..K^XJ • 'V 'vt >^ -^^-^^ f-^ >- 1^ •^ H' ^->^- -.-.|ï^ yi-^jj TJ coNsrrv/"cii . de genhUS s 'J2 .■-' ViLi^E —) donnent les courbes de niveau à 10 mètres d'équi- distance. La portion de la carte du lac, dont j'ai entrepris le levé, est l'espace compris entre Coppet, Hermance et CAUTE DU LAC 1)K OK.NKVi:. 17 (lenèvc. C(.'ll(! c;irte n'est pas terminée, touto la partie du lac située entiN! hcjlevne et Genève n'ayant pas encore été suffisaninient étudii'c j^our en donner l(' tracé. Tontf'lbis, Taiitre partie étant achevée, sauf (|uel c'est-à-dire double de celle de l'Atlas topographi(jue fé- déral, elliî permet de tracer les courbes de niveau à une équidistance de cinq mètres; il sera toujours facile en- suite de la réduire pour la relier à l'ensemble de la publi- cation. Toutefois, cette carte ayant été terminée en 1832, j'ai dû faire procéder cet hiver à une révision des rives, afin d'y figurer les nouvelles constructions, comme murs, bâtiments, etc., et d'y tracer exactement la grève qui a subi depuis cette époque d'importantes modifications. Il est assez difficile de définir ce que l'on entend par la rive du lac partout où elle n'est pas limitée par un mur ou un enrochement. Doit-on prendre comme base la ligne des hautes ou des basses eaux moyennes ? Je ne me pro- nonce point entre ces deux alternatives, car l'une et l'autre sont variables; le lac entraînant chaque année dans ses profondeurs une portion du sol ferme, cette ligne ne peut être fixe. Elle peut être remplacée toutefois d'une ma- nière avantageuse par le tracé de la courbe qui porte la cote 375 mètres au-dessus du niveau de la mer; les points (ju'elle représente sont toujours couverts par les eaux en été, et émergent en hiver. Ladélimitation exacte des propriétés particulières, et du ARcMirES, t. LU. — Janvier 1875. 2 18 CAHTt; DU LAC UE GIONÉVE. territoire appartenant à TÉltat cl aux communes, nécessi- tera tôt ou lard une étude spéciale de ce sujet; l'adoption de la courbe de 375 mètres me paraît plus satisfaisante et plus logique (pie celle des hautes ou basses eaux moyennes. Les cotes de la carte fédérale ont comme base la plaque scellée au sommet de la pierre du Niton, fixée à la colr 376"',80. Je n"ai pas à apprécier ici la valeur absolue de ce chiffre, qui devra subir une correction '. Je me suis borné à l'admettre comme base conforme à celle de la carte fédérale. La courbe 375, qui devra représenter la rive, sera donc de 1"\8G au-dessous de la plaque de la pierre du Niton. Un lininimèlre établi au Creux de (ien- thod, exactement nivelé, m'a servi à rapporter chaque observation à la cote 375. Poui- l'opération du sondage, j'ai employé une corde métallique de 4,5 millimètres, divisée par des anneaux de cuivre de 5 en 5 mètres; à l'extrémité est nn plomb sphé- rique du poids de 3 kilogrammes. La corde est enrou- lée sur un tour à manivelle fixé à 2 mètres de l'arrière de l'embarcation : elle passe sur une poulie de renvoi à gorge profonde dépassant un peu l'arrière. Il faut avoir soin de se diriger à la rame jusqu'à ce que la ligne de sonde soit verticale. Puis l'on mesure à la chevillière l'espace compris entre une des divisions et le point (\e la ligne à la surface de l'eau. Si l'on veut employer des cordes de chanvre, même goudronnées, on est obligé de faire une correction considérable si les divisions ont élé fixées sur une ligne sèche ; cette correction ne i)eut même ' I)'a|)rcb lo dciiiier nivelleiiienl lidiirais, la |jlai|uc do la pierre du Nilon est à uTl nièlres au-dessus du zéro du port de Marseille, et ;i ?.73'",20 au-dessus du zéro de l'Océan. CAUTK ]){■ \.\r. u\: (ii:Ni':\r.. 19 être constante, car le retrait vaiicra selon le degré de vé- tusté (le rinslniinent. Il s'agit ensuite de déterminer le plus exactement pos- sible le point 011 11! sondage a été opéré, afin de le re- porter sur l;i carte. Il y a |)0ur cela plusieurs procédés dont aucun ne fournit une exactitude complète ; il en est cependant (pii donnent une approximation sullisante pour le but que l'on se propose. Il laut d'abord supposer ce que je nommerai une ligne de dtrcclioîi générale. Celte ligne, passant par deux poinis exactement reportés sur la carte*, sera tracée sur le papier à une échelle quelconque. Lorsque le lac est par- laitemenl calme et sans coui'ants ni ladières, il est facile de maintenu' une embarcation sur la ligne de direction gé- nérale. iMais ces occasions sont fort rares et il faut néces- sairement trouver des procédés qui permettent d'observer dans d'autres circonstances, .l'indiquerai ici les différents systèmes ainsi que leurs avantages et leurs inconvénients. i" Corde divisée. Des essais ont été faits par M. le pro- fesseur Favre, qui a eu l'obligeance de m'en communi- quer les résultats. Il s'est servi d'une corde de 450 mè- tres de longueur, soutenue sur l'eau par des bouchons de liège fixés de cinq en cinq mètres. C'est un moyen exact, seulement il ne peut servir que si une des extré- mités est fixée à la rive, en supposant que le temps soit assez calme pour que l'autre extrémité se maintienne dans l'alignement voulu. Cette corde ne peut être utilisée facilement au large, à cause de la difficulté de la main- tenir tendue et alignée; il faudrait pour cela deux em- barcations, et il ne leur serait guère possible de rester • Amant que possible il faut se servii- des points doiil les coordon- nées sont loitiiiies par le travail de Ja carte du canton de Genève. :20 CAHTK DU LAC DE GENKVi:. immobiles pendant (in'iimj troisième procéderait aux son- aux roches; sa profondeur est de 71 mètres. A partir de ce point le sol se relève jus(|u'au profil Copi)et-llerinanct^ lequel a pour plus grande prolondeur (»i mètres; les courbes 305'" et 310'" se relermenl donc complètement dans l'espace compris entre Hermance et Versoix, et constatent l'existence d'une ciwetle. Enfin, l'accident le |)lus intéressant est une élévation dont le sommet est situé sur nni^ ligne lii'ée du nanl d'Aizy au clocher de Versoix, à 2380 mètres de celui-ci; cette colline est désignée par les pêcheurs sous le nom do hauls monts. Dirigée au nord, d'une forme allongée, elle est séparée de la pointe de Bellerive par un col de 17 mètres de profondeur; son point le plus élevé a une pro- fondeur de 8 mètres, comme l'indique une cote de la carte du canton de Genève de 1832. Il est difficile d'établir une théorie générale au sujet de la formation du lac de Genève, on n'en connaît encore qu'une trop petite partie et nous devons nous borner pour le moment à l'observation des faits. Un des points les plus importants à étudier sera le rétrécissement, c'est- à-dire le point où le petit lac se sépare du grand lac, entre Yvoire et la pointe de Promenthoux. Une étude intéressante aussi sera celle des nombreux blocs erratiques disséminés dans toutes les parties du lac; la position de ces blocs et leur nature pourront nous^ donner de précieuses indications sur leur provenance, et par suite sur la formation des hauls monts. Dans cette localité les blocs sont extrêmement abondants : un des plus grands est situé précisément au sommet de la colline, près du point le plus élevé ; d'autres sont sur le col de la :28 CAHTE 1)1' LAC UE r.ENÈVh:. (iiibililo et pourront être facilement observés, car quel- qiies-iiiis liiiergenl en hiver. Il sera nécessaire de relever sur la carte le plus grand nombre possible de ces blocs avec leur cote exacte. Cela pourra aussi être utile aux navigateurs. Comme je lai dit, je me suis borné jusqu'ici à la par- lie purement topographi(iue de l'étude du lac. La configu- ration en est maintenant assez connue pour (ju'on puisse se diriger d'une manière certaine, soit pour des travaux 4edraguage, soit pour des observations thermométriques: c'est ce que nous pensons pouvoir entreprendre dès le commencement de la saison prochaine. Quant à la pu- blication de la carte, je dois attendre l'achèvement du tracé (]es coui-bes près de Genève, (\u\, j'ai tout lieu de l'espérer, pourra être tei-miné cette année. SUR LE DÉVELOPPEMENT DIFFÈRENT DES MIÎKOIIIES PKCTOIIALKS DANS LES IJEIX SEXES ET SLK IN CAS PAKTlClTLIEli DE MÉI.AMS.ME CHEZ I.E vÉnoN (pHoxiNus L.Kvis, Agass.) ET QUELQUES AUTRES CYPRINIDES PAR M. le D- VICTOR FATIO. (Coiiiiiiuiiiqiié à la Socii'ti de Physique el d'Ilisloire naturelle de (lenève, dans sa séance du 7 janvier 1H7o.) On sait, depuis longtemps, r|ne chez beaucuui) ^^^ pc^'-^- sons, cliez un grand nombre de Cyprinides entre autres^ il se développe à l'approche du rut, sur la tête, sur les écailles du corps, souvent même jusque sur les ra3ons de.^ nageoires des mâles, des tubercules subconiques ou épi- neux qui tombent et disparaissent après l'époque des amours*. On saitégalement, depuis bien des années, que le second ou grand rayon simple des nageoires ventrales de la Tanche {Tinca viilgan's, Guvier) est, chez les mâles, sur- tout au moment du rut, beaucoup plus gros que chez les femelles ^ el qu'à cette différence extérieure corres- ' l'Iiiio avait déjà luit une irputulion iiu l'i(jo (Leuciscits pigns Lacéji.) lies lacs d'Italie, qu'il nommait tino, à cause des tubercules ou de la Jloraison qu'il avait remarquée chez le mâle en noces. 2 \Villuglil)y en a déjà parlé, en lthS6, dans son llislor'ni iiiscimu^ 1». 251. Itepuis lors plusieurs naturalistes, comme Sandei', Fries et Ekslrom, Giinther, lleckel, SieboKI, Caneslrini, Lunel et bien d'au- tres, ont successivement confirmé cette observation et décrit celle particularité de la Tanche. ;)U XAGEOlHIiS l'ECTOUALES pondent (|iiol(jiies moclifications internes du bassin. Enfin, \e prolesscur Cunestrini (jui adonné de nonibi-eux détails sur les cara-^lères sexuels do la Tanche ', a dernièrement signalé un cas analogue dans le fait du dévelopiieinent du second rayon des nageoires pectorales, chez le mâle de la Loche de rivière (CobiUs lœnia. Linné)". Comme on s'i.^st juscpi'ici assez peu occupé des dilïe- rences sexuelles dans la plupart des ouvrages d'ichthyolo- gie, et puisque, grâce aux idées de M. Darwin sur la sé- lection sexuelle, cette question a acquis dernièrement une certaine importance, je ne crois pas devoir passer sous silence les quelques observations que j'ai eu l'occasion de t'air'^ à ce sujet. Kn étudiant séparément les mâles, les femelles et les jeunes chez les Cyprinides de notre l'aune suisse, j'ai pu reconnaître souvent des différences de propoi'tions assez constantes, soit entre âges divers, soit entre sexes, selon les époques et les conditions. Je ne veux parler maintenant ni des caractères du jeune âge, ni des diver- gences de rapports qui, dans les proportions de plusieurs parties du corps, de la tète et des membres, dénotent souvent la différence des sexes; je devrais entrer pour cela dans plus de détails que ne le comporte cette petite notice. Ou'il me suffise de faire remarquer, à propos des tubercules de la livrée de noces, que les boutons épineux, le plus souvent le propre des mâles, m'ont paru, du moins chez nos poissons, se développer surtout chez les espèces ' Alli (Jolia SocieUi Vonelo-TrenliiKi di Scionze N.inirali ; Agoslo 187-2, p. 1-27. * Itivisla scienlilic-induslriale di (juido \ iineicati, F.iïC. III, (iiugiK) 1871 ; et, Leber das Mannclioii von Cobilis tœiiin Lin. : Aidiiv lin Aalurgeschiclile, 1S7I, lliiid I, p. !2-2-2. j)ANs Livs uiiux si:xi:s. 31 qui voyagent en rangs serrés an moment des amours, et qu'ils semblent par là devoir jouer, bien probablement, ([ueb|ue rôle dans le l'rollement des individus les un> contre les autres. Il est un point plus spécial et moins connu au sujet du- quel je crois utile de dire ici (|uelques mots. Après avoir passé successivement en revue la plupart des Cyprins de nos eaux suisses, et après avoir remarijué, chez la [iluparl des espèces, un développement du premier rayon des pec- torales d'ordinaire un peu plus fort chez les mâles que chez les femelles, fait qui ne me paraît pas avoir été jus- qu'ici constaté, je suis arrivé dernièrement à étudier le Véron sur lequel j"ai été étonné de reconnaître, à pre- mière vue, un développement tout particulier et relative- ment très-exagéré de ce membre antérieur chez les mâles, tandis que presque tous nos meilleurs ouvrages d'ichthyo- logie n'en disent pas un mot. Au lieu d'un léger gonfle- ment plus ou moins constant, accompagné quelquefois de torsion, dans le premier ou parfois dans les trois ou quatre premiers rayons des pectorales, comme chez les mâles de- nos représentants des genres Gobio, Albiirnus, Scardinms, Leiiciscus, Sqîtalhis, Telestes et Cho7idrostoma*, gonfli^- * Puisque je signale, en passant, les quelques obscrvalions (|ue j'.ii pu faire jusqu'ici sur le développement des premiers rayons des per- torales, chez les mâles, dans nos divers genres de Cypiinides, je crois devoir ajouter : premièrement, (\ue le gontlemenl n'est, chez ces do - niers, ni aussi constant ni aussi fiappant que sur les pectorales du Véron ou les ventrales de la Tanche; secondement, que celle particu- larité afl'ecle plus ou moins tel ou tel mâle, et esl, par conséquent, plus ou moins appréciable suivant les individus, dans une même es- pèce. Avec ou sans cette enllure, on remarcpie encore le plus souvent, entre les sexes dans les pectorales, des dilléiences de dimensions et de formes plus ou moins apparentes. Pour compléter la liste de nos ijenres de Cyprinides suisses, voici Ml NAGEOniKS PKCTOHALES ment sniiont ivcoiiiiaissable an moment des amours, je trouve chez le Pho.rinus lœcis mâle une enflure très-déve- loppée des six, sept un huit premiers rayons ûo ces na- geoires, cela non-seulement à l'époque du rut, mais encore d'une manière plus ou moins accentuée durant toute l'an- née. Le D'Warnimont, dans sa monographie du Phoxinus lœvis ', est, je crois, le seul auteur (|ui ait jusqu'ici signalé cette grande dilïérence sexuelle chez le Véron, encore ne semble-t-il pas avoir constaté l'augmentation du gonfle- ment des plus grands rayons à l'approche du rut et sur- tout l'expulsion assez fréquente, dans cette occurence, de tout ou partie des plus petits rayons. C'est principalement cette dernière circonstance qui me parait avoir la plus grande importance au point de vue de la question de sé- lection sexuelle. Les pectorales, plus grandes et plus arrondies chez les mâles que chez les femelles, demeurent aussi volontiers '.•ncorii queli|uos ol)servations en partie négalives et (|tielr|iies pré- somptions. Je n"ai riou observé de |)articulier, comme difîéreiice sexuelle, au point de vue du gonllemeiU des pectorales, chez la Bouvière, dans le genre Hlioilens. La Carpe, dans le genre dy/iriiitis, m'a paru présen- ter une enlluri! des rayons moins constante et d'ordinaire moins ac- centuée que plusieurs autres Cyprinides. Rnlin, depuis que mon atten- tion a été attirée sur ce point, je n'ai pas revu encore assez de sujets 'les deux sexes en noces, dans le genre Abratnis et Barbus, pour pouvoir donner comme constant le degré relativement minime de gonllement rpie j'ai apprécié sur les (juehpies individus qui me res- taient en collection. Bien que je croie les difiërences sexuelles de l'orme ou de dévelop- ptjinenl des nageoires, des pectorales en particulier, assez générales dans la grande famille des Cjiprinidœ, il est évident cependant (prellos se montrent à des degrés Irès-dill'érents. dans les divers genres et chez les diverses espèces. ' Annales de la Société des Sciences naturelles du Luxembourg, 1SG7, !.. i'i2. DANS LES DKUX SEXES. '53 plus OLivcrk's, t't prennent, en général, à l'épotiue des amours, une rigidité et une position horizontale, soit plus renversée, tout à fait caractéristi(|ues'. J'ai dit (|ue les six à huit principaux rayons sont toujours plus ou moins ren- flés chez les mâles, tandis qu'ils sont, au contraire, con- stamment grêles chez les femelles; j'ajouterai que les arti- culations des dits rayons gonflés sont, par ce fait, beaucoup plus apparentes chez les premiers que chez les secondes, et le deviennent d'ordinaire davantage encore à l'approche (lu rut. Par suite de cette enflure, les rayons principaux sont forcément maintenus très-écartés, et c'est précisé- ment cet écartement, exagéré au moment des amours, qui amène quelquefois le fait nouveau et intéressant de l'ex- pulsion par le côté de tout ou partie des autres plus pe- tits rayons. J'ai trouvé des mâles n'ayant que douze, dix, huit, sept ou seulement six rayons aux pectorales, tandis (jue les femelles en comptent généralement de quatorze à seize. Le développement des rayons principaux est constant chez tous les mâles adultes, dans toutes les conditions ; par contre, la réduction du nombre des plus petits rayons m'a paru plus fréquente dans les ruisseaux et les petits lacs élevés de nos Alpes que dans la plaine. Je ne crois pas que les petits rayons soient brisés par quelque action mécanique, frottement, morsure ou autre, car on en trou- verait probablement encore des traces; je pense plutôt que ce sont les quelques grands rayons tuméfiés qui en remplissant toute la base de la nageoire auront suc- cessivement chassé les plus petits. En supposant que ' Les ventrales sont aussi, clans le Véron, comme chez d'autres Cy- pi inides, d'ordinaire plus grandes chez les mâles que chez les femelles. Archives, t. LU. — Janvier 1875. 3 o4 NAGEOIRES PECTORALES quelque parent ainsi mutilé put transmettre à ses des- cendants cette déviation du type des pectorales dans l'es- pèce, on aiTiverait facilement à l'idée de la Cormation d'une race comptant constamment un nombre moindre de rayons, et il n'en faudrait pas davantage, avec l'appui peut-être de quelque autre particularité, pour créer à tort une fausse espèce. Je profiterai ici de l'occasion pour citer deux descrip- tions qui, bien qu'assez peu circonstanciées pour avoir une petite importance, ne me paraissent pas moins avoir quelque rapport avec le sujet, et, autant qu'on peut en tirer des conclusions, venir un peu à l'appui de mon opi- nion. Je veux parler des quelques notes que nous donnent Pallas ' et Gmelin * sur le Cyprinus rmilaris rencontré par le premier de ces auteurs dans les ruisseaux des monts Altaï, et de la description du prétendu Pho.vimis monlamis observé par le frère Ogérien sur le versant français de la chaîne du Jura '\ Dans la treizième édition du Syslema Nalurœ, je lis le chiffre huit pour les rayons des pectorales du Cypiinus rimilaris de Pallas, et dans V Histoire naturelle du Jura, je trouve le nombre dix pour les rayons des mêmes nageoires chez le Phoxirms mon- lanus d'Ogérien. Sans discuter l'exactitude de ces deux descriptions à ce point de vue particulier, je me bornerai à rappeler (pie la diminution des rayons m'a paru plus fréquente dans les Alpes que dans nos vallées basses^ et à faire remarquer en même temps que ces deux préten- dues espèces, qui me semblent, sur tous les autres points, ' Zoogr. Ross.-Asiat., III, p. 330; et Trad. française de Gauthier, vol. VIII, |). 108. * Systeina NatuivT, od. Mil, I, III, \^. 1420. ' Histoire naturelle du Jura, III, y. 362. MANS \A\S DKUX SKXES. 35 à |)t'iii(' (les v;iri(H(''s de iidltc l^lio.rinus Uvv/s, ont été égaliMiiPiil clécrilcs sur des sujets provon.irit de lieux le- laliveiuciil élevés, bien ijnt' de montagnes géograpliiiiiir- nient très-distantes. Il me semble fort possible que ce caractère particulier des nageoires pectorales ait été, dans les deux cas. relevé sur un fort petit nombre d'individus mâles, affectés [)robablement de la déformation ijue je viens de signaler, M. le jjrof, Canestrini a supposé (pie le développement particulier des ventrales, chez la Tanche, devait avoir pour but de permettre au mâle en rut d'exercer une pression sur ses flancs et de projeter ainsi plus violemment sa laitance à l'extérieur: celte hypothèse paraît en partie justifiée par le fait (jue, vivant sur un fond vaseux, ce f)oisson doit rencontrer moins facilement que d'autres des corps durs pour s'y frotter le ventre et les flancs, comme font tant d'autres Cyprinides. Le D"" Warnimont croit, à son tour, que le développement plus grand des nageoires pecto- rales, chez le Véron, doit trouver son explication dans le fait que les mâles, recherchant beaucoup plus que les fe- melles les endroits à courant rapide et mouvementé, les pectorales doivent avoir nécessairement chez eux des pro- p(Mions et une puissance plus grandes. Mais, si cette in- terprétation paraît juste pour les dimensions de la na- geoire, elle ne me semble cependant pas tout à fait suffi- sante, quant à ce qui regarde le gonfl(mient des rayons, ainsi (jue la rigidité et le renversement de ce membre chez les mâles, à l'époque des amours surtout. Impossible de supposer ici, comme chez la Tanche, un but de com- pression sur les flancs, puisque les pectorales sont anté- rieures et, au contraire, forcément mamtenues plus écar- tées du corps. Toutefois, l'analogie de développement et 30 NAGEOIRKS FECTOUALliS DANS LES DEUX SEXES. d(î position f.iisant nécessairement naître dans l'esprit une idée de rapprochement avec le gonflement erotique (lu ponce et de certaines parties du bras ou de la main chez la Grenouille et la plupart de nos Anoures, on ne peut guère se défendre de chercher, dans une difïérence sexuelle aussi accentuée, une utilité dans les jeux de l'a- mour ou dans l'acte de la reproduction. Y a-t-il quelque- fois une sorte d'embrassement momentané des sexes, non pas pour un véritable accouplement, mais durant les si- magrées prélude de l'amour? ou bien ces bras renforcés doivent-il servir peut-être d'instruments de lutte entre mâles rivaux ? L'observation directe, dans nos ruisseaux, peut seule donner une solution à ces deux questions: je ne suis, jusqu'ici, à même de répondre victorieusement ni à Tune ni à l'autre. Je ne doute pas que ce grand développement des pec- torales et même des ventrales, chez les mâles, n'ait pour but et résultat de permettre à ceux-ci de lutter plus faci- lement cqntre les courants et de poursuivre ainsi avec plus de succès les femelles durant le temps des noces; mais il me semble voir encore un autre but dans la rigidité, dans l'écartement forcé et dans la sorte de réversion des rayons pectoraux. Les nageoires pectorales me paraissent devoir servir aux mâles, non-seulement peut-être de pelle pour creuser, déblayer et nettoyer les places sablonneuses ou graveleuses sur lesquelles les femelles déposent de préférence leurs œufs, mais encore et surtout de point d'appui sur le fond pour ne pas se laisser entraîner ou retourner par le courant durant l'acte de l'éjaculation ou de la fécondation. En effet, l'on reconnaît souvent les frayères du Véron, au fond des ruisseaux, à la propreté du fond remué et raclé, et l'on voit d'ordinaire les indi- MKLAMSMK NOUKUX. 37 vidiis mâles, toujours plus jXîtils que les fomolles, re- poser, durant l;i récondatinn, presque ininK)l)iles sur le tond, les i^ectorales bien (lév(dop|)ées, comme s'ils cher- chaient à prendic un point d'appui sur leurs bras écartés. Le Mélanisme, qui consiste, la plupart du temps, en une multiplication anomale des cellules pigmentaires noirâ- tres et étoilées, peut se traduire, ches les poissons, de diverses manières, et paraît, suivant les cas, plus ou moins durable. Tantôt c'est un obscurcissement général de la coloration ou comme un mélange plus ou moins abon- dant de tons noirâtres dans la teinte de telle ou telle par- tie, des laces supérieures ou des nageoires, par exemple; tantôt c'est, au contraire, sur tout ou partie du corps, de la tête et des membres, des taches noires isolées et persistantes qui n'ont rien de commun avec les macules noirâtres qui paraissent souvent et disparaissent sous l'in- tluence des impressions internes et externes. Ces deux cas semblent différer essentiellement, non- seulement dans leurs aspects, mais encore dans leurs cau- ses, leur constance et leurs résultats. Le premier cas, dont je ne dirai qu'un mot en passant et que je distinguerai sous le nom de Mélanisme généra- lisé, paraît provenir d'une alimentation spéciale; du moins, j'ai souvent trouvé, chez des Cyprinides de teintes excep- tionnellement sombres, la couronne des dents pharyn- giennes, et particulièrement des dents déjà usées, plus ou moins enveloppée d'une couche de cément noir. Cette coloration rappelle celle de quelques oiseaux granivores, du Bouvreuil (Pyrrhula vulgaris) par exemple, qui. nourris exclusivement avec de la graine de chanvre, de- viennent bientôt presque entièrement noirs. Il y a évi- ')S MKLANISME NOUEUX. demment des espèces et des conditions de milieu plus ou moins favorables au développement du Aîrlanisme f^éné- ralisé. Le second cas, sur lequel je tiens à attirer plus parti- culièrement l'attention, celui qui consiste en l'apparition anomale de petites taches noires persistantes, cas fjue je nomme par opposition Mélanisme noueux, paraît tenir à une cause bien différente et en giand(î partit^ mécani- que. De même (|u'une irritation locale des tissus produit, dans TAvicule perlière, dans la Pinne marine et chez (|iielques autres bivalves, comme un foyer on un nœud autour (hnpiel la matière nacrée vient s'accumuler [)our former la perle; ainsi, chez quehpies Cyprins, chez lu Spirlin et le Véron en particulier, les cellules pigmen- taires noires viennent se grouper autour de certains cen- tres d'irritation, que ceux-ci soient produits par (pielque éraillure des tissus ou par la présence de quelque corps étranger, d'un parasite par exemple. Les taches petites ou grandes, éparses ou nombreuses et plus ou moins saillantes (jui apparaissent sur les di- verses parties du corps, et de la tête, ainsi que sur les nageoires, ou même jusque d;ins la bouche de (pielques Cyprins, du Spirlin et du Véron en particulier, sont dues à des agrégats de cellules étoilées noirâtres, entières ou tiraillées et plus ou moins lacérées. J'ai vu, même chez des Vérons très-jeunes encore, ces agrégats prendre de tidles proportions qu'ils faisaient de fortes saillies, soit comme de véritables nœuds, sur diverses parties du pois- son, sans (jue celui-ci eût l'air de s'en soucier autre- ment. Les cellules étoilées qui composent les taches noires sont les mêmes que j'ai vu jriucr le rôle de chromalophores MKI.ANISME NOUEUX. 39 (liiiis la peau des Grenouilles et des Triions; celles que l'on retrouve dans la pignnentalion de la plupart de nos poissons et qui, là comme ailleurs, sont appelées a modi- fier plus on moins, par leur contraclilité, la couleur appa- iviUe (le ranimai. La [)eau du Véi'on, en partit; nue et recouverte en bien des places par des écailles juxtaposées seulement, est de fait, ainsi (pie celle de notre Chabot, non-seulement plus directement soumise aux inlluences du milieu, mais encore plus apte à laire paraître les effets des impressions diverses pliysi(jues ou morales. Chez le Plioœimis lœvis, comme chez nos Batraciens, je trouve, dans le derme, deux couches de cellules superposées : une plus extérieure contenant des cellules étoilées noirâ- tres, éparses ou reliées les unes aux autres, et une plus profonde renfermant des cellules beaucoup plus petites, subarrondies, moins sombres, de teintes variées et volon- tiers plus ou moins groupées. En outre, je remarque qu'une injecti(7n plus forte des tissus cutanés par le sang et même une extravasion momentanée des corpuscules sanguins, plus ou moins vite résorbés, contribue pour beau- coup à modifier la couleur apparente. Sur le dos du Véron, en hiver, les cellules étoilées sont noires et les cellules arrondies sont jaunes. En se dilatant ou en se contractant, ou encore en se groupant, les cellules foncées recouvrent plus ou moins les cellules claires, assombrissent ou éclair- cissent la teinte générale verdâlre ou jaunâtre, ou enclore funt apparaître ça et là de petites taches noires toujours fugaces. Leydig ' avait déjà signalé des changements de couleurs chez les Tritons, quand je décrivis, dans la partie ' Ueber tlie .Molclie der wiirltcmbergischen Fuiina , von D'' Leydig; Arcliiv fur Nalurgeschichle, 18G7, I, p. 172. S 40 MÉLANISME NOUEUX. erpétologique de ma Faune suisse', les mouvements des cellules pigmenlaires chez plusieurs de nos Anoures et de nos Urodèles^ ainsi que les mutations du coloris qui en résultent et les différentes influences, tant internes qu'externes, (jui peuvent les [iroduire. J'ai montré com- ment les désirs, la crainte, l'amour et la colère, aussi bien que l'alimentation, la température, l'Iuimidité, la sé- cheresse et le degré de lumière ou d'obscurité, agissant sur le système nerveux, amènent des mouvements dans les cellules pigmentaires et influent par là sur la colora- tion de l'animal. Les mêmes influences m'ont paru agir de la même manière sur la livrée du Phoximis lœvis, à ceci près, toutefois, que les corpuscules sanguins semblent jouer plus souvent le rôle de cellules colorantes, non-seu- lement pour le rouge du ventre, mais encore dans bien d'autres cas. M. J. Stark^ a publié quelques expériences qui tendent à montrer que, sous l'influence de la lumière, les poissons peuvent harmoniser leur robe avec la couleur du fond du récipient. Nous voyons maintenant qu'il faut tenir compte aussi de plusieurs autres agents modificateurs, et M. Co- velle, de Genève, qui conserve depuis longtemps des Vé- rons dans de grands aquariums, est d'accord avec moi, quand il m'assure qu'il a toujours vu ses Vérons prendre une coloration plus intense au moment où ils reçoivent de la nourriture après une longue abstinence, et perdre, au contraire, la nuit, une bonne partie de l'éclat de leur livrée du jour. ' Faune des Vertébrés de la Suisse, par le U' V. Falio, vol. 111, 1872, p. 281-290 et 466-47:3. 2 J. Stark, On changes observed in tlie colour ol Fishes. Edinb. new Phil. Jourii., IX, 1830, p. 327-331. MliLANlSME NOUEUX. 4i Après cette petite diversion sur le rôle ordinaire d'^' cellules étoilées susceptibles d'amener le Mélanisme i,fé- néralisé, je reviens au groupement anormal de ces cel- lules produisant, par irritation locale, le Mélanisme noueux. Nordmann, en 1832, décrivit et figura sous le nom de HoJostomiim culicola ' (Diploslomum cnlicola, Diesing *) un petit Ver parasite enkysté au milieu de certains amas de cellules foncées formant tache sur la peau et dans l'œil de quelques Gyprinides. Depuis lors, plusieurs natu- ralistes, le professeur de Siebold entre autres"', constatè- rent successivement la présence du même Helminthe dans de petites macules de la peau de (pielques autres pois- sons des genres Cyprinus, Abramis, Leiiciscus, Idus, Scardinms et Chondrosloma. Plus récemment, le D"" Wai - nimont, dans son intéressante monographie du Phoxinds lœvis *, signala chez le Véron de la Wiltz et de la ClerlT, dans le Luxembourg, la présence sur le corps et les na- geoires d'un assez grand nombre de taches noires; il dis- tingua, sous le nom de Phoximis lœvis atris notis sparsus. les Yérons ainsi maculés et crut trouver l'explication de l'apparition des taches dans la présence de nombreuses tanneries sur le cours des deux dites petites rivières. La constatation, par cet auteur, d'une cémentation noire assez fréquente sur les dents des individus tachetés semblait * A. Nordmann ; Mikiograpliische Beitrage, 1832, Heft I, p. il), PI. IV, fig. 1-4. * Systema Heliiiinthum, vol. I, 1850, p. 306. ' De Siebold ; Amtlicher Bericht iiber die 35 Versammlimgen deut- scher Naturforsclier und Aertzle in Konigsberg, 1860, p. 138. * Phoxiniis lœvis von D'' J. Warniniont; Annales de la Société des Sciences naturelles du grand-duché de Luxembourg, 1867, p. 220 à 231. 'l^ MKLANISMK NOUEUX. appuyer l'idée de I intliience d'une alimentation particu- lière. Enfin, en I8()8, M. Aloïs Humbert signalait à M. (i. Lunel la présence, dans la petite i-ivière l'Aire près de (ienève, d'un grand nombre de Spirlins(J/6«/7^«.s b/pimc- tatus, Linné) et de Vérons tj^li. lœvis, Agass.) couverts de taches noires plus ou moins grandes et très-apparen- tes. Feu Claparède auquel furent présentés quelques-uns de ces poissons tachetés fut d'avis que les macules étaient le produit d'un simple Mélanisme de l'épiderme, expli- cation qu'admit et proposa M. Lunel dans sa belle étude des poissons du Léman '. N'ayant pas trouvé de cément noir aux dents des individus maculés qu'il obserta, M. Lunel ne crut pas devoir admettre, comme le D"" Warni- mont, l'explication des taches par le fait d'un alimentation anormale. M'occupant moi-même des poissons de la Suisse, en vue d'un prochain volume de la Faune à la- (|uelle je travaille depuis plusieurs années, j'ai été appelé à mon tour à m'occuper des dites taches du Spirlin et du Véron. Voyant ce Mélanisme^ (|ue j'ai nommé noueux, localisé dans certains cours d'eau, et ayant trouvé quel- (piefois des dépôts noirs sur la couronne des dents des individus tachetés, j'aurais peut-être cru, comme le doc- teur Warnimont, à (juelque ellet d'une alimentation spé- ciale, si une nouvelle observation de M. A. Humbert n'é- tait venue attirer mon attention sur une autre explication de ce fait tirée de l'analogie de celui-ci avec l'observation de Nordmann que j'ai, à dessein, signalée ci-dessus. Comme il n'y a pas de tanneries sur le parcours de l'Aire, la supposition du J)"" Wainimont ne pouvait pas ex- ' Histoire naturelle des poissons du lac Léman, par M. G. Lunel; publications de l'Association zoologique du Léman [tour les années 18()8-1873, p. G-i, 05 et 96. MliLANIS.ME NUUKUX. 13 |)li(jut'r le AléLuiisiiio iiout'iix ilrs Spirliiis ul dus Vérons dans C(j (hîrnicr courant; la seule anomalie ap()arenle des eanx de l'Aire fine je pouvais constater était l'abondance de savon dissous dans celle rivière par les nombreux blan- chissages qui se font sur son parcours de Sl-Jtdien à (je- nèvc. Toutefois, je ne m'expliquais pas ipielle inlluence le savon pouvait avoir, et je ne voyais pas davantage quel aliment parliculiei' |)ouvail contenir celle petite rivière, quand M. Jfiiniiterl uic fil observer (|u'il avait reconnu dans le centre de quebpies taches pigmentaires des dits poissons maculés la présence d'un petit Helniinllic |)ara- sile. Ce rapprochement avec l'observation de Nordmann (jue j'ai citée plus haut donna naturellement une autre di- rection à mes recherches et, avec le concours obligeant de M. Humbert, je constatai, en elîet, un parasite dans les diverses taches noires des nageoires et du corps, tant dans les macules petites ou en voie de formation que dans les taches plus grandes, plus ap|)arentes et plus saillantes. Une dissection microscopique attentive me montra bienlùl un kyste enveloppé de pigment, là où je n'avais vu d'abord (ju'un agrégat de cellules. Les taches noires du Spu'lin et du Véron, qui n'avaient pas d'abord fait naître Tidée d'un cas analogue à celui qu'avait étudié Nordmann, s'ex- [tlnjuaient maintenant par la présence d'un parasite voisin des Distomes et en apparence un peu dilïérenl du Diplos- toimim cuUcola. Ce parasite nuuii de deux venlouses dont l'antérieure très-développée, et toujours dépourvu d'or- ganes reproducteurs, se trouve enfermé dans deux kystes entre lesquels est contenu un liquide particulier : un petit kyste intérieur ovale et très-transparent embrassant l'ani- mal, et un kyste extérieur beaucoup plus grand, arrondi 44 MÉLANISME NOURUX. et à parois fibreuses très-épaisses, enveloppé lui-même dans un amas des cellules éloilées dont j'ai parlé plus haut, les ufies entières, les autres brisées \ Evidemment, l'irritation produite sur la peau par la présence du parasite exerce une attraction sur les cellules sombres que l'on voit rayonner autour de ce centre et concourt peut-être même à une production anomale des dites cellules étoilées. Y a-t-il avec cela, dans l'Aire, la Wiltz et la Clerff, une alimentation spéciale qui facilite le développement des cellules noires, cela est possible, mais nullement indispensable. Je ne crois pas que les poissons atteints meurent né- cessairement de la présence du parasite» et du Mélanisme noueux qui en est le résultat: mais, en servant de proie à de plus grands animaux, à des Oiseaux aquatiques ou ri- verains par exemple, ils permettront, par leur mort, aux êtres imparfaits qu'ils ont porté durant leur vie d'aller continuer leur développement dans un nouveau milieu. ' Il appartient à iM. Humbert d'étudier et de décrire plus à fond ce parasite qu'il a découvert et qu" il a eu la com[ilaisancede me signaler. REACTION nu lUlOMURK D'fiTllYLÈNE SUR L'ALCOOL DILUÉ K.N PRKSKNO: DES ÉTIIEHS ACÉTIQUES DU (iUVGUL PAR M. EUGÈNE DEMOLE. (Communiqué à la Société de Physique et d'Ilisloire naturelle de fienève, dans sa séance du 7 janvier 1875.) Je rappelle que dans un précédent mémoire ' j'ai montré que, lorsque molécules égales de C^H^ Br^ et CjH. KO, réagissaient ensemble avec de l'alcool aqueux à Uébullilion pendant 18 heures, l'on retrouvait comme produits de la réaction du glycol et environ la '/, du C^H. B\\ employé. Je dois ajouter qu'il se forme aussi une quantité très- faible de bromhydrine (parfois de bromacétine) laquelle peut échapper à l'observation en raison de sa petite masse; en outre, lorsque la réaction s'est prolongée plus que de coutume, l'on retrouve aussi un peu de diglycol bouillant vers 250°, provenant sans doute de l'action de C,H, Br, sur C,H,., (OH). J'ai également montré dans le mémoire cité, que lors- que l'on diminue la quantité de C^H^ Br^ par rapport à CjHj ROj, on ne retrouve pas de glycol, mais seule- ment de la monacétine et du bromure d'étbylène. ' Voyez Arcliives des Sciences physiques et nattir., avril 1874.. — Berliner Berichle, W 8, 1874. — Annalen der Cliemie, Band CLXXIII, 2. Heft. 46 nKAf.TKiN nu rromuhi-: d'kthvlknk Je rappollc que [muii' ('\pli(|m'r celle formalion singu- lière du glycol, j'ai supposé la formalion de deux molé- cules de bromacélitic, mire la diacéline formée et le bro- mure d'éthylène reslanl : Celte dernière bromacéline devait alors se scinder par Talcool en : " ^2^1 Q c H- 0 + ^ ^^ ^^ ^^^^ — ^^ ^^ OFÏ + C,H, Br, + 2 (C,H, 0 C,H3 0). En réalité celle scission de la bromacéline n'a pas lieu de cette manière, et l'hypothèse (jui s'y rattache doit être abandonnée. Il n"(;n demeure pas moins vrai, que molé- OH cules égales de C^H^ Br^ et C^H^ ^p „ ^. bouillis avec l'alcool aqueux, donnent régulièrement lieu à du glycol, de la bromhydrine, de l'acétate d'élhyle et du bromure d'éthylène. Les expériences (jue j'ai faites pour expliquer celle réaction sont nombreuses, et fort nombreuses aussi les hypothèses qui m'ont conduit à entreprendre ces expé- riences. Aussi ne donnerai-je ici des unes et des autres que celles qui sont stricti^ment nécessaires. P Les réacUons entre C^H^U]\, el C^H.KO^ ne se font pas avec la même facilité avec toute espèce de dilulion d'al- cool et le temps modifie les produits obtenus. a) Alcool à 80 '/o (21 heures). 1576 gr. C,H^ Br,. 196 sr. C,H. KO, fondu, sec. 392 gr. alcool à 80 %• sont bouillis pendant 21 heures. SUH l'alcool l)lf,L'K. 47 Produits n'irouvés. Acélate d'élhyle. Broiniirt! d'élhylèno. Acide acéli(iu('. 60 gr. Monact'lino. — Point de lilyrol. b) Alcool à 80 ^'„ (40 hciiivsl 63 gr. (:,H, Br,. 33 gr. C,H, KO,. 70 gr. Alcool à 80 7„. sont bouillis pendant 40 heures. Produits retrouvés. CM, 0 C.H, 0. C,H, Br,. ^.H. BH. ^H.^jjetunpeiide^-j^l^O^^ (point de monacétine). c) Alcool à 91 Vo (l^ heures). 195 gr. C,H, Br,. 102 gr. C,H3 KO,. 200 gr. Alcool à 91 %. sont bouillis pendant 18 heures. Produits retrouvés. C,H, 0 C.,H3 0. C,H, Br,.' CMi 11 ctCJi^ ç.y.\ point de monacétine. 48 RÉACTION DU BHOML'HK d'ÉTIIYLÈ.NE d) Alcool absolu. 50 gr. C,H, Br,. 26 gr. G,H, KO,. 70 gr. Alcool absolu, sont bouillis pendant 20 heures. Produits retrouvés. Ether acétique. Bromure d'étliylène. Monacéline. Ces quatre expériences nous montrent que si l'alcool à 80 Yo est impuissant en 21 heures à donner du glycol, il en donne cependant lorsque la réaction dure 40 heu- res ; nous voyons en outre qu'avec l'alcool à 91 °/o la réaction se fait en 18 heures, et qu'avec l'alcool absolu elle n'a pas lieu. Si nous remplaçons l'acétate de potasse par la mona- céline, les résultats ne sont plus les mêmes: a) 47 gr. C,H, Br, (1 mol.) 20 gr. C,H, Q^ y_^ (1 mol.) 00 gr. Alcool à 80 '/,. sont bouillis pendant 17 heures. Produits retrouvés. C.,H„ 0 CJL 0. P„ OH ^'"^ OH SUH l'alcool dilué. 49 6) 23 gr. C,H, Br, *-.,r. L,ll, Q(.pj Q 00 gr. Alcool absolu bouillis pendant 18 heures. Retrouvé les mêmes produits inaltérés. La monacétine et le bromure d'élhylène avec de l'al- cool à 80 7o donnent donc du glycol déjà après i 8 heures de réaction, mais n'en donnent point avec l'alcool absolu. 2° L'alcool est nécessaire à la réaction qui se produit OH entre CJ1^ Br^ et C^H^ qq n n ^'* ^2^3 ^0^ pour donner du glycol. a) 90 gr. C,H, Br, 47 gr. G,H3 KO, sont chaufies deux jours en vases clos à 150-200, Produits retrouvés. C,H, Br, P „ 0 C^Hj 0 ^ * 0 C.H^ 0 b) 47 gr. C,H, Br, 26 gr. C,H, ^\^^ Q sont chauffés en vases ouverts à l'ébullition pendant 18 heures. Les deux corps restant intacts. 5" La diacétine se transforme en monacétine par l'ébul- lition avec l'alcool dilué: 17 gr. C,H, 2 (C,H3 OJ (185-188). Excès d'alcool à 91 "/,, sont bouillis 18 heures. Archives, t. LU. — Janvier 1875. 4 50 BKACTION DU BKOMUUK d'kTHYLKNK Produits retrouvés. C,H, 0 C,H, 0 (et C,H, (),). C.H,^"^^j ^^(180-182). 4" ÏM diacéline saturée à 80'^ d'acide H lir (en présence de f alcool ou sans alcool) se transforme comme la mo- tiacétine : 60 gr. de C,H, 2 (C,H, OJ (185-188) chauffés deux lieures avec courant d'H Br à la tempéra- ture 80", en présence ou sans alcool ont régulièrement donné, comme produit final, do la bromarétinc et de l'acide acétique (ou étlier acétique). ô° La bromacétine bouillie avec de f alcool dilué donne lieu à de la bromhydrine et de l'acétate d'éthyle: • 20 gr. Bromacétine (161 -'103). 60 gr. Alcool à 01 "/, sont bouillis en 18 heures. Produits retrouvés. Acétate d'éthyle. Liquide bouillant vers 150, soluble dans l'eau, ren- fermant du brome, donnant avec KOH de l'oxyde d'éthy- lène : c'est la bromhydrine. Point de glycol et point de bromure d'éthylène; la bromhydrine n'est donc pas al- térée par l'alcool. De toutes ces expériences nous pouvons avec queliiiic probabilité conclure ceci : Entre molécules égales de CJ]^ Br., cl C,H- KO^ bouillies 18 heures avec de l'alcool à 01 ",,^ ou 40 heu- si:i{ i/alcmoi, Dii.ii;. 51 resavcc tic l'alcfud à 80 "/,,, il s'rlahlit iiiu' ivaction qui comprt'rul doux pliases : P^ phase. Tiadsluniiatiôii de la iiioilii' du (]^i\^ \\\\ en t'ilicr ium- nacéli()ut' : 1 ° 2 (C, H , lir,) + 2 C, H3 KO, -I- H,0 = KlJi 4-H,0 -f G,H, 2 (C JLO J +C,H,Bi ,. S 5 Transformation de la monacéline et du bromure d'é- thylène en bromure d'élhylène et glycol: C,H,Br, +G,H,^^ ^^ -LC, H,0H=C,H,0X,H, +C,H,^||+CABr,. Dans la première phase, c'est l'eau qui transforme la diacétine en monacétine; dans la seconde, c'est l'alcool qui cède de l'oxliydryle pour la formation du glycol. En réa- lité, la réaction n'est point aussi tranchée, et dans les deux phases on retrouve toujours un mélange d'éther et d'acide acétique, OH Puisque les quantités de C^H^ Br^ et C^H^ r» p ij /^ qui réagissent ensemble avec de l'alcool dilué sont des quantités moléculairement égales, et que les chiffres de 52 RÉACTION DU BROMURE D'ÉTIlVLÈNt: glycol (|n'on en roroit correspondent aussi bien à 188 OH de CJI, Br.^ quh. 104 de C^H^ or h O '' " ''^^^ P'^^ po5;sible de décider à l'avance lequel des deux corps four- nit le glycol. J'ai pensé éclaircir la question en remplaçant le radical éthylène (dans C^H^ Br^) par le radical amylène, c'est- à-dire en chauffant ensemble molécules égales d'acétate d'élhylène et de bromure d'amylène avec de l'alcool di- lué. Les corps obtenus dans cette réaction sont peu nets. Il s'est séparé de l'amylène, et plusieurs autres composés bouillants assez haut se sont formés, parmi les(piels je n'ai pas pu constater la présence du glycol aniyliijue ou (Hhylique. La même incertitude de résultats se rencontre lors(|u'on chauffe l'acétate amylénique et le bromure d'éthylène, en sorte que cette méthode d'éclaircissement doit être aban- donnée. Le fait qu'on ne retrouve jamais juste la moitié de CjH^ Br.^ employé (le 44 "/^ seulement environ) m'a conduit à penser que cette petite portion de bromure dis- paru était précisément la cause première de la formation du glycol. On sait (ju(3 Carius ' en chauffant à 150-1(>0° en va- ses clos le bromure d'éthylène avec de l'eau obtint pres- que exclusivement de l'aldéhyde et de l'acide HBr. A coup sûr le G^H^ Br^ est un corps fort stable à la température de l'ébullition de l'alcool et il est bien peu probable qu'il subisse la même transformation qu'à 150° en vases fermés. ' Voyez Annalen (1er Chemie, CXXXI, p. 17:2. suit r/AI,r.(1()|. DILUK. 53 Néanmoins il n'est pas contrains à toute viaisemblance (|u'il ne subisse ime ti'ès-légère fléconiposition, et si nous admettons cette hypothèse, l'explication de la formation du glycol deviendra aisée à expliquer. Supposons donc en présence de (piantités éf|uivalentes de monacéline et do bromure d'éthylène avec un alcool dilué : Que la '/,„„„"'" partie de C^H^ Br^ se décompose d'a- près l'étpjation: C,H, Br, H- H, 0 = 2 H Br 4- C,H, 0, et nous aurons ainsi une très-minime quantité d'acide H Br. .l'ai montré plus haut que la monacétine à la tem- pérature de 80" absorbait énergiquement l'acide HBr, et se transformait ainsi en bromacétine. Nous aurons donc, grâce à la petite quantité d'acide H Br, une petite quan- tité de C,H. ^-^ Q J'ai montré en outre que la bromacétine donnait par son ébullition avec l'alcool, de la bromhydrine. Mais ici se présente une difficulté : la bromhydrine ne peut pas se dédoubler par l'action de l'alcool aqueux en acide bromhydrine en glycol. En effet, nous ne pouvons pas supposer la formation d'un corps dans les circonstances où il se détruit. Com- ment la bromhydrine se scinderàit-elle en glycol et acide H Br puisque le glycol se transforme aisément par H Br en bromhydrine et en eau? Mais cette difficulté n'est point une impasse: si la bromhydrine ne peut se décomposer par suite de l'action postérieure de l'acide HBr, sur le glycol, elle le pourra, assurément, si à mesure qu'il se forme l'acide HBr est absorbé, éliminé par un autre corps. 5i HKACTION DU HROMURK d'ÉTHYLÈNE Or cet autre corps, c'est la iiionacétiue qui se trouve encore dans le liquide en grand excès. Dès lors une pe- tite quantité de glycol prendra naissance, et la petite (juantité d'acide IIBr qui en dérive se fixera sur une mo- lécule de monacétine (|uil transformera en bromacétine; C(!lte dernière deviendra de la bromliydrine,et cette brom- bydrine donnera de nouveau du glycol et de la broma- cétine, grâce à une nouvelle quantité de monacétine. Et ainsi, grâce à la minine (]uantité d'acide HHr, (|ue nous avons supposée au commencement, toute la monacétine se transformera en glycol. Quant à la dernière molécule de bromhydrine, nous la retrouverons nécessairement dans le liquide puisqu'il n'existe plus de monacétine |)our la transformer. Cette action de H Br dans celte réaction ra[)pelle celle de l'acide sulfurique dans la formation de l'élher'. Pour m'assurer de la valeur de celte hypolbèse j'ai entrepris les expériences suivantes: a) Aciion de l'argent moléculaire sur CJl^ Br^ dissous dans l'alcool aqueux à Cébullilion. Alcool à 80 % 20 gr. \ Argent pur ÎJO gr. ; bouillis pendant 18 heures. C,H,Br, iSgr. ) \ Il esl permis de croire que puisque celte réaction n";i pas lieu en présence de l'alcool absolu, c'est bien HBr et non CoHsBr qui se lornie. Cependant j'ai constaté qu'en cbatilTanl lont;temps en tubes fermés à 100°, C.H^ ^[! j, ^ C,H,Hr et CJI.hOH, on obtenait de la brondiydrine et un peu de glycol. Cette réaction marche indniment OH mieux avec C.jHiiBr.— 50 gr. de CoHj ^^ .. ^ et GOgr. do C-iH,, lîr iivoc de lalcool donnèrent tinalement 12 à 15 gr. de glycol pur. SUH l'alcooi. \)\lM. .If) J'ai retrouvé (in bromure d'argent (!t une perte de 12 à 3 lî ramilles de (].,H, Hr,. b) Action de l'argent sur molécules égales de C^H^ Br^ et CJl^ ,. .1 .j .. avec C alcool. Monacétine 35 "v. D' liromure 65 gr. , ^ .,,. , , ,, ^ o/./. > boudlis pendant 18 heures. Argent 200 gr. ' ^ Alcool à 80 7, 70 gr. Produits retrouvés. Bromure d'éthylène. Acétate d'élhyle. Bromhydrine. Glycol (très-peu). Monacétine (presque inaltérée). Bromure d'argent. c) Action de très-peu de C„H^ Br^ sur CJI^ q n lt q en présence de l'alcool. 18 gr. monacétine 1 molécule 5 gr. bromure i molécule 6 Excès d'alcool à 80 '^Z Bouillis 22 heures. " 0 Produits retrouvés. Bromhydrine. Glycol 8 gr. CjH^ Br, (très-peu). 56 RÉACTIOxX DU BROMURE d'ÉTHYLÈNE d) Action de traces de bromhydrine sur la monacétme en présence de ï alcool. 25 gr. monacéline. 2 à 3 gouttes bromhydrine. Alcool à 80 °/o bouillis pendant 20 heures. Produits retrouvés. Bromhydrine (traces). Glycol pur sans monacétine. Ces trois expériences sont toutes à Tappui de la for- mation du glycol par l'entremise de l'acide HBr. Dans la première (b) l'action de HBr est entravée presque totalement par l'argent; aussi retrouvons-nous la presque totalité de la monacétine inaltérée, et fort peu de glycol, mais en revanche du bromure d'argent. Dans la seconde expérience, une fort petite portion de C,H^ Br„ est néanmoins suffisante pour opérer la transformation d'une assez grande quantité de monacé- tine en glycol. Enfin dans la troisième expérience, c'est la bromhy- drine elle-même à l'état de traces qui opère cette trans- formation et cette dernière expérience est tellement pro- bante, qu'il n'y a plus de doute à avoir sur le rôle que joue dans cette réaction l'acide HBr. Il est permis de se demander à présent pourquoi très- peu de C,H^ H]\ en sus d'une molécule chauffée à l'é- bullition avec deux molécules de C^H. KO^ ne donnent pas naissance à du glycol, mais seulement à de la mona- cétine ? Je ne crois pas que la réponse soit d'une grande dilTi- oullé. sua l'alcooi. dii.uk. 57 Les réactions qui s'établissent entre CJI^ Hr^ cl CJI, KO.^ pour Inurnir de la monacétino sont longues, ou tout au moins elles prennent beaucoup de temps pour être en- tièrement achevées. Or, tant qu'il y a encore dans h; li- tpiide de l'acétate de potasse, les réactions qui fournis- sent le glycol ne commenceront pas. Mais en sera-t-il de même si G,H^ Br, est en excès par ra[)port à C^H.KOj? Je ne le pense pas. L'excès d'un corps devant réagir sur un autre liàtera certainement (surtout dans une grande masse de dissolvant) cette réaction, et la combinaison qui naguère était lente à se faire, se trouvera par là brus- quement achevée. Je suis donc convaincu (|ue la plus minime quantité de C,H^ Br, en sus d'une molécule et deux molécules de de CjHj KO., bouillis avec l'alcool donneraient au bout d'un temps plus ou moins long exclusivement du glycol sans monacétine. Voici quelques chiffres (jui montrent quel est l'excès de C^H^ Br, qu'on doit ajouter en sus d'une molécule à deux molécules de G, H. KO, pour obtenir du glycol en 20 heures. Molécules Molécules deC2H4Bri. deC-iHjKOi. Temps. Produils obtenus. 1 2 . . . . 20 heures Monacétine 1 1 /6 '/3 1 /2 Va 2 3 5.' 'S 9 . 43 heures (îlycol . 20 heures Glycol et monacétine » Glvcol. 58 HÉACTION DU BROMlJBt: b ÉTIIYLÈXK, ETC. Pour faire le glycol on peut donc suivre deux voies : ou bien chauffer 18 heures avec de l'alcool à 91 "^ mo- lécules égales de C„H, Br, et C^E. kO.^ ou bien faire d'abord la monacéline et la transformer en glycol par une ébullition prolongée avec un peu de C^ll^ Br, et de l'al- cool. Celle dernière voie est assurément plus longue, mais la quantité de glycol obtenue ainsi est presque la quan- tité théorique. QUKLQIKS KXPKRIENCES SI :u i;électi\icité des i:\ux thkumales l'AlTES A BADEN EN SUISSE l.R 15 ET LE 16 OCTORKE 1874 FAR M. TIIIRY, Professeur à fienève el Alb. MINNICH, D^-Méd. à Itaden. L'inslriimenl dont nous avons fait usaiiçe est un içalva- nonièlre de 350 tours, isolé selon le système de M. le pro- cesseur Colladon, et que M. Ed. Sarasin avait bien voulu mettre h notre disposition. L'aiguille faisait une oscillation simple en quatorze secondes. On avait pris pour élec- trodes deux fils de platine de 26 centimètres de longueur, terminés par deux plaijues de même métal, ayant 12 cen- timètres carrés de superficie, et soudés aux fils à la sou- dure d'or. P'^ expérience. La grande source thermale du Stadthof ayant été découverte, nous y plongeâmes l'une des élec- trodes de platine ; l'autre électrode fut plongée dans la Limmat, et réunie au fil du galvanomètre par 35 mètres environ de gros fil de cuivre recouvert de gutta-percha, franchissant à travers les corridors de bains tout l'inter- valle (pji sépare la source thermale de la Limmat. A l'instant où le conducteur métalli(iue fut complété, on vitlaiguille du galvanomètre, lancée avec force, décrire [iliis d'un tour, et bientôt osciller autour de 74°, puis, à mesure que l'électrode plongée dans la source chaude se 60 ÉLECTRICITK DKS EAUX THERMALES DE BADEX. couvrait de bulles gazeuses et se polarisait, le cliilï're du galvanomètre descendait à 72°, puis à 60", et remontait aussitôt à 70" lorsque, à l'aide d'une brosse, on venait de nettoyer le platine de l'électrode. Cette expérience montre que l'eau thermale s'échappe dn sol as^ez fortement éleclrisée. Le C(»urant électrique va de la Limmat à la source, c'est-à-dire que teau de la source est électrUée négativement. 2"^*^ expérience. On a placé l'un a côté de l'autre, sans qu'ils se toucbenl, deux vases de grès, ayant chacun en- viron six litres de capacité. Le premier vase A est rem- pli d'eau thermale prise immédiatement à la source et encore très-chaude ; le second vase B est plein d'eau froide de la Limmat. Les électrodes de platine, terminant le fil du galvanomètre, sont introduites dans les vases A et B; le circuit est fermé par une mèche de coton imbibée. joignant les deux vases. Aussitôt l'aiguille du galvano- mètre indique un courant allant du vase froid au vase chaud , c'est-à-dire dans le même sens que le courant de la source, l'eau ruinérale chaude étant éleclrisée négatice- menl. L'aiguille oscille d"al)Ord autour de 44° '/^ , puis la décialion diminue graduellement jusqu'à devenir nulle lorsque l'eau thermale est à peu près refroidie. On échange alors les électrodes pour savoir si l'alTaiblisse- ment du courant est dû à la polarisation des lames de {ilaline; on leconnaît ainsi (jne la polarisation ne contri- bue que très-peu à l'allaiblissement observé. 5""^' e.rpérience. Tout restant disposé commi; (.\iiu>< l'ex- périenci.' précédente, et l'eau thermale étant à peu près complètement refroidie, on la rèchauiïe de nouveau avec une lampe à alcool jusqu'à la température de 47" centi- grades, un peu supérieure à celle de la source. Cepen- ÉLECTRICJTK OKS EAUX THERMALES HE HADEN. '')! dant on n observe aucun courant bien appréciable au t/al- vanomèfre. Ainsi de l'eau thermale refroidie , puis ré- chauffée artificiellement, a perdu la propriété de développer un courant électrique dans les conditions indiquées. 4^^ expérience. Mémo appareil (jik; pour les expé- riences 2"^® et 3"^". On remplit le vase A d'eau chaude chargée d'acide carbonique et le vase B d'eau froide de rivière. Le galvanomètre n'in(li(|ue pas de courant. Ainsi le courant observé dans l'expérience S'"" ne résulte ni d'une action thermo- électrique (ce t|u'élablissait déjà l'expé- rience 3'""), ni d'une action particulière de l'acide carbo- nique sur ï électrode de platine. Les résultats qui précèdent peuvent recevoir diffé- rentes interprétations, faciles à imaginer, mais entre les- quelles il serait peut-être difficile de choisir en l'absence de recherches plus étendues. C'est pourrpioi nous avons l'intention de continuer pro- chainement une élude à laquelle nous n'avons pu consa- crer jusqu'ici que peu d'heures. BULLETIN SCIENTIFtQllK. PHYSIQUE. A. CoHiNU. Sur lk spkctrk normal nr Solkil. partir ilira- vioLETTK. (Annales sciont/fuincs île fEcole normale snjii'- rieure, 1874, 2"' série, lome III, [i. 421.) Le numéro de déceinl)re 1874 des Annales fie rEcole nor- male renferme un mémoire lrès-remar(|uable de M. Cornu, le savant professeur de physique à l'École polyleclinique, sur le spectre solaire ullra-violel. (|ue nous désirons sans tarder signaler à ratlenlion de nos lecteurs. Ce li'avail. (jui complèle les recherches de M. E. Becquei'el et de M. Mascart sur le spectre chimique, fait suite à Tallas de MM. Angstrom et Thalen. La belle planche qui l'accompagne est faile exacte- ment sur le même plan (|ue celles de cet atlas; elle a de com- mun avec le dernier segment du spectre normal d'Angstrom toute la partie comprise entre les raies h et H. donnant pour cet intervalle un nombre de raies quatre fois plus considéra- ble. Elle présente sur la planche qu'avait donnée M. Mascart un double avantage: les raies y sont rapportées à une échelle proportionnelle aux longueurs d'onde '. et l'aspect général des groupes de raies y est rendu plus lidèlement, ce qui est fort important pour la comparaison des spectres. M. Cornu n'a pas poussé l'étude du spectre ullra-violel aussi loin (pie son devancier, parce qu'il a tenu à conserver les appareils ordinaires avec objectifs en crown et llint-glass qui absorbent fortement les rayons les plus réfrangibles. mais avec lescpiels on peut toutefois, comme il Ta constaté, obtenir des photographies beaucoup plus étendues (|u'on ne ' Dans récliolle adoptée par iM. Cornu comme Jans celle de l'atlas d'Aniïslrom les millionièmo.s di; millimètre des longueurs d'onde sont représentés par 1 cenliniclre. iMivsioiifc: <>:{ le croyait ^énéraleinciil. Il s'esi antMr à la raio 0 finilalioii de M. E. Becinierel et de M. Mascart). (|ui foinie la liinilc ,i laquelle on peut atteindre avec remploi de ces appareils cl d'un prisme de Ilinl. 1/auleur a exécuté trois séries de clichés pliotograpliiques au coUodion iodohi'omé avec un réseau de Nol)erl, un pi'isme de llin! et un piisme de spalli d'Islande (rayon ordinaii'e). A l'aide du réseau, il a déterminé directement la longueur d'onde des 3G raies les plus mari|uées qui ont servi de hase pour le tracé de la planche. Des spectres prismatiques plus étendus et plus nets il a déduit ensuite les raies et groupes de raies intermédiaires (|ui ont été reportés sur la planche, par interpolation graphi(|ue, entre les 36 raies fondamen- tales. 11 a consigné de la sorte environ 650 raies dans l'in- tervalle compris enire h et 0, soit entre les longueuis d'onde 4,100 et 3,437. L'accord entre ses déterminations et celles que M. Mascart avait faites des raies H, K, L. M, N,0, P, esl complet. Nous ne pouvons malheureusement pas suivre l'auteur dans les nomhreux el intéressants renseignements qu'il donne sur le procédé photographique, sur l'opération délicate de la mise au point, le relevé des ohservations, l'exécution de la planche, etc.. et nous devons renvoyer pour tous ces détails au mémoire original el à l'inspeclion de la belle planche qui en donne le résumé. E. S. F. RosKTTi. Le pouvoni spécifique d'induction des isolants. (Atli (leir htituto Ven. di Scionze, vol. 11, série 4 ; Nalin- forscher, numéi-o du 14 novembre 1874.) Repienant le fait conslaté par M. Felici de l'induence (|ue la nature des cohibanls exerce sur l'induction', M. Rosetli a mesuré celte action sur divers corps isolants en prenant pour ^ Voyez pour les reclierclies de M. Felici, Archives, 1812, t. XLIII, p. 149. 64 BULLETIN SCIENTIFIQUE. source d'éleclricilé une machine de Holz et comptant le nom- bre de tours nécessaire dans chaque cas, pour produire 100 étincelles entre deux houles données, présentant entre elles un écarlement fixe. Les résultats que Fauteur considère comme acquis par ses propres expériences et celles de quelques autres physiciens sont formulés comme suit : « Il me paraît certain que dans le phénomène de l'induc- tion, les cohibants ne se comportent pas seulement comme simples isolateurs, mais exercent une action au dehors, dans laquelle toutes les particules du corps jouent leur rôle, celles (jui se trouvent à la surface comme celles (jui sont dans Tinlérieur; que cette action, déplus, varie avec la nature des corps isolants, et que chacun d'eux possède un pouvoir spécifique d'induction particulier. « Je considère de plus comme probable : « 1" Que le pouvoir spécifique d'induction des isolateurs dépend d'un étal de polarité électriciue que les molécules du corps affectent pendant l'induction. « 2" Que cet état de polarité est produit par le courant d'induction qui pi'écède finduction électrique elle-même et se transmet à travers la masse non conductrice par une ac- tion à distance entre molécules voisines. « 3° Que la quantité d'électricité développée dans chaque molécule est d'autant plus grande qu'elle possède un pouvoir conducteur plus élevé, l'action d'ensemble exercée par le corps isolant, soit son pouvoir d'induction spécifique, dépen- dant de ce plus ou moins de conductiijilité. « 4° Que cet état de polarité des molécules du corps iso- lant ne peut pas dépasser une limite donnée de tension au delà de laquelle il se produit une décharge intermoléculaire. « 5° Que cette limite est très-élevée pour les corps isolants solides, basse pour les gaz compi'imés ou à pression ordi- naire, plus basse encore pour les gaz l'aréfiés. « 6** Que les métaux peuvent être considérés comme pos- .MI\KRAU)(;ii:, (iEULOUlE. 65 sédant un pouvoir d'induclion Irès-élevé avec iiik^ limite très-basse pour la tension inlermoléculaire. « 7" (jue la fonniile de Ohm lenferme aussi les lois des condensaleui's et peut être employée avec avantaj^^e pour la détermination du pouvoir spécilicpie trindiiction des isolants. On obtient de la sorte, pour le pouvoir d'induction spécili- (jue, du verre 3.45, pour celui du spermaceli 2.18, de rébo- nite 2.05, du soufre 1.81, en prenant pour unité celui de Taii'. » MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Stanislas Mf.umkh. Cours dk giîologie comparée, professé au Muséum d'histoire naturelle. Paris. 1874. Les reclierches sur lesquelles est basé ce Cours, et (]ui avaient été insérées dans les Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, oui déjà été résumées dans les Archives {lm\\e[ 1871) d'une manière détaillée. Nous nous bornerons donc à indi- quer ici les principaux sujets traités dans cet ouvrage (pii fait suite au Ciel géologique publié par le même auteur. M. Meu- nier étudie d'abord les météorites, les phénomènes qui ac- compagnent leur chute, leurs caractères généraux; il les di- vise suivant la classification de M. Daubrée, en Holosidères, Syssidères, Sporasidères et Asidères. La composition de ces météorites, qui sert de base à leur classification, la nature complexe de plusieurs d'entre elles, le métamorphisme subi par quelques-unes des matières qui y sont contenues, la structure bréchoïde qu'on y remarque parfois, les types de passages d'une roche à l'autre, ont amené l'auteur à conclure que ces météorites proviennent toutes d'un même globe aujourd'hui brisé, dont il décrit la structure interne et donne la coupe géologique. Ce globe était, d'après lui, un ancien satellite de la Terre de dimensions plus petites que la Lune. 11 est difficile d'exposer en quelques mots toutes les théo- ries auxquelles l'élude des météorites amène M. Meunier sur Archives, t. LU. — Janvier 1875. 5 66 lUILl r.TlN SClKNTIl'lOLIi:. riinité de compnsilion ilii système solaire. rérli;iiiue do ra- diations entre les diverses parties de ce système, la lempé- nilui'e de Tespace, elc, etc.: nous nous lioriions à indi(|ner ces sujets et à renvoyer le lecleui- à Toiivrage lui-même. L'astre mélèorili(|ne s'est fiagmenté et détruit ; il a subi le sort réservé au\ astres, et (|ui maiYjiie la lin de révolution sidérale ; l'étude lélescopique delà lune permet de consta- ter qu'elle approche de cet étal qui est aussi réservé à noire globe. ZOlHJXilK. A.NATO.Mll-: ET l'.XLÉONTOLUl^lK. D' Ludimar Heuma.nn. Uebkh schiefe.n Duhcuoa.nt. von Str.vii- l>KMU'iNDEL>', etc. Du PASSAGE OBLIQUE OES FAISCEAUX LUMI- NEUX A TRAVERS LES LENTILLES El" d'uNE l'ROPmÉTÉ V UELA-. TivE DU CRISTALLIN DE l"oeii-. Zuricli . Oeil Cl Fi^issli. 1874, 24 pages grand in-4°, avec une planche lilhogr. de 9 ligures. Ce mémoire a été rédigé en l'iionneur du vingt-cinquième annivei'saire de l'enseignement académique du professeur Ludwig <à Leipzig. Les couches dont se com{>ose le cristallin ollrenl de la pé- riphérie au centre : 1" des indices de réfi-action croissants. 2° des rayons de courbure décroissants. On peut identifier théoriquement le cristallin à un noyau sphéroïde enveloppé d'un certain nombre de ménisques concavo-convexes anté- rieurs et postéi'ieurs, dont le |>on\(»ir léfriiigeni diminuerait graduellement jusqu'aux nvulsques sous-capsulaires. Quel avantage cette structure particulière peut-elle oiïrir pour la vision ? On a supposé qu'elle diminuail la dispersion chromalipie: mais, d'une part. Vn'i] n'est pas achi'omalique. et, de l'autre, les pouvoirs dispersifs des dilTcrentes couches ne sont pas du tout connus. La disposition sus-indiipiée doit moditier l'aberration de sphéricité du cristallin. i)uisqu'elle augmente nécessaii-ement la convei'gence îles i-axons cen- ZiMiUKilK, ANAI'DMIK Kl" l'Al.KdX l(»l.( iCIK. (>7 li;iii\ n'I.ilivciiit'iil ,1 cflli' i\i'< iiinoiis |)t'ii|ili(''iii|ii(s. .M.iis dans la viï>ioii iioniiale, ces dciiiii'is sdiii dt'-jà (''liInill»V^ |i,ii' le dia- liliragme iiieii. Du ri^sle. celle modilicalioii dn raberratinii moiioclironialii|iie iMMinait tMi-eoii iiii(> compensation iiii|iar- faite, on une coii-eclion exacte, on tMilin nn renversement ilii sens de raherration (pai' cori-eclion excessive). Les expé- riences faites dans le laboialoii'e de M. Ilei-mann pour élnci- iler ce point spécial ont échoué jnsfprici par suite de difli- cultés matérielles résultant de la mollesse el des déforma- tions du cristallin détaché de ses rapports naturels. Mais M. Ilerinann a trouvé une auti'e propriété iuiporlanle. due à la slructui'e particulière de la lentille de 1 reil : c'est {|ue des faisceaux lumineux qui traversent obliquement la partie centrale de cette lentille donnent des images optiques liien meilleures que s'ils traversaient de la même façon une lentille iiomogène de même distance focale. Il en résulte que l'œil est paiticulièrement bien approprié |(our la vision périphérique. L^auteur analyse d'abord d'une façon générale le mode de réfraction d'un faisceau inllniment mince de rayons lumi- neux homocentriipies dans un système réfringent, composé (pielconque, à surfaces régulières (tous les milieux supposés isotropes). Celte analyse montre (pie de tels rayons ne sont exactement liomocentriques après leur réfraction que dans le cas spécial de surfaces réfringentes sphériques exactement centrées, et de Tincidence du faisceau dans la direction de Taxe du système. Dans tous les autres cas, la réfraction a pour etTel la formation de deux lignes causlifiues au lieu d'un véritable foyer conjugué au point lumineux. C'est la réfraction dite astigmntique (a primitif, nrtyj.y point): elle se présente pour tous les yeux humains : elle a lieu, en géné- ral : 1° pour {]&<• surfaces non sphériques (ni planes); 2° pour des surfaces imparfaitement centrées (même spiiériiiues): :>" pour des incidences obliques par rapport à l'axe. Les deux lignes causti(iues, qui répondent aux deux méri- 08 BULLliTlX SCIKNllFIQUE. (liens (lu sNsit'iiio à réfraclioii in;iximuin et ininiininn, sont inégalciiienl situées sur Taxe. On se convaincra facilement que plus la distance qui sépare les deux foyers linéaires est irrande, plus les images optiques obtenues en un point (|uel- conque de cette espace (l'espace caustique) sont défectueuses, indistinctes. M. Ileniiiimi développe dans son mémoire l'analyse ma- lliémaliipie (\ci dilVérents cas relatifs à celle réfraction as- ligmatique, en particulier à celle qui résulte de l'incidence oblique. Voici la proposition capitale qu'il est amené à dé- iiiontrei' . Si uni' lentille possède un noi/au central plus fortement courbé et plus rêfrinfjent, elle donnera, quelle que soit la dis- tiince de robjet. un espace caustique plus court, et par consé- quent spécial du cristallin liiim.iiii. Si ce ciliiil •■Liii [nissible. il prouverail peiil-(Mi(' (|ii(' 1,1 siriiiiiiiT (tpli(|iit> de ["d'il csl calciUéo en vue de riioinocenlriritr' partaile îles l'aisceaiix réfractés à in- cidence oliliipie. En loni cas cette propri>Hé nouvelle du cristallin mise au jour pai- M. Herinann contribuera à expliiiuer le fait que noire œil possède un champ visuel énorme, comparalivemenl à celui de tous les insli-umenis d'opliiiue. D' (1. II. H. LEBKur. IIvi)H.\(:u.\n)KS du Lkmax. (Bulletin de la Société vawhisc (les Sciences nnfiifelles. tome Xiil. 187't. p. 01. pi. I et u.) M. le professeur F. -A. Forel publie, sous le litre de « Ma- tériaux itour servir à fétude de la faune profonde du lac Léman, « une suite de travaux dus en partie à sa plume, en partie à celle d'autres naturalistes, mais tous basés sur les collections (|ui sont le friiil de ses persévérantes recherches. Dans la première série de ces Matériaux Ton trouve plu- sieurs notices intéressantes sur la zoologie du Léman rédi- gées par MM. Lebert, H. Vernet. A. Brol, G. du Plessis, etc. Nous reviendrons sur les observations de M. Forel et de ses l'oUaborateurs, lorsque la publication en sera plus avancée. Pour le moment nous nous bornei'ons à signaler le mé- moire de M. Lebert sur une Hydrachnide nouvelle qu'il a nommée Canipognatha Forelii. Cet acarien, qui vit dans le lac Léman entre 25 et ;]00 mètres et y est assez abondant, a été trouvé aussi par M. Forel dans le lac de Neuchàtel ainsi (|ue dans celui de Constance. M. Lelierl l'a étudié soit sur des individus vivants, soit sur des échantillons préparés par une méthode excellente (|u'il a découverte el qui pern.el une observation plus facile du siiuelelte chitineux. Le procédé demande pour être bien compi-is, une explication détaillée: aussi renvoyons-nous au mémoire original les zoologistes /O HlLLKTl.N SCIKNTingLK. ilé.sireux de l'iiiiiilhiuer ;'i l'étude des Aracliiiitle.s un d'aulres Articulés. ' Pour coiiii;iîlre léelitiiieiil une espèce, dit M. Leberl, et [toui' la déliuiiler comme telle, il faut des i-eclierches anato- miques et microsco|)i(|ues bien autrement complètes que celles qui ont cours dans la science, lorsiiu'il s'agit de zoolo- gie systémali(jue. " l/auleur a mis ces principes en pratique dans sa monographie de la Cmiipor/natlm Foretii. Plût à Dieu que Ton eût décrit jiisiprà présent dix fois moins d'espèces qu'on ne fa lait, mais ijiie toutes celles que Ton a décrites l'eussent été d'une manière aussi consciencieuse! Combien les déterminations seraient facilitées et les suionymies ré- duites si nous ne possédions (pie des figures exactes et réel- lement scientifiques comme celles de M. Lebert, au lieu de ces kyrielles de grossières images publiées par Kocli. La ùimpoiinntha Fovelit a le corps long de 1,14'"'" à 1,0""". |>resque spbérique et varié de blanc et de rouge-brun, cou- leurs (pii affectent une étendue et des formes variables se- lon l'étal de réplélion plus ou moins grand de Torgane excréteur. Les téguments sont marqués de stries parallèles lines et régulières (jui ont à peine {V""\()02 de largeur et sont équidistantes. AL Leberl n'a |)as a[)ei(;u d'organes respira- toires. L«îs mandibules se composent cbacune: 1" D'une plaque oblongue représentant la portion basilaire delà man- dibule. 2" D'une faux iiiaiidibiilairt' dont la base fortement courbée a valu au genre le nom (|ue M. Lebert lui a donné. Au-dessous {\q> plaipies olilongues, c'est-à-dire du côté ven- ti al, se trouvent deux organes correspondant probablement aux maxillaires membraneux et se terminant en haut en tieux lobes arrondis. C'est à leur t)ase que s'insère de cha- que côté le palpe maxillaire. On donne généralemeni •"> aiiicles aux palpes des H\- diachnides; M. Lebert en a loujours vu six chez la Cnmpo- ijuatha. Le troisième article ((ui est de beaucoup le plus large et le plus épais présente à sa face inférieure un prolonge- ZOOLOl^llL ANATOMIK ET VALÉOSWLOGUL 71 iiu'iu (Jiiliiieux étroil, disposé perpeiuliciilaiieiueiil à l'axe de railicle, el siippoi-lanl liii-mèine à son extrémité une espèce lie bâtonnet ellipli(pio, creux en dedans. Le sixième aiticle du palpe est le plus coiirl : il [)orte à sa pointe trois rorps cuiiéi- formes. jilus larges vers leur extrémité libre, qui p.iraissent représenter dans defi^ proportions rudimentaires les crocbets recourl)és (|ui se trouvent riiez d'autres Hydraclinides. Les pattes sont décrites en grand détail. Elles ne présen- tent rien de remanpiable. sauf une variabilité dans la forme de Tartitle ternnnal de la (piatriéme paiie. Ordinairement cet article porte dans une cavité de son extrémité trois crocbets, dont deux sont plus volumineux, el un troisième [ilns petit, quebiuefois même diflicile à voir. Cbez certains individus l'ar- licle terminal est allongé en forme d'alêne, terminé en une espèce d'onglet allongé, inséré par une petite arliculation sur l'ariicle terminal principal el portant à sa pointe émous- sée deux fort petits crochets rudimentaires, moins larges el beaucoup plus courts ([ue les crochets oi'dinaires. L'au- teur n'expKKpie pas à quoi se lient ces ditïerences dans la structure des pattes. N'y a-l-il point là findicaiion d'une dif- férence sexuelle ? M. Lebert. après avoir décrit celte Hydracbiiide, discute la place (ju'elle doit occuper dans le système et entre, à propos de cela, dans des considérations très-intéressantes sur la classilication encore si imparfaite de ces Arachnides. Il adopte le terme d'Hydrachnides pour les Acariens a(|uati(|ues; mais il montre en même temps que c'est à tort que Koch a établi dans ce groupe deux divisions basées sur la présence de deux yeux ou de quatre. Tous ces acariens oui (piatre yeux répartis en deux paires. Espérons que .M. Lebert, ((ui se trouve maintenant dans des conditions favorables pour continuer ses observations sur les Hydiachnides du lac Léman, étendra aux autres es- pèces de noire faune lacustre des recbercbes si bien com- mencées. A. H. 2 HULLKTIN SClliNTlFloUK. /2 R. VON WiLLEMOES-SUHM. VON DKH CllALLENGER-ExPEDITION. Lettre a M. de Siebolu. (Zeitschvift fiir wissenschaftliclii> Zooloijie, vol. XXIV, 4"* caliiei', 1874.) — E. Ehlers. Bei- tr.ege zur Kenntmss der Verticalverbreitung deu Bor- STENWÙR.MER DI MeERE. RECHERCHES SLR LA DISTRIBUTION VERTICALE DES AiNNÉLlDES DANS LA MER. (/.l'itSCllV. fil)' (cis- ■seiiscliaffl. Zoologie, vol. XXV. 1"' cahier, 1874. p. 1-102 : pi. I-IV.) Le '< Challenger, » après avoii' quitté le Gap de Bonne- Espérance le 17 décembre 1873, visita les îles du Prince Edouard, la terre de Kerguélen et l'Ile Macdonald, puis s'a- vança vers le sud jusqu'au 66",44' lat. S. où il trouva .sa marche entravée par les glaces (loltanles el les banquises. Reprenant alors sa route au nord, la corvette se dirigea sur l'Australie. C'est de Sidney que M. Willemoes-Suhm écrit sa lettre pleine de renseignements curieu.x sur les Crustacés observés depuis le dépari du Cap. Deux draguages à grandes profondeurs (1375 el 1000 bras- ses) elTeclués entre les îles du Prince Édouai'd et les Crozet donnèrent d'excellents résultats el mirent en évidence ce fait imi)orlanl (jue dans les pai'lies méridionales de TOcéan indien et dans l'Océan anlarctiijue on rencontre une faune profonde qui, dans ses grands traits, esl la même que celle de rAtlanti(|ue. Les animaux ramenés par la drague élaienl des Eaplectelld, Hijalonenid, Uinbellularia, Bi'isinc/a, Fourtit- lesia, etc., appartenant pour la plupart aux mêmes espèces i\ue dans l'Atlantique. Parmi les captures les plus inté- ressantes M. Willemoes Suiim mentionne deux Isopodes rentrant dans la famille des Munnopsides. Une autre e.spèce de cette famille de Crustacés aveugles avail élé draguée par 217o bi'asses entre les Bei'inudes el les Açores. Un Oslracode fort remarquable par sa taille el n'apparte- nant probablement à aucune famille actuellemenl connue a élé aussi péché dans celle partie du voyage. Sa coquille molle (M ornée de sculptures, a une longueui- de 25""° et une ZOOIJlC.li:. ANATOMIK KT l'.\IJ:i tNTOI^Odli;. 7)5 liaulem- de 10""". Parmi li'> lorines ([iic l'iiii loiinaîl dans Irs eaux de surface, il n'y a rii'ii (|iii puisse lui être compare : ■ mais Hisinfier a décrit sous le nom de Cijthevc fuilliai un»' espèce des terrains de transilioii de Suède (pii a des dimen- sions analo^rnes. Queensledl avait émis des doutes sur la place zoologique atlribuée à ce fossile « par ce qu'il est dix fois plus grand (iifaucune forme connue d'OsIracode. » Comnif le fait reniarquei- M. Willemoes-Suhm, ces doutes n'ont plii> de raison d'être. Les mêmes draguages ont procuré une autre forme géante, à savoir un (îammaride mesurant GO'"™ de longueur et 35"'" de hauteur. L'existence dans ces abîmes d'un Suni- phon (jui mesure deux pieds (!) de rextrémité d'une palie à l'extrémité de la patte correspondante, jointe aux découver- tes analogues d'autres Crustacés beaucoup plus grands (jue les espèces correspondantes de la surface, prouve qu'il s'est conservé dans les grandes profondeurs des formes gigan- tesques appartenant à des genres ou à des familles qui n'at- teignent pas les mêmes dimensions dans les eaux jieu pro- fondes ou à la surface. Parmi les Crustacés les plus intéressants des abîmes, on doit mentionner en première ligne les Schizopodes. Il se trouve là un certain nombre de genres qui, à l'exception des Euphiimia., rentrent dilticilemenl dans les familles connues et dilïèrent de tous les Schizopodes actuellement décrits (sauf les NehnliaL en ce que leur carapace n'est pas soudée avec les cinq derniers segments du péréion, mais repose libre- ment sur eux, comme dans les Apus. M. Willemoes-Suhm a décril sous le nom de PetubjMuil- vius une Myside découveite dans les parties tropicales de l'Océan Atlantique et remai(|uable par ce que, en place d'yeux, elle porte, à l'extrémité de ses pédoncules de gran- des plaipies concaves en forme d'assiettes qui ne présen- tent pas de trace d'appareil optique et ne se composent (lue lie chitine avec un [)eu de substance musculaire. 74 IJULLKTIN SClENTllMtjL't:. Ce genre se (li-iiiii^in' ni Diiirc de Ions les représeiilanls iiorniaiix de l;i fiiiiiille |i;ti- s,i i-;ii;i|i;i(l- non adliérente, et la présence, chez la femelle, de lamelles inciibalrices à la base de tous les péiéiopodes. Le mâle de celle espèce (P. nniiiger) présente aussi des caractères sexuels compléiement inconnus .iiiS(|u'à présent chez les Schizopodes: les palpes inandibu- laires, les palles-niàchoires et les premiers gnathopodes sont considérablement rentlés et allongés, el Iraiisformés en puissants (U'ganes de préhension ((ireirwerkzeuge). Dans une seconde espèce (P. incniiis). i rouvée dans l'Océan aniarctiipie. la femeili' ne se di>lingue de celle des régions li'opicales ipie par sa taille d quelipies caractères secondai- les. tandis que le mâle diltei-e beaiicou|i de son congénère, principalement en ce ipfil n'a pas {Tappendices li'anstormés en organes de préhension. On retrouve le même organe pélalil'orme. bien ([ue porté sur des pédoncules beaucoup plus courts, chez une petite .Myside ramenée aussi du \)\u\ près y\k^> Iles Crozet; mais ici la carapace est iiiliuiement soudée avec les segments du péréion comme chez les .Mysides connues jusipi'à présent. Une autre espèce du uiéme geiii-e a été prise à une faible profotidt'îir a file de Kerguéleu. Le genre en i|ueslion ne ressemhlf aux i*elalophtlialnuis que par la manière dont les yeux se sont transformés en orgaues discoïdes ayant perdu toute fonction visuelle; par ses autres caractèi-es il se rap- proche plus des Mysis proprement dites (|ue du type précé- dent. Les draguages à grandes profondeurs près des iles Crozet ont donné de nombreux Décapodes à organisation élevée, l'ar contre, malgré y\ii<, recherches assez attentives el [iro- hmgées à Tile de Kerguéleu. on nVn a [»oint rencontré près de la surface, à Texceplion d'un [mMiI Hraihvure «M ih^ la .Mysis déjà meiiiionnce. Près de la terre de Kei'guèlen la l'auiu; des eaux peu pro- fondes ptMit être ilivisée eu deux zones dont l'une s'étend ZUULlXilK, ANAÏd.MIK Kl' l'AI.KONTOLOGIK. "•") .iiisLin'à 40 hrasses et (Utiil r;iiitii' \;i ilc 'lO ;i 1^0 liiasscs. i>a prcinièri?, I)ien i|iie posscdaiil iiii assr/ ,i;riiii(l nombre iPespèces. ivullVe pas (raiiiinaiix |iarlictilièreiiient iiiléres- saiils. laiidis (pic la sccotiiic a l'otiiiii îles lormes très-iciiiar- quahles. Ainsi, Ton a lidiivt' dans celle zone un Tainiis donl rorganisalion l'essenilde heaucoiip à celle des espèces lypi- ([ues du .lienre. mais (pii se dislingue par une parliciilarilé i-elalive à la reproduction. Les femelles, au lieu (Tavoir des lamelles imulialiices, jioilenl leurs (eul's comme les Copé- podes dans de petites sacs membraneux ipii sont lixés à la base lie la cini|uième paire de péréiopodes, où se tiouvenl aussi les orifices sexuels. Vu Gammaride pitîsenlanl du reste tous les caractères princii)aux du groupe auipiel il appartient, a la léle prolongée en une sorte de trompe cliitineuse el coloi'ée en rouge minium par un pigment. Ce Crusiacé est aveugle. Enlin une Nehulia, ipii sentble à peine ditlérenle de la N. Cicojjiofii. de la Méditerranée. Les Crustacés trouvés à Pile de Kerguélen sont surtout des Isopodes el des .\mpbipo(les, animaux (pii portent leurs (outs jusipi'à ce qu'ils soient complètement développés, el \\ est remaripiable (pie le seul Décapode qui ail été rencontré ilans la seconde zone des eaux peu iirol'ondes appartienne aussi à un groupe cliez le(|uel le développement a lieu dans une poche de la femelle. A Texceplion d'un Z-oai, les natu- ralistes du C!i(iHeii(/(>)' n'ont pas trouvé non plus de larves de Décapodes. L'intluence qui a agi sur les Crustacés pour empêcher le développement de larves libres s'est fait senlir aussi sui- les Echinodermes. M. Wyville Thomson a trouvé dans cette région un grand nombre de formes ap|)arlenanl à diverses classes de cet embranchement chez lesquelles il n'y a pas de larves nageant librement, mais dont les œufs se dévelop- pent dans des poches incubalrices des parents. Les draguages elTeciuès ju-ès de la barrière de glaces de riiémispbère austral à Av^ profondeurs de 1^60, r67o et 76 hulli-:tin sciiîxtifiuue. 11)75 Itrasses iront procuré (|ir'iiii petil iioiiibie (l"es|ièces représenlées paf une laihle iinanliléd'échanlillons: c'était un [•etit Isopotle, une Munnopsis déjà mentionnée et un SeroUs. Ouant aux Crustacés pélagi(|ues, ils ont été nécliés non- seulement à la surface, mais aussi à des profondeurs de 50 à 100 brasses au moyen d'un petit lilet traînant maintenu avec des poids. Les recherches que M. Murray a faites avec cet enirin ont montré que les animaux qui, de nuit, se trou- rent à la surface, se tiennent pendant le jour à une profon- deur de 50 à 100 brasses. Il est incontestable que certains animaux descendent plus ou moins profondément pendant la journée: mais il nous semble difficile d'admettre (|ue tous ces êtres, dont quelques-uns sont de très-petite taille, puis- sent parcourir deux fois dans les vinût-quaire heures une distance aussi considérable. Les principaux Crustacés de surface de la région antarcli- ([ue sont des Eupliausia, des Hypéi'ines (Huperia et Prinino). des Copé[iodes rentrant dans la famille des Calanides et des Cypridines. Tels sont du moins les animaux de cette classe que les zoologistes du Challenner rencontrèrent tant (ju'ils naviguèrent dans le courant antarctiipie. .Mais. (lès(|u'ils eu- rent pénétré dans le courant N.O. (pii vient de l'Océan in- dien, la faune pélagique changea en même temps que la tem- pérature de l'eau. Après avoir rendu compte des jirincipaux faits contenus dans la lettre de M. Willemoes-Suhm. nous croyons devoir reproduire textuellement les conclusions ipTil tire de ses observations: 1 " Dans les [tarties australes de l'Océan indien et dans la mer antarctique on trouve une faune pi'ofonde cpii ne ditl'ère (|ue peu de celle de rocéan Atlanlii|ne fiuème dans la zone tropicale). 2° L'on trouve dans les mandes profontleurs des formes gigantesques appartenant à ^i^^ groupes qui ont atteint i\^^ dimensions pareilles dans les périodes précédentes de l'his- ZOOf.OGM^, ANATOMIK I:T FALKU.NTOlJ Mili:. // loii'e (lu globe, iimis i|iii ne |)ré>enlenl plus (l;iii> les eaux de siirliice que des proportions hien moindres. '.V Les Schizopodes ;is (•(Uimies jii:'.i|ir;i iiriV^cni d'un nivcvni supérieiif. l'^iiliii. il ii'\ fii a i|iriiiH'. l;i N/////.S dhi/ssicohi (\n\ irnil (Micoi'o t'Mt' lioiivt'c i|ii'aii-dfSNUii> de 100(1 Iwasses. Toiil en coiiNlalaiil rt'> l'ails. il sérail préiiialiii'é île sdiiloir élulilii'siif di^s données aussi leslreintes des coiiclnsions irop arrêtées : les lechecclies nllériein-es nionlieronl si ces Aniu'- lides liahilenl bien exclusivemenl les itiolondein-s. Les condilions de leinptMalnre de l'eau (Uil la même in- lluence sur la disirilmlion \erlicale des Annélides (jne sui' leur disiribulion liorizonlale le lon.u des «Mes; aussi la faune des Annélides des l'égions pi-ofondes froides conserve-l-elle les cararléres d'une faune côliére arLiiijue-horéale avec (]e> formes eur>lliermes el les foiiues slénotliei'mes arctiques boréales. L'on >ail (pi'iin .urand nombre d'Annélides arrivent à une laille beaucoup plus consitlérable dans les mers arctiques ipie dans les jiarlies méridionales de la mer du Nord. 31. Miiijius a supposé que ce l'ail {leul élre altribué aux cbangemenl> de température peu considérables auxquels sont soumis les animaux de la mer glaciale. S'il en était ainsi, on devrai! trouver également i\e6 propoiMions plus fortes cliez les An- nélides des abîmes. Or. tel n>si |)oint le cas: elles sont tou- tes, au conli'aire. d'une taille moindi'e que les individus des mêmes espèces habitant des régions plus superlicielles. L'absence de lumière ne paraît pas avoir une iniluence" notable sui- la coloration. H n'y a (pi'une seule espèce (Ny- chia cirrosit) chez la(|uelle on puisse constater une décolo- ration parliculièi'e: les autres Annélides sont colorées d'une manièi'e noiuiale. Quant à l'inlluence de l'obscuiilé sur l'ajipaieil de la vision, dans de certains cas elle est bien manifeste, dans d'autres elle semble éti-e nulle. On constate que, si la grande majorité des Annélides draguées au-dessous de oOO brasses sont aveugles, 80 BULLETIN SCIICNTIFIOUE. il y en a cependant un certain norahre (|iu sont [lourvues il'organes visuels semblables à ceux (]ue l'on est babitué à rencontrer dans les circonstances normales cbez les animaux de celte classe. Il n'y a aucune espèce munie d"\eu\ dans les zones éclairées (|ui en man(jue dans les grandes profon- deurs. Parmi celles (|ui sont aveugles il faut signaler deux ou trois cas remaniualiles par ce (prils se rencontrent cbez des Annélides ap[)artenanl à des genres dont les espèces précèdemuienl connues sont pourvues d'yeux, et rentrant dans des familles où la cécité est rare; le plus frappant est celui delà Syllis ahijs.sicohi , espèce cpie nous avons citée comme la plus caractéristi(|ue des grandes profondeurs, et (|uiest aveugle taiulisipje toutes les autres Syllidées connues possèdent des yeux. Comme le fait rtMiiari|uor avec raison .M. Eblers. ce ipii est le plus étonnant ce n'est [las de trouver des animaux aveugles dans les abîmes, mais bien plutôt d'en rencontrer i|ui soient pourvus d'organes visuels assez développés. Pour expliquer ces faits, en apparence anormaux, l'auteur émet une bypolbèse qui nous païaît très-plausible. Selon lui. les Annélides aveugles nous représentent des espèces qui se sont tout à fait adaptées à la vie dans les grandes pro- fondeurs, tandis que celles (jui possèdent des yeux n'ont pas cessé d'avoir des rapports avec les coucbes supérieures de la mer. Elles peuvent, en quelque sorte, être comparées à des colonies recevant toujoui's de nouveaux innnigrants ve- nus de régions moins profondes, où l'inlluence de la lumière se fait encore sentir, il se passe dans les abîmes quebiue cliose de semblable à ce ipie nous observons dans les cavernes où Ton trouve d'une part des animaux aveugles qui sont essen- tiellement atvcniicolcs, et d'autre part des animaux pour- vus d'organes visuels plus ou moins couqilétement (lévelo|i- pés parce qu'ils vivent tantôt dans l'obscurité, tantôt à la bi- mière. A. II. .SI OBSERVATIONS MIÎTKOROLOGIQUES FAITKS A L'OHSIiHVATOlKK DM (IKNPlVK suus lu (lirecliun de M. le prof. E. PLANTAMOUR Pendant lk mois dk DÉCEMBRE 1S74. Le 1^"", la pluie commence à miiU et tombe avec une grande abondance tout le reste du jour et la nuit suivante; le lendemain, depuis 8 h. matin, elle est rem- placée par de la neige, qui cesse vers 1^2 ''• après midi, la hauteui- de la couche étant de 88""". Cette neige avait dès le lendemain entièrement dis- paru dans la plaine. .3 et -4, assez forte bise. 6, forte gelée blanche le matin. 7, fort vent du SO. le matin et le soir. 8, gelée blanche le matin ; le vent du SSO. commence à souffler avec force dans la soirée et continue pendant la nuit et la journée du lendemain, jusquau soir. H, gelée blanche le matin ; neige de midi à 2 h., hauteui' de la couche 27"'"', qui fond au bout de peu d'heures. Dans la soirée, le vent du SSO. commence à souffler avec force, et la température s'élève ; le vent du SO. a été vio- lent toute la nuit suivante et jusqu'au 12 au soir. 13, fortes rafl'ales de vent du SO. par intervalles. 16, neige depuis 2 h. après midi jusqu'à 8 li. du soii' ; hauteur de la couche tom- bée 30""". 20, neige le matin de bonne heure, et jusqu'à t) h. ; hauteur de la couclie tom- bée 90'""'. 24, brouillard le matin. 26, vent violent du SO. dans la nuit du 25 au 26, qui dure jusque vers midi ; la neige tombée le 20 a disparu dans la plaine. 27, assez forte bise tout le jour. 28, foite bise depuis 6 h. du soir jusque dans la matinée du 31. Archives, I. LU. — Janvier 1875. 6 8â Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM uiin Le 3 à 10 h. soir 725,40 8 à 6 et 8 11. matin 733,64 10 à 10 h. soir 719,95 15 à 8 et 10 h. soir 721,38 18 à 8 h. soir 727,35 24 à 6 h. matin 727,08 28 à 8 h. soir 729,99 31 ù 10 il. soir 729,62 MINIMUM. mm i.e !«' à 8 h. matin . 711,46 4 à 10 h. soir 723,15 9 à 10 h. matin 713,18 12 à 2 h. après midi 706,69 16 à 4 il. après midi 713,67 21 à midi 710,15 26 à 6 h. matin 719,57 30 à 6 il. matiu 725,37 I.ininiiiiàtrc il 11 h. X O 5fî O l-O O O O i.-î X 1^ lO O >0 : I ": to :o ^ -C ""T 1 ~ 1 - C. :' X -'J' — l'- CD lO lO ^îl O lO CD ce X Cl X X X — -* 1 - 1- 1- -i * o c" o' =r o o f?! — t — o ^ -* 1 Ift L-î CD Oi X CD , o «* o o 1 + + I I 5 «9 ce •% >o X — 1-' i--' t-" cd' r-* "O ir: co_ n x^ t—^ t-' C-' 1-" i-" co' cd" 1^ l-_ CD XI »* o cd" :d" cd' cd" CD co" JO iO »0 srt 1/3 sft" X « l--_^ CD X) es ce eu:} OSOOOC;'T-«rO».*050'n05CDCDOX-*CCI^Ofl'1|-'XC5XCD-*OOt~X Ciooo-^ — j.-îCD05coxctxc5005XX3ii-co«--Dxc;x-^cïs;-rici o I — . T- o : OOOOOOOO' 'OOOOOOOOOOO— ooo -^ I — ,>(îiCN — ~ro S'INumb. .l'ii. O-rr; ±1 • -OO-.-OOo-r.;© î^ âû,^:^^0-y:'n 5 c/: >72 (75 « r^ ^ ^ s çj fM ?0 «■! ^ ^ — ^ ^ .^ w ■»- _ — — . _ r?! S'I '?1 (?1 (M "— cj ^ ^ _• "rt CO 05 ■ r^ CO 35 s-i X = o" x" • X • CD X^ X_^ 2C ; io' cô cd" o" .' o" (M" OOOOOO'SOCO -^Ol'^roc535lr:xc50 C5 o 03 X C5 C5 t- X l^ Oi S a ai a 'ê5 OOOOOOOOSOOOOOOOOT'000000<=030000 1^ :o CD îO lO 05 o o ira sn — o — 35 C5 'T» ■ !>• ™ -J — .- o i; -J =r xcofO-»*'Mîrti^-»<'-«*t^ — r^jOiTO — X-*ocDro->*cDr3ioc5(rooi^cDoi^ X rO Tl lO l^ l- -* — -** 20 — . CD co -* X CD (?1 CD ^1 -ri (5-1 -»* CD 'M S (Tl — X O t- G-l '>! ^1 •i 4- 1+ I l+l+I I ++!++! I I I I -« 31 -^o'^i — CO — — coro— •05'rir^-t -* •«* co" îo" -*' co" lO* co" -*" -*"-*"«* co" -^ co* co co co" (m" (m" -rf ^f -*' co* co" ^î-f ■5'f 15-1" ^f -T^ CD CD îC r-_^ o l> :0 0_ — l--_ co 50 35 X T« -* 35 — 1 >0 Tl" ■»•' co' (ïC l^" 35" |--" 05" -*" 10" l--" ~t" (?! "j-l lî-f — - — — — -* — -* »?1_ — _< —, rjj vi- 05 10 o o — — o* 10" 05 o" O-l" 'm" •^" ■«*" ++++++++ -H+++++4-+++I I I I I I++I I t. -^ E o_ 'M_ o cp_ X r-_ — fO_ o (îi 20 CD co o s-i o «î» "M o — *o"'rf -^o o"co~— -J^O-T— "cTo"!?!" -«t ++++I I I4-+I I++ III CD__0 X irf" cd" cd" iC X_^ -r-_ C0_ o. 0_ co CD__ CO_^ IC l~-; 05 — co" o" T- — -^" co" LO co' cd' I I I ^ o ^ = 055 = ■a > " - 05t^OOli0 05CDCOr--«a'COt— XC5X-* 'Ï'I — o s-i o o SO ^^ ■— l^ O-l (?1 X co o -^ r- -* co ! l^ -* -* • î 91 X co t^ 1- — •* o «* -* co ■•^•riCO-^Ol— LOCDOCOCO = cD-r-iT^o — -?«co()'Vuoo'— co— ■ o o" — — e'i'co'co"cD"x*x"io*'5-i"— *•— 'e-f-'t'so lo" + 1 + 1 I l++++l++f4-| Il II I I I 1 ++ I I II I s s — co" co" co* 05" co* 05" x" «TÎ r * ' ^1 — co -M 'M" LO -* 35 'îl 1~- X X :.0 05 I- T-l -* îfl CD o o LO îO L'O co co 'M o 35 CD x" -* ^f -^ co" çf — o" — " o - Il II I ++- I l + l I -h :OX(?l — JOCO-* — 35srtlO^OOCO'^^XJ5l^l--05cO — l~X35~* — 35 — ■r-.?) îc o_o_— -^^co-^ 05_^o^'N G^ co !« CD x_--H ■»* i^ iffl 50 o ir» cd -^'" e-i ■* -^ cd x x ■co' 05" vj>" -* 1 o" 35" o" 35" -** x" -»t 1^" 35* -»* 35" in" I -* -* !5-r co — ^ 35" co" 50 co «*" 1 o" C5* 1^" cd" x" — — (M C-I lyi C^ co co — — — o o th — — — (?) (TI — -^ — T-l fT-l 15-1 (ÎJ (^ iS^ g^ f , ,-,, i^ I - t^ 1^ t^ f- t^ 1^ i- i- i^ i^ I- 1^ t- r- 1^ i^ t^ 1^ I- I- I ~ i^ t- t~ t^ 1-- t^ t^ I-. Jours (lu mois. i(NCO"«J'ÏOCOI^X050' ■-<— <•— — !■— -f"'«f«'»iS^S'lG^(Î^O'»OC-WbS>^ 'sioionpsjnof _i»- j^'^- ' i~ 5^ P^ w j*- _-j w co Cl çr. w o i-^ es t ci wc — o ce — - çî if <5 oc ce o "-1 *«- Ci w — oc "- 1 - 1 c Ci Cl c; c< "--i '-i "c. c < '^ 4-++I I -^ o «^ ce *~ w et c u) bc '— oc o os Ct tô 05 O ■>»■"- —I ^3 = 'c ^*..t<-cic;s.*~'— ccoc*-ojwc;"-c*5u/c;c;i^jx^»^ __-*_<© —ji/c; ■-i--ij:;i_i4i_— 14/ et_o__--|-&j-&oc: —■ 141 j4/ o'cc o — ce e:Î4j bc"ci Cl ci~et"--'«»- o '•— '•— 'ct'-ic; es c"- — "—■ — •V bc o:"— ^i o o ce 14» ;s ce -) oc Cl •^i Cl oc et c; oc ce o oc es oc *. 14^ -^ et et oc et -1 -1 :c *- -;= 3 2 c» s I I ! I I I I I Cl ^1 c: Cl c: ^i oc j**- oc o o ce lij tij c: c: et et _i4/ jir c: jc: O J4/ j4/ ;-i jiT _*» es Ci jr; et ".;»- bc 05 O o "o ^--j O C I w 05 et O w 14/ C I 00 "— "t4> "«— " Cl j^ — 14/ X pc c: ;'ci V *- libc "cr b; 14/ ce ce X ^1 -.1 c; ,-* *~ f-i y- 1* J* j~ j-^ i^ i'^ . 'o *►— o Cl Cl ce 05 ce et o W ce o CD ^i '.^ i© P3 M OC • _ -, Œ • ^. S O.K n- •>•••■ . ■ . > - N^ MA 14/ 14/ c; — — 2.re = -1 -1 Cl X X i*»* • *. cr o X "" "S " O ooo o • o o o s ^ t = ■1 ce -j _i« ^*> V >» Cl 1^ 14) 14/ 14/ ' ce Cl CI : Cl Cl '•!»• " »3 f^x 5 = c c -1 c- o c 2. X y; X X X :/< >; c/^ x x x x '-/:• oo c« a x x x î^- (^ x ca x x x >: g X: c cr p c B < — ' 2 :c c =. o o . O o o c = =; s t~ X *- ^1 — QO X •<-'' O Cl ^1 ÎC .!••- .4». ^1 — Ci ■;»- X Ci 14> — Cl o 14/ — o o o s o o — o o _— o c o p p p — p Cl '— V. 'c- ce V- o X o o c; ci o '- 1 ci "-j "b '— -^^^cexxcicscicici — c;c. -100 14 (71.5 C- 87 MOYENNES DU MOIS DE DÉCEMBRE 1874. t>li. m. S II. ni. 10 h. III. Midi. - II. s. 4 ii. s. li li. s. Sli. s. lUh.s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm nim !'« décade 557.05 557,66 557,76 557.00 557,54 557,70 557.80 557,77 557.82 2« » 550,21 550,26 550,39 550,19 549.92 549,95 550,03 550,02 550,28 3« » 553 39 553,70 533,99 553.85 553,95 554,20 554,42 554,61 554,80 Mois 553.74 553,87 554,05 553,87 553,81 553,96 5.54,09 554,15 554,32 l'eiupérature. l"^* décade— 6,40 — 6!81 — 638 — 5.88 — 5,79 — 6,90 — 7,13 — 7,54 — 7,69 2e « —13,36 —13,12 —11.97 —11,01 —10,52 —12,23 —12,65 —12,80 —12,95 3e » —15,16 —14,69 —13,90 —12,58 —13,14 —14,28 —14,76 —15,33 —15,25 Mois - -11 ,75 —11,64 —10,85 — 9,91 — 9,91 - -11,24 -11,62 - -12,00 —12,07 iMiii. observé.' Max. observé.* Clarté moyenne du Ciel. Eau de [iluie ou de neige. Hauteur de la neige tombée. 1" décade — 9,04 0 — 4.16 0,70 mm 93,8 mm 1130 2e » —14,56 —10,11 0,59 34.4 410 3e ), —16,52 —11.93 0,57 13,4 170 Mois —13,47 — 8,84 0,62 141,6 1710 Dans ce mois, l'air a été calme 1,8 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 3,14 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45" K., et son in- tensité est égale à 64,52 sin- 100. Voir la note du tableau. srU LA TEMPKHATURF. IHJ SOLKII. Elirait .luDe lettre de M. J.-l.. SORB'I à M. H. S.UNIE-CIAIRE DEVllLE « Genève, 14 octobre 1874. « J'ai lu avec un tiès-giand intérêt les Notes sur lu lenipératLiie du Soleil, que vous avez cominuni(|uées à l'Académie au nom de M. Violle, savant distingué, qui, à côté de ses travaux originaux, s'est acquis un litre à la reconnaissance de tous les physiciens par la part impor- tante qu'il a prise à la publication des Œuvres de Verdet. Vous vous rappelez peut-être que je m'occupe depuis plusieurs années de recherches présentant, quant aux moyens d'observation, une grande analogie avec celles de M. Violle. J'en ai déjà l'ait connaîti^e quelques résultats ', et j'espère pouvoir en l'aire prochainement l'objet d'une publication plus complète que j'ai dii ajourner parce qu'il me restait à délerminei- une correction assez difficile à obtenir « Ces mesures de l'intensité calorifique de la radiation solaire ont, je le crois, un assez grand intérêt à divers points de vue; mais je doute que, dans l'état actuel de la * Publié dans les Annales scienli/îques de l'Ecole normale, 1874, u> 12. * Voir Comptes rendus de r Académie des Sciences, 1867, t. LXV, p. 526, et 1808, t. LXVI, p. 810. — Comptes rendus de rAssociation française pour l'avancement des Sciences, !''« session, 1872, p. 282. ARcmvES, t. LU. — Février 1875. 7 90 TEMPÉRATURE DU SOLEIL. science, elles puissent conduire à la déleiininalion de la température du Soleil. a Le principe de l'appareil, ou aclinomètre, successi- vement employé pour ces observations, d'abord par Pouillet, ([ui a bientôt adopté une méthode dillerente, puis par M. Waterslon, le M. P. Secchi, M. Éricson, M. Virtlle et moi-même, consiste à placei- un thermomètre à boule noircie dans une enceinte dont la température (j est con- nue. Un trou percé dans cette enceinte laisse pénétrer un faisceau de rayons solaires tombant sui le réservoir du thermomètre (|ui prend une température /. « Pour pouvoir déduii-e de cette observation la tempé- rature du Soleil, il faudrait avant lout connaître la loi du rayonnement de la chaleur à des températures très-éle- vées. On a tantôt admis la loi de Newton, tantôt celle de Dulong et Petit: or, ni l'une ni l'autre ne sont exactes pour les hautes tempéiatures : c'est ce qui me paraît ré- sulter très-nettement d'une série d'expériences (jue j'ai lait connaître il y a deux ans '. Permettez-moi de vous en rappeler les résultats en renvoyant, pour les délails. aux Notes que j'ai publiées, « Avec l'actinomèlre que j'ai employé, la radiation so- laire à Genève produit un excès de température t — (j qui dépasse i4°,5. Si, au lieu d'exposer Tactinomètre au So- leil, je dispose un disque de zircone ou de magnésie, chauH'é à la lampe oxyhydrique (gaz d'éclairage et oxy- gène), en le plaçant à une distance telle que son diamètie apparent, relativement au réservoir du thermomètre, soit le même que celui du Soleil, j'obtiens un excès de tem- pérature / — & de 0°,5 seulement. La température du dis- ' Arcliivex des Sciences physiques et naturelles, 1872, lonic XLI\ , \K 220, cl tome XLV, p. 252. TKMI'kKATUHK \)l SOLlilL. 91 (jue est ;iii moins éiiak'. cUlôpasso |)robal)lomeril celle do la lïisidn du platine : on pcnl donc révaliier à 1000 ou l'OOd dei'rés. « I.c ll(''v. V. Si'crlii a coniinuni(|U('', il _v a (|uol(juus mois, à rAcadénuc iiik! t'\[)éri('nce analogue laito avec la lumière électri(|U(', dont il évalue la température à 3000 degrés, et il a obtenu une intensité de radiation 4i à lUJ fois plus petite (pie celle du Soleil. Je suis tout disposé à aduKîtlre l'exactitude de cette expérience; mais on pour- rait peut-être objecter (ju'il y a assez d'incertitude sur la lempéi'ature de la lampe éleclrirpie, et qu'il n'est pas cer- tain (pie toute l'étendue du cbarbon, visible pour le tber- momètre. soit également écbauffée. Je m'arrête donc seu- lement à mon expérience, contre laquelle les mêmes ob- jections ne peuvent être élevées avec la même force. « Si la loi de Newton était exacte, pour calculer la température T du disque chaufïé à la lampe oxylivdrique, on aurait la fornude : /_0=«T, 1 18;}060 /-(i=0".;i. (l'on T = {II980". y. étant égal à ,^.,„^,. . Or, résultat absolument inadmissible, car il est certain que la température du disque est voisine de 2000 degrés et ne dépasse pas, en tout cas. 2800 degrés : la loi de Newton ne se vérifie donc pas. « Le Rév. P. Secclii, en discutant, soit quelques-unes dt^ mes expériences, soit la sienne, conclut à une tempé- rature du Soleil de plus de 100,000 degrés. Son raison- iK!ment se résume à dire que puisque l'intensité de la ra- diation solaire est ïï fois plus forte que celle de la lu- 'Jâ IKMCKliA l'UUK on SOLKil.. mière électii(|ue, la lempéralurc du Soleil doit aussi C'Ua i4 t'ois plus ùlovéo iiiic fi'llc de la laiiipc. (j'ile conclu- sion ni' n»t' paraft, point adniissibl'. car ollc revient à supposoi' (|iJt' la loi (II' Ni'Wton esl exarlr ;i partir de :2()0() on 3(KM) ilei>rés, tandis ipie re.\|)érience prouve inanilestenient (pTelle est inexacte entn' zéro et ^2()i)i) de- grés. « Passons à la loi de Dulong et Petit. M. Vicaire a dé- duit de eetlH loi, pom* le cas ipii nous occupe, la lornuile : on y = .„.„,,.., comme préci'deunni'id. et r;=l.(Ml77. On tue de là : log a «. Or si l'on aiiplique celle lormule à mon expérience où ^=I5«,i5 et 5= ri.".95, on f.rouvi; T = 87U. chilTre évi- demment trop bas, comme l'a déjà lait remanpier le \\. W Secctii. Et si l'on lait le calcul inverse eu cherchant la va- leur de / poui' une température T=20()()'. on trouve ipje l'excès / — S, au lieu d'être de ^ degré, conlormémenl à l'(dtservation, devrait élre de plusieru's cerdaines de de- grés. Donc la loi de Dulong et Petit, si lixacte pour les températures de zéro à 'M){) degrés, cesse de l'ètie lors- ipi'on dépasse ces limites. « Si, faisant un raisonnement analogue à celui (|ue nous venons de criliquei' à l'instant, on conservait la loi-mule : Ul — l/l = y. a ''. en modiliaiil seulement la valeur du coellicieiit a, ijue l'on déduirait de mon expérience, on trouverait pour celte valeur 1.0028 au lieu de 1,0077. Appliipiant ensuite la TKMl'kHATllUr: UU SOLKIL. t)îi foiimilt' il l'excès / — 0, <|ii(' jiii ((hlciui au siuiihicI du Moiil-Hlaiic. (tii ari'ivciail au cliirric XVM) (k'jrrôs [)our la lemporatiiic du Soleil. Mais ce raisonnement n'est pas lé- l^itime : la loi de J)ulotiii el Petit ('tant inexact)! de 'M)i) à i^OOO degrés, on ne [ifui adiiicllrc (|u'ell(' soit applical)lr au-dessus de 2000 degrés. El puis(|ue le cncfticicnt u. «pji devrait être constant d'après la loi, diminue de 1 .0077 ;\ 1,0028. (juand on passe de 'MM) à 2000 degrés, il est ])robable qu'il prendiait une- valeur encore plus |)etite à des températures dépassant 2000 degrés, ce ipii con- duirait, pour la tiMiipéralure du Sfdeil. à un cliilIVe supé- rieur à IKJ30 degiés. « [Mais ce nest là (pi'uiie prnliabilité, nullement une certitude, et je uv borne, en r(''sum(''. h dire (pie je ne pense pas que Ion puisse actuellement arriver par celte voie à mesurer avec (piehpie approximation la tempéra- ture du Soleil. Mon impi-essioii f\st qu'elle est notal)le- uienl supérieure aux teni[tératures les plus élevées que 'on atteigne par des combustions, et que l'on évalue à )5000 degrés environ: mais les dépasse-t-elle de quelques €entainesde degré.s, on de quelcpies milliers de degrés? r/est là une (piestion à laquelle je ne voudrais pas me ha- sarder de répondre. - « A ce propos, permettez-moi de vous parler encore <]e quehpies e.s.sais, dont une partie ont été laits dans voire laboratoii'e de l'Ecole noimale, el qui, tout imparfaits qu'ils .soient, montrent une lois de plus la grande intensité com- ()aialive de la radiation solaire. « Si l'on H'garde une .source de lumière, un bec à gaz. par exemple, à travers une ou plusieurs lames de verre bleu de cobalt, on observe que poui' une épaisseur con- venable de verre, la flamme paraît d'une teinte pourpn^ 94 tiîmpéuatuhh; du soleil. résultant do ce que k cobalt laisse passer les layoïis rouges extrêmes ainsi ((ue les rayons bleus et violets en interceptant les radiations de rélVaniiibilité moyenne. Si l'on observe, au travers de la même épaisseut de verre, une source de lumière à t(>mpérature plus élevée, et par conséquent plus ricbe en rayons très-rélrangibles. elle ne paraît plus pourpre, mars bleue; il faut augmenter !'('*- paisseur de verre de cobalt pour obtenir de nouveau cette teinte pourpre; en effet, on ne modilie pas beaucoup par là la proportion des rayons rouges transmis, tandis (jue les rayons bleus sont sensiblement alîaiblis. Il y a donc une relation entre l'épaisseur du verre de cobalt qui produit la teinte pouipre et la température de la source, du moins s'il s'agit d'une lumière blancbe émanant d'un corps solide ou liquide incandescent. Avec (juelques per- fectionnements, on pourrait baser sur ce principe la con- struction d'une sorte de pyromètre (pii ^(Mail pent-êtii' utile dans certains cas. « Voici quelques résultats (jue j'ai obtenus en opérani, avec des lames découpées dans un même verre de co- balt. A la température de la fusion (lu plaline. deux de ces lames superposées suffisaient pour donner sensible- ment la teinte pourpre ; c'est ce que j'ai pu observer à loisir au Conservatoire des Arts et Métiers lors de la fu- sion du lingot destiné à la fabrication des mètres intei - nationaux, opération à laquelle j'ai eu la bonne forluntv «l'être présent. Peu après, grâce à votre obligeance, j'ai pu assister dans votre laboratoire à l'expérience de la fu- sion de l'iridium : au moment du maximum de tempéra- ture, cette source de lumière observée avec les deux mêmes lames de veire paraissait complètement bleue : TfvMPÈRATUUK DU SOLKIL. 9') mais avec trois lames on avait une teinte [joiir|)r(! d'une nuance assez (exactement semhiable à celle i\\m donne un bec à gaz vu au travers de deux lames. Or. si l'on observe le Soleil lorsqu'il est haut sur l'horizon et par un temps [)ur. on n'obtient la teinte pourpi-e ni avec trois, ni avec qualn', ni même avec six lames superposées. Il tant uiu.' ij^rande épaisseur de verre de cobalt pour arri- ver à cette nuance sur les bords du Soleil, et une partie de l'effet doit sans aucun doute être attribuée aux défauts d'homogénéité des veires que j'ai employés. La lumière de la Lune donne le même résultat, ce qui montre que l'intensité n"a pas d'influence. ...» COUP i)\WAL DENSEMBI.E SUR LA FAUNE ÉCHINITIQUK FOSSILK DK LA SUISSE L'étude compaialive desÉchinides fossiles de la Suisse, commencée en 1868 par M. le professeur Desor et par moi, est maintenant terminée. Sous le titre d'Échinologie helvétique, nous avons d'abord publié ensemble la des- cription des oursins de la période jurassique. J'ai poui - suivi ce travail en donnant, dans les « Matériaux pour la Paléontologie suisse,» de Pictet, la description desÉchi- nides de la période crétacée ; et je viens de terminer l'étudi? des Echinides de la jiériode tertiaire qui seront publiés prochainement dans les Mémoires de la Société Paléon- tologique suisse. Il m'a paru qu'il ne serait peut-être pas hors de pro- pos de résumer ici «'n quel(|ues mots le résultat de ces recherches. La faune échinitique fossile de la Suisse se compose aujourd'hui de 438 espèces, chiffre élevé sans doute si on le compare à l'espace relativement fort restreint qu'oc- cupent dans noti'e pays les couches fossilifères des diverses époques géologiques, et l'absence à peu près complète des dépôts de la craie blanche qui peuvent être comptés parmi ceux qui, en général, ont fourni le plus d'Échi- nides. Agassiz, en 18 il), lorsqu'il termina la Description des Echinides fossiles de la Suisse, avait pu décrire 149 es- KAUNK liCIIIMrKjUK KOSSIl.K liK LA SIMSSK. *)/ |»èC(!S qui so iéd»)is(!ril à 130 par suilc (ks douhles (^i- plois ; on a donc, dôconverl on Snisso I{()7 (espèces (IKcIn- nicles fossiks pondant les Ironlc-ipialre dornioi.!s annéos. Ce résultai icinarijuablo hsI duo prouve rrajipanto du dé- volop|»onu!n( oxlraordinair»^ (|U(! los roohorxhos gooloiri- (|uos ont pris dans noire pays, ainsi que dn zèle (>( de laclivilé de nos ^ôologut's, siiuiulôs sans cosse par les eut manquer d'êti'e l'rappé de la longU(^ durée de la plupart de c.e<> nombreuses (espèces dont quel(|ues-unes traversent pres(pie tous les étages ou les zones comprises (iulre les couches^e liirmensdorf et les [»remières strates crétacées, et dont un grand nombre sont loin d'être conlinées dans une zone unique. C'est ainsi (|ue, dans les couches de Biiinensdorf, sur 20 es- pèces d'Echinides, il n'y en a ériode crétacée, nous trouverons (jue ses divers étages renfeiment en Suisse 168 espèces d'Echinides déterminables, tontes entière- ment spéciales à cette période. Mentionnons dès l'abord un lait remaniuable, bien connu du reste, mais rigoureu- sement établi ici pour les Echinid<'s. .l'ai niontr*' la lon- gue durée de la ()lupart des espèces {\(^s couches jurassi- ques supérieures: toutes s'éteignent graduellement avant la tin de la période jurassi(pje, dont les deinières zones ne produisent plus que (lueliputs Ivpes nouveaux Tort clair-semés. Avec l'étage valangien. avec les piemières strates crétacées, apparaissent snbilenienl dans nos con- trées cin(juajile-dei(xes[wr('<. toutes entièrement nouvelles, et appartenant à vingt-trois geni-es, dont (/ù- se niorilreiiL 100 FAUNK liClllNITlOUK FOSSILK là pour la première lois. Je ne prêlends pas expliquer ce fail, je le constate seulement. Il importe toutefois d'ajou- ter que, malgré l'apparition de tant d'espèces et de genres entièrement nouveaux qui donnent à cette faune un faciès très-nettement caractérisé, le fil n'est point entièrement rompu entre la faune échinitique des terrains jurassiques supérieurs et celle des terrains crétacés inférieurs. Ainsi, nous trouvons dans l'étage valangien la dernière espèce du genre Acromlenia très-développé à l'époque jurassi- que, V Acrosalenia palella, bien voisin, par beaucoup de caractères, de V Acrosalenia angulan's du terrain à Chailles; puis V Acrocidan's minor, également la dernière espèce U'^ marnes d'Hauterive. j'ai décrit 'A\) espèces; il n'y en a (jue 15 i[ui lui soient spéciales, l(j avaient déjà apparu dans les couches valangiennes, les autres remontent plus haut. Dans les couches urgoniennes, sur 44 espèces, il n'en est que 18 qui leur soient spéciales. Dans l'étage rhodanien ou aptien inférieur, le nombre des espèces spéciales tend à augmenter; j'en ai trouvé 14 .sur 22, mais, parmi les autres, .sept ont commencé dans les couches inférieures. Aved'aptien supérieur commence une faune toute nou- velle qui comprend 10 espèces; elle n'est plus reliée avec la faune néocomienne que par une seule espèce : elle en présente deu.x qui sont communes avec le rhodîi- nien et une seule la rattache au gault; du reste, toutes ces espèces de passage sont très-rares. L'étage aptien su- périeur présente donc une petite faune échinitique indé- pendante et très-remarquable, c'est un faciès tout à fait spécial. A partii- de cet horizon, on ne trouve plus d'espèces ayant commencé à se monti'er dans les couches inférieures, elle gault inférieur, avec 19 espèces, en compte iO qui UYI l'AlNK KCIIIMTIULK l'OSSILK iiii sonl spéciales et 9 qui lemontent plus haut, tandis que Lei()\)eiUna Sannn/, (li)iil (»ii iK^ connaissait cnconî <|ii(! (pichincs individus, trouvés en Transylvanie. Les Kchinidcs sont lies-raics dans les couches mio- cènes <|(' la Suisse. Aucune es[)('Ci' iioiivelic nest paivp- nue à ma confiaissance. cl les neul' dont jai pu véiilier l'exisleriia' sont inie bien iadilc partie de la riche faun(* échinilitpie (pii caracli'rise cetto épotpjo et (|ui rappelle heaucouf) par sa composition relie des mers actuelles. Utie es()éce tort intéressante entin, appartenant au lienie Brissopsiii, a été découverte dans les dépôts i,da- ciaires des frontières du Tessin, appartenant à l'i'potpie pliocène, ([ui ont été signalés récemment pariM. le proles- sem- Desor. Il laut ïiécessairement supposer ijue les 'i-->8 espèces, d(»nt j'ai dit que se composait actuellement la faune échi- nitique fossile de la Suisse, ne comprennent point toutes celles (pii ont vécu dans les mers dont nos contrées ont été recouvertes pendant la longui? série d'époques qui se sont déroulées depuis le lias jusqu'au pliocène. Je ne Cl ois [)as cependant (pie ce nomhre doive saccroître d'une manière très-considérable. Nos divers gisements fo:>silifères ont déjà été explorés avec beaucoup de soin, et maintenant il est rare de rencontrer un Echinide iKjuveau: en second lieu ils sont relativement fort res- treints, et, comme il a été dit, plusieurs terrains riches ailleurs en Èchinides ne sont représentés chez nous que par lU) petit nombre de stations très-pauvres. Parmi les i206 espèces d'Echmides connues aujourd'luii dans les DE LA SUISSE. 1 05 mers actuelles, il en est un certain nomjjre dont l'aire de distribution géographique est très-étendue ; mais il ne faut pas perdre de vue que les espèces formant la faune échinitique d'une certaine région donnée, d'une certaine mer un peu limitée par exemple, ne sont relativement pas très-nombreuses. Aussi le chiffre de 45 espèces que nous voyons réunies sur un point de l'étage bathonien, celui de 64 dans notre terrain à Chailles, de 52 dans l'étage valangien, doivent-ils être regardés comme élevés relativement à ce que nous connaissons de la faune ac- tuelle. Je dis ce que nous connaissons, car les dernières expéditions de draguage ont procuré tant de surprises aux échinologues, qu'il est permis de supposer que les futures explorations du fond des mers leur en réservent encore bien d'autres. P. de LoRiOL. Archives, t. LU. — Février 1875. 8 COUP D'GEIL si;k les PROGRES DE E PHYSIOEOGIE VEGETALE Ki\ 1874 PAR M. MARC MICHELI. Toutes les personnes qui s'occupent de science se heurtent aujourd'hui contre le même écueil : l'extrême difficulté qu'elles éprouvent à se tenir au courant de toutes les publications nouvelles ; la littérature est, en effet, si vaste, les recueils périodiques de toutes sortes si" nom- breux, qu'il est à peu près impossible de tout lire, à moins d'y consacrer un temps considérable qui se trouve ainsi dérobé aux recherches originales. Nous avons donc pensé faire un travail utile en cherchant à résumer, dans les pages suivantes, l(\s principales publications relatives à la physiologie végétale qui ont vu le jour en 1874. Nous avons borné notre champ d'exploration aux différents cha- pitres de la |)hysiologie expérimentale proprement dite, laissant pour le moment de côté les questions relatives à l'existence des organismes inférieurs (fermentation), à la fécondation d(is phanéi'ogames et autres sujets analogues. Dans un |)remier paragraphe, nous examinerons les travaux relatifs à l'action des agents extérieurs (lumière, chaleur) sur les végétaux ainsi que ceux qui ont trait aux phénomènes physico-mécaniijues dont la plante est If théâtre (tension des tissus, croissance, irritabilité). Le se- l'ROGUKS D1-: LA PHYSIOLOGIE \KGliTALI-:. 107 cond paragraplio sera consacré à la partie ('liiiniriue de la physiologi(\ niilrilioii des celliili^s, principes divers ren- fermés dans les tissus, etc. Nous avons enfin réservé, ponr une troisième partie, tous les travaux relatifs à la chloro- phylle, sa constilntiofi, sa .répartition dans les tissus, etc. Quelque soin ipie nous ayons mis à réunir les maté- riaux de ce travail, nous ne prétendons point être com- plets. Le champ est si vaste qu'il est difficile que rien n'ait échappé à nos recherches. 1 Un rameau qui s'accroît est toujours turgescent, c'est- à-dire qu'il existe un certain degré de tension entre le contenu des cellules et leur membrane ; dès que la turgescence disparaît, la croissance s'arrête. Les mem- branes cellulaires sont dans une certaine limite extensi- bles; au delà de cette limite, leur élasticité naturelle est la plus forte, elle arrête l'augmentation de volume de la cellule, et par conséquent l'apport de nouvelles molécules liquides dans son intérieur. Le but de la croissance est donc de rétablir l'équilibre entre la tension qu'exerce le contenu des cellules et l'élasticité de leurs membranes. Cet équilibre, une fois rétabli, la membrane est de nou- veau extensible et de nouvelles molécules liquides peu- vent arriver dans la cellule. Telle est, en substance, la théorie de M. Sachs sur la croissance *. L'extensibilité des membranes cellulaires y joue un rôle prédominant, et c'est à son étude qu'est consacré un mémoire de M. Hugo de Vries ■, destiné à corroborer la théorie du professeur ' Sachs, Trailé (le Botanique, 3"'^ rdil. irad. van Tiegliom, p. 906. - Hngo de Vries, Ueber die Delinbarkeit wadisender Sprossen. Arb. des bot.Inst. Wùrzburg, Heft IV. 108 PR0(;RÈS de la PIlYSlOLOGUi de Wiïrzboiirg, Il est un fait déjà connu depuis long- temps, c'est que l'allongement des cellules n'est point uni- forme : d'abord lent, il s'accélère bientôt graduellement, atteint un maximum, puis diminue peu à peu jusqu'au moment où les organes ont atteint leur longueur définitive. Cette particularité est probablement due à des variations dans l'extensibilité des membranes; M. de Vries a cher- ché à s'en assurer en étudiant cette propriété des cellules à différentes hauteurs au-dessous du point de végétation. Il s'est d'abord attaché au raccourcissement que subissent tous les rameaux en se flétrissant, fait qui est la consé- quence directe de la sortie d'une partie du liquide con- tenu dans la cellule; la tension intérieure s'affaiblit, l'élas- ticité des membranes reprend le dessus, le volume de l'organe diminue. Ce phénomène doit atteindre son maxi- mum a\i point où la dilatation des membranes est la plus forte, c'est-à-dire dans la section du rameau dont l'ac- croissement est le plus rapide. C'est précisément ce que les mesures exactes sont venues confirmer. Par exemple, si Ton divise un pédoncule de pavot en segments succes- sifs de 2 centimètres de longueur numérotés du sommet à la base, c'est avec le troisième que coïncidera le maxi- mum d'allongement dans un temps donné, c'est sur le troisième aussi que tombera le maximum de raccourcis- sement de l'organe fané. Ce raccourcissement est assez marqué, puisqu'en deux heures et demie il a atteint 3,8™°' pour 2 centimètres, soit 19 °/o. Lorsque l'auteur a cherché à faire des expériences di- rectes sur l'extensibilité des membranes, ses résultats n'ont pas été moins conformes à la théorie. Pour cela, il a procédé de trois manières : en allongeant mécaniquement les rameaux (avec la main) en les courbant et en les tor- j VKr.KTAFJ' RN IS74. lO'.l juillet. ^ Comptes rendus, 1874, vol. LXXiX, 19 octobre. 114 PROGRÈS DK LA l'IlVSlOLOGlR chez beaucoup de genres d(3 Kadiées, tels que l'Inula, l'Aster. Relativement à la marche du phénomène, son opi- nion est que sous l'inlluence d'une irritation, les cellules se contractent, et (jue le filet est ainsi raccourci (théorie de Cohn). D'après ses mesures (qui contredisent celles de M. Pfefîer), l'épaississement du filet compenserait exacte- ment la diminution de longueur. Aussi n'admct-il pas la possibilité d'un déplacement de liquidt; et repousse-t-il absolument la manière de voir de M. Plefl'er. Sans vouloir nous prononcer ici d'une manière absolue sur la valeur comparative de ces deux théories, il nous semble que (luelques-uns des reproches adressés par M. Heckel à r"idée d'un déplacement de liquide ne sont pas très-bien fondés. Il dit, par exemple, que les filets de Cynarées ne renferment pas de lacunes dans lesquelles le liquide puisse s'emmagasiner; or, M. Pfefïer a précisément remarqué que dans certains cas (Berberis) l'absence de lacunes était compensée par la présence d'une matière intei'cellu- laire spongieuse qui peut absorber du liquide. Ailleurs, M. Heckel a vu l'irritabilité persister dans des fragments de filets isolés longs de 1 à 2 millimètres seulement, il en conclut qu'un déplacement d'eau est ici impossible. Il nous semble au contraire que si l'on admet l'augmen- tation de perméabilité de la membrane, rien n'empêche la tension qui subsisterait même dans une cellule isolée, de provoquer la sortie d'une partie du contenu liquide qui alors se déposerait simplement sous forme de gouttelette sur la face extérieure de la membrane. Remarquons enfin que la manière de voir du physio- logiste allemand nous conduit plus avant dans la con- naissance du phénomène, puisque pour l'expliquer, il ne fait appel qu'à une propriété des membranes bien con- VÉGÉTALE KN 1874. 115 nue, la perméabiUlé, dont r;iugmenlation ou ladiiiiinutiori siiffil pour rendre coniple des cliangeinenls de volume de la cellule. Dans la lhéori(î opposée, au contraire, la conlrac- f/o?î des cellules reposerait sur une propriété particulière, et croyons-nous, tout à l'ait inconnue des membranes. Enfin, dans une autre étude sur les mouvements des lamelles stigmatiques des Bignoniacées, Scrophularinées et Sésamées, M. Heckel ' attribue aux trachées un rôle particulier dans la transmission du mouvement d'une la- melle à l'autre ; dans la plupart des cas, en eiï'et, plus le stigmate est sensitif, plus ses tissus renferment de tra- chée (le Mimulus toutefois fait exception; bien que très- irritables, ses stigmates ne renferment dans chaque la- melle qu'un faisceau trachéen). Cette idée avait été sug- gérée à M. Heckel, par une note de M. Ziegler^ sur les mouvements des poils de Drosera, dans chacun desquels vient aboutir une trachée, que l'auteur regarde comme la cause probable de la transmission d'une irritation. Ici encore, cette manière de voir nous paraît taire appel à une propriété problématique des tissus: il n'est pas pos- sible, dans l'état actuel de nos connaissances, de rien dire du mode d'action de trachées transmettant directement une irritation. La théorie de déplacement de liquide trou- verait, au contraire, nous semble-t-il, une application très-logique dans les stigmates en question, qui sont formés en grande partie d'un tissu parenchymateux turges- cent. Peut-être alors les trachées pourraient-elles inter- venir ici comme réceptacle du liiiuide expulsé provisoi- rement des cellules ? L'action des agents extérieurs, tels que la lumière, la ' Comples leiuliis, 1S74, vol. LXXIX, 21 st'jileiiibre. ^ ( oiiiples i('iulii>, 1871, vol. LXWIII, 18 iiiiti. •116 PROGRÈS DE LA PHYSIOLOGIE chaleur, a aussi donné lieu à quelques observations inté- ressantes. C'est ainsi, par exemple, que M. Winter* a remaniué un cas d'InMIotropisme positif sur un champi- gnon. Les plantes de cette famille passent en général pour échapper plus ou moins complètement à l'action de la lumière. Il s'agissait du Peziza Fuckeliana de Bary, qui était cultivé dans des caisses à éclairage unilatéral, et dont non-seulement les styles, mais les cupules elles-mê- mes se tournèrent énergiquement du côté de la lumière. La cupule fructifère a même paru ne pouvoir se dévelop- per complètement que lorsqu'elle recevait en plein les rayons lumineux. M. Pedersen^ a étudié l'action qu'exercent sur la vé- gétation les oscillations de température. Les seules re- cherches un peu complètes que nous possédions sur ce sujet sont dues à iM.. Kôppen ^, qui concluait à une action défavorable des oscillations envisagées en elles-mêmes. M. Pedersen ne partage pas cette manière de voir. Ses expériences ont porté sur l'accroissement des racines de graines en germination. Les plantes ont été, les unes sou- mises à des variations brusques, plongées, par exemple, alternativement dans de l'eau à -)-'10° et à -f-20^ les au- tres, au (contraire, placées dans de l'eau qui se refroidis- sait graduellement. Le point de comparaison était dans chatiue cas établi avec une plante plongée dans de l'eau à une température moyenne constante. Le résultat a été partout le même : Les racines exposées à une tempéra- ' Bolanisrlie Zeiluii", 1874, ii" I . 2 iJ'' II. Pedeiseï), llahon Tem|i('i;iliiis(li\v;iiikimgeii als solche einen ungïinsti^a'ii Kinlliiss aiif das Waclistliuiii, dans Arh. dos bolan, InsliU Wuizl)urg. cali. IV, p. 563. ' linllclin de la Société iiiipéi'. des Scieiici-s iialiir. de Moscou, 1870. VÉGÉTALE EN 1 S7 \. I l 7 ture variable se sont allongées un peu plus vite que los autres. Gela n'a rien de suiprenaiit s'il est prouvé que, toutes choses égales (railleurs, une températur** plus éle- vée favorise la rapidité de raccroissement. C'est ce qui ressort d'une expérience de l'auteur dans laquelle l'allon- gement, dans le même temps, a été de 100 à 10°, de 179 k 15° et de 310 à 20°. Ces chiffres étant donnés, il est évident qu'une plante qui aura passé 6 heures dans de l'eau à 10 degrés et 6 heures dans de l'eau à 20 degrés aura crû davantage qu'une plante qui aura passé 12 heuies dans de l'eau à 15 degrés. L'auteur pense donc être fondé à conclure ses recherches en disant que les oscillations de température (*n elles-mêmes n'exercent au- cune influence sur la croissance. M. Krasan' a montré que les grains de blé peuvent supporter une température très-élevée, sans perdre leur faculté germinalive, si l'on a eu la précaution de les des- sécher partiellement avant l'expérience. Des graines qui avaient perdu 10 '% de leur poids, ont pu être exposées pendant 10 et 12 heures à des températures de 60 à 70° et même, dans une occasion, de 90 à 100*^. Elles ont fini par germer toutes, un peu plus tard seulement que les autres, ce qui s'explique aisément par la dessication des tissus. II MM. Dehérain et Moissan ^ ont étudié la respiration des • Sitzungsber. der k. Acacl. dei' Wissensch. \Vien, LXVIII, l'^ par- lie, et Botan. ZeiUing, 1874, n° 23. * Dehérain et Moissan, Rcclierches sur l'absorption de l'oxygène et l'émission d'acide carbonique par les plantes maintenues dans l'obscu- rité. (Annales des Sciences natur., 5™« série, XIX, p. 320, et Comptes rendus, 1874, vol. LXXVIII, n» 16.) ils PHOGRÈS Dli LA PHYSIOLOGIE végétaux mainleniis dans une obscurité constante et ont élucidé différents points restés obscurs dans l'histoire de celte importante fonction. Ils ont particulièrement porté leur attention sur les sujets suivants : Quantité d'acide carbonique produite par un [)oids déterminé de feuilles: influence do* la température et de l'espèce à laquelle ap- partiennent ces feuilles, sur le couis de cette fonction ; comparaison avec la respiration des animaux inférieurs, et enfin rapport entre la quantité d'acide carbonique obtenu et l'oxygène absorbé. Deux séries succesives d'expériences leur ont permis d'étudier d'abord tout ce qui a trait à l'énergie de la res- piration et ensuite les volumes relatifs des gaz. Les con- ditions extérieures ont été dans chaque cas variées de différentes manières, et toutes les précautions prises pour éviter toute chance d'erreur. Ce travail nous paraît offrir un grand intérêt et de nature à jeter un jour nouveau sur le but véritable de la respiration. Les auteurs ont résumé eux-mêmes leurs conclusions dans les termes suivants : ■I ° Les quantités d'acide carbonique émises par les feuil- les dans l'obscurité sont comparables à celles que pro- duisent les animaux inférieurs (grenouilles, hannetons, vers à soie, etc.). Elles varient notablement d'une espèce à l'aiitre et sont généralement plus grandes chez les feuil- les caduques que chez celles qui sont persistantes. 2o Ainsi que l'avait observé M. Garreau, la quantité d'acide carbonique émise par les feuilles augmente avec l'élévation de la température h laquelle elles sont sou- mises. (Le maximum ne devant cependant, semble-t-il, pas dépasser 40 à 45 °/o-) 3° La fjuantité d'oxygène absorbé par les feuilles sur- VKGKTALI-: KN 1871. I T.) passe la iiiiantito d'ac/ulc rarl)()iii(|ii(' produite; la diUe- renco est siirtoiil. si'nsihle aii\ liasses lenipératiires, (jni paraissent favoriser dans les |)la;iles la loriiialioii de pro- duits iricompléleniont oxydés, le'ls ipio les acides végé- taux. 4° Les feuilles plongées dans une atmosphère dépouil- lée d'oxygène continuent d'y énfieltre de l'acide carbonique pendant plusieurs jours aux dépens de leurs propres tissus; celte émission paraît ne cesser que lorsque toutes les cellules sont mortes. La résistance à l'asphyxie par absence d'oxygène varie beaucoup d'une espèce à l'autre. 5" Il est probable que la combustion lente qui prend naissance dans les feuilles produit la chaleur nécessaire à la formation des principes immédiats qui s'y élaborent. On remarque, en effet, (pie l'émission d'acide carbonique est favorisée par la chaleur obscure qui exerce aussi une influence décisive sur la rapidité de croissance des plan- tes; tellement que les horticulteurs ont reconnu utile de- puis longtemps de perdre une partie de la chaleur lumi- neuse que déverse le soleil en maintenant les plantes sous des abris vitrés où se concentre au contraire la chaleur obscure. Le même auteur ' a fait sur la germination des recher- ches qui servent en quehjue sorte de complément natu- rel à celles qui précèdent. Il s'est en effet uniquement occupé des rapports entre la graine qui germe et l'atmos- phère ambiante, et des échanges de gaz qui en sont la conséquence. Il a d'abord constaté un fait qui avait jusqu'ici échappé à l'attention des observateurs, c'est que dès que le testa « Deliérain el Landrin^ Recherches sur la germination. (Ann. des Sciences nalnr., 5""^ série, XIX, p. 358.) 120 PROGRÈS OR LA PHYSIOLOGIE de la graine a été ramolli par l'eau, il laisse pénétrer une certaine quantité de gaz (oxygène et azote) qui se con- densent dans les tissus; cette condensation est accompa- gnée d'une élévation de température qui favorise l'action de l'oxygène atmosphérique et peut-être la détermine. Dès que cette action se l'ait sentir, les translormations chimiques commencent et la vie ne tarde pas k s'éveiller. Dans les expériences faites dans une atmosphère limi- tée et qui n'ont pas duré trop longtemps, il y a toujours eu plus d'oxygène absorbé que d'acide carbonique pro- duit; une partie du premier restait fixée dans les tissus et servait peut-être à oxyder la matière azotée pour la transformer en asparagine*. Cependant, à la longue, l'acide carbonique dépasse de beaucoup l'oxygène absorbé, l'oxy- dation des principes immédiats continuant même dans une atmosphère dépouillée de ce gaz. L'hydrogène ne se dégage que dans une atmosphère dépouillée d'oxygène; enfin, quant à l'azote qui apparaît toujours pendant la germination, il semble n'être autre chose que celui qui au début s'était condensé dans les tissus. Les expériences faites sur les germinations dans diffé- rents milieux ont démontré d'une façon certaine la con- densation de gaz dans les tissus; qu'il s'agît d'azote, d'hydrogène, il y a toujours eu diminution de volume. L'auteur a enfin reconnu, ainsi que Th. de Saussure l'avait démontré, que l'acide carbonique exerce une ac- tion particulièrement délétère sur la vie végétale. Dans un mélange d'hydrogène ou d'azote et d'oxygène, il suffit de quelques traces de ce dernier gaz pour amener la germi- nation, tandis qu'elle n'a pas lieu dans un mélange d'un tiers d'acide carbonique pour deux tiers d'oxygène. ' Voyez ci-dessous le travail de M . PfelTer sur l'aspartigine. VÉGÉTALE EN 1874. 121 M. Bœlim ' a élndié le développement de l'amidon dans les cotylédons de plantes étiolées (cresson, radis et lin). D'après les recherches et les expériences, en apparence Ibrt concluantes de MM. Famintzin et Krauss, cet amidon semhiait n'avoir d'autre origine que la décomposition, sous l'influence des rayons lumineux, de l'acide carbonicpie de l'air. M. Bœhm ne partage pas cette manière de voir : pour lui cet amidon est, an moins en partie, le produit de la transformation de substances qui existaient déjà dans la plante. Il a expérimenté en faisant végéter des plantes étio- lées dans une atmosphère dépourvue d'acide carbonique, ou en les exposant à une lumière qui, bien que suffisante pour colorer la chlorophylle, ne permettait cependant pas la décomposition de l'acide carbonique. Dans tous les cas, il dit avoir trouvé de l'amidon dans les tissus, et en con- clut que cette substance est produite par la transforma- tion des principes nutritifs primitivement accumulés dans la ofraine. Ces principes, dans les plantes en expérience, se pré- sentent sous la forme d'une huile grasse qui, avant de servir à la production des cellules, doit subir une modifi- cation. C'est la substance ainsi produite (hydrate de car- bone) qui, se trouvant en excès dans les tissus, viendrait, sous l'influence des rayons lumineux, revêtir dans le coty- lédon la forme de fécule. Cette théorie de M. Bœhm nous parait difficile à soutenir. D'abord elle est en opposition avec certains faits bien constatés. Les jeunes plantes complètement étiolées cessent de se développer lorsqu'elles ont épuisé la provi- • Sitziingsber. der kais. Acad. der Wissensch . Wien, 1874, mars, p. 163. Archives, t. LU. — Février 1875. 9 122 PROGRÈS DK LA PHVSIOLOGIE sion des principes mitrilils renfermés dans la graine. Pourquoi en serait-il ainsi si une partie de ces principes restait dans les tissus sous forme d'hydrate de carbone ? Quelle cause attribuer à cet arrêt de développement? Pourquoi la plante, après avoir utilisé une partie des substances nutritives, s'arrêterait-elle tout à coup sans raison apparente? ce ne peut être l'influence délétère de l'obscurité, puisque, ainsi que chacun le sait, l'absence de lumière est favorable à la production de nouvelles cellules. En outre, M. Bœhm ne rend pas compte des expériences pourtant bien claires de M. Krauss, dans lesquelles la plante exposée à la lumière a augmenté de poids dès que l'amidon commençait à paraître dans les grains de chlorophylle. Il ne s'agissait pourtant pas là de la transformation d'une substance préexistante, mais bien de l'apport d'éléments nouveaux. Nous nous demandons enfin quel avantage pourrait retirer la plante de ce phéno- mène ; l'amidon n'est pas utilisable directement, avant de servir à la production de nouvelles cellules, il doit revêtir une autre forme semblable à celle que, d'après iM. Bœhm, il avait dans les tissus pendant la période de Tétiolement. A quoi bon cette double transformation? Tous ces argu- ments font que la théorie de l'assimilation directe nous parait de beaucoup la plus satisfaisante : la jeune plante ayant épuisé dans l'obscurité tous les principes nutritifs que lui offrait sa graine, vient sous l'influence vivifiante des rayons lumineux en puiser de nouveaux dans l'atmos- phère. Il est vrai que quelques-unes des expériences de M. Bœhm ne sont ainsi pas explicables; mais nous pen- sons qu'il s'agit là de casparticuliei's, peut-être de plantes qui n'avaient été maintenues dans l'obscurité pendant un VKr.KTALE K\ 1874. \T.\ temps suffisammenl long, et qui, par conséquent, n'inlii- ment en rien la théorie générale. M. Schlosing ' a démontré expérimonlalcmonl la pos- sibilité pour une plante d'absorber directement l'ammo- niaipie gazeuse répandue dans l'atmosphère. Deux plantes de tabac ont été cultivées dans des conditions identiques: l'atmosphère limitée de l'une renfermait de l'ammonia- que, tandis que l'autre n'en avait pas. La première a cédé à l'analyse beaucoup plus d'azote que la seconde et a ab- sorbé environ les trois quarts de l'ammoniaque qui lui a été oflert. La présence d'une proportion considérable d'azotate de potasse dans certaines plantes est un fait déjà connu ; M. Boulin ^ l'a signalé encore chez certaines espèces d'Amarantes, soit indigènes, soit exotiques. L'Am. ruber (originaire des Indes), desséché et analysé contenait 16°/, de son poids de nitrate de potasse, soit 22 grammes d'a- zote et 72 de potasse par kilogramme de plante sèche. L'auteur fait ressortir les avantages que pourrait retirer l'agriculture de l'emploi de ces plantes comme amende- ment. Il serait surtout intéressant d'étudier l'origine de ce sel et de son accumulation dans les tissus. Avant de quitter le sujet de la nutrition des plantes, signalons encore la communication fort curieuse qu'a faite M. le D''Hooker' à l'Association britannique pour l'avan- cement des sciences, réunie à Belfast en 1 874, au sujet des plantes dites « carnivores.» D'anciennes observations un peu tombées dans l'oubli avaient déjà signalé la dis- ' Comples rendus, 1874, vol. LXXVIII, n^ 24, 15 juin. 2 Comptes rendus, 1874, vol LXXVIII, n^i. ' Address to Ihe Deparlinenl of Zoology and Bolany of tlie british Association. Belfast, août 1874. 124 PROGRÈS DE LA PHYSIOLOGIE parulion des mouches enfermées clans les feuilles de Dio- nœa et de Drosera, sans qu'on pût l'expliquer autrement ({ue par une sorte de dissolution ou de digestion '. Des expériences plus récentes et plus précises ont montré qu'en effet des fragments de viande, d'albumine, etc., placés à la surface de ces feuilles, disparaissaient peu à peu ^ Les recherches de savants américains, complétées par celles de l'auteur même de la communication, ont mis en lumière des faits analogues chez les plantes dont les feuilles affectent la forme de cornets, d'urnes, etc. (Sarra- cenia, Darlingtonia, Nepenllies). Les insectes qui pénè- trent dans ces organes périssent infailliblement et sem- blent soumis à une action qui rappelle fort celle du suc gastrique, M. Hooker a constaté sur les cornets l'existence de différents tissus tendant tous au même but, à attirer l'insecte dans une région d'où il ne pourra sortir et où il trouvera la mort. L'orifice de l'organe se distingue par une surface « attractive » (sécrétion de miel chez les Sar- raceniaei Nepenthes, coloration pétaloïde chez \e&DarUng- lonia); l'insecte, cherchant sa nourriture, est attiré là comme il l'est dans les fleurs vivement colorées ou necta- rifères. Plus loin, une surface « conductrice, » formée de cellules qui se recouvrent comme les tuiles d'un toit, l'en- traîne sans qu'il puisse remonter. Plus bas encore, une surface glanduleuse sécrète le liquide qui tuera le visi- teur. Dans le fond du cornet, enfin, se rencontre quelque- fois une surface « retenante » formée de poils raides con- ' Les expi'ricnccs de M. Biirlon-Sanderson, sur les courants élec- Iriques dans los feuilles de Dioniea , ont élé analysées dans les Ar- chives avril 1871). ' La publicaliou d'un ouvrage de M. Darwin sur ce sujet est an- noncée. VliGÉTALK ES 1874. 125 vergeanl vers Taxe qui en^Tninnl l'insecte comme dans ime nasse. A plusieurs reprises M. Ilooker s'est assuré ex- périmentalement (le la dispaiulinn de petits morceaux de viande, de cartilages, etc., placés sous l'influence du fluide particulier que sécrètent ces cornets. Tels sont les faits qu'a exposés le savant directeur du jardin de Kew. Ils sont fort extraordinaires et sortent à bien des égards de toutes les lois connues de la nutrition des plantes. M. Hooker n'a fait que lever un coin du voile. Il est à désirer que le sujet soit repris et traité à fond par les botanistes placés à portée d'observer ces plantes curieuses. Bien des questions se présentent à l'esprit qui, pour le moment, restent sans réponse. M. Borscow ' a étudié quelques substances répandues dans certains végétaux particuliers, tant au point de vue de leurs réactions microchimiques, qu'à celui de leur ré- partition dans les tissus. C'est un genre de recherches fort intéressant, et un des meilleurs moyens de trouver la clef du rôle de ces substances dans l'économie \és.é- taie. Les observations de M. Borscow ont porté jusqu'à présent sur les substances suivantes : Wasarone, principe analogue au camphre qu'on rencontre dans le parenchyme des racines â'Asarum Europœum; ['acide chrijsophani- qiie, répandu dans les tissus d'un lichen (Physcia parie- tina) et qu'on a retrouvé aussi dans la racine de la rhu- barbe et de certains rumex ; la franguUne, qui se rapproche en bien des points de l'acide chrysophanique et se rencontre dans l'écorce du nerprun (Rhainnus fran- giila); hsijringine,^v'mci])e cristallisable amer extrait des * ncilriige zur Histo:hemie der Pflanzen in Botan, Zeitung, 1874, p. 17. 126 PROGRÈS DE LA PHYSIOLOGIE rameaux du lilas et qui pourrait bien être un produit de transformation de la cellulose; la véralrine, alcaloïde ré- pandu dans la racine du Veralrum album. M. Pfelïer* a découvert dans de petites oranges, qui avaient séjourné un certain temps dans l'alcool, des sphé- ro-cristaux d'une substance qu'il a appelée Hespéridine *. C'est un corps non azoté dont la composition chimique n'est pas exactement connue, et qui est dissous dans les tissus; il se précipite sous forme cristalline, à la façon de l'inuline des tubercules de Dahlia. L'hespéridine est surtout abondante dans les fruits, mais se rencontre aussi dans les rameaux jusqu'à la hauteur du point de végétation, et dans les feuilles. On peut reconnaître sa présence déjà dans le pistil; elle augmente jusqu'au mo- ment où la petite orange a environ vingt millimètres de diamètre, et paraît dès lors rester stationnaire. Les citrons n'en renferment pas. Le rôle physiologique de cette sub- stance est encore inconnu.. L'auteur pense qu'elle doit se rapprocher du tannin. Dans un travail fort important publié en 1872% sur les substances protéiques et leur rôle dans les plantes, M. Pfeffer avait fait ressortir les fonctions particulières dévo- lues à l'asparagine. Ce corps doit êli-e considéré comme la forme transitoire que revêt la matière azotée entre les graines des légumineuses où elle est emmagasinée, et le point de végétation où sous forme d'albumine elle sert à la production de nouvelles cellules. Des recherches subsé- • Botanische Zeilung, 1874, n°3\. ' L'auteur a reproduit le nom tlonnc jarlis à une substance analo- gue par Lebreton. (Journal de Pbarniacie, 1828. vol. XIV, p. 377.) ' Pringsheim , Jabrbiicber fur wissenschalll. Uolanik, vol. VIH, p. 429. vKGi'iTALE i:n I87i. 1^21 <|iienles' ont poiMiiis à l'aiileur do se rcndn^ un coinple plus exact de ces transCormalinns successives. L'asparaginc renferme moins de carbone, d'iiydrogène et plus d'oxygène (|ue la légmnint^ (matière protéique des graines) et que l'albumine des tissus. Elle est donc un produit d'oxydation (respiration) et pour prendre place dans les jeunes cellules, elle doit de nouveau s'assimiler des molécules de carbone, d'hydrogène. Celte réaction n'a pas lieu dans l'obscurité , non plus que dans une at- mosphère privée d'acide carboniijue. Nous nous trouvons donc encore une fois en présence d'un phénomène lié à l'action générale de la lumière sur les végétaux et à la décomposition de l'acide carbonique. D'après M. Gorup Besanez*, l'asparagine n'est pas seule à remplir le rôle que nous venons d'indiquer. Une autre substance azotée, la leucine que les chimistes rap- prochaient depuis longtemps des corps albuminoïdes or- ganiques, se rencontre fréquemment dans les fèves et les vesces en germination , concurremment avec l'aspara- gine. L'auteur ne dit rien du rôle |)robable de cette nou- velle substance ni des circonstances qui accompagnent son apparition. M.Raffinesque ' a étudié la structure des graines d'aleu- rone*, au sujet desquels certaines discussions s'étaient élevées, les uns leur attribuant deux membranes, d'autres une seulement, d'autres point; il se range parmi les parti- ' Botanische Zeilung, 1874., ii°« 15 et 16. - Hotanische Zeilung, 1874, n" 24. '' Bulletin de la Société linnéenne de Paris, mars 1874. ■* Ces organismes, qui sont la foime habituelle des substances protéi- ques dans la graine, ont t'té boigiuuïtnKnl dfoits |iar M. iMelter dans le travail cité. Voyez aussi Sachs, Traité de Botanique, trad. van Tieghem, p. 71. 128 PROGRÈS DE LA PHYSIOLOGIE sans de la seconde opinion, et signale à la surface des grains chez certaines plantes (ricin) la présence de petites fossettes circulaires ou hexagonales qui n'avaient pas en- core été observées. Des recherches précises sur la lignification des tissus étaient rendues difficiles par l'absence d'un réactif délicat propre à déceler la présence de la lignine (Holzsloffj. M. Burgerstein * a employé dans ce but le sulfate d'ani- line dont les propriétés particulières pour colorer le bois ont été démontrées naguère par MM. Runge et Hofmann. Armé de ce nouveau moyen d'investigation, l'auteur a examiné méthodiquement les différentes catégories de tissus végétaux et il ne signale comme complètement exempts de lignifications que les tissus des algues, des champignons, de certains lichens, et chez les plantes vas- culaii-es que le collenchyme, le cambium et les vaisseaux ponctués. Tous les autres éléments sont plus ou moins lignifiés. Dans les tiges, ce sont les faisceaux fibro-vascu- laires qui se lignifient les premiers, les cellules corticales ensuite, les cellules médullaires beaucoup plus tard. Si nous passons maintenant à la considération des substances qui agissent d'une façon défavorable sur la vie des cellules, nous rencontrerons d'abord les recher- ches de M. Gonventz sur l'action physiologique du cam- phre et des substances analogues. Quelques expérimenta- teurs et en dernier lieu M. Vogel" ont émis l'idée que le camphre exerçait une action stimulante sur la végétation. M. Convenlz ' a fait, à ce sujet, sous la direction de M. ' Sitzungsber. der kais. Acad. Wion, 187-i, juillet, vol. LXX, l" partie, et Liotan Zeitung, 1874, ii"5l. 2 Sitzungsber. iler k. Bay. Acad. der Wissensch. Mùnclien, 1873. ' Botaiiistiie Zeitung, 1874, iv"' 26 et 27. VÉGKÏALIÎ EX 1874. 121) CiOppert, professeur à Brcsiau, quelfincs expériences qui l'ont amené à une conclusion oppos('('. Il a employé pour ce travail des filaments de Spirogyra, L'i pour écarter toute chance d'erreur, il a commencé par étudier l'action exer- cée sur ces organismes par des solutions de sels neutres (nitrate de potasse, carbonate d'ammoniaque, etc.) Le protoplasma des filaments immergés dans ces liquides se contractait en masses de forme irrégulière, l'algue souf- frait évidemment. Cependant si l'action n'était pas pro- longée trop longtemi)s, la Splrogijra transportée dans l'eau distillée reprenait bientôt toute sa vigueur. Évidemment les sels neutres ne nuisaient à l'organisme qu'en attirant à eux une partie de l'eau de constitution du protoplasma. Il en a été tout autrement lorsque les filaments de Spi- rogijra furent plongés dans des solutions de camphre, de strychnine, d'acide prussique et de quelques autres sub- stances qui agissent comme excitants dans le règne animal. Ici non-seulement le protoplasma se contractait, mais en- core il subissait d'autres altérations et en particulier deve- nait brun. On avait beau transporter rapidement la plante dans l'eau distillée, elle ne tardait pas à périr. Toutes ces substances avaient bien agi comme de véritables poisons pour les tissus végétaux. Cherchant à se rendre compte de la cause immédiate de l'influence fâcheuse qu'exerce l'acide sulfureux, ré- pandu même à dose très-faible dans l'atmosphère, sur la végétation, M. Schroder ' a reconnu qu'il agit principale- ment sur la transpiration dont il tend à diminuer l'in- tensité. On remarque souvent sur les feuilles qui ont subi ' Sclirôiier, Die Einwirkung der scliwefligen Siiure auf die Pflan- zen. Landwirlhscliafli. Versuch-Slalion, XVI, p. 447, el Bol. Zeiliing, 1874, r.o 26. 130 PROGRÈS DK LA PHYSIOLOGIE son influence, une aire plus transparente tout autour de la nervure médiane, tandis que plus loin les tissus sont plus foncés et plus opaques. Gela vient de ce que l'eau ne circulant plus d'une manière normale, s'accumule dans une pai-tie de la feuille et n'arrive pas partout. L'eiïet fâcheux des vapeurs d'acide sulfureux est beau- coup plus marqué dans les périodes où la transpira- tion est plus forte et en particulier pendant la journée. Ces faits peuvent avoir une certaine importance pour les pays forestiers où l'on fabrique du charbon et où la fumée qui renferme toujours de l'acide sulfureux nuit aux arbres. M. Prilleux' a fait une étude assez complète de la production de gomme dans les arbres fruitiers. Pour lui, c'est une vraie maladie qui a lo plus souvent son siège dans le cambium, et qu'il a baptisée du nom de gommose. Elle commence au sein d'une cellule ou dans une lacune par la transformation des grains de fécule ; l'altération gagne bientôt en rayonnant autour du point central et la gomme remplit successivement lacunes, cellules et vais- seaux. Mais le trait le plus remarquable de la maladie ré- side dans la production autour du point d'attaque de nom- breuses cellules adventives remplies de fécule qui se transforment immédiatement en gomme. Il y a donc déri- vation dans le cours ordinaire des principes nutritifs qui se portent vers la partie atteinte et contribuent à augmen- ter l'état morbide. La cause première de ce phénomène est dilTicile à indiquer, mais le résultat rappelle en quel- que mesure le développement des galles autour d'une pi- qûre d'insecte. Le meilleur remède semble être dans des ' Comptes rendus, 1874, vol. LXXVIII, n°* 2 et 17. VliGÉTALE EN 1874. 131 incisions à l'écorce, opi'ralion qui appelle une production énergique de cellules à la périphérie et détourne, par conséquent les principes nutritifs de la partie malade. m. Le dernier travail important sur la constitution de la chlorophylle a été publié par M. Krauss' en 1872; il concluait à l'existence simultanée de deux principes colo- rants, la xanthophylle et la cyanophylle qui par leur mé- lange produisent la couleur verte que nous connaissons. Cette hypothèse était basée entre autre sur le fait que la superposition des spectres de ces deux substances repro- duit le spectre de la chlorophylle avec ses bandes d'ab- sorption caractéristiques. M. Prinafsheim^ vient de consacrer un travail assez étendu à l'étude des propriétés optiques de la chloro- phylle et de ses modifications. Il est arrivé à des conclu- sions différentes de celles de son devancier et pour lui le principe colorant de la chlorophylle est unique, ne peut en aucun cas être scindé en deux, et subit seulement cer- taines transformations suivant les conditions d'éclairage dans lesquelles il se trouve placé. Cette théorie est basée en grande partie sur le fait que dans les différentes so- lutions jaunes, bleues ou vertes, l'auteur a toujours re- trouvé toutes les bandes d'absorption caractéristique du spectre chlorophyllien. Il s'agit seulement d'employer des couches liquides d'épaisseur et de concentration convena- bles. * Krauss, Zur Konniniss der Cliloiopliyllfarbstoffe. Slullgarl, 1872. 2 Moiialsbeiicht der kôn. prc-uss. Acad der Wissensch. Berlin, sep- tembre et octobre 1874. 132 PHOGRl'îS DE LA PHYSIOLOGIE En étudiant, par exemple, l'extrait alcoolique des plantes étiolées (qui d'après M. Krauss ne renferme que de la «xanlhophylle»), M. Pringsheim y a retrouvé très- nettement les sept bandes du spectre. Seulement tandis que pour les voir il suffisait d'une couche de 94 millimè- tres d'épaisseur de solution verte (de chlorophylle normale; concentration moyenne), la bande III (la moins visible de toutes) n'apparaissait qu'avec une solution jaune de 370 millimètres d'épaisseur, La même chose pour la fluores- cence que M. Krauss refuse à sa « xanthophylle » et que M. Pringsheim est arrivé à observer très-clairement. Si l'on en restait à la théorie de la coexistence de deux prin- cipes colorants, il faudrait donc, pour expliquer ces obser- vations, admettre qu'une certaine proportion de cyano- phylle s'est déjà développée dans l'obscurité, et que l'action de la lumière se borne à modifier les proportions du mélange. Mais aucun des moyens indiqués pour opé- rer la dissociation de la chlorophylle n'a eu le moindre effet sur la solution jaune; en outre une légère différence dans la position des premières bandes obligerait à conclure que la cyanophylle des plantes étiolées n'est pas la même que celle des plantes normales. En présence de tous ces faits contradictoires, M. Pringsheim pense que l'hypothèse que nous avons indiquée est beaucoup plus vraisemblable. Il suppose donc que le principe colorant des plantes étiolées n'est qu'une modification de la clilorophylle nor- male, modification à laquelle il propose de donner le nom û'élioline. Dans les tentatives faites pour séparer la solution verte en une bleue et une jaune (par exemple au moyen de la benzine), M. Pringsheim indiijue d'abord qu'il lui a été impossible de préparer une solution jaune qui, examinée VÉGÉTALK F.S 1874. 133 dans des conditions convenables, ne présentât pas loules les bandes d'absorption, et ne conljril par conséquent plus de chloropliylle. Il en était de même de la solution bleue. De plus, si la cyanoi)hyHe est une substance existant réel- lement dans la matière verte des feuilles, comment se fait-il qu'une solution alcoolique verte très-diluée (ou em- ployée en couches minces) ne donne pas toutes les ban- des d'absorption, mais seulement celles qui sont spéciale- ment attribuées à la xanthophylle. Les différences entre les solutions bleues et jaunes peuvent s'expliquer par le degré d'affinité de chaque dis- solvant pour la matière colorante, par le degré de pureté du dissolvant l;ji-même, etc. En tous cas chacune des deux solutions renferme de la chlorophylle véritable et non pas seulement un de ses éléments. Le principe colorant des fleurs jaunes (antoxanthine) est très-voisin de l'étioline; les solutions employées en couches suffisamment épaisses permettent de reconnaître les bandes d'absorption. Go n'est pas un principe uni- forme dans toutes les fleurs, mais plutôt une série de corps dont le premier se rattache de très-près cà la chlo- rophylle, tandis que le dernier s'en éloigne passablement; on peut cependant toujours retrouver la bande I la plus caractéristique de toutes. La couleur jaune automnale des feuilles dérive aussi de la chlorophylle, ainsi que le prouve son spectre distin- gué toutefois par un affaiblissement marqué de certaines raies (xanthophylle). M. Pringsheim conclut donc en considérant la chloro- phylle comme un principe colorant unique, ïï côté duquel existent trois autres principes de constitution analogue: l'étioline, la xanthophylle et l'antoxantine; la première pré- 134 PROGRÈS DE LA PHYSIOLOGIE cède l'apparition de la cliloropliylle, la seconde lui suc- cède; elles se trouvent peut-être aussi quelquefois mélan- gées avec elles, alors la solution verte pourra bien renfermer un principe jaune, mais qui ne sera point une partie constituante de la chlorophylle. M. Wiesner' avait déjà fait faire un pas à la question dans le même sens que M. Pringsheim, en émettant l'idée que la cyanophylle de M. Krauss n'est autre chose que de la chlorophylle dont elle possède tous les caractères im- portants*. Le même auteur a montré que la benzine n'est pas la seule substance neutre qui puisse être employée pour ces observations, mais que d'autres, telles que le sulfure de carbone, le chloroforme, l'huile de ricin, don- nent des résultats en tous points analogues '\ M. Wiesner * s'est aussi occupé de l'action de la lu- mière sur la conservation et la destruction du principe colorant. Il a, en particulier, fait ressortir deux considé- rations intéressantes: 1° les plantes étiolées verdissent plus vite lorsqu'elles sont exposées aux rayons les plus réfringents du spectre que lorsqu'elles ne reçoivent que les rayons éclairants. Ce fait peut s'expliquer en admet- tant que la plante est constamment le théâtre d'une dou- ble action : pi-oduction de matière verte et sa destruction qui marche de pair avec les phénomènes d'assimilation ^ ' Flora, 1874, n» 18. - M. Trt'iib, au conliaire, en refaisant les expériences de .M. Kranss, est arrivé à la même conclusion que lui, et considère la chloiophylic connue un mélange jiliysiriue de deux principes. Flora, 1874, n° 4. ' Nous avons montré nous-mêmes combien l'affinité de quelques- uns de ces corps pour le principe colorant de la cliioropliylle était grande. (ArrJùves îles Scienros plnjs. et natiir. Genève, mai 1867.) ■* Uotanische Zeitung, 1874, d'^ 8. ^ M. Sorby a émis des vues analogues dans son remarquable nié- VÉGliTALE KN lS7i. 135 Ce sont les rayons jaunes et voisins qui président à celte dernière opération. La couleur verte que nous voyons dans les plantes n'est que la diUërence entre ces deux actions opposées, et lorsque les rayons bleus, qui n'ont presque pas d'action sur l'acide carboni(|ue, agissent seuls, la co- loration des tissus marche plus vite. 2° La destruction du principe colorant de la chloro- phylle est toujours liée à la présence de l'oxygène, et n'est eiïecluée que par les rayons luniineux qui agissent en même temps sur la décomposition de l'acide carbonique. Il est donc natui-el de penser qu'une partie de l'oxygène que l'assimilation du carbone a mis en liberté sert à l'oxy- dation du grain de chlorophylle lui-même ; les phénomè- nes dont celui-ci est le théâtre sont fort complexes et il n'est pas exact de vouloir conclure directement de la quantité d'oxygène éliminé à la nature de la substance organique créée *. M. Ghautard" a, depuis longtemps déjà, entrepris des recherches sur les modifications du spectre de la chloro- phylle sous l'influence de divers agents, tels que les alca- lis', les corps sulfurés, etc. Ces modifications se réduisent toutes à l'apparition de nouvelles raies, ou au dédou- blement des raies caractéristiques, et bien que fort intéressantes au point de vue de l'analyse chimique de solutions d'origine douteuse, elles n'ont pas une portée moire : « On comparative vegetable (ihromalology » (Proceed. oflhe royal Society, XXI, 11° UG, p. 4i'2), que la date de sa publication fait sortir du cadre que nous nous soninios tracé ici. ' M. Wiesner a anuoncé un mémoire étendu sur ce sujet ; nous n'avons pu l'avoir sous les yeux en temps utile pour cette revue. - Comptes rendus, 1874, vol. LXXVHl, n" 6. ^ Comptes rendus, 30 décembre 1872, 13 janvier, 3 mars, 21, 28 avril, 19 mai, 8 septembre 1873. 130 PROGRÈS DE LA PHYSIOLOGIE bien directe pour la physiologie végétale proprement dite. M. Fiihnl' avait déjà autrefois indiqué une méthode pour obtenir dans la solution alcoolique de chlorophylle un précipité au moyen de l'acide chlorhydrique. Ce pré- cipité recueilli sur un filtre est presque noir, tandis que le liquide est d'un brun jaune. En renouvelant ces obser- vations, l'auteur a remarqué que la chloropliylle des plantes dicotylédones donnait un précipité pulvérulent amorphe, tandis que celle des monocotylédones donnait un précipité cristaUm. Ces cristaux affectent la forme de pe- tites aiguilles réunies en houppes. Leur solution varie de couleur ; d'un brun jaune dans l'éther, la benzine, elle est jaune et lluorescente dans le sulfure de carbone et violette dans le chloroforme. Les bandes d'absorption sont semblables à celles de la chlorophylle. Ce fait est entière- ment nouveau; jusqu'ici les observations concouraient à montrer la parfaite identité de la chlorophylle chez tous les végétaux, et le sujet mérite d'être repris et traité à fond. Nous avons relevé encore quelques observations inté- ressantes relatives à la chlorophylle considérée dans les végétaux vivants. M. Krauss * a étudié la coloration hi- vernale des plantes toujours vertes ; il n'a pas trouvé de règles générales à cet égard, mais énuméré les cas suivants : 1° Chez les graminées, l'état de choses pa- raît être le même en hiver qu'en été. 2° Chez les plantes herbacées (BelUs perennis, Stellaria média, etc.), les grains de chlorophylle des cellules palissadées s'accu- mulent irrégulièrement au milieu de la cellule; les au- tres ne changent pas de place. 3° Dans les végétaux chez ' Comptes rendus, 1874, 7 septembre. 2 Uotanische Zeilung, 1874, n" 26. VI- G ÉTALE EN 1874. 137 lesquels la cellule renferme en hiver des petites masses lie tannin, les grains de chlorophylle s'accumulent irrégu- lièrement le long des parois; dans les cellules palissadées, ils occupent la moitié inférieure de la cavité (feuilles de Malwnia, Leduni; écorce des rameaux de chêne, ormeau, tilleul, etc.). ï'^ Dans les rameaux dont l'écorce ne ren- ferme pas de tannin, la chlorophylle est groupée autour dunucleus (Ribes, Lonicera, Sambucus). 5'' Enfin, dans certains cas isolés, les grains sont épars dans les cellules sans ordre apparent (rameaux de frêne, feuilles de La- vande). Gesmodificationssontdirectementduesàl'influence du froid; tous les mouvements des grains de chlorophylle se sont effectués en quatre jours, du 7 au 1 1 novembre 1873, au moment où le gel a commencé à s'établir (ob- servations faites à Halle). M. Batalin a étudié la décoloration estivale de certaines plantes. Ce sont surtout les conifères qui offrent à cet égard des phénomènes dignes de remarque. Chez beau- coup d'entre elles, sous l'influence d'un soleil trop ardent, les rameaux jaunissent et les cellules- des feuilles finissent par ne plus renfermer que des grains de chlorophylle jaunes entourés d'un protoplasma incolore. Cet effet est tout à fait local, et tandis que la face supérieure d'un ra- meau portera des feuilles jaunes, la face inférieure éloi- gnée du soleil restera tout à fait verte. Abritées quelques jours par un écran, les feuilles reprennent, si la tempéra- ture est suffisamment élevée, leur couleur normale. La couleur jaune peut persister pendant tout l'été, et alors, pendant l'hiver, la température est trop basse pour que le verdissement soit possible : il ne se manifeste (ju'au printemps. La même feuille peut être décolorée plusieurs Archives, t. LU. — Février 1875. 10 138 pr^or.HÈs de la physiologie végétale. fois sans en soulîrir. Ce sont surtout les conifères exoti- ques qui ont montré ce phénomène (le Chamœcy paris oh- ttisa est le sujet le plus favorable à l'observation); cepen- dant l'auteur a pu constater le fait sur plusieurs espèces indigènes (Jiiniperus communis, Picea excelsa). Il est à re- marquer que les rameaux qui nul alloinl l'automne sans avoir repris leur couleur verte sont beaucoup plus aptes à souffrir du gel en hiver. Enfin, M. Prilleux ' a étudié les mouvements delà chlo- rophylle au soleil chez les Selaginella. Le S. Marlensii, en particulier, offre dans les cellules de la couche super- ficielle de ses feuilles une chlorophylle amorphe qui re- couvre uniformément la paroi supérieure. Sous l'influence des rayons solaires, une tache blanche se montre bientôt au centre de la cellule; la masse protoplasmique se met en mouvement, elle rampe le long des parois, et finit par s'appliquer contre les parois latérales, laissant la face su- périeure complètement libre. La couleur générale de la feuille diminue donc d'intensité. Chez VElodea cariadensis, les grains de chlorophylle s'accumulent également sur un point de la paroi, sous l'influence des rayons solaires. M. Prilleux ne pense pas que leur transport doive être attribué aux courants pro- toplasmiques qu'on observe dans les cellules; ceux-ci lui paraissent accidentels et dus à l'ébranlement qu'a produit la section de la feuille. » Comptes rendus, 1874, vol. LXXVIII, n" 7. |]Ulli:tin sciilntifique ASTRONOMIE. Prof. C.-S. Lyman. Vknus as a luminous king. Vénus, UxN cercle LUMINEUX. (American Journal of Sciences, III, 1. IX, p. 47, janvier 1875.) L'auteur a déjà décrit, en 1866, queUiues observations qu'il lit alors que Vénus était près de sa conjonction in- férieure. Il reconnut que l'apparence de la planète était celle d'un anneau lumineux très - délicat. A mesure que Pastre se rapprochait du Soleil les cornes du croissant s'é- tendirent graduellement au delà d'un demi-cercle, jusqu'à ce que linalement elles se réunirent pour former un cercle complet de lumière. L'occasion de répéter ces observations ne s'est présentée de nouveau que lors du dernier transit. Le mardi 8 décembre, Vénus se trouvant de nouveau près du Soleil, M. Lyman a pu voir l'anneau lumineux mince, qui entourait son disque, même quand la planète n'était qu'à un demi-diamètre solaire du bord du Soleil. L'anneau était le plus brillant du côté du Soleil : c'est le croissant propre- ment dit. Du côté opposé, le filet de lumière était plus som- bre et d'une teinte légèrement jaunâtre. Dans la partie nord du bord de la planète, à 60° ou 80° du côté regardant le So- leil, l'anneau, sur une petite longueur, présentait un certain afïaiblissement et se montrait plus étroit qu'ailleurs, semble- t-il. Le même fait avait été remarqué, mais d'une manière plus prononcée, en 1866. Le 10 décembre, le croissant formait les trois quarts d'un cercle seulement; on l'a observé et mesuré encore les deux jours suivants. Partant de la supposition que l'extension du croissant et la formation de l'anneau sont dus à la réfraction 140 BULLETIN SCIENTIFIQUE. horizontale de ralmosplière de Vénus, M. Lyman a calculé, au moyen de ces observations la valeur de cette réfraction ; il la trouve égale à 44', 5, soit environ un quart plus grande (jue celle de la terre. Les observations de 1806 donnent 45',3. En 18i9, Madler Ta trouvée égale à 43',7. Six mesures du diamètre prises le 10 décembre donnent ()3",1, vingt-quatre autres, le 11, conduisent au nombre 63",7o. Les almanaclis anglais et américains adoptent respec- tivement 62",i. et 04" ,5. M.D. PHYSIQUE. H. Herwig. La conductibilitk calorifique du mercure est in- dépendante DE LA TEMPÉRATURE. (Extrait des Annales de Porjfjemhif, vol. CLL p. 177-194.) D'après MM. Wiedemann et Franz, la conductibilité des métaux serait à peu près la même pour la chaleur et pour l'électricité, et il va évidemment un grand intérêt à savoir jusqu'à quel point ces deux conductibilités reslenl véritable- ment identiques lorsque la température change. Il serait très-difllcile de déterminer directement leur rapport à di- verses températures, mais Tétude de la variation de la con- ductibilité calorillque, considérée isolément, présente moins de complications, et peut, d'ailleurs, fournir indirectement une idée de ce rapport. Un grand nombre d'expériences ayant, en effet, établi que la résistance électrique des métaux varie avec la température, on comprend que le rapport en question ne saurait être constant sans que la conductibilité relative à la chaleur suive la même loi de variation que l'autre. M. Herwig s'est donc proposé de rechercher si la conduc- tibilité calorifiiiue des métaux varie ou non avec leur tempé- rature. Il a dû, dans ce but, imaginer une méthode nouvelle d^observation qui repose, en principe, sur le calcul suivant, que nous reproduisons ici à peu près textuellement. l'IlYSlOdR. I ^ 1 Supposons une verge iiiélalliipie ou un luhe étroit rempli (le mercure et cliaulïé par en haut en mdme temps qu'il est parcouru dans sa longueur par un coui'anl énergique. Lors- (pie lÏHpiililire de leuipéralurc est établi, les ((uantilés de chaleur produiles dans ciia(|ue section transversale doivent se dégager continuellement au dehors. Soient alors 7, /> et t la surface, la circonférence el la température d'une section située à la dislance x de l'extrémité chauffée. Désignons par 6 la température ambiante, par h le coefficient de conducti- bilité extérieure et par i l'intensité du courant. La résistance électrique du conducteur étant H à 0", supposons qu'elle de- vienne R (1+3 t) à t". Représentons, de même par r (1+a t) ce qui deviendrait à /" une résistance calorifique qui serait ;• cà 0". En égalant entre elles la quantité de chaleur produite dans cette section à celle qui s'en dégage, on est tout d'abord conduit à l'équation dilïérentielle suivante: f/ )] Dans toute section transversale près de l'extrémité, où l'action électrique se fait seule sentir, on doit avoir : et par conséquent A^(l+50=-^U'-9), A r— e B 1+ûr En substituant cette valeur de ^ dans la dernière équation. on peut lui donner la forme : H_3f /T—l'V 3+2aT-f«r SBX* = 1+80 \m—tf/- (1-i-aT)- Si l'on supprime le courant électrique, la température /' devient nécessairement égale à ô, et dans ce cas la solution du problème ne dépend plus que de la détermination du l'IlYSlQUIÎ. I 1){ i';ipp<»i't I -7), ilnns lc(|iiel T représeiUc la lempéialure (le l'exlrémité cliaiilTée, t' celle du milieu uuiliiant. el m la tempéra lure moyenne du conducteur. On voit par là (jue la variation « de la conducliliilité calo- rifique ne saurait exislei' ([n'antanl (pio ce l'apport serait lui- même variai (le. Jusiju'ici M. Herwig ne s'est encore occupé que de cette partie resti-einle du problème, el il a, dans ce but, déterminé avec soin la valeur du rapport en ([uestion dans un tube en verre contenant du mercure et soumis à l'action de la cha- leur seule. Ce tube, cylindri((ue et soigneusement calibré, est large d'un centimètre environ sur soixante de longueur. Il est placé verticalement et cliaulVé par en haut. A cet elTel, sa partie supérieure est évasée en une cuvette dans laf|uelle s'engage la base conique d'un réservoir en fer contenant de la tournure de cuivre cliaufïée par des jets de gaz. Des écrans, convenablement placés, protègent d'ailleurs le tube lui-même contre le rayonnement du réservoir et une cage de verre Tisole aussi des autres induences extérieures. La température de la couche superliciellede la colonne mer- curielle est indiquée par un thermomètre à mercure gradué jusqu'à 200", et quant à la température moyenne, elle se dé- duit de la quantité de mercure qui s'échappe de l'appareil, pendant l'expérience, par un tube de dégagement. En résumé, il ressort clairement, des tableaux qui accom- X t' pagnent le mémoire de M. llerwig, (jue le l'apport _ , est très-sensiblement constant. Entre les limites de 4o°,7 à 159",4 pour T et de 20°,27 à 38",03 pour m, ce rapport s'est maintenu entre 7,29 et 7,731. Or, en calculant ce que devrait être ce rapport si la conductibilité calorifique suivait la même loi de variation que la conductibilité électrique, on trouve que pour une température ambiante de 17", il devrait varier de 7" à 7",52 pour des valeurs de T variant de 40" à 160°. 144 HULLETIX SCIENTIFIQUE. L'auteur pense donc pouvoir conclure de ses expériences que la conduclibililé calorifique du mercure pur esl parfaite- ment constante entre 40° et 160°. C. de G. Alfred M. Mayek. On a \ew method of investigatinc. tue COMPOSITE nature etc. Sur une nouvelle méthode pour ÉTUDIER LA NATURE COMPLEXE DE LA DÉCHARGE ÉLECTRIQUE. (Extrait de American Journal, décembre 1874.) La méthode dont il s'agit ici présente l'avantage de per- mettre une étude tout à fait directe et minutieuse des phases successives de la décharge électrique. L'appareil se compose d'un disque en papier noirci au noir de fumée et assez mince pour pouvoir tourner entre deux pointes séparées l'une de l'autre par un intervalle de V* de millimètre. La décharge qui a lieu entre les deux pointes perfore le disque de ma- nière à y produire une trace plus ou moins sinueuse dont les détails de structure sont caractéristiques. Pour arriver à connaître' exactement la vitesse de rota- tion du disque, l'auteur emploie un procédé imaginé par Young (Natliural Plu'losoplnj, volume l, page 191) et qui con- .siste à l'approcher momentanément d'une pointe fixée sur un diapason vibrant. Le nombre des vibrations exécutées par cet instrument pendant une seconde se détermine, avec une grande précision, au moyen d'un rhéotorae à balancier qui permet de lancer de seconde en seconde une forte décharge d'induction au travers de la trace sinueuse produite par la pointe du diapason sur le papier recouvrant un cylindre tournant. Le nombre des vibrations du diapason étant ainsi connu, on marque ayez une aiguille l'axe de sa trace sur le disque tournant. En menant ensuite des rayons qui coupent symétriquement cette courbe, on partage celui-ci en seg- ments correspondants à des intervalles de temps connus. On noircit ensuite le disque et on le place concentrique- menl sur un cercle divisé muni d'une loupe, avec laquelle on IMIVSKJUK. 1 ir> peut étudier la irace de la décharge éleclrique el apprécier ,jiis(pi'au 5-0-J-07, de seconde riulervalle de temps (jiii s'écoule entre les décharges partielles dont elle se compose. L'auteur a obtenu, avec cet appareil, un grand nombre de résultats dont il n'a encore fait tonnaî[i(' qu'une partie. Pour le moment il ne mentionne que les trois cas suivants. 1" Di'charfje iVun grand inducteur (Kjmant entre des poin- tes de platine distantes de 1""" et sans l'interposition, dans le circuit, d'aucun condensateur. Après la décharge au travers du dis(]ue tournant on ne remarque rien au premier abord. si ce n'est une courte ligne courbe formée de petits points blancs, très-rapprochés les uns des autres. Mais si l'on intei- posc' le disque entre l'œil et la lumière, on aperçoit 33 trous parfaitement ronds autour desquels le cliarbon est tout à fait intact. La portion de la décharge qui produit ces trous dure j^ de seconde et Tintervalle qui sépare ceux-ci diminue de grandeur vers la fin de la décharge. A ce mo- ment cet intervalle n'est plus que la moitié de ce qu'il était au commencement. Sa valeur moyenne est de y^ f^^ seconde. Le passage de cette première partie de la décharge est suivi d'une phase de repos durant à peu près ytqô de seconde, auquel succède une pluie de petites étincelles produisant la ligne continue visible à l'œil nu. Cette période dure 3-^-0 de seconde et se compose de 30 étincelles séparées, par con- séquent, par une durée moyenne de j-^ secondes. Les in- tervalles entre ces 'étincelles sont plus petits au milieu de cette dernière phase qu'à son début et à la fin. 2° Décharge d'un puissant inducteur entre des pointes de platine distantes de i""" et avec interposition d'une Iwuteille de Leyde de 242"" de surface et reliée aux électrodes de la bobine secondaire. Il se produit alors, sur le trajet de la décharge une série de 91 petits cercles sur le contour desquels le charbon a disparu et qui sont percés chacun de 4,3 ou 1 trous. La production de ces cercles correspond à un intervalle moyen I 'iG HULLETIN SCIENTIFIQUE. de yfj de seconde depuis le commencement de la déchar- ge .jusfiii"'aii dixième cercle; puis cel intervalle diminue jusqu'à n'être plus que de y&sï ^^6 seconde pendant les quatre cinquièmes de la durée totale de la dècliargc. 3" Df'clKirrje d'un (jrand inducteur entre deux boules de laiton de 1"° de diamètre distantes de i""' et avec interposi- tion comme précédemment d'une bouteille de Leijde de 242"" de surface intérieure. Cette décharge dui'e jV de seconde et son elTet ressemble à celui de la précédente. Il en dilVère cependant en ce que les cercles sont plus grands el au nombre de 71 seulement. Le nombre total des trous de tous ces cercles est de 123, c'est à dire le même que dans le cas précédent. Leur nombre moyen pour chaque cercle est donc de 1,34 avec les pointes de platine et 1,73 avec les boules de cuivre. L'auteur annonce une prochaine publication beaucoup plus détaillée, dans hupielle il fera connaître le résultat de l'ecberches faites en employant diverses sources d'électricité autres que les appareils d'induction. C. de G. A. MWER. An EXPb:RIMi:NTAL CONFmMATlON, etC. GONFmMATlON li.^PKRI.MENTALE DU THÉORÈME DE FOURIER APPLIQUÉ A LA DÉCOMPOSITION d'uNE ONDE SONORE COMPOSÉE DANS SES VI- braTio.ns pendulaires Élémentaires. (Extrait du Philos. Magazine, octobre 1874 et janvier 1875.) L'analyse du son, par les procédés ordinaires, prouve faci- lement la coexistence de plusieurs mouvements vibratoires simultanés dont la superposition constitue une onde sonore résultante. La possibilité de cette superposition et sa loi se trouvent formulées analytiquement par la série de Fourier, ijui exprime le résultat de la composition de ces mouvements simultanés à chaque instant et pour tout point situé sur le passage de Tonde. A l'aide des méthodes d'analyse employées jusqu'ici on arrivait bien à démontrer celle production simultanée de PIIYSHJUK. 147 plusieurs liarnioniijues par un inéme corps sonore el par suite leur coexistancedans ronderésullanle, mais il restailà i)rou- ver expérinienlaleuienl (jue clia(|ue point de cette onde est bien, en réalité, le siège d'une composition de mouvements divers. Cette démonstration rél du Verseau observée par Richer, Picard et Rœmer, le 1" octobre 1672; la moyenne de ces valeurs donne 8",86. En résumé, on peut classer les méthodes qui servent en astronomie à déterminer la parallaxe du Soleil en trois groupes : 1" Les méthodes physiques fondées sur l'observation d'un phénomène optique; elles comprennent l'observation des éclipses des satellites de Jupiter ou l'aberration des fixes com- binées avec la valeur de la vitesse de la lumière, déduite sans l'intervention d'autres piiénomènes astronomiques ; le ÂRcmvES, t. LU. — Février 1875. 11 \Ô\ BULLETIN SCIENTIFIQUE. présent travail permet de mettre à profit les observations qui sont la base de la méthode : les résultats sont : £=8",88 8",88, 8",80. Moyenne, 8",8o. 2° Les méthodes analytiques qui s'appuient sur la compa- raison des observations avec les lois théoriques fondées sur le principe de la ^gravitation universelle : elles donnent, comme on vient de le voir, des valeurs voisines de 8'',86. 3° Les méthodes purement géométriques sur les déplace- ments parallactiques des planètes voisines de la Terre: les oppositions de Mars ont fourni en 18G2 £=8" ,84. Mais le pas- sage de Vénus sur le Soleil est le phénomène où la méthode géométrique peut atteindre la plus grande précision. On voit donc quel intérêt il y a pour l'astronomie à déter- miner la parallaxe du Soleil par trois méthodes indépen- dantes; j'espère que les expériences que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie justifieront par leur précision l'im- portance théorique de la métliode physique. CHIMIE. J. MiJLLER. Sur les propriétés antiseptiques de l'acide sali- CVLIQUE ' comparées A CELLES DE l'aCIDE PIIÉNIQUE. (JoW- nal fiir praktische Chemie, n° 19, p. 444, 1874.) Dans ce mémoire l'auteur élaljlit un parallèle entre les propriétés antiseptiques de l'acide salicylique et du phénol ou acide phénique. * L'acide salicylique se rencontre dans la plante connue sous le nom de GaulUieria procumbens à l'état d'éther mclhylique. On le pré- pare à présent en grand et par voie synthétique en faisant réagir Co2 sur le phénale de sodium. Il se vend à bon compte chez : F. von Heyden, Dresden-Neustadl, Lcipzigstrasse, n" 10. Acide pur 100 gr. = 1 Tlialer. Acide brut 100 gr. = 20 Silb. Cet acide est parfaitement blanc, ne possède pas un goût très- désagréable et ne jouit d'aucune odeur; il se dissout facilement dans l'alcool, l'éther et l'eau bouillante, mais dilTicilement dans l'eau froide. ciiiMii-:. '155 A une solution à 10 7o de sucre de raisin dans l'eau, il ajoule de la bonne levure, puis Viuuo d'acide salicylique; cette (|uanlilé suflil pour empôclier complélenienl la fermen- tation ; Tacide pliéniijue employé dans les mêmes circonstan- ces produit le même elîet. Si nous diminuons la proportion d'acide salicylique jusqu'à la réduire à '/2500 •'• fermenlalion commence à se produire au bout de 24 lieures. Mais l'acide pliénique employé dans cette proportion n'em- pêclie nullement la fermenlalion; cette dernière commence de suite. Kolbe a montré que le lait additionné de 0,04 % d'acide sa- licylique ne se coagule qu'au bout de 36 heures (à 18° le re- tard de la coagulation est plus considérable qu'à 30°.) L'acide pliénique employé pareillement n'a aucune in- fluence: le lait se coagule après comme avant l'addition d'a- cide pliénique. Sur l'urine, les expériences suivantes furent faites: Des quantités de 100 gr. d'urine fraîche furent mises, l'une avec 0'%i d'acide salicylique, le seconde avec 0^',2, la troisième avec 1 gr., la quatrième avec O^',! d'acide phénique, et la cinquième avec O^'^S**^" du même acide. Les portions 4 et 5 renfermant l'acide phénique, sont inaltérées au bout de 6 semaines. Clarté du liquide, odeur d'urine fraîche, absence de bactéries. La portion 1 renfermant O^',! d'acide salicylique se troubla au bout de 5 à 6 jours et renfermait des cellules de levure, peu à peu il se forma une couche de moisissure; quatre semaines après le début des expériences l'urine était encore acide et il n'y avait pas encore de bactéries ; après six se. niaines, l'urine possédait alors une réaction alcaline et ren- fermait une foule de bactéries. La portion 2 renfermant 0^'',2 d'acide salicylique donna lieu aux mêmes phénomènes, sauf que la liqueur était en- core acide au bout de six semaines, et ne renfermait pas de bactéries. 1 ">G BULLETIN SCIENTIFIQUE. Enfin la portion 3 renfermaul 1 % d'acide salicvlique élail encore inaltérée lorsque Pauleur écrivait ces lignes. Avec le foie les résultats sont à peu près les mêmes : Du foie frais fut coupé et mis dans une solution d'acide pliénique à 0,1 7o; Puis dans une autre à 0,2 Vo- L'on plaça également du même foie dans deux solutions d\icide salicv- lique, l'une à 0,1 %' ^t l'autre à 0,2 %• Rans la solution à 0.1 7o d'acide pliénique, et au bout de lo jours on pouvait observer un petit nombre de cellules de levures; au bout de six semaines le liquide était couvert d'une faible coucbe de moisissure, et l'odeur en était putride. Dans la solution à 0,2 7o d'acide phénique au moment où l'auteur écrit, aucunes cellules ne se sont formées et la putré- faction n^a pas commencé. Dans les solutions d"acide salicvlique il n'en a point été de même. Au bout de 8 jours, dans les deux solutions à 0,1 et à 0,2 Vo un quantité considérable de cellules fut observée, et au bout de six semaines les deux mêmes solutions sont couvertes d'une coucbe épaisse de moisissure et dégagent une odeur putride. * Nous voyons d'après ces expériences que les actions de ces deux acides sont dilïérentes. L'acide pliénique empêcbe la putréfaction plus facilement que l'acide salicvlique et l'a- cide salicvlique empêcbe la fermentation plus facilement que l'acide pliénique. L'auteur poursuit ensuite l'étude des propriétés antisepti- ques de ces deux acides sur des ferments non organisés. Ainsi que Kolbe l'a montré, le dédoublement d'une solu- tion d'amygdaline par l'éraulsine, est empêcbe par l'addition d'une petite quantité d'acide salicvlique. Tandis qu'il faut 10 7o d'acide pbénique pour empêcJier le dédoublement, 0,2 7o d'acide salicvlique suffisent pour arriver au même but. * Ces essais furent faits dans des vases couverts d'une plaque de ▼erre et placés à côté les uns des autres. ciiiMii:, 1 07 iM(* me pliéiiomène peut s'ubsei'ver avec la Plyaline ferment de la salive. Une certaine (iiianiité d'empois cramitlon élentlu, additionné à de la salive est ordinairement transformé en sucre en 3 heures, si la salive est normale. 11 faut une addition de 10 7o ^i^i moins d'acide phénique pour empéclier cette transformation. 0,2 7u d'acide salicyli(|ue enraye déjji forte- ment l'action du fei'ment, 1 7o la paralyse complètement. Yis-à-vis des ferments du foie la même inégalité d'action se retrouve entre les deux acides, phénique et salicylique. Lorsque du foie frais est placé dans l'eau, tout le giyco- gène est ordinairement transformé en sucre au bout de 24 à 36 heures. L'acide phénique ajouté à raison de 10 7o arrête cette transformation ; l'acide salicylique ajouté à raison de 0,1 7o 'a rallenlit beaucoup et à raison de 0,5 7o l'empêche complètement. Après cette dernière expérience, l'auteur fait observer que le caractère de l'acide, en tant qu'acide, y joue un rôle im- portant; il a montré avec Ebstein que tous les acides entra- vent la transformation du glycogène dans le foie. La même entrave apportée à l'action des ferments du foie et de la salive par l'acide salicylique est observée sur le fei'- ment de l'estomac : la pepsine. Gr. 2,5 de bonne pepsine- glycérine furent mis dans 50 gr. d'acide HCl à 0,2 7o et ad- ditionnés de 1 gr. de blanc d'œuf cuit. Après 12 heures de contact dans un fourneau à couver le blanc d'œuf était en- tièrement dissout dans le liquide digestif. Dans les mêmes conditions, une addition de 0,2 7o d'acide phénique n'empêche pas la dissolution du blanc d'œuf, mais, également dans les mêmes conditions, 0,2 7o d'acide salicy- lique ne permet la dissolution du blanc d'œuf qu'au bout de 3 à 4 jours. Pour étudier plus exactement cette action entravante des acides salicylique et phénique sur la pepsine, fauteur a fait usage de la méthode de Griitzner. 1" de pepsine-glycérine a été mis dans 100" d'HCl à 0.2 7^. 1 58 BULLETIN SCIENTIFIQUE. De celle liqueur normale on a pris pour chaque essai 2", étendu de 18=" d'IICl à 0,2 7„. On a partagé les essais en deux catégories. Dans les essais de la l" catégorie c'est de l'acide phénique qu'on a ajouté de façon à avoir des dissolutions de 1 : 100 jusqu'à 1 : 2000. Dans les essais de la S"*" catégorie des quantités respective- ment égales d'acide salicylique ont été mises en place d'acide phénique, de façon à avoir pareillement des solutions depuis 1 : 100 jusqu'à 1 : 2000. A chaque essai il fut ajouté une quantité égale de fibrine colorée en rouge, et gonflée par HCl étendu. Solutions d'acide phénique. I : 2000 1 : 1000 1 : oOO 1 : 2o0 1 : 100 Solutions d'acide salicylique. Temps au l)oul duquel la fibrine est dissoute. 1 : 2000 • 3 heures. 1 : 1000 4 1 : oOO D V2 « 1 : 250 • un peu plus de 24 heures. En résumant ces essais digestifs on arrive à la conclusion que l'acide salicylique à une dilution de 1 : 1000, entrave la force digestive de la pepsine de telle sorte qu'il n'y a qu'un V4 de cette dernière qui agisse, et que si la concentration du même acide est portée au 1 : 2o0 la pepsine dans son action dissolvante est presque totalement annihilée. En revanche l'action entravante de l'acide phénique sur la pepsine est beaucoup moins grande, puisque cet acide au 1 : oOO ne paralyse que la Va de la pepsine. Celte action antidigeslive de l'acide salicylique ne se trouve pas d'accord avec son action dans l'organisme. Temps au bout duquel la fibrine est dissoute. 2 heures. 3 . 4 5 7% » CIIIMIK. 150 Kollie a pris pendaiil plusieurs jours I gr. à 1,5 gr. d'acide salicylique sans en ôlre incommodé. Des lapins prirent jus- (ju'à o décigr. par jour à raison de 1 déc. de dose, sans au- cune diminution d'appétit. Celle conti'adictionne peulétre expli(pjée que par l'élimina- tion rapide de l'organisme que sul)il cet acide. I/auteur, après avoir pris (pie^pie peu de cet acide le re- trouva déjà 2 heures après dans son urine *, mais au bout de 12 heures il n'en rendit absolument plus. En résumant les expériences citées plus haut on voit que l'acide salicylique entrave à un très-haut degré la fermenta- lion et la putréfaction, et qu'il retarde bien plus fortement encore l'action des ferments dits inorganisés, que ne le fait l'acide phénique. L'auteur pense expli(|uer cette dilîérence par le fait que l'acide salicylique est un véritable acide, ce qui n'est point le cas pour l'acide phéni(jue. Dans l'acide sa- licylique la propriété acide vient donc s'ajouter aux proprié- tés antiseptiques de l'acide phéniijue. L'auteur annonce en outre quMl proposera dans un journal médical l'emploi que la thérapeutique peut tirer des propriétés ci-dessus men- tionnées de l'acide salicylique. E. D. Charles Girard. Explosions dues au mtrate de méthyle. (Bulletin de lu Société chimique de Paris, t. XXIII, n"" 2.) De récents accidents dus à l'explosion du nitrate de mé- thyle, composé dont l'emploi est fréquent maintenant dans l'industrie des matières colorantes, ont attiré l'attention des chimistes sur la facilité avec laquelle la vapeur surchauflee de ce corps peut détonner. M. Charles Girard s'est demandé si l'on ne pourrait pas trouver un corps qui, mélangé au nitrate de méthyle, l'empêche de faire explosion. D'après les • Le réactif le plus sensible pour reconnaître des traces d'acide salicylique est le perclilorure de fer; il se produit alors une magni- fi([ue coloration violette. 160 BULLETIN SCIEXTIFIQL'E. recherches de ce chimiste un grand nombre de corps sont susceptibles de rempUr ces conditions. Citons entre autres les alcools méthylique, éthylique, amylique, Tacétone et plu- sieurs hydrocarbures aromatiques. C'est dans la proportion de. deux à trois parties du corps non détonnant pour une partie de nitrate de méthyle qu'il convient de faire ces mé- langes. M. Girard a constaté aussi que le nitrate de méthyle peut détonner simplement par le choc, il suffit pour cela d'en imbiber un morceau de papier buvard, le placer sur une enclume et le frapper d'un coup de marteau. — Mélangé à des matières poreuses comme le sable siliceux ou le tripoli le nitrate de méthyle donne un mélange qui, d'après l'auteur pourra dans certains cas entrer en concurrence avec la dyna- mite. ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique cen- trale, etc. Recherches zoologiques, W""" partie. — Étu- des SUR LES Orthoptères, par M. Henri de Saussure ; 3'"' livraison. Paris, 1874 \ Cette livraison traite de la famille des Gryllides et ren- ferme la monographie des espèces américaines. Le sujet est envisagé à un point de vue très-complet et le texte est ac- compagné de fort belles planches. Le chapitre des mœurs est d'une certaine étendue; on y trouve surtout des détails curieux sur les Tridactiilus, petits insectes qui ont été étudiés par Fondras et L. Dufour, et qui habitent dans les sables du rivage des lacs et des rivières. L'auteur fait remarquer que ces insectes possèdent une or- ganisation qui est adaptée à un triple genre de vie. Les pat- * Voyez, pour les deux premières livraisons, Archives des Sciences phys. el natur., 1873, lome XIA'I, p. 352. ZOOLOGlt:, ANAÏOMIE KT l'ALliONTOLOGlt:. I G I les antérieures, armées de fortes dents fouisseuses, travaillent à la manière de celles des Courtilières et répondent au genre de vie souterrain. Le tarse peut, à tour de rôle, se replier dans une rainure du tibia pour s'elTacer, afin de laisser toule liberté à la palle dans son travail d'aiïouillemenl, ou se dé- ployer si l'insecte veut s'en servir pour marcher. Les pattes intermédiaires et postérieures sont lamellaires et peuvent s'elTacer en s'appliquant contre le corps et en se rejetant en dessus, afin de pei'mettre aux insectes de glisser dans leurs étroites galeries. Les pattes postérieures sont munies de si grosses cuisses qu'elles ne servent qu'au saut. Pour la mar- che, l'insecte n'utilise que les deux paires antérieures et il porte ses énormes pattes postérieures; mais afin de mainte- nir le centre de gravité, les pattes intermédiaires atteignent un certain allongement et sont dirigées en arrière. La détente des pattes postérieures est si brusque et si puissante qu'elle agit par percussion contre le sol; le tarse mobile et uniarticulé ajoute encore à la puissance du saut qui chez ces insectes atteint une hauteur prodigieuse et n'est guère comparable qu'à celui qu'exécute la puce. A côté de cela les Tridactyles ont aussi un genre de vie aquatique. Leurs tibias postérieurs munis de lamelles leur permettent, lorsqu'ils sont immergés, de pratiquer des sauts sous-marins, et d'arriver ainsi à la surface du liquide, au- dessous de laquelle ils adiièrent aussitôt. Ils se couchent ensuite sur le flanc, de manière à faire saillir leurs deux pattes de droite ou de gauche par-dessus la surface, afin d'y prendre un appui, et presque aussitôt ils opèrent leur réta- blissement de l'autre côté. Une fois bien assis à la surface, ils exécutent avec leur pétulance ordinaire quelques sauls pour atteindre le rivage. Les Tridactyles offrent encore ceci de particulier qu'ils présentent une exception très-curieuse dans la forme de leurs antennes et dans toute leur organisation, et établissent un passage entre les Gryllides et les Acridides en se liant \i')2 BULLKTIN scientifique:. (rune poil aux Gryllotalpiens, d'autre pari aux Télriciens. Ils consliluent donc un lype intermédiaire entre ces deux familles. Une grande attention est accordée à l'organe musical (jui, chez les Gryllides mâles, occupe la partie dorsale de l'élytre. L'auteur montre que cet oi'gane résulte d'une modification de l'élytre femelle, soit du type normal, tenant surtout à ce que les nervures principales sont déviées en leur milieu vers le bord suturai où elles sont comme nouées entre elles. Il résulte de là (|ue la nervation de l'élytre prend une appa- rence toute différente de ce qu'elle est dans l'élytre non modifié, et l'on n'avait point encore réussi à en découvrir les homologies. L'auteur en établit la nomenclature d'une manière rationnelle en la basant sur les homologies de cha- cune des parties du tambour. Il serait impossible d'entrer dans les détails fort étendus que comporte ce sujet sans le secours de figures (jui permis- sent de suivre la modilication très-compli(iuée du réseau vénulaire de l'organe du vol. Nous en dirons autant des transformations morphologiques qui conduisent de l'élytre des Gryllides à celui des Locustides. La classification est entièrement nouvelle et basée sur des caractères qui n'avaient point encore été invoqués, bien qu'ils soient d'une frappante clarté. Ces caractères se trou- vent dans l'armure des tibias postérieurs, la forme des tar- ses, et la structure de l'organe musical chez les mâles. Ils concordent exactement entre eux et concordent aussi avec des ditïérences de faciès qui confirment l'association et la division des groupes. L'emploi de ces caractères conduit à rétablissement de cinq tribus (jui sont celles des Gnjllotalpicns, Tvifjonidiem. CirijUiena, MyrmécophiUem et Œcanthidiens. Cette dernière tribu se divise à son tour en deux groupes très-distincts, ce- lui des OEcanthites, dont les tarses sont comprimés et dont le tambour élytral offre un miroir divisé par deux ou plu- ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOEOniE. 1(j3 sieurs nervures, et celui îles Enèoptêvites donl les tarses ont un article aplati comme chez les sauterelles. Les deux premières tribus forment ensemble une série caractérisée par la forme du métasieruum et les trois der- nières constiluent une seconde série plus ou moins parallèle à la première. La tribu des Trigonidiens, par ses formes en général, par ses tarses aplatis et la structure du tambour, nous présente dans la première série un type correspon- dant au groupe des Énéoplériles qui fait partie de la seconde L'emploi des caractères qu'on peut tirer de l'organe mu- sical n'est pas seulement utilisé dans l'établissement des grou- pes supérieurs; il trouve encore son application dans la fixa- tion des genres et jusque dans la distinction des espèces. Le soin extrême avec lequel M. de Saussure fait ressortir partout les rapports et dilîérences, afin de prémunir contre les confusions résultant de ressemblances apparentes, et les tableaux détaillés qui conduisent aux genres et aux espèces en mettant en relief les caractères vraiment distinctifs, ren- dent cet ouvrage d'un maniement commode et facilitent sin- gulièrement la tâche du lecteur. On ne peut trop savoir gré à l'auteur de ces attentions lors- qu'on se trouve en face de tant d'ouvrage, dont la zoologie est encombrée, ouvrages établis pour la plus grande conve- nance de l'auteur et sans égard pour le lecteur. A. H. SvRSRi. Ueber die ReproductiOiNs Organe der Aale. Sur les ORGANES reproducteurs DES ANGUILLES ; in-8° avec 2 pi. {Sitzungsher. der k. k. Aku'l. der Wissensck. Math, naturw. CI.,\o\. LXIX, 1 Abth. Vienne, avril 1874.) il a paru à peu près simultanément, en 1872, deux mé- moires dus à des analomistes italiens qui annonçaient avoir découvert l'hermaphrodilisme chez les Anguilles '. La con- ' Voyez Archives des Sciences plii/siques et natur. , tome XLIV, juin 187-2, p. 183. IGi BULLETIN SCIENTIFIQUE. cordance dans les résultats généraux était certainement faite pour inspirer une assez grande confiance; mais, d'autre part, des divergences considérables dans les descriptions des or- ganes montraient que la question était loin d'être élucidée d'une manière complète. Ces divergences pouvaient provenir d'erreurs d'observation ou être simplement attribuées à des dilïérences d'organisation dues à l'espèce, à l'âge ou au sexe des poissons étudiés. Suivant M. Syrski. tout ce qui se rapporte dans ces deux mémoires aux organes mâles serait tout à fait eiToné et les Anguilles ne seraient point hermaphrodites. MM. Balsamo Ciivelli et Maggi auraient été victimes d'une illusion lorsqu'ils ont cru constater la présence des zoospermes. Les organes considérés par eux comme un testicule ne seraient autre chose que des corps graisseux. Malgi'é l'aflirmalion des auteurs précédents et la lacune qui existe dans les nouvelles recherches dont nous rendons compte aujourd'hui, les probabihtés semblent être tout à fait en faveur de l'unisexualité des Anguilles. Examinons les faits tels que les expose M. Syrski. Chez les poissons dont il s'agit, les mâles sont plus petits que les femelles. 86 individus, longs de 218 à 430™"', exami- nés par cet anatomiste, se sont trouvés être des mâles, et 90 autres, longs de 273 à 10oO""\ étaient des femelles. Les observateurs précédents, étudiant de préférence des échan- tillons de grande taille, dont la dissection était plus facile, n'ont eu sous les yeux que des femelles. Les testicules se présentent sous la forme d'organes pairs, à peu près symélri(iues, en forme de longs rubans, attachés, de même que les ovaires, le long de la paroi dorsale de la cavité abdominale. Celui du cùlé droit commence, comme c'est le cas pour l'ovaire, un peu plus en avant (jue celui du côté gauche et se termine un peu moins loin que lui en arrière. Tous deux ont à leur partie postérieure une sorte de prolongement (pars recuvrens) qui revient en avant. Leur ZOOLOGIE, ANATOMiE ET PALÉONTOLOGIE. I Gô aspect liyalin et leurs diniensioiis les font l'assembler beau- coup aux ovaires inconiplcleiuenl développés ; mais on re- connaît avec un peu d'attenlion ([u'ils n'ont pas la même structure que les organes femelles, et forment deux simples séries longitudinales de lobules d'une forme régulière. Ces lobules sont au nombre d'environ 48 à oO dans cbaque tes- ticule, comprimés et plus courts à leur base qu'à leur bord libre qui est largement arrondi, de sorte qu'ils se recouvrent légèrement les uns les autres. Les ovaires sont suspendus à de simples rubans formés par le péritoine, tandis que cha- cun des testicules adhère aux parois d'un canal longitudinal qui est le canal déférent. Chaque canal est aveugle en avant et se termine en arrière dans une poche triangulaire {bursa seniinalis) appliquée contre les parois latérales de la vessie urinaire. La poche d'un des côtés est en communication avec celle de l'autre côté par une fente transversale (Jhsura recto-vesicaUs) qui se trouve entre le rectum et le col de la vessie urinaire. Cette fente conduit aussi des deux poches dans une fossette {fovea recto-vesicaiis) qui se continue dans le pore génital. Le pore génital lui-même ne s'ouvre pas di- rectement au dehors, mais dans l'urèthre. Dans la femelle il n'y a ni canaux, ni poche; le pore gé- nital conduit aussi dans l'urèthre. Le stroma du testicule est beaucoup plus résistant que celui de l'ovaire ; chaque lobe se montre formé de compar- timents ayant environ 0°"°,0o de diamètre et remplis de noyaux isolés, d'amas de noyaux et de cellules. Les arguments principaux que l'auteur fait valoir en fa- veur de sa nouvelle interprétation de l'appareil reproducteur des Anguilles sont les suivants : 1° Les organes qu'il considère comme les testicules occu- pent la même position relative que les ovaires, mais ont une forme et une structure différente de celles qu'on observe chez ces derniers organes. 2° Les canaux qui sont en connexion étroite avec eux et 166 BULLETIN SCIENTIFIQUE. s'ouvrent dans le pore génital ne peuvent être autre chose que les canaux déférents et les vésicules séminales. 3° Les canaux, les vésicules, ainsi que le pore génital s'ou- vrent à mesure que se développent les testicules, marclie qui est la même que celle qu'on observe pour le pore génital femelle relativement au développement des ovaires. 4" Ces organes lobés ressemblent, surtout par leur struc- ture, aux testicules des poissons voisins des Anguilles. 5" Les Anguilles qui possèdent ces organes manquent de toute autre formation qui puisse être considérée comme un organe reproducteur. Cet ensemble de faits paraît tout à fait concluant. Il ne reste plus maintenant qu'à découvrir les zoospermes que M. Syrski n'a pas encore pu trouver dans les Anguilles mâles. Cette lacune a une assez grande importance, et il faut espérer qu'on la verra bientôt comblée. A. H. Prof. Leidy. Sur quelques rhizopodes terrestres et d'eau DOUCE. (Proceedings Acad. Nat. Se. of Philadelphia, 1874, p. 88.) Parmi les formes amœboïdes observées par M. Leidy, s'en trouve une tout à fait remarquable par la quantité énorme de sable quartzeux qu'elle avale avec sa nourriture. On peut regarder l'animal comme un sac de sable ; outre la matière granuleuse et les nombreux globules de l'entosarque, le contenu du corps consiste en desmidiées, diatomées et con- ferves, et en une plus grande proportion encore de grains transparents et presque incolores de quartz qui font plus de la moitié du volume de l'individu. M. Leidy donne à cette espèce le nom (TAmœba sabulosa, et pense qu'elle appartient au genre Pelomijxa du D"" GreO" (Archiv fiir Mikr. Anat., X, 51, 1873'). Il la décrit comme une sphère blanche, opaque, ' Voyez une analyse du mémoire du professeur R. Greff, dans les ZOOLOGIK, ANATOMIK I<:T PALÉONTOLOGIE. 107 de Vs ^ Va tle ligne de diaméire. L'animal se meut avec len- teur, en prenant une forme ovale d'ahord, puis clarifornie. A moins (m'on ne le soumette à une pression, il n'émet pas de pseudopodes, et rentosar(iue granulaire suit ordinaire- ment de près les limites de l'ectosarque qui s'allonge. Gé- néralement Tanimal entraîne après lui une quanlilé déterre attachée à une saillie discoïde, papillairc ou villeuse du corps. Cette amibe vil dans les étangs. L'auteur a cru d'abord que l'Amœba sabulosa était une phase de la vie de quelque I)ifflu(/ia ; l'observation n'a pas conlîrmé cette manière de voir. Les découvertes de R. GrelT, de Marbourg, sur les amibes terrestres ont engagé M. Leidy h rechercher aussi les formes de cette sorte. Il a trouvé dans les places humides, autour des racines de la mousse qui croit entre les pavés de Philadelphie, une espèce intéressante de Gromia '. Ce Rhizopode que l'auteur appelle G. terricola a le corps sphérique, couleur de crème, de Vie ^^ l'^ne en diamètre. Si on le détache de sa position et qu'on le place dans l'eau, il projette bientôt un réseau très-compliqué de bras entrelacés. Le long de ces bras, l'on voit des navicelles flotter comme des bateaux, jusqu'à ce qu'elles atteignent la masse centrale et soient avalées. Des particules terreuses sont aussi collectées de tous côtés et s'accumulent autour de l'animal, et quand il y en a assez pour le protéger, les pseu- dopodes se retirent, et en apparence au moins, rien ne peut les faire s'étendre de nouveau. Il est probable que pendant la sécheresse la Gromia reste cachée sous son las de terre, mais que lorsque la pluie survient elle projette son armée de bras entrelacés pour se rendre maîtresse de sa nourriture. M. D. Archives des Sciences phys. et natur., tome XLVIII, p. 358, 15 dé- cembre 1873, * Diijardin qui a établi le genre Gromia décrit une espèce marine et une autre trouvée dans la Seine. 108 BULLETIN SCIENTIFIQUE. BOTANIQUE. D' L. Jlst. Botamschi:h Jauresberight Revue botanique, RÉPERTOIRE SYSTÉMATIQUE DE LA LITTÉRATURE BOTANIQUE DE TOUS LES PAYS. Berlin, 1874 : in-8°. Sous ce titre, M. le D' Just, professeur à Carlsrulie, a com- mencé, avec l'assistance de plus de vingt collaborateurs, la publication d'une revue générale de botanique. Le premier volume se rapporte à Tannée 4873, et compte plus de 700 pages de texte. Toutes les parties de la botanique y sont suc- cessivement passées en revue; la division générale est basée sur celle qu'a adoptée M. Sacbs dans son Traité général qui mérite bien aujourd'bui d'être considéré comme l'ouvrage classique par excellence. Ce travail semble fort complet et à tous égards rendra de grands services; si la publication en est continuée avec suite, et si chaque volume paraît sans trop de retard, cette revue, unique en son genre, deviendra bientôt indispensable à tous les botanistes. M. M. 169 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A L'OBSEKVATOIllE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR Pendant le mois de JANVIER 1875. Le 1", brouillard tout le jour. 2, de 8 à 9 h. du matin quelques flocons de neige ; vers 10 h. il tombe pendant quelque temps de la pluie congelée en petits fragments irréguliers, de glace transparente, différents par conséquent des grains ronds et opaques de grésil. Un peu plus tard il tombe de la véritable {)luio, qui forme sur le sol gelé un verglas très-fort, jusqu'au lendemain ; brouillard une grande partie de la journée. 3, pluie et brouillard. 4, brouillard tout le jour. 5, pluie le matin, brouillard le soir. 6, brouillard le matin. 7, clair le soir. 8, gelée blanche le matin; brouillard une partie de la journée. 9, 10, H, 12, brouillard épais tout le jour. 13, brouillard le matin et le soir. 14, brouillard tout le jour, dépôt de givre. 15, brouillard tout le jour, mais très-peu intense depuis 2 h. ; la température s' étant élevée au-dessus de 0, le givre tombe des arbres. 16, brouillard le matin ; pluie depuis midi, avec un assez fort vent du SO. le soir. 17, pluie abondante le soir, fort vent de SO. 20, forte gelée blanche le matin ; ciel vaporeux tout le jour, le soir halo lunaire; le vent du SSO. commence à souffler avec force dans la soirée et dure jus- qu'au 22 dans la matinée ; dans la soirée du 21 et dans là nuit du 21 au 22 le vent a été très-violent. 23, gelée blanche le matin. 24, le vent du SSO. commence à souffler avec force dans l'après-midi et dure jusqu'au lendemain soir. 27, forte gelée blanche le matin. 28, gelée blanche le matin, léger brouillard le soir. 29, gelée blanche le matin et léger dépôt de givre, faible brouillard à différentes repi'ises. 30, forte bise depuis 4 h. de l'après-midi jusqu'au lendemain, à la même heure. Archives, t. LU. — Février 1875. 12 170 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM mm Le 2 à 8 h. soir... 735,07 8 à 10 h. matin 733,96 U à 8 h. soir 735,82 19 à 10 h. matin 737,06 23 à 6 h. matin 730,78 29 à 10 h. matin 739,34 MINIMUM. mm Le 6 cà 2 h. après midi 728,05 10 à 2 h. après midi 728,50 17 à 8 h. soir 723,24 22 à 6 h. matin 716,24 25 à 2 h. après midi 722,67 30 à 2 h. après midi 731.54 < ;5 I Limnimèire àll h. o_ o o " i-_ lO x_ i-~^ 00 C5 o o_ ><-__ X, œ i-^ as, p_ •^_ x_ (M_ 05_ fO_ — i-__ m^ 'r>_ o '?! » q. «* o od" co ■^~ o" i— " lo os oo" 1^" — <" irTcD" \o ~* lo'cs o" o" — ■" co'ao'o' lo" cc'^i" i-*o" ci" -£ oc co 9i a .a ce « H CL « o o^ 5 H •ra > a> -- ^^•^••4^1 ^•ii^r>'>Ml ««■«^•>~-.l (.K^^a,^ — T I o O o o o o c- o o o o o o o o o o o o o o o o o ++++ ++++++ ++++++ n I l-_ f>\ o T^ l--; 00^ -* lo jo so ~t ns<" « S'i -<- T^^ oc » lO lO lO o" «!?" >j1<' o o cq_ :d ^5 o sn iô \o îo îo~ L'o" ^ -«*, •* •<* 2rt, •«_ J.O 2ra u5 lo srt :rt" -2 a = '5 Ci s c: S= 1 Nomb. d'il. =3 Ed § ■a SI oo5ooo«*oi^ooooo(Mco— ■ooofOoor-oo-«-«*ooo-ooooooocr>!= o fOCiOOOOOCOlOin!0 05C5C500COC5CC>CO-*C5i5'10l^005000'SOl^'3'l C501OOOC50S050505C50S05OOC500C50SC5t^00050C00C5C5OO05Q0 000000000^0000000000000<=0000-=-0'0 co ce X Ci o — X -* -?! I-- •— (M lO l:^ Cl 00 co 00 -^ 10 -!* — :^ 00 co 00 co '?! •ri XI o 1-- X Cl Cl OT X œ X' X X o 01 X 01 X 1^ t- l^ 20 T- "^ -* t^ S'I co 2n CD '-O XI o 1^ Lfî-^ — t--— i/riO'-DCOCl'Mt— soi^iOCli-OlOXl^iOCO'î'l — OCllOOlCOCOO — .COS'l'5'ir^lO-r^ — co-.-^-^r- XXt-aoncOc^cOl^l^XXXXt- es ra o -Tî s " ? c .- — .sniocicoe-i— «-^-•^xio-^oot- — ■«o'Mco-*io~*coos'ico— 'G-it^-^ 0--COCOClCOCC'?l'?l_OCO-r-;OC>1— CDt--^«*L-5- co Cl 1- 0 co co 0 — Cl -^ 2ft L-i X — — :>0 -^ 5-1 0 1^1 t- — ■«3' 0 co s-cOt-(3>1"*0-r^~*COCOXXOC10 -* ■ l.OCOC1~*CDS>15'1-«'^0~*-^thX010COCO~0 5'1— 'OXiOCOI>!0(?^ I f ++++ ++++++++++++-1-4-+++++++++++ X_^— co 20 Cl -^^-th^O -* X t-__G-1_X_^ -5- G'I r-_ 0_CO_CO_iTl C1_20_0_0_CD_0^0_C1 x_ x_^ r-" o' •^"' •^'" ■« •^' 15-f •^'' •.!-~ o" — ^ — " (TÎ co" o LO CD" co" o" co' o OÎ — " co' -r"" s-î co" 3-1 o -rH" +++ I 1 I I +++ I + I I +++ MM 20 t— co -* X o co (T1 co 2.T 'M o — l- Cl X -^ Cl o '5'1 o 15-1 co l^ X «* 10 X -* Cl Cl Cl cj5 »* CD o X co (^1 (5^ T< f^^ -^ 'î'1 rO Cl G^ Cl co 20 'M L.0 10 œ o X UO ÎO o io^cos>i«*cos-5o-^ooo->>«oocoir-xxi-xcoo;oi0 2oa1-^OS'C001COt--t^ClCO"^ g co_ s-i_ -=* o_ Cl 2o_ p p -r- 01, -^^ cD__ L-î '^^^ 00 ■^ co_ p îO_ p p Cl x_ -^_ p x^ co -^^ p_ p ci 1= -*" 10 co" co" o" o" c-f 10 co" o'iS'f co' 20" t- -' siî" o' •«" -r^" x'co' -^'" ■^* 1:Oi20r^COwt^C0 1-OXCDS'1XXCllOCO~S'^»OX-r^ClCliOiOX5'1 - ~ —", ^, ^.. ^, "* ^ "^J^- '"" "■', "*, ^. *— '. ^. ^, "*, '^» •— i. 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Baromètre» 4 h. s. 6 II. s. 8 h. s. 10 h. s. mm l« décade 730,99 2» » 731,5S 3» » 730,45 mm mm mm mm mm mm 731,28 731,53 731,04 730,80 731,04 731,28 731,93 732,36 731,74 731,01 730,88 730 85 730,73 731,12 730,90 730,48 730,83 731,07 mm mm 731,49 731,35 730,97 731,13 731,13 731,35 Mois 730,98 731,30 731,65 731,22 730,75 730,91 731,07 731,19 731,28 Température. o I" décade — 0,10 2e » 4- 1,55 3e » + 1,89 0 0 0 0 0 o — 0,13 + 0,68 + 1,60 + 2,36 -\- 2,03 + 1,19 -H 1.64 + 3,12 -t- 5,02 + 5,50 + 4,91 -f 4,60 + 1,61 4- 3,09 + .i,43 + 5,34 + 5,26 + 4,23 0 0 + 0,75 4- 0,26 + 4,70 + 3,95 + 3,17 + 2,23 Mois -I- 1,14 + 1,06 + 2,32 + 3.71 + 4,43 + 4,11 + 3,37 + 2,88 + 2,15 Tension de la vapeur. mm mm mm mm mm mm mm 4,60 4,66 4,77 4,82 4,66 4,62 4,53 5,11 5,13 5,06 5,22 5,22 5,19 5,15 4,52 4,57 4,12 4,27 4,32 4,36 4,39 I" décade mm 4,41 mm 4,41 2e » 4,80 4,80 3» » 4,37 4,39 Mois 4,52 l'-e décade 940 2e » 924 3* » 835 4,53 4,74 4,78 4,63 4,75 4,72 Fraction de saturation en millièmes. 936 919 880 858 888 917 4,71 4.68 922 855 884 788 811 733 794 628 816 636 831 695 941 831 752 950 860 807 Mois 898 903 861 î S06 756 770 810 838 870 Therm. miii. Tlierm. max. Cl lartf moy. (lu Ciel. Tcmpi^ratiirc du Rhône. Eau de pluie Lim'niraètrc. ou de neige. l 'e décade 0 — 1,64 + 3J3 0,95 0 + 4,81 mm cm 23,4 107,9 2e » + 0,46 + 6,71 0,82 + 5,17 29,3 106,6 3e » — 0,33 + 7.39 0,63 + 5,34 23,2 116,9 Mois — 0,50 -f 5,80 0,70 -f 5,13 75,9 110,7 Dans ce mois, l'air a été calme 2,5 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 0,49 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est S. 25»,6 0., et son in- tensité est égale à 33,90 sur 100. 173 TABLEAU DES W f OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-BERNAHD pendant LE MOIS DE JANVIER 1875. Le 1", ciel très-clair tout le jour. 2, neige et brouillard tout le jour. 3, neige et brouillard jusqu'au soir. 5, neige et brouillard tout le jour; la neige tombée par une forte bise n'a pu être recueillie qu'en partie. 6, 7, 8, ciel très-clair. 15, neige et brouillard presque sans interruption depuis 4 h. de l'après-midi jus- qu'au 18 au matin; vu la violence de la bise on n'a pu recueillir qu'une partie de la neige tombée le 17. 18, brouillard le matin; clair depuis midi. 20, brouillard et quelques tlocons de neige le matin et le soir. 21, neige et brouillard presque tout le jour. 22, id. 23, neige dans la soirée et jusqu'au lendemain matin. 25, neige et brouillaid tout le jour. 26, brouillard le matin, clair l'après-midi et le soir. 27, 28, 29, ciel très-clair. 30, neige et brouillard ; la neige tombée par une bise violente n'a pas pu être recueillie. 31, ciel très-clair. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. ■ MINIMUM. mm mm Le 3 à 10 h. soir 569,88 8 à 8 h. matin 565,35 U à 10 h. soir 569,75 19 à 10 h. soir 570,80 23 à 10 h. soir 561,52 28 à 10 h. soir 571,20 Le 5 à 2 h. après midi 562,23 9 à 2 h. après midi 564,25 17 à 10 h. soir 557,24 22 à 8 h. matin 551,26 25 à 2 h. après midi 556.18 30 à 4 h. après midi 561,66 'gjouinpsjnof C; w ot en Cî CI Cl w; tn en Cl w ot CT W UT tn oi CI 0£ «î w: w Oî U» en w en CI Ct fî io:c:^^icr-cto;c:oc:c:c:c:c:oîC;c:c:c;ctc:o-j05c:c;c;eiœe-. c:c; en w o _o ^-1 1^ -1 _i« i4< oc ""-1 — e; "li^ 'ce "en 'i* ec ^ . i« c; ec c: Cl i-i< c; t^î o oc ^3X C c- fî Ï7 Ui ^ \ ++++++ I ++ I I +++ I +++++-f+++ +++++4 5-H. c;? C Oî en en e;; c« c: C5 c;i CTt C5 Cï C/1 en c; ejî Cî c;î C3 en CI w t;î e.-î Oî e:; Cl C.T C e;: C5C5~05C;aîCîc;c:ciCic:c;c:cîCtCi05o;c:c:C5C:c:cîc;~. ctc:o:en ^ — ooenoc30C"^--icn^i«— <^»*•ocooc:4*■*»•4^*^■^^ecl^ol^oc:^llf».oc ecr:o;o;3c^i"->-.^i&--ic;it>»i*i«eooioc>f»-' eoc;«»-w — .i»-3ecicoc;-4*»-ti»ei!«~et/ --1 eu «^ ;3C"*enit^e;wococ-joccs 3 c 3 cî e-i e;; cï c; Cl cî en Cl e;î en en e;! en en cj et en en c: w". «K en en e;i e;i e;î c« «5 e;i C7T a Ci Cj ^i ^l C^ c: Cl C-^ c:: V. C-j a •^^ C-. c. c Ci Ci Ci Ci Ci c. C^ Ci Ci Ci C^ Ci Ci c: ai 2. Cl en o — pc en pc ^ »*. po_t« o o cij— j:;'j:cj:Dpc oijusjyt ci c: *». w w jx «o^--] *~ = ôo^ oc ts et *fc èc o c; ^ o o bc o"c;:'*--i\-&"''^ en bc oj"o o ec^ w bc '--i bc o !<& 3 05 oc o o bs ec c; es i* c i.i; li^ o t4 i-s et 05 es I > O > ;^ M 50 I ++++ I +++ I +++++++++++ f ++++++++ I o — Cl et _>^ o ^►^ Ci o jw t* oc CJ c: e; __-i _cc ^ot c; ji-s _>^ w _c; _i* *>- en _i>e pc __-j jj». _ixs 'a \s "— eo o "i~6 "i-s "«-5 ec "■— c; ec bc — ■ o o "î s "-i eo et IvS et "'■~i "— ec et et o co '«^ w t£ieî*KCO"-oc;o*— ■!^oc-jCA:i*eA:i>&oc"wCi4'0;cc:cio;e;-^c:"-Cîii~ = 5? g:- o = == "S — I I I I *« « etjw^ o X et C5 c; pcj-s p w^'jK oo *>■ w_;-jpc c5_-jpc en_;jpe_;*ji-sjr; es o o o oo o bc to *fc w >{*• en '-^ Vj'^iW w'^woc os o"»^ "It^be'ij oœœ obc CD 3 •ns c^ -1 ;u c" + ++ I + I I 111+ Il Ci^fcN^o-^occic;^— i^i'OOik-s*- — i>s^^i-&c;e;ec >f>_tD_pjw^-»js^i4j^i bc *-j I4 ce et i^6 Ci en V«>- -^ o i.& o bc bc 00 bc o 'co o w w — bc en et 1« o V o 4». et ^1 . 00 • ^ oc o o c: i-s -a 000 o ■ et ■ o ■ oc et o o .■;;;: ; 00 : t-^ ......— -^ . •f^ ^ I . i« 0 ■ lo itfc • • *> p Cl "U. o i« bc ej oc "iôV o Ô3 "• =="p-n O C 3 2. cJq' rt> p y' ■ • ■ ■ ■ p' " ■ ■ S S H! o. o 3 < -• rt> 03 ^ ~ '~ ~ —'~ ^1 o C' V| Vi CD '-1 lii eo' c c CD w'*^ "ci ""eo ""eo "i^ o "s ""o "~ 14 ""x "i o li^ ^ -r^ X — s o li; ai ■<*• ►- ec CD o c c *>■ oc o *> — ec CD — =■ i-!^ =; — CD o li- 175 MOYENNES DU MOIS DE JANVIER 1875, (ili. m. H h. m. 10 h. m. Midi. 2 h. s. 4 h. s. G II. s. 8li. s. 10 h. s. ' Baromètre. iiiin mm mm mm mm mm mm mm mm f-^» décade 56i,39 564,40 56i,36 504,57 564,oi 564,82 565,02 565,24. 565,39 2e » 365,92 566,28 566.00 566,37 566,10 566,03 566,06 566,02 565,97 3« » 562 94 563,13 503,34 503.29 503,28 563,55 563,87 563,91 503,97 Mois 564,37 564.58 504,79 504.70 504,60 504,77 504,95 565,02 565,07 Température. l^'' décade— 6,24 — 5°6I — 4°73 — 3^31 — 2!83 — A,\0 — Îm — 5^9 — 4.95 2'- » — 4,29 — 4,22 — 3.35 — 2,38 — 2,00 — 3,17 — 3,83 — 3,85 — 3,99 3e ), _ 7,55 — 7,20 — 6,21 — 5,91 — 5,77 — 6,36 — 7,13 — 7,57 — 7,38 Min. observé. 1" décade 0 — 7,06 2e » — 5,64 3e » — 9,75 mm 44,4 mm 580 22.5 280 59,8 770 Mois — 6,07 — 5,73 — 4,87 — 3,93 — 3,61 — 4,60 — 5,26 — 5,60 — 5,50 Max. observé.* Clarté moyenne Eau de pluie Hauteur de la du Ciel. ou de neige. neige tombée. — <2%1 0,40 — 1,25 0,59 — 4,07 0,52 Mois — 7,56 — 2,68 0,50 126,7 1630 Dans ce mois, l'air a été calme 0,4 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 4,58 à 1,00. La direction de la résulUmte de tous les vents observés est N. 45" L., et son in- tensité est égale à 82,08 sur 100. * Voir l3 note du tableau. LES PUOGRKS 1 RECENTS ET LÉTAT ACTUEL DE LA lîOTANinUK S YSTÉMATI OUK PAR M. (î. lîlvNTIlA.M'. Le lait capital qui inarqno au (lix-neiivicme siècle l'his- toire do la botanique systématiiiiie est sans contredit réta- blissement de la méthode naturelle. Avant Linné, les quelques efforts faits pour asseoir sur une base scienti- fique l'étude des végétaux, et qui se rattachent aux noms lie Uay, de Tournelbrt, d'Allioni, étaient restés sans grand succès. C'est à l'immortel savant suédois (jue revient Thonnenr d'avoir donné la première impulsion à cette branche de la science, en établissant nettement la notion de genre et d'espèce. 11 répartit ensuite les genres en 21 classes fondées sur les caractères des organes sexuels, et cette méthode semblait suffisante pour les 8 à i 0,000 fi)rmes végétales connues alors. Mais le nombre de cel- les-ci ne tarda pas à augmenter rapidement, et la nécessité de former des groupes reposant sur des affinités plus gé- nérales ne pouvait tarder à se faire sentir. Peu après la mort de Linné, A. -Laurent de Jussieu avait, dans son « Gênera iHantarum» achevé en I7(S0, indiqué les affinités des genres entre eux, introduit, par conséquent, la notion de famille et créé ainsi la méthode * Discours prononcé à la réunion de l'Association bi'itannicjuo pour ravancement des Sciences à Belfast, en août 1874. Archives, t. LU. — .Mars 187ij. l.'i 178 l'HCICMKS HKCKNTS liT l-ÎTAT ACTUEL iialiirellc. I.es liavaux de llubcil lirown ri (TA.-!*. île Caridolle contribuèrent à Tasseoir sur une base toujours plus solide, et elle ne tarda pas à s'imposer à tous les botanistes, on France suilout, où tant d'ouvrages remar- quables contribuaient à mettre en lumière les véritables al'fmités des végétaux (Organographic et Physiologie végé- tales de de Candolle: la Flore française, du même auteur: le Prodromits : les Eléments de botanique iV' Kicliard,etc.). En Angleteri-e, sous l'inllui'nce de Sir .lames Smith, piopriélaire de Tlierbier de Linné, la méthode sexuelle resta plus longtemps en honneur et se maintint, en parti- culier, dans les ouvrages élémentaires et renseignement scolaire. Cependant les travaux et les ellorts persévéranl> de Robert Brown, de Sir William llooker, de Lindley el de bien d'autres assurèicnt le triomphe définililde la mé- thode naturelle. En Allemagne, le progrès lut encore plus lent, et c'est de ce pays que partiient les derniers elïorls sérieux en laveur de la méthode linnéenne par la publication du Systema Vcgelabiliiiin de Sprengel et de celui de Rinner et Schultes. Mais le premier de ces ouvrages avait éU' compilé avec tant de légèreté qu'il lut bientôt mis de côté par tous les savants sérieux. Quant au second, il avait déjà atteint, en I8;>0, huit volumes et la fin de la classe Hexan- drie, lorsrpie les progrès du Prodromus le firent aban- donnei"; il resta, comme un monument incomplet, el uni- longue énuméralion de genres sans connexion entre eux. Dans les autres pays, tandis ipi'eii Suède, en Russie et en Amérifpie, les nouvelles idées philosophiijuesse répan- daient peu à peu, (!n Espagne (.'L en Italie, les botaniste> semblaient se renfermer dans l'étude des dores locali'> ,irrangées d'après la mélhode sexuelle. m; I.A IlOTAMOUi: SYSTr-'lMATIOUK. 17i> TpI éUiit ;i peu près l'élal général de la science en is:):2. La période de dix-sept ans qui s'écoula jusqu'en 18Ô1) l'ut niar(juée par d(.'s progrès considérables. L'étude scientifitiue des plantes, l'ondée sur leurs affinités natu- ivllt's. était admise puitiuit: la réaction contre la mélliode sexuelle était mênic si forte qu'on en venait à oublier les services rendus par Linné : on perdait de vue que les prin- cipes posés par .lussieu n'étaient t|ue ledévelopi)emont lo- gique des idées mises en avant par le naturaliste suédois pour rétabli.ssemcnt des genres. Les familles naturelles figuraient dès l(»rs au même titre cpie les genres dans les •ouvrages même les plus élémentaires, et leui' exposition d(îvenait partie intégrante (k^ traités généraux, tels que ceux de de Candolle, d'A. de Jussieu, de Lindiey, etc. En même temps, ï Enchiridion d'Endlicbei" et le Vege table Kimidom dii Lindiey résumaient nos connaissances sur l'ensemble du règne végétal et permettaient de mesurer l'importance du cliemin parcouru. Le Gênera plantarum d'Endlicber se trouvait terminé vers la même époque : le Prodromus de de Candolle pour les dicotylédones, et l'Enn- meralio planlamm de Kuntli pour les monocotylédones avançaient rapidement. Hooker, Mohl, Mettenius, Monta- gne, Pries, Tulasne, Berkeley, Agardb, Harvey, Thuret, Kiitzing et bien d'auti'es soumettaient les cryptogames à une étude pbilosopbique et raisonnée, et montraient que pas plus pour cette classe de végétaux que pour les pha- nérogames il n'est possible de s'en tenir à l'étude des formes extérieures. Enfin dans la plupart des pays euro- péens et dans quelques contrées exotiques, des flores ar- rangées d'après la méthode naturelle étaient mises au service des botanistes locaux et des amateurs. Une fois ces premiers progrès accomplis, on pouvait ISO l'HOGIJKS HKCKNTS I:T KrAT ACTUEL espérer (ju'il m; resterait plus beaucoup d'obstacles à sur- monter avant il'avoir étal)li uni; distribution générale des espèces d'après leurs rapports naturels; mais encore fal- lait-il résoudre une gravi; (juestion et définir ce qu'est une espèce, et quelle est la vraie signification i\e<. affinités des espèces entre elles. Jusqu'en 1S50 la notion généra- lement admise représentait cbaque espèce commi.^ i-ésul- tant d'une création originelle et se transmettant de géné- ration en génération dans des limites de variabilité fixes et qui jamais ne seraient dépassées, [.es rapports des espèces entre elles étai(?nt la manifestation d"nn plan pri- mitif, et les différences qui les séparent une simple t'ma- nation delà volonté créatrice. Pour ne pas accuser celle-ci de caprice, on nous disait ou ipi'elle avait voulu adapter chaque plante aux conditions dans lesquelles elle se trou- vait placée, ou qu'elle avait voulu corriger ceitains dé- fauts du plan primitif, il ne man([uait même pas d'argu- mentateurs pour répondre que de pareilles recherches dépassaient les bornes de l'esprit humain. Cette manière de considérer les espèces comme des créations individuelles en nombii; immense donnait beau jeu aux classifications arbitraires et aux disputes intermi- nables sur la vraie limite des espèces. Les plantes étaient distribuées en genres, en familles, en groupes d'autant plus importants que les caractères qui les distinguaient l'étaient davantage; d'un autre cùté, le trait distinctif de l'espèce reposait dans la persistance de ses caractères pendant plusieurs générations; mais la véritable valeur relative des caractères ne pouvait être estimée que sur des données vagues, telles que le nombre d'espèces chez lesquelles on les avait constatés: on manipiait enfin com- [ilétoment de fil conducteur pour tracer la ligne de dé- l)K LA MOTAMOl't; SVSTK.MAÏigUb:. \>^\ niuicaliuii ciilic l'espùcc cl la variélé. Le IjoUinislc (jiii alliiinail (luo le liiilni.^ [rnlicosm, la Diaba verna ou le Spluiguitm iialaulre élaii'Fil autant d'espèces dillérentes, ou celui (lui soutenait (|ue ces noms collectils s'appli- ijuaienl à quatre cents, deux cents, ou pour le moins à vingt espèces parfaitement distinctes, avaient l'un et l'autre des arguments en laveur de leur manière de voir. On pouvait à bon droit reprocher à la botanique systématitiuc de dégénérer en un catalogue de noms à l'usage des col- lecteurs seulement, cl de devenir u\\ obstacle plutôt qu'une aide à l'extension de nos connaissances sui' la végétation (lu globe. Depuis longtemi)s déjà qutîlques indices pouvaient l'aire deviner de quel cî»té viendrait le secours pour écarter les obstacles (pii s'opposaient à la marche en avant de la science. Ce nest toutefois qu'en 1859 que la i)ublication de VOriginc dei< espùces vint ouvrir largement la voie. Dans ce remarquable ouvrage la doctrine de l'évolution des es- pèces, d'après des lois originairement fixées, était opposée à l'idée d'une intervention arbitraire répétée dans chaque cas donné; elle était appuyée par des arguments puis- sants, et fondée sur des faits et des observations dont l'évidence devait frapper tout œil non prévenu. La nou- velle théorie fut immédiatement admise par beaucoup de naturalistes distingués; elle bit aveuglément acceptée et mal comprise par quelques spéculateuis allemands et ita- liens qui, dans leur zèle pour le darwinisme, allèrent plus loin que son auteur, et ne contribuèrent pas peu à cHrayer les esprits timorés ; cette doctiine était aussi repoussée et considérée comme dangereuse par un grand nombre de savants accoutumés à placer la tradition au-dessus de la raison. Nous eûmes, nous systématiques, un peu d'in- [S2 mwiiinvs HKciLNTs Kï i:tat actlkl certitude avant du nous lancer dans une voie si dilïérentfr de Celle que nous avions suivie ; cependant nous fûmes bientôt convaincus du bien fondé de ces idées nouvelles, et persuadés qu'elles seules pouvaient nous amener à vaincre des diiïicultés qui jusqu'alors nous paraissaient insurmontables. Agassiz me semble être le dernier natu- raliste distingué qui se soit obstinément attaché à l'idée d'une création indépendante et de l'absolue fixité des es- pèces. On peut at'tirmer maintenant, sans crainte d'être contredit, (jue les atlinités, dans toute méthode nalurelli', doivent être ramenées au principe de consanguinili'. Quinze années ont sutTi à établir celte doctrine dont les principaux points concernant la l)olani(iue systiMualique peuvent être exposés dans les teimes suivants : Tous les rejetons d'une même plante ressend)lent dans leurs traits principaux à la [tlante mère, cependant il existe entre eux de légères différences individuelles. La grande majorité des individus (pii survivent et i|ui se propagent reproduisent les traits des parents, et ainsi l'espèce se perpétue sans variations sensibles. Il peut toutefois se présenter tel cas où certains indivi- dus, pi'ésenlant des caractères légèrement différents, se reproduisent eux-mêmes et créent une race, chez la(pielle les traits distinctifs se maintiennent et vont même en s'ac- centuant, donnant ainsi bientôt naissance à une mriélé. Dans une succession illimitée de générations, les cii- constances peuvent agir de telle façon que les divergences aillent toujours en augmentant; bientôt les nouvelles i-a- ces ne pouvant plus se reproduire entre elles, les variétés sont devenues des espèces, et celles-ci sont «l'autant mieux mar(|uées (|ue les degrés intermédiaires descen- IIK I.A ItOTAMQUK SYSTKMATIOUK. \^''^ liant aussi du paiviii coimiiiiii ne tardent pas ;'i dis[)a- raiti'c. Cha(|iie espèci' peut ;i son tnin", et par un travail ana- logue, devenir la source de nouveaux groupes d'espèces, tels, par t'\em|)le, ipn' les (jenres, les familles, etc., grou- pes dun ordre d'autant [)lus élevé (|ue la ddïérence avec le parent commun sera plus marquée, et d'autant plus séparés (jue les degrés intermédiaires auront plus vite -lisparu. Il n'y a plus désormais de dilïérence absolue, mais seulement proportionnelle entre la variété et l'espèce, l'espèce et le genre, le genre et la famille; toutes les dis- cussions sur le degré précis auquel chaque groupe appar- tient sont donc vaines. Cl»a(|ue observateur devra, pour ainsi dire, décider pour lui-même jusiiu'où il peut aller dans sa classification, et ;i ijucl degré de division ou de subdivision il convient d'applniuer les noms de famille, sous-ordre, tribu, genre, sous-genre, section, espèce, sous- espèce, variété, etc. J)ans la délimitation de ces groupes, il devra soigneusement observer les cas où l'extinction des formes intermédiaires en a complètement isolé (]uel- ([ues-uns qui ont cependant entre eux des rapports de pa- renté; et lors(iue dans d'autres cas la conservation de formes intermédiaires ne laisse aucune lacune, il sera obligé de tracer des lignes de démarcation arbitraires. Pendant la période prédarwinienne il était enseigné (et moi-même j'ai soutenu cette opinion) (jue l'espèce seule possède une existence définie, et (jue les genres, les fa- milles, etc., sont des groupes plus arbitraires établis avant tout pour l'usage praticpie et fondés sur des caractères qui, reconnus dans un grand nombre d'espèces, doivent être considérés comme plus importants. Il n'en est désoi'- I8'l PHOr.HKS KKCENTS IJl' l^l'AT AGTUliL mais plus ainsi : Icspèce, ccniune Ions les autres groupes, doit êlre fondée sur des rapports de consanguinité. Une nouvelle difficulté s'élève loi'squ'il s'agit d'eslinifi- la valeur connpaiative des caractères : celle de distinguer les deux classes de caractères auxquels le professeur Flower a doniK' les nonfis û'esseiiliels et iVadajAifs ; les pie- miers inhérents au piincipe de l'hérédité, les seconds pro- venant des influences extérieures. Cette distinction est dif- ficile ; les caractères essentiels ne peuvent souvent être re- connus que dans les emhryons, ou sur des organes encore peu développés ; ils ne sont parfois plus indiqués que pai' une trace rudimentaire d'observation difficile. Les carac- tères adaplifs, au contraii'e, bien moins importants dans la classification générale, alfectent volontiers les organes extérieurs, ramification, développement d'épines, feuillage, etc., et frappent davantage les yeux. iJe là la nécessité, déjà vivement sentie, poui' le naturaliste, d'adopter un double arrangement, lun naturel et purement scientifi- que fondé sur l'affinité, l'autre plus artificiel et tendant à la confection de clefs dichotomiques qui permettront d'i- dentifier les genres et les espèces d'après les caractères les plus faciles à observer. Là n'est pas toutefois le plus grand changement inti'oduit par l'adoption de la doctrine d'évolution dans l'étude systématique des plantes; il est bien plutôt dans le fait que désormais tous les caractères doivent être également pesés et comparés ; aucun n'est assez absolu pour dispenser de l'étude des autres; aucun n'est assez insignifiant pour être laissé de côté. Si ces conditions nouvelles augmentent beaucoup le travail de Tobservateui', elles accroissent d'autant la valeur des résultats (ju'il a obtenus. Les principaux ouvrages au moyen desquels h' boia- m: LA l'.OTA.XKjIK SYSTI-MATIOCK. 1 S"» iiisk' vsyslL'Uialicjiic coiilribiu' à r;iv;iiic(!m('iit de ['(Hiidi* scientifiiiuo du règne végétal, sont : 1" Traités généraux ou rovues descriptives des lainilles iiatuielles [Ovdines Plantarum) : !2" Enuinéiatiftn et descriptions niétliodi- «luos {\es geni'cs (^Gênera Planlaram): 15" Enuniéialion et descriptions méthodiques des espèces (Species Planta- rum); ï" Monographies de lannilles et de genres, sous- genre,s ou espèces: 5" Flores spéciales de différentes con- trées; G'* Descriptions détachées. i L'auteur, avant de |)asser en revue l'état actuel des |)i'incipaies publications, présente ici quelques remarques sur les langues employées dans les publications scientifi- ques. Le latin, bien moins usité (ju'auti'efois, est cepen- dant toujours appelé à jouer un rôli; important, surtout comme langue classique |)our les descriptions de plantes. Ouant aux hmgues vivantes, il est urgent pour tout sa- vant sérieux de connaître les trois principales : le fran- çais, l'anglais, Tallemand. (chacune d'entre elles présente, pour l'exposé des idées scientifiques, des avantages et des inconvénients, et bien que la seconde soit parlée mainte- nant par la fraction la plus considérable du monde civilisé, on ne peut cependant attril)uer à aucune des trois urn- supériorité décidée sur les deux autres. Quant aux autres langues européennes, elles ne comptent (ju'un trop petit nombre d'adeptes jtour' ne pas échapper à la grande ma- jorité des savants., \. Ordines Planlavum ou Ik-cue ijùiérak des familles et- sous-familles qui consliluent le règne végétal. Ce genre d'ouvrage est celui (jue nous avons désor- mais Ui plus de chance de voir paraître, contenant sous une forme condensée l'histoire izénérale de toutes les |S() l'IiOCUKS ItKCKNT.S ET KTA 1" ACTIHI, pl;uUi.'s. M. A. (Im (lainlollc ' ;i inuiilré combien surail peu IoihIô l'espoir de l'evoir un Species Planlarum conipld renreniiant la descriplion des I.")(),0()() espèces connues; l'élaboralion d'un Gênera Planlantm est également de- venue chose dilTicili,' et laborieuse. Mais nous sommes en droit d'espérer de voir paraître de temps en temps une esquisse i'om[)lète du règne vi'gétal, conçue daprès les vrais principes de la science moderne et dans laiiuelle l'auteur se bornera à l't'tude des grands groupes (^famil- les et sous-laïuilh^s) au nombre de ijuehiues centaines seulement. Un ouvrage de cette nature devra loiiclicr pour chaque l'amille les points suivants: l" riic diagnose ou indica- tion brève du caractère le plus important et le plus ré- pandu, 2'^ Une description Iccliiiiipie [ilus détaillée de tous les caractères généraux avi'c mention des exceptions. 3" Une discussion des allinilés de la famille avec indication, soit des lignes de démai'cation (|ui la séparent des familles voisines, soit des formes anrtmales ipii la relient à des groupes plus éloignés, i" l.a distribution géographiipie et les modilications que subissent les caractères en diffé- rents [)a}s. ô" I^es relations avec lis formes aujourd'hui éteintes, (i" Les propriétés et emplois industriels, écono- miipies et pharmaceuliipies. Une histoire générale des plantes, conçue sur ce idan. s(M'a si utile, non-seulement aux botanistes, mais aux sa- vants qui s'occupent d'auti'es branches, (|u'elle devra tou- jours être écrite dans une (ou mieux dans plusieurs) des langues modernes les plus n'pandues, et accompagnée de ligures. ' Rt'llexions sur les oiivi'iiges griioranx ilo tJotaiiiinie ilosciiplivp. Anhives^ novembre 1873. OK f-A liOlAMOUK .SVSrKMAI'Kjl'i:. I ^>7 l)t;u\ oiivi'ai,^(',s ont surtout r('pnii(.lii ;ui\ (|csiil('i;il;i '|iic nous venons irénunK'icr et ont n'inrscnli' ili;icun i'\;u'tr- iiu-nt l'état (le la scifucc au nionicnl di' son apparition: ce sont In Vegetable Kimjdoni de Lindlcy, publit' ru an- glais en ISiô, reproduit avec (pichpiesmodilicalions dans VEnchiridion /joto///i7(//Mri^Jidlicli('r en IS'iO u'ii lalin), republié [)ar l'auteur en 180:5, et l(; Tnu.U de Bolanique de MM. Le Maoutet Decaisnc, publié en Iranrais en ISIIS. traduit en anglais par M'"'" Hookour jugei' des affinités naturelles. L'introduc- tion de l'idée de consanguinité entre les familles est venue renverser complètement cette théorie; Lindley lui-même aurait évidemment reconnu fpi'il n'est aucun caractère leuro ont échoiit' ; Liiidlcy liii-inèiiir.' h; sciil.iil si bien • Urupivs en ;ivoii' i'S(|iiissé succossivi'iiii'iil i|ii;ilr(', il ,iv;iit fini p.ir .•irranger son propre herbier p;ii- niihe alphabé- ti(liie. Les séries pro[)ost'M's pai' Rroiigiiiart et l'^ndlicber ont été adoptées dans un petit nombre d'ouvrages Iranrais 011 allemands ; tontes celh^s ipi'onl mises en avant d'autres naturalistes \w. sont jamais sorties des ouvrages de leurs auteurs. l^e Traité de Uolanùim de MM. Le Maont et Decaisne M est un excellent ouvrage qui résume Ibi'l bien l'état de la science (M1 186S, et (pii est, digne di; succéder au Veçfe- lahle h'iifodoni de Lindiey. L'édition anglaise, dans laquelle le [)■■ Hooker a arrangé, d'après la séiie de de Candolle, les :293 lamilles qu'ont décrites les aut(.'ui-s français, pré- sente bien des avantages. Les ligures, dont beaucoup sont tirées des dessins originaux de M. Decaisne, sont d'une grande exactitude. Cependant, à certains égards, cet ou- vrage aussi demanderait à être retravaillé, les principes généraux suivis dans son élaboration étant essentiellement prédarwiniens; il est impossible de savoir jusqu'à quel point les auteurs sont disposés à admettre la théorie de l'évolution, puisqu'ils n'y font pas d'allusion. Comme dans l'ouvrage de Lindiey, la détermination de raffinité entre les familles est basée sur le principe d'une échelle fixe dans la valeur des caractères. Comme toujours, cette mé- thode entraîne après elle quelques erreurs; certains grou- pes de genres qui, théoriquement sembleraient devoir être très-naturels, se trouvent en dernier ressort être tout à fait artificiels. Cet inconvénient est cependant aussi faible que possible avec M. Decaisne; cet éminent botaniste con- naît trop bien le règne végétal pour ne pas s'écarter dans la pratiipie de vues théoriques trop arrêtées. I'.)0 l'ItOIJUKS HliCIvNTS KT KIAT ACTUEL C'est à peine si VlUsloire des Plantes de M. IJaillon tloit être cilée parmi les Onh'nes pJantarum, car c'est tin ou- vrage dans Icipicl l;i iiiélliode lait complètement défaut. (]'esl plutôt une série de notes, d'essais sur les principaux genres de différentes familles prises pour ainsi d\ro au ha- sard. L'intention jtremière de l'auteur était d'abord la vé- rification (\i'^ vues oriianogéniques de I^ayer, et il s'est laissé peu à peu entraîner à une l'evue confuse de toutes les familles. HiiMi tlc^ points d;ms cet ouvrage dénotent un véritable talent: beaucoup d'observations sont fort ingé- nieuses et les figures excellentes. Ouanl aux descrii)tions leclini(pies des genres, elles ne sont pour la jilui>art |)as originales. (]ette œuvre ne me semble pas assez concise et niétliodifjue pour l'endie de véritables services à la science, et d'un autre côté elle est trop chargée de détails teclmiejues pour pouvoir êti'e classée i)armi les traités populaires. (Commencée en l^'^i)!. VllislDire des Plantes compte déjà cinq volumes, et si h.' même plan est suivi jusqu'au bout, elle ne s'arrêt(M-a certainement pas au- dessous du cbinVe de vingt-cinq à trente. C'est dommage que M. Bâillon ail entrepris un ouvrage aussi considé- rable avec aussi [)eu de lesprit de méthode qui distingue généralement ses compatriotes: je le regrette d'autant plus (pie les théories organogéniques que l'auteur cherche à développer sont devenues un des moyens d'investigation les plus précieux que nous possédions puni' déterminer les affinités naturelles des familles entre elles. il. Gênera plantarinn ou description siistémaliipie de tous les genres qui constituent le règne végétal L'étude synopti(pie de tous les genres peut encore au- jourd'hui être comprise dans un seul ouvrage et entre- I»K I,.\ UnlAMiJIM'. SVSTKM ATlMl'K. 111 1 pris!' par lin seul savanl: la roiiiic en scia iiécessaire- iiionl lojliiiiipu', 110 s'adressanl, par (•(»ns('(|iic'iil, (|ii'aii\ I) )laiiisl(!s (Ir prdl'i'ssion : il est impnssiblc dy l'aire <'nl,rer les généralitV's cl les dclails accessoires rpii pcrmcltcfil aii\ Ordines pkuHamiii (rintt'rcsscr un piililic |)liis •''tendu. D'après les idées iini ont coni's acliiellcnniil sur la notion di' genre, j'en liKcrais le cliilTrc à huit nulle environ pour l<^s phanérogames et les cryptogames vascu- iaires, et à mille pour les ci'yptogames celhilaires. J'es- lime (pi'ils peuvent être passés en revue en trois Torts vokmiJ's. Un ouviagc de ce genre doit être éci-it en latin: II' pulilic auipiel il s'adresse est trop spécial et trop j)eu noudjreux poiu' qu'on puisse |>enser à le publier à la fois dans les trois principales langues. Depuis Tintioduction de la méthode naturelle, deux bons Gênera planlarum ont été i)ubliés, celui de Jussieu en 1789, celui d'Endlicher de tSaC) à 18U) : ce dernier est l'œuvre d'un esprit clair et méthodiijue qui a tiré bon parti d'une riche accumulation de matériaux. Mais, dans bien des parties, c'est forcém;nt une compilation, et lien n'i.idique dans h^s caractères cités (piels sont ceux que Pauteur a [)u vérilior lui-même. L'ouvrage, en général, n'était d'ailleurs plus au niveau de nos connaissances, et cela nous a engagés, le D"" Hooker et moi, à entreprendre la publication d'un nouveau Gênera planlarum sur un plan qu'une longue prati jue nous a démontré être avan- tageux. La première partie a paru en 1802, en '18()7 nous avons terminé le premier volum ; et les Dicotylédones polypétales. Les Dicotylédones gamopétales rempliront le second volume (dont la moitié a déjà paru). Les Dicoty- lédones monochiamydées et les Monocotylédones formeront probablement nn troisième volume. I*):i IMUKiHKS KKCK.NTS Kl' KÏAT ACÏIJHL En lèti! (Je clia(|nn voluino, nous avons placé un tablean syno|)li(|ue in(lii|narit les cai'actères les plus frappants des rauiilles qui y sont contenues. Dans cluKpie lamilli', nous exposons successivement les points suivants: I" Caractères généraux de la laniille. :2" Es(|uiss(! abrégée de sa distribution géogi'a[)irKpie. ■\" Indication également abiégée de ses affinités. i" KnunKM'alion des formes anomales observées dans diiïérents genres; cette addition, laite pour la première fois dans un ouvrage général, sera, croyons-nous, utile. 5" Tableau synopti(jue des genres, c'est-à-dire indi- cation aussi brève ijue possible des caractères les plus saillants de chacun d'eux, destiné à servir de guide pour la détermination duA plantes. Dans les familles assez nom- breuses ou assez liétéromori)hes pour être divisées en sous-ordres ou en tribus, les caractères de ces groupes sont également indiqués dans le tabh^au synoptique ou même résumés dans un tableau spécial (Légumineuses, Ombellifèrcs, Composées, etc.). Nous avons apporté un soin tout particulier à cette répartition des genres en tri- bus, et dans la plupait des grandes familles nous en pro- posons une nouvelle. C" Enumération des genres qui sont si voisins (ju'on pourrait à la rigueur les faire rentrer dans la famille de ceux (jui lui ont été attribués par erreur, de ceux enfin dont les descriptions déjà publiées sont si imparfaites qu'ils sont tout à fait douteux. 7" Nous arrivons enfin à la description détaillée de l'haque genre, suivie d'unie évaluation de son importance, do notices sur sa distribution géographique, sur la syno- n3mie (avec indication des planches ([ui s'y rapportent), et, là où la nécessité s'en faisait sentir, sur si^s alTmiléset I»K LA UOTA.NIQUI-: SVSTKMAÏIQUK. I '.).'{ sur los tbriiK^s donliMises qui s'y rallaplicnl. Pouc ceux qui comptent les espèces les plus UDmhreuses, nous avons aussi indiqué les sections dans lesquelles on peut les di- viser. Nous avons enlin mentionné les p;enres fort peu nom- hreux dont \\n\\< n'.ivons [)ii avoir aiiciiii t'fhantilloti entre les mains et pour lesquels nous avons dii nous lmi rappor- ter à d'autres publications. III. Species planlaruni ua énamévation el description sijslémalique de toutes les espèces connues. \^c plus grand ouvi'agti de botanique de nos jours, le h'odromus de de (^andolle, a été terminé dans l'automne lit! 1873, (|uarante-neul' ans après la publication du pre- mier volume. Son illustre auteur avait entrepris en 1818 l'élaboration d'un Systema vegelabiUum (|ui, arrangé d'a- pi'ès la méthode naturelle, donnait tous les détails (ju'ofi trouve dans les dernières éditions de Linné. Mais après la publication du second volume en 18âl, d(i Candolle dut abandonner son projet primitif comme dépassant les forces d'un seul homme; il y substitua un Prodromus plus abrégé qu'il continua longtemps, presque sans assis- tance, et avec l'idée vague de revenir plus lard à un ou- vrage plus détaillé. Comme celte espérance devenait chaque jour plus chiméri(|ue, le Prodromus a été peu à peu étendu en une série de monographies abrégées, écrites par ditîérents auteurs et d'un mérite inégal, mais conçues autant que possible sur un plan uniforme. M. Alpli. de (jOndolle, indépendamment des nombreuses familles (lu'il a étudiées lui-même, s'est, avec persévérance, chargé de l'ingrate tâche d'éditeur, et il est ainsi arrivi' à doter le- AucmvEs, i. LU. — -Mar.s lb7o. i4 \\)\ VmC.WKS lilK'KNTS Kï KTAT ACITKf, iiiondc savîiiit (rim iiiomiiiirnt cjui, pendant hi."ii Ii^nj:- teiups, iTiidia d'iinincnsL's services. Le Proôroinns coni- pn'iid inaintenanl loiiles les dicotylédones. Pour les ]nf- niicrs volumes, aujourd'hui bien incomplets, on trouv.' un supplément utile dans le lU'perlorinin et dans les Amialcs de Walpers. et le Itotaniste ;i ainsi à sa disposition, en 'M) volumes environ, un répertoire passablement rompU't des dicotylédones. Pour les monocotylédones. il est moins bien partagé, puisrpi'il ne |)ossède (|ue Y Eniniicnilit» pla/ilanfin de Kunth, dont la publication s'est ari'êtée en IS,')!) et (pii ne compi'end Ljuère (jue la moitié des familles de cette dasse. INmr les autres monocotylédones et pour les cryp- togames nous en sommes réduits aux monographies rt aux tlores locales, (|ni risf|uenl de devenir désormais notre princif)ale ressource |)our Ibistoire des espèces. M. A. de <^andolle a démontré combien la chance est petite de voir dans l'avenir un Species ylavlanim entrepris avec (juel- ■que espoir d'être amené à bien. Il calcule (|ue [lour attein- dre ce résultat, il faudrait (pi'environ 25 botanistes travaillassent pendant 15 ou jt; ans sous la direction de 8 ou 10 éditeurs; \\ sullit de citer ces chiffres pour mon- trer combien la i'(''alisation diin plan paieil est chimérique. Je crois cep<'ndant ces calculs un peu exagérés. Leur auteur suppose i\\\(: chaque; botaniste n'arriverait pas à décrire [dus de 1500 espèces par année; cela peut être vrai |»our uni' monographie où chai|ue détail d'organisa- tion doit être soumis à Tobservation personnelle. Mais un labeur pareil serait, ;i mon avis, siq)ert]u pour un Species phuUarum qui seiail surtout utile sous la forme d'une com[»ilalion méthodique et concise. On gagnerait beau- coup de tem[)s eri .", èli'e les liails earacléristi(pies d'un Synupsis ou d'un Spccies plaNlaniiii conçus sur un plan (|ui serait [»eut- èlre ex(''culable au moins poui' les plantes phanérogames. Il faudrait d'abord suivre l'ordre des familles le plus générali'nicnt adopté, celui du Prudroums, de notre Gê- nera planlaïKiii, le corriger peut-être dans quelques dé- tails, mais ne pas entreprendre des iterfeclionnements qui, )»our II' moment, seraient d'une utilité fort problémati- que. pour li's lamilles et les genres, l'auteur devra résumer brièvement li's caractères principaux en s'altachant sur- tout à ceux que j'ai appelés plus liant essentiels, sans tou- tefois négliger complètement les [)lus Irappanls parmi les adaptifs. Tout cela pouna être extrait du dernier Gênera planUintrn ou d'autres ouvrages dignes de foi. Il faudra aussi dire quebjues mots de la distribution géographique en indiipiant soigneusement les sources où le lecteur ])ouria trouver des détails plus circonstanciés. Un résumé syno()tique des divisions des familles et des genres les plus nombreux en espèces trouverait aussi bien sa place. Pour chaque espèce nous devons nous attendre à l'cn- contrer : 1" Son nom. 1:2" La diagnose, soit caractère spécifique ou descrip- tion abrégée, dans la rédaction dr laquelle je conseillerai plutôt remploi du nominatif que celui di' l'ablalif. I)epui> l'JO l'UuGUK.s hi:i:i:nts i:r kiat aciui:!. !«'s jours de Linné, il était d'nsage à \)m près général de- distinguor la diagnoso spécifii^ue du la description pro- jM'ement dite. La première ronlermait rémunération des caractères absolument dislinctils (l'absence d'un seul d"entre eux suHisant pour exclui'c la plante di' res[)èce » li pour mieux en mar(jU''r la lixiti' elle était habiliielle- inent rédigée à l'ablatif. La description proprement dite indiquait tous les caractères qui, bien que généraux, i)eu- vent manquer à l'espèce, ou qu'elle peut avoir en com- mun avec ses voisines; elle était ordinairement rédigée au nominatif. Mais, je l'ai déjà dit plusieurs fois, il n'y a rien d'absolu dans la nature, et il n'y a pas de classe de caractères qui ne soit sujette à certaines exceptions. Quel- que règle que l'on suive dans la confection d'une diag- nose, certains caractères (jui sont généralement laissés de côté, comme, par exemple, la couleur, la dimension, etc., peuvent dans un cas donné acquérir uni' réelle impor- tance. Enfin, pour être claire, une diagnose doit être aussi courte que possible. :»" Indication de la source où la diagnose a ('té prise, des ouvrages où l'on peut trouver plus de détails sur l'espèce, son histoire, sa synonymie et les planches qui la représentent avec exactitude. La synonymie ne sera indi- quée (jue dans les cas où il s'agit d'ouvrages post(''rieurs à celui d'où l'extrait a été pris. 4" Habitat de l'espèce. 5" Des notes spéciales sur les affinités ou sui' certains points de l'histoire d'une espèctî ne devront être insérées que dans des cas tout à fait exceptioimels. Toute discus- sion approfondie sur les points douteux doit être réser- vée pour les ouvrages spéciaux; là, seulement, elle sera utile. m: LA KOiAMQlb: SVSTKMATlQUIi. 1".)7 (]|iai|ii(' VdliiiiR' du SijNuiJs/s siMH iKiluiclk'iut'iil uccdin- pagné (Tiin iiul(^x OdUifilcl tics laiiiillL's, des goniTS, des «espèces L't |i(iil-L'li'o aussi des synonymes. Les mêmes raisons (|ui, dans le Gênera planlanim, mi- litaient en faveur de l'emploi du latin, existent encore ici; de plus, celte langue est, de beaucoup, celle (|ui ot le mieux appi'opriée à la rédaction de courtes diagnoscs. L'auteur devra encore se faire une règle absolue de lie publier dans le Synopsis aucune espèce qui n'ait pas encore été décrite. Quelque bien faite que soit la diagnose, elle est insuffisante dans ce cas, et une description plus détaillée sortii'ait du plan général de l'ouvrage. C'est dans une monograpbie spéciale (|ue les formes nouvelles doi- vent trouver leur place, et ce n'est qu'après cela qu'elles pourront être citées dans un ouvrage construit sur le l)lan du Synopsis. Il faut enfin bannir sévèrement toute allusion à des noms manuscrits ou dont la publication ne répond pas aux exigences des lois de la nomenclature. Nous conseillerions d'applifpier le nom spécifique et la diagnose à l'espèce dans le sens Linnéen de ce mol. Bien que cette expression ne se prête guère à une définition stricte, elle est généralement comprise par les botanistes qui savent tous ce qu'on entend par une espèce Lin- néenne (appelée aussi espèce véritable ou espèce com- posée). En fait de variétés, je n'admettrais dans le Synopsis ([ue celles (|ui sont bien marquées et (jui peuvent pres(iue prétendre à être distinguées comme espèce ; mais je lais- serais soigneusement de côté les innombrables formes •des espèces critiques; leur énumération contribuerait plus que toute autre cbose à rendre impossible l'achèvement flu Synopsis. Quel intérêt aurait pour nous la distinction , en parlant d'une revue des espèces, pensait à un travail personnel et approfondi de la part de l'auteur, tandis que d'après le plan de M. Benlhani, le Synopsi.s^ sfîrait une revue abrégée et prise en partie dans des travaux déjà pu- bliés. (Tnid.) I :200 PHuGHi'is Hi'X:i-:.NTS et état actl'i:l à l'œuvre [nww rélahlii k's espèces d'après les piincii)es Linnéens el pour éliminer tous les genres mal fondés, rendrait un vrai service à la science. Pour les hépatiipjes. aucun travail d'ensemble n'a été publié depuis celui de (iollscbe el Lindeidterii (18ii à lS47j. Les lichens sont encore plus aw arrière : Nylander a coumiencé en l sive de 19 volumes de planches. L'immense clas.'^e iU'^^ idiam[)igiions est encore plus compli(|uée et sou étude encore plus spécialisée que celle des autres groupes ; le seul guide (juail le botaniste dans ce dédale, c'est li- JSomenvlalor de Streinz, index complet (\^^i> innond)rables monographies et mémoires spéciaux relatifs aux cham- pignons. IV; Monographies de famiUes el de genres. Les monographies peuvent être com[)tées aujourd'hui parmi les travaux les |)lus utiles; elles servent, en pre- mière ligne, au botaniste systématique pour ridentificalion précise des plantes; elles ne sont pas moins utiles au na- turaliste comme recueils de documents sur l'histoire géo- graphique, physiologique, etc., des espèces. On peu! enfin les citer comme un des exercices les plus propres à romi)re les jeunes botanistes au maniement (\i^^ plantes. Les éléments d'une bonne monographie sont à peu près les mêmes (|ue ceux d'un Ordines ou d'un Gênent planlarnin : airangement méthodique, diagnoses et (le>- ori[)lions, distribution géographique, usages éc(Miomii|ues. I" I)K l[)r('nit'iil dilcs dcvruiil loiijoiiis vU écrites en laliii : (|ii;mt aux coiisidéralinns générales, cil îie seront (|ue |»lus iiilclligihics si elles sont rédigées dans une (les principales Lnigiies nioilemes. Ainsi (jue je l'ai déjà indi(|ué plus liant à [)r()pos des «leseiiplions dans nu Synopsis planlaium, la manière de traiter les espèces n'est plus la même depuis (ju'on a ^lii^^sé de croire à leur immulal)ilit(''. J'ai montré (|nels étaient autrefois les traits dislinctils de la diagnose, et ••omment elle devait contenir une énumération des carac- tères invariables et essentiels de l'espèce. Mais peu à peu. à mesure que le nombre de celles-ci augmentai!, la «liagnose et la description s'allongeaient graduellement. Il fallut bientôt ti'ouver un moyen de mettre en lumière les caractères les plus saillants.- pour cela, tantôt on les a soulignés dans la description en les imprimant en let- tres italiijues, tantôt on a employé (U^^ clefs dicliolomi- (jues ou des tableaux synoptif|ues placés en tête de l'(tu- vrage. Chaijue métliode présente des inconvénients : l;i seconde entraine la répétition du même caractère trois fois (dans la clef, dans la diagnose et dans la description) ; ^n employant la première, on se borne en général à sou- ligner les adjectifs et le lecteur perd alors du temps à t'bercber à quels substantifs ceux-ci se rai)portenl. Main- tenant la position n'est plus la même et pour nous la- diagnose n'est plus le résumé de tous les caractères es- sentiels. Tout ce (jue nous demandons, c est d'avoir à i:ôlé de la description détaillée, une énumération abrégée des traits distinctifs ipii séparent le mieux l'espèce de ses voisines et cela seulement pom^ faciliter Le travail de détermination. '2i)'2 l'UiMii'.Ks iu:(:ivNT.s i:i' kiat aci'uki- Ces itulir.alions ijcuveiil êlre données de Irois nianièios difléi'enles : 1" ]\i\ une l'Id' (lii:lii)lôinii|iir, tflli' i|irun les enii)l(ii(' rié(iueninit;nt dans les limes locales : ^'^ par un lahlt'aii syn()[)li(|in' [)lat'(; imi lèle de clia(|iir liroupr d'espèces; 3" par iiiir diagnose abrégée (jui, [tuui cliaiiiie espèce, piécéd(3ia l;i descii|)lioii prupremenl dile. Dans les monographies détaillées, ou les desciiplions sonl lon- gues, je recommanderais sinlonl l'emploi du tabli'au sy- iiopliipie; dans les travaux [iliis concis, la cleC dichoto- ini(|ue troiivi'ra mieux sa i)laf.'. Enlin. dans les Sijnopsis, la diagnose formera, comme je l'ai dit plus haut, la par- tie essentielle de l'iiuvragt': les notes détailléc's, ou les descriptions com[)lètes ne figurant (pie dans des cas excep- tionnels. I.iîS monogi'aphes ne doiveul enlin jamais oulilier ipruii des {)rincipauN ci'iléres de Irui o'uvie est dans la conci- sion des desrriplioiis. lîieii n'est plus facile ipie de décrire complétem'Mit un ('•clianlillou eu passant successivement en revue les diftérents organes; ce qui l'est heaucoup moins, c'est de savoir choisii' les caractères h'S [dus pro- pres à dotmer. sous une forme concise, une idée juste de {'espèce. Les clefs dichotonmpies sont encoi'e plus didiciles à construire: je lai moi-même expi-rimi'iilt' bien des fois, ef lors(pr'elI('s sont mal fiites, elles ileviennent une des causes Ic's [dus IVtMpientes d'eireiu-. Mais eu uième lemp>. lors(|u'elles rf'mssissent bie'ii. elles sont la meilleure lu'euve de la saine méthode sinvie par l'auleur dans la iliMimila- lioii des groupes. Les bonnes monographuïs ne sont pas nomljreuses. et quehpies-unes des meilk'ures sont déjà anciennes. Les savants de l'école française sont à la tête dans ce genre de travaux: ou peuf citer comme modeltîs les (lotnl'ei'es hi; i.\ I!iiia\imi;k svsTKMATioui-:. ^();i «le Ri('li;utl, les Miilpi^^hi.icéos dn A. de .Inssii'ii, lis Linji- zahalées de M. Der.aisiic, les llrticées d(! M. Wed^ld, les >[(>niiiiiac(''t's de M, ïidasne, do. Les li^Miivs sont en iiO- ncral heancoiip ini(Mi.\ exéciilées (|iii! d.in^; les [iiihlica- lioiis anglaises. Les dfjriners volmiirs du l^rodroniiis Iniir- nis^Piit plnsiiMirs exemples di' liniiiii'.s iiioiiogi'aphies ;diic- gées. l'ar eoiUi'e, je puis citer |)aimi les plus leaiivaiscs éludes ipic j'ait" l'ii rnccasion de considlcr les (i{wi- denoviées de M. de Vriesi' et le synopsis tU'^ (lliimac<'('s «le Sl'Mid(^l. Dans ces ([('iiiièrcs aniUM.'s, il n'y a pas imi en Allcniagnr, c-ii ddiitis de l;i h'Iora BnisUiensU, de tia- vaiix iiiiportanls sur le sujet ipii nous (tccii[)é. En Angle- terre, ji,' citerai, [)arnii les monographies les plus lécentcs, «îelles des Eb(Miacé(\-<, di; M. Hierii, remarijuable par le soin apport(' à r(3tude des inoindr(,'s détails^ et celle des Menispei'mactjes, par M. Miers, «pii s'est laissi^ entiaîner à multiplier un peu trop les genres et les espèces. Parmi les familles (jui réclament le plus impérieuse- ment des revues monograplii(|ues, je citei-ai en première ligne des monocotylédones. Lindiey a l'ail dans le lem[)s une étude approfondie des ()rcl)i«lées, mais les additions faites encore chaque année à cette famille ont rendu c<,' travail tout à fait insullisant. Pour les (iraminées, les (^y- péracées, nous n'en possédons pas même autant: les v[- ftvrts faits par Trinius, Kunth et Nées von Esenbeck [lour les débrouiller un p^ii ont vh'' rendus vains par Steudel dont l'ouvrage est venu tout jeter ilans le chaos le plus complet. M. Munro, ([ui s'est longtemps consacré aux (îraminées, n'a jusipTà présent publié «{ue ses recherches sur les liambusées. Ees descriptions des Cypéracées de l'herbier de Berlin, par M. liikkeler. sont |)eut-étri' un obstacle plutôt (pi'un aide à im.' connaissance géni-ralc ^20 \ fi{Oi;hhs ukcknts i:t i:tat actukl de cc'IIl' lamille. La monogiapliie des lU'sliacérs. [)ar M. Masters, est liinilét' aux espèces africaines. Le grand ouvrage de Marlius sur les Palmiers réclame un supplé- ment. Enfin M. Baker rend à la science un service signalé en revoyant maiiitenaiil les diiïérenls groupes des Lilia- cées. Quant aux autres lamilles monocolylédones. elles paraissent avoir été tout à lait négligées '. Parmi les familles dicotylédones contenues dans les premiers volumes du Prodromns/]v. recommanderais sur-, loul Tétude de celles (jui renferment un grand nombi'e d'espèces des régions tempéi-ées et montagneuses de l'hé- misphère boréal (Renonculacées, Ciucifères, bien des geni'(\< de Papilionacées, Ilosacées, etc.); il ne s'agirait pas tant de collationner les nombreux documents disper- sés dans les llor<'s. {|ue d'exercer une impitoyable criti- que sur les innombrables formes (jui.au grand détriment de la science, ont été élevées au lang d'espèces. Les lamilles des régions tropicales et australes trouvent leui' place dans les grandes llores qui se publient actuelle- ment: les monographies spéciales ne sont donc pas si urgentes. Les monographies (Yespèces ont aussi Km' im(iortance, si l'auteur a en vue de déterminer l'amplitude des varia- tions, les circonstances (pii les fofit naître et les vraies relations avec les espèces voisines, plutôt que do diviser * Tous les botanistes approïKlioiil avec intéiêl (jue pour luire suite au Prodromus, MiM. A. et C. rie Candolle ont enliepris de dirigei' la |iu])li(ation d'une série de monograpliies élaborées par différents au- teurs. Quelques familles monocolylédones sont déjà en mains, et le plan de l'ouvrage admet aussi les levucs des familles dicotylédones renfermées dans les prcmieis volumes du Prodnmiis. Ces uionogra- phies seront un peu plus détaillées que celles du Prodroinus; elles pourront être accompagnées de notices morphologiques ou géographi- ques en langue vulgaire et de [ilancties analytiipies. [Tr'td.) iii'. \.\ HMiANiori; svsi"i;\i.\riiM"K. :20r> ''t de subdiviser l'ii races de dilIV'ri'nts degrés. Un tra- vail dti C(;lt(' iialiirc cDiiipiciidra riiisluirc complète de l'espèce dans toute l'aire (prelle oc.r.iipc ; raiil(îm"étudiei'a les niodilications ipie subissent ks orgaui's de la plante en dirierentes localités et sous l'inllnenee de cireonslances diverses, la rré(|uence ou la rareté relatives des dilïe- rentes Cormes, hs nudangesavec les espèces voisines, etc. ; il ne doit rien négliger de tout ce (|ui peut concourir ;'i indiqutir si la variabilité de l'espèce est liée à des dil- lérenciations graduelles du type, ou si elle est U\ résidtal temporaire de lértilisations bybrides, ou enfin s'il n'y faut voir que Tt^flet des agents extérieurs sur l'individu plutôt i(ue sur la race. Cette étude sera toujouis utile au bo- taniste, (jui l'entreprend, et les résultats acquis seront l)eut-être un des meilleurs moyens d'arriver à la con- ('.eption d'idées générales. S'il peut être utile de désigner sous un nom spécial et de définir les variétés assez dis- tinctes pour mériter pres(jue d'être décrites comme es- pèces, il est, par contre, [)arraitement superflu de vouloir cataloguer les moindres variations que subit une espèce dans une localité particulière; ces données ne peuvent avoir d'intérêt que pour les babitants du lieu, et les nou- veaux noms dont on vient ainsi cbarger la science ne font • [u'ajouterà un encombrement déjà bien suffisant. V. Flores un histoire des plantes d'une région limitée. Les flores sont des travaux qui se rap[)rocbent en plus d'un point des monograpbies; seulement la limite du su- jet est géograpbique au li(;u d'être systématiiiue. L'au- teur devra entrer dans des détails [)lus ou moins minu- tieux suivant la nature du pays dont il s'occupe. S'il s'a- git d'une région étendue et relativement peu peuplée. 20G i'ii()(ir,i;s uiiCK.Ms kt i:t.\t actlkk l'ouvrage s'adressera prescitic uiiiinicmeiil aux bdlanisles: il sera écrit en laliii d le sujet poiu'ra être traité d'unt' manière un {«u |ilus i;'''ii<''ial('. Si. nu contraire, l'aiilcur a limité ses rcclierclies à une aire géogra|)lii(|ue peu étendue, à un pays où le culte des .«sciences .soil en Imn- neur. la ILire d"vra revêtir nue forme plus jxtpulaiie el sera rédmée en laiimie vulgaire. Ouel (lue soil. en dé- linilive. le Itnl spi-cial d"uiie lime, elle doit, avant tout, être écrite avec méthode et clarli': c'est une des conditions principales. Si rauteuc a un but un peu plus élevé que de riiuiiiir ;( ses concitoyens un guide ]inur la détermina- tion i\t'^ plantes, le |)i'emiei' [idint doid il aura à s'occujter sera la disti'ibution géographique soil dans la région elle- même, .soit dans les pays voisins : c'est un sujet sur 1 im- portance (hnpiel on ne saurait li'op insister. En elîeljdun côté le botaniste pioitrement dit doit constammenl laiie appel aux llores locales dans ses icclierclies sur l'histoire des races végétales, et il ne peut avoir confiance dans le> leconi'ant de l'année 187r),M.Wed(lell travaille activement à la dernière piailie de sa Cliloris an- dina. JMilin la Flora ljra.^/lmé.s/\s. un des plus beaux monu- ments de la botanique systématiijue, est assez avancée pour (|ue nous [missions espérer la voir complète dans un avenir peu éloigné, ('e l)eau n'sultal. qn";i un iiiomeni on crovail inatteionable. est dû autant au iiatronaue éclairt' de Tempereur i\u \Urs\\. (|u'aii zèle infatigable de l'i'diteur a('tu(d. le D' Eicbler. Le travail qui me paraît dt'sormais |e plus utile à en- treprendre est une llore générale de rEuro]te. de la Hns- sie et de r'Améri(|ue dn Nord, (lette vaste région (jui comprend toute la zone tempérée et froide de l'bémispbère boréal, est la llore continue la plus considérable dn globe et celle qui paraît se ratlacber le plus intimement anx périodes géologirpies n-centes. Il y aurait certains ayanta- i20^ FHOGHKS RKCE.NTS Kl' IITAT AC';iLi:i> ges, l'ii particulier à cause de l'uniformité (1(! la végétation, surtout dans li's régions arcti(jues, à lenlernKM' tout ce- travail dans un seul cadre; mais une entreprise pareille serait trop pour un seul homme. Il vaut d'ailleurs mieux (|ue les plantes de chaque l'égion soient examinées par lin observateur (pli ail une expérience personnelle i\o la llore vivante de son district, .le conseillerais donc de ré- IKirtir ciUte étude en trois oiivragi's dilï(3renls conçus sur le même plan et élaborés parallèlement les uns aux au- Ires. L'auteur de la llore d'Eui'Ope aura sui'lout à se dét'en- ilre d'être submergé' par la multitude de documents mis à sa disposition. Il devra exercm- une; critique sévère sur les innombrables noms spécifuiues pul)liés par les explo- rateurs locaux, et il s'attachera plutôt à faire une œuvre- concise et méthodiijue (pj'uii exposé chargé de déta-ils minutieux. Il suivra naturellement l'ordre proposé par A.-I*. de (^andolle et interprétera la notion de genre et d'es|)èce dans le sens le plus élevé de ces mots. Il n'aura en général pas beaucoup de difficulti;' ;i suivre cette règle: [)Our les genres compliqués^ tels (pie Kanunculus, Hiera- cium, Rubus, (|ui renlerment en réalité tant d'espèces mal définies, il S(! limitera aux formes principaks (Haupt- formen) de Niigeli, à celles ((uc certains botanistes appel- leraient espèces composées. Pour les formes intermédiai- res, si quelques-unes méritent une mention, les pins nombreuses peuvent être laissées de côté, l'auteur se i)ornant à indiquer le degré de vai-iabilité de l'espèce, soit d'une manièn; générale, soit relativement aux diiïérenies [)arties de l'aire géographique (|ii*elle occupe. Les des- criptions de la Flore d'Europe seront en latin : les notes explicatives pourront être en anglais ou en français. I»K LA HOTANIOUK .SYSTKMATIOUI-:. :20t> La ilisliibiition gL'ogra[)lii(iij(; sera élU(Jié»3 avfc un soin tout particulier; elle soulève, en clïet,, bien des pi-oblcmes intéressants : extinction graduelle des plantes arctiques vers le midi; disparution vers l'orient de la lloï'e des eûtes occidentales qui est bien caractérisée; incursion d'un cer- tain nonnbre de plantes asialiijues dans notre domaine, et enfin relations de la llore des Pyrénées, de celle des Al- pes et de celle des terres arctiques. D'un autre côté, un des principaux desiderata de la science moderne, c'est l'histoire de la dispersion des races végétales, de leur origine, de leurs progrès, de leur déclin et enfin de leur disparution; pour aider à résoudre ces questions, la (lore devra, pour chaque espèce, indiquer son aire géographi- ijue exacte, en notant les localités où elle est le plus abondante et la direction dans laquelle elle diminue pour Unir par disparaître tout à lait; si elle franchit les bornes de notre territoire, d taudi'a indiquer brièvement son extension dans les pays voisins. Les limites de la llore européenne sont bien marquées de trois côtés : à l'ouest l'Océan atlantique forme une barrière insurmontable à l'extension graduelle des espèces, excepté dans l'extrême Nord; au midi la Méditerranée, la Mer Noire et le Cau- case nous limitent également bien ; si quelques plantes franchissent ces barrières et prospèrent en Asie Mineure ou sur la côte septentrionale de rAfri(|ue, leurs progrès vers le Sud sont bientôt arrêtés par le climat; au Nord la llore d'Europe ne s'arrête qu'avec la végétation elle- même. A l'orient seulement une ligne un peu arbitraire doit être tirée entre notre domaine et celui de l'Asie septentrionale; l'Oural, bien (jue n'étant point une vraie barrière, est tout à fait indi(|uô pour cela. La flore russe ou plus exactement la llore de l'Asie Archivks, t. LU. — Mars 1875. lo :2I() PROr.RKS HliCENTS RT KTAT AiTrUKL septentrionale sera un ouvrage à la lois inétli0(ji(]n(' ci géogi'apliique réclamanl do son auteur, qui pourra tirer grand paili îles vues de Maxiniowitz, une connaissance approfondie du pays. Les limites septentrionales sont en- core ici celles de la végétation : les masses montagneuses de l'Asie centrale forment au midi une harrière abso- lue, au delà de laquelle le caractère de la llore cliangt' complètement. Mais à l'orient, malgré l'interposition du Pacifique, la flore asiatique offre [\es rapports frappants avec celle de l'Amérique du nord, ainsi (|ue cela a été démontré par M. Asa (Iray d'un côté et par Maximowilz de l'autre, l^a Flora Rossica de Ledel)oui' pourrait servir d plus grand, [)uis(pril s'i'tendait pi'ubaljle- nient jusijirau Nouveau Mexiipic, le long des Montagnes Moelleuses. C'est le bassin de l'IJintah ; il était probable- ment en communication avec le pn-cédent, pour un temps au moins. I^es dépôts (]u'il a laissés sont très-épais et re- posent sur le ciétacé supérieur. La faune Ibssde de ces deux lacs est esscniiellcment la même, et elle indique un climat tropical, (^e fait est établi par le grand nombre de mammifères tapiroïdes, de singes, de crocodiles, de lézards et de serpents. F^es restes de Dinoceras, les plus grands des mammifères éocènes, ne se sont encore rencontrés (|ue dans le bassin septen- trional. On a aussi ([uelques indications d'un troisième bassin d'eau douce dans l'Orégon oriental. i" Lacs miocènes. Le premier lac tertiaire connu de la région des Montagnes Kocheuses est au sud des Black- Hills, si longtemps fameux pour ses « Mauvaises Terres» ou Bad-Lands, et pour sa faun(i fossile décrite surtout par M. Hayden. (^e lac était comparativement peu pro- fond, et s'étendait du 44™'' au 40™' parallèle de latitud(\ Ses rives occidentales étaient formées par les Montagnes Kocheuses ; son bord oriental atteignait probablement le OO'"® méridien. Les couches sont toutes presque horizoFi- tales et indiquent des eaux tranijuilles; elles sont compo- sées de matériaux moins arénacés que les dépôts éocènes. Ces formations miocènes reposent sur une série très-éten- due de couches à lignites, contenant des restes de Dino- sauriens et d'autres vertébrés de la période mésozoïque; (il est probable (pi'elles appartiennent au crétacé. Après que ce lac fut rempli, et sa surface plus ou moins érodée, une seconde dépression se forma ((ui donna lieu I:22î2 LES vi:uTKiuiKs kossiles ;i la création d'un second lac de plus grande étendue. L^es sédiments ayant la couleur de ceux du premier bassin, il n'est pas lacile de tracer la ligne de démarcation; l'étude des fossiles seule montr(^ lu dilférence d'âge. La faun<' de ce bassin lacustre est la mieux connue. Elle indi(iu(.' un climat beaucoup moins tropical que celle des lacs éocènes, ainsi qu'on peut en conclure de Tabsence des singes et de la rareté des reptiles. Les lirontothérides, les plus grands mammifères miocènes connus, sont particu- liers aux conciles inférieures du bassin. Un autre lac mio- cène, encore plus ancien, existait sous la même latitude dans la partie centrale de l'État d'Orégon. 11 est difficile d'en tracer les limites à cause des immenses épanchements (le lave qui recouvrent ces dépôts. La localité typique est sur les bords du .John Uay Hiver. Les couches sont plus ou moins inclinées, et d'une épaisseur qui semble atteindre <|uel(juefois cinq mille pieds: les dépôts supérieurs sont contemporains de ceux des antres lacs miocènes. '5" Lacs pliocènes. Un grand lac pliocène recouvre les précédents du bord oriental des Montagnes Rocheuses, et s'étend au sud presijue jus(ju'au (lolfe du Mexique; l'é- paisseur des dépôts est de (juinze cents pieds environ. Le bassin a reçu le nom de Bassin du Niobrara à cause de la rivière de ce nom tpii le coupe sur une longueur de plus ^00 milles. La faune de ces dépôts indiciue un climat chaud tempéré. Les mammifères les plus communs sont un mastodonte. i\('<^ rhinocéros, des chameaux, des chevaux, <:.es derniers étant très-abondants. M. M-lJ. dope, qui vient d'explorer le territoire du Nouveau-Mexique, annonce ' (ju'il a trouvé aussi dans la vallée du ilio-Cirande des dépôts appartenant à un lac ' AnirTicîin Naliiralisl. I\, p. 49, janvior 1875. IIKS KTATS-HNIS. ^ITA pliocène Cdiitciiaiit i\vi< espèces iioiivelles de iiiasludimtes avec des ossements de chameaux et de chevaux en grand nombre. Une des découvertes les plus sinf(ulières est celle de cerl's qui ne jetaient pas leur bois, comme le l'ont 4es espèces moderm^s. Il y avait là, aussi, plusieius espè- ces de chiens et un grand vautour. Ailleurs, sur les bords de ladhama et delà rivière San Juan, M. (]ope a trouvé des sédiments lacustres d'inii' épaisseur d'au moins ti'ois nulle |)ieds et recouvrant \\\\r aire de IK)00 milles carrés, sinon davantage. Ils apparlicn- nent, dit-il, à un éocène plus ancien ijue celui du Wvu- Miing. Il en a été retiré environ cent espèces de vertébrés, dont les deux tiers sont des mammifères. Les crocodil(\< étaient nombreux et les tortues pullulaient. Les mannni- lëres ne se distribuent pas entre un grand nombre d'or- dres, mais ils appartiennent h des groupes peu connus. Les plus grandes espèces appartiennent au genre Hath- modori, dutpiel cin(| espèces sont découvertes, de la di- mension (Ui tapir à celle du liiinocéros des Indes. Ils ressemblaient beaucoup à l'éléphant par les pieds et les jambes, tandis que leur crcâne les rajtprochait du tapii et de l'ours: leurs défen.ses étaient lurmidables et leur boîte crânienne très-épai.sse. Nous attendons la descri[)tion plus précise des autres <3spèces avant de donner de plus amples détails sur celte faune si riche et si intéres.sante. Comme on peut en juger |)ar les (|uelques pages qui précèdent, les dépôts tertiaires d'eau douce couvrent une immense étendue dans la partie occidentale du continent nord-américain, et tout montre que, durant les périodes éocènes, miocènes et pliocènes, une faune mammalogi- '|ue trè.s-variée et remarquable peuplait ces contrées. Si '2'2ï LKS VKIMi:i{l5i:S kossili^is, ktc. cha([ii(! ;iiinét', à l.i suite artic (itientale du réseau à la partie occidentale, ne pouvant pas remplir ce but d'une maiiière sultisante, il est désira- ble (pie daulres lignes soient nivelées dans ce but, en- tre autres celles le long du llliin, de Steckborn à Stein. Il est probable que Ut nivellement de ces lignes a été déjà elïectué, et que le résultat en sera pub!i('' dans une nouvelle livraison. La cinipiième est terminée par un paragrapbe sur le raccordement des écbelles limnimétri(pies (établies sur les bords du lac Léman, par rapport à la pierre du Niton qui est le repère fondamental. Il y a actuellement six de ces limnimètres, savoii' ceux du .Jardin Anglais et de la ma- chine hydraulique à Genève; ceux de Séclieron, de (îen- thod, dOuchy et de Vevey. En ramenant ainsi à un même point de départ les lectures quotidiennes faites à ces dil- férentes échelles, on pourra aborder l'étude de la pente (jue présente un bassin de cette étendue dans ses diffé- rentes parties, des variations de pente qui peuvent avoir lieu d'une saison à l'autie. et des ruptures accidentelles de niveau. ' A. (i. DE L'ACTION LES AMALGAMES OU LES ALLIA&ES FONDUS SUItlSSKiXT \)i: LA PAKT 1)1' COUTANT (lALVAMOUE l'ar Al. Eugène uH\Œ (Note coinmiim'(|iu'e par ranlPtii.) D'apirs (it-rai-dinMes Hiniiluanics et les alliai>es Ibndiis. considérés gt'néralcmpnt cdimnc di's (•(iriductoiirs mélal- li(|ucs. sidiiraitnil.au Cdntiairi'. de la part du courant gal- vani(ni(' iincdéconnposition (''loctrolyliquc. Ainsi, par exem- plf^, de la soudiMc de [)li)mbier, fondue, [»uis traversée par un courant serait, après le refroidissement, granuleuse et cassante au pôle jiositif, tendre et malléable au pôle néga- tif. De même, après avoir transmis un courant, de l'amal- game de sodium ne devrait plus pouvoir décomposer l'eau •ju'au pôle négatif. L'alliage de pota.ssium et de sodium liquide à la température ordinaire devrait toujours d'après cette juanière de voir, se solidifier au contact des deux électrodes. De petites quantités d'un métal, tel que de l'or, par exemple, ou du bismuth, dissoutes dans du mercure, devraient se porter sur le pôle négatif Comme les faits énoncés par M. (lerardin ne .sont point accompagnés de mesures (piantilatives, très-importantes ^ Geranlin, Compte.^: rendus, lomo I.III. |i. T'a", iHiu. 230 ACTION DU COURANT (ÎAIAANIOUK cependant dans un semblable siijeL jai entrepris, sur It; conseil de M. Wiedemann et dans son laboratoire, l'étude des effets que les amaljîames l't les alliapres métalliques tondus éprouvent, lorsqu'ils sont t.r;lv^'rs•^ p;ir un cauraiit électrique. I. — Expériences sur l'dlectrohise des a mal gai nés. L'appareil dans lequel lamalgame i expr'riences 1 et i) a été soumis à l'action du courant consistait essentiellement en deux bocaux de verre (9 cent. d<' hauteui' sur 2 '4 cent, de largeur) reliés i)ar un tube on lornic (le î| j, au point le i)lus élev(i duquel se trouvait nii luyau de dé- rivation muni d'un lohinet. Les deux extrémités intérieu- res de ce tube ne se trouvaient t\uk quelques nnllimètrrs au-dessus du fond du vase (!orres|)ondaiil. (Chacune de ces deux éprouvettes (^tait fermée très-exactement |)ar un bouchon de caoutchouc présentant ipiatre tnius i|ni donnaient passage, outre ce tube-siphon, à deux lubcs di dégagement et à l'électrode formée |)af ini uros ijl d,' Ter. Au début de l'expérience les deux bocaux. Itien séchés, étaient remplis à |)eu près jus(ju';i nii-li,nilein de meivnic chaud. Le lube qui les reliait en était rempli aussi, son robinet étant fermé, ensuite l'air contenu dans la partie supérieure des deux bocaux était chass»; par de l'hydro- gène, et des quantités a7. ('tail recueilli dans deux éprouvettes gra- tluées et mesuré avec toutes les précautions voulues. On obtint de la sorte les rt-siillats suivants : /'■'■ ('X}iérieuce. On introduisit dans chaque bocal 2,ô siramiiies d'amal) à lélectrode négative H = ^Hh^lT) cent, cubes. Ijitïér. = 0,0 cent, cubes. 2'"* expérience. Un gramme d'amalgame île niercuie introduit dans cha(pie vase. Le courant di^ six t'Ii'inenls lut prolongé pendant deux hem^es et demie; on obtint : a) h l'électrode positive H = lO/i cent, cubes. 6) à l'électrode négative H = 10,0 cent, cubes. Différ. = O/i cent, cubes. ^lî-î ACTION m COUHANT CALVANIQUE 3""' expérience. Dans celli' cxpérifinee deux lubi's (ii- verre de la torrno V liirciit réunis pai- \m tuyau de caoutclioui; de (jualic centimètres de long, de manière à ioniier enseml)le un tid^e en W. (le dernier fut rempli de mercure desséché, dans le(|uel on avait dissous juste assez de sodium |Htur' ((ue l'amalgame lût encore liquide. Les deux exlréniil('s du tiihe étaient fermées hermétique- ment par i\v<> bouchons qui reposaient directement sur la surlace li(p]ide e( doniiaienl passage ii des électrodes for- més d"un II! (le lii cpais. Pdiii rendre ranialgame parfai- tement lioiuouene on avait eu vdiu d'agiter consjamment. pendant 15 jours, le tnlie ipn le contenait en le pla- çant dans toutes les positions possibles. Après avoir fait passeï-, pendant ^1 heures, le courant di' 1^ éléments dans l'amalgame ainsi préparé, on linterrompait en ('cra- sant le petit (ube de caoutchouc à l'aide dune pince, qui coupait en deux la masse de rauialgainé. (Chacune de ces moitiés était ensuite liaitée connue les ('pmuvettes dans les deux expiTiences précédiiiîes. Les quantités dhydro- gène dégainées furent : a) au |in|e |(ositiri:l = 74cent.cidies|)' 1 1 1 ,25 gr.d'amalg. 6;au polenégatifII=72 » » 1U7,7U « Ln ramenant à lOU le [loids de l'amalgame dans les deux moitii's, on a : a) au pôle positif II = H6,5 cent, cubes. }i I au pcMe négatd H = 66,7 cent, cubes. DilTér. = O.t? cent, cubes. De celle expéiience il ressoil (|ue les amalgames de suditun ne sont pas sensiblemeni modifies dans leur corn- posiliofi par Je passage du rnuranl galvanique. sua LKS AI.IJACKS l'O.NJiJJ.S. ^'A'A II. — liviiih'iciivi's snr l'i'h'iirohixc des alliaqes. Alb'UiH' de /jotassiuni cl de sod/mii. Col alliaiic, pr('|i;u(' par le imik-imI»' de l^)(l(ll|)l|l> Wa^- nor V, ("Il Inndaiil (Misonihli' sons de Ihiiilc de iiaplit).' 4 f)artit\s (le polassiiiin el 2..'» parties de sodium, csl lliiido coimii/' du iiiciciiic ;i la lriii[)('ra(iii'c nrdiiiain'. (Ict alliage liiliiidc lui introduit, tdujom-s situs de riniiji' de napliti'. dans un tidic en W, dans Iripid pénétrait deux électro- des en fort fil de cuivre. On avai! toujours soin d'opéi'cr à la leiniH'raluri» oi'dinaire, entre I i el 2i degrés {]. On eu! heaii l'aire passer: 1" le courant d'un élément de Daniell iiendanl 1 •") inMires. ^" le couraid de i2 loris élénuMil^ Kunscii pendant -'» heures. I)" le courant de (i éléments Bunsen [tendant * /_, heure, on encore i" le cou- rant de 1:2 ('léments Hinism pendant '2 heures, ramal- game ne perdit lieii de sa Ihiiddé. Dans ce dernier cas le courant ('tait si loii ipiii aurait pu produire le dépôt (\(î 29 grammes de cuivre en deux heures. Alliatie d'iHain et de plomb. On a opéré sur deux alliages dilïéreiits d'étain et de ))loiiil). l/un correspondait à la Ibrunile Sn Pb, c'esl-à- diie ijue sa c()ni|)Ositiun ('lait celle, de la soudure forte. Le second était composé de \\ équivalents d'élain et i équivalent de piomh (soudure laihle). Ce dernier alliage, Sn. I*b, lond à IS1>" et a, vers 187", un point de solidification unique. Il se distingue nette- ment, par celli' dernière propriéf(', de tous les autres al- ^ Wagner, .lounwl fiir pnildisrlic Chnnic. [.\.\\ p. iSU. !2I54 ACTION DU COUUANT CALVANIOUE iiagps filoinlj-(H:iin. cl \u)n\, iioiir (-c iiiotir, iiiiciix (|iie tout autre, êlic consiiiéré ('ommc une coinhiiiaison chimifjne «iHlenninéc. ('"est précisément à cause de cela i|u"il a été choisi (le prt't'érence poiic ces expériences. Comme les alliai^es plonili-i'-tain sowdent Irès-lacilement lors (h-, leur fusion à l'air, il était indispensable, pour obtenir un bon résultat, de protéiJter soi(puv;dents é|»au\ dans iiin' cuiller en ter, |)uis coulés dans un tube en W. (^elui-ci était mainteiui dans un bain de sable à une température de 10'' à lô" supérieure au point de lusioii de l'alliage. On empècliait l'oxydation du mélange fondu (M1 faisant circuler à sa suface im courant continu d'hydrogéiK^Le coui'ant do 6élén)ents ili» liunsen, ameni' dans l'alliage par "1 électrodes m lil de ter. le tra- versa pendant " j ,^ dlifiire (environ. Le courant iit^ lut in- terrompu ipi'après l'entière solidification de Talliage. Apres le refroidissement, on brisa le tube .4 on scia le métal par le milieu. V\\\<. on londit (•haciiiK! kV'^' deux moitiés séparément dans un creuset «le porcelaine, sous une atmosphère d'hydrogène, pour les rendre bien homo- gènes, et on prit, après refroidissemi^nt, un [»etit morceau de chacune d'elles pour le soumettre à l'analyse. Les ré- sultais de cette analyse furent h>s suivants : n) à ri'lec.lrode l>) il rélet'lroilo posilivf. négative. Différence Su MM 7„ '.v^s)'■l"|, I,2>1 Pb in M'y "U (i(i,;i8 7., -f 1,08 09.27 '.I'.l,i(l Sri{ I.KS AI.I.IACKS F(J\I)IJS. :l'.\'t On ne put |);is ;i|»i'i'ci'V(>ii- l;i iiiniiHlri' ilincrciii'i' ciilrc li's deux iMiflions (le lalliu;;!' ;iii poini ilc vue lU; Itmi' ) P^ledrode m'-gat. IHIférence. , Sn ():J.2S"/', {\\,'-2\ '1 —0,96 90,74 99,iS P/2/n^ de Inhcs B. Chacun des deux lubes contenait '.\') i^raimiii's de Ta!- Ha^o. «) t^locliodo posil. //) Klo( (iode m'^gnl. Difl'érenco. l>b 35,91 7„ 34,80 7„ -{-1.0') 99,19 99, U; a) électrode posil. //) Kleclrode iiégat. iJill'érence. l>b 35,8i->7„ 34,89 7„ +0,93 99,01 98,62 Dans aucun (\i.'> (|ii;ilii' lubes dn ne put reconnaître la moindre difiérence de dureté ou de malléabilité dans les portions voisines des ('lectrodes. 7""' e.i-pén'ence. Trois petits tubes en W turent remplis lie .Sn. Pb, celui-ci ('(nnl protégé de l'oxydalion par une SHU LKS ALLIA('> piêscri- t;ut 1111 (li)nhli' avanlagf!; l'ii piciiiicr lien |)ai('c (|iii> l'al- liagi' |)()iivail tout cntiiM' rlic soiiiiiis ii l'aiialvso, ce ijut éliminait les critMiis iMovciiaiil du iiiainiiicdliomorïénOité; en second lieu parce <|iie, sur un iiclil, diainèlfe, les diflé- rences de composilion ipie pouvait produire le courant étaient Ijeaucoup plus sensibles. Des trois tubes en W, placés tous trois comme pré- cédemment dans un bain d'Iiuile à ^iO", deux seulement lurent introduits dans le cncuil de li éléments dont le courant l'ut prolongé pendant ^2 beures. Iv troisièm,' do- meui-a en debors du circuit pour montrer si l'état rie fusion prolongé ne suffit pas à amener des inégalités d(^ composition dans lalliage. I.es résultats de l'analyse furent les suivants: 1"' tube, demeuré en debors du circuit, contenant 0,)îl»(^ lii'. d'alliage. l"'iiioilié. 2'"« moitié. Différence. Sn ()4,73 V„ ()4;37 % 0,3() Pb 34,757, 35,00 7„ 0,25 99,48 99,37 2""' tube, traversé comme le suivant par le courant, contenant 5,050 gr. d'alliage. 0) Éleclrode posil. i) Klcclrode négat. Diflérence.' Sn 04,54 \l^ 04 J9 7, —0,25 Pb 34,447,. '^'t,^3 7„ —0,19 98,98 99,42 ^oH ACTION DU COURANT (lALVANIOl'H •V""" lubc, contenant 7.()SS gr. d'alliage. a) KU'cti'ode posil. b) Kleclrode négal. Ititl'érence. Su (')(•).(){) V„ '>'^^')'5 7o +'1,47 n :i;i,->7",„ ;^''3,<>h7„ — i,si 99,27 99,()l Oii ne piii tiôii plus i'()nslat*_^r dans CHtlc expérience la moindre diMéicncf de diin'l(' on de nialiï'ahilité aux extré- mités dis ddléicnls Uihes. 'S'""' ('.riiêriencc. Les drux UK'daiix Inriiil lundns sons une couche de colophane dans les proportions Sn. Ph, puis coulés dans les tubes ;i électrolyse. Ceux-ci consis- taient en tubes en W étroits, aux deux extrémités des- quels étaient soudés deux ajutages plus lari^es donnant passaiie a de petits cylindres de charbon servant d'élec- trodes, et <|ui les remplissaient prescpie complètement, plongeant de I cent, environ dans l'alliage: ;i ces ajutage.- arrivaient deux tubes de dégagement pei'mcttant de l'aire circuler dans leur intérieur un courant continu dacide carboniipie sec. Les électrodes de chaibon avaient sur les électrodes mélalli(|ues, précédemment employées, le grand avantage qu'après la lin de l'expérience on pouvait les extraire de l'alliage londu sans ((u'aucune portion de ce dernier y deuieiiràl adhérenti'. Outre ces deux tubes on avait in- ti(»duit dans le circuit d'une |)ile de 12 couples Bunsen, une boussole des tangentes. Le cotirant se prolongea [lendant 2 heures. La température du bain d'huile lut maintenue constamment à 200" C. Comme dans l'expé- rience précédente la totalité de l'amalgame tut, après W relVoidissemenl, soumise à l'analyse. .s siiit i.Ks .vlij.V(;ks i'o.ndis. 'i'.Wi (ÀMIe-ci donna h-s i'(''siill;ils suivants : /'•' ////>c, contenanl i^.Ki'.) j^i'. Sn, l'h. rt) Kk'Clrode posit. //) Êleclrode néyal. DilVorence. Su (-.4,98 "/„ r»r).(Hr// — (),'H l»i. :;i.30 7„ '5^'i5 7„ —0,05 99,^8 99/i4 2""' liihe, contenant 1^,359 gr. Sn, IM«. a) Klectrode |iosit. h) Éleclrotle négat. DilVérence. Sn (ii.48 7„ <)'),! 4 7, — 0,0() Pb ;i5,'12 7„ 34,42 7,, +0.70 99,r)0 99,r)0 Les deux iiioiliés de chacun des deux tubes ne mon- trèrent aucune dittérence quant à la dureté et à la mal- léabilité. L'intensité du courant mesurée, à l'aide de la boussole des tangentes^ était telle (ju'il eût pu, pendant les deux heures qu'avait duré son action, déposer 29 grammes de cuivre. Conclusions. De ces expérienct^'^, il résulte, dans la limite du moins des moyens mis en œuvre ici, que : 1 . Le passcKje du courant galvanique ne [iroduit aucune ëlectrolfisc ni dans les amalgames, ni dans les alliages. 2. Apres avoir été traversé par un courant, l'amalgame iiO Acnu.N DU cui iiant (iAL\.\Mgiii;, ktc. de sodium décompose àjalemenl feati aiU'denx pôles, pxaclemenl comme auparacanl. '•\. IJaclion du courant ne modifie en rien la dureté ou la malléabilité de l'alliaije plomb-él.ain, ni l'élat de jluidilé de l'alliage potassium- sodium. Elle n'a\iporle à la compu- silion de l'alliacje dans le voisinage des électrodes aucun changement dépassant les limites d'erreur possibles dans les auahises. F>eipzi.ii, le ^8 février 1873. BULLI:TIN SCIIlNTIFIQUE. PHYSIQUE. L. Dl'four. Observations siccimktriquks, a Lausanne. (9"" année. Année météorologique 1873. HkH. Soc. vaud. des se. tint., XIII, 73.) Les Archives ' ont donné une description du siccimètre de M. Dufour, appareil destiné à fournir la mesure comparative de la quantité de pluie tombée et de Tévaporation. Les ob- servations ont été continuées, en 1873, comme durant les années précédentes, et ont donné les résultats suivants: 1. Le mois de décembre 1872 a présenté des clmtes assez abondantes de pluie. — Depuis le 23 décembre jusqu'à la lîn de l'année, le niveau de l'eau n'a pas varié d'une manière sensible. 2. Entre le 23 janvier et le 7 février, la neige ou la glace ont empêché les observations. Il y a eu, pendant cette période, un excès de chute de 23""™. 3. Pendant le mois de mars, plusieurs chutes abondantes donnent un grand excès sur l'évaporation. 4. Le 26 avril au matin, il y avait une couche épaisse de glace sur le siccimètre. Celte gelée, exceptionnellement forte à ce moment de l'année, a causé, on s'en souvient, un tort considérable à la végétation. 5. De la fin de mars au milieu de juin, il y a eu des alter- nances peu considérables d'excès de chute et d'excès d'éva- poration. 6. Le 20 mai a été atteint le maximum d'excès de chute de toute Tannée, soit 313"'". 7. Du milieu de juin à la fin d'août, on observe la période estivale, durant laquelle il y a, en moyenne, un excès d'éva- poration. De fréiiuenles chutes de pluie sont venues dimi- ^ Voyez Archives, 1870, tomeX.XXVII, page 245 Archives, t. LIL — Mars 1875. 17 242 BULLETIN SCIENTIFIQUE. nuer l'inlliience de Tévaporalion. Ou 19 juin au 29 aoùl. Texcès d'évaporaliou a été de 179"'"'. L'été n'a été ni assez chaud ni assez: sec pour évaporer l'excès de clmte qui existait au mois de juin. Si Ton reprend les observations de quel- ques années précédentes (1868, 1869, 1870, etc.), on verra que Tévaporation a parfois dépassé, et même de beaucoup, Teau tombée. 8. Depuis la fin d'août jusqu'à la lin de novembre, il y a des alternances très-nombreuses d'excès de clmte et d'excès d'évaporation. Mais, en somme, c'est la chute qui l'emporte. L'année météorologique Unit avec un excès de chute de 311'""'. En comparant 1873 avec les années précédentes, on voit que cette année a été moins humide que 1872, mais qu'elle l'est sensiblement plus que 1871, 1870, 1869. Pour connaître l'importance de Yévaporatioii absolue, il faut évidemment soustraire 31 1"""" du chitTre qui exprime la quantité totale d'eau tombée, telle que la recueille un plu- viomètre. Pendant l'année météorologique 1873, un pluviomètre, placé à une petite distance du siccimètre, a fourni les quan- tités d'eau suivantes: ram mm Décembre 1872 . . 117,1 Juin.... 68,6 Janvier 1873 . . . 69,o Juillet . . . 88,o Février 44,1 Août .... 68,5 Mars 137,7 Septembre. 39,4 Avril 70,7 Octobre . . 94,3 Mai 94,1 Décembre . 72,2 Pluie durant l'année : 98i'"'°,8. La ditïérence 9'i8""",8 — 311'"'",0 = 637'"'",8 représente donc la couche d'eau réellement évaporée à la surface du siccimètre en 1873. Ce nombre est inférieur à la moyenne des huit années précédentes, puisque cette moyenne est 7ol""",0. En combinant l^s résultats de 1873 avec ceux des années précédentes, on trouve, pour les neuf années 1865-1873. PIIVSIOUK. 213 comme moyenne aiimielle de révaporalioii al)Soliie fournie par le siccimèlre, le cliillVe ile 738""". D' F.-A. Fo[\F.L. Une vaiuktk nouvklle dr r.i.omK ktudiék sir LE LAC LÉMAN. (Bill, ilc 1(1 Soc. vdiul. (Ics SC. tldl/i. XIII, n" 7.'i.) Le pliénomène optique dont il est ici question, et qui a été observé par M. Forel sur le lac Léman, consiste en une auréole brillante qui entoure Tombre de la tôle de Tobser- vateur lorsque cette ombre est portée sur Teau. L'auréole est formée de rayons convergents sur le milieu de l'ombre de la tète, alternativement plus brillants et plus sombres que la teinte générale de Teau, fort inégaux dans leur longueur, ne toucliant pas nécessairement le bord de Tombre, fort in- constants, apparaissant et disparaissant instantanément, se déplaçant sans cesse, ne se fixant jamais. Ces rayons ne sont pas absolument rectilignes; ils sont plutôt légèrement ondu- lés. Ils ne convergent qu'approximativement vers un même centre. L'auréole devient visible lorsque Tombre est portée sur une eau assez profonde ou assez opaline pour que l'œil ne distingue plus le fond lorsque cette eau est agitée par des vagues ; le pliénomène est d'autant plus brillant que le so- leil est plus baut sur Tborizon, que la surface de l'eau est agitée par des vagues, plus petites et plus nombreuses, que l'eau, enfin, sans être opaque, est plusloucbe et plus opaline. Il s'observe dans la région profonde du lac connue sous le nom (Veau bleue, là où l'œil ne voit plus le fond, ou sur les bords lorsque l'eau est assez sale pour masquer absolument le sol. Ces rayons n'apparaissent que lorsque la surface de l'eau est agitée. Quand le lac est plat comme un miroir, on n'en voit point; quand les vagues sont mortes et larges, les rayons sont plus larges et plus brillants que lorsque les vagues sont étroites et vives; quand le lac est agité de vagues parallèles, régulières, les rayons parallèles aux arêtes des vagues appa- raissent seuls, et la gloire est incomplète suivant les autres directions: la gloire n'est complète, elle n'est formée de 244 BULLETIN SClENTlFigUfc:. rayons divergents clans tous les sens autour de la tète, que lorsque la surface de Teau est sillonnée par des vagues qui s'entre-croisent dans toutes les directions. I.es rayons de celte gloire sont donc liés à Texistence. à la direction et à la forme des vagues. Lorsque, par un jour de soleil, on regarde le fond du lac là où il est profond de un à ileux mètres, si la surface est agitée par des vagues et surtout par des vagues mortes, on voit se dessiner sur le fond des lignes brillantes, parallèles, marchant comme les vagues, et liées évidemment, leurs al- lures le démontrent, à Texistence des vagues. Ces lignes brillantes sont dues à la convergence des rayons solaires ré- fractés par la surface convexe des vagues. Les creux des va- gues, surfaces concaves, sont au contraire des surfaces diver- gentes, et les bandes qui leur correspondent entre les lignes brillantes sont plus sombres. Ces bandes, allernalivement brillantes et obscures, qui se dessinent ainsi sur le fond du lac, correspondent à des cou- ches inégalement illuminées de Teau; ces couches traversent toute l'épaisseur de Peau. Ce sont des surfaces planes pa- rallèles aux rayons solaires et à la crête des vagues se dé- plaçant avec celles-ci. Leur direction est donc' déterminée par la position du soleil d'une part, et par l'orientation des vagues d'autre part. Elles ne deviennent visibles que là où les rayons visuels les enlllent par la tranche en étant contenus à peu près com- plètement dans leur intérieur. Il en résuite qu'on ne dis- tingue que celles de ces couches qui passent par l'axe optique parallèle aux rayons solaires, soit par la ligne allant du so- leil au centre de l'ombre de la tète de l'observateur. Ce sont elles qui formeront les rayons de la gloire dont nous cher- chions l'explication. Comme ces rayons sont le résultat de dilTérences d'illumi- nation dans l'eau, les plans éclairés seront d'autant plus bril- lants, les plans ombrés d'autant plus sombres que les rayons solaires seront plus complètement réunis ou dispersés ; la gloire sera donc formée de lignes d'autant plus éclatantes l'iiYsujUK. 245 que les vagues seront plus convexes, plus mortes, (jue leurs crêtes formeront des arêtes mousses et ai'i'onclies. Les rayons de celle gloire élant dus à des dilTcrences Irès- faibles d'illumination des couclies de Teau, leur éclat est très- peu intense. Ils ne se voient pas lorstiue le fond de l'eau appai-ait lui-même êclaii-ê, et ils ne deviennent visibles qu'à Peau bleue. l;'i où la leinte sombre des couches profondes du lac permet de distinguer les plus faibles nuances de ton et d'éclairage de la surface. Ils apparaîtront encore dans une eau peu profonde, lorsqu'elle est assez louche pour masquer les détails du fond. Si l'eau est assez opaipie pour laisser voir à sa surface Tombre portée, les couches profondes de l'eau ne peuvent pas s'illuminer et la gloire n'apparaît plus. Lorsque le soleil s'abaisse sur l'horizon, la proportion des rayons réiléchis augmente par rapport au nombre de ceux qui sont réfractés, et l'éclat de la gloire diminue. En résumé: I. La gloire qu'on voit autour de l'ombre de sa tête, lorsque celte ombre est portée sur l'eau bleue du lac, est due aux différences d'illumination des couches d'eau. Les couches d'eau sont dilTéremment illuminées suivant qu'elles correspondent aux surfaces convexes (convergentes) ou concaves (divergentes) des vagues. IL La production de cette gloire est une démonstration de la faculté d'illumination de l'eau en raison des poussières qu'elle renferme. De l'eau physiquement pure ne fournirait ni ombre ni gloire; un liquide absolument opaque, de l'en- cre ou du mercure, otïrirait une ombre portée à sa surface, mais point de gloire. Prof. J. Tvndall. On acoustic reversibilitv. Sur la réversi- Rii.iTÉ DES SONS. {Proceednujs of (lie roy. Soc, janv. 1875.) A l'occasion de leurs expériences, devenues classiques, sur la vitesse du son, Arago et Gay-Lussac furent témoins d'un fait singulier qui parut alors tout à fait inexplicable. On sait que ces expériences, exécutées en 1822, consistaient à 246 BULLKTIN SCIENTIFIQUE. mesurer exactement le temps employé par les décharges (l'arlillerie pour parcourir resjiace compris entre les stations de Villejuif et de Montlliéry. Bien que ralmospîiére fût calme, ou tout au plus animée d'un léger mouvement de translation dans le sens de Ville- juif vers Monllliéry, le rapport, rédigé par Arago. constate que le plus grand nomijre des coups tirés à Villejuif ne fu- rent pas entendus à iMonllhéi-y, tandis que ceux tirés de cette dernière station parvinrent fous parfaitement distinctement à Villejuif. 0 Quant aux dilTérences si remaniuables d'intensilé que le liruit du canon a toujours présentées, suivant qu'il se propa- geait du nord au sud entre Villejuif et Montlliéry ou du sud au nord entre cette seconde station et la première, nous ne chercherons pas aujourd'hui à l'expliquer, parce que nous ne pourrions oITrii' au lecteur que des conjectures dénuées de preuves. » Tel est le texte même du passage dans lequel Arago fait allusion à cette singulière anomalie dans la transmissibilité du son. Le rapport mentionne aussi, incidemment, une autre circonstance qui paraît, ainsi qu'on va le voir, jouer un rôle important dans l'explication du phénomène. On ohserva, en efl'et, que les coups tirés à Villejuif étaient sans écho, tandis que « tous les coups tirés à Montlliéry y étaient accompagnés d'un roulement semblable à celui du tonnerre. » A la suite de ses brillantes recherches sur la propagation du son et sur la transparence acoustique de l'air, le profes- seur Tyndall s'est demandé s'il ne serait pas possible de re- produire artificiellement ce phénomène de non-réversibilité, de manière à arriver à en connaître la cause. Oi\ de récentes expériences sur la sensibilité des flammes paraissent l'avoir, en elTet, mis en possession d'un appareil qui réalise en petit les faits en question. En observant les vibrations d'une flamme placée sur le trajet des sons émis par un tuyau, il s'est d'abord assuré, par des essais préliminaires, que sa sensibilité acoustique réside tout entière à sa base même, tandis que sa partie supérieure PHYSIQUE. Vil est complélement insensilile aux ondes sonores qui l'allei- ij^nenf.On comprend (ju'il suffit, pour constater celte localisa- tion de la sensd)ililé, d''al)riter successivement, au moyen d'un écran, les diverses régions de la llamme. Lorsque celle- ci se trouve immédiatenienl derrière l'écran, elle reste tout à fait immobile tant (|ue sa base est abritée, et il en est tou- jours ainsi, même dans le cas où le tuyau qui sert de source acoustique est assez éloigné pour que les ondes qu'il émet puissent atteindre directement la région supérieure de la (lamme. Par contre, il résulte de celle localisation même que la llaunne n'éprouve aucune action si Ton renverse la dispo- sition de tout le système en mettant le tuyau immédiatement derrière l'écran et la llamme à une certaine distance au delà de ce dernier. En se basant sur celte expérience si simple, le prof. Tyn- dall se demande si le fait de non-réversibilité, signalé par Arago, ne pourrait pas s'expliiiuer par une plus grande opa- cité acoustique de Tair environnant la station de Villejuif, qui recevait plus directement que Montlhéry les fumées de la capitale dont il est plus rapproché. L'air, à Villejuif, étant moins homogène et par suite plus opaque pour les sons, de- vait, suivant l'auteur, former comme une sorte d'écran placé immédiatement devant le canon qu'on y lirait. De là aussi cet écho prolongé, ce roulement de tonnerre qui accompa- gnait les décharges de Montlhéry et résultait de leur réper- cussion successive k l'intérieur des couches plus opaques formant l'écran de Villejuif. On sait, en elTet, (jue, d'après les observations de M. Tyn- dall, la durée d'un écho atmosphérique mesure l'épaisseur de la couche d'air hétérogène qui le produit. L'auteur ter- mine le travail que nous venons d'analyser en citant une in- génieuse expérience qui permet de réaliser, en quelque sorte à volonté, les phénomènes de réflexion atmosphérique du son. Deux minces tuyaux de verre, ouverts aux deux bouts, sont disposés dans un plan vertical de manière à former entre eux un angle aigu. Sur le prolongement inférieur de Taxe de 248 BULLETIN SCIENTIFIQUE. chaque (ube se trouve, à droite et à gauche du système la base d'une flamme sensible. Enhn, en deiiors du sommet de l'angle aigu formé par les deux tubes, on place un certain nombre de morceaux de calicot humide tendus sur des cadres. Or, en faisant vibi-er un tuyau sonore dans l'un des tubes, on con- state qu'il faut intercaler un assez grand nombre de ces ca- dres pour empêcher le son d'agiter la (lamme qui corres- pond à ce tube. En ajoutant successivement plusieurs cadres les uns aux autres on voit, en même temps, la flamme située dans l'axe de l'autre tube s'agiter de plus en plus, à mesure que leur nombre augmente. C. de C. D'PiAzzi S.mvth; D'iMarshali. Watts. Carbone et hydrogène CARBONÉ DANS LE SPECTROSOOPE xMODERNE. — D' ÂTTFIELD. Note sur le spectre du carbone. (Extraits du Philosophical mag. Janvier et Février 187o.) Le spectre du carbone a donné lieu récemment à une assez vive polémique entre M. Marshall Watts et M. Piazzi Smyth, directeur de l'Observatoire royal d'Ecosse. Déjà en 1869 {Philosoph. mag., oct. 1869} M. Marshall Watts avait décrit quatre spectres produits par des matières carbo- nées et qu'il attribuait au carbone lui-même. Le premier de ces spectres n'était autre que celui des llammes hydrocarbo- nées étudié pour la première fois par Swan; le second était produit par l'oxyde de carbone, l'acide carbonique anhydre ou le gaz oléfiant contenus dans des tubes pneumatiques. La flamme de Bessemer fournissait le troisième, et, enlln, le quatrième résultait du passage d'une étincelle à forte tension dans de l'acide carbonique anhydre ou dans de l'acide car- bolique. Plus lard ce même physicien a cependant reconnu (Philo- soph. mag., 1873) que le spectre de la 11 a m me Bessemer ne provient pas du carbone et qu'on doit Tattribuer à l'oxyde de manganèse qui s'y trouve mêlé. Depuis lors il est aussi arrivé à constater que le second des spectres mentionnés ci-dessus doit être attribué, non au l'HYSiQUi-:. 2 il! carbone Ini-môme. mais à l'oxyde de carbone [Philosnph. maij.. février 1873), car il cesse de se produire lursiiu'on expéri- mente, avec les mêmes substances, préalablement débarras- sées de loule trace d'oxygène. Suivant M. IMarsliall Watts, le seul spectre (|ui soit vraiment caracléristiiiue du carbone serait donc, en déRnilive, celui (jui est produit par la llamme du gaz oléliant ou du cvanogène. Ce môme spectre discontinu apparaît, en eiïel. an passage de rétincelle électrique dans du cyanogène ou de l'acide car- bonique maintenu à la pression ordinaire ou même dans des tubes pneumatiques contenant du cvanogène, du gaz oléfiant ou d'autres hydrogènes carbonés, tels que le benzol. C/est cette identité du spectre du cyanogène avec celui des hydro- gènes carbonés qui conduit iM. Marshall Watts à regarder ce spectre comme étant celui du carbone et non pas celui de ses composés. Cet auteur, du reste, ne se prononce nulle- ment en ce qui concerne l'état physique auipiel correspond ce spectre du carbone. Il se borne seulement à faire remar- quer que l'erbium est, justpi'ici, le seul corps connu qui pa- raisse jouir, exceptionnellement, de la propriété de fournir, à l'état solide, un spectre discontinu, en sorte qu'il est plus naturel île supposer que celui du carbone correspond à son état gazeux. Pour M. Piazzi Smyth, par contre, le véritable spectre du carbone devra être considéré comme complètement inconnu tant que l'on n'aura pas réussi à observer celui de sa vapeur. Il n'admet pas, d'ailleurs, que celte vapeur puisse jamais avoir existé, même à l'état épliémère, dans la flamme d'aucune substance hydrocai-bonée. Les décbarges électriques les plus puissantes sont, suivant lui, tout à fait incapables de volatili- ser le carbone, et il ne suppose même pas (|ue la lempéi'ature de notre soleil soit suflisante pour cela. Mais, si le spectre du carbone est complètement inconnu, on doit, naturellement, renoncer à tout espoir de reconnaître la présence de ce corps dans les astres au moyen de l'ana- lyse spectrale, et telle est, en ellet, la conclusion de M. Piazzi Smvtli. 250 BULLETIN SCIENTIFIQUE. M. Attlield, nuteiir (\\m grand travail sur la speclroscopie piil)lié en 1862, rejette entièrement cette manière de voir, et ridentité des spectres tournis par les divers composés ga- zeux du carbone implique nécessairement, d'après lui, qu'ils sont dus à la vapeur de carbone elle-même. C. de C. F. ROSSKTTI. EXPKRIKNCES AVRC LA MAGIUNE DE HOLTZ. (NUOCO cimenio. sér. 2, tome XII, p. 89; Atti ilel istituto veneto, vol. 111; Annules de chimie, o"" sér.. tome IV. p. 214; ;Vfl- lurforscher, du 28 novembre J874.) Dans une série d'expériences exécutées récemment sur la macbine de Holtz, l" modèle, M. Rosselti a clierclié à dé- terminer dans quelle mesure Tintensité du courant produit dépend de la vitesse de rotation de la machine, du travail dépensé, et de Thumidité de Pair, à apprécier sa force élec- tromotrice, sa résistance intérieure, etc. Les résultats auxquels il est parvenu sur ces ditTérents points sont les suivants: Dans une même série d'expériences l'intensité du courant est très-sensiblement mais pas exactement proportionnelle à la vitesse de rotation du plateau; l'intensité croit un peu plus rapidement (jiie la vitesse de rotation. L'etTet est moditié par riiumidité de l'air, la vitesse néces- saire pour produire une certaine intensité est plus grande par uti temps humide {|ue par un temps sec. Le travail dépensé pour la production de l'électi'icité est exactement proportionnel à l'intensité du courant. (Ce tra- vail se mesin'ail par la ditïerence des poids nécessaires pour imprimer une certaine vitesse au plateau, suivant que la machine était chargée ou non.) Le rapport entre le travail dépensé et l'intensité du cou- rant diuJLinue lorsque l'humidiié augmente. De telle sorte que pour obtenir un courant d'une intensité donnée, il faut par un temps humide une vitesse de rotation plus grande que pai' un temps sec, mais une moindre dépense de travail. La machine de Holtz est donc plus économique par un temps humide que par un temps sec. FiiYsnjuiv 251 La (lislance entre les deux (lis(|ues de la machine a aussi de rinlliiencc sur rinlensilô du courant. Plus la distance est petite, plus le courant est fort, plus aussi le travail augmente. La machine de Hollz possède, comme les couples voltaï- ques, une force éleclromoli-ice et une résistance intérieure. La force éleclromotrice est indépendante de la vite.sse de rotation, mais elle diminue lorsque le degré d'humidité aug- mente. Le poids moteur efficace (dillérence entre les poids nécessaires poui- faire tourner la machine chargée ou non chargée) est proportionnel à la force éleclromoti'ice pro- duite. Celle-ci esl tr»\s-grande en comparaison des forces électromolrices des couples voltaïques les plus énergiques; elle a été trouvée, en effet, de 433000 unités Siemens avec une humidité relative égale à 0,()<), de .WJOOO avec une frac- tion d'Iiumidilé 0.3o, le couple Daniell donnant E= 11,57, celui (le Grove E= 19,98. La force éleclromotrice de la ma- chine de Hoitz esl donc environ 50000 fois plus grande que celle du couple de Daniell et 30000 fois plus grande que celle du couple de Grove. La résistance intérieure de la machine de Hollz est indé- pendante de Tétai hygrométrique, mais elle varie avec la vi- tesse de rotation, diminuant plus rapidement que la vitesse n'augmente. La résistance intérieure de la machine de Hollz esl très-grande. La plus pelile résistance intérieure, qui cor- respond à la plus grande vitesse qu'on puisse atteindre, soit 8 tours par seconde, est égale à 570 millions d'unités Sie- mens; pour une vitesse de 2 tours par seconde, elle est de 2810 millions d'unités Siemens. Dans ces conditions, une résistance interposée dans le cir- cuit extérieur devra aussi élre Irès-considérahie poui- exer- cer une iniluence sensible sur l'intensité du courant. C'est pour avoir employé une résistance trop faible que iM. Pog- gendorir n'est pas arrivé à constater un etVel de ce genre. M. Rossetli a reconnu, au contraire, en interposant dans le circuit une colonne d'eau distillée plus ou moins longue, que le courant de la machine de Hollz esl susceptible d'être très- notablement alTail)Ii par l'augmentalion de la résistance exté- 25:2 nULLETIN SCIEXTIFIOUE. rieure.siiivaiil en cela la loi ilc Oliin aussi hieii que les coii- ranls yalvanii|iie.-> ordinaires. L'auteur a iléiliiil de ses expériences une mesure de l'é- cjuivalenL mécanii|ue de la chaleur, en comparant le travail utile dépensé pour la production de l'électricité à la clialeup totale que le courant obtenu pouvait développer. Il a obtenu pour cet équivalent le nombre WS. .1. CiiAUTARF). Uei;iiei\cmi:s sur le spectre ue la ciiLORornvi.Li:. {Aunales de cliimie et de plu/sique, 1874, o"" série, t. lil.) Les propriétés optiques si remaniuables delà chlorophylle ont fait depuis quelques années Tobjet d'un très-grand nom- bre de recherches, dont nous avons presijue toujours entre- tenu nos lecteurs. Nous avons déjà indii|ué, en particulier, quelques-uns des i-ésultats observés par M. Ghautard sur le spectre de celte substance sous l'action des acides et des al- calis. Ce physicien résume comme suit un important mé- moire qu'il a publié récemment sur ce sujet : I. Le spectre de la chlorophylle est caractérisé par un certain nombre de bandes parmi lesquelles s'en trouve lui'' dans le rouge, dont les propriétés spéciales sufdsent pour distinguei' la substance. Les qualités de cette bande sont : la sensilj/lité. la sûreté, la généralité. a. Sensibilité, par des contours nets, une position fixe et une permanence remanjuable au liavers d'une dissolution étendue à moins de j-oÔtto- I'. Siireté, par le dédoublement dont elle est l'objet sous rintluence des alcalis, caractère (|ui n'appartient ni aux raies du sang, ni à celles de la bile, ni enlin à celles d'aucun autre liquide organi(|ue. c. Généralité, c'est-à-dire (|ue cette raie apparaît toujours et partout où existe la chlorophylle pure ou altérée. II. La chlorophylle se nianil'esle dans les végétaux sous divers états qui peuvent élre parfailemeni i-econnus au spec- Iroscope : sur les feuilles de récente formation, sur les feuilles de dalo [)lns ancienne ou séchées rapidement à ciiiMii;. 253 roml)re, sur les feuilles nioiles délachécs du végélnl el (jui ont subi l'action de l'air el de la luuiière. (/. Sur les jeunes feuilles en voie irépanouissenienl, i"in- slabilité des éléments est fort grande el se reconnaît à l'ap- parition de bandes accidentelles tcmpomires sous Taclion de Paciile chlorliydi'i(iue. b. Dans le second cas, le même acide l'ail naiire, au sein de la dissolution alcooli(|ue, un tout autre système de bandes que je nomme bandes accidentelles permanentes. c. Enlin, dans lés dissolutions alcooliques de feuilles des- sécbées à la lumière, ou bien dans celles de cbloropbylle fraîche qui ont subi à la longue une certaine altération, les bandes accidentelles permanentes se présentent imniédiale- ment, sans intervention d'acide cblorbydrique. III. Comme dernière conséquence de l'analyse spectrale de la chlorophylle, disons (|ue celle substance, si facile à mo- dilier, loi'squ'on l'envisage au point de vue pbysiologl(jue, est au contraire beaucoup moins altéi'able qu'on le croit géné- ralement. Elle résiste à l'action de l'iode, des acides, des alcalis, du travail digestif, et conserve, sous l'influence de ces agents, sinon sa composition et ses aptitudes primitives, du moins des caractères qui permettent de la retrouver au sein des mélanges les plus complexes, les plus variés et après un laps de temps considérable. Si la teinture alcoolique est déti'uite assez rapidement à l'air, et surtout ci la lumière solaire, les dissolutions huileuses opposent à ces mômes agents une force de résistance très- remar(iiial)le, dont nous avons fait ressortir les conséquences dans certaines questions de philosophie naturelle. CHIMIE. E.-N. HOSSFORD. RÉDUCTION DE L'ACmE CARBONIQUE A l'ÉTAT d"'oxyde de carbone par le phosphate d'oxidule de fer. {Ann. ChemAX, '^72.) Lorsqu'on traite des feuilles vertes par l'élher, on obtient 254 BULLETIN SClENTIFIOLTb:. la clilorophvUe en dissolution, si Ton ajoute un peu iPacide clilorliydriiiue. et qu'on secoue, il se forme au repos deux couches, kl supérieure est jaune, l'inférieure est bleue. Évaporées à siccité les deux couches donnent un résidu ren- fermant, entr'autres, de Tacide phosplioriijue de la potasse et de la chaux. D'un auli'c côté, l'auteur a rcmaniué Tapparition de taches bleues lorsiju'on humecte de l'amidon avec l'exl l'ait sulfuri- que d'os calcinés et qu'on laisse sécher à l'air. Comme les os renferment du fer, il est probable que cette couleur bleue provient d'une formation de vivianite (phosphate de sesqui- oxyde de fer.) L'auteur supposa que la couleur bleue de la couche infé- rieure de son extrait de chlorophylle pouvait provenir aussi de vivianite, dans ce cas par des agents réducteurs, en rédui- sant le sel à l'état de phosphate d'oxydule de fer, la couleur devait disparaître; c'est en etïet l'action qu'exerce soit le zinc soit l'acide sulfureux et les sultites. M. Hossford admit alors que c'était le phosphate deprotoxyde de fer que renferme la chloropiiylle qui était l'agent de réduction de l'acide carbo- nique, c'est-à-dire la première cause de la formation des composés organiques. Pour prouver cette hypothèse l'auteur mit dans un tube, long de vingt pouces et large d'un pouce, un mélange de phosphate de soude et de sulfate de proto- xyde de fer linement pulvérisé, une ampoule de verre mince fermée, renfermant (|uelques gouttes d'eau, puis il étira le tube aux deux bouts, chassa l'air par un courant d'acide car- boniiiue, ferma les deux extrémités du tube en les soudant à la lampe, secoua pour casser l'ampoule et exposa le tube aux rayons solaires pendant six semaines. Bientôt il vit prendre à la surface du mélange, des teintes bleuâtres (lui allèrent en se renforçant pour atteindre leur maximum au bout de cinq semaines environ. M. Hossford ouvrit alors une des pointes de son tube sous une dissolution de potasse et celle-ci s'éleva dans le tube, sans cependant en remplir plus des^T. le reste du tube renfermait un gaz bridant avec une llamme bleue, c'était de l'oxvde de carbone. ZOOLOr.lK, ANATOMIE ET IWLKONTOLOfHI-:. 2')ô Celle expérience lui répétée pliisiciiis l'ois avec le même succès, l/auleur croil pouvoir en lirer la consé(iuence que c'est grâce à la présence de phospliale de proloxyde de ler dans la chlorophylle (pie Tacide carhoni(|ue se réduit à l'élat d'oxyde de caihone et que ce sel est une condition sine qun non de la végétation, ce point de départ de toutes les réac- tions suivanles. On sait, en ell'el. (\i\\u\ alome d'oxyde de carhone se combine avec un atome d'acide carhoni(}ue pour former de l'acide oxalique anhydre, l'oxyde de carbone et l'eau formeni de l'acide foimiiiue, et la formation d'acides, de bases el d'aulres corps organi(|ues. au moyen de l'acide car- boniipie de l'ammoniaque el de l'eau, en présence d'un agent de réduction est, en théorie, facile à expliijuer. E. A. ZOOLOGIE. ANATOMIE ET PALEONTOLOGIE. Prof. A.-E. Verrili,. The colossal cephalopods Les cépha- lopodes COLOSSAUX DE l'AtLANTIQUE SEPTENTRIONAL. (Tlie American naturalist, IX, 21, janvier 1875.) En dépit des fables auxquelles le Kraken a donné lieu, et qui, par leur exagération, ont fait regarder comme douteuse l'existence de céphalopodes de grande taille dans nos mers actuelles, il n'en est pas moins démontré maintenant qu'il y a plusieurs espèces colossales de ces mollusques décapodes. Presque toutes celles (jui ont été capturées proviennent de l'Atlantique; cependant, une espèce gigantesque, au moins. VEnoploteiitliis unguicidata, se trouve dans l'Océan indien. L'auteur du mémoire que nous allons analyser est un des meilleurs naturalistes des États-Unis, et il a tellement exploré les rives de l'Océan qu'il a eu les meilleures occasions pour réunir les matériaux de son travail. M. Verrill décrit et figure des portions de cinq individus qui sont tombés en sa possession, et en mentionne cinii autres qui ont été observés sur la côte américaine. Les premiers appartiennent évidemment à deux espèces du genre Architeuthis de Steenstrup (Meguloteuthis de Kent.) 256 BULLETLN SCIENTIFIQUE. La plus jcrranie, VA. pvinceps, Verr., est connue par le bec de deux individus; Tautre espèce est identique avec VA. mo- nachiis de Steensli'up. L'échanlillon le plus complet de VA. monachus a été cap- turé en novembre 1873, à f>ogic I3ay. près St. -Jean de Terre- Neuve. Il fut pris dans un lilel à harengs, et les pêcheurs eurent quelque difficulté à s'en rendre maître; durant la lutte la lèle fut passablement mutilée et séparée du corps; les yeux, le siphon et une partie du manteau furent détruits. C'était probablement un mfde. Un autre individu, probablement une femelle, attaqua deux pêcheurs, le 27 octobre 1873, dans la Conception Bay. Dans la lutte, il eut deux de ses bras coupés avec une hache. La portion séparée ainsi mesurait environ dix-neuf pieds de long, et l'on croit que de 12 à 10 pieds furent mutilés ou restèrent attachés au corps de l'animal, ce (|ui ferait un total de 31 à 33 pieds. L'auteur estime que les dimensions de cet échantillon, d'un tiers plus grand que le précédent devaient être de 10 pieds pour le corps, 2 pour la tète, 32 pour les bras, soit en tout 44 pieds anglais; le diamètre était proba- blement de 2 '/ï pieds. Un troisième céphalopode appartenant probablement à la même espèce et de dimensions à peu près égales, fut cap- turé à Coomb's Cove, Terre-Neuve, en 1873 ; le corps mesu- rait 10 pieds, Tun des bras 42 pieds, les autres 6 ; l'animal sentant que les vagues le poussaient sur le rivage, la queue en avant, enroula son long bras autour d'un rocher et y demeura amarré jusqu'à ce que les habitants l'eussent cap- turé. Plusieurs autres individus ont au.«si été observés à diffé- rentes places, sur la côte de Terre-Neuve et du Labrador, et ceux qui les ont vus s'accordent assez bien dans leurs mesures qui s'écartent peu de celles données plus haut. M. D. 2ri7 _#_ ___ 0 OBSERVATIONS METP:OROLOrTlQTJES FAITES A i;onSRRVATOinR DE (lENÈVK 5ou> la tlii'i^nlion de M. le prof. E. PLANTAMOUR PRNnANT LE MOIS DE FÉVRIER 187^.. Le :i. geleP blanclio le matin; vnpoiirs Pt léger hrouillanl le snii . 7, gfilée blanche le matin. 10, forte bise. 12, gelée blanche le matin ; halo solaire de midi à 2 heures. 13, neige dans la nuit du 12 nu 13: bnuleui do la couche 90""". 16, 17 et 18, forte bise. 20, le sol a été blanchi par la neige pendant la nuit du 19 à 20. 21, brouillard l'après-midi et le soir. 22, forte bise. 24, neige le matin; hauteur do la coiiche 32""". 23, neige le matin ; hauteur de la couche 25""". 26, gelée blanche le matin; neige en petite quantité laprè^-midi. 27, biouillard le matin: pluie et neige l'après-midi. 28, brouillard le matin et le soir. Archives, t. LU. — Mars 1875. 18 2o8 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM mm . 736.95 Le l*"' il 1" 11- )n:itiii . • . • • t) :i 8 h. matin "33, (Vt 12 à « 11. matin 731,4.") 16 à midi 731.83 21 à 40 h. soir 724., 69 2ri à Kl II. soir 718.26 28 à niiiii 717.41» L(> 4 à 6 1 m ù 6 1 13 à 6 1 19 à i 1 24 ù 2 I 27 ù 8 1 MINIMUM. . matin . . . . . matin . . . . . matin . . . . . après midi . nyuès midi . matin . . . . mm ,.. 722,95 , .. 722,09 .. 726.47 . . . 720,85 . .. 713,88 . .. 713.36 MniiiiiiiÈlrc il 11 h. o — < îc "O i~ i~ i-;C i/r^^r^ ro X c: rc s I- i" 'M 'il 3C ^: ",; i^'îi^Ti — :o — — ' — • -H — O O s ~ O O O C; C Ot' 35 Ci 3t ~ et ~ 3: ~. X X x X Xi O -^^ !■-__ 00 iq ?0 cT o" o" o" =" cT — '— ~— — "cTcT I sTo'o'oo'o' jfl I-- Ci ro co •:£ +++++ I I I I I I 1 I I ,1^ z — — ■^«î-ic^cs-^co-^^^œioi 0 fO_co_i--^sn îq_»^_ao es o^C5_c>_s 0 ;o_-r'_i^^Ci_x_ 0" 0 0' 0 0" o" 0" 0" 0" 0" 0" 0" 0* 0" cT s cT 0 —"■ 0" 0" -rT — ' 0" cT 0' -r-" i" Ci 1— H'^--»-rO^ = >;ï x; -z: 5^, /^. /^ 1^ . o >< ^ ^ 5 • x i'iNomb.d'h.l rM X X ■ fO Iffl -* CM , O fO :0 , T< JO I- — Ç5 C5 (?1 «* — :0 o C O io X -H ce i- 00 ro :-'5 «^ --r iC O rc 'î* » ~* ~ I I l + l I I -[- + + + + + + +4- O 1- C5 05 ;C —' 1^ X ij'l îC ro O 1^ ÎO « 10 O ce 35 ce l- SO O -oi"-co(Moci.e— 'e>i-*-wi-^iei2.o35XO"^x-^o-*-»*i.e C505'ceiox^ i?f ce" îo o fo o c~ I I I + 1 I M I I I I I I I I I I I 1 + I -H > o i — -y] z. -' 'y :.. o ^ -!- s>r ce' o" «r" G'i" ce" 10" xcexc5Xce05-*' 35 ce o i- w i Le -* o o ^C:035 ce 35 ce O O — -^ -* -r- -T< (î-i -fl" O' -T-." »r- (Tj --■* -5* Le ce ~ o c -TH o — ■ — — o — -^ c^ "j-i ï: "< * — > ce X C5 ©1 ■ -T' l'- -^ T- ce l- : +++ I +++ I I I ++++++ I I ! I I I I I I I I I i Jours (lii mois. cecex — virao — - -j-i^ o_ -»? ce_^ ie_ce X c:_ = :o -^"i^'"ce''c5''î-f i-"ce' S ce ce s-j 3-1 G-i ce s-i o-i s t- t-- t^ r- 1-- r- I- (■- -^ s-i ce -<* ao 'X i— X 05 o — • Ti ce -^ 5o co i^ X 35 o T-l — , X 0 ^1 ^ l^ 0 X "^ l^ 1^ ^1 V 4 se ■^ —H "" J . -^ ce — L, ..^ .^ -e 35 0 1^ 35 0 ■T^ ce (TJ —^ fl-l e-1 '7-1 e^i ce 9^1 Tl ce ce '5-1 <î-i s-i fî-i i^ l- 1- l^ 1- 1"" t- 1- t^ l^ l- — 35 — •^-*:e — ce ::e 0-1 1 e 1 ^ -^ =_ 'M 35 ce" "-^ — *" *^ ce I "■"" ^■*'" o^ ij-I <3-l 'î-l — T" — • l-~ l^ I' l^ t^ l- l-^ I- -< n-i ce -* se ce 1^ X s-» «^ G-1 S-1 S-l 5^ S-I f?! 260 MOYl^NNES DU MOIS DE FÉVRIER 1«75. •^î II. m. H h. iji. lu II. NI. Midi. i h. s. i li. Baromètre. Il 11. s. y II.; tu 11. mm iiiiii iiiiii iiiiii iiiiii iiiiii 1" décade 7;28,48 728,81 728,8G 728,:i9 728,0ti 728,08 » 726,81 727,14 727.23 727,12 726,02 726,56 » 718.61 718,71 718,7.S 718,62 718,18 7I8,2.S 2e 3» llllll 728,26 llllll 728,30 niui 728,41 726.88 727, 1 1 727,10 718,46 718,67 718,76 Mois 725,06 725,34 725,39 725,21 724,73 724,73 724.97 725,13 725.18 Teiii|icrature. • '«décade— 2,66 — 2,57 — 1,10 + 1,01 -f 1,36 -\- 1,13 2« )) — 2,40 — 1 96 — (7,68 -f 0,05 ■+■ 1,17 + 1,27 3« « — 1,16 — 0.75 + 0,61 + 1,76 -f- 2,33 + 2,00 0 0 0 — 0,10 — 0,96 — 1,53 4- 0,53 — 0,22 — 0,83 + 1,53 + 0.51 + 0,08 Mois — 2,-14 — 1,83 — 0,46 + 0,88 -j- 1,57 -f- 1,43 + 0,59 — 0,28 — 0,82 l'vuïiioii de lu vapeur. I '8 décade 2« » 3« » llllll 3,33 3,34 3,94 llllll 3,18 3,36 3,98 3,39 3,42 4,07 3,18 3,46 3.87 3,35 3,49 3,93 3,41 3,58 4,12 llllll 3,53 3,50 4,29 iiiin 3,36 3,56 4,21 llllll 3.42 3,56 4,28 Mois 3,50 3,47 3.60 3.48 3,57 3.67 3,73 3,68 3,71 Fraction de saturation eu niillièiue.*». l'e décade 874 831 789 650 658 674 760 780 828 2« » 864 840 772 742 690 707 729 785 820 3« » 930 911 844 740 730 776 835 879 918 Mois 886 857 799 709 690 715 770 810 851 Tlicnii. min. ilienn . iiiax . Cl arlti iiiov. du Ciel." Tcinpéialurc (lu Rhône. Eau (le l'Iuic Liiiiiiiuictrc. ou (le neige. 1 '« décade 0 — 3,67 + 0 2,19 0,59 0 -1- i,70 niui cm 3,3 110,9 2« » - 3,27 + 1,88 0,75 + 4,48 6,3 98,5 3« » — 1.70 + 2,99 0,83 + i,62 6,3 89,4 Mois 2.96 + 2,31 0,72 + 4,63 15,9 100,3 Daiis ce mois, l'aii' a été calme 1,5 l'ois sur 100. Le rappoi t des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 3,07 à 1,00. La direction do la lésMltante de tous les vents observés est N. 26», 5 t., et son in- tensité est égale à 53,60 sur 100. 2(il lAULEAL DES UBSEIIVATIONS MÉTi:uKULUGlUUES FAITES Al SAIM -IIEHNAHD |icii^ -* -^ »^ .^ — — — siouinp sjnuf ri jc -1 n i.; *>- ce i4( — cr ;c ae ^i c: 02 *». Oi »-& — S X ce ^1 c: iTî .^ w t-fc — i ot cr: O! CI oc o; o< Cl Oî Oî C Ci O' Ci vt vz il'. V. V. V. i,t :^i Cl c: CI i;; c f; ^=-1 -1 — CI Cl Cl il '-: Cl i< Cl es C5 es c: c: c: c: ci c. c; c: Ci Ci c^: c: es ce C c: C". — o t: 1 — — — 14/ — — i 1 c: r; c; •»- -t^ -f^ i« w — ^ O - 1 — w — c: w 2c r; O c; c: — - . — j -1 14/ o ~. W — es ;i 141 Ci Cl bc V c: Ci o ce c: GC t4< Cl i»- «'. O CiO Cl Cl z CZ 1 — Cl es *ifc c- c: 3C t-^ w 14/ c; CI X os ce oc ~ >— -.1 14/ oc ce ce li»- W -.1 "* •— p2-- 1 2* i M 1 1 1 1 1 1 1 1 1 l-f+fl + l 1 1 1 1 1 1 !+++ _ iïs" X oc ~ iC oc *~ c; 14/ ce c: c c: IC ce — :0 — 14/ 5C c: ci ce ^ 14, -.-, — ~ T. = te Zi o ri» ^1 — ^ Cl 14/ o Cl CI te o Cl CI ce ce 14/ ^1 14/ o C! -I Cl 14- ce c — ~ •- ": •o w w. 00 >^ •— Cl ce 14* et 05 Cl ^ cei --T i 3 M> • Cl c: o: et c; ot o: o; et et ot ci et et et et e; ci et et et et et e: ci et c et — CI e: et Cl et et ci ci ci et ti ci c; c: ci c ci ci ci et ci et ci es es et ci ci "Z.- tz ■^ — o 14/ -*■ ~ *^ c: Cl t4- ce «*. ,^4- — ic — -1 ce CT — ic^ et ce Cl CI ce Cl Cl — ~ _ Cl Cl -^ _ — .!». 14/ Ci e: ce ic c X M Cl ce -1 — — • et .^--'i»- .^ ^1 oc 14/ "ic — n ~ ^* — ce i-i 14/ Cl Cl — c: es -. ce .-- 3c ce — o i,^ 5C et r^ 14/ •<>- ce — ce ce -— *~ r ■^ es es Cl es ci ci et ci ct oî ci ci os et et Ci et c^-. es ci ci os es es et et es o =3 ■a — Cl Cl e-s Cl en Cl Cl es et Cl et tK Cl Cl c: Cl Cl CI ci ci et ci ci es ci ci ci c: — — ce le — et ^ ^1 ^j t" et Cl ce ce ic o Cl ce ce ce .^ - 1 ce ce ^1 ce - 1 -^i nr ^■ oc jc ce e-î ce ce o ce ^ ^1 14/ -1 o ce .r~ T»- Cl — Cl Cl ce c: ce Cl ic ce 14/ 14/ ~ — it" -4 c: 14/ Cl --I ic T^ Cl ^ — ce ce Cl CD ce o o /f-' es ce -^i i<& Cl et .,». — ce r- F V. 1 1 1 1 1 i 1 i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ^ s: x; a -1 — et ce jc -1 -( — ce ■— ce ^- oc o ce Cl oc Cl oc Cl ~ Cl oc CI ce c. - ê^g ?. c c: 14/ Cl c: le c. — ce ce oc Cl o: oc c 14/ ce ^1 — ce Cl -1 c. ■— oc 14/ ce ce c: =^ -1 =; o ^1 Cl =^ — et c. ^1 — — oc oc -e et c: ce — o ce ce .i~ Cl -1 oc S — — CD 3 .■A c 1 l+l 1 1 I++I 1 1 I++I 1 1 1 M 1 1 I++++ 3 '^ — je j^ ce j-J jei o ;^ _o ce ci ic j— f"' o >— — _-i — - 1 ^— -i j-^i _-i j^ ce es ic " ^^■g -C ^ _~ — — c — - 1 o Cl ^1 "i4j — ce o o ^1 T-- ce oc le ce e- ci ci — le ^i o ~ r-5"8 JT = Cl te c: — .^ ce — ^ Cl ce — le ' 1 o a le o w. le ce — = ^ ce --e :e "j — )^ =r L' LLLLLi 1 LLLL' ' LLLLLLLLLU ' i — ce — ce c: «^ — ce ce es ^ ce ce Cl w «— le oc o X o ^1 -1 -1 le ce ■!--- ce - ^ rf 0 5 141 ^ oc Cl *» o *- CT oc c- Cl *~ 14* -s^ oc et oc .!»- ce et 14/ Cl ■ï^ et Cl ►- c: C; —, 5' •^ t;- 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 I 1 1 1 1 i 1 1 1 I 1 1 1 1 II X O :;■ ei Cl i4>ce T~ -t^ *~ ce c ec te oc -^ te et cO;-i ci es *k ci "^ T"^."^.""'-— J^i~ ■" g X ce Cl Cl *~"te x -^i :z ~^ ci ^i ci ce oc occ ce oc o *»• -j cil« o o «s oe 3 , , ... ,.♦,... ..• _ „ X 1 • • •' -•• ^. s &^ n*. et • • .e- ■ • • ce Cl • ^1 • • • ce • • • "■ °i o so- •=;••• oo- o =; • • • ;» t = 1 2 cd' ' ^l*' • i~ • • r'.-^''- •■ '• ■ • ■ • • '. ■ • • i ,~ • • '• Ë: 0 ^^ V& • • — • • -- oc le il, ■ • . — ^■clC 3 ce (ïq S>: ce «£ c = •-: cr Cï -: tfl O ^- ^ X v^ îC- X it çj < ÇA X X x y; '^ y.y.v.A X X X X X X y. X x O 3- < !e 3' 2 r- s — ocooooooo — cosîosceooeooco'^coc: 0 . s ~ — Xi^«— :cow-i;c:r-i^-ii-*oc,(C;oico — :2ii/oco-io:^ « = £ t^ — 1^ — :^ — o -r oc X -1 -1 :o a -I oj ^ i^ ^ — -> c^ -^1 -1 -^1 o — o c:: i ft. •y. te 2();i MOYENNES DU MOIS DE lAl^^VRlEK 1875. • 'h. m. S h. III. Ul 11. m. Midi. "2 li. s. 4 li. .-;. ù\\.>. s|i. >. Kl II. s. ltaroin(-(r«>. iiiiii mm mm mm mm mm mm niin mm I " décado .')ri8,«;s .")."'.8,57 .").")S,ol 5.^i8/t2 .5.S8,3.3 ."ifiH.^O -i'tH.^e ôm.iH .")ri8,42 '2^' )) r,tu,9i 558.12 o.')8.:U) .i.-)8.27 3."}8.4() 558,40 .558.60 538.75 558,87 3' » .553.4 i 553,43 553.37 553,32 5.53,21 553.27 .5.53,57 5.53.67 5.53,60 Mois 550,91 5.56,94 336,96 556,91 5.56.89 356,86 5.57,08 357,20 .557,22 l'emptrafiire» 1'" décade— 13,16 —13/11 — 12!'37 —11,06 — lo!61 —[l'Ai — 1.3"29 —13,59 -13.81 2>' » — H,.56 —11,28 — 9.76 — 9,12 — 8,72 — 9,18 —10,93 -11,15 — 10,i8 3-^ » _H,49 —10,54 — 8,.58 — 7,43 — 6,61 — 8,15 -10,12 —10,86 —11,07 Mois —12,11 —11,72 —10,35 — 9,33 — 8,80 — 9,65 —11,51 -11,91 —11,84. Min. observé.' Max. nbgervé.* Clarté moyenne Eau lie pluie Hauteur de la (lu Ciel. ou lie neige. neige tomliée. !•<' décade —14,72 —10,20 0,44 2« » -12,49 — 8,44 0,62 3" » —12,11 — 6,61 0,31 Mois —13,18 — 8.55 0,52 mm 16,4 mm 200 18.4 220 25,7 330 60,5 730 Dans ce mois, l'air a été calme 0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 3,20 à 1,00. La direction de la résultante de tous l(>s vents observés est X. 4.5" E,, et son in- tensité est égale à 69,84 siu' 100. * Voir 1,1 note iln tableau. RKYUK GKOJ.O(]]QIjK SUISSE POUR L'ANNÉE 1874 PAR M. EHXEST FA^'RE ^ v ("elle revue est divisée en deux parties. La |)remière comprend l'examen des ouvrages généi'aux, des descrip- tions géologiques et de quelques travaux spéciaux qui ne trouvaient pas place dans la seconde partie. Celle-ci tr'^ic de Tétude des" terrains à partir du terrain primaire jus- qu'aux dépôts actuels. Biographies. M. F. Wolf ' a publié les biographies d»^ (pjatre naturalistes valaisans: Murith (1742-181(3), bota- niste, Venetz (1788-1859), le promoteur de la théorie du transport des blocs erratiques par les glaciers, Berthol (1780-1859) et Hion,né en 1809. (1 I. Généralités, descriptions géologiques, roches, etc. Généralités. Qassifkalion des terrains. Il a paru presque simulta- nément deux essais de classification des terrains sédimen- taires. Le premier et le plus complet est dû à M. Hene- » Écho des Alpes, 1874, 198, 273. Ahchives, t. LU. — Avril 1873. 19 ilW) iu:\ri:: (;i;oj,u(iigui-: siissi:. vii.i! ' : l'aiilenr y donne une suliclivision en ères, périodes. él)0(}iies ou systèmes, et -dga» ou élages: il signale les principaux l'(.issiles de cliaque étage cl indique l;i di>lri- hution (]cii diverses lornialions et les gisements classiques l'ii Angleterre, en France, tu AllcuiaLinc. en Suisse, etc.; il établit pour ce dernier pays plusieurs colonnes qui sont relatives au Jura, à la plainr d aux diverses parties des Alpes. Trois de ces tableaux sont consacrés à l'ère ter- tiaire ou cénozoïfjue, trois à l'ère secondaire nu niésozoï- 4jue, trois à l'ère primaire ou paiï'ozoïque. Un texte justi- ficalir les accon^pagnc et explique le mode de subdivision empk)yé. Les couleurs adoptées sont celles de la carte géologique de la Suisse que M. Henevier voudrait cher- cher à généraliser. Le second essai est dû à M. C. ^Lvyek ^ l/auteur n'y indique pas le synchronisme des diverses formations; son but est d'introduire dans la science une nomenclature gé- nérale et uniforme. Il adopte une série de noms d'étages (saharien, tongrien, danien, charmoulien. vogésien, liosti- nicn, etc.j qu'd subdivise en sous-étages ou couches au moyen de chiffres romains en face desquels il place les aioms typiques de ces sultdivisions: par exem|)le: III. Couciics lie Ileltange. llliclion 'II. X Ncllingen. ' [ l. j> Kœssen. Les neuf formations ou systèmes établis par l'auteur sont ainsi divisés en 62 étages et en lï'-} sous-étages ou couches. M. Mayer annonce la |»ublication d'ini ouvrage -sur ce sujet: en attendant il indi(]ue dans un texte les » Hull. Sof. Vaud., 1873 el 187i, XII cl XIII. -' Kssai el proposilion trnne classificolion n.ilurelle, uniforme el l>ratif|ue tics terrains sédimeniaircs. i{i:vn. cKDiAM^ion-: si'issK. 207 molils ûoii liiiiilt's qu'il a fixrcs poiii' cliafiiic groupe ol les principes de sa classincalioii. Pak'onlolog/i'. M. MoKscii ' a coiiimciicé la publication d'une ui(»nogra|iliie des IMioladomves. (lelle première partie est accoiiipagnée de 2() planches remar(|ual)leinent Itien exi'cutées: j'attendrai que la seconde partie ait paiu pour r(''sumer ce travail (pii lait partie du premier voluiu' des mcMUoires de la Société paléonlologique suisse. Ilcsrriplions gôologiqiios. Mjies orientales. M. M. dk TiuiiOLi:T- a publié un rap- \)o\[ sur la géologie des environs de Lauterbrunnen et de la rive méridionale du lac de Tlioune. Il décrit la zone de llysch (|ui l'orme le pied de la ciiaîne du Morgenberg- liurn et les gisements de gypse qui y sont intercalés et qu'il regarde comme tertiaires; il présente quelques con- 'sidérations sur la structure du Morgenberghorn, qui a été étudiée en grands détails, il y a peu d'années, pai' M. Tli. Studer '. Les calcaires et les schistes noirs qui en forment la partie supérieure appartiennent, d'après lui, au terrain jurassique inférieur; il indique sur le prolon- gement de ces roches, (jui ne sont pas fossilifères dans cette région, plusieurs espèces caractéristiques de l'oolite inférieure et des couches de Klaus, M. de Tribolel a étudie également les massifs du Dreispitz et de la Welterlatte qui sont la continuation de la chaîne du Morgenberghorn et dans lesquels les couches présentent des plissement^ liés compliqués. • Monographie der l'Iiolailoinieii. Mémoires de la Soc. [taléontolog. suisse, 1874, I. - Dull. Soc. se. nat., Neucliâlel, 1875. " Mitllicil. natnrf. Ges. V,r\n, 18G7. i2()..3), du sclii^lc lali|ueux (13()"'.:!). CAU' nord. U,;)(l. (irauit gueissicjuc, gianil alpin (Sludcr). ;^0-U). Granit giu'issiquo, gneiss œillé, i()-l. i',i;\ iK tii.di.oiiiniK srissi.. :i7I anciens des Alpos occ'idcnlalfs. Il siiinalu (\d\\<, In gneiss \)v'\m\['\{ (ijliiand(int') de la yaleui' ar.iitMitirèii', de la sid(''- lile, de riiématile. du Liraphile, etc.: dans la /.diic de la pierre verte ou terrain erislallin receFd.de lamagnélite, d(^ riuMualile. divers sulfures de cuivre, de l'dxyd»! di' man- ganèse, de for, des niarbriKs statuaires, etc.: dans la zone |»aléozoï(]ne, de lanthracite, di' la galène aigenlil'ère et de riiéniatili'. M. (1. .Ii:i«\is' a pul)li('' un répertoire des minéraux do I Italie. La première partie, t|ui a seule paru, est consa- crée au versant méridional des Alpes. Une luhle générale donne la subdivision de cliatpie province en communes: d indi(|ue successivement les localités de cliaipie communo en signalant les minerais et minéraux que' l'on y trouve. II décrit ainsi, l'une api'ès l'autre, les provinces de Cuneo, Turin, Milan, (^.oine, Novare, Sondrio, etc. Le même auteur* a signalé, près de Démonte dans la vallée de la Stura. un gisement abondant de houille d'une bonne <|ualité dont il donne l'analyse. Il en recommande Texploilation: il indique aussi dans le voisinage des filons lie cuivre, de pyrite aurifère et des bancs de marbre blanc i[ui se trouvent dans la zone de la pierre verte. Alpes orienlales. M. I'\ ue Haueu' publie un ouvrage de géologie générale destmé particulièrement à la con- naissance géologique de l'Autriche. Une première partie, peu étendue, traite de l'enseuïble d^i^ phénomènes géolo- iii(jues: un»? seconde comprend l'étude des caractères gé- néraux des terrains, leur distribution et leur nature dans * I tesoi'i soUeiraiiei doll' llalin. Uciicrlorio, etc., 1873. - Conni geolog. siill. monl... ' Die Géologie und ihre Ainvcndung aul' die Kenntniss der Doden- hoscliadenheil der (JCslerreichisch-riigarischen Monaiciiie. 1874-1875. :27i iœvl:k ckoiah'.iuue .^i is.si;. les diverses parties de l;i iaonarchi(.' auslro-liongroise; une place imporlanle est iialiirelleim'nt réservée aux Al- pes, [/auteur y décrit Irs IVirinalions primaires, paléozoï- ques, mésozoïques et cénozoïVpies: c'est un résumé excel- lent de la géologie stratigrapliique de cette partie des Alpes. M. SïACMii ' a continué ses recheiches sur les terrains paléozoï(|ues des Alpes orientales. Il examine les divers travaux auxtpids ces terrains ont donné lieu et les opi- nions émises à leur sujet. Après quelques considérations sur le gneiss primilil. il di-crit cinq groupes distincts de roches antérieures à l'époiiuc (ri;isi(pic. (^i- sont: ( lijiiiic coiiliak'. l'iiyllilc iiigilu-fiilcaiie (KalklluiiijilivJlili (iial('Ozoï(|iie iincien et perniieii). l'hyllilc calcaire I KiilKiiliyllil), Schieteilinllf. Siliuicii iiirnienr on l'anihiieii'.' Pliyllilo ijuailzilrre (tjiuii lz|iliyllil). (iiiciss-pliyllile. Gneiss central. Granit, niicascliisle, schistes ani|iliiljoliques, |iliyllile. Zones latérales. Hoclies penïiicnnes et carbonil'ères snpérienres. Granwacke ancienne, houillcr inférieur, dévonien, silurien. Une*seconde partie * est consacrée à un exposé critique des travaux sur les terrains anciens (prétriasiques) des Alpes méridionales autrirliiennes. il donne un aperçu gé- néral di' ces tnriiialions dans lesf|uell('s il reconnaît le groupe des gneiss-pliyllitcs, celui iU'> phyllites «luarlzile- res, des calcaires et i\o> scliisics du type des phyllites ar- ' Studicn iiher die palliozoïsclien Gebiete der Alpcn. II. Die pa- "liiozoïsclicn Gehiele der Oslalpen. .laliili. drr k. k. gool. lîciclisnnsl., 187'., x.xiv, ir.. * .labrl). der k. k. g. lleichsansl., INTI. .\MV, ;!33. UKVI'K CKOUHilUlIK SUISSK. ^21'.* ^ilu-cak'aii'cs, l;i |4i;u!\v;iLk('. ik's coiiiilniiicials ri (!(,■> rn- i-lies du terrain caibonilÏTO su|i(''ri(Mir cl du dvas i('|uisaiil l'H discordatii'e sur h's fonnalions [dus ancK-iiiics. Il cxa- niiiiL' succt'ssivcinciit ks rcclicrches Cailc's sur (-ij:^ Iniina- tinus dans la l'Iiainc *\u l'nsleillialja région des |)or|)li\iv> du T\i'(t| ni(''ridi()iial. le inassil' de la (jma dAsla, les en- virons de liecoaro, le groupi' de lAdainello, la chaîne de la Valleliue, le mont Mulïello el le \'al Tronipia. L'auteur résumera dans une di-rnière |tailie les n-snl- tats de ses reclierclies. .htm. La (^onniiission g('nlogi(|ue a l'ait parailie la dixième livraison de la carie de la Suisse. Ce volume, du à M. (^..Moiîscii '.comprend l'explicalion de la pai'lie de la feuille Vlll"'. (pii représente le .lura argovien. de Holden- bank à la cluse de OLnsingen. un appendice à la (jua- trième livraison dans la(|uelle M. Mœsch avait dontH- |;i géologie ilu .Im'a argovien, ût'<. cou[)es du (uiinel du \Vn[/.- 'beru, etc.. une lable pair'onloloui(iue générale ih'^ liviai- sons IV el \. Dans la [iremière partie, l'auteur décrit les lei'rains triasifjue, liasi(|ue, jui'assique, la mollas.se des chaînes ju- rassiennes et de la plaine, et les dépôts quaternaires ; il s'occupe aussi de l'orographict de celte région. La dis|)osition des couches dans cette partie du .lura e>l très compliquée. Elle n'est pas, d'après M. Mœsch, le ré- sultat de fentes et de fractures ;i la suite des(iuelles des masses plus ou moins considérables auraient été rappro- ' Der siulliclic Aargiuier-Jina iind seine L'mgcbuni:. .Mutrr. puiir la carie géol. de la Suisse, X"'*' livr. 1874. ' Le texte de la partie méridionale de celle reuilii' i|iii cuiuiireud une portion de la plaine suisse et le Riglii a été pulilié par M. Kanl- mann. Mater., elc, XI""' livr, 187ïJ. :21\ MiWK r,i-:oLO(;iouE suisse. (.'IkW's cl icjt'bvs les Lint'S sur los anlri,'s, comino la indi- i|iié M. Miillei-; les observations dii M. Mœscli, d'accofi)- avec celk's de MM, Mérian, Sliider, Escher, etc., prou- vent (|ii(,' li's chaînes du .Ima ont été produites par des conlourneiuenls coniplif|iiés, des voûtes déjetées et plus ou moins ouvertes; ces bouli^versements ont eu lieu sen- li'iiii'nt après le dépôt de la mollasse. Dans la seconde parlic. M. Mo'sdi l'ail (pichpies modi- fications (ît de nombiiiiscs additions paléontologifjues à son beau travail sur U'. .lura argovien; les lijirains de cette régit)n sont compris entre le grès bigarré et le jjortlandien : on y trouve aussi dn teriaiu tertiaire. Per- sonne n'ignore l'importance du .lura argovien |)our la classificatioi) \\rr< tei'rains jurassi(|ues supérieurs, sur la- ipielii^ on discute depuis tant d'années, (^e nouveau tra- vail fournit à cet égaid (U'>^ documents aussi complets ipie décisifs. M. Mo'scli donne la cou|)e du tunnel du liotzberg cpii est maintenant en construction, d'après les résultats déj;» acipiis dans le perct.'ment. Le liiUzberg présente toute la série (ka formations, du groupe de l'anliydrite irdérieur- au luusclielUalk jusipi'au terrain jiu-assique supérieur, renversée pai'-dessus la mollasse : la coupe du tunnel montre combien (îette diirnière formation [ténètre profon- dément sous les formations plus anciennes. M. M. C.Mîiir.u' a décrit les (Mivirons de Langeid)ruck dans le Jura, dette rf'^ion renferme des r{.'présentanls ôc- tous les tiMiauis du uuisclielkalk au kimméridien; il eu signale les piincipaux fossiles et donne aussi une liste des ossements du terrain sidt-rolitifpie dont cette région a fourni un très grand nombre. ' Miulh.'il. iialiiil. Ges. Base!, 1N74. HKVI'K GKOI.OCIOIK SIISSK. ^7.") \(illef du lihiit. M. llwisAv' ;i fuit une l'Indc iIc Tliis- loirc de la valli'c du Rlim. Au ctJiiiiiii'iii'ciinMil ilc l'i^iio- ([iie iniocèiii', les .\!(n\s avaiciil (h'jà iiikj liaiitoiir consi- (iérablo; le Jura, au cDiili'aiiv. ne lonnail eiicdrc (|u"un(i chaîne rudimeiitau'e; les d('|)ô(s niincenes (|u"i)ii v reinar- (jue et qui sont aujourd'hui isol<';s, (''taienl alors en rela- tion directe, soil avec les dé[)()ts suisses, soit av(N', ceux de la vallée du iîliin au nord de Mayence. i/auteui' conclut de ses nombreuses observations (|ue. pendant une grande [)artie de répo(|ue miocène, h; cou- rant (|ui suivait la vallée du iîhin si^ dirigeait {\\\ nord au sud et aboutissait au bassin occup(' aujourd'hui par la Suisse; après Tépoiiue miocène et à la suite des grandes perturbations vA des soulèvenniils (|ui marquèrent la tin de cette période, li^s eaux se mirent à couler en sens inverse: la gorge que h; l]euv(> (ravi'rse an nord di' Mayence se creusa peu à peu: les ti!rrains miocènes iiui occupent plus au sud la valli'e du liliin lurent dénudés, et c'est ainsi (pie se lorma entre Bfdeet Mayence le gi'and i)assin (]ui a Tair aujourd'hui des restes d'un ancien lac. On remar(jue jusipi'à une grande hauti'ur au-dessus du lli'uve des traces d'érosions et de terrasses qui mar- quent, l'ancien niveau du Jiliin. du soit à l'abondance ^d'S: eaux, soit à la hauteur à latiuelle celles-ci coulaient avant (jue la gorge lût creusée; le même phénomène s'observe dans les vallées tributaires. Les graviers qui recouvi'ent actuellement une partie du bassin du Uhin sont poui' la plupart des débris des anciennes mitraines et du terrain erratitpie charriés par ce lleuve. M. SAXi)ni:noi:i{ ^ a aussi donné une description de la ' (Juart. .Jotirn. ol llio geol. Soc, 1874, XXX, 81. 2 Das Ausliiml, 1.') fiée. 1873, u« 50; Geol. .Magaz., 1874, 11, 215. ^7() MAIL (iKuLol.luUK SL:|8SK. valléf du lUiin pondant 1rs péiiodcs lorliaii'c et f|natei-- naire. Il indiiiiic les nomliroux cliangcincnls survenus dans lo relier de celle vallée |ieiidant ces épo()nes et les proliMides iiindificalidns ipi'ils ont iniprimêes à sa faune et à sa llnre. MalgiV' ipielipies points encore obscurs, i'abun- et les ampliiluilites sont les roches soulevantes des Alpes, M. CiAsrAi.Di ^ reg'arde ces idches Cdinnie des dé- pôts sédimentaires ayant leur place dans la série ih'^ Inr- mntions géologiipies ^ Il n'a reconnu, dit-il. aucune trace de plutonisme dans les Al[ies l.i'ponliennes. |*ennines. (li'aies. (>)tli(Mines et Maritimes, ainsi (pie dans rApenniii de Ligurie. Les nombreuses coupes tju'il donne des Alpes italiennes montrent (pie ce ne sont pas les roches désignées par M. (îastaldi sous le iioin de pierre verte ipii ont sou- levé les Alpes, mais bien le gneiss i)rimitif associé à des granits et à des gneiss porpli\roïdi's. M. (iaslaldi n"a pas vu dans les Alpes de coulées de granil. de |tor[ibvre ou de lave, et il ne reconnaît jias à ces roches une origine pliitoni(pie. .M. Mac.nax * est arrivé. |>ai' ses recherches dans le> Pyrénées, à la même conclusion ipie M. Ciastaldi dans les ' Grologie de la l'i'nnco, iNTi. * Sliulii geoiog. siillc AIpi occideiilali, II. T. "' M. 1^. Sluilor a ('iioncé la lutine 0|nnioii de la manière la |iliis |io- sitive en 18li. Méni, île la Soc. géol. de France, I, 'A2'2. * Maiéiianx |ioiir une étndc slraligraii!ii(|iie des l\vrénées et i\e> (iorbièrcs. .Méni. de la Soc. géol. de rranci% 1S71, \, 30. itKvri-: c.KDi.MCKji K siiissK. mi Alpes, n,'l;ilivoini!iil ;ui fôlc joik' p.ir li's opliilcs daiis le soulèveiujnl \h\<. iiioiit,igii(3S. ^i Les opliilcs (diorile) soiil, (lit-il, tli's roches cssenli(!llrMn;nl passives. » Il Inii' alli'i- liiic iiiie origine livdro-thi'i'iiialc, t'cipii e\|tli(|ii(* aussi I 'iir présence plus rare en liions au milieu di' ccilaiiis II Trains. Il constate diini! nianièri^i-''"'""'^''' 'P"' " '''^ directions ne peuvent pas servir ;'i caractérisiM' l'âge des monta- gnes, « conclusion à kuiuellc l'étude des Alpes a aussi conduit, et qui est directement opposée à la llié(Mie d'E. de Ueaumonl. Age (la gypse dans les Alpes. M. IIastaldi ' rai)[)orte au ti'rrain primaire une grande partie des gypses regardées comme ti'iasiijues par MM. A. Favre, Lory, etc. M. Loin''' a indiqué, près de (la[), la présence de gypse jurassi(jue compris entre les terrains callovieu vA oxfordien. M. dk TiunoLET '' a rapporté au terrain éocène des gypses des l)ords du lac de Thoune. AUnéraiLv. M. A. Mllleu ' a publié une note sur la croissance des pierres. Les pierres augmentent aussi bien (|ue les animaux en s'adjoignant des particules de matière et en augmentant de volume. Il décrit le mode d'accrois- sement des cristaux qui est souvent produit par les mo- difications subies par d'autres roches. Dans une note sur les cristaux de roche, M. Scmaller "* raconte l'histoire de la découverte de la grotte voisine du glacier de Tielèn, k l'est du (Jalenstock, Celte grotte, si- tuée dans le granit, a fourni deux cents quintaux environ ' Studii geol., II. » Bull. Soc. géol. de France, 1S74, 111, J7. "' Bull. Neucliâlel, 1874. * Das Wachsen der Sleine. * Écho des Alpes, 1874, 180. ^78 iu:\ri-: cKoLUiiioLi-; suisse. (le cristaux de iiiiarlz ciiliinu'. ddiit les plus beaux oui les |)(ii(ls ol les (limC'iisioiis suivants : 1 . l'oitls : 2()7 livres. Ilaulcur : 0"\(iO. Circonféionce : \«\''2t 2. » "255 » > (>ni,87. » i'". 3. )■> 210 » i. » 1:î7 » » ()"',83. iW driiiiii' est hipyranmlf'. I^lusicurs (rentre eux ont été donnf's au nuisée de lii'iiic jtar M. Hurki, M. liAC.MM.WN ' a déci II des cristaux d'améthyste trou- vés à l'ouest du grand Sidelliorn, dans la chaîne de gneiss (|ui sépare le canton de Hei'ne de celui du N'alais. M. Ki:.\N<;iiTT '" a déciit une boule de mica trouvée par Escher dans les environs de Hrigels ((irisons), et ijui rap- pelle celles (pii ont éti' trouvées à Hermannschlag, en Moravie. Ce corps a une forme aplatie de 0"',20 de lon- gueur, 0"\[{) de largeur et 0"',05 d'épaisseur; l'écorce, épaisse de ()"',00»j à 0"',01(), est formée d'aiguilles d'am- pliihole disposées d'une manière rayonnante. Le noyau verdàtre et jaunâtre est finement cristallisé et formé de petits grains entremêlés d'aiguilles. Le tout était entouré d'une enveloppe de biotite brune et renfermé dans un granit à grain fin. M. SciiNKTZLEH ' a émis riiypothè.si' ijue des efllores- cenccs blanches formées par de petits cristaux d'arrago- uite et iju'il a observées {)rès de Rossinières et à la Grotte-aux-Fées près de Vallorbes, pourraient bien avoir une origine organique et être formées pai- des champi- gnons ou des algues microscopiques. E.TploilaUon de la houille. La question de Texploitation ' .lahrl). dos scliw. Alponclub. 1S71, IX. ôiU. - Neiies .lahrLuuli, 187'(, 515. ■• Ruil. Soc. Vauri., 1874, Vif, 'i38. |{i;m K (;i;ui.(t(ii(ji i: si;issi;. ::i/'.i 11' la liiHiilIc i'ii Suisse a l'ail celte aiiiH'T un nouveau pi'n- •lîi'és. Ij'S ucoIouuos (lui I Oui ('ludir-e dut ('le unaniiu(,'s a i:onslaler (|ue les envu'ons de lllieinrelden m»iiI le |MHiit le plus lavorable pour eiilrepi'fndio ûrs reclienlies sur la houill(! du lenani houillcf '. M. A. .Mli.lkiî " a ('-uale- nient lait une ('inûe de celte (|uestion dans un mémoire {)répai'(' par la ban(|ue ari^oviLMiue. Il donne une cou|ie lhoori(|ue du liisement de houille et une carie géolojiique des environs do Klieudelden. (piil regarde aussi coiuuie ta localité où l'exploilalion aura le plus de chances de réussite, [/épaisseur des terrains à iraverseï' v sera iiro- bablement de l.ôOO à 1>.0()() pieds. (highte des lapiés. M. 0. Lkxz ' atlrilnie la lormalion des lapiés {Karrenjelder) aux circonstances atniosphéri- fjues, à la dureté plus ou moins grande de la l'oche et au temps, mais \\ la regarde ccmime indépendante de l'action »les glaciers. Il rapi)elle qu'on a observé des blocs errati- *iues calcaires soumis à ce geiu'e d'érosion, ce fjui prouve fjue cette action s'était produite avant l'époque glaciaire. M. B. Studek* repousse aussi l'hypot-iièse que les lapiés aient été formés par les glaciers. Il est plutôt disposé à •expliquer leur origine par l'action exercée par la végéta- lion des tourbières ou des l'orêls. Lac Léman. La carte hydrograi)hi(|ue de ce lac, exé- cutée par M. GossEï et publiée déjà en partie par l'élat- major fédéral ^ met en évidence (\(':^ particularités inti'- ' Voyez lUîvue [lOiir I87;j, Arcliivcs, L, ;Ji8. - Documente zur Gniniiung iler schweizciisclien Steinkolilbolirge- selischafl veroffenllicht durcli die Argauisclie l>anli, 187 i. « Jalirb. k. li. g. Reichsanst, 1874, XXIV, 031. * Jalirb. des scliweiz. Alpencluii, 1S7i, IX, .5i5. •'' Topograpliisclier Atlas der Scliweiz im Massstab derOriginal-Aiil- nalimen, feuilles 318 bis, 348 ter, 440, 440 bis, à ^-jL-. 280 Ki-:vut: gkologkjue suisse. ^es^a•Ue^ dt la slrucUirc fiN^ de la zone à Am- moniles lenuilohalus à Crussol (Ardèche) l'a amené à conclure que cette zone doit être rangée dans l'étage corallien, les espèces de cet étage étant beaucoup plus nombreuses que les espèces oxfordiennes. L'auteur cite séparément les nombreux fossiles recueillis dans 10 as- ^ Hameau de sapin, juillet 187i. * .Mater, pour la carte géol. de la Suisse, 1874, X. ^ Bullef. Soc. géol. de France, 1871, II, 519. REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. 21)0 sises superposées ; la plupart d'entre eux caractérisent aussi les couches de Baden en Argnvie, dont elles sont l'équivalent. Cette zone surmonte des couches dans lesquelles les Ammonites biplex, Lothari et platiinotus sont abondantes et auxquelles il donne le nom de zone de r.4. plaliinotus; au-dessous se trouve la zone de \'A. bimammatus. M. Baya\ ' a donné un résumé de la succession des assises et des faunes dans les terrains jurassiques supé- rieurs. Il conclut que toutes les assises supérieures du terrain jurassique peuvent présenter le faciès oolitique ou madréporique^ et que les couches oolitiques de di- vers kge^, ainsi que les couches marneuses, possèdent dans leurs faunes des formes analogues, mais peuvent cependant se distinguer par des espèces particulières. Il cite de nombreux exemples de dépôts coralliens dans Tastarlien et le plérocérien en France et en Suisse (Échaillon, Oyonnax, Valfin, Bugey, S'^-Vérène ^ Ober- land bernois et Claris). La zone à Ammoniles himam- malus est, d'après lui, corallienne, la couche à Ammo- nites tenuilobatus astartienne. Puis il présente des consi- dérations sur la faune de cette dernière zone et celle des terrains coralliens, et fait l'examen de plusieurs espèces de fossiles de ces zones qui ont donné lieu à des confu- sions et dont la caractéristique n'était pas suffisamment précise [Ammonites polyplocus, Terebratula Moravica el Repellini etc.). M. Hébert '" a constaté que la faune de gastéropodes de Straraberg a la plus grande affinité avec la faune des * Bulletin Soc. géol. de France, XXIV, II, 31G. - Ce gisement est classé par M. Mœsch dans les couches de Wangen. 3 Bull. Soc. géol., 1874, II, U8. 296 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. calcaires à Terebratula Moravica d'Inwald, du Salz- kammergiit, de Wimmis, du midi de la France où ne se trouve aucun des céphalopodes de Stramberg ; que cette faune repose, ainsi que celle des céphalopodes de Stramberg, sur la couche à Ammonites polyplocm; mais que ces deux faunes restent isolées l'une de l'autre dans ces régions, tandis qu'en Suisse on constate la su- perposition de ces terrains. Ce savant géologue donne, d'après iM. Mœsch, la succession suivante comme la suc- cession normale : i. Néocomien. 2. Diphya-kalk, 3. Conciles à Aptycluis. 4. Calcaires à Nérinées. 5. Couches à Ammonites tenuilobatiis. 6. » à Ammonites bimammatiis. 7. » de Birminsdorf à A. Martelli. il figure de nombreuses coupes prises dans les Alpes suisses, dans lesquelles on voit tout ou partie de cette série de terrains. Le iMurlschenslock (lilaris) et le Wyler- horn, près de Brienz, offrent la succession complète de ces assises à partir de la couche à Ammonites tenui- lobatus; le Goldblangg (Uri), le Klosterweid et le Pra- golpass (Schvvytz) présentent seulement une partie de ces formations. M. Hébert établit l'indépendance complète des calcaires à Terebratula Moraoica et des calcaires à Terebratula janitor ; il donne une coupe de Stramberg très différente de celle de M. de Mojsisovics et dans la- quelle les calcaires à Ter. janitor ne sont plus inférieurs, mais juxtaposés aux calcaires à Ter. Moravica. Les fossi- les de ces deux faunes, mélangés par M. Zittel dans sa monographie, et attribués au tithonique supérieur doi- vent, suivant M. Hébert, être distingués. Ce savant re- REVUK GÉOLOGIQUE SUISSE. 297 garde les calcaires à Ter. Moravica supérieurs aux cal- caires à Ammonites lenuilohatus comme les équivalents (lu coral-rag. M. Ebray' a étudié an Mont-Lépine le raccordement des couches jurassiipies supérieures du Hugey (Cirin) avec celles des environs de Lémenc. Terrain crétacé. Le terrain crétacé du Sentis a été subdivisé de la manière suivante, dans la carte géolo- gique de cette montagne exécutée par Escher de la Llnth * : Calcaire de Seewen (sénonien). Gault. Ursfonien. super, néocomien. ér. î ( calcaire siliceux et couchés de l'Allmann. Valancrien. Néocomien j ( calcaire noduleux ( infer Nous devons à M. M. de Tribolet '" une description des crustacés fossiles du terrain néocomien du Jura neuchâtelois et du Jura vaudois. Il en signale 9 espèces dont 5 nouvelles. Cette description est accompagnée d'un catalogue des espèces de décapodes macroures et ano- moures des terrains crétacés. Dans une note postérieure, le même auteur * décrit encore une espèce nouvelle pour la Suisse, la Meyeria ornata, Phill. sp. ; il indique dans des localités nouvelles les espèces déjà signalées et donne un supplément au catalogue général. Les espèces décrites par l'auteur dans ces deux notes sont : 1 Bull. Soc. géol. de France, 1874, II, 259. 2 Matériaux pour la carte géol., 1874, XIII. 3 Bull. Soc. géol. de France, 1874, II, 350. * Bull. Soc. géol. d.e France, 1875, III, 76. Archives, t. LU. — Avril 1875. 21 298 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. Aeglea Robineaui Trib. Hoploparia Neocomiensis Trib. Calianassa infracretacea Trib. Hoploparia Lalreillei (Rob.) Trili. Meycria ornata (Phill.) M. Coy. Nephrops Geoffroyi Rob. Glyphea Couloni Trib. Palaeno dentatus (R.) Rob. Palaioslacus macrodaclylus Bell. Prosopoii Caïupicliei Trib. Terrains cénozoïques. Terrai.x TERTIAIRE. L'élutle l'aile par M. Tourxouer ' des fossiles nummuliliqiies de Biarritz le confirme dans l'idée que : une partie au moins des couches à Serptda spirulœa et à Orbitoides doit être parallélisée, comme Ta dit M. Suess, avec le groupe de Priabona dans le Yicen- tin ; les couches supérieures à Nummidiles intermedia de Biarritz sont l'équivalent du groupe de la Marostica (Suess); les couches de la falaise du Phare à Ostrea Brongniarli, Pecten Michelolti, etc., doivent être rangées dans l'oligocène inférieur avec les couches de Laverda et de S. Gonini (Vicentin) et de Castellane (Basses-Alpes). Après avoir rappelé quelques observations sur l'âge du grès de Taviglianaz, M. de Tribolet * a décrit un gisement de cette roche dans le Ivienthal (Alpes bernoi- ses), où elle forme les parois qui encaissent le torrent, particulièrement celles de la Halliweid. Il signale diverses variétés de cette roche associées au grès moucheté avec cristaux de lanmontite, qui en est le faciès le plus fréquent et qui est produit par une décomposition du grès à grains fins. Ce terrain qui a ici 150 à 200 mètres de puissance renferme, comme à la Dallelluli, des restes de végétaux et il est intercalé dans les couches mêmes du flysch. Il est donc évidemment tertiaire; M. de Tribolet en distingue deux horizons, l'un entre le terrain nummulitique et le ' Bull. Soc. géol. de France, 1874, II, 262. 2 Bull. Soc. géol de France, 1874, III, 68. " HKvub: (ii:oL()t;iuuii suisse. 290 flysch (Savoie, Alpos vaudoises), l'aulre dans ce dernier terrain (Kienlhal, Windgaeile). Les reclierclies de M. Fucus' sur le terrain tertiaire du Vicentin Tont amené à reconnaître que les couches de Schio, qui sont supérieures à celles de Gomberto (^t (|ui lorment le terme le plus récent de celte série, sont les équivalents exacts de l'aquitanien de M. C. Mayer, étage qui comprend les faluns de Bazas et de Mérignac, près de Bordeaux, la mollasse marine inférieure en Suisse, les couches de Sotzka en Styrie, et le grès à Pectimciihis en Hongrie. Le caractère commun de ces dépôts est de renfermer, à côté d'espèces spéciales, un mélange de fossi- les oligocènes et néogènes, tel qu'on ne sait si on doit les placer dans la première ou la seconde de ces formations. Gypse tertiaire. Les recherches géologiques faites par M. DE Tribolet* sur la rive méridionale du lac de Thoune l'ont conduit à attribuer au terrain éocène une masse de gypse qui aflleure près de Krattigen et qui apparaît au milieu du flysch, entre le pied de la chaîne du Morgenberghorn et Faulensee, et à la Burgfluh. Ce gypse est inférieur au flysch et probablement supérieur au ter- rain nummulitique. Il est séparé par une faille des ter- rains jurassique et rhétien des environs de Spiez. M. Lory' a signalé aux environs d'Embrun et de Bar- celonnette des amas de gypse, placés à la limite des ter- rains jurassique et nummulitique et qui appartiennent vraisemblablement à celte dernière formation. Glaciers terliaires. M. J. Martin * a publié une note 1 V'erhand!. (1er k. k. g. Ueichsanst., 1874, 1.30. '^ Vierteljahrschril't der nalurf. Ges. Zurich, 187/i. 3 Bull. Soc. géol. de France. 1874, III, 17. Bull. Soc. géol. de France, 1874, II, 260. 1500 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. complémentaire siir l'époque glaciaire miocène en Bourgogne, dont il a donné l'année dernière la descrip- tion'. La coupe qu'il en donne montre que le conglomé- rat bréchilorme à grands éléments avec cailloux striés est inférieur au conglomérat à Hélix Bamondi; il est, d'après lui, contemporain du flysch des Alpes suisses. Il rapporte également à une origine glaciaire les blocs et les cailloux de granit et de gneiss qu'on trouve dans ce terrain dans la vallée des Ormonts, les blocs exoti- ques d'ilabkern, des environs d'Iberg, de la Bavière et des Apennins. Terrain miocène. M. Moescii * a signalé les affleure- ments du grès cofjuillier supérieur, de la nageifluh juras- sienne., du calcaire d'eau douce et des marnes à Hélicites dans les chaînes du Jura. Il décrit dans la plaine la mol- lasse d'eau douce inférieure, le grès coquillier (mollasse marine, helvétien), la mollasse d'eau douce supérieure, et il en donne des listes de fossiles. M. Greppin' a publié une note sur l'étage mayencien ; il en signale l'étendue, les caractères minéralogiques et donne une liste de sa faune. Le même auteur * regarde le terrain erratique prove- nant des Vosges et de la Forêt-Noire et dispersé dans les vallées du Jura comme un dépôt continental contem- porain de l'œningien ou mollasse d'eau douce supérieure. Le sol occupé aujourd'hui par le Jura était parcouru par de grands cours d'eau dirigés du nord au sud. On a trouvé aux environs de Delémont, des ossements de * Limon rouge et limon gris. Observations sur divers produits d'o- rigine glaciaire en Bouigogne. 1873. * Mater, pour la carte géol. de la Suisse, 1874, X. ^ Tribune du peuple. Delémont, 187 i. * Tribune du peuple, août 1871. REVUE GÉOLOGIUUE SUISSE. 301 celte époqiu', ai)ii;uleii;uit an Dinotherium ijiganleum, au Maslûdon amjusUdens ut au lUunoceros incisions. M. F. ScnALCu ' a décrit les basaltes et les phonolithes du Holigau ainsi que les tufs qui les accompagnent; ils datent de la fin de l'époque tertiaire. Des gisements de gypse sont en contact, en divers points, avec ces roches éruptives. M. Fraas' regarde les basaltes avec olivine comme les plus anciens, les basaltes pyroxéni- ques et les phonolithes comme plus récents. Suivant E. de Beaumonl les éruptions de ces roches ont été con- temporaines du soulèvement des Alpes occidentales qu'il attribuait à l'époque quaternaire; mais des observations plus récentes^ ont prouvé que ce soulèvement quater- naire n'a pas existé et que l'âge des conglomérats sou- levés de la vallée de la Durance, sur lequel se basait cette théorie, est réellement miocène. Teuraix quaternaire, m. Moescu* donne une descrij)- tion abrégée des formations quaternaires de l'Argovie où le terrain glaciaire joue un rôle important; il signale les conglomérats de l'Uetliberg, le diluvium non stratifié, le terrain glaciaire et les blocs erratiques; il en fait une étude vallée par vallée; et indique un gisement de lignite schisteux dans le lehm diluvien au Heitersberg, près de Dietikon. Le terrain alluvien consiste en tourbe, en lehm et en tuf calcaire. Terrain glaciaire. M. ïyndall^ a réuni dans un vo- lume la description de plusieurs grands glaciers des Al- • Actes, Soc. helv. Schatfhouse, 1873, 287. 2 Actes, Soc. helv. Schallhouse, 1873, 294. ^ Voyez Revue pour 1871. * Malér. pour la carte géol. de la Suisse, 1874, X. ^ Les glaciers et les iranslormalions de l'eau, 1873. 302 REVUE GÉOLOGIOUR SUISSE. pes et diverses théories sur leur nature et les phénomènes qu'on y observe ; il traite des transformations de l'eau, du mouvement des glaciers, des crevasses, des morai- nes, de l'époque glaciaire et des théories dont elle a été l'objet. Des notes de M. Helmoltz sont jointes à cet ou- vrage. M. A. WiLLS ' a fait une traduction anglaise de la théo- rie des glaciers de la Savoie du chanoine Rendu; cette traduction a été complétée par des notes de MM. Tait, Huskin et Forbes. Versant ilaUen des Alpes. La lacune causée par l'ab- sence de dépôts pliocènes marins sur le versant nord des Alpes n'a pas permis d'établir dans cette région une corrélation entre l'époque tertiaire et l'époque glaciaire. Il n'en est pas de même dans le nord de l'Italie où ces dépôts sont bien développés. Des découvertes récentes et d'une haute importance, faites par M. Stoppani% sont venues montrer le rapport intime qui existe entre les terrains de ces deux époques. On voit à la Folla d'in- duno les argiles bleues pliocènes, riches en fossiles, en stratification discordante sur la craie et surmontées par le terrain glaciaire. Plus à l'est, se trouve, entre les monta- gnes de Mendrisio au nord, les collines de Camerlataet le Monte Olimpino au sud, un bassin, nommé bassin de Ba- lerna, qui est rempli de terrain glaciaire arrivé par les lacs de Lugano et de Côme et distribué aujourd'hui en une multitude de collines qui sont des restes d'anciennes moraines. La coupe géologique de ce bassin, mise dernièrement à découvert, donne la série de terrains suivante: * Theory of tlie glaciers of Savoy, 1874. ^ H mare glaciale a'piedi délie Alpi.Hivista ilaliaua, août 1874, RKVUE GKOLOGIQUE SUISSl']. 30)1 1 . Terrain "laciuiro et moraines. 2. Couches salilcuscs, argileuses, entremêlées de cailloux, passant sans limite définie au terraiu glaciaire. 3. Argile bleue plaslif|ue en couches horizontales. ■l. Calcaire sableux de la craie en couches presque verticales. Des coupes prises dans diverses localités montrent par- tout l'association intiino du terrain glaciaire et de l'argile pliocène sons-jacente, et l'on peut constater des cailloux et des blocs glaciaires, même des cailloux striés, dans l'argile même; celle-ci en est peu à peu réduite à ne plus former qu'un ciment entre eux, de sorte qu'il est impos- sible de mettre en doute la simultanéité des deux dépôts. Les glaciers des Alpes s'avançaient donc, comme aujour- d'hui les glaciers polaires, jusqu'au bord même de la mer pliocène, à une époque où cette partie des Alpes était de 300 mètres environ moins élevée qu'elle l'est actuel- lement; ils déversaient sur le bord de cette mer leurs blocs et leurs cailloux, qui s'enterraient dans l'argile et étaient recouverts de couches nouvelles; ces dépôts gla- ciaires, continuant à s'entasser, furent peu à peu mis à sec et formèrent les moraines que nous avons aujour- d'hui sous les yeux. La zone sableuse intermédiaire indi- quée dans la coupe précédente, est une zone de passage entre le dépôt inférieur et marin et le dépôt supérieur et terrestre. Une découverte relative au même sujet et encore plus concluante si possible, a été faite dernièrement aux envi- rons de Côme, au N.-E. de Fino, entre Guccagio et Ber- nate. 11 existe là une véritable moraine glaciaire à la base de laquelle on trouve, au milieu même des cailloux et des blocs, une faune pliocène très abondante. Les pre- mières recherches ont fait connaître déjà 53 espèces. M. Stoppani regarde l'alluvion ancienne, constatée par 30 i BEVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. MiM. Gastaldi et de Morlillet à l'extrémité orientale du lac de Côme, comme un dépôt contemporain des argiles bleues pliocènes. De nombreux lacs étaient formés par les glaciers dont les dépôts barraient les vallées latérales en descendant dans les plaines de l'Italie. On en reconnaît les traces surtout dans les environs du lac d'Iseo*. Un d'eux occu- pait le bassin lignitifère de Leffe, rempli aujourd'hui de sable, d'argile et de cailloux alternant avec des bancs de lignite. Une flore de région tempérée, composée de pins, de noyers, de châtaigniers, de magnolias, croissait sur leurs bords peuplés de cerfs, d'éléphants (Elephas meri- dionalis, St.), de rhinocéros (Rhinocéros leptorhy?îus,Cuy.), de castors, de bœufs [Bos etruscus, Falc). L'éléphant et le rhinocéros se retrouvent soit dans le bassin du val d'Arno, soit dans les cavernes à ossements. Ils caractéri- sent aussi les sables subapennins dont la flore a, d'après M. Heer, une très grande ressemblance avec celle des lignites d'Utznach dans le canton de Zurich. Ces sables sont par conséquent contemporains du terrain glaciaire. Les découvertes indiquées plus haut viennent confirmer ce fait établi déjà depuis plusieurs années par M. Stop- pani, puisqu'elles ont prouvé que le dépôt du terrain gla- ciaire a commencé à l'époque de la formation des argi- les bleues qui sont inférieures aux sables dans l'Apen- nin proprement dit. Ces sables indiquent donc dans cette chaîne le rivage de l'Adriatique à l'époque glaciaire, tan- dis qu'il est marqué, au pied des Alpes, par le dépôt glaciaire mêlé à l'argile pliocène. Les coquilles marines recueillies à Bernate fournissent un nouvel argument en ^ M. Stoppani en a dessiné la carte dans son Corso di geohgia, II. REVUl;: GEOLOGIQUE SUISSE. 305 faveur de coll(3 lliéorie. En elïel, 05 7o Je ces espèces appartiennent an pliocène inférieur et 97 '/o ^in pliocène supérieur ou sables subapcnnins. On ne peut demander une concordance paléontologique plus confiplète entre ces deux formations. La grande extension des anciens glaciers ayant été contemporaine sur les deux versants des Alpes, il faudra très probablement étendre à la Suisse les conclusions de M. Stoppani sur l'âge du terrain glaciaire en Italie. M. Desor ' a communiqué à la Société helvétique des sciences naturelles ses observations sur les moraines des environs de Gôme. Elles confirment les découvertes de M. Stoppani et prouvent l'union intime de la période plio- cène et de la période glaciaire, liée si étroitement elle-même avec les dépôts quaternaires qui lui sont superposés. Ligniles de Wctzikon. La présence du terrain glaciaire au-dessous des lignites de Welzikon (Zurich) qui avait été admise par Escher de la Linth et par M. Heer, et contestée par quelques auteurs, a été constatée d'une manière positive par M. Heim ^ Alpes bernoises. Les phénomènes glaciaires du Trumm- letenthal, au pied septentrional de la Jungfrau, et sur- tout le retrait du glacier de l'Eiger, ont été étudiés par M. ROTIIENBAGM ^ Le terrain erratique de la chaîne du Morgenberghorn et du massif du Bellenhochst, au sud du lac de Thoune, a été décrit par M. deTribolet*. Il est formé en majeure ^ Archives des Se. phys. et nalur., 1874, Ll, 152. Verliandi. dcr naturf. Ges. Chur, 1874. 2 Archives des Se. phys. et natur., 1874, LI, 153. ^ Mittheil. Bern, 1874, 42. " Bull. Soc. se. nal. de Neuchâtel, 1875. :300 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. partie de gneiss, de granit, de micaschiste et d'eisen- stein. La limite supérieure des blocs sur la rive méri- dionale du lac est en moyenne de 775™ et oscille entre 710"' et 870'"; elle s'élève jus(|u'à OfJO-" et 1020"' entre Zugegg et Hollenwoid, sur la live gauche de la Lulchine et dans la vallée de Saxeten; elle est donc bien inférieure à ce qu'elle est sur la rive septentrionale du lac où on la trouve à 1500'" de hauteur au Beaten- berg. Une si grande différence a lieu d'étonner et de nouvelles études paraissent nécessaires pour faire concor- der les observations faites sur les deux rives du lac. Glacier du Rhône. Des érosions glaciaires dans la mollasse ont été reconnues à trois lieues au sud-est de Berne, près d'une localité nommée Bronni. M. Bachmann* a signalé là plusieurs marmites de géants dont la plus grande, de 15 pieds de profondeur, a 14 pieds d'ouver- ture. Ces excavations contiennent beaucoup de cailloux arrondis de diverses grosseurs, ainsi que des cailloux striés et de la boue glaciaire. Cette formation est due à l'ancien glacier du lUiône. M. Bachmann donne aussi quelques nouveaux détails sur la limite des glaciers de l'Aar et du Bhône aux environs du Làngenberg et sur les fissures qu'il a observées à la partie supérieure de la mollasse. 11 a signalé ^ quelques-uns des blocs les plus remar- (|uables du Jura bernois. Un des plus intéressants est celui qui se voit sur le Biirenkopf, à 1221'" de hauteur, et dont la roche provient de la Dent Blanchn dans le haut du val d'Hérens. Le même auteur'' a ajouté de nouveaux détails à ses ' Mitlheil. Dern, 1871, 136. -- Neues Jahrl)ucii, 1874, ^265. - Schweiz. Ilaïuielscourier, 18 et 19 juin 1871. » Millheil. Bern, 1874, 158. HKVIK (^.KoLdCIQUE SUISSE. 307 nombreuses observations sur les blocs erratiques du Jura. Il signale dos blocs d'arkésine, de granit, de quailzite, d'eupholide, de conglomérat de Valorsine, de granit du Monl-lilanc et de gneiss d'Arolla, dans le Jura bernois et aux environs de Bienne. M. Falsan' a décrit le terrain ei-ralique de la partie moyenne du bassin du Rhône dont il a entrepiis l'étude en collaboration avec M. Chantre. Il expose les diverses théories émises successivement sur ce terrain par E. de Beaumont, Fournet, M. Collomb et les travaux plus récents dont il fut l'objet. Il sépare du terrain tertiaire les alluvions anciennes intimement liées à la formation glaciaire. Il décrit la marche du grand glacier du Rhône et de ses affluents des vallées de l'Arve, de la Tarentaise, de la Maurienne et du Dauphiné; il remarque que les dé- pôts glaciaires se retrouvent à 4200'" d'altitude sur les flancs de la Denl-du-Chat et du massif de la Chartreuse, aussi bien qu'au-dessus de Chaumont et de Soleure. Des glaciers jurassiens, dont l'un des principaux est celui de la Valserine, vinrent se réunir au glacier du Rhône. Les recherches de ces deux savants s'appuient sur de nombreuses observations. L'ancien glacier a laissé aux environs de Belley des stries encore admirablement con- servées et qui se voient au sud-ouest de Culoz sur un espace d'un kilomètre; c'est à sa boue imperméable qu'est due la formation des étangs de la Bresse. Il a dé- posé sur toute son étendue une quantité immense de blocs et formé des moraines terminales qui se voient à Vienne en Dauphiné et au delà de Lyon. ' Sur une carte du terrain erratique, etc. Association française pour l'avancement des sciences. Lyon, 1872. 308 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. Glacier du Rhin. L'ancien glacier du Khin, tonné par la réunion fies glaciers du Rhin antérieur et du Rhin pos- térieur, se bifurquait à la hauteur de Sargans et envoyait une branche dans la vallée du lac de Wallenstadt, tandis (ju'une autre branche, continuant directement vers le nord, occupait le bassin du lac de Constance. JM. 0. Lenz ' a indiqué des faits nouveaux relatifs à l'ancienne exten- sion de cette dernière branche, H a signalé divers dépôts de blocs sur la rive droite du glacier, dans le Vorarlberg, et décrit une colline de mollasse des environs de Bre- genz, qui est polie, striée, creusée de rainures dirigées du sud au nord et d'excavations arrondies, nommées marmi- tes de géants, formées par l'eau du glacier, M. Probst^ a fuit une étude du terrain glaciaire de la Haule-Souabe, dans le Wurtemberg, continuant ainsi les recherches entreprises par M. Bach' et par M. Steudel*. Il étudie la nature du sol tertiaire qui a été envahi par le glacier du Rhin, au nord du lac de Constance, puis le développement et la marche de ce glacier dont il pour- suit les traces au delà du bassin de ce fleuve jusque dans celui du Danube à Biberach; il constate là la [)ré- sence d'une vraie moraine terminale. R décrit aussi la nageiriuh et le lehm avec blocs dont la formation a ac- compagné le dépôt glaciaire proprement dit, les moditi- calions produites par le retrait du glacier et les érosions (jui en furent la conséquence. iM. Greppix"' a signalé des blocs erratiijues de gneiss i Jnhrb. tler k. k. geol. Reichsanst., 1874, XXIV, 324. 2 Wurlemb. Jahresliofte, 1874, XXX. 40. » Wurlemb. Jabresbelle, 1869, 113. * Arcliives, Dibl. Univ., 1867. Wurlemb. Jahreshefle, 1866, p. 104, 1869, 40. ^ Tribune du peuple, Delémont, août 1874. REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. 'M)^ mis à découvert par les travaux du pont du chemin de fer sur le Rhin, à B;\le, et un autr(; bloc en aval de celte ville. Il explique leur présence sur ces points par un transport par des glaces lloltantes, l'ancien glacier du Rhin n'ayant laissé aucun dépôt aux environs de Râle. Bavitre. En 1872, M. Gl'mbel ' a reconnu aux envi- rons de Haering, dans la vallée de l'Inn et sur d'autres points de celte vallée, les traces d'un glacier qui l'a rem- plie jusqu'à environ 5000 pieds do hauteur. M. Stahk ^ a conclu du relief même du sol et de la différence qui existe entre les plaines des environs de Munich et la région accidentée qui est plus voisine du pied des Alpes, que les anciens glaciers devaient avoir donné à cette dernière région cet aspect qui rappelle tout à fait les paysages morainiques de la Suisse décrits par M. Desor^ Il montre les relations qui existent entre les lacs de la Bavière et les moraines et donne une carte des anciens glaciers de ce pays. M. ZiTTEL* y a reconnu, en effet, un remarquable dé- veloppement du terrain glaciaire. Il a décrit la moraine profonde des glaciers de l'Isar et de l'Inn. Le tei'rain est recouvert de cailloux anguleux, roulés, striés, et de blocs erratiques. La moraine terminale, très bien mar- quée, s'étend sur une vaste surface en forme de deux demi-cercles dont le plus occidental, de Pfafîenhofen près de l'Ammersee à Miesbach, est celle du glacier de l'Isar, et le plus oriental, de Miesbach à Ebersberg, celle du glacier de l'Inn. La recherche de cette moraine terminale o • Silzungsber. Akad.Wiss. Munchcn, 1872.— Voy. Revue pour 1872. ^ Zeitschr. des deulsch. Alpenvereins, 1873, !V, 67. ^ Actes Soc. helv. Se. nat., 1873. * Sitzungsber. Akad. Wiss. Miuichen, 1874, 252. 310 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. est plus (JiHicilc à pou rsu ivre plus à l'ost, les blocs y étant mêlés au glaciaire stratifié. Un dépôt de lignite se voit dans le lœss de cette région, près d'Aschau, et on y a trouvé un squelette de Rhinocéros lichorinus, des restes de Cerviis elaplms, de C. larandus, dos dents d'Elephas primigenius. L'érosion des vallées de celte région est pos- térieure à celte époque. Le terrain glaciaire repose sur un diluvium ancien stratifié, composé de cailloux alpins, soit isolés, soit cimentés, et constituant une véritable nagel- fluh. En résumé, les formations quaternaires de la Haute- Bavière sont : Période, post-glaciaire : Erosion des lits des rivières, l'Ammer, le Wùrm, Tlsar, l'Inn, la Salzach, etc. Diluvium récent stratifié. Tourbe avec Betula nana, Salix herbacea. Période r/laciaire : Lœss et lehm dans et hors de la région glaciaire. Elephas primige- nius, Cervus tarandus, etc. Coquilles alpines aujourd'hui vivantes. Grands glaciers. Terrain erratique, moraines, cailloux roulés, lehm morainique. Période pré-()laciaire : Diluvium ancien stratifié sans fossiles. Forêt-Noire. M. Gilliéron ' a constaté d'une manière indubitable la présence de moraines, de blocs erratiques, de surlaces striées, appartenant à un ancien glacier qui a envabi la vallée de la Wiese et les vallées voisines. Ce fait est d'autant plus intéressant (jue la présence d'an- ciens glaciers dans cette région, constatée par quelques naturalistes, avait été mise en doute à diverses re- prises. ' Archives des Se. phys. et nat., 1871, LI, 1.56. — Verhandl. ilor niiturf. GeselIsch.Chur, 187 5. lŒVUE r.KOLOGlQUR SUISSE. 31 1 Époques glaciaires. M. Puuust' et iM. Zittel * n'nnl trouvé dans les depuis erraliqnes du Wurtemberg et de la Bavière aucune preuve de l'existence de deux époqu(^s glaciaires. A jfouilleinenl glaciaire. L'ex^imen des lacs du Cum- berland, de leur situation et de leur forme a prouvé à M. Clifton Wahd* que la formation de ces lacs est duc à l'érosion glaciaire ; il donne une carte de cette région avec la direction des stries laissées par les glaciers, ainsi que de nombreuses coupes des lacs obtenues par des sondages. M. BoNNEï* a continué, dans les vallées de la Haute- Engadine et de l'Italie, ses recherches sur l'origine des bassins lacustres, commencées dans le Salzkammergut^ Il est impossible, d'après lui, qu'aucun des grands lacs du pied des Alpes ait été creusé par les glaciers, bien que ceux-ci puissent avoir ultérieurement modifié leur relief. Ses dernières observations ont môme contribué de plus en plus à lui prouver que le pouvoir d'érosion de la glace est excessivement faible. Il montre que la forme de ces lacs, leur situation géographique et géologique sont également défavorables à la théorie de M. Ramsay et qu'ils sont antérieurs à l'époque glaciaire. Quelques pe- tits lacs de l'intérieur des Alpes, disposés d'une manière tout à fait spéciale, ont seuls pu être produits par l'action des glaciers. La forme des lacs de Côme et de Lugano est favorable à la théorie qu'il a précédemment indiquée, 1 Wurleml). Jahresh., 1874, XXX, 40. 2 Sitzungsber. Akad. Wiss. Munchcn, 1874, 282. 5 Quart. Journ. of Ihe geol. Soc, 1874, XXX, 96. * Quart. Journ. of tlie geol. Soc, 1874, XXX, 479. ^ Quart. Journ. of tlie geol. Soc, XXVII, 312, XXIX, 382. 312 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. d'après laquelle il y aurait eu des mouvements irrégu- liers de soulèvement et d'abaissement dans le sens longi- tudinal des vallées. Faune et flore quaternaires. Des restes authenti- ques de l'industrie humaine ont été trouvés dans les lignites interglaciaires de Wetzikon (Zurich). Ils consis- tent en petits bâtons en bois de conifère, arrondis et tail- lés en pointe, autour desquels on voit les restes de liens faits avec du bois dur ; ces bâtonnets formaient proba- blement ensemble une sorte de treillis'. C'est là une preuve certaine de l'habitation de l'homme en Suisse, avant la grande extension des glaciers. Un puits fore à Saint-Jacques, près de Bâle, a donné la coupe suivante : Terre végétale; 0"',50. Graviers diluviens, alpins et jurassiques, alluvions anciennes strali- (iées à Etephas primifjenius, Succinea oblonna, Hélix arbuslorum, etc.; 17"". Limon stratifié à Cyclas fontinalis, C. rivalis, Succinea oblonga, tiges de Thupha et de jonc; l"i,oO. Lias moyeu. Ce dépôt lacustre est,d'après M. Greppin-, contempo- rain des lignites de Durnlen et de Wetzikon (Zurich). Il a suivi l'époque du dernier soulèvement du Jura, qui est, d'après lui, de la fin de l'époque tertiaire, et il exclut l'idée de dépôts glaciaires proprement dits aux environs de Bâle. Des fouilles exécutées dans une caverne située près de Thaingen, dans le canton de Schaffhouse, ont fourni de nombreux ossements de l'époque du renne et des ' Ce fait a été annoncé dans les journaux. M. Rutimeyer a présenté ces objets à la Société d'histoire naturelle de Bâle. - Tribune du peuple, Dclémonl, août 1874. REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. 313 instriimonls de silex. Suivant M. Hi-iim', les ossements les plus nombreux sont ceux du lièvre, du renne, du cheval; on y a aussi découvert une dent de mammouth; une des trouvailles les plus intéressantes est un fragment de bois de renne sur lequel un de ces animaux est fidèle- ment représenté. M. Heim en a donné un dessin*. Un premier examen fait par M. Rltimeyer' des restes recueillis dans cette caverne, l'a conduit à des résultats importants qu'une étude détaillée de cette faune remar- quable viendra, nous l'espérons, bientôt confirmer. La faune de Thaingen a un caractère très cosmopolite; on y trouve associés beaucoup de types polaires, asiatiques et américains, le mammouth, le renne, le bison, le chien de Laponie, le rhinocéros, le glouton, des types alpins semblables à ceux de Veyrier, et le lion des cavernes. Ces ossements sont associés à des restes de l'industrie humaine, dont les plus remarquables sont une tête d'ani- mal sculptée et deux gravures admirablement exécutées d'un renne et d'un cheval. M. Karsten* a donné aussi un compte rendu des fouilles exécutées dans la caverne de Thaingen. M. Greppin ^ a signalé trois nouvelles stations de l'âge de la pierre découvertes récemment dans les environs de Bâle et dans le Jura. L'une, située au Bruderholz près de Gundeldingen, fournit, avec les terrains environnants, la coupe suivante : ^ Ueber einen Fund aus der Rennlliierzeit. MiUheil. anliq, Gcs., Zurich, 1874. * Cet objet a été aussi figuré dans : Arcli. fur Anthropologie, 1874, 136, et Malér. pour Thistoire de rhomme, 1874, 176. ^ Archiv. fur Anthropologie, 1874, 136. * Neues Jahrbuch, 1874, '265. ^ Tribune du peuple, 1874, 245. Archives, t. Ul. — Avril 1876. 22 314 REVUE GÉOLOGIQUE SUISSE. 1. Terre végétale. 2. Terre végôlale contenant des traces d'anciens foyers, des silex taillés, des fragments de poterie, des ossements du Bos primigenius, du cerf et du sanglier. 3. Lœss à Hélix arbustorum, Inspida, montana, Planorbis ipiralis, Succinea ohlonija, etc. 4. Nageifluh diluvienne. 5. Marne niollassique à Cluira Meriani. Les terrains 3 et 4 sont quaternaires et ont fourni près de là une dont â'Elephas prùnigenius. Les couches de l'âge de la pierre sont donc placées ici entre le terrain moderne et le lœss équivalent des alluvions anciennes. Une autre caverne plus riche en ossements a été dé- couverte dans les gorges de la Birse, près du moulin de Liesberg. Elle a fourni des restes du Bos primigenius, du renne, du lièvre blanc, du renard polaire, du bison et de l'élan, avec des silex taillés semblables à ceux de Gundeldingen. On a aussi trouvé dans une caverne située près de Bellerive, au nord de Delémont, de nombreux débris du cerf, du bœuf primitif, du bœuf domestique, de l'ours, du castor, associés à des silex taillés et au-dessus de la couche à Hélix arbustorum, hispida, etc. La faune de cette caverne, qui sera décrite par M. Quiquerez, paraît contemporaine de celle des deux cavernes précédentes. M. Greppin conclut de ces observations que l'âge de la pierre taillée a commencé dans ces trois localités immé- diatement après la formation des alluvions anciennes et se rattache par les vertébrés à l'époque actuelle, et par les mollusques aux alluvions anciennes. M. Quiquerez* a figuré quelques-uns des outils en silex trouvés dans la caverne de Liesberiï: ils ont été D ' ' Indicateur d'antiquités suisses, 1874, 527. M:\1,K GKOLUGIQUK SUISSK. 31.") recueillis dans des gi-aviers mêlés de charbon et de cen- dres avec des ossements du renne, du bou. =0,0005892), et par C et F pour la lumière rouge (/=0,00O(i5G2). et bleue (X=0,00048G) du tube à hydrogène. Le réseau sur verre enfumé, à traits transparents égaux et de TT^ cl6 millimètre environ de largeur, dans lequel a=0™"\42i2G, est désigné par le n" l. — Le réseau pho- tographique à anneaux transparents et opaques de sur- faces égales, est désigné par le n" 3; c'est un réseau né- gatif de 12""",25 de diamètre, dans lequel a=0'"^i375. p est la distance de la source de lumière au réseau. p' la distance focale observée directement (moyenne de plusieurs observations). f^ la distance focale principale déduite de l'observation par la formule f^ = —ttj" o^ calculée par la formule p' Trouvé, Calculé. Différ. uiin iiiiii mm mm 282.6 274,6 274,3 0,3 316.7 306,7 305,6 1,1 9,7 385,0 370,3 370,3 0,0 / 1 A • Source. Réseau. • P m C 1 9,7 D 1 9,7 F 1 9,7 D 3 '10'» D 3 8 332,6 321,9 325,0 —3.1 3il,7 327,7 325,0 +2.7 336 PHÉNOMÈNES DE DIFFRACTION Dans la seconde méthode on place la source de lu- mière devant la fente d'un spectroscope; cette fente doit être disposée exactement à la distance focale de la lentille collimatrice pour que les rayons soient parallèles. On place le réseau derrière la lentille collimatrice et l'on observe avec la lunette du spectroscope dont l'objectif ordinaire a été enlevé. On opère la mise au point, et on mesure la distance du réseau au foyer de l'oculaire; cette mesure donne directement la distance focale /", du réseau. Les résultats de ces observations sont résumés dans le tableau suivant, où les désignations sont les mêmes que dans le précédent ; le réseau n'^ 2 est le second réseau sur verre enfumé, moins parfait que le n° 1, ayant la même valeur de a, et dont les traits transparents sont un peu plus larges. Source. Réseau. Obsei-vé. Calculé. Différence. niiu mm mm C 1 276,5 274,3 2,2 D (fente large) i 307,75 305,6 2,15 D (fenle étroite) 1 307,3 305,() 1,7 F 1 366,5 370,3 —3,8 C 2 273,7 274,3 0,6 D 2 303,1 305,6 —2, 5 F 2 376,0 370,3 — 5,7 C 3 297,5 291,7 5,8 D 3 317,4 325,0 —7,6 On voit, d'après ces deux tableaux, (pie l'accord entre les résultats observés et calculés est très satisfaisant pour PAU LIvS IIKSKAUX ClhCCI.AlKKS. 'XM les réseaux sur verre eol'iiiiié avec la llaminc de soii'le et la lumière rouge de l'hydrogène; avec la lumière hlciit' de rh3drogène la précision est moins giaiHlc Pour le réseau [)hotogra[)hi(iue, (|ui donne des images moins net- tes, la divergence est (jueliiuelbis assez considérable. BULLIiTIN SClENTIFIQlii:. PHYSIQUE. E. WlKDK.MAN.N. UeBER DIK LElTU.NCiSF.KHKJKElT, elC. SUK LA CO.NDUCïlBIl.ITÉ ÉLECTHinUE DES COMBINAISONS HALOÏDES DU PLOMB. {Bevichle dev Kun. Siiclis. Gcsellsch. d. Wissensch., 1874; Pûfji). Ann., 1875. tome CLIV, p. 318; Iradiiclion.) D'après les observations de M. Biilt'Meclilorure de plomb conduit réleclricité raétalliquement, c'est-à-dire (lu'il trans- met le courant sans en être décomposé, et, contrairement à ce (pii arrive généralement pour les métaux, sa conductibi- lité augmente avec la température. Comme iM. Quincke^ s'appuie sur ce fait dans son tra- vail théori(iu8 sur l'électrolyse, l'étude nouvelle à laquelle nous l'avons soumis ne sera pas sans intérêt. Pour étudier la conductibilité du clilorure, du bromure et du iodure de plomb, on l'introduisait dans un large verre à réaction dans lequel plongeaient deux pla(pies de platine servant d'électrodes. La substance, réduite en poudre, était simplement comprimée ou bien, comme dans le cas du cblo- lure de plomb, fondue d'abord, puis resolidifiée. Dans ce dernier cas, la substance était beaucoup plus compacte, et le contact entre ses particules beaucoup plus intime, quoique le clilorure de plomb fondu se fendille toujours. Le point de fusion élevé du bromure et du iodure excluait l'emploi de ce procédé. Dans la poudre plongeait un tliermomètre, et dans le cas de la fusion préalable on se bornait pour les me- sures thormométriques, qui n'étaient alors (pi'approxima- * Buff, Annalen der Cliemie und PJiarmacie, 1859, t. CX, p. 358. » Quincke, l^ogtj. Ann., ]HH, t. CXLIV, p. 11. l'iiYsiguL;. '.VM) lives, à lecuuM'ii' la niasse Ibndue d'iine couche de poudre dans lai|uelle plongeail la boule du tliermomèlre. Le tout était disposé dans un Itain de limaille de l'ei'. Les deux électrodes en plaline de cet appaieil furent reliées à une pile composée de quatre couples à acide chromique dont le coui'aiil traversait également un galvanomètre à mi- roir. Lors(pie la pile fut ensuite sortie du circuit, et les deux plaques de platine mises simplement en communication avec le galvanomètre, celui-ci indiqua un courant de polarisation qui prouvait (pril y avait eu électrolyse de la substance tra- versée par le courant primaire. Les lectures du galvanomè- tre se faisaient au moyen d'une lunette sur une échelle pla- cée à r",o du miroir. Le tableau (]ui suit montre la marche du phénomène à des températures croissantes. La première colonne donne les températures, la seconde les déviations galvanométriijues produites par le courant primaire, la troisième, celle du cou- rant de polarisation, exprimée en millimètres de l'échelle. III. 6 13 26 43 o3 100 160 Chlor 'uve de plomb (fondu puis rt'soli(iifié) I. II. 80° 1 / /2 m 9 IIO 19 130 24 145 61 162 132 17.J 238 190 382 200 580 Broniun' de \dondi. I8:i 4 205 4 260 20 275 42 295 85 320 210 IV. •1 o 3iU BULLETIN SCIENTIFIQUE. loilurc (le plomb. 200 3 240 58 — 264 76 1 290 137 1,3 300 11)2 2 Le chlorure de plomb se comporte à peu près de la même manière en poudre que lorsqu'il a été préalablement fondu. Ces cbilTres ne donnent pas une mesure exacte de Taug- mentation de la conductibilité avec la température, cai- l'é- chauiïement a pour elVet de diminuer les espaces qui sépa- rent les particules, et d'établir entre elles, par suite de leur dilatation, un contact plus intime. Mais cet accroissement de conductibilité parait être plus grand pour un écbaullement d'un même nombre de degrés aux températures élevées ([u'aux températures basses. La polarisation qui se produit ilémontre que le chlorure, le bromure et l'iodure de plomb subissent Pélectrolyse à l'état solide à des températures in- férieures à leur point de fusion. ZUULUGIE, ANAÏOMIE ET P.VLÉONTOLOGIE. W. llis. Unserk Kop.pkrform, etc. La forme du corps animai. i:t le problème physiologique de son développement. Lettres a un naturaliste. Leipzig, 1875, in-8". Ces lettres étudient la théorie de Darwin au point de vue de l'histoire du développement de l'homme et des vertébrés. Il est peu de ilomaines de l'histoire naturelle (|ui aient, au- tant que l'embryologie, fourni des armes aux dogmalistes de l'école lran>^formisle, à ceux iiui \oudiaienl ilu premier coup établir les lois de la théorie délinilive de la féconde hypothèse de Darwin. Depuis (|ue Fritz Millier a formulé ZOULOCJli:, ANATOMlli ET l'ALÉUNTULOGII::. ij 'l I l'axiome que « le iléveloppemetU de rimlividu répèle le dé- veloppenioiil de l'espèce, » ou, pour employer la termino- logie de iheckel, (jue « l'Onlogénie est une récapiUilalion de la Pliylogénie, » depuis le commencement de celte dis- cussion Ton s'est allaclié à relrouvei- les ressemblances et les analogies entre les emhryons des divers types de vertébrés: quelipiefois on y arrive d'une manière qu'on peut (jualilier pour le moins irarlilicielle, à ce que prouve notre auteur (p. 168 etsuiv.). His arrive à «Tautres conclusions: sur le même terrain du transformisme, sans mettre en doute la continuilé du développement dans la série des êtres, en restant lidèle au principe de la descendance des formes les unes des au- tres, il constate des dilTérences sensibles dans le développe- ment et dans le type des dillérents vertébrés qu'il étudie. Ces lettres écrites à un naturaliste résument d'une manière claire et lucide, même pour ceux qui ne sont pas embryolo- gistes de profession, l'étal actuel de la science; en cela elles remplissent une lacune vivement sentie. Les trois premières lettres sont une exposition brillante et rapide du développe- ment des vertébrés ; l'on y trouve, en particulier, très-bien résumé^ les points de vue spéciaux à l'auteur: réduction des feuillets embryonnaires au nombre de deux, distinction des tissus en Tissus archiblastkjues ou primitifs, comprenant les tissus nerveux musculaires, épitbéliaux et glandulaires, et en tissus porahlastiques ou accessoires, ou émigrés, compre- nant les tissus conjonctifs et endolliéliaux et le sang, etc. Les sept lettres suivantes étudient le mécanisme de la fonction du corps, au point de vue morpbologique, les pro- cédés par lesquels les dilïérents organes primitifs ou défini- tifs se dégagent de la masse générale par un développement plus rapide ou plus lent, les sillons et les saillies qui s'accen- tuent sur les faces latérales du corps et transforment l'em- bryon d'un disque ovalaire, aplati en un corps cylindroïde allongé. La partie la plus importante de cette étude se rap- porte au développement du système nerveux central, dont 342 lUIJ.ETIX SClENTIFigUK. la forme générale, les angles, les saillies, les parties de l'en- céphale elles-mêmes, et les organes des sens qui en dépen- dent, se déduisent logiquement et nécessairement de l'étude des courbures et des changements de forme des tu!)es élas- tiques. Un tube de caoutchouc plié et courbé convenablement peut expliquer tous les détails de forme et de développement de l'axe cérébro-spinal. Enfin vient un résumé de théories de la génération iiue His groupe en quatre écoles : 1° Théories (Vextraction d'ilip^jocrate, répétées par Bullon dans sa théorie des muscles, et par Darwin dans son hypo- thèse provisoire de la Pangenése; chaque organe, chaque cellule livre à l'embryon une partie intinilésimale de ses propriétés acquises ou héréditaires. De là les phénomènes d'hérédité. 2" Théories de préformation, plus connues sous le nom de théories d'évolution (Swammerdam, Malpighi, Haller, Spal- lanzani), supposent dans l'embryon Tétre déjà tout organisé et ne demandant à la vie que le développement et l'accrois- sement. 3° Théories des forces formntives, déjà indiquées par Mau- pertuis et Needham, développées sous le nom de Visessentin- lis, par WolIT, de Nisus fonnativus, par Blumenbach, enlin admises par Majckel sous le nom de force for inative interne, hérédité, et externe, accommodation. 4° Eulni. les théories du mouvement communiqué, auxquel- les se range l'auteur, d'après lesquelles l'œuf n'est autre chose (|u'une substance capable de développement et de croissance. Le procès du développement se détermine tantôt sous l'influence d'effets encore inconnus (parthénogenèse), tantôt sous l'elïet du spermatozoïde. Le mouvement de dé- veloppement une fois communi(iué, l'embryon est un être à part, qui ci'oit et se développe comme tout être organisé. D' F. .\. F. ZOOLOCIK. ANATOMIli KT FALKOXTOLOGIli. '.W'A D' H. I)i:\viiz. l'iajKH li.vu u.M) E.M'wicKLLiNii i)i:s Staciiei.s U.NIj DKR LKGKSCIlEiDE... SUR LA STUUGTUKE ET LE DÉVELOl>- PEMENÏ DE L'ArOUlLLON ET DE l'OVISCAI'TE DE QUELQUES IIV- MÉNOI'TÈRES KT l)K LA LoCUSTA VIRIDISSIALV. — (ZeilSCllI'. r. wiss. Zoologie, vol. XXV, 2'"" cahier, 187o, p. 174-200, pi. XII et XIII.) On a généralement admis, jiLS(|u'à cesdernières années, que les parties (|iii se trouvent à Textrémité postéiieuredu corps des insectes et ({ui constituent les pinces, les cerci,roviscapte, la tarière, l'aiguillon, proviennent de la transformation de certains segments ou du moins d'arceaux de segments. Cepen- dant, de nouvelles vues sur l'origine et la signification de ces organes ont été introduites dans la science, en 1806, par Packard et par Weissmann. Des travaux touchant directe- ment ou indirectement ce sujet ont été publiés plus récem- ment par Ganin en 1869, et enfin par Oulianin et par Kriipe- lin en 1872 et 1873. Les reclierches embryologiques de M. Dewitz, qui portent sur les Locusta viridissma. Apis meUifica, Bombus sp., Vespa vuhjaris et Cnjptus mù/rator, l'ont amené à la découverte de faits importants qui conlîrment d'une manière générale To- pinion des anatomistes que nous venons de citer, tout en complétant et en rectifiant sur de certains points leurs ob- servations. Pour donner une idée des résultats auxquels Tau- teur est arrivé, nous croyons ne pouvoir mieux faire que de traduire la partie la plus essentielle du résumé qui termine son mémoire. « Chez tous les insectes observés, le corps se compose de treize segments en arrière de la tête. Toutefois ce nombre présente chez les Hyménoptères une réduction apparente provenant de Tinvagination du dernier segment, tandis que chez les Locusta il semble exister, au contraire, un segment de plus qu'à l'ordinaire, parce que, dans le cours du développe- 344 BULLKTIN SCIENTIFIQUE. ment, le dernier se divise en deux parties, à savoir une pièce anale postérieure et une pièce antérieure annulaire'. Tant Taiguillon (]ue l'oviscapte sont formés de six parties principales, dont le nombre se réduit cependant à cinq chez les Hyménoptères que l'auteur a pu observer par suite de la soudure de deux d'entre elles. Ces six parties prennent nais- sance de six papilles, dont quatre appartiennent à l'avanl- dernier segment (12'"* en arrière de la tête) et deux à Tanté- pénultième. Ces papilles proviennent de disques (Imaginal- scheiben) semblables à ceux que Weissmann a décrit à propos de la formation des appendices de la Corelhra ; mais, tandis que chez les Hyménoptères observés ces disques tirent leur origine d'une invagination de l'hypoderme qui s'enfonce dans la cavité du corps, en forme de demi-splières creuses, on ne constate chez les Locusta qu'un épaississement et une saillie de l'hypoderme à l'extérieur. L'époque de l'apparition des six papilles n'est pas non plus partout la même; chez les abeilles, on voit apparaître simultanément, dans le commen- cement de la période larvaire, les deux papilles de l'antépé- nultième segment et les deux intermédiaires du pénultième, tandis que les deux latérales de celui-ci ne se montrent que plus tard; au contraire, chez les sauterelles encore dans l'œuf, les deux latérales de l'avant-dernier segment sont déjà très-avancées en développemonl. les deux de l'antépénultième sont indiquées sous la forme de disques, et les deux intermé- diaires de l'avanl-dernier segment apparaissent seulement ' M. H. de Saussure, qui a étudié avec soin l'abdomca des Orlhoptè- res adultes, n'a trouvé cliez ces derniers insectes que neuf segments, plus le médiaire, qui n'a pas d'arceau ventral et appartient plutôt au thorax qu'à l'abdomen. Le corps posséderait donc, selon lui, treize segments, sans compter la tête (Voyez : Mémoires pour servir à l'Hist. net. du Mexique, etc., tome I, p. 263 ; et : Mission scientifi- que au Mexique, etc. ; Orthoptères, p. 2, pi. I). — (]hez les Hyménop- tères le segment médiaire ferme le thorax en arrière et forme ce que Ion nomme à tort le métathorax. Il est alors entièrement séparé du thorax. L'on voit qu'il y a des divergences assez importantes entre les au- teurs au sujet de la numérotation des derniers segments. ZOCUXUl-:, ANATOMIK KT PALKONTOl.or.IK. 315 lors(jue ranimai a e|iiillé IVeiiC depuis un certain lemps. Nous voyons par coiist'iiiieiil ici. coninie dans (Fantres cas du dé- veloppcuKMil (les arli(:iil('s,i|iio {\e> partirs liomologiies n"ap- paraissenl pas loiijoiirsdans le mùmc ordre, mais se monireni [iliis lui (Ml pliK laiil. selon It's dimensions (pTidies doiveni acquérir ou selon Timporiance (pi'elles doiveni avoir dans la suite. Chez les Hyménoptères observés, les gaines résuUenl du développement des deux papilles latérales de Tavant-dernier segment, la gouttière du développement des papilles inter- médiaires de ce même segment, et les soies servant à piquer ou à perforer proviennent des deux papilles de Tantépénultième. Comme les parties de Toviscapte chez la Lociista ont la même origine, on doit les cojisidérer comme les homologues des parties de Taiguillon des Hyménoptères elles gaines su- périeures de la sauterelle correspondent par conséquent aux gaîne> de raiguillon, les inférieures aux soies destinées à pi- quer, et les gaines annexes à la gouttière. Les segments ne prennent part à la formation de l'aiguil- lon que, en tant que les bandelettes chitineuses se formant dans les parties de Taiguillon y sont attachées et se soudent en partie avec eux; quelques points particuliers de la surface du segment présentent aussi un plus fort dépôt de chitine et se rattachent ainsi aux parties de l'aiguillon; c'est le cas pour les plaques carrées et l'angle (Winkel) des Hyménoptères, ainsi que pour quelques-unes des pièces (|ui se trouvent à la base de l'oviscapte chez la Locusta et ({ui n'ont pas encore reçu de nom. L'aiguillon se distlngae d"une manière remar(]iiable de l'oviscapte des sauterelles par le nombre, ainsi que par l'atta- che des muscles qui meuvent l'un et l'autre de ces appareils. Chez les Apis, etc., ces dei'niers sont llxés seulement sur la par- tie antérieure de l'aiguillon (lui s'insère sur le corps, tandis que chez les Locusta ils pénètrent aussi dans les pièces de l'oviscapte. Toutefois les diflerences proviennent surtout des dimensions, de la forme et des adhérences des parties homo- ARcnivES, t. LU. — Avril 1875. 24 346 BULLETIN SClEiNÏIFiyUE. logues, en parliciilier des rapports dinérenls que les gaines de l'aiguillon et les gaines supérieures de la Locusta ont avec les autres parties. Les soies des Hyménoptères et les gaines in- férieures des Locusta présentent des formes Irès-difTérentes; les premières n'ont (|u'une rainure, les secondes en ont deux. Les appendices qui, chez les Hyménoptères, forment la gout- tière^ subissent chez la Locusta un arrêt de développement. Les appendices cliéliformes et foliacés qui constituent les organes copulateurs externes des mâles des Abeilles et des Ichneumonides, ainsi que les deux appendices slyliformes de la pièce anale de Tavant-dernier segment chez les mâles des sauterelles, proviennent de deux papilles situées sur l'avant- dernier segment. L'embryogénie nous enseigne donc que les parties de l'aiguillon et de l'oviscapte représentent des organes appen- diculaires. 11 ne reste plus ({u'à se demander si l'on doit con- sidérer les quatre appendices de l'avanl-dernier segment comme représentant deux paires de membres ou comme deux membres ayant subi une division longitudinale. Cette dernière interprétation est bien préférable, puisque chaque groupe de deux appendices nait d'un seul disque, ce qui dé- montre son unité. Cependant, pour trancher celte question d'une manière certaine, il faudrait des observations plus nom- breuses que celles que nous possédons jusqu'à présent sur la formation des appendices chez les articulés. EiMER (D' Theodor). Zoologisghe Studien .vuf G.\pri. If. La- CERTA MURALIS G.ERULEA. EiN BErPRAG ZUR DARWIN'sCHEN Leiire. 4°, av. 2 pi. col. et 3 fig. dans le texte. Leipzig, 1874. Sur la côte sud-est de l'île de Capri on remarque quatre gros rochers, d'un aspect très-pittoresque, dont trois ont été entièrement séparés de la terre, et dont le ((ualrième n'est relié à celle-ci que par un petit isthme bas et étroit qui tend aussi à disparaître sous laclion des vagues. Le plus extérieur ZOOLOCIE, ANATO.MIK KT PALKONTOLOlUli. 317 de ces ilôts a la forme d'une pyramide à (|aalre pans, Iron- ((iiée, haule de 115 mètres, et terminée en dessus par un plateau ayant environ 50 mètres carrés. Ses (lancs sont à peu près verticaux, et par consé(pienl prcsipie inaccessibles. 11 n'y a que trois habitants de Capri qui se hasardent à y grim- per, dans le but de récolter des œufs de mouettes. Dans le printemps de l'année 1872, M. Eimer se mit en rapport avec ces hommes, afin de se procurer les animaux (jui vivent sur ce petit îlot, et de constater si les conditions d'isolement n'avaient pas exercé sur eux quelque iniluence. Sa prévision se vérifia, car ses collecteurs lui l'apportèrent un lézard formant une variété très-remar(piable de l'espèce commune [Lacerta muraiis) de l'ile de Capri. Cette variété est même si distincte du type qu'aux yeux de beaucoup de zoologistes elle pourrait avoir la valeur d'une espèce. M. Eimer a fait une étude très-complète de cette forme qui existe seule sur le rocher en question et à laquelle il a donné le nom de Lacerta muraiis cœnilea; il l'a comparée avec les dilTérenles variétés du L. muraiis, que l'on trouve à Capri, dans le royaume de Naples, à Gênes et en Allemagne* Cest par sa coloration que la variété cœrulea se distingue de la manière la plus frappante. La couleur des parties dor- sales est tantôt d'un bleu uniforme plus ou moins foncé, tan- tôt d'un bleu taché de dessins noirs. Le ventre, la gorge, la màciioii'e inférieure, la face inférieure de la queue et des ex- trémités sont d'un magnifique bleu de ciel profond. Cette co- loration présente certaines modifications dépendant de la sai- son, de la température, du sexe, etc. Ainsi on voit apparaî- tre, à certaines époques de l'année, des ocelles d'un vert de bronze oxydé. La couleur ne résulte pas d'un dépôt de pigment bleu, mais elle est due à l'existence d'une couche épaisse de cellu- les noires de tissu connectif, qui sont placées sous une cou- che également épaisse d"épiderme incolore. Cette disposition produit, comme on lésait, l'impression du bleu. A la lumière directe, sous le microscope, un fragment de peau paraît 3'l8 BULLETIN SCIENTIFIQUE. noir; dès qu'on emploie l;i lumière rèllècliie on levoil bleu. Chez les lézards verts, il y a, enlre la couche noire et la cou- che incolore, une couclie de pigment jaune, de nature grais- seuse, qui concourt à produire Timprcssion du vert. Chez le L.muratà cœrulea cette couche jaune man(|ue ou est pres- que nulle. Une particularité constante du L. nuirnlis d'Allemagne est la foi'me déprimée de la tète. Ce caractère ne se retrouve pas chez le cœrulea dont la tète forme plutôt une pyramide qua- drangulaire à faces sensiblement égales. La nouvelle variété comparée aux individus d'Italie pré- sente des ditïérences moins grandes qu'avec ceux d'Allema- gne, mais elle s'en distingue cependant. M. Eimer a constaté une tendance à l'apparition chez le cœrulea de caractères de l'écaillure qui se manifestent dans la région où les granules dorsaux viennent aboutir contre les plaques ventrales. Une autre diiïérence, qui n'est cependant pas tout à fait constante, se montre dans le nombre des pores fémoraux ■qui varie de 21 à 2o, tandis (|ue dans le L. muralis on en compte très-rarement plus de 20. Enfin, une particularité assez curieuse des individus de cette variété est leur absence de crainte de l'homme, qui est surtout intéressante si on l'oppose à l'extrême sauvagerie de leurs cousins de Capri. Tenus en captivité, les représentants de chaque variété montraient de l'atlinité pour ceux de la même forme qu'eux et des dispositions hostiles envers ceux de l'autre foime. Il résulte de cet ensemble de caractères physiques et mo- raux (jue la forme découverte par M. Eimer serait assez dis- tincte pour mériter, aux yeux de certains zoologistes, le titre d'espèce, et que, d'autre part, ses affinités et son habitat mon- trent clairement de quelle souche elle est sortie. Elle four- nil un exemple h'appant de ce que l'on a appelé une espèce commençante (inripienl species). A. H. 349 m m OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE GENÈVE sous la direction de M. le prof. E. PLANTAMOUR Pendant le mois de MARS 1875. Le 2, gelée blanche le matin. 4, gelée blanche le matin ; léger brouillard dans la matinée. 6, gelée blanche le matin. . 9, forte rosée le matin ; léger brouillard dans la matinée. 12, neige et pluie dans la matinée. 16, gelée blanche le matin; léger brouillard dans la matinée. 18, forte bise tout le jour. 21, forte bise tout le jour, la nuit suivante et jusqu'au lendemain à midi. 23, forte bise qui souffle sans interruption encore le lendemain, et jusqu'au 25 au soir. 26, gelée blanche le matin. 27, idem. 28, la bise se lève dans la soirée et souffle sans interruption jusqu'au 1«' avril au soir. Archives, t. LU. — Avril 1875. 23 350 Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM mm Le 8 à 8 h. matin 737,77 16 à 8 h. matin 731,50 18 à 10 11. soir 730,96 26 à 8 h. matin 735,86 31 à 8 11. matin 732.51 mm MINIMUM. Le 2 à 2 h. après midi 714,19 13 à 4 h. après midi 721,80 17 à 4 et 6 h. après midi . 726,75 21 à 4 11. après midi 722,09 28 à 2 h. après midi 724,77 Lininimètrc àll h. -* "îi Cl -^ lO X o o 50 o,— ^c;_ac o o o » i^^'TM- -t Ci x,Ci lO — rc^i.i ^oci^so^ o 1^" -* co'co — ' oT •^' co" co -«f -^ îo' :o --o' i~-" :©' x" x' ■^" x* i~ i.o'ti" co" ff — •" — ti" îrt'Ti" XOOXOOOOXI^XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX a 7 3 S = e • rj :-- a t. o o'o'o o o" cTo'o'o'o o o =r o c — " — " — X X C5 •* m — ."o"— <"o oo" I- M ■* ++++++ ++++1+ ~ 05 "»". M -tl^ -<* in •*" jo" lo iq" îft 00 •^ :d CD ;d_ «* I i-_ 05. 05 r-; (?i o lO Ci_ 05 C5 50 o an" in" ■»)< ic o CD v-f X 00 ccTinio — I = 'S n te t^ — 0505-»S'i^oxrMœ050WMOi-^rooi^xco-^05foe'>r--"-r-c<î-^co •'V'-i.^,'~."*.^^ o"o'o oo"o''^'o'o'o"o"«rH'"o"oo'o"o''»-''ooo'o 0*0 ©"cTo'o'o'o o •^ -^ — « • I ^ M (?1 CO S-l fO ■ 0) ci rt ww.2.5 .2.2 wa.2w >^'|gHi< ... ^ . . . u .u www .2 www -. y.o^''^' ./^ï^z . . u'^''^'^ g'INomb.d' .„.| , ^00 (M O-i ';i-a X I-- 1^ se co 1^ o 1-- -^ -* — • Oi X 1^ î;s ce 0 3i0505C5 0C5005I^COOCSXOi05XXXXXXr-l^t^CSX:OCOOCO u OOOOOOOOOOirOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO XC005 — XOCOXrOÇ1«ï<ÎJOÎO-*C0050~C005XC<î-*l.'îl^C5XXS'«C5 :;OXiCOCOlOCCX-*-«J'iOiCO5t^l:^;Oaîl^l^!ftCO-*-*-^M-*rO(î'lcOC<0fO(M 30 > ■a r- o •H — 'M -* rO C5 1^1 ^ "îl o o 05 X »!^ o se 05 rO — Î.O ■^ -* t^ lO CO sn CO -r^ X 'îl lO lO ir5 .r- ce TH G-l CO ce l- X G-1 C^ (?1 lO »* lO o ^ CO o t- 05 1^ »0 ce o lO t- t^ CO X +++I ++++I M++++++-hi7 I I MT7TTTTT t.* Moy. des 24 h. C5i-cocoso5ooocovjxxr-i^20cococoinîocoiOîoiC'«j■ I ra " t/2 c • O-^ — 02005 — O^ — COCOXlOl^îCCOiOOfMOI— .^05(?ll.eO-<*l^CC005XX(?12nXC5C005ïrtO(5'»Ot^C005(MlO OOOOOO'5-l'ri'M — oo — OOO^OO — w^-!- I I I I I I ++++ I ++++++ I I I ! I I c^ — . — o ' MM 1 (M • ■^1 S£ 1 c 05 1^ «•» lO 'îi o> (î-i -îi X i.e 'î-1 c; 3c co co o 05 o i— 00 ce 05 X co co co ■« (M ira X o B i^. I^, o o o 91 'î I l^i X 0_ 0_ 05_^ t^ CD lO^ I o a5_^ G^l^ 05_ X «ri^ X^ ce 00 t-^ 05_ ce t^ -^ 00 co s -*"■ ce' >* -^ -^ •'^ I--* c-^ CD cd" ce" -^'' !ft iS in jo" in -*' ce" (?i ce c-f ce'^i" ce" ce" •«* ce" ce (?î' ce ce C> —^00 20_CD t-; t-- CD 05 05 C5 (îl -^ o L'^ CD 0_ TH_ X (?»_ ce 5ra_ -^ o -r^ ^.05^(^1.^,— ', ara" 5''f ce'io" i.e'so'os oo oo i-^ t-^ «* x' 05 o" -^ oo co t-" o i"-"-** îra'co x" ^~ sra" o" lc"!—" o o l:-_^ l~-_ C0__ S'I 10_ 0_ -^^ O^ O^ C5^ •^_ "^ "* P. "^ '—; "*, '^^ "p ^. ^. ®1 "^ ^« "*, ^ "^^ ^., ^ ^ o' ^ o" ■^" -:-<" ce" ce" I o s-i I ^•~ •"' o" c-f i-e" -*" o ara" o o — o" ce" o ce o"" 'îf o -* >?!" ■r- — ." M M I +++-f ++ I -f+ I +++f M M -H M ++++ CT3 CL, SgES I -ta > « h „ I ta— o OJ O •»-" O'i o CD ce ce — ce 05 ao O ■^ X X t^ ce C5 05 :ra i.e O ce sra «ïi Le — I •^ '-< C5 X ^, -* x_ — <_ ce x_. cD_ ce^ -^ io_ -^_^ o_ s-i^ t-^ lt^ x_^ ■^_ ic 05_ ce_^ •^^ -«j-^ cd^ -*^ S'J^ » 733 632 567 475 423 450 490 605 649 Mois 837 777 678 ( 325 576 592 642 71 i 747 Therm. min. Tlierm. max. Clarté moy. du Ciel. Tempcralurc du Rhône. Eau de pluie Limnimèlrc. ou de neige. 1 ■•« décade + 0.93 0 + 9,31 0,64 + 5,52 mm cm 8,7 84,0 2« » + 1,55 -\- 8.22 0,67 + 6,62 7,9 86.4 3« » — 0,15 + 8.16 0,26 -h 5,92 — 83,8 Mois + 0,75 -f 8,55 0,52 + 6,02 16,6 84,7 Dans ce mois, l'air a été calme 1,1 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 5,81 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 13", 2 E., et son in- tensité est égale à 94,30 sur 100. 353 TABLEAU DES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES AU SAINT-DEHNAHD peiulaiit LE MOIS DE MARS 1875. Le l"\ brouillard le matin, clair depuis i h. après midi. 2, neige et brouillard jusqu'au soir; clair depuis 8 h. soir. 3, clair le matin, brouillard le soir. 4, brouillard le matin de bonne lieure, clair le reste du jour. 5, très-clair. 6, clair jusqu'au soir. 7, neige et brouillard tout le jour, forte bise. 8, brouillard le matin; clair depuis midi. 10, brouillard par intervalles. 12, brouillard tout le jour. 14, brouillard jusqu'au soir. 19, clair le matin ; brouillard le soir. 20, brouillard et forte bise tout le jour. 21, clair le matin, brouillard le soir. 23, neige et brouillard; la neige tombée par une forte bise n'a pu être recueillie qu'en partie. 24, clair le matin ; le soir brouillard et forte bise. 25, brouillard et forte bise le matin, clair le soir, 28, neige et brouillard, forte bise depuis 2 h. après midi. 29, forte bise et brouillard tout le jour ; depuis 6 h. du soir, neige qui n'a pas pu être recueillie. Valeurs extrêmes de la pression atmosphérique. MAXIMUM. MINIMUM. mm "II" , Le 2 à 10 h. matin 549,22 Le 8 à 10 h. soir 572,67 16 à midi 565,80 18 à 10 h. soir 563,15 26 à 2 h. après midi 567,88 31 à 10 h. soir 565,33 12 à A h. après midi 558,42 18 à 8 et 10 h. matin, 561,33 21 à 4 h. après midi 533,25 28 à 4 h. après midi 557,38 sioninpsinof «■^s « " 5 a t» "^ +++l++f+l I I l-h++++++| ++++++ 1 I I !__! _<^__"^_0 ~ *^J^' j^"' — J^ j«~ jTîjf^.OJ-O _l* m: W — C O O -^1 — li) oc *. >-»■ W ^] O CO S Sx £. '^ "'à: '"^"^ '~-i "^ "'^ '- ' *"* "'^ "w""^ w "-j bc V. Vs es oc Ti»- oj "•(>- oc crt o w "«^ "— o rrM- 1 = '^ f c° a; .— a; I qj «s? - • ^S l o oi 05 CT oi o: 05 Oî c Cl Cl oi Cl en c: c: o; o: c; oî O: c Oî ^1 ^1 o: c; o: oi Oî i^ CT 5. W^*— _CO _-j_C«;j^Iji»._lCj(^ ji>.ji; jt». j;a »-i^^ C' _l-& o œ oc ce Ot C: »- C: bS -4 en o co o = ?; !r^ îf çf çn'to'oî'oi'çç ojV& o\i w œ\« ti/ ci"^ V ciV cc'w w'*k. w s cotcc-ocoeo;~i4;oaienW"-cc050ccc:*».i*cDi4)Ocot. _►- *~ o j* w ^-^i pc _oc co to = ictobc'-^i'ii.^l.sbtw— 'wotVjtDOteoo'w'^ociOc"— ct"i»-wo Ctl*^ ^ _ . .. _ , _. _ . . . , ._ ccct-^ictobc'-^i'ii.^l.sbtw— 'wotVjtDOteoo'w'^ociOc"— ct"i»^ wcoo5«»-s*;oci-t•CICC■^C0>— COCDO&JOOOC— 'CDCtecOOCt I I eo oî>^H^_-j osjS». o o o o .;». t^l o; 'OJ Vu oc i». CO cî OC »* et 00 s 2 <^^ i ^^ o 2 M I rti "=•0 2. I 3 B re-r I = Si 5 s I "O . COI «-^ SET > su I I I I I I I I I I I I I l + l I I Ci et crf ^— eo Cl eo es *»• *- j-a ^^ __"^ j;r oc pc j-j pc ci et e: ce ►^ i* -;*• ;-a o _i& ^ j« _>^ i* 14/ oc Vo o "bc o o Is et ".^ o en '-j "co ~oc o o "i-s bo V "t* bc et î« lU *>. et eo et bc MII + IIIMMIIIIIIII H-++I + I I I M i4)_cDpo^"*' i» eo eo ta eo O *-_>^__"*po bs o_pjw *» eo co o V bc eo o V î-s î» o et bc *- ~ et et o ce bc Vct s c 3 > H I (73 00 ;.^l * ■ • • • '.'.'.'.'.'. ^^'. • • _ < . . ■**■ '.'■ -i^ ..'..'.'.. . ...... OS . .;'«>•; ^ • _• • X ; ; .. ,^. ...... . • X • • • 00 • B O C 3 2. icîq" CE cr o- -^ eo lô li' "^ i4> li i>s i« "* >^ bs ' ^"Zf: 2: z 95 i?: 5? 51 2; y; P K = R p: p R p: .— R R '5 n" ex o 3 3 -~ -^ S^ .~ i— ■ i^ P ^ .P .® -® ."— ^ S^' J-' •— J^ J^ P ^ -— J— ' J^ F' i-^ i— J-' — P ~ P . — 14/ 'D oc lii — C''~ et"i4i'ci"w'".i'-%-"l4> — "l4(bo l4/'co"l4/ V 14/ V- '-^1 ^4/ "o -- Ct OC " xo.«~coococH-ecxc~4».oe*;i4~i — •*- — i4>tcii,:o-^--'»»-vric=;~iocc:. =;• — ri a-- 355 MOYENNES DU MOIS DE MARS 1875. tih. m. 8 h. m. 10 h. m. Midi. 2 h. s. ♦ h. s. 6 h. s. 8h.s. 10 h. s. Baromètre. mm mm mm mm mm mm mm mm mm I" décade 560,30 .560.49 560,71 560,91 561,00 .561,14 561,45 561,75 561.96 2« » 561,12 561,10 560.87 560,93 560,75 560,56 560,79 561,05 561,29 3« » 560,43 560,47 560.59 560,76 560.83 560,97 561,25 561,55 561,80 Mois 560,64 560,68 560,72 560,86 560,86 560,89 561,17 561,46 561,69 Température* f* décade— 6,97 — 5°68 — 2°91 — 2,24 — 2V3 — 2,36 — 5,24 — 5,94 •— 5,83 2" » — 8,14 — 6,44 — 5.51 — 4,31 — 4,19 — 4,64 — 6,49 — 7,43 — 7,59 3e » —12,15 — 8,82 — 8,45 — 7,55 — 6.68 — 7,41 — 9,82 —10,24 —10,20 Mois — - 9,18 — 7,04 - -5,71 — 4,79 — 4,38 — 4,89 — 7,27 - - 7,95 — 7,95 Min. observé.' Max. observé.' Clarté moyenne du Ciel. Eau de pluie ou de neige. Hauteur de la neige tombée. 1" décade 0 — 7,33 0 — 1,28 0.44 mm 33,6 mm 360 2* » — 8,63 — 3.94 0.45 — — 3e » —12,76 — 5,78 0,43 8,8 110 Mois — 9,81 — 3.74 0,44 42,4 470 Dans ce mois, l'air a été calme 0 fois sur 100. Le rapport des vents du NE. à ceux du SO. a été celui de 2,75 à 1,00. La direction de la résultante de tous les vents observés est N. 45» E., et son in- tensité est égale à 59,50 sur 100. * Voir la note du tableau. BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE ARCniVKS I»KS SCIKNCKS l'IlYSlQUES ET NATIJRKJJ.KS TABLE DES M/VHÈUES CONTENUES DANS LE TOME LU (NOUVELLE PÉHIOUE) 1875. — N"^ 205 à 208. l'ajcs Carie liydrogiapliiiiue du lac Léman, par M. le D'' F.-A. Ford 5 Noie sur la carie du lac de Genève, par M. Ed. Pictet. 1 5 Sur le dcvelnppemenl difïérenl des nageoires pecto- rales dans les deux sexes et sur un cas paiticu- lier de niélanisme chez le Véron (P/ioximis lœvis, Agass.) et quelques autres Cyprinides, par M. le D'- V. Falio 20 Réaction diî bromure d'étliylène sur l'alcool dilué en présence des étliers acétiques du glycol, pai' M. Eugène Demole 45 Quelques expériences sur rélectricilé des eaux ther- males, faites à Baden, en Suisse, le 15 et le 16 octobre 1874, par JMM. Thnrij, professeur, et Alh. Miimich, D'-médecin 59 Sur la température du Soleil, Extrait d'une lettre de M. J.-L. Sorel à M. H. Sainte-Claire Deville. 89 Coup d'œil d'ensemble sur la faune échinitique fos- sile de la Suisse, par M. P. de Loriol 94 Coup d'œil sur les progrès de la physiologie végé- tale en 1874, par Marc Micheli 100 Les progrèsjécents et l'état actuel de la botanique systémalique, par M. G. Bentham 177 Essai sur la vie et les ouvrages de'L.-A.-J. Quetelet, par Ed. Mailbj "" 213 Les vertébrés fossiles des mauvaises terres du Ne- braska,etc., par iM. JJelafonlaine 218 o58 TABLE DES MAÏIÈUES. l'axe 5 Nivellcmonl de précision de la Suisse, dirigé par MM. Hirsch et Plantamour 225 De l'action que les amalgames ou les alliages fondus subissent de la part du courant galvanique, par M. Eugè7ie Obach 22C' Revue géologique suisse pour l'année 1874, par M. Ernest Favre 2t>5 Sur les phénomènes de diffraction produits par les réseaux circulaires, par M. J.-L. Sorel 320 Table du volume 357 BULLETIN SCIENTIITQUE. ASTRONOMIE. l'rul". C.-S. LyiiMiL Vénus, un cercle lumineux 139 PHYSIQUE. A. Cornu. Sur le spectre normal du Soleil,'parlie idti*a- violelle " (5^ F. Roselli. Le pouvoir spécilique d'induction des iso- lants 63 H. Herwifj. La conductibilité caloriliiiue du mercure est indépendante de la tempéi-alure 140 Alfr.-M. Maijcr. Sur une nouvelle méthode pour étudier la nature complexe de la décharge électri(pie 144 A. Maijcr. Confirnialion oxpérimenlalc du théorème de Fourier apphqué à la décomposition d'une onde so- nore composée dans ses vibrations pendulaires élé- mentaires 146 A Cornu. Détermination; de la vitesse de la lumière et de la parallaxe du Soleil 148 L Dufour. Observations siccimétriques à Lausanne 241 D"" F.-A. Forci. Une variété nouvelle de gloire étudiée sur le lac Léman 243 Prof. J. Tjjndall. Sur la révei'sihiiité des sons 245 D' Ptazzi Smith, W Marsliall Walts. Carbone et bydi-o- gène carboné dans le spectroscope moderne. — D' .Attfield. Note sur le spectre du carbone 248 F. Rossetti. Expériences sur la machine de Holtz 230 TABLE UKS MATIÈIŒS. 350 PajfS ./. ClidiUurd. Ueclierclies sui' le speclre de la cliloro- phvlle 2f)2 K. Wicilcinaiiti. Sur la condiiclihililé élecliiiiue des coin- Itiiiaisoiis li;d()ïd(.v>^ du iiloinh .'{-{8 CHIMIE. J. Miillcr. Sur les propriétés anliscpti(|ues de Tacidesa- licyrujue comparées à celles de Pacide pliéni(|iie . . . 154 Charles Girard. Explosions dues au nitrate de niélliyle. 131) E.-N.Hossford. Réduction de Tacide carbonique à l'état d'oxyde de carbone par le pliospbale d'oxidule de fer. 253 MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Stanislas Meunier. Cours de géologie comparée 65 ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PALÉONTOLOGIE. l)' Ludimar Herniiinn. Du passage oblique des fais- ceaux lumineux à travers les lentilles et d'une pro- priété y relative du cristallin de l'œil 66 H. Leberi. Hydraclinides du Léman 69 R. von Willemoes-Sulini. Expédition du CliaUemjer. — E. Ehlers. Recbercbes sur la distribution verticale des Annélides dans la mer 72 Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique cen- trale, etc. Recbercbes zoologiques, VI'"^ partie. — Études sur les Orlboplères, par M. Henri de Saussure. 160 Syrski. Sur les organes reproducteurs des Anguilles.. . 163 Prof. Leidij. Sur quelques rbizopodes terrestres et d'eau douce 166 Prof. A.-E. Verrill. Les céplialopodes colossaux de l'At- lantique septentrional 255 W. His. La forme du corps animal et le problème pby- siologique de son développement 340 D' H. Deicitz. Sur la structure et le développement de l'aiguillon et de l'oviscapte de quelques byménoptères et de la Locusia viridissima 343 D' Théodore Eimer. Études zoologiques j sur l'île de Ca- pri. IL Lacerta muralis ca3rulea 346 BOTANIQUE. D' L Jast. Revue botanique, répertoire systématiijue de la littérature botanique de tous les pays 168 300 TAItl.E DES MATIÈRES. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES faites à Genève et au Grand Saint-Beinard OiKorvalions Îm\o?. pon(];inl lo mois de (l(^coinbrc ISTI 81 Jdi'iii. iieiidaiil le mois dej.-invier 187*). ... lOi) l'If'in. pendant le mois de février 257 ](h'iii. pendant le mois de mars :}W /ork Botanical Garden LIbrar 3 5185 00258 9545 ' A 'N - - •«'t^.* V ; jKi'^ --^' "^ ./ ^v^4 r ^ rj ■èC>x <■ ^^^à:a .-.^^ ^^^ ■jtiJb'