala Tunité. fi un coefluient dépendant de la résistance du fil conducteur dans Tintérieiir du cylindre, .'? l'intensité du courant el A la course de l'index à la fin de la transmission du courant qu'on prolongeait pendant trois quarts d'heure. il vient : «.s.-=( V^3?+l) A. Poui' éliminer 3 on mesurait dans chaiiue cas la course A avec trois intensités différentes du courant. La force thermoélectrique était mesurée par la méthode connue. Il vient de la sorte : Force Force Alliages mis en cootacl du cuivre. éleclromotricc. ihermoéleclrique. 12 Bismuth. ! Ktain 2o4,74 270.()1) 8 » 1 . 2;}4,18 2m3'.) 4 > 1 .. i:i7,48 145,7ri Fei- 82.:U) 86.12 2 Bismuth. 1 Ktain 49.7() 81.ri9 Cuivre 0 0 Argentane y8.U8 I0;}.12 32 Bismuth. 1 Antimoine 295.08 295.2'» Bismuth 417,14 400.06 32 Bismuth, 3 Aniimoine o33,98 680,94 2i Jus(|n';'i leprèîieiiler un [loids de clildic »>gal ;i ct.'liii iV, p. S\5. l'IlVSKJUK. ':^''^>i pélrole une aiilre siihslance à l.ujuelle il (loime le nom d»^ thnilf'iir à cause de sn tmlle tliioroscnnco verle. Il rohlient dn la manière suivante : La dislillalion du pélrtiU; \)oiiv la rabrication des huiles à lu'ùler laisse un résidu ((ue l'un soumet à une nouvelle dis- lillalion pour en extraire (\c& huiles lubrélianles et de la pa- ralVine. A la lin de celte opération, et lorsijue le tond de la cornue est déjà chautlé au rou{,^e, il passe une matière rési- neuse épaisse et brune dont on se sert comme lubréliani. C'esl de celle substance que l'on extrait le thallène en la traitant d'abord pai' la benzine (|ui dissout beaucoup de ma- tières étrangères et laisse une poudre vert-olive que l'on re- cueille sur un nilre. On la fait digérer avec de l'alcool qui enlève une matière brune dont la solution alcoolique produit une tluorescence bleue. Enfin on dissout le résidu dans le benzol chaud (pii abandonne, par le refroidissement, le thallène cristallisé ipron purifie par une nouvelle cristalli- sation. Le thallène solide présente une belle fluorescence verte, d'une intensité analogue à celle du cyanure double de pla- tine et de baryum. La lumière émise, étudiée au spectroscope, se compose principalement d'une large bande dans l'orangé et le jaune, de deux bandes vertes moins larges et d'une bande bleue beaucoup moins brillante. Le spectre présente des dilTérences notables avec celui (jue donne l'anthracène du commerce ou le chrysène. Le thallène est fusible à 240° C. environ ; on peut donc lui donner la forme d'une couche translucide contenue entre deux lames de verre ou de mica permettant d'étudier son spectre d'absorption, qui présente une raie noire étroite contenant la raie F. deux bandes moins définies entreFelG; puis à partir de G les rayons sont de plus en plus interceptés et l'absorption est complète bien avant H. Si l'on projette le spectre solaire sur une bande de papier à liltrer recouverte de thallène en poudre pai' froiiemenl ii5â BUI.LETIN SniKNTlFlOUK. avecicdoigl. on observe fle> maxinm 'lo fluorescence dans les positions correspondani aux bandes du spectre d'absorp- tion. La fluorescence est extrêmement vive dans le voisi- nage des raies H. et s'étend très-loin dans la paitio ultra- violette. Le Iballène est soluble dans le benzol, le >ulfure de car- bone, le cbloi'ofoi'uie, l'essence de térébentbine, rélber. etc. Ces dissolutions |)résenlenl une belle lumière lluorescenle bleue: on reconnaît au spectroscope que celte lumière esl composée de bandes analogues à celle du spectre de fluores- cence du tballènc solide, mais déplacées du côlé du violet, ce qui explique le cbangement de la teinte qui de verte est devenue blrue. C'est la dissolution dans Tétlier pour laquelle ce déplacement esl le plus considérable. On ol)serve un déplacement analogue dans les bandes du spectre d'absorption de ces dissolutions, ainsi (jue dans les maxima de fluorescence. H. Serrano y Fatigati. Sur une nouvelle détermlnation de l'équivalent mécanique de \a chaleur. (Coninniniqué par l'auteur.) Jusqu'à présent l'équivalent mécanique de la cbaleur n'a- vait pas été déterminé par la relation qui existe entre le tra- vail dépensé pour faire tourner le disque d'une machine électrique de Ramsden et les décompositions éleclro-slati- (|ues produites. — Voici en peu de mots le procédé que j'ai employé pour résoudre le problème et les résultats que j'ai obtenus. Pour faire tourner le disque et mesurer le travail, j'ai en- roulé sur le manche du disque d'une machine de Ramsden deux cordons passant sur deux poulies et portant chacun nn [loids à son extrémité, l'un de il kilogr. et l'autre deî^i. Ces poids descendaient prés de deux règles graduées. Jai déduit (lu travail calculé, i" le ti'avail équivalent à la foice vive que IMIYSIoLfl-:. 'i'i'.i coiiservaienl les poids ,'i la lin de leur cliiilc; ±' le Iravail dé- pensé par lo frollcm.'iil dt-s (•(inloii> coMlrt' le manclip <■! dans les poulies. D'un autre côté j'ai appiécié aussi exacteuicnl ipie possihle h; caloriipu» développé par les coussins, en employant d'a- hortl un hon tlier'nioiiièlre à mercure, et ensuite au moyen d'une pile tliermo-électrique comparée avec les indications antérieures, et en mesurant approximativemcdit la clialeui- spéciliipie des coussins et «lu dis(pie en tenant compte des pertes dans l'air. La ipianlilé de chaleur ainsi obtenue a été détiuite également du travail calculé. Enlin, pour mesurer l'électrolisation, j'ai pris deu^c grands tubes d'épreuves gradués pourvus de lils de platine (|ui al- laient jusqu'à leur fond, et dont l'un était relié avec la ma- chine, tandis que l'autre .était en communication avec la terre. Ces tubes ont été plongés dans un grand récipient d'eau acidulée et unis au moyen d'une longue corde hu- mectée poiii- servir de conducteur à l'électricité sans produire d'étincelles. Les résultats mo\ens obtenus dans vingt-liuit opérations sont les suivants : Hésultol de douzt' upéifitions. Ilydiojièiic Caloiifs de Travail Équivalent dégagé. dissocialicn. dépensé. mccauique. 0«',0I7 0%o78 ^TS^^^Hl 471,9'.) Résultat de sept opérations. i)Mt 1,428 649,74 4o5,0U Résultat de neuf opérations. 0.005 0,170 79,5 467,64 Équivalent moyeu 464,87 Je serais heui-eux que ces résultais lussent contrôlés pyr d'autres physiciens. 254 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ZOOLOGIE. ANATOMIE ET PALÉONTOLO(ÎIE. Frof. VULP!AN. NOTK SUR DE NOUVKLI.ES EXPÉRIENCES RELATIVES A LA RÉUNION BOUT A ROUT DU NERF LINT.UAI- ET DU NERF HYPOC.i-ossE. {Arrimes de plit/siologie normale et patholo- gique, septembre 1873.) Nous avons déjà rendu compte ' des inléressanles rechei'- ches par lesquelles M. le profesï.eur Vulpian a démontré que le phénomène curieux de mouvements produits dans les muscles de la langue par Texcitation du nerf lingual (nerf sensitif) après la dégénéralion du nerf hypoglosse (nerf mo- teur) dépendait de la corde du tympan et. non des libi'es propres du lingual, comme Al. Vulpian l'avait supposé dans des expériences plus anciennes. On sait, d'autre part, que M. Vulpian, en collaboration avec -M. Philipeaux avait, il y a plusieui's années, démontré que Ton pouvait en suturant ensemble le bout central du ni:'rf lingual avec le bout périphérique dn nerf hypoglosse obtenir au bout de quelques mois une union parfaite de ces deux nerfs de fonctions différentes. Après la régénération des tubes nerveux du iii*i 1 hypo- glosse dégénérés à la suite de leur sépai-alion du centre trophique, il est po.ssible, en excitant le nerf lingual au-de.s- sus de son point de réunion avec l'hypogio-sse, de donner lieu à des contractions des muscles de la langue. Cette expérience, confirmée par plusieurs observateurs et devenue classique, avait engagé M. Vulpian à admettre que les tubes nerveux sensitifs et moteurs ont une seule et même propriété phy-^iologique à laquelle il donna le nom de ncu- Dans .ses récentes recherches faites sur trois chiens, M. Vul- pian a répété ses précédentes expériences en les modifiant : Il a commencé par suturer le bout central du nerf lingual ' Voyoz Archives, mars 1873, tome .XLVl, p. 273. ZOOLOdU:, ANATDMli; KT l'ALli(JN l'OLOlJIK. i^f)") avec le huut poripiièritiiiL' ilti nLuriiy|)(j;,Mosst,', cl i|iiiiii(l deux ou Irois mois plus laid l'union des deux nerfs fui coniplèle, il sectionna tians Idreille la corde du tympan, allendil(|ne les libres de ce dernier nerf fussent dégénérées pour répéter son expérience d'excitalion du nerf ling:ual. Il u"ol»s(.'r\a plus alors de mouvements dans la langue comme dans ses précé- dentes expériences, et en conclut: ipie c'étaient les libres motrices anasiomoliques fournie» au lingual par la corde du tympan qui Iransmettaienl au nerf hypoglosse les excitations motrices. Aussi, ajoute M. Vulpian: « l/argunient cjue nous avons • lire de ces expériences, lors de nos premières recherches, • pour prouver l'idenlité des propriétés physiologiques des • libres nerveuses motrices et des libres nerveuses sensi- « tives, n'aurait plus aucune valeur, et il faudrait l'emellre en « discussion celle imporlanle question de physiologie géné- • raie. De même on ne pourrait plus se servir de celte expé- « rience pour démontrer que les libres nerveuses propagent » dans les ileux sens centripète et centrifuge les diverses « excitations qui portenî sur un point (pielconque de leur « longueur « Les expériences nouvelles sur la réunion bout à bout du • lingual et de l'hypoglosse, dont je viens de dire quelques « mots, ne permettent pas encore une conclusion irrévo- « cable: mais elles montrent que des données que l'on « croyait bien assm^ées sont pour le moins discutables. -> \y F. ()' MURISIKR. UbER DAS SUH LE FERMENT STOMACAL OES ANI- MAUX A SAN(j FRom. {Verliandlanijen der physicaL-medidn. Gesellschaft in Wiirzburg. Wùrzburg, 1873. Analyse tirée de Ha.\em. Reoue des Sciences médicales, il, p. 569.) Le suc gastrique des mauimifères ne conserve son activité que dans certaines limites de température. D'après M. Schilï, ^50 nLI.LliTlN SCIKNTIKIOUK. la limite inférieure serait -f-13" centigrades: d'après M. Kùline elle desrendrai' .jus(]irà ~li°. Il s'agissait de savoir si, chez les animaux à sang froid, la digestion continue à se produire aii-dessons de .^". ce En 18()9. je publiai - dans les Comptes rendus de la Société de biologie le résultat de quebjues expériences d'ablation des deux ganglions sphéno-palatins faites sur le chien sans altéra- tion du goût, soit à I3erlin. en collaboration avec M. le pro- fesseur Rosentbal. soit à Paris, en collaboration avec M. le W .lolyel. Ces expériences me paraissaient pouvoir réduire à néant la manière de voir de M. Schili'. J'avais, en elTet. observé que les chiens, auxquels j'avais enlevé les deux ganglions spbéno- ' Scliiff, I^eçons sur la pliysioiogie de la digestion, I, p. 140. - Compte rendu de la Société de biologie, année 1868, p. 234, el 1869; p. 76. -?")« BULLKTIN SClENriKIQUfc:. palaliiis. coiistTvaieiU iiUacl et sans modilKalioii ap|iié(ial)lc le goùi (l(^ la partie anl(?rioure de la langiu'. iM. SoliilT'. (.Ian>5 un idiis récent mémoire, repioclie a im s expériences (Télre incomplètes. Il pen.se qn'il est inipossihie (Tapiirécier à coup sûr le goût de la partie antérieure de la langue, si l'on n'a i)as .sectionné les glosso-pharyngiens : les coi'ps sapides pourraient, eu elVel, glisser facilement sur les parties postérieures de la langue, et les iinpressions gusta- tives transmises par les glo.sso-phar\ngiens induire eu erreur Tobservateur. D'un autre côté, dans un mémoire pai'u dans les Arclurea de plii/siolof/io, avant la dernière pidjlication de M. ScliiiV, M. le professeur Lussana -, de Padoue. complète et conllrme une opinion (pi'il avait précédemment soutenue. H l'ait venir les libres gustatives du lingual du nerf de Wrisberg (partie de la 7"'° paire) par rintermédiaire de la corde du tvmpan. Dans ce mémoire, M. l^ussana a recueilli un certain nom- bre d'observations de paralysies faciales survenues cliez rhoLume, dans lestiuelles le sens du goût élail sensiblement altéré, et même aboli au niveau de re.xtrémilé de la langue, sans qu'il y ail paralysie du trijumeau, ou diminution de la sensibilité générale de la langue. Ces observations, ilont aii- rnnc, ii'a été suivie iPautopsie, eiigagenl l'auteur à conclure que les .sensations gusiatives reçues par rexlréniité de la lan- gue suivent toutes la voie du facial par l'intermédiaire de la coide du tympan. L'obscurité (pii entourait cette (piestion ma engage a en- treprendre, avec le concours de .MAI. Ileverdin et Déjeriiie, les expériences (pil font le sujet de ce méunùre, el dont j'ai ' Schi/f, liiloiiio iii uoivi (lel gu^to cd alla otciulopia laUiln leUera (loi prof. .M. ScliilT, al piol. I''iancesc<) Vizioli. (EslraUo dal .Morgagni.) '•' Pfi. Liissnna. Sur les nerfs du goùl. Ob.'^ervalions cl expériences nouvelles. Areliives de physiologif. Paris, IS72. — Le iiieme. Arch'was tie physiologie. [*aris, I8<)9. ZOOI.OGIK, ANATOMIK KT l'ALKUNTOLOdlK. ^.'>U enUelemi à |)liisioiiis reiiii>es l;i Sociélé i\o |iliysii|iu! et (J''liisl<>iro iialiirt'IIc do CuMiève. Dans la promirrc [)aflio du nit-nidire. j'éliidii; lo opiriuiiis de M. SrliilV. et j'airivo à des résultais coiilraires à ce savant. L'ahlaliou couiplètc i\t'<. deux .lifanslious splu''n()-palalins l'aile chez trois ('iiieiis tîl un ( li.il. [(rpajalileinenl i)rivés ries nerfs glosso-pharyn^iens. n'a ptiinl uiudilic li' sens du goût des parties antérieures de la langue. Chez uu ipialriènie chien, un seul glosso-pharvngieu avait élé secliunne, mais Pexamen du sens du goût de rexlréuiilé de la langue démontra aussi chez lui que Tablalion des deux ganglions sphéno-palalins n'avait produit aucune modifica- tion dans le sens du goùl de l'extrémité de la langue. Or, si les libres guslatives du nerf lingual traverseraient, comme l'avance M. SchilV. les gangli(ms sphéno-palalins, leur conti- nuité serait interrompue par Tablation de ces ganglions, et le goût devrait disparaître, dans les parties de la langue ani- mée, par le nerf lingual. H ne sera pas inutile d'insister sur les précautions néces- saires à prendre dans des expériences de ce genre. Dans les cas où les glosso-pharyngiens n'avaient pas élé sectionnés, cause d'erreur que nous reproche M. Scliiff, l'exa- men du goùl est, en elTet. plus difficile. On arrive cependant très-promplement à habituer, soit les chiens, soit les chats à se laisser ouvrir la gueule et placer sur la langue des li- quides divers. En écartant simplement les lèvres, il est facile chez le chien d'appli(juer des substances sapides en passant entre les interstices dentaires. Après avoir placé, à l'aide d'un pinceau, à plusieurs reprises un liquide inerte, tel que de l'eau, et avoir attendu que l'animal ne réagisse plus au con- tact du pinceau, on peut, en remplaçant l'eau par un liquide sapide. observer une réaction très-diiïérenle et souvent des gestes de dégoût. Quand les glosso-pharyngiens ont été préalablement sec- ^r)l> BULLKTIN SCIENTIFUJUK. lionnes, opéralion assez difficile, Texamen du goùl est plus facile, puisque Ton esl certain que toute impression iriislative perçue doit traverser le nerf liuLMial. Dans ces cas encore une précaution importante esl de se faire avant Topéralion une idée nette de la manière dont réagissent les animaux et d'étudier avant touf le degré de sensibilité rln goùl. l/examen ainsi fait nous a montré que les chiens sont loin d'être identiques relativement aux réac- tions gustatives Certains de ces animaux sont beaucoup moins sensibles à diverses substances sapides que d'autres. Il nous esl arrivé même une fois d'être forcé d'abandonner les expé- riences que nous avions déjà commencées chez un chien un l>en âgé, chez lequel les sufjstances amères. acides et salées ne paraissaient avoir aucune action. L'animal ne manifestait aucun dégoMl pour les aliments qui contenaient ces diverses substances. ("Jiez l'homme il en est de même. Ce degré de sensibilité du goût esl loin d'être identique cliez les divers sujets à Tétai sain, fait que ne doivent point oublier ceux qui voudraient tirer des conclusions d'observations manquant de l'examen cadavérique. Les chats ont, généralement parlant, le sens du goùl plus développé que les chiens. Le chat est plus difficile que le le chien dans le choix de ses aliments et redoute vivement les substances amères. C'est là une observation sur laquelle M. SchilT attire ratlenlion et qu'avaient déjà signalée d'autres ailleurs, en particuliei- Slannius'. Mais chez le chat l'ablation des ganglions spbéno-palatins est une opération beaucoup plus (liflicile (jue chez le chien. L'inti'odiiclion d'un morceau de coloquinte dans la gueule a loLijutirs provoqué chez les chats que ncuis avons observés de violentes manifeslalions de dégoût, tant que les glosso- ' Versuclie ûber die Funclion des Zimgneiveii von Prof. Stannius. Miillt'r's An-liiv, 18i8, p. 133. ph.-H-yiiiïiens étaifiii iiii.irts: .litiv-^ l.i srciioii de ces neil's !.• (lé^^oùt fui heaiicoiip iiioimlit'. l;i s.ivtMir di; la •()l()(|iiinlt.! o<\. cependant encore perçue, mais à un faible degré, l/animal refuse souvent, après y avoir s'oùlé, de prendre des alimenis qui en conliennenl. Ainsi donc, si le glosso-pharynj^ien est le piincipal a.genl de transmission des saveuis amères, il n'est pas le seul, et la macération do colofpiinlc peut provixpier le dégoût en agis- sant sur les raniilicalions du nerf lingual. Ce fait est pour nous important, car après hien des expé- riences c'est la coloipiinle ipii nous a paru être le corps sa- pide contre lei|uel on peut faire le moins d'objections. Quand l'on emploie un acide, il faut user de solutions peu concentrées pour ne pas exciter la sensibilité générale ; ainsi dilués, les acides provo(juent fort peu de dégoût. D'un autre côté, plusieurs acides volatils doivent être éliminés comme agissant sur le sens de l'odorat. Le sel marin impressionne fort peu les chats et les chiens. On voit combien de causes d'erreur, combien de difficultés pratiques environnent ces expériences dans lesquelles la principale base de succès est l'examen répété de l'animal fait avant l'expérience ; c'est ainsi ([ue nous avons obtenu un terme certain de comparaison (]ui nous a été fort utile ilans nos expériences. Dans la seconde partie de ce mémoire, nous avons exa- miné l'opinion de M. Lussaua. En recherchant les modifica- tions apportées au sens du goût par la section de la corde du tympan, et malgré un assez grand nombre d'expériences, nous n'avons pu arriver <à une conclusion certaine. Après la sec- lion des cordes du tympan, faites chez des chiens et des chats privés des glosso-pharyngiens, le goût a été peu modifié dans certains cas, notablement diminué dans d'autres, et comme aboli dans un cas. Mes expériences ne nie permettent pas de spécifier le rùle 2()2 HULI.KTIN SniKNTIKIOUK. (jiie lii corde fin Ivmiuin jmie l'clativement aux fondions du goùl. j'incline cependant à lui arcorder un rôle accessoire. Si le Itiil principal df nos expériences n*a pas élé complé- lemenl rempli, nous avons pu a celte occasion aborder plu- sieurs questions importantes relatives à la disiriliulion anato- inique de la corde du tympan dans la langue. C'est un point dont pai déjà eu l'occasion de rendre compte dans une précédente analyse '. D' I*. Prof. .1. liOSlvMMM,. lÎMKRSl'CHUNtJlvN KrCHKIICHES SUR 1,1. pouvon» RÉFLFAK. (Exlrait des Compte-t rendus do In Société pluisfco-médieale d'Erlmufen. février' 1873. Tiré de Hayeni. Hevhi' des Srience.s médimlps. II. p. 564.) 1. Par irritation de la peau saine aussi Ijien que des nerfs mis à nus. on peu! démontrer i)u*iin laps de temps appré- ciable (temjis de réllexion) est nécessaire à la réllexioii d'une irritation sensiiive sur un nerf moteur. 2. Le « temps de réllexion ■■ dépend directement du de- gré d'intensité de l'irritation. En négligeant les irritations qui ne donnent pas le maximum du pouvoir réilexe. et en ne comparant si vu rela- tion avec rinlensilé de rirrilalion, c'esl-à-dire ipi'ij dimimie à mesure que l'excilalioii esi plus forle. 5. Le «temps de réilexion » cl le " temps de couduclihililé Iransverse ■■ vai'ienl suivant l'élal d'épuisement de la moelle. Le pi-emier peut alors aui^menter considérablement. D'autre part, comme l'excitabilité de deux portions symétriques des téguments ne varie pas toujours dans le même sens, il peut se faire que, dans certaines circonstances, (ui ail pour la conducli!)ililé transversale un espace de temps en apparence négatif, c'esl-à-dire que pour des irritations portées à un certain degré, la réflexion de Texcilalion du lambeau de peau sur le muscle du môme côté commence plus tard que celle de la portion symétrique des téguments sur un des muscles du côté opposé. ti. Si on irrite à un degré suflisaul, eu deux points le plu.s éloignés possible Tun de l'autre, un Ironc nerveux .-.ensitir mis à nu. le temps nécessaire à la réflexion est plus considé- lable pour le point du nerf qui est le plus distant de la moelle: mais la différence s'atténue à mesure que T'intensiié de l'ex- cilation augmente. 7. Pour les nerfs moteurs périphériques, il est impossible de constater une dépendance entre l'intensité de rirrilalion et la rapidité de sa propagation. Ici les résultats sont tout à fait les mômes, qu'on se serve d'excitations sufiisanles ou d'iriilations plus puissantes. Gomme il n'est pas vraisemblable (jueles nerfs sensiiifs péripliériipiesse comportent dilTérem- ment. nous sommes autoiisés à voir dans les faits inscrits sous les n"' !2 et 4 le résultat d'une propriMé spéci de des éléments i.ropres (ganglionnaires?) de la uioelle. iM;'| lîlII.LKTIN sr.IENTinOlJK. S. Plus l;i poiiiûii oxciiée est voisina di^ l.i moelle plus !ii réilexion se l'ail ropifleiiieiil : i\o sorte que. par exemple, le temps (le conduclibiliii' liarisverse. (|uami on irrite deux per- lions de peau s>métri(]ues rapprochées de la moelle, devient iiitininient petit, même avec des excitations moins fortes que loi'squ"il s'agit de portions de téguments plus éloignés. Celait, ainsi que celui menlioné n" G, trouvent une expli- cation naturelle dans l'opinion (Justifiée aussi à d'autre> points de vue) (ju'il exista' dans les nerfs périphériques un obstacle à la conduclihililé, obstacle qui alïaiblit Texcitalion au fur et à mesure qu'elle se propage. Le travail }ites rendua dfi IWmâémie royiilc (II' Prusse, 1854) que les contractions réilexes dues à l'irri- lalion des nerfs sensilifs ne surviennent toujours (|ue Irès- lardivement. parce que la ti'ansmlssion de l'excitalion néces- site dans la moelle un temps au moins douze fois égal à celui que demande la transmission dans les nerfs sensilifs et inoieurs correspondants. D' P. i*r.:i ' / OBSERVATIONS METEOROLOi^IQUES KAITKS A L'ORSEHN ATOIKK l»K (iENKVK la Hii'cftioii ilr M. le prof. E. PLANTAMOUR Pknoant i.K MOIS d'OCTORRK 1n73. Le i""', forte rosée le matin: halu lunaire ilans la soirée. 2. rosée le matin. ',]. brouillard jusqu'à 9 h matin, i, forte l'osée le matin. H, léger brouillard le matni de bonne lieure. 7, forte rosée le matin ; le soir, éclairs à l'Ouest. 8, depuis lO'/-. b- à 1 b. éclairs et tonnerres: à midi 39 m. très-forte décharge (Mectrique. la foudre est tombée sur une maison à l'angle de la rue St.- Léger et du cours des Bastions. 9, il a neigé dans la nuit sur le Jura ; la bise se lève vers 8 h. soir et souffle avec force jusqu'au lendemain à midi. 1 1 , forte rosée le matin. 12, brouillard le matin et le soir. 13, brouillard jusqu'à midi. 16, assez forte bise tout le joui'. 25. il a neigé sur toutes les montagnes des environs, même sur le .Salève. 27. forte gelée blanche le matin, la première de la saison : le thermomètre à mi- nimum est descendu aussi poui la premièi'e fois au-dessous de 0 28. bise assez foite tout le jour AncmvKS, l. .XLYll. — .Ndvembre IS7:^. 10 26t) Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MINr.MlM. MAXIMUM -) .' 8 1 ,S 1 matin m (Il 732 00 fi ; . matin 730,89 Il ; 10 1 . matin 732,28 H ' S 1 . matin 725,80 lit ; s , l 10 h. malin 730,ôi ■)7 • Kl 1 10 1 . >.on ... 732,10 M ■: . soir 724.69 ]a' i à i 11. après midi 727.19 8 à nndi 722,22 i3 à i h. après midi 723.21 16 à i II. apiès midi 723.07 2i à I 11. après midi 709.90 30 à- S h. soir .. 7l8..i.'j l'iiiiiiinièli'c àll il. X l-î rM Tl O oc O Tl ^O 1* X iC Xi- -s. H so lO îO l-'î îO -^ -«^ "^C ■'* "«f -■■* '-t' ^0 -* -* — I- -.^ ce C i'i =; -» r; r: ce ce ti ti — ~ 3: X r: X I - I - -.o o - o i-e i i.e" i.e'o ! o x" scooooooocooooooooo 000000000000 es — * o ce Cl o o 'M 3; fî-i o ïo o 'î'1 *-r'cs:sxi— 05 LO îc LO es i- o -^ o Cl i^ ~* 'î'i ^ X c: 1^ (^ r~ o ;o -«e — — ' ce X ^e'^l w-l X --S .2^ •J? X »-.e **- X n\ 9-1 — X -* X 5.0 LC ce -î-i ta — *7, «-M 00 le ce X -js es X l~ 2 S -•sî 1^ t^ X 1^ l- X l- XXC^XCSOSCSOSXXXXX ^-^ l^ LO îC X X r- i~- 1- X X h-ta ^ -a ^^ n I ■£— 0-= '-I .TS o'^ c ji -^t^ceiMicoocscoxi^ — osil^ — xoocecei^Cî-T-o = •»- ce_^ (M_ i?! es (j-i^c; i'^ os os -* î?! V? os es x o es es -»t x_^ ■»* t-^ sn = -^ — (?! »?{ 15-1 fff — o — ■^ o o — ^ -7^ — o "T«" o o o* S'i' o o' c' s ++++++++ I I N+++-f++4-+' ' ' ' ■^ !M 00 -:- ■<* X X 8-1 le -^ os ce s.e_ t-_ ^^ «t?^ rji «î^ .?-i o o I ! I 11 II iTension ( >-. X — * B csi.e-^eS'MocecMce-*Le-^ — --oco X 0 X i-; -- es «■! 0 G'i ^ i-e — -^ X ce se 10 T- 0 i- -^ i- -* i-e i-_ ce es_ x_ ce_ 0 c-^ os" 0" 0 0" -«' 0" 0 os" es" es i'-' x' es" os* es' x' x" x" x' r-' -<* es" es" es" lo i« >* ■«!■" i-e" es' s-e" -!< TH —1 — -rH •«-■ t~; 05_ ce_ o *^ •* o i--_ 00 ce o ce os t^_ o )0 x_ irs î Le es "<* ce" -^" ce ce >^ o" i.e es X O O es es X i-~ 1^ n eB_ ce_ ce ce_ cs_ -* ce_ ce^ sq es^ t-^ ce_, o_^ o si, es__ p_ x_ o ce t-, ce o__ — <_ *0!ftXesioox-*ce-^c»-«*xi^oxoi.ees X es x_o ce -* es es •* es ce o ■*_^i-_iie '?»^x_t< os i--__ce__-*_x^o jo t^^c», "rH__ce_es es z 'î-î S'i 5'f Le io ce ic ~ ce c4^ ^ 3'{ o'^-^'-r-'s'i'e'riî'f o"-r-"»i"-rr-^:s"G'« ce'-^'ce ■^ t- -r»' ++++++++ ! 1 I I ++++++++ I +++ I II I I I I o i-e ce -— G-) Cl X es es t^ 1^ î-e rM o es I-- os i~ X c- ce o o X os ce o i~- 1^ >o r- ■?^ o_ x_, X o x_ e5_^ o^ LC x^ (?i_ X* t^ os ic o -<^ 1 o (?i x es (m_ 20 -<» es^ x_ es^ s.e_ is-i^ i--_ (Ji. , w 10 ■<» es I ^ •* es" ce i--" r^ c." X o" — >" — >" f)- f irf —>' o" o" es" o" ce" -»j'' 20 >*" ce' -" çf g-i o' o' ce - f^ o -^ es' -*" x -^ -* ■«? o 16 ce ■^ +++++++ 1 I +++ Il I I I ++-4.+ ] 1 7 I i ++ 1 I I oses — oceieot^-*'?iX7ces-»*es>*cix. l'^«^ce(^^ooo•^l^eso5X os I - ce Ti_ 70^ x_ o_^ fïi ^i I- ce Le Le *?! — i i--; ce • ^ a-ij o -?< oc es es -^^^ x__ ^. -* x_ -*■_ ie_^ o" o" o" x" x' os" I-' ce" î.e* x" — ' x' -<• I e" -^' ce* Le es c" r-" 1-" «e-" es' — ' x' -** — o" 10 o" *» ce ce ce f?» iXeso-'-i(MîO-*îoesi^22S2;;î '■ÀVyS MOYEiNNES DU MOIS D'OCTOBKE 1873. i; II. m. s h. Ml. KMi. m. .Mjili. •.' II. >. i li. .<. H li. s. S li. >. |{. Ii. >. Karuniètce. iniii mm niin mm mm iiiiii mm mm min 1" décadf 728 15 728,87 728,91 728,28 727 83 727,69 728,09 728,15 728,83 2'' ). 72^5,81 727,31 727,28 72(5,79 720,3.', 720,11 72013 726,00 720,62 3' 723,27 723,81 723,93 723.4 i 722,99 722.82 723,13 723.35 723,80 .\f.M> 720,08 726 .",7 726,02 726,08 725,6'i 725, 1-5 725,80 720,11 720,35 'B'<>ni|ioi-:itiirt'. l>'iisi<>ài «!«' ia vaiteiir. 1 '« décadf mm 8,17 niin 9,36 mm 9,90 miii 9,81 mm 9,87 mm 9,72 mm 10,19 iniii 9,79 mm 9,19 2<' » 8,26 S,3i 8,72 S. 71 8,55 8,85 8,85 8,92 8,89 3« » 5,58 .1,02 ti,00 5,89 .■),73 5,53 5,75 6,00 5,19 -Mois 7,38 7,70 S.n .S 00 7,98 7,95 8,18 -S. 17 7.88 l-'ritflion d«> Nadiratioii en niiili^ines. i ": décade 920 809 722 (i7l tj52 037 75.') 805 861 2' » 928 896 853 S12 7(52 SOI -S il 896 909 3« » 808 792 757 080 02 i 624 706 773 765 Mois 883 850 777 720 677 686 765 823 812 Tlicrm. niiii. Tliorm. max . Cl arté niov. lin Ciel.' Température du Rhône. Eau du l'iuie Liiniiimélrc. ou de neige. 1 " dccado 0 + 8,82 + 19*35 0,11 + 15,95 mm 30,7 cil) 118,7 î« » + 8,95 + H,19 0,89 + 11,61 21.6 110,3 3' + 1,00 +10,95 0,78 + 11,88 29,0 118,8 Mois +7,15 +15,03 0 71 +13,98 81,3 135,1 Dans ce mois, lair a été calme 2.5 fois sut 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0.73 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 37,6 0., et son in- tensité est é^alp à '8.7 ^m 100. "■M) TAJiLKAll IIKR obsi^:hvations métkorologkjues FAITKS AI SAI.NT-I'.KIIN AUl) peiuUiiit i.K MOIS irOCTOBRK !H73. L»' 7. K. !), Iii-i)ii(lliiril lijut II' ,|()ur; le H t'\ le!) il t'>l IoiiiIk' iiii p» m dr nt-ipr. nui Il ;i pas pu iHre recueillie, vu la violoncti liu xfiii. 10. 11. IJ, \',k biotiillard le inatui t't le soir. I i, toi U; [ihuc tout le .joui-. lî), neige presque tout le Joui , iMuMillanl. Iti. 17, IH. brouillard presque tout !<> joui . I!), Iiidiiillar'l le inatiu. '20, brouillard depuis midi. i\. brouillanl et un peu de neige le matin, en trop yietite quantit(^ poin- ponvoJT être mesurée. 2Ii. 2i. 23, brouillard tout le joui : forte clnite de neige qui a commencé le 24 au soir (!t a duré pendant la plus grande partie du 25. 26, liroudlard le matin; dans la miil du 2() au 27 le lac près de Thospice rt été recouveit de glace. 2«. 2», 30, .'il. brouillard tout le jour, neige dans la nuit du 30 au 31. Valeurs extrêmes de Ut pression atinospliéruine. MAXIMUM. MINIMUM. 111 m "ini I.p 2 de S 11. ;■( midi o71 ,.50 (1 à lit II. iiiat.iii . . 570,67 II a midi .H70,1S 19 à S 11. soii 566. i2 22 à 10 h. soir 362,50 27 :i 10 h. sou .563,83 .(• :> ;i .s b. matin .368,. ">2 9 à i b. après m .158,84 16 à 2 b. apiès m 562,28 21 II S b. matin 559,78 25 à 6 11. matin 552,69 31 à 6 b. matin 556.14 — oœ(X^05«:*.cc^s>-•o«s^c^l05w:lt>.o^^»s•*ocooc~JCs«^4^.w^&«-■ siom np sjnof ' w! o; ot Cl c-î t,-: en t?: V. Ci fi C: C: w' Cn C en C: Cî Oî C: W Oî Ci O' Ci Cî Oi V. Ci :.: w C7I c: . ^ ce .^ et o — s c; et c: c: i* »si/ oc 0-. -j îc et <£ c; cb c îb S:^ — -• d f «1. i |l ! H + l 1 1 1 1 1 I+++! 1 !++++! 1+++++++ c> iii. o c p »-■- ce -1 ic 14/ c; jr — — c _ii i4/ js_p ^14, ^ ^ y. — c: ♦- w ■(»• es c< •^ K3 cî CI '^1 ^ w ^1 "■^ 0 0 "-l 'oc ac !■& CI 0 0 ac 'c oc "os *— "e: "w 'co "-4 e-, te c! ce bc s — *- -1 0 B «. 1 ■1 «: CT c; c» C^ 0: c: c: C! C! C: w c: es ci C: CT V. c: Ci Ci et Cï Cî c: C: C- Ci c- • ' c- c: Cl Cl et et Cl Cl c: et et Cl et et et C. et et et et et et et et et et et ci et ^ ^1 ^i p -1 ,1-i/ te ic et i* ^ 0 _— 5c i« et y. c: i* xi^ w j^ -i a u- Ôc -- oc S 5b 2 c 0 et — s 3c et Cl "^ et Î-& et ii» --i "*- c w "bc \(j c; c: 'ce "^i- ":c c; "oc '.^ "et "-i w et bc et c: *-3c-^e:xet«ci-s,v:c:x^c;c:tcoc-iocc:c:irôc:;î:!!nctv:itrcoci^rfc p 5^ 5' 5 1 oi «t C! et Cl Cl CI Cl CT et et c-5 Cl Cl Cl c^. et es ci et ot ci et «j et w «s « w ci ci 1 w ot ot ot et Ci Cl CI et et et et et et et et c- ot Oî et -1 et 0; Ci -1 -1 -1 ^1 ^1 ^1 ili ' P ^ '~^ z:^ y. ^ p-. ^ — \-ij —,■<>- et et et c; c: ^w oc' 0 x c-^ ci 0 0 0 <= — -^ — ■!^ »i -ii- li^ X "oc 'c; "i4/ Vi 'et "-- "oc V 0 'c "■— 0 "»~ 'îc c; *— ":r "— "o — "et "c; et "c: c- ce •i>--ioCi^ccc;i.i/OoocDwicc'w;coc-*sCtsc;o';-icsj.i*.c;-i — w2cxciwc;w.,*ctc - ce — l '' 1 ru i £. V* es 1 + ! 1 i 1 1 + 1 + 1 +++++++++++ 1 ++++++++ 0 ^ — Ci jet et .i*. c p p »^ ^— ic _ic j— ic — 14, ic ic c; j— et |C et et c: ^1 - 1 i,» *- *-> to et 0 V "■»>- "'■-I "ie V "et Cl "0 "ii^ "t-e "^^ c: c ret te "w ""— 1* "e: 'c; "= "0 "ce bc 1e "es "îe et Cl c: co — X c — -1 oc x- ce et -,1 — .^ le w et. ~ ce te 0 — *~ ^1 le ^1 w 0 «te ils" lîl 1 — »' 3 —i ) S. r. ;i 1 i 1 l_M 1 I ! 1 I+ + ++ + + +++I !+++++++ + *fc tcp oc — p oc^— Ci c:__--i^c; o^îcppp— ^^—^-^ toctp et et c;_*.p *. oc c; i& ""i-o l« 0 "ce ""c; ""i* "œ "■— 1-& ""-i^'o "'•^ X c t "bc "ii. ""«o "w "bc ""le "w "œ bc 0 bî 1^ bc » - 2 1 • S* Ci- , 1 1 1 1 1 1 1 1 ++ 1 +++++++++++ 1 ++t±t±+t ►^p w pi «tp '^S^^i^ w -^ tc^ie^— _ie _!■& ce w Ci c; ctfji^__— ^-.1 0 S — — x 0 "et CI "Is ce "o '.^ "bc bc "et "i" en "bc ""n^ 0 "i« ""--1 0 0 et V Vi b; "bc "ie 0 'i^ - 3 i ■ r» ' ! . I 0 ••••'•"•*>••••■•••■• • •C'C = 3, 1 -1 2 5. ! 2. ■ —' \ '. ^'- '..'.'.'' . — ''*-!I!!!c*;''''*' ; et .... oc et c; le le •«^ .... ! i ! • C! • • • • c 'i«"'*^"".^'o ; .... 0. - § 0 tfï CD pr 0 0 g p; K R 0 0 1=: K rr ^ C C C 0 p 0 0 ^ 0 p: 0 0 :£ k c k rr: ^. 1 1 p,p,p, 0 opppp 00 00 0 'z.pp'^ ope 0 0 00 0 opppp "ce "bc "ce ""oc "«^ Cl ce ""ce "ce {-s'a, ""c: '*- ""ce bc 'ce 'ce "b. ""x 'x "et "e: "ce 'ce "bc 'c; "et — '= "0 "= i4i-4xetxc;ceccctO'^*«c:"-xie*-c-JOp^etxce.*>.t*-^i — s — — 'J. > I ' te 2 > te te oc -4 2J7I MOYENNES DU MOIS D'OCTOBRE 1873. lili.iii. Xh. IN. 10 h. III. Midi. ili. s. i li. i. li li. -. Kli. >. 10 h. s. Itaruiuètro. niin iiini iniii mm inni iiiiii iiiiii iniii ni m l" décade 567,88 568,37 568,38 568,22 o68,ll 567,98 368,11 .568,31 368,31 2« c( 365,29 363,39 563,33 36.5.35 363/14 .563,09 .565,12 363,11 563,23 3« ,i 559,83 560,17 360,29 360,30 360,06 560,07 560.30 360.36 360,62 Mois 564,19 361,30 564,39 564.48 564,30 564 2! 564,38 .564,46 564,66 'l'empératiire. l"'décade+ 2,85 + 4,33 -|- 5,90 4- 6,87 + 6,81 + 5,77 + 4,51 -\- 4,18 -j- 3,90 2e « -{- 1,24 4- 1,51 + 1,96 -t- 2,46 -|- 2,48 + 1,89 + 1,53 + 1,80 + 1,19 3e (( — 5,32 — 4,77 — 4,19 — 3,37 — 3,73 — 4,18 — 4,39 — 4,40 — 4,33 Mois - 0,37 + 0,19 -j- 1,05 + 1,81 -f- 1,67 + 0,99 -f 0,39 + 0,37 + 0,03 Min. otiservt'".' Max. oh.ment ne s'y révélait. Malheureusement de nouveaux coups vinrent le frap- per; la mort sévissait sans pitié autour de lui: dans l'es- pace de quelques semaines il perdit deux de ses gendres; la limite de ce que son cœur aimant pouvait supporter semble avoir été dépassée. Et pourtant il avait une telle Archives, t. XLVIll. — Décembre 1873. 20 'U 274 AUGUSTE DE LA RIVE. faciillé de réaction, une si grande puissance d'intérêt pour toute chose, que souvent à le voir on se sentait renaître à la sécurité. Sa prodigieuse activité ne se démentait pas ; il travaillait toujours, et toujours se proposait de nouveaux travaux. Redoutant le rude climat de Genève pour sa poitrine devenue sensible et délicate, il résolut d'aller passer l'hiver dans le midi, et au commencement de novembre il partit avec M"*" de la Rive pour Cannes où il avait loué une villa. Pendant la première journé(; du voyage; de Genève à Lyon, il paraissait être tout à lait bien. Mais le lendemain, 6 novembre, entre Montélimart et Avi- gnon, durant la marche même du train, il fut frappé subitement d'une attaque de paralysie. Nous nous tai- sons sur l'angoisse éprouvée par celle qui l'accompa- gnait ; ce douloureux voyage fut poursuivi jusqu'à Mar- seille, tandis que le télégraphe transmettait à Genève la triste nouvelle. Au bout de quelques jours il se manifesta une amélio- ration, et l'on put espérer la prolongation de celte vie si précieuse ; le mouvement revint assez promptcment aux membres atteints, le malade put se lever, prendre quel- (jue nourriture, et malgré le grand abattement intellec- tuel (jui pesait sur lui, le danger immédiat semblait écarté; mais il ne l'était pas. Le coup qui voilait encore l'intelli- gence avait frappé mortellement le cor|)s. La fièvre qui, pendant quelques jours, avait complètement disparu re- vint par accès, à des intervalles inégaux, mais à chaque fois plus intense. Toutes les ressources de l'art furent impuissantes à combattre cette fièvre, regardée dabord comme le signe [)récurseur d'une bronchite, mais qui, en AUGUSTli; l)K LA !uvi:. ^275 réalité, ai)nnn(;ail la diîrnièro liille des forces amoindries du malad(3 contre la maladie. Un malin le soiiflle devint plus court, la faiblesse augmenta, puis, tranipiillemcnt, le pouls et la respiration s'arrêtèrent, et sans passage aj)pa- lent de la vie à la nioit, cette noble existence s'éteignit ! Aucune angoisse n'en avait accompagné les derniers mo- ments et le calme de la paix se répandit sur ce visage dont les traits rajeunis semblaient relléter le retour à une vie nouvelle, de ces belles facultés que la maladie engour- dissait peu d'instants auparavant. C'est le 27 novembre, à une beure, qu'Auguste de la Rive a expiré. Il était âgé de 72 ans. Son corj)s a été ramené à Genève où ses obsèques ont eu lieu le l'^^'' décembre. Une foule, douloureusement émue, accompagnait le convoi funèbre. Suivant le désir, maintes fois et fortement exi)rimé par de la Rive, quel- ques passages des livres saints ont été lus sur sa tombe par un ministre de la religion, mais aucun discours n'a été prononcé. L'éloge de cet bomme éminent, vénéré et bien- aimé est resté silencieusement dans le cœur de tous ceux qui lui rendaient les suprêmes devoirs. Nous n'essayerons pas de faire aujourd'hui l'esquisse de la belle carrière de de la Rive : une notice sur sa vie, et particulièrement sur ses travaux scientifiques, sera publiée plus tard dans ce Recueil, dont pendant si long- temps il a été l'âme et le souffle vivifiant. Durant cin- quante et une années il n'a cessé d'y travailler : le premier mémowe imjiortant qu'il a publié dans la Biblio- thèque Universelle date, en elTet, de septembre 1822, et la dernière Note de sa main y a été insérée en seiitcmbre 1873. IV'ndant dix années, de 1830 à 1845, il a sup- 276 AUGUSTE DE LA RIVE. porté seul le poids de la direclion d(j la partie littéraire et de la partie siîientifiqne qui étaient alors réunies ; il y adjoignit bientôt, sous le titre û' Archives de l' Eleclrkité, un supplément dont le succès fut très-considérable. Ce succès même l'engagea à étendre le cadre de cette pu- blication qui prit le nom qu'elle porte encore aujourd'hui. 11 s'associa alors de nouveaux collaborateurs, mais sans cesser jamais de prendre la part la plus active à la ré- daction. Nous ne saurions exprimer l'amère douleur qui nous accable à la pensée que cette puissante supériorité intel- lectuelle ne présidera plus à notre œuvre, et que l'intérêt vivant, soutenu, chaleureux qu'il y apportait nous fera désormais défaut. L. S. SUR LA POLARISATION ELLIPTIQUE DE LA LIJM1ÈI\E ET SES IUPPORTS AVEC LES COULEURS Sl'PEliFlClELlES DES CORPS PAR M. Eilhard WIEDEMANN ' (Extrait communiqué par l'auteur.) La méthode employée pour l'étude de la polarisation elliptique était en résumé la suivante: la lumière solaire réfléchie par un héliostat tombait sur un Nicol disposé devant la fente de la lunette-collimateur. Gomme la fente se trouvait au foyer du collimateur, les rayons étaient pa- rallèles après l(3ur passage à travers cette lentille. Ce faisceau de rayons parallèles tombait sur la surface pro- duisant la polarisation elliptique, laquelle était placée au milieu de la plate-forme du spectroscope, parallèlement à son axe de rotation. Après la réflexion par cette surface, la lumière était reçue par l'analyseur qui occupait la place de la lunette du spectroscope. Il consistait en une lame de mica donnant entre les deux rayons une différence de marche d'environ [ 1, un Nicol et un spectroscope à vision directe placé derrière celui-ci. La plaijue de mica et le Nicol pouvaient tourner indépendamment l'un de ' Killiard Ernst Giistav Wiedomann, Ueher die elliptisrho Pol.irisa- lion lies Licliles uud ilire nezieliuriiicii zu den Oherllaclientarbeii der Kôiper, Inauiîural-Disserlalion, Leipzig, 1872; BerirîU der k. Sdrhs. Gesellsch. der Wissensch. Mathem. Phys. Cl. vom lONovember 1872. 278 POLARISATION ELLIPTIQUE l'autre, ces deux moiivcmenls se mesurant exactement. On pouvait donner à la pl;uiue de mica une position telle {]u'('lle changeât la lumière polarisée elliptique- ment (pii tombait sur sa siu'face en lumière douée de la polarisation recliligne qui alors est éteinte par le Nicol. Comme la polarisation ellipti(iue est différente pour les différentes' couleurs, pour une position donnée de la pla- que de mica, il n'y a (pi'une couleur ijui acquière la pola- risation rectiligne et (jui soit éteinte par le Nicol. Il se produit de la sorte, dans le spectre, une raie noire. Cela étant, si on détermine les positions du Nicol et de la pla- que de mica qui produisent l'obscurité dans une partie du spectre, on trouve toujours deux positions qui ne diffè- rent pas de 180", desquelles on peut déduire la diffé- rence de marche odes deux rayons polarisés parallèlement et perpendiculairement au plan d'incidence, le rapport de leurs amplitudes (tang -y) s'il était égal à i avant la ré- flexion, enfin le retard que les deux rayons polarisés sui- vant les deux sections principales de la plaque subissent par leur passage à travers celle-ci. En effet, soit cp l'inclinaison de l'une des sections prin- cipales de la plaipie de mica sur le plan d'incidence, v|;'-|-90'' l'inclinaison du plan de polarisation du Nicol sur cette section principale et G une grandeur auxiliaire, on a : , .ï— C , A sin (s mêmes pour le rouge et pour le vert. Il ressort, en elîet, des expériences de M. Kundt, sur la dispersion ano- male, (jue les indices d(3 réfraction d'une dissolution de fuchsine pour le rouge o[ pour le vert sont à peu près égaux. 284 p(u.\niSATioN klliptiquk 5. Le calcul des indices de réfraction d'après la loi de Brewsler donne pour la fuchsine solide une dispersion anomale très-prononcée. La différence entre les indices de réfraction des lignes G et F est environ 31 fois aussi grande qu'avec le sulfure de carbone; celti; différence est, en eiïet, pour la fuchsine 2,251 — 1,327, pour le sulfure de carbone i, 022 — 1,055, cela explique la dispersion anomale très-prononcée de la fuchsine. (]e qui est sur- prenant, c'est qu'avec la fuchsine solide l'indice de réfrac- tion décroît, quoique fort peu, de C à D, tandis qu'avec les dissolutions de fuchsine il croît; il est vrai qu'on ne connaît pas encore l'influence du dissolvant. Pour E et G, la fuchsine solide, comme la fuchsine en dissolution, pré- sente des indices de réfraction égaux. 6. Les résultats consignés de i à 5 ressorleiil directe- ment des expériences. Partant dt; ces résultats, nous al- lons essayer d'expliquer quelques autres particularités des substances à couleurs superficielles. Nous supposerons que de la lumière blanche soit ré- fléchie par une surface, et que les intensités des rayons de différentes couleurs polarisés parallèlement et perpen- diculairemf'nt au plan de l'incidence soient /),-. /)j. /)b, et St, 5j, Si, Si 1(3 faisceau de tous It's l'ayons polarisés dans une des deux directions présent!^ la même coloration que le fais- ceau polarisé dans la direction perpendiculaire, on doit avoir : Sr = k. Ih; .Sj =/.'. /)j : .Si, := lijih : clc * k étant une constanle. Si, au contraire, k a des valeurs différentes pour les différentes couleurs, les deux fais- ceaux polarisés [)résentent une coloration dillïrente, et l'on DK [.A [AIMIKRK. 285 obsiTvo lo pliénoniènc (|uo l;i loupe (lictimsoopiqiKî nous révèle sur les corps àcouleni's siipcriiciclles, savoir le cha- loicinonl oricnli'. La valeur de k dépend poiii' nii anL;ie d'incidence dé- terminé (l(^ Tangie d'incidence principal, soit l'indice de rélVaclion cl du rapport d'ani[)lilude principal. Pour les corps transparents, les angles d'incidiînce principaux et les rapports d'amplitude principaux sont à peu près égaux pour toutes les couleurs, il n'y a donc pas chatoiement. Avec les corps à couleurs superficielL's, ils présentent, au contraire, des valeurs très-dilïërentes pour les diiïérentes parties du spectre, ce (pii fait (|ue k a des valeurs très- dillerentes pour les diverses couleurs; cela ex[)lique le chatoiement. En revanche on ne peut pas, de la diffé- rence des deux constantes, conclure nécessairement à l'existence du chatoiement, mais on peut en déduire jus- qu'à un certain point la coloration des deux rayons. Si l'angle d'incidence croît de 0 jusqu'à l'angle d'inci- dence principal J, puis au delà jusqu'à 90°, le rapport des amplitudes des rayons polarisés parallèlement et per- pendiculairement au plan d'incidence, après la rédexion, décroît de 1 jusqu'à un minimum, rapport d'amplitude principal tg W, puis croît de cette limite jusqu'à 1. Sup[)osons que pour deux couleurs différentes, rouge et bleu, tg 'v|> a la même valeur, mais que J soit plus grand pour le rouge que pour le bleu, le rapport des am- plitudes devra alors pour le rouge tomber plus rapide- ment de 90° à J, de J à 0° s'élever plus lentement (|ue pour le bleu. Pour les angles d'incidence plus grands que l'angle d'incidence principal, le rapport d'am[)litiide sera plus grand [)our l<3 bleu que pour le rouge ; le rayon po- larisé perpendiculairement au plan de l'incidence conlien- 286 POLARISATION KLLH'TIQUK dra, proporlionnollemenl ;iii rotjgft, pins de bleu que le rayon polarisé dans le plan de l'incidfnce. Si, en onlre, le rapport d'amplilnde principal est plus grand pour le bleu que pour le rouge, la [)roporlion, dans laquelle le bleu remporte dans le rayon polarisé perpendiculairement au f)lan de l'incidence, sera encore plus forte. Cela explique la coloration bleue très-marquée qu'affecte ce rayon dans le cas de la fuchsine avec des angles d'incidence consi- dérables. Ces considérations peuvent s'étendre à d'autres couleurs. Comme dans le cas de la fuchsine, l'angle d'mcidence principal est pour le rouge aussi bien que pour le bleu plus grand que 45", et qu'il est en outre notablement plus grand pour le rouge (66") que pour le bleu (53*'), les différences de coloration disparaissent pour les petits angles d'incidence. Les deux rayons apparaissent alors jaunes. 7. Nous passons maintenant, pour terminer, aux chan- gements de coloration des corps à couleurs superficielles au contact de substances présentant des indices de réfrac- lion difféients. Lorsque ces corps sont mis en contact avec des milieux transparents plus réfrangibles que l'aii', les rayons pour lesquels ils sont transparents, sont moins déviés au pas- sage de l'un des milieux dans l'autre que dans le cas de l'air. Comme de plus pour ces couleurs les formules d'in- tensité de Fresnel sont approximativement exactes, les corps à cotdeurs superficielles réiléchiront à leur stu'face de contact avec ces milieux une moins grande proportion de ces radiations qu'au contact de l'air. Les portions du spectre qui présentent la réflexion métallique doivent donc l'emporter. DK LA LUMIKHI':. 287 Si l'on admet cnmmo approxiinalivcmcnt exact pour la réfliwion métallif|ne que lnrs(|iie deux corps ont le mêmtî indic(^ de réfraction pour une couiiiur. C('ll(!-ci siihit un alïaiblissement dans la luniièr(! rénéchii! par la surface do contact, il suit que daFis le cas d'iino liunièrc incidente blanche la coloration de la lumière réfléchie dépend de ce que l'égalité des deux indices de réfraction a lieu pour telle ou telle radiation. Toutefois ceci n'est qu'approxima- tif, et, par exemple, à la surface de contact de la fuchsine et du sulfure de carbone, la lumière réfléchie ne pré- sente pas do raie d'absorption vers b, (|uoiquo pour cette radiation les indices de réfraction des deux corps soient e<^aux. La fuchsine se comporte à pou près comme un corps transparent pour les rayons rouges, et les indices de ré- fraction qu'elle présente pour ses radiations sont plus grands que les indices de réfraction correspondants de la benzine et du sulfure de carbone. Lorsque la fuchsine est recouverte de benzine ou de sulfure de carbone, ses rayons sont renvoyés avec le reste de la lumière réfléchie. Les autres radiations, à l'exception de celtes qui sont voisines de F 2 G, pour lesquelles la fuchsine est transparente avec un indice de réfraction plus petit que la benzine et le sul- fure de carbone sont réfléchis métalliquement. Les deux indices de réfraction de la fuchsine et de la benzine sont égaux pour la ligne F, ceux de' la fuchsine et du sulfure de carbone sont égaux pour la ligne b. La benzine éteint donc le bleu dans la hmiière réfléchie plus que le sulfure de carbone, celui-ci éteint davantage les rayons verts, de telle sorte qu'à travers un(î couche de benzine la lumière réfléchie paraît verdâlre, et bleuâtre avec une couche de sulfure de carbone. Cette coloration bleue, qui se produit 288 POLARISATION ELLIPTIQUE, ETC. à travers une couche de sulfure de carbone, même dans le cas d'une incidence verticale, ne doit pas être confon- due avec celle qui se produit pour de grands angles d'in- cidence, cette dernière résultant d'une réflexion totale du bleu. L'^s phénomènes qui se produisent avec le violet d'aniline s'expliquent de la même manière avec l'indigo; les résultats ne sont pas aussi nets, parce que les diffé- rences des indices de réfraction pour les différentes cou- leurs sont beaucoup moins grandes. Ce travail établit un lien entre les phénomènes que présentent les corps à couleurs superficielles d'une part, l'angle d'incidence principal et le rapport d'amplitude princij)al d'autre j)art. On sait de plus que ces phéno- mènes dépendent du pouvoir absorbant ; il semble donc que le problème des corps à couleurs superficielles re- vienne à une question de polarisation elliptique, et se ré- duise à trouver le lien qui existe entre l'absorption et la polarisation elliptique; l'auteur se réserve de pousser plus loin ses recherches sur ce sujet. LA FÉCONDATION DES FLEURS PAR LES INSECTES ' Par m. le D"^ Hermann MULLER. Parmi les nombreux sujets d'étude, que l'esprit sagace de M. Darwin a ouvert aux savants contemporains, la fé- condation des fleurs par les insectes a eu le bonheur de piquer particulièrement la curiosité. On peut le dire, en effet, entièrement nouveau, puisque les ingénieuses ob- servations de Conrad Sprengel, contenues dans son ou- vrage intitulé : a Das entdeckle Geheimniss der Natur » (1787) étaient entièrement tombées dans l'oubli. La ten- dance générale des esprits était, au contraire, dirigée dans un sens diamétralement opposé, et les professeurs de botanique faisaient volontiers remarquer à leurs élèves la perfection de l'organisation florale, grâce à laquelle le pollen venait infailliblement choir sur le stigmate pour le féconder. Aujourd'hui tout paraît changé ; M. Darwin, en première ligne, suivi bientôt de MM. Delpino, Hilde- brandt et de beaucoup d'autres, ont fait remarquer une foule de cas dans lesquels la fécondation spontanée (c'est- à-dire accomplie sans l'intervention d'un agent étranger) était difficile ou même complètement impossible. De pe- tits détails d'organisation , souvent très-minutieux et de nature à échapper à un examen superficiel, suffisent pour rendre l'intervention des insectes indispensable. Une fois * Die Befnichtiing der Blumen dnrch Insecklen und die gegensei- ligen Anpassungen beider, von D"- Hermann Mùller, Oberlehrer an der Reaischule ersler Ordnung zu Lippsladl ; 1 vol. in-8°. Leipzig, 1873. Archives, t. XLYlll. — Décembre 187). 21 290 FÉCONDATION DES FLEURS cette voie ouverte, on s'y est jeté peut-être même avec un peu d'exagération. M. Hildebrandt ', par exemple, a tenté de construire une série linéaire des familles végé- tales basée uniquement sur la fécondation, et dans laquelle les plantes chez lesquelles l'intervention des insectes est absolument nécessaire, occupent le haut de l'échelle. Une pareille tentative paraîtra tout au moins préma- turée, puisque le nombre d'observations sur lesquelles elle se fonde est encore relativement restreint. Bien des plantes, qui sont habituellement fécondées par les in- sectes, ne seraient peut-être pas complètement stériles si on les abandonnait à elles-mêmes, dans un lieu fermé à l'accès de ces animaux. Des expériences tentées dans cette direction donneraient certainement des résultats in- téressants, et, poursuivies pendant un temps suffisamment long, elles fourniraient en outre des documents relatifs à la théorie de Darwin de l'avantage des croisements. M. Muller, chargé d'un enseignement supérieur dans l'école réale de Lippstadt, est un des hommes qui a traité ces questions le plus à fond. Dans les nombreuses excur- sions qu'il faisait avec ses élèves, il a étudié avec beau- coup de patience et de sagacité, la fécondation de la plu- part de nos plantes européennes. Son ouvrage renferme ainsi une foule d'observations neuves et originales, en même temps qu'un résumé bien coordonné des travaux de ses devanciers. M. Muller est partisan convaincu de la théorie de la sélection naturelle, qu'il accepte avec toutes ses conséquences. Mais, même ne fût-on pas toujours d'accord avec lui sur l'interprétation théorique à donner aux faits qu'il observe, leur exposé n'en ofïre pas moins beaucoup d'intérêt. • Gesclilechtcr-Vctlieilung im Pflanzen-Reiche. PAR LES INSECTES. 201 L'ouvrage entier est divisé en (inalre parties. La pre- mière est consacrée à un exposé liistorique de ce genre de recherclies, et à l'analyse sommaire des ouvrages clas- siques sur la matière de MM. Darwin, lliklebrandt, Del- pino, Axell, etc. Dans la seconde partie, l'auteur passe en revue les différents groupes d'insectes, et les étudie au point de vue de leur adaptation à la nourriture florale. C'est une heu- reuse innovation qui, grâce surtout aux nombreuses fi- gures dont le texte est enrichi, permet aux botanistes peu versés dans la zoologie de se rendre aisément compte de ces phénomènes souvent un peu compliqués. Dans la troisième partie, de beaucoup la plus étendue, l'auteur examine successivement toutes les familles de la flore européenne, et, tout en citant les observations de ses devanciers, il communique ses propres recherches sur la fécondation de plusieurs centaines d'espèces différentes, spontanées ou cultivées. Non content d'étudier l'organisa- tion de la fleur et de déterminer la possibilité de la féconda- tion au moyen des insectes, M. Mùller s'est attaché à dresser, dans chaque cas particulier, une liste complète des visi- teurs assidus. Il est ainsi arrivé à des résultats nouveaux, et bien des plantes, dont on croyait la fécondation liée à la présence d'une certaine espèce d'insectes, n'ont plus que l'embarras du choix entre leurs nombreux visiteurs. C'est ainsi (|ue le trèfle des champs, sur lequel M. Darwin ' avait constaté la fécondation par le bourdon (Humble bee des Anglais), est fréquenté en Allemagne par trente-neuf espèces d'Hyménoptères, Diptères ou Lépidoptères, de sorte que l'enchaînement de causes et d'effets, dont tout le monde s'est amusé : « Plus il y a de chats, moins il y a de ' Origine de Fespéce, cliap. 111, p. 78 (trad. française de Moulinié). 292 FÉCONDATION DES FLEURS souris, moins il y a de souris, plus il y a de bourdons, et plus il y a de bourdons, plus le trèfle donne de graines ; » cet enchaînement, dis-je, n'est plus exact quant à sa der- nière partie. La quatrième subdivision contient des considérations générales sur les rapports des deux règnes tels que l'état actuel de nos connaissances nous permet de les esquis- ser. Une analyse quelque peu détaillée permettra aux lec- teurs français de juger par eux-mêmes des progrès réali- sés sur ce terrain, en même temps qu'elle leur fera bien connaître le mode de procéder de l'auteur. M. Mùller, nous l'avons dit, est chaud partisan de la théorie de la sélection naturelle et adversaire non moins déclaré de toute application ayant un caractère plus ou moins téléologique ; aussi commence-t-il par un exposé succinct des doctrines auxquelles M. Darwin a donné son nom dans leurs traits généraux et dans leurs applications aux végétaux, exposé sur lequel il est inutile de nous arrêter ici. 11 consacre ensuite quelques pages à réfuter la théorie téléologique de M. Delpino. Abordant ensuite les considérations générales relatives à la fécondation des fleurs, l'auteur reconnaît que les di- verses particularités d'organisation qui ont été exposées en détail au livre précédent peuvent se grouper de la ma- nière suivante : i° Particularités de la fleur en relation directe avec la fréquentation des insectes : a) Attraction générale des insectes, a) par les qualités extérieures de la fleur, (3) par la nourriture ou l'abri qui leur sont offerts. b) Exclusion de certains insectes, attraction plus ac- centuée de certains autres : PAR LKS INSKCTKS. 293 a) par la couleur et le parfum, |3) par la position particulière des aliments qui leur sont ofl'erls, y) par l'époque de la floraison ou la station de la plante. 2° Particularités df! la fleur se rapportant plus spé- cialement à la fécondation : a) Organisation spéciale du pollen et du stigmate, b) Moyens employés pour assurer la fécondation étran- gère lorsque les insectes fréquentent la fleur, la fé- condation spontanée lorsqu'ils ne la fréquentent pas. Parmi les conditions générales propres à assurer la fré- quentation des insectes, la grandeur, l'éclat de la fleur, viennent se placer en première ligne. Les faits sont nom- breux, à l'appui de cette thèse, et se rencontrent égale- ment dans la comparaison des difl"érentes espèces d'un même genre ou des difl'érentes formes de la même espèce. C'est ainsi que parmi les renoncules indigènes, celles dont la corolle d'un jaune éclatant frappe de loin les yeux telles que les R. acris, bulbosiis, repens, sont visitées par un nombre d'insectes bien plus considérable que les es- pèces plus ternes. Trois principes généraux découlent de ces observations : \ ° Toutes choses égales d'ailleurs, une fleur sera visitée par un nombre d'insectes d'autant plus grand qu'elle frappe davantage le regard. 2° De deux formes voisines différant par le degré d'éclat de la fleur, la plus brillante sera celle chez laquelle la fécondation étrangère est le mieux assurée. 3° Réciproquement, de deux fleurs voisines, la plus terne aura plus de chances de recourir à la fécondation spontanée. Il paraît donc évident que les insectes ne sont pas en- chaînés par leur instinct à la fréquentation de certaines 294 FÉCONDATION DES FLEURS espèces végétales déterminées. Cela peut se rencontrer, nnais seulement dans des cas isolés et à titre d'exception. M. Millier n'en cite que deux exemples absolus. Dans la très-grande majorité des cas, un insecte voltige au hasard dans la prairie et se pose indifféremment sur toutes les fleurs qui frappent son regard ; il n'est pas rare d'en voir qui se livrent à des recherches infructueuses sur des fleurs qui ne contiennent pas de miel. C'est là un fait im- portant et qui avait été méconnu par les observateurs précédents. On remarque aussi une relation directe entre la con- stitution physique du corps des insectes, et leur aptitude plus ou moins grande à se procurer la nourriture florale dont ils ont besoin. Ceux dont les organes buccaux s'ap- pliquent aussi à la recherche d'autres aliments sont fort maladroits dans la récolte du miel, même de celui qui se trouve à portée dans des fleurs peu profondes, comme par exemple chez les Ombellifères. Ceux, au contraire, qui, comme les abeilles, les papillons, ne vivent qu'aux dépens du suc des fleurs, sont fort habiles à introduire leur trompe au fond des corolles, en apparence les mieux fer- mées, pour en retirer le nectar et le pollen. Le parfum des fleurs exerce aussi une influence très- marquée sur les insectes, et les plantes odorantes sont tou- jours fréquentées; c'est même un moyen employé pour rétablir l'équilibre en faveur des fleurs peu brillantes, que leurs congénères douées d'un plus vif éclat priveraient de la visite des agents de la fécondation. La violette, par exemple, est fréquentée par neuf espèces différentes d'in- sectes, tandis que la pensée, plus brillante, n'en a que trois. C'est ainsi encore que la fleur odorante du Convolvulufi ar- vensis a dix-huit visiteurs réguliers tandis que celle bien PAR LES INSECTES. 205 plus grande, mais inodore, du C. sepium n'en a que sept. A côté de Téclat de la fleur, les substances qu'elle offre aux insectes ne peuvent manquer d'exercer une certaine influence sur le nombre de leurs visites. Ces sub- stances sont au nombre de trois, le pollen lui-même, le miel ou nectar, et les sucs des parties plus ou moins charnues. Le pollen étant généralement produit en (juan- tité bien plus considérable que ce qui est strictement né- cessaire à la fécondation, ce n'est pas un inconvénient pour la plante que certains insectes s'attachent à sa re- cherche, puisque cela les met en contact direct et néces- saire avec les anthères. Mais le rôle du miel est encore plus important et dans bien des cas il paraît être un des agents principaux dans la fixation du nombre de visites que reçoit une fleur. Prenons, par exemple, deux fleurs dont la grandeur et l'éclat sont à peu près semblables, ï Helianlhemiim vidgare et le Ranunculus acris, la pre- mière qui ne renferme pas de miel est fréquentée par onze espèces d'insectes et la seconde par soixante-deux. Il ne faut cependant pas croire qu'il soit absolument avantageux pour la plante d'attirer indistinctement toutes les espèces d'insectes. Quelques-uns d'entre eux ne sont guère que des hôtes nuisibles, comme certains coléoptè- res voraces qui dévorent toutes les parties de la fleur. En outre, un concours trop nombreux risque d'ex- clure plus ou moins complètement certaines classes de visiteurs particulièrement industrieux et dont la coopéra- tion serait fort utile pour la fécondation. Enfin, le miel et le pollen, offerts à l'accès de tous, se trouvent forcément exposés aux intempéries et par conséquent à une décom- position prématurée. A tous ces points de vue, il est donc avantageux pour les plantes que certaines bornes soient 296 FÉCONDATION DES FLEURS mises à la fréquenlation des insectes, et, en réalité, la grande majorité offre des particularités plus ou moins ac- centuées, tendant à ce but. Les caractères provenant de la couleur des fleurs jouent un rôle, mais encore mal détini. On peut citer le cas de certaines plantes d'un jaune terne (Buplevrum, Ane- thum, Pastinaca, Galium Molhigo, Neoltia, etc.), qui sont complètement à l'abri de la visite des coléoptères, tandis que des plantes voisines mais d'un éclat plus vU (Galiiim verum, OmbelUfères blanches, etc.), souffrent souvent de la présence de ces hôtes voraces. D'autres indices tirés de plantes diverses, douées d'un vif éclat mais ne produisant pas de miel, semblent confirmer que les coléoptères ne sont attirés que par des couleurs brillantes. Mais, je le ré- pète, les faits ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse tirer de leur examen des conséquences générales importantes. On peut en dire autant des caractères du même ordre tirés du parfum des fleurs. Ils ont évidemment une cer- taine importance, mais nos connaissances sont trop peu avancées pour qu'il soit possible d'articuler quelque chose de précis à cet égard. M. Delpino avait cru remar- quer que certaines plantes à odeur très-forte, telles que l'Anetlmm, la Riita graveolens, étaient évitées par les abeilles. M. Miillor ne partage pas cette manière de voir; il a observé sur ['Anethujn, quinze espèces de mouches, six d'abeilles, vingt-cinq autres hyménoptères. Les conditions relatives à la plus ou moins grande abondance du miel produit, ou à la position que celui-ci occupe dans l'organisme agissent d'une manière bien plus efficace pour limiter l'accès des insectes que la cou- leur ou le parfum. PAR LES INSECTES. 297 Les fleurs qui ne produisent pas de miel, ne sont visitées d'une manière suivie que par les mouches qui mangent le pollen (Syrphides) ou par les abeilles qui In récoltent. Elles se trouvent donc placées dans des condi- tions désavantageuses relativement aux espèces qui recè- lent du nectar. Cette infériorité est compensée de deux manières différentes. Dans certains cas, les étamines sont très-nombreuses, très-saillantes, il y a beaucoup de pol- len produit, et en même temps les fleurs sont très-bril- lantes et frappent de loin les yeux. C'est, par exemple, le cas pour différentes espèces de Papaver, et particulière- ment pour \' Hyper icwn perfoliatum. Cette dernière es- pèce possède environ (juatrc-vingt étamines; ses fleurs sont grandes et brillantes, frappant d'autant mieux les re- gards que la plante couvre, en général, des espaces assez étendus. Aussi, malgré l'absence de miel, est-elle visitée par neuf Hyménoptères, quinze Diptères et trois Lépi- doptères. Dans d'autres cas, au contraire, les étamines sont beaucoup moins nombreuses, le pollen n'est pas très- abondant, et alors la fleur reste beaucoup plus petite, échappe aux yeux et se féconde le plus souvent par elle- même. Tels sont, par exom\)\e, â\\ers> Solanu7n,AnagaI- Hs et particulièrement VHijpencum hirsuliim. Au lieu de quatre-vingt étamines que possédait sa congénère, cette espèce n'en a habituellement que vingt-une à vingt-sept, ses fleurs sont bien plus petites et les plantes sont géné- ralement solitaires; aussi M. Millier n'y a-t-il constaté la présence régulière d'aucun insecte et a-t-il remarqué qu'avant de se faner, la fleur en se refermant fait forcé- ment passer les stigmates à travers les faisceaux d'éta- mines, et opère ainsi la fécondation. Lorsque le miel, au lieu d'être offert à tout venant dans 298 FÉCOxNDATION DES FLEURS des fleurs ouvertes, est caché au fond d'un tube étroit ou recouvert par des poils, des écailles ou d'autres organes, cette combinaison a l'avantage de le mettre à l'abri de la pluie, et en même temps de permettre une sécrétion et une accumulation plus abondantes, ce qui invite les insectes fé- condants à renouveler leurs visites. Ces avantages com- pensent les inconvénients qui pourraient résulter de l'ex- clusion d'insectes à trompes courtes qui jouent un rôle utile dans bien des cas, et ceux provenant du ralentisse- ment mis à l'action fécondatrice par le fait même de la difficulté à atteindre le nectar. Certains détails d'organi- sation, tels, par exemple, que l'existence de lignes colo- rées se dirigeant vers les réservoirs, viennent encore faci- liter la tâche des insectes. Il est intéressant dans ces conditions de se rendre compte des différents groupes d'insectes qui fréquen- tent habituellement les fleurs. A mesure que le tube de la corolle s'allonge, à mesure, par conséquent, que le miel est plus difficile à atteindre, le nombre des visi- teurs assidus va en diminuant. Mais, en revanche, ceux qui subsistent sont les mieux organisés de tous pour la nourriture florale, ils en consomment une grande quantité et leurs visites fréquemment répétées suffisent pour assu- rer la fécondation (abeilles, Lépidoptères). Si l'on compare à ce point de vue des plantes de difi"é- rentes familles et de différentes structures, on arrivera à des résultats intéressants. C'est ainsi, par exemple, que vingt-cinq Ombellifères chez lesquelles le miel est à la portée de tous, sont visitées en moyenne chacune par trente insectes différents. Trente-huit espèces appartenant à des familles à fleurs régulières où le miel est caché au fond d'une corolle peu profonde {Crucifères, Alsinées, Polygonum) reçoivent en moyenne quinze à seize visi- PAR LES IiNSECTES. 209 leurs. D'antres fleurs d'une exploiliUion un peu plus ûiï- dcWe (Geraniacées, Malva, Campanula, etc.) n'en ont plus que treize ;i quatorze chacune. Quant aux familles d'in- sectes représentées dans ces chifl'res, à mesure que le nombre absolu des visiteurs diminue, à mesure aussi le nombre des abeilles, des Diptères à trompe allongée, des Lépidoptères, c'est-à-dire des insectes fécondateurs par excellence, va en augmentant. Des résultats analo- gue ; sont fournis par la comparaison de plantes d'une même famille chez lesquelles la profondeur de la corolle varie, par exemple, chez les composées. Un nombre restreint d'insectes visiteurs (lorsque ceux- ci appartiennent aux familles les mieux adaptées à la nourriture florale) est si loin de diminuer les chances de fécondation, que nous voyons certaines plantes à corolle particulièrement profonde et fermée, être complètement privées de toute possibilité de fécondation spontanée. Par exemple, le Delphinmm elaliim, très-répandu dans nos jardins a le miel caché au fond d'un long éperon, dont l'entrée est masquée par les organes floraux. M. Miiller ne l'a vu fréquenté que par deux espèces du genre Bom- bus. Malgré cela, la fécondation spontanée est rendue impossible par une dichogamie protérandrique très-mar- quée, et la plante produit cependant régulièrement des graines chaque année. Tout en reconnaissant pleinement l'importance des faits de celte nature, il nous paraît toutefois que M. Millier va un peu loin, lorsqu'il y cher'che des arguments à l'appui de la sélection naturelle. Que la parfeite adaptation des organes floraux aux organes buccaux de certains insectes soit une compensation accordée aux fleurs à tube allongé pour parer à l'inconvénient de visiteurs trop peu nombreux. 300 FÉCONDATION DKS FLEURS nous l'admettons sans dilTiculté. Mais croire que les tubes floraux de même que les trompes des insectes se sont graduellement allongés sous l'influence de la sélection, nous paraît aller un peu loin. Nous ne pouvons voir dans ces faits qu'une sorte d'équilibre établi entre les fleurs dont le miel est accessible à tous et la fécondation facile, et celles où elle est rendue plus difficile par la structure de la corolle. Nous ne pouvons comprendre que cette spé- cialisation ait pu à elle seule off'rir assez d'avantages pour déterminer un travail de sélection dans cette direction. La dissimulation du pollen dans une corolle fermée présente les mêmes caractères et donne lieu aux mêmes phénomènes d'adaptation que l'occultation du miel. L'aire géographique d'une plante est peut-être un des facteurs agissant pour fixer les limites de l'extension na- turelle de certaines espèces d'insectes. Réciproquement, certaines plantes ne se développeraient spontanément que là où certains groupes d'insectes sont répandus. Ce sont, du moins, des hypothèses olïrant un haut degré de vrai- semblance; mais les faits sont trop peu nombreux pour justifier à cet égard les conclusions positives. Les idées que M. Delpino avait mises en avant au sujet de l'exten- sion géographique des roses sont contredites par les listes d'insectes fécondateurs de M. Mùller. Parmi les particularités des fleurs se rapportant plus spécialement à la fécondation, celles qui ont trait aux re- lations réciproques du pollen et des stigmates sont déjà suflisammenl connues. Il s'agit des diû"érents détails d'or- ganisation grâce auxquels le pollen est facilement trans- porté : pollen lisse et pulvérulent des plantes anémophiles, pollen plus ou moins rugueux ou glutineux d'un grand nombre de plantes, masses polliniques des Orchidées et des Asclépiadées, etc. PAR LES INSECTES. 301 Enfin dans le dernier paragraphe de son ouvrage, M. Millier passe en revue les particularités d'organisation propres à assurer la fécondation elle-même spontanée ou étrangère. Pour lui, la perfection absolue du règne végétal, ne se rencontre pas dans l'un ou l'autre des deux systèmes de fécondation. Il s'élève contre les idées de M. Hildebrand qui répartit tout le règne végétal sui- vant une échelle dont le point culminant est occupé par les plantes chez lesquelles la fécondation spontanée est rendue tout à fait impossible. Il n'est pas davantage par- tisan de la théorie de M. Axell, pour qui le règne végé- tal se perfectionne en se rapprochant d'un idéal chez le- quel la fécondation spontanée serait seule admise. « Si l'on veut parler, dit-il, d'un perfectionnement plus ou moins grand de l'organisation des fleurs, on ne peut, à mon avis, appeler particulièrement parfaites, que celles qui remplissent d'une manière particulièrement parfaite leur service pour la vie de la plante, c'est-à-dire qui, dans les conditions données, assurent réellement à un haut de- gré la reproduction sexuelle de l'espèce. » La vérité serait donc entre les deux théories extrêmes et, s'il est vrai, ainsi que cela ressort de bien des faits particuliers, que la fécondation étrangère est préférable à la fécondation spontanée, il n'en est pas moins vrai que la fécondation spontanée est utile dans bien des cas et toujours bien supérieure au manque absolu de féconda- tion, lorsque les insectes ne se présentent pas. Un des meilleurs critères pour juger du mérite d'un système de fécondation, c'est, sans contredit, l'abondance d'une es- pèce. Or, M. Millier cite précisément parmi les espèces chez lesquelles les insectes ne jouent aucun rôle, le Sene- cio vtdgaris et la Stellaria média, deux des plantes les plus répandues partout et qui fructifient toujours en 302 FÉCONDATION DES FLEURS abondance. Sur la première, l'auteur n'a jamais vu un seul insecte, et les poils des stigmates sont placés de fa- çon à récolter sûrement une partie, au moins, du pollen. Chez la seconde, le nombre des visiteurs est peu considé- rable, et, d'ailleurs, toutes deux fleurissent, pour ainsi dire, toute l'année et fournissent des graines fertiles à des épo- ques où les insectes ne volent guère. On remarque, en outre, chez quelques plantes un cu- rieux dimorpbisme de la fleur (jui, si nous ne nous trom- pons, n'avait encore été signalé par personne. Certains individus offrent une corolle plus grande, plus visible, et leurs organes reproducteurs sont placés de telle façon que la visite des insectes est visiblement attendue. D'au- tres individus, au contraire, ont la corolle plus petite et sont clairement prédisposés à la fécondation spontanée. Par exemple, la Lysimachia î;M/(/am, lorsqu'elle croît dans des localités bien exposées au soleil, a les fleurs grandes, bien ouvertes et les pétales tachés de pourpre à la base; le style s'élève plus haut que les anthères et ne peut être fécondé que par l'intermédiaire des insectes. Dans les lo- calités ombragées, au contraire, on rencontre une variété de la même espèce à fleurs plus petites, imparfaitement ouvertes, et chez lesquelles le stigmate, restant caché au milieu des anthères, reçoit forcément le pollen delà même fleur. VEiiphrasia officmalis offre un cas analogue peut- être encore plus marqué, en ce sens que lorsque la co- rolle delà variété à petites fleurs est complètement ouverte, et, par conséquent, accessible aux insectes, le stigmate est déjà fané après avoir été auparavant chargé de graines de pollen '. ' Ces cas de dimorpliisme mentionnés dans l'ouvrage analysé ici sont exposés en détail dans le journal anglais «Nature,» 1873, p. 433. PAR LES INSECTES. 303 Du reste, la plus grande diversité règne dans les par- ticularités destinées à assurer ou favoriser la fécondation. Bien des faits sont déjà connus à cet égard, et il n'est pas nécessaire d'en énunfiércr ici un grand nombre. Citons, par exemple, la position relative du stigmate et des éta- mines combinée de telle façon que l'insecte touche tantôt l'un et tantôt les autres en visitant deux fleurs successives. Le but cherché est atteint souvent par la dichogamie grâce à laquelle l'insecte trouve dans une première fleur les étamines en pleine maturité et encore chargées de pollen, tandis que dans une seconde, elles sont déjà fa- nées et c'est le stigmate qui a pris leur place. Dans d'au- tres cas moins fréquents, le dimorphisme joue le même rôle, et alors à une certaine hauteur du tube de la co- rolle, l'insecte rencontre tantôt des étamines et tantôt le stigmate. On pourrait encore citer tous les détails d'or- ganisation grâce auxquels le pollen, une fois sorti des an- thères, tombe forcément sur une certaine partie du corps de l'insecte, ou bien encore les arrangements (courbures du style, des étamines, etc.) qui, en l'absence de visiteurs, facilitent la fécondation spontanée. Toutes ces particula- rités paraissent nées dans les différentes branches d(^ l'ordre des phanérogames d'une manière complètement indépendante les unes des autres, et, dit M. Millier en terminant son ouvrage, les rapports multiples et com- plexes entre les plantes et les insectes ont ouvert à la sé- lection naturelle non pas une, mais d'innombrables direc- tions de perfectionnement différentes. Ici encore, l'explication des faits ne serait-elle pas plus simple et plus naturelle en dehors de la théorie de la sélection ? En effet, l'auteur, s'élant séparé des vues absolues et unilatérales de MM. Hildebrandt et Axell, 304 FÉCONDATION DES FLEUUS, ETC. s'est trouvé en présence de grandes complications. Il a dû admettre (et cette manière de voir est exprimée en plu- sieurs endroits) que certaines fleurs s'étaient d'abord gra- duellement adaptées à la fécondation au moyen des in- sectes, puis, qu'ayant été dépassées dans cette voie par des congénères plus heureuses, dont la corolle plus brillante on plus riche en miel attirait plus de visiteurs, elles avaient ■ dû subir une métamorphose rétrograde pour s'adapter de nouveau à la fécondation spontanée. ( « iMais les espèces les moins apparentes de ces genres sont revenues à la fé- condation spontanée régulière » p. 445 « riicklàu- fige Kichtungen der VervoUkommnung, wp. 448.)Gesont là des combinaisons bien compliquées, et ici comme en d'autres points, il nous semble que les observations de M. Mûller fournissent plutôt des arguments aux adversaires qu'aux partisans de la sélection naturelle. Quelle que soit, du reste, la manière d'apprécier les vues théoriques de l'auteur, cet ouvrage n'en offre pas moins un très-grand intérêt, et il sera un guide indispen- sable pour tous les travaux sur la fécondation, grâce aux innombrables faits nouveaux qu'il renferme. L'auteur a, dans tous les cas, mis en lumière deux points importants : 1° Les plantes sont visitées et fécondées par un bien plus grand nombre d'insectes qu'on ne le croyait généralement. 2° Quel que soit l'avantage des croise- ments, la fécondation spontanée joue encore, dans bien des cas, un rôle très-important. M. M. LE CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE DE VIENNE EN 1873 Les circonstances qui ont anaené la réunion d'un con- grès météorologique à Vienne, en 1873, sont assez géné- ralement connues pour qu'il suffise de les rappeler en peu de mots. Par suite de l'extension considérable qu'a prise l'observation des phénomènes météorologiques depuis un petit nombre d'années, et de la création d'un grand nom- bre de stations formant dans chaque pays un réseau circonscrit par les frontières politiques de ce pays, et in- dépendant de celui des Etats voisins, on avait obtenu une masse considérable de données et de matériaux, qui de- vait s'augmenter encore rapidement d'année en année. Pour chacun de ces réseaux, des publications dont quel- ques-unes très-volumineuses, font connaître, d'une ma- nière plus ou moins complète, les données recueillies dans les différentes stations du réseau, et si chacune de ces pu- blications peut servir directement à l'étude spéciale du climat du pays auquel elle se rapporte, les résultats ob- tenus dans les différentes stations du réseau étant compa- rables entre eux, il n'en est pas de même si l'on veut étendre les études climatologiques sur une partie plus considérable de la surface du globe, embrassant plusieurs de ces réseaux, parce que les résultats obtenus dans les différents pays ne sont pas directement compaiables en- tre eux, par suite de la diversité dans les unités et les Ahchives, t. XLVIll. — Décembre 1873. 22 306 CONGRÈS MF^TÉOROLOGIQUE échelles employées, dans l'organisation des stations, dans le mode de publication, etc. Les inconvénients de cette diversité sont manifestes, et ils rendent très-difficile l'étude de tont phénomène météorologique, dès qu'on veut la poursuivre au delà des limites de chacun des réseaux; il paraissait ainsi éminemment désirable de diminuer cette diversité et d'introduire une uniformité aussi grande que possible dans l'organisation des stations dans les différents réseaux, dans le mode de notation des phénomènes, ainsi que dans le mode de publication. Une pareille unif(:)rmité ne pouvait être réalisée que par une entente entre les mé- téorologistes des différents pays, et c'est dans ce but que tous les savants s'intéressant aux progrès de la météoro- logie furent convoqués à une réunion, qui devait avoir lieu à Leipzig au mois d'août de l'année 1872. Cette réu- nion eut effectivement lieu, et plusieurs séances, auxquel- les assistaient cinquante-deux savants de différents pays, furent consacrées à formuler, et à discuter les points et les questions se rapportant à l'organisation d'un système d'observations météorologiques, sur lesquels une entente paraissait désirable. Ces questions, au nombre de vingt- cinq, concernent d'abord la nature des instruments à em- ployer pour l'étude des différents phénomènes météorolo- giques, et en particulier l'unité, ou l'échelle dans laquelle les mesures sont faites, puis le mode d'exposition des in- struments, les heures auxquelles la lecture est effectuée, ainsi que la durée des périodes dans lesquelles l'année est subdivisée et l'époque du commenci.'ment de l'année, enfin tout ce qui se rapporte au mode de publication. Toutes ces questions ont été discutées et débattues, quelques-unes ont été renvoyées à des commissions ou aux directeurs de qu(!lques observatoires, chargés de faire DE VIKNNK KN 1873. 307 des études on roclierches en vue d'obtenir des données plus précises sur certains points; toutefois, la solution dé- finitive sur toutes ces questions a été renvoyée à une as- semblée future, dont la convocation, pour l'année sui- vante, avait été regardée commis nécessaire dès le com- mencement de la réunion de Leipzig, et pour laquelle la ville de Vienne fut désignée comme lieu de réunion. Il paraissait, en effet, impossible d'attribuer aux déci- sions prises dans l'assemblée de Leipzig une portée telle, que l'uniformité désirée fût réalisée par les changements introduits, conformément à ces décisions, dans les systèmes météorologiques des différents pays; d'une part, plusieurs pays n'étaient pas représentés du tout à Leipzig, d'autre part, tous ceux qui avaient assisté à cette réunion y avaient pris part de leur propre chef, et sans caractère officiel. L'organisation d'un réseau de stations météorolo- giques, ainsi que la réduction et la publication des ob- servations qui y sont faites, entraînent un ensemble de dépenses qui ne peuvent guère être couvertes que par une subvention du gouvernement; aussi dans tous les paySj même en Angleterre, l'allocation faite sur le budget en vue du service météorologique place celui-ci dans une dépendance plus ou moins directe du gouvernement. Que cette dépendance s'exerce par l'intermédiaire d'une com- mission spéciale, ou d'un seul savant chargé de la direction d'un établissement central duquel toutes les autres stations météorologiques du pays relèvent, peu importe, le service météorologique étant comme tous les autres services pu- blics soumis au contrôle du gouvernement, ceux qui sont placés à la tête de ce service ne peuvent prendre une part effective à des délibérations pouvant amener un changement dans le système établi, qu'autant qu'ils en 308 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE sont officiellement chargés par le gouvernement de leur pays et qu'ils ont reçu une mission spéciale à cet effet. L'assemblée de Leipzig s'était pour ce motif considérée, dès l'origine, comme_^une réunion, pour ainsi dire prépa- ratoire, ayant pour tâche, d'abord l'élaboration d'un pro- gramme renfermant l'énoncé des points sur lesquels une entente commune était désirable pour amener plus d'uni- formité dans le système météorologique des dilïérents pays, puis une discussion assez approfondie des différen- tes questions pour laisser entrevoir quelle serait la solu- tion la plus désirable, ou celle dont la réalisation offrirait le moins de difficultés, enfin l'adoption des mesures devant aboutir à la convocation du congrès auquel la solution de ces questions était réservée. En vue de ce dernier point, l'assemblée de Leipzig nomma un comité de trois mem- bres, MM. Jelinek, Bruhns et Wild, qui fut chargé d'ob- tenir du gouvernement de l'Autriche-Hongrie, en premier lieu l'autorisation que la ville de Vienne fût désignée comme le siège du congrès devant avoir lieu dans le cou- rant de 1873, en second lieu que les gouvernements de tous les autres pays fussent invités par lui à désigner des délégués ayant un caractère officiel pour prendre part à ce congrès, c'est-à-dire, pour délibérer et voter sur les questions ayant trait à l'organisation d'un système d'ob- servations météorologiques. Le gouvernement de l'Autriche-Hongrie accéda avec beaucoup d'obligeance etd'empressement aux vœux qui lui avaient été adressés par les représentants de l'assemblée de Leipzig, et il prit toutes les mesures en conséquence. Une circulaire émanant des trois membres formant le co- mité informait, dès la fin de juillet, tous les intéressés que l'adhésion de la plupart des États, auxquels l'invitation DK viENNii i:x 1873. 300 îivait été adressée, rendait possible la réunion du congrès projeté ; tous les délégués déjà nommés, (}t dont les noms étaient indiqués, étaient convoqués pour la première séance qui devait avoir lieu le i*"" septembre. Cette circulaire ren- fermait en oiilrc un [irojet de règlement pour l'ordre à suivre dans les délibérations, en ce qui concerne, en parti- culier, le mode de votalion, et le programme des ques- tions qui devaient être mises en discussion, ce program- me étant celui qui avait été élaboré par l'assemblée de Leipzig. En même temps, les délégués qui désiraient que d'autres questions fussent introduites dans le programme, étaient invités à les transmeltro au comité, si possible avant la réunion du congrès. Le comité fut nanti, conformément à cette invitation, d'une proposition ayant pour objet la création d'un éta- blissement central chargé d'une publication internationale, dans laquelle les données relatives k l'étude de. la météo- rologie en général, et non à la climatologie de telle ou telle partie restreinte de la surface du globe, seraient pré- sentées sous une forme qui rendît les résultats obtenus dans les différents pays parfaitement comparables entre eux. Cette proposition était motivée sur la très-faible pro- babilité de voir l'uniformité dans l'organisation des ob- servations météorologiques se réaliser, sur bien des points, à la suite des décisions du congrès. Pouvait-on espérer, en effet, que l'Angleterre et l'Amérique consentiraient à abandonner le pouce anglais comme unité de mesure, et l'échelle Fahrenheit pour le thermomètre, dans le cas où la majorité des délégués des autres pays voterait l'adop- tion de l'unité métrique et de l'échelle centésimale ? Il n'était pas à prévoir que les délégués de ces Etats fussent autorisés, aux termes de leurs instructions, à se confor- 310 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE mer aux décisions du congrès, dans le cas où celles-ci amèneraient un pareil changement dans les unités fonda- mentales adoptées dans ces pays; ce changement pourrait seulement être introduit, lorsque les travaux de la commis- sion internationale des poids et mesures auraient abouti à l'adoption des mêmes unités dans tous les pays, résultat dont nous sommes encore bien éloignés. De même, pou- vait-on espérer que les décisions du congiès amèneraient l'uniformité dans les heures d'observation, en sorte que celles-ci fussent les mêmes dans tous les pays? Un tel ré- sultat aurait pu être obtenu, si les personnes chargées de faire les observations dans les dilïérentes stations avaient été des fonctionnaires, auxquels on aurait pu imposer l'o- bligation de faire la lecture des instruments à telle heure, plutôt qu'à telle autre. Mais il n'en est pas ainsi; dans l'immense majorité des stations, les observateurs sont des hommes de bonne volonté, voués à des carrières difle- rentes, et qui assument gratuitement la tâche de faire des observations. Il est dès lors indispensable de choisir dans chaque pays des heures qui, suivant les habitudes du pays, interfèrent le moins possible avec les occupations or- dinaires des observateurs et leur occasionnent le moindre dérangement. Bien d'autres points encore pourraient être cités, sur lesipiels il paraissait difficile d'arriver à une entente pour amener l'uniformité ; mais enfin, l'unifor- mité eût-elle pu être obtenue par les décisions du con- grès sur tous ces points, ainsi que sur le mode de publi- cation dans les différents pays, une publication interna- tionale n'en conserverait pas moins toute son utilité et toute son importance, en rendant plus accessibles les ma- tériaux nécessaires pour l'élude de la météorologie en général, et en les présentant sous une forme permettant DE VIENNE EN 1873. 311 de réaliser une immense économie de temps et de tra- vail. Dans l'état actuel, tonte recherche ayant pour objet l'étude d'un phénomène météorologique, ou de la météo- rologie en général, exig(; que l'on ait à sa disposition la collection complète de toutes les publications faites dans tous les pays, collection qui peut se trouver dans labiblio- thèijue de quelques grands établissements, mais qui peut ne pas être à la portée des savants désireux d'entrepren- dre ces recherches. Cette collection une lois obtenue, il faut compulser des milliers de colonnes de chiffres pour en déduire les données relatives à la recherche que l'on a en vue, passer d'une série de volumes renfermant les ob- servations d'un pays à une autre série de volumes ren- fermant les observations d'un pays voisin, pour y trouver les données relatives à des stations très-rapprochées en- tre elles sur la carte, et au point de vue de la géographie physique, mais complètement séparées au point de vue de la géographie politique, par le seul fait du tracé de la frontière entre les deux pays, en sorte qu'il faut puiseï à des sources différentes pour y trouver des résultats qui, exprimés d'une manière différente, doivent être rendus comparables entre eux. On conçoit qu'un pareil tra- vail présente des difficultés à peu près insurmontables pour un savant qui voudrait l'entreprendre en étant livré à ses propres ressources, et sans avoir à sa disposition le secours de collaborateurs et de calculateurs; de là vient que l'immense accumulation de matériaux depuis un cer- tain nombre d'années est restée à peu près stérile, ou du moins que nos connaissances en météorologie n'ont pas progressé autant qu'on aurait pu l'espérer, s'il avait été possible de tirer parti de ces matériaux, comme cela au- 312 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE rail été le cas, s'ils avaient été transformés et publiés sous une forme plus commode. Doii-on regarder comme une utopie, dont la réalisation est impossible, la coopération de tous les États civilisés à une publication météorologique internationale ? Quels sont les obstacles insurmontables contre lesquels on vien- drait se heurter? Serait-ce la difficulté de trouver un homme capable de diriger une pareille entreprise, ou le chiffre démesurément élevé de la somme nécessaire pour la mise à exécution, qui pourrait entraîner le refus de plusieurs États de contribuer pour leur part aux frais ; serait-ce enfin la dilïiculté de vaincre des susceptibilités nationales relatives au choix de la ville qui serait désignée comme le siège d'une publication aussi importante, et d'arriver à une entente commune entre les personnes chargées de la direction du service météorologique dans les différents pays? Quant au premier point, la difficulté est toute levée; le savant désigné par ses travaux anté- rieurs pour diriger une pareille publication est le D' Buys- Ballot, directeur de l'institut météorologique des Pays-Bas, qui, depuis bientôt vingt-cinq ans, insère dans les annales de cet établissement une partie consacrée à faire connaî- tre l'état simultané de la température et du baromètre pour un grand nombre de stations en Europe. Cette par- tie des annales.de l'institut d'Utrechtest ainsi une vérita- ble publication internationale, dans laquelle on peut sui- vre la marche des phénomènes météorologiques en dehors des limites d'un seul réseau, et sur une grande partie de l'Europe, les résultats étant mis sous une forme qui les rend parfaitement comparables entre eux. Cette publication du D' Buys-Ballot est d'une très- grande importance et utilité pour l'étude de la météoro- DE VIENNE EN 1873. 313 logic; toutefois, si elle n'est ni assez complète, ni assez étendue pour remplir complètement le but proposé, ainsi que le savant directeur est le premier à en convenir, il y a lieu d'être étonné de voir quel résultat il a pu tirer de la très-faible somme mise annuellement parle gouvernement néerlandais à la disposition de l'institut d'Ulrecht. Si le D"" Bnys-Hallot avait à sa disposition une somme seule- ment quatre ou cinq fois plus forte, de manière à couvrir des frais de calcul, de réduction et d'impression plus con- sidérables, nul doute que cette publication internationale pût prendre une extension et un développement t(^ls, que l'on y trouvât tous les matériaux nécessaires à l'étude de la météorologie en général. Est-il juste et équitable de laisser à la charge d'un seul pays les frais d'une entre- prise telle que celle de cette publication, lorsque tous les pays en profitent, non-seulement au point de vue théori- que des progrès de la science^ mais aussi à un point de vue pratique ? Cette dernière considération pourrait avoir du poids dans les pays qui ont, comme l'Angleterre, pour principe, que toute recherche scientifique doit être laissée à l'initiative des individus, ou de sociétés indépendantes du gouvernement, et que l'État ne doit y contribuer en rien. Si, malgré ce principe, dont on commence heureu- sement à revenir un peu en Angleterre, un établissement scientifique tel que l'observatoire de Greenwich a été créé il y a deux siècles, et graduellement développé de manière non-seulement à le maintenir au niveau des progrès de la science, mais à le faire coopérer très-effectivement à ces progrès, et cela aux frais du budget, c'est que l'on avait en vue, et que Ton a encore en vue actuellement, l'utilité pratique de cet établissement pour la marine et pour la navigation en général; sans ce motif, et pour 314 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE rameur seul de la science, l'observatoire de Greenwich n'aurait probablement pas été créé. L'Angleterre a dérogé à ce principe, dans le même but, en organisant un ser- vice météorologique: des stations météorologiques ont été créées, dont les observations, ainsi que celles de quelques stations de pays voisins, sont transmises télégraphique- ment dans tous les ports, quelquefois accompagnées d'un avertissement pour prévenir les marins de l'approche im- minente de quelque perturbation atmosphérique pouvant présenter des dangers pour la navigation. L'état de la science est-il assez avancé pour que ces avertissements soient toujours exacts et suffisamment pré- cis? Est-on à même, d'après les observations météorolo- giques qui montrent qu'une perturbation atmosphérique est près d'aborder les côtes les plus occidentales de l'Eu- rope, de pouvoir tracer d'avance sa route, et désigner par conséquent quels sont les districts les plus directement menacés et, par suite, les précautions à prendre ? Nous croyons que les personnes les plus compétentes n'hésite- raient pas à répondre négativement à cette question, et re- connaîtraient que, si quelques principes pouvant servir de guide ont été reconnus et établis, il s'en faut de beaucoup que les causes pouvant influer sur la direction et sur la marche des phénomènes météorologiques, et des perturba- lions atmosphériques en particulier, soient suffisamment connues et étudiées. Il est certain que les matériaux néces- saires pour une pareille étude ne peuvent se trouver que dans une publication internationale, à moins de vouloiren- treprendre le même travail de compilation, de réduction et de coordination, dont cette publication offrirait le résultat. Cette publication internationale trouverait ainsi une ap- plication pratique de la plus grande utilité, en fournissant DE VIENNE EN 1873. 315 les moyens d'interpréter d'une manière plus sûre les symptômes transmis par le télégraphe, et cette considéra- tion pourrait engager le gouvernement anglais à con- tribuer pour sa part aux frais qu'elle nécessiterait. La météorologie est une science essentiellement cos- mopolite, qui ne peut être fondée que sur la comparaison des phénomènes observés sur toute la surface du globe, ou du moins sur une grande partie de cette surface, et non sur une partie aussi restreinte que celle que com- prend le réseau météorologiiiue d'un seul pays. Dans l'organisation d'un réseau météorologique on ne doit pas avoir ainsi en vue, comme seul but, l'étude de la climato- logie du i)ays, mais aussi celui de recueillir les données nécessaires pour l'étude de la météorologie en général. Si les publications nationales, faites dans chaque pays, suffi- sent pour le premier des buts indiqués, le second ne peut être atteint que par une publication internationale, d'a- près les considérations présentées plus haut, publication à laquelle tous les pays contribueraient, soit en participant aux dépenses exigées, soit en mettant les données néces- saires, déjà imprimées ou noji, à la disposition de la per- sonne ou de l'établissement chargé de l'entreprise. Si l'on posait une question relative à ce que devrait renfermer une pareille publication internationale, il est facile d'indiquer les points les plus essentiels, l'exécution plus ou moins complète dépendant naturellement des ressources dont on peut disposer, soit en argent, soit en matériaux. On ne peut pas s'attendre à ce que cette pu- blication atteigne, dès le début, toute la perfection désira- ble, en ce sens, que toutes les régions du globe seraient représentées d'une manière complète et suiïlsante, mais il est possible de réunir dès à présent un ensemble de 316 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE données qui, présentées sous une forme convenable, pour- raient conlritjucr aux progrès de la météorologie, et qui se compléteraient sans doute graduellement. Cette publi- cation devrait renfermer, en premier lieu, des tableaux analogues à ceux dans lesquels le D' Buys-Ballot fait con- naître, pour près de quatre-vingts stations européennes, l'écart entre la température et la hauteur du baromètre puur une heure de la journée, ou pour la moyenne des vingt-quatre heures, et les valeurs normales de la tem- pérature et de la pression, ainsi que l'état du ciel et la quantité de pluie tombée. Seulement, ces tableaux auraient besoin d'être complétés et étendus, non-seulement par l'ad- jonction de stations situées en dehors de l'Europe, mais en comblant bien des lacunes en Europe même. Il est vrai qu'il se trouve de vastes districts dans l'étendue des- quels il n'existe pas encore de stations météorologiques, ainsi tout l'empire ottoman n'est représenté que par Con- stantinople, et l'on ne peut guère espérer que ces lacu- nes soient comblées dans un avenir prochain, mais l'on peut disposer dès à présent d'un vaste réseau couvrant à peu près tout le continent de l'Amérique du Nord; on peut faire également rentrei- les observations faites dans les stations des Antilles, du nord de l'Afrique, celles de la Sibérie, de l'Inde anglaise, de l'Inde néerlandaise, de la Chine, qui va probablement être dotée prochainement d'un réseau plus complet, etc. Ces tableaux devraient être éga- lement complétés par l'indication de données relatives à l'humidité. Une objection que l'on peut faire à des tableaux dres- sés sur le plan de ceux do l'institut d'Utrecht, mais éten- dus à un plus grand nombre de stations, est que, pour une partie d'entre elles, les observations datent d'un Dl<: VIENNE EN 1873. 317 trop petit nombre d'années seulement, pour qu'il soit possible de connaître avec une exactitude sufTisante les valeurs normales des différents éléments météorologiques, dont la (lilTérence avec la valeur observée pour chaciue jour est seule indiquée dans les tableaux d'Utrecht. Mais cette objection peut être facilement levée par l'adjonction de quelques colonnes; il sullirait de donner pour chaque station la valeur observée chaque jour, et d'ajouter l'é- cart avec l'étal normal pour celles, où cette comparaison est possible ; pour les autres, où cette comparaison ne pourrait être faite que plus lard, on aurait du moins celle qui est fournie directement par les valeurs absolues. Si dans les cas ordinaires une seule indication par jour, pour une heure déterminée, ou ce qui paraît préférable, la moyenne des vingt-quatre heures, est suffisante, il n'en est pas de même pour les cas exceptionnels de grandes perturbations atmosphériques. Pour suivre la marche de ces perturbations, il serait nécessaire de comparer l'état de l'atmosphère à des intervalles plus rapprochés, de quatre heures en quatre heures, ou de six heures en six heures, en interpolant, d'après les observations faites dans chaque station, les données relatives au même instant phy- sique. Les cartes si curieuses et si instructives, que M. Hoffmeyer a dressées de l'état de l'atmosphère sur l'Eu- rope, pendant la tempête qui a ravagé les côtes de la Bal- tique au mois de novembre de l'année dernière, ainsi que celles qui ont été dressées précédemment dans les cas analogues, montrent le parti que l'on peut tirer d'une représentation graphique pour l'étude des perturbations atmosphéritpies. J'ignore si les cartes encore manuscrites de M. Hoffmeyer doivent être publiées, mais des cartes comme celles-là devraient rentrer dans le cadre d'une 318 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUK publication internationale, qu'elles soient dressées dans l'établissement mémo, ou qu'elles soient dues à l'initia- tive d'autres savants. Une publication internationale de- vrait renfermer enfin, sous une forme synoptique, les va- leurs normales des éléments météorologiques pour toutes les stations, où les observations sont faites depuis un nombre d'années permettant d'arriver à des chiffres suf- fisamment rapprochés pour établir ces valeurs; ces ta- bleaux seraient graduellement étendus et corrigés, à mesure que la prolongation des observations permettrait d'atteindre une plus grande exactitude. La proposition relative à ta création d'un établisse- ment central, chargé de l'exécution d'une publication inter- nationale, fut présentée dans une des premières séances du congrès de Vienne, oîi elle ne trouva qu'un accueil assez froid. Si elle fut appuyée assez chaudement par quelques délégués, il était facile de reconnaître la répu- gnance prononcée d'un grand nombre d'autres à s'occu- per de ce sujet. Les uns objectaient la crainte, qu'un pareil établissement s'arrogeât un droit de contrôle et de surveillance sur les réseaux météorologiques dans les dif- férents pays, objection qui peut être facilement levée en fixant dans l'acte constitutif les attributions de cet éta- blissement central, de manière à écarter toute idée de suprématie, ou de direction supérieure. Les autres lais- saient entrevoir la crainte qu'une pareille publication se fît au détriment des différentes publications nationales, qui perdraient beaucoup de leur intérêt si elles cessaient d'être la seule source, où l'on peut puiser les documents relatifs à la météorologie dans la circonscription de chaque pays. D'autres enfin objectaient l'insuffisance de leurs in- structions , dans losijuelles la discussion sur ce sujet DR VIENNE EN 1873. 310 n'était pas prévue; dans le cas, où la discussion dans It* sein du congrès aboutirait à une décision favorable à la création d'un pareil étal)liss(!ment, ils ne se croyaient pas autorisés à prendre, au nom de leurs gouvernements res- pectifs, des engagements relatifs aux mesures qui seraient nécessaires pour l'exécution. Toutefois, le congrès n'écarta pas d'emblée la proposition qui lui avait été soumise, et il la renvoya à l'examen d'une commission chargée de lui présenter un préavis sur ce sujet; voici le texte de ce préavis, tel qu'il fut soumis au congrès dans une des séances suivantes; « Considérant, que tous les savants sont d'accord sur « les avantages que présenterait la création d'un éta- « blissement météorologique central, ayant pour tâche, « de réunir les données qui permettraient de suivre la « marche des phénomènes météorologiques sur une « étendue aussi grande que possible de la surface de la « terre, de coordonner et de réduire les résultats de « manière à les rendre comparables entre eux, enfin, de « les répandre sous la forme d'une publication interna- « tionale ; « Considérant d'un autre côté, qu'il serait, pour diffé- « rents motifs, prématuré de présenter dès à présent au « congrès des propositions précises et détaillées relatives « à la création d'un pareil établissement ; « Les deux propositions suivantes sont formulées : « 1° Le congrès déclare que la création d'un établis- « sèment international est éminemment utile et désirable « dans l'intérêt des progrès de la météorologie. « 2° Le congrès nommera dans une des prochaines « séances un comité de cinq membres, chargé d'étudier € toutes les questions relatives à la création de cet éta- 320 CONGRÈS MÉTKOROLOGIQUK « blissemont central, et do préparer un projet détaillé sur « ce sujet. Le comité publiera dans le courant de l'année « 1874 les résultats de ses études, ainsi que le projet « en question, et le répandra autant que possible, afin « qu'il puisse être soumis aux délibérations d'un congrès « futur. » Ces deux propositions furent votées à l'unanimité dans une séance suivante, avec la seule modification d'un mot dans la première; dans le texte allemand du i-apport, le terme d'établissement était rendu par « Aîistalt; » ce terme fut remplacé par le mot français « Institution, » sur la demande d'un dt'légué, qui pensait écarter par la sul)stitution de ce mot français, h la place du mot corres- pondant allt^mand, toute idée de suprématie, ou de con- trôle, exercé par l'établissement central vis-à-vis des éta- blissements nationaux existant dans les ditïérents pays. Il est difficile de comprendre, en quoi cette substitution pouvait conjurer un danger qu'il était très-facile d'écar- ter, en fixant d'une manière précise les attributions de l'établissement, mais comme d'un autre côté il n'y avait aucun inconvénient à mettre un mot plutôt qu'un autre, elle fut votée. Quant à la seconde proposition, le congrès revint dans une séance suivante sur la décision qu'il avait votée, de nommer un comité spécial de cinq membres chargé d'étudier et d'élaborer un projet en vue de la création de l'établissement, ou plutôt de l'institution centrale. Il avait décidé entre deux de nantir un comité de sept mem- bres de la tâche, de veiller et de pourvoir à l'exécution des décisions prises dans le congrès actuel, et de préparer la convocation d'un nouveau congrès dans le laps de trois ans; c'est à ce comité que fut renvoyée la question rela- DE VIENNE EN 1873. 321 tive à l'inslitulion centrale. Los membres de ce comité, ainsi que son président, furent nommés à la majorité des suffrages dans l'une des dernières séances. Peut-on entrevoir dans un avenir peu éloigné la solu- tion de cette question, que nous croyons être intimement liée aux progrès de la météorologie? Dans le moment actuel, les circonstances paraissent peu favorables; d'une part, le comité nanti de ce sujet est composé en majorité de délégués (jui ont manifesté dans le congrès une ré- pugnance jilus ou moins prononcée à s'occuper de celte question, d'autre part, le résultat des travaux du comité, fût-il même favorable à la création projetée, ne pourrait être soumis que dans trois ans aux délibérations d'une assemblée compétente pour prendre les décisions voulues. Les délais pourraient toutefois être abrégés et la solution hâtée, si l'urgence d'une publication météorologique internationale était réclamée de divers côtés par des per- sonnes compétentes et jouissant d'une autoiité considé- rable, soit dans le domaine de la science, soit en dehors. H me reste à ajouter quelques détails sur le Congrès lui-même, sa composition, et les principales décisions prises par lui, d'après les procès-verbaux des séances qui ont été publiés dans le courant du mois de novem- bre. Le catalogue officiel donne les noms de trente-deux délégués au congrès de Vienne, dont deux, il est vrai, les délégués de l'Espagne et de la Grèce, n'ont pas pu assister pour cause de maladie, ou par autre empêchement. Sur les trente autres membres, on en trouve sept pour repré- senter l'empire Autriche-Hongrie, six pour représenter l'empire d'Allemagne, deux pour les Iles Britanniques, deux pour l'Italie, deux pour la Belgique, un enfin pour Archives, t. XLVIII. — Décembre 1873. 23 322 CONGRÈS MÉTKOROLOGIQUE chacun des Etats suivants, la Russie, la Suède, la Nor- wége, le Danemark, les Pays-Bas, la Bavière, le Portugal, la Turquie, la Suisse. Il y avait enfin un représentant des Etats-Unis d'Amérique, et un de la Chine; celui-ci n'était à la vérité pas un Chinois, mais un Anglais chargé par M. Hart, directeur général des douanes en Chine de sou- mettre au congrès un projet pour l'organisation d'un ré- seau de stations météorologiques dans ce pays. La France, comme on le voit, n'était pas représentée dans le congrès, le gouvernement français n'ayant pas répondu à l'invita- tion qui lui avait été adressée à cet égard par le gouver- nement autrichien ; cette lacune regrettable a été signalée par le président dans la première séance et l'assemblée a été unanime dans son assentiment aux regrets expri- més par son président. Indépendamment des délégués, plusieurs savants assistaient, à titre d'invités, aux séances auxquelles le public n'était pas admis. La première séance a été consacrée aux discours usuels d'inauguration, le discours d'ouverture étant fait par son Exe. M. de Stremayr, ministre de l'instruction publique en Autriche, puis à la constitution du bureau. La présidence d'honneur fut décernée au ministre M. de Stremayr, juste tribut de reconnaissance pour l'empres- sement qu'il avait mis à mener à bonne fin la réunion du congrès, et pour le développement remarquable donné sous sa direction à l'instruction publique en Autriche et à tous les établissements scientifiques, ceux qui concer- nent la météorologie en particulier. L'Institut météorolo- gi(jue central, créé tout récemment à Dobling, dans l'un des faubourgs de Vienne, réalise aussi complètement que possible toutes les conditions et tous les desiderata que l'on peut formuler à l'égard d'un établissement de ce genre. La position est irùs-favorable, malgré sa proxiinilé d'une capitale comme Vienne, l'enclos étant assez étendu pour que les instruments météorologiques et magnétiques puissent être installés à l'abri de toute perturbation pou- vant être produite par des constructions, ou par la circu- lation, dans le voisinage. Une très-riche collection d'in- struments destinés à l'étude de la météorologie et du ma- gnétisme terrestre a été installée de la manière la plus heureuse ; en ce qui concerne le personnel enfin, l'établis- sement est entre les mains des savants les plus capables de lui faire produire les meilleurs résultats. Le directeur, M. le D"" Jelinek, avait invité les membres du congrès à consacrer une après-midi et une soirée à une visite dé- taillée de l'institut central, et il en a fait les honneurs avec la plus aimable hospitalité. La constitution du bureau fut complétée par la nomi- nation de cinq vice-présidents et de trois secrétaires. Rien de plus légitime et déplus naturel, assurément, que le dé- sir de l'assemblée de donner un témoignage d'estime à quelques-uns des savants les plus éminents, en désignant comme vice-présidents MM. Bruhns, Bnys-Ballot,Jelineck, Scott et Wild; mais était-ce une idée également heureuse de faire alterner à tour de rôle la présidence (le prési- dent M. de Stremayr ne pouvant en raison de ses occu- pations assister aux séances) parmi les cinq vice-prési- dents? Nous ne le pensons pas, et nous croyons qu'd au- rait été préférable de concentrer la direction des débats entre les mains d'une seule personne, quitte à celle-ci de se faire remplacer exceptionnellement en cas d'empêche- ment. En s'en référant à l'expérience acquise dans tous les cas analogues, il est, je crois, difficile de contester l'avantage de laisser à une seule personne la direction 324 CONGKÈS MÉTÉOHOLOdlQUE « de débals se poursuivant dans plusieurs séances succes- sives, et que le président du lendemain soit le même que le président de la veille, au lieu de changer k chaque séance, même lorsque deux séances avaient lieu le même jour. L'art de présider une assemblée n'est pas un ta- lent que l'on puisse supposer inné, même chez les per- sonnes les plus compétentes sur le fonds du sujet qui est en discussion, et jouissant à ce titre d'une autorité in- contestée, mais il peut s'acquérir plus ou moins rapide- ment par l'expérience, d'où la C(mvenance de laisser le même président en charge. Les débats du congrès n'é- taient pas lumullueux, bien loin de là, et ce n'est pas à celte cause que l'on pouvait attribuer les difficultés de la présidence; la difficulté était du faire ressortir clairement, par la manière dont les questions étaient posées, quelle était l'opinion réelle de la majorité de l'assemblée sur un point spécial, en présence d'amendements s'écartant plus ou moins, soit pour la forme, soit pour le fonds, de la proposition principale mise en discussion. Tl est résulté de cette difficulté que dans plusieurs cas, les votations ont été un peu confuses et (pi'elles n'aboutissaient pas à faire connaître quelle était réellement l'opinion de la ma- jorité; nous pouvons citer, comme exemple, ce qui s'est passé pour une question relative au mode de publication dans les différents réseaux. Deux propositions étaient en présence, qui, si elles n'étaient pas directement opposées l'une à l'autre, diiïéraient assez pour s'exclure mulueile- ment; chacune de ces propositions, mise successivement aux voix, par assis et levé, obtint une majorité relative, très-faible il est vrai, parmi les membres présents. Ce ré- sultat était inadmissible, les deux propositions s'excluant mutuellement; après une suspension de la séance, l'as- DE VIENNE EN 1873. 325 semblée procéda à iinn nniivollo votalinn par appel no- minal, chaqne délégué étant iiivili' ;i se prononcer en fa- veur de l'nne on de l'antre des deux propositions. Dans cette nouvelle votation dix membres se prononcèrent pour l'ime des propositions, buit pour l'anti-e, tandis que onze membres déclarèrent s'abstenir; quelle était dans ce cas l'opinion réelle de la majorité? La diversité des langues introduisait forcément une grande complication dans les débals d'une assemblée de délégués d(^ dillërents pays, et elle augmentait les diffi- cultés de la présidence, d'autant plus que celles-ci étaient aggravées par l'absence de procès-verbaux imprimés, faisant connaître le texte des propositions élaborées par les sous-commissions avec les considérants à l'appui, et déposées dans une séance pour être discutées dans une séance suivante. L'absence de procès-verbaux, imprimés et distribués d'une séance à l'autre, s'est fait vivement sentir et elle a été fort regrettée; ce n'est qu'au milieu de novembre, deux mois après le congrès, que les procès- verbaux ont été publiés et distribués, et alors seulement dans le texte allemand. Or ces procès-verbaux, en y com- prenant les rapports des différentes commissions, publiés comme annexes, sont contenus dans soixante et dix-sept pages in-octavo, pour les onze séances du congrès, soit en moyenne sept pour chaque séance. Elait-il donc impos- sible, les séances se terminant ordinairement vers deux heures, de composer et de tirer sept nages d'impression jusqu'au lendemain à dix heures, et cela avec la traduc- tion en français? C'est un tour de force que Ton pour- rait exécuter dans mainte petite ville, sans grande diffi- culté, à plus forte raison dans une capitale comme Vienne, avec les ressources qu'offre une imprimerie impériale. 326 CONGRÈS MKTÉOROLOGIQUK Les différents sujets, qui devaient être traités dans le congrès, avaient été renvoyés à l'examen de huit commis- sions différentes, formées par les membres qui s'étaient offerts spontanément pour en faire partie. Chacune de ces commissions était chargée de présenter un rapport sur les questions soumises à son examen et de formuler des propositions relatives à chacune d'elles; ce rapport, rédigé en allemand, était In dans unt^ séance et la discussion était renvoyée à une séance suivante. Si ces rapports avaient pu être traduits en français et imprimés dans les deux langues, de ftiçon à ce que, entre la séance où le dépôt avait eu lieu et celle poui' hupicllc la discussion était fixée, tous les membres eussent pu en prendre con- naissance d'une manière suffisant»', ainsi que des contre- propositions ou amendements, remis en temps utile entre les mains du bureau, et distribués par lui à tous les délé- gués, nul doute que les débats eussent été singulièrement facilités et que l'opinion réelle de la majorité eut pu res- sortir plus clairement des votations. A défaut de pareils documents, il fallait, lorsqu'une proposition allait être mise aux voix, improviser une traduction verbale en français, pour mettre les délégués ne connaissant pas l'allemand du tout, ou très-imparfaitement seulement, au fait de ce dont il s'agissait, souvent sans avoir même le texte ma- nuscrit en alhîmand, comme cela était le cas lorsque des conti'e-i)ropositions ou amendements avaient été intro- duits; il fallait également faire une traduction en anglais pour ceux des délégués qui n'avaient pas une connais- sance suffisante de l'allemand et du français. Ajoutons encore qu'un mode de votation introduit par l'un des vice-présidents, dès l'une des premières séances, ne con- tribuait pas à rendre plus claire l'expression de l'opi- DE VIENNE EN 1873. 327 nion dtOa niaJDrilé; ;iti lien de suivre le mode le plus usuel et le pluslogiijue pour recueillir les voles d'une as- semblée sur une proposition ipii lui est soumise, savoir d'inviter d'abord ceux des membres (jui sont en faveur de la proposition à se lever, puis, comme contre-épreuve, ceux qui sont d'un avis contraire à se lever, il comm(3n- çait par la contre-épreuve, et invitait ceux des membres qui étaient contre la proposition à se prononcer, et le plus souvent, lorsque ceux-ci ne formaient qu'une minorité, il se bornait là et ne mettait pas aux voix la proposition elle-même. On peut objecter à ce mode de votation, qu'il ne fait pas ressortir si la majorité est réellement en faveur de la proposition; il peut très-bien se faire que la propo- sition, telle qu'elle est formulée, ne réunisse pas la majorité des suffrages, sans toutefois qu'une partie de ceux qui fie voteraient pas pour l'adoption veuille se prononcer catégoriquement pour le rejet. Quant au but que l'on avait en vue dans la réunion du congrès, savoird'arriver à une entente permettant d'obtenir l'uniformité dans l'organisation des observations météoro- logiques dans les différents pays, uniformité dans le mode de notation des phénomènes, dans les unités dans lesquelles ils sont exprimés et mesurés, dans les instruments et le mode de leur exposition, dans les heures adoptées pour les observations, dans le mode de publication, etc., ce but n'a été atteint que très-imparfaitement, si l'on examine les propositions votées par l'Assemblée et les décisions prises par elle. Sur bien des points, et des plus importants, l'en- tente n'a pas pu être établie, comme il était facile de le prévoir d'avance, et le Congrès a dû se borner à l'expres- sion de vœux pour l'avenir, avenir peut-être encore fort éloigné. Ainsi^ sur ce point si important des unités de 328 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE mesure et des échelles, l'assemblée a adopté les quatre propositions suivantes, qui lui avaient été soumises par M. Jelinek : « 1° Il est désirable que le même système de mesures « et d'échelles soit adopté dans tous les pays, soit dans la « construction des instruments, soit dans les publications. « 2° Le congrès exprime sa conviction que parmi tous « les systèmes de mesure usités, le système métrique est « celui qui présente le pins de chances d'être adopté nni- « versellement. « 3" Si l'uniformité ne peut pas être introduite dès « maintenant dans les unités adoptées, le congrès émet « le vœu instant, que du moins les systèmes adoptés « soient réduits à deux, savoir pour les mesures, le mè- « tre ou le pouce anglais, pour le thermomètre, l'échelle « centésimale ou Fahrenheit. « 4° Toute mesure pouvant tendre à l'introduction « universelle du système métrique doit être favorisée et a appuyée autant que possible. » Bien que l'expression de ces vœux ait été votée à une majorité très-considérable, approchant de l'unanimité, il est à craindre que leur réalisation soit renvoyée à un avenir encore bien éloigné. Mais, en attendant ce mo- ment, les inconvénients résultant de la diversité des uni- tés pourraient être écartés, et cela dès à présent, si les données relatives à l'étude de la météorologie en général pouvaient être réunies dans une publication internatio- nale, où elles seraient réduites dans la même unité. Sur d'autres points encore, tels que la nalure et la construction des instruments employés dans les différents réseaux, le mode d'exposition de ces instruments, le choix des heures auxquelles les lectures sont faites, etc., l'uni- DE VllilNNE liN 1873. 32'.) formité no poiivail pas être imposée, ot les décision^ prises par le congrès, conformémenl aux préavis élaborés par les commissions, tendent seulement h diminuer au- tant que possible les inconvénients di' la diversité. Des expériences comparatives sur les avantages et les incon- vénients des dilTérenls systèmes de construction des in- struments, ainsi que des recherches sur l'influence exer- cée par leur exposition, l'élévation au-dessus du sol et la nature des abris, par lesfpiels on cherche à les préserver de la radiation du soleil ou des objets voisins, avaient été recommandées par l'assemblée de Leipzig en i87!2 aux directeurs des observatoires placés de manière à pouvoir les entreprendre. Ces recherches, dont quelques résultats ont été communiqués au congrès de Vienne, ont été commencées, mais elles ne sont pas terminées, et il serait très-désirable qu'une publication détaillée, faite dès que cela serait possible, fît connaître les résultats obtenus, et les précautions à prendre pour diminuer les inconvé- nients résultant de la diversité d'exposition. Sans pres- crire des règles fixes à cet égard, le congrès a recom- mandé que l'inspection des stations appartenant au même réseau se fasse à des intervalles pas trop éloignés, ainsi que la vérification des instruments et la détermination des corrections qui doivent être appliquées à leurs indications; le congrès recommande également de ne publier que les chiffres corrigés des erreurs instrumentales, en indiquant dans l'introduction à chaque publication la correction ap- pliquée pour chaque instrument, dans les différentes sta- tions. Enfin, le congrès recommande que les instruments étalons des différents pays, déposés dans l'établissement central de chaque réseau, soient comparés entre eux. Pour obvier à l'inconvénient résultant de la diversité des 330 CONGRÈS MÉTÉOROLOGIQUE heures, auxquelles la lecture des instruments est faite dans différents pays, le congrès recommande que le système adopté satisfasse, autant que possible, à la condition de ne laisser qu'un faible écart entre la moyenne des heures d'observation pt la moyenne des vingt-quatre heures ; dif- férentes combinaisons d'heures sont indiquées qui satisfont à cette condition. Cet écart devrait être déterminé dans chaque partie d'un réseau météorologique par des obser- vations horaires, ou faites à l'aide d'appareils enregistreurs, dans un nombre suffisant de stations centrales; dans toute publication une colonne devrait être réservée à l'indication de la moyenne vraie des vingt-quatre heures, obtenue par l'application de la correction ainsi déterminée. Il y a un certain nombre de points sur lesquels les décisions du congrès, si elles sont exécutées, comme il est permis de l'espérer, amèneront l'uniformité dans les publications des différents pays; ainsi, en ce qui concerne la division du temps. Conformément aux décisions prises, l'heure doit se compter en temps du méridien du lieu pour chaque station, le jour, de vingt-quatre heures, commençant et finissant à minuit; l'année est celle du ca- lendrier grégorien commençant à minuit entre le 31 dé- cembre et le !*"■ janvier. Les subdivisions de l'année sont: les mois du calendrier, dont la moyenne arithmétique donne la moyenne annuelle, et les pentades de Dove qui divisent l'année en 73 périodes de cinq jours (dans les années bissextiles la pentade du 25 février au l""" mars renferme six jours). Il est à regretter, que la détermina- lion de la moyenne annuelle n'ait pas été basée sur la moyenne arithmétique des 365 jours, plutôt que sur celle des douze mois, eu égard à l'inégalité dans la durée des mois; la différence entre les deux moyennes est, il est HE VIENNK EN 1873. 331 vrai, très- faible, mais la première a l'avantage d'être rigniireusemcnt (exacte, sans exiger un surcroît de travail appréciable. Enelïet, une fois que l'on a calculé la somme des températures, pour chaque mois, ce qui est nécessaire pour obtenir les moyennes mensuelles, il n'est guère plus long d'additionner ces douze sommes pour diviser par 365, que d'additionner les douze moyennes mensuelles pour diviser par douze; l'on aurait de plus l'avantage, que la moyenne des 305 jours devant être égale à celle des 73 pentades, on aurait un contrcMe, que l'on n'a pas par la moyenne des douze mois. Le congrès a adopté enfin comme multiple d'années le lustre, ou la période de cinq ans, chaque lustre devant commencer par une année dont la date se termine par le chiffre de un, ou six, pour unité. Il n'est pas question, comme on voit, dans ce qui précède, de la subdivision de l'année en saisons; tout en laissant aux différents pays la liberté de comparer à ce point de vue les stations d'un même pays entre elles, le congrès a jugé préférable de ne pas l'introduire dans la comparai- son des dilïérents pays entre eux. Le congrès est également arrivé à une entente relative à la manière d'exprimer le degré de nébulosité par des chiffres compris entre 0 et 10; 0 représentant un ciel complètement clair, et 10 un ciel entièrement couvert ; les délégués des pays, dans lesquels la notation inverse était adoptée, le chiffre se rapportant à la partie aliquote du ciel libre de nuages, et non à celle couverte par les nuages, ayant déclaré qu'ils se rangeaient à la notation adoptée par la majorité. Quant à la notation de la direction du vent, le congrès a adopté, pour la désignation des points cardinaux, les lettres initiales des mots anglais, N. E. S.W. ; la lettre 0, formant l'initiale de deux mots, l'un allemand 332 CONGRÈS MÉTKOROLOGIQUR Ost, l'anlre français Ouest, qui so rapportent à deux di- rections diamétralement opposées, a été proscrite. A cette occasion, notre regretté collègue, le professeur Do- nati, que nous devions avoir le chagrin de perdre bien peu de jours après la clôture du congrès, a soulevé l'ob- jection que la lettre W n'existait pas du tout dans l'alpba- bet italien, mais il lui a été répondu que cette lettre pou- vait être introduite comme symbole dans une publication internationale. En vue de parer à l'inconvénient de la diversité des langues, dans lesquelles l(\s différentes publications sont faites, et pour réalisf^r en même temps une économie dans l'espace exigé pour l'impression, le congrès a adopté un ensemble de signes, ou de symboles, pour désigner un certain nombre de phénomènes, comme la pluie, la neige, le tonnerre, la rosée, etc., etc. Le nombre de ces sym- boles est peut-être un peu considérable; de plus, il con- viendrait, pour éviter toute confusion résultant de carac- tères fondus dans dilférents pays, et n'ayant pas, en conséquence, l'uniformité désirable, que le soin de faire fondre ces caractères pour tous les pays fût laissée à un seul établissement. Le congrès a adopté égalemi^nt une proposition qui lui avait été faite par M. le général Myer, le délégué des États-Unis d'Amérique, et dont voici le texte : « Le congrès considère comme une chose utile et dé- « sirable, qu'il soit fait dans le plus grand nombre de sta- « tions possible, réparties sur toute la surface de la terre, « et cela au même instant physique pour toutes, au moins « une notation par jour des dilférents éléments météoro- « logiques; ces données devant servir à la construction « de cartes synoptiques, destinées à faire connaître l'état DE VIENNE EN 1873. 333 « simultané de l'almosphère sur toute la surface du globe, « ainsi que la marche des pliénomènes atmosphériques.» Cette proposition ne renferme ainsi (jue l'expression d'un vœu ou d'un desideratum, sans indi(|uer les moyens d'exécution ; ce sera au comité permanent, dont il a été question plus haut, de préparer un projet pour sa réali- sation. Plusieurs autres objets ont été renvoyés au même comité, qui a été chargé d'étudier les moyens d'arriver à la réalisation de mesures, sur lesquelles le congrès n'était pas compétent pour prendre des décisions, et devait se borner à l'énoncé de vœux ou de desiderata. Parmi ces points on peut mentionner : la création de stations munies d'appareils enregistreurs sur quelques hautes sommités ; l'organisation de recherches propres à éclairer sur la possibilité d'obtenir, à l'aide de ballons captifs, une série continue d'observations à une certaine hauteur; la création de stations météorologiques dans les régions polaires, et en particulier au Spilzberg ; la créa- lion de stations météorologiques dans plusieurs autres parties du globe où il n'en existe pas, ou dont les obser- vations ne sont pas publiées, etc., etc. Il est impossible de terminer cet article relatif aux tra- vaux du congrès, sans mentionner l'empressement et l'a- mabilité avec lesquels il avait été pourvu aux récréations et aux délassements des délégués pendant leur séjour à Vienne. L'hospitalité proverbiale des habitants de l'Au- triche, et de Vienne en particulier, ne s'est pas démentie dans cette occasion, et rien de ce qui pouvait rendre le séjour dans cette ville plus agréable encore, qu'il ne l'est pour un simple étranger, n'a été négligé ; les membres du congrès ont été, entre autres, invités à prendre part à des excursions qui leur étaient offertes par les autorités. Ces 334 CONGRKS MÉTÉOROLOGIQUE DE VIENNE. excursions au Kalilenberg et au Semmering, si intéres- santes par elles-mêmes, et favorisées par un temps magni- fique, offraient aux délégués des occasions plus favorables de lier connaissance entre eux que les séances officielles; car ce n'est pas un des moindres avantages de réunions de ce genre que d'amener ainsi des rapports directs entre des personnes qui^ poursuivant le même but, ne se con- naissaient que de loin, par l'échange de lettres ou de mé- moires. Ajoutons encore que la plus grande cordialité régnait dans ces réunions, dont les honneurs étaient faits par nos hôtes autrichiens avec une parfaite amabilité, et qui se sont terminées par un dernier banquet d'adieux, le 46 septembre; Son Exe. le ministre, M. de Stremayr, assistait à ce banquet, et il a adressé aux membres pré- sents des paroles d'adieu, après leur avoir souhaité la bienvenue dans la première séance. E. Plantamour. LE PREMIER DÉVELOPPEMENT DE L'ŒUF CHEZ LES GÉRYONIDES PAK M . H E R M A N N FOL, D . M . (Extrait par l'auteur'.) L'espèce qui a servi principalement à ces recherches est la grande Geryonia fungiformis (Haeckei) observée à Messine au printemps de 1871. Les sexes sont séparés chez ce Cœlentéré, comme ils le sont, du reste, chez toutes les méduses de celte famille. Voici, en quelques mots, les phénomènes principaux les plus remarquables qui se présentent pendant la pre- mière partie du développement. 1" L'œuf fécondé se compose, avant la segmentation, d'une enveloppe externe ou muqueuse, d'une enveloppe membraneuse, d'un protoplasme et d'un nucléus. Le pro- toplasme se compose de deux couches bien distinctes, d'une couche externe plus dense, plus réfringente, plus granuleuse, que j'ai nommée Vectoplasme, et d'une cou- che interne moins dense, que j'ai désignée sous le nom d'endoplasme. C'est à la limite de ces deux couches que se trouve le nucléus. La même composition de l'œuf s'ob- serve chez les Cténophores et beaucoup d'autres Cœlen- térés. * Die erste Entwickelung des Geryonideneies. Jeiiaische Zeitschrift, tome VII, p. 471, avec deux planches gravées. 336 PREMIER DÉVELOPPEMENT DE l'oEUF 2° Chaque segmentation est précédée par la dispari- lion du nucléus, qui est remplacé par deux centres d'at- traction. Ces Centres d'attraction sont faciles à voir sous le microscope, surtout après l'addition d'acide acétique. Chaque centre se présente sous la forme d'une étoile dont les rayons sont représentés par les molécules du proto- plasme rangées en Ugnes droites divergentes. Ces centres d'attraction s'éloignent l'un de l'autre et le protoplasme suit leur mouvement en se groupant autour de chaque centre. La segmentation terminée, les nouveaux nucléus reparaissent dans chacun des centres d'attraction. J'ai observé le même phénomène chez les Cténophores, le Doliolum, la Cavolinia et l'Alciope, et je me range, en conséquence, à l'opinion de Sachs sur la division des cellules. 3° Par des divisions répétées, l'œuf arrive à l'état de morula. Il se compose donc d'une couche sphérique et unique de cellules dont chacune est en contact extérieu- rement avec l'enveloppe membraneuse, et intérieurement avec la cavité de Baer. C'est alors qu'ont lieu deux seg- mentations Irès-curieuses par lesquelles cette couche cel- lulaire uni(]ue se scinde en deux couches concentriques, l'entoderme et l'ectoderme. Chacune des trente-deux cel- lules qui composent la morula se sépare en deux cellules, dont l'une peu épaisse se trouve à la surface et ne se compose que d'ectoplasme, tandis que l'autre, beaucoup plus grande, va de la surface jusque près du centre de l'œuf, et se compose d'ectoplasme et d'endoplasme. La segmentation suivante ne s'adresse qu'aux trente- deux grandes cellules, qui se séi)arent par le travers en trente-deux cellules occupant la surface et semblables aux petites cellules de la segmentation précédente, et trente- CUKZ LES GÉRYONIDES. 337 deux cf'lliilos pins grandes, qui forment une sphère dans l'intérieur. Les soixante-quatre cellules de la surface ont absorbé tout l'ectoplasme, tandis que les trente-deux cel- lules de l'entoderme ne se composent que d'endoplasme. 4° La substance gélatineuse de l'ombrelle se sécrète entre les deux feuillets. 5" L'ectoderme se couvre de cils vibratils qui persis- tent pendant un certain temps (planula). Ce feuillet s'é- paissit au pôle oral, et c'est de cet épaississement ecto- dermique que se forment le revêtement épidermique de la cavité de l'ombrelle, le cordon du bord de l'ombrelle, les tentacules, les organes des sens et le vélum. 6° L'entoderme donne naissance, d'abord à l'estomac, puis à tous les canaux nourriciers et à l'axe des tentacules creux ou solides. 7° La bouche se forme par la fusion des deux feuillets au pôle oral et par percement au point de fusion. Je crois devoir insister sur celui de mes résultats qui a le plus d'importance à mes yeux, à savoir : l'entoderme se forme par une scission et non par une invagination de la sphère cellulaire primitive. Ce résultat est placé hors de doute. Une revue des résultats obtenus par d'autres observa- teurs, relatifs au premier développement des Cœlentérés, et mes propres observations ne permettent guère de douter que les phénomènes ne soient analogues chez les autres groupes de cet embranchement. Kowalevsky seul rapporte des faits qui empêcheraient cette généralisation s'ils venaient à se confirmer. Ce na- turaliste distingué a cru voir que chez les Cténophores, chez une Actinie et chez une Palagia, l'entoderme se for- mait par invagination de l'ectoderme. De nouvelles études Arghivks, t. XLVIII. — Décembre 1873. 24 338 PREMIER DÉVELOPPEMENT DE l'oEUF sur les Clénophores m'ont amené à reconnaître que les conclusions de Kowalevsky étaient inexactes et que ces animaux ne s'écartent pas de la règle que j'ai établie pour d'autres Cœlentérés. Chez la Pelagia, je n'ai pas su voir l'invagination telle que la décrit le naturaliste russe. Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de suivre le dé- veloppement des Actinies. Mais tout me porte à croire que s'il y a invagination chez ces animaux, cette invagi- nation ne sert, de même que chez les Cténophores, qu'à la formation de l'estomac, organe qui n'est évidemment pas homologue à l'estomac des Hydroméduses, tandis que le reste des canaux cœlentériques se forme bien par dédoublement. Par suite des idées émises par Leuckart et Haeckel, sur la parenté des Cœlentérés et des Spongiaires, il de- vient intéressant de comparer le premier développement de ces animaux. Malheureusement le point qui nous in- téresse plus particulièrement ici, a été presque univer- sellement négligé par les auteurs qui se sont occupés d'épongés. Haeckel seul a observé la formation des feuil- lets chez une éponge calcaire, et nous assure qu'ils se forment par scission. D'autre part, l'on sait que chez les animaux apparte- nant aux embranchements des Vers, Échinodermes, Mol- lusques, Arthropodes et Vertébrés, chez tous ceux du moins dont le développement est simple et à segmenta- tion totale, le feuillet gastrique se forme par invagination. Le nombre d'observations suffisanmient exactes n'est toutefois pas assez considérable pour que j'attache une grande importance à cette généralisation. Et à ce propos, il ne serait peut-être pas superflu d'insister sur l'importance que peut acquérir l'étude des C[1EZ LES GÉRYONIDES. 3iU) premières phases du développement de l'œuf. Le paral- lélisme entre le développement paléontolo^M(|ue et indivi- duel des êtres, entre l'ontogénie et la pliylogénie est au- jourd'hui généralement admis, et cette notion a donné un nouvel essor aux études embryogéniques. Mais beau- coup d'auteurs soigneux continuent, malgré cela, à nous laisser dans l'obscurité sur les phénomènes de segmenta- tion. Eh quoi ! ces premiers phénomènes seraient-ils moins importants que les phénomènes subséquents ? Que l'on observe l'histoire naturelle d'un être tel que la Protomijxa aurantiaca de Haeckel, et l'on ne pourra manquer d'être frappé des rapports qui existent entre la vie d'un de ces êtres très-simples et le premier dévelop- pement d'organismes plus élevés dans l'échelle animale. Les plastides se nourrissent, croissent et se réunissent k deux, à plusieurs, par une fusion complète. N'avons-nous pas là l'image d'une génération sexuelle rudimentaire? Le produit de cette fusion s'entoure d'un kyste et res- semble à s'y méprendre à un œuf: c'est un œuf. Dans ce kyste, le protoplasma se segmente ; mais les produits de cette segmentation sont des plastides qui re- commencent aussitôt leur vie indépendante. Voici donc une différence fondamentale entre ces êtres et les ani- maux supérieurs ! Mais ne nous hâtons pas trop de conclure. Haeckel a découvert sur les côtes de Norwége un protozoaire des plus singuliers, la Magosphœra planula. Chez cet être, les produits de la segmentation ne se séparent pas au sortir de l'œuf. Ils continuent pendant un temps plus ou moins long à vivre d'une vie commune, formant par leur réunion une larve, une véritable planula. Ainsi donc, les phénomènes de la segmentation et du 340 PREMIER DÉVELOPPEMENT DE l'œUF, ETC. premier développement peuvent tout aussi bien être pa- rallélisés avec l'échelle des êtres que les phases posté- rieures du développement. Je n'ai pas besoin d'insister davantage sur l'importance de cette branche d'études. Il me suffit de l'avoir indi- quée : et si ces considérations, peut-être un peu hasar- dées, peuvent contribuer à attirer l'aitenlion des observa- teurs sur un sujet jusqu'à présent trop négligé, mon but sera atteint. La difficulté de ces études n'est pas très- grande, et si les questions qui s'y rattachent ne sont pas encore résolues, c'est qu'on ne se les est pas posées. BULLETIIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. Proctoh. Yuks sur i/umvkrs sidéral. {Monthly Notices, IHl^, n° 9.) — Norton. Sur la couronne solairk, les comètes, ETC. (Ibid., ibid.) Le 11° 9 des Monlhhj Notices de la Société astronomique de Londres pour 1873, qui termine le 33™° volume in-8° de ce recueil, renferme plusieurs communications de M. Richard Proctor, Tun des secrétaires de la Société, et éditeur, depuis quelque temps, de ses Notices mensuelles. Avant de partir pour les États-Unis d'Amérique, où il a été appelé parle Bu- reau littéraire et scienlilique de New-York à donner un cours oral d'astronomie, il a désiré exposer encore quelques-uns des résultats de ses études sur diverses parties de cette science, et nous allons présenter un court résumé de ceux qui se rapportent aux sujets spécifiés dans le titre ci-dessus. Il y a déjà bien des années que M. Proctor s'occupe de l'univers stellaire, des cartes qui le représentent, et des moyens d'exploration du ciel les plus favorables pour avancer nos connaissances sous ce rapport. Dans son dernier article sur ce sujet, il commence par exposer les hypothèses relatives à la constitution de l'univers sidéral émises successivement par sir William et sir John Herschel, ainsi que par M. Struve le père. Tout en rendant un très-légitime hommage aux mé- morables travaux d'observation de ces astronomes éminents, il élève des doutes sur quelques-unes de leurs vues théori- ques. Il n'adopte, comme existant réellement, ni les couches d'étoiles du premier de ces astronomes, ni les anneaux plats d'étoiles du second, ni la théorie des couches avec conden- 342 BULLETIN SqyîNTIFIQUE. salion vers le plan moyen de M. Struve, non plus (jue son hypothèse sur Texlinclion de la lumière. M. Proctor estime qu'avant de se livrer à des vues hypo- thétiques générales sur la conslilution du ciel étoile, il faut le connaître et Téludier encore plus à fond qu'on ne Ta fait encore. Il a cherché à y travailler lui-même, en construisant une grande carte céleste des 324,000 étoiles du catalogue et de l'atlas d'Argelander pour le ciel boréal, résultant d'obser- vations faites avec une lunette de 2 7* pouces d'ouverture. Il a commencé aussi partiellement ce qu'il nomme un Jnu- f/cdfje du ciel (SUir-Gaufjhig), et il a donné des directions pour le continuer. Son dernier article contient deux caries célestes : l'une représentant, selon la projection de Flamsteed d'égale surface, toutes les étoiles du ciel visibles à l'œil nu, sur un fond noir: l'autre renfermant, suivant la même pro- jection, toutes les étoiles de l'atlas d'Argelander comprises dans quelques-unes des constellations du ciel boréal. Le même numéro des Monlhhj Notices renferme aussi des caries célestes dressées par MM. Proctor et Sidney Waters,qui con- tiennent, outre les positions des étoiles de première à sixième grandeur, celle des nébuleuses et des amas d'étoiles dans les deux hémisphères célestes, résullani du dernier catalogue de sir John Herschel. Les travaux des deux Herschel ont servi à constater que l'éclat de la Voie lactée provient seulement des étoiles qu'elle renferme, et qu'il est d'autant plus grand qu'elles sont plus accumulées, ces astres y formant des nuages et des courants dans l'espace, avec une grande complexité et variété de structure. La Voie lactée présente un très-grand nombre d'amas d'étoiles ordinaires et irréguliers, mais fort peu de nébu- leuses irrésolubles, ces dernières de tout genre étant surtout l'épandues dans le reste du ciel. Les amas d'étoiles, d'après sir W. Herschel, peuvent être envisagés comme autant de parties d'une grande masse, réunies par l'action d'un pou- ASTRONOMIE. 343 voir (le concentralion. M. Proctor ne croit pas i|ue la résol- vabilité (riin groupe d'étoiles soit un critère de sa distance. La diminution graduelle du nombre des amas et Taccroisse- ment graduel ilu nombre des nébuleuses irrésolubles, en de- hors de la zone galactique, montre la réalité de la connexion qui existe entre ces corps célestes. On observe un cbangement continu de caractère des nébu- leuses, depuis les amas les plus épars de la Voie lactée, jus- (|u'aux nébuleuses les plus irrésolubles des régions extra- galactiques. Il y a aussi des nébuleuses gazeuses dans la Voie lactée,qu'on connaîtra mieuxà mesure qu'on y aura appliqué le spectroscope. La discussion des mouvements propres des étoiles peut encore fournir d'intéressantes données dans les questions concernant la siructure de l'univers. M. Proctor a reconnu dans quelques régions du ciel, telles que les Gémeaux et la grande Ourse, ce qu'il appelle Star- drift. c'est-à-dire une tendance de quelques étoiles à un mouvement propre commun, indépendant de celui de notre Soleil dans l'espace '. Ces étoiles constituent probablement un système subordonné, séparé des autres régions stellaires par des espaces d'énorme étendue sans étoiles. Leur consta- tation, spécialement si elle est accompagnée d'une évidence spectroscopique quant à la structure des étoiles, fournira probablement un moyen puissant de reconnaître l'arcbilec- lure de diverses parties de l'univers stellaire. M. Proctor a inséré, dans le même numéro des Montlily Notices, une courte mention de la théorie du professeur Nor- ton, de New-Haven aux États-Unis d'Amérique, sur la forma- tion de la couronne lumineuse ([ui existe autour du Soleil, et qui se manifeste dans les éclipses totales. iM. Norton réclame la priorité de cette théorie, qui paraîts'accorder avec les vues de M. Proctor; et voici comment le professeur américain l'ex- pose dans une lettre à ce dernier astronome. ' Voyez Archives, janvier 1873, page 66. 344 BULLETIN SCIENTIFIQUE. « Le principal Irait de la théorie aurorale que j'ai proposée est que la couronne, au lieu d'être une atmosphère perma- nente autour du Soleil, ou une masse de météores circulants, est produite par une émanation de matière sortant du Soleil par éruption, selon le trait dislinctif de votre propre théorie. J'ai déjà exposé ces idées en 18io, dans la seconde édition de mon A'itronomie, où j'ai dit que les actions explosives, qui sont les causes probables des taches du Soleil, peuvent peut- être fournir la matière lumineuse lancée à une énorme dis- tance par quelque action répulsive de cet astre. Dans l'édi- tion de 1867 du même ouvra^^e se trouve le paragraphe sui- vant : La matière photosphérique, suffisamment dispersée par l'action variable des planètes, pour être sujette à une ac- tion répulsive du Soleil, forme, en se répandant dans l'es- pace, la couronne visible dans les écUpses totales, avec les radiations et les courants qui l'accompagnent. J'y ajoute que la lumière zodiacale en est la continuation indéfinie Vous verrez par mon mémoire sur les variations périodiques de la déclinaison et de la force directive de Taiguille aimantée, publié dans le Journal scientifique américain (mars et juillet I800), que j'ai entrepris d'expliquer les perturbations irré- gulières de cette aiguille par des courants électriques déve- loppés dans l'atmosphère supérieure (ou photosphère) de la Terre, par l'arrivée de la matière solaire. Je regarde que cette matière radiée du Soleil, tombant sur l'atmosphère ter- restre, constitue probablement la substance des aurores ter- restres.» M. Norton fait part aussi à M. Proctor, dans la même lettre, de ses vues relatives aux comètes, qu'il a exposées, soit dans son traité d'astronomie de 18io, soit dans le Journal améri- cain de juillet 18G1. Il a adopté la théorie du développement de la queue des comètes résultant d'une force répulsive exercée par le Soleil, telle qu'Olbers l'a proposée. A propos de la grande comète, dite de Donati, qui a paru en 1858, il a soumis cette théorie à une rigoureuse épreuve de compa- ASTRONOMIE. 345 raison avec robservalu)n '. II a inonlré, par des calculs soi- gnés, que la principale cause de la grande dispersion latérale de la matière de la queue était rinégalilé de la force exercée par le Soleil sur les diiïérentes particules cométaires; il a assigné les limites actuelles entre lestiuelles cette force varie; il a prouvé qu'à peu près la moitié de la largeur delà queue, du côté concave, était composée de particules non repous- sées eUeclivement par le Soleil, mais séparées du noyau, après s'être dégagées de son influence, seulement parce qu'elles gravitaient vers le Soleil avec moins de force que le noyau. Il a fait voir, enfin, que toutes les particules abandon- nant simultanément la tête de la comète, et sur lesquelles le Soleil exerçait une force variable, étaient au bout de un à cinq jours, pendant un intervalle continu d'environ trois se- maines, distribuées le long de lignes droites successives qui divergeaient de la léle. Ce résultat expli(|ue la structure en colonne de la queue de la comète, signalée par Bond et par d'autres observateurs, en montrant qu'elle devait résulter des variations qui avaient lieu, de jour en jour, dans la (}uan- lité de matière comélaire émanant de la tète. Les queues se- condaires doivent être alors regardées comme étant sniiple- raent des lignes de matière diversement repoussées, avec une force généralement beaucoup plus énergique que la répul- sion maximum prévalant le long du précédent côté de la queue principale. Les résultats des observations n'obligent, cependant, pas à supposer que les particules situées à l'extré- mité de la queue secondaire, qui sont celles le plus énergi- quement repoussées, aient une vitesse plus grande que celle d'environ cent milles anglais par seconde, les positions ob- servées des queues secondaires induiuant qu'elles ont été formées par une matière émanant de la tête trois ou quatre jours seulement avant la date de l'observation. A. G. • Une analyse du bel ouvrage, publié en 1862 par M. George Bond sur celle comète, a paru dans le numéro de juillet 18G3 de nos Ar- chives. 346 BULLETIN SCIENTIFIQUE. D' H. VoGEL. Nouvelles observations spectroscopiqles pour l'évaluation du mouvement de quelques étoiles relati- vement A LA Terre et au Soleil. (Astronomische Nach- richten, 187;], n° 1963.) Une analyse sommaire des travaux récents de M. Hiiggins sur la spectroscopie stellaire a paru dans le numéro de jan- vier 1873 des Archives, et on y cite, à la (In de Tarticle, les premiers essais sur ce sujet du D' Vogel, astronome de l'ob- servatoire fondé par M. de Bulow à Botlikamp près de Kiel. Le n° 1903 des Astronomische Nachrichten, publié le 11 novembre de cette même année, contient l'exposé de nou- veaux résultats obtenus par M. Vogel, en soumettant les étoiles a de la Lyre et de l'Aigle, ainsi ((ue la nébuleuse d'Orion, au même procédé d'observation. Ce procédé con- siste, essentiellement, à mettre en contact, dans le spectros- cope, une des lignes noires du spectre de l'astre avec la ligne brillante analogue d'une flamme de gaz dans un tube de Gelssler, et à évaluer micromélri(|uement le léger écariement de ces deux lignes. Nous nous bornerons à rapporter ici le résultat de ces observations importantes et délicates. La moyenne de cinq évaluations de la position relative de la ligne F du spectre de a de la Lyre, en tenant compte du mouvement de la Terre, a fait voir que cette étoile se rap- proche du Soleil de 11,2'i milles géographiques (de 15 au de- gré) par seconde, soit de ^1,7 milles anglais. M. Iluggins a trouvé ce môme mouvement de 'l't à o4 milles anglais. Le résultat pour a de l'Aigle, d'après les comparaisons faites sur la même ligne F, a été un mouvement de rappro- chement de cette étoile vei's le Soleil de 10,4 milles géogra- phi(iues par seconde. La ligne H3 a donné pour la nébuleuse d'Orion un mou- vement d'éloignement du Soleil de 3,0 milles géographiques par seconde. A. G. PHYSIQUE 347 PHYSIQUE. F. GuTHRiE. On a rklation Sur une relation entre la cha- leur ET r.'ÉLiccrRiciTÉ STATIQUE. (Philosojilu'ml Magazine, octobre 1873.) Les expériences de M. Giitlirie ineltenten évidence l°que l;i faculté de décharger réleclricité varie avec la température pour un même corps, 2° qu'à la même température un corps peut avoir une faculté dilTérente pour décharger l'électricité suivant que celle-ci est positive ou négative. Il a employé dans un grand nombre de cas des balles en fonte de fer, de deux pouces de diamètre, munies d'yeux et que l'on chaulîait au rouge. On les maniait avec une sorte de pince formée de fils métalliques montés sur un manche tan- tôt isolant, tantôt conducteur. Une première série d'expériences variées montre qu'au rouge blanc, une de ces balles ne peut se charger ni de fluide posilif nide (Uiide négatif, et qu'elle perd immédiatement l'électricité (ju'on lui communique. Ainsi une balle portée par un manche isolant, mise en contact avec le conducteur d'une machine électrique, puis portée prés d'un électroscope sensible, ne donne aucune trace d'électricité. De même, il suffit d'approcher d'un électroscope chargé d'électricité une balle cliautTée au rouge blanc et non isolée pour opérer la décharge complète et rapide. Seulement ici l'on reconnaît (juesi l'électroscope est électrisé positivement, il faut pour le décharger approcher la balle plus près du bouton de l'instru- ment que s'il est électrisé négativement. Pour le succès de ces expériences, il est nécessaire que la balle soit portée au rouge blanc brillant. Si la balle est chaulTée seulement au rouge et non au blanc, il se manifeste des dilîérences très-marquées suivant que l'on opère sur l'une ou sur l'autre des deux électricités. 348 BULLETIN SCIENTIFIQUE. Ainsi, une balle mise en contact avec le conducteur positif de la machine électrique, puis présentée à Télectroscope, ne donne pas de signe d'électricité ; tandis qu'en touchant le conducteur négatif de la machine, puis l'électroscope, les feuilles d'or divergent et restent divergentes. De même, si l'on saisit avec une pince non isolante une balle cliauft'ée au rouge blanc, et qu'à mesure qu'elle se refroidit on essaye sa faculté de décharger un éleclroscope par induction, c'est-à- dire en le plaçant à une petite distance du bouton de l'in- strument, on reconnaît que longtemps après qu'elle a perdu la faculté de décharger un électroscope chargé positivement, elle conserve encore la faculté de décharger un électroscope chargé négativement. C'est pour la température du rouge ce- rise que la dilTérence est la plus marquée. L'auteur rapporte encore un grand nombre d'expériences faites avec des (ils chauffés au rouge par un courant galvani- que, et montre que leur action est tout à fait analogue à celle des balles incandescentes. On peut décharger par ce moyen, non-seulement des électroscopes, mais aussi des bouteilles de Levde. C.-A. YouNG. Note sur l'kmploi d'un uéseau de diffraction A LA PLACE d'un SYSTÈME DE PRISMES DANS UN SPECTROSCOPE SOLAIRE. (Silliman Jouninl, in'm 1873.) « Le spectre de dilTraction dilTère d'un spectre prismati- que de même dimension, par la plus grande dispersion des rayons les moins réfrangibles, on peut donc supposer qu'un réseau, formé de lignes Unes, pourrait remplacer avantageu- sement les prismes dans les speclroscopes destinés à l'obser- vation des protubérances solaires sur la ligne G. » J'ai été for- tement confirmé dans celte idée, en voyant l'hiver dernier quelques-uns des beaux réseaux tracés sur du métal des mi- roirs, par M. Giiapnian, mécanicien de M. Rutherford. Le PHYSIQUE. 349 •^peclre produit par ces pl;Hiue.s dépassail de heaiicoiip en éclat et en finesse tout ce qui a été obtenu jusqu'ici. Grâce à Toblifreance de M. Kiitlierford, je suis en posses- sion d'un de ces réseaux ayant une surface rayée d'un peu plus d'un quart de pouce, les li^^ncs étant espacées de "giss de pouce (Viooo <:'e millimélre environ). En combinant ce ré- seau avec le collimateur et le télescope d'un speclroscope ordinaire de cliini'ste, on oblient un instrument fournissant un spectre de premier onb-e, dans lequel les U/^nes D sont environ deux fois plus écariéos qu'avec le prisme de (lint-glass de (50° employé liabituellement. Dans le voisinage de C, la dispersion équivaut presque à celle qui donnerait quatre prismes. Les spectres d'ord--es supérieurs ne sont pas en gé- néral aussi facilement visibles, parce qu'ils se recouvrent ré- ciproquement; mais au moyen d'un ajustement particulier de l'angle du collimaiedr avec le télescope, la l-gne G, dans le troisième speci^e, tombe entre le second et le quatrième spectre, et produit une dispersion presque équivalente à celle de l'instrument dont j'ai l'Iiabitude de me servir. En ajustant le nouvel instrument sur l'équatorial, j'ai trouvé (dans des conditions atmospberiques peu favorables, quoi- qu'elles fussent encore les meilleures qui se soient présen- tées jusqu'ici) que dans le spectre de premier ordre on peut voir facilement les ligneo brillantes de la cliromospbè'-e G, D et F. J'ai réussi é^aieraeni quoiqae avec de grandes diffi- cultés, à disiinguer Hy (2796 K.). En élargissan lia fente, les contours de la cbromospbère et les formes de proéminences étaient bien visibles d?ns le pj^emier et le second spectre, au- tant qu'avec mon instrument ordinaTe pour un état analo- gue de Tatmosplière. Les spectres sont naturellement olus faibles, mais, comme la perie de lumière atTecle également le fond sur lequel se détachent les proéminences, cela n'in- flue pas sensiblement sur leur visibilité. Le réseau est plus léger et plus facile à manier que le sys- 350 BULLETIN SCIENTIFIQUE. tème de prismes, et si les opticiens pouvaient en fournir à des prix raisonnables et de qualité satisfaisante, il me semble que pour des observations sur la cliromospbère et les proé- minences, il remplacerait avantageusement les prismes. P.-A. Favre et C.-A. Valson. Regiikrghks sur la dissocl\tion CRISTALLINE ; ÉVALUATION ET RÉPARTITION DU TRAVAIL DANS LES DISSOLUTIONS SALINES. {Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. LXXV, p. 330 et 385; t. LXXVII, p. 577 et 802.) MM. Favre et Valson ont publié sous ce titre, depuis plus d'une année, quatre mémoires successifs dans lesquels ils cbercbent à évaluer le travail mécanique mis en jeu par les actions moléculaires qui accompagnent Tliydratation et la dissolution des sels. Dans ce but, ils déterminent les volumes occupés par un équivalent d'un sel anhydre et du même sel hydraté à Tétat solide, puis par ce même sel dissous dans un volume d'eau déterminé. Ils peuvent ainsi calculer la contraction qu'é- prouvent les éléments, sel et eau, soit dans la formation du sel hydraté, soit par sa dissolution. D'un autre côté, ces savants déterminent aussi les quantités de chaleur dégagées ou absorbées dans l'acte de la dissolu- tion des sels anhydres et des mêmes sels hydratés, quantités dont la ditTérence exprime celle qui correspond à la forma- tion du sel hydraté. Ils peuvent donc établir une comparaison entre les chan- gements de volume et les elTets calorifiques pioduits dans ces diverses réactions. Ces mémoires renferment des déterminations expérimen- tales nombreuses qui seront certainement utiles à la science et pour lesquelles nous ne pouvons que renvoyer aux mé- moires originaux où elles sont consignées dans plusieurs ta- bleaux numéri({ues. FiiYsinuii:. 351 Mais nous ne pouvons que regretter que MM. Favre et Valson entrent, à la suite de ce travail expérimental, dans des considérations théoriques très-étendues sur les forces moléculaires mises en jeu dans les réactions ([u'ils ont étu- diées, siu' le travail mécanique qu'elles onl dû développer, sur la chaleur qui a dû résulter des contractions de volume observées, et qui, ne se retrouvant point dans leurs expé- riences sous une forme sensible, a dû s'emmagasiner dans les combinaisons obtenues, etc. Toutes ces considérations sont appuyées sur des raisonnements et des calculs dont nous ne pouvons admettre Pexaciitude, et nous avons de la peine à concevoir que les auteurs eux-mêmes n'aient pas reculé de- vant les conséquences de leurs théories. Lorsqu'à paru le premier mémoire, dans lequel ils expo- sent leur manière de voir sur les relations qui existent entre les phénomènes de contraction et les elTets thermiques, on a pu croire qu'il n'y avait là qu'une simple inadvertance, et que leur attention ne larderait pas à être attirée sur l'erreur de leurs calculs. Gela semblait d'autant plus probable qu'ils s'annonçaient comme préparant les appareils nécessaires pour constater l'exactitude du résultat de leurs calculs, résultat bien important, en effet, s'il eût pu être réel, puisqu'il n'au- rait amené rien moins que la découverte d'un procédé pour créer de la chaleur avec une dépense de force insignifiante. Mais nous voyons la même erreur se perpétuer dans la plus récente de leurs communications. Il paraît donc qu'il n'est pas inutile de la signaler; peut-être qu'en donnant une autre direction à l'interprétation théorique de leurs expé- riences, ces savants parviendraient à en déduire des consé- quences plus importantes et, en tout cas, plus fondées. Remontons donc à leur première communication ' où nous trouverons le premier énoncé et l'origine de ce qui nous pa- raît constituer une erreur grave. ■ Comptes rendus, lome LXXV, p. 331. 352 BULLETIN SCIENTIFIQUE. L'eau à 15 degrés se contracte de 0,000132 de son volume pour un abaissement de température d'un degré. Un litre d'eau éprouverait donc une contraction d'un centimètre cube pour un abaissement de température de 7'',576, lequel cor- respond à 7576 calories, en prenant le gramme pour unité. «Réciproquement, disent MM. Favre et Valson, ce nombre mesure le travail nécessaire pour comprimer un litre d'eau et diminuer son volume d'un centimètre cube à la tempéra- ture de 15 degrés. » Tout le reste de l'argumentation repose sur cette assimi- lation incompréhensible de la ciialeur indirectement em- ployée, sous forme de force mécanique, à produire un chan- gement de volume, sans variation de température, avec celle qui produirait la vanalion de température correspondant à ce changement de volume. Lorsque de la chaleur est transmise à un corps, elle est employée de trois manières différentes : i" A vaincre les résistances extéiieures ; 2° A surmonter les résistances intérieures; 3° A accroître le mouvement vibratoire moléculaire dont la force vive constilue ce que nous appelons la température du corpr>. Pour les gaz la chaleur consommée pour produire le pre- mier eUet l'emnorie tellement sur les deux autres portions qu'on peut presque négliger celles-ci dans les applications. Pour les sol'des et les liquides, au contraire, c'est par son troisième mode d'aciion, en général, que la plus grande partie delà chaleur iransmise au corps est employée, tellement que bien souvent les physiciens ont raisonné sur la quantité to- tale de chaleur qu'il faut fournir à un corps pour élever sa température, comme si elle exprimait sa chaleur spécifique vraie, tandis que celle-ci ne nous serait réellement connue que si l'on pouvait déduire les portions qui ont été employées à vaincre les résistances extérieures et intérieures. piiYsiQui-:. 353 Or, (■"est invcisf'incnl celle porlion de ehalciir, qui forme proba])lement, dans la plupart des cas, la plus grande partie de celle que Ton doit coinuiuni(|iier à un corps lorsqu'on veut lo dilater en élevant sa température, que les auteurs né- gligent complètement. On conçoit (ju'ils arrivent ainsi à celle étrange conclusion, qu'une compression de 2 f'^Si exercée sur l'eau, et déter- minant une diminution de volume d'un centimètre cube par litre, doit élever sa température de7°,o7G, fait dont MM. Favre et Valson se proposent de vérifier l'exaclilude par leurs ex- périences. Mais quiconque cherchera à se rendre compte de la peti- tesse du travail consommé dans une pareille compression, reconnaîtra immédiatement rimpossihilité d'une pareille con- séquence. D'ailleurs il n'est pas nécessaire, pour en avoir la preuve, d'attendre le résultat des expériences projetées, car de telles expériences ont été déjà faites. Un calcul exact, dont les bases ont été posées par W. Thom- son, montre qu'un accroissement de pression de 24**", 34 doit déterminer une élévation de température de l'eau de 0",0193 à la température de 11°,69 et de 0°,0363 à la tempé- rature de 18°,38, et ces nombres ont été vérifiés d'une ma- nière suffisamment approchée par les expériences de M. Joule qui ont donné 0°,0205 et 0'',0314 pour ces mêmes tempéra- tures '. Ces nombres d'ailleurs, qui correspondraient seulement à 19 ou 36 calories par litre d'eau, n'expriment en aucune fa- çon le travail employé à la compression. Si l'on veut entrer dans les idées des auteurs, et chercher quelle est réellement la quantité de chaleur correspondant au travail consommé dans la compression , on arrive à un cliilïre infiniment moindre. ' Zeuner, Tliéorie mécanigui de la chaleur. Paris, i869, p. 560. Archives, t. XLVIII. — Décembre 1873. 25 354 BULLETIN SGIENTIFIQDE. Pour réduire d'un cenlimôlre cube, par la compression el sans changement de température, le volume d'un litre d'eau, il faudrait exercer sur la face supérieure d'un cube d'un dé- cimètre de côté une pression croissant progressivement de 0 à SI"'",;}! (je prends les chifi'res mômes admis par MM. Favre et Valson), c'est-à-dii-e de 0 à 2200 kil., et l'espace par- couru par cette charge serait de O^jOOOi, en sorte que le travail consommé serait seulement : 2200 kil. X 0",0001 ^.., 5 = Cil"-"- équivalant à 0,26 calorie. Tel est le nombre qu'il faudrait substituer, si nous ne nous trompons dans ce calcul si simple, aux 7576 calories de MM. Favre et Valson. Du reste cette substitution ne rendrait pas leurs calculs plus exacts, car ils renferment encore une autre grave er- reur. Ils supposent, en elTet, dans ces calculs que le travail mécanique correspondant à la contraction croît proportion- nellement à celle-ci, tandis qu'en réalité il serait propor- tionnel au carré de la contraction. Enfin on peut élever contre toute celte argumentation une objection plus fondamentale. Il nous est impossible, en effet, de voir une analogie quelconque entre les deux phénomènes que MM. Favre et Valson veulent comparer en les considé- rant comme soumis aux mêmes lois, savoir la contraction de l'eau par une compression extérieure et l'acte de la dissolu- tion d'un sel. Dans l'un et l'autre cas, il est vrai, doivent in- tervenir les forces moléculaires qui s'exercent entre les mo- lécules d'eau, mais elles le font d'une manière bien diiïé- rente, pour ne pas dire opposée, puisque dans le premier cas il y a rapprochement forcé de ces molécules, tandis iiue dans le second elles subissent, au contraire, un écartement, bien que celui-ci ne corresponde pas entièrement au volume du sel qui entre en dissolution. Ml\KHAL()(;iE, r.KOLOGlK. 355 On peul espérer sans doute (|ue la llicorie malliématique des mouvements moléculaires déterminés par les réactions cliimi(jues, parviendra un jour à établir des relations entre les clian^^emenls de volume et les effets calorilujues qui ac- compagnent ces réactions, Mais nous en sommes mallieu- reusement encore bien loin, et il faudra pour cela que le concours des plus savants matliématiciens s'associe aux tra- vaux des pliysiciens. Jus(iue-là, il vaudrait mieux que ces derniei's se bornassent à établir avec le plus grand soin les lelations expérimentales de ces phénomènes, sans y faire intervenir des vues théoriques hasardées qui ne font que jeter de la défaveur et de la défiance sur des travaux dont la partie expérimentale peut avoir cependant une utilité réelle. C. M. MINÉRALOGIE, GÉOLOGIE. Delesse et DE Lapparent. Revue de géologie pour les années 1870 et 1871, X. 1873. La Revue de géologie est maintenant une publication trop connue et trop généralement appréciée pour qu'il soit né- cessaire d'insister sur son utilité. Destinée surtout à faire connaître aux lecteurs de langue française les travaux scien- tifiques étrangers, elle mentionne d'une manière abrégée les ouvrages français et examine plus en détail les travaux anglais, américains, allemands, italiens, suisses, etc. Depuis plusieurs années les auteurs y ont introduit des communica- tions manuscrites qui leur sont faites par quelques natura- listes, ainsi que des analyses de roches inédites qui ont été exécutées dans divers laboratoires de la France. La Revue qui vient de paraître est divisée en cinq parties : 1. Préliminaires et géologie physiographique (ouvrages de géologie, généralités sur le globe). 2. Géologie lilhologique :w")6 BULLETIN SCIENTIFIQUE. (le? rnclies et lonrs gisements ; roches proprement flites et roches m(''tallifères). 3. Géoln.LMP liistoriqne (strati.çrapliie et pal(^ontologie ; lois du développemonl des végf^taux et des animaux). 4. Géologie géographique (cartes, descriptions; géologie agronomique). 5. Géologie dynamique (agents et forces qui ont picxhiit dos rhnngomenls géologiques et leur mode d'à cl ion). Le chapitre relatif à la géologie géographique est particu- lièrement intéressant en ce qu'il promet de constater d'une manière rapide les progrès annuellement accomplis dans la géologie des diverses parties du monde. M. Delesse s'est occupé spécialement delà deuxième partie, ainsi que de la géologie agronomique, du métamorphisme et des phénomènes actuels. M. de Lapparent s'est chargé de la troisième partie, ainsi que des systèmes de montagnes. Le reste du travail a été fait en commun par ces deux émi- nents géologues. Une partie de cette Revue a déjà paru dans les Annales des Mines de celle année. ZOOLOGIE, ANAÏOMIE RT PALÉONTOLOGIE. Prof. NoTHNAGEL zu Freihurg i. B. Expkrimentelle Unters.... Recherches expérimentales sur les fonctions du cerveau. Il-"" partie. {Virchow's Arcliiv. Berlin, 1873, tomeLVIII.) Cet article contient le résumé d'expériences nouvelles que M. le professeur Nolhnagel a faites pour compléter ses précé- dentes (Voyez ylrc/KONTOL()GlI-;. 35U Celte première {léiiomin;ilion a été abandonnée comme ayant été a|H)lii|iiée antérieurement à un genre de coléoptères. La l'cluini/.vd palustris, seule espèce connue, a été trouvée abondamment, et en toute saison, à Bonn et à Marbourg, mais c'est au printemps et dans le commencement de Télé qu'elle semble surtout se développer et qu'elle couvre en grandes masses les couches supérieures de la vase. On Pa- perçoit sous la forme de petits corps grisâtres ayant en moyenne l"'" de diamètre, et pouvant atteindre jusqu'à 2""" et même davantage. Les plus petits individus ne se présen- tent que comme de petits points à peine visibles à la loupe. Portée sur le microscope, la Pelomyxa contractée se montre ordinairement sphéri(iue, ovoïde ou lenticulaire. Elle est composée de protoplasma dans lequel on peut dis- tinguer deux couches de nature différente : l'une externe (Rindenschicht), l'autre interne (innen-Parenchym). La couche externe, qui paraît être du proloplasma pur, est hyaline, homogène, d'une consistance plus visqueuse que l'interne. Elle se gonfle en vésicules arrondies faisant saillie à la surface de la masse foncée et quelquefois lobées ou di- gitées, dans lesquelles la surface interne pénètre comme dans un sac. Ces prolongements rampent ou coulent par des mouvements amœboïdes qui font progresser toute la Pelomyxa. Le parenchyme interne est d'une consistance plus fluide et rempli de vacuoles si serrées qu'il en parait tout réticulé. Il semble ne prendre qu'une part passive aux mouvements et n'est porté dans telle ou telle direction que comme un contenu mobile sous l'action des contractions de la couche externe. C'est cette substance interne qui contient toutes les autres parties, soit celles qui appartiennent à l'organisme même, soit celles qui y ont pénétré du dehors. La coloration souvent très-foncée qu'elle présente est due à la nature de la nourriture ingérée qui consiste en substances animales et 300 BULLETIN SCIENTIFIQUE. végétales auxijuelles s'ajoute une grande masse de grains de sable et de fragments de vase. Les vacuoles sont de dilTérentes grosseurs, plus ou moins serrées les unes contre les autres et changent continuelle- ment de place sous rinduence des mouvements amœboides de tout le corps. Elles sont de simples cavités dont le con- tenu parfaitement clair et ne renfermant que rarement quel- ques granulations foncées, est de toute autre nature que la substance enveloppante. M. Greefcroitjiiue ce contenu n'est tout simplement que de l'eau. Dans la substance interne l'on trouve, outre les vacuoles, trois sortes de corps distincts (jue M. (ireef nomme les noyaux (Kerne), les corps brillants (Glanz-Korper) et les bâ- tonnets (Feine Slâbclien). Les noyaux, qui se trouvent toujours disséminés en très-grande ({uanlité entre les vacuoles, sont des corps à paroi mince, ordinairement spliériiiues, de 0, 012""", à con- tenu hyalin, plus ou moins garni de granulations foncées. Par l'examen de séries d'échantillons, M. yGreef s'est con- vaincu que ces granulations se transforment en corps plus volumineux, arrondis, dans l'intérieur desquels on reconnaît un centre ponctiforme. Ce centre grandit en même temps que le corps qui le contient et ne laisse bientôt plus autour de lui (ju'un mince anneau. L'enveloppe du noyau-mère linil, à ce qu'il semble, par se rompre sous l'inlluence de l'exten- sion toujours plus grande des nucléoles. On trouve, en elïet, ceux-ci dispersés en grand nombre à côté d'autres qui sont ehcore contenus dans leurs noyaux-mères. La cavité interne du i.ucléole grandit toujouis plus, de sorte que la couche pilripliorique disparait complètement et que l'on a alors sous les yeux un c^.. ,.^.:;.'':^ ommi,. snhéri'i'"^ 'y !:.. _ l^.ilnnr:, à contours nets. Ces corps une fois libres grossissent encore à rinlérieur de la Pelomyxa et il est très-probable (lue c'est d'eux que ZUULOGlli, ANATOMIK Kl' l'ALI-'ONTOLOf.!!-:. 'MJ\ proviennent, les cov[)a brilhinls ([iii doivenl être considérés comme les zoospores de la Pelomyxa. Ces corps hiillanls qui, sous un faible grossissement, sont di'jà faciles à distin- guer par leur aspecl el leur grosseur, sont disséminés dans le parenchyme interne en (luantilé encore plus grande que les noyaux. La plupart sont s[»liéri(jiies ; d'autres sont ovales ou piriformes, et même irréguliers ; les plus petits n'ont (jue 0,000""" de diamètre et correspondent aux corpuscules pro- venant des noyaux, les plus gros ont 0,00"'"'. Us consistent en une capsule solide et brillante el en un contenu tout à fait hyalin et homogène. Ces corps brillants semblent i)()Uvoir se multiplier dans Tintérieur même de la Pelomyxa par un étranglement ([ui les sépare en deux moitiés souvent fort inégales. Du reste, on ne peut constater chez eux aucun chan- gement notable tant (ju'ils sont encore enfermés dans le pa- renchyme interne. C'est au dehors (ju'ils doivent continuer leurs transformations. Une Pelomyxa qui semblait morte et sur le point de se décomposer offrit à notre observateur un spectacle tout à fait inattendu. Sur tout le pourtour de Tanimal se montrè- rent en nombre considérable de petites Amœba qui entourè- rent bientôt en bandes serrées le corps de leur parent. Tou- tes ces Amœba avaient le même aspect, les mêmes dimen- sions et exécutaient les mêmes mouvements. On pouvait fa- cilement, à un fort grossissement, reconnaîtr-e dans leur inté- rieur un noyau avec son nucléole et une vésicule con- tractile. Le cercle toujours plus grand des Amœba se dispersa graduellement et, au bout d'une demi-lieure environ, les mouvements devinrent plus lents et plus faibles. Au lieu des contractions amœboïdes de tout le corps on ne vit plus que s'étendre quehjues processus isolés, hyalins, lobés ou digités. Les petites Amibes se contractèrent bientôt et devinrent sphériques ou piriformes. Ensuite il apparut unlongtllament 3<)2 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ondulant, ce qui opéra leur transformation d'Âraœba en Fla- gellé. M. Greef les a vu se mouvoir au moyen de ce fouet, mais il n'a pas pu suivre leur sort ultérieur. Il est par consé- (juent impossible de dire si le Flagellé se développe directe- ment en Pelomyxa, ou si, comme M. Greef le croit plus pro- bable, il n'atteint cette phase qu'après avoir passé de nou- veau par la forme d'Amœba. Toujours est-il que les petites Amœba sortent toutes formées du corps de la Pelomyxa et semblent provenir des corps brillants. Ceux-ci doivent donc être considérés comme des germes ou spores prenant nais- sance dans les noyaux. Outre les noyaux et les corps brillants, on voit en quanti- tés innombrables dans le parenchyme de la Pelomyxa de fins bâtonnets hyalins n'ayant généralement pas plus de O.OOG à 0,008""° de longueur. Ils se trouvent libres entre les vacuoles et adhèrent souvent aussi en très-grand nombre à toute la surface des corps brillants. M. Greef a cru (juelquefois aper- cevoir des stries transversales à leur surface et un canal lon- gitudinal dans leur intérieur, mais sans pouvoir rien affirmer à ce sujet. Les réactifs montrent qu'ils sont composés d'une substance organique. M. Greef termine son travail par quelques considérations sur les affinités de la Pelomyxa. Il fait remarquer que cet être rappelle le plasmodium des Myxomycètes, mais que ce plasmodium ne représente qu'un état transitoire dû à la coa- lescence de spores amneboïdes, d'où naît ensuite un orga- nisme d'une structure beaucoup plus complexe, tandis que la Pelomyxa représente la phase du développement complet qui porte dans son intérieur de nombreux nucléus. La Pe- lomyxa est par conséciuent un organisme multicellulaire qui doit former le représentant d'un groupe d'êtres amœboïdes à noyaux multiples, appartenant à la classe des Rhizopodes et allié sous plusieurs rapports aux Myxomycètes. A. H. ZOOLOGIi:, ANATOMIE KT PALÉONTOLOCll-:. 'MV.i Fr. HoFMANN et G. Sciiwai.iu;. J.miiikshkuich ne Uai-i-orts ANNUELS SUR LES l'ROCiHKS DK l'aNATOMIE I:T DK LA l'MVSIOLO- GiE. 1" volume : Lilléralure de 1872; in-8°. Leipzig, 1873. Le compte rendu annuel (lu'enlreprennenl MM. Ilofmann et Scinvalbe n'est en quel(]ue sorte que la continuation de celui qu'ont publié, pendant une longue série d'années, Henle et Meissner ; seulement celte nouvelle publication est plus étendue et faite sur un plan un peu dilTéront de celle qu'elle vient remplacer. Le volume que nous avons sous les yeux renferme deux divisions principales, l'une relative aux progrès de l'anato- mie en 1872, l'autre aux progrès de la physiologie dans la luême année. La première division comprend trois parties qui traitent de l'anatomie descriptive, de l'iiislologie et de l'embryologie; la seconde comprend deux parties. Chacune de ces dilTérentes parties est subdivisée à son tour d'après les appareils ou les groupes zoologiques. Les deux éditeurs se sont associé neuf anatomistes ou physiologistes de Leip- zig, Varsovie, Copenhague, Amsterdam et Stockholm. On comprendra que la division du travail fut absolument néces- saire pour une enireprise de ce genre, lorsqu'on saura que la table alphabéti(pie contient 371 noms d'auteurs. Il est impossible, en se trouvant en face d'une masse pa- reille de matériaux, écrits dans presque toutes les langues de l'Europe, de ne pas commettre quelques erreurs uu quel- ques omissions. Les savants, chargés des dilïérentes parties, n'ont pas pu voir absolument tout ; ils ont dû se contenter de citer certains travaux qu'il ne leur a pas été possible de consul- ter et les citations ont été quelquefois fautives. C'est ainsi que l'on trouve indiqué comme publié, en 1871, par E. Claparède, dans les Mémoires de la Société de physique et dliistoire na- turelle de Genève, un mémoire sur les Appendiculaires qui est deM.Hermann Fol et a paru en 1872. L'on attribue aussi 364 BULLETIN SCIENTIFIQUE. à M. II. de Saussure une Ilisloii'e iialurelle du Phylloxéra vaslatrix qui aurait paru dans les Mémoires de la même So- ciété où on la chercherait vainement. A part ({uehiues er- reurs de ce genre, le volume [)u!)lié sous la direction de MM. Ilofmann et Schwalbe est aussi complet (|u'on peut rai- sonnablement l'exiger ; il est arrangé d'une manière com- mode, et la riche mine de renseignements iju'il contient sera d'une grande utilité aux anatomistes et aux physiologistes. Si une plus large place était faite à l'anatomie comparée, celte publication ne laisserait presque rien à désirer. Dans leur préface, les éditeurs nous promettent d'intro- duire ({ueliiues améliorations dans le volume prochain. Espé- rons (ju'ils tiendront leurs engagements et surtout que leurs comptes rendus paraîtront avec régularité. A. H. 'M> OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OnSEHVATOIHE DE C.ENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR Pendant le mois de NOVEMBRE 1873. Le !«'■, gelée blanche le matin. 4, brouillard le matin. 6, à 6V2 b. du soir, éclairs au SO. 15, forte bise qui se lève dans la matinée, et qui dure jusqu'au lendemain soir. 25, forte rosée le matin. 26, brouillard presque tout le jour. 27, de 3 h. à SV^ b., éclairs et tonnerres; l'orage passe d'abord de l'Ouest à l'Est, et ensuite du Sud au NE., accompagné d'une forte pluie mêlée de grêle et de violents coups de vent du SO. '\ROHivKs, t. .XLVIll. — Décemhre IN73. 2() 366 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM min Le 5 à 10 h. matin 722,49 7 à 10 h. soir 726,87 10 à 10 h. matin 728,65 12 à 10 h. matin 728,71 17 à 10 h. matin 733,25 25 à 10 h. mat. et 8 h. soir 733,53 28 à 8 h. soir 732,58 MINIMUM. mm Le 3 à 4 h. après midi 712,02 6 à 6 h. matin 720,03 8 à 10 h. soir 723,44 11 à 6 h. matin 726,16 14 à 4 h. après midi 719,25 22 à 4 h. après midi 718,41. 27 à 6 h. soir 721,70 30 à midi 726,69 Lininiinètre àH h. '•Ji0'î'i05^o^^i;;rj'î)oc5oogi^çç:^-»^ç5^^s;. jicoxi'; I ■2 es I _ fl .^ := ■=" =-2 ^ \ o «J = = ir o loooooo loooooo Icîooooo loos loo 1 + +++++ ++++++ i I +++ ++ o I- 1^ I-- :o o ir:> 'ti i^ i- es X O 1^:00-^^1^ so o -^ 1- '^ ••1 «■r->''o~l .r»»^*l .«vrr.f «^_| -* = s :^ J rt c §'^Numb.d'li.| ■^ ai X îD -* o; i^__r5 x_o^o^C5 ■* >* C5_r-_io_o,o o o o_o aq, « es. o, os. o Ci. I o o o o e o o" o" o" -r-' — .- o o" o" o" o" o" — -' — " — •" — " ■»-' — ' o' o o' o" o" o o' 1 0.2 ..S.2 qW.S .w.s.SqM^ • . .-2.2 ..26.5 . -ddo C/3 > C/2 ;» >min^ yY-.^* > > '73 /^ -^ Z ?5 Ï5 i- > 72 > 73 > '73 73 X 73 C/î ; ,;; :~:.^ rgq o 5.0 -^ X i-t 'M OT' :o :0 to — — • 1^ 'C: lO -* o :o (^ t^ -* o -^ 1^ X i^ i^ t^ t^ co I— o i:; 1^ i^ X c- i-~ I- îO i^ X :o ce ira r- •- 1 - .,3 = a I o ï o ^ ■S ; -Sa ^ 2 2 -■" ( - as . XXOLOrC'Md— 'lOt-'CO'^ — COOSMOt^CO-^'^1 — OSXO — 'COOTICO OSCOCO— '— ' CO'î'Il-'*-^— <'S^fM'3'l-rHMl~-*rOrO— l^CO---COriOS-»" I I + 1 7+7+++ 1 I I + 1 7 I I I ++++ 1 ++ M I + :-.^'fi ri lC^rOOS-^C0 5.'5iOO'S'1SS-^-*'ï>r^cOCOO— I — :=:OSX-^0— ':ra— -CIOS ~*i^o'^jro-^t^cO'î'ios'î'!ro'Mi^ — TOCSMOxxm^rat--— icsxcocsc^ t^l--OSXl^XCOXC:jXXXXXXl^C^XXXXXXl-CSO:i^l:^l^X r: " •/; o li c , 'M — 9'i'?10ssra — rOî'îroX'riOSX— ■t^t^^raX-^^I:^OlOCOXlracOO•^ — ~ ro o ic o o ^"5 — ce ~ ■<* 'M 'M s O' r^ ro rc ce 3S es i."5 -^_ t^ X^ lO os ce i^ X o" o' o o" o" o o" o" — o o" =' o" o" — <" — " I I ++++ I I ++ I I I 4 ■ ■ I I I l++f+++++H o v: / = — -^OS — o— COI-COOS — OOCOOX'MXOSOXOOCOCOl.OXOOSfM lO o_ i «î^i cq. i5>f ■«' os" n 10 os' rc ^ — •" X i-" ce" os" •^' cô ro' «* ■^' -r^" ■^" ?-' o" -t"" —< -^ ■^-'o" o'-^ o ■jîeD'^cî lO ira -^'ro' I+ + ++++4-++++ ■a>5i S ^ i---.:eoiox— ■escecex'î'io — rc-*csrot-G-i!?iesco-* G-i s-f '-<" o o o o -^ ce os ce ■«*■ es ce X -<» + ++++- 4-+++++++++-h+f++ o 10 es t- ' l'- os S-l t~- M I (M ce co :o, »co' xr^>--05 — — i^coos-^i^x^-t^s^coxcDxxso 1:^ /^i jo — < ?o o es 1^ o ro 10 jra i^_ f- "S^.. o. CD X ce r<î_co ' ce' ■?»' '^r 1 ra -* 'S'f sf -r-* îrt S'î G-f ce" vjT — T ■îi" ro' o" '-r- — o -^ c i++ + ++++++ I I+++I+++ Ir.^ — ce "M — rM X ir. ce rc — . ce os X Lo" 1.0 (3-1 5-1 ;racex-^>^cor-cexce1 'M «^ -î-i ro ro S-l (?1 5-1 'îi e-l T> ro ?0 T-i -M ro (N t^ I-- l— I-. r- r- t-. i~- 1^ t-- i^- i^ i^ I - t^ i:~ l— i^ t^ i— t- Jours du mois. ^(î»co-*socDt-xoso--e'»ro-*jracot-xosO;;^S2ro;;*sracor-xoso 368 MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1873. 6 II. m. 8 h. m. 10 h. m. Midi. •2 h. s. 4 h. s. tJ 11. s. 8 h. s. lU h. Baromètre» mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1" décade 7-22.02 722,5i 722,56 721,83 721,18 721,15 721,30 721,60 721,79 2<= » 727,57 728,02 728,22 727,72 727,26 727,27 727,75 728,08 728,17 3= » 728,35 728,46 728,67 728,04 727,39 727.35 727,59 727,83 728,21 Mois 725.98 726,34 726,48 725,87 725.28 725.26 725,55 725,84 726.06 Température. 0 0 l'-edécade+ 5,28 + 5,72 -}- 8,04 +10,02 +10,50 + 9,74 + 2,13 + 1,92 + 2,86 + 3,62 + 3,94 + 3,72 + 4,74 + 5,08 + 5,91 + 7,12 + 7,55 + 6,69 2« 3e + 8,27 + 7,43 + 6,99 + 3,02 + 2,42 + 2,08 + 6,5i + 6,04 + 6,32 Mois + 4,05 + 4,24 + 5,60 + 6,92 + 7,33 + 6,72 + 5,94 + 5,30 + 5.13 Tension de la vapeur. 1« décade mm 5,98 mm 6,10 mm 6,61 mm 6,38 mm 6,45 mm 6,47 mm 6,77 mm 6,44 mm 6,46 2e » 4,51 4,54 4,65 4,77 4,56 4,61 4,60 4,59 4,52 3« » 5.57 5,38 5,66 5,85 6,18 6,22 6,33 6,25 6,25 Mois 5,36 5,34 5,64 3,67 5,73 5,77 5,90 5,76 Fraction de saturation en millièmes. Mois 5,74 1 " décade 894 886 824 706 689 724 831 836 866 2« » 837 856 816 790 746 763 801 834 842 3» » 858 813 815 776 795 842 864 887 867 Mois 863 852 818 757 743 776 832 852 858 Therm. min. Tlierm. max. Clarté moy. du Ciel. Température du Rhône. Eau de pli ou de nei] nie Limnimètre. se. 1 " décade + 4,33 + ll!55 0,78 + 11,62 mm 22,1 cm 109,0 2* » + 0,96 + 4,95 0,81 + 10,16 — 106,9 3» » + 3,06 + 9,56 0,88 + 9,09 45,9 101,0 + 2.78 + 8.69 0,82 +10,33 68,0 105,6 Dans ce mois, l'air a été calme 4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,93 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 17,5 0., et son in- teubité est é;:ale à 6,51 sur 100. 3(55) TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU SAlNT-BEnNAHI) pendant LE MOIS DE NOVEMBRE 1873. Le 1«'', brouillard depuis midi. 2, 3, 4. et 5, brouillard intense toute la journée, avec un vent violent du SO. les trois premiers jours. 6, brouillard une partie de la journée. 7, clair le matin, brouillard et neige depuis midi. 8 et 9, brouillard et neige, vent violent du SO. 10, brouillard et neige, le vent tourne au NE. 11 et 12, brouillard tout le jour. 13, brouillard le matin. U, id. Du 15 au 21, ciel parfaitement clair. 22, brouillard et neige depuis midi. 23, brouillard, vent violent du NE. 24, brouillard et neige. 27 et 28, id. 29, brouillard le matin. 30, brouillard tout le jour, vent violent du NE. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. Le \" à 8 h. matin 559,46 5 à 10 h. matin 560,89 8 à 10 h. matin 564,06 12 à 10 h. soir 564,17 17 à 10 h. matin : 566,08 26 à 10 h. matin 570,67 29 à 8 h. matin 566,77 mm Le 3 à 6 h. soir SSljlG 6 à midi et 2 h 557,44 lia 6 h. matin 561,67 15 à 6 h. matm 558,35 22 à 10 h. son- 553,95 27 k 8 h. soir 557,79 30 à 2 h. après m.. ...... . 558,04 Ml MOYENNES DU MOIS DE NOVEMBRE 1873. lili.iii H h. m. 10 11. m. Midi. i h. s. 4 h. s. « h. s. Sh. s. 10 h. s. Raromëtre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm I'« décade 559,31 360,05 560,15 559,87 559,60 559,70 559,69 559,78 559,92 2« « 562.54 562,93 563.29 563,03 362.94 563,03 563,04 563,14 563,33 3» « 562 89 563,36 563.55 563,36 562,94 562.92 562,93 562,94 563,07 Mois 561,58 362.11 562.33 562,09 561,83 561,88 561,89 361,96 562,10 Température. l" décade— 5,93 — 5,53 — 5°04 — 4!'o7 2e « _ 4,73 — 4,64 — 3,88 — 2,60 — 2,50 3» « — 4,03 — 3,88 — 3,15 — 2,36 Mois - 4,90 — 4,68 — 4,02 — 3,11 — 2,93 — 3,76 —.4,31 — 4,10 — 4,21 0 0 4,28 — 4,66 0 0 0 — 4,63 — 4,04 — 4.26 2,50 — 3,74 — 4,62 — 4,58 — 4,57 2,01 — 2,89 _ 3,69 — 3,68 — 3,79 Min. observé.* Max. observé." Clarté moyenne du Ciel. Eau de pluie ou de neige. Hauteur delà neige tombée. 1" décade u — 6,39 0 — 3,01 0,91 mm 67,7 mm 535 2» « — 5,61 — 1,99 0,29 — — 3' « — 5,25 — 1,26 0,62 27,3 323 Mois — 5,75 — 2,09 0,61 95,0 860 Dans ce mois, l'air a été calme 7,4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 1,03 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45 E., et son in- tensité est égale à 2,2 sur 100. ■ Voir la note du tableau. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCHIVES DKS SCIKNCKS i'ilYiilUUES ET NATURELLES TABr.E DES M/\T1ÈKES CONTENUES DANS LU TOME XLVIll (NOUVELLE PÉHIOUE) 1873. — N"^ 180 à 192. Pages Des effets cliimiqnes du courant palvanifjiie pi de la répartition de l'électncilé libre à la surface du conducteur, par M. E, Edlund 5 Révision des Echinides, par M. Aleorandrc Agassiz. 19 Cinquante-sixièmi^ session de la Société helvétique des Sciences naturelles réunie h Schaftliouse les 18, '19 et 20 août 4873 31 9I»(lit-niate-Claire Deville, alliage platine iridium ; £. Kopp , la brésiline ; J. Millier, relation entre les points conjugués d'une lentille ; F. Meyer, action du formiate de soude sur les acides sulfobenzoique et benzuïque ; L. Soret, observation des spectres ultra- violets ; Ilaijenbach, til isole parcouru par la foudre ; Amsler, appareil de Watt; Simler, conservation du sodium; Ilurter, Kopp, Wislicenus, préparation du chlore; WeUsteiii, le fœhn ; Heim, sou rendu par les cascades 45 Géologie. Culmann, inondation par les torrents ; Merian, fossile du jura blanc ; Schalch, Fraas et Desor, roches volcaniques du Hohgau; E. Favre, coupe des Alpes vaudoises ; Jaccard, phospborites du Jura neuchfttelois ; Heim, nouveau mode de représentation géologique ; le même, zone de contact des roches cristallines et sédimentaires en tjuisse ; Chavannes, gypse et cargneule; Lang, coupes du Jura ber- nois ; Ziegler, carte de l'Engadine ; Zawisza, caverne des Carpathes ; Heim, glaciers ; T>esor, paysage morainique 58 Zoologie et Botanique. Forel, faune des profondeurs du Léman ; StierUn, Saturnia l'emyi acclimaté à Schafl'house ; Kublcr, le Phyto- pus vitis ; E. Bugnion, organes sensitifs dans l'épiderme du protée et de l'axolotl ; Cartier, poils sensitifs des geckotiens ; Bugnion, l'Hse- monia Equiseti; Roux, l'Alfa et l'Asclepias syriaca L. ; Simler, étude de la germination 67 Blédeeine. Karsten, la nécrobiose ; Frey, objectifs pour le micros- cope ; Iluguenin, lésions anatomo-pathologiques dans la démence pa- ralytique ; Horner, variole dans le canton de Zurich ; Miescher, con- stitution chimique des spermatozoïdes; Bœschlin, matériaux à panse- ments ; Forel, crânes macrocéphales ; le mime, température du corps humain ; rapport de la commission sur la tuberculose 79 374 TABLE DES MATIÈRES. Pages Note relative aux observations sur la lettre de M. Tacchiui, par M. A. de la Rive 86 Les couleurs d'aniline à l'exposition de Vienne, par M. le professeur E. Kopp 105 Sur la solubilité du sulfete de chaux et sur l'état de sursaturation de ses dissolutions, par M, C. Ma- rignac 120 Recherches sur la réflexion de la chaleur solaire à la surface du lac Léman, par M. le professeur L. Dufour 129 Réflexions sur les ouvrages généraux de botanique descriptive, par M. /1^/j/i. de Ca??c/o//fi 185 Rulletin de la Société des Sciences naturelles de ^euc\\'d[e\, \)?ir M. Alfred Gautier 210 Sur quelques phénomènes de polarisation par diffu- sion de la lumière, par M. J.-L. Soret 231 Rectification au sujet d'une communication anté- rieure, par M. H. A. Schivarz 242 Auguste de la Rive 273 Sur la polarisation elliptique de la lumière et ses rapports avec les couleurs superficielles des corps, par M. Eilliard Wiedemann 277 La fécondation des fleurs par les insectes, par M. le D-" Hermann Millier 289 Le congrès météorologique de Vienne en 1873, par M. le professeur E. Planiamour 305 Le premier développement de l'œuf chez les Géryo- nides, par M. le D"" Hermann Fol 335 BULLETIN SCIENTIFIQUE. ASTRONOMIE. Proctor. Sur Tunivers sidéral. — Nortoti. Sur la cou- ronne solaire, les comètes, etc 341 D' H. Vogel. Nouvelles observations speclroscopiques pour r'évaluatlon du mouvement de quelques étoiles relativement à la Terre et au Soleil 346 TAULE IJES MATIÈRES. 375 PHYSIQUE. Pagiîs J.-W. Dmpcv. Sur la dislribiition de la chaleur dans le speiMre 1 oO F.-A. Forci. Les Inclus (l'huile connues sons le nom de fonlaincs el chemins du lac Lrman 159 Milliard Wiedemnnn. 'Siu- les indices de iM'dVaclion des pi'oduils desulislitulion sulfurés de rélhei'cathoniiiue 243 A.-O. UiiflciiKiiis. Sui' rinllueuce ([u'exei-ccnl des (lis- solvanls inaclifs optiijnemenisur la déviation du plan de polarisation par les substances douées du pouvoir rolaloire 243 A.-T. Siindcll. Hecherche sur les forces électromolrice et thermoéleclriiiue de (piehjues alliages métalli- ques nu contact du cuivre 240 G. rom. liat/i. Sur le sysième cristallin du leucite 248 Melseiis. Sur la condensation des gaz et des liquides par le charbon de bois. Phénomènes thei'miques produits nu contact des liquides et du charbon. Li- quéfaction des gaz condensés 248 H. Moiton. Fluoi'escence de certains hydrocarbures so- lides contenus dans les résidus de la distillation du pétrole 250 H. Servano y FaUgati. Sur une nouvelle détermina- tion de réipiivnlent mécaniiiue de la chaleur 252 E. Gutlivie. Sur une relation entre la chaleur et Télec- tricité statique 347 C.-A. Youiuf. Note sur l'emploi d'un réseau de diffrac- tion ;V la place d'un système de prismes dans un spec- Iroscope solaire. 348 P.-A. Favre et C.-A. Valson. Recherches sur la dissocia- lion cristalline ; évaluation et répartition du travail dans les dissolutions salines 350 MINÉR.'ILOGIE ET GÉOLOGIE. Albert Gaudri/. Considéi-ations sur les mammifères qui ont vécu en Europe à la lin de l'époque miocène. . . 162 E. Lambert. Nouveau guide du géologue. Géologie gé- nérale de la France, suivie d'un appendice sur la géo- logie des principales conti'ées de l'Europe 164 Delesse et de Lapjxirent. Revue de géologie pour les années 1870 et 1871 355 ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. D' G. Le Bon. La vie. Physiologie humaine appliquée à l'hygiène et à la médecine 87 376 TABLE DES MATIÈRES. l'âge s Ji. Di/lionslii. Phoque (lu lac Eaïkal, P/'/. Fournie. Physiologi(|ue du système nerveux céréhro- spinal d'après l'analyse physiologique des mouvements de la vie. — Le même. Recherches expérimentales sur le fonctionnement du cerveau. — Vioï.ISothnac/el zu Freihur0. Draper, J.-W. Distribution de la chaleur dans le spectre, XLVlll, 156. Dufoiir, L. Réllexion de la chaleur solaire par le lac Léman, XLVlll, 129. Duiniirlier. Gisements des .Ammo- nites viator et tripailitus, XLVU, 11. Dybou'ski. Phoques du lac Raïkal, XLVUl, 84. Faire, Ernest. Revue de travaux récents relatifs aux Ammonites, XLVI, 5. — Revue géologique suisse pour 1872, XLVI, 301 et XLVU, 5. — Coupe des Alpes vaudoises, XLVlll, 61. — Ana- lyse de divers travaux, XLVI, 162; XLVUl, 355. Faire, P.-A. et Valson, C.-A. Dis- sociation cristalline ; évaluation et lépaitilion du travail dans les dissolutions salines, .\LVI11, 350. Feddersen , }}'. Thei'mo -diffusion des gaz, XLVU, 74. Ferrier, Excitabilité électrique du cerveau, XLVlll, 171. Fleiirij (b^ Armand de). Dynamisme comparé des hémisphères céré- braux chez^ l'homme, XLVlll, 168. Fui (1)'' Ilernninn). Premier déve- lo[)pement de l'œuf chez les Ge- ryonides, XLVlll, 325. Forel (Prof. F.). Fiiune des profon- deurs du Léman, XLVlll, 67. — Crânes macrocéphales, XLVlll, 8i. — Température du corps humain, XLVlll, 84. — Taches d'huile du lac Léman, XLVlll, 150. Fournie, Ed. Physiologie du sys- tème nerveux, XLMIl, 171. — Recherches sur le fonctionne- ment du cerveau, XLVlll, 171. Fraas. Roches volcaniques du Ibfh- gau, XLVlll, 60. TAni,K DKS AlITKimS. :{7'.) Freii. Ohjoclifs pour lo inicroscopc, XLVlli, 81. Fritz. Marche des glaciers, XLVII, 32. Fritzsch et Hitzif/. Excilabililé élec- trique du cerveau, XLVI1[, 171. Fuclis, E. et Edmond Sarusin. Sources de pétrole de (]ànipin:i, XLVl, 89 FtuHuuze, V. Spectres du sang, XLVI, 333. Galle. Comète de Biela, XLVI, 49. Garnicr. Couclies nunimuliliques de lirotuhiiï, XLVII, 26. Gnyjxnin (P. de) Traité de la dé- termination des terres arables, XLVI, 70. Gostaldi. Géologie des Alpes occi- denlales, XLVI, 323. Gandrij, A. Mammiléres de la (in de l'époque miocène, XLVIII, 162. Gautier, Alfred. Notice sur les der- niers travaux de spectroscopie stellaire, XLVI, 57. — Notice sur le bulletin de la Société des sciences de Neucliâtel , XLVIII, 210. — Analyse de divers tra- vaux, XLVI, i2, 119,285; XLVII, 289; XLVUl, 3il, 346. Gautier, Emile. Analyse de divers travaux, XLVI, 48, 114; XLVII, 60, 69. Geikie. Changements de climat dans la période glaciaire, XLVII, 32. Geiser. Vie de Sleiner, XLVIII, 44. Gerlach Description géologique de la portion S.-O du Valais, XLVI, 304. Gilliéron. Crétacé supérieur dans le canton de Fribourg, XLVII, 24. Giordnno, F. Géologie du Saint- Gothard, XLVI, 309. — Tempé- rature dons le tunnel du Mont- Cenis, XLVII, 39, Gm.s'. Géologie agronomique,XLVII, iO. Greef. (I)"" /i/'c/i.). Organisme amœ- boïde d'eau douce, XLVIII, 358. (irinim, Osriir. Histoire naturelle (les vibrions, XLVI, 75. Griibe, Ed. Planaires de la région du li.iïk.d, XLVIII, 89. (Iruncr. IMiospliatcs de la {)erte du liliône, XLVII, 38. Gumln'l. Terrain jurassi(jue de la Franconie, XLVII, 7. Gidhric, F. liclation eiilie la cha- leur et l'élecliicité slati(jue , XLVIII, 347. Gulzwiltrr. Ancien glacier du Sen- tis, XLVII, 32. H Hœckel, E. Monographie des épon- ges calcaires, XLVII, 43, 130. Ilaijpnhach. Fil isolé parcouru par la foudre, XLVIII, 53. Hébert. Zone à Ammonites polyplo- cus et tenuilobatus, XLVII, 12. — Terrain crétacé dans le Midi de la France, XLVII, 22. Heer. Le verrucano de la Toscane, XLVI, 326. Heidcnliain, H. Action des poisons sur les nerls de la glande sous- maxillaire, XLVII, 162. Heim, A. Géologie des Windgœlle et du Tôdi, XLVII, 41. -' Son rendu par les cascades, XLVIII, 58. — Nouveau mode de repré- sentation géologique, XLVIII, 62. — Zone de contact des roches cristallines et sédimentaires , XLVIII, 62. -Glaciers, XLVIII, 6i. Heiirici, F.-C. Solutions gazeuses sursaturées, XLVII, 77. W/fT/j. Monographie des Ebénacées, XLVII, 248. Hirsrli, A. el E. l'iantamoiir. Dé- termination des différences de longitude entre Neuchâtel, Berne et le Weissenstein, XLVI, 42.— Nivellement de précision de la Suisse. XLVII, 289. Hilii(j. Voyez Fritzsch et Hitzif. HofiiKinn, Fr. et G. Scliwalbe. Rap- ports annuels sur les progrès de i'anatnmie et de la physiologie, 'XLVIII, 363. 380 TABLE DES AUTEURS. Honier. La variole dans le canton (lo Zuiicli, XLVIII, 83. Hùuf/li. Annales de l'observaloire Dudiey, XLVI, 285. Hitfii/ins. Heclierclies de spectros- copie stellnire, XLVI, 57.— Spec- tre de la tjrande nébuleuse d'O- rion, XLVII, 69. HiKjmn'm. Lésions dans la démen- ce paralytique, XLVIII, 81. Hiilmann. Voyez Keller et Hul- mann. Humbert, Aloïs. Analyse de divers, travaux, XLVI, 75. 167, 171, 352, 355; XLVII, 42, 130, 155, 241, 244, 328, 331; XLVIII, 89, 93, 358, 863. Hurler. Piéparation ilu chlore, XLVIII, 54. Jaccard. Pliosphorites du Jura neu- châtelois, XLVIII, 61. Jaussen. Observations photographi- ques du passage de Vénus, XLVII, 73. Jourdij. Géologie du Jura dôlois, XLVI, 315. — Nouvelle classifi- cation des terrains jurassiques, XLVII, 6. Knrsten. La nécrobiose, XLVIII, 79. Kauffmatm. Feuille VIII de l'atlas géologique suisse, XLVI, 314 — Ncocomien des montagnes qui environnent le Higlii, XLVII, ' 22. — Terrain éocène aux envi- rons de Lucerne, XLVII, 25. — Terrain miocène de la Suisse centrale, XLVII, 28. — Calcaires d'eau douce intercalés dans la molasse. XLVII, 37. Keller et Iliilnuinn. Stations lacus- tres de Zurich, XLVII, 36. Kcrner, A. Protection du pollen contre les intempéries, XLVII, 302. Klinlierfues. Comèlc deBiela, XLVI, 114. Ku]iler{ï)'' IL). Antagonisme physio- logique de la saponine et de la digitaline, XLVII, 161. Kopp, E. La brésiline, XLVIII, 46. — Couleurs d'aniline à l'Kxpo- sition de Vienne, XLVIII, 105.— Fabrication du chlore, XLVIII, 54. Koppc. Voyez Sclimiedehert/ et Koppc. Kraiis, G. Matière colorante de la cliloropliyllc, XLVI, 359. Kiihler. Le Pliytopus vitis, XLVIII, 13. Lacnze-Dulhiers (H. dé). Système nerveux des gastéropodes pul- monés aquatiques et nouvel or- gane d'innervation, XLVI, 171. Lambert, E. Nouveau guide du géo- logue, XLVIII, 164. Lanq. Coupe du Jura bernois , XLVIII, 63. Lapparent. Voyez Delesse et de Lap- purenl. Laiibe. Les Ammonites, XLVI, 5. Le Bon (0'' G.). Physiologie hu- maine appliquée à l'hygiène et à la médecine. XLVIII, 87. Ledeqnnek. Chute automnale des feuilles, XLVII, 3'i0. Lee. Voyez Slearn et Lee. Lemberrj. Roches éruptives de Pre- dazzo, XLVII. 39. Levallois. Minerai de fer en grains, XLVII. 28. Liais, E. Géologie du Brésil, XLVII, 312. Lindemann {Ed. a). Prodromus llorae Chersonensis, XLVI, 183. Linstaw [0. de). Sur le développe- ment du Distomum nodulosum, XLVII, 328. Loûiiiis, E. Pielation entre les au- rores boréales, la déclinaison et les taches solaires, XLVII, 231. Loriol (l'.de^. Astérides du néoco- mien, XLVII, 21. — Analyse de divers tiavaux.XLVI, 157; XLVII. 19. — Voyez Desor et de Loriol. Lori/. Variations du cours de l'I- sère dans la période quaternaire, XLVII, 33. 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Mei/er, V. Action du formiate de soude sur les acides sulfoben- zoïque et benzoïque, XLVJH, 50. Micheli, Marc. Analyse de divers travaux, XLVI, 176, 359; XLVII, 302; XLVIII, 289. Mesc/ter. Constitution chimique des spermatozoïdes, XLVIII, 84. Mœsrh. Formations jurassiques des Alpes de la Suisse orientale, XLVII, 9. - Feuille VIII de la carte géologique suisse, XLVlI, 9. — Zones d<' l'Ammonites opa- liuus et de l'Amm. Murchisonœ, XLVII, 1 ) . — L'étage tithoninue, XLVII, 16. Moisisovics [E. (le). Description des chaînes secondaires (h; la partie si'ptentrionale du Tyrol, XLVI, 318. — Schistes fies Alpes lUié- thiques, XLVI, 320. — Nouvel horizon de céplialopodes dans le Muschelkallv des Alpes, XLVI, 328. — Trias siq)éi'ieur des .M- pcs autrichiennes, XLVI, 328. — L'Aulacocéras, XLVI, 330.— Teri'aiii liasi(pie dans la basse Engadiue, XLVII, 9. - Terrain crétacé du l'rattigau, XLVII, 21. Mortillet (G. de). Classification de l'âge de la pierre, XLVII, 35. Morton, II. Fluorescence de quel- ques hydrocarbures, XLVIII, 2.50. Millier, Hermann. Fécondation des Heurs par les insectes, XLVIII, 289. Millier, N.-J.-C. Élimination de l'oxygène sous l'influence des rayons solaires, XLVI, 359. Millier, J. Helation entre les points conjugués d'une lentille, XLVIII, 50. Murisier. Ferment stomacal des animaux à sang hoid, XLVIII, 255. N Neumai/r. Dépôts à céphalopodes du bassin méditerranéen, XLVII, 5. — Fossiles kimméridiens , XLVII, 15. Niedzwiedzki. Géolociie des Alpes tyroliennes, XLVI^3I7. Norton. Couronne solaire, les co- mètes, etc., XLVIII, 341 Noihnaqel. Fonctions Ju cerveau, XLVIII, 171; XLVIII, 356. 0 Osborne - HeynohU. Condensation d'un mélange d'air et de vafieur par une surface froide, XLVII, 327. Oitdemans, A.-O. Influence des dis- solvants sur la polarisation-rota- toire, XLVIII, 245. [Owsiaimikow et Tscliiriew. Influen- 382 TABLE DES AUTEURS. ce do l'activité réilexe des cen- tres nerveux vasciilaires sur la dilatation des artères périphéri- ques, XLVII, 164. Pernj. L'Eozoon Canadense, XLVI, 3-21. Pfe/fer, W. Action des couleurs spcct-alcs sur la décomposition do l'acide carbonique, XLVi, 359. Pichler. Granit de Rrixen, XLVI, 321. Piolet, F.-J. Bracliiopodes du ter- rain crétacé do S"^-Croix, XLVII, 20. Pilkt. Fossiles de la TaMe, XLVII, 10. — Dents de scpialide dans le crétacé supérieur, XLVII, 21 — Voyez Lorji, Pilhl, Vnllct. Planidinour, E. lîésumé météoro- logique de l'année 1872, XLVII, 89. — Déterminations de latitu- de, d'azimut et de pesanteur au Righi , au Weissenstein et à Berne, XLVII, 289. - Le con- grès météorologique de Vienne en 1873, XLVIl'l, 305. -Obser- vations météorologiques XLVI 81. 185, 277, 365; XLVII, 81] 169, 219, 340;XLVIII,97, 177, 265, 365. Voyez Uinch et Plan- lamour. Plateau, Félix. Recherches phy- sico-chimiques sur les articulés affuatiijues, XLVI, 153. Poiison. (]omète de Biela, XLVI, 114. Polaillnn et Corville. Effets toxiques de l'inée, XLVI, 3'i9. Prévost (D<' J.-L.). Fonctions gus- latives du nerf lingual, XLVIII, 256. — Analyse di; divers tra- vaux, XLVI, 273, 34 i. 349 ; XLVII, 157, 161, 162, 164; XLVIII, 87,165, 168,171, 254, 255, 262, 356. Proctor. L'univers sidéral, XLVIII, 341. liatli (G. vom). Système cristallin du leucitc, XLVIII, 248 lïiess, L. Anatomie pathologique du sang, XLVI, 75. Hisler, E. AnaIvse de divers tra- vaux, XLVI, "70. Hœsskr, C. L'indium, XLVII, 238. liosenthal (Vrnf. ./.). Le pouvoir réflexe, XLVIII, 262. /ioMx, Fréd. L'Alfa et l'Asclépias syriaca, XLVIII, 77. Rildorff\ Fr. Solubilité des mélanges de sels, XLVIII, 151. S LSf/c7w, J.Ti-aité de botaniciue.XLVI, 176. Salé. Action de la lumière sur la résistance électrique du sélénium, XLVII, 228. Salet, G. Spectres des métalloïdes, XLVI, 263. Snrasin, Edmond. Voyez E. Fiiclts et E Snrasin. Sdvasin, Edouard. 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Disti'ihntion gMii;raphii|iic des rejililes au Me.\i«iue, XLVl, 233. — Oiielques repliles me.vicains peu connus, XLVl, 251. Suuilcll, A. -T. Forces élecli'omo- trice et tliermoéleclrique de quelques alliages au contact du cuivre, XLVJl'l, 216. T Taccliini, P. lîelation entre les protubérances solaires et les au- rores terrestres, XLVII, 257. Tardi/. Zone des conglomérats dans les collines de Turin, XLVII, 30. Tlturet, G. Expériences sur des graines plongées dans de l'eau de mer, XLVII, 177. Tielze. Teirain houiller de Ponta- fel, en Carinlhie, XLVl, 32-1. Tournouer. Faunes de Branchai et d'Allons, XLVII, 27. Tnbolet [de). Masses cristallines de la partie niéiidionale de la Forêt- Noire, XLVl, 319. — Synchro- nisme des terrains jurassitjues d'Argovieel de Neuchàtel, XLVII, XLVlll, U. Con- 13. Tscliiriew. Voyez Tsdiiriew. Owsiannikow et Steudel. Lacustres du lac de stance, XLVII, 3(3. Stierlin. Le Saturnia Pernyi à Schaffhouse, XLVlll, 72. 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Ktude orographique des Alpes de TAlIgau, XLVI, 316. Weber, R. L'anhydride azotique et nouvel hydrate de l'acide azo- tique, XLVII, 239. Wetlslein. Le ferlin, XLVIll, 5S. Wicdemann, Eilliiird. IniVwes de ré- fraction des produits de substi- tution sulfurés de léther carbo- nique, XLVlII, 243. — Sur la polarisation ellipti(iue et les cou- leurs superficielles des corps, XLVIll, 277. — Analyse de di- vers travaux, XLVIU.'^245, 246, 248. Wisliscenus. Fahricaiion du chlore, XLVIll, 56. Wullnpr, A. Production des spec- tres de différents ordres des gaz, XLVI, 125. — Sp(!Ctre à bandes de l'azote pur, XLVI, 144. Wurtciiiber/jer. Géologie de la chute du Rhin, XLVII, 33. Yoiing, G.-A. Emploi d'un réseau de diffraction à la place d'un système de prismes dans un s[)eclroscope solaire, XLVIll, 348. Zmvisza. Une caverne des Carpa- thes, XLVIll, 64. Zieqkr. Carte de TEucadine, XLVIll, 64. Zittel. Les Ammonites, XLVI, 5. — Le monde primitif, XLVI, 157. — Le tithoniqiie inférieur, XLVII, 15. Zôlliier. 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